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mardi, 13 février 2018

Rapprochement entre les Etats-Unis et la Chine en Afghanistan

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Rapprochement entre les Etats-Unis et la Chine en Afghanistan

par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
 
Alors que Donald Trump continue à présenter la Chine comme une menace quasi existentielle pour les Etats-Unis , les militaires américains engagés par le même Donald Trump dans ce qui parait un guerre sans fin contre les Talibans envisagent sérieusement à cette fin un partenariat avec la Chine.

Début janvier, les forces américaines avait mené dans l'est de l'Afghanistan une frappe aérienne sur une milice progouvernementale afghane infiltrée par les islamistes affiliés aux Talibans, phénomène d'ailleurs courant. Treize combattants avaient été tués à cette occasion. (voir https://www.tdg.ch/monde/frappe-americaine-tirs-13-morts/...)

Dans la suite de cette opération, l'aviation américaine vient de lancer une série de frappes contre l'ETIM ( East Turkestan Islamic Movement) au nord est de l'Afghanistan, dans la province du Badakhshan près de la frontière avec la Chine et le Tajikistan. https://www.defense.gov/News/Article/Article/1435247/us-f...

Le prétexte en était que l'ETIM y entretenait des camps d'entrainement au profit des Talibans, et leur fournissait des militants. Mais il se trouve que l'ETIM est très proche des séparatistes musulmans chinois ouighours (uighurs) que Pékin combat depuis des années, sans grands succès d'ailleurs. Le bruit a couru que les Etats-Unis avaient agi à partir d'informations fournies pas la Chine

Interrogé à ce sujet, le représentant du ministre des Affaires étrangères chinois a déclaré que la Chine était ouverte à toute coopération pragmatique avec les pays combattant le terrorisme et contribuant au maintien de la paix sur un pied d'égalité.

Le 6 février, lors d'une visite à Washington, peu commentée malgré son importance, le secrétaire d'Etat chinois Yanf Jiechi a rencontré Donald Trump. L'un et l'autre se sont félicités des bonnes perspectives de coopération entre les deux pays, dans de nombreux domaines notamment la lutte contre le terrorisme. http://www.xinhuanet.com/english/2018-02/10/c_136964623.htm

Dans le même temps, le chargé d'affaires russe pour l'Afghanistan Zamir Kabulov avait assuré que Moscou considérait la lutte contre l'Etat islamique en Afghanistan comme une priorité, compte tenu des dangers que celui-ci représentait pour les Etats asiatiques de l'ex-URSS et la Russie elle-même. http://tass.com/politics/989170 . Les combattants islamiques étaient désormais selon lui 10.000 et leur nombre augmentait régulièrement. Précédemment, Kabulov avait accusé les Etats-Unis d'y transférer des combattants islamique d'Iraq et de Syrie, et de continuer à les approvisionner en armes, ceci avait-il laissé entendre pour renforcer la menace islamique aux frontières de la Russie.

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La lutte contre le terrorisme afghan représentera-t-elle un terrain de rapprochement durable entre les Etats-Unis, la Chine et la Russie? On peut en douter. A supposer que l'Afghanistan soit définitivement purgée de tout terrorisme par une action commune entre ces trois grandes puissances, vu les potentialités stratégiques et économiques du pays, aucune de celle-ci ne renoncera à la perspective d'y exercer un protectorat de fait. Malgré son éloignement géographique, Washington pourra s'appuyer dans ce but sur son armée et les multiples bases militaires américaines de la région.

Sur l'ensemble du sujet, voir M.K. Bhadrakumar http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/author/bhadrakumaranrediffmailcom/

dimanche, 11 février 2018

La Chine installe une base militaire en Afghanistan

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La Chine installe une base militaire en Afghanistan

Par Peter Korzun

Source Strategic Culture

Ex: http://lesakerfrancophone.fr

La province afghane du Badakhshan est limitrophe de la région autonome chinoise ouïgour, le Xinjiang. Elle faisait autrefois partie d’une voie commerciale reliant l’Orient et l’Occident, connue sous le nom d’ancienne route de la soie. Aujourd’hui, cette route est relancée dans le cadre de l’initiative chinoise One Belt, One Road (OBOR), qui prévoit la construction d’importantes infrastructures en Afghanistan et en Asie centrale, dans le but de stimuler l’intérêt de Beijing pour la province.

L’Afghanistan abrite d’importants gisements de matières premières que la Chine pourrait importer. Pékin est en train d’investir 55 milliards de dollars au Pakistan et prévoit de construire un corridor économique s’étendant  jusqu’à la mer d’Arabie. L’OBOR dynamisera l’économie mondiale et profitera également à l’Afghanistan. La Chine est le principal investisseur et partenaire commercial de l’Afghanistan. La stabilité en Afghanistan est dans l’intérêt de la Chine, mais il y a peu d’espoir que les États-Unis puissent la fournir. Après tout, Washington n’a rien réalisé de substantiel allant dans ce sens depuis 2001. Il y a eu des attaques et des replis soudains, des changements de tactiques et de stratégies, et de nombreuses études sur la façon de renverser la tendance de cette guerre, mais les talibans sont toujours forts et l’économie afghane en ruine – le trafic de drogue étant le seul type d’entreprise qui y prospère. Jusqu’à présent, l’administration Trump n’a pas encore présenté sa stratégie tant attendue pour l’Afghanistan, même s’il y a au moins 8 400 soldats américains basés dans le pays. Et leur nombre va bientôt augmenter. Les relations entre les États-Unis et les autres acteurs concernés, comme le Pakistan, sont très tendues. Washington a récemment suspendu son aide militaire à ce pays.

L’instabilité en Afghanistan menace le corridor économique sino-pakistanais, un élément important de l’OBOR. La Chine agit en tant que médiateur, essayant de concilier les différences entre les acteurs régionaux. Les relations afghanes et pakistanaises se sont détériorées en 2017 lorsqu’elles se sont accusé l’une et l’autre de fournir un soutien aux djihadistes opérant dans les zones frontalières. Pékin travaille d’arrache-pied pour améliorer ces relations bilatérales. Elle a mis en place une réunion tripartite entre tous les ministres des Affaires étrangères en 2017. L’un des résultats de ces discussions a été la création de groupes de travail pour promouvoir la coopération dans divers domaines d’activité. Une autre réunion devrait avoir lieu cette année à Kaboul.

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Le Mouvement islamique du Turkménistan oriental, un mouvement nationaliste et islamique ouïgour du Xinjiang, est actif en Afghanistan. Les militants acquièrent de l’expérience de combat en combattant côte à côte avec les talibans et d’autres groupes militants. Pékin ne veut pas que ces guerriers chevronnés reviennent et se livrent à des activités terroristes sur son territoire.

La Russie et la Chine ont intensifié leur aide militaire aux États d’Asie centrale. Elles estiment que l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) peut contribuer de manière substantielle à un règlement pacifique. Ces deux pays tentent de construire un réseau d’États régionaux. Moscou et Pékin sont motivées par leurs intérêts nationaux. Conscientes de leurs responsabilités en tant que grandes puissances, elles travaillent ensemble pour promouvoir la sécurité en Afghanistan et en Asie centrale.

Ceci dit, la Chine pourrait penser que ses intérêts dans la région sont suffisamment forts pour justifier un engagement militaire à l’extérieur de ses frontières. Des représentants du gouvernement afghan ont indiqué que la Chine envisage de construire une base militaire au Badakhshan. Les discussions sur les détails techniques vont bientôt commencer. Les armes et le matériel seront chinois, mais l’installation sera dirigée par du personnel afghan. Les véhicules et le matériel seront acheminés par le Tadjikistan. Il ne fait aucun doute que des instructeurs militaires chinois et autres experts viendront également former et assister les missions. Le vice-président de la Commission militaire centrale chinoise, Xu Qiliang, affirme que la construction de cette base devrait être achevée en 2018.

Grâce à quelques offensives puissantes menées en 2017, les talibans ont capturé temporairement les districts d’Ishkashim et Zebak et celui du Badakhshan. Le gouvernement afghan n’a pas réussi à assurer une présence militaire suffisante pour assurer la sécurité. Un accord avait été conclu avec les commandants locaux sur le terrain, qui leur avait donné une part de la production de lapis-lazuli là-bas, en échange d’une cessation des hostilités. Mais les chamailleries internes ont sapé la paix fragile entre les groupes locaux, et les talibans ont saisi l’occasion pour intervenir. La présence d’État islamique dans la province est particulièrement préoccupante. La sécurité des frontières est donc une question d’une importance primordiale pour Pékin.

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La question est : jusqu’où la Chine est-elle prête à aller ? Jusqu’à présent, elle a limité ses activités militaires à des équipes commandos patrouillant dans le corridor de Wakhan. Une base militaire au Badakhshan constituerait une étape importante démontrant que Pékin est prête à étendre sa présence dans le pays et remplacer les États-Unis. La Chine a un atout dont les États-Unis manquent – ses bonnes relations avec la Russie et le Pakistan. Pékin représente l’OCS, une grande organisation internationale qui comprend des acteurs tels que la Turquie, l’Iran, l’Inde, le Pakistan et les pays d’Asie centrale. L’année dernière, le président russe Vladimir Poutine a pris l’initiative de relancer les travaux du Groupe de contact de l’OCS sur l’Afghanistan. Ces activités avaient été suspendues en 2009. La Russie préconise d’ouvrir dès que possible des pourparlers directs entre le gouvernement afghan et les talibans. Pékin soutient également cette idée. Les deux nations sont dans le même bateau. Moscou a déclaré qu’elle était prête à accueillir une conférence sur l’Afghanistan.

L’OCS peut transformer le processus de paix en un véritable effort multilatéral. Cela affaiblira le poids des États-Unis dans la région, mais renforcera les chances de trouver un règlement au conflit. La coopération et la diplomatie pourraient ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire de l’Afghanistan.

Peter Korzun

Traduit par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone.

 

dimanche, 04 février 2018

Pékin appelle l'Europe à combattre l’unilatéralisme

La Chine a demandé aux pays européens, dont l’Allemagne, de ne pas se contenter de « mots » face à l’unilatéralisme commercial et de prendre des mesures concrètes.

Le porte-parole du ministère chinois du Commerce Gao Feng, cité par l’IRNA, a souligné que les Européens ne devaient pas dresser d’obstacles aux investissements chinois dans leurs pays.

Dans une interview à Pékin, ce responsable chinois a affirmé que l’Allemagne, l’Italie et la France avaient rédigé des règlements qui leur permettraient d’entraver l’accès des sociétés chinoises à leurs marchés ainsi que l’achat par pékin de biens européens.

« Lors du Forum économique de Davos en Suisse, c’étaient les mêmes dirigeants européens, dont les Allemands, qui avaient annoncé que l’unilatéralisme commercial n’était pas le choix du futur et qu’il fallait le combattre », a-t-il ajouté.

« Bien que les investissements chinois en Allemagne aient augmenté tout au long de ces dernières années, ils sont encore dans la phase initiale et les tergiversations de Berlin et d’autres chancelleries européennes bloqueront le développement des relations et des investissements bilatéraux », a précisé le diplomate chinois.

D’après M. Feng, les investissements chinois en Allemagne ont atteint les 2 milliards 270 millions de dollars, un chiffre rudimentaire par rapport à l’ensemble des investissements effectués en Allemagne, ce qui ne constitue pas une menace.

« Pékin encouragera encore les entreprises chinoises à investir dans l’Union européenne, tout en espérant que les Européens leur accordent une attitude juste et équitable », a-t-il affirmé.

Depuis des années, la Chine s’est engagée à faire évoluer son modèle de croissance économique vers un modèle axé sur la consommation, les services et l’innovation. Les chiffres montrent que ces efforts portent leurs fruits.

Le Japon réembrigadé par le Pentagone

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Le Japon réembrigadé par le Pentagone

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

En décembre 2016, la Russie et le Japon s'étaient entendues sur un projet de coopération économique concernant les «Kouriles du Sud», ainsi appelées par les Russes, et que les Japonais nomment «Territoires du Nord». Ces quatre îles font officiellement partie de la région russe de Sakhaline, mais sont revendiquées par le Japon, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Ce différend territorial n'était toujours pas réglé.

Cependant, au cours d'une visite officielle au Japon, les 15 et 16 décembre 2016, le président russe Vladimir Poutine, dont c'était la 16e rencontre avec le Premier ministre Shinzo Abe, avait estimé qu'«il serait naïf de penser qu'on puisse régler ce problème en une heure. Mais il est sans doute nécessaire de chercher une solution. Il faut un travail méticuleux pour renforcer la confiance bilatérale.»

Shinzo Abe s'était dit d'accord pour, dans ses termes, une «nouvelle approche» axée sur le levier économique. Les deux pays avaient décidé d'«ordonner à des experts d'entamer des consultations afin de se mettre d'accord sur les conditions et les domaines d'exploitation commune» .

Ce rapprochement entre le Japon et la Russie ne pouvait être accepté par Washington. Les consultations ont tourné court à l'annonce du déploiement d'un système américain Aegis de missiles de défense au Japon. Comme nous l'avons souvent indiqué, ces missiles peuvent aussi bien être de défense que d'attaque. De plus ils pourront facilement être dotés des bombes nucléaires d'un format réduit dont le Pentagone vient d'annoncer l'étude. Une version maritime du système Aegis a déjà été mise en place au Japon. En décembre 2017, le gouvernement japonais avait approuvé un budget militaire record de $46 milliards comportant une contribution à l'installation au Japon de deux stations terrestres Aegis. Celles-ci devraient être opérationnelles vers 2023.

Moscou a toujours refusé d'admettre que les missiles Aegis fussent uniquement défensifs. Le 28 décembre la porte-parole du ministère de la défense a déclaré que la décision japonaise causait de graves inquiétudes. Il s'agissait selon elle d'un nouveau pas pour le déploiement dans tout le Pacifique sud d'un système global de missiles susceptibles de frapper la Russie. La Chine avait exprimé la même préoccupation.

Moscou n'a pas tardé à répliquer. Medvedev vient d'annoncer le 30 janvier qu'un aéroport installé dans l'ile Itutop des Kouriles allait être transformé pour recevoir des avions militaires ou des drones ainsi qu'un système adéquat de contrôle aérien. Il s'agit évidemment d'un premier pas pour la militarisation des Kouriles. Ces décisions réciproques, japonaises et russes, semblent enterrer l'espoir d'un traité de pais entre les deux pays. Ce que l'on avait nommé l'offensive de charme de Shinzo Abe est en train de tourner court. Le Japon, de son fait, continue à être considéré par Moscou comme un allié indéfectible des Etats-Unis. Voilà qui devrait rassurer Washington quant à la crainte d'une « trahison » du Japon.

Il y a lieu de craindre que les échanges économiques et touristiques qui commençaient à s'établir entre ce pays et la Sibérie russe ne puissent plus se poursuivre. C'est sans doute ce que veut Donald Trump aujourd'hui, qui multiplie les déclarations agressives envers la Chine et la Russie.

Références

Voir en date du 19/12/2016
http://geopolis.francetvinfo.fr/conflit-des-iles-kouriles...

Ainsi que, daté du 2/02/2018
http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/author/bhadrakumara...

mercredi, 24 janvier 2018

The Russo-Chinese "Alliance" Revisited

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The Russo-Chinese "Alliance" Revisited

America’s greatest strategic mind of global recognition, Alfred Thayer Mahan, in his seminal work The Influence of Sea Power upon History saw the World Ocean and activity in it as the foundation for national greatness and power. The pivot of this greatness was a powerful navy. Through Mahan, the Theory of Navalism reached American elites late in 19th Century. As Byron King noted:

Mahan’s book struck the highest levels of the governing classes like a bolt of lightning and created a tempest of intellectual upheaval not just within the U.S. Navy, but throughout the broader American (and overseas) political, economic, and industrial system.

It was, however, not Navalism as a theory which contributed to both intellectual and, eventually, social upheaval—it was the industrial revolution and the technological paradigm that revolution created, which propelled ideas of naval blockades and of the decisive battles of large fleets to the forefront of global strategic thought. The confirmation of the correctness of Mahan’s vision didn’t have to wait for too long—on 28 May 1905, in the straits of Tsushima, Russia’s Baltic Sea Squadron of Admiral Zinovyi Rozhesvensky was almost completely obliterated by the Japanese naval force of Admiral Togo in what amounted to one of the most lop-sided battles in history. Russia’s de jure defeat in the Russo-Japanese War of 1904-05 became inevitable in the wake of Tsushima, which became in Russia a euphemism for a catastrophe. Recriminations and, eventually the First Russian Revolution followed as the result of this military-political humiliation. This outcome also cemented a central postulate of Navalism—large, expensive fleets became the main force which embodied both national prestige and safety for the trade of the nation which possessed them. The era of battleships and cruisers unfolded but so did the era of submarines.

The explosive technological and doctrinal development of fleets, both naval and commercial, followed. Also Mahan’s ideas that the old concept of Guerre’ de Course, of commerce raiding, simultaneously matured and reached industrial proportions, which would see massive naval battles on the Shipping Lanes of Communications (SLOC) during WW I and, especially so, during WW II. The Safety of SLOCs and maritime Choke Points became defining factors in Western strategic thinking of the 20th Century. Nowhere was this more so than in Great Britain and, especially, in the newly emerging superpower of the United States. The World Island is how Admiral Elmo Zumwalt defined the United States of the 20th Century. The post WW II US Navy became more than just a concentrated material expression of American national pride and of industrial-technological prowess; it became the guarantor of the safety of those numerous SLOCs and Choke Points on which American prosperity depended then and continues to depend even more so today.

Enter the 21st Century. With the collapse of the Soviet Union, the US Navy lost its only modern peer—the Soviet Navy. Today, the US Navy reigns supreme over the vast spaces of the World Ocean, thus making American maritime trade secure. For now it also controls the world’s maritime trade which amounts to almost 90 percent of all global trade. A fleet of more than 62 000 commercial vessels every day carries millions tons of cargo, ranging from crude oil and ore to washing machines and cars, between hundreds of ports, thus generating trillions of dollars in capital movement every month. It seems that the United States with her magnificent navy is living proof of the old geopolitical truism that the one who controls the World Ocean controls the world’s trade, and thus controls the World. This was true with the United States being the most productive and largest industrial economy in the post-World War Two world. This is not the case anymore. To be sure, the United States still hugely depends on and still controls most SLOCs, but this time the pattern is different and is changing constantly.

China’s ever-growing manufacturing capacity entered the game—the times when the United States was shipping massive amounts of finished goods and of materiel both to Europe and elsewhere around the world are over. Of course, the United States still produces many finished goods, some of them of a world-class quality, such as commercial aircraft, processors, generators, and engines, to name just a few; but in 2017 the United States posted an astonishing 344 billion dollars trade deficit with China. Today, the US controlled SLOCs in the Asia-Pacific area operate as supply lines for the US internal market, shipping monthly tens of billions of dollars’ worth of the finished consumer goods to the United States, filling the shelves of American Walmarts, Targets and Costcos with mostly Chinese-manufactured TVs, home appliances, computers, Smart phones, furniture, and articles of clothing. The United States today depends on China for its own everyday consumer needs. This dependence is unprecedented historically and is a powerful reason for questioning both America’s internal and international trade policies. Today, trade deficits of such a scale are among the most important drivers behind contemporary geopolitical upheaval.

The United States is in a trade hole and that hole is extremely deep. Yet, while the US-Chinese trade is the talk of the town and is extremely important in explaining contemporary geopolitical dynamics, and an inevitable US-Chinese trade war, a much larger but less talked about global scenario is beginning to emerge and it has everything to do with the fact of China’s (One) Belt and Road initiative aka the New Silk Road. A lot has been said about this massive project, most of it is positive and it is derived from the fact of the seemingly much fairer and beneficial, for all parties involved, nature of it. This is true, especially against the background of the mayhem and destruction the United States has unleashed around the world. Yet, the Chinese project is far more than just an exercise in charity which it certainly is not. China, with her excessive industrial capacity, is in it for a much bigger prize than the United States, with its sluggish consumer market and declining standard of living. Nor are Africa or Eurasian subcontinent the targets, although often placed in the center of Chinese considerations. The name of the Chinese game is Europe. Without Europe, the One Belt and Road initiative becomes merely an expansion into large but mostly poor markets in Asia. The Philippines or Indonesia cannot compare to the advanced economies of Germany or France. Europe, not just the EU, is a different game. With her almost 750 million population and a GDP larger than that of China or the US, Europe is the only truly wealthy market left in the world. China desperately needs access to this market both through the land bridge and SLOCs and it is here where the geopolitical dance of the century becomes extremely intricate. Several important facts must be considered before drawing any conclusions on the mid to long-term developments:

1. The United Stated posts huge trade deficits not only with China. The US is in a deep 56 billion dollars trade hole with Germany in 2017. It consistently posts trade deficits with most European nations from France to Finland and Russia. With the EU alone, the US trade deficit is more than 135 billion dollars. With the exception of military hardware, commercial aircraft and some electronics, the US is simply not competitive in Europe. China is and precisely in that sector where the United States produces next to nothing—consumer goods. The Europeans are aware of this, as they are apprehensive of China’s One Belt and Road. Speaking on January 10, 2018 France’s President Macron was explicit in his description of the Silk Road:

“We must come up with a common position at the European level…We can’t disregard this initiative. It would mean dealing with its consequences and would be a profound strategic mistake.”

Europe does feel a need to protect her strategic sectors and those are the ones where China still lags considerably—the high-tech machine building sectors.

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2. With China securing the safety of her strategic rear and crucial resources by entering into all but an full-fledged military-political alliance with Russia, China seems poised to complete the Silk Road’s land-bridge, a small part of which will go through Russia. Modern transportation technologies, including high-speed rail—the exact field in which China is one of the global leaders—may significantly change the matrix of goods’ flow and, indeed, interconnect Eurasia with a highly developed railroad network. In fact, the work is already in progress. But here is the catch.

3. Commercial marine transport still remains the most efficient way of delivering large quantities of goods—a term “Road” stands for SLOCs in a One Belt and Road initiative. China needs this Road which connects her ports with the Mediterranean and it is here where all illusions about this Chinese initiative must be dispelled.

There is a lot of talk about the Russia-Chinese alliance, as well as about Russia being a junior partner in such an alliance. All this is a result of not seeing the very serious real factors behind the new Silk Road. First, China’s initiative is not that beneficial to Russia. In fact, it goes contrary to Russia’s own plans for creating a new Eurasian Economic Union (EAEU). Russia has its own designs on large portions of the markets China sees as her own. Russia, dominating Eurasia’s heartland, has a shot at a serious upgrade of its own role in this plan and that is what Russia is doing already. One of the major reasons is the fact that the US Navy and the Chinese Navy (PLAN) are simply in different leagues. One may say, and justly so, a lot of negative things about the US Navy, which does face a whole host of large technological and operational problems, but there can be no denial that it still remains the most powerful naval force in history. It is precisely this force which can, if push comes to shove, stop any maritime trade in almost any part of the world. The “almost” qualifier is extremely important here.

One also may say that this is an unrealistic scenario, while in reality it is anything but. The Chinese Navy (PLAN) was in construction overdrive for a decade now and it built a large number of surface combat ships, some of which on paper look impressive. By 2030 it also plans to have four aircraft carriers in its order of battle. China is also building naval bases in Pakistan, which is prudent once one considers that a large portion of this “Road” passing through the Indian Ocean. But the question remains—in the case of an inevitable US-China trade war, which may go hot on “neutral” territory, will the Chinese Navy (PLAN) be able to defend its SLOCs from the interdiction by the US Navy?

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The answer is an unequivocal no. China may already have a very serious A2/AD (Anti-Access/Area Denial) capability which would deters the US Navy and make its life difficult in the South China Sea, but blue water operations are a completely different game. The US Navy today and in the foreseeable future has an ace up its sleeve, and that is a world-class, massive nuclear attack submarine force which, considering the US Navy’s powerful surface element, will not allow PLAN to defend its SLOCs. While Mahan’s ideas seem to be moribund, they may yet see their resurrection in the form of a large fleet standoff with global implications.Neither now nor in the foreseeable future will China be able to overcome the US Navy’s technological underwater superiority, and eventually the Chinese will also need to contend with India’s view of the Indian Ocean as her own internal lake. India also sees the Chinese naval presence in the Indian Ocean as a threat to herself. It is not surprising therefore to see increased cooperation between the US and Indian Navies. The PLAN is not ready to face such odds, especially when one considers the rather unimpressive technological reality of PLAN’s submarine force—this inferiority in technology and numbers will not be overcome any time soon. In plain language, in the open ocean the US Navy can and, most likely, will sink the Chinese Navy and that will mean the end of the Road, leaving onl the Belt to China.

In the end, the United States also needs Europe in a desperate attempt to revitalize own economy by utilizing the subjugated and split EU as the main market for US hydrocarbons and goods. The US doesn’t need Chinese competition in what has now become a struggle with enormously high stakes for the United States. After all, the memories of America as a global industrial powerhouse are still fresh among many. This, eventually, may move the United States into full confrontational mode with China and it is here where Russia will have her own very appealing strategic fork in the road, with some preparations for this fork now being made. The most important sign of this was Vladimir Putin’s rather startling revelation, during his October 2017 Valdai Forum conversation with youth, of his concern for the fate of white European Christian Civilization and his desire to preserve it.

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The importance of this statement is difficult to overstate—much more is at stake than mere economic issues, however important. The Russian-Chinese alliance today seems unshakable and it will remain so for a while, but, contrary to some opinions, this is not because Russia needs China—certainly no more than China needs Russia. It is a situational global alliance, but it is also the economically natural alliance of two very close neighbors. China needs Russia’s resources, which Russia gladly sells to China, but China also needs Russia’s technology and she needs it desperately. Europe is also not just a market for China; it provides access to very advanced technologies, from nuclear power to transportation. But Europe and Russia are effectively the same culture, while China and Russia are not.

Putin at Valdai confirmed Russia as primarily a European nation and stressed the necessity to preserve it as such while preserving European, which is Western, culture as a whole—this is without doubt a most startling and profound political statement from a major global statesman in the 21st century. Preserving European culture is impossible without extremely advanced technology and advanced military systems, but that is what Russia has been building for the last decade. With Europe slowly coming to some understanding of the dead end of its cultural and economic policies, it is becoming clear that Europe sees neither China nor the United States as friends. Yet, even despite sanctions on Russia, the Q3 2017 reports saw a very significant, double digit, growth in trade between Russia and Germany, Netherlands, Italy, and Austria—hardly a sign of an isolated nation. The trade with China also grew tremendously by more than 20% and reached 84 billion dollars, with a target of 200 billion to be reached in the nearest future. There will be no cohesion to any Eurasian economic plans without Russia. The Russians know this, and so do the Chinese and the Americans.

More importantly, while it is primarily Russian or Russia-derived military technology which has already firmly secured the Chinese and Russian littorals and their near sea zones from any aggression, Russia holds yet another joker up her sleeve. It is the Northern Sea Route, which China supports enthusiastically. She has sound reasons for doing that. Unlike the Indian Ocean where PLAN would have to face the immensely powerful US Navy, Russia controls the Arctic and possesses a world-class A2/AD capability there, from advanced nuclear submarines, patrol and missile carrying aviation to a system of surveillance and reconnaissance sensors and coastal weapons, which make this route a desirable trade artery, also being much shorter than other maritime routes. The pace of Russian construction of ice-breakers for year-round operation of this ice route, now greatly mitigated by climate change, testifies to the fact that this route is already becoming an important economic and geopolitical factor.

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The strategic implications are enormous—neither the US Navy, nor, for that matter any other navy, would be able to interdict Arctic SLOCs. Russia already has enough fire-power in the Arctic to ensure that passage is peaceful under any geopolitical conditions, while retaining, if need be, the capacity to shut it down. China has no such capabilities. But that is why China knows how to behave with Russia, which is also, together with Finland, a source of advanced technology for China not only militarily but for the use of this route. As The Diplomat noted:

In short, as long as solid Russia-China relations exist, the future of the Ice Silk Road is bright.

There are no reasons for China or Russia to spoil their relations, especially now when the agreement has been signed and a JV established for developing and building Russian-Chinese long-range wide-body CR 929 aircraft, which gives China access to world-class Russia’s commercial aircraft design and technologies. Russian-Chinese energy and infrastructure projects are also impressive and have huge potential for growth. In general, after all of these factors are considered, one can easily see that no matter how one plays with numbers or geography, Russia long ago secured both continental and maritime pivot positions for any major Eurasian project. She did that by playing to her many strengths. Then, by openly stating her European cultural roots, Russia has asserted her claim to be the very real bridge between Asia and Europe and she has all the necessary economic, technological and military wherewithal to support such a claim.

Will Europe get the signal? There are certainly many there who got it already but so did the United States, whose neocon cabal is going apoplectic when facing an unfolding geopolitical reality in which the United States may be simply bypassed as a player in Eurasia or, under highly desirable yet unattainable conditions, see herself reinventing herself as a major global productive player. How to do this? Alfred Thayer Mahan left no instructions and that could be a big problem. But if we all manage to avoid Mahan’s vision of large fleets blowing each-other out of the water with modern conventional let alone nuclear weapons, in their desperate fight to control shipping lanes of communications—this, I think, will fit the common sense of most people in Russia, the US, China and Europe. These four players must sort their problems out in a peaceful and civilized way—there is no other viable option. The only alternative is a bloody destructive triumph of Navalism.

lundi, 22 janvier 2018

Giuseppe Tucci, il più grande tibetologo del mondo

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Giuseppe Tucci, il più grande tibetologo del mondo

Chiara Giacobelli

Scrittrice e giornalista

Ex: http://www.huffingtonpost.it

Lhasa, 1948 – Arrivare fin lì, attraversare continenti, fiumi e montagne, camminare per chilometri sul tetto del mondo, per poi scontrarsi con l'amara verità: le porte del Trono di Dio erano chiuse agli stranieri. A tutti gli stranieri. Giuseppe Tucci scalciò via un sasso gelido che rotolò fino ai piedi di un lama, dritto immobile a pochi metri da lui; sapeva che Lhasa era nota ovunque per essere la città proibita, eppure due anni prima Heinrich Harrer– che all'epoca non era nessuno, ma in futuro sarebbe diventato l'idolo delle masse grazie al film Sette anni in Tibet tratto dal suo libro – era riuscito a penetrarvi insieme all'amico Peter Aufschnaiter e proprio in quel momento, mentre lui tentava ogni strada possibile per convincere i monaci a essere accolto dal Dalai Lama, si trovava all'interno di quelle mura incantate con l'importante ruolo di traduttore di notizie dall'estero. Giuseppe alzò gli occhi verso l'immenso palazzo che sovrastava una rupe scoscesa e sospirò: non sarebbe tornato a casa senza prima aver avuto accesso al luogo più segreto del pianeta.

GT-mandala.JPGEra il 5 giugno del 1894 quando un bimbo dagli occhi curiosi e le mani sempre pronte ad afferrare ciò che incontrava sul suo cammino nasceva in un confortevole appartamento di Macerata. Oggi la targa che ricorda la sua persona si trova in corso Cavour ed è facilmente visibile, tuttavia sono in molti ad avere ricordi di un adolescente di via Crispi originale, poco avvezzo a far amicizia, sempre immerso in letture e passeggiate tra le rovine storiche, che aveva attirato l'attenzione su di sé poiché spesso, durante il freddo inverno dell'entroterra marchigiano, usciva in balcone a dorso nudo e si cimentava in difficilissimi esercizi di yoga. Nessuno poteva immaginare che la città di Macerata sarebbe arrivata in un futuro non troppo lontano a dedicargli persino una via e una sede didattica a Palazzo Ugolini. Giuseppe Tucci, figlio unico di una coppia di pugliesi emigrati nelle Marche, era per tutti il ragazzino fuori dal comune che al Liceo Classico Leopardi produceva scritti e saggi impensabili per un sedicenne (tanto che la scuola conserva ancora la pagella e il diploma, insieme a un libricino realizzato dagli alunni qualche anno fa); era il ribelle solitario che spariva per pomeriggi interi nella Biblioteca Comunale Mozzi Borgetti o in quella Statale cercando di decifrare lingue incomprensibili come il sanscrito, il cinese, l'hindi e molte altre, non potendo certo prevedere che un giorno tra quelle stesse mura sarebbero state conservate quasi tutte le sue 360 pubblicazioni; infine, era il giovane esploratore che dedicava ore e ore di studio alle zone archeologiche di Urbs Salvia ed Helvia Recina. Quelle colline, quegli scavi per lui così affascinanti, quel richiamo della terra d'origine che lo spingeva a immergersi nel passato attraverso ogni modalità non lo avrebbero mai abbandonato, neppure quando spirò all'età di novant'anni nella sua casa di San Polo dei Cavalieri. Tuttavia, Macerata fu solo l'inizio di una lunghissima vita trascorsa viaggiando; una vita che lo condusse negli spazi estremi dell'Oriente, laddove nessuno era mai stato prima.

GT-reltibet.jpgGiuseppe strinse la cinghia che teneva incollati tra loro gli antichi libri e sorrise compiaciuto. Era giunto il momento di lasciare Lhasa dopo che, non molto tempo prima, era davvero riuscito a farsi ammettere – unico uomo di tutta la spedizione – sfruttando una motivazione assai semplice: era buddista. Lo era diventato, in effetti, durante la precedente visita al Tibet nel 1935 grazie all'iniziazione dell'abate di Sakya Ngawang Thutob Wangdrag. Lo raccontò lui stesso nel libro Santi e briganti nel Tibet ignoto, esplicitando anche la convinzione di essere stato un tibetano e di essersi reincarnato nei panni di un esploratore per dare voce e lustro alla cultura di un popolo in continuo pericolo, ancora troppo ignoto al resto dell'umanità. Ed era proprio per questo motivo che Tucci, in quella soleggiata giornata dall'aria frizzantina proveniente dalle vette che si estendevano intorno a lui in lontananza, non aveva nessuna intenzione di restituire l'opera costituita da ben 108 volumi preziosi e di inestimabile valore che il Dalai Lama Tenzin Gyatso – appena tredicenne – gli aveva prestato affascinato dalla sua mente erudita continuamente in cerca di risposte. D'altra parte, la storia avrebbe dimostrato in seguito che quel piccolo "appropriamento indebito" si sarebbe rivelato una fortuna, poiché permise all'enciclopedia di salvarsi arrivando ai giorni nostri integra e tradotta in vari paesi, con grande gioia del Dalai Lama stesso.

Fu dunque quella la prima volta che Tucci riuscì a varcare la soglia della città proibita, ma la sua intera esistenza appare in realtà come un susseguirsi di avventure di ogni tipo, da quelle sentimentali – si sposò tre volte, nonostante trovò il vero amore solo con l'ultima compagna Francesca Bonardi, accanto alla quale è oggi sepolto in una tomba anonima e con lo sguardo rivolto a Oriente come da lui richiesto – a quelle professionali. Si contano in totale otto spedizioni in Tibet e cinque in Nepal, oltre agli scavi archeologici condotti in Afghanistan, Iran e Pakistan. Il patrimonio di reperti (oggetti, manufatti, libri, manoscritti, fotografie, etc.) da lui rinvenuto nel corso di questi viaggi fu tale da permettergli nel 1933 di fondare insieme al filosofo Giovanni Gentile l'Istituto Italiano per il Medio ed Estremo Oriente di Roma (IsMEO), con lo stesso intento che lo aveva sempre mosso, quello cioè di stabilire relazioni culturali tra l'Italia e i Paesi asiatici.

GT-philIndia.jpgSebbene Giuseppe Tucci sia oggi considerato unanimamente il più importante tibetologo del mondo e un esploratore, orientalista, professore e storico delle religioni di livello internazionale – contando le numerose università straniere e italiane in cui insegnò, o le prestigiose onorificenze ricevute – la sua figura resta tuttora avvolta nel mistero e nella discrezione. Acclamato nonché profondamente stimato all'estero, Tucci seppe sfruttare anche nel suo paese i legami politici e istituzionali che la sua immensa cultura gli aveva procurato; tuttavia, mai si piegò ai lustri del successo, ai salotti letterari e alla sete di visibilità, restando così un personaggio ben poco noto se si pensa all'estremo carisma che seppe emanare in vita, ma soprattutto alle incredibili missioni che svolse, degne di un'incomparabile genialità.

La scorsa estate la grande mostra dal titolo Tucci l'esploratore dell'anima, allestita nella città natale dall'associazione Arte nomade in collaborazione con le istituzioni, gli ha regalato un po' di quella notorietà che sempre aveva schivato, come pure fece la pubblicazione di Segreto Tibet da parte di Fosco Maraini e del libro Non sono un intellettuale a cura di Maurizio Serafini e Gianfranco Borgani. Guardando al futuro, l'Assessorato alla Cultura del Comune di Macerata sta preparando uno spazio in biblioteca per raccontare Giuseppe Tucci nella sua complessa totalità: dalla vita in carovana tra Occidente e Oriente alla "comunione fiduciosa" fra i popoli, principio che fu saldo nel suo cuore e nella sua mente. Sempre in biblioteca è inoltre conservato il Premio Jawaharlal Nehru per la Comprensione Internazionale che ricevette dal governo indiano. Qualche anno fa, invece, un'esposizione fotografica a Pennabilli dedicata a Tucci venne visitata dal Dalai Lama in persona: i presenti raccontano di averlo visto commuoversi e di aver ricordato con affetto l'esploratore italiano, mentre una lacrima gli scendeva sul viso.

Il Tibet, [che] è stato il più grande amore della mia vita, e lo è tuttora, tanto più caldo, quanto più sembra difficile soddisfarlo con un nuovo incontro. In otto viaggi, ne ho percorso gran parte in lungo ed in largo, ho vissuto nei villaggi e nei monasteri, mi sono genuflesso dinanzi a maestri e immagini sacre, ho valicato insieme con i carovanieri monti e traversato deserti, vasti come il mare, ho discusso problemi di religione e filosofia con monaci sapienti. (...) Io ero diventato tutt'uno con essi. Vivevo la loro stessa vita, parlavo la medesima lingua, mi nutrivo delle medesime esperienze, condividevo le loro ansie ed i loro entusiasmi. La fiducia genera fiducia.

Giuseppe Tucci

samedi, 20 janvier 2018

‘Make Trade, Not War’ is China’s daring plan in the Middle East

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‘Make Trade, Not War’ is China’s daring plan in the Middle East

Under the Belt and Road Initiative, Beijing aims to connect western China to the eastern Mediterranean

by Pepe Escobar

Ex: http://www.atimes.com

China’s “Go West” strategy was brought into sharp focus at a forum in Shanghai last weekend. Billed as the Belt and Road Initiative: Towards Greater Cooperation between China and the Middle East, it highlighted key aspects of Beijing’s wider plan.

The New Silk Roads, or the Belt and Road Initiative, involve six key economic corridors, connecting Asia, the Middle East, North Africa and Europe. One, in particular, extends through the Middle East to North Africa. This is where the Belt and Road meets MENA or the Middle East and North Africa.

Of course, Beijing’s massive economic project goes way beyond merely exporting China’s excess production capacity. That is part of the plan, along with building selected industrial bases in MENA countries by using technical and production expertise from the world’s second-largest economy.

Again, this is will connect western China to the eastern Mediterranean. It will mean developing a corridor through projects such as the Red Med railway. There are also plans to expand ports, such as Oman’s Duqm, as well as substantial investment in Turkey.  

A look at the numbers tells a significant part of the story. In 2010, China-Arab trade was worth US$145 billion. By 2014, it had reached $250 billion and rising. China is now the largest exporter to assorted MENA nations, while MENA accounts for 40% of Beijing’s oil imports.

The next stage surrounding energy will be the implementation of a maze of LNG, or liquefied natural gas, pipelines, power grids, power plants and even green projects, sprouting up across the new Silk Road corridors and transit routes.      

According to the Asian Development Bank, the myriad of Belt and Road infrastructure projects for the next 15 years could hit a staggering $26 trillion. Other less grandiose figures come in at $8 trillion during the next two decades.

The ongoing internationalization of the yuan will be key in the process as will the role of the Asia Infrastructure Investment Bank (AIIB).

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Naturally, there will be challenges. Belt and Road Initiative projects will have to create local jobs, navigate complex public and private partnerships along with intractable geopolitical wobbles.

Enseng Ho, a professor from the Asia Research Institute at the National University of Singapore, is one of an army of researchers studying how historical links will play an important role in this new configuration.

An excellent example is the city of Yiwu in Zhejiang province. This has become a mecca for merchant pilgrims from Syria or east Africa and has profited the region, according to the Zhejiang provincial government.

In a wider Middle East context, Beijing’s aim is to harness, discipline and profit from what can be considered an Industrialization 2.0 process. The aim is to help oil producers, such as Saudi Arabia and the rest of the Gulf states, diversify away from crude.

There is also reconstruction projections elsewhere, with China deeply involved in the commercial renaissance of post-war Syria. 

As well as investing in its own future energy security, Beijing is keen to put together other long-term strategic investments. Remixing the centuries-old Chinese trade connections with the Islamic world fits into the Globalization 2.0 concept President Xi Jinping rolled out at last year’s World Economic Forum in the Swiss ski resort of Davos.

 

But then, Beijing’s strategy is to avoid a geopolitical collision in the Middle East. Its aim is to: Make Trade, Not War.

From the United States’ point of view, the National Security Strategy document highlighted how China and Russia are trying to shape a new geopolitical environment in the region, which contrasts sharply from Washington’s aims and interests.

It pointed out that while Russia is trying to advance its position as the leading political and military power broker, China is pushing ahead with a “win, win” economic policy. In 2016, that was spelt out in Beijing’s first Arab Policy paper, with its emphasis on bilateral trade cooperation, joint development projects and military exchanges.

Since geopolitical wobbles are never far below the surface in the Middle East, China has even suggested it would be willing to act as a mediator between intractable rivals Iran and Saudi Arabia.

Indeed, diplomacy is a key card for Beijing, according to Zhao Tingyang, a noted philosopher, at the Chinese Academy of Social Sciences.

In his 2006 paper, entitled Rethinking Empire from a Chinese Concept “All-Under-Heaven”, Zhao argued that the country show follow a principle of harmony based loosely on the Confucian notion of “all under heaven” or Tianxia in Mandarin.

Confucius, one would imagine, would be pleased by the Belt and Road Initiative. You could call it: “Make Trade, Not War All Under Heaven.”   

Peut-être bientôt une lune de miel entre l'Inde et l'Iran

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Peut-être bientôt une lune de miel entre l'Inde et l'Iran

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

L'excellent chroniqueur politique et ancien diplomate indien MK Bhadrakumar, a signalé dans un article du 14/01/2018, référencé ci-dessous, un phénomène qui a été généralement ignoré des milieux politiques et médias « occidentaux »: l'existence de projets discrets de coopération entre ce que l'on pourrait juger être deux soeurs ennemies, l'Inde et l'Iran.

Tout apparemment paraît les séparer. Au plan politique, on connait l'attraction croissante qu'exercent les Etats-Unis sur l'Inde et plus particulièrement sur son Président, Modi. L'Iran pour sa part a résolument pris la tête du bloc dit chiite dont la Russie est très proche. Par ailleurs, inutile de rappeler que leurs religions dominantes n'éprouvent pas, c'est le moins que l'on puisse dire, de grandes complicités.

Dans un interview du 12 janvier, le ministre iranien des Transports  Abbas Akhoundi et son homologue indien Nitin Gadkari ont pourtant révélé s'être mis d'accord sur un contrat de 2 milliards de dollars concernant la construction d'une ligne de chemin de fer joignant les deux villes iraniennes de Chabahar (port) et Zahedan. Par ailleurs la fabrication de 200 locomotives pour trains de marchandises a été décidée. Celles-ci seront construites à la fois en Iran et en Inde. Enfin les deux pays fabriqueront des éléments de voies pour les chemins de fer iraniens.

Les deux gouvernements considèrent que le développement du port de Chabahar, situé à l'est de l'Iran, permettra d'ouvrir à l'Inde une voie alternative pour ses exportations vers l'Afghanistan et la Russie. Un séminaire irano-indien a discuté à cet égard d'une zone franche et de corridors de transit.

L'OBOR

Il faut retenir de ces décisions que l'exemple donné par la Chine du rôle essentiel des liaisons de transports entre les pays traversé par l'OBOR, ou Nouvelle Route de la Soie, est repris par d'autres pays asiatiques. Ces infrastructures permettront de donner une cohérence économique mais finalement aussi politique à de vastes régions encore séparées par de nombreuses différences, sinon des conflits.

La démarche est toute différente de celle des Etats-Unis qui proposent, comme à l'Inde actuellement, d'acquérir des matériels d'armement américains et de signer les accords de coopération militaire correspondants. Ceux-ci ne peuvent qu'attiser des conflits latents et générer un désordre dont Washington espère profiter pour rétablir une influence déclinante. A une moindre échelle, la leçon devrait aussi être retenue par Israël.

Référence

Why Gadkari is perfect interlocutor for Iran 
http://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/author/bhadrakumara...

 

mercredi, 17 janvier 2018

Le bushidô selon Mishima

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Le bushidô selon Mishima

Rémy Valat
Historien

Ex: https://metamag.fr

Mishima est le nom de plume que se prêtait Hiraoka Kimitake (1925-1970). Le suicide de Hiraoka au moment d’une tentative avortée de coup d’État nationaliste le 25 novembre 1970 au siège des forces d’autodéfense à Tôkyô a été interprété de différentes manières, soit comme l’acte d’un déséquilibré, d’un martyr de la cause impériale, voire du geste du dernier samouraï.

Hiraoka Kimitake aurait intériorisé les appels au sacrifice du temps de guerre, puis arrivé à maturité, sa critique acerbe de la société de consommation avec laquelle il se sentait en décalage et son désir de retour à la tradition, l’auraient poussé à former une milice, éduquée sur le « pur » modèle japonais, une force paramilitaire qui aurait été l’embryon d’une nouvelle armée fidèle à l’empereur et à la tradition.

mishimasunsteel.jpgMishima, l’écrivain devenu l’homme d’un seul livre : le Hagakure

On comprend aisément le rejet de Hiraoka Kimitake pour la vassalisation du Japon par Washington après 1945 : une mise sous tutelle économique et culturelle, renforcée par la démilitarisation politique et morale du pays. Si le Japon dispose d’une armée conséquente, elle ne peut encore aujourd’hui être librement déployée sur un théâtre d’opération extérieur. Mais, Mishima-l’écrivain était avant tout un grand lecteur des œuvres occidentales (il appartient à la même génération que les étudiants-pilotes tokkôtai) et a, aussitôt le succès venu, vécu confortablement selon les valeurs de la société de consommation, qu’il vînt plus tard à critiquer. Surtout, Mishima était séduit par l’esthétique chrétienne de la mort et du sacrifice. Le tableau Saint Sébastien de Guido Reni, représentant le martyr le torse nu transpercé de flèches, le poussa même à reconstituer le tableau in vivo, en posant pour le photographe Hosoe Eikō (né en 1933) pour son album Ordalie par les roses (Barakei, 1963).

Hiraoka, l’homme avait une forte attirance pour l’esthétique de la souffrance et de la mort, stimulée par un désir d’exhiber son corps et ses préférences sexuelles, ces manifestations seraient peut-être le fruit d’une éducation perturbée (reçue d’une grand-mère et d’un père autoritaires, contre-balancée par une mère aimante). Cette fascination morbide est aussi le fruit de la propagande du temps de guerre (qui invitait au sacrifice), mais n’ayant pas eu le courage de s’engager (prétextant des douleurs pulmonaires), le don de sa personne pour l’empereur et la patrie sont restés pour lui un acte manqué qui l’emplissent de remords.

Ainsi, Mishima grand lecteur et grand écrivain s’enfermera dans la lecture d’un seul livre, le Hagakure de Yamamoto Jōchō (ou Yamamoto Tsunetomo, Jōchō est le nom qu’il prit après sa rupture avec son nouveau maître et l’adoption d’une vie recluse), auteur en qui il se reconnaissait et qu’il considèrait comme le samouraï modèle. Pourquoi ?

Yamamoto Tsunetomo (1659 – 1719) était un lettré, fidèle vassal du seigneur Nabeshima Mitsushige de la province de Saga. À la disparition de son maître (1700), il ne put pratiquer le suicide par accompagnement, pratique traditionnelle attestant de la dévotion du samouraï envers son seigneur. Yamamoto Tsunetomo a reçu une stricte éducation de guerrier, mais la bureaucratisation des missions des samouraïs a condamné à jamais la réalisation de ses rêves de jeunesse emplis de combats glorieux et d’honneurs acquis sur le champ de bataille. Le samouraï vécu mal la double interdiction de son suzerain, qui ne préconisait pas cet acte, et du gouvernement shôgunal, qui l’interdisait officiellement : accompagner son maître dans la mort aurait été pour lui la preuve ultime de sa loyauté et de son état de samouraï. Néanmoins, on ignore les motivations de son auteur aux différents stades de son existence (sa relation intime avec la mort), et il n’est pas à exclure qu’il puisse également s’agir d’une posture : Yamamoto Tsunetomo n’a jamais pris les armes de sa vie, il est mort dans son lit en ruminant un passé idéalisé…. Il est donc facile d’inviter les autres au sacrifice.


Son livre, en 11 rouleaux, le Hagakure (littéralement « à l’ombre des feuilles ») qui met notamment en avant plusieurs aspects de l’éthique des samouraïs et chers à Mishima : une ferme résolution à mourir (et donc à vivre au temps présent), le soin particulier à donner à l’apparence extérieure et l’acceptation de l’homosexualité, comme preuve de l’attachement suprême entre combattants. Mais, quoi qu’est pu en croire Mishima, ce texte n’a eu aucune influence à l’époque d’Edo, les rares samouraïs qui en connaissaient l’existence n’en recommandaient pas nécessairement la lecture, preuve du décalage de mentalité entre son auteur et son groupe social.

L’inspiration occidentale du bushidô moderne : le drame de la méconnaissance

L’esprit de sacrifice que Mishima emprunte au christianisme est aussi un héritage du Bushidô. The soul of Japan (ou Bushidô, l’âme du Japon, écrit directement en anglais et paru en 1900) de Nitobe Inazô (qui était de confession chrétienne). Celui-ci a rassemblé selon une grille de lecture moderne des traits culturels de la société japonaise et de la classe guerrière, les bushis, pour en dégager une éthique, faite de courage, de bienveillance, de courtoisie, du don de la personne, de sincérité, d’honneur, de loyauté, du contrôle de soi et d’esprit de justice, qu’il élève au rang de religion. Mais, cette morale des samouraïs est une tradition inventée, modernisée sur le modèle occidental. Celle-ci n’a jamais existé d’une manière aussi lisible : elle est une assimilation aux codes des chevaleries médiévales occidentales, une chevalerie qui est elle aussi pour une bonne part une tradition rénovée. Or, les anciens « codes des maisons» ou buke kakun, font peu ou pas référence à un « code des guerriers » et, depuis le XIXe siècle, les documents systématiquement mis en avant par les historiens japonais, peu nombreux et toujours les mêmes, ne se conforment pleinement ni aux mœurs ni aux pratiques sociales des samouraïs toutes époques confondues.

mishimaswordart.jpgLe terme « bushidô », utilisé en ce sens serait apparue pour la première fois dans le koyo gunkan, la chronique militaire de la province du Kai dirigée par le célèbre clan des Takeda (la chronique a été compilée par Kagenori Obata (1572-1663), le fils d’un imminent stratège du clan à partir de 1615. L’historien japonais Yamamoto Hirofumi (Yamamoto Hirofumi, Nihonjin no kokoro : bushidô nyûmon, Chûkei éditions, Tôkyô, 2006), constata au cours de ses recherches l’absence, à l’époque moderne, de textes formulant une éthique des guerriers qui auraient pu être accessibles et respectées par le plus grand nombre des samouraïs. Mieux, les rares textes, formulant et dégageant une éthique propre aux samouraïs (le Hagakure de Yamamoto Tsunetomo et les écrits de Yamaga Sôkô) tous deux intégrés dans le canon des textes de l’idéologie du bushidô, n’ont eu aucune influence avant le XXe siècle.

Ce fort désir de créer et de s’approprier une tradition s’intègre dans un contexte plus large et plus profond. L’intensification des échanges internationaux et le rapide processus de modernisation des sociétés au XIXe siècle a posé la question de la place du groupe et de la nation. Cette quête a pris la forme d’une modernisation de la tradition, en prenant le meilleur de ce qui est considéré être l’essence de la nation. Ce besoin identitaire était encore plus fort pour les pays colonisés, ou comme le Japon, pays en voie de développement ayant refusé d’emblée l’occidentalisation par la force. La puissance militaire des pays occidentaux ne pouvait s’expliquer que par une mentalité guerrière particulière (la chevalerie chrétienne) à laquelle il fallait trouver un pendant japonais (les samouraïs et le bushidô). Le samouraï deviendrait ainsi le symbole, l’outil assurant la cohésion de la société, et dont les valeurs soigneusement sélectionnées seraient érigées en une idéologie dépeignant une éthique purement japonaise.

Si le Bushidô et le Hagakure ont été sévèrement condamnés par l’occupant nord-américain et mis à l’index après la Seconde Guerre mondiale, les Japonais ont intériorisé et ont fait leur l’éthique du Bushidô imaginée par Nitobe Inazô. La samouraïsation de la société, et en particulier les films de propagande de la guerre Asie-pacifique, ont contribué à façonner, après épuration des traits militaristes du message initial, l’idéal de « japonéité » et l’image contemporaine du samouraï. Après la défaite de 1945 et deux bombardements atomiques, la population était en quête de sens. Le besoin de se sentir fort a contribué à l’émergence d’une mentalité nouvelle, démilitarisée, mais combative et héritée de la période expansionniste en Asie, construite autour de l’idéal d’une essence et d’un esprit typiquement japonais. Mais ce bushidô-là, n’est plus celui des samouraïs.

Mishima : le dernier samouraï

En somme, l’homme Hiraoka Kimitake était déchiré par des luttes internes, mélangées aux questionnements de la société japonaise de l’après guerre. Son suicide marque une volonté de dépassement…En apparence, sa vie et son dernier geste paraissent en contradiction avec l’éthique communément admise et « christianisée » du samouraï, qui est un mélange d’humilité, de discrétion, même dans la mort. Or, Mishima aimait être vue et admiré, trop attaché à son corps et aux apparences, il a préféré disparaître avant le déclin physique. La tentative de coup d’État était un coup de dé, en cas de réussite : la gloire ; en cas, d’échec : une mort longtemps désirée et mise en scène. Néanmoins, son geste est paradoxalement le plus représentatif de ce que furent réellement les guerriers japonais : individualistes, aimant être vus et attachés à leur honneur, ceux-ci défendaient becs et ongles leur liberté. Une liberté d’action que leur offrait le métier des armes et une possibilité d’intervention dans le domaine public. Comme eux, s’étant mentalement préparé à mourir, et quelques puissent être ses motivations personnelles, son suicide spectaculaire pour une cause légitime est le geste d’un homme libre et maître de son destin.

vendredi, 12 janvier 2018

Living as a migrant in China: Taxes, Not Integration

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Living as a migrant in China: Taxes, Not Integration

The cost-benefit analysis is all that counts

The idea is, apparently, that the immigrants who are hiding behind the veil of the right to asylum should learn the language, acquire German culture, celebrate the same festivals, learn the history of the country, possibly even talk about the German drinking culture and thereby finally become good, perhaps even better ‘Germans.’ At the same time, of course, they should retain as much of their own culture as possible and introduce it into the new emerging society. After all, Germany is being ‘enriched’ by this very fact, at least that’s what the social engineers in the unified parties, the brought-into-line editorial offices and the countless statist think tanks say.

Now, I am also – among other things – a refugee. More precisely, an economic refugee. I went to Asia about four years ago. I quit my employment, gave up my accommodation and, on the day of departure, duly deregistered my residence and myself from the Federal Republic of Germany. I had decided to take this step because I was fed up. I didn’t want to have to pay any more taxes for a corrupt regime that would use them to support torture prisons in foreign countries, protect criminal banks from bankruptcy, let bad criminals go sailing in the Caribbean for the purpose of resocialization, to finance left-wing thugs directly, and right-wing thugs indirectly through the ‘Verfassungsschutz’ Intelligence Agency. Furthermore, I didn’t want to keep paying into a pension system from which I would, at most, receive a bowl of soup, should I ever reach the mystical retirement age.

The fact that I ended up in China is due to love – in two ways. First of all, my love for Chinese cuisine and then – more importantly – the love for my wife, who is called ‘Little Happiness.’ I also owe to my Little Happiness my permanent residence permit in the Middle Kingdom. And the ‘permanent’ is relative and tied to the duration of our marriage. Should ‘Little Happiness’ one day no longer be mine, I could face expulsion.

dragon-dance-dragon-head.jpgSeen from these vantage points, I have a lot in common with immigrants coming to Germany. Like me, they’re looking for a better life. In contrast to me, however, they believe they can find that better life in Germany.

What also distinguishes us, is the way we were received. They were officially invited by the German federal government with the approval of the official opposition. The population – at least parts of it – gave them an enthusiastic reception with balloons, teddy bears and cakes at the train stations and did not hesitate to make the beds for the much-traveled young men. No one invited me, except my wife. My arrival at the airport was not acclaimed by anyone except my wife. Nobody makes my bed, not even my wife.

Above all, however, the Chinese state has a rather different attitude towards me than the German one towards its asylum seekers. The latter provides housing, pocket money and medical care for the newcomers. Teachers of German, psychologists and cultural advisors are there to ensure that the ‘new citizens’ are integrated as soon as possible. Nobody cared about my integration, and nobody is bothered by it. Yes, even the idea that (western) foreigners should integrate into China would seem quite strange to the Chinese. The fact that a foreigner could speak their language, which is not easy to learn, seems unimaginable to most of them. It is also almost impossible to delve into the subtleties of the almost 5,000 year-old culture, to understand the subtle hints and ambiguities, to raise the tea cup to a level commensurate with the status of the person opposite, or to comprehend, let alone to imitate correctly, the implicit cycle of celebrations and behaviors during the 14-day spring festival.

At least I speak Mandarin. After a fashion. But I can communicate and get along. I have some Chinese friends, am polite and friendly, but ‘integrated’ I am not. I will always be a foreigner.

Integration is therefore neither encouraged nor required. However, there were three things I was asked to do: First of all, in order to apply for my residence permit, I had to take an extensive health test, which of course I had to pay for out of my own pocket. An HIV, TBC or hepatitis C infection would have resulted in my being quarantined and subsequently deported – also at my own expense. At the same time as I received my residence permit, I was given a list of the facts that would inevitably lead to its repeal. Criminal acts of any kind were at the top of this list. Every criminal offence means deportation, but this may only be carried out after a corresponding period of imprisonment. Thirdly, not quite a week after the residence permit was issued, the tax collectors rang my doorbell. Though my small company is based in Hong Kong, and so the taxation of my income does not fall under the jurisdiction of the People’s Republic, the residence permit was implicitly accompanied by registration as a permanent resident of an apartment, and in China the tenants pay the taxes on the respective rental income of the landlord directly themselves.

Now I don’t want to promote the tax state here. But China’s approach seems more logical to me. The country considers the practical aspects of immigration: the possible consequences for the health system, internal security and tax revenue. The cost-benefit analysis is all that counts. This is more auspicious than the discussion of any kind of integration, which depends on the good will of at least two sides and is therefore, at the end of the day, hardly calculable.

Translated from eigentümlich frei, where the original article was published on 21st February 2016.

Reprinted from Equity and Freedom.

dimanche, 07 janvier 2018

Le dollar en voie - enfin - d'être détrôné par le Yuan

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Le dollar en voie - enfin - d'être détrôné par le Yuan

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Un article de la chaine financière américaine CNBC publié le 24 octobre dernier annonçait " China has grand ambitions to dethrone the dollar. It may make a powerful move this year "

https://www.cnbc.com/2017/10/24/petro-yuan-china-wants-to...

Cela n'a pas tardé. Le 2 janvier 2018, la Banque Centrale du Pakistan annonçait que les échanges du pays avec la Chine allait désormais être libellés en yuan et non plus en dollars. “Comprehensive policy related measures to ensure that imports, exports and financing transactions can be denominated in CNY (Chinese Yuan).”

Compte-tenu de l'importance non négligeable des échanges sino-pakistanais, cela ne pourra pas laisser indifférents un grand nombre de pays d'Asie centrale ou d'Asie du sud-est qui échangent beaucoup avec la Chine. La Russie de son côté risque d'abandonner enfin pour son compte le monopole du dollar dans ses échanges.

Rappelons plus concrètement qu'il y a quelques jours le gouverneur de la Banque Centrale chinoise a rencontré le ministre des finances saoudien afin de discuter de la date à laquelle le Royaume acceptera de voir la Chine payer en yuan ses importants achats de pétrole.Voir à nouveau CNBC https://www.cnbc.com/2017/10/11/china-will-compel-saudi-a...  Rappelons aussi que précédemment le Vénézuéla avait prévenu que ses exportations en gaz et pétrole devraient être payées en yuan.

Le coup frappé contre les Etats-Unis par la décision du Pakistan devrait être considérable. Pour Wall Street et Washington, la perte par le dollar de son statut de monnaie de réserve internationale, même si elle n'est pas complète, entrainera une explosion de la dette américaine, de l'inflation et l'impossibilité de financer à crédit, notamment, les importantes dépenses militaires prévues par Donald Trump. Celui-ci devra renoncer à son grand projet « America first ».

La Chine aura obtenu ce succès stratégique sans tirer un coup de fusil contre les Américains.

jeudi, 04 janvier 2018

Afghanistan : les diplomates chinois dament le pion aux Américains

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Afghanistan : les diplomates chinois dament le pion aux Américains

Ex : http://www.zuerst.de

Beijing/Kaboul. La Chine essaie en ce moment de chercher un compromis voire une solution dans la conflit afghan et pourrait très bien obtenir le succès voulu : les diplomates chinois, en effet, sont parvenus à amener l’Afghanistan à engager un dialogue pacificateur avec le Pakistan dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Le gouvernement chinois avait préalablement suggéré aux Afghans un programme d’investissement de plusieurs milliards. L’année 2018 pourrait donc bien couronner de succès les efforts chinois à Kaboul car Beijing est prêt à accepter les Talibans à la table des négociations.

En déployant cette stratégie diplomatique originale, la Chine sera d’emblée plus sûre de ses succès que les Etats-Unis, dont la politique afghane s’est avéré un désastre complet. Les observateurs de la politique internationale considèrent que ces chances chinoises d’obtenir de meilleurs résultats vient tout simplement du fait qu’ils cherchent équilibre et harmonie tandis que les Etats-Unis viennent de critiquer violemment le Pakistan et n’ont qu’une seule politique en Afghanistan, celle de ne perpétrer que des coups de force militaires. Les Chinois, eux, peuvent se présenter comme des « amis » du gouvernement pakistanais alors que les Américains ne soutiennent que des politiques conduisant à des conflits de longue durée dans la région.  

L’initiative chinoise en Afghanistan s’inscrit dans le cadre de l’initiative dit de la “Route de la Soie”. La région de l’Hindou Kouch joue un rôle important dans cet énorme projet géopolitique, géostratégique et infrastructurel. Beijing y suit bien sûr une politique visant à sécuriser ses propres intérêts et ceux-ci postulent évidemment que la paix règne dans la région et que le conflit cesse de connaître une « escalade » perpétuelle.

Pour les Chinois, l’Afghanistan a un rôle concret à jouer sur l’échiquier eurasien où doit s’articuler le projet de la “Route de la Soie”. Le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, l’a expliqué : « Sur le long terme, nous envisageons de relier le corridor pakistanais avec le corridor économique du centre de la Chine puis avec le corridor économique ouest-asiatique à travers le territoire afghan ».

L’initiative chinoise en Afghanistan prolonge une tendance qui s’est mise en œuvre au cours des derniers mois : la Chine, en effet, a étendu son influence non seulement dans son environnement géographique immédiat mais aussi dans des régions plus éloignées d’elle, ce qui a amplifié l’éventail de ses intérêts géostratégiques, à un moment où les Etats-Unis se heurtent de manière de plus en plus frontale avec ses partenaires asiatiques et autres. Beijing renforce son réseau de relations internationales en optant pour une diplomatie visant l’équilibre et l’harmonie tandis que les Américains, en misant sur la force brutale et l’intransigeance impérialiste, accumulent les problèmes sans y apporter de solution.

jeudi, 28 décembre 2017

Islamabad et la lutte contre le terrorisme

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Islamabad et la lutte contre le terrorisme

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Pakistan avait été accusé le 21 août 2017 par Donald Trump de soutenir le terrorisme. Islamabad, par la voix du ministère des affaires étrangères, avait qualifié le lendemain de  décevantes les critiques américaines. Celles-ci  « ignorent les énormes sacrifices de la nation pakistanaise » dans la lutte contre le terrorisme.

Il est indéniable que le Pakistan, qui comporte en son sein de très nombreux groupes approchés par le terrorisme islamique, n'est nulle part considéré comme un agent très actif du contre-terrorisme. Ceci n'a pas empêché la tenue à Islamabad les 20-22 décembre d'une conférence régionale sur le terrorisme. Y participaient des parlementaires d'Iran, de Turquie et d'Afghanistan. La Russie et la Chine y étaient représentées en tant qu'invitées. 

L'Iran était représentée par le Speaker Ali Larijani, la Russie par le Speaker de la Douma Vyacheslav Volodin, très proche du Kremlin, la Turquie par le vice-président de l'Assemblée Ismail Kahraman et l'Afghanistan par le Speaker Abdul Rauf Ibrahimi, porte-parole du Hezb-e-Islami Gulbuddin qui est la plus grande des factions du parti Hezb-e-Islami d'Afghanistan. On observera que celui-ci a été placé, à tort ou à raison, sur la liste officielle des organisations terroristes par le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni.

L'objet de la conférence était la lutte contre le terrorisme en Afghanistan. L'accent a été mis sur les substantielles ressources que lui procurait le narco-trafic. Le Pakistan et l'Iran considèrent que depuis l'arrivée dans le pays de la coalition sous direction américaine, les cultures de pavot se sont considérablement multipliées, ainsi que le nombre des laboratoires manufacturant la drogue. Les vues aériennes confirment d'ailleurs ce jugement.

Vyacheslav Volodin a mis en parallèle la Syrie et l'Afghanistan, exposant que si les mêmes efforts internationaux n'étaient pas faits pour combattre les organisations terroristes islamiques en Afghanistan, celle-ci pourrait devenir le fiel d'un Etat Islamique EI ressuscité. L'on constate en effet depuis l'élimination de l'EI en Syrie, que des transferts importants de militants islamiques et même d'armements se font vers l'Afghanistan. Or la Russie se préoccupe de plus en plus d'infiltrations islamiques dans les pays dits du 'Stan à sa frontière sud (Afghanistan, Tajikistan et Uzbekistan). Celles-ci pourraient très vite multiplier les attentats en Russie même.

Vladimir Poutine

Vladimir Poutine, dans un communiqué le lendemain de la conférence d'Islamabad, a constaté qu'en effet, sous la présence américaine, les trafics de drogues et le terrorisme n'ont pas diminué, mais au contraire augmenté. Cependant, avec sa prudence habituelle, il s'est refusé à en faire porter la responsabilité sur les Etats-Unis. Sans les Américains, a-t-il dit, la situation aurait pu être pire.
Il ne paraît pas favorable à une intervention russe en Afghanistan sur le modèle qui a rencontré un plein succès en Syrie.

Cependant, le 26 décembre, lors d'un sommet « informel » des Etats du CIS (Commonwealth of Independent States) à Moscou, il a mis l'accent sur la volonté russe de participer aux efforts communs contre le terrorisme, le crime trans-frontières, le trafic de drogues et d'armes. Il a par ailleurs confirmé la volonté de renforcer la coopération économique et les investissements productifs au sein des pays du CIS et du Collective Security Treaty Organization (CSTO).

Moins discrètement, le chef d'Etat-Major général russe le général Valery Gerasimov a confirmé qu'après leur défaite en Syrie des milliers de combattants de l'EI se dirigeaient vers la Libye et les pays de l'Asie du sud-ouest. Il a par ailleurs indiqué que, selon des observations spatiales ou d'autres sources, des centaines de combattants de l'EI s'entrainent désormais dans les bases américaines en Syrie. Les questions russes sur cette question sont restées sans réponse des Américains.

Concernant l'Afghanistan, les experts militaires russes considèrent qu'elle est en train de devenir un point fort de l'EI, avec plus de 10.000 hommes entrainés et bien armés s'y étant retranchés.

Le Pakistan proche ne devrait pas considérer ceci sans inquiétude, s'il était bien décidé, comme le gouvernement l'affirme, à lutter contre le terrorisme.

Quoi qu'il en soit, rien n'a été dit officiellement sur ces questions lors de la conférence de décembre 2017 à Islamabad.

 

samedi, 23 décembre 2017

Did The Anglo-British Bomb Japan To Stop Bose?

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Did The Anglo-British Bomb Japan To Stop Bose?

It was more than seven decades ago that the United States dropped the world’s first atomic bomb on Japan, obliterating the city of Hiroshima, killing 140,000 people and ushering in a new era of nuclear conflict.

Today President Barack Obama has become the first sitting US president to visit Hiroshima. Obama made it clear in his interview with Japan’s public broadcaster NHK that he would not offer an apology and Japan also said it would not seek one.

The majority of Americans have long viewed the two atomic bombings as necessary in bringing the war to an end and therefore saving even more lives, although this argument has been widely queried by historians.

General Douglas MacArthur, Commander of US Army forces in the Pacific, stated on numerous occasions before his death that the atomic bomb was completely unnecessary from a military point of view: “My staff was unanimous in believing that Japan was on the point of collapse and surrender.”

General Curtis LeMay, who had pioneered precision bombing of Germany and Japan (and who later headed the Strategic Air Command and served as Air Force chief of staff), put it most succinctly: “The atomic bomb had nothing to do with the end of the war.”

Was Hiroshima Necessary? Why the Atomic Bombings Could Have Been Avoided By Mark Weber from The Journal of Historical Review, May-June 1997 (Vol. 16, No. 3), pages 4-11.

So why were the bombs dropped on Japan?

To this day no one apart from the GreatGameIndia team have brought to light the connection between the decision to bomb Hiroshima and Nagasaki to Subhas Chandra Bose’s plot the bring down the British Empire.

World War II illustration created by the Japanese. Subhas Chandra Bose backed up by Japenese tanks is shown beheading the British Lion feasting on bones of dead Indians.

Although many in India, scholars besides, know about Netaji Subhash Chandra Bose, we shall include a couple of paragraphs below to put the matter in the context of international geopolitics. In World War II, the case for dropping two bombs on Japan was not an impeccable one, and many reasons are likely to be hidden from the public eye.

Could the equations of the Anglo-British involving a possible defeat in the Indian theater by a Bose-Japan combine have been a part of the decision process?

Bose was able to flee house arrest in Calcutta and go to Germany. Studying the German viewpoint of the international politics gave him an understanding that Gandhi and Nehru may not have had. In a very daring trip he would go further on to Japan, spend a few years there and have an audience with the Premier. He would subsequently land in Burma and take control of the Burmese Indian National Army. Upon learning that Bose had come to Burma and was raising an army, the Indian soldiers of the British army switched sides in favor of their countryman. Bose was thus able to raise an army of about 40,000 strong, equipped with arms from Japan. In addition, the Emperor of Japan committed about 100,000 Japanese troops and some air squadrons for his assistance. With this formidable combine, he stood a good chance of marching on to Delhi. The 100,000 Japanese troops would eventually back down, but Bose resolved to continue the fight. He occupied the Andaman and Nicobar islands, Nagaland, Mizoram, Assam and was about to enter Bengal. From the vantage of the Andaman and Nicobar islands, the Indian National Army had effectively tied up Mountbatten in Ceylon, and he was unable to move.

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World War II illustration created by the Japanese. Subhas Chandra Bose backed up by Japenese tanks is shown beheading the British Lion feasting on bones of dead Indians.

Bose had a brilliant strategy. A main force was to march on to Delhi. This would however be aided by three other forces, each of which would have first performed the task of destroying the British hold over three major ports – Calcutta, Vishakapatnam and Chennai as well as the Dutch control of ports at Machilipatnam and Yanam. The unit landing in Calcutta would join the units from Nagaland and Assam towards Delhi, while the units from Vishakapatnam and Chennai would march towards Bombay.

The conquest of these five cities, to be completed in two weeks, would have effectively ended British rule in India, cutting it off from the sea. But Bose would follow the same moral principle that Napoleon had: “Never my sword against my own people”. Around the end of July 1945 he dropped leaflets over the cities of Madras, Vishakapatnam and Calcutta, requesting citizens to leave so that the INA could bomb these coastal towns prior to landing. He set a two week deadline, after which he would start the attack.

Subhash planned to strike against the British and it is very likely that they would have been unable to face an attack by the INA. On 6 August 1945, before the deadline set by Bose was to expire, Hiroshima would be bombed, and then on 9 August, the second bomb would be dropped on Nagasaki. After the Japanese surrender, Subhash evacuated the Andaman on 15 August 1945, in a plane with Japanese markings. This plane was shot down by American gunners over Manila, en-route to Tokyo. Three POWs were taken in this crash. In accord with the Geneva convention, they stated their rank, name and age. The American captors did not realize who their prisoners were. So they telegraphed the information to the British, who responded “Discard the Baggage”. The Americans GIs refused to obey this instruction. The British advised them to hand over the three prisoners to Stalin’s red army.

Excerpt from the article Bose’s Plot To Bring Down The British Empire.

What follows after Bose’s plane was shot down is explained in detail in our article titled The Heroic Saga: The Escape, Exile & Death Of Bose.

The impact Bose and the INA had on the events in British India has since been downplayed by all the power groups that have controlled India, and not much is taught in modern history about the role played by this very great man.

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Read all articles related to Subhash Chandra Bose here – #NetajiFiles

dimanche, 17 décembre 2017

Un pont-tunnel ferroviaire à travers le détroit de Bering?

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Un pont-tunnel ferroviaire à travers le détroit de Bering?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ce projet, plusieurs fois étudié dans le passé, a toujours échoué devant le refus du Canada et des Etats-Unis d'être relié à la Russie. Pourtant il ressurgit dans l'esprit d'un certain nombre d'Etats et d'investisseurs privés susceptibles d'être intéressés par les perspectives d'emplois et de développement économique qu'il générerait.

Il suffit de regarder une carte pour en comprendre l'intérêt. Même si le réchauffement climatique facilitait les trafic maritimes dans les mers adjacentes dites mer des Tchouktches et mer de Sibérie orientale, ces passages resteraient aléatoires voire dangereux une grande partie de l'année. Les liaisons trans-Pacique présentent leurs propres inconvénients. Une voie ferrée rapide doublée d'un pont-tunnel ferroviaire sous le détroit de Bering représenterait un investissement certes coûteux mais qui serait vite rentabilisé par les retombées économiques en résultant.

Le détroit n'est large que de 51 miles nautiques. Le tunnel pourrait selon les premières estimations être construit à des profondeurs d'entre 50 et 100 m, ce qui est tout à fait à la portée , même si l'on tient compte du fait que le sol est gelé, des méthodes modernes d'ingénierie. Il en serait de même des tronçons de ponts permettant d'y accéder.

La Chine a repris le projet dans le cadre de son grand programme d'interconnexion international dit One Belt One Road. La voie ferrée permettrait la circulation de trains à grande vitesse, tant pour les marchandises que pour les voyageurs. Ils relieraient la Chine et la Russie au Canada et aux Etats-Unis. L'Académie Chinoise d'Ingénierie ( Chinese Academy of Engineering) a déjà proposé de nommer la future ligne China-Russia-Canada-America line.

La Chine a besoin de charbon. Elle pourra l'importer des mines de l'Alaska. De même, elle pourra importer du pétrole de l'Alberta, à hauteur de 3 millions de barils par jour. Les défenseurs des énergies nouvelles ne s'en réjouiront pas, mais ils ne seront évidemment pas écoutés. Le coût du tunnel serait d'environ $35 milliards, montant très faible au regard du coût total d'une future liaison ferroviaire reliant Pékin à Moscou et à Washington.

Même si pour le moment, le climat politique à Washington ne peut pas faire espérer un accord des Etats-Unis sur un tel projet, on peut penser que le Canada, le Mexique et même certains Etats d'Amérique centrale y verraient une occasion irremplaçable de se relier à l'ensemble euro-asiatique en cours de mise en place. L'Allemagne, nous l'avons vu dans un article précédent, sera certainement prête à y investir, compte tenu des bénéfices qu'elle en retirerait.

vendredi, 15 décembre 2017

L'Allemagne, la France et l'Eurasie

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L'Allemagne, la France et l'Eurasie

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dans une Allemagne ou Angela Merkel semble avoir perdu sa capacité à rassembler les différents partis politiques, il est intéressant de constater la montée en influence de Sigmar Gabriel, actuel ministre des Affaires Etrangères et membre influent du SPD, Parti social-démocrate (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Sigmar_Gabriel).

Ceci est d'autant plus important que Sigmar Gabriel défend des perspectives très intéressantes dans le domaine international. Elles concernent tout autant la France que l'Allemagne. Ainsi, dans un discours-programme sur la politique étrangère, le 5 décembre, il paru prendre acte de la perte d'influence des Etats-Unis en Europe. Mais loin de la regretter, il s'est est quasiment réjoui. Il y voit une occasion pour l'Allemagne de réaffirmer ses ambitions géopolitiques. Il parlait devant des diplomates et experts de haut rang rassemblés dans le cadre du Forum Berlinois sur la politique étrangère organisé par l'influente Fondation Körber 1).

Certains pourraient craindre en France que le concept de Grande Allemagne qui était sous-jacent à son discours corresponde à celui d'Europe allemande. En effet, pour lui, il n'est pas question d'envisager d'une façon ou d'une autre le retrait de l'Union européenne. Cependant, même s'il ne l'a pas dit, obligé à la réserve diplomatique, il considère que l'Allemagne n'a rien à gagner dans l'Europe actuelle, largement au service des intérêts américains, tant économiques omni-présents à Bruxelles que politico-militaires fondamentalement anti-russes au sein de l'Otan.

Par contre, si l'on peut dire les choses d'une façon un peu brutale que Sigmar Gabriel ne voudrait certainement exprimer officiellement, il ambitionne une Europe franco-allemande, ou plutôt alémano-française. Avec réalisme, il admet que si l'Allemagne dispose d'une puissance économique et financière infiniment supérieure à celle de la France, celle-ci aura longtemps, car ces choses ne s'improvisent pas, la supériorité d'une force armée polyvalente, de solides industries de défense et de capacités de déploiement incomparables dans un certain nombre de théâtres mondiaux.

On peut penser qu'aujourd'hui Emmanuel Macron, par divers qualités que nous n'examineront pas ici, est beaucoup plus rassurant pour l'Allemagne que ses prédécesseurs. Macron lui-même avait déjà montré son attrait pour une Europe franco-allemande, mais le moins que l'on puisse dire est qu'Angela Merkel ne l'avait pas encouragé dans cette voie. Les ouvertures d'un Sigmar Gabriel, même si celui-ci ne dispose encore que de pouvoirs limités au sein de l'actuelle ou de la future Grande Coalition, ne pourront que l'intéresser.

Une stratégie eurasiatique

Au plan international, Sigmar Gabriel, dans son discours, s'est radicalement démarqué de ce que l'on pourrait appeler la stratégie américaine de ses prédécesseurs, visant à faire de l'Allemagne le meilleure élève d'une classe européenne dont Washington resterait toujours le magister. Il a expliqué, pour la première fois en Allemagne, dans une instance aussi influente que le Forum Berlinois, qu'il portait un intérêt considérable au grand projet de la Chine, dont nous avons souvent discuté ici, relatif à l'OBOR, “One Belt One Road” ou “nouvelle Route de la Soie”). Il y voit une initiative très prometteuse pour intégrer les politiques économiques, géopolitiques et géostratégiques des nombreux pays qui seront ainsi reliés.

Certes la Chine, responsable de l'initiative, entend en rester le moteur, mais en aucun cas elle ne paraît viser à le faire à son seul profit, non plus qu'à celui de la Russie, son alliée indéfectible. Il a expliqué que «  Nous, en Occident, pourrions être à juste titre critiqués pour n'avoir conçu aucune stratégie comparable ». Il semble y voir, non seulement pour l'Allemagne, mais pour une Europe alémano-française, une occasion irremplaçable permettant de s'intégrer à la construction d'un grand ensemble eurasiatique en gestation. Celui-ci deviendrait sans discussions la première puissance mondiale à tous égards – peut-être la seule puissance capable d'assurer la survie du monde face aux multiples crises qui se préparent.

Il serait inadmissible que la France ne voit pas les enjeux et tarde encore, comme elle le fait actuellement, à rejoindre le grand ensemble eurasiatique qui se mettra d'autant plus vite en place qu'une Allemagne sous la direction d'un Sigmar Gabriel, déciderait sans attendre d'en exploiter les opportunités.

1) Voir
* https://www.deutschland.de/fr/topic/politique/forum-berli...
* https://www.koerber-stiftung.de/en/berlin-foreign-policy-...

jeudi, 14 décembre 2017

La quintessence de l’expérience chinoise

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La quintessence de l’expérience chinoise

HE WENPING*

Ex: https://histoireetsocietes.wordpress.com

Lorsque Deng Xiaoping, architecte en chef de la réforme et de l’ouverture menées en Chine, avait rencontré en août 1985 le président tanzanien de l’époque, Julius Kambarage Nyerere, venu effectuer une visite en Chine, il avait affirmé : « Notre réforme est une expérimentation, aussi bien pour la Chine que pour le monde. Si elle réussit, nous pourrons fournir nos expériences pour qu’elles servent la cause socialiste et le développement dans les pays sous-développés aux quatre coins du globe. »

Aujourd’hui, plus de trente ans après le lancement de la politique de la réforme et de l’ouverture, la Chine polarise l’attention du monde de par son succès économique phénoménal. Elle a non seulement réussi l’exploit de faire sortir plus de 700 millions d’habitants de la pauvreté, mais en plus, elle est parvenue à se hisser au rang de deuxième économie mondiale juste derrière les États-Unis.

Alors comment la Chine a-t-elle pu opérer cette brillante métamorphose ? Tout au long de la réforme, comment le Parti communiste chinois (PCC), en tant que parti au pouvoir, a-t-il fait pour consolider sa capacité à gouverner et gagner constamment en popularité auprès du peuple ?

dengtime.jpgDéveloppement économique et gouvernance politique

Au cours de ces trente dernières années de réforme et d’ouverture, la Chine a accumulée une expérience très riche et variée en matière de développement, qui couvre de multiples domaines : agriculture, industrie, commerce extérieur, réduction de la pauvreté, culture et éducation, développement des ressources humaines, renforcement des capacités de gouvernance, etc.

Depuis longtemps, les réalisations du développement économique chinois s’attirent largement l’admiration et les éloges du monde, y compris les pays occidentaux. Quant aux nombreux pays en développement, ils s’inspirent de l’expérience chinoise, en particulier de celle acquise dans la réduction de la pauvreté et le développement économique, puisqu’il s’agit des deux principaux objectifs ciblés par les gouvernements de ces pays.

Les accomplissements de la Chine dans ces deux domaines sont applaudis et très peu contestés à l’échelle internationale. Toutefois, la route est encore longue et sinueuse avant que le monde parvienne à comprendre pleinement la gouvernance politique de la Chine. D’après certains, la réforme chinoise ne se borne qu’à la dimension économique, alors qu’elle marque le pas dans la dimension politique. À en croire d’autres, la réforme économique chinoise va trop vite, tandis que son régime politique, inadapté, finira par s’effondrer.

À la fin des années 1980 et au début des années 1990, avec l’éclatement de l’URSS et la fin de la Guerre froide, des grands débats et pronostics sur « l’effondrement de la Chine » ont émergé dans le monde occidental, en écho à la thèse de « la fin de l’histoire » prêchée par le chercheur américain d’origine japonaise Francis Fukuyama. Comme la suite l’a démontré, la Chine ne s’est pas effondrée, bien au contraire ! Elle s’est engagée d’un pas plus assuré sur la voie du développement et de la stabilité. Néanmoins, les préjugés et les idées négatives sur la gouvernance politique chinoise, qui ont pris racine dans la méconnaissance de la Chine ou la mentalité digne de la Guerre froide, persistent dans l’opinion publique internationale, à dominante occidentale.

Ce « nuage » formé d’a priori a commencé à se dissiper au début du XXIe siècle, époque caractérisée par un monde plus globalisé et secouée par des bouleversements nouveaux, en particulier dans la dernière décennie. Alors que le monde a subi la crise financière survenue en 2008 et le Printemps arabe amorcé fin 2010, soit deux épreuves d’une portée planétaire menaçant le développement économique et sociopolitique, la Chine socialiste sous la direction du PCC n’a connu ni krach financier en réplique au séisme frappant l’épicentre capitaliste, ni crise sociopolitique tels les troubles connus dans le monde arabe, en dépit des prédictions de certains observateurs occidentaux. A contrario, grâce à son système politique présentant certains avantages, elle s’est avérée plus résiliente aux pressions et aux chocs que les États-Unis et l’Europe, avec leurs systèmes capitalistes.

Ainsi, ces dernières années, la gouvernance politique chinoise est devenue un sujet d’attention pour une foule d’analyses, au même titre que le partage de l’expérience chinoise en matière de développement. En septembre 2014, le livre Xi Jinping : la gouvernance de la Chine a été publié pour la première fois. En seulement deux ans et demi, cet ouvrage traduit en de nombreuses langues (anglais, français, russe, arabe, espagnol, portugais, allemand, japonais, etc.) a été imprimé à plus de six millions d’exemplaires dans une centaine de pays et régions du monde. De plus en plus de gouvernements et partis politiques étrangers, fascinés par les prouesses attribuées à la « voie chinoise », se sont mis à puiser des idées dans la sagesse des dirigeants et du parti au pouvoir chinois. De nombreux pays en développement notamment espèrent trouver, par le biais de l’expérience chinoise, leur propre voie de développement sur l’actuel échiquier international, caractérisé par un multilatéralisme croissant et l’essor du monde non occidental. Ainsi, l’expérience chinoise voit son attractivité dépasser le cadre du développement économique pour atteindre la sphère de la gouvernance politique.

En particulier depuis le XVIIIe Congrès du PCC, les réalisations de la Chine, par exemple dans l’édification du Parti et la lutte contre la corruption, sont au vu et au su de la communauté internationale. Ainsi, tout naturellement, l’intérêt qu’éprouvent les pays en développement pour le « modèle chinois » ne se cantonne plus au développement économique, mais commence à s’étendre au développement politique, qui se traduit par l’édification du Parti et la gouvernance de l’État. Par ailleurs, certaines mesures telles que les formations proposées aux partis politiques étrangers, les dialogues entre les partis et l’établissement de mécanismes d’échanges ont également pris une place importante dans les relations qu’entretiennent les pays en développement avec la Chine.

deng-time-magazine-maos-ghost.jpgRéforme progressive

L’un des principes au cœur de l’expérience chinoise consiste à procéder à la réforme de manière progressive, en pondérant les rapports entre réforme, développement et stabilité, en vertu d’un concept de développement qui évolue avec son temps. Dans un pays en développement en pleine transition, les grandes réformes ont inévitablement des répercussions sur la structure sociale d’origine et sa stabilité. Or, la réforme se doit de considérer la stabilité comme la prémisse et le développement comme la finalité. La voie chinoise de réforme et d’ouverture adhère donc au principe suivant lequel « la stabilité est prioritaire ». Comme le soulignait Deng Xiaoping, « la stabilité passe avant tout ». Il faut apaiser l’agitation sociale et conforter la stabilité avant de rechercher le développement, puis entretenir cette stabilité grâce aux fruits de la réforme et du développement, afin de parvenir à un équilibre coordonné entre stabilité, développement et réforme.

Au cours de la réforme et du développement économiques, le gouvernement chinois a appliqué une « approche par tâtonnements » pour garantir une transition en douceur, considérant qu’une réforme radicale serait susceptible de provoquer des turbulences dans l’économie nationale et ainsi d’accroître le risque et la probabilité d’échec de la réforme. En d’autres termes, il s’attaque aux questions les plus faciles d’abord et les plus difficiles ensuite, étape par étape. En outre, il commence toujours par mettre en œuvre des projets pilotes, puis, en fonction des résultats obtenus, décide ou non de les généraliser et de les promouvoir. Que ce soit l’instauration du système d’exploitation forfaitaire à base familiale en milieu rural ou la promotion des entreprises rurales, que ce soit la réforme des entreprises publiques ou la réforme du secteur financier, sans oublier les réformes opérées dans l’emploi, la sécurité sociale, la répartition des revenus et le registre d’état civil, lesquelles visent à soutenir le passage d’une économie planifiée à une économie de marché… Dans toutes ces réformes, l’objectif a toujours été d’atténuer le choc ressenti par les groupes les plus vulnérables, ainsi que de limiter ou de répartir les coûts et les risques associés.

Dans le domaine politique, c’est également dans le respect de cette prémisse, la stabilité, que les réformes s’opèrent. Celles-ci consistent à élargir graduellement la participation politique, tout en promouvant activement les recherches et essais relatifs aux élections démocratiques (organisées dans un premier temps aux échelons de base) et à la démocratie au sein du Parti, dans le but ultime de réaliser l’égalité politique.

C’est grâce à cette progression graduelle et ordonnée que la réforme chinoise a pu s’approfondir cycle après cycle. Et dans le même temps, cette réforme méthodique a permis à la Chine d’accomplir, dans l’ensemble, une transition socioéconomique particulièrement vaste et profonde, en un laps de temps très court et dans des circonstances relativement harmonieuses et stables.

Depuis le lancement de la réforme et de l’ouverture il y a plus de trente ans, au-delà d’équilibrer les relations réforme-développement-stabilité, le gouvernement chinois, avec les différentes générations de dirigeants, s’attache à guider en tout temps le développement, l’envisageant selon une conception évolutive, pour que celui-ci réponde en permanence aux exigences de l’époque. Considérant que « les problèmes découlant du développement doivent être résolus par le développement » et que « le développement constitue la source et la solution des problèmes », il saisit le « développement » comme une clé multifonction pour engager les diverses réformes.

Tout comme les défis et les tâches auxquels fait face la Chine évoluent en fonction des stades de développement traversés, le concept de développement chinois a été renouvelé à plusieurs reprises ces trente dernières années. Dans les années 1970 et 1980, au sortir de la Révolution culturelle, le plus grand défi à relever pour la Chine consistait à sortir de son état de faiblesse et de pauvreté, et à réaliser les « quatre modernisations » de l’industrie, de l’agriculture, de la défense nationale, ainsi que des sciences et des technologies. Ainsi, l’architecte en chef et pionnier de la réforme et de l’ouverture, Deng Xiaoping, a avancé les fameux préceptes « Le développement est la pierre de touche » ou « Peu importe que le chat soit noir ou blanc, pourvu qu’il attrape les souris ». Guidée par ce concept de développement, l’économie chinoise a suivi une progression fulgurante, avec un taux de croissance à deux chiffres.

Cependant, ce développement exponentiel a produit des effets secondaires, notamment un développement extensif, la pollution de l’environnement et l’accroissement des disparités de revenus. Afin de résoudre les problèmes découlant du développement, la troisième session plénière du XVIe Comité central du PCC, tenue en octobre 2003, a présenté le nouveau concept de développement scientifique. Les grands principes de ce concept sont les suivants : insister sur une planification générale sans pour autant négliger chaque domaine particulier ; placer l’homme au centre de toutes les préoccupations ; établir un concept de développement global, coordonné et durable ; et favoriser le développement à la fois socioéconomique et humain. D’après ce nouveau concept de développement scientifique, il serait simpliste d’assimiler la croissance du PIB au développement et au progrès social, et à ce compte-là, il convient de remédier aux déséquilibres observés dans certains domaines et certaines régions, où les progrès sociaux, la valeur attribuée à l’homme et le bien-être à long terme sont négligés au profit des indices économiques, des acquisitions matérielles et des intérêts immédiats.

dengpc-2001-002.jpgÀ l’heure où l’environnement économique et commercial international est de plus en plus complexe et hasardeux, le Comité central du PCC, avec le camarade Xi Jinping comme noyau dirigeant, a lancé en temps opportun le concept de développement innovant, coordonné, vert, ouvert et partagé. M. Xi a indiqué : « Nous devons prendre conscience que l’économie chinoise, en dépit du volume considérable qu’elle représente, n’est pas encore robuste et qu’en dépit de sa croissance très rapide, elle n’affiche pas une qualité optimale. Notre modèle de développement extensif qui misait principalement sur les facteurs de production, en particulier les ressources, pour stimuler la croissance économique et l’expansion du volume économique n’est pas durable. Il est temps d’accélérer notre transformation pour passer d’un développement essentiellement alimenté par les facteurs de production et l’investissement massif à un développement tiré par l’innovation. »

En conclusion, c’est en persistant dans l’idée de développement, mise au diapason de son époque, que la Chine est devenue sans conteste l’exemple type d’un État développeur.

Gouvernement fort et politiques adéquates

Le second principe au cœur de l’expérience chinoise consiste à avoir un gouvernement fort et engagé dans le développement, ainsi que des dirigeants visionnaires et des politiques adéquates. Dans un pays en pleine transition, il est nécessaire d’avoir, à certaines périodes et pour certains domaines, un « gouvernement fort », doté d’une grande autorité politique et d’une vive capacité en matière de gouvernance. L’objectif étant d’unir la population nationale autour d’une volonté commune et d’un sentiment de cohésion, ainsi que de conjuguer les efforts de tout le pays pour faire progresser de manière ordonnée les réformes économiques, sociales et politiques.

Dans l’histoire humaine, les faits démontrent depuis longtemps que le développement économique peut être atteint dans des circonstances politiques autres que la démocratie occidentale. Dans les années 1960 et 1970, certains pays et régions en développement (à l’instar des « Quatre dragons asiatiques ») ont connu une croissance économique assez rapide. Pour expliquer cet essor des économies émergentes de l’Asie de l’Est, dont la Chine, de nombreux chercheurs occidentaux ont recouru au concept du soi-disant « État développeur ». Selon leur définition, « un État développeur se caractérise par un modèle de développement économique dirigé par un gouvernement fort et faisant preuve d’une ferme volonté de développement économique, un gouvernement capable de mobiliser et de redistribuer efficacement les diverses ressources dans le but de promouvoir le développement national. »

Concernant le régime politique, bien que le système de collaboration multipartite et de consultation politique sous la direction du PCC ait longtemps été interprété par les sociétés occidentales comme « un parti unique au pouvoir de longue date », toutes les analyses faisant preuve d’objectivité reconnaissent qu’« un parti unique au pouvoir de longue date » est plus à même d’assurer une continuité politique. Élaboré pour la première fois en 1949 sous la houlette du PCC, le Plan quinquennal pour le progrès social et le développement économique en est désormais à sa XIIIe édition.

En accord avec les plans quinquennaux successifs, la Chine poursuit ses efforts de manière ordonnée dans la construction d’infrastructures, dans l’aménagement de zones économiques spéciales, ainsi que dans la coopération internationale en matière de capacités de production et pour la construction des Nouvelles Routes de la Soie. De plus, le PCC ne cesse de perfectionner ses équipes de cadres dirigeants aux différents échelons par le biais du système de mandat, de la direction collective, de la sélection au mérite et de la mise en concurrence des candidats aux postes. C’est donc en assurant une « bonne gouvernance » plutôt qu’en poursuivant aveuglément la « démocratisation des élections » que le PCC cherche à renforcer sa popularité, qui constitue le socle de la gouvernance de l’État.

En outre, bien que les réalisations du développement économique chinois soient connues et reconnues du monde entier, très peu de gens semblent se rendre compte que la Chine a mené sa réforme économique en simultané et en symbiose avec sa réforme sociopolitique. Les résultats obtenus à travers la réforme économique sont donc indissociables des efforts déployés dans le cadre de la réforme sociopolitique. Ces trente dernières années, de nombreuses réformes progressives sur la supervision du pouvoir et la mise en œuvre de contre-pouvoirs sont menées, notamment dans le système de direction, le système de nomination des cadres dirigeants, le système électoral (élections internes au Parti, mais aussi élections aux échelons de base), les systèmes législatif et judiciaire, ainsi que le système de prise de décision.

De cette manière, la réforme économique peut progresser en continu et en profondeur, et au cours de la transition socioéconomique majeure, les différentes ethnies et les diverses couches sociales parviennent à vivre en harmonie et à concilier leurs intérêts. Bien sûr, la Chine est encore confrontée à de nombreux défis dans son processus de développement, comme le fossé entre riches et pauvres ou les inégalités entre les différentes régions. Mais du point de vue diachronique, le peuple chinois jouit de droits économiques, sociaux et politiques toujours plus nombreux, aujourd’hui à un niveau sans précédent dans son histoire. C’est sans doute pourquoi le « Consensus de Beijing » axé sur le développement est en mesure de concurrencer le « Consensus de Washington » axé sur la libéralisation économique. D’ailleurs, ce « Consensus de Beijing » est aujourd’hui prisé par un nombre croissant de pays en développement.

*HE WENPING est chercheuse senior à l’Institut Chahar et chercheuse à l’Institut de recherche sur l’Asie de l’Ouest et l’Afrique qui relève de l’Académie des sciences sociales de ChinePropos d’expert

Lire aussi :
• HE Wenping, China-Africa Knowledge Project Research Hub – Jeune Afrique – World Economic Forum.
• Dossier documentaire Economie Chine, Monde en Question.
• Index Économie, Monde en Question.
• Veille informationnelle 中國 Chine, Monde en Question.

jeudi, 30 novembre 2017

Omar Sy et les Rohingyias

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Omar Sy et les Rohingyias

Gérard Brazon
Ancien Conseiller municipal et permanent syndical, souverainiste, responsable politique à Siel
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Omar Sy fait encore des siennes et  fonce tête baissée par solidarité religieuse, pour venir au secours des gentils Rohingyias. On remarquera son silence lors des massacres des Chrétiens d'Orient.

Des "gentils" qui tout de même, quand on regarde de plus près, sont des islamistes de fond et ont prouvé par leurs exactions, que ce ne sont pas des tendres. Entendons de que nous en dit le père Bernardo Cervellera, missionnaire, et directeur du site web AsiaNews.it : les Rohingyias arrivant au Bangladesh sont extrêmement violents avec les tribus en place et leur volent leurs terres. Nous savons et connaissons les méthodes tribales des "fous de dieu" ! Elles n'ont pas évolué depuis le 7 iém siècle.

Omar Sy se moque bien des réalités. Ce qu’il veut c’est se refaire une virginité après son épisode calamiteux face à Eric Zemmour. L’un hurlait, contestait, voulait interdire, et il s’est fait claquer le beignet d'un seul mot, par un homme qui n’a pas de leçons à recevoir. Devant l’hilarité générale, l’humoriste à deux balles a repris son avion pour Los Angeles, une ville dont on connait l’immense pauvreté, et faire la bise en passant à son grand ami Weinstein, le violeur de starlettes en devenir. Bref, plutôt que de se faire oublier, le voilà parti dans un combat contre la faim, la violence, la misère, etc. Il est à lui tout seul, le ridicule des « branquignoles » des "Restau du cœur" ! Il n’y a pas pire indécence que ces stars blindés de fric qui viennent racolés le populo pour lui soutirer trois francs six sous. Sans vergogne, ils viennent faire les fonds de poches de ceux qui sont racketté par l’état, jusqu’en juillet de chaque année, sans compter la TVA, tandis qu’eux, ont planqué leurs économies en Suisse ou dans des paradis fiscaux.

Omar Sy qui se croit protégé par le titre de « personnalité préférée » des Français compte faire un tabac. Il devrait se douter que ce titre est bidon, et qu’il est octroyé comme d’habitude, par une flopée de bobos gauchistes qui aiment dire que le talent est exotique ! Avant c'était Noah, aujourd'hui c'est Omar Sy, et demain  il y aura un Rachid quelque chose. Cette engeance qui ne vit pas dans les cités de Trappes et d’ailleurs, adore caresser ces petits "fauves" des cités. Rapidement mis en laisse par les producteurs, le fric et la popularité. Qu’ils se mettent à mordre la main de leur maître, et c’est le chenil direct, ou la poubelle des stars !

Qui sont les islamistes Rohingyias, ce sont des adorateurs d’Allah, détestant l’égalité des sexes, refusant d’octroyer aux femmes le droit de vivre libre et égale en droits ? Nous avons les mêmes à la maison France. D’après l’institut Montaigne, nous en aurions 28% qui refusent les lois de la République et veulent la Charia. C’est avec ces gens-là qu’il nous faudrait avoir de la compassion ? Désolé, mais je ne marche pas dans la combine des ONG pleureuses et avides de subventions, et encore moins dans le discours d’Omar Sy qui, par solidarité religieuse, en tant que musulman, seconde en quelque sorte le Pape François. Ce dernier, contrairement à Omar Sy, a sûrement oublié que son boulot était d’abord d’apporter la bonne parole et d’évangéliser les peuples, y compris de l'islam, plutôt que venir en aide à celui qui rêve d’occuper son siège à Rome.

D’autant plus que, à l’origine, le Pape souhaitait se rendre en Inde mais le Premier ministre du deuxième pays le plus peuplé de la planète n’a pas répondu à sa demande. Alors son choix s’est posé sur les pays voisins. Où comment ne pas passer pour un idiot. Les autorités Hindous n’en ont rien à faire de ses discours sur l’aide aux pauvres musulmans.

Une fois en Birmanie, il s’agira dit-on, de façon diplomatique, de faire un maximum pour que la loi birmane sur la laïcité soit respectée.  Ce qui doit faire grincer les dents de certains Catholiques en mémoire des exactions commises en 1905 par la République Française. De quoi se mêle ce Pape ?

Mais en arrière plan, les Rohingyias auraient du succès grâce au coup de pouce des USA avides de faire des affaires. Les USA sont de véritables prédateurs. Je ne vais pas me faire des amis, mais sincèrement, non seulement ils encerclent la Russie par des bases militaires, cherchent des noises à la Chine et maintenant interviennent sur des affaires intérieures qui ne les concernent pas. Que nous dit le père Bernardo Cervellera qui vit dans ces pays, et connaît bien les tenants et les aboutissants ! Il évoque une question géopolitique majeure entre la Chine et les États-Unis. En effet dans l’État d’Arakan (ouest du Myanmar), l’armée birmane et la Chine ont décidé la construction d’un port en eaux profondes et d’une autoroute allant vers Kunming en Chine, accompagnés d’un gazoduc et d’un oléoduc. Les États-Unis voient cela d’un très mauvais œil.

Voilà dans quoi ce sont fourrés les ONG et le pitoyable Omar Sy. Les unes pour se refaire une santé à travers les dons, et l’autre idiot utile d'humoriste, pour se refaire une virginité d’humaniste.

Gérard Brazon

Le Pakistan bientôt sous contrôle des islamistes?

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Le Pakistan bientôt sous contrôle des islamistes?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ceci n'est pas encore fait, mais le risque se précise. Un incident significatif, qui ne se serait pas produit dans une démocratie se voulant laïc, vient de pousser le ministre de la justice pakistanais, Zahid Hamid, a présenter le 27 novembre sa démission, qui a été acceptée aussitôt par le gouvernement. Il se pliait au chantage de manifestants islamistes qui bloquent la principale autoroute d'accès à Islamabad depuis trois semaines.

Le ministre a déclaré qu'il avait pris cette décision « volontairement pour mettre  un terme à la situation de crise dans le pays ». Les manifestants appartiennent  à un groupe religieux connu pour son radicalisme, le Tehreek-i-Labaik Yah Rasool Allah Pakistan (TLYRAP) Ils campent depuis le 6 novembre sur le pont autoroutier conduisant à la capitale. Après des semaines de négociations infructueuses, une tentative des forces de l'ordre de les déloger à coups de gaz lacrymogènes, samedi, avait échoué, faisant sept morts et plus de 200 blessés, ce qui avait provoqué l'extension de la contestation dans plusieurs villes du pays.

Les manifestants exigeaient la démission du ministre après une polémique au sujet d'un amendement pourtant très marginal que le ministre voulait apporter à la Loi sur le Blasphème. Celle-ci, promulguée en 1986 et jamais atténuée depuis, précise que «  toute remarque dérogatoire, .., vis-à-vis du Prophète sacré à l'écrit ou à l'oral, ou par représentation visible, ou toute imputation ou insinuation, directe ou indirecte [...] sera punie de la mort, ou de l'emprisonnement à vie, et aussi passible d'une amende. »

L'amendement en cause ne visait pas à atténuer cette loi, au nom de laquelle une chrétienne pakistanaise avait été précédemment exécutée. Il proposait seulement une légère modification à la formulation du serment prononcé par les candidats aux élections, dans lequel ils reconnaissent que Mahomet est le dernier prophète. Le gouvernement s'était d'ailleurs vite repris, en s'excusant . Il avait expliqué qu'il s'agissait d'une modification advenue par inadvertance. Il l'avait donc rapidement annulée au moyen d'un nouvel amendement.

Le dernier des prophètes

Mais les fondamentalistes du mouvement TLYRAP y ont vu une tentative d'infléchir la loi pour permettre aux Ahmadis de prêter serment, autrement dit d'entrer dans la légalité. Les Ahmadis, une branche de l'Islam non reconnue officiellement, croient que Mahomet n'est pas le dernier des prophètes. Trois d'entre eux ont été condamnés à mort mi-octobre pour blasphème. Ils sont donc définitivement impardonnables aux yeux des fondamentalistes nombreux dans le pays.

Ceci devrait donner à réfléchir tant aux Etats-Unis qu'à la Chine, qui s'efforcent de façon différente de rallier le Pakistan à leurs intérêts. Rien n'assure que si le gouvernement pakistanais conserve une certaine modération, il ne soit bientôt renversé par un coup d'Etat provoqué par une secte fondamentaliste, approuvé par la majorité de la population restée encore à l'écart des modernisations technologiques et industrielles récentes.

Or comme le Pakistan dispose, comme nul ne l'ignore, de l'arme atomique, rien n'empêcherait les fondamentalistes djihadistes arrivés au pouvoir d'utiliser celle-ci dans une opération suicide visant à leur accorder les bonnes grâces d'Allah.

Le risque est au moins aussi grand que celui au nom duquel Donald Trump continue à vouloir détruire la Corée du Nord, celui de voir Kim Jung Un subitement frappé de folie envoyer sur les Etats-Unis un ICBM semblable à celui dont il vient de faire la démonstration, doté d'une charge atomique.

 

dimanche, 26 novembre 2017

Accord de la Russie et de la Chine pour développer la route maritime nord

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Accord de la Russie et de la Chine pour développer la route maritime nord

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Dès l'époque soviétique, la Russie avait fait d'importants investissements pour développer la route maritime nord qui relie l'Est du pays au nord de l'Europe le long des côtes arctiques de la Russie. Un moment mis en sommeil avec la chute de l'URSS, cet ambitieux projets avait été repris par la Russie, notamment à partir du début de ce siècle. Nous avions précédemment consacré plusieurs articles à cette question.
 

Une telle route impose des dépenses considérables, compte tenu du fait que même en été, la banquise s'étend tout au long du parcours. Le réchauffement climatique espéré dans ces régions n'a pas encore eu d'effets sensibles. Il faut d'abord construire des brise-glaces, aujourd'hui à propulsion nucléaire, des brise-glaces remorqueurs, des tankers et navires de charges adaptés, et surtout des ports permettant d'accueillir ces navires et les marchandises destinées à être transportées.

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Comme il fallait s'y attendre, récemment, la Russie et la Chine viennent de s'accorder pour coopérer sur ce projet. En juillet 2017 une réunion entre Xi Jinping et Dmitri Medvedev a confirmé que Moscou et Pékin avaient l'intention de développer conjointement la route nord, dans la cadre du grand projet chinois de Route de la soie maritime chinoise. Pékin a l'intention de transporter ses marchandises à travers l'Arctique depuis l'Europe vers la Chine, réduisant ainsi les distances de 20% à 30%, économisant du temps, du carburant et des ressources humaines. Considérant que 90% des marchandises chinoises sont transportées par voie maritime, cette route nord, même si elle n'intéressait qu'une petite partie de ces transports, générerait d'importantes économies. .

Il y a quelques jours, le brise-glace russe Christophe de Margerie, du nom du défunt PDG français (touchante attention, à remarquer), affrété par Total, a été le premier navire commercial à emprunter le passage Arctique du nord-est pour rallier l'Asie. Ceci a représenté un gain de 15 jours par rapport à la route de Suez.

Simultanément le brise glace chinois Xuelong 2 a emprunté la route vers l'Amérique du nord, réduisant dans les mêmes proportions la durée du passage de traversé le passage du Nord-Ouest dans l'Arctique, atteignant l'Amérique du Nord depuis l'Asie. C'était la première fois qu'un navire chinois avait fait ce trajet, si l'on excepte les navires non chinois affrétés par l'entreprise chinoise COSCO.

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L'intérêt futur de la route nord-est

D'un point de vue pratique, il existe deux routes maritimes à travers l'Arctique, si l'on excepte la route dite nord-nord traversant le pôle, qui ne sera pas praticable avant au mieux 2050, la route dite du nord-est, et celle dite du nord-ouest. Cette dernière reste encombrée de glaces profondes, même pendant l'été. La route du nord-est n'est évidemment jamais en eau libre, mais les glaces que l'on y rencontre en été peuvent être fracturées par de puissants brise-glaces, à l'avenir de préférence nucléaire.

La coopération entre la Russie et la Chine sur cette voie sera très rentable pour les deux pays. Ils l'utiliseront pour leurs besoins propres, mais aussi ceux d'autres pays (probablement notamment le Japon) choisissant cette solution. Pour la Chine, le passage par le Canal de Suez représente 12.000 miles nautiques, celui par le nord sera inférieur à 7.000 nautiques.

Rappelons que les ambitions de la Chine en matière de nouvelles voies maritimes ne se limitent pas à l'Arctique. Elle envisage la construction à travers le Nicaragua d'un canal transaméricain qui se propose de rivaliser avec le canal de Panama. Mais les travaux au Nicaragua seront considérables et Panama a entrepris de doubler la capacité de son canal.

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Les routes de l'Arctique représenteront inévitablement l'avenir en termes d'opportunités et d'économies de coûts. En comparaison avec le canal de Suez, qui est la route actuelle par laquelle la Chine atteint l'Europe, avec un trajet de près de 12 000 miles nautiques, le passage par la voie arctique du Nord-Ouest est inférieur à 7 000 milles.

Dans l'Arctique, la Chine ne se limitera pas à offrir du transport. Elle envisage, en accord avec la Russie, d'y exploiter des réserves apparemment considérables en hydrocarbures et autres ressources naturelles.

Les environnementalistes ne manqueront pas de dénoncer les dégâts nécessairement considérables que provoqueront ces projets sur la faune et la flore arctiques. Celles-ci apparaissent aujourd'hui aux scientifiques bien plus riches qu'ils ne supposaient. Mais aucune des puissances composant le Conseil de l'Arctique ne s'en soucie évidemment.

Rappel

Rappelons que, en terme de droit international, l'Arctique est partagée entre les États-Unis, le Nord du Canada, la Finlande, le Groenland (Danemark), l'Islande, la Norvège, la Russie et la Suède et est administré par le Conseil de l'Arctique. Les pays non membres comprennent la France, l'Allemagne, l'Inde, l'Italie, le Japon, la Corée du Sud, les Pays-Bas, la Pologne, Singapour, l'Espagne, le Royaume-Uni et la République populaire de Chine. Ceci ne veut pas dire qu'un de ces Etats puisse s'attribuer un monopole sur les routes l'empruntant. Par contre, ils sont juridiquement habilités à décider de l'usage qu'ils font de ce que l'on nomme leurs zones côtières exclusives.


Pour en savoir plus:

Voir :

https://journal-neo.org/2017/11/22/the-huge-implications-...

http://french.china.org.cn/china/txt/2017-10/10/content_5...

 

samedi, 25 novembre 2017

Wenn Engel fallen – Der Islam erobert Birma

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Wenn Engel fallen – Der Islam erobert Birma

Sie war ein Engel der Europäer, schwebte über allen Zweifeln. Sie wurde auf die fast schon göttliche Ebene von Mahatma Gandhi, Nelson Mandela und Martin Luther King erhoben. Sie wurde 1990 vom Europäischen Parlament mit dem Sacharow-Preis geehrt. Sie erhielt 1991 den Friedensnobelpreis. US-Präsident Bill Clinton verlieh ihr 2000 „The Presidential Medal of Freedom“, Paul David Hewson alias Bono widmete ihr im Folgejahr mit seiner irischen Erfolgscombo U2 mit der Hymne „Walk On“ ein musikalisches Denkmal.

Die europäischen Romantiker der Glückseligkeit lagen ihr zu Füßen, war sie doch der Inbegriff dessen, was ihnen ihr eigener Rassismus als Inkarnation des von Natur aus unschuldigen Opfers nicht nur des Kolonialismus, sondern nun auch noch des Militarismus eingab.

Ach, wäre sie doch nur rechtzeitig gestorben! Hätte sie ihr Leben doch so heldenhaft abgeschlossen, wie sie es gelebt hatte! Man hätte ihr mehr als nur musikalische Denkmale errichtet, Schulen nach ihr benannt, Heiligenbücher über sie geschrieben, ihr Leben zu einem abendfüllenden Kinofilm gemacht. Sie wäre unsterblich geworden – eine Ikone der Menschheit, eine Heroin des Guten.

Pressespiegel Indien
Indien: Unterstützung für Myanmar in der Rohingya-Krise
 
Aber das Schicksal meinte es nicht gut mit ihr. Es wollte ihr die Unsterblichkeit nicht gönnen. Deshalb ließ es sie ihren Traum erleben – ihr armes Land wurde von den Fesseln der Diktatur gelöst, sie selbst zur wichtigsten Politikerin ihres Landes. Und dann geschah es. Aus der Ikone wurde eine Realpolitikerin, die ihr Land schützen wollte gegen die Unterwanderung durch kulturfremde Zuwanderer. Sie wollte es schützen vor den Ideologen einer weltweit agierenden Gruppe von Fanatikern, welche angesetzt hatten, sich einen Teil ihres Landes herauszuschneiden. Sie wollte es schützen gegen gewaltsam betriebene Bestrebungen, aus einer Provinz ihres buddhistischen Landes einen radikalislamischen Staat zu machen.

Doch die mangelnde Bereitschaft, sich als weiteres Opfer in einem seit 1.400 Jahren andauernden Kampf arabisch inspirierter, rassistischer Imperialisten gegen die indigenen Völker Südostasiens bereitwillig herzugeben, ließ den Engel stürzen.

In der Tradition der Kämpfer

Die Rede ist von Aung San Suu Kyi, Außenministerin und de-facto-Chefin des heutigen Myanmar, vielen Europäern immer noch besser bekannt als Burma oder Birma.

Suu Kyi kam am 19. Juni 1945 als Tochter des burmesischen Nationalhelden Aung San in der Hafenstadt Rangun/Yangon zur Welt. Damals gehörten Stadt und Land offiziell zum britischen Empire, doch seit 1942 war das Land japanisch besetzt. Vater Aung San, zu Studentenzeiten 1939 nach einem Besuch bei Chinas Mao Gründer der Kommunistischen Partei Birmas, hatte sich in Japan militärisch ausbilden lassen, kämpfte im Weltkrieg erst an der Seite der Japaner gegen die Europäer. Als ihm bewusst wurde, dass die 1943 gemachte Zusage der Japaner, Burma in die Unabhängigkeit zu entlassen, nicht eingehalten wurde, sagte er sich 1945 von den mittlerweile taumelnden, asiatischen Inselimperialisten los und erklärte Nippon den Krieg. Nach dessen Kapitulation rief er die „Antifaschistische Volksbefreiungsliga“ (AFPFL) ins Leben und erfreute sich bei seinem Bestreben nach Unabhängigkeit der Unterstützung des letzten britischen Vizekönigs von England. Diesem Louis Francis Albert Victor Nicholas Mountbatten aus dem hessischen Adelsgeschlecht der Battenberg, Onkel des Prinzgemahls von Queen Elisabeth 2, war die Aufgabe übertragen, die fernöstlichen Kolonien geregelt in die Unabhängigkeit zu entlassen.

Aung San handelte mit Mountbatten maßgeblich jene Verträge aus, die am 4. Januar 1948 zur Unabhängigkeit des Vielvölkerstaates Birma führten. Selbst allerdings sollte Aung San diesen Tag nicht mehr erleben: Am 19. Juli 1947 fiel er einem Attentat politischer Konkurrenten zum Opfer. Suu Kyi, die damit faktisch vaterlos aufwuchs, ließ sich jedoch vom Leben ihres Vaters inspirieren. Nach langem Auslandsaufenthalt mit Tätigkeiten unter anderem bei den Vereinten Nationen kehrte sie 1988 zurück in ihre Heimat. Dort nahm sie den friedlichen Kampf gegen eine Militärdiktatur auf, die sie wiederholt mit Politikverbot und Hausarrest belegte. So wurde sie zu einer Heldin aller Pazifisten, Antifaschisten und all jener, die von einer besseren Welt träumen, in der der Mensch sich und seine ihm innewohnenden, aggressiven Anlagen selbst überwindet und allumfassender Weltfriede der allgemeinen Glückseligkeit herrscht.

Nach langen Jahren der Diktatur lockerten dann die Militärs behutsam ihre totalitären Fesseln. Birma fand den behutsamen Weg zu Demokratie, Suu Kyi wurde in aller Welt gefeierte Führerin ihres Landes auf dem Weg in die Demokratie.

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Rassistische Übergriffe gegen Buddhisten

Dann aber geschah etwas, das ihre weltumspannende Anhängerschaft in tiefe Verzweiflung warf. Aus dem Engel wurde ein Realpolitiker, der seine Aufgabe, für sein Land und dessen Volk zu kämpfen, nicht nur als Lippenbekenntnis betrachtete, sondern bereit war, dafür konsequent einzutreten.

Der Hintergrund des Absturzes dieses Engels fand sich im Westen ihres buddhistisch geprägten Landes, in einer am Indischen Ozean gelegenen Provinz namens Rakhaing/Arakan. Diese an Bangladesh angrenzende Provinz war seit der britischen Kolonialzeit Ziel islamischer Auswanderer aus den überbevölkerten Regionen Bengalens gewesen. Eine Volkszählung der Briten aus dem Jahr 1891 hatte bei einer Gesamtbevölkerung von rund 672.000 Menschen bereits einen Anteil von 126.600 muslimischen Bengalen und 443.000 Buddhisten ergeben. Konnten die Birmesen in der Kolonialzeit nichts gegen die Einwanderung tun, so verweigerten sie den Bengalen und ihren Nachkommen jedoch seit der Unabhängigkeit Myanmars die Anerkennung als Staatsbürger – und da auch das überbevölkerte Bangladesh die Verantwortung für seine verlorenen Kinder verweigerte, gelten diese Muslime heute als staatenlos.

Clash of Cultures

Palästinenser, Rohingya und die Kurden – der Export religiöser Konflikte

Als nun 2010 das Militärregime seinen harten Griff auf das Land lockerte, Islam-Aktivisten ihre Stunde gekommen. Mit Übergriffen gegen die buddhistische Mehrheitsbevölkerung in Arakan bis hin zu Überfällen auf Polizeistationen provozierten die im arabischen Ausland geschulten Kämpfer Mohameds jene Situation der muslimischen Opferrolle, mittels derer sie bereits in Thailand und auf den Philippinen das Ziel ihrer islamischen Machterweiterung in die Wege zu leiten suchten. Aus den muslimischen Bengalen wurde das Kunstvolk der Rohingya geschaffen. Die rassistisch motivierten Provokationen der Islamaktivisten gegen die Buddhisten mit dem deklarierten Ziel eines unabhängigen islamischen Staates auf dem Boden der noch zu Birma gehörenden Provinz riefen nun jedoch das Militär auf den Plan, welches zwar zugelassen hatte, dass Myanmar sich demokratischen Ideen öffnete, nicht aber bereit war, darüber die staatliche Integrität in die Brüche gehen zu sehen.

Die militärische Reaktion auf den islamischen Versuch der Ausdehnung nach Osten wurde propagandistisch von den Islamaktivisten zu einem Gräuelfeldzug des Militärs hochgefahren; die birmanisch-bengalische Bevölkerung zum Instrument der weltweiten Empörungsmaschinerie, mit der die Anhänger des arabischen Imperialisten aus dem siebten Jahrhundert regelmäßig agieren, wenn ihre Eroberungspläne auf Widerstand stoßen. Die Bengalen reagierten wie erwartet: Sie flohen vor den bis heute durch keine neutrale Stelle bestätigten Gräueltaten, die dem Militär angelastet wurden. Auf über 800.000 Menschen wird ihre Zahl bis heute geschätzt – und sie werden von ihrer Regierung in Dhaka wie einst jene Araber, die bei Gründung des Staates Israel dem Aufruf des islamischen Großmufti von Jerusalem folgten und ihre Wohnungen verließen, in Lager gepfercht, statt wie beispielsweise einst die deutschen Flüchtlinge aus Osteuropa in die Heimatgesellschaften integriert.

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Ein Engel stürzt

Das Vorgehen der Islamaktivisten in Myanmar wie der Regierenden in Bangladesh verfehlte seine Wirkung nicht. Die Träumer der Glückseligkeit rund um den Globus wandten sich nun an ihren Engel Suu Kyi. Möge sie doch bitte umgehend und bedingungslos als faktische Staatspräsidentin des bösen Staates Myanmar, der dieses angebliche Rohingya-Volk vertrieb, ihr Militär an die Kette legen und die Rückkehr der nach Bangladesh Heimgekehrten zulassen. Schnell waren auch Forderungen im Raum, die bislang erfolgte Unterstützung der demokratischen Regierung von Suu Kyi einzustellen und das Land bis zum Gehorsam mit Sanktionen zu belegen. Jene Aktivitäten der Islamaktivisten, die bereits 2012 das Auswärtige Amt der Bundesrepublik erstmals zu einer Reisewarnung veranlasst hatte, hatten Erfolg: Destabilisierung der jungen, noch labilen Demokratie, um aus dem wankenden Land ein weiteres Stück herauszureißen und dem dikatorisch geführten, sunnitischen Weltreich der islamischen Gemeinschaft anzugliedern.

So begann nun der Engel der Glückseligen im Eiltempo zu stürzen. Denn Suu Kyi blieb sich und der von ihr empfundenen Verantwortung für ihr buddhistisch geprägtes, sino-tibetisches Volk treu und verweigerte die Unterwerfung unter den postkolonialistischen Anspruch der Europäer und der Migrationsexperten der Vereinten Nationen darauf, dass jeder Mensch das uneingeschränkte Recht habe, dort zu siedeln, wo immer ihm der Sinn danach stehe.

„Ethnische Säuberung“ und Rassismus

Man kann das, was in Myanmar derzeit geschieht, als „ethnische Säuberung“ bezeichnen. Denn tatsächlich ist die gegenwärtige Situation derart, dass die Nachkommen der illegalen, bengalischen Einwanderer zurück in ihr Herkunftsland ziehen. Doch man darf dabei zweierlei eben nicht vergessen: Die von der indigenen Bevölkerung nicht gewünschte Landnahme seit über 100 Jahren, und die gezielte Provokation des Konflikts durch die geschulten Aktivisten der islamischen Expansion.
Und insofern kann man die Situation auch gänzlich anders betrachten. Denn nicht nur die Geschichte, sondern auch das Vorgehen islamischer Aktivisten andernorts belegt, dass es sich dabei um das erprobte Vorgehen einer rassistischen Vereinigung handelt, die es gezielt darauf anlegt, vorhandene, indigene Kulturen zu zerstören und durch ein eigenes, kollektivistisches Kulturverständnis zu ersetzen. Denn genau das haben die Krieger des Mohamed seit bald eineinhalb Jahrtausenden überall getan, wo sie mit Gewalt oder mit Tücke die Macht an sich gerissen hatten: Auf der arabischen Halbinsel, in den christlichen und jüdischen Gemeinden rund um das südliche Mittelmeer, im zoroastrischen Persien wie im christlichen Kleinasien und Südosteuropa, in Indien und auf den Inseln des Indonesischen Archipels.

Rassisten im Namen Mohameds

„Rassistisch“? Können das nicht nur weiße Europäer sein? Ja – so wollen es alle Nicht-Europäer und so sollen es alle Europäer glauben. Der böse, weiße Mann, der den armen unterdrückten Völkern ihre Identität stiehlt, sie versklavt und ausbeutet!
Doch nicht nur die Vereinten Nationen sehen das anders. In der am 27. November 1978 durch die 20. Generalkonferenz der UNESCO verabschiedeten Erklärung ist in Artikel 3 zu lesen:

„Jede auf der Rasse, der Hautfarbe, dem Volkstum, dem nationalen Ursprung oder der von rassistischen Überlegungen getragenen religiösen Intoleranz beruhende Unterscheidung, Ausschließung, Beschränkung oder Bevorzugung, welche die souveräne Gleichheit der Staaten und das Recht der Völker auf Selbstbestimmung beseitigt oder gefährdet oder welche das Recht jedes Menschen und jeder Gruppe auf volle Entfaltung in willkürlicher und diskriminierender Weise begrenzt, ist mit den Erfordernissen einer gerechten, die Achtung der Menschenrechte garantierenden Weltordnung unvereinbar; das Recht auf volle Entfaltung beinhaltet den gleichberechtigten Zugang zu den Mitteln der persönlichen und gemeinschaftlichen Entwicklung und Erfüllung in einem Klima der Achtung für die Werte der Zivilisation und Kulturen, sowohl national als auch weltweit.“

Bereits 1948 definierte die Generalversammlung der Vereinten Nationen in der „Convention on the Prevention and Punishment of the Crime of Genocide“ den Tatbestand des Völkermordes als „acts committed with intent to destroy, in whole or in part, a national, ethnical, racial or religious group”.

KEIN ENDE DER KONFLIKTE IN BURMA
Die Rohingya und das Spiel der Mächte
 
Nichts anderes als jene „mit den Erfordernissen einer gerechten … Weltordnung“ unvereinbaren Handlungen gegen religiös Andersdenkende sind das Grundkonzept des seit 1.400 Jahren schriftlich nachzulesenden Welteroberungsplanes des Mohamed – und dieser wird nach wie vor überall dort exekutiert, wo der Islam die staatliche Gewalt hat. Wo immer der Islam, ob mit Gewalt oder durch Unterwanderung, die Macht an sich riss, zielte er in der festen, rassistischen Überzeugung, dass nur derjenige ein Mensch sein könne, wer gleichzeitig Muslim ist, darauf ab, „nationale, ethnische, rassische oder religiöse Gruppen“ zu zerstören und deren nationale Kultur durch die des Islam zu ersetzen.

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Nichts anderes auch als ein derart rassistisch begründeter Angriff auf die kulturelle Identität der Birmesen war die zuerst schleichende, dann militant und nun über den islamischen Opferkomplex eingeforderte Landnahme Arakans durch muslimische Bengalen und die Aktivisten des Mohamed.

Die sogenannten Rohingya, die sich heute als Kinder illegaler, bengalischer Migranten in den Lagern ihres Herkunftslandes finden, sind dabei nichts anderes als das Faustpfand und die Opfer jener, die ihre als Religion bezeichnete, rassistische Ideologie der Welteroberung immer noch auf den Fahnen stehen haben und gegen die sich die buddhistisch geprägte Bevölkerung Myanmars spätestens seit den Angriffen der Islamaktivisten auf buddhistische Nachbarn und die buddhistische Administration auch nach den Regeln des Völkerrecht völlig zurecht zur Wehr setzt. Denn der islamische Angriff richtet sich gegen ein Mitglied der Vereinten Nationen – und dieses hat nach der Charta der Vereinten Nationen gemäß Kapitel VII Artikel 51 „das naturgegebene Recht zur individuellen oder kollektiven Selbstverteidigung“.

Illegale Einwanderer verbreiten Terrorismus

Anlässlich eines internationalen Treffens der Außenminister in der birmesischen Hauptstadt – der noch amtierende Deutsche hatte zuvor großzügig 20 Millionen Euro dafür bereitgestellt, dass die bengalischen Heimkehrer nicht in die Gesellschaft von Bangladesh reintegriert werden müssen – brachte Suu Kyi die Angelegenheit auf den Punkt.

„Illegale Einwanderung ist die Verbreitung von Terrorismus und gewalttätigem Extremismus, von sozialer Disharmonie bis hin zur Gefahr eines Atomkriegs. Die Konflikte stehlen den Gesellschaften den Frieden, lassen Unterentwicklung und Armut zurück, bringen Völker und selbst ganze Länder gegeneinander auf“, schrieb die Friedensnobelpreisträgerin vor allem den böse dreinblickenden Vertretern Europas in Stammbuch. Sie meinte damit nicht nur die illegale Einwanderung der Muslime nach Myanmar, sondern schaute auf die ganze Welt.

Nur wenig ist so, wie es erscheinen soll
Myanmar, Medien und die Propagandalüge
 
Ach, hätte sie doch nur geahnt, dass in dieser Welt Täter nur laut genug schreien müssen, um als bemitleidenswerte Opfer zu gelten! Hätte sie doch nur geahnt, dass Engel aus Entwicklungsländern niemals selbst die Initiative ergreifen dürfen, sondern für die Gutmenschen dieser Welt zu tätschelnde Mündel bleiben müssen! Ihr Sturz aus dem Olymp der Heiligkeit kannte kein Halten mehr – denn sie hatte es gewagt, der Weltmeinung der islamischen Opferrolle die Stirn zu bieten und ihr Land und ihr Volk gegen die muslimische Landnahme verteidigen zu wollen!

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Birma geht verloren

Nun übten die Guten dieser Welt schließlich den massiven Druck auf das mühsam um eine demokratische Zukunft kämpfende Myanmar aus, der das Land einknicken ließ. Suu Kyi erklärte unter der Androhung der „Weltgemeinschaft“, ihr Land durch Sanktionen abschließend ins Chaos zu treiben, die Bereitschaft, die illegalen Einwanderer wieder aufzunehmen. Sie wird wissen, dass sie damit ihre eigenen Landsleute in Rakhaing zu Fremden macht, die sich dem islamischen Rassismus nun entweder unterwerfen oder ihr angestammte Heimat unter dem Druck der Einwanderer verlassen müssen. Denn mit den bengalischen Opfern ihrer eigenen Agitatoren werden auch diese wieder in Myanmar eindringen und ihren Kampf um die Errichtung eines islamischen Staats auf birmesischem Boden ungebremst fortsetzen. Und sie werden diesen Kampf gewinnen – denn sie wissen nun: Sie müssen nur dafür sorgen, dass die Opfer Mohameds in den Augen der Welt zu Opfern der Gegner Mohameds werden, um den buddhistischen Gegner zu bezwingen.

Statt der Hydra des islamischen Terrors den Kopf abzuschlagen, hat die Weltgemeinschaft ihr einmal mehr das Futter gegeben, das sie braucht, um ihren Siegeszug fortzusetzen. Den Rakhaing wird ebenso wenig reichen, wie eines Tages Myanmar reichen wird. Bangladesh verfügt derweil und in Zukunft über genügend hungrige Mäuler, um nun auch die Eroberung der nächsten Provinz Birmas in Angriff nehmen zu können. Der Islam, der Südostasien bereits von Westen, Süden und Osten in die Zange nimmt, wird wie einst in Baktrien seinen Feldzug erst beenden, wenn es kein buddhistisches Südostasien mehr gibt.

mardi, 21 novembre 2017

La Chine intervient directement dans le problème des Rohingyas

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La Chine intervient directement dans le problème des Rohingyas

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le 19/11, en visite dans la capitale birmane, Naypyitaw, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a expliqué que des concertations pourraient permettre de trouver une sortie de crise acceptable pour les deux pays voisins dans la crise dite des Rohyngias 1). Il a annoncé en ce sens que la Chine proposait un programme en trois phases pour résoudre la crise.

Il s'agit d'abord d'instaurer un cessez le feu entre la Birmanie et le Bangladesh. Les deux pays en ont accepté le principe et même semble-t-il commencé à l'appliquer. L'armée birmane a annoncé avoir cessé le 5 septembre ses combats contre les rebelles séparatistes rohingyas. Ceci devrait en principe supprimer la fuite des Rohingias de l'Etat birman d'Arakan vers le Bangladesh.

La seconde phase consisterait en discussions bilatérales entre la Birmanie et le Bangladesh pour trouver une solution à court terme. Enfin, la troisième et ultime phase devrait être de travailler sur un dénouement du conflit à long-terme.

Il s'agira ensuite d'organiser le rapatriement des Rohingyas. La tâche, selon nous, devrait être difficile, voire impossible, compte tenu du nombre de ceux-ci soit environ à ce jour 600.000. Ceci en tous cas fera partie des discussions qui se tiendront en début de semaine entre les ministres des Affaires étrangères du Dialogue Asie-Europe (Asem), un rendez-vous programmé tous les deux ans. Federica Mogherini, chef de la diplomatie européenne, devrait aussi s'exprimer lors de la réunion Asem après s'être rendue au Bangladesh durant le week-end.

En préambule, Wang Yi a rappelé que pour mettre fin au conflit, il faudrait que la « communauté internationale » et le Conseil de sécurité de l'Onu aident les deux pays à "élaborer les conditions nécessaires à un environnement favorable". On devrait savoir rapidement si ceci fait partie des voeux pieux ou s'il s'agit d'une perspective réaliste.

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Montée en puissance de la Chine

Quoique il en soit, la « communauté internationale » en premier lieu la Birmanie, le Bangladesh et surtout l'Inde, directement intéressée, devrons tenir compte de l'intervention de la Chine dans une zone qu'ils considéraient comme leur pré carré, mais où la non-intervention de l'Inde dans le conflit entre Birmanie et Bangladesh avait pu surprendre. Celle-ci s'explique sans doute par le refus de l'Inde de s'immiscer dans un conflit où l'intervention des Etats-Unis avait joué un rôle déclencheur essentiel (voir notre article). Mais ce faisant, elle avait laissé une chaise vide que la Chine s'est empressée d'occuper.

Cela d'autant plus que les grands projets de la Chine dits One Belt One Road Initiative intéresseront tous les pays traversés. Ainsi Pékin a proposé, comme nous l'avions relaté ailleurs, de mettre en place un « corridor économique » qui partira de la province chinoise du Yunnan vers la ville birmane de Mandalay et s'étendra plus tard à l'est vers la capitale économique birmane de Rangoon, dite auss Yangon, puis à l'ouest vers la « zone économique spéciale » de Kyaukpyu, toujours en Birmanie. formant ainsi trois grands axes de coopération entre divers grands projets situés sur ces trois axes.

La conseillère d'Etat birmane Aung San Suu Kyi a dit avoir pris en haute considération ​cette proposition. La construction d'un couloir économique avec la Chine était conforme selon elle au plan de développement national de la Birmanie. A la suite de quoi, le Général Min Aung Hlaing, président de fait de la Birmanie, vient de rappeler qu'il considérait la Chine comme «  la meilleure amie de la nation ».

Ainsi se précise le projet chinois dit China-Pakistan Economic Corridor (CPEC). Il prolongera vers le Pakistan, avec beaucoup plus de moyens, le China-Myanmar Economic Corridor (CMEC) déjà en cours de négociation.

Tout cela manifeste la volonté de Pékin de jouer un rôle économique et diplomatique essentiel dans une zone jadis soumise à l'influence principale de l'Inde et, à travers celle-ci, des intérêts britanniques et américains. Le profil de la Chine comme première puissance mondiale se précise.

1) Nous avions précédemment rappelé les grandes lignes de cette crise et les raisons d'arrière plan  pouvant l'expliquer
Voir La Birmanie confrontée à un djihad d'inspiration américano-saudienne
http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2677...=

vendredi, 17 novembre 2017

21st-Century Geopolitics Of Japan

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21st-Century Geopolitics Of Japan

Andrew Korybko
Ex: https://www.geopolitica.ru

Japan, as the Asian geographic analogue of Great Britain, is a strategic outlier in the Eurasian supercontinent by virtue of its location, which has in turn greatly influenced its political decisions across the centuries and shaped it into an historically thalassocratic power. The Oriental state prudently chose to implement selective Westernization following the Meiji Restoration in 1868, which allowed it to grow by leaps and bounds ahead of its regional competitors and ultimately emerge as a Great Power in its own right. Japan’s grand strategy was to literally become the Great Britain of Asia, and to that end it sought to carve out its own empire in the Eastern Hemisphere through brutal conquest and a divide-and-rule strategy which would ultimately enable it to replace its European counterparts as the uncontested hegemon in this part of the world.

The World War II-era “Greater East Asian Co-Prosperity Sphere” was the high point of Japan’s “traditional” geostrategic ambitions, after which it was humiliatingly occupied by the US until the present day following the two devastating nuclear bombings in Hiroshima and Nagasaki. From 1945 onwards, Tokyo has been Washington’s “Lead From Behind” partner in East and Southeast Asia, being encouraged by the US to take on a leading regional role in order to give America a “local face” behind which it could project its dominance. It’s for this reason why the US appointed Japan to become the main player in the Asian Development Bank (ADB) and actively supported its efforts to invest in the former territories that had briefly constituted its imperial realm during the Second World War.

The end of the Cold War and subsequent rise of China as a Global Power (inadvertently aided and abetted by US investments) saw Japan’s role progressively transform from a solely economic-institutional “Lead From Behind” capacity to a military one, with Tokyo only just recently “reinterpreting” its post-war constitution in order to allow the deployment of military troops abroad and sale of military equipment to foreign partners. For all intents and purposes, the US is tacitly encouraging Japan to “more peacefully” follow in its pre-World War II-era footsteps in reasserting its traditional Rimland ambitions in East and Southeast Asia, though for as much as this might lead one to believe that Tokyo is still acting as a total puppet of Washington, its leadership has surprisingly begun a fast-moving rapprochement with Moscow.

This seemingly inexplicable turn of events is but one of the many paradigm shifts taking place all across the globe and in every single sphere as the Multipolar World Order gradually enters into being, and the consequences of this comprehensive change are expected to impact on the grand strategies of each Great Power, Japan included. It’s therefore of heightened relevancy to examine the 21st-century geopolitics of the country, though taking care to note that all future developments concerning this state are much more dependent on domestic trends than they are for most other players. That being the case, the analysis will begin by examining how Japan’s domestic situation influences its foreign policy, after which it will then elaborate more on the external manifestations of Tokyo’s grand strategy. The final part of the research will then summarize the prevailing trends that one can expect from Japan’s 21st-century geostrategy.

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Demographic Die-Out

Japan’s population is dying out, and fast. The number of senior citizens is surging, while child births are way below replacement level. To make matters worse, Japanese young adults are eschewing sex for a variety of socio-cultural reasons, mostly thought to have something to do with the typically stressful life of urban workers and the convenience that the near-ubiquity of technology provides in “satisfying” carnal desires and creating the easily manageable illusion of a “relationship”. If the present trends continue, then Japan is expected to suffer one of the most profound population losses ever for a peacetime population in the coming decades, which has led to many observers becoming extraordinarily concerned about the country’s overall future. Considering Japan’s global importance as the world’s third-largest economy, this could be expected to have major implications for all of its partners, both fellow Great Powers and developing states alike.

Robotic Replacements

There is, however, a chance that no dire scenarios will unfold so long as Japan is successful in replacing its shrinking population with robots. It may sound futuristic but it’s already happening, at least when it comes to the economy. “This Company’s Robots Are Making Everything—and Reshaping the World”, a very insightful article published by Bloomberg in mid-October 2017, provides an eye-opening look at just how important the Japanese robotics company Fanuc has been in making this happen. It’s by and far the world leader in this field, having already captured a quarter of the global market. In addition, nearly one-third of all the world’s industrial robotics orders last year were Fanuc sales to China, which interestingly tightens the complex economic interdependency between these two rivals and shows just how important of a driver this company is for the global economy at large. Accordingly, it’s only natural then that Fanuc takes the lead in replacing Japan’s dwindling human workforce with robots in the future, since it’s already replacing the labor force of other countries as it is.

So long as there’s a stable and inversely proportional relationship between the decrease in Japan’s population and the rise of its industrial robotic sector, then theoretically speaking, there isn’t much for Tokyo to worry about on the structural level. Instead of fretting about what to do with its newfound unemployed masses like the rest of the world is doing, Japan could just work on retraining its citizens to fill the crucial non-robotic niches that are still left in its economy. It remains likely that the world will nevertheless eventually employ some combination of “universal basic income” (UBI) and virtual reality (VR) to placate the population along the lines of the long-term scenario forecast in the author’s work about “The Geopolitics Of The Techno-Civilizational World Order”, but Japan will probably have the least difficulty in doing this because of the “natural” rate at which the country is transitioning to it anyhow.

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Without any undemocratic subversive behavior on the part of the Japanese elites, their country is already moving towards the dystopian outcomes associated with “Agenda 21”, but with the key difference being that Japan will experience minimal social disruption so long as its food and energy needs continue to remain provided for. The first of course deals with feeding the remaining human population, which shouldn’t be too troublesome if their numbers continue to diminish and technological advances in industrial-scale urban agriculture continue. As for the latter, no robotic-driven civilization-society can function without reliable energy supplies, and it’s here where many believe that Japan will forever remain dependent on geopolitical processes beyond its control in the Mideast, though the reality of the matter is that Tokyo has sought to preemptively avoid this crippling vulnerability through alternative energy advancements and a game-changing rapprochement with Moscow.

The Russian Rapprochement

The geopolitical dimension of Japan’s energy policy has seen it rapidly improve relations with Russia, which were stagnant for decades because of the US-manufactured issue that Tokyo refers to as the “Kuril Islands Dispute”. The contours of this conundrum are outside the scope of this analysis, but it’s relevant to say that it took Japan’s flexibility on the issue to rejuvenate ties with Russia, which are currently on the rise and better than at any time in the post-war period. Russia is receptive to Japan’s outreaches because it needs investment in its resource-rich but underpopulated Far East, and likewise, Japan needs reliable access to these said resources, be they agricultural, mineral, or especially energy. Altogether, the dynamics of the Russian-Japanese partnership represent a dual balancing act for both parties that was described at length in the author’s 2016 work about how “Russia’s Diplomatic Balancing Act In Asia Is To The Benefit Of Its Chinese Ally”, with the obvious caveat being that Tokyo isn’t doing this to aid Beijing even if that’s indeed the inadvertent outcome of what’s happening.

Carrying on, Russia is seen as a reserve of immense energy wealth which could easily power Japan’s future robotic society for decades to come, and without any of the attendant geostrategic risks that come from importing resources from the conflict-prone Mideast across the bottlenecked Strait of Malacca and then through the contentious waters of the South China Sea. Russia is therefore conceptualized as Japan’s neighboring “battery”, though one which will only share its power provided that Tokyo concedes to accept Moscow’s sovereignty over the Kuril Islands, albeit possibly through the unique NISEC sub-state socio-economic sharing arrangement that the author suggested last year. On a larger level, the Japanese-Russian rapprochement is geostrategically advantageous for Tokyo because it gives the island nation a bit more maneuverability for negotiating with the US, and it also sends a signal to China that Japan is interested in an apolitical non-hostile presence along its northeastern continental borderland. This plays into the prestige that Japan is trying to cultivate as it reestablishes itself as a Great Power and attempts to lessen the complete strategic dependence that it’s historically had on the US since the post-war military occupation.

The Race For Resources

Russia can be very useful for powering Japan’s energy-intensive robotic society in the future, but these automated replacement workers won’t do anything for the country’s economy unless they have raw materials to work with in producing items for export. The Russian Far East can only provide some of what’s needed, and definitely not on the scale that the Japanese economy requires, which is why Tokyo has had to scour the world for the necessary resources. This has seen the country establish a post-war economic presence in Southeast Asia with the encouragement of the US, as well as engaging in sizeable investments all across Africa after the end of the Cold War. The parallel rise of China during this latter period meant that the world’s most populous country was now competing for the same number of finite physical resources, therefore turning this relaxed search mission into a pressing race against Japan’s historic rival.

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Trade Route And Transit State Tango

Prospecting resources and developing new marketplaces is one thing, but accessing them is another, and that’s why the world is presently in the midst of an intense period of competitive connectivity. China’s One Belt One Road global vision of New Silk Road connectivity is slated to transform the declining unipolar global system into an emerging Multipolar World Order, and Tokyo is simply unable to compete with Beijing because of the disparity in scale between their two economies. It’s for this reason why Japan decided to partner with India in pioneering the so-called “Asia-Africa Growth Corridor”, also known as the “Freedom Corridor”, in order to collectively pool their existing resources and economic complementarities in carving out a niche for themselves in the Greater Indian Ocean Region. The specific geopolitics of the wider Chinese-Indian New Cold War that this is a part of were examined in detail in the author’s book-length article series on the topic for the Islamabad-based political consultancy firm CommandEleven, but it’s enough for the casual reader to understand that there’s a complex tango going on between Japan and China for access to trade routes and transit states.

The partnership with India obviously allows Japan to strengthen its presence in the Indian Ocean, while the one with Russia interestingly provides Tokyo with the chance to become the East Asian “gatekeeper” along the Northern Sea Route to Europe. Altogether, Japan’s strategic cooperation with these two Great Powers is predicated on the self-interested idea of securing its access to crucial trade routes and transit states, though this also in and of itself gives Tokyo influence over regions that are strategically important for Beijing as well. The ideal outcome would be that these two East Asian powerhouses join forces in strengthening Silk Road Globalization through a combination of active cooperation and friendly competition with one another institutionalized through Japan’s prospective membership in the Chinese-led Asian Infrastructure Investment Bank and the possible establishment of the megaregional Free Trade Area of the Asia-Pacific (FTAAP) and Regional Comprehensive Economic Partnership (RCEP) economic deals. Heavy US influence on Japan will probably preempt this from happening, however, and therefore lead to Tokyo continuing to function as one of the key pillars in the “China Containment Coalition” that’s being built all across the Indo-Pacific. 

The antagonistic scenario that the US is pushing Japan towards with China is the same as what it’s doing vis-à-vis the EU and Russia, though in a different manner accommodating for the changed situational relations between them. Instead of deceptively emphasizing a “zero-sum” outcome when it comes to competitive connectivity projects and the race for resources, the US is promoting a “zero-sum” mentality in relation to “values”, having spared no expense or effort to convince the EU elites that Russian “values” are purportedly incomparable with Western ones and therefore constitute a “threat”. The whole point of this massive disinformation operation on both ends of Eurasia is to prevent the ultimate Great Power convergence between the EU and Russia on the Western half and China and Japan on the Eastern one, which would collectively result in most of the supercontinent being liberated of unipolar influence when accounting for the multipolar impact of Russia’s “Ummah Pivot” in the “Greater Mideast” and China’s Silk Road success in ASEAN. India is of course the geostrategic exception in this model, but it would likely be forced to fall into line with the Multipolar World Order in this scenario or otherwise risk hemispheric isolation as the US’ last main outpost.

The Intricacies Of The Japanese-Chinese Competition

Accepting that the current trends indicate that the US-provoked Japanese-Chinese competition will probably extend into the indefinite future, the most responsible thing that can be done is to examine the intricacies of this New Cold War rivalry from a thought-provoking perspective uncommon to most analyses on this topic. Instead of focusing on the advantages that China has in this rivalry like a lot of analysts have already done, it’s worthwhile exploring the topic from the reserve angle in looking at it from Japan’s perspective in order to identify what possible advantages Tokyo might have as well. For instance, the Japanese “Maritime Self-Defense Force” already functions as a blue-water navy even if it does so unofficially, and there’s a chance that it could give China a serious run for its money in any potential clash between the two. Added to that is Japan’s robotic prowess, which could lead to pivotal military advances in the future that might decisively shift the balance of power between the two.

That said, the above factors are only applicable when it comes to military affairs, but the likelihood of a hot conflict between the two isn’t too probable for a variety of reasons, partly having to do with the complex economic interdependence between them but also the US’ mutual defense obligations to Japan. Both parties are vulnerable to Hybrid War disruptions in the shared transit states constituting their respective competitive connectivity projects in mainland ASEAN (the “Greater Mekong Subregion”), the Mideast and Central Asia, and East Africa, but China will always be more at risk than Japan because of how much it depends on these routes in order to secure its own domestic stability. The inverse proportional relationship between Japan’s declining population and rising robotic replacements means that Tokyo could theoretically weather any transit state disruptions much better than China, which has staked its entire 21st-century future on the New Silk Roads in order to sustain domestic growth and prevent the socio-political unrest that would inevitably accompany any Hybrid War-inflicted economic downturn.

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Veiled Vulnerabilities

Despite its salient strategic advantage in being comparatively (key word) less dependent on transit state volatility than China, Japan isn’t exactly in a position to directly press its advantage against its rival if times got tough for Beijing. Neither side can afford a trade war against the other, which in any case would be more devastating for Japan than for China because of the monopoly that the People’s Republic enjoys on rare earth mineral production. Japan needs these resources in order to sustain its technological-robotic future, so it’s not in a position to tempt China to cut off its exports like it temporarily did in 2010 in connection with a flare-up of the East China Sea dispute. Nor, for that matter, could Japan afford for Chinese cobalt and coltan companies in the Congo to decline selling this necessary component for electric vehicle batteries, cruise missiles, and almost every ubiquitous modern-day technological gadget such as smartphones. After all, China controls roughly 60% of the global cobalt market, the demand of which is expected to spike by two-thirds in the next decade, and securing reliable access to this indispensable resource is a pressing priority for Japan.

Another veiled vulnerability affecting Japan’s 21st-century geostrategy is closer to home in the form of the Ryukyu Islands, of which anti-American Okinawa is a part. This island chain only became part of Japan relatively recently in the late 19th century, and the population of its most militarily important island resents the American bases there which are responsible for insufferable noise and a spree of high-profile crimes include rapes and murders. The locals don’t want the US to remain in their homeland, but are powerless to evict them due to the overriding influence that Washington has over Tokyo and the near-impossibility of this ever happening. Nevertheless, an asymmetrical measure that China could in theory employ (key conditional, as there isn’t any existing proof of this) would be to encourage the anti-American protest movement and help it develop to the level of an autonomous, “federalist”, or even separatist one despite the improbable odds of it actually succeeding. The point, though, would just be to cause maximum disruption at one of Japan’s most sensitive military locations in the hopes of provoking an escalating spiral of violence that could partially distract Tokyo from whatever hostile proxy action it would be engaged in against China at the time (e.g. trade war).

Prevailing Trends

All told, there are several prevailing trends that are forecast to guide Japan’s 21st-century geostrategy. In the order that they were introduced in this analysis, these are:

* Japan’s demographic die-out and replacement with robotic workers;

* The Russian-Japanese rapprochement to secure reliable energy supplies for Tokyo’s continued technological-robotic rise;

* The race for finite manufacturing resources in the “Global South” regions of mainland ASEAN (the “Greater Mekong Region”), South Asia, and East Africa, as well as the need to develop Japanese-friendly markets in this part of the world and the Mideast-Central Asia;

* The resultant competition with China for the aforesaid, and the disruptive role of American influence in turning Tokyo into Beijing’s chief Asian rival instead of its natural strategic partner in jointly advancing Silk Road Globalization in the Multipolar World Order;

* Japan’s advantageous geostrategic position in being comparatively less affected by future American-managed Hybrid Wars in the Greater Indian Ocean Region;

* and Tokyo’s veiled vulnerabilities in being dependent on China’s export of rare earth minerals to power its technological-robotic industries and the risk that Beijing could clandestinely destabilize the Ryukyu Islands through various degrees of pro-autonomy movements all the way up to separatism.

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Concluding Thoughts

The simplified points mentioned above demonstrate the phased logic that goes into Japan’s grand strategy and explain some of its more recent moves, whether the surprising decision to enter into a rapprochement with Russia or the somewhat overdue one to partner up with India in the Greater Indian Ocean Region. Everything ultimately comes down to Japan’s seemingly inevitable transition into becoming the world’s first large-scale techno-robotic civilization, however, as it’s from this core trend that all the others are derived to some degree or another. Altogether, the bigger picture behind Japan’s 21st-century geostrategy should allow one to get an idea about the structural limitations inherent to its “China Containment Coalition” actions, as there’s only so much that Tokyo can do and so far that it can go against Beijing before it begins to feel the consequences from the People’s Republic discretely suspending the sale of rare earth minerals to the island nation and/or supporting a destabilizing Ryukyu autonomy campaign.  

The already existing and multidimensional system of complex economic interdependency, coupled with both sides’ near-equal naval capabilities, acts as a form of checks and balances between the two Asian Great Powers and could ideally be reframed in such a way as to convince Japan’s decision makers and strategists of the mutually disadvantageous nature of the Chinese-Japanese rivalry that their American military occupier encouraged them to aggravate over the past couple of years. A reconceptualization of the relationship between these two related civilization-states could inject fresh thinking into this dynamic and demonstrate how beneficial the win-win possibilities of bilateral Silk Road cooperation are in comparison to the lose-lose “zero-sum” game that the US is provoking between them. The US wants to continue using Japan as its “unsinkable aircraft carrier” in perpetuity so that it can “contain China”, but reversely, the failure of this policy would “unchain China” by accelerating the global trend towards a Multipolar World Order.          

As it stands, there aren’t any indications that Japan desires to redirect its grand strategy away from “zero-sum” unipolarity and towards win-win multipolarity, however it nonetheless can’t be ignored that Tokyo is indeed behaving in a relatively independent fashion by continuing to restore its relations with Moscow. Washington obviously isn’t too happy about this, though at the same time, the pragmatic strategists in the US’ permanent military, intelligence, and diplomatic bureaucracies (“deep state”) understand the necessity of this move and appreciate how its optics could be manipulated by savvy propagandists in an attempt to instigate suspicion between Moscow and Beijing, capitalizing on the fact that Russia hasn’t publicly explained its grand strategic balancing act. Looking forward, it’s expected that the Chinese-Japanese competition will continue all along the Greater Indian Ocean Region, merging with the Chinese-Indian one of which it’s now inextricably a part, in order to add critical mass to the Asian component of the New Cold War. 

DISCLAIMER: The author writes for this publication in a private capacity which is unrepresentative of anyone or any organization except for his own personal views. Nothing written by the author should ever be conflated with the editorial views or official positions of any other media outlet or institution.

lundi, 13 novembre 2017

V. V. Putin & Eastern Wisdom

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V. V. Putin & Eastern Wisdom

By MEHMET SABEHEDDIN

Ex: http://www.newdawnmagazine.com

Back in October 2000, the newly elected President of the Russian Federation, Vladimir V. Putin, granted a revealing interview to the editors of India Today and The Russian Journal. President Putin paid special tribute to Nicholas Roerich, the Russian artist, explorer and mystic, stating:

“Roerich’s life was an amazing life, a marvel of creativity and astonishing example of spiritual closeness that, perhaps doesn’t lie on the surface, but is nevertheless the spiritual closeness that binds all peoples.”

In December 2002, President Putin’s wife Lyudmila opened an exhibition of Nicholas Roerich’s work at the National Museum of India in Delhi.

Nicholas Roerich (1874-1947) is remembered today as a celebrated Russian painter and occultist, whose intrepid journeys through Central Asia captured the attention of the Western public in the 1920s and 1930s. But Nicholas Roerich was also a master of ‘spiritual geopolitics’ who sought to establish a pan-Buddhist, transnational ‘New Country’ stretching from Tibet to southern Siberia, including territory that was governed by China, Mongolia, Tibet, and the Soviet Union. This ‘New Country’ was conceived by Roerich as the manifest, earthly expression of the invisible Kingdom of Shambhala, “the Holy Place, where the earthly world links with the highest states of consciousness.”1 This Shambhala Project was to establish the Sacred Union of the East.

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The American scholar John McCannon, who is writing a biography of Roerich, points out that in today’s Russia Roerich’s ideas are discussed at the highest echelons:

Roerich’s name has appeared with surprising frequency in civic and academic discussion of international relations and new directions in foreign policy. Mainly, he has been cited by political scientists and strategic thinkers in Russia looking for models of ‘multipolarity’ and ‘global pluralism’ to counter U.S. hegemony and seemingly triumphalist or confrontational political theories from the West…2

Since the earliest days of his first presidency, Vladimir Putin has worked tirelessly to lay the foundations of a Eurasian alliance. Just weeks after paying tribute to Nicholas Roerich, Putin told an international forum that “Russia has always perceived of itself as a Eurasian country.” Then in 2001, Russia and China, along with the states of Central Asia, founded the Eurasian political, economic and military organisation known today as the Shanghai Cooperation Organisation. Mongolia, Pakistan, Iran and India, have all expressed interest in joining the group.

In the lead up to his election for a third term as Russian president, Putin set out his grand Eurasian vision in a series of widely published articles.

Nicholas Roerich was introduced to the Buddhist legend of Shambhala while working on the first Buddhist temple ever constructed in Europe, in St. Petersburg the imperial capital of the vast Russian Empire. The Russian Tsar Nicholas II, although a devout Orthodox Christian and head of the Russian Church, had a deep interest in mysticism and Eastern wisdom. On several occasions the Tsar received the Buddhist monk Dorzhiev, assuring him that, “Buddhists in Russia may feel as if under the wing of a mighty eagle.” Construction of the St Petersburg Buddhist temple commenced in 1913 to coincide with the 300th anniversary of the Romanov dynasty. That same year Lama Dorzhiev, a friend of Nicholas Roerich and George Gurdjieff, wrote that Russia was about to fulfil the old Buddhist messianic myth of Shambhala by founding a great Buddhist empire in the East.

One hundred years later in 2013, President Putin, himself a native of St. Petersburg, promised “100-percent support” for Russia’s Buddhists. Speaking during a visit to Russia’s Buryatia republic, Putin said he was proud that Russia is the only country in Europe where Buddhism is officially recognised as a traditional religion. The Russian President emphasised that “Buddhism plays a significant role in Russia… It has always been that way. It is well known that the Buddhists helped during both world wars.” Putin described Buddhism as a “kind, humanist learning based on love for others and love for one’s country,” and said he, the federal government and regional authorities were “always at [the Buddhists’] disposal and ready to support them.”3

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Like Tsar Nicholas II, President Vladimir Putin is known to be a devout Russian Orthodox believer with a strong interest in Eastern wisdom. A master of both sambo and judo, Putin has often spoken of how the martial arts – imbued with Asian philosophy – are intended to train the body and the mind. Though an Orthodox Christian, he is conscious of the spiritual authenticity of other traditional religions. And like Nicholas Roerich, who was born Orthodox Christian but later became steeped in Buddhism, Vladimir Putin may well sympathise with the view that the highest forms of all the world’s religions point to the same ultimate reality.

For more about Russian President Putin, check out New Dawn Special Issue Vol 8 No 5. 

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Footnotes

1. See ‘From Synarchy to Shambhala, The Role of Political Occultism and Social Messianism in the Activities of Nicholas Roerich’ by Markus Osterrieder, www.scribd.com/doc/119329670/From-Synarchy-to-Shambhala

2. ‘By the shores of white waters: the Altai and its place in the spiritual geopolitics of Nicholas Roerich’ by John McCannon, www.roerichmongolia.org/files/sibirica%20full%20text%20ar...

3. ‘Putin Promises 100% Support for Buddhists’, RIA Novosti, 11 April 2013, http://en.ria.ru/russia/20130411/180578136.html

MEHMET SABEHEDDIN is a researcher, writer and global traveller. He is a longtime contributor to New Dawn magazine. He can be contacted c/- of New Dawn Magazine, GPO Box 3126, Melbourne VIC 3001, Australia.

The above article appeared in New Dawn Special Issue Vol 7 No 6.

Le Baron Ungern, dernier général blanc et dieu de la guerre

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Le Baron Ungern, dernier général blanc et dieu de la guerre

Souvent dépeint comme un baron sanguinaire, un être cruel, fou et violent, le baron Ungern est une figure qui inspira bien plus souvent les romanciers que les historiens. Il fut, pourtant, l’un des derniers russes blancs à triompher des bolcheviques, un contempteur clairvoyant des catastrophes modernes, un Khan consacré par l’autorité spirituelle et l’incarnation vivante du Dieu de la guerre pour les mongols.

FOss.jpgLe baron Ungern-Sternberg a été rendu célèbre par la description qu’en fit Ossendowski dans son fameux « Bêtes, hommes et Dieux », récit de ses voyages à travers la Mongolie. La figure du baron n’est d’ailleurs pas étrangère au succès du livre tant il semble concentrer en sa personne toutes les qualités qui font le charme si mystérieux de l’ouvrage, à commencer par le titre. « Bête, homme et Dieu » : il est tout à la fois. Au demeurant, il plane autour de lui comme un halo de légende qui, comme pour le récit d’Ossendowski, rend difficile de faire la part entre l’histoire et le mythe. Mais, si l’histoire d’Ossendowski, à l’image de celle d’Ungern, est pleine d’épisodes fabuleux très probablement inventés, il faut rappeler qu’elle fut accrédité pour l’essentiel par René Guénon, y compris des éléments parmi les plus merveilleux, lorsqu’il fit paraître, en réponse aux détracteurs d’Ossendowski, Le Roi du Monde, qui replace certains éléments du récit sur un plan initiatique.

Il en va de même pour le baron dont la vie faite de merveilleuse brutalité et de prodiges répétés ne peut être comprise que si replacé dans une perspective initiatique. Elle s’inscrit d’ailleurs dans une période historique elle-même particulièrement symbolique qui donne tout son sens à l’action du baron, aussi bien du point de vue temporel que spirituel. La lutte acharnée qu’il mena en tant que général blanc contre les bolcheviques, parti de la masse et du matérialisme, peut alors se transposer en un plan supérieur comme le combat éternel des forces célestes supérieures contre les forces infernales.

Robert Nicolas Maximilien von Ungern Sternberg, plus connu sous ses prénoms slaves Roman Fiodorovitch, naquit en 1885 à Graz, en Autriche, dans une famille aristocratique issue de la vieille noblesse allemande baltique. Les Ungern sont très liés à l’ancien ordre des chevaliers teutoniques si bien que, selon le baron lui-même, l’ordre a toujours compté sa parentèle parmi ses membres. Si les ancêtres du baron sont établis en terre baltique depuis des siècles, ils n’en constituent pas moins de purs germain, comme le prouve assez leur lien à l’ordre teutonique. Élevé par son riche beau-père, allemand aussi, dans une Estonie encore russe, Ungern semble très marqué par la figure de son père, un intellectuel converti au bouddhisme. L’enfant manifeste très tôt des dispositions particulières. Comme il le dira plus tard, « toute ma vie je l’ai consacrée à la guerre ou à l’étude du bouddhisme ». Ainsi, entré au corps des marines de Saint-Pétersbourg à dix ans, il en fut exclu à dix-neuf ans pour avoir voulu intégrer l’armée russe et combattre avant même d’avoir terminé sa formation. Il ira jusqu’à s’engager comme simple soldat en Mandchourie mais arrivera trop tard pour guerroyer. Après avoir été admis à l’école militaire Paul Ier de Saint-Pétersbourg et demandant à être affecté au plus près de la ligne de front, il devient finalement officier dans les troupes cosaques de Transbaïkalie où il aura l’occasion de côtoyer des Bouriates et autres peuples mongols de Sibérie.

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Un chevalier teuton chez les Mongols

Il forme le projet dès cette époque de fonder un ordre armé bouddhiste, réunissant des hommes brutaux et féroces pour protéger le Tsar et combattre la révolution qui gronde. « L’idée de la monarchie, voilà ce qui m’a poussé à combattre » confiera-t-il plus tard.  Ce contact avec des Mongols a certainement eu une influence décisive sur le baron qui semble s’être totalement identifié à eux. C’est ainsi, par exemple, que pour se rendre à sa nouvelle affectation, délaissant le train, il préférera chevaucher à travers la toundra, la taïga et l’ancienne Bouriatie, seul avec son faucon et son chien, sans provisions sur plus de mille kilomètres et pendant près d’un an. Cette affinité entre le baron et les peuples altaïques n’a rien de surprenant. Ceux-ci, et les mongols en particulier, ont souvent été considérés comme les destructeurs des sociétés corrompues par l’opulence et un châtiment divin. Or, dans la dichotomie théologique entre beauté et majesté divines, la première déploie ses formes dans la multiplicité des théophanies tandis que la seconde réduit tout à l’unité transcendante.

La majesté divine, qui se traduit par la rigueur et la justice, engendre la beauté et la miséricorde, de même que l’unité engendre la multiplicité. Toutefois, après l’épuisement des possibilités supérieures, c’est le passage inverse qui doit s’opérer. La destruction des masses et des formes dégénérés par le biais de la rigueur et de la justice traduit le retour à l’unité, qui à nouveau, engendrera la beauté. Il est donc tout naturel que parmi les envoyés divins, certains aient pour fonction la rigueur et la justice, préparant la voie au renouveau, de même que saint Jean-Baptiste préparant la venue du Christ. On peut ainsi comprendre le rôle de Gengis Khan, qui affirmait lui-même : « Je suis le châtiment de Dieu ».

Les mongols, peuple guerrier nomade habitant des contrées désertiques et étendues au centre de l’Asie, remplissent parfaitement cette fonction d’épuration. Or l’ordre teutonique auquel ont appartenu les ancêtres du baron semble avoir eu une mission équivalente pour son époque, ce qui explique ses affinités profondes avec les peuples des steppes. Nombreux sont ceux qui soulignent d’ailleurs son aspect terrible et divin. « C’est un être qu’on dirait suspendu entre l’enfer et le ciel », dit de lui son beau-frère. Un autre note : « Quelque chose du Moyen Âge émanait du baron. Un atavisme légué par ses lointains ancêtres, les Chevaliers Porte-Glaive, s’exprimait en lui : comme eux, il avait le goût du combat et peut-être partageait-il avec eux une foi similaire dans le surnaturel. »

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La légende noire du dernier russe blanc

Lassé par la routine d’une nouvelle affectation en Chine, l’officier Ungern demande à être affecté à Ourga, la capitale mongole, mais sera finalement transféré à Kobdo, près des monts de l’Altaï, où des Russes aident les Mongols contre l’occupant chinois. Là, il reste solitaire, lit Dostoïevski et Dante, ne boit ni ne fréquente les bordels et ne se mêle qu’à son groupe de cosaques, délaissant les Russes. Le noble baron, et ce sera une constante chez lui, vit avec ses hommes, mange comme eux, dort avec eux. Il préfère la simplicité rurale au stupre des villes, y compris européennes, qu’il a détestées. Il affirme d’ailleurs que « la bourgeoisie n’est capable que de parasiter l’État et c’est elle qui a conduit le pays à ce qui lui arrive aujourd’hui. Le tsar doit s’appuyer sur l’aristocratie et la paysannerie ». Cette noblesse d’épée qu’il défend, il en donnera l’exemple lors de la grande guerre où sa témérité et sa conduite héroïque lui valent la croix de Saint-George. Il y combat à la tête de cosaques dans le même régiment que l’ataman Grigory Semenov et sous le commandement du colonel Wrangel, futur chef des armées contre-révolutionnaire. Ce dernier écrira à propos d’Ungern : « Des contrastes singuliers se rencontraient en lui : un esprit original, perspicace et, en même temps, un manque étonnant de culture, un horizon borné à l’extrême, une timidité sauvage, une furie sans frein, une prodigalité sans bornes et un manque de besoins exceptionnel. »

Lorsque la révolution russe éclate, l’officier teuton part rejoindre l’ataman Semenov en Mandchourie. Celui-ci avait été chargé par Kerenski de former un régiment de Mongols et de Bouriates en Transbaïkalie, régiment qu’il met finalement au service de la contre-révolution en 1917. Faisant d’Ungern son chef d’état-major, il lui confie le commandement de cavaliers mongols. L’ataman partage de nombreuses affinités avec le germain. Il est à moitié Bouriate, aime profondément les peuples d’Asie centrale et fait lui aussi preuve d’un courage hors du commun sur le champ de bataille. Surtout, ils partagent tous les deux le projet d’un vaste État d’Asie centrale réunissant Bouriates russes et peuples de Mongolie.

Un congrès panmongol se tient même en 1919 où Semenov est décoré, mais le projet n’aboutira pas. De fait, une différence de taille sépare Semenov du baron ;  si le second est guidé par son idéal, le premier est un ambitieux calculateur. Alors que le baron impose la plus sévère austérité à ses hommes, l’ataman vit dans le faste et le luxe, n’hésitant pas à spolier les populations. Aussi ne reconnait-il pas l’autorité de l’amiral Koltchak et déclare-t-il l’autonomie de la Transbaïkalie en 1918, sapant l’union des blancs. Toujours est-il que jusqu’à 1920, les deux militaires rencontreront de nombreux succès contre les bolcheviks. Là, la cruauté de l’ataman bouriate s’associe à la brutalité du baron balte, créant sa légende noire. Mais après l’arrestation de Koltchak et la démission de Denikine, Ungern et Semenov se trouvent isolés. Semenov finira pas s’enfuir, faisant du baron le dernier général blanc.

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La consécration du Dieu de la guerre

Ungern reste à la tête de sa division asiatique sauvage qui s’adjoint Bachkirs, Tatars, Kirghizes, Kazaks, et autres, totalisant plus d’un milliers d’homme. Le balte, s’il aime profondément ses hommes, qui l’appellent « grand-père », n’en est pas moins intraitable sur la discipline, les obligeant parfois à passer des jours entiers sur des toits glissants pour les punir. Mais il est d’une brutalité sans bornes envers quiconque leur porte préjudice. C’est ainsi qu’il fit brûler vif un de ses officiers qui empoisonna des blessés ou qu’il brisa la jambe du médecin bénévole qui refusa de soigner un de ses hommes. Seul lui importait son objectif : « Éveiller l’Asie toute entière et, avec son aide, ramener le royaume de Dieu sur Terre ». Pour ce faire, il veut, comme Semenov, unir dans un grand État asiatique les peuples mongols, tibétains, chinois « pour élever une barrière contre la révolution » et restaurer la monarchie, car elle « sauvera l’humanité corrompue par l’Occident ». Ce n’est pas tant en un sens politique que purement traditionnel qu’il entend mener cette restauration puisque selon lui « l’incarnation suprême de la monarchie, c’est l’union de la divinité et du pouvoir séculier, comme l’empereur de Chine, comme le Bogdo Khan en Khalka et les tsars russes des temps anciens ».

C’est donc très logiquement qu’il emmène sa division en Mongolie afin de la libérer de l’occupation chinoise, à commencer par la capitale, et de libérer le Bogdo Khan qui y est captif. Sous-équipé, en sous-nombre, sans provisions et en plein hiver, le baron va réussir l’impossible. Après une première bataille violente devant Ourga où la division asiatique faillit l’emporter, Ungern et ses hommes sont forcés de se replier. Il harcèle alors l’ennemi depuis sa base et va jusqu’à s’aventurer seul dans la ville occupée au vu et au su de tous, sans être repéré. Puis, à la tête d’un commando déguisé en lama, il parvint à libérer le Bodgo Khan de sa détention. Les nombreuses qui font du baron l’allié de forces surnaturelles, un être vengeur protégé par de puissants lamas qu’aucune balle ne peut atteindre font le reste. De fait, bien que menant les attaques au front, il ne sera jamais touché, et nombreux sont les témoignages de ses dons, dont la clairvoyance. Quelques heures après, sans coup férir, la soldatesque chinoise, terrifiée, abandonne la ville au libérateur.

Cette réussite providentielle doit sans doute beaucoup au soutien spirituel du Bogdo Khan dont la puissance des bénédictions n’est pas à négliger. Le Bodgo lui dit d’ailleurs : « Vous ne mourrez pas, vous serez incarné dans la forme d’être la plus élevée. Rappelez-vous cela, dieu incarné de la guerre, Khan de Mongolie ! » Il est dès lors identifié à un dieu de la guerre, la Mahakala, « grande déité noire ». L’identification d’un être à une déité doit être entendue comme l’incarnation par un initié d’une qualité divine à un degré éminent. Il est, à cet égard, curieux de signaler que les tsars eux-mêmes représentent, selon les tibétains, l’incarnation de la Tara Blanche, une divinité protectrice.

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Dans la mythologie tibétaine, la déesse Mahakala a été envoyée pour éliminer les forces démoniaques qui ont pris le contrôle de la terre. Elle entre dans une frénésie de violence, perçant les démons de son trident, décapitant le roi des forces du mal et tuant de nombreux démons, avant de les ressusciter pour en faire des protecteurs du dharma. Cela correspond bien au baron, qui s’attachait souvent les services d’anciens ennemis, bolcheviques reconvertis, chinois occupants ou japonais. Ici, l’histoire rejoint la symbolique et transcende les contingences temporelles. De l’aveu du baron lui-même, « je ne suis pas seulement un homme, je suis le chef de forces importantes ». Mais le baron ne s’arrête pas à la Mongolie et veut offrir ses services au Dalaï-Lama, l’autorité suprême. Toutefois, ses officiers, pour des raisons obscures, le trahissent et le remettent aux bolcheviques. Il aurait dit, quelques temps avant : « Mon temps est venu … Mais le monde n’a jamais vu une terreur et une mer de sang comme il en verra maintenant. »