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C’est devenu une scie depuis la période soixante-huitarde et sa contestation tous azimuts que de dénoncer le « Jacobinisme »… et généralement, les polémistes semblent ignorer ce que fut réellement la lubie des Jacobins d’octobre 1789, lors des premiers débats d’idées au sein du Club, jusqu’à sa fermeture en novembre 1794.
L’unique doctrine constante des Jacobins – car l’on constata, bien sûr, une foule d’avis contradictoires entre « divas » – fut la soumission de l’Exécutif au Législatif, si l’on préfère : placer les ministres (et, de 1790 à 1792, le roi) sous la tutelle de l’Assemblée Nationale.
Les institutions de la Ve République ont tranché sur les éditions précédentes qui étaient effectivement ce que les savants nomment une ochlocratie : un pouvoir partagé par une foule, en l’occurrence celle des parlementaires, soumis en principe à la foule des électeurs. En réalité, les électeurs ont systématiquement été dupés par leurs élus.
Notre République actuelle, qui n’est plus du tout « jacobine », est comme les précédentes soumise aux décisions des maîtres de l’économie et de la finance. Et cela dure depuis la Monarchie de Juillet, qui n’était nullement « jacobine », le Roi-Bourgeois ne tenant que rarement compte des avis, d’ailleurs très divergents, des ténors des assemblées.
Le mot Démocratie, depuis les années 1830, est devenue un synonyme de capitalisme, à l’exception de la période de l’État français dit de Vichy, tant vilipendé.
La mauvaise acception du terme « Jacobinisme » est : centralisation. C’est ce que presque tout le monde croit comprendre, quand on ressort le terme pour impressionner l’auditoire, puisqu’après avoir été glorifiée jusqu’en 1958, la centralisation est devenue une appellation « maudite ». Encore faut-il comprendre pourquoi cette centralisation administrative, politique, économique et financière est devenue « mauvaise », poussant orateurs et manifestants à la grogne.
D’abord, les vrais maîtres sont toujours centralisés. Les directions des banques, des grandes entreprises et des filiales françaises des multinationales sont parisiennes, comme sont présents à Paris tous les preneurs de décisions.
Il est, en effet, plus simple de s’activer dans la même métropole pour se concerter (avec ou sans fâcherie), d’autant qu’il est vite devenu évident que les télécommunications – qui semblaient le meilleur argument en faveur de la décentralisation – sont très aisément espionnées voire piratées. Pour les « gens qui comptent », se voir et se parler discrètement reste essentiel et, pour ce faire, on n’a rien inventé de mieux que d’œuvrer dans un même lieu géographique.
Depuis la fin de la Grande Guerre, on a réclamé en France la décentralisation administrative et une certaine autonomie des régions – créées par l’État français du maréchal Pétain. L’ennui est que pour toute décision régionale importante, on se réfère « à Paris ». Et cette disposition d’esprit relève d’une logique historique.
Les débuts de l’unification administrative continue en France remontent au XIVe siècle. Certes, Charlemagne avait tenté la chose dans son vaste Empire, mais tout avait disparu dans les vingt années suivant sa mort. Les Allemagnes sont restées divisées jusqu’en 1871. On sait qu’en Allemagne, les Länder ont leur autonomie pour tout ce qui n’est pas régalien : monnaie, affaires étrangères, armée, santé. On ne peut pas comparer deux pays d’histoire politique très différente comme le sont la France et l’Allemagne.
Quand l’on connaît le particularisme des extrémistes régionaux et des écologistes de France, l’on ne peut qu’approuver une centralisation administrative, à condition qu’elle soit vouée au seul bien de la Nation et nullement aux maîtres de la Finance ou aux envahisseurs de plus en plus nombreux et remuants, voire dangereux.
De fait, le parisianisme actuel, qu’il ait été fluctuant et grotesque sous le règne des nullités chiraquienne et hollandienne, ou qu’il soit celui du très directif Emmanuel Macron, est parfaitement illégitime parce que la Nation n’y trouve pas son compte, à la différence de ce qu’éprouvent les maîtres de l’économie et la cohorte de leurs féodaux, si gâtés par nos princes.
Dans l’actuelle réalité géopolitique, où s’affrontent des blocs de taille et de puissance monstrueuses, la concentration dans un pays est utile, à l’unique condition d’être au service de la Nation, elle-même appelée à se fondre dans un vaste empire (européen, pour l’exemple français), où les affaires courantes seraient traitées dans chaque sous-ensemble ethniquement homogène.
En notre époque d’énormes périls, la décentralisation est une absurdité, car elle aboutit à éparpiller les forces. En revanche, le Pouvoir central doit être au service des autochtones et conserver les trois critères de la véritable démocratie : l’égalité de tous – gouvernés et gouvernants – devant la loi ; l’attribution au seul mérite – donc par concours anonyme – des postes payés par l’argent public ; enfin, le recours à la Nation, seule souveraine de l’État, pour toute décision capitale engageant son avenir.
La véritable Démocratie est parfaitement compatible avec la concentration géographique du Pouvoir. La Démocratie exige uniquement le respect d’un tout petit nombre de principes dans la gestion du Bien Commun. On le sait depuis 25 siècles en Europe. Plutôt que d’aller butiner des vérités premières exotiques, il est important d’en revenir aux fondamentaux de notre Mère, la Grèce antique, et de notre Père, la Rome antique… en n’oubliant pas que, dès les premières élections antiques, tricheries, corruption et achat des votes sont apparus.
La Démocratie véritable exige une lutte de tous les instants contre la corruption et le favoritisme tous azimuts (népotique, ethnique, maçonnique), soit les deux mamelles de la vie politique européenne actuelle.
Sous le titre : « Œuvrer pour un ordre international différent : une grande ambition pour la France et l’Europe » le CRI (Centre de Réflexion Interarmées) vient d’entreprendre une réflexion en trois étapes, dont le contenu est tout entier résumé dans son titre.
Cette réflexion est particulièrement intéressante pour trois raisons :
1 – Elle a été conduite par des officiers généraux des trois armées (Terre, Air et Marine) qui ont tous vécu la guerre froide et qui ont tous été formés dans l’antisoviétisme primaire des années 60 et 70. Ces officiers généraux ont aussi vécu de l’intérieur les dérives de l’Alliance Atlantique à partir des années 1990. Ils ont réfléchi rétrospectivement, parce qu’ils en avaient le temps, sur des événements qu’ils ont bien connus et sur l’évolution de la place et du rôle de la France dans l’Alliance. Ils nous livrent leurs conclusions.
2 – Le CRI (Centre de Réflexion Interarmées) est vraiment indépendant. C’est un Think-Tank qui se réunit et travaille en marge des institutions officielles et dont l’avis, si pertinent soit-il, ne reflète pas la doctrine officielle. Celle-ci est, hélas, élaborée par des politiques, des hauts-fonctionnaires et des militaires très impliqués dans l’action immédiate et qui, « le nez dans le guidon », n’ont pas forcément le recul nécessaire pour réfléchir et remettre en cause les données de base de leur formation initiale, très fortement imprégnée de russophobie.
3 – Un nouveau concept stratégique de l’OTAN est en cours d’élaboration pour une publication en 2021. Un tel concept est valide et pleinement efficient à la seule condition que les états membres de l’alliance et les hauts responsables militaires en charge de l’appliquer y adhèrent sans réserve. Si ce n’est pas le cas, la solidité de l’Alliance s’en trouve inévitablement affectée. Un soldat a besoin de savoir pourquoi, ou pour qui, on lui demande d’exposer sa vie. Les autorités politiques et militaires qui préparent le nouveau concept stratégique doivent donc impérativement connaître les conclusions de cette réflexion émanant d’un Think-Tank qui ne manque ni d’expérience, ni d’expertise, ni surtout d’indépendance.
Ma conclusion est simple : les trois volets de cette réflexion qui seront publiés l’un après l’autre doivent-être très largement diffusés sur tous les supports possibles. Cette étude n’a été signée que par ses auteurs, mais elle pourrait très facilement l’être par plus d’une centaine d’officiers généraux, de diplomates, de géopoliticiens français reconnus, d’universitaires, de hauts fonctionnaires etc. Elle doit être portée à la connaissance des décideurs, mais aussi à celle du grand public.
Dominique Delawarde
Œuvrer pour un ordre international différent : une grande ambition pour la France et l’Europe
La thèse de cette réflexion consiste à mettre en lumière le danger que représente, pour les européens et le monde, la doctrine d’emploi du nucléaire US qui se met en place – en concepts d’emploi, en structure, en moyens- et mise en application dans les exercices de l’OTAN auxquels laFrance participe, en considérant que la Russie est « l’ennemi. »
Si nous luttons contre cette doctrine et parvenons à en convaincre les autres pays européens, alors, nous pourrons parvenir, par une recherche d’autonomie stratégique de l’Europe, à développer sur le long terme, des relations de confiance avec la Russie et instaurer une paix durable en Europe de l’Atlantique à l’Oural voire plus.
Cette analyse se décompose en trois parties.
La première, intitulée «et si le coronavirus aidait la France à mettre fin à une longue suite de renoncements », profite de la crise sanitaire actuelle et de l’analyse d’un exercice majeur de l’OTAN « Defender 2020 » pour, après avoir dénoncé les renoncements successifs de la France à sa politique d’indépendance, inciter les pays européens à rechercher une plus grande autonomie stratégique par rapport à nos alliés américains.
La deuxième, intitulée « du danger de la stratégie nucléaire américaine pour l’Europe et le Monde », dénonce la nouvelle guerre froide vers laquelle les USA, à travers l’OTAN, entraînent l’Europe à devenir un champ de bataille nucléaire potentiel lors d’un affrontement avec la Russie.
La troisième, intitulée « vers une autonomie stratégique européenne » s’efforce de tracer les voies pour parvenir à cette autonomie dans les domaines politiques, militaires, économiques et culturels.
Le cercle de réflexion interarmées est une entité indépendante de réflexion sur tous les problèmes liés à la Défense. Il n’exprime pas la doctrine officielle.
Et si le coronavirus aidait la France à mettre fin à une longue suite de renoncements ?
Quand bien même on craindrait les « cyber-intrusions » russes ; même si, pris de court par le retour populaire de la Crimée dans le giron russe, les Européens gouvernés par l’Amérique furent tétanisés par l’habileté de Poutine, il n’en reste pas moins qu’organiser des manœuvres de l’OTAN, au 21ème siècle, sous le nez de Moscou, plus de 30 ans après la chute de l’URSS, comme si le Pacte de Varsovie existait encore, est une erreur politique, confinant à la provocation irresponsable.
Y participer révèle un suivisme aveugle, signifiant une préoccupante perte de notre indépendance stratégique.
Est-il possible que la France s’en dispense ?
Le surgissement d’un fléau planétaire qui confine près de 4 milliards de Terriens, éclairant d’une lumière crue les grandes fragilités de l’humanité, pourrait contribuer à nous débarrasser des vieux réflexes de guerre froide. Faisant soudain peser une menace existentielle, ce fléau transfrontalier hiérarchise les priorités stratégiques, dévoile la futilité des anciennes routines et rappelle le poids de notre appartenance à l’ensemble eurasiatique, dont la Russie est le pivot ancestral.
Certains peuvent redouter de choquer nos partenaires de l’Est européen encore accablés par les souvenirs du rideau de fer. Ils oublient cependant qu’en 1966, il y a plus d’un demi-siècle, Charles de Gaulle dont tout le monde se réclame, mais que personne n’ose plus imiter – sauf en posture -, avait purement et simplement signifié à l’allié américain à qui l’Europe et la France devaient pourtant leur survie, qu’il n’était plus le bienvenu à Fontainebleau.
C’est que le « Connétable », ayant chevillé à l’âme l’indépendance du pays, n’avait pas oublié qu’en 1944 Roosevelt avait l’intention de mettre la France sous tutelle administrative américaine.
Pourtant, nombre de militaires d’abord, au prétexte que l’OTAN était une norme opérationnelle et technologique, pourvoyeur à l’occasion d’un appui logistique essentiel, n’ont cessé de militer pour contourner l’affirmation d’indépendance gaullienne, sans cesser de s’en réclamer.
Ensuite, du côté des politiques dès avril 1991, dans l’opposition, appuyant Philippe Seguin contre Charles Pasqua et Jacques Chirac, François Fillon également opposé au traité de Maastricht, avait tenté la quadrature du cercle dans une tribune du Monde.
Il y soutenait que l’Europe de la défense était une « chimère », tout en proposant de « placer ses alliés au pied du mur en proposant une véritable européanisation de l’alliance atlantique, en concurrence avec l’actuel projet de simple replâtrage de l’OTAN sous leadership stratégique américain. ».
Son but était également de préparer le retour de la France dans le commandement d’une OTAN repensée, à l’aune, disait-il de « l’esprit de 1949 » avec une « européanisation de tous les commandements » et « coopération et interopérabilité des forces plutôt que leur intégration ».
Dès son entrée à l’Élysée en 1995, Jacques Chirac, pourtant le premier héritier de l‘exigence d’indépendance sous le grand pavois de Charles de Gaulle, entamait les négociations pour le retour de la France dans le Commandement intégré de l’Alliance.
En échange – mais sans réel moyen de pression – il réclamait, l’attribution à Paris du poste de Commandement du flanc sud de l’Alliance à Naples, tout de même port d’attache de la 6ème flotte de l’US Navy.
Un article de Libération dont la lecture est édifiante détaillait le 27 février 1997, sous la plume de Jacques Amalric, ancien correspondant du Monde à Washington et à Moscou, les dessous de ces marchandages. Chacun jugera à quel point les contorsions sémantiques contrastaient avec l’inflexible fermeté gaullienne, 30 ans plus tôt. [1]
Au passage, il est juste de rappeler que c’est la gauche française qui, apparemment à contre-emploi, s’est opposée au sabordage de l’héritage gaullien. En 1997, Lionel Jospin, devenu premier ministre, affronta directement Jacques Chirac sur cette question.
Mais celui qui a décidé de « rentrer dans le rang » de la structure militaire intégrée c’est bien Nicolas Sarkozy, venu en août 2007 aux États-Unis rencontrer Georges Bush.
Le résultat fut l’annonce faite par le Président Français devant le Congrès des États-Unis, le 7 novembre 2007, 41 ans après l’affirmation d’indépendance de Charles de Gaulle. L’affaire fut entérinée par le parlement français saisi par une motion de censure, rejetée en 2009.
Pour le prix de son retour, Paris reçut la compensation du Commandement non directement opérationnel dit « Allied Command Transformation » (A.C.T) basé à Norfolk dont la mission est une réflexion technologique, structurelle, tactique et stratégique en même temps qu’une action pédagogique vers les pays membres, visant à la fois à la prise de conscience et à l’harmonisation.
Sans en nier l’importance, on ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit d’une consolation :
1) Fournir le cadre conceptuel pour la conduite de futures opérations conjointes combinées
2) Définir le concept et les moyens capacitaires des opérations futures de l’Alliance ;
3) Évaluer la pertinence des concepts opérationnels émergents – notamment dans le domaine des hautes technologies – et les traduire en une doctrine d’emploi validée par la recherche scientifique à la fois fondamentale et expérimentale ;
4) Persuader les nations membres, individuellement et collectivement, d’acquérir les capacités indispensables et de fournir la formation initiale nécessaire à la mise en œuvre des nouveaux concepts validés, qu’ils soient endogènes à l’OTAN ou générés hors Alliance.
Nous en sommes là. 54 ans après la brutalité du panache stratégique gaullien, le processus est un renoncement.
Aujourd’hui, alors que le pouvoir a abandonné à Bruxelles et à la Banque Centrale Européenne une partie de sa marge de manœuvre régalienne, en échange de la construction d’une Europe dont la voix peine à se faire entendre, quand on écoute les affirmations d’indépendance de la France, on est saisi par l’impression d’une paranoïa.
La contradiction diffuse le sentiment d’un « théâtre politique » factice, probablement à la racine d’une désaffection électorale, dont l’ampleur est un défi pour notre démocratie.
Enfin, pour un pays européen déjà sévèrement frappé par d’autres menaces, dans une Union menaçant de se déliter, alors que le voisin grec est confronté à un défi migratoire lancé par le Grand Turc membre de l’Alliance, mais cependant engagé dans une stratégie de retour de puissance par le truchement d’une affirmation médiévale religieuse clairement hostile, aller gesticuler militairement aux ordres de Washington aux frontières de la Russie qui n’est depuis longtemps plus une menace militaire directe, traduit pour le moins une catalepsie intellectuelle, confinant à la perte de l’instinct de survie.
Il faut rechercher les racines de ce naufrage dans notre passé récent.
S’étant abîmée à deux reprises au 20ème siècle dans le nihilisme suicidaire, la 2ème fois dans une abjection morale impossible à justifier, l’Europe a, en dépit des vastes apports de ses « lumières », perdu les ressorts moraux de l’estime de soi, condition première d’une affirmation de puissance.
Plus encore, le sillage mental de cet héritage insupportable véhicule toujours un parasitage du jeu démocratique. Interdisant à la pensée conservatrice de s’exprimer, la mémoire du génocide raciste plombe toutes les politiques de contrôle des flux migratoires et de répression des incivilités, y compris celles menaçant clairement l’intégrité du territoire.
Cette dépression morale de la Vieille Europe a conduit à son effondrement stratégique, laissant libre cours à l’empiétement américain. De ce point de vue, il n’est pas étonnant que l’Allemagne se soit aussi longtemps affirmée comme le premier point d’appui stratégique de l’Amérique en Europe.
Ajoutons que les accusations qui, dans ce contexte, où les menaces ont radicalement évolué, soupçonnent l’Amérique de perpétuer une mentalité de guerre froide hors du temps, ne manquent pas de pertinence. Le blocage politique antirusse de toutes les élites américaines confondues s’articule à l’obsession stratégique de perpétuer la raison d’être de l’OTAN, un des principaux adjuvants de la prévalence américaine après 1949.
Notons cependant que, sévèrement critiqué par sa propre bien-pensance, Trump qui harcèle verbalement l’Europe en même temps que la plupart de ses alliés, est, au contraire de son administration et du complexe militaro-industriel, favorable à un rapprochement avec la Russie.
*
Conclusion
Dans ce contexte dont il faut bien reconnaître que la trajectoire générale est à rebours de la décision de rupture gaullienne de 1966, que faire pour nous libérer de l’emprise américaine et initier un rapprochement avec Moscou ?
Tirant le bilan des avantages / inconvénients de notre retour dans le commandement intégré avec cependant des responsabilités opérationnelles réduites, devrions-nous, balayant tous les inconvénients, tourner le dos à Washington désormais considéré par beaucoup comme un hostile ?
Le Dao chinois affirme que « la réalité se construit du battement des contraires ». Illustrant le mouvement cosmologique et la succession cyclique des saisons, la vision porte également sur les interactions entre les situations, les hommes et leurs organisations. Elle spécule que tout changement est le résultat d’une contrainte adverse, sans être nécessairement un affrontement hostile.
Dans le cas qui nous occupe, il est illusoire de croire que, sans une pression significative, les États-Unis modifieraient à la fois leur attitude de suzerain à l’égard des membres de l’alliance et leur hostilité anachronique avec la Russie.
L’épidémie qui frappe le monde bouleverse les routines et les repères.
Elle met à jour les dysfonctionnements et les incohérences.
Propice aux introspections, elle rappelle qu’à la chute de l’URSS, l’OTAN, saisie par un hubris de puissance a exercé de lourdes pressions sur les marches de la Russie, au-delà des frontières allemandes, mettant la sécurité de l’Europe en danger.
Du coup, la crise incite à revenir à l’essentiel du régalien : la sécurité de la France et l’indépendance de sa diplomatie dont on voit bien qu’elles ne peuvent être abandonnées à d’autres.
Le moment est venu de tenter une pression sur Washington en engageant un dialogue stratégique avec Moscou. Si la France se dispensait de participer à certains manœuvres de l’OTAN aux portes de la Russie, anticipant une menace militaire classique aujourd’hui évaporée, elle sonnerait le réveil de la raison, « coup de cymbale » adressé à Washington et Moscou signifiant la fin des léthargies. Le but ne serait pas un renversement d’alliance, mais un rééquilibrage.
Au demeurant, l’initiative marquant le retour de notre indépendance n’a que trop tardé quand on songe que dans le document officiel « Joint Nuclear opérations [2] » référencé JP-3-72 récemment analysé par la Fondation pour la Recherche Stratégique le Pentagone planifie l’emploi d’armes nucléaires tactiques sur le théâtre européen dans les phases conventionnelles du combat aéroterrestre y compris celles impliquant les forces spéciales.
Ce concept est scénarisé et mis en œuvre dans le prochain exercice OTAN Defender 2020 dans lequel l’envahisseur de certains pays européens est clairement désigné.
Si l’exercice a lieu, il devrait permettre de valider sur le papier l’emploi éventuel de nouvelles armes nucléaires tactiques sous contrôle des États-Unis que le traité INF de 1987 interdisait jusqu’en 2019. La France, en participant à cet exercice comme membre de la structure militaire intégrée de l’Otan cautionnerait cette nouvelle stratégie en contradiction complète avec la doctrine française de dissuasion qui refuse toute bataille nucléaire.
Surtout elle apporterait, involontairement, sa caution à la réactivation de la guerre froide avec la mise au ban occidental de la Fédération de Russie présentée comme l’agresseur potentiel principal des pays européens. Ce qui est, là également, en contradiction avec l’orientation actuelle de la diplomatie française qui vise un rapprochement avec la Russie.
Pour éviter que l’initiative d’un désistement français soit perçue comme une provocation par les pays baltes et les PECO, il serait nécessaire de placer la manœuvre diplomatique dans un contexte européen. Paris donnerait l’élan en coordination étroite avec l’Allemagne.
Dans cette démarche gardons-nous de deux écueils : le premier serait de tourner le dos à Washington, « Il s’agit de faire l’Europe sans rompre avec les Américains, mais indépendamment d’eux », répétait Charles de Gaulle ; le deuxième serait la tentation fédéraliste, tant il est vrai que « l’arbitraire centralisation provoquera toujours, par chocs en retour, la virulence des nationalités. (…) L’union de l’Europe ne saurait être la fusion des peuples (…) Mais elle peut et doit résulter de leur systématique rapprochement. » Charles de Gaulle, Mémoires d’espoir.
Deuxième partie à suivre : Du danger de la stratégie nucléaire US-OTAN pour l’Europe Pour le Cercle de Réflexions Interarmées.
[2] JP3-72 chap. 5 Nuclear Operations, paragraphe 3 Opérations in a Nuclear environnement :« L’emploi des armes nucléaires peut radicalement altérer ou accélérer le déroulement d’une campagne. Une arme nucléaire pourrait être introduite dans le cours de la campagne du fait de la perception d’un échec d’une campagne militaire classique, d’une possible perte de contrôle ou de régime [sic], ou pour procéder à l’escalade afin de proposer un règlement pacifique en des termes plus favorables. »https://www.frstrategie.org/programmes/observatoire-de-la...https://publicintelligence.net/jcs-nuclear-operations/
« Pour votre sécurité, contrôles radars fréquents ».
Ce panneau qui jalonne les autoroutes françaises en a fait sourire ou rager plus d’un. Les premiers radars automatiques sont apparus en 2003. « Pour votre sécurité », remplissez les caisses de l’Etat.
Mais aussi, étouffez-vous : le port du casque pour les motards et la ceinture (de sécurité pour votre sécurité) pour les automobilistes avaient précédé cette touchante attention des autorités qui voulaient protéger nos vies sans notre accord express ; car, après tout, nous sommes responsables de notre destin et il n’appartient qu’à nous d’en faire ce que nous voulons, à une seule condition : que nous respections les règles de la société qui interdisent d’attenter à la liberté des autres (et encore plus à leur vie ou à leur intégrité physique). Que la vitesse excessive non maîtrisée de votre véhicule soit proscrite hors circuit, voilà qui est bien compréhensible ; mais le port du casque ou de la ceinture concerne exclusivement notre propre personne sans qu’il soit mis en danger la vie d’autrui.
La fureur de vivre
Les jeunes petits-bourgeois incultes qui se moquent des boomers (les vieux qui sont nés après la seconde guerre mondiale) en pensant qu’ils ne s’intéressaient, comme eux, qu’à l’économie et à la surconsommation, ignorent tout de la jeunesse de la plupart de ces « boomers » qui vivaient ailleurs qu’à Paris et d’une manière autrement moins conformiste qu’eux au même âge.
A l’époque de la « Fureur de vivre » et de la « Dolce vita », les jeunes rebelles avaient envie de mourir ailleurs que dedans un bon lit, comme dit la chanson, en brûlant la vie par les deux bouts et en la quittant, par exemple, le crâne fracassé contre un platane (qui en avait vu de toutes les couleurs).
D’autres, ou les mêmes, sur un registre plus romantique, se délectaient de voir passer les jolies filles des années 60, robes légères et cheveux au vent sur leurs mobylettes, leurs scooters ou leurs Solex.
C’était l’époque des Blousons noirs, des bandes, de la castagne, le début des années 60, l’époque juste avant celle où Brigitte Bardot chantait sur son Harley-Davidson : « Que m’importe de mourir les cheveux dans le vent », une époque où « on se traitait de con, à peine qu’on se traitait », chantait Claude Nougaro, un temps qui n’avait pas encore vu la pseudo-révolution des mao-spontexs, les enfants des grands bourgeois parisiens, qui allaient s’amuser à faire mai 68 en prenant pour modèles de vertu les sanguinaires khmers rouges (avant de succéder aux affaires de leurs papas et de prendre le pouvoir politique), un temps qui n’avait pas encore vu les rassemblements Peace and love à la sexualité débridée et le mignon Flower power.
Aucun des membres de ces troupes bien disparates, gentils comme méchants, n’aurait imaginé porter un casque pour faire de la moto ou attacher une ceinture en montant dans une voiture.
On peut, en effet, ne pas aimer avoir le crâne compressé dans un casque (quand il n’est pas question de faire la guerre), dans une « prison pour la tête ». On peut ne pas aimer être ligoté dans une ceinture comme un aliéné (aliéné : être étranger à soi-même). J’entends déjà certains dire : « vous savez ce que ça coûte un accident, pour l’hôpital ? » Mais pourquoi est-ce toujours au citoyen d’être responsable de ce qu’il paye déjà, de n’être responsable que lorsqu’il s’agit de payer ? Combien coûtent tous ces parasites payés à ne rien faire ou à mal faire (Voir à ce sujet l’article de Michel Lebon sur Nice-Provence Info où il donne la liste des employés de l’Agence régionale de santé pour notre région Provence-Alpes-Côte d’azur[1]) et combien coûtent toutes les erreurs du gouvernement actuel (ah oui, l’hôpital, parlons-en…) ?
On a ensuite commencé à entendre ce slogan « sauver des vies » lorsqu’il s’est agi d’épargner celles causées par les accidents de la route puis celle des fumeurs. La formule était encore une fois mal venue car, après tout, on ne sauve jamais aucune vie qui finira bien par trouver son terme d’une manière ou d’une autre, tôt ou tard.
Le 17 mai 1973, La Prévention routière avait diffusé une campagne de publicité (voir photo) pour marquer les esprits afin de dénoncer le nombre de victimes annuel par accident de la route : 16545, approximativement la population de Mazamet qu’on fait allonger dans les rues de la ville. A noter que Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière, n’avait pas encore commencé à sévir.
Le principe de prévention
Il y avait, tout près de chez moi, une route qui menait directement à la ville ; elle était bordée, à son départ, par une falaise rocheuse ; longtemps, il y eut un panneau triangulaire très simple représentant une chute de pierres. Symbole compréhensible pour tout le monde, même ceux ne parlant pas français.
Le panneau voulait dire : attention, des pierres sont déjà tombées à cet endroit, méfiez-vous, le risque subsiste ; ce qui voulait aussi signifier : vous vous engagez dans cette voie à vos risques et périls, sous votre responsabilité ; ce panneau était simplement là pour vous faire comprendre que vous étiez libre de prendre une décision qui était votre choix, qu’il n’était pas question de vous infantiliser. Le panneau faisait partie d’un système de signalisation qui, à l’époque, n’avait pas de nom, parce que le bon sens n’a pas besoin d’être nommé, un concept qu’on aurait pu appeler alors le principe de prévention, du verbe « prévenir ».
Le principe de précaution
Et puis, il y a une dizaine d’années, des pierres sont à nouveau tombées de cette falaise sur la route.
Le panneau à usage préventif avait disparu. Que faire ? il fallait entreprendre des travaux, placer un filet métallique pour recouvrir cette partie de la falaise sur une dizaine de mètres. Mais, derrière chaque incident de ce type, partout en France, il y a une énorme bureaucratie à la française, des milliers d’employés qui vont s’intéresser ou pas au problème (le plus souvent pas), des centaines de propositions contradictoires qui vont faire que rien ne sera fait avant longtemps ; c’est ce qui est arrivé. La route a été fermée pendant des mois parce que les différentes couches décisionnaires (l’Etat, la Région, le département, la communauté de communes, la Métropole, la ville, puis la DDE, le préfet, et les diverses instances bureaucratiques… (ce qu’on a appelé le « millefeuille administratif ») n’ont jamais voulu prendre la décision d’ouvrir la route avant que ne soient effectués les travaux - ça peut se comprendre – mais ont mis des mois avant d’autoriser leur réalisation, chacun des « décisionnaires » tenant trop à son confort pour risquer quelque initiative que ce soit. Et ce sont les citoyens qui pâtissent in fine de cette effarante impéritie.
Le principe de précaution provient du droit de l'environnement et du droit de la santé, ayant été développé à la suite d'affaires telles que celle du sang contaminé où les instances dirigeantes du milieu hospitalier se renvoyant la patate chaude pour ne pas prendre de décision ont fini par être « responsables » (mais « pas coupables ») de la mort de centaines de personnes parmi les populations hémophiles transfusées. Le scandale débouchera en 1993 sur la création de la Cour de justice de la République, compétente pour juger les crimes ou délits commis par les membres du gouvernement dans l’exercice de leurs fonctions, juridiction d’exception dont le président Macron a souhaité la disparition.
Le principe de précaution représente l’un des archétypes du politiquement correct d’une société bien policée, bien soumise et bien timorée, un principe contre lequel personne n’ose s’élever.
Il consiste à priver de liberté l’ensemble de la population pour sauver d’une part des irresponsables - les individus incapables de se gérer - et les décideurs, d’autre part, qui préfèrent pénaliser l’ensemble de la population au profit de leur confort personnel ; qu’il est loin le temps où les fonctionnaires étaient au service de la nation et des citoyens !
Les partisans de l’Ordre mondial, comme le sont tous nos gouvernants de l’ouest européen, rêvent d’une suppression des frontières au niveau national, mais assignent, « en même temps », à chaque citoyen une limite territoriale qui ne peut excéder celle de son propre corps (lequel citoyen l’accepte généralement très bien puisqu’il a été mutilé de son esprit critique très insidieusement par les médias, et principalement par la télé). Nous avons vu quel a été le processus de cet enfermement gradué et indolore qui a affecté perfidement la population depuis la fin des années 60.
Avant de poursuivre, je ferai remarquer que ces principes de sécurité et de précaution totalement artificiels et superflus mais dont le gouvernement semble tenir grand compte ne font nullement référence à la véritable insécurité, celle dont l’Etat doit se préoccuper en tout premier lieu – il s’agit d’une fonction régalienne - mais qui ne l’intéresse nullement de combattre car elle lui permet d’entretenir un climat de peur et de psychose qui affecte le citoyen dans le but de rester au pouvoir ; je veux parler de l’insécurité causée par les délinquants sur les personnes et les biens : incivilités, vols, viols, meurtres, de nos jours perpétrés au quotidien.
[Les citoyens] « ont peur, donc s’isolent les uns des autres, cessent de sortir, mettent une sourdine à leurs revendications. Les rues se vident, l’espace public se délite, chacun se replie sur sa sphère privée, meublent ses soirées en regardant la télévision : quoi de plus favorable à l’exercice de l’autorité ? En laissant les délinquants agir à sa place, le pouvoir fait d’une pierre deux coups. L’ordre se défait, tout est d’ailleurs mis en œuvre pour qu’il se défasse, mais le désarroi même qui en résulte débouche paradoxalement dans une relégitimation du pouvoir (car le pouvoir apparaît comme l’ultime rempart contre le désordre triomphant). Les forces de l’ordre ont pour consigne de laisser faire, c’est-à-dire de ne rien faire qui puisse empêcher l’ordre de se défaire (politique de passivité). »
Voilà ce qu’écrivait Eric Werner en 1998[2], nous nous retrouvons dans cette exacte situation en ce printemps 2020 après les mesures édictées dans le monde entier à l’occasion de cette pandémie ; nous voyons que les objectifs du Système n’ont guère changé. La peur de la pandémie a succédé, avec beaucoup plus de succès pour ceux qui l’ont instillée, à celle du terrorisme ; le « Restez chez vous » a remplacé plus efficacement le « Je suis Charlie » qui avait fait l’objet, à l’époque, d’une véritable hystérie collective.
Covid 19 : le coup de tonnerre qui bouleverse le monde
Soyons clair : un coup de tonnerre est un phénomène naturel ; nous ne sommes pas certains que le Covid19 soit véritablement une pandémie d’origine naturelle.
Le véritable coup de tonnerre est celui-ci : pourquoi le Système mondial a-t-il décidé de passer brutalement à l’action en propageant ce virus ? Nous nous attendions à une mise en place plus lente dans sa guerre contre les peuples traditionnels. En fait, je crois qu’il a mis en application le dicton : « L’occasion fait le larron ». Il est possible qu’un employé du fameux laboratoire P4 de Wuhan ait malencontreusement ou intentionnellement répandu le virus hors les murs du laboratoire ; et quelques esprits avisés dans les sphères du pouvoir mondial ont profité de cette opportunité pour mettre en place ce plan de manipulation des masses qui existe vraisemblablement depuis de nombreuses années « dans les cartons », comme on dit.
C’est ainsi que les deux principes que nous dénonçons ont tellement bien fait leur travail que les promoteurs de la pandémie ont pensé qu’il serait un jeu d’enfant de poursuivre le processus ; le monde est mûr pour un puçage global sous forme de vaccination, par exemple. Le principe de sécurité et le principe de précaution (tous deux entrés en vigueur contre la population) vont servir à canaliser et à faire accepter les restrictions aux libertés décidées à l’occasion de cette pandémie.
Une autre mise au point : la gestion de la crise pandémique par le gouvernement français (mais qui fut à peu de détails près la même dans d’autres pays européens : l’Italie, la Belgique, l’Espagne, notamment), cette gestion a été qualifiée de catastrophique par l’opposition réactionnaire de droite et de gauche ; rien n’est plus faux ; notre gouvernement est arrivé à ses fins avec un brio qu’il faut saluer. Inutile que je développe ce point, Georges Gourdin l’a remarquablement bien fait dans son article sur Nice-Provence-Info : https://www.nice-provence.info/2020/05/11/detrompez-vous-...
Souvenez-vous de ce que les commentateurs ont considéré comme un cafouillage au tout début de la crise : les déclarations contradictoires entre les différents membres du gouvernement sur l’existence de stocks de masques, de tests, sur les modalités tout aussi contradictoires du confinement, dont la dernière perle revient au président Macron lui-même qui assure, le lundi 18 mai, que la France n’a « jamais été en rupture de stock de masques », perle précédée de celle du ministre de l’Education nationale Blanquer : « Il y a plus de risques à rester chez soi que d’aller à l’école », après que tous les membres du gouvernement et autres « experts » en pandémies nous aient répété en boucle le contraire qui tenait en un mot : confinement , qui est un autre terme pour désigner l’incarcération, celle-ci quasiment volontaire de la part des incarcérés. On connaît la formule d’Aldous Huxley qui peut accompagner tous les épisodes de cette gigantesque manipulation : « La dictature parfaite serait une dictature qui aurait les apparences de la démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s'évader. Un système d'esclavage où, grâce à la consommation et au divertissement, les esclaves auraient l'amour de leur servitude ... »
En réalité, tout le monde au gouvernement et dans les médias a admirablement joué le rôle qui lui a été attribué pour décontenancer le peuple qu’ils méprisent, tous plus acteurs et menteurs les uns que les autres.
“Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut pas se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez”, disait Hannah Arendt.
Résultat, à l’heure où j’écris, un sondage vient d’être publié qui confirme que la côte du Premier ministre s’envole à 57%[3] d’opinions favorables après toutes les turpitudes dont ce sinistre personnage s’est rendu coupable ; se référer plus haut au texte d’Eric Werner pour comprendre l’attitude de la population qui peut apparaître comme une aberration.
Les matamores de la pandémie
On ne sait pas si c’est le principe de précaution qui s’est appliqué puissance 10 lors de cet épisode de pandémie. En tout cas, le conditionnement actuel de la population par le Système mondial a été préparé avec une telle constance et une telle méticulosité grâce à ces principes de « sécurité » rabâchés jusqu’à la nausée par les médias pendant des années qu’il n’y avait pratiquement plus rien à faire pour la conduire exactement là où il voulait qu’elle aille, c’est-à-dire : nulle part. Un labyrinthe dépourvu de sortie, un piège à rats. D’où le slogan : restez chez vous.
Je dirais qu’il y avait en partie de ça en ce qui concerne les petits décideurs, certains petits maires par exemple, toujours prompts à imiter ce qui se fait en haut lieu, histoire de passer pour des gens importants, même s’ils ne comprennent rien aux véritables intentions de l’oligarchie mondiale, ou même nationale. Nous avions déjà vu ce phénomène en ce qui concerne un autre sujet, tout à fait différent, mais qui procède de la même démarche, lorsque j’avais évoqué dans un autre article ces ronds-points « agrémentés » d’une « œuvre d’art » dont nous gratifiaient certains édiles locaux[4].
Si ces édiles, pour la plupart de bonne foi, savaient à quelle monstruosité ils s’empressent de collaborer avec un zèle inouï en croyant « protéger » leurs concitoyens, ils en resteraient mortifiés pour le reste de leur vie.
L’un des premiers à se distinguer dans cette surenchère sanitaire liberticide fut le maire de Sanary qui prohibait de circuler à plus de 10 mètres de son domicile et qui interdisait d’aller chez le boulanger pour acheter une seule baguette ; il avait été obligé de faire marche arrière devant le nombre de protestations de la population.
Robert Ménard, pour ne pas être en reste, a fait enlever tous les bancs de sa ville, Béziers, pour empêcher bien sûr la population de s’y asseoir (après avoir encensé, d’ailleurs, le premier discours du Président Macron sur la crise sanitaire ; il n’a pas été récompensé de cette flagornerie, l’Etat lui a interdit de proposer un test au personnel des écoles et des crèches).
A Biarritz, on n’avait pas le droit de s’asseoir « plus de deux minutes » sur les bancs publics face à la mer ; qu’importe, quand on a vu ses reflets changeantssous la pluie (comme chantait Charles Trénet) plus de deux minutes, on a tout vu ; Georges Brassens doit se retourner dans sa tombe, lui qui prenait la défense des amoureux qui se bécotaient sur les bancs publics, bravant les regards désapprobateurs des « passants honnêtes ».
Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse va demander que chaque personne souhaitant venir sur l'île (Corses compris) « présente à l'aéroport ou au port un test de dépistage négatif datant de moins de sept jours avant le départ. ». On a connu ce monsieur moins regardant sur les conditions d’entrée sanitaire sur l’île lorsqu’il proposait d’accueillir les clandestins de l’Aquarius.
J’ai gardé pour la bonne bouche l’inénarrable Estrosi qui nous a fait la totale à Nice.
A propos des déplacements dits brefs, relatifs à la pratique sportive, aux promenades en famille ou aux sorties nécessaires pour les animaux domestiques, trop nombreux sont ceux dévoyant ces règles pour contourner les mesures du confinement. Trop nombreux sont ceux utilisant ce prétexte pour se retrouver entre amis, aller voir la famille ou tout simplement s’offrir un bol d’air…» C’est moi qui souligne. Et on rajoutera à ça quelques mesures qu’il avait prévues comme le port du masque obligatoire, le couvre-feu à partir de 20 h dans certains quartiers, la fermeture des plages, de la Promenade des Anglais, de l’avenue Jean Médecin et des parcs et jardins, les fermetures administratives des entreprises ne faisant pas respecter la « distanciation sociale »…
Masque : muselière, baillon, ou les deux ?
Le port du masque est aussi efficace que la loi Avia pour attenter à la liberté d’expression et presque aussi efficace que la fameuse marque de la bête, le puçage que Bill Gates nous promet en même temps que la vaccination à échelle mondiale.
Le masque, muselière, baillon, ou les deux à la fois, constitue le symbole parfait de soumission à l’ordre régnant qui permet à nos gouvernants de savoir globalement (sauf exception) quels sont ceux des Français qui leur sont passivement acquis et, mieux encore (car leurs visages sont à découvert) ceux qui deviennent de facto des dissidents.
On se souvient des polémiques qu’avait suscitées le port du voile, véritable signe de soumission de la femme musulmane ; nous avons avec cette nouvelle « masquarade » l’équivalent mondial du niqab pour tous.
Porteurs du masque ou visages découverts : paradoxalement, on pourrait dire que, quelque soit le choix, les masques sont (quand même) tombés.
Retour aux heures les plus sombres
La pandémie va passer, les big brothers de pacotille vont se faire oublier, resteront les modalités du but recherché qui a été atteint sans doute au-delà des espérances de ses promoteurs et particulièrement en France, comme l’a si bien relevé Eric Werner, encore lui :
« La France n’a pas été le seul pays d’Europe à instaurer un confinement strict de sa population, mais nulle part ailleurs la répression policière en lien avec la mise en œuvre de cette mesure, en elle-même, il est vrai, déjà très discutable, n’a comporté des traits d’une telle férocité, parfois même d’inhumanité. Certaines vidéos en font foi. L’État français traite aujourd’hui sa propre population comme s’il était en guerre avec elle. Une telle situation est complètement atypique et même unique en Europe.
Observons au passage que les Français dans leur ensemble n’en ont pas ou que rarement conscience. Il faudrait que quelqu’un prenne un jour la peine de le leur expliquer : leur dire que nulle part ailleurs sur le continent, la police ne se permettrait de traiter ainsi les gens. Ce n’est même pas imaginable. Le leur dirait-on qu’ils se montreraient peut-être moins timides dans leurs protestations. Quand on croit que c’est la même chose ailleurs, on a tendance à dédramatiser, quand ce n’est pas à banaliser. Or, justement, ce n’est pas la même chose ailleurs. » Article d’Eric Werner paru dans la rubrique «Enfumages» de l’Antipresse n° 232 du 10/05/2020.
En vérité, les citoyens eux-mêmes, dans leur grande majorité, auront dépassé les souhaits des apprentis-dictateurs qui voulaient les contraindre ; chacun d’eux faisant assaut de veulerie, de mesquinerie et de conformisme, dénonçant à la police son voisin qui ne respectait pas à la lettre les règles du confinement ou regardant comme des criminels ceux qui ne portaient pas de masque, tous ces bons petits-bourgeois étant persuadés d’être, dans leur bon droit, des modèles de vertu. C’est le retour aux heures les plus sombres de la collaboration.
Pendant des siècles, nos soldats se sont battus pour conserver à leur peuple sa liberté qui était alors considérée comme la valeur suprême qui devait être le socle de toute vie digne de ce nom ; beaucoup sont morts pour cette cause.
Les Français du XXIe siècle ont choisi : ils préfèrent désormais l’esclavage à la liberté. Comme l’avait si bien montré le dessin de Konk qui, représentant un monument aux morts, avait remplacé l’inscription « Morts pour la France » par celle plus en rapport avec la mentalité actuelle : « Morts pour rien ».
Paul-Georges Sansonetti a fort bien défini la situation tragique qui est actuellement la nôtre dans son livre, Présence de la Tradition primordiale (éditions ODS) : Si les civilisations s'épanouissent en reflétant, par la formulation de la beauté, un ordre suprahumain, leur sauvegarde n'est assurée que lorsque s'affirme une volonté combattante sans faille. Asservissements et ténèbres ne croissent qu'en des temps où rouillent les épées."
Pierre-Emile Blairon
Notes:
[1] « Par curiosité, faites-vous mal, jetez un coup d’œil sur l’organigramme de l’Agence régionale de santé Provence-Alpes-Côte d’Azur. Des comme ça, il y en a dans toutes les Régions. Ça en fait des brasseurs d’air pour décider du nombre de cases de la marelle. » (La marelle, Nice-Provence-Info, 10.5.2020)
[2] Eric Werner, L’avant-guerre civile, Editions L’âge d’homme.
[3] Sondage publié, le 12 mai, par Paris Match et Sud Radio et réalisé par l’IFOP.
J’ai lu sur le Net que des gens de la mouvance nationale ou identitaire proposaient un « procès de Nuremberg de la santé », afin de poursuivre en justice les responsables politiques qui ont fait preuve de leur imprévoyance brouillonne face à la pandémie de covid-19. Pourtant, non seulement le grand procès de Nuremberg est une référence malheureuse, type même du procès partial à proscrire, mais l’idée même de judiciariser plus et encore notre vie politique me paraît terriblement pernicieuse. Notre mouvance paie au prix fort l’instauration des lois bâillons et anti-discriminatoires : il lui faut revenir sur terre et cesser de choir dans les rets du système de la gouvernance libérale et mondialiste judiciarisé. Méfions nous de la démesure du tout judiciaire invasif, d’inspiration américaine.
La souveraineté, qui est immunité judiciaire, ne se divise pas
L’impéritie de nos dirigeants, illustrée par le manque de réactivité (refus idéologique de fermer nos frontières), la pénurie de matériel sanitaire de première nécessité (masques, gants, gel hydroalcoolique) justifie la défiance du peuple. Et, au plus vite, un changement dans le personnel politique. Mais pas des condamnations judiciaires, à plus forte raison pénales. On s’est gaussé de la célèbre formule de Georgina Dufoix, « Responsable mais pas coupable (1991) »; pourtant, du point de vue de la forme, c’est bien elle qui avait raison ! La responsabilité politique est très distincte de la culpabilité judiciaire et pénale; elle doit le rester ou le redevenir. La responsabilité d’un mauvais ministre est politique, aussi justifie-t-elle son éviction et le renvoi dans ses pénates. Aux citoyens, il appartient de le critiquer, de le couvrir d’opprobre et de… mieux voter à l’avenir !
Un responsable politique est en charge d’une part de la souveraineté de l’État; président de la République, chef du gouvernement ou ministre, ne devraient répondre ès qualité en justice que dans des cas de trahison, concussion ou corruption. Il en était ainsi du temps de la Haute-Cour, juridiction aussi exceptionnelle que sporadique. La constitution de la Cour de justice de la République comme juridiction permanente et ayant vocation à juger les membres du gouvernement pour toute sorte d’infraction (1993) est une mauvaise idée et abaisse, une fois de plus, le politique au profit du juge. Sa permanence même lui permet de recevoir des plaintes de particuliers, expression de tous les ressentiments.
Avec le Code pénal Badinter, en vigueur depuis 1994, il existe au moins un délit fourre-tout, rétif à la règle multiséculaire de l’interprétation stricte, savoir la mise en danger de la vie d’autrui (article 223-1), véritable épée de Damoclès. Et voilà aussi pourquoi le gouvernement est si hésitant et incertain quant aux décisions franches à prendre face à la pandémie. Aucun ministre prenant une décision cherchant à être déterminante, avec un inévitable risque vital dans la population en l’occurrence, ne peut plus exclure de finir frappé par une condamnation pénale.
Le garde-frontière est-allemand
Quant à la responsabilité judiciaire pour des décisions régaliennes, ceux qui se sont réjoui des condamnations, même limitées et symboliques, de garde-frontière est-allemands ont eu tort. Certes, en leur temps je suppose que je n’aurais pas eu d’état d’âme pour leur tirer dessus, mais après la chute de la République démocratique allemande (RDA/DDR), force aurait été d’admettre qu’ils avaient obéi aux ordres d’un pouvoir, sinon légitime, du moins revêtu de l’effectivité – comme dit le droit international. Cette justice (« Vae victis », malheur au vaincu) n’est pas seulement léonine, elle est également impolitique et même anti-politique. Pareille jurisprudence fait que nous ne pouvons plus envisager de tirer pour protéger nos frontières contre les immigrants envahisseurs; pareille jurisprudence fait que nous ne pourrons plus envoyer l’armée rétablir l’ordre dans les banlieues du chaos ethnique, puisque nos soldats n’auront plus le droit de… tuer !
Tel est l’héritage pervers du grand procès de Nuremberg (1945 – 1946), métastases de la théorie dite des « baïonnettesintelligentes », qui permet de poursuivre en justice un soldat pour l’exécution d’ordres mêmes conformes précédemment aux us et coutumes de la guerre (comme protéger sa frontière ou fusiller des partisans hors-la-loi).
Sans une révolution rétablissant le bon sens, et donc l’exclusion de la souveraineté politique du champ judiciaire, il sera vain de prendre le pouvoir dans un but de sauvegarde nationale et identitaire. Le pouvoir sera aux mains des juges et une Jeanne d’Arc salvatrice irait de nouveau en prison ou au supplice, mais cette fois même pas par la volonté arbitraire d’un ennemi…
Face à la pandémie nous sommes mal gouvernés, d’une part parce que nos gouvernants sont mauvais, mais d’autre part parce qu’ils ont tout simplement peur du juge ! Comment faire face à une catastrophe nationale si l’on n’a plus la légitime licence du pouvoir et la capacité d’affronter, dans le monde réel, une tragédie ?
Ce nouveau rôle du juge est porté par cette coquecigrue d’importation qu’est l’État de droit, dont la maxime délétère est « Pereat mundus fiat justicia : (Périsse le monde plutôt que la justice) ».
Nous ne sommes plus gouvernés parce que, juridiquement parlant, nous ne sommes plus gouvernables.
Éric Delcroix
• D’abord mis en ligne sur Polémia, le 3 mai 2020.
Valérie Bugault : Interview avec Jeanne Baron pour BFM
Par Valérie Bugault
6 mai 2020
Ex: https://lesakerfrancophone.fr
Questions de Jeanne Baron (JB), réponses de Valérie Bugault (VB)
Présentation JB : Valérie Bugault, bonjour, vous êtes docteur en droit de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Après une brillante carrière d’avocate, vous décidez de cesser votre activité pour vous consacrer à l’analyse des problématiques de géopolitique économique.
En 2016, vous publiez sur le site du Saker francophone une série d’études intitulée« Décryptage du système économique global », où vous racontez les paradis fiscaux et le système monétaire international. Vous pensez qu’il est capital de mettre en place un assainissement financier et économique de la planète en croyant qu’il est grand temps de sortir de l’état actuel des choses qui favorise les paradis fiscaux.
Avec vous aujourd’hui, nous allons tenter de décrypter cette grave crise sanitaire, sociétale et économique.
JB : Que pensez-vous de la gestion de la crise nationale par notre gouvernement ? On entend beaucoup de choses contradictoires selon les différentes sources d’information disponibles ou selon les avis des professionnels de la santé. Quelle est la réalité effective de cette pandémie selon vous ?
VB : Nous avons, depuis le début de cette « crise », une dialectique qui s’est installée dans les allées du pouvoir consistant à mobiliser les citoyens afin de leur faire accepter un maximum de contraintes individuelles et collectives dans le même temps que le gouvernement et les instances publiques, parapubliques ou simplement en lien avec le pouvoir central font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher les français d’accéder aux protections et soins élémentaires 1. Le Conseil d’État lui-même a longtemps résisté aux demandes du public, notamment en matière de distribution de masques ou de libéralisation de la prescription de chloroquine et d’hydroxychloroquine 2. Cela va de la disparition des stocks de masques, de chloroquine, à la qualification intempestive de ce médicament, en libre disposition depuis plus de trente ans, comme substance vénéneuse.
En passant par un harcèlement institutionnel et médiatique, sans précédent, contre le protocole médical préconisé en France par les équipes du Professeur Didier Raoult, protocole appliqué et confirmé notamment par des médecins chinois, qui a par ailleurs eu des résultats très satisfaisants à tel point que des pays comme le Sénégal et plus récemment le Cameroun le pratiquent d’une façon générale ou l’ont recommandé en tant que protocole d’État. Des pays comme l’Italie ont, très tôt, fait distribuer gratuitement les deux médicaments du protocole Raoult dans toutes les pharmacies alors que le président Trump lui-même se prononçait en faveur de la chloroquine.
Ajoutons, pour compléter le tableau, le harcèlement affligeant de l’Ordre des médecins contre ses membres ayant l’audace de soigner les gens et/ou de faire savoir au public qu’ils avaient guéri des patients atteints de covid-19 par une association d’antibiotiques anciens et très connus 3.
Il faut d’ailleurs remarquer que le harcèlement des médecins et personnels de santé qui trouvent des remèdes médicaux peu onéreux à cette maladie du Covid-19 n’est pas propre à la France. Ce phénomène de dénigrement est, semble-t-il, généralisé à l’ensemble du monde ; nous en avons récemment eu l’illustration avec la menace, par l’OMS, d’un médecin congolais qui revendique un remède issu de médecine naturelle, l’artemisia.
Nous avons, en conclusion, un tableau qui se dessine de la façon suivante : un réel refus d’accès aux soins utilisé par les pouvoirs publics pour justifier un recul radical de la liberté de circulation au moyen d’un confinement général de la population pour une durée indéfinie 4, dont l’efficacité est contestable et à ce titre contestée 5.
Alors par ailleurs que les zones sensibles – réparties sur tout le territoire – que constituent les banlieues ne sont de facto pas confinées par manque de contrôle, en conséquence de quoi la Covid-19 a toute liberté de continuer de se répandre sur le territoire à partir de ces zones.
En outre, alors que le gouvernement a affirmé avec force et conviction la mise en quarantaine des personnes arrivant aux frontières 6, dès le lendemain circulait le démenti selon lequel le confinement contraint ne concernait pas les individus de l’espace Schengen. Ce qui me donne l’occasion de rappeler que la France est l’un des rares, pour ne pas dire seuls, pays au monde, y compris les pays de l’UE, à n’avoir pas fermé et contrôlé ses frontières lors de la déclaration d’urgence sanitaire.
La lutte effective contre la circulation du virus se présente finalement comme une farce politique de grande envergure alors que la réalité quotidienne de la majorité des français est une interdiction de circuler librement sur le territoire, sanctionnée par des amendes, voire de la prison en cas de récidive. Dans le même temps que lesdites prisons ont été allégées, vidées, d’une partie des prisonniers de droit commun afin de lutter contre la circulation et la prorogation du coronavirus !
Enfin, n’oublions pas que, dans le contexte de la restriction du travail, une future pénurie alimentaire est possible – pour ne pas dire probable – elle a d’ailleurs d’ores et déjà été anticipée par des agents du marché. Face à ce risque de « disette » ou de « pénurie alimentaire » qui agirait comme un facteur aggravant du risque sanitaire, le gouvernement ne trouve rien de mieux à faire que de brader ses stocks de blé. Ce qui n’est pas sans nous rappeler, sous le gouvernement Sarkozy, la braderie par la banque de France d’une partie de ses stocks d’or en pleine crise financière et monétaire.
Pour conclure, il faut comprendre que tout est politiquement fait pour que le virus circule le plus librement possible tandis que les Français sont empêchés de se soigner. Cette situation particulière est exploitée par le pouvoir et les médias de façon à justifier la pérennité d’un confinement en alternance, total ou partiel, pour une très longue durée. Ce confinement, justifié par des motifs préalablement consciencieusement organisés par le pouvoir, devrait durer jusqu’à l’arrivée d’un vaccin, utilisant ou non des méthodes génétiques révolutionnaires tels que les ARN messagers ; vaccin appelé de leurs vœux par les laboratoires pharmaceutiques, dûment relayés, par la fondation Bill et Melinda Gates mais aussi par leur organisation internationale qu’est l’OMS.
JB : L’OMS est de plus en plus pointée du doigt, on lui reproche notamment ses financements privés par des personnalités ou des grands groupes. Peut-on remettre en cause sa neutralité, son intégrité et les recommandations faîtes aux différents gouvernements dans le monde ?
VB : Comme je l’ai déjà dit et écrit, s’agissant de l’OMS, toutes les informations convergent vers une parodie d’organisation internationale en réalité aux mains d’entités et d’intérêts strictement privés et non public comme la forme de cette organisation internationale le laisse croire.
De l’aveu même de l’OMS : ces dernières années, plus du trois-quart des contributions viennent de partenaires volontaires : « Le budget de l’OMS est financé au moyen d’une combinaison de contributions fixées et de contributions volontaires. Les contributions volontaires proviennent des États Membres (en supplément de leur contribution fixée) ou de divers partenaires. Ces dernières années, les contributions volontaires ont représenté plus des trois quarts du financement de l’Organisation. ».
Un reportage d’ARTE de 2017 nous apprend que l’OMS est financée à 79% par des fonds américains et par les lobbies pharmaceutiques… 7.
Depuis que le président Trump a décidé, fort justement, de suspendre le financement de l’OMS, cet organisme est donc officiellement devenu une entité qualifiée de publique mais qui est au seul service des intérêts privés qui la finance, la fondation Bill Gates et le conglomérat des grands laboratoires pharmaceutiques : « L’enquête d’Arte en 2017 interrogeait : comment est-il possible pour l’OMS de prendre une décision transparente et autonome quand un groupe pharmaceutique lui aurait donné pour 30 milliards de dollars de médicaments ? Arte signalait également que la fondation Bill et Melinda Gates a versé plus de 2 milliards de dollars à l’OMS depuis la fin des années 90. Or, l’un des principaux objectifs de la Fondation Gates était, à l’époque, de fournir le plus de vaccins possibles à travers le monde. En 1999, Bill Gates a versé 750 millions de dollars pour initier GAVI, une alliance entre le public et le privé (afin de vacciner les enfants des pays en développement) à laquelle participent l’OMS, UNICEF, la Fondation Gates, et l’industrie pharmaceutique.
GAVI comme l’OMS prétendent bien entendu être des structures transparentes opérant sans directive des industriels. Cependant, l’enquête d’Arte démontrait que des employés (dont un haut dirigeant) de l’OMS figurent sur la liste de la fondation Gates. Et cela malgré les déclarations de conflits d’intérêts que doivent remplir les employés de l’organisation à un certain niveau hiérarchique. Selon l’enquête d’Arte datant de 2017, la Fondation Gates serait en réalité directement impliquée dans la prise de décision de l’OMS. Comment en serait-il autrement aujourd’hui ? »
Écoutons enfin William Enghdal sur la fondation Gates 8 : « la Fondation Gates et les entités connexes telles que la CEPI constituent les plus grands bailleurs de fonds de l’entité public-privé connue sous le nom d’OMS, et que son directeur actuel, Tedros Adhanom, le premier Directeur de l’OMS de l’histoire à ne pas être médecin, a travaillé pendant des années sur le VIH avec la Fondation Gates lorsque Tedros était Ministre du gouvernement en Éthiopie, et nous voyons qu’il n’y a pratiquement aucune région où sévit la pandémie actuelle de coronavirus qui ne porte pas les empreintes de l’omniprésent Gates… »
Ajoutons qu’une journaliste du Washington Times suspecte l’OMS d’avoir décrété la pandémie de Covid-19 après réception d’un don substantiel de la fondation Bill et Melinda Gates.
Il faut encore mentionner que les agissements de la fondation Gates sont de plus en plus publiquement, et devant les juridictions, mis en cause par des personnalités américaines de tout premier plan, en particulier par l’avocat Robert Kennedy junior, mais aussi par le journaliste Roger Stone et la femme politique Candace Owen 9.
JB : Le Président Trump qui a coupé toutes les subventions américaines à l’Organisation Mondiale de la Santé, lui reproche d’avoir caché la vérité sur ce qui se passait en Chine. Vous en pensez quoi ?
VB : Je n’ai pas personnellement suivi de très près ce que Trump a dit et surtout ce qu’il a eu comme information en provenance de l’OMS. Il est possible que, la Chine ayant transmis les informations concernant le séquençage du virus, l’OMS ait tardé à diffuser cette information à tous les pays. Mais je ne peux pas être sûre que les choses se soient passées ainsi.
Quoiqu’il en soit, Trump n’a pas retiré le financement américain officiel de l’OMS sans de bonnes raisons. L’une de ces raisons est la guerre impitoyable qui sévit sur le territoire américain entre patriotes et globalistes. Il faut se rappeler que l’OMS est de longue date influencée par des décideurs qui sont des entités privées. Dans ce contexte – et contrairement à ce que j’avais cru dans un premier temps – en manifestant aussi clairement le désaccord de l’État américain à participer et à suivre l’OMS qui, de facto, émanent d’intérêts strictement privés le président Trump, se place – peut-être temporairement ? – dans le camp patriotique.
A ma connaissance, la Chine a identifié, c’est-à-dire séquencé, le virus qui causait ces maladies pulmonaires atypiques, apparues fin novembre, dès le 8 janvier 2020. Dès l’identification dudit virus, le SARS-Cov-2 , qui provoque la maladie dite Covid-19, la Chine a immédiatement communiqué tous ses résultats à l’OMS et pris d’énergiques mesures de confinement de sa population géographiquement la plus exposée. En conséquence, je vois mal ce qui peut être reproché à la Chine en matière de capacité technique de réaction et de transmission mondiale des informations.
En revanche, en raison d’un faisceau concordant d’indices, je me pose de plus en plus de questions sur l’administration de la province du Hubei, dans laquelle se situe Wuhan, que je suspecte d’être sous administration globaliste – c’est-à-dire de n’être pas sous le réel contrôle du gouvernement chinois central. En effet, beaucoup d’entités globalistes ont leur siège à Wuhan qui est aussi à la pointe de toutes les nouvelles technologies de l’information (5G) impliquées dans la diminution de l’immunité naturelle et donc, par voie de conséquence, dans l’augmentation artificielle de la propagation des maladies virales. Par ailleurs, le laboratoire controversé P4 de Wuhan, qui a été incriminé, à tort ou à raison, dans la fuite du virus se trouve être, pour sa partie française, sous le contrôle de personnalités acquises à la cause globaliste, telles qu’Yves Levy ancien directeur de l’INSERM et mari d’Agnès Buzyn. D’après certaines sources, il semble également que le laboratoire Mérieux, impliqué dans les développements de ce laboratoire P4, a subi un changement d’orientation dans le sens «financiarisation» et « globalisation» après que Charles Mérieux en eût cédé la direction à son fils Alain ; nous en sommes aujourd’hui à la troisième génération des Mérieux, à Alexandre, fils d’Alain…
JB : Pourriez-vous nous éclairer sur cette simulation de l’OMS, l’Event 201 ?
VB : A l’automne 2019 s’est tenue une simulation (appelée Event 201) sous l’égide du Centre John Hopkins pour la sécurité sanitaire, du Forum économique mondial et de la fondation Bill et Melinda Gates10.
Sachant que la fondation Bill et Melinda Gates, promotrice de la vaccination obligatoire tout azimut, est l’un des principaux généreux donateur de l’OMS. Nous pouvons déduire que Bill Gates se cache, à peine, derrière toutes les organisations qui s’intéressent de près aux pandémies et aux virus. C’est ce phénomène précis qui mérite d’être pris en compte, plus que le phénomène Event 201 considéré de façon isolée.
Event 201 ne prend une dimension inquiétante que parce qu’il est inclus dans ce contexte où une fondation ultra-riche à vocation mondiale et dotée d’outils juridiques internationaux tel que l’OMS, intervient directement ou indirectement dans tous les pays et soutient par ses financements un calendrier sanitaire répondant aux intérêts particuliers de ses propriétaires, visibles et cachés.
Il faut en effet insister sur les énormes moyens financiers de la fondation Gates. «Regina Rabinovich gère un portefeuille supérieur à 1 milliard de dollars de subventions liées aux travaux sur les maladies infectieuses à la Fondation Bill & Melinda Gates.». On découvre également, en y regardant d’un peu plus près, que cette fondation Bill et Melinda Gates a aussi financé en 2019, de façon substantielle, entre autres choses, le journal Le Monde.
N’oublions pas de rappeler que Bill Gates était un proche d’Epstein. A ce titre, Gates est, par hypothèse, nécessairement impliqué dans les réseaux globalistes mafieux 11.
JB : Retard à l’allumage, morts minimisés, doutes sur le laboratoire P4 de Wuhan et sur l’émergence de ce virus, est-ce que la Chine a une responsabilité incontestable par rapport à cette pandémie ?
VB : Rappelons quelques faits chronologiques. Premièrement, ce virus, responsable du Covid-19, était un phénomène nouveau et la Chine, première victime désignée, a évidemment été surprise par cette nouvelle maladie, dont elle ignorait tout et en particulier la potentielle gravité. Dans ce contexte d’ignorance, aucun gouvernement censé au monde n’aurait été crier au loup et affoler toute sa population en pariant sur un épisode de peste noire, que de facto ce virus n’est d’ailleurs pas.
Le gouvernement chinois a, tout au contraire, rapidement pris des mesures techniques pour tenter de déchiffrer le génome de ce nouveau virus, qu’il a immédiatement rendu public.
Ensuite, il a pris des mesures politiques extrêmement énergiques – peut-être trop (?) – en confinant l’intégralité de la population du Wuhan puis d’ailleurs, avec les énormes risques psycho-sociaux que cette mesure impliquait ! En faisant cela, le gouvernement chinois a peut-être eu davantage à cœur la protection des autres pays, en évitant ainsi la propagation du virus, que le confort de sa propre population locale. Il est un peu fort, de la part des gouvernements occidentaux, d’aller le leur reprocher !
Il faut ajouter que le gouvernement chinois a, depuis lors et à plusieurs reprises, expliqué que le virus ne venait pas de Chine et a impliqué une fuite des laboratoires américains dans sa libération ainsi que des GI’s américains dans sa propagation. Aux dernières nouvelles, l’ambassadeur de Chine en Russie a expliqué que le séquençage du virus montre de façon indiscutable que sa paternité ne se situe pas en Chine mais aux USA et que c’est précisément la fuite de ce virus qui avait justifié la fermeture, par le gouvernement américain, du laboratoire de Fort Detrick à l’été 2019. De fait, plusieurs cas de grippes atypiques ont été décelés aux USA avant d’apparaître sur le territoire de Wuhan. Certains de ces cas avaient été mis sur le mauvais compte de l’industrie du vapotage par le puissant lobby du tabac. De plus, d’après plusieurs études concernant l’épidémie, le territoire américain est le seul à connaître toutes les formes du virus en question, ce qui, de facto, le désigne comme étant la source du virus incriminé 12.
Le gouvernement chinois a également dénoncé le rôle des GI’s dans la propagation du virus à l’occasion des jeux mondiaux militaires qui ont eu lieu au Wuhan à la fin du mois d’octobre 2019.
Tout récemment, les chinois viennent d’expliquer que le séquençage du virus en question ne laisse aucun doute sur le fait que ce dernier ne provient pas de Chine.
Une fois que l’on a mentionné cela, on ne sait pas pour autant si le président Trump était ou non effectivement informé de ce qui se passait réellement sur le territoire américain et plus précisément du caractère volontaire ou fortuit des fuites en provenance des laboratoires bactériologiques américains prétendument sécurisés. Comme je l’ai déjà expliqué, cette fuite peut avoir été organisée par certains membres du laboratoire tandis que la plupart de leurs confrères ignoraient tout. Les choses ne sont pas simples…
Aussi, il est possible de considérer qu’en impliquant la responsabilité du gouvernement chinois, Trump a – très maladroitement – cherché à leur transmettre le message selon lequel il n’était pas personnellement impliqué dans ces malversations et que le gouvernement chinois devait peut-être, lui aussi, investiguer sur la présence d’éventuels traîtres en son sein.
Ce n’est qu’une hypothèse, mais celle-ci me semble devoir être considérée. Car il faut toujours conserver à l’esprit que tous les gouvernements et toutes les institutions du monde comportent une composante patriote et une composante au service du globalisme. La distinction entre globalistes et patriotes, relativement aisée à voir en Russie, existe également aux USA, en Iran, et dans tous les pays du monde, même dans les pays européens vassaux, à l’exception sans doute de l’actuelle Syrie dont la guerre a de facto purgé le gouvernement de sa composante compradore.
JB : Un conflit Chine-USA est-il possible dans les mois à venir ?
VB : Le conflit a commencé depuis déjà un bon moment. Toutefois, si ce conflit existe bel et bien, la présentation qui en est faite est fallacieuse et propre à induire en erreur sur ses protagonistes réels.
J’ai déjà expliqué que les États, comme les organisations nationales et internationales, sont essentiellement en guerre contre eux-mêmes : plus précisément, leurs deux composantes globalistes et patriotiques se font la guerre. Les globalistes de tous les pays sont fédérés pour faire la guerre aux forces patriotiques, non fédérées, de tous les pays, ce qui génère une asymétrie entre les deux camps adverses dans les moyens de lutte. Cette guerre, qui existe et qui est féroce, n’est pas géolocalisée, elle ne consiste pas à ce qu’une entité politique géographique, comme les USA, fasse la guerre à une autre entité géographique, comme la Chine. Je répète que cette guerre consiste, pour les partisans des globalistes à faire la guerre aux patriotes.
Ainsi, si l’on veut bien considérer la guerre sous cet angle, on constate que les forces économiques qui œuvrent à instituer un gouvernement mondial sont derrières toutes les manœuvres qui ont consisté dans un premier temps à développer économiquement la Chine pour, dans un second temps, utiliser ce développement à leurs propres fins. L’objectif des globalistes n’a cependant strictement rien à voir avec le bien-être des chinois, il consiste à instituer une monnaie mondiale, ce qui nécessite la chute du dollar en tant que devise principale des échanges mondiaux. Pour cela, les globalistes s’appuient, temporairement, sur le renouveau économique chinois.
Il faut comprendre que, d’un point de vue stratégique, l’édification d’une monnaie mondiale et d’un gouvernement mondial supposent la disparition de tous les empires qui ont été précédemment financés et créés par les globalistes eux-mêmes dans une optique tactique de bon déroulement de leur plan. Il est très important de comprendre que les deux composantes, globaliste et patriotique sont présentes aussi bien en Amérique, qu’en Chine et qu’en Europe…
D’une façon un peu cynique, on peut constater que ce nouveau virus engendrant la maladie dite Covid-19, entre parfaitement dans le plan consistant à passer à l’étape monétaire suivante. En effet, la déclaration pandémique et les confinements économiques de la plupart des pays vont avoir pour conséquence une remise à plat de leurs économies, qui facilitera l’évolution des structures monétaires et étatiques vers la réalisation du projet globaliste.
Si l’on veut bien considérer le Covid comme une composante de cette guerre que les globalistes fédérés mènent aux patriotes éparpillés et non fédérés – ce qui réalise une guerre asymétrique par l’inégalité structurelle des forces -, on remarque que la ville de Wuhan, et plus largement la province de Hubei, semblent principalement investies et administrées par des forces globalistes, lesquelles s’opposent aux forces patriotiques du gouvernement chinois mais aussi du gouvernement américain.
JB : Revenons à l’Europe. Pourra-t-elle restée unie malgré les graves défaillances que cette crise révèle ?
VB : Vous savez sans doute, car c’est aujourd’hui parfaitement documenté, que l’Europe institutionnelle que nous connaissons a été artificiellement unifiée par les USA, puissance financière dominante depuis la seconde Guerre mondiale. Cette unification artificielle a connu un coup d’accélérateur à partir du traité de Maastricht, qui est né à la suite de la disparition du bloc soviétique – encore plus ou moins dominé par les forces patriotiques issues de la période Stalinienne – lequel opérait, à l’échelle mondiale comme un contre-pouvoir aux puissances financières de l’Ouest.
Au sein du gouvernement américain – contrairement à ce qui se passait en Union Soviétique – les factions globalistes et patriotiques n’étaient pas clairement identifiées au cours du XXème siècle. Pour dire les choses autrement, s’agissant de l’Union Européenne, ces deux factions étaient d’accord entre elles pour asservir les anciens empires européens.
Or, maintenant que l’empire américain lui-même se voit condamné, la dissociation de ses forces intérieures entre globalistes et patriotes est devenue un fait accompli. La construction européenne artificielle, fruit d’un attelage qui se dissocie, va immanquablement subir des tiraillements destructeurs entre les forces globalistes et patriotes.
En particulier, je vois mal comment la faction patriote des dirigeants allemands pourra accepter, en vertu de son histoire propre, de financer les énormes déficits qui seront générés dans tous les pays européens par les longues périodes de confinement, c’est-à-dire d’arrêt d’une grande partie des échanges économiques. Non seulement l’Allemagne est, et sera, durement touchée par ces périodes d’inactivité forcée mais les pays européens du sud, déjà extrêmement endettés, verront leurs propres niveaux d’endettement atteindre des sommets inégalés et vertigineux. Dans ces conditions, il est effectivement loisible de penser que l’euro ne survivra pas au Covid-19. La chute de la monnaie artificielle pourrait, à sa suite, emporter la chute de la construction politique artificielle. Toutefois, n’oublions pas qu’à l’opposé, il existe de très puissantes forces globalistes, dont le gouvernement français est le parfait représentant, qui feront tout pour pérenniser et consolider la construction européenne, monnaie et institutions comprises. Ces forces obscures disposent de la force publique – en particulier de la police – des mercenaires à vocation terroriste financés par des entités privées, d’immenses richesses matérielles et immatérielles, ainsi que d’énormes concentrations de données dématérialisées qu’elles utiliseront pour maintenir et consolider leur pouvoir, c’est-à-dire pour renforcer la cohésion des institutions européennes.
JB : Notre système politique français et la Vème République sont-ils devenus obsolètes ?
VB : Cette crise sanitaire laisse apparaître en réalité une véritable crise de légitimité politique et de caducité de nos institutions dans la mesure où l’État de droit n’existe de facto plus. D’une part, cet état d’urgence sanitaire, véritable OVNI juridique, ne respecte pas le cadre constitutionnel de l’État d’urgence décrit à l’article 16 de la Constitution. D’autre part, le Parlement n’est lui-même pas en mesure de travailler dans des conditions normales. Enfin et pour finir, le gouvernement utilise cet état d’urgence pour s’autoriser, à ratifier des traités internationaux au mépris de la hiérarchie des normes et en outrepassant ouvertement les prescriptions de l’article 53 de la Constitution.
Ainsi, pour ce gouvernement, il est devenu évident que la Constitution est considérée comme une ressource juridique optionnelle. Nous nous trouvons donc collectivement plongés dans un État de non droit, les français étant dès lors dépourvus de toute garantie de sécurité individuelle et collective.
Récemment, le projet de loi du gouvernement prorogeant l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet, alors que le 24 juillet avait été annoncé dans la presse, et complétant ses dispositions est tellement attentatoire aux libertés que, devant les plaintes pénales d’ores et déjà annoncées, le Sénat a pris peur et s’est permis, par réflexe corporatiste, d’édicter un amendement exonérant de responsabilité pénale les décideurs qui exposeraient autrui à un risque de contamination par le coronavirus SARS-CoV-2, sauf à démontrer l’intention de l’auteur, son imprudence ou sa négligence dans l’exercice des pouvoirs de police administrative, ou encore la violation manifestement délibérée d’une mesure de police administrative prise en application de cet état d’urgence sanitaire 13. L’avocat Régis de Castelnau a parfaitement décrypté et démonté cet amendement : inutile par rapport à l’état de la législation intérieure, illégal au regard des principes généraux du droit, mais pourvu d’une nuisance consistant à rendre subrepticement rétroactive l’amnistie pénale en question.
Cette mesure prise par les sénateurs, contre l’avis du gouvernement notons-le, qui s’apparente à une amnistie préalable, est une illustration symptomatique de l’état de non droit dans lequel le gouvernement a plongé la France. Ainsi, l’amendement des sénateurs s’analyse en un réflexe corporatiste des élus qui, contrairement aux membres du gouvernement, protégés par la Cour de Justice de la République, se retrouveront de facto en position de devoir faire face, seuls, aux conséquences juridictionnelles de la dictature sanitaire qui se met en place et surtout au fait que cette dictature s’avérera inefficace à résoudre le problème sanitaire que les mesures étatiques font par ailleurs tout pour empirer, comme nous l’avons vu plus haut.
Dans ces conditions, le gouvernement n’a sans doute pas prévu l’effet boomerang consistant, pour les parlementaires, à se désolidariser des membres du gouvernement, c’est-à-dire à ne pas filtrer et jouer d’effets dilatoires sur le filtrage des dépôts de plaintes qui auront lieu devant la Cour de Justice de la République.
A ce tableau de rupture définitive de l’ordre juridique interne, il faut ajouter la soumission totale du gouvernement français aux instances internationales et mondialistes. A titre d’illustration, mentionnons que le président de la République a refusé de s’allier à une plainte dont l’objectif aurait été une enquête sur l’OMS. Cette demande, initiée par le premier ministre australien Scott Morrisson, a été adressée aux présidents français, américain ainsi qu’à la Chancelière allemande 14. Nous ignorons, à ce jour, les retours des dirigeants américain et allemand à cette demande…
Un pas plus loin, Macron, Merkel et la présidente de la Commission européenne lancent une collecte mondiale de fonds, pour lutter contre la pandémie de Covid-19, la fondation Bill et Melinda Gates jouant un rôle important dans cette levée de fonds. Il s’agit ni plus ni moins que de « jeter les bases d’une véritable alliance internationale pour lutter contre le Covid-19 ».
Pour mettre en œuvre cette alliance d’intérêts réunis autour de la fondation Gates, les Macron ont entrepris de vendre le patrimoine mobilier de l’État français au bénéfice d’une association privée, la fondation des hôpitaux de France, fondée par Bernadette Chirac et actuellement présidée par Brigitte Macron. Le tout dans un mépris aussi parfait que complet, par le couple Macron, de la distinction entre biens publics et biens privés …
Mais nous avons un cas encore plus emblématique de la soumission totale du gouvernement français aux instances globalistes. Il s’agit de la récente décision du ministère de la santé de confier la stratégie de dépistage de la France à l’antenne « française » du cabinet américain Bain & Co.
Si l’on ajoute le fait que les différentes options de stratégies de déconfinement ont été développées – au niveau mondial et en France – notamment par le Cabinet, à vocation globaliste, BCG qui cite des sources issues de Johns Hopkins, centre lui-même très liés aux intérêts Gates, il s’agit du même cabinet qui a embauché Pierre De Villiers après que ce dernier ait quitté, en 2017, ses fonctions de Chef d’Etat major des Armées 15, on obtient une vision assez claire des forces globalistes à la manœuvre derrière le « gouvernement » français.
Enfin, rappelons que ce tableau français, politiquement très sombre, se situe dans un contexte institutionnel problématique que j’ai déjà souvent évoqué : le système politique fondé sur le parlementarisme représentatif n’est structurellement pas en mesure de mettre en œuvre un système démocratique ! Ce parlementarisme à la mode britannique, qui s’est répandu un peu partout sur la planète, est un système structurellement fondé sur les partis politiques et sur la corruption. Je renvoie les auditeurs intéressés à en savoir plus à mes articles et conférence traitant de ce sujet.
JB : Cette pandémie précède-t-elle un effondrement économique et systémique ?
VB : La réponse est oui, étant donné que le virus continue de circuler et qu’il y aura d’autres virus aux prochains automnes et hivers : soit des mutations de l’actuel coronavirus, soit des nouveaux virus respiratoires, essentiellement différents mais tout aussi dangereux.
Dans le contexte d’hystérisation et de pénurie sanitaire actuel, s’il demeure une incertitude sur la forme future des virus qui circuleront, il n’y en a malheureusement aucune, sur la pérennité de l’enfermement collectif 16. Il est clair que le déconfinement réel et sans condition ne verra pas le jour avant de nombreuses semaines pour ne pas dire de nombreux mois ou de nombreuses années.
Ce confinement forcé, partiel ou total selon les périodes, aura de façon spontanée et imparable, des retentissements énormes sur les économies des différents pays du monde et, en particulier, sur les plus endettés d’entre eux, dont la France fait évidemment partie.
Des économies locales à l’arrêt pour une période indéterminée auront mécaniquement les effets suivants :
une augmentation de l’endettement des États afin de continuer à assurer le minimum de dépenses collectives, ce qui entraînera ;
une augmentation des impôts dans le même temps que les anciens services publics deviendront payants ;
une concentration radicale des richesses en forme d’accaparement : les survivants économiques s’empareront pour une bouchée de pain des actifs et des activités des entrepreneurs liquidés ; phénomène qui aura notamment – mais pas seulement – lieu au niveau bancaire 17.
Dans ces conditions, la spoliation du peuple, par tout moyen économique, juridique, financier, fiscal, monétaire, est une absolue certitude.
Ces phénomènes engendreront inévitablement de très graves troubles sociaux puisque la grande majorité des gens sera plongée dans un véritable état d’insécurité, tant au niveau social, économique, juridique que sanitaire.
Afin de contrer ce risque, les États et les organisations bancaires supérieures développent avec de plus en plus d’insistance la notion de revenu universel. Mais attention, ce revenu universel ne sera, pour tout ou partie, pas inconditionnel, ce qui permettra de rendre leurs bénéficiaires plus dociles. Ainsi, nous trouvons chez Microsoft une idée de génie consistant à associer la détention de parts d’une cryptomonnaie avec une activité corporelle déterminée 18. Ce brevet, déposé le 20 juin 2019 par Microsoft, a pour objet d’utiliser l’activité du corps humain dans un processus de « minage » d’un système de cryptomonnaie ! Il s’agit, dans ce système de cryptomonnaie couplée avec le dispositif de l’utilisateur, de vérifier si les données d’activité corporelle satisfont une ou plusieurs conditions définies par le système de cryptomonnaie, afin de n’attribuer une cryptomonnaie qu’à l’utilisateur dont les données d’activité corporelle sont vérifiées ! ON NE PEUT EXPRIMER PLUS CLAIREMENT LA DÉFINITION MÊME DE L’ESCLAVAGISME NOUVELLE NORME !
JB : Cette pandémie va-t-elle forcer l’humanité à se doter d’un gouvernement mondial ?
VB : Les conséquences de cette pandémie sont relativement imprévisibles. Il est difficile de dire avec précision quand et dans quelle mesure de violences les soulèvements populaires se produiront ; mais leur survenue est à peu près certaine dans un contexte de crise économique et politique majeure. Le basculement des pays soit dans le gouvernement mondial, soit dans le rétablissement de leur propre intégrité politique dépendra du degré de préparation et d’auto-organisation de leur population face au chaos social et politique.
Si les populations ont la capacité d’imposer un nouveau mode d’organisation, qui soit vraiment politique et au service de l’intérêt commun, le basculement se fera dans le sens du rétablissement de l’intégrité politique des États.
A contrario, si le chaos social dégénère en guerre civile sans aucun projet d’organisation politique à la clef, la situation basculera dans le sens des puissances globalistes, c’est-à-dire dans le sens de l’avènement du gouvernement mondial, dont les structures sont déjà parfaitement prévues et partiellement en place. Une telle évolution signifiera une mise en esclavage définitive des peuples au profit des oligarques globalistes.
Note de l'auteure:
L'émission a été enregistrée en live sur Instagram mais elle n'a pas pu être enregistrée et rediffusée sur un autre support car Instagram l'a supprimée immédiatement après la diffusion.
Notes:
1) A tel point qu’un collectif d’avocats œuvre à mener une action collective revendiquant le « droit de soigner »↩
13) Voir l’article II (nouveau) du projet de loi, ainsi rédigé : « – Nul ne peut voir sa responsabilité pénale engagée du fait d’avoir, pendant la durée de l’état d’urgence sanitaire déclaré à l’article 4 de la loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de covid-19, soit exposé autrui à un risque de contamination par le coronavirus SARS-CoV-2, soit causé ou contribué à causer une telle contamination, à moins que les faits n’aient été commis : 1° Intentionnellement ; 2° Par imprudence ou négligence dans l’exercice des pouvoirs de police administrative prévus au chapitre Ier bis du titre III du livre Ier de la troisième partie du code de la santé publique ; 3° Ou en violation manifestement délibérée d’une mesure de police administrative prise en application du même chapitre ou d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement. »… ↩
15) Voir : les hypothèses de durée de confinement allant de 6 à 18 mois, faites le 2 avril et diffusées auprès des anciens salariés du monde entier mentionnées en page 7 du support ; je me réfère également à ce qui a été diffusé le 6 avril en audio pour les alumnis français. En gros, le BCG ne voit qu’une seule réelle issue au confinement : l’arrivée d’un vaccin ! Ces précisions nous ont été rapportées par plusieurs alumnis du BCG, lesquels bénéficient des exposés explicatifs précis diffusés par groupe ↩
Des LBD au confinement strict: la France à l’heure de l’Etat total
Il faut, comme Tocqueville, s’écarter un peu de la France pour voir à quel point la réalité de ce pays contredit les principes dont il se réclame. Par-delà les questions de personnes et de partis, n’est-il pas temps de faire table rase de son culte inconsidéré de l’État? À moins de se laisser délibérément tomber dans la tyrannie absolue ou la guerre civile.
Nous avions évoqué il y a quelques semaines le chef-d’œuvre de Tocqueville, son grand livre sur la Démocratie en Amérique. Revenons-y une nouvelle fois, car on ne se lasse pas de le faire.
Tocqueville est bien sûr intéressant par ce qu’il nous dit de l’Amérique. L’Amérique est le sujet du livre. Mais le lecteur comprend vite en parcourant l’ouvrage qu’il n’y est pas seulement question de l’Amérique, mais de la France. C’est peut-être même elle, surtout, le sujet. Tocqueville feint de nous parler de la démocratie en Amérique, mais au travers même de ce qu’il en dit, il nous parle de la France et de la démocratie en France. Tocqueville emprunte ce détour pour aborder des problèmes qu’il estime ne pouvoir aborder que de cette manière: non pas donc directement, mais indirectement. On est ici dans le non-dit. Mais ce non-dit se lit bien entre les lignes.
C’est en quoi Tocqueville est un très grand penseur. Ce qu’il dit de l’Amérique est certes important. Mais ce qu’il dit de la France est presque plus important encore. Pas seulement parce qu’il le dit indirectement («obliquement», dirait Montaigne. Les choses importantes se disent toujours obliquement: sans les dire tout en les disant), mais parce qu’il est plus ou moins le seul à l’avoir dit. Que dit-il en effet? Que la France, tout comme le reste de l’Europe, va très vite, si ce n’est pas déjà fait, basculer dans la démocratie (la démocratie telle que lui, Tocqueville, la définit: non pas comme un certain régime politique, la démocratie par opposition à la monarchie, mais comme un certain type de société, celle articulée à l’idée d’égalité), mais qu’il n’est pas sûr pour autant qu’elle ne bascule pas en même temps dans le despotisme. Tant il est vrai qu’on peut très bien imaginer l’égalité sans la liberté. On l’imagine même mieux sans qu’avec.
Égalité se passe fort bien de Liberté
L’Amérique, elle, a très bien su concilier l’égalité et la liberté. Tocqueville est relativement optimiste sur l’Amérique. Mais il n’est pas sûr que la France, elle, réussisse à le faire. On est même porté à penser le contraire. Tocqueville nous en donne les raisons: une tradition de l’État fort remontant à l’Ancien Régime et que la Révolution française, les guerres aidant, n’a fait que renforcer encore, la centralisation qui lui est associée, la peur de l’anarchie et l’aspiration (en découlant) à l’ordre quel qu’il soit, la disparition des corps intermédiaires, l’habitude, enfin, bien ancrée en France consistant à tout attendre de l’État, alors qu’aux États-Unis les citoyens se débrouillent très bien entre eux pour résoudre les problèmes (en créant par exemple des associations).
Voilà en gros ce que nous dit Tocqueville dans la Démocratie en Amérique. L’Amérique nous offre l’exemple d’une société égalitaire, mais tempérée par un ensemble d’habitudes et d’institutions faisant barrage au despotisme, alors qu’en France de telles habitudes et institutions n’existent pour ainsi dire pas, avec pour conséquence, effectivement, le risque de basculement dans le despotisme. C’est en comparant la société française à la société américaine que Tocqueville parvient à cette conclusion. Insistons sur l’originalité de sa démarche. Tocqueville a compris que pour parler intelligemment de la France, il lui fallait prendre un certain recul, en parler donc non pas de l’intérieur, mais de l’extérieur. C’est ce point de vue décentré qui le hisse au niveau des très grands penseurs politiques (en France, sans doute même, le plus grand). Encore une fois, s’il l’est, ce n’est pas à cause de ce qu’il dit de l’Amérique, mais de la France. Il parle de la France comme personne d’autre, après lui, ne le fera plus. En ce sens, il est resté sans héritier.
Pourquoi est-ce que je dis tout ça? On ne reviendra pas ici sur les violences policières qui ont marqué, en France, l’épisode des Gilets jaunes. Sauf qu’elles ont eu un rôle de révélateur. Elles en ont amené plus d’un à s’interroger sur la réalité, aujourd’hui en France, de l’État de droit, en même temps que sur la nature exacte du régime aujourd’hui en place à Paris. L’État français s’érige volontiers en donneur de leçons quand il s’agit de pays comme la Hongrie et la Pologne, leur reprochant de sortir des rails en un certain nombre de domaines. En Pologne c’est l’indépendance de la justice qui est menacée, en Hongrie celle des médias, etc. C’est l’histoire de la paille et de la poutre. Demandez à François Fillon ou à Jean-Luc Mélenchon ce qu’ils pensent de l’indépendance, en France, de la justice. Ou aux gens en général ce qu’ils pensent de l’indépendance des médias publics ou même privés en France. Ou de la loi Avia.
Dois-je le préciser, le risque actuel de basculement dans le despotisme ne se limite évidemment pas aujourd’hui à la France. Partout ou presque en Europe (davantage, soit dit en passant, en Europe occidentale que centrale et orientale), on a de bonnes raisons de s’inquiéter pour l’avenir des libertés fondamentales. La liberté d’expression est en particulier très menacée. Partout ou presque, également, on assiste à un renforcement des pouvoirs de la police et des services spéciaux, au prétexte de lutte contre le terrorisme. Sauf qu’en France cela va beaucoup plus loin qu’ailleurs. On vient de faire référence à l’épisode des Gilets jaunes, mais l’épisode actuel, celui du Covid-19, est aussi très éclairant. La France n’a pas été le seul pays d’Europe à instaurer un confinement strict de sa population, mais nulle part ailleurs la répression policière en lien avec la mise en œuvre de cette mesure, en elle-même, il est vrai, déjà très discutable, n’a comporté des traits d’une telle férocité, parfois même d’inhumanité. Certaines vidéos en font foi. L’État français traite aujourd’hui sa propre population comme s’il était en guerre avec elle. Une telle situation est complètement atypique et même unique en Europe.
Observons au passage que les Français dans leur ensemble n’en ont pas ou que rarement conscience. Il faudrait que quelqu’un prenne un jour la peine de le leur expliquer: leur dire que nulle part ailleurs sur le continent la police ne se permettrait de traiter ainsi les gens. Ce n’est même pas imaginable. Le leur dirait-on qu’ils se montreraient peut-être moins timides dans leurs protestations. Quand on croit que c’est la même chose ailleurs, on a tendance à dédramatiser, quand ce n’est pas à banaliser. Or, justement, ce n’est pas la même chose ailleurs.
En finir avec le culte de l’État
Pour expliquer toutes ces dérives et d’autres encore (il semble bien, par exemple, que l’État français ait limité par directive l’accès aux urgences des personnes âgées, ce qu’on interprétera comme on voudra, mais assurément pas comme un acte de particulière philanthropie), certains rappellent que la Cinquième République est née en France d’un coup d’État militaire et que ceci explique peut-être cela. La constitution de 1958 confère au président de très grands pouvoirs. Le poste avait été taillé sur mesure pour le général de Gaulle, qui était un dictateur, mais à la romaine, autrement dit complètement dévoué au bien commun. Après lui, le poste aurait raisonnablement dû être repensé. Tout pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument, disait Lord Acton. On insistera dans ce contexte sur le fait que le président actuel et son entourage donnent souvent l’impression d’être dépourvus de tout surmoi et par voie de conséquence aussi particulièrement sujets à succomber à certaines tentations dans ce domaine. On l’a vu lors de l’épisode des Gilets jaunes, mais pas seulement (affaire Benalla).
Ces explications éclairent une partie de la réalité, mais restent insuffisantes. Il faut remonter plus haut encore dans le temps. Je suis toujours frappé quand je lis les déclarations des hommes politiques en France par le fait que tous, qu’ils soient de droite ou de gauche, participent du même culte inconsidéré de l’État, culte les conduisant, presque unanimement également, à ne rien remettre en question de ce qui en découle: le nucléaire civil, entre autres, mais aussi militaire. C’est ici, peut-être, qu’il pourrait être utile de relire Tocqueville. La démocrature macronienne, biberonnée à l’idéologie managériale et aux nouvelles théories du maintien de l’ordre enseignées dans les séminaires de l’OTAN, n’a qu’un lointain rapport avec la statolâtrie capétienne et son retapage gaullien au XXe siècle. Mais même lointain il n’en imprime pas moins sa marque à la réalité française actuelle. Il serait peut-être temps de remettre les compteurs à zéro.
Si l’État italien s’est trouvé dépassé par l’ampleur de la crise, des militants de Casapound ont apporté à leur échelle, une pierre précieuse pour venir en aide au peuple romain.
L’Italie a été le premier pays d’Europe a être particulièrement touché par l’épidémie du Covid-19. Avec 28.884 décès et 211.000 cas confirmés dans toute la botte à ce jour, les Italiens entament un déconfinement progressif à partir du 4 mai. Malgré une crise sanitaire inquiétante et un État qui semble dépassé, les militants de la Casapound ne se sont pas laissé abattre par la fatalité.
Convaincu de la nécessité de servir leur peuple avant tout, les militants ont bravé le confinement pour distribuer plusieurs tonnes de produits élémentaires aux habitants de la capitale, ont accompagné les Italiens durant ces longues semaines au rythme des émissions de Radio Bandiera Nera et ont même organisé des vidéoconcerts de leurs groupes phares : Bronson ou encore Ultima Frontiera.
Pierre d’Her vit à Rome depuis plusieurs années, il a participé aux élans de solidarité au cœur de la ville éternelle. Pour Infos-Toulouse, il décrypte ces heures sombres vécus par tout un peuple, et qui risquent de ne pas s’arrêter au déconfinement. Surveillance, répression et précarité risque de succéder à la crise sanitaire.
Infos-Toulouse : Quelle est la situation sanitaire aujourd’hui en Italie ? Pierre d’Her : Les chiffres de contaminations, de décès et de guérisons montrent que la situation s’améliore en particulier dans le nord du pays. Le bilan atteint un peu plus de 28.000 décès, mais bien malin celui qui peut réussir à lire correctement ces chiffres. La moyenne d’âge des personnes décédées est de 79 ans, au 28 avril, seul 4,7% des victimes étaient âgées de moins de 60 ans. Le pays tarde pourtant à redémarrer, les autorités faisant peser le spectre de la reprise de la contamination en cas de libre circulation de la population.
On reproche en France une gestion hasardeuse de la crise, que dire du gouvernement italien ? Le gouvernement italien actuel a mal géré la crise mais a aussi payé des années de coupures budgétaires dans le domaine de la santé. Le manque de lits disponibles, de ventilateurs pulmonaires, de stocks de masques et de matériel de protection pour le personnel soignant n’est certainement pas uniquement la faute du gouvernement actuel mais des 30 milliards de coupures budgétaires de ces vingt dernières années. Comme en France, le vrai coupable est le système libéral.
Les fautes du gouvernement sont certainement d’avoir mis beaucoup de temps à réagir. En janvier, alors qu’il était encore possible d’intervenir avec des quarantaines limitées et l’investissement dans le dépistage, on nous disait que le virus n’atteindrait pas l’Italie et que le pays était de tout de façon prêt à se défendre.
« 40% des bars et restaurants ne rouvriront pas »
L’Italie a toujours eu une réputation particulière en termes de gestion. Nous dirige-t-on vers des scandales ? Les premiers scandales de gaspillage voire de détournements d’argent public sont déjà en train d’être découverts. 30 millions d’euros ont été débloqué par la région Lazi pour acheter des masques, dont le tiers a déjà été versé à une fantomatique société au capital de 10.000 euros, spécialisée dans la vente… d’ampoules électriques, véridique ! On attend encore la livraison. Ajoutant que le prix de vente de ces masques dépassait d’un tiers le prix du marché on se demande bien à qui a profité le crime…
Dans une Italie déjà précaire, à quelles conséquences doit-on s’attendre économiquement ? Les millions de salariés mis au chômage technique n’ont pas encore touché un centime et les prévisions les plus optimistes parlent du mois de juin pour les premiers versements. Les titulaires d’activités ont touché 600 euros d’aides, ce qui pour la plupart des commerçants ne représente qu’un infime pourcentage des dépenses mensuelles sachant que les factures continuent à arriver et que le paiement des charges sociales n’a pas été annulé mais juste repoussé.
Beaucoup craignent la réouverture car les vautours viendront tous présenter la facture. Juste à Rome, on estime que 40% des bars et restaurants ne rouvriront pas, ainsi que 45% des hôtels. D’autre part, la gestion de la sortie de crise est très inquiétante, le gouvernement voulant imposer des mesures de contrôle sanitaire qui empêchera les commerces de travailler en limitant le nombre de clients, en imposant de nombreux frais pour procurer du gel, des gants, des masques aux clients et au personnel, et en imposant dans certains cas le paiement électronique, diabolisant l’argent liquide vecteur de transmission de microbes mais surtout outil d’évasion fiscale. Le 18 mai, vous aurez le droit d’aller travailler et juste de gagner ce qu’il vous faut pour survivre et payer vos impôts, ne vous avisez pas de penser que vous aurez le droit de vous divertir. Avec l’été qui arrive, les scénarios les plus fous sont envisagés, comme l’interdiction des plages publiques, les phases horaires programmées pour accéder aux plages privées, l’interdiction des jeux de balle et un nombre limité de baigneurs distants l’un de l’autre.
Près de dix tonnes de produits élémentaires distribués aux Romains
Casapound s’est particulièrement mobilisé pendant cette crise. Quel a été l’engagement de ses militants durant ses longues semaines ? Pour ce qui est de la maison mère, il a bien sur fallu réorganiser les tours de garde car de nombreux militants ne pouvaient plus se déplacer sans risquer des amendes salées. Pour ce qui est de la solidarité et du travail des militants, nous avons organisés de nombreuses collectes et distributions alimentaires dans les différentes villes d’Italie et en particulier deux grosses distributions à Rome les 21 avril et 1er mai derniers où furent donnés de l’aide à prêt de 500 familles. Certains étaient sur place, d’autres, ne pouvant pas se déplacer furent livrés par nos militants et une flotte de taxis mis à disposition gratuitement.
Certaines de nos communauté en ont aussi profité pour faire quelques travaux dans les sections et pour nettoyer et occuper de nouveaux espaces comme ce fut le cas à Ostie. À noter aussi que cette quarantaine a eu au moins l’avantage d’augmenter l’audience de nos médias comme le Primato Nazionale en ligne et sur papier, l’activité de la Testa di Ferro fut stimulée par le temps libre pour lire et enfin notons le grand retour de notre radio en ligne, Radio Bandiera Nera, qui bénéficie de taux d’écoutes tout à fait honorables. Comme beaucoup, nous avons aussi organisés des concerts et conférences en ligne et en direct.
Notons l’initiative dite des « Mascherine tricolore », les masques tricolores qui organisent dans toute l’Italie des centaines de manifestations pour rappeler au gouvernement que les masques protègent des virus et ne sont pas faits pour rendre le peuple muet.
Comment ce sont déroulés ces distributions à la population ? Ce sont prêts de 10 tonnes de denrées de première nécessité qui furent distribuées. Eau, pâtes, riz, conserves, produits pour l’hygiène personnelle et désinfectants. De nombreux militants sont venus pour distribuer et assurer la sécurité des personnes venus récupérer les colis. En effet, la police n’aurait pas hésité à tout interrompre et à distribuer des PV si le nombre n’était pas de notre côté. Malheureusement, cet État est encore plus policier qu’auparavant et a transformé de nombreux concitoyens en petits espions paranoïaques et jaloux. Hier encore, les policiers de la Digos (les RG Italiens) filmaient pour augmenter leurs archives et un hélicoptère nous survolait.
D’une manière plus concrète, on ne peut qu’avoir un immense sentiment de tristesse de voir ces Italiens en file pour attendre quelques kilogrammes de pâtes et de la lessive. Des pères et des mères de famille « normaux », des personnes âgées accompagnées par nos jeunes militants jusqu’à la maison. Le tout s’est déroulé dans le calme et le silence car il n’y a rien à fêter, silence interrompue deux fois pour écouter « L’inno a Roma » de Pucini et l’hymne national Italien. À noter comme je vous le disais précédemment, la présence d’une trentaine de chauffeurs de taxi qui avaient répondu à notre appel pour apporter des colis à des familles ne pouvant pas se déplacer : huit familles à Talenti, cinq familles à la Magliana, six familles à Tor Vergata… Les voitures se remplissaient de dizaines de kilos de sacs et de packs d’eau.
« Une majorité des citoyens sont dociles voire pire complices »
Quels lendemains sont à prévoir en Italie, à la sortie de cette période ? C’est une catastrophe annoncée. L’économie italienne était déjà mal en point depuis la mise en place de l’Euro. L’endettement colossal du pays, augmentée dans les derniers mois d’une manière exponentielle a déjà valu à la dette italienne d’être notée comme « Junk bonds », vendredi dernier par l’agence de notation Fitch. On a ici le sentiment que l’idée est d’éliminer définitivement la classe moyenne, le commerce indépendant et de proximité au profit des chaînes. Le bilan est dur à faire mais on estime qu’un tiers des commerces ne rouvrira pas. L’industrie du tourisme est sinistrée pour au moins un an, les millions d’Américains et d’Asiatiques venant visiter le pays chaque année n’étant pas attendus avant longtemps.
Les politiciens parlent d’augmenter le télétravail ce qui ne peut se faire que dans certaines branches et de livraisons à domicile pour les restaurants ce qui provoquera outre un changement radical de la profession, la mort assurée de nombreuses activités.
La chose inquiétante est la sorte d’apathie de la population. À force d’avoir cultivé cette idée de peur de la mort, quasiment irrationnelle à moins d’être âgée, en mauvaise santé ou particulièrement malchanceux, une majorité des citoyens sont dociles voire pire complices, appelant au besoin les forces de l’ordre pour dénoncer un voisin qui aurait reçu une visite ou une famille sur un toit à griller des saucisses. Peu de gens s’indignent que l’on utilise des drones ou des hélicoptères pour chasser les promeneurs solitaires sur une plage déserte ou dans la montagne. Malgré les 25 degrés à Rome, un nombre non négligeable de personnes portent en plus du masque, qui n’est pas obligatoire à part dans les endroits fermés, des doudounes, bonnets et capuches pour se protéger du monstre COVID.
Sera-t-il possible de vous rendre visite prochainement ? Si tout va bien dès juin, tous les commerces et hôtels devraient être rouverts mais certainement avec des restrictions que nous ne connaissons pas encore. Pour ce qui est de CasaPound, elle n’a jamais fermée, elle demeure un îlot de liberté que l’on peut toujours rejoindre si l’on est un renard furtif.
Geoffroy Roux de Bézieux, le président du MEDEF, le syndicat du CAC 40, ne fait pas dans la nuance. Dans un entretien au Figaro du 10 avril dernier, il déclarait que pour sortir de la crise économique imputée au coronavirus, Les Français devraient travailler plus longtemps, avoir moins de congés payés et accepter de perdre des jours fériés. La rengaine n’est pas nouvelle. Elle démontre qu’en digne héritier des négriers industriels des XIXe et XXe siècles, le MEDEF s’accroche encore à de vieilles lunes.
L’automatisation, l’informatique et la robotisation modifient durablement les conditions de travail. Déjà, à la fin des années 1960, les grands patrons ont poussé Pompidou à privilégier l’immigration de main-d’œuvre étrangère aux dépens de l’installation, certes coûteuse au départ, des premières chaînes de montage automatiques qui auraient probablement évité l’actuel « Grand Remplacement ».
Sans la pandémie de covid – 19, le mois de mai 2020 eut été propice à de courts séjours touristiques grâce à quatre sympathiques « ponts » : les 1er, 2 et 3 mai; les 8, 9 et 10 mai; les 21, 22, 23 et 24 mai pour l’Ascension, et même les 30 et 31 mai ainsi que le 1er juin pour la Pentecôte.Tous ces ponts ne peuvent qu’enrager les hiérarques du grand patronat. Ils aimeraient un monde dans lequel les salariés trimeraient deux cents heures par semaine pour un demi euro et donneraient à leur direction cent, deux cents ou trois cents euros chaque mois dans l’espoir de garder leur emploi.
Le MEDEF ne représente qu’une minorité de patrons, vrais bureaucrates du capital. Ce ne sont pas des capitaines d’industrie audacieux prêts à hypothéquer leurs biens personnels pour la bonne marche de leur entreprise. Ces aventuriers économiques se retrouvent chez les artisans, les indépendants et les chefs des petites et moyennes entreprises, soit les plus affectés par le confinement imbécile et pour qui les aides exceptionnelles de l’État sont les compliquées à obtenir en raison d’une paperasserie administrative proliférante.
En 2020, la productivité française ne repose plus sur la durée journalière du temps de travail, les 35 heures par semaine, les cinq semaines de congés payés, le repos dominical et les onze jours fériés (hors particularités propres à l’Outre-mer). La demande du grand patronat de les réduire rejoint les exigences répétées des multiculturalistes qui remplaceraient volontiers une à deux fêtes chrétiennes par une à deux autres fêtes monothéistes exogènes. Les deux groupes œuvrent de concert.
Déplorable Premier ministre du sinistre Chirac, le Poitevin Jean-Pierre Raffarin a rétabli en 2004 la corvée seigneuriale avec la « journée de solidarité » prévue à l’origine pour parasiter le lundi de Pentecôte. Il s’agissait par d’un jour de travail gratuit de financer la dépendance des personnes âgées sans jamais solliciter le capital et les « parlementeurs ». Le pognon ainsi soutiré aux travailleurs permet en fait de rembourser les intérêts de la dette abyssale de l’Hexagone.
Reporter le plus tard possible l’âge légal de la retraite, rogner sur les congés payés, augmenter la durée hebdomadaire et quotidienne du temps de travail, supprimer des jours fériés, voilà les propositions soi-disant innovantes d’une clique patronale aveugle aux nouveaux enjeux. Ces bouffons déphasés s’enferrent dans leur incompétence libérale policière progressiste et continuent à regarder la décennie 2020 avec les lunettes de 1880 ! Le grand patronat composé de fonctionnaires salariés pantouflards payés à coup de stock options et de parachutes dorés ne saisit pas l’imbrication croissante des questions sociale, écologique et nationale (ou identitaire). Peu importe, il sera tôt ou tard éjecté et remplacé par une élite nouvelle consciente des nouveaux défis.
Et s’il faut abroger des jours fériés, plutôt que de s’attaquer aux célébrations chrétiennes, que la « Ripoublique » hexagonale commence par réduire les siennes. Abolissons les funestes 8-Mai et 14-Juillet ! On ne peut pas se satisfaire de la sujétion de l’Europe par le bolchévisme de Wall Street et de la City. On ne peut pas non plus fêter la prise d’une forteresse royale qui n’accueillait qu’un noble incestueux, un fou, un apprenti-régicide et quatre faux monnayeurs. On ne doit pas non plus se féliciter de la fête organisée un an plus tard sur le Champ de Mars parisien et dont le déroulement cacha l’évidente duplicité des parties en présence.
Sans réclamer la reconnaissance officielle du 10 juillet 1940, il serait bien que le 27 juillet devienne la nouvelle fête nationale française en souvenir de la victoire de Bouvines en 1214. Allié au jeune prince des Romains Frédéric de Hohenstaufen et du pape Innocent III, le roi de France Philippe II Auguste gagna grâce aux milices communales des bourgs francs du Nord sur les troupes anglaises du roi Jean sans Terre, d’un comte de Flandre félon et de l’usurpateur impérial le guelfe Otton IV.
Si on peut encore vibrer à l’évocation du sacre des souverains français à Reims, le récit de la Fête de la Fédération n’émeut guère. L’historien médiéviste et résistant français Marc Bloch voyait dans le ravissement commun de ces deux événements une preuve marquante de francité. Pour la circonstance, notre européanité l’emporte nettement.
Georges Feltin-Tracol
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 170.
« L’affection du peuple est la seule ressource qu’un prince puisse trouver dans l’adversité ». Macron en aurait bien besoin de l’affection de son peuple en ces temps difficiles de pandémie, mais pour la mériter, cette affection, il aurait fallu écouter Machiavel : « Contenter le peuple et ménager les grands, voilà la maxime de ceux qui savent gouverner ». Maxime, dont hélas, Macron n’a appliqué que la seconde moitié. Pourtant, comme le souligne Olivier Pironet, Machiavel insiste bien là-dessus dans les Discours sur la Première décade de Tite-Live : « Pour diriger, il faut choisir un camp, et ce ne peut être que celui du peuple « car ses buts (…) sont plus honnêtes que ceux des grands, les uns voulant opprimer, l’autre ne pas être opprimé ». Il faut d’autant plus choisir le peuple que, dès lors que « seuls les riches et les puissants proposent des lois, favorisant bien moins la liberté que l’accroissement de leur pouvoir, » l’État est miné à sa racine même, corrompu. C’est ainsi que la République romaine se perdit, comme la République florentine. » Et la République macroniste !!!
Il est logique que Machiavel, un esprit libre, soit calomnié par les envieux et les conformistes et qu’il soit admiré par d’autres esprits libres, eux aussi amplement calomniés, tels que Jean-Jacques Rousseau, selon qui Le Prince est le « livre des républicains », et Antonio Gramsci, qui écrit dans ses Notes sur Machiavel, sur la politique et sur Le Prince moderne que « dans la conclusion, Machiavel lui-même se fait peuple, se fond avec le peuple ».
Par un de ces hasards dont la vie est friande, alors que je commençais à écrire cet article, J.L. Mélenchon, interrogé sur la gestion macroniste de la crise sanitaire par Ali Baddou, dans l’émission C l’hebdo, donnait, lui aussi, sa définition de l’art de gouverner : « C’est l’art, en démocratie, de faire consentir des mesures en prouvant qu’elles sont nécessaires. Tout ce qui procède de l’arbitraire, du décret, de la diabolisation est mal vécu ».
Oui, c’est le paradoxe que nous vivons en France en ce moment. Nous avons une Constitution qui octroie un pouvoir quasi absolu à l’exécutif qui ne s’est pas privé d’en user et d’en abuser pour nous imposer des décennies d’austérité « pour rester compétitifs », « pour nous intégrer dans la mondialisation », « pour tenir notre rang », « pour sauver le pays », et « en même temps », nous nous apercevons, effarés, qu’en dépit de toute cette austérité, de tous ces sacrifices, la « riche » France est privée de tout, totalement démunie et dépendante du reste du monde.
Pourtant, au sortir de la dernière guerre mondiale, grâce principalement à de Gaulle, la France avait retrouvé son indépendance dans tous les domaines : alimentaire, sanitaire, vestimentaire et militaire. Elle s’était même dotée, à la libération, d’un système de protection sociale hors-pair, élaboré par le Conseil National de la Résistance. La Sécurité sociale, obligatoire et universelle, a été créée par les ordonnances des 4 et 19 octobre 1945, sous l’égide de Pierre Laroque et du ministre communiste Croizat. Un système social, au départ géré par les travailleurs, que les présidents successifs, amis du MEDEF, n’ont cessé d’attaquer et d’affaiblir dans le seul et unique but de le privatiser.
Rappelé au pouvoir en 1958, de Gaulle a mis fin à la guerre d’Algérie et décolonisé l’Afrique. Il engage une politique « d’indépendance nationale » pour lutter contre le projet européen de Jean Monnet et l’hégémonie étasunienne (il a développé l’arme atomique et est sorti du commandement intégré de l’OTAN), raison pour laquelle, sans doute, il a été débarqué à l’occasion du référendum de 1969.
Ses successeurs, stipendiés par la finance et/ou les États-Unis, se sont empressés de renoncer progressivement à des pans entiers de la souveraineté de la France au profit des banques, des monopoles privés (ce que Noam Chomsky appelle la « tyrannie privée »), des puissances étrangères (Allemagne, États-Unis) et d’une haute-administration technocratique française et bruxelloise toujours plus pléthorique, corrompue et incompétente.
Pompidou avait comme slogan de campagne aux élections présidentielles de 1969 : « L’ouverture dans la continuité ». Il a en effet ouvert la France à la concurrence internationale (il relance la politique de construction européenne et est favorable à la suppression totale des barrières douanières au sein de la CEE), et aux marchés financiers avec la loi La loi no 73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France qui oblige la France à emprunter aux banques privées (et donc à leur payer des intérêts au lieu de se financer gratuitement auprès de la Banque de France).
Retournement de situation remarquable, l’Angleterre, qui est sortie de l’UE et entrée dans la pandémie, et qui a besoin d’argent pour sauver son économie réelle, vient, comme l’explique Philippe Murer, de faire voler en éclat cette règle sacro-sainte du néo-libéralisme en décidant d’emprunter directement à sa Banque centrale.
Le successeur de Pompidou, Giscard d’Estaing, a initié les premières « réformes sociétales » qui serviront désormais à compenser, sinon dissimuler, la destruction programmée de notre système social (l’abaissement de la majorité civile à 18 ans, la dépénalisation de l’avortement ou l’instauration du divorce par consentement mutuel). Sur le plan politique, il a mené la France dans trois impasses délétères : 1. il a inauguré l’austérité que nous subissons toujours ; 2. il a entamé des guerres néo-coloniales en Afrique pour soutenir ses pions (l’affaire des diamants de Bokassa) ou des intérêts occidentaux, des guerres qui n’ont plus cessé depuis ; 3. et surtout il a ouvert le bal de la déréglementation financière en signant, en 1976, les accords de la Jamaïque, enterrant à jamais le rôle de l’or comme monnaie internationale de réserve. C’est désormais le Far West ! La finance internationale est devenue totalement privée. Non seulement privée mais largement « off-shore », en dehors de tout contrôle des espaces nationaux et des pouvoirs politiques.
Mitterrand est élu en 1981. Il abolit la peine de mort, instaure la 5ième semaine de congés payés et trahit les Français en 1983 avec le « tournant de la rigueur ». Il engage la France dans la guerre du Golfe, la première d’une longue liste de guerres du pétrole au profit des États-Unis et lâche toujours plus la bride à la finance en abrogeant en 1984, la loi de 1945 dite de séparation bancaire qui interdisait aux banques de spéculer avec vos économies.
Chirac le remplace en 1995. Aussitôt élu, il lance une réforme (comprendre privatiser) des retraites et de la sécurité sociale, mais n’ose pas passer outre à l’opposition du pays (comme l’ont fait ensuite Sarkozy, Hollande et Macron). En 1996, il supprime le service militaire car une armée de métier est plus docile et plus discrète. En 1999, il participe avec les États-Unis à une campagne illégale de bombardements de l’Otan contre la République fédérale de Yougoslavie, un état européen allié mais qui avait le tort d’être « socialiste » et de constituer « un obstacle au triomphe planétaire de l’économie de marché ». L’opération se fait sous couvert de l’« ingérence humanitaire », une notion inventée par le maléfique Dr Koushner pour justifier les guerres d’agression de l’Empire, et qui sera réutilisée en Libye avec autant de succès. La guerre de Yougoslavie a duré 78 jours (la plus longue de l’OTAN) et s’est « nourrie de bobards médiatiques destinés à aligner l’opinion des populations occidentales sur celle des états-majors ».
L’écrivain autrichien Peter Handke sera à peu près le seul à condamner cette agression qui inaugure les guerres de changement de régime, et qui sonne le glas de l’ « Europe de la paix ». En 2001, Chirac accepte de se joindre aux États-Unis et à l’OTAN dans la guerre d’Afghanistan, mais, en 2003, il se révolte et refuse de suivre les États-Unis dans une nouvelle guerre d’Irak, ce qui sauvera l’honneur de ce président somme toute assez belliqueux sous ses dehors bonhomme. De son côté, Jospin est parvenu, en 2000, à faire voter les 35 heures (notez que Macron vient de revenir par ordonnance aux 60 heures !) mais c’est aussi lui qui entame la valse des privatisations. Jospin pourra se glorifier devant l’histoire d’être le dirigeant qui a le plus privatisé. Comme disait mon père, il faut un gouvernement de gauche pour faire passer des mesures de droite. C’est aussi sous Chirac, en 2005, que les Français, obligés de rentrer dans la zone Euro en 1999, commencent à comprendre ce que l’Union Européenne signifie, et refusent le Traité européen. Ce sera le dernier référendum auquel les Français auront droit.
Chirac est sans doute le dernier président français à avoir pris ou laissé prendre quelques décisions indépendantes voire opposées à l’UE et/ou aux États-Unis. Ses successeurs, Sarkozy, Hollande et Macron, qui ne valent même pas la peine d’être étudiés séparément, se soumettent entièrement, lâchement, éhontément, à la quadruple tyrannie du privé, de la technocratie, de l’UE et de l’Empire étasunien. En quelques années, la France perd tout ce qui lui reste de souveraineté. Elle rentre dans le commandement intégré de l’OTAN, ce qui l’oblige à servir de mercenaire à l’Empire en Libye, en Irak, au Yémen, en Palestine, en Afrique, etc. Ces agressions nous reviennent en boomerang sous une forme violente avec le terrorisme et pacifique avec l’arrivée de millions de malheureux qui fuient les guerres que nous leur menons. L’emprise sur l’État de la finance en particulier et du privé en général s’accélère (crises financières, économiques, traités de libre-échange qui sacrifient notre industrie, note agriculture, nos travailleurs), les dettes, le chômage, la précarité, la pauvreté explosent et les libertés diminuent, pendant qu’une minorité de globalistes hors-sol s’enrichissent sans limite.
Nos trois derniers présidents, sont passés maîtres dans l’art de ne pas gouverner. Ayant perdu tous les leviers de l’état au profit de l’UE, des multinationales et de notre grand ami étasunien, s’ils ne peuvent gouverner, ils peuvent encore nuire et ils ne s’en privent pas, à l’instar de ces notables africains chargés par l’administration coloniale de collecter les impôts et que leur population haïssait.
L’application servile et implacable des directives de leurs maîtres
Tout le monde sait maintenant que notre politique intérieure est régie par les GOPE, les Grandes orientations de politique économiques, rédigées par les technocrates non élus de Bruxelles, qui obligent les états à toujours plus d’austérité, de privatisations, de concurrence libre et non faussée, de délocalisations, de destruction des services publics. Pas besoin d’en dire plus, il n’y a qu’à voir la France à l’heure du coronavirus. Bien sûr, cela convient très bien à nos présidents, tous au service du Capital, qui ne pourraient pas appliquer aussi brutalement ces politiques, s’ils ne pouvaient pas s’abriter derrière l’UE.
Et tout le monde sait que notre politique extérieure est décidée par l’Otan, sous commandement étasunien. Cela aussi convient très bien à nos présidents, tous atlantistes, qui ne pourraient pas se livrer à autant de guerres de pillage aux quatre coins du monde, s’ils ne pouvaient pas s’abriter derrière l’Otan, d’autant plus qu’en dehors même de leur immoralité et de leur illégalité, tout comme l’UE, elles nous coûtent un « pognon de dingue » et rapportent essentiellement aux États-Unis.
Le siphonnage des richesses de la nation à des fins privées
Comme ils n’ont plus à gouverner, ils ont beaucoup de temps à consacrer à leur « carrière » (traduire enrichissement personnel). Comme le dénonce Vincent Jauvert dans Les voraces : « Jamais sous la Ve République les élites qui dirigent notre pays n’ont été aussi riches et obnubilées par l’argent. Jamais autant de hauts fonctionnaires n’ont pantouflé à prix d’or dans le privé. Jamais autant de ministres n’ont été multimillionnaires. Jamais autant de responsables politiques et non des moindres sont devenus lobbyistes ou avocats d’affaires. »
Sans compter que le nombre de ces parasites et de leurs abus se multiplie de façon exponentielle car tous ceux qui en ont le pouvoir augmentent les salaires et les primes, créent des milliers de sinécures prébendes, privilèges et avantages, instituent des centaines d’agences gouvernementales-paravent, multiplient les cadeaux fiscaux et les exonérations de toutes sortes, privatisent à tour de bras, pour s’enrichir et enrichir toujours plus leurs clients ou alliés sur notre dos, tout cela avec la bénédiction de l’UE qui elle aussi nous coûte un pognon de dingue. Dans tous les corps d’état que les Français entretiennent en France et à Bruxelles, et l’armée ne fait pas exception, il y a bientôt plus d’officiers que de simples soldats…
Les mensonges, les promesses, les inversions accusatoires
Ces gens ont tellement perdu l’habitude de s’occuper du pays qu’ils sont devenus incapables de régler même les choses les plus simples, comme des commandes de masques. Ils en sont réduits à réquisitionner les masques que les régions commandent !
La crise du Coranavirus met à jour leur inutilité totale et absolue. Ils n’ont rien vu venir, rien anticipé, rien préparé, rien. Ils courent partout comme des poulets sans tête, ils colmatent les brèches qu’ils ont ouvertes, contredisent les ordres qu’ils ont donné, et les rares décisions qu’ils prennent sont mauvaises. La population a compris qu’on ne pouvait rien attendre d’eux et elle se débrouille toute seule. La première fois que j’ai vu ça, c’est au Mexique. Tout y est privatisé, l’état ne fait plus que deux choses, lever des taxes et envoyer la police. Le système D et la solidarité prévalent. Mais pendant que j’étais au Mexique, je n’ai quand même jamais entendu les ministres appeler aux dons pour aider entreprises…
Et quand ni les mensonges, ni la communication, ni les promesses ne marchent plus, ils nous accusent de leur incurie et nous punissent de leur incompétence en nous enfermant ad vitam aeternam et en réprimant sauvagement ceux qui n’obtempèrent pas assez vite…
La répression
L’état d’urgence sanitaire donne les pleins pouvoirs à l’exécutif pour : réprimer les récalcitrants au confinement (ou présumés tels) notamment dans les quartiers populaire (10% des amendes en Seine St Denis), mettre au pas les travailleurs en détruisant le droit du travail et en supprimant les contrôles de l’inspection du travail, faire taire l’opposition et les critiques avec des traditionnels appels à l’unité soutenus par une rhétorique guerrière qui permet de dénoncer comme traîtres les récalcitrants, diminuer les libertés (tracking) et multiplier les ordres contre-ordres et désordres plus ou moins légaux, en toute impunité.
Comme dit le proverbe : pour quelqu’un armé d’un marteau, tout ressemble à des clous.
L’effacement des traces
La dérégulation, la déresponsabilisation, le laxisme, l’imprévoyance, qui caractérisent la gouvernance actuelle, engendrent catastrophe sur catastrophe, que nos élites n’ont plus le pouvoir, ni le temps, ni l’envie de solutionner. Alors, après avoir s’être beaucoup agité devant les caméras, avoir beaucoup menti et avoir beaucoup promis de se convertir (à l’écologie, au climat, à la planification, au pacifisme, à la séparation des pouvoirs, à l’Europe, à la démondialisation, au respect des lois, à la défense de l’hôpital public, etc.), dès que la pression est un peu retombée, on se dépêche, avec l’aide des médias pour toujours complaisants, de mettre la poussière sous le tapis et d’effacer les traces. Comme l’explique Annie Thébaud-Mony, sociologue de la santé, il n’y a eu aucun suivi médical (ou autre, d’ailleurs) après l’incendie de Notre Dame (plomb), celui de l’usine de Lubrizol, et quantités d’autres scandales sanitaires ou écologiques. Pareil pour les crises financières : après la crise de 2008, tout est reparti comme si de rien n’était. Pareil pour la crise des Gilets jaunes, où sont les milliers de cahiers de doléances qu’on a fait rédiger aux Français?
Mais laissons le dernier mot à Machiavel:
« L’habituel défaut de l’homme est de ne pas prévoir l’orage par beau temps ». Ne pas gouverner, c’est refuser de prévoir, d’anticiper, de se préparer (la gestion des flux).
« Pour prévoir l’avenir, il faut connaître le passé, car les événements de ce monde ont en tout temps des liens aux temps qui les ont précédés. Créés par les hommes animés des mêmes passions, ces événements doivent nécessairement avoir les mêmes résultats ». Ne pas gouverner, c’est refuser de tirer des leçons du passé ou de ses propres erreurs («Soyez fiers d’être des amateurs»).
« La soif de dominer est celle qui s’éteint la dernière dans le cœur de l’homme ». Ne pas gouverner, c’est accepter la loi du plus fort (la loi du marché, la compétition de tous contre tous).
« L’expérience prouve que jamais les peuples n’ont accru leur richesse et leur puissance sauf sous un gouvernement libre. » Ne pas gouverner, c’est refuser à son peuple la justice et la liberté qu’il est en droit d’attendre de son pays.
« Le parti de la neutralité qu’embrassent le plus souvent les princes irrésolus, qu’effraient les dangers présents, le plus souvent aussi les conduit à leur ruine ». Ne pas gouverner, c’est refuser ou être incapable de choisir, de décider (le « en même temps »).
La crise du Coronavirus, a mis les projecteurs sur l’incurie, l’amateurisme et la corruption de nos dirigeants. Espérons que la population, ne laissera pas, cette fois-ci, les puissants imposer le retour au « business as usual », dans une société de surveillance encore plus répressive, autoritaire et précaire qu’avant, comme certains le craignent. Il est vrai que comme dit Machiavel : « La meilleure forteresse des tyrans, c’est l’inertie des peuples », et aussi, en l’occurrence, les institutions de la Ve République, sans lesquelles la Macronie n’aurait pas tenu jusqu’ici. C’est seulement en descendant dans la rue, tous ensemble que nous arriverons à nous faire entendre. Espérons que personne ne manquera au rendez-vous, cette fois-ci !
Appendice
Machiavel, haut-diplomate de la République florentine, a dû s’exiler sur ses terres lorsque les Médicis ont renversée la République en 1512. Pour tenter de rentrer en grâce, il fait parvenir à Laurent II de Médicis, un traité de philosophie politique portant sur le gouvernement des principautés (Le Prince, en français). Comme dit Olivier Pironet : « Il s’agit pour son auteur de réfléchir aux moyens de rétablir la république dans la cité toscane et d’édifier un État suffisamment fort pour « prendre » (unifier) l’Italie et la « délivrer » des puissances étrangères. Le Prince s’adresse à celui qui sera capable de réaliser ce double objectif.» Dans son autre œuvre majeure, les Discours sur la première décade de Tite-Live, publiés en 1531, Machiavel examine, en relisant l’histoire romaine, les principes du régime républicain, et démontre sa supériorité par rapport aux systèmes despotiques ou autoritaires (principati). Selon lui, chaque régime repose sur l’opposition fondamentale entre deux grandes classes, ou « humeurs » (umori) sociales, qui en détermine la forme : le peuple, c’est-à-dire le commun des citoyens, et les grands, ceux qui constituent l’élite sociale, économique et politique. Les seconds, minoritaires, veulent la domination ; le premier, majoritaire, la conteste : « Et de ces deux appétits opposés naît dans les cités un de ces trois effets : ou monarchie, ou liberté, ou licence. » La monarchie, ce principato autoritaire que Machiavel voit également dans l’oligarchie, est incapable de résoudre la question sociale. Il faut donc lui préférer un régime républicain, seul système à même de garantir l’égalité des citoyens, la réalisation du bien public et l’indépendance du pays. Mais cette république, comme le précisent les Discours, ne peut s’appuyer que sur l’institution de la discorde civile entre les élites et la plèbe, autrement dit sur la reconnaissance politique du conflit inhérent à la cité : « Dans toute république, il y a deux umori (…) et toutes les lois favorables à la liberté ne naissent que de leur opposition. » Alors que la grande majorité des penseurs républicains de son époque prônent une oligarchie, le Florentin préconise l’instauration d’une république populaire (stato popolare) fondée sur l’autorité suprême d’une assemblée au sein de laquelle le peuple peut participer, au même titre que les grands, à la direction des affaires de la cité.
Pour Machiavel, il n’y a pas de plus grand bien, que la liberté. Pour lui comme l’explique Cristian Nadeau, pour être autonomes, nous devons vivre dans un État libre, c’est-à-dire un État où la liberté de chacun se mesure à l’aune de la liberté de tous. La liberté de tous n’est cependant possible qu’à deux conditions: a) personne n’est soumis à qui ce soit; b) l’État n’est soumis à personne sinon à la volonté de ses membres (indépendance de l’État par rapport aux forces extérieures). Ainsi, lorsqu’il s’agit de la liberté de l’État, Machiavel affirme qu’elle doit être défendue à n’importe quel prix, « soit ignominieusement, soit glorieusement », car la défense de la patrie est toujours la défense du bien. Le plus grand danger pour l’intérêt commun est de laisser libre cours à la poursuite des intérêts personnels, ceux des individus ou ceux des groupes sociaux. Pour qu’une république soit libre, elle ne doit appartenir à personne.
Le programme des nouvelles routes de la soie (Belt and Road Initiative, BRI) dévoilé par la Chine en septembre 2013 vise à faciliter, sécuriser dans plusieurs sens du terme et harmoniser les échanges commerciaux internationaux depuis et vers la Chine, ceux-ci s’intensifiant depuis le début des années 2000. Ce vaste projet qui porte principalement sur les transports terrestres et maritimes entraîne également des investissements dans d’autres infrastructures (énergie et télécommunication notamment). Initialement prévue pour les échanges eurasiens, la carte des nouvelles routes de la soie (65 pays en 2015) n’a cessé depuis d’évoluer au fur et à mesure de l’adhésion de nouveaux pays ou organisations (139 pays en janvier 2020). En effet, ce projet que la Chine évaluait au départ à 1 000 Milliards d’USD et cofinancé par la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII) est perçu comme une opportunité, surtout par les pays isolés et les pays en développement dont les crédits consentis par les institutions historiques ne sont pas à la hauteur des investissements nécessaires pour accompagner leur croissance parfois proche des deux chiffres.
Soucieuse du risque de surendettement que pourrait entraîner le financement de chantiers de grande ampleur, la Banque Mondiale reconnaît néanmoins que la BRI contribuera à améliorer l’économie des pays participants et donc les conditions de vie de leurs citoyens sous réserve cependant que ces pays appliquent une politique de transparence et qu’ils prennent en considération les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance.
L’île de la Réunion comme hub maritime en océan Indien
Dans l’océan Indien, La Réunion (département et région française) dont le PIB est de moitié inférieur à celui de la métropole, affiche une croissance mitigée et une chute des exportations de 12,5 % en 2018. Pourtant, lorsque la Chine adhère à l’OMC en 2001, l’île de La Réunion entrevoit très tôt l’opportunité de développer son économie. Devenue région ultrapériphérique en 2003, La Réunion officialise ses relations l’année même en signant un accord cadre avec la république populaire de Chine et une convention de coopération avec la ville portuaire de Tianjin, quatrième ville la plus importante de Chine en nombre d’habitants. Les retombées sont timides, mais l’île persévère.C’est à partir de 2009, avec l’ouverture d’un consulat à Saint-Denis, que les relations sino-réunionnaises prennent un nouvel élan. Un institut Confucius siégeant au sein de l’université de La Réunion est inauguré en 2010. L’année qui suit, la Chine accorde à La Réunion le statut de destination touristique autorisée, un graal pour l’île qui ne comptabilise quasiment pas de touriste chinois contrairement à ses voisines, Maurice et Seychelles.
Mais l’absence de ligne aérienne directe entre la Chine et La Réunion (jusqu’en 2017) n’améliore pas la situation. Avec l’annonce du projet des nouvelles routes de la soie en 2013, l’île pense trouver une nouvelle voie.En effet, devant l’hésitation de Maurice à signer un accord sur la BRI alors qu’elle est la mieux placée sur la route maritime qui relie l’Asie à l’Afrique du sud, La Réunion ne cache pas son ambition de devenir le hub maritime des nouvelles routes de la soie pour le triangle Asie-Afrique-Australie. Le premier forum économique Chine-Réunion se tient en 2017 et La Réunion ouvre une antenne de Région à Tianjin en 2018.
La Polynésie française comme un hub numérique dans le Pacifique sud
Dans le Pacifique sud, en Polynésie française (collectivité française d’outre-mer), le tourisme contribuerait pour 13% à son PIB marchand, ce qui est peu compte tenu du potentiel de ses îles. Une raison estque ces perles du Pacifique situées à plus de 5 000 km de tout continent sont perçues comme des destinations inaccessibles, tant par l’éloignement que par le coût du voyage. A l’instar de La Réunion, la Polynésie française a vu dans l’ouverture et la croissance en devenir de la Chine une opportunité de développer son tourisme. Le Consulat général de Chine en Polynésie française ouvre ses portes en 2007. En mars de l’année suivante, la Chine accorde à la Polynésie française le statut de « destination touristique agréée » puis l’université de Polynésie française accueille unInstitut Confucius à partir de 2013. En 2015, le président de la Polynésie française signe un accord avec Hainan Airlines (HNA) pour le développement du tourisme chinois dans les îles. Cependant, suite aux difficultés financières de HNA en 2017, la fréquentation touristique chinoise ne progresse pas (environ 5 000 chinois pour 216 000 touristes en 2018).
Face à ces déboires, la Polynésie française étudie également d’autres leviers de croissance. Située à la croisée de 4 continents, la Polynésie française pourrait devenir un hub dans le Pacifique. Non pas un hub de transbordement, car elle est totalement excentrée des couloirs maritimes, mais un hub numérique. La Polynésie a accès au haut débit depuis 2010 par un câble sous-marin reliant Tahiti à Hawaï. Par sécurité, unsecond câble a été posé en 2020, reliant la Polynésie française à la Nouvelle-Zélande. La collectivité étant peu peuplée et se situant en fin de parcours de ces câbles, ceux-ci sont très largement sous-utilisés. Devenir le point de jonction entre les continents lui permettrait de tirer profit de ses surcapacités. Dans le cadre des nouvelles routes de soie le Chili envisage de construire un câble sous-marin qui le relierait à la Chine. Il s’agira du premier câble reliant l’Amérique du sud à l’Asieet la Polynésie française se situe sur le parcours. Le président de la Polynésie française a rencontré le président du Chili afin de confirmer l’intérêt du Pays pour le projet.
La transparence comme moyen de légitimation de l’influence
La récente politique d’ouverture de la Chine a entraîné l’ouverture de nombreuses résidences ou de services diplomatiques à travers le monde en un temps court. Il s’agit d’une procédure habituelle de chaque pays entretenant des relations avec la localité hôte ou ayant des ressortissants résidant dans cette localité d’avoir une représentation ou un service diplomatique sur place. Le fait que la présence diplomatique chinoise s’accompagne de l’ouverture d’instituts Confucius (541 instituts à ce jour) s’inspire des démarches d’autres puissances pour promouvoir leur culture à travers le monde, notamment de la France (800 implantations Alliance française), du Royaume-Uni (le British Council dans plus de 100 pays), de l’Allemagne (157 instituts Goethe) et de l’Espagne (86 instituts Cervantes). Les investissements et aides aux investissements à l’étranger font également partie des opérations courantes réalisées par toutes les puissances.
La démarche inédite de la Chine est ailleurs. Elle est dans l’annonce au monde entier de son projet d’envergure internationale, à partir de septembre 2013, avant même d’avoir échangé avec les pays concernés, d’afficher clairement ses motivations et de publier les évolutions du projet et l’état d’avancement. En agissant ainsi, là où habituellement des échanges à huis clos précèdent les annonces publiques, là où il est difficile de connaître à l’avance et plus tard les plans stratégiques ou les véritables plans stratégiques des parties (cette situation d’ailleurs fait partie des plans), en dévoilant ses plans ouvertement, la Chine a pris de court toutes les autres nations, coupé l’herbe sous le pied de quiconque avait d’autres plans non dévoilés et a mis sous pression ceux qui ont trop tardé à mettre en place leur propre stratégie.
Cette transparence affichée tout en insistant sur les rapports gagnant-gagnant qui rend difficilement contestable le bien-fondé du projet, a conféré à la Chine un pouvoir d’attraction, ayant pour conséquence une avalanche de manifestations d’intérêt. Alors que certains projets n’entraient pas dans le cadre des nouvelles routes de la soie ce sont les pays candidats eux-mêmes qui justifiaient auprès de la Chine l’intérêt de les intégrer aux nouvelles routes de la soie, sans nécessairement solliciter une participation de la Chine dans les investissements par ailleurs.
Sans pour autant adhérer officiellement au projet (en Europe de l’ouest par exemple, seuls l’Italie, le Portugal, la Suisse et le Luxembourg ont signé un protocole d’accord sur la BRI), toutes les grandes puissances sont membres de la BAII créée en 2014 spécialement pour le projet, excepté les Etats-Unis, dont il aura fallu attendre quelques années les premières réactions, des réactions d’inquiétude et de colère de n’avoir réagi plus tôt, sans nommément citer le projet des nouvelles routes de la soie.
Louis Alexandre, rédacteur en chef de la revue Rébellion et spécialiste des questions sociales, analyse la situation sociale née du confinement et présente l’actualité de sa revue.
Après la crise sanitaire, la crise sociale ? C’est la crainte pour les renseignements généraux mais aussi pour la prédictions de nombreux spécialistes. Alors que des « efforts » seront demandés aux employés pour aider l’économie à se relever, Louis Alexandre craint que ce ne soit qu’un écran de fumée pour détruire encore plus le droit des travailleurs.
Infos-Toulouse : Le Covid-19 est à l’origine d’une crise sans précédent. Pensez-vous qu’un retour à la normale est possible rapidement ?
Louis Alexandre : Cela est possible malheureusement. Le pire est que tout rentre dans la norme voulue par nos gouvernants. Qu’on oublie les sacrifices des uns et les responsabilités des autres. Que les milliers de morts des hôpitaux et des Ehpad ne soient plus que des statistiques dans un rapport, qu’on ne tire pas les enseignements de tout cela. Mais je doute que cela soit aussi facile pour l’oligarchie. Si elle utilise la peur et la culpabilisation pour soumettre les esprits, la colère née de sa gestion calamiteuse de la situation sanitaire laisse penser qu’un nouveau cycle de révoltes va prendre la suite du mouvement des Gilets jaunes.
Croyez-vous que le gouvernement tire des enseignements de la situation?
Il n’aura pas le choix car la colère populaire va lui présenter l’addition. « Nous sommes en guerre », martelait frénétiquement Emmanuel Macron lors de sa première intervention. Oui, en effet, ils sont en guerre sociale depuis son élection. Élu parce qu’étant le dernier barrage de l’oligarchie face à la montée du populisme, la macronie mène un lutte sans merci contre toutes les conquêtes sociales des travailleurs français et l’idée d’une nation solidaire. Dans sa politique intérieure comme extérieure, son agenda était d’imposer sa vision libérale d’un monde sans limite.
La crise sanitaire du Covid-19 a profondément bouleversé leurs plans car c’est une remise en question radicale du modèle mondialiste. Comme on l’avait observé lors des premiers jours de mobilisation des Gilets jaunes, le gouvernement a paniqué devant une situation nouvelle et tragique. Ils n’ont pas été à la hauteur des enjeux et cela s’est vu. La honte tue quand le roi se réveille nu.
Heureusement pour lui, la force régalienne de l’État a repris le dessus. Sauvée hier par les forces de l’ordre républicain des Gilets jaunes, la macronie a survécu grâce au dévouement des professionnels de santé. La machine a tourné uniquement par le travail des classes laborieuses qui ont assuré leurs devoirs alors que les élites fuyaient leurs responsabilités.
« Macron a tiré une balle dans la nuque du Code du travail »
Que vous inspirent les mesures d’urgence pour le redémarrage ?
C’est ma crainte. On aura beau applaudir les infirmières, célébrer les petits paysans et saluer le travail des ouvriers qui font tourner la nation durant cette crise, on risque de ne pas voir le hold-up que prépare l’oligarchie sur notre dos. Le MEDEF a déjà déclaré qu’il fallait donner un bon coup de fouet pour relancer la machine ! Macron avait commencé à tuer le Code du travail quand il était ministre de Hollande, là il lui a tiré une balle dans la nuque. Le patronat en rêvait, le Covid-19 l’a fait…
L’autre point très inquiétant est le développement de la surveillance numérique de masse. Les dispositifs de traçage et de contrôle social qui risquent d’être mis en oeuvre pour des raisons sanitaires, seront très utiles pour garantir une reprise sans explosion de révolte. Comme les lois antiterroristes post-Charlie, beaucoup de mesures de surveillance peuvent devenir des armes contre toute forme de dissidence au sein de la population.
Que vous inspirent les théories du complots présentes sur le net ?
Les gens doutent, avec raison du système, et les « Fakes News » propagées par le médias officiels n’y sont pas pour rien. Après je me méfie beaucoup des vertus incapacitantes de ce genre de lubies. À trop chercher les détails, on perd la logique de l’ensemble. Qu’un chinois ait choppé la maladie dans un bol de soupe au pangolin ou que la CIA (ou autres) ait créé le virus en laboratoire, ce sont d’abord les conséquences immédiates qu’ils faut combattre.
« Cette force ne sera pas perdue »
L’avenir est donc sombre selon vous ?
« Il faut opposer au pessimisme de la raison l’optimisme de la volonté », disait Gramsci. Il y a des choses très positives qui ont été semées dans les esprits. Les semaines de confinement ont aussi déconfiné l’imaginaire et la pensée collective. On a vu que la solidarité et l’entraide était toujours présente chez les « braves gens ». Que la spiritualité pouvait être vivante en dehors d’un cadre social établi. On a compris ce qui était essentiel à nos vies. Cette force ne sera pas perdue, j’en suis certain.
On peut transposer l’avis du philosophe Slavoj Zizek sur les thèses complotistes sur les attaques du 11 septembre : « Il n’est pas nécessaire, de toute façon, de l’avoir organisé. Cela a servi à justifier une certaine politique. Et c’est encore mieux, dans la perspective, si cela n’a pas été prémédité. C’est cela surtout qu’il faut voir. Sans même une quelconque conspiration, cela fonctionne. D’un autre côté, il est vrai qu’il y a quelque chose, qui justifie que l’on réfléchisse à l’existence de figures paranoïaques conspirationnelles. (…) Aujourd’hui, avec la technologie, on sait ce qui se passe, partout. C’est pourquoi les États ont sans cesse besoin d’intervention secrètes. Il y a certainement des conspirations, partout, à cause de cette connaissance technologique de l’état du monde. De toutes les façons, je le répète, nous n’avons pas besoin de conspiration pour comprendre l’exploitation que l’on a faite du 11 septembre ».
Comment la revue Rébellion prépare la suite ?
En travaillant d’arrache-pied comme toujours. Les dernières semaines furent intenses en matière de diffusion sur notre site avec plusieurs articles publiés pour tenir en éveil nos lecteurs. Nous avons eu aussi un élan de soutien sans précédent, d’abonnements et de commandes. Je voudrais d’ailleurs remercier l’ensemble de ce nouveau public (mais aussi les anciens qui reviennent nous aider pour l’occasion) qui viennent nous donner les moyens d’assurer un nouvel élan pour nos initiatives.
La sortie du numéro 88 devra avoir lieu prochainement. Après 18 ans d’existence, Rébellion se renouvelle constamment et la jeune équipe qui émerge est surement la plus prometteuse de son histoire. De manière militante, il faut profiter de cette période de « calme avant la tempête » pour faire le bilan des expériences passée et surtout de redonner une dimension positive, créatrice et dynamique à notre engagement. Beaucoup de balivernes ont été balayées par la crise (le survivalisme du dimanche, la misanthropie en carton et le complotisme bidon), on ne doit pas retomber dans cela et proposer autre chose de plus constructif.
Un dernier mot ?
Prenez soin de vous et de vos familles ! Rendez-vous utile et préparez l’alternative !
LA “CRITICA POSITIVA” DI DOMINIQUE VENNER: UNA RIFONDAZIONE NAZIONAL-RIVOLUZIONARIA?
Il libro che ho postato sotto, "Per una critica positiva. Scritti di lotta per i militanti" (Passaggio al Bosco Edizioni, 2018, ed. orig. "Pour une critique positive. Écrit par un militant pour des militants", Éditions Ars Magna, 1997 ed Editions IDées, 2013), scrivono il dott. Nicolas Leoburg e il dott. Stéphane François, sarà fondamentale negli anni '60 sia per l'evoluzione della destra nazional-rivoluzionaria francese che per la genesi della Nouvelle Droite. Il libro in questione è stato scritto da Dominique Venner ed è un vero e proprio manuale del rivoluzionario di estrema destra: ancora oggi rappresenta per la galassia nazional-identitaria francese ed europea – e non è affatto un caso se pensiamo che la Nouvelle Droite leggerà da destra la figura di Antonio Gramsci, descritto come teorico dell'egemonia culturale, rilettura de-marxistizzata del suo pensiero, teorizzando il “gramscismo di destra” – l'equivalente del “Che fare?” di Lenin – e non casualmente anche Jean Thiriart si ispirerà al “centralismo democratico” marxista-leninista per organizzare il suo gruppo, Jeune Europe –.
Dominique Venner lo scrisse in carcere col preciso intento di offrire una strategia operativa ai tanti militanti francesi che credevano nella svolta nazionalista europea, scrivendo un’opera essenziale e completa, redatta con il linguaggio asciutto e diretto di chi si è formato nell’attivismo di strada e nella guerra d’Algeria, che influenzeranno tutto il radicalismo di destra francese e non[1].
Venner ha un passato di milizia nel neofascismo francese di tutto rispetto. Figlio di un architetto fascista membro del Parti populaire français di Jacques Doriot, si arruola nel 1956 come volontario nei parà e resta segnato dall’esperienza della guerra d’Algeria. Al ritorno in patria milita in Jeune Nation e aderisce alla rete clandestina dell’Oas. Detenuto per 18 mesi nel braccio dei prigionieri politici della Santé, all’uscita dal carcere, nel 1962, scrive il suddetto pamphlet, testo basilare per tutta l’ultradestra nazionalista rivoluzionaria impegnata a passare risolutivamente dall’attivismo alla lotta rivoluzionaria sul piano legale: «Il lavoro rivoluzionario – scrive Venner – è un affare di lungo respiro che esige ordine nelle menti e negli atti. Di qui il bisogno di una teoria positiva di lotta ideologica. Una rivoluzione spontanea non esiste. […] L’unità rivoluzionaria è impossibile senza unità di dottrina».
I riferimenti venneriani sono netti e qualificanti: il richiamo alla disciplina e alla tenuta interiore, la centralità della formazione e della dottrina ideologica, l’urgenza di costruire un’organizzazione militante strutturata ed efficiente, la volontà di edificare una Comunità organica di popolo.
Secondo Venner «Bisogna uscire dalla logica che ci vuole una piccola organizzazione e orientarci verso una struttura che corrisponda alla nostra vocazione di movimento ideologico. Una struttura diversificata e articolata, il cui ruolo sarà quello di una centrale ideologica, una struttura senza delimitazioni territoriali, i cui membri diffondano i nostri insegnamenti a seconda degli ambienti, delle capacità, dei rapporti con l'esterno». Insomma, senza rendersene conto, Dominique Venner getta le basi per quella rivoluzione metapolitica che vedremo nel 1968, ovvero la nascita del GRECE : Groupement de Recherche et d'Etudes pour la Civilisation Européenne. Ma prima avremo la nascita, attorno all'omonimo periodico, del gruppo Europe-Action, creato nel gennaio 1963, che aggregherà i reduci dell’Oas, i giovani della Fédération des étudiants nationalistes, gli intellettuali collaborazionisti come Rebatet e molti giovani neofascisti da tutta Francia, come lo stesso giovane Alain de Benoist. l gruppo di Venner coltiva rapporti col movimento nazional-comunitarista Jeune Europe, diretto dal belga Jean Thiriart, non esaltando il nazionalismo statocentrico, ma il nazional-europeismo ispirato dall’esperienza delle Waffen-SS. L’obiettivo del gruppo è ambizioso: rinnovare la cultura della destra francese, liberandola dal proverbiale antintellettualismo e dal fardello della sconfitta nel 1945 e, soprattutto, dal patriottismo vetusto che esalta il vecchio Stato-nazione nato dalla Rivoluzione francese. Allo Stato-nazione, Europe-Action contrappone un nuovo tipo di nazionalismo etnico in cui lo Stato deve corrispondere al gruppo etnico dominante da inserire in una cornice federale ed europeista. Il discorso, mutuato da Jeune Europe – a cui però manca quella visione “trascendente”, diventando in effetti una sorta di “giacobinismo europeo” –, viene ripreso dalla Nouvelle Droite e dai gruppi etnonazionalisti identitari. I neofascisti di Europe-Action, guidati da Venner, sono razzisti, favorevoli alla preservazione dei particolarismi etnoculturali dei popoli europei dinnanzi al pericolo dei “barbari” del Terzo Mondo, specie dopo l’inizio della decolonizzazione, fenomeno che sta dando inizio all’immigrazione di tali popoli nelle metropoli europee, un razzismo biologico che risente del clima colonialista presente nella destra dell’epoca. «L’Europa è nel cuore il cui sangue batte a Johannesburg e nel Quebec, a Sydney e a Budapest, a bordo delle bianche caravelle e dei vascelli spaziali, su tutti mari e in tutti i deserti del mondo»[2]. Il crollo demografico occidentale, da contrapporre alla proliferazione dei popoli delle colonie, veniva affrontato con toni catastrofici:
«Da qui al 1990, la popolazione mondiale raddoppierà. […] La Cina, da sola, “partorisce” una Francia ogni tre anni e un’Urss ogni sedici. Al pericolo di una tale pressione demografica, aggravato dallo scatenamento di un razzismo antibianco, si aggiunge quella lenta invasione dei territori europei da parte delle popolazioni allogene. La Francia vede arrivare, ogni giorno, un migliaio di nordafricani e mille neri ogni mese. L’Inghilterra conta quasi un milione di abitanti di colore. La criminalità e l’insicurezza aumentano, come pure le malattie più perniciose. […] non si può non ricordare che Roma crollò non a causa degli assalti esterni, ma perché i barbari dalla pelle scura si erano installati nelle sue mura. Accadrà lo stesso per l’Occidente?»[3]
La rifondazione e il riordinamento della gioventù nazionalista francese parte dalle tesi della «critica positiva» di Venner, e vengono esposte nel maggio 1963 in un numero speciale di «Europe-Action» dal titolo 'Qu’est que le nationalisme?', che si pone come una novità per il gruppo, che vedrà in modo diverso dagli altri gruppi di estrema destra il nazionalismo, il quale, pure con delle similitudini con quello europeista e “nazional-comunitarista” di Jeune Europe di Thiriart, è l’«espressione politica del pensiero occidentale, che intende creare le condizioni dello sviluppo materiale e spirituale dei popoli occidentali in stretta osservanza delle leggi della vita», che si forgia sull’idea di Europa, «comunità dei popoli bianchi» corrispondente a una «comunità di cultura, di spirito e di destino» capace di esprimere un senso di appartenenza che non ha radici nell’idea volontarista della Rivoluzione francese, ma in un nazionalismo etnico e comunitario che vada oltre lo Stato-nazione giacobino ed illuminista [4]. Ovvero oltre un nazionalismo imperiale ma non imperialista, privo di velleità espansionistiche e giacobine, desiderose di esportare un proprio modello politico-culturale al di fuori dell’Europa, ma, invece, particolarista e autarchico. Tutti temi presenti nel GRECE e nei circoli europei della Nuova destra, compresi quelli “dissidenti” (Synergies européennes e Terre et Peuple in primis). Insomma, “Pour une critique positive” permetterà il passaggio da un “vecchio” ad un muovo modo di situarsi a destra – e, successivamente, al di là destra destra e della sinistra – sia in campo militante che metapolitico.
Nel 1968 infatti, Venner sarà uno dei promotori dei «Groupes de recherches et d'études pour la civilisation européenne»: «Né partito politico, né cenacolo letterario, né società segreta, né l’ennesima incarnazione di un’inesistente “internazionale fascista”», scrive il politologo francese Jean Yves Camus,[5] questa «società di pensiero a vocazione intellettuale» (o «comunità di lavoro e di pensiero»)[6] da oltre quarant’anni ha fra i suoi teorici di punta il filosofo normanno Alain de Benoist e ha avuto, oltre a Dominique Venner, personalità come Pierre Vial, Jean Varenne, Jean Haudry, Guillaume Faye, Jean Mabire, Jean-Claude Valla, senza contare personalità esterne come l’italiano Marco Tarchi, il franco-tedesco Pierre Krebs, il belga Robert Steuckers, il tedesco Henning Eichberg, l'inglese Michael Walker, il fiammingo Luc Pauwels, gli austriaci Jürgen Hatzenbichler e Andreas Mölzer, il croato Tomislav Sunić, il romeno Bogdan Radulescu o lo svizzero Armin Mohler, per citare i più importanti teorici europei di questa corrente di pensiero rivoluzionario-conservatrice; Venner, sempre nel 1968, creerà l'Istituto di studi occidentale (IEO). Dedicatosi alla storiografia, vinse nel 1981 un premio dell'Académie française con un saggio sulla guerra civile russa che fece seguito alla rivoluzione d'ottobre. Esponente della Nouvelle droite francese, dopo aver diretto la rivista «Enquête sur l'histoire», fondò nel 2002 la rivista bimestrale di storia «La Nouvelle Revue d'Histoire», di cui tenne la direzione fino alla morte, nel 2013. Venner, infatti, si tolse la vita nella Cattedrale di Notre-Dame il 21 maggio 2013 con un colpo di pistola in bocca in segno di protesta contro la percepita progressiva scomparsa dei valori tradizionali di matrice europea. L'episodio dell'immolazione, in un luogo sacro già precedentemente all'avvento del cristianesimo, non sarebbe perciò dovuto esclusivamente all'introduzione nell'ordinamento francese del matrimonio omosessuale, la Legge Taubira, come inizialmente ipotizzato, ma per una forte critica verso l'immigrazione e la cosiddetta “sostituzione etnica”, anche se, secondo fonti investigative, lo studioso identitario soffriva da tempo di una "malattia dolorosa" non meglio specificata. Nel biglietto d'addio Venner citerà le cause del suicidio:
«Io mi do la morte al fine di risvegliare le coscienze assopite. Mi ribello contro la fatalità del destino. Insorgo contro i veleni dell’anima e contro gli invasivi desideri individuali che stanno distruggendo i nostri ancoraggi identitari, prima su tutti la famiglia, intimo fondamento della nostra civiltà millenaria. Mentre difendo l’identità di tutti i popoli a casa propria, mi ribello nel contempo contro il crimine che mira alla sostituzione dei nostri popoli.»
NOTE:
[1] Nel dicembre 1982, al congresso del Parti de force nouvelle, soggetto di estrema destra concorrente del Front national e del tutto simile all’ala rautiana del Msi, ispirato cioè alle tesi trasversaliste e “solidariste” della Nouvelle droite, Roland Hélié, membro dell’ufficio politico, inviterà i militanti alla rilettura del testo di Venner (Cfr. P.-A. Taguieff, La stratégie culturelle de la “Nouvelle Droite” en France (1968-1983), in R. Badinter (a cura di), Vous avez dit fascisme?, Paris, Arthaud-Montalba, 1984, pp. 13-52. [2] J. Mabire, Notre nationalisme européen, «Europe-Action», luglio-agosto 1964, p. 13, cit. in A-M. Duranton-Crabol, Visages de la nouvelle droite. Le G.R.E.C.E. et son histoire, 1988, p. 27. [3] P. D’Arribére, Sous-développés, sous-capables, in «Cahier d’Europe-Action» n°1, maggio 1964, quarta di copertina. [4] D. Venner, Qu’est-ce que le nationalisme, in «Europe-Action» n°5, maggio 1963, p. 9. [5]J.-Y. Camus, La Nouvelle droite: bilan provisoire d’une école de pensée, in «La Pensée» n° 345, gennaio-marzo 2006, p. 23. [6] J.-C. Valla, Pour une renaissance culturelle, in Aa. Vv., Dix ans de combat culturel pour une renaissance, GRECE, Paris 1977, p. 61.
«Une annulation des dettes ne changera rien aux difficultés de l’Afrique»
Entretien avec Caroline Galactéros*
paru dans le FigaroVox le 17/04/2020
Ex: http://www.geopragma.fr
FIGAROVOX.- Le chef de l’État s’est engagé à «effacer» une partie de la dette des pays africains, était-ce la meilleure manière d’aider ces pays face à la crise économique sans précédent qui guette le monde entier?
Caroline GALACTÉROS.- La France a décidé de réorienter une partie de son aide au développement à hauteur d’1,2 milliard d’euros pour alléger les dettes bilatérales de certains pays africains envers nous et renforcer les systèmes de soins, de recherche et de détection, notamment via les instituts Pasteur. Paris a par ailleurs poussé le Club de Paris, qui réunit les créanciers de l’Afrique, à déclarer un moratoire sur 20 des 32 milliards de dollars dus cette seule année, par 76 pays pauvres dont 40 africains. Il s’agit donc à ce stade d’un moratoire, non d’une annulation ni même d’un allègement ou d’un rééchelonnement. Par ailleurs, le FMI et la Banque mondiale ont eux aussi activé certains de leurs mécanismes pour pouvoir prendre en charge le service de la dette durant quelques mois ou prêter (comme d’ailleurs l’UE à hauteur de 20 milliards d’euros) aux pays africains dont le budget est très lourdement au service de la dette et qui risquent une trop grande fragilisation si la crise du coronavirus venait à les toucher massivement submergeant leurs structures sanitaires notoirement insuffisantes et souvent dépendantes de l’intervention humanitaire.
“Au regard du sous-équipement de notre système de soins, on peut imaginer l’incidence d’une propagation soudaine du Covid-19 en Afrique.”
Quand on voit le sous-dimensionnement et le sous-équipement de notre propre système de soins, alors que nous pérorions sur sa supériorité mondiale il y a encore quelques mois, on peut imaginer l’incidence d’une propagation soudaine du Covid-19 sur certains grands ou petits États africains. Pour l’heure, le continent est toutefois peu touché à l’exception de l’Algérie, de l’Égypte et de l’Afrique du Sud. Les pays les plus à risque sont paradoxalement les plus développés et ceux qui dépendent fortement du tourisme et du pétrole, deux ressources en chute libre. La crise économique liée à la pandémie menace au bas mot 20 millions d’emplois, pourrait priver les États africains d’un tiers de leurs recettes fiscales et faire chuter leur croissance d’au moins 1%, sans parler du fait que les économies africaines demeurent majoritairement informelles, ce qui rend le concept du confinement tout simplement impraticable.
De ce point de vue, Paris est donc une fois encore dans l’incantation généreuse, sans grands risques, mais aussi un peu décalée par rapport à la réalité des nouveaux équilibres de puissance et d’influence. L’initiative française masque mal la préoccupation grandissante qui est la nôtre. En appelant à l’annulation de la dette, Emmanuel Macron a aussi saisi l’opportunité, après son offensive européenne manquée sur la mutualisation des dettes européennes, de mettre une nouvelle fois LE sujet brûlant sur la table. Celui de notre propre dette que les vannes désormais grandes ouvertes de la création monétaire pour parer l’effondrement de l’économie nationale (et européenne) va rendre elle aussi ubuesque et de fait bientôt irremboursable! Un peu comme lorsqu’on veut poser une question personnelle à un psychologue et qu’on lui «demande conseil pour un ami».
Toutefois, cette salve de générosité envers l’Afrique correspond sans doute aussi à un élan plus large et partiellement sincère, que le tragique de la situation mondiale actuelle permet d’invoquer…sans trop y croire. En effet, la France est aussi en train de «tester» auprès des membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, un texte appelant à une trêve mondiale des conflits en cours, tandis que la Russie a, de son côté, proposé son aide à l’Amérique. Donald Trump avait semblé prêter l’oreille. Crise du Pétrole oblige probablement. La Chine enfin a, à plusieurs reprises, appelé à l’unité du monde et au renforcement du multilatéralisme face à une menace qui vise la communauté humaine dans son ensemble.
“Les attaques sur la propagande des démocratures respirent la frustration et l’impuissance.”
Évidemment, comme pour les cargaisons de matériel sanitaire et médical livrées par la Russie à l’Italie ou par Pékin à l’Europe, on crie à la propagande et à l’instrumentalisation de la solidarité. Comment imaginer qu’il puisse exister, à côté d’un évident opportunisme et de la gestion bien comprise des intérêts nationaux, une once d’empathie ou de générosité gratuite dans l’action de ces démocratures? À mon sens, ces attaques sont à la fois puériles et contre-productives. Elles respirent la frustration et l’impuissance. Nous aimerions bien, nous aussi, être sortis de la tempête, avoir protégé nos populations, limité les pertes et remis notre appareil productif en branle, nous offrant le luxe de nous porter au secours des autres et de leur faire sentir combien ils dépendent de nous pour avoir abandonné leur souveraineté industrielle ou sanitaire…! Nous en sommes très loin. La crise du Coronavirus est une crise d’humanité. Elle révèle l’indifférence, la rapacité, l’absence d’appréhension globale de notre sort au-delà des envolées abstraites sur le multiculturalisme. C’est déjà le multilatéralisme qui est en morceaux et qu’il faudrait savoir ranimer.
N’est-ce pas la Chine qui est le plus gros créancier de l’Afrique?
En effet, la Chine détient environ 40% de la dette africaine: 145 milliards de dollars sur 365. Il faut savoir que cette dette n’est pas que publique, mais détenue partiellement par des fonds d’investissement, des banques, des entreprises privées. La Chinafrique n’est pas un mythe. La Chine achète l’Afrique depuis déjà près de 20 ans, sur les décombres de notre influence viciée par la repentance. L’absence de conditionnalité politique mise à son appui financier (il suffit de reconnaître l’existence d’une seule Chine pour être dans les clous) lui a assuré un immense succès qui lui fait posséder des pans entiers de l’économie de certains États ou parfois leur dette entière.
“La Chinafrique n’est pas un mythe.”
Pékin n’a donc pas d’intérêt à annuler quoi que ce soit, mais à creuser plus encore son emprise économique et monétaire, comme d’ailleurs en Amérique latine. Le projet des Nouvelles Routes de la Soie y pourvoie notablement et vise à installer des têtes de pont notamment portuaires pour les produits chinois à destination des marchés locaux mais aussi européens. Il est d’ailleurs évident qu’au moment où se conclut ce «généreux» moratoire, de multiples contreparties en concessions minières, pétrolières agricoles doivent être négociées sans doute à des conditions léonines, contre le secours chinois (comme probablement contre celui des autres créanciers occidentaux du continent). La pandémie a juste accéléré la bascule en cours depuis plus d’une décennie du leadership global du monde vers l’Asie et chacun cherche à en tirer parti, ou du moins, à n’en point trop faire les frais.
Cette aide sera-t-elle suffisante?
Évidemment non. Ce n’est pas à la mesure des problèmes de l’Afrique qui sont endémiques. Rien ne garantit d’ailleurs qu’elle sera véritablement «fléchée» vers les bons usages et qu’elle ne disparaîtra pas au moins partiellement dans les poches de ses récipiendaires africains officiels. C’est un geste qui ne coûte pas grand-chose au Club de Paris au G20 et mais ne rapportera pas non plus beaucoup aux populations africaines.
“C’est un geste qui ne rapportera pas non plus beaucoup aux populations africaines.”
C’est à mon sens surtout un moyen d’espérer retarder les effets déstabilisateurs de la pandémie sur un continent surpeuplé dont nous voudrions en Europe qu’il fixe ses populations afin d’enrayer la perspective de flux migratoires à sens unique incontrôlables, et ce plus encore maintenant que nos propres populations vont par millions se retrouver hors de l’emploi et que les coûts économiques et sociaux de l’épidémie en Europe vont exploser.
La fermeture des frontières européennes a ralenti pour un temps la pression migratoire. Faut-il s’attendre à ce qu’elle s’intensifie dans les années qui viennent à cause de la crise?
Oui. D’abord car il faudrait une prise de conscience durable pour que l’espace Schengen demeure véritablement fermé, ce qui est impératif. Je rappelle que la France, tandis que la pandémie fait toujours rage, n’a toujours pas jugé bon de fermer ses frontières nationales avec ses voisins immédiats tandis que l’Allemagne ou l’Italie sont infiniment plus pragmatiques…Nos tabous européistes et idéologiques nous affaiblissent dans la réponse à la crise.
“Le pire en matière de pression migratoire est à venir.”
S’agissant de l’Afrique, le pire en matière de pression migratoire est donc à venir. À cause de la crise, à cause des guerres de déstabilisation suicidaires que nous soutenons toujours au Moyen-Orient sans voir qu’elles creusent au loin le lit de la déstructuration nationale. À cause aussi des questions environnementales qui affectent une Afrique déjà si structurellement frappée par les éléments. Plus encore que cette pandémie sans doute, le défi migratoire est et sera pour l’Europe le test de sa survie. Si elle ne sait pas comprendre que la souveraineté de ses membres et le rétablissement d’États lucides et solides au socle régalien assumé sont, non des handicaps, mais les conditions de sa renaissance comme ensemble qui compte, alors l’UE mourra progressivement de son européisme hors sol, de son allégeance mentale et stratégique naïve à une Amérique plus patriote et unilatéraliste que jamais, dont elle ne constitue en fait docilement que la profondeur stratégique continentale face à la Russie et face à la Chine. Pour survivre, et d’autant plus après ce coup d’arrêt économique, l’Europe va devoir réserver ses forces et ses moyens pour ses propres populations et valoriser la préférence communautaire dans tous les domaines. Pour reconstituer ses forces et ses équilibres, sans indifférence au reste du monde, mais sans vivre dans un permanent renoncement à elle-même. Ce sursaut ne sera possible qu’avec des gouvernants dotés de vision, de cohérence et de courage politique.
Alors que l'Allemagne entreprend aujourd'hui, méthodiquement et franchement, son déconfinement, les représentants du meilleur système du monde, celui de l'Hexagone, s'exprimaient hier sur les ondes du service public. La longueur de leur communication n'a d'égal que le nombre de questions sans véritables réponses.
Humainement, on peut les plaindre de leur douleur, visible en ce moment, dans leur rôle de ministres, c'est-à-dire serviteurs, d'un État aussi lourd, aussi centralisé, aussi coûteux et en même temps aussi impuissant, hésitant et cafouilleux.
Mais, autant nous souffrons tous de cet étatisme, autant nos bons esprits faiseurs d'opinion suggèrent d'en guérir les maux par un surcroît d'étatisme.
Cette conférence de presse conjointe du Premier ministre et du ministre de la Santé présentait, sur tous les points, le mérite d'une certaine franchise, celle de sa propre obscurité. Les deux intervenants associés dans cette entreprise s'enlisaient en effet dans les nouveaux méandres de la parole publique.
Ils y étalaient donc à l'envi leurs propres incertitudes.
Deux heures pour lâcher, ce 19 avril, à peu près trois informations : la première pour annoncer que nous pourrons, c'est une bonne nouvelle, aller visiter ceux de nos aînés séjournant, dépendants, contraints, en fin de vie, dans des maisons de retraite ; la deuxième qu'il sera bientôt obligatoire de porter un masque dans les transports en commun et d'installer du gel dans les magasins – à condition de pouvoir se procurer masques et gels, idem pour les tests – sans garantie du gouvernement ; et enfin, confirmation, on ne sait toujours rien, après un mois de confinement et une semaine de tâtonnement, de ce qu'il en sera vraiment de la vie scolaire des enfants et de leurs vacances d'été.
Pour le reste, débrouillez-vous dans le brouillard braves gens, mais attention aux gendarmes.
Une seule chose semble certaine : les bistrots seront totalement fermés et les écoles en partie ouvertes. Cette dernière décision, arrêtée en fait parce qu'il se révèle urgent de laisser les parents travailler, se veut prise en principe au nom de l'égalité des chances. Le discours présidentiel du 13 avril a fixé la doctrine sur ce point. Reste aux syndicats et aux bureaucrates de l'Éducation nationale de s'accorder sur sa mise en œuvre. Ils n'y sont pas encore parvenus.
Ainsi, la parole publique ne souffre pas seulement de l'incertitude propre au sujet.
Comment accepter un propos toujours si imprécis, sur la disponibilité des masques, ou des tests, nous contraignant de croire, par ailleurs à l'omnicompétence de notre bureaucratie ?
Comment se fier, pensera-t-on, à des experts qui se contredisent ?
Comment croire en un président de leur comité, si péremptoire face aux médias, le Delfraissy, obligé de reconnaître les larges pans de son ignorance quand il est auditionné par les Sénateurs le 15 avril ?
Le discrédit s'abat, plus encore, et de plus en plus massivement, depuis les authentiques mensonges proférés face à la crise.
Le 24 janvier, deux victimes du virus chinois étaient confirmées en France, sur des patients hospitalisés à Paris et Bordeaux. Ce jour-là, encore ministre de la santé, Agnès Buzyn déclare : • 1° que "le risque d’importation depuis Wuhan est pratiquement nul"; • 2° que "le risque de propagation est très faible"; • 3° que "notre système de santé est bien préparé".
Trois affirmations totalement démenties par les faits
Le 17 mars, la même Buzyn affirme au Monde que, dès le mois de janvier, elle avait prévenu le Premier ministre de la gravité potentielle de l’épidémie de nouveau coronavirus. Autrement dit, si on la croit : d’une part le Gouvernement, informé du danger, n’aurait pas agi ; d’autre part, elle-même aurait sciemment cherché à tromper l'opinion.
Le 27 janvier, le professeur Jérôme Salomon directeur général de la santé ose affirmer que "nous bénéficions en France d’un test rapide qui va être disponible de plus en plus largement sur le territoire dans les prochains jours".
Le 23 février, Olivier Véran, qui vient de succéder à Agnès Buzyn, annonce : "dans les hôpitaux de Paris, nous allons pouvoir être largement en mesure de répondre aux demandes, quelles qu’elles soient, de réalisation de tests".
Que vaut donc aujourd'hui, au pays de Voltaire et des servantes de Molière, la parole publique ?
Le 11 mai approche, et ce jour-là, devant le désastre, l'opinion et la rue, artificiellement endormies jusque-là, se réveilleront et pourront demander des comptes.
Le règne du mensonge appartient toujours, certes hors concours, aux héritiers de l'empire du communisme. Mais si nous ne voulons pas évoluer vers l'ombre mortifère du totalitarisme, il faut prendre conscience du danger, ici et maintenant, de la post vérité officielle.
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Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Denis Collin, cueilli sur le site La Sociale et consacré à la décomposition accélérée des élites françaises. Agrégé de philosophie et docteur ès lettres, Denis Collin est l’auteur de nombreux ouvrages consacrés à la philosophie, à la morale et à la pensée politique, dont Introduction à la pensée de Marx (Seuil, 2018) et Après la gauche (Perspective libres, 2018).
Pourrissement des élites
Pour une analyse du cas français
Il n’y a pas de société sans élite. Ce constat est désagréable pour tous ceux qui, comme moi, tiennent l’égalité pour une vertu fondamentale. Mais c’est un fait. Nous ne pouvons guère nous passer de chefs capables de prendre des bonnes décisions sans trop tergiverser, de penseurs qui voient un peu plus loin que le bout de leur nez. Aucun État ne peut se passer d’un corps de fonctionnaires compétents, intègres et connaissant les lois et les techniques de l’administration. Qu’on le veuille ou non, toutes ces tâches ne peuvent être exercées par tous. Pour devenir un bon médecin, il faut beaucoup de temps et de connaissances et personne ne peut s’improviser médecin.
Le problème est bien connu : comment concilier l’idéal démocratique avec la nécessité que les élites gouvernent de fait. Il doit demeurer un libre jeu, conflictuel, entre le peuple et les grands, pour parler comme Machiavel. Les lois fondamentales doivent être adoptées par le peuple tout entier et les élites doivent être élues par le peuple et doivent lui rendre des comptes. La république idéale n’a pas d’autres principes. Le problème tient à ce que dans une société divisée en classes sociales aux intérêts divergents et même antagonistes, les élites sont sélectionnées par leur compétence, mais aussi et surtout par leur origine sociale. Ceux d’en haut finissent en haut ! Vilfredo Pareto a consacré un travail monumental à cette question en montrant les difficultés de la sélection des élites et la nécessité de la circulation des élites.
Si nous revenons maintenant à la situation française, il faut faire un constat terrible : celui de la décomposition accélérée des élites. En rajeunissant le personnel politique et en contribuant à l’éjection d’une bonne partie de la vieille classe politique, le macronisme a mis en lumière l’extraordinaire effondrement du niveau intellectuel des élites instruites dans notre pays. La bêtise crasse, la vulgarité, l’absence de tout sens moral et l’incompétence accablante dominent ces nouvelles élites, cette classe des « crétins éduqués » si bien caractérisée par Emmanuel Todd. Chaque jour, presque chaque heure, un des personnages haut placés du gouvernement profère quelque énormité qui va alimenter les réseaux sociaux. La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye excelle dans ce domaine, mais elle s’est tout simplement mise dans les pas de son « Jupiter » dont les petites phrases sur les gens qui ne sont rien, les chômeurs qui n’ont qu’à traverser la rue, etc. ont donné le ton général. Lallement et Castaner, Aurore Bergé et Amélie de Montchalin, Élisabeth Borne qui les a dépassées (les bornes) en niant la nécessité pour les éboueurs d’avoir des masques, cette députée LREM, médecin de son état, qui affirme que gouvernement a volontairement menti sur les masques pour mieux obliger les Français à se laver les mains : la galerie des monstres n’en finit pas.
Trransformations sociales du mode de production capitaliste
Il serait absurde de penser qu’un hasard malencontreux a permis à cette assemblée de prendre le pouvoir. Contrairement à l’idée que 99 % des citoyens s’opposeraient à 1 % de salopards, il faut admettre que la stratification sociale, les modes de formation et l’évolution technologique ont produit ces gens.
La France, c’est bien connu maintenant et nous le vérifions cruellement ces jours-ci, est un pays largement désindustrialisé — à la différence de nos voisins allemands et italiens (on oublie que la deuxième puissance industrielle de l’UE n’est pas la France, mais l’Italie). La désindustrialisation affaiblit le poids des élites scientifiques et techniques. À l’époque des Trente Glorieuses, l’appareil d’État était dominé par les « grands corps » issus des prestigieuses écoles d’ingénieurs (Polytechnique, Mines, Ponts et Chaussées). Ces gens n’étaient forcément des modèles d’humanisme ni d’humanité, mais au moins on peut présumer qu’ils savaient de quoi ils parlaient. En outre, leur existence sociale dépendait de l’existence d’une industrie forte et de la pérennité des orientations stratégiques de l’État. L’orientation vers les services et le commerce au détriment de l’industrie date de Giscard d’Estaing, grand européiste. Elle sera poursuivie par Mitterrand, en dépit de velléités contraires entre 1981 et 1983 et par tous les gouvernements successifs depuis. Macron n’est que l’aboutissement d’un héritage particulièrement lourd.
La délocalisation massive de la production vers les pays à bas coûts de main-d’œuvre se projette dans l’ensemble du corps social. Les ouvriers et les techniciens de l’industrie ont vu leurs effectifs fondre. Des pans entiers de l’industrie (textile, sidérurgie, électroménager) ont quasiment disparu. Les automobiles « françaises sont massivement fabriquées en dehors de nos frontières, notamment pour les petites citadines et gammes moyennes sur lesquelles la marge de profit est plus faible quand elles restent fabriquées en France. Est apparue une nouvelle classe moyenne supérieure de managers, commerciaux, communicants, DRH, etc. dont les compétences techniques et scientifiques sont nettement moindres, mais dont l’arrogance surpasse bien vite les pires des anciens élèves de l’X. Cette classe moyenne supérieure mène une vie aisée. Ses enfants trustent les bonnes écoles. Elle parle systématiquement une langue qui mélange des restes de français avec le globish. Elle comporte plusieurs millions d’individus. Certains sont directement des profiteurs de ce nouveau système et beaucoup d’autres sont seulement des aspirants, mais qui veulent y croire parce qu’ils pensent qu’ils le valent bien. Cette classe supérieure (entre la moyenne supérieure et la vraiment supérieure) est généralement “progressiste” : elle aime le “high tech”, les voyages, la communication et ne souhaite pas trop s’encombrer de restrictions. Elle est aussi souvent sympathisante de la cause animale, et elle est favorable au multiculturalisme avec d’autant plus de ferveur qu’elle vit dans ses propres quartiers, notamment les centres-villes “gentrifiés”. Point commun : la haine des “gilets jaunes”, ces ploucs qui fument et roulent au gazole, comme l’avait dit un certain ancien ministre, le sieur Benjamin Grivaux, disparu prématurément de la scène politique pour avoir voulu faire concurrence à Rocco Siffredi…
Des sociologues comme Christophe Guilluy ou des politologues comme Jérôme Sainte-Marie ont commencé d’analyser ces transformations sociales, mais c’est un travail qu’il faudrait poursuivre afin d’en comprendre toutes les implications.
L’éducation nouvelle et la fin de la culture générale
La culture générale a toujours eu pour finalité la formation intellectuelle des classes dominantes. De Gaulle le disait clairement : “La véritable école du commandement est la culture générale. Par elle, la pensée est mise à même de s’exercer avec ordre, de discerner dans les choses l’essentiel de l’accessoire (…) de s’élever à ce degré où les ensembles apparaissent sans préjudice des nuances. Pas un illustre capitaine qui n’eût le goût et le sentiment du patrimoine et de l’esprit humain. Au fond des victoires d’Alexandre, on retrouve toujours Aristote.” Tout est dit ! C’est pour cette raison que le mouvement ouvrier traditionnel a toujours revendiqué pour les prolétaires l’accès à cette “école du commandement”. Dans les écoles de formation des partis “marxistes” on faisait lire Marx et Engels, mais aussi Balzac et Hugo. On y vénérait l’histoire autant que la poésie.
À partir du moment où le gouvernement cède la place à la gouvernance, où la communication envahit tout le champ public autant que privé — ce qui commence au début du XXe siècle — la culture générale authentique n’est plus d’aucune utilité. Symbolique : la suppression de l’épreuve de culture générale à l’entrée de Sciences Po Paris — une école “prestigieuse” qui depuis longtemps n’était le plus souvent que “science pipeau”. La politique n’a plus besoin de culture, comme la direction de l’industrie n’a plus besoin d’ingénieurs. Une classe dirigeante cultivée peut être aussi cruelle et cynique qu’une classe dirigeante inculte — si la culture avait un rapport quelconque avec le bien, on le saurait. Mais une classe dirigeante inculte n’a aucun sens des perspectives d’avenir, y compris de son propre avenir. L’enseignement des vertus ayant complètement disparu, il ne peut plus en émerger quelque grand homme, quelque visionnaire.
Toutes les “réformes” de l’école depuis 1968 ont eu comme principale finalité l’abaissement du contenu des disciplines enseignées, entraînant l’indifférence croissante à l’idée de vérité objective. Tout bon communicant le sait : la vérité n’existe pas, elle n’est que ce que l’on parvient à faire croire. La pédagogie n’est rien d’autre qu’une technique de persuasion. L’idée n’est pas neuve. Elle est propre au système totalitaire, ainsi que l’a bien montré Hannah Arendt — on peut lire avec profit son livre sur Du mensonge à la violence. La fin de la culture générale implique également la fin du rapport au passé. Ce qui est inscrit d’une manière ou d’une autre dans l’idéologie du “progressisme” s’impose avec d’autant plus de perfidie qu’on multiplie les commémorations qui n’ont pas d’autre fin que de réécrire le passé, comme le fait Winston dans 1984.
L’élite gouvernante réunie derrière la figure de Macron — on a maintes fois raconté comment Macron a été choisi par l’élite tant étatique (inspection des finances) que capitaliste — est à la fois inculte (il suffit d’avoir entendu Macron essayer de s’élever spirituellement pour comprendre pourquoi il n’a pas passé l’agrégation de philosophie) et douée pour le baratin. Ils font tous immanquablement penser à un vendeur de voitures d’occasion, ce qui est un peu injuste pour les vendeurs de voitures d’occasion. Dans l’attitude de ces gens dans la crise du coronavirus il y a une part d’affolement devant une situation qui les dépasse, parce qu’il faut faire autre chose que de la communication et que les manuels de résolution de problèmes n’indiquent pas la procédure à suivre.
Ce qui atteint les classes dominantes rejaillit sur les classes dominées. On le sait depuis longtemps, ce sont souvent les intellectuels issus des classes dominantes qui ont apporté leurs armes aux dominés. Marx et Engels n’étaient pas des gros producteurs de plus-value ! Au lieu de ces mouvements des classes dominantes vers les classes populaires, nous avons aujourd’hui une “rébellion” organisée, patronnée, financée par les grands capitalistes qui y voient une opportunité commerciale autant qu’une idéologie parfaitement adéquate à leur monde, les mouvements “anti-discrimination” de tous les cinglés de la Terre, féministe 2.0, LGBTQ+++, décoloniaux de tous poils et amis des islamistes qui trustent les postes à l’Université, organisent les colloques les plus déments sur fonds publics et organisent la chasse aux sorcières contre ceux qui gardent un peu de bon sens.
La destruction du sens moral
Ce qui a disparu, ainsi que l’a très bien montré Diego Fusaro, c’est la “conscience malheureuse”, c’est-à-dire l’existence au sein de la classe dominante de la conscience de la contradiction entre les idéaux intellectuels et moraux au nom desquels elle a instauré sa domination (liberté, égalité, fraternité) et la réalité de cette domination. Tous ces ressorts de la vie sociale qui expriment la “force de la morale” [1] ont été progressivement supprimés. Entre un moralisme puritain et anxiogène et la destruction du “Surmoi” (au sens freudien), on aurait dû trouver une juste mesure. La critique du moralisme s’est transformée en critique de la morale et en apologie du “style décomplexé”. Sarkozy avait fait l’éloge de la “droite décomplexée”. Que veut dire “être décomplexé” ? C’est assez simple : mentir sans même avoir honte quand on se fait prendre la main dans le sac, n’avoir aucune compassion réelle pour les plus faibles, sauf, si c’est utile de manifester une compassion feinte qui n’entraîne aucune action, mépriser ceux qui se trouvent plus bas dans l’échelle sociale (les fameuses “gens qui ne sont rien”), et plus généralement refuser toute contrainte d’ordre moral et considérer que la réussite en termes d’argent est le seul critère qui vaille. Dans un tel monde, la corruption et les passe-droits sont normaux. Un Benalla est protégé et peut faire ce qu’il veut. Les titulaires de fonctions politiques se considèrent comme les propriétaires des lieux qu’ils occupent — voir le couple Macron à l’Élysée. Cette pourriture se propage de haut en bas — la soumission totale ou presque de la magistrature au pouvoir exécutif en est un exemple. “Le poisson pourrit par la tête” dit un proverbe.
Certes, rien de tout cela n’est vraiment neuf. Les scandales émaillent la vie de toutes les républiques. Mais ce qui est nouveau, c’est qu’il n’y a même plus de scandale. L’immoralisme a pignon sur rue et ceux qui invoquent la morale ne sont plus craints, mais traités comme des niais incurables, reliquats du “monde d’avant”. On a légalisé l’euthanasie obligatoire pendant cette crise sanitaire sans qu’il y ait le moindre débat et sans qu’on entende la moindre protestation. La vie humaine a un coût, n’est-ce pas. Et si cela passe aussi facilement, c’est que les esprits sont préparés depuis longtemps, parce que, depuis longtemps, règne le “tout est possible” — un slogan dont Hannah Arendt avait montré qu’il est un des slogans du système totalitaire.
Tous les pays d’Europe ne sont pas également atteints par ce mal qui décompose les élites françaises. Le contrôle de la morale publique reste assez fort dans les pays protestants d’Europe du Nord. Plus généralement, le parlementarisme aide à réfréner les délires des puissants, y compris dans un pays où la corruption est endémique comme l’Italie. La France qui se pensa jadis comme le phare intellectuel et politique de l’Europe, est aujourd’hui dans la pire des situations. “Ma France”, celle de Jean Ferrat peine à survivre sous le tas de fumier de la caste. Pourtant, il reste un peu d’optimisme. Emmanuel Todd dit les choses à sa manière : les classes supérieures ont bloqué l’ascenseur social, donc les meilleurs éléments des classes populaires restent “en bas” et donc logiquement la bêtise se concentre en haut ! Voilà où est l’espoir.
Denis Collin (La Sociale, 5 avril 2020)
Note :
[1] Voir La force de la morale par Denis Collin et Marie-Pierre Frondziak, à paraître à l’automne 2020 aux éditions « Rouge et Noir ».
Toujours persuadé, au fond, que ce pays reste la cinquième ou la sixième puissance mondiale et devrait se comporter comme telle, Éric Zemmour s'exclamait ce 13 avril sur CNEws, dans son émission Face à l'Info : "Si on n’est toujours pas capables de produire suffisamment de masques, cela veut vraiment dire que l’on est un pays du tiers-monde".
Cette terrible question était formulée le 14 avril, avant même l'intervention présidentielle. Fidèle admirateur des institutions de la cinquième république, un peu contrarié cependant par les faits du demi-siècle écoulé depuis 1970, notre brillant polémiste en attendait manifestement un caractère providentiel.
Or, il plaidait pour la fin du confinement la plus rapide possible. Le processus avait déjà été enclenché dans l'Europe du nord, en Autriche comme dans la majorité des Länder allemands notamment, en Tchéquie et même dans les deux pays les plus touchés, l'Italie et l'Espagne. Ainsi, la date choisie par le gouvernement de Paris pour amorcer la délivrance des Français pouvait servir d'indicateur quant au problème évoqué plus haut : sommes-nous devenus, oui ou non, un pays du tiers-monde ? Le lecteur peut, dès lors, considérer que poser cette question revient à y répondre.
Bien des traits de l'évolution de notre société, de notre bureaucratie et de la classe politique ne laissent pas de nous conforter dans le sentiment de déclassement, de déclin et, à certains égards, de déchéance. Ne nous égarons pas, cependant, dans la délectation morose du sentiment de décadence : nous ne sommes pas en présence d'une fatalité collective, mais d'un renoncement de la part de nos dirigeants.
Mais il n'est pas de pays du tiers-monde qui se respecte sans des médias servilement aux ordres du pouvoir et des affairistes de connivence.
Les noms viennent trop facilement à l'esprit pour que quiconque puisse douter de cette situation au sein comme au voisinage de l'État central parisien. Et la servilité de certains commentaires convenus a confirmé la consistance de ce qui a cessé d'être une rumeur pour devenir une certitude.
Ainsi put-on entendre, au lendemain du discours tristounet du 13 avril, l'ironique festival suivant sur BFM :
Ruth Elkrief : "Une date, un ton, l'humilité, l'empathie. Une allocution très carrée, très précise. Il y a une manière d'être beaucoup plus proche des Français. Et il y a un horizon. [... ] Il rappelle que nous sommes tous des êtres humains fragiles."
Apolline de Malherbe : "C'était un ton extrêmement humble, assez naturel. Il était assez franc, assez vrai. Ensuite, l'humilité pour lui-même et sur l'avenir. On a le sentiment du Paul Valéry qui dit que les civilisations sont mortelles. C'est une étape extrêmement importante."
Anna Cabana : "Dans la tonalité, l'espoir renaît. Dans ses précédentes allocutions, il était très tragédien. Là, il nous parle de jours heureux à venir. C'est du lyrisme souriant."
Thierry Arnaud : "On a bien compris que sa manière à lui de se réinventer, c'est vraiment de lutter contre les inégalités."
Alain Duhamel : "C'est son meilleur discours depuis le début, le plus humain. Un discours plus modeste, précis. Il y avait un ton, des réponses, un calendrier."
Bruce Toussaint : "Merci Monsieur le ministre de nous avoir réservé vos premières réactions après le discours du président de la République."
Ainsi va ce pays, ainsi va une partie du monde, celle qui s'agenouille devant l'Empire du capitalo-communisme chinois.
On félicite ce régime abominable pour son efficacité. On le remercie déjà pour son aide humanitaire. Bientôt on sollicitera ses financements. Car on accepte, jour après jour, de dépendre de l'aide de la dictature de Pékin. Nos technocrates la jugent indispensable sinon pour enterrer dignement nos morts, du moins pour combler le coût, évalué à 120 milliards d'euros, 15 milliards par jour, de la prolongation des mesures trop tardives, consécutives aux dégâts sanitaires, occasionnés par les mensonges des obligés du camarade Xi Jin-Ping.
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Pendant la révolte des Gilets jaunes, l’essayiste non-conformiste Michel Drac se demandait sur sa chaîne YouTube si l’hyper-classe qui tire les ficelles du gouvernement de l’Hexagone reculerait ou bien contre-attaquerait au lendemain de cette épreuve remarquable. On connaît maintenant la réponse. Après la séquence conflictuelle de l’hiver 2019 – 2020 due à la cessation des retraites aux fonds de placement appelée « réforme des retraites », la caste cosmopolite profite de la pandémie du coronavirus pour passer à la vitesse supérieure.
Se vengeant de ces contestations inouïes et de l’inquiétude qu’elle a suscitée, la clique globaliste propage grâce aux médiats centraux un discours d’effroi propice à sidérer les esprits les moins préparés. Elle répartit les tâches. Il revient ainsi au gouvernement hexagonal de jouer la théâtrocratie, ce qui est facile quand le locataire de l’Élysée a suivi au lycée des cours de théâtre. Cette notion platonicienne désigne la mise en scène du pouvoir à travers les visites officielles, le décorum, les réceptions, les rendez-vous, la parole publique sur les conseils avisés – ou supposés tels – des communicants. Ces scénaristes gouvernementaux offrent un récit médiatique plus ou moins convaincant. La théâtrocratie ne se confond pas avec la « société du spectacle » de Guy Debord.
Entre des injonctions contradictoires, des interventions présidentielles pseudo-martiales, longues et filandreuses, et un réel amateurisme, les membres de ce gouvernement ont très mal appris leur rôle. Sur scène, ils mériteraient de recevoir des tomates et des œufs pourris. Cela n’empêche pas la si bien nommée Sibeth Ndiaye, secrétaire d’État à la Désinformation, de se concerter avec Cédric O, secrétaire d’État à la Censure numérique et un certain Adrien Taquet, probable secrétaire d’État à la Fiction ministérielle, pour affronter d’hypothétiques fausses nouvelles venues d’Internet et d’au-delà.
Si la théâtrocratie a vite atteint ses limites, la phobocratie s’épanouit au contraire pleinement à l’échelle communale. Dieu de la Peur dans la mythologie grecque, Phobos accompagne toujours Arès, le dieu de la Guerre. Pour la circonstance, Phobos le devance. De nombreux maires ont édicté ces dernières semaines des arrêtés liberticides au nom de la lutte contre la propagation du virus. L’Enfer est toujours pavé de bonnes intentions.
Le 20 mars, la municipalité de Biarritz punit la station assise de plus de deux minutes, car il ne faut pas flâner. Idole d’une certaine droite rétrograde et ringarde, le maire de Béziers fait enlever tous les bancs publics. À Carpentras, on risque une amende en cas de non-respect de la distance minimale d’un mètre. La ville de Saint-Étienne proscrit entre 9 h et 21 h toutes les activités physiques, dont la course à pied, sur l’espace public. Le 26 mars, le maire de Sanary-sur-Mer empêche les habitants de s’éloigner de leur domicile de plus de dix mètres et d’acheter à l’unité une baguette ou le journal. À la sortie de certains (hyper- ou super-) marchés, policiers et gendarmes inspectent les achats de la population. Le 2 avril, la mairie de Marcq-en-Barœul prohibe sous peine de 68 € d’amende d’éternuer sans se protéger le visage. Et combien en cas de pet ? À Morlaix, sous prétexte de permettre au personnel de santé de service nocturne de dormir en journée, il ne faut pas débroussailler, ni tondre sa pelouse de 9 h à 15 h, ce qui est normal, mais aussi de bricoler. Qu’entend-on par bricolage ? Repeindre une pièce entre-t-elle dans le champ de la contravention ? Comment le prouver depuis la rue quand on se trouve enfermé au dernier étage ?
Près d’Angers, la commune d’Avrillé refuse l’accès aux jardins familiaux et prive des familles d’une alimentation de substitution. Certaines préfectures autorisent néanmoins l’accès à ces jardins qui ne seront pas d’agrément. À Royans et à Sceaux, les maires ont exigé que leurs administrés sortent le visage couvert d’un tissu alors que les masques sanitaires manquent cruellement en raison de l’incurie patente des autorités françaises. Or, la République ne se vit-elle pas le visage découvert ? Les musulmanes en tchador n’ont-elles pas anticipé une prophylaxie bienvenue ? Le maire de « Sot » ne commanderait-il pas directement aux Talibans un milliard de burqa avec un niqab intégré ? Cela risquerait, il est vrai, de contrarier leur sacro-sainte laïcité.
Le summum revient cependant aux Sables-d’Olonnes, à Chamonix et à Sète où se manifeste ouvertement le « rejet de l’autre ». Les discriminations fleurissent en ce printemps 2020 ! Les communes vendéenne et alpine empêchent la location de courte durée (d’une nuit à deux semaines) ainsi que de « toute nouvelle occupation de résidence secondaire » (les propriétaires devraient répondre par une grève massive des impôts locaux) au motif – incroyable – « d’éviter les mouvements de population intra-communal ou extra-territorial ». On s’en souviendra quand il faudra enfin juguler cette autre pandémie qu’est l’immigration extra-européenne. La municipalité de Sète va encore plus loin : elle fait bloquer toutes les voies d’accès et refuse quiconque, y compris les ambulances, d’entrer dans la ville. Serait-ce le début d’une sécession ?
Maints de ces arrêtés, jamais pris en Seine – Saint-Denis multiculturaliste (est-ce un hasard ?), ont été suspendus, retirés, voire annulés, suite à une intervention préfectorale ou au jugement de tribunaux administratifs. Il est toutefois intéressant de savoir que ces maires qui font la guerre contre le peuple albo-européen, appartiennent en général à la faction centriste des Républicains, à l’UDI et au MoDem, soit quelques « cas sociaux » collectifs de la vie politique française. Pour sa part, la sociétaliste Anne Hidalgo, mairesse de Paris, propose de remettre aux rescapés du covid-19 un certificat d’immunité. Qu’aurait-on entendu si cette suggestion avait concerné les sidaïques…
Potentats municipaux pour six années, les maires jouent sciemment sur la peur diffuse fomentée par les médiats aux ordres. « À l’instar de Péguy, note Rémi Soulié dans Pour saluer Pierre Boutang (Pierre-Guillaume de Roux, 2016, p. 55), [Pierre Boutang] aimait […] distinguer, pour les opposer, les “ craties ”, détestables (démocratie, ploutocratie…) aux “ archies ” (monarchie, anarchie…). » Phobocratie municipale et théâtrocratie hexagonale concourent ensemble à la mutation de ce jeu d’ombre bien installé, la démocratie, en deimocratie, le gouvernement des anxiolytiques et de l’épouvante.
Georges Feltin-Tracol
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 168.
Semmelweis: pionnier de l'épidémiologie et héros de Céline
Par Jacques DUFRESNE
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Ignace Philippe Semmelweis (1818-1865). Voici le nom qui se présente avec le plus d’insistance à mon esprit dans le contexte des deux grands débats actuels : sur le virus covid-19 et sur la violence faite aux femmes. Il se trouve que ce «sauveur des mères» a eu un biographe de génie, lui aussi médecin des pauvres : Louis-Ferdinand Céline. Dans son Semmelweis, qui fut sa thèse de doctorat en médecine, soutenue en 1924, s’ébauche un style qui s’accomplira huit ans plus tard dans le Voyage au bout la nuit, mais qui déjà, dans sa verdeur, transporte le lecteur dans une région de la vérité à laquelle aucun autre livre ne lui avait donné accès. Ce fut en tout cas mon expérience lors de ma première lecture à la fin de la décennie 1970. J’en suis à ma cinquième ou sixième lecture et je m’exclame de nouveau, avec plus d’enthousiasme encore que jadis : voici un livre qui devrait être une lecture obligatoire dans toutes les facultés de médecine ! J’ai lu quelques grandes biographies, parmi les œuvres de Plutarque, de Saint-Simon et de Stéphan Zweig notamment, aucune ne m’a donné autant que celle de Céline le sentiment de l’unité de l’auteur et de son sujet. Il m’est devenu impossible de les dissocier. Céline cite Semmelweis à quelques reprises, je me demande chaque fois s’Il s’agit vraiment d’une citation.
Je n’hésite plus à mettre entre parenthèses tout ce qu’on sait au croit savoir sur l’antisémitisme de Céline, suivant en cela l’exemple de l’homme qui aurait eu le plus de raisons de jeter l’anathème sur lui, George Steiner, un juif bien formé et bien informé qui, au lieu de nier le génie là où il le voyait associé aux passions les plus funestes, s’inclinait devant le mystérieux scandale de leur coexistence dans un même être, sans jamais exclure que, dans les mêmes circonstances , il aurait pu lui-même dériver vers les mêmes excès. Je reviens sur cette question dans un article distinct sur Steiner.
Semmelweis est celui qui, en 1848, quarante ans avant les découvertes de Pasteur sur l’infection par les microbes, a trouvé le remède à la plus tragique, la plus durable, la plus récurrente et la plus occultée des épidémies : celle qui, dans les grandes villes européennes du XIXème siècle notamment, frappaient les femmes pauvres réduites à accoucher dans les hôpitaux publics. Le taux de mortalité y était souvent de 40% et plus.
On ne sait plus qui de Socrate ou de Platon, il faut admirer le plus, tant le génie littéraire du second a contribué à la gloire du premier. Semmelweis a devant l’histoire la même dette à l’endroit de Céline que Socrate à l’endroit de Platon. Comparaison disproportionnée, m’objectera-t-on, l’œuvre de Platon est un sommet unique en son genre, tandis que la découverte de l’asepsie par Semmelweis, car c’est de cela qu’il s’agit, ne serait quun heureux événement parmi une foule d’autres semblables en médecine. Quand on a lu attentivement la thèse de Céline, on a au contraire et à jamais la conviction qu’il s’agit de deux plaidoyers en faveur de la même vérité, l’un au plus haut degré d’abstraction compatible avec la poésie, l’autre au ras du sol, comme dans les grands romans policiers mais jumelé à une poésie encore plus déchirante : celle de la compassion pour les malheureux.
« Semmelweis était issu d’un rêve d’espérance que l’ambiance constante de tant de misères atroces n’a jamais pu décourager, que toutes les adversités, bien au contraire, ont rendu triomphant. Il a vécu, lui si sensible, parmi des lamentations si pénétrantes que n’importe quel chien s’en fût enfui en hurlant. Mais, ainsi forcer son rêve à toutes les promiscuités, c’est vivre dans un monde de découvertes, c’est voir dans la nuit, c’est peut-être forcer le monde à entrer dans son rêve. Hanté par la souffrance des hommes, il écrivit au cours d’un de ces jours, si rares, où il pensait à lui-même : ‘’Mon cher Markusovsky, mon bon ami, mon doux soutien, je dois vous avouer que ma vie fut infernale, que toujours la pensée de la mort chez mes malades me fut insupportable, surtout quand elle se glisse entre les deux grandes joies de l’existence, celle d’être jeune et celle de donner la vie.’’ »[1]
Le Semmelweis de Céline est une chose unique dans l’histoire de la littérature. Tous les genres littéraires s’y entrelacent dans une harmonie impossible et pourtant bien atteinte : essai sur la méthode scientifique, roman policier, étude de caractères, évocation du génie des villes, histoire d’une époque et, à travers cette époque, témoignages saisissants sur la condition humaine. Quand on ferme le livre, on ne sait pas si l’on sort d’une fiction ailée ou d’un méticuleux rapport de laboratoire, d’une page de l’évangile ou d’une compilation de statistiques, mais on est sûr d’avoir fait quelque progrès dans l’inconnu de la vérité.
Semmelweis lui-même, comme Céline, est un être double, plein de compassion, mais aussi orgueilleux, intolérant et maladroit au point de nuire à ses propres recherches en se mettant inutilement à dos des collègues dont le soutien lui était nécessaire. Chercheurs du monde entier, en scaphandre, reliés par Internet et disposant d’ordinateurs tout puissants, la forme que prend aujourd’hui la recherche médicale, dans le cas des épidémies en particulier, rend très difficile pour nous de comprendre les génies solitaires du passé. Semmelweis fut peut-être le plus solitaire de tous. Et pour l’histoire des sciences telle qu’on la conçoit aujourd’hui, il n’a le mérite de la grandeur ni en tant que théoricien ni en tant que technicien : il ne fut qu’un observateur servi aussi bien par ses défauts, son orgueil, son entêtement que par ses qualités, son amour des vivants et son horreur de l’a peu près.
« L’ à peu près est la forme agréable de l’échec, consolation tentante…
Pour le franchir, l’ordinaire lucidité ne suffit pas, il faut alors au chercheur une puissance plus ardente, une lucidité pénétrante, sentimentale, comme celle de la jalousie. Les plus brillantes qualités de l’esprit sont impuissantes quand plus rien de ferme et d’acquis ne les soutient. Un talent seul ne saurait prétendre découvrir la véritable hypothèse, car il entre dans la nature du talent d’être plus ingénieux que véridique.
Nous avions pressenti, par d’autres vies médicales, que ces élévations sublimes vers les grandes vérités précises procédaient presque uniquement d’un enthousiasme bien plus poétique que la rigueur des méthodes expérimentales qu’on veut en général leur donner comme unique genèse.»[2]
Dans l’hôpital de Vienne où Semmelweis travaillait en tant qu’obstétricien, il y avait deux services de maternité, celui du professeur Bartch et celui du professeur Klin, dont il était l’adjoint. Après avoir éliminé une à une toutes les hypothèses, aussi farfelues les unes que les autres, rassemblées dans la littérature médicale de l’époque, il n’avait plus comme point de départ de son enquête qu’un seul fait : les femmes mouraient plus dans le service de Klin que dans celui de Bartch. Une différence entre les deux sautait aux yeux : dans le pavillon de Bartch le service était rendu par des sages-femmes, dans celui de Klin par des internes. Il a suffi à Semmelweis de signaler ce fait pour se mettre à dos et son patron et bon nombre de ses collègues. Il a en outre exigé avec une insistance incorrecte que les internes se lavent les mains entrant dans le pavillon de Klin; ce dernier, pour qui une telle précaution paraissait dénuée de tout fondement scientifique, le congédia. Les protecteurs de Semmelweis, car il en avait quelques-uns à Vienne, organisèrent pour lui un repos de deux mois à Venise, où il se rendit avec son ami Markusovsky. La merveille ici c’est la façon dont Céline, dans son roman biographique, raconte le séjour de Semmelweis et y voit le prélude à ses découvertes futures.
«Jamais Venise aux cent merveilles ne connut d’amoureux plus hâtif que lui. Et cependant, parmi tous ceux qui aimèrent cette cité du mirage, en fut-il un plus splendidement reconnaissant que lui ?
Après deux mois passés dans ce grand jardin de toutes les pierres précieuses, deux mois de beauté pénétrante, ils rentrent à Vienne. Quelques heures seulement se sont écoulées quand la nouvelle de la mort d’un ami frappe Semmelweis. Semblable cruauté du sort n’est-elle point normale dans sa vie ? »[3]
Le malheur n’a laissé aucun répit à Semmelweis. Il avait peu de temps auparavant perdu sa mère et son père. À son retour à Vienne, il apprend la mort de son meilleur ami, Kolletchka. Cette mort, comment se fait donc la science? enfermait la preuve que cherchait Semmelweis. Kolletchka s’était blessé à un doigt en pratiquant une autopsie : la vérité se dévoilait tragiquement : une quelconque particule cadavérique avait contaminé le sang de cet homme. Les internes transportaient cette substance dans les entrailles des mères. Semmelweis eut droit à un nouveau poste à son hôpital, cette fois dans le service de Bartch. Dans le but de préciser le contour de sa preuve, il obtint de son patron que les sages-femmes soient remplacées par des internes le temps d’une expérience. Le taux de mortalité s’accrut immédiatement. Semmelweis appliqua alors la solution technique qu’il avait à l’esprit depuis un moment : avant chaque intervention, obliger les sages-femmes et les internes à se laver les mains avec une solution de chlorure de chaux. Le taux de mortalité descendit à son niveau actuel.
Il existait toutefois d’autres causes d’infection que les particules cadavériques. Ces causes ne manquèrent pas de se manifester en certaines occasions. Les adversaires de Semmelweis les invoquèrent pour achever de discréditer leur collègue et l’empêcher de progresser dans la défense de sa thèse. Semmelweis devait tenter par la suite de rallier les plus grands médecins d’Europe à sa cause. Peine perdue, la plupart d’entre eux, y compris le grand Virchow, ne répondirent même pas à ses lettres.
Voici le diagnostic de Céline sur cette infection de la raison humaine par les passions.
« ‘’S’il s’était trouvé que les vérités géométriques pussent gêner les hommes, il y a longtemps qu’on les aurait trouvées fausses.’’ (Stuart Mill)
Ce philosophe, tout absolu qu’il paraisse, demeure cependant bien au-dessous de la vérité, voici la preuve. La plus élémentaire raison ne voudrait-elle pas que l’humanité, guidée par des savants clairvoyants, se fût pour toujours débarrassée de toutes les infections qui la meurtrissaient, et tout au moins de la fièvre puerpérale, dès ce mois de juin 1848 ? Sans doute.
Mais, décidément, la Raison n’est qu’une toute petite force universelle, car il ne faudra pas moins de quarante ans pour que les meilleurs esprits admettent et appliquent enfin la découverte de Semmelweis.»
Déchiré par la contradiction entre l’amour de ses patientes et l’impuissance déraisonnable de sa profession, Semmelweis perdit le reste de prudence qu’il avait en réserve. Il tenta de dresser l’opinion publique contre ses collègues en les traitant de criminels sur des affiches. « Assassins ! je les appelle tous ceux qui s’élèvent contre les règles que j’ai prescrites pour éviter la fièvre puerpérale. »[4] Il sombra ensuite dans une démence aussi ardente que l’avait été son amour de la vérité et des mères : il fit un jour irruption dans une salle de dissection, s’empara d’un scalpel, trancha les chairs d’un cadavre et se blessa à une main. Il s’ensuivit une infection semblable à celle qui avait emporté Kolletchka, mais plus violente et plus longue.
La démence de Semmelweis inspira à Céline, sur la maladie mentale, quelques pages qui portent la marque de son génie comme tant d’autres dans son livre. Savoir raison garder ! La raison, qu’il assimile au bon sens, est cette limite, cette chaîne, qui tempère en nous une intelligence capable de toutes les démesures.
« Rapidement il devint le pantin de toutes ses facultés, autrefois si puissantes, à présent déchaînées dans l’absurde. Par le rire, par la vindicte, par la bonté, il fut possédé tour à tour, entièrement, sans ordre logique, chacun de ses sentiments l’agissant pour son compte, paraissant uniquement jaloux d’épuiser les forces du pauvre homme plus complètement que la frénésie précédente. Une personnalité s’écartèle aussi cruellement qu’un corps quand la folie tourne la roue de son supplice.[…] Semmelweis s’était évadé du chaud refuge de la Raison, où se retranche depuis toujours la puissance énorme et fragile de notre espèce dans l’univers hostile. Il errait avec les fous, dans l’absolu. »
Semmelweis avait participé dans une euphorie excessive et irresponsable à la révolution hongroise de 1848. Pensant aux poètes de la même époque, romantique, Céline rappelle ensuite les risques de la fuite dans l’irrationnel. « S’ils se doutaient, les téméraires, que l’enfer commence aux portes de notre Raison massive qu’ils déplorent, et contre lesquelles ils vont parfois, en révolte insensée, jusqu’à rompre leurs lyres ! S’ils savaient ! De quelle gratitude éperdue ne chanteraient-ils point la douce impuissance de nos esprits, cette heureuse prison des sens qui nous protège d’une intelligence infinie et dont notre lucidité la plus subtile n’est qu’un tout petit aperçu. »[5]
N’en faisons pas une théorie. Céline écrivain éclipse ici Céline psychiatre. Retenons toutefois qu’avant lui Platon et Aristote avaint rattaché l’idée de raison à celle de limite et à arrêtons-nous à la pertinence de ce livre dans le contexte actuel. Semmelweis était un solidaire. Modeste sur le plan théorique par rapport à celles de Pasteur et de Virchow plus tard dans le même siècle, sa découverte, celle de l’asepsie, n’en n’est pas moins l’une des plus importantes de l’histoire de la médecine et elle a l’avantage par rapport à la plupart des découvertes postérieures de donner lieu à des applications qui ne coûtent rien, qui présentent le meilleur rapport coût/efficacité dont on puisse rêver. Rappelons aussi que Semmelweis a jeté les bases de ce qu’on appellera un siècle plus tard la médecine basée sur les faits.
Le même chercheur solitaire aurait sans doute été heureux de disposer des technologies et des moyens de communications offerts aux chercheurs d’aujourd’hui, mais on peut aussi se demander si la médecine ne se prive pas d’occasions de grandes découvertes en misant trop exclusivement les technologies de pointe. Faut-il exclure qu’il y ait dans le cas du cancer, de la maladie d’Alzheimer ou de tel ou tel virus grippal des causes échappant aux radars les plus sophistiqués, des causes simples que seul pourrait découvrir un génie rassemblant tous les facteurs de réussite que Céline a su repérer dans la vie et le caractère de Semmelweis. C’est parce qu’Il se posait les mêmes questions que, dans un livre intitulé Chercher, René Dubos, celui à qui l’on doit la découverte du premier antibiotique, se prononça en faveur de la recherche dans les petites universités comme complément à la recherche dans les grands instituts. Voici ce qu’il a observé dans les petites universités du Middle West : « Ce qui m’impressionne, c’est le nombre de jeunes gens à l’esprit très ouvert de qui sortiront les idées les plus originales, les plus inattendues, alors que si vous allez à Harvard, ou à l’Institut Rockefeller, vous trouverez des gens admirables, mais qui se sont engagés dans une voie dont ils ne pourront pas sortir.»[6]
[1]Louis-Ferdinand Céline, Semmelweis, Gallimard, Paris 1990, p. 81-82.
Quand l’idée de cet article m’est venue, la révolte des gilets jaunes n’avait pas encore commencé. J’essayais de trouver des arguments pour convaincre que la démocratie directe à la Suisse était la meilleure voie pour gouverner un pays en lui assurant justice, calme et stabilité.
La démocratie représentative fut un grand pas en avant, en tous cas pour nombre de pays qui vivaient, auparavant, sous des régimes totalitaires. Si l’on considère que la politique est la façon non-violente de résoudre les conflits, on ne peut que se féliciter de voir s’opposer des gens raisonnables dans des débats d’idées, avec fougue, et même avec rage, mais toujours en-deçà de toute violence physique.
Mais aujourd’hui, la démocratie représentative arrive à bout de souffle : elle a été dévoyée et dans beaucoup de pays, des dysfonctions graves empêchent l’exercice serein de cette forme de politique. Qu’est-il donc arrivé pour que ces systèmes de démocratie en arrivent là ? Certains leaders, sans aucune expérience, sans aucun sens pratique, sans aucune considération pour les aspirations du peuple, sans aucune vision ni aucun sens de l’anticipation, sont parvenus au pouvoir et gouvernent uniquement selon l’idéologie dont ils sont pétris.
La désinvolture avec laquelle un Chef d’Etat se croit autorisé à prendre toutes sortes de décisions sans consultation du peuple ne peut que pousser les gens à désirer un système dans lequel ils ont leur mot à dire, c’est-à-dire un système de démocratie directe à travers le référendum, pas le référendum déclenché depuis le haut par la seule volonté du président, mais par le référendum d’initiative populaire déclenché par le bas.
Ceux qui s’opposent au référendum sont pour leur part favorables à une dictature de minorités, partis, groupes, clans, cliques, syndicats, qui cherchent à pérenniser leurs intérêts. Or le référendum est la piqûre de rappel nécessaire à celui qui a tendance à oublier qu’il n’est où il est que pour servir les autres. Car le Chef d’Etat n’est là que pour le bien être de son peuple et ce dernier a le droit de le lui rappeler et doit avoir le moyen de le lui imposer.
Pour que le peuple garde constamment à l’esprit ce qui doit être sa priorité, il lui faut adopter un moyen visible dans toutes les manifestations : un signe comme un badge, un emblème, une cocarde, un écusson, un ruban, en tout cas une marque bien reconnaissable avec, en son centre, sur fond clair, se détachant en sombre les trois lettres suivantes : RIP (pour Référendum d’Initiative Populaire) ou RIC (pour Référendum d’Initiative Citoyenne).
Partout où des rassemblements importants ont lieu (dans les stades, dans les manifestations sur la voie publique quelles qu’elles soient, dans les déplacements du chef de l’Etat ou des ses ministres, dans les apparitions publiques des représentants de l’état et des députés, dans les marches, manifestations, grèves, etc.), que partout on voit s’agiter une forêt des signes estampillés RIP ! Si nous voulons une société où règne la vraie justice, il faut instaurer le RIP.
Mais diront certains : la majorité n’a pas toujours raison. A cet argument qui ne peut être contredit complètement, j’en opposerai deux autres : d’une part, la minorité n’a pas toujours raison non plus. D’autre part, si l’on analyse l’état des rares pays qui pratiquent le RIP aujourd’hui, leur situation est en général plus qu’enviable. La Suisse en est le symbole éclatant. Quand le référendum a parlé, les tensions baissent car le résultat est accepté et les polémiques se taisent jusqu’au prochain référendum. La Suisse est le cas d’école à étudier. Pourquoi l’Europe ne tirerait-t-elle pas profit de l’expérience helvétique ? La Suisse pourrait devenir un phare pour le continent tout entier.
Et pas question de faire une sarkozerie en faisant annuler le résultat d’un référendum par un tour de passe-passe (en 2007, Sarkozy utilise la voie parlementaire pour ratifier le Traité de Lisbonne, annulant du même coup le non massif du peuple français à la Constitution européenne en 2005). Il faut cadenasser le système contre de tels coups de force en instaurant une clause qui stipule qu’un résultat de référendum ne peut être annulé ou amendé que par un autre référendum. Qu’un Sarkozy décide unilatéralement contre 55 % des Français est un exemple flagrant d’une minorité qui n’écoute pas ce que veut le peuple.
Un Chef d’Etat est élu pour défendre son pays et protéger son peuple. Toutes les grandes questions concernant le pays doivent être soumises à référendum : immigration, sécurité, réforme des retraites, réforme du chômage, réforme de l’impôt, questions sociétales, pouvoir d’achat, etc. Tant que l’exécutif n’aura pas accepté cela, il gouvernera à contre-courant et fera montre d’autoritarisme le rapprochant des régimes totalitaires. A moins que les Gilets jaunes …
Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Eric Werner, cueilli sur le site d'Antipresse et consacré au recul progressif de la liberté en Europe, et en particulier en France.
Les sociétés européennes se trouvent aujourd’hui confrontées à de tels défis qu’il peut apparaître étrange, pour ne pas dire inactuel, de s’interroger sur ce que devient aujourd’hui la liberté en Europe. Ce n’est à coup sûr pas une priorité. Et pourtant c’est ce qu’on va essayer ici de faire malgré le couvre-feu matériel et mental imposé par la lutte contre le Coronavirus.
Il est beaucoup aujourd’hui question de «dérive autoritaire» en Europe. C’est évidemment un euphémisme. La vraie question, en fait, qui se pose (au-delà même de celle consistant à se demander si nous sommes encore en démocratie) est celle de l’État de droit. Que subsiste-t-il aujourd’hui encore dans nos pays de l’État de droit?
Je dis «nos pays», car la question ne se pose pas seulement dans certains d’entre eux à l’exclusion d’autres hypothétiquement mieux favorisés, mais peu ou prou partout. Un pays comme la France est évidemment en première ligne. Il serait fastidieux de dresser la liste de toutes les atteintes à l’État de droit survenues en France au cours de la période récente, en lien ou non avec l’épisode des Gilets jaunes. Ces atteintes sont graves et n’ont pas leur équivalent ailleurs. Mais il ne faut pas se faire d’illusions. On est certainement légitimé à insister sur la singularité française. Mais, d’une part, cette singularité n’est que relative, et d’autre part la France ne fait que précéder les autres pays dans une évolution d’ensemble n’épargnant, en fait, aucun pays. Elle a simplement une longueur d’avance.
Le problème doit donc être abordé à l’échelle du continent dans son ensemble. On admettra sans peine par exemple que les violences policières constatées ces derniers mois en France n’ont pas leur équivalent en Suisse. Mais divers scandales survenus récemment à Genève, ville frontalière, montrent que la Suisse n’est pas a priori à l’abri de tels débordements (1). D’autres exemples pourraient être cités, notamment un, il y a deux ans, dans le canton de Berne. L’affaire avait débouché dans une interpellation au Grand Conseil bernois. Les violences policières sont encore en Suisse l’exception. Mais il ne faut pas dire qu’elles n’existent pas.
Par ailleurs, les violences policières n’épuisent pas le problème. Ainsi, toujours en Suisse, le Parlement s’apprête à adopter un projet de loi sur les mesures policières de lutte contre le terrorisme, projet de loi entérinant le principe selon lequel de telles mesures pourraient être prises en dehors de tout contrôle judiciaire. Il ne faut pas idéaliser la justice, ni bien sûr non plus surestimer son aptitude à protéger les libertés fondamentales (la violence judiciaire n’est pas un vain mot, elle n’a souvent rien à envier à la violence policière proprement dite), mais le contrôle judiciaire n’en est pas moins préférable à pas de contrôle du tout. Un tel contrôle ne garantit assurément pas en lui-même la survie des libertés fondamentales, mais peut en revanche, dans une certaine mesure au moins, la favoriser. Alors qu’avec sa suppression une telle survie devient hautement improbable, pour ne pas dire désespérée.
Le modèle français
La Suisse se borne ici à suivre l’exemple français, puisqu’en 2017 déjà le Parlement français avait décidé de transférer dans le droit ordinaire certaines dispositions de l’état d’urgence, au nombre desquelles, justement, l’abolition du contrôle judiciaire sur les actes des autorités en lien avec la lutte contre le «terrorisme». On met ici le mot «terrorisme» entre guillemets, car les autorités françaises ont tendance à user et abuser de cette notion en en donnant une interprétation très extensive. On est très vite aujourd’hui en France traité de «terroriste».
On pourrait aussi parler des atteintes croissantes à la liberté de parole et de critique, qui font qu’il devient de plus en plus risqué aujourd’hui d’aborder certains sujets jugés sensibles. Il n’y a pas encore à l’heure actuelle en Suisse de loi Avia, mais il est évident qu’un jour ou l’autre il y en aura une, car on voit mal la Suisse ne pas s’aligner sur ce qui se fait ailleurs en ce domaine. Ce ne sera au reste pas très compliqué. Il suffira de compléter l’article 261 bis du Code pénal, par simple adjonction d’un ou deux alinéas, comme cela vient de se faire pour la pénalisation de l’homophobie. Il faut en tenir compte quand on dit que la liberté d’expression est aujourd’hui mieux garantie en Suisse qu’en France. C’est certainement vrai en soi, mais encore une fois, c’est le mouvement d’ensemble qui compte.
Et ainsi de suite. En France toujours, un décret du 20 février dernier légalise le fichage généralisé des individus, au travers d’une nouvelle application numérique dénommée GendNotes. Les gendarmes sont encouragés désormais à collecter des données à caractère personnel (y compris celles relatives aux opinions philosophiques et politiques). Ils l’ont naturellement toujours fait dans le passé, mais c’est maintenant légalisé. On peut bien, si l’on y tient, parler ici de «dérive autoritaire», mais chacun admettra qu’il s’agit de tout autre chose. On assiste en fait à la mise en place d’un régime de type orwellien inaugurant une nouvelle espèce de totalitarisme. La généralisation à tous les coins de rue de la reconnaissance faciale s’inscrit également dans ce contexte.
Insistons au passage sur le fait qu’avec l’avènement des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), les choses se font en quelque sorte toutes seules. C’est une opportunité qui s’offre à l’État, et celui-ci, tout naturellement, en profite.
L’humain rapetissé
On est dès lors amené à se poser cette question: comment se fait-il que personne ne réagisse? En fait, ne se révolte? Car, effectivement, les gens ne révoltent pas. On pourrait dire que la non-révolte est chose normale: plus normale, en tout cas, que la révolte. On ne se révolte qu’exceptionnellement. Les gens ne se rendent pas non plus toujours compte à quels risques ils s’exposent en ne se révoltant pas. Ou quand ils s’en rendent compte, il est déjà trop tard. Ils cèdent également volontiers à la peur. Etc. Tout cela étant admis, on n’en reste pas moins surpris de la passivité et de l’absence de réaction des citoyens. Ils donnent l’impression d’être comme tétanisés. Il y a certes eu l’épisode des Gilets jaunes. Mais leurs revendications étaient d’ordre surtout économique.
C’est un sujet complexe, on ne va bien sûr pas ici en faire le tour, juste développer une ou deux remarques. On s’inspirera ici du dernier livre d’Emmanuel Todd, Les Luttes de classes en France au XXIe siècle (2), qui aborde le problème sous l’angle anthropologique. Prenant le contre-pied d’une thématique aujourd’hui ressassée, celle de «l’homme augmenté», Todd dit que l’homme contemporain est au contraire extrêmement «diminué». L’individu n’est pas devenu aujourd’hui «plus grand», comme on le prétend parfois, mais au contraire «plus petit». Todd se réfère à certains travaux récents sur la dépression et la fatigue mentale des individus à notre époque. Il insiste également sur le fait que les dernières décennies ont été marquées par un double effondrement religieux et moral, double effondrement qui n’est évidemment pas resté sans effet sur la psyché individuelle. L’ancienne religion s’est effondrée, et avec elle l’ensemble des croyances et points de repère qui contribuaient jusqu’à une date encore récente à «encadrer» l’individu et par là même à le renforcer, à lui donner confiance en lui-même: on pense en particulier au cadre national. L’individu est aujourd’hui très largement abandonné à lui-même. Et donc, tout naturellement, tend à «s’affaisser», à se rapetisser.
C’est un début de réponse. La fatigue, en elle-même, n’est pas nécessairement incompatible avec la révolte, il y a des gens fatigués qui pourtant se révoltent. Mais ce n’est pas le cas le plus fréquent. Ce que la fatigue nourrit plutôt, c’est le renoncement, la passivité. Mais on pourrait dire autre chose encore. Qu’ils soient ou non fatigués, les gens, en règle générale, se révoltent quand ils ont faim. Encore une fois, il faut citer les Gilets jaunes. Or être privé de liberté, ce n’est pas exactement mourir de faim. La liberté n’est pas un bien matériel, mais immatériel. On croise ici Dostoïevski et sa légende du Grand Inquisiteur. Le Christ dit au Grand inquisiteur: l’homme ne vit pas seulement de pain. Soit, mais la plupart de nos contemporains sont aujourd’hui sincèrement convaincus du contraire: l’homme ne vit que de pain. Pourquoi dès lors le fait d’être privé de liberté les conduiraient-il à se révolter?
On retrouve ici l’effondrement religieux. Avec raison, Emmanuel Todd, met la fatigue en lien avec l’effondrement religieux. L’effondrement religieux conduit à la fatigue, qui elle-même conduit à la non-révolte. Sauf que ce passage par la fatigue n’est que facultatif. La non-révolte se laisse aussi penser comme un produit direct de l’effondrement religieux.
Dans la nuit du 28 au 29 mars 2020, le chiffre officiel, si sinistrement symbolique, de 666 000 cas de coronavirose due au SRAS-CoV-2 était atteint. Au matin du 29 mars, pour 177 pays, l’on comptait 666 300 cas prouvés, chiffre à multiplier par mille en ce qui regarde les contaminés asymptomatiques… 30 900 morts et 142 000 guérisons définitives. Le taux de mortalité moyen à travers la planète serait, à titre indicatif, de 4,6%. En France, 6%, soit le double de ce qui avait été initialement estimé pour les classes d’âge des plus de soixante-dix ans ; en Grande-Bretagne 5,8% ; aux Pays-Bas 6,5%, et en Allemagne de 7 pour mille.
Au désastre sanitaire que représentent en France 2606 décès ce lundi 30 mars, vient se surajouter en France les conséquences économiquement catastrophiques des décisions prises à contretemps par un gouvernement paralysé par ses contradictions… Sempiternellement condamné qu’il est à se heurter de plein fouet au mur de la réalité physique, celle-ci venant contredire les partis-pris idéologiques qui rendent impuissantes nos élites de papier-mâché à prévoir les conséquences en cascade de décisions prises sous l’empire d’une consistante insuffisance intellectuelle et prévisionnelle. Aujourd’hui, en France, et ce ne sont que des ordres de grandeur, 220 000 entreprises prévoient de mettre en chômage partiel quelque 2,2 millions de salariés, ce qu’annonçait sans frémir le 29 mars, la ministre du Travail Muriel Pénicaud au cours du « Grand Jury » RTL/Le Figaro/LCI… « On est à plusieurs milliers de demandes par minute… Les principaux domaines concernés sont l’industrie, l’hébergement et restauration, la construction et le commerce non alimentaire… comme les garages, qui sont très touchés ». On appréciera au passage (et à sa juste valeur) la qualité, la fluidité de l’expression verbale de cette politique de haut-vol !
L’actuelle casse sociale en accélération constante et la démolition en dominos de l’économie française (mais également européenne), n’est au fond que l’aboutissement d’un demi-siècle de laisser-faire/laisser-passer libéraliste porté à son paroxysme et légitimé dans et par le culte des droits-de-l’homme. Un mix idéologique ayant accouché d’un anarcho-capitaliste suppresseur de frontières, promoteur de la délocalisation des industries avec, en fin de parcours, dans le cadre d’une économie de services vulnérable à tous les vents mauvais de la conjoncture, la transformation de la France et de l’Europe en un vaste parc à la Disneyland dépendantes en tout de l’Asie profonde, depuis l’informatique jusqu’aux panneaux solaires (si coûteux à produire pour la planète, mais si chers à nos écolos-bobos), des substances médicamenteuses de base…aux masques chirurgicaux.
Heureusement que la Chine marxiste-léniniste (c’est-à-dire très officiellement stalinienne) vient au secours de l’Europe moribonde… Comme par exemple en vendant à l’Espagne 640.000 tests de dépistage défectueux [1] ! L’entreprise, Shenzen-Bioeasy-Biotechnology, avait été pourtant directement sélectionnée par le gouvernement de Pedro Sanchez qui, sorti du même tonneau euro-mondialiste que celui d’Édouard Philippe, montre que les classes dirigeantes de l’Union européenne (exception faite de la Hongrie ou de l’Italien Salvini) se ressemblent à s’y méprendre à l’instar de celles du Canada si bien incarnées par le clone de M. Macron, Justin Trudeau… Cela au point qu’elles en seraient presque interchangeables ! Espérons donc que l’Union européenne qui a failli en tout et quasiment partout, ne survivra pas à cette crise, laquelle aura révélé – Apocalypse signifie étymologiquement “Révélation” – à la fois sa totale impuissance et son extraordinaire potentiel de nuisance. L’histoire gardera en mémoire pour l’anecdote, l’image de la présidente de la Commission européenne Mme von der Leyen, qui devant son lavabo, se lavant soigneusement les mains et l’entre doigts tout en chantonnant l’Hymne à la joie de Ludwig van Beethoven, se réjouit apparemment d’avoir suspendu les absconses règles budgétaires de l’Union. Tout un poème et tout un programme…
Un état de droit intégralement policier
Le 16 mars, le président macron imposait aux Français un confinement général, tout à fait inédit n’ayant d’équivalent que les blocus sanitaires imposés en Afrique de l’Ouest, au Liberia en août 2014 et dans une moindre mesure, au Sierra-Leone durant le mois septembre suivant. Ceci afin de bloquer la progression du virus Ebola cause d’une fièvre hémorragique presque toujours mortelle et sans traitement connu. Reste que le taux de létalité du SRARS-CoV-2 n’est en rien comparable (de 1 à 3% nous a-t-on dit jusqu’à présent… un mensonge parmi d’autres) à celui d’Ebola qui peut atteindre 90%. L’actuelle mise en quarantaine de la France – qui s’allonge et se resserre au fil des discours présidentiels et des interventions de Matignon – était-elle cependant indispensable pour juguler l’épidémie ? Nous connaissons tous la réponse : évidemment non !
Nous avons présent à l’esprit les contre-exemples de la Suède [2] (jamais mentionnée par les honnêtes médias grands menteurs professionnels, à commencer par omission), de Singapour, de la Corée du Sud et du Japon. Dans l’empire du Soleil levant, la population est douée - il est vrai – d’une intense discipline sociale (ne parlons pas de civisme), et continue de vaquer à ses occupations comme à l’accoutumée et surtout s’emploie à ne pas laisser sombrer une économie déjà lourdement plombée par une dette publique culminant à 238% du PIB (Produit intérieur brut) en 2018… mais avec les circonstances atténuantes de l’après Fukushima. Sachant aussi que cette dette est détenue à plus de 90 % par des investisseurs nationaux, en particulier par la Banque du Japon !
À comparer avec le pharamineux endettement hexagonal, sans autres causes que la démagogie, le laxisme et l’incompétence des gouvernements de Gauche successifs (ceux du “front républicain” dit UMPS), et ce, depuis Raymond Barre. En septembre 2019, la dette de l’État français dépassait les 100,4 % du PIB soit 2 415 milliards d’euros (en hausse de 39,6 mds par rapport au trimestre précédent)… et c’était avant le Covid-19, avant que l’État ne s’ingénie à mettre le pays en panne en ruinant les strates intermédiaires du tissu productif national, le bon exemple étant celui des petits commerçant laminés par des fermetures contraintes pendant la quarantaine générale au profit exclusif de la grande distribution. À croire que, profitant de la conjoncture de crise, il ferait durement payer la fronde des Gilets jaunes, réprimée dans la violence mais dont les braises continuent à rougeoyer sous la cendre chaude d’une légitime contestation sociale (salaires, régime des retraites…).
Or que nous dit donc “Le Monde” du 20 mars à propos de Singapour : « très tôt infecté par le virus venu de Chine, ce confetti territorial de l’Extrême-Orient [“confetti” mais néanmoins 4e place financière mondiale], a su réagir à la menace avec rapidité et efficacité : dépistage systématique ; établissement du parcours précis des patients dans les jours et les heures qui ont précédé leur infection pour remonter la piste du virus ; suivi étroit, méthodes policières rigoureuses à l’appui, des personnes en quarantaine forcée ». On notera la remarque suggestive par le ton, relative aux méthodes policières rigoureuses d’un régime semi-autoritaire… On ne le sait que trop bien, le quotidien vespéral Le Monde, largement subventionné par l’argent des contribuables et organe du grand capital [3], n’aime pas l’ordre politique et social des régimes semi-autoritaire (“semi” n’étant qu’une concession langagière semi-diplomatique), à l’instar de ceux du Hongrois Viktor Orban ou du Biélorusse Alexandre Loukachenko. À Singapour parler une autre langue que le mandarin est réprouvé et depuis 1992, horresco referens, importer, vendre, mâcher du chewing-gum sont interdits et le cas échéant sévèrement pénalisés.
Est-ce à dire que la vie publique de la Cité-État soit particulièrement asphyxiante ? Sans doute moins que celle des Français confinés dans leur résidence pour une durée indéterminée pendant que les Singapouriens – bien qu’interdits de polluer les villes avec des galettes de gomme visqueuses - continuent d’aller et venir librement, de se réunir et de vivre comme à l’ordinaire… Au contraire des Hexagonaux, qui, eux, se retrouvent ces jours-ci soumis à un très réel régime policier et incarcérés à domicile au moment même où le Garde des Sceaux, l’échevelée Mme Belloubet, prévoit la libération de 5 à 6000 délinquants et criminels en fin de peine (d’autres envisagent de vider les camps où sont retenus les migrants clandestins). Ainsi quand l’écume du monde bénéficie de sa liberté de mouvement, et lorsque les frontières ont été délibérément maintenues ouvertes (en perte totale du sens commun), le citoyen lambda en est réduit à se retrancher chez lui… Demeure, propriété privée, denier espace de liberté ! Et certes, quand les magistrats exonèrent le crime et vident les prisons, celui qui respecte les lois et paie ses amendes (parce qu’il est solvable), se voit infliger une double peine : contraint qu’il est de se barricader à la fois contre l’épidémie importée d’Asie sous les semelles de vent du mondialisme et contre la caillera non astreinte à respecter les couvre-feux dans ses “territoires” où fleurissent les mille et une start-up du narcotrafic.
Et tandis que la France d’en bas ronge son frein, qu’elle se débat, confinée, souvent dans des logements trop étroits pour des marmailles exubérantes, et que les petits commerces périclitent… les géants de la distribution (Amazon-Leclerc-Carrefour-Metro-Auchan-Casino-Monoprix-Lidl-SystèmeU-Intermarché) demeurent autorisés à vendre sans interruption pendant la grande panne nationale. On voudrait liquider les classes moyennes rétives à la mondialisation heureuse (dernier avatar de la Révolution universelle et du paradis prolétariens des rêves sanglants de Lénine) et leurs supports économiques, que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Nous savons par ailleurs que les milieux financiers ne se sont pas privés de spéculer sur une éventuelle crise sanitaire mondiale avec les “obligations sur les pandémies” (pandemic bonds) émises en juillet 2017 par la Banque mondiale qui ont permis de lever 320 millions de dollars sur les marchés… même si au final, en raison de l’extension planétaire du virus coronal, le pari pourrait s’avérer une assez mauvaise affaire !
Mensonge et impotence
Notre si fragile économie nationale est de toute évidence appelée à très vite payer – d’ici quelques mois - les ruineux effets de son arrêt forcé orchestré sous l’empire de la peur et sous les auspices de l’improvisation qui sont le substrat des décisions de politique de sécurité sanitaire des dirigeants de la Gauche plurielle (droite libérale et socialistes grand teint - bonnet blanc et blanc bonnet). Une classe politique qui usurpe le pouvoir et qui devrait retourner au néant d’où elle sort. Déjà parce que l’évolution de la crise nous administre la démonstration que ces gens se sont bien contre fichus non seulement de prévoir la survenue d’une vague pandémique (malgré de multiples avertissements de la part des spécialistes et de diverses récentes alertes : H1N1, SRAS-Cov, etc.)… Mais encore de faire entreposer par avance des quantités suffisantes d’équipements, de matériels et de produits les plus nécessaires et les plus élémentaires tels que masques de protection, trousses de dépistage, respirateurs, gel hydro alcoolique… ou de disposer des capacités de production utiles à répondre à tous besoins d’urgence.
Tant et si bien, que ce n’est pas la lutte contre la pandémie elle-même qui a déterminé les choix déplorables que nous connaissons en matière de sécurité sanitaire (confinement généralisé et arrêt subséquent de la vie économique), mais bien l’improvisation (eu égard également à la haute contagiosité du SRAS-CoV-2) la plus catastrophique dictée par une situation devenue immaîtrisable en raison d’un déferlement de pathologies dans une forme aiguë et en passe de saturer les possibilités hospitalières d’accueil en soins intensifs. Même si les autorités annoncent – mais ne font-elles pas qu’annoncer ? – le doublement des lits de réanimation, de 5000 à 10.000.
Ces mesures de pis-aller ont de cette façon été présentées comme salvatrices par les pompiers pyromanes de la haute Administration et ont valu au président Macron – au moins pour un temps – l’aura du chef de guerre sauveur de la Nation. Sans rire, des comiques involontaires ont été jusqu’à le grimer en Clémenceau, le Père la victoire ! Un travestissement rendu possible grâce à la peur injectée à hautes doses dans les têtes de spectateurs tétanisées par les commissaires politiques (de quinquas-sexagénaires dont beaucoup sont issus des rangs trotskistes) qui se bousculent sur les plateaux télévisuels… experts improvisés et Monsieur Je-sais-tout ferraillant à tout-va pour tresser dans la débâcle, des couronnes à une Macronie failli, mais toujours triomphale dans la déconfiture [4].
D’ailleurs ne gouverne-t-on pas la plèbe, le Démos, avec la peur viscérale, Phobos [5]… Tous deux affiliés à la guerre dans nos démocraties en passe de devenir concentrationnaires tant les libertés réelles, concrètes, rétrécissent comme peau de chagrin. À entendre Nicolas Machiavel « Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes »… De nos jours, la peur rend les foules trop souvent étrangères à la lucidité, et le climat anxiogène soigneusement entretenu par les médias rend d’inappréciables services à un gouvernement dont il transmute les fautes (crimes et trahisons) en vertus rédemptrices…
L’empire de la jactance
Dispositions coercitive - sans exagération aucune - destinée à voiler les carences prévisionnelles d’un État défaillant sur tous les plans… mais très apte à entourer sa poly-incompétence dans le brouillard des mots, les mensonges éhontés [6] et la jactance hypnotique tient lieu de seconde nature pour nos autorités responsables au premier rang desquels le chef de l’État, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon, le Premier ministre Édouard Philippe et les deux titulaires de l’Intérieur Christophe Castaner et Laurent Nunez, le remplaçant de Mme Buzyn à la Santé, Olivier Véran ou encore M. Gilles Bloch, grand patron de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)… tous protagonistes d’une tragédie que leur incompétence fondamentale à soigneusement préparée, organisée et au-delà, prolongée… Dont les conséquences immédiates est de reléguer au second plan toutes les interventions chirurgicales décrétées non essentiellement nécessaires… Et chose affreuse, si les dons de sang peuvent continuer (ils ne requièrent pas de dispositifs lourds et leur utilité est indéniable), par contre : « les greffes non urgentes et les projets de procréation médicalement assistée doivent être reportés »… Houlala ! Les vitales greffes d’organes et la PMA étant mises sur le même plan dans les priorités médicales par l’Agence de biomédecine dont les préoccupations majeures se portent (d’abord) sur « les dons d’ovocytes et de sperme » sans lesquels la société transgendérisée serait à l’évidence en grande perdition [7].
C’est - résumons-nous - dans l’urgence la plus cruelle que ces gens ont dû adopter des textes [8] transcrivant une stratégie de sauve-qui-peut essentiellement dictée par les défaillances d’un État tout entier asservi à l’idéologie libérale-libertaire, celle de la permissivité la plus vile, du sans-frontiérisme et de la négation des réalités physiques et biologiques les plus élémentaires. La stratégie de combat contre la pandémie adoptée par nos élites, celles de la politique et du complexe sciencio-industriel (laboratoires et pontes médicaux formant la technostructure de l’industrie de la santé), bien représenté en l’occurrence par l’Inserm déjà nommé… cette sorte de monstrueuse féodalité à la charnière de l’État et du secteur privé : institué établissement public en 2018, il jouit d’un budget de 908 millions d’euros dont 68 % sous forme de subventions et 32 % en ressources externes… C’est aussi une chasse-gardée pour une certaine caste oligarchique du monde médical et certains réseaux passionnément confraternels : dirigé jusqu’à l’automne 2018 par Yves Lévy (conjoint de Mme Buzyn alors mirobolante ministresse de la Santé), Gilles Bloch prenait sa succession le 2 janvier 2019. Suspect de passe-droit entre époux et de conflit d’intérêt, Yves Lévy – l’homme du laboratoire de haute sécurité P4 de Wuhan - a été discrètement poussé vers la sortie en échange d’une juteuse sinécure au Conseil d’État [9] où il est nommé conseiller extraordinaire. La République reconnaissante à ses grands serviteurs, est également une prodigue vache-à-lait (et dire que les rentiers sont honnis et vomis par la Sociale) !
Le centre contre la périphérie… Lévy versus Raoult
Le retard à l’allumage quant aux justes décisions qui devaient être prises pour prévenir la crise et la gérer, nous ne devons évidemment pas imputer ces manquements à la seule incompétence de nos élites, à leur soumission aux oukases bruxellois ou à leur inféodation aux injonctions intéressées des grands groupes pharmaceutiques lancés dans la course au vaccin et aux prodigieux profits qui en découleront… Toutes choses pouvant expliquer en partie – mais pas entièrement - l’ostracisme dont a été l’objet le Pr. Didier Raoult (inventeur du traitement à base de chloroquine contre le coronavirus), pas plus que la rivalité personnelle l’opposant à Yves Lévy, ex patron de l’Inserm (avant que le relais ne soit assuré par son coreligionnaire idéologique, Gilles Bloch) et son épouse Agnès Buzyn. Il n’est en effet que trop facile de rapporter certains grands fiascos ou des grandes cabales, uniquement à des questions de personnes en oubliant que les hommes incarnent des dimensions, des enjeux et des positions qui à certains moments peuvent entrer en conflit idéologiques et stratégiques. C’est certainement le cas ici car la France est rongée par un autre virus, politique celui-là, qui n’est autre que le jacobinisme, lequel se développe à échelle planétaire : le jacobinisme est en cours de recombinaison (ou de reconversion) avec le mondialisme et tend dorénavant à servir un système global multipolaire dont les divers pouvoirs autonomes qui le composent se développent en arborescence indépendamment des États qu’ils absorbent. Comprenons par exemple que l’Inserm – l’un des organes, avons-nous dit, du complexe international industriel et scientifique de l’ingénierie génétique et de la chimie organique (Big Pharma) – pèse plus lourd en matière de Santé publique que le ministère affublé de ce nom et qui n’est là que pour s’agiter sur la scène du théâtre d’ombres de la politique spectacle.
On le sait Raoult, expert en maladie tropicale et infectiologue réputé au plan international, a proposé en début de crise un traitement simple, peu coûteux et efficace en dépit du nombre réduit d’essais cliniques (une vingtaine au départ). À ce sujet il lui fut reproché avec maints sarcasmes par tous les Diafoirus et Purgon du landernau parisianiste (soutenus et relayés par les médic-journalistes à l’instar du ludion médiatique, Michel Cymes, (fils de fripier dont il a gardé la mentalité adaptative et mimétique) de soi-disant n’avoir respecté les protocoles inhérents à la vraie science, la médecine de terrain, empirique n’ayant plus droit de cité… sauf qu’aujourd’hui les malades de virose coronale ne sont pas imaginaires et requièrent des soins attentifs et immédiats, très au-delà de la logorrhée médiatique.
Raoult pour faire définitivement taire ses détracteurs a publié le 28 mars les résultats sans appel d’un complément d’essais cliniques : cette deuxième étude portait cette fois non plus sur vingt patients mais sur 80 et visait à démontrer « l’efficacité et la pertinence » de la prise d’hydroxychloroquine (un substitut synthétique de la quinine parfaitement connu dans ses effets et contre-indications, utilisé depuis soixante-dix ans) associée à un antibiotique, l’azithromycine destiné à bloquer des infections respiratoires opportunistes. Sur 80 personnes hospitalisées entre le 3 et le 21 mars ayant reçues une combinaison d’hydroxychloroquine les équipes de l’IHU du Pr. Raoult ont constaté « une amélioration clinique chez tous les patients, sauf un patient de 86 ans décédé, et un patient de 74 ans maintenu en soins intensifs.« Concernant la charge virale, au jour 7 « 83% des patients étaient négatifs. Un taux qui monte à 93% au jour 8 pour atteindre 100% au jour 12. L’âge médian des 80 patients était de 52 ans (situé entre 18 et 88 ans) et 57,5% de ces patients présentaient une comorbidité (hypertension, diabète, maladie respiratoire chronique »...) [10]. Aucun effet secondaire important n’a été constaté chez les malades contrairement aux cris d’alarmes lancée par les scientistes tenant le crachoir dans l’œil de bœuf télévisuel ! Ces braves gens soucieux de la santé physique de leurs contemporains étaient parvenus à faire inscrire cette molécule au tableau des substance vénéneuse en janvier… sous le ministériat de dame Buzyn.
Depuis la Chloroquine a été propulsée en tant que solution d’urgence (à défaut d’autres) aux États-Unis, en Chine, en Suisse, en Israël et adoptée à Paris par l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière. Ce qu’il y a d’extraordinaire est bien que la cabale dirigée contre les infectiologues appartenant à l’équipe de Didier Raoult de l’IUH marseillais - quoique Lauréat du grand prix de l’Inserm en 2010 – se sont vus retirer l’agrément de la susdite institution… Par conséquent, en dépit des démentis nationaux et internationaux, la caste de médicastres parisianistes, relais de puissants enjeux de pouvoir financier et géopolitique, n’en démord pas et s’entête, en déployant leur méga artillerie médiatique, de couler – avec une indécence extravagante - le seul remède actuellement en mesure de sauver des vies. Quelle leçon quant au cynisme et au mépris des hommes témoigné par des élites qui prétendent ne vouloir que notre plus grand bien et mieux, notre bonheur.
[2] Alors que la Finlande a déclaré l’état d’urgence le 16 mars, que la Norvège et le Danemark sont en « lockdown » (blocage), le royaume scandinave des Bernadotte n’a toujours pas fermé ses écoles, ni bannis les rassemblements de moins de 500 personnes [lemonde.fr18 mars20].
[3] Encore subventionné en 2017 à hauteur de 5 millions 438 216 €, cet organe est surtout celui du grand capital en la personne de MM. Xavier Niel (Pdg de l’entreprise de téléphonie mobile Free et créateur en 1984 du Minitel rose à l’origine de sa fortune, l’un des premiers supports électroniques de libre-échangisme sexuel), Matthieu Pigasse (directeur général délégué de la banque Lazard) et du Tchèque Daniel Kretinsky, un oligarque producteur et distributeur d’électricité d’origine thermique (gaz/charbon/fuel lourd)… et président du club sportif Sparta Prague.
[4] L’État annonce en fanfare le 28 mars – avec quatre mois de retard, la crise ayant démarré fin novembre 2019 - une commande d’un milliard de masques à la Chine communiste, et que finalement, au bout du mois d’avril – avec ainsi donc encore un mois en sus – le pays sera en mesure d’effectuer 50.000 tests quotidiens de contamination pour 20.000 hebdomadaires actuellement… tandis que l’Allemagne en réalise déjà de son côté 500.000 chaque semaine.
[5] Les deux satellites de la planète Mars, elle-même baptisée du nom du dieu de la Guerre, sont Phobos et Deimos (terreur)… une troublante homophonie avec démos.
[6] Compilation de quelques grossiers mensonges du ministre Véran qui affirme les 18 et 23 février puis le 3 mars que « La France est prête », archi prête, pas un bouton de guêtre ne manque ! Patatras le 20 mars il passe aux aveux devant l’Assemblée nationale, le 16 mars encore le président Macron annonce des livraisons de masques en quantité suffisante dans les deux jours, ils n’arriveront qu’au compte-goutte. Il faudra attendre le 27 du mois pour que soit “annoncé” des livraisons chinoises encore à venir. https://www.youtube.com/watch?fbcli...
[7] En ce qui concerne la PMA, « aucune stimulation ovarienne ne débutera pendant la durée du confinement mais les patientes en cours de traitement non atteintes par le Covid-19 pourront le poursuivre afin de congeler les ovocytes ou les embryons et de reporter le transfert embryonnaire après l’épidémie ». “Recommandations mises à jour concernant les activités d’assistance médicale à la procréation durant l’épidémie de SARS-CoV-2” [agence-biomedecine.fr25mars20].
[8] La loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 destinée à contenir l’épidémie de Covid-19, est adoptée en modification de loi de 1955 relative à l’état d’urgence. Le rafistolage juridique au secours de l’impéritie. Resterait à valider la légalité (indépendamment de l’opportunité sur le fond) des laisser-passer exigés pour les déplacements personnels, purs produits de bricolages juridiques.
[9] Agnès Buzyn est nommée ministre de la Santé le 17 mai 2017 devenant de ce fait le ministre de tutelle de l’Inserm. Épouse d’Yves Lévy, son directeur, et pour éviter toute suspicion ou risque de conflits d’intérêts, le Premier ministre, Édouard Philippe, prend un décret disposant que le Secrétariat général du gouvernement que l’Inserm sera directement placé sous sa tutelle. Le Conseil d’État est une sorte de cimetière des éléphants rassemblant, parmi les trois cents titulaires d’une charge, beaucoup de copains recasés après bons et déloyaux services (à l’égard du bien commun), ainsi le jeune Arno Klarsfeld (par sa mère petit fils d’un soldat de la Wehrmacht) est-il nommé conseiller au tour extérieur par le conseil des ministres du 27 octobre 2010.
L’inacceptable statut privilégié de l’islam radical en France
Ex: https://cf2r.org
Nul ne peut nier que l’Histoire de France est une histoire chrétienne jusqu’à la Révolution française, soit pendant 18 siècles. Elle l’est encore après cette date, même si l’influence de la religion sur la société n’a cessé de diminuer.
Depuis la Révolution, notre histoire est également devenue une histoire laïque, voire anticléricale et anticatholique. En effet, aucun pays au monde, pas même l’URSS, n’a autant lutté contre sa religion ancestrale. Aucun Etat n’a été plus dur avec ses représentants.
Les mesures radicales qu’ont prises les autorités républicaines de la fin du XVIIIe au début du XXe siècle pour réduire l’influence du catholicisme sur la société civile semblent ignorées de nos contemporains et surtout de nos dirigeants qui se révèlent incapables d’en faire autant contre l’islam radical qui menace aujourd’hui nos valeurs et notre cohésion nationale. C’est pourquoi un rappel historique s’impose.
Les mesures anti-religieuses de la Révolution
Le 10 octobre 1789, à Versailles, sur proposition de Talleyrand, l’Assemblée constituante décida de nationaliser les biens du clergé. Le décret d’application en sera pris le 3 novembre suivant.
Puis, par le décret du 16 février 1790, la Constituante interdit les vœux monastiques et supprima les ordres religieux réguliers. En juillet suivant, elle promulgua une Constitution civile du clergé, qui soumit l’Église catholique au pouvoir civil et instaura le Serment à la Constitution civile que prêtres et religieuses durent prêter sous huitaine. S’ensuivit rapidement une répression contre les réfractaires.
Par le décret du 18 août 1792, la Convention supprima ensuite les congrégations séculières, principalement enseignantes et hospitalières. Elle obligea les membres du clergé à prêter serment ou bien à cesser leurs activés et à s’exiler. 75 000 prêtres réfractaires durent alors quitter la France dans un délai de quinze jours. Beaucoup entrèrent en clandestinité et un grand nombre fut passé par les armes.
Cet épisode révolutionnaire reste encore présent à l’esprit de ceux qui connaissent ne serait-ce que superficiellement notre histoire, car il fut notamment à l’origine des guerres de Vendée.
Les décrets anticatholiques de la Troisième République
Il est en revanche un autre épisode plus méconnu, voire ignoré : celui des mesures anticatholiques de la Troisième République[1]. Celle-ci s’est caractérisée par un très virulent mouvement anticlérical, lequel, s’il se montra relativement tolérant envers le clergé séculier, s’acharna à éliminer les congrégations.
Le 29 mars 1880, Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique, et Charles de Freycinet, président du Conseil,prirent deux décrets par lesquels ils ordonnaient aux Jésuites de quitter la France dans les trois mois. Les autres congrégations catholiques durent demander une « autorisation d’enseignement » sous peine de dissolution et de dispersion. La plupart d’entre elles, ayant décidé de ne pas demander l’autorisation par solidarité avec les jésuites, furent expulsées à l’issue de ce même délai. Certaines municipalités anticléricales expulsèrent même les religieuses, infirmières dans les hôpitaux.
Ces mesures furent prises en réaction aux excès de la loi Falloux (1850) qui avait accordé aux congrégations religieuses une liberté totale d’enseignement. La République voulut alors briser leur influence politique et sociale, les considérant comme des « agents de l’étranger ». Ces décisions provoquèrent de nombreux cas de conscience, notamment parmi le personnel administratif : démissions de membres des parquets, de policiers, d’officiers, etc.
20 ans plus tard, la loi de 1901 sur les associations soumit l’existence des congrégations à une demande d’autorisation suite à la reconstitution partielle de nombreuses d’entre elles après leur expulsion en 1880. Son titre III stipulait :
– « Aucune congrégation religieuse ne peut se former sans une autorisation donnée par une loi qui déterminera les conditions de son fonctionnement. Elle ne pourra fonder aucun nouvel établissement qu’en vertu d’un décret rendu en conseil d’État. La dissolution de la congrégation ou la fermeture de tout établissement pourront être prononcées par décret rendu en conseil des ministres » (art. 13).
– « Les membres d’une congrégation non autorisée sont interdits d’enseigner ou de diriger un établissement d’enseignement » (art. 14).
– « La liste des membres et les comptes et l’inventaire de la congrégation sont à la disposition du préfet » (art. 15).
– « Toute congrégation formée sans autorisation sera déclarée illicite » (art. 16).
– « Les congrégations existantes(…) qui n’auraient pas été antérieurement autorisées ou reconnues, devront dans un délai de trois mois, justifier qu’elles ont fait les diligences nécessaires pour se conformer à ces prescriptions. À défaut de cette justification, elles seront réputées dissoutes de plein droit ; il en sera de même des congrégations auxquelles l’autorisation aura été refusée » (art. 18).
Le Vatican condamna cette loi mais laissa aux congrégations la liberté de demander leur autorisation, ce que firent la plupart d’entre elles. Cependant, la victoire du Bloc des gauches aux élections législatives de mai 1902 porta Émile Combes au pouvoir. Allié aux socialistes de Jean Jaurès, il conduisit, avec le soutien des deux Chambres, un farouche combat anticlérical et procèda à une interprétation restrictive de la loi de 1901. Durant l’été 1902, 3 000 écoles de congrégations non autorisées furent ainsi fermées.
Le mouvement s’accélèra l’année suivante suite à la promulgation de la loi du 4 décembre 1902 qui disposait que serait frappé d’amende ou de prison :
– « quiconque ouvrirait sans autorisation un établissement scolaire congréganiste ;
– toute personne qui après ordonnance de fermeture continuerait les activités de l’établissement ou en favoriserait l’organisation ou le fonctionnement ».
A partir d’avril 1903, les congrégations non autorisées furent expulsées, ce qui provoqua des oppositions nombreuses et violentes de la part de la population, notamment en Bretagne.
Puis, le 7 juillet 1904, le gouvernement d’Émile Combes fit voter une loi interdisant tout enseignement aux congrégations. Son article 1er prévoyait que :
– « L’enseignement de tout ordre et de toute nature est interdit en France aux congrégations.
– Les congrégations autorisées à titre de congrégations exclusivement enseignantes seront supprimées dans un délai maximum de dix ans.
– Il en sera de même des congrégations et des établissements qui, bien qu’autorisés en vue de plusieurs objets, étaient, en fait, exclusivement voués à l’enseignement à la date du 1er janvier 1903.
– Les congrégations qui ont été autorisées et celles qui demandent à l’être, à la fois pour l’enseignement et pour d’autres objets, ne conservent le bénéfice de cette autorisation ou de cette instance d’autorisation que pour les services étrangers à l’enseignement prévus par leurs statuts ».
Des centaines de couvents et près de 2 000 écoles furent fermées. Des dizaines de milliers de religieux se consacrant à l’instruction choisirent l’exil par fidélité à leur vocation et partirent fonder des établissements d’enseignement en Belgique, en Espagne, en Suisse, au Canada, aux États-Unis, en Amérique latine et jusqu’au Japon ou en Australie. Ainsi, de 1901 à 1904, entre 30 000 et 60 000 moines et religieuses furent contraints à l’exil, 14 000 écoles catholiques durent fermer et les officiers pratiquants se virent privés d’avancement dans les armées. Fier de son action, Émile Combes déclara alors : « L’anticléricalisme est l’œuvre la plus considérable et la plus importante pour l’émancipation de l’esprit humain »[2].
Ces épisodes d’une rare violence à l’égard du catholicisme montrent que lorsque la République laïque eut à lutter contre des valeurs qui lui paraissaient nocives, contre des idées dont elle considérait qu’elles influençaient négativement la population française et la divisaient, elle sut prendre des mesures radicales, quitte à s’aliéner une partie importante de l’opinion. Une leçon à méditer.
Le développement de l’islam radical en France
Notre pays est aujourd’hui confronté à la menace d’une nouvelle idéologie religieuse, issue de l’islam, qui cherche à imposer ses valeurs à nos compatriotes musulmans – et à terme à la majorité des français – et à faire prévaloir ses règles sur celles de la république : l’islamisme.
Ses représentants relèvent principalement de quatre mouvements : le Tabligh, le salafisme, le wahhabisme et les Frères musulmans. Tous prônent une idéologie régressive et misogyne, sectaire et haineuse, qui fait souvent le lit du terrorisme.
– Le Tabligh est un organisation islamiste prosélyte d’origine indo-pakistanaise qui pousse les musulmans à revenir à une pratique rigoriste et intégriste de la religion et qui cherche activement à convertir les autres.
– Le salafisme est une doctrine religieuse prônant le retour à l’islam des origines (VIIe siècle) et une lecture littérale et archaïque des textes. C’est une des expressions les plus rigoristes et obscurantistes de l’islam sunnite qui exclut toute adaptation à la modernité.
– Le wahhabisme est une pratique fondamentaliste, puritaine et rigoriste de l’islam instaurée par Mohamed Abdel Wahhab (1703-1787) qui fut le mentor et l’allié d’Ibn Séoud, fondateur de la dynastie saoudienne.
– La confrérie des Frères musulmans (Ikhwan), qui s’acharne à se faire passer pour un courant réformiste et modéré de l’islam, est une organisation extrémiste cachant ses véritables desseins qui se revendique également du salafisme originel. Elle prône dans ses textes fondateurs le retour au Califat, le culte du jihad et se caractérise par son antisémitisme virulent et son anti-occidentalisme viscéral. Au cours des années 1940, elle n’a cessé de faire l’apologie d’Hitler et du nazisme, dont elle fut l’alliée au Proche-Orient[3]. Il convient également de rappeler que les Frères musulmans sont à l’origine de la majorité des mouvements terroristes de l’islam sunnite : G’amaa islamiya, Djihad islamique, Al-Qaeda, Daesh, etc[4].
Or, en France, ces quatre mouvements islamistes peuvent librement diffuser leur propagande, notamment les Frères musulmans qui ont « pignon sur rue via de nombreuses structures qui regroupent des associations à objets culturels et des centres de formation. (…) C’est d’ailleurs en s’inspirant des Ikhwan égyptiens que l’ex-Union des Organisations islamiques de France (UOIF) s’est imposée dans le paysage social, politique et médiatique. En France, il n’existe ainsi pas une seule grande ville où le pôle frériste ne dispose pas d’un centre culturel, d’une mosquée, d’une salle de prière ou d’une librairie. Dans presque chacune d’entre elles, ses responsables régionaux sont souvent devenus les interlocuteurs des élus locaux et des pouvoirs publics[5] ». Il est pourtant clair que Frères musulmans poursuivent, sur notre sol, des objectifs foncièrement hostiles à la démocratie et aux valeurs républicaines, sous couvert d’un discours officiel prônant la non-violence.
A titre d’exemple, dans son ouvrage à l’usage des musulmans d’Europe, Le Licite et l’Illicite en Islam – disponible dans les librairies islamiques, les FNAC ou sur Amazon -, Youssef Al-Qardaoui, l’un des prédicateurs-vedettes des Frères musulmans, explique que « la charia est la loi à laquelle doivent obéir les musulmans où qu’ils se trouvent et que la femme ne doit pas désobéir à son mari, ni se rebeller contre son autorité ». En dépit de ces préceptes qui contreviennent explicitement à nos lois, cet ouvrage n’a jamais été interdit en France par nos ministres de l’Intérieur successifs, pas davantage que les établissements d’enseignement créés par cette confrérie. Au début des années 2000, on ne comptait qu’une école privée musulmane en France. En 2015, il y en avait 40 sous contrôle des Frères et l’on en prévoit plusieurs dizaines de plus d’ici quelques années[6].
Ainsi, avec la complicité naïve, voire coupable, de nos autorités, l’islamisme radical croît et prospère en France sans rencontrer la moindre résistance.
En revenir à l’histoire pour éliminer l’islam extrémiste
Depuis trois décennies, face à la très visible et préoccupante progression de ce phénomène, nos dirigeants politiques semblent tétanisés. Par ignorance de notre histoire, mollesse, lâcheté, inconscience ou intérêt électoral, ils sont d’une passivité totale l’égard de l’islam radical.
En conséquence, notre pays accepte aujourd’hui sans réagir que des individus, souvent étrangers ou français de fraiche date, viennent sur notre sol prêcher des idées contraires à nos valeurs de laïcité, de liberté et d’égalité, imposer leurs vues à une partie de nos concitoyens et leur conseiller de ne pas adhérer à nos valeurs et de ne pas respecter nos lois. Rien n’est fait pour dénoncer leurs discours. Rien n’est fait pour interdire leurs publications, leur accès aux médias, leurs mosquées, réunions ou manifestations.
La méconnaissance de notre histoire par nos gouvernants et le règne du « politiquement correct » ne nous permettent pas d’adopter les mesures qui s’imposent. Pourtant, notre passé et nos lois nous offrent la justification morale et les moyens d’action nécessaires pour contrer cette idéologie antifrançaise.
S’il ne serait être question de sombrer dans les mêmes excès antireligieux que par le passé – ni de stigmatiser une religion dans son intégralité –, rien ne nous interdit de prendre de mesures similaires à celles de la Troisième République à l’encontre de l’islam radical.
Afin de mettre un terme à l’influence des mouvements islamistes, de les empêcher de propager leurs idées néfastes pour notre cohésion nationale et notre sécurité, et surtout pour les Français musulmans, nous devrions interdire de la manière la plus stricte :
– leurs associations, partis politiques communautaristes ou représentations en France ;
– les publications et les librairies diffusant leurs écrits ;
– leurs lieux de cultes (mosquées) et de réunion ;
– leurs réunions et manifestations ;
– leur accès aux médias ;
– la venue et les prêches d’imams extrémistes étrangers en France.
Il conviendrait également :
– d’expulser systématiquement les promoteurs de cette idéologie sectaire et haineuse ou les poursuivre en justice ;
– d’interdire le financement de l’islam de France par des Etats étrangers.
Appliquons à l’égard des sectes islamistes des mesures similaires à celles que la République a jadis employées contre le clergé et les congrégations catholiques – dont les représentants ne se sont toutefois jamais livrés au terrorisme ni n’en ont fait l’apologie. Expulser des catholiques a été une “spécialité” républicaine. Alors, pourquoi expulser des islamistes devrait aujourd’hui poser problème ? Ce ne sera nullement discriminatoire à l’encontre de l’islam, qui se verra alors appliquer les mêmes règles que le christianisme – ce que nombre de ses croyants réclament.
Ces décisions devront nécessairement s’accompagner d’une révision de notre politique étrangère à l’égard de certains pays arabes finançant l’islam radical sur notre sol, au premier rang desquels, l’Arabie saoudite et le Qatar, mais aussi la Turquie. Ces Etats non démocratiques prônent eux-mêmes, sur le plan intérieur comme international, la ségrégation, l’intolérance et l’extrémisme, et soutiennent, directement ou indirectement le terrorisme djihadiste. Au contraire, il nous faut cesser de stigmatiser, au nom d’un « droit-de-l’hommisme » à courte vue, les Etats arabes ou musulmans qui combattent ce fléau.
Relisons notre histoire. Appliquons nos lois. Les solutions sont là pour mettre un terme à cette entreprise de sape des fondements de notre édifice national. Grâce à la mise hors la loi des mouvements islamistes, nos compatriotes musulmans vivront dans un climat apaisé, enfin débarrassés de la pression constante des représentants des sectes extrémistes. Nous pourrons alors assister à l’émergence d’un islam de France, exégétique, prenant ses distances avec celui du Golfe dont nous mesurons les effets pervers partout dans le monde depuis l’apparition du courant wahhabite (1740), la naissance des Frères musulmans (1928) et la création Royaume saoudien (1932).
Il est temps qu’Emmanuel Macron évoque le séparatisme islamique pour des raisons autres qu’électorales et prenne les mesures qui s’imposent.
[1] Pour plus de détails voir : Jean Sevillia, Quand le christianisme était hors la loi, Perrin, Paris, 2005.
[2] Les lois du 3 septembre 1940 et du 8 avril 1942, confirmées à la Libération, sont venues abroger la loi du 7 juillet 1904.
[3] Cf. Alexandre Delvalle et Emmanuel Razavi, Le Projet, La stratégie de conquête et d’infiltration des Frères musulmans en France et dans le monde, L’Artilleur, Paris, 2019.
Pour les sansfrontiéristes qui nous gouvernent, le port du masque serait «anxiogène». Les policiers ont d’ailleurs ordre de ne pas le porter, argument tout à fait cohérent avec leur vision du monde puisque les masques, comme les frontières, sont des filtres.
Combien de morts faudra-t-il encore pour démasquer cette idéologie mortifère ? Devant les monceaux de cadavres, une économie en ruine, les sansfrontiéristes finiront sans doute par admettre leur responsabilité, quitte d’ailleurs à jouer du clairon et faire dans la surenchère nationaliste. Mais admettront-ils que leur idéologie est tout autant meurtrière en matière d'immigration massive, de finance dérégulée, de culture de masse, de transfert de technologie ?
Très peu connaissent les dessous de cette affaire, mais en autorisant - contre l’avis des experts français - la construction d'un laboratoire épidémiologique P4 à des équipes chinoises non préparées, Jérôme Guedj et ses compères se sont rendu complice d’une crise sanitaire gigantesque. Ce laboratoire franco-chinois, inauguré par Cazeneuve et placé sous la haute autorité d'un certain Yves Levy, directeur de l'INSERM, qui n'est autre que le mari d'Agnès Buzyn, aurait-il laissé échappé le virus ?
En tout cas, cette thèse n’est jamais évoqué dans les médias. Elle le mérite pourtant car Wuhan est l’endroit d’où est parti le virus. Il paraîtrait normal à n’importe quel journaliste de suivre cette piste, sauf aux journalistes français. Nous sommes peut être confinés mais nous ne sont pas des cons finis.
Scandales en cascade, un : la France supervise la vente d’un labo hyper-dangereux à Wuhan, deux : un gouvernement prévenu par les médecins français, détachés à Wuhan, et qui ne fait strictement rien pour contenir l’ «arrivée de la vague» et qui ment aux français ; trois, des Européistes idéologiques coupables de non assistance à pays en danger, en laissant une Italie exsangue de matériel crever la bouche ouverte.
Les apprentis-sorciers qui dirigent la France font porter à notre pays une responsabilité morale équivalent à un Tchernobyl puissance 1000. A l’heure où j’écris ces lignes se sont en effet pas moins de trois milliards de personnes confinés dans le monde, un quart de million sont décédées.
Et maintenant ?
L’incompétence criminelle du gouvernement entraîne déjà des situations dramatiques dans les hôpitaux ; elle oblige les infirmières et les forces de l’ordre à travailler sans masque tout comme les peuples sont contraint de vivre sans frontière. A l’heure où j’écris ces lignes, nul ne sait si les quartiers surpeuplés de nos villes ne seront pas en état d’émeute après quelques semaines de confinement ? Les populations immigrées, importées par les sansfrontièristes comme des boites de conserve, ne veulent pas se soumettre aux mesures de confinement pourtant nécessaires lorsque le confinement national a été prohibé idéologiquement.
L’impact du confinement sur l’économie du pays, sur les PME, sur la santé psychologique des enfants, des personnes âgées enfermés chez elles pourrait transformer ce pays en pays du Tiers Monde.
Le plus dangereux virus s’appelle le sansfrontiérisme. Il s’appelle l’idéologie libéral-libertaire. Les porteurs saints de ce virus occupent le gouvernement et les médias. Macron, Philippe, Mathieu Gallet (patron de Radio France), Laurent Vallée (directeur de Carrefour), sont tous membres des Young Leaders FRANCE-CHINA promotion 2013, un club d’influence où l’on ne parle ni Français, ni Chinois, mais l’Anglais des affaires et la langue des statistiques...
Que ce soit le Coronavirus aujourd’hui ou la Grippe Espagnole hier, le viol des régulations naturelles, la haine du concret, le péché contre la Loi Naturelle, déchaînerait-il le châtiment divin ? C’est l’impression première qui domine.
Une incroyable symétrie de faits et de calendrier, nous montre que la Grippe dite « Espagnole » est apparue dans un monde dominé par les nationalismes agressifs. La France et l’Allemagne notamment se déchirent devant le gâteau des colonies africaines. C’est dans ce contexte qu’un nouveau virus importé par les soldats américains choisi de contaminer l’Europe, puis le Monde. C’est au final un habitant sur deux dans le monde qui est infecté. Environ 50 millions d’entre eux mourront.
Il est amusant de constater que cette nouvelle pandémie pénètre le monde juste cent ans après la grippe Espagnole dans un contexte à la fois inverse et symétrique. La guerre actuelle n’est pas celle de nations rivales voulant conquérir le monde, mais le mondialisme cherchant à faire disparaître les nations.
L’idéologie «globaliste» présentée comme la panacée pour résoudre tout les problèmes, est en fait le problème, la cause. Le Globalisme est une guerre non déclarée contre les patries charnelles, les familles, les identités particulières, les frontières. L’irruption du virus covid-19 aura peut être un effet salvateur. Les Pinocchios-menteurs qui nous gouvernent méritent notre mépris. Nous sommes des milliards à nous retrouver confinés dans nos abris devenus les murs de lamentations ; nous pleurons la disparition des membranes naturelles protectrices, cellule familiale, nationale et même littéraire.
Les nationalismes d’hier ne furent pas le fait de patriotes raisonnés mais de titans, des hommes implacables et sans pitié, à l’instar de Staline ou Hitler ; la Mondialisation met au aujourd’hui au pouvoir des amateurs politiques, jouant avec les statistiques comme des enfants jouent avec des allumettes, à l’instar d’un vulgaire Macron, d’une Agnès Buzyn qui, en échec électoral, se met a chougner comme une gamine ayant égaré sa poupée. Buzyn parle de «mascarade» en période de pénurie de masque, elle montre l'incompétence crasse de cette bande d'amateurs à la tête de la cinquième puissance du monde.
Hitler est né autrichien et non Allemand ; Staline géorgien et non russe. Le Mondialisme aussi, a besoin de leaders qui ne sont pas d’ici. Il met en scène des managers d’entreprise aux égos gonflés totalement étrangers au génie des peuples, à l’instar d’un vulgaire Macron n’hésitant pas à faire tirer au flash-ball sur son propre peuple, d’une Buzyn totalement à côté de la plaque. Ces gens n’ont pas de patrie mais ils ont des réseaux.
Le coronavirus et le réseau Young Leaders de la French-China Foundation
Je veux bien croire que le Coronavirus provient d’une chauve-souris et pourquoi pas d’un éléphant à cheveux longs ou d’un flamant rose à poils durs, mais il existe aussi un faisceau d’indices non moins plausible que je m’empresse de vous livrer alors même que le virus atteint des proportions pandémiques dans le monde.
D’origine lyonnaise, je peux tout d’abord avancer une première pièce élément au puzzle de compréhension globale. Lyon abrite un laboratoire hyper-sécurisé où sont étudiés, manipulés les virus les plus dangereux au monde. Bien que secret, ce laboratoire qui porte le nom d’un lyonnais célèbre Louis Mérieux, est connu à Lyon. A noter que cette ville discrète abrite d’autres institutions et banque de donnée à dimension mondiale. Lyon est par exemple le siège du secrétariat général d’Interpol.
En 2017 fut inauguré, en partenariat avec la France, un laboratoire P4 chinois cousin du laboratoire Mérieux mais ce n’est pas Lyon qui est signataire de l’accord chinois. Wuhan est une ville chinoise stratégique puisque située en plein milieu de la Chine. La période d’installation de ce laboratoire est en fait contemporaine avec l’intronisation de Macron comme leader d’un nouveau parti électoraliste construit sur le modèle de la communication managériale. Ce point n’est pas un point de détail, ou un simple hasard de calendrier, puisque le projet de laboratoire avait été précédemment ajourné car les experts français compétents, inquiets des risques d’une telle coopération avec la Chine communiste. Je sais par ailleurs que la molécule de doliprane a été parallèlement rachetée par la Chine, et est moins efficace. Le labo d’origine était lui aussi à Lyon. Il en était de même avec l’Oscillococcinum, efficace il y a 20 ans avec 1 dose, et presque plus maintenant, car il faut démultiplier la posologie.
Allons un peu plus loin. Macron, et son compère Philippe, sont issus d’un groupe élitaire appelé «Young Leaders». Mais avec quel pays ce club était-il lié ?
Ce club regroupe des personnalités influentes dans la politique, la finance, le commerce, la grande distribution, les médias. Un président de la République, un premier ministre, le président de la chaîne de grande distribution Carrefour, Magda Danys, une galiériste d’«art» contemporain, tout ce monde hétéroclite fait partie de la France-China Foundation, réseau favorable au mondialisme financier notamment entre la France et la Chine.
Lorsque les faits accusent un réseau – car il s’agit bien d’une accusation nominative – il ne faut pas se contenter de vagues rumeurs. L’accusation doit être argumentée de la façon la plus précise. Repéré parmi les treaders de la Banque Rottschild par Jacques Atali, le Merlin de la politique française depuis Mitterrand, Macron est reçu en septembre 2014 par François Hollande, au Quai D’Orsay afin que celui-ci jette les bases d’un nouveau parti transcourant, le fameux «EM».
A ce moment-là, François Hollande, qui avait renoncé à lutter contre son «ennemi invisible de la finance internationale» savait qu’il ne serait jamais réélu. Il savait qu'il jouerait le triste rôle d'idiot utile d’une politique voulue par d’autres. Il trouva une narcissique compensation a ce que «son» jeune poulain puisse remporter les élections à sa place lors des prochaines élections.
Le projet de laboratoire P4 chinois, qui traînait dans les cartons depuis plusieurs années, devint subitement une priorité en 2017 – année où Macron est élu président de la République. Un candidat sans expérience, issu de cooptation de réseau, gonflé artificiellement par le système, est élu par un peuple sous influence médiatique. Mis au pouvoir pour accélérer l‘alignement de la France sur le FMI et les critères mondialistes, migratoires, culturels, familiales, déjà bien entamés avant lui par Sarkozy et les autres agents du «système», Macron joue à merveille son rôle d’agent de commerce du Mondialisme. Il accroît la casse sociale, réprime les Gilets Jaunes, cherche à contrôler les réseaux sociaux.
Mais qui a finalement signé les accords du P4 entre la France et la Chine ? Est-ce le discret Alexandre Mérieux, descendant de Marcel, disciple de Pasteur, héritier direct d’une dynastie familiale humaniste ? Non, le Labo P4 est crée à Wuhan par des affairistes apatrides basés dans l’Essonne et membre de la French-China Foundation.
Incroyable concordance du calendrier, la vente du P4 est contemporain de la casse des hôpitaux français. Pour la ville de Paris, l’une des responsables de la «restructuration des hôpitaux publics » n’est autre qu’une membre de la France-China Foundation, Sybil Veil. entrée à l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris9 (AP-HP), où elle travaillera avec Martin Hirsch sur un programme de transformation de ses 37 hôpitaux dans le contexte tendu des restructurations hospitalières.
Ses mesures brutales, sans concertation avec les médecins, entraîne alors un mouvement de défense de l'hôpital public qui regroupe les médecins en colère. Ces derniers listent une kyrielle d'« aberrations ». Je leur laisse la parole : « Le projet irréaliste de restructuration de la chirurgie entre Ambroise-Paré et Georges-Pompidou, le déplacement provisoire de l'urologie de Necker à Georges-Pompidou sans les anesthésistes prévus, la fermeture brutale de l'activité de stomatologie et chirurgie maxillo-faciale de Cochina ?». Cette association appelait même ses membres à démissionner en bloc.
La suite, nous la connaissons, le virus couronné se répand à partir de la même ville chinoise qui abrite un labo P4. Macron au pouvoir, et informé des ravages subis par la population chinoise maintient les frontières ouvertes. La théorie chauvesouriesque se diffuse alors dans les médias officiels. Aucun média ne met en relation ce labo P4 vendu par la France et le virus.
L’inauguration du P4 franco-chinois n’est pas une opération secrète. Sur la photo, à gauche de Marisol Touraine, Yves Levy (marqué d’une étoile jaune) époux de la ministre de la Santé Agnès Buzyn et farouche opposant, lui aussi, à Marine LE PEN. Ce projet de laboratoire P4, qui n’est pas la copie de l’institut Mérieux de Lyon mais celui de l’Essonne a été livré aux Communistes Chinois. Yves Lévy a supervisé le transfert de technologie française à la Chine communiste contre l‘avis de nombreux experts de l’époque, comme homme d’affaire et non comme médecin et, semble-t-il, sans se soucier du principe de prudence :
Le site Wikipedia du labo chinois, visible par tous, contient cet avertissement que Levy ne semble pas a voir lu : « Le biologiste moléculaire américain Richard H. Ebright s'est dit préoccupé à propos de fuites du virus SRAS de laboratoires à Pékin, et par le rythme et l'ampleur des projets de développement de laboratoires de haute sécurité biologique BSL-4. »
On trouve dans l’Histoire d’autres précédents de manœuvres effectuées contre l’avis des experts et le principe de prudence. Les accords secrets entre la France et Israël posèrent les bases d’une usine de traitement nucléaire. Décidée secrètement en octobre 1956 entre Guy Mollet et l’État d’Israël, ce projet a conduit l’État d’Israël a se doter de la bombe atomique. Le Général De Gaulle, parvenu au pouvoir deux ans plus tard, fou de rage, ne put faire machine arrière.
Labo P4 et la piste de l'Essonne
Un lien semble donc désormais établi entre le labo P4 à Wuhan et le département de l'Essonne. Bien que le président de l’Institut Mérieux ait effectué un voyage à Wuhan, le P4 chinois n’est pas la copie du P4 lyonnais de l’Essonne. En effet, l’Essonne et Wuhan sont en relation commerciale depuis très longtemps. Dans le monde, il y a UN labo P4 (armes bactériologiques, virus etc., niveau 4, donc maximal) en Chine, à Wuhan, et TROIS en France, dont un en Essonne qui appartient à la DGA (Direction Générale de l'Armement).
Dans la fondation des Young Leaders, il y a des Chinois et des Français dont... Emmanuel Macron, Edouard Phillippe et Matthias Fekl. Ce dernier était secrétaire d'Etat au Commerce extérieur et donc du voyage à Wuhan, en février 2017, pour la visite du labo P4, en compagnie d'Yves Levy, directeur de l'INSERM et époux d'Agnès Buzyn (ministre de la Santé "démissionnée" en février 2020, en pleine pandémie de Covid19, et qui a fait inscrire la chloroquine sur la liste des substances vénéneuses), elle aussi de la délégation officielle.
On note la présence de Jérôme Guedj. Je me suis demandé ce que fait Jérôme Guedj dans cette délégation ? Et voici qu’une simple recherche internet établi le lien : Guedj était le président du Conseil régional de l'Essonne jusqu'en 2015 et un "spécialiste des affaires de Santé publique" doublé d'un conseiller très actif dans le domaine des relations commerciales entre Wuhan et l'Essonne comme le mentionne très explicitement la page consacrée sur le site Young Leaders de la FCF :
En date du 23 mars, à l'heure où j'écris ces lignes, le ministre de la Santé Olivier Véran vient de nommer Guedj pour diriger "une mission de lutte contre l'isolement des personnes âgées confinées". Encore beaucoup, beaucoup, de coïncidences et de réseaux d'influence qui interpellent pour ce qui est du volet français de la pandémie mondiale de Covid19.
Ce Lundi 23 Mars, le ministre Véran n'approuve toujours pas la formule testée et approuvée par le professeur Raoult qui guérit du Covid19.
Reste maintenant à établir le lien entre finance et santé, pourquoi tant d’empressement à l’ouverture d’un P4 en Chine passant outre 130 ans d’expérience lyonnaise de la dynastie Mérieux ?
L’idée généralement répandue chez ces hommes d’affaires est que la coopération de jeunes leaders issus de Grandes Écoles serait toujours plus efficace que les principes de prudence identifié au repli nationaliste et à la réaction. Yves Lévy est d’ailleurs le rédacteur d’une lettre ouverte appelant explicitement à voter contre Marine Le Pen en 2017 car, selon M. Lévy, le RN serait « porteur de régression et de déclin sur tous les plans ». La lutte de chaque instant contre le repli, l’antiracisme et l’antisémitisme semble partagé par un certain nombre de personnes en lien avec le labo P4. En l’occurrence, soulignons le fait que la femme de Jérôme Guedj est l’éminente scénariste Émilie Frèche, engagée elle aussi dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Elle est liée à la famille Veil tout comme Agnès Busyn. Quant à Sygrid Veil, « réformatrice » controversée des hôpitaux de Paris en 2010, elle est devenue en 2018 directrice de Radio France. Des compétences étendues et reconnues dans des domaines très différents. En avril de cette même année, elle rédige elle aussi un « manifeste contre le nouvel antisémitisme » paru dans LE PARISIEN.
L’idéologie antiraciste est une belle vertu et nous y souscrivons des deux mains, mais elle n’implique pas la « société ouverte » promue par Georges Soros, une société ouverte à tous les vents de la mondialisation, flux migratoires, pandémie, culture de mort. Une incroyable concordance montre que les membres de cette sombre affaire de P4 chinois sur fond de casse de l’hôpital français sont TOUS des antiracistes professionnels :
-Sygrid Veil, casseur de l’hôpital parisien
-Yves Levy superviseur du P4 chinois
-Busyn épouse du précédent
-Guedj, affairiste entre l’Essonne et Wuhan, époux d’Emilie Frèche.
Dans l’univers virtuel des antiracistes, le monde se sépare entre racistes et antiracistes ; dans le monde réel, il se sépare entre patriotes et mondialistes. En passant outre les organismes et les traditions nationales, les chantres de l’antiracisme au pouvoir depuis 30 ou 40 ans ont contribué à dissoudre les patries charnelles, la famille, les cultures nationales et locales. Toutes les décisions prises par les gouvernements, droite et gauche confondus, la loi de l’endettement de 1973, le regroupement familial de 1974, immigration massive, l’avortement de Simone Veil, PMA, conduisent à la ruine de la société et de l’économie réelle.
Le Coronavirus restera une crise sanitaire mineure à comparé avec d’autres pandémies dans l’Histoire comme la grippe espagnole. Il aura eut une vertu, celle de révélé l’idéologie mondialiste qui se cache derrière le faux nez de l’antiracisme.
Nous avons subi des gouvernements qui, par paliers successifs, sont passés de l’incompétence à la nuisance. Le gouvernement actuel, casseur des protections sociales, briseur de grève, est un gouvernement de plus en plus impopulaire. Il n’est plus à côté du peuple, sourd à ses revendications vitales, il est contre le peuple.
Tout repose désormais sur l’intelligence et la stratégie du peuple français, sur son sens politique et sa foi, sa capacité d’organisation pratique afin de lutter efficacement contre ses dirigeants qu’ils soient politiques, religieux ou culturels, vendus aux intérêts transnationaux.
Nous sommes contemporains d’une remise en cause radicale du nouvel ordre mondial. Les manifestations contre la PMA et les lois sociétales marquent le retour de la valeur famille, la révolte des Gilets Jaunes marque le retour de la valeur Travail. La crise systémique actuelle marquera le retour de la Patrie ou alors, elle débouchera sur l’instauration du gouvernement mondial.
Que Dieu vous protège et protège votre famille. Que Dieu protège la France et le monde.
De la prostate de Mitterrand au coronavirus sous Macron : vingt-huit ans d’enfermement idéologique
par Georges FELTIN-TRACOL
Ex: http://www.europemaxima.com
En septembre 1992, à quelques jours du référendum sur le traité de Maastricht, s’inquiétant de la dynamique favorable au « Non » et craignant que les Français rejettent l’œuvre de sa vie, François Mitterrand rendit public son cancer de la prostate. En 1996, son médecin personnel, le Dr. Claude Gubler, révéla dans son livre co-écrit avec le journaliste Michel Gonod, Le Grand Secret (très vite interdit par une justice aux ordres !) que le premier président socialiste de la Ve République souffrait de cette maladie depuis… 1980.
En redoutable tacticien politique, Mitterrand instrumentalisa son mal afin de culpabiliser les indécis. Le coup réussit puisque le traité de Maastricht fut adopté avec une courte avance de 539 410 voix. Des Français, bien incapables de comprendre un traité illisible, prirent pitié pour le locataire de l’Élysée et votèrent « Oui ». Avec l’épidémie de coronavirus, leurs descendants ne les remercient pas.
Lors de son allocution radio-télévisée du 16 mars dernier, Emmanuel Macron a répété à six reprises que la France était « en guerre » sanitaire. Il a même ordonné l’installation en Alsace d’un hôpital militaire de campagne. Or, mutatis mutandis, 2020 ressemble à 1914. Les premiers mois de la Grande Guerre sur le front occidental voient un nombre de pertes considérables dans l’armée française. Pourquoi ?
– L’affaire scandaleuse des fiches remontant à 1905, bien des officiers supérieurs, en particulier les ganaches étoilées, sont certes de bons républicains francs-maçons, mais ils se montrent de piètres commandants sur le terrain, guère soucieux de la vie de leurs hommes, souvent venus de ces campagnes profondes restées catholiques et traditionnelles qu’ils méprisent tant. Ils se focalisent sur la priorité accordée à l’offensive.
– Malgré le vote en 1913 du service militaire de trois ans, l’armée française est mal préparée. L’incessant bourrage des esprits autour de la « Revanche » et les guerres coloniales ininterrompues amoindrissent paradoxalement la combativité effective des troupes.
– Un équipement inapproprié favorise enfin des pertes françaises élevées. Le soldat français est visible de très loin avec son calot rouge, sa veste bleu foncé et son pantalon rouge garance pour le plus grand bonheur des tireurs d’élite allemands.
Rien n’a changé ! Les médecins, les infirmières, les aides-soignants, les pharmaciens ne disposent pas d’une réserve suffisante de masques sanitaires, de blouses de protection, de gants… En outre, le nombre d’appareils de réanimation et de lits est limité. L’hôpital pâtit de plein fouet de la réduction des coûts imposée par les critères de Maastricht. Ce n’est pas sans raison que le service des urgences a mené une grève de presque d’un an !
Non contents de subventionner en vain la lutte fantasmatique contre toutes les discriminations, de financer sur fonds publics les partis politiques, les syndicats et certaines associations, et d’inciter au clientélisme, y compris migratoire, tous les gouvernements depuis 1992 ont imposé au secteur hospitalier, à l’Éducation nationale et aux forces armées et de police une cure d’austérité qui se traduit par la diminution draconienne des effectifs, des moyens et des coûts, d’où un sous-dimensionnement général chronique, criminel en temps de crise majeure.
Pourquoi l’Italie, la France, l’Espagne ou la Belgique se confinent-elles ? Non pas pour des motifs sanitaires immédiats : le coronavirus ne circule pas dans l’air; il se propage de personne à personne par la salive, les postillons et le contact physique. Le confinement est décidé afin de retarder au maximum la contagion de la population. Les autorités savent que leur système de santé rationné se révèle incapable de surmonter l’afflux des victimes virales. En Italie, en Espagne et en Belgique, la fédéralisation et la régionalisation de l’hôpital ont favorisé l’embauche massive partisane d’agents administratifs inutiles, des détournements de fonds et une corruption systémique. Une vision comptable étriquée a primé sur l’intérêt des patients et du personnel médical. Résultat : en Lombardie et en Alsace, les services de santé doivent maintenant trier les patients à sauver des autres souvent d’un âge avancé. Nos sociétés « ouvertes » qui dénoncent sans cesse toutes les ségrégations pratiquent dans le réel une féroce et terrible discrimination. Un « gériocide » s’annonce…
Par ailleurs, les frontières retrouvent leur pertinence (l’île d’Yeu est sur décision préfectorale séparée du continent !). L’Allemagne, la Suisse, l’Italie réactivent les douanes et les contrôles frontaliers. L’Espace Schengen se ferme pour trente jours renouvelables. Bien trop tardive, cette mesure reste timorée. Avant le début du confinement, le mardi 17 mars à Midi, des centaines de Franciliens ont fui la capitale pour se réfugier dans leurs résidences secondaires auprès des ploucs. Quelle sacrifice de la part des chantres du « vivre ensemble » ! Les bo-bo risquent ainsi d’infecter des zones jusque-là épargnées.
En 2000 – 2001, l’Union dite européenne a connu l’épizootie de la vache folle. À l’époque, les gouvernements réagirent avec vigueur peut-être parce que ce n’était que du bétail. En parallèle à l’élimination de tous les troupeaux (horrifiés, les Indiens s’horrifièrent de ce zoocide), les États rétablirent non seulement les frontières nationales, mais imposèrent un confinement régional, voire départemental. Pour quelle raison, l’actuel gouvernement français, un ramassis de pense-petits, n’a-t-il pas pris des dispositions similaires assorties d’autres mesures spécifiques telles un couvre-feu et l’instauration de strictes barrières cantonales, communales, voire entre les quartiers d’une même ville dès la mi-janvier ?
Darwiniste social, le gouvernement hexagonal n’entend pas tester toute la population. Les tests manquent en raison des réductions budgétaires exigées par la règle pseudo-scientifique des 3 % que la Commission européenne vient d’abandonner dans l’urgence. L’Allemagne semble au contraire miser sur le dépistage systématique de ses habitants. Pis, les médiats centraux qui répercutent et amplifient les mensonges gouvernementaux n’évoquent jamais le contre-exemple de la Corée du Sud. Malgré un effort militaire important qui grève son budget et sans se confiner, la République de Corée parvient à juguler la pandémie par des tests nombreux et fréquents. Le régime macronien trouve son intérêt à dramatiser la situation.
Contesté par les Gilets jaunes et une forte opposition à la réforme des retraites, le régime veut éviter toute nouvelle réaction populaire. Il plonge le pays via un puissant « bobardement » médiatique dans une ambiance anxiogène. Il en profite pour placer tout l’Hexagone en résidence surveillée. Les militaires du plan Vigipirate deviennent des auxiliaires de la police. S’opère sous nos yeux la fusion sécuritaire des policiers, des gendarmes, des militaires, voire des vigiles privés. Si Internet ne se plante pas avant, le verrouillage des réseaux sociaux parachèvera l’avènement d’une tyrannie douceâtre aux forts relents cosmopolites.
Il ne faut pas croire les beaux discours de Macron et de ses sbires. La crise sanitaire donne à son gouvernement cynique l’occasion de revenir en catimini dans le cadre de l’« état d’urgence sanitaire » (en attendant l’« état de siège climatique » et la « loi martiale financière », c’est-à-dire la spoliation légale des comptes des particuliers et des entreprises par la pègre financiariste) sur les acquis sociaux. Le coronavirus constitue bien le stade ultime du traité de Maastricht. Nos amis de CasaPound – Italie ont raison d’afficher partout que « le patient zéro est la mondialisation ».
Georges Feltin-Tracol.
• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 165.
Enfin, pas celle qu’on lui promet. La France risque de se réveiller demain en comprenant qu’elle était elle-même la cible de la guerre proclamée par M. Macron. Mais il sera trop tard. Avec ou sans virus, elle devra vivre pieds et poings liés. Le monde qui est entré dans le Coronavirus n’en sortira plus. Ce qui en sortira sera quelque chose de radicalement différent. Nous ne savons pas quelle sera la portée de ce virus sur le corps physique de l’humanité, mais nous voyons déjà son action sur son corps social. L’exemple français est très parlant.
LA GUERRE... CONTRE QUI ?
Le 16 mars dernier, M. Macron a solennellement proclamé : « Nous sommes en guerre » et la nation entière lui a emboîté le pas, lui qu’elle détestait hier encore. Depuis les balcons où ils sont confinés, les Français comptent les entorses à la loi martiale et s’empressent de les dénoncer sur les réseaux sociaux voire plus haut. Ils sont si émoustillés par les harangues dont on les bombarde à longueur de journée qu’ils ne remarquent même pas le danger de cet entraînement. Non, la France n’est pas en guerre. Pour sa sauvegarde en tant que peuple et en tant que démocratie, elle doit s’ôter cette idée de la tête. Elle est en situation de pandémie, une situation que les structures compétentes de l’Etat sont censées savoir affronter. Ce qui l’attaque n’est pas un adversaire humain, c’est une maladie. Lorsque la France était ravagée par la peste, on ne parlait pas de guerre, mais de fléau de Dieu. Lorsque la France entre concrètement en guerre contre quelqu’un, comme lorsqu’elle participa au bombardement de la Serbie ou de la Libye, le président ne va surtout pas dire au peuple qu’il est en guerre. La guerre dont on parle aujourd’hui n’en est pas une... à moins qu’on ait oublié d’ajouter l’adjectif: guerre civile. La transmissibilité de cette maladie est un levier de contrôle absolu de la population. S’il ne s’agissait que de notre vie, personne ne pourrait rien nous imposer. Mais par la contagion nous sommes liés par un réseau de responsabilités — et donc de culpabilités — enchaînées. En proclamant que le virus est l’ennemi, les citoyens sont tous des vecteurs potentiels de l’ennemi. Autrement dit, des collabos, et à ce titre potentiellement justiciables comme tels : avec rigueur et de manière expéditive. Par extension de la métaphore, la régulation de leurs conditions de vie et de travail peut dorénavant elle aussi être « militarisée ». (1)
C’est ainsi qu’avec la « déclaration de guerre » de M. Macron, le collimateur s’est subrepticement déplacé de la maladie vers ses vecteurs potentiels sans même qu’ils aient senti la pastille rouge du pointeur laser se poser sur leur front. Pour en arriver là, il aura fallu les nouvelles dantesques de Chine, puis ce brusque saut de cavalier vers l’Iran et l’Italie à nos portes. L’Italie où la maladie se déchaîne... avant tout sur ceux qui, hélas, étaient d’emblée les plus exposés (2). Il aura fallu, dès le départ, une surenchère de dramatisation médiatique, souvent inconsciente. Par exemple, le simple fait de parler initialement du Coronavirus au lieu d’un coronavirus, membre d’une famille étudiée depuis les années 1960 et comprenant aussi bien le SARS de 2003 que des « types de coronavirus bénins », naturellement hébergés par l’homme. En France, le jour où la guerre est officiellement déclarée (16 mars), le COVID_19 a officiellement fait 148 morts sur 6645 cas confirmés. C’est grave et préoccupant, mais on est loin, comme l’explique le Pr Didier Raoult, du pic de mortalité saisonnière associée aux infections virales de 2017 qui avait fait plus de 10’000 morts (et qui correspondrait, pour un même taux de mortalité déclaré de 2,2%, à quelque 500’000 contaminés).
DEVOIR DE PESSIMISME, CONGÉ DE LA RAISON
« Certes », nous dit-on, « mais attendez de voir ! » En effet, nous ne savons rien de ce qu’il arrivera demain. Les courbes de progression du virus peuvent frôler la verticale, il peut soudain muter et tuer 60% des contaminés comme le H5N1. Tout peut arriver — y compris un dégonflement de la menace comme ce fut le cas avec H1N1. Mais on a comme l’impression que personne n’a envie d’entendre les hypothèses intermédiaires. Seule l’option du pire a pignon sur rue, car l’incertitude en matière de santé publique ne profite qu’aux pessimistes. Ce devoir de pessimisme, c’est l’avantage stratégique d’une épidémie en termes de contrôle des masses. On n’en voudra à personne d’en avoir fait trop ; on lynchera celui qui sera suspecté de n’en avoir pas fait assez. (3)C’est une véritable crémaillère vers la dictature, un mur de confinement auquel chacun, depuis le simple pékin psychosé jusqu’au ministre qui ne peut «faire moins» que ne lui enjoignent les médias, ajoute de bon cœur sa petite brique — tout en se privant d’une part de raison et de libre arbitre. Si l’Etat français se considérait réellement en guerre avec le virus, il réquisitionnerait des usines pour fabriquer des masques au lieu de bloquer celles qui peuvent en procurer rapidement (4). Il mettrait immédiatement à profit les résultats encourageants de la chloroquine (5) plutôt que de les noyer dans des débats cauteleux. Il desserrerait l’étau psychologique dévastateur que représente le confinement à domicile, mesure carcérale qui génère déjà des conflits graves et des effondrements psychologiques. La résistance morale de la population est un facteur clef de toutes les guerres, autant que les forces armées, et c’est ce facteur dont les mesures extrêmes sont en train de priver le pays. L’état de guerre, c’est l’abolition de la vie parlementaire et des libertés, le gouvernement par décret-loi, le droit d’ingérence du pouvoir dans toutes les sphères de la vie privée et le monopole de l’Etat et de ses relais sur les fake news. C’est sans doute à quoi M. Macron rêvait de parvenir — et que le virus lui a offert sur un plateau. Reste à savoir combien de temps la peur, chez les Français, fera passer la pilule de l’oppression.
Notes
1) Ainsi, la nuit dernière, le Sénat a pris des mesures d’exception à vocation sanitaire impliquant des modifications du droit du travail qui seront non temporaires. En outre ces mesures permettront au parlement de légiférer sans contrôle pour sauver l’économie.
2) Voir les statistiques de l’Institut de santé publique italien du 17 mars.
3) On a beaucoup reproché à Roselyne Bachelot d’avoir accepté un très important stock de vaccins et de masques. Aujourd’hui les journalistes la réhabilitent en disant qu’on ne peut jamais en faire trop, justifiant ainsi les mesures les plus draconiennes ! Forts de l’idée que l’épidémie progresse en France parce que M. Macron n’en n’aurait pas assez fait au début, les médias nous martèlent qu’il faut désormais accepter les mesures les plus contraignantes, même pour longtemps.
4) On apprend en dernière minute que LVMH va « se mobiliser » pour produire les masques dont la France a besoin. Quel Etat attend le geste de bonne volonté d’une multinationale pour se procurer un article d’importance vitale ?
5) Essai clinique mené par le Pr Raoult sur 24 patients. «Au bout de six jours de traitement au Plaquénil (le nom commercial de la molécule, ndlr), 75% des porteurs ont une charge virale négative.» Les Etats-Unis et la Chine ont immédiatement compris l’intérêt de cette molécule.