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vendredi, 27 décembre 2019

Nouvelle menace américaine sur la souveraineté européenne

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Nouvelle menace américaine sur la souveraineté européenne

Par Pascal Boniface (revue de presse : pascalboniface.com – 23/12/19)*

Ex: http://www.france-irak-actualite.com

Le président Donald Trump vient de prendre un décret présidentiel appelant à geler les avoirs des compagnies engagées dans la construction du pipeline Nord Stream 2 permettant d’exporter du gaz russe en Europe via la mer Baltique. Il s’agit donc, de la part des États-Unis, de menaces de sanctions lourdes à l’encontre de sociétés non américaines, pour des opérations menées en dehors du territoire américain. C’est tout le « charme » du caractère extraterritorial de la législation américaine : une loi décidée en fonction des intérêts américains peut avoir des effets à l’échelle mondiale.

Aussitôt, la compagnie suisse Allseas stoppait ses travaux et l’avenir du gazoduc semblait compromis. L’ensemble des sociétés de taille à être investies sur ce chantier ont des activités aux États-Unis et la crainte de sanctions les tétanise donc. Deux sénateurs américains, Ted Cruz et Ron Johnson, avaient averti le PDG d’Allseas d’arrêter immédiatement et de laisser le pipeline inachevé, l’alarmant que si l’entreprise essayait de façon insensée de le terminer, il prendrait le risque de mettre sa compagnie en faillite.

La dollarisation de l’économie internationale et l’affirmation de la législation extraterritoriale des États-Unis rendent crédible cette menace. Bien avant l’élection Donald Trump, de nombreuses compagnies européennes ont été condamnées à de lourdes amendes, avoisinant au bas mot, sur les 10 dernières années, 40 milliards de dollars. On se rappelle que la BNP (sous le mandat de Barack Obama) avait été condamnée à une amende de 9 milliards de dollars pour être intervenue au Soudan et en Iran.

Cette décision est motivée en apparence par la volonté de ne pas renforcer la Russie coupable d’avoir annexé la Crimée. La Russie, qui dépend toujours aux 2/3 de l’exportation de matières premières énergétiques pour se procurer des devises, en est en effet la première victime. Mais l’Allemagne, qui devait recevoir principalement ce gaz, est également impactée. La chancelière Merkel a dénoncé une interférence dans les affaires intérieures allemandes. Mais ira-t-elle au-delà de cette protestation verbale ?

Le pipeline Nord Stream 2 évite stratégiquement les pays baltes, la Pologne et l’Ukraine, pays très proaméricain. L’ambassadeur américain en Allemagne n’a pas hésité à présenter cette mesure comme pro-européenne, puisqu’il s’agit de refléter les inquiétudes de ces pays. Derrière cette décision se cache surtout une volonté américaine de pouvoir plus facilement exporter son pétrole et son gaz de schiste, pourtant plus cher que le gaz russe.

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Les États-Unis utilisent donc la menace de sanctions pour faire avancer leurs intérêts économiques. Et surtout pour imposer leurs décisions et priver les autres pays, aussi bien rivaux qu’alliés, de pouvoir prendre souverainement les leurs. Après l’interdiction d’acheter du pétrole à l’Iran, les menaces par rapport aux investissements à Cuba, c’est une nouvelle atteinte fondamentale à la souveraineté des pays européens. Il y a une très grande contradiction entre le fait d’appartenir à la même alliance et d’être aussi peu considérés par le leader du principal pays de l’alliance. Aucun pays ne porte plus atteinte à la souveraineté des pays européens que leur allié américain aujourd’hui. Combien de temps les pays européens vont-ils accepter cela ?

Les Américains reprennent en fait à leur compte le principe de « souveraineté limitée », forgé par Brejnev en 1968 à propos de la Tchécoslovaquie en particulier, et des pays du Pacte de Varsovie en général. Emmanuel Macron avait déclaré que l’OTAN était atteinte de « mort cérébrale ». C’était en fait une vision optimiste. L’OTAN est toujours bel et bien vivante, voire même très contraignante, mais elle ne joue plus le rôle de protecteur par les États-Unis des Européens. Elle joue le rôle de castrateur stratégique des ambitions européennes. Il est vraiment temps pour les Européens de sortir du somnambulisme stratégique qui les conduit à ne pas s’opposer aux Américains en échange d’une protection face à une menace hier soviétique réellement existante, aujourd’hui russe, gonflée artificiellement, pour maintenir leur imperium sur les Européens.

Pascal Boniface est politologue, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS)

*Source : pascalboniface.com

mardi, 24 décembre 2019

Sanctions américaines contre le gaz russe pour l’Europe

Vous pourrez voir et apprendre deux choses dans cet article de l’agence russe sputnik. D’abord que les Américains sont en guerre « économique » contre les gazoducs que la Russie tente de construire pour alimenter l’Europe.

La raison est simple. C’est une bataille pour l’énergie. Et l’Europe est un marché pour les gaz des schistes américains. Logiquement pour livrer le gaz américain, qui est plus cher, il faut faire en sorte de le rendre « rentable »… pour cela rien de mieux que de mettre des bâtons dans les roues de la Russie et la mettre dans l’impossibilité de livrer. Ils sont aimables nos amis les « zaméricains » surtout si on leur obéit bien.

Et justement à propos d’obéissance, cela nous amène à la deuxième chose que vous allez apprendre, ou ré-apprendre car vous avez déjà du croiser cette information, à savoir que le budget de la Défense pour l’année fiscale 2020, a éré voté par le Sénat américain au niveau de 738 milliards de dollars (soit plus de 660 milliards d’euros) !!

Oui je ne vous cache pas que si l’on utilisait qu’une seule année budgétaire de la défense américaine, il y aurait de quoi développer l’Afrique ou éradiquer la faim dans le monde, mais jouer avec des porte-avions c’est nettement plus rigolo, de même que bombarder à droite ou à gauche.

Cela en fait des sous n’est-ce pas !

Charles SANNAT

« Ceci est un article « presslib » et sans droit voisin, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

«Le meilleur cadeau de Noël»: la société gazière ukrainienne se réjouit des sanctions US contre Nord Stream 2

Les nouvelles sanctions américaines contre les gazoducs Nord Stream 2 et Turkish Stream sont entrées en vigueur, et la compagnie suisse Allseas, engagée par le russe Gazprom, a suspendu ses travaux. Le PDG de la société gazière ukrainienne Naftogaz, Andreï Kobolev, s’en est félicité sur sa page Facebook.

Donald Trump a signé vendredi 20 décembre un décret promulguant la loi sur le budget Défense pour l’année fiscale 2020, texte qui comprend l’instauration de sanctions contre les entreprises associées à la construction du gazoduc Nord Stream 2. Engagée par le russe Gazprom, la société suisse Allseas a déclaré avoir suspendu ses travaux, dans l’attente d’explications de la part de Washington sur la mise en application des sanctions évoquées.

«C’est le meilleur cadeau de Noël pour nous tous», a écrit sur sa page Facebook Andreï Kobolev, PDG de Naftogaz Ukrainy, en y ajoutant des captures d’écran de la signature par le Président des États-Unis du budget Défense américain 2020 ainsi que du communiqué d’Allseas.
Sanctions contre Nord Stream 2 et aide militaire à l’Ukraine vont de pair?
Le 17 décembre, le Sénat américain avait voté le budget Défense pour l’année fiscale 2020, au niveau de 738 milliards de dollars (soit plus de 660 milliards d’euros). Les sanctions contre le gazoduc Nord Stream 2 et une aide militaire à l’Ukraine font partie des sommes prévues.

Le gouvernement allemand s’est élevé contre les sanctions américaines visant Nord Stream 2, tout comme la France

Source Agence russe Sputnik.com ici

C’est l’empire étatsunien qui va s’écrouler, pas le pays lui-même

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C’est l’empire étatsunien qui va s’écrouler, pas le pays lui-même

Par Ulson Gunnar

New Eastern Outlook

L’effondrement d’une nation entière est aussi spectaculaire que rare. Pour qu’une nation cesse tout simplement d’exister, elle doit subir une défaite absolue dans tout l’éventail de ce qui constitue une nation, c’est-à-dire sur les plans économique, militaire, culturel, social et politique.

Ce qui est beaucoup plus courant, c’est le passage d’organisations socioéconomiques, politiques et militaires existants et dominants à de nouveaux ordres dirigés par des intérêts spéciaux nouveaux et émergents. Cela peut se produire rapidement et violemment, ou se dérouler sur le long terme, avec des hauts et des bas et des processus à la fois constructifs et destructeurs qui s’entremêlent.

Pour les États-Unis, un grand pays ayant la troisième population de la planète, la plus grande puissance militaire et encore aujourd’hui la plus grande économie, il est impossible qu’ils subissent une telle défaite, à tous les niveaux. Ce qui n’est par contre pas impossible, c’est que la petite poignée d’intérêts spéciaux qui dirigent actuellement la politique étrangère et intérieure des États-Unis se trouve renversée par un nouvel ordre composé d’intérêts spéciaux entièrement différents et, espérons-le, d’intérêts spéciaux qui refléteront mieux les intérêts des États-Unis dans leur ensemble et fonctionneront de manière plus durable au milieu des nations du reste du monde plutôt que de planer au-dessus d’elles.

C’est un processus qui est déjà en cours.

L’ordre dominant de l’Amérique est en train de s’estomper

Les intérêts particuliers qui animent actuellement la politique étrangère et intérieure des États-Unis sont centrés autour de Wall Street et de Washington et représentent un réseau de plus en plus irréaliste, insoutenable et archaïque, fondé sur des monopoles bancaires, énergétiques et industriels traditionnels.
Bon nombre des outils utilisés par ces groupes d’intérêts spéciaux pour maintenir et accroître leur pouvoir et leur influence, dont les médias de masse, le lobbying intensif, les réseaux voués à la subversion politique à l’étranger et les distractions politiques au pays, se révèlent de moins en moins efficaces à mesure que le peuple américain et les nations du monde entier se familiarisent avec ces méthodes et commencent à élaborer des contre-mesures efficaces.

Alors que les intérêts spéciaux américains consacrent un temps apparemment immense à contrer la « propagande russe ou chinoise », ce sont surtout les médias alternatifs aux États-Unis mêmes et dans les pays partenaires qui ont le plus fait pour dénoncer et diminuer l’influence injustifiée exercée par Wall Street et Washington. Wikileaks en est un excellent exemple.

Car pendant que l’élite américaine et ses réseaux s’affaiblissent, des alternatives continuent de se renforcer.

Un modèle socio-économique et politique insoutenable, associé à des campagnes militaires tout aussi insoutenables à l’étranger et à une stratégie politique et médiatique qui n’est plus du tout convaincante, même pour les observateurs occasionnels, marque le déclin irréversible de l’ordre dominant américain actuel.

L’élite américaine fait face à des défis provenant autant de l’intérieur que de l’extérieur

La question de la compétitivité des entreprises chinoises face aux monopoles américains établis de longue date est devenue un sujet de plus en plus fréquent dans les médias internationaux. C’est en effet ce processus qui a précipité la guerre commerciale, apparemment inutile et futile, menée par les États-Unis contre la Chine, et qui ne semble que mettre à nu le déclin de l’élite établie des États-Unis plutôt que de le redresser.

Des entreprises comme Huawei, bien qu’elles soient confrontées à de sérieux revers dus aux sanctions américaines et aux efforts visant à la miner, continuent d’aller de l’avant, tandis que leurs concurrents américains continuent à lutter. En effet, malgré les revers, Huawei s’appuie sur des fondamentaux économiques et commerciaux solides, tandis que ses homologues américains, malgré leurs avantages initiaux dus à un manque de concurrence, ont négligé et continuent de négliger ces fondamentaux.

Mais les entreprises chinoises ne sont pas les seules concurrentes de l’élite américaine.

Aux États-Unis mêmes, certaines des entreprises les plus innovantes et les plus perturbatrices au monde font leur apparition, défiant non seulement la concurrence étrangère, mais aussi les monopoles établis de longue date aux États-Unis.

Le constructeur de véhicules électriques Tesla en est un parfait exemple. Son rythme effréné d’innovation, ses succès retentissants et l’impact perturbateur qu’il a sur la construction automobile traditionnelle font reculer l’industrie automobile américaine. Il constitue également une menace sérieuse pour le modèle énergétique axé sur le pétrole que les États-Unis ont adopté et diffusé à l’échelle mondiale pendant plus d’un siècle.

Les monopoles américains de construction automobile ont passé des décennies à mettre au point un modèle d’obsolescence planifiée et des astuces de marketing comme substitut à la qualité et l’innovation. L’industrie est devenue un moyen de gagner le plus d’argent possible et d’augmenter ses profits chaque année, et « fabriquer des voitures » n’est que le moyen par lequel cet argent et l’influence qu’il achète s’accumulent.

Tesla connaît depuis des années une croissance tant au niveau des affaires qu’au niveau de l’influence sociopolitique. Les monopoles américains de la construction automobile ont tenté de reproduire les aspects les plus superficiels de l’attrait de Tesla, mais n’ont pas du tout examiné ou reproduit la substance qui est à la base du succès de cette nouvelle entreprise.

Tout comme l’élite américaine a tenté d’utiliser ce que l’on pourrait qualifier de « sales tours » plutôt qu’une saine concurrence pour traiter avec des concurrents comme Huawei à l’étranger, de tels « sales tours » ont été utilisés contre des entreprises innovantes, aux États-Unis mêmes, comme Tesla. Les tentatives faites par de faux syndicats pour compliquer le travail dans les usines américaines de Tesla en sont un exemple.

Le fabricant américain SpaceX est un autre exemple d’un concurrent américain qui conteste directement (et menace) des monopoles américains établis de longue date, en l’occurrence des monopoles aérospatiaux comme Lockheed Martin, Boeing et Northrop Grumman.

Non seulement SpaceX fait progresser l’innovation aérospatiale à une vitesse fulgurante, mais il fait aussi baisser le coût global de l’accès à l’espace. Il le fait à un rythme si impressionnant que des monopoles aérospatiaux comme Lockheed, Boeing et Northrop, même avec leurs immenses réseaux de lobbying, sont incapables de dissuader les clients de SpaceX (y compris le gouvernement américain lui-même) d’acheter des vols sur ses fusées.

Ces énormes monopoles, qui sont devenus trop dépendants du maintien des profits par le lobbying et les jeux politiques, ont peu de moyens de réformer leurs organisations massives face à la concurrence réelle qui s’installe. De ce fait, l’ordre dominant qui anime la politique américaine se heurte à un obstacle insurmontable qui semble déjà avoir entraîné un déclin terminal et un remplacement.

Ceux qui prennent la place doivent assumer leur position aux leviers de la puissance et de l’influence américaines, avec la possibilité de tracer une voie entièrement nouvelle pour l’avenir qui aura un impact fondamental à la fois sur la nation américaine et son peuple, et sur les nations du monde avec lesquelles elle sera en interaction.

Le nouvel ordre américain pourrait rechercher une véritable concurrence, mais aussi une collaboration

Tesla et SpaceX sont des exemples marquants, mais en aucun cas les seuls exemples de la transition en cours, qui est de plus en plus évidente en Amérique. Il y a des innovations et des entreprises émergentes qui menacent pratiquement tous les domaines dans lesquels l’élite américaine domine actuellement. De médias alternatifs ciblant les médias d’entreprise profondément enracinés de l’Amérique à un mouvement croissant d’agriculteurs biologiques locaux s’attaquant aux monopoles agricoles massifs de l’Amérique, il existe déjà de nombreux exemples tangibles d’une transition en cours ; une transition positive dans laquelle ceux qui s’intéressent vraiment à contrer les aspects négatifs du rôle actuel des États-Unis dans le monde pourraient investir ou contribuer.

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Un signe encourageant de la nouvelle Amérique qui pourrait émerger au fur et à mesure que ce processus se poursuit est le fait que des perturbateurs émergents comme Tesla n’ont pas peur de collaborer avec d’autres nations, cherchant simplement à faire des affaires plutôt que de construire un réseau mondial qui vise à dominer les autres. L’entrée en service de la mega-usine massive de Tesla à Shanghai, en Chine, a lieu alors que les États-Unis tentent d’empêcher la Chine de faire des affaires avec eux, tout cela pour un but purement politique et hégémonique.

Malgré les hostilités apparentes entre les États-Unis et des pays comme la Russie et la Chine, le consensus dans les pays ciblés par l’ordre dominant actuel de l’Amérique est simplement de vouloir faire des affaires sur un pied d’égalité.

Quelle que soit l’hostilité qui puisse exister, elle n’est pas réservée à l’Amérique en tant que nation ou peuple, mais à la poignée d’intérêts particuliers qui font obstacle à une concurrence et une collaboration constructives entre ces nations et les États-Unis.

Dans un proche ou moyen terme, ce processus continuera à ressembler à une lutte acharnée alors que les intérêts spéciaux américains tenteront de maintenir leur emprise sur le pouvoir, luttant contre leur déclin et leur inévitable remplacement, contre leurs concurrents à l’étranger et au sein même des États-Unis.

Mais à plus long terme, on pourrait entrevoir un avenir prometteur où les États-Unis seraient un membre constructif d’un monde multipolaire, en concurrence et en collaboration constructives avec les nations plutôt qu’en tentant de s’imposer à elles.

Pour cette raison, il est important que les nations et les peuples s’abstiennent d’hostilités inutiles et fassent plutôt preuve de patience face aux attaques actuelles émanant de Wall Street et de Washington. Il est important d’établir des liens et des relations avec des intérêts américains réellement intéressés par une véritable concurrence et une collaboration et qui représentent l’avenir de l’Amérique, et de les distinguer des intérêts américains profondément enracinés qui représentent le passé abusif de l’Amérique et qui sont responsables du déclin actuel du continent.

Les politiques étrangères de Moscou, de Pékin et même de nombreux pays émergents et en développement peuvent sembler trop passives ou apaisantes mais, dans ces capitales du monde, beaucoup sont conscients de la transition en cours en Amérique et tentent de se positionner avantageusement face à la chute de l’empire américain afin de pouvoir faire des affaires avec ceux qui auront bientôt le pouvoir aux États-Unis.

Gunnar Ulson

Traduit par Wayan, relu par San pour le Saker Francophone

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La stratégie US et ce que nous coûte la guerre des gazoducs

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La stratégie US et ce que nous coûte la guerre des gazoducs

par Manlio Dinucci

Ex: http://www.zejournal.mobi

 
 

Après avoir interdit de laisser le Chinois Huawei concourir aux appels d’offres pour la 5G, les États-Unis interdisent aux Européens d’accroitre leur approvisionnement en gaz russe. Si la première décision visait à maintenir la cohérence de l’Otan, la seconde ressort non pas d’une russophobie, mais de la « doctrine Wolfowitz » de 1992 : ne pas laisser l’UE devenir un compétiteur de « l’Empire américain ». Dans les deux cas, il s’agit d’infantiliser l’UE et de maintenir en situation de dépendance.

Alors qu’ils se battent dans un dur affrontement pour destituer le président Trump, Républicains et Démocrates déposent les armes pour voter au Sénat presque à l’unanimité l’imposition de lourdes sanctions contre les sociétés participant à la réalisation du North Stream 2, le doublement du gazoduc qui à travers la Baltique apporte le gaz russe en Allemagne. Sont touchées les sociétés européennes qui participent au projet de 11 milliards de dollars, désormais réalisé presque à 80 %, avec la société russe Gazprom, l’Autrichienne Omy, la Britannico-hollandaise Royal Dutch Shell, la Française Engie, les Allemandes Uniper et Wintershall, l’Italienne Saipem et la Suisse Allseas qui prennent part à la pose des conduites.

Le doublement du North Stream augmente la dépendance de l’Europe au gaz russe, avertissent les États-Unis. Ils sont surtout préoccupés par le fait que le gazoduc —en traversant la mer Baltique dans des eaux russes, finlandaises, suédoises et allemandes— contourne les Pays de Visegard (République Tchèque, Slovaquie, Pologne et Hongrie), les États baltes et l’Ukraine, c’est-à-dire les pays européens les plus liés à Washington par l’OTan (auxquels s’ajoute l’Italie).

La mise pour les États-Unis, plus qu’économique, est stratégique. Ce que con-firme le fait que les sanctions sur le North Stream 2 font partie du National Defense Authorization Act, l’acte législatif qui pour l’année fiscale 2020 fournit au Pentagone, pour de nouvelles guerres et nouvelles armes (y compris spatiales), la colossale somme de 738 milliards de dollars, auquel s’ajoutent d’autres postes portant la dépense militaire états-unienne à environ 1 000 milliards de dollars. Les sanctions économiques sur le North Stream 2 s’insèrent dans l’escalade politico-militaire contre la Russie.

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Une confirmation ultérieure se trouve dans le fait que le Congrès US a établi des sanctions non seulement contre le North Stream 2 mais aussi contre le Turk-Stream qui, en phase finale de réalisation, va apporter du gaz russe à travers la mer Noire jusqu’en Thrace orientale, la petite partie européenne de la Turquie. De là, par un autre gazoduc, le gaz russe devrait arriver en Bulgarie, en Serbie et dans d’autres pays européens. C’est la riposte russe au coup porté par les États-Unis, qui en 2014 réussirent à bloquer le gazoduc South Stream. Celui-ci aurait dû relier la Russie à l’Italie à travers la mer Noire et par la terre jusqu’à Tarvisio (Udine). L’Italie serait ainsi devenue une plate-forme d’aiguillage du gaz dans l’UE, avec de notables avantages économiques. L’administration Obama réussit à faire échouer le projet, avec la collaboration de l’Union européenne même.

La société Saipem (Groupe italien Eni), touchée à nouveau par les sanctions états-uniennes sur le North Stream 2, fut déjà lourdement touchée par le blocage du South Stream : elle perdit en 2014 des contrats d’une valeur de 2,4 milliards d’euros, auxquels se seraient ajoutés d’autres contrats si le projet avait continué. Mais personne à l’époque, ni en Italie ni dans l’UE, ne protesta contre l’enterrement du projet opéré par les États-Unis. Maintenant que sont en jeu les intérêts allemands, s’élèvent en Allemagne et dans l’Ue des voix critiques sur les sanctions US contre le North Stream 2.

On ne dit rien par contre sur le fait que l’Union européenne s’est engagée à importer des USA du gaz naturel liquéfié (GNL), extrait de schistes bitumineux par la destructrice technique de fracturation hydraulique. Washington, pour frapper la Russie, essaie de réduire son exportation de gaz vers l’UE, faisant payer les coûts aux consommateurs européens. Depuis que le président Donald Trump et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker ont signé à Washington en juillet 2018 la Déclaration conjointe sur la coopération stratégique USA-UE y compris le secteur énergétique, l’UE a doublé l’importation de GNL des USA, co-finançant les infrastructures avec une dépense spéciale initiale de 656 millions d’euros. Cela n’a cependant pas sauvé les sociétés européennes des sanctions USA.

Photo d'illustration: La chancelière allemande Angela Merkel et son ministre de l’Économie, Olaf Scholz, ont immédiatement dénoncé l’ingérence états-unienne.

Traduction Marie-Ange Patrizio

samedi, 21 décembre 2019

John J. Mearsheimer, “The False Promise of Liberal Hegemony”

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John J. Mearsheimer, “The False Promise of Liberal Hegemony”

 
 
 
Henry L. Stimson Lectures on World Affairs. John J. Mearsheimer, R. Wendell Harrison Distinguished Service Professor of Political Science and the co-director of the Program on International Security Policy at the University of Chicago, gave a series of three lectures in November on “Liberal Ideals & International Realities” for the Henry L. Stimson Lectures on World Affairs at the Whitney and Betty MacMillan Center for International and Area Studies at Yale.  
 
“The Roots of Liberal Hegemony,” November 13, 2017  https://youtu.be/bSj__Vo1pOU
 
“The False Promise of Liberal Hegemony,” November 15, 2017  https://youtu.be/ESwIVY2oimI
 
“The Case for Restraint,” on November 16, 2017  https://youtu.be/TsonzzAW3Mk  
 
Sponsored by the Whitney and Betty MacMillan Center for International and Area Studies and the Yale University Press.
 

vendredi, 20 décembre 2019

The New Nihilists: Political Nihilism and the Progressive Movement in America

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The New Nihilists: Political Nihilism and the Progressive Movement in America

Ex: https://www.americanthinker.com

During the dark days of the Second World War, Helmut Thielicke experienced the horrors of National Socialism on a daily basis.  Due to his standing as a Lutheran minister, professor of philosophy, and doctor of theology, he became a person of interest to the Gestapo, who kept him under constant surveillance and frequently hauled him in for interrogation.  After the war, he lectured and wrote extensively about his experiences, and when asked how a country that produced such luminaries as Bach and Beethoven could also produce an Adolf Hitler, he initially blamed the usual suspects: the Treaty of Versailles, the Great Depression, economic instability, and social unrest — but he did not leave it there.  Instead, he did the unthinkable and placed some of the blame on his fellow Germans for their uncritical acceptance of Hitler's promises — a point he emphasized in his book, Between Heaven and Earth.  "Hitler," he said, "knew how to dissemble, and one had to look very closely, and read his terrible book Mein Kampf very carefully, to see the cloven hoof beneath the angel's luminous robes." 

Thielicke's words closely mirrored those of the Apostle Paul, who warned the Corinthian church that "Satan himself masquerades as an angel of light."  Whether the warning is from Thielicke or Paul, it reminds us that duplicitous people always disguise their true intentions by appropriating warm, smooth, and soothing words before repurposing them to fit their carefully crafted agenda.  These warnings did not come with a use-by date, and their potency has not gone stale with the passage of time.  To the contrary, in today's hyper-partisan political environment, where Diogenes's lantern has run out of oil, it is imperative that the words and actions of those who shape public policy be put to the test.  This is especially true with respect to progressivism, an Americanized form of socialism that seemingly arose out of nowhere and seized control of the Democratic Party.  This perspective, however, is an illusion, for, like most political movements, progressivism's rise has been slow but persistent, and the brightness of its star has waxed and waned along with the influence of those who have guided it along — from Teddy Roosevelt to Barack Obama.

Although progressivism began during the McKinley administration, its development took place under the watchful eye of Teddy Roosevelt, whose views seemed somewhat unsettled at times.  He was for law and order but insisted that it was the people, not the courts, who are entitled to say what the Constitution means.  His life epitomized rugged individualism, but he was a collectivist who believed that the welfare of the one depended on the welfare of the many.  He promoted hard work and success but wanted to penalize excessive earnings by the creation of a heavy progressive income and inheritance tax.  He opposed state ownership of businesses but argued for complete governmental control of their affairs, including how they spent their profits.  Then, after almost two terms in office, Roosevelt put politics aside until 1910, when he delivered his defining speech, The New Nationalism, which was, in fact, a Progressive manifesto.

We grudge no man a fortune in civil life if it is honorably obtained and well used.  It is not even enough that it should have been gained without doing damage to the community.  We should permit it to be gained only so long as the gaining represents benefit to the community.  This, I know, implies a policy of a far more active governmental interference with social and economic conditions in this country than we have yet had, but I think we have got to face the fact that such an increase in governmental control is now necessary.

Having solidified his belief that a controlling central government was the essence of progressivism, Roosevelt ran as a third-party candidate against Woodrow Wilson in the presidential election of 1912, where he headed up the newly minted Progressive Party.  The election was lost, and the party died, but its sprit, like an ancient demon released from the abyss, took possession of the body politic, filled it with a thirst for power, and freed it from its constitutional chains.  Progressivism had become a viable force in American politics.

The rise of progressivism had a lasting effect on the nation, as president after president followed Teddy's lead and sought to expand the power and scope of the federal government.  Wilson, who advocated a Darwinian approach to the Declaration of Independence and the Constitution, gave us the progressive income and estate tax.  FDR instituted the New Deal, and LBJ advanced the Great Society, waged the War on Poverty, and launched Medicare.  Not to be outdone, Bill Clinton signed the job-killing North American Free Trade Agreement; Richard Nixon established the EPA and OSHA; Jimmy Carter developed the Departments of Education and Energy; and George W. Bush created Homeland Security, the Transportation Safety Administration, and No Child Left Behind.  Change was now the amrita of presidential politics, but just as the gods knew that churning for amrita would produce poison, so politicians knew that pushing for an overtly aggressive agenda would produce defeat, and no one understood that better than the Democratic Party's rising star: Senator Barack Obama.   

Like many of his predecessors, Obama projected a carefully crafted image while in the public eye.  As the keynote speaker for the 2004 Democratic convention, Obama mesmerized the audience with his soaring rhetoric, heaping praise on America while railing against "those who are preparing to divide us, the spin masters, the negative ad peddlers who embrace the politics of anything goes."  There is not, he insisted, "a liberal America and a conservative America, there is the United States of America.  There is not a black America and a white America and Latino America and Asian America – there's the United States of America."  But it was all a bright, shining lie, and those who had examined his life, and read his books Dreams from My Father and The Audacity of Hope very carefully, were not deceived.  They knew that Obama's mission was to boldly go where no progressive had gone before: into the uncharted universe of political nihilism.

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To the philosopher, nihilism means that nothing in the universe matters or has any significance.  Political nihilism takes the philosopher's theorem and applies it to existing social and political institutions, thereby clearing the way for their replacement.  Surprisingly, Obama openly embraced political nihilism during an October 31, 2008 speech at the University of Missouri, when he abandoned his message of "hope and change you can believe in" and declared, "We are five days away from fundamentally transforming the United States of America."

Although this random act of honesty galvanized Obama's base and helped secure his election, it also turned his declaration of intent and the oath of office into contranyms.  To resolve this dilemma, Obama the fundamental transformer recast himself as Obama the true blue American, and reaffirmed his fidelity to the Constitutional Republic during his first inaugural address.   

Forty-four Americans have now taken the presidential oath. The words have been spoken during rising tides of prosperity and the still waters of peace. Yet, every so often, the oath is taken amidst gathering clouds and raging storms. At these moments, America has carried on not simply because of the skill or vision of those in high office, but because we, the people, have remained faithful to the ideals of our forebears and true to our founding documents. So it has been; so it must be with this generation of Americans.

Today I say to you that the challenges we face are real. They are serious and they are many. They will not be met easily or in a short span of time. But know this America: They will be met.

To Obama, this maneuver was a tactical withdrawal, not a retreat.  He knew that the fundamental transformation of America would be a long and time-consuming process, so he asked his followers to be patient.  The gambit paid off, and Obama fundamentally changed the country's direction, but the next Republican president could easily undo the means he used, such as executive orders, presidential memos, and simple agreements instead of ratified treaties.  This possibility haunted Obama, and, as Election Day drew near, he pleaded with the voters to elect Hillary Clinton because "all the work we've done over the last eight years is on the ballot."  In spite of his efforts, Hillary lost, and President Trump began unwinding Obama's legacy.

In the end, Obama's above-the-fray, laissez-faire approach to leadership was a mistake — a mistake that today's progressives will not repeat.  They are the new nihilists, activists openly calling for the destruction of America's existing social and political institutions so that new, progressive ones can arise from the rubble.  No more electoral college, no more borders, no more constitutional restrictions is their cry, and all the Democratic Party's presidential hopefuls say amen.

In the movie Field of Dreams, Terrance Mann opined that "America has rolled by like an army of steamrollers.  It's been erased like a blackboard, rebuilt, and erased again."  Although Mann will never be among the world's greatest historians or grammarians, his place as a prognosticator of America's future is secure — if the new nihilists ever get their way.

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jeudi, 19 décembre 2019

America's real disease is toxic ignorance

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America's real disease is toxic ignorance

Ex: https://www.americanthinker.com

The new favorite adjective of the unguided left is "toxic."  Toxic masculinity, toxic racism, toxic this, toxic that.  The real problem today is toxic ignorance.

Lack of education, lack of facts, lack of tolerance, and lack of grounding principles have weakened the immune system of society and made it vulnerable to the ravages of toxic ignorance.  It's easy to call screaming throngs "stupid," but their stupid conduct has at its source ignorance — lack of information combined with lack of perspective.

Many factors have combined over the last 50 years to remove the moral scaffolding into which we fit incoming information and prioritize it.  Judeo-Christian values have been demonized and replaced with relativism.  Relativism implies that nothing is all good or all bad, all wrong or all right.  There are no justified priorities.  Live and let live.  Once this took hold, toxic education stepped into the breach and indoctrinated students with substitutes for what used to be "right" and "wrong."  The only truth is your own personal well-being.  So teachers set about redefining history and interpreting ideas with which the left disagrees as harm to one's person.

This makes it a small step to say "speech is violence."  Golly, I might get hurt!  That milestone has long passed, and added to it is "silence is violence."  Wow, maybe I'm being hurt and I don't even know it! 

Actual history is being replaced by dopey but powerful ideas.  Today's teachers tell our youths that America was full of noble savages living in peace before Europeans came and annihilated them.  A moment's thought to the idea would suggest that if those people hadn't come here, what do you think would have happened?  A little more thought might point out that we didn't invent local traditions such as scalping.

There are an alarming number of issues like this that have been weaponized and used as cudgels on the common sense of our young people.  Those people are now coming into leadership positions in our society.  When their malleability encounters ambition, they dive full speed ahead into their notion of success.  They say the same things over and over, treating the public as they have been treated.  The more mature public sees them as the ranting roosters they are and doesn't believe them.  This sends them into a state of hysteria.  "I said this five times — why don't you get it?"  When they use their accumulated bum dope to draw conclusions, we adults know better.  No, we don't want to pay more taxes so you can retrofit buildings to be "greener" and create more bird-dicing wind farms and bird-incinerating solar farms.

Ignorance, lack of critical thinking ability, and narcissism have led people to do things that are incredibly short-sighted.  They put listening devices in their homes that listen to everything they say, waiting for the word "Alexa."  They put cameras and microphones into the rooms of their children.  They turn social media facsimiles of people into their best friends — all the while forgetting how valuable all this access and gathered data is to those who wish to do harm to them or simply to make profit from them.  If something is free, you are the product.  If you can remotely unlock your door, so can someone else.

There is an antidote to chronic ignorance: factual information.  The four-year university degree paradigm meant something when there were few books and fewer scholars.  Now it's just a way to prostitute heritage and make money.  Now anyone can educate himself — there is no excuse for ignorance.

How much time do our future leaders spend educating themselves?  When someone states a questionable "fact," do they stop and check it out in a couple of ways, or do they just believe what someone who is a "professor" professes?  Congressman Nadler certainly hopes it's the latter.

Toxic ignorance has weakened the last two generations of new adults.  It has made them vulnerable to manipulation by the better informed.  In the absence of perspective, their anger is easily invoked and, sadly, easily metastasized into hatred.  Hatred is the most toxic sentiment a human heart can harbor.  The half-life of hatred is far longer that the life expectancy of any of us.

Take the cure for toxic ignorance: man up and educate yourself.

 

mercredi, 18 décembre 2019

Clint Eastwood's Richard Jewell is a masterpiece

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Clint Eastwood's Richard Jewell is a masterpiece

Ex: https://www.americanthinker.com
 

Richard Jewell, the film, is a perfect analogy for what the FBI and DOJ have done to President Trump, Michael Flynn, Carter Page, George Papadopoulos, and the American people.

Clint Eastwood's new film is the true story of how the FBI destroyed the lives of Richard Jewell and his mother after the 1996 bombing at Centennial Park in Atlanta during the summer Olympics.  Jewell was a security guard at the park who noticed an unattended backpack under a bench.  He alerted other police on the scene, who determined that it was indeed a bomb.  Jewell and the other police immediately began moving people away from the scene.  The bomb did explode; two people were killed and many were injured, but Jewell's actions saved many lives.

For a few days, he was a hero, but then the FBI began to focus on Jewell as the perpetrator because he "fit the profile."  He lived with his mother, wanted to be a policeman, and had lost several security jobs for various reasons, including once for impersonating a police officer.  That is all they had, all they needed — not a shred of real evidence beyond their conviction that he must be guilty because he fit the profile.

And based on the FBI's certainty that he was guilty and an inelegant leak to an Atlanta Journal-Constitution reporter, the media mob ran with the story in the cruelest of ways.  There is a scene in the film in which a room full of reporters at the AJC are laughing and applauding three days after the bombing because they were the paper to first print the news that the FBI was focusing on Jewell.  If this scene is an accurate representation, then journalists are even more cold-blooded than previously known.  It appears they can easily revel in a tragedy if they are first to report it.

It is a heart-wrenching film on every level.  It is also a perfect analogy for what our current federal law enforcement agencies have done to President Trump, Michael Flynn, Carter Page, George Papadopoulos, and numerous others if they were in any way useful for their desired ends.  The FBI agents in the film skirt the law over and over again in their zeal to indict Jewell.  They lie, trick, bug his home without a warrant, invade his apartment and nearly strip it bare.  They attempt to entrap him over and over again.

Watching the film, it is impossible not to think that this is exactly what the FBI under Obama did to Flynn, Page, et al.  The only difference is that the agents in the film torture Jewell because they mistakenly concluded that he must be guilty even though they had no evidence, no trace evidence; nothing connected Jewell to the crime.  The FBI agents who persecuted Flynn, Page, and Papadopoulos knew up front that none of them was guilty of anything.  They were just pawns in the plot to frame candidate Trump in order to ensure that Hillary won.  What they did was not only despicable, but blatantly unconstitutional.

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Once Robert Mueller was appointed special counsel, they doubled down on their evil plan.  The I.G. report has confirmed what millions of us have known for at least two years: that the Steele dossier was a ridiculous hoax from the outset, a collection of nonsense paid for by Hillary Clinton.

All those craven television journalists who swore that it had been confirmed and corroborated owe their viewers a thousand apologies.  It is quite likely that none of them asserting its truthfulness had bothered to read it.  If any of them had, one would assume that even they would have realized that it was just "bar talk," as the I.G. report relates what the sub-source called it.  Our media have learned nothing since the Olympic bombing fiasco — not one thing. 

The villains in the film, aside from the actual bomber, who was caught six years later, are the FBI and the media.  The parallels to what we have seen over the last three years from the senior leadership of the FBI under Comey, McCabe, and their willing flunkies and the Obama DOJ's Holder, Lynch, and Rosenstein have certainly not been lost on Clint Eastwood.  They are obvious and undeniable.  Our premier law enforcement and intelligence agencies, including Brennan's CIA, ceased to be about our First and Fourth Amendment rights long ago, let alone national security.  They became, at the top, imperious; they came to see themselves as above the law. 

Lately, all these not-witnesses the Democrats have paraded in front of their silly impeachment committees are feigning allegiance to the Constitution when we all know they hate the limitations it places on them.  If what the FBI did to Richard Jewell as depicted in the film is true, it would seem that the FBI gave up abiding by the constraints of the Constitution long ago.

As we now know from the Horowitz report, those involved in the Russia and Ukraine hoaxes were completely untethered to any legal constraints at all. They knew from the outset that the Steele dossier was phonied-up nonsense but they ran with it. That is how stupid they all assume we deplorables are. We are so dumb, in their minds, that there is no need to obey the law, to be honest or fair. They have long been confident that they will never be caught or punished for their lies and crimes. We know that many of the perpetrators of the Russia hoax still have their jobs. If they have not aged out, the agents that framed Richard Jewell are probably still on the job or getting their pensions.

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If there is a sentient person on the planet that does not know the mainstream media is not only corrupt but that it has nothing whatever to do with news reporting, he or she must live in a cave. The only real journalists are not on CNN, MSNBC, ABC, CBS (except for Catherine Herridge) or NBC. If there is even one at the NYT or WaPo, it would be good to know. The real journalists are well outside of the mainstream: John Solomon, Andrew McCarthy (no relation), Sara Carter, Eric Felten, Lee Smith, Gregg Jarrett, Dan Bongino, Jeff Carlson, and everyone at the Federalist. There are many more, all available online. These are the people who have done the heavy lifting and informed the public. What is astonishing is the fact that the mainstream network and print people ignore what all these actual journalists report. They assume that because they are not a member of their elite club, they are illegitimate. Chuck Todd, for example, is oblivious to the fact that Ukraine meddled in the 2016 election for Hillary!

These folks don't know half of what those of us who pay attention to all those people who are real investigative reporters know. Our oh-so-self-important media elites are willfully ignorant. Just like the FBI agents that railroaded Richard Jewell, the mainstream media has developed a narrative and they are sticking to it, no matter how seriously the actual facts undermine and discredit it.

Eastwood's film is a masterpiece. He has exposed the perfidy of the FBI and the media in 1996 and at the same time shown us that the culture of the higher-ups at the FBI had not changed one bit when they decided to stage a coup against a presidential candidate they did not like. Once Trump won, they doubled-down on their betrayal of the American people and the Constitution. Do not for one minute take seriously their sudden respect for our founding document. A truth Dennis Prager often proclaims, "The left is the enemy of America." The FBI under Comey, the DOJ under Obama and the mainstream print and digital media are the public face of that enemy. Do not miss this film. Paul Walter Hauser as Jewell deserves an Oscar for his very fine performance. 

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mardi, 17 décembre 2019

Opération « 3-5-2 ». La Chine va se passer des technologies américaines en 3 ans !

Alors que les marchés financiers se demandent encore si Trump réussira à signer un « trade deal » – un accord commercial avec la Chine avant Noël, histoire que tous les revendeurs puissent charger la barque en containers entiers de chinoiseries inutiles et polluantes qui serviront à remplir aussi bien les rayons des supermarchés que les hottes des pères noël – la démondialisation est en pleine accélération.

La démondialisation est en marche, et rien ne semble plus pouvoir l’arrêter.

Le plan colossal de la Chine pour se passer des technologies américaines en 3 ans !

« Beijing orders state offices to replace foreign PCs and software » derrière ce titre du FT se cache une terrible réalité pour les mondialistes. En effet, le Financial Times indique que « Pékin ordonne que toutes les administrations remplacent les PC et logiciels étrangers » par des technologies 100 % chinoises.

Le monde est en train de se refermer.

Pékin vient de lancer un programme qui n’est ni plus ni moins qu’une purge technologique surnommée « 3-5-2 » pour 30 % en 2020, 50 % en 2021 et les 20 % en 2022. Ce sont les objectifs de réduction d’utilisation de technologies étrangères.

Cela sera valable évidemment pour les technologies américaines mais aussi européennes.

Le monde qui vient est un monde très technologique.

Dans ce monde, on sera soumis ou indépendant.

On ne peut pas être un peu soumis, ou un peu indépendant comme on ne peut pas être un peu enceinte !

Les fournisseurs américains seront, de facto, exclus de tous les marchés publics chinois, puis des grandes entreprises, puis de Chine.

La Chine veut que ses infrastructures soient « sécurisées et contrôlables ».

Lorsque nous déploierons toutes les voitures autonomes qui fonctionneront avec la 5G, car c’est à cela que va servir la 5G (pour l’internet des objets), si vous ne maîtrisez pas les risques, un pays tiers peut faire se rentrer dedans les 5 millions de voitures qui roulent à l’heure de pointe…

L’indépendance a un prix.

Elle a un coût.

Elle doit aussi se penser politiquement.

Notre pays est en train de laisser partir ses pépites technologies vers des intérêts étrangers au moment même où nous devrions penser notre puissance et protéger nos savoir-faire précieux.

Vive la France.

Charles SANNAT

« Ceci est un article « presslib » et sans droit voisin, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Source Financial Times ici

 
 
 
 
 
 

vendredi, 13 décembre 2019

Les Etats Unis semblent préparer une offensive militaire contre le Mexique ?

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Les Etats Unis semblent préparer une offensive militaire contre le Mexique ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Mexique est un Etat américain situé à la frontière sud ouest des Etats-Unis. Longtemps considéré comme une quasi-colonie des Etats-Unis , il a pris une relative indépendance avec les succès électoraux du Mouvement de régénération nationale (MORENA)

Celui-ci,  issu de divers mouvements sociaux protestant contre la main-mise sur le pays des multinationales nord-américaine est considéré comme social-démocrate. Depuis le 1er décembre 2018, le président de la République mexicaine provenant de MORENA est Andrés Manuel López Obrador (AMLO)

Ceci en fait pour Washington un ennemi à abattre. L'on y craint que son exemple ne pousse d'autres Etats d'Amérique Centrale et d'Amérique du Sud à revendiquer plus d'indépendance vis-à-vis des Etats-Unis. Aussi, dans les derniers mois, des pressions de plus en plus fortes provenant de l'appareil politico-militaire américain se sont fait sentir pour obtenir de la Maison Blanche une occupation militaire sinon du Mexique tout entier, du moins de ses centres stratégiques, y compris la capitale Mexico . Donald Trump avait jusqu'à présent refusé cette perspective, craignant l'effet défavorable qu'elle aurait eu sur l'opinion mondiale.

Il apparaît aujourd'hui qu'au prétexte de lutter contre les narco-trafiquants provenant du continent sud-américain et s'appuyant sur des gangs mexicains, se préparerait une intervention militaire nord-américaine au Mexique. Il ne s'agirait que d'un prétexte, car nul n'ignore que l'armée américaine, en y mettant les moyens, pourraient parfaitement éviter l'entrée de trafiquants en les empêchant de traverser la « grande barrière USA Mexique » qu'est en train de terminer Donald Trump à cette fin pour empêcher l'immigration illégale et les divers trafics, notamment de drogues.

C'est ainsi que Donald Trump vient d'envoyer à Mexico son Attorney General Bill Barr pour discuter avec AMLO de la façon dont les Etats-Unis pourraient l'aider à lutter contre les narco-trafiquants. L'Attorney général ou Procureur général est l'équivalent d'un ministre de la justice. AMLO aurait pu lui conseiller d'éliminer les narco-trafiquants américains qui prospèrent dans le sud des Etats-Unis, en bonne entente avec leurs homologues mexicains.

Selon un compte-rendu informel – il n'y a eu aucun compte-rendu officiel- le président mexicain a salué la réunion comme productive et a déclaré aux journalistes que son gouvernement n'était pas “en état de confrontation” avec l'administration Trump.
Le président Obrador s'est engagé à coopérer avec Washington sur les questions de drogue, d'armes et de migration, mais il a ajouté que la Constitution mexicaine stipule que “les étrangers ne peuvent pas s'immiscer en politique dans notre pays”. “Nous ne pouvons pas avoir de forces étrangères sur notre territoire à des fins militaires”, a-t-il précisé. 

Il n'est pas possible de dire plus clairement qu'AMLO avait été informé de projets de la Maison Blanche visant à mettre en place sur son territoire des forces armées américaines. Il pouvait craindre que si l'armée ou la police mexicaines s'y opposaient, elles fassent l'objet d'attaques provenant de l'US Army.

Cet avertissement d'AMLO à Bill Barr suffira-t-il, au moins pour le moment, à convaincre Donald Trump qu'il devrait renoncer à envoyer des troupes au Mexique afin qu'elles y demeurent. Ce n'est pas certain. Ce n'est pas la lutte contre les narco-trafiquants qui l'intéresse, mais la possibilité de renverser AMLO au profit d'un président « pupett » tout dévoué à Washington. Ainsi le Mexique redeviendrait ce qu'il a longtemps été, une colonie américaine. L'avertissement serai compris, espère-t-il, au Venezuela, au Guatemala et en Colombie

Mexique https://fr.wikipedia.org/wiki/Mexique

 

1848-redux : envahir le Mexique ?

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1848-redux : envahir le Mexique ?

Ex: http://www.dedefensa.org

Il est incontestable que Trump est sérieux dans ses diverses évocations d’une possible intervention des forces armées des USA au Mexique. Certains nomment cela “invasion” et ils n’ont pas tort, – Tulsi Gabbard la première, qui a dénoncé cette possibilité. La preuve que Trump est sérieux, c’est que son ministre de la Justice (Attorney General [AG]) William Barr se trouvait jeudi à Mexico où  il rencontrait le président mexicain Obrador (AMRO). Obrador s’est voulu très rassurant, très présidentiel et très souverainiste après la rencontre ; il n’a pas le choix à cet égard, malgré la situation terrible où se trouve son pays par rapport aux cartels qui réussissent désormaisde véritables opérations de guerre contre l’armée mexicaine...

« Dans ce contexte, M. Obrador a rencontré le procureur général américain William Barr à Mexico jeudi. Le président mexicain a salué la réunion comme productive et a déclaré vendredi aux journalistes que son gouvernement n’était pas “en état de confrontation” avec l'administration Trump.
» M. Obrador s'est engagé à coopérer avec Washington sur les questions de drogue, d’armes et de migration, mais il a ajouté que la Constitution mexicaine stipule que “les étrangers ne peuvent pas s'immiscer en politique dans notre pays”.
» “Nous ne pouvons pas avoir de forces étrangères sur notre territoire à des fins militaires”, a-t-il dit. »

A ce point et avant de poursuivre, on se permettra d’observer ces quelques faits que l’on peut juger comme sans beaucoup de signification, et que nous jugeons comme significatifs :

• il n’y a pas eu de conférence de presse commune, donc aucune déclaration officielle du ministre Barr corroborant les assurances d’Obrador concernant les articles de la Constitution mexicaine sur l’impossibilité d’une présence de forces militaires étrangères “à des fins militaires” sur le territoire mexicain ;


• il est à notre sens significatif que Trump ait envoyé son AG parler à Obrador, et pas un représentant d’une activité opérationnelle de son gouvernement, soit son secrétaire à la défense (DoD) ou son secrétaire à la sécurité du territoire (DHS), soit le directeur d’une des agences (CIA, FBI, DEA, douanes, etc.) concernées par la surveillance et le contrôle des frontières face à la criminalité (les cartels). Pour nous, cela signifie effectivement que, dans l’esprit de Trump, la situation des cartels en territoire mexicain est absolument et quasi-“légalement” liée à l’activité des cartels en territoire américaniste, toutes choses qui dépendent du point de vue légal par conséquent du puissant ministère de la justice (DoJ), dont dépendent toutes les agences citées plus haut. En d’autres mots, et pour interpréter la pensée volatile de Trump, tout se passe comme s’il considérait l’activité des cartels au Mexique, sur le territoire mexicain, comme une crise “intérieure” pressante qui concerne la justice intérieure aux USA, dont est comptable le département US de la justice pour déterminer des modes d’action si nécessaire, – y compris en territoire mexicain. Cela ouvre bien des perspectives intéressantes.


• Comme l’on sait, Trump a annoncé qu’il allait classer les cartels mexicains comme des “organisations terroristes”, ce qui implique que le gouvernement US se donne le droit à lui-même d’intervenir dans les pays, soit qui aident ces organisations, soit qui les abritent volontairement, soit que ces organisations “occupent” illégalement. Sans doute l’AG Barr, dont dépend en partie (avec le département d’État) cette classification, est venu représenter à Obrador ce que cela signifierait concrètement pour le Mexique.

Parallèlement, le commentateur Tom Kirby vient de publier sur le site Strategic-Culture.org, le  6 décembre 2019, un texte présenté par le titre : « Finalement, une guerre étrangère proche du territoire national » Kirby met en évidence un point effectivement fondamental, tournant autour de cette hypothèse lancée par Trump d’une possible intervention militaire au Mexique :

« Depuis la fin de la Guerre froide, il semblerait que les forces américaines et de l’OTAN passent leur temps à chercher le moindre casus belli de rencontre sinon fabriqué pour déclencher un conflit déstabilisateur dans un pays étranger. Mais ces actions militaires se sont exclusivement concentrées sur des cibles très éloignées de notre pays. Des régions éloignées comme l’ex-Yougoslavie, l’Irak, l’Afghanistan, la Libye, la Syrie se sont toutes trouvées au mauvais endroit, sur la route de notre “interventionnisme bien intentionné”, avec des résultats désastreux pour les populations locales. De ce point de vue, c’est un changement complet avec l’évocation par le président Trump d’une intervention au Mexique pour aider les autorités mexicaines à résoudre le problème des cartels de la drogue, qui est à bien des égards également le problème des cartel de la drogue des USA. Naturellement, la réponse des Mexicains a été négative, mais Washington n'est pas connu pour prendre un “non” pour une réponse acceptable, et si les États-Unis interviennent au Mexique ce sera un type de conflit très différent en raison de la contiguïté géographique des deux acteurs. »

Pour Kirby, et cela d’une façon assez logique, une telle intervention constituerait quelque chose de complètement inédit dans l’époque actuelle, un tournant géopolitique, politique et psychologique majeur, – rien de moins, selon lui, qu’un retour au XIXème siècle... A cet égard, il fait trois remarques essentielles à propos de la possibilité d’une intervention militaire au Mexique.

1). La confirmation de la politique “Fortress America”,qui est la tendance politique prêtée à Trump. Il s’agit de l’état d’esprit continental du président, hostile au globalisme comme un bon américaniste de souche nationaliste et Corporate, peu sensible aux courants extérieurs, bref hostile à tout ce qui n’est pas spécifiquement américain. Trump a déjà montré sa sensibilité aux questions de sécurité intérieure et de sécurité de “l’extérieur proche”, comme disent les Russes. Son obsession pour la frontière Sud est connue, notamment avec l’affaire du Mur sur la frontière, la question des migrants, etc. La question des cartels s’inscrit évidemment dans cette logique crisique et la seule chose qu’on puisse en dire est cette question : comment la question des cartels a-t-elle mis tant de temps à venir à l’esprit de Trump ?

Le non-interventionnisme (tout relatif) de Trump par rapport à ses prédécesseurs ne joue plus son rôle dans ce cas à cause de la proximité géographique et de la logique “Fortress America” : 

« ...Jusqu’à présent Trump s’est montré très réservé dans l'utilisation de la force directe par rapport à ses prédécesseurs. [Une intervention au Mexique] pourrait donner l'impression qu’il abandonne soudainement une de ses promesses de campagne[le non-interventionnisme]. Mais cela pourrait être largement justifié selon les conceptions de sa politique : Trump voit bien peu d’importance de la Syrie pour les USA, et probablement aucune de l’Ukraine pour les USA. Le Mexique est par contre une question complètement différente à cause de la proximité et de la sécurité directe des USA, et elle peut amener le Président à agir de manière plus agressive. »

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2). Une sorte de “doctrine Monroe 2.0”,  qui nous ramène aux USA du XIXème siècle, lorsque ce pays commença triomphalement son expansion vers l’affirmation mondiale, dans des conditions très favorables (Make America Great Again [MAGA] par un retour au bon vieux temps ?). Le non-interventionnisme de Trump est par ailleurs mis de côté lorsqu’il s’agit des Amériques : interventionnisme direct ou indirect, avec diverses formules, au Brésil, au Venezuela, en Bolivie, peut-être un soutien indirect aux troubles au Chili, etc., tout cela montre une réactivation d’une mise en bon ordre américaniste dans l’“arrière-cour” latino-américaine. La question mexicaine s’inscrit complètement dans ce schéma, néo-isolationnisme très américaniste et effectivement “doctrine Monroe 2.0” :

« Trump a déclaré à maintes reprises qu’il craint la Chine par-dessus tout, mais sa passion pour le Mur frontalier et le contrôle de l'immigration amène à faire l’hypothèse que le Mexique est probablement en deuxième place sur sa liste d’ennemis redoutables. Cette volonté d'intervenir pourrait masquer la nécessité (du point de vue du Président) de réaffirmer la domination américaine sur le continent et de répéter le triomphe de 1848 qui explique en partie pourquoi les États-Unis sont devenus une grande puissance. »

3). La réaction de l’opinion publique aux USA en cas d’invasion est le troisième point, et certainement le plus explosif, le plus énigmatique, le plus porteur de déstabilisation. La question n’a absolument rien à voir avec l’apathie du public devant la myriade d’intervention extérieures US après le sursaut des protestations de 2002-début 2003 contre la guerre en préparation contre l’Irak. Lorsqu’on parle d’“opinion publique”, on parle d’abord de la “minorité” que représentent les Hispaniques et les Latino-Américains : « En 2015, ils représent[ai]ent 17,6 % de la population totale des États-Unis et environ 23 % des naissances. Ils sont aujourd’hui la première minorité ethnique devant les Africains-Américains », – et sans doute, aujourd’hui encore, avec plus de 17%. Dans certains États comme la Californie, ils sont la première communauté tout court, devant les WASP.

Ils sont essentiellement d’origine mexicaine avec des liens de plus en plus forts maintenus avec leur pays d’origine, et souvent la double nationalité (lors de la campagne présidentielle qui vit la victoire d’Obrador, l’année dernière, les candidats sont venus faire campagne en Californie tant est grand le nombre de votants pour les élections au Mexique, du fait de cette double nationalité). Kirby ne cesse d’évoquer dans son texte 1848 et la guerre USA-Mexique, et l’on a à l’esprit le mouvement Reconquista qui, chez les Latinos-Américains, vise la reconquête des États d’Arizona, du Colorado, de la Californie, du Nevada, du Nouveau-Mexique et de l'Utah, tous annexés aux USA au terme du traité consacrant la défaite mexicaine. 

Presque comme un présage sinistre, on notera que cette guerre de 1846-1848 fut l’occasion de terribles dissensions internes aux USA entre partisans et adversaires de l’esclavage. C’en fut au point que Ulysses S. Grant, vainqueur de Lee en 1865 et président en 1868, écrivit dans ses mémoires, en 1885 : « La rébellion du Sud [de 1861] fut l’avatar de la guerre avec le Mexique. Nations et individus sont punis de leurs transgressions. Nous reçûmes notre châtiment sous la forme de la plus sanguinaire et coûteuse guerre des temps modernes. »

De ce point de vue, qui pèse d’un poids formidable dans les psychologies, ce troisième point constitue l’inconnue la plus énigmatique et la plus explosive, comme nous écrivions plus haut. Il n’est pas du tout certain que Trump, homme à la mémoire courte et à la culture peu attachée aux aspects les plus fautifs et les plus barbares de l’histoire de l’américanisme, y attache une importance très grande. Il aurait même tendance, d’une certaine façon, à en faire un objet de défi, si l’on se réfère à la façon brutale et antagoniste dont il traite la Californie, État gauchiste (démocrate extrémiste) et antitrumpiste affiché,  mais surtout avec une “minorité-majoritaire” de Latino-Américains, donc comme une sorte de “Mexique à l’intérieur des USA” d’une certaine façon.

Là aussi et là encore, on tient un point de rupture, une fragilité considérable dans l’édifice de bric et de broc que les USA américaniste, de plus en plus rongé par des  termites d’origines, de cultures et d’idéologies diverses. A côté et comme un contrepoint tragique d’une “doctrine de Monroe 2.0” qui se voudrait MAGA, se concentrent toutes les menaces qui planeraient sur les chocs en retour que produirait une éventuelle intervention militaire US au Mexique. Il n’y a rien de plus fascinant pour un esprit aussi étrangement provocateur que celui du président Trump, confronté aux hordes hystériques du progressisme-sociétal.

jeudi, 12 décembre 2019

L’Europe demeure mentalement sous tutelle américaine...

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L’Europe demeure mentalement sous tutelle américaine...
 
Entretien avec Caroline Galactéros
 
Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Caroline Galactéros à l'hebdomadaire Marianne à l'occasion de la sortie de son recueil de chroniques Vers un nouveau Yalta (Sigest, 2019). Docteur en science politique, Caroline Galactéros est l'auteur de  Manières du monde, manières de guerre (Nuvis, 2013) et intervient régulièrement dans les médias. Elle a créé en 2017, avec Hervé Juvin, entre autres, Geopragma qui veut être un pôle français de géopolitique réaliste.

Macron et l’Otan : “ L’Europe demeure mentalement sous tutelle américaine ”

Marianne : La Chine et les Etats-Unis nous mènent-ils à une nouvelle Guerre froide ?

Caroline Galactéros : Il me semble que poser la question en ces termes nous fragilise et nous empêche – nous, Européens, mais aussi les autres parties du monde, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine -, de voir la réalité dans sa complexité et ses opportunités. Cela nous emprisonne dans une prétendue alternative où nous n’aurions le choix qu’entre un “maitre” et un autre. Certes, le nouveau duo-pôle stratégique de tête entre Washington et Pékin – qui est autant un duel qu’un duo -, surdéterminera de plus en plus la vie internationale comme les chaines d’influence, d’intérêts et de dépendances. Cependant, le nombre des acteurs, comme l’intrication des intérêts et des enjeux font que le paysage international a profondément changé par rapport à celui qui prévalait durant la Guerre froide jusqu’au tournant du XXIe siècle, avec les attentats du 11 septembre 2001.

D’un point de vue stratégique, cette tragédie fut un coup de semonce aux dimensions telluriques. L’étoile américaine a dès lors commencé à pâlir en termes de crédit moral (discrédit aggravé à partir de 2003 et de l’invasion de l’Irak), mais aussi en termes de suprématie militaire et de crédibilité perçue. On a assisté à l’émergence de nouveaux modèles de puissance et de nouvelles ambitions jusqu’alors bridées, qui se consolident depuis, à la faveur des calculs hasardeux de l’Occident en matière d’intervention (Libye, Syrie, Yémen), de fiascos sécuritaires (Afghanistan, Irak), de nos graves inconséquences ou complaisances catalysées en terreur islamiste menaçant la cohésion des sociétés européennes. Sans parler des ingérences vécues comme de moins en moins justifiables, quelles que soient les parties du monde ciblées comme devant bénéficier de notre martiale bienveillance démocratique.

Le Sahel est un autre de ces théâtres immenses où se répand le désordre du monde et révèle notre difficulté croissante à y faire converger développement et lutte contre le terrorisme. Dans cette immensité, la France porte quasi seule le fardeau d’une mission retardatrice de la déstabilisation djihadiste sur fond d’États faillis et de menace migratoire. Elle vit, dans la chair de ses enfants tombés au combat, une impuissance structurelle que masquent de moins en moins l’excellence et l’héroïsme de nos armées. Ce drame se noue tandis que l’Amérique, avec l’Otan, y est en embuscade, et lorgne ce considérable marché sécuritaire et d’armements, et tandis que la Chine et la Russie sont elles aussi en lice. Moscou notamment, forte de ses succès syriens dans la lutte anti-djihadiste, commence à trouver un écho à ses propositions d’appui auprès de populations qui se sentent abandonnées, quand ce n’est pas flouées, par leurs pouvoirs comme par l’approche militaire française qui leur semble insuffisante face à la recrudescence de la violence et des effectifs des groupes armés. Ici comme ailleurs, l’urgence s’impose d’une réflexion désinhibée et sans tabous sur la sécurité de la région, loin des pressions américaines pour y installer l’Alliance ou de celles de Pékin. Seul un tel effort nous permettra de défendre notre crédibilité militaire, mais aussi nos intérêts et nos principes démocratiques.

Quoi qu’il en soit, pour l’heure, mis à part en Europe, qui peine décidément à sortir de sa gangue et à grandir enfin, il n’existe plus de réflexe ni de volonté de s’aligner sur l’un ou l’autre “camp”, même si Washington comme Pékin essaient évidemment, chacun à leur manière, de rallier des clientèles anciennes ou nouvelles et de sécuriser leur contrôle politique, militaire ou économico-financier sur le maximum possible d’acteurs. Des puissances régionales telles que la Turquie, l’Iran, ou même l’Inde, poussent chacune leur agenda. C’est évidemment aussi le cas de l’ancien deuxième “Grand”, la Russie, qui est toujours demeurée une puissance globale, mais peut désormais le réaffirmer pleinement depuis ses succès militaires et diplomatiques en Syrie et dans tout le Moyen-Orient. Plus généralement, le caractère totalement décomplexé des actes comme des paroles de tous ces acteurs illustrent les effets délétères de la destruction méthodique des règles et structures du multilatéralisme et le boomerang de la promotion détabouisée de l’intérêt national, grand vainqueur de ce jeu de massacre. Les Etats-Unis eux, ne se résolvent pas à voir émerger un autre empire et menacer leur préséance. D’où les crispations au sein de l’ONU, de l’OMC, la remise en cause de presque tous les accords et traités multilatéraux (et bilatéraux comme avec la Russie en matière de désarmement), et naturellement la crise de l’Otan, qui n’est pas en état de mort cérébrale mais souffre de fortes migraines depuis que certains alliés ont réalisé, à la faveur des agissements turcs en Syrie avec aval américain, que leur avis comptait décidément pour du beurre. Ce n’est pourtant pas un scoop !

Avec la Russie, n’existe-t-il finalement pas une tripolarisation ?

La Russie est une puissance globale qui a subi depuis 30 ans des coups de boutoir incessants de la part de l’Occident. Mais elle en a vu d’autres… Moscou a parfaitement mesuré, au contraire de l’Europe qui veut ignorer qu’elle est un simple outil d’affaiblissement de l’Eurasie voire une proie industrielle et technologique pour son grand Allié, qu’elle devait consolider sa puissance et son influence sous peine d’écrasement progressif entre la vindicte américaine et le “baiser de la mort” chinois. Puissance eurasiatique par excellence elle est plus que jamais l’acteur pivot de cet immense espace. Elle y poursuit méthodiquement l’intégration économique culturelle et sécuritaire autour de l’Union économique eurasiatique (l’UEE) et de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) notamment. L’UE ignore superbement (comme elle le fit pour les Nouvelles routes de la Soie chinoises) cette dynamique florissante à ses portes. Pourtant, l’UEE est la matrice d’un pendant à l’UE.

C’est évident. C’est en cours. Moscou recherche “l’intégration des intégrations” et à terme, souhaite inscrire son rapprochement avec l’Europe communautaire dans un schéma très gaullien d’une Europe l’atlantique à Vladivostok voire au-delà. Au lieu de persister dans notre sidération et notre complexe de l’orphelin transatlantique, nous aurions tout intérêt à inscrire le futur de l’Europe dans cette nouvelle dimension eurasiatique. Les opportunités économiques industrielles de coopération mais aussi sécuritaires nous donneraient une masse critique incontournable entre Chine et Etats-Unis. L’Eurasie est pour moi la « Nouvelle frontière » de l’expansion vers l’Est de l’ensemble européen. Et la prise de conscience de cette évidence pourrait permettre à la France de jouer un rôle moteur dans cette projection d’influence et de puissance.

Ce n’est pas pour rien que Zbigniew Brezinski dans Le Grand échiquier, a ingénument rappelé l’obsession américaine d’une fragmentation de l’Eurasie et d’une division de l’Europe de l’Ouest avec l’instrumentation de la “menace russe” comme vecteur d’un affaiblissement durable de l’ensemble européen. Cette ligne stratégique américaine est toujours à l’œuvre et totalement transpartisane. La pression pour l’élargissement de l’UE et de l’Otan à tous les anciens satellites soviétiques, la guerre contre la Serbie, la déstabilisation de la Géorgie et de l’Ukraine, la diabolisation de plus en plus ridicule de la figure de Vladimir Poutine : tout cela vise à rendre impossible – car dangereux pour la domination américaine sur le Vieux Continent -, un rapprochement de l’Europe avec la Russie qui signifierait la fin de la vassalisation pour nous et l’émergence d’un ensemble centrasiatique intégré selon des cercles concentriques et des coopérations sectorielles multiples, à géométrie variable, plus à même de résister aux offensives commerciales ou normatives américaines et chinoises. Seul peut-être Donald Trump avait-il compris l’intérêt de se rapprocher de Moscou contre Pékin et contre l’Europe. On sait ce qu’il lui en a coûté politiquement avec un Russia gate interminable et désormais la curée pour l’impeachment

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Quel rôle peut jouer l’Union européenne dans tout cela ?

L’Europe demeure mentalement, plus encore qu’économiquement, sous tutelle américaine. Elle peine à sortir de son immaturité stratégique consentie. Elle a peur de devoir penser et plus encore se penser par elle-même. Trump ou pas Trump, les fondamentaux de la puissance et de l’impérialisme américain n’ont de fait pas bougé d’un iota. C’est la méthode qui a changé, et le gant de velours qui s’est simplement transformé en gant de crin…. Nous devons en tirer les conséquences et saisir cette opportunité pour nous penser en temps qu’ensemble de nations souveraines ayant des intérêts économiques, sécuritaires migratoires, stratégiques, technologiques, industriels et de défense propres. Il nous faut redéfinir l’intérêt national, ne plus opposer la souveraineté des nations européennes à la sauvegarde de l’ensemble européen, oser désobéir, refuser l’imposition destructive pour nos sociétés et nos économies d’une extraterritorialité injustifiable, et ne pas craindre de riposter. Le temps est venu d’une rébellion concrète non pour plastronner mais pour survivre. La France semble en passe de prendre, pour l’heure encore bien seule, la tête de cette croisade salutaire. Il faut juste du courage et tenir, car les représailles, pressions, chantages, intimidations vont pleuvoir pour tester notre détermination. Mais il en va de notre avenir commun.

L’OTAN nous range-t-elle forcément dans le camp des Etats-Unis ? 

Le sommet des soixante-dix ans de l’Alliance a mis en valeur l’ampleur de la discorde interne des visions, et surtout la prise de conscience française qu’il est temps de regarder la réalité en face. L’OTAN est en échec sur tous ses théâtres d’action. Nous ne contrôlons ni ne décidons rien en cette enceinte. Notre président a le courage de le dire et de briser une omerta embarrassée qui n’a que trop duré. L’OTAN, de fait, entretient les tensions et n’a à son bilan que des échecs à mille lieues de l’effet stabilisateur annoncé. Car son rôle est de persister dans l’être, de justifier un contrôle politique américain sur ses membres, de geler l’Europe au plan stratégique et de vendre des armes. Elle empêche structurellement l’Europe de s’émanciper alors que celle-ci en a les moyens, et que les “garanties otaniennes” -notamment le fameux « parapluie nucléaire américain »- ne sont plus crédibles à l’heure d’un pivot décisif et durable des préoccupations stratégiques américaines vers l’Asie et la Chine. Washington ne veut simplement plus payer pour la sécurité des Européens ni intervenir à leur profit, mais entend continuer à les diriger et à leur faire rendre gorge au nom du “partage du fardeau” … et au profit des marchands d’armes américains. Le reste est du decorum. Comment faire sans l’OTAN ? C’est assez simple en fait : commencer par renforcer considérablement notre “outil militaire” pour faire face au spectre élargi des menaces qui pèsent sur la sécurité de nos concitoyens et de nos intérêts, au loin comme sur le territoire national ; élargir notre vision à la dimension eurasiatique en termes sécuritaires et de défense ; initier des coopérations avec ceux qui le souhaitent sans exclusive ni naïveté ; enfin appuyer les efforts de ceux des États que l’unilatéralisme américain cible et affaiblit. Ils sont extrêmement nombreux. Alors le leadership français rêvé prendra corps et inspirera confiance et espoir.

Le Moyen-Orient est-il encore au centre de l’attention ? 

Il semble en effet sorti du scope en ce moment, mais c’est l’effet déformant du zapping médiatique et politique comme de la densité de l’actualité internationale. Je pense aussi que l’on se tait car on n’a plus grand-chose à dire ni de discours victorieux ou seulement martiaux à mettre en scène sans rougir. Les masques sont tombés. La France a été progressivement sortie du jeu moyen-oriental. Nos calculs politiques indéfendables moralement ont de plus échoué pratiquement. La Syrie a échappé au démembrement et est en passe de recouvrer son intégrité territoriale. Mais ce n’est pas fini pour autant. Les Etats-Unis nous ont laissé, avec la Turquie autorisée à agir à sa guise dans le Nord-Est syrien, une bombe à fragmentation redoutable. Grand allié du flanc sud de l’Alliance c’est-à-dire de Washington, Erdogan la représente de fait sur le théâtre syrien. Il sait à merveille jouer de son double positionnement stratégique pour Washington contre Moscou, et tout aussi important pour Moscou contre Washington…

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Les Kurdes ont parié et perdu, mais leur sens pratique et leur instinct de survie les rallient à la cause syro-russe qui seule peut leur épargner la fureur ottomane. L’Iran, essaie en dépit de toutes les pressions de consolider son arc d’influence régional. Quant à Israël, il vient, après Jérusalem, de récupérer le Golan avec la bénédiction américaine (ce qui, au passage, remet la question de la Crimée en perspective) : Une provocation considérable pour les Libanais comme pour les Jordaniens et un nouvel encouragement à la déstabilisation régionale.

Et puis il y a le Yémen. L’inhumanité de cette guerre ingagnable où nous avons si coupablement joué les utilités et la folie saoudienne sont en passe de lasser même le parrain américain. Les Emirats Arabes Unis adoptent une attitude prudente…. Peut-être une brèche vers la sortie d’un conflit désastreux pour l’image moderniste du royaume wahhabite ? Rien n’est réglé et il est à parier que des scénarii guerriers occupent des centaines de planificateurs militaires au Pentagone.

Le “processus de Genève”, dédié à la sortie politique du conflit syrien et vicié dans son essence, est un échec flagrant. Mais la Russie, pragmatique et habile, a admis son “couplage” symbolique avec le Processus d’Astana dirigé par Moscou et bien plus efficace. Peut-être l’embryon d’une solution politique acceptable pour ce pays martyr qui a échappé à l’emprise islamiste radicale ? Les anathèmes contre « Bachar bourreau de son peuple » et les accusations d’usage d’armes chimiques de moins en moins étayées contre le régime syrien, tout cela doit nous faire réaliser que nous l’avons échappé belle. Que serait aujourd’hui le Moyen-Orient s’il était passé sous la coupe des Frères musulmans en Égypte, en Syrie avec les parrains qataris et turcs et les innombrables surgeons terrifiants d’Al-Qaida ? La France doit sortir de cette compromission criminelle et si dangereuse pour son propre équilibre national.Notre président pourrait exprimer, au nom de la France, un mea culpa sincère pour nos errements passés. Ce serait un coup de tonnerre diplomatique. Une renaissance. Un geste d’honneur que seul un homme d’État ayant une hauteur de vue et de cœur suffisantes peut faire sans crainte.

Un geste qui change la donne, libère les consciences. Rien à voir avec la repentance ridicule, tout avec l’honneur d’un chef d’Etat capable de reconnaitre que son pays s’est trompé, qu’il l’a lui compris et que tout peut être différent à l’avenir. Nous ne sommes pas frappés à jamais d’une malédiction et il est grand temps pour notre pays de définir une nouvelle politique étrangère indépendante et libre, qui nous sorte des fourvoiements moraux, des complaisances électoralistes ou des préoccupations mercantiles si peu à la hauteur des enjeux du monde et de ce que nous voulons être. Nous vendons des armes certes, et elles sont excellentes. Parmi les meilleures au monde. Notre industrie de défense est un pan important de notre socle d’emploi et d’excellence technologique. Mais nous ne devons plus être des proxys américains ou saoudiens qui vendent leur âme pour quelques contrats. Nous pouvons vendre à des Etats qui se défendent, plus à ceux qui mettent la planète à feu et à sang.

Sur tous ces sujets, l’inflexion présidentielle sensible, observable depuis quelques mois doit être saluée, car elle rompt avec des années de servitude volontaire à contre-emploi de nos intérêts comme de nos principes. Il faut réinventer notre politique étrangère, introuvable depuis 15 ans au moins, et prendre nos distances à l’intérieur ou en dehors s’il le faut, d’une Alliance atlantique dont le bilan est catastrophique mis à part celui de sa persistance dans l’être et de l’entretien de menaces inexistantes.

Caroline Galactéros, propos recueillis par Kévin Boucaud-Victoire (Marianne, 5 décembre 2019)

dimanche, 08 décembre 2019

La guerre invisible des normes

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La guerre invisible des normes

 
 
Auteur : Abdelkader Diabi
Ex: http://zejournal.mobi
 

« L’influence sur les règles et normes internationales, c’est-à-dire sur les règles du jeu économique, est une composante essentielle quoique peu visible de la compétitivité des entreprises et des États. Les régulations internationales ne sont jamais innocentes, elles déterminent des marchés, fixent des modes de gouvernance, permettent à leurs auteurs de devancer la concurrence, ou de la freiner, ou d’exporter leurs contraintes. Les acteurs privés contribuent de plus en plus à leur élaboration. Exercer de l’influence (ou lobbying ou advocacy) implique la mise en œuvre de stratégies et d’actions communes, dont l’absence ou la faiblesse aujourd’hui nuit à des Français par ailleurs dotés de compétences pointues dans tous les domaines ».

C’est par ces mots que Claude Revel commençait son rapport remis à la ministre de l’économie en 2013. C’est dire l’importance capitale que revêt la question des normes dans un marché globalisé.

De prime abord, la notion de norme se rapporte aux règles, principes et critères auxquels se réfère tout jugement ou encore un repère : se fonder sur la norme admise dans une société. En peut la définir aussi comme l’Ensemble des règles de conduite qui s’imposent à un groupe social. La définition est d’ordre général. La notion est au centre d’enjeux qui dépasse la simple définition linguistique. La norme est assimilée à la règle fixant les conditions de la réalisation d’une opération, de l’exécution d’un objet ou de l’élaboration d’un produit dont on veut unifier l’emploi ou assurer l’interchangeabilité. (Les travaux de normalisation internationale sont menés par l’Organisation internationale de normalisation [International Organization for Standardization], conventionnellement appelée ISO, qui publie des normes internationales destinées à harmoniser entre elles les normes nationales. Il existe aussi un Comité européen de normalisation [CEN]).

***

Normes, la guerre invisible

Problématique

Habituellement, à la suite d’une compagne de R&D, une innovation donne naissance à un brevet. Ce brevet est déposé devant des instances nationales, régionales ou internationales. C’est un sésame, par le biais duquel, son détenteur s’octroi, par la force de la loi, une exploitation exclusive sur l’aire géographique administrée par les mêmes instances ayant enregistré ledit brevet. C’est un monopole consenti sur une période précise avant sa mise au rebut. Toute entreprise souhaitant utiliser ce brevet doit préalablement avoir l’accord du détenteur moyennant royalties.

C’est une expression de puissance par excellence. À partir du dépôt du brevet, l’innovation en question devient la norme jusqu’à l’émergence d’une nouvelle innovation.

Dans la pratique, l’espionnage industriel contredit ce schéma idéal. Il réussit à se procurer le brevet de manière détournée. L’éclatement des instances dans une économie mondialisée n’assure plus de protection des intérêts du détenteur de brevet. Comme ce travail s’effectue à l’ombre, les concurrents peuvent rattraper le temps perdu sans subir les même dépenses matérielles et humaines. Par ailleurs, les instances internationales ne peuvent protéger ces brevets car des pays comme la Chine n’ont pas ratifiés les accords permettant cette protection.

A partir de là, le détenteur d’une innovation a le choix entre la breveter avec le risque que cela peut engendrer ou encore mieux en faire la norme. Ceci revient à la gratuité d’accès à la norme mais une influence manifeste et un leadership sur le marché.

Définitions

En 1947 les instances internationales se sont accaparé le sujet. Ainsi l’organisation internationale de normalisation voyait le jour. Cette instance donne cette acception à cette notion de la norme comme suit : « L’ISO établit des documents qui définissent des exigences, des spécifications, des lignes directrices ou des caractéristiques à utiliser systématiquement pour assurer l’aptitude à l’emploi des matériaux, produits, processus et services ».

L’énumération des catégories de normes fait état d’un inventaire non exclusif. En peut énumérer les suivantes :

  • Normes professionnelles et/ Ou institutionnelles technique comme celles de l’ISO.
  • Normes standards non
  • Accord commerciaux Bilatéraux.
  • Accords commerciaux des différentes alliances internationales, régionales ou continentales.
  • Directives européennes.
  • La grande famille des normes de lois molles ou de
  • De son côté, l’AFNOR (Association française de normalisation) classe les normes en quatre types : fondamentales, de spécifications, de méthodes et d’essais et celle d’organisation. La logique d’orientation du contenu de la norme serait la suivante :
    • Les résultats : normes de
    • Les moyens : normes
    • Il est opportun de distinguer norme, règlement et standard :
    • Norme : Règles du jeu volontaires définies par consensus entre l’ensemble des acteurs du marché
    • Règlements : application obligatoire
    • Standard : spécifications établies par un groupe restreint d’acteur (Consortium ou forum…etc).

Instance de gouvernance

L’innovation est source de normes. Les États ont besoin de norme pour réguler les affaires et les rapports entre acteurs économiques au quotidien. Il arrive que les États courent derrière la norme sans pour autant être trop restrictif et bloquer l’innovation et la production du génie humain.

Depuis sa création l’ISO a édité 22662 normes internationales disponibles à la vente auprès des membres ou sur le store de l’ISO. D’emblée, nous sommes en face d’un produit commercial. La réalité est plus complexe. L’ISO n’a pas le monopole sur la promulgation des normes. Il est clair que la norme est au cœur de stratégies et d’enjeux planétaires. La notion est hissée au rang de moyen d’influence et de domination, raison pour laquelle elle devient un outil et une fin en soi. Entre les mains de l’entité qui l’édite, elle lui procure une position dominante sur les autres concurrents car c’est cette entité qui dicte les règles du jeu. Par conséquent, celui qui tient la norme tient le marché avec une bonne longueur d’avance. Ceci est d’autant plus vrai que les instances émettrices de normes sont légion et d’obédiences différentes.

L’importance accordée au sujet diffère d’un pays à l’autre. Le budget de l’AFNOR en 2018 était de 82,3[1] million d’euros alors que celui du National Institute of Standards and Technology (NIST) s’élevait à 945 millions de dollars[2]. Rien qu’à travers le budget on comprend la place de la norme dans les politiques publiques et qu’on souhaite en faire en France et de l’autre côté de l’Atlantique. Il s’agit d’influence normative. Un outil efficace dans l’arène de la mondialisation envers une concurrence féroce. Une arme redoutable pour prendre de l’avance ou pour attaquer et retarder les autres. Il n’est pas anodin de signaler qu’aux Etats Unis d’Amérique. Les meilleurs chercheurs vont au NIST alors qu’en France la recherche fondamentale est mieux perçue.

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En Grande-Bretagne le sujet est porté par le British Standard Institution (BSI) et par le DIN en Allemagne. Ceci est vrai pour les normes ISO. Cependant pour les normes de Soft Low la chose diffère. En Allemagne, ce sont les Länder qui sont investi de promouvoir les normes. Ils associés aux acteurs économiques pour la promulgation des normes industrielles notamment.

Les Anglais se font représenter par leurs meilleurs spécialistes dans les instances de normalisation. Ils sont leaders dans la Responsabilité Sociale des Entreprises. Les allemands, de leur côté sont très investis dans les normes industrielles. Les français sont plus investis dans l’ISO. Ce dernier n’est pas un espace de stratégie et ne s’implique point dans le champ politique. C’est l’une des raisons du retard des entreprises françaises par rapport à leurs rivales car l’objectif même de l’ISO est la standardisation alors que la conquête de nouveaux marchés nécessité la différentiation et l’innovation.

La Chine est un acteur de plein droit de la mondialisation. Elle s’est inscrite dans ce jeu en se réinvestissant dans les institutions internationales et recrute d’ancien dirigeant des instances internationales à la retraite. Idem pour l’Inde ce grand pays caractérisé par sa force tranquille à ce jour. A une nuance près, le cas de la Chine se distingue : elle est passée d’un pays connu pour la copie et la contrefaçon à un grand émetteur de norme ce qui change la donne dans les rapports internationaux.

Influence, Veille et protection

La norme est au cœur des stratégies d’influence et des dispositifs d’intelligence économique. La norme est une partie importante du patrimoine à protéger. C’est un excellent vecteur d’influence et un sujet central pour le dispositif de veille stratégique qui peut l’utiliser comme une arme économique.

Le sujet des normes est très subtil. Il a été un point déclencheur de la réorientation de l’appareil américain du renseignement. L’affaire date du début des années 90 lorsqu’une jeune star up américaine souhaitant investir le marché nippon se fait spoliée de son innovation par une mastodonte local. Ce géant a réussi à se procurer le process et l’a fait breveter au Japon. Depuis la jeune entreprise américaine ne pouvait vendre son modèle de lampe car il est consenti exclusivement à l’entreprise locale.

L’appartenance à un système d’intelligence économique vaut cher surtout si c’est le plus puissant au monde. Les 17 agences américaines ont entrepris une série d’investigations menant à une découverte : celle que les sociétés américaines se font volées leurs innovations car non protégées. Depuis, la puissance de cet appareil a été déployé pour accompagner l’expansion mondialisée des entreprises américaines.

La grande nouveauté dans l’échiquier est l’entrée en jeu d’acteurs non- gouvernementaux parmi lesquels on cite les ONG productrice d’une nouvelle forme de lois à savoir celles dites lois molles ou Soft Low.

Le protectionnisme par les normes

Les États Unis d’Amérique n’hésitent pas à recourir au protectionnisme et au patriotisme économique. Le congrès américain s’est opposé à la vente d’entreprises stratégiques ou du moins des secteurs symboliques. La vente d’IBM aux chinois et Qualcom ont été bloquées, du moins partiellement pour la branche stratégique d’IBM, car elle risquait de compromettre les intérêts et actifs stratégiques américains si ces technologies tombaient entre les mains d’acteurs hostiles aux États Unis d’Amérique. Pas loin de nous, la guerre déclarée contre Huawei, leader mondial de la 5 G, en dit long sur la guerre des normes que se font les États et les grands acteurs économiques. Huawei est l’expression de la puissance chinoise et donc de la position dominante sur les marchés de télécommunication et par extension la nanotechnologie. C’est de l’avenir de la toile qu’il est question. Si les États Unis d’Amérique sont leader sur le Net et à travers les GAFAM, la Chine déploie cette technologie comme support de transmission du Net. Ainsi, cette norme est devenue une arme contre celles utilisées par les Américains pour défendre leurs intérêts. Ces derniers arguent que Huawei espionne les communications à travers sa technologie. En réalité, ils ont bien assimilé la stratégie chinoise qui compromets leurs intérêts. Depuis, les États-Unis d’Amérique tablent sur la 6 G à venir.

Lors de ces hostilités, un phénomène est apparu au grand jour : le patriotisme économique américain et les liens étroits entre opérateurs économique et appareil d’État. Ainsi, lorsque le département d’État a intimé à Google de suspendre sa collaboration avec Huawei, Google s’est appliqué en reléguant ses engagements commerciaux au second rang de ses priorités. Huawei a été très soutenu par l’État chinois. En France, les sociétés se positionnent comme libre d’engagement vis-à-vis de l’État. Le scandale Alstom, société naquit grâce à l’effort étatique, est révélatrice d’un malaise profond celui de l’absence de patriotisme et de la grande braderie des fleurons économiques d’où une perte de puissance dévastatrice qui relègue le pays à la seconde division économique voir de vassal dépendant.

C’est une guerre économique d’un genre nouveau mêlant intérêts étatiques et privés dans l’expression de la puissance et la domination. La même affaire met en relief la périlleuse position de dépendance. A partir de ces affaires, il devient urgent pour les États de se doter de technologies propres pour assurer sa souveraineté.

La norme concrétise parfaitement le partenariat des États avec leurs entreprises. C’est la manifestation de la notion d’appartenance à un système d’intelligence économique. L’impulsion de l’État français a donné naissance à des champions économiques dans le secteur de la GSM qui a permis un essor économique fulgurant. La notion d’exception culturelle française a permis la protection du marché culturel lors de la libéralisation du secteur sur influence de l’union européenne.

Pour comprendre ce jeu subtil nous devons nous intéresser à des cas concrets.

Émergence des ISDS

Les accords TTIP ou TAFTA ou encore le CETA ont institué les fameux ISDS (Investor- State Dispute Settlement) pour règlement des différends entre investisseurs et États en donnant plus de moyens aux multinationales. Cette novation est assimilable à une privatisation de la justice et une substitution aux instances juridiques nationales et supranationales à travers le principe de subsidiarité. C’est un déni de toute une branche du droit communautaire à savoir le droit public économique. La volonté à travers les accords TAFTA est d’instituer une nouvelle norme de règlement des litiges sans passer par la justice. L’arrêt du 6 mars 2018 de la Cour de justice de l’Union Européenne met un arrêt aux ISDS en estimant qu’ils ne sont pas compatibles avec le droit communautaire. Il a fallu plus de 10 ans et l’intervention de Cour de Justice de l’Union Européenne pour stopper cet artifice d’échapper au droit commun.

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C’est là un exemple de norme qui échappant aux Etats du fait des acteurs privés éditeurs de normes non-institutionnelles.

Les Américains qui imposent leurs normes au reste du monde

Norme IFRS. Principe de convergence des normes (Néo impérialisme)

Les travaux de l’IAAFT et l’influence de l’IASB[3] ont amené à la généralisation des normes IFRS. Les entreprises de l’Europe continentales sont sorties très démunies de cette mutation. Là ce sont deux visions qui s’opposent. La première basée sur le principe européen de prudence comptable, donc vision à long terme, contre celle dite de faire value. (Cotation la plus proche possible de la valeur du marché).

À la suite de la crise de 2008, l’implémentation imposée des normes IFRS a obligé les banques européennes à revoir la valorisation de leurs actifs et à vendre ces actifs avec 600 milliards de pertes[4]. Cette perte constitue un handicap pour les banques européennes qui perdent autant de poids face aux américaines qui dominent le monde de la finance.

Normes sur l’archivage

Une compagne savamment orchestrée a été orchestrée pour l’implémentation d’une norme portants sur les archives. Celle-ci voudrait une organisation et ordonnancement selon une logique précise. En France, la loi oblige à stocker, dans certains cas, les archives pendant 30 ans. L’externalisation et la privatisation de ces services devient pratique courante. Il est très facile pour une entité avisée de se procurer ces archives avec un relai local et de simples moyens financier. Quel acteur économique local irai s’investir dans cette entreprise ? Certainement pas un local mais l’entité avisée qui a organisé toute la manœuvre pour faire main basse sur ces archives. Tous les savoirs et informations contenues dedans seraient cédés gratuitement à cette entité.

Mondialisation et démondialisation

La norme a participé à l’essor de la mondialisation car elle était synonyme de standardisations. La libre circulation des personnes (dans une certaine mesure), biens capitaux et services a favorisé la logique du village global accentué par l’avènement des technologies numériques. C’était l’époque de l’abrogation des frontières et de l’effacement des Etats au profit des multinationales.

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Actuellement, on vit une ère qui amorce la démondialisation. Dérégulation et démondialisation du monde, thèmes chers à Bill Gates, sont des concepts en vogue. On assiste à une vague de normalisation et de régulation avec de nouveaux partages des marchés et derrière l’identification de nouvelles zones d’influence. C’est le retour à la souveraineté des États qui se manifeste à travers la mise en place de mesures protectionniste[5].

De l’Union Européenne

La norme est un frein pour la Construction européenne dans l’absence de système d’Intelligence économique européen. La problématique de la norme a trahi la construction européenne dans le sens où elle en constitue une limite. Les entreprises s’identifient à un seul système d’intelligence économique. Ces systèmes sont en opposition et c’est de bonne guerre. Ceci crée une distorsion à la une logique d’union vue la multiplicité des systèmes référents qui sont étatiques. A moins d’implémenter un système d’intelligence économique européen, vingt-sept systèmes cohabiteront et les efforts seront vains car ils s’opposent et s’annulent entre eux. Le sujet devient une nécessité pour apaiser les querelles intra-européennes et les réorienter vers des velléités envers l’espace extra-européen.

Conclusion

La stratégie classique des quatre segments change. Le produit star n’est plus symbole de simple progrès technologique mais plutôt synonyme d’innovation. Celle-ci se traduit en norme, devient arme et manifestation de puissance économique permettant l’anticipation sur la concurrence et l’affrontement globalisé.

La guerre des normes concerne tous les pays. Plus les États-Unis que la Chine. La Chine entame une phase d’innovation et intègre le processus de normalisation à sa démarche de puissance économique.

La norme est une arme au service d’une stratégie. La bataille des idées va avec celle des normes. Certains États disposent d’agendas et poursuivent une vision d’ensemble pour l’atteinte d’objectifs prédéfinis. C’est dire que leur feuille de route inclut la norme et l’utilisant comme manifestation de puissance.

Il est grand temps pour les autres, comme la France de s’approprier le sujet et d’en faire un atout pour promouvoir son économie. Cette entreprise serait peine perdue sauf si elle est orchestrée au niveau européen cet espace communautaire permettant l’atteinte de taille critique et la manifestation d’une puissance normative vecteur de réussite économique.

Notes:

[1] Rapport du Sénat l’impact de la normalisation.

[2] NIST_and_NTIS_FY2019_President’s_Budget_for_508_comp.pdf

[3] The International Accounting Standards Board

[4] Pascal Junghans : intervention dans émission de France culture : la guerre des normes

[5] Blog de Jacques Sapir


- Source : Infoguerre

Analyse de "The (real) Revolution in Military Affairs" d'Andrei Martyanov

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Analyse de "The (real) Revolution in Military Affairs"“ d'Andrei Martyanov

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Andrei Martyanov est un expert militaire réputé. Il s'est spécialisé dans l'étude des forces navales et terrestres russes ainsi que celle des  stratégies de leur utilisation.

Né à Bakou, URSS, en 1963, il a servi comme officier dans les Gardes Côtes soviétiques. Après l'effondrement de l'Union Soviétique, il s'est rendu aux Etats-Unis en 1990. Il travaille actuellement dans l'industrie aéro-spatiale américaine.

The (real) Revolution in Military Affairs“ est son second ouvrage. Le premier a été “Losing Military Supremacy: the Myopia of American Strategic Planning. Ces deux ouvrages étudient ce qu'il considère comme l'impuissance militaire américaine face à la Russie, ceci malgré un budget militaire annuel d'environ 700 milliards de dollars

The (Real) Revolution in Military affairs vise à démontrer l'irréalisme des dirigeants américains. Ils semblent avoir repris à leur compte l'affirmation prétentieuse du gourou américain Karl Rove « Nous sommes un Empire maintenant et nous créons notre propre réalité ».

L'ouvrage se présente comme un avertissement aux citoyens américains relativement à la guerre moderne au 21e siècle et à leur aveuglement en refusant de voir que la Russie et désormais la Chine ont fait des progrès considérables dans leur capacités militaires. Celles-ci ont radicalement remis en cause la suprématie américaine.

Martyanov montre en particulier que les modèles numériques utilisés dans les académies militaires pour simuler les enjeux et les modalités des guerres futures sont complètement dépassés. Ils utilisent pour ce faire des équations inspirées des lois dites “Osipov-Lanchester Laws” ou « Lanchester laws » du début du 20e siècle. Celles-ci sont résumées dans un article de Wikipedia auquel on pourra se reporter. Or Martyanov considère que pour des motifs techniques relatifs aux armements d'aujourd'hui, et a fortiori de demain, dont nous ne discuteront pas ici, elles ont perdu toute pertinence. De ce fait, les concepts de guerre hybride, de guerre numérique ou de guerre de 4e (5e) génération utilisés par les médias ne présentent aucun intérêt pratique.

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Son livre vise à préciser les caractéristiques de la guerre de demain au regard des nouveaux types d'armes et des probables façons dont celles-ci seront utilisées par les belligérants dans les prochaines années (ou décennies). Il pourra servir aux gouvernements visant à utiliser efficacement les budgets militaires dont ils se sont dotés, ne fut-ce que dans les opérations défensives ou dans la mise au point d'armements de dissuasion, visant à prévenir des conflits qui, même sans faire appel à l'arme nucléaire, provoqueront des dizaines ou centaines de millions de morts parmi les populations.

Pendant les années de guerre froide, les conflits furent évités parce que les experts militaires avaient une vue à peu près exacte des désastres réciproques qu'ils provoqueraient. C'est sans doute encore le cas en Russie et en Chine. Ni Vladimir Poutine ni Xi Jinping n'envisagent à tout propos d'utiliser à titre offensif les armements futuristes dont ils se sont désormais dotés, tels que le missile hypersonique Avanguard ou les systèmes anti-missiles S.400-S.500.

Ce n'est le cas aux Etats-Unis. Andrei Martyanov rappelle que le général Petraeus, considéré comme un « Ass-Kissing Little Chickenshit » ou « merde de poulet » par des opposants comme Ron Paul ou Tulsi Gabbard (laquelle vise à se présenter aux prochaines élections présidentielles), a longtemps conseillé le secrétaire à la défense Jim Mattis, dit « mad dog », voire Donald Trump lui-même.

Il précise que son livre n'est pas une simple critique de la stratégie américaine actuelle. Il vise à mieux informer les responsables de l'"Intelligence" ou du renseignement sur ce que seront nécessairement les prochains conflits. Ceci dans l'espoir qu'ils en avertiront les milieux politiques américains, afin qu'ils cessent de présenter  de prochaines guerre comme susceptibles d'assurer aux Etats-Unis un succès définitif face à la Russie, à la Chine ou aux deux réunies. 1)

Il n'est malheureusement guère  probable qu'il soit lu avec l'attention qu'il mérite au Pentagone ou à la Maison Blanche.

1) Ajoutons que l'attaque d'une enceinte extérieure russe telle que Kaliningrad par des forces conventionelles de l'Otan, souvent envisagée par celle-ci, entrainerait nécessairement une réponse nucléaire de la Russie, faute pour celle-ci de pouvoir riposter avec des moyens identiques.  

 

vendredi, 06 décembre 2019

Faut-il quitter l'Otan ?

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Faut-il quitter l'Otan ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

On retrouve dans la déclaration des dirigeants de l'Otan publiée à la suite de leur réunion de Londres des 3 et 4 décembre 2019 le langage convenu qui est traditionnel dans les comptes-rendu des réunions de l'Otan.

On pourra l'examiner en détail pour voir en quoi elle diffère des dernières réunions plénières précédentes. Mais il ne faudrait pas oublier que l'Otan a été et reste mise en place par les Etats-Unis pour enrégimenter les pays européens dans la perspective d'un conflit militaire, avec l'URSS initialement, par la suite avec la Russie. 

Les Etats-Unis voulaient initialement empêcher que l'URSS, devenue aujourd'hui la Fédération de Russie ( Российская Федерация, Rossiïskaïa Federatsiïa) n'envahisse ce qu'ils considèrent encore comme leur arrière-cour, sinon leur colonie, l'Europe de l'Ouest d'abord, le continent européen tout entier aujourd'hui. Très vite, cependant, au fur et à mesure que l'Union européenne s'affirmait, ils ont voulu en faire une base avancée, diplomatique mais aussi militaire, leur permettant de provoquer sinon d'attaquer la Russie sur ses frontières occidentales.

Celle-ci s'était donné progressivement la maîtrise de l'arme nucléaire, initialement conçue par le Pentagone comme devant rester son monopole. Même si aujourd'hui d'autres Etats disposent d'armements atomiques dits à courte et moyenne portée, la Russie possède des ICBM ou missiles intercontinentaux dotés d'une tête nucléaire susceptibles de détruire les centres vitaux américains. Elle ne cesse de les perfectionner tout en se dotant de nouvelles armes aujourd'hui imparables telles que les missiles hypersoniques. 

Contre ce danger, d'ailleurs en grande partie exagéré par la propagande américaine, les Etats-Unis ont plus que jamais  besoin de l'Europe. Ils y ont établi des dizaines de bases militaires où ils abritent des contingents importants de l'US Army. Leurs navires de guerre circulent librement dans les eaux territoriales européennes. Ils comptent aussi sur l'appui que leurs donneraient contre la Russie des forces européennes aujourd'hui renforcées. 

Au delà de cet intérêt, ils ont besoin des importantes importations de matériels militaires américains auxquelles procèdent les Européens, même la France qui s'est pourtant dotée depuis les origines d'une force nucléaire indépendante. Ils tentent aujourd'hui d'utiliser l'Otan pour faciliter leurs efforts de pénétration au Sahel et plus généralement en Afrique francophone. Plus significativement et plus dangereusement pour la paix mondiale, ils s'efforcent d'obtenir de l'Otan un appui dans la crise ukrainienne, terrain où ils se trouvent loin de leurs bases.

Le vrai risque qui menace aujourd'hui les Etats Européens est la volonté de l'internationale islamique (Daesh) de mettre progressivement la main sur l'Europe. Mais les Européens ne peuvent pas compter à cet égard sur l'Otan américanisé. Ils ne devraient pas oublier que Daesh a été dès son origine financée et aidée militairement par la CIA américaine en vue d'empêcher la Russie d'augmenter son influence au Moyen Orient. Aujourd'hui encore, il est possible que les services secrets américains continuent à aider le terrorisme islamique.

La Russie aujourd'hui ne menace pas la sécurité et l'indépendance des Etats européens membres de l'Otan. Celle-ci à d'autres priorités que d' « envahir l'Europe ». Il est de plus en plus visible par contre, pour ceux qui veulent bien voir, que ce danger provient de la maîtrise quasi absolue que se sont données les entreprises numériques américaines, notamment les GAFAS, sur l'Internet occidental. Cette maîtrise se traduit par le poids écrasant pris en Europe non seulement par la  culture américaine de loisir, mais sur les réseaux numériques à haut débit et les services associés qui, dans une large mesure, tiennent les Européens en servitude.

Ceux-ci ont été empêchés par Washington de se doter de variantes de l'Internet, technologiques et culturelles, véritablement européennes de souche, si l'on peut dire. Elles leur auraient permis de figurer dans le monde numérique de demain autrement que comme des relais passifs des Etats-Unis face aux internet chinois et russes qui se mettent actuellement en place.

Si les Européens voulaient vraiment se protéger, ils conviendraient que c'est tout autant à l'égard des Etats-Unis que de la Russie qu'ils devraient le faire. Autrement dit, ils devraient se retirer de l'Otan et construire entre eux des alliances non seulement économiques mais militaires capables d'assurer leur défense contre les dangers extérieurs actuels et futurs. L'Europe, 2e puissance économique du monde, aurait largement les moyens de se doter en propre des effectifs et des matériels nécessaires. Mais les gouvernements européens, dans leur écrasante  majorité des "puppets" de Washington, ne le feront jamais.  

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Annexe

 

Déclaration de Londres publiée par les dirigeants des pays de l'OTAN à leur réunion tenue à Londres les 3 et 4 décembre 2019

  1. Aujourd'hui, nous sommes réunis à Londres, là où l'OTAN a établi son premier siège, pour célébrer le 70e anniversaire de l'alliance la plus solide et la plus réussie de l'histoire, ainsi que pour commémorer le 30e anniversaire de la chute du rideau de fer. L'OTAN garantit la sécurité du territoire de nos pays et celle de leurs citoyens, au nombre d'un milliard, ainsi que notre liberté et les valeurs que nous partageons, parmi lesquelles la démocratie, la liberté individuelle, les droits de la personne et l'état de droit. La solidarité, l'unité et la cohésion sont des principes fondamentaux de notre Alliance. Alors que nous œuvrons ensemble à prévenir les conflits et à préserver la paix, l'OTAN reste le fondement de notre défense collective et le forum essentiel pour les consultations et la prise de décision en matière de sécurité entre Alliés. Nous réaffirmons le lien transatlantique qui unit durablement l'Europe et l'Amérique du Nord, notre adhésion aux buts et principes de la Charte des Nations Unies, ainsi que notre engagement solennel, inscrit dans l'article 5 du traité de Washington, selon lequel une attaque contre un Allié est considérée comme une attaque contre nous tous.
     
  2. Nous sommes résolus à partager le coût et les responsabilités qu'implique notre sécurité, qui est indivisible. Grâce à notre engagement en matière d'investissements de défense, nous augmentons ces investissements pour nous conformer aux seuils de 2 % et de 20 % qui y sont définis, nous investissons dans de nouvelles capacités et nous fournissons plus de forces pour les missions et opérations. Les dépenses de défense hors États-Unis ont augmenté pendant cinq années consécutives ; un montant supplémentaire supérieur à 130 milliards de dollars des États-Unis est investi dans la défense. Conformément à notre engagement inscrit dans l'article 3 du traité de Washington, nous continuons de renforcer notre capacité individuelle et collective de résistance à toute forme d'attaque. Nous accomplissons des progrès appréciables. Nous devons et nous allons faire davantage.
     
  3. Nous sommes confrontés, en tant qu'Alliance, à des menaces et défis distincts, qui émanent de toutes les directions stratégiques. Les actions agressives de la Russie constituent une menace pour la sécurité euro-atlantique ; le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations demeure une menace persistante pour nous tous. Des acteurs étatiques et non étatiques mettent à mal l'ordre international fondé sur des règles. L'instabilité observée au-delà de nos frontières favorise aussi la migration irrégulière. Nous sommes confrontés à des menaces cyber et hybrides.
     
  4. L'OTAN est une alliance défensive et ne représente une menace pour aucun pays. Nous adaptons nos capacités, notre stratégie et nos plans militaires dans l'ensemble de l'Alliance conformément à notre approche à 360 degrés en matière de sécurité. Nous avons pris des décisions afin d'améliorer la disponibilité opérationnelle de nos forces pour qu'elles puissent répondre à tout moment à n'importe quelle menace, d'où qu'elle vienne. Nous restons déterminés dans notre engagement à lutter contre le terrorisme et nous agissons ensemble avec une plus grande fermeté pour en venir à bout. Nous agissons et continuerons d'agir d'une manière mesurée et responsable face au déploiement par la Russie de nouveaux missiles de portée intermédiaire, qui sont à l'origine de l'extinction du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) et qui font peser des risques importants sur la sécurité euro-atlantique. Nous intensifions notre action pour protéger nos libertés, en mer et dans les airs. Nous renforçons encore notre aptitude à assurer la dissuasion et la défense par une combinaison appropriée de capacités nucléaires, conventionnelles et de défense antimissile, que nous continuons d'adapter. Aussi longtemps qu'il y aura des armes nucléaires, l'OTAN restera une alliance nucléaire. Nous sommes pleinement attachés à la préservation et au renforcement d'un système efficace de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération, compte tenu de l'environnement de sécurité du moment. Les Alliés sont fermement attachés à la pleine mise en application du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) dans tous ses aspects, à savoir le désarmement nucléaire, la non-prolifération et les utilisations de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Nous restons ouverts au dialogue, et à la perspective d'établir une relation constructive avec la Russie lorsque les actions de cette dernière le permettront.
     
  5. Nous nous employons à accroître la sécurité pour tous. Nous avons renforcé les partenariats dans notre voisinage et au-delà, approfondissant le dialogue politique, le soutien et la collaboration qui s'exercent avec les pays partenaires et les organisations internationales. Nous réaffirmons notre engagement en faveur de la sécurité et de la stabilité à long terme en Afghanistan. Nous accroissons notre coopération avec l'Organisation des Nations Unies ; des progrès sans précédent sont enregistrés dans la coopération OTAN­UE. Nous sommes attachés à la politique de la porte ouverte de l'OTAN, qui renforce l'Alliance et a apporté la sécurité à des millions d'Européens. La Macédoine du Nord, présente à nos côtés en ce jour, deviendra bientôt le tout nouveau membre de notre Alliance. Nous sommes déterminés à assurer la réussite de toutes nos opérations et missions. Nous rendons hommage à tous les hommes et à toutes les femmes qui ont servi au nom de l'OTAN, et nous honorons la mémoire de tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour préserver notre sécurité.
     
  6. Pour maintenir notre sécurité, nous devons regarder ensemble vers l'avenir. Nous prenons en compte l'éventail et l'étendue des nouvelles technologies pour conserver notre avance technologique, tout en préservant nos valeurs et nos normes. Nous continuerons d'accroître la résilience de nos sociétés, ainsi que de nos infrastructures critiques et de notre sécurité énergétique. L'OTAN et les Alliés, dans les limites de leurs compétences respectives, sont déterminés à garantir la sécurité de leurs communications, y compris la 5G, conscients de la nécessité de recourir à des systèmes sécurisés et résilients. Nous avons déclaré l'espace en tant que milieu d'opérations de l'OTAN, reconnaissant ainsi son importance s'agissant de préserver notre sécurité et de relever les défis en la matière, dans le respect du droit international. Nous étoffons nos moyens d'action face aux cyberattaques, et nous renforçons notre aptitude à assurer la préparation, la dissuasion et la défense face aux tactiques hybrides visant à porter atteinte à notre sécurité et à nos sociétés. Nous développons le rôle de l'OTAN en matière de sécurité humaine. Nous sommes conscients que l'influence croissante et les politiques internationales de la Chine présentent à la fois des opportunités et des défis, auxquels nous devons répondre ensemble, en tant qu'Alliance.
     
  7. Compte tenu de l'évolution de l'environnement stratégique, nous invitons le secrétaire général à présenter aux ministres des Affaires étrangères une proposition approuvée par le Conseil pour que soit mené, sous les auspices du secrétaire général, avec le recours à l'expertise pertinente, un processus de réflexion prospective visant à renforcer encore la dimension politique de l'OTAN, y compris la consultation.
     
  8. Nous exprimons notre gratitude au Royaume-Uni pour l'accueil généreux qui nous a été réservé. Nous nous réunirons de nouveau en 2021.
     
  9. En des temps difficiles, nous sommes plus forts de par notre Alliance, et nos populations plus en sécurité. Le lien qui nous unit et notre engagement mutuel garantissent nos libertés, nos valeurs et notre sécurité depuis 70 ans. Nous agissons aujourd'hui afin de faire en sorte que l'OTAN soit la garante de ces libertés, de ces valeurs et de cette sécurité pour les générations à venir.
 

 

 

jeudi, 05 décembre 2019

Comprendre ce que fait Donald Trump

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Comprendre ce que fait Donald Trump

par Sylvain Laforest

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

Le moment est venu de comprendre ce que fait Donald Trump et de décrypter l’ambigüité de la manière dont il le fait. Le controversé président a un agenda beaucoup plus clair qu’on ne peut l’imaginer sur la politique étrangère et les affaires intérieures, mais puisqu’il doit rester au pouvoir ou même en vie pour atteindre ses objectifs, sa stratégie est si raffinée et subtile que presque personne ne la comprend. Son objectif global est si ambitieux qu’il emprunte des courbes elliptiques aléatoires pour aller du point A au point B, en utilisant des méthodes qui déconcertent les gens sur leur compréhension de l’homme. Cela inclut la plupart des journalistes indépendants et les analystes alternatifs, comme les grands médias occidentaux propagateurs de fausses nouvelles et une grande majorité de la population.

En ce qui concerne sa stratégie, je pourrais faire une analogie rapide et précise avec les médicaments : la plupart des pilules sont destinées à guérir un problème, mais elles sont accompagnées de toute une série d’effets secondaires. Eh bien, Trump utilise ces médicaments uniquement pour leurs effets secondaires, alors que la première intention de la pilule est ce qui le maintient au pouvoir et en vie. À la fin de cet article, vous verrez que cette métaphore s’applique à presque toutes les décisions, actions ou déclarations qu’il a faites. À partir du moment où vous comprendrez Trump, vous serez en mesure d’apprécier l’extraordinaire mandat présidentiel qu’il accomplit, comme aucun prédécesseur n’a jamais été proche de le faire.

Pour commencer, clarifions le seul aspect de sa mission qui est sans détour et terriblement direct : il est le premier et seul président US à s’être jamais attaqué au pire défaut collectif de l’humanité, soit son ignorance totale de la réalité. Parce que les médias et l’éducation sont tous deux contrôlés par la poignée de milliardaires qui dirigent la planète, nous ne savons rien de notre histoire qui a été tordue à sec par les vainqueurs, et nous ne savons absolument rien sur notre monde actuel. En entrant dans l’arène politique, Donald a popularisé l’expression « fake news » (fausses nouvelles) pour convaincre les citoyens US, tout comme la population mondiale, que les médias mentent toujours. L’expression est maintenant devenue banale, mais réalisez-vous à quel point il est choquant de constater que presque tout ce que vous pensez savoir est totalement faux ? Les mensonges médiatiques ne couvrent pas seulement l’histoire et la politique, mais ils ont façonné votre fausse perception sur des sujets comme l’économie, l’alimentation, le climat, la santé; sur tout. Et si je vous disais que nous savons exactement qui a tiré sur JFK depuis le monticule herbeux, que la connaissance préalable de Pearl Harbor a été prouvée en cour, que l’effet de serre du CO2 est scientifiquement absurde, que notre argent est créé par des prêts de banques qui n’ont même pas les fonds, ou que la science démontre avec une certitude absolue que le 11 septembre fut une opération interne américaine ? Avez-vous déjà entendu parler d’un journaliste mainstream, d’un documentaire de PBS ou d’un professeur d’université parlant de tout cela ? 44 présidents se sont succédés sans jamais soulever un mot de cet énorme problème, avant que le 45ème n’arrive. Trump comprend que la libération des gens de cette profonde ignorance est le premier pas vers la liberté totale, or il a immédiatement commencé à appeler les journalistes mainstream par ce qu’ils sont : des menteurs pathologiques.

« Des milliers de professionnels de la santé mentale sont d’accord avec Woodward et l’auteur de l’article d’opinion du New York Times : Trump est dangereux » – Bandy X. Lee, The Conversation 2018

« La question n’est pas de savoir si le Président est fou, mais s’il est fou comme un renard ou fou comme un fou » – Masha Gessen, The New Yorker 2017

Soyons clairs : pour l’establishment, Trump n’est nullement déficient, mais il est plutôt considéré comme le destructeur potentiel de leur monde. Depuis qu’il a emménagé à la Maison-Blanche, Trump a été dépeint comme un narcissique, un raciste, un sexiste et un climato-sceptique, chargé d’un passé louche et affublé de troubles mentaux. Même si environ 60% des Américains ne font plus confiance aux médias, plusieurs ont avalé l’histoire que Trump pourrait être cinglé ou inapte à diriger, et les statistiques sont encore plus élevées à l’extérieur des États-Unis. Bien sûr, Donald ne fait rien de spécial pour changer la perception profondément négative que tant de journalistes et de gens ont de lui. Il est ouvertement scandaleux et provocateur sur Twitter, il apparait impulsif et même stupide la plupart du temps, agit de façon irrationnelle, ment tous les jours, et distribue des sanctions et des menaces comme si c’était des bonbons sortis de la hotte d’un elfe dans un centre commercial en décembre. D’emblée, on peut détruire un mythe médiatique persistant : l’image que projette Trump est autodestructrice, et c’est exactement le contraire dont les pervers narcissiques agissent, puisqu’ils veulent être aimés et admirés par tous. Donald ne se soucie tout simplement pas que vous l’aimiez ou non, ce qui fait de lui l’ultime anti narcissique, par sa définition psychologique de base. Et ce n’est même pas ouvert aux opinions, c’est un fait tout simple et indéniable. 

Son plan général se dégage d’une de ses devises préférées : « Nous redonnerons le pouvoir au peuple » , parce que les États-Unis et leur toile impérialiste tissée à travers le monde ont été entre les mains de quelques banquiers mondialistes, industriels militaires et des multinationales depuis plus d’un siècle. Pour accomplir sa mission, il doit mettre fin aux guerres à l’étranger, ramener les soldats à la maison, démanteler l’OTAN et la CIA, prendre le contrôle de la Réserve Fédérale, couper tout lien avec les alliés étrangers, abolir le système financier Swift, démolir le pouvoir de propagande des médias, drainer le marais de l’État Profond qui dirige les agences d’espionnage et neutraliser le gouvernement parallèle qui se tapis dans les bureaux du Conseil des Relations Étrangères et de la Commission Trilatérale. Bref, il doit détruire le Nouvel Ordre Mondial et son idéologie mondialiste. La tâche est immense et dangereuse, c’est le moins qu’on puisse dire. Heureusement, il n’est pas seul.

Avant d’aborder ses tactiques et techniques, nous devons en savoir un peu plus sur ce qui se passe réellement dans le monde. 
 

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La puissante Russie

Depuis Pierre le Grand, toute l’histoire de la Russie est une démonstration permanente de sa volonté de maintenir son indépendance politique et économique vis-à-vis des banques internationales et de l’impérialisme, poussant cette grande nation à aider de nombreux autres pays à conserver leur propre indépendance. Par deux fois, la Russie a aidé les États-Unis contre l’Empire britannique/Rothschild, d’abord en les soutenant ouvertement pendant la guerre d’Indépendance, puis encore pendant la guerre civile, alors que Rothschild finançait les Confédérés pour démanteler la nation et la ramener sous la coupe de l’Empire colonial Britannique. La Russie a également détruit Napoléon et les Nazis, tous deux financés par des banques internationales comme outils pour écraser des nations économiquement indépendantes. L’indépendance est dans l’ADN russe. Au terme de presque une décennie d’oligarchie occidentale ayant pris le contrôle de l’économie russe après la chute de l’URSS en 1991, Poutine a pris le pouvoir et a immédiatement drainé le marais russe. Depuis lors, chacune de ses actions vise à détruire l’Empire US, ou l’entité qui a remplacé l’Empire Britannique en 1944, qui est aussi la dénomination non-associée aux théories de la conspiration du Nouvel Ordre Mondial. Ce nouvel empire est fondamentalement le même modèle des banques centrales, avec juste un groupe légèrement différent de propriétaires qui ont changé l’Armée royale Britannique pour l’OTAN, comme Gestapo mondiale.

Jusqu’à l’arrivée de Trump, Poutine luttait seul contre le Nouvel Ordre Mondial dont l’obsession séculaire est le contrôle du marché mondial du pétrole, puisque le pétrole est le sang qui coule dans les veines de toute l’économie mondiale. Le pétrole a mille fois plus de valeur que l’or. Les cargos, les avions et les armées ne fonctionnent pas avec des batteries. Par conséquent, pour contrer les mondialistes, Poutine a mis au point les meilleurs systèmes de missiles offensifs et défensifs, de sorte que la Russie peut désormais protéger tous les producteurs de pétrole indépendants comme la Syrie, le Venezuela et l’Iran. Les banquiers centraux et le gouvernement de l’ombre US s’accrochent toujours à leur plan mourant, car sans une victoire en Syrie, il n’y a pas d’élargissement d’Israël, mettant ainsi fin au fantasme centenaire d’unir la production pétrolière du Moyen-Orient entre les mains du Nouvel Ordre Mondial. Demandez à Lord Balfour si vous avez le moindre doute. C’est ça le véritable enjeu de la guerre de Syrie, il ne s’agit rien de moins que d’y arriver ou de mourir.
 
Un siècle de mensonges

Maintenant, parce qu’un gouvernement de l’ombre commande directement la CIA et l’OTAN au nom des banques et des industries, Trump n’a aucun contrôle sur l’appareil militaire. L’État Profond est un chapelet de fonctionnaires permanents gouvernant Washington et le Pentagone qui ne répondent qu’à leurs ordres. Si vous croyez toujours que c’est le « Commandant en chef » qui commande, expliquez pourquoi chaque fois que Trump ordonne de se retirer de Syrie et d’Afghanistan, des troupes supplémentaires arrivent ? Au moment où j’écris ce texte, les troupes US et de l’OTAN se sont retirées des zones kurdes, se sont rendues en Irak et sont revenues avec du matériel plus lourd autour des réserves pétrolières de la Syrie. Donald doit encore drainer le marais avant que le Pentagone n’écoute ce qu’il dit. Trump devrait être outré et dénoncer à haute voix que le commandement militaire ne se soucie pas de ce qu’il pense, mais cela déclencherait un chaos inimaginable, et peut-être même une guerre civile aux États-Unis, si les citoyens qui possèdent environ 393 millions d’armes dans leurs maisons apprenaient que des intérêts privés sont en charge de l’armée. Cela soulèverait également une question très simple, mais dramatique : « Quel est exactement le but de la démocratie ? » Ces armes domestiques sont les barrières de titane qui protègent la population d’un Big Brother totalitaire.

Il faut se rendre compte à quel point l’armée US et les agences d’espionnage se donnent du mal pour créer des opérations sous faux-drapeau (false flags) depuis plus d’un siècle, de sorte que leurs interventions semblent toujours justes, au nom de la promotion de la démocratie, des droits humains et de la justice sur la planète. Ils ont fait sauter le navire Maine en 1898 pour entrer dans la guerre hispano-étasunienne, puis le Lusitania en 1915 pour entrer dans la Première guerre mondiale. Ils ont poussé le Japon à attaquer Pearl Harbor en 1941, étaient au courant de l’attaque 10 jours à l’avance et n’ont rien dit à la base hawaïenne. Ils ont inventé une agression de torpilles nord-vietnamiennes contre leurs navires dans la baie du Tonkin pour justifier l’envoi de soldats sur le sol vietnamien. Ils ont inventé une histoire de soldats irakiens détruisant des pouponnières pour envahir le Koweït en 1991. Ils ont inventé des armes de destruction massive pour attaquer de nouveau l’Irak en 2003 et ont organisé l’opération du 11 septembre 2001 pour déchirer la Constitution de 1789, attaquer l’Afghanistan et lancer une guerre interminable contre le terrorisme. Ce masque de vertu totalement factice doit être préservé pour contrôler l’opinion des citoyens US et leur arsenal domestique, qui doivent croire qu’ils portent les chapeaux blancs des cowboys de la démocratie.
 

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Or, comment Trump a-t-il réagi quand il a appris que les troupes US revenaient en Syrie ? Il a répété encore et encore dans chaque interview et déclaration que « nous avons sécurisé les champs pétroliers de Syrie », et a même ajouté « je pense envoyer Exxon dans la région pour s’occuper du pétrole syrien.» Les néoconservateurs, les sionistes et les banques étaient ravis, mais le reste du monde est outré, car la grande majorité ne comprend pas que Trump avale cette pilule uniquement pour ses effets secondaires. Sur le flacon est écrit en petits caractères que « l’utilisation de cette drogue pourrait forcer les troupes US-OTAN à quitter la Syrie sous la pression de la communauté mondiale unie et de la population US ahurie ». Trump a rendu la situation insoutenable pour l’OTAN de rester en Syrie, et la façon dont il a répété cette position profondément choquante et politiquement incorrecte dévoile clairement sa véritable intention. Il a détruit plus d’un siècle de fausses vertus en une seule phrase.

Trump est une anomalie historique

Trump n’est que le quatrième président dans l’histoire des États-Unis à se battre pour le peuple, contrairement aux 41 autres qui ont principalement canalisé l’argent du peuple dans un pipeline de dollars aboutissant dans des banques privées. Il y a d’abord eu Andrew Jackson qui fut tiré à bout pourtant après avoir détruit la Second Bank des États-Unis, qu’il accusait ouvertement d’être contrôlée par les Rothschild et la City de Londres. Puis, Abraham Lincoln fut assassiné après avoir imprimé ses « greenbacks » (billets verts), monnaie nationale que l’État a émise pour payer les soldats parce que Lincoln refusait d’emprunter des Rothschild à 24% d’intérêt. Ensuite, il y a eu JFK, qui a été tué pour une douzaine de raisons qui allaient toutes à l’encontre des profits des banques et de l’industrie militaire, et maintenant Donald Trump qui vocifère qu’il va « rendre l’Amérique au peuple ».

Comme la plupart des hommes d’affaires, Trump déteste les banques, pour le pouvoir formidable qu’elles ont sur l’économie. Il suffit de jeter un coup d’œil au livre unique d’Henry Ford, « The International Jew », pour découvrir sa méfiance et sa haine profondes envers les banques internationales. Les entreprises de Trump ont beaucoup souffert à cause de ces institutions qui vous vendent un parapluie, pour le reprendre dès qu’il se met à pleuvoir. Le contrôle des banques privées sur la création monétaire et les taux d’intérêt, à travers chaque banque centrale de presque tous les pays, est un pouvoir permanent sur les nations, bien au-delà du cycle éphémère des politiciens. En l’an 2000, ces pillards de nations n’étaient plus qu’à quelques pas de leur rêve totalitaire planétaire, mais deux détails subsitaient : Vladimir Poutine et 393 millions d’armes US. Puis est arrivé Donald au visage orange, la dernière pièce du puzzle dont nous, le peuple, avions besoin pour mettre fin à 250 ans de l’empire des banques.

Techniques et tactiques

Au début de son mandat, Trump a naïvement tenté l’approche directe, en s’entourant de rebelles de l’establishment comme Michael Flynn et Steve Bannon, puis en aliénant chacun de ses alliés étrangers, déchirant leurs traités de libre-échange, imposant des taxes sur les importations et les insultant en pleine face lors des rencontres du G7 de 2017 et de 2018. La réaction fut forte et tout le monde s’est mis à focaliser sur l’absurdité du Russiagate, qui semblait la seule option pour arrêter l’homme sur son chemin de la destruction du mondialisme. Comme on pouvait s’y attendre, l’approche directe n’a mené nulle part ; Flynn et Bannon ont dû partir, et Trump fut emmêlé dans une poignée d’enquêtes lui faisant réaliser qu’il n’obtiendrait rien avec la transparence. Il devait trouver un moyen d’anéantir les personnes les plus dangereuses de la planète, mais en même temps, rester au pouvoir et en vie. Il fallait devenir plus malin.

C’est à ce moment que son génie a explosé sur le monde. Il a complètement changé sa stratégie et son approche, a commencé à prendre des décisions absurdes et à tweeter des déclarations scandaleuses. Aussi menaçantes et dangereuses que certains d’entre elles puissent paraitre, Trump ne les a pas verbalisées pour leur signification au premier degré, mais visait plutôt leurs effets secondaires. Et sans se soucier de ce que les gens pensaient de lui, car seuls les résultats comptent à la fin. Il a même joué au bouffon sur Twitter, avait l’air naïf, fou ou carrément idiot, peut-être dans l’espoir de faire croire qu’il ne savait pas ce qu’il faisait, et qu’il ne pouvait pas être si dangereux. Trump qui était déjà politiquement incorrect, a poussé beaucoup plus loin pour montrer l’horrible visage que les États-Unis cachent derrière leur masque.
 
Le premier test de sa nouvelle approche fut d’arrêter le danger croissant d’une attaque et d’une invasion de la Corée du Nord par l’OTAN. Trump a insulté Kim Jung-Un sur Twitter, l’a appelé Rocket Man et a menacé de nucléariser la Corée du Nord au ras du sol. Son ire s’est déchainée pendant des semaines, jusqu’à ce que tout le monde s’aperçoive que ce n’étaient pas là de bonnes raisons pour attaquer un pays. Il a paralysé l’OTAN. Trump a ensuite rencontré Rocket Man, et ils ont marché dans le parc avec la naissance d’une belle amitié, riant ensemble, tout en n’accomplissant absolument rien dans leurs négociations, car ils n’ont rien à négocier. Beaucoup parlaient du prix Nobel de la paix, parce que beaucoup ne savent pas qu’il est généralement remis pour blanchir des criminels de guerre comme Obama ou Kissinger.

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Puis ce fut le tour du Venezuela. Trump a poussé sa tactique un peu plus loin, pour s’assurer que personne ne puisse soutenir une attaque contre le pays libre. Il a mis les pires néoconservateurs disponibles sur l’affaire: Elliott Abrams, anciennement condamné pour conspiration dans l’affaire Iran-Contras dans les années ’80 et John Bolton, célèbre belliciste au premier degré. Trump a ensuite confirmé Juan Guaido comme son choix personnel pour la présidence du Venezuela; une marionnette vide si stupide qu’il ne peut même pas comprendre à quel point on l’utilise. Une fois de plus, Trump a menacé de réduire le pays en cendres, tandis que la communauté mondiale désapprouvait le manque total de subtilité et de diplomatie dans le comportement de Trump, avec pour résultat final que le Brésil et la Colombie ont reculé en déclarant qu’ils ne voulaient rien avoir à faire avec une attaque sur le Venezuela. La prescription de Trump n’a laissé que 40 pays satellites dans le monde, avec des présidents et des premiers ministres suffisamment dénués de cervelle pour soutenir timidement Guaido le bouffon. Donald a coché la case à côté du Venezuela sur sa liste, et a continué de défiler vers le bas.

Puis vinrent les deux cadeaux à Israël : Jérusalem en tant que capitale, et le plateau du Golan syrien en tant que possession confirmée. Netanyahou qui n’est pas le crayon le plus aiguisé dans le coffre a sauté de joie, et tout le monde criait que Trump était un sioniste. Le véritable résultat fut que l’ensemble du Moyen-Orient s’est uni contre Israël, que plus personne ne peut soutenir. Même leur complice historique, l’Arabie Saoudite, a dû désapprouver ouvertement cette lourde gifle à l’Islam. Les cadeaux jumeaux de Trump étaient en fait des coups de poignard dans le dos de l’État d’Israël, dont l’avenir ne semble pas très prometteur, puisque l’OTAN devra bientôt quitter la région. Case cochée à nouveau.

Alors que la réalité s’installe

Mais ce n’est pas tout ! Avec son absence de contrôle sur l’OTAN et l’armée, Trump est très limité dans ses actions. À première vue, la multiplication des sanctions économiques contre des pays comme la Russie, la Turquie, la Chine, l’Iran, le Venezuela et d’autres pays semble dure et impitoyable, mais la réalité de ces sanctions a poussé ces pays hors du système financier Swift conçu pour maintenir les pays esclaves dans l’hégémonie du dollar, et ils glissent tous entre les mains des banques internationales. Elles ont forcé la Russie, la Chine et l’Inde à créer un système alternatif de paiements commerciaux basé sur les monnaies nationales, au lieu du dollar tout-puissant. La réalité bipolaire du monde est maintenant officielle, et avec ses prochaines sanctions à venir, Trump poussera encore plus de pays hors du système Swift pour rejoindre l’autre camp, au moment où d’importantes banques commencent à tomber en Europe.

Même dans l’ouragan politique entourant Trump, il trouve encore le temps d’afficher son humour arrogant presque enfantin. Regardez sa dernière moquerie grandiose d’Hillary Clinton et de Barrack Obama, alors qu’il s’est assis avec des généraux aux traits tendus, pour prendre une photo dans une « salle de situation » alors qu’ils simulaient la surveillance de la mort de Baghdadi quelque part où il ne pouvait pas être, exactement comme ses prédécesseurs criminels l’ont fait il y a longtemps avec le faux assassinat de Ben Laden. Il a même poussé la blague jusqu’à ajouter les détails d’un chien reconnaissant le faux calife de Daesh en reniflant ses sous-vêtements. Maintenant que vous comprenez qui est vraiment Trump, vous serez également en mesure d’apprécier le spectacle, dans toute sa splendeur et sa vraie signification.

« Nous avons sécurisé les champs de pétrole de Syrie.» Avec cette courte phrase, Trump joint sa voix à celle du Général Smedley Butler qui fit vibrer le monde il y a 80 ans avec un petit livre intitulé « La Guerre est un racket.» Piller et voler du pétrole n’est certainement pas aussi vertueux que de promouvoir la démocratie et la justice. Ce qui m’étonne, ce sont ces nombreux journalistes et analystes « alternatifs », qui connaissent sur le bout des doigts tous les problèmes techniques dans l’histoire officielle du 11 septembre, ou la réalité scientifique de l’absurde réchauffement climatique anthropique, mais qui n’ont toujours aucune idée de ce que fait Trump, 3 ans après le début de son mandat, car ils ont été convaincus par les grands médias que Trump était un malade mental.

 
Pour ceux qui doutent encore du programme de Trump, croyez-vous vraiment que l’implosion évidente de l’impérialisme US sur la planète soit une coïncidence ? Croyez-vous toujours que c’est à cause de l’influence russe sur les élections de 2016 que la CIA, le FBI, tous les médias, le Congrès US, la Réserve Fédérale, le Parti Démocrate et la moitié belliciste des républicains travaillent contre lui et tentent même de le destituer ? Comme la plupart de ce qui sort des médias, la réalité est exactement le contraire de ce que l’on vous dit : Trump est peut-être l’homme le plus dévoué qui ait jamais mis les pieds dans le bureau ovale. Et certainement le plus ambitieux et politiquement incorrect. 

Conclusion

Le monde changera radicalement entre 2020 et 2024. Le deuxième et dernier mandat de Trump coïncide avec le dernier mandat de Poutine en tant que Président de la Russie. Il se peut qu’il n’y ait pas une autre coïncidence comme celle-ci avant très longtemps, et les deux savent que c’est maintenant, ou peut-être jamais. Ensemble, ils doivent mettre fin à l’OTAN, à Swift, et l’Union Européenne devrait s’effondrer. Le terrorisme et le réchauffement climatique anthropique sauteront dans le tourbillon et disparaitront avec leurs créateurs. Trump devra drainer le marais de la CIA et du Pentagone et nationaliser la Réserve Fédérale. Avec Xi et Modi, ils pourraient mettre un terme définitif de l’ingérence des banques privées dans les affaires publiques, en refusant de payer un seul sou de leurs dettes, et refonder l’économie mondiale en se tournant vers les monnaies nationales produites par les gouvernements, et les banques privées tomberont comme des dominos, sans plus de serviteurs comme Obama pour les sauver à vos frais. Après, une paix et une prospérité insupportables pourraient errer sur la planète, car nos impôts paieront pour le développement de nos pays au lieu d’acheter du matériel militaire inutile et payer des intérêts sur les prêts des banquiers qui n’avaient même pas ces fonds en premier lieu.

Si vous ne comprenez toujours pas Donald Trump après avoir lu ce qui précède, vous êtes sans espoir. Ou vous êtes peut-être Trudeau, Macron, Guaido, ou tout autre idiot utile, ignorant que le tapis sous vos pieds a déjà glissé. 
 
Sylvain Laforest.

Source
Traduit par Réseau International

mardi, 26 novembre 2019

Is Macron Right? Is NATO, 70, Brain Dead?

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Is Macron Right? Is NATO, 70, Brain Dead?
 

A week from now, the 29 member states of “the most successful alliance in history” will meet to celebrate its 70th anniversary. Yet all is not well within NATO.

Instead of a “summit,” the gathering, on the outskirts of London, has been cut to two days. Why the shortened agenda?

Among the reasons, apprehension that President Donald Trump might use the occasion to disrupt alliance comity by again berating the Europeans for freeloading on the U.S. defense budget.

French President Emanuel Macron, on the 100th anniversary of the World War I Armistice, described NATO as having suffered “brain death.” Macron now openly questions the U.S. commitment to fight for Europe and is talking about a “true European Army” with France’s nuclear deterrent able to “defend Europe alone.”

German Chancellor Angela Merkel, whose nation spends 1.4% of GDP on defense and has relied on the U.S. and NATO to keep Russia at bay since the Cold War began, is said to be enraged at the “disruptive politics” of the French president.
Also, early in December, Britain holds national elections. While the Labour Party remains committed to NATO, its leader, Jeremy Corbyn, is no Clement Attlee, who took Britain into NATO at its birth in 1949.

Corbyn has questioned NATO’s continued relevance in the post-Cold War era. A potential backer of a new Labour government, Nicola Sturgeon of the Scottish National Party, is demanding the closing of Britain’s Trident submarine base in Scotland as a precondition of her party’s support for Labour in Parliament.

Also present in London will be NATO ally Turkey’s President Recep Erdogan.

Following the 2016 coup attempt, Erdogan has purged scores of thousands from his army and regime, jailed more journalists than any other authoritarian, purchased Vladimir Putin’s S-400 missile system as Turkey’s air defense, and ordered the U.S. forces out of his way as he invaded northern Syria, killing Kurdish fighters who did the bleeding and dying in the U.S.-led campaign to crush the ISIS caliphate.

During the Cold War, NATO enjoyed the widespread support of Americans and Europeans, and understandably so. The USSR had 20 divisions in Germany, surrounded West Berlin, and occupied the east bank of the Elbe, within striking distance of the Rhine.

But that Cold War is long over. Berlin is the united free capital of Germany. The Warsaw Pact has been dissolved. Its member states have all joined NATO. The Soviet Union split apart into 15 nations. Communist Yugoslavia splintered into seven nations.

As a fighting faith, communism is dead in Europe. Why then are we Americans still over there?

Since the Cold War, we have doubled the size of NATO. We have brought in the Baltic republics of Estonia, Latvia and Lithuania but not Finland or Sweden. We have committed ourselves to fight for Slovenia, Croatia, Albania and Montenegro but not Serbia, Bosnia or North Macedonia.

Romania and Bulgaria are NATO allies but not Moldova or Belarus.

George W. Bush kept us out of the 2008 Russia-Georgia clash over South Ossetia and Abkhazia. And Barack Obama refused to send lethal aid to help Ukraine retrieve Crimea, Luhansk or Donetsk, though Sen. John McCain wanted the United States to jump into both fights.

In the House Intel Committee’s impeachment hearings, foreign service officers spoke of “Russian aggression” against our Ukrainian “ally” and our “national security” being in peril in this fight.

But when did Ukraine become an ally of the United States whose territorial wars we must sustain with military aid if not military intervention?

When did Kyiv’s control of Crimea and the Donbass become critical to the national security of the United States, when Russia has controlled Ukraine almost without interruption from Catherine the Great in the 18th century to Mikhail Gorbachev in the late 20th century?

Among the reasons Trump is president is that he raised provocative questions about NATO and Russia left unaddressed for three decades, as U.S. policy has been on cruise control since the Cold War.

And these unanswered questions are deadly serious ones.

Do we truly believe that if Russia marched into Estonia, the U.S. would start attacking the ships, planes and troops of a nation armed with thousands of tactical and strategic nuclear weapons?

Would NATO allies Spain, Portugal and Italy declare war on Russia?

In 1914 and 1939, in solidarity with the mother country, Britain, Canada declared war on Germany. Would Justin Trudeau’s Canada invoke NATO and declare war on Putin’s Russia — for Estonia or Latvia?

Under NATO, we are now committed to go to war for 28 nations. And the interventionists who took us into Iraq, Syria, Libya and Yemen want U.S. war guarantees extended to other nations even closer to Russia.

One day, one of these war guarantees is going to be called upon, and we may find that the American people were unaware of that commitment, and are unwilling to honor it, especially if the consequence is a major war with a nuclear power.

Patrick J. Buchanan is the author of “Nixon’s White House Wars: The Battles That Made and Broke a President and Divided America Forever.”

Copyright 2019 Creators.com.

mercredi, 13 novembre 2019

Les USA se vengent de leur cuisant échec au Venezuela

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Les USA se vengent de leur cuisant échec au Venezuela

 
Ex: https://katehon.com

Après avoir lamentablement échoué au Venezuela, les États-Unis se défoulent en Bolivie : Dans la nuit de dimanche à lundi, le commandant en chef de l’armée bolivienne, le Général Williams Kaliman, a exigé du Président Evo Morales qu’il démissionne « pour le bien de la Bolivie », une Bolivie qui quelques jours plus tôt avait réélu Morales avec 47.07% des voix contre 36.51% allant à son adversaire centriste, soit 10 points d’écart.

 « Après avoir analysé la situation conflictuelle interne, nous demandons au président de renoncer à son mandat présidentiel afin de permettre la pacification et le maintien de la stabilité, pour le bien de notre Bolivie », a déclaré le général que cite ce matin et largement la presse mainstream. Dans un tweet le Président Morales que certaines sources affirment être en route pour demander l’asile en Argentine ou au Mexique dit : « La police avait l’intention de m’arrêter illégalement. Les groupes de pression se sont attaqués à mon domicile. C’est un coup d’État qui foule au pied la loi« . Ce matin, les fauteurs de trouble se trouvaient toujours dans les rues de La Paz et les sources bien informées évoquent des arrestations de masse des pro-Morales.

Qu’est ce qui s’est passé réellement ? Largement battu en brèche par les résultats des dernières législatives en Amérique Latine où les partis anti-impérialistes ont presque dans la quasi totalité des cas haut la main, les Etats-Unis d’Amérique largement déçus au Venezuela tentent d’inverser la tendance ; En fait le putsch qui a renversé Morales est une déclaration de guerre des États-Unis aux peuples latino-américains, estiment les observateurs. Dans la foulée, le Venezuela et Cuba ont condamné le coup de force contre le président bolivien. Cuba a appelé la communauté internationale à soutenir Morales en tant que président. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a également condamné fermement les évolutions qui ont conduit à la démission de Morales en Bolivie. Quant à l’Argentine qui vient d’élire Alberto Fernandez à la tête de l’État, il qualifie le putsch d’inacceptable et appelle à la tenue dans les moindres délais d’élections libres.

Unis peuvent se targuer d’avoir réussi un coup qu’ils ont lamentablement raté au Venezuela. Morales a été réélu le 20 octobre avec 47% des voix contre 36,5% pour son rival centriste, Carlos Mesa, qu’on qualifie de Guaido de Bolivie. Cet écart de 10 points aurait dû suffire à apaiser les manipulations du camp atlantiste mais les temps ont changé, les États-Unis de Trump ayant affiché un total mépris des lois et du droit international. Pour le reste, le Président bolivien est un ennemi coriace : en 2016 il avait annoncé, qu’il allait expulser du pays la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI). La Bolivie avait interdit, dès 2006 déjà, la mainmise de groupes étrangers sur les ressources du sous-sol du pays. En 2008, elle expulsait du pays l’ambassadeur des États-Unis, devenu persona non grataet n’a cessé depuis de donner l’exemple qu’il est possible de s’extraire des griffes des stratèges internationaux de la finance. Il fallait que cela s’arrête.

En mai Evo Morales s’est rendu à Moscou à titre de premier dirigeant bolivien à s’être déplacé en Russie. Il a salué le « retour de la Russie en Amérique Latine » disant apprécier son rôle dans l’établissement d’un monde multipolaire. Les deux pays ont signé des accords de coopération militaire et sur la lutte contre le trafic de drogue, ainsi qu’une déclaration commune qui prévoit un renforcement de la coopération énergétique.

« La Russie contribuera à la construction de gazoducs et à l’exploration de gisements en Bolivie« , avait alors déclaré au président Morales, le Premier ministre russe, Medvedev qui affirmait aussi que Gazprom pourrait investir trois milliards de dollars dans l’exploration de nouveaux gisements d’hydrocarbures en Bolivie. Gazprom est présent en Bolivie qui possède les deuxièmes plus grandes réserves de gaz d’Amérique latine, derrière le Venezuela et tout renforcement de la présence russe aurait risqué de devenir incontrôlable. Mais ce n’est pas tout : La Bolivie de Morales menait aussi des discussions avec l’Iran, un autre pays alliés en juillet pour se procurer des drones iraniens. A la suite de la rencontre du 23 juillet entre de hautes délégations iranienne et bolivienne à La Paz, la Bolivie a affiché sa volonté d’acheter des drones iraniens.

Une chose est sûre : le camp atlantiste qui travaille en ce moment même à reproduire le scénario raté au Venezuela à la fois en Irak et au Liban, vient de marquer un point en Bolivie. Mais les dés sont loin d’être jetés, Morales ayant annoncé qu’il ne renoncerait pas à la lutte anti-impérialiste.

Source : Press Tv

 

L’américanisation et notre nullité terminale

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L’américanisation et notre nullité terminale

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Météo hier soir : on montre New Delhi noyée sous un nuage permanent de smog avec une poignée de zombis effectuant leur jogging en Nike.

La colossale braderie des âmes qui s’opère réduit à néant tous les cultes connus. Le crédit a remplacé le credo, a déclaré notre Marx, et on détruira et remplacera tout parce que c’est le triomphe de la destruction créatrice et du calcul égoïste. Le zombi touriste remplace le bâtisseur de Notre-Dame, du Taj Mahal ou bien de l’Alhambra. Et voyez ce que nos ploucs de la bourse et du business ont fait de Versailles, des îles ou bien d’Ushuaia. Le pauvre a neuf mètres carrés et un smartphone mais comme me dit un vieux promeneur andalou que je croise sur mon bord de mer assiégé, il n’est plus éduqué. Quant au riche, il se fait avoir à peu près partout, tant les prix ont augmenté, tant les prestations ont baissé, et tant ses clones se sont grotesquement multipliés.

L’américanisation… Paraphrasons Oswald Spengler : « la domination mondiale américaine est un phénomène négatif, résultant non pas d'un surplus d'énergie d'un côté, mais d'un déficit de résistance. »

Plus l’homme moderne est nul, plus il s’américanise. L’américanisme lui ordonne de renoncer à son argent (sauf s’il est milliardaire en gros lards), sa race, sa famille, sa liberté, son sexe, son rang, sa culture, sa nation, sa tradition. Tout cela manifeste une résiliente toxicité qu’on ne cesse ici de dénoncer, mais aussi cet effondrement vieux de deux siècles. Je cite à nouveau Baudelaire, témoin de notre effilochement lors du stupide dix-neuvième siècle :

« Impitoyable dictature que celle de l'opinion dans les sociétés démocratiques; n'implorez d'elle ni charité, ni indulgence, ni élasticité quelconque dans l'application de ses lois aux cas multiples et complexes de la vie morale. On dirait que de l'amour impie de la liberté est née une tyrannie nouvelle, la tyrannie des bêtes, ou zoocratie… »

C’était avant les véganiens et la nouvelle culture branchée du cannibalisme.

Le poète ajoute avant les attentats de Las Vegas :

americanisation_de_la_France-2fe63.jpg« Brûler des nègres enchaînés, coupables d'avoir senti leur joue noire fourmiller du rouge de l'honneur, jouer du revolver dans un parterre de théâtre, établir la polygamie dans les paradis de l'Ouest, que les Sauvages (ce terme a l'air d'une injustice) n'avaient pas encore souillés de ces honteuses utopies, afficher sur les murs, sans doute pour consacrer le principe de la liberté illimitée, la guérison des maladies de neuf mois, tels sont quelques-uns des traits saillants, quelques-unes des illustrations morales du noble pays de Franklin, l'inventeur de la morale de comptoir, le héros d'un siècle voué à la matière. »

Et de rajouter que l'américanomanie gagne du terrain vers 1850 chez le clergé catholique:

« Il est bon d'appeler sans cesse le regard sur ces merveilles de brutalité, en un temps où l'américanomanie est devenue presque une passion de bon ton, à ce point qu'un archevêque a pu nous promettre sans rire que la Providence nous appellerait bientôt à jouir de cet idéal transatlantique! »

Il y a donc déficit de notre part. Ortega Y Gasset évoque cette montée de la stupidité que le penseur et économiste oxonien Cipolla a théorisée. Nous ne sommes et ne valons plus grand-chose, et c’est pourquoi, que ce soit sous Macron, Sanchez, Merkel, Hollande, Johnson, Obama, May nous nous détruisons et nous anéantissons avec allégresse, démographiquement, spirituellement. Le triomphe du féminisme et du multiculturalisme US, dangers autrement plus percutants que l’épouvantail terroriste ou le baril d’islam saoudien, sont là pour le démontrer – et pour nous absorber.

Ce n’est pas la première fois que cela se produit, comme le rappela Oswald Spengler :

 « La domination mondiale romaine fut un phénomène négatif, résultant non pas d'un surplus d'énergie d'un côté, mais d'un déficit de résistance ». 

Je trouve géniale cette phrase, moi qui aime surtout dans le monde romain les textes lucides sur sa décadence, en oubliant quelques lueurs comme l’Enéide (chant VI), les bonnes lettres de Sénèque ou le songe de Scipion (Cicéron, République). Pour le reste on est formidablement proche de notre entropie actuelle (un autre qui en parle est Ugo Bardi, chimiste de formation mué historien de vocation sur Lesakerfrancophone.fr).

On ne va pas rappeler notre époque et sa soumission, et son adoration, et sa déification des américains. L’action Boeing triple depuis le scandale du Boeing 737, rappelle Philippe Grasset, ce qui signifie que nous voulons mourir – nous « crasher » - par et pour ces dieux américains qui nous hypnotisent (cf. mes rappels de Guénon à ce sujet : le monde moderne est hallucinatoire).

Spengler donc, qui remet notre empire romain, sa bureaucratie, son homogénéisation, ses thermes et son multiculturalisme à leur place :

« Considéré en soi, la domination mondiale romaine était un phénomène négatif, résultant non pas d'un surplus d'énergie d'un côté - que les Romains n'avaient jamais eu depuis Zama - mais d'un déficit de résistance de l'autre. Que les Romains n'aient pas conquis le monde est certain; ils ont simplement pris possession d'un butin ouvert à tous. L'Imperium Romanum a été créé non pas à la suite d'efforts militaires et financiers aussi extrêmes que ceux qui avaient caractérisé les guerres puniques, mais parce que l'Orient ancien renonçait à toute autodétermination externe. L’apparition de brillants succès militaires ne doit pas nous induire en erreur. Avec quelques légions mal entraînées, mal dirigées et maussades, Lucullus et Pompée ont conquis des royaumes entiers - un phénomène qui aurait été impensable à l'époque de la bataille d'Issus… »

Au passage, et toujours dans son introduction, Spengler, dont on a fait un distrait poète, mais qui est surtout un naturaliste compétent, nous voit déjà cuits culturellement, et à l’époque de Picasso, Schoenberg et Stravinsky encore :

« Qu'il s'agisse de peinture ou de musique de qualité, il ne peut plus y avoir de question pour les Occidentaux. Leurs possibilités architecturales sont épuisées depuis cent ans. Seules d’extensives possibilités leur sont laissées… »

Depuis nous avons touché le fond, mais nous creusons encore. C’est ce qu’on nomme l’art contemporain, qui recouvre et pollue Versailles et les ronds-points de l’ancienne France.

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L’empire romain exerce sa fascination comme aujourd’hui notre matrice US. Spengler :

« Il existe un type d'érudit dont la clarté de la vision tombe sous un charme irrésistible lorsqu'il passe d'une redingote à une toge, d'un terrain de football britannique à un cirque byzantin, d'un chemin de fer transcontinental à une voie romaine dans les Alpes, d'un destroyer de trente nœuds à une trirème, des baïonnettes prussiennes aux lances romaines - de nos jours même, du canal de Suez d'un ingénieur moderne à celui d'un pharaon. » 

Hypnose, quand tu nous tiens…

Spengler rappelle les conditions romaines, notamment dans le domaine… immobilier :

« Pour moi, c’est un symbole de la première importance que dans la Rome de Crassus - le triumvir et le spéculateur de chantier tout-puissant - le peuple romain avec ses inscriptions fières, le peuple devant lequel tremblaient Gaulois, Grecs, Parthes, Syriens, vive dans une misère effrayante dans des établissements de plusieurs étages de banlieues sombres, acceptant avec indifférence ou même avec une sorte d'intérêt sportif les conséquences de l'expansion militaire: beaucoup de familles célèbres et nobles, beaucoup de descendants des hommes qui ont vaincu les Celtes et les Samnites ont perdu leurs maisons ancestrales en se tenant à l'écart de la précipitation sauvage de la spéculation et ont été réduits à louer des appartements misérables… le long de la voie Appienne, où se trouvent les tombes splendides et encore merveilleuses des magnats financiers, les cadavres de la population ont été jetés avec des cadavres d’animaux, la ville ayant été abandonnée dans une fosse commune monstrueuse… »

La ville se dévore elle-même, comme disait un Guy Debord impressionné par Mumford, elle est devenue cetamas de détritus urbainsqui constitue l’universelle mégapole… quant aux vieilles familles, elles ne font plus rêver personne en occident depuis longtemps : elles ont été, comme les rois, réduites à l’état de larves people.

A la place du spéculateur Crassus on a le spéculateur Donaldus qui bute aussi sur les iraniens, pardon, sur les parthes : lisez la vie de Crassus de Plutarque qui vous expliquera mieux que Wikipédia comment les parthes en finirent avec lui (Crassus)…

Et cette cerise sur le gâteau (ou sur le catho, pensez à cet antipape et à sa pacha Mama) sur notre apocalypse touristique :

« dans Athènes dépeuplée, qui vivait de visiteurs et de la richesse de riches étrangers, la foule de touristes parvenus de Rome resta bouche bée devant les œuvres de l'époque péricléenne avec aussi peu de compréhension que le globe-trotter américain de la chapelle Sixtine de Michel-Ange, tous pièce d'art amovible ayant été enlevée ou achetée à un prix avantageux pour être remplacée par les bâtiments romains qui ont grandi, colossaux et arrogants, à côté des structures basses et modestes de l'ancien temps… »

L’épuisement du monde actuel, toujours plus lâche et stérile, ne se peut expliquer une nouvelle fois que par Guénon. Notre désindustrialisation sur ordre (n’en déplaise à tel lecteur à la fois peu instruit et malpoli), qui marque l’américanisation, a une dimension tératologique. Après l’époque de la solidification, survient la désintégration bien méphitique. Lisez l’intuition de Guénon sur les fissures de la grande muraille pour vous en convaincre. Dans le monde déchristianisé où nous évoluons, règne un satanisme extatique et cultuel sur fond d’églises cramées. A la pollution des Indes ou au smog du collectionneur Dorian Gray succèdent Netflix et sa froide inculture Illuminati.

Sources

René Guénon - Règne de la quantité, XXV

Guy Debord – La Société du Spectacle, § 174

Lewis Mumford – La Cité dans l’Histoire

Philippe Grasset - La Grâce de l’Histoire, le deuxième cercle, éditions mols

Nicolas Bonnal – Tolkien (Avatar), Les Territoires protocolaires (Maule)

Charles Baudelaire – Préface aux œuvres traduites d’Edgar Poe (ebooksgratuits.com)

Oswald Spengler, déclin de l'occident, introduction, archive.org

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mardi, 12 novembre 2019

L’art américain de « déclencher les crises » arabes et bloquer leur résolution

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L’art américain de « déclencher les crises » arabes et bloquer leur résolution

 
 
Auteur : Dr Wafik Ibrahim
Ex: http://www.zejournal.mobi

C’est une accusation explicite qui appelle à demander aux autorités arabes pourquoi permettent-elles de telles interventions, tout en se démarquant de la théorie du complot, car elles sont évidentes, prouvées et même exposées par les médias. Est-il normal que l’Etat américain exige de l’armée libanaise de protéger les manifestants et de ne pas les réprimer dans un pays où le mouvement populaire a bloqué la plupart des routes vitales et où seuls quatre blessés n’ayant que des contusions mineures, les chasseurs en forêt risquent plus, ont été enregistrés durant les 20 jours consécutifs des protestations ?

Pour l’Irak, les Américains s’efforcent de restreindre les manifestations dans les zones chiites du sud et de la capitale Bagdad et de concentrer l’affrontement entre le gouvernement dominé politiquement par les chiites et les zones à prédominance démographique chiite, essayant d’annihiler l’influence politique et démographique sunnites sur les événements en Irak, et isolant complètement le Kurdistan des Irakiens arabes qu’ils soient sunnites ou chiites.

Quant au Yémen, il semble que le projet pour éliminer les Ansarullah de l’État yéménite de Sanaa a lamentablement échoué, ce qui a nécessité un retour rapide vers l’unification du sud yéménite réparti entre influences saoudienne et émiratie, et sa séparation du nord en le démembrant en zones sous contrôle saoudien et émirati et patronage américain.

Quelqu’un s’oppose-t-il à ce nouveau siège américain ? Au Liban, des partis locaux liés à la politique américaine ont parasité la véritable insurrection populaire. Peut-on nier l’étendue du contrôle américain sur les Forces libanaises, les Phalanges libanaises, le Parti socialiste progressiste, de nombreuses associations et l’ensemble des politiques hariristes ? Ce sont des forces internes qui agissent selon les motivations des antennes américaines qui ont réussi à brider les forces militaires et de sécurité.

Cependant, les critiques acerbes adressées au Chef d’état-major de l’armée et à son chef des services de renseignement les ont obligés à ouvrir une route principale reliant Beyrouth au nord qui a été coupée par les Forces de Geagea. Le plus drôle, c’est que l’armée l’a rouverte en quelques minutes, révélant ainsi la faiblesse de ceux qui la barraient.

Vint alors « l’ordre américain » aux militaires, sous forme de conseils fraternels, de protéger les manifestants, sans un mot sur la nécessité d’un dialogue entre les manifestants pour la réalisation de leurs revendications, ce qui démontre combien les Américains étaient désireux de « faire durer la crise  » via leurs comparses comme mécanisme pour épuiser tout le Liban et attaquer le Hezbollah régional.

Qu’en est-il de l’Irak ? Les Américains saignent l’économie et l’unité de l’Irak depuis les années 1990, comme en témoigne la poursuite de leur projet de diviser l’Irak en trois états kurde, sunnite et chiite, qu’ils essaient d’exécuter de deux manières depuis leur occupation en 2003 à ce jour : affaiblir l’Etat central et ouvrir la voie aux interventions de l’Arabie Saoudite et de la Turquie islamistes.

Le Hachd Chaabi, qui a triomphé du terrorisme et remporté une victoire revigorante pour son pays avec toutes ses composantes, s’est trouvé éparpillé entre ses partis luttant pour le pouvoir, dont En Marche (Saïroun), Fatah et Al-Hikma. Leurs relations avec l’Iran les réunissaient des fois, comme Ils étaient divisés par les politiques saoudo-américaines d’autres fois, jusqu’à ce que cet Irak, riche et distingué par son Histoire, s’avère être l’un des pays les plus corrompus au monde.

L’Irak a été pillé par ses politiciens qui faisaient plier les gens par le nationalisme et la religiosité, renforçant les disparités sectaires et ethniques d’une part et le combat entre la corruption politique et les chiites du sud et de Bagdad d’autre part.

Ceux-ci ont constaté qu’ils n’avaient ni travail, ni infrastructure, ni eau potable, et qu’ils avaient faim. Ils avaient lancé un mouvement massif qui dure depuis des mois, sans relâche, et même les centaines de morts et les milliers de blessés tombés sous le feu de leur armée et certains intrus n’ont pas été en mesure d’étouffer leur insurrection. C’est le diktat de la faim.

Là, des informations nous parviennent disant que les Américains empêchent le gouvernement irakien de parachever son quorum politique sunnite, chiite et kurde, de sorte qu’il ne peut assurer des solutions pour répondre aux demandes populaires, et empêchent également le premier ministre de démissionner, sous divers prétextes qui dissimulent les tentatives américaines d’attiser le mouvement populaire.

On voit ici à quel point les Américains sont désireux de déclencher la crise, de l’alimenter et d’empêcher que des solutions n’y soient apportées. Loin de la théorie du complot, les Américains veulent l’aggravation permanente du mouvement irakien, dans une escalade qui n’entraîne pas la destruction de l’Etat, qui a des proportions kurdes et sunnites, mais affecte la relation des gens du Sud et de Bagdad avec la partie politique qui les représente au pouvoir, tendant vers l’établissement de mauvaises relations avec les Hachd Chaabi et percevant les limites du rejet de la relation avec l’Iran sous prétexte qu’il est le soutien principal du Hachd et de ses extensions au sein du gouvernement irakien. Ce qui est donc requis est le durcissement du siège de l’Iran du côté de l’Irak avec lequel il a la frontière la plus longue et les relations politiques les plus importantes qui lui permettent de s’infiltrer économiquement et de briser l’embargo américain.

Ce faisant, les Américains atteignent d’un coup plusieurs objectifs, dont le premier est de poursuivre la fragmentation sectaire et ethnique de l’Irak et d’empêcher sa consolidation en tant qu’État fort susceptible de coordonner avec la Syrie et d’assiéger le golfe, en plus du parachèvement du processus de strangulation de l’Iran à travers sa plus grande ouverture avec l’Irak et donc la Syrie, bloquant ainsi les routes Iran-Syrie-Iraq et, en même temps, entravant l’expansion russe et chinoise dans la région.

Les Américains utilisent les mêmes tactiques en Syrie, mais leur problème avec l’État syrien est qu’il a réussi à rallier l’armée et le peuple à l’État, en monopolisant la représentation du peuple syrien dans toutes ses diversités ethniques et régionales, à tel point que tout ennemi est exclu du consensus national, avec l’assentiment international et l’adhésion des amis et des ennemis.

Ce sont donc des méthodes américaines renouvelées qui ont remplacé celles qui ont échoué sur les terrains syrien et irakien. L’Irak, le Yémen et le Liban survivront-ils à ces nouvelles approches ?

Au Liban, le Hezbollah est le premier à avoir réussi à adopter une démarche patriotique élégante avec le mouvement libanais et à contenir ses aspects néfastes, tandis que le Yémen du Nord s’apprête à soutenir le Sud. Les cœurs se serrent de crainte pour l’Irak ciblé de toutes parts. Ses forces nationales pourront-elles inventer des solutions de nature à éliminer les poisons américain, saoudien et turc ?

Les capacités de ses forces nationales sont énormes, la première étant la promulgation d’un projet dans lequel les Irakiens sont égaux politiquement, économiquement, sociologiquement et tous unis contre la corruption politique. Ce n’est pas difficile en Mésopotamie.


- Source : Al Binaa (Liban)

dimanche, 10 novembre 2019

Blue Dot, réplique américaine à la BRI chinoise

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Blue Dot, réplique américaine à la BRI chinoise

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

La BRI ou Belt and Road Initiative est un grand programme d'origine chinoise, lancé il y a 6 ans, visant à connecter par des techniques modernes tous les Etats le souhaitant dans la région asiatique, au Moyen Orient et bientôt en Europe.

C'est devenu la hantise des Etats-Unis qui y voient la volonté de Pékin d'imposer son influence économique et politique dans cette partie du monde, en éliminant de ce fait l'influence américaine.

Nous avons souvent ici présenté la BRI. Voir notamment un article concernant la participation de l'Italie. Il est inutile d'y revenir. Il était évident que Washington était obligé de répliquer. Ceci vient d'être fait avec le lancement du Blue Dot Network. Celui-ci est présenté, officiellement, comme destiné à promouvoir des infrastructures de développement dans la région indo-pacifique et au-delà. Celles-ci devraient être « sustainables » c'est à dire aussi peu coûteuses et aussi peu agressives à l'égard de l'environnement que possible.

Il s'agit d'un projet commun réunissant la US Overseas Private Investment Corporation dont le nom indique bien les objectifs, le ministère australien des Affaires Etrangères et du Commerce, ainsi que la Banque Japonaise pour la Coopération internationale.

XI Jinping vient d'annoncer à Shanghai, lors de la China International Import Expo que la Chine avait à ce jour signé 197 accords concernant la coopération pour le développement de la Bri, avec 137 pays et 30 organisations internationales. Même si ces chiffres paraissent un peu exagérés, ils sont pas comparables avec l'intérêt que pourra rencontrer Blue Dot, où beaucoup voient une tentative de Wall Street pour conserver son emprise dans la région.

L'Inde, en ce qui la concerne, dont le rôle sera essentiel, semble partagée par le désir de participer à la BRI et d'être présente dans Blue Dot, tout au moins si celle-ci tient ses promesses. Beaucoup d'entreprises indiennes conservent de nombreux liens commerciaux avec les Etats-Unis et voudraient manifestement jouer sur les deux tableaux.

Pour le moment, Blue Dot a plutôt suscité de la méfiance en Asie. Ceci tient au fait que derrière des investissements privés, il est facile d'y voir un processus permettant, non seulement au grand capital américain, mais au Pentagone, de reprendre un peu de poids dans une partie du monde où l'influence de la Chine est devenue considérable.


 

vendredi, 08 novembre 2019

Arnaud Develay: Les Conséquences de la Faillite Impériale sur l’Ordre Juridique International (+ VIDEO)

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Arnaud Develay: Les Conséquences de la Faillite Impériale sur l’Ordre Juridique International (+ VIDEO)

 

Chisinau Forum III 

Arnaud Develay est avocat international, auprès des barreaux de Washington et de Paris

Bonjour à toutes et à tous et merci de vous être déplacé(es) si nombreux(ses) afin de venir à CHISINAU pour prendre le temps d’échanger avec nous.

Je tiens particulièrement à remercier mon ami et camarade IURIE ROSCA pour son accueil toujours des plus chaleureux.

Le Forum de CHISINAU a vocation à rassembler ceux d’entre-nous qui sommes soucieux d’entretenir la flamme de la souveraineté dans nos pays respectifs.

18 ans après les attentats du 11 septembre 2001, le léviathan mondialiste est plus que jamais déterminé à accélérer le processus visant à démanteler l’ordre international hérité de la Seconde Guerre mondiale.

Réalisant que l’opération d’hypnose déployée auprès des populations sidérées au travers de ses media de masse semble échouer de par ses contradictions internes, les tenants du mondialisme à marche forcée ont lancé un assaut sans précédant sur les règles de droit international qui malgré ses déficiences garantissaient une certaine stabilité, laquelle s’en est trouvée particulièrement amoindrie dès lors que la fenêtre d’opportunité a commencé à se refermer sur le moment unipolaire une décennie à peine après la Chute du Mur de Berlin.

En bref, ce qui selon Fukuyama devait être la fin de l’Histoire et le triomphe du libéralisme a laissé place à une spoliation visant à paupériser des millions d’individus qui constituaient ce que nous avons coutume d’appeler les classes moyennes.

Cette entreprise de destruction systématique n’a cependant pu être rendue possible qu’au travers d’un démantèlement systématique de l’architecture juridique et donc politique qui constituait la pierre de voute de la souveraineté des nations.

Comment en sommes-nous arrivés là ?

En réponse à la question tendant à lui demander ce qu’il considérait comme la pire catastrophe du XXème Siècle, l’actuel Président de la Fédération de Russie avait répondu sans hésiter : « L’effondrement de l’Union Soviétique. »

Le Président POUTINE avait compris que seul l’existence d’un rapport de force équilibré entre les grandes puissances rend possible le respect des règles de droit international.

Dans ce contexte de tensions servant de garde-fou, il devint possible de donner tout son sens au principes élémentaires du droit international public encapsulés par les deux piliers  que représentent les doctrines dites de PACTA SUNT SERVANDA et OPINIO JURIS.

La doctrine de PACTA SUNT SERVANDA met l’accent sur le respect de la parole donnée afin que l’accord, qu’il soit bilatéral ou multilatéral, soit respecté en chacune de ses provisions mais aussi dans son esprit par toutes les parties contractantes.

La Convention de Vienne sur les Relations diplomatiques et consulaires entre Etats-Nations est un parfait exemple de l’application de cette doctrine.

Il ne viendrait pas à l’idée d’un Etat partie à la Convention de violer par exemple les dispositions portant sur l’immunité diplomatique accordée au personnel consulaire nonobstant le caractère sérieux d’un délit portant sur des faits sérieux commis par ladite personne. Une telle démarche exposerait ledit Etat à ce que ses propres employés soient eux-mêmes assujettis à la violation de leur immunité l’étranger.

Le principe de réciprocité est donc central dans le respect des obligations découlant de tout accord entre les Parties contractantes et agit de facto comme le régulateur de l’effectivité des accords internationaux.

Parce que ces règles implicites de réciprocité sont passé dans le domaine des usages, il n’est pas nécessaire de les inscrire au titre du droit positif.

Le deuxième pilier est constitué par la doctrine dite d’OPINIO JURIS.

Le droit international coutumier est constitué de deux éléments : 1) la pratique internationale régulière et générale des États; et, 2) l’acceptation subjective de la coutume comme source de droit par la communauté internationale.

Pour qu’un traité multilatéral puisse avoir force de droit, il convient que toutes les Parties-Contractantes, mais aussi celles n’ayant pas nécessairement adhéré au traité, s’accordent sur l’interprétation qui doit prévaloir dans le traitement de la thématique du texte eut égard aux droit coutumier existant.

Cette doctrine revêt un caractère d’autant plus important qu’il existe des cas ou le droit international positif des traités ne prévoit rien et/ou dans lesquels il n’existe pas de décisions sur le sujet.

Cet état de vide juridique dit « NON LIQUET » a souvent servi de matrice à des pratiques étatiques qui dans leur applications se sont inscrits en porte-à-faux avec des principes connexes pourtant eux-mêmes parfaitement balisés par le consensus au cœur du principe d’OPINIO JURIS.

C’est le cas par exemple de la doctrine dite du « combattant ennemi ».

Suite aux attaques du 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont initié leur soi-disant Guerre contre le Terrorisme.

Agissant en tant qu’hégémon sans rival, le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique a décrété que les Conventions de Genève n’avaient pas vocation à s’appliquer à des individus agissant en dehors de tout cadre étatique, ne portant aucun uniforme distinctif et ne respectant pas eux-mêmes les règles de la guerre conventionnelle.

Cette doctrine vit le déclenchement d’une série de violation du droit humanitaire et de la personne en général, notamment eu égard aux droits accordés à quiconque de pouvoir bénéficier d’un procès en bonne et due forme, ainsi que de pouvoir préparer une défense en ayant accès aux éléments de preuves à charge.

Certaines confessions ont par ailleurs été obtenues sous la torture ainsi que révélé par l’actuel Directrice du Renseignement US, laquelle a participé au sessions d’interrogatoires.

Dans le prolongement de ces violation du droit dit JUS COGENS, WASHINGTON a mis en place des protocoles d’enlèvements de suspects dans le cadre des « Redditions extraordinaires ».

Ces opérations menées par les services de renseignement ont souvent fait l’objet de critiques acerbes de par le fait qu’elles étaient mises en œuvre en violation totale de la souveraineté des Etats dont certains étaient considérés comme alliés.

Cette fuite en avant dans le non-respect du droit international une fois initiée est souvent très difficile à stopper.

Les dégâts sont en toute hypothèse irréversibles quant au rétablissement du statut quo ante.

Pire, parce que les violations sont commises par un Etat puissant (Membre Permanent du Conseil de Sécurité, et Membre Fondateur des Nations-Unies), c’est toute l’architecture du droit international dans son incarnation onusienne qui s’en retrouve discréditée

Les conséquences de cette période de délinquance assumée a engendré beaucoup de violations par des Etats qui ne se sont quant à eux jamais considéré être investi d’une destiné manifeste mais qui ont su utiliser à leur avantage ce précédent pour justifier à leur tour la commission de violations à l’encontre de leurs propres citoyens.

C’est dans ce contexte qu’il faut aujourd’hui analyser le retrait unilatéral des Etats-Unis de l’Accord sur le Nucléaire Iranien malgré son adoption par une résolution adoptée par le Conseil de Sécurité.

C’est aussi dans ce contexte qu’il convient de comprendre comment l’opération d’intoxication à grande échelle concernant aussi bien l’Irak, que la Libye et plus récemment la Syrie ont pu être exécutées sans que les agences onusiennes ne puissent faire leur travail de vérification.

C’est enfin dans ce contexte qu’il nous faut comprendre comment le régime de non-prolifération nucléaire a pu se retrouvé complètement démantelé en à peine deux décennies, à commencer par le retrait unilatéral de l’Administration BUSH du traité ABM de 1972 en décembre 2001 et plus récemment celui de l’Administration TRUMP du Traité INF, pour Intermediate Nuclear Forces Treaty

Le retrait unilatéral de ce dernier par Washington rétablit l’usage d’armes stratégiques sur le continent Européen.

Il est à souligner que la concentration des media entre les mains de quelques entités souvent liées aux usines d’armement a grandement facilité cette marche forcée vers le désordre actuel.

L’opinion publique n’est plus informée et les grandes manifestations de 1983 contre l’installation des missile PERSHING en Allemagne Fédérale semblent aujourd’hui comme relevant du fantasme.

Près de 20 ans après les attaques du World Trade Center, le contexte de sécurité internationale n’a jamais été aussi fragilisé.

Je vous remercie pour votre attention.

mercredi, 06 novembre 2019

Robert Strausz-Hupé – Le nouvel ordre mondial et l’empire américain

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Robert Strausz-Hupé – Le nouvel ordre mondial et l’empire américain

L’ordre mondial qui se profile sera-t-il celui de l’empire universel américain ? Il doit en être ainsi, dans la mesure où il portera le sceau de l’esprit américain. L’ordre à venir marquera la dernière phase d’une transition historique et en finira avec la période révolutionnaire de ce siècle.

La mission du peuple américain consiste à enterrer les États-nations, guider leurs peuples endeuillés vers des unions plus larges, et intimider par sa puissance les velléités de sabotage du nouvel ordre mondial qui n’ont rien d’autre à offrir à l’humanité que de l’idéologie putréfiée et de la force brute…

Pour la cinquantaine d’années à venir le futur appartient à l’Amérique. L’empire américain et l’humanité ne seront pas opposés, mais simplement deux noms pour un même ordre universel sous le signe de la paix et du bonheur. Novus orbis terranum (Nouvel ordre mondial).

« The Balance of Tomorrow » – Robert Strausz-Hupé, Orbis, 1957

Robert Strausz-Hupé was a former U.S. ambassador to Turkey, NATO, Belgium, Sweden, and Sri Lanka, a professor of political science at the University of Pennsylvania, and the founder of the Foreign Policy Research Institute and its journal Orbis. – FPRI

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lundi, 04 novembre 2019

Comment la Chine efface les Américains

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Comment la Chine efface les Américains

Les Carnets de Nicolas Bonnal

L’Amérique ? C’est devenu depuis les années soixante un mixte d’impérialisme facho-nihiliste, d’oligarchie tiers-mondiste et de fascisme antiraciste-féministe. Mais cela ne mène plus très loin. America, gratte again…

La Chine s’est éveillée et, pauvre Napoléon, le monde ne tremble pas. Le monde sortira des guerres impériales/humanitaires (les idées chrétiennes devenues folles de Chesterton) et autre croisades occidentales/accidentelles. Mais voyons des analyses US plus précises…

J’ai demandé à Hervé de traduire un texte Unz.org de l’universitaire Roberts Godfree sur la déculottée US dans tous les domaines (ce n’est pas que l’Europe vaille mieux, on est tous d’accord). Aucune schadenfreude : ce qui m’affole c’est que notre occident anesthésié ne se rend compte de rien ou s’en sort par des boniments paternalistes ou des clichés racistes.

Et cela donne : 

« En 2003, j’ai publié un livre sur le déclin des trente-six indicateurs sociaux et économiques de l’Amérique. J’en ai envoyé des copies par la poste à l’Administration, au Congrès et aux chefs de département et j’ai reçu une réponse du Directeur général de la Central Intelligence Agency, qui m’a dit que l’Agence fournissait des informations presque identiques au gouvernement depuis plusieurs décennies. Pendant ce temps, notre déclin et la montée en puissance de la Chine se sont accélérés et cet élan nous a menés si loin, si rapidement, que toute compétition est devenue irréaliste. »

Roberts remet alors des pendules à l’heure :

« Si la Chine ressemblait à la caricature que nos médias nous présentent depuis ces sept dernières décennies, alors oui, nous devrions contrebalancer son autoritarisme excessif, répressif et autoritaire et investir notre trésor dans les technologies de pointe pour faire en sorte que nous fassions l’envie du monde….Mais que faire si la Chine n’est ni répressive, ni autoritaire ? Et s’il ne nous reste plus de trésor à investir ? Et si les dirigeants chinois étaient plus populaires, respectés et compétents que les nôtres ? Que se passerait-il si son économie était déjà 30 % plus forte que la nôtre, connaissait une croissance trois fois plus rapide, avec deux tiers de fardeau de la dette en moins ? Et si elle était déjà en avance sur nous sur le plan scientifique et technologique, imprenable sur le plan militaire, et si elle possédait des alliés plus nombreux et plus puissants que les nôtres ? »

On rappelle que les chinois/confucéens sont contents :

« Gouvernement : Confucius, le politologue suprême disait : « Si les gens n’ont pas confiance en leurs dirigeants, l’État ne peut pas exister. » La confiance en notre gouvernement est à son plus bas niveau de l’histoire. Gallup affirme  que la plupart d’entre nous considèrent le gouvernement comme notre problème le plus urgent et que seuls 54 % d’entre nous « exprimons constamment une position pro-démocratique ». Le système de gouvernement professionnel et non confessionnel de la Chine l’a ramené à son rôle d’Empire du milieu. Comparé au nôtre, le gouvernement chinois est tourné vers l’avenir, décentralisé, efficace et économe. L’Examen d’admission au gouvernement sélectionne chaque année les 2 % des meilleurs diplômés et la réussite est la seule voie vers le pouvoir et la responsabilité. Les 200 membres du Conseil d’État – tous promus pour leur capacité à travailler en coopération – ont gouverné collectivement des milliards de personnes pendant 5 000 ans et leurs données publiques sont stupéfiantes. La plupart ont un doctorat et un QI supérieur à 140. Tous ont commencé leur carrière dans les villages les plus pauvres du pays et n’en sont partis qu’après avoir augmenté les revenus du village de 50%. Ils ont répété cette performance à tous les niveaux, y compris à la présidence, comme le fait Xi. »

Roberts rappelle que le vaurien Donald a parfois raison décidément dans sa discordance cognitive :

« Nous choisissons les dirigeants par acclamation – une coutume gréco-romaine qui favorise les vauriens qui savent parler – et c’est exactement ce que nous avons alors que, comme l’a  fait remarquer  le président Trump, « les dirigeants chinois sont beaucoup plus intelligents que nous. C’est comme prendre les New England Patriots et Tom Brady et les faire jouer contre ton équipe de football du lycée. »

Et Roberts d’ajouter :

« Aujourd’hui, la Chine génère 20 % du PIB mondial par rapport à nos 15 %, ses importations et ses exportations sont équilibrées, ses relations commerciales sont excellentes, sa monnaie est assez valorisée, son économie est 30 % plus importante et croît trois fois plus vite, ses salaires dans le secteur manufacturier sont à égalité avec les nôtres et ses plans pour 2025 sont à couper le souffle. Toujours de nouvelles autoroutes, voies ferrées, métros et ports et, l’année prochaine, l’Internet le plus rapide et le plus avancé avec des villes entières construites autour de la 5G. »

Soutien du monde émergent, la Chine n’est même pas impopulaire et elle manage sans menace une bonne partie du monde :

« En 2018, le taux d’approbation mondial de 34 % de la Chine battait celui de l’Amérique, qui était de 31 %... Nous avons cédé le contrôle de la Crimée et de la mer Noire à la Russie et, de plus en plus, du Moyen-Orient. Avec la Nouvelle route de la soie, la Chine et la Russie fusionnent l’Union économique eurasienne (Arménie, Bélarus, Kazakhstan, Kazakhstan, République kirghize et Russie avec le Tadjikistan, l’Ouzbékistan et la Moldavie en considération) ; l’Organisation coopérative de Shanghai, OCS (Russie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Inde, Chine, Pakistan ; avec l’Afghanistan, l’Iran, la Mongolie et la Biélorussie comme observateurs et l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Cambodge, le Népal, le Népal, Sri Lanka et la Turquie comme partenaires de dialogue) ; et le Partenariat économique régional global, (Brunei, Cambodge, Indonésie, Laos, Malaisie, Myanmar, Philippines, Singapour, Thaïlande, Vietnam, Chine, Japon, Inde, Corée du Sud, Australie et Nouvelle-Zélande). Une fois que les gazoducs Nord Stream II et South Stream seront achevés en décembre, comment l’UE pourra-t-elle résister à s’y brancher ? »

Voyons la Science et le QI chinois :

« Leurs cinq points de QI supplémentaires par rapport à nous signifient qu’ils ont 300 000 personnes avec un QI de 160, comparativement à 30 000 en Occident. La Chine a dépassé les États-Unis pour devenir le premier producteur mondial d’articles scientifiques, représentant près d’un cinquième de la production mondiale totale, selon un  nouveau rapport. La Chine  domine le classement mondial  des articles de recherche les plus cités publiés dans les 30 domaines technologiques les plus en vogue. Bien que les États-Unis aient produit 3,9 millions d’articles sur la recherche en tous domaines, comparativement à 2,9 millions en provenance de la Chine, cette dernière a produit la plus grande part dans 23 des 30 domaines qui ont suscité le plus d’intérêt, tandis que l’Amérique a obtenu la tête pour les sept autres.

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Puis la Technologie : « Les deux tiers des ordinateurs les plus rapides au monde sont chinois, mais rien ne révèle plus le vide de notre armoire technologique que la domination chinoise du haut débit mobile amélioré. Nous prendrons deux fois plus de temps et dépenserons deux fois plus pour intégrer un système moins abordable, fonctionnel, compatible et évolutif. Pourtant, nos impitoyables médias ont tourné en dérision le président Trump lorsqu’il a appelé l’Amérique à dominer la 6G, malgré le fait publiquement connu que Huawei a 600 mathématiciens, physiciens et ingénieurs travaillant sur le 6G depuis plus d’un an. La Chine est en tête du classement mondial dans la plupart des dix principaux domaines « prometteurs » comme la recherche sur les piles et représente plus de 70 % de tous les articles sur les photocatalyseurs et le traitement du cancer ciblé par l’acide nucléique, qui se classent respectivement en 12e et 14e position. Les États-Unis sont en tête dans trois domaines de la biotechnologie, dont l’édition du génome en 7eme position, et l’immunothérapie en 10eme. La Chine est le chef de file mondial de  la recherche fondamentale  et de la plupart des technologies, en particulier celles concernant les  régions chaudes. »

L’Aérospatiale ? 

« La Chine a lancé plus de missions spatiales en 2018 que la Russie ou l’Amérique et son premier avion de ligne local décollera cette année, bien que la FAA ait trainé les pieds. C’est le premier fournisseur mondial de drones et le plus grand fabricant et exportateur d’avions de combat légers. Maintenant que son avion de combat, le WS-15, est en production, son J-20 va dépasser les nôtres. »

Ironiquement, l’auteur ajoute sur cette guerre commerciale aux dimensions modestes :

« Comme le dit Parag Khanna, Pékin doit se demander pourquoi le numéro 3 lancerait une guerre commerciale contre le numéro 1. Bien que nous soyons autosuffisants à bien des égards, nous sommes peut-être moins indispensables que nous ne l’imaginons. «L’Amérique d’abord» sonne bien, sauf quand cela signifie en fait « l’Amérique seule ».

Indicateurs sociaux ?

« Le GINI chinois, qui n’avait jamais atteint nos niveaux, est en train de chuter comme une pierre et l’extrême pauvreté disparaîtra l’année prochaine, lorsque tous les Chinois auront une maison, un emploi, beaucoup de nourriture, une éducation, des rues sûres, des soins de santé et de vieillesse (il y aura alors plus de toxicomanes, de suicides et d’exécutions, plus de personnes sans abri, pauvres, affamées et prisonnières en Amérique qu’en Chine). 500 000 000 de Chinois vivant en milieu urbain auront une valeur nette et un revenu disponible supérieurs à ceux des Américains moyens, leurs mères et leurs nourrissons seront moins susceptibles de mourir en couches, leurs enfants obtiendront leur diplôme d’études secondaires trois ans plus tôt que nos enfants ; et survivront. 98 % des Chinois listés comme « pauvres » sont déjà propriétaires de leur maison et Xi a programmé de ramener le coefficient GINI au-dessous de celui de la Finlande, d’ici 2021-2035. »

L’éducation est incomparable reflétant celle des quatre dragons qui nous impressionnaient tant au cours des lointaines années 80 : 

« Aucun pays n’a autant d’ingénieurs intelligents, bien formés et dévoués. Un quart des travailleurs en Science, Technologie et Mathématiques dans le monde sont des Chinois, une main-d’œuvre intellectuelle huit fois plus nombreuse, qui croît six fois plus vite et qui obtient son diplôme d’études secondaires trois ans plus tôt que chez nous. D’ici 2025, la Chine comptera plus de travailleurs qualifiés sur le plan technologique que l’ensemble des pays de l’OCDE – États-Unis, UE, Canada, Mexique, Australie, Israël, Japon, Corée, Nouvelle-Zélande et Turquie – réunis. »

Pierre d’achoppement, la sécurité, la fierté nationale :

« Faible criminalité, pas d’absurdités religieuses ou de violence islamique. Les entreprises peuvent investir en toute sécurité sans crainte de troubles religieux, de violence ou de vol qualifié.

La foi en l’avenir, le nationalisme, la croyance en une Chine meilleure. Les Chinois croient fermement en l’avenir et sacrifient volontiers temps et efforts pour la prochaine génération. Les Chinois ont le même sentiment que celui que nous avions dans les années 60, sauf que leurs salaires et leur richesse ont doublé chaque décennie depuis soixante-dix ans. »

A l’heure où l’occident bascule dans le techno-bolchévisme, la dystopie écologiste, le transgenre et le fascisme humanitaire, la Chine est démocrate…

« La Chine est la première  démocratie  au monde. Bien que cette affirmation mette en colère de nombreux Occidentaux, quel que soit le système de mesure utilisé, la Chine est une démocratie prospère et l’Amérique ne l’est pas, que ce soit sur le plan électoral, populaire, procédural, opérationnel, financier ou technologique. »

Roberts ajoute qu’elle saura même se défendre :

« L’armée chinoise  dispose de certains des  systèmes d’armes  les plus modernes au monde pour la moitié du coût de la défense américaine. Ses missiles les plus modernes surpassent les nôtres dans toutes les catégories grâce au couplage étroit entre leurs chimistes de pointe et les fabricants de propergols pour fusées. Les systèmes d’armes russes comblent toutes leurs lacunes. »

Cerise sur le gâteau : « 95 % des chinois soutiennent les politiques de leur gouvernement et la plupart sont prêts à se battre pour leur pays. »

L’indianiste Daniélou écrivit que les aryens occidentaux étaient de simples prédateurs. Le chaos des siècles passés l’aura montré. On verra la suite avec nos chinois…

 

jeudi, 17 octobre 2019

OPA territoriales

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OPA territoriales

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

L’été a connu une affaire que beaucoup ont pris pour une nouvelle provocation loufoque de Donald Trump. L’édition du 15 août 2019 du Wall Street Journal révélait l’intérêt de l’actuel président des États-Unis pour le Groenland. Il aurait proposé d’acheter l’île arctique au Danemark. Le royaume danois jugea la démarche vaine.

Dépendance de Copenhague, le Groenland dispose d’une large autonomie interne et n’appartient plus depuis le milieu des années 1980 à l’Union dite européenne. Au moment où la route maritime du Nord deviendrait plus accessible, il occupe une position géopolitique essentielle. Outre la présence de gisements d’hydrocarbures, son sous-sol regorgerait d’or, de zinc, de cuivre, de graphite, de nickel, de platine et d’uranium.

Loin d’être une énième pitrerie, Donald Trump inscrit son étonnante proposition dans l’action de ses prédécesseurs. À deux reprises déjà, la Maison-Blanche a voulu acheter l’île; en 1867, puis en 1946 pour un montant de cent millions de dollars… L’homme d’affaire devenu président relance ainsi une vieille pratique étatsunienne : l’achat plus ou moins honnête de territoires.

La formation des États-Unis aux XIXe et XXe siècles se réalise autour du regroupement de terres acquises à vil prix. En 1803, le Premier consul Bonaparte vend pour quatre-vingt millions de francs le vaste territoire de la Louisiane entre le Golfe du Mexique et les confins du Canada. Sous-peuplée et mal défendue, la Louisiane constituait une cible prioritaire pour la belliqueuse Angleterre dans son espoir de soumettre ses anciennes colonies rebelles. En 1819, l’Espagne reçoit cinq millions de dollars pour la cession de la Floride. En 1848, les États-Unis font un bond territorial considérable. Suite à une féroce guerre d’invasion, les États-Unis versent au gouvernement mexicain un pourboire de quinze millions de dollars dans le cadre du traité de Guadalupe. Ce traité biaisé offre à la jeune puissance nord-américaine le Texas, la Californie, l’Utah, le Nevada, l’Arizona, le Colorado et le Nouveau-Mexique. Cinq ans plus tard, en 1853, l’Étatsunien James Gadsden négocie avec Mexico, un accord sur la rectification frontalière méridionale du Nouveau-Mexique. Washington y achète une bande de terre de 76 800 km² dans laquelle se trouvent les villes bien connues des cinéphiles fans de western, Yuma et Tucson.

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En 1867, les États-Unis réussissent un très beau coup territorial. Partisan du Nord pendant la Guerre de Sécession entre 1861 et 1865, le tsar Alexandre II commet l’erreur irréparable de vendre l’Alaska pour la somme de sept millions deux cents mille dollars. La Russie perd sa dimension tricontinentale qui lui aurait permis de faire du Nord de l’océan Pacifique un lac russe. En 1899, le traité de Paris arrête la guerre entre l’Espagne et les États-Unis. Contre vingt millions de dollars, Madrid cède Porto Rico, les îles de Wake et de Guam dans le Pacifique ainsi que les Philippines et Cuba. Un an plus tôt, les États-Unis avaient annexé la république bananière d’Hawaï…

En 1917, Washington achète enfin au Danemark pour vingt-cinq millions de dollars sa part des îles Vierges. L’autre partie de cet archipel des Antilles appartient toujours au Royaume-Uni. Par cette acquisition, les États-Unis renforcent leur emprise sur les aires centre-américaine et caraïbe.

Réclamer le Groenland revient par conséquent à poursuivre une vieille politique géo-boutiquière. Bien des critiques de Trump n’ont toujours pas compris que son impulsivité ne l’empêchait pas de réfléchir. Cette manie douteuse d’acheter des territoires s’applique jusqu’au continent européen puisque qu’est-ce que l’OTAN, sinon la meilleure justification pour manipuler des gouvernements soi-disant européens plus que jamais déférents envers leur maître d’outre-Atlantique ?

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 142, mise en ligne sur TV Libertés, le 7 octobre 2019.