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mardi, 22 juin 2021

Extraits de la revue de presse de Pierre Bérard, 18 juin 2021

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Extraits de la revue de presse de Pierre Bérard, 18 juin 2021

Dans un long entretien avec Martial Bild (principal animateur de la Tv-libertés) Patrick Buisson déroule le point central de son dernier livre La fin d’un monde. Pour lui les « quinze piteuses » se déroulent entre 1960 et 1975, période charnière qui fabrique l’homme nouveau ou l’homo-économicus c’est à dire l’homme érigé en simple consommateur. C’est d'après lui le premier Grand Remplacement, celui qui annonce tous les autres. Ce qui le caractérise c’est qu'il n’implique aucune population étrangère. La mort qui était depuis des dizaines de milliers d’années un événement spirituel se transforme en simple accident biologique. Fin de l’homme religieux, attaché à un sacré quel qu’il soit. Assomption de l’individu que plus rien ne dépasse. C’est une révolution anthropologique majeure. 1965 c’est aussi la fin du concile de Vatican II et l'effondrement de la pratique religieuse ainsi que le début de ce que l’historien Pierre Chaunu a appelé « La peste blanche » à savoir l’effondrement des naissances en France et en Europe. Une fois liquidé le rituel pagano-chrétien qui irrigua l’âme du pays durant des siècles au profit d’une nouvelle foi intellectualisée et finalement abstraite en lieu et place de l’incarnation qui la caractérisait jusqu’alors. Buisson explique qu'elle a chassé tous les catholiques par tradition sociologique et familiale hors de l’Église. Partant de ce fait majeur il justifie le rejet par les cultures étrangères demeurées dans l’orbite du sacré le refus de s’adapter en France à un mode de vie qui n’est plus surplombé par une quelconque référence à ce qui peut dépasser l’individu devenu créateur de lui-même. C’est ainsi que le nihilisme occidental devenu notre lot commun depuis une cinquantaine d’années justifierait à ses yeux la sécession d’un islam conquérant. Il illustre cela en proclamant de manière caricaturale sa préférence pour le voile islamique plutôt que pour la femme en string ignorant visiblement qu’au moyen âge européen, par exemple, les femmes se rendaient nues avec les hommes aux bains publics sans que pourtant on ne puisse invoquer la moindre présence « occidentale » à une période aussi précoce. Je me demande si le christianisme qu’il prend pour modèle n’est pas celui, pudibond, de la contre-réforme catholique ou de l’Angleterre victorienne ?

https://www.youtube.com/watch?v=DNZFz0C6xus...

Long entretien de Livre Noir avec Éric Zemmour dans lequel il dessine les grandes lignes d’un programme politique. L’un des plus célèbres essayiste et journaliste de France s’y dévoile en racontant ses origines juives et bérbères, la tradition assimilationniste dans laquelle il a vécu, mais à laquelle il ne croit plus. Les différences insurmontables entre l’islam et le catholicisme. Il revient également sur ce qu’il faut entendre par laïcité. La grande histoire dont il est passionné depuis son jeune âge et qui n’inspire plus les politiciens contemporains alors qu’elle devrait être leur code. Zemmour toujours habile dans ses mots sera-t-il bientôt au coeur de l’action ? Question urgente dit-il puisque personne ne propose de solutions à son diagnostic. Sans doute n’a-t-il jamais été aussi explicite sur ses intentions. Reste à savoir si il dispose de l’argent, des équipes, des réseaux etc pour les mener à bien : 

https://www.youtube.com/watch?v=c-4gCW2qUCM&t=6s...

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L’éolien du rêve à la réalité. Recueillant près de 80% d’opinions favorable, les éoliennes sont devenues ces dernières années les symboles de la transition énergétique. L’envers du décor est bien plus sombre. L’installation des éoliennes en France et en Europe repose sur une quadruple escroquerie. Ecologique notamment pour la bonne raison qu’elles ne peuvent fonctionner que 25%  du temps et que lorsqu’elles fonctionnent c’est de 20% à 30% de leur puissance installée. Leur intermittence implique qu’elles soient couplées à des centrales au gaz rejetant du CO2 à effets de serre. La base d’une éolienne comporte 1500 tonnes de béton et de ferraille, le mat de 300 tonnes d’acier nécessite plus de 200 tonnes de charbon (générateur de CO2) pour sa fabrication et un transport couteux quand il vient de loin, les pales contiennent 2 à 3 tonnes de terres rares venues de Chine, ce qui aggrave notre dépendance et 90 tonnes de matériaux composites non recyclables, raison pour laquelle on les enterre après 20 ou 25 ans d’usage. La charge de la dépollution de leur immense base en béton reste à la charge des propriétaires des lieux, généralement de petites communes rurales sans le sou. On comprend dés lors l’arnaque qu’elles représentent sans compter le souci du paysage qu’elles détériorent. Il est vrai qu’elles sont toujours implantées à la campagne dans le rural profond qui n’est pas la préoccupation majeure des écolos urbains où se recrute une large majorité de leurs thuriféraires. Même les champions allemands de l’éolien commencent à reculer devant ce gouffre financier inefficace, c’est dire :

https://www.youtube.com/watch?v=Vf9EbpzDvoY...

Remarquable texte d’Hervé Juvin sur l’écologie différentielle des peuples. Il y déclare notamment « J’ai dénoncé la supercherie d’une écologie hors sol, globaliste, déraciné. J’ai affirmé que la diversité des cultures et des conceptions de la vie était notre assurance de survie ; nous survivrons parce que les hommes ne sont pas les mêmes, ne désirent pas les mêmes choses, et ne veulent pas tous devenir des Californiens comme les autres » :

http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2021/06/01/a-pr...

Les druides, prêtres des peuples celtes. Dans ce documentaire qui commence par une séquence folklorique sur le druidisme contemporain la parole est donnée à des archéologues irlandais, allemands et français. On ne sait pas grand chose d’eux puisque ils n’ont laissé que de rares sources écrites. Bien que sachant écrire en grec ou en latin ils faisait davantage confiance à la mémoire pour la transmission des savoirs. Depuis une trentaine d’années notre connaissance à leur propos s’est considérablement étoffée grâce aux nombreux chantiers de fouilles réalisés de la Pologne à l’Irlande. Émission d’Arte : 

https://www.arte.tv/fr/videos/098376-000-A/les-druides-pr...

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La revue Nouvelle École vient de faire paraître un numéro en quadrichromie consacré à l'écrivain J.R.R. Tolkien qui du Silmarillon au Seigneur des anneaux a créé un monde de « féérie » (faërie). Cette parution est un somme magnifiquement illustrée pour tous les adeptes de l’imaginaire de Tolkien. Première référence, les différents articles du numéro. Seconde référence, une brève critique d’Éric Garnier pour le site de l’Iliade :

https://www.revue-elements.com/produit/j-r-r-tolkien/?utm...

https://institut-iliade.com/tolkien-le-refondateur/...

Excellente émission d’I-Média du jeudi 3 juin. Un décryptage des médias opéré par Jean-Yves Le Gallou et Nicolas Faure qui montre comment la presse de propagande occulte certains faits et en majore d’autres, toujours dans le même but : délivrer à jet continu les leçons de l’Empire du Bien contre une réalité qui se montre de plus en plus rétive à ses diktats :

https://www.polemia.com/i-media-n351-cergy-lincroyable-re...

Au cours de ce même colloque avait lieu une table ronde sur le thème Décroissance et puissance sont-elles compatibles ? Elle réunissait Pascal Gauchon, normalien, agrégé d’histoire et ancien directeur de la collection Major aux PUF ainsi que de la revue Conflits, Olivier Rey, polytechnicien et philosophe et enfin François Bousquet, rédacteur en chef de la revue Éléments. À première vue il n’est pas possible de concilier la puissance avec la décroissance comme le suggère le deuxième principe de la thermodynamique, la recherche d’une puissance toujours accrue nous conduit droit dans le mur d’un effondrement généralisé de la société industrielle selon la logique qui veut qu’une croissance infinie soit impossible dans un monde fini aux ressources rares et en déplétion. Et pourtant dans le monde concurrentiel aucune nation n’acceptera de décroitre volontairement puisque cela signifierait pour elle un déclassement qui en ferait la proie de ses concurrents. Question globalement indécidable selon Rey et Bousquet qui émettent cependant l’hypothèse d’une croissance encouragée de nos moyens de défense (et de la technologie qui va avec) et d’une décroissance du reste de nos activités. Hypothèse qui laisse de marbre Gauchon qui donne dans l’optimisme technologique en imaginant que les techniciens trouveront les moyens d’échapper à cet horizon bouché :

https://www.youtube.com/watch?v=1SfHGfwg_LM&t=2s...

Martial Bild (Tv-Libertés) reçoit Michel Geoffroy pour son opuscule intitulé Immigration de masse - L’assimilation impossible. Au cours de l’émission celui-ci, énarque et ancien haut fonctionnaire, membre de la Fondation Polémia, développe toute un batterie d’arguments à l’appui de sa thèse et appelle les peuples européens à tirer au plus vite les conséquences de ce fait inédit afin de relever le défi civilisationnel que cette immigration de masse nous lance :

https://www.tvlibertes.com/zoom-michel-geoffroy-immigrati...

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Remarquable entretien avec le philosophe Vincent Coussedière réalisé par Charlotte d’Ornellas pour l’hebdomadaire Valeurs Actuelles. Pour rendre compte des immenses problèmes que pose l’archipel des communautés en France Coussedière remonte à l’origine c’est à dire à l’édification des sociétés modernes basées sur l’individu. Il en examine la longue dérive depuis les Lumières jusque à Jean-Paul Sartre dont il fait d’une certaine manière le père de l’identitarisme contemporain. Il distingue la « communauté musulmane » détentrice d’une véritable civilisation des autre communautés inventées récemment comme celles des végans, des lgbt+ ou de celle des féministes etc qui ne sont pas des communautés au sens propre puisqu’elles ne se définissent que par un seul trait particulier. Elles sont très pauvres en terme de signification alors que l’islam se définit par une multitude des traits identitaires qui en font un autre monde que celui qui a défini l’Europe jusqu’à présent. Il s’inquiète également de la non assimilation des jeunes européens à un quelconque modèle. L’assimilation se faisant par les lois de l’imitation définies par le sociologue Gabriel Tarde.

C’est parce que nous ne sommes plus capables de poursuivre des buts communs que surgit la question de l’identité définie comme une essence qui supplée à l’absence de buts politiques. Raison pour laquelle nous cherchons dans une identité phantasmée le but de notre action. Afin de remédier à l’absence de projets dans laquelle nous sommes plongés, Coussedière suggère de recourir au passé européen dans lequel nous pourrions puiser de nombreuses ressources. Cela implique un autre rapport au passé que celui induit par le progressisme culpabilisateur et des élites politiques qui n’incarnent plus rien de tout, à commencer par le modèle de la civilisation française. Il faut, dit-il, retrouver le vrai sens de la politique qui est la païdeia, une éducation pouvant fournir un modèle que le peuple souhaite imiter. Nous en sommes hélas fort éloignés

https://www.breizh-info.com/2021/06/14/166052/aux-racines...

Le site d’Éléments propose dans une vidéo de 80 minutes le portrait d’Olivier Rey, un penseur brillant, lucide et bien entendu très original qui a le double avantage de mêler sa formation de polytechnicien à une culture de philosophie. Il est connu essentiellement pour son livre Une question de taille, une réflexion sur la loi d’airain du nombre. c’est à dire que les dimensions quantitatives à partir d’un certain moment-seuil posent des questions qualitatives qu’ont tendance à occulter des philosophes qui se déplacent uniquement dans les abstractions. À partir du moment où né une science mathématique de la nature, dit Olivier Rey qui se donne comme idéal la mesure Au total une réflexion très intéressante dans laquelle les politiques devraient se plonger. Il est interrogé ici par François Bousquet :   

https://www.youtube.com/watch?v=akS23Zwzh80&t=4s...

Dans une nouvelle vidéo Ego Non se penche avec perspicacité sur un des premiers textes politiques de Charles Maurras Trois idées politiques, Chateaubriand, Michelet, Sainte-Beuve, à partir duquel ce dernier renvoie dos à dos le sentimentalisme romantique et passéiste de la droite et le sentimentalisme progressiste de la gauche en proposant des solutions de dépassement de cette dialectique infernale. Ce livre très bref (une cinquantaine de pages) constitue une ébauche de l’oeuvre à venir en même temps qu’un appel à l’action contre les naufrageurs et amis du désastre qui résonne de façon très contemporaine :

https://www.youtube.com/watch?v=zj5Xdsb5Zig... 

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Guillaume Travers dévoile un peu de sa personnalité dans cette interview donnée à la chaîne des conservateurs européens, The Conservative Enthusiast. Il en ressort que Travers est comme il le dit lui même « un gros travailleur » et qu’il sortira dans les mois qui viennent plusieurs ouvrages dont il nous livre l’ébauche. Localiste et écologiste, il déplore la colonisation de celle-ci par des mouvements d’extrême gauche qui en dénaturent le sens; toute écologie affirme-t-il est nécessairement enracinée comme tous les écosystèmes sont évidemment particuliers. Se montrant assez rebelle à la notion de conservatisme il préfère se dire « révolutionnaire-conservateur » et regarder vers l’avenir pout y incarner sous des formes nouvelles des valeurs fondatrices et donc éternelles. Enfin il déplore l’effacement contemporain de l’Europe comme civilisation et entend y mettre un terme avec tous ceux qu’il encourage à partager les finalités de son action. Pour compléter cette présentation on peut lire dans la dernière livraison d’Éléments l’article très instructif qu’il a consacré à la politique catastrophique du sol  entreprise en France depuis quelques décennies :

Interview TCE #22 - Guillaume Travers - The Conservative Enthusiast

Marine Le Pen vient de reconnaitre qu’une fois élue elle ne toucherait pas au Conseil d’État ni au Conseil Constitutionnel et que la France continuera de reconnaitre les arrêts de la Cour Européenne des Droits de l’Homme c’est à dire que nous ferons droit aux instances qui ont transformé notre pays et l’ensemble de l’Europe de l’ouest en un vaste caravansérail diversitaire de populations désunies et potentiellement affrontées. Mettre fin à la participation française aux organismes judiciaires de l’Union européenne ou du Conseil de l’Europe n’est-elle pas la moindre des exigences pour qui prétend gouverner souverainement ? Autant dire qu’elle ne pourra, ou ne voudra pas réaliser l’essentiel de son programme à savoir l’arrêt de l’immigration-invasion qui implique pour le moins une profonde réforme de ces vaches sacrées que révère toute la nomenklatura de Bruxelles. Comment y parvenir ? Par le recours au referendum. Comme disait de Gaulle : « En France la Cour Suprême c’est le peuple ». 

Nathalie Heinich, sociologue au CNRS, interrogée au micro de France Inter par Patrick Cohen (l’homme du service public qui fait des listes d’indésirables) défend un point de vue académique à l’écart, croit-elle, de tout engagement « politique ». Il me semble que son engagement pour une science neutre dégagée de tout a-priori axiologique est tout à fait illusoire face à la déferlante « woke » qui s’abat sur l’université. Face à ce wokisme militant, il faudrait une brillante contre-offensive dont on ne voit pas le moindre début de commencement :

https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-8h20-le-...

Maxime Tandonnet qui fut conseiller de Sarkozy aux questions d’immigration avec le succès que l’on sait pose ici la question d’un éventuel Front républicain face à l’avancée dans les sondages de Marine Le Pen :

https://www.lefigaro.fr/vox/politique/face-a-la-deliquesc...

Nicolas Gauthier. Pour avoir parlé avec ÉlémentsHubert Védrine est crucifié par la gauche morale en fonction de l’axiome bien connu de l’homme qui a vu l’ours malfaisant, qui a vu l’ours et ainsi de suite. Mais quand en finira-on avec cet étouffant magistère moral ? : 

https://www.bvoltaire.fr/pour-avoir-parle-a-elements-hube...

Réponse de Bernard Lugan aux vaticinations de l’extrême gauche française qui entend régler ses comptes avec François Mitterrand et contre l’action qui fut celle de la France au Rwanda. Il approuve totalement les propos tenus par Hubert Védrine dans le dernier numéro d'Éléments. Rappelons que Lugan est un historien de l’Afrique, spécialiste reconnu du pays des mille collines. Il a écrit deux livres fort documentés sur la genèse et l’histoire du génocide des Tutsis, le premier, Rwanda, un génocide en questions, le second, Dix ans d’expertise devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda. Il sait donc de quoi il parle, raison pour laquelle il n’est jamais interviewé par les médias de grand chemin :

https://www.revue-elements.com/bernard-lugan-au-rwanda-je...

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Aristide Leucate vient de faire paraitre un essai sur les rapports de l’extrême gauche contemporaine avec la pensée de Carl Schmitt dont elle s’est partiellement entichée. Son livre très intéressant s’intitule Carl Schmitt et la gauche radicale. Une autre figure de l’ennemi (éditions de La Nouvelle librairie). Il est ici interrogé par le site breton Breizh -info :

https://www.breizh-info.com/2021/06/07/165654/carl-schmit...

Recension du livre d’Henri Levavasseur L’identité, socle de la cité par Aristide Leucate sur Boulevard Voltaire :

https://www.bvoltaire.fr/livre-lidentite-socle-de-la-cite...

À propos de son dernier livre Paris-Moscou, aller simple contre le féminisme, un entretien avec Yannick Jaffré  sur le site de stratpol par Xavier Moreau. Jaffré est professeur agrégé de philosophie :

https://www.youtube.com/watch?v=EC4zWZ9m-bc&t=3s...

Yannick Jaffré récidive sur le site d’Éléments où il est interrogé à propos de son livre paru aux éditions de La Nouvelle Librairie par François Bousquet :

https://www.revue-elements.com/la-feminite-ou-le-feminism...

Magnifique illustration des Bobards d’or 2021, l’équipe de France de foot-ball va ployer ce soir le genoux afin de protester contre le soi-disant racisme systémique anti-noirs de la police américaine. Le site de Polèmia propose ici de revenir à la réalité vraie :

https://www.polemia.com/les-joueurs-de-lequipe-de-france-...

vendredi, 18 juin 2021

Une tradition politique méconnue : souffleter le locataire de l’Élysée

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Une tradition politique méconnue : souffleter le locataire de l’Élysée

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Depuis le jeudi 10 juin 2021, la France compte un nouveau prisonnier politique. Âgé de 28 ans, Damien Tarel a souffleté Emmanuel Macron en visite pré-présidentielle aux frais des contribuables à Tain-L’Hermitage dans la Drôme, ce mardi 8 juin. La pichenette a scandalisé tout le cloaque politico-médiatique, de l’extrême gauche à l’extrême droite du Système. Tous les politiciens professionnels ont protesté, oubliant qu’ils vivaient dans le pays qui tranchât la tête de son roi légitime et qui laissât mourir en prison un vieux chef de l’État détenu sur une île au large de la Vendée.

En trois jours, Damien Tarel est condamné à dix-huit mois de prison dont quatorze avec sursis, à l’interdiction de détenir des armes pendant cinq ans, à la privation de ses droits civiques pendant trois années, à l’interdiction définitive d’exercer des fonctions publiques et à l’obligation de recevoir des soins psychologiques, ce qui fleure bon l’Union Soviétique de Brejnev et l’internement des dissidents en asile psychiatrique. Au terme d’un procès expédié selon la procédure de la comparution immédiate, le tribunal a délivré un mandat de dépôt pour les quatre prochains mois. Une telle sentence interroge par sa sévérité. Un certain Benalla qui fut bien plus violent à Paris n’est toujours pas passé en jugement trois ans après la commission des faits… Combien de délinquants qui pourrissent le quotidien des Français bénéficient-ils d’un sursis ? A-t-on besoin d’incarcérer un opposant politique au casier judiciaire vierge ? Les prisons ne sont-elles déjà pas surpeuplées ? Le bracelet électronique n’aurait-il pas été une meilleure solution?

Habituellement complaisants envers les terroristes allogènes toujours mentalement dérangés, les médiats officiels ne présentent pas le praticien d’arts martiaux médiévaux européens – gifleur présidentiel comme un brave type, un gentil garçon et un charmant voisin. Ils se plaisent à le dénigrer. N’est-il pas la première victime de la société multiculturaliste capitaliste-libérale de surveillance ? Ne mériterait-il pas les circonstances atténuantes ? Son geste de colère rappelle un épisode de la troisième et ultime saison de Baron noir. Il a aussi crié : « Montjoie Saint-Denis ! À bas la macronie ! ». Quelle agression sonore ! S’il avait beuglé « Mon gars vive la macronie ! » et caressé la joue de Manu, il se serait retrouvé sur le plateau des égouts télévisuels « Quotidien », Brut et AJ+…

À l’écart des indignations sélectives, l’écrivain Renaud Camus, lui aussi régulièrement persécuté par le Système, a rédigé un succulent tweet : « Quel snobinard, ce Macron… Au lieu de se faire agresser par un occupant comme tout le monde, il arrive à se faire agresser par un indigène… » Quant à Julien Langella dans sa chronique hebdomadaire dans le quotidien Présent du 12 juin 2021, il salue la « gifle chevaleresque infligée au banquier de l’Élysée. Face à un ordre vermoulu et contre-nature, l’insulte et l’irrespect sont des actes légitimes de subversion ». Oui, subvertir la Subversion installée devient un impérieuse priorité !

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Par son acte vraiment transgressif, Damien Tarel s’inscrit dans une longue tradition de réfractaires au désordre « ripoublicain » ambiant. Le 17 janvier 2017, pendant les primaires de la gauche, à Lamballe en Bretagne, l’ancien Premier ministre Manuel Valls reçoit une belle gifle. Âgé de 18 ans, Nolan Lapie est condamné à trois mois de prison avec sursis et à cent cinq heures de travail d’intérêt général. Quelques mois plus tard, il se présente en suppléant de Dieudonné dans la première circonscription de l’Essonne contre le même Valls. Le 30 juin 2011, Hermann Fuster attrapait par le col Nicolas Sarközy à Brax (Lot-et-Garonne). Il écopa pour cela de six mois de prison.

L’hystérie médiatique qui découle de ce petit soufflet drômois a-t-il suscité d’autres actions ? Le vendredi 11 juin à Nantes, la tête de liste LREM aux régionales, François de Rugy alias « Monsieur Homard et Crustacés », et, le lendemain à Paris, Jean-Luc Mélenchon, nouveau pote de Papacito, se font enfariner. D’habitude, ce sont eux et les autres politicards qui enfarinent les Français…

En pleine affaire Dreyfus, le 4 juin 1899, Fernand Chevreau, baron de Christiani, un ardent anti-dreyfusard proche des milieux royalistes et bonapartistes, distribue quelques coups de canne sur le haut de forme du président Émile Loubet venu sur une tribune de l’hippodrome d’Auteuil. Immédiatement arrêté, le baron Christiani passe le 13 juin suivant devant la Xe chambre correctionnelle de Paris qui le condamne à quatre ans de prison ferme ! Il sera néanmoins libéré de Fresnes, le 24 mars 1900.

Le président Armand Fallières a l’habitude de se promener autour des Champs-Élysées. Le 26 décembre 1908, il marche, avenue d’Iéna. Un garçon de café de 34 ans, Jean Mattis, Camelot du roi par ailleurs, le reconnaît et part à sa rencontre afin de lui tirer la barbe. Cette attaque à la barbichette lui vaut quatre ans de prison ! Lors de la célébration du millénaire normand, le même Fallières se rend à Rouen le 24 juin 1911. Un Français de dix-sept ans le conspue aux cris de « Vive la Normandie ! Vive la France ! Vive le Roi ! À bas la République ! À bas Fallières ! » Arrêté et passé à tabac par les policiers sans que les amis de George Floyd ne réagissent, Henri Lagrange est condamné à six mois de prison ferme. Il purge sa peine en détenu de droit commun. Ses conditions déplorables d’internement scandalisent maints hommes de lettres dont Guillaume Apollinaire, Frédéric Mistral, Paul Bourget, Paul Fort, Pierre Loti, etc., qui signent une pétition en sa faveur. Sans succès ! Camélia Jordana n’était pas encore au rendez-vous…

Militant d’Action Française proche de Georges Valois et du Cercle Proudhon, Henri Lagrange est exclu du mouvement nationaliste intégral dès 1913. Malgré les affres de l’emprisonnement, il accepte sa mobilisation en 1914. Il meurt en 1915 au champ d’honneur pour un régime détestable qui trahira tous les siens, les Poilus. Il laisse un beau recueil d’articles, Vingt ans en 1914. Études politiques et littéraires, portraits et polémiques, lettres de guerre, préfacé par Charles Maurras qui tenait à saluer sa mémoire et à honorer son sacrifice.

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À travers ces quelques exemples historiques, on remarque que le mois de juin semble propice à la distribution des beignes aux hôtes provisoires de l’Élysée. Le gouverneur de la zone territoriale du Bloc ploutocratique occidental personnifie cette caste cleptocratique qui viole, pille et écrase en permanence les gens ordinaires auxquelles appartiennent Jean Mattis, Henri Lagrange et Damien Tarel. Les réseaux sociaux ont-ils pris l’initiative d’une cagnotte d’aide en ligne ? Que comprendre du silence tonitruant des officines droits-de-l’hommistes ? Oppressées tous les jours par la tyrannie sanitaire, le désastre migratoire et le laxisme pénal, les petites gens s’attristent du sort malheureux du « gifleur » de la Drôme. Serait-il l’heure des nouveaux monarchomaques ?

Georges Feltin-Tracol

lundi, 14 juin 2021

Un sabir nomade contre les langues nationale et vernaculaires

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Un sabir nomade contre les langues nationale et vernaculaires

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Saisi à l’instigation du cabinet du ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, par une soixantaine de députés de la majorité présidentielle parmi lesquels Aurore Bergé et le très manuel Benjamin Griveaux dont ce fut l’ultime râle politicien avant de démissionner du Palais-Bourbon, le Conseil constitutionnel a annulé divers points de la loi portant sur la protection patrimoniale des langues régionales et leur promotion, le 21 mai dernier.

Le Parlement avait auparavant approuvé la proposition de loi du député du Morbihan Paul Molac, affilié au groupe transpartisan « Libertés et Territoires ». Les neuf « vigies » du Régime proscrivent les signes diacritiques dont le tilde, et déclarent inconstitutionnelle une pratique pédagogique innovante : l’enseignement immersif. Les écoles primaires en alsacien, en basque, en breton, en catalan, en corse, en néerlandais, en occitan et en créoles deviennent de fait hors-la-loi.

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Le samedi 29 mai, des milliers de manifestants ont défilé de Guingamp à Bastia, de Pau à Perpignan, de Bayonne à Strasbourg, pour défendre l’existence de ces écoles privés sous contrat. Ces établissements scolaires connaissent un indéniable succès auprès de parents souvent bo-bo qui, en bonne conscience, y inscrivent leurs enfants afin de ne pas les envoyer à l’école publique de secteur multiculturalisée déclinante…

Le choix du Conseil constitutionnel relance le sujet de la ratification française de la Convention européenne des langues régionales et minoritaires déjà envisagée sous la cohabitation Chirac – Jospin. Par « langues minoritaires », il faut entendre les langues de l’immigration extra-européenne. Si les panneaux de signalisation routière peuvent être rédigés en breton ou en occitan, pourquoi pas en wolof ou en hindi ? Ainsi faut-il bien différencier les langues régionales (ou parlers vernaculaires) des langues minoritaires. Autant les premières sont légitimes, autant les secondes, issues de l’immigration de peuplement, ne doivent bénéficier d’aucun avantage. Certes, certains voient dans le soutien aux langues régionales une manœuvre subtile de briser le cadre politique national. Ce n’est pas faux. Maints mouvements régionalistes, autonomistes et indépendantistes témoignent de leurs opinions progressistes et cosmopolites. On retrouve néanmoins cette perception commune chez les souverainistes républicains et chez les tenants de l’euro-mondialisme.

Le Conseil constitutionnel motive sa position en spécifiant que « les particuliers ne peuvent se prévaloir, dans leurs relations avec les administrations et les services publics, d’un droit à l’usage d’une langue autre que le français, ni être contraints à un tel usage ». Dont acte ! Mais comment réagir alors à la propagande en faveur de l’écriture inclusive ? Cette fumisterie est-elle constitutionnelle ? Et puis, pourquoi la nouvelle carte nationale d’identité supposée infalsifiable est-elle co-écrite en français et en anglais ?

Par la grâce du Brexit, depuis le 1er janvier dernier, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord n’appartient plus à l’Union dite européenne. Cette plaisante nouvelle aurait dû s’accompagner de la fin de l’hégémonie de la langue anglaise dans les institutions communautaires puisque aucun des Vingt-Sept États membres ne l’utilisent de manière officielle. L’Irlande, Malte et Chypre la pratiquent comme simple langue d’usage. Or, non seulement la Commission de Bruxelles continue à travailler dans la langue de Shakespeare et le Parlement européen adopte des documents uniquement rédigés dans cette langue, mais le récent Parquet européen anti-corruption l’emploie aussi.

Cette préférence linguistique inouïe favorise la conception anglo-saxonne du droit aux dépens du corpus juridique continental d’origine romaine. La nouvelle carte d’identité plastifiée porte par ailleurs dans un coin en haut le F de France au centre du drapeau de l’Union non-européenne comme s’il s’agissait d’une simple province de l’Eurocratie atlantiste. Faut-il en comprendre l’inefficacité flagrante de la loi Toubon de 1994 qui insiste sur la traduction systématique des termes, titres et noms étrangers en français, et la généralisation d’un déplorable franglais ? Le ministère de l’Intérieur n’hésite plus à violer l’article 2 de la Constitution de 1958 qui fait de la langue de Baudelaire la langue officielle.

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Pour quelles raisons le ministère de l’Intérieur a-t-il choisi l’anglais et non pas l’allemand, l’espagnol, l’italien ou le coréen de Pyongyang ? Il est même inacceptable qu’à l’instar du passeport, un papier officiel utilisé par l’ensemble de la population française en France soit rédigé dans une langue étrangère. Ce détail guère anecdotique confirme l’extrême servilité de l’exécutif et de la haute-administration envers les intérêts anglo-saxons de la City, de Wall Street, du Capitole et de Hollywood. La place Beauvau abolit l’ordonnance royale de Villers-Cotterêts de 1539 prise par François Premier.

Outre que l’actuel gouvernement hexagonal se met à dos tous les défenseurs des langues vernaculaires, il provoque en même temps les partisans de la langue française et n’hésite même plus à cracher au visage des peuples de la Francité d’Amérique. Hors du Québec, bureaucrates obtus et politicards anglophones aigris, souvent chantres zélés du multiculturalisme, bafouent, contestent et nient les droits culturels fondamentaux des Acadiens et des autres minorités francophones de l’Ouest canadien.

L’avenir d’une langue française, nettoyée des métastases de l’inclusivité scripturale, dépend aussi du sort des gosiers vernaculaires de l’ethnie française outre-Atlantique, et de l’engouement pour les langues régionales, fussent-elles codifiées et normalisées. Les institutions de l’Hexagone se doivent de reconnaître officiellement la pluralité linguistique autochtone. Et exigeons du ministère de l’Intérieur que la prochaine carte nationale d’identité soit entièrement en français !

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 218, mise en ligne sur TVLibertés, le 8 juin 2021.

dimanche, 13 juin 2021

La revue de presse de CD - 13 juin 2021

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La revue de presse de CD

13 juin 2021

DESINFORMATION

La sécurité nationale comme prétexte pour limiter la liberté d’expression

La création d’une agence nationale de lutte contre les manipulations de l’information en provenance de l’étranger, en vue, notamment, de la présidentielle 2022 représente un énorme danger pour la liberté d’expression politique en France.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2021/06/08/399120-la-securit...

« L’Espagne pourrait devenir la Hongrie de la Méditerranée ». Entretien avec Jónatham Moriche

Jónatham Moriche est écrivain, analyste politique, et un observateur avisé des gauches espagnoles. Il commente les conséquences du scrutin du 4 mai aux élections régionales de Madrid.

Le Vent se Lève

https://lvsl.fr/lespagne-pourrait-devenir-la-hongrie-de-l...

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ESPIONNAGE

Européens espionnés par la NSA : « Dans l’univers numérisé, la notion d’allié n’existe pas »

Pour Nicolas Arpagian, de l’École de guerre économique (EGE), spécialiste de la cybersécurité (1), les affaires avérées d’écoutes massives de dirigeants européens par la NSA entre 2012 et 2014 n’ont pas permis de mettre un terme à cette pratique. Les Européens sont moins naïfs, mieux équipés, mais toujours très divisés.

La Croix.com

https://www.la-croix.com/Monde/Europeens-espionnes-NSA-lu...

FRANCE

Instruction en famille : l’acharnement contre la liberté éducative continue

Le choix de l’instruction en famille est un choix éducatif légitime. Comme tous les autres choix parentaux, il appartient aux parents.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2021/06/04/398915-instructio...

Absentéisme à l’Assemblée nationale et inflation législative : deux plaies démocratiques

L’absentéisme au sein de l’Assemblée nationale ainsi que l’inflation législative sont deux phénomènes majeurs et regrettables.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2021/06/04/398951-absenteism...

Notre chaîne pénale est-elle en voie d'obsolescence ? 

Ces dernières semaines, le pouvoir judiciaire était l’objet de critiques souvent légitimes. L’appareil répressif submergé et inefficace, ainsi que l’idéologie sous-jacente, amènent à un changement de modèle profond. Par Béatrice Brugère, magistrate.

Front Populaire.fr

https://frontpopulaire.fr/o/Content/co535870/notre-chaine...

Pass sanitaire, ou comment s’asseoir sur l’éthique

Le gouvernement a fini par réussir à imposer le pass sanitaire. En transformant le passeport vaccinal en pass sanitaire, moins fermé, il tient formellement parole sur la non-obligation vaccinale. Pour cela il intègre d’emblée la guérison naturelle de l’infection et la possibilité d’un test négatif. Grâce à cela, il court-circuite le débat sur l’éthique de la vaccination de masse que le pass implique, et il essaie d’éviter de braquer ceux qui ne veulent pas être vaccinés.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2021/06/10/399296-pass-sanit...

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GEOPOLITIQUE

Mare Nostrum

Les nouveaux rois de Thulé, je veux dire les ministres des Affaires étrangères des huit pays membres du Conseil de l’Arctique, viennent de se réunir à Reykjavik. Ils y ont rendu publique le 20 mai une déclaration commune qui juxtapose des lieux communs et des autocongratulations qui ne changeront pas l’avenir de la planète, de l’humanité ni des ours polaires. L’Arctique ne passionnait sans doute pas grand monde il y a dix jours et la réunion avait surtout pour intérêt de permettre à MM. Blinken et Lavrov de préparer une rencontre entre MM. Biden et Poutine. Tels des joueurs de go déposant leurs premières pierres, l’un a affirmé que l’Arctique est « une zone d’influence légitime », l’autre qu’il faut « éviter une militarisation de l’Arctique ».

Geopragma

https://geopragma.fr/mare-nostrum/

MEDIA

Julian Assange. Portrait d’un combattant de la liberté d’information

Avant Edward Snowden, avant Bradley Manning, il y avait Julian Assange. Ancien informaticien et hacker, fondateur de la plateforme WikiLeaks, Julian Assange s’est attiré les foudres du gouvernement américain lorsqu’il a mis en lumière les dessous de la guerre d’Irak. En 2010, il fait fuiter près de 400 000 documents classifiés de l’armée américaine, portant sur le conflit qui a débuté en mars 2003. Tortures, crimes de guerre, massacres sont révélés au grand public. L’épée de Damoclès de la demande d’extradition américaine pèse sur l’activiste, à la santé désormais précaire, alors qu’il est incarcéré dans une prison de haute sécurité britannique depuis 2019, au grand dam de ses nombreux soutiens à travers le monde. Portrait.

OJIM

https://www.ojim.fr/portraits/julian-assange-master-hacke...

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RUSSIE

Bélarus : marches de l’Europe ou glacis soviétique ?

La confusion est trop souvent faite lorsque l’on évoque le Bélarus qui reprit son nom en 1991 après 70 ans de République Populaire de Biélorussie, renommée ainsi par les Soviets en 1919 après son invasion par l’Armée rouge. Car le Bélarus n’est pas une « Russie blanche », pâle plaine dont Minsk, la millénaire et magnifique capitale sur l’axe Varsovie-Moscou ne présente aujourd’hui qu’un monotone air soviétique après avoir été rasée à 80% durant la seconde guerre-mondiale.

Geopragma.fr

https://geopragma.fr/belarus-marches-de-leurope-ou-glacis...

TOTALITARISME

Comment Ayn Rand a anticipé la « cancel culture »

Une des œuvres de fiction les moins connues d’Ayn Rand décrit un phénomène brûlant d’actualité. L’origine du « grand reset » cher aux réunions de Davos.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2021/06/05/378007-comment-ay...

Günther Anders et Hanna Arendt – Notre Bibliothèque Verte

Une réflexion commune autour de la « banalité du mal » désigne l’absence de pensée qui est en effet la chose du monde la mieux partagée. A quoi bon penser puisque nous sommes les machins d’une Machine bionique intelligente, qui, grâce aux big data et aux algorithmes, le fait tellement mieux que nous. La Mère Machine totale et inclusive qui intègre le vivant et le non-vivant sur un pied d’égalité, au-delà de ces dualismes binaires qui font tant souffrir les ennemis de toute discrimination.

Pièces et main d’œuvre

https://chimpanzesdufutur.wordpress.com/2021/06/02/gunthe...

Ne jamais oublier Tienanmen

Partout dans le monde, la Chine fait pression pour effacer Tienanmen des mémoires. Et la tentation est grande en face pour se plier aux désirs du nouveau géant asiatique.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2021/06/07/399129-ne-jamais-...

lundi, 07 juin 2021

Censure de la loi Molac, victoire des « anywhere » !

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Censure de la loi Molac, victoire des «anywhere»!

par Llorenç PERRIÉ ALBANELL

Le vendredi 21 mai 2021 le Conseil constitutionnel, saisi par une soixantaine de parlementaires suite à l’adoption le 8 avril 2021 de la la loi Molac relative à la protection patrimoniale des langues régionales et à leur promotion, à rendu sa décision (n°2021-818 DC 21 mai 2021).

Le Conseil constitutionnel a décidé de rendre non conforme à la Constitution les articles 4 et 9 de la loi Molac, portant respectivement sur le caractère immersif de l’enseignement dans les établissements du service public ou associés, et l’utilisation des signes diacritiques des langues régionales pour les actes administratifs.

L’article principalement utilisé par les Sages est le premier alinéa de l’article 2 de la Constitution « La langue de la République est le français ». Par une pirouette juridico-jacobine le Conseil constitutionnel a su utiliser à bon escient pour sa démonstration l’article 75-1 de la Constitution « les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France ». Ce dernier en effet ne revêt aucun caractère contraignant, ce qui a l’avantage de muséifier les dites langues tout en donnant l’illusion de faire quelque chose. L’observateur sagace notera que si la langue de la République est le français, les langues régionales, en revanche, ne sont que des langues du patrimoine de la France. Existe t-il une hiérarchie entre la République et la France ? Ou alors une dichotomie entre le pays légal et le pays réel ? Les deux à la fois certainement. En tout cas il est certain que les langues régionales n’appartiennent pas au patrimoine de la République.

Nous pouvons voir qu’un réel problème politique se pose devant nous. Une loi votée par le Parlement est ainsi censurée par le Conseil Constitutionnel, la procédure est évidemment autorisée par la Constitution (art. 61). Nous sommes loin de la célèbre phrase du général de Gaulle « En France, la cours suprême, c’est le peuple ». Que reste t-il donc du vox populi dont la souveraineté (existe-elle encore?) est déléguée à la représentation nationale, le Parlement ?

La question se pose doublement. Faisons un peu d’anticipation électorale en cas d’un bouleversement de grande ampleur lors des prochaines présidentielles, même si cet hypothétique futur Gouvernement dispose des outils du parlementarisme rationalisé (en cas de tentative de déstabilisation ou d’obstruction parlementaire, faute de majorité), il devrait faire face à la fois au Conseil constitutionnel et au droit communautaire.

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Revenons à la question des langues régionales. Une solution s’esquisse, mais difficilement réalisable, non pas techniquement, mais politiquement. Une révision des articles 2 et 75-1 de la Constitution. Tout d’abord donner un caractère contraignant à l’article 75-1, et ensuite insérer la réalité plurielle des langues régionales autochtones dans l’article 2. En effet, la République a parfaitement réalisé la francisation généralisée des régions, un retour en arrière est impossible, s’acharner de la sorte se résume à tirer sur un cadavre refroidi depuis bien longtemps, les langues régionales, elles, ne représentent aucun danger pour l’unité de la France. Invoquer les cas de sécession en Europe relève de l’épouvantail et du fanatisme jacobin. La France doit donc assumer, juridiquement, non seulement l’enseignement mais aussi la promotion des langues régionales sous peine de perdre le peu de vitalité identitaire qui lui reste encore. C’est un chemin ardu, car pour en arriver à une telle procédure, il faut un Gouvernement d’enracinés, ce qui pour l’heure n’est pas le cas. En effet, aucune proposition de loi constitutionnelle n’a abouti jusqu’à présent, seuls les projets de lois constitutionnelles aboutissent, car ils émanent de l’exécutif.

Nous pouvons dire que pour l’heure ce sont les anywhere (ceux de partout) qui ont remporté la partie contre les somewhere (ceux de quelque part). En effet, la soixantaine de parlementaires nomades qui a saisi le Conseil constitutionnel restera dans l’histoire comme celle qui aura porté atteinte à plus de quarante années de lutte, de construction, d’expérimentation, de résultats et de travail sérieux pour maintenir et transmettre les langues vernaculaires d’un pays laminé par la mondialisation, après avoir été son laboratoire idéologique. Sœur

Llorenç Perrié Albanell

• D’abord mis en ligne sur Terre et Peuple, le 1er juin 2021.

La revue de presse de CD - 06 juin 2021

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La revue de presse de CD

06 juin 2021

DESINFORMATION

Biélorussie : Roman Protassevitch opposant fabriqué et néo-nazi

Le détournement de l’avion Ryanair vers Minsk et l’arrestation de Roman Protassevitch permet d’assister une fois de plus à un jeu de rôle classique. Le moins que l’on puisse dire c’est que si détournement il y a pour permettre une arrestation, c’est simplement de la piraterie. Et le fait que les États-Unis, l’Allemagne et la France (coucou Assange, coucou Snowden, coucou Benbella…) n’aient aucune leçon à donner n’empêche pas cette qualification. Sur le fond j’invite à prendre connaissance de l’interview de l’interview d’Arnaud Dubien qui montre que l’affaire est un peu plus compliquée qu’on ne le présente.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/05/bielorussie-roman-prota...

ESPIONNAGE

L’espionnage des Européens par la NSA dépasse en volume tout ce que l’on peut imaginer et rien ni personne ne s’y oppose

On apprenait ce week-end que la NSA aurait, entre autres choses, utilisé délibérément un accord secret avec le Danemark pour espionner indûment ses alliés, à l'image de la France et de l’Allemagne. Interview de Franck DeCloquement.

Atlantico.fr

https://atlantico.fr/article/decryptage/l-espionnage-des-...

GEOPOLITIQUE

Israël : nouveau directeur du Mossad mais même objectif : l'Iran

Après plusieurs mois d’attente, Benjamin Netanyahu a annoncé la nomination du nouveau chef des services secrets de l’État hébreu. L'arrivée de David Barnea à la tête du Mossad sonne comme une mise en garde contre l’Iran.

Atlantico.fr

https://atlantico.fr/article/decryptage/israel---nouveau-...

Illusion et désillusion d’une Grande Syrie arabe

La Syrie et le Liban sont deux régions où la France dispose de liens historiques et culturels importants. Durant la Première Guerre mondiale, elle a tenté de faire valoir ses intérêts en permettant la création d’une Grande Syrie arabe. Une tentative qui a certes échoué, mais qui a malgré contribué à façonner le visage actuel de la région. 

Conflits.com

https://www.revueconflits.com/illusion-et-desillusion-dun...

Eschatologie du conflit russo-turc

Les récents événements du Moyen-Orient ont accru les sentiments antiturcs parmi les peuples orthodoxes chrétiens à l’intérieur de l’espace byzantin : Grecs, Serbes, Bulgares et Roumains. Les tensions croissantes ont conduit beaucoup de gens dans la région et dans d’autres pays orthodoxes chrétiens, incluant la Russie, à se référer aux prophéties des Saints orthodoxes sur la guerre entre la Russie et la Turquie.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/05/28/e...

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MEDIA

BHL « enquête », la défaite du journalisme

Grand moment de journalisme dans le JDD qui nous offre dans Le Journal du Dimanche du 23 mai une « enquête » signée Bernard-Henri Levy sur deux pleines pages. Sujet de l’investigation ? « Le Doge de Paris », l'ancienne bourse transformée en musée privé par François Pinault. Un monument du genre (pas le Doge, l’article…) qui en dit long sur les relations incestueuses entre médias, influence et capitalisme. En matière de journalisme tout court et d'indépendance, on fait difficilement mieux.

Blast-info

https://www.blast-info.fr/articles/2021/bhl-enquete-la-de...

La Croix (celtique) et le terrorisme inconnu…

La Croix hebdo, le numéro de fin de semaine (21 mai 2021) du journal de centre gauche, nous a gratifié d’un titre racoleur pour son opus de Pentecôte : « Terrorisme d’ultra droite — une autre menace ». Le tout illustré d’une belle croix celtique. Une « une » à la Libé à laquelle La Croix ne nous avait pas habitués… Mais à y regarder de plus près, on regrette presque les pages de Libération.

OJIM

https://www.ojim.fr/la-croix-celtique-et-le-terrorisme-in...

Populismes en Inde et au Brésil : l’indigence des analyses médiatiques

Quel est le point commun entre l’Inde et le Brésil ? A priori, aucun : tout semble séparer ces deux pays. Leur traitement médiatique récent tend pourtant à les rapprocher. Il s’agirait dans les deux cas de grandes démocraties, dirigées depuis peu par des personnages autoritaires, et confrontées à une catastrophe sanitaire sans précédent face à la pandémie de Covid-19. De là à présenter l’hécatombe comme une conséquence logique de l’élection de « populistes » tels que Narendra Modi et Jair Bolsonaro, il n’y a qu’un pas, que certains médias franchissent allègrement.

Le Vent se Lève

https://lvsl.fr/populismes-en-inde-et-au-bresil-lindigenc... /

Les trois clés pour la souveraineté numérique

Aujourd'hui, des entreprises françaises stockent leurs données sur les clouds d'Amazon (AWS), de Google ou de Microsoft et de nombreux Français échangent quotidiennement sur des messageries et applications qui collectent leurs données pour les partager avec les GAFAM. Mais comment agir pour que les solutions françaises et européennes deviennent une évidence et un réflexe pour toute la population ?

La Tribune

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UNION EUROPEENNE

Injure démocratique du traité de Lisbonne : qui a fait quoi ?

Le 29 mai 2005, le peuple français avait explicitement par une large majorité rejeté le Traité Constitutionnel Européen. Le sens de ce vote obtenu par référendum c’est-à-dire par l’arbitrage ultime de la souveraineté populaire était clair : le refus de la voie empruntée par le TCE visant à confisquer au peuple français sa souveraineté sur le territoire national. Par l’ossification définitive dans des traités irréformables, des questions relevant auparavant de la délibération des citoyens de notre pays.

Vu du Droit

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vendredi, 04 juin 2021

Les succursales vertes de Washington en Europe

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Les succursales vertes de Washington en Europe

Le parti allemand des Verts est susceptible d’entrer dans une coalition gouvernementale aux élections de septembre après avoir renié ses origines et s’être rallié à Washington.

Par Diana Johnstone

Source Consortium News

Pour l’Empire Américain, il est essentiel de dominer l’Europe, directement grâce à l’Otan, et indirectement par le biais d’un réseau de traités, d’institutions et d’organisations de l’élite qui établissent un consensus politique et sélectionnent les futurs dirigeants des pays européens. L’influence envahissante de Washington a profondément détérioré les relations entre les pays de l’Europe de l’Ouest et la Russie.

La Russie est une grande nation qui a une place importante dans l’histoire et la culture européenne. La politique de Washington est d’expulser la Russie de l’Europe de manière à affermir sa propre domination sur le reste du continent. Cette politique conduit à susciter artificiellement de l’hostilité et a détruire ce qui devrait être des relations mutuellement profitables entre la Russie et l’Occident.

Il est tout à fait évident pour tous les observateurs sérieux que le commerce entre une Russie riche en ressources et une Allemagne hautement industrialisée s’impose naturellement et profite aux deux parties – en particulier à l’Allemagne. L’oléoduc Nordstream 2 symbolise cette coopération profitable : il est sur le point d’être achevé et fournirait à l’Allemagne et à d’autres consommateurs européens, du gaz naturel à un prix raisonnable. Les États-Unis sont déterminés à empêcher que l’opération Nordstream 2 s’accomplisse. Les raisons évidentes sont de faire barrage à « l’influence russe », de vendre à l’Allemagne un gaz américain plus cher obtenu par fracturation hydraulique, et en dernière instance d’affaiblir le soutien populaire à Poutine dans l’espoir de le remplacer par une marionnette américaine, comme l’ivrogne Eltsine qui ruina la Russie dans les années 90.

Mais pour ceux des Européens qui préfèrent s’opposer au Nordstream 2 en prenant une posture d’une grande élévation morale, il y a tout un ensemble de prétextes disponibles, tous largement fictifs : le vote de la Crimée pour réintégrer la Russie, faussement présenté comme une mainmise militaire ; l’incroyable saga du non-empoisonnement d’Alexei Navalny ; et le dernier en date : une obscure explosion en République Tchèque, en 2014, qu’on attribue tout à coup à ces deux mêmes espions russes qui, prétendument, n’ont pas réussi à empoisonner les Skripal à Salibury en 2018.

Selon la doctrine libérale qui justifie le « libre-marché » capitaliste, c’est leur intérêt économique qui conduit les gens à faire des choix rationnels. Il s’ensuit que beaucoup de bons observateurs ont placé leurs espoirs d’une véritable opposition à la politique américaine d’isolement de la Russie, dans l’intérêt bien compris des politiciens allemands et en particulier des dirigeants économiques allemands.

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Annalena Baerbock

Les élections allemandes de septembre : pragmatisme contre pharisaïsme

En septembre prochain il y aura en Allemagne des élections parlementaires qui décideront de l’identité du prochain chancelier successeur d’Angela Merkel. En politique étrangère, le choix pourrait être entre le pragmatisme et le moralisme, et on connaît maintenant celui qui l’emportera.

Le pharisaïsme agressif a sa candidate : Annalena Baerbock, que les Verts ont choisie pour être le futur chancelier. Le moralisme ostentatoire de Baerbock se révèle dans ses remontrances à la Russie.

Baerbock a quarante ans, elle est environ d’un an plus jeune que le parti des Verts lui-même. Elle est la mère de deux jeunes enfants, ancienne championne de trampoline et elle sourit même lorsqu’elle parle – l’image même d’une heureuse et innocente nature. Elle a appris à parler anglais couramment en Floride, lors d’un échange entre lycées, elle a étudié le droit international à la London School of Economics, et elle prône (surprise, surprise !) un partenariat étroit avec l’administration Biden pour sauver le climat et le monde en général.

Après que Baerbock fut choisie comme candidate des Verts, un sondage Kantar la montra en tête avec 28%, de tout un ensemble de candidats, juste devant le parti chrétien-démocrate à 27%. Plus surprenant fut un sondage de quinze cents dirigeants d’entreprise fait par l’hebdomadaire économique Wirtschaftswoche, qui montra que Baerbock était, de loin, leur favorite.

Résultats du sondage :

Annalena Baerbock : 26.5%
Christian Lindner, FDP : 16.2%
Armin Laschet, CDU : 14,03%
Olaf Scholz, SPD : 10.5%
Indécis : 32.5%

Il est naturel que le FDP libéral obtienne un bon score chez les dirigeants d’entreprises – Christian Lindner est également partisan de sanctions sévères contre la Russie, ce qui montre que les chefs d’entreprise préfèrent les deux candidats les plus antirusses. Bien entendu, ils peuvent être motivés d’abord par des questions intérieures. Le candidat CDU, Armin Laschet, en revanche, est un modéré raisonnable, qui prône des relations amicales avec la Russie. Mais on dit qu’il manque de charisme personnel.

Deux autres partis figuraient dans le sondage Kantar. Die Linke, le parti de la Gauche, faisait 7%. Ses figures les plus connues, Sarah Wagenknecht et son mari Oskar Lafontaine, sont ouvertement critiques de l’Otan et de l’agressive politique étrangère étatsunienne. Mais les dirigeants du parti qui s’accrochent à leurs faibles espoirs d’être inclus, à titre d’associés minoritaires, dans une hypothétique coalition de gauche, craignent d’être disqualifiés en adoptant de telles positions.

Le parti « Alternative pour l’Allemagne » est favorable à une normalisation des relations avec la Russie, mais depuis qu’il a été étiqueté d’extrême droite, aucun autre parti ne voudrait se joindre à lui dans une coalition.

Les gouvernements allemands sont mis en place par des coalitions. Les Verts peuvent aller vers la gauche (leurs origines) ou vers la droite. Le déclin historique des Sociaux Démocrates (SPD) et la faiblesse du parti de la Gauche, font qu’une coalition des Verts avec la CDU est la plus probable. Cette coalition pourrait inclure le SPD ou le FDP, selon le résultat des élections.

Dans les pays occidentaux, l’un après l’autre, l’opposition à la politique belliqueuse de l’OTAN se renforce, soit à droite, soit à gauche du spectre politique, mais ces opposants ne peuvent se rassembler car ils se divisent sur maints autres sujets. De sorte que c’est le centre conformiste qui l’emporte, et comme le soutien des partis traditionnels, CDU et SPD, s’érode, les Verts ont toutes les chances d’occuper ce centre.

Le programme des Verts : R2P et le Grand Reset

Baerbock est le pur produit d’une sélection transatlantique des dirigeants politiques. Entre deux sauts sur son trampoline, son intérêt professionnel a toujours porté sur les relations internationales dans une perspective anglo-américaine, y compris sa maîtrise de droit international à la London School of Economics.

Sa formation à la gouvernance transatlantique comprend son appartenance au Fonds Marshall pour l’Allemagne, au Programme des Jeunes Dirigeants du Forum Economique Mondial et au Comité Europe/Transatlantique de la Fondation Heinrich Böll du parti des Verts.

A partir de cette base, elle s’est élevée rapidement jusqu’à la direction du parti, avec très peu d’expérience politique et aucune expérience administrative.
Les Verts sont en complète harmonie avec la nouvelle croisade de l’administration Biden, laquelle vise à refaire le monde sur le modèle américain. En écho au Russiagate, et sans la moindre preuve, les Verts accusent la Russie d’immixtion malveillante en Europe, alors qu’ils mettent en avant leur propre immixtion bienveillante dans la politique intérieure russe, en faveur d’une « opposition démocratique » toute théorique.

Leur programme électoral affirme que « la Russie est devenue progressivement un État autoritaire et sape de plus en plus la démocratie et la stabilité de l’Union européenne et des pays limitrophes ». En même temps, le Verts « veulent soutenir et intensifier les échanges » avec le mouvement démocratique en Russie qui, selon eux, « se renforce eu égard aux droits de l’homme, à la démocratie et au règne de la loi ».

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Pile de tuyaux pour le gazoduc North Stream 2 au port de Mukran, septembre 2020

Les Verts prônent de strictes sanctions contre la Russie et l’arrêt complet de Nordstream 2 : « Le projet d’oléoduc Nordstream 2 est non seulement dommageable quant au climat et à la politique énergétique, mais également d’un point de vue géostratégique – en particulier quant à la situation en Ukraine – on doit donc y mettre fin . »

Les Verts exigent aussi que le gouvernement russe remplisse ses engagements des accords de Minsk pour mettre fin au conflit dans l’est de l’Ukraine, ignorant le fait que c’est le refus du gouvernement de Kiev de respecter ces accords qui empêche toute solution au conflit.

Baerbock est entièrement favorable aux « interventions humanitaires ». Les Verts proposent ainsi de changer les règles des Nations Unies pour pouvoir passer outre le veto des grandes puissances (détenu par les États-Unis, la Russie, la Chine, le Royaume-Uni et la France) afin d’utiliser la force militaire pour « empêcher un génocide ». Son enthousiasme pour la R2P (« Responsabilité Pour Protéger » [« Responsability to Protect »], si bien utilisée en Libye pour détruire ce pays) devrait avoir un écho favorable dans une administration Biden où l’ancien ambassadeur aux Nations Unies, Samantha Power, est à la recherche de victimes à sauver.

Inutile de dire que les Verts n’ont pas oublié l’environnement, et ils voient la « neutralité climatique » comme une « grande chance pour l’Allemagne en tant qu’espace industriel ». Le développement des « technologies de protection du climat » devrait fournir « une impulsion pour de nouveaux investissements ». Leur programme demande la création d’un « euro digital », la « sécurisation d’une identité numérique sur le portable », et des « services administratifs numérisés ».

De fait, le programme économique des Verts ressemble beaucoup au Grand Reset prônée par le Forum Economique Mondial de Davos, avec une nouvelle économie centrée sur le changement climatique, l’intelligence artificielle et la numérisation de tout.

Le capitalisme international a besoin d’innover pour stimuler l’investissement productif et le changement climatique lui en fournit l’aiguillon. En tant que «young leader » du Forum Economique Mondial, Baerbock a sûrement appris cette leçon.

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Joschka Fischer, champion des retournements de vestes

Quarante ans plus tôt, les Verts allemands demandaient la fin de la Guerre Froide et condamnaient les « images de l’ennemi », ces stéréotypes malveillants appliqués aux anciens ennemis de l’Allemagne. Aujourd’hui, les Verts promeuvent les « images de l’ennemi » russe et sont les premiers à contribuer à la nouvelle Guerre Froide.
Baerbock n’a pas eu besoin de trahir les idéaux des Verts, ils avaient déjà été entièrement trahis avant qu’elle adhère au parti, il y a 22 ans, par Joschka Fischer.

Fischer était un ancien gauchiste beau parleur qui dirigeait l’aile « réaliste » des Verts. Sa nomination comme ministre des affaires étrangères en 1998 fut accueillie avec enthousiasme par de hauts dirigeants américains en dépit du fait qu’il avait abandonné ses études secondaires et qu’il avait passé sa jeunesse comme bagarreur de rue gauchiste à Francfort, non loin des bases américaines.

En mars 99, le ministre des affaires étrangères Fischer donna la preuve de ce qu’il valait en conduisant l’Allemagne et son parti Vert « pacifiste » à participer au bombardement de l’Otan contre la Yougoslavie. Un renégat est particulièrement appréciable dans ce genre de circonstances.

Beaucoup de Verts hostiles à la guerre par principe quittèrent le parti, mais les opportunistes s’y engouffrèrent. Fischer réussit à toucher les cordes sensibles : la raison qu’il donna pour faire la guerre était « Jamais plus Auschwitz » – ce qui n’avait rien à voir avec la question du Kosovo mais était moralement intimidant.

Fischer apprit de son mentor, l’ancienne secrétaire d’état américaine Madeleine Allbright, l’art de la porte tournante, et en 2007 il se lança dans le métier de consultant avec sa propre firme de conseil d’entreprises sur la manière de mettre à profit les circonstances politiques dans les différents pays.

L’opportunisme peut être un art. Il collectionna aussi les conférences lucratives et les doctorats honoraires d’universités de par le monde – lui qui ne termina jamais ses études secondaires. De son squat de jeunesse, il était passé à une luxueuse villa dans le plus beau quartier de Berlin, en compagnie de sa cinquième épouse, tout aussi séduisante que les précédentes.

En s’enrichissant, Fischer prit ses distances avec la politique et avec les Verts, mais la candidature de Baerbock semble avoir ranimé son intérêt. Le 24 avril, Der Spiegel publia un entretien avec Fischer et un politicien en vue du FDP, Alexander Graf Lambsdorff, entretien intitulé :  « Nous devons frapper la Russie là où ça fait mal ». Fischer laissa entendre que cette rencontre avec Lambsdorff annonçait l’entrée possible du FDP dans une coalition avec les Verts.

Pendant ce temps-là en France

De l’autre côté du Rhin, en France, les Verts français, « Europe Ecologie les Verts », ont également profité de la désaffection à l’égard des partis traditionnels, notamment les Socialistes, en voie de disparition, et les Républicains, très affaiblis. Les Verts ont remporté plusieurs grandes municipalités à l’occasion d’élections à faible participation pendant la pandémie. Ils ont causé quelques remous en condamnant les sapins de Noël (victimes de coupes) ; en privant de subventions un aéroclub, au motif que les enfants ne devraient plus rêver de voler (c’est mauvais pour l’environnement) ; et en contribuant à hauteur de deux millions et demi d’euros au financement public d’une mosquée géante à Strasbourg, mosquée parrainée par le président turc Recep Tayyip Erdogan afin de promouvoir l’islam en Europe ( Strasbourg a déjà une demi-douzaine de petites mosquées pour sa population d’immigrés turcs).

Le candidat EELV aux élections présidentielles de 2022, Yannick Jadot, inspiré par l’actuelle popularité de Baerbock, nourrit de grandes ambitions. Dans un article du Monde du 15 avril, il écrivait : « L’arrivée des Verts au pouvoir en Allemagne à l’automne 2021, si s’y ajoute celle des écologistes en France en 2022, contribuera à créer les conditions de l’émergence d’une puissante politique étrangère et de défense commune aux Européens. »

Jadot intitulait son article : « Les régimes autoritaires ne comprennent que les rapports de force ». « Ils ne comprennent que la force » est un cliché éculé débité par les pouvoirs qui préfèrent eux-mêmes utiliser la force.

Jadot se plaint de « l’agressivité croissante des régimes autoritaires de la Chine, de la Russie et même de la Turquie » et du fait qu’ils « fragilisent nos démocraties en diffusant des fausses nouvelles «  ou « en rachetant nos entreprises-clés ». Ce qui est une excellente plaisanterie puisque ce sont les États-Unis qui sont intervenus contre le producteur français de matériel de centrales nucléaires Alstom pour faciliter son rachat par General Electric. (Voyez : Le piège américain, de Frédéric Pierucci).

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L’élément commun aux Verts allemands et français, c’est Daniel Cohn-Bendit, qui a intégré et quitté les deux partis, les poussant tous les deux dans les bras de l’Otan et de Washington. Mais la différence entre eux, c’est que les Verts allemands peuvent entrer dans une coalition avec la droite ou bien avec la gauche, alors que les Français s’identifient encore à la gauche et que celle-ci a de très faibles chances de gagner les prochaines élections présidentielles, même avec une tête de liste vert-kaki.

Biden a déclaré que le 21ième siècle est celui de la compétition entre les États-Unis et la Chine. Pour les États-Unis, il n’y a que la compétition, jamais la coopération. L’Europe n’est pas dans la course : elle l’a perdue depuis longtemps. Son rôle est d’être le suiveur, alors que les États-Unis sont les meneurs. Les Verts européens aspirent à prendre la tête des suiveurs, partout où Washington les mènera.

Diana Johnstone était attachée de presse du groupe des Verts au Parlement européen, de 1989 à 1996. Dans son dernier livre, Circle in the darkness : memoirs of a world watcher (Clarity Press, 2020), elle raconte les moments clés de la transformation du parti allemand des Verts, d’un parti de la paix en un parti de la guerre. Ses autres livres sont : « Fools’ crusade : Yugoslavia, NATO and Western delusions (Pluto/Monthly Review), ainsi que « From MAD to madness : inside Pentagon nuclear war planning(Clarity Press), écrit en coopération avec son père, Paul H. Johnstone. On peut la joindre à diana.johnstone@wanadoo.fr

[Diana Johnstone, née en 1934, est une journaliste américaine indépendante, de grand talent, qui vit à Paris depuis une trentaine d’années. Ses autres articles, notamment une remarquable analyse du mouvement des Gilets Jaunes, se trouvent sur la Unz Review, Ndt]

Traduit par J.A., relu par Hervé pour le Saker Francophone

 

 

Ordre, force et raison, les bases de tout progrès véritable (Charles Maurras)

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Ordre, force et raison, les bases de tout progrès véritable (Charles Maurras)

 
Dans cette vidéo, nous nous pencherons sur un des premiers textes politiques de Maurras, "Trois idées politiques". A partir des trois figures de Chateaubriand, de Michelet et de Sainte-Beuve, Maurras renvoie ici dos à dos le sentimentalisme passéiste de la droite et le sentimentalisme progressiste de la gauche pour proposer le dépassement de cette opposition : une conception rationnelle et ordonnée du progrès, en accord avec l'idée de tradition.
 
 
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Musiques utilisées dans la vidéo :
- Jean-Philippe Rameau, «Les Indes Galantes», Forêts paisibles (Les sauvages)
- Schubert, Der Tod und das Mädchen, II. Andante con moto
- Johann Strauss, Le beau Danube bleu - Vivaldi, l'Hiver

dimanche, 30 mai 2021

Revue de presse de CD 30 mai 2021

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Revue de presse de CD

30 mai 2021

BIELORUSSIE

L’activiste biélorusse Roman Protassevitch aurait bien accompagné la milice néonazie Azov en Ukraine en 2014

Arrêté dans des conditions largement condamnables, l’opposant biélorusse Roman Protassevitch aurait accompagné la milice néonazie Azov en Ukraine en 2014. Plusieurs éléments viennent corroborer ces accusations, et l’ancien commandant du bataillon Azov André Biletsky a même récemment confirmé les faits.

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/l-activiste-bielorusse-roman-pr...

FRANCE

Dépenses publiques : trop c'est trop !

Face à l'urgence économique, la France dépense des milliards qu'elle n'a pas. Cela ne peut plus durer, estime Adnan Valibhay. Il faut réduire la dépense publique faute de quoi le pays ira dans le mur.

Les Echos

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GEOPOLITIQUE

Quelles nouvelles leçons sur le renseignement ? Entretien avec Philippe Hayez

Quelles sont les idées fausses à bannir concernant les services de renseignement aujourd’hui ? Quelle contradiction entre un renseignement profondément enraciné dans la culture du secret et les démocraties fondées sur le suffrage et la transparence ? Si l’utilisation du renseignement se double bien d’un enjeu moral… comment savoir les limites à ne pas franchir ? Vers un marché commun du renseignement ? Philippe Hayez, co-auteur avec Jean-Claude Cousseran du livre « Nouvelles leçons sur le renseignement » (éd. Odile Jacob, 2021) répond sans langue de bois aux questions de Jeanne Durieux.

Diploweb.com

https://www.diploweb.com/Quelles-nouvelles-lecons-sur-le-...

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REFLEXION

Covid-19 : le contrôle des populations par la peur était « totalitaire », admettent des responsables scientifiques

Au Royaume-Uni, les membres du Comité d’études comportementales au sein du Groupe scientifique sur la grippe pandémique expriment des regrets concernant des méthodes « contraires à l’éthique », selon The Telegraph du 14 mai.

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/05/19/covid-19-lutilisati...

SANTE

Origines du Sars-Cov-2 : la vérité s’est-elle échappée du laboratoire ?

La revue scientifique Science publie ce 13 mai 2021 une lettre d’une vingtaine de chercheurs américains réclamant une enquête sur les origines du Sars-Cov-2. « Nous devons considérer sérieusement les deux hypothèses, celle de l’origine animale et celle de la fuite d’un laboratoire jusqu’à ce que nous ayons suffisamment de données », écrivent-ils. De son côté, le rédacteur en chef explique : « Le but de notre rubrique Science’s Insightsest d’offrir aux scientifiques le meilleur espace de discussion sur la science. Aussi, vu l’importance du sujet, l’ampleur de l’expertise et les qualifications éminentes des auteurs, la décision de publier leur lettre était facile. »

PMO

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Les arguments contre le passeport vaccinal européen

À Bruxelles, la Commission européenne et les États membres ont peaufiné les détails du soi-disant certificat vert numérique de l’Union européenne, un nouveau nom stylé pour ce qui est essentiellement un passeport vaccinal européen. Pour l’essentiel, le programme est censé remplacer le test Covid-19 que les voyageurs sont désormais tenus de présenter négatif à leur arrivée ou avant leur départ d’un pays de la zone.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/05/27/396280-les-argume...

 

 

mardi, 25 mai 2021

France : l’horizon bouché de 2022

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France : l’horizon bouché de 2022

Le quinquennat d’Emmanuel Macron aura été celui de tous les paradoxes. Alors que l’élu inattendu de 2017, le Président surprise, entendait réformer la France en profondeur en corrigeant les énormes défauts de son économie administrée et anémique, et de son système social plombé par une masse d’assistés et en panne de moyens, il a été, à la fois, pris de vitesse par les dysfonctionnements en tous genres consécutifs à la politique et à la gestion de ses prédécesseurs (en particulier les deux double-septennats désinvoltes de Mitterrand et de Chirac qui ont mis la France en situation de « mort douce »), et victime des hasards de l’Histoire (en l’occurrence, le retour impromptu, mais non pas imprévisible, d’une grande pandémie).

En outre, comme l’idéologie libertaire et universaliste du Président l’empêche obstinément d’apprécier à sa juste valeur la gravité de la crise identitaire française engendrée par l’immigration massive, la situation de la nation a empiré sur tous les plans. Elle est tellement dégradée que l’on peut se demander comment lui-même, en cas de réélection, ou comment celui ou celle qui lui succédera, en 2022, pourra faire face aux échéances de tous ordres qui se profilent à l’horizon. Entre, d’une part, l’incivisme et l’ensauvagement de la société, et d’autre part, l’endettement et les déficits, le manque d’efficacité de l’économie, et donc le risque d’exclusion de la zone euro (avec, et c’est tout le problème, celui de n’être plus protégé par le « parapluie monétaire allemand ») en cas de gestion trop irresponsable, les ingrédients du chaos ne manquent pas.

Les deux réalités primordiales : anomie sociale et endettement.

Il n’est pas nécessaire d’accumuler les chiffres et de multiplier les exemples pour voir que la « brésilianisation » de la population française est en marche, et que la crise de la dette menace lourdement.

Le terme brésilianisation, utilisé par Michael Lind pour caractériser l’évolution de la population des Etats-Unis au cours de ces dernières années est destiné à souligner un double phénomène conjoint, celui de l’hétérogénéisation des groupes humains et celui de l’anomie sociale avec l’insécurité grandissante qu’elle apporte (puisqu’il n’y a plus de normes ou qu’elles sont allègrement bafouées). Or, le phénomène va en s’amplifiant. A partir des publications de l’Insee, France Stratégie fait remarquer que : « dans les unités urbaines de plus de 100 000 habitants, la part des immigrés d’origine non européenne est […] passée, chez les 25-54 ans, de 9 % à 15 % entre 1990 et 2015 » ; et que dans ces mêmes unités urbaines, « la proportion de jeunes immigrés ou d’enfants vivant avec au moins un parent immigré d’origine extra-européenne est passée de 17 % à 38 % entre 1990 et 2015 ». Avec des situations records comme à Strasbourg, où la catégorie étudiée est passée de 0-10 % en 1975 à 30-40 % en 2015, Rouen (de 0-7 % en 1975 à 35-42 % en 2015), ou encore Limoges (de 0-10 % en 1982 à 30-40 % en 2015). Malgré toutes les dénégations, la France a pris le chemin de la « polyarchie ethnique » selon l’expression dont Robert Dahl use pour désigner les rapports de force sociaux-démographiques qui font la société américaine d’aujourd’hui. Et qui sont, comme on le sait, marqués par beaucoup de tensions, de brutalité. Mais qui se traduisent aussi de plus en plus en termes politiques et électoraux, comme on s’en est rendu lors des dernières présidentielles aux Etats-Unis.

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Si le pacte républicain est mal en point, l’économie française ne va pas mieux. Dans son Blog, qui mérite attention, l’économiste avisé Marc Rousset écrit : « En France, on saoule les braves Français en leur disant que l’endettement public représente 120 % du PIB : personne ne réagit, 95 % des Français n’ayant aucune idée de ce que représentent ces chiffres. Mais si l’on ajoute les 4.119 milliards d’euros de la dette hors bilan non provisionnée à fin 2020, selon le rapport du Sénat, aux 2.733 milliards d’euros de la dette publique officielle, cela représente une dette réelle effective de 7.000 milliards d’euros, soit 100.000 euros par Français! Là, tout le monde comprend la catastrophe à venir! Le seul paiement non provisionné des retraites des fonctionnaires et militaires s’élève à 2.287 milliards d’euros, soit presque autant que la seule dette officielle de 2.733 milliards d’euros dont on nous parle matin, midi et soir ! Cette dette française irremboursable de 7.000 milliards d’euros est porteuse d’inflation ou d’hyperinflation à elle seule ! ».  

A la différence de l’Allemagne, la France n’a que très peu de marge de manœuvre pour faire face à sa dette, et au risque d’une remontée des taux d’intérêts, voir d’une récession. Depuis 2008, contrairement à sa partenaire, la France n’a pas redressé ses comptes et le poids des dépenses publiques rapportées au PIB y est le plus élevé des pays européens. L’inflation en France est donc inéluctable et l’alternative sera, selon Marc Rousset et beaucoup d’autres, en avril-mai 2022, après la fin du plan de sauvetage européen, la suivante : «  soit l’Allemagne acceptera par exemple une inflation modérée de 5 % par an au plus, sans augmentation des taux d’intérêt, pour la zone euro, soit l’Allemagne refusera, ce qui est fort possible, auquel cas la zone euro explosera et, après le retour au franc, celui-ci sera dévalué immédiatement, par exemple de 20 %, tandis que la saga de l’hyperinflation commencera pour la France en faillite, incapable de rembourser ses dettes autrement qu’en monnaie de singe ».

L’absence de toute perspective électorale.

L’insécurité sociétale endémique, depuis l’agression crapuleuse ou à motivation politique jusqu’à l’attentat terroriste, et le mauvais état des finances publiques qui empêchera toute réponse budgétaire à la crise sociale vont conditionner le quotidien des Français dans l’avenir.

Les deux dilemmes vont se trouver inéluctablement au centre de la prochaine campagne présidentielle, mais aucun des candidats pressentis ou officiels n’a, à ce jour, de réponse sérieuse à offrir, surtout s’il s’agit de les traiter tous les deux à la fois. Les discours entendus sont ceux tantôt de la fuite idéologique en avant, quand ils relèvent de la majorité présidentielle ou du pouvoir médiatique, tantôt de l’irresponsabilité et de l’incompétence, quand ils sont prononcés par les tribuns populistes de droite et de gauche, tantôt encore de la pure nostalgie, quand ils procèdent de ceux qui se gargarisent de la France d’antan. Il y a donc à parier que quel que soit l’élu de 2022, rien de probant ne sera tenté et que la société et l’économie françaises vont continuer à se désagréger.

Il faut dire qu’il est difficile de tenir un langage de raison, de lutte et de courage à des citoyens habitués à l’opulence, à la facilité et au confort moral. Il ne reste plus à espérer qu’au milieu des dégâts post-électoraux prévisibles et du désarroi politique se lèvent des forces charismatiques.

lundi, 24 mai 2021

Pourquoi la France fait face à un risque d’effondrement ?

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Pourquoi la France fait face à un risque d’effondrement ?

Marc Rousset

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

Avec des Bourses au plus haut et sans visibilité sur l’inflation à venir, le spectre de l’intervention des banques centrales préoccupe les investisseurs ; les Bourses jouent donc au yo-yo, plombées par la peur de l’inflation, mais elles sous-estiment les risques de faillites d’entreprises et de pertes financières pour les banques.

Afin de juguler l’inflation, la Fed pourrait diminuer ses achats d’actifs obligataires qui s’élèvent à 120 milliards de dollars par mois ; elle imagine cette possibilité pour fin 2021-début 2022, mais il est possible qu’elle soit obligée d’intervenir beaucoup plus tôt. Pour l’instant, suite à la vente de titres obligataires par les investisseurs, le taux des bons du Trésor à dix ans est de 1,672 %. Quant à la BCE, en raison des taux d’inflation actuels très bas en Europe, il n’est pas question de diminuer les achats de titres obligataires, et les taux d’emprunt augmentent très lentement (0,244 % en France et 1,081 % en Italie). Si les taux d’intérêt devaient augmenter brusquement en 2021, suite à une inflation qui augmente, à un niveau d’endettement des États de plus en plus élevé et à une croissance économique insuffisante, la BCE se trouverait dans une situation impossible, devant alors choisir entre la peste de l’hyperinflation inacceptable (augmentation des achats de titres) et le choléra des taux d’intérêt élevés (diminution des achats de titres) et, donc, de la banqueroute des États (France et Italie).

Au-delà du risque d’inflation, suite à l’augmentation de la masse monétaire par les banques centrales, il y a également un risque d’inflation par les coûts. Au manque de conteneurs pour le transport maritime, à la pénurie de puces électroniques, à la hausse d’un grand nombre de matières premières telles que le cuivre, le bois, le lithium, de nouvelles pénuries apparaissent : manque de pneus et de caoutchouc et même de palettes en bois et de clous ! Les palettes en bois ont augmenté de 50 % en un an et le prix des clous de 36 %. Les entreprises du BTP éprouveraient aussi de grandes difficultés pour effectuer leurs achats nécessaires aux chantiers. Il semblerait que la Chine ait acheté de grandes quantités de caoutchouc partout dans le monde. Les Chinois chercheraient à se débarrasser de leurs dollars qui ne leur rapportent rien en achetant et stockant des matières premières susceptibles de flamber dans les mois qui viennent.

L’Institute of International Finance explique comment la réponse à la pandémie Covid-19 a ajouté 24.000 milliards de dollars à la montagne de la dette mondiale qui a atteint, en 2020, un nouveau record historique à 281.000 milliards de dollars. La BCE, de son côté, alerte sur les risques élevés de crise financière. Les faillites vont se multiplier car les taux d’endettement ont bondi de 220 % des fonds propres, fin 2019, à 270 % en moyenne, fin 2020, pour les 10 % des entreprises les plus endettées. Les États de la zone euro vont donc aussi faire face au dilemme de la faillite des entreprises ou des dépenses trop importantes du « quoi qu’il en coûte » car l’endettement moyen des États de la zone euro est passé de 86 % du PIB, en 2019, à 100 %, en 2020.

Les dilemmes seront encore d’autant plus cornéliens dans la zone euro qu’une hausse des défaillances d’entreprises fragilisera très fortement les banques. Ces dernières devront augmenter leurs provisions pour créances douteuses, tout en étant exposées à un risque de correction du prix des actions, voire de l’immobilier. Il se trouve que la rentabilité des banques européennes est actuellement très faible (1,3 % de rentabilité des capitaux propres, alors qu’elle était de 5,3 % avant la pandémie) et qu’elle est de 10 % pour les banques américaines. La rentabilité devrait progresser un peu de nouveau, mais la BCE ne voit que les mariages entre établissements (avec, donc, des licenciements pour diminuer les coûts) afin de remédier aux problèmes structurels du secteur.

Pas besoin, donc, de sortir de Polytechnique pour réaliser que les propos optimistes du gouvernement ne correspondent en rien à la gravité de la situation en France au sortir de la crise sanitaire. Si l’on ajoute au risque économique, financier et boursier un risque non négligeable de crise politique, d’explosion sociale ou populiste, parler de risque d’effondrement de la France n’est pas exagéré.

La revue de presse de CD - 23 mai 2021

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La revue de presse de CD

23 mai 2021

ECONOMIE

Les difficultés récentes que rencontrent les industriels à se procurer des semi-conducteurs, éléments centraux et indispensables à la transformation digitale des organisations et de la société, rappellent que le digital ne peut s’affranchir de réflexions sur le territoire et sur les relations entre les grandes puissances mondiales.

Extrait de « La transformation digitale des entreprises » que vient de publier les éditions Ellipses.

The Conversation.com

https://theconversation.com/bonnes-feuilles-la-nouvelle-g...

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ETATS-UNIS

Yémen : malgré ses promesses électorales, Biden continue à soutenir la guerre

L’administration Biden a finalement admis que les États-Unis apportaient un soutien offensif à l’assaut génocidaire de l’Arabie saoudite contre le Yémen, contredisant directement l’affirmation de février selon laquelle elle ne fournirait plus de soutien offensif dans cette guerre.

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/05/15/yemen-malgre-ses-pr...

FRANCE

Justice politique : les grosses ficelles du macronisme

À un an de l’élection présidentielle, l’instrumentalisation politique de la justice reprend du service. Au PNF et au pôle d’instruction, on est l’arme au pied, prêt à intervenir comme en 2017 et permettre la réélection d’Emmanuel Macron en disqualifiant les adversaires susceptibles de le mettre en difficulté. Ils ont déjà tout ce qu’il leur faut en magasin et d’ailleurs pas seulement contre Marine Le Pen.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/05/justice-politique-les-g...

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Masque obligatoire en extérieur : Véran piétine la science et les libertés

Pourquoi ne pas abroger tout de suite le port du masque obligatoire en extérieur ? Il n’a aucune justification scientifique, et les seules raisons valables de le conserver sont politiques et liberticides.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2021/05/18/397734-masque-obl...

GEOPOLITIQUE

Alternative iranienne au canal de Suez

Avec le récent blocage du canal de Suez par le porte-conteneurs Ever Given, de nombreux pays sont déjà activement impliqués dans la recherche et la discussion d’une éventuelle alternative future à cette voie de transport maritime reliant l’Europe et l’Asie. Ainsi, la Russie a proposé la route maritime du Nord, et Israël a rappelé l’idée du canal Ben-Gourion, qui pourrait relier la Méditerranée à la mer Rouge en contournant le canal de Suez. 

Euro-Synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/05/16/a...

La Chine, l’Inde et le reste du monde…

Deux géants. Deux géants qui, à eux seuls, représentent plus du tiers de la population mondiale : 19% pour la Chine (1,44 Milliard d’habitants), 18% pour l’Inde (1,39 Milliard). Deux voisins qui, au cœur du continent asiatique, ne pouvaient pas ne pas entrer tôt ou tard en confrontation, tout en se ménageant, par respect l’un pour l’autre, de longues plages de coopération, voire d’amitié.

Geopragma

https://geopragma.fr/la-chine-linde-et-le-reste-du-monde/

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MEDIAS

La manipulation des algorithmes, moyen de dominer l’information ?

Les algorithmes, surutilisés et sophistiqués par les GAFAM permettent de manière subtile le « shadowing » (de shadow, ombre en anglais), en clair de mettre dans la soute une information « négative » ou – a contrario – de mettre au grand soleil une information dite « positive ». Nous reproduisons un article de Caitlin Johnstone paru sur son blog le 4 mai 2021 : La manipulation des algorithmes de la Silicon Valley est la seule chose qui maintient les médias grand public en vie.

OJIM

https://www.ojim.fr/manipulation-algorithmes-information/...

REFLEXION

Thoreau et la difficile désobéissance civile face à la dictature sanitaire

Relire Thoreau par les temps qui courent en occident est intéressant, parce que ce légendaire résistant nous explique à quel point il est difficile de… résister. Et il ne fait pas de cadeaux, même à ceux qui se disent résistants : « Ils parlent de changer la société, mais ils n’ont point de refuge hors d’elle. »

Euro-Synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/05/14/t...

Meilleurs extraits de la revue de presse de Pierre Bérard

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Meilleurs extraits de la revue de presse de Pierre Bérard

Au sommaire :

Dans l’émission de Tv Liberté consacrée aux dessous de la science Floriane Jeannin et Nicolas Faure abordent le point sensible des différences génétiques entre populations. À l’aide d’entretiens très divers avec de nombreux spécialistes ils concluent raisonnablement à une différence entre les populations examinées. Cette émission va au rebours de toute la bien pensance qui a imposé depuis la fin de la dernière guerre mondiale le dogme d’une égalité parfaite entre groupes humains. On appréciera à cet égard cette tribune paradoxale de Laurent Alexandre militant pour l’obscurantisme publiée dans Le Monde en 2018 : « La génétique ne peut pas prendre le risque de cautionner une idéologie inégalitaire. À titre personnel je suis farouchement opposé à l’ouverture de cette boîte de Pandore : exceptionnellement, les savants doivent faire passer la vérité scientifique après le principe philosophique fondamental de l’égalité des groupes d’homme ». Ne croirait-on pas entendre le pape s’exprimer face aux travaux de Galilée ?Galilée reprenant les conclusions de Copernic mettait en cause le dogme de l'immobilité de la terre au centre du cosmos. Les autorités ecclésiastiques craignaient que cette révélation ne fasse perdre leur foi aux chrétiens. Condamné, Galilée n’en murmura pas moins « Eppur si muove ». À notre époque qui se dit et se veut « progressiste » il semble bien que Lyssenko ait de nombreux adeptes, toujours acharnés à réduire au silence des scientifiques dont les conclusions déplaisent  :

https://www.youtube.com/watch?v=dGO2qXzunCE

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Très éloigné des chimères, Machiavel entendait redécouvrir une pratique du politique affrontant le réel avec tout ce qu’il comporte de ténèbres. Partant d’une conception de l’homme tel qu’il est, Machiavel dans son art politique s’obstinait à se servir aussi bien de ses qualités que de ses défauts pour parvenir plus efficacement au but visé.  Les vices des hommes ne sont donc pas un obstacle à la politique comme on l’estimait généralement à son époque mais peuvent s’avérer autant d'atouts pour atteindre le bien commun. Il écrivait : « En politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le pire et le moindre mal » et encore  « Un prince ne doit avoir autre penser, ni prendre autre matière à coeur que le fait de la guerre et l’organisation et discipline militaire ; car c’est le seul art qui appartient à ceux qui commandent ». Un enseignement que sauront retenir tous les philosophes réalistes de Carl Schmitt à Julien Freud. La force alliée à la ruse est ce qui fait la Puissance qui déjà un bien nous apprend ce patriote italien qui a beaucoup fait pour déniaiser la conception du politique. Ici une présentation lumineuse d’Ego Non :

https://www.youtube.com/watch?v=WWRBmZILdMc&t=3s

 

Une belle réflexion de Pierre le Vigan sur l’amor fati. Méditation entre liberté, sens des limites et lucidité. Il fait la part belle aux nihilismes contemporains qu’il convient absolument de surmonter :

http://metapoinfos.hautetfort.com/archive/2021/05/10/comp...

 

Le dernier numéro d’I-Média porte essentiellement sur la révolte des personnels militaires et policiers contre la mollesse, pour ne pas dire l’impuissance, de l’appareil gouvernemental vis à vis de la violence qui monte inexorablement en France et contre la protection de fait dont jouissent trop souvent ses auteurs. Si cette révolte appuyée par une grande majorité de nos concitoyens, est pour le moment purement symbolique elle n’en accuse pas moins un délitement de la nation qui pourrait prendre un tour dramatique. Les animateurs de l’émission citent à ce propos George Orwell : « À une époque de supercherie universelle, dire la vérité est un acte révolutionnaire ». Ne se pourrait-il pas que malgré le travail consciencieux des médias de propagande la vérité finisse par sortir du puits?:

https://www.youtube.com/watch?v=Xo9Ef_I1fB0

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Commentant le dernier livre de Patrick Buisson La fin d’un monde (Albin Michel) l’économiste Guillaume Travers souligne la hauteur de vue de l’auteur qui se montre un excellent historien des mentalités. S’attachant à décrire la véritables révolution des moeurs qui s’étend sur la période 1960-1975 l’auteur à l’aide de tout un ensemble de documents dresse un inventaire précis de tout ce que nous avons perdu au cours de ces quinze années marquées par la fin du monde paysan, l’effondrement de l’Église et l’éclipse du sacré ainsi que l’effacement des pères. « Les noces multiséculaires du catholicisme français et du monde rural, fondées sur la permanence, la stabilité, la répétitivité, et l’étroite correspondance des cycles religieux et des cycles temporels, furent ainsi rompues comme fut refoulé l’univers symbolique qui s’y rattachait ». Ces pertes ont fait place au vide intégral et à l’étrange soulagement de n’être plus rien qui accable l’homme contemporain :

https://institut-iliade.com/patrick-buisson-la-fin-dun-mo...

 

Patrick Buisson l’antimoderne plein de subtilité s’en prend au capitalisme accusé d’être le grand broyeur des moeurs, des coutumes et de l’esprit traditionnel et ainsi d’avoir fait le malheur des hommes qu’il a privé de sens et mis intégralement à nu. Une réflexion solide sur le sens du sacré et des permanences bouleversées depuis quelques décennies par l’évolution d’un système dont l’hubris est partie prenante. Ce que nous dit Buisson c’est que le capitalisme n’est que secondairement un système économique; il est d’abord et avant tout une anthropologie :

https://www.revue-elements.com/patrick-buisson-la-moderni...

 

Commentant les trois numéros spéciaux qui ont consacré leur une à l’immigration (Le Figaro enquêtes, Front Populaire et Valeurs Actuelles hors-série) Paul Tormenen de Polémia tire la conclusion qu’il y a péril en la demeure. Ces numéros présentent en effet des enquêtes très fouillées qui montrent que  « Le grand remplacement » loin d’être une « théorie » « complotiste » ou « paranoïaque » comme s’efforcent de nous le faire croire ceux qui ne veulent pas voir est bien une réalité. L’immigration  est une réalité brûlante qui pourrait demain exploser à la figure de ceux qui pratiquent la cécité volontaire au nom d’un humanisme à courte vue  :

https://www.polemia.com/trois-revues-consacrees-a-limmigr...

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Michel Maffesoli vient de faire paraître L’ère des soulèvements qu'il présente comme un pamphlet. De l’éruption des gilets jaunes à la contestation de la gestion de la pandémie (il parle de psycho-pandémie), des grèves émeutières pour contrecarrer le libéralisme mondialisé à la vague d’émotion planétaire suscitée par l’incendie de Notre-Dame et encore à l’existence aseptisée qu’on nous propose, ce sociologue de l’imaginaire et du quotidien traque le changement de paradigme que nous sommes entrain de vivre. Pour lui il est évident que le règne de la rationalité, de la technique et de l’individualisme forcené s’achève convulsivement pour le meilleur et pour le pire. Nous entrons dans l’ère des révoltes, ce que la ploutocratie politico-médiatique, démocrate mais non démophile, ne veut pas voir. Ci-joint un entretien avec le site Breizh info :

https://www.breizh-info.com/2021/05/13/164253/michel-maff...

 

La Nouvelle Librairie produit une vidéo d’une heure et demi avec Renaud Camus dont elle vient de publier une édition complète et actualisée du livre Le Grand Remplacement :

https://www.facebook.com/watch/?v=518233629206940&not...

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Dans cette excellente vidéo l’africaniste Bernard Lugan reprend les arguments essentiels de son denier livre Pour répondre aux décoloniaux, aux islamo-gauchistes et aux terroristes de la repentance. Il analyse la généalogie de ces mouvements, leur corpus idéologique et leurs objectifs ainsi que les relais sur lesquels ils s’appuient pour diffuser leurs idées boiteuses dans le corps social :

https://www.youtube.com/watch?v=cdawx7xxOcs

 

Le site de Geopragma relaie le texte de la Tribune des généraux et pose intelligemment la question d’une interprétation trop restrictive du devoir de réserve dans l’expression des militaires. Une obligation trop ficelée qui peut en effet brider les intérêts les plus élevés de la nation tandis qu'une réflexion libre peut par sa pertinence amender la sclérose intellectuelle des état-majors. Les exemples en sont nombreux de Charles de Gaulle à Marc Bloch. Le texte pose le problème de l’utilisation de la matière grise des combattants du front, souvent en contradiction avec celle trop attendue des béni-oui-oui de la hiérarchie en reprenant opportunément cette citation de Thucydide : « Une nation qui fait une grande distinction entre ses érudits et ses guerriers verra ses réflexions faites par des lâches et ses combats menés par des imbéciles ».

https://geopragma.fr/lexpression-des-militaires-une-liber...

 

L’historiographie espagnole grande pourvoyeuse de la révision du mythe d’al-Andalus comme prétendu paradis de la tolérance religieuse. Dans ce texte de Nicolas Klein nombreuses réflexion sur les relations qu’entretient l’Espagne avec le monde arabe:  

http://unuberpourtobrouk.com/index.php/2021/05/12/lespagn...

 

Frédéric Le Moal explique très bien comment le fascisme parvint au pouvoir face à un régime libéral éreinté et déconnecté des masses :

https://www.lefigaro.fr/vox/histoire/frederic-le-moal-le-...

 

dimanche, 16 mai 2021

La revue de presse de CD 16 mai 2021

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La revue de presse de CD

16 mai 2021

ECONOMIE

Le lithium prendra-t-il la place du pétrole ?

Electromobilité : un changement radical de la relation homme/voiture est en cours. Le lithium sera-t-il le « carburant » du futur et supplantera-t-il le pétrole ? Entre-temps, la course géopolitique à l'accaparement des précieux éléments naturels a déjà commencé.

Euro-synergies.Hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/05/06/l...

La métropolisation de la France, un danger pour la République

La métropolisation est une tendance lourde de nos sociétés. Né aux États-Unis, ce phénomène de concentration de la production de richesses dans de très grandes agglomérations a gagné la France au cours des dernières décennies et l’a profondément transformée. La métropolisation a conduit à une éviction des classes moyennes et populaires des métropoles, renvoyées dans une France périphérique appauvrie. La crise des Gilets jaunes a mis en lumière les dommages démocratiques de cette partition sociale et territoriale. C’est la thèse de Pierre Vermeren, professeur d’histoire contemporaine à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, qui vient de publier dans la collection Le Débat chez Gallimard L’impasse de la métropolisation.

Le Vent Se Lève

https://lvsl.fr/les-metropoles-et-la-metropolisation-de-l...

FRANCE

Nucléaire en France : les éléments du choix

Le nucléaire a mauvaise presse auprès des principaux mouvements écologistes. L’histoire récente nous rappelle bel et bien que l’énergie nucléaire est sujette à d’importantes contraintes technologiques, financières et humaines. Le risque d’un accident majeur, même s’il est probablement limité en France, n’est pas nul. Ainsi, l’énergie nucléaire nécessite une vision stratégique de long terme, des investissements réguliers, une conservation du savoir-faire et des compétences, un appui permanent de l’État et de la société. Toutefois, une fois ces conditions remplies et le choix réalisé de manière démocratique, une énergie nucléaire bien gérée peut représenter un réel apport pour relever le défi de la transition énergétique. Un apport que les écologistes pourraient n’avoir pas le luxe de refuser.

Le Vent Se Lève

https://lvsl.fr/nucleaire-en-france-les-elements-du-choix...

GEOPOLITIQUE

L’Ukraine, le piège de la sécurité européenne

Jean-Claude Galli, membre du Comité d’orientation stratégique de Geopragma, revient sur les rapports de force qui s’affrontent dans le Donbass et les enjeux qui alimentent la récente escalade des tensions.

Geopragma

https://geopragma.fr/lukraine-le-piege-de-la-securite-eur...

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Égypte et Éthiopie : jeu à somme Nil ?

Les tensions montent autour du projet éthiopien du barrage de la Renaissance. Le Caire craint une main mise d’Addis-Abeba sur les eaux du Nil bleu et exige le maintien du statu quo hydraulique et stratégie dans la région. 

Conflits

https://www.revueconflits.com/gil-mihaely-nil-ethiopie-eg...

Perte de l’indépendance stratégique de la France : l’autre pétition des militaires

Dans une tribune publiée il y a quelques jours, un certain nombre de militaires de haut grade ayant quitté le service actif et regroupés au sein d’un « cercle de réflexion interarmées » déplorent vivement la participation de la France aux exercices militaires de l’OTAN dirigés contre la Russie. Ils y voient la soumission de notre pays à une stratégie américaine dangereuse et la perte de notre indépendance stratégique. Ainsi qu’une « erreur politique confinant à la provocation irresponsable », dont on peut penser qu’elle est dictée à la fois par l’alignement permanent d’Emmanuel Macron sur la politique des États-Unis et sur la confiscation du ministère des affaires étrangères français par le groupe de faucons néoconservateurs installés par Kouchner au Quai d’Orsay.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/05/perte-de-lindependance-...

MEDIAS

Les médias américains, Pravda de la CIA et des agences de renseignement ?

La presse américaine, pendant longtemps, avait su se confronter à l’appareil de l’État profond, attitude qui culmina dans l’affaire des Pentagon Papers, dans les années 70, et ce avec le plein soutien de la Cour Suprême des États-Unis. Mais c’est à partir de l’affaire Snowden (qui divulgua en 2013 des informations secrètes aux journalistes Glenn Greenwald et Laura Poitras) que la galaxie de la sécurité nationale a montré les dents. Cette évolution a été d’autant plus facile que les journalistes, payés par des entreprises de presse au capital social de plus en plus concentré, sont progressivement devenus des distributeurs de nouvelles prérédigées par l’establishment des agences de presse. Bref, l’intrusion du « Big Business » comme du « Big Government », renforcée par la culture de l’instantané en continu, ont ainsi asphyxié l’essence même du journalisme.

OJIM

https://www.ojim.fr/les-medias-americains-pravda-de-la-ci...

Complots - comploteurs - complotistes

Un essai d’analyse de la crise sanitaire qui se déroule depuis le début de 2020 à travers ces trois termes à partir d’une question : « Y a-t-il eu un complot mené dans les coulisses de l’État français ? » Pour répondre à une telle question, rien de mieux que de se référer à un ensemble de faits parfaitement documentés… Un examen délicat qui souvent se résume à l’enfantin « C’est celui qui dit qui y’est »

Francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/complots-comp...

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Qui sont les « Décodeurs » ? Entre GAFAM, argent et influence. Première et deuxième partie

Aujourd’hui plus que jamais la vérification d’information, aussi appelée « fact checking » a le vent en poupe. Les journalistes et médias dispensent leurs vérités ou ce qu’ils estiment telles, sous l’ombre protectrice des multinationales américaines. Cinq grands médias ou agences en ont en France le quasi- monopole : Les Décodeurs du Monde, Désintox et Checknews par Libération, l’AFP Factuel, Fakes Off de 20 Minutes, et Les Observateurs de France 24.

OJIM

https://www.ojim.fr/qui-sont-les-decodeurs-entre-gafam-ar...

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SECURITE

Loi Renseignement 2 : la surveillance algorithmique hors de contrôle

Protéger les citoyens du terrorisme en intégrant une surveillance de masse algorithmique altère les libertés fondamentales et se fait sans aucun élément probant quant à son efficacité.

Contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2021/05/05/396765-loi-rensei...

Cybersécurité : « Les attaques informatiques peuvent créer le chaos », alerte le patron de l’ANSSI

« On ne sera jamais assez ambitieux parce que nous sommes face à des menaces qui sont extrêmement fortes ». Auditionné par la commission des affaires européennes du Sénat, Guillaume Poupard, patron de l’ANSSI (agence nationale des systèmes de sécurité des systèmes d’information) a listé, ce jeudi, les enjeux en matière de cybersécurité auxquels la France doit faire face.

Public Sénat

https://www.publicsenat.fr/article/politique/cybersecurit...

mardi, 11 mai 2021

Aperçu rapide de la situation en France, en mai 2021

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Aperçu rapide de la situation en France, en mai 2021

par La Hire

Je n’arrive pas à dormir, nerveux malgré une grande fatigue, alors j’écris à l’improviste ceci. J’hésitais et je voulais le faire plus tard, genre +/- un an, mais l’histoire n’attend pas et s’accélère de plus en plus. Je ne voudrai pas me retrouver à la traine, même pour une chose aussi insignifiante qu’un écrit et pourtant, je ne suis plus très passionné par la politique et tout ce qui s’y rattache. Je vais essayer de dresser un bilan rapide de la situation ambiante. Pour tout curieux, ce n’est pas mon idée de ce qu’il faut faire, peut-être que ce sera pour bien plus tard. Du reste, on pourra écrire un livre (et il y en a déjà plein) sur ce pourquoi nous sommes là, etc. Pour l’instant, on ne va pas trop s’étendre sur les détails. Alors récapitulons.

En France, en 2021, le régime (mot neutre, genre nous les humains, sommes des mammifères) est la Vème République. Le régime a connu une période de prospérité économique vers la fin des 30 glorieuses. Depuis les mandats Giscard/Mitterrand (deuxième moitié années 70/début 80), le pays connait une décroissance économique, hausse constante du chômage et entre autre, surtout, une mutation du régime vers ce qu’il est aujourd’hui, donc depuis +/-40 ans. Ce régime est en-haut, libéral-mafieux, en bas étatique à fond. Il n’est pas indépendant, lié au-dehors de France à l’Union Européenne (domination politique/économique) et à une « alliance militaire » qu’il ne dirige pas.

La forme du régime est autoritaire molle, pseudo-démocratique (en théorie) et a décuplé son durcissement depuis l’épisode des Gilets Jaunes et le début de l’épidémie de COVID. Les moyens de répression du régime sont d’abord la mort sociale, puis la machine judiciaire, les forces de police et enfin, l’armée.

Mafieux, ce n’est pas une expression, il en obéit à plusieurs critères :

-Caste fermée, on n’y accède qu’aux moyens (très forts) financiers, au copinage, au népotisme.

-Plus d’éthique. Comme l’ont montré et le montrent les scandales à répétition, sa culture est ouvertement « pas vu, pas pris ».

-Affichage d’une richesse de plus en plus ostentatoire.

-Censure de plus en plus ouverte et de plus en plus visible.

-Usage de plus en plus fréquent et décomplexé de la force.

-Racket omniprésent et systématique, contre les entreprises, ce qui reste de classe moyenne, les commerçants divers, les automobilistes etc (au moyen surtout d’une démultiplication exponentielle de taxes).

-Casse progressive des institutions publiques « utiles » (santé, secours, forces de l’ordre, armée) et entretien d’une caste toujours plus grande administrative parasitaire.

-Achat de la sympathie et de la paix sociale, avec une part de l’argent qu’elle a racketté.

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La forme que prend le régime est de plus en plus totalitaire :

-Flicage de plus en plus généralisé, par tous les moyens.

-Contrôle des déplacements (pas au-delà d’un certain rayon, difficultés pour sortir du pays, puis de l’UE, etc.)

-Difficultés croissantes à l’obtention de la propriété (foncière, immobilière, etc.).

-Prévention de la moindre capacité d’autonomie du peuple (Déplacement automobile régulé, associations obligatoires pour tout, interdiction pratique de plus en plus fréquente de s’entrainer même à des choses insignifiantes si vous faites de la politique d’opposition, etc.).

-Alignement flagrant des médias « officiels » sur les thèmes (idées, champ lexical, images, etc.) diffusées par le régime. Contrôle des médias « officiels » par le régime au moyen de l’école de journalisme, de la carte de presse, du ministère de l’information, etc.

-Poursuites pénales contre écrivains/artistes de plus en plus nombreuses et visibles («sous couvert « d’appel à la haine », « d’antisémitisme » ou de « fake news », définitions toujours plus larges).

-De plus en plus d’encadrement dans toutes les manifestations publiques du peuple (telle conférence interdite, telle manifestation sévèrement encadrée, disproportion forces de police/manifestants, etc)

-Utilisation de la police républicaine toujours plus comme :

1) Moyen de sécurité personnelle (quartiers « de pouvoir » ou résidences privées d’hommes politiques protégés et ultra sécurisés tandis que de larges zones sont abandonnées).

2) « Milice » de protection du régime (avec mise en avant de la BAC comme unité du maintien anti-émeute alors que ce n’est pas du tout son rôle, etc.)

3) Passage au cours des années 2010 d’une stratégie classique du maintien de l’ordre à une doctrine de la répression systématique et dissuasive.

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-Les élections aujourd’hui, en 2021 (depuis plus ou moins longtemps mais comme pour tout, la tendance à fortement accéléré ces dernières années) ne servent pas à leur rôle premier, mais à envoyer divers messages. Il est illusoire d’espérer changer quoi que ce soit (mis à part quelques mesures superficielles) au moyen direct des élections, seulement indirect (en se faisant entendre). Si les élections ne vont pas dans le sens du régime, il en ignore le résultat (référendum de 2005) et passe quand même les mesures un peu plus tard et un peu plus discrètement (traité de Lisbonne de 2007).

Ajoutons à cela une situation générale comme suit : la société française est fortement morcelée en petites « tribus » sociales, musicales, vestimentaires, culturelles, ethniques (revendicatives) et religieuses (ostentatoires). La sociologie a aussi largement changé, d’une population relativement homogène jusque dans les années 70, on est passé progressivement et de plus en plus à une société complètement hétérogène. Les problèmes sont multiples et on pourrait continuer des heures comme cela, mais aussi principalement :

Le régime, ce qui reste de la « droite » et de la « gauche » sont incapables de comprendre, d’analyser ce qu’il se passe devant eux, d’accepter que le monde change et donc que leurs logiciels réflexifs doivent être largement mis à jour.

Le régime continue idéologiquement de plus en plus d’agir à l’intérieur par une fuite en avant dans la répression et l’absurde, et à l’extérieur comme si c’était encore la première guerre froide (finie en… 91 !). Ce qui reste de la « droite » et de la « gauche » se morcelle en mille tribus contradictoires. Elles aussi ne savent pas s’adapter et évoluer, elles continuent d’essayer de comprendre le monde avec des grilles de lecture obsolètes, ce qui les amène à disparaitre plus ou moins vite.

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L’effritement de plus en plus rapide de la société est ralenti autant que possible par :

-Le confort matériel (décroissant très vite).

-Le décalage mental (« Les dictatures, c’est quand les gens sont habillés en militaires, c’est la Corée du Nord, pas ici, voyons, nous on est une gentille démocratie, c’est ce qu’ils disent à la télé ! »)

-La force. C’est le régime qui concentre les moyens de force pratique et le pouvoir de frapper les dissidents au portefeuille ou de les emprisonner, voire de les tuer si le régime se trouve trop menacé.

Cela étant, fatalement, arrivera un moment où ce ne sera plus possible de « tenir les choses ensembles » et ce moment semble arriver de plus en plus vite. Pour le régime comme pour les gens, l’impression domine que rien ne va jamais changer et que ça va être les années 90 à perpétuité.

En attendant, concrètement, la machine consomme énormément et ne produit plus rien, donc cqfd elle est dysfonctionnelle.

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Sans entrer dans les détails, deux grands cas de figure sont possibles.

  • La guerre civile. On en parle de partout.

Le gros interdit à franchir serait d’abord mental, car pour les français de 2021, la guerre ici, ce n’est pas possible, c’est de la science-fiction, ça n’existe pas. Face à la pénurie matérielle et si jamais le fil de plus en plus fin qui tient notre « économie » (ou plutôt notre illusion de confort) se cassait, des comportements violents, chaotiques puis prédateurs apparaitraient vite, comme on en a vu le début par exemple lors du début de l’épidémie de COVID.

Si guerre il y avait, elle serait peut-être très localisée : scénario yougoslave, libyen ou syrien.

Elle serait particulièrement féroce car la violence serait provoquée par principalement des différences (réelles ou perçues) sociales, ethniques et/ou religieuses.

Elle serait totale en certains endroits parce que pendant plus de 7 décennies, la violence a été enseignée comme une chose mauvaise, refoulée et cachée au maximum. Et donc, comme tout ce qui est refoulé, on risque un retour de flammes particulièrement violent et inattendu.

Elle serait à 3, 4, 5… factions, pas juste 2. Au début, du moins.

Elle serait aggravée par le fait qu’il y ait en France une forte communauté musulmane « passive » et une « minorité » active de musulmans d’influence salafiste, des frères musulmans etc. Cette faction serait donc immédiatement soutenue par les pays du Golfe et la Turquie (donc argent + armes) et peut-être par l’afflux de combattants étrangers aguerris.

Elle serait asymétrique et de moyens matériels disproportionnés: les forces du régime ayant un armement bien supérieur à celui des différentes fractions du peuple, qui lui n’aurait quasiment rien. Le régime, suivant son incapacité habituelle à changer à s’adapter à de nouveaux paradigmes, la mènera peut-être comme une contre-insurrection classique au Moyen-Orient ou en Afrique (et aura de grandes chances d’échouer)

Elle pourrait être une série de micros conflits et « troubles » localisés ou durer longtemps. Il a fallu au moins 40 ans pour en arriver à ce point. L’éclatement de la Yougoslavie (Slovénie, Croatie puis Bosnie) a pris 5 ans. La guerre au Yémen dure depuis 7 ans, celle de Lybie depuis +/-  9 ans, celle en Syrie depuis 10 ans.

  • Il ne se passe « rien ».

L’UE ou le FMI ont fait/font/feront un coup d’état plus ou moins discret et prennent le contrôle sur la « machine » cassée.

Plus ou moins discret car les apparences seraient peut-être sauvegardées : on serait officiellement toujours sous la Vème République, on voterait, la Constitution serait préservée en apparence, de même que la devise, le drapeau ne changerait pas, etc.

La loi, l’ordre, le contrôle et le flicage seraient donc renforcés et on répéterait comme on le fait aujourd’hui que c’est « pour le bien » ou « pour la sécurité » des gens.

Il pourrait y avoir en apparence un « coup de balais », intervention de l’armée ou de la gendarmerie pour « ramener l’ordre » et calmer en gros 50% des motifs publics de mécontentements que sont l’immigration et l’insécurité (tandis que grosso modo 50% des autres sont d’ordre économico-social).

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Dans ce dernier cas, des têtes tomberaient symboliquement (condamnation de quelques dizaines de politiciens corrompus). Peut-être que le « coup de balais » se limiterait à l’expulsion médiatisée de quelques imams radicaux plus nombreux que d’habitude et un durcissement de la répression des troubles sociaux.

Ce pourrait aussi être un déchainement de violence autorisée des forces de l’ordre ou du peuple, d’autant plus fort qu’il aurait longtemps été refoulé (« Allez-y les gars, c’est open bar, tirez dans le tas, faites-vous plaisir, feu vert).

Une telle action « fusible » ne réglerait pas les problèmes de fond mais pourrait calmer un peu la situation et donc de gagner du temps.

Quoi qu’il advienne, il faut partir de plusieurs principes.

-Droite et gauche sont périmées, il faudra comprendre la France différemment, peut-être en la résumant à une opposition populaire au régime.

-La France d’abondance matérielle et de paix sociale apparente que nous avons connu disparait et va probablement disparaitre.

-Il faut se baser sur la pratique, la réalité, ne serait-ce que pour aller chercher le pain, et non plus sur la théorie (des manuels d’éducations civiques aux actualités « officielles »).

-Il faut apprendre psychologiquement de se préparer du mieux que possible aux situations inattendues et apprendre à sortir de sa routine mentale pour réagir le plus rationnellement possible en cas d’imprévu. Ce n’est pas une mince affaire, surtout que tout est de plus en plus renforcé de la part du régime pour cultiver chez nous un esprit et un état physique de victime isolée, passive et vulnérable.

Il va donc falloir, dans tous les cas, réaliser ce qu’on a en face de soi, à tous les niveaux et à toutes les échelles de temps, déterminer une ou des actions en conséquent, les réaliser, plus tard, en tirer des conclusions. C’est difficile et inhabituel pour les gens habitant en France, mais ils pourront de moins en moins fuir la réalité.

En conclusion, 2 chances sur 3 que ce serait le cas « 1 » (guerre civile) et 1 chance sur 3 que ce serait le cas « 2 » (« rien »). On verra bien ce qu’il advient. Pour ma part, c’est simplement ce que j’imagine.

Si j’écris de nouveau, je résumerai pourquoi, par exemple, le terrorisme n’est pas une solution et autres considérations plus ou moins pratiques.

Bon courage à tous.

 

La Hire.

lundi, 10 mai 2021

La revue de presse de CD - 9 mai 2021

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La revue de presse de CD - 9 mai 2021

ECONOMIE

Après l’affaire Danone : comment les fonds activistes font trembler les PDG

Ce n’est pas la peau des entreprises qu’ils veulent, mais souvent celle de leurs dirigeants. En mars 2021, ces fonds d’investissement ont réussi à faire tomber le PDG de Danone, Emmanuel Faber. Leur objectif : impulser le changement dans l’entreprise, générer une hausse du cours de l’action et revendre au plus haut... même s’il faut renverser la direction pour ça. Enquête sur ces nouveaux acteurs capables de tout pour arriver à leurs fins. Vidéo.

Les Echos

https://www.youtube.com/watch?v=VVMebvjqI5M

FRANCE

Pétition des mille : grandeur et misère du « devoir de réserve »

La publication d’une pétition, signée par un grand nombre de militaires, s’inquiétant de l’état de leur pays a provoqué un grand tintamarre. Le danger d’un fascisme imaginaire stimulant l’appétit répressif des antifascistes de pacotille. Au nom d’un devoir de réserve inventé pour la circonstance.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/05/petition-des-mille-gran...

GEOPOLITIQUE

Reconnaissance du génocide arménien par Joe Biden : le dessous des cartes

Samedi dernier, le génocide arménien a été officiellement reconnu par le Président américain Joe Biden. Il est premier dirigeant américain à franchir le pas. Quelles seront les conséquences pour la Turquie, ses relations avec Washington et sur la politique extérieure agressive d’Erdogan ? Décryptage avec Tigrane Yégavian*, chercheur associé au CF2R et spécialiste du Caucase et des minorités d’Orient.

Fildmédia.com

https://fildmedia.com/article/reconnaissance-du-genocide-...

Un canal sur le Bosphore et un nouveau pacte avec les États-Unis. Le pari d'Erdogan

Ces dernières semaines n'ont pas été comme les autres pour la Turquie. Elles ont commencé par un raid policier impliquant des amiraux à la retraite, les plus importants du pays, accusés de fomenter un coup d'État, et se sont terminées par le "sofa-gate" d'Ankara, pour se conclure avec les propos de Mario Draghi contre Recep Tayyip Erdogan, défini comme un "dictateur" par le Premier ministre italien. Les trois épisodes semblent complètement indépendants, du moins en apparence. Qu'est-ce qui peut unir dix amiraux accusés d'avoir signé un document faisant craindre un coup d'État avec une conférence de presse du Premier ministre italien au Palazzo Chigi ? Tout indiquerait qu'il s'agit de deux dossiers totalement distincts. Pourtant, il existe un fil conducteur : une fine ligne rouge qui relie Ankara à Rome en passant par Istanbul et Tripoli et qui révèle l'un des rapports de force les plus complexes de la Méditerranée.

Euro-Synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/04/28/u...

MEDIAS

Relations entre la presse et les forces de sécurité : un rapport sévère pour l'administration

Le 3 mai, un rapport de 116 pages a été rendu au Premier ministre Jean Castex qui dresse un état des lieux, ainsi que 32 recommandations, sur les relations entre la presse et les forces de l'ordre. Rédigé par une commission indépendante dirigée par l'ancien contrôleur des prisons Jean-Marie Delarue, ce document ne manque pas d'écorner certains passages controversés du schéma national du maintien de l'ordre (SNMO) publié en septembre 2020 ou de la proposition de loi Sécurité globale présentée un mois plus tard (pour la deuxième fois).

RT.com/France

https://francais.rt.com/france/86282-relations-entre-pres...

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RWANDA

Que s’est-il passé au Rwanda le 6 avril 1994 ? Vidéo avec Charles Onana

Le 6 avril 1994, l’avion Falcon 50 transportant deux chefs d’État africains, leurs collaborateurs et trois Français, membres de l’équipage, est abattu par un missile SAM 16 au-dessus de l’aéroport de Kigali. Cet acte est reconnu par l’ONU comme « l’événement-déclencheur » du génocide au Rwanda. Depuis plus de 20 ans, ses auteurs ne sont ni arrêtés ni jugés. Toutes les enquêtes menées par l’ONU, la justice belge, espagnole et française sont sabotées et en proie à de fortes pressions politiques. Interview de Charles Onana, Docteur en sciences politiques et spécialiste de l’Afrique des Grands Lacs et des conflits armés, auteur de « Enquêtes sur un attentat. Rwanda, 6 Avril 1994 » aux éditions L’Artilleur.

Sud Radio

https://www.sudradio.fr/societe/charles-onana-laffaire-de...

SECURITE

L’inexorable ascension des drones

A moins d’avoir vécu coupé du monde ces dix dernières années, plus personne ne s’étonne de la présence des drones, que ce soit auprès des particuliers, des professionnels ou des armées. Ils sont de plus en plus nombreux, et utilisés pour toujours plus de tâches. Relativement économiques – si l’on met à part la catégorie des drones militaires de plusieurs tonnes, – ils sont assez faciles à piloter et leur emploi est bien plus souple qu’un avion ou un hélicoptère piloté. De plus, ils peuvent être utilisés dans des endroits dangereux sans risquer la moindre vie. Le marché civil des drones est en croissance exponentielle depuis une dizaine d’années et devrait dépasser les 8 milliards de dollars par an à l’horizon 2022, tous marchés confondus

CF2R.org

https://cf2r.org/rta/linexorable-ascension-des-drones/

mercredi, 05 mai 2021

Charles Maurras, le littéraire, le classique, au-delà de la politique !

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Présentation d'écrivain

Charles Maurras, le littéraire, le classique, au-delà de la politique !

Dans cette vidéo, nous parlerons de Charles Maurras, la grande figure très connue de la droite nationale. Mais nous l’aborderons sous l’angle inédit de son esthétique. Si vous souhaitez en apprendre sur la vie de Maurras, je vous renvoie également à l’excellente biographie de Stéphane Giocanti ou encore à la titanesque œuvre de Pierre Boutang, "Maurras, la destinée et l’œuvre".
 
Si vous désirez m’écrire :
Par mail : jeremieBraves@protonmail.com
Sur Twitter : twitter.com/jeremie_B04
 

mardi, 04 mai 2021

Éric Zemmour à découvert

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Éric Zemmour à découvert

par Georges FELTIN-TRACOL

Le microscopique landerneau des « nationaux » hexagonaux connaît ces derniers temps une véritable fièvre politico-intellectuelle. Éric Zemmour se présentera-t-il à la présidentielle en 2022 ? Le maire d’Orange, Jacques Bompard, mobilise les ressources de son micro-parti, la Ligue du Sud, afin que le chroniqueur-vedette de CNews le soit.

L’hypothèse d’une candidature présidentielle de Zemmour n’est pas neuve. En 2015 bruissaient déjà des rumeurs autour de cette hypothèse. Quelques sondages lui accordaient au premier tour entre 12 et 16 %. Le futur directeur de la rédaction de Valeurs Actuelles, Geoffroy Lejeune, publia même une fiction politique intitulée Une élection ordinaire (1) qui imaginait sa victoire face à François Hollande (2). Il est vrai que contre « Flamby », même une chèvre l’emporterait tant le bilan du septième président de la Ve République est désastreux.

La tentation est grande. Le mécontentement de l’opinion populaire est si vif qu’il rend possible l’entrée en lice d’un candidat « vafanculiste » ou, tel Christophe Mercier dans les ultimes épisodes de la troisième et dernière saison de Baron noir, un « anti-Système » capable de bouleverser les rapports de force politiciens habituels (3) et de s’approche ainsi de l’Élysée.

Une candidature nécessaire ?

Les actuels soutiens politiques d’Éric Zemmour ne cachent pas leur volonté de faire chuter Marine Le Pen qui a déjà commencé sa troisième campagne présidentielle. Se prépare-t-elle dès à présent, malgré des sondages flatteurs qui indiquent un vrai conditionnement en amont de l’opinion publique, à un nouvel échec ? Elle sait si bien transformer l’or des intentions de vote en plomb des suffrages. Un nouveau second tour entre les protagonistes de 2017 installerait pour au moins trois décennies la présidente du Rétrécissement népotique dans une posture monopolistique qui étoufferait toute tentative sérieuse de renouvellement politique et générationnel. Une candidature Zemmour conduite à son terme logique, c’est-à-dire sa présence au premier tour de l’élection, nonobstant les difficultés financières, le problèmes d’obtenir les inévitables cinq cents parrainages, l’obstruction éventuelle de la part d’une justice guère indépendante et l’effroyable tir de barrage médiatique (4), aboutirait à l’écarter du duel final, à l’empêcher de danser ensuite le soir de sa nouvelle défaite sur des airs musicaux des années 1980 et à la renvoyer à son occupation favorite et sympathique : l’élevage des chatons.

41TsW-sneOL._SX340_BO1,204,203,200_.jpgToutefois, Éric Zemmour mériterait-il l’appui, matériel, humain et financier, de l’Opposition nationale, populaire, sociale, identitaire et européenne ? On peut en douter à la lecture de L’Autre Zemmour de Youssef Hindi. L’auteur des Chroniques du sionisme (Kontre Kulture, 2019) enquête sur le fer de lance journalistique de la réaction néo-conservatrice hexagonale. Il entend dévoiler les impostures et les contradictions du rédacteur d’Un quinquennat pour rien (2016). Ce livre n’est pourtant pas un pamphlet qui attaquerait la personne.

Youssef Hindi expose dans un style clair, précis et agréable une stratégie qu’il qualifie de « violence par tiers interposée (p. 188) » et dont Éric Zemmour serait sinon l’instigateur, pour le moins le bénéficiaire. « Cette stratégie […] consiste […] à désigner à un allié de circonstance un ennemi, ou un bouc émissaire, pour dévier la violence vers ce tiers et ainsi atteindre un objectif stratégique (p. 188). » Éric Zemmour ne serait-il pas néanmoins l’un de « nôtres » ? Son intervention, la plus virulente et la plus applaudie, à la Convention de la droite du 28 septembre 2019 n’est-elle pas ouvertement identitaire (5) ? N’a-t-il pas naguère accordé un long entretien au magazine Réfléchir & Agir (6) ? Suivant les conseils de son entourage, il n’a en revanche jamais donné suite aux demandes répétées de venir dans le local de la radio Internet dissidente Méridien Zéro

Une autre interprétation française

Rejoignant les analyses d’Emmanuel Todd, Youssef Hindi estime qu’« Éric Zemmour est un outil de détournement d’une colère populaire (p. 49) ». À l’instar de ses équivalents de « gauche », Bernard-Henry Lévy, Claude Askolovitch, Edwy Plenel, grands promoteurs d’« un multiculturalisme qui mine la société (p. 190) », Éric Zemmour s’oppose à leurs propositions mortifères sans pour autant se préoccuper de la question sociale. « Le peuple est pris en étau entre ces deux discours idéologiques apparemment antagonistes mais en réalité complémentaires (p. 190). » Son infléchissement idéologique dû à divers facteurs se vérifie quand on s’intéresse à sa « trilogie française ». Le Suicide français (2014) et Destin français (2018) exposent un panorama décliniste qui ignore les causes profondes de cette décadence. Leur auteur ne semble pas connaître l’œuvre remarquable d’Emmanuel Beau de Loménie, en particulier son étude en cinq volumes sur Les Responsabilités des dynasties bourgeoises. Dans Mélancolie française (2010), sa perspicacité y était plus affinée. Certes, son anti-féminisme anachronique l’incite à critiquer le renversement des alliances de 1756 orchestré par Madame de Pompadour et à déplorer le mariage autrichien de Napoléon Ier alors que Louis XV et l’empereur des Français avaient compris l’avantage de s’allier durablement à la Maison d’Autriche au nom des équilibres géopolitiques fondamentaux du continent européen face au nouveau bloc protestant Angleterre – Provinces-Unies – Hanovre – Prusse.

817FYEFLIOL.jpgÉric Zemmour appartient sans aucune contestation possible à une « droite » qui fait sienne l’universalisme républicain. Youssef Hindi le qualifie donc de « militant télévisuel d’un laïcisme de combat (p. 59) ». Or, « l’Autre Zemmour, le vrai, n’a pas été à l’école publique et laïque ni sur les bancs d’une école privée catholique comme pourraient l’imaginer ses lecteurs et admirateurs. Il a passé son enfance dans des écoles confessionnelles juives (p. 60) ». Pour la circonstance, l’auteur retrace la généalogie intellectuelle du judaïsme politique et insiste sur la « pénétration de la kabbale dans la Révolution et la République (p. 65) ». Il rappelle par ailleurs que « le mouvement assimilationniste juif […] avait un lien de parenté direct avec la secte frankiste dont le père est le rabbin kabbaliste et messie autoproclamé Jacob Frank (1726 – 1791) (p. 66) ». Un autre chercheur non formaté au politiquement correct, Pierre Hillard, a mis en lumière les liens étroits entre les cénacles kabbalistes et frankistes et le néo-conservatisme anglo-saxon par l’intermédiaire, d’une part, du philosophe politique Leo Strauss et, d’autre part, des dynasties européennes installées via le rôle subversif, discret et déterminant des Battenberg – Mountbatten…

L’antinomie France – République

Youssef Hindi ne commet pas l’erreur d’Éric Zemmour de lier la France et la république dans la même continuité politique. Bien au contraire, « la république s’est fondée dans une opposition radicale et sanglante à la France catholique. C’est une rupture historique, idéologique et certainement pas une union (p. 112) ». Si Éric Zemmour ne comprend pas que l’idée républicaine issue des abjectes Lumières corrompt la France, Youssef Hindi confirme à demi-mot la thèse « gallovacantiste » ou « francovacantiste », ce qui explique l’abêtissement sans précédent du « peuple » français.

41ySDqKJPyL.jpgOn peut cependant lui reprocher de ne pas s’intéresser suffisament aux liens anciens et étroits entre certains mouvements sionistes et des factions entières de la Droite nationale. En 1967, au moment de la Guerre des Six Jours, cette Blitzkrieg lancée par Israël contre ses voisins arabes, le journaliste Serge de Beketch voulait s’engager dans les forces armées israéliennes. Jean-Marie Le Pen et Dominique Venner apportaient leur soutien à l’État hébreu dans Minute. Auteur du Livre noir de la droite (1998), Éric Zemmour connaît bien cet arrière-plan idéologique que regrettaient Maurice Bardèche, François Duprat et Pierre Sidos et qui apparaît aujourd’hui comme un « national-sionisme ». La référence idoine de ce nationalisme français pro-israélien demeure néanmoins Pierre Boutang. Le fils spirituel prodigue de Charles Maurras se rallia à la Ve République gaullienne, écrivit en 1980 un retentissant pamphlet contre Valéry Giscard d’Estaing, Précis de Foutriquet, et ne cessa jusqu’à sa mort en 1998 d’approuver les actions d’Israël. Il voyait dans le sionisme un nationalisme maurrassien juif. Éric Zemmour renoue avec l’héritage du fondateur de La Nation française.

L’Autre Zemmour de Youssef Hindi est un vrai pavé jeté dans la mare. Certes, l’auteur ne débattra pas à 19 h sur le plateau de CNews avec son brillant sujet… Les gazettes droitières tairont bien évidemment l’ouvrage et il serait plus qu’improbable de le trouver sur la devanture des librairies parisiennes dites « rebelles », à part bien sûr la Librairie Vincent qui vient d’avoir les honneurs de la deuxième page de Charlie Hebdo du 14 avril 2021. C’est le lot habituel des livres qui dérangent vraiment.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Geoffroy Lejeune, Une élection ordinaire, Ring, 2015.

2 : Sur la recension d’Une élection ordinaire, cf. Georges Feltin-Tracol, « Opération Monsieur Z », mis en ligne sur Europe Maxima, le 14 juillet 2019.

3 : cf. Georges Feltin-Tracol, « Les leçons de Baron noir », mis en ligne sur Europe Maxima, le 1er novembre 2020.

4 : Les accusations récentes d’agressions sexuelles contre Éric Zemmour à l’initiative de quelques femmes qui réagissent quinze ans après les faits supposés, reprises et amplifiées par les « petits soldats » de Mediapart dans un article fielleux paru le 29 avril dernier dénotent une réelle inquiétude de la part d’une certaine gauche en coma dépassé à propos d’une éventuelle candidature présidentielle du polémiste.

5 : cf. Éric Zemmour, « La société progressiste est une société liberticide », mis en ligne sur Polémia, le 3 octobre 2019.

6 : « Brillant à grand pas Éric Zemmour », entretien d’Éric Zemmour par Pierre Gillieth, dans Réfléchir & Agir, n° 26, été 2007, pp. 36 – 38.

• Youssef Hindi, L’Autre Zemmour, préface d’Alain Soral, Kontre Kulture, 2021, 252 p., 17,50 €.

dimanche, 02 mai 2021

La revue de presse de CD (2 mai 2021)

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La revue de presse de CD (2 mai 2021)

COVID

Une étude d’un ancien praticien de Stanford confirme l’inutilité médicale du port du masque…mais les gouvernements ne sont pas prêt de l’abandonner

Le masque est nuisible pour la santé et ne sert à rien contre le COVID 19. C'est un ancien praticien d'un des hôpitaux de Stanford qui le confirme en passant en revue toutes les études scientifiques sur le sujet. Mais alors pourquoi les gouvernements en maintiennent-ils l'usage obligatoire sous peine d'amende ? Effet placebo ? Influence chinoise ? Outil de contrôle social ?

Le courrier des stratèges

https://lecourrierdesstrateges.fr/2021/04/20/une-etude-se...

ECONOMIE

Nouvelles guerres économiques

Les entreprises françaises exercent dans un contexte de guerre économique multiforme. Leurs dirigeants doivent être plus avertis et mieux armés. Des services et des experts s’y emploient. La réaction doit cependant gagner en vigueur. Le combat exige de la lucidité, de la clarté et de la vaillance.

Comes-Communication.com

http://www.comes-communication.com/files/FFB-Constructif_...

ETATS-UNIS

Activité diplomatique intense en Russie et en Turquie en avril au sujet de l'Afghanistan

Le président américain Joe Biden a annoncé que l'intervention militaire américaine en Afghanistan prendra fin le 11 septembre 2021 et que le dernier soldat américain quittera le pays plusieurs semaines avant le 20e anniversaire de l'invasion et de la conquête de ce pays d'Asie centrale par les États-Unis, le 7 octobre 2001.

Euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/04/24/a...

FRANCE

Le sexe des mots, par Jean François Revel

Le combat pour la défense du français et contre l’imbécile féminisation des mots ne date pas d’hier. Jean François Revel a disparu en avril 2006 ; philosophe, homme de presse, écrivain, académicien, il avait compris, l’un des premiers, l’agression de notre culture et la volonté de détruire notre langue par tous les moyens. Précurseur et visionnaire, il pressentait le désastre qui approchait et qui n’a cessé de se propager depuis.

Breizh-Info.com  

https://www.breizh-info.com/2021/04/25/163044/le-sexe-des...

Pétition des militaires : Pinochet bientôt à l’Élysée ?

Qu’est-ce que j’apprends ? L’armée française viendrait donc de menacer la France d’un coup d’État visant à renverser la République pour instaurer une féroce et sanglante dictature ? Alors grand émoi dans le poulailler, chacun y va de son couplet, et dans un jeu de rôle finalement assez classique on entend d’une part des « ben quoi ? » pour ceux qui sont contents, et d’autre part les « no pasaran » de ceux qui dans la gôgoche s’imaginent pouvoir un peu se sentir moins seuls en psalmodiant les vieux slogans.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/04/petition-des-militaires...

GEOPOLITIQUE

L’ONU pointe du doigt l’utilisation du viol comme arme de guerre dans le Tigré

Depuis le début du conflit, au moins 829 cas de violences sexuelles ont été signalés dans cinq hôpitaux. Les victimes les plus jeunes n’ont que huit ans. Dans le même temps, la famine règne et a causé la mort d’au moins 150 personnes.

South China Morning Post

https://www.revueconflits.com/tigre-lonu-pointe-du-doigt-...

Journée d’études combattants étrangers UCO. Compte rendu

Le vendredi 26 mars 2021 s’est tenue une journée d’études sur le thème des combattants étrangers à l’Université Catholique de l’Ouest (UCO), à Angers. Co-organisé par le CREDO (Centre de Recherche en Ethique et Droit de l’Ouest) et le Centre de Recherche des Ecoles de Saint-Cyr Coëtquidan, avec le parrainage de l’Association Française de Droit de la Sécurité et de la Défense, ce colloque a visé à comprendre les problématiques liées aux combattants étrangers, au cœur de l’actualité.

Conflits

https://www.revueconflits.com/journee-d-etudes-combattant...

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MEDIAS

Samuel Laurent et le monstre Twitter

Après une école de journalisme à Grenoble, un emploi de pigiste puis de titulaire au Figaro.fr, Samuel Laurent s’inscrit sur Twitter en 2008 juste avant de rejoindre Le Monde début 2010. Onze ans plus tard, après avoir frôlé le burn-out, il n’utilise Twitter que comme source d’information mais plus comme vecteur d’échanges et de commentaires, sinon ponctuellement. Que s’est-il passé ? Il le raconte dans son livre,  « J’ai vu naître le monstre, Twitter va-t-il tuer la #démocratie ? » publié par Les Arènes

OJIM

https://www.ojim.fr/samuel-laurent-et-le-monstre-twitter/...

RUSSIE

Les services de renseignement soviétiques et russes : considérations historiques par le colonel Igor PRELIN

A l’heure où les services de renseignement russes défraient, à tort ou à raison, la chronique, il est intéressant de recueillir la vision d’un ancien officier supérieur du KGB, grand professionnel — il fut l’instructeur de Vladimir Poutine —, sur les points forts des services soviétiques et russes. 

Theatrum-belli.com

https://theatrum-belli.com/les-services-de-renseignement-...

Russie-Europe : le grand écart

Un Européen perspicace, Winston Churchill, avait dit en 1939 de la Russie qu’elle est « un rébus enveloppé de mystère au sein d’une énigme ». On oublie souvent la deuxième partie de sa phrase car il ajoutait : « Mais il y a peut-être une clé. Cette clé c’est l’intérêt national russe. » Les malentendus et l’incompréhension entre l’Occident et la Russie ne datent hélas pas d’hier mais ont atteint ces dernières semaines un point dangereux, se muant en franche hostilité : les bruits de bottes en Ukraine, la valse des renvois de diplomates, les soubresauts de l’affaire Navalny, les accusations de cyberattaques et les nouveaux trains de sanctions contre la Russie…

Géopragma

https://geopragma.fr/russie-europe-le-grand-ecart/

Poutine dénonce le projet US d’assassiner Loukachenko et menace l’Occident de ne pas franchir la « ligne rouge »

Dans le discours présidentiel du 21 avril 2021 à l’Assemblée fédérale, après avoir évoqué la situation intérieure, en particulier à la pandémie et à ses conséquences économiques et sociales pour la population - ainsi que toutes les mesures prises par le gouvernement pour faire face à la situation et aider les plus démunis - Vladimir Poutine a abordé en fin de discours les problèmes internationaux. C’est ce développement, sous forme d’adresse au reste du monde, qui a été traduit ci-dessous.

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/04/26/poutine-denonce-le-...

RWANDA

Rwanda : qui espionne qui ?

Le Rwanda est un pays renommé pour son espionnage contre ses voisins, à la recherche d’informations sur ses ennemis. Ceci est tout à fait normal car aucun pays ne peut se passer de le faire. En plus de cela, cependant, alors qu’il n’y a pas de liberté d’expression au Rwanda, toute personne a peur de parler, de dire ce qu’elle veut, ce qu’elle voit et comme elle le ressent, même à propos de choses censées être ordinaires. Parce que le système de renseignement qui constitue la base du régime de Kigali, a l’œil partout. Hormis les services de renseignements bien connus, ou les départements d’intelligence des organes de sécurité, l’on dit qu’au Rwanda quand il y a 3 personnes ensemble, l’une d’entre elles espionne les autres ! Comment est-elle construite, cette panoplie de structures de renseignement du Rwanda ?

The Rwandan

https://www.therwandan.com/fr/rwanda-qui-espionne-qui/

vendredi, 30 avril 2021

Les généraux, le pouvoir et la nation

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Les généraux, le pouvoir et la nation
 
par Irnerio Seminatore

Ex: http://www.ieri.be/fr/publications/wp/2021/avril/les-g-n-...

Pas assez radicaux, pas à la hauteur de la crise, pas au niveau de l'Histoire. Entre Napoléon et Hamlet ils ont choisi Hamlet. Quand la crise est révolutionnaire elle s'inscrit dans le sang et dans le drame. Elle ne peut compter sur la légalité, car il n'existe pas de coup d’État légal. Une insurrection ne peut se solder par un retour en arrière, une restauration du "status quo", une subordination capitularde à un pouvoir qui a failli. Le problème de la force est posé, et est posée par là même, la question de la souveraineté, autrement dit le point de savoir "Qui décide en situation d'exception". Les généraux, le pouvoir ou la nation? Quelle est la nature de la crise et quelles en sont ses solutions? Cette crise n'est pas passagère, mais existentielle, car elle concerne la substance de la nation, sa force vive et la forme politique qui devrait la préserver, la forme précaire du pouvoir, sa fiction démocratique. Traduire les généraux en justice c'est réduire la crise au "status quo", à la subordination hiérarchique et, de ce fait, au pouvoir en place. Cela veut dire pour la France, de combattre sur deux fronts, celui de la loi déchue et celui du danger dormant. En effet, crier aux loups, c'est ignorer que le loup est déjà dans la bergerie, où il y égorge et où il faut le traquer et l'éliminer. Choisir entre de Gaulle et Weygand, ou entre Napoléon et le Conseil des Cinq Cent, c'est choisir entre le changement et la capitulation sans combat. Or, combattre c'est l'art de la guerre et il est difficile "de ne pas ensanglanter la lame", car le cours de la guerre est "dictée par la loi de l'autre". Faire de la subordination des militaires au politique la clé du dénouement de la crise c'est saborder sa propre défense et se rendre à l'ennemi. "Aléa jacta est!" (Les dés sont tirés!). Dans de telles conditions, le Sénat de Rome nommait les deux consuls, dictateurs temporaires afin que la République n'en tirasse pas nuisance. En cas contraire l'ennemi gagnerait Rome et instaurerait sa loi. Restaurer la seule constitution ce n'est point sauver la nation, mais le pouvoir failli et soumettre la France éternelle à une légalité morte, en ouvrant ainsi ses portes à l’invasion barbare et au chaos.

imagesmilf.jpgLa prise de position des généraux français sur le délitement de la France et sur les effets destructeurs de l'islamisme et du gauche, affectant l'esprit et le corps de la nation, ont suscité surprise et débat, ont fait et défait les loyautés et dévoilé un refoulé dangereux, d'ordre sociétal et historique, l'avenir d'un pays et d'une civilisation, qui, transcendant les polémiques d'actualité, pèse sur les considérations d'ordre prospectif. Ce sont les problèmes d'identité, de sécurité et de stabilité qu'une immigration indiscriminée dénature en profondeur, inquiétant les patriotes. Ce sont les drames d'une guerre civile probable, qui rappellent quotidiennement l'incompatibilité historique de l'Islam et de l'Occident, en France et en Europe. Ce rappel vaudra, pour les généraux, un Conseil de discipline militaire, mais pour le pouvoir, le tribunal de l'Histoire, toujours plus sévère des accidents des corps constitués de l’État.

Le reprint soumis à votre attention reprend analyse de la stratégie de conquête politique, démographique et culturelle de l'Europe par l'Islam et l'Organisation des États Islamiques (OCI).

En voici un court rappel.

L'islamisation de l'Europe

et le "retour aux armes"

Irnerio SEMINATORE

Date de publication: 15/11/2018

Une folle orthodoxie diversitaire prépare la capitulation de l'Europe.

Elle prétend immuniser les esprits contre l'islamisation du continent, en masquant les vrais enjeux, de culture et de civilisation, de notre conjoncture, sous les images trompeuses d'une lutte entre la gauche et la droite, l'humanisme et les ennemis publiques de l'humanité.

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Il s'agirait d'une radicalisation de la lutte entre les deux principes, du Bien et du Mal, qui hantent perpétuellement le cœur de l'homme et réapparaissent sous la forme intimidante du fascisme, du nazisme et de l'extrémisme ultra-droite.

Une stratégie de "reductio ad hitlerum", bref une hydre, qui n'a d'égal, que dans les images bibliques.

Repoussé en dehors du périmètre de la légitimité politique, le questionnement sur l'islamisation de nos sociétés occidentales, revient sans cesse, pathologique et accablant.

C'est la singularité de notre débat et l'aveuglement de notre époque, qui cache l'hypothèse (A. de Gobineau), selon laquelle les civilisations meurent en raison du métissage ethnique, corrupteur du principe de hiérarchie et de supériorité raciales.

Peut-on formuler les fondements actuel de l'islamisation en cours, sans faux refoulements?

La conversion d'une société civile à l'Islam, peut découler, selon une approche analytique sans concessions:

- d'un processus d'adhésion volontaire ou larvée à la foi religieuse montante, nécessairement long et moléculaire

- d'une stratégie politique, prônant une véritable colonisation de l'Europe

- ou encore, d'une conquête combinée d'insécurité, d'intimidation, de terrorisme et de Djihad, conduisant à la constitution d'une autre société, ethniquement hétérogène.

Celle-ci, soumise à l'Oumma et régie par un Califat montrerait le rejet violent du "vivre ensemble" entre immigrés et autochtones.

La portée d'une pareille conversion à l'Islam serait, en tous cas, d'ordre historique et aboutirait à une lutte inévitable.

On peut s'interroger sur le fait que les mutations qu'elle comporte réunissent un confluent d'éléments, qui caractérisent le déclin d'une civilisation, un esprit de démission ou de renoncement, un épuisement de la force vitale, imputable au vieillissement des populations, un accaparement de la violence physique de la part des "envahisseurs" et une célébration intellectuelle du nihilisme, engendrant une pente irréversible, qui conduit aux portes de la mort.

D'illustres historiens et philosophes ont développé ces différentes hypothèses, car des signes prémonitoires se sont manifestés toujours, dans les moments décisifs, aux observateurs les plus aiguisées.

Pour ma part, je développerais les aspects intentionnels et déclarés de la stratégie contemporaine, à l’œuvre depuis les années soixante dix, lorsque, définitivement achevé le processus de décolonisation de l'Occident, se profilent des défis multiples à son hégémonie, inversant les rapports de dépendance entre l'Europe et l'Asie et l'Europe et l'Afrique et se redessine, en particulier, la carte géopolitique du Proche et Moyen Orient.

Cette inversion sera marquée par les turbulences et les conflits entre Israël et les pays arabes et par le changement général des rapport des forces entre l'Europe communautaire de l'époque et le reste du monde.

La stratégie de conquête de l'Islam (dar al Harb), dont il est question dans ces lignes, se précise en effet dans les résolutions de Strasbourg de 1975 entre les Neuf et les pays belligérants, suite à l'attaque-surprise syro-égyptienne du Yom-Kippour contre Israël et donnera vie au Processus de Barcelone.

Ces résolutions sont censées mettre un terme au chantage de la hausse des prix du pétrole, (augmentés de 70% et décrétés par l'OPEP au Koweït) et ouvrir un dialogue permanent (le Dialogue Euro-Arabe de 1995) entre la Communauté européenne des Neuf et les pays en conflit avec Israël, pour faire accepter ce nouveau rapport de forces.

C'est un statut de Dhimmitude qui s'instaure désormais entre l'Europe et le monde islamique.

Par ces accords, l'Europe bascule du côté des pays arabes et les résolutions mentionnées seront adoptées à Doha en 2000, par l'Organisation des États Islamiques (OCI), comme critères de référence de leurs relations avec les pays consommateurs (classés en pays amis, ennemis ou neutres, vis à vis de la "cause palestinienne").

Les conditionnalités contenues dans ces résolutions constituent encore aujourd'hui les principes directeurs des relations entre les deux parties.

Certes plus favorables des conditions du sac de Constantinople en 1453, par Mehmed II, provoquant la chute de l'Empire romain d'Orient, elles représentent tout de même une défaite et un tournant historique.

Elles ont pour objet:

- au plan international, la reconnaissance de l'autorité palestinienne comme représentante légitime du "peuple palestinien", assorti du soutien des Neuf à leurs revendications et, en particulier, à la solution finale à deux États, comme issue des négociations de paix

- au plan intérieur, une aliénation de la souveraineté culturelle des pays européens, à propos de l'égalité de traitement, à consentir aux minorités musulmanes qui s'établissent sur le continent européen.

Or l'accès des populations immigrées aux droits sociaux et politiques, dont jouissent les populations autochtones, font de ces communautés des corps organiques soudés et liés à leurs pays, étrangers à la civilisation européenne et inassimilables par celle-ci, mais vivant cependant sur le sol du continent.

Par ailleurs les conditionnalités de ces mesures établissent, dans leur mise en œuvre, une véritable dépossession des pouvoirs de regard et de contrôle des autorités des"pays hôtes", puisque ces minorités restent toujours des entités ethniques, continuant à pratiquer la culture, les lois et les mœurs de leurs origines ancestrales.

La mention de la mise en place d'une politique de recrutement de main d’œuvre et d'immigration, réclamée à l'époque, par les pays européens, comporta la prise en charge d'une importante infrastructure de mosquées, de centres culturels et d'écoles d'enseignement parallèles à l'enseignement publique et laïque, pour l'apprentissage de la langue arabe.

Ces dispositions ne sont rien d'autre que l'application de la "stratégie culturelle islamique", adoptée à Doha et intégrée par l'organisation des États Islamiques (OCI), comme mode d'action de l'ensemble du monde musulman vis à vis de l'Occident.

L'aspect le plus important du narratif concernant l'Islam et retenu par les Neuf, est que l'Islam devient désormais une partie constitutive de la culture européenne.

Ainsi le dialogue euro-arabe n'est que le masque officiel d'un chantage politique et d'une nouvelle perspective d'armistice, par lequel les intérêts pétroliers l'emportent sur l'héritage historique de la civilisation européenne.

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Ses conséquences, de pleine actualité, apparaissent très clairement dans la déclaration de la Haute Représentante pour les Affaires Étrangères et la Politique de Sécurité de l'UE du 28 février 2018, lorsque, Mme Mogherini annonce publiquement, au nom des Vingt-huit, que: "L'Europe partage globalement la position de la Ligue Arabe sur la relance du processus de paix", dans le but de se démarquer de la position des États-Unis à propos de l'Iran et de la rhétorique pro-palestinienne et anti-sioniste qui s'y accompagne rituellement.

Avec le recul du temps, les répercussions de l'embargo pétrolier de 1973, apparaissent aussi graves que la chute de Byzance, car elles dépassent de loin le rééquilibrage des forces et des cultures, consécutives à la défaite syro-égyptienne, pour atteindre la moelle de la civilisation européenne, son existence et sa pérennité.

L’islamisation actuelle de nos sociétés voit se multiplier des espaces d'extraterritorialité islamique et d'organisation parallèle des pouvoirs, soumis à la Sharia, où la pression intérieure (poids démographique, insécurité, radicalisation et djihad), épouse la déliquescence interne des autorités légitimes, désemparées et impuissantes et ne peut représenter une alternative, en termes de régimes politiques, ni à la démocratie, ni à l'autocratie.

A la décomposition des pouvoirs nationaux en Europe se rajoute la différente progression démographique des deux communautés,autochtone et étrangère, à la défaveur de la population de souche, destinée à devenir minoritaire à moyen terme, engendrant un "hiver démographique".

La désaffection des identités nationales par rapport à leur mémoire, à leur passé et à leur langue en serait une conséquence inéluctable.

Le multiculturalisme qui en résulte équivaut ainsi à une multiconflictualité permanente, à la partition des territoires et, en cas, d'affrontement général, à une possible réédition de la théorie guévariste des "focos", par l'embrasement du continent.

Jouent simultanément, au détriment de la civilisation européenne, deux facteurs convergents, dus au principe de "non-discrimination".

Le premier concerne les frontières territoriales; le deuxième les frontières anthropologiques (homme/femme, vie et mort, procréation naturelle ou assistée).

Les répercussions du premier conduisent à un monde déraciné et à un syncrétisme universaliste; celles du deuxième à la disparition de la famille et à la confusion des sexes et des genres, qui ont perdu toute relation avec les aspects normatifs de la sexualité naturelle, hors de  la soumission du bios au choix arbitraire de la "raison".

Quant à l'alternative aux régimes démocratiques en crise, l'Islam compte que sur un personnel politique idéologiquement épuisé, qui à rompu la relation
passionnelle et spirituelle entre le peuple et la liberté, elle même liée à l’idéologie du progrès et à la cohésion sociale.

Ils s'ajoutent à la décomposition sociétale en cours, les déterminismes idéologiques de la conjoncture planétaire:

- le globalisme des modèles culturels ("l'american way of life", les modes télévisuelles aliénantes, etc)

- la "gouvernance" acéphale des institutions supra-nationales et internationales, hostiles aux "résistances" identitaires des nations millénaires. (Union européenne, Nations Unies, etc)

- les anathèmes discursifs contre les trois notions de "peuple", "populisme" et "dissidence", porteuses de doutes et de scepticisme, quant aux régimes politiques et à l'organisation de la société.

Dans ces expressions, les "élites" cosmopolites, au lieu d'y voir la force de la souveraineté de l'esprit et du pouvoir de décision, y décèlent la poudre incendiaire de la subversion anti-système et du danger de révolte du "peuple libre", qui est, pour le principe démocratique, le dépositaire ultime du pouvoir.

- les interventions du pouvoir judiciaire (Cours Européenne des Droits de l'Homme, en faveur de la protection de l'Islam, en légitimant, par une décision politique contraignante le code islamique du blasphème, dans le souci de préserver la" paix religieuse" en Europe, une "pax islamica",ce qui engendre la politisation de l'appareil judiciaire et le déséquilibrage démocratique des trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire)

- plus paradoxal encore, le cachet spirituel du Vatican au programme improbable du gauchisme international, en faisant de l'église catholique romaine, le support principal de l'écologie et de l'évangélisation de l'Islam en terre d'Europe, par le "Coup d’État", qualifié de "printemps catholique", promu, selon Wikileaks, par Soros, Obama et H. Clinton, dans le but de remplacer le traditionaliste Benoît XVI par le Pape de gauche François.

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Si on ajoute aux aspects institutionnels et idéologiques, les aspects démographiques, raciaux et anti-autoritaires, qui marquent la violence endémique des banlieues des grandes villes européennes, la boucle de l'islamisation est bouclée et le choc de civilisation en plein développement.

Fallait-il attendre les répercussions suicidaires de la politique de la"porte ouverte" aux migrants, de la part de M.me Merkel en 2015, ou les déclarations de Collomb, ministre français de l'intérieur, démissionnaire, en 2018, pour lier d'un même fil l'immigration, l'islamisation et la guerre civile?

Après les essais retentissants sur la fin de l'idéologie, de l'utopie et de l'histoire, le déni des réalités, concernant l'islamisation de l'Europe, pousse les élites de pouvoir à mentir à leurs propres peuples et à faire taire leurs critiques, en condamnant les contestataires pour délit de "discours de haine", dont elles sont les seules à posséder la maîtrise.

Face à la déroute morale des démocraties en crise, un vent de réveil souffle sur la planète euro-atlantique et l'histoire qui s'écrit, porte dans son discours, l'affranchissement du "politiquement correct" et la dissidence des esprits libres.

Cette insurrection démocratique met en face à face "deux mondes", celui du nouveau totalitarisme globaliste, poussant d'une part à un aveuglement glaçant sur l'islamisme et de l'autre à une révolte morale et à une insurrection montante, face à la guerre civile qui vient.

Or la ligne de front qui oppose les partisans du système aux forces anti-système et donc les globalistes aux populations autochtones, enracinées dans une tradition, s'amplifie de jour en jour.

La révolte qui gronde, contre une "colonisation à l'envers" et contre la fin de la race blanche, est aussi, en Europe, une lutte pour la survie de l'existence nationale, pour la défense du menu peuple, des classes populaires et des classes moyennes.

Présentée sous la forme trompeuse d'un combat politique entre globalistes et souverainistes, ou entre gauche universaliste et droite néoconservatrice, cette lutte pour la survie de la civilisation européenne a des précédents historiques, puisqu'elle exprime une crise des régimes au pouvoir.

En effet, aujourd'hui en Europe, comme hier dans la République de Weimar, une série de chocs à répétition frappe des populations traumatisées par l'absence de protection des démocraties, confrontées aux émergences économiques, aux endettements excessifs et aux incertitudes internes et internationales.

Dans ces conditions, la bataille des cœurs qui oppose deux attitudes de l'esprit, l'esprit de ceux qui, au nom de la "raison", ont oublié Dieu, détruit les traditions anciennes et perdu la confiance et l'espoir et ceux qui, au nom d'Allah, vouent au néant l'ordre institué du monde.

Le vieux "Vae Victis", tonnera à nouveau du haut du ciel, puisque "ni les hommes, ni les États n'ont dit définitivement adieu aux armes!" (R. Aron) et il n'y aura ni pitié ni pardon pour les perdants, dédaignant le souvenir de l'héritage au nom de la paix.

L'Europe a été la patrie des nations et des révolutions nationales.

Elle a été terre de conquêtes et de découvertes universelles.

Elle restera la source inépuisable de la foi, de la raison et de l'idéal.

Renoncera-t-elle pour longtemps au retour vengeur de ses traditions et au rachat violent de ses identités humiliées?


Bruxelles, le 11 Novembre 2018

lundi, 26 avril 2021

La revue de presse de CD (25 avril 2021)

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La revue de presse de CD

(25 avril 2021)

ECOLOGIE

Transition énergétique ou chinoise ?

A en croire la majorité des politiciens européens et des médias, nous serions en train de basculer du vieux monde de l’énergie vers celui de la transition énergétique. Penser qu’une politique aussi cruciale que la politique énergétique puisse se résumer au slogan simpliste « Sauver la planète » témoigne d’un manque de vision de la marche du monde. Espérer que l’urgence climatique pourra tout faire changer rapidement est naïf, car l’unité de temps du système énergétique est au mieux la décennie.

Conflits

https://www.revueconflits.com/transition-energetique-ou-c...  

ECONOMIE

Dette et souveraineté financière

On parle beaucoup de la dette publique ces temps-ci, non sans motif vu les dépenses démentielles occasionnées par l’épidémie. Un angle peu abordé est toutefois celui de la souveraineté financière. On voit bien intuitivement que s’endetter, quel que soit le motif, ne peut pas être neutre sur votre capacité d’autonomie et par là votre influence. C’est vrai, mais la question est un peu plus complexe. Notamment quand on s’intéresse aux financements privés des États, des appels au « marché ».

Géopragma

https://geopragma.fr/dette-et-souverainete-financiere/

FRANCE

Viry-Châtillon : ne pas se tromper d’adversaire

L’émotion provoquée par l’arrêt d’appel prononcé par la cour d’assises dans l’affaire de Viry-Châtillon est parfaitement compréhensible. Comme pour les affaires Sarah Halimi ou Barbarin, l’agenda judiciaire se télescope avec l’actualité d’un pays à cran. L’opinion publique est complètement exaspérée par le spectacle de la montée d’une violence intolérable, dont l’évidence ne résiste plus au déni des belles âmes, et par les liens entre cette violence et les questions de l’immigration. Il s’agit bien d’une question totalement politique que cette situation créée par 40 ans d’abandon par ceux qui avaient la mission de gouverner ce pays. Malheureusement, une fois de plus, on va se tourner vers la justice et lui faire porter une responsabilité qui n’est pas la sienne.

Vu du Droit

https://www.vududroit.com/2021/04/viry-chatillon-ne-pas-s...

Quand Karl Marx pleurait la mort d’un chantre de la « race aryenne »…

Le hasard fait bien les choses. La toute récente biographie de Jenny Marx (par Jérôme Fehrenbach, une étude remarquable, aussi érudite qu’agréable à lire) m’a conduit jusqu’à un personnage dont j’ignorais tout, Gustave Flourens. Un ami très proche de Jenny et Karl Marx qui eurent la douleur de le perdre en 1871. Officier communard, Flourens avait conduit une sortie contre les Versaillais qui avait tourné court. Un officier de gendarmerie l’avait abattu sans forme de procès, le 3 avril 1871.

Breizh-Info.com

https://www.breizh-info.com/2021/04/25/163131/quand-karl-...  

GEOPOLITIQUE

Gouvernance globale et guerre civile mondiale

Au vu de la tension croissante entre USA et Chine/Russie, la toile bruisse de rumeurs de guerre et beaucoup se posent légitimement la question de savoir si une guerre mondiale ouverte pourrait suivre la séquence du Covid commencée fin 2019. Tenter de répondre à cette question nécessite d’aborder cette problématique complexe sous trois aspects principaux : politique, géopolitique et stratégique. Trois niveaux d’analyse qui peuvent permettre de sonder quelles sont les ruptures en cours susceptibles ou non d’entraîner une fracturation de l’ordre mondial et ainsi conduire à une guerre ouverte entre les faces occidentale et orientale de la gouvernance mondiale.

Stratagika.fr

https://strategika.fr/2021/04/14/gouvernance-globale-et-g...

ISLAM

Vidéo. A qui profite le djihad ? Xavier Raufer

Le criminologue Xavier Raufer vient de publier une nouvelle étude sur les ramifications du djihad entre la France et les pays étrangers. Face à des ennemis indéfinissables et souvent hybrides, se borner à prolonger des courbes ne sert qu’à s’aveugler ou à faire perdurer le chaos. Une vidéo qui propose quelques clefs pour comprendre le djihad et surtout à qui il profite.

Conflits

https://www.revueconflits.com/xavier-raufer-djihad-crimin...

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MEDIAS

Agences de renseignement et grandes entreprises : l’idéologie Woke en commun

Cet article dénonce l’idéologie du « Woke capitalism », les grandes entreprises rentrent dans le débat politique en se polarisant à l’extrême et avec des moyens disproportionnés qui biaisent complètement le débat démocratique et sont vecteurs de division difficilement réconciliables ensuite tant les sujets sont clivants.

OJIM

https://www.ojim.fr/agences-de-renseignement-et-grandes-e...

« Vaccin contre la désinformation », le journalisme entravé dans quelque 130 pays

« Principal vaccin contre la désinformation », l’exercice du journalisme est « totalement ou partiellement bloqué » dans plus de 130 pays, alerte Reporters sans frontières (RSF), à l’heure où la crise sanitaire rajoute des entraves à la couverture de l’actualité.

Le Devoir

https://www.ledevoir.com/culture/medias/599188/medias-vac...

Qui est Alain Ternational ?

Chronique sur la langue française, son charme, ses difficultés, et… ses nouveaux locuteurs

Causeur.fr

https://www.causeur.fr/qui-est-alain-ternational-196319?u...

jeudi, 22 avril 2021

"Récit d'un monde adolescent" de Jean-Pierre Le Goff

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Récit d'un monde adolescent de Jean-Pierre Le Goff

Ex: Compte vk de Jean-Claude Cariou

Recension: La France d'hier - Récit d'un monde adolescent - Des Années 1950 à Mai 1968, Par Jean-Pierre LE GOFF, Editions Stock, 2018, 467 pages.

"Le développement de la société de consommation commençait à faire rêver mais les traditions populaires et "le bon sens", l'affrontement à la réalité par le travail manuel, la confrontation à la souffrance et à la mort constituaient encore des contrepoints salutaires qui faisaient que globalement, les gens demeuraient les pieds sur terre en évitant de trop dépenser et de croire que tout était possible pour peu qu'on l'ait désiré". J-P. LE GOFF

Jean Pierre Le Goff est aujourd'hui, dans notre société réductrice de la pensée, réputé inclassable. En ce sens qu'il est passé de l'engagement très contestataire de mai 68 et du maoïsme qui va le guider un temps à l’analyse critique sur ce passé immédiat, favorisée par les révélations des crimes du totalitarisme rouge, puis finalement à une étude objective de ces évolutions en traitant de thèmes très concrets, ainsi notamment ceux du travail et de la formation.

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Philosophe de formation, Membre du CNRS, Professeur des Universités, il est aujourd'hui connu pour ses ouvrages qui traitent de cette évolution de la société française, de la Libération à aujourd'hui. Pour dénoncer finalement les illusions de la gauche, son évolution de la gauche politique et sociale vers le gauchisme sociétal, vecteur de la pensée révélée et nécessairement unique qui "s'est appropriée le magistère de la morale". Il compte aujourd'hui parmi les plus pertinents procureurs du gauchisme culturel dont il a désigné quelques héros, ainsi de Najat Vallaud-Belkacem qu'il désigne comme "l’héritière impossible". Une gauche nouvelle et déjà morte dont il dénonce l'atteinte aux libertés démocratiques, le lynchage médiatique institutionnalisé et finalement l'imposture.

Il est l'auteur notamment de Mai 68, l'héritage impossible (1998), La barbarie douce (1999), La gauche à l'épreuve (2011), La Fin du village, une histoire française (2012) pour lequel il a reçu de nombreux prix et notamment le Prix Montaigne.

Jean-Pierre Le Goff propose ici une balade dans sa propre histoire, en l'abordant de manière pudique et sans autre prétexte que de mettre en perspective les tourments de l'adolescence et ceux de la société toute entière confrontée à la richesse inédite des "Trente Glorieuses" en contrepoint des privations de la guerre, au progrès technologique symbolisé du coté de Cherbourg par la construction de la Centrale de La Hague, à la société de consommation naissante illustrée par la "bagnole", la "télé" et les vacances à la mer.

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Balade dans son enfance et son adolescence, qui nous mène jusqu'aux "événements" de Mai 68, ainsi qualifiés par ceux qui les considèrent comme un épiphénomène quand d'autres parlent avec emphase de "révolution", terme sans doute inapproprié si l'on considère 1789, 1848 ou 1917. Evénements ou révolution auxquels le personnage central du livre va participer dans sa bonne ville de Caen, pour les considérer aujourd'hui avec le recul comme l'expression désordonnée d'une rupture qui sourdait dans cette société saturée de morale, de devoirs et de privations, aux prises avec le consumérisme et le progrès, une rupture que l'Eglise elle-même très menacée par cette évolution avait paradoxalement anticipée par les avancées rituelles de Vatican II, bien insuffisantes à conjurer son déclin ou sa perte d'influence.

Ce livre pourrait sans doute prendre pour titre "D'une église à l'autre" alors que l'auteur élevé chez les curés dénonce sans excès ni caricature le carcan moral de cette éducation catholique impliquant un mode comportemental et un discours convenus sinon asservis, autant de critiques qu'il porte aujourd'hui dans des termes plus acérés à la gauche intellectuelle, enfermée dans ses schémas de pensée qu'elle croit incontestables, comme ceux d'une religion révélée.

Une évocation pertinente de ces années là; très fidèle à la réalité pour qui les a vécues et finalement, en dépit des convictions marquées de l'auteur, jamais polémique, cette pertinence procédant sans doute d'une objectivité réelle qui fonctionne souvent en binôme avec l'intelligence.

Une objectivité inspirée par le recul qu'a pris l'auteur sur cette évolution sociale dont il mesure bien la nécessité mais dénonce aussi les écueils et les vanités.

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Une objectivité qui convainc alors qu'elle s'affranchit de l'analyse clinique et prend en compte la vie réelle, ainsi l'amour du fils pour ses parents, la fascination de l'élève de philo pour son professeur iconoclaste et inclassable, les amours adolescentes et la quête hasardeuse de la sexualité, les chahuts au bahut, les nuits blanches et leurs odeurs d'alcool... cette somme de sentiments, d'attachements et d’expériences qui jalonnent le chemin de l'enfant vers l'adulte que l’auteur évoque opportunément pour ancrer sa démonstration dans un récit vivant et lui conférer ainsi sa crédibilité.

Le traitement très juste de la découverte chez l'adolescent de la littérature, de la musique et du cinéma, comme vecteurs de son affranchissement vis à vis de la génération qui le précède, servi par l’évocation de Camus, Prévert, Boris Vian et Dylan, révélés à cette époque qui renvoient Mauriac au placard ou au grenier.

On relèvera ici et là quelques développements abscons et d'une intelligibilité relative, mais à la marge.

Une langue quelquefois plus anthropologique que romanesque mais sans doute conforme à la démarche de l'auteur.

Mais il reste un ouvrage très précieux pour ceux de la génération de l'auteur qui, sans toujours partager ses emballements politiques ou esthétiques, ont vécu ces années là et sans doute pour les générations qui suivent, si le monde dans lequel leurs parents sont nés les intéresse.

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L'évocation d'un monde un peu figé qui va s'émanciper à la faveur d'une économie en marche, de la consommation exponentielle qu'elle favorise, de la transversalité sociale qu'elle implique, un monde qui va sacrifier la morale à la jouissance plus qu'au bonheur et se nourrir de l'illusion de son intelligence par la distance nécessaire qu'il dit ou croit prendre avec le passé.

Le récit d'une (r)évolution qui amène l'un de ses ardents ( et modeste) protagonistes à réfléchir a posteriori sur sa pertinence en dénonçant avec fracas l'immaturité des élites auxquelles elle va donner naissance, élites de gauche que rallieront celles de droite, perdues dans une confusion des genres pathologique, pseudo-élites aujourd'hui encore présentes au pouvoir et dans les médias mais en voie de total discrédit, la bascule de l'électorat ouvrier vers le Front National en constituant sans doute la plus pertinente expression.

***

"Jean-Pierre Le Goff ne voulait pas écrire ce livre. L'homme est modeste, pudique, et le sociologue sait trop où peuvent mener les vertiges de l'ego. Il a pourtant choisi de raconter une enfance et adolescence françaises entre 1950 et 1968, non pas pour contempler sa jeunesse et sa trajectoire, moins encore pour gratter de vieilles plaies, mais pour laisser en héritage un récit qui pourrait renseigner les jeunes générations sur le monde d'avant 1968. Il a bien fait. Son livre est précieux comme une correspondance cachée, évocateur comme une photo jaunie, plein de détours, d'atmosphères et de nuances comme le sont les souvenirs.

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En ce temps-là dans le village d'Equeurdreville à deux pas de Cherbourg, l'existence était une liturgie. L'école, les travaux des champs, la soupe, la prière du soir, la protection de l'ange gardien. Malbrough s'en allait en guerre, Tintin sur le Karaboudjan et personne n'aurait songé à arracher la casquette du père Bugeaud. Dans le Cotentin, on mettait ses habits du dimanche ; tenant la main de son père, on regardait les adultes rougeauds s'esclaffer au café ; on veillait les morts ; on apportait des fleurs au cimetière. La lande normande près de la Hague ressemblait aux peintures du XIXe siècle. Les jours poussaient les jours. Les joies, les peines étaient contenues dans ce cadre un peu triste, et gare à celui qui en sortait. Le catéchisme s'apprenait comme une psalmodie («- Qu'est-ce que Dieu? - Dieu est un esprit éternel, infiniment parfait, créateur et souverain maître de toutes choses.») et les élèves grandissaient dans l'enclos d'un ordre ancestral. Ils lisaient l'histoire de la chèvre de M. Seguin, mais ne rêvaient pas encore de rejoindre la colline. Ils n'auront pas à le faire.

Déjà, tout un monde corrode silencieusement la corde qui le relie au passé. Les plaisirs de la liberté ne scintillent pas au loin: ils sont là, innombrables, à portée de main. La télévision entre dans les foyers, le formica remplace les tables de bois, le tambour de la machine à laver le linge couvre de son bruit celui des marches militaires, les curés se prennent pour Brassens, Brel chante qu'on lui a volé son Far West. La sève monte comme au printemps, les rythmes de Vince Taylor épousent les pulsions de la jeunesse, la mélancolie de Dylan nourrit l'exil intérieur, dans la fumée des cigarettes ; l'avenir doit faire tomber cette société vermoulue, on montre son arrière-train aux bourgeois qui radotent.

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«Il faut le progrès, disait De Gaulle à la télévision, mais il ne faut pas la pagaille.» Les parents goûtent au progrès avec ivresse. Ils célèbrent le «dieu atome» devant la centrale de la Hague et s'extasient devant les tours qui jaillissent de terre. Les enfants veulent la pagaille comme Boris Vian dans ses romans et Mick Jagger dans ses concerts. Tout se mélange dans cette fièvre: les grands textes et les juke-box, la politique et l'hédonisme, l'idéalisme chrétien et le nihilisme nietzschéen, Jésus, Bouddha, Gandhi, Martin Luther King… On voit naître un «peuple adolescent». Une masse rimbaldienne. Celle qui, au mois de mai 1968, cristallisera par les pavés, les barricades, l'œil insolent de Cohn-Bendit et les slogans sur les murs le désarroi d'une société qui n'est plus traditionnelle mais qui n'est pas encore moderne. Encore suffisamment classique pour moquer avec talent le monde de Papa, trop immature pour accepter un ordre qui ne perpétuerait pas cette griserie de l'esprit et du corps.

Sensible comme un peintre normand, Le Goff peint ces évolutions par petites touches. Il alterne détails microscopiques mais toujours signifiants et réflexions plus générales. Son constat est clair: le moment 68 est l'instant visible, collectif d'un bouleversement profond qui avait depuis dix ans transformé la jeunesse. «Le “tout, tout de suite” de l'Antigone d'Anouilh, écrit Le Goff, débouchait sur la mort. Passant outre le tragique, la jeunesse révoltée des années 1960 allait faire son programme de vie et d'action dans les conditions nouvelles de la société de consommation et de loisirs.»
Le peuple adolescent a, depuis, pris du ventre, des rides, perdu cheveux et illusions, mais il n'accepte toujours pas d'être adulte. La France d'avant est révolue, celle d'aujourd'hui se cherche encore. À cette crise de la modernité a succédé la crise économique avant la crise d‘identité. Mai 68 ? Une erreur de jeunesse qui n'en finit pas de finir."

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https://youtu.be/t684FOmKYg0

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La France d'hier - France Culture
https://www.franceculture.fr › Émissions › Répliques, 3 mars 2018 - Qu'est ce que la France d'hier et est-elle différente du monde d'après 68 ? Jean-Pierre Le Goff répond à Alain Finkielkraut.

16:38 Publié dans Histoire, Livre, Livre | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jean-pierre le goff, histoire, livre, france | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mardi, 20 avril 2021

Le pire parti de France

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Le pire parti de France

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

On pensait avoir touché le fond des abysses avec l’UMP – Les Républicains de Jacques Chirac et de Nicolas Sarközy, le PS de François Hollande, La République en marche d’Emmanuel Macron sans oublier le MoDem, l’UDI, La France hyper-soumise ou le Rétrécissement népotique. C’était sans compter sur Europe Écologie – Les Verts qui trouve le moyen de creuser la lithosphère terrestre.

Arrivés par effraction grâce au covid-19 et à une abstention massive à la tête de nombreuses municipalités, Les Verts n’ont guère tardé à montrer leur suffisance idéologique. L’édile de Bordeaux qualifie les sapins de Noël d’« arbres morts » et ne veut pas en installer en décembre. Le maire de Lyon juge le Tour de France cycliste machiste et pollueur, propose à son conseil municipal un budget « genré », et bannit la viande des cantines scolaires. La mairesse de Strasbourg accorde une forte somme d’argent public à la plus grande mosquée d’Europe occidentale. Les nationaux-islamistes turcs la remercient chaudement. Aux mains d’une coalition verte – rouge très vif depuis sept années, Grenoble redevient un Chicago alpin.

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La semaine dernière, la mairesse de Poitiers, Léonore Moncond’huy (photo), a supprimé les subventions municipales aux aéroclubs locaux parce qu’elle réprouvait le sport motorisé. Pour se justifier, elle estima que « l’aérien, c’est triste, mais ne doit plus faire partie des rêves d’enfant d’aujourd’hui ». Souhaiterait-elle que les jeunes générations rêvassent d’accueil inconditionnel des « migrants », d’une société inclusive, dévirilisée et végane, et d’une existence seulement propice à la consommation du shit ?

Certes, les penseurs de l’écologie, à l’instar du décroissant Serge Latouche, souhaitent décoloniser l’imaginaire collectif, mais il s’agit de se libérer du productivisme, du Progrès et de la Modernité, et seulement pas de l’aviation de plaisance. Les Verts seraient-ils donc opposés aux programmes spatiaux ? Ce ne serait que de simples banalités de la part de pacifistes invétérés qui ignorent la loi d’airain du politique et donc des enjeux de puissance.

Léonore Moncond’huy commet en tout cas un formidable contresens peu surprenant. Dans le n° 17 d’octobre 2014 de Causeur, Daoud Boughezala rapportait une anecdote survenue au moment de l’université d’été des Verts deux mois plus tôt à Bordeaux. Lors d’un atelier consacré à Bernard Charbonneau et à Jacques Ellul, « sur la cinquantaine de spectateurs de l’assistance, nous sommes trois ou quatre à lever le bras » pour avoir lu leurs œuvres… Cette méconnaissance étonne de la part d’un milieu constitué de cadres supérieurs diplômés pléthoriques.

Dans son récent essai co-écrit Les Luttes de classes en France au XXIe siècle (2020), Emmanuel Todd a raison de considérer le vote en faveur des Verts comme une manifestation patente de « contre-populisme ». C’est une attitude réactive à la nette radicalisation de la société française. Le démographe et économiste dissident précise que voter pour EE-LV, c’est effectuer un « vote […] : “ Ni Macron ni le peuple ” » qui se traduit dans les faits par « un vote contre le Jaune. Non à Macron, non aux Gilets jaunes aussi. Un vote “ ni ni ”, en somme » sans pour autant choisir les « extrêmes ». Les Verts sont par conséquent la dernière engeance en date de la Plaine, ce marécage historique central de la bourgeoisie modérée.

Donneurs de leçon permanents et chantres de la morale politique, ce qui est un oxymore, Les Verts détestent toute contradicteur averti. Très susceptibles, ils ont déposé une plainte en diffamation contre divers membres du gouvernement dont Marlène Schiappa qui déclarait dans un franglais typique propre à nos dirigeants qu’« on pourrait faire un best-of des décisions les plus sectaires d’EE-LV ». Incapables de débattre avec quiconque qui ne partage pas leur point de vue, ils refusent ainsi les invitations de la chaîne d’information CNews accusée par ailleurs de « dérive droitière ». Ils attendent des journalistes de recevoir un traitement conformiste et convenu.

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L’électorat Vert reste néanmoins fluctuant, instable et mouvant. Trimbalé de Bayrou en 2007 à Macron en 2017 en passant par Hollande en 2012, il ne présente pas une forte motivation et risque de vite déchanter si EE-LV commence à se déchirer au sujet de l’échéance présidentielle à venir. Sait-il pour le moins que l’antagonisme entre Éric Piolle et Yannick Jadot (photo) est si violent en interne qu’il ramène à l’état de broutilles la féroce rivalité entre François Mitterrand et Michel Rocard ou entre Lionel Jospin et Laurent Fabius aux grandes heures du PS ?

Les Verts ont longtemps été assimilés à des « pastèques » (vert à l’extérieur et rouge à l’intérieur) ou à une volonté de revenir à la lampe à huile. Commencée en 1993 avec l’exclusion d’Antoine Waechter, leur dérive tourne à l’artificialisation et à la stérilisation des idées écologiques les plus prometteuses. Ils se détournent de la pluralité des expressions et se moquent de la diversité des opinions. Cette écologie politique-là ne peut que conduire à un Tchernobyl des convictions, à un Fukushima de l’engagement militant, à un dépôt de bilan politique total.

Georges Feltin-Tracol.

PS : Chaque semaine depuis un an, Les Verts démontrent leur sens des affaires publiques. Le 14 avril dernier, le conseiller municipal EE – LV de Vincennes (Val-de-Marne), Quentin Bernier – Gravat, ne vote pas une subvention au club local de yacht, car « les bateaux polluent, donc l’activité du Yacht Club est polluante ». Il oublie qu’il s’agit de la navigation à voile (avec du vent)… Peut-être faudrait-il commencer à préparer un bêtiser politique des Verts tant ce parti symbolise la bouffonnerie dans toute sa splendeur.

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 210, mise en ligne sur TVLibertés, le 13 avril 2021.

lundi, 19 avril 2021

La revue de presse de CD (18 avril 2021)

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La revue de presse de CD

(18 avril 2021)

CULTURE

Aujourd'hui, Baudelaire serait la victime de la ‘’cancel culture‘’ et des ligues de vertu

C'est l'époque où Peter Pan est interdit aux enfants par la bibliothèque publique de Toronto, où l'éditeur néerlandais Blossom Books retire Mahomet de l'Enfer de Dante et où l'on enregistre chaque jour une censure pour satisfaire les indignés professionnels. C'est le moment où Dan Franklin, qui a publié Ian McEwan et Salman Rushdie aux éditions Jonathan Cape, déclare : « Je ne publierais pas Lolita aujourd'hui. Avec MeToo et les médias sociaux, vous pouvez susciter l'indignation en un clin d'œil. Si on me proposait Lolita aujourd'hui, je ne le ferais jamais passer et un comité de trentenaires dirait : "Si vous publiez ce livre, nous allons tous démissionner" ». Presque normal alors de lire Michel Schneider, biographe de Charles Baudelaire, qui dans Le Point déclare que son favori, l'auteur des Fleurs du mal, serait aujourd'hui fustigé et censuré.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/04/10/a...

EUROPE

Irlande du Nord. Quand les enfants perdus d’Ulster sombrent dans la violence

Nous vous proposons ci-dessous la traduction d’un article en langue anglaise signé Jenny McCartney au sujet des tensions et des violences en Irlande du Nord à l’heure actuelle. Une analyse pertinente (sans doute la meilleure à l’heure actuelle qui ait été publiée par une journaliste au fait de la situation) qui résume parfaitement la situation de ces derniers jours, à découvrir ci-dessous.

The Post – Traduction par Breizh-Info

https://www.breizh-info.com/2021/04/11/162274/irlande-du-...

Arrêtez de dire « the bloc » pour parler de l'Union européenne

Arrêtez de nous appeler « the bloc »! Dans la presse anglophone, nous autres Européens sommes « the bloc ». Pas l'Union européenne, mais « the bloc ». Politico, le New York Times, le Guardian… Rares sont les médias à ne pas recourir à ce raccourci facile qui évite de répéter «  vingt-sept États membres » ou « l'Union européenne » dans un même article. Un petit mot efficace, qui claque dans un titre ou un chapô, mais qui donne l'impression que de notre côté de la Manche ou de l'Atlantique se dresse un monstre froid, vestige de l'époque soviétique, où personne ne mange à sa faim et où chacun se terre, privé de ses libertés les plus fondamentales. Dans le monde post-Brexit et en pleine guerre des vaccins, « the bloc » sonne désuet et polarise une réalité déjà suffisamment clivée pour en rajouter.

Slate

http://www.slate.fr/story/207470/the-bloc-expression-racc...

FRANCE

Alerte ! Les sociétés françaises sont devenues des proies faciles pour les étrangers

Le cas Carrefour pourrait ne pas être isolé : déjà fragiles, nos entreprises sont devenues encore plus vulnérables à des rachats par des investisseurs étrangers. Mais, depuis peu, l’Etat s’est donné les moyens de les protéger.

Capital.fr

https://www.capital.fr/entreprises-marches/alerte-les-soc...

Rwanda : partiel et partial, le rapport Duclert

Le rapport « Duclert », commandé par le président de la République pour tenter de faire la lumière sur la responsabilité supposée de la France dans le génocide rwandais de 1994, fait couler beaucoup d’encre depuis sa remise le 26 mars dernier à Emmanuel Macron par le Pr Vincent Duclert, patron de la commission de 14 historiens réunis depuis deux ans à cette occasion. Ce rapport très fouillé et très volumineux est paradoxalement partiel, et partial.

Conflits

https://www.revueconflits.com/jacques-hogard-rwanda-rappo...

ISLAM

Fenêtre sur le monde. Le djihadisme d’atmosphère. Gilles Kepel

Gilles Kepel, professeur à l’ENS, est l’un des orientalistes les plus renommés de France. On lui doit d’être l’un des premiers à avoir étudié les « banlieues de l’islam » ainsi que les fractures qui parcourent le monde musulman. Il étudie aujourd’hui la notion de « djihadisme d’atmosphère » qui explique en partie les attentats commis récemment. Dans Le Prophète et la pandémie (Gallimard), il étudie les conséquences de l’année 2020 sur les mondes arabes et musulmans. Une interview-vidéo de plus d’une heure.

Conflits

https://www.revueconflits.com/gilles-kepel-prophete-pandemie/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=revue_conflits_les_dernieres_mises_en_ligne&utm_term=2021-04-09  

MEDIAS

Le sort de Julian Assange démontre l’imposture des valeurs dont se réclame l’Occident

Le monde occidental a une très haute opinion de lui-même et de ses prétendues valeurs, mais la manière dont il traite le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, révèle qu’il ne s’agit que de mensonges.

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/04/10/le-sort-de-julian-assange-demontre-limposture-des-valeurs-dont-se-reclame-loccident/

État profond ? Ben Nimmo, cadre de l’OTAN, rejoint Facebook

Comme le proclament les complotistes de l’anti-complotisme, style Rudy Reichsdadt, l’État profond américain n’a jamais existé, n’existe pas, n’existera jamais. Le fait que Facebook recrute un ancien de l’OTAN doit être une preuve de plus de cette non existence…

OJIM

https://www.ojim.fr/etat-profond-ben-nimmo-cadre-de-lotan...

 

 

samedi, 17 avril 2021

L'énigme Pompidou-De Gaulle

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L'énigme Pompidou-De Gaulle

Par Arnaud TEYSSIER
Editions PERRIN, 2021, 362 pages

Par Maxime Tandonnet

Source: Compte vk de Jean-Claude Cariou

A l’heure où la France sombre dans un authentique chaos politique dont nul ne voit l’issue, le livre de M. Arnaud Teyssier, L’énigme Pompidou-de Gaulle est l’occasion d’un retour sur les fondamentaux de l’histoire politique récente de notre pays. Cet ouvrage passionnant tient à la fois du récit et de la réflexion fondée sur d’abondantes références historiques et littéraires. Aujourd’hui, les noms de ces deux hommes d’Etat renvoient, l’un comme l’autre, à l’image d’une période révolue de stabilité, de fierté et de grandeur nationale. Comment en sommes nous arrivés-là? ne manque t-on de s’interroger à l’issue de la lecture captivante de ces 400 pages.

Tous deux proviennent d’horizons bien différents. L’un natif de Lille en 1890, a grandi « dans un milieu familial de vieille bourgeoisie dominée par la passion de la France et la foi dans la providence. » L’autre « petit-fils de paysans d’Auvergne », ayant vu le jour en 1911 dans une famille d’instituteurs qui « mêlaient dans un commun attachement la patrie et la République ». Leur alliance s’est enrichie de leurs différences, le premier animé par un sens aigu de la tragédie de l’histoire et l’obsession du destin national, le second fidèle à une forme de bons sens terrien et de nonchalance naturelle. Mais ces différences, source de leur entente, portaient en germes les fractures à venir… Tous deux partageaient en revanche les mêmes convictions sur l’autorité de l’Etat et un patriotisme intransigeant.

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Le tandem qu’ils ont formé pendant près de vingt ans est né dans des conditions improbables. Georges Pompidou agrégé de lettres modernes, marié à Claude et épicurien, n’a pas pris part à la résistance et ne fit pas partie des compagnons historiques de l’auteur de l’Appel du 18 juin. Par l’intermédiaire d’un camarade de la rue d’Ulm et proche du Général, René Brouillet, il entre au cabinet du chef du gouvernement provisoire à la Libération. Il n’a à l’époque quasiment aucun contact direct avec de Gaulle: « Le premier vrai contact en tête-à-tête se fait, assez classiquement, à l’occasion d’une permanence, un samedi après-midi. Pompidou est surpris par la bienveillance du personnage, alors qu’il s’attendait à plus de rugosité... » Le chargé de mission se fait remarquer par la clarté des notes qu’il rédige. Sans être directement mêlé à l’aventure du RPF (le parti gaulliste de 1947 à 1953), il devient peu à peu l’homme de confiance du Général dans sa traversée du désert, le trésorier de la fondation Anne de Gaulle (sa jeune fille handicapée), puis en 1948, son chef de cabinet, en charge par exemple des relations avec les éditions Plon pour la publication des Mémoires de Guerre.

Après un passage au Conseil d’Etat puis à la banque Rothschild, Pompidou est rappelé par le Général revenu au pouvoir en juin 1958 comme président du Conseil de René Coty. Comme directeur de cabinet à Matignon, il prend une part active aux travaux constitutionnels en vue de la rédaction de la future Ve République. Après la promulgation de la Ve République, retour à la banque tout en se maintenant au service du nouveau président de la République, qui le charge de missions sensibles telles que certains contacts avec les rebelles algériens. En 1962, à l’issue de la signature des accords d’Evian qui accordent l’indépendance algérienne, le Général le nomme Premier ministre avec l’objectif de mettre en œuvre sa volonté de modernisation de la France.

L’ouvrage de M. Teyssier souligne l’étrange paradoxe de la personnalité et du parcours de Georges Pompidou. Ce dernier n’avait rien d’un carriériste forcené. Porté par l’estime que lui vouait le Général – pour ses capacités intellectuelles, sa loyauté et son sens de l’Etat – cet amoureux passionné de la vie n’a pas cherché le destin qui le conduisait ainsi au sommet du pouvoir même s’il a pris goût à la politique. Ce qui sidère dans son comportement, c’est la fermeté de son caractère, y compris face à son mentor. Son intelligence, sa culture son épicurisme aussi, étaient à la source d’un certain fatalisme, source lui-même d’indépendance d’esprit. Or, le Général voulait près de lui un homme de caractère capable de lui tenir tête . « Il ne semble à aucun moment craindre de livrer sa pensée. C’est sans doute ce qui le fait tant apprécier de De Gaulle. » Ainsi, le livre s’attarde sur un épisode clé de leur relation. Quand le Général de Gaulle envisage de laisser exécuter Jouhaud, l’un des généraux putschiste de 1961 condamné à mort par une juridiction d’exception, Pompidou s’y oppose et le menace de démissionner si la peine est appliquée. Le Général finit par céder…

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Pourtant, l’alliance de deux personnalités exceptionnelles ne survivra pas à la fin de règne compliquée du Général. Une divergence fondamentale les oppose sur la « participation » [des salariés à la direction de leur entreprise] dont le Général veut faire l’axe de son second mandat (à partir de 1966). Pompidou qui y voit un risque pour le développement des entreprises, freine des quatre fers. « Le projet qui m’a été montré hier, de ce que vous aviez l’intention de déclarer au parlement ne va pas assez loin, à beaucoup près », écrit le chef de l’Etat à son premier ministre. La révolte étudiante de mai 1968 aggrave les malentendus. Le Général reproche à Pompidou un manque de fermeté qui conduira à l’éviction de Matignon de ce dernier dans des conditions confuses. Leur différence de caractère et de sensibilité ressort à cette occasion, envenimant leurs désaccords. Pompidou « introduit une dimension affective dans un univers – celui du gouvernement et du pouvoir – où il devrait savoir que de Gaulle ne prend jamais en compte les sentiments personnels. »

L’auteur consacre enfin de longues et passionnantes pages à l’affaire Markovic, cet effroyable scandale (à connotation sexuelle) mettant en cause Claude, l’épouse de l’ancien Premier ministre qui poussa ce dernier aux portes du « désespoir« . Pompidou reproche amèrement au général son manque de réactivité tout en suspectant certains compagnons de ce dernier d’y avoir trempé. De Gaulle n’y voyait que des racontars et reprochait à son ancien bras droit d’y attacher trop d’importance – signe à ses yeux d’une forme de faiblesse. Enfin, l’une des dernières et plus graves sources de griefs entre eux: les déclarations de Georges Pompidou le 17 janvier à Rome, puis le 12 février 1969 à Genève, laissant entrevoir la perspective de sa candidature aux présidentielles (dans l’hypothèse, sous entendue, d’une démission du Général). De Gaulle y vit l’une des raisons de son échec au référendum du 27 avril 1969 qui l’a contraint, comme il l’avait annoncé, à quitter l’Elysée.

A l’issue de ce périple au cœur de l’histoire orageuse d’une décennie de « grandeur« , il convient de citer la lumineuse conclusion de l’auteur: « Retour à la case départ. En pis? Cette comédie s’est rejouée sous la Ve République, à partir du milieu des années 1980, lorsque les partis politiques, à la faveur des cohabitations et d’une décentralisation perversement conçue, ont laissé la vraie politique en jachère. François Mitterrand avait tendu un piège aux héritiers du gaullisme, un piège métaphysique qui allait permettre de réinstaller la IVe République au cœur de la Ve mais dans des conditions pires encore dès lors que le pouvoir serait désormais protégé de l’instabilité par des institutions qui avaient été détournées de leur raison d’être: faites pour décider, trancher, gouverner, elles sont devenues l’ultime protection d’un pouvoir irrésolu qui n’ose plus se mettre en jeu par le référendum. Désormais, la stabilité est partout mais l’autorité n’est à nouveau nulle part. »

Maxime Tandonnet