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dimanche, 16 juillet 2023

Somaliland: Visite en territoire non reconnu

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Somaliland: Visite en territoire non reconnu

par Georges FELTIN-TRACOL

Les vacances estivales approchent avec son duel annuel entre les vacanciers du mois de juillet et ceux du mois d’août. N’entrons pas dans ce dilemme cornélien. Délaissons plutôt les destinations convenues de Tahiti, de l’Amérique du Nord, de la Costa Brava, de la Croatie, de la Côte d’Azur ou des Aurès. Choisissons l’exotisme, détournons-nous de l’ancienne Seine - Saint-Denis et visitons un territoire inconnu des cercles diplomatiques.

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Il se situe dans la Corne de l’Afrique, un espace agité de mille convulsions. Or cet État-fantôme constitue pour l’heure un pôle de stabilité politique, économique et sociale relative: la République du Somaliland avec pour capitale: Hargeisa. D’une superficie variant de 137.600 à 284.120 km² et de quatre à plus de cinq millions et demi d’habitants, dont 65% pratiquent encore le nomadisme, la partie septentrionale voisine de Djibouti et de l’Éthiopie quitte la Somalie en mai 1991. Dix ans plus tard, un référendum confirme à 97,10% son indépendance.

La scission somalilandaise procède en partie du renversement en janvier 1991 du président autocrate Mohamed Siad Barre et de la guerre civile toujours en cours aujourd’hui qui en résulte. Mais cette rupture a des causes historiques plus profondes. Le Mouvement national somali réclame l’indépendance dès les années 1980 en dépit d’une répression violente. Les Somali peuplent une grande partie de la Corne africaine. Leurs structures sociales s’articulent autour des tribus et des clans. S’y intègrent de puissantes confréries musulmanes. Les rivalités y sont fréquentes.

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À la fin du XIXe siècle, trois puissances européennes profitent de ces désunions internes pour s’implanter localement. Si la majorité des Somali passe sous le contrôle de Rome qui en fait un protectorat dès 1889, puis une colonie – Somalia italiana – en 1905, Paris occupe les alentours de Djibouti et organise la Côte française des Somali. Quant aux Britanniques, ils s’emparent du Nord et du Jubaland et y établissent un autre protectorat : le British Somaliland. En 1940, les forces italiennes parviennent à conquérir ce British Somaliland.

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La décolonisation arrive en 1960. Le Somaliland accède à l’indépendance le 26 juin. La Somalie italienne s’affranchit le 1er juillet. Le lendemain, Somaliland et Somalia fusionnent pour former la République de Somalie. Djibouti ne devient indépendant qu’en 1977. La présence européenne dans la région n’a guère été calme. Entre 1900 et 1920, Londres a lancé une série de campagnes militaires contre des chefs tribaux ou claniques insurgés. L’un des plus célèbres de ces rebelles indigènes commande les « Derviches ».

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Surnommé le « Mollah fou », Mohamed Abdullah Hassan (vers 1856 – 1920) (illustration) combat autant les Italiens que les Britanniques au nom du Djihad. Dans des conditions éprouvantes, les soldats de Sa Gracieuse Majesté créent une unité spécialisée utilisant des dromadaires, le Somaliland Camel Corps. Ces tensions extrêmes s’inscrivent dans la vaste agitation régionale due au soulèvement mahdiste soudanais de Mohamed Ahmad ibn Abdallah Al-Mahdi entre 1881 et 1900.

Son émancipation permet au Somaliland de bénéficier d’une quiétude certaine. Bien que reposant sur la charia, le régime présidentiel pratique un certain multipartisme. La chambre basse somalilandaise compte trois formations politiques : le parti Kulmaye de la paix, de l’unité et du développement d’orientation sociale-libérale, le Parti national du Somaliland plutôt populiste et national-musulman, et les sociaux-démocrates du Parti de la Justice et de la Providence. Le pays a déjà connu cinq chefs d’État.

La République fédérale de Somalie continue cependant à revendiquer le Somaliland et reçoit le soutien officiel de la soi-disant « communauté internationale ». C’est plus compliqué en réalité, car si aucune ambassade étrangère n’est présente au Somaliland, divers États coopèrent avec les autorités somalilandaises. Par exemple, l’Éthiopie, qui ne dispose plus de littoral, a fait du port somalilandais de Berbera son débouché maritime (photo). Son consulat a d’ailleurs le rang d’ambassade informelle.

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L’Union dite européenne, l’Afrique du Sud, Djibouti, Taïwan et le Royaume-Uni n’hésitent plus à travailler avec cet État-fantôme. Londres sait que le Pays de Galles compte une importante communauté d’origine somalilandaise. Les Brexiters nationaux-mondialistes d’UKIP ont même exigé que le gouvernement britannique reconnaisse le Somaliland.

L’Éthiopie, Djibouti, le Kenya et l’Afrique du Sud acceptent le passeport somalilandais. Mieux, en février 2017, les Émirats arabes unis s’engagent auprès du gouvernement somalilandais à moderniser les infrastructures portuaires de Berbera. En échange, les Émiratis disposent à proximité d’une base militaire. L’État d’Israël s’intéresse aussi à cet État situé en face d’un Yémen en pleine décrépitude.

Le Somaliland fait désormais figure de « Suisse régionale ». La Somalie perdure dans la précarité institutionnelle et sécuritaire. L’Éthiopie traverse une période de guerre civile féroce. Quant à Djibouti, sa stabilité repose surtout sur le maintien sur son sol de forces françaises, étatsuniennes, chinoises, allemandes, italiennes, japonaises et espagnoles. La réussite somalilandaise a suscité en août 1995 le réveil autonomiste de la province somalienne voisine du Puntland. La région frontalière de Maakhir cherche à se rapprocher du Puntland aux dépens de Hargeisa. Des velléités indépendantistes, autonomistes ou régionalistes parcourent les six régions du Somaliland, en particulier l’Awdal à l’Ouest, le Soul, le Sanaag et l’Ayn à l’Est. Le Puntland et l'État autonome somalien de Khatumo revendiquent, en partie ou non, ces trois territoires, d’où des frictions frontalières fréquentes.

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Pourquoi le Somaliland n’a-t-il toujours pas d’existence diplomatique reconnue ? Son existence effective contrevient au dogme occidental, répété par l’Union africaine, de l’intangibilité des frontières étatiques. Ce dogme ne cesse de pervertir les relations internationales. Or le Somaliland paraît bien plus fiable que des narco-États africains en faillite totale. Il serait donc temps que les chancelleries le comprennent et l’acceptent enfin.  

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 82, mise en ligne le 11 juillet 2023 sur Radio Méridien Zéro.

samedi, 15 juillet 2023

Disney-World: un vide béant dans les parcs à thème

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Disney-World: un vide béant dans les parcs à thème

Source: https://www.unzensuriert.at/195430-disney-world-gaehnende-leere-in-den-freizeitparks/?utm_source=Unzensuriert-Infobrief&utm_medium=E-Mail&utm_campaign=Infobrief&pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief

Chaque année, des millions de touristes visitent les parcs à thème Walt Disney aux États-Unis.

Des files d'attente courtes devant les attractions

Pourtant, cette année, c'est le vide sidéral qui y règne. Le 4 juillet, jour de la fête nationale américaine, le nombre de visiteurs était particulièrement faible et plusieurs journaux américains en ont parlé.

Les visiteurs des parcs à thème Disney ont vécu cet été quelque chose qu'ils n'avaient pas vu depuis longtemps : de courtes files d'attente devant les attractions et une grande liberté de mouvement.

L'attitude plutôt que le divertissement

Comme le rapportait récemment Unzensuriert, le groupe de divertissement mondialement connu s'est entièrement voué à la théorie sociale de gauche. Les drapeaux arc-en-ciel et la religion climatique envahissent tous les domaines, du film aux parcs d'attractions.

Les films ont récemment subi d'énormes pertes : la sirène devenue noire, Arielle, et le film sur les "Elemental", qui n'ont pas de sexe, ont été rejetés par le public et ont entraîné de lourdes pertes financières. L'activité des parcs d'attractions devrait les compenser.

Des recettes en baisse sont attendues

Mais ce n'est pas de là que viendra le salut. Les dirigeants de Disney ont déclaré qu'ils s'attendaient à une baisse de la fréquentation et des recettes des parcs américains cette année. Ils n'ont pas voulu s'exprimer sur le nombre exact de visiteurs. On remarque toutefois que le complexe hôtelier de la région d'Orlando en Floride propose pour la première fois des réductions sur les hôtels pendant la période de Noël, qui est généralement une haute saison.

Cela peut être dû à l'augmentation des prix - plus neuf pour cent, mais aussi à l'omniprésence de l'idéologie du genre et du climat. Sur ce dernier point, le groupe semble faire marche arrière : la directrice responsable des "contenus sensibles à la diversité", c'est-à-dire à l'idéologie du genre, dans les films et les séries a été licenciée et son poste n'a pas été mis au concours.

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jeudi, 13 juillet 2023

Décision historique: la Cour suprême américaine déclare l'"Affirmative Action" inconstitutionnelle

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Décision historique: la Cour suprême américaine déclare l'"Affirmative Action" inconstitutionnelle

Source: https://zuerst.de/2023/07/11/historisches-urteil-us-supreme-court-erklaert-affirmative-action-fuer-verfassungswidrig/

Washington. Un jugement sensationnel - et une étape importante dans l'histoire des Etats-Unis : la Cour suprême vient d'interdire à toutes les universités d'utiliser la couleur de peau comme critère de sélection des étudiants. C'est précisément ce qui se pratique aux États-Unis depuis des décennies, et les Blancs ont été chroniquement désavantagés. L'"Affirmative Action" avait pour but de donner aux Noirs un meilleur accès à l'enseignement supérieur.

Mais : c'est précisément ce qui est anticonstitutionnel, a déclaré la Cour suprême dans un jugement très médiatisé. "L'étudiant doit être traité en tant qu'individu sur la base de son expérience - et non de sa race", a écrit le président de la Cour John Roberts à propos du jugement.

L'indignation est à son comble à gauche. Ainsi, le président américain Biden a réagi avec indignation à la fin de la discrimination des Blancs et a parlé d'une "grave déception" : "Je ne suis pas du tout d'accord avec la décision de la Cour suprême", a-t-il déclaré à la télévision.

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L'organisation étudiante "Students for Fair Admissions" (étudiants pour des admissions équitables) avait porté plainte contre l'université d'élite privée Harvard et l'université publique de Caroline du Nord. Elle affirmait qu'en favorisant les Afro-Américains, elle désavantageait les candidats d'origine asiatique.

L'"Affirmative Action" a été introduite dans les années 1960 suite aux protestations du mouvement des droits civiques des Noirs. Depuis lors, les candidats blancs à l'entrée à l'université ont régulièrement porté plainte devant les tribunaux en se disant victimes de "discrimination inversée", mais sans succès jusqu'à présent.

La décision de la Cour suprême est également une conséquence des nominations de juges sous l'ère Trump. Durant son mandat, l'ancien président américain a pu nommer trois juges de tendance conservatrice à la Cour suprême américaine. Depuis lors, les conservateurs y sont majoritaires. (mü)

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"Partenariat stratégique 2030": les Polonais se font à nouveau l'épée continentale de Londres

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"Partenariat stratégique 2030": les Polonais se font à nouveau l'épée continentale de Londres

Source: https://zuerst.de/2023/07/13/strategische-partnerschaft-2030-polen-machen-sich-wieder-zum-festlandsdegen-londons/

Londres/Varsovie . Rien n'a été appris de l'histoire à Varsovie : le ministre polonais de la Défense Błaszczak a signé mercredi avec son homologue britannique Cleverly un accord sur un "partenariat stratégique 2030" entre les deux pays. Il s'agira de renforcer la coopération en matière de politique étrangère, de sécurité et de défense.

Le partenariat stratégique définit des priorités communes à Londres et à Varsovie. Celles-ci incluent non seulement la coopération militaire entre les deux pays, mais aussi une action coordonnée sur certains théâtres d'opérations comme la Biélorussie et la Chine. Le nouveau traité s'appuie à cet égard sur un précédent accord de coopération entre les deux pays dans le domaine de la défense et de la sécurité conclu en 2017.

"Notre partenariat 2030 engage le Royaume-Uni et la Pologne à une coopération encore plus forte en matière de défense, de sécurité et de politique étrangère à l'avenir", a déclaré le ministre britannique de la Défense, M. Cleverly.

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Le partenariat vise également à renforcer la coopération entre les forces armées des deux pays en "augmentant l'intensité et la fréquence des exercices conjoints, en renforçant la position de dissuasion et de défense de l'OTAN et en restant unis dans nos approches de la région indo-pacifique", selon un communiqué de presse de Londres, qui ajoute : "En tant que partenaire historique de la défense et allié de l'OTAN, le Royaume-Uni est aux côtés de la Pologne pour défendre le flanc est de l'OTAN et soutenir l'Ukraine contre l'agression russe".

Varsovie a déjà bénéficié d'un soutien particulier de Londres en 1939, après que Londres eut accordé au gouvernement polonais ce que l'on appelle un "chèque en blanc" en cas de guerre avec l'Allemagne. Lorsque cela s'est produit, la Pologne a été envahie par la Wehrmacht en 17 jours, et il n'a plus été question du soutien britannique (mü).

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Le mal français: il ne peut y avoir de véritable communauté politique sans un ethos religieux partagé

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Le mal français: il ne peut y avoir de véritable communauté politique sans un ethos religieux partagé

Par Juan Manuel de Prada

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/el-mal-frances-no-puede-existir-autentica-comunidad-politica-sin-un-ethos-religioso-compartido-por-juan-manuel-de-prada/

Si demain on nous découvrait un cancer du pancréas en phase terminale et que le médecin nous suggérait de renoncer au chocolat ou aux petits pois pour le combattre, nous le prendrions pour un imbécile de taille cosmique. C'est ce que vient de faire le gérontophile Macron qui, face aux graves troubles qui frappent la France, a proposé de restreindre l'accès des jeunes aux jeux vidéo et aux réseaux sociaux. Mais l'Occident a écouté sans broncher cette colossale sottise, preuve indubitable qu'il n'a plus le courage de regarder la vérité en face.

Avec moins de légèreté, mais avec le même manque de recul, des analystes ont poussé comme des champignons pour tenter de trouver des causes matérielles à ces émeutes, qui se résument à "l'inadaptation" d'une jeunesse d'origine généralement africaine et de religion mahométane qui, alors que sa famille vit dans l'ancienne métropole depuis plusieurs générations, découvre que sa vie manque d'horizons et que l'anathème du racisme pèse sur elle. C'est une version complètement exagérée ; et si les hooligans eux-mêmes l'ont assimilée, c'est parce qu'ils savent que l'agitation victimaire trouve un écho, qui est le propre des sociétés malades.

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Culte de la "déesse raison" en France, à la fin du 18ème siècle.

Les grands bouleversements sociaux de ce type ont toujours des raisons spirituelles sous-jacentes. La France, dans son délire rationaliste, a cru pouvoir refonder la communauté politique sur le vide religieux ou, plus exactement, sur la création d'un substitut à la religion qui établirait le culte idolâtre de diverses abstractions. Et, une fois le culte idolâtre de ces abstractions assuré, il pensait que l'éthique religieuse du peuple pouvait être remplacée par un "no man's land" où chacun pouvait créer sa propre moralité, tant qu'elle n'interférait pas avec le culte idolâtre de l'abstraction politique existante. Mais lorsqu'un "no man's land" moral est établi, deux choses finissent par se produire : les personnes enclines à l'immoralité peuvent plus facilement imposer les aberrations les plus néfastes et les plus infâmes ; et les personnes morales développent une aversion croissante contre la nation qui les oblige à vivre au milieu de la saleté. Ainsi, paradoxalement, l'avidité des immoraux, qui fomentent le chaos pour assouvir les pulsions satanistes les plus basses, et le dégoût des moraux, qui en viennent à abhorrer la porcherie dans laquelle ils vivent, se rejoignent dans le désir de destruction.

Il ne peut y avoir de véritable communauté politique sans une éthique religieuse partagée ; ou il ne peut y en avoir que lorsqu'il y a des dirigeants qui, dans l'intérêt de la coexistence, sont soucieux de garder un noyau moral partagé. Or, curieusement, les pays où cette coexistence a été possible, bien que précaire, ont été rasés ou sont hostiles à l'Occident, qui cherche à fonder la coexistence sur le culte idolâtre des abstractions et sur un vide moral propice aux aberrations. Le mal français ne fera que s'étendre à l'Occident, qui a de plus en plus besoin d'un feu purificateur.

mercredi, 12 juillet 2023

Russie-Cuba: un nouveau départ

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Russie-Cuba: un nouveau départ

La relance de la coopération stratégique doit être mise en œuvre de manière globale et intégrée.

Leonid Savin

MOSCOU, 30 juin 2023, Institut RUSSTRAT. Dans les turbulences géopolitiques actuelles, rares sont les pays qui continuent à adopter une position amicale et sans ambiguïté à l'égard de la Russie. Même parmi les voisins, il y a des États dont les dirigeants préfèrent garder le silence ou utiliser la situation pour améliorer leur propre position. Mais parmi les vieux amis, la République de Cuba maintient un cap clair. Aux Nations unies, Cuba vote toujours en faveur de la Russie (ou contre les résolutions anti-russes poussées par l'Occident collectif). Le président cubain Miguel Diaz-Canel a clairement exprimé son soutien à l'opération militaire spéciale de Moscou et a condamné les pays de l'OTAN. Les médias cubains, en particulier ceux qui ont une diffusion internationale, comme Prensa Latina et TeleSuR, ont couvert de manière adéquate les événements dans les nouveaux territoires, le déroulement des hostilités en Ukraine et la position de la Russie. Les relations commerciales, économiques et humanitaires atteignent également un nouveau niveau.

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À la mi-mai, une délégation russe s'est rendue à Cuba, où s'est tenue une réunion régulière de la commission intergouvernementale sur la coopération commerciale, économique, scientifique et technique. Parmi les documents signés figuraient des mémorandums et des accords visant à développer la coopération bilatérale dans le secteur de la construction, la coopération dans le cadre du système unifié de préférences tarifaires de l'Union économique eurasienne, le renforcement de la sécurité énergétique de Cuba, l'expansion de l'approvisionnement mutuel en produits agricoles d'origine végétale, etc.

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En juin, une délégation cubaine de haut niveau dirigée par le Premier ministre Manuel Marrero Cruz (photo) s'est rendue en Russie. Les négociations sur l'élargissement de la coopération se sont poursuivies et des accords supplémentaires ont été signés. M. Marrero Cruz a rencontré le président russe Vladimir Poutine, ainsi que les présidents des deux chambres de l'Assemblée fédérale, Valentina Matvienko et Vyacheslav Volodin. Ils ont discuté non seulement de l'interaction bilatérale, mais aussi de la position à l'égard de l'antagoniste géopolitique commun, les États-Unis. Lors de la rencontre avec l'invité cubain, Vladimir Poutine a assuré que "la partie russe, à son tour, fera tout pour aider Cuba à surmonter les sanctions illégales de l'Occident". Mme Marrero Cruz a également participé directement aux travaux du sommet de l'Union économique eurasienne à Sotchi et a assisté au Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

Naturellement, un tel développement des relations bilatérales ne peut qu'inquiéter l'Occident. Ainsi, le journal français Le Figaro écrit que "comme au temps de la guerre froide, lorsque les citoyens soviétiques se promenaient en limousine "Tchaïka" sur les quais de La Havane, la russification de Cuba bat son plein. Les hommes d'affaires, les touristes et les hommes politiques russes reviennent". Les États-Unis, quant à eux, tentent de manipuler l'opinion publique cubaine par l'intermédiaire de leurs agents de propagande concentrés à Miami. Par l'intermédiaire de ces médias et blogueurs triés sur le volet, diverses idées sont lancées dans l'espace d'information cubain : les Russes vont dévorer l'économie cubaine, des missiles nucléaires seront bientôt à nouveau déployés sur l'île, des militaires russes se rendent à Cuba déguisés en diplomates, la base radar de Lourdes va fonctionner à nouveau, les Cubains vont perdre leur emploi, etc. etc. etc.

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Tout d'abord, il est absurde de placer des armes nucléaires directement sur le territoire cubain et de l'exposer à une hypothétique frappe de représailles. Avec la technologie hypersonique moderne, dont dispose la Russie, une frappe sous-marine depuis le golfe du Mexique ou l'Atlantique pourrait être lancée contre le territoire américain. En outre, Cuba est partie prenante au traité de Tlatelolco sur le statut de zone dénucléarisée de l'Amérique latine et des Caraïbes, auquel La Havane a adhéré en 1995, même si les Cubains ont relevé les problèmes liés à son application, citant la politique agressive des États-Unis, l'occupation continue de la baie de Guantanamo et le passage dans la région de navires et de sous-marins américains avec des armes nucléaires à leur bord.

Quant à Lourdes, la station n'existe tout simplement plus. Il n'y a ni infrastructure ni équipement. Le bâtiment de l'ancienne base militaire abrite un établissement d'enseignement, l'Université des technologies de l'information. Bien entendu, les spéculations à ce sujet se poursuivent. Récemment, les médias américains ont à nouveau lancé des accusations, mais cette fois-ci, c'est la Chine, et non la Russie, qui a été accusée d'avoir créé un nouveau centre de renseignement.

Personne n'a nié la possibilité de renforcer la coopération militaro-technique entre la Russie et Cuba. Il s'agit d'un processus naturel et, compte tenu de la proximité des États-Unis avec cette Liberty Island, l'expérience et les technologies militaires conventionnelles de la Russie peuvent s'avérer utiles et vitales pour La Havane. En outre, l'interaction des agences de sécurité peut être importante pour le maintien de l'ordre public, la prévention du scénario de révolutions colorées (et de telles tentatives ont été faites à plusieurs reprises à Cuba), la lutte contre le trafic de drogue, etc.

D'ailleurs, Cuba dispose d'un centre spécialisé du ministère russe des situations d'urgence, qui fonctionne dans le cadre d'un projet commun. Il existe une initiative similaire en Serbie et ses activités s'étendent à l'ensemble des Balkans. Il convient de noter que la situation socio-économique de Cuba est actuellement très difficile. Le pays connaît actuellement une crise du carburant et de l'énergie. En raison de la pénurie d'essence, la circulation des transports publics est limitée. La demande dépasse l'offre.

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Et l'offre est difficile à organiser. Bien que Cuba produise suffisamment de pétrole et de gaz, ces ressources naturelles sont utilisées pour produire de l'électricité. Le secteur agro-industriel manque également de denrées alimentaires et certains produits sont en rupture de stock depuis des mois. Le blocus américain en cours empêche tout commerce international digne de ce nom. Toutefois, certains pays voisins défient les sanctions de Washington. Il s'agit notamment du Mexique, du Venezuela et du Nicaragua. Depuis le retour de Lula à la tête du Brésil, les relations entre les deux pays se sont également améliorées (sous Bolsonaro, le programme des médecins cubains travaillant au Brésil a été réduit). En mai, le haut représentant de l'UE pour les affaires étrangères, Josep Borrell, s'est rendu à La Havane. Il a même promis au gouvernement cubain de faire des efforts pour résoudre les problèmes liés aux sanctions.

Bien que le premier jour de sa visite, il ait tenté de faire des remarques sur qui devrait coopérer avec Cuba (en se référant à la position vis-à-vis de la Russie), on lui a immédiatement fait comprendre que la question de l'interaction entre La Havane et Moscou ne serait pas du tout abordée avec lui, car cela ne le concernait pas. Borrell a retenu la leçon et n'est plus revenu sur ce sujet.

D'une manière générale, Cuba attribue à la Russie sa percée technologique et l'élimination d'un certain nombre de problèmes actuels. Des accords ont été signés dans le domaine de l'énergie, de la logistique et de l'approvisionnement alimentaire. Le réseau des magasins d'État à Cuba devrait bientôt recevoir une large gamme de produits alimentaires en provenance de Russie. Les travaux ont déjà commencé à l'usine métallurgique J. Marti Antillana de Acero, où l'atelier électrique de fusion de l'acier est équipé de matériel russe et son lancement a été rendu possible grâce à des investissements russes. Le système ferroviaire est en cours de modernisation. Le projet, mis en œuvre par la Compagnie des chemins de fer russes, est conçu pour une durée de dix ans. Une nouvelle flotte de wagons et de locomotives a également été fournie par la Russie il y a environ cinq ans.

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Enfin, les cartes MIR ont été introduites à Cuba et Aeroflot a commencé à opérer des vols vers le pays, ce qui augmentera considérablement le flux de touristes. Il faut toutefois reconnaître que, par rapport aux États-Unis et au Canada, il n'y a pas beaucoup de citoyens russes à Cuba. Au départ des États-Unis, il y a environ 30 vols par jour vers différents aéroports. Au départ du Canada, il y en a plus de dix. Jusqu'à récemment, il n'était possible de se rendre directement de Russie à Cuba que deux fois par semaine par charter. En outre, seuls les aéroports de Varadero et de Cayo Coco étaient desservis. Il n'y a toujours pas de vols directs vers les plus grandes villes de Cuba, y compris la capitale La Havane.

Toutefois, la flotte d'avions achetés aux États-Unis et risquant d'être bloqués par les pays occidentaux peut être utilisée pour les vols à destination de Cuba. Le tourisme, malgré les pays d'où l'on se rend à Cuba, est l'une des principales sources de revenus de l'État. Mais indirectement, il reflète aussi le niveau d'intérêt mutuel des pays. Si nous considérons d'autres segments dans lesquels Cuba occupe une position de leader, il convient de noter l'industrie minière. Plus précisément, le cobalt et le nickel. Cuba figure parmi les leaders de l'exploitation du nickel, aux côtés de la Russie, du Canada et de l'Australie.

Le travail de la société minière canadienne Sherritt International à Cuba présente une nuance très intéressante. Alors que les États-Unis se montrent sévères à l'égard de l'application des sanctions par leurs partenaires, cette société bénéficie d'une exception. La raison en est que ce nickel est utilisé pour fabriquer des cents, ce qui signifie que le nickel est extrait au bénéfice direct des États-Unis. Théoriquement, si la Russie devait écraser la présence canadienne dans ce secteur à Cuba (avec un traitement préférentiel pour La Havane), nous porterions un coup parallèle aux intérêts de deux États hostiles à la fois. D'autres projets de ce type pourraient voir le jour, puisque la Russie bénéficie d'un traitement de faveur maximal. Toutefois, un certain nombre de nuances compliquent encore les transactions, comme l'absence de banques russes à Cuba.

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On sait que ce problème est en cours de résolution et que sa solution permettra de renforcer la coopération entre les deux pays, non seulement au niveau des États, mais aussi au niveau des entreprises privées. Un autre aspect important qui entrave la coopération est la bureaucratisation des processus de part et d'autre. Par exemple, les parties se mettent d'accord sur certaines mesures ou certains projets à un niveau élevé. Mais lorsqu'il s'agit de passer aux choses sérieuses, tout est entravé au niveau intermédiaire en raison de l'absence d'un cadre législatif approprié. Et ni la Russie ni Cuba ne modifieront les lois pour les adapter à un quelconque accord.

C'est pourquoi nous avons besoin d'options alternatives qui conviendraient aux deux parties et contourneraient les obstacles existants. Les étudiants cubains viennent chez nous pour étudier dans le cadre de quotas et doivent apprendre le russe pendant une année supplémentaire. Cuba et la Russie dépensent des sommes considérables pour leurs études et leur hébergement. Il serait plus efficace de créer des cours de russe directement à Cuba, afin que des étudiants déjà préparés et motivés viennent chez nous. Cela réduirait les dépenses des deux pays, tout en renforçant l'image de la Russie à Cuba.

Il en va de même pour les échanges d'étudiants et de scientifiques entre les deux pays. Ces échanges n'existent tout simplement pas. Pourtant, il semblerait qu'après les sanctions imposées par les États-Unis et les pays de l'UE, nous ayons libéré un potentiel considérable (on peut y ajouter le personnel diplomatique), qui peut être partiellement réorienté vers Cuba. En effet, en creusant un peu, on s'aperçoit que depuis l'époque soviétique, il y a des projets non réalisés à Cuba, comme la construction d'une centrale nucléaire et du métro de La Havane. Ces deux projets pourraient être dégelés et relancés sur la base de technologies plus efficaces. De telles initiatives à long terme soutiendraient une ligne commune de coopération stratégique.

Источник: https://russtrat.ru/analytics/30-iyun-2023-2243-12119

Entretien avec Leonid Savin

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Entretien avec Leonid Savin

L'interview a été réalisée par Alexander Markovics et traduite de l'anglais vers l'allemand (puis vers le français par nos soins).

1.

Le monde dans lequel nous vivons évolue rapidement. Juste après l'épidémie mondiale de coro navirus en 2020, le Forum économique mondial a annoncé son nouveau plan, appelé "Great Reset", pour relancer la mondialisation et transformer l'économie mondiale et toutes les sociétés du monde. L'un de ses penseurs, Klaus Schwab, proclame la quatrième révolution industrielle et promet une croissance exponentielle comme nous n'en avons jamais vu auparavant. Que pensez-vous des promesses de Schwab et du WEF ? Sont-elles fondées sur des faits ou s'agit-il plutôt d'un mythe destiné à nous vendre un nouveau départ de la mondialisation ? En tant que représentant du mouvement eurasien, que pensez-vous des idées de la Grande Réinitialisation concernant l'unipolarité et la multipolarité ? Pensez-vous que la Grande Réinitialisation a un avenir en dehors de l'Occident, en particulier depuis la déchirure entre l'Occident et la Russie suite à l'agression de l'OTAN contre la Russie et le début de l'opération militaire de la Russie ?

Pour faire bref, Klaus Schwab a tort. Mais laissez-moi vous expliquer pourquoi. L'historien des sciences et des technologies Ian Moll va beaucoup plus loin et se demande si les innovations actuelles dans les technologies numériques représentent vraiment la quatrième révolution industrielle (en abrégé : 4RI) en tant que telle. Il fait remarquer qu'une interprétation hégémonique de la 4RI représente un développement technologique rapide comme une nouvelle révolution technologique audacieuse. Cependant, il n'existe aucune preuve d'une telle révolution dans l'ensemble des institutions sociales, politiques, culturelles et économiques, tant au niveau local que mondial. Par conséquent, nous devons nous concentrer sur le fonctionnement de cette structure idéologique qui sert à promouvoir les intérêts sociaux et économiques des élites dans le monde. Moll affirme que la structure de la "Quatrième révolution industrielle" sert à soutenir le contingent du néolibéralisme de la période du consensus post-Washington et remplit donc la mission de masquer le déclin progressif de l'ordre mondial globalisé avec le récit d'un "Nouveau monde merveilleux". Schwab a simplement mis en scène un coup d'État idéologique en utilisant un ensemble de métaphores pour parler d'une révolution imaginée.

Une étude des technologies, souvent vantée comme la clé des innovations convergentes des 4RI (intelligence artificielle, apprentissage automatique, robotique et Internet des objets), prouve qu'elles ne répondent pas à l'exigence d'une révolution technologique moderne.

Moll en tire la conclusion que la 4RI de Schwab n'est rien d'autre qu'un mythe moderne. Le contexte social de ce monde est toujours le même que celui de la 3RI et peu de changements sont attendus. Il n'y a pour l'instant aucune perspective d'une autre révolution industrielle qui se produirait après la troisième. Le Beau Nouveau Monde de Schwab n'existe tout simplement pas. 

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Après tout, les révolutions ne sont pas seulement caractérisées par des changements technologiques. Elles seront plutôt déclenchées par des transformations dans le processus de travail, des changements fondamentaux dans les attitudes au travail, des changements dans les relations sociales et la restructuration socio-économique mondiale.

Schwab rejette également les critiques de nombreux experts occidentaux dans le domaine de l'informatique.  Il ne fait qu'utiliser un mythe qui correspond à son programme politique et qui est très utile pour le cartel des mondialistes néolibéraux.

Oui, le Great Reset concerne la multipolarité et il est important de noter que ce concept est promu de manière très intense pendant le moment multipolaire. Il s'agit d'une tentative d'imposer l'unipolarité au monde entier sous un nouveau prétexte. Et je vois que beaucoup de gens, en particulier dans les pays dits en développement, le comprennent très bien.

Pour eux, le Great Reset est une nouvelle forme de colonialisme avec une imagerie futuriste et des technologies post-modernes, mais ce sont en fait les mêmes instruments de l'hégémonie et de la domination occidentales.

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2.

Dans votre livre Coaching & Conflicts de 2019, vous analysez le concept de guerre de coaching/de guerre hybride, en commençant par la théorie de la guerre en réseau et en couvrant des conflits allant de la Syrie à l'Ukraine. Pourriez-vous expliquer le concept de la guerre des coachs, la façon dont l'Occident l'utilise contre les États indépendants et, en particulier, la façon dont l'OTAN l'utilise actuellement pour transformer l'Ukraine ?

J'ai abordé quelques cas dans ce livre, mais de nouveaux cas sont apparus au cours des dernières années et doivent être analysés en profondeur. En 2022, j'ai publié un nouveau livre intitulé "Guerre hybride et zone grise" (déjà traduit en italien) dans lequel j'explique les raisons pour lesquelles l'Occident, et en particulier les États-Unis, ont intégré ces concepts militaires dans leur politique étrangère. Les États-Unis et l'OTAN affirment que la Russie utilise des méthodes de guerre hybride contre d'autres pays, y compris ses partenaires. Les représentants de cette doctrine affirment que la langue russe, les relations commerciales russes, l'Église orthodoxe russe et bien plus encore sont des éléments d'une guerre hybride menée par le Kremlin contre les démocraties. C'est une idée très stupide, surtout si vous connaissez et avez lu les manuels du Pentagone, où il est écrit noir sur blanc que l'armée américaine mène une guerre contre ses ennemis, les neutres et les alliés en temps de guerre, mais aussi en temps de crise et après. Ils sont donc en guerre contre tout et tout le monde tout le temps. Malheureusement, la guerre hybride n'est pas seulement un mème et l'Occident développe des technologies telles que la guerre cognitive ou la diffusion de récits russophobes (tout comme iranophobes et sinophobes) partout où cela est possible. 

La zone grise est un exemple similaire. Elle est souvent utilisée pour décrire les activités de la Chine ou les opérations militaires en Ukraine.

En ce qui concerne l'OTAN en Ukraine, en dehors de la propagande, l'Occident fournit des données de renseignement et utilise des systèmes de commandement et de contrôle contre la Russie. Mais il y a aussi un niveau métaphysique dans ce conflit, comme les outils de la Cancel Culture (contre la culture russe traditionnelle là-bas) et l'agression contre l'Église orthodoxe russe, officiellement interdite en Ukraine (où sont les organisations des droits de l'homme qui se soucient de la liberté d'expression ou de croyance? Pourquoi sont-elles toutes silencieuses sur la situation en Ukraine depuis 2014?)

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3.

Depuis le rapport du Club de Rome intitulé "Les limites de la croissance", des groupes de réflexion et des organisations mondialistes basés en Occident appellent à l'établissement d'une économie verte et à la réduction des émissions de CO2, en ciblant non seulement l'Occident mais aussi le Sud mondial. Certains groupes d'activistes, comme Extinction Rebellion, vont même jusqu'à appeler à la fin de la reproduction humaine afin d'enrayer le changement climatique. Que pensez-vous de cette politique néo-malthusienne ? Pouvons-nous la considérer comme une nouvelle composante de la guerre hybride menée par l'Occident non seulement contre ses propres peuples, mais aussi contre d'autres civilisations, en particulier celles qui s'opposent à sa prétention à l'hégémonie ?

Les meilleurs exemples de politique néo-malthusienne sont les racines artificielles du coronavirus et les idées folles de mondialistes comme les exprime Bill Gates, impliqué dans la manipulation des données de grandes entreprises pharmaceutiques, et Klaus Schwab et son club économique pervers. Mais le programme du changement climatique n'est rien d'autre qu'un cas de politique obscure, car de nombreux mensonges et désinformations sont diffusés en son nom auprès de la population sous une couverture politique.

Il est intéressant de noter que le développement et la mise en œuvre des technologies vertes dépendent de matériaux tels que les métaux rares, le lithium, etc. Pour pouvoir les extraire, il est nécessaire de les exploiter, c'est-à-dire de détruire des paysages naturels. Le traitement ultérieur entraîne à son tour une pollution de l'environnement. Enfin, presque tous les matériaux rares sont destinés à être utilisés par les riches pays occidentaux. Ce n'est donc rien d'autre que le retour du capitalisme prédateur des siècles passés.

Un autre aspect de l'économie verte est la montée de pseudo-idéologies qui s'opposent à l'humanité en tant que telle. La promotion de la nourriture végétalienne ou à base de vers et d'insectes, les mouvements pro-avortement ou plutôt anti-vie, tous ces fanatiques représentent le satanisme sous un visage écologique. Mais l'esprit qui les sous-tend est le même : ils sont tous dirigés contre l'humanité en général et contre leur propre peuple dans leur situation concrète.

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4.

Dans votre récent livre Ordo Pluriversalis, vous proposez un ordre multipolaire au lieu du chaos unipolaire actuel dominé par l'Occident, ainsi qu'un plurivers intellectuel au lieu de l'univers liberticide actuel.  Ils parlent également de la nécessité de construire une contre-hégémonie et de l'importance du concept heideggérien de Dasein en relation avec la Quatrième Théorie Politique d'Alexander Douguine. Quelle est l'importance de penseurs européens comme Antonio Gramsci, Martin Heidegger et Carl Schmitt pour la théorie de la multipolarité et quels sont les penseurs non occidentaux que vous pensez être importants pour une pensée plurielle ?

En ce qui concerne l'Europe, je me suis concentré sur les idées de Heinrich Triepel (moins connu que Gramsci, mais également intéressant dans le domaine de la recherche sur l'hégémonie),  d'A.F.K. Organski, de John N. Gray, de Giorgio Agamben et de Leopold Kohr. Outre les auteurs mentionnés, je mentionne des personnes et donc leurs idées comme Amitav Acharya, Hamid Dabashi, Taha Abdurrahman, Yaqing Qin, Ernesto Cardenal, Walter Mignolo, Dipesh Chakrabarty et bien d'autres. Dans les sources, ils peuvent trouver des penseurs allant d'Aristote et Thucydide à Richard Haas et Christopher Layne. Car si vous vous occupez des critiques du (néo)libéralisme, vous devez bien connaître tous les auteurs de cette école politique ! Mais pour une véritable multipolarité à l'échelle mondiale, nous ne pouvons pas éviter les intellectuels d'autres parties du monde - le Japon, la Chine, l'Inde, l'Iran, les régions d'Afrique et d'Amérique latine, et bien sûr la Russie-Eurasie. Je me suis notamment spécialisé dans l'importance des idées des théories non occidentales. Une théorie chinoise des relations internationales a déjà été établie, l'eurasisme est une autre base pour le développement d'une théorie des relations internationales authentiquement russe. Donnons également la parole aux Iraniens, aux Africains, aux Arabes et aux peuples d'Amérique latine, d'Indonésie, etc. Il y a quelques points spécifiques qui reflètent la culture/l'ethnie unique de chacun, mais aussi des idées intéressantes qui peuvent être utiles dans le monde entier et servir les intérêts et les valeurs de différents peuples comme des États.

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5.

De nombreux analystes considèrent l'année 2022 comme une ligne de partage des eaux en géopolitique, avec le début de l'opération militaire russe en Ukraine, de nombreux pays ont refusé de soutenir les sanctions occidentales contre la Russie. Certains pays comme l'Iran, la Chine, l'Inde et le Pakistan ont même renforcé leurs relations économiques et/ou militaires avec la Russie. Seriez-vous d'accord avec l'affirmation selon laquelle nous assistons actuellement au premier conflit multipolaire en Ukraine ? Le monde multipolaire est-il déjà un fait ou vivons-nous seulement le moment de la transformation d'un moment/chaos unipolaire en un ordre multipolaire?

Le moment unipolaire est terminé, c'est vrai. Mais la multipolarité n'en est qu'à sa première phase de construction. Il s'agit donc d'un moment multipolaire. La question qui se pose à nous est donc de savoir comment nous pouvons transformer ce moment en une véritable multipolarité qualitative. Du point de vue de l'Occident, ce n'est pas souhaitable, car ses élites perdraient ainsi leur accès à l'hégémonie. C'est précisément pour cette raison que les érudits occidentaux considèrent la montée de la multipolarité comme l'avènement d'une ère plus risquée et plus conflictuelle. Pour eux, il est logique de vouloir maintenir le statu quo. Mais même les élites occidentales savent que la multipolarité est inéluctable. Il suffit de regarder les dernières nouvelles pour découvrir que la Russie, l'Iran, la Chine et quelques autres pays évitent d'utiliser le soi-disant système bancaire international SWIFT et établissent à la place leurs propres mécanismes bancaires. L'Inde a payé les Émirats arabes unis en dirhams des Émirats arabes unis pour acheter du pétrole russe, ce qui est un signe de la dédollarisation et des changements profonds qui affecteront l'économie mondiale. En outre, l'Asie est devenue le moteur de l'économie mondiale, ni l'Europe, ni la région transatlantique (UE plus États-Unis et Canada) ne pouvant lui faire concurrence. Les acteurs rationnels suivront ces tendances, car il s'agit d'une question de paix et de prospérité. Enfin, le Brexit a également été un signe de déclin du système de l'UE, le Royaume-Uni cherchant une option plus flexible pour s'affirmer dans le monde.

Pour le moment, les élites occidentales - et non les peuples de l'Occident - sont unies contre la Russie dans la lutte pour l'Ukraine, et elles profitent de cette situation pour renforcer leur propre unité fragile. Mais la réalité les obligera tôt ou tard à se battre pour leurs propres intérêts nationaux, comme lors de la pandémie de Covid - chacun tentera de survivre.

mardi, 11 juillet 2023

Larry Fink, Black Rock et le programme ESG

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Larry Fink, Black Rock et le programme ESG

par Roberto Pecchioli

Source : EreticaMente & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/larry-fink-black-rock-e-l-agenda-esg

Le culte de Mammon a pour dieu l'argent, ou plutôt le profit à des fins de domination. Il a de nombreux démiurges, ceux qui ressortent de l'hyperclasse mondialiste qui possède tout, y compris nos vies. Un dôme ennemi que nous avons le devoir d'identifier par des visages, des noms et des prénoms : c'est un besoin humain essentiel de connaître et de reconnaître pour décider qui est un ami et qui ne l'est pas. Le pouvoir est réticulaire dans sa structure - c'est pourquoi il est si difficile de l'attaquer - mais pyramidal dans la chaîne de commandement.

Il est bon de revenir aux sources, à la "loi d'airain" de Roberto Michels: toutes les structures humaines évoluent vers l'oligarchie. Le pouvoir appartient à ceux qui savent le mieux s'organiser, comme l'expliquait Gaetano Mosca. "Dans toutes les sociétés régulièrement constituées, dans lesquelles il existe ce qu'on appelle un gouvernement, [...], il est très constant que les gouvernants, c'est-à-dire ceux qui détiennent et exercent entre leurs mains les pouvoirs publics, sont toujours une minorité, et qu'au-dessous d'eux, il y a une classe nombreuse de personnes, qui ne participent jamais vraiment d'aucune manière au gouvernement, et le subissent seulement ; on peut les appeler les gouvernés. "

Avec tout le respect dû aux principes et procédures "démocratiques", c'est effectivement le cas. La différence avec le passé est que le pouvoir des classes politiques, qui a toujours été exercé sur la base d'un mandat fiduciaire des élites économiques et financières, est désormais directement exercé par ces dernières. Il est donc crucial d'analyser les personnalités qui composent, pour reprendre le lexique marxien, la "structure", c'est-à-dire le plus haut niveau de pouvoir.

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L'un de ces hyper-pouvoirs est incarné par Larry Fink, un californien de confession mosaïque et de soixante-dix ans, fondateur et dominus de Black Rock, le plus grand fonds d'investissement de la planète, dont le portefeuille vaut environ dix mille milliards de dollars, soit le PIB annuel de l'Allemagne, de la France et de l'Italie réunies. Fink est membre du conseil d'administration du Forum économique mondial de Davos, la face visible du pouvoir mondialiste ; il est membre depuis un siècle du CFR (Council on Foreign Relations), le cercle secret le plus influent d'Amérique ; et il est un partisan du parti démocrate, comme la plupart des hauts dirigeants de l'industrie financière et technologique. Un curriculum redoutable pour l'un des hommes les plus puissants du monde, qui détermine les investissements milliardaires de Black Rocket, en cascade, des autres fonds maîtres du marché, c'est-à-dire de l'économie, de la finance, des Etats, des organisations transnationales.

Les actions, les opinions, les préférences et les idiosyncrasies de Larry Fink deviennent en un instant le programme obligatoire à suivre du monde occidental, pour la raison ô combien évidente de la prévalence de Mammon sur toutes les valeurs et tous les principes. Ses ordres sont donnés sous forme de lettres périodiques aux investisseurs. Black Rock est désormais le maître de l'Ukraine déshonorée, dont il a acheté les terres et les biens à prix cassés, s'assurant ainsi le monopole de la reconstruction d'après-guerre.

Dans sa dernière communication aux entreprises, il a dicté la ligne suivante : "toutes les entreprises et industries seront transformées par la transition vers un monde net-zéro. La question est la suivante : serez-vous un leader ou serez-vous dirigé ? En bref, soit vous êtes dans le coup, soit nous allons vous détruire. Nous savons désormais qui est le moteur de l'idéologie climatique.

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Lors du récent Festival d'idées d'Aspen (Aspen dit-il quelque chose au président du gouvernement italien ?), M. Fink a ouvert un autre front, très délicat. "Je n'utiliserai pas le mot ESG parce qu'il a été mal utilisé par l'extrême droite" (la bête noire, l'ennemi absolu du dôme). Fink est l'un des grands sponsors du monstre connu sous le nom de "Environmental Social Governance (ESG)", le dogme de l'environnementalisme extrême et du woke appliqué à la gestion des grandes entreprises. Les critères ESG déterminent les investissements, les lois, les politiques publiques, les changements de produits, et même le choix de la chaîne de commandement des entreprises. Ils sont devenus la bible obligatoire de l'entreprise inclusive et résiliente, dont Larry est le grand prêtre.

Dans le passé, l'ESG a porté des noms tels que "investissement à impact social" ou "investissement durable". Le concept vise à imposer la nouvelle morale, en forçant l'acceptation de bénéfices moindres à court et à moyen terme par le chantage de priorités idéologiques, climatiques, "inclusives", sexospécifiques et "antiracistes". BlackRock a explicitement adopté les idées du radicalisme en guerre, en opérant un "changement transformationnel vers la durabilité" dans ses stratégies, en incluant "des considérations de durabilité et de climat dans ses processus d'investissement". La perspective d'un désinvestissement de Black Rock, avec de graves conséquences sur les marchés et les agences de notation toutes puissantes (détenues par les habituels figures bien connues), contraint les entreprises à accepter le programme ESG.

Fink gère des participations dans les plus grandes entreprises du monde, notamment Amazon, Apple, MasterCard, Johnson & Johnson, Walmart et Walt Disney. Depuis 2021, Black Rock a pris des mesures de désinvestissement à l'encontre de cinquante-trois entreprises pour imposer son idéologie et a placé cent quatre-vingt-onze autres entreprises sous surveillance, coupables de ne pas suivre les ordres de Fink. Le vote par procuration est le moyen par lequel Black Rock prend des décisions au nom des autres, les entités financières, les entreprises et les investisseurs privés dont elle gère les actifs. Cela lui permet d'exercer une influence considérable sur la direction de l'entreprise. En 2021, elle a imposé des défenseurs du climat au conseil d'administration d'Exxon Mobil pour pousser la compagnie pétrolière à investir dans l'énergie éolienne et solaire plutôt que dans les combustibles fossiles. Le géant pharmaceutique Abbott Labs a été contraint d'adopter un plan de promotion de la "justice raciale" ; Black Rock a "exhorté" UPS (transport international) à réduire plus rapidement ses émissions de carbone et a incité Home Depot, une multinationale de produits ménagers, à ouvrir une enquête interne sur l'habituelle équité raciale.

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La croissance des critères ESG est due à l'impulsion par l'ONU de l'Agenda 2030, confirmant que les organisations transnationales sont des outils aux mains de la coupole des maîtres universels, à travers les grandes donations défiscalisées des fondations de milliardaires (nous ne finançons pas ceux qui travaillent contre nos intérêts et nos principes !) visant à imposer des changements sociaux, politiques et structurels utiles à leurs intérêts de domination par le chantage et l'argent. Larry Fink n'est que le plus brutal et le plus sincère. Le programme ESG, manipulé par Black Rock, est capable d'imposer un contrôle politique et social ; dans une vidéo de 2017, Larry Fink l'a admis dans un forum organisé par le New York Times. "Les comportements devront changer. C'est ce que nous demandons aux entreprises. Vous devez forcer les comportements. Black Rock est en train de forcer les comportements."

Mais tout n'est pas rose: de nombreuses entreprises ont vu leurs bénéfices diminuer à cause de campagnes publicitaires peu agréables pour les consommateurs, d'autres sont dirigées de manière inexperte par des managers et des conseils d'administration formés de quotas ethniques et de "genre". Aux États-Unis, en particulier dans les États républicains, on assiste à un désinvestissement prudent et progressif de Black Rock. Si les activités de Fink entrent dans le débat politique, une réaction politique est logique. L'État de Floride a désinvesti au moins cinq milliards d'actifs contrôlés par Black Rock.

"Les critères ESG sont une forme de communisme qui vise à nous rendre tous esclaves", a déclaré Anson Frericks, ancien dirigeant d'Anehuser-Busch (boissons gazeuses et bière), qui a critiqué M. Fink pour avoir engagé "l'argent des citoyens ordinaires" dans des investissements ESG en les forçant à abandonner les bonnes affaires dans le domaine des combustibles fossiles. L'arrogance et l'omnipotence de Fink en ont irrité plus d'un ; la fureur dans l'application de l'idéologie woke dans le monde des affaires est devenue insoutenable, produisant des environnements de travail querelleurs, un climat irrespirable et des performances médiocres.

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Néanmoins, Larry continue sans se décourager à faire chanter les entreprises et à les plier à son point de vue idéologique. La politique de Blackrock, répète-t-il, ne changera pas, et d'ici 2030 (l'année magique de Davos et de l'ONU), au moins trois quarts des investissements viseront à réduire drastiquement les émissions de CO2 et à réaliser son programme politico-idéologique. Avec l'arrogance de celui qui se sent tout-puissant, il a fait remarquer que les pertes de milliards de dollars dues à l'imposition de critères ESG ne représentaient rien par rapport à l'immensité des actifs sous gestion. Cette déclaration démontre que le profit financier n'est plus l'objectif premier des seigneurs, ce que le public a du mal à comprendre. Pour ceux qui ont déjà tout, l'argent n'est qu'un moyen : ils aspirent à une domination totalitaire sur le monde et les hommes.

Des grincements se font sentir, notamment chez ceux qui ont investi dans des fonds de pension, dont les rendements ont chuté de manière significative, également à cause de la folie ESG. Certains commencent à quitter le navire. Vanguard, le deuxième fonds mondial en termes d'actifs gérés - sept mille milliards de dollars - s'est retiré de l'initiative Net Zero Asset Managers parrainée par l'ONU, abandonnée par la moitié de ses membres. "L'initiative Net Zero Asset Managers est un groupe international de gestionnaires d'actifs qui s'engagent à soutenir l'objectif d'émissions nettes nulles de gaz à effet de serre d'ici 2050 ou plus tôt, conformément aux efforts déployés au niveau mondial pour limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius, et à soutenir des investissements conformes à l'objectif d'émissions nettes nulles d'ici 2050 ou plus tôt." (https://www.netzeroassetmanagers.org/).

Les règles ESG aux États-Unis sont au cœur d'une guerre politique d'une intensité sans précédent. On entrevoit déjà la possibilité d'une bulle financière autour du marché des énergies alternatives, un marché dans lequel les apôtres de l'ESG dirigent les investissements. Larry Fink déplore la politisation contre les critères ESG, comme s'ils n'étaient pas eux-mêmes des critères politiques : il jette la pierre, il cache sa main, il joue la victime. C'est une idéologie très "woke", très folle.

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Pendant ce temps, M. Fink se concentre sur le rôle de Black Rock en Ukraine et sur son influence auprès du gouvernement américain. Un cadre supérieur en qui il a toute confiance, délégué à l'investissement durable et aux stratégies multi-actifs, a rejoint le département du Trésor, devenant responsable de la surveillance fédérale des finances et des banques, et conseiller principal sur les questions économiques liées à la Russie et à l'Ukraine.

Fink est également l'un des maîtres du marché immobilier américain et mondial. Le Wall Street Journal affirme que Black Rock fausse le secteur, dépensant des sommes colossales pour acheter des maisons, des complexes entiers, des morceaux de ville. Son objectif ? Faire monter les prix, rendre l'accession à la propriété extrêmement difficile, créer une génération de locataires. Le champion de la justice sociale expulse les classes populaires de nombreux quartiers.

L'argent avec lequel le gouvernement ukrainien paie des services de consultance à Black Rock - qui n'a aucune œuvre caritative dans son portefeuille - provient des impôts des États occidentaux et, surtout, des contribuables américains, contraints de payer treize milliards de dollars en 2022 pour l'effort de guerre, qui - selon le mot de Biden - se poursuivra "aussi longtemps qu'il le faudra". En d'autres termes, nous finançons tous Black Rock à travers le gouvernement Zelenski, en même temps que, ignorant le sort ultime de notre épargne, nous fournissons aux maîtres des fonds les liquidités nécessaires à des investissements dont le but est de nous exproprier de tout, à commencer par nos maisons. Un suicide par ignorance, possible grâce à la malveillance des gouvernements et des médias, complices de l'agenda mondialiste qui profite à quelques-uns au détriment de tous, comme Black Rock lui-même l'a admis dans ses prévisions pour 2023.

C'est l'agenda de Davos et de l'ONU : une grande réinitialisation équivaut à une grande dépossession. Vous n'aurez rien et vous serez malheureux. Consolez-vous avec l'inclusion, la résilience et la fluidité sexuelle.

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Le mouvement général de dissidence a échoué, du moins jusqu'à présent

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Le mouvement général de dissidence a échoué, du moins jusqu'à présent

par Paolo Borgognone

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-movimento-complessivo-del-dissenso-e-fallito-almeno-fino-a-questo-momento

Le mouvement général de dissidence a échoué, du moins jusqu'à présent, pour un certain nombre de raisons sur lesquelles, à mon avis, une réflexion publique serait nécessaire (ce dont je doute, précisément en raison de la nature et de la vocation privées et individualistes d'une grande partie de la dissidence). Voici quelques éléments pour une telle réflexion (qui n'aura pas lieu). La dissidence est en crise presque terminale parce que

1) ses leaders, et je parle de ceux qui ont mené les listes dites anti-système aux élections de 2022, sont (à quelques exceptions partielles dont je reconnais l'existence) tellement imprégnés de néolibéralisme méthodologique, plutôt que de mérite, qu'ils ont mis en place une campagne électorale qui est l'enfant de leurs idiosyncrasies idéologiques. De plus, ce sont souvent des personnages égocentriques, imbus d'eux-mêmes, vantards, inconstants, névrosés, qui se considèrent comme des champions parce qu'entourés de nullités. Leur méthode reprend exactement celle utilisée par le courant dominant pour gérer les relations politiques, politiques et humaines dans un système néolibéral. Je dirais qu'ils se comportent comme le liquide qui épouse la forme du verre qui le contient. Cependant, il serait absurde de les blâmer. Nés et élevés dans le néolibéralisme, fascinés par le culte de la notoriété, il est normal qu'ils aient un état d'esprit et des manières de faire néolibérales (le contraire serait étonnant) ;

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2) de nombreux candidats notoires, influenceurs de la contestation, se sont révélés être, à leur manière, égaux sinon pires que les dirigeants qui les ont mis sur la liste. Cela aussi est normal. Un influenceur, un créateur de contenu, né et élevé dans le néolibéralisme, qui, pour obtenir des likes et des vues, doit traiter en ligne avec des structures, des plateformes et des modalités typiques du néolibéralisme, soit s'adapte à ces structures et modalités, soit obtient 4 likes et 5 vues par post ou vidéo et rentre chez lui. Un influenceur, par définition, ne peut pas être étranger au culte de la notoriété et aux rituels avec lesquels ce culte est célébré. C'est pourquoi, pour rester à flot sur le web et continuer à être un influenceur, il devra faire passer la préservation de son paquet de followers interagissant sur ses profils et ses chaînes avant les raisons d'analyse politique (qui l'obligent parfois à prendre des positions inconfortables voire inadmissibles pour un segment plus ou moins important de sa réserve de followers). Enfin, les influenceurs n'ont pas apporté beaucoup de voix aux listes qui ont concouru pour les capter ;

3) le mouvement de contestation, dans sa base sociale diffuse, est aussi néolibéral et individualiste que les dirigeants, sinon plus. La majorité des personnes qui ont manifesté en 2021 l'ont fait pour atteindre des objectifs contingents : obtenir d'une manière ou d'une autre le laissez-passer vert. Et pour l'obtenir, ils avaient 3 possibilités (excluant les 2-3 vaccinations dès le départ) : 1) obtenir un faux laissez-passer ; 2) tomber malade, guérir et obtenir le laissez-passer suite à guérison ; 3) obtenir du gouvernement qu'il lève la mesure restrictive. Eh bien, une fois cet objectif atteint, d'une manière ou d'une autre, les manifestants qui, en 2021, criaient dans les rues "les gens comme nous n'abandonnent jamais", ont baissé les bras et sont retournés à leurs affaires, ce qui a entraîné un reflux qui a affaibli les capacités de propulsion politique du mouvement. Cela aussi est normal et adapté, car dans le néolibéralisme, la politique est interprétée par sa large base sociale comme du téléachat. Moi, électeur, membre, militant ou sympathisant, je vous demande, à vous, sujet politique, de me vendre un produit, et quelle que soit la conclusion de la transaction, je séparerai mon chemin du vôtre. En 2021, la large base sociale de ces manifestations n'exigeait, de la part des sujets politiques qui étaient les interprètes de ce mouvement de protestation, qu'une seule chose : la fin du laissez-passer vert (= pass sanitaire en Italie). L'interprétation de la politique comme un télé-achat ne concerne pas une relation durable entre la base et la direction politique, tout comme l'achat d'un produit à un vendeur ne nécessite pas une relation durable entre les parties à la transaction. Une fois la transaction effectuée, les parties se disent au revoir et amen. Tant que la politique et ses acteurs de référence seront interprétés, à la base, comme des fournisseurs de produits qui deviennent immédiatement des escrocs dès qu'ils ne livrent pas, clé en main, le produit demandé par l'acheteur (la base sociale), la relation entre la base et la politique sera toujours et dans tous les cas entachée par une approche néolibérale qui ne permettra pas de consolider les interprètes politiques de la protestation populaire. La politique n'est pas un publireportage ;

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4) les mouvements de contestation se sont caractérisés par une extraordinaire propension à la scission et au sectarisme. Cela s'explique par le fait que la société de marché a largement désarticulé et affaibli les capacités des agglomérations humaines à former une communauté. En bref, la première fois que vous me contredisez, je vous jette dehors ou je vous mets en position de partir. Ou bien, la première fois que je rencontre dans l'agglomération une personne ou une situation qui m'agace, je pars. La société de marché est l'ennemie de la dialectique. À la base comme au sommet, l'arrogance et l'hybris règnent en maîtres. J'ai souvent entendu de simples militants dire "si vous ne faites pas ce que je dis, je m'en vais". Enfin, après le 25 septembre 2022, de nombreux partis dissidents se sont vidés de leurs membres parce que ces derniers se sont éloignés à la suite des controverses post-électorales qui ont éclaté au sein de ces partis. Un tel comportement, fondé sur l'hypothèse "soit vous êtes tous unis, soit je m'en vais", témoigne d'un manque de compétences en matière de relations humaines et d'une incapacité à faire de la politique. Il est en effet tout à fait normal que les gens se disputent et même se querellent dans les partis. Tout abandonner parce que "les autres se séparent" est une attitude non seulement arrogante et inamicale, mais aussi très clivante. La scission est donc autant une question de haut que de bas. Il en va de même pour le sectarisme. Qui est la maladie la plus grave de la politique "anti-système" et qui témoigne d'un profond infantilisme. "Si vous parlez à Titius que je n'aime pas, je ne vous parlerai plus et je vous boycotterai" est une façon de faire qui serait déjà odieuse et injustifiable à 12 ans, sans parler de ce qu'elle serait à 50 ans...

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5) les partis de la dissidence sont entrés dans une crise profonde parce qu'ils se caractérisent, en interne, par une propension irrépressible à l'intrigue, au bavardage et au commérage. Cette attitude est délétère mais normale puisqu'elle est vieille comme le monde et s'est installée depuis des millénaires. Malheureusement, l'utilisation abusive des forums de discussion et des réseaux sociaux a amplifié le problème, le rendant endémique et souvent ingérable. Le mélange des ragots et de la politique est un facteur qu'il faut garder à l'esprit pour comprendre les raisons de la décadence des sujets politiques dans l'interprétation de n'importe quelle instance (de consensus ou de dissension).

Avec ce bref mais fastidieux travail d'écriture, j'ai tenté de m'exprimer, de manière largement sommaire et insuffisante, sur un sujet d'une actualité proche, mais d'un intérêt relatif. Ces propos feront-ils l'objet d'une réflexion future de la part des mouvements de dissidence ? Absolument pas. Tout est bloqué par le néolibéralisme et l'hybris qui caractérisent l'idéologie et la pratique d'une bonne partie (pas tous !) de ces mouvements et de leurs interprètes (influenceurs) politiques et médiatiques. Quoi qu'il en soit, j'ai essayé. J'ai jeté un pavé dans la mare. Peut-être reviendrai-je un jour sur le sujet, avec quelques idées. Merci à tous ceux qui ont eu la patience de lire ce texte, que j'espère suffisamment lucide...

Les perspectives de la politique étrangère de l'Iran à la lumière du nouvel ordre mondial

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Les perspectives de la politique étrangère de l'Iran à la lumière du nouvel ordre mondial

Ali Bagheri

Source: https://katehon.com/ru/article/perspektivy-vneshney-politiki-irana-v-svete-novogo-mirovogo-poryadka

Les différends politiques internes doivent rester distincts des questions de politique étrangère et de diplomatie.

À la lumière des développements internationaux et régionaux significatifs, une évaluation de la dynamique de la politique étrangère sous le gouvernement iranien actuel devient nécessaire pour analyser les nouvelles perspectives du système mondial en évolution.

La croyance du monde occidental en la "fin de l'histoire" contraste avec la réalité du "début de l'histoire" qui se déroule à l'échelle mondiale. Le système international n'adhère plus à un ordre unipolaire, les contours d'un monde multipolaire restant flous.

Cette transition vers de nouvelles organisations et de nouvelles règles se fait principalement par des moyens non militaires et des affrontements civils utilisant des instruments non contraignants qui servent de talon d'Achille pour menacer l'hégémonie mondiale.

Contrairement à la confrontation militaire, qui favorise la formation de coalitions et de consensus, la confrontation à l'aide d'instruments non contraignants, tels que les sanctions, favorise au contraire la division et la dissipation du système d'hégémonie mondiale.

Dans ce contexte, les gouvernements du monde entier cherchent à exercer une influence et à s'imposer dans le nouveau paysage international. L'actuel gouvernement iranien est confronté à ces défis dans un contexte d'accélération rapide du développement mondial, plus rapide qu'aux époques précédentes.

Le gouvernement iranien a franchi une étape importante en rejoignant l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) après des années d'efforts intenses. Parallèlement à cette réussite, le programme de politique étrangère de l'Iran prévoit une coopération avec les pays membres des BRICS afin de diversifier l'accès aux ressources et aux fonds internationaux pour répondre aux besoins économiques, monétaires et financiers. En devenant membre de ces accords politiques, sécuritaires et économiques de premier plan, l'Iran a fait preuve d'une détermination inébranlable à jouer un rôle important dans l'élaboration des structures et mécanismes multilatéraux.

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L'OCS comprend des États membres qui représentent environ 40% de la population mondiale et 20% du produit intérieur brut mondial. Le volume des échanges commerciaux de ces pays dépasse 650 milliards de dollars par an. L'un des principaux motifs des efforts déployés par les pays pour adhérer à l'OCS est leur désir de résister aux politiques et actions unilatérales, en particulier de l'Occident, et notamment des États-Unis.

Les sanctions unilatérales, avec leurs vastes ramifications mondiales et leurs violations des droits de l'homme, ont sapé la confiance dans les mécanismes financiers occidentaux. En conséquence, les pays du monde entier ont pris des mesures préventives et de rétorsion. Contrairement aux attentes occidentales, la mondialisation a lancé un processus d'"autodestruction", incitant à une coordination rationnelle des efforts conjoints et à des réponses collectives aux défis et menaces régionaux.

L'Iran, conscient de l'évolution de la dynamique sur la scène internationale, a stratégiquement rejoint l'OCS avec une volonté forte et inébranlable, conformément à la vision de l'organisation d'un "développement progressif et indépendant". Cette décision intervient alors que le pouvoir se déplace progressivement de l'Ouest vers l'Est et que l'Amérique et l'Europe voient leur capacité à contrôler les développements internationaux diminuer. Entre-temps, la Chine, la Russie, les membres des BRICS et les puissances régionales asiatiques influentes ont saisi ces opportunités et joué un rôle plus actif dans les affaires mondiales.

Le gouvernement iranien a donné la priorité à la coopération à long terme avec la Chine, ce qui a permis de mettre en œuvre avec succès des accords stratégiques entre les deux pays. Cette coopération a entraîné une augmentation notable des relations économiques bilatérales, ce qui a eu un impact positif sur la croissance du PIB et la balance commerciale de l'Iran. En outre, l'engagement politique avec la Chine s'est développé dans divers domaines, permettant à l'Iran d'établir une présence significative sur la scène mondiale. La coopération en matière de défense s'est également développée, comme en témoignent les exercices militaires conjoints auxquels participent l'Iran, la Russie et la Chine et qui soulignent l'engagement à maintenir la paix régionale et internationale.

Les relations russo-iraniennes sont cruciales pour l'évolution future de la situation internationale, car il existe des liens institutionnels et stratégiques entre les deux pays. Le conflit russo-ukrainien, une crise aux implications mondiales, est une préoccupation constante, et nous cherchons à le résoudre rapidement lorsque l'Occident cessera son ingérence. Indépendamment de ce conflit, la Russie a la capacité d'assumer un rôle renouvelé dans les développements internationaux à venir et dans l'ordre multipolaire mondial.

Le gouvernement iranien s'est attaché à approfondir son engagement avec la Russie, cherchant à faire de l'itinéraire de transit Nord-Sud un point important de l'ordre du jour des discussions de politique étrangère. Le commerce et les investissements bilatéraux ont augmenté de manière significative, contribuant à renforcer la coopération internationale. La coopération en matière de défense a également progressé, renforçant les capacités de défense et de dissuasion de l'Iran. La Russie joue un rôle clé dans le domaine de l'énergie nucléaire pacifique, notamment en construisant des centrales nucléaires en Iran, ce qui renforce la coopération dans ce domaine.

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Au niveau régional, l'évolution de la situation a favorisé l'interaction et la coopération entre les pays de la région. Le gouvernement iranien a poursuivi une stratégie de bon voisinage visant à renforcer les relations, à promouvoir la paix, à contrer l'extrémisme et l'ingérence étrangère et à résister à la coercition, aux exigences excessives et aux pressions indues. L'Iran a payé cher sa souveraineté et fait des sacrifices, comme en témoigne l'assassinat du général Qassem Suleimani, qui a joué un rôle central dans la lutte contre l'extrémisme du groupe terroriste Daesh. Son assassinat par les puissances hégémoniques et les États-Unis reste un crime impardonnable.

Après des années de négociations laborieuses, la République islamique d'Iran et le Royaume d'Arabie saoudite sont parvenus à un accord. L'implication de la Chine dans la finalisation des accords bilatéraux a conduit à la reprise des relations politiques entre les deux pays. Cette démarche stratégique jette les bases d'un développement régional plus poussé, en élevant le statut politique des deux pays dans la région. Les effets positifs de cet accord devraient profiter aux deux États et contribuer à la prospérité, à la paix et à la stabilité dans la région.

Le gouvernement iranien en place était bien conscient des menaces posées par le régime sioniste d'Israël et a activement fait face et empêché ses activités terroristes, ses tactiques d'exacerbation des tensions et ses politiques inhumaines. On s'attend à ce que la capacité du régime sioniste à perturber l'ordre et la sécurité de la région diminue considérablement au fur et à mesure que l'ordre mondial émergent prendra forme. La reconnaissance du jour de la Nakba par les Nations unies comme un événement important dans l'histoire de l'organisation reflète la réponse de la communauté internationale aux crimes commis par ce régime. La théorie de la résistance devient une stratégie efficace pour construire la stabilité et la paix dans la région, et l'Iran reste déterminé à s'opposer avec le plus grand sérieux à l'action militaire propagée par le régime sioniste.

L'Iran a adopté une approche équilibrée, ne se tournant ni vers l'Est ni vers l'Ouest, mais renforçant activement ses relations avec l'Est. Dans le même temps, l'Iran maintient son engagement avec l'Occident, en particulier l'Europe, sur la base de principes, de valeurs et de normes internationales. Récemment, cependant, certains pays européens ont interrompu les relations bilatérales, invoquant des violations présumées des droits de l'homme et l'implication de l'Iran dans le conflit en Ukraine. Ces actions sont préjudiciables à leurs propres intérêts, car ces pays ont le potentiel de jouer un rôle constructif dans le nouvel ordre mondial. Le gouvernement iranien recherche le dialogue et un engagement constructif sur un pied d'égalité afin de résoudre les différends et de promouvoir les relations mutuelles. Toutefois, l'Iran est déterminé à défendre ses intérêts nationaux et sa sécurité face aux menaces d'autres pays.

Les États-Unis, dont l'influence sur la scène internationale est en déclin, ont poursuivi une stratégie ambiguë et perplexe à l'égard de l'Iran : une double politique d'"endiguement et de diplomatie".

Mettant en avant les menaces iraniennes et la menace posée par l'organisation terroriste ISIL, effectivement neutralisée par les efforts de l'Iran, la politique américaine de pression maximale et de sanctions globales contredit l'accent mis sur la diplomatie. Par conséquent, le comportement des États-Unis à l'égard de l'Iran peut être qualifié d'hostile et de conflictuel.

Néanmoins, l'Iran a adopté une approche opposée à la position antagoniste des États-Unis, en se concentrant sur le renforcement de la résilience économique par l'atténuation de l'impact des sanctions. Le pays a donné la priorité au maintien et à l'expansion de son programme nucléaire pacifique. L'Iran préconise des mécanismes diplomatiques pour atteindre les objectifs de politique étrangère, considérant le retour des États-Unis au plan d'action global conjoint (JCPOA) comme un test pour réparer les dommages qu'ils ont causés. Il est clair que le comportement unilatéral et hégémonique des États-Unis ne sera pas bien accueilli dans la trajectoire mondiale émergente et le nouvel ordre mondial. Un nouveau déclin du rôle des États-Unis est un pronostic plausible si leur comportement n'est pas corrigé.

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L'Iran utilise efficacement ses diverses capacités, en particulier les expatriés iraniens, pour protéger ses intérêts nationaux et poursuivre ses objectifs de politique étrangère. Cette catégorie d'Iraniens, composée d'intellectuels et d'élites, joue un rôle important. La République islamique reconnaît l'importance de servir les expatriés iraniens et se félicite de leur participation constructive, de leur interaction et de leur coopération au développement et au progrès du pays.

La République islamique d'Iran, guidée par les enseignements du défunt fondateur de la République islamique, l'ayatollah Rouhollah Khomeini, ainsi que de l'ayatollah Khamenei, s'emploie activement à protéger les intérêts et la sécurité nationaux dans un environnement international difficile. L'appareil diplomatique se félicite de la participation des élites nationales, recherchant leur contribution et leurs perspectives perspicaces pour façonner les objectifs de la politique étrangère par le biais du consensus. L'accent est mis sur le fait que les différends politiques nationaux doivent rester distincts des questions de politique étrangère et de diplomatie.

Le ministère des affaires étrangères organise actuellement une réunion des ambassadeurs et des chefs de missions étrangères au cours de laquelle des discussions approfondies auront lieu sur les développements mondiaux et leurs implications pour la politique étrangère et la diplomatie. Les points de vue et les perspectives de l'élite politique du pays, issus de différents milieux, sont appréciés et pris en compte, ce qui enrichit la discussion sur les efforts diplomatiques.

19:35 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, iran, moyen-orient | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Le rôle des ONG et des groupes religieux américains en Amérique latine

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Le rôle des ONG et des groupes religieux américains en Amérique latine

Source: https://katehon.com/ru/article/rol-amerikanskih-npo-i-religioznyh-grupp-v-latinskoy-amerike

L'Amérique latine est une région particulièrement intéressante pour les États-Unis, qui cherchent à exercer une influence mondiale. Cependant, les pays d'Amérique Latine sont des territoires avec leurs propres caractéristiques, évoluant dans un scénario similaire en raison de leur histoire et de leur culture communes.

Pour comprendre la spécificité de la région, il faut remonter au début du 19ème siècle, lorsque les peuples américains, littéralement "asservis" par les colonies européennes, ont commencé à lutter pour leur indépendance. Une fois libres, ils ont commencé à créer des États individuels, à établir des constitutions et à s'organiser pour résister à l'impérialisme. À cette époque déjà, les mots "liberté" et "souveraineté" n'étaient pas des mots vides de sens pour de nombreux pays. La recherche de leur propre voie a donné lieu à des politiques de gauche et de droite dans les pays d'Amérique latine. Ces politiques étaient souvent extrêmement radicales, mais les dirigeants autoritaires et rigides étaient toujours remplacés par des démocrates idéologiques et vice versa.

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À la fin du 20ème siècle, de nombreux pays d'Amérique latine se sont retrouvés dans une situation économique difficile, qu'ils ont décidé de corriger par des réformes néolibérales, provoquant un mécontentement massif parmi la population, car les mesures visant à stabiliser l'économie impliquaient des réductions des dépenses sociales, une politique d'"austérité". C'est ce qui a conduit à ce que l'on appelle le "virage à gauche". Ce processus a déclenché un rejet définitif par les États latino-américains de toute intervention américaine, qu'il s'agisse d'investissements, de financements ou même d'exportations. Cependant, la lutte contre l'impérialisme américain ne date pas d'hier. Cuba, par exemple, vit sous les sanctions américaines depuis plus de 60 ans. Tout a commencé après la révolution, lorsque Fidel Castro a décidé de nationaliser les entreprises américaines. L'effondrement de l'Union soviétique n'a fait qu'aggraver la situation, l'île de la liberté perdant son "grand frère". En fait, l'économie dévastée du pays est devenue le prétexte d'un blocus intensifié de la part des États-Unis, qui cherchent à gagner de l'influence sur l'île de la Liberté sous le prétexte de lutter contre un régime dictatorial communiste.

C'est ainsi que toutes sortes d'organisations non gouvernementales américaines sont entrées dans l'arène de la lutte pour la domination régionale. Sous le prétexte d'une aide matérielle aux pays "affligés d'une maladie dictatoriale", elles ont commencé à mettre en œuvre les politiques exigées par le gouvernement américain dans les pays d'Amérique latino-américains dans le cadre de la lutte pour les droits de l'homme et la démocratie. La méthode dite du "soft power" est toujours efficace, car elle permet de fomenter des idées révolutionnaires pour renverser le gouvernement en place dans les pays d'Amérique latine.

Ainsi, pour gagner en influence dans la région, les États-Unis ont exercé une influence complexe sur les autorités "indésirables" en appliquant des sanctions, comme à Cuba ou au Venezuela, et avec des mesures supplémentaires de la part de diverses ONG et groupes religieux, qui parrainent souvent des mouvements antigouvernementaux.

USAID, NED, NDI, IRI... Ces organisations "non gouvernementales" portent des noms différents : pour les États-Unis, elles remplissent la mission messianique d'étendre la démocratie au reste du monde. Pour l'Amérique latine, il s'agit d'ouvrir la porte à la déstabilisation financée de l'ordre politique et de l'autonomie. Le principal intérêt des ONG est le maintien d'un gouvernement loyal et dominé par les États-Unis dans les pays latino-américains. Elles jouent également un rôle majeur dans les mouvements révolutionnaires et de protestation.

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USAID

Cette organisation a été créée en 1961 pour lutter contre le communisme et aider les pays du monde entier à sauver la démocratie. Cette ONG est souvent associée à la CIA, au département d'État et au Pentagone. Mais que fait réellement l'Agence américaine pour le développement international ?

Le plus gros problème pour les États-Unis, ce sont les pays dont la politique vise à renforcer les relations avec la Russie et la Chine et à lutter contre l'hégémonie américaine. C'est pourquoi les principaux États "aidés" par l'organisation sont la Bolivie, le Venezuela, Cuba, le Mexique, le Panama, la Colombie, le Brésil et d'autres encore.

Selon un rapport du 17 mars 2023, les États-Unis prévoient d'allouer plus de 171 millions de dollars pour aider les personnes touchées par la crise politique prolongée au Venezuela. Cela comprend les migrants qui ont quitté le pays et ceux qui s'y trouvent encore, ce qui porte le total de l'organisation à environ 8 millions de personnes dans le besoin. Quelque 130 millions de dollars de financement humanitaire du département d'État sont également prévus pour les réfugiés et les migrants vénézuéliens, notamment pour l'hébergement d'urgence, l'accès aux soins de santé, l'approvisionnement en eau, l'assainissement et l'hygiène, ainsi que l'amélioration de l'accès à l'éducation ; le soutien aux moyens de subsistance ; le soutien au COVID-19 ; et la protection des groupes vulnérables, notamment les femmes, les jeunes, les LGBTQI+ et les peuples autochtones dans dix-sept pays, dont l'Argentine, Aruba, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, Curaçao, la République dominicaine, l'Équateur, la Guyane, le Mexique, le Panama, le Paraguay, Trinidad et Tobago, l'Uruguay et le Vénézuéla. Au début du siècle, l'USAID s'est associée à la NED pour fournir plus de 100 millions de dollars afin de créer plus de 300 groupes d'opposition au Venezuela. Ce travail se poursuit encore aujourd'hui.

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En réalité, il s'agit d'une manifestation de la lutte contre le régime de Maduro au détriment de la démonstration qu'il gère mal "l'état déplorable du système social du pays", qui ne peut pas assurer un bon niveau de vie aux citoyens du Venezuela. L'activité des ONG dans l'État est une tentative de faire pression sur son gouvernement sous le couvert de l'aide aux pauvres.

En outre, l'organisation est activement impliquée dans le financement des médias latino-américains. Elle se concentre donc sur Cuba, en formant des journalistes. Cependant, il est important de noter ici que sur l'île de la Liberté, les médias sont contrôlés par l'État et au service de la "révolution", alors que dans le même temps, avec l'avènement de l'internet partout en 2018, les mouvements anti-gouvernementaux sous la forme de médias d'opposition, qui sont basés à l'extérieur du pays et souvent financés par les États-Unis, ont pris de l'ampleur dans les médias sociaux. L'USAID, par exemple, a joué un rôle majeur dans les manifestations de juillet 2021. Dans son article intitulé "The Bay of Tweets : Documentos apuntan a la mano de Estados Unidos en protestas en Cuba", l'un des principaux portails d'information du pays, Cubadebate, cite des "preuves d'"activités subversives" de la Maison Blanche". L'auteur suggère que la National Endowment for Democracy et l'Agence américaine pour le développement international financent des projets antigouvernementaux à Cuba (quelque 250 millions de dollars ont été alloués pour "renverser le socialisme" à Liberty Island). Cette dernière a notamment lancé en 2010 une application appelée Zunzuneo (l'équivalent cubain de Twitter). Son nombre d'utilisateurs a atteint 40.000 à son apogée. L'idée était de créer un service qui diffuserait progressivement de la propagande en faveur d'un changement de régime et inciterait à la protestation. Creative Associates International Inc. (CAII), un autre projet de l'USAID, a travaillé sur des campagnes et a guidé des rappeurs pour engager les jeunes.

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L'USAID a également été active dans d'autres pays, en particulier au Mexique, intervenant dans la vie politique du pays, qualifiant cela de "partenariat stratégique". En 2016, l'organisation a été au cœur des nouvelles réformes constitutionnelles de l'État. "De 2020 à 2025, USAID approfondira son partenariat stratégique avec le Mexique, en ciblant les gouvernements étatiques et locaux qui démontrent leur capacité et leur engagement à lutter contre l'impunité et la violence, tout en renforçant l'alliance économique bilatérale." Mais qu'est-ce que cela signifie réellement pour le Mexique ? En réalité, le gouvernement du pays se retrouve une fois de plus mal aimé par les Etats qui, sous couvert d'aide humanitaire et avec l'aide de diverses ONG, promeuvent leur politique de "démocratie propre". Le 3 mai 2023, le président mexicain sortant, Andrés Manuel López Obrador, s'est élevé contre les ONG américaines présentes dans le pays. Les États-Unis prévoient d'augmenter le financement des ONG travaillant au Mexique, ce à quoi le chef de l'État est prêt à opposer une protestation diplomatique à son voisin du nord : "Comment allez-vous donner de l'argent à une organisation qui s'oppose ouvertement à un gouvernement légitime et démocratique ? Comment vont-ils financer des opposants de l'étranger ? C'est une violation de notre souveraineté, c'est de l'interventionnisme", a-t-il déclaré, en s'indignant du financement par les États-Unis d'organisations telles que Mexico Evaluates et Mexicans Against Corruption. Le président n'a pas non plus ignoré les activités de l'USAID qui, avec le soutien de l'administration américaine, a apporté une aide économique à des mouvements antigouvernementaux au Mexique.

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NED

National Endowment for DEMOCRACY ou DESTABILIZATION ? L'organisation a été fondée en 1983, ce qui n'est pas une surprise : aujourd'hui, elle travaille activement avec le département d'État américain et la CIA. Son objectif principal est de promouvoir la démocratie dans le monde et elle le fait par tous les moyens, même radicaux, en renversant le gouvernement en place, en fomentant des révolutions et d'autres moyens similaires.

La NED est un amalgame de plusieurs organisations : Le Centre américain pour la solidarité internationale du travail (ACILS), devenu le Centre de solidarité, le Centre pour l'entreprise privée internationale (CIPE), l'Institut national démocratique pour les relations internationales (NDI) et l'Institut républicain international (IRI), chargés d'être de connivence avec les partis et mouvements locaux de gauche et de droite respectivement. Tous ces organismes sont financés par les mêmes fonds.

Comment fonctionne la NED ? C'est très simple, l'organisation influence les jeunes, les syndicats, les ONG dans les pays où elle opère, organise des formations, influence les médias indépendants. Tous ses programmes visent à influencer directement le pays, à promouvoir des politiques pro-américaines, à interférer dans les processus électoraux et à faire passer l'agenda nécessaire par les médias sous le prétexte des libertés démocratiques.

Parmi les mesures d'influence de la NED figure l'utilisation de jeunes pour tenter d'affaiblir l'esprit des forces de sécurité et d'obtenir la soumission des nations à l'impérialisme.

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La NED a soutenu des partis politiques de l'opposition vénézuélienne, notamment Primero Justicia, Acción Democrática, Copei, Movimiento al Socialismo (MAS) et Proyecto Venezuela.

Ainsi, par exemple, le président autoproclamé du Venezuela, Juan Guaido, reçoit un soutien financier d'une organisation non gouvernementale soutenue par les États-Unis et leurs alliés. Il convient de noter qu'il représente l'opposition politique à l'actuel chef de l'État, Nicolás Maduro, qui est non seulement détesté par les États, mais qui pose également de sérieux problèmes en termes d'influence politique et de domination économique sur le pétrole vénézuélien.

Il est également prouvé que quelque 40 à 50 millions de dollars sont alloués chaque année à des activités subversives anti-étatiques dans le pays. Les programmes sont promus sous des thèmes clés tels que "l'autonomisation, la liberté, la démocratie" et autres.

Quant à Cuba, tout y est également "clair" et "transparent". Permettez-moi de vous rappeler que Liberty Island est pratiquement le seul État socialiste de l'hémisphère occidental. Le communisme a toujours été le principal ennemi des États-Unis, c'est pourquoi Cuba, ou plutôt le régime de Díaz Canel, est diabolique. Même après la révolution, Fidel Castro a décidé de nationaliser les entreprises américaines, le pays a commencé à échapper aux mains des États-Unis, de sorte que la Maison Blanche fait pression sur le pays depuis plus de soixante ans par le biais d'un blocus économique : de nombreuses sanctions dans tous les domaines de la vie.

En 2018, 4,7 millions de dollars ont été détournés au profit de mouvements et d'ONG anti-cubains. Les activités de la NED sont particulièrement visibles dans la sphère médiatique : CubaNET, Diario de Cuba, HyperMedia, Cartel Urbano, qui se présentent comme des médias "indépendants", sont financés par le gouvernement américain.

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Les médias sociaux ont joué un rôle important dans l'organisation des manifestations de 2021. Sur Twitter, les publications accompagnées du hashtag #SOSCuba ont circulé activement. La journaliste espagnole Juliana Maciasa Tovar a mené sa propre enquête et est parvenue à la conclusion suivante : "Que se passe-t-il à Cuba ? J'ai analysé plus de deux millions de tweets utilisant le hashtag #SOSCuba, qui ont commencé par une demande d'aide humanitaire impliquant des artistes, des milliers de comptes nouvellement créés et des bots, et qui se sont terminés par des manifestations dans les rues", a déclaré la journaliste citée par Telesur. Juliána Macíasa Tovar a souligné que le nombre de messages similaires (écrits comme des copies avec les mêmes erreurs) avec ce hashtag a augmenté rapidement grâce à leur diffusion par de faux comptes depuis les États-Unis : entre le 5 et le 8 juillet, il y en a eu environ 6000, et le 10 juillet, le nombre de tweets a dépassé les 500.000, ce qui explique l'"explosion" dans les réseaux sociaux le 11 juillet, le problème a pris un caractère de masse et les gens sont descendus dans la rue. "Plusieurs comptes automatisés diffusent le même tweet, avec la même référence à la personne qui a publié le texte original, y compris la vidéo qu'ils publient", a déclaré le journaliste. Il est très probable que les "bots" soient un projet d'ONG, parmi lesquelles l'USAID et la NED jouent un rôle majeur.

La Bolivie a également été touchée par le travail des ONG. En 2018, elle a reçu 908.832 dollars. Quelque 47% de cette somme ont été utilisés par l'Institut républicain international du Parti républicain, chargé de financer les partis de droite, et le Centre pour l'entreprise privée internationale, chargé de financer la chambre de commerce et d'industrie du secteur privé.

Les États-Unis ont été l'organisateur de la campagne antigouvernementale contre Evo Morales, l'ancien président du pays. L'opposition a commencé à s'opposer avec véhémence à sa réélection, et nous savons tous comment cela s'est terminé : le renversement du gouvernement légitime de la Bolivie. Les principaux diffuseurs et propagandistes sont, bien entendu, les médias, tels que l'agence de presse Fides, la plus ancienne agence de presse de Bolivie, et la Fondation pour le journalisme.

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C'est exactement le même schéma qui fonctionne en Équateur. La NED est accusée d'avoir soudoyé des groupes antigouvernementaux dans le pays en 2013 (plus d'un million de dollars à diverses personnes de l'État, à des groupes d'extrême droite, à des fonctionnaires, à des ONG), en 2016, et l'actuel président de l'État, Guillermo Lasso, reçoit des fonds de pays étrangers et a ses comptes fiduciaires aux États-Unis.

Fondation Soros

La Fondation, connue pour son financement des révolutions de couleur dans le monde, "aide" économiquement des médias connus pour leurs positions anti-cubaines et anti-vénézuéliennes.

Plus de 60 millions de dollars ont été alloués l'année dernière pour empêcher des hommes d'affaires latino-américains pro-gouvernementaux "indésirables" et des membres de diverses communautés de s'exprimer. Deux organisations ont également été liées à la Fondation Soros : Latino Media Network et Lakestar Finance, qui ont infiltré les médias de la région et versé plus de 80 millions de dollars en faveur d'un programme pro-américain.

La fondation finance également des stations de radio indépendantes diffusant à Los Angeles aux États-Unis (plus de 18 stations).

Groupes religieux

La religion a toujours été une composante importante de tout État - c'est une force centralisatrice et unificatrice dont le rôle ne peut être sous-estimé. C'est pour cette raison que diverses associations confessionnelles peuvent devenir décisives dans la sphère politique intérieure d'un État.

En 2019, nombreux sont ceux qui établissent un lien entre l'arrivée au pouvoir du candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro au Brésil et le triomphe de la droite en Uruguay, le renversement du pouvoir en Bolivie et les organisations ecclésiastiques.

L'éviction présidentielle en Bolivie a été accompagnée d'un fort arrière-goût religieux, avec des dirigeants de l'opposition, notamment la présidente autoproclamée Janine Agnés, et l'homme d'affaires et chef du parti civil Comité pro Santa Cruz Luis Fernando Camacho. La Bible qu'ils tenaient entre leurs mains était le symbole de la lutte pour la liberté et la démocratie.

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Dans le même esprit, Fernando Camacho (photo), catholique et membre de l'élite politique bolivienne du district de Santa Cruz, est devenu la référence la plus importante de l'opposition locale : "Je ferai de mon mieux pour que Dieu revienne au Palais brûlé".

De même, l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro a utilisé la religion pour promouvoir ses idées d'extrême droite. Le parti politique Alliance pour le Brésil a été présenté avec le slogan suivant : "Défense de Dieu et rejet du communisme". Il existe également un groupe religieux sérieux au sein du gouvernement, le Front évangélique, qui comptait une cinquantaine de députés lors de sa création, mais qui en compte désormais 250.

Les pentecôtistes, qui sont apparus dans la région il y a plus de 100 ans, jouent un rôle important dans l'élaboration de l'agenda politique latino-américain. Aujourd'hui, le nombre de pentecôtistes dans ce pays d'Amérique latine est proche de celui des catholiques pratiquants.

Au départ, ce groupe religieux s'efforçait d'être apolitique, mais avec le temps, les choses ont commencé à changer : dans les années 1950, ils sont devenus plus civiques, essayant de se faire élire dans les parlements du Brésil et du Pérou. La première grande victoire des pentecôtistes a eu lieu en 1986, lorsque 18 représentants du groupe ont été élus au parlement. Ils ont souvent adopté une position de droite en opposition à la position de gauche de l'Église catholique.

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Convenção Geral das Assembleias de Deus no Brasil et Igreja Universal do Reino de Deus, les grandes églises pentecôtistes, ont donc une politique de droite. Elles créent leurs propres associations au sein du gouvernement, par exemple au Brésil avec le Front parlementaire évangélique (Frente Parlamentar Evangélica do Congresso Nacional, FPECN). Elles jouent donc un rôle croissant dans l'élaboration de l'agenda politique et, en soutenant des candidats de droite lors des élections, elles influencent l'équilibre des pouvoirs politiques en Amérique latine. Comme avec le président brésilien Jair Bolsonaro (19% des protestants ont déclaré avoir voté pour les candidats que l'Église leur avait signalés, tandis que 70% des évangéliques ont choisi Bolsonaro). Par conséquent, la politique de droite est "entre les mains" des États-Unis.

Outre les changements électoraux, les pentecôtistes influencent également l'humeur générale de la société en prônant des valeurs traditionnelles liées à l'idée de la famille et de l'église. Cela peut également expliquer leur virage politique à droite, Jair Bolsonaro étant connu pour ses déclarations sévères à l'égard des familles non traditionnelles, des femmes, etc. Cependant, malgré cette vision classique et correcte de la société, il ne faut pas oublier que les politiciens de droite restent fidèles aux États-Unis et cherchent souvent à établir des relations avec eux par la subordination et l'acceptation d'un cours néolibéral et de l'influence du voisin du nord sur l'économie, la politique et la société.

lundi, 10 juillet 2023

France, l'ombre des mafias derrière la révolte des banlieues

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France, l'ombre des mafias derrière la révolte des banlieues

Emanuel Pietrobon

Source: https://it.insideover.com/criminalita/francia-l-ombra-delle-mafie-dietro-la-rivolta-delle-banlieue.html

La révolte des habitants des banlieues, les banlieusards, est terminée. Les habitants des quartiers dortoirs massifs, délabrés et surpeuplés qui entourent les villes françaises ont refermé la boîte de Pandore ouverte par inadvertance par un policier le matin du 27 juin par la mort de Nahel Merzouk, et le temps du débat et de la réflexion a commencé en France.

Les commissariats et les organismes concernés ont terminé leurs calculs et transmis à l'Elysée toutes les données disponibles sur les dégâts humains et économiques du soulèvement, et ont officiellement confirmé qu'il s'agissait du soulèvement racial le plus important et le plus grave de l'histoire du pays.

Pendant les huit jours de dévastation et de pillage qui ont tenu la France en échec de l'après-midi du 27 juin à la nuit du 4 juillet, il y a eu ceux qui ont avancé des revendications embryonnaires de justice sociale, comme la fin du profilage racial par la police, et ceux qui ont poursuivi le but de répandre l'anarchie pure et simple. Mais il y avait aussi ceux qui, se fondant dans la foule émeutière, profitaient du chaos général pour défier l'État : le narco-banditisme.

La plus grave guerre urbaine de la France contemporaine

La révolte des banlieues est terminée. Les derniers incendies et pillages significatifs ont eu lieu dans la nuit du 4 juillet et depuis, le calme classique qui précède ou suit une tempête domine les rues détruites de France. C'est un calme artificiel, imprégné - peut-être plus qu'avant - de nervosité interethnique, mais il est destiné à durer au moins quelques années, peut-être une décennie, parce qu'il faudra du temps pour que la colère, maintenant complètement déchargée, s'accumule au point qu'un nouveau débordement soit inévitable.

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Le bilan de la guerre urbaine de huit jours a largement dépassé, en termes de dégâts et d'étendue géographique, celui de la première et historique révolte des banlieues en 2005. Un dépassement lié à des questions démographiques - la croissance des banlieues et des banlieusards -, sociales - l'absence de progrès dans l'intégration des enfants et petits-enfants d'immigrés venus des anciennes colonies au tournant des années 1950 et 1960 - et politiques - la montée des sentiments d'autonomie et/ou d'indépendance dans les territoires d'outre-mer.

Les appels prophétiques de Mathieu Kassovitz, auteur de La Haine, et de Samira Bellil, auteure de Dans l'enfer des tournantes, sont restés lettre morte. Les cadavres des nouveaux Zyed Benna continuent de s'accumuler. Un assimilationnisme dysfonctionnel, qui appelait à la spoliation identitaire en proposant une ségrégation socio-spatiale, a engendré criminalité, chômage, intolérance et radicalisation. Les influences malveillantes d'habiles profiteurs extérieurs, de l'islam radical aux pouvoirs rivaux de Paris, ont fait le reste. Le résultat, au terme de huit jours de violence transnationale, est un bulletin de guerre :

    - Plus d'un milliard d'euros de dégâts ;

    - Plus de 5900 voitures incendiées ;

    - Plus de 3300 arrestations ;

    - Plus de 1000 bâtiments détruits/endommagés par des agressions/incendies criminels ;

    - Plus de 800 gendarmes, pompiers et policiers blessés ;

    - 3 morts ;

La violence des émeutiers a touché les banques - plus de trois cents sites et/ou guichets automatiques détruits -, les supermarchés, les magasins et les boutiques de créateurs - plus de six cents sites pillés - et n'a pas épargné les jardins d'enfants, les monuments, les parcs et les écoles.

Mais au sein de cette guerre urbaine, qui a momentanément transformé la France en décor d'une dystopie post-apocalyptique quelque part entre Athena et The Purge, une autre guerre s'est déroulée : celle du narco-banditisme contre les institutions. Qui a été gagnée par le narco-banditisme.

La guerre dans la guerre

Des commandos organisés et lourdement armés, répondant à la galaxie des clans et des cartels qui dominent le paysage criminel transalpin, ont déclenché une guerre dans la guerre pendant les huit jours de chaos qui ont secoué la France.

Armés d'un arsenal de guerre inépuisable - bombes de papier, fusils, engins pyrotechniques, lance-roquettes, mitraillettes et mortiers -, les narco-bandits ont réussi à acculer les forces de l'ordre. Celles-ci, non seulement ne mettaient pas les pieds dans les banlieues en raison de la présence avérée de tireurs d'élite, mais étaient également victimes d'embuscades et d'assauts armés contre les casernes et les commissariats de police.

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Un quart des bâtiments détruits ou gravement endommagés au cours du soulèvement populaire n'étaient pas l'objet de la rage aveugle des banlieusards, mais une cible spécifique de la violence organisée d'une partie d'entre eux : les narco-bandits.

Sur le millier de bâtiments plus ou moins endommagés, deux cent soixante-neuf étaient des casernes, des commissariats et des hôtels de police, c'est-à-dire les sièges de la police et de la gendarmerie, et ont été littéralement bombardés par des commandos armés d'armes à feu, de bazookas, de bombes de papier, de feux d'artifice et de mortiers. Aucune victime, mais trois policiers blessés par le tir de fusils de chasse.

La réaction aux sièges, qui ne sont pas nouveaux en France, a été extrêmement compliquée pour au moins trois raisons : les quarante mille policiers supplémentaires déployés par Emmanuel Macron étaient déjà occupés avec les émeutiers dans les centres-villes, les sites touchés étaient en sous-effectif en raison de l'urgence anti-émeute, les bandes envoyaient leurs commandos sur différents points en même temps. Des attaques coordonnées. Ou, comme l'a reconstitué la police, une "guérilla organisée".

Les épisodes de violence imputables aux narcobandits se distinguent de ceux des émeutiers par leur caractère méthodique, organisé et préparé. Rapides, efficaces et concentrés, les narcobandits ont pris d'assaut les bâtiments des institutions et leurs défenseurs, menant des attaques à fort impact et hautement symboliques qui ont monopolisé les murs des médias sociaux des Millennials et des Zoomers, tels que SnapChat, TikTok et Telegram.

Les clans ont mené des raids contre des institutions locales - plus d'une centaine - et infiltré leurs hommes dans des échauffourées avec la police, face à des bandits "rompus aux affrontements entre gangs", et dans des pillages, se rendant reconnaissables par l'utilisation de véhicules-béliers et la possession de bombes, avec le double objectif de s'ériger en symboles de la communauté et de recruter de nouveaux membres.

Le brouillard dans l'avenir de la France

Les stupéfiants auraient été le protagoniste incontesté mais sans défense du soulèvement populaire. Un soulèvement que, selon des sources policières bien informées et des vétérans de la lutte contre la criminalité comme Frédéric Ploquin, les gangs auraient d'abord infiltré, puis réprimé.

Les clans qui dominent l'univers criminel français auraient vu dans l'infiltration des émeutes une nouvelle façon de "marquer le territoire", ainsi qu'une occasion unique de recruter des jeunes gens en colère sans craindre l'uniforme. Mais plus tard, ayant atteint leurs objectifs et mus par le désir de protéger les trafics illégaux - interrompus par les émeutes - ils ordonneront aux banlieusards de déposer les armes. Rien de nouveau sous le soleil : c'est déjà arrivé en 2005.

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La grande révolte de 2023 aurait montré que la paix et la guerre en France dépendent, plus que de l'Elysée, de la volonté des puissants et violents narco-clans qui légifèrent dans les 1500 banlieues disséminées sur le territoire. C'est l'avis de l'expert Ploquin, de l'officier Rudy Manna et d'autres policiers qui ont parlé à la presse sous couvert d'anonymat.

Le dysfonctionnement de l'assimilationnisme à la française a échoué : l'intégration s'est transformée en ségrégation informelle. Les quartiers dortoirs sont des bombes démographiques où un jeune sur trois est au chômage et où le sentiment d'insécurité est presque trois fois plus élevé que dans le reste du pays. Le vide laissé par les institutions a été comblé par le crime organisé et l'islam radical, dont les alliances ne sont pas rares, et la situation dans certaines banlieues est telle qu'elle a amené les services secrets à parler de l'existence de "territoires perdus". La violence de 2023 est le résultat de la concaténation de chacun de ces facteurs.

En l'absence de politiques clairvoyantes et globales capables de dénouer tous les nœuds de la question des banlieues et de réduire la conflictualité inhérente à l'actuel processus de transition vers la pleine pluriethnicité, la France est destinée à connaître un crescendo d'instabilité socio-raciale et à vivre des scénarios néo-médiévaux de guerres civiles moléculaires, de capillarisation des zones grises et de processus de mexicanisation et de tribalisation. Une fin de parcours qui attend tous les pays européens, y compris l'Italie, qui n'ont pas su tirer les leçons des erreurs de l'Elysée.

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La France, la Russie et la tempête multiculturelle en Europe - Réflexions sur les thèses de Guillaume Faye

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La France, la Russie et la tempête multiculturelle en Europe

Réflexions sur les thèses de Guillaume Faye

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/07/08/ranska-venaja-ja-euroopan-monikulttuurinen-myrsky/

Les récentes émeutes en France, qui ont débuté après qu'un jeune criminel algérien a été abattu par la police, rappellent les prédictions de Jean Raspail et de Guillaume Faye sur l'effondrement du multiculturalisme.

Le roman dystopique de Jean Raspail, Le Camp des Saints, raconte l'histoire obsédante d'une Europe noyée sous un flot d'immigrants. L'histoire de Raspail illustre le pouvoir destructeur du multiculturalisme, où la société tente d'intégrer les nouveaux arrivants mais finit par perdre sa propre culture.

"La France de Macron, dans sa tourmente actuelle, semble répéter ce récit, ce qui souligne également la validité des affirmations de Guillaume Faye", soutient Constantin von Hoffmeister.

"Dans le grand théâtre de l'histoire, cette partie de la pièce touche à sa fin et le rideau est sur le point de tomber. Mais la scène finale n'est pas encore claire et sera déterminée par les choix que la France fera face à cette crise qui a éclaté."

Le président Macron est pris dans le maelström tumultueux du multiculturalisme, le bourbier même que Faye prédit avec précision.

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Dans son livre sur l'"archéofuturisme", Faye a dressé un tableau sombre des conséquences des politiques d'immigration irréfléchies. Il présente la vision d'un monde submergé par un flot ininterrompu de migrants provoquant la fragmentation culturelle : l'Occident collectif se noie dans un torrent d'héritages et d'identités qui se mélangent. "La France, dans son état actuel, est un miroir qui reflète cette projection", affirme également von Hoffmeister.

"Les citoyens non blancs de France, lassés des violences policières constantes, se sont soulevés avec défi pour résister à un spectacle macabre et bien-pensant qui pourrait très bien figurer dans les pages d'une histoire d'horreur glaçante", décrit-il.

Mais les racines de cette rage insatiable sont bien plus profondes que le comportement et le destin d'un seul individu. Elles atteignent le cœur poignant des relations entre les étrangers et les autochtones.

"Au milieu de cette agitation, une tempête de rébellion enflammée éclate, détruisant les symboles monolithiques du pouvoir et de l'autorité de l'État. Elle laisse derrière elle des centaines de structures en ruine - depuis les symboles de l'application de la loi et du contrôle fiscal aux centres d'administration et de connaissance. À côté de ces structures d'ordre et de civilisation, des milliers de véhicules gisent comme des restes calcinés, preuve de l'escalade du conflit entre certaines personnes et l'État", écrit von Hoffmeister.

Dans l'esprit de l'appel de Faye à faire d'une société multiculturelle une arène de conflits sans fin, cette flamme de défi franchit les frontières de la France pour atteindre le cœur de la capitale belge, Bruxelles. Les émeutes justifieront-elles la future emprise policière qui permettra à la construction artificielle qu'est l'Union européenne de survivre ?

Sur les ruines enfumées du rêve multiculturel de Macron, des idéologues de la nouvelle droite comme Faye appellent à un retour à l'homogénéité culturelle : une société unie par un héritage commun, des valeurs communes et une identité culturelle uniforme.

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Dans la vision de Faye, "une Europe colonisée par les immigrés", le rôle vital de l'homogénéité ethnique pour la paix sociale est bien compris. Mais quand la France et d'autres pays s'en rendront compte, sera-t-il trop tard ?

En ces temps difficiles, c'est peut-être l'(ir)réalisme ethnique de Faye qui saisit le mieux l'essence de la situation. Selon lui, la coexistence pacifique entre les peuples ne peut se faire que par un "apartheid total". Mais cette solution semble peu probable, étant donné que les dirigeants croient au multiculturalisme et aux droits de l'homme.

Cependant, Hoffmeister, qui fait la promotion des livres de Faye, explique que l'auteur français controversé envisage un monde "émergeant des ruines noires des perversions sexuelles de notre époque". Dans ce monde futur, "l'Europe s'unit à la Russie pour former un cœur ethnique qui s'étend de Lisbonne au Pacifique russe".

"Au-delà de cette révolution géopolitique, l'esprit faustien se développe en une synthèse sans précédent entre l'homme, la technologie et la nature, la tradition et la science, l'éternel retour et la traversée titanesque, l'ancien primordial et le toujours nouveau".

La vision idéaliste de Faye d'une "renaissance archéofuturiste" peut-elle se réaliser dans le contexte actuel de multiculturalisme et de russophobie ? Une Europe libérale et américanisée pourrait-elle encore s'humilier et s'inspirer de la Russie pour résoudre ses problèmes ?

dimanche, 09 juillet 2023

La revue de presse de CD - 09 juillet 2023

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La revue de presse de CD

09 juillet 2023

Revue de presse garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« Un million d'hommes restent chez eux pendant qu'on brûle leurs voitures. Je n’arrive pas à le croire ! Les commerçants restent chez eux pendant que leurs boutiques sont dévalisées. Ils ont peur d’adolescents ! J'essaie de transposer cette situation en Russie. Les mecs ne se réuniraient-ils pas et ne se battraient-ils pas ? Je pense à mes voisins en ville. Je me surprends à penser que les premiers à descendre dans l’arène seraient... ceux qui ont fait la guerre. Ou ceux qui ont servi dans les forces spéciales, dans les parachutistes, et qui n'ont pas encore oublié les difficultés du service militaire. Ceux qui ont bien servi. C'est à cela que sert la guerre. Pour que, lorsque votre ville est pillée, il y ait suffisamment d'hommes dans la ville pour aller défendre au moins leur immeuble. »

Zakhar Prilepine, écrivain russe cité par Katya Kopylova dans son blog (t.me/kopylovakatya/2966)

EN VEDETTE

Les banlieues françaises, cibles de l’influence culturelle américaine

Cet article est le deuxième volet d’une étude sur la diplomatie américaine en France. Alor que le précédent volet (« La diplomatie publique américaine en France : étude de cas ») s’intéressait à une action d’influence dans un contexte de gestion de crise pour les Américains, cette seconde partie se focalise sur les très nombreuses actions d’influence culturelle visant à façonner leur image auprès des jeunes des banlieues françaises. Les actions d’influence culturelle des Américains en direction des banlieues françaises n’ont pas commencé avec l’arrivée du nouvel ambassadeur en août 2009. Les médias français ont déjà évoqué cet activisme, notamment au printemps 2008. Mais du fait de la personnalité du nouvel ambassadeur, un bilan sur un an donne un aperçu tout à fait significatif de ce soft power très particulier qui a pris une ampleur inédite (je salue au passage une note de Pierre Gueydier qui a donné bien des pistes à l’écriture du présent article).

reseauinternational.net/

https://reseauinternational.net/les-banlieues-francaises-...  & https://gestion-des-risques-interculturels.com/pays/europ...

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AFRIQUE

Sénégal : une crise politique majeure qui aurait pu être évitée

Longtemps vanté pour sa stabilité démocratique, le Sénégal fait face à une vague de violence politique, dont témoignent les élections contestées de 2012 jusqu’à la condamnation récente de l’opposant Ousmane Sonko. Comment expliquer les récents accès de violence politique au Sénégal, pays tant vanté par le passé pour sa supposée « exception démocratique » ? Ces dernières années, les crises politiques se répètent et se ressemblent : une dizaine de morts en janvier-février 2012 après l’annonce de la candidature du président sortant Abdoulaye Wade à un troisième mandat ; 14 morts en mars 2021 suite à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko ; 4 morts en juillet 2022 lors des manifestations contre l’invalidation des candidats des listes d’opposition aux législatives ; enfin, 23 morts début juin 2023 après la condamnation du même Ousmane Sonko pour « corruption de la jeunesse ». Cette dernière crise a particulièrement marqué les esprits. Pourtant, ses ingrédients étaient bien connus depuis longtemps…

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/07/06/459152-senegal-un...

ALLEMAGNE

Avec l’AfD, la montée d’un anticapitalisme de droite en Allemagne

L’AfD, parti de droite allemand, a presque doublé son soutien depuis les dernières élections fédérales, surfant sur un mécontentement à l’égard des politiques gouvernementales. Réflexion sur la transformation du parti, initialement fondé sur un programme économiquement libéral, en un parti où les anticapitalistes jouent un rôle important. Une intéressante analyse libérale et atlantiste de la montée de l’AfD. Après plus d’un demi-siècle d’endoctrinement national-socialiste et socialiste, l’anticapitalisme est beaucoup plus fort dans les États de l’Est de l’Allemagne qu’à l’Ouest, comme le confirment de nombreux sondages. Le mélange d’anticapitalisme et de nationalisme, tel que propagé par Björn Höcke et d’autres dirigeants de l’AfD en Allemagne de l’Est, par exemple, a connu un grand succès dans toute la région. De nombreux électeurs de l’Est qui votaient pour le parti de gauche radicale Die Linke votent désormais pour l’AfD. Die Linke et l’AfD ont un autre point commun : l’antiaméricanisme. Cet antiaméricanisme est l’une des principales raisons pour lesquelles les deux partis rejettent le soutien militaire à l’Ukraine et minimisent l’impérialisme russe. L’ami de Poutine, l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder (SPD) et le leader de l’AfD, Tino Chrupalla, ont assisté de manière démonstrative à une réception à l’ambassade de Russie à Berlin pour marquer l’anniversaire de la victoire des Alliés sur l’Allemagne hitlérienne. Une nette majorité d’Allemands de l’Ouest se range du côté de l’Ukraine, mais en Allemagne de l’Est, le soutien à l’Ukraine est accueilli avec beaucoup de scepticisme. C’est un autre facteur qui explique la montée continue de l’AfD dans l’Est.

https://www.contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/07/05/459365-avec-lafd-...

AMÉRIQUE CENTRALE

Les routes de la drogue, par Jonathan Alpeyrie

Homme de terrain, reporter de guerre aujourd’hui spécialisé dans les guerres de la drogue, Jonathan Alpeyrie, ayant écumé toutes les routes et les coins les plus sombres des pays amérindiens fournisseurs de drogue pour l’oncle Sam, propose dans cette émission Twitch une plongée dans l’enfer de la drogue.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/07/03/222067/les-routes-...

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ASIE

Ryūkyū (Okinawa) : le chaînon, clé, mais fragile, de la première chaîne d’îles

Face à la stratégie américaine des 3 chaînes d’îles dans le Pacifique à son encontre, la Chine reprend une initiative concernant le statut des îles Ryūkyū (Okinawa) dans la première chaîne d’îles. C’est un tir à longue portée dont l’impact est à observer de près en commençant par la visite prochaine, en Chine, du Gouverneur Tamaki Denny en juillet, où le sujet de la souveraineté des îles pourrait être abordé. Les Américains, aidés par leurs alliés, ont mis en place une stratégie de 3 chaînes d’îles dans le but explicite d’empêcher la Chine de pouvoir naviguer au large dans l’Océan Pacifique. Ceci dans le seul but d’exercer leur pouvoir hégémonique très loin de leurs côtes situées à une distance d’environ 12.000 kilomètres, sans justification valable.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/ryukyu-okinawa-le-chainon-c...

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Les Kurdes et le Kurdistan grands oubliés de Lausanne ?

Le traité de Lausanne (1923) a-t-il oublié les Kurdes ? Si depuis un siècle les Kurdes espèrent avoir un État et revendiquent la légitimité de celui-ci, ce n’est pas par un oubli des grandes puissances que l’État kurde n’a pas été créé en 1923. Un retour par l’histoire permet de mieux comprendre la situation d’aujourd’hui. Les Kurdes passent couramment pour être les injustes victimes des Grandes Puissances. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, à commencer par la France et la Grande-Bretagne, elles auraient refusé de tenir compte de leur existence et de leur droit à l’autodétermination. Ceci est inexact. Avant tout, les Kurdes ont été victimes d’eux-mêmes et en particulier du manque de clairvoyance de leurs dirigeants de l’époque, chefs tribaux et intellectuels.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/les-kurdes-et-le-kurdistan-...

COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)

John Coleman : les 300 et leur extermination des mangeurs inutiles

Par Nicolas Bonnal. Au début des années 90 dans son ouvrage légendaire Conspirator’s hierarchy. The story of the committee of 300, John Coleman évoque le dépeuplement des peuples blancs occidentaux, la famine, la pénurie, la fin de l’eau, l’invasion migratoire, la disparition de l’électricité, les guerres d’attrition en Europe, la confiscation du logement, l’interdiction de déplacement ; mais aussi le contrôle de l’argent par la technologie et la liquidation en conséquent. Instrument génocidaire de la volonté satanique des oligarques européens et américains, l’UE va tout mettre en œuvre pour arriver à ses fins. Les complicités politiques et parlementaires, les politiciens achetés et une masse de crétins manipulables feraient le reste. La fin de la foi chrétienne, de l’éducation et de la culture et le grand abrutissement intellectuel de la « vieille race blanche » rendent ces visions cauchemardesques réalistes ; quelques extraits en français ici. Et l’ouvrage de Coleman en anglais… sur le site de… la CIA ! :

https://www.cia.gov/library/abbottabad-compound/4A/4A92FD...

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/john-coleman-les-300-et-leu...

Le Grand Reset : Quand les globalistes tenteront-ils d’introduire leur système de monnaie numérique ?

Je voudrais que vous imaginiez un instant un monde futur dans lequel tout ce que nous savons aujourd’hui sur le fonctionnement et la survie au sein de l’économie est complètement bouleversé. Ce monde est devenu entièrement numérique, ce qui signifie que les gens vivent dans une société sans argent liquide où les interactions monétaires physiques sont abandonnées ou interdites, remplacées par des CBDC. Toutes les transactions sont suivies et tracées, rien n’est plus privé à moins d’opérer en tant que criminel au sein d’un marché noir…

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Franc-Maçonnerie : révélations politiques d’un ex-Vénérable Maître - Serge Abad-Gallardo

Serge Abad-Gallardo est un ancien haut fonctionnaire territorial qui a passé plus de vingt ans au sein des loges maçonniques du Droit humain qui est une obédience mixte et internationale. Il a occupé la plupart des postes d'officier de loge, y compris celui de Vénérable Maître. Revenu à la foi chrétienne en 2012, il témoigne de sa connaissance du monde de la franc-maçonnerie dans de nombreuses conférences qu'il donne en France et à travers le monde. Interview vidéo.

synthesenationale.hautetfort.com

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2023/07/0...

Dérégulations des coups d’état ?

Ob-Tempérer ? Modérer oui. Or déréguler c’est plus de règles ? Sauf pour les « autres » sur lesquels s’amoncellent toujours plus de contraintes. Pour eux-mêmes, malades de la sciences infuse, la dérègle dérègle tout. Ils s’en goinfrent de coups d’état tels la banalisation du mal. Tant le but demeure de rendre anodins tous les prurits de leurs caprices arbitraires. C’est-à-dire non nécessaires ! Le chaos ne vient que d’en haut. Ce chaos construit se déploie très composé dans les grands détails. Ce pourquoi nous parvenons à en percevoir les trop grosses ficelles. Dans ce texte, des documents, de toutes sources, vont permettre de se forger sa propre conscience claire et distincte. Claire et distincte, comme une démonstration rationnelle. Le cœur est si lourd de découvrir que trop de violences viennent de l’illégitimité des pouvoirs.

imagiter.fr

https://www.imagiter.fr/2023/07/deregulations-des-coups-d...

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DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ

Slovénie. Tanja Brkić : « Le wokisme se cache derrière un masque “bienveillant” mais représente le mal. Un mal qui doit être détruit » [Interview]

Tanja Brkić est journaliste à la chaîne Nova24tv, titulaire d’un master en organisation des ressources humaines et forte de plusieurs années d’expérience dans diverses professions, principalement dans les médias. D’après ses interventions dans différents médias, elle est la voix la plus combative contre l’agenda woke en Slovénie.

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La fin de la démocratie et la montée de la pensée unique

L'État éthique est défini comme la forme institutionnalisée par les philosophes Hobbes et Hegel, dans laquelle l'institution étatique est la fin ultime vers laquelle les actions des individus doivent tendre pour la réalisation d'un bien universel. Au fil du temps, cependant, le concept d'État éthique a pris une composition différente et en est venu à revêtir une dimension totalitaire dans laquelle le bien et le mal sont le résultat d'une imposition indépendante de ce qui devrait être le contrat de base entre l'État et le citoyen. Thomas Hobbes est considéré comme le père de la philosophie politique moderne avec sa prise de distance par rapport à la réflexion du monde classique sur la socialité et la politique de l'homme ; Hobbes inaugure la méthode contractualiste où les hommes trouveront des règles communes en sacrifiant une partie de leur liberté en échange de la protection et du respect des règles établies et se référeront à un seul grand représentant institutionnel qu'il définit comme le Léviathan ; en ce sens, Hobbes est défini comme le principal théoricien de l'État absolu ou de l'absolutisme dans lequel le souverain est considéré comme étant au-dessus de la loi universelle. Aujourd’hui, nous sommes dans un monde éthéré, fait de jeux et d'illusions, mais en proie à une pensée unique qui s'est donné pour objectif de changer le monde ; pourtant, face à cette descente aux enfers, il ne semble pas y avoir une seule voix de protestation, mais un troupeau sans fin de lemmings qui se jettent dans le ravin.

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DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES

Claude Chollet sur Remix News (en français), suite

Dans la deuxième partie de notre entretien exclusif, Claude Chollet, fondateur et président de l’Observatoire du Journalisme, donne aux lecteurs de Remix News un aperçu des causes profondes du parti-pris libéral-libertaire et du manque de pluralisme des grands médias français. Pour ceux qui n’auraient pas lu la première partie, ils la trouveront en lien au début de l’interview.

ojim.fr

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Delphine Ernotte (présidente FranceTV) : « On ne représente pas la France telle qu’elle est mais telle qu’on voudrait qu’elle soit »

La directrice générale de France Télévisions a pris la parole devant la commission des finances de l'Assemblée le mercredi 5 juillet. Elle a notamment été interrogée par les députés sur la représentation des Français sur les antennes du groupe. Elle s’est félicitée de la progression de France Télévisions en termes de mixité et de diversité. Les députés l’ont notamment interrogée sur la représentation des Français sur les antennes du groupe. Delphine Ernotte a alors commencé son discours en rappelant : « On ne représente pas la France telle qu’elle est mais telle qu’on voudrait qu’elle soit. » Elle n’a pas précisé qui est « on » et a oublié qu’elle dirigeait un service public et non un groupe privé…

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Revue de presse alternative du 3 juillet 2023

Passionnante et très riche RDP à consulter absolument. Au sommaire : la saga Prigojine. Le monde médiatique vient d’être soulevé par une énorme vague de « brouillard de guerre », ces épisodes de guerre hybride où les deux camps se battent à coup de désinformation pour mieux aveugler l’autre, ou s’aveugler eux-mêmes par la même occasion. La saga de la « rébellion de Prigojine » en deviendra surement un exemple académique. La Russie : dépités par la résilience de l’économie russe aux sanctions économiques occidentales, les médias grand public compensent en prédisant à tour de bras « la chute de l’économie russe ». La relation Chine-Occident : comme nous l’avions vu la semaine dernière en parlant de la si médiatiquement discrète visite du Premier Li Qiang en Europe, la poussée occidentale, menée par les Etats-Unis et l’Union Européenne, pour un « de-risking » avec la Chine n’est pas en accord avec l’intérêt général de nations telles que la France et l’Allemagne qui, lors de cette visite, ont passé des accords commerciaux avec la Chine. Le Monde occidental : l’un de ces signes est le fossé qui se creusent entre le peuple et ses dirigeants, montrant que le « système démocratique » à l’occidental, qui fonctionnait bien jusqu’à maintenant, est de moins en moins adapté à notre époque et a besoin de réformes. Le seul problème étant que les dirigeants ne veulent absolument pas de ces réformes. Voici une pédagogique vidéo qui explique bien le fond du problème et ses éventuelles solutions.

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La chimère du vivre ensemble et les médias face aux émeutes

Depuis une cinquantaine d’années, le journalisme de grand chemin est un outil indispensable pour véhiculer le fantasme du vivre-ensemble. Cette chimère a du plomb dans l’aile depuis les émeutes qui ravagent notre pays depuis le mercredi 28 juin 2023. Malgré ces événements, certains médias s’attachent à cette utopie tandis que la presse est parfois prise pour cible lors de ces affrontements. Entre gymnastique mentale et incohérences flagrantes, petit tour d’horizon de la presse française en période de pré-guerre civile.

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Un héros américain : Daniel Ellsberg

Peu de gens peuvent dire que leurs actions ont contribué à renforcer la liberté de la presse, à mettre fin à une guerre et à faire tomber une présidence. Daniel Ellsberg, qui est décédé aujourd’hui à l’âge de 92 ans, a fait précisément tout cela. Il s’est fait connaître du grand public en 1971 lorsqu’il a photocopié une histoire secrète de l’engagement des États-Unis dans la guerre du Viêt Nam, connue sous le nom de « Pentagon Papers », et qu’il en a donné une copie au New York Times. La décision du journal de publier ces documents a déclenché une bataille historique en faveur de la liberté de la presse, bataille qui s’est poursuivie jusque devant la Cour suprême. Ellsberg est devenu le premier lanceur d’alerte inculpé en vertu de la loi sur l’espionnage (Espionage Act). Outre cette demande d’inculpation, Richard Nixon a également mis en place une unité de « plombiers de la Maison Blanche » chargée trouver des informations compromettantes sur Ellsberg. Cette unité sera plus tard au cœur du scandale du Watergate, qui entraînera la chute de Nixon. Pendant les cinquante années qui ont suivi, Ellsberg n’a cessé de faire campagne pour la paix et le désarmement et de défendre sans relâche ceux qui subissaient les foudres de ce régime du secret qui avait cherché à le mettre en prison. S’il a passé cinq décennies à militer contre la guerre, sa carrière a commencé d’une manière bien différente. Selon ses propres dires, il avait été un ardent combattant de la guerre froide. Mais ses expériences au service de la machine de guerre l’ont amené à changer d’avis.

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ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)

Changement climatique : « La meilleure chose à faire, c’est s’adapter ».

Benoît Rittaud se définit comme un climato-réaliste. Autrement dit, il considère que nous ne vivons pas une crise climatique, mais un changement climatique. Il souhaite ouvrir le débat sur l’évolution du climat au-delà du « narratif en place ». Ce mathématicien français est enseignant-chercheur en mathématiques, maître de conférences à l’université Paris 13, au sein du laboratoire d’analyse, géométrie et applications (Institut Galilée) et président de l’association des climato-réalistes. Selon lui, il n’y a pas de crise climatique, il y a des changements climatiques auxquels il faut s’adapter. Dresser ce constat ne veut pas dire s’octroyer le droit de polluer. Il existe bel et bien des problèmes environnementaux qu’il ne nie pas, comme la pollution. Il invite simplement les gens à revenir à « ce que l’on observe ». « La plupart des climatologues sont pris de peur, qui n’est pas la meilleure conseillère pour faire de la belle science », explique-t-il. Il ajoute : « La science n’est pas faite pour différencier le bien du mal, elle essaye de différencier le vrai du faux ».

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La guerre culturelle de l’écologie politique contre l’agriculture moderne

Gil Rivière-Wekstein, fondateur de la revue Agriculture et Environnement a répondu à nos questions. Il publie une lettre mensuelle bien informée sur ces sujets. Il est par ailleurs l'auteur des livres Glyphosate, l'impossible débat, Le Publieur 2020 ou encore Panique dans l’assiette, ils se nourrissent de nos peurs, Le Publieur, 2017.

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ÉCONOMIE / ESCLAVAGISME

La véritable raison de la flambée de l’inflation est enfin reconnue

D’abord considérée comme une théorie du complot, la « cupiditéflation » est aujourd’hui acceptée par les économistes traditionnels. Au cours des dernières années, coïncidant avec le début de la pandémie de Covid19 et ses répercussions économiques, l’inflation a ébranlé la plupart des pays du monde. Les économistes et les commentateurs se sont déchaînés sur les causes exactes de ce phénomène qui rogne les salaires réels des travailleurs moyens. L’une des théories avancées par les partisans d’un renforcement des garde-fous contre les profits est que les bénéfices des entreprises ont explosé depuis la pandémie et que l’État devrait intervenir. De nombreux économistes et commentateurs des médias ont qualifié cette hypothèse de théorie du complot sans fondement.

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ÉDUCATION

Pap Ndiaye et l'éducation à la sexualité, n'en a-t-on jamais assez ?

Mardi 28 juin, le ministre de l'Éducation Pap Ndiaye a fièrement annoncé « un plan national ambitieux » destiné à... former les formateurs à mieux former les enfants quant à la sexualité. Des leçons sur « l'égalité garçons-filles », sur « le consentement » ou encore sur « l'identité de genre ou l'orientation sexuelle réelle ou supposée », n'en a-t-on jamais assez ? En 2021, le gouvernement s'était fait remonter les bretelles par l'Inspection générale de l'Éducation, qui ne voyait pas les « trois séances annuelles d'éducation à la sexualité » prévues par le Code de l'Éducation. En plus de cette institution, trois associations sont montées au créneau (SOS Homophobie, Sidaction et le Planning familial) pour signifier que ces thématiques « restent délaissées par les autorités publiques ». Une fois n'est pas coutume, le gouvernement réagit aussitôt qu'il apprend la nouvelle, et promet un programme « organisé en trois niveaux : « sensibilisation de tous les personnels, approfondissement pour les personnels prenant en charge les séances, formation des conseillers pédagogiques ». Et trois champs : « biologique, psycho-émotionnel, juridique et social. » En fallait-il autant ?

francesoir.fr

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ÉNERGIE / SCIENCES

Et si on intéressait aux ingérences allemandes en France et notamment chez EELV

L’École de guerre économique a publié un rapport accablant intitulé Ingérence des fondations politiques allemandes et sabotages sur la filière nucléaire française qui démontre sans ambiguïté la complicité des écologistes et de la gauche en général. En voici le texte.

lesalonbeige.fr

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ÉTATS-UNIS

La Cour suprême sonne la fin de la discrimination positive : et la France ?

La Cour suprême des États-Unis a frappé un grand coup contre la discrimination positive, interdisant à Harvard et à l’université de Caroline du Nord d’utiliser la race comme critère d’admission. Cette décision doit nous inviter à questionner l’avenir de la discrimination positive en France. Dans sa décision du 29 juin 2023, elle a considéré que les universités de Harvard (privée) et de Caroline du Nord (publique) ne sont pas habilitées à utiliser la race dans les procédures d’admission de leurs étudiants. Cette décision marque la fin du cycle débuté dans les années 1960 à la fin de la ségrégation raciale. Elle porte un rude coup à l’affirmative action, cette politique qui a pourtant été largement cautionnée par la Cour suprême, avant d’être désormais désavouée. Faut-il voir dans ce revirement l’expression du conservatisme ou du simple bon sens ? La leçon doit être méditée en France.

contrepoints.org

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La descente dans le délire du chef de la CIA Burns

Par Larry Johnson. Radio Sputnik m’a appelé ce matin à la première heure pour me demander de commenter le récent discours prononcé à Oxfordshire, en Angleterre, par le directeur de la CIA, William Burns. J’ai rapidement parcouru l’article et j’ai pensé qu’il s’agissait d’une blague. J’ai vérifié rapidement s’il s’agissait d’un canular ou d’une autre satire fine de Babylon Bee. Mais non. Burns est vraiment aussi stupide. Peut-être que le vrai Bill Burns a été enlevé par des extraterrestres (du genre de ceux qui vivent dans l’espace). Le directeur de la CIA, William Burns, a qualifié la guerre de la Russie contre l’Ukraine d’« occasion unique » de recruter des espions pour l’agence de renseignement. « La désaffection à l’égard de la guerre continuera à ronger les dirigeants russes, sous le régime constant de la propagande d’État et de la répression pratiquée. Cette désaffection crée une opportunité unique pour la CIA, qui est avant tout un service de renseignement humain », a déclaré Burns lors d’une conférence donnée samedi à la Fondation Ditchley, au Royaume-Uni, selon la transcription de ses propos. Vous trouverez ci-dessous la vidéo complète de l’intervention de Burns. Si vous espériez que Burns était le seul adulte de l’administration Biden, oubliez. Burns, bien qu’il s’exprime bien, n’est qu’un imbécile superficiel et sournois. L’affirmation de Burns selon laquelle la guerre en Ukraine est une « occasion unique » révèle son effroyable ignorance de ce qu’il faut faire pour recruter un étranger afin qu’il commette une trahison. Il fut un temps, pendant la guerre froide, où un agent de la CIA pouvait présenter à un officier militaire ou de renseignement soviétique l’image des États-Unis comme une alternative nettement supérieure à l’Union soviétique – les États-Unis disposaient d’une presse libre, d’une économie saine et complexe, d’un système politique robuste et, surtout, de la liberté (c’est du moins ce que les États-Unis ont colporté).

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Brain Initiative, le contrôle des cerveaux selon Barack Obama

La Brain Initiative, ou BRAIN Initiative (Brain Research through Advancing Innovative Neurotechnologies), est née au plus fort d'une période, entamée à la fin de l'ère Bush, caractérisée par la curiosité renouvelée des politiques et des militaires à l'égard des neurosciences. Deux rapports détaillés, en particulier, allaient contribuer à relancer le thème du contrôle de l'esprit, qui avait été mis en hibernation après la guerre froide : Grand Challenges of Mind and Brain de la National Science Foundation (2006) et From Molecules to Mind : Challenges for the 21st Century du National Research Council et de l'Institute of Medicine (2008). Avec en toile de fond deux projets d'investigation de l'esprit inaugurés au même moment : Decade of the Mind de James Olds et Revolutionizing Prosthetics de la DARPA.

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Le nouveau rapport d’un lanceur d’alerte détaille les abus, la mauvaise affectation des ressources et les représailles au FBI

La commission judiciaire de la Chambre des représentants et la sous-commission spéciale sur l’armement du gouvernement fédéral ont publié un rapport intérimaire intitulé « FBI Whistleblower Testimony Highlights Government Abuse, Misallocation of Resources, and Retaliation » [Le témoignage d’un lanceur d’alerte du FBI met en évidence les abus, la mauvaise affectation des ressources et les représailles au sein du Bureau], qui décrit en détail les problèmes flagrants qui affectent les hauts responsables du FBI. Les dénonciations faites par des agents et des employés de base révèlent un thème récurrent d’abus, de mauvaise affectation des ressources et de représailles. Le rapport s’appuie sur des témoignages antérieurs de dénonciateurs décrivant la hiérarchie du FBI à Washington comme « pourrie jusqu’à la moelle », avec une « culture systémique d’irresponsabilité ». Un lanceur d’alerte a qualifié l’état actuel du FBI de « cancéreux », le Bureau s’étant « laissé envelopper par cette politisation et son utilisation comme une arme ». Le rapport souligne également comment la structure des primes du FBI, basée sur des mesures, conduit à l’utilisation inappropriée et inutile d’outils d’application de la loi, comment la direction du FBI a fait pression sur les agents pour qu’ils reclassent des cas comme étant de l’extrémisme domestique violent (EDV) afin de donner l’impression que cet EDV augmente organiquement dans tout le pays, et comment le FBI a suspendu des lanceurs d’alerte qui avaient fait des révélations de bonne foi et protégées sur des actes répréhensibles de l’agence.

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FRANCE

[Reportage] Les émeutiers devant le tribunal de Nanterre

Loin des plateaux macroniens de BFMTV et autres médias de grand chemin, voici un compte-rendu d’une audience du tribunal de Nanterre jugeant deux émeutiers. Un univers parallèle plus qu’inquiétant. Lundi 6 juillet, au palais de justice de Nanterre, les émeutiers attrapés par la police font face au juge. Dans le département des Hauts-de-Seine, plus de 200 personnes ont été placées en garde à vue lors des émeutes. Une grande partie (174) a été déférée devant le tribunal. L’après-midi est bien avancée lorsque arrivent les deux prévenus liés aux émeutes. Deux « jeunes », vêtus de noir, les cheveux hérissés de courtes nattes, entrent dans la cage de verre du box des accusés, les mains menottées dans le dos. Ils ont 20 et 23 ans, sont tous les deux nés à Clichy et sont accusés de faits graves. Le premier, H., grand, costaud, athlétique, aurait menacé de mort des policiers et incité à venger Nahel. Le second, Z., plus petit et peu loquace, aurait détenu et transporté des engins incendiaires. Le clou du dossier, ce sont les vidéos, récupérées et visionnées par la police, tournées par H. Personne ne met en doute leur authenticité. Les menaces de crimes et de délits contre les policiers s’y manifestent dans le langage fleuri des banlieues…

bvoltaire.fr

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Embrasement de la France et risque de guerre civile : changement de paradigme ou verrouillage final.

Par François Dubois. C’est en tant qu’amoureux de la nation que j’écris ce texte. Écrit rapidement et dans l’urgence, j’y développe mon analyse à froid. Je précise, eu égard au contexte, être sportif, en excellente santé, et n’avoir aucune pensée suicidaire. J’invite mes anciens camarades des forces de l’ordre à lire et à partager le plus possible ce texte. Vous qui êtes actuellement en premières lignes, fusibles d’une situation qui vous dépasse, vous devez comprendre de quelle façon et dans quel contexte vous êtes actuellement instrumentalisés. Ce contexte de déliquescence nationale dans lequel vous opérez si difficilement est voulu, provoqué et appuyé par des forces très puissantes. Je m’exprime ici en toute liberté sans vous inciter à la révolte, mais en espérant que ce texte vous aide à conscientiser votre rôle et à prendre les décisions personnelles qui s’imposent.

profession-gendarme.com

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Mort de Nahel : des hackers font fuiter les adresses et numéros de téléphone personnels de magistrats

« KromSec », une organisation cybercriminelle, a publié lundi 3 juillet les informations personnelles de plus d'un millier de juges en réaction à la mort de Nahel. Le ministère de la Justice a déposé une plainte.

marianne.net

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Affaire de Nanterre : le temps du chantage judiciaire

La tragédie de Nanterre, au-delà de sa signification politique et sociale, démontre une fois de plus l’inculture juridique et judiciaire non seulement de l’opinion publique de notre pays, mais également de ses classes politique et journalistique. Cette ignorance de ce qu’est, et de ce que doit être la justice et le rôle du droit dans une démocratie représentative permet toutes les manipulations et toutes les démagogies. Nous en avons eu de beaux exemples avec le choix du slogan « justice pour Nahel, pas de justice pas de paix » et la polémique autour de la cagnotte Messiha. LFI en tête, qui envoyait ses perroquets sur les plateaux ânonner des slogans auxquels manifestement ils ne comprenaient pas grand-chose. Accompagnés par les belles âmes demandant l’interdiction « de la cagnotte de la honte ».

vududroit.com

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La France est en soins palliatifs !

Aujourd’hui, le mot-valise est celui de « république ». On parle de valeurs républicaines, d’ordre républicain, de régime républicain sans que personne ne s’attarde à les définir réellement. Élisabeth Borne a même employé à différentes reprises le terme de « champ républicain » sans toutefois se hasarder à le définir. Le mot « république » lui, a un sens. Il vient du latin « res publicae » qui signifie la « chose publique » qui s’oppose à ce qui est « privé ». Dans le langage commun, la république est assimilée à la chose démocratique, qui marquait la fin d’un régime monarchique et cette approximation permet surtout de jeter l’opprobre sur les anti-républicains. On substitue de plus en plus souvent dans le discours politique la république à la France et c’est intentionnel. En général, cette attitude est le signe d’un écran de fumée, voire d’une dissimulation volontaire, mais en réalité, la chose importante dont on ne parle plus est la démocratie. Le mot « république », et ce n’est pas un hasard, fait disparaître les mots, pourtant essentiels, de « patrie » et de « souveraineté »

https://www.breizh-info.com

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Productivité, déficit commercial, dette… La France au bord du gouffre

Par André-Victor Robert, haut fonctionnaire. Chute de la productivité, creusement du déficit du commerce extérieur, accroissement considérable de la dette publique… l’économie française a plongé de 1998 à 2018. Après un passionnant dossier sur la macro-économie française publié en août 2022, André-Victor Robert, conseiller statistique de Polémia, étudie de manière factuelle et rigoureuse l’accentuation du plongeon dans un nouveau dossier. Une étude qui paraît d’une particulière actualité alors que le coût de la reconstruction dans les quartiers de l’immigration après les émeutes s’annonce faramineux.  Les principales conclusions de l’étude résumées et un lien vers le PDF du dossier dans son intégralité se trouvent à la fin de ce résumé.

polemia.com

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Banlieues : une économie de rente en révolte

La France a subi une quatrième nuit d’émeutes ultra-violentes. Pour mieux comprendre la situation, nous republions pour nos lecteurs un texte datant de 2005 à propos des émeutes de cette même année. Bien entendu, en 18 ans, la situation a dramatiquement empiré.

polemia.com

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GAFAM / IA

Le processus d’embauche troublant du bureau de Bill Gates

Certaines femmes cherchant un emploi auprès du milliardaire philanthrope Bill Gates se sont vu poser des questions très déplacées. Le bureau privé de Bill Gates pose des questions sexuellement explicites aux femmes Le bureau privé du fondateur milliardaire de Microsoft (et ami de Jeffrey Epstein) Bill Gates fait subir aux femmes un processus de sélection approfondi comprenant des questions sexuellement explicites afin de déterminer si elles pourraient être vulnérables au chantage, rapporte le Wall Street Journal.

geopolitique-profonde.com/

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GÉOPOLITIQUE

L’art de l’auto-vassalisation. L’UE, ou comment à partir de grands pays réussir, ensemble, à en faire un petit.

En lisant le texte ci-dessous, j’ai eu honte. Il projette un point de vue anglosaxon, donc il est biaisé sur certains points ; mais sur d’autres il est juste, droit, il vise en plein cœur. Il apparait que les Américains nous piétinent, cela nous le savions, mais qu’en plus ils nous méprisent de nous laisser piétiner. Un sursaut est nécessaire. Il ne peut se faire dans la configuration politique actuelle car, la politique étrangère étant confisquée par le Président et le Président étant le président des bourgeois compradores, le peuple est par construction baisé, sodomisé. Seul le peuple est porteur de la dignité, dépositaire de la fierté, les autres ne pensent qu’à une chose faire du pognon. « Pourvou que ça doure ! » En 1971 Les américains nous ont punis. Ils ont instauré le seigneuriage monétaire en réponse à notre refus de payer pour notre défense. Nixon a dit sur les conseils de Kissinger et Volcker, « ils ne veulent pas payer pour leur défense, on va leur faire payer par la monnaie ». Lâches, les Européens ont baissé la tête et ils se sont consacrés à ne faire que du business, du pognon. Ils se sont insérés dans le nouveau système monétaire, ils s’y sont vautrés, et en ont profité pour s’engraisser comme des porcs sur le recyclage des déficits américains.

brunobertez.com

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Géopolitique du pétrole : échec de l’UE, succès des BRICS

Strasbourg-Bruxelles, qui voulait briser l’avenir du pétrole, a réussi à augmenter les revenus des pays de l’OPEP, a permis au pétrole russe de circuler comme avant, mais vers l’est et n’a eu aucun impact sur la demande mondiale d’or noir. C’est un échec total de son agenda vert.

factuel.media/blogs

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HONGRIE

Balázs Orbán : Les cinq piliers d’une Europe prospère

Le directeur politique du Premier ministre hongrois Viktor Orbán propose un plan en cinq points qui pourrait conduire à la renaissance socio-économique de l’Europe, dans le paysage géopolitique changeant du XXIe siècle.

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IMMIGRATION

Émeutes : Iquioussen fils a la solution

Vous ne connaissez probablement pas Othman Iquioussen. Ce jeune homme posé, intelligent et calme, fils de l'imam Hassan Iquioussen, dont la tentative d'expulsion est l'un des nombreux moments qui ont ridiculisé Gérald Darmanin, est imam lui aussi. Il officie à la mosquée de Raismes (59). Ses sermons sont disponibles sur Facebook. Pour lui, la seule façon de revenir à l’ordre est de renforcer la mainmise de l'islamisme sur les cités. Il suffit à l’État français de demander à des gens comme lui de devenir des « médiateurs ». Et vive la France afghane ! Un bon exemple du mépris des islamistes pour nous autres mécréants... en attendant la mise en vigueur de la charia.

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Tunisie. Le président ne veut toujours pas de migrants subsahariens, qu’il accuse de « terroriser » la population

Le président tunisien Kaïs Saïed a de nouveau exprimé son opposition à la présence de migrants subsahariens en Tunisie, déclarant que cette situation n’était plus acceptable. Contrairement à de nombreux dirigeants politiques européens, le président tunisien Kaïs Saïed ne mâche pas ses mots ! Tandis que son pays est confronté à une pression migratoire en provenance du sud du continent africain, Kaïs Saïed a récemment réitéré son opposition à la présence de clandestins subsahariens sur son sol. Selon une information rapportée par Radio France internationale, le président tunisien s’est interrogé, via un communiqué diffusé sur Facebook le 26 juin, sur la convergence de ces migrants vers le littoral. « Mais pourquoi choisissent-ils Sfax ? », peut-on ainsi lire dans le texte émanant de la présidence. Dans ces lignes, Kaïs Saïed affirme également que ce phénomène de migration depuis l’Afrique subsaharienne vers la Tunisie « n’est plus acceptable à aucune échelle ».

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INDE

Le mécontentement de l’Inde à l’égard de l’OCS

La Russie et la Chine sont particulièrement soucieuses de renforcer la résilience de l’OCS pour contrer la stratégie d’endiguement des États-Unis à leur égard. Il faut donc s’attendre à ce que, sur la scène internationale, l’OCS et les BRICS soient les deux principaux vecteurs des aspirations du Sud. Il est évident que la Chine et la Russie joueront un rôle de premier plan pour forger l’unité du Sud. En témoignent les initiatives de paix et de réconciliation de la Chine en Asie occidentale, les efforts de la Russie en Afrique et en Amérique latine ou les travaux de l’OPEP Plus. Le fait est que la Chine et la Russie ne sont pas entachées par leur passé de puissances coloniales. D’autre part, en s’accrochant à la queue de pie américaine, l’Inde ne fait qu’affaiblir ses propres prétentions en tant que leader autoproclamé du Sud global. Plus tôt l’Inde acceptera cette réalité géopolitique, mieux ce sera. Tant que l’Inde restera membre de l’OCS, la tendance sera probablement à la résistance de la part des autres pays membres contre l’utilisation de l’organisme régional pour ventiler ses griefs contre le Pakistan et la Chine et vicier le fonctionnement de l’organisation. Ainsi, en ce qui concerne le cœur du territoire de l’OCS, l’Asie centrale, un nouveau format Chine-Asie centrale au niveau des chefs d’État a été créé récemment (avec le soutien de la Russie), qui se réunira deux fois par an – la région étant très vulnérable aux révolutions de couleur parrainées par les États-Unis et à l’agenda de changement de régime. Il est peu probable que Moscou ou Pékin ait pris Delhi au sérieux concernant cette évolution majeure de la géopolitique de l’Eurasie.

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LECTURE

Burgess, une dystopie dépopulationniste

Anthony Burgess (1917-1993) est surtout connu aujourd'hui comme l'auteur d'Orange mécanique. On sait moins qu'il était politiquement proche de la même école de pensée « anarcho-monarchiste » que Tolkien et qu'il a collaboré avec le GRECE, le Groupement de Recherche et d'Études pour la Civilisation Européenne de la Nouvelle Droite. Burgess s'intéressait également à l'histoire, passée et future, et écrivait des dystopies. A Clockwork Orange en est un exemple ; une autre, moins connue mais non moins d'actualité, est The Wanting Seed (La folle semence, Robert Laffont, collection Pavillons poche.1962).

euro-synergies.hautetfort.com

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Émeutes après la mort de Nahel : en route vers le chaos ? - Laurent Obertone et Driss Ghali

Laurent Obertone, auteur notamment de La France Orange Mécanique, Guérilla aux éditions Magnus, cofondateur de La Furia et Driss Ghali, auteur de Français, Ouvrez-les yeux ! Une radiographie de la France par un immigré, éditions l’Artilleur. Deux auteurs à lire absolument. Vidéo.

Ligne droite/Radio Courtoisie

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Entretien avec Alice Tertrais : Nederland, le dernier bijou de Guillaume Faye

Vous connaissiez le Guillaume Faye essayiste et pamphlétaire, mais connaissez-vous le romancier ? À travers cette œuvre posthume, découvrez l’univers ténébreux et satyrique de feu Faye, le plus rock’n roll des idéologues de la droite européenne. Suspense, humour noir, sexe, méli-mélo politique, futurisme pop, décadence sublimée, tout y est. Le talent de Faye survit à sa mort. Nederland est là pour le prouver.

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Nicolas Bonnal : Apocalypse Woke & S.O.S. Chaînes Infos

Le Coup de Gueule de Nicolas Bonnal, Pour un Autre Regard sur le Monde, l'émission de Café Noir du mardi 20 juin 2023. Pour une sélection de livres avec liens de Nicolas & Tetyana Bonnal : à acheter et à lire sans retenue…

euro-synergies.hautetfort.com

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN RIRE !

Darmaninades

« Kevin et Mattéo », « les supporters britanniques du Stade de France » : Rappel des principales « darmaninades », ces arrangements avec la vérité du Ministre de l’Intérieur… Travail non exhaustif !

fdesouche.com

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PAYS-BAS

Aux Pays-Bas, la population en colère contre l’écologie punitive des classes supérieures

La coalition libérale qui gouverne les Pays-Bas fait face à la progression fulgurante du parti « Agriculteurs-citoyens » (BBB), d’obédience populiste de droite. À l’origine : une tentative gouvernementale de réduire le cheptel hollandais, qui a mené à une révolte d’agriculteurs. Celle-ci a constitué l’étincelle d’un vaste mouvement de protestation, hétéroclite et dominé par des secteurs populaires et périphériques, qui prend pour cible la coalition dirigée par Mark Rutte. En filigrane, c’est le refus d’une écologie des classes supérieures qui se dessine. Les couches populaires hollandaises, victimes d’une décennie de néolibéralisme à marche forcée, délaissées au profit des métropoles globalisées, ont cristallisé leur colère autour des dernières mesures écologistes (pourtant timides) du gouvernement.

Le Vent Se Lève

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RÉFLEXIONS

La Grande Interview du Professeur Didier Raoult

Réflexions passionnantes sur la science versus religion, le progrès scientifique et la faillite de la recherche médicale. Novlangue, double penser, contrevérité, harcèlement, blanchiment de fausses informations, toutes ces méthodes sont impeccablement décrites dans le roman de George Orwell, 1984, mais nous étions loin de nous douter qu’elles formeraient presqu’un manuel à en juger par le traitement médiatique de masse infligé aux travaux de l’Institut Hospitalo-Universitaire de Marseille et de son directeur-fondateur le Professeur Didier Raoult. Bientôt quatre ans après l’acharnement ultraviolent contre celui qui demeure légitimement l’infectiologue le plus cité au monde, nous avons désormais suffisamment de recul pour analyser et disséquer les techniques de propagande employées contre lui, et ce afin dans libérer d’avance toutes leurs futures victimes.

Idriss J. Aberkane

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Perfide Albion et Perfide Amérique

Le mot « perfide » a de nombreux synonymes : trompeur, indigne de confiance, duplice, déloyal, infidèle, faux, traître. L’expression « Perfide Albion » a été utilisée par les Français à propos des Britanniques depuis au moins le treizième siècle et, plus tard, par de nombreux autres pays. Pourquoi ? D’où vient ce point de vue ?

reseauinternational.net

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De la guerre civile en France – Communiqué vidéo d’Alain Soral

Malgré tout le mal qui a été dit sur lui, son analyse de l'état actuel de la France mérite l'attention et la réflexion. Un communiqué vidéo d’Alain Soral dans lequel le président d’E&R explicite son texte De la guerre civile en France et du combat pour sa libération !

egaliteetreconciliation.fr

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La tragédie en cours : L’impossibilité de faire « autre chose »

Le sentiment que la survie de la civilisation occidentale est en jeu est devenu évident. Le processus est susceptible de remodeler la politique occidentale le long d’une nouvelle ligne de fracture, qui trouve son expression dans la confrontation entre ceux qui souhaitent un bouleversement « vert » de la société humaine, un monde « trans » pour les enfants, une immigration facile, une réorganisation radicale du pouvoir entre les groupes « identitaires » de la société, un changement de la nature même de la culture occidentale – et ceux qui sont viscéralement opposés à tout ce qui précède.

lesakerfrancophone.fr

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Hommage à Olivier Soulier, pionnier d’une « Médecine du Sens »

Personnalité reconnue et appréciée des milieux critiques des mesures sanitaires, engagé depuis les années 80 en faveur d’une « Médecine du Sens », le médecin homéopathe Olivier Soulier, après avoir souffert dans le passé d’arythmie, est décédé subitement cette semaine d’une crise cardiaque. Il était l’une des figures incontournables du Conseil Scientifique Indépendant (CSI), qui lui consacrera sa prochaine émission du 6 juillet 2023. Nous adressons nos sincères condoléances à sa famille et ses proches. Pour ceux qui souhaitent le (re)découvrir, voici quelques entretiens et hommages : Communiqué sur son site Internet, « Le Docteur Soulier nous a quittés, une immense tristesse » ; un de ses derniers entretiens, « Choisir la vie » ; liste de ses contributions et interventions.

covidhub.ch

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RUSSIE

Géopolitique : analyse du général Pinatel - 5 juillet 2023

Excellente analyse globale – militaire, politique, économique – sans langue de bois. Décoiffant. Tout, sauf une alliance Russie-pays européens de l’Ouest. (Vidéo).

siteveillestrategique.blogspot.com

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Un cours pour la souveraineté cinématographique

Le 26 mai 2023, lors du Forum économique eurasien de Bichkek, Nikita Mikhalkov, président de « l'Union russe des directeurs de la photographie », a proposé de créer le Festival du film eurasien comme alternative aux festivals occidentaux similaires, tels que les Oscars, la Berlinale Leo, le Festival de Cannes, etc. « Aujourd'hui, nous sommes confrontés à un problème où les idées disparaissent, où l'art nous est présenté comme quelque chose qui n'est pas de l'art. La seule protection des valeurs morales et culturelles est la civilisation eurasienne. Il n'y en a pas d'autre. Le doux mot d'indépendance en est venu à signifier que rien ne dépend de nous. Dans le monde civilisé, l'immunité est perdue, la tolérance est lâcheté et incapacité à défendre ses intérêts. Nous devons sauver ce que nous avons de plus cher, en nous appuyant sur les traditions culturelles et morales qui nous unissent, nous protéger de tout ce qui pourrait conduire le monde au désastre ».

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SANTÉ

Des médecins sont condamnés par le Conseil de l’Ordre pour avoir signalé des enfants en danger. Alerte de Françoise Fericelli, pédopsychiatre

« Signaler un inceste sans s’immiscer dans les affaires de famille, ça paraît un exercice un peu compliqué », observe la pédopsychiatre Françoise Fericelli. Dans ce Débriefing, la spécialiste, co-fondatrice du collectif « Médecins Stop Violences », dénonce l’incapacité apparente de l’Ordre des médecins à intégrer cette assertion de bon sens, qui inflige des sanctions disciplinaires à des médecins ayant signalé des suspicions de maltraitances, au motif que ces professionnels violeraient l’article 51 du code de déontologie, « le médecin ne doit pas s’immiscer sans raison professionnelle dans les affaires de famille ni dans la vie privée de ses patients. » « Je pense qu’Hippocrate se retournerait dans sa tombe en voyant des choses pareilles », s’indigne Françoise Fericelli. « L’assistance aux plus vulnérables, c’est la base du code de déontologie ! » Ces sanctions, qui entrent en contradiction avec la loi et avec un autre article du code de déontologie médicale, l’article 43, « Le médecin doit être le défenseur de l’enfant lorsqu’il estime que l’intérêt de sa santé est mal compris ou mal préservé par son entourage », dissuadent les médecins de signaler les violences qu’ils peuvent être amenées à soupçonner. 65 médecins, engagés dans la lutte contre les violences intrafamiliales se sont donc réunis, sous la forme du collectif « Médecins Stop Violences » et ont mis en ligne une pétition. Pour savoir plus, voir l’article « La silenciation des médecins », publié dans la revue Enfances et psy 2023/2 (n°96) et repris sur le site Cairn.info.

francesoir.fr

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Une étude du Lancet sur les vaccins anti-Covid retrouve que 74 % des autopsies révèlent une cause liée au vaccin. L’étude a été retirée du Lancet en 24h

Par Nicolas Hulscher et Paul E. Alexander. Selon The Daily Sceptic, cette étude a été retirée en 24h du Lancet. Elle est consultable ici en PDF. Le Dr Harvey Risch, l’un des auteurs de l’étude, a déclaré au Daily Sceptic qu’il considère cela comme une « censure pure dirigée par le gouvernement, même après l’injonction Missouri c. Biden ».  Dans cette étude « le système d’organes le plus impliqué dans les décès liés au vaccin contre la COVID-19 était le système cardiovasculaire (53 %) » et pour rappel, le chiffre effarant selon cette étude : « 240 décès (73,9 %) ont été évalués de façon indépendante comme étant directement attribuables à la vaccination contre la COVID-19 ou y ayant contribué considérablement ».

le-blog-sam-la-touch.over-blog.com

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Ivermectine : on continue de persécuter ceux qui guérissent

Encore mi 2023, les autorités continuent dans la ligne du président : emmerder les français. Toutes les semaines je reçois des demandes d’aide pour des dossiers de poursuites de médecins ayant prescrit de l’ivermectine. Toute la France est touchée, certainement en raison de consignes nationales. Le dernier, cette semaine, un médecin avec plainte du Conseil de l’Ordre, pour 18 prescriptions de janvier 2021 à février 2022. La belle affaire ! 18 prescriptions hors AMM sans danger en 14 mois, alors que l’Ordre reconnaît lui-même que 20 % de toutes les prescriptions sont hors AMM. Au pays de l’Égalité, il semble que la discrimination et l’inégalité soient de règle. En effet, selon les départements où vous exercez, les Caisses ou les ARS poursuivent ou pas, les Ordres donnent suite ou pas. Si le premier rôle du médecin est de soigner, si possible de guérir, dans toutes les plaintes, les poursuites sont pour avoir soigné, mais surtout jamais, jamais le résultat n’est évoqué. Dans aucun dossier il n’est évoqué un quelconque incident ou accident. On n’est pas dans le contrôle médical, mais dans le contrôle politique. On ne peut même pas dire que ce sont des rappels à la loi, car il n’existe aucun texte interdisant de prescrire de l’ivermectine dans le cadre du covid. Juste pour emm…

covid-factuel.fr

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Covid non-censuré : hôpitaux surchargés ?

La crise Covid aura été la mère de toutes les stratégies du choc actuelles. Avec toutes les ficelles idoines pour fausser la perception de la population. Retour, jour après jour, sur les faits authentiques et les vraies données…

@JeanDominiqueMichel

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SERBIE

Les entretiens de Vududroit : le regard de Slobodan Despot

Vu Du Droit reçoit Slobodan Despot, écrivain suisse d’origine serbe qui nous rappelle ce qui s’est passé avec l’agression de l’OTAN contre la Serbie, premier crime contre la paix d’envergure commis par les États-Unis et ses alliés après la dislocation de l’Union soviétique. Il revient également sur la situation en Russie autour de la Réunion du SPIEF.

vududroit.com

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SYRIE

Syrie 2023 : quand cesserons-nous de punir ce pays de n’être pas mort ?

De retour de Syrie, Caroline Galactéros, fondatrice et présidente du site Géopragma, donne son sentiment sur l’affaire syrienne, qui dure maintenant depuis douze ans, dans un excellent article qui peut être repris pour une diffusion la plus large possible. Selon le quotidien américain The Washington Post, les dirigeants ukrainiens ont présenté des plans pour reprendre des territoires occupés par les forces russes et entamer des négociations de cessez-le-feu d’ici la fin de l’année. Je note que ce sont toujours les mêmes qui ont semé le chaos partout au Moyen-Orient et qui le sèment aujourd’hui en Ukraine, en mer de Chine et ailleurs. Ils cherchent depuis plus de 30 ans à reconfigurer le monde au mieux de leurs intérêts, pour tenter de s’en approprier directement ou indirectement les ressources et de conserver l’hégémonie économique et militaire quelques décennies de plus. Richard Haass, diplomate américain qui quitte son poste de président du Conseil américain des relations étrangères après 20 ans de bons et loyaux services vient de confirmer ce constat dans une interview au New York Times en déclarant : « Les États-Unis constituent aujourd’hui le danger le plus grave pour la sécurité mondiale ». Cette interview décapante a été reprise par l’agence de presse chinoise Xinhua en français.

reseauinternational.net

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UKRAINE

La reconstruction de l’Ukraine

L’Ukraine fait l’objet de convoitises des grands capitalistes occidentaux. Cela ne date pas de février 2022 mais avec la guerre les discussions pour refonder le pays comme un modèle du capitalisme ultralibéral se font plus intenses. Une stratégie du choc se prépare, après Lugano en 2022, place à Londres 2023 (IGA). La Conférence 2023 sur le redressement de l’Ukraine (URC23) s’est achevée à Londres vendredi dernier. Elle s’inscrit dans la continuité du cycle de réunions entamé en 2017. La conférence de Londres visait à s’appuyer sur les engagements pris l’année dernière à Lugano et sur les travaux de la plateforme de coordination des donateurs internationaux pour l’Ukraine. Des centaines de dirigeants d’entreprises et de gouvernements y ont participé. La conférence de Lugano a servi de base à l’invasion planifiée de capitaux étrangers et de multinationales en Ukraine une fois la guerre terminée.

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Guerre en Ukraine vidéo n° 44

Un point très précis et sérieux sur la rébellion de Prigogine à travers d’un essai d’analyse pointu d’Hervé Carresse. Et le piétinement de la « contre-offensive » ukrainienne, carte à la clé…

vududroit.com

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UNION EUROPÉENNE

Viktor Orbán s’adresse à la Commission européenne : « Où est l’argent ? »

Viktor Orbán, Premier Ministre de la Hongrie, s’adresse à la Commission Européenne. Il veut savoir qui est responsable d’avoir amené l’Union européenne au bord de la faillite. Où est l’argent ? Une attaque en règle contre le « mammouth » européen. Vidéo.

planetes360.fr

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« On est dans un système de putsch, où les institutions européennes veulent vite prendre le pouvoir des États membres », Frédéric Baldan, lobbyiste à l'euro parlement

Le lobbyisme, pratique courante en politique, consiste pour le représentant d’un organisme ou d'une entreprise à rencontrer les élus afin de les conseiller ou de les influencer dans leur prise de décision. Selon celui qui s’est fait connaître dernièrement avec un dépôt de plainte devant la justice belge contre la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le problème actuel de cette pratique est qu’elle ne serait pas ni réglementée, ni encadrée suffisamment. Frédéric Baldan présente dans cet entretien des solutions qui pourraient permettre aux citoyens de se protéger face à des dérives liées à l’action des lobbyistes. Selon lui, il en va du respect de nos libertés fondamentales et de l'avenir de nos démocraties.

francesoir.fr/

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« Sud global » contre « Occident collectif » ?

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« Sud global » contre « Occident collectif » ?

par Georges FELTIN-TRACOL

Longtemps écartée de l’Université au profit des « relations internationales » et mal vue des géographes et des politistes, la géopolitique retrouve une notoriété certaine aux lendemains de la chute du Mur de Berlin, de la fin de la Guerre froide, de la disparition du bloc soviétique et de l’éclatement de l’URSS. Le mot devient tendance au point qu’on l’accommode avec tout et n’importe quoi : « géopolitique des goûts », « géopolitique des couleurs » ou « géopolitique des mentalités ». Si certaines combinaisons se révèlent pertinentes, d’autres témoignent d’un conformisme veule et d’un regrettable détournement sémantique.

Il est par exemple excessif de parler de « Sud global ». Cette notion apparue dans la décennie 1980 remplacerait maintenant  le concept de « Tiers-Monde » que forge en 1952 le démographe français Alfred Sauvy. Le « Tiers-Monde » coïncide en partie avec les États membres du Mouvement des non-alignés inauguré lors de la Conférence afro-asiatique de Bandung en 1955 et officialisé à Belgrade en 1961. L’Indien Nehru et le Yougoslave Tito cherchaient à se dégager de l’étreinte mortelle du condominium planétaire soviéto-étatsunien. Si Charles De Gaulle avait été plus audacieux tant en matière de participation dans les entreprises qu’en politique étrangère, la France des années 1960 aurait pu devenir la figure de proue du non-alignement.

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Interrogé par Le Figaro du 22 juin 2023, le professeur d’économie en Sciences Po, Bertrand Badie, définit le « Sud global » comme « un ensemble de pays d’Afrique et d’Asie qui, durant la Guerre froide, furent exclus de l’ordre mondial soit parce qu’ils étaient dominés et colonisés, soit parce qu’ils étaient totalement marginalisés, humiliés, écrasés ». Les participants au Sud global « se caractérisent, poursuit-il, par un faible PIB et surtout une situation défavorable en terme d’indice de développement humain ». Mais les critères de ce développement humain qui sont d’origine occidentale, sont-ils les plus idoines pour des peuples non occidentalisés en profondeur ? L’économiste hétérodoxe François Partant ne cessait de vitupérer contre les théories fallacieuses du développement à la mode euro-nord-américaine.

En 2023, ce « Sud global » regrouperait des États d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine. Ses coryphées seraient la Chine populaire et l’Union indienne. Cet ensemble disparate ne forme nullement un nouveau bloc géopolitique bien qu’il a pu montrer une neutralité officielle à propos du conflit russo-ukrainien en ne suivant pas les consignes occidentales.

Au Sud global qui dépasse – et de loin ! - les simples BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), Moscou aimerait opposer le concept d’«Occident collectif ». L’association de ces deux mots désigne le monde occidental moderne américanomorphe et ses déclinaisons institutionnelles (OTAN, Union dite européenne, FMI…). Dans plusieurs de ses discours qui justifient l’actuelle guerre en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine use de cette expression et cible les méfaits du gendérisme et de la doxa LGBTQIA+++. Cet « Occident collectif » pensé à l’intérieur de l’appareil de propagande russe correspond à l’« Occident globalitaire » cher aux oligarchies cosmopolites tels que le Bilderberg ou la Commission Trilatérale. La priorité accordée aux enjeux sociétaux favorables à une indifférenciation généralisée ne relève pas d’un quelconque esprit complotiste.

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Sous la plume de Marielle Vitureau, Le Figaro du 23 juin 2023 explique que «l’Estonie autorise le mariage pour tous » et que cette loi entrera en vigueur le 1er janvier 2024. Le texte législatif remplace les mots « homme » et « femme » par « personnes physiques », ce qui est une nouvelle et sordide discrimination envers les animaux, les plantes, les appareils électro-ménagers et les bâtiments. Selon un sondage du Centre estonien des droits de l’homme - oh pardon !, des personnes physiques -, 53 % de la population estonienne, y compris au sein de l’importante minorité russophone souvent discriminée, soutiendraient cette loi. Rédactrice en chef lesbienne de la revue en ligne Feministeerium, Kadi Viik, se félicite de cette approbation qui « reflète le fait que nous sommes orientés vers les valeurs occidentales ».

Pour sa part, la présidente de l’association LGTB d’Estonie, Aila Kala, déclare qu’« il existe plusieurs moyens de montrer que notre société est occidentale et évidemment, le mariage pour tous est l’un de ses moyens ». Dans Le Monde du 22 juin 2023, le député social-démocrate estonien, Eduard Odinets, estime que ce « vote nous permet de rompre une bonne fois pour toutes avec l’idéologie et les valeurs de l’ère soviétique ». Il considère qu’« en autorisant le mariage pour tous, nous disons clairement aux Russes et à la Russie que nous ne sommes pas dans leur camp, mais dans celui qui défend la liberté et l’égalité, et nous montrons à nos frères et sœurs européens que nous partageons leur conception de ce que doivent être les fondements de la société ». Cet élu ne comprend pas que la liberté et l’égalité ne font jamais bon ménage...

Ces trois Estoniens auraient pu ajouter que les autres moyens d’appartenance à l’Occident-monde sont le rejet de la peine de mort, la sacralisation parodique de l’avortement, le soutien à l’euthanasie et au suicide médicalement assisté, la communion dans un anti-racisme de pacotille, la légalisation des drogues jugées « douces » et la soumission du politique aux injonctions judiciaires, médiatiques et financières.

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Si le « Sud global » s’apparente à une supercherie sémantique et géopolitique, l’« Occident collectif » demeure une notion fumeuse. Qualifier le monde occidental moderne de « Modernité tardive », d’« hyper-modernité occidentale », voire d’« Occident liquide », serait plus approprié d’autant que Guillaume Faye précisait déjà dans L’Occident comme déclin (Le Labyrinthe, 1984) que la « civilisation occidentale entre dans son “ troisième âge “, connaît à la fois un triomphe de ses formes, de ses quantités, de son expansion statistique et géographique mais un épuisement de son sens, de son idéologie, de ses valeurs ». Il prévenait quelques pages avant que « l’Occident n’est pas “en“ déclin – il est au contraire en expansion – mais il est le déclin ». Cette prise de distance nécessaire se confirme en 1998, dans L’Archéofuturisme, puisque Guillaume Faye délaisse l’Occident au profit de l’Eurosibérie et du Septentrion.

Dans Le Monde du 14 avril 2022, Julien Bouisson évoquait que « l’OMC s’inquiète d’une division du commerce ». Il écrivait que « l’organisation redoute d’abord une “ fragmentation “ des échanges mondiaux en “ blocs  géopolitiques “ distincts, ce qui pourrait conduire les entreprises à réorganiser leurs chaînes d’approvisionnement pour faire face à ces risques et à un découplage des économies ». Souhaitons que les préoccupations de l’OMC se réalisent effectivement le plus tôt possible !

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 81, mise en ligne le 4 juillet 2023 sur Radio Méridien Zéro.

VIVE LA REVOLUTION: Le rivolte in Francia e l'Europa in fermento

samedi, 08 juillet 2023

Analyse des groupes de réflexion chinois

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Analyse des groupes de réflexion chinois

Source: https://katehon.com/ru/article/analiz-deyatelnosti-mozgovyh-centrov-kitaya

Centres de recherche contemporains : l'impact de leurs activités sur la politique de la RPC et l'établissement de liens étroits avec des groupes de recherche étrangers.

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Académie chinoise des relations internationales contemporaines (http://www.cicir.ac.cn)

L'Académie des relations internationales contemporaines est une institution internationale engagée dans la recherche et les activités de conseil en matière de stratégie et de sécurité. Elle a une longue histoire et couvre un large éventail de domaines de recherche, étudiant toutes les régions du monde.

Son prédécesseur était l'Institut de recherche en relations internationales contemporaines, qui a été ouvert au monde extérieur en 1980 (l'institution a changé de nom en 2003).

L'Académie compte plus de 300 chercheurs et membres du personnel administratif et de soutien, dont 150 universitaires de haut niveau ainsi que 10 instituts de recherche (États-Unis, Eurasie, Europe, Asie du Nord-Est, Asie du Sud, Asie du Sud-Est et Océanie, Moyen-Orient, Amérique latine, Afrique, Hong Kong et Macao) et 5 centres de recherche (Politique mondiale, Économie mondiale, Contrôle des armes et sécurité totale, Cybersécurité, Sécurité maritime) et un département chargé des échanges internationaux, un centre d'information internationale, etc. Elle publie ses propres revues : Contemporary International Relations, Contemporary International Relations et National Security Studies.

Académie chinoise des sciences sociales (http://www.cass.cn/)

Cette institution est un établissement universitaire de premier plan et un centre de recherche complet pour la philosophie et les sciences sociales. L'Académie a été fondée en 1977 sur la base du département de philosophie et de sciences sociales de l'Académie chinoise des sciences.

Aujourd'hui, l'Académie comprend 31 instituts de recherche et 45 centres de recherche, couvrant près de 300 disciplines différentes. L'Académie emploie plus de 4200 personnes, dont plus de 3200 chercheurs.

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Les vastes échanges universitaires internationaux restent l'un des principes directeurs de l'Académie des sciences sociales. Le nombre d'académiciens impliqués dans les échanges académiques a augmenté depuis la fondation de l'Académie pour atteindre plus de 4100, formant 1398 groupes de recherche différents, en 1995. Des relations ont été établies avec plus de 200 organisations de recherche, communautés académiques, institutions d'enseignement supérieur, fondations et départements gouvernementaux dans plus de 80 pays.

Plus de 400 monographies, 5000 articles, 100 essais et rapports de recherche et des collections de livres anciens et de traductions ont été publiés en 2018. Par exemple, l'Académie a publié une grande encyclopédie, One Belt, One Road, et deux volumes de The Economics of Climate Change, qui examinent à la fois l'histoire et les prévisions des économies chinoises et étrangères.

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Centre de recherche et de développement relevant du Conseil d'État de la République populaire de Chine (https://en.drc.gov.cn/)

L'institution est engagée dans la recherche politique et le conseil, et dépend directement du Conseil d'État de la République populaire de Chine. Il mène des recherches de pointe sur des questions stratégiques globales et d'autres questions à long terme relatives au développement économique et social, ainsi que sur toutes les questions actuelles et essentielles liées à la politique de réforme et d'ouverture de la Chine. Le Centre conseille le Comité central du PCC et le Conseil d'État.

Depuis sa création, le Centre a mené des recherches approfondies sur le développement national, contribuant ainsi au développement économique et social de la Chine. Il emploie une centaine de chercheurs en macroéconomie, stratégies de développement, économie régionale de la RPC, agriculture, économie industrielle, développement de l'innovation, relations économiques extérieures, développement social, politique financière, ressources naturelles et écologie, administration publique et politique des ressources humaines, information et technologie. Des articles, des rapports, des revues et des monographies sont publiés régulièrement.

Centre pour la Chine et la mondialisation (http://en.ccg.org.cn)

Le Centre pour la Chine et la mondialisation est un organisme non gouvernemental basé à Pékin et créé en 2008. Le Conseil économique et social des Nations unies lui a accordé un statut consultatif officiel. Il est classé 64ème parmi les principaux groupes de réflexion au monde dans le Global Think Tank Rankings 2020 (compilé par l'université de Pennsylvanie) et figure parmi les 50 premiers groupes de réflexion indépendants.

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Avec plus d'une douzaine de filiales et de bureaux à l'étranger, le Centre compte plus de 100 chercheurs et membres du personnel qui se consacrent à la recherche sur la mondialisation, la gouvernance mondiale, l'économie et le commerce internationaux, les relations internationales et les migrations mondiales. Le Centre a mis en place un réseau de recherche international composé d'experts chinois et étrangers de premier plan engagés dans des recherches d'actualité sur la RPC et le monde en général, avec des livres publiés chaque année en chinois et en anglais, ainsi qu'une série de rapports de recherche. Des centaines d'ouvrages et de rapports ont été publiés dans la presse grand public depuis sa création.

Le Centre a contribué à l'élaboration de politiques publiques sur des questions nationales et mondiales. Ses suggestions et recommandations sont régulièrement écoutées par les agences gouvernementales compétentes, et nombre d'entre elles ont été prises en compte par la direction centrale de la Chine et ont servi de point de départ à d'importantes décisions prises par les agences concernées.

Le Centre entretient une coopération à long terme avec de nombreuses organisations internationales et groupes de réflexion internationaux afin d'organiser des séminaires et des recherches conjoints. Le Centre participe activement à la recherche et aux échanges internationaux et est fréquemment invité sur la scène internationale : des représentants du Centre ont participé au Forum d'Athènes sur la démocratie, au Forum de Paris sur la paix, à la Conférence de Munich sur la sécurité, au Forum économique mondial, au Symposium social et économique sur la Chine à l'université de Harvard, etc. Le Centre travaille également en étroite collaboration avec la Brookings Institution, le Center for Strategic and International Studies (Washington, DC, USA), le Council on Foreign Relations (New York, USA), le Cato Institute, le Carnegie Center - Tsinghua, le Carnegie Endowment for International Peace et le Pew Research Center.

Il est financé par des dons d'entreprises et des subventions de recherche, ainsi que par des revenus provenant de publications, du parrainage d'événements, de services de recherche, etc. Les principaux bienfaiteurs sont des entreprises privées et des multinationales chinoises. Le Centre ne fait pas partie du PCC ou du gouvernement chinois et n'est pas financé par l'État.

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Outre son siège à Pékin, le Centre a des bureaux dans toute la Chine, notamment à Shanghai, Shenzhen, Guangzhou, Qingdao et Hong Kong, et des représentants dans le monde entier, notamment à Washington DC, New York, Londres, Francfort, Paris, Sydney et Rio de Janeiro. Il s'agit du premier groupe de réflexion non gouvernemental de Chine en termes de nombre d'unités de recherche en Chine et à l'étranger.

Académie d'études internationales de Shanghai (http://www.siis.org.cn) ; l'accès n'est possible qu'à l'aide d'un réseau privé virtuel (VPN) ou d'un dispositif d'anonymisation.

Fondée en 1960 avec le soutien du premier ministre du Conseil d'État, Zhou Enlai, l'Académie d'études internationales de Shanghai est un important groupe de réflexion partiellement gouvernemental qui conseille les organes directeurs de la Chine sur diverses prises de décision, en menant des recherches sur les relations internationales et la diplomatie chinoise qui sont pertinentes pour l'élaboration des politiques. L'Académie cherche également à renforcer la compréhension mutuelle entre la RPC et la communauté internationale par le biais d'échanges intensifs et d'une coopération avec des groupes de réflexion, des organismes de recherche et des établissements d'enseignement supérieur en Chine et dans le monde entier.

L'Académie compte six instituts et six centres de recherche, à savoir l'Institut d'études stratégiques internationales, l'Institut d'études sur la gouvernance mondiale, l'Institut d'études sur la politique étrangère, l'Institut d'études économiques mondiales, l'Institut de politique comparée et de politique publique, l'Institut d'études sur Taïwan, Hong Kong et Macao, le Centre d'études américaines, le Centre d'études sur l'Asie et le Pacifique, le Centre d'études sur la Russie et l'Asie centrale, le Centre d'études sur l'Asie occidentale et l'Afrique, le Centre d'études sur l'Asie et l'Afrique, le Centre d'études sur l'Asie et la Méditerranée, et le Centre d'études internationales.

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L'Académie dispose également de huit plateformes de recherche supplémentaires : le Centre pour la théorie et la pratique diplomatiques chinoises, le Centre pour la politique mondiale et les partis politiques, le Centre pour la coopération Chine-Asie du Sud, le Centre pour les études sur la ceinture et la route et les études de Shanghai, le Centre pour les relations sino-japonaises, le Centre pour la cyber-gouvernance internationale (en partenariat avec le Bureau de la Commission centrale sur la cyber-gouvernance) et le Centre pour la base de recherche sur la diplomatie du peuple de Shanghai (en partenariat avec l'Association de l'amitié du peuple de Shanghai).

L'organisation emploie 106 personnes, dont 60 % sont des chercheurs confirmés. L'Institut publie deux ouvrages : Global Review (mensuel, en chinois) et China Quarterly of International Strategic Studies (trimestriel, en anglais). Les programmes de recherche comprennent 12 domaines : COVID-19, OCS, BRICS, Théorie diplomatique aux caractéristiques chinoises, Initiative "Une ceinture, une route", Nouveau type de relations entre les grands États, Coopération Chine-Afrique, G-20, Lutte contre le terrorisme, Arctique et Antarctique, Agenda de la mer de Chine méridionale, Cybersécurité.

Institut d'économie Unirul (http://unirule.cloud)

Le nom de l'institut est basé sur un fragment du Livre des chants, l'un des plus anciens écrits de la littérature chinoise reflétant la culture et l'environnement social de la Chine ancienne, qui déclare : "Puisque l'univers a été créé par Dieu, il doit y avoir des règles pour lui". Ainsi, "Unirule" désigne les règles universelles qui régissent tous les domaines, y compris les domaines économique, politique, social et culturel.

Fondé en juillet 1993, l'Institut a connu sa première restructuration à la fin de l'année 1999 et a été divisé en deux branches. La branche consultative a été rebaptisée Unirule Consulting Firm et a depuis été entièrement commercialisée, tandis que la branche académique, Unirule Institute of Economics, est restée une institution de recherche privée à but non lucratif. Par conséquent, toutes les opérations et les relations financières sont séparées, mais sont gérées par un conseil d'administration approprié. "Unirule ne reçoit d'aide financière d'aucune organisation gouvernementale et dépend uniquement de dons et de subventions chinoises et étrangères. "Unirule s'engage à la transparence et aux bonnes pratiques comptables et fournit des informations financières sur toutes les activités de l'organisation, qui sont ouvertes à l'examen du public.

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Dans le rapport 2012 sur l'indice mondial des think tanks "Go To", Unirule a été classé 14e. "Unirule a été classé 14ème dans la catégorie des meilleurs think tanks avec un budget de fonctionnement annuel de moins de 5 millions de dollars US".

En août 2019, l'institut a annoncé sa fermeture sous la pression du gouvernement. L'institut était décrit comme l'un des rares avant-postes de la pensée libérale en Chine, mais les autorités locales l'ont déclaré "non enregistré et non autorisé". La veille, Unirul avait reçu une directive du bureau des affaires civiles lui demandant d'interdire l'organisation, et plus tard encore, sa licence d'exploitation lui aurait été retirée pour "exploitation d'un site web sans autorisation". Bien que les activités de l'institut soient principalement axées sur l'économie, des documents politiques ont également été publiés de temps à autre. Par exemple, le chercheur Xu Zhangrong a publié en 2018 un essai critiquant les politiques de Xi Jinping, qui a ensuite été largement diffusé. Le membre du personnel a ensuite été licencié. Et avant cela, de nombreux chercheurs ont vu dans la simple existence d'Unirule l'espoir d'un certain progrès dans le système juridique chinois. "La Chine est en train de passer d'un État de droit arbitraire à un véritable État de droit, et nous en sommes un exemple", a déclaré Jiang Hao, chercheur en politiques publiques, au New York Times en 2018. Cependant, l'Institut a été fermé et Unirule a déclaré que l'interdiction de leur organisation constituait une "violation grave" des lois chinoises, y compris de la constitution, qui protège les droits des citoyens à la liberté d'expression et de publication.

Institut d'études financières de Chunyang (http://rdcy.ruc.edu.cn/yw/HOME/index.htm)

Le Chunyang Institute for Financial Research de l'université Renmin en Chine a été créé en 2013. Il se compose actuellement de 7 départements et gère 4 centres de recherche (Eco-Finance Research Centre, Global Governance Research Centre, China-US Research Centre et China-Russia Research Centre). Au cours des dernières années, l'institut a été hautement reconnu en Chine et à l'étranger pour ses recherches sur le développement financier, la gouvernance mondiale, la macropolitique et les relations avec les pays étrangers.

L'institut a établi un mécanisme de coopération stable avec des groupes de réflexion de premier plan dans plus de 40 pays et mène des recherches dans plus de 20 pays, dont les États-Unis, le Brésil, le Royaume-Uni, l'Iran, etc. L'Institut se classe parmi les plus grands groupes de réflexion du monde et du pays dans la liste des groupes de réflexion les plus avancés.

Vers un monde multipolaire: les défis à relever

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Vers un monde multipolaire: les défis à relever

Foad Izadi

Source: https://katehon.com/ru/article/dvizhenie-k-mnogopolyarnomu-miru-vyzovy-kotorye-neobhodimo-preodolet

Texte d'un discours prononcé lors de la Conférence mondiale sur la multipolarité, le 29 avril 2023.

Note de la rédaction: Le texte du politologue iranien Foad Izadi est intéressant à plus d'un titre, non seulement parce que nous avons ici accès à son contenu, mais parce qu'il nous permet de saisir la vision iranienne des relations internationales, à une époque où l'OTAN nous induit à considérer l'Iran comme un ennemi absolu alors qu'aucun pays d'Europe centrale et occidentale n'a eu, au cours de l'histoire, de conflit avec la Perse. Pour rétablir la bonne santé économique de l'Europe, les relations économiques avec l'Iran devront être rétablies, même si le pays opte pour des rapports privilégiés avec les structures de coopération eurasiennes, pilotées par la Russie et la Chine, voire l'Inde. L'Europe n'a aucun intérêt, à long terme, à obéir aux injonctions de Washington et à pérenniser le bellicisme de l'Alliance atlantique.

L'évolution vers un monde multipolaire, où le pouvoir est partagé entre plusieurs grands acteurs mondiaux, peut s'accompagner de divers obstacles. Voici quelques défis courants qui peuvent se présenter :

1. Dominance des puissances existantes : les puissances mondiales établies, telles que les États-Unis, résisteront à l'idée de renoncer à leur position dominante et à leur influence dans le système international. Elles considéreront un monde multipolaire comme une menace pour leurs intérêts et chercheront à maintenir leur statut hégémonique.

2. Concurrence et conflits : comme le pouvoir est partagé entre plusieurs pôles, la concurrence et les conflits d'intérêts peuvent s'intensifier. Les rivalités entre les nouvelles puissances et les puissances existantes peuvent s'intensifier, entraînant des tensions géopolitiques, des guerres par procuration, voire des affrontements purs et simples.

3. absence de gouvernance mondiale : la transition vers un monde multipolaire nécessite des mécanismes de gouvernance mondiale efficaces. Cependant, il peut y avoir un manque de consensus sur les structures, les processus de prise de décision et les règles de la gouvernance mondiale. Cela peut entraver la coopération et la coordination entre les pays, ce qui rend difficile la résolution collective des problèmes mondiaux.

4. Conflits régionaux non résolus : de nombreux conflits régionaux en cours peuvent compliquer l'évolution vers un monde multipolaire. Les différends et les conflits non résolus entre les pays peuvent entraver l'établissement de relations stables et coopératives nécessaires à l'épanouissement d'un système multipolaire.

5. interdépendance économique : les interdépendances économiques existantes, telles que les relations commerciales et les chaînes d'approvisionnement, peuvent être perturbées par la transition vers un monde multipolaire. La concurrence économique et le protectionnisme entre les grandes puissances peuvent créer de l'instabilité et entraver les progrès vers la multipolarité.

6. Différences d'idéologie et de valeurs : les pays d'un monde multipolaire sont susceptibles d'avoir des idéologies, des valeurs et des systèmes politiques différents. Ces différences peuvent entraîner des conflits d'intérêts et entraver la coopération sur les questions mondiales, rendant difficile la recherche d'un terrain d'entente.

7. Dilemmes sécuritaires : dans un monde multipolaire, les pays peuvent être confrontés à des dilemmes sécuritaires, où les mesures prises par un État pour renforcer sa sécurité peuvent être perçues comme une menace par d'autres États. Cela peut conduire à une course aux armements, à la méfiance et à l'instabilité.

8. Manque de confiance et de coopération : l'instauration de relations de confiance et de coopération entre les pays est cruciale pour le succès d'un monde multipolaire. Toutefois, les rivalités historiques, les suspicions profondément ancrées et les intérêts nationaux divergents peuvent entraver le développement de la confiance et les efforts de coopération.

9. Asymétrie de puissance : la transition vers un monde multipolaire peut être difficile s'il existe une importante asymétrie de puissance entre les pays. Les États plus faibles peuvent se sentir marginalisés ou menacés par les puissances dominantes, ce qui entraîne une résistance ou des tentatives d'alliance contre elles.

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Pour surmonter ces obstacles, il faut de la diplomatie, du dialogue, des institutions multilatérales et une vision commune de la gouvernance mondiale. Cela nécessite un engagement en faveur du respect mutuel, de la coopération et du compromis entre les pays afin d'assurer une transition harmonieuse et pacifique vers un monde multipolaire.

Comme indiqué précédemment, les États-Unis résisteront farouchement à l'abandon de leur position dominante dans un monde multipolaire sur la base de schémas historiques et de considérations géopolitiques. Voici quelques stratégies que les États-Unis peuvent utiliser pour maintenir leur position :

1. la puissance économique : Les États-Unis se sont traditionnellement appuyés sur leur économie forte et sur l'innovation technologique pour maintenir leur influence mondiale. Ils peuvent continuer à donner la priorité à la croissance économique, à investir dans la recherche et le développement et à promouvoir l'innovation pour rester compétitifs.

2. Alliances diplomatiques : les États-Unis peuvent chercher à renforcer leurs alliances et leurs partenariats avec des pays aux vues similaires afin de maintenir une influence collective dans les affaires internationales. Le renforcement des alliances avec l'OTAN, l'Union européenne et d'autres démocraties peut constituer un front uni face aux défis posés à la domination américaine.

3. Capacités militaires : les États-Unis ont toujours maintenu une forte présence militaire dans le monde. Ils peuvent continuer à investir dans des technologies militaires de pointe, à maintenir une présence militaire mondiale et à assurer leur préparation militaire afin de projeter leur force et de dissuader leurs adversaires potentiels.

4. domination technologique : l'accent mis sur les avancées technologiques telles que l'intelligence artificielle, la cybersécurité, l'exploration spatiale et la biotechnologie peut aider les États-Unis à conserver un avantage concurrentiel et à accroître leur influence mondiale dans un monde en mutation rapide.

5. Soft power et influence culturelle : les États-Unis s'appuient depuis longtemps sur leur puissance douce (soft power), y compris les exportations culturelles, pour exercer une influence au niveau mondial. Un accent soutenu sur la propagande et la diplomatie publique, ainsi que sur la construction de perceptions internationales positives, peut contribuer à maintenir leur domination.

6. Adaptabilité et engagement multilatéral : conscients de l'évolution de la dynamique mondiale, les États-Unis pourraient être amenés à adapter leur approche et à s'engager auprès des puissances émergentes et des régions en plein essor. Cela pourrait inclure une participation active aux institutions internationales, aux négociations et aux structures multilatérales afin de façonner les normes et les règles mondiales.

7. politiques économiques et commerciales : les États-Unis peuvent mener des politiques économiques et commerciales stratégiques afin de protéger l'industrie nationale et d'aborder la question des droits de propriété intellectuelle et du transfert de technologie. Ces politiques peuvent viser à préserver les avantages économiques et à empêcher l'érosion de la position dominante des États-Unis.

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Il est important de noter que le paysage mondial est complexe et que les États-Unis sont susceptibles d'utiliser une combinaison de ces politiques, en s'adaptant à l'évolution des circonstances.

Pour contrer l'hégémonie américaine vers un monde multipolaire, les ONG et les intellectuels peuvent jouer un rôle important. Voici quelques moyens par lesquels ils peuvent affronter et influencer la dynamique du pouvoir mondial:

1. recherche et sensibilisation : les ONG et les intellectuels peuvent mener des recherches et fournir des analyses fondées sur des preuves afin d'exposer les implications et les limites de l'hégémonie américaine. Ils peuvent attirer l'attention sur des questions telles que les inégalités, les violations des droits de l'homme, la dégradation de l'environnement et l'exploitation économique résultant des structures de pouvoir dominantes. En sensibilisant l'opinion et en plaidant pour le changement, ils peuvent favoriser un discours critique sur la nécessité d'un ordre mondial plus juste et plus inclusif.

2. Mobilisation de la société civile : les ONG peuvent mobiliser la société civile et les mouvements de base pour promouvoir une vision alternative de la gouvernance mondiale. En organisant des campagnes, des manifestations et des initiatives de plaidoyer, elles peuvent amplifier les voix des communautés marginalisées, remettre en question les récits dominants et exiger une plus grande responsabilité de la part des acteurs puissants, y compris les États-Unis.

3. Mise en réseau et création de coalitions : les ONG et les intellectuels peuvent collaborer au-delà des frontières pour créer des réseaux et des coalitions qui promeuvent des perspectives alternatives et remettent en question les structures de pouvoir hégémoniques des États-Unis. En développant la coopération entre les organisations et les intellectuels de différentes régions, ils peuvent accroître leur influence et présenter un front uni contre la domination.

4. Promouvoir le dialogue et l'échange : les intellectuels peuvent promouvoir le dialogue et l'échange entre différentes cultures, sociétés et systèmes de connaissance. En encourageant le débat et en créant des plateformes pour des voix diverses, ils peuvent remettre en question les récits centrés sur l'Occident et promouvoir une compréhension plus inclusive des questions mondiales. Cela peut contribuer à un discours plus équilibré et multipolaire.

5. Plaidoyer politique : les ONG et les intellectuels peuvent s'engager auprès des décideurs politiques, des institutions internationales et des forums multilatéraux pour influencer les politiques et promouvoir des approches alternatives. En apportant leur expertise, en proposant des conseils politiques et en participant aux processus décisionnels, ils peuvent contribuer à façonner un ordre mondial plus juste et multipolaire.

6. Interaction avec les puissances en développement : les ONG et les intellectuels peuvent s'engager activement auprès des puissances en développement et des régions émergentes pour promouvoir le dialogue et la coopération. En facilitant la coopération entre ces acteurs et en partageant les connaissances et les meilleures pratiques, ils peuvent contribuer à la diversification du pouvoir et remettre en question la domination des puissances occidentales.

7. Promouvoir la solidarité mondiale : les ONG et les intellectuels peuvent plaider en faveur de la solidarité et de la coopération mondiales, en soulignant l'interconnexion des problèmes mondiaux tels que le changement climatique, la pauvreté et les conflits. En soulignant les intérêts communs et l'interdépendance des pays, ils peuvent promouvoir des efforts collectifs pour résoudre ces problèmes, réduisant ainsi l'influence d'une puissance hégémonique.

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Il est important de noter que la lutte contre l'hégémonie des États-Unis et la promotion de la multipolarité nécessitent des efforts soutenus, une coopération et une perspective à long terme. Les ONG et les intellectuels peuvent apporter une contribution significative en fournissant une analyse critique, en mobilisant la société civile et en défendant une vision alternative de la gouvernance mondiale. Le plus important est de fournir des principes pour une idéologie qui cherche à résister à l'hégémonie des États-Unis. Voici quelques principes qui peuvent être liés à la remise en cause de l'hégémonie américaine :

1. Multipolarité : l'idéologie doit promouvoir l'idée d'un ordre mondial multipolaire dans lequel le pouvoir est réparti plus équitablement entre de multiples acteurs. Elle met l'accent sur la nécessité de remettre en cause la domination américaine et cherche à créer un système mondial plus équilibré et plus inclusif.

2. Souveraineté et autodétermination : l'idéologie reconnaît l'importance de la souveraineté nationale et le droit des nations à déterminer leurs propres systèmes politiques, économiques et sociaux sans ingérence extérieure. Elle s'oppose aux interventions, aux occupations militaires et à l'imposition de positions par les puissances dominantes qui sapent la souveraineté et l'autodétermination des nations.

3. Égalité et justice : l'idéologie souligne l'importance de l'égalité et de la justice dans les relations internationales. Elle remet en question les dynamiques de pouvoir inégales qui perpétuent les injustices mondiales telles que l'exploitation économique, l'inégalité sociale et les violations des droits de l'homme. Elle promeut des systèmes équitables et justes qui donnent la priorité au bien-être et à la dignité de tous les individus.

4. Solidarité et coopération : l'idéologie promeut la solidarité et la coopération entre les pays et les peuples. Elle recherche des alliances et des partenariats fondés sur des intérêts communs et le respect mutuel, encourageant la coopération pour trouver des solutions collectives aux problèmes mondiaux. Elle souligne l'importance du dialogue, de la diplomatie et du multilatéralisme dans la résolution des conflits et la réalisation d'objectifs communs.

5. Diversité culturelle et respect : l'idéologie reconnaît et valorise la diversité culturelle, en promouvant le respect des différentes cultures, traditions et perspectives. Elle s'oppose à l'homogénéisation culturelle. Elle soutient au contraire la préservation du patrimoine culturel et la promotion de la compréhension et du dialogue interculturels.

6. Développement durable et gestion de l'environnement : l'idéologie met l'accent sur le développement durable et la gestion de l'environnement. Elle reconnaît la nécessité d'une gestion responsable des ressources, d'une action climatique et d'une durabilité environnementale. Elle remet en question les modèles économiques dominants qui privilégient le profit au détriment du bien-être de la planète et des générations futures.

7. Anti-impérialisme et anti-colonialisme : l'idéologie s'oppose à l'impérialisme et au colonialisme sous toutes leurs formes. Elle cherche à supprimer l'héritage historique du colonialisme, notamment l'exploitation économique, l'esclavage culturel et l'occupation territoriale. Elle soutient le droit à l'autodétermination des peuples colonisés et opprimés.

Ces principes ne sont pas exhaustifs et les idéologies et mouvements peuvent mettre l'accent sur des aspects différents. Il est également important de noter que la lutte contre l'hégémonie est une tâche complexe et que les principes et stratégies spécifiques peuvent varier en fonction du contexte et des objectifs de ceux qui contestent les structures de pouvoir dominantes.

jeudi, 06 juillet 2023

Coopération russo-chinoise dans l'Arctique

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Coopération russo-chinoise dans l'Arctique

Groupe de réflexion Katehon

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/cooperazione-russo-cinese-nell-artico

Les entreprises chinoises restent solidaires de la Russie

Aujourd'hui, la Chine étend sa présence politique dans la région en coopération avec les pays de l'Arctique. Elle tente donc d'adapter la politique arctique au système global de ses initiatives politiques et économiques à grande échelle, en recherchant constamment les routes maritimes les plus rentables, en développant son fonds de recherche, en exploitant les gisements d'énergie naturelle pour renforcer son économie et en menant des activités conjointes de protection de l'environnement avec d'autres États de la région. On peut dire qu'il s'agit là de l'un des fondements des nouvelles politiques de la Chine après l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping et l'adhésion de la Chine au Conseil de l'Arctique en tant qu'observateur. La région arctique a non seulement défini le nouveau vecteur de la politique étrangère chinoise, mais elle a également donné à la Chine la possibilité de poursuivre ses propres initiatives politiques et économiques et ses objectifs stratégiques et d'obtenir des avantages géopolitiques.

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La Russie considère également son territoire de plus de 9 millions de km² dans le Grand Nord comme une base de ressources importante pour l'extraction à grande échelle de gaz naturel, de métaux de terres rares et d'autres ressources énergétiques naturelles. Il convient de noter que l'importance de l'Arctique et de l'Antarctique a également été soulignée dans la stratégie de sécurité nationale de la Fédération de Russie, ainsi que dans un décret présidentiel distinct intitulé "Sur les fondements de la politique d'État de la Fédération de Russie dans l'Arctique pour la période allant jusqu'à 2035".

La coopération entre la Russie et la Chine dans la région a été de courte durée. Ainsi, en 2015. V.V. Poutine et Xi Jinping ont signé un communiqué commun sur le renforcement de la coopération sur la Route maritime du Nord - la route la plus courte reliant la partie européenne de la Russie à l'Extrême-Orient via l'océan Arctique et les ports arctiques - et en 2017, V.V. Poutine a annoncé la possibilité de fusionner les projets à grande échelle de la Route maritime du Nord et de l'Union économique eurasienne - une organisation établissant une politique économique commune et des relations de libre-échange entre la Russie, l'Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan et le Kirghizistan - avec le projet chinois One Belt, One Road, un projet international de la RPC pour la construction de routes commerciales, de communications de transport et de corridors économiques dans plus de 60 pays participants à travers le monde.

Cette coopération s'est concrétisée à un haut niveau lors des rencontres entre les dirigeants des deux pays, mais les premiers contacts et interactions entre les scientifiques des deux pays ont eu lieu encore plus tôt: en 2010, une équipe du brise-glace chinois Snow Dragon a été transportée dans l'Arctique par un hélicoptère russe Ka-32A11BC, qui est resté à bord du brise-glace et a été utilisé à des fins de recherche (trois ans plus tard, la Russie a produit une version améliorée de ce modèle pour la RPC). En 2012. Le "Dragon des neiges" a parcouru la Route maritime du Nord et traversé cinq mers de l'océan Arctique.

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Ces dernières années, Novatek, le plus grand producteur indépendant de gaz naturel de Russie avec des projets de gaz naturel liquéfié (GNL), a joué un rôle important dans la coopération entre les pays. En 2014-2015, la Chine a participé au développement du projet GNL. La Chine a ensuite participé au développement du projet Yamag LNG pour la production, la liquéfaction et le transport du gaz naturel, le forage de plus de cent puits et la construction d'infrastructures connexes, où CNPC, une société pétrolière et gazière chinoise, et le Fonds de la route de la soie, une organisation d'investissement de la RPC dédiée au financement de projets dans le cadre d'Une ceinture, une route, possédaient environ 40 % des actions.

En 2020-2022, la Chine participait déjà aux projets "Une ceinture, une route". La Chine a déjà participé aux projets Arctic LNG-1 et Arctic LNG-2, ainsi qu'à la production de gaz naturel dans la péninsule de Gydan et dans les régions arctiques russes. Au moins sept entreprises chinoises, dont CNPC, CNOOC, Penglai Jutal Offshore Engineering, etc. ont participé à la construction d'Arctic LNG-2 à ce jour, ainsi qu'à un centre de recherche sur l'Arctique créé en 2016 en coopération avec l'Université fédérale d'Extrême-Orient et l'Université polytechnique de Harbin pour construire des infrastructures de production d'hydrocarbures et étudier le climat de l'Arctique et son impact sur ces infrastructures.

Le conflit russo-ukrainien actuel a affecté tous les domaines de la politique internationale, y compris les activités dans l'Arctique. En mars 2022, le Conseil de l'Arctique a suspendu ses travaux. Dans un communiqué, les représentants ont déclaré: "Nos États suspendent temporairement leur participation à toutes les réunions du Conseil et de ses organes subsidiaires, en tenant compte des conditions nécessaires qui nous permettront de poursuivre l'important travail du Conseil dans les circonstances actuelles"... "Les principes de souveraineté et d'intégrité territoriale ont toujours été à la base des activités du Conseil. Compte tenu de la violation de ces principes par la Russie, nos représentants ne se rendront pas en Russie pour les réunions du Conseil de l'Arctique". Toutefois, en octobre, Gao Feng, représentant spécial de la Chine pour les affaires arctiques, a déclaré que la République populaire de Chine ne soutiendrait pas une nouvelle présidence norvégienne du Conseil de l'Arctique si la participation de la Russie était interdite : "Le Conseil de l'Arctique est basé sur une déclaration et il n'y a pas de procédure de retrait du Conseil. Je doute que la présidence puisse être confiée à qui que ce soit ou que la Norvège puisse reprendre la présidence sans la participation de la Russie".

Toutefois, en mai, on a appris qu'au moins cinq entreprises publiques chinoises pourraient se retirer du projet Arctic LNG-2 en raison des sanctions de l'UE. Pour la même raison, la Russie risquait également de suspendre les travaux de construction d'usines de gaz liquéfié en raison de l'arrêt des livraisons européennes d'unités de séparation des hydrocarbures pour la production de GNL, d'échangeurs de chaleur et de pompes cryogéniques, et d'unités de traitement pour le refroidissement et la liquéfaction du gaz dans le processus de GNL. Toutefois, un représentant de l'une des cinq entreprises chinoises a déclaré que la décision finale de se retirer d'Arctic LNG-2 n'avait pas encore été prise. Novatek et Gazprom ont refusé de commenter le sort du projet à ce moment-là.

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Fin 2022, un mois plus tard, la compagnie nationale japonaise de pétrole, de gaz et de métaux JOGMEC a déclaré qu'elle était toujours intéressée par le projet, et le président de la CNPC chinoise, Dai Houlin, a déclaré à son tour que la mise en œuvre d'Arctic LNG-2 devrait être accélérée ; il a également été annoncé que les livraisons de gaz russe à la Chine devraient être augmentées, comme l'a déclaré le vice-président de la CNPC, Huang Yongzhang, lors du forum d'affaires énergétique russo-chinois.

Il est donc très probable que la Russie puisse mener à bien ce projet de grande envergure avec la participation de représentants de compagnies pétrolières et gazières d'autres pays. Malgré les difficultés, en septembre 2022, le directeur de Novatek, L.V. Mikhelson, a annoncé au Forum économique oriental que la première ligne de l'usine Arctic LNG-2 serait mise en service à la fin de 2023 et, un mois plus tard, il estimait déjà que le projet était "achevé à environ 70 %".

Liste des sources

    1. Les entreprises chinoises doivent cesser de travailler sur le projet russe Arctic LNG 2 en raison des sanctions de l'UE // South China Morning Post. 05.20.2022. - URL : https://www.scmp.com/news/china/diplomacy/article/3178572/chinese-firms-told-stop-work-russian-arctic-lng-2-project-due?module=p... (consulté le 02.07.2023).

    2. Les sanctions de l'UE bloquent la construction des modules Arctic LNG 2 en Chine // News from the North. - URL : https://www.highnorthnews.com/en/eu-sanctions-stop-construction-arctic-lng-2-modules-china (consulté : 02.07.2023).

    3. Lawrence R. Sullivan, Nancy Y. Liu-Sullivan Historical Dictionary of Science and Technology in Modern China. - Royaume-Uni : Rowman & Littlefield, 2015. 626 pages.

    4. South China Morning Post : cinq entreprises chinoises pourraient se retirer du projet Arctic LNG 2 // Kommersant. 22.05.2022. - URL : https://www.kommersant.ru/doc/5358737 (date d'accès : 07.02.2023).

    5. South China Morning Post : five Chinese companies could withdraw from Arctic LNG 2 // Kommersant. 22.05.2022. - URL : https://www.kommersant.ru/doc/5358737(date d'accès : 07.02.2023).

    6. Le Conseil de l'Arctique va suspendre ses activités en raison de la situation en Ukraine // Interfax. 03.03.2022. - URL : https://www.interfax.ru/world/826075 (date d'accès : 07.02.2023).

    7. La Chine ne reconnaîtra pas le Conseil de l'Arctique sans la participation de la Russie // PortNews. 17.10.2022. - URL : https://portnews.ru/news/337113/ (date d'accès : 07.02.2023).

    8. La Chine a reçu un nouvel hélicoptère Ka-32 pour l'Antarctique // Military Review. 25.10.2013. - URL : https://topwar.ru/35032-kitay-poluchil-novyy-vertolet-ka-32-dlya-antarktiki.html (date d'accès : 07.02.2023).

    9. Kobzeva M.A. Le porte-avions arctique dans la politique chinoise sous la nouvelle direction // National interests : priorities and security, 2017. no. 5 (350). - 973 с.

    10. Le brise-glace Xuelong, dans le cadre de la cinquième expédition chinoise dans l'Arctique, a traversé pour la première fois la route maritime du Nord et se dirige vers l'Islande // PostNews. 08.08.2012. - URL : https://portnews.ru/digest/10842 (consulté le : 07.02.2023).

    11. Les nuages ont liquéfié le gaz. 11.04.2022. - URL : https://www.kommersant.ru/doc/5304289 (date d'accès : 07.02.2023).

    12. NOVATEK a signé un contrat avec la société chinoise CNPC pour la fourniture de 3 millions de tonnes de GNL par an. - TASS. 20.05.2014. - URL : https://tass.ru/ekonomika/1198575 (date d'accès : 07.02.2023).

    13. Poutine : les projets de la Route de la soie et de la CEEA peuvent changer le système de transport // RIA Novosti. 14.05.2017. - URL : https://ria.ru/20170514/1494251728.html (date d'accès : 07.02.2023).

    14. Cinq entreprises chinoises pourraient se retirer du projet Arctic LNG-2 // Vedomosti. 22.05.2022. - URL : https://www.vedomosti.ru/business/news/2022/05/22/923069-arktik-spg-2 (date d'accès : 07.02.2023).

    15. Coopération russo-chinoise en matière de développement durable // ThinkArctic-ThinkGlobal. 26.05.2022. - URL : https://arctic-council-russia.rcfiles.rcmedia.ru//dl/analytics/russian-chinese-cooperation-in-the-field-of-sustainable-developme... (Date d'accès : 07.02.2023).

    16. Communiqué conjoint sur les résultats de la 20e réunion ordinaire des chefs de gouvernement de la Russie et de la Chine. 16-17.12.2015 // Asia Dialogue. - https://theasiadialogue.com/wp-content/uploads/2018/02/20151217-sovmestnoe-kommyunike-po-itogam-20-i-vstrechi-glav-pravv-rus.pdf (Date d'accès : 07.02.2023).

    17. Accord entre le gouvernement de la Fédération de Russie et le gouvernement de la République populaire de Chine sur la coopération dans la mise en œuvre du projet Yamal LNG. // Fonds électronique de documents juridiques, réglementaires et techniques. 06.03.2014. - URL : https://docs.cntd.ru/document/499080706 (date d'accès : 07.02.2023).

    18. Décret du Président de la Fédération de Russie sur la stratégie de sécurité nationale de la Fédération de Russie // ConsultantPlus. 02.07.2021. - URL : https://www.consultant.ru/cons/cgi/online.cgi?req=doc&base=LAW&n=389271#pm9K6VTymUreuOlc1 (date d'accès : 07.02.2023).

    19. Décret du Président de la Fédération de Russie sur les fondements de la politique d'État de la Fédération de Russie dans l'Arctique pour la période allant jusqu'à 2035 // Conseil de sécurité de la Fédération de Russie. 05.03.2020. - URL : http://www.scrf.gov.ru/media/files/file/W5JeWAnrAyplMIMHXFRXEmQwLOUfoesZ.pdf (date d'accès : 07.02.2023)

    20. La route de la soie atteindra Yamal LNG. // Kommersant. 24.08.2015. - URL: https://www.kommersant.ru/doc/2795014 (date d'accès : 07.02.2023).

 

 

 

La Chine et le nouveau nomos de la Terre 

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La Chine et le nouveau nomos de la Terre 

Brian Patrick Bolger

Source: https://deliberatio.eu/en/essays/china-and-the-new-nomos-of-the-earth

Le monde est à l'aube d'un changement de paradigme ; une collision de plaques tectoniques qui se rencontrent et s'affrontent. Vaclav Klaus, dans son dernier article paru dans The Hungarian Conservative, déplore la disparition d'un ordre ancien. Le passage d'une époque à une autre rappelle le poème de Mathew Arnold "Dover Beach", où le reflux de la mer de la foi a cessé de caresser les rivages du monde. Il n'y a plus que "le mugissement mélancolique, long, qui se retire, qui se retire encore, comme le souffle du vent de la nuit" [1]. De même, le tonnerre du changement annonce le démantèlement de l'ordre de Westphalie et la fin d'un monde libéral unipolaire.

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La paix de Westphalie de 1648 a mis fin à la guerre de Trente Ans, une confrontation entre l'Europe catholique et l'Europe protestante, une guerre qui a fait environ huit millions de morts. Cette paix a donné naissance à l'idée de "souveraineté westphalienne", sur les ruines de l'ordre souhaité par le Saint Empire romain. En ce qui nous concerne, bien que le Traité de Westphalie n'ait pas été l'équivalent de la naissance des États-nations, elle a établi une conception de la nature sacro-sainte des frontières et un droit à l'autodétermination. Après 300 ans d'acceptation de ce principe, mais pas d'application "rigoureuse", ce type de souveraineté est aujourd'hui confronté à des défis sur deux fronts. Tout d'abord, le tsunami de la mondialisation est arrivé et, comme son prédécesseur, "Bretton Woods", il a renversé les frontières nationales par l'effet de son énergie débordante. C'était les années 1990, cette triste décennie où "La fin de (insérer l'idée)" se succédait, où les historiens, dans une véritable hystérie hégélienne, rivalisaient pour prédire la fin d'une chose ou d'une autre. La "fin de l'histoire" était là ; c'était le triomphe des vertus des Lumières, une mission démocratique libérale à exporter, du capitalisme et du coca-cola.

Cette ère de la pensée occidentale s'achève. Lorsque les découvertes du "Nouveau Monde" et l'ascension maritime de la Grande-Bretagne ont déclenché le "Nomos" moderne du monde à partir du quinzième siècle, celui-ci est également apparu comme fixe et certain. Chaque époque croit à la permanence de son idéal, de son territoire et de son "nomos". Le nomos est l'expression grecque utilisée par Carl Schmitt pour décrire ces États géants (ou ces États civilisationnels) en mouvement et leur mission de conquête du monde, à partir du modèle de l'Empire romain. Le "nomos" découle de la domination géographique, culturelle et des ressources d'un État. Le "ius publicum Europaeum" issu de la fin du Saint-Empire romain de la Nation germanique a constitué la base de l'hégémonie européenne. La malédiction du progrès, son talon d'Achille, est de croire en l'éternité du présent.

Le nouveau "Nomos" de la terre n'est pas la mondialisation ou la démocratie libérale. Ce n'est pas l'Islam. En fait, c'est quelque chose qui est nourri et entretenu par tous les empires ou civilisations une fois qu'ils ont perdu l'esprit de leur hégémonie initiale et remis les clés à un concurrent ; c'est une sorte d'autosatisfaction. Ils disent adieu à l'éthique qui a fait leur succès au départ. L'homogénéité est la clé du succès d'un empire.

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Le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, explique comment Xi Jinping s'est efforcé de transformer la structure actuelle des relations internationales. Xi a "innové et transcendé les théories occidentales traditionnelles des relations internationales des 300 dernières années" [2], avec une référence iconoclaste et percutante à l'endroit de l'ordre créé suite aux Traités de Westphalie. Une fois de plus, cela va à l'encontre de la vision dominante, jusqu'à présent, de la Chine, comme le lointain, l'insulaire, le dépositaire de la Route de la Soie et du splendide isolement confucéen. L'Occident, qui porte ses "lunettes culturelles", ne voit que ce qu'il veut voir, un monde bienveillant de normes démocratiques libérales.

Comme l'avertit Gloucester dans Le Roi Lear, "c'est le fléau des temps où les fous mènent les aveugles". Le pacte faustien entre la Russie et la Chine n'est pas une nécessité causale du conflit ukrainien, mais une alliance visant à réécrire systématiquement le Nomos du monde. Les Chinois ont une expression, "Tianxia" - "Tous sous le même ciel", qui place l'ordre et la conformité au-dessus de tout. L'empereur a toujours été, non seulement l'empereur de la Chine, mais aussi celui du monde. La pensée chinoise assimile l'existence d'un soleil à celle d'un souverain terrestre. L'empereur s'apparentait au droit divin des rois européens. La dynastie Qin Han, à partir du troisième siècle avant J.-C., a connu un légalisme confucéen qui a régné pendant plus de deux millénaires dans l'est de l'Eurasie, jusqu'à la fin du dix-neuvième siècle.

La Chine moderne ressuscite cette dynastie de la fiscalité tributaire, par la dépendance économique, les prêts à taux préférentiels et la création d'une diaspora chinoise dans toute l'Asie et l'Afrique. L'Occident, tel Œdipe, s'est crevé les yeux de la perception, un aveuglement volontaire pour l'externalisation des capacités de production et les importations bon marché. Pourtant, en Chine, selon Wang Fei Ling, "les analystes de la politique étrangère ont présenté l'idée rajeunie de "Tianxia" comme une alternative légitime ou supérieure à l'ordre mondial né jadis en Westphalie et comme une critique puissante de celui-ci"[3].

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Il s'agit d'un mythe facile à vendre à la population chinoise, qui considère, depuis des générations, que les autres États asiatiques sont des Etats tributaires. Les États civilisationnels fondés sur des idées, comme la Chine et la Russie, utilisent des récits évoquant une destinée historique, à l'instar des penseurs de la "révolution conservatrice" de Weimar. Ces États considèrent que leurs objectifs sont à long terme et historiques, divinement ratifiés. Ils voient plus loin que le court terme de la démocratie représentative. La croissance économique n'est qu'un aspect du destin. Les notions occidentales de "progrès" sont alignées sur une vision coloniale de la mondialisation. Il s'agit d'un ordre de Westphalie 2.0 : les États-nations et le capital mondial dirigé par l'IDE. Le vainqueur de cette course est capable d'utiliser les ressources, les investissements et la main-d'œuvre. La Chine est arrivée tardivement à la fête, mais elle est arrivée.

Il n'est pas surprenant que la réaction de la Russie se concentre également sur ce déséquilibre perçu. La guerre en Ukraine n'a pas été une vision soudaine de Poutine. Les Russes utilisent des trajectoires de planification pour leurs prévisions économiques et géopolitiques. En 2022, la RAND Corporation [4] a publié un rapport intitulé "Russian Military Forecasting and Planning" (Prévisions et planification militaires russes), basé sur les recherches menées depuis 2019. La principale faiblesse de l'Occident est le court-termisme en matière de prévision et de planification. Il est endémique au sein des gouvernements occidentaux. Cela fonctionne de deux manières. Il réduit la capacité à voir à long terme, au-delà des prochaines élections. L'accent mis par l'Occident sur les normes libérales, les droits et la démocratie mondiale ne fonctionne que dans le cadre d'une théorie du jeu jouée par tout le monde. Une fois que le système westphalien d'États-nations a été dévoré par la construction d'empires et maintenant par la mondialisation, le "quid pro quo", l'équilibre, a disparu.

Le rapport Rand postule que la Russie considère que la dynamique géopolitique a deux voies possibles. La première est la poursuite d'un monde unipolaire de gouvernance libérale, de mondialisation basée sur un système financier occidental et de domination américaine en matière de politique étrangère. La seconde alternative est celle d'une Russie sondant et tentant de démanteler cette hégémonie. Cela est dû à son incapacité perçue à atteindre ses objectifs économiques et à accéder au capital et à la technologie. Un axe composé de la Chine et de la Russie rend cette éventualité beaucoup plus probable. La guerre en Ukraine n'a rien à voir avec l'Ukraine. Il s'agit de cette lutte pour la position; il s'agit de cette planification intrinsèque, ce que les Russes appellent une analyse "VPO", qui considère sa stratégie comme un jeu de longue haleine. Tout cela est sous-tendu par une perspective militaire qui doit être à la hauteur des adversaires. Les Russes prévoient [5] que, selon les trajectoires actuelles de la mondialisation, d'ici 2040, les États-Unis seront 60% plus forts en termes de capacité militaire. La mondialisation est un calice de Janus pour la Russie, à la fois source de revenus pétroliers et potentiellement débilitante. Les sanctions économiques aggravent le problème et restreignent l'accès aux technologies et aux capitaux. Pour les Russes, la guerre est un moyen de perturber les flux géopolitiques. La deuxième solution consiste à envisager un équilibre militaire réformé dans lequel la Chine, d'ici 2040, égale les États-Unis en termes de capacité militaire et où le déficit russe est ramené à 20 %.

Cette vision, appelée "bipolarité 2.0", guide actuellement les politiques russe et chinoise. Elle vise à créer des blocs favorables au sein des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et de l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai). Pourtant, face aux pertes d'armes et d'effectifs en Ukraine, le jeu russe s'essouffle. Le boycott technologique pourrait être brutal pour la Russie. D'où la politique russe "douce" qui consiste à nouer des alliances avec la dissidence occidentale, dans les partis d'une diaspora "culturelle" qui voit la dynamique négative de la culture de la mondialisation. La Hongrie, la Serbie, l'Italie et les États-Unis connaissent une vague populiste de résistance démocratique au libéralisme. Il pourrait s'agir d'un terrain fertile pour la Russie, car les normes occidentales déracinent leurs propres sociétés de l'intérieur. La "démocratie libérale", souvent citée, est pleine de contradictions. La démocratie représentative est un miasme de démocratie ; c'est un système de régulation et d'administration d'un système international de flux de capitaux dépendant d'une main-d'œuvre et de ressources migratoires bon marché. La manipulation des élites est en train d'observer un retour en arrière dans les démocraties libérales, car la classe ouvrière, culturellement privée de ses droits, soutient un populisme plus nationaliste et autochtone. Il pourrait s'agir d'une menace plus importante que le jeu des grandes puissances extérieures.

Pour les Chinois, la "Tianxia" est de nouveau à l'ordre du jour après l'interruption du communisme. Selon Kissinger, la Chine "se considérait, dans un sens, comme le seul gouvernement souverain du monde" [6]. Pour Xi Jinping, la Chine devient un royaume intermédiaire composé d'États vassaux tributaires. La "Tianxia" met de l'ordre dans le chaos auquel a abouti l'ordre de Westphalie. C'est cette fusion entre mythe idéalisé et realpolitik qui anime la Chine et la Russie. L'empire tributaire sans frontières des empereurs chinois et la steppe sans fin de la Russie de Dostoïevski. La rhétorique de l'"Initiative de sécurité globale" de la Chine d'avril 2022 poursuit la vogue sous-jacente de la domination expansive. Il s'agit de "la sécurité pour tous dans le monde... et de s'opposer à la poursuite de sa propre sécurité aux dépens des autres" [7]. Il s'agit également d'une rébellion contre les dommages internes causés par la mondialisation aux valeurs culturelles chinoises fondamentales, le "Geliguojia" ou "pays séparé" des empereurs. C'est le meilleur des deux mondes pour Xi Jinping et la poursuite de la vision de Mao du communisme à l'échelle mondiale.

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Par conséquent, deux soleils se couchent sur le monde : le soleil westphalien de 300 ans et le soleil chinois des dynasties "Qin Han". Pourtant, pour les Chinois, il n'y a qu'un seul soleil dans le ciel et ils refusent de jouer les seconds violons de l'Occident. La Chine est en partie "revancharde", un règlement de comptes datant de l'époque des puissances coloniales, et une attaque contre la faiblesse des cultures libérales occidentales. C'est un test douloureux pour les fils des Lumières et pour les architectes de l'ordre de Westphalie qui ont abandonné l'état civilisationnel du "Saint Empire romain" pour le réconfort d'États indépendants. Néanmoins, les faiblesses des États autoritaires et dirigistes tels que la Russie et la Chine résident dans leur dépendance croissante à l'égard d'un type de nationalisme expansif. Les civilisations sont éclipsées, non par une menace extérieure, mais par une incohérence interne. En cela, l'Occident et l'Orient sont obscurcis par le brouillard ; l'absence d'une téléologie morale les entrave tous deux. Les ressources et la géopolitique signifient l'absence du "soin de l'âme" de Platon. Liée au mur de la caverne de Platon, il faudra un changement spenglérien d'époque pour tirer l'humanité de la caverne qu'elle s'est elle-même construite et l'amener à la lumière aveuglante du soleil.

Notes:

[1] Middlebrook, J. (1970). Matthew Arnold: Dover Beach.

[2] Ministry of Foreign Affairs, “Forge Ahead under the Guidance of General Secretary Xi Jinping’s Thought on Diplomacy,” September 1, 2017, http://www.fmprc.gov.cn/ mfa_eng/zxxx_662805/t1489143.shtml. And “China Says Xi Transcends West as a Diplomatic ‘Pioneer,’” Reuters, September 1, 2017, https://www.reuters.com/article/

[3] Wang, Fei Ling. (2018). China Order: Centralia, World Empire, and the Nature of Chinese Power. State University of New York PR.

[4] https://www.rand.org/pubs/research reports/RRA198-4.html

[5] https://www.rand.org/pubs/research reports/RRA198-5.html

[6] Kissinger, H. (2015). World Order: Reflections on the Character of Nations and the Course of History. Penguin Books.

[7] Xi Jinping, 'Rising to Challenges and Building a Bright Future through Cooperation'. Boao Forum for Asia Annual Conference 2022, April 21, 2022, http://english.www. gov.cn/news/topnews/202204/21/content_WS62616c3bc6d02e5335329c22.html

mardi, 04 juillet 2023

La fin de la démocratie et la montée de la pensée unique

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La fin de la démocratie et la montée de la pensée unique

par Fabrizio Pezzani

Source : Fabrizio Pezzani & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-fine-della-democrazia-e-l-affermazione-del-pensiero-unico

L'État éthique est défini comme la forme institutionnalisée par les philosophes Hobbes et Hegel, dans laquelle l'institution étatique est la fin ultime vers laquelle les actions des individus doivent tendre pour la réalisation d'un bien universel.

Au fil du temps, cependant, le concept d'État éthique a pris une composition différente et en est venu à revêtir une dimension totalitaire dans laquelle le bien et le mal sont le résultat d'une imposition indépendante de ce qui devrait être le contrat de base entre l'État et le citoyen. Thomas Hobbes est considéré comme le père de la philosophie politique moderne avec sa prise de distance par rapport à la réflexion du monde classique sur la socialité et la politique de l'homme ; Hobbes inaugure la méthode contractualiste où les hommes trouveront des règles communes en sacrifiant une partie de leur liberté en échange de la protection et du respect des règles établies et se référeront à un seul grand représentant institutionnel qu'il définit comme le Léviathan ; en ce sens, Hobbes est défini comme le principal théoricien de l'État absolu ou de l'absolutisme dans lequel le souverain est considéré comme étant au-dessus de la loi universelle.

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Après Hobbes, Hegel (illustration, ci-dessus), le philosophe idéaliste, définit l'État comme une substance éthique consciente d'elle-même ; l'État est la plus haute expression de l'éthique, une théorie qui contraste fortement avec le droit naturel et le contractualisme de la philosophie politique moderne. L'État, affirme Hegel, est la source de la liberté et de la norme éthique pour l'individu, il est la fin suprême et l'arbitre absolu du bien et du mal.

Cependant, l'État hégélien n'est pas un véritable État absolutiste et totalitaire, mais une unité organique vivante qui doit s'adapter aux circonstances évolutives naturelles de la société humaine. Pour Hegel, l'État éthique est le dernier moment de l'esprit subjectif et objectif, Hegel affirme que la liberté est et reste à tout moment la condition historique de la philosophie depuis la Grèce antique. Pour Hegel, une combinaison du bien commun et du bien personnel doit être trouvée dans l'État dans les limites dues à l'interaction des individus. La position de Hegel a ensuite été contrée par la critique de Karl Popper, qui a défini l'État éthique comme une société fermée, par opposition à l'État de droit propre à une société ouverte.

La théorie de l'État éthique a ensuite été reprise au 20ème siècle pour expliquer les États fasciste et communiste, qui étaient en fait des États totalitaires dans lesquels les libertés individuelles étaient réprimées selon les règles supérieures du "Léviathan" de Hobbes.

Les constitutions démocratiques successives qui ont régi l'État de droit jusqu'au siècle dernier fondent leur existence sur un équilibre fragile entre le droit et la liberté, entre l'intérêt général et la protection des minorités qui s'oppose à la pensée unique.

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Aujourd'hui, nous nous trouvons dans un état éthique oppressif car si la démocratie libérale reconnaît et défend la liberté d'expression avec comme limite la protection de la dignité humaine, l'extrémisme progressiste voudrait, au contraire, censurer tout ce qui n'est pas conforme à la pensée unique proposée par une élite qui semble viser une gouvernance mondiale et impose ses propres règles du bien et du mal qu'elle définit en fonction d'un changement culturel qui répond à des intérêts supérieurs. La culture de l'annulation (cancel culture) est la représentation la plus destructrice d'un monopole culturel qui efface la liberté d'expression et la véritable démocratie dont la survie est de plus en plus en jeu.

La culture de l'annulation sévit dans les universités où l'on interdit aux enseignants non alignés de s'exprimer, sur les places où l'on démolit des statues comme celle de Churchill déclaré fasciste et celles de Lincoln posé comme raciste et de Colomb également campé comme raciste, et même dans le journalisme où l'on impose des modes d'expression qui ne heurtent la sensibilité de personne, puis dans la politique qui chevauche la pensée unique et le débat sur le genre et l'économie verte deviennent les chevaux de bataille d'une pensée unique qui, dans la non-pensée de la société, devient un despotisme culturel sans freins. Entendre la secrétaire du DP faire l'éloge d'une société libre sans freins sur le genre, énumérer plus de dix acronymes auxquels elle pourrait ajouter les Indiens Apaches, les Mescaleros, les Hutus, les pygmées de Bornéo, sans faire de bruit mais en se montrant comme un exemple d'universalité, tout cela a du sens. C'est ainsi que l'on passe de l'Etat de droit à l'Etat éthique absolutiste où la censure, la démission, la répression et la mise au pilori sont la fin des non-alignés ; le phénomène est endémique dans les pays anglo-saxons sans repères éthiques et moraux, prompts à gommer le peu de culture qu'ils possèdent.

L'attaque contre la démocratie libérale s'appuie sur un populisme sécuritaire qui redécouvre l'État fort qui protège le citoyen de plus en plus seul, sans défense et désorienté, mais aussi plus facile à dominer et à gouverner, et donc l'État éthique entre de force dans la vie des particuliers, proposant des modèles absolus à suivre de manière ordonnée, perturbant le système social qui est à la merci de la pensée unique.

A côté du genre, mythe et bible, l'économie verte sert des intérêts supérieurs mais risque de ruiner la classe moyenne et de bouleverser la hiérarchie sociale où les super-riches imposent leur "culture de l'annulation", indifférents aux drames sociaux qu'ils sont en train de créer.

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Le monde occidental est en train de creuser sa propre tombe avec une forme de nihilisme extrême et désespéré qui prône un mondialisme sans règles morales. Le mondialisme est une idéologie complexe qui oppose une apparente liberté débridée à un contrôle social invasif et parfois criminel et à un contrôle toujours plus profond et invasif des opinions exprimées par les acteurs sociaux. Nous vivons dans une liberté éphémère qui devient condamnable si nous allons au-delà des opinions autorisées et des idées politiquement correctes, nous vivons dans une illusion de liberté sans limites, hédoniste sans limites morales qui sont l'expression d'un minimum de décence mais gouvernée par une oligarchie étroite qui contrôle, guide et punit sans pitié les pauvres et innocents transgresseurs.

Nous sommes dans un monde éthéré, fait de jeux et d'illusions, mais en proie à une pensée unique qui s'est donné pour objectif de changer le monde ; pourtant, face à cette descente aux enfers, il ne semble pas y avoir une seule voix de protestation, mais un troupeau sans fin de lemmings qui se jettent dans le ravin. 

 

Pas de révolution en France

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Pas de révolution en France

par Andrea Zhok

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-andrea_zhok__in_francia_non__rivoluzione/39602_50241/

Les scènes qui nous parviennent de France, si elles provenaient de n'importe quel pays "mineur" aux alliances faibles, seraient considérées comme le prélude d'une guerre civile, d'un renversement de régime.

Le nombre d'émeutiers dans tout le pays est tel que la police ne peut rien contrôler. Dans certains quartiers (à Angers), des affrontements ont eu lieu entre citoyens "normaux" et citoyens "émeutiers".

Le "monopole de la violence" qui définit l'État semble dissous.

Bien sûr, il ne s'agit pas et ne peut s'agir d'une révolution, car une révolution nécessite une ligne directrice, des revendications politiques, un modèle positif à imposer.

Or, il n'y a rien de tout cela ici, rien qui puisse transformer cette fièvre sociale en une vision d'une société meilleure.

D'un autre côté, c'est aussi exactement la raison pour laquelle les soulèvements de ce type réussissent - dans le sens où ils ébranlent sérieusement l'autorité établie.

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Car s'il s'agissait d'une protestation organisée, politisée, visant à convaincre et à proposer, avec un agenda défini, elle aurait depuis longtemps été mise sous contrôle, surveillée par l'appareil de sécurité, sabotée par les médias, infiltrée avec grande subtilité, afin d'empêcher l'émergence d'une véritable alternative. Car les démocraties libérales - tout comme les autocraties - travaillent constamment à la préservation du pouvoir de ceux qui sont déjà au pouvoir.

Il a circulé un jour l'idée - très sage dans son principe - que la démocratie, en garantissant une réelle représentation des revendications d'en bas, serait en mesure de désamorcer les protestations violentes et de permettre une amélioration harmonieuse de l'ensemble du corps social. Mais les démocraties libérales ont depuis longtemps exprimé leur tendance ploutocratique flagrante, devenant des forteresses protégeant le capital et les initiés des zones à circulation réduite.

Par conséquent, en l'absence de représentation et en présence des mécanismes habituels d'exclusion, d'exploitation et de fragmentation des sociétés capitalistes, la seule voie qui reste ouverte est celle de la destruction, du pillage et de la violence cathartique.

Les sociétés démocratiques libérales ont souvent tenté de canaliser ces dynamiques dans des enceintes contrôlées comme les stades et les rixes dominicales entre Ultras. Mais au-delà d'une certaine limite, la frustration et la colère ne peuvent plus être enfermées et explosent.

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Ayant réussi à balayer toute politique démocratique authentique, ayant émoussé les mécanismes de participation, ayant bloqué toutes les voies d'accès au pouvoir avec le concours zélé des chiens de garde médiatiques, les élites se sont garanties la non-contestabilité légale de leur domination.

Mais cela ne laisse place qu'à l'explosion illégale, à la dévastation incontrôlée, sans but précis, si ce n'est de faire savoir que "nous existons aussi".

Ce ne sera pas une révolution, et ceux qui l'animent ne seront pas des héros de la révolution. En effet, les révolutions et les héros doivent encore disposer de conditions sociales pour mûrir, conditions que les sociétés libérales-démocratiques ont démolies, créant un contexte social désintégré, individualiste, névrosé et paralysé dans sa capacité à raisonner.

Ils voulaient des bêtes de somme, ils ont obtenu - et obtiendront de plus en plus - des bêtes de proie.

 

Perspectives sur les événements en France

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Perspectives sur les événements en France

par Joakim Andersen

Source: https://motpol.nu/oskorei/2023/06/30/perspektiv-pa-handelserna-i-frankrike/

Pendant trois nuits, plusieurs villes françaises ont été secouées par des manifestations, des émeutes, des pillages et des combats de rue de grande ampleur. Des bâtiments ont été incendiés, des prisons prises d'assaut, des magasins pillés et des policiers attaqués. L'élément déclencheur a été le meurtre de Nahel, 17 ans, lors d'un contrôle de police, mais les contradictions inhérentes à la société française peuvent être comparées à de l'amadou sec dans ce contexte. Il suffit rarement d'une étincelle pour qu'une telle société explose.

Il convient de noter ici que plusieurs sociétés occidentales partagent les contradictions françaises, avec des politiques, pas seulement en matière d'immigration, qui semblent destinées à les faire évoluer toutes dans la même direction. Des pays contestataires de cette situation comme la Pologne et la Hongrie sont considérés comme "posant problème". Quelles sont donc les contradictions qui sont toujours latentes en France et qui sont devenues aujourd'hui très manifestes? Nous pouvons nous concentrer sur deux d'entre elles.

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Un prolétariat précaire

Tout d'abord, on peut s'intéresser à la structure socio-économique de ces sociétés, où une grande partie de la population est de facto "oubliée/marginalisée". Ses ressortissants n'ont pas les qualifications qui pourraient les rendre attractifs sur le marché du travail actuel et les "emplois faciles" qui existaient pendant l'industrialisation et qui apparaissent dans la rhétorique politique ne sont plus assez nombreux pour subvenir à leurs besoins. C'est une conséquence de la désindustrialisation et de la délocalisation des emplois vers le tiers-monde, et c'est aussi un argument de poids contre l'adoption de politiques pro-migratoires. Il est tout à fait possible d'adopter le point de vue selon lequel "ils sont nourris de subventions", et il s'agit certainement d'un abus à l'égard des personnes qui sont obligées de financer les subventions en question par le biais de l'impôt, mais normalement, les personnes ne fonctionnent pas de telle manière que les subventions suffisent.

Le philosophe allemand Peter Sloterdijk développe une anthropologie plus nuancée dans Zorn und Zeit, où il rappelle que l'homme n'est pas seulement motivé par la recherche de biens et de sexe, mais qu'il veut aussi de l'honneur. Sloterdijk parle ici de thymos, et pour citer un texte plus ancien, nous pouvons dire que "ce thymos est à l'origine de la recherche de l'honneur, du désir de s'entourer d'amis honorables, du désir d'agir d'une manière qui n'entraîne pas la honte, etc". Cependant, ceux qui ont du thymos peuvent aussi devenir furieux. Au niveau social, cela signifie que la société de bien-être est une poudrière, "si les gens ne sont pas seulement mus par le "désir", il y a des problèmes qui ne peuvent pas être résolus par le politiquement correct. Une personne qui se sent lésée dans son thymos, sa dignité, ne peut jamais être achetée ; au contraire, la supposition que le problème peut être résolu par des subsides et des largesses matérielles conduit à faire éclater une rage encore plus grande. Si de larges pans de la population en viennent à reconnaître qu'elles sont socialement superflues, l'assistanat ne peut résoudre le problème. Les concessions peuvent également conduire à des exigences accrues, en partant du principe que celui qui cède sans résistance manque de thymos".

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Sloterdijk constate que, combinée à l'économie politique, la situation contradictoire du prolétariat ethnique de la fin des temps modernes (au sens ancien comme au sens marxien, à la fois "porteurs d'enfants" soutenus par l'État et "sans propriété"), qui joue un rôle central dans l'idéologie officielle, que l'on se concentre sur ses aspects libidinaux ou politiques, est largement soutenue par des transferts de ressources. Mais ces transferts ne sont ni très importants ni très sûrs ; il s'agit donc aussi d'un précariat. Un précariat dont l'existence est insatisfaisante au regard de la dimension thymotique que Sloterdijk, et les gens normaux historiquement et globalement, ont identifiée comme centrale pour être humain. Cela est d'autant plus vrai que nombre d'entre eux sont issus de sociétés présentant des caractéristiques patriarcales significatives. Il n'est pas nécessaire de sympathiser avec les émeutes pour en comprendre partiellement les raisons. La société moderne a peu de place pour les guerriers et les pirates, mais il est possible de piller des magasins et de jouer au chat et à la souris avec la police. Bien sûr, il y a aussi un élément de ce que Sloterdijk appelle le "sombre thymos", la haine et le désir de blesser les gens et de tout voir brûler.

Même la gauche contemporaine reconnaît en partie ce facteur derrière les émeutes. En même temps, la gauche d'aujourd'hui a un thymos limité, ce qui rend l'analyse confuse. On y trouve des éléments de demande d'augmentation des transferts, d'identification primitive à la "rébellion", de racisme inversé, etc. On peut également mentionner en passant que les groupes socio-économiquement redondants dans la société désindustrialisée sont si nombreux que les réformes, les investissements et les transferts qui seraient nécessaires pour les inclure dans l'économie productive ne sont pas possibles. En outre, le passage d'une "économie de marché" à une économie planifiée n'abolit pas les principes fondamentaux de l'économie politique ; les personnes dont le travail ne produit que très peu de valeur sur le marché le sont également dans l'économie planifiée. Que cela soit dû à des facteurs culturels ou génétiques n'a aucune importance à court terme, mais pas à long terme.

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Le facteur ethnique

L'accent mis sur le facteur socio-économique est compatible avec les opinions dominantes, bien que le nom de Sloterdijk puisse faire dresser l'oreille aux chiens de garde idéologiques. Mais c'est l'autre contradiction centrale qui les fait ronger leur frein et passer à l'attaque, à savoir le facteur ethnique. Sous une forme déformée, le facteur ethnique joue un rôle central dans l'idéologie hégémonique, en mettant constamment l'accent sur le "racisme blanc", etc. Pour une vision plus réaliste du facteur ethnique, on peut se tourner vers un professeur de sociologie et d'anthropologie, Pierre van den Berghe.

Pierre van den Berghe est l'auteur de The Ethnic Phenomenon, où il affirme que "l'ethnicité et la "race", selon lui, sont des extensions de la parenté et que, par conséquent, les sentiments d'ethnocentrisme et de racisme associés à l'appartenance à un groupe sont des extensions du népotisme entre membres de la même famille". En bref, il s'agit d'une expression de la "base" biologique, et les relations entre les groupes ethniques sont souvent caractérisées par la concurrence. Il peut s'agir d'une compétition pour le territoire, pour le respect, pour les femmes et pour les ressources. Les méthodes peuvent également varier, mais la violence est l'une d'entre elles.

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En France, certains commentateurs de droite ont repris l'aspect ethnique des émeutes qui frôlent la guerre civile. La guerre civile raciale de Guillaume Faye (Ethnic Apocalypse en anglais), publié à titre posthume, a analysé le conflit ethnique déjà très présent en France. Il a abordé des questions telles que l'augmentation constante de la violence à l'encontre des policiers français, ainsi que la "radicalisation" politique de ces derniers. Faye a également souligné le lien étroit entre la criminalité, l'insécurité et les conflits ethniques. Par exemple, il a noté que 200.000 mineurs ont été accusés d'infractions en 2017, soit deux fois plus qu'en 1990. Il a décrit comment la vie quotidienne des Français est minée par la criminalité et l'insécurité, la comparant à la vie sous une occupation étrangère. Il n'y a pas si longtemps, son livre était considéré comme délirant et extrême ; dans le contexte des émeutes de 2023, l'écrivain franco-berbère-juif et réactionnaire autoproclamé Éric Zemmour les a plutôt décrites comme des manifestations d'une guerre raciale. Il convient de noter ici que lors de la dernière élection présidentielle, Zemmour n'a obtenu que 7 % des voix, mais que ses électeurs étaient "plus éduqués, souvent des cols blancs et des cadres, et plus motivés" que ceux d'autres partis. Ils se concentrent dans le sud-est prospère de la France, où l'on trouve de nombreux retraités et quelques descendants des colons européens qui ont fui l'Algérie. Mais il avait même quelques partisans dans les quartiers aisés de Paris". On note ici une fissure naissante dans les classes moyennes et supérieures qui soutiennent normalement la politique en place: même elles peuvent en avoir marre.

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Ceci nous amène à une enquête intéressante menée en relation avec les émeutes. 70% des personnes interrogées étaient favorables à l'utilisation de l'armée contre les émeutes, l'aspect du genre était quelque peu inattendu puisque 74% des femmes étaient en faveur d'une telle intervention et seulement 66% des hommes. Alors que le débat suédois tend à associer les femmes à des positions plus politiquement correctes, la France suggère que ce n'est pas nécessairement le cas au-delà d'un certain point d'effondrement de la société. Dans une autre enquête française, les femmes étaient plus favorables à l'arrêt de l'immigration non européenne que les hommes (66 % et 61 % respectivement).

Enfin, nous pouvons mentionner que les émeutes en France rappellent les manifestations et les émeutes à grande échelle qui ont eu lieu aux États-Unis dans les années 1960. Celles-ci ont conduit à plusieurs concessions et compromis pour préserver la paix sociale, à la fois dans la réalité quotidienne et au niveau des symboles. Il reste à voir dans quelle mesure ce sera également le cas en France. D'une part, le président Macron et l'establishment français ont investi à la fois dans le prestige et dans l'idéologie hégémonique ; d'autre part, il y a aussi une catégorie de politiciens français avec une rhétorique plus répressive à l'égard des banlieues (comparez Sarkozy). La position des électeurs est suggérée par les sondages susmentionnés. En outre, il n'est pas certain que l'excédent financier que les politiciens américains de l'après-guerre ont pu investir dans le compromis et la réforme soit encore disponible pour Macron aujourd'hui. Cela signifie que même s'il parle actuellement des jeux vidéo comme d'un facteur majeur à l'origine des émeutes, il n'est pas certain que ce soit son dernier mot sur la question. Si ce n'est pas le cas, d'autres sont prêts à prendre sa place.

dimanche, 02 juillet 2023

Nicolas Bonnal: Apocalypse Woke & S.O.S. Chaînes Infos

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Les audaces de Sahra Wagenknecht

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Les audaces de Sahra Wagenknecht

par Georges FELTIN-TRACOL

Outre-Rhin, Jean-Luc Mélenchon est de sexe féminin et s’appelle Sahra Wagenknecht, l’une des vedettes de la scène politique allemande. Ses prises de position récentes la mettent presque en rupture avec les responsables du parti contestataire de gauche radicale, Die Linke (« La Gauche »).

À 53 ans, cette originaire d’Iéna en République démocratique allemande (RDA) a l’habitude des polémiques. Elle applique ce que la philosophe belge Chantal Mouffe, théoricienne du « populisme de gauche », conçoit comme la « démocratie agonistique », soit un système de relations politiques qui ne repose pas sur la recherche permanente du consensus. Sahra Wagenknecht se méfie du compromis qu’elle assimile à tort à de la compromission.

Sa notoriété contraste avec son parcours militant particulièrement incorrect pour le système en place. Née d’un père iranien et d’une mère allemande de l’Est, elle s’engage adolescente dans la Jeunesse libre allemande, l’organisation officielle des jeunes en RDA. Début 1989, elle adhère au SED, le Parti socialiste unifié d’Allemagne qui gouverne Berlin-Est depuis 1949. Aux lendemains de la chute du Mur de Berlin en 1989 et de la disparition de la RDA en 1990, elle accompagne la transformation du SED en Parti du socialisme démocratique (PDS). Elle s’investit dans la tendance marxiste la plus orthodoxe, la Plate-forme communiste, qui salue l’action de Joseph Staline et joue sur la nostalgie grandissante de la RDA.

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L’équivalent occidental de la Stasi, en plus puissant et en plus hypocrite, l’Office fédéral de protection de la Constitution surveille très tôt cette nouvelle Rosa Luxemburg. En 2007, elle participe à la création de Die Linke. Soutien du Vénézuélien Hugo Chavez et du Bolivien Evo Morales, hostile à l’OTAN, Sarah Wagenknecht approuve le mariage pour tous. Députée allemande au Parlement dit européen de 2004 à 2009, elle accède à la vice-présidence de Die Linke en 2010 et y reste jusqu’en 2015. Depuis 2009, elle siège au Bundestag en tant qu’élue de la Rhénanie du Nord – Westphalie. Elle co-préside même le groupe parlementaire entre 2015 et 2019.

Cette ancienne étudiante en philosophie et en économie épouse en secondes noces en 2014 Oskar Lafontaine aujourd’hui âgé de 79 ans. Dirigeant du Parti social-démocrate SPD de 1995 à 1999, il est ministre-président du Land de la Sarre de 1985 à 1998. Le chancelier Gerhard Schröder le nomme en 1998 ministre fédéral des Finances. Mais il en démissionne quatre mois plus tard en 1999 parce qu’il n’accepte pas le tournant néo-libéral de la sociale-démocratie. Après bien des péripéties politiques au cours desquelles il réclame la dissolution de l’euro, il parvient à fonder Die Linke qui réunit le PDS devenu le Parti de gauche et des anciens Allemands de l’Ouest rassemblés dans l’Alternative électorale travail et justice sociale. Sahra Wagenknecht incarne alors la figure du principal courant interne d’opposition, La Gauche anticapitaliste.

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Elle s’enflamme pour Podemos en Espagne et La France insoumise. Elle lorgne avec envie vers les Italiens du Mouvement Cinq Étoiles. En 2018, elle pose en gilet jaune devant l’entrée de la Chancellerie fédérale. Le milieu politico-médiatique allemand bien plus compassé qu’en France n’apprécie pas sa liberté de ton.

Ainsi, dès 2015, met-elle en garde ses amis de Die Linke sur l’ouverture inconsidérée des frontières. Elle estime en effet qu’« une frontière ouverte à tous, c’est naïf ». Elle veut néanmoins le maintien des conditions libérales d’accès au droit d’asile…

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En 1996, elle co-signe avec le journaliste Jürgen Elsässer, ancien militant de gauche rallié au national-conservatisme, Vorwärts und vergessen ? Ein Streit um Marx, Lenin, Ulbricht und die verzweifelte Aktualität des Kommunismus (« En avant et oublier ? Une dispute sur Marx, Lénine, Ulbricht et l'actualité désespérée du communisme »), une discussion argumentée sur le poids de l’héritage communiste dans la société allemande.

Hors de Die Linke, elle lance en 2020 un mouvement d’action publique Aufstehen (« Debout » ou « Se lever »), sans grand succès populaire. Un an plus tard paraît son essai, Die Selbstgerechten. Mein Gegenprogramm – für Gemeinsinn und Zusammenhalt qu’on peut traduire « Les bien-pensants. Mon contre-programme. Pour le sens de la communauté et la cohésion ». Dans la continuité de l’État économique fermé de Fichte, elle prône un État national fort, veut une limitation draconienne de l’immigration et qualifie de « pharisiens » Black Lives Matter et Fridays for Future (les grèves lycéennes du vendredi pour le climat lancées par la délicieuse Greta Thunberg). Elle critique une gauche multiculturaliste ultra-libérale progressiste.

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S’élevant contre les sanctions qui s’abattent sur la Russie tant par intérêt socio-économique que par tropisme politique, Sahra Wagenknecht organise le 25 février 2023 un imposant rassemblement pacifiste devant la Porte de Brandebourg à Berlin. Elle bénéficie de l’aide d’Alice Schwarzer. Ancienne élève de Michel Foucault, rédactrice en chef du magazine EMMA, cette octogénaire est une fervente féministe universaliste qui pourfend la pornographie et la prostitution. Cette ardente pacifiste co-signe en 2010 un ouvrage qui attaque l’islamisme au nom des valeurs féministes occidentales.

Outre des pacifistes, des militants de Die Linke et des féministes, cette manifestation attire de nombreux sympathisants de l’AfD (le parti patriotique Alternative pour l’Allemagne). Quelques semaines plus tard, l’AfD invite Sahra Wagenknecht à la rejoindre. Le 10 juin dernier, la direction de Die Linke la somme de se démettre de son mandat de députée, ce qu’elle refuse, précisant l’absence constitutionnelle du mandat impératif.

Le microcosme politicien lui prête maintenant l’intention de fonder un nouveau parti qui pourrait selon les baromètres d’opinion obtenir près de 20% des suffrages aux dépens de Die Linke et, surtout, de l’AfD. Régulièrement interrogée sur son avenir, elle répète qu’elle pense plutôt à un engagement intellectuel sans toutefois exclure la moindre hypothèse politique.

Sera-t-elle l’ultime recours d’une caste qui assiste avec effroi à la croissance dans les intentions de vote de l’AfD ? Osera-t-elle au contraire se libérer des clivages conventionnels et se rapprocher de l’AfD afin de constituer un front de salut national et populaire ? On n’a pas fini de parler de Sahra Wagenknecht.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 80, mise en ligne le 27 juin 2023 sur Radio Méridien Zéro.