samedi, 09 février 2019
La stratégie perdante du Président Trump: Contrôler le Brésil et affronter la Chine
La stratégie perdante du Président Trump: Contrôler le Brésil et affronter la Chine
par James Petras
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Les États-Unis adoptent un régime voué à l’échec et menacent l’économie la plus dynamique du monde. Le président Trump a fait l’éloge du président brésilien nouvellement élu, Jair Bolsonaro, et promet de promouvoir des liens économiques, politiques, sociaux et culturels étroits avec lui. En revanche, le régime Trump s’est engagé à démanteler le modèle de croissance de la Chine, à imposer des sanctions sévères et généralisées et à promouvoir la division et la fragmentation de la Chine élargie.
Le choix des alliés et des ennemis de Washington repose sur une conception étroite et à court terme des avantages et des pertes stratégiques.
Dans cet article, nous discuterons des raisons pour lesquelles les relations américano-brésiliennes s’inscrivent dans la poursuite de la domination mondiale de Washington et pourquoi Washington craint la croissance dynamique et le défi d’une Chine indépendante et compétitive.
Le Brésil à la recherche d’un Patron
Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a annoncé, dès le premier jour, un programme visant à inverser près d’un siècle de croissance économique dirigée par l’État. Il a annoncé la privatisation de l’ensemble du secteur public, y compris les activités stratégiques quelles soient financières ; bancaires ; minières : d’infrastructure ; de transport ; énergétiques ou manufacturières. De plus, cette vente en masse va donner la priorité aux sociétés multinationales étrangères. Les régimes civils et militaires autoritaires précédents protégeaient les entreprises nationalisées dans le cadre d’alliances tripartites comprenant des entreprises privées étrangères, étatiques et nationales.Contrairement aux précédents régimes civils élus qui s’efforçaient – pas toujours avec succès – d’augmenter les pensions, les salaires et le niveau de vie et de faire reconnaître la législation du travail, le Président Bolsonaro a promis de licencier des milliers d’employés du secteur public, de réduire les pensions et de relever l’âge de la retraite tout en abaissant les traitements et salaires afin de faire baisser les coûts et augmenter les profits pour les détenteurs de capitaux.
Le Président Bolsonaro promet d’inverser la réforme agraire, d’expulser, d’arrêter et d’agresser les familles paysannes afin de renforcer les propriétaires terriens et d’encourager les investisseurs étrangers à les remplacer. La déforestation de l’Amazonie et son transfert aux barons du bétail et aux spéculateurs fonciers entraîneront la saisie de millions d’hectares de terres indigènes.
En matière de politique étrangère, le nouveau régime brésilien s’engage à suivre la politique américaine sur chaque question stratégique : Le Brésil soutient les attaques économiques de Trump contre la Chine, soutient l’accaparement des terres d’Israël au Moyen-Orient (y compris le transfert de sa capitale à Jérusalem), soutient les complots américains de boycott et les politiques visant à renverser les gouvernements de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua. Pour la première fois, le Brésil a offert des bases militaires au Pentagone et des forces militaires pour toute invasion ou guerre à venir.
La célébration de la remise gratuite des ressources et des richesses par le président Bolsonaro et de l’abandon de souveraineté est célébrée dans les pages du Financial Times, du Washington Post et du New York Times qui prédisent une période de croissance, d’investissement et de reprise – si le régime a le « courage » d’imposer sa trahison.
Comme cela s’est produit lors de nombreuses expériences récentes de changement de régime néolibéral de droite en Argentine, au Mexique, en Colombie et en Équateur, les journalistes et experts des pages financières ont laissé leur dogme idéologique les aveugler face à d’éventuels pièges et crises.
Les politiques économiques du régime Bolsonaro ignorent le fait qu’elles dépendent des exportations agro-minérales vers la Chine et qu’elles sont en concurrence avec les exportations américaines… Les élites agro-industrielles brésiliennes vont s’indigner du changement de partenaires commerciaux… Elles s’opposeront, vaincront et mineront la campagne anti-Chinoise de Bolsonaro s’il ose persister.
Les investisseurs étrangers prendront le contrôle d’entreprises publiques, mais il est peu probable qu’ils puisse accroitre la production en raison de la forte réduction de l’emploi, des salaires et des traitements, à mesure que le marché de la consommation va chuter.
Les banques peuvent accorder des prêts, mais exigent des taux d’intérêt élevés pour des « risques » élevés, d’autant plus que le gouvernement sera confronté à une opposition sociale accrue de la part des syndicats et des mouvements sociaux, et à une violence accrue par la militarisation du contrôle de la société.
Bolsonaro n’a pas de majorité au Congrès, qui dépend du soutien électoral de millions de fonctionnaires, de salariés, de retraités et de minorités raciales et de genre. L’alliance du Congrès sera difficile sans corruption et sans compromis… Le cabinet de Bolsonaro comprend plusieurs ministres clés qui font l’objet d’une enquête pour fraude et blanchiment d’argent. Sa rhétorique anti-corruption s’évanouira face aux enquêtes judiciaires et aux révélations.
Il est peu probable que le Brésil fournisse des forces militaires significatives pour les aventures militaires régionales ou internationales des États-Unis. Les accords militaires avec les États-Unis n’auront que peu de poids face à la profonde agitation intérieure.
Les politiques néolibérales de Bolsanaro vont creuser les inégalités, en particulier parmi les cinquante millions de personnes qui sont récemment sorties de la pauvreté. La prise de contrôle du Brésil par les États-Unis enrichira Wall Street qui prendra l’argent et s’enfuira, laissant les États-Unis faire face à la colère et au rejet d’un allié dépouillé.
Les États-Unis face à la Chine
Contrairement au Brésil, la Chine n’est pas prête à se soumettre au pillage économique et à renoncer à sa souveraineté. La Chine suit sa propre stratégie à long terme qui se concentre sur le développement des secteurs les plus avancés de l’économie – y compris l’électronique de pointe et les technologies de communication.Les chercheurs chinois produisent déjà plus de brevets et d’articles scientifiques référencés que les États-Unis. Ils diplôment plus d’ingénieurs, de chercheurs de pointe et de scientifiques innovateurs que les États-Unis, grâce à des niveaux élevés de financement de l’État. La Chine, avec un taux d’investissement de plus de 44 % en 2017, surpasse de loin les États-Unis. La Chine a progressé, passant d’exportations à faible valeur ajoutée à des exportations à forte valeur ajoutée, y compris des voitures électriques à des prix compétitifs. Par exemple, les i-phones chinois font concurrence à Apple en termes de prix et de qualité.
La Chine a ouvert son économie aux multinationales américaines en échange de l’accès à une technologie de pointe, ce que Washington appelle des saisies « forcées ».
La Chine a encouragé la conclusion d’accords multilatéraux sur le commerce et l’investissement y compris avec plus de 60 pays dans le cadre d’accords à grande échelle et à long terme sur les infrastructures en Asie et en Afrique.
Au lieu de suivre l’exemple économique de la Chine, Washington se plaint du commerce déloyal, du vol technologique, des restrictions du marché et des contraintes étatiques sur les investissements privés.
La Chine offre à Washington des possibilités à long terme d’améliorer sa performance économique et sociale – si Washington reconnaît que la concurrence chinoise est une incitation positive. Au lieu d’investir massivement dans la modernisation et la promotion du secteur des exportations, Washington s’est tournée vers des menaces militaires, des sanctions économiques et des droits de douane qui protègent les secteurs industriels américains obsolètes. Au lieu de négocier pour des marchés avec une Chine indépendante, Washington prend le contrôle de régimes vassaux comme celui du Brésil sous le gouvernement du président nouvellement élu Jair Bolsonaro, qui compte lui sur le contrôle économique et les prises de contrôle américains.
Les États-Unis peuvent facilement dominer le Brésil pour des gains à court terme – profits, marchés et ressources, mais le modèle brésilien n’est ni viable ni durable. En revanche, les États-Unis doivent négocier, discuter et accepter des accords concurrentiels réciproques avec la Chine… Le résultat final de la coopération avec la Chine permettrait aux États-Unis d’apprendre et de se développer d’une manière durable.
Conclusion
Pourquoi les États-Unis ont-ils choisi la voie de contrôler un Brésil rétrograde et de négliger le rôle d’une future nation leader ?Fondamentalement, les États-Unis sont structurellement ancrés dans un système politique fortement militarisé qui est guidé par la quête de la domination mondiale – « l’impérialisme ». Les États-Unis ne veulent pas concurrencer une Chine innovante, ils cherchent à contraindre la Chine à démanteler les institutions, les politiques et les priorités qui font sa grandeur.
Washington exige que la Chine renonce à l’autonomie relative de l’État, augmente la pénétration de ses secteurs stratégiques par les États-Unis et s’appuie sur des banquiers et des universitaires adeptes du marché libre. La politique économique américaine est façonnée par des banquiers, des spéculateurs corrompus et des lobbyistes qui défendent des intérêts régionaux particuliers, y compris des régimes comme Israël. La politique économique de la Chine est façonnée par des intérêts industriels, guidés par les objectifs stratégiques de l’autorité d’un État centralisé, capable et désireux d’arrêter des centaines de hauts fonctionnaires à la volée.
Les États-Unis ne peuvent pas contenir la trajectoire ascendante de la Chine avec un encerclement militaire – parce que la stratégie économique de Pékin neutralise les bases militaires américaines et défait les contraintes douanières par la diversification de nouveaux accords commerciaux majeurs. Par exemple, la Chine négocie avec l’Inde pour augmenter considérablement les importations de produits agricoles, y compris le riz, le sucre, le lait, la farine de soja et le coton. L’Inde a actuellement un déficit commercial important avec la Chine, en particulier les machines et les produits industriels et est désireuse de remplacer les exportateurs américains. La Chine a conclu d’importants accords commerciaux et d’investissement en Asie du Sud-Est, Corée du Sud, Japon, Pakistan, Russie et Australie ainsi que dans les pays africains et d’Amérique latine (Brésil et Argentine) et au Moyen-Orient (Iran, Irak et Israël).
Les États-Unis n’ont que peu d’influence pour « contenir » la Chine, même dans les secteurs de haute technologie, car la Chine est moins dépendante du savoir-faire américain. Washington a conclu des accords avec la Chine, augmentant les exportations de voitures et de divertissements ; la Chine peut facilement accepter d’appliquer des mesures de lutte contre le « vol de propriété intellectuelle », d’autant plus que ce n’est plus un facteur important puisque la plupart des innovations chinoises sont créées au niveau national. De plus, les grandes entreprises et Wall Street exigent que le régime Trump parvienne à un accord d’ouverture des marchés avec la Chine et ignore ses ennemis autarciques.
Compte tenu de la vigueur soutenue de l’économie chinoise (6,5 % du PIB en 2018), de l’importance accrue accordée à l’expansion des services sociaux, du marché de la consommation et de l’assouplissement du crédit, les politiques douanières coercitives de Trump sont condamnées et les menaces militaires ne feront qu’encourager la Chine à étendre et à améliorer ses programmes militaires de défense et spatiaux.
Quels que soient les accords commerciaux temporaires et limités qui découleront des négociations entre les États-Unis et la Chine, le régime Trump poursuivra son programme impérial unipolaire de contrôle de régimes vassaux, comme le Brésil, et de lutte contre la Chine.
L’avenir appartient à une Chine indépendante, innovante et compétitive, et non à des régimes vassalisés, militarisés et soumis comme le Brésil.
James Petras
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vendredi, 08 février 2019
Les sanctions sont une forme de guerre contre les peuples
Les sanctions sont une forme de guerre contre les peuples
Par B.
Paru sur Moon of Alabama sous le titre Sanctions Are Wars Against Peoples
Ex: http://www.entelekheia.fr
Un ancien rapporteur de l’ONU affirme que les nombreuses sanctions américaines (pdf) contre le Venezuela sont dévastatrices et illégales :
M. De Zayas, ancien secrétaire du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies (CDH) et expert en droit international, a accordé une interview au journal The Independent quelque mois après la présentation de son rapport sur le Venezuela au CDH. Il a dit que le rapport qu’il avait présenté en septembre dernier avait été ignoré par l’ONU et n’avait pas suscité le débat public qu’il méritait.
« Les sanctions tuent », a-t-il déclaré à The Independent, ajoutant que les sanctions contre le Venezuela frappent plus durement les personnes les plus pauvres de la société, causent clairement la mort du fait du manque de nourriture et de médicaments, conduisent à des violations des droits humains et visent à imposer des changements économiques dans une « démocratie sœur ».
Lors de sa mission d’enquête dans le pays fin 2017, il a constaté que la dépendance excessive du pays au pétrole, la mauvaise gouvernance et la corruption avaient durement frappé l’économie vénézuélienne, mais il a déclaré que la « guerre économique » pratiquée par les États-Unis, l’UE et le Canada étaient des facteurs importants de la crise économique.
Les quatre facteurs – pétrole, mauvaise gouvernance, corruption et sanctions – ne sont pas sans rapport entre eux. Le fait que le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole au monde en fait une cible pour l’impérialisme américain. Pas simplement pour « s’emparer de leur pétrole » comme le veut Trump, mais pour des raisons géopolitiques, comme Andrew Korybko l’explique :
En plus d’assurer un contrôle géopolitique total sur le bassin des Caraïbes et de mener un combat idéologique contre le socialisme, les Etats-Unis veulent avoir assez d’influence sur le Venezuela pour l’intégrer dans une structure de type OPEP pour combattre l’accord OPEP+ russo-saoudien, exactement comme je l’avais prédit fin 2016 quand j’avais parlé de la formation du cartel des « Pays nord-américains-sud-américains exportateurs de pétrole « . Cette entité fonctionnerait comme la composante énergétique de la « forteresse américaine » et pourrait exercer, sur le long terme, une grande pression sur le marché pétrolier international aux dépens de la Russie et de l’Arabie saoudite.
La dépendance excessive du Venezuela à l’extraction d’une seule ressource a également favorisé la mauvaise gouvernance. Hugo Chavez est devenu président du Venezuela en 1998. Entre cette date et 2014, les prix du pétrole n’ont jamais cessé d’augmenter. Lorsque l’augmentation des prix garantit un revenu décent, on ne ressent pas le besoin de se soucier de l’efficacité du gouvernement, ni de développer d’autres industries.
Toutes les administrations américaines depuis George W. Bush ont introduit des sanctions supplémentaires contre le Venezuela. Les pires sont les sanctions financières qui rendent l’achat des importations nécessaires extrêmement difficile. Tous les États qui ont fait l’objet de telles sanctions, l’Irak sous Saddam Hussein, la Corée du Nord, l’Iran, la Syrie et le Venezuela essaient de les contourner. La contrebande, à laquelle les gouvernements s’opposent habituellement, devient soudainement une nécessité. Les hommes d’affaires ou les officiers militaires en qui le gouvernement a confiance peuvent construire des monopoles s’ils sont en mesure d’importer des marchandises sanctionnées. Le risque pour ces personnes est souvent élevé, mais la récompense l’est aussi. La position de monopole leur permet d’exiger des profits exorbitants. Tous les pays souffrent de corruption politique, mais les sanctions tendent à l’augmenter exponentiellement.
Un ami du professeur Landis décrit ce phénomène à propos de la Syrie :
Joshua Landis @joshua_landis – 22:17 utc – 27 jan 2019
Au sujet des sanctions syriennes en tant qu’outil pour punir ou affaiblir le régime syrien, un ami syrien, dont la famille élargie s’intéresse depuis longtemps aux routes de contrebande en Syrie, a alerté sur le fait qu’elles ne font que renforcer et enrichir les gros bonnets du régime.
« Un résultat ironique et que je ne peux pas mentionner dans mes articles, c’est que les sanctions ont engendré une augmentation de la contrebande. Les contrebandiers n’ont jamais gagné autant d’argent qu’aujourd’hui. Qui sont ces contrebandiers ? les figures du régime, leurs parents et leurs amis. Les sanctions leur permettent d’accumuler des richesses dont ils n’avaient jamais rêvé.
« Leur influence s’est accrue. Il est devenu impossible d’exporter même une seule paire de chaussures sans payer l’agent de sécurité de la 4e Division pour obtenir un permis d’exportation ou d’importation de la Chine. Il ne suffit pas de les payer une fois, il faut les payer deux fois, et c’est la même chose pour la douane.
« Non seulement les sanctions sont inefficaces et affectent principalement les civils, mais elles renforcent et enrichissent directement les tenants du régime. Regardez la liste des sanctions, ceux qui sont sur la liste étaient tous millionnaires avant 2011, maintenant ils sont milliardaires.
Les sanctions entraînent toujours une hausse des prix et de l’inflation dans le pays visé. Elles détruisent la classe moyenne et sont dévastatrices pour les pauvres :
Le résultat, a déclaré l’homme d’affaires Naji Adeeb, basé à Damas, est que les propriétaires d’entreprises sont punis pendant que les proches associés de l’État, y compris ceux qui sont nommés dans les sanctions, concluent des accords de centaines de millions de dollars.
« Il faut beaucoup plus de ressources pour faire beaucoup moins de choses, et si vous réalisez une transaction aujourd’hui, vous ne savez pas si vous pourrez la renouveler dans un mois, » dit Adeeb. « C’est un contexte dans lequel seuls les escrocs et la mafia peuvent prospérer. »
Les États-Unis accusent le gouvernement du Venezuela d’être corrompu. Ils déplorent que 2 millions de personnes aient fui le pays. Mais ces phénomènes sont en grande partie les conséquences de la guerre économique qu’ils mènent contre le pays.
Les sanctions ne peuvent atteindre leur objectif que lorsque l’entité visée peut changer son fonctionnement et obtenir ainsi un allègement des sanctions. Mais les sanctions contre l’Irak, l’Iran, la Syrie et le Venezuela étaient ou sont toutes destinées à provoquer un changement de régime. Il faudrait que les responsables de ces pays se suicident, ou du moins renoncent à leurs positions, pour obtenir un allégement des sanctions. Ils n’ont aucune raison de le faire. De vastes sanctions contre un pays rendent la population plus dépendante de son gouvernement. Elles permettent aux responsables d’augmenter leur pouvoir.
Il est donc évident que ces sanctions sont destinées à détruire des pays, et n’ont rien à voir avec les « droits de l’homme », la « démocratie » ou même le « changement de régime ». Ce sont des guerres d’agression par d’autres moyens :
Les sanctions américaines sont illégales en vertu du droit international parce qu’elles n’ont pas été approuvées par le Conseil de sécurité de l’ONU », a déclaré M. de Zayas, expert en droit international et ancien avocat principal du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
« Les sanctions économiques et les blocus actuels sont comparables aux sièges médiévaux des villes.
« Les sanctions du XXIe siècle tentent de mettre à genoux non seulement des villes, mais aussi des pays souverains », a écrit M. de Zayas dans son rapport.
Les sièges et les sanctions à eux seuls permettent rarement d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés. Les sièges médiévaux se terminaient généralement soit par le retrait de l’attaquant, soit par l’assaut et le pillage de la ville. Les sièges et les sanctions sont les moyens « d’affaiblir » la cible, pour avoir moins de mal à l’attaquer ensuite. Pendant treize ans, des sanctions très brutales ont été imposées à l’Irak. Il a quand même fallu une guerre à grande échelle pour faire tomber Saddam Hussein. Et la guerre ne s’est même pas arrêtée là.
Traduction Dominique Muselet
Photo Pixabay : Vendeur de rue, Maracaïbo, Venezuela
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jeudi, 24 janvier 2019
Ezra Pound’s Guide to Kulchur
Ezra Pound’s Guide to Kulchur
By QuintilianEzra Pound’s Guide to Kulchur (1938) is one of those unfortunate great books (think Spengler’s Decline of the West and any book by Henry Adams) that is often mentioned but seldom read. The book was meant as a guide to the essential philosophy, art, economics, history, and ethics from Confucius to the 20th century as uniquely interpreted by Pound.
This and the ABC of Reading (1934) constituted the core texts of the “Ezra-versity,” the informal seminars that Pound held before World War II for those acolytes who came to visit him in Rapallo, Italy.
The book is dedicated to two of these acolytes and “graduates” of the Ezra-versity: the British poet Basil Bunting (1900–1985), author of Briggflatts; and the American Jewish poet Louis Zukofsky (1904–1978) whose monumental long poem “A” is the only work comparable in scope and complexity to Pound’s own Cantos.
Guide to Kulchur is unique in both its structure and style. Written in Pound’s folksy demotic English that at times seems more akin to Mark Twain or Joel Chandler Harris, the book is arranged in a series of very short chapters that seem to unfold in a haphazard fashion. The book’s form only becomes manifest the longer one reads, and by the end of the book one is amazed at how Pound has managed to weave seamlessly the many strands of Western and ancient Chinese thought.
[2]For Pound, philosophy and ethics begin with Confucius, particularly the Confucian idea that a well-ordered and moral society is based upon the imperative to call things by their correct names. This may seem like a minor point upon which to build a civilizational edifice, but it is, in reality, nothing less than a commitment to truth telling, a commitment that is sorely at odds with our own postmodern age that has abandoned the search for truth as a sine qua non. For Pound, the commitment to truth telling extends not only to philosophy and the arts but also to economics. His unique and highly critical take on the ancient Greek philosophers (especially Aristotle) stems in no little part, as he sees it, from their inability to conceive of money as other than a means of measurement without a basis in morality. Pound viewed the ancient Greeks as “happy men with no moral fervor”[1] [3] who represented a decline from the seriousness of their Homeric era ancestors.
While Pound’s embrace of Social Credit economics and strong denunciation of usury are well known, the Guide to Kulchur reveals how closely Pound linked together economics and aesthetics. In the very remarkable Chapter 50, entitled “Chaucer Was Framed,” Pound states:
Usury is contra naturam. It is not merely opposition to nature’s
increase, it is antithetic to discrimination by the senses. Discrimination
by the senses is dangerous to avarice. It is dangerous because any
perception or any high development of the perceptive faculties may
lead to knowledge. The moneychanger only thrives on ignorance.
He thrives on all sorts of insensitivity and non-perception.
An instant sense of proportion imperils financiers.[2] [4]
[5]Pound’s insights are as remarkable as they are prescient. An imperiled aesthetic sense that is incapable of discerning differences of quality and meaning and that cannot sense subtleties of emotion is necessary for a complacent body of fungible consumers who, in the words of Oscar Wilde, “know the price of everything and the value of nothing.”
Pound, who viewed the Medieval Church as the highest expression of Western Civilization, likewise saw Calvinist Protestantism as its lowest expression, one that permitted, indeed glorified, usury and the inability to make aesthetic and moral distinctions:
You can, by contrast, always get financial backing for
debauchery. Any form of “entertainment” that debases perception,
that profanes the mysteries or tends to obscure discrimination, goes
hand in hand with drives toward money profit.
It might not be too much to say that the whole of protestant
morals, intertwined with usury-tolerance, has for centuries tended
to obscure perception of degrees, to debase the word moral to a
single groove, to degrade all moral perceptions outside the relation
of the sexes, and to vulgarize the sex relation itself.[3] [6]
What is remarkable here is that Pound was able to see through the practices and goals of the leftist globalists at precisely the time that the right-wing nationalists were at the zenith of their power. These two paragraphs of Pound’s explain why the globalists use pornography as a means to normalize sexual perversions in order to subvert white family formation. They also explain the bread-and-circus nature of the global financiers to keep consumers satiated with cheap toys and gadgets. And finally, Pound was able to ascertain that Calvinist morality has led to an inability of our enemies to be able to make moral distinctions, wherein any disagreement with a leftist, however minor, becomes an example of “hate speech” in which the speaker literally becomes Adolf Hitler. It is also amazing that Pound saw the origin of leftist ideology in Calvinism, and as such, antedates by more than half a century the same conclusion brought by the Neoreactionaries, especially Curtis Yarvin a/k/a Mencius Moldbug.
Pound is a demanding author. He does not suffer fools gladly and he expects his readers to do their homework, but the rewards are many for those readers who are up to the challenge. Guide to Kulchur should be an essential book in the library of every white nationalist. Although written 80 years ago, the book is even more relevant today than it was when it was written, for in the words of its author:
Liberalism is a running sore, and its surviving proponents
are vile beyond printable descriptions. They have betrayed the “Droits
de l’homme”, they are more dastardly than Judas . . . .
In our time the liberal has asked for almost no freedom save
the freedom to commit acts contrary to the general good.[4] [7]
I rest my case.
Notes
[1] [8] Ezra Pound, Guide to Kulchur (New York: New Directions, 1970 [1938]), p. 330.
[2] [9] Ibid., p. 281.
[3] [10] Ibid., pp. 281–82.
[4] [11] Ibid., p. 254.
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mercredi, 23 janvier 2019
Fukuyama on Civic Nationalism
Fukuyama on Civic Nationalism
By Greg JohnsonIn his new book Identity, Francis Fukuyama seeks to forestall the rise of white identity politics. Nevertheless, as I argue in “Fukuyama on Identity Politics [2],” Identity is a very useful book for White Nationalists because it concedes many of our most important premises. In “Fukuyama on Diversity [3],” I argue that Fukuyama admits that diversity is a problem and offers only very weak reasons to value it at all. Here I examine Fukuyama’s alternative to white identity politics, namely a conservative form of color-blind civic nationalism.
Making the European Union Work
Fukuyama focuses on the European Union rather than individual European states because he clearly wants to make the EU work.
The EU, he says, was created because “exclusive ethnic definitions of national identity had been at the root of the two world wars that Europe experienced” (p. 143). “The founders of the European Union deliberately sought to weaken national identities at the member-state level in favor of a ‘postnational’ European consciousness, as an antidote to the aggressive ethno-nationalism of the first half of the twentieth century” (p. 143).
It is astonishing that the modern EU project is founded on an almost perfect inversion of historical truth. The First World War was not a clash of ethnostates but of Empires: the British, French, and Russian vs. the German, Austro-Hungarian, and Ottoman Empires. The war broke out because of the Austro-Hungarian Empire’s clash with the kingdom of Serbia—itself a multinational state—over the multinational territory of Bosnia, as they scrambled to divide the carcass of the multinational Ottoman Empire in the Balkans. The entire war could have been avoided, though, if ethnonationalism rather than imperialism had been the guiding policy of Europe, moving borders and people to create homogeneous sovereign homelands for all peoples.
The Second World War could have been avoided in the same way if, in the aftermath of the First World War, the principle of national self-determination had been actually practiced as opposed to merely preached. But instead of dividing multiethnic empires into homogeneous states wherever possible, the victors divided countries like Germany and Hungary and created new multiethnic states like Czechoslovakia and Yugoslavia.
The European Union, in short, is built on lies. The World Wars were not caused by nationalism. They were caused by the suppression of the legitimate nationalist aspirations of European peoples by multinational imperial bodies—just like the European Union.
How does Fukuyama propose to make the EU work? According to Fukuyama, the main failures of the EU were (1) not creating a “strong sense of pan-European identity that supersedes the identities of its member states” (p. 153) and (2) not creating “democratic accountability” which left the citizens of EU states feeling “little sense of ownership or control over the institutions governing Europe as a whole” (p. 144). Thus the solution is to intensify the EU’s existing drive to destroy the national identities of the member states, but to make the process more democratic, so the technocrats can tell protesters that “You are doing it to ourselves.” (Of course this democracy would have to be a sham, otherwise Europeans will vote to stop the destruction of their homelands.) As Fukuyama puts it:
The European agenda must start with redefinitions of national identity embodied in its citizenship laws. Ideally, the EU should create a single citizenship whose requirements would be based on adherence to basic liberal democratic principles, one that would supersede national citizenship laws. . . . It would help if the EU democratized itself by shifting powers from the Commission to the Parliament and tried to make up for lost time by investing in European identity through the creation of appropriate symbols and narratives that would be inculcated through a common educational system. . . . Those laws of EU member states still based on jus sanguinis [the right of blood, i.e., citizenship through descent] need to be changed to jus soli [the right of soil, i.e., the idea that one has the right of citizenship simply by being born on a given country’s soil, what Vox Day mocks as “magic dirt”] so as not to privilege one ethnic group over another. (p. 167)
Let’s pause for a minute, take a deep breath, and reflect on the strange decay of language that allows such overheated Jacobin fantasies to be called a form of conservatism.
These proposals, if adopted, would spell the death of the white race and all of its distinct nations in Europe. Every European nation has below-replacement levels of fertility. Redefining European identity in inclusive liberal democratic terms will lead inevitably to open borders. (Face it, that’s really the whole point in redefining European identity as openness.) Open borders and granting citizenship to anyone born within Europe’s territory will lead to the replacement of Europeans with non-Europeans within a few generations. Basically, for whites, liberal democratic openness amounts to openness to collective suicide. And Fukuyama proposes making openness to demographic annihilation the defining value of European identity.
Ironically, Fukuyama himself realizes that “diversity cannot be the basis for identity in and of itself; it is like saying that our identity is to have no identity . . .” (p. 159). But making an identity of liberal democracy, defined as being essentially open to diversity, has the exact same problem. As a concept, it is vacuous, and when put into practice it can lead only to destruction.
But won’t our replacements be “Europeans” if they are assimilated to the new European identity—which is to be maximally open to demographic replacement? Of course not.
First of all, it might be the case that only white people are stupid enough to adopt a collective suicide pact as an identity.
Second, why would any healthy population wish to emulate the value system of a race that built the richest civilization in world history—then went mad and gave it all away?
Third, it would be far more advantageous for immigrant populations to merely pretend to accept liberal democratic openness while practicing strict preferences for their own tribes. Liberal democratic true believers would blind themselves to this form of cheating, so there is little danger of being found out and punished. And even if cheaters were caught, liberals would just blame themselves (or retrograde xenophobic whites) for failing to be sufficiently open.
Fourth, Fukuyama envisions a democratized European Union, which means that once the white population is too small and weak to maintain the hegemony of its suicidal value system, the newcomers will simply vote to replace it with something more to their liking, most probably an Islamic state. It is the height of naivete to think that once non-whites are the majority, they will continue to take orders from white liberals.
Fukuyama has a few specific proposals for EU member states. He praises Emanuel Macron trying to break France’s unions and “liberalize” its labor laws to make it possible for more blacks and Muslims to find jobs (p. 172). In short, migrant employment should be paid for by falling French wages and living standards.
He also suggests destroying the Dutch system of state-supported parochial schools and replacing it with a single state education system with a standardized curriculum of liberal democratic swill—again, to better integrate Muslims (pp. 151, 171). As if Dutch schoolboys and schoolgirls don’t have enough problems with Muslim youths outside of school hours.
These are very real threats to the well-being of countless Europeans. Yet Fukuyama airily reassures us that “The region [a sinisterly generic term for Europe] is not threatened by immigrants so much as by the political reaction that immigrants and cultural diversity create” (p. 153). In fact, the deepest threat to Europe is liberal democracy. The pauperization of French workers; the bullying and rape of Dutch schoolchildren; the Bataclan massacre, the Nice massacre, and countless other terrorist attacks on European soil—these events do not threaten the plans of people like Fukuyama and the EU leadership. Pauperization, cultural annihilation, and race replacement are parts of the plan. They are small prices to pay — for other people to pay — for the realization of the European Dream. What threatens the EU is Europeans awakening to the fact that the EU’s dream is their nightmare, then rejecting their destruction.
Are any of Fukuyama’s suggestions likely to be adopted? Of course not. Even the most Left-wing and ethnomasochist EU member states would reject these schemes. To his credit, Fukuyama himself recognizes that his proposals have no realistic chance of being implemented by the EU. At best, they can only be implemented by particular member states. Which means on his own terms that liberal democracies will be increasingly polarized between identity politics of the Left and the Right. Fukuyama warns that, “Down this road lies, ultimately, state breakdown and failure” (p. 165).
But the breakdown and failure Fukuyama envision is of multicultural, multiracial liberal democracies that do not adopt assimilationism and the construction of a liberal democratic “identity” to unify them. There is, however, another solution: the preservation, restoration, or creation of racially and ethnically homogeneous states by moving borders and people—and I will never tire of repeating that Fukuyama admits that these processes can be carried out in a wholly non-violent and ethical manner.
Making Multicultural America Work
Fukuyama’s proposals for making a multicultural America work are no more plausible. Basically, he argues for a “liberal democratic” multicultural civic nationalism, which consists of a creed and a minimally “Protestant” culture. First the creed:
[The] creedal understanding of American identity emerged as the result of a long struggle stretching over nearly two centuries and represented a decisive break with earlier versions of identity based on race, ethnicity, or religion. Americans can be proud of this very substantive identity; it is based on belief in the common political principles of constitutionalism, the rule of law, democratic accountability, and the principle that “all men are created equal” (now interpreted to include all women). These political ideas come directly out of the Enlightenment and are the only possible basis for unifying a modern liberal democracy that has become de facto multicultural. (p. 158)
Fukuyama deserves praise for conceding that the “creedal” civic nationalist concept of American identity was contested from the start and only became dominant in the 20th century—in fact in the 1960s with the success of the black civil rights movement and the abandonment of America’s immigration laws that aimed at maintaining a white supermajority.
Fukuyama argues that a creedal identity is not enough. It is a necessary condition to make a multicultural liberal democracy work. But it is not a sufficient condition. The other necessary condition is . . . a common culture, including a set of virtues. But this common culture has to be vacuous enough to somehow include multiculturalism, and it has to be detached from any fixed biological categories like race and, I presume, sex. Fukuyama’s answer is the Anglo-Protestant culture, stripped of anything exclusively Anglo and Protestant, i.e., retaining only those aspects of Anglo-Protestant identity that make it a collective suicide pact.
The only specific Anglo-Protestant virtue that Fukuyama mentions is, of course, the “work ethic.” Americans, after all, work hard. Not as hard as Asians, Fukuyama reminds us, but certainly harder than those effete Europeans. Americans respect hard work and economic competition (and low wages) so much that we have repeatedly debased the ethnic homogeneity of our society to bring in hard-working and cheap (or just plain cheap) immigrants. And if white Americans are displaced by non-white immigrants, well that’s fair. You didn’t mistake this economic zone for a homeland did you?
In the end, there’s nothing specifically Anglo or Protestant about the economy. As producers and consumers, we are all fungible. Who works hard in America these days? Fukuyama’s answer is: “It is just as likely to be a Korean grocery-store owner or an Ethiopian cab-driver or a Mexican gardener as a person of Anglo-Protestant heritage living off dividends in his or her country club” (p. 161).
This point is problematic in a number of ways.
First, it proves too much, for if there’s nothing specifically Anglo-Protestant about the marketplace, there is nothing specifically American about it either. The market and its virtues are global. Thus in what sense are we talking about anything American at all?
Second, the proper reaction of an American identitarian to this concept of identity is simply to reject it. We reject any universal, non-exclusive identity that makes all men fungible. The whole point of a national identity is to be exclusive. The whole point of a homeland is to enjoy it as a birthright and to pass it on to one’s posterity—and only one’s posterity. The whole point of a homeland is that it belongs to us, and we belong to it, unconditionally. We don’t have to earn it. We don’t have to compete with foreigners to keep it. Why shouldn’t Americans have that kind of homeland, that kind of security—especially if we do not begrudge others the right to their own homelands?
The only reason anyone will ask you to replace an exclusive form of national identity with an inclusive one is because he envisions replacing you in your homeland. Once you define yourself as replaceable, someone will replace you.
Third, to claim that a Korean, an Ethiopian, a Mexican, and a WASP are “just as likely” to be hard-working is implicitly to reject biological race differences and to embrace social constructivism, which Fukuyama hints at elsewhere. But biological race differences are real, which means that taken at random, WASPs and Koreans are far more likely than Mexicans and Ethiopians to be successful in the American economic system. And Fukuyama implicitly recognizes this, since if race did not matter, why is his hypothetical Korean not a gardener and his hypothetical Mexican not a grocery-store owner?
Finally, note the lazy, sloppy language. No WASP “lives off dividends in his or her country club.” Nobody lives in country clubs at all. This anti-WASP canard has become so hackneyed that people can’t even be bothered to make it sound plausible.
Will Fukuyama’s proposals save liberal democracy in America? The answer is no.
First of all, although Fukuyama advertises his book as an attempt to stave off Trumpian identity politics, his outlook and policy proposals are essentially indistinguishable from Trumpian civic nationalism. So liberal democrats will simply reject Identity as a disingenuous attempt to advance Trumpism while bashing Trump.
Second, demanding that immigrants assimilate, even to an almost vacuous liberal creed and Protestant culture, is still “racism” and “cultural imperialism” as far as the Left is concerned. Is Fukuyama really going to challenge the taboo against racism? I doubt he is willing to pay that price, which means that his proposals are a dead letter.
White Nationalists, by contrast, have no problem taking heat for “racism”: we unapologetically take our own side in ethnic conflicts. We aim to create or restore white homelands by moving people and borders. But we have no desire to assimilate non-whites—or be assimilated by them. We simply want to go our separate ways. That’s the whole point of having separate homelands where different peoples can practice different ways of life without outside interference.
Third, even if Fukuyama’s ideas were adopted, they would not be enough to save America from white identity politics. White identity politics is not simply being driven by Left identity politics, so that if one turned off Left identity politics, white identity politics would dry up. Rather, white identity politics is being driven by one of the consequences of Left identity politics, namely white dispossession. But even if the Left halted identity politics, white dispossession is still “baked in” to Fukuyama’s scheme, since the borders would remain open, white birthrates would remain low, and non-white birthrates would remain high. But as the white majority continues to decline, white ethnocentrism will continue to rise, feeding white identity politics.
Fourth, even if we implemented all of Fukuyama’s policies, only whites are likely to actually believe in and practice multicultural civic nationalism—because only whites do so today. There is nothing in Fukuyama’s plan to prevent non-whites from cheating: outwardly professing liberal democratic universalism and demanding to be treated accordingly, while covertly practicing preferences for their own tribes. Thus Fukuyama’s solution would simply intensify the ongoing process of white dispossession. At best it might slow down the backlash, by blinding people to what is happening. But it might also ensure that the backlash is far more severe when it actually arrives.
In their hearts, I think many civic nationalists believe that America and Europe took a wrong turn when they opened their borders and embraced diversity. But they are unwilling to contemplate actually rolling back the Left’s social engineering, specifically the catastrophic demographic and cultural trends of the last half-century. It is a gigantic failure of imagination and nerve.
For example, consider Fukuyama’s comments on the millions of illegal aliens in America:
It is . . . ridiculous to think that the United States could ever force all these people to leave the country and return to their countries of origin. A project on that scale would be worthy of Stalin’s Soviet Union or Nazi Germany. (p. 176)
First, if it is possible for people to enter the United States, it is possible for them to leave. What’s truly ridiculous is thinking that the turnstile at the border only turns one way. Second, the United States has forced millions of Mexicans to return to Mexico twice in the 20th century, and in neither case did it turn into genocide. (We need a wall, so we don’t have the deport them a fourth time.) Third, didn’t Fukuyama himself, on page 142 of the very same book, claim that ethnic cleansing can take place in an entirely non-violent and ethical fashion?
Because of this failure of nerve and imagination, writers like Fukuyama are driven to the makeshift ideology of “liberal democratic” multicultural civic nationalism. If you believe that Leftism and diversity are destroying civilization, but you are too scared to contemplate actually reversing the damage, your only hope is to halt the decline by imposing a sham unity on ethnic diversity—by synthesizing an inclusive creed and culture, then demanding people assimilate it.
Another reason why a color-blind civic nationalism appeals to Fukuyama is simply because he is not white. No matter how convinced he might be that multiculturalism and immigration have catastrophic consequences, he will never contemplate an alternative that does secure his presence and upward mobility.
To defeat civic nationalists like Fukuyama, we must not only demonstrate that their solutions are unworkable, but also show that the creation of racially and ethnically homogeneous homelands is both moral and practical. The Left is destroying white civilization, and neocons like Fukuyama can’t save it. It is time for them to step aside and let ethnonationalists take over.
Afterthoughts
Fukuyama makes three other noteworthy points that are useful to White Nationalists.
First, he argues that dual citizenship is a “rather questionable practice” if “one takes national identity seriously.” “Different nations have different interests that can engender potentially conflicting allegiances” (p. 168). I don’t know what percentage of neocons have dual US-Israeli citizenships, but it is certainly above the national average, and Fukuyama knows it. So this is a rather gutsy position to take.
Second, Fukuyama points out a crucially important distinction that globalists stubbornly refuse to acknowledge, namely the distinction between human rights and civil rights (pp. 173-74). Human rights are universal. Civil rights are particular. We are morally obligated to respect the human rights of all people. We are not morally obligated to give civil rights to all people. Ethnonationalists can recognize that all people have basic human rights, but we can still say that they are not good fits for our particular societies.
Third, Fukuyama points out an important implication of the distinction between human rights and civil rights (p. 175). We all have human rights, but simply having human rights does not entitle us to enter other people’s countries and demand to participate in their political life, which is what civil rights entitle us to do. Nations still have the right to control their borders and determine who may and may not become “naturalized” parts of their body politic.
One human right that we need to respect is the right of refugees to safe harbor. After all, any people can suffer misfortune. (Although obviously dumber and more quarrelsome peoples are more “accident prone” than others.) But the United Nations has already drawn up reasonable laws about refugees. A refugee has the right to take refuge in the closest safe country, for instance Syrians fleeing to Turkey or Lebanon. (This makes sense in terms of moral reciprocity, given that in different circumstances, Turks and Lebanese might wish to take refuge in Syria.) But once a person leaves the closest safe place for better pay and benefits, he is no longer a refugee, he is a migrant, and other countries have the absolute right to bar his entry.
Afterword
Identity is a poorly written book. It is repetitive, padded, and poorly organized. There are also a number of places where I actually laughed out loud. To end on a light note, I will share a few.
In his Preface, Fukuyama writes: “Megalothymia thrives on exceptionality: taking big risks, engaging in monumental struggles, seeking large effects, because all these lead to recognition of oneself as superior to others. In some cases, it can lead to a heroic leader like a Lincoln or a Churchill or a Nelson Mandela. But in other cases it can lead to tyrants like Caesar or Hitler or Mao who lead their societies into dictatorship and disaster” (pp. xiii-xiv).
On page 34, Fukuyama writes: “Rousseau’s assertion that pride emerged only at a certain stage of social evolution is curious; it begs the question of how such an intrinsic human feeling could spontaneously appear in response to an external stimulus.” “Begs the question” refers to a logical fallacy, which is clearly inapplicable here. Fukuyama means “raises the question.” This is a very common error in spoken English, but it seldom gets into books by reputable publishers.
On page 70, Fukuyama writes of jihadis: “When they showed up in Syria with a long beard and toting an AK-47 or staged a murderous attack on their fellow Europeans, their families always professed surprise and incomprehension at the transformation.” First, most jihadis carry American-made weapons. Second, “fellow Europeans.” Third, taking Muslim professions of surprise and incomprehension at face value when their religion teaches them to lie to infidels as a weapon of jihad.
But the best laugh appears on page 176: “. . . the United States now hosts a population of 11–12 million undocumented aliens. . . . The idea that they are all criminals because they violated U.S. law to enter the country is ridiculous.” If you are ever on trial, you should suggest that your lawyer use Fukuyama’s argument: “Your honor, the idea that my client is a criminal just because he violated the law is ridiculous.”
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mardi, 22 janvier 2019
Trump vs. the Tyranny of Experts
Trump vs. the Tyranny of Experts
By F. Roger DevlinSalvatore Babones
The New Authoritarianism: Trump, Populism, and the Tyranny of Experts
Medford, Mass.: Polity Press, 2018
Savatore Babones is an America academic with an appointment in Sociology and Social Policy at the University of Sydney. Unusually for someone in such a position, he has a few good things to say about Donald Trump—or at least about the fact of his election. Trump himself he describes as crass, a boor and lacking in qualifications. But, he writes, “there are reasons to hope that we will have a better politics after the Trump Presidency than we could ever have had without it.”
In Babones’ thinking, conservatism, liberalism, and democracy are three timeless tendencies which can be found combined in various proportions in modern Western governments: all beneficial in some way, but each existing in a necessary tension with the others. In The New Authoritarianism, he has little to say about conservatism; he is primarily concerned with the tension between liberalism and democracy. As he sees it, liberalism has been getting the better of democracy for quite some time. His thesis is that even an unqualified boor like Donald Trump may be expected to have a salutary effect on American politics if he succeeds in shifting it away from a liberalism run amok and back toward the democratic principle.
At the most basic level, democracy refers to popular decision making through public discussion. But there are many matters that even the most besotted democrat would not wish to see resolved this way. If he is sick, he does not want to see his diagnosis and treatment put to a vote among his friends; he goes to a professional with expert knowledge of how to treat illness—and similarly for plenty of other matters.
So the question arises why we do not run our governments in the same way: by appointing qualified experts to make decisions for us? In fact, over the past century we have increasingly been trying to do this. But we have not given up on democracy entirely: we still hold popular elections. A picture of a society which has gone about as far as it is possible to go in the direction of expert rule is offered by Socrates in Plato’s Republic. The central idea of this utopia is rule by “philosopher kings” in possession of unsurpassable knowledge of man and all other politically relevant matters.
Plato’s Republic is, of course, a utopia, and the effects of trying to realize such a scheme in practice might well be extremely harmful. That is because in the realm of political decision making there are not necessarily any correct answers—and when there are, those answers are often unknowable. In other words, there cannot be anyone with the relevant expertise.
Although democracy need not be the only good or legitimate form of government, there are certainly plausible arguments to be made in its favor, and some of the best of these appeal precisely to the unavailability of expert knowledge in politics. The author offers the example of America’s decision to go to war in 1917:
The delay in America’s entry into World War I left time for the issue to be comprehensively discussed, for ordinary Americans to form opinions for and against getting involved, and for them to express those opinions, whatever their merits. As a result, when the United States did go to war in 1917 it was with the full support of the American people. Contrast that process with the politics behind America’s more recent wars waged in Southeast Asia and the Middle East, hatched by cabals of experts with little genuine public debate.
If America had intervened in WWI earlier, as Babones writes:
Millions of lives might have been saved, Russia might not have fallen to the Bolsheviks, and Germany might have been more comprehensively defeated, preventing the rise of Nazism and World War II.
But, of course, we cannot know this: “perhaps the twentieth century would have turned out even more horrifically than it did.” Genuine knowledge in such matters is impossible “because the relevant counterfactuals will never be known.”
So if we cannot prove that democracy will produce better decisions than autocratic rule, of what benefit might it be? Our author writes:
Independent thinkers are not necessarily better thinkers. But they take responsibility for their decisions in a way that obedient subjects do not. Independent thinking is more important for the health of democracy than is the success or failure of any particular policy decision.
The Athenian democracy made some disastrous mistakes, such as invading Sicily in 415 BC. Yet their loss of full independence to Macedon after the Battle of Chaeronea in 338 BC was still deeply felt, regardless of increased economic prosperity and security. Their historical fate was more their own under democratic sovereignty than it could ever be under Macedonian hegemony, however wisely exercised.
In other words, free self-rule through public deliberation and the moral responsibility which goes with it are usually felt as, and may actually be, intrinsic goods apart from any benefits they may bring. So runs one common argument in favor of democracy.
Babones blames liberalism for a decline in democratic participation; he asserts that it has become a “tyranny of experts” that functions as a form of authoritarianism. He seems to be groping his way toward something like the Burnham/Francis theory of managerialism, viz., that the basic evolution of twentieth century Western society has been determined by the rise of expert management necessitated by three forms of increasing complexity: unprecedented population growth, technological progress, and a more elaborate division of labor. Like Burnham and Francis, he sees modern liberalism as the ideology which serves to justify or legitimate this process.
Of course, liberalism as such is older than managerialism. But earlier liberalism was concerned with protecting certain freedoms from government interference. This can be seen clearly in the American Bill of Rights, where a number of freedoms are reserved to the people, i.e., government is forbidden to interfere with them.
But liberalism is not what it once was. The modern version of the ideology focuses on “rights,” as listed, e.g., in the UN charter: to food, clothing, housing, medical care, social services, unemployment insurance, etc. Such so-called human rights—more properly entitlements—are not protected from government interference but guaranteed by governments. So far from forbidding, they may require government to act: e.g., to compel doctors to provide medical care to all, or to seize wealth and property for redistribution.
And the author really believes there are experts who can speak authoritatively about such entitlements. He writes:
Experts in human rights are by definition educated professionals like academics, lawyers, judges, journalists, civil servants, social workers, medical doctors and lobbyists. By dint of dedicated study and professional practice they have made themselves the legitimate authorities on the subject. And they truly are legitimate authorities on the subject. When you want an authority on chemistry, you consult a chemist. When you want an authority on human rights, you consult a human rights lawyer.
He is unnecessarily weakening his own case here. One of the most prominent aspects of managerial rule is the proliferation of what might be called “pseudo-expertise”—claims to authoritative expertise in domains which simply do not admit of such a thing. Much psychotherapy comes under this heading, being a secular substitute for pastoral care masquerading as a science. I would also view human rights lawyers as pseudo-experts.
There is no definitive list of human rights that could command the assent of all rational beings; there might not even be any that two philosophers would both agree on. If a bunch of human rights lawyers got together today to codify “human rights,” they might very likely focus on various exotic forms of sexuality. This would not be a requirement of reason or justice, but a natural result of current concerns in the sorts of intellectual echo chambers where human rights lawyers are hatched. To the men who drew up the UN Charter in the 1940s, such a preoccupation would have seemed bizarre. A hundred years hence, there is no telling what sorts of “human rights” may be in fashion.
In a world, human rights talk is ideological, not scientific, and no one can genuinely be an expert on the subject in the way that a chemist is an expert on chemistry.
But Babones is correct that modern liberalism requires deference to expert (or pseudo-expert) authority.
The people are the passive recipients of those rights the experts deem them to possess. As the domain of rights expands, experts end up making more and more of the decisions in an ever-increasing number of the most important aspects of public life: economic policy, criminal justice, what’s taught in schools, who’s allowed to enter the country, what diseases will be cured, even who will have the opportunity to run for elective office. The areas reserved to expert adjudication seem only to expand. Previously depoliticized domains rarely return to the realm of democratic determination.
University instruction, medical research councils, disaster relief agencies, courts of law and (in America) the Federal Reserve Bank are just some institutions financed by government (i.e., taxpayers) but protected from democratic political oversight. In every case, the rationale is that only those with the relevant professional expertise should be permitted to make decisions effecting such institutions.
The desirability of an independent judiciary in particular has now become so widely accepted that the European Union has recently declared Polish political interference with its own court system a violation of the rule of law. As the author pertinently remarks, EU authorities may be unaware that US states still elect their own supreme court justices.
Recent liberal demands upon political parties to nominate a minimum number of female candidates or members of underrepresented groups also seek to set bounds to popular decision making, which amounts to restricting politics itself.
In sum,
There has been in the West a slow but comprehensive historical evolution from the broad consensus that governments derive their legitimacy from the people via democratic mandates to an emerging view that governments derive their legitimacy by governing in ways endorsed by expert authority.
What is commonly called the new populism or new nationalism is essentially a revolt against liberal authoritarianism. Consider the issue of so-called free trade. The late Trans-Pacific Partnership embodied much current liberal thinking on free trade, and it went “far beyond the simple elimination of tariffs” (which was the universally understood meaning of “free trade” in the 19th century). The TPP
would have governed the right to invest in companies and operate businesses in foreign jurisdictions, and the right to trial by international expert panel rather than in each country’s court system. The TPP would have replaced the direct democratic accountability of national governments with the unaccountable transnational sovereignty of experts.
The freedom to purchase wares from the cheapest seller without government penalty (tariffs) if the seller is a foreigner is one thing; the right guaranteed by treaty to open businesses in foreign countries while remaining free from the legal jurisdiction thereof is another. The populist objection to this new form of “free trade” was not so much any negative economic consequences it may have involved as its authoritarianism.
The election of Donald Trump on a platform which included scrapping the TPP was a victory for democratic political oversight and a defeat for liberal authoritarianism. So was the election of the Law and Justice Party in Poland with its determination to subject the country’s courts to greater political control; so is the rising nationalist determination to reassert control over migration and borders; so is the decision of British voters to take their country out of the EU, and much else besides.
Our current elites want us to believe that this movement represents a “threat to democracy.” Babones reveals this rhetoric for what it is: the self-interested special pleading of liberal authoritarians increasingly threatened by a resurgent democracy. European man may be in the process of reclaiming his own destiny from a tyrannical clique of “experts.” If, as this reviewer believes, many of these are only pseudo-experts, that is all the more reason to cheer on this process.
01:11 Publié dans Actualité, Livre, Livre, Sociologie, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : donald trump, experts, expertocratie, livre, sociologie, théorie politique, politologie, sciences politiques, états-unis | | del.icio.us | | Digg | Facebook
lundi, 21 janvier 2019
Les États-Unis sont-ils toujours une superpuissance ?
Les États-Unis sont-ils toujours une superpuissance ?
par Dmitry Orlov
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr
Certains pensent que les États-Unis sont une superpuissance. Ils citent les chiffres du PIB, les dépenses militaires, la capacité de contraindre divers vassaux américains à accéder aux demandes américaines/israéliennes aux Nations Unies. Ils soulignent également sa capacité à forcer d’autres nations à respecter ses sanctions unilatérales, même si elles sont au mieux inefficaces, généralement contre-productives et tendent à nuire aux alliés des États-Unis. Ne s’agit-il pas là des signes distinctifs d’une véritable superpuissance ?
Voyons voir…. Si les États-Unis étaient un super-héros doté de plusieurs super-pouvoirs, quels seraient-ils ?
La superpuissance pour les nuls et en toute impunité serait certainement sur la liste. Si l’on soustrait l’augmentation de la dette de l’augmentation du PIB, jusqu’à présent, au cours de ce siècle, l’économie américaine s’est contractée, elle n’a pas crue. Une foule d’autres statistiques – chômage, inflation, réserves de pétrole de schiste – ont également été falsifiées. Cette superpuissance est super mal en point, mais elle a la super-capacité de cacher ce fait à la plupart de ses propres citoyens pour le moment en leur envoyant un puissant flux de désinformation dans les médias chaque jour de l’année afin que seuls les plus intelligents d’entre eux puissent le savoir.
Ce super-héros a aussi la superpuissance de gaspiller d’énormes sommes d’argent pour ses forces armées tout en restant incapable de l’emporter (en termes de paix à long terme selon ses propres termes et à son propre avantage) dans tout conflit depuis la Deuxième guerre mondiale – sauf lors de son invasion de la petite île de Grenade et quelques autres escarmouches toutes aussi mineures. La Corée, le Vietnam, l’Afghanistan et l’Irak sont tous des échecs d’une manière ou d’une autre. La capacité de voler des milliers de milliards de dollars sans aller en prison pour cela nécessite sans aucun doute une sorte de superpuissance.
Le dernier super-pouvoir de Captain America est sa gestion politique, étrangement efficace, de ces larbins. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, il a réussi à dépouiller une longue liste de nations de leur souveraineté et il ne l’a pas encore restituée. L’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et l’Italie figurent sur cette liste, ainsi que le Japon et la Corée du Sud. Captain America garde jalousement son pouvoir d’abuser et d’humilier ces vassaux. Les seules personnes autorisées à diriger ces nations sont celles sur lesquelles Captain America a recueilli suffisamment de preuves compromettantes pour les forcer à démissionner en raison d’un scandale sexuel ou d’un scandale financier au moment où elles tentent de s’opposer à sa volonté.
Maintenant, le truc, c’est que chacun de ces super-pouvoirs porte en lui sa propre charge de kryptonite.
- La capacité de s’endetter à l’infini en forçant les nations productives du monde entier à vous exporter des produits en échange de l’argent que vous imprimez, puis en leur empruntant cet argent à de faibles taux d’intérêt. C’est une astuce court-termiste, mais le destin final est toujours le même : la faillite nationale.
- Gaspiller des milliers de milliards pour se « défendre » (de qui ?) et voler la plus grande partie de cet argent sans que personne n’aille en prison est un tour de passe-passe incroyable, mais en fin de compte, on se retrouve avec un tas de matériel militaire inutile pendant que des nouveaux venus comme la Russie et la Chine vous contournent et vous humilient à leur guise.
- La capacité de mettre en scène la gestion de vos vassaux internationaux pour qu’ils fassent votre volonté contre la leur ou celle de leurs électeurs est très impressionnante, mais une fois que ces électeurs en auront assez (comme les Gilets Jaunes en France l’ont apparemment fait)… que se passera-t-il ?
Retour à Bolton : il s’est rendu en Turquie pour dire à Erdoğan qu’il devait garantir la sécurité des alliés américains en Syrie (certains étant des terroristes, d’autres non). C’était vraiment absurde de la part de Bolton de tenter une telle chose : une retraite militaire est par définition inconditionnelle. Bolton n’est pas Kissinger. Ce dernier était un sale type, mais il avait une connaissance quasi parfaite de la situation, alors que Bolton est le Mr Magoo de la géopolitique. Il aurait tout aussi bien pu dire des âneries du genre : « Je suis une petite théière courte et trapue… » ou « Lait-lait-limonade… ».
Erdoğan n’a même pas voulu parler à Bolton ; au lieu de cela, il s’est présenté devant son propre parlement et a dit que Bolton essayait une sorte de coup d’État de palais contre Trump. Ensuite, le ministre turc des Affaires étrangères a déclaré que le retrait des troupes américaines de Syrie devra être coordonné avec la Russie et l’Iran. (La Turquie, la Russie et l’Iran doivent se réunir à Moscou pour décider de l’avenir de la Syrie). C’est à ça que ressemble la « victoire des États-Unis sur ISIS » ? Ne renifle pas trop fort, Bolton, ou tu vas brûler ta moustache !
Quoi qu’il en soit, décidez pour vous-même, mais à mon avis, les États-Unis ne sont pas seulement une superpuissance, ils l’ont toujours été et le seront toujours. En fait, il ne s’agit pas seulement d’une superpuissance, mais d’une super-extra-puissance ! C’est l’odeur du napalm, ou juste la moustache de John Bolton en feu ?
Dmitry Orlov
Le livre de Dmitry Orlov est l’un des ouvrages fondateur de cette nouvelle « discipline » que l’on nomme aujourd’hui : « collapsologie » c’est à-dire l’étude de l’effondrement des sociétés ou des civilisations.
09:50 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : états-unis, actualité, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
samedi, 19 janvier 2019
Bientôt une nouvelle zone de conflit: le Pentagone veut contrer la Russie dans l’Arctique
Bientôt une nouvelle zone de conflit: le Pentagone veut contrer la Russie dans l’Arctique
Washington: le Pentagone s’apprête à découvrir une nouvelle zone de conflit ou à en créer une de toutes pièces, s’il le faut. Le Wall Street Journal vient d’évoquer les plans de la marine américaine, qui entend accroître ses activités dans la zone arctique pour aller y affaiblir l’influence de la Russie.
L’indice premier de ce programme fut un entretien dans lequel le ministre de la marine Spencer reconnaissait récemment qu’un navire de guerre américain patrouillerait l’été prochain dans les eaux de l’Arctique dans le cadre d’un programme baptisé FONOP (« Opération pour garantir la liberté du trafic maritime »). D’après un porte-paroles de la marine, ce serait la première fois que la marine américaine lancerait une opération FONOP dans l’Océan Glacial Arctique.
En plus, les Etats-Unis projetteraient de réinstaller des troupes sur l’île d’Adak, dans l’Etat de l’Alaska. Elles seraient équipées de navires a effet de surface, d’avions patrouilleurs et d’appareils de reconnaissance du type P-8 Poseidon.
L’île d’Adak avait abrité une base militaire américaine entre 1942 et 1991. La base fut abandonnée en 1991. Mais comme l’île se trouve à proximité du territoire russe, elle constituera, si la base est réinstallée, un indice clair et net, pour le Pentagone, soucieux de montrer aux Russes quelles sont leurs limites dans la région.
Le Wall Street Journal démontre que le réchauffement climatique global permettra d’ouvrir de nouvelles voies maritimes transarctiques. Ce nouvel état de choses entraînera l’émergence de nouvelles tensions dans le domaine du commerce international et de la défense. Les Etats-Unis et leurs alliés, ajoute le journal, s’engagent à défendre le droit de tous à mener des opérations sur les voies maritimes, où des conflits territoriaux pourraient surgir. Raison pour laquelle, toutes « prétentions exagérées » de pays tiers devront être contrées.
Il n’y a pas que la Russie qui est visée : la Chine également est perçue comme un futur adversaire dans l’Arctique. L’an dernier, la Chine a esquissé les plans d’une vaste politique arctique, comprenant l’organisation d’une « route de la soie polaire » afin d’obtenir le droit à la libre circulation dans la région. La Russie, de son côté et grâce à sa très longue frontière septentrionale dans l’Arctique, a tout de suite perçu quelles opportunités commerciales cela offrait et avait, depuis assez longtemps déjà, consolidé son influence dans la zone.
Pendant l’été 2018, le ministre russe de la défense Sergueï Choigu s’est montré préoccupé de voir émerger un conflit latent dans la zone arctique. Les activités qu’y projettent les Etats-Unis lui donne raison.
(article affiché sur le site de « Zuerst », http://www.zuerst.de , 17 janvier 2019).
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vendredi, 11 janvier 2019
Le mouvement des Gilets jaunes peut-il s’étendre aux USA ?
Le mouvement des Gilets jaunes peut-il s’étendre aux USA ?
Ex: https://www.entelekheia.fr
Un texte qui a le mérite d’exposer le principal danger posé par les Gilets jaunes : l’effet dit « domino », autrement dit la contagion internationale. De fait, l’histoire enseigne que les révoltes ont tendance à se propager de pays en pays, et si jadis, ce processus pouvait prendre des années, parfois des décennies, aujourd’hui, avec la mondialisation des communications, il pourrait être considérablement abrégé.
Une bonne raison pour lâcher du lest avant que les choses ne s’enveniment pour de bon – ou est-il déjà trop tard ?
Par Kevin Zeese et Margaret Flowers
Paru sur Popular Resistance et MintPress News sous le titre What Would a Yellow Vest Movement Look Like in the United States?
S’il y a une vérité sur les mouvements, c’est qu’ils sont multiformes. Ils se transforment, évoluent et se déplacent à l’intérieur d’un pays ou même dans le monde entier. Cela peut prendre des mois et souvent des années.
L’époque du mouvement américain Occupy a eu lieu dix mois après le printemps arabe et six mois après le mouvement des Indignados espagnols — les matrices d’Occupy. Il a commencé à New York, puis s’est répandu aux États-Unis et dans d’autres pays. C’était une révolte mondiale contre les 1% qui a changé la politique aux États-Unis et qui continue d’avoir des répercussions aujourd’hui.
Le mouvement des Gilets Jaunes en France, qui a un impact majeur et attire l’attention de la communauté internationale, s’étend déjà à d’autres pays, dont certains, comme l’Égypte, ont interdit la vente de gilets jaunes pour éviter que la protestation ne s’y propage. Le mouvement montre qu’en perturbant le statu quo, on obtient des résultats. Arrivera-t-il aux États-Unis ? Quelle forme cela prendrait-il ici ? Qu’est-ce qui pourrait déclencher l’équivalent des Gilets jaunes aux États-Unis ?
Il est courant qu’une manifestation se développe dans une partie du monde, puis s’installe dans un autre pays. C’est encore plus courant à l’époque moderne, où l’économie s’est mondialisée et où la communication entre les différents pays est devenue plus facile.
La révolution américaine contre la Grande-Bretagne s’inscrivait dans le Siècle des Lumières, qui remettait en question l’autorité traditionnelle et mettait l’accent sur les droits naturels à la vie, à la liberté et à l’égalité, ainsi que sur l’émancipation et la liberté religieuse [aux USA, NdT]. La Révolution française a suivi 13 ans après les États-Unis, en 1789. Elle a entraîné des changements politiques au Royaume-Uni, en Allemagne et dans toute l’Europe. Le Grand Libérateur Simon Bolivar a enchaîné en libérant les colonies de l’empire espagnol, notamment le Venezuela, la Colombie, le Panama, l’Équateur et le Pérou. Ces pays sont devenus indépendants et se sont brièvement unis en une seule nation.
Les révolutions démocratiques de 1848 connues sous le nom de Printemps des Peuples faisaient partie d’une période révolutionnaire généralisée qui a touché 50 nations en Europe. Elles avaient débuté en France et s’étaient étendues sans aucune coordination apparente. Les questions concernaient les droits démocratiques et les droits des travailleurs, ainsi que les droits de l’homme et la liberté de la presse. Elles ont conduit à l’abolition du servage dans certaines nations et mis fin à la monarchie au Danemark. La monarchie française a été remplacée par une république, des constitutions ont été créées et des empires ont été menacés par des pays en quête de souveraineté.
A l’époque de la décolonisation de l’Afrique et de l’Asie, 1945 et 1960, trois douzaines de nouveaux États sont devenus autonomes ou totalement indépendants de leurs dirigeants coloniaux européens. En Afrique, un Congrès panafricain en 1945 a exigé la fin de la colonisation. Des troubles s’étaient généralisés et des révoltes s’étaient organisées dans les colonies de l’Afrique du Nord et subsaharienne. Protestations, révolutions et parfois transitions pacifiques ont mis fin à l’ère de la colonisation.
Les années 1960 ont été une époque de protestation qui a culminé en 1968 dans le monde entier. De multiples questions ont été portée sur la place publique, notamment les droits du travail et le socialisme, le mouvement féministe, les protestations contre la guerre et le militarisme, et contre le racisme et la dégradation de l’environnement. Des manifestations ont eu lieu aux États-Unis, en Europe, dans le bloc soviétique, en Asie et en Amérique latine.
Plus récemment, la mondialisation économique et Internet ont accéléré les protestations mondiales. Le mouvement antimondialisation en est un exemple. Au fur et à mesure que les entreprises ont pris le contrôle des accords commerciaux et ont commencé à biaiser les règles du commerce au profit des entreprises transnationales, des gens, à travers le monde, ont pu en constater l’impact sur leurs communautés et ont riposté.
Le soulèvement zapatiste du Chiapas, au Mexique, le 1er janvier 1994, a coïncidé avec le début de l’Accord de libre-échange nord-américain (NAFTA). L’Armée Zapatiste de Libération Nationale était un soulèvement de la population locale indigène contre leur exploitation par le commerce mondial. Leur action a été une source d’inspiration pour d’autres. Un mouvement anti-NAFTA s’est développé aux États-Unis, puis a muté en mouvement antimondialisation.
La crise financière de 1997 en Asie du Sud-Est, suivie de la restructuration de la dette par le Fonds monétaire international à travers des politiques austéritaires, a suscité des protestations en Corée, en Indonésie et en Thaïlande contre la mondialisation économique et l’influence excessive du capital transnational.
Tout cela a donné lieu à la Bataille de Seattle, en 1999, lors des réunions de l’Organisation mondiale du commerce où 50 000 personnes des États-Unis et du monde entier ont manifesté dans les rues de Seattle pendant quatre jours pour faire fermer les réunions. Il s’agissait d’un mouvement qui englobait de nombreux groupes particuliers en une force trop puissante pour que les élites puissent la censurer. Depuis lors, les réunions de l’OMC font l’objet de protestations massives, de même que les réunions du FMI et d’autres réunions économiques. Cette situation entraves aujourd’hui l’adoption d’accords commerciaux avec les entreprises aux États-Unis. Par exemple, les gens ont stoppé le TPP et Trump aura de la difficulté à faire approuver le NAFTA-2.
Le mouvement des Gilets jaunes
Le mouvement français des Gilets jaunes est composé de travailleurs qui protestent tous les samedis contre une économie injuste. Le 8e « Acte », qui s’est tenu ce samedi, a été plus important que prévu, alors que le gouvernement et les médias affirmaient pendant les vacances que le mouvement s’essoufflait, contre le mouvement qui, pour sa part, disait que loin d’être terminé, il ne faisait que commencer.
Le mouvement a commencé par une protestation contre une taxe sur l’essence, mais il est rapidement devenu évident que ce n’était que la goutte d’eau qui avait fait déborder le vase contre une série de politiques économiquement déstabilisatrices. Le président Macron a appliqué un programme néolibéral au nom des plus riches, réduisant leurs impôts tout en multipliant les coupes sombres dans les services sociaux.
Macron a réagi au mouvement en éliminant la taxe sur les carburants, en augmentant le salaire minimum et en réduisant les impôts des retraités, mais ils continuent de demander au « président des riches » de démissionner. La popularité de Macron est tombée aux alentours de 20 % dans les sondages, tandis qu’une majorité de Français soutiennent les protestations des Gilets jaunes. Le mouvement révèle des fractures, en France, qui ne peuvent pas être résolues par les systèmes économiques et politiques actuels.
Tout en faisant des concessions, Macron a aussi traité les manifestants de voyous et d’agitateurs. Les tactiques policières ont été répressives et violentes face à des manifestations en grande majorité pacifiques. Ils ont arrêté Eric Drouet, un participant des Gilets jaunes qualifié de « leader » par les médias, sur la base d’accusations floues de manifestation non-autorisée, ce qui a suscité encore plus d’indignation. Les médias l’étiquettent leader, tout en disant que ce mouvement sans leader échouera parce qu’il n’a pas de leader. Cela nous rappelle un traitement similaire des médias américains pendant Occupy.
Le mouvement a transcendé les clivages politiques parce qu’il englobe des gens d’extrême gauche, d’extrême droite et de partout entre les deux. Il comprend des jeunes et des moins jeunes, des hommes et des femmes. Il montre des gens qui s’unissent dans une révolte contre un système économique injuste et ses répercussions sur les travailleurs. Ils appellent également à la démocratie participative en exigeant des initiatives citoyennes où les citoyens pourront voter sur les législations, licencier des personnes nommées par les partis politiques ou même modifier la constitution, s’ils recueillent suffisamment de signatures. Les Gilets jaunes dénoncent des problèmes systémiques, qui exigent un changement à la fois du système économique et du système politique.
Les manifestations des Gilets jaunes s’étendront-elles aux États-Unis ?
Une grande partie des problèmes que connaissent les Français sont les mêmes qu’aux États-Unis. L’économie américaine a été conçue pour les riches pendant des décennies et les politiques du président milliardaire Trump ont aggravé cette réalité. Le peuple ne s’est jamais complètement remis de l’effondrement économique de 2008, lorsque des millions de personnes ont perdu leur maison et leur emploi, ont vu leurs revenus baisser et leur dette augmenter.
L’économie mondialisée qui a été conçue pour les sociétés transnationales a mal servi la population des États-Unis. Les États du Midwest sont exsangues. Les hôpitaux ruraux ferment un à un, à mesure que l’économie locale disparaît. Dans les zones urbaines du pays, des décennies de négligence et de manque d’investissement ont créé des conditions d’appauvrissement généralisé. Des services de police racistes et violents ont été utilisés pour prévenir toute rébellion et contenir d’éventuels troubles. Les gens luttent pour survivre. Les taux d’addictions et de suicide sont en hausse. Le désespoir s’est généralisé.
Un effondrement économique se profile à l’horizon. Comme l’écrit Alan Woods dans New Year, New Crisis, « La question n’est pas de savoir si cela arrivera, mais seulement quand. » L’économie américaine est dominée par Wall Street, qui a terminé l’année en crise. Le cours de l’action Citigroup a baissé de 30 % par rapport au début de l’année, celle de Goldman Sachs de 35 %, pour Morgan Stanley de 24 %, pour la Bank of America de 18 %, et JPMorgan a enregistré une perte de 10%. Woods souligne que l’économie chinoise ralentit, tout comme l’économie allemande, et les problèmes des autres nations européennes signalent tous un ralentissement mondial auquel les dirigeants ne peuvent pas réagir faute de disposer des outils nécessaires, car les taux d’intérêt sont déjà bas et la dette publique est déjà élevée.
Lorsque la récession frappera, l’insécurité économique de la population s’aggravera. Comme en France, les riches s’enrichissent de plus en plus et échappent à l’impôt en cachant des milliards à l’étranger. Et le gouvernement fait le contraire de ce qui est nécessaire, par exemple en réduisant les impôts des plus riches alors qu’il devrait y avoir un impôt de 70% pour les millionnaires, et en bloquant le Green New Deal.
Et, quand la crise économique frappera, les gens en rejetteront la faute sur Trump. Beaucoup d’électeurs l’ont soutenu parce qu’il avait promis de rompre avec un système conçu pour favoriser les plus riches. Leur expérience leur démontre aujourd’hui qu’il a fait le contraire. « Stop au Trumpisme ! » deviendra un cri de ralliement pour tous, et ce président, dont la popularité a toujours oscillé autour de 40% se retrouvera dans les sondages à 30%, ou moins, au moment du lancement de la campagne électorale.
L’économie est souvent un élément déclencheur, comme ce fut le cas pour Occupy, et nous savons déjà qu’il y aura des grèves massives des enseignants en 2019 ; en effet, les plans de grève, à Los Angeles, devraient s’intensifier. Les 40 000 personnes en passe de perdre leur emploi à la suite de la fermeture de quatre usines américaines de General Motors pourraient perdre leur maison et subir d’autres pressions économiques qui les inciteraient à la révolte. Le refus du Congrès de prendre au sérieux les propositions d’assurance-maladie nationale pour tous, alors que des dizaines de milliers de personnes meurent chaque année simplement parce qu’elles ne sont pas assurées, pourrait allumer l’étincelle.
Les Américains ne portent peut-être pas de gilets jaunes, mais nous savons, grâce à d’autres mouvements de protestation récents, que des Américains sont prêts à fermer les rues et les autoroutes et à stopper leurs activités habituelles. D’autres pourraient les rejoindre, si un sursaut de radicalisation s’ensuit, maintenant qu’ils ont vu le modèle fonctionner en France.
De nombreux catalyseurs sont susceptibles de déclencher des manifestations de masse en 2019. Attachez vos ceintures.
Traduction et note d’introduction Entelekheia
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jeudi, 10 janvier 2019
L’Union européenne vote pour les missiles USA en Europe
L’Union européenne vote pour les missiles USA en Europe
par Manlio Dinucci
Ex: http://www.zejournal.mobi
Auprès du Palais de Verre des Nations Unies, à New York, se trouve une sculpture métallique intitulée “Le Mal terrassé par le Bien”, représentant Saint Georges qui transperce un dragon avec sa lance. Elle fut donnée par l’URSS en 1990 pour célébrer le Traité FNI (INF) stipulé avec les USA en 1987, qui éliminait les missiles nucléaires à courte et moyenne portée (entre 500 et 5000 km) avec base à terre. Le corps du dragon est en effet réalisé, symboliquement, avec des morceaux de missiles balistiques étasuniens Pershing-2 (auparavant basés en Allemagne de l’Ouest) et de SS-20 soviétiques (auparavant basés en URSS).
Mais maintenant le dragon nucléaire, qui dans la sculpture est représenté à l’agonie, revient à la vie. Grâce aussi à l’Italie et aux autres pays de l’Union européenne qui, à l’Assemblée Générale des Nations Unies, ont voté contre la résolution présentée par la Russie sur la “Préservation et la mise en oeuvre du Traité FNI”, rejetée avec 46 votes contre 43 et 78 abstentions.
L’Union européenne -dont 21 des 27 membres font partie de l’Otan (comme en fait partie la Grande-Bretagne sortant de l’Ue)- s’est ainsi uniformisée à la position de l’Otan, qui à son tour s’est totalement uniformisée à celle des États-Unis. L’administration Obama d’abord, puis l’administration Trump ont accusé la Russie, sans aucune preuve, d’avoir expérimenté un missile de la catégorie interdite et ont annoncé leur intention de se retirer du Traité FNI. Ils ont en même temps lancé un programme visant l’installation à nouveau en Europe contre la Russie de missiles nucléaires, qui seraient basés aussi dans la région Asie-Pacifique contre la Chine.
Le représentant russe à l’ONU a prévenu que “cela constitue le début d’une course aux armements à part entière”. En d’autres termes il a prévenu que, si les États-Unis installaient à nouveau en Europe des missiles nucléaires pointés sur la Russie (comme l’étaient aussi les Cruise basés à Comiso dans les années 80), la Russie installerait à nouveau sur son propre territoire des missiles analogues pointés sur des objectifs en Europe (mais ne pouvant pas atteindre les États-Unis).
Faisant fi de tout cela, le représentant Ue à l’ONU a accusé la Russie de miner le Traité FNI et a annoncé le vote contraire de tous les pays de l’Union parce que “la résolution présentée par la Russie dévie de la question qui est en discussion”. En substance, donc, l’Union européenne a donné son feu vert à l’installation possible de nouveaux missiles nucléaires USA en Europe, Italie Comprise.
Sur une question de cette importance, le gouvernement Conte, renonçant comme ses prédécesseurs à exercer la souveraineté nationale, s’est aligné sur l’Ue qui à son tour s’est alignée sur l’Otan sous commandement USA. Et de tout l’arc politique aucune voix ne s’est élevée pour demander que ce soit le Parlement qui décide comment voter à l’ONU. Et aucune voix non plus ne s’est élevée au Parlement pour demander que l’Italie observe le Traité de non-prolifération, imposant aux USA de retirer de notre territoire national les bombes nucléaires B61 et de ne pas y installer, à partir de la première moitié de 2020, les nouvelles et encore plus dangereuses B61-12.
Ainsi est à nouveau violé le principe constitutionnel fondamental que “la souveraineté appartient au peuple”. Et comme l’appareil politico-médiatique maintient les Italiens dans l’ignorance de ces questions d’importance vitale, est violé le droit à l’information, dans le sens non seulement de la liberté d’informer mais du droit d’être informés.
Ou bien on le fait maintenant ou demain il n’y aura pas de temps pour décider : un missile balistique à portée intermédiaire, pour atteindre et détruire son objectif avec sa tête nucléaire, met 6-11 minutes.
10:23 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, états-unis, otan, atlantisme, bellicisme américain, europe, affaires européennes, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 08 janvier 2019
La guerre commerciale aura bien lieu
La guerre commerciale aura bien lieu
Guillaume Berlat
Ex: http://www.zejournal.mobi
Hormis les bruits de bottes qui résonnent aux quatre coins de la planète, une guerre réelle et meurtrière à maints égards fait rage dans la plus grande indifférence. Cette guerre, c’est la guerre commerciale que mène, telle une croisade païenne, le 45ème président des États-Unis. Il fut élu, à la surprise générale des diplomates, experts, journalistes, prévisionnistes de tout poil, sur un slogan simple, pour ne pas dire simpliste, l’Amérique, d’abord et avant tout (« America First »). Les mêmes feignaient d’ignorer que Donald Trump n’était pas issu du sérail politique des bords du Potomac. Et qu’il avait un grave défaut pour un politicien traditionnel, il fait ce qu’il dit, y compris pour mener à bien ses idées les plus baroques. Le président américain n’a que faire du droit, des conventions internationales. Il veut imposer un sérieux aggiornamento des règles du commerce mondial et se lance dans un durable bras de fer avec la Chine. Pour ce qui est de la désunion européenne, il s’agit d’une simple promenade de santé tant le courage n’est pas la vertu cardinale de ce colosse aux pieds d’argile.
UN AGGIORNAMENTO DES RÈGLES DU COMMERCE MONDIAL
Donald Trump est avant tout un homme d’affaires qui sait ce que compter veut dire. Il ne s’embarrasse pas de théories fumeuses. Il est un praticien dur en négociation. Pour lui, tout échange doit être équilibré, gagnant/gagnant. Fini le temps des concessions octroyées par ses prédécesseurs aux Chinois qui inondent le marché américain de produits « made in China » tout en lui pillant ses technologies de pointe, aux Européens (plus spécialement les Allemands) qui exportent aciers, automobiles… Pour l’ancien magnat de l’immobilier new-yorkais, il était grand de temps de mettre un point final à cette symphonie d’une Amérique bienveillante, aux contrats qu’il juge léonins, à cette pétaudière multilatérale. Désormais, c’est la loi du talion qui doit gouverner les relations internationales. Au diable, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui fait le jeu des Chinois alors que ces derniers ne respectent pas les règles du jeu. Au feu, les G7 et autres G20 et leurs communiqués à l’eau de rose qui servent les délinquants du commerce international. Le mot d’ordre est clair, réciprocité. Le signal est rapide, le Tweet ravageur qui règle en 140 signes un problème complexe. Le procédé est simple, sanction et extraterritorialité du droit américain. Au passage, on se débarrasse des concurrents encombrants que sont les actionnaires d’Airbus que l’on met à genou pour favoriser Boeing, sous de fallacieux prétextes(1). La méthode est brutale. Téhéran ne veut pas répondre au Diktat américain, on lui inflige des trains de sanctions dont l’Iran aura le plus grand mal à se remettre. Il n’y a plus d’alliés dans cette guerre mondiale. Il n’y a que des concurrents ennemis potentiels de l’Amérique impériale. Gare à celui à qui il viendrait l’idée saugrenue de se mettre en travers du bulldozer américain. Il lui en coûtera. Le cadre général du débat est posé. Pour ceux qui n’auraient pas compris le message de l’homme à la mèche blonde tel qu’il ressort de ses déclarations et de ses saillies, on demande au secrétaire d’État américain (l’équivalent de notre ministre des Affaires étrangères), Mike Pompeo (ex-directeur de la CIA) de faire la leçon aux Européens dans leur capitale d’opérette en carton-pâte qui a pour nom Bruxelles(2). Une sorte de village Potemkine à la sauce libérale.
UN BRAS DE FER DURABLE AVEC LA CHINE
Donald Trump considère qu’il n’est plus possible de tolérer un tel déficit commercial avec une Chine impériale et « impérieuse »(3), pas qu’un pillage systématique des technologies américaines. Il faut y donner un sérieux coup d’arrêt. Le différend prend deux dimensions.
Une dimension commerciale, tout d’abord. Washington lance ses premières fatwas qui ne sont pas suivies d’effet du côté chinois. Et comme Pékin semble ne pas comprendre la méthode douce, on passe aussitôt (mars 2018) à la méthode force : coercition et sanction pour démontrer sa détermination à ne pas laisser les choses traîner. On allume alors le deuxième étage de la fusée en imposant des droits de douane dissuasifs sur une impressionnante de produits chinois. Et ce qui devait se produire se produit. Dès le mois d’avril, la Chine réplique par l’imposition de taxes sur 123 produits américains. Et le jeu des sanctions et des contre-sanctions se prolonge. Il faudra attendre le G20 de Buenos Aires (censé traité de la réforme des règles du commerce mondial et de l’OMC) pour qu’en marge de cette réunion Donald Trump et Xi Jinping décide d’une trêve. Mais pour combien de temps encore ? Une réunion entre experts des deux pays a lieu à Pékin le 7 janvier 2018. C’est le remake de la célèbre politique du bâton et de la carotte.
Mais, le problème prend une dimension diplomatique, ensuite. Quand les États-Unis mènent une guerre commerciale, ils ne lésinent pas sur les moyens. Ils exigent et obtiennent du Canada l’arrestation à Vancouver de Meng Wanzhou, directrice financière du géant chinois des telécoms Huawei, qui est à Pékin ce qu’Apple est à Washington. Que lui reproche-ton ? Rien d’autre que d’avoir violé l’embargo américain contre l’Iran, et de tomber sous le coup d’une législation que les Américains entendent imposer au monde entier. Les Chinois réagissent en arrêtant deux Canadiens sur leur territoire. La réponse du berger à la bergère. Les États-Unis et le Canada demandent, le 21 décembre 2018, la « libération immédiate » de deux Canadiens emprisonnés en Chine et au centre d’une crise diplomatique entre Ottawa et Pékin après l’arrestation au Canada d’une dirigeante du géant chinois des télécoms Huawei. Affaire à suivre… Derrière l’affaire qui touche les géants des télécoms se joue la rivalité stratégique entre la Chine et les États-Unis(4).
« Quelle que soit l’issue de ce bras de fer, les Européens seraient bien inspirés de ne pas rester l’arme commerciale au pied, en jouant les idiots du village global »(5). Or, nous n’en sommes pas encore là !
UNE PROMENADE DE SANTÉ AVEC L’UNION EUROPÉNNE
Les Diktats commerciaux américains (menaces d’imposition de droits de douanes exorbitants sur l’acier et l’aluminium, en mars 2018, en violation des règles de l’OMC accompagnées de l’application extraterritoriale du droit américain) s’accumulent régulièrement sur l’Union européenne (ainsi que sur ses États membres, en particulier l’Allemagne). Et sans que cela ne suscite, jusqu’à présent du moins, de réactions dignes de ce nom, hormis quelques borborygmes inaudibles (Tweets du genre : « Donald Trump est du mauvais côté de l’histoire ») de la commissaire européenne au commerce, Anna Cecilia Malmström (suédoise au nom prédestiné) ou de menaces de porter l’affaire devant l’Organisation mondiale du commerce dont le fonctionnement est paralysé par l’Amérique du nord. L’Union européenne, qui exerce une compétence entière sur ces matières, a-t-elle définie une stratégie claire, un plan d’action, un dialogue stratégique ou tout autre gadget du genre dont elle a le secret ? Pas du tout. Elle préfère s’occuper à des questions techniques ou juridiques qui n’ont pas le moindre intérêt pour les citoyens européens. Laissant ainsi le soin à chacun des Vingt-Sept États membres de réagir à sa manière. Berlin va négocier directement à Washington pour faire exempter de droits de douanes ses exportations d’automobiles vers les États-Unis. Paris, par la voix de son inefficace ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, multiplie les déclarations lyriques et viriles qui ne changent rien à l’affaire. Il est vrai que l’addition de vingt-sept lâchetés n’a jamais conduit à une politique commerciale européenne courageuse et crédible face à la détermination de Donald Trump et à ses Oukases. Le fameux diviser pour mieux régner fonctionne à la perfection. Lors du sommet UE/Chine du 16 juillet 2018 à Pékin, le tandem Juncker/Tusk ne saisit pas l’occasion du différend américano-chinois pour poser le problème du commerce entre la Chine et l’Europe en termes de réciprocité et mettre des propositions concrètes sur la table. On préfère s’en tenir aux toasts diplomatiques célébrant la vigueur de l’amitié entre l’Empire du milieu et l’empire du néant.
Au-delà de sa dimension purement commerciale qui n’est pas négligeable, cette crise est avant tout une crise de la mondialisation. Crise qui n’est traitée jusqu’à présent que par des gesticulations, des provocations verbales, de coups de communication. Ces faux remèdes ne font qu’aggraver le mal. Les institutions internationales compétentes sont neutralisées. Les chefs d’État s’exposent dans une surcommunication à outrance, pratiquant le narcissisme stérile et l’irresponsabilité totale. Résultat, les crises s’ajoutent aux crises : celles de la mondialisation, de la régulation internationale, du multilatéralisme, de l’Europe, de l’autorité…, en vérité une crise géopolitique (« l’ère des cauchemars », Nicolas Tenzer). Cependant, tout cela n’aura aucun sens si l’on croit s’en tirer grâce à un remède miracle. Il faudra bien répondre un jour à la question de l’avenir de la gouvernance mondiale au XXIe siècle. Le veut-on ? Le peut-on ? Si le diplomate-écrivain, Jean Giraudoux écrivait en 1935 « La guerre de Troie n’aura pas lieu », nous pouvons dire, sans grand risque d’erreur en cette fin d’année 2018 et en ce début d’année 2018, que la guerre commerciale avec les États-Unis aura bien lieu.
Notes:
(1) Chloé Aeberhadt/Marie-Béatrice Baudet/Vincent Nouvet/Stéphanie Pierre, La justice américaine enquête sur Airbus, Le Monde, Économie & Entreprise, 21décembre 2018, pp. 1-2-3.
(2) Guillaume Berlat, Mike Pompeo : Requiem pour le multilatéralisme, www.prochetmoyen-orient.ch , 17 décembre 2018.
(3) Éditorial, La Chine, puissance impérieuse, Le Monde, 22 décembre 2018, p. 19.
(4) Alain Frachon, Huawei dans la bataille, Le Monde, 21 décembre 2010, p. 22.
(5) Jack Dion, Le symbole Huawei, Marianne, 14-19 septembre 2018, p. 30.
- Source : Proche et Moyen-Orient (Suisse)
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Gli Stati Uniti fra Terra e Mare
Gli Stati Uniti fra Terra e Mare
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dimanche, 06 janvier 2019
Bogdan Herzog : sortez le pétrole du pétrodollar, sortez le dollar du narcodollar
Bogdan Herzog : sortez le pétrole du pétrodollar, sortez le dollar du narcodollar
Traduction française par Chlodomir
Conférence Internationale “Financial capitalism and its alternatives for the 21st century. Contributions to the 4th Economic Theory” (Le capitalisme financier et ses alternatives pour le XXIe siècle. Contributions à la 4e Théorie économique).
Chișinău, 15 décembre 2017
J’ai récemment lu l’interview du Pr. Douguine dans le magazine The Economist. C’est une interview très intéressante qui permet d’exprimer notre vision-du-monde à une audience non-eurasiste plus grande. J’ai moi-même distribué le matériel à un certain nombre de gens et il a été apprécié même par des personnes qui n’ont pas forcément la même perception de la réalité que nous. Le professeur s’avère être un intellectuel hautement distingué, un digne adversaire du libéralisme et cela peut être apprécié par des gens neutres et même par des ennemis.
Cependant, je prends l’exemple d’une question posée par l’interviewer et de la réponse du Pr. Douguine, où je proposerais une approche différente. La question posée était : « Pourquoi pensez-vous que l’autre civilisation, l’anglo-saxonne, réussit économiquement mieux que la civilisation eurasienne ? », et la réponse fut la suivante : « Précisément parce que l’économie est, pour vous, le destin. Pour nous, c’est l’esprit qui est le destin. Si vous placez une valeur matérielle comme la plus haute valeur, alors vous avez mieux réussi en cela ».
Bien que je comprenne le raisonnement philosophique et religieux qui se trouve derrière la réponse, incluant que l’on ne peut pas servir deux maîtres, Dieu et Mammon, je préférerais une approche plus directe et économiquement orientée à une telle question. Etonnamment ou pas, Marx, du moins dans ses premiers écrits, avait une approche similaire à celle du Pr. Douguine sur cette question.
En ce qui me concerne, je voudrais d’abord noter la manière dont la question est structurée. C’est une affirmation : « L’Occident est meilleur pour développer des systèmes économiques », déguisée en une question. Répondre à la question en tentant de donner une explication revient à accepter la supposition de l’interviewer. C’était un piège. A mon avis, la réponse aurait dû être la suivante : « La civilisation anglo-saxonne n’est pas meilleure pour développer des systèmes économiques. Sa prospérité actuelle est due au fait qu’elle peut imprimer une quantité illimitée d’argent à partir de rien et qu’elle a la capacité militaire et politique à obliger les autres à l’accepter comme moyen de paiement ». C’est un vol déguisé. Obliger les autres à abandonner leurs valeurs pour rien est une forme de vol. C’est la source de leur prospérité, pas seulement leur obsession pour les biens matériels. En d’autres mots, l’Occident est meilleur pour imposer son point de vue dans le monde entier, pas pour développer des systèmes économiques supérieurs.
Et ils sont très bons pour quelque chose d’autre aussi, pour présenter leur propre intérêt comme étant, d’une manière ou d’une autre, dans l’intérêt général de l’humanité, de l’humanité en général. Ils sont les maîtres du culot ! C’est comme si un dealer de drogue, ou un voleur, demandait à un enseignant ou à un ouvrier : « Pourquoi pensez-vous que je suis plus riche que vous ? ». La réponse peut être philosophique : « Vous êtes préoccupé par l’argent », mais elle peut aussi être plus directe : « Parce que vous êtes un voleur ».
C’est un aspect important, ce n’est pas quelque chose à négliger. Puisque nous sommes en guerre, du moins dans le domaine des idées, ne laissons pas l’ennemi tenir le haut du pavé. Stratégiquement nous ne voulons pas mener une bataille pénible. Nous avons l’avantage moral même dans le monde de l’économie, et il faut rappeler cela à l’ennemi et au grand public. Nous avons affaire à un empire bâti par des voleurs, des pirates et des dealers audacieux, qui arrivent toujours au nom d’idées généreuses, comme la « liberté » et le « libre-échange », et qui repartent les poches pleines d’argent. Ce sont les gens qui nous font la leçon aujourd’hui !
Donc, mon premier message est : ne laissez pas l’ennemi prendre l’avantage moral. J’étayerai mes affirmations plus tard, avec quelques cours d’histoire, plus précisément sur les guerres de l’Opium.
Mais nous allons faire une très brève récapitulation de la nature de l’actuel système économique, et des manières possibles de le rendre plus juste.
Comme je l’ai dit avant, la prospérité de l’Occident est basée sur deux facteurs : l’impression de monnaie et la capacité d’obliger les autres à l’accepter. Puisque n’importe qui, n’importe quelle nation ou même des non-nations peut émettre de la monnaie (à Hong-Kong par exemple les billets de banque sont imprimés par des banques commerciales), il est évident que dans cette équation le facteur important est la capacité à imposer son usage. L’actuel système monétaire a un nom, le pétrodollar. Ce n’est pas par hasard. Cela vient du fait qu’en 1971, quand les Américains mirent fin à la convertibilité du dollar en or, ils la remplacèrent par la convertibilité en matières premières, et spécialement, mais pas exclusivement, en pétrole. La capacité militaire et politique des Américains à imposer leurs vues aux producteurs de pétrole, et à les obliger à vendre leurs produits en dollars, est la clé du système. La même logique peut être étendue à toutes les matières premières et au commerce international en général. La présence de troupes américaines au Moyen-Orient assure la domination du dollar sur le marché pétrolier, leur présence en Europe assure une certaine parité entre l’euro et le dollar, et ainsi de suite. Je n’entrerai pas dans les détails, mais je voulais souligner qu’en fin de compte tout se ramène au pouvoir. Ce pouvoir n’est pas limité à la capacité d’imposer un certain accord commercial à une troisième nation, mais aussi à sécuriser les voies d’approvisionnement ainsi que certaines régions.
Pour créer un système économique meilleur et plus juste, il ne suffit pas de signer des accords de commerce bilatéraux exprimés dans d’autres monnaies. Des corridors de transit et de protection pour les pays désireux de commercer en utilisant d’autres monnaies devront être assurés. Bien sûr ce sont des réalités bien connues. L’initiative chinoise de la Nouvelle Route de la Soie et les événements du Moyen-Orient sont la preuve du fait que ces idées de base ont été comprises et que des pas sont faits dans la bonne direction. Nous devons sortir le pétrole du pétrodollar. C’est le second message du jour.
Enfin, je voudrais attirer votre attention sur une zone plus cachée, opaque, que je considère comme importante. Il y a un précédent historique au pétrodollar, en tant que monnaie fiduciaire basée sur la projection de pouvoir. Je parle de la narco-livre (britannique). Au début du XIXe siècle, les Britanniques enregistrèrent des déficits considérables dans leur commerce avec la Chine. A ce propos, c’est la Chine, et non l’Occident comme l’affirme erronément le reporter de The Economist, qui, sauf pendant 150 ans, fut le centre de l’activité économique de la planète.
Au début du XIXe siècle, exactement comme aujourd’hui, la Chine n’était pas intéressée par les produits que les Britanniques pouvaient lui offrir en échange et demandait que les dettes commerciales soient réglées par le paiement d’argent réel sous la forme de lingots d’argent. Quelle fut la solution découverte par les Britanniques pour stopper l’écoulement du « fleuve » d’argent ? Ils obligèrent les Chinois à s’adonner à la drogue, et quand ces derniers tentèrent de s’y opposer, ils déclarèrent la guerre à la Chine. Deux fois. Tout cela au nom du libre-échange et de la paix, bien sûr. Je voudrais ajouter que certaines des plus grandes banques et sociétés commerciales d’aujourd’hui ont leurs racines dans cette affaire infâme : HSBC, Jardine Matheson, Swire, etc. On peut dire la même chose de nombreuses familles « nobles », qui devinrent des lords, des pairs et des chevaliers de l’Empire britannique. Mais nous ne les nommerons pas aujourd’hui.
Pourquoi cela est-il important aujourd’hui ? Parce qu’aujourd’hui, tout comme 200 ans auparavant, le trafic de drogue est entre les mains des mêmes réseaux. L’opium est produit en Afghanistan à des niveaux record, même selon les statistiques officielles de l’ONU. Même chose pour la cocaïne de Colombie, un autre protectorat. Pourquoi cela a-t-il lieu ?
Certains disent que c’est parce que l’argent généré par les drogues est nécessaire pour financer les opérations clandestines, les dénommées « black-ops ». Peut-être, mais pour moi cette réponse est insuffisante. Ce genre d’argent est requis pour des pays de second ordre. Le système qu’utilisent la CIA et le Pentagone dispose déjà de la machine à imprimer l’argent ! Il peut envoyer tout l’argent qu’il veut, partout où il le désire. Il peut créer des sociétés fictives et leurs comptes peuvent être remplis à volonté. Donc pourquoi ont-ils besoin de contrôler le marché de la drogue et en quoi cela est-il relié au pétrodollar ?
Le système monétaire lui-même est dirigé exactement comme un cartel de la drogue. La FED américaine est l’équivalent du producteur, les banques nationales représentent les réseaux de distribution, et les banques commerciales représentent les dealers de rue. Un système de blanchiment assure la distribution des fonds et des profits. Le produit fini, l’argent, génère bien sûr sa propre addiction.
L’argent qui provient des drogues a deux caractéristiques : il est en grandes quantités et il est généré en cash. Le problème pour le syndicat de l’argent est de s’assurer que cet argent est réintégré dans le système bancaire, sinon il pourrait finir dans de mauvaises mains, qui pourraient demander des avoirs réels en retour. Cela pourrait bien sûr générer des déséquilibres majeurs et des fluctuations de la monnaie. Alors que dans le système bancaire, l’argent sera blanchi et distribué à travers le mécanisme du blanchiment.
Vous souvenez-vous de Pablo Escobar qui cachait des milliards de dollars en cash dans la jungle colombienne ? Je suis certain que c’est l’une des principales raisons de son élimination. Ce n’était sûrement pas pour éliminer le trafic de drogue, qui a explosé depuis. Nous devons sortir le dollar du narcodollar. C’est le troisième et dernier message pour aujourd’hui. Pourquoi ?
Pour l’instant le système n’a pas besoin du trafic de drogue pour financer les opérations clandestines « black-ops », mais il a besoin de s’assurer que ce trafic, comme tout trafic, soit effectué dans sa monnaie et que l’argent cash revienne dans le système. De même que le pétrole, l’énergie, le cuivre ou le zinc, l’héroïne et la cocaïne doivent être payés en argent généré à partir de rien, en dollars.
Il est aussi important d’avoir la capacité de cibler avec des drogues la population des Etats rivaux. De ce point de vue, l’Afghanistan est idéalement situé à la frontière des deux principaux rivaux du système, la Chine et la Russie. En même temps, ce pays présente l’avantage que les réseaux de distribution qui en proviennent traverseront les pays musulmans d’Asie Centrale, et donc des réseaux de distribution de drogue à base ethnique peuvent être développés, créant des prémisses pour de futurs conflits interethniques.
L’annihilation des centres de production de drogue n’est pas seulement nécessaire pour le bien de la population. Leur sortie hors du système du dollar créera d’importants déséquilibres monétaires. La monnaie sortira du système et ne reviendra plus jamais, ajoutant une pression supplémentaire aux déficits commerciaux existants. Les bénéficiaires secondaires dans les pays secondaires devront être financés directement et cela requerra la redistribution des ressources.
C’est une ironie du destin, ou une justice karmique peut-être, qu’en sortant le dollar du narcodollar, l’Eurasie pourra rendre au monde anglo-saxon le cadeau empoisonné que ce dernier lui a donné il y a 200 ans. Nous ne parlons pas d’encourager la consommation de drogue de la manière dont l’ont fait les Anglo-Saxons, parce que ce serait une infamie, mais la neutralisation de cette arme, aujourd’hui encore entre les mains du système, tout en concurrençant le pétrodollar, fera renaître le « fleuve d’argent » qui sortait de l’Occident et entrait en Eurasie au XVIIIe siècle. Cela signifierait le retour à l’économie réelle.
Bogdan Herzog.
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lundi, 31 décembre 2018
Donald Trump va-t-il remplacer l'armée américaine par Blackwater
Donald Trump va-t-il remplacer l'armée américaine par Blackwater
par Jean Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
En Irak, où les précédents présidents américains avaient officiellement fait appel à Blackwater, celle-ci s'était fait connaître par les crimes multiples, des massacres de civils notamment, qu'il l'avaient quelque peu discréditée. Mais les mercenaires formant ses effectifs sont restés sur place, lourdement armées. Ils sont toujours également très actifs en Afghanistan. Aujourd'hui, il semble qu'ils soient toujours présents en Syrie et dans les différents conflits régionaux où l'armée américaine n'intervient pas officiellement. Leur présence semble très appréciée par Israël. Qui les finance ? Mystère. Sans doute en partie des fonds secrets de la Présidence.
Or aujourd'hui Blackwater ferait un grand retour 1). Elle s'en vante 2). James Mattis a bruyamment démissionné de son poste de secrétaire à la défense, au prétexte du retrait de l'armée américaine de Syrie et bientôt sans doute d'Afghanistan. Mais selon les informations qui filtrent et dont nous ne pouvons évidemment pas garantir la fiabilité , Donald Trump aurait décidé de maintenir les mercenaires de l'ex-Blackwater dans ces territoires. Ils sont quelques milliers et pourraient fort bien remplacer les 2.000 à 4.000 militaires américains qui seront progressivement retirés. Erik Prince a toujours été un conseiller privé de Donald Trump. Il l'est encore. C'est sans doute lui qui a inspiré à Trump ces récentes décisions.
Donald Trump aurait une telle confiance dans Prince et dans ses mercenaires qu'il envisagerait par ailleurs de leur confier le rôle de garde de sécurité privée à la Maison Blanche, en doublure de première ligne des militaires jouant encore ce rôle. Il craindrait en effet à la suite des menaces actuellement formulées contre lui d'être enlevé ou assassiné avec la complicité des militaires.
Il faut cependant se demander quel rôle auraient joué les militaires dans la décision de Donald Trump de faire appel à Blackwater. A lire l'article de Military Times, Blackwater est fort mal vu par les généraux, ces mêmes généraux qui avaient jusqu'ici inspiré à Trump ses précédentes interventions militaires. Mais l'on pourrait supposer que ce serait avec l'accord de ces généraux que Trump avait décidé le retrait de Syrie. La condition qu'ils auraient mise serait que Blackwater reste sur place et continue à faire le travail de « containment » de l'Iran et de la Russie. La société de sécurité, convenablement financée, en serait tout a fait capable.
Ceci voudrait dire qu'il ne faudrait pas se fier en apparence. Les généraux verraient d'un très bon œil Blackwater se substituer à l'US Army en Syrie et en Afghanistan. Cela éviterait à cette dernière de futures pertes humaines toujours fort mal vues par l'opinion. Ils garderaient celle-ci disponible pour intervenir sur d'autres théâtres, dans le Pacifique, mais aussi en Ukraine, dans la perspective d'un affrontement direct avec l'armée russe. 3)
On pourra relire à ce sujet notre article du 25/12. 4)
Références
1) https://www.militarytimes.com/news/your-military/2018/12/...
2) Blackwater USA took out a full page ad in the January/February 2019 issue of "Recoil" magazine with the company's logo and a message: "We are coming."
3) http://www.atimes.com/recent-us-moves-reflect-its-shiftin...
4) http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=3404...?
Note au 28/12
En fait, la visite surprise de Trump en Irak la veille de Noël montre bien qu'il ne veut pas se désengager de la guerre au Moyen Orient. Il s'est seulement débarassé de Mattis, sans doute pour incompatibilité d'humeur
10:55 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, états-unis, blackwater, mercenariat, donald trump | | del.icio.us | | Digg | Facebook
dimanche, 30 décembre 2018
Grégoire Canlorbe interviewe Jared Taylor
Grégoire Canlorbe interviewe Jared Taylor
(traduction français par Chlodomir)
Samuel Jared Taylor est un défenseur américain de la race blanche, né au Japon. Il est le fondateur et le rédacteur du magazine online American Renaissance. Taylor est aussi le président de l’organisation parente d’American Renaissance, New Century Foundation.
Grégoire Canlorbe : Avec le bénéfice de la vision rétrospective, quel fut l’Age d’Or des relations raciales aux USA ? Cela aurait-il pu être la ségrégation ?
Jared Taylor : Il n’y a jamais eu d’Age d’Or des relations raciales. Je pense que c’est impossible d’avoir un Age d’Or des relations raciales, parce que les relations raciales sont intrinsèquement conflictuelles.
La ségrégation était meilleure au sens où quand les Noirs et les Blancs n’entrent pas en contact, il y a moins de conflits. Elle était aussi meilleure à certain égards pour les Noirs parce qu’aujourd’hui, un Noir intelligent et travailleur peut sortir d’un quartier noir et vivre dans un quartier blanc. Pendant la ségrégation, les Noirs compétents et intelligents vivaient dans les quartiers noirs et ils pouvaient être des modèles. Pour cette raison, beaucoup de Noirs disent que la ségrégation était meilleure pour les Noirs parce qu’ils avaient une série complète de gens riches et pauvres, travailleurs et non-travailleurs, mariés et célibataires, alors qu’aujourd’hui les quartiers noirs ont souvent seulement les pires des Noirs. Beaucoup sont devenus des zones de grande dégénérescence, qui sont très mauvaises pour les Noirs et très mauvaises pour le pays.
Beaucoup de lecteurs ne le croiront pas, mais du moins dans le Sud, lorsqu’il y avait une claire hiérarchie avec les Blancs en haut et les Noirs en bas, il était plus facile d’avoir des relations d’affection authentiques. Personne n’ose en parler aujourd’hui, mais il y avait souvent un sentiment qui ne peut être décrit que comme de l’amour entre les Blancs et les Noirs qui travaillaient pour eux. Je crois que c’était possible seulement parce que la hiérarchie était claire – les gens des deux races savaient à quoi s’attendre les uns des autres. La description de Huck et Jim dans Huckleberry Finn donne une idée de ce genre d’affection. Il est beaucoup plus difficile d’avoir une amitié authentique qui traverse les lignes raciales dans notre actuelle ère d’égalité par décret en dépit de l’inégalité biologique et à une époque de politique identitaire noire insistante.
Grégoire Canlorbe : Thomas Jefferson dit qu’il était en faveur de l’affranchissement et de la déportation [= rapatriement] des esclaves afro-américains. Au vu de cela, pensez-vous qu’il serait en faveur de la remigration des colonisateurs congoïdes et arabes hors d’Europe ?
Jared Taylor : Certainement. Il aurait fortement soutenu cela. Thomas Jefferson n’était pas du tout le seul à vouloir rapatrier les Africains noirs. Beaucoup d’Américains éminents voulaient la même chose. Le président James Monroe fut très étroitement impliqué dans l’établissement du pays du Liberia. La capitale Monrovia est nommée d’après James Monroe parce qu’il aida à établir le Liberia. Même Abraham Lincoln – bien qu’il soit révéré aux Etats-Unis comme le Grand Emancipateur – voulait envoyer les Noirs affranchis en-dehors des Etats-Unis. Il ne voulait pas que les Etats-Unis soient composés de Noirs libres et de Blancs libres vivant ensemble. Il voulait que tous les Noirs quittent les Etats-Unis.
Ces gens n’auraient jamais pu imaginer une Europe où il y aurait beaucoup de Noirs, beaucoup d’Arabes, beaucoup d’Asiatiques. Ils auraient considéré cela comme une terrible forme de suicide national, racial et culturel.
Grégoire Canlorbe : Comparée à celle des Pères Fondateurs, la conscience de race est-elle une question politique importante pour le président Trump ?
Jared Taylor : Je ne pense pas que Donald Trump pense sérieusement à la race. Il est toujours accusé d’être raciste, mais, bien qu’il comprenne, par exemple, que les musulmans ne s’intègrent pas très bien aux Etats-Unis et qu’il n’aime pas les immigrants illégaux entrant aux Etats-Unis et bénéficiant de l’aide sociale, je ne pense pas que Donald Trump comprenne que pour que les Etats-Unis continuent de faire partie de la civilisation occidentale, ils doivent avoir une majorité blanche. Il comprend peut-être cela et il est peut-être simplement effrayé de le dire tout haut, mais je pense qu’il est plus probable qu’il ne le comprenne simplement pas.
Grégoire Canlorbe : On pense souvent à l’Amérique comme au pays calviniste par excellence. Pourtant les Pères Fondateurs étaient imprégnés de la culture païenne du vieux monde gréco-latin. De nos jours, que reste-t-il de cela dans le mode de vie américain ?
Jared Taylor : Il est vrai que les Etats-Unis furent fondés par des gens qui étaient nominalement protestants. Je ne suis pas sûr qu’on doive les appeler calvinistes. Ils étaient anglicans, ils étaient presbytériens, et ils étaient catholiques, même au début. L’Etat du Maryland fut fondé par des catholiques, par exemple. Mais des parties de la Scandinavie et de l’Allemagne étaient aussi protestantes. Je ne suis pas sûr qu’il serait correct de dire que les Etats-Unis ont été davantage formés par ce genre de protestantisme que l’Allemagne ou la Scandinavie. Les Etats-Unis deviennent de moins en moins religieux.
Il serait incorrect, je pense, de dire que les Etats-Unis, culturellement ou politiquement, reflètent le calvinisme. Cela aurait pu être le cas dans certaines zones, certaines parties du pays. Quelqu’un comme le général Stonewall Jackson croyait en une forme sévère et punitive du presbytérisme. Donc, ce courant de pensée était certainement présent aux Etats-Unis jusqu’à une certaine période. Mais aujourd’hui, je ne dirais pas que les Etats-Unis soient calvinistes. Les Etats-Unis sont même de moins en moins chrétiens. Et beaucoup des gens qui prétendent être chrétiens sont tout aussi libéraux ou multiculturalistes, ou tout aussi pro-immigrants que les athées.
L’Américain ordinaire, je pense, est complètement détaché de tout ce qui pourrait être appelé gréco-latin. Bien sûr, les monuments de l’architecture américaine – le bâtiment du Capitole, ou le bâtiment des archives, ou même la Maison Blanche : tous reflètent l’architecture gréco-latine. Notre chambre haute est appelée le Sénat ; la littérature et la loi sont parsemées de phrases latines. Mais en termes d’appréciation de l’Iliade et de l’Odyssée, et des classiques de la littérature romaine, de la tragédie grecque, la plupart des Américains ont très peu de contact avec cela. Et s’ils ont un contact avec, c’est pendant une brève période à l’université. Je pense que si vous demandiez aux étudiants d’université : « Avez-vous déjà lu une pièce grecque ? » ou « Avez-vous déjà lu l’Iliade ou l’Odyssée ? », la plupart répondraient probablement non.
Grégoire Canlorbe : « Une autre chose qui m’a frappé [chez l’Américain] », écrivit le psychiatre et philosophe Carl Gustav Jung, « fut la grande influence du Nègre, une influence psychologique naturellement, non due au mélange de sang. La manière émotionnelle dont un Américain s’exprime, spécialement la manière dont il rit, peut être étudiée le mieux dans les suppléments illustrés des journaux américains ; l’inimitable rire de Teddy Roosevelt se trouve dans sa forme primordiale chez le Nègre américain. La démarche particulière décontractée, ou le déhanchement si fréquemment observé chez les Américains, vient aussi du Nègre. La musique américaine tire sa principale inspiration du Nègre, et la danse aussi. L’expression du sentiment religieux, les meetings du revival, les Holy Rollers et autres anormalités sont fortement influencés par le Nègre. La vivacité de l’Américain moyen, qui apparaît non seulement dans les parties de base-ball mais tout particulièrement dans son extraordinaire amour du bavardage – l’incessant baratin des journaux américains en est un exemple éloquent – peut difficilement être attribué à ses ancêtres germaniques, mais ressemble bien plus au bavardage d’un village nègre. Le manque presque total d’intimité et la sociabilité de masse dévorant tout me rappellent la vie primitive dans des huttes, où il y a une identité complète avec tous les membres de la tribu ».
Comment évaluez-vous l’analyse de Jung, d’après laquelle les Américains blancs sont psychologiquement mélanisés ?
Jared Taylor : Je pense que concernant la musique américaine, il y a une certaine vérité là-dedans. Et il y a une chose que Jung ne mentionne pas, c’est la cuisine américaine. Les Noirs ont contribué à une certaine sorte de cuisine sudiste. Mais l’idée que le comportement des Blancs – leur manière de rire ou de parler – est influencé par les Noirs, je ne suis pas d’accord avec cela. Je pense qu’en-dehors de la musique et de la cuisine – je ne sais pas quand cette citation a été écrite –, il y a certainement très peu de choses dans les habitudes et les activités quotidiennes des Américains qui doivent beaucoup à une influence africaine, à mon avis. Il y a un certain nombre de jeunes Blancs qui sont influencés par la musique rap, par exemple. Il y a des gens qui souhaitent agir comme des Noirs, mais ils ont un nom particulier : ils sont appelés « wiggers ». C’est une abréviation pour « white Niggers » [Nègres blancs]. Ce sont des Blancs qui pensent que c’est cool de parler et d’agir et de s’habiller d’une manière qui imite les Noirs. Mais ils forment un groupe distinct – un groupe très distinct – et ils ne sont pas représentatifs de la plupart des Américains.
Grégoire Canlorbe : On dit parfois qu’un individu est d’abord défini par sa caste (soi-disant naturelle), et seulement secondairement par sa race. En d’autres mots, un aristocrate guerrier blanc est – au niveau psychologique aussi bien que physiologique – plus proche d’un samouraï japonais et d’un kshatriya indien que d’un marchand blanc ou d’un travailleur blanc. Un exemple souvent évoqué est celui de Jules Brunet, un officier de l’armée française qui vint au Japon pour aider l’empereur et qui finalement rejoignit la rébellion des samouraïs contre lui. Cet homme, qui devint un samouraï, fut accepté par les Japonais comme l’un des leurs. Le film avec Tom Cruise, bien qu’étant une fiction complète, a été basé sur cette histoire. Etes-vous d’accord avec cette vision des choses ?
Jared Taylor : C’est une question intéressante. Je ne suis pas sûr qu’on trouve toutes les mêmes castes dans toutes les différentes races. Je ne suis pas sûr qu’un pays africain ait produit le genre d’aristocratie – un genre d’aristocratie « noblesse oblige » – que nous pouvons trouver en Europe. Les Etats-Unis n’ont pas non plus produit tout à fait ce même genre d’aristocrate. Je suppose que si vous parlez d’un aristocrate européen médiéval, et que vous tentez de comparer cet état d’esprit à celui d’un samouraï japonais, vous trouverez certaines similarités, c’est vrai, mais ils seraient séparés par certaines choses très profondes. Ils seraient séparés par la religion. Ils seraient divisés par la culture. Ils pourraient avoir un sentiment similaire de supériorité inhérente. Ils pourraient avoir aussi un sentiment d’être responsables du gouvernement de leur pays. Mais je crois que le gouffre entre de tels groupes serait très grand. Auraient-ils assez de choses en commun pour les rendre plus similaires entre eux que vis-à-vis de la paysannerie environnante ? C’est une question à laquelle il est difficile de répondre.
Il est de plus en plus difficile de tracer des distinctions entre un aristocrate occidental et un Occidental ordinaire. Un sentiment de caste, d’être destiné par naissance à régner, a presque complètement disparu d’Occident. Nous avons : une classe ouvrière, une classe moyenne, une classe supérieure. Nous avons des intellectuels. Maintenant, diriez-vous qu’un intellectuel européen a beaucoup plus en commun avec un intellectuel asiatique au point que l’Européen serait plus à l’aise avec l’Asiatique qu’avec un Européen de la classe ouvrière ou même de la classe moyenne ? Selon les individus, cela pourrait être le cas. Des gens pourraient trouver une certaine communauté du fait de leurs intérêts particuliers, mais en fin de compte, sur le long terme, des gens qui partagent la même race, la même religion, la même culture auront probablement plus en commun que vis-à-vis de gens qui sont d’une race différente, d’une religion différente, et d’une culture différente, même si leur rôle dans la société est similaire.
Je n’ai jamais entendu parler de ce Français, Jules Brunet. Peut-être a-t-il existé. A-t-il vécu assez longtemps au Japon pour vraiment maîtriser la langue japonaise ? S’est-il converti au shintoïsme ou au bouddhisme ? A-t-il épousé une femme japonaise ? A quel point s’est-il vraiment immergé dans la culture japonaise ? Parce que, même aujourd’hui, à une époque où il est plus facile de traverser les frontières et les barrières, et où les gens acceptent beaucoup mieux les différences, il est très difficile pour un Européen, même s’il a maîtrisé le japonais, même s’il est marié à une femme japonaise, d’être accepté comme authentiquement japonais. Je connais un certain nombre d’Américains qui sont allés au Japon, et qui sont finalement tombés amoureux du Japon, mais qui à la fin ont compris que le Japon n’est pas tombé amoureux d’eux. Ils peuvent être ici pendant de nombreuses années, et ils comprennent l’étiquette, les manières, la culture, l’histoire et la langue japonaises, mais ils ne sont pas acceptés parce qu’ils ne sont pas biologiquement japonais. Donc, je soupçonne que l’expérience de ce Français, même s’il était techniquement parlant un samouraï – je serais très surpris s’il était considéré comme Japonais d’une manière fondamentale, parce que les Japonais ne considèrent pas les non-Japonais comme faisant vraiment partie de leur peuple.
Grégoire Canlorbe : Il n’est pas rare de mettre sur le même plan l’Empire du Japon (qui dura depuis la Restauration Meiji en 1868 jusqu’à la mise en œuvre de la Constitution du Japon moderne en 1947) et les entreprises impérialistes des régimes nazi et fasciste. Ayant passé votre enfance au Japon, et connaissant intimement la culture japonaise, pensez-vous que cette affirmation soit une comparaison honnête ?
Jared Taylor : Ils étaient alliés, mais seulement dans un sens minimal. Il n’y eut jamais de coopération ou de planification stratégique entre le Japon et l’Allemagne nazie, et l’impérialisme du Japon existait bien avant l’impérialisme national-socialiste. L’idée de l’Empire japonais était basée sur les empires européens. Les Japonais étaient furieux d’avoir été tenus à l’écart de la Chine, par exemple, ou d’Afrique. Ils n’avaient pas d’intérêt particulier pour l’Afrique, mais ils basaient leur empire colonial sur le modèle européen. Le Japon annexa Taiwan et la Corée après les guerres sino-japonaise et russo-japonaise en 1895 et 1905. C’était bien avant les débuts des nazis. Les annexions et la colonisation de la Mandchourie, par exemple – cela fut fait au nom de l’expansion de l’empire japonais, pour s’assurer des matières premières. C’était bien plus une imitation des empires européens en Afrique que quelque chose de similaire à la conquête nazie.
Et durant ces périodes, les Japonais firent de gros efforts pour transformer les Coréens et les Taïwanais en locuteurs du japonais – pour les rendre culturellement japonais. Je ne pense pas que les Allemands aient eu l’idée de transformer les Russes ou les Polonais en germanophones. Ainsi, la mentalité des Japonais et de l’empire japonais ressemblait beaucoup plus à celle des Européens qui apprenaient aux Africains à parler leurs langues. Les Britanniques ne pensaient pas que les Indiens deviendraient un jour comme les Britanniques, mais ils leur enseignaient l’anglais. Ils leur enseignaient certaines coutumes britanniques. Mon impression est que la conquête allemande de l’Est fut, franchement, plus exploiteuse que la construction de l’empire japonais.
Grégoire Canlorbe : Concernant la quête de l’Amérique pour l’hégémonie, voyez-vous la politique étrangère de Trump comme une continuation de la stratégie classique visant à assurer une présence guerrière en Europe et à isoler la Russie ?
Jared Taylor : Je ne pense pas que Trump lui-même ait une grande vision stratégique. Je ne pense pas qu’il ait sérieusement réfléchi à ces questions. Il y a des gens autour de lui qui ont divers plans plus stratégiques et plus élaborés. Mon impression est certainement que quelqu’un comme John Bolton n’est pas favorable à un rapprochement avec la Russie. Steve Bannon était plus intéressé à rétablir des relations amicales avec la Russie, mais Bolton ne l’est pas. Et je ne pense pas que Donald Trump ait un contrôle suffisamment cohérent sur la politique étrangère américaine et une vision suffisamment cohérente pour établir le genre de rapprochement qui serait à mon avis souhaitable pour les Etats-Unis et la Russie. Instinctivement, il semble penser que la Russie pourrait être une amie, que Vladimir Poutine n’est pas un mauvais homme. Mais il y a beaucoup, beaucoup de gens dans l’establishment de la politique étrangère des Etats-Unis qui sont profondément soupçonneux envers la Russie, et à mon avis pour des raisons superficielles et erronées. Donald Trump a un sentiment instinctif que les Russes peuvent être et devraient être nos amis. Mais je ne pense pas qu’il ait la cohérence ou une personnalité assez forte pour imposer à lui seul une politique étrangère à un establishment qui est profondément soupçonneux envers la Russie.
Photo: Jared Taylor en compagnie de Grégoire Canlorbe, Paris, septembre 2018.
Grégoire Canlorbe : Comment résumez-vous les conséquences à long terme de la tristement célèbre Guerre Civile américaine – décrite dans Autant en emporte le vent – sur le destin des Américains blancs et sur le visage de la société américaine ?
Jared Taylor : Eh bien, imaginons ce qui serait arrivé si les Etats Confédérés d’Amérique avaient réussi à devenir indépendants. Imaginons qu’Abraham Lincoln ait été incapable de vaincre la Confédération et qu’elle soit devenue indépendante. Il est clair que cela aurait réduit la puissance globale des Etats-Unis d’Amérique. L’Amérique serait loin d’être aussi dominante qu’aujourd’hui. Imaginons-la sans les 13 Etats confédérés. Elle serait une puissance importante, incontestablement, mais pas aussi dominante.
L’un des objectifs de la Confédération était d’importer encore plus d’esclaves noirs. La traite des esclaves avait pris fin en 1808. Les Etats Confédérés d’Amérique, s’ils avaient réussi, auraient importé encore plus de Noirs d’Afrique. Je pense que cela aurait été une catastrophe. L’esclavage n’aurait pas pu continuer, même dans le Sud. Il est impossible d’imaginer l’esclavage se poursuivre au XXe siècle. Et finalement il y aurait probablement eu une sorte de pression égalitaire sur le Sud. La Confédération serait-elle devenue comme l’Afrique du Sud d’aujourd’hui, avec une majorité noire aujourd’hui dominante et discriminant les Blancs ? Je ne sais pas. J’aimerais penser que la Confédération n’aurait pas été réduite à un tel Etat.
Il devient très difficile d’imaginer un futur pour une Confédération indépendante avec un grand nombre de Noirs. Combien de temps aurait survécu l’esclavage ? Quelle sorte d’organisation sociale y aurait-il eu entre les races après l’abolition de l’esclavage ? Y aurait-il une ségrégation ? Y aurait-il une sorte d’apartheid ? Combien de temps cela aurait-il duré ? Nous pouvons imaginer un futur – un présent – où la Confédération tenterait encore de maintenir une population hiérarchiquement ségrégée. Elle serait mise à l’écart. Elle serait expulsée des Nations Unies. Elle serait soumise à toutes sortes de sanctions commerciales. C’est une idée fascinante, si vous imaginez une Confédération victorieuse, mais il est impossible d’imaginer les détails.
Mais il n’y a pas de doute que s’il y avait eu deux nations anglophones en Amérique du Nord, la force combinée des Etats-Unis aurait été loin d’être aussi grande. Et si vous imaginez des Etats-Unis divisés, les Etats-Unis seraient-ils entrés en guerre – la Première Guerre mondiale – aux cotés de la France et de la Grande-Bretagne ? Peut-être pas. S’il y avait eu deux Etats-Unis, y aurait-il eu une grande puissance anglophone pour entrer en guerre contre l’Allemagne nazie ? Le Japon aurait-il attaqué les Etats-Unis ? Il est impossible de le savoir. Mais, si la Confédération avait été victorieuse, il est possible d’imaginer un futur où l’Allemagne aurait pu gagner la Première Guerre mondiale, ou bien où elle aurait pu gagner la Seconde Guerre mondiale. Il aurait pu y avoir d’immenses conséquences de ce genre. Maintenant, quelles auraient été les relations avec la Russie, il est impossible de le dire.
Grégoire Canlorbe : Merci pour votre temps. Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez ajouter ?
Jared Taylor : Si les Européens doivent être remplacés, je préférerais de loin que nous soyons remplacés par des Asiatiques plutôt que par des Africains ou des Moyen-Orientaux et, certainement, par des musulmans. J’espère bien sûr que la civilisation occidentale survivra, que les Blancs conserveront leur civilisation et leur substrat biologique pour toujours dans le futur. J’espère que c’est ce qui arrivera. Mais si nous devons nous éteindre – si nous nous éteignons vraiment –, ou si nous ne nous reproduisons pas, si le continent de l’Europe devient non-blanc, si l’Amérique du Nord devient de plus en plus non-blanche, je préférerais qu’ils deviennent asiatiques plutôt qu’africains, moyen-orientaux, ou latinos. Les Asiatiques sont un groupe à haut QI, et ils organiseraient des sociétés supérieures, alors que si les Etats-Unis devenaient peuplés par des gens comme les Guatémaltèques, les Haïtiens, les Syriens, alors les Etats-Unis deviendraient un fouillis du Tiers-Monde.
Cette conversation entre Jared Taylor et Grégoire Canlorbe, vice-président du Parti National-Libéral (nationaliste, archéofuturiste, et libre-échangiste) a eu lieu à Paris, en septembre 2018.
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jeudi, 20 décembre 2018
Edward Bernays : la fabrique du consentement ou comment passer du citoyen au consommateur
Edward Bernays : la fabrique du consentement ou comment passer du citoyen au consommateur
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
Edward Bernays est né en 1891 à Vienne et il est mort en 1995 à Boston. 103 années d’une vie fructueuse. Une vie consacrée à l’une des tâches majeures de notre siècle : celle qui consista à pervertir les démocraties pour faire plier les volontés des masses aux desseins des élites, en toute non-violence. Edward Bernays était le neveu de sigmund Freud et il a su exploiter les avancées apportées par son oncle, ainsi que le rayonnement scientifique de ce dernier dans le domaine de la connaissance de l’irrationalité, à des fins économiques idéologiques et politiques.
Sa discrétion dans notre paysage culturel actuel est inversement proportionnelle à l’ampleur de sa tâche. Même dans les agences de pub ou dans les services de relations publiques, son nom est presque inconnu, tout du moins en France. Il faut dire qu’il était un fervent partisan d’une « gouvernance de l’ombre » et ses écrits ne tarissent pas sur ce sujet. « créer du besoin, du désir et créer du dégoût pour tout ce qui est vieux et démodé » fut un de ses leitmotiv. « Fabriquer du consentement », « cristalliser les opinions publiques » furent les titres de 2 de ses œuvres écrites (une quinzaine en tout). « Dompter cette grande bête hagarde qui s’appelle le peuple ; qui ne veut ni ne peut se mêler des affaires publiques et à laquelle il faut fournir une illusion » en furent d’autres.
Le titre de son livre le plus célèbre ? « Propaganda, comment manipuler l’opinion en démocratie ». Tout un programme. Toute une idéeologie qui va d’abord être accueillie avec scepticisme par les oligarques et les politiques, puis utilisée à tort et à travers, dès les premiers succès, et ce jusqu’à notre époque contemporaine qui en fait l’apologie.
À l’heure ou les débats pro et anti « conspiration » font rage sur les événements majeurs de notre période contemporaine, une petite mise au point historique sur la naissance et l’évolution de ce que nous appelons en France les « relations publiques » ou encore la « com » s’impose.
LA PUCE À L’OREILLE
Au début du siècle, étudiant en agriculture, fils d’un marchand de grains très prospère, Bernays s’ennuie et décide de se lancer dans le journalisme. Il rencontre à New York un ami qui a hérité de 2 revues scientifiques et qui a des difficultés dans ses prises de décisions quant à l’orientation de ces revues.
Au même moment, en ville, une pièce de théâtre dont le sujet est très tabou est en train de se mettre sur pied. Cette pièce décrit l’histoire d’un homme qui a la syphilis et qui le cache à sa future femme. Ils ont un enfant qui naît malade. Bref, une sujet très délicat pour l’époque.
Bernays teste alors une méthode qui sera le fondement de sa méthodologie : il met sur pied un comité pour la propagation d’idée en médecine, chapeauté par l’une de ces revues. Ce comité, à droits d’entrée payants, et dont les membres sont d’éminents médecins et professeurs en médecine, parraine la pièce de théâtre en question. Et c’est le succès pour la pièce... tout en donnant un coup de boost à l’une des revues de l’ami de Bernays.
Technique classique me direz-vous... oui, en effet, c’est une technique classique aujourd’hui. Mais à l’époque, c’est révolutionnaire.
Car, à l’époque ce genre de technique de communication qui procède de biais est totalement inconnue.
En effet, au début du siècle, les messages publicitaires sont simples : il s’agit de vanter un produit en le décrivant, tout simplement, pour ce qu’il est.
Bernays procède par biais, il utilise des figures d’autorité et, via elles, rend le produit intéressant voir incontournable.
LA PREMIERE EXPERIENCE D’ENVERGURE : LA COMMISSION CREEL
tout va se précipiter avec la constitution de l’« U.S. Committee on Public Information », plus communément appelé la « commission Creel » à laquelle notre ami Edward Bernays va contribuer de manière très active. Qu’est-ce que cette commission ? Une image suffit pour la rappeler à votre mémoire : « I want you for us army ». Vous vous rappelez ? l’oncle Sam qui pointe un doigt accusateur.
Car, en 1917, la population américaine est largement pacifique et n’a aucunement l’intention d’entrer en guerre, alors que le gouvernement est fermement décidé à s’engager dans le conflit, pour des raisons industrielles. Pour la première fois dans l’histoire, une commission va être créée par un gouvernement pour changer une opinion publique. Et c’est précisément au sein de cette commission que Bernays va gagner ses premiers galons aux yeux des grands décideurs. La commission Creel va mobiliser un grand nombre d’intellectuels, de journalistes, de penseurs qui vont tenter un coup d’éclat. Ils vont mettre en place tout un ensemble d’outils et de méthodes destinés à gérer les foules et finalement à faire basculer rapidement l’opinion. Et ils vont réussir avec panache. Les bases de la propagande moderne vont être jetées.
De nombreux concepts aujourd’hui connus et banalisés seront testés : distribution massive de communiqués, appel à l’émotion dans des campagnes ciblées de publicité, recours au cinéma, recrutement ciblé de leaders d’opinion locaux, mise sur pied de groupes bidon (par exemple des groupes de citoyens) et ainsi de suite.
Walter Lippmann, un de ses membres influents, souvent donné comme le journaliste américain le plus écouté au monde après 1930, a décrit le travail de cette Commission comme étant « une révolution dans la pratique de la démocratie », où une « minorité intelligente », chargée du domaine politique, est responsable de « fabriquer le consentement » du peuple, lorsque la minorité des « hommes responsables » ne l’avaient pas d’office.
Cette « formation d’une opinion publique saine » servirait à se protéger « du piétinement et des hurlements du troupeau dérouté » (autrement dit : le peuple), cet « intrus ignorant qui se mêle de tout », dont le rôle est d’être un « spectateur » et non un « participant ». Car, en effet, l’idée qui a présidé à la naissance de l’industrie des relations publiques était explicite : l’opinion publique devait être « scientifiquement » fabriquée et contrôlée à partir d’en haut, de manière à assurer le contrôle de la dangereuse populace.
Petite aparté : le trollage payé et certaines formes de marketing viral sur internet ne sont que l’application moderne du « standing man » technique qui consistait à utiliser une personne reconnue dans une communauté pour se lever soudainement lors d’un événement local et scander une opinion afin de détourner un débat calme et rationnel et de transformer une ambiance de dialogue serein en discussion émotionnelle. Car l’émotion est le premier pas vers l’irrationnel, qui est la porte entrouverte vers l’inconscient, ce domaine que nos publicitaires exploitent au maximum.
Bref, lors de la commission Creel, Bernays a brillé dans ces milieux qui ébauchaient les techniques de propagande moderne en imposant les travaux de son oncle, et de personnes comme Gustav Lebon notamment en expliquant que la psychologie de foule est différente de la psychologie individuelle.
La masse des gens ne peut penser rationnellement, et c’est donc à la minorité intelligente de façonner le destin de cette masse... Ce constat mis noir sur blanc de façon scientifique par Freud, et qui est en adéquation parfaite avec les courants de pensée qui sévissent dans les éltes de l’époque, va permettre à Bernays, en tirant les leçons de la commission Creel, d’inventer littéralement le « public relation ».
L’ŒUVRE DE BERNAYS : L’INSTITUTIONNALISATION DES RELATIONS PUBLIQUES
Pourquoi les relations publiques ?
Après la Première Guerre mondiale, la machine industrielle dont les capacités ont été démultipliées doit trouver des marchés afin de continuer à fonctionner (ce sera le même problème après la Seconde Guerre mondiale). Il faut donc créer des besoins car à l’époque le citoyen occidental de base consomme en fonction de besoins vitaux, et n’accorde que des exceptions à la frivolité. Il faut donc exacerber le désir de consommer et rendre les frivolité obligatoires, incontournables et intimement liées aux gains de liberté apportés par les progrès sociaux...
Par ailleurs,les entreprises au début du XXe siecle aux États-Unis font face à une situation difficilement gérable (grèves, conflit sociaux...) elles oscillent entre répressions dures et punitions par tribunaux interposés, elles font appel à des juristes, à des journalistes sans grand succès, et la fuidité de son fonctionnement est fortement compromise. Grace au succès de la commission Creel, quand Bernays monte son bureau et propose ses services, il est pris au sérieux par les entreprises privées et surtout les trusts.
Dans une époque ou les lois antitrust sont contournées et ou ce que les citoyens américains appellent alors les « barons voleurs » accumulent des fortunes colossales, la démocratie qui porte en blason la liberté individuelle et la liberté d’expression se doit d’apparaître en façade car elle est l’un des fondements de la motivation du travailleur, en Occident.
Bernays crée donc son bureau des relations publiques et invente le métier de conseiller en relations publiques, l’un de ses premiers clients fut l’« american tobacco corporation ».
Entre les guerres Berneys va littéralement inventer des concepts :
- le petit déjeuner américain « eggs and bacon » en mettant sur pied un comité de médecins qui vont prôner les valeurs d’un fort apport calorique au lever. Car il faut le savoir, au début du siècle, les Américains sont plutôt adeptes d’un petit déjeuner frugal, ce qui ne colle pas avec l’industrie du porc qui croît plus vite que la demande... Or, le comité de médecin ne va pas seulement prôner un apport calorique important... il va bien spécifier « bacon ».
- Il va persuader les Américains d’acheter des pianos. Encore une fois, il biaise en infiltrant les milieux d’architectes qui vont influencer leurs clients dans l’adjonction d’une salle de musique dans les maison.
Et que faire quand il y a une pièce dédiée à la musique dans une maison ? La remplir. Et quel est l’objet qui va le mieux la remplir tout en donnant du cachet ? Un piano. Encore un succès.
- Il fera de même pour les maisons d’éditions en « forçant » l’insertion des bibliothèques incrustées aux murs des maisons.
- Le petit déjeuner du président des États-Unis avec des vedettes du show-biz afin de transformer l’image austère et distante de ce dernier, et ça existe encore aujourd’hui.
Il va par la suite affiner ses méthodes et commencer à se lancer dans des opérations de très grande envergure.
Voici 4 missions « Bernaysiennes » qui, j’en suis sûr, vont vous laisser pantois.
LE FÉMINISME UTILISÉ À DES FINS MARKETING
Il faut dire qu’à cette époque le marché de la cigarette stagne, suite à une progression fulgurante durant la Première guerre mondiale et dans les premières années d’après-guerre. En vendant des milliards de cigarettes à l’armée américaine qui les intégrait au paquetage du soldat, les compagnies de tabac avait franchi une étape décisive, en transformant l’image de la cigarette qui avant la guerre était dénigrée au profit du cigare ou de la chique jugés plus « virils ». Au début des année 20, donc, la cigarette est passée de « tabac pour mauviettes » à « symbole de l’Amérique fraternelle et virile ».
Maintenant les cigarettiers veulent que les femmes fument. Ils confient donc la mission à Bernays.
Ce dernier analyse la situation, soumet ses observations à un psychiatre de New York qui confirme ses soupçons : la cigarette constitue pour les femmes un symbole phallique qui représente le pouvoir de l’homme. Pour faire fumer les femmes il faut d’abord leur faire conquérir de manière symbolique des positions occupées par la gent masculine. Bernays vient de trouver ses leaders d’opinion et il orchestre un des grands coups de marketing de l’histoire en détournant une marche catholique (la procession de Pâques) pour en faire un événement politique au profit des suffragettes. Une dizaine de jeunes premières, invitées par lui et soigneusement instruites du plan de bataille, se présentent au-devant de la procession, exhibent leurs cigarettes, et s’allument devant les photographes des journaux. Bernays lance le slogan aux journalistes présents : « elles allument des flambeaux pour la liberté ».
Du véritable petit lait, et d’ailleurs je ne résiste pas à un petit copier-coller d’un commentaire sur cet événement que j’ai lu sur un blog : « ça coule de source. Les journaux accordent la première page à la nouvelle. Les conservateurs vendent de la copie grâce à l’aspect scandaleux. Les progressistes sont charmés. Les féministes exultent, jubilent de l’ampleur du phénomène médiatique. Toute la société états-unienne est flattée sur la muqueuse par l’imparable évocation de la sacro-sainte liberté. La femme éprise d’émancipation devra simplement fumer. Fumer c’est voter ! Tout le monde profite des photos sexy de ces jolies jeunes femmes. Tous y gagnent ! C’est fantastique. Bernays avait compris que la femme de l’après-guerre avait bossé dans les usines pendant que les hommes étaient au front et il lui offrait un symbole phallique digne de l’ampleur de ses revendications, la clope. » Tout est dit.
Et Bernays d’enchaîner dans les années qui suivent en recrutant et créant des associations et autres collectifs médicaux et en faisant dire aux experts que la santé de la femme, c’est la minceur... et que le meilleur moyen d’y parvenir, c’est la clope.
Des publicités dans les journaux et les magazines, présentées par des regroupements de docteurs, de médecins de famille, de dentistes et d’instituts plus ou moins bidons (tous fondés par Bernays avec des fonds de American Tobacco) proposent ensuite carrément à la femme de tendre la main vers une cigarette plutôt que vers un bonbon, ce qui est tellement meilleur pour la santé. La campagne connaît un tel succès que les grands confiseurs et les producteurs de sucre attaquent American Tobacco en justice et réclament des dommages et intérêts. C’est un triomphe, la femme est maigre, elle est libre, elle respire la santé !
L’EXPLOSION DE L’AUTOMOBILE
Il faut dire que les cartels banquiers, qui avaient fait main basse via des procédures d’expropriation sur d’immenses terres du Midle West durant la récession qui suivit le krach de 1929, devaient bien décider de ce qu’elles allaient en faire.
Le plan pour le développement de ces étendues arrivait à maturité, et les maquettes criantes de réalité présentant le monde des années 60, restent à ce jour un incroyable témoignage des capacités de projections des décideurs de l’époque. Certaines personnes croient que ce modèle de civilisation est le fruit du hasard, ou encore un avènement naturel inhérent à l’expansion économique. Pourtant force est de constater qu’au contraire ce modèle est le fruit d’une planification dont la rapidité d’exécution a été planifiée, ce qui est tout de meme curieux quand on sait que seule la machine industrielle boostée par le conflit mondial a pu mettre en œuvre cet agenda et que cette exposition a eu lieu de 1929 à 1941.
Mais pour en revenir à notre homme, en 1949 il travaille toujours pour General Motors, dont on sait bien qu’elle est le fruit du démantellement sur le papier de la tentaculaire standart oil, et un nouveau client vient garnir son carnet : il s’agit de la compagnie Mack trucks. Leur problème : ils ne peuvent pas vendre plus de camions. Ils ont saturé le marché. Bernays réalise que la concurrence ne vient pas des autres fabricants, mais bien du chemin de fer. Il parvient à imposer à son client une idée totalement folle, s’attaquer aux trains en faisant une promotion rageuse de l’autoroute. Une fortune colossale dont les contributeurs seront multiples sera engloutie dans le projet, car désormais, notre ami Edward a un carnet d’adresses bien rempli, et il a la confiance de plusieurs partenaires d’envergure. On forme des comités de citoyens bidons, de faux experts écrivent de vrais articles qui paraissent un peu partout, la pression populaire pèse sur des autorités déjà corrompues par des contributions non négligeables, c’est un véritable raz-de-marée qui prend d’assaut la campagne américaine ! Vous aurez compris que je n’ai pas cité par hasard la standart oil... euh pardon, je veux dire sa version démantelée par les lois anti-trust, à savoir entre autres BP, Exxon Mobil, Chevron et une trentaine d’autres entités.
De même, le fameux futurama de l’expo de New York d’« avant guerre » comme vous pourrez le constater sur ces vidéos se faisait l’apôtre d’une agriculture fortement industrialisée avec gros apport d’engrais (industrie chimique). De ce côté, on peut dire que la boucle a été bouclée et que les affaires ont prospéré.
RÉPUBLIQUE BANANIERES
La fameuse « république bananière »... expression que nous utilisons tous, revenue très à la mode vu l’air du temps... Mais au fait d’où vient cette expression ?
Edwaaard ? c’est encore toi ? non ? Si. Et c’est le Guatemala au début des années 50 qui va faire les frais de la méthode Bernays,et qui va imprimer dans nos consciences, l’expression « république bananière ».
Cette fois le client de notre brave homme est la united fruit une multinationale qui, comme sont nom l’indique, fait dans les fruits et ses dérivés. Une multinationale bien connue en Amériqe centrale et en Amérique du Sud. Multinationale qui porte parmi ses principaux actionnaires les frères Dulles (je laisse ici un vide que les lecteurs d’agoravox sauront remplir concernant les frères Dulles qui mériteraient un article à eux tout seuls). Ces frères Dulles que Bernays a rencontrés durant la Seconde Guerre mondiale, période durant laquelle il travaillait pour le gouvernement américain, période opaque de sa carrière.
En 1951 donc, au Guatemala après une élection libre, Jacobo Arbenz Guzmán est élu et il entame un processus de saisi de terres que la United Fruits n’utilisait pas (en fait apparemment il ne les saisit pas vraiment : il oblige la United Fruits de vendre les terres non utilisées). Bref, coup dur pour cette noble entreprise américaine habituée à faire ce qu’elle veut en Amérique du Sud, et qui prévoyait un vaste plan de monoculture de bananes dans cette région.
Bernays est alors engagé pour mener une campagne de relations publiques destinée à discréditer le pouvoir nouvellement et démocratiquement mis en place.
En quelques semaines, ce gouvernement socialiste qui n’a même pas de contact avec Moscou va être dépeint comme un dangereux groupuscule de communistes à la solde du bloc russe, destiné à mettre en place un poste avancé proche des frontières américaines. Cette campagne sera longue et active.
Ce détournement d’informations va permettre de justifier une opération de la CIA sous la forme, entre autres d’un bombardement de la capitale. Une junte militaire (Castillo Armas), aussitôt reconnue par les États-Unis, prendra le pouvoir, entraînant la naissance de mouvements de guérilla. Le poète Pablo Neruda dénoncera les « republicas bananas », républiques d’Amérique centrale soumises aux compagnies américaines, et créera ainsi une expression toujours et plus que jamais d’actualité.
Et on dit merci qui ces messieurs de la united fruits ? Merci Edwaaaaaard..
LE FLUOR... c’est bon pour les dents.... mmmmmouais.
Le mythe des bienfaits du fluorure pour la dentition est né aux États-Unis en 1939. Pourquoi ? La Compagnie d’aluminium ALCOA, qui faisait l’objet de poursuites pour déversement toxique de... fluorure, commanda, sur les conseils de qui vous savez, à des scientifiques dépéchés par qui vous savez, une étude faisant l’éloge de ce déchet industriel dérivé de la production de l’aluminium, des fabriques de munitions (et plus tard des centrales nucléaires). L’étude allait jusqu’à proposer qu’on ajoute la substance à l’eau des villes. En 1947, ALCOA, réussit à placer un de ses propres avocats à la tête de l’Agence fédérale de sécurité, ce qui lui donnait ainsi le contrôle des Services de santé publique. Sous la gouverne de celui-ci, 87 villes américaines établirent un programme de fluoridation de l’eau, c’est-à-dire que les fonds publics servaient (et servent encore) à ACHETER un déchet toxique dont l’élimination était très coûteuse et à l’inclure dans l’eau potable consommée par la population.
Combien de municipalité encore aujourd’hui pratiquent encore cette méthode de fluoration de l’eau, y compris en France ? Je n’ose faire des recherches tellement je crains les résultats.
Une fois encore merci qui ?
LA DOCTRINE, sa justification, et ses contradictions majeures :
Bernays, tout au long de sa vie, va user d’une doctrine froide et assez cynique doublée d’une justification idéologique basée sur le long terme, afin de justifier ses agissements.
Il considère sa tâche comme un effort à long terme destiné à l’avènement doucement forcé (mais à peine, hein ?) d’une démocratie basée sur l’économie et le commerce dirigé par une élite.
Il pose assez honnêtement et naïvement d’ailleurs, comme postulat, le fait que la masse est incapable de parvenir à un état de paix collective et de bonheur par elle-même, et que donc cette masse a besoin d’une élite qui la contrôle et qui la dirige à son insu en ce qui concerne les décisions importantes.
Pour lui le bon sens commun n’existe pas, et s’il existe, il ne peut porter l’appellation « bon sens » car il induit un mode de consommation trop lent pour les capacités industrielles et leur besoin de croissance... Il doit donc être refondu par des élites.
Pour lui, la foule n’a pas besoin d’esprit car elle est avant tout gouvernée par sa moelle épinière irrationnelle, et il ne sert à rien d’élever les foules, puisqu’elles sont plus facilement contrôlables en jouant sur cette irrationalité.
Pourtant, fait curieux, Bernays se réclamait d’une certaine éthique. Il faut savoir que cet homme a aussi joué un rôle fondamental dans le congrès pour l’intégration des hommes de couleurs... un événement (tout de même assez isolé au milieu des autres cyniques campagnes dont il a été le chef d’orchestre) dont il se servira pour justifier sa position de mercenaire au services de nombreuses causes qui, mises ensemble, constituent notre monde moderne « libre » à l’occidental.
Car Bernays s’efforce dans ses mémoires de justifier son œuvre. Il n’a jamais été membre de l’« association des relations publiques américaines » car il jugeait ses membres sans éthique et il s’offusqua à la nouvelle que Goebbels possédait toutes ses œuvres et se serait largement inspiré de son travail pour ériger la propagande qui mena les nazis au pouvoir dans l’Allemagne des années 30.
En effet, Bernays voulait que ses méthodes soient présentées en toute « honnêteté » afin d’ouvrir une route à 2 voies à la communication publique : une voie de contrôle et une voix de réaction du peuple à ce contrôle. C’est tout du moins ce qu’il essaie de faire passer lors d’interviews ou dans ces écrits, dans de rares moments. Hélas ces quelques moments d’ouverture sont assez rapidement recouverts par le volume d’écrits et d’actes professionnels qui vont à l’encontre de ce pseudo-principe d’interactivité.
Bernays fut un véritable champion en matière de double langage et il eut énormément de mal à se confronter à ses contradictions, totalement obnubilé par la vision malsaine de la condition humaine induite par son oncle.
On est a mille lieux de ce que Kant par exemple réclamait en disait qu’il faut un espace public de libre discussion où les gens puissent débattre et échanger des idées, se placer du point de vue de la raison et de l’universel, justifier devant les autres les conclusions et affirmations auxquelles ils parviennent et rendre disponible les faits qui nourrissent une conclusion.
Pourquoi ? parce qu’on est dans l’idée d’une minorité intelligente au service de ceux qui ont les moyens de s’adresser à elle pour obtenir de la foule un consentement à des conclusions déterminées à l’avance. Tous les comités, agences de relations publiques et campagnes instiguées par Bernays offriront une illusion de débat, où tous les outils nécessaires à la perversion de ce débat sont prêts à intervenir à tout moment.
Le coup fomenté au Guatemala et justifié par la campagne médiatique qu’il avait orchestré aurait dû lui faire ouvrir les yeux...
Pourtant, avec le recul, il faut constater qu’il ne le fit pas et que ces justifications teintées de naïveté ne tiennent pas une analyse approfondie, surtout vu le caractère opaque de ses missions durant la Seconde Guerre mondiale, et ses liens avec des sbires tels que les frères Dulles.
La « machine » Bernays s’est emballée dès ses débuts et ne cessera jamais ses méfaits au profit de la croissance économique non pas au service de peuples, mais bien dans son asservissement à la consommation.
La deuxième voie proposée par Bernays, celle de l’inter-réaction des hommes fut étouffée par le volume des campagnes de spins.
Bernays va tellement piocher dans les théories de son oncle qu’il va finalement croire lui-même que l’homme n’est dirigé que par des forces irrationnelles.
Il va mettre en pratique des méthodes qui vont à l’encontre même de ce que le siècle des Lumières avait exigé pour sublimer le bon sens humain.
L’humanité moderne va tellement être martelée par ce cynisme qu’elle va en devenir cynique elle-même et épouser l’idée selon laquelle l’homme est un être tiraillé par sa bassesse et piloté par ses instincts les plus enfouis.
Dès le début du siècle, il est évident que la synergie entre les médias de masse et les progrès de la psychologie scientifique vont assurer un pouvoir irrésistible aux minorités « éclairées ». Bernays fut l’un des architectes majeurs de cette synergie qui sévira dans les démocraties comme dans les systèmes totalitaires et qui, n’ayons pas peur des mots, sévit encore plus que jamais, n’en déplaise à ceux qui ironisent sur les "théorie de la conspiration" alors même qu’en France nous évoluons dans une inculture totale en ce qui concerne les relations publiques, les spins doctors et les think tanks, contrairement aux pays anglo-saxons.
Sur ce, je vous laisse avec une citation de notre homme, à titre de fin d’article et d’ouverture de débat.
"Notre démocratie ayant pour vocation de tracer la voie, elle doit être pilotée par la minorité intelligente qui sait enrégimenter les masses pour mieux les guider."
Sources : Livre : Stuart Ewen : a social history of spin.
Livre : Edward Bernays : propaganda édité en 1928 (téléchargeable gratuitement sur le net).
Radio : émission "là-bas si j’y suis" France Inter diffusion 26 novembre 2007
Net : http://en.wikipedia.org/wiki/Fluoride
Net : http://fr.wikipedia.org/wiki/Edward_Bernays
10:10 Publié dans Sociologie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : edward bernays, publicité, marketing, relations publiques, états-unis, sociologie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 13 décembre 2018
La beat generation
La beat generation
Orages d'acier - 09/10/2016
10:32 Publié dans Littérature | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : beat generation, états-unis, lettres, lettres américaines, littérature, littérature américaine, années 50, contestation, anti-système, révolte juvénile | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 22 novembre 2018
Afghanistan. Guerre américaine ou paix russe
Afghanistan. Guerre américaine ou paix russe
par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
L'on se souvient qu'en 1979 les troupes soviétiques, dans le cadre des accords de défense mutuelle qui liaient l'URSS à l'État afghan, ont répondu à l'appel du parti communiste au pouvoir, menacé par une rébellion armée.
Cette intervention a entraîné une forte résistance des rebelles, armés par les Etats-Unis, qui conduira après une longue guerre au retrait des forces soviétiques en 1989. En 1996, un gouvernement nationaliste islamique, dit des taliban avait pris le pouvoir. Il en a été chassé par une coalition internationale conduite par les Etats-Unis.
En 2004, le pays est devenu une république islamique de type présidentiel. Elle est encore très largement contrôlé par Washington, qui y a établi des bases militaires importantes. Mais l'opposition nationaliste islamique demeure partout présente. Elle dispose de moyens militaires non négligeable, vraisemblablement fournis par l'Iran. Elle aussi continue à revendiquer l'appellation de taliban. La présence militaire des Etats-Unis y est rendue de plus en plus difficile.
Cependant, ceux-ci n'entendent pas abandonner leur actuelle position dominante dans l'Afghanistan urbaine. Pour eux, l'Afghanistan dispose d'un intérêt stratégique essentiel, dans la perspective de la lutte qu'ils entendent encore mener contre la Russie. Géographiquement, elle dispose de frontières communes avec le Pakistan, le Tadjikistan et des autres Etats d'Asie centrale voisins de la Russie.
De plus elle possède des ressources naturelles considérables, encore mal exploitées. Pour Washington, s'y établir avec des implantations militaires durables permet à la fois de continuer à menacer la Russie actuelle et d'espérer pouvoir bénéficier à terme des perspectives économiques du pays.
Malheureusement pour eux, l'opposition que l'on continue d'imputer aux seuls taliban, se fait de plus en plus forte et impossible à contenir. On se souviendra que l'armée américaine avait lancé il y a quelques années contre eux une bombe classique présentée comme aussi puissante que la bombe Hiroshima, sans autres effets que tuer des civils.
L'élément nouveau que doit désormais prendre en compte Washington est le retour de la Russie. Mais celle-ci le fait non militairement mais diplomatiquement, avec un succès croissant. Moscou affirme qu'il ne cherche pas à substituer en Afghanistan l'influence russe à celle des Etats-Unis. Il dit vouloir seulement vouloir intervenir pour qu'une présence américaine reste compatible avec une influence russe pacifique, dans le cadre d'un complet accord tant du gouvernement de Kaboul que des taliban.
Conférence de Moscou
A cette fin, la Russie avait organisé avait organisé à Moscou une conférence de paix le 9 novembre, à laquelle ont participé notamment la Chine, l'Iran, le Pakistan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan et le Turkménistan. Une délégation de cinq membres, conduite par Sher Mohammad Abbas Stanakzaï, chef du conseil politique des taliban au Qatar, s'était rendu dans la capitale russe.Le gouvernement afghan, sous la pression américaine, n'y a pas été présent. Mais il a envoyé à Moscou des membres du Haut Conseil pour la paix, un organisme afghan chargé de superviser les efforts en vue de parvenir à un règlement politique du conflit. Bien évidemment, Washington avait refusé l'invitation.
La conférence de Moscou a été présentée par les Occidentaux comme un échec. Il est évident qu'il n'en est pas ressorti un accord pour une cessation immédiate des hostilités. Mais Moscou a fait admettre que tour accord de paix devrait dorénavant résulter d'une démarche commune américano-russe en ce sens. On peut penser que Donald Trump se ralliera à cette perspective, si du moins il peut l'imposer au Pentagone. Il s'était fait officieusement représenté à Kaboul par un envoyé spécial, Zalmay Khalilzad 1) diplomate américain connaissant bien l''Afghanistan où il semble avoir des intérêts personnels. Il y a retrouvé Zamir Kabulov, diplomate russe exerçant les fonctions d'envoyé spécial en Afghanistan, qu'il connaît lui-même très bien. 2)
Or pour Moscou et sans doute aussi pour les taliban et même le gouvernement de Kaboul la conférence du 9 novembre a été un succès. On lira ici sa déclaration. 3)
Reste à savoir quelle sera la réaction de Donald Trump. Se résignera-t-il à admettre une présence diplomatique américaine et russe conjointe en Afghanistan, ou cédera-t-il aux pressions du lobby militaro-industriel américain pour poursuivre la guerre. On peut penser qu'il choisira la première solution, au vu de l'hostilité grandissante des électeurs américains à l poursuite d'une guerre dont ils voient les coûts grandissants, y compris en termes de pertes humains, pour des avantages qui leur paraissent de plus en plus lointains.
Macron devrait en tous cas se rapprocher de la position de Moscou, s'il entendait comme il le dit voir la France continuer à jouer un certain rôle au Moyen Orient et en Asie centrale.
1) https://en.wikipedia.org/wiki/Zalmay_Khalilzad,
2) https://en.wikipedia.org/wiki/Zamir_Kabulov
3) https://actualite-news.com/fr/international/asie/6901-la-...
00:24 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : asie, affaires asiatiques, politique internationale, géopolitique, afghanistan, états-unis, russie | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mercredi, 21 novembre 2018
Nouvelles exigences du complexe militaro-industriel américain (CMI)
Nouvelles exigences du complexe militaro-industriel américain (CMI)
par Jean-Paul Baquiast
Ex: http://www.europesolidaire.eu
Ils ne mentionnent volontairement pas le nucléaire, tactique ou stratégique, dans lequel les Etats-Unis disposent encore d'une incontestable supériorité. Ils se placent dans la perspective d'une guerre dite conventionnelle, dans tous les domaines, traditionnels comme nouveaux (espace, cyberguerre). Les menaces proviennent selon eux de la Russie et la Chine. Le rapport ne mentionne qu'accessoirement d'autres menaces telles que le terrorisme .
Les auteurs en sont un ancien vice-ministre de la défense sous George Bush, Eric Edelman et un amiral retraité, ancien chef des Opérations Navales sous George Bush et Barack Obama, Gary Roughead. Le rapport est extrêmement détaillé. Il peut être lu en entier sur le site du Département de la Défense 1) On en trouve des éléments importants, avec des commentaires intéressants, sur le site NBC news 2) cité en référence ainsi que sur le site Southfront 3).
On peut penser que ce rapport est une réaction à l'annonce des économies que Donald Trump a demandé au département de la défense. Elles sont de 16 milliards de dollars. Cependant ce budget est actuellement de 716 milliards environ. Ceci dépasse largement la somme cumulée des budgets de défense de l'ensemble des autres nations, incluant évidemment la Russie et la Chine.
Observons qu'en France, l'Etat-Major constatant le nombre insuffisant des matériels français, par exemple les hélicoptères de combat, et surtout leur mauvaise maintenance faute de moyens d'entretien, fait aussi pression pour des budgets militaires plus importants.
Une militarisation complète de l'Amérique
Mais en lisant le rapport, on s'aperçoit aisément que les nouveaux domaines dans lesquels les auteurs demandent que s'investissent les forces armées américaines conduiraient à des budgets militaires considérablement plus élevés. En fait, c'est une militarisation complète de l'économie et de la société américaine que demande le rapport, analogue à celle obtenue lors de la 2e guerre mondiale.
Ceci paraît paradoxal, lorsque l'on sait que le Département de la Défense et son agence de recherche la Darpa financent l'essentiel des recherches et développements conduites aux Etats-Unis dans l'ensemble des domaines intéressant les nouvelles sciences et technologies. Ceci se fait au détriment de la recherche civile, maintenue au plus bas niveau possible et surtout qui ne peut accéder aux résultats des recherches militaires couvertes par le confidentiel-défense. Contrairement par ailleurs à ce qui est d'usage en matière de recherche scientifique civile, les scientifiques non-américains n'ont pas accès à ces recherches.
Le rapport évoque en permanence le risque d'une guerre conventionnelle avec la Russie ou la Chine, sinon les deux simultanément. Mais comment peut-on croire que ces puissances prendraient le risque de déclencher une guerre de grande ampleur contre les Etats-Unis, compte-tenu du peu de bénéfice qu'elles en tireraient en regard des coûts humains et matériels difficilement estimables, mais considérables qu'une telle guerre leur imposerait...à supposer qu'elles puissent la gagner ?
Certes, les militaires américains ont, comme nous l'avions relaté, découvert récemment avec stupéfaction les avancées considérables de la Russie, suivie de près par la Chine, dans le domaine notamment des missiles hypersoniques. Mais peut-on raisonnablement supposer que de telles armes, si elles n'étaient pas dotées de têtes nucléaires, pourraient l'emporter sur les armements terrestres, maritimes et aériens dont sont amplement dotées, notamment, les nombreuses bases militaires américaines situées aux frontières de la Russie et même de la Chine via des pays dépendants comme la Corée du Sud ?
En fait une lecture plus simple de ce rapport conduit à y voir de nouvelles exigences du complexe militaro-industriel américain, dit aussi l'Etat profond. Celui-ci a pourtant gaspillé sans résultats environs 1.000 milliards de dollars dans le projet d'avion de combat dit JSF F-35 qui n'est pas encore véritablement opérationnel après 10 de financements abondants. A plus petite échelle, il faudrait mentionner les 45 milliards de dollars en contrats pour la réalisation de MRAP ou véhicules blindés protégés contre les mines utilisées au Moyen-Orient par des adversaires ne disposant pas d'autres types d'armes 4).
Il est évident qu'en imposant à la société américaine comme à l'ensemble des pays alliés de nouvelles dépenses militaires consenties au détriment des besoins civils, des centaines de milliards nouveaux pourraient être apportés au CMI américain. Nul ne peut dire ce qu'en feraient les bénéficiaires de ces ressources, sinon améliorer encore leur statut social et politique actuel. Mieux vaudrait en ce cas considérer que les Etats-Unis deviendraient une véritable dictature politique et militaire visant à une domination universelle, y compris rappelons le, dans le futur domaine capital de la colonisation de l'espace en orbite terrestre puis dans celui des planètes accessibles d'ici la fin du siècle, soit la Lune et Mars.
Rappelons que, dans un article précédent, nous avions rappelé que le Pentagone n'hésiterait à recourir au nucléaire face à un échec même mineur constaté lors d'un engagement dans le domaine conventionnel 5).
Références
1) https://dod.defense.gov/Portals/1/Documents/pubs/2018-Nat...
2) https://www.nbcnews.com/news/us-news/u-s-military-crisis-...
3) https://southfront.org/why-the-u-s-military-is-woefully-u...
4) https://en.wikipedia.org/wiki/MRAP
5) http://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=3156...
On pourra lire aussi sur ce sujet un article en français très alarmiste du World Socialist Web https://www.wsws.org/fr/articles/2018/11/17/rdwr-n17.html
Image. Un MRAP de type Cougar testé par le passage sur une mine
Note à la date du 18/11
Nouveaux éléments chiffrés concernant les dépenses militaires américaines
* Nous venons d'obtenir une étude du très officiel Institut Watson. Ceux qui s'intéressent aux dépenses militaires américiaines y apprendront que depuis le 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont consacré approximativement 5,9 trillions de dollars aux diverses guerres menées par le monde. 1 trillion équivaut à 1 milliard de milliards. Les Etats-Unis sont riches.
ttps://watson.brown.edu/costsofwar/files/cow/imce/papers/...
* Rappelons qu'en 2017 le budget militaire américain atteignait 716 billions de dollars, soit 716 milliards. Celui de la Russie était estimé à 10 fois moins.
* Le coût annuel des 800 bases américaines dans le monde a été estimé selon une étude de David Vine datant de 2015 et publié par Amazon à 156 milliards.
https://www.amazon.com/Base-Nation-Military-America-Ameri...
On comprend que dans ces conditions ils n'aient pas pu financer le développement d'un modeste missile hypersonique tel que le Kinzal russe
00:21 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actaulité, états-unis, complexe militaro-industriel, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
mardi, 20 novembre 2018
Schröder dénonce l’«occupation» de l’Allemagne par les USA
Schröder dénonce l’«occupation» de l’Allemagne par les USA
Ex: https://echelldejacob.blogspot.com
Dans une interview accordée à la chaîne allemande N-TV, Gerhard Schröder a dénoncé la politique commerciale américaine à l'égard de l'Allemagne.
«Nous ne pouvons pas tolérer d'être traités comme un pays occupé. Lorsque j'observe les actions de l'ambassadeur américain en Allemagne, j'ai l'impression qu'il se croit un officier d'occupation et non l'ambassadeur des États-Unis dans un État souverain», a-t-il déclaré.
Selon l'ancien chancelier allemand, Berlin doit chercher des partenaires qui ont des intérêts semblables. Parmi de tels pays, il a indiqué la Chine.
«Il est impossible d'empêcher que ceux qui souffrent des conflits déclenchés par les États-Unis se rapprochent», a-t-il résumé.
En mars dernier, la Maison-Blanche a imposé des tarifs douaniers supplémentaires à hauteur respectivement de 25 et 10% sur les importations d'acier et d'aluminium, en exemptant de manière permanente l'Argentine, le Brésil et l'Australie notamment, en échange toutefois de quotas.
Le 25 juillet, Jean-Claude Juncker s'était rendu aux États-Unis afin de rencontrer le Président américain. À l'issue de négociations, ils avaient annoncé une série de mesures sur l'agriculture, l'industrie et l'énergie pour apaiser le conflit commercial qui déchire les relations entre les États-Unis et l'Union européenne.
Donald Trump avait promis de «résoudre» la question de l'augmentation des tarifs douaniers américains de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium européens. Ce sont précisément ces taxes, appliquées depuis le 1er juin, qui ont mis le feu aux poudres entre Washington et Bruxelles. Il n'a cependant pas indiqué si cela signifiait que son administration avait l'intention de suspendre ces taxes.
11:41 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, europe, affaires européennes, allemagne, gerhard schroeder, politique internationale, états-unis | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 15 novembre 2018
America’s Permanent-War Complex
America’s Permanent-War Complex
Eisenhower's worst nightmare has come true, as defense mega-contractors climb into the cockpit to ensure we stay overextended.
What President Dwight D. Eisenhower dubbed the “military-industrial complex” has been constantly evolving over the decades, adjusting to shifts in the economic and political system as well as international events. The result today is a “permanent-war complex,” which is now engaged in conflicts in at least eight countries across the globe, none of which are intended to be temporary.
This new complex has justified its enhanced power and control over the country’s resources primarily by citing threats to U.S. security posed by Islamic terrorists. But like the old military-industrial complex, it is really rooted in the evolving relationship between the national security institutions themselves and the private arms contractors allied with them.
The first phase of this transformation was a far-reaching privatization of U.S. military and intelligence institutions in the two decades after the Cold War, which hollowed out the military’s expertise and made it dependent on big contractors (think Halliburton, Booz Allen Hamilton, CACI). The second phase began with the global “war on terrorism,” which quickly turned into a permanent war, much of which revolves around the use of drone strikes.
The drone wars are uniquely a public-private military endeavor, in which major arms contractors are directly involved in the most strategic aspect of the war. And so the drone contractors—especially the dominant General Atomics—have both a powerful motive and the political power, exercised through its clients in Congress, to ensure that the wars continue for the indefinite future.
♦♦♦
The privatization of military and intelligence institutions began even before the end of the Cold War. But during the 1990s, both Congress and the Bush and Clinton administrations opened the floodgates to arms and intelligence contractors and their political allies. The contracts soon became bigger and more concentrated in a handful of dominant companies. Between 1998 and 2003, private contractors were getting roughly half of the entire defense budget each year. The 50 biggest companies were getting more than half of the approximately $900 billion paid out in contracts during that time, and most were no-bid contracts, sole sourced, according to the Center for Public Integrity.
The contracts that had the biggest impact on the complex were for specialists working right in the Pentagon. The number of these contractors grew so rapidly and chaotically in the two decades after the Cold War that senior Pentagon officials did not even know the full extent of their numbers and reach. In 2010, then-secretary of defense Robert M. Gates even confessed to Washington Post reporters Dana Priest and William M. Arkin that he was unable to determine how many contractors worked in the Office of the Secretary of Defense, which includes the entire civilian side of the Pentagon.
Although legally forbidden from assuming tasks that were “inherent government functions,” in practice these contractors steadily encroached on what had always been regarded as government functions. Contractors could pay much higher salaries and consulting fees than government agencies, so experienced Pentagon and CIA officers soon left their civil service jobs by the tens of thousands for plum positions with firms that often paid twice as much as the government for the same work.
That was especially true in the intelligence agencies, which experienced a rapid 50 percent workforce increase after 9/11. It was almost entirely done with former skilled officers brought back as contractor personnel. Even President Barack Obama’s CIA director Leon Panetta admitted to Priest and Arkin that the intelligence community had for too long “depended on contractors to do the operational work” that had always been done by CIA employees, including intelligence analysis, and that the CIA needed to rebuild its own expertise “over time.”
By 2010, “core contractors”—those who perform such functions as collection and analysis—comprised at least 28 percent of professional civilian and military intelligence staff, according to a fact sheet from the Office of the Director of National Intelligence.
The dependence on the private sector in the Pentagon and the intelligence community had reached such a point that it raised a serious question about whether the workforce was now “obligated to shareholders rather than to the public interest,” as Priest and Arkin reported. And both Gates and Panetta acknowledged to them their concerns about that issue.
Powerfully reinforcing that privatization effect was the familiar revolving door between the Pentagon and arms contractors, which had begun turning with greater rapidity. A 2010 Boston Globe investigation showed that the percentage of three- and four-star generals who left the Pentagon to take jobs as consultants or executives with defense contractors, which was already at 45 percent in 1993, had climbed to 80 percent by 2005—an 83 percent increase in 12 years.
The incoming George W. Bush administration gave the revolving door a strong push, bringing in eight officials from Lockheed Martin—then the largest defense contractor—to fill senior policymaking positions in the Pentagon. The CEO of Lockheed Martin, Peter Teets, was brought in to become undersecretary of the Air Force and director of the National Reconnaissance Office (where he had responsibility for acquisition decisions directly benefiting his former company). James Roche, the former vice president of Northrop Grumman, was named secretary of the Air Force, and a former vice president of General Dynamics, Gordon R. England, was named the secretary of the Navy.
In 2007, Bush named rear admiral J. Michael McConnell as director of national intelligence. McConnell had been director of the National Security Agency from 1992 to 1996, then became head of the national security branch of intelligence contractor Booz Allen Hamilton. Not surprisingly McConnell energetically promoted even greater reliance on the private sector, on the grounds that it was supposedly more efficient and innovative than the government. In 2009 he returned once again to Booz Allen Hamilton as vice chairman.
The Pentagon and the intelligence agencies thus morphed into a new form of mixed public-private institutions, in which contractor power was greatly magnified. To some in the military it appeared that the privateers had taken over the Pentagon. As a senior U.S. military officer who had served in Afghanistan commented to Priest and Arkin, “It just hits you like a ton of bricks when you think about it. The Department of Defense is no longer a war-fighting organization, it’s a business enterprise.”
♦♦♦
The years after 9/11 saw the national security organs acquire new missions, power, and resources—all in the name of a “War on Terror,” aka “the long war.” The operations in Afghanistan and Iraq were sold on that premise, even though virtually no al Qaeda remained in Afghanistan and none were in Iraq until long after the initial U.S. invasion.
The military and the CIA got new orders to pursue al Qaeda and affiliated groups in Pakistan, Yemen, Somalia, and several other African countries, parlaying what the Bush administration called a “generational war” into a guarantee that there would be no return to the relative austerity of the post-Cold War decade.
Drone strikes against targets associated with al Qaeda or affiliated groups became the common feature of these wars and a source of power for military and intelligence officials. The Air Force owned the drones and conducted strikes in Afghanistan, but the CIA carried them out covertly in Pakistan, and the CIA and the military competed for control over the strikes in Yemen.
The early experience with drone strikes against “high-value targets” was an unmitigated disaster. From 2004 through 2007, the CIA carried out 12 strikes in Pakistan, aimed at high-value targets of al Qaeda and its affiliates. But they killed only three identifiable al Qaeda or Pakistani Taliban figures, along with 121 civilians, based on analysis of news reports of the strikes.
But on the urging of CIA Director Michael Hayden, in mid-2008 President Bush agreed to allow “signature strikes” based merely on analysts’ judgment that a “pattern of life” on the ground indicated an al Qaeda or affiliated target. Eventually it became a tool for killing mostly suspected rank-and-file Afghan Taliban fighters in both Pakistan and Afghanistan, particularly during the Obama administration, which had less stomach and political capital for outright war and came to depend on the covert drone campaign. This war was largely secret and less accountable publicly. And it allowed him the preferable optics of withdrawing troops and ending official ground operations in places like Iraq.
Altogether in its eight years in office, the Obama administration carried out a total of nearly 5,000 drone strikes—mostly in Afghanistan—according to figures collected by the Bureau of Investigative Journalism.
But between 2009 and 2013, the best informed officials in the U.S. government raised alarms about the pace and lethality of this new warfare on the grounds that it systematically undermined the U.S. effort to quell terrorism by creating more support for al Qaeda rather than weakening it. Some mid-level CIA officers opposed the strikes in Pakistan as early as 2009, because of what they had learned from intelligence gathered from intercepts of electronic communications in areas where the strikes were taking place: they were infuriating Muslim males and making them more willing to join al Qaeda.
In a secret May 2009 assessment leaked to the Washington Post, General David Petraeus, then commander of the Central Command, wrote, “Anti-U.S. sentiment has already been increasing in Pakistan…especially in regard to cross-border and reported drone strikes, which Pakistanis perceive to cause unacceptable civilian casualties.”
More evidence of that effect came from Yemen. A 2013 report on drone war policy for the Council on Foreign Relations found that membership in al Qaeda in the Arabian Peninsula in Yemen grew from several hundred in 2010 to a few thousand members in 2012, just as the number of drone strikes in the country was increasing dramatically—along with popular anger toward the United States.
Drone strikes are easy for a president to support. They demonstrate to the public that he is doing something concrete about terrorism, thus providing political cover in case of another successful terrorist attack on U.S. soil. Donald Trump has shown no interest in scaling back the drone wars, despite openly questioning the stationing of troops across the Middle East and Africa. In 2017 he approved a 100 percent increase in drone strikes in Yemen and a 30 percent increase in Somalia above the totals of the final year of the Obama administration. And Trump has approved a major increase in drone strikes in Afghanistan, and has eliminated rules aimed at reducing civilian casualties from such strikes.
Even if Obama and Trump had listened to dissenting voices on the serious risks of drone wars to U.S. interests, however, another political reality would have prevented the United States from ending the drone wars: the role of the private defense contractors and their friends on Capitol Hill in maintaining the status quo.
♦♦♦
Unlike conventional bombing missions, drone strikes require a team to watch the video feeds, interpret them, and pass on their conclusions to their mission coordinators and pilots. By 2007 that required more specialists than the Air Force had available. Since then, the Air Force has been working with military and intelligence contractors to analyze full-motion videos transmitted by drones to guide targeting decisions. BAE, the third-ranking Pentagon contractor according to defense revenues, claims that it is the “leading provider” of analysis of drone video intelligence, but in the early years the list of major companies with contracts for such work also included Booz Allen Hamilton, L-3 Communications, and SAIC (now Leidos).
These analysts were fully integrated into the “kill chain” that resulted, in many cases, in civilian casualties. In the now-famous case of the strike in February 2010 that killed at least 15 Afghan civilians, including children, the “primary screener” for the team of six video analysts in Florida communicating via a chat system with the drone pilot in Nevada was a contract employee with SAIC. That company had a $49 million multi-year contract with the Air Force to analyze drone video feeds and other intelligence from Afghanistan.
The pace of drone strikes in Afghanistan accelerated sharply after U.S. combat ended formally in 2014. And that same year, the air war against ISIS began in Iraq and Syria. The Air Force then began running armed drones around the clock in those countries as well. The Air Force needed 1,281 drone pilots to handle as many “combat air patrols” per day in multiple countries. But it was several hundred pilots short of that objective.
To fulfill that requirement the Air Force turned to General Atomics—maker of the first armed drone, the Predator, and a larger follow-on, the MQ-9 Reaper—which had already been hired to provide support services for drone operations on a two-year contract worth $700 million. But in April 2015 the Air Force signed a contract with the company to lease one of its Reapers with its own ground control station for a year. In addition, the contractor was to provide the pilots, sensor operators, and other crew members to fly it and maintain it.
The pilots, who still worked directly for General Atomics, did everything Air Force drone pilots did except actually fire the missiles. The result of that contract was a complete blurring of the lines between the official military and the contractors hired to work alongside them. The Air Force denied any such blurring, arguing that the planning and execution of each mission would still be in the hands of an Air Force officer. But the Air Force Judge Advocate General’s Office had published an article in its law review in 2010 warning that even the analysis of video feeds risked violating international law prohibiting civilian participation in direct hostilities.
A second contract with a smaller company, Aviation Unlimited, was for the provision of pilots and sensor operators and referred to “recent increased terrorist activities,” suggesting that it was for anti-ISIS operations.
The process of integrating drone contractors into the kill chain in multiple countries thus marked a new stage in the process of privatizing war in what had become a permanent war complex. After 9/11, the military became dependent on the private sector for everything from food, water, and housing to security and refueling in Iraq and Afghanistan. By 2009 contractors began outnumbering U.S. troops in Afghanistan and eventually became critical for continuing the war as well.
In June 2018, the DoD announced a $40 million contract with General Atomics to operate its own MQ-9 Reapers in Afghanistan’s Helmand Province. The Reapers are normally armed for independent missile strikes, but in this case, the contractor-operated Reapers were to be unarmed, meaning that the drones would be used to identify targets for Air Force manned aircraft bombing missions.
♦♦♦
There appears to be no braking mechanism for this accelerating new reality. U.S. government spending on the military drone market, which includes not only procurement and research and development for the drones themselves, but the sensors, modifications, control systems, and other support contracts, stood at $4.5 billion in 2016, and was expected to increase to $13 billion by 2027. General Atomics is now the dominant player in the arena.
This kind of income translates into political power, and the industry has shown its muscle and more than once prevented the Pentagon from canceling big-ticket programs, no matter how unwanted or wasteful. They have the one-two punch of strategically focused campaign contributions and intensive lobbying of members with whom they have influence.
This was most evident between 2011 and 2013, after congressionally mandated budget reductions cut into drone procurement. The biggest loser appeared to be Northrop Grumman’s “Global Hawk” drone, designed for unarmed high-altitude intelligence surveillance flights of up to 32 hours.
By 2011 the Global Hawk was already 25 percent over budget, and the Pentagon had delayed the purchase of the remaining planes for a year to resolve earlier failures to deliver adequate “near real time” video intelligence.
After a subsequent test, however, the Defense Department’s top weapons tester official reported in May 2011 that the Global Hawk was “not operationally effective” three fourths of the time, because of “low vehicle reliability.” He cited the “failure” of “mission central components” at “high rates.” In addition, the Pentagon still believed the venerable U-2 Spy plane—which could operate in all weather conditions, unlike the Global Hawk—could carry out comparable high-altitude intelligence missions.
As a result, the DoD announced in 2012 that it would mothball the aircraft it had already purchased and save $2.5 billion over five years by foregoing the purchase of the remaining three drones. But that was before Northrop Grumman mounted a classic successful lobbying campaign to reverse the decision.
That lobbying drive produced a fiscal year 2013 defense appropriations law that added $360 million for the purchase of the final three Global Hawks. In Spring 2013, top Pentagon officials indicated that they were petitioning for “relief” from congressional intent. Then the powerful chairman of the House Armed Services Committee, California Republican Buck McKeon, and a member of the House Appropriations Defense Subcommittee, Democrat Jim Moran of Virginia, wrote a letter to incoming Defense Secretary Chuck Hagel on May 13, 2013, pressing him to fund the acquisition of the Global Hawks.
The Pentagon finally caved. The Air Force issued a statement pledging to acquire the last three Northrop Grumman spy planes, and in early 2014, Hagel and Dempsey announced that they would mothball the U-2 and replace it with the Global Hawk.
Northrop spent nearly $18 million on lobbying in 2012 and $21 million in 2013, fielding a phalanx of lobbyists determined to help save Global Hawk. It got what it wanted.
Meanwhile, Northrop’s political action committee had already made contributions of at least $113,000 to the campaign committee of House Armed Services Committee Chairman McKeon, who also happened to represent the Southern California district where Northrop’s assembly plant for the Global Hawk is located. Representative Moran, the co-author of the letter with McKeon, who represented the northern Virginia district where Northrop has its headquarters, had gotten $22,000 in contributions.
Of course Northrop didn’t ignore the rest of the House Armed Services Committee: they were recipients of at least $243,000 in campaign contributions during the first half of 2012.
♦♦♦
The Northrop Grumman triumph dramatically illustrates the power relationships underlying the new permanent-war complex. In the first half of 2013 alone, four major drone contractors—General Atomics, Northrop Grumman, Lockheed Martin, and Boeing—spent $26.2 million lobbying Congress to pressure the executive branch to keep the pipeline of funding for their respective drone systems flowing freely. The Center for the Study of the Drone observed, “Defense contractors are pressuring the government to maintain the same levels of investment in unmanned systems even as the demand from the traditional theatres such as Afghanistan dies down.”
Instead of dying down, the demand from drones in Afghanistan has exploded in subsequent years. By 2016, the General Atomics Reapers had already become so tightly integrated into U.S. military operations in Afghanistan that the whole U.S. war plan was dependent on them. In the first quarter of 2016 Air Force data showed that 61 percent of the weapons dropped in Afghanistan were from the drones.
In the new permanent-war complex the interests of the arms contractors have increasingly dominated over the interests of the civilian Pentagon and the military services, and dominance has became a new driving force for continued war. Even though those bureaucracies, along with the CIA, seized the opportunity to openly conduct military operations in one country after another, the drone war has introduced a new political dynamic into the war system: the drone makers who have powerful clout in Congress can use their influence to block or discourage an end to the permanent war—especially in Afghanistan—which would sharply curtail the demand for drones.
Eisenhower was prophetic in his warning about the threat of the original complex (which he had planned to call the military-industrial-congressional complex) to American democracy. But that original complex, organized merely to maximize the production of arms to enhance the power and resources of both the Pentagon and their contractor allies, has become a much more serious menace to the security of the American people than even Eisenhower could have anticipated. Now it is a system of war that powerful arms contractors and their bureaucratic allies may have the ability to maintain indefinitely.
Gareth Porter is an investigative reporter and regular contributor to The American Conservative. He is also the author of Manufactured Crisis: The Untold Story of the Iran Nuclear Scare.
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mercredi, 14 novembre 2018
Evola’s Other Club: Mitch Horowitz & the Self-Made Mystic
Evola’s Other Club:
Mitch Horowitz & the Self-Made Mystic
By James J. O'Meara Mitch Horowitz
The Miracle Club: How Thoughts Become Reality
Rochester, Vt.: Inner Traditions, 2018
“I don’t want to be a product of my environment. I want my environment to be a product of me. . . . When you decide to be something, you can be it. That’s what they don’t tell you in the church.”[1] [2]
The latest meme promulgated by the Dissident Right, which seems to be driving the Ctrl-Left and its media mouthpieces even more crazy than they were by Pepe the Frog, is the NPC [3] (Non-Player Character). And why shouldn’t it? It’s funny because it’s true. But it’s also more common than the 4Chan crowd might think.
As Mitch Horowitz says at the beginning of The Miracle Club, “the basic sense of human identity,” at least since Shakespeare expressed it in Macbeth, has been pretty much indistinguishable from the NPC:
Each of us “plays his part,” living, serving, struggling, until “mere oblivion.” We sometimes bring a ripple of change to our surroundings. . . . But overall, we remain bound to a familiar pattern.
Just one modern idea[2] [4] has “suggested that we are not ‘merely players,’ but also possess a creative agency”: thoughts are causative. As Neville Goddard, whom Horowitz considers the greatest figure of this alternative school of thought, says:
It is my belief that all men can change the course of their lives. By our imagination, by our affirmations, we can change our world, we can change our future. I have always preached that if we strive passionately to embody a new and higher concept of ourselves, then all things will be at our service. Most men are totally unaware of the creative power of imagination and invariably bow before the dictates of “facts” and accepts life on the basis of the world without. But when you discover this creative power within yourself, you will boldly assert the supremacy of imagination and put all things in subjection to it.[3] [5]
This is the uniquely American thought-phenomenon called “New Thought” (how American a name!), which should be regarded, as I’ve argued in a number of essays, [4] [6] as our homegrown Hermeticism, native Neoplatonism, and two-fisted Traditionalism.[5] [7]
Yet for almost a century now, New Thought has been the punchline and punching bag of everyone from learned scholars and hard-nosed scientists, to journalists looking for a feature full of cheap laughs.[6] [8] As religious scholar Jeffrey J. Kripal says in his blurb for Horowitz’s book:
The American lineage of mind metaphysics, or positive thinking, takes a beating from both the religious right and the intellectual left, who seem to share in little other than this fear and loathing of the possibility that we might actually be able to imagine ourselves into other realities, histories, and humanities.
Indeed, not only the “religious” Right; concurrent with the NPC meme, another frequently-encountered theme among the “Alt Right” of late is the disparagement of “magical thinking,” presented as something unique to the Left,[7] [9] despite the election of Donald J. Trump, a devotee of Normal Vincent Peale’s “Positive Thinking.”[8] [10] One is tempted to respond in the Trump persona: “I’m the billionaire president, and you’re not. You’re fired!”
At least one cause – or effect? – of this mockery has been that New Thought hasn’t been seriously studied since William James (who both studied and practiced what he called “the religion of healthy-edness”) died in 1910; and, as a consequence, New Thought itself hasn’t intellectually developed. [9] [11]
Comes now Mitch Horowitz[10] [12] to move the discussion of this very American stream of thought onto that very American methodological ground of proof by experience. In short, try it!
By this strategy, Horowitz first reaches back to evoke the original Miracle Club, a gathering of esoteric experimenters who banded together in New York City back in 1875, when their President received a mysterious letter reading, “Don’t give up thy club. TRY.” And in the end, he will propose that the reader join him in a new, informal miracle club.
But “club” also suggests, to me at least, Baron Julius Evola, who ran his own series of magical clubs, UR and KRUR, back in the 1920s.[11] [13] Moreover, after disbanding these groups, he founded a periodical titled La Torre (The Tower); in his autobiography, he notes that:
Backlash followed – and not because of the doctrinal or cultural content of the magazine (which, given its elevated standard, was largely ignored by Fascists), but on account of one rubric entitled ‘The Bow and the Club’ (‘L’arco e la clava’: where the bow strikes at a distance, the club does so only within range of one’s hands).[12] [14]
Without pressing the analogy too far, I would suggest that Horowitz has set himself a similar task: to deal with the far (skeptics and scientific materialists) and the near (the all-too-frequently naïve and even childish proponents of “The Secret” or “The Law of Attraction”)[13] [15] to arrive at a true, rectified picture of New Thought: “For all its shortcomings, and for all its being disparaged by critics as a dogma of wishful delusion, New Thought, in its essentials, is true – and can be tested in your experience.”
First, some terminological matters:
Some colleagues have cautioned me that terms like positive thinking seem old-fashioned and musty; the phrase puts off younger or more sophisticated readers. But the “power of positive thinking,” to use the title phrase of Peale’s 1952 book, has so fully entered the public mind that most people have an immediate association with it. It is plain. For that reason I have continued to use Peale’s phraseology, musty or not.
I am also wary of jettisoning old terms, such as ESP, New Age, and occult, simply because they have taken on critical baggage, and one hopes to arrive at something more “respectable.”
Here, too, the note is Evolian; the latter had no hesitation to use the term “magic,” despite its modern “show business” connotations; not even, like Crowley, adding a “k”.
As another, even more important preliminary, Horowitz is quick to emphasize that he writes as a participant-observer. While acknowledging the need for some level of objectivity, he rightly points out that we are quite used to, for instance, histories of Mormonism written by Mormons, or accounts of the Inquisition, say, written by Roman Catholics. And if we are to prove a method by experience – otherwise, in what sense are we being empirical? – then we must have these experiences. “The perspective of the critics requires leavening by experience. But experience will not touch the staunchest among them simply because they avoid participation in ideas.”
Even worse than professionally skeptical scientists are the half-baked journalists. Some, like Tom Wolfe, will express some sympathy with these ideas in private, but for public consumption fear it to be too infra dig to do their reputation any good. Others, like Lewis Lapham – who went all the way to India to hang out with the Beatles and the Maharishi, and even got a mantra, but couldn’t be bothered, then or in the ensuing fifty years, to actually try meditation – seem to exhibit what René Guénon considered to be a typical “Western mental distortion”: to prefer the theory of knowledge to knowledge itself.[14] [16]
As a participant-observer, Horowitz starts, appropriately enough, with himself. At some point those journalists, or TV producers, or academics, will ask him: “You don’t believe this stuff, do you?” Yes, he does:
I believe that thinking, in a directed, highly focused, and emotively charged manner, expands our capacity to perceive and concretize events, and relates us to a nontactile field of existence that surpasses ordinarily perceived boundaries of time and thought.
Or, even more concretely:
Your mind is a creative agency, and the thoughts with which you impress it contribute to the actualized events of your existence.
This is less a doctrine than a “line of experimentation” that he invites the reader to join in with. In any event, New Thought has been very good for Mitch Horowitz. In fact, despite being the son of a bankrupt Long Island attorney, he’s now a millionaire! Ordinarily, I wouldn’t bring up such personal matters, but he talks about it himself, quite openly and out of the gate. It’s actually a legitimate part of his participant/observer model.
And why not talk about money and success? One of the most basic, and laziest criticisms, of New Thought has been to deplore it as “materialistic.” Horowitz is having none of that. Although he believes in “labor unions, moderately redistributive tax policies, and personal thrift,” he also knows that we live in a material world, and we need money to obtain power, and thus to be able to actualize our basic desires.
Horowitz deplores the “recycle[d] ideas from the Vedic and Buddhist traditions,” such as “nonattachment” or “transcendence,” which have been “cherry-picked from religious structures that were . . . highly stratified and hierarchical” and which “would have regarded social mobility almost as unlikely as space travel.”[15] [17]
This ersatz “Easternism” . . . has not provided Westerners with a satisfying response to materialism because it often seeks to divert the individual from the very direction in which he may find meaning, which is toward the compass point of achievement.
My conviction is that the true nature of life is to be generative. I believe that in order to be happy, human beings must exercise their fullest range of abilities – including the exertions of outer achievement.
I believe that the simplest and most resounding truth on the question of the inner life and attainment appears in the dictum of Christ: “Render unto Caesar what is Caesar’s and render unto God what is God’s.”
I do not view nonattachment as a workable goal for those of us raised in the West, and elsewhere, today. Rather, I believe that the ethical pursuit of achievement holds greater depth, and summons more from within our inner natures, than we may realize.
Although Horowitz seems to assume this is a function of the modern, globalized world (“the West and elsewhere, today”), I would suggest that this is actually true of something uniquely, essentially, and timelessly Western: what Spengler, and others after him, have called Faustian Man.[16] [18] And this is another point of contact with the work of Evola, who argued that both original Buddhism and Taoism were essentially Aryan paths to personal power.[17] [19]
Horowitz himself sees a connection with Nietzsche and . . . Ayn Rand.
New Thought at its best and most infectious celebrates the primacy of the individual. Seen in a certain light, the mystical teacher Neville Goddard, the New Thought figure whom I most admire, was a kind of spiritualized objectivist. Or perhaps I could say that Ayn Rand, the founder of philosophical Objectivism, and an ardent atheist, was a secularized Neville.
How can this be?
The motivated person must select among the possibilities and circumstances of reality.[18] [20] In their view, the individual is solely responsible, ultimately, for what he does with his choices. Rand saw this selection as the exercise of personal will and rational judgment; Neville saw it as vested in the creative instrumentalities of your imagination. But both espoused the same principle: the world that you occupy is your own obligation.[19] [21]
Speaking of obligation, having “promised you a philosophy of results,” Horowitz feels obligated to provide early on “two vital, inner steps to opening yourself to money.” The first – I’ll let you read the book to find the second – could have come from Howard Roark himself:
You must know exactly what you want to accomplish, and you must feel it passionately, even obsessively. You must be willing to turn aside everything and everyone who doesn’t contribute to your realization for that aim. . . . If that strikes you as ruthless or extreme, it is because you do not yet possess, or are not yet honest about, your definite aim. When you find it, it will be like finding breath itself.
As Neville insisted, your desires are clues given to you by God, to guide your actions in life, and should be followed without guilt, modesty, or shame. And they can be realized, precisely because they accord with the will of God, the greatest power in the universe, who is ultimately “your own wonderful human imagination.”[20] [22]
In a key chapter, “The Centrality of Neville Goddard,” Horowitz expands on his earlier precis of New Thought, presenting a three-step method, based on Neville’s many books and lectures:
First, clarify a sincere and deeply felt desire. Second, enter a state of relaxed immobility, bordering on sleep. Third, enact a mental scene that contains the assumption and feeling of your wish fulfilled. Run the little drama over and over in your mind until you experience a sense of fulfillment. Then resume your life. Evidence of your achievement will unfold at the right moment in your outer experience.
As I’ve noted before, this is exactly the method that Evola espoused in his magickal writings; first, create an image of the desired state, then:
In order for any image to act in the way I am talking about, it must be loved. It must be assumed in a great, inner calm and then warmed up, almost nourished, with sweetness, without bringing the will or any effort into play, and much less without expectations.[21] [23] The Hermeticists called this agent “sweet fire,” “fire that does not burn,” and even “fire of the lamp” since it really has an enlightening effect on the images.[22] [24]
Although in contexts such as this one here at Counter-Currents, I’ve been calling attention to how Traditional the method is, Horowitz is right to emphasize how profoundly American it is. Deriving in the first instance from Emerson, it is indeed, as Horowitz says, “applied Transcendentalism.”
In fact, it is clearly a manifestation of what Camille Paglia has called “The North American [Literary] Tradition.” Paglia argues that the confrontation of Romanticism with North American Protestantism “achieved a new fusion of ideas – a sensory pragmatism or engagement with concrete experience, rooted in the body, and at the same time a visionary celebration of artistic metaspace – that is, the fictive realm of art, fantasy and belief projected by great poetry and prefiguring our own cyberspace.”[23] [25]
This uniquely American “synthesis of the pragmatic and the visionary,” from Emerson to James, continues, I would say, in Neville’s method, which crucially combines both physical relaxation (the body) and visionary intensity (mind and will); [24] [26] conversely, Horowitz notes that most New Age practitioners of “the law of attraction,” “the Secret,” and so on fail because they seem to think they can rely on thought and wishing alone.
We saw how Horowitz disparages the “ersatz Hinduism” derived from socially stagnant societies, and Paglia notes that American democracy and capitalism “enhanced individualism and promoted social mobility.” So at first glance it may seem somewhat ironic that he devotes two chapters to Neville, born in Barbados, and James Allen (author of the New Thought classic As a Man Thinketh), an Englishman. Yet their stories are almost archetypically American.
Neville, like so many before him, emigrated from Barbados to New York to make his fortune.[25] [27] Though the Great Depression caused his Broadway career to flame out, his career as a “metaphysical lecturer” led to a certain amount of prosperity (to judge from his teaching stories, he and his small family seem to have lived one of those Nick and Nora Charles lifestyles, moving from one swanky hotel or apartment house to another), while his extended clan in Barbados used the same methods to expand a grocery store into the food services conglomerate Goddard Enterprises, still the largest multinational headquartered in the Caribbean. [26] [28]
It was James Allen’s father who emigrated to New York, but with less success, being murdered and robbed two days after arrival; as a result, young Allen had to leave school to support the family. He married, lived quietly, produced more than one book a year, and died from tuberculosis at the age of forty-seven.
Allen’s story is compelling not because he became rich – he didn’t, monetarily, at least – but for the way it brings together Horowitz’s other themes of power, self-effort, and testing by experience.
The noblest aspects of human nature emerge when the individual is striving toward something. When the thing striven for is attained, however, such as a comfortable and prosperous old age, the human mind often redirects its attention onto the smallest and most fleeting details of quotidian life.
James Allen, by contrast, was compelled to struggle most of his life. But that struggle never deformed him. The decisive factor in his life . . . was that he saw life’s upward hill not as a path toward comfort but toward refinement.
One is reminded of Colin Wilson’s frequent observation, that those born well-off tend to develop a lazy and pessimistic view of life, while those who need to constantly struggle acquire an optimistic attitude; positive thinking, indeed. Allen’s wife’s description of her husband also reminds us of Wilson’s concept of existential philosophizing;
He never wrote theories, or for the sake of writing; but he wrote when he had a message, and it became a message only when he had lived it out in his own life, and knew that it was good. Thus he wrote facts, which he had proven by practice.
As I said above, Horowitz devotes much attention to critiquing the intellectually stagnant, naïve, and, sometimes, dishonest forms of New Thought today, as well as the unfair attacks of the sciencey folks; he also marshals fascinating evidence that mainstream, not even “cutting edge,” science provides ways to understand how and why New Thought – Neville’s method in particular – works.
Most quantum physicists wouldn’t be caught dead/alive as Schrodinger’s cat dealing with the theories of Neville. But there is an elegant intersection of possibility between his theology and the quantum theorizing of Schrodinger and Everett.
Everett’s concept of multiple worlds and outcomes could be the key to why thoughts are causative, or, put differently, why reality bends to the vantage point of the observer.
It’s not so much that our thinking and perspective make things happen, but that we choose from among things that already exist in potential – like the superposition of a particle in a wave state.
If thoughts register data, then a shift in the use of the sensory tool of thought – like a physicist deciding whether to take a measurement and the perspective from which it is taken – determines or alters what data is experienced. Based upon how your thoughts and feeling states are used, they expose you to different, and coexisting, phenomena.
Neville argued that everything you see and experience, including others, is the product of your own individual dream of reality. Through a combination of emotional conviction and mental images, he taught, you imagine your world into being – and all people and events are rooted in you, as you are ultimately rooted in God, or an Over-Mind. When you awaken to your true self, Neville argued, you will know yourself to be a slumbering branch of the Creator clothed in human form and at the helm of infinite possibilities. We all have this experience within our own dreams of reality.
As noted in my review [29] of one of Horowitz’s previous books,[27] [30] I find this sort of thing intriguing, but not necessarily entirely compelling – and Horowitz doesn’t insist he has all the right answers, anyway; as always, your mileage may vary.[28] [31]
New to me, and more intriguing, are examples he draws from biology and medicine: he concludes that “we are living through a period of new findings in placebo research, ranging from placebo surgeries to myriad studies liking positive expectancy to a strengthened immunological response, as well as widely accepted findings in the nascent field of neuroplasticity, in which redirected thoughts are seen to alter brain biology.”
Perhaps more important are his attempts to tease out some consistency and plausibility in the claims of New Thought practitioners and what passes for theorists among them.
One of his most important contributions is emphasizing one reason why it doesn’t always appear to work: most New Thinkers not only seem content to just vaguely hope for the best, they also seem to believe that thought is the only power at work.
If I posit a connection between the individual and some kind of higher capacity of the mind, that does not mean that only “one thing” – a law of mentation – is going on in your life. Lots of events, whether biological, mechanical, or metaphysical, can be simultaneously occurring. We live under many laws and forces, of which the impact of the mind is one.
The law of gravity is ever operative, but it is mitigated by other laws, such as mass. The experience of gravity radically differs on the moon, Earth, and Jupiter. So it is with the mind: surrounding events and realities matter.[29] [32]
I would suggest – and hope to develop in a future essay – that even if, as Neville insists, we are “all imagination,” and that imagination is God, that there are levels of power or accomplishment here as with other cosmic forces or natural talents;[30] [33] it may be possible to train one’s imagination, as an athlete or dancer (like Neville, remember) trains their body, to attain greater mastery, but there are limits. As Horowitz says:
Contrary to many purveyors of spiritual self-help, I reject the notion that we can become anything we dream of. Not all desires are realistic. . . . Your age, training, and education matter – as do geography, finances, and time. These are not to be seen as barriers – but they are serious considerations.
“There are surprises,” he adds – as he says elsewhere, there have been notably short basketball stars – but don’t bet on it.[31] [34]
Understanding the hand you’ve been dealt is all part of the preliminary step of finding one’s true aim; and this in itself may be the most valuable part of the practice of positive thought:
Positive-mind philosophy places a demand on us, one that we may think we’ve risen to but have never really tried. And that is: To come to an understanding of precisely what we want. When we organize our thoughts in a certain way – with a fearless maturity and honesty – we may be surprised to discover our true desires.
The need to recognize that we work within cosmic limits is complementary to Horowitz’s ethical meditations. All this talk of Rand and Nietzsche might make some readers (though not many on this site, perhaps) a little uneasy. And isn’t actually existing New Thought a part of the whole “Social Gospel” wing of Progressivism?
Is there a dichotomy between Neville’s radical individualism and the communal vision of [for example, early twentieth-century socialist and New Thought guru Wallace D.] Wattles? Not for me. . . . Not only do opposites attract, but paradoxes complete.
Neville’s vision of individual excellence, and Wattles’ ideal of community enrichment are inextricably bound because New Thought – unlike secular Objectivism and varying forms of ceremonial magick or Thelemic philosophy – functions along the lines of Scriptural ethics. New Thought . . . promulgates a radically karmic ethos, in which the thoughts and actions enacted toward others simultaneously play out toward the self; doing unto others is doing unto self – the part and the whole are inseparable.
Must a seeker choose between a nice car and “awareness”? Must I choose between Wallace D. Wattles and Neville? Both were bold, beautiful, and right in many ways; both had a vision of ultimate freedom – of the creative individual determining rather than bending to circumstance.
If Horowitz sees Neville as not that different from free-marketeer Rand or socialist Wattles, perhaps that’s because he hearkens back to an earlier kind of Progressive thought, also part of Paglia’s North American tradition rather than the Frankfurt School of pessimistic European thinkers she deplores. This kind of Leftism preached action (Reform! Progress!) rather than passive nursing of grievances and demands for special privileges and reparations; the Left that used to sing “Don’t mourn, organize [35]!” rather than “Born this way [36].”
This contrast is manifested here in a blistering, several-page critique of modern Progressive Barbara Ehernreich’s critique of positive thinking, which “stems from laziness of research . . . willful neglect of facts for the sake of scoring a witty point,” and a shallow, entirely secondhand approach to its intellectual history.[32] [37]
Her sloppiness stems from her elitism, which he contrasts with her former co-chair of the Democratic Socialists of American, Michael Harrington (who died in 1989):
You cannot love a country in any authentic sense when you offhandedly disparage – and make no effort to take full measure of – an outlook embraced by varied millions of Americans, of all backgrounds and classes.[33] [38]
In my review of Horowitz’s edition of Neville’s At Your Command, I noted that it appeared at a synchronous moment – Election Day – and provided a useful guide to understanding Trump’s meme mastery as the key to his victory.[34] [39] I’ve argued that Positive Thinking ultimately gave America Trump. If the Left actually want to avoid another Trump, they will need to engage in the kind of self-analysis Horowitz advises here – what do they, or rather the voters, really want? – and move back to Harrington’s kind of working-class solidarity. As Spencer J. Quinn has argued on this site [40]:
Carlson sees a civil war on the horizon and argues that the Left and Left-leaning members of the Right are the ones who are primarily responsible. They are also the reason why we got Donald Trump in 2016. If the Left wishes to not have populist nationalists like Trump in the White House, then they’d better clean up their acts and start catering to the needs of the majority.[35] [41]
Just as Horowitz’s edition of At Your Command arrived on Election Day, so Horowitz’s latest comes at a propitious time, just as the Dissident Right has created a new meme, the NPC. “Offhandedly disparage” does indeed suggest the literally mindless sloganeering of the Left’s minions.[36] [42] Horowitz’s discussion would lead us to think it is hardly confined to the Left, however; it is a result of eschewing the supposedly lazy and self-indulgent world of Positive Thinking for the “hard-headed” philosophy of materialism.
But as Horowitz shows, it is Positive Thinking – Blake’s “mental strife” – that requires work, while as Kathleen Raine said of Blake’s war against Locke and Newton:
The Big Brother of materialist philosophy must of necessity become a tyrant because he compels humanity (in Yeats’ words) to become passive before a mechanized nature.[37] [43]
Identity politics is pure passivity: their constituents want benefits. It is only “dreamers” like Neville or Horowitz who want to work.[38] [44]
With all this talk of integrity and right action, it’s no surprise that Horowitz eventually gets around to offering some life coaching, which, given the reversal of causality postulated by quantum mechanics,[39] [45] he presents as advice for the past you. It bears being quoted in extenso, since it’s pretty good in itself, and also seems like the sort of thing our own Jef Costello, or even Jack Donovan, but probably not Jordan Peterson, might offer as well:
Immediately disassociate from destructive people and forces, if not physically then ethically – and watch for the moment when you can do so physically.
Use every means to improve your mental acuity. Every sacrifice of empty leisure or escapism for study, industry, and growth is a fee paid to personal freedom.
Train the body. Grow physically strong. Reduce consumption. You will be strengthened throughout your being.
Seek no one’s approval through humor, servility, or theatrics. Be alone if necessary. But do not compromise with low company.
At the earliest possible point, learn meditation (i.e., Transcendental Meditation), yoga, and martial arts (select good teachers).
Go your own way – literally. Walk/bike and don’t ride the bus or in a car, except when necessary. Do so in all weather: rain, snow, etc. Be independent physically and you will be independent in other ways.
Learn-study-rehearse. Pursue excellence. Or else leave something alone. Go to the limit in something or do not approach it.
Starve yourself of the compulsion to derive your sense of wellbeing from your perception of what others think of you. Do this as an alcoholic avoids a drink or an addict a needle. It will be agonizing at first, since you may have no other perception of self; but this, finally, is the sole means of experiencing Self.
At the end, he issues a challenge to the presumably now buff and fully intellectually-prepped reader: a specific practice that will allow you to join your will to his and whoever else has the courage to take it up. As we’ve seen throughout, from the title on, there are echoes of Evola here; for the aim of UR and KRUR was also the creation of such “magical chains.”[40] [46]
There are some arguable points in Horowitz’s exploration of Positive Thinking, and even some missteps. As an example of the latter, several pages devoted to Senator Cory Booker as an exemplar of positive thought will likely produce a different impression after his buffoonish performance at the recent Kavanaugh hearings, as well as more recent allegations [47]; perhaps he exemplifies Horowitz’s sound advice about taking an honest inventory of your strengths and limits before formulating a goal.
On the other hand, Jef Costello will be pleased to find Jonathan Frid’s landing the role of Barnabas Collins on Dark Shadows adduced as an example of perseverance in pursuit of one’s true goal.
Horowitz also distances himself from many New Thought figures by demurring from the idea that the human imagination is God, tout court; he finds room for a personal God, and even insists on the efficacy of icons, medallions, and so forth. Horowitz even goes so far as to endorse William James’ notion of a deity created or supported by our prayers. One recalls how Jason Jorjani handles the same material – parapsychology and the gods – with the suggestion that these so-called “gods” are higher, but not necessarily “divine,” powers, or even extraterrestrials, ruthlessly exploiting us.[41] [48]
By contrast, Neville, for example, always insisted that “God is your own wonderful human imagination,” and heaped scorn on those who not only worship an external deity, but focus their attentions on “little medals and statues.”
Here again, Evola has preceded us; Evola, in fact, explains the differences between the “dry” and “wet” paths by considering their use of images. The pupil first constructs an image of his ideal Self, concentrating all his thoughts and will on it. In the wet path, the duality remains, the Self is worshipped from afar; while in the dry path, one attempts to gradually achieve unity, to become the Self.[42] [49]
Perhaps most importantly, one might also ask whether the example of quantum superposition (in layman’s terms, the observer determining the observed), adduced to explain the possibility of “changing the future,” as Neville would say, contradicts or makes questionable the value of Horowitz’s participant/observer model?
In the end, how are we to evaluate Horowitz’s project? Positive Thinking turns out to be not at all like the airy-fairy, feel-good notions peddled by Oprah and Co.[43] [50] It’s about the hard work of analyzing your own self to find out what it is you truly want, the honesty of admitting what that deepest desire is (power, money, success, fame, glamour), and the integrity and commitment to concentrate on it to the exclusion of anything else.
Going back to my reference to Colin Wilson’s notion of existential philosophy – that is, a philosophy developed and tested in one’s real life – we can add something Kathleen Raine said about Blake, Neville’s favorite writer (other than the author of the Bible):
He understood that ideas, like passions, cannot otherwise exist than in men; and for Blake the final test of any philosophy is the kind of human beings it produces.[44] [51]
So take the challenge, join the Miracle Club, and see what you can make of yourself – and thus, what you can make of your world. It might even be, as David Lynch suggests on the cover, “solid gold.”[45] [52]
Notes
[1] [53] Frank Costello, The Departed [54] (Martin Scorsese, 2006).
[2] [55] Mitch Horowitz, One Simple Idea: How Positive Thinking Reshaped Modern Life (New York: Crown, 2014).
[3] [56] What appears to be a linked series of quotations from the back cover of a collection of his lectures entitled Be What You Wish (Floyd, Va.: Sublime Books, 2015).
[4] [57] These essays, published variously in Aristokratia and on Counter-Currents, are now collected in Magick for Housewives: Essays on Alt-Gurus [58] (Melbourne, Victoria: Manticore, 2018).
[5] [59] Which is not to say that important contributions haven’t come from furriners, such as Emile Coué (remembered for his mantra, “Every day, in every way, I’m getting better and better”) and the Englishmen James Allen (to whom Horowitz devotes a chapter) and Arnold Bennett.
[6] [60] Even Adlai Stevenson got into the act. When running for president in 1956, Peale said that Stevenson was unfit because he was divorced; Stevenson famously quipped, “I find Saint Paul appealing and Saint Peale appalling.” In 1960, Peale called Kennedy unfit, as a Catholic, and Stevenson responded thus: “America was not built by wishful thinking. It was built by realists, and it will not be saved by guess work and self-deception. It will only be saved by hard work and facing the facts.” Says the guy who lost. Twice. See the section on “Peale and Stevenson” on Wikipedia [61].
[7] [62] For example, Ramzpaul, here [63].
[8] [64] Did positive thinking help elect Trump? See my Kindle single, Trump: The Art of the Meme [65] (Amazon, 2016).
[9] [66] One might compare the situation of institutions and disciplines dominated by the PC mentality – bereft of any need to actually defend their ideas, the academic Left has intellectually degenerated to a point where its ideas are preposterous, and its spokesmen incapable of mounting a defense, anyway.
[10] [67] “Mitch Horowitz is a PEN Award-winning historian, longtime publishing executive, and a leading New Thought commentator with bylines in The New York Times, Time, Politico, Salon, and The Wall Street Journal and media appearances on Dateline NBC, CBS Sunday Morning, All Things Considered, and Coast to Coast AM. He is the author of several books, including Occult America and One Simple Idea. He lives in New York City.”—Publisher’s note.
[11] [68] Reprinted in three volumes several decades later; the first volume has been translated as Introduction to Magic: Rituals and Practical Techniques for the Magus (Rochester, Vt.: Inner Traditions, 2001), and the second volume is due out next year. Inner Traditions also happens to publish The Miracle Club.
[12] [69] The Path of Cinnabar: An Intellectual Autobiography; translated by Sergio Knipe (London: Artkos Media, 2009), p. 107.
[13] [70] “I want to strike at the blithe, sometimes childish tone that pervades much of its culture. . . . Services at many New Thought-oriented churches are a cross between pep rallies and preschool birthday parties, with attendant exhortations from the pulpit: ‘Isn’t this the most fun ever?’” Camille Paglia describes “New Age” as “all-accepting and undemanding, suspending guilt and judgement. It offers a psychology without conflict and a subjective ethics without challenge or moral responsibility.” See “The Mighty River of Classics: Tradition and Innovation in Modern Education,” reprinted in Provocations: Collected Essays (New York: Pantheon, 2018).
[14] [71] “It is truly strange that proof is demanded concerning the possibility of a kind of knowledge instead of searching for it and verifying it for one’s self by undertaking the work necessary for its acquisition. For those who possess this knowledge, what interest can there be in all this discussion? Substituting a ‘theory of knowledge’ for knowledge itself is perhaps the greatest admission of impotence in modern philosophy.” “Oriental Metaphysics [72],” from Tomorrow, Vol. 12, No. 1. (Winter 1964) (the journal later continued as Studies in Comparative Religion).
[15] [73] Unless, of course, the Ancient Astronaut theorists are right about vimanas [74].
[16] [75] See Collin Cleary, “What is Odinism?, Part III: The Odinic & the Faustian [76],” and Ricardo Duchesne, “Oswald Spengler & the Faustian Soul of the West [77].”
[17] [78] See Julius Evola, The Doctrine of Awakening: The Attainment of Self-Mastery According to the Earliest Buddhist Texts (London: Luzac & Co., 1951; Rochester, Vt.: Inner Traditions, 1995) and Julius Evola, The Yoga of Power: Tantra, Shakti, and the Secret Way, trans. Guido Stucco (Rochester, Vt. Inner Traditions, 1992); as well as his “Spiritual Virility in Buddhism [79]” and “What Tantrism Means to Modern Western Civilization [80],” included in Julius Evola, East and West [81] (San Francisco: Counter-Currents Publishing, 2018).
[18] [82] As we’ll see, this is not just an offhand remark; both Neville and quantum mechanics postulate a four-dimensional, serial universe in which the future is determined only by the choice of the observer in the present.
[19] [83] For example, Horowitz notes the importance of the New Thought principle, that you tend to become what you think about, dwell on, hate, or envy; we might compare this to the classic scene where Toohey asks Roark, “What do you think of me?” and Roark replies, “But I don’t think of you.”
[20] [84] “God’s a champ,” as Dr. Hannibal Lecter says, adding that, “It feels good because God has power. If one does what God does enough times, one will become as God is” (Red Dragon, aka Manhunter). Conversely, it doesn’t work for “manifesting” trivial desires, or parlor tricks to satisfy skeptics, like King Herod: “Prove to me that you’re no fool / Walk across my swimming pool” (Jesus Christ Superstar). As Alan Watts said, the Westerner thinks that if you say, I am God, then you should be able to “prove it” by doing random, meaningless things like make lightning strike. But if you are God, what you want to do is exactly what’s happening now all around yourself and within yourself; you’ve simply chosen to get out of your own way.
[21] [85] No expectations, because, as Neville would say, you assume that what you wish for already exists; he calls this “thinking from the end.”
[22] [86] “Commentary on the Opus Magicum,” in Evola, Introduction to Magic , op. cit., p. 57. Dr. Lechter’s protégé, The Tooth Fairy, a kind of perverted New Thinker, comes to mind: an investigator, Buffalo Bill, muses over one of his tell-tale moths, “Somebody grew this guy. Fed him honey and nightshade, kept him warm. Somebody loved him.” Silence of the Lambs (Jonathan Demme, 1990).
[23] [87] “The North American intellectual tradition [88]; Paglia: To hell with European philosophers: The breakthroughs of non-European thinkers are the 1960s’ greatest legacy,” Salon.com, March 4, 2000; reprinted in Provocations: Collected Essays.
[24] [89] Paglia cites the “exploration of the body [which] inspired the revolutionary choreography of Isadora Duncan and Martha Graham” [see “Isadora Duncan: Pagan Priestess of Dance [90]”] and “the Stanislavskian ‘Method’ of Lee Strasberg’s Actors Studio” as examples of “the primacy of the body in the North American intellectual tradition.” Neville was initially both a dancer and an actor on Broadway, and although Duncan would likely have hated his act, Horowitz and others believe his physical training suggested, and added, his ability to attain states of deep relaxation. Horowitz also explicitly mentions “method” acting as an analogy to Neville’s own “method.”
[25] [91] On the basis of the same itinerary, today’s SJWs claim Alexander Hamilton as an immigrant of color and the hero of the hip-hip hit Hamilton [92]; in realty, of course, he was not only white but an elitist. Neville’s “English background and elegant bearing” might lead one to think him another toff, but Horowitz notes that Neville, unlike the historic Hamilton, thought that “privilege did not belong to the rich but to the truly imaginative,” in the manner of Jefferson’s natural aristocracy (thought the latter certainly opposed unlimited immigration [92]). In one of his visions, Neville heard the words, “Down with the blue bloods!”
[26] [93] Drafted in late 1942, Neville used his methods to obtain an honorable discharge by early 1943, so as to perform “necessary war-related work” – metaphysical lectures in Greenwich Village – as well as automatic American citizenship. Horowitz has done considerable legwork to verify such stories.
[27] [94] “Lord Kek Commands: A Look at the Origins of Meme Magic [29],” now reprinted in Magick for Housewives, op. cit.; see also Trump: The Art of the Meme, op. cit.
[28] [95] For an equally recent book-length treatment, see Dean Radin’s Real Magic: Ancient Wisdom, Modern Science, and a Guide to the Secret Power of the Universe (New York: Harmony, 2018); Radin figures in a couple of Horowitz’s anecdotes.
[29] [96] “The bird attained whatever grace its shape possesses not as a result of the mere desire for flight, but because it had to fly in air, against gravitation.” T. E. Hulme, quoted by Colin Wilson in The Age of Defeat (1959; London: Aristea Press, 2018). Though no friend of what he calls “magical thinking,” the ZMan makes a similar point [97] when he attributes the fanaticism of the Left to the loss of the “leash” or “governor” of Christianity, which put limits on the zeal with which one could pursue heavenly perfection.
[30] [98] As Jesus says, in one of Neville’s favorite quotes, “I and the Father are one; yet the Father is greater than me.” Kathleen Raine says that for Blake (Neville’s favorite source outside the Bible), “All spaces and places are in reality created by the one universal imagination which in every individual being varies the ratio at will.” Kathleen Raine, Blake and the New Age (New York: Routledge, 2011), p. 172.
[31] [99] Despite the medical evidence of efficacy of what Horowitz calls “hopeful expectancy,” he calls this a “complement” to recognized medical treatment; if a belief deters you from seeking treatment, it is not a hope, but “a delusion.” He also firmly condemns New Thought theorists and practitioners who, when their methods fail, try to save their theories by “blaming the victim” for lack of faith.
[32] [100] “How can the leading critic of positive-mind mechanics evidently not have read . . . the very philosopher who made the movement possible to begin with? If a freshman quoted Emerson from secondary sources in a term paper I’d have questions for that student.”
[33] [101] Ehrenreich’s elitist disdain is of a piece with Obama’s “bitter clingers to God and guns,” Hillary’s disparagement of half the electorate as “a basket of deplorables,” the general media attitude to positive-thinking Trump, and indeed just about any media treatment of the Dissident Right. “Progressive politics is now [1995!] too often merely empty rhetoric, divorced from the everyday life of the people for whom liberals claim to speak.” Camille Paglia, “Language and the Left,” The Advocate, March 7, 1995; reprinted in Provocations, op. cit.
[34] [102] “Lord Kek Commands: A Look at the Origins of Meme Magic [29].”
[35] [103] Spencer J. Quinn, “Tucker Carlson’s Ship of Fools [40].”
[36] [104] In Herman Wouk’s The Caine Mutiny (New York: Dell, 1951), Lieutenant Keefer calls Captain Queeg “a Freudian playground,” mentioning his manner of conversing “in second phrases and slogans: ‘I kid you not’.”
[37] [105] Op. cit., pp. 157-158. Jason Jorjani gives a similar analysis of eighteenth-century materialism, arguing that De Sade can be understood as articulating the logical result of the “claustrophobia of the Cartesian ego” trapped in a mechanical universe; see his Prometheus and Atlas (London: Arktos Media, 2016), Introduction, loc. 189-196 (quote at loc. 2201).
[38] [106] “Who the hell is in charge? A bunch of accountants trying to make a dollar into a dollar ten? I want to work. I want to build something of my own. How do you not understand that? You did it yourself forty years ago.” Don Draper to Bert Cooper, Mad Men S03E13, “Shut the Door, Have a Seat.”
[39] [107] “This chap is called Feynman, Richard Feynman, Professor Feynman at Cal. Tech. He is considered one of the world’s greatest physicists. . . . He wrote a paper which came out in 1949. It was printed in what is known as The Science Newsletter and he was describing the behavior of a little particle which is produced by atomic disintegration. It is named today by our scientists as the positron. He wrote of the positron that ‘it starts from where it hasn’t been and speeds to where it was but an instant ago; arriving there it is bounced so hard its time sense is reversed, and it returns to where it hasn’t been.’” Neville, “On the Law [108],” February 19, 1965.
[40] [109] “[There] is an interesting and enigmatic account in the last chapter of the third volume [of Magic, still untranslated] entitled ‘”La Grande Orma”: la scena e le quinte’ (The ‘Great Trail’: The Stage and the Wings), signed by a mysterious ‘Ekatlos.’ In it the author strives to point out the traces of a long-perpetuated, ancient initiatic chain in the very bosom of the land around Rome, and its attempt, however futile, to exert a rectifying influence within the sphere of the Fascist movement during the first years in which it took power. In regard to this, Evola himself wrote that the aim of the ‘chain’ of the UR Group, aside from ‘awakening a higher force that might serve to help the singular work of every individual,’ was also to act ‘on the type of psychic body that begged for creation, and by evocation to connect it with a genuine influence from above,’ so that ‘one may perhaps have the possibility of working behind the scenes in order to ultimately exert an effect on the prevailing forces in the general environment.’ Although this attempt did not meet with its hoped-for success . . .” Introduction to Magic, op. cit., Preface by Retano Del Ponte. For a critique by The Archdruid, and my response, see “Battle of the Magicians: Baron Evola between the Dancer & the Druid [110],” reprinted in Magick for Housewives, op. cit.
[41] [111] Jorjani, op. cit.
[42] [112] “You must generate – first by imagining and then by realizing it – a superior principle confronting everything you usually are (e.g., an instinctive life, thoughts, feelings) [This is the bondage of experiences]. This principle must be able to control, contemplate, and measure what you are, in a clear knowledge, moment by moment. There will be two of you: yourself standing before ‘the other.’ All in all, the work consists of a ‘reversal’: you have to turn the ‘other’ into ‘me’ and the ‘me’ into ‘the other.’
“Then, in contrast to the mystical, or Christian, path, where the Other remains Other, and the Self remains in the feminine position of need and desire . . . In the magical, dry, or solar way, you will create a duality in your being not in an unconscious and passive manner (as the mystic does), but consciously and willingly; you will shift directly on the higher part and identify yourself with that superior and subsistent principle, whereas the mystic tends to identify with his lower part, in a relationship of need and of abandonment.
“Slowly but gradually, you will strengthen this ‘other’ (which is yourself) and create for it a supremacy, until it knows how to dominate all the powers of the natural part and master them totally. Then, the entire being, ready and compliant, reaffirms itself, digests and lets itself be digested, leaving nothing behind.” Julius Evola, Introduction to Magic, op. cit., pp. 88-91. The process of lovingly “cultivating” the Other as part of the process of initiation is referenced in The Silence of the Lambs, by the aforementioned Buffalo Bill. I consider this process of imaginal magic in the context of two Hollywood films in my essay “Of Costner, Corpses, and Conception: Mother’s Day Meditations on The Untouchables and The Big Chill,” here [113] and reprinted in my collection The Homo and the Negro [114] (San Francisco: Counter-Currents Publishing, 2012; 2nd, Embiggened Edition, 2017).
[43] [115] One “expert” interviewed for Rhonda Byrne’s Oprah-approved video The Secret [116] says that one day, checks just started arriving in the mail, golly gee!
[44] [117] Kathleen Raine, op. cit., p. 156.
[45] [118] Lynch also says: “Dear Twitter Friends, Please check out my interview with Mitch Horowitz on @RadioInterfaith [119].” Or take a look at the transcript here [120]. We learn that “every morning since 1973, he has gotten up. . . closed his eyes . . . slowed down his breathing . . . and ‘gone fishing’ in the ocean he calls the ‘unified field,’ using Transcendental Meditation.”
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mardi, 13 novembre 2018
Father Coughlin, Ralph Ingersoll, & the War Against Social Justice
Father Coughlin, Ralph Ingersoll, & the War Against Social Justice
By Margot MetrolandThe public career of Rev. Charles E. Coughlin during the 1930s and early ‘40s is massively documented. Newsreels, publications, speeches, and broadcast recordings are all at your fingertips online. Yet the historical significance of this Canadian-American prelate (1891-1979) is maddeningly elusive. You may have read that he was an immensely popular but controversial “radio priest” with a decidedly populist-nationalist bent, or that he published a weekly magazine called Social Justice (1936-1942), whose contributors included future architect Philip Johnson and philosopher-to-be Francis Parker Yockey.
You may also know that his broadcasting and publishing endeavors were suspended in 1942, soon after American entry into the Second World War. Knowing nothing else, one would assume this was part of the same anti-sedition roundup that netted Lawrence Dennis, George Sylvester Viereck, and others. But in fact the anti-Coughlin campaign was much more focused and sustained, and it originated not from the Justice Department or any other government agency, but from an oddball Left-wing New York newspaper led by one of the most notable editors of the era: Ralph Ingersoll.
The paper was PM, and for the first two years of its existence (1940-42), it exulted in damning Father Coughlin as a seditionist, a yellow-journalist, a Nazi mouthpiece, and an impious opponent of democracy. PM began with a long series of articles in the summer of 1940. “Nazi Propagandist Coughlin Faithless to Church and Country: Hatred and Bigotry Spread Throughout the Nation by Priest,” screamed one headline. After American entry into the war, histrionic, full-page editorials by Editor Ingersoll became a regular feature; e.g., one titled “Has Charles Coughlin Lied Again?”
Time and our mental institutions will take care of his unhappy and misguided followers. But these leaders who have served the purpose of the murderous Adolf Hitler must go . . . Hitler and Coughlin – their lies have been the same . . . (PM, May 7, 1942)
In March ’42, PM started to print tear-out-and-mail questionnaires addressed to Attorney General Biddle, demanding that the government immediately investigate Coughlin and ban Social Justice from the US postal system. Forty-three thousand of these were mailed in by loyal readers, the paper reported, and soon enough Biddle lowered the boom. PM was cock-a-hoop:
The Post Office Dept. invoked the 1917 Sedition Act last night to ban from the mail Social Justice, founded in 1936 by Charles E. Coughlin.
Postmaster General Walker acted on a recommendation from Attorney General Biddle, who informed him that since the war [sic] Social Justice “has made a substantial contribution to a systematic and unscrupulous attack upon the war effort of our Nation, both civilian and military.” (PM, April 15, 1942)
Coughlin was threatened with a Grand Jury investigation for sending seditious propaganda to military personnel and munitions workers. Eventually, an agreement was reached between Justice and the bishop of Detroit, whereby Coughlin would cease publishing and public speaking and slip off quietly to his rectory. Which, as it happens, he did.
Anyone familiar with the rhetoric of the time will recognize PM‘s hysterical tone as classic Communist cant of the Stalin era. (We will put them in mental hospitals!) Surprisingly enough, though, Ralph Ingersoll was not himself a straight-up commie. A Fellow Traveler, yes; one who sought favor with the Reds and sometimes aped the party line. But this was standard behavior among writers and editors of his time – one thinks offhand of Ernest Hemingway, Dwight MacDonald, Edmund Wilson, Mary McCarthy, and even James Burnham and George Orwell. Ingersoll readily admitted having spent a year in a Communist Party study group during the 1930s, but that was mainly because he was having an affair with Lillian Hellman and she dragged him along. That last fact is alarming enough by itself, but Ingersoll was a dilettante. He never understood the rules of political engagement. From Ingersoll’s standpoint, he was a centrist kind of guy, the sort who would explain unironically that he was opposed to totalitarianism in all forms.
After he died in 1985, Ingersoll’s obituarists and biographers would write that the hardest part of his job at PM was maintaining peace between the two extreme factions: the “pro-Communist” staffers and the “anti-Communists.” Today, we would probably judge the feud as one of Stalinists vs. Trotskyites. PM‘s Washington correspondent, I. F. (“Izzy”) Stone, certainly would fall into the first camp. And it’s hard to believe an actual conservative would have found a warm berth at PM. He’d probably be tarred as a fascist Coughlinite.
PM lasted only eight years (1940-48), mainly because it didn’t run advertising, and the millions invested by department store heir Marshall Field III eventually ran out. And perhaps the late 1940s were not a boom time for flaky, pro-Communist evening newspapers. But PM had some good points, and was a landmark paper in many ways. Its editorial cartoonist was Dr. Seuss himself, who until now had earned his keep mainly by drawing ads for a Standard Oil bug spray. (His cartoons, with their extreme racial caricatures of the Japanese, wouldn’t pass muster today; more than anything else, they remind one of over-the-top Twitter memes.) Crockett Johnson’s classic Barnaby comic strip was launched in PM, and so was Walt Kelly’s Pogo. In its news reportage, PM was quite unlike any daily paper before or since. Its news stories were often written as highly personal, investigative features that went on for many hundreds of words. This basic style would later mature as the “New Journalism” of the 1960s and ‘70s.
From the start, PM was renowned for its crankiness and an eagerness to print facts and speculation side-by-side, journalistic taste be damned. For example, in 1941 New Yorker editor Harold Ross discovered that his male secretary had embezzled about a hundred thousand dollars from him over the years. Ross wanted to keep the story hushed up, especially after the greedy amanuensis gassed himself in his Brooklyn apartment and was revealed to be a homosexual who squandered the dough on boyfriends, the turf club, and maybe a blackmailer. This was Harold Ross’ nightmare idea of a scandal. Most of his friends in the press were happy to help him bury the lurid tale. Not PM, though, which printed the murky details of the kitchen suicide, as well as the disarray of Ross’ personal finances.
Coincidentally enough, Ralph Ingersoll had been one of The New Yorker‘s first managing editors. He knew all about Harold Ross’ financial messiness. After Henry Luce hired him to edit the new Fortune magazine, Ingersoll turned in a long unsigned exposé (1934) of The New Yorker, in which he talked about salaries, advertising revenue, and other piquant details that Ross wanted to keep under lock and key. (Ross soon took his revenge with a satirical Wolcott Gibbs profile of the Luce enterprise, written entirely in 1930s Timese and famously ending, “Where it all will end, knows God!”)
Ingersoll then became managing editor of Time, where Luce thought him the best helmsman ever. Ingersoll filled the editorial ranks with high-class Lefties like himself. Republican Luce didn’t seem to mind. (“Goddamn Republicans can’t write.”) Luce was accordingly miffed when Ingersoll left in 1939 to launch his brainchild of a progressive evening paper. But just as Ingersoll was going out the door, in came portly, gloom-laden ex-Communist Whittaker Chambers, who started out by writing movie reviews, and wound up as senior editor. On his way up, Chambers had a heart attack and endless feuds with the other “Timeditors.” They’d been hired by Ingersoll and were of a decidedly anti-Chambers political stripe.
Ingersoll thus has an offstage presence in the Hiss-Chambers case. When Alger Hiss’ attorneys wanted to dig up dirt on Whittaker Chambers in 1948, they went to his enemies at Time, who dutifully reported that Chambers was delusional and often displayed signs of mental illness. These were Ralph’s boys.
Both Chambers and Coughlin were the targets of far-Left smear campaigns, but so were many other conservatives in the 1940s. What is missing in the Coughlin case is Ingersoll’s motive. It cannot have been personal. Ingersoll may have crossed paths with Whittaker Chambers, but Social Justice and Coughlin supporters were on a different planet entirely. Nor could he seriously have believed Fr. Coughlin was leading a vast and powerful Nazi underground.
So we have to make some educated guesses here. PM‘s “angel,” Marshall Field III, was a patron of Leftist and Communist causes. The same year PM began publishing, Field endowed Saul Alinsky’s radical-training school in Chicago (Industrial Areas Foundation). PM needed to be a far-Left paper to please its patron. And lacking advertising, it needed to make a big noise to survive on subscriptions and newsstand copies. Thus it needed a “safe” cause, one that could be sensationalized. Fr. Coughlin, of the Shrine of the Little Flower in Royal Oak, Michigan, fit the bill perfectly. Not many too people in New York City were going to complain. Moreover, Coughlin as Villain satisfied a Left-wing craving for anti-Catholicism, something badly needed since early 1939, when the Leftists lost the Spanish Civil War.
Ingersoll’s life post-PM continued in an industrious, dilettantish, rather apolitical key. He ended up owning a chain of newspapers in the Northeast and Midwest (The New Haven Register, The Trentonian, etc.). When The New York Times reviewed a biography of him in 1985, the headline was “Crusading Editor Dies Rich.”
As for Fr. Coughlin, from 1942 he entered a period of “radio silence,” figuratively and literally, spending the rest of his life as a parish priest in Michigan. He was more obscure than you can imagine today, given his current notoriety. I’ve known parishioners of his from the 1950s and ‘60s. They told me that while they were aware their pastor had once been famous on the radio, they didn’t know much about that, or why it all ended. So it seems Fr. Coughlin sought obscurity, and he got it: receding into the newsreel past, a fuzzy, half-forgotten figure like Huey Long and Hamilton Fish.
Fr. Coughlin lived until 1979, seldom remarked upon or remembered. Since that time, the smear campaign has begun anew, as though taken straight from the pages of the 1942 PM. All the trite pejoratives get leveled at him: fascist, pro-Nazi, conspiracy-thinker. And, of course, “anti-Semite.” The website of Washington, DC’s Holocaust Museum even has a page dedicated to him, and it’s filled with every sort of twist and innuendo in the cliché barrel. For example, after Germany’s Kristallnacht made the headlines in November 1938, the priest gave a radio talk explaining the background to the news. This is spun as Coughlin “defend[ing] the state-sponsored violence of the Nazi regime,” although he did not, in fact, endorse violence, window-breaking, or persecution of Jews. From sites such as this, you might get the impression that Fr. Coughlin was a sort of Julius Streicher in a Roman collar.
But the ultimate target of such smears really isn’t the long-dead Fr. Coughlin himself. Rather it is conservatives, Christians, and the image of a vanished America, here vandalized into a dystopia of hate and horror.
00:41 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, pacifisme américain, états-unis, father coughlin, seconde guerre mondiale, deuxième guerre mondiale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Apokalypse auf halbem Weg
Apokalypse auf halbem Weg
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lundi, 12 novembre 2018
Patrick Buchanan et la fin de l’Amérique
Patrick Buchanan et la fin de l’Amérique
Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
Buchanan suit avec attention la situation interne du système de l’américanisme (“D.C.-la-folle”). Il avait cru déceler quelque signe d’un apaisement qui aurait pu se concrétiser après les élections à mi-mandat, entre les deux factions qui s’écharpent, – trumpistes et antitrumpistes. Cet article signale que cet espoir n’a valu que pour quelques heures, que l’espoir d’un arrangement s’est complètement évanoui avec l’attitude de Trump(que Buchanan approuve après tout) vis-à-vis de la presse et surtout la liquidation du ministre Session. Buchanan juge que Trump, comme son modèle Andrew Jackson en d’autres temps, est dans la position avantageuse de pouvoir choisir le moment de l’attaque...
Désormais, Buchanan croit qu’il s’agit de la phase finale de la bataille qui s’engage, qu’il n’y aura pas de compromis, que l’un des adversaires doit l’emporter et l’autre être réduit complètement sinon disparaître.L’enjeu, c’est “l’âme de l’Amérique”. Mais allons plus loin, comme Buchanan le suggère sur la fin de son article : l’enjeu, c’est l’Amérique elle-même, et son sort est déjà réglé parce qu’il est absolument impossible d’envisager l’élimination physique de l’un ou l’autre adversaire, et qu’il est désormais évident que ces deux-là ne peuvent plus vivre ensemble...
« La guerre à Washington ne se terminera pas avant la fin de la présidence de Donald Trump. Tout le monde semble le ressentir maintenant. C’est une guerre sans merci qui ira jusqu’au bout.
» La trêve postélectorale qui a eu lieu lorsque Trump a félicité la chef de la minorité de la Chambre, Nancy Pelosi, – “Je lui reconnais beaucoup de crédit pour ce qu’elle a fait et ce qu’elle a accompli”, – n’a duré que quelques heures, c’est désormais de l’histoire ancienne. » Avec la démission forcée du procureur général Jeff Sessions et son remplacement par son chef de cabinet, Matthew Whitaker, la confrontation tant attendue avec Robert Mueller apparaît très probable. Sessions s’était récusé pour la supervision de l’enquête du conseil spécial sur le Russiagate, Whitaker n'a rien fait de semblable. [...]
» Depuis deux ans, Trump est sous le feu d’allégations non prouvées et de suspicions selon lesquelles lui et les plus hauts responsables de la campagne se sont entendus avec la Russie de Vladimir Poutine pour critiquer et publier les emails de la campagne Clinton et du Comité national démocrate. Il est grand temps que Mueller prouve ces accusations ou admette qu’il a bluffé, qu’il termine son enquête et rentre chez lui.
» Désormais, selon les mots de T.S. Eliot, Trump semble avoir trouvé “la force de choisir le moment de la crise”. Son attitude vis-à-vis de l’enquête de Mueller rappelle celle de Andrew Jackson vis-à-vis de Nicholas Biddle : “Tu as essayé de me tuer, moi je te tuerai”.
» Les démocrates du Congrès ont averti Trump que s’il entravait de quelque manière que ce soit le travail du bureau de Mueller, il risquait la destitution. Eh bien, nous verrons. [...]
» Nous savons ce que la gauche pense de la "base" de Trump. Hillary Clinton nous l’a dit : la moitié de ses partisans, dit-elle, est une “bande de de déplorables” qui sont “racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes – choisissez ce qui vous va”.
» Comment la gauche peut-elle “s'unir” avec des gens comme ça ? Comment la gauche ne devrait-elle pas essayer de chasser du pouvoir par tous les moyens nécessaires de tels “racistes” ? C’est le constat qui a engendré les Antifa. Quant à ceux de droite, voyant la gauche dénigrer les grands héros du passé, démolir leurs monuments, purger de tout christianisme leurs écoles publiques, – ils en sont venus à la conclusion que leurs adversaires sont antichrétiens et anti-américains.
» Comment unifier une nation où les camps opposés croient tout cela ?
» L’enjeu de la guerre de l’establishment contre Trump est l’âme de l’Amérique, une guerre dans laquelle l’idée même de la possibilité d’un compromis est considérée comme une trahison. »
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dimanche, 11 novembre 2018
Irnerio Seminatore: les élections du midterm aux Etats-Unis
Editions BIOS - Pragma n°3
Irnerio Seminatore: les élections du midterm aux Etats-Unis
Natif de Turin, Irnerio Seminatore est le directeur de l'IERI (Institut Européen des Relations Internationales) et le fondateur-directeur de l'Academia Europaea, créée en 2004 et basée à Bruxelles; il est également directeurs des "Cahiers de la PESC/PESD", revue européenne de politique étrangère. Il répond ici aux questions des animateurs des éditions Bios sur les élections du midterm dans les Etats-Unis de Donald Trump.
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