mercredi, 22 octobre 2014
Rusland en Servië, 'brothers in arms'
Door: Dirk Rochtus
Ex: http://www.doorbraak.be
Rusland en Servië, 'brothers in arms'
Maandag is het precies 70 jaar geleden dat Belgrado, de hoofdstad van Servië, bevrijd werd door het Rode Leger. De Russische president Vladimir Poetin verscheen er al vier dagen op voorhand om die verjaardag te vieren.
Servië en Rusland zijn als twee handen op één buik. Dat was honderd jaar geleden zo, bij het uitbreken van de Eerste Wereldoorlog, en dat is nog altijd zo vandaag de dag, te midden van een crisis die de relaties tussen Rusland en de Europese Unie (EU) vertroebelt. Servië mag dan wel sinds januari toetredingsonderhandelingen voeren met de EU, maar de liefde voor de grote Slavische broeder is er niet minder om.
Jubel
Op doorreis naar de EU-Aziëtop in Milaan liet Poetin zich op donderdag 16 oktober in Belgrado bejubelen door een uitbundige massa. 'Vladimir, red de Serviërs!' viel er zelfs te lezen op borden die inwoners van de stad met zich meedroegen. De Serviërs voelen zich miskend in hun overlevingsstrijd als natie – getuige de oorlog in Joegoslavië in de jaren 90 van vorige eeuw en de uitroeping van de provincie Kosovo tot onafhankelijke republiek door de Albanese meerderheid in 2008. De steun van Moskou zowel moreel als economisch is dan ook erg welkom voor de Serviërs. Voor hun hoge bezoeker uit Rusland organiseerden ze wat graag een grootse militaire parade zoals ze sinds het einde van het communistische bewind niet meer had plaatsgevonden.
Sleutelpartner
In een interview met het Servische tijdschrift Politika zei Poetin letterlijk: 'Servië was en blijft een van de sleutelpartners van Rusland in Zuidoost-Europa'. Een voorbeeld van die goede samenwerking is het project South Stream, de aanleg van een pijpleiding waarmee Russisch gas vanaf 2017 via de Zwarte Zee, Bulgarije, Servië en Hongarije naar Oostenrijk als poort tot de EU zou moeten vloeien. Dat is ook een van de redenen waarom Wenen fervent de toetreding van Servië tot de EU verdedigt (naast het feit dat er 250 000 Serviërs in Oostenrijk wonen). Oekraïne is in het hele gasverhaal de gebeten hond. South Stream zou Oekraïne links laten liggen waardoor dit land heel wat inkomsten moet derven. Mocht Oekraïne bovendien gas aftappen van het bestaande pijpleidingensysteem, dreigde Poetin met een vermindering van de gaslevering aan de EU.
Armoede
Servië heeft het economisch erg moeilijk. De regering moet er onpopulaire maatregelen doordrukken om het staatsbankroet af te wenden. Hogere gasprijzen zouden heel wat gewone Serviërs in armoede dompelen. Servië is dan ook alleen al om economische redenen aangewezen op goede banden met Rusland. Er zijn maar twee kandidaat-lidstaten van de EU, Servië en Macedonië, die niet meedoen met de sancties tegen Rusland (omwille van de Oekraïne-crisis). Zo voert Servië bijvoorbeeld Duitse goederen zonder etikettering uit naar Rusland waarmee het een vrijhandelsakkoord heeft. De Duitse minister van Landbouw Christian Schmidt riep de Servische premier Aleksandar Vučić daarom op om de sancties van de EU tegen Rusland ernstig te nemen. De vraag is of dit van Servië kan worden verwacht, van een land dat zich vaak onbegrepen heeft gevoeld en nog voelt door Europa, van de grote Slavische broeder daarentegen met loftuitingen en met interessante akkoorden, zeven in totaal, over ondermeer energie, infrastructuur en wapenindustrie, overstelpt wordt.
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vendredi, 20 juin 2014
La Regina dei Balcani
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mercredi, 28 mai 2014
HAARP : les vraies causes des inondations en Serbie
HAARP : les vraies causes des inondations en Serbie
par Laurent Glauzy
Ex: http://anti-mythes.blogspot.com
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vendredi, 23 mai 2014
L'Albanie en 1914
L’Albanie en 1914
Par Erich Körner-Lakatos
Une construction étatique fragile dans les Balkans
En 1479, l’Albanie était devenue turque. Dans les dernières décennies du 19 siècle, on imaginait qu’elle le resterait encore longtemps. En effet, plus des deux tiers des habitants du pays étaient musulmans et fournissaient au Sultan de la lointaine Istanbul d’excellents et fidèles soldats. Le plus célèbre d’entre eux fut Mehmed Ali, devenu en 1841le khédive (ou: vice-roi) d’Egypte. Il mit un terme à la domination des mamelouks et fonda une dynastie qui perdura jusqu’en 1952. Le dernier souverain égyptien de cette dynastie fut le roi Farouk I.
L’Albanie resta un solide bastion ottoman, même quand l’Empire turc vacillait et était contraint, dans les Balkans, d’accorder l’indépendance à la Serbie, à la Bulgarie et à la Grèce puis d’accepter l’occupation de la Bosnie par l’Autriche-Hongrie.
En 1910, les temps changent: les Skipetars se révoltent. La conscience nationale émerge chez eux aussi, comme auparavant chez leurs voisins slaves. Dans le Kosovo, on assiste à des massacres. Le soulèvement est d’abord maté à grand peine par les Turcs, parce qu’au même moment, ils doivent affronter les Italiens en Tripolitaine.
A partir d’octobre 1912 se déclenche la première guerre balkanique. Les Ottomans sont durement étrillés par les armées de la Ligue Balkanique, qui regroupe la Serbie, la Bulgarie, la Grèce et le Monténégro. Les armées bulgares ne sont finalement arrêtées par les soldats du Sultan qu’à quelques kilomètres d’Istanbul, le long de la ligne de défense de Çatalça. Les Albanais profitent de l’opportunité pour se proclamer indépendants le 28 novembre par la voix du Musulman Ismail Kemal Bey, siégeant dans sa ville natale de Valona.
Aucun voisin de cette nouvelle Albanie n’est heureux: Nikola du Monténégro veut étendre son petit royaume vers le sud; son concurrent de Belgrade évoque l’histoire pour obtenir le Kosovo et, qui plus est, la Serbie souhaite détenir une fenêtre sur l’Adriatique. Les Grecs, eux, se souviennent des minorités grecques qui peuplent le Nord de l’Epire.
Un autre Etat, non balkanique cette fois, énonce des revendications: l’Italie. Celle-ci avait subi les moqueries des chanceleries européennes pendant longtemps, surtout après la défaite d’un corps expéditionnaire italien en Abyssinie en 1896, vaincu par des troupes indigènes éthiopiennes. Mais l’Italie avait vengé l’affront: elle venait de vaincre l’Empire ottoman et lui avait arraché la Libye et l’archipel de Rhodes. Elle briguait désormais la rive orientale de l’Adriatique de façon à contrôler entièrement ce prolongement de la Méditerranée vers le nord et d’en verrouiller l’accès.
Lors de la conférence des ambassadeurs à Londres en juillet 1913, l’Autriche-Hongrie a plaidé pour la création d’une Albanie ethniquement homogène. La double monarchie austro-hongroise n’avait nul intérêt à un accroissement de puissance des Serbes et des Monténégrins. Le Tsar russe, lui, soutenait les revendications serbes et monténégrines, qui voulaient une Albanie aussi réduite que possible. Les tiraillements entre diplomates ont débouché, comme d’habitude, sur un compromis. Le Kosovo est attribué à la Serbie, si bien que deux Albanais sur trois seulement vivent désormais dans la nouvelle principauté. Le Roi Nikola du Monténégro revient de Londres les mains vides. Il voulait obtenir la ville de Skutari, sur le lac du même nom, mais les diplomates européens ne donnent aucune suite à ses desiderata . Il est obligé de retirer ses troupes quand l’Autriche menace d’entrer dans le pays et bloque avec sa flotte les côtes du Monténégro, de concert avec d’autres puissances.
Le 6 février 1914, les grandes puissances européennes s’accordent pour donner la couronne princière d’Albanie au Prince allemand Wilhelm zu Wied, devenu de ce fait le “Mbret des Skipetars”. Sa ville de résidence devient Durazzo, sur la côte adriatique. L’autre candidat, un noble d’origine albanaise, le Prince Ahmed Fuad, descendant de Mehmed Ali, est débouté.
Le Prince Wilhelm zu Wied était né le 26 mars 1876 à Neuwied près de Coblence. L’épouse du Roi de Roumanie Carol I, Elisabeth zu Wied (connue sous le nom de “Carmen Sylva”), est une tante de Wilhelm d’Albanie. Celui-ci est protestant, une confession qui n’est pas représentée en Albanie. En soi, c’est un avantage car le pays est déjà suffisamment divisé: les 800.000 habitants de la nouvelle principauté indépendante sont aux deux tiers musulmans; un cinquième est orthodoxe; 10% sont catholiques. A cela s’ajoute un clivage d’ordre linguistique entre les Albanais du Nord, qui se servent d’un dialecte particulier, et les Albanais du Sud qui parlent “tosque”. C’est ce parler des régions méridionales qui va s’imposer comme langue officielle dans le pays.
Le Prince Wilhelm n’a aucune fortune personnelle digne de ce nom. Quand il achète un yacht anglais, c’est grâce à des spéculations sur les devises. Le nouveau souverain s’embarque sur un navire autrichien, le “Taurus” qui prend la mer en direction de Durazzo, où il arrive le 7 mars 1914. Le Prince et sa famille y résideront dans des conditions fort modestes, comparées à celle des princes d’Europe centrale.
Le pouvoir que détient ce prince de sang allemand est très réduit. Un homme, avec sa tribu, est fidèle au Prince zu Wied: Ahmed Zogu qui, plus tard, deviendra le Roi du petit Etat.
Wilhelm, lui, ne parvient pas à s’adapter au monde albanais, totalement étranger pour lui. Un soulèvement populaire l’oblige à quitter le pays au bout de quelques mois, le 3 septembre 1914. Le nouvel homme fort est Essad Pacha Toptani.
Pendant la première guerre mondiale, les forces de l’Entente occupent le pays. A partir de janvier 1916, le Nord de l’Albanie est placé sous administration autrichienne, ce qui procure à la population de meilleures conditions de vie. Le front divise le pays jusqu’à la fin du conflit, de l’Adriatique au Lac d’Ohrid.
Erich Körner-Lakatos.
(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°13-14/2014; http://www.zurzeit.at ).
Le Roi Zog: une vie mouvementée
La journée du 8 octobre 1895 est un jour de joie pour Djemal Pacha Zogu, un chef de tribu de la région de Mati en Albanie centrale. Un fils, Ahmed, vient de naître dans la résidence fortifiée de ce spadassin. Plus tard, le jeune Ahmed recevra sa formation dans une école du Bosphore. Après la guerre, il entame une carrière fulgurante: en 1920, il devient ministre de l’intérieur; deux ans plus tard, il est premier ministre. En janvier 1925, il est le président de l’Etat albanais. Il survivra à cinquante-cinq attentats! Pendant l’été de l’année 1928, le Parlement albanais décide que le pays doit devenir une monarchie. Le couronnement a lieu le 1 septembre. Le nouveau roi, Zogu I, jure sur le Coran et sur la Bible.
Le 27 avril 1938, il épouse une aristocrate hongroise désargentée, la Comtesse Géraldine Apponyi. Le 5 avril 1939, nait le Prince Leka. Deux jours plus tard, des hôtes indésirés ruinent le bonheur personnel du Roi: les troupes italiennes —22.000 hommes— débarquent sur les côtes albanaises. Le Duce a toujours rêvé de la “Mare Nostrum”... Zogu fuit vers la Grèce, au volant du cabriolet Mercedes-Benz 540K, de couleur rouge écarlate, qu’il avait reçu en cadeau du chef de l’Etat allemand...
En exil, Zogu a vécu à Londres, en Egypte et en France, où il mourra, seul roi d’Albanie de l’histoire, le 9 avril 1961. Son épouse Géraldine lui survivra quatre décennies. Elle était revenue à Tirana en 2001, où elle décédera paisiblement à son tour, quelques mois plus tard, à l’âge de 87 ans. Son fils Leka est mort en novembre 2011.
EKL.
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jeudi, 22 mai 2014
Una base militar de EEUU en el corazón de Europa desafía la geopolítica
por Piotr Iskendérov*
Ex: http://paginatransversal.wordpress.com
Construida en 1999, según varias fuentes se trata de la base más grande de EE UU en Europa. Su creación fue la consagración de los programas de reubicación de las bases militares norteamericanas en el Viejo Continente y desde hace años se cree que sirve de base para operaciones encubiertas.
La base estadounidense de Camp Bondsteel (conocida simplemente como Bondsteel) en Kosovo es quizás la instalación militar de EE UU en Europa más tristemente famosa. Se encuentra ubicada en la ciudad de Urosevac en la parte oriental de Kosovo. El nombre de la base se debe al sargento mayor de las Fuerzas Armadas de EE UU, James Bondsteel, que luchó en Vietnam y recibió la más alta condecoración militar de su país, la Medalla del Honor. Formalmente, Bondsteel sirve como cuartel general de la Brigada Multinacional Este, bajo el mando de EE UU.
Sin embargo, su verdadero significado militar sobrepasa en mucho los límites de las tareas de las fuerzas de mantenimiento de paz de las KFOR.
Situada cerca de Urosevac, la base de Bondsteel, es la base estadounidense más grande construida tras el final de la guerra de Vietnam. Cuenta con un despliegue de 5000 militares (en caso de necesidad operativa hasta 7000), y sirve también de base de helicópteros.
Historia de una base militar casi secreta
La construcción de la planta comenzó en 1999 – inmediatamente después de los bombardeos de la OTAN en Yugoslavia y la entrada en el territorio de Kósovo de las tropas estadounidenses.
Los trabajos de construcción se llevaron a cabo en secreto por ingenieros militares de EE UU, así como por empleados de la compañía privada Kellogg, Brown and Root Corporation (KBR), que se encargó del posterior mantenimiento de la base. En la zona de los trabajos hubo que demoler dos colinas y rellenar el valle entre ellas. La planta entró en servicio en el verano del 2000.
Aunque la construcción llevó menos tiempo, de julio a octubre de 1999. El área de la base se compone de 3,86 kilómetros cuadrados, cuya longitud del perímetro exterior es de forma irregular, cerca de 11,3 kilómetros.
Entre las cerca de 300 instalaciones ubicadas en la base, cuentan con infraestructura para garantizar unidades de tanques, helicópteros, artillería y un sistema autónomo de electricidad y agua, sistema de televisión, cine, un centro comercial, un gran complejo deportivo, una biblioteca, una piscina cubierta, un sistema de última generación de refugios antiaéreos y un ultramoderno complejo hospitalario.
La longitud de la red de carreteras en el territorio de la base es de 25 kilómetros. La instalación está rodeada por 14 kilómetros de barreras de tierra y hormigón, con alambre de púas y 11 torres de vigilancia.
Según varias fuentes, Bondsteel es la base más grande de EE UU en Europa. Otras fuentes dicen que es la base aérea militar de Ramstein en Alemania, cuya área es tres veces mayor. Sin embargo, es justo decir que Rammstein es una base típica de la Fuerza Aérea, mientras que Bondsteel puede resolver una gama mucho más amplia de tareas.
Según el investigador británico Tim Judah, la creación de la base de Kósovo fue la consagración de los programas de reubicación de las bases militares de Estados Unidos en el territorio de la Alemania unificada realizados a finales de 1980.
Las tropas británicas, francesas y estadounidenses estuvieron en Alemania más de medio siglo después de la guerra y, dada la amenaza soviética tenían ahí su campo de operaciones. Ahora no tienen nada que hacer en Alemania, pero sin embargo, tienen la tarea de mantener la paz en los Balcanes. Los militares estadounidenses entendieron esto a primera vista.
La importancia de la base de Bondsteel en el marco de la estrategia político-militar de Estados Unidos en el sudeste de Europa se hace más comprensible si tenemos en cuenta la geografía de las instalaciones similares en la región.
En lo que respecta a Kosovo, además de Bondsteel, los estadounidenses pueden confiar en la capacidad de la base de Film-City de las KFOR en Pristina. Sin embargo, las posibilidades se las ceden por orden a Bondsteel.
Además, desde un punto de vista jurídico, estas instalaciones son utilizadas no solo por los estadounidenses, sino también por otras subdivisiones de los países miembros de la OTAN, lo que objetivamente le quita al Pentágono espacio de maniobra. Pero un factor aún más importante es el hecho de que los objetivos de Estados Unidos en Kosovo están en el centro del eje militar-territorial de Italia a Turquía.
Las bases militares estadounidenses en territorio italiano son las principales instalaciones del Pentágono en el sur de Europa.Principalmente la base de la Fuerza Aérea de Aviano tuvo una activa participación en los bombardeos de Yugoslavia en 1999. Sin embargo, en un contexto regional más amplio, la posibilidad de estas instalaciones es limitada. En cuanto a la base aérea estadounidense de Incirlik en Turquía, está en primer lugar, destinada a operaciones de la Fuerza Aérea de Estados Unidos en la región de Oriente Medio.
Una privilegiada posición de control geoestratégico
Precisamente la base de Bondsteel permite a Estados Unidos controlar las aguas del Mediterráneo y del mar Negro, y las rutas que conducen a Oriente Medio, Norte de África y el Cáucaso – incluyendo las rutas de los oleoductos existentes y futuros del mar Caspio y Asia Central. Se trata, en particular, del proyectado oleoducto Burgas-Skopje-Vlore, sobre el cual el secretario de Energía de EE UU, Bill Richardson, declaró en 1999: “Estamos hablando de la seguridad energética de Estados Unidos”: “Hemos hecho una inversión significativa en el Caspio, y ahora es muy importante para nosotros que los oleoductos y la política vayan en la dirección deseada”.
Por lo tanto, suponiendo una aparición en el flanco suroriental de la OTAN de un gran conflicto armado regional, precisamente Bondsteel se convertirá en la base principal de la organización y en lugar de las operaciones del Ejército estadounidense. Además, el apoyo ubicado en las instalaciones de las unidades del Ejército de EE UU lo proporcionarán aeródromos en ciudades como Tirana, Durres, Pristina, Bolonia, Skopje y Tuzla.
Los datos disponibles sugieren la posibilidad de conectar la base de Bondsteel para la realización de los planes de Estados Unidos en defensa de misiles – además de las instalaciones de defensa de misiles en Rumanía, Turquía y el mar Mediterráneo.
Según la estimación de uno de los principales expertos militares rusos, el presidente de la Academia de Asuntos Geopolíticos, el general Leonid Ivashov, “el enclave proestadounidense en Kosovo proporciona una concentración en la región de fuerzas armadas de los EE UU, y el desarrollo de la base militar de Bondsteel; en colaboración con el contingente militar de EE UU en Bosnia y Herzegovina y Bulgaria, esto dará la posibilidad de controlar el tránsito de los recursos energéticos, llevar a cabo operaciones en el sur y sureste, y si es necesario, colocar cualquier tipo de armas, incluyendo misiles de defensa, controlados por el territorio de Kosovo”.
Un marco de operaciones encubiertas
Una de las tareas asignadas a la base de Bondsteel desde su apertura ha sido llevar a cabo operaciones encubiertas fuera del control de la ONU, de la Unión Europea y de las instituciones euroatlánticas, incluida la OTAN. Esto se debe al hecho de que Bondsteel se somete directamente al Pentágono y posee extraterritorialidad.
Este hecho fue la clave en el escándalo que se levantó alrededor de la base en noviembre del 2005. Entonces, el comisario de Derechos Humanos del Consejo de Europa, Álvaro Gil-Robles sugirió la existencia de una prisión secreta en la base militar. En una entrevista con el diario francés Le Monde, recordó cómo durante una visita a la región en septiembre del 2002, desde una torre de observación, pudo ver una “versión más pequeña de Guantánamo”.
Barracas de madera rodeadas por una cerca de alambre de púas, varias decenas de presos vestidos con monos naranjas (algunos llevaban barba y leían el Corán) – todo ello recuerda a la prisión estadounidense en Cuba, donde son detenidos en condiciones inhumanas talibanes y otras personas capturadas durante operaciones antiterroristas.
Datos similares se guardaban en el informe elaborado por el Instituto de Berlín de Política Europea por encargo de la Defensa Federal. En el documento se destacaba que precisamente “la existencia de un centro secreto de reclusión de la CIA en la base de Bondsteel en Kosovo”, fue la más sorprendente manifestación del verdadero papel de EE UU y su renuencia a impulsar las investigaciones llevadas a cabo en Europa.
En la oficina de Pristina, el Comisionado para los Derechos Humanos en Kosovo, al mismo tiempo informó de que para ellos, la declaración de Gil-Robles no era ninguna nueva noticia. Según palabras del adjunto del Defensor del Pueblo de Kosovo, Liubinka Todorovic, la situación en Bondsteel todos los años causa serias sospechas.
Ya en el año 2002, el Departamento de Estado de EE UU dijo que en la base se encontraban detenidos 179 prisioneros. Sin embargo, “ni el comisionado para los Derechos Humanos en Kosovo, Marek Nowicki, ni el Consejo de Europa han tenido acceso al centro de detención, que está bajo el control del Ejército estadounidense”. Una misión de la ONU en la región, dijo que no tenían ningún control sobre las bases militares de los países miembros de la OTAN.
Según las autoridades estadounidenses, los prisioneros abandonaron la base de Bondsteel, en el 2003. Pero Gil-Robles estaba convencido de que la propia prisión no se desmontó y todavía está en condiciones de funcionar.
Las operaciones explícitas y encubiertas de la base de Bondsteel sirven como prueba viviente de la afirmación justa de uno de los arquitectos de la geopolítica moderna, exasesor de seguridad nacional del presidente de los EE UU, Zbigniew Brzezinski (que ocupó el cargo desde 1977 a 1981) sobre que las “legiones militares estadounidenses firmemente arraigaron en las zonas occidental y oriental de Eurasia”. Por otra parte, en su testimonio, “vasallos norteamericanos y Estados dependientes, algunos de los cuales están tratando de establecer lazos más fuertes y formales con Washington se han extendido por todo el continente euroasiático”.
Según un profesor de Relaciones Internacionales e Historia de la Universidad de Boston, Andrew Bacevic, el objetivo de la operación militar de la OTAN contra Yugoslavia en 1999 fue precisamente “mantener la superioridad de EE UU” en Europa y “la prevención de restos de viejas reglas en Europa”. Bajo estas reglas, como acertadamente pone de relieve uno de los principales expertos de Estados Unidos en el campo de la geopolítica, el profesor del MIT, Noam Chomsky, “la normas de dominación para EE UU siempre quedan aparte”.
Finalmente, otra consideración importante. El comandante supremo de las Fuerzas Aliadas de la OTAN en Europa en la época de los bombardeos en Yugoslavia, el general estadounidense Wesley Clark reconoció que “la causa clave verdadera” de la intervención de la OTAN en Kosovo fue un esfuerzo de la OTAN para “imponer su voluntad sobre el país dirigente cuyo abierto desafío al principio, en Bosnia y luego en Kósovo socavó la credibilidad de la diplomacia de EE UU y Europa, y minimizó la influencia de la propia OTAN”.
Desde esta perspectiva, la presencia militar de EE UU a largo plazo en el corazón de los Balcanes representa una oportunidad ideal para mantener bajo las armas a toda la región y asegurar los intereses estadounidenses de posibles desastres en el país. No es casual que en los medios de comunicación estadounidenses se lleve a cabo bastante activamente la oposición a la base de Bondsteel y la creación de una participación rusa del Ministerio de Situaciones de Emergencia en la ciudad serbia de Nis.
Actualmente, Washington y Bruselas están ejerciendo una creciente presión sobre Belgrado con el fin de conseguir que rechacen el acuerdo correspondiente serbio-ruso y así evitar incluso la apariencia de la presencia militar y política en Rusia cerca de Kosovo.
*Investigador principal del Instituto de Estudios Eslavos de la Academia de Ciencias de Rusia, y doctor en Historia.
Fuente: El Espía Digital
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mardi, 06 mai 2014
Le torchon brûle entre la Bulgarie et la Commission sur South Stream
Le torchon brûle entre la Bulgarie et la Commission sur South Stream
Ex: http://www.euractiv.fr
Le ministre bulgare de l'Énergie compte maintenir la construction du gazoduc South Stream, malgré les mises en gare de Bruxelles sur ses incompatibilités avec la législation européenne.
Le projet South Stream ne sera pas arrêté, a affirmé le ministre bulgare de l'Énergie, Dragomir Sotynev à l'issue d'une entrevue avec le commissaire européen Günther Oettinger.
À la suite de la crise ukrainienne, le Parlement a décidé de susprendre l'autorisation du projet de gazoduc paneuropéen. Selon les eurodéputés, l'UE doit s'approvisionner auprès d'autres fournisseurs que la Russie.
Mais le ministre bulgare, un économiste proche de Sergueï Stanichev, chef du parti socialiste bulgare, a assuré que le chantier allait commencer en juin, comme prévu, repoussant ainsi les demandes du Parlement européen de suspendre la construction.
Il a par ailleurs accusé l'opposition de centre-droit d'avoir apporté de fausses informations à la Commission européenne sur le projet afin de faire capoter sa mise en oeuvre.
Le ministre bulgare a déclaré que la première station terrestre du South Stream serait construite à deux kilomètres de la côte de la mer Noire, et non à vingt kilomètres comme l'a affirmé l'opposition aux services de la Commission. Ce qui fait une « énorme différence », a-t-il indiqué.
Dragomir Stoynev a expliqué que les directives européennes sur la libéralisation du marché de l'énergie ne sont applicables qu'aux tronçons terrestres et non à ceux situés en mer. Il a certifié que Sofia informera, le cas échéant, la Commission sur les amendements apportés à une loi nationale controversée sur South Stream, avant qu'elle ne soit définitivement adoptée.
En effet, le 4 avril, le Parlement bulgare a adopté en première lecture des amendements à loi sur la politique énergétique qualifiant South Stream d'un interconnecteur et non de gazoduc. Grâce à cette modification, le projet porté par Gazprom échapperait au champ d'application du troisième paquet énergie.
Autre problème de taille, plusieurs pays européens - l'Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Grèce, la Hongrie et la Slovénie - avaient conclu des accords bilatéraux avec la Russie dans le cadre de la construction du gazoduc. Mais le 4 décembre dernier, la Commission européenne a affirmé que ces accords enfreignaient la législation européenne et devaient être renégociés dans leur intégralité.
Gazoduc maritime ou pas ?
Les explications du ministre Bulgare ne semblent pas avoir apaisé les craintes de la Commission au sujet de l'impact de la loi énergétique en cours de discussion. Selon le texte législatif, le projet South Stream serait « un gazoduc maritime » qui ne serait donc pas couvert par les directives européennes.
Mais pour la Commission, la loi européenne s'applique aux infrastructures qui tombent sous la juridiction européenne, a insité Sabine Berger, porte-parole du commissaire à l’énergie. Et les eaux territoriales bulgares en font partie, ainsi que les zones économiques exclusives du pays.
« La longueur du tronçon terrestre du « gazoduc maritime » n'est pas pertinente dans le cadre de l'évaluation de la Commission de l'amendement proposé [par le Parlement bulgare] au regard de sa compatibilité avec les modalités de la directive sur le gaz », a-t-elle clairement expliqué. L'argument du ministre bulgare sur le lieu de construction par rapport à la côte serait donc irrecevable.
Selon la porte-parole, la Commission s’inquiète également de l'accord intergouvernemental de la Bulgarie signé avec la Russie dans le cadre du projet. L’exécutif européen le considère non conforme à la législation européenne, comme ce fut le cas pour tous les autres accords intergouvernementaux signés par les autres États membres engagés dans South Stream.
Les griefs de la Commission
EurActiv a consulté la lettre envoyée par la Commission aux autorités bulgares, datée du 14 août 2013, qui apporte une analyse détaillée de l'accord conclu entre la Bulgarie et la Russie. Le document de six pages adressé à la vice-ministre de l'Énergie bulgare, Evgenia Haritonova, n'a jamais été rendu public, malgré les pressions exercées par certains députés bulgares.
Cet accord enfreint non seulement les règles relatives au marché européen de l'énergie qui interdisent aux producteurs d'énergie d'être aussi à la tête d'un réseau de transmission, selon le principe de découplage. Cet élément est un point litigieux récurrent dans les sept accords intergouvermentaux conclus avec la Russie. Outre ces griefs, la lettre isole d’autres infractions :
- La Bulgarie s'est engagée à assurer un régime fiscal privilégié à Gazprom, ce qui, selon la Commission, n'est pas conforme aux règles sur les aides d'État de l'UE ;
- L'accord intergouvernemental stipule, selon les cas, que la sous-traitance s’applique aux entreprises grecques et bulgares ou que la préférence est donnée aux entreprises des deux parties signataires (la Bulgarie et la Russie), ce qui enfreint là encore aux règles de concurrence européenne ;
- L'accord intergouvernemental énonce que les tarifs d'exploitation du gazoduc seront fixés par la société établie, ce qui entre, selon la loi européenne, en contradiction avec l'existence même des organes de surveillance nationaux chargés d’approuver les tarifs de transmission.
La porte-parole de la Commission européenne a mis en garde la Bulgarie et a assuré que si les conditions de construction ou d'exploitation du gazoduc n'étaient pas conformes à la législation européenne, alors la Commission se réservait le droit de faire en sorte que la Bulgarie applique la législation européenne.
Press articles:
- Dnevnik, partenaire d'EurActiv en Bulgarie : "Южен поток" няма да бъде спрян, обяви Стойнев след разговор с Йотингер
- Dnevnik, partenaire d'EurActiv en Bulgarie : Вигенин пред ИТАР-ТАСС: България ще направи всичко, зависещо от нея, за да бъде реализиран "Южен поток"
- Dnevnik, partenaire d'EurActiv en Bulgarie : Според Вигенин евродепутатите са реагирали емоционално с призива да се спре "Южен поток"
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lundi, 07 avril 2014
De Kosovo a Crimea. ¿Por qué lo llaman derecho cuando quieren decir poder?
Por Teresa Aranguren*
Pero de qué se escandalizan cuando dicen que se escandalizan de la intervención rusa en Crimea. A juzgar por las declaraciones del presidente de los EEUU, de los dirigentes europeos y por supuesto también de toda una galería de analistas, expertos y tertulianos de eso que llamamos Occidente, nos enfrentamos a un caso, sin precedentes, de violación del derecho internacional y por tanto merecedor de respuesta adecuada, en forma de sanciones, por parte de La Comunidad Internacional. O sea que se trata de defender la legalidad o por expresarlo más filosóficamente de una especie de imperativo moral que nos obliga a actuar. Y la verdad es que planteado así no quedaría más remedio que suscribirlo.
Pero las leyes o rigen para todos o “no son”. Y por eso mismo hay que preguntarse qué pasa cuando quienes se erigen en principales valedores del derecho son al mismo tiempo quienes más descarada e impunemente lo quebrantan. Y sí, me refiero a EEUU y a sus aliados europeos, evitando conscientemente decir Unión Europea porque en cuestión de política exterior no suele ser Unión y menos aún Europea, sino simples “aliados de EEUU”.
Hay comparaciones que para algunos resultan odiosas no tanto porque no vengan al caso sino porque quizás vienen demasiado al caso. Son demasiado esclarecedoras. Como la de Kósovo y Crimea, en su momento respectivas provincias de Serbia y Ucrania, en las que una gran mayoría de la población que no se identifica con la nación a la que teórica o legalmente pertenece alienta reclamaciones secesionistas. Desde el punto de vista jurídico la situación es muy similar por no decir idéntica. Pero lo que valió para Kósovo no vale para Crimea. O viceversa.
Y sí, hay que recordar Kósovo. Hay que recordar que la OTAN, es decir EE.UU y sus aliados europeos, lanzó una campaña de ataques aéreos sobre lo que entonces aún se denominaba Yugoslavia en flagrante violación del Derecho Internacional.
Por supuesto la justificación del atropello fue muy humanitaria. Había que bombardear a unos para supuestamente salvar a otros: la población albanesa de Kósovo. La vía diplomática se dijo entonces estaba agotada. Pero bastaría recordar lo que ocurrió en las conversaciones de Rambouillet, la supuesta “última oportunidad para la paz”, cuando los ministros de exteriores europeos comparecieron sonrientes ante la prensa anunciando que el gobierno yugoslavo aceptaba las condiciones políticas que se le habían planteado y que por tanto la opción militar podía descartarse. Pero en esa rueda de prensa había una ausencia significativa, la de la secretaria de estado estadounidense, Madelaine Albraigh, que mientras los europeos se felicitaban por el acuerdo, estaba reunida con los representantes albano-kosovares, en concreto los dirigentes del grupo armado UCK ( ejército de liberación de Kósovo), para fijar un pliego de nuevas condiciones –entre ellas, la celebración de un referéndum que abriría la vía a la independencia de Kósovo y la presencia de tropas de la OTAN en todo el territorio de Yugoslavia- que difícilmente el gobierno de Belgrado podría aceptar. “No podemos bombardear a los serbios porque los albaneses no acepten” fue el comentario con el que, según una fuente diplomática, Madelaine Albraigh justificó la necesidad de endurecer las condiciones a la parte yugoslava. Así se agotó la vía diplomática. Yugoslavia no aceptó las nuevas condiciones. Poco después, el 24 de marzo de 1999, cayeron las primeras bombas.
Y durante tres meses los aviones de la OTAN bombardearon puentes, fábricas, barrios residenciales, trenes, coches de línea, hospitales, una embajada, un convoy de refugiados, el edificio de la televisión estatal…el concepto crimen de guerra cuadra bastante bien con muchos de aquellos ataques y la verdad no me hubiera importado acudir como testigo presencial de aquellos crímenes si alguno de ellos hubiera sido alguna vez juzgado. Pero siempre supimos que no lo serían. Que el derecho internacional no rige para EEUU y sus aliados. Que no se trataba de derecho sino de poder.
La campaña de ataques de la OTAN terminó con la firma de los acuerdos de Kumanovo, por los que el gobierno yugoslavo aceptaba retirar sus efectivos militares y policiales de Kósovo, devolver y ampliar el estatuto de autonomía al territorio y permitir el despliego de las tropas de la Otan en lo que aún era una provincia de Serbia; a cambio se ponía fin a los bombardeos y se garantizaba la integridad territorial de Yugoslavia, es decir, el estatus de Kósovo como provincia autónoma no sería alterado.
El final de la historia es sobradamente conocido: Kosovo proclamó su independencia con el activo respaldo de los países que habían bombardeado Yugoslavia y que -con alguna variación de matiz, como España que por razones obvias no ha reconocido la independencia de Kósovo- son los mismos cuyos representantes se llevan ahora las manos a la cabeza ante el supuesto desafío a la legalidad internacional perpetrado por Rusia.
Por cierto en el Kósovo independiente donde apenas queda presencia de las poblaciones- serbios, gitanos, goranos- no albanesas, se ubica Camp Bondsteel, la mayor base militar que EEUU tiene en el exterior y que empezó a construirse en junio de 1999, a los pocos días de la entrada de las tropas de la OTAN en el territorio. Además del valor estratégico de su emplazamiento, Camp Bondsteel ha servido, a partir de 2001, como centro de detención clandestino y alternativo a Guantánamo.
El argumento del derecho internacional en boca de algunos resulta obsceno.
* Periodista. Cubrió desde Belgrado y Prístina la campaña de bombardeos de la OTAN en Yugoslavia.
Fuente: Semanario Serbio
Extraído de El Espía Digital.
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mercredi, 02 avril 2014
Quince aniversario de la agresión salvaje de la OTAN que destruyó Yugoslavia
Hace quince años, el 24 de marzo de 1999, la aviación de EEUU y la OTAN atacó un país ubicado en pleno centro de Europa: Yugoslavia. Los bombardeos duraron más de dos meses. Casi dos mil civiles murieron a raíz de la agresión. Los ataques aéreos fueron el punto culminante después de muchos años de una hostil campaña occidental en contra de ese poderoso Estado balcánico. Con las bombas y los misiles, que cayeron desde el cielo nocturno sobre Belgrado, Pristina y otras ciudades serbias, culminó la formación de un nuevo mapa de Europa del Este.
El analista político Alexánder Bovdunov, señala: –La idea era crear un foco de tensión en Europa, dificultando al máximo su conversión en un centro geopolítico independiente, por un lado, y por otro, aplastar y eliminar dentro de lo posible las fuerzas potencialmente capaces de ser aliados de los rusos. En primer término, Serbia y los serbios. Por algo fue que en ese conflicto EEUU y Europa, que le seguía la corriente, comenzaron respaldando a los croatas para terminar sofocando al Estado serbio y desatando el conflicto en torno a Kósovo para minimizar la influencia de los serbios en la región. Uno de los principales objetivos era demostrar que EEUU era capaz de imponer su voluntad al mundo entero y hacer lo que quisiera en cualquier punto de Europa. Gracias a Washington, en el mapa europeo surgió un cuasi Estado: la República de Kósovo. Su papel se limita prácticamente a ser otra cabeza de puente de EEUU en Europa.
El analista Vasili Kashirin explica: –Es un satélite fiable y leal de Occidente. En Kósovo está ubicada la mayor base militar de EEUU en el Viejo Continente. Los estadounidenses han construido allí toda una ciudad-fortaleza. Han llegado para quedarse durante décadas y no piensan abandonar ese territorio. Desde el punto de vista militar, fue un indudablemente triunfo de EEUU. Después de fraccionar Yugoslavia en pequeños países y enclaves, Occidente continuó imponiendo su “democracia alada” en Iraq, Afganistán y Libia, y al devastarlos, estuvo a punto de agredir a Siria, pero en ese momento el mecanismo de influencia unipolar falló, porque Rusia se opuso a la política “euroatlantista” en la región.
Vasili Kashirin señala: –La correlación global de fuerzas ha cambiado. Rusia ya no es tan débil como era en1999,lo demostró el año pasado durante la crisis siria, al impedir con su diplomacia razonable y posición que Occidente agrediera militarmente a Siria. El siguiente error del “euroatlantismo” fue su actitud respecto a Crimea. El deseo natural de Moscú de defender a la población ruso parlante de la península frente a los ultranacionalistas ucranianos, absolutamente justificable desde el punto de vista humano, ha sido interpretado por Occidente como una agresión militar rusa contra Ucrania. Y el resultado de la libre expresión de la voluntad de los crimeos a través de un referéndum ha sido calificada por el mismo como una violación de la integridad territorial del Estado ucraniano. A su vez, Vasili Kashirin califica la reacción de Occidente como una aplicación automática de la política de doble rasero. Solo que los tiempos han cambiado y esta política ha dejado de ser igual de eficaz que antes. Su incongruencia es demasiado evidente para todos.
Fuente: El Espía Digital
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mardi, 11 mars 2014
Le Martyre du Kosovo
« Le Martyre du Kosovo » de Nikola Mirković
par Camille Galic
Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com
Il n’est question que de la Crimée et de son séparatisme qui, encouragé par le Kremlin, provoque l’indignation de toutes les chancelleries occidentales. « Il faut que l’Europe soit très ferme », déclare Laurent Fabius cependant que Washington réclame l’envoi « immédiat » d’observateurs de l’OSCE (Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe) pour « veiller au respect de l’intégrité territoriale » de l’Ukraine. Et si l’on reparlait du Kosovo, foyer national arraché à la Serbie par les mêmes Occidentaux qui y tolèrent parfaitement les persécutions infligées à ses occupants légitimes, désormais ultra-minoritaires, et sa transformation en plaque tournante de tous les trafics, y compris la traite humaine ?
Ignorance crasse ou omerta, les médias, qui, aujourd’hui, félicitent le président Obama et son secrétaire d’Etat John Kerry pour leur fermeté vis-à-vis de la Russie menacée de sanctions économiques si elle ne met pas immédiatement un terme à ses menées en Crimée, semblent avoir oublié comment les Etats-Unis d’Amérique, nonLivre contents de s’être emparés de la Californie et du Texas hispaniques, suscitèrent une insurrection armée dans la province colombienne de Panama, qui fit bientôt sécession et devint indépendante, puis chassèrent les Espagnols de Cuba en 1898 à la faveur d’une provocation annonçant Pearl Harbour et les armes de destruction massive attribuées à l’Irak. De la vieille histoire ? Certes, mais l’invasion américaine, intervention la plus importante depuis la Guerre du Vietnam, sur l’île antillaise de la Grenade, indépendante depuis 1974 et où les intérêts nationaux états-uniens n’étaient nullement menacés, ne date, elle, que de 1983.
Une partition plébiscitée : celle de la Serbie
Quant à l’éventuelle partition de l’Ukraine, que redoutent tant nos démocrates qui, dès le 25 février, y mettaient un veto formel, elle a un précédent plus récent encore : celle de la Serbie, amputée du Kosovo (que, dans les années 1970, on appelait encore Kossovo, traduction du cyrillique Kocobo, avant que ne prime la graphie anglo-saxonne), proclamé indépendant le 17 février 2008 par le toujours premier ministre Hashim Thaçi avec la bénédiction de la « communauté internationale » et sous la protection de la KFOR, force d’interposition otanesque.
Le Martyre du Kosovo, titre de l’indispensable livre du Franco-Serbe Nikola Mirković *, dure maintenant depuis plus de six siècles. Depuis ce jour de juin 1389 où, à Kosovo Polje, le Champ des merles, les armées du prince Lazare furent défaites par celles du sultan turc Murat Ier. En quelques décennies, cette « Vieille Serbie » riche et prospère, sur laquelle la dynastie des Némanjides a édifié plus de quinze cents églises et monastères – dont ceux, admirables, de Gracanica et de Veliki Decani –, se voit occupée et en partie ruinée. La situation s’aggrave encore après la chute de Byzance, le joug ottoman n’ayant alors plus de freins. Soumis à des tributs extravagants et au système du devchirmé – l’enlèvement d’enfants mâles déculturés et islamisés pour alimenter le corps des janissaires – le pays s’étiole et pâtit d’un important exode vers le nord, 37.000 familles s’exilant pour échapper aux exactions, aux conversions forcées et au massacre.
Substitution de population
Et le pire est à venir : à partir du XVIIe siècle, les voisins albanais jusqu’ici chrétiens se convertissent en masse à l’islam et, en récompense, reçoivent « les terres fertiles des Serbes » et « des postes importants dans le gouvernement ottoman ». Dès lors, commente Nikola Mirković, « la physionomie religieuse et ethnique du Kosovo et de la Métochie (province ecclésiastique autour du patriarcat de Peć) commence à changer sensiblement. Quarante-deux grands vizirs du régime sont albanais et font preuve d’une brutalité et d’une violence inouïes à l’égard de leurs anciens coreligionnaires chrétiens ». De plus, ils encouragent évidemment l’afflux des « Shkipetars » (fils du Pays des Aigles) sur le territoire serbe. Pourtant peu favorable aux orthodoxes, l’archevêque catholique Mathieu Massarek déplore cette substitution de population à la vue des villes désormais « pleines de mahométans albanais turcisés, de bandits et de tueurs qui se déchirent entre eux, exerçant la terreur » sur les chrétiens. Il est à noter que, depuis la plus haute antiquité, le Kosovo n’avait jamais été albanais et la meilleure preuve en est que le nouvel Etat porte toujours son nom slave évoquant les merles, Kosova, une seule lettre ayant été changée. Il s’agit donc non d’une reconquête mais d’une spoliation pure et simple, le gouvernement communiste de Tito ayant poursuivi l’entreprise des Turcs en favorisant la ruée des Albanais vers le Kosovo, et en accordant à celui-ci, par la constitution de février 1974, un statut autonome dans une « égalité de droit » avec la Serbie, toujours suspectée de nationalisme.
Une « guerre juste » menée par un « Ange miséricordieux » ?
Est-ce pour cela que, quand Belgrade tenta en 1997-98 de « briser des velléités séparatistes » dont les conséquences allaient se révéler incalculables sur les plans historique, économique et géopolitique, l’Armée de libération du Kosovo (UÇK, dont le futur premier ministre Thaçi était l’un des chefs) bénéficia de tant de protections bien qu’elle fût considérée, aux USA notamment, comme une organisation terroriste ? Toujours est-il que, sous prétexte de prévenir un « nouveau génocide » contre lequel les opinions publiques occidentales étaient ameutées depuis des mois, l’OTAN lança de mars à juin 1999, et « sans mandat de l’ONU », une guerre aérienne qui ravagea la Serbie : « 82 ponts sont détruits, toutes les raffineries pétrolières, 14 centrales thermoélectriques, 13 aéroports, 20 gares ferroviaires et 121 usines sont anéantis », rappelle l’auteur. Et il faudrait ajouter des milliers d’immeubles abattus lors de ces frappes dites « chirurgicales » – ainsi que, à Belgrade, la tour de la télévision, l’ambassade de Chine et une partie de la cathédrale russe. Le pays tel qu’il m’apparut en août 1999, alors que je m’y étais rendue régulièrement depuis 1965 (y compris au Kossovo), était méconnaissable. Et dire que l’opération avait pour nom de code « Ange miséricordieux»!
Un Etat riche… et mafieux
Reste à connaître les motifs d’un tel acharnement, qu’avait précédé une telle accumulation de mensonges. Car « Fer à cheval », le fameux « plan génocidaire » prétexte à l’agression était un faux, concocté à Berlin sous l’égide du chancelier SPD Schröder. Quant aux « immenses charniers » décrits par le Français Kouchner et Bernard-Henri Lévy promus ministres de la (propagande de) guerre, les Américains Madeleine Korbel-Albright, William Cohen (respectivement secrétaire d’Etat et secrétaire à la Défense de Bill Clinton) ou James Rubin, les observateurs de l’ONU (que l’on s’efforcera de faire taire) constateront plus tard, trop tard, qu’ils ne contenaient en fait que quelques dizaines de corps chacun – de guérilleros de l’UÇK et non de civils. Reprenant l’analyse d’Aymeric Chauprade selon laquelle, avec « Ange miséricordieux », l’OTAN a tracé une « ligne continue » visant de l’Adriatique à l’Afghanistan à « ceinturer la Russie » pour la priver de tout accès aux mers chaudes, Méditerranée et mer Noire, Nikola Mirković y ajoute d’autres raisons : la dépendance de nos pays vis-à-vis des Etats pétroliers du Golfe qui ont importé le wahhabisme au cœur des Balkans et la richesse minière du Kosovo lorgnée par les compagnies internationales et singulièrement américaines, celles-ci préférant négocier avec des gouvernements profondément corrompus, qu’elles tiennent en outre par leur connaissance de leur lourd passé terroriste et mafieux. Car si, voici cinquante ans, le pavot était l’emblème du Kosovo, sa culture est maintenant généralisée et fonctionne à plein régime, sous l’œil indifférent de la KFOR, les usines assurant sa transformation en héroïne, qui envahit l’Europe et rapporte au nouvel Etat « plus de 3 milliards d’euros par an ». De même les « filles de l’Est », qui forment désormais les gros bataillons de la prostitution dans l’Union européenne, sont-elles souvent sous la coupe de Kosovars, également très actifs comme passeurs d’immigrés en Italie et, de là, sur tout notre continent.
Thaçi, grand manitou du trafic d’organes
Et pendant ce temps, le martyre du Kosovo perdure. En 2008, la Suissesse Carla del Ponte, ancien procureur général au Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie créé à seule fin de juger les crimes de l’ancien président serbe Slobodan Milosevic (mort en mars 2006 en détention aux Pays-Bas) sortait, sous le titre La Chasse, moi et les criminels de guerre (**), une véritable bombe. Elle affirmait dans ce livre, preuves à l’appui, que « des Serbes et des non-Albanais ont été transportés en 1999 du Kosovo jusqu’en Albanie où […] des chirurgiens prélevaient leurs organes ensuite envoyés depuis l’aéroport de Tirana vers des cliniques à l’étranger ». « Les dirigeants des deux niveaux : intermédiaires et élevés de l’UÇK, étaient […] impliqués de manière active dans la contrebande des organes », précisait Mme Del Ponte, dont les accusations ont été confirmées par son compatriote Dick Marty, sénateur et rapporteur au Conseil de l’Europe, qui a officiellement adopté son rapport, accablant notamment pour Hashim Thaçi. L’indéboulonnable premier ministre, accusait M. Marty, « doit sans aucun doute son ascension au soutien politique et diplomatique des Etats-Unis et d’autres puissances occidentales » – dont, pour notre plus grande honte, la France. Submergée par l’immigration, la France devrait en effet réfléchir au destin du Kosovo où les prolifiques Albanais, qui ne formaient que 2% de la population au XIVe siècle, sont aujourd’hui ultra-majoritaires (90%) au Kosovo. Tandis que les Serbes résiduels, de plus victimes de la « peste blanche » qu’est la dénatalité, n’y constituent plus qu’une infime minorité assiégée et menacée de disparition résultant d’un véritable « nettoyage ethnique ».
Camille Galic, 6/03/2014
http://www.polemia.com/le-martyre-du-kosovo-de-nikola-mirkovic/
Notes :
(*) Nikola Mirković, Le Martyre du Kosovo, Editions Jean Picollec, novembre 2013, préface de Jean-Louis Tremblais, avec deux cartes, index, 196 pages.
(**) Carla del Ponte, La Chasse, moi et les criminels de guerre, Editions Héloïse d’Ormesson, 2009, 648 pages
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dimanche, 09 mars 2014
Le martyre du Kosovo
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lundi, 24 février 2014
Ante Pavelić dans la clandestinité
Ante Pavelić dans la clandestinité, 1945-1959
par Christophe Dolbeau
En mai 1945, l’État Indépendant Croate (NDH), que les Oustachis ont fondé le 10 avril 1941, disparaît sous les assauts conjugués des Partisans communistes de Tito et de l’Armée Rouge. Le 6 mai, le gouvernement nationaliste quitte Zagreb et prend le chemin de l’Autriche, accompagné par l’ensemble de l’armée croate et par des dizaines de milliers de civils. Ce tragique exode s’achèvera à Bleiburg où débute, à compter du 15 mai et sous les yeux des Anglo-Saxons, un gigantesque massacre (1).
Ante Pavelić, le chef de l’État croate, a lui aussi pris la route de l’exil car il est fermement décidé à poursuivre le combat. Désigné par la propagande adverse comme l’un des pires criminels de la Seconde Guerre mondiale et couramment dépeint (depuis 1934) comme l’un des plus féroces terroristes du XXe siècle, le Poglavnik est désormais un homme traqué dont la tête est mise à prix et dont le sort ne fait guère de doute s’il tombe aux mains des gens de Tito. L’homme n’est toutefois pas un néophyte en matière de clandestinité ; chef d’une organisation révolutionnaire qui a fait ses preuves et déjà contraint à l’exil entre 1929 et 1941, il connaît parfaitement les ficelles et les règles du jeu, ce qui va lui permettre, contre toute attente, de sortir indemne de la nasse.
Les tribulations de ce fugitif un peu particulier n’ont, bien sûr, pas manqué d’exciter l’imagination des journalistes et les affabulations les plus rocambolesques n’ont cessé de circuler, à son sujet, dans les media du monde entier. À plus d’un demi siècle de son décès – dans une clinique madrilène – le temps semble enfin venu de faire litière de toutes ces sornettes pour retracer ce que fut réellement cette extraordinaire « cavale ».
Par monts et par vaux
C’est accompagné de son fils Velimir (2) et de quelques proches collaborateurs [dont Ico Kirin (3) et Erih Lisak (4)] et escorté par un détachement de la Garde que Ante Pavelić quitte Zagreb, le 6 mai, pour gagner d’abord Novi Dvori puis Rogaška Slatina où il arrive le 7 en début de soirée. Le lendemain, 8 mai, le Poglavnik est avisé par les Allemands de leur capitulation immédiate ; le général Löhr, qui refuse de s’entretenir directement avec lui, abandonne sèchement ses alliés croates à leur sort. Après avoir une dernière fois conféré avec ses généraux, Ante Pavelić prend alors la route de l’Autriche. À Spielfeld (ou Leibnitz – les témoignages divergent), le chef de l’État et ses compagnons troquent leurs uniformes pour des vêtements civils et le petit convoi procède en direction de Klagenfurt puis de Judenburg. Bombardés par des avions soviétiques à Zeltweg, les fuyards atteignent Judenburg le 10 mai à l’aube ; ils poursuivent jusqu’à Trieben où on les avertit de l’imminente arrivée des Russes. Compte tenu des risques qu’il y aurait à rester en convoi sur la route, la petite troupe abandonne alors les voitures et se scinde en deux groupes. Les militaires s’en vont d’un côté avec le général Begić (5), tandis que le Poglavnik et quelques fidèles (6) s’enfoncent à pied dans la forêt avoisinante.
Commence dès lors une laborieuse pérégrination qui va conduire Ante Pavelić à Donnersbach (13 mai), Bad Aussee (14 mai), Hallstatt (15 mai), Russbach (16 mai) et Langreith (18 mai). Le petit groupe ne dispose que d’un minimum de ravitaillement (un peu de sucre et quelques œufs) et il passe les nuits à la belle étoile ou dans des granges et bergeries ; quelques haltes chez des paysans locaux permettent cependant d’améliorer un peu l’ordinaire. Entrés en zone américaine, le Poglavnik et ses compagnons passent sans encombre au moins deux points de contrôle avant d’atteindre Langreith. Si Ante Pavelić s’est fixé cette localité comme objectif, c’est que c’est là que se sont réfugiées son épouse Marija et ses deux filles, Višnja et Mirjana, qu’il retrouve donc le 18 mai.
[D’abord évacuée le 12 décembre 1944 vers le Semmering, la famille Pavelić a ensuite gagné Langreith où elle réside dans un pavillon de chasse, sur les terres du Comte Nostiz. Cet abri héberge également l’épouse et le neveu du ministre Balen (7), Dora Werner (8), Merica Pavelić (9), les deux domestiques italiennes de la famille Pavelić, Giuseppina et Angelina, le chauffeur Štef Babić, le capitaine de marine Crisomali et l’ancien magistrat Vladimir Vranjković]
À Langreith, le Poglavnik vit discrètement mais il ne se cache pas vraiment. Le 20 mai, il reçoit d’ailleurs la visite du général Moškov (10) et du major Šarić, et le 1er juin, il signale même sa présence aux autorités américaines. Ce n’est que le 6 juin que les choses prennent une tournure plus inquiétante car la radio annonce l’extradition du gouvernement croate (11). Dès le 7 juin au matin, Ante Pavelić quitte donc le pavillon de Langreith en compagnie d’un ami autrichien et de la domestique Angelina. Improvisé à la hâte, ce départ est plutôt risqué : les voyageurs sont d’ailleurs arrêtés et contrôlés par la police militaire US qui leur confisque leur véhicule. Laissés libres, ils poursuivent néanmoins jusqu’à Tiefbrunnau où Ante Pavelić va demeurer jusqu’en septembre. Cette fois, le secret est de rigueur et seules la famille et Dolorès Bracanović (12) connaissent l’adresse du Poglavnik. Ce dernier a visiblement été bien inspiré de s’éloigner puisque deux jours après son départ, des militaires américains (dont un Serbe) viennent le chercher à Langreith…
Un paisible paysan autrichien
Hébergé par un agriculteur et entouré de nombreux réfugiés volksdeutsche en provenance de Roumanie, Ante Pavelić passe tout à fait inaperçu. Cependant, au bout de quelques mois, l’État autrichien commence à se réorganiser et les campagnes voient apparaître des gendarmes. Un jour, l’un d’eux passe à la ferme, pose des questions à son sujet et émet même le vœu de le voir se présenter à la caserne de Faistenau. Pour le fugitif, il est grand temps de changer d’air. Muni d’un sac à dos et après avoir averti son logeur qu’il se rend à la convocation, le Poglavnik prend bien le chemin de Faistenau mais il bifurque rapidement et s’enfonce dans les bois. Il gagne d’abord Sankt Gilgen, passe tranquillement devant le siège du CIC (13) et chemine ensuite jusqu’à Aich où il sait trouver une famille amie. Il s’agit des Zilev, des patriotes macédoniens chez qui il va séjourner quelques semaines, le temps de se procurer de nouveaux papiers et un nouveau point de chute. Ce sera cette fois Obertrum, près du lac de Mattsee, où le Poglavnik va résider jusqu’en avril 1946. Logé à nouveau dans une ferme, à un kilomètre du centre du village, Ante Pavelić sympathise vite avec son hôte, Sepp, pour lequel il effectue quelques petits travaux d’atelier (menuiserie, forge). Contrairement à ce que prétendront ultérieurement certains chroniqueurs malveillants, il ne se terre pas au fond d’un monastère et ne porte pas la bure mais participe activement à la vie du village : à la demande de son logeur, il prend même part à une réunion électorale du Volkspartei et pose quelques questions, en présence des gendarmes locaux et de plusieurs observateurs américains…
Malgré ces déménagements successifs, Ante Pavelić garde toujours le contact avec sa famille qui réside désormais à Sankt Gilgen, à la « Villa Helena ». À cette époque, certains pensent que le Poglavnik a été arrêté par les Soviétiques, tandis que d’autres, notamment les Yougoslaves, sont certains qu’il se cache en zone d’occupation britannique. Si les Américains ne semblent pas mettre un zèle excessif à le rechercher et à l’appréhender (si tant est que la plupart d’entre eux sachent même de qui il s’agit), les Britanniques se montrent un peu plus actifs car ils sont littéralement harcelés par Belgrade. De leur côté, les Yougoslaves – dont France Hočevar et l’espionne Heda Stern – déploient de grands efforts pour tenter, en vain, de localiser leur ennemi N°1.
La dernière étape autrichienne du Poglavnik se situe à Wölfnitz, en zone britannique, où il arrive en avril 1946 et où il loge, en compagnie du colonel Jakov Džal (14), chez un paysan nommé Kanik (15). Durant les six mois que va durer son séjour dans ce village de Carinthie, Ante Pavelić prépare son passage en Italie. Son fils Velimir se rend clandestinement à Rome (16) d’où il ramène des faux papiers italiens et paragayens, puis il effectue un second voyage afin d’escorter sa mère jusqu’à Florence. À l’automne, l’exfiltration de l’ancien chef d’État semble enfin possible et Ante Pavelić prend le chemin de l’Italie, accompagné de Jakov Džal, Dinko Šakić (17), Ljubo Miloš (18) et Božo Kavran (19). Il se rend d’abord, par le train, de Klagenfurt à Lienz, traverse ensuite à pied la zone interdite (« Sperrzone ») et entre en Italie aux environs de Versciaco. De là, il rejoint Pieve di Cadore, Belluno, Trévise, Mestre et Bologne d’où il repart aussitôt pour Florence, flanqué du seul Božo Kavran.
Péripéties italiennes
Arrivé (en train) à Florence, Ante Pavelić y retrouve Olga Zannoni qui n’est ni un agent de l’OSS ni un émissaire du Vatican mais son ancienne logeuse d’avant-guerre. Dans un premier temps, cette dame conduit le Poglavnik et Božo Kavran chez Adolfo Morozzi, dans une maison de la Viale dei Mille, où les deux voyageurs peuvent prendre quelque repos. Plus tard, Ante Pavelić trouvera asile chez un certain Renato Picchi où il va passer un mois.
Mis en relation avec un avocat florentin, Me Bruno Piero Puccioni (20), qui apporte son aide aux réfugiés et aux proscrits politiques, Ante Pavelić ne reste pas longtemps en Toscane et il ne tarde pas à partir pour Rome où il s’installe d’abord dans le quartier de Monte Mario, chez un fonctionnaire de police à la retraite. Pas plus qu’en Autriche, le Poglavnik ne bénéficie de l’assistance d’agents secrets alliés ni d’une quelconque « filière catholique » (21) et ses seuls anges gardiens sont les amis de l’avocat Puccioni. Au bout de quelque temps, ce dernier propose à Pavelić une nouvelle résidence, dans un bâtiment du Trastevere jouissant de l’extraterritorialité. Outre l’ancien chef d’État, l’édifice abrite aussi trois autres fugitifs de marque, les anciens ministres italiens Cianetti (22) et Moroni (23) et l’ex-secrétaire du Parti Fasciste Turati (24), avec lesquels le Poglavnik prend l’habitude de s’entretenir tous les soirs. Dans cet immeuble (où le loyer est de 1000 lire par jour), les fugitifs sont en sécurité mais leur (relative) tranquillité est, hélas, de courte durée car au nom de la chasse aux prétendus « criminels de guerre », les bailleurs se voient bientôt interdire de louer leurs locaux. Ante Pavelić doit donc, une fois de plus, changer de cachette et c’est chez un artisan maçon du voisinage qu’il prend dès lors pension. Bien que situé dans le même secteur de la ville, ce logement ne jouit d’aucun privilège d’extraterritorialité.
Comme toujours, Ante Pavelić reste en contact avec les siens qui sont également arrivés à Rome où ils se sont établis dans le quartier de Nomentano, au N° 22 de la Via Sabratha. La liaison est assurée, très prudemment, par sa fille aînée Višnja et par le jeune lieutenant Ivica Krilić (25).
[Durant son séjour à Rome, la famille Pavelić réside chez Mme Mazzieri, dans la Via Sabratha, puis chez l’ingénieur Riccardo Girardelli, au N° 12 de la Via Gradisca. C’est par ses propres moyens et avec l’aide de ses seuls amis personnels que la famille a trouvé ces deux logements : aucun service secret n’est intervenu dans ces démarches et aucune officine vaticane n’y a été associée]
Toujours grâce au même groupe d’amis, le Poglavnik quitte ensuite Rome pour la petite cité de Castel Gandolfo où il loge cette fois dans la maison de la Comtesse Giustina Campello qui accueille aussi l’ancien ministre roumain Grigore Manoïlescu (26). Sur les conseils d’un célèbre journaliste italien, Ante Pavelić met alors à profit ses loisirs forcés pour commencer à rédiger ses mémoires (Doživljaji), en italien et en croate, lorsqu’il est soudain victime d’une crise d’appendicite aiguë. Toute hospitalisation étant exclue mais une opération s’avérant néanmoins indispensable, celle-ci aura lieu sur une simple table, au domicile de la Comtesse Campello. Discrètement amené sur place, c’est le professeur Egidio Tosatti (27) qui opère le malade, assisté par une infirmière et par Mirjana, la fille cadette du Poglavnik. L’intervention se déroule bien mais une pneumonie vient compliquer la situation, obligeant le praticien à demeurer au chevet de son patient jusqu’à ce que tout danger soit écarté. Au final, tout rentre dans l’ordre et le Poglavnik se rétablit rapidement.
Préparatifs de départ
Les règles de sécurité imposant de changer fréquemment de résidence, Ante Pavelić abandonne bientôt Castel Gandolfo pour les environs de Naples où le conduit, en voiture, le fils d’un médecin de ses amis (A. Alilei). Désormais, le Poglavnik bénéficie de l’hospitalité des pères jésuites (28), dans un couvent de Posillipo. Comme pour ses résidences précédentes, l’adresse n’est connue que de ses proches et ceux-ci ne s’y rendent qu’à tour de rôle et en prenant un maximum de précautions (la famille pourra toutefois se réunir pour fêter la Noël 1947). À compter de cette époque, Ante Pavelić et les siens se préparent à quitter l’Europe pour l’Argentine, l’un des très rares pays susceptibles de leur accorder l’asile.
Compte tenu des menaces qui pèsent sur le Poglavnik et de la surveillance qui s’exerce sur les candidats au départ (29), l’affaire est aussi complexe que risquée. Les premières difficultés à surmonter sont de se procurer un titre de voyage du Comité International de la Croix-Rouge, ainsi qu’un visa d’entrée en Argentine. À cet effet, la famille Pavelić prend donc contact, par le biais du lieutenant Krilić, avec le père Krunoslav Draganović (30), un ecclésiastique qui s’occupe depuis 1943 des expatriés croates en Italie. Secrétaire de l’Institut Saint-Jérôme, qui est un peu le séminaire croate de Rome, ce prêtre est en relation, de par son rôle au sein de l’organisation Caritas, avec la Croix-Rouge et avec de nombreuses légations étrangères dont la « Delegación Argentina de Inmigración – en Europa » qui délivre les documents d’émigration. Un autre personnage, Čiro Križanec, est également sollicité car il s’occupe lui aussi de résoudre les problèmes administratifs des expatriés. Ces deux hommes sont les seules personnes liées à l’Institut Saint-Jérôme avec lesquelles la famille Pavelić est en contact, et contrairement à ce qu’on a dit ici ou là, jamais le Poglavnik ne franchira le porche de cet institut.
Bien conscient de la détestation que lui vouent certains membres du clergé croate (31) et averti des accointances du père Draganović avec toutes sortes de services secrets (32), le Poglavnik veille sagement à ne jamais révéler son lieu de résidence à l’ecclésiastique. Les pères jésuites qui l’hébergent en font d’ailleurs une exigence. L’ancien chef d’État et le prêtre se rencontrent néanmoins à deux reprises, mais dans un collège de Naples où comme par hasard, la police italienne ne tarde pas à frapper à la porte…
Quoi qu’il en soit, le prêtre finit (moyennant finances) par faire parvenir à Ante Pavelić un passeport de la Croix-Rouge au nom de Pal Aranyoš, passeport qu’il tentera vainement de récupérer plus tard, au prétexte qu’il serait inutilisable. Il fait également part au Poglavnik de deux plans de départ un peu extravagants, l’un par avion et l’autre à l’aide d’un navire privé. Peu de temps après, un autre passeport sera établi pour l’épouse de l’ancien chef d’État.
Vers le Rio de la Plata
Le départ vers l’Amérique du Sud de la famille Pavelić s’effectue en trois phases. Dans un premier temps, ce sont le fils et la fille cadette du Poglavnik qui prennent le chemin de Buenos Aires. Embarqués le 13 avril 1948 à bord du Ugolino Vivaldi, ils arrivent sans encombres le 3 mai. Puis c’est au tour d’Ante Pavelić de prendre le large. Délaissant prudemment les projets du père Draganović, le Poglavnik fait lui-même l’acquisition d’un billet et c’est muni du fameux passeport prétendument caduc qu’il embarque, sans aucun problème, le 13 octobre 1948, à bord du Sestriere. De ce départ, Ante Pavelić n’a avisé personne, pas même les siens qui n’en seront informés que deux jours plus tard par un émissaire de confiance. Contrairement à la légende, le Poglavnik n’est pas parti de Gênes mais de Naples, son épouse ne l’accompagnait pas et il n’a pas rejoint le navire en pleine mer : c’est très banalement et en compagnie de tous les autres passagers qu’il est monté à bord après avoir passé les contrôles d’usage. Quelques jours plus tard, une carte postale des Canaries confirme que la traversée s’effectue normalement.
Reste à son épouse et à sa fille aînée à le rejoindre, ce qu’elles feront dans les semaines qui suivent, après avoir réglé leurs affaires et laissé leur appartement romain à des amis macédoniens. Quant au père Draganović qui continue à vouloir rencontrer le Poglavnik et récupérer son passeport, il apprendra le succès de l’opération lorsque celle-ci sera terminée…
Chez Juan Perón
Le 6 novembre 1948, le Sestriere accoste enfin à Buenos Aires où Ante Pavelić est attendu par ses enfants. Le passeport de la Croix-Rouge ne suscite aucun problème et il n’en coûte au voyageur que 23 pesos et 50 centavos pour régler la question du visa d’entrée. Mettant à profit l’amnistie que Juan Perón accorde l’année suivante aux immigrants illégaux, le Poglavnik régularisera dès lors sa situation et le 13 septembre 1949, les autorités lui délivreront officiellement une carte d’identité (N° 4.304.761) au nom d’Antonio Serdar (33).
Loin de disposer d’une gigantesque hacienda comme l’écrit le romancier Frederick Forsyth ou de sillonner le monde en avion comme l’affirme l’ancien journaliste fasciste Ermanno Amicucci (34), Ante Pavelić mène à Buenos Aires une existence fort modeste. Installé dans le quartier de Belgrano puis à Lomas del Palomar, l’ancien chef d’État quitte chaque jour son domicile aux alentours de 6 heures du matin pour se rendre sur des chantiers où il travaille comme simple maçon. Avec un compatriote, Mišo, et un collègue argentin, il ne tardera pas à fonder une petite entreprise de construction mais cette affaire, établie au N° 281 de la rue Reconquista, ne rapportera jamais des millions à ses initiateurs.
Sur le plan politique, le Poglavnik trouve en Argentine une solide organisation, le Hrvatski Domobran, dont il avait ordonné la création en 1931 et à laquelle viennent s’agréger quelques centaines de nouveaux exilés. Cette association lui permet de poser les bases d’un nouveau parti, le Hrvatska državotvorna stranka, et de lancer le journal Hrvatska. Le 8 juin 1956, le HDS, qui n’a pas eu le succès escompté, se transformera en Mouvement de Libération Croate ou Hrvatski Oslobodilački Pokret, une structure qui possède des ramifications aux USA, en Europe et en Australie.
Bien entendu, le Poglavnik recommande à ses partisans de s’abstenir de toute immixtion dans les affaires intérieures des pays qui leur donnent asile. Lui-même, et quoi qu’on en ait dit, n’entretient aucun lien particulier avec le régime péroniste (35). On tentera pourtant, en 1955, lors du renversement de Perón, de l’impliquer dans un mythique complot de l’Alianza Libertadora (36), ce qu’il devra catégoriquement démentir dans une interview à l’agence United Press (37). Comme un fait exprès, l’affaire éclate au moment précis où la Yougoslavie réclame avec force son extradition auprès du nouveau gouvernement…
Victime d’un attentat
Compte tenu de ses allées et venues professionnelles et de ses activités politiques, il n’est pas très difficile de localiser l’ancien chef d’État croate, ce que ses ennemis vont mettre à profit pour attenter à sa vie. Le 10 avril 1957, le Poglavnik préside aux festivités de la fête nationale croate avant de regagner son domicile à la nuit tombante. C’est alors qu’il approche de la rue de l’aviateur Mermoz, un peu après 21 heures, qu’un individu tire six fois sur lui et le touche à deux reprises. Atteint dans le dos et à la poitrine, le Poglavnik parvient tout de même à regagner son logement où son épouse appelle tout de suite le docteur Milivoj Marušić, un célèbre médecin et chirurgien croate de Buenos Aires, qui accourt aussitôt. Le blessé est transporté d’urgence à l’hôpital mais il n’y reste que deux heures, le temps de recevoir les premiers soins et d’effectuer quelques examens, avant de rentrer chez lui. Sérieuses, les blessures subies ne sont cependant pas létales et les ennemis du Poglavnik déclenchent alors la seconde phase de leur offensive : la nouvelle de l’attentat ayant paru dans la presse, le gouvernement yougoslave s’empresse à nouveau d’exiger à cor et à cri son extradition. Le tueur à gages s’est, quant à lui, évanoui dans la nature et il ne sera jamais interpellé (38). Étrange coïncidence : on apprendra ultérieurement que le mystérieux père Draganović se trouvait lui aussi à Buenos Aires à cette date…
Tandis que l’ambassade yougoslave alimente une virulente campagne de dénigrement contre lui, le Poglavnik récupère lentement ses forces. Affaibli et nécessitant un environnement sécurisé, il quitte le 18 avril son domicile de la Cité Jardin pour un endroit plus sûr, en l’occurrence la maison de son ami Edo Grosel chez qui il va demeurer jusqu’au 16 juillet, constamment veillé par le Dr Marušić. Les risques étant grands de voir les autorités argentines finir par céder à la pression internationale, Ante Pavelić envisage désormais de quitter le pays et c’est Josip Marković (39) qu’il charge d’organiser sa sortie.
Celle-ci a lieu le 16 juillet 1957 car le Poglavnik est maintenant sur pied. Parti par la route en compagnie de deux chauffeurs et à bord d’un combi fourni par des amis flamands, Ante Pavelić entame un périple de près de 5000 km. Le voyage le conduit d’abord à Río Colorado puis à San Antonio Oeste, Puerto Madryn, Comodoro Rivadavia, Comandante Luis Piedrabuena et enfin Río Gallegos qu’il atteint le 22 juillet. De là, il prend un avion (23 juillet) qui l’emmène au Chili, à Punta Arenas, où l’attend Mirko Sulić, un homme de confiance. Les deux hommes repartent aussitôt en avion pour Santiago où le Poglavnik va passer quatre mois chez Mirko Sulić et achever tranquillement sa convalescence (40).
Chez Francisco Franco
Pour Ante Pavelić, ce séjour au Chili n’est toutefois qu’une escale de plus puisque l’automne venu, il va encore se déplacer et même regagner l’Europe. C’est, en effet, au mois de novembre que le Poglavnik quitte définitivement l’Amérique du Sud pour l’Espagne. Accompagné du fidèle Mirko Sulić et voyageant sur une ligne aérienne régulière (via Asunción, São Paulo, Rio de Janeiro, Recife, Dakar et Lisbonne), il arrive le 30 novembre 1957 à Madrid où il descend dans un hôtel de la rue Carretas et retrouve un vieil ami, le frère Branko Marić (41), de l’ordre des franciscains, qui va lui être d’une aide précieuse.
Dans la capitale espagnole où le rejoignent son épouse (en décembre) et sa fille aînée (en octobre 1958), le Poglavnik ne se cache pas, ainsi que d’aucuns le prétendent, derrière les hauts murs du monastère de San Francisco el Grande. En réalité, il réside successivement au N° 98-100 puis au N° 201 de la rue de Alcalá, et enfin au N° 53/4 de la rue Lope de Rueda, dans de très classiques appartements de location.
Bien que toujours menacé, il poursuit son travail à la tête du Mouvement de Libération Croate (HOP) tout en continuant la rédaction de ses mémoires. Menant une vie discrète, il reçoit quelques visiteurs mais prend soigneusement ses distances avec certains éléments controversés de l’émigration (le général V. Luburić notamment). En 1959, l’un de ses derniers déplacements le conduit durant l’été jusqu’à Santa Pola, au bord de la Méditerranée, où il passe trois mois de détente en famille (42). L’âge aidant (70 ans), la santé de l’ancien chef d’État n’est pourtant plus aussi solide qu’autrefois et la fin de l’année voit le Poglavnik entrer à l’hôpital pour y subir une opération de la vésicule biliaire (sans aucun rapport avec les blessures subies en 1957). Affaibli et usé, le patient supporte mal l’intervention, son état se détériore et le 27 décembre, vers 20 heures, il reçoit les derniers sacrements que lui administre le frère Branko Marić. Sa Sainteté le Pape Jean XXIII lui adresse également une bénédiction particulière. L’agonie du Poglavnik ne sera pas bien longue et c’est au petit matin du 28 décembre 1959, à 3 h 55, qu’il rend son dernier soupir. Jusqu’au bout, sa fille Višnja et le frère Branko Marić ont veillé à son chevet.
Dernier adieu
Dès le 28 décembre au soir, le corps du défunt est transporté dans la chapelle du cimetière San Isidro où il va demeurer jusqu’au 31 décembre. Pour son dernier voyage, le Poglavnik tient dans ses mains le crucifix que lui a offert Sa Sainteté Pie XII en 1941.
Le 31 décembre, en début d’après midi, le frère Branko Marić célèbre la messe des morts à laquelle assistent, outre la proche famille, les frères Miguel Oltra (43) et Rafael Medić (44), le Dr Andrija Ilić, membre du gouvernement croate en exil, les anciens ministres roumains Horia Sima (45) et Vasile Iasinschi (46), le représentant de l’ABN (47) et de l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens, Vladimir Pastouchtchouk, ainsi que de nombreux amis croates et espagnols. Plus de trente couronnes mortuaires entourent le catafalque. Peu après, le Dr Ilić et M. Pastouchtchouk prononcent quelques dernières paroles sur la tombe et la cérémonie s’achève : Ante Pavelić a désormais rejoint Ante Starčević et Stjepan Radić au panthéon des grands défenseurs de la patrie croate.
Christophe Dolbeau
Notes
(1) Voir C. Dolbeau, « Bleiburg, démocide yougoslave », in Tabou, vol. 17, 2010.
(2) Velimir Pavelić (1925-1998) est le second enfant du Poglavnik. Lieutenant dans l’artillerie anti-aérienne à la fin de la guerre, il sera traducteur au ministère des Postes en Argentine puis codirigera (avec sa sœur Višnja) les éditions « Domovina » à Madrid.
(3) Ico Kirin (1911-1947), officier d’infanterie et chef du service de sécurité du Poglavnik. Extradé par les Britanniques, il sera exécuté le 24 janvier 1947 par les communistes yougoslaves.
(4) Erih Lisak (1912-1946), aide de camp du Poglavnik, ancien préfet de Gora-Prigorje et secrétaire d’État à l’Intérieur. Rentré en Croatie en septembre 1945 pour y rejoindre la résistance nationaliste, il est arrêté une dizaine de jours plus tard et sera condamné à mort.
(5) Vilko Begić (1874- ?), ancien lieutenant-colonel de l’armée austro-hongroise et général de l’armée croate, il a également occupé le poste de secrétaire d’État à la Défense. Interné par les Britanniques, il aurait été livré aux Yougoslaves et exécuté.
(6) À savoir Velimir Pavelić, Erih Lisak, Ico Kirin, Viktor Rebernišak, Dolores Bracanović et Klaudio Fiedler.
(7) Josip Balen (1890-1963), ancien camarade de lycée du Poglavnik, professeur de sylviculture et ministre des forêts et des mines (1942-1945).
(8) Dora Werner est la fille de Ivan Werner (1887-1944) qui fut maire de Zagreb entre 1941 et 1944.
(9) Merica Pavelić est la fille de l’ingénieur Ante Pavelić (sans lien de parenté avec le Poglavnik).
(10) Ante Moškov (1911- ?), général de l’armée croate, chef de la 1ère Division de Choc puis de la Division de la Garde. Arrêté en Vénétie par les Britanniques (octobre 1946), il tente de se suicider avant d’être extradé en Yougoslavie où il sera condamné à mort en 1947 ou 1948.
(11) Arrêtés à Tamsweg, le 14 mai 1945, les membres du gouvernement croate (dont le Premier ministre Nikola Mandić) et leurs familles sont internés par les Britanniques à Spittal puis à Rosenbach, avant d’être remis aux Yougoslaves qui les emmènent à Škofia Loka où plusieurs d’entre eux sont aussitôt passés par les armes.
(12) Dolores Bracanović (1916-1997) est la fille du maire de Dubrovnik et l’ancienne directrice de la branche féminine des Jeunesses Oustachies.
(13) Counter Intelligence Corps (CIC) ou service de renseignements de l’armée de terre américaine.
(14) Jakov Džal (1910- ?), colonel oustachi, membre des services de police puis de la direction des camps d’internement ; beau-frère du général V. Luburić.
(15) Cet agriculteur avait auparavant hébergé l’ancien ministre Lovro Sušić.
(16) À Rome, Velimir Pavelić réside en compagnie du général Ivo Herenčić (1910-1978), de son épouse, ainsi que de la veuve et du jeune fils de Jure Francetić.
(17) Dinko Šakić (1921-2008), membre de l’administration des camps d’internement et beau-frère du général V. Luburić.
(18) Ljubo Miloš (1919- ?), proche collaborateur du général V. Luburić et membre de l’administration des camps d’internement. Rentré en Croatie pour y rejoindre la résistance nationaliste, il est arrêté le 20 juillet 1947 et sera condamné à mort l’année suivante.
(19) Božo Kavran (1913-1948), pharmacien de formation et haut fonctionnaire du mouvement oustachi. En juillet 1948, il rentre en Croatie avec 95 cadres oustachis pour y rejoindre les maquis nationalistes : trahi, le groupe est arrêté, Kavran est condamné à mort (27 août 1948) et exécuté peu après.
(20) Bruno Piero Puccioni (1903-1990) a été député fasciste (1939-1943) et membre de la Chambre des Corporations ; officier en Afrique (décoré par le maréchal Rommel), il entretient des contacts avec quelques Partisans modérés et essaie, en vain, de tirer Mussolini des mains des communistes pour le placer sous la garde des Américains. Il est également de ceux qui tentent de récupérer la fameuse correspondance Churchill-Mussolini. En 1946, il participe à la création du Mouvement Social Italien (MSI).
(21) À l’issue de l’étude qu’il a consacrée au séjour de Pavelić en Autriche, l’historien Ante Delić fait le commentaire suivant : « Grâce à la solide expérience de la clandestinité qu’il avait acquise durant son exil en Italie dans l’entre-deux-guerres, Pavelić a su exploiter le chaos qui régnait à la fin du conflit et il a réussi à se cacher en Autriche sans aucune aide particulière de l’Église Catholique ou des services de renseignements occidentaux » – voir « On the concealment of Ante Pavelic in Austria in 1945-1946 », in Review of Croatian History, N° 1/2011, vol. VIII, p. 312.
(22) Tullio Cianetti (1899-1976), syndicaliste et député fasciste, il fut sous-secrétaire d’État aux corporations ; condamné à 30 ans de prison au procès de Vérone, il s’exile après guerre au Mozambique.
(23) Edoardo Moroni (1902-1975), ministre de l’agriculture et des forêts de la République Sociale Italienne, il s’exilera en Argentine et au Brésil.
(24) Augusto Turati (1888-1955), journaliste et champion d’escrime, il a été secrétaire national du Parti Fasciste ; radié du parti en 1933 mais néanmoins condamné à la fin de la guerre, il sera amnistié en 1946.
(25) Ivan Krilić (1921- ?), lieutenant dans la Garde du Poglavnik et officier d’ordonnance d’Ante Pavelić.
(26) Grigore Manoïlescu (1898-1963), membre de la Garde de Fer roumaine et ministre de la propagande dans le gouvernement roumain en exil (1944).
(27) Egidio Tosatti (1913-1990), ancien pilote civil, décoré de la médaille de bronze de la valeur militaire et de la Verdienst Kreuz von Deutsche Adler mit Schwerten. Professeur de chirurgie à Cagliari, Sienne et Gênes, E. Tosatti était un spécialiste du pancréas et de l’intestin et un lymphologiste de renommée internationale.
(28) Notamment les pères De Marco, Migliorati, Lehner et Fiore.
(29) C’est à Naples et sur la passerelle du navire qui devait l’emmener en Argentine que fut arrêté l’ancien officier des Waffen SS français Jean Bassompierre. Extradé vers la France, il sera fusillé en 1948.
(30) Krunoslav Draganović (1903-1983), secrétaire de l’archevêque de Sarajevo puis professeur à la faculté de théologie de Zagreb. Délégué de Caritas et de la Croix-Rouge croate en Italie (1943), le père Draganović est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à l’histoire du catholicisme en Croatie et à l’histoire de la Bosnie-Herzégovine.
(31) dont un membre éminent, Mgr Svetozar Rittig (1873-1961) siège même au sein du gouvernement de Tito.
(32) Soupçonné d’avoir travaillé avec ou pour les services secrets britanniques et américains, le père Draganović a été accusé d’avoir facilité la fuite en Amérique du Sud de nombreux « criminels de guerre » dont Klaus Barbie. Malgré ces accusations, il est rentré, en 1967, en Yougoslavie où il n’a fait l’objet d’aucune condamnation et où il a pu reprendre son activité d’enseignant. Il est permis de s’interroger sur l’étrange mansuétude dont lui a témoigné un régime qui n’a pas hésité par ailleurs à assassiner des dizaines de simples curés de campagne…
(33) Le patronyme de « Serdar » fut longtemps utilisé par les ancêtres d’Ante Pavelić.
(34) Au début de l’année 1950, Ermanno Amicucci (1890-1955) publie dans Il Tempo une interview d’Ante Pavelić qu’il prétend avoir rencontré dans un avion « au-dessus de l’Altantique ». Si tant est que cette rencontre ait vraiment eu lieu, il est probable que le journaliste en a « arrangé » les circonstances. À peine arrivé en Argentine depuis un an et régularisé depuis quelques semaines seulement, il est peu vraisemblable que le Poglavnik ait couru, à cette époque, le risque de se rendre en Europe par avion. [Cette interview sera reprise par Der Spiegel dans son numéro du 23 février 1950 ; elle est également mentionnée par le communiste Alain Guérin, dans Les commandos de la guerre froide, Paris, Julliard, 1969, p. 100].
(35) Sous le pseudonyme de A. S. Merzlodolski, il collabore même à la revue « nationale-catholique » Dinámica Social qui n’est pas spécialement favorable au péronisme.
(36) Créée en 1943, l’Alianza Libertadora Nacionalista est un mouvement nationaliste qui soutient Juan Perón. En 1955, il sera soupçonné de vouloir défendre le régime péroniste par les armes et son siège social sera pris d’assaut par les forces armées.
(37) Interview datée du 14 décembre 1955.
(38) Le 13 mai 1974, le journal Vjesnik a publié une interview de l’ancien espion yougoslave Dalibor Jakaš qui revendiquait être l’auteur de l’attentat. En 2009, certains media ont affirmé que le tireur se nommait Blagoje Jovović et qu’il s’agissait d’un ancien tchetnik passé au service des services secrets yougoslaves. D’autres noms ont encore été avancés et au final, l’affaire n’a toujours pas été véritablement éclaircie.
(39) Ancien directeur des chemins de fer de l’État Indépendant Croate.
(40) À cette époque, certains journaux affirment qu’il réside à Saint-Domingue et d’autres à Tolède ou aux Canaries…
(41) Branko Marić (1896-1974), franciscain et musicologue réputé, originaire d’Herzégovine.
(42) Un peu auparavant (15 février 1959), l’agence United Press a annoncé très sérieusement que le Poglavnik se trouvait au Paraguay où le général Strœssner l’avait placé à la tête de sa police secrète…
(43) Miguel Oltra (1911-1982), franciscain et directeur d’école. Créateur et collaborateur de la revue Verdad y Vida, le frère Oltra fut également le fondateur de la Fraternité Sacerdotale Espagnole et l’aumônier des vétérans de la Division Azul.
(44) Rafael Medić (1914-1973), franciscain originaire d’Herzégovine. Durant la guerre, le frère Medić était le chapelain de la famille Pavelić. Accusé en 1964 d’avoir organisé un attentat contre la mission yougoslave de Bad Godesberg, il sera condamné par la justice allemande et brièvement incarcéré.
(45) Horia Sima (1907-1993), successeur de Corneliu Zelea Codreanu à la tête de la Garde de Fer roumaine. Horia Sima fut brièvement vice-Premier ministre de Roumanie (1940) puis il présida le gouvernement roumain en exil (1944-1945).
(46) Vasile Iasinschi (1892-1978), pharmacien de profession, membre de la Garde de Fer et ministre de l’Intérieur dans le gouvernement roumain en exil.
(47) Créé en 1943 par des nationalistes ukrainiens, l’ABN ou Anti-Bolshevik Bloc of Nations est une coalition de divers mouvements anticommunistes d’Europe de l’Est.
Bibliographie
– Collectif, Tko je tko u NDH, Zagreb, Minerva, 1997.
– M. E. Majić, Svevišnji čuva pravednika, Rooty Hill, Australsko hrvatsko literarno družtvo « Dr Mile Budak », 2013.
– V. Pavelić, Poglavnikov boravak u Italiji i odlazak u Argentinu, texte polycopié, sans lieu ni date.
– D. Bracanović, « S poglavnikom na povlačenju », Ustaša N° 1 (1971), 23-25.
– « Križni put poglavnika Dra Ante Pavelića », Ustaša N° 1 (1971), 40-42.
– D. Pavlina, « 37-godišnjica smrti Dra Ante Pavelica », NDH N° 12 (1996), 3.
– A. Delić, « On the concealment of Ante Pavelic in Austria in 1945-1946 », Review of Croatian History N° 1/2011, vol. VIII, 293-313.
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samedi, 15 février 2014
Bosnie : l’échec d’un multi-ethnisme artificiel
Ex: http://metamag.fr
La Bosnie d’aujourd’hui est l’un des états créés par l’effondrement de la grande Serbie qui rêvait de conserver, à son profit, la Yougoslavie. Bâtie sur l’utopie d’une Bosnie passée, tolérante et multi-ethnique, on a constitué un ensemble étatique artificiel. Faute de pouvoir épurer ethniquement la Bosnie de ses serbes, on les a laissé dans une entité territoriale normalement dépendante d’une autre, constitué de croates et de musulmans. Le but était de privilégier les musulmans en les unissant aux croates, non par affinité mais par opposition aux « méchants » serbes. Ce monstre pseudo démocratique et multiculturel, le Frankenstein bosniaque, parait peu viable et est en passe d’échapper totalement à son terrifiant créateur.
En fait ce sont les institutions imposés par les idéologues de Bruxelles qui rendent la crise insurmontable. Les appels à des législatives anticipées sont rendus illusoires par la complexité de l’administration imposée par la communauté internationale après le conflit intercommunautaire de 1992-95. Rassemblés depuis des jours devant le siège du gouvernement, à Sarajevo, des manifestants ont réclamé la démission du Premier ministre de l’entité croato-musulmane Nermin Niksic qui refuse de partir. Comme en Ukraine, mais apparemment cela intéresse moins les médias, allez savoir pourquoi.
«Je respecte le droit des citoyens de manifester, voire même de réclamer la démission du gouvernement. Mais nous estimons que mon départ et celui des ministres conduiraient à une paralysie au sein de l’entité» croato-musulmane, a déclaré M. Niksic. Mardi soir, le membre musulman de la présidence tripartite bosnienne et dirigeant du principal parti musulman (SDA), Bakir Izetbegovic, a également appelé à des élections anticipées. Les forces politiques de l’entité croato-musulmane formant, depuis la fin de la guerre, la Bosnie avec une entité serbe, se sont dites prêtes à aller aux urnes huit mois avant le scrutin prévu pour octobre. Les entités ne peuvent pas organiser séparément les élections. Or le président de l’entité serbe, Milorad Dodik, a clairement fait savoir qu’il refusait les élections anticipées.
Le gouvernement est tellement paralysé par sa décentralisation, qu’il a été incapable d’accompagner la transition vers le capitalisme. Les privatisations d’usines se sont soldées par des faillites. Aujourd’hui, près d’un Bosnien sur deux est sans emploi. Ainsi, la Bosnie se compose de deux entités : la Fédération de Bosnie-Herzégovine, croato-bosniaque, et la Republika Srpska, la république serbe de Bosnie. Chacune est subdivisée en cantons et régions. Les cantons disposent d’une grande autonomie et ont leur propre gouvernement. Ce véritable labyrinthe administratif est miné par le clientélisme et la corruption, qui refroidit les investisseurs étrangers.
Tuzla, ancien poumon industriel de Bosnie (métallurgie, chimie, charbon) est aujourd’hui une friche gangrenée par le chômage, le cœur de la protestation. La faillite de Dita, un fabricant de détergents, a été celle de trop. Alors que le mouvement de colère transcende pour l’instant les divisions ethniques, Bruxelles a appelé les autorités bosniennes à entendre les revendications des manifestants afin d‘éviter que la situation ne dégénère en un nouveau conflit inter communautaire.
La Bosnie et l’Europe, à bon entendeur ukrainien salut !
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vendredi, 14 février 2014
Des communautés européennes en voie de disparition...
Des communautés européennes en voie de disparition...
par Robert Steuckers
Recension: Karl-Markus GAUSS, Die sterbenden Europäer, Unterwegs zu den Sepharden von Sarajevo, Gottscheer Deutschen, Arbëreshe, Sorben und Aromunen, Mit Photographien von Kurt Kaindl, DTV, München, Nr.30.854, 2011 (5. Ausgabe), ISBN 978-3-423-30854-0.
Dans l’ABC politique qui nous est cher, déplorer avec anxiété la disparition des faits communautaires, des communautés humaines réelles, de chair et de sang, est une constante, couplée à une anthropologie pessimiste qui ne voit pas de “progrès” dans leur disparition mais qui constate, amèrement, que ce que l’on baptise “progrès” est en réalité une terrible “régression” dans la diversité humaine. Bon nombre d’ethnologues, d’écologistes, d’anthropologues déplorent, à très juste titre, la disparition de langues et de petites communautés ethniques dans la jungle d’Amazonie ou dans les coins les plus reculés de Bornéo ou de la Nouvelle-Guinée. Mais ce triste phénomène se passe en Europe aussi, sous l’oeil indifférent de toutes les canailles qui donnent le ton, qui détiennent les clefs du pouvoir politique et économique, qui n’ont aucune empathie pour les éléments humains constitutifs d’une réalité charnelle irremplaçable si elle venait à disparaître. Pour se rappeler que le phénomène de la “mort ethnique” n’est pas seulement d’Amazonie ou d’Insulinde, il suffit de mentionner la disparition des Kachoubes, des Polaques de l’Eau ou des derniers locuteurs de la vieille langue prussienne (du groupe des langues baltiques), suite à la seconde guerre mondiale.
Karl-Markus Gauss, né en 1954 à Salzbourg, est aujourd’hui le directeur de la revue “Literatur und Kritik”. Ses livres sont traduits en de nombreuses langues et obtiennent souvent des prix très prestigieux. “Die sterbenden Europäer” part d’un axiome philosophique fondamental: l’Europe doit sa dimension plurielle, sa qualité culturelle intrinsèque, à l’existence de ces communautés battues en brèche, laminées sous les effets délétères de la pan-médiatisation —qui, comme l’avait prévu Heidegger, allait induire les hommes à oublier ce qu’ils sont vraiment, à ne plus river leurs regards sur les chemins de leur lieu natal— du “tout-économique”, des idéologies réductrices et universalistes, et, enfin, des avatars du jacobinisme étatique et éradicateur qui ne cesse de sévir.
La communauté sépharade de Sarajevo
Gauss commence par évoquer la communauté sépharade de Sarajevo, issue de la diaspora venue de l’ancienne Espagne musulmane, après la chute de Grenade en 1492 et les autres expulsions qui se sont succédé jusqu’aux premières années du 17ème siècle. La langue espagnole, castillane, s’est perpétuée à Sarajevo jusqu’en 1878, où une autre communauté juive, celle des Achkenazim germanophones, va donner le ton et administrer la Bosnie auparavant ottomane. Les Sépharades de Sarajevo tombaient de haut, en voyant arriver de drôles de coreligionnaires non hispanophones, et n’ont guère montré d’enthousiasme quand il s’est agi, pour eux, de céder la place à ces nouveaux venus qu’ils ne considéraient pas vraiment comme étant des leurs. La guerre de Bosnie commence le 5 avril 1992 précisément par le coup de feu d’un “sniper” embusqué dans le vieux cimetière juif de la ville, aux innombrables tombes portant des poèmes en “spaniole” et aux quelques tombes achkenazes, évoquant des noms hongrois, autrichiens ou bohémiens. Plus tard, l’artillerie des assiégeants s’y arcboutera pour pilonner la ville. Pour empêcher tout assaut contre les pièces, le cimetière a été miné. Il a fallu six mois à une association norvégienne pour enlever les mines. La guerre de Bosnie, et la guerre de 1999 contre la Serbie, qui s’ensuivit, ont donc éradiqué une communauté ancienne, détentrice d’une certaine mémoire d’Espagne transplantée en terres balkaniques. Des 1500 juifs de Sarajevo, 750, les plus jeunes, ont quitté définitivement la ville. Un témoin issu de cette communauté judéo-spaniole, officier instructeur de l’aviation militaire yougoslave, ingénieur et concepteur de drônes avant la lettre, témoigne du départ de tous les jeunes et dit de lui: “Je ne suis pas Israélien, pourquoi donc irais-je en Israël? Je ne suis pas Américain, pourquoi irais-je maintenant en Amérique ... pour y mourir?”.
Gauss tire la conclusion: toutes les factions belligérantes s’étaient mises d’accord pour évacuer les Juifs de Sarajevo sous la protection de l’ONU. Ce ne fut donc pas une nouvelle forme d’antisémitisme mais bien un mode nouveau de “philosémitisme” qui porta la responsabilité de cette éradication ethno-communautaire. Le témoin, Moshe Albahari, est clair: il n’y avait pas d’antisémitisme en Yougoslavie ni au sein des factions qui s’entretuaient dans la guerre inter-yougoslave des années 90. Toutes ses factions entendaient protéger la communauté sépharade: elles se haïssaient tellement, qu’il n’y avait plus de place pour d’autres haines en leurs coeurs, précise Albahari. Mais la Bosnie indépendante et divisée, née des conflagrations inter-yougoslaves, est une “entité à drapeaux”, des drapeaux particularistes, à laquelle Albahari, sépharade, ottoman et yougoslavo-titiste, ne peut s’intéresser. Question: ces “drapeaux particularistes” n’ont-ils pas été, paradoxalement, voulu par les théoriciens de l’universalisme pour installer à terme —car tel était le but véritable de la manoeuvre— l’armée américaine dans les Balkans, plus précisément au Kosovo, autre entité étatique nouvelle à idéologie “particulariste” (islamo-albanaise)? Par voie de conséquence, ces idéologies universalistes, tant prisées par les intellocrates et les médiacrates de la place de Paris, y compris les intellocrates sionistes ou judéophiles, ne sont-elles pas les premières responsables, avec leurs commanditaires de Washington, de la disparition de la vieille communauté sépharade de Sarajevo, en dépit du fait que ces intellocrates chantaient les louanges du modèle unificateur et polyethnique de la ville? Une ville qui deviendra essentiellement musulmane, non pas selon un islam ottoman (et tolérant), au sens ancien du terme, mais, comme le souligne Gauss (p. 42), sur un mode néo-islamiste, djihadiste, financé par les Wahhabites saoudiens qui n’ont pas la moindre affinité avec l’islam “spaniole” en exil. Nous touchons là à l’un des paradoxes les plus tragiques de la dernière décennie du 20ème siècle.
Les Allemands du Gottschee
Pendant 600 ans, une communauté allemande a défriché la forêt du “petit pays”, le Gottschee, 850 km2, et l’a transformé en terres arables et fertiles. Il n’a pas fallu cinquante ans pour que la forêt reprenne tous ses droits et que les villages, jadis florissants, soient devenus inaccessibles derrière un écran touffu d’arbres et de sous-bois. Le Gottschee n’est pourtant pas loin: il se trouve en Slovénie dans le district administratif de Kocevje, à une heure de route de la capitale Ljubljana (Laibach). Le village de Verdreng, comme beaucoup d’autres, a aujourd’hui disparu, à une ou deux maisons près, où vivent encore une poignée d’Allemands, vestiges humains d’un passé totalement révolu.
Leur communauté, réduite aujourd’hui au minimum du minimum, s’était constituée au 14ème siècle et, à force de défricher une forêt particulièrement dense, avait fini par bâtir 171 villages agricoles où la culture des céréales et des fruits ainsi que l’élevage du bétail étaient pratiqués. Ces paysans venaient de Carinthie ou du Tyrol oriental; il étaient surtout des cadets de famille, condamnés, en d’autres circonstances, à la domesticité ou au mercenariat: s’ils cultivaient leurs terres pendant neuf ans et un jour, elles leur appartenaient définitivement. Une aubaine dont tous voulaient profiter. Après la grande peste de 1348, qui décime la moitié de la population, le recrutement de nouveaux venus s’effectue en des régions germaniques plus lointaines: le reste du Tyrol, la Franconie et même la Thuringe. En 1492, l’Empereur Frédéric III leur accorde le privilège de devenir marchands itinérants dans la zone alpine, ce qu’ils sont restés jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, participant ainsi au désenclavement de leur communauté et en lui apprenant les choses du vaste monde, en modernisant leur allemand médiéval. Leur manière de commercer est demeurée la même au cours de ces cinq siècles: elle était basée sur la seule force physique du colporteur, qui avait sur le dos un “kraxn”, dispositif de bois permettant de porter une charge, un peu comme celui des Franc-Comtois qui transportaient loin vers la Bourgogne, la Champagne ou le Lyonnais des pendules fabriquées à Morteau ou dans les villages du “Pays horloger”. Les natifs du pays de “Gottschee” partaient peut-être au loin mais ils restaient fidèles à leur site d’origine, au “là” de leur Dasein, pour parler comme le Souabe Heidegger.
Cette communauté de Gottschee, théoriquement libre, souffrira considérablement du pouvoir des familles qui prendront misérablement le relais des Ortenburg, qui les avaient fait venir en Slovénie, dans l’arrière pays du diocèse d’Apulée, et leur avaient accordé le droit de devenir pleinement libres au bout de quelques années de labeur à peine. Pire: quand les armées ottomanes ravageaient la région, elles pillaient les réserves et emmenaient les paysans allemands en esclavage pour les faire trimer en Anatolie et les y dissoudre dans une population hétéroclite et bigarrée qui n’avait qu’un seul dénominateur commun: l’esclavage. En 1640, les Comtes d’Auersperg héritent du pays et décident de le développer: l’âge d’or du pays de Gottschee vient alors de commencer pour se terminer au lendemain de la Grande Guerre. Au 18ème siècle, les idées éclairées de l’Impératrice Marie-Thérèse et de l’Empereur Joseph II contribuent au développement de ces Allemands de souche exclavés, vivant de leur agriculture traditionnelle et autarcique et de leur commerce réduit à l’aire alpine et véhiculé à dos d’homme. Au 19ème siècle, cette communauté isolée envoie tant de ses enfants en Amérique qu’il y aura plus de “Gottscheer” au-delà de l’Atlantique en 1920 que dans le pays lui-même. Le premier Etat yougoslave commence une politique de “slovénisation” et de “dégermanisation” forcée, tant et si bien que lorsque les autorités nationales-socialistes rassemblent la population pour la déplacer à l’intérieur des frontières du Reich, les jeunes gens du pays ne parlent quasiment plus l’allemand: leur langue natale est si mâtinée de slovène que leurs voisins autrichiens ne les comprennent plus.
Pendant l’hiver 1941/1942, Hitler —qui, ici, ne se fait pas le défenseur des communautés allemandes excentrées— donne en effet l’ordre de déplacer la population locale allemande (13.000 habitants) pour offrir le terrain aux Italiens, en passe d’annexer cette partie de la Slovénie; simultanément, les partisans communistes slovènes s’emparent de la région et commencent l’épuration ethnique contre le millier de germanophones qui avaient décidé de rester, en dépit des ordres de Berlin. Quand les Italiens s’emparent d’un village tenu par les partisans, ils le rasent. Quand les partisans chassent les Italiens, ils font sauter toutes les maisons, désormais vides. On estime à 650 le nombre de “Gottscheer Deutsche” qui demeureront en Slovénie au lendemain de la seconde guerre mondiale. Tous contacts avec les “Gottscheer Deutsche” émigrés (de force) vers l’Allemagne ou l’Autriche sera formellement interdit par les autorités titistes jusqu’en 1972.
Ni les Allemands ni les Italiens ni les Slovènes ne tireront bénéfice de ces confrontations fratricides entre Européens: 80% de la région sont redevenus forêt. Cette régression est due aussi, explique Gauss (p. 58), à l’idéologie communiste: aucune famille paysanne, d’aucune nationalité que ce soit, n’était prête à se retrousser les manches pour redonner vie au pays, s’il fallait bosser selon les directives d’apparatchiks ignorants. Pire, le gouvernement titiste-communiste ordonne que la moitié de la région, désormais désertée, devienne une zone militaire, d’où les derniers Slovènes sont à leur tour expulsés en 1950. La “vox populi” chuchote que la nomenklatura avait décrété la militarisation de cette micro-région, non pas pour des motifs de défense nationale, mais pour qu’elle soit une réserve de chasse et de pêche exclusive, au bénéfice des apparatchiks, ou une zone de ramassage des meilleurs champignons, fins des fins de la gastronomie slovène et carinthienne.
L’ère titiste est désormais définitivement close. Le projet du nouvel Etat slovène et des financiers eurocratiques est de transformer la micro-région, auparavant germanophone, en une zone vouée au tourisme écologique, aux citadins randonneurs et aisés, aux chasseurs d’ours, aux amateurs de kayak sur petites rivières à débit rapide. La région ne retrouvera donc pas son charme d’antan. Après l’effondrement de la Yougoslavie dans les années 90 du 20ème siècle, la Slovénie post-communiste organise un sondage qui demande aux habitants du nouvel Etat à quelle nationalité ils s’identifient: 191 Slovènes se déclareront de nationalité autrichienne, 546 de nationalité allemande et 1543 se définiront comme “germanophones”. Ces quelques deux mille Slovènes germanophones ne sont toutefois pas tous des “Gottscheer Deutsche”, car la Slovénie abritait d’autres minorités allemandes. La répartition des “nationalités” effectives —que l’on distinguera du ridicule concept franco-jacobin de “citoyenneté” (où le citoyen est alors un être totalement désincarné et sans substance, un être fantômatique et zombifié, que tous peuvent devenir par simple déclaration, fussent-ils originaires des antipodes)— est extrêmement complexe dans la région, explique Gauss: Maribor/Marburg, aujourd’hui en Slovénie, comptait 80% d’habitants germanophones en 1910, alors que Klagenfurt/Celovec, aujourd’hui ville autrichienne de Carinthie, comptait bien plus que 20% de slovénophones à la même époque. En 1991, année du sondage slovène sur les nationalités effectives du pays, deux associations regroupant les germanophones de la micro-région de Gottschee se créent pour encadrer vaille que vaille le reste bien chiche d’une population qui avait compté environ 70.000 Allemands. Pourtant, la modestie de cette communauté germanophone résiduaire a fait paniquer les Slovènes qui entrevoyaient tout à coup le retour offensif des Autrichiens et des Allemands, après le départ des Fédéraux yougoslaves et des Serbes. Entretemps, 60.000 citoyens des Etats-Unis se déclarent originaires du “Ländchen” de Gottschee, plus qu’il n’en vivait là-bas, en Slovénie, à l’âge d’or de cette communauté.
Les Arbëreshe de Calabre
Nous sommes à 250 km de Naples dans le village de Civita, 1200 habitants, pour la plupart de souche albanaise. On les appelle les “Arbëreshe” parce qu’ils ont quitté la région d’Arbënor dans le sud de l’Albanie, il y a 500 ans. Le village semble peuplé de vieux hommes, revenus au pays après avoir bossé partout dans le monde, où leur descendance est dispersée. La Calabre compte une trentaine de villages albanophones, dont les habitants sont allés travailler en Italie du Nord, en Allemagne, en Suisse, en Belgique ou en Scandinavie. Au soir de leur vie, ils reviennent au pays de leurs ancêtres. Ceux-ci sont arrivés en Italie du Sud en 1468, par bateaux entiers, l’année où leur héros national, Gjergj Kastriota, alias Skanderbeg, meurt au combat, invaincu, face aux armées ottomanes. Les réfugiés qui arrivent au 15ème siècle en Italie sont ceux qui refusent l’ottomanisation et l’islamisation. Ils repeupleront les villages de Calabre, ravagés par la peste, la guerre, les séismes. Leur religion est marquée par les formes byzantines que l’Eglise catholique italienne accepte bon gré mal gré d’abord, sans réticence ensuite: même un Paul VI, qui a voulu balancer aux orties toutes les formes traditionnelles, finit par accepter les dérogations cultuelles accordées aux catholiques albanais de rites byzantins. Les prêtres catholiques des “Arbëreshe” sont mariés (mais non leurs évêques); ils donnent du pain et non des hosties à la communion; seule différence: ils reconnaissent tout simplement l’autorité du Pape romain, qui protègeait jadis leur nouvelle patrie contre toute offensive ottomane.
Le Roi espagnol des Deux-Siciles leur accorde des privilèges en Sicile, en Calabre, en Apulie et dans le Basilicat où leur mission est de refertiliser des terres laissées en friche. Sept vagues successives, en deux cents ans, amèneront un demi million d’Albanais en Italie. Ils sont venus en même temps que des Grecs, qui, eux aussi, ont gardé leurs rites orthodoxes, de “Schiavoni” slaves et d’“Epiroti” (d’Epire). L’ancien royaume des Deux-Siciles était certes majoritairement italien mais il comptait aussi de fortes minorités italo-albanaises et italo-grecques, parfaitement intégrées tout en demeurant fidèles à leurs racines et à leur langue. Dans les troupes de Garibaldi, de nombreux Italo-Albanais ont combattu vaillament, au point que le nouvel Etat leur a d’emblée autorisé à créer des écoles où l’on enseignait les deux langues, l’italien et l’albanais. Les Arbëreshe sont donc des “doubles patriotes”, écrit Gauss (p. 106): ils sont albanais par la langue, qu’ils refusent d’oublier, et italiens par patriotisme envers la terre qui les a accueillis jadis. Dans les armées de Garibaldi et dans celles de Mussolini, les Albanais de l’ex-royaume des Deux-Siciles ont répondu “présents”!
Gauss a rencontré un certain Emanuele Pisarra qui lui a déclaré: “Nous ne sommes pas les meilleurs des Albanais, nous sommes les vrais Albanais!” Pourquoi? Parce que le stalinisme d’un Enver Hoxha a malheureusement transformé les fiers “Shkipetars” d’Albanie en égoïstes indignes, oublieux de leurs véritables traditions, uniquement soucieux de posséder une belle auto et une télévision, quitte à s’affilier à un réseau mafieux. Le stalinisme, pour Pisarra, avait pris le relais d’un islam ottoman, déjà annihilateur de véritable “albanitude”, de fierté nationale et d’esprit de liberté. En 1991, quand l’Albanie se dégage de la cangue communiste et que des bateaux bourrés de réfugiés abordent les côtes italiennes, Pisarra fut un des premiers à tendre la main à ces compatriotes d’au-delà de l’Adriatique, à proposer des cours, à chercher à favoriser leur intégration: il a vite déchanté. Les réfugiés islamisés et stalinisés ne veulent recevoir aucune formation, n’ont aucune empathie pour l’histoire de leurs frères albanais d’Italie méridionale. Ils veulent devenir vite riches dans le paradis capitaliste. Pire, déplore Pisarra, ils ne parlent plus la belle langue albanaise que les Arbëreshe ont cultivée pendant cinq siècles en dehors du pays d’origine: la langue s’est appauvrie et abâtardie. “Ils ont désormais une autre religion, une autre langue, d’autres valeurs, ils sont différents”, déplore Pisarra. Ils ne partagent pas la vraie culture albanaise. A l’exception, sans doute, des “Arvénites” albanophones de Grèce, qui n’avaient pas traversé la mer au 15ème siècle mais s’étaient dirigés vers le Sud grec-orthodoxe. Les “Arvénites” orthodoxes de Grèce, tout comme les “Arbëreshe” catholiques d’Italie, sont atterrés par le comportement matérialiste de ceux qui quittent l’Albanie ex-communiste ou le Kosovo pro-atlantiste pour venir embrasser de façon si obscène la “civilisation du Coca-Cola et du frigidaire de Tokyo à San Francisco”.
La culture albanaise (la vraie!) connaît cependant une réelle renaissance en Italie depuis quelques années. D’abord parce que l’Italie accepte ses propres minorités et promeut le bilinguisme partout où il s’avère de mise. Pour Gauss, le bilinguisme des minorités constitue, au sein de la nouvelle culture italienne, une sorte d’avant-garde capable d’être pleinement et naturellement “diversifiée” et “diversificatrice”, au sens de ce pluralisme ethnique non politisé qui a toujours fait le charme de l’Europe, avec des minorités qui passent avec une aisance stupéfiante d’une langue à l’autre dans les conversations de tous les jours. Le train de lois votées en Italie en 1999 reconnaît aux Albanais le statut de minorité, le droit d’enseigner la langue dans les écoles et d’être servis en “Arbëreshe” dans les services publics. Le temps des jacobinismes est bel et bien terminé en Italie. Un exemple pour d’autres!
Les Sorabes d’Allemagne
La région s’appelle la Lusace. Elle est longue d’une centaine de kilomètres, à cheval sur les “Länder” du Brandebourg et de la Saxe, à proximité des frontières polonaise et tchèque. Elle englobe les villes de Cottbus, Hoyerswerda et Bautzen, et de nombreux villages pittoresques. Elle est peuplée d’une ethnie slavophone: les Sorabes, dont le parler est proche du tchèque voire du polonais. Les Sorabes résiduaires, les plus ancrés dans leurs traditions, sont catholiques dans un environnement germano-sorabe majoritairement protestant; ils sont fidèle au culte marial, notamment lors des pèlerinages de Rosenthal. Tous les Sorabes portent deux noms: un nom allemand (pour l’état civil), un nom slave (pour la vie quotidienne). Exemples: Lenka Rjelcec est Elisabeth Rönschke, Jan Mlynk est Hans Müller. C’est comme ça. Depuis quelques siècles. Et personne ne s’en formalise.
En 805, les armées de Charlemagne s’ébranlent pour convertir les païens saxons et slaves (les “Wenden”), les inclure dans l’Empire franc afin qu’ils paient tribut. Seuls les Sorabes résistent et tiennent bon: de Magdebourg à Ratisbonne (Regensburg), l’Empereur est contraint d’élever le “limes sorbicus”. Assez rapidement toutefois, la tribu est absorbée par le puissant voisin et connaît des fortunes diverses pendant 1200 ans, sans perdre son identité, en dépit des progressistes libéraux du “Kulturkampf”, qui entendaient éradiquer la “culture réactionnaire” et des nationaux-socialistes qui suppriment en 1937 tout enseignement en sorabe et envisagent le déplacement à l’Est, en territoires exclusivement slaves, de cette “population wende résiduaire” (“Reste des Wendentums”).
Gauss constate que les éléments sont nombreux qui ont permis à cette identité sorabe de subsister: la langue, bien sûr, mais aussi les coutumes, les pèlerinages et les processions (équestres, mariales et pascales), les costumes traditionnels. Le plus spectaculaire de ces éléments demeure indubitablement la procession équestre de Pâques, à laquelle des milliers de Sorabes prennent part. La RDA communiste, slavophile par inféodation à Moscou, au Comecon et au Pacte de Varsovie, n’a pas interdit ce folklore et cette “chevauchée pascale” (“Osterritt”), au nom du matérialisme dialectique et de l’athéisme officiel, mais les chevaux disponibles s’étaient considérablement raréfiés, vu la collectivisation du monde agricole. Peu de Sorabes possédaient encore un cheval personnel. Des coutumes païennes immémoriales ont survécu en Haute-Lusace, comme celle du “mariage des oiseaux” (“Vogelhochzeit”), où l’on sacrifie des animaux aux ancêtres avant de les consommmer collectivement, ou celle de la “décapitation des coqs” (“Hahnrupfen”), où les garçons doivent décapiter un gallinacé avant de pouvoir danser avec l’élue de leur coeur sur la place du village. Comme dans les Alpes et à Bruxelles, les Sorabes plantent aussi l’“Arbre de Mai”. Ce folklore, marque indélébile de la “culture réactionnaire” des “Wendes résiduaires”, attire cependant de plus en plus d’Allemands, lassés des religions officielles anémiées et “modernisées”. Tous, même s’ils n’allaient plus à l’église ou au temple, y redécouvrent la vraie religion populaire. La messe ou l’office dominical(e) n’épuise pas la religion: celle-ci vit bien davantage dans les pèlerinages ou les processions, expression de la religion vraie et fondamentale, en dépit du vernis chrétien.
Les Sorabes ont donc résisté au progressisme du 19ème siècle, au national-socialisme et à sa politique de germanisation totale, au communisme de la RDA. La Lusace est le pays de la lignite, matière première nécessaire à la construction de “la première république allemande des ouvriers et des paysans”. L’industrialisation forcée, tablant en partie sur l’exploitation de ces gisements de lignite, devait englober tout le pays, jusqu’à ses coins les plus reculés. La collectivisation communiste de la Haute-Lusace s’accompagne de drames, d’une vague de suicides sans précédent. Les propriétaires de petites fermes modestes, transmises de père en fils depuis des siècles, se pendent quand les milices communistes viennent saisir leurs patrimoines immobiliers pour les inclure dans le système néo-kolkhozien. Ou quand les camions viennent chercher leurs avoirs pour transplanter leurs familles dans les clapiers des nouvelles banlieues: le parti a veillé à tout, ils ont désormais un centre culturel, une salle de sport et des jardins d’enfants. Mais, ils n’ont plus de terroir, de glèbe. La RDA a certes donné l’autonomie culturelle à ses citoyens sorabes mais l’exode forcé hors des villages vers les clapiers d’Hoyerswerda a contribué à les germaniser avec plus d’efficacité que la politique répressive des nationaux-socialistes. Quant à la RFA, après la réunification, elle a reproché aux Sorabes germanisés par les communistes de s’être insurgés contre le parcage dans leurs villes de vrais ou faux réfugiés politiques venus d’on ne sait où, pour bénéficier des avantages du système social allemand. Ces cibles du national-socialisme, soucieux de se débarrasser enfin des “résidus du ‘Wendentum’”, sont du coup devenus de la graine de néo-nazis, que l’on fustigeait à qui mieux mieux avec le zèle hystérique de la prêtraille médiatique!
Résultat: s’il y avait 200.000 Sorabes recensés au 15ème siècle, et 300 villages bas-sorabes au 18ème, il n’y a plus aujourd’hui que quelques communes sorabes autour de Cottbus; elles sont principalement catholiques, les protestants, majoritaires et moins enclins à pratiquer les rituels ruraux qui donnent aux traditions sorabes tout leur lustre, ayant été rapidement germanisés par les pasteurs, qui, souvent, n’acceptaient que des enfants germanophones pour les préparer à la confirmation.
Les Aroumains de Macédoine
Les Aroumains sont une ethnie sans terres compactes, dispersée dans une quantité impressionnnante d’isolats semi-urbains ou ruraux ou dans les grandes villes des Balkans méridionaux, essentiellement dans l’actuelle République post-yougoslave de Macédoine. Au départ, ces locuteurs d’une langue romane proche du roumain avaient pour fonction, dans le Sud de la péninsule balkanique, d’escorter les caravanes qui pèrégrinaient entre Venise et Byzance. On évalue leur nombre à un demi-million d’âmes. Seule la Macédoine les reconnaît comme minorité. Au moyen âge, ce peuple de marchands et d’intermédiaires était réputé, hautement apprécié: on le connaissait en Europe du Nord, où ses ressortissants venaient acheter des marchandises, et son centre névralgique était Moschopolis, une ville aujourd’hui en ruine, totalement abandonnée, située en Albanie. Ce peuple porte aussi d’autres noms: le terme français “aroumain” dérive en droite ligne de l’appelation qu’ils se donnent eux-mêmes, les “armâni”; les Albanais les nomment “Remeri”, les Grecs, les “Vlaques”, les Serbes, les “Vlassi”. D’autres noms circulent pour les désigner, comme les Çobanë, la Macedoneni, les Kutzowlachen ou les “Zinzars” (Tsintsars). Les communautés aroumaines ne vivent pas en vase clos, rappelle Gauss, car ils ont participé à tous les mouvements d’émancipation nationaux-populaires dans les Balkans, depuis les temps héroïques de la révolte grecque chantée par Lord Byron, qui rencontrera d’ailleurs bon nombre de “philhellènes” qui étaient en réalité des Vlaques aroumains. Ne désirant pas perdre tout crédit au sein de cette population jugée intéressante, le Sultan turc Abdoul Hamid reconnaît leur nationalité dans un firman de 1905. Cependant, la phase finale des guerres de libération balkaniques s’achève en 1913, quand la Sublime Porte doit abandonner toutes ses possessions européennes, sauf la Thrace entre Andrinople/Edirne et Istanbul. Du coup, les Aroumains sont répartis sur quatre Etats nouveaux qui veulent absolument faire coïncider ethnicité et citoyenneté, ce qui n’est possible que par un alignement inconditionnel et assimilateur sur l’ethnie majoritaire. Les Bulgares et surtout les Grecs seront les plus sévères à l’égard des Aroumains: ces locuteurs d’un parler roman qui sont orthodoxes comme les Roumains auront été finalement mieux reconnus par les Ottomans d’Abdoul Hamid que par leurs frères orthodoxes, aux côtés desquels ils avaient combattu les Turcs!
Leurs revendications actuelles, finalement fort modestes, correspondent tout simplement à ce qu’Abdoul Hamid était prêt à leur accorder le 20 mai 1905: cette date du 20 mai est devenue celle de la fête nationale de tous les Aroumains. La déréliction que vivent les Aroumains, sauf en Macédoine, a fait naître auprès de leurs conteurs une mythologie nationale grandiose: ils seraient les descendants directs des Pélasges préhelléniques et Alexandre le Grand aurait été un des leurs. De ce fait la langue “macédono-aroumaine” n’est pas une forme de néo-latin, née après la romanisation d’une partie des Balkans et surtout de la Dacie: elle est bel et bien la langue originelle de la région, à peine mâtinée de latin d’Italie.
Sur le plan politique, les Aroumains regrettent l’ère titiste en Yougoslavie, car le régime les avait autorisés à avoir des associations culturelles propres. Ils reprochent toutefois à Tito d’avoir été un communiste car cette idéologie ne leur permettait plus d’exercer leur fonction traditionnelle de négoce. Aujourd’hui, ils se félicitent des dispositions bienveillantes que leur accordent les autorités macédoniennes mais se méfient de l’albanisation croissante de cette république ex-yougoslave car en Albanie, où les Aroumains sont la minorité la plus importante, ils ne sont nullement reconnus. Au Kosovo, nouvel Etat né par la grâce de l’idéologie américaine et “droit-de-l’hommarde”, les Aroumains sont persécutés par les bandes de l’UÇK, au même titre que les Serbes ou les Roms. En Macédoine, ils peuvent à nouveau “aroumainiser” leurs patronymes. Le peintre aroumain Martin s’est en effet appelé Martinovic en Serbie et Martinov en Bulgarie, avant de devenir Martinovski en Macédoine. Les Aroumains ont certes été respectés pour leur savoir-faire et pour leur niveau culturel élevé mais, dans les Etats ethno-nationaux des Balkans, ils ont toujours été considérés comme “suspects”: les Albanais les prennent pour des “Grecs déguisés” cherchant à arracher le Sud de l’Albanie pour la livrer aux Hellènes. Les Grecs, eux, les considérent comme un reliquat pré-hellénique au niveau de civilisation fort bas ou comme des “agents macédoniens”. Les Bulgares les accusent d’être des “Macédoniens yougoslavistes” refusant de participer à la création d’un “saint royaume bulgaro-macédonien” englobant une bonne part de l’actuelle République de Macédoine. Dans le contexte européen actuel, ces suspicions ne sont évidemment plus de mise.
En Grèce, la plupart des Aroumains/Vlaques vivent dans un isolat de la région des Monts Pindos mais sont soumis à une politique d’assimilation forcenée: le terme qui les désigne, “Vlaque”, est devenu synonyme, en grec, de “primitif”, d’”homme des bois”, d’”inculte”, d’”idiot”. Cette propagande négative incessante fait que bon nombre de Vlaques, aussi pour éviter la déportation vers d’autres régions ou vers des îles arides de l’Egée, abandonnent leur identité romane, ne la transmettent plus à leurs enfants, phénomène navrant que l’on a vu se produire ailleurs en Europe aussi, le jacobinisme français n’ayant pas fait de cadeaux aux Bretons celtophones, jugés “arriérés” comme Bécassine, le britannisme anglais ayant également traité les sujets irlandais de leurs rois et reines de “primitifs” et le système belge ayant considéré parfois sa majorité (!) flamande de la même manière, au nom d’on ne sait trop quelle “excellence”. L’ingénieur “grec” Vasile Barba, de souche aroumaine, lutte pour la survie de son peuple en Allemagne, où il anime un “Zentrum für aromunische Studien” à Fribourg-en-Brisgau. Il est une voix très écoutée et très respectée dans les communautés aroumaines éparses de Grèce, de Bulgarie et de Macédoine.
Le sort des minorités aroumaines nous permet de formuler quelques suggestions: 1) la mémoire balkanique ne peut se passer de la mémoire “aroumaine”, d’autant plus qu’elle est romane au beau milieu d’un monde slave, hellénique et illyrien-balkanique; cette spécificité doit donc être protégée; 2) on s’aperçoit que l’immixtion américaine au Kosovo a déjà fortement ébranlé le patrimoine serbe-orthodoxe, suite aux vandalisations des monastères et des bibliothèques par les milices atlanto-wahhabites stipendiées par Washington; le travail de Gauss nous apprend que les communautés aroumaines, parce qu’orthodoxes, subissent là-bas le même sort au nom de l’idéologie des droits de l’homme et du fondamentalisme saoudien. Il est temps, pour les esprits lucides, de dénoncer, au nom du droit concret des minorités et au nom de la défense du patrimoine mondial, cette collusion malsaine que les médias véreux camouflent soigneusement car il est bien entendu que l’Oncle Sam a, pour ces mercenaires, le droit inaliénable de s’allier avec n’importe qui, avec n’importe quel ramassis d’iconoclastes, pour pouvoir à terme disposer de sa grande base au beau milieu de la province serbe du Kosovo afin de contrôler étroitement l’espace pontique, la péninsule balkanique, l’Anatolie et le bassin oriental de la Méditerranée (avec le Canal de Suez).
Robert Steuckers.
(février 2014).
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lundi, 20 janvier 2014
The Far Right in the Balkans
The Far Right in the Balkans:
Roots & Perspectives
By Dimitris Michalopoulos
Ex: http://www.counter-currents.com
Preamble
“Rest assured . . . that after . . . years of suffering we have sufficient moral strength left to find an honourable exit from life.”[1]
It is in these very words that the soul of Corneliu Codreanu and his followers was expressed. Needless to say that Capitanul has been the noblest figure among the Far Right leaders in Europe during the interwar period. And paradoxical as it may appear, he was conscious of this. Julius Evola had met him in Bucharest and gave a fair description of his physical appearance and his mind. He was a young, large and slim man, in sporting behaviour, with an open face which immediately gives an impression of nobility, force and honesty.[2] And it was with honesty that Codreanu explained to Evola the differences between the Legionary Movement, Italian Fascism and German National Socialism by analogy with the human body: Italian Fascism was reviving the “Roman form of politics,” representing in the human organism the physiological form; German National Socialism focused on the “race instinct” of the “vital forces,” whilst Romanian Legionary represented “the element of the heart,” both spiritual and religious.[3]
He was right. Codreanu’s Legionaries used to live as ascetic warrior-monks, working freely for the People and even fasting three days a week.[4] They were not “criminals” as an American lady, author of an extremely well-written book on “Dracula surviving,” described them.[5] In point of fact, they did not use to gather in woods’ clearings at midnight, to stand there “two rings deep” around bonfires, “facing them and chanting.” Their faces were not “stiff and unsmiling”; and their eyes did not “glitter.”[6] In short, they were by no means Dracula’s protagonists. And if they grew truly enragés, it was after their Captain suffered a martyr’s death at the hands of the royal authorities.
The Legionaries’ message was clear. Unlike the Italian Fascists that rose to power thanks to the latent still involuntary support of the Roman Catholic Church, because the Pope wished the dispute between the secularized Kingdom of Italy and the Holy See to be ended;[7] and unlike the National Socialists of Germany that gradually adopted a latent but still hostile attitude vis-à-vis the Church, because the clergy, as a rule, side with the enemies of the Christ,[8] Romanian legionaries started from the very beginning. And in this case “very beginning” means: religiosity. Hitler himself was clear: “True religiosity is to be found whenever deep knowledge [of the things] goes with acknowledgement of human inadequacy.”[9] And Mussolini had declared as well: “Fascism is a religious concept, in the framework of which, man is seen in his immanent relationship with . . . an objective Volition that transcends the individual and enables him to be the conscious member of a spiritual community.”[10] Still, only in Romania the Far Right movement dared to proclaim that religiosity was the very basis of its ideology. As early as 1919, Codreanu termed his doctrine “National-Christian Socialism”;[11] and if truth be told, he was not only an intelligent man but a man of character as well. Let us recall the famous phrase uttered by Grigore Filipescu in the Romanian Parliament, in December 1934: În România sunt mulţi oameni inteligenţi, mai puţin oameni capabili şi foarte puţini oameni de character.[12]It was this very national lack that Codreanu tried to remedy: “My programme is a creative one,” he stated to Virginio Gayda, director of the Italian newspaper Giornale d’Italia, in January, 1938. I think of the most important and most difficult creation [namely] the New Man. [And I mean this] not only from the physical and intellectual viewpoint; for we already have such a Man in Romania. [I talk] from the moral viewpoint. I want at all costs to create a type of Hero.”[13]
He was aiming at achieving his own “Triumph of the Volition” through the principles of Faith and Work.[14] Work nay, Toil was for Codreanu and his Legionaries a sacred duty.[15] Yet he failed tragically but not miserably. As aforementioned, he was the noblest figure of the 1919-1939 European Far Right. Therefore, his death had a tremendous impact on Romanian and international politics.[16] Still, he was a Balkan figure; and this is important, because in the Balkans, namely Greece, the European Far Right was actually born.
I. The Dogma
The dogma of the Right was written down by Ioannis Metaxas, Prime Minister of Greece during the years 1936-1941 and organizer of the Reservists Movement. This movement was the first ideologically clear-cut Far Right movement in Europe, and emerged in Greece during WW 1, i.e. before Mussolini founded his Fasci di Combattimento. Metaxas was explicit:
Democracy [as conceived in the U.S.A. and Western Europe] is the offspring of Capitalism. It is the instrument through which Capitalism rules the masses. It is the instrument through which Capitalism displays its own will as the one of the populace. . . . This variety of democracy [i.e. the U.S. and Western Europe one] relies on universal suffrage by individual and secret ballot; i.e. it needs well-built political parties – hence the need of capital [= money]. It needs [moreover] newspapers, hence the need of capital [anew]. It . . . needs electoral organizations and electoral combats; that means money. [And] it needs a lot of other things that presuppose money as well. In short, only big capitalists or their puppets are able to fight in [the framework of] such a democracy. Men or [even] groups of people in short of money, even if they defend the noblest ideals, are doomed to failure. For if one has the control of the newspapers, is in a position to shape the public opinion according to his own views [and will]; and even if he defends principles abhorred by the people, he can conceal them [by means of the Press that he controls] in such a way, that the people swallow them at last. But even if the people do not swallow them, he can declare, through the newspapers he controls, that the people did swallow them. And then everybody believes that the others have swallowed the ‘principles’/lies [of the big capitalist] and surrenders as well.” The corollary: “Democracy is the unique kid of Capitalism [as Jesus Christ is the unique Son of God]: it is thanks to Democracy that Capitalism displays its own will as it were the People’s one.”[17]
Paradoxical as it may appear, Metaxas agreed with Lenin. For the Soviet leader had written, as early as 1917, that “Democracy is the best [political] form of Capitalism.”[18] Here is the essence of the social analysis of politics – and it is surprising to notice that Metaxas, in full agreement with Lenin, was in sharp contrast with almost every other Far Right leader in Europe. Mussolini, for instance, was against Socialism, Liberalism and Democracy; yet his analysis was ‘entrenched’ in a strictly national framework[19] — most likely dictated by political necessities. Antonio Salazar, further, used to avoid such analyses, because he put into practice a peculiar economic system aiming above all and beyond everything to the balance of the State budget.[20] Franco did alike – as far as it is known; for he aimed to redress Spain after the Civil War ended and from 1960 on to develop Spanish industry.[21] And Hitler criticized mainly the system of “State Monopolist Capitalism,” gradually implemented in Germany from 1870, because it stripped the Germans of their wealth.[22] No wonder that to Lenin this very State Capitalism was all but a kind of Socialism.[23]
II. The Birth of the Far Right
In contrast, Metaxas had no such concerns. His ideas were clear-cut from the early 1910s on and stamped on the Reservists Movement. These Reservists were people who had taken part in the 1912-1913 Balkan Wars, somewhat like the French anciens combattants. This Greek variety of the Far Right had, therefore, the following characteristics:
- It was a truly social movement, because its rank-and-file was composed exclusively from the so-called “Working People”: small-land-owning peasants, craftsmen, petty merchants and workers; in other words the people that were regarded as conservative/reactionary by Marx and Engels.[24] Wealthy people[25] and what is termed “Lumpenproletariat”[26] were suspected and a priori excluded.
- The Diaspora Greeks were excluded as well. As a matter of fact, only people born in the heartland of Greece, namely the Peloponnesus, Mainland Greece, the Cyclades group of islands and the Ionian Islands were considered to be fully and truly Greeks.[27]
- Any territorial expansion of Greece was rejected a priori;[28] therefore, any involvement in the 1914-1918 Great War and, further, in international antagonism (“Europe’s business” as it was called) was rebuffed.[29]
- King Constantine of the Hellenes was ‘universally’ recognized as the virtual leader of the movement;[30] for he was credited with the victory of the Greek Army in the 1912-1913 Balkan Wars, and used to observe socially and nationally speaking, a really “Folkish Behaviour.”
Under these circumstances it was quite natural that the Entente Cordiale saw in “Royalist Greece” a bitter foe. King Constantine and his followers were by no means willing to enter the war at the side of Great Britain and France. Eleutherios Venizelos, nonetheless, Prime Minister of Greece in 1915, an ardent follower of the Entente Cordiale, invitedFrench and British troops to occupy Salonika after the Gallipoli debacle – Greece being still a neutral country notwithstanding.
Following the occupation of Salonika, operations took place in Macedonia against the Bulgarians, allies of the Germans. The Commander-in-Chief of the Entente troops in Salonika, therefore, the French general Maurice Sarrail, feared aggression of the “Royalist Troops” in his rear. Such a thought was not “nonsensical”; for the people in Southern Greece grew more and more friendly to the Second Reich.[31] As a result, a serious blockade was set up by the [British] Royal Navy around the littoral of Greece; and this blockade that caused famine in Southern Greece with a lot of fatalities, was enhanced due to advice given by Ronald Burrows, professor at the King’s College, London.[32] In November, 1916 (Old Style), moreover, French troops, reinforced by some British, Italian and even Russian ones, tried to conquer Athens, but they failed. Angered, Sophia, Queen Consort of the Hellenes, wrote to her brother, the Kaiser: La page s’est tournée, c’étant une grande victoire contre quatre grandes Puissances desquelles les troupes fuirent devant les Grecs . . .[33]
Still, in the spring of the following year, 1917, the French came back; and now the King deserted his followers. The Reservists, under Metaxas’ leadership, were ready to defend the King against the liberal Powers of the West. Yet the Sovereign, motivated by the interest of his House, preferred to give up and establish himself in Switzerland. Such an attitude notwithstanding, the Reservists and lato sensu the People kept adoring him. Late in May and early in June, 1917 (Old Style), the French literally conquered Athens,[34] imposed E. Venizelos as Prime Minister, and endowed him with dictatorial powers. Venizelos thought that territorial gains in Asia Minor would help him to consolidate his regime. But the Reservists did not agree; and when elections were held at last on November 1, 1920 (Old Style), they had set up such a tremendous “leaderless network”[35] that Liberals (i.e. the Venizelists) suffered a crushing defeat. It was now the turn of Venizelos to flee abroad; as a result, Constantine was back on his throne in December of the same year. He could abandon the Asia Minor peripeteia, actually a Venizelist one; but he did not; yet the analysis of his ‘bellicose’ policy would be beyond the scope of this paper.
The people nonetheless, led by the 1912-1913 Reservists, fought in Anatolia against the Turkish Nationalist troops of Mustapha Kemal, and after they were defeated by the Turks, did not abandon their King. But the Liberals stirred up a military coup, following which the King was removed anew: he was to die in Palermo, Sicily, early in 1923, aged only 55. His outstanding followers were shot at Goudi, near Athens, in November, 1922.[36] Only Metaxas proved to be able to survive; for he was smart enough to reject any involvement of himself in the Asia Minor Campaign.
The Royalist administration, nevertheless, gave the evidence of very essence of its social basis. On July 20, 1922, the compulsory Social Security of all workers and private employees was enacted. It was the first time in Greece that such a step was taken.[37] As a matter of fact, King Constantine, Metaxas and the Reservists wished Greece to be a country without very rich and very poor people. That is why, when Metaxas became Prime Minister, under King George II, son and heir of King Constantine, put in effect a policy of ‘social homogenization’. Workers, in whom Metaxas saw “potential petty bourgeois,” were protected against “capitalists” through hard and fast rules. His way of thinking was clear: Only authoritarian/totalitarian governments are able to protect the Folk against the capitalists who try to “enslave” it, by making it “swallow the bait of democracy.” As a matter of fact, Capitalism wants slaves; but slaves having the illusion that they are “free men.”[38]
Metaxas was successful in his effort to homogenize the Greek society. That is why when Italy declared war on Greece late in October, 1940, the Greek People were unanimous in defending their “fascist regime.” It was a virtual yet bloody tragicomedy: the defenders of the Greek variety of Fascism fighting against another Fascist country.[39] But this is another story to be told . . .
III. The Russian Roots
It is said that the Far Right, commonly termed as “Fascism,” was born in Russia after the 1905 upheaval. It is true – but only in letter, not “in spirit.” In point of fact, two Far Right organizations were active in the Tsars’ Empire up to 1914: the “League of the Russian People” and the “League of Michael the Archangel.” [40] It is likely that Codreanu ‘christened’ his own movement after his Russian forerunners. Yet the Russian embryonic Fascism was not adopted either by nobility or the Tsar himself. That is why the Bolshevists had no serious problems as to their extermination.[41] If truth be told, the main factors that favoured the 1917 major political change in Russia were — ironically enough — the nominal or virtual enemies of Marxism, namely Tsardom, the Church and the peasantry.
Tsar Nicholas II was apathetic and believed that the Church was to assist him in his effort to “unite” the Russian People. He was wrong. For the Patriarchate of Moscow was in practice abolished by Peter I the Great early in the eighteenth century; and the clergy was full of rancour against the Russian Monarchy. No matter that the Bolshevists persecuted and eventually murdered hundreds of priests. The Church was revived; and the first Patriarch of Moscow and All Russias to be elected after the fall of Tsardom, namely Tikhon, was explicit in his famous 1925 Testament: “. . . In the years of civil collapse, the Soviet Government was placed at the head of the Russian State by God, without the will of Whom nothing can be done on earth.” And further:
Upon taking power, the representatives of the Soviet regime in January 1918 issued a decree recognizing the full religious freedom of citizens. Thus the principle of freedom of conscience was recognized by the [Soviet] Constitution to any religious congregation and to our Orthodox Church as well. . . . That is why we in time recognized the new order of things in our letters to our flock and . . . [priests] and we sincerely and publicly acknowledged the Worker-Peasant government of Russia. . . . It is time for the faithful to recognize the Christian point of view that says ‘everything works out for the divine’ and adopt all that happened as God’s will. While admitting no compromise with our conscience and yielding nothing with regard to our religion, we must be sincere towards the government and the work of the USSR for the good of everyone and arrange our religious life in accordance with established order.[42]
No wonder, therefore, that the Church sided with the Soviet regime against National-Socialist Germany from 1941 on; and of course no wonder that the Orthodox Church became speedily one of the main pillars of the Soviet administration.
Peasants used to see in the Patriarch a ‘substitute’ for the Tsar. What is more peasants did not want the Soviet regime to be overthrown. The explanation of such a paradoxical attitude was furnished initially by Enver Pasha, the Young Turks’ leader, who after a tour in Russia walked into the British Military Mission at Berlin in January, 1920, and declared the following: “Whenever the Denikin danger approaches, the result is the determined, unanimous and united effort on the part of the peasants to defend their own [land]. . . . In the whole of Soviet Russia there is an iron military discipline. The only people starving are the former aristocracy and bourgeoisie, whilst the peasants, soldiers and officials of the Soviet government have more than sufficient food.”[43]
He was right. The Soviet regime tried to compromise with the peasantry, “foe par excellence” of Marxism,[44] and appointed Mikhaïl Kalinin as Head of the State.[45] Born in 1875, Kalinin was the typical figure of the Russian peasant.[46] His informal appearance, lack of culture, the very fact that he used to spend holidays in his countryside dwelling, the ease of being approached by “everybody” made the Soviet regime all but popular among the peasants.[47] In 1925, furthermore, the crop was “quite good.” Soviet officialdom grasped the chance and: a) reduced by 1/3 the taxes on land property;[48] b) reintroduced the golden ruble.[49] Peasants, reassured by the Patriarch, “another Tsar,” believed that “their time had come”: Communism “was over.”[50] The climax was reached when Nikolai Bukharin, at the “highest degree of power,” i.e. during the years 1926-1927, and with the support of Alexei Rykov, launched the famous slogan (for the benefit of peasants): Enrichissez-vous![51]
Needless to say that the in the late 1920s it was the time of “we had a good laugh, but enough.” On December 2, 1927, the Fifteenth Congress of the Communist Party of the Soviet Union began its works in Moscow; a decision was passed there calling for the fullest development of collectivization in agriculture.[52] A “determined offensive against the Kulaks” was launched which ended in millions and millions of fatalities among the Soviet peasantry.[53] In 1929 Bukharin was expelled from the Politburo and put to death in 1938 – and Rykov, too.[54]
Conclusions and Perspectives
Unlike the Greek variety of the Far Right, which saw in the Crown its natural leader and was subsequently termed “monarchical fascism,” the Romanian Iron Guard found in the person of the King Carol II its bitterest foe. The story is too known to be repeated here. The point, however, is that, quite paradoxically, Hitler and Ion Antonescu are the ones to be blamed for the slaughter of the Iron Guard. To be sure, the Guard had grown somewhat anarchical following the murder of Capitanul;[55] yet it was unlikely to be otherwise. Since even the Church had proved to be the ally of the establishment,[56] the only way out from the terrible impasse was the slogan: Trăiască moartea![57] The Iron Guard proved to be loyal to this slogan. Still it was Hitler who gave the green light to Antonescu uttering the words: Ich brauche keine Fanatiker. Ich brauche eine gesunde rumänische Armee.[58] The Stalingrad debacle may be regarded as Nemesis’ answer to whom needed only “a sound Army.”
* * *
The salient characteristic of the Greek Far Right was social; and Romanian’s was mysticism.[59] That is why the establishment saw in Codreanu a person without ‘true’ political experience, who was not able to conduct the State business.[60] Such critics are exaggerated, nay, nonsensical. The point, however, is that, if the roots of Europe’s Far Right are to be found in Russia, its most spiritual and, socially speaking, most efficient varieties are to be found in the Balkans, namely Romania and Greece. In the other Balkan countries, serious Rightist movements did not exist; for the populace saw in the Fascists the collaborators of invaders.
Albania is a well-known case; for the Communists had the peasantry’s support, because they were considered to be the only ‘serious’ Resistance fighters against the Italians. (That is why the Balli Kombëtar (= National Front) and the Legaliteti, viz. the monarchists, did not prove able to rouse public opinion.) Fascists, on the other hand, were regarded as unscrupulous people in the pay of the Italians.[61] In the former Yugoslavia, furthermore, the Far Rightist movements had a so salient nationalist character that it is not feasible to study them without taking into consideration the national/nationalist sentiments of the relevant peoples. Such a case was Bulgaria, too. The Far Right was closely associated with the Internal Macedonian Revolutionary Organization (IMRO);[62] and IMRO murdered cruelly Aleksandar Stamboliyski not for his liberal policies but because it feared the abandonment of Macedonians’ national aspirations.[63]
* * *
What are the perspectives of the Far Right in the Balkans? The answer to such a question is twofold; for the Far Right has two problems to cope with, namely Nationalism and Capitalism. Nationalism, first of all, is a leftist invention, and the evidence is Romania herself. Les quarante-huitards ont fait la Roumanie, I have been told several times by an eminent Romanian historian. He is right; but it should be never forgotten that the 1848 revolution in the Romanian lands was enthusiastically — and justly — hailed by Karl Marx, because it was a radical one.[64] And further, the Communist regimes in Europe proved to be far more nationalist than the so-called bourgeois ones. On the other hand, it is sure now that WW 2 was lost for Germany and her allies, because Fascism proved to be “too national.”[65] As a result, only if the Balkan Far Right rejects its “nationalist exclusiveness,” that is more or less nonsensical today, will it be able to become an important political factor.
Still, the Balkan Far Right has one more question to handle: its alleged association with Capitalism. Such an association proved to be all but a fraud;[66] yet the Far Right’s unparalleled ability to defend the interests of “peasants, craftsmen, workmen and petty merchants” has to be displayed orbi et urbi. But this depends on the skillfulness of the Far Right’s leaders – both present and future ones. For, all things considered, in our world Man bears the responsibility for his life.
[1] K. R. Bolton, “A Martyr’s Life” in Codreanu. Thoughts and Perspectives. Edited by Troy Southgate (London: Black Front Press, 2011), p. 7
[2] Ibid., p. 8.
[3] Ibid.
[4] Ibid., p. 9.
[5] Elizabeth Kostova, The Historian (London: Little, Brown, 2005), p. 395. (A charming description of Târgovişte to be found on pages 384-385.)
[6] Ibid., p. 394.
[7] That is why the Sovereign Victor Emanuel III did not sign the Decree imposing the state of war in Italy late in October 1922, and agreed that Mussolini be the Prime Minister On this very important subject, several articles have been published in the journal L’Uomo libero (Milan). See mainly: Sergio Gozzoli, “La rivolta della volontà,” No 66 (September, 2008), p. 45- 46; and also Fabio Calabrese, “Il grande equivoco,” No 70 (November, 2010), p. 69.
[8] Adolf Hitler, Riflessioni sulla religione, le chiese, il Vaticano; in Alfred Rosenberg, Introduzioni al Mito del XX Secolo, accompagnate da pagine della polemica cattolica contro il Mito (1930-1938), Genoa: Effepi, 2006, pp. 63-64.
[9] Ibid., p. 59.
[10] Benito Mussolini, “Fascismo,” Enciclopedia Italiana di Scienze, Lettere ed Arti, vol. XIV (Edizioni Istituto G. Treccani, 1932), p.847.
[11] K. R. Bolton, “A Martyr’s Life,” p. 17.
[12] Cited by Gheorghe Barbul, Memorial Antonescu. Al Treilea Om al Axei (Bucharest: Editura Pro Hitoria, 2001), p. 13.
[13] Archives of the Foreign Ministry of Greece (hereafter: AYE), 1938/A/7/2. The French translation of Codreanu’s statement is attached to the dispatch no. 201 (Bucharest, January 26, 1938) of Kōnstantinos Kollas, Greek minister at Bucharest, to the Foreign Ministry of Greece.
[14] K. R. Bolton, “A Martyr’s Life,” p. 8.
[15] Ibid.
[16] AYE, 1938, A/ 7/2, Raoul Vivika-Rōsettēs, Greek minister at Beograd, to the Foreign Ministry of Greece, No. 31883/A, Beograd, December 24, 1938; cf. Gh. Barbul, Memorial Antonescu…, pp. 42-43.
[17] I. Metaxas. To prosōpiko tou hēmerologio (= The Diaries of I.Metaxas), vol. 4. Edited by Phaidōn Vranas (Athens: Ikaros, 1960), p. 446.
[18] V. Lénine, « L’État et la révolution », Œuvres choisies en trois volumes, vol. 2 (Moscow: Éditions du progrès, 1975), p. 293.
[19] Benito Mussolini, “Fascismo,” p. 849ff.
[20] AYE, Kyvernēsē Kairou (the Cairo Government), 1942-1943, A/GE/k, Kimōn K. Kollas, Greek minister at Lisbon, to the Foreign Ministry of Greece (at Cairo), No. 951/A, Lisbon, September 4, 1942; the same to the same, No. 245/B, March 12, 1943; the same to the same (at London), No. 1164/A, Lisbon, November 4, 1943; the same to the same (at London), No. 212/A, Lisbon, March 3, 1943. His economic policy was explained in the speech he deliveredat at Braga, on May 28, 1966. (The French translation: AYE, 1966, 12.10.)
[21] AYE, 1967, 48.1, G. E. Bensēs, Greek Ambassador in Madrid, to the Foreign Ministry of Greece, No. 2075/II, Madrid, November 6, 1967.
[22] Αdolph Hitler, Mein Kampf. Translated into Greek by Andreas Pankalos and Dēmētrēs Kōstelenos (Athens: Daremas, n.d.), σ. 266.
[23] V. Lénine, « L’État et la révolution », pp. 321, 334.
[24] Cf. Karl Marx and Friedrich Engels, The Communist Manifesto. Translated into Greek by Giōrgos Kottēs (Athens: Themelio, 1982), p. 56.
[25] Cf. Roger Pereyfitte, Les ambassades (Paris: Flammarion, 1971), p. 23 : Vous devez savoir, d’ores et déjà,.qu’à Athènes la société est divisée en deux camps : royalistes et vénizélistes – on appelle encore ainsi les républicains… Moyen de les reconnaître : les royalistes sont mal vêtus, car ils sont pauvres ; les vénizélistes sont élégants, car ils sont riches.
[26] Cf. Karl Marx and Friedrich Engels, The Communist Manifesto. Translated into Greek by Giōrgos Kottēs (Athens: Themelio, 1982), p. 56.
[27] Cf. G. Ventērēs, Hē Hellas tou 1910-1920 ( = The 1910-1920 Greece), Athens: Pyrsos, 1931, vol. II, p. 272.
[28] Viktōr Dousmanēs, Apomnēmoneumata (= Memoirs), Athens: Dēmētrakos, n. d., p. 43.
[29] K. G. Zavitzianos, Hai anamnēseis tou… 1914-1922 (= His Memoirs… 1914-1922), vol. I (Athens, 1946), p. 148.
[30] Cf. V. Dousmanēs, Apomnēmoneumata, p. 43.
[31] Aus den Geheimarchiven der Entente, vol. 5 (Dresden: Carl Reisner, 1932), doc. 188: the Russian minister at Athens to the Foreign Minister of Russia, Athens, August 15/ 28, p. 126.
[32] Parliamentary Archives (London [hereafter: PA]), F/ 55/ 1/ 1.
[33] Dēmētrēs Michalopoulos, “Hē kata ton Prōto Pankosmio Polemo allēlographia tou hellēnikou vasilikou zeugous me ton autokratora tēs Germanias” (= The correspondence of the Royal Couple of Greece with the Emperor of Germany during WW 1), Anakoinōseis hēmeridos (16 Martiou 2006) gia tēn epeteio tou thanatou tou Eleutheriou Venizelou (= Proceedings of the Congress held on March 16,2006, on the anniversary of Eleutherios Venizelos’ death), doc. 27, p. 109.
[34] Général Regnault, Laconquêted’Athènes (Juin-Juillet 1917), Paris:L. Fournier, 1919, pp. 51-52.
[35] Their leaders having been arrested by the French and interned in Corsica.
[36] See the volume Hē Dikē tōn Oktō kai hē ektelesē tōn Hexi (= The Trial of the Eight and the Execution of the Six Ones), Athens: Historical Institute for Studies on Eleutherios Venizelos, 20102.
[37] Ephēmeris tēs Kyvernēseōs tou Vasileiou tēs Hellados (= Official Gazette of the Kingdom of Greece), I, No. 119 (July 20, 1922), pp. 554-555.
[38] I. Metaxas. To prosōpiko tou hēmerologio, vol. 4, pp. 446-447.
[39] Cf. Arthur Koestler, The Yogi and the Commissar. Translated into Greek by Alexandros Kotzias (Athens: Galaxias, 1969), p. 158.
[40] History of the Communist Party of the Soviet Union [Bolsheviks]. Edited by a Commission of the C. C. of the C.P.S.U. (B.), Moscow: Foreign Languages Publishing House, 1939, p. 78.)
[41] Simon Sebag Montefiore, Young Stalin (London: Phoenix, 2007), p. 205.
[42] Dimitris Michalopoulos, “The Testament of Patriarch Tikhon,” Ab Aeterno (New Zealand), issue No. 7 (April-June 2011), p. 38.
[43] PA, LG/F/206/4/10.
[44] Karl Marx and Friedrich Engels, The Communist Manifesto. Translated into Greek by Giōrgos Kottēs (Athens: Themelio, 1982), p. 48.
[45] Literally: President of the Central Executive Committee of the USSR. (AYE, 1925, A/5/VII, Iōannēs Kokotakēs, chargé d’affaires of the Greek Legation at Moscow, to the Foreign Ministry of Greece, No 2961, Moscow, November 20, 1925.
[46] Ibid.
[47] Ibid.
[48] AYE, 1925, A/5/VII, I. Kokotakēs to the Foreign Ministry of Greece, No. 2779, Moscow, October 30, 1925.
[49] AYE, 1925, A/5/VII, I. Kokotakēs to the Foreign Ministry of Greece, No. 2706, Moscow, October 20, 1925.
[50] Ibid.
[51] AYE, 1928, 65.3, L’URSS en 1927.(Written in January, 1928, by an agent of the Greek Legation at Moscow.)
[52] History of the Communist Party of the Soviet Union…, p. 288.
[53] A chilling description in A. Koestler, The Yogi and the Commissar, p. 161.
[54] Ibid., p. 294ff.
[55] Drept anachic. (Gh. Barbul, Memorial Antonescu, p.68.)
[56] Due to the Government headed by the Patriarch Miron. (AYE, 1938, 7/A/2, K. Kollas to the Foreign Ministry of Greece, No. 373, Bucharest, February 14, 1938.)
[57] Gh. Barbul, Memorial Antonescu, p.68.
[58] Ibid., p. 97.
[59] AYE, 1938, 7/A/2, K. Kollas to the Foreign Ministry of Greece, No. 373, Bucharest, February 14, 1938.
[60] Ibid.
[61] AYE, 1940, 54.1, D. Argyropoulos, Consul General of Greece at Tirana, to the Foreign Minister of Greece, No. 194, Tiranë, January 27, 1940; the same to the same, No. 366, Tiranë, February 19, 1940; D. A. Tsankrēs, vice consul of Greece at Vlorë, to the Consul General of Greece at Tiranë, No. 276, Vlorë, March 9, 1940.
[62] See Albert Londres, Les comitadjis ou le terrorisme dans les Balkans, Paris : Albin Michel, 1932.
[63] See mainly Georges Castellan, L’Albanie (Paris : Presses Universitaires de France, 1980), p. 49ff.
[64] Dan Berindei, La Revolution roumaine de 1848-1849, Bucharest : Editura enciclopedică, 1998.
[65] K. R. Bolton, Thinkers of the Right challenging Materialism (Luton: Luton Publications, 20032), p. 81.
[66] Cf. Arthur Koestler, The Yogi and the Commissar, p. 212.
Source: Ab Aeterno, no. 12, April-June, 2012
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lundi, 13 janvier 2014
La poudrière des Balkans
La poudrière des Balkans...
La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n° 70, janvier - février 2014).
Le dossier central est consacré aux Balkans comme zone de déchirement et de conflit tout au long du XXe siècle. On peut y lire, notamment, des articles de Philippe Conrad ("Histoire des Balkans" ; "1914-1915, la Serbie dans la guerre"), de Tancrède Josseran ("Les guerres balkaniques de 1912-1913"), de Gérard Hocmard ("Les conflits balkaniques et la politique britannique"), de Rémy Porte ("L'Armée d'Orient 1915-1919"), d'Yves Morel ("L'échec du royaume yougoslave") de Martin Benoist ("L’État oustachi de Croatie"), de Frédéric Le Moal ("Le combat perdu des tchetniks"), de Thierry Buron ("Churchill et les résistances yougoslave et grecque") et de Alexis Troude ("Yougoslavie : une désintégration programmée").
Hors dossier, on pourra lire, en particulier, un entretien avec le général, et historien, André Bach ("Commémoration du centenaire de 1914") ainsi que des articles d'Emma Demeester ("Gaston d'Orléans, un adversaire de Richelieu"), de Rémi Soulier ("Michel de Nostredame, un médecin des âmes"), de Jean Kappel ("L'aventure française au Sahara"), de Pierre de Meuse ("Quand la France était en Syrie"), d'André Cubzac ("L’avènement et le triomphe du marché") et d'Yves Nantillé ("Le septennat de Giscard d'Estaing").
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mercredi, 01 janvier 2014
Le rêve de la Grande Albanie
Bernhard TOMASCHITZ:
Le rêve de la Grande Albanie
Les Serbes du Kosovo se défendent contre l’oppression albanaise
Washington et Ankara veulent un “ordre nouveau” dans les Balkans
Au Kosovo, la situation reste tendue. Lors des élections communales du 3 novembre 2013, plusieurs bureaux de vote de Mitrovica ont été pris d’assaut, du moins dans la partie septentrionale de la ville habitée par des Serbes. Les urnes ont disparu. Avant que l’on ne passe au scrutin, les représentants des Serbes du Kosovo avaient appelé à un boycott des élections. Ils considéraient comme une trahison l’entente forgée ce printemps entre Belgrade et Pristina, à l’instigation de l’UE, parce que cet accord accordait peut-être une certaine autonomie aux Serbes mais prévoyait simultanément une déconstruction en règle de leurs structures parallèles.
Dans les communes serbes du Nord du Kosovo, les élections devront être réorganisées avant le 1 décembre 2013. Quel que soit le résultat de ces élections, et même si aucun incident ne vient troubler leur bonne marche, le problème demeurera irrésolu. Au contraire, on s’apercevra combien la situation est précaire et que les Etats-Unis et l’UE ont soutenu un modèle “multi-ethnique” au Kosovo. Ce modèle est à l’évidence un échec. Pourtant, personne, parmi ces beaux esprits, n’envisage un partage rationnel de cette province serbe qui a proclamé unilatéralement son indépendance en février 2008. La “Commission indépendante du Kosovo” avait pourtant suggéré une telle partition en 2000 aux Etats-Unis, mais elle a été rejetée catégoriquement.
Dans le rapport établi par cette Commission, qui s’était occupée de la “dernière phase” du processus de démantèlement de l’ex-Yougoslavie, la partition du Kosovo avait été envisagée comme une “solution possible à long terme” mais la sécession de la province sur base ethnique, qui existe de facto depuis 1999, a toutefois été confirmée.
Ensuite, si une partition devait s’effectuer, elle devrait aussi prévoir la migration des Serbes qui vivent encore dans les enclaves slaves du Sud du Kosovo, permettant l’émergence à terme de “deux régions séparées et ethniquement homogènes”. On craint de surcroît qu’un partage du Kosovo ne conduise à des querelles de frontières dans la région. En effet, les Etats-Unis, pour qui le Kosvo est désormais bel et bien détaché de la Serbie, veulent s’assurer que leurs protégés kosovars, après avoir acquis leur indépendance, se montrent rapidement capables de fonctionner de leurs propres moyens. Enfin, Washington envisage à plus long temre d’inclure l’ensemble des Balkans dans les structures “euro-atlantiques”, c’est-à-dire dans l’UE et dans l’OTAN, ce qui aurait pour effet immédiat d’affaiblir la Russie; en fin de compte, tel est bien l’objectif premier des Etats-Unis. Tandis qu’aujourd’hui Bruxelles manoeuvre déjà pour que Pristina adhère à l’UE, les Américains cherchent à faire de l’UCK, l’armée de partisans albanophones qui a provoqué la sécession, une troupe apte à rejoindre l’OTAN. Dans cette optique, un rapport du ministère américain des affaires étrangères, relatif aux appuis financiers à apporter à des pays étrangers pour l’année budgétaire 2014, prévoit une somme de quatre millions de dollars d’aides militaires pour le Kosovo. Ce rapport poursuit le raisonnement: “Les Etats-Unis sont aujourd’hui les principaux bailleurs de fonds pour les forces de sécurité du Kosovo, suivis par d’autres puissances du Pacte Nord-Atlantique. Le financement de structures militaires à l’étranger permettront aux Etats-Unis d’aider les forces de sécurité du Kosovo à s’équiper toujours davantage, à recevoir formation et conseils”. A ce budget d’ordre strictement militaire s’ajoute un programme spécial de formation prévoyant uniquement de dispenser des cours d’anglais afin que les forces kosovars puissent atteindre l’objectif de devenir une armée “capable de coopérer avec l’OTAN et les Etats-Unis”.
Le pays voisin, l’Albanie, doit jouer un rôle important dans ce processus, parce qu’il est déjà membre de l’OTAN depuis 2009. Comme le signale l’agence de presse serbe Novosti le 6 juillet 2013, Pristina et Tirana ont conclu un accord de coopération militaire qui implique également l’échange d’unités combattantes entre l’armée albanaise et les forces kosovars. A Belgrade, cet accord suscite l’inquiétude. “Le Kosovo n’a pratiquement pas de frontière au sud (la frontière méridionale de la province sécessioniste avec la Macédoine jouxte le territoire occupé par des minorités albanaises) et l’union de tous les territoires où vivent des Albanais est un objectif que dissimulent à peine les hommes politiques à Tirana et à Pristina” explique Radovan Radinovic, un général serbe à la retraite. Les experts des services de sécurité voient en cet accord militaire albano-kosovar un premier pas vers l’unification du Kosovo et de l’Albanie, même si la constitution du Kosovo l’interdit formellement. De fait, les hommes politiques albanais aiment à parler d’une future “Grande Albanie”, qui comprendrait aussi les territoires ethniquement albanais de la Grèce, de la Macédoine, du Monténégro et de la Serbie (la Vallée de Presovo). Cette idée “grande-albanaise” est surtout défendue par Sali Berisha, le premier ministre qui a perdu les élections en juin 2013. Sous l’égide de cette personnalité politique conservatrice, Tirana et Pristina ont signé plusieurs accords relatifs à la construction de routes et de voies de chemin de fer pour relier plus étroitement le Kosovo à l’Albanie.
Washington voit ces efforts “grands-albanais” avec sérénité et complaisance. Finalement, une éventuelle “Grande Albanie” pourrait faire contre-poids à la Serbie, le principal allié de la Russie dans les Balkans. Ce serait un défi considérable pour l’“Axe orthodoxe”. Il faut tout de même se rappeler qu’une personnalité aussi importante que Zbigniew Brzezinski, le très influent conseiller des présidents américains en matière de sécurité globale, avait déclaré en 2007: “L’ennemi principal de l’Amérique est, après l’effondrement de l’Union Soviétique, l’église orthodoxe russe”.
Les plans grands-albanais reçoivent aussi le soutien implicite de la Turquie qui cherche à rétablir à son profit l’influence qu’exerçait jadis l’Empire ottoman dans les Balkans. Un journaliste serbo-américain, Srdja Trifkovic, qui a également été le conseiller de l’ancien président serbe Vojislav Kostunica, écrivait, le 28 février 2008 dans une colonne que lui accordait exceptionnellement le “Jerusalem Post”: “Les Albanais sont soutenus par un puissant acteur régional, la Turquie. Ils sont le maillon le plus important du “Corridor islamique” (ou “Dorsale islamique”) qui est en train de se constituer dans les Balkans et leurs efforts reçoivent cordialement l’appui du gouvernement islamiste d’Ankara”. Le but final est de constituer en Europe une chaîne d’Etats à dominante musulmane qui s’étendrait d’Istanbul à la Bosnie. Le seul élément manquant dans cette chaîne est la Macédoine slave et orthodoxe mais, vu le taux élevé des naissances dans la forte minorité albanaise, cet Etat encore européen des Balkans aura une majorité musulmane d’ici la moitié du siècle, rappelle Trifkovic. La question albanaise deviendra dans un avenir parfaitement prévisible un thème majeur de la politique européenne.
Bernhard TOMASCHITZ.
(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°46/2013).
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mardi, 05 novembre 2013
La Turquie déjà en Europe grâce au Kosovo
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
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samedi, 19 octobre 2013
Zankapfel Balkan
Dr. T. Sunic:
„ Zankapfel Balkan“
(Interview)
Deutsche Militärzeitschrift-DMZ (10/2013. Nr.96)
DMZ: Herr Dr. Sunić, der Balkan ist stets Zankapfel der europäischen Großmächte und auch innerlich zerstritten gewesen. 1913 – vor 100 Jahren – kam es zum Zweiten Balkankrieg. Nur wenige Monate zuvor endete der Erste Balkankrieg. Warum ging es vor 100 Jahren so heiß her im südöstlichen Europa?
Sunic: Auf dem Balkan prallen viele Interessen aufeinander. Der Erste Balkankrieg begann als eine romantische Bewegung an, als Bündnis der sudostslawischen, christlich-orthodoxen Völker - also der Serben, Bulgaren, Montenegriner und Griechen - gegen die jahrhundertlange osmanische Despotie. Also in diesem Sinne war der erste Balkankrieg in dem Jahre 1912 eine positive Bewegung, da endlich eine fremde, nichteuropäische Macht aus Europa rausgeworfen wurde.
DMZ: Allerdings führte der Krieg schnell zu Revanchegedanken und Zwist unter den Bundesgenossen und mündete wenig später im nächsten Balkankrieg…
Sunic: Ja, Bulgarien griff kurz nach dem Krieg Serbien und Griechenland an, woraufhin Rumänien seine Chance sah, sich auf Kosten des kriegführenden Bulgariens zu vergrößern. Und das Osmanische Reich erkannte die Chance, die Niederlage im Ersten Balkankrieg zu revidieren.
DMZ: Welche Rolle spielten dabei die europäischen Großmächte?
Sunic: Vor allem der russische, christlich-orthodoxe Panslawismus spielte dabei eine große Rolle. Die zaristische Politik am Anfang des 20. Jahrhunderts sah in der österreichischen Annexion Bosniens im Jahr 1908 nicht nur eine geopolitische Gefahr sondern auch eine kulturelle Einmischung des dekadenten Westens. Alles was in Europa im 20. Jahrhundert geschah, war ein kausaler Nexus, wenn ich hier Nolte paraphrasieren darf. So wird es in Europa auch in der Zukunft weiter sein - abgesehen davon, daß die Türken heute besser in Europa eingewurzelt sind, als sie es sich 1683 vor den Toren Wiens auch nur erträumt hätten.
DMZ: Welche Folgen hatte der Krieg für den Balkan und für Europa? Die Balkankriege werden oft als Wegbereiter für den Eintritt der südosteuropäischen Staaten in den Ersten Weltkrieg betrachtet. Das Pulverfaß Balkan war zudem erst die Initialzündung für den Weltkrieg.
Sunic: Über die Ansprüche oder die Komplotttheorien der damaligen Großmächte läßt sich viel debattieren. Es herrschten auch damals zwischen den Politikern in Frankreich, Rußland, und Großbritannien schwere Divergenzen – von den Interessenskonflikten mit dem Deutschen Reich und Österreich-Ungarn ganz zu schweigen. Der Erste Weltkrieg hatte mehrere Väter.
DMZ: Das gesamte 20. Jahrhundert über war allerdings der Balkan immer wieder von Spannungen gezeichnet. Warum ist die Region so instabil? Woher rühren die Konflikte?
Sunic: Das dauernde Problem auf dem Balkan ist die mangelnde Staatsidentität der verschieden christlichen Völker und Völkerschaften. Der jahrhundertelange türkische Despotismus hat außerdem ein großes Trauma bei allen Völkern auf dem Balkan verursacht. Auch heute hat das Wort „Türke“ dort eine negative Bedeutung, und man hört täglich die jungen Serben und die Kroaten in abschätzender Weise auch die muslimischen Bosniaken und Albaner als „Türken“ beschimpfen.
DMZ: Warum schimpfen die Völker des nördlichen Balkans auf jene des südlichen Balkans, wenn es um die Türken geht?
Sunic: Der Balkan ist innerlich zerrissen. „Balkan“ hat neben der topographischen auch eine geopolitische Bedeutung, die zudem oft abwertende belegt ist. Der Balkan ist wie gesagt von einem seelischen Mangel an Staats- und Volksidentität gezeichnet. Im Nordwesten des ehemaligen Jugoslawiens, bzw. in Kroatien und Slowenien, werden die Begriffe „Balkanismus“ und „Balkanesen“ von den Leuten in abschätzender Weise für die südöstlichen Nachbarvölker, vor allem für Montenegriner, Bosniaken, Bulgaren und Albaner benutzt. Jahrhundertlang waren Slowenen und Kroaten, diese zwei katholische Völker, Teil der Donaumonarchie, und sie gehören immer noch dem mitteleuropäischen Kulturraum an – sie fühlen sich nicht als Teil des Balkans. Ein durchschnittlicher Kroate kennt besser die Lage in Bayern oder in der Lombardei als die historischen Ereignisse in Mazedonien oder in Griechenland. Geographisch liegen Wien, München oder Triest näher an Zagreb, der Hauptstadt Kroatiens, als Belgrad oder Skopje.
DMZ: 1998 griff die NATO Jugoslawien an. Haben die Einsätze des Westens zur Stabilität auf dem Balkan beigetragen?
Sunic: Da sprechen Sie etwas Wichtiges an! Solange es die UN- und NATO-Truppen gibt, wird es tatsächlich eine relative Scheinruhe geben. Aber nur solange die selbsternannten Weltverbesserer da sind! Eines Tages - wenn sie weg sind - werden die neuen Sippenkriege beginnen. Kroatien und Slowenien sind heute Mitglieder der EU und der NATO. Mazedonien und Albanien sind zumindest Schützlinge der NATO. Serbien aber nähert sich militärisch und ökonomisch wieder an die Schutzherrschaft Rußlands.
Die Frage nach der Stabilität wird im Westen auch oft überheblich behandelt. Was meinen Sie denn, wie lange eine getürktes Deutschland noch stabil ist? Was glauben Sie, wie lange ein von Einwanderung geprägtes Frankreich stabil ist? Oder die Europäische Union?
Und vergessen Sie eines nicht: Die NATO-Bombardierung Serbiens im Jahr 1999 war ein völkerrechtswidriger Akt. Zwar wollte die NATO den Angriff mit der Verhinderung einer „humanitären Katastrophe“ begründen, aber das ist Heuchelei.
DMZ: Heuchelei? Das Leiden der Menschen und die Brutalität des Krieges können Sie kaum von der Hand weisen…
Sunic: Nein. Aber was hatte denn der Westen zuvor 1991 im Kroatienkrieg getan, um den Kroaten in ihrem Unabhängigkeitskrieg zu helfen und damit den unnötigen, brutalen Krieg mit serbischen Kämpfern und der Jugoslawischer Armee zu stoppen? Gar nichts. Kriegsgreuel aber gab es auch in diesem dort bereits.
Die Kommunistische Partei Jugoslawiens hatte von 1945 bis 1990 kein einziges ethnisches Problem gelöst, sondern mit ihren Hofhistorikern und ihren Lügen über die angebliche „kroatische Faschistengefahr“ nur den interethnischen Haß weiter verschärft. 1991 resultierte diese falsche antifaschistische Mythologie in einem Krieg, in dem letztlich gefühlt alle gegen alle standen.
DMZ: Hat die NATO-Intervention die Lage nicht aber verbessert?
Sunic: Wie gesagt: Es gibt jetzt eine Scheinruhe. Aber die psychologische Lage von Kroatien im Norden bis hin zu Mazedonien im Süden hat sich nicht geändert. Jeder neue Staat hat heute seine eigenen territorialen Ansprüche - und jeder hebt sein tatsächliches oder angeblich historisches Recht auf Kosten der anderen vorher. Die heutigen „Opferrollen“ aller ehemaligen jugoslawischen Völker sind nur die Fortsetzung des Krieges, wobei jeder Staat seine eigene Identität auf Kosten des Anderen aufbaut.
DMZ: Insbesondere das Kosovo ist nach wie vor Streitthema. Viele Staaten erkennen dessen Unabhängigkeit nicht an – darunter Serbien.
Sunic: Ob die Unabhängigkeit des Kosovo legitim oder illegitim ist, spielt gar keine Rolle. Zwei Millionen muslimische Kosovare haben mit ihrer hohen Geburtrate ihre eigene Legitimität seit langem erworben. Die Serben sind eine kleine verschwindende Minderheit im Kosovo geworden. Es ist eine Frage der Zeit, bis das Kosovo ein Teil Großalbaniens sein wird. Und die Türkei mit ihren historischen Ansprüchen ist nicht weit weg von diesem neuen Kunststaat, der einst - zusammen mit Bosnien - das Juwel des Osmanischen Reiches war.
DMZ: Noch heute stehen Bundeswehrsoldaten im Kosovo…
Sunic: Wie seit 1955 üblich, befolgt die Bundesrepublik Deutschland offenbar nur amerikanische Direktiven. Oft schon in vorauseilendem Gehorsam! Das gilt unter anderem für die deutsche Sado-Maso-Geschichtsbewältigung, die Lieferung von U-Booten an Israel – und eben auch für die deutschen Soldaten auf dem Balkan oder in Afghanistan.
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dimanche, 13 octobre 2013
La Serbie a servi de laboratoire
La Serbie a servi de laboratoire
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mercredi, 01 mai 2013
SEMINAR: 11., 12. 05. 2013, Klagenfurt: " BLEIBURŠKA, VIKTRINŠKA TRAGEDIJA"
SEMINAR: 11., 12. 05. 2013, Klagenfurt: " BLEIBURŠKA, VIKTRINŠKA TRAGEDIJA" ( predavači )
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Im Stift Viktring (Gymnasium) - Barocksaal
Stift-Viktring-Straße 25, A-9073 Viktring-Klagenfurt- Österreich
Subota (Samstag), den 11. Mai 2013
15:00 - 15:45 Uhr
Begrüßung und Einleitung: Mag. Dr. Florian Thomas Rulitz (Österreich/Leiter des Bildungsprojektes und Symposiums Zeitgeschichte in Kärnten)
Univ. Doz. Dr. Tamara Griesser-Pečar (Slowenien / SCNR-Institut)
Univ. Prof. Dr. sc. Josip Jurčević (Kroatien / Institut Ivo Pilar)
Grußworte:
Christian Scheider (Bürgermeister der Stadt Klagenfurt)
Dr. Valentin Inzko (Hoher Repräsentant und EU Sonderbeauftragter für Bosnien und Herzegowina)
Msgr. Dr. Josef Marketz (Bischofsvikar der Diözese Gurk für das katholische Bildungshaus Sodalitas | Dom prosvete v Tinjah)
Grüße von Vertretern der Opferverbände, der Bundesrepublik Österreich, des Landes Kärnten, Stadt Klagenfurt, der Republik Slowenien sowie der Republik Kroatien.
15:45 bis 19:00 Uhr
Univ.-Prof. i.R. Dr. Heinz Dieter Pohl: Gedanken zur gleichberechtigtenAufarbeitung von nationalsozialistischen und kommunistischen Verbrechenim Alpen-Adria Raum
Ivan Ott (Zeitzeuge und Buchautor): Mein Weg vom Viktringer Feldüber Bleiburg in das jugoslawische Konzentrationslager Teharje/Tüchern im Mai 1945
Mag. Dr. Florian Thomas Rulitz: Die Massaker vom Viktringer Feldbis zum Bleiburger Feld im Mai 1945. Verleugnete Verbrechen gegen dieMenschlichkeit auf österreichischem Staatsgebiet.
Mag. Christian Wehrschütz: Die jugoslawischen Nachfolgestaaten und ihre Aufarbeitungsdefizite von kommunistischen Verbrechen
Moderation: Mag. Christian Wehrschütz (ORF-Balkan-Korrespondent in Belgrad und ein ausgewiesener Experte und Kenner des Balkans)
Sonntag 12.05.2013
08:30 - 11:30 Uhr
Univ. Prof. Dr. sc. Josip Jurčević: Die "Massaker von Bleiburg" als diegrößten Massentötungen in der Geschichte der Kroaten
Jože Dežman: Die Viktringer Tragödie im Mai 1945 - Verbrechen gegen dieMenschlichkeit in Slowenien nach dem Zweiten Weltkrieg
Univ. Doz. Dr. Tamara Griesser-Pečar: "Ein britisch-jugoslawischerKuhhandel in Klagenfurt?" - der Vertrag von Jalta und die Auslie- ferung derFlüchtlinge im Mai 1945 nach Jugoslawien
Univ. Doz. Dr. sc. Zlatko Hasanbegović: Die moslemischen Opfer der Massaker von Bleiburg
Dr. Damjan Hančič: Die Massengrabstätten im Raum Kamnik (Stein)und in der Gorenjska (Oberkrain)
11:30 - 13:00 Uhr
Mittagspause mit Buffet, danach katholische Gedenkmesse in der Stiftskirche Viktring
13: 00- 18:00 Uhr
Roman Leljak: Die Opfer der Massaker von Bleiburg und Viktring in derslowenischen Štajerska/Untersteiermark
Dipl. Ing. Zvonko Springer (Zeitzeuge): Der Todesmarsch (križni put) quer durch Jugoslawien
Bože Vukušić: Der UDBA-Terror gegen kroatische Emigranten in Österreich und Deutschland nach dem Zweiten Weltkrieg
Mijo Jurić: Mijo Jurić: OZNA und UDBA die Terrorhand des kommunistischen Regimes- Überwachung und Verfolgung durch jugoslawische Geheimdienst Spitzel in Österreich
Dr. Malte Olschewski: Tito zwischen Massenmorden und Mätressen -Psychologische Aspekte der Person Josip Broz Tito und die österreichischen Opfer der Titogewalt im Mai 1945 Ivan Ott berichtet als Zeitzeuge nach 68 Jahren am ehe-maligen Internierungsort über seine Erlebnisse imFlüchtlingslager Viktring und als Überlebender derMassaker von Bleiburg sowie des Tito- KZ-Teharje/Tüchern
Während des Symposions wird die zweisprachige (slowenisch-deutsche)Ausstellung Vroče sledi hladne vojne / Heiße Spuren des Kalten Kriegesgezeigt. Mag. Hanzi Filipič präsentiert die slowenischsprachige erweiterte Auflage Vetrinjska in" bleibusrka" tragedija von Dr. Florian Rulitz.
Organisation und Mitveranstalter:
Florian Thomas Rulitz, Mag. Hanzi Filipič (Österreich), Tamara Griesser-Peča
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mercredi, 03 avril 2013
Greater Albania: a United States project against the Orthodox world?
Greater Albania: a United States project against the Orthodox world?
Alexandre LATSA
This declaration follows a separate statement, collective this time, that Sali Berisha had made with his Kosovar counterpart Hashim Thaci a few weeks ago, promising the union of all Albanians. The place was, I must say, well chosen since the vast majority of the inhabitants of Kosovo today are of Albanian origin, which has not always been the case.
During the Balkan War in 1913, Serbs still constitute the majority of the population. In 1941, Kosovo is attached to the Greater Albania (already) fascist Italian protectorate. After the war, Tito would prohibit Albanian immigration since Yugoslavia, according to him, could be strong only if Serbia were as weak as possible. In 1974, it is he who attributes to Kosovo autonomous province status which would be removed by Slobodan Milosevic in 1989, while the Serbs already composed no more than 15% of the population.
Of course, it was necessary at the same time to also devitalize Russia. If, from 1991 to 2000, a military and media war was waged against Milosevic’s Serbia with the aim of annihilating it, an economic and moral war was being unleashed against Yeltsin’s Russia. The crusade against the communist world has turned into a crusade against the Orthodox world, and essentially against its most sovereign political nerve center: Russia.
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L’UÇK kosovar au service de Washington et de l’islamisme
Bernhard TOMASCHITZ:
L’UÇK kosovar au service de Washington et de l’islamisme
Le Kosovo est devenu le terrain d’entraînement des rebelles syriens, tandis que les liens entre l’UÇK et les islamistes sont de plus en plus étroits
L’UE avait demandé aux Serbes d’ouvrir un “dialogue” avec le Kosovo: ce “dialogue” est désormais dans l’impasse. Surtout parce que l’UE et les Etats-Unis exigent la dissolution de l’administration parallèle serbe dans les régions septentrionales du Kosovo. Tandis que des pressions s’exercent constamment sur Belgrade —à qui on fait miroiter l’adhésion à l’UE— on ne demande aucune concession ni compromis aux Albanais du Kosovo.
Indépendamment du litige que constituent les zones et enclaves serbes du Nord du Kosovo, au peuplement serbe majoritaire, Pristina progresse à grands pas dans l’élaboration de structures quasi-étatiques, avec l’appui américain. Ainsi, en juin, la mise sur pied d’une armée kosovar, légèrement armée et dénommée la KSF (“Forces armées du Kosovo”), devrait être achevée. La petite armée kosovar de 2500 soldats est entraînée par la KFOR, les forces de protection internationales travaillant sous la houlette de l’OTAN. Début février 2013, le porte-paroles de la KFOR, Alexander Willing, déclarait: “Les Etats de l’OTAN considèrent que le moment est venu de parachever définitivement la constitution des KSF”. Et Willing ajoutait: “Le Conseil nord-atlantique, l’organe de décision suprême de l’OTAN, prendra une décision politique, basée sur l’évaluation qu’auront préalablement posée les autorités militaires de l’OTAN”.
Les forces armées du Kosovo, dont le projet a été élaboré dès 2009, procèdent de l’UÇK, l’organisation armée clandestine qui, à la fin des années 90, avait combattu contre les Serbes. Dans ce contexte, il est intéressant de noter la volte-face des Etats-Unis: considérée au départ comme une organisation terroriste, l’UÇK a rapidement été perçue comme “utile”; les Américains ont très vite commencé à entraîner les combattants de cette armée de partisans. Dès 1999, dès que l’OTAN déclenche une guerre aérienne contre la Serbie envers et contre le droit des gens, car cette attaque s’est effectuée sans le consentement du conseil de sécurité de l’ONU, le soutien apporté à l’UÇK sert aussitôt à la réalisation d’un projet à long terme: bâtir une base américaine sur le territoire du Kosovo. Ensuite, il était d’ores et déjà prévu que le Kosovo, comme tous les autres pays de la région, devait à terme se voir intégré dans les structures “euro-atlantistes”, c’est-à-dire devenir tout à la fois membre de l’UE et de l’OTAN. Pendant l’automne 2009, deux politologues, Patrice C. McMahon et Jon Western, écrivent dans la revue “Foreign Affairs” que les infrastructures militaires de Bosnie pourront dorénavant servir de “camp d’entraînement pour les forces armées de l’UE et de l’OTAN” pour qu’elles puissent ensuite parfaire des missions en Afghanistan. Ainsi, cela reviendrait moins cher que “le maintien d’une mission complète pour assurer la paix”.
Certes, on peut considérer, avec le recul, que McMahon et Western se sont trompés sur quelques détails, mais, en gros, ils ont eu raison. En effet, Washington utilise le Kosovo pour former des unités étrangères, en l’occurrence les combattants de la dite “Armée syrienne de libération” (ASL). A ce propos, la plateforme “www.globalresearch.ca”, très critique à l’égard des politiques américaines, signalait en mai 2012 “qu’une délégation de rebelles syriens avait forgé un accord avec les autorités de Pristina pour échanger des expériences en matière de guerre des partisans; l’opposition syrienne a donc envoyé des combattants au Kosovo pour apprendre des tactiques de guerilla et pour y être entraînés en vue de renverser le régime du Président Bachar El-Assad”. Le chef de la délégation syrienne, Ammar Abdulhamid, aurait prononcé les paroles suivantes: “Nous sommes venus ici pour apprendre. Le Kosovo a, dans le passé, suivi une voie insurrectionnelle et a glané des expériences qui pourront nous être fort utiles”.
Vu l’emprise croissante des islamistes sur la rébellion syrienne, les camps d’entraînement du Kosovo, dont l’un se trouve à proximité de la frontière albanaise et avait été utilisé par les Américains pour entraîner les combattants de l’UÇK, ne sont pas le théâtre d’un processus banal, dépourvu de dangers. L’UÇK, en effet, entretient des liens étroits avec les fondamentalistes islamistes, ce que cherchent à faire ignorer l’UE et les Etats-Unis. Le 4 mai 1999, le “Washington Post”, donc une source peu “suspecte”, publiait un article relatif à un rapport récent des services secrets: “Quelques membres de l’Armée de libération du Kosovo (...), qui financent leur guerre par la vente d’héroïne, ont été entraîné dans des camps terroristes, dirigés par le proscrit international, Oussama Ben Laden, recherché depuis 1998 pour des attentats à la bombe commis contre deux ambassades américaines en Afrique”. Le journal américain évoquait aussi la formation de certains combattants de l’UÇK en Afghanistan et l’infiltration de “moudjahhidin” au Kosovo. Parmi les co-fondateurs et les dirigeants de l’UÇK de cette époque, il y avait Hashim Thaçi, le chef du gouvernement actuel du Kosovo.
Dans leur plan visant à “transformer” la Yougoslavie pour affaiblir la Russie, les Américains avaient misé, une fois de plus, sur des alliés douteux. Les objectifs réels des Etats-Unis au Kosovo n’étaient pas de protéger les civils albanais contre d’hypothétiques exactions serbes, comme cela ressort d’un courriel émanant de George Friedman, directeur de la boîte-à-penser américaine “Strategic Forecasting” du 19 décembre 2007, courriel révélé par “Wikileaks”: “Les Etats-Unis et l’Europe étaient bien décidés à faire du Kosovo, alors province serbe, un Etat indépendant (...). La Russie, dès le conflit initial (de 1999, ndt), s’y était opposée mais, à cette époque d’Eltsine, Moscou était faible et ses desiderata n’étaient pas pris en considération”.
Entretemps, le royaume arabe-saoudien, islamiste et fondamentaliste, essaie d’accroître son influence sur le Kosovo, majoritairement peuplé de musulmans. En janvier 2013, les Saoudiens ont émis officiellement le souhait que tous les Etats membres de l’Organisation de la Coopération islamique reconnaissent Pristina sur le plan diplomatique. Les Saoudiens sont donc sur la même longueur d’onde que les Américains. Dans une dépêche de juillet 2008, émanant de l’ambassade américaine de Pristina et divulguée par “Wikileaks”, on peut lire: “L’Arabie Saoudite, vu l’influence énorme qu’elle exerce dans le monde islamique et vu les indices en provenance d’autres pays annonçant qu’ils sont prêts à reconnaître le Kosovo si l’Arabie Saoudite le reconnaît préalablement” jouera sans nul doute un rôle important dans la future reconnaissance de la province serbe sécessionniste érigée au rang d’Etat. Pour cette raison et pour le gouvernement de Pristina, “on organisera dans un avenir proche une visite officielle en Arabie Saoudite”. En contre-partie, il est plus que probable que les Saoudiens exporteront leur version radicale de l’islam dans les Balkans, donc en Europe, avec l’accord tacite et bienveillant des Etats-Unis.
Bernhard TOMASCHITZ.
(Article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°12/2013; http://www.zurzeit.at/ ).
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mardi, 26 mars 2013
La Turquie: plaque tournante des trafics de chair humaine
Dietmar HOLZFEIND:
La Turquie: plaque tournante des trafics de chair humaine
Les réseaux criminels de la mafia turque et les “Kaçakçi”
La Bulgarie et la Roumanie, qui sont les deux pays qui ont adhéré le plus récemment à l’UE, insistent depuis un an, avec force véhémence, pour être inclus dans l’ “espace Schengen”, demande qui a été refusée jusqu’ici grâce au veto qu’opposent les Pays-Bas. L’Autriche, comme un brave petit chien, ne s’y est pas opposée. L’adhésion de ces deux pays à l’espace Schengen, où les frontières sont abolies, pourrait augmenter considérablement le nombre de migrants illégaux en Europe. Déjà actuellement de plus en plus de personnes, venues de Turquie, entrent dans l’UE via le territoire bulgare, considéré comme le pays de transit idéal. Dès que ces migrants arrivent en Bulgarie, ils empruntent une route qui les mène en Macédoine puis en Serbie; depuis le territoire serbe, ils débarquent en Hongrie et se retrouvent dans l’espace Schengen. Une autre route les amène de Serbie au Monténégro et, de là, via la Bosnie en Croatie puis en Slovénie, donc dans l’espace Schengen.
Les autorités bulgares ont constaté un doublement du nombre des migrants ayant franchi la frontière en octobre et en novembre 2012, mais elles ne peuvent rien entreprendre contre les bandes de passeurs, apparemment bien organisées. Tout cela se passe alors que dans les cercles bien pensants de l’eurocratie on répète à satiété que la Bulgarie est presque prête à faire partie de l’espace Schengen. Vu les chiffres et les faits, cette adhésion ne devrait même pas être envisagée. Reste à espérer que la Bulgarie et la Roumanie, derniers pays arrivés au sein de l’UE, ne seront reçus que le plus tard possible dans l’espace sans frontières et que les passeurs devront abandonner leurs routes balkaniques, circonstancielles et difficiles, vu les nombreuses frontières à franchir, et seront dès lors plus facilement démasqués.
La politique la plus efficace et la plus intelligente à mener serait évidemment de combattre les passeurs et de les neutraliser dès leur point de départ. Les autorités turques pourraient, à ce niveau, avoir un champ d’action idéal pour prouver qu’elles sont mûres pour entrer dans l’UE et qu’elles utilisent de manière appropriée les milliards d’euro qu’elles perçoivent grâce à la générosité de l’UE, qui vise encore et toujours une politique d’intégration de la Turquie dans l’orbite européenne. Mais au lieu d’agir, les autorités turques pratiquent la politique de l’autruche, plongent la tête dans le sable et observent la contrebande de chair humaine sans lever le petit doigt.
Les passeurs, installés dans la métropole turque du Bosphore, sont désignés par les candidats à l’immigration dans l’UE sous le nom de “kacakci”. Chaque groupe ethnique parmi les migrants a ses propres réseaux de “kacakci”. Les plus puissants d’entre eux disposent de cellules à l’intérieur de l’UE. Dans la plupart des cas, ils sont éparpillés en plusieurs domaines d’activités, constate un diplomate de l’UE: ils ne confondent pas narco-trafic et trafic d’êtres humains.
Il semble qu’il n’existe pas d’organisation générale chapeautant le travail des passeurs, impliqués dans la contrebande d’êtres humains au départ de la Turquie et à destination de l’UE, c’est-à-dire une organisation qui règlerait l’ensemble du voyage des candidats à l’immigration, par exemple depuis l’Afghanistan jusqu’à l’Autriche. Mais il existe assurément en Turquie un solide réseau mafieux coordonnant les activités des passeurs. Ces réseaux ne sont pas directement impliqués mais fournissent aux passeurs des contacts, des informations sur les données locales et sur les infrastructures, de même que tout autre renseignement utile. Pour les “kacakci”, ces réseaux sont bien entendu indispensables pour corrompre les fonctionnaires turcs.
Chaque démarche entreprise par les passeurs est bien organisée et planifiée. Ils savent toujours parfaitement qui sont les migrants qui arrivent et surtout combien d’argent ils ont sur eux. Sur base de ce savoir relatif aux personnes candidates à l’immigration dans l’UE, les “kacakci” programment individuellement l’entrée des migrants en Europe. Les “kacakci” sont répartis en différentes cellules qui, chacune pour elle-même, encadrent une portion du voyage. Les candidats à l’immigration doivent au départ de chaque portion de route payer immédiatement 50% des frais de transit aux passeurs, le reste étant payé à l’issue de la partie effectuée du voyage.
Pour un Afghan, le passage d’Istanbul en Grèce coûtait environ 1500 euro en novembre 2012. L’ensemble du trajet de Kaboul à Athènes coûte actuellement entre 5000 et 8500 euro, selon la qualité des services offerts par les passeurs et selon les difficultés qui se présentent. Nous examinerons les politiques envisagées par l’UE dans un prochain article.
Dietmar HOLZFEIND.
(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°11/2013; http://www.zurzeit.at/ ).
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jeudi, 28 février 2013
Kosovo 5 jaar - nu al failed state?
Kosovo 5 jaar - nu al failed state?
door Freddy De Pauw
Ex: http://www.uitpers.be/
Bijna honderd staten hebben de onafhankelijkheid van de vroegere Joegoslavische provincie Kosovo erkend. Kosovo heeft dus vijf jaar na de proclamatie van zijn onafhankelijkheid van Servië (17 februari 2008) een zekere internationale status. Maar bij de Europese Unie, die zich ondanks de niet-erkenning door vijf lidstaten, zo ontfermde over Kosovo, neemt de twijfel toe. Hebben we hier al niet te maken met een "failed state" nog vóór er sprake is van een volwaardige status.
Vijf lidstaten van de EU Griekenland, Cyprus, Roemenië, Slowakije en Spanje) erkennen Kosovo niet; om diverse redenen. Spanje vreest dat dit als precedent zou gelden voor het geval bijvoorbeeld Catalonië zijn onafhankelijkheid uitroept. Anderen willen het “orthodoxe” Servië niet voor het hoofd stoten.
Teleurstelling
Bij degenen die Kosovo wel erkenden, leest men niet graag de rapporten over de corruptie en de greep van maffiagroepen op dit gebied. Van de euforie der begindagen is nog weinig over. Nadat Kosovo zich in 2000 met zeer actieve militaire steun van de Navo en de westerse media had losgemaakt van Servië, was er enthousiasme. De Kosovaren trokken massaal naar de stembus. Maar in 2007, aan de vooravond van de formele onafhankelijkheid, daagde slechts 42,8 % op – en dat was volgens waarnemers nog een opgeklopt cijfer. In 2010 lag de deelname officieel op bijna 48 %, maar ook dat lag een stuk boven de werkelijkheid. Geen enkele waarnemer geloofde dat in de bastions van premier HashimThaci inderdaad 90 % was gaan stemmen. Een opkomst beduidend onder de helft, dat weerspiegelt grote teleurstelling.
Organen
Het is dus deels door fraude dat Thaci’s “Democratische Partij” de lakens uitdeelt. Thaci leidde het ‘Kosovaarse Bevrijdingsleger’ UCK dat eerder door o.m. de VS was bestempeld als een terreurorganisatie met maffieuse banden.
Maar in de opstand tegen Servië kon het UCK rekenen op de luchtmacht van de Navo, ook van de Belgische, om massaal Servië te bombarderen, terwijl westerse media met elkaar wedijverden in het aantal doden onder Servisch geweld. Sommige namen zonder verpinken de officiële leugens over dat alle Kosovaars-Albanese mannen tussen 14 en 40 waren vermoord. Uiteindelijk bleken er enkele duizenden doden (duizenden teveel), onder wie talrijke Albanezen en Serviërs die slachtoffer waren van het UCK.
Het is in die periode dat volgens een rapport van de Raad van Europa Thaci en zijn mannen een organensmokkel op het getouw zetten. Bij Servische mannen werden organen weggenomen die duur op de maffiamarkt werden verkocht, aldus de beschuldiging. Het onderzoek loopt nog altijd, maar wordt volgens de onderzoekers tegengewerkt door Moskou. Rusland wil vooral geen stappen zetten die de indruk zouden kunnen wekken dat het Kosovo als staat erkent, aldus de uitleg. Degenen die Thaci altijd hebben gesteund, zijn er natuurlijk ook niet op gebrand dat een onderzoek Thaci’s schuld zou bewijzen.
Eulex
Na de oorlog van 1999 werd Kosovo een nieuw soort VN-protectoraat. Dat werd overgedragen aan de EU die, ondanks haar interne verdeeldheid, met Eulex, de grootste civiele missie uit haar bestaan opzette. Het doel: van Kosovo een leefbare rechtstaat maken.
Die dure missie – meer dan 600 miljoen euro in vijf jaar - is mislukt. De waarheid wordt in de rapporten verbloemd, maar daar komt het wel op neer. De speciale EU-gezant in Kosovo, de Sloveen Samuel Zbogar, gaf onlangs toe dat de EU-lidstaten ”teleurgesteld zijn”. “Het volstaat niet rechters en politiemensen te sturen om te zorgen dat alles snel verandert. Er is tijd nodig”. Niet alleen tijd, ook de wil van de Kosovaarse regeerders om een rechtstaat te vestigen. En die is er niet.
De Europese Rekenkamer liet zich vorig jaar bijzonder kritisch uit over Eulex. De Duitse minister van Defensie, Thomas de Maizière, vindt dat Eulex een nieuwe start met een nieuwe structuur en liefst nieuwe benaming moet nemen. Wat loopt er dan allemaal verkeerd?
De lieden van Eulex blinken niet uit door kennis van het terrein. Tegen de tijd dat ze er, tegen een salaris van gemiddeld 8.000 euro per maand, de weg vinden, zijn ze na hoogstens twee jaar alweer weg. Zonder hun Kosovaarse collega’s intussen te hebben opgeleid. Zelfs indien dat wel zo zou zijn, dan heeft die Kosovaarse justitie toch niet de vrijheid, de opleiding of de middelen om aan de nagestreefde rechtstaat te werken. De regeerders willen doodgewoon niets dat op een rechtstaat lijkt.
Schaamlap
Eulex is in feite niet meer dan een schaamlap, een structuur die niet màg werken. Want indien Eulex wel zou werken, zou premier Thaci in de gevangenis zitten. Eulex, de inlichtingendiensten van de Navo en van de grote betrokken landen als Duitsland, Italië, beschikken over voldoende verpletterende bewijzen dat Thaci en zijn omgeving uiterst corrupt zijn en de maffiagroepen – wapenhandel, mensensmokkel, drugstrafieken – op zijn minst de handen boven het hoofd houden. Dingen die men al minstens twaalf jaar weet.
De EU-vertegenwoordigers waken er echter over dat de stabiliteit niet in het gedrang komt, met andere woorden dat Thaci of zijn medewerkers niet in de problemen raken. Indien een speurder of rechter toch in de verleiding zou komen die lieden lastig te vallen, zal Brussel er over waken dat ze dat niet doen.
Ze kunnen ook op de medeplichtigheid van het “Joegoslavië Tribunaal” in Den Haag rekenen om die stabiliteit te vrijwaren. Thaci of de chaos, luidt het devies. En dus laten Eulex en de EU die door en door corrupte en maffieuze elite haar gang gaan.
Onleefbaar
Die elite teert op georganiseerde misdaad en op de fondsen uit het buitenland. Maar van economische leefbaarheid is geen sprake; 45 % van de bevolking is werkloos, twee derde van de jongeren hebben geen werk. Degenen die wel werk hebben moeten het zonder enge zekerheid of sociale bescherming stellen. Voor velen verschaft alleen de “ondergrondse economie”, maar die is nauwelijks ondergronds, een inkomen. Kosovo was ook ten tijde van Joegoslavië het armste gebied van die federatie. Maar door het systeem van solidariteit droegen de rijkere gebieden, vooral Slovenië en Kroatië, bij tot de ontwikkeling van dat “arme zuiden”. Het was een v and e motieven in die republieken om de federatie te verlaten.
Intussen blijft het lot van de Servische minderheid, in de voorbije jaren teruggedrongen van bijna een half miljoen tot iets meer dan 100.000, wegen op de relaties met Servië – waar een Albanese minderheid zich ook danig roert.
Was Kosovo dan maar beter bij Servië gebleven? Zeker niet. Kosovo met zijn overduidelijke Albanese meerderheid, heeft inderdaad recht op een bestaan als staat. Maar dan als een echte staat en niet als een wingewest van georganiseerde misdaad.
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vendredi, 15 février 2013
Servië, van EU-kandidaat naar lid van de Russische Federatie
Chris Roman:
Servië, van EU-kandidaat naar lid van de Russische Federatie
Ex: http://www.eurorus.org/
De Europese Unie staat een zware klap te wachten. Na een periode van aantrekken van nieuwe lidstaten, begonnen van de oprichting tot heden, heeft de EU nu te maken met aankomend verlies van lidstaten. We kennen allemaal het domino-effect. Indien ééntje met iets begint, dan (pas) doen anderen mee.
We kennen allemaal eveneens de grote problemen waarmee de EU heden te kampen heeft: een munt die op instorten staat, landen die met het bankroet flirten, beknotting van de vrije meningsuiting, enorme toename van de armoede door het nefaste liberale beleid, enorme toename van de onveiligheid die niet steeds apart mag gezien worden van de enorme toestroom van vele door de Europese volkeren ongevraagde immigranten, denatalisatie doordat de Unie het krijgen en goed laten opvoeden van kinderen zowaar verhindert en de moord op ongeboren kindjes een handje toesteekt, corruptie, … De EU is stervende. Een ziekenwagen en spoedoperaties zullen niet veel meer verhelpen wegens de vergevorderde slechte en terminale toestand van de patiënt. Al deze problemen doen sommige lidstaten van EU overwegen om te … vertrekken !
Aparte Unie ?
De idee van het oprichten van een aparte Unie is niet nieuw. De leiders van de Scandinavische landen (Denemarken, Zweden, Finland en Noorwegen) overwegen het vormen van een Noordse Unie. Dezelfde ideeën vinden ook plaats in Tsjechië, Slovakije, Slovenië en de Baltische Staten. Zelfs Angela Merkel pleitte ooit voor het opdelen van de Euro in een Noordelijke Euro en een Zuidelijke Euro. Alle kleinere staten beseffen vandaag meer dan ooit heel goed dat ze niets anders zijn dan de dienaren van de grote lidstaten: Groot-Brittannië, Frankrijk en Duitsland. Van de Britten weten we dat ze er na het komende referendum, aangekondigd door premier Cameron, waarschijnlijk zullen uitstappen. De Fransen hollen gewoon de Duitsers na. Conclusie: vandaag is de Europese Unie niets meer dan een Groot-Duitsland, een soort Vierde Rijk. De Euro is een andere naam voor de nieuwe Duitse mark. Merkel wil haar kapitalistische anti-volkse politiek aan de hele Unie opleggen.
Presidentsverkiezingen: Van Boris Tadic naar Tomislav Nicolic
Servië was onder de pro-westerse president Boris Tadic kandidaat voor toetreding tot de EU. Servië zou aan een pak voorwaarden moeten voldoen om tot die Unie toegelaten te worden. Boris Tadic was de geknipte kandidaat om deze taak te volbrengen. Zijn achtergronden zijn interessant. Zijn adoptiemoeder is de joodse Klara Mandic, links-intellectueel en hoofd van de “Maatschappij van Servisch-Joodse Vriendschap”, geboren in 1944 in een Italiaans concentratiekamp en geadopteerd door een Servisch gezin in 1945. Zij werd in 2001 vermoord. Boris Tadic werd geboren in Sarajevo (Bosnië & Herzegovina) en is leider van de door de CIA ondersteunde Servische sociaal-democratische partij. Zijn raadgever was Predrag Markovic, het hoofd van de joodse gemeenschap in Servië. De eerste politieke daden van Tadic bestonden in het verwijderen van 60 etnisch Servische topambtenaren en deze te vervangen door ambtenaren van joodse origine. Dit klinkt niet heel politiek correct, maar de waarheid heeft haar rechten.
In december 2012 werd duidelijk dat Servië niet zou kunnen/willen voldoen aan de dictaten van de EU. Eén ervan was het herkennen van de onafhankelijkheid van Kosovo. De verkiezing van de nationalist Tomislav Nicolic tot president deed Servië totaal van koers veranderen. Brussel en Washington waren in shock. Zijn partij, de Servische Vooruitgangspartij SNS had een partnerschap met de Oostenrijkse FPÖ gesloten.
Het Westen hanteert maar al te graag de rol van Servische zondebok. Servië werd heel wat grondgebied ontnomen maar mag anderzijds duidelijke Servische gebieden niet opnieuw bij het moederland laten aansluiten. Omwille van ‘de moslims’ werd en kunstmatige staat Bosnië-Herzegovina gesticht. Het noordelijke Servische deel, de Republika Srpska, mag niet aansluiten bij Servië. Het Servische Montenegro werd door manipulatieve referenda tot separatisme gedwongen waardoor Servië de toegang tot de zee is kwijt geraakt. Kosovo enMetohija werd aan de Albanese immigranten en de terroristen van het door de CIA opgeleide UCK gegeven.
Een deel van de Serviërs was ooit inderdaad bereid om de EU- en VS-dictaten te aanvaarden omwille van de vrede. Dit veranderde de laatste vier jaar. De Serviërs zijn niet blind en beseffen dat ze met EU-lidmaatschap ook de NAVO zouden moeten erkennen. Gezien de oorlog van 1999 was dit toch wel een stap te ver.
Nicolic en zijn SNS hebben prachtig ingespeeld op zowel de radicale als de gematigder kiezer. Met zijn overwinning eindigt de horigheid aan de VS.
Terloops: ook Kroatië kent, net als Servië onder Boris Tadic, een zeer inefficiënt bestuur en een totaal geruïneerde economie met een enorm hoge werkloosheidsgraad. Het merendeel van de Kroaten (60%) wil niets weten van de EU. Zij vrezen de dictaten van Brussel. Voor de gewone Kroaten betekent de aansluiting bij de EU niets goeds ondanks de mooie beloften gedaan door de Kroatische elites.
Tomislav Nicolic en zijn grote liefde Rusland
Tot grote schok voor de Euro-Atlantische wereld kwam recent Tomislav Nicolic van de Servische radicale partij (nationalisten) aan de macht. Hierdoor bevinden zich een aantal getrouwen rond Slobodan Milojevic van de jaren ’90 opnieuw aan de macht. Sommigen onder hen werden indertijd door Tadic weggezuiverd.
Nicolic verklaarde tijdens de aanloop naar de presidentsverkiezingen van mei 2012 al dat deze verkiezingen een referendum zullen zijn over pro-EU of niet pro-EU. Hij verklaarde dat“hijzelf Servië liever als een Russische provincie te zien dan als lid van de EU”. De uitspraak was toen al zeker niet zonder bedoelingen. De Servische kiezer wist van toen al wat hij/zij aan Nicolic had. Vanaf het ogenblik dat Nicolic tot president van Servië werd benoemd begon de versnelde toenadering tot Rusland.
De plannen voor de toetreding van Servië tot de NAVO werd met het aan de macht komen van Nicolic naar de prullenmand verwezen. De Serviërs stonden zeer huiverig tegenover deze plannen, besproken onder het bewind van Tadic, want zij zijn de NAVO-bommenregen van 1999 niet vergeten.
Onmiddellijk na zijn aanstelling tot president van Servië ging hij op bezoek bij zijn grote vriend, Vladimir Poetin. Dit was zijn eerste buitenlandse bezoek. Nicolic was in Moskou zeer duidelijk over de NAVO: “Nooit !”.
In Moskou herhaalde hij ook dat de Servische grondwet verbiedt om Kosovo en Metohija op te geven. Hij prees er de Russen : “Rusland vroeg tenminste nooit dat we Kosovo e Metohija zouden opgeven”.
Toen het gesprek ging over de hoge positie van Nicolic in de populariteitslijsten, antwoordde hij: “De enige wijze hoe ik de presidentsverkiezingen zou kunnen verliezen was indien Vladimir Poetin zelf kandidaat zou geweest zijn. Zo hoog is het prestige van Vladimir Poetin in Servië”.
Poetin benadrukte dat Servië de Ruslands spirituele broeder is: “Terwijl Rusland naar Servië kijkt als partner in de Balkan, zo zijn we spirituele Broeders. Het was zo, het is zo en het zal altijd zo blijven.”
Servië lid van de Russische Federatie!
Servië zou wel eens aan de basis kunnen liggen van een heel uitzonderlijk domino effect. In Moskou ligt nu een uitgewerkt plan op te tafel om Servië te laten aansluiten bij de Russische Federatie.
Een team van verschillende deskundigen borduurt nu een weg om Servië bij Rusland te laten aansluiten. Servië zou dan de 84ste republiek van de Russische Federatie worden. De kenners van de geopolitiek en zeker van de Oost-Europese geopolitiek zijn niet verbaasd. Zelfs de CIA en andere Westerse inlichtingendiensten zijn zich van deze stappen goed bewust. De Amerikaanse regering en de regeringen van de sterkste EU-landen staan schaakmat. De steun van de Servische bevolking aan de plannen voor toetreding tot de EU is gezakt tot ver onder de 40%. De huidige Servische onderhandelaars onderhandelen internationaal op meesterlijke wijze over Kosovo en Metohija. De economische hulp van Rusland aan Servië neemt nu al gestaag toe.
We zien dat de Albanese Siptar-terroristen, die actief zijn in het zuiden van Servië, niet veel speelruimte krijgen. In die regio is de militaire aanwezigheid van het Servische leger enorm. De bevolking steunt massaal het leger. Ook de politie eenheden zijn er enorm. We weten allen dat de Servische politie iets kordater tegen bandieten optreedt (mag optreden) dan de Belgische. De extremistische (moslim)elementen in die regio hebben bij het Pentagon al gepleit voor een snelle militaire interventie en bezetting van heel Servië. De gevolgen voor zo’n interventie zijn zeer verregaande want Rusland heeft duidelijk gemaakt dat het alle steun zal verlenen aan de Servische militairen.
De Russisch-Servische plannen: enorme Russische steun aan Servië
Terwijl de EU verder in elkaar stort zal er in Servië veel Russisch geld worden geïnvesteerd in o.a. de media. De publieke opinie, die nu al zeer hartelijk en warm staat tegenover het Russische broedervolk, zal dan nog meer sympathie hebben voor een toetreding tot de Russische federatie. Servische politici zullen zich uitspreken voor de Unie met Rusland. Rusland zal veel geld in de Servische economie pompen, vooral in de landbouw. Rusland kan Servië meer geven dan de EU, dat staat vast. In een Russische Unie zullen de Serviërs veel gelukkiger zijn dan in de EU.
Nu al staat vast dat een komend referendum zal aantonen dat meer dan 70% van de Serviërs voor de Unie met Rusland zal stemmen. Nadien zouden beide parlementen, Rusland en Servië, instemmen met het akkoord. De deadline om de deal af te ronden zou einde augustus 2013 zijn !
Servië zal niets van zijn soevereiniteit verliezen. Nationaal embleem, vlag, volkslied, alles blijft behouden. De officiële taal blijft het Servisch. De tweede taal wordt wel het Russisch. In de Unie met Rusland zal Servië meer autonomie hebben dan bijvoorbeeld Tsjetsjenië of Yakutië binnen Rusland. Servië zal meer autonomie hebben dan bijvoorbeeld Vlaanderen binnen België en/of Nederland, Tsjechië of Polen binnen de EU. Het leger zal onveranderd en professioneel blijven maar wel de input krijgen van de allernieuwste Russische wapens.
Rusland zal enorm veel investeren in de Servische landbouw, die door het Westen doelbewust werd verwoest. Niet te verwonderen want ook de landbouw binnen de EU werd doelbewust afgebouwd ten voordele van vooral Amerikaanse import (Verdrag van Maastricht, 1992).
Vandaag is voedsel in Servië veel duurder dan in EU-landen zoals Frankrijk, Duitsland, België, Italië, … . Herstel van de landbouw zal de verlaten Servische dorpen opnieuw leven schenken. De werkloosheid zal drastisch dalen. Het geboortecijfer zal stijgen. Servië zal voedsel uitvoeren naar Rusland. In ruil krijgt Servië gas, olie en mineralen welke de economie vlot zal doen herop starten. Waarschijnlijk wordt het geen echte ruilhandel maar worden van beide kanten spotprijzen gehanteerd.
Rusland krijgt, als één van de machtigste landen ter wereld, zo de controle over één van de belangrijkste strategische posities van Europa. Zo vermindert de kans van agressie op het grondgebied van Rusland zelf omdat Servië als eerste zijn Russische broeder zal verdedigen.
Op het Servische grondgebied zullen Russische pijpleidingen lopen. De geostrategische positie van Servië is ideaal om van daaruit pijpleidingen naar andere Europese landen te laten lopen. Bovendien zou Servië als brug kunnen fungeren voor handel met het Westen voor Russische producten.
Resolutie 1244 en Kosovo en Metohija
Resolutie 1244 van de Veiligheidsraad van de Verenigde Naties (10 juni 1999) stelt wel dat de Servische provincie Kosovo en Metohija verregaande bevoegdheden krijgt maar dat de provincie nog steeds integraal onderdeel vormt van Servië en dat het ‘internationaal bestuur’ tijdelijk is. De resolutie kwam er in de periode dat de NAVO op gruwelijke wijze gedurende 78 dagen Servische steden bombardeerde en burgers vermoordde om in het hart van Europa een extremistisch moslimprotectoraat te stichten. De NAVO handelde met de aanval op van dit Europees land op eigen houtje want het kreeg geen steun van de VN-Veiligheidsraad.
Dank zij de Unie van Servië met Rusland wordt Kosovo op zijn beurt integraal onderdeel van de Russische Federatie. In dat geval geniet het Russisch leger het legitiem recht om in Kosovo en Metohija op te treden. De (toch wel verdrukte autochtone !) Serviërs zullen er een hart onder de riem krijgen.
Kosovo en Metohija zou de facto naar Servië terugkeren. De Amerikanen mogen er hun basis in Camp Bondsteel behouden, maar zonder er militaire activiteiten te mogen ontplooien.
Rusland plant om 50.000 elitetroepen in het zuiden van Servië te stationeren. Aan de huidige grens met Kosovo en Metohija zouden in eerste instantie 15.000 Spetznaz-soldaten gelegerd worden.
Hashim Thaci, ‘Kosovaars president’, zal worden opgepakt en vervolgd voor handel in menselijke organen en voor oorlogsmisdaden voor de tijd dat hij opperbevelhebber was van het terroristische Albanese UCK.
Na de aansluiting zal Rusland ook investeren in de Kosovaarse economie omdat de werkloosheid daar ook enorm is. Kosovo en Metohija vormen dan een brug voor de militaire en economische samenwerking tussen Rusland en het Westen.
Alle plannen voor een Groot-Albanië vallen in het water. Het opruimen van de Albanese maffia zal niet eenvoudig zijn. Sommige Albanese kopstukken verdienen grof geld aan wapen- en drugshandel en collaboreren sterk met de CIA en andere Westerse inlichtingendiensten.
Russisch compromis met de Amerikanen ?
Geruchten vertellen dat de oplossing ‘Kosovo’ een “compromis” inhoudt voor Syrië. De Amerikanen zien ‘Kosovo en Metohija bij Servië’ door de vingers indien Rusland de steun aan Assad zou intrekken. Ook zou Rusland zich niet bemoeien indien Israël en VS een aanval plannen op Iran. In ruil geven de VS en de EU Kosovo op.
Wat men daar moet van denken is echter koffiedik kijken. Wel is het zo dat in een vertrouwelijke e-mail die kon ingekeken worden Qatar aan Rusland de ‘bescherming’ van de Russische marinebasis in Syrië aanbood. De soms onduidelijke houding van Rusland lijkt deze stelling te bevestigen. Qatar zou het zogenaamde ‘Vrije Syrische Leger’ onder druk zetten om na de machtsovername de Russische basissen te beschermen.
Maar, er is een maar. Men moet rekening houden met alle mogelijkheden. We gaan terug in de geschiedenis. Toen de Sovjet-Unie viel, beloofde de NAVO dat geen enkel land van het Warschaupact (een soort NAVO maar dan met Sovjet-bondgenoten) zou worden aanvaard binnen de NAVO. Maanden later zagen we dat het Russisch leger zich conform de akkoorden had terug getrokken en dat verschillende leden van het Warschaupact inclusief nieuwe onafhankelijke staten die daarvoor deel uitmaakten van de Sovjet-Unie, lid werden van de … NAVO. Men kan begrip opbrengen voor de Russische onvrede en frustratie. Maar toen was het onder Jeltsin. Om verschillende redenen mag deze man terecht als één van de zwakste presidenten/tsaren/secretarissen van Rusland beschouwd worden. Onder Poetin veranderde Rusland geleidelijk aan naar een wereldmacht waar opnieuw moet rekening gehouden worden.
Poetin is de NAVO-leugens niet vergeten. Een mogelijkheid is dat hij met de VS ee compromis sluit over Servië, Syrië tijdelijk losser laat, om dan, eens Servië binnen is gehaald, Syrië en Iran volop te steunen. Machten die hun woord niet houden mogen immers op dezelfde wijze van antwoord bediend worden.
Om terug te komen op de zogenaamde bescherming door Qatar en het ‘Vrije Syrische Leger’ : Poetin heeft de herschappen met hun aanbod wandelen gestuurd.
Montenegro
Ook Montenegro zou op één of andere manier Servië vervoegen. Vanaf de gedwongen onafhankelijkheid investeerde Rusland er enorm veel. Rusland verwittigde Montenegro al vanaf het begin van de onafhankelijkheid dat NAVO lidmaatschap alle goede banden zouden kunnen beschadigen. Montenegro is er bovenop gekomen dankzij Rusland e niet dankzij de EU.
Russische miljardairs investeerden enorm veel kapitaal in Montenegro, en in het bijzonder langs de kuststrook. Feit is dat de Rusland via het kapitaal en de bezittingen van een deel van de steenrijke Russische diaspora in Montenegro al toegang tot een haven van Bar en de zee heeft. Daardoor is de toegang tot Servië de facto verzekerd.
Met dat Russisch kapitaal aanwezig in Montenegro is er meer dan voldoende om de ‘centengevoelige’ Montenegrijnse regering van Milo Djukanovic om te ‘gebruiken’. Een goedkopere oplossing is het actief steunen van een oppositiepartij.
Besluit
Indien Servië aansluit bij de Russische Federatie dan verandert de hele geopolitieke situatie in de Balkan. Dan verandert de geopolitieke situatie in heel Europa. Dan verandert de hele geopolitieke situatie in Eurazië en in de wereld.
Voor de Europese as van Gibraltar tot Vladivostok, voor de Europese volkeren, voor de vrijheid en voor de bescherming van onze culturen zou dit een alternatief, misschien zelfs een verademing kunnen zijn.
De toekomst zal het aantonen.
Kris Roman
Voorzitter Euro-Rus
00:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Eurasisme, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, russie, serbie, balkans, ex-yougoslavie, europe, affaires européennes | | del.icio.us | | Digg | Facebook