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dimanche, 07 novembre 2021

La revue de presse de CD - 07 novembre 2021

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La revue de presse de CD

07 novembre 2021

ÉTATS-UNIS

Un agent de Clinton est à la source du Russiagate

Selon le New York Times, « Les autorités fédérales ont arrêté jeudi un analyste qui, en 2016, avait rassemblé des indices sur les liens possibles entre Donald J. Trump et la Russie pour ce qui s’est avéré être une recherche financée par l’opposition démocrate, selon des personnes familières avec l’affaire. » Une sacrée bombe…

Saker francophone

https://lesakerfrancophone.fr/un-agent-de-clinton-est-a-l...

GAFAM

Jedi Blue : Google et Facebook, unis contre votre vie privée et la concurrence

Dernier scandale en date, une apparente collusion du nom de Jedi Blue, entre Google et Facebook. Le tout contre votre vie privée et pour tuer la concurrence sur le marché de la publicité en ligne. C’est du moins la thèse avancée par l’accusation, dans le cadre de la plainte portée par une vingtaine d’états américains. Le 22 octobre, la version intégrale de la plainte a été rendue publique suite à la décision d’un juge fédéral autorisant sa publication. Ne cherchez pas, vous n’en avez quasiment pas entendu parler en France à part dans la presse spécialisée.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/11/03/410466-jedi-blue-...

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Édulcorer-oblitérer le crime, l’information contrôlée GAFAM

Les titans du Net, GAFAM, etc., savent frapper fort. “PARLER” était une sorte de Twitter au public parfois virulent et politiquement incorrect. Offusqués, les libertaires-antifa de la Silicon Valley ont crié au loup. Amazon Web Services, fournisseur d’accès n°1 au monde, a fermé PARLER début 2021, et Apple et Google l’ont viré de leur “store” : l’exécution de ce réseau social non-conformiste a pris dix minutes (PARLER a pu revenir en ligne après plusieurs mois). De même, le président en exercice Donald Trump fut-il jeté sans recours de Twitter, Facebook, Instagram, Snapchat et Twitch — révélatrice leçon de choses sur les rapports de force dans la société de l’information. Par Xavier Raufer.

OJIM

https://www.ojim.fr/censure-crime-gafam/?utm_source=newsl...

Derrière la lanceuse d’alerte de Facebook, la censure

Les positions de la lanceuse d’alerte de Facebook vont être utilisées pour davantage de censure et de contrôle sur internet.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/11/06/411017-derriere-l...

GÉOPOLITIQUE

Scénarios géopolitiques du changement énergétique mondial

Nous allons analyser du point de vue géopolitique les scénarios énergétiques qui se présentent dans le monde aujourd'hui ; un survol des modèles de transition énergétique, visant à accélérer à la quatrième révolution industrielle (4RI) ou à empêcher les pays d'y accéder, c'est-à-dire à la 6G, à l'intelligence artificielle (IA), à la robotique et à l'internet des objets.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/10/25/s...

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Parole d’expert : Les radicalismes religieux

Les radicalismes religieux sont ils un facteur à prendre en compte pour la géopolitique ? Hindouisme, bouddhisme, islamisme, évangélisme… Le point en synthèse et en vidéo avec Pierre Conesa.

Geopragma

https://geopragma.fr/parole-dexpert-les-radicalismes-reli...

La Roumanie, l'Europe et le Projet "Intermarium"

L'année 2016 avait enregistré les débuts d'une nouvelle opération géopolitique sur le sol européen, sous l'appelation d'Intermarium. Tout le scénario de cette opération montre que l'Intermarium, vieille nostalgie impériale polono-lituanienne du Moyen Âge, est aujourd'hui une construction artificielle, anti-européenne, contraire aux besoins réels de la géopolitique européenne et eurasienne. Elle constitue un instrument américain de contrôle de la périphérie orientale de l'Union européenne, c'est-à-dire de l'espace de contact entre le monde allemand (et plus généralement ouest-européen) et le monde russe. La Roumanie ne semble pas intéressée à jouer le rôle que les Etats-Unis ont attribué à la Pologne et à l'Ukraine : les déclarations de ses représentants suggèrent qu'elle n'a pas l'intention de se distancer du noyau franco-allemand de l'Europe.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/11/03/l...

MAGHREB

Sahara occidental : le Maroc et la France ont besoin l’un de l’autre

La crise du Sahara occidental ne saurait totalement se résumer aux vives tensions opposant l’Algérie à son voisin, le royaume du Maroc. Cette région du monde est essentielle pour les Européens et l’Afrique, notamment de par sa proximité avec le Sahel où se sont implantés les djihadistes. Isolé et peu soutenu, le Maroc doit compter sur la France pour se sortir de ce bourbier.

Conflits

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RUSSIE

Un prix Nobel très à propos

Treize jours. C’est le temps qu’il aura fallu à Vladimir Poutine pour féliciter officiellement un journaliste devenu, au début du mois d’octobre, l’un des Russes les plus célèbres au monde. Lui qui est d’habitude si prompt à réagir aux exploits de ses compatriotes, pourquoi a-t-il été si lent cette fois-ci ? Il faut dire que le Russe en question, beaucoup, en dehors des frontières du pays, ont découvert son nom le 8 octobre dernier, lorsque le Prix Nobel de la Paix lui a été attribué, en même temps qu’à une de ses collègues philippines, Maria Ressa. En cent vingt ans d’histoire c’est le premier Prix Nobel de la Paix qui récompense la liberté d’information en tant que telle, remise à ces deux journalistes pour « leur combat courageux pour la liberté d’expression », comme l’a expliqué le comité Nobel.

Geopragma

https://geopragma.fr/un-prix-nobel-tres-a-propos/

La Russie change les règles de la logistique mondiale en contournant Suez

Le récent réchauffement climatique a progressivement érodé la calotte glaciaire de l'Arctique, ouvrant l'accès à une activité économique tout au long de l'année dans cette région. Dans ce contexte, on peut parier que la route de la mer du Nord (NSR), longue de 5600 km, reliant l'Asie à l'Europe, sera la principale alternative maritime au canal de Suez.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/11/04/l...

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UNION EUROPÉENNE

Le nucléaire et l'Europe : un partenariat indispensable

Alors que la fusion nucléaire ouvre de nouvelles frontières, les folies des Verts risquent de condamner nos entreprises à mort. Ce n'est qu'avec l'atome que l'Europe pourra atteindre une véritable autonomie énergétique.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/10/28/l...

À Bruxelles, le droit européen contre la démocratie 

« Le droit de l’UE prime sur le droit national, y compris sur les dispositions constitutionnelles. C’est ce à quoi tous les États membres de l’UE ont adhéré ». Ces quelques mots, prononcés par la présidente de la Commission européenne en réaction à la récente décision de la Cour constitutionnelle polonaise, ont de quoi inquiéter. Car si les choses étaient telles que l’affirme Ursula von der Leyen, cela signifierait que l’UE est devenue un super-État technocratique, exerçant l’essentiel du pouvoir en lieu et place des élus nationaux, devenus les représentants fantoches de peuples dépossédés de leur souveraineté.

Elucid

https://elucid.media/politique/a-bruxelles-le-droit-europ...

 

lundi, 01 novembre 2021

La revue de presse de CD - 31 octobre 2021

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La revue de presse de CD

31 octobre 2021

AFRIQUE

Au Bénin, le développement urbain se nourrit d'expulsions

Au moment où la France "rend" 26 œuvres d'art au Bénin, il est intéressant de découvrir, pour ceux qui ne connaissent pas ce pays africain, comment le président Talon (qui ne se prénomme pas Achille) s'occupe de son peuple et de l'urbanisation de son pays...

The Conversation

https://theconversation.com/au-benin-le-developpement-urb...

CHINE

La question taïwanaise peut-elle déclencher la troisième guerre mondiale ?

L’armée chinoise a condamné le dimanche 17 octobre les États-Unis et le Canada qui ont envoyé en fin de semaine des navires de guerre dans le détroit de Taïwan, estimant que ces initiatives représentaient une menace pour la paix et la stabilité dans la région. Le 19 octobre le correspondant du Figaro à Taïwan posait la question figurant ci-dessus dans le titre mais se bornait à rappeler l’origine historique du différend, la position de la communauté internationale d’« une seule Chine », l’effort d’armement chinois et citait pour conclure Bonnie Glasser du Center for Strategic Studies : « si Taïwan est attaquée , nous allons vers un conflit majeur entre les Etats-Unis et la Chine, qu’il sera difficile de contenir avec un risque d’escalade nucléaire. »

Geopragma

https://geopragma.fr/la-question-taiwanaise-peut-elle-dec...

DÉSINFORMATION

Contrôle de l’information : après la commission Bronner, Viginum

L’élection présidentielle approche et ce que l’on pourrait appeler une oligarchie macronienne met en place les conditions d’une bonne réélection du président sortant via une plus grande efficacité du contrôle de l’information, que celle-ci soit privée ou publique. Viginum est une parfaite illustration du second terme.

OJIM

https://www.ojim.fr/controle-de-linformation-viginum/

Déontologie : quand des journalistes revendiquent leur qualité de non-journalistes

La charte de Munich adoptée en novembre 1971 par la Fédération européenne des journalistes précise la déontologie de la profession, en dix devoirs et cinq droits. Cinq journalistes viennent pourtant de publier une tribune sur le blog MédiapartJournalistes pas complices” où ils annoncent gentiment s’assoir sur ses principes, tribune à laquelle ont répondu plusieurs dizaines de leurs confrères.

OJIM

https://www.ojim.fr/deontologie-journalistes-mediapart-tr...

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Les Corsaires à l’assaut des ennemis de la liberté d’expression

L’Observatoire du journalisme a consacré plusieurs articles aux Sleeping giants, ces ennemis de la liberté d’expression qui intimident les annonceurs de publicité. Les campagnes de pression de cette officine, organisées principalement sur Twitter, ont abouti à réduire très fortement les ressources publicitaires de médias comme Breitbart, Valeurs actuelles et Boulevard Voltaire. La riposte s’organise avec un collectif nouvellement apparu appelé « les Corsaires » (www.corsairesdefrance.com), qui propose aux citoyens de contrer les actions liberticides des Sleeping giants.

OJIM

https://www.ojim.fr/les-corsaires-vs-sleeping-giants/

ÉTATS-UNIS

La persécution d’Assange expose au grand jour la sauvagerie de l’Occident

Les pires atrocités de l’histoire ont toutes été légales. Tous les pires exemples de génocide, d’esclavage, de tyrannie et d’effusion de sang ont été autorisés ou activement facilités par l’État. La persécution d’Assange vise à faire entrer l’emprisonnement des journalistes dans cette catégorie.

Le Cri des Peuples

https://lecridespeuples.fr/2021/10/29/la-persecution-dass...

FRANCE

Blanquer à l’Éducation nationale, la dictature en marche

Le 19 octobre 2021, Jean-Michel Blanquer a déclaré sans ambages : « Les enseignants doivent transmettre les ‘valeurs de la république’ ou ‘sortir de ce métier’. » À cet effet, il prévoit un « vaste plan de formation sur 4 ans des personnels, à la laïcité et aux valeurs de la république », prenant appui sur les hommages rendus à Samuel Paty, assassiné pour avoir illustré la liberté d’expression – au programme – par la présentation d’une caricature de Mahomet. C’est précisément pour avoir appliqué la politique du gouvernement qu’il a été assassiné.

Polémia

https://www.polemia.com/blanquer-a-leducation-nationale-l...

Ces ministres macroniens qui prennent la plume et ne vendent pas

Lors du conseil des ministres du 13 octobre, Emmanuel Macron aurait manifesté son (vif) mécontentement. À force de les voir publier des livres, « les Français vont finir par se dire que les ministres ne foutent rien ». D’autant que personne ne les lit, ces livres…

Front populaire

https://frontpopulaire.fr/o/Content/co683076/ces-ministre...

« Affaire du siècle » : le sidérant double jeu de Cécile Duflot et Nicolas Hulot

« Élève des corbeaux et ils te crèveront les yeux ». Depuis jeudi 14 octobre, le célèbre dicton espagnol ne doit cesser de résonner dans la tête des responsables de l’État qui s’étaient associés avec certains écologistes patentés. Le tribunal administratif de Paris les a enjoint de « réparer le préjudice écologique » causé par le non-respect des engagements de la France en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’État a maintenant jusqu’au 31 décembre 2022 pour économiser les 15 millions de tonnes de CO2 qu’il a « indument » rejeté dans l’atmosphère pendant la période 2015-2018… À l’origine de cette condamnation, on trouve, entre autres, Cécile Duflot et Nicolas Hulot qui sont aujourd’hui les dirigeants de deux des quatre ONG qui ont attaqué l’État en justice (la fondation Nicolas Hulot et Oxfam France).

Causeur

https://www.causeur.fr/affaire-du-siecle-fessenheim-nicol...

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La CIA et l’OTAN lorgnent sur les pépites technologiques françaises

La French Tech n’est pas à l’abri de la guerre économique. Les PME et les start-up sont aussi la cible de certaines prédations. Charles Degand, président d’Angelsquare, analyse la récente création de fonds dirigés par la CIA et l’OTAN.

Conflits

https://www.revueconflits.com/la-cia-et-lotan-lorgnent-su...

GAFAM

Trafic d’êtres humains, cartel de la drogue et appel au génocide: pas besoin d’aller sur le dark web, Facebook s’occupe de tout

Depuis plusieurs jours, un consortium de médias américains révèle des informations très embarrassantes (et c’est peu dire) au sujet de Facebook. Leur base de travail: des milliers de documents internes à l’entreprise divulgués par une lanceuse d’alerte, Frances Haugen. Voici trois des éléments les plus scandaleux qui ressortent de ces Facebook Papers.

Businessam.be

https://fr.businessam.be/trafic-detres-humains-cartel-de-...

Jeremy Fleming: l'homme qui sous-traite la souveraineté numérique britannique à Amazon

Les services de renseignement informatique du Royaume-Uni ont signé un contrat avec l'Américain Amazon Web Services pour stocker des données sensibles. Directeur de ce pilier de la sécurité britannique depuis 2017, Jeremy Fleming a préparé les esprits depuis des mois à ce partenariat aux contours flous.

L’Echo

https://www.lecho.be/dossier/portraits/Jeremy-Fleming-l-h...

Facebook va-t-il rémunérer (et aussi contrôler) une partie de la presse française ?

Un « accord » aurait été signé le 21 octobre 2021 entre Facebook et certains quotidiens pour rémunérer ces derniers, dont ni les termes financiers ni la liste des heureux bénéficiaires ne sont connus.

OJIM

https://www.ojim.fr/facebook-presse-francaise/

ITALIE

Trois commentaires amers sur les dernières élections italiennes

La défaite du centre-droit en Italie : personne ne démissionne et personne ne change les équipes d'incompétents

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/10/21/d...

ONU

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Qui était Dag Hammarskjöld ?

Dag Hammarskjöld a établi la norme d’intégrité et d’indépendance à laquelle tous les secrétaires généraux des Nations Unies sont jugés. Il a été le pionnier de la diplomatie directe grâce au secrétariat général pour désamorcer les crises, et a créé le maintien de la paix de l’ONU. Hammarskjöld a forgé une indépendance entre les puissances de la Guerre froide qui les a contrariées et qui a peut-être conduit à sa mort il y a 60 ans.

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/qui-etait-dag-hammarskjold/

RUSSIE

Poutine croque le bloc occidental à la moulinette

Poutine a fait une longue apparition de trois heures devant le public de la session plénière de l’édition 2021 du “Davos russe”, ou de “l’anti-Davos” si l’on veut, – le “Valdaï Discussion Club”. Son intervention s’est faite dans le style de ses fameuses et très longues conférences de presse, avec questions du modérateur et du public, qu’il s’agisse de celui qui était présent physiquement ou par liaison vidéo.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/10/23/p...

SANTÉ

L’OMS entre lobbyings et scandales

Le chef de l’OMS a-t-il été un des acteurs-clés qui se seraient livrés à « des meurtres » et auraient autorisé « la détention arbitraire et la torture d’Éthiopiens »? La plainte qui le discrédite.

Le blog de Liliane Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2021/10/23/le-chef-de-loms-...

Un message à Fauci : Vous n’êtes pas en mesure de dicter le « plus grand bien »

Comment un fraudeur comme Anthony Fauci se retrouve-t-il au poste le mieux rémunéré de la bureaucratie américaine ? Eh bien, la carrière de Fauci est un témoignage plutôt choquant de la réalité de notre gouvernement et de notre époque. Plus vous êtes corrompu, plus vous recevrez de faveurs et de promotions.

Le Saker francophone

https://lesakerfrancophone.fr/un-message-a-fauci-vous-net...

Les dirigeants européens veulent une gouvernance mondiale de la santé

Les dirigeants européens viennent de tenir un conseil dont on retiendra en particulier que, s’agissant de la lutte contre le COVID et les pandémies en général, nos chefs d’Etat proposent d’abdiquer leurs pouvoirs au profit d’une agence européenne et de l’OMS, qui seraient toutes puissantes pour décider des mesures à appliquer sur les territoires nationaux. Ce projet terrifiant est désormais assumé politiquement de façon tout à fait officielle.

Les Moutons Enragés

https://lesmoutonsenrages.fr/2021/10/26/les-dirigeants-eu...

La culture victime de l’idiotie sanitaire ?

Depuis le 21 juillet, le pass sanitaire est obligatoire pour accéder aux lieux de loisirs et culturels. Ces lieux sont en grande partie, totalement ou partiellement, financés par le contribuable, c’est-à-dire tout le monde, mais ne sont désormais plus libres d’accès. Vous n’avez pas toujours besoin de pass pour travailler ou faire vos courses, enfin pour le moment, mais pour regarder un film, admirer une exposition, communier face à un spectacle vivant, si.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/10/29/409894-la-culture...

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UNION EUROPÉENNE

Cour constitutionnelle polonaise contre CJUE : la Pensée unique européiste se fissure

Même si la Pologne fait régulièrement parler d’elle depuis que les électeurs polonais se sont choisis une majorité conservatrice pour gouverner le pays (en 2015 et à nouveau en 2019), rarement un tel intérêt lui aura été porté que depuis la décision de son Tribunal constitutionnel, adoptée le 7 octobre, remettant en cause la primauté du droit européen. Revue de presse.

OJIM

https://www.ojim.fr/cour-constitutionnelle-polonaise-cont...

samedi, 30 octobre 2021

Rétablir deux vérités politiques

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Rétablir deux vérités politiques

par Georges FELTIN-TRACOL

Avec l’écoulement des années, la mémoire collective flanche souvent, surtout quand le complexe médiatique d’occupation mentale la travaille en profondeur avec insistance. Il n’hésite pas en effet à tordre les faits, à travestir la réalité et à détourner le sens des évènements afin de se conformer à sa narration idéologique. Ses manipulations ne datent pas des fameuses fake news ou infox.

La politique d’intoxication volontaire de l’information se révèle désastreuse auprès des jeunes générations qui, dépourvues de sens critique et sans connaissances particulières de sujets plus ou moins historiques, contribuent à leur insu à entériner les déformations officielles. Prenons deux cas politiques français que les moins de vingt ans ne connaissent plus.

Le premier tour de l’élection présidentielle, le 21 avril 2002, marque la qualification de Jean-Marie Le Pen au duel final face au président sortant Jacques Chirac. Avec une avance de 194.505 voix, le président du Front national (FN) élimine le premier ministre socialiste sortant Lionel Jospin. D’abord choqués par cet incroyable coup de tonnerre, les hiérarques socialistes désignent très vite les responsables de cette élimination prématurée : le nombre élevé de candidats et la présence de Jean-Pierre Chevènement qui recueille 1.518.568 suffrages.

Deux explications fallacieuses ! Seize candidats - trois trotskistes (Arlette Laguiller, Olivier Besancenot, Daniel Gluckstein), deux écologistes (Corinne Lepage, Noël Mamère), un chasseur (Jean Saint-Josse), deux ex-barristes (Christine Boutin, François Bayrou), deux libéraux (Jacques Chirac, Alain Madelin) et deux nationaux (Jean-Marie Le Pen, Bruno Mégret) – reflètent le large spectre politique du pays réel. La candidature de Jean-Pierre Chevènement sur une ligne nationale-républicaine favorable au rassemblement des souverainistes des deux rives (droite et gauche) n’attire que quelques électeurs socialistes. En fait, l’éviction de Lionel Jospin résulte d’une mauvaise campagne au cours de laquelle il déclare que, face aux licenciements industriels, « l’État ne peut pas tout » et que son « programme n’est pas socialiste ». Son échec reste l’exemple flagrant d’une campagne de premier tour conduite comme une campagne de second tour. Par ailleurs, bien que chef de file de la « Gauche plurielle », le Premier ministre battu avait accepté une multiplication des candidatures au sein de sa propre majorité parlementaire. Contre lui se présentaient Chevènement, les Verts, le communiste Robert Hue et l’exquise Christiane Taubira au nom du Parti radical de gauche (PRG). Or, les divergences entre le PS et le PRG sont d’ordre microscopique. Les 660 515 voix de Christiane Taubira se seraient naturellement portées aux deux tiers sur Jospin et, pour le dernier tiers, sur un autre candidat de gauche. L’élue guyanaise porte ainsi la lourde responsabilité de la défaite historique du candidat socialiste. Il va de soi que cette vérité ne se proclame pas, car ce serait presque outragé l’icône médiatique de la pseudo-diversité…

La seconde vérité politique à rétablir concerne les mairies FN dont la gestion dans les années 1990 aurait été ca-ta-stro-phique ! Au soir du second tour des élections municipales, le 18 juin 1995, le FN remporte trois municipalités grâce à Jean-Marie Le Chevalier à Toulon dans le Var, à Daniel Simonpieri à Marignane dans les Bouches-du-Rhône et à Jacques Bompard à Orange dans le Vaucluse. Deux ans plus tard, la liste de Catherine Mégret, l’épouse de Bruno Mégret déclaré inéligible par le Régime pour un prétexte futile, s’empare d’une autre commune des Bouches-du-Rhône, Vitrolles.

Le FN avait déjà dirigé des municipalités. Dès 1983, le maire de Thio en Nouvelle-Calédonie, Roger Galliot, se ralliait au FN, séduit par un ferme discours anti-indépendantiste. Thio devint cependant en 1985 un solide bastion indépendantiste. En 1989, un ancien député tour à tour démocrate-chrétien et gaulliste, naguère secrétaire d’État d’un gouvernement Pompidou, Charles de Pineton de Chambrun, devient le maire frontiste de Saint-Gilles dans le Gard. Toutefois, il démissionne en 1992. L’élection partielle fait retomber Saint-Gilles-du-Gard dans le giron de la droite molle. Charles de Chambrun (1930 – 2010) représentait la tendance modérée et atlantiste du FN. Il négocia au début des années 1980 l’implantation en France de l’ignoble Disneyland – Paris et les dérogations léonines au code du travail. Son action municipale timorée explique ce retrait prématuré.

Entre 1995 et 2001, les équipes municipales frontistes subissent le feu nourri des journalistes, des associations subventionnées et des services préfectoraux qui font leur maximum pour entraver les décisions communales. En 2001 se tiennent de nouvelles élections municipales. Les « bobardements » et autres harcèlements incessants du Système sont-ils des succès ? Non, puisqu’il perd par 3 à 1. Les maires de Vitrolles, d’Orange et de Marignane sont réélus. Le FN gagne même avec Marie-Christine Bignon, la mère de Stéphanie Bignon, présidente de Terre et Famille, la commune de Chauffailles en Saône-et-Loire et plus précisément en Charolais, cette vieille terre d’Empire. Certes, les maires de Vitrolles et de Marignane portent à ce moment-là l’étiquette du MNR (Mouvement national-républicain). La seule défaite concerne Toulon pris par le futur macronien Hubert Falco.

Cette perte n’est pas une surprise. Pourtant, en 1997, Jean-Marie Le Chevalier (1936 - 2020) avait été élu député avant que son élection fût invalidée pour un motif bancal et que son épouse Cendrine, candidate à sa place, fût battue de peu par un abject « front ripoublicain ». Le journaliste Serge de Beketch et l’écrivain Yves-Marie Adeline ont rapporté dans leurs souvenirs respectifs l’amateurisme de l’équipe toulonaise, les dissensions internes et les menaces fréquentes de la pègre locale très puissante, d’où le décès plus que suspect de l’adjoint au maire Jean-Claude Poulet-Dachary. Appartenant à l’aile modérée, venu du giscardisme et ami personnel de Jean-Marie Le Pen, Jean-Marie Le Chevalier manqua surtout d’audace et de ténacité, au contraire de ses homologues d’Orange, de Vitrolles et de Marignane.

En 2003, Catherine Mégret perd Vitrolles, victime des magouilles juridiques du Conseil d’État. Malgré son ralliement à l’UMP de Nicolas Sarközy, Daniel Simonpieri est vaincu en 2008 au profit d’un sarközyste dissident. Si Orange et Chauffailles conservent leurs édiles, ceux-ci ont abandonné l’étiquette frontiste. En 2020, Marie-Christine Bignon a transmis la mairie à Stéphanie Dumoulin et occupe une vice-présidence Les Républicains au conseil départemental de Saône-et-Loire. Seul Jacques Bompard demeure après vingt-six ans de mandat l’homme fort d’Orange. Lors des élections municipales et départementales, il est courant que dans ce coin de France, les seconds tours opposent sa Ligue du Sud au FN – RN. Un vrai rêve éveillé...

On aura compris qu’il faut sans cesse rapporter la réalité et contrer les mensonges éhontés du Système. C’est ça aussi, la réinformation !   

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 7, mise en ligne sur Radio Méridien Zéro du 27 octobre 2021.

jeudi, 28 octobre 2021

La Guerre de Succession d'Espagne: une guerre mondiale avant l’heure

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La Guerre de Succession d'Espagne: une guerre mondiale avant l’heure

par Georges FELTIN-TRACOL

Deux guerres d’ampleur mondiale ont marqué l’histoire du XXe siècle quand bien même l’épicentre se trouvait en Europe. Cette « guerre civile européenne de trente ans » se manifestait aussi par des fronts en Afrique (Tanganyika avec Paul Emil von Lettow–Vorbeck entre 1914 et 1918, Afrika Korps en Afrique du Nord de 1941 à 1943), en Asie, en Océanie (Guerre du Pacifique de 1941 à 1945 ou les occupations japonaises, australiennes, britanniques et étatsuniennes des possessions allemandes du Pacifique dès 1914…) et sur toutes les mers de la planète.

Or, ce n’est pas la première fois que les puissances européennes se combattent partout sur terre et en haute-mer. La Guerre de Succession d’Espagne se déroule au début du XVIIIe siècle sur plusieurs fronts et suscite des batailles navales. « C’est l’ensemble du continent qui devient un champ de bataille entre deux grands blocs, la “ Grande Alliance de La Haye ” et les Bourbons. On se bat en Italie, dans les Pays-Bas, sur le Rhin, on se bat bientôt en Hongrie, en Bavière et dans la Péninsule ibérique; on se bat aussi sur les mers, de la côte du Brésil jusqu’au Spitzberg; on se bat dans les Caraïbes, en Floride et au Québec, dans un conflit qui tend à s’élargir à l’espace du globe », écrit Clément Oury dans un livre qui fait date.

51tKGqwjmxL.jpgDiplômé de l’École des Chartes et docteur en histoire de l’université Paris – Sorbonne, l’auteur réalise avec La Guerre de Succession d’Espagne. La fin tragique du Grand Siècle la première synthèse en français de ce conflit continental majeur. Avec un réel talent d’écriture, il intègre dans son travail aussi bien l’« histoire – bataille » que l’approche méthodologique de l’« école des Annales », des considérations géo-stratégiques que l’étude de l’équipement, du matériel et de l’état d’esprit des combattants. Il se penche même sur l’opinion publique et sur ce qu’on appellera plus tard la        « propagande ». Il en profite pour réviser le concept de « stratégie de       cabinet ». Il s’intéresse, à la suite d’André Corvisier, à l’agencement des armées et des marines de guerre. Il se penche sur le moral des soldats et démontre le grand rôle de l’intendance militaire. Il distingue enfin les fantassins des « vieux corps » des « régiments de nouvelle levée ».

Incertitudes dynastiques 

« La monarchie espagnole est le géant des cent cinquante premières années de l’époque moderne. » Charles II de Habsbourg règne sur un ensemble disparate (Pays-Bas « belgiques », Milan et Naples, possessions d’Amérique, Philippines, comptoirs africains) dont il est le seul élément d’unité. Or, le 1er novembre 1700 s’éteint le roi d’Espagne, le dernier représentant de la branche madrilène des Habsbourg. Frappé par la consanguinité de ses ascendants, son père étant l’oncle-cousin de sa mère… et malgré deux mariages consécutifs, le monarque reste stérile, ce qui inquiète toutes les cours d’Europe d’autant que depuis les abdications de Charles Quint en 1555, Habsbourg d’Espagne et Habsbourg d’Autriche s’épaulent mutuellement contre les menaces anglaise, réformée, française et ottomane. La complexité des règles successorales des Espagnes attise la revendication de quelques candidats soutenus à Madrid où se forment des coteries. L’ambassadeur de France, le marquis d’Harcourt, anime le «parti français». La reine Marie-Anne de Neubourg dirige le « parti allemand » favorable au fils de l’Électeur de Bavière. Le « parti autrichien » considère le second garçon de l’empereur Léopold, l’archiduc Charles, comme l’unique vrai successeur de son oncle. Ces trois tendances recherchent l’appui du « parti castillan » du cardinal Portocarrero.

DFM3-2ED.jpgL’ouverture du testament de Charles II d’Espagne surprend tout le monde.          « Charles désigna le candidat Bourbon, Philippe d’Anjou, comme son héritier légitime et universel. La France avait beau avoir été l’ennemi qui, depuis des décennies, s’emparait régulièrement de quelques joyaux de la Couronne, elle était en 1700, aux yeux des Espagnols, la seule puissance suffisamment forte pour protéger leur empire. » Convoquant en urgence le Conseil d’en-haut qui se tient dans les appartements de Madame de Maintenon et après deux journées de vives discussions au cours desquelles le Grand Dauphin d’habitude effacé intervient en faveur de son deuxième fils, Louis XIV accepte la succession. Il rend publique sa décision, le 16 novembre 1700, devant des courtisans stupéfaits. Philippe d’Anjou devient Philippe V d’Espagne. Le « Roi-Soleil » se doute que son choix risque de déclencher une guerre. Nul ne sait pas encore que « la Guerre de Succession d’Espagne est le plus long conflit du règne de Louis XIV, le plus long également du XVIIIe siècle ».

Louis XIV « n’est plus un conquérant orgueilleux et implacable : c’est un vieillard inquiet, soucieux de conserver ses frontières et sensible à l’accablement de son peuple. La guerre ne vise plus à des conquêtes destinées à consolider le “ pré carré ”, mais s’attache à défendre le territoire d’un autre pays, l’Espagne ». Ce conflit sera, « pour le royaume de France, une épreuve terrible, la pire sans doute de l’Ancien Régime ». En effet, « le testament de Charles II représente, au sein de l’ordre européen qui s’est installé à l’issue de la guerre de la Ligue d’Augsbourg, un bouleversement politique majeur. Pourtant, un rééquilibrage s’opère à une vitesse surprenante. Face à la France et à l’Espagne, un bloc disparate mais soudé d’États européens se constitue en dix-huit mois ».

L’affrontement de deux blocs

Contre le nouveau bloc dynastique de la France et de l’Espagne dont les peuples accueillent avec joie leur nouveau souverain, ce qu’on appelle bientôt les « Deux-Couronnes » bourboniennes auxquelles se rallient les Électeurs de Bavière et de Cologne, Clément Oury mentionne la « Grande Alliance » (Maison d’Autriche, Provinces-Unies, Angleterre). Ces trois États parviennent « à regrouper autour d’eux la majorité des puissances moyennes ou mineures de l’Europe du Nord et de l’Empire » dont le Brandebourg – Prusse, le Hanovre, la Savoie et le Portugal. Les États alliés sont en périphérie par rapport au nouvel ensemble franco-espagnol. « De même que la position centrale de la France par rapport aux possessions espagnoles offre un avantage indéniable en matière de répartition et de coordination des forces, la concentration du pouvoir à Versailles permet des prises de décision rapides et  cohérentes. » L’auteur montre bien par ailleurs que « Louis XIV comme ses conseillers appartenaient à l’école “réaliste” en matière de relations internationales, celle qui cherchait à identifier les “intérêts des États”. Selon cette approche, les monarchies ou les républiques d’Europe devaient poursuivre des objectifs rationnels, c’est-à-dire ceux de leur survie et de leur agrandissement. Les décisions des souverains, comme les déclarations de guerre ou les alliances entre États, étaient le fruit de calculs froids. Elles devaient s’entendre en termes de sécurité des frontières et d’accroissement territorial ».

989d24897f0adff3e1aae94a1f310070.jpgDu côté de la « Grande Alliance de La Haye » apparaît vite un incontestable triumvirat : le duc anglais de Marlborough, ancêtre du criminel de guerre Winston Churchill, le prince Eugène de Savoie pour les Habsbourg, et le Grand Pensionnaire des Provinces-Unies Heinsius. Quand ils n’arrivent pas à se rencontrer, ils s’échangent une intense correspondance épistolaire. Une cohérence dans le commandement s’établit, car « il s’agissait en fait de la conjonction de leurs poids politique, diplomatique et (pour les deux premiers) militaires ». Chacun doit toutefois garder à l’esprit les intérêts spécifiques de leur État respectif. Heinsius négocie sans cesse avec les États-Généraux bataves. À Vienne, face à la « Vieille Cour » dont la priorité est la défense de l’Italie et une faction rivale dite « allemande » qui, pacifiste, cherche à défendre les rives du Rhin, le prince Eugène et les jeunes archiducs Joseph et Charles appartiennent au parti de la « Jeune Cour » qui, « lui-même traversé par des tensions internes, était réformateur et belliqueux. Il prônait une lutte résolue contre la France pour obtenir l’intégralité de la monarchie espagnole au profit des Habsbourg ». Proche des whigs bellicistes, Marlborough fait face à l’hostilité des tories proto-jacobites assez méfiants par ailleurs envers l’éventuelle accession sur le trône anglais de la Maison de Hanovre. Publiciste tory, Jonathan Swift publie de nombreux pamphlets contre la majorité whig à la Chambre des Communes. Ces rivalités intestines se répercutent avec plus de violence ailleurs en Europe. Territoire espagnol, le royaume de Naples voit se déchirer les « Blancs », partisans de Philippe V, et les « Noirs », soutiens de l’archiduc Charles. « Dans les Pays-Bas s’affrontent le parti des “ carabiniers ”, pro-Bourbon, et celui des “ cuirassiers ” pro-Habsbourg. »

Clément Oury va jusqu’à se demander si la Guerre de Succession d’Espagne ne favorise pas « une conscience nationale en germe » tant sont nombreux les libelles et les pamphlets. En raison de la profusion des gazettes qui n’hésitent pas à déformer les nouvelles, l’auteur y observe la formation d’« une société d’information ». Les guerres incessantes de Louis XIV, les ravages du Palatinat en 1674 et en 1689, l’annexion de territoires au mépris des coutumes et la révocation en 1685 de l’édit de Nantes rendent les peuples européens gallophobes. Le royaume de France connaît lui aussi en proie à des « cabales ». « Les cabales sont […] des réseaux d’influence peu structurés, aux limites floues, et qui regroupent des personnages d’importance se soutenant mutuellement pour s’assurer de conquérir les meilleures places au sommet de l’État, en écartant leurs adversaires. » Les trois principales qui polarisent les rapports de force sont la « cabale des Seigneurs », conservatrice, aristocratique et militaire, autour de Madame de Maintenon, la « cabale de Meudon » autour du Grand Dauphin et de son demi-frère, le duc légitimé de Maine, et la « cabale des Ministres », réformatrice et dévote, avec le duc de Berry et, de façon indirecte, le duc d’Orléans.

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Pourquoi donc les Espagnols, ennemis des Français depuis le début du XVIe siècle, acceptent-ils un monarque français ? Clément Oury ne l’évoque pas, mais l’abrogation de l’édit de Nantes a satisfait l’Espagne. En outre, « en appelant le petit-fils de Louis XIV, les élites ibériques reconnaissaient la puissance du modèle administratif et militaire français, dont la solidité semblait seule à même de garantir l’intégrité de la monarchie ». Or s’affrontent dans les Espagnes et leur outre-mer deux visions contradictoires de l’État. « Le modèle de l’absolutisme Bourbon, centralisateur et unificateur, s’oppose au gouvernement par conseil, plus fédéraliste, prôné par l’opposant Habsbourg. » Il faut en effet savoir que « la Castille était sous la dépendance du roi et de son administration, mais ce n’était pas le cas de la couronne d’Aragon, elle-même constituée du royaume d’Aragon (autour de Saragosse), de la Catalogne et de la région de Valence. Dans ces trois provinces, des libertés constitutionnelles, les fueros, restreignaient les compétences administratives et fiscales du Roi Catholique ».

Dualité espagnole intrinsèque

Élevé à Versailles dans une étiquette absolutiste, Philippe V cherche à centraliser ou pour le moins à uniformiser cette entité politique hétérogène si bien que la Catalogne et ses « miquelets » se rallient à l’archiduc autrichien qui assume ouvertement ses prétentions. « Le 12 septembre 1703, à Vienne, l’archiduc Charles, le fils de Léopold, se fit couronner roi d’Espagne sous le nom de Charles III. » En revanche, dès 1706, la Castille démontre son entière loyauté à Philippe V.

Le prétendant Habsbourg défend pour sa part la polysynodie en vigueur à Madrid. Ce système institutionnel se comprend à l’aune de conseils techniques comme le Conseil d’État ou le Conseil de guerre, ou géographiques tels le Conseil de Castille, le Conseil d’Aragon, le Conseil d’Italie et le Conseil des Indes. Les Castillans se méfient beaucoup de cet archiduc ambitieux qui semble « s’appuyer sur les forces centrifuges de la monarchie ou sur ses ennemis traditionnels : Catalans et Portugais. Enfin, comment croire qu’un Roi Catholique puisse être soutenu avec autant d’ardeur par tous les États protestants d’Europe, Angleterre et Hollande en tête ? » Toutefois agissent dans toutes les terres hispaniques, ses partisans. Ce sont les tout premiers « carlistes » qu’on appelle aussi les « austrophiles » ou les « austriacistes ». « Ce mouvement de soutien à l’archiduc [...] s’appuyait moins sur la personne du souverain que sur la tradition de délibération et de fédéralisme qu’il incarnait. » Il est patent qu’« en Catalogne même, le parti austraciste s’appuyait sur trois piliers : les vigatans, sa branche militaire, une milice encadrée par de petits nobles locaux qui avaient mené la résistance contre la France durant le conflit précédent; la bourgeoisie commerciale de Barcelone, qui rêvait de faire de la Catalogne la “ Hollande de la Méditerranée ”; et le bas clergé, surtout les ordres mendiants ».

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Il est intéressant de noter que cent cinquante ans plus tard, le carlisme fera de ces bastions historiques austrophiles des places fortes au nom de « Dieu, du Roi et des fueros ». Le carlisme bourbonien qui surgit au XIXe siècle reprend maints arguments austracistes du début du XVIIIe siècle. En raison des contentieux dynastiques en son sein à partir de la seconde moitié du XXe siècle où la faction majoritaire carliste se proclame révolutionnaire, socialiste et autogestionnaire au mépris du traditionalisme se relance un courant carloctaviste favorable à l’archiduc Dominique de Habsbourg - Toscane, surtout quand l’actuel prétendant traditionaliste, le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme, disparaîtra sans héritier direct.

Hors d’Espagne, le conflit soulève d’autres révoltes. Ainsi les « Malcontents » de Hongrie sont-ils dirigés par un magnat protestant, descendant des princes de Transylvanie, François II Rákóczi. Mais, dès 1704, les Franco-Espagnols s’en désintéressent ! « Louis XIV, qui n’a pas oublié les troubles de la Fronde, se défie des mouvements de rébellion. » Versailles joue tardivement et avec une réticence certaine la carte jacobite. Les Anglais et les Écossais fidèles aux Stuart exilés forment une « diaspora, que l’on estime à 40.000 personnes environ, s’était réfugiée en France, mais aussi en Italie et en Espagne. Ses membres étaient avant tout des militaires, officiers et soldats ». Louis XIV héberge le prétendant jacobite, Jacques III, fils de Jacques II d’Angleterre et d’Écosse, à Saint-Germain-en-Laye. La « Grande Alliance » anti-Bourbon investit peu de son côté dans la «Guerre des Camisards». Ce  « mouvement prophétique protestant, actif dans les Cévennes et le Vivarais » conduit par « un jeune garçon boulanger de vingt et un an, Jean Cavalier, prédicant et prophète » sert surtout de diversion militaire. La « petite guerre » (ou guérilla) correspond aux théâtres d’opération hongrois et cévenole. Il faut souligner que « les partisans étaient des troupes régulières, détachées de l’armée, et à qui était confiée une mission précise : reconnaissance, fourrage ou réquisitions ».

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Batailles et négociations parallèles

« La Guerre de Succession d’Espagne marque l’aboutissement d’un “ Grand Siècle ” militaire caractérisé par l’augmentation constante de la taille des armées et par l’amélioration de l’organisation du ravitaillement. L’augmentation des moyens des différents États belligérants permettait d’enrôler et d’équiper un nombre supérieur de soldats; les impératifs de l’approvisionnement des hommes et de l’alimentation des chevaux avaient tendance à prendre une part croissante dans le choix des théâtres d’opérations et dans la direction de la guerre. » Clément Oury insiste, d’une part, sur le rôle déterminant de l’intendance et, d’autre part, sur l’importance de la guerre des places avec l’application de la poliorcétique « ou l’art de la conduite d’un siège » Cela implique pendant l’encerclement d’une place forte de maintenir des lignes de communication continues ainsi que des sources variées d’approvisionnement. Cependant, « dans les relations internationales de l’Europe d’Ancien Régime, la négociation et l’action militaire ne sont pas des séquences séparées : elles se déroulent de concert durant toute la durée du conflit ».

La variété des fronts en Europe et au-delà nécessite une concertation permanente entre les responsables des forces anti-Bourbon. Le prétendant Charles III d’Espagne se rend à Windsor saluer la reine Anne d’Angleterre et s’entretient avec les généraux anglais de la campagne à venir de 1704. « Jamais on n’avait vu une telle coopération – et une telle interdépendance – entre les adversaires de la France. » Une autre visite modifie le sort de l’Europe septentrionale. En avril 1707, Marlborough rencontre le roi de Suède Charles XII en pleine « Guerre du Nord ». Le capitaine général anglais « de facto […] diplomate en chef de la Grande Alliance » le persuade de ne pas envahir la Silésie autrichienne « et d’attaquer plutôt Pierre le Grand pour installer un tsar à sa dévotion en Russie – c’est donc sur les bons conseils de Marlborough que le roi de Suède se lança dans la campagne qui allait mener à son épouvantable défaite de Poltava, deux ans plus tard ». À l’été 1702, 14.000 Anglais ont débarqué près de Cadix. C’est « la première fois que les Britanniques réalisaient une opération aussi ambitieuse, si loin de leurs bases et sans le moindre soutien local ».

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L’auteur ne cache pas travers et défauts français. Rivalités, divergences d’appréciations et querelles d’ego incessantes ruinent toute coordination effective entre les troupes. Le Royaume de France pâtit d’un mal chronique: le manque d’argent. Mais, « malgré son coût prohibitif, le système financier tint bon. Même accablé par les défaites, le roi de France garde tout au long de la guerre une image suffisamment bonne pour trouver encore des investisseurs. La dette s’était internationalisée », y compris auprès des contempteurs habituels de la monarchie absolue de droit divin. « De nombreux jansénistes exilés en Hollande, comme Pasquier Quesnel, souhaitaient la victoire du parti Bourbon, alors même que le pays qui les accueillait était engagé dans l’autre camp. »

Imprévus militaires et inattendus politiques

Au cours de cette longue et terrible guerre, « les territoires extra-européens deviennent des enjeux stratégiques majeurs, justifiant un effort naval soutenu ». La stratégie prend en compte le domaine naval. Il paraît désormais évident que « pour la marine davantage encore pour l’armée, le rôle de l’argent était essentiel. Les Français, aussi bien que les Anglais et les Hollandais, savaient que de la solidité financière dépendait la puissance navale, qui conditionnait à son tour le commerce, source d’enrichissement pour les particuliers et pour l’État ». Clément Oury avertit que « la guerre dans les Antilles n’était pas moins impitoyable que celle qui se menait dans les plaines de Flandre ». La supériorité navale anglo-hollandaise oblige les navires des Deux-Couronnes à repenser leur tactique. « Les Français pratiquent la course sur toutes les latitudes, des Caraïbes et de l’Amérique du Sud jusqu’à Arkhangelsk. On a calculé que sur l’ensemble du conflit, le butin se monte à  6587 prises, dont 3126 faites à Dunkerque et 886 par Saint-Malo, pour des montants respectifs évalués, au bas mot, à 30 et 15 millions de livres. » « En mai 1712, [le corsaire Cassard] ravagea les îles portugaises du Cap-Vert, avant de décharger son butin à la Martinique. […] En juin, il soumit les îles anglaises de Montserrat et Antigua; en octobre ce fut au tour de la colonie hollandaise de Surinam d’être contrainte à une contribution de 800.000 florins. En janvier 1713, il ravagea l’île hollandaise de Saint-Eustache, puis il tomba sur la colonie hollandaise de Paramaribo le 18 février, et la pilla ainsi que celle de Curaçao. » Quant à la Royale, on lui assigne « une tâche d’escorte pour convoyer l’or des Indes; elle est également incitée à prêter ses vaisseaux pour les opérations de course ».

Vient enfin le « tournant » des années 1710 – 1711 marqué un an auparavant par un vibrant appel de Louis XIV à ses sujets. Lu un dimanche de juin 1709 dans toutes les églises du royaume, le message royal explique les raisons de la poursuite de la guerre et les exigences extravagantes de la Grande Alliance. En 1710, les tories remportent les deux tiers des sièges aux Communes. Ils entament des discussions secrètes avec Versailles. Les pourparlers s’accélèrent après le coup de tonnerre dynastique du 17 avril 1711. Ce jour-là meurt sans héritier l’empereur Joseph. Son frère Charles III d’Espagne obtiendra sous peu la couronne impériale. Il est hors de question pour l’Angleterre et les Provinces-Unies que cette guerre menée contre le bloc dynastique bourbonien entérine la reconstitution de l’Empire de Charles Quint. Il est piquant de rappeler qu’élu empereur, Charles VI n’aura, lui aussi, aucun héritier mâle. Il prendra en 1713 la Pragmatique Sanction qui fera de sa fille aînée Marie-Thérèse son héritière, ce qui entraînera la Guerre de Succession d’Autriche (1740 – 1748). Quel aurait été le sort des territoires hispaniques si l’archiduc était resté Charles III d’Espagne ?

Vers l’ère atlantique… 

Finalement, « la Guerre de Succession d’Espagne s’est dénouée sur les champs de bataille du nord de la France, dans les salons d’Utrecht et au palais de Rastatt ». Au mépris des lois fondamentales du royaume de France qui établissent une monarchie successorale (et non héréditaire), ce que proclame dans le vide le Parlement de Paris, Philippe V renonce pour lui et ses descendants tout droit sur la couronne de ses aïeux. Son frère cadet, le duc de Berry, et le duc Philippe d’Orléans abandonnent pour leur part toute revendication sur le trône d’Espagne. Plus d’un siècle plus tard, cela n’empêchera pas le roi des Français Louis-Philippe de convoiter ce trône pour son dernier fils Antoine d’Orléans, duc de Montpensier et époux de Louise-Fernande de Bourbon, sœur cadette d’Isabelle II. Ces renonciations simultanées témoignent de l’avènement thalassocratique anglo-saxon. Entre « deux conceptions de la monarchie : l’une, française, strictement dynastique et de droit divin; l’autre, britannique, inspirée par les principes de la Glorieuse Révolution, dominée par la rationalité politique et les traités internationaux, et garantie par les autres souverains européens », c’est la conception anglaise qui l’emporte à l’aube du « siècle des Lumières ». Il n’est d’ailleurs pas anodin si Paul Hazard situe « la crise de la conscience européenne » entre 1685 et 1715…

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Les traités d’Utrecht de 1713 et la Paix de Rastatt du 6 mars 1713 modèlent donc une Europe qui s’affranchit du « Grand Siècle » ludovicien. « Les traités d’Utrecht offrent à la Grande-Bretagne les moyens de la domination maritime et commerciale à laquelle elle aspire. […] Elle se voit récompensée pour ses bons offices par la cession de Gibraltar, de Minorque, du détroit et de la baie d’Hudson, de Terre-Neuve (même si les Français y conservent un droit de pêche), de l’île de Saint-Christophe. » Le bilan pour les Habsbourg demeure mitigé. « Les États héréditaires de la Maison d’Autriche confirmaient leur statut de grande puissance européenne. Dans une perspective téléologique, ces gains jetaient les bases d’un futur “ empire d’Autriche ”. Mais dans la logique dynastique, c’était un désastre. L’idéal de la Maison de Habsbourg, celui d’un empire catholique partagé en deux branches distinctes mais indissociablement liées, avait vécu.»

La victoire des puissances maritimes anglo-hollandaises participe à l’émergence de la Modernité. Ainsi peut-on retenir que « de ce conflit éreintant naît un nouvel agencement des pouvoirs en Europe et, par le biais des empires coloniaux, sur l’ensemble de la planète. Le temps où une famille (Habsbourg au XVIe siècle, Bourbon au XVIIe) jouissait d’une prééminence diplomatique et militaire est désormais révolu. Le siècle des Lumières s’ouvre sur le triomphe de la notion d’équilibre entre les États. La Guerre de Succession d’Espagne marque ainsi un tournant. L’Empire espagnol est démembré; la Maison d’Autriche se recentre sur Italie et sur les Balkans; l’Angleterre affirme sa prééminence sur les mers et sa présence sur le continent, au détriment de la Hollande; les ambitions royales de la Prusse et de la Savoie se confirment; la puissance française demeure redoutable, mais elle revient à des bornes acceptables par ses homologues européens. Si on ajoute que, au même moment, la Russie triomphe de la Suède pendant la Grande Guerre du Nord (1700 – 1721), on constate qu’au début du XVIIIe siècle se dessine une carte de l’Europe où dominent les États qui s’affronteront encore lors de la Première Guerre mondiale ». La Guerre de Sept Ans (1756 – 1763), puis les Guerres de la Révolution et de l’Empire (1792 – 1815) accentueront la mainmise anglo-saxonne pour au moins les deux siècles suivants. Maîtresse du Canada, l’Angleterre commencera un long et patient ethnocide des peuples américains d’ethnie française. Gibraltar et les Malouines resteront des territoires sous occupation britannique. Le récent fiasco de la vente des sous-marins français à l’Australie n’est au fond qu’une très lointaine conséquence de la défaite commune de l’Hispanité et de la Francité sur les champs de bataille de Blenheim (1704) et de Malplaquet (1709).

  • Clément Oury, La Guerre de Succession d’Espagne. La fin tragique du Grand Siècle, Tallandier, 2020, 520 p., 25,90 €.

mercredi, 27 octobre 2021

Elections présidentielles 2022: faut-il voter?

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Elections présidentielles 2022: faut-il voter?

par Pierre-Emile Blairon

Etat des lieux

Alors que les signes d’une prise de pouvoir sur l’ensemble de la planète par les élites ploutocratiques se faisaient sentir depuis des décennies (au moins), seules, quelques personnes plus lucides que d’autres tentaient d’alerter les populations.

De fait, une césure est lentement apparue qui s’est transformée en une crevasse infranchissable qui séparait le monde des sociétés traditionnelles de celui des affairistes, le monde des terroirs, des régions avec leurs coutumes millénaires, leur savoir-faire artisanal, leur art de vivre, le monde des peuples enracinés, des hommes et des femmes de bon sens insérés dans leurs milieux naturels contre celui des mondialistes, matérialistes progressistes, monde artificiel sans règles et sans valeurs, désormais dirigé par les transhumanistes qui ne rêvent que de transformer les populations en esclaves ou en robots.

Une sorte de statu quo paraissait s’être instauré mais ces forces négatives ont décidé, comme dans l’urgence, fin 2019 et début 2020, de sauter sur l’occasion que leur donnait la « découverte » de ce coronavirus en Chine pour imposer leur loi sous couvert sanitaire à toute la planète. Je me suis longuement demandé comment un très petit groupe d’être humains avait pu imposer avec une telle rapidité et une telle efficacité cette totale soumission de la population terrienne (plus de 7 milliards d’individus quand même) à ce qui s’apparente à sa propre disparition. C’est grâce à certaines techniques de conditionnement des foules, comme l’ingénierie sociale, que les mondialistes ont pu arriver à ce résultat.

C’est ainsi que nous vivons depuis bientôt deux ans les effets de la plus grande manipulation de tous les temps.

Notre génération a l’insigne privilège de contempler, stupéfaite et désespérée, un monde qui se défait littéralement dans le déchaînement des entités diaboliques qui ont pris le pouvoir sur une population tétanisée.

Il se fait que ces incroyables bouleversements se font dans l’apathie générale d’individus lobotomisés qui refusent de croire aux événements qui se déroulent sous leurs yeux et qui ne se soucient que de leurs petits intérêts matériels ; on assiste à une interruption, voire à une régression brutale de l’intelligence chez la plupart de ces individus, dégradation qui peut clairement être constatée par ceux qui ont réussi à conserver, en dépit du matraquage médiatique, leur esprit critique ; c’est à l’aune de cette constatation que ces quelques esprits éclairés ont pris la mesure de l’ampleur du désastre en cours et se préparent au pire.

Une contestation a fini par éclore, en France et dans d’autres pays du monde, résistance bien timide d’abord ; en France, elle est née sous l’égide de Florian Philippot ; les militants de son parti, Les Patriotes, rassemblaient fin 2020 quelques dizaines de militants réunis sur les lieux emblématiques de quelques villes en France ; et la mayonnaise a pris de telle sorte que c’est maintenant des dizaines de milliers de Français qui défilent chaque samedi dans au moins deux cents villes en France contre le pass sanitaire. De même, les populations de nombreux pays du monde protestent contre la dictature mondiale qui se met en place sous prétexte de mesures sanitaires.

Les médias français subventionnés ne disent pas un mot de ces manifestations, qu’elles se déroulent en France, ou ailleurs dans le monde ; la contestation n’existe pas pour ces pseudo-journalistes.

Les Français opposés à la mise en place de cette tyrannie planétaire savent parfaitement que les instances européennes n’en sont qu’un relais efficace et que le gouvernement français entièrement soumis aux élites ploutocratiques ne fait qu’appliquer leurs directives.

Moins nombreux sont ceux qui savent que le pouvoir mondial utilise les masses immigrées et les terroristes islamiques pour mieux déstabiliser les sociétés traditionnelles, notamment européennes et occidentales.

Une autre dichotomie est apparue, plus ancrée dans le réel quotidien, plus susceptible de nourrir les passions et de préparer un monde de cauchemar où les citoyens de chaque pays pourraient s’affronter dans une guerre civile qui ne serait même pas raciale.

On constate effectivement la présence face à face de deux populations.

Il y a, d’une part, ceux qu’on peut appeler les résistants. Ils ont compris que le « pass sanitaire » et le vaccin n’étaient que des outils (ou plutôt des armes de destruction massive) pour soumettre les populations ou, plus inquiétant encore, pour réduire leur nombre que les mondialistes jugent pléthorique.

Et il y a, d’autre part, ceux qui, par bêtise, par confort ou par lâcheté (à vrai dire, les trois à la fois) ne veulent pas entendre parler d’un quelconque conditionnement et traitent de complotistes ceux qui ont su garder un esprit critique et éveillé.

Il est très difficile d’établir un pourcentage de chacune de ces deux populations, d’une part à cause du silence des autorités qui ne permettent donc pas aux organismes d’évaluation de révéler des chiffres fiables, d’autre part, du fait d’un nombre grandissant de personnes qui comprennent enfin la supercherie des gouvernants. Evaluons à 30 % les populations réveillées et donc à 70 % [1] celle des morts-vivants lobotomisés, des zombies.

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Voilà donc un état de la situation tel qu’il peut apparaître en cette fin d’octobre alors que l’esprit des Français est occupé par ce qui plaît infiniment aux médias de pouvoir : les élections présidentielles.

Les candidats à la présidentielle

Nous allons nous intéresser uniquement aux candidats susceptibles de jouer un rôle de premier plan dans ces élections.

Macron

Rien à dire sur le président en exercice qui a bien l’intention de renouveler son mandat, sinon confirmer qu’il n’est qu’une marionnette entre les mains de l’oligarchie mondiale, pour le malheur du peuple français.

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Marine Le Pen était désignée d’office comme son principal adversaire avant que ne survienne Eric Zemmour. Le RN, au fil du temps, est devenu une coquille de noix vide qui vogue au gré des courants sondagiers ; Marine Le Pen n’a cessé de raboter toutes les aspérités qui pouvaient l’empêcher de glisser vers la victoire comme une trottinette sur les trottoirs parisiens. Exit les militants trop passionnés, les propos trop affirmés, et les sujets qui fâchent les minorités devenues majorité. Les Français veulent moins d’immigration et plus de sécurité [2] ? Donnons-leur ce qu’ils veulent ou, tout au moins disons ce qu’ils veulent entendre. L’oeil de Marine Le Pen n’est pas fixé sur la ligne bleue des Vosges mais sur le baromètre Ipsos.

Et puis, Z comme Zemmour est arrivé, sans se presser [3] ; patatras pour Marine Le Pen qui caracolait à 21 % derrière Macron ; adieu, veau, vache, cochon (qui s’en dédit)…

Sa candidature éventuelle a été accueillie par un flot de railleries antisémites (ce qui, pour la presse aux ordres, apparaissait jusqu’alors comme le pire des crimes) ; les invectives sont venues à la fois de vieilles badernes nostalgiques d’un certain passé, et des « jeunes » banlieusards d’origine maghrébine qui ont fait de Zemmour et de ses militants leur cible favorite. Les uns et les autres auront finalement trouvé un terrain d’entente sur le dos de Zemmour. On n’a pas entendu les ligues de vertu antiracistes s’élever contre ce qu’elles appellent, en d’autres circonstances, une  « abomination » ; et pour cause ; Zemmour constitue aussi pour ces gens l’ennemi à abattre. « Pas un vote juif ne doit aller à Zemmour » a déclaré Kalifat, le patron du Crif. Le crime de Zemmour est de revendiquer son statut de Français avant celui de juif.

Zemmour est incontestablement plus cultivé et plus intelligent que ses deux adversaires.

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Nous aurions donc espéré qu’il prenne une position tranchée sur la mise en place de cette dictature mondiale qui ne cache même plus ses objectifs.

Tout homme – ou toute femme – qui se targue d’avoir une vision politique des événements (qui n’adviennent pas par le fait du hasard) ne peut ignorer cette nouvelle donne.

Nous aurions aimé au moins entendre quelques mots de solidarité envers ces soignants qui se font  littéralement jeter de leur travail sans aucune compensation parce qu’ils refusent de se faire injecter ce qu’ils savent être un poison. Ces soignants que les Français ont adulés l’année dernière et pour lesquels ils n’ont désormais aucune compassion alors qu’ils ont, comme tout un chacun, un loyer à payer , des enfants à élever, des traites à honorer ; les « anti vax », comme les appellent leurs adversaires sont devenus des parias.

Mais non, ni Marine Le Pen ni Eric Zemmour ne s’en soucient. Zemmour déclarait au micro d’André Bercoff sur Sud-Radio le 11 octobre : « Je suis moi-même vacciné, le pass sanitaire ne me dérange pas ; le sujet essentiel n’est pas là. »

Et qu’en est-il des instances européennes qui prétendent s’immiscer dans toutes les décisions nationales des pays adhérents ?

Il y a longtemps que Marine Le Pen ne s’en préoccupe plus après ses échecs récurrents sur ce thème ; quant à Zemmour, dans cette même émission de Sud-Radio, il a déclaré : « Je ne veux pas de Frexit pour ne pas désorganiser la France ».

Finalement, Marine Le Pen et Eric Zemmour s’entendent bien pour admettre que le sujet essentiel n’est ni la dictature pseudo-sanitaire, ni l’intrusion des instances européennes dans la politique intérieure des états-nations ; le sujet essentiel, c’est l’immigration et aussi l’insécurité, sondage oblige.

C’est ici qu’intervient très pertinemment Florian Philippot qui déclarait le 20 janvier 2021 : « Stopper l’immigration massive et expulser tous ceux qui doivent l’être ne peut se faire qu’à la condition expresse d’en avoir le pouvoir. C’est à dire à la condition expresse de quitter sur le champ UE et CEDH qui décident de tout. Le reste : du verbiage. »

Il faut tenir compte en outre d’un autre paramètre : l’Ordre mondial utilise les migrations et les terroristes pour déstabiliser à la fois les sociétés traditionnelles accueillantes (de gré ou de force) et les sociétés traditionnelles partantes [4].

On se rend compte finalement que Marine Le Pen et Eric Zemmour espèrent puiser dans le même vivier, celui des zombies lobotomisés qui représentent donc 64 % de la population française en âge de voter. Ont-ils compris que ces gens ne voteront que pour leur Maître, Macron, celui qui déclarait en toute ambiguïté : « Je crois que notre génération doit savoir que la Bête de l’évènement est là, elle arrive, qu’il s’agisse du terrorisme, de cette grande pandémie ou d’autres chocs. Il faut la combattre quand elle arrive avec ce qu’elle a de profondément inattendu, implacable. »

Florian Philippot s’est révélé l’homme politique le plus combatif, le plus pugnace, le plus efficace et le plus sincère tout au long de ces deux années de folie au cours desquelles le Système a essayé, et continue d’essayer, d’imposer son totalitarisme planétaire, ce qui constitue la question prioritaire à l’heure actuelle ; les autres questions : Europe, immigration, pouvoir d’achat, insécurité, rétablissement des frontières nationales, relocalisations, localisme, etc. en dépendent.

Pour conclure, je ne voterai évidemment pas pour Macron, et non plus pour Le Pen, ni pour Zemmour, puisque ces deux derniers ne s’intéressent qu’accessoirement au sort du peuple français, quoiqu’ils en disent.

Je ne voterai pas non plus pour Philippot,  pour une raison unique, liée à mon ADN ; je suis Français né en Algérie. Philippot est gaulliste. Imaginez qu’on demande à un Arménien de voter pour un admirateur d’Erdogan qui est prêt à déclencher un nouveau génocide à chaque instant ?

Faut-il le rappeler ? De Gaulle  est celui qui a sciemment provoqué le massacre, dans des conditions épouvantables, de dizaine de milliers de Pieds-Noirs et de musulmans fidèles à la France qu’on a appelés harkis.

Comme tous les candidats, y compris Marine Le Pen et Eric Zemmour, se réclament de De Gaulle, je ne voterai donc pas aux élections présidentielles de 2022.

Pierre-Emile Blairon.

Notes:

[1] Sondage Elabe pour BFMTV du 23 août 2021 : 64 % des français sont favorables au pass sanitaire.

[2] Pour 82% des Français, la lutte contre l'insécurité sera importante dans leur vote en 2022 (sondage Fiducial-Odoxa  pour Le Figaro du 25 octobre 2021.

[3] Il n’est toujours pas candidat à ce jour, 26 octobre 2021.

[4] Voir mon article sur le sujet paru il y a tout juste un an : Terrorisme islamique et terreur sanitaire : le monde pris dans l’étau de Big Brother,

mardi, 26 octobre 2021

D’un délire idéologique à l’autre

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D’un délire idéologique à l’autre

Ex: https://voxnr.com/52934/dun-delire-ideologique-a-lautre/

De tous les bords en Europe, le déni du réel et le délire idéologique qui va avec l’emportent. Il est vrai que moins les hommes n’ont de prise sur la réalité et plus ils s’en remettent à des représentations mythifiées. C’est un constat vérifié depuis longtemps par les sociologues pragmatistes. D’un côté, il y a tous ceux qui s’accrochent à leur vision universaliste et naïvement humanitaire, alors que la réalité du choc des civilisations et des empires s’impose à leurs yeux, et d’un autre côté, ceux qui entretiennent la nostalgie d’une souveraineté nationale perdue, et qui ne peut plus être parce qu’elle est déconnectée de la puissance.

Le pic du délire du multiculturalisme, version postmoderne de l’universalisme, a semble-t-il été atteint en Allemagne. Après quelques autres villes allemandes, la bourgmestre de Cologne vient d’annoncer qu’à l’avenir, chaque vendredi, l’appel du muezzin à la prière lancé à tous les Musulmans, sera autorisé. Sous certaines conditions, et en fonction des quartiers, est-il dit. L’argument avancé est que la décision est commandée par la tolérance et l’équité et par la volonté d’aller vers une société plus homogène et plus fraternelle. Alors que ces autorisations sont clairement des capitulations sociétales, significatives, tout simplement, d’un basculement dans le rapport de force démographique en faveur de la composante musulmane (principalement turque) de la population allemande. Comme sa voisine la France et peut-être plus vite qu’elle, et de façon plus nette en raison du vieillissement plus accentué de sa population, l’Allemagne se transforme en une polyarchie ethnique. Soit une société où les communautés ethnoreligieuses font les votes et influencent la politique nationale (cf. l’attitude toujours passive ou consentante de l’Allemagne envers Erdogan, le dictateur turc). Il y a donc de quoi s’inquiéter pour la nation germanique quand on sait devant quelle crise démographique elle se trouve, et que les Musulmans ne représentent « encore » que 12% de la population d’une ville comme Cologne. Qu’en sera-t-il quand ce pourcentage aura augmenté, sinon explosé ?

D’après Le Figaro, qui cite l’Institut de sciences sociales Insa-Consulere, 61% des Allemands se prononcent contre cette autorisation, qui fait tache d’huile, de l’appel musulman à la prière. Mais cette majorité reste bien silencieuse dans un pays où l’opinion est fortement conditionnée et où la repentance bat son plein. N’y voit-on pas la municipalité de la pourtant traditionnelle Munich envisager de débaptiser les rues portant les noms de Richard Wagner et de Richard Strauss soupçonnés du pire, c’est-à-dire d’avoir à leur manière, avec leur musique et les présupposés qu’elle colportait, fait le lit du nazisme… Rien de moins.

Quant à la France qui s’enfonce dans le désordre communautaire induit par les politiques de laxisme migratoire conduites depuis cinquante ans , le débat public sur cette question vitale y devient plus vif, et plus ouvert, que chez sa voisine d’outre Rhin depuis quelques mois. Une première raison réside dans le triste et brutal spectacle permanent de ce désordre, dont la dénonciation fait le miel d’une chaîne de télévision privée (celles du service publique pratiquant au contraire l’omerta) dont le nouveau propriétaire a compris tout le profit qu’il pouvait en tirer en termes d’audience. Une seconde raison est la percée médiatique qu’effectue Éric Zemmour dans sa démarche présidentialiste en centrant son discours sur l’immigration et sur le déclin de la France. La justesse de son diagnostic, ses paroles sans circonvolutions et fondées sur une véritable culture à l’opposé de sa concurrente la plus à droite, en font dans le contexte actuel et face à un panel de protagonistes insipides, un excellent candidat de premier tour.

Néanmoins, dans la perspective d’une victoire finale, le discours du polémiste, s’il entre dans l’arène électorale, est trop chargé de nostalgie. Car l’on ne construit pas l’avenir sur celle-ci (la France ne sera jamais plus celle de Louis XIV ou de Bonaparte). Mais au contraire sur des adaptations et des stratégies audacieuses. Il lui faudra donc se garder du délire souverainiste et ne pas prôner, comme nombre de ses partisans le souhaitent, le repli national. Il serait bien plus honorable et ambitieux pour la France, mais aussi bien plus adapté à un monde rempli de risques et d’hostilités, que de s’ériger en chef de file, car d’autres Etats suivraient, pour transformer l’Union européenne en une véritable puissance au service des peuples européens.

On ne peut, bien entendu, préjuger du résultat du combat électoral à venir. Le passé incite à la prudence quant à tout pronostic et on se gardera bien d’en faire ici. Ce dont on peut, cependant, se réjouir à la lumière de ce que l’on observe, et à condition que cela dure, c’est au retour à la « guerre des dieux » de Max Weber, autrement dit à la guerre des représentations du monde qui marquerait le début de la fin de l’idéologie dominante.

dimanche, 24 octobre 2021

La revue de presse de CD - 24 octobre 2021

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La revue de presse de CD

24 octobre 2021

ARMÉNIE/AZERBAÏDJAN

Karabagh, un an après la guerre quelle situation ? Entretien avec Rahman Mustafayef, ambassadeur d’Azerbaïdjan en France. Entretien avec Hasmik Tolmajian, ambassadrice d’Arménie en France.

Un an après la fin de la guerre au Karabagh, Conflits revient vers cette région pour analyser la situation présente. Guerre militaire de haute intensité, qui a mobilisé les pays de la région, c’est aussi un conflit symbolique à forte charge émotionnelle pour les deux parties, Arménie et Azerbaïdjan. Conflits a donc interrogé les deux parties prenantes, afin de présenter à ses lecteurs les deux visions politiques portées par les belligérants

Conflits

https://www.revueconflits.com/hasmik-tolmajian-ambassade-...

https://www.revueconflits.com/haut-karabagh-un-an-apres-l...

GAFAM

Linkedin, un réseau professionnel nocif

On évoque souvent les GAFAM (google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) et leurs capacités de nuisance tant au niveau psychologique que sociétale… Pourtant parmi ces « réseaux » il en est un qui est beaucoup moins cité, et pourtant il a une capacité d’influence notoire. Il s’agit du réseau LinkedIn (rappelons ici que le groupe a été racheté par Microsoft en 2016), réseau réservé « aux professionnels », un réseau de travail qui compte près de 775 millions de membres à travers le monde est plus de 10 millions d’inscrits en France.

Breizh-info

https://www.breizh-info.com/2021/10/22/172929/gafa-linked...

Facebook et l’Alliance de la presse d’information générale trouvent un accord sur le droit voisin

C’est signé ! Un accord a été conclu le 21 octobre entre Facebook et l’Alliance de la presse d’information générale, représentant 284 éditeurs français, pour l’application du droit voisin. Cette loi permet aux éditeurs et agences d’être rémunérés lorsque leurs contenus sont diffusés sur les plateformes numériques.

Siècle digital

https://siecledigital.fr/2021/10/21/facebook-et-lalliance...

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Internet ne tient qu'à 420 câbles : l'Europe est-elle prête à les protéger ?

Oubliez les constellations de satellites, les centaines de lancements de SpaceX et les notions de «cloud» ou de sans-fil: tout cela tend à nous faire croire que nos smartphones, ordinateurs et autres machines sont liés les uns aux autres via l'espace. Or il n'en est rien. Les satellites représentent à peine 1% des échanges de données.

Slate

http://www.slate.fr/story/217824/cables-sous-marins-inter...

LECTURE

Nouvelles complètes, I – 1947-1953 et II – 1954-1981, de Philip K. Dick. Coffret de de tomes de 1275 et 1176 pages. Quarto Gallimard.55 €.

Présentation : « Rédigées à partir de 1947, parfois à un rythme frénétique, les nouvelles jouent un rôle essentiel dans la construction dickienne : Véritable laboratoire d’idées, de formats, réservoir de personnages et de néologismes, elles constituent à la fois les soubassements et la pierre angulaire d’une œuvre foisonnante (120 nouvelles et 45 romans) ». (Extrait de la 4e de couverture). On y trouve d’innombrables prémonitions foudroyantes sur notre monde d’aujourd’hui ; beaucoup d’humour, du pessimisme, des « territoires occupés », des dupliquants, des dictatures sanitaires, de la pensée unique, des désinformations médiatiques, des monde « woke »… Bref, une quintessence de science-fiction qui n’est qu’une réalité actuelle. Beaucoup d’annexes, une biographie détaillée et un remarquable travail éditorial.

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Auteur : L’auteur américain de chefs-d’œuvre tels que Ubik, Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? (mis en scène par Ridley Scott sous le titre Blade Runner) (et de Le Maître du Haut Château notamment est l’un des plus grands écrivains de science-fiction (1928-1982). Sa fragilité psychologique, le souvenir traumatique de la mort de sa sœur jumelle, Jane, après cinq semaines de vie (voir la photo bouleversante de leur tombe commune page 124 du tome I) lui ont permis de voir la face sombre de notre civilisation et de composer une œuvre toujours plus actuelle. A noter que ces nouvelles ont paru au fur et à mesure dans des magazines populaires tirés à plus d’un million d’exemplaire alors qu’aujourd’hui Philip K. Dick est considéré comme un auteur pour public averti !

Extraits (tous sont le début d’une nouvelle) :

« L’homme sortit sur le perron et examina le temps qu’il faisait. Clair et froid – de la rosée sur le gazon. Il boutonna son manteau et enfonça ses mains dans ses poches. Tandis qu’il commençait à descendre les marches du perron, les deux chenilles qui attendaient auprès de la boîte aux lettres frémirent de curiosité.

« Le voilà qui part, dit la première. Va faire ton rapport. »

Comme l’autre commençait à agiter ses pattes, l’homme s’arrêta et se retourna rapidement. « Je vous ai entendues », dit-il.

Il fit tomber les chenilles du mur en grattant celui-ci du pied, les poussa sur le ciment et les écrasa. »

« Malgré l’heure tardive, les lumières continuaient à briller dans le grand immeuble communautaire Abraham Lincoln, car c’était le soir de la Toussaint : conformément aux statuts, les six cents résidents devaient être présents dans la salle commune souterraine. Ils y entraient un par un, sans perdre de temps, hommes, femmes et enfants ; à la porte, manipulant le nouveau lecteur d’identité – un appareil plutôt onéreux -, Bruce Corley s’assurait qu’aucun individu en provenance d’un autre immeuble communautaire n’essayait de se faufiler. Ls résidents se soumettaient sans rechigner et tout allait très vite. »

« Le capitaine Edgar Lightfoot, agent de la CIA, s’exclama : « Bon sang ! Voilà que les Fnouls sont de retour, mon commandant. Ils se sont emparés de Provo, en Utah. » Le commandant Hank grogna et fit signe à sa secrétaire de lui apporter le dossier Fnoul, qui était tenu sous clé. « Quelle forme ont-ils adoptée, cette fois ? demanda-t-il vivement.

  • Celles de tous petits agents immobiliers », répondit Lightfoot.

La dernière fois, songea Hank, c’étaient des pompistes »…

« Walter, qui jouait au roi de la montagne, reconnut tout de suite le camion blanc visible derrière le bouquet de cyprès. Le camion abortif, pensa-t-il. Venu chercher un enfant pour une intervention postnatale à la clinique d’avortement. Et ce sont peut-être mes parents qui l’ont appelé, se dit-il encore. Pour moi. »

            « Bob Blbleman avait l’impression que les robots ne regardaient jamais les gens en fac. En outre, quand il y en avait un dans les parages, un certain nombre de petits objets de valeur disparaissaient. Leur conception de l’ordre, c’était de tout ranger en une seule pile. Mais il était bien obligé de s’adresser à eux pour commander un déjeuner puisque ce genre de travail était situé trop bas dans l’échelle des salaires pour intéresser des humains. »

MÉDIAS

Il faut se débarrasser des médias traditionnels

Les médias traditionnels ne sont plus que des filtres et des biais entre les citoyens qui s’en débarrassent progressivement.

Contrepoints

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REFLEXION

La puce dans le vaccin

Le QR code des vaccinés n’est pas encore sous-cutané. Mais bien des gérants de bars et leurs clients trouveraient plus pratique d’éviter de sortir le smartphone pour boire un coup. Une puce bien placée ne ferait pas une grande différence, maintenant qu’on est habitués à être scannés comme des colis. Comme dit ce client en terrasse interrogé par la radio : « Au début c’est un peu gênant, mais on finit par s’habituer à tout ».

Pièces et Main-d’Oeuvre

https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/la_puce_dans_...

SANTÉ

Le pass-sanitaire temporaire, faites-moi rire !

Certains sont surpris de la prolongation du pass sanitaire. En fait, le projet industriel derrière est trop coûteux pour être arrêté si tôt !

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/10/20/408986-le-pass-sa...

Ivermectine en traitement précoce en Australie

Le médecin et chercheur Thomas Borody, relate une expérience de traitement par une trithérapie par Ivermectine-Doxycycline-Zinc, en ambulatoire et portant sur 600 patients, avec groupe témoin non traité, volontaires et non tirés au sort (randomisés).

Covid-factuel

https://www.covid-factuel.fr/2021/10/21/ivermectine-en-tr...

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TURQUIE

La Turquie en Syrie : le jeu d’échec d’Erdogan

La Turquie unifie régulièrement ses groupes armés contrôlés de l’Armée nationale syrienne dans le but de les exempter de la responsabilité de multiples crimes commis contre l’humanité.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/10/22/409097-la-turquie...

UNION EUROPÉENNE

Crise de l’énergie au sein de l’UE : ces 4 points qui divisent les Etats membres

L’augmentation des prix du gaz et de l’électricité affecte les États membres différemment. Et comme souvent, les 27 peinent à parler d’une seule voix et s’opposent même sur les solutions concernant la Russie, les objectifs climatiques, et la classification de certaines énergies comme vertes. Une fracture qui s’est observée lors du Sommet européen de jeudi 21 octobre.

Businessam.be

https://fr.businessam.be/crise-de-lenergie-au-sein-de-lue...

mercredi, 20 octobre 2021

Mémoire historique: mai 68 n'était pas ce qu'on vous a dit

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Mémoire historique: mai 68 n'était pas ce qu'on vous a dit

Ernesto Milà

Ex: http://info-krisis.blogspot.com/2021/10/la-memoria-historica-de-anteayer.html

Mai 2021 sera le 53ème anniversaire de la "révolution de mai". Bien que le rôle protagoniste incontestable de ses événements ait été joué par l'extrême gauche, les groupes néofascistes français ont joué un rôle important dans le déclenchement des événements en ces jours tendus. Dans l'article suivant, nous examinerons le rôle de ces groupes dans les événements traumatisants du "Mai français".

La blessure algérienne

En février 1963, le colonel Argoud, alors chef de l'OAS, Organisation de l'Armée Secrète, qui avait lutté contre l'abandon de l'Algérie, est enlevé à Munich. De Gaulle était revenu au pouvoir en 1958 avec un programme qui, au départ, indiquait clairement que la France n'accorderait pas l'indépendance à l'Algérie, même sous la pression du terrorisme du Front de libération nationale. Quelques années plus tard, cependant, il ne restait rien de ces intentions initiales et le cri gaulliste de "l'Algérie française" fut ignominieusement remplacé par la signature des Accords d'Évian qui inaugurèrent l'indépendance de l'Algérie, avec pour conséquence l'expulsion de 1,5 million de colons français et la fuite prudente de 150.000 harkis (Algériens d'origine ayant collaboré à la colonisation française).

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Une grande partie de l'armée refuse d'accepter la signature des accords d'Évian et la rétrocession de l'Algérie, mais elle retient sa protestation et décide d'adopter une position critique mais silencieuse et de se conformer de manière disciplinée aux ordres de de Gaulle d'abandonner l'Algérie; une autre partie de l'armée, minoritaire, opte pour la voie du coup d'État et, lorsque celui-ci échoue, elle opte pour la résistance armée et le terrorisme avec des groupes d'activistes civils (voir la dernière partie de l'article sur Jeune Nation dans RHF-V).

Les auteurs du coup d'État et les membres de l'OAS ont dû purger de lourdes peines de prison, tandis que de nombreux autres sont restés en exil forcé. Leurs camarades restés fidèles à de Gaulle, moins par conviction que par discipline, n'oublient pas complètement ceux qui ont fait ce qu'ils n'ont pas osé faire. En 1968, ces soldats occupent les plus hautes fonctions de l'armée française et commandent les unités offensives les plus puissantes stationnées en Allemagne. Grâce à ces unités, De Gaulle a pu rester au pouvoir pendant la révolte de mai 1968, mais ce n'était pas pour rien: la contrepartie était l'amnistie pour les membres de l'OAS et pour les soldats emprisonnés pour avoir participé à la lutte pour l'"Algérie française". Si Mai 68 a servi à quelque chose, c'est, paradoxalement, à panser les blessures entre les deux factions militaires. Mais il y avait autre chose.

De l'OAS au Front Uni de Soutien au Sud-Vietnam

Après la fin du terrorisme de l'OAS et l'arrestation de ses derniers noyaux militants, l'extrême droite française tente de se regrouper mais ne peut éviter de se polariser en deux branches: dont celle d'Europe-Action, fondée par Dominique Venner, qui fut, à la fin de sa vie, directeur de la Nouvelle Revue d'Histoire; il avait développé une théorie du travail politique pendant son séjour en prison et l'avait couchée sur le papier dans le pamphlet Pour une critique positive. En janvier 1963, paraît le premier numéro de la revue Europe-Action, tirée à 10.000 exemplaires, entièrement réalisée par des jeunes ayant participé soit à l'OAS, soit à la guerre d'Algérie, soit à d'autres groupes militants. Le magazine sera l'organe de la Fédération des Etudiants Nationalistes (voir l'article de RHF-V sur Jeune Nation mentionné ci-dessus). Ce groupe soutient la candidature de Tixier-Vignancour à la présidence de la République en 1965 et devient en juin 1968 - quinze jours à peine après la fin officielle des émeutes de mai - la revue Nouvelle Ecole, noyau de diffusion des idées de la "nouvelle droite", dont l'activité se poursuit encore aujourd'hui.

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Au sein de la FEN, et précisément pour protester contre la candidature de Tixier-Vignancour, une dissidence s'est formée qui a d'abord tenté de contacter le Belge Jean Thiriart, directeur du mouvement Jeune Europe, avec lequel ils n'ont pas réussi à s'entendre, puis Pierre Sidos, le fondateur de Jeune Nation, qui avait été l'un des piliers de la résistance contre la capitulation de l'Algérie, organisation dissoute après le coup d'État des généraux contre De Gaulle. Sidos postule la fondation d'un nouveau mouvement pour lequel il propose le nom d'Occident, qui avait déjà été utilisé par l'ancienne revue soutenant le camp de Franco pendant la guerre civile espagnole et avait une certaine tradition parmi l'extrême droite française. Fin avril 1964, la nouvelle formation, le Mouvement Occidental, est officiellement fondée et affiche d'emblée sa vocation de mouvement militant déterminé à combattre les gauchistes dans la rue, comme s'il s'agissait d'une réédition de Jeune Nation.

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Peu après sa création, Sidos avait déjà exprimé sa volonté d'empêcher, avec ses 70 militants, le rassemblement anticolonialiste que les étudiants africains vivant à Paris allaient organiser le 1er mai de cette même année. C'était dit et fait. Les 400 personnes qui participaient à la réunion ont été brutalement dispersées et les locaux de la Mutualité où devait se tenir la réunion ont été fortement endommagés. Tout au long des mois de mai et juin, les affrontements avec les étudiants communistes se sont multipliés presque sans interruption. Le 12 juin, 60 militants d'Occident ont pris d'assaut le cinéma Le Savoir où la CGT (syndicat communiste) et l'UNEF (syndicat étudiant communiste) organisaient un spectacle pacifiste. A cette occasion, les 2000 spectateurs ont dû se disperser devant la virulence de l'agression.

Tous ces incidents ont conduit à quelques arrestations et Sidos a conseillé à ses partisans de se calmer. Puis, en 1965, ont lieu les élections présidentielles auxquelles Occident ne participe pas et qui éclipsent toute autre activité politique. La première crise interne du nouveau mouvement se produit lorsque les militants les plus activistes expulsent Sidos en février 1966 alors qu'il tente de conclure un pacte avec Venner pour fusionner avec la FEN dans ce qui aurait été une reconstruction de l'ancien mouvement Jeune Nation. L'expulsion de Sidos fait échouer l'opération et peu après, il forme L'Oeuvre Française, dont le nom est presque une réponse à l'Action Française et indique le degré de parenté et de familiarité entre les thèses nationalistes de Sidos et le maurrassisme. Sans la retenue de Sidos, Occident participe à toutes les opérations provocatrices et violentes que sa petite armée lui permet de mener. L'échec de la candidature de Tixier-Vignancour aux élections présidentielles cette année-là, candidature qui avait été soutenue par la FEN et Europe Action, conduit à la transformation de ce groupe en ce qui deviendra plus tard la Nouvelle Ecole et la nouvelle droite, s'éloignant de l'action politique. Le champ est ainsi dégagé pour Occident.

"Le Vietnam va gagner, Vietcongs meurtriers"

D'on ne sait où, l'un des leaders d'Occident, Philippe Asselin, obtient de l'argent avec lequel il loue des locaux fortifiés et publie une revue destinée aux étudiants universitaires. François Duprat, qui vient de rentrer du Congo, rejoint le groupe. C'est Duprat et un autre militant d'Occident qui publient le premier commentaire de l'œuvre d'Herbert Marcuse, l'un des gourous de la contestation, diffusé en français en mars 1965. Un an plus tard, cependant, le mouvement s'est lancé dans l'activisme le plus frénétique.

Le 15 mars, un groupe de militants d'Occident a mené une opération de représailles à l'université de la Sorbonne, où cinq militants d'un autre groupe d'extrême-droite avaient été attaqués quelques jours auparavant. À l'époque, Occident a largué des tracts dont le texte reproduisait simplement une phrase du général indonésien Suharto, célèbre à l'époque: "Tuez tous les communistes où qu'ils se trouvent". Occident jouait manifestement la carte de la provocation. Dès lors, toute l'opinion publique française, et notamment les étudiants de gauche, savent qui est Occident. Le 26 mars suivant, ils se sont heurtés à la police lorsque celle-ci a tenté d'empêcher un rassemblement de la Ligue de la jeunesse communiste dans le Quartier latin. Presque sans interruption, en pleine frénésie militante, ils ont boycotté une pièce de Jean Genet, Les Paravents, qui aurait insulté l'armée française. En octobre 1966, ils ouvrent une salle au cœur du quartier latin, rue Serpente. Suivront, au cours du dernier trimestre de cette année, des manifestations à l'occasion du dixième anniversaire de l'invasion de la Hongrie par l'armée soviétique et des luttes répétées pour expulser les gauchistes de leur fief à l'université de Nanterre. Certains militants d'Occident se sont inscrits à la faculté de philosophie et lettres de Nanterre et sont bien représentés au conseil de l'université. Leurs camarades de classe sont Daniel Cohn-Bendit, les frères Castro, Brumberg et Caruso, leaders d'une extrême gauche encore mal définie, mais exceptionnellement active et violente. Nous approchions rapidement du scénario politique qui déclencherait le "mai français".

Le 17 octobre 1966, sept militants d'Occident prennent d'assaut la cafétéria de l'université de Nanterre et expulsent soixante-dix gauchistes qui doivent se tourner vers les étudiants du PCF pour obtenir de l'aide. Le lendemain, les incidents se sont répétés, mais ils n'étaient pas seulement sept mais trente, et ils ont été confrontés à 150 gauchistes. L'affrontement a fait des dizaines de blessés et a contribué au climat de violence qui allait réapparaître continuellement à partir de ce moment-là. Début décembre 1967, Paris Match publie des photos des incidents qui ont eu lieu quelques jours plus tôt à Nanterre. Les images, dans lesquelles on pouvait voir des militants d'Occident, ont choqué l'opinion publique par leur brutalité.

L'année suivante sera encore plus dure. Des groupes pro-chinois et trotskystes sont apparus, travaillant principalement dans les universités et diffusant des slogans contre la guerre du Vietnam et en soutien au Vietcong. Cela a incité Occident à créer une contrepartie, le Front Uni de Soutien au Sud Vietnam. Le 7 février 1968, ce Front tente de tenir sa première réunion dans la grande salle de la Mutualité à Paris, mais l'extrême gauche appelle à la mobilisation générale: "Le nazisme ne passera pas". La réunion, assiégée par 3000 maoïstes, s'est terminée suite à bon nombre d'incidents majeurs. Les les militants d'Occident ont ensuite manifesté sur le boulevard Saint Michel aux cris de "Viêtcongs assassins" et "Occident vaincra". Le résultat final est favorable à Occident et le Front a pu envoyer 4000 francs collectés lors du rassemblement pour la construction d'un hôpital au Sud-Vietnam. Et comme cette journée a été jugée comme un succès, deux autres journées ont été convoquées pour les 30 et 31 mars 1968. Le 30, 2000 manifestants défilent derrière des drapeaux sud-vietnamiens sur l'avenue Wagram. Le gouvernement sud-vietnamien fera un usage intensif des photos prises à cette occasion. En l'espace de quelques semaines, le Front, soutenu par Occident, a rassemblé 1500 sympathisants et acquis une notoriété médiatique.

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Dans un contexte de violence croissante, on assiste à des tentatives de lynchage de membres d'Occident et à la fameuse réplique de Cohn-Bendit au ministre de l'éducation François Missoffe, prélude à la crise qui occupera une grande partie des médias. Occident ordonne à ses militants de "marcher sur Nanterre". Mais les maoïstes sont allés de l'avant et ont mené une attaque éclair le 29 avril contre l'exposition du Front dans la rue de Rennes. Deux cent cinquante maoïstes de l'UJC-ML avec leur "direction militaire" à la tête ont pris d'assaut l'exposition alors qu'elle était à peine défendue par 10 militants qui ont été littéralement massacrés. Suite à cette attaque, les dirigeants d'Occident ont appelé à un rassemblement... qui se tiendra à l'université de Nanterre le 2 mai.

L'UJC-ML (Union de la jeunesse communiste marxiste-léniniste, formation maoïste) cède à sa "direction militaire" et, avec les membres du Mouvement du 22 mars de Cohn-Bendit (anarcho-situationnistes), se barricade dans la faculté en stockant des cocktails Molotov, des barres de fer, des bâtons et des manches en bois. Une assemblée d'extrême gauche confie la direction de la défense de Nanterre à Xavier Langlade, chef de la JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire, d'obédience trotskiste). A l'entrée de la faculté, ils ont installé une banderole: "Fascistes échappés de Dien Bien Fu, vous n'échapperez pas à Nanterre"... Cependant, les prisonniers barricadés ne sont pas aussi optimistes que leurs banderoles le laissent croire. Ils craignaient à tout moment l'assaut de 250 militants d'Occident capables d'une violence sans précédent que la gauche n'avait que trop bien connue à son propre détriment. Finalement, le ministère de l'éducation a ordonné la fermeture de la faculté. Ainsi, ce qui ne pouvait avoir lieu à Nanterre, loin du centre de Paris, aurait lieu dans le Quartier latin, à la faculté de La Sorbonne, au cœur de Paris.

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Les surprises du mois de mai

Puis vint un étrange attentat que personne n'a revendiqué et que, quarante ans plus tard, personne n'a réussi à élucider. Le matin du 3 mai 1968, une bombe a explosé à la Sorbonne, sur le point de détruire complètement la faculté. Les conduites de gaz avaient été sabotées. Tous les groupes d'extrême droite et d'extrême gauche se sont attaqués les uns aux autres et se sont mutuellement accusés d'avoir provoqué l'explosion. L'attentat a amené les gauchistes à se barricader dans la Sorbonne et les militants d'Occident dans "leur" faculté de droit de la rue d'Assas; à 14 heures, 200 d'entre eux ont tenté de manifester devant la Sorbonne. Ils notent que, malgré la tension, le cordon de police a disparu. À cette occasion, ils n'ont pas emporté leurs instruments de combat avec eux, mais dans trois camionnettes qui suivaient de près les manifestants. En chemin, ils ont décidé de se retirer. Il y a une chose qu'ils ne comprennent pas et qui leur échappe: qui a donné l'ordre aux policiers de se retirer? Ils décident donc de manifester sur le boulevard Saint Michel, à l'endroit même où les gauchistes de la FER (Fédération des étudiants révolutionnaires, autre groupe trotzkyste à tendance "lambertiste") et les maoïstes de l'UJC-ML tentent de se regrouper. À ce moment-là, les trois fourgons qui suivaient les membres d'Occident distribuent leur cargaison. Parmi les objets contondants, le premier cocktail Molotov de Mai 68 sera lancé par un étudiant d'Occident sur l'un des véhicules de police. La "Révolution de Mai" venait d'exploser...

L'armée française face aux émeutes de mai

Le "coup d'Alger" (soulèvement du 1er Régiment de parachutistes) avait échoué par manque de préparation et de solidarité de la part de la plupart des militaires et la répression à laquelle il a donné lieu, d'abord l'exécution du lieutenant-colonel Bastien-Thiry et, enfin, l'assassinat par les "barbouzes" (forces mercenaires, véritables tueurs à gages du Service d'action gaulliste) de dizaines de partisans de l'"Algérie française", dont de nombreux militaires, et l'enlèvement de dizaines de "Français d'Algérie". Bien que la majorité des forces armées françaises soient suffisamment disciplinées pour se conformer à l'autorité du général de Gaulle, très peu le soutiennent activement et tous veulent panser les blessures que la crise algérienne et l'OAS ont infligées aux forces armées. Beaucoup ont gardé l'occasion de faire amende honorable. Les événements du mois de mai leur ont donné l'occasion de le faire. Et ils l'ont saisi.

Six mois plus tôt seulement, en décembre 1967, des informations étaient parvenues à la deuxième section de l'état-major de l'armée sur les activités des cellules de l'UJC-ML dans certaines unités, à savoir le 9ème régiment de hussards, le 43ème régiment d'infanterie et le 151ème régiment de chars. Les activités de ces cellules consistaient à diffuser les magazines et le matériel de l'organisation et à gagner des sympathisants et des membres pour l'organisation. La sécurité militaire a retrouvé les militants, les a dispersés dans différentes unités et les a placés sous surveillance.

Toutefois, cet épisode a amené les services de renseignement militaires à s'inquiéter de l'émergence de ces groupes et, comme les services de sécurité civils de l'État ne leur fournissaient pas d'informations efficaces sur la situation, ils ont dû créer leur propre réseau d'informateurs et constituer leurs propres dossiers sur ces petites formations de jeunes extrémistes.

C'est la première fois depuis la guerre d'Algérie que l'armée française s'intéresse aux groupes politiques. Et ce qu'elle a vu l'a plongée dans la confusion. Les rapports produits avant le mois de mai, qui tentaient de dresser un portrait de l'extrême gauche, étaient inexacts, confus, pleins d'erreurs et pratiquement inutiles. Ils n'ont pu que décrire les organisations de jeunesse du vieux parti communiste pro-soviétique, le seul qui, jusqu'à la percée de l'UCJ-ML dans les casernes, les avait concernés. Le problème est que ces informations sont anciennes et donc inutiles. Lorsque les premiers incidents éclatent au Quartier latin le 3 mai, l'armée française est pratiquement hors circuit et ignore tout de l'activité et des caractéristiques des groupes.

Le 11 mai, le ministre de la Défense, Pierre Messmer, après avoir fait ses adieux au Premier ministre afghan qui était resté en France en visite officielle, s'est empressé de rencontrer quelques conseillers et de prendre quelques mesures de précaution contre ce qui pourrait arriver. Il faut rappeler qu'à cette époque, dans la nuit du 10 au 11 mai, a lieu la fameuse " nuit des barricades " dans la rue Gay-Lussac, sur laquelle nous reviendrons un peu plus loin, mais qui marque en tout cas le paroxysme des émeutes.

A ce moment, la 11ème Brigade blindée en garnison au Camp des Loges (Saint Germain en Laye), qui était en manœuvre à Mailly, est mise en alerte. Trois régiments de cette unité (le 501ème Chars, stationné à Rambouillet), la Marche du Tchad (à Pontoise) et la 1ère unité d'Artillerie (basée à Melun), tous situés dans les environs de Paris, sont immédiatement prêts à intervenir. La 9ème Brigade, en manœuvre à Courtine, est également mobilisée et les centres d'instruction des recrues, le 1er Train et le 151ème Montflery sont prêts au cas où il serait nécessaire de renforcer les unités de police, de gendarmerie et de CRS. D'autres unités situées dans la banlieue parisienne - les 9ème et 11ème hussards et le 5ème régiment d'infanterie - ont également été placées en état d'alerte, les congés annulés et toutes leurs troupes prêtes à intervenir au pied levé. Dans l'Ouest parisien, les différents bataillons et régiments de la 11ème division légère d'intervention restent dans le même état d'alerte jusqu'à la fin des incidents.

Ils ne sont pas intervenus, mais la situation ne s'est pas améliorée. Le 13 mai, lorsque les syndicats déclarent une grève générale, l'armée s'alarme véritablement. Le vendredi 24 mai, De Gaulle apparaît devant les médias pour appeler à l'ordre, mais son discours ne calme pas les choses et est complètement ignoré par les syndicats et les émeutiers du Quartier latin. Les incidents se multiplient et l'armée rappelle les enseignements sur la "guerre révolutionnaire" dispensés dix ans plus tôt à l'École de guerre psychologique de Philipeville, en Algérie. Les spécialistes de ces techniques avaient pris des positions sans équivoque en faveur de l'Algérie française et certains même de l'OAS. Ils se sont donc tournés vers eux. C'est à ce moment-là que le fossé qui s'était creusé au sein des forces armées après la guerre d'Algérie a commencé à se refermer. L'anticommunisme partagé par les deux factions militaires a eu cet effet. Mais à l'époque - le 24 mai - les positions n'étaient pas unanimes. Si tous étaient d'accord pour barrer violemment la route à un coup d'État de gauche, tous n'étaient pas prêts à agir si les organisations de gauche arrivaient au pouvoir par des moyens légaux. Dans les milieux militaires, on pensait que l'arrivée au pouvoir du PC était possible et, entre autres, le gouverneur militaire de Paris n'était pas prêt à agir dans ce cas. D'autres militaires, en revanche, l'étaient.

Les militaires en contact avec l'extrême droite

Au vu de la situation du 25 mai, certains officiers en garnison autour de Paris prennent contact avec les membres de l'extrême droite la plus militante pour savoir s'ils peuvent compter sur leurs troupes au cas où ils seraient obligés d'intervenir.

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Ces dirigeants - avec certains desquels nous avons échangé des vues sur cette question - ont répondu par l'affirmative, mais même eux n'étaient pas sûrs des positions que prendraient leurs militants de base. Dans la nuit du 10 au 11 mai, lors des combats de la rue Gay-Lussac, quelques militants d'extrême droite avaient été aperçus parmi les barricades, affrontant la police. Et, d'autre part, beaucoup détestaient les communistes et les gauchistes pour leurs affrontements constants avec eux, mais ils ne détestaient pas moins l'armée et De Gaulle qui avaient permis l'abandon de l'Algérie et les forces de l'ordre qui les avaient emprisonnés et jetés dans les cellules de la Santé et de Fresnes. Beaucoup n'avaient pas oublié Bastien-Thiry, Boby-Dovecar, Claude Piegs, Roger Degueldre et d'autres torturés et tués par De Gaulle et ses "barbouzes". Certes, ils étaient anticommunistes, mais beaucoup détestaient le gaullisme bien plus que les gauchistes. En outre, les militants d'extrême-droite ont un mauvais souvenir: pendant les jours du coup d'État d'Alger, ils ont été littéralement abandonnés par les militaires qui leur avaient promis leur soutien et ne sont pas disposés à faire un nouveau pari six ans plus tard avec ceux qui les avaient trahis. L'organisation particulière qui avait été contactée par les militaires était, naturellement, Occident, qui avait fait preuve d'une très grande capacité de violence.

Lorsque, le 17 mai, les gauchistes ont expulsé l'extrême-droite de la faculté de droit d'Assas, le Mouvement Occident a été contacté par des ex-militaires et des mercenaires qui avaient travaillé avec Bob Denard au Congo, proposant leur collaboration pour un assaut contre cette faculté. Les dirigeants d'Occident ont rejeté cette option, même si leurs trois principaux dirigeants - oublions leurs noms - ont accepté la proposition. Les autres ont voté contre, préférant une victoire des gauchistes à un accord avec les gaullistes. Ainsi, Occident a quitté le terrain de la lutte pendant les journées de mai.

L'autre groupe polarisé autour de Tixier-Vignancour, qui opère à l'époque sous le nom de Front National Anti-Communiste, appelle à une manifestation le 22 mai avec une participation minime (à peine 1000 personnes), dont 200 militants d'Occident. La manifestation devait se terminer par la prise d'assaut de la rédaction du journal communiste L'Humanité, mais cette action ne s'est pas concrétisée en raison des jets de billes de fer et d'objets par les assiégés. Les membres les plus activistes se sont ensuite rendus au Lycée Condorcet, occupé par des gauchistes, et ont réussi à les en déloger et à arracher leurs drapeaux rouges et noirs. Ils ont ensuite manifesté devant la gare Saint-Lazare, occupée par les grévistes.

Si l'opinion d'Occident n'était pas unanime parmi ses dirigeants, il en était de même pour le parti de Tixier-Vignancour. Son adjoint, Raymond Le Bourre, est opposé à une participation aux événements aux côtés des gaullistes, mais Tixier est d'avis que des améliorations peuvent être apportées à la situation des prisonniers de l'OAS et au retour des exilés.

Les médias d'extrême droite, l'hebdomadaire Minute et l'hebdomadaire Rivarol, étaient contre un pacte pour sauver le gaullisme.

Toutefois, un accord a été conclu à la hâte dans la nuit du 24 mai. Discrètement, les dirigeants d'extrême-droite signataires de l'accord devaient mobiliser leurs troupes; en cas d'insurrection communiste, elles devaient se concentrer au camp de Satory, et si elles ne pouvaient l'atteindre par leurs propres moyens, on donnait un certain nombre de points où elles devaient être prises en charge par des camions de l'armée; les militaires refusaient de délivrer des armes à ces troupes et proposaient de les placer dans des unités militaires spéciales, soumises à la discipline militaire et qui exécuteraient les ordres de la direction militaire. En cas d'insurrection communiste, ces groupes seraient inclus dans des unités de choc qui seraient préalablement purgées des éléments suspects.

Le 26 mai, une nouvelle réunion a eu lieu entre des représentants des forces armées et des représentants des différentes directions d'extrême-droite. La réunion a eu lieu dans un appartement du Quartier latin, à quelques dizaines de mètres des barricades. Les militaires ont proposé la création d'une milice civique commandée par eux et composée de l'extrême-droite et de ses sympathisants en cas de coup d'État de gauche.

La direction d'extrême-droite exige que ces milices soient totalement indépendantes des Comités de défense civique gaullistes avec lesquels aucun accord ne serait possible. Les militaires ont accepté à condition qu'ils soient encadrés et disciplinés par eux, afin d'éviter les excès que pourraient commettre certains extrémistes. À partir de ce moment et au cours des jours suivants, les dirigeants des différents groupes d'extrême-droite ont commencé à mobiliser leurs troupes par le bouche à oreille. A partir de ce moment, les militaires eux-mêmes ont changé de position par rapport à l'extrême-droite. Ils ont fourni des lieux de rencontre.

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Le voyage de De Gaulle aux garnisons françaises en Allemagne

À partir du 24 mai, lorsqu'il devient évident que la proposition de de Gaulle de convoquer un référendum n'a pas calmé la situation, l'activité militaire se concentre sur le sondage des unités "sûres" au cas où l'insurrection de gauche aurait lieu. Les unités contactées autour de Paris sont celles du 11ème régiment de hussards, dont l'état-major, selon Duprat, est le plus fervent partisan de l'intervention. La 11ème Brigade et la 11ème Division légère sont également des unités favorables à une intervention musclée. Les chars de la 8ème division avaient été concentrés au nord de Paris et les troupes "sûres" de Metz et Nancy avaient campé près de la capitale.

Le déploiement de toutes ces unités avait été conseillé parce que la "gendarmerie mobile" n'était pas très sûre (contrairement aux CRS) et qu'elle était connue pour échouer dans les missions pour lesquelles elle avait été envoyée. Comme dans tous les processus révolutionnaires, la crise des forces de police a été le premier signe indubitable de la crise de l'État.

En outre, d'autres unités militaires proches de la capitale ne sont pas disposées à intervenir en cas d'insurrection communiste (le 9ème hussards, le 2ème régiment de marine). Les autres unités n'étaient pas opérationnelles ou ne se prêtaient pas à une telle intervention.

Dès le 24 mai, 10.000 réservistes sont appelés et le 25, les unités "sécurisées" autour de Paris sont renforcées. Samedi 25 mai, à 8h30, une colonne militaire a été repérée sur l'autoroute Paris-Lille en direction de la capitale. Les militaires ont commencé à montrer leurs unités dans la banlieue de Paris, en guise d'avertissement.

Au cours des trois jours suivants, des "bruits de sabre" commencent à être entendus dans les garnisons de l'est de la France et dans les bases françaises en Allemagne. S'il est vrai que les commandants de ces unités sont des gaullistes avoués, il n'en va pas de même pour leurs états-majors. Beaucoup s'en étaient mordu les lèvres six ans plus tôt lors de l'insurrection du 1er régiment de parachutistes à Alger et se remettaient à douter et à maudire de Gaulle. Certains d'entre eux avaient parfois collaboré avec l'OAS, couvert ses militants ou même travaillé dans ses activités.

Après le discours du 24, De Gaulle, surpris par l'effet inverse de celui recherché, tombe dans le silence et la confusion. Le régime était au bord de l'effondrement. Alors que le silence s'éternise, les militaires sont de plus en plus favorables à une action efficace contre les émeutiers. Le bruit court que certaines unités sont maintenant prêtes à intervenir, non pas pour sauver de Gaulle, mais pour écraser la gauche.

51inVuXo-ZL._SX195_.jpgLe 29, de Gaulle se rend à Baden-Baden pour rencontrer le général Massu, commandant en chef des forces françaises en Allemagne, dont les unités s'avèreraient les plus efficaces en cas de conflit. De Gaulle parvient à persuader les militaires qu'il est "le seul capable de sauver la France du communisme" et même qu'il est prêt à en payer le prix. En réalité, ils ont été persuadés. L'important, c'est ce qu'ils ont exigé en échange du déplacement des unités d'intervention au-delà de la frontière: une amnistie générale pour les membres de l'OAS emprisonnés et exilés. De Gaulle ne proteste pas. Il allait soit mourir dans le fauteuil de l'Elysée, soit s'exiler.

Le lendemain, De Gaulle s'adresse à nouveau aux Français, avec une attitude totalement différente. Peu avant, la 11ème Brigade blindée avait effectué une marche ostentatoire vers Paris, tandis que le 1er Régiment de parachutistes de marine, cantonné à Bayonne, recevait 10 avions Nord Atlas de Pau et 20 de Toulouse, se préparant à sauter sur Paris. Une colonne de véhicules blindés en provenance d'Allemagne a franchi la frontière, cherchant à attirer le plus d'attention possible sous prétexte de manœuvres. D'autres mouvements similaires ont été effectués simplement pour attirer l'attention.

De la mort politique à la résurrection de de Gaulle

A partir de ce moment, le récepteur du message a parfaitement compris la situation. Le PCF, à l'époque, est partagé entre l'insurrection et le retour aux quartiers d'hiver. En réalité, le PCF n'a jamais pris l'initiative de la situation, mais il ne voulait pas non plus se dissocier complètement d'une révolte qui risquait d'amputer son influence sur les masses.

Le 30 mai, le gaullisme est relancé. Les Comités de défense de la République assurent la présence des éléments les plus actifs de la droite et de l'extrême droite, dont la grande majorité sont d'anciens partisans de l'Algérie française. Les spécialistes de l'armée en matière d'opérations psychologiques ont parfaitement coordonné le discours de De Gaulle ce jour-là et la mobilisation qui a suivi sur les Champs Elysées le soir même. Entre 700.000 et 800.000 personnes ont défilé sur les Champs entre la place de la Concorde et la place de l'Etoile.

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Le fondateur et chef de l'OAS, Raoul Salan, est spectaculairement libéré le 15 juin 1968, au moment où la révolte de mai prend officiellement fin. Le Quartier latin est de moins en moins animé: les "révolutionnaires" sont partis en vacances.

Georges Bidault, président du Conseil national de la Résistance, ainsi que les généraux et cadres de l'OAS qui étaient en exil depuis 1963, ont également pu rentrer en France à cette date. Peu après, Bidault a fondé le parti Justice et Liberté, qui était l'un des partis qui ont ensuite fait partie du Front national dirigé par Jean Marie Le Pen.

Alicante et Tarragone, pleines de pieds-noires exilés, ont vu ces communautés diminuer en nombre. Ils ont tous été amnistiés. Certains ne sont jamais revenus en France. L'un d'entre eux m'a dit : "La France est comme une femme que tu as beaucoup aimée et qui, soudain, te trompe. Tu lui donnes un coup de pied et tu ne veux plus jamais entendre parler d'elle".

Que s'est-il réellement passé ?

Apparemment, tout était clair :

- Un processus subversif déclenché par des éléments d'extrême-gauche avait réussi à entraîner la CGT et le PCF, soucieux de ne pas perdre leur influence sur les masses.

- Pendant quelques jours, la France a vécu au bord de la guerre civile et d'un coup d'État.

- Le général de Gaulle, cherchant un soutien pour rester au pouvoir, demande l'aide des forces armées.

- L'armée lui  son concours en échange d'une amnistie générale pour ses camarades emprisonnés et du retour des exilés.

- Ces mesures sont entrées en vigueur le 15 juin, date à laquelle la révolte, qui avait commencé un mois et demi plus tôt, a officiellement pris fin.

Donc l'affaire était close, le dossier fermé... ou l'était-il ?

Pas du tout.

À la fin de la révolte, certains services de renseignement, probablement français, ont divulgué divers dossiers aux médias, imputant les incidents aux services spéciaux de la République démocratique allemande (RDA). Nombre de ces dossiers ont été diffusés par la presse de droite et d'extrême droite, qui les croyait les croyant authentiques.

Il a été rapporté que plusieurs grenades à main offensives fabriquées en Allemagne de l'Est ont été trouvées sur les barricades de la rue Gay-Lussac pendant la célèbre "nuit des barricades" du 10 au 11 mai. Ces grenades étaient de type RG42, considérées comme "très meurtrières". Dans la zone où ils ont été découverts, on a vu de jeunes Allemands appartenant au Sozialistiche Deutsche Studenten (SDS), l'un des groupes contestataires allemands qui, à l'époque, faisaient l'objet d'une enquête pour leurs liens avec le HVA (Hauptverteidigungsamt, le service de renseignement est-allemand) qui, selon ces rapports, était responsable des opérations de déstabilisation en Europe occidentale depuis 1965.....

Évidemment, toutes ces informations n'étaient que pure intoxication. À l'époque, nous nous en doutions. Maintenant, nous en sommes sûrs. Il est vrai qu'il y avait un marionnettiste qui tirait les ficelles de la subversion, mais ce n'était certainement pas l'HVA. Si c'était lui, tous les détails de l'opération seraient parfaitement connus aujourd'hui: le HVA a été dissout et ses archives ont été rendues publiques depuis l'unification allemande en 1989. Non, le HVA n'était pas le "bon indice", elle n'était que l'excuse, la manœuvre de diversion. Les grenades plantées à côté d'une voiture dans la rue Gay-Lussac n'étaient qu'une intoxication.

Et, bien sûr, en 1965, le HVA n'a déclenché aucune opération, mais la même année, c'est précisément la CIA, comme nous le savons aujourd'hui, qui a déclenché l'opération CHAOS, ordonnée et commandée par James Jessus Angleton. Cette opération, qui visait initialement à affaiblir les partis communistes pro-soviétiques, a été utilisée à d'autres fins tout aussi fallacieuses: la déstabilisation du gouvernement du général de Gaulle.

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De Gaulle avait séparé les forces armées françaises de l'appareil militaire de l'OTAN en 1967, tout en restant dans la structure de l'Alliance atlantique. Les Américains ne lui pardonnent pas cette rebuffade, ni celle qui va suivre lorsque, lors de son voyage au Canada, il proclame devant les caméras de télévision du monde entier: "Vive le Québec libre". Le démembrement du Canada aurait signifié la perte de l'influence américaine dans la partie francophone du pays et la montée de l'influence française dans une zone que les théoriciens de la "destinée manifeste" avaient déjà baptisée "sphère d'influence américaine".

C'était le sens ultime du Mai français et tout le reste n'était que chorégraphie et accessoires pour une "opération spéciale". Le fait que les maoïstes aient été artificiellement gonflés au cours de l'opération CHAOS, le fait que le premier cocktail Molotov des émeutes ait été lancé - comme nous l'avons vu - par un militant d'Occident sur une voiture de police et le fait que ce mouvement, dès son origine, a pratiqué une attitude militante totalement provocatrice et visant à crisper les situations, le fait même que les membres de l'extrême-droite aient eu le cœur déchiré entre les barricades de la rue Gay-Lussac et l'adhésion aux milices civiques anticommunistes et, enfin, le fait que la "révolution de mai" se soit soldée immédiatement par la chute de De Gaulle - il a perdu le référendum qu'il avait lui-même convoqué - et le pardon général des militants de l'OAS... tout cela, ce sont les vrais fruits de Mai, bien plus, en tout cas, que Cohn-Bendit et les autres "ex-combattants", quarante ans plus tard, colportant leurs fantasmes et leurs fictions... Mai 68 avait différents marionnettistes, Cohn-Bendit était une des marionnettes. Nous répétons : "Mai 68 a eu différents marionnettistes". La CIA en était une, mais il y en avait d'autres dans le système interne de la France. Qui a dit qu'une opération planifiée par des services spéciaux ne peut pas être exploitée pour d'autres objectifs ?

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Note : plusieurs ouvrages de François Duprat ont été pris en compte pour cet article : L'Internationale Etudiante Révolutionnaire et Les journées du Mai 68, Editions NEL, La comédie de la révolution et Les journées du Mai, publiés par Défense de l'Occident et L'extrême-droite en France 1944-1972, Editions Albatros.

 

15:53 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : france, histoire, mai 68, de gaulle, extrême-gauche, extrême-droite | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 17 octobre 2021

La revue de presse de CD - 17 octobre 2021

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La revue de presse de CD

17 octobre 2021

CHINE

Xi Jinping et Ezra Pound

Pound nous a appris, il y a un siècle, tout ce que nous devons savoir sur la Chine. Nous ne l'avons pas pris au sérieux et ses livres sur Confucius, l'idéogramme et la culture chinoise sont introuvables.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/10/12/x...

DÉSINFORMATION

Allemagne : “Je ne peux plus”, lettre ouverte d’Ole Skambraks

L’ARD regroupe neuf diffuseurs de radio et de télévision en Allemagne (Hesse, Saxe, Thuringe, Schleswig-Holstein, Hambourg, Berlin, Brême, Brandebourg, Sarre, Bade Wurtemberg, Rhénanie Palatinat, Rhénanie du Nord-Westhalie et Bavière). C’est le groupe public de médias le plus puissant en Allemagne. Une étude publiée à Harvard et couvrant les cent premiers jours de la présidence Trump avait révélé une tonalité négative à 98% des articles de l’ARD consacrés à Trump sur cette période. Dans une lettre ouverte « Je ne peux plus », un de ses journalistes dénonce les conditions dans lesquelles les informations concernant le coronavirus y sont élaborées ou filtrées. Nous en publions les contenus les plus significatifs.

OJIM

https://www.ojim.fr/ole-skambraks-ard-lettre-ouverte/?utm...

Journalisme d’influence : l’exemple d’Écran de veille

Les divers États ou coalitions ou alliances ont toujours cherché à influencer l’opinion publique via les médias. La publicité récente autour d’un nouveau/ancien média « Écran de veille » en constitue une illustration contemporaine et digne d’intérêt

OJIM

https://www.ojim.fr/journalisme-dinfluence-lexemple-decra...

CIA vs Wikileaks (4/4) : Le silence de plusieurs grands médias français

Il n’est vraiment pas commun de disposer de témoignages indiquant que le gouvernement américain a envisagé d’assassiner un journaliste occidental qui avait révélé les crimes dudit gouvernement américain. On pourrait même considérer qu’il est très important pour la Démocratie que le citoyen soit informé de ceci – au moins autant que de savoir qu’une 78e fuite savamment orchestrée de documents off-shore montrent que l’ancien Premier Ministre de Syldavie dispose d’une compte aux Bahamas….Hélas, la couverture médiatique a été quasi-inexistante…

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/cia-vs-wikileaks-4-4-la-non-rep...

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ÉCONOMIE

Lutte contre l’évasion fiscale : les Pandora Papers révèlent le chemin qu’il reste à parcourir

Les Caraïbes, le Luxembourg, les îles Vierges, l’État américain du Delaware, où le président Joe Biden a fait sa carrière, restent les territoires sur lesquels la fraude peut s’épanouir. Le secret bancaire conjugué au secret des affaires, les sociétés-écrans et les sociétés d’investissement, comme BlackRock, ont pris des positions stratégiques attirant le produit de la fraude et de tous les trafics. La financiarisation des économies facilite les opérations.

The Conversation

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ÉTATS-UNIS

CIA vs Wikileaks (4/4) : Le silence de plusieurs grands médias français

Il n’est vraiment pas commun de disposer de témoignages indiquant que le gouvernement américain a envisagé d’assassiner un journaliste occidental qui avait révélé les crimes dudit gouvernement américain. On pourrait même considérer qu’il est très important pour la Démocratie que le citoyen soit informé de ceci – au moins autant que de savoir qu’une 78e fuite savamment orchestrée de documents off-shore montrent que l’ancien Premier Ministre de Syldavie dispose d’un compte aux Bahamas…. Héla, la couverture médiatique a été quasi-inexistante…

Les-crises.fr

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Le 11 Septembre et la naissance de l’État de surveillance américain

Il a fallu Edward Snowden et d’autres lanceurs d’alerte pour révéler l’étendue stupéfiante de l’espionnage du gouvernement sur sa propre population, les contrôles institutionnels ayant fait défaut.

less-crises.fr

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Le 11/09 a militarisé les forces de l’ordre et fait de chaque citoyen un suspect

Alors que le pays était en deuil, un État de surveillance s’est développé et a commencé à ronger les libertés constitutionnelles fondamentales.

les-crises.fr

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FRANCE

Comprendre la carte de la France agricole

Puissance agricole de premier plan, la France a connu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale une série de changements qui ont transformé son agriculture. Sous l’impulsion d’une volonté politique de reconstruction, du progrès technique (machinisme) et des innovations scientifiques (surtout dans le domaine de la génétique), le secteur agricole s’est « converti » au productivisme pour répondre aux besoins alimentaires d’une population grandissante.

The Conversation

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Union européenne : taper du poing sur la table, avant de la renverser !

Les critiques de l’Union européenne sont omniprésentes à droite, mais les mesures de sortie des traités sont peu populaires. Éric Zemmour, en conférence à Toulon vendredi 17 septembre, estimait qu’il n’est pas question de sortir des traités, mais de cesser d’être « les bons élèves de l’Europe ». À Lille le 2 octobre, il appelait à lancer un ultimatum à Bruxelles, « tenir tête1 ». Détaillons cette position : existerait-il une alternative au Frexit pour la France afin de défier la bureaucratie bruxelloise ? Est-ce possible de désobéir à Bruxelles sans sortir de l’Union européenne ?

Polémia

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GÉOPOLITIQUE

AUKUS: pas de place pour les Européens dans le Pacifique !

"La France a été poignardée dans le dos". C'est du moins ce qu'affirme Jean-Yves Le Drian, le ministre français des affaires étrangères. L'Australie, en effet, a annulé (sans préavis) le contrat avec Paris pour la fourniture de sous-marins conventionnels d'une valeur de 90 millions de dollars. Les Britanniques ont remporté le contrat pour la production de sous-marins à propulsion nucléaire. L'affaire a eu et aura des conséquences géopolitiques importantes. Avant de comprendre pourquoi, nous devons analyser le contexte dans lequel ce choix a été fait.

Euro-synergies

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Implacable géopolitique

S'il existe une réalité catégorique dans les relations internationales actuelles, c'est bien la relation intrinsèque qui existe entre, d'une part, l'intérêt politique pour la possession et la rentabilisation de territoires et, d'autre part, des finalités (généralement) associées à une accumulation de profits pour le pouvoir national. Dans cette phrase, nous pouvons apprécier plusieurs concepts qui, dans les approches considérant que le monde à venir sera marqué par la mondialisation, la "e-mondialisation", la "globotique", la connectivité et l'"intelligence non humaine", semblent appartenir à un univers qui est désormais dépassé. 

Euro-synergies

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La rêverie impériale de Bernard-Henri Lévy : une reconnaissance implicite de la multipolarité ?

Le philosophe mondialiste Bernard-Henri Lévy rapporte que le président de la République française et son homologue italien annonceront dans les prochaines semaines un "pacte du Quirinal", qui serait calqué sur le traité de l'Élysée, lequel fixe le cadre des relations franco-allemandes. Le pacte entre l'Italie et la France est évoqué depuis des années. Cependant, selon le philosophe libéral, c'est maintenant le bon moment pour conclure un tel traité. Bernard Henri Lévy cite le texte "L'Empire latin" de 1945, écrit par Alexandre Kojève, un philosophe français néo-hégélien d'origine russe. Kojève l'a écrit pour le général de Gaulle. Lévy considère le concept d'"Empire latin" comme une chance pour la France de Macron.

Euro-synergies

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HISTOIRE

L’origine du signe @ (appelé à tort arobase)

De l’Europe aux États-Unis, du Moyen-Âge à notre époque moderne, de la calligraphie aux e-mails, l’épopée de l’arobase.

Contrepoints

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LECTURE

La constance du jardinier, de John le Carré. Éditions du Seuil, collection Points, 2001. 8,70 €.

Présentation : « Tessa Quayle, jeune et belle avocate anglaise, a été sauvagement assassinée dans le nord du Kenya. Un électrochoc pour Justin, son époux, qui sort alors de sa vie confortable de diplomatie et jardinier amateur pour sillonner le monde à la recherche de la vérité. Il découvre que Tessa était sur le point de révéler les pratiques criminelles d’un puissant groupe pharmaceutique… » (4e de couverture).

Auteur : John le Carré est né en 1931. Après avoir brièvement travaillé pour les services de renseignement britannique, il est devenu un écrivain très célèbre en 1964 avec L’espion qui venait du froid. Il a écrit depuis plus d’une vingtaine d’ouvrages devenus autant de best sellers.

Extraits : « A l’époque des test non scientifiques, on en [les effets secondaires] remarque peu. […] Ce qui s’explique par le souci des cliniques et centres médicaux du tiers-monde que tout ait l’air impeccable. Sans compter que les grandes revues médicales publiaient des comptes rendus d’essais favorables écrits par d’éminents faiseurs d’opinion qui passaient sous silence leurs relations lucratives avec [le laboratoire créateur]. On a constaté que le médicament ne convenait pas à une infime proportion de femmes en âge d’avoir des enfants. Certaines ont eu des troubles de la vue. Certaines sont mortes, mais en manipulant les dates au mépris des critères scientifiques, on a pu les exclure de la période concernée. »

« Vous n’êtes plus dans le coup, Donohue ! Vous croyez que ce sont les pays qui gouvernent ce putain de monde ? Retournez au catéchisme. Ces tem-sci, le nouvel hymne, c’est ‘’Dieu sauve notre multinationale’.’ »

« Pourquoi ce labo a-t-il fait don de ce médicament ? Je vais vous le dire. Parce qu’ils en ont fabriqué un meilleur et que l’ancien encombrait le stock. Alors ils en font don à l’Afrique malgré la date de péremption à six mois et ils obtiennent un avantage fiscal de quelques millions de dollars pour leur acte de générosité. Sans compter qu’ils s’épargnent au passage quelques millions en stockage et en frais de destruction de médicaments invendables. Et en prime, tout le monde dit : ‘’Oh, regardez ce qu’ils sont gentils’’, y compris les actionnaires. »

« Ces mecs prétendent faire de l’humanitaire ! […] Avec leur boulot pépère, leur salaire net d’impôts, leur retraite, leur belle voiture, les écoles internationales gratuites pour leurs gosses ! […] Pourquoi ils se mouilleraient au nom de l’humanité ? Genève a quelques milliards de dollars à claquer ? Génial ! Donnons-les aux grands labos et faisons le bonheur des Américains ! »

Commentaire : Un roman policier haletant qui est aussi une très belle histoire d’amour. Et surtout un pur roman d’horreur où les monstres sont des humains… très actuels ! Lire aussi la courte postface de l’auteur, monument de subtile perfidie digne d’un Anglais pur jus ; et aussi d’une vérité glaçante.

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RÉPUBLIQUE TCHEQUE

République tchèque : entretien avec la coalition gagnante

Entretien avec Nikolas Dohnal, membre et candidat de SPOLU, la coalition qui a gagné les élections en République tchèque.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/10/14/408620-republique...

SANTÉ

Collectif citoyen sur la vaccination : ne cherchez pas, il n’existe plus

Vous vous souvenez de ce conseil de 35 personnes tirées au sort qui devait veiller à la transparence de la politique vaccinale et faire remonter les questionnements des Français jusqu’au M. Vaccin du gouvernement le professeur Alain Fischer, sous la houlette du Conseil économique, social et environnemental (CESE) ? Peut-être pas, mais ne vous affligez pas plus que ça car de toute façon, il n’existe plus.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/10/13/408572-collectif-...

Le troublant Accord signé par la France en décembre 2019 confirme le pouvoir mondial de l’OMS. Fin probable de l’hôpital public…

En faisant mes recherches sur la montée en puissance de l’OMS (vs l’autorité locale), je suis tombée hier sur des informations très intéressantes qui concernent la France, et curieusement 3 ministères sont signataires dont celui de la Santé de Agnès Buzyn, actuellement sur la sellette.

Blog de Lilianeheldkhawam.com

https://lilianeheldkhawam.com/2021/10/12/le-troublant-acc...

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Prolongation du pass sanitaire : le basculement autoritaire de la macronie

Dispositif inutile, liberticide mais aussi extrêmement coûteux, le pass sanitaire rassure une partie de la population face au virus, un peu comme la ligne Maginot rassurait les Français devant l’invasion allemande.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/10/13/408673-prolongati...

ADE en Israël, mythe ou réalité ?

L’OMS a toujours été prudente à propos de la troisième dose de vaccin, la déconseillant à plusieurs reprises ces derniers mois. Cela n’a pas empêché Israël de se lancer dans cette aventure fin juillet, avec d’autres pays qui suivent comme la France. Notre Président avait pourtant dit qu’il fallait suivre ce qui se passait en Israël, pionnier de la vaccination de masse, malheureusement suivre ne veut pas forcément dire en tirer des conclusions, quand on suit les yeux fermés au lieu de les ouvrir.

Covid-factuel

https://www.covid-factuel.fr/2021/10/15/ade-en-israel-myt...

dimanche, 10 octobre 2021

La rêverie impériale de Bernard-Henri Lévy : une reconnaissance implicite de la multipolarité ?

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La rêverie impériale de Bernard-Henri Lévy: une reconnaissance implicite de la multipolarité?

Alexander Bovdunov

Ex: https://www.geopolitica.ru/article/imperskie-gryozy-bernara-anri-levi-priznanie-fakta-mnogopolyarnosti

Le philosophe mondialiste Bernard-Henri Lévy rapporte que le président de la République française et son homologue italien annonceront dans les prochaines semaines un "pacte du Quirinal", qui serait calqué sur le traité de l'Élysée, lequel fixe le cadre des relations franco-allemandes. Le pacte entre l'Italie et la France est évoqué depuis des années. Cependant, selon le philosophe libéral, c'est maintenant le bon moment pour conclure un tel traité. Bernard Henri Lévy cite le texte "L'Empire latin" de 1945, écrit par Alexandre Kojève, un philosophe français néo-hégélien d'origine russe. Kojève l'a écrit pour le général de Gaulle. Lévy considère le concept d'"Empire latin" comme une chance pour la France de Macron.

Les empires comme report/préparation de la fin de l'histoire

La signification de l'"Empire latin" est la suivante: après 1945, l'ère des États-nations a pris fin et le monde est façonné en empires post-nationaux. Kojève pensait que l'un de ces empires mondiaux était l'Union soviétique, l'autre le bloc anglo-saxon des États-Unis et de la Grande-Bretagne. L'Allemagne est déchirée entre ces empires. Cependant, selon le philosophe, un autre pôle pourrait s'affirmer: la France, ainsi que l'Italie, l'Espagne et le Portugal, les pays du "monde latin" unis non pas par le protestantisme et l'éthique du travail (comme l'empire anglo-saxon), mais par les racines catholiques, la capacité à vivre de manière esthétique (style commun) et l'héritage romain.

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Sur le plan géopolitique, Kojève propose une union supranationale d'un "empire latin" basé sur le contrôle exclusif de la Méditerranée et des possessions coloniales en Afrique. Dans le domaine religieux, cet empire devait s'appuyer sur l'Église catholique (Kojève a même suggéré qu'un tel empire pourrait réaliser l'unification avec l'Église orthodoxe dans les relations avec l'URSS). En outre, en raison de son caractère universel, le catholicisme était considéré par Kojève comme un moyen important pour l'empire de ne pas se fermer, un rappel que l'empire n'était qu'une "étape" sur la voie de l'unification finale de l'humanité.

Pour Kojève, la fin hégélienne de l'histoire s'incarnerait alors dans le triomphe du "catholicisme chrétien" plutôt que de l'humanisme irréligieux.

La France: secousse impériale ou oubli ?

A première vue, l'invocation de l'idée impériale sous une forme catholique semble étrange pour le Lévy ultra-libéral et mondialiste. Pourtant, c'est Lévy qui a publié ce texte de Kojève, jusque-là oublié, en 1991. Aujourd'hui, de l'avis du philosophe, elle est encore plus pertinente.

"Je demande si Emmanuel Macron a lu Kojève, parce qu'il arrive la même chose aux grands textes qu'aux événements historiques ; parce qu'il faut du temps, souvent toute une vie, pour qu'ils trouvent leur sens plein et entier ; et parce que 75 ans après la première publication de ces pages légendaires, le monde semble être exactement dans la situation que Kojève avait prédite", écrit Lévy.

"Voilà donc l'Empire russe qui, avec d'autres dont personne n'attendait une telle embellie, se réaffirme sur la scène internationale. Voici les États-Unis.... L'Allemagne d'Angela Merkel, et celle qui lui succédera, confirme sa dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie et, en même temps, son statut stratégique de satellite des États-Unis."

"L'idée est qu'il existe une communauté de valeurs, de civilisation et de métaphysique entre les peuples de l'Europe du Sud qui, si elle est soulignée et réalisée, permettra de lutter contre l'appauvrissement croissant des capacités humaines".

Ainsi, les discussions, les frottements égoïstes entre les cultures et les petits comptes laisseront place à une véritable vision ; cette richesse commune aura l'occasion de s'affirmer ; et certainement sans remettre en cause les acquis historiques de l'axe franco-allemand, l'occasion se transformera en succès, et l'événement prendra une signification métapolitique maximale.

Ce sera la dernière occasion pour la France de ne pas courir vers l'abîme : vers la rétrogradation, vers le statut de puissance naine, vers la disparition de la grande politique sous une clameur souveraine et populiste".

La dernière affirmation est extrêmement importante. Le fait est que Lévy n'est pas le seul à s'inquiéter du déclin de l'influence de la France. La conclusion de l'alliance anglo-saxonne AUKUS, le coup porté à la réputation sous la forme du rejet par l'Australie du contrat de construction de sous-marins de plusieurs milliards de dollars de la France en faveur des États-Unis, la controverse frontalière post-Brexit en cours avec le Royaume-Uni montrent que, quelle que soit la proximité idéologique entre Macron et Biden, les libéraux et les mondialistes, la logique géopolitique des événements pousse leurs pays dans des coins différents. Le mondialiste Macron est de plus en plus contraint de jouer le rôle de souverain européen, prônant une armée européenne unique et une plus grande autonomie de l'Europe au sein de l'OTAN.

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D'autre part, la France de Macron est confrontée à de nouveaux défis dans sa sphère d'influence traditionnelle, l'Afrique, dont les Français sont évincés par la Russie, la Chine et la Turquie. L'arrivée d'experts militaires russes au Mali et les déclarations anti-françaises des autorités maliennes qui ont récemment accusé Paris de soutenir le terrorisme montrent que l'influence de la France au Sahel est remise en question. La France n'a pas pu ou voulu faire face à la menace terroriste dans la région et le retrait de la France du Mali a été comparé au désastre américain en Afghanistan. La Russie se renforce aussi activement en RCA. La Turquie, est devenue le deuxième partenaire économique de l'Algérie et a pris pied en Libye. La Chine devient un acteur majeur dans toute l'Afrique ex-française et la population locale déteste les Français et attend de dire adieu à Paris et à ses mandataires.

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Paris est confronté au problème de la réévaluation de sa stratégie géopolitique et de son adaptation au monde multipolaire émergent. Que devrait être la France ? Un pôle indépendant, un allié des États-Unis, une partie du noyau franco-allemand d'une Europe unie et indépendante ? Différentes réponses sont proposées. Par exemple, le général Henri Roure (photo, ci-dessus) suggère que la France soit considérée comme une puissance mondiale (une sorte de pendant à la "Global Britain" post-Brexit) et se développe en s'appuyant sur des possessions d'outre-mer :

"La France n'est pas un pays européen, c'est un pays de tous les continents. Son vaste territoire n'est pas le seul atout de la France en tant que grande puissance. Une armée puissante, une dissuasion nucléaire, le deuxième plus grand réseau diplomatique du monde, un siège permanent au Conseil de sécurité et un monde francophone contribuent à sa puissance potentielle. Ces vecteurs doivent être développés et améliorés. Bien sûr, la France est forte d'une économie prospère, mais le PIB n'a jamais été un facteur mondial exceptionnel. Les Français sont aveuglés par le système capitaliste ultra-libéral imposé par les États-Unis, qui classe les pays en fonction de leur production, en dollars bien sûr".

La Nouvelle Droite (Alain de Benoist et autres), n'est pas moins patriotique, mais positionne la France comme faisant partie d'un futur pôle européen souverain, dans un monde multipolaire, orienté vers l'amitié avec la Russie sur le plan géopolitique et vers le maintien de la tradition et de l'identité dans le gris de la politique intérieure. Il y a de tels souverainistes européens en Italie aussi. Il est intéressant de noter que non seulement les philosophes de droite mais aussi ceux de gauche plaident pour une plus grande souveraineté européenne ou une réévaluation de la structure de l'UE. Ainsi, le philosophe italien de gauche Giorgio Agamben a également fait référence à l'idée de Kojève d'un "Empire latin" :

"Aujourd'hui, alors que l'Union européenne s'est constituée en ignorant les liens culturels concrets qui existent entre les nations, il serait utile - et pertinent - de faire revivre la proposition de Kojève. Ce qu'il avait prédit s'est avéré vrai. Cette Europe, qui cherche à exister sur une base strictement économique, en abandonnant toutes les affinités authentiques entre mode de vie, culture et religion, a démontré à plusieurs reprises ses faiblesses, notamment sur le plan économique."

La géopolitique de "l'empire latin"

Dans le domaine de la géopolitique pratique, une évolution vers un "empire latin" signifierait une alliance entre Rome et Paris pour résoudre les problèmes en Méditerranée. L'enjeu est la richesse pétrolière et gazière de Chypre, sur laquelle l'italien ENI et le français Total ont des vues. Le problème pour les deux pays est la Turquie, qui revendique des parties importantes du plateau, à la fois en son nom et au nom de la République turque de Chypre du Nord non reconnue.

Ces dernières années, l'Italie a été en désaccord avec la Turquie sur la question de la coopération avec les gouvernements de Tripoli, qui ciblent les mêmes forces qui ont le dessus dans l'ouest du pays. Toutefois, si le rapprochement franco-italien se poursuit, Paris et Rome pourraient tenter de mettre la pression sur chacun de leurs "alliés" en Libye - l'Italie à la Turquie et la France à la Russie (car Paris et Moscou sont plus favorables au maréchal Khalifa Haftar dans le conflit libyen).

Enfin, l'Italie et la France peuvent essayer d'équilibrer leur influence en Afrique en attirant également l'Espagne et le Portugal. Au sein de l'UE, un bloc transalpin pourrait faire contrepoids à l'Allemagne en confiant à Paris le rôle de tenir la balance.

Rêves impériaux

L'orientation de Lévy, mondialiste, en direction de l'hégélianisme, également mondialiste dans la version de Kojève, qui vise à unir l'humanité par le passage et le dépassement ultérieur de la dimension impériale, est très intéressant. Plus récemment, il s'est exprimé au nom d'un seul empire libéral qui est contesté par cinq rois : cinq pôles de pouvoir indépendants. Il affirme aujourd'hui que cet empire n'existe pas et que la France pourrait devenir le centre d'un des nombreux empires qui se partageront le monde, empires fondés sur une "communauté de valeurs, de civilisation et de métaphysique". Oui, la référence de Kojève aux "empires post-nationaux" signifie que l'objectif de créer à terme une humanité unique persiste. Cependant, comme Kojève, Lévy est obligé de reconnaître que la fin de l'histoire sous la forme d'une humanité libérale commune est reportée. Le temps des empires arrive. Et le fait qu'il (et même lui) ne soit pas le seul à envisager l'empire en France est très révélateur pour la compréhension de la situation dans laquelle nous nous trouvons. C'est un peu comme le passage de Francis Fukuyama de l'optimisme libéral de la "fin de l'histoire" à l'affirmation de la nécessité de renforcer l'État-nation moderne.

Plus intéressant encore, les mondialistes reconnaissent que le projet d'une humanité unifiée s'est effondré, le monde devient multipolaire (sans toutefois perdre l'espoir que cette multipolarité puisse être dialectiquement dépassée).

La revue de presse de CD - 10 octobre 2021

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La revue de presse de CD

10 octobre 2021

AFRIQUE

Mali : gardez-moi de mes amis…

Le maintien de nos troupes au Mali depuis huit ans maintenant n’était sans doute pas au programme des réjouissances. Encore moins nos 56 soldats morts pour la France. Si Paris n’était pas intervenu, il est fort probable que le Mali tout entier serait tombé sous la coupe djihadiste des groupes AQMI, Ansar-ed-dine et al-Mourabitoun. Le pays aurait connu une partition avec un Nord « Azawad » prenant le large de Bamako grâce à l’alliance des Touaregs avec ces groupes islamo-terroristes, et un Sud en proie au chaos.

Geopragma

https://geopragma.fr/mali-gardez-moi-de-mes-amis/

ALLEMAGNE

L'Allemagne post-Merkel sous le signe de la continuité : puissance économique et insignifiance géopolitique

L'héritage de Mme Merkel est identifié à la primauté de l'Allemagne en Europe, et ses politiques étaient axées sur la stabilité politique et la croissance économique allemande. Mme Merkel n'est pas à l'origine d'une nouvelle doctrine politique ni d'un modèle économique et social novateur : le "merkelisme" peut être défini comme un pragmatisme qui implique l'adaptation économique et géopolitique de l'Allemagne à un monde globalisé en constante mutation. Mme Merkel a surtout mis en œuvre un processus de réformes néolibérales, générant une crise d'identité peut-être irréversible au sein de la social-démocratie allemande.

Euro-Synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/10/03/l...

DÉSINFORMATION

Présidentielle : la machine médiatique en marche

Des médias gouvernés par l’argent plus encore que par l’idéologie (ce qui explique le phénomène Zemmour : il fait de l’audience !). Un président Macron dont la politique sanitaire est moins dictée par les exigences du « grand reset » que par le calendrier de sa réélection ! Reste le fait que le mot COVID n’a pas été prononcé lors du débat Zemmour/Mélenchon qui a explosé toutes les audiences (4 millions de spectateurs) : sans doute un indice du retour au premier plan des préoccupations politiques des questions identitaires et régaliennes ainsi que sociales.

Polémia

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La commission Bronner : ministère de la vérité va lutter contre le complotisme

Avec la mise en place de la Commission Bronner, c’est un véritable ministère de la Vérité qui s’érige en France.

Contrrepoints.org

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ÉTATS-UNIS

Enlèvement, assassinat et fusillade à Londres : les plans de guerre secrets de la CIA contre WikiLeaks (1/4)

Nous sommes heureux de vous proposer aujourd’hui la traduction d’un article d’investigation très important rédigé par… Yahoo. Nous en sommes en effet là : la presse d’investigation est dans un tel état que c’est désormais Yahoo qui est obligé de sortir un tel scoop, à savoir que la CIA et le gouvernement américain ont discuté de plans pour assassiner un journaliste qui avait révélé des crimes de ce même gouvernement américain.

Les-crises.fr

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CIA vs Wikileaks (2/4) : Pompeo confirme que « certains passages de l’enquête Yahoo sont vrais »

L’ancien directeur de la CIA et ancien secrétaire d’État Mike Pompeo a appelé mercredi à ce que soient poursuivies pour crime les sources qui ont parlé à Yahoo News dans un article détaillant les propositions de l’agence de renseignement en 2017 pour enlever le fondateur de WikiLeaks Julian Assange et les discussions au sein de l’administration Trump et de la CIA pour éventuellement l’assassiner.

les-crises.fr

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CIA vs Wikileaks (3/4) : Les erreurs de l’article de Yahoo sur Assange

L’article de Yahoo !-fournit de nouveaux détails importants sur des faits signalés il y a un an, mais contient plusieurs erreurs, notamment une histoire inventée de toutes pièces selon laquelle des agents russes voulaient exfiltrer Assange de l’ambassade d’Équateur.

les-crises.fr

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Le LSD, la nouvelle drogue de la productivité?

Cadres, directeurs artistiques, chefs d'entreprise... ils sont aujourd'hui nombreux à vanter les bienfaits de cette drogue hallucinogène, pourtant interdite.

Slate

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FRANCE

Suez pris au piège par l’impérialisme économique américain

Malgré l’humiliation subie de la part de ses « alliés » dans la vente des sous-marins à l’Australie, malgré les assauts menés par les Américains dans le cadre de leur guerre économique et commerciale, malgré les sanctions financières colossales imposées par les Américains à des institutions financières pour avoir utilisé le dollar, le gouvernement demeure incapable de préserver la souveraineté économique de la France. Le dernier exemple en date, celui de la possible prise de participation à 40 % du fonds d’investissement américain GIP au sein du nouveau Suez, illustre la cécité d’Emmanuel Macron et de Bercy, alors même que l’eau est plus que jamais une ressource stratégique.

Le Vent Se Lève

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GAFAM

Chine, un an de reprise en main du numérique

Amendes pour pratiques anticoncurrentielles, enquêtes pour mauvaises gestions des données, nouvelles lois en cascade, depuis près d’un an la fureur de Pékin s’abat sur ses puissantes entreprises technologiques.

Siècle digital

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GÉOPOLITIQUE

Géopolitique de Chypre. 2e partie. Illusions et réalités de la valeur stratégique de Chypre

Suivant la place occupée par la Méditerranée dans les relations internationales, des sites de grande importance ont connu des moments de gloire avant de sombrer dans l’oubli, éventuellement d’être à nouveau convoités quand les conditions changent. Parmi ces « points chauds », il était logique que les îles comptent davantage, bien que leur valeur stratégique ait aussi varié, ce qui fut notamment le cas de Chypre.

Diploweb

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MAGHREB

Les raisons de la crise franco-algérienne, par Bernard Lugan

L’Algérie vient de rappeler en consultation son ambassadeur à Paris, puis elle a décidé de fermer son espace aérien aux avions français  ravitaillant Barkhane. La raison ? Simple calcul électoral ou véritable et louable prise conscience, le président Macron qui, jusque-là, parlait de la colonisation comme d’un « crime contre l’humanité », vient étonnamment de faire preuve de « virilité » en dénonçant le cœur du « Système » qui pompe la substance de l’Algérie depuis 1962.

Breizh-info

https://www.breizh-info.com/2021/10/05/171826/les-raisons...

RÉFLEXION

Special Intelligence : L’émergence d’un nouveau type de renseignement

Le nouveau livre d’Éric Denécé et Alain-Pierre Laclotte, La nouvelle guerre secrète – Unités clandestines et opérations spéciales (Mareuil Éditions) traite d’un sujet peu traité, parce que récent et difficilement circonscrit. Depuis la fin de la Guerre froide, la guerre a changé de nature et les affrontements armés de physionomie. Le terrorisme et les guerres civiles — ethniques ou religieuses — ont remplacé les conflits interétatiques. Les guérillas et les groupes terroristes étant dans l’impossibilité d’affronter les États occidentaux dans une bataille classique, ils contournent leurs défenses en transformant les affrontements en une série d’actions imprévisibles, fugaces, brutales et médiatiques.

Thetrum-belli.com

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Julien-Freund-2-1503x1200.jpg

Retour à Julien Freund

Julien Freund fait le point de sa doctrine et la confronte à la religion de ses lecteurs dans ce livre posthume, « Lettres de la vallée. Méditations philosophiques et politiques » (éditions La Nouvelle Librairie). Il se place délibérément dans la contradiction et offre sa théorie politique d’un nouveau contrat social. Le catalogue des thèmes et sujets abordés est emblématique de la hauteur de vue. L’ouvrage se présente en trois parties. D’abord le corps principal de 24 lettres écrites entre 1974 et 1976. Ensuite un « avertissement » daté de 1991. Enfin, des « annexes » constituées de duplication d’articles parus séparément. Le titre est fort. La base contre le sommet ; le peuple contre l’élite ; les douves de la philosophie contre les fortins de l’idéologie dominante. Somewhere versus anywhere ? Julien Freund met la montagne et la vallée sur l’orbite de l’opposition. Il sonne le tocsin du maquis contre l’hégémonie, de l’essentiel contre l’insignifiance, du heartland contre le rimland. L’ouvrage livre un intense et grouillant moment de sa culture en éventail.

Euro-synergies

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Recension de Dépossession et Coup d’Etat planétaire

En 2018, Liliane Held-Khawam nous a expliqué dans Dépossession comment l’hyper puissance d’une élite financière mettait les États et les citoyens à genoux. Avec ce nouvel ouvrage très analytique et formidablement documenté (Comment une élite financière s’arroge le pouvoir absolu par la captation universelle des ressources. Éditions Réorganisation du monde), elle va plus loin en décrivant l’instauration d’une tyrannie globale qui ne fait même plus semblant de se cacher derrière les faux-nez d’une “ démocratie ” qui n’existe plus.

liliane Heldd Khawam

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Climatisme: idéologie de l'assujettissement et de la pauvreté

Par rapport au passé, il y a un changement majeur : avant, on parlait de réchauffement climatique, aujourd'hui les maîtres des mots se sont rabattus sur le changement climatique, plus générique. En tout cas, on ne peut échapper à une idéologie dont le principal court-circuit concerne le rôle de l'espèce humaine. Le dogme incontesté, en effet, est l'origine anthropique du changement climatique de la planète. C'est l'homme, avec sa volonté de puissance, qui est le prédateur responsable du déséquilibre naturel. Jusqu'à présent, rien à redire : des thèses proclamées par beaucoup sans succès.

Euro-synergies

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RUSSIE

Une réponse aux laboratoires biologiques et aux programmes militaires secrets américains

L’expansion incontrôlée du réseau de laboratoires biologiques militaires secrets américains le long des frontières russes est un sujet de préoccupation non seulement pour Moscou mais aussi pour de nombreuses républiques post-soviétiques et la communauté internationale.  À ce jour, les États-Unis ont créé une véritable toile d’araignée de laboratoires biologiques secrets dans le monde entier. Depuis 1997, le Pentagone a entraîné dans ce programme plus de 30 pays comme partenaires de cette « initiative » américaine. Sans compter les 400 installations situées sur le territoire continental des États-Unis qui sont également impliquées dans un travail sur des agents pathogènes.

Le Saker francophone

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SANTÉ

Inde : quand l’OMS joue à cache-cache avec l’ivermectine

Quand l’OMS et le CDC (Center for Disease Control and Prevention, agence du médicament aux USA) distribuent de l’ivermectine pour traiter l’épidémie de Covid en Inde, se félicitent du résultat, mais refusent de dire ce qu’ils ont distribué.

Covid-factuel.fr

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Les vaccins génétiques anti-covid sont une forme d’expérimentation médicale

Au regard du droit européen et du droit international, les vaccins génétiques anti-covid constituent une expérimentation médicale sur les êtres humains. Or, d’un point de vue tant éthique que juridique, nul ne peut être obligé de se soumettre à une forme d’expérimentation médicale en l’absence d’un consentement libre et éclairé.

blogs.mediapart.fr

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UNION EUROPÉENNE

Politique énergétique européenne : un désastre antinucléaire

Depuis près de 20 ans, la politique énergétique de l’Europe influencée par l’Allemagne est un désastre qui se traduit aujourd’hui par une augmentation rapide des prix du gaz et de l’électricité.

Contrepoints

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samedi, 09 octobre 2021

France: le nouveau Messie

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France: le nouveau Messie
 
Auteur : Philippe Huysmans
 
Ex: http://www.zejournal.mobi/index.php/news/show_detail/24289

Pour être un observateur attentif de la politique française depuis des décennies, j’ai de plus en plus l’impression que si l’histoire ne se répète pas, elle a une fâcheuse tendance à repasser les plats. C’est normal, me direz-vous, puisqu’après tout, c’est dans les plus vieilles casseroles qu’on fait les meilleurs bouillons.

Ainsi, la stratégie du pouvoir pour écarter systématiquement toute opposition réelle a été soit de la diaboliser, soit de façonner des opposants en carton dont on sait que le moment venu, il sera facile de les battre.

Un des cas les plus emblématiques reste certainement l’élection de 2002, chef-d’oeuvre du genre, qui avait opposé au second tour Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen au grand dam de Lionel Jospin qui s’était fait débarquer au premier tour. Exit donc le candidat gênant, et une victoire écrasante pour Chirac, trop heureux de se voir reconduire sur un score digne du parti communiste soviétique à l’époque de Brejnev (82,21%).

L’élection de 2012 marque l’entrée dans la danse de Marine Le Pen, suite au retrait de papounet le menhir qui commençait à se faire vieux et avait compris assez tôt que jamais il n’accéderait à la fonction suprême. Pareil pour sa fille, en fait, si elle était restée sur la ligne du Front National. Mais on lui a fait miroiter que si elle adoptait une trajectoire rentrante, notamment concernant la communauté juive, la shoah, et finalement le sionisme, elle pourrait prétendre à la respectabilité et rejoindre les candidats présidentiables. Fatale erreur, elle n’avait pas réalisé que le projet était en réalité de détruire une fois pour toutes la droite patriotique, en la forçant à tous les renoncements, en détruisant méticuleusement son assise idéologique.

L’élection de 2017 reste la parfaite illustration de ceci. On commence par liquider le candidat vraiment dangereux (François Fillon) sur base d’un dossier bidon, puis on oppose les ânes habituels au « miracle » Macron, ce nouveau génie des Carpates tellement jeune et si mignon. Restent Marine Le Pen, Mélenchon (looser officiel depuis 40 ans), et Benoît Hamon qui a le charisme d’une tartiflette crue. Tout se passe comme prévu, Marine Le Pen se retrouve au second tour et se fait laminer en beauté notamment à l’occasion d’un débat qui restera dans les annales comme une démonstration éclatante de l’impéritie crasse de la tête de gondole du Front National. Incompétence ou soumission, à ce niveau-là de similitude, ça devient difficile à distinguer.   Cette fois, les patriotes n’ont pas perdu, ils ont été faits cocus.

Est-ce que les candidats opposés à Macron avaient la moindre chance, sachant que l’ensemble des médias avait pris fait et cause pour lui? Non, aucune, c’était le candidat du sérail, propulsé par l’oligarchie qui se trouve posséder l’ensemble de la presse écrite et des instituts de sondage.

Aujourd’hui, sur fond de grogne sociale, mais aussi dans le contexte d’un véritable coup d’État opéré par les gouvernements occidentaux au titre d’une prétendue crise sanitaire, les choses auraient pu se dérouler bien autrement, tant le président Macron est détesté par une majorité de la population.

Est-ce que Macron sera candidat en 2022?

À vrai dire cela paraît peu probable, tant le rejet de sa personne est fort. Disons qu’il est légèrement carbonisé et qu’il sent le soufre, ses bons maîtres n’hésiteront pas à le sacrifier comme un vieux Kleenex. Il n’a jamais été autre chose qu’un président jetable, à qui l’on donne l’ordre de mener des réformes plus impopulaires les unes que les autres, avant de retourner à l’écurie peindre une autre haridelle en cheval de course. Gageons qu’il trouvera bien à se recaser dans le privé, pourquoi pas dans la banque ou au conseil d’administration d’une société pharmaceutique, par exemple.

Identifier les priorités

S’il y a quelque chose qui m’effraie dans cette campagne présidentielle, c’est à quel point il reste facile de distraire l’opposition véritable en agitant, une fois de plus, le hochet du grand remplacement. Est-ce que le grand remplacement est un fantasme? Sûrement pas, c’est une réalité de plus en plus tangible, et de plus en plus mal acceptée par une majorité de Français confrontés à la précarité et à l’insécurité. Mais est-ce que c’est la priorité? Ne pas oublier que l’immigration massive n’est pas une fatalité, elle a été voulue par les gouvernements successifs, un peu partout en Occident. C’est une création du pouvoir, un outil au service d’un but : détruire les nations au profit de populations déracinées ne pouvant se réclamer de nulle part, un immense troupeau d’esclaves-consommateurs sous la férule de la bourgeoisie des milliardaires. Le modèle c’est le communisme pour les masses et l’ultralibéralisme pour l’oligarchie, le pire des deux mondes.

Pendant ce temps, depuis 19 mois nous assistons à l’instauration d’une véritable tyrannie, d’un pouvoir en roue libre s’affranchissant de toutes les barrières démocratiques avec le soutien des médias à la botte.

Si l’on ne comprend pas que l’instauration de la dictature n’est que le moyen d’imposer l’instauration du modèle de société que j’évoquais plus haut, on est perdus. Si vous n’êtes pas capables en l’état de vous opposer au grand remplacement, vous pensez sérieusement que vous serez à même de vous opposer à quoi que ce soit une fois en dictature?

Zemmour comme sauveur de la France

Si voter changeait quelque chose il y a longtemps que ça serait interdit, disait Coluche. C’est également mon opinion. Néanmoins, si vous persistez à penser que cette mascarade pourrait déboucher sur une issue positive, il y a quand même lieu de vous poser deux ou trois questions.

Une phrase, frappée au coin du bon sens, circule ces temps-ci sur internet et dit en substance que si celui qui incarne la résistance est adoubé par la presse, alors il ne peut pas être la résistance. Et de fait, si l’on en juge par la couverture médiatique du personnage, on a un peu de mal à croire qu’il serait autre chose qu’un rouage du système.

Ensuite sur le côté sauveur du personnage, avez-vous pris la peine d’écouter ses positions à part son dada de l’immigration zéro? Il est plus à droite que Macron, et pour l’augmentation de l’âge de la pension. Sur la pseudo crise sanitaire, c’est pire encore, l’intéressé soutenait le pass sanitaire, et s’il jugeait que l’obligation vaccinale à peine déguisée est inélégante, il n’était pas contre une bonne grosse obligation vaccinale pour tous dans la loi. Ca ne vous paraît pas un peu rédhibitoire?

Sa propension à n’attaquer frontalement que Marine Le Pen sans jamais égratigner le pouvoir en place incarné par Macron ne vous pose pas de problème? Ses diatribes sur l’immigration zéro alors que c’est un européiste convaincu vous paraissent crédibles, sachant qu’en droit français, les accords internationaux, dont la constitution européenne, viennent au-dessus même de la constitution, dans la hiérarchie des normes?

Parlera-t-on de ses soutiens, qui ressemblent à s’y méprendre à ceux qui avaient propulsé Macron sur le devant de la scène? Parlera-t-on des dizaines de milliers de comptes qui ont surgi sur les réseaux sociaux comme des champignons après l’averse, tous tenus par la « jeunesse enthousiaste » qui supporte le candidat miraculeux? Qui peut se payer ce genre de campagne de communication alors qu’il n’est même pas officiellement candidat?

Croire qu’il serait autre chose que l’arme ultime d’un système aux abois est, selon moi, la meilleure recette pour une méga gueule de bois au lendemain des présidentielles.

Conclusion

Ma conclusion n’est pas pour plaire, parce que je crois qu’il n’y en a aucune s’agissant d’un jeu truqué qui tient lieu de divertissement populaire afin de maintenir l’illusion démocratique. On ne joue pas avec les tricheurs, on renverse la table.

Et sachez que les libertés qu’on vous prend aujourd’hui, personne ne vous les rendra. Il faudra les reconquérir de haute lutte ou se résigner à l’oppression. La seule chose dont le pouvoir a une sainte trouille, c’est la solidarité. Quand les citoyens se souviennent qu’unis, ils peuvent aisément balayer la tyrannie. Les manifs c’est bien, la grève générale c’est mieux! À quand la désobéissance civile généralisée? Que pourrait faire le pouvoir contre ça?

Moi je me rappelle qu’un petit homme haut comme trois pommes et épais comme un Tuc a su obliger le plus puissant empire colonial de l’époque à accorder son indépendance à l’Inde, avec juste ça !

jeudi, 07 octobre 2021

AUKUS: pas de place pour les Européens dans le Pacifique !

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AUKUS: pas de place pour les Européens dans le Pacifique !

Les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie sont unis dans leurs efforts pour freiner l'expansionnisme chinois

L'Europe reste sur la touche

par Salvatore Recupero

Ex: https://www.centrostudipolaris.eu/2021/10/07/aukus-nel-pacifico-non-ce-spazio-per-gli-europei/

"La France a été poignardée dans le dos". C'est du moins ce qu'affirme Jean-Yves Le Drian, le ministre français des affaires étrangères. L'Australie, en effet, a annulé (sans préavis) le contrat avec Paris pour la fourniture de sous-marins conventionnels d'une valeur de 90 millions de dollars. Les Britanniques ont remporté le contrat pour la production de sous-marins à propulsion nucléaire. L'affaire a eu et aura des conséquences géopolitiques importantes. Avant de comprendre pourquoi, nous devons analyser le contexte dans lequel ce choix a été fait.

Qu'est-ce qu'Aukus ?

À cet égard, nous devons d'abord comprendre ce que signifie Aukus. Aukus désigne les trois nations (Australie, Royaume-Uni et États-Unis) qui ont signé un pacte de sécurité trilatéral. L'accord prévoit (pour l'instant) que les États-Unis et le Royaume-Uni aident l'Australie à développer et à déployer des sous-marins à propulsion nucléaire, renforçant ainsi la présence militaire occidentale dans la région du Pacifique. Mais de qui Camberra doit-elle se défendre ? De la Chine, bien sûr. L'annonce a été faite le 15 septembre de l'année dernière et a provoqué un tollé. Évidemment, il y a eu un tollé à Pékin, mais nous sommes plus intéressés par l'impact de l'accord sur Paris en particulier et l'Europe en général.

C'est la France qui en a payé le prix, puisqu'elle a vu l'annulation d'une commande de plusieurs millions de dollars. Un fait étrange, notamment parce que Paris en 2016 (lors de la signature de l'accord) avait reçu la "bénédiction" de Washington. Alors pourquoi annuler le contrat ? La réponse n'est pas simple et est de nature politique, ou plutôt liée à la stratégie militaire. 

Comme l'explique Dario Fabbri (1), analyste chez Limes, "acheter une technologie militaire signifie se ranger du côté du fabricant en cas de guerre". "La France ne pourrait pas suffire à elle seule à protéger l'Australie en cas de conflit. Les États-Unis ont besoin que l'Australie utilise son armement pour mieux participer à l'endiguement de la République populaire". Après avoir abandonné l'Afghanistan (qui borde la Chine sur 90 km), Washington doit contenir la République populaire par la mer. Mieux vaut donc les Britanniques que les Français. Le Royaume-Uni, après s'être libéré de ses faibles liens avec Bruxelles, peut renforcer ses liens avec les pays du Commonwealth. Londres, comme le disait Churchill, choisira toujours entre l'Europe et la "haute mer". Rien de nouveau alors. Cette affaire, en fait, nous ouvre aussi les yeux sur la signification géopolitique du Brexit. Mais revenons au choix de Camberra. 

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La France et l'Indo-Pacifique

La colère de Paris ne sera pas facilement apaisée. La réaction à chaud a été de rappeler ses ambassadeurs aux États-Unis et en Australie.  Les Français n'accepteront pas facilement d'être coupés de cette partie du globe. Il y a de nombreuses raisons à cela, et pas seulement une question de grandeur et de gloire. 

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Pour comprendre ce qui a été dit, il est nécessaire de lire la stratégie indo-pacifique de la France (2) élaborée en juillet par le ministère français des affaires étrangères. La France (il faut le rappeler) est le seul pays de l'UE qui possède des territoires dans la région indo-pacifique: les départements de La Réunion et de Mayotte, les collectivités de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie française, le territoire de Wallis-et-Futuna et les Terres australes et antarctiques françaises. L'ensemble de ces territoires représente une population de 1,65 million d'habitants (plus d'un million pour les deux départements de l'océan Indien). Évidemment, Paris défend ses positions par une présence militaire importante. Ensuite, il y a l'aspect économique. En 2019, environ 18 % des importations françaises provenaient de la région indo-pacifique, et environ 14 % des exportations françaises étaient destinées à cette région. Ces flux commerciaux ont augmenté de 49% au cours des dix dernières années. Il faut aussi ajouter que l'Élysée "dépense et dépense" beaucoup dans ces territoires : les investissements directs ont représenté environ 8% de ses investissements globaux en 2019 (6% hors Chine), soit 113 milliards d'euros. 

Cela dit, il est clair que la France veut jouer la troisième roue du carrosse entre la Chine et les États-Unis dans cette partie du monde. Le choix de Canberra a sans doute affaibli l'influence de Paris et surtout, Biden a envoyé un message clair à l'Elysée : il n'y a pas de place pour les Européens ici. Cependant, la Maison Blanche ne veut pas rompre complètement avec Paris. 

La France sera-t-elle indemnisée ?

Selon de nombreux analystes, afin d'apaiser la colère des Français, les Américains ont déjà décidé de laisser le champ libre à leurs cousins français au Sahel. De plus, Macron en profitera pour tisser son réseau d'alliances en Méditerranée et au-delà. Les élections présidentielles approchent et l'Elysée doit montrer qu'il peut se relever de cette défaite. C'est pourquoi Paris a vendu trois frégates à la marine grecque (3). La Grèce souhaite depuis longtemps renforcer sa flotte, comme elle l'a déjà fait avec les chasseurs Rafale (également fabriqués en France) dans le ciel. L'axe entre Macron et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis porte déjà ses fruits. 

Mais l'Elysée ne s'arrête pas là. D'autres accords sont prévus. Tout d'abord, avec la République tchèque (4) : le ministère tchèque de la Défense a donné son feu vert à l'acquisition de 52 obusiers automoteurs Caesar auprès de Nexter Systems. Le montant de l'opération s'élève à environ 335 millions d'euros. In secundis avec la Roumanie (5) : la marine de Bucarest est intéressée par l'achat de navires de guerre produits par Naval Group (le géant français qui vient de signer la vente des frégates FTI à la flotte grecque). Bref, Paris, après la claque anglophone, ne reste pas les bras croisés en attendant de se rattraper dans l'Indo-Pacifique.

Mais pour en revenir à l'Aukus, il n'a pas seulement porté préjudice à la France. Avant d'être officialisée, elle a également touché l'Italie, en particulier Fincantieri. Malheureusement, le récit de ce préjudice n'est pas apparu dans les médias italiens.

Aukus frappe Fincantieri

Le seul à en avoir parlé est Alberto Negri (6). L'ancien correspondant d'Il Sole 24 Ore rapporte qu'en juin dernier, la "plus grande commande navale italienne de ces dernières décennies, celle passée à l'Australie pour neuf frégates, d'une valeur totale d'environ 23 milliards d'euros, a été perdue". La commande a été remportée par l'entreprise anglaise Bae Systems, devant deux autres concurrents, Fincantieri et l'entreprise espagnole Novantia. C'était un choix politique plutôt que technique, ce qui le rend d'autant plus brûlant. Le choix, en effet, n'avait aucune justification sur le plan technologique: "Les Fremms italo-françaises - souligne l'IAI, l'Institut des affaires internationales - sont les unités en service les plus avancées au monde. Ce n'est pas tout: Fincantieri avait prévu d'investir directement en Australie pour la construction des navires et d'impliquer largement les fournisseurs locaux". En bref, les premières victimes de l'Alliance Aukus ont été nous, les Italiens. 

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L'Italie misait beaucoup sur cette commande. La diplomatie avait battu son plein : une croisière spécifique d'un Fremm de la marine et une visite d'une délégation gouvernementale en Australie avaient été organisées. Tout semblait aller pour le mieux, mais Canberra a ensuite décidé qu'il ne valait pas la peine de couper le cordon ombilical qui la lie à Londres et, surtout, à Washington. Le résultat est une défaite pour nous. Mais la presse italienne a préféré garder le silence, peut-être pour ne pas embarrasser le gouvernement Draghi.

La seule considération que nous pouvons tirer de ces événements est que l'Europe est comme un chien attaché à une laisse rétractable. Lorsque la bande est desserrée, nous avons l'illusion d'être libres, puis le maître (l'OTAN et donc les États-Unis) appuie sur le bouton et nous sommes obligés de battre en retraite. Personne n'est sauvé: tout au plus les Français ont-ils un peu plus de marge d'autonomie. Mais seulement si cela sert à faire la "guerre des ordres" avec l'Italie. Diviser pour mieux régner: une tactique qui a toujours fonctionné.

Le message de Stoltenberg

Si quelqu'un a encore des doutes sur la "souveraineté européenne", Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN, expliquera comment les choses fonctionnent. Dans une interview accordée à Il Sole 24 Ore (7), le parti travailliste norvégien a expliqué que : "L'Union européenne ne sera jamais en mesure de défendre l'Europe. En partie pour des raisons financières : 80 % des dépenses militaires de l'OTAN proviennent d'États non membres de l'UE. En partie pour des raisons géographiques: la Norvège au nord, la Turquie au sud, le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni à l'ouest contribuent tous à la défense de l'Europe. 

Il ne sert pas à grand-chose de porter les dépenses militaires à 2 % du PIB si cet argent n'est pas affecté à un projet de défense européenne commune. Ainsi, chaque euro que les Européens investissent dans les dépenses militaires ne servira qu'à renforcer l'OTAN, l'organisation qui limite notre souveraineté. Pour en revenir à la métaphore précédente, le chien (l'Europe) n'est pas seulement tenu par une laisse rétractable, mais il est également condamné à se mordre la queue. En bref, nous ne pouvons pas être surpris par des "sous-marins français" ou des "frégates italiennes".  Que nous le voulions ou non, tant que nous faisons partie de l'Alliance atlantique, nous devons nous soumettre à la volonté de Washington. 

Notes:

    1. Affaire Aukus : Etats-Unis-Australie-France. Que s'est-il passé ? Dario Fabbri sur Limes.com 24 septembre 2021
    https://www.limesonline.com/lapprofondimento-di-dario-fabbri-caso-aukus-stati-uniti-australia-francia-cosa-e-successo/125096

    2. La stratégie indo-pacifique de la France, élaborée par le ministère français des Affaires étrangères, publiée le 1er août 2021.
    https://au.ambafrance.org/IMG/pdf/en_indopacifique_web_cle0f44b5.pdf

    3. Frégates françaises pour la Grèce : les premiers effets de l'Aukus. Rivista Italiana Difesa par Pietro Batacchi 29 septembre 2021
    https://www.rid.it/shownews/4419

    4. Les Tchèques signent un accord pour acheter de l'artillerie française montée sur camion. Par Ap News 30 septembre 2021
    https://apnews.com/article/business-europe-prague-systems-ltd 02b5a883be52137b65b0a57827f5e128

    5. MApN : "Ferme volonté de signer" un accord-cadre pour quatre corvettes Gowind 2500 avec la société française Naval Group, récemment impliquée dans la crise des sous-marins. Par l'agence G4 Media.Ro. Par Alexandru Stanescu 29 septembre 2021
    https://www.g4media.ro/exclusiv-mapn-isi-exprima-in-mod-ferm-disponibilitatea-de-semnare-a-acordului-cadru-pentru-cele-patru-corvete-gowind-2500-cu-compania-franceza-naval-group-implicata-recent-in-criza.html

    6. Aukus va-t-il paralyser Fremm de Fincantieri ? Réflexion publiée sur la page Facebook d'Alberto Negri 19 septembre 2021
    https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=1778361029015456&id=100005247276544

    7. Stoltenberg (Otan) : "Sans les États-Unis, l'UE ne pourra jamais défendre l'Europe" Interview de Beda Romano Il Sole 24 Ore 25 août 2021
    https://www.ilsole24ore.com/art/stoltenberg-nato-senza-usa-l-unione-europea-non-sara-mai-grado-difendere-ue-AExhDle

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Acrimed

https://www.acrimed.org/Deplacement-a-Marseille-l-Elysee-...

Pour dénigrer les talibans, NYT et CNN citent un compte Twitter fictif et pondent un article mensonger.

Après la victoire des talibans contre l'armée américaine, les médias grand public américains ont lancé un nouveau récit sur la menace imminente de terrorisme en Afghanistan pour préparer le terrain à de futures interventions militaires. Diffusé de manière étonnamment disciplinée, les médias ont démontré plus clairement que jamais leur coordination avec l'État de sécurité nationale et la promotion de ses intérêts.

Le Saker francophone

https://lesakerfrancophone.fr/pour-denigrer-les-talibans-...

ÉTATS-UNIS

La fièvre idéologique post-Guerre froide de l’establishment américain

L’ensemble de l’establishment américain de la politique étrangère a succombé à une fièvre idéologique post-Guerre froide monumentalement autodestructrice.

Les-crises.fr

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WikiLeaks : selon d’anciens officiels, la CIA aurait envisagé d'assassiner Julian Assange

La CIA aurait songé à enlever et tuer Julian Assange, alors qu'il était réfugié à l’ambassade équatorienne de Londres, selon une enquête de Yahoo News et du « Guardian ». Le fondateur de WikiLeaks, qui avait rendu public des milliers de documents confidentiels en 2010, est toujours accusé d'espionnage par les États-Unis qui continuent de demander son extradition.

Marianne

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FRANCE

Sous-marins australiens : une rupture liée à la Nouvelle-Calédonie ?

Dans ce dossier de rupture de contrat des sous- marins australiens sous la pression de Washington et Londres, la France est doublement fragilisée. Elle tient le rôle de l’arroseur arrosé et surtout personne ne peut croire en sa volonté dans cette région d’assurer dans la continuité son rôle de puissance majeure. La nouvelle alliance anglo-saxonne doute de la solidité française.

Polémia

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Électricité : les Français condamnés à payer pour un marché qui n’est pas le leur

Il est à espérer que les Français vont enfin comprendre dans quelle impasse les a menés la pantomime du tarif de l’électricité à laquelle ont souscrit les dirigeants français, ces dirigeants parfaitement incompétents qui ne comprennent rien au marché de cette énergie.

Boulevard Voltaire

https://www.bvoltaire.fr/electricite-les-francais-condamn...

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GAFAM 

Grenouillages d’Abou Dhabi : E. Snowden appelle à la vigilance face à ExpressVPN

Souvent classée parmi les meilleurs fournisseurs de VPN, l’entreprise ExpressVPN a reconnu avoir été au courant – et ce dès le début de leur collaboration –, de la participation de l’un de ses cadres à un programme d’espionnage des Émirats arabes unis (EAU) employant des anciens agents du renseignement US. Malgré la condamnation dudit cadre par la justice américaine, ExpressVPN a déclaré lui maintenir sa confiance.

Perspectives med

https://www.perspectivesmed.com/grenouillages-dabou-dhabi...

Telegram, Apple, Google et la censure

Cet article est une traduction du dernier communiqué de Pavel Durov, le fondateur de la populaire application Telegram, dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises. Pavel Durov s’y explique sur le nécessaire ajustement de Telegram vis-à-vis des législations nationales (le cas de la Russie est développé ci-dessous), les contraintes des distributeurs d’applications et la politique de Telegram vis-à-vis de la censure. Les intertitres sont de notre rédaction.

Ojim

https://www.ojim.fr/telegram-apple-google-et-la-censure/

La fin du « tout-Microsoft » dans les administrations françaises ?

Le directeur interministériel du numérique de l’État (DINUM), Nadi Bou Hanna, a publié une circulaire le 15 septembre pour demander aux administrations françaises de ne plus migrer vers la suite bureautique de Microsoft hébergée dans le cloud Microsoft 365. L'État s'inquiète de la sécurité des données et veut en finir avec le « tout-Microsoft ».

Siècle digital

https://siecledigital.fr/2021/09/24/etat-francais-micoros...

YouTube interdit toutes les vidéos anti-vax, renforçant ainsi la campagne de censure de l’ère Covid

YouTube va bannir de sa plateforme tout « contenu nuisible relatif aux vaccins », notamment les affirmations selon lesquelles les vaccins sont inefficaces pour réduire la transmission de la maladie. Cette interdiction intervient après une année d’augmentation de la censure par l’entreprise détenue par Google.

RT finternational

https://lesakerfrancophone.fr/youtube-interdit-toutes-les...

GÉOPOLITIQUE

Le Pacte AUKUS et la guerre contre l'Eurasie

La géopolitique thalassocratique classique définit le "monde insulaire", la World Island, comme l'ensemble des masses continentales eurasiennes et africaines. Cette "sphère majeure" est entourée d'un certain nombre de "sphères mineures" qui agissent comme ses satellites et qui, d'une manière ou d'une autre, ont historiquement cherché à exercer une pression constante sur elle et à contenir tout effort de coopération possible en son sein. Ce rôle de "satellite" a été historiquement attribué au Japon à l'Est, d'abord à la Grande-Bretagne ("une île européenne mais pas en Europe") puis aux États-Unis à l'Ouest, et aujourd'hui à l'Océanie au Sud de l'Eurasie.

Euro-synergies

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2021/09/25/l...

GRANDE-BRETAGNE

Angleterre. Des viols de mineurs toujours plus nombreux, la quasi-impunité pour les gangs pakistanais

Parmi les faces sombres de l’Angleterre, il y a le phénomène des viols de mineurs commis par des gangs de prédateurs sexuels, très souvent d’origine pakistanaise. Des abus sexuels qui sont de plus en plus nombreux tandis que les violeurs bénéficient d’une impunité presque totale avec une police craignant les accusations de racisme.

Breizh-info

https://www.breizh-info.com/2021/09/30/171544/angleterre-...

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LECTURE

L’affaire Navalny. Le complotisme au service de la politique étrangère, de Jacques Baud. Max Milo, 2021. 16 €.

Présentation : « Navalny a-t-il délibérément été empoisonné ? Les éléments dont nous disposons justifient-ils des sanctions contre la Russie ? L’enregistrement avec l’agent du KGB est-il une mise en scène ? Navalny est-il réellement le ‘’principal opposant à Vladimir Poutine’’ ? Son film sur le ‘’Palais de Poutine’’ reflète-t-il la réalité ? Ce livre est la première enquête sur l’affaire Navalny. Il est fondé sur les documents officiels américains, britanniques, russes, français et allemands. » (extrait de la 4e de couverture)

Auteur : Jacques Baud est un colonel de l’armée suisse, ex-agent des services secrets suisses qui a combattu pendant dix ans en URSS. Il est expert en armes chimiques et nucléaires et formé au contre-terrorisme et à la contre-guérilla.

Contenu : 144 pages dont 12 pages de documents officiels (rapports, études, tous en anglais).

Extraits : « Après avoir lutté durant des années en première ligne contre la tyrannie communiste dans les pays de l’Est et en Union soviétique, j’ai le sentiment d’être revenu à, la ‘’case départ’’. Je constate que nous avons acquis tous les travers contre lesquels nous luttions durant la guerre froide : nous pratiquons la torture et la censure ; nous sanctionnons sans l’approbation des Nations unies ; nous nous ingérons dans les affaires d’autres pays et soutenons matériellement et financièrement des groupes d’opposition ; notre tolérance à l’égard des violations du droit international sont à géométrie variable. En fait, nous ne cherchons pas à promouvoir nos valeurs, mais nous les utilisons comme outil de pression au gré de nos intérêts. »

« En 2010, sur la recommandation de Garry Kasparov, Navalny est invité aux Etats-Unis à participer au Yale World Fellows Program. Il s’agit d’un programme de formation de quinze semaines, non diplômant, offert par l’université de Yale à des étrangers, identifiés par certaines élites américaines comme de ‘’futurs leaders’’ dans leurs pays respectifs. »

« L’analyse de l’affaire Navalny montre qu’à chacune de ses étapes, dans le spectre des explications possibles, on a systématiquement choisi celles cui s’inséraient dans le narratif d’un empoisonnement au Novitchok, donc commandité par Vladimir Poutine. Le fait que les symptômes des Skripal et de Navalny étaient totalement différents, que ni les uns ni les autres n’ont eu de symptômes d’un empoisonnement aux neurotoxiques, que ni les uns ni les autres ne présentent les séquelles de long terme associées à un empoisonnement au Novitchok, ou que le Novitchock a également été produit par des pays occidentaux, n’a incité ni les médias, ni les politiques à la prudence. »

MAGHREB

Réalisme politique au Maroc

Nation ancienne et pays à la longue histoire, le Maroc a pu se maintenir face à ses adversaires grâce à un réalisme diplomatique qui lui a souvent permis de déjouer les hostilités.

Conflits

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RÉFLEXION

« La ligne politique d’une maison d’édition, c’est sa ligne éditoriale » – Entretien avec Thierry Discepolo

Thierry Discepolo appartient au collectif à l’origine des éditions Agone, qu’il a fondées en 1997 à partir de la revue éponyme lancée sept ans plus tôt à Marseille. Cette maison a contribué au renouveau du paysage intellectuel critique après la glaciation des années 1970-1980 dont nous parlait, lors d’un précédent entretien, Nicolas Vieillescazes des éditions Amsterdam. L’héritage des Lumières, l’histoire populaire ou encore la critique des médias sont les thèmes majeurs qui orientent leur catalogue et traduisent une ligne éditoriale attachée à donner des outils à un projet politique d’émancipation. Auteur de La Trahison des éditeurs, Thierry Discepolo livre également un portrait du monde de l’édition pris entre la logique du capital et les vicissitudes de l’indépendance.

Le Vent Se Lève

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« Le passe sanitaire est un moyen extrajudiciaire de désactiver socialement les gens »

Selon le professeur de droit Guillaume Zambrano, le passe sanitaire est une atteinte aux droits fondamentaux ainsi qu’une sanction extrajudiciaire. La pérennisation de ce dispositif signifierait d’après lui la normalisation de l’atteinte à l’intégrité physique des individus et de la privation de sortie et de mouvement.

Reporterre.net

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Faille AP-HP : entrepôts de données, rêve de l’État, cauchemar des citoyens

Les bases de données créent de véritables pots de miel attirant les pirates. De plus, elles se transforment en arme de surveillance contre les citoyens.

Contrepoints

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Les cabinets de conseil gouvernent-ils le monde ?

De la stratégie vaccinale au plan de relance européen, les cabinets de conseil sont omniprésents dans l’action publique contemporaine. D’abord issues du monde de l’entreprise, les firmes de consulting ont progressivement étendu leurs tentacules dans tous les domaines, jusqu’à dicter de vastes pans des politiques étatiques. Plus que jamais, leur influence doit être questionnée.

Le Vent Se Lève

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RUSSIE

Horizon 2036, ou la relance plébiscitaire du système politique russe

L’année 2021 marque-t-elle un durcissement de l’autoritarisme en Russie ? La condamnation d’Alexeï Navalny à deux ans et demi de prison et son incarcération ont été très sévèrement jugées en Occident.

Conflits

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SANTÉ

L'HRC fait marche arrière et interdit l'ivermectine malgré des centaines de bons résultats

Dernièrement, les loufoqueries américaines ont remplacé les relais d’études sérieuses dans les médias francophones qui abordent le thème de l’ivermectine. Pourtant, il existe bel et bien une expérience clinique qui plaide en faveur de la molécule. En Suisse romande aussi, des médecins la prescrivent au sein d’une institution reconnue. Du moins, c'était le cas jusqu’à la semaine dernière. Explications.

impertinentmedia

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« Le passe sanitaire est un moyen extrajudiciaire de désactiver socialement les gens »

Selon le professeur de droit Guillaume Zambrano, le passe sanitaire est une atteinte aux droits fondamentaux ainsi qu’une sanction extrajudiciaire. La pérennisation de ce dispositif signifierait d’après lui la normalisation de l’atteinte à l’intégrité physique des individus et de la privation de sortie et de mouvement.

Reporterre.net

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Crise coronavirale : entretien (1) avec le toxicologue Jean-Paul Bourdineaud

Dans cet entretien, le toxicologue Jean-Paul Bourdineaud conteste la supposée toxicité de l’hydroxychloroquine et de l’ivermectine, explique la raison de leur bannissement, et développe la notion de controverse scientifique ; il met en lumière le rôle des conflits d’intérêts et le problème de l’évaluation des risques par les agences de régulation, qui ont abouti à l’unique solution vaccinale.

Médiapart

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La "harcelosphère" contre l'IHU-Méditerranée et le professeur Raoult : de l'obscène aux menaces

Un an et demi de pandémie COVID-19. Un an et demi de "fraudes scientifiques", de problèmes et de mensonges relatés dans la tribune Diagnostic, traitements et vaccin : panorama d’une escroquerie. Cette tribune mettait en avant certains des dysfonctionnements sur la crise, sans en mettre à jour les mécanismes. Une analyse qui demandait une enquête complémentaire sur les attaques incessantes virant à l'obsession et au harcèlement envers l’IHU-Méditerranée et le Pr Raoult - ces derniers ayant porté les affaires en justice comme la plainte contre la Pr Karine Lacombe ou contre le Pr Raffi, comme l'a expliqué Me Grazzini avocat du Pr Raoult.

Nous nous sommes plongés plusieurs mois dans ces réseaux afin d’essayer de comprendre où et comment sévissent les principaux acteurs des actions contre l'IHU-Méditerranée, le professeur Raoult, et le professeur Chabrière, l'un de ses principaux collaborateurs, professeur de biochimie.

francesoir.fr

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TERRORISME

Livre – Terrorisme : les affres de la vengeance

Le terrorisme comme vengeance intégrale, tel est le fond de l’analyse profonde et stimulante de Myriam Benraad, un angle rarement utilisé. Pour comprendre les raisons de cette carence, il importe en premier lieu de souligner que la vengeance n’est pas nécessairement une violence. Lorsqu’elle l’est, encore faut-il identifier à quels types et à quelles catégories de violence elle se réfère exactement.

Conflits

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vendredi, 01 octobre 2021

L’OTAN et sa projection AUKUS

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L’OTAN et sa projection AUKUS

par Georges FELTIN-TRACOL

François Hollande n’a jamais eu de chance. Tout ce qu’il a entrepris en tant que président de la République vire au fiasco en cascade. L’annulation surprise par l’Australie du contrat mirobolant de vente de sous-marins en est un nouvel exemple. Le désaveu est aussi cinglant pour l’actuel ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui l’avait négocié en tant que ministre de la Défense. Mortifié par la décision du Premier ministre australien Scott Morrison, Emmanuel Macron a ordonné le rappel immédiat et pour une durée indéterminée des ambassadeurs français en poste à Canberra et à Washington. En effet, l’Australie préfère la livraison de sous-marins à propulsion nucléaire de fabrication étatsunienne.

Doit-on être surpris de ce choix qui prouve le double discours anglo-saxon ? Certes, ce matériel n’entre pas dans le cadre du traité de non-prolifération nucléaire signé par l’Australie. Mais si la Chine avait donné le même type d’engin à Téhéran ou à Pyongyang, Washington aurait dénoncé un manquement grave aux traités internationaux.

Ce nouveau coup de Trafalgar présente plusieurs avantages pour l’Anglosphère. Il fragilise d’abord tout développement d’une industrie de défense française et européenne émancipée des États-Unis. La Suisse préfère acheter les avions de combat de l’Oncle Sam plutôt que des Rafale bien plus performants. Les Britanniques taclent le gouvernement français au moment où s’accentuent les tensions à propos des traversées clandestines de migrants et des zones de pêche dans la Manche. Dans la perspective du troisième référendum d’autodétermination du 12 décembre prochain en Nouvelle-Calédonie, les Anglo-Saxons travaillent à la fin de la présence française en Océanie. Ils encouragent en sous-main les indépendantismes kanak et polynésien et favorisent la prolifération des sectes évangéliques sur place.

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L’annulation du contrat français consacre enfin la nouvelle alliance appelée AUKUS en raison des initiales anglaises de ses membres. Cette nouvelle « Triple Alliance » belliciste des antipodes vise à contrer l’activisme diplomatique chinois en Océanie aux dépens de Taïwan. Elle regroupe l’Australie, les États-Unis qui ont dans la région l’île de Guam, les Samoa américains, et la fédération des îles Marianne du Nord, et la Grande-Bretagne présente dans le Pacifique-Sud par, d’un côté, sa possession autonome de Pitcairn et, d’un autre, par des États du Commonwealth (îles Salomon, Samoa occidentales, Karibati, Tuvalu, Nauru, Vanuatu et les Fidji). La conclusion de ce pacte est le premier succès diplomatique engrangé d’un Royaume-Uni hors du carcan bruxellois. Quant à l’Australie, elle a l’habitude de suivre Washington. Des troupes australiennes ont combattu au Vietnam et en Irak.

Rendu public le 15 septembre 2021, le pacte ANKUS se substitue au traité de sécurité militaire dans le Pacifique signé à San Francisco le 1er septembre 1951 entre l’Australie, les États-Unis et la Nouvelle-Zélande appelé ANZUS. Il cessa de fait en août 1986 quand les États-Unis suspendirent leur engagement à l’égard de la Nouvelle-Zélande travailliste, écologiste et pacifiste, qui refuse depuis l’accueil dans ses ports de tout bâtiment nucléaire. À l’échelle de l’aire Asie – Pacifique, AUKUS devient la clé de voûte stratégique d’une coopération militaire esquissée autour du QUAD (Groupe quadrilatéral de coordination de la défense) qui rassemble les États-Unis, l’Australie, le Japon et l’Inde. Il s’agit d’un retour partiel à l’OTASE (Organisation du traité de l’Asie du Sud-Est) qui, de 1954 à 1977, réunissait dans une volonté de contrer l’URSS et la Chine populaire l’Australie, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Nouvelle-Zélande, les Philippines, la Thaïlande et le Pakistan qui s’en retira en 1973. Ces nouvelles manigances géo-diplomatiques entendent maintenant contenir la Chine, la Russie et la Corée du Nord, voire le Myanmar…

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Il faut par ailleurs rapprocher ces deux dispositifs asiatique et océanien à l’échelle intercontinentale avec les « accords d’Abraham » conclus en 2020. La reconnaissance de l’État d’Israël par des pays arabes et musulmans comme Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Maroc et le Soudan qui rejoignent l’Égypte et la Jordanie, renouvelle avec de nouveaux partenaires le fameux « Pacte de Bagdad » du 24 février 1955 signé entre la Turquie et l’Irak et qui devint avec l’adhésion du Royaume-Uni, de l’Iran et du Pakistan la CENTO (ou Organisation du traité central) disparue en 1979. Les accords d’Abraham s’opposent au jeu régional de l’Iran, de l’Irak, de la Turquie, de la Syrie, de la Russie et de l’Afghanistan.

AUKUS et accords d’Abraham participent ainsi au projet géopolitique mondial des néo-conservateurs. Le pacte AUKUS renforce les liens étroits tissés entre les services de renseignement, civils et militaires, étatsuniens, britanniques, australiens, néo-zélandais et canadiens au cours du dernier demi-siècle dans le cadre des Five Eyes (les « Cinq Yeux »). Il offre à l’OTAN aujourd’hui composée de trente membres parmi lesquels la Slovaquie, le Monténégro, la Macédoine du Nord ou l’Albanie bien connus pour leurs magnifiques plages donnant sur l’Atlantique, une dimension planétaire. George W. Bush rêvait que le Japon ou l’Australie, déjà liés dans le cadre du « Partenariat global » otanien, intégrassent une « OTAN globale ». La France de Jacques Chirac s’y opposa fermement et fit capoter l’extension planétaire de l’organisation atlantiste. Elle en paie désormais le prix.

Paris aura beau réclamer une armée européenne; cela restera un vœu pieux. Les dirigeants des États-membres de l’Union dite européenne restent les fidèles laquais de l’Alliance Atlantique. Les réseaux atlantistes occupent par ailleurs une place non négligeable dans la haute-administration, la presse, les affaires, la haute-hiérarchie militaire et le personnel politicien ainsi que dans les banlieues de l’immigration. Les gesticulations diplomatiques françaises expriment surtout une vaine déception colérique. De plus en plus dépendant de la logistique étatsunienne, l’Hexagone ne peut plus se permettre de rompre avec l’Ogre atlantiste. Qu’Emmanuel Macron le comprenne bien, la gifle australienne qu’il vient de recevoir n’est que la première d’une longue série de baffes diplomatiques.  

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 3, mise en ligne le 28 septembre 2021 sur Radio Méridien Zéro.

jeudi, 30 septembre 2021

Le pacte entre la France et la Grèce: l'Aukus de Macron en Méditerranée

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Le pacte entre la France et la Grèce: l'Aukus de Macron en Méditerranée

Lorenzo Vita

Ex: https://it.insideover.com/difesa/il-patto-tra-francia-e-grecia-la-aukus-di-macron-nel-mediterraneo.html

L'accord entre la France et la Grèce intervient après des semaines de négociations et des mois d'approches. L'accord a été fortement soutenu par le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, et le Président français, Emmanuel Macron, pour des raisons différentes mais convergentes. Athènes voulait montrer à la Turquie qu'elle avait un allié solide derrière elle, prêt à intervenir pour la défendre en cas d'"ingérence" grave d'Ankara en mer Égée et en Méditerranée orientale. Paris, pour sa part, a dû réaliser un coup de marché pour couvrir (mais pas de la même manière) la perte du contrat avec l'Australie pour les sous-marins, anéanti à cause d'Aukus. Et elle l'a fait en plaçant trois frégates entre les mains de la marine grecque, qui depuis un certain temps avait inscrit sur sa liste d'achats le désir de renforcer sa flotte, comme elle l'avait déjà fait avec les chasseurs Rafale (également fabriqués en France) dans le ciel. Tout cela, il faut le rappeler, en subvertissant même les analyses qui donnaient la proposition italienne comme la meilleure. Comme le précise RID, cela peut également être un signe de la pression politique exercée par Paris après l'échec du contrat pour les sous-marins australiens. Mais elle montre aussi combien il est difficile d'évaluer les frictions entre la France et les Etats-Unis quand on espère s'insérer trop facilement dans leurs diatribes.

Les caisses françaises reçoivent près de trois milliards d'euros, ce qui ne fait certainement pas de mal après la fin du "contrat du siècle" de Naval Group avec la marine de Canberra. Mais ce qui est également important, c'est le signal politique d'une synergie, celle avec la Grèce, qui est en train de se cimenter en quelque chose de très similaire à une alliance stratégique parallèle aux organisations auxquelles les deux pays appartiennent, à savoir l'OTAN et l'Union européenne.

Selon l'accord conclu à Paris, il y a deux éléments à prendre en compte. Le premier est d'ordre technique: il s'agit de la livraison de trois frégates de classe FTI (Belharra est le nom donné aux unités vendues à l'étranger) et de l'option pour une quatrième. Les frégates seront également compatibles pour fonctionner précisément avec le Rafale vendu par la France dans le cadre d'un accord signé au cours des mois précédents par les deux gouvernements et qui a récemment été prolongé par de nouvelles fournitures.

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Les navires seront également équipés de systèmes anti-aériens et anti-sous-marins français (les navires seront construits de l'autre côté des Alpes), et les corvettes Goodwin pourraient être ajoutées prochainement. Ce contrat est donc important non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan opérationnel: la force de défense grecque sera parfaitement compatible avec la force de défense française dans le déploiement aéronautique des prochaines années.

Le deuxième élément, outre l'élément technique, est bien sûr l'élément stratégique. Car en plus du renforcement de la flotte grecque, une clause d'aide mutuelle a été incluse qui est inévitablement orientée vers la protection de la Grèce. Dans l'accord - c'est ce qu'ont dit des sources gouvernementales rapportées par Το Βήμα et l'agence Mpa - il y a une garantie d'intervention en cas d'attaques de pays tiers, même s'ils font partie d'alliances dans lesquelles Athènes et Paris sont impliqués. Une façon de ne pas dire "Turquie", qui devient à ce stade le véritable adversaire d'une alliance franco-hellénique qui veut toucher, et touchera, la Méditerranée orientale. Et cette défense mutuelle est complétée par une série d'initiatives bilatérales visant à favoriser une synergie totale entre les deux gouvernements en Méditerranée orientale, en matière de sécurité maritime et dans les secteurs de la défense européenne commune.

Si la démarche est essentielle pour la Grèce en tant que frein aux ambitions turques et comme signal aux autres acteurs méditerranéens, elle est surtout importante en termes de stratégie française. La sortie de Macron de cet accord a un double objectif : d'une part, rafraîchir les caisses de Naval Group après la "claque" australienne, et d'autre part, se montrer comme le metteur en scène de cette autonomie stratégique européenne qui, traduite en termes beaucoup plus pragmatiques, ne signifie pour la France que la concrétisation de son désir de diriger certains secteurs de la défense du Vieux Continent.

En dehors des ambitions européistes, l'Elysée n'a jamais caché qu'il considère l'UE comme un multiplicateur de force. Et il est clair que tout cela, s'il est fait en synergie avec l'OTAN, plutôt que de renforcer l'autonomie stratégique de l'Europe, servira surtout à renforcer le cadre des alliances françaises en Méditerranée orientale et au Moyen-Orient, qui va de la Grèce à Chypre et de l'Égypte aux Émirats arabes unis. Un axe qui se projette en Libye, mais qui regarde aussi vers le Sahel et les champs gaziers de la Méditerranée orientale. Ce bloc, devenu nécessairement anti-turc compte tenu de la présence simultanée des adversaires stratégiques d'Ankara, a donc vocation à protéger les intérêts de chacun mais surtout à démontrer la capacité de la France à construire un écran protecteur en Méditerranée tant pour ses propres intérêts que pour sa diplomatie. Là-bas, au Levant, il existe déjà une sorte de "zone d'influence" parisienne.

Pour l'instant, les États-Unis ont donné leur accord. Et ceci est en soi un signe de la manière dont, plutôt qu'une autonomie européenne par rapport à l'Alliance atlantique, la France et la Grèce ont simplement envisagé un système d'aide mutuelle conçu dans une perspective bilatérale et bien inséré dans l'OTAN. Un porte-parole du département d'État américain, comme le rappelle le journal grec Kathimerini, a tenu à rappeler que Washington dispose depuis longtemps d'un accord de coopération avec Athènes mis à jour en 2019 et que des "progrès significatifs" ont été réalisés en vue de son actualisation.

Emmanuel Macron, comme l'écrit La Tribune, a déclaré en même temps qu'il signait l'accord que celui-ci "est en parfaite cohérence et en pleine conformité avec nos engagements vis-à-vis de l'UE et de l'OTAN, renforçant son efficacité pour la protection de nos territoires et permettant d'agir de manière plus efficace et coordonnée". Et les dépenses militaires grecques, bien supérieures à la moyenne de l'UE, ont déjà été appréciées par Washington, qui a non seulement atteint le niveau de financement requis, mais a également reçu des garanties sur l'utilisation des bases.

mercredi, 29 septembre 2021

Marx et le délire administratif à la française

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Marx et le délire administratif à la française

par Nicolas Bonnal

La dictature sanitaire est une aubaine pour notre administration traditionnellement tyrannique. Elle est aussi parfaitement acceptée par 80% ou plus de la population. Comprenons pourquoi car les causes sont anciennes. Tocqueville écrit déjà dans des lignes immortelles :

« Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ? »

En bon aristocrate libéral, Tocqueville accuse l’égalité :

« C'est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l'emploi du libre arbitre; qu'il renferme l'action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu à peu à chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même. L'égalité a préparé les hommes à toutes ces choses : elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait. »

En réalité l’égalité est une conséquence et pas une cause ; elle est aussi un leurre pour tromper la masse ; on sait en plus que les élites au pouvoir sont moins égales que nous pour parler comme Orwell.  C’est le pouvoir moderne, le minotaure de Bertrand de Jouvenel, qui a enflé comme la grenouille. Et Marx écrit quelques années seulement après Tocqueville, quand le bonapartisme a tout phagocyté en France terre de liberté et des droits de l’homme ; c’est dans le Dix-huit brumaire de Louis-Napoléon, le texte le plus jamais important jamais écrit sur la condition française :

« Ce pouvoir exécutif, avec son immense organisation bureaucratique et militaire, avec son mécanisme étatique complexe et artificiel, son armée de fonctionnaires d’un demi-million d’hommes et son autre armée de cinq cent mille soldats, effroyable corps parasite, qui recouvre comme d’une membrane le corps de la société française et en bouche tous les pores, se constitua à l’époque de la monarchie absolue, au déclin de la féodalité, qu’il aida à renverser. »

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Apprécions cette expression de corps parasite : n’oublions que pour Marx (ce n’est pas pour rien que le maître libertarien Rothbard l’appréciait) rêve de la disparition de l’Etat. Et ajoutons que les corps parasites, hauts fonctionnaires, médecins vaccinateurs, journalistes 100% subventionnés et étatisés, profs socialistes de père en fils et autres butors de la police et de la gendarmerie s’en donnent à cœur joie en ce moment. On a cherché des Jean Moulin et on n’en a pas eu plus qu’en 1940 ; car ce fut cet étatisme (liberté, carrière, retraite) qui engendra notre soumission à Vichy.

Marx rappelle  notre histoire moderne :

« La première Révolution française, qui se donna pour tâche de briser tous les pouvoirs indépendants, locaux, territoriaux, municipaux et provinciaux, pour créer l’unité bourgeoise absolue : la centralisation, mais, en même temps aussi, l’étendue, les attributs et l’appareil du pouvoir gouvernemental. Napoléon acheva de perfectionner ce mécanisme d’État. »

On arrive à la perfection sous la monarchie de Juillet (voyez mes textes sur Balzac et lisez son bref et génial Z. Marcas) :

« La monarchie légitime et la monarchie de Juillet ne firent qu’y ajouter une plus grande division du travail, croissant au fur et à mesure que la division du travail, à l’intérieur de la société bourgeoise, créait de nouveaux groupes d’intérêts, et, par conséquent, un nouveau matériel pour l’administration d’État. Chaque intérêt commun fut immédiatement détaché de la société, opposé à elle à titre d’intérêt supérieur, général, enlevé à l’initiative des membres de la société, transformé en objet de l’activité gouvernementale, depuis le pont, la maison d’école et la propriété communale du plus petit hameau jusqu’aux chemins de fer, aux biens nationaux et aux universités. »

Il n’y a rien de français en France en résumé. Tout est étatique. Et Marx observe tristement :

« Toutes les révolutions politiques n’ont fait que perfectionner cette machine, au lieu de la briser. Les partis qui luttèrent à tour de rôle pour le pouvoir considérèrent la conquête de cet immense édifice d’État comme la principale proie du vainqueur. »

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J’ai comparé il y a bientôt cinq ans Macron à Louis-Napoléon. C’est l’ère de l’hyper-présidence comme disait un imbécile de la télé. Marx écrit :

« Ce n’est que sous le second Bonaparte que l’État semble être devenu complètement indépendant. La machine d’État s’est si bien renforcée en face de la société bourgeoise qu’il lui suffit d’avoir à sa tête le chef de la société du 10 Décembre, chevalier de fortune venu de l’étranger, élevé sur le pavois par une soldatesque ivre, achetée avec de l’eau-de-vie et du saucisson, et à laquelle il lui faut constamment en jeter à nouveau. »

Et d’expliquer la tristesse française :

« C’est ce qui explique le morne désespoir, l’effroyable sentiment de découragement et d’humiliation qui oppresse la poitrine de la France et entrave sa respiration. Elle se sent comme déshonorée. »

Depuis on est descendu plus bas. Dans ses admirables et inépuisables Commentaires, Guy Debord écrit après avoir cité Marx :

« Voilà qui sonne tout de même un peu bucolique et, comme on dit, dépassé, puisque les spéculations de l’État d’aujourd’hui concernent plutôt les villes nouvelles et les autoroutes, la circulation souterraine et la production d’énergie électronucléaire, la recherche pétrolière et les ordinateurs, l’administration des banques et les centres socio-culturels, les modifications du « paysage audiovisuel » et les exportations clandestines d’armes, la promotion immobilière et l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire et la gestion des hôpitaux, les crédits militaires et les fonds secrets du département, à toute heure grandissant, qui doit gérer les nombreux services de protection de la société. »

Debord prophétisait aussi une nouvelle élite. Elle est arrivée au pouvoir avec Macron. Et je me risque non pas à une prophétie mais à une simple observation : il ne partira pas. Macron ne partira pas, Macron ne quittera pas le pouvoir, pas plus que sa clique qui se régale aux affaires en dépeçant la France.

Et tant mieux si je me trompe.

Sources :

https://www.dedefensa.org/article/balzac-et-la-prophetie-...

http://classiques.uqac.ca/classiques/Marx_karl/18_brumain...

http://achard.info/debord/CommentairesSurLaSocieteDuSpect...

http://classiques.uqac.ca/classiques/De_tocqueville_alexi...

 

lundi, 27 septembre 2021

Gifle anglo-saxonne à Macron et solitude géopolitique de la France

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Gifle anglo-saxonne à Macron et solitude géopolitique de la France

Ex: http://www.elespiadigital.com/

La France subit les conséquences de sa plus grande défaite en politique étrangère depuis un quart de siècle, une défaite qui pourrait affecter la campagne électorale de Macron. Nous parlons du refus de l'Australie d'honorer le plus gros contrat avec la France ("le contrat du siècle", comme l'ont appelé les médias français) pour la construction de 12 nouveaux sous-marins de classe "Attack", qui a été finalement signé, après de longues et difficiles négociations, mais s'est retrouvé annulé en 48 heures au bénéfice des États-Unis et du Royaume-Uni. L'Australie a brusquement changé d'avis et a préféré les États-Unis à la France.

Dès le processus de négociation, la France, représentée par la société Naval Group, a assumé des coûts importants dans le projet, répondant ainsi aux souhaits des Australiens, mais la société américaine Lockheed Martin, qui a finalement obtenu le contrat, n'a reçu aucune demande de l'Australie. Le contrat perdu par la France s'élevait à 90 milliards de dollars, mais le montant du contrat avec la Grande-Bretagne et/ou les États-Unis est inconnu. Apparemment, il ne s'agit pas d'argent, mais de géopolitique.

Aujourd'hui, les Français commentent ce qui s'est passé en termes de "faux amis", de "coups de poignard dans le dos", de "coup de Trafalgar", en référence à la défaite de la France lors de la bataille de Trafalgar face à la Grande-Bretagne en 1805. Macron a même rappelé les ambassadeurs français en Australie et aux États-Unis pour des consultations afin de montrer son extrême ressentiment.

Le président français Macron a reçu une gifle de la part de l'alliance américano-britannique, déjà la deuxième ces dernières années, si l'on se souvient que lors d'une réunion dans la rue, un jeune homme a soudainement donné un coup de poing à Macron. L'incident a ensuite été étouffé, mais aujourd'hui, Macron se retrouve dans une position des plus humiliantes. Pour la culture politique française, compte tenu de son ambition, c'est prohibitif et douloureux.

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Le fait est que Macron a beaucoup investi dans ces négociations avec l'Australie : argent, temps, émotions, énergie. Il mettait tout à son actif et espérait passer triomphalement les élections. Depuis 2019, la commune de Cherbourg-en-Cotentin, où se trouve la base navale, accueille une partie du projet. Une école bilingue y a déjà été construite pour les enfants des Australiens venus s'entraîner sur la base, et deux artistes australiens ont été chargés de peindre le mur du poste de police avec des motifs aborigènes australiens.

Aujourd'hui, non seulement tous ces efforts ont été vains, mais les habitants de la commune sont privés du revenu attendu. Pour eux, cette situation, selon les médias français, est un séisme socio-économique. Macron est désormais perçu comme un homme politique faible, incapable de tenir ses promesses et de protéger ses citoyens et les intérêts nationaux de la France. Il a été humilié devant le monde entier, de surcroît d'une manière assez rude.

Les États-Unis sont convaincus que cela renforcera les arguments des adversaires de Macron et lui créera des problèmes, même si cela n'affectera pas le résultat de l'élection. Il est vrai que les Français vont désormais voter non pas pour les triomphalistes, mais pour les défaitistes. Maintenant, personne ne se souviendra que l'accord avec l'Australie a été élaboré par le prédécesseur de Macron, Hollande.

Le contrat a connu des difficultés, mais M. Macron a rencontré personnellement le Premier ministre australien Scott Morrison après le sommet du G7 à Londres, et les médias français ont ensuite écrit que "le contrat du siècle avait été sauvé". Macron aurait dû avoir un triomphe et aura en fin de compte une défaite.

On peut dire que la France a renoué avec le boomerang des Mistral. C'est elle qui a annulé le contrat avec la Russie pour les porte-hélicoptères déjà payés et construits. Cela a également été fait à la demande des États-Unis, mais il est incompréhensible que l'histoire n'ait rien appris aux Français. Quelle raison avaient-ils de croire que la Grande-Bretagne permettrait de telles actions au bénéfice de la France dans son fief ? Surtout si l'on considère qu'après le Brexit, les relations déjà difficiles entre la France et la Grande-Bretagne se sont encore détériorées.

Cette situation est particulièrement offensante pour Macron parce qu'il avait initialement soutenu les États-Unis contre le gazoduc germano-russe Nord Stream 2, ce qui a été fait de manière plus douce, sans pression polonaise, mais de manière diplomatique et sans équivoque. Macron a soutenu la Grande-Bretagne dans l'affaire des Skripals, dans le scandale du dopage, dans l'histoire de l'empoisonnement de Navalny, dans le problème de l'Ukraine. La France a été à l'avant-garde des alliés anglo-saxons sur des questions politiques de grande importance pour les États-Unis en Europe de l'Est.

Pour Macron, qui a servilement joué les utilités, la double souffrance n'est pas seulement le refus de l'Australie en soi, mais la façon dont il a été roulé dans la farine. En deux jours seulement, les fruits à long terme des efforts français ont complètement disparu. Dans le même temps, certains médias et partis politiques australiens vantent les mérites de la France.

La France aurait dû comprendre qu'elle ne pouvait pas prévenir et neutraliser les risques politiques dans ce contrat. Il ne s'agit pas d'argent, ou plutôt, il ne s'agit pas seulement d'argent. Nous parlons de géopolitique majeure, plus précisément de l'influence factuelle de la France dans la région Indo-Pacifique, qui est inacceptable pour la Grande-Bretagne et les États-Unis.

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En effet, selon la stratégie française dans les océans Indien et Pacifique, c'est là que se trouve 93% de la zone économique exclusive de la France. Cette zone abrite 1,5 million de citoyens français et 8 000 soldats français. La France revendique le statut de puissance non seulement européenne mais aussi africaine. Selon les experts, individuellement, tous les territoires de la présence française en Afrique n'ont pas de poids, mais tous ensemble, ils en ont.

Le problème est que l'Australie participe à une coalition américano-britannique contre la Chine, tout en maintenant des liens avec la France. L'échec de l'accord sur les sous-marins n'affectera pas ces liens. Les deux pays n'ont aucun intérêt à ce que les relations se détériorent. Mais la position de la France devient maintenant très difficile.

La France a toujours revendiqué une politique indépendante, tout en reconnaissant que c'était une illusion, étant donné son inclusion dans la sphère d'influence américaine. Washington prend en charge ces ambitions françaises et permet même parfois de les satisfaire dans une certaine mesure. Mais la France ne s'est jamais trop laissée aller et a bien compris sa place et son rôle dans le monde. Aujourd'hui, la France se retrouve non pas isolée, mais seule.

Son scepticisme (ndlr: germanophobe et beneluxophobe, hostilité rabique et haineuse à l'égard des "Boches de l'Est et du Nord", ainsi qu'aux "rats hollandais" selon Edith Cresson) à l'égard de Nord Stream 2 n'a pas renforcé sa position vis-à-vis de l'Allemagne. Avec la Russie aussi, il n'y a pas la liberté de manœuvre qui serait souhaitable pour Paris: Moscou n'oubliera pas tous les coups de poignard français. La Chine tient également compte (et rancune) de la volonté française de s'imposer en participant à des alliances anti-chinoises. Les relations avec la Grande-Bretagne sont compliquées; sans les États-Unis, elles ne sont pas réglementées. Aujourd'hui, les États-Unis ont fait preuve de mépris envers la France, sans se soucier de "sauver la face" du président français (qui se retrouve gros-Jean comme devant).

Dans sa hâte ambitieuse, la France s'est soudainement retrouvée seule. En même temps, elle a un conflit avec la Turquie, qu'elle ne peut pas résoudre sans les États-Unis et la Grande-Bretagne. Quel était l'intérêt de s'engager dans une relation sur une question majeure d'importance militaire et géopolitique dans une sphère complètement contrôlée par les Anglo-Saxons ?

Sur quoi étaient fondés les espoirs de succès et de vigilance passive des États-Unis et de la Grande-Bretagne - sur le fait qu'en échange d'une rhétorique contre la Russie et la Chine, ils permettraient à la France de renforcer son budget naval et de continuer à accumuler du pouvoir géopolitique ? La France avait toujours fait preuve jadis de la plus grande rationalité et du plus grand pragmatisme dans les négociations. Qu'est-il arrivé à la diplomatie française sous la misérable houlette du banquier Macron ?

D'une manière ou d'une autre, la France a subi une défaite écrasante en matière de politique étrangère, et il n'y a aucun pays qui n'en profitera pas d'une manière ou d'une autre. Cela se traduira par de nombreuses petites décisions et étapes, mais toutes seront très sensibles pour la France. Quelque part, les intérêts de la France seront ignorés plus ouvertement qu'auparavant, quelque part, des conditions plus strictes lui seront proposées.

La France doit sortir de sa solitude en prenant des mesures décisives à l'égard des adversaires des États-Unis et de la Grande-Bretagne, mais elle n'est pas libre pour de telles actions. Les États-Unis comprennent que Macron s'énerve, souffle et puis se calmera. La France est trop dépendante des États-Unis pour se permettre une opposition même minime.

Mais dans l'UE, la France devra redorer son blason. La question est de savoir si l'Allemagne laissera à la France l'espace nécessaire après tout ce qui s'est passé. Quoi qu'il en soit, les relations entre la France et les États-Unis ont tourné au vinaigre et, connaissant la rancœur des Français, il ne fait aucun doute que Macron ne l'oubliera pas et ne pardonnera pas. Il n'osera pas se venger des États-Unis, mais avec Londres, Paris sera désormais encore plus à couteaux tirés.

La Russie et la Chine regarderont avec intérêt Macron soigner une autre blessure, mais il aura encore une chance de se rétablir. La France cherchera un motif de vengeance. Les boomerangs d'Australie reviendront sur Londres.

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Analyse : Une nouvelle Triple Alliance est-elle en gestation ?

Vladimir Terekhov*

L'inauguration de l'AUKUS, une nouvelle configuration géopolitique comprenant l'Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis (l'acronyme vient des lettres initiales des pays participants), a été l'un des développements les plus remarquables de la politique mondiale de ces dernières semaines.

Pour l'instant, il est difficile d'évaluer la nature d'une telle démarche. Il ne s'agit vraisemblablement pas d'un nouveau bloc militaire et politique, car les trois nations sont déjà liées par des engagements de défense mutuelle de longue date, un fait que la Maison Blanche n'a pas hésité à mentionner dans sa déclaration à ce sujet. La dernière phrase de ce document sur ces engagements indiquait notamment : "Nous nous engageons à nouveau dans cette vision".

À l'exception du paragraphe citant les plans visant à fournir huit sous-marins à l'Australie, le document est extrêmement médiocre et rappelle les discours de Mikhaïl Gorbatchev, toujours prêt à "intensifier et approfondir" ce qu'il juge nécessaire. Selon la déclaration, l'AUKUS est créé pour "renforcer le partenariat de sécurité trilatéral".

Toutefois, si l'objectif principal de ce pacte est de faire de l'Australie la première puissance régionale capable de contenir la Chine, cette démarche ne fait qu'ajouter à la confusion entourant la position politique du gouvernement australien vis-à-vis de la Chine, qui a presque toujours semblé être un désastre auto-infligé. Si cette hypothèse est vraie, ce cours commence à avoir l'air carrément suicidaire. La Chine a déjà prévenu que l'acquisition par l'Australie d'une flotte de sous-marins nucléaires pourrait faire de ce pays une cible pour une attaque nucléaire chinoise.

Toutefois, dans son ensemble, le projet AUKUS annoncé donne l'impression d'être improvisé et mal conçu, ce qui reflète son développement hâtif et, apparemment, les efforts déployés pour le dissimuler (aux concurrents ?). En outre, certains pensent qu'AUKUS pourrait avoir un impact négatif sur l'initiative QUAD, un autre projet que ses participants ont désespérément tenté de sauver de 15 ans d'oubli au Japon, qui ne savait apparemment rien du développement d'AUKUS. Plus important encore, l'Inde ne l'a pas fait non plus, ce qui signifie que la moitié des membres de QUAD ont été laissés dans l'ignorance.

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Jusqu'à présent, il semble que la principale raison derrière AUKUS était l'argent: ou, pour être précis, une somme forfaitaire exorbitante de 56 milliards d'euros, que l'Australie, un pays anglo-saxon, a "pour une raison ou une autre" décidé de donner en 2017 à des concurrents du monde anglo-saxon, les Français. À l'époque, la France a remporté un appel d'offres (les principaux concurrents étaient les Japonais) pour la construction de 12 sous-marins modernes à moteur diesel. Cette somme couvre non seulement les coûts de construction des sous-marins eux-mêmes, mais aussi le développement des infrastructures et la formation des équipages.

Il semble que l'Australie ait "reçu un ordre d'en haut", un entrepreneur de la défense d'un autre pays anglo-saxon, à savoir les États-Unis. "Vous en aurez plus pour votre argent. Vous aurez nos sous-marins à propulsion nucléaire". Mais qu'en est-il des appels d'offres "fondés sur des règles" ? La réponse est très simple: les "règles" sont un concept que les autres doivent respecter, pas nous.

Il n'est pas étonnant que le ministre français des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ait été furieux après avoir appris la formation de l'AUKUS et son objectif (il a été tenu secret pour les principaux alliés). Il y a une explication tout à fait naturelle (et pas seulement sous-marine) à tout cela. La première réunion des ministres des affaires étrangères et de la défense français et australiens (le "format 2 + 2") vient d'avoir lieu (le 30 août de cette année). Il s'est conclu par la déclaration d'un "partenariat stratégique renforcé".

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En d'autres termes, les relations bilatérales se déroulent sans encombre selon les grandes lignes tracées lors de la visite du président français Emmanuel Macron en Australie en mai 2018. Jean-Yves Le Drian lui-même a été directement impliqué dans le succès de l'appel d'offres susmentionné. Et voilà "le coup de poignard dans le dos". Il semble que le gouvernement de Scott Morrison était de connivence avec ses "partenaires stratégiques" au moment même où ils négociaient.

Quelle trahison, l'enfer de la politique étrangère !

La réponse française a été sévère, Paris rappelant ses ambassadeurs aux États-Unis (un geste sans précédent dans les relations diplomatiques entre alliés de l'OTAN) et en Australie. Pendant ce temps, le Royaume-Uni a échappé à la colère de la France, cette dernière estimant que Londres n'avait fait que "suivre aveuglément" les autres participants à l'AUKUS ("que peut-on attendre d'autre de ces simplets, vous savez?").

Compte tenu de la manière dont le parlement britannique a débattu de la question de la participation de la Grande-Bretagne à ce projet, Londres semble avoir adhéré au pacte plus ou moins dans ce sens. Apparemment, le processus de décision au Royaume-Uni est aussi chaotique qu'à Washington.

À quoi ressemble la politique chinoise de Londres? D'une part, plusieurs navires de la Royal Navy, menés par le porte-avions HMS Queen Elizabeth, viennent d'arriver au Japon pour participer à des exercices multilatéraux (avec un agenda anti-chinois évident) dans la région d'Okinawa. Pendant ce temps, Londres pointe du doigt Pékin.

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À cet égard, il convient de noter qu'Elizabeth "Liz" Truss, qui supervisait auparavant le commerce international, a été nommée ministre britannique des affaires étrangères. Elle a notamment mis en œuvre le volet commercial et économique de la politique globale du Royaume-Uni consistant à "s'incliner" vers la région indo-pacifique. Au demeurant, il est entendu que dans sa précédente publication, Elizabeth Truss préconisait le développement des relations avec Moscou.

Mais, dans l'ensemble, il semble que le projet AUKUS ait été développé dans la précipitation, sans tenir compte des conséquences possibles d'un projet aussi mal conçu. Les autorités responsables ont-elles vraiment été prises par surprise et n'ont-elles pas saisi les ramifications évidentes que le projet impliquait ? Car de tels projets ont tendance à se développer selon leur logique interne, ce qui surprend leurs auteurs.

En même temps, définir AUKUS comme une nouvelle "Triple Alliance" ravive quelques souvenirs désagréables en termes d'histoire. C'est la signature secrète de la "Triple Alliance" de 1882 entre l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et l'Italie qui s'est avérée être un jalon historique, une date qui a marqué le début du somnambulisme de dirigeants européens qui les ont conduit inexorablement vers la Première Guerre mondiale, qui a entraîné de très graves conséquences pour l'humanité dans son ensemble, tant pour les vainqueurs que pour les vaincus.

Quant à la Russie, s'il ne faut pas exagérer l'importance d'AUKUS, le projet doit être analysé, car les déclarations écrites et orales ne suffisent pas à apporter beaucoup de clarté. Nous avons besoin d'au moins quelques détails qui n'apparaissent nulle part.

Du point de vue le plus élémentaire, ces événements reflètent l'urgence croissante de renforcer l'alliance sino-russe qui (ce point doit être souligné) ne doit être dirigée contre personne. En d'autres termes, il doit être entièrement défensif.

Entre-temps, il est nécessaire de chercher à établir des contacts avec les factions américaines qui favorisent la résolution des problèmes intérieurs (la question clé ici est probablement de contrôler la situation à l'intérieur du pays), de diminuer l'implication de Washington dans les conflits de politique étrangère dans le monde, et de forger des liens avec la Russie et la Chine. Ces pays ne sont pas intéressés par l'effondrement de cette puissance mondiale encore prédominante. La question de l'arsenal nucléaire américain et du contrôle des armements constitue à elle seule un énorme problème.

Il est nécessaire de rivaliser pour l'influence en Allemagne (avec la France comme concurrent), en Inde et même au Japon. La Russie et la Chine ont leurs propres pierres d'achoppement dans leurs relations avec chacune de ces puissances. Mais il existe des ouvertures qui ne semblent pas totalement déraisonnables. Cela dit, Moscou et Pékin devront faire preuve de souplesse et de patience dans leurs relations avec ces États.

* Expert ès-questions de l'aire Asie-Pacifique.

L'affaire des sous-marins australiens: We All Live in a "Biden" Submarine

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Café Noir N.34

L'affaire des sous-marins australiens: We All Live in a "Biden" Submarine

 
La crise des sous-marins, les relations Macron-Biden, UE-USA, OTAN, l'Indo-Pacifique, AUKUS, QUAD, etc...
 
Café Noir – Un Autre Regard sur le Monde. Émission du vendredi 24 septembre 2021 avec Gilbert Dawed et Gabriele Adinolfi.
 
 
LES LIVRES DE G. ADINOLFI CHEZ AVATAR EDITIONS
Orchestre Rouge – L’Internationale Terroriste des Années de Plomb https://avatareditions.com/livre/orch...
Nos Belles Années de Plomb Orchestra Rossa – Stragi: Le Verità che non Possono essere Dette https://avataredizioni.com/libro/orch... #cafenoir

 

 

dimanche, 26 septembre 2021

La revue de presse de CD - 26 septembre 2021

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La revue de presse de CD

26 septembre 2021

ALLEMAGNE

Industrie 4.0 : les ambitions dévorantes de l’Allemagne

Avec le programme « Industrie 4.0 », l’État allemand soutient la numérisation et l’automatisation de ses chaines de production afin de renforcer la compétitivité de son industrie. Ce projet d’ampleur s’accompagne d’une offensive politique à l’échelle européenne, où Berlin propose de construire une « souveraineté numérique » face à la Chine et aux États-Unis. Cette stratégie sert pourtant d’avantage les intérêts de l’économie allemande que ceux de ses partenaires.

Le Vent Se Lève

https://lvsl.fr/la-numerisation-et-la-concurrence-entre-l...

CHINE

La longue marche des marques chinoises vers les marchés occidentaux

Les entreprises chinoises ont accentué leurs investissements sur les marchés internationaux ces dix dernières années. Malgré la crise mondiale engendrée par la pandémie de la Covid-19, les investissements directs étrangers (IDE) chinois continuent de se développer à un rythme stable. Selon les chiffres officiels récents, ces IDE chinois se sont élevés à 672,19 milliards de RMB (100,74 milliards de dollars) sur la période allant de janvier à juillet 2021, ce qui représente une hausse de 25,5 % en glissement annuel. Durant cette période, les investisseurs chinois ont réalisé des investissements directs non financiers au sein de 4 454 entreprises réparties dans 161 pays.

latribune.fr

https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/la-longue-marc...

L’étrange querelle entre Soros et BlackRock à propos de la Chine

Une étrange guerre, par mots interposés, a éclaté ces derniers jours dans les pages des médias financiers entre le milliardaire George Soros, spécialiste des fonds spéculatifs et des révolutions de couleurs, et le gigantesque groupe d’investissement BlackRock. Le motif de cette dispute est la décision du PDG de BlackRock, Larry Fink, d’ouvrir le premier fonds commun de placement étranger en Chine, sans doute pour attirer l’épargne de la nouvelle population chinoise à revenu moyen.

Le Saker francophone

https://lesakerfrancophone.fr/letrange-querelle-entre-sor...

DÉSINFORMATION

Fdesouche et l’affaire du “fichier” : entretien avec Pierre Sautarel

Accusé par l’extrême gauche de fichage politique — accusations immédiatement relayées par des médias de premier ordre -, le site Fdesouche est de nouveau à la une de l’actualité. En cause : un tableau Excel, reprenant un certain nombre de données publiques sur des personnalités publiques. De quoi s’agit-il ? L’Ojim est allé demander des explications à son principal animateur, Pierre Sautarel, auquel nous donnons la parole ci-dessous.

OJIM

https://www.ojim.fr/fdesouche-et-laffaire-du-fichier-entr...

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Ukraine : Zelensky bloque un site web d’opposition

En février, il y avait eu le cas de trois chaînes de télévision. Aujourd’hui, les sanctions imposées par le président Zelensky ont touché le site d’information « strana.ua ». Les juristes critiquent l’absence de base juridique.

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/ukraine-zelensky-bloque-un-site...

Comment le photographe Jonas Bendiksen a dupé « Visa pour l'image » pour dénoncer les fake news

Un reportage monté de toutes pièces dans une ville précisément connue pour sa production de « fake news » : la mise en abyme était osée. C’est pourtant l’entreprise insensée à laquelle un photographe norvégien s’est livré pour dénoncer les dangers de la désinformation. Son sujet a même été présenté au festival de photojournalisme Visa pour l’image… Et les professionnels du secteur n’y ont vu que du feu.

Marianne

https://www.marianne.net/culture/comment-le-photographe-j...  

Déplacement à Marseille : l’Élysée encadre les journalistes et bride l’information

L’accréditation des journalistes pour couvrir un événement officiel est une pratique ancienne. Tout comme celle du « pool », qui consiste à autoriser la présence d’un nombre très réduit de journalistes, ensuite chargés de « partager » les éléments recueillis (sons, images…) avec leurs collègues des autres rédactions. Communiqué du SNJ-CGT.

Acrimed

https://www.acrimed.org/Deplacement-a-Marseille-l-Elysee-...

ÉTATS-UNIS

Briser l’Empire signifie rompre avec les Saoudiens

Dire que l’Arabie saoudite a été le pivot des objectifs de la politique étrangère américaine au Moyen-Orient et en Asie centrale est un euphémisme. Pendant plus de cinquante ans, les Saoudiens ont contribué à soutenir la politique étrangère américaine en exportant leur pétrole dans le monde entier et en ne recevant que des dollars en retour.

Le Saker francophone

https://lesakerfrancophone.fr/briser-lempire-signifie-rom...

FRANCE

Sous-marins australiens : une rupture liée à la Nouvelle-Calédonie?

Dans ce dossier de rupture de contrat des sous- marins australiens sous la pression de Washington et Londres, la France est doublement fragilisée. Elle tient le rôle de l’arroseur arrosé et surtout personne ne peut croire en sa volonté dans cette région d’assurer dans la continuité son rôle de puissance majeure. La nouvelle alliance anglo-saxonne doute de la solidité française.

Polémia

https://www.polemia.com/sous-marins-australiens-une-ruptu...

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Start-up nation : Comment la « France-entreprise » de Macron est devenue un régime autoritaire

En devenant président, Emmanuel Macron a promis de transformer la France en une « start-up nation ». Mais en imitant le système hiérarchique des entreprises, son gouvernement est devenu profondément autoritaire, soumettant les institutions démocratiques à la tyrannie du patron.

Les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/start-up-nation-comment-la-fran...

Drame chez LR ! La « droite » ne peut officiellement soutenir son candidat naturel, Macron

Les candidats de la droite s’alignent, de fait, pour un poste de Premier ministre d’un gouvernement Macron, déterminé par le score honorable d’une droite centriste au premier tour de l’élection. Un(e) chef de gouvernement LR succéderait, ainsi, en toute logique, à un premier Premier ministre LR qui en son temps a bien incarné la macronie ; nous parlons, bien évidemment, d’Édouard Philippe qui vient de renouveler son allégeance au candidat Macron.

Polemia

https://www.polemia.com/drame-chez-lr-la-droite-ne-peut-o...

GAFAM

ProtonMail mis sous pression par la France

L’État français a forcé l’entreprise ProtonMail à révéler l’adresse IP d’un militant écologique au nom de la lutte antiterroriste. Pour en comprendre l’importance, il faut rappeler qu’une adresse IP permet au gouvernement de remonter au domicile de l’internaute, brisant ainsi son anonymat.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/09/18/405968-protonmail...

Impact environnemental du numérique : les internautes peu enclins à changer leurs habitudes

Cloud, vidéo à la demande, réseaux sociaux, webconférence, 5G, intelligence artificielle, blockchain, cryptomonnaies, Internet des objets… Ces technologies, outils et pratiques créent des opportunités de marché sans précédent pour les entreprises, et colonisent le quotidien des individus. Mais derrière ces évolutions « digitales » et « virtuelles » se cache un monde moins connu fait de serveurs, d’immenses bâtiments climatisés 24h/24, de câbles et autres relais qui consomment plus de 4 % de la consommation mondiale d’énergie primaire.

The Conversation

https://theconversation.com/impact-environnemental-du-num...

Grenouillages d’Abou Dhabi : E. Snowden appelle à la vigilance face à ExpressVPN

Souvent classée parmi les meilleurs fournisseurs de VPN, l’entreprise ExpressVPN a reconnu avoir été au courant – et ce dès le début de leur collaboration –, de la participation de l’un de ses cadres à un programme d’espionnage des Émirats arabes unis (EAU) employant des anciens agents du renseignement US. Malgré la condamnation dudit cadre par la justice américaine, ExpressVPN a déclaré lui maintenir sa confiance.

Perspectives med

https://www.perspectivesmed.com/grenouillages-dabou-dhabi...

GÉOPOLITIQUE

« Les États-Unis de Biden pensent d’abord aux intérêts américains… Et la France de Macron ? »

Une interview de Catherine Galactéros, géopolitilogue et directrice du cabinet Géopragma

Boulevard Voltaire

https://www.bvoltaire.fr/les-etats-unis-de-biden-pensent-...

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Le dilemme français de l’Indo-Pacifique

En mai 2018, lors d’une visite en Australie, Emmanuel Macron présente les contours de la stratégie indo-pacifique de la France. Il est alors question « d’espace inclusif et ouvert » et d’« Asie multipolaire ». Derrière le président de la République qui prononce son discours sur la base militaire de Garden Island, un hélicoptère d’attaque Tigre australien le regarde. Comme un sombre présage de l’avenir du partenariat stratégique passé entre Paris et Canberra dès 2012 : les Australiens ne sont pas satisfaits du félin à voilure tournante franco-allemand et ne se privent pas pour le répéter. Ses coûts d’exploitation seraient exorbitants, son taux de disponibilité faible. En janvier 2021, la nouvelle tombe : les Australiens remplaceront les Tigre par des Apache américains.

Géopragma

https://geopragma.fr/le-dilemme-francais-de-lindo-pacifiq...

ISRAËL

Le Mossad aurait abattu Mohsen Fakhrizadeh à l’aide d’un « robot tueur »

Le 27 novembre 2020, un assassinat revêtant une importance géopolitique majeure au Moyen-Orient s’est produit en Iran. Soutenu par les États-Unis, le Mossad, l’une des agences de renseignements israéliennes, a ôté la vie au scientifique nucléaire Mohsen Fakhrizadeh. Pour y parvenir, ils ont eu recours à une méthode qui risque de changer le visage de la guerre et de l’espionnage, rapporte le New York Times.

Le Siècle digital

https://siecledigital.fr/2021/09/21/iran-assassinat-arme-...

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RÉFLEXION

Les voleurs de vélos : les Verts et « l’électromobilité »

Il y a écolo et écolo. La preuve dans cet article qui a le mérite de la clarté. Extrait : « Le vélo électrique est le symbole d’un double retournement technologiste : celui du vieux biclou, et celui de l’écologie. Cinquante ans après les premières manifs à vélo contre le tout-bagnole, la ministre de l’environnement Barbara Pompili, une Verte de Picardie, nous assure en effet qu’acheter un vélo électro-nucléaire, c’est ‘’choisir l’écologie’’. Ainsi Porsche choisit l’écologie en commercialisant un vélo à batterie lithium-uranium à 7 000 €. Ou comment faire de la bicyclette un engin de luxe, high tech, qui bousille la planète. Une tromperie que les industriels des années 70 n’auraient pas rêvé de voir propagée par les écologistes eux-mêmes. »

PMO

https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/voleurs_de_ve...

« La ligne politique d’une maison d’édition, c’est sa ligne éditoriale » – Entretien avec Thierry Discepolo

Thierry Discepolo appartient au collectif à l’origine des éditions Agone, qu’il a fondées en 1997 à partir de la revue éponyme lancée sept ans plus tôt à Marseille. Cette maison a contribué au renouveau du paysage intellectuel critique après la glaciation des années 1970-1980 dont nous parlait, lors d’un précédent entretien, Nicolas Vieillescazes des éditions Amsterdam. L’héritage des Lumières, l’histoire populaire ou encore la critique des médias sont les thèmes majeurs qui orientent leur catalogue et traduisent une ligne éditoriale attachée à donner des outils à un projet politique d’émancipation. Auteur de La Trahison des éditeurs, Thierry Discepolo livre également un portrait du monde de l’édition pris entre la logique du capital et les vicissitudes de l’indépendance.

Le Vent Se Lève

https://lvsl.fr/la-ligne-politique-dune-maison-dedition-c...

RUSSIE

Horizon 2036, ou la relance plébiscitaire du système politique russe

L’année 2021 marque-t-elle un durcissement de l’autoritarisme en Russie ? La condamnation d’Alexeï Navalny à deux ans et demi de prison et son incarcération ont été très sévèrement jugées en Occident.

Conflits

https://www.revueconflits.com/horizon-2036-ou-la-relance-...

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SANTÉ

Ces ARS qui mettent au pas la médecine par temps de covid

Ah les Agences Régionales de Santé… Jusqu’alors risée de la profession, les voilà portées au rang de généraux de bataille par quelques inconscients. Cette confrérie de technocrates s’en est donné à cœur joie au cours de l’épidémie, la huitième depuis 1895. Ont-ils seulement conscience des précédentes ? Chacune d’elle a duré deux années et rien n’interdit de penser qu’il n’en sera pas de même pour celle-ci.

Contrepoints

https://www.contrepoints.org/2021/09/22/405873-ces-ars-qu...

TERRORISME

Livre – Terrorisme : les affres de la vengeance

Le terrorisme comme vengeance intégrale, tel est le fond de l’analyse profonde et stimulante de Myriam Benraad, un angle rarement utilisé. Pour comprendre les raisons de cette carence, il importe en premier lieu de souligner que la vengeance n’est pas nécessairement une violence. Lorsqu’elle l’est, encore faut-il identifier à quels types et à quelles catégories de violence elle se réfère exactement.

Conflits

https://www.revueconflits.com/livre-terrorisme-les-affres...

vendredi, 24 septembre 2021

Société contradictoire

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Société contradictoire

par Georges FELTIN-TRACOL

Pour écouter: https://radiomz.org/vigie-dun-monde-en-ebullition-2-socie...

Amis de Radio Méridien Zéro,

L’actuel cirque covidien présente l’avantage de révéler les contradictions inhérentes à la société française et aux impasses qui en résultent. L’obligation du passeport sanitaire pour entrer au restaurant, dans les transports en commun sur de longues distances, au cinéma, au musée et dans les centres de loisirs avalise une ségrégation implicite entre les vaccinés et les non-vaccinés avec des cas personnels parfois absurdes pour les expatriés de retour en France traités par des vaccins chinois et russe non reconnus par les instances mafieuses dites pharmaceutiques occidentales. Or, au début de la crise sanitaire, le virus ignorait les frontières. En revanche, avec l’Ausweis vaccinal, il choisit les terrasses plutôt que les rames bondées du métro.

La hantise répétée des prescripteurs d’opinion reste néanmoins le refus officiel de la moindre différenciation. Or distinguer par le QR-code une personne vaccinée d’une autre qui ne l’est pas constitue une incontestable discrimination sérologique ou médicale. Ainsi, comme il existe de bons et de mauvais chasseurs ou de bons et de mauvais chanteurs de hard rock, il existerait sous nos cieux laïques, tolérants et bien-pensants d’horribles discriminations à combattre et d’autres, hautement citoyennes, à valoriser de manière bien sûr républicaine.

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Ainsi a-t-on vu du 1er décembre 2020 au printemps 2021 une campagne d’affichage financée par Santé publique France autour des malades du VIH qui propage le même message : « Aujourd’hui, avec les traitements, une personne séropositive peut vivre pleinement et en bonne santé sans transmettre le VIH. Vivre avec le VIH, c’est d’abord vivre. »

Décrivons rapidement chacune des cinq affiches. La première montre de dos une femme et un homme enlacés sur le toit d’une métropole au Soleil couchant. Outre le slogan principal, on lit aussi en gros caractères:  « Séropoétique ». La deuxième montre un couple hétérosexuel qui s’enlace dans une pièce et balance : « Séropolissons ». La troisième présente deux hommes heureux au lit. Leur comportement ne peut être que «Séropossessif ». La quatrième met en scène deux teufeurs des banlieues visiblement ravis de s’éclater, d’où le slogan : « Séropopulaire ». La cinquième, enfin, expose un couple africain et leur jeune fille, tous enthousiasmés, parce que « Séropopstars ». Remarquons qu’aucune de ces affiches n’applique les fameux gestes-barrières et le port du masque. Cette campagne officielle donne le vertige d’y voir un monde parallèle. Elle valorise la normalité des personnes atteintes du sida à l’heure où les non-vaccinés et les malades du covid mis en isolement avec en prime visite domiciliaire de la police sont accusés d’irresponsabilité pathologique.

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La focalisation des autorités de santé sur le sida exprime toute l’importance qu’elles accordent aux comportements sexuels et à la toxicomanie, synonymes dans leur esprit pervers d’activités festives, ludiques et joyeuses. En effet, à part le cas des transfusés sanguins et des enfants contaminés dès leur naissance par leurs mères séropositives, les autres malades du sida sont, au contraire des patients du covid-19, victimes de leurs propres turpitudes.

C’est par ailleurs au nom de la lutte contre le sida que la mairie de Paris entend ouvrir de nouveaux centres de shoot avec le léger inconvénient d’exporter hors de la gare du Nord et du quartier de « Stalincrack » quelques désagréments dans les autres arrondissements. Un pognon de dingue est ainsi gaspillé pour aider des zombies irrécupérables.

On ne peut en outre que se scandaliser du double discours officiel. Se vacciner serait un acte civique. Pourquoi alors ne pas étendre le « pass sanitaire » aux sidéens d’autant qu’il n’existe aucun vaccin ? On oublie que dans les années 1990 – 2000, la communauté gay se déchirait à propos du barebacking. Ce terme désigne des rapports sexuels volontairement sans préservatif. Des écrivains tels Érik Rémès ou le défunt Guillaume Dustan se vantent dans leurs écrits de pratiquer dans les backrooms cette conduite dangereuse. Afin de ne pas éveiller les soupçons, certains barebackers n’hésitent pas à percer leurs capotes au préalable.

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Magnifié par un cinéma hexagonal déjà à bout de souffle, le film de Cyril Collard, Les nuits fauves sorti en 1992, reçoit en mars 1993 les Césars du meilleur film, de la meilleure première œuvre, du meilleur espoir féminin et du meilleur montage, trois jours après le décès de son réalisateur – scénariste touché par le sida. Ce film autobiographique raconte la vie vers 1986 de Jean, interprété par Cyril Collard lui-même, bisexuel assumé, qui a une relation avec Laura jouée par Romane Bohringer. Cette dernière peut-elle par amour se faire contaminer ? On frise ici l’interrogation métaphysique.

À la même époque, Act Up - Paris mène des actions médiatiques violentes. Ses militants balancent du liquide rouge, symbole du sang, sur des personnalités publiques. Ils envahissent l’accueil des entreprises pharmaceutiques au cri de « Des molécules pour qu’on s’encule ! » Jamais les gouvernements successifs n’ont osé dissoudre ce groupe perturbateur de l’ordre public. Quelques années auparavant, quand Jean-Marie Le Pen suggéra lors de « L’Heure de vérité », l’émission politique-phare d’Antenne 2, d’isoler ce qu’il nommait les « sidaïques », médecins, experts et journalistes s’élevèrent contre ses propos. De nos jours, des politiciens avancent des mesures semblables à propos du coronavirus. Rappelons que l’acquisition du sida provient à 99 % d’actes lubriques ou toxicomaniques.

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Dans Libération du 16 août 2021, la rubrique éphémère « Sexe, l’été sera chaud » s’intéresse à un certain Florent Benoît. Le journaliste Matthieu Écoiffier raconte que ce « modèle, aquarelliste et égérie de la communauté gay » est pris – je cite - « pour un vieux con car il ne prend pas de drogue, hormis de la bière. Et qu’il est le dernier à utiliser des capotes quand tous ses potes sont sous Prep, le traitement préventif anti-VIH ». Les potes en question paient-ils cette médication de leur poche ou bien est-ce la collectivité nationale qui régale ? Mais on accuse les tests PCR et antigéniques de creuser le déficit de la Sécurité sociale… De même, œuvrant à la Fondation Jean-Jaurès, proche du PS, Chloé Morin fustige « ces “ héros ” [qui] ne défendent rien d’autre, au fond, qu’un nouveau droit, celui de mettre en danger, voire potentiellement de tuer, au nom de leur bon plaisir ». Qu’on se rassure ! Chloé Morin ne vise pas ici les minets du Marais. Sa chronique, intitulée « Démocratie et antipasse » parue dans L’Express du 19 août 2021, dénonce les manifestants anti-pass. Il est si facile de critiquer le covidoscepticisme ! 

Qu’attend donc Santé publique France pour affronter la « covidophobie » ambiante ? Ne peut-on pas être en 2021 « covidopopstars », « covidopopulaire », « covidopossessifs », « covidopolissons » ou bien « covidopoétique » ? Pourquoi n’y lirait-on pas : « Aujourd’hui, avec les traitements comme l’hydroxychloroquine, une personne positive à la covid-19 peut vivre pleinement et en bonne santé. Vivre avec la covid-19, c’est d’abord vivre » ? À croire que l’épidémie coronavirale ne serait qu’un sordide prétexte pour mieux mâter les peuples... 

Salutations flibustières !

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 2, mise en ligne sur Radio Méridien Zéro le 21 septembre 2021.

mercredi, 22 septembre 2021

L'"anglosphère" s'en prend aussi à l'entreprise italienne Fincantieri

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L'"anglosphère" s'en prend aussi à l'entreprise italienne Fincantieri

par Alberto Negri

Source : Il Manifesto & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-anglosfera-fa-fuori-anche-fincantieri

Aukus. Le méga-contrat avec l'Australie pour neuf frégates Fremm d'une valeur de 23 milliards a été annulé. Canberra a préféré la proposition britannique, même si le projet n'est encore que sur le papier. Le message des États-Unis est clair : il n'y a pas de place pour l'Europe dans le Pacifique.

L'"Anglosphère", le pacte Aukus américano-britannico-australien, a soulevé l'ire de la Chine et frappé durement la France, qui a retiré ses ambassadeurs à Washington et à Canberra. Les Français affirment avoir été tenus dans l'ignorance de l'annulation de la fourniture de sous-marins nucléaires par Naval Gorup, pour un montant de 56 milliards d'euros, mais en fait, il y avait déjà eu un signal d'alarme car, au début de l'été, les Italiens s'étaient également fait rouler par les Australiens.

Et précisément sur la maxi-fourniture de frégates Fremm à la marine australienne par l'entreprise publique Fincantieri, un projet dans lequel le groupe français Naval est également partenaire. En d'autres termes, le piège est double. C'est une histoire intéressante - passée sous silence par les médias nationaux italiens parce que personne n'aime être trompé - qui révèle le niveau de concurrence entre les Européens et le complexe militaro-industriel de l'"Anglosphère" qui, avec le pacte Aukus - l'OTAN dans le Pacifique - lancé par Biden, Johnson et Morrison veut mettre la Chine dans les cordes.

C'est ainsi que la plus importante commande navale italienne de ces dernières décennies, celle passée à l'Australie pour neuf frégates d'une valeur totale d'environ 23 milliards d'euros, a été annulée en juin. La commande a été remportée par l'entreprise anglaise Bae Systems, devant deux autres concurrents, Fincantieri et l'entreprise espagnole Novantia. Le rêve de vendre des navires italiens, qui étaient en fait le fruit d'une collaboration italo-française, a donc été brisé.

C'était un choix politique plutôt que technique, et pour cette raison, il était d'autant plus brûlant. De la comparaison entre la proposition gagnante et la proposition italienne, un aspect est ressorti avant tout : les frégates britanniques sont encore en phase de conception et ne seront disponibles qu'à la fin de la prochaine décennie, alors que les frégates italiennes sont déjà opérationnelles et testées, ce qui aurait permis aux Australiens d'avoir leurs premiers navires dans quelques années. Les Australiens ont donc misé sur un navire valable sur le papier, au lieu d'un navire qui a déjà prouvé son efficacité. Cette décision ne peut être justifiée sur le plan technique et opérationnel.
Le choix, en effet, n'avait aucune justification sur le plan technologique: les Fremms italo-françaises - souligne l'IAI, l'Institut des affaires internationales - sont les unités en service les plus avancées au monde. En outre, Fincantieri avait prévu d'investir directement en Australie pour la construction des navires et d'impliquer largement les fournisseurs locaux.

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Autres réalisations de la firme italienne Fincantieri

Afin de remporter cette commande, le système national était plus engagé que jamais. Une croisière spécifique d'un Fremm de la marine a été organisée, ainsi que la visite en Australie d'une délégation gouvernementale - militaire, diplomatique et industrielle - culminant avec l'arrivée du ministre de la défense puis du ministre des affaires étrangères.

Pour l'Italie, la perte de la commande navale australienne, qui semblait être une affaire réglée, a été une amère déception. Nous avons été battus par un modèle de frégate britannique qui n'existait que sur le papier. S'il est vrai que, dans le domaine naval, un choix est destiné à conditionner les plans militaires nationaux pendant trente ans, cela signifie que l'Italie (mais aussi la France, partenaire de Fincantieri, dans le cas des frégates) n'a pas été jugée suffisamment fiable. Une rebuffade.

En fait, en coulisses, une discussion animée et empoisonnée s'est engagée entre diplomates, militaires et industriels italiens, en raison de l'habituel transfert de responsabilités, suivi d'un silence assourdissant pour ne pas trop amplifier l'échec. Chut et chut, chut et encore chut... dans le pur style manzonien. Un choix qui s'impose également, étant donné que ces frégates Fremm, que nous avons déjà vendues à l'Égypte d'Al-Sisi et au Qatar, Fincantieri aimerait également les placer auprès de l'Arabie saoudite et du Maroc.

La zone d'expansion et d'influence du complexe militaro-industriel européen, non seulement italien, selon les plans de l'"Anglosphère" devrait être limitée, à quelques exceptions près, à la Méditerranée, au Golfe et à l'Afrique, mais ne pas s'étendre au Pacifique, qui est le quadrant stratégique de prédilection des États-Unis.

C'est l'un des messages qui accompagnent le Pacte d'Aukus. Et alors que l'Union européenne a lancé jeudi une nouvelle stratégie dans l'Indo-Pacifique, première pièce d'un projet baptisé Global Gateway avec lequel les Vingt-Sept veulent signer des accords internationaux qui vont bien au-delà du commerce, dans l'industriel, le numérique, la connectivité et, comme par hasard, dans la "sécurité maritime".

Le "coup de poignard dans le dos" dont parle le ministre français des Affaires étrangères Le Drian à propos du pacte Aukus est le début d'un grand jeu géopolitique qui vise d'une part à faire pression sur la Chine, mais aussi à redéfinir les zones d'expansion militaire et économique dans un monde qui investit l'Eurasie et le Pacifique.

Les États-Unis veulent aussi laisser des miettes à leurs alliés et quelques pièges pour occuper amis et ennemis, de l'Afghanistan à l'Irak, dont ils se retirent à la fin de l'année pour faire place à l'OTAN. Ils nous laissent vingt ans de désastres, de guerres, de millions de morts et de réfugiés civils, de déstabilisation éternelle, de chaos : et même pas un pourcentage des profits du complexe militaro-industriel. Ce sont les Français qui protestent, pas nous, comme d'habitude car nous sommes alignés et couverts.

La France est devenue une puissance régionale de second rang

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La France est devenue une puissance régionale de second rang

Andrei Martyanov

Source Reminiscence of the future

Eh bien, je vais aussi en parler. Je veux dire toute cette affaire AUKUS et la perte par la France d’un énorme contrat pour fournir des sous-marins à la Royal Australian Navy. À ce stade, je ne suis pas intéressé par les détails techniques de cette histoire, car il est inutile de se concentrer sur les détails techniques de quelque chose qui peut encore changer plusieurs fois, peut-être même ne jamais se concrétiser. En revanche, je m’intéresse, comme toujours, aux facteurs fondamentaux qui définissent le cadre du problème. Le Drian et toute personne au sommet de la politique française peuvent bien exprimer leur frustration et jouer aux jeux géopolitiques qu’ils veulent :

Vendredi, la France a rappelé ses ambassadeurs à Washington et à Canberra 
après que l'Australie a abandonné un important programme de sous-marins avec
la France en faveur de l'acquisition de sous-marins à propulsion nucléaire
avec l'aide des États-Unis et du Royaume-Uni. Paris a violemment protesté
contre le nouvel accord entre l'Australie, les États-Unis et le Royaume-Uni,
connu sous le nom d'AUKUS. Le Drian a qualifié l'abandon du programme
franco-australien de "coup de poignard dans le dos".

Cela ne change rien au fait qu’en ces temps de crise grave et terminale de la Pax Americana et du libéralisme occidental, la France n’est plus une superpuissance mondiale et n’est importante que parce qu’elle suit le monde anglo-saxon qui mène une lutte désespérée pour sa survie en tant que puissance mondiale. C’est aussi simple que cela. La France n’est tout simplement pas vraiment importante pour cette lutte existentielle. En fin de compte, D.C. et Londres se préoccupent d’abord d’eux-mêmes, aussi déformée et illusoire que soit cette préoccupation, et Paris est considérée comme une simple « nourriture » qui sera consommée si la nécessité et l’opportunité se présentent. Vous pouvez toujours rétorquer que la France a sa propre dissuasion nucléaire, qu’elle possède Renault et le siège d’Airbus, qu’elle a son propre programme spatial, etc. C’est vrai. Tout cela est un fait, mais n’oublions pas la définition, et non la pseudo-science politique de l’Ouest, de la puissance globale. Bien, la définition est celle des 14 critères de Jeffrey Barnett (à ne pas confondre avec Corelli Barnett) et permettez-moi de vous rappeler ce qu’ils sont. Barnett les a énumérés dans le trimestriel « Paramètres de l’US Army War College », en 1994.  Quelle que soit la façon dont les réalisations de la France sont considérées, dont certaines avec un respect bien mérité, la France ne correspond tout simplement à aucun de ces 14 critères.

La France ne domine pas l’accès à l’espace, les États-Unis, la Russie, la Chine et l’Inde le font ; la France ne contrôle pas les voies de communication maritimes (SLOC), les États-Unis, la Chine et la Russie le font, la France ne fournit certainement pas la majorité des produits finis, la Chine le fait et la France ne domine certainement pas l’industrie de l’armement de haute technologie, les États-Unis et la Russie le font. Même si l’on imagine que demain la Marine Nationale ajoute deux autres porte-avions à propulsion nucléaire à sa flotte, cela ne fera toujours pas de la France une puissance mondiale. Militairement et économiquement, la France est une puissance de second rang, qui a cédé une partie de sa souveraineté à des organisations supranationales telles que l’OTAN et l’UE et qui ne remplit donc pas le critère le plus important définissant une puissance mondiale ou une superpuissance : des politiques mondiales totalement indépendantes et protégées. La France n’est pas non plus capable de créer et de maintenir une quelconque alliance significative par elle-même. Les États-Unis et la Russie le peuvent, tandis que la Chine, en raison de son énormité économique et démographique, est une alliance en soi. De plus, la Chine et la Russie ont des alliances entre elles.

Donc, dans ce cas, étant une puissance régionale de second rang, la France ne peut pas s’attendre à ce que ses intérêts soient sérieusement pris en compte lorsque l’on parle de projets aussi immenses, financièrement parlant, que l’AUKUS. Les alliances sont créées non seulement contre quelqu’un mais aussi pour un accès exclusif aux capitaux et aux marchés, en particulier les marchés d’armes, au sein de ces alliances. Dans ce cas particulier, la France est un outsider et peu importe les hyperboles utilisées par les politiciens français frustrés pour décrire la « trahison » de la France par les Anglo-Saxons, c’est une réalité. Scott Ritter a peut-être raison lorsqu’il décrit l’affaire AUKUS comme une histoire d’achats militaires géopolitiques devenus fous. Mais si l’on considère l’état économique des États-Unis qui est en bout de course, tous les moyens sont bons pour maintenir un flux de trésorerie et la France a simplement été supprimée sur la route de ce flux de trésorerie. C’est aussi simple que cela. A temps désespérés, mesures désespérées. Un truisme, vraiment.

Ainsi, quelques soient les détails techniques de tout ce cirque, certaines leçons sont déjà évidentes et je souscris ici à chaque mot de la conclusion de Ritter :

Mais le fait demeure que les États-Unis n'ont pas de riposte militaire significative 
face à la Chine, que le Royaume-Uni n'est pas capable de maintenir une présence
militaire crédible dans le Pacifique et que l'Australie ne peut pas se permettre
d'acquérir et d'exploiter une force de huit sous-marins d'attaque à propulsion
nucléaire. Le projet de sous-marin nucléaire australien est une plaisanterie
dangereuse qui ne fait qu'exacerber la crise géopolitique existante avec la
Chine en y injectant une dimension militaire qui ne servira à rien.

Toute cette histoire d’AUKUS, comme je l’ai déjà dit précédemment, est un excellent indicateur du déclin de la puissance des États-Unis, qui, dans leurs tentatives désespérées de préserver les restes de leur hégémonie mondiale autoproclamée, sont prêts à tout, sauf, espérons-le, à la guerre nucléaire, et s’il faut humilier et « sacrifier » la France, qu’il en soit ainsi. L’Europe occidentale devrait se préparer à l’être aussi, comme je l’écris depuis de nombreuses années (je cite un article d’il y a 2 ans) :

Macron fait une erreur ici. Eh même plusieurs erreurs, en fait. Pour commencer, 
"pousser la Russie hors d'Europe" n'était pas une "erreur stratégique" - c'était
le plan et l'objectif principal de Washington, dirigé à l'époque par Obama et
continuellement mis en œuvre maintenant par l'administration Trump. De plus,
"chasser la Russie" ne concerne pas seulement la Russie, mais aussi l'Europe
elle-même. L'Europe, telle qu'elle existe aujourd'hui, ne présente aucun intérêt
pour la Russie dans un sens métaphysique, si ce n'est un intérêt purement économique
en tant que marché, mais la majorité des Russes se félicitent aujourd'hui de la
réussite de cette "mise à l'écart". L'Europe, pendant ce temps, est un agneau
sacrifié pour les États-Unis qui, dans une tentative désespérée de sauver leur
peau, vont démolir l'Europe économiquement parce que les élites européennes
sont une pathétique parodie de direction politique, certaines d'entre elles
sont carrément des imbéciles, sans oublier qu’un certain nombre sont effectivement
des produits de la sélection américaine. Donc, non - laissez l'Europe traiter avec
les États-Unis, ou vice-versa, et laissez la Russie en dehors de cela.

Alors, ne me dites pas que je ne vous ai pas prévenu. Oh, allez, les États-Unis ont besoin de manger aussi. Au moment où la France a réintégré pleinement l’OTAN en 2009, un processus défendu par le président de l’époque, Sarkozy , tout a été fini pour elle. Dommage qu’elle ne l’ait pas vu venir. Eh bien, elle le voit maintenant. Comme on dit : mieux vaut tard que jamais. Tolstoï l’avait déjà vu il y a longtemps :

Un Français est sûr de lui parce qu'il se considère personnellement, tant dans 
son esprit que dans son corps, comme irrésistiblement attirant pour les hommes
et les femmes. Un Anglais est sûr de lui, car il est citoyen de l'État le mieux
organisé du monde, et donc, en tant qu'Anglais, il sait toujours ce qu'il doit
faire et sait que tout ce qu'il fait en tant qu'Anglais est indubitablement correct.
Un Italien est sûr de lui parce qu'il est excitable et qu'il s'oublie facilement
et oublie les autres. Le Russe est sûr de lui parce qu'il ne sait rien et ne
veut rien savoir, car il ne croit pas que l'on puisse savoir quoi que ce soit.
L'assurance de l'Allemand est la pire de toutes, la plus forte et la plus
répugnante de toutes, car il s'imagine connaître la vérité - la science - qu'il
a lui-même inventée mais qui est pour lui la vérité absolue.

Eh bien, que dire. Nous sommes au XXIe siècle et la France n’a absolument rien appris depuis le départ de son dernier Titan et Héros, parti en 1969. Ou, plutôt, chassé par ce que beaucoup considèrent encore comme une révolution de couleur organisée par les États-Unis. Il est donc temps de faire face aux conséquences.

Pendant ce temps, la Russie continue de construire ces corvettes à missiles comme s’il n’y avait pas de lendemain, la dernière en date, Grad (Grêle), a été mise à l’eau à Zelenodolsk hier (vidéo en russe):

https://www.youtube.com/watch?v=FTSAcvhVL8M

Avec les nouveaux 3M14M d’une portée de 4 500 km, ces navires peuvent frapper n’importe quel pays d’Europe à partir d’un fleuve ou d’un lac situé au cœur du territoire russe. Au cas où. Autre nouvelle connexe :

TEHRAN (Iran News) - L'Agence fédérale russe du transport aérien (Rosaviatsia) 
et l'Organisation de l'aviation civile de la République islamique d'Iran ont
signé le 6 septembre 2021 un protocole d'accord visant à "créer des conditions
favorables à l'approbation de la conception standard des équipements de l'aviation
civile russe exportés en Iran"
. L'accord est le résultat des négociations qui ont

eu lieu entre les deux autorités aéronautiques en juin 2021, a expliqué Rosaviatsia
dans un communiqué.

L’Iran recevra un grand nombre de SSJ-100R entièrement russifiés. Le MS-21 est en cours, une fois que la Russie aura satisfait ses besoins internes en matière d’aviation commerciale.

Andrei Martyanov

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone

mardi, 21 septembre 2021

Les Etats-Unis s'orientent vers le Pacifique et contre la Chine: l'Europe demeure dans l'obscurité.

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Les Etats-Unis s'orientent vers le Pacifique et contre la Chine: l'Europe demeure dans l'obscurité

Enric Ravello Barber

Ex: https://www.enricravellobarber.eu/2021/09/estados-unidos-se-desplaza-al-escenario.html#.YUjJjX06-Ul

Les États-Unis renforcent leur puissance dans le Pacifique en créant une alliance militaire anti-chinoise avec le Royaume-Uni et l'Australie. La tension dans la zone Pacifique entre les deux grandes puissances mondiales (la Chine et les États-Unis) a gagné en intensité ces dernières semaines, avec un regain de tension sur une question qui oppose Washington à Pékin depuis des décennies : la souveraineté de l'île de Taïwan, que la Chine revendique comme son propre territoire et sur laquelle Pékin a fixé une date limite pour son incorporation complète, 2049, année du centenaire de la proclamation de la République populaire de Chine.

Il ne s'agit pas d'une décision majeure de l'actuel président Joe Biden, mais simplement de la poursuite d'une politique déjà annoncée par Obama : le centre géostratégique du monde se déplace vers le Pacifique et les États-Unis s'installent sur la nouvelle grande scène de la politique mondiale. Selon Barack Obama lui-même, 60% de la flotte de guerre américaine devait être située dans l'océan Pacifique.

L'alliance militaire AUKUS (Australie + Royaume-Uni + États-Unis) correspond parfaitement à la recherche par les États-Unis d'alliés dans la région pour contrebalancer la puissance chinoise. Logiquement, ses premiers et plus fidèles alliés seront recherchés dans le monde anglo-saxon (1). L'Australie a dû choisir entre son premier allié commercial (la Chine) et son premier allié militaire (les États-Unis), avec lesquels elle entretient des liens culturels et ethniques déterminants, liens qu'elle partage avec la "mère patrie" britannique commune.

Cette alliance dans le Pacifique comprend déjà - suivant la même logique de recherche d'alliés - le Canada et la Nouvelle-Zélande (les "Five Eyes"), qui sont susceptibles de rejoindre l'alliance militaire dans un avenir proche.  Dans la stratégie américaine, cela représente une nouvelle étape clairement définie dans sa stratégie: l'abandon de l'Europe occidentale. Les scénarios ont changé et l'Atlantique est désormais un océan secondaire.

La France, qui est désormais la seule voix de l'Europe dans la politique internationale, a réagi contre la décision de l'Australie pour deux raisons précises: 1) la rupture du contrat d'achat de sous-marins nucléaires signé entre Paris et Canberra, qui les achètera désormais aux Etats-Unis, et 2) sa non-inclusion dans la stratégie militaire du Pacifique qui laisse ses possessions du Pacifique sans le parapluie militaire du Pentagone (2). Mais Paris sait que la raison profonde est la suivante: la France, comme toute l'Europe, est en train de devenir un acteur secondaire ou tertiaire dans la géopolitique militaire mondiale et que l'OTAN n'aura bientôt plus aucun sens, ne protégera plus l'Europe, et que l'UE doit maintenant commencer à construire une armée européenne. Les déclarations du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sont claires pour qui veut les comprendre (3). Le véritable problème n'est pas que les États-Unis ne soient plus un "allié fiable". Les États-Unis n'ont jamais été un allié, mais la puissance dominante qui a soumis l'UE à un contrôle colonial. Aujourd'hui, les scénarios changent et l'Europe ne constitue plus un intérêt majeur pour Washington, qui, comme le font tous les pays forts, se désengage simplement, se débarrasse d'un fardeau qui ne lui est plus utile.

La Chine, puissance montante, a menacé de qualifier cette alliance d'"irresponsable" (4). Pékin ne réagira pas immédiatement; sur le plan militaire elle sait qu'elle n'est pas encore en mesure de le faire, et, diplomatiquement, elle vient d'enregistrer ses deux derniers triomphes: l'accord avec les Talibans en Afghanistan et la récente incorporation de l'Iran dans l'Organisation de Coopération de Shanghai (OCS), triomphes qui lui donnent un grand avantage stratégique dans son premier objectif géopolitique actuel: la construction de la nouvelle route de la soie sous son contrôle.

A l'exception de la voix de Paris, l'UE, pathétique alliance de faiblesses délétères, montre son impuissance dialectique en déclarant, en pleurnichant abondamment, que "Nous n'avons pas été informés". Ce que je me demande personnellement, c'est si les dirigeants de l'UE seront capables de percevoir les changements stratégiques que l'Europe sera obligée de faire dans le très court terme, et qui passent inévitablement par un rapprochement avec la Russie.

Notes:

(1) https://www.elconfidencial.com/mundo/2021-09-15/eeuu-influencia-china-respuesta-alianza-uk-australia_3290279/

(2) https://www.abc.es/internacional/abci-francia-denuncia-pacto-eeuu-australia-y-reino-unido-punala-espalda-202109161151_noticia.html

(3) https://www.elmundo.es/internacional/2021/09/18/61464634fdddffe8248b45bb.html

(4) https://www.ansa.it/sito/notizie/mondo/2021/09/16/cina-irresponsabile-accordo-usa-australia-su-sottomarini_4406874f-76c8-4fa0-9121-a8ef006df627.html

 

dimanche, 19 septembre 2021

L'accord américano-britannico-australien sur les sous-marins est une plaisanterie dangereuse qui ne fera qu'aggraver la crise géopolitique avec la Chine

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L'accord américano-britannico-australien sur les sous-marins est une plaisanterie dangereuse qui ne fera qu'aggraver la crise géopolitique avec la Chine

L'Australie a du mal à maintenir opérationnels ses six sous-marins à propulsion diesel actuels; elle veut maintenant construire huit sous-marins à propulsion nucléaire, bien qu'elle ne dispose ni de la main-d'œuvre qualifiée ni de l'infrastructure nucléaire nécessaire.

Il s'agit d'une histoire d'achats militaires géopolitiques devenus fous.

L'Australie est une nation insulaire dont la survie même dépend de sa capacité à accéder aux lignes de communication maritimes stratégiques (SLOC) afin que les liaisons commerciales essentielles puissent fonctionner de manière durable. En bref, si une nation ou un groupe de nations devait couper les liaisons maritimes de l'Australie avec le reste du monde, le pays finirait par s'étioler et mourir.

Malgré son impressionnante masse terrestre, l'Australie est une nation relativement petite, avec une population d'un peu moins de 26 millions d'habitants (ce qui la place au 55e rang mondial) et un PIB de 1,3 billion de dollars (13e rang mondial). Le budget de la défense pour 2021 prévoit que l'Australie dépense 2,1 % de son PIB, soit environ 44,6 milliards de dollars australiens. Un peu moins de 16 milliards de dollars australiens ont été consacrés à la marine australienne, qui compte près de 50 navires en service et plus de 16.000 personnels à son service.

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Parmi les types de navires sur lesquels l'Australie compte pour sa défense navale figure le sous-marin à missiles guidés de classe Collins, une modification de la classe suédoise Vastergotland de sous-marins diesel-électriques. L'Australie a acheté six sous-marins de la classe Collins entre 1996 et 2003. Le sous-marin de classe Collins utilise trois moteurs diesel pour charger des batteries géantes qui permettent au sous-marin de fonctionner en quasi-silence, un avantage dangereux dans la guerre navale moderne. En effet, un sous-marin de classe Collins a réussi à pénétrer les défenses d'un porte-avions américain lors d'un exercice en 2000, se positionnant pour le couler. Cet incident n'est pas un cas unique pour le sous-marin de classe Collins, dont les opérations silencieuses en font l'une des classes de sous-marins les plus dangereuses en termes de guerre navale déployée aujourd'hui.

Le sous-marin de classe Collins présente toutefois de nombreux problèmes. Des défauts de conception et une pénurie de pièces de rechange ont eu un impact sur la disponibilité opérationnelle des sous-marins, coûtant aux Australiens des centaines de millions de dollars en frais de maintenance par an. Et bien que chaque sous-marin soit doté d'un équipage d'environ 60 personnes spécialement formées, il n'y avait qu'un équipage suffisant pour faire fonctionner trois ou quatre sous-marins à la fois.

Les sous-marins de la classe Collins devraient terminer leur vie utile avant 2030. Le gouvernement australien a opté pour un sous-marin de remplacement basé sur un sous-marin nucléaire français existant, mais en remplaçant le système de propulsion nucléaire par une configuration diesel plus silencieuse.

Il était prévu de construire douze de ces sous-marins pour un coût compris entre 40 et 50 milliards de dollars australiens. En 2021, cependant, ces projections de coûts avaient explosé pour atteindre plus de 90 milliards de dollars australiens pour la construction et 145 milliards de dollars australiens pour l'entretien pendant leur cycle de vie. En outre, le premier sous-marin ne serait pas disponible avant 2034 environ, ce qui obligerait la marine australienne à entreprendre un coûteux programme de prolongation de la durée de vie de ses sous-marins existants de la classe Collins.

Les États-Unis entrent en scène. Les États-Unis sont actuellement focalisés sur la nécessité d'affronter militairement la Chine dans la région du Pacifique, mais ils sont désavantagés en termes de capacités et de soutien régional. Alors que les États-Unis ont fait pression sur le Royaume-Uni pour qu'il augmente son engagement naval dans le Pacifique, ce qui s'est traduit par le déploiement très médiatisé de grands navires de guerre, l'adhésion de l'Australie à la campagne de lutte contre la Chine est considérée comme un atout majeur pour la crédibilité de toute dissuasion navale dirigée par les États-Unis.

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Conscient du potentiel offert par la débâcle de l'Australie en matière d'acquisition du sous-marin de classe Collins, le président Joe Biden, ainsi que le premier ministre britannique Boris Johnston, ont lancé une bouée de sauvetage politique au premier ministre australien Scott Morrison, permettant à l'Australie d'annuler son coûteux projet de sous-marin de classe Collins et de le remplacer par un sous-marin à propulsion nucléaire de conception encore indéterminée, qui sera développé avec les États-Unis et le Royaume-Uni au cours des 18 prochains mois.

L'Australie a rapidement accepté l'offre.

L'intérêt de la proposition américano-britannique réside dans le fait qu'elle n'est accompagnée d'aucun détail - combien coûtera le programme, comment l'Australie exploitera-t-elle les systèmes avancés d'énergie nucléaire alors qu'elle n'a aucune expérience indigène en la matière et, peut-être plus important encore, comment l'Australie prévoit-elle d'équiper huit grands sous-marins alors qu'elle peut à peine fournir quatre équipages pour sa flotte existante de classe Collins ?

En outre, au-delà de la prémisse opérationnelle dictée par les États-Unis consistant à "défier les Chinois", le dossier ne dit rien sur la manière dont l'acquisition de grands sous-marins à propulsion nucléaire fera progresser la sécurité nationale australienne. C'est le silence et la manœuvrabilité qui font du sous-marin de classe Collins une arme potentiellement mortelle. Toute flotte australienne équipée de sous-marins nucléaires aura des difficultés à opérer dans les eaux peu profondes qui définissent la majorité des SLOC qu'elle devra défendre. En outre, le bruit et la configuration plus volumineuse d'un sous-marin à propulsion nucléaire signifieront que toute future force australienne sera beaucoup moins capable de tuer un adversaire naval moderne, et beaucoup plus susceptible d'être détectée et détruite.

En réalité, l'offre américano-britannique de fournir des sous-marins nucléaires à l'Australie n'est guère plus que de la politique intérieure projetée sur une carte géopolitique théorique créée par les États-Unis. L'Australie est confrontée à une crise budgétaire due à l'explosion du budget associé au remplacement du sous-marin de classe Collins de conception française, une crise qui pourrait menacer de faire tomber le gouvernement de Scott Morrison. Boris Johnston cherche désespérément une plateforme à partir de laquelle il peut projeter une image de pertinence géopolitique du Royaume-Uni. Et Biden a désespérément besoin de pouvoir faire de même pour un électorat américain ébranlé par l'humiliation d'avoir perdu un conflit de 20 ans en Afghanistan.

Il n'en reste pas moins que les États-Unis n'ont pas de contrepoids militaire significatif face à la Chine, que le Royaume-Uni n'est pas en mesure de maintenir une présence militaire crédible dans le Pacifique et que l'Australie ne peut se permettre d'acquérir et d'exploiter une force de huit sous-marins d'attaque à propulsion nucléaire. Le projet de sous-marin nucléaire australien est une plaisanterie dangereuse qui ne fait qu'exacerber la crise géopolitique existante avec la Chine en y injectant une dimension militaire qui ne verra jamais le jour.

Source: https://www.rt.com/op-ed/535199-australia-submarine-deal-dangerous/