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mardi, 12 mai 2015

Rassegna Stampa (12-V-2015)

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Rassegna Stampa (12-V-2015)

  • Terra promessa
    di Piero Cammerinesi [12/05/2015]
    Fonte: Il giornale del Ribelle

La Macedonia sarà un’altra Majdan

La Macedonia sarà un’altra Majdan

Dovrebbe essere interesse primario del nostro governo fornire tutto l'aiuto possibile al premier Gruevski per garantire la stabilità del territorio macedone. Se, come il nordafrica, anche i balcani precipitano nel caos, l'Italia in primis, ma l'Europa tutta, si troverà circondata da guerre guerreggiate.
 
 
 
Ex: http://www.lintellettualedissidente.it 
 

Macedoine-municipalites-map.gifSoros, Nuland e la loro felice compagnia stanno cercando in ogni modo di mettere a ferro e fuoco la Repubblica di Macedonia. I loro burattini all’ interno del territorio macedone, ovvero l’attuale leader dell’ opposizione nonchè presidente del partito social democratico Zoran Zaev, insieme al vecchio presidente macedone Branko Cervenkovski, stanno però fallendo una mossa dopo l’altra. Non è servito a nulla comprare giornali locali, fare centinaia di siti internet uniti ad una propaganda pressante sui siti web, non è servito neppure possedere le televisioni “24 Vesti” o “Telma”, il popolo Macedone è ben informato e sta eroicamente resistendo, tenendo bene a mente i fatti ucraini di piazza Majdan. Nonostante abbia un PIL di poco più di 10 miliardi di dollari, nulla se paragonato ad esempio al denaro gestito dai grandi fondi d’investimento internazionali come i 4000 miliardi di Blackrock, l’attuale presidente Gruevski sta lottando con onestà e coraggio per evitare lo scenario peggiore, resistendo ad ogni tipo di attacco, come ad esempio l’accusa di aver spiato 20000 macedoni, in realtà operazione orchestrata dalla CIA come ha ammesso in un incontro privato, segretamente ripreso, proprio Zoran Zaev.  I motivi  per cui la Macedonia è sotto attacco sono: il ruolo di anello debole dei paesi balcanici per la costruzione del gasdotto Turkish stream – Balkan stream e oltretutto la pace nei balcani favorirebbe la messa in atto della “nuova via della seta cinese” collegando commercialmente il porto greco del Pireo all’ Ungheria, dunque al cuore dell europa attraverso Macedonia e Serbia.

Ma gli squali della grande finanza non si arrendono così facilmente e stanno puntando tutto sulla manifestazione del 17 maggio. Lo scopo dei manifestanti sarà quello di rimanere in piazza con le tende per giorni, replicando il copione delle altre rivolte colorate o delle primavere arabe. L’atmosfera viene riscaldata dai recentissimi eventi di Kumanovo, dove 80 uomini armati si sono scontrati con la polizia causando diversi feriti e 8 morti tra le forze di sicurezza. La stampa occidentale e l’opposizione macedone hanno subito accusato il governo di aver orchestrato tutto. In realtà si è trattata di un operazione eterodiretta, quei guerriglieri provenivano certamente dal Kosovo e fanno parte di quei mercenari a basso costo che l’intelligence del west tiene sempre pronti all’ attacco come dei cani da combattimento. Il governo Serbo si è subito dimostrato attento ed ha mandato proprie forze armate al confine con la Macedonia per evitare il diffondersi della violenza. Gruevski avrà la capacità di resistere, si spera riuscendo ad evitare scenari da guerra civile. Anche il governo albanese ha oggi esortato le comunità albanesi della Macedonia a non restare in piazza. Ma il governo macedone non può essere abbandonato da noi europei.Dovrebbe essere interesse primario del nostro governo fornire tutto l’aiuto possibile al premier Gruevski per garantire la stabilità del territorio macedone. Se, come il nordafrica, anche i balcani precipitano nel caos, l’Italia in primis, ma l’Europa tutta, si troverà circondata da guerre guerreggiate.

 

La CIA déclenche une attaque sous faux drapeau en Macédoine

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La CIA déclenche une attaque sous faux drapeau en Macédoine pour contrer le projet gazier russo-grec

par Yann de Kerguezec
Ex: http://breizatao.com

Alors que la Russie vient de nouer un partenariat énergétique stratégique avec la Turquie et la Grèce pour un gazoduc commun devant rejoindre la Serbie, la Hongrie, l’Autriche et l’Italie. La CIA a réagi en déclenchant une agitation islamo-nationaliste albanaise depuis le Kosovo en Macédoine. Un exemple caricatural de l’alliance stratégique islamo-atlantiste en Europe.

Alternative au projet South Stream

De la même façon que la Russie achemine son gaz en Allemagne via le gazoduc “North Stream” (“Courant Nord”), Moscou entend garantir son partenariat avec l’Union Européenne en développant un projet analogue pour l’Europe méridionale et centrale, “South Stream” (“Courant Sud”) tout en contournant l’Ukraine.

Les USA, soucieux de briser une alliance stratégique euro-russe afin de s’assurer de la domination mondiale au détriment des Européens et des Russes, tentent en effet de créer un “cordon sanitaire” tourné contre Moscou partant des états baltes jusqu’à la Mer Noire, Ukraine incluse. D’où le coup d’état mené à Kiev par la CIA dans ce pays en février 2014.

Suite à cet événement, Washington a obtenu l’abandon du soutien bulgare au projet “South Stream” qui devait voir le jour :

 

Vladimir Poutine, actant de la soumission de la Bulgarie aux USA, annonçait formellement, début décembre 2014, l’abandon du projet “South Stream” (source) :

“Comme nous n’avons toujours pas reçu la permission de la Bulgarie, nous pensons que dans la situation actuelle la Russie ne peut pas poursuivre la réalisation de ce projet”.

Accord russo-turco-grec

La Turquie ambitionnait de faire transiter du gaz d’Asie Centrale et d’Orient –  en concertation avec les USA – sur son territoire vers l’Europe dans le cadre du projet de gazoduc “Nabucco”. Ce concurrent direct au projet “South Stream” a été progressivement abandonné et Moscou vient d’offrir à Ankara une alternative : le “Turkish Stream”.

Ce gazoduc permettra de livrer, dès 2016, la Turquie en gaz à un prix revu à la baisse par Gazprom (source). Avec l’arrivée d’Alexis Tsipras au pouvoir à Athènes, le nouveau gouvernement grec est à la recherche de toutes les opportunités économiques possibles.

Moscou a profité de ce changement politique pour proposer aux Grecs l’extension du projet turco-russe à la Grèce. Ce qu’a rapidement accepté le gouvernement d’extrême-gauche. Cet accord entre la Russie et la Grèce avait été salué par l’Allemagne, Berlin s’opposant de plus en plus fermement à l’ingérence américaine dans les affaires euro-russes (source).

La Macédoine en ligne de mire de la CIA

Avec la création de ce “Turkish Stream”, la Russie dispose d’une alternative au South Stream pour l’acheminement de son gaz vers l’Italie, la Serbie et la Hongrie. Aussi, les efforts américains en Ukraine et en Bulgarie pour couper l’accès du gaz russe au marché européen sont-ils sérieusement menacés d’échec.

Cette perspective d’un accord entre la Grèce et la Russie fait littéralement paniquer Washington qui a envoyé il y a deux jours un émissaire à Athènes pour exiger de la Grèce qu’elle abandonne son partenariat avec Moscou (source). Le ministre de l’Energie grec a redit la volonté de la Grèce de maintenir son projet de participation au projet russe.

Mais pour réaliser le “Balkans Stream”, alternative au “South Stream”, il faut que la Russie puisse faire transiter le gazoduc conjoint par la Macédoine.

Agitation albano-islamiste fomentée par la CIA

La CIA a donc décidé d’agiter ses fidèles vassaux de la mafia albanaise. Ainsi, une attaque menée depuis le Kosovo, un non-état où est située une des plus grandes bases américaines en Europe (Camp Bondsteel), a frappé le territoire macédonien au non d’un séparatisme albanais sur les frontières de l’actuelle Macédoine. Après avoir tué 22 personnes, les assaillants se sont ensuite repliés vers leur base arrière, protégés par les forces de l’OTAN.

Le but de la manoeuvre est clair : faire échec à l’alternative d’acheminement de gaz russe en Europe en menaçant de guerre indirectes les autorités macédoniennes susceptibles de rejoindre l’accord entre Russes, Grecs et Turcs.

En guise de hors d’oeuvre, les Macédoniens ont vu une résurgence récente de l’action des musulmans albanais sur leur territoire. D’abord une action contre 4 policiers s’était déroulée fin avril (source).

Le but est bien sûr de mener une guerre non-conventionnelle identique à celle menée en Syrie par les USA et leurs vassaux,  en agitant leurs alliés musulmans locaux.

Dans le même temps, des provocations multiples de la part des ultranationalistes musulmans d’Albanie ont visé la Serbie, comme l’annonce faite en avril d’une annexion “inéluctable” du Kosovo par Tirana (source). Une façon indirecte pour Washington de faire chanter Belgrade, au cas où le gouvernement serbe accepterait de faire transiter le gaz russe vers l’Europe centrale, Hongrie et Autriche notamment.

Révolution colorée en Macédoine

En parallèle, l’OTAN et les USA pourraient tenter de créer une crise politique visant à mettre au pouvoir un gouvernement fantoche, sur le modèle ukrainien, afin de contrecarrer le projet russe établi en concertation avec les Serbes, les Grecs et les Hongrois.


- Source : Yann de Kerguezec

Entretien avec Alexandre del Valle et David Engels

Pourquoi l'Occident gagnerait à cesser de vouloir exporter son modèle

Ex: http://www.atlantico.fr

Entretien avec Alexandre del Valle et David Engels

L'idéal occidental consistant à vouloir exporter -parfois par la force- ses valeurs démocratiques et morales, considérées comme supérieures, est remis en question depuis plusieurs décennies.

Atlantico : Alors que la crise ukrainienne continue et ce malgré les échecs de l'Union européenne, l'idéal occidental consistant à exporter les valeurs démocratiques est remis en question. D'où sont partis les premiers foyers de résistance, et aujourd'hui qui sont les plus grands opposants au modèle occidental ?

Alexandre del Valle : Les premiers foyers de résistance sont partis des expériences anti-coloniales et même, avant, de l’ex-Union soviétique qui portait un projet global de lutte contre "l’impérialisme" occidental et les sociétés libéral-démocratiques. Mais les anti-colonialistes anti-occidentaux - qui ont combattu le modèle occidental et la domination des coloniale européenne – et les marxistes soviétiques s’inspiraient encore de références occidentalo-européennes (marxisme-léniniste ; nationalisme, socialisme, etc).

Après la chute de l’ex-URSS, on a assisté à une mutation dans l’anti-impérialisme et dans le tiersmondisme, car la lutte contre la domination occidentale ne s’est plus faite au nom d’idées européennes, mais au nom d’une exigence de "seconde décolonisation". Je m’explique : si jadis les anti-colonisateurs luttaient physiquement contre les dominateurs européens au nom de valeurs et idéologies progressistes ou subversives d’origine européenne, à partir de la fin de la Guerre froide, l’idéologie marxiste-léniniste et le vieil anti-impérialisme de gauche ont perdu leur "sponsor" russe post-soviétique et ont dû chercher d’autres sources idéologiques dans leur lutte contre l’Occident. C’est alors que dans le monde arabe et même musulman, le nationalisme kémaliste et progressiste ou le nationalisme arabe anti-impérialiste ont été détrônés par l’islamisme. Celui-ci s’est présenté comme la seule formule réellement susceptible de se débarrasser de la domination occidentale d’un point de vue politique, idéologique et spirituel.

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Le nationalisme laïc a donc peu a peu été remplacé par une formule "national-islamiste" supposée plus "indigène". Dans nos banlieues, on a observé aussi les conséquences de cette véritable lame de fond identitaire et géopolitique mondiale : l’identité nationale des pays d’accueil européens et même l’identité nationale d’origine des parents d’immigrés musulmans ont été détrônées par une nouvelle identité transnationale islamique, "muslim", à la fois capable de répondre à un besoin d’indigénisme, à un rejet (à la mode) de tout ce qui ressemble à l’Occident-blanc-judéo-chrétien, et d’être en phase avec la mondialisation, elle-aussi transnationale. Cela ne veut pas dire que la mondialisation a supprimé l’identité, mais que le double phénomène de mondialisation marchande et de fin du monde bipolaire ont fait ressurgir les appartenances identitaires de type civilisationnelles.

Dans ce contexte, et durant ces années 1990 marquées par des embargos et guerres "humanitaires" livrés au nom du "droit d’ingérence" et des droits de l’homme contre des pays souverains jugés "non occidentaux" ou "ennemis de l’Occident" (Serbie-Yougoslavie ; Irak de Saddam, Syrie, Iran, Cuba, Libye, Afghanistan, etc), nos valeurs universelles comme l’humanisme, les droits de l’Homme, la laïcité et la démocratie ont été grandement discréditées car associées à des entreprises "impérialistes". La demande d’islamisme, d’indigénisme, d’identité "locale", de "désoccidentalisation" est depuis observée partout, de l’Amérique latine avec les mouvements amérindiens indigénistes anti-occidentaux (Bolivie, Equador, Perou, Vénézuela, Chiapas, etc), à l’Asie (Singapour, Malaisie, Indonésie, Chine, etc), sans oublier les sociétés islamiques. Cette "seconde décolonisation" ne concerne pas seulement des dictatures "anti-impérialistes" tiersmondistes socialistes, comme Cuba et le Vénézuéla "bolivariste", ou staliniennes, comme la Corée du Nord, mais aussi des pays en phase avec la mondialisation marchande et la modernité technologique, comme Singapour, qui prône un modèle "confucéen" autoritaire, la Malaisie, marquée par "l’asiatisme islamique" du vieux leader Mahatir, sans oublier la Chine post-maoiste qui allie le capitalisme mercantiliste, le nationalisme, le néo-confucianisme et le marxisme dans le cadre d’une stratégie globale de lutte asymétrique contre l’Occident et ses valeurs au nom d’un ordre multipolaire.

David Engels : Tout d’abord, insistons sur le fait que ces valeurs "universalistes" ne sont pas le propre de la culture occidentale, mais un phénomène typique pour la phase terminale de toute civilisation historique. Marquées par la lassitude, le multiculturalisme, la remise en question de soi et une certaine désillusion, toutes les civilisations développent graduellement un cadre de vie basé sur des valeurs essentiellement cosmopolites, rationalistes, individualistes et désincarnées. Pensez à la société multiculturelle de la Rome impériale, au Caire des Fatimides ou au Xi’an des Han : vous trouverez partout le même type de valeurs, peut-être pas dans les mots, mais dans les faits. Ainsi, la "démocratie" à l’occidentale n’a de véritablement démocratique que le nom, et désigne désormais un croisement entre oligarchie et technocratie. Le respect des droits de l’homme, au lieu de se fonder sur une véritable définition humaniste de l’homme et de sa dignité spirituelle, a engendré une notion de droit entièrement chosifiée exaltant l’individu au détriment de la communauté. La "liberté", finalement, s’est muée en libéralisme et a mené au capitalisme ultralibéral dont le continent paie les frais en ce moment même.

La résistance à cette situation a des racines très diverses, venant à l’origine tantôt de gauche (par l’opposition à l’exploitation du travailleur), tantôt de droite (par l’opposition à la destruction de nos valeurs culturelles), et tantôt de la part des peuples non-européens (par l’opposition à l’impérialisme économique ou politique). Cette dispersion idéologique ne facilite pas la tâche à ceux qui s’opposent au système, d’autant plus que le décalage entre l’idéal abstrait des valeurs universalistes et leur réalisation concrète dans la vie quotidienne est habilement exploité par ses défenseurs. Ainsi, qui s’oppose aux dérives technocratiques est décrié comme "anti-démocratique", celui qui critique l’individualisme outrancier est fustigé de "réactionnaire", et celui qui se lève contre l’ultra-libéralisme est libellé "nationaliste", etc. À l’extérieur, parmi les opposants les plus importants au modèle "universaliste" occidental, on notera évidemment tout d’abord l’islam fondamentaliste, dont toute la genèse et la diffusion sont beaucoup moins des phénomènes inhérents à la dynamique du monde musulman qu’à celle du monde occidental lui-même ; le modèle dictatorial chinois, essentiellement basé sur la volonté acharnée de retrouver le statut perdu de puissance mondiale d’abord par la voie économique, puis politique ; et finalement l’État russe, rejetant les dérives idéologiques et économiques de l’Occident afin de légitimer son propre régime autoritaire.

Les populations migrantes qui cherchent aujourd'hui à atteindre les côtes européennes sont-elles toujours attirées par les valeurs occidentales d'égalité et d'accueil ou sont-elles poussées par d'autres motivations ?

Alexandre del Valle : Une minorité de ces migrants, légaux ou illégaux (notamment les militants laïques des droits de l’homme, les chrétiens persécutés fuyant la christianophobie, et les libéraux persécutés en pays musulman ou dans les dictatures africaines ou asiatiques), est réellement attirée par nos valeurs qui représentent pour eux une voie de salut et un idéal. Il faudrait d’ailleurs selon moi enfin définir une stratégie globale "d’immigration choisie" visant à privilégier le plus possible l’accueil des personnes qui viendraient chez nous par amour de nos valeurs. Il est d’ailleurs regrettable qu’à l’époque des sondages, de l’intelligence artificielle et du neuromarketing, nos politiques n’ont rien d’autre à répondre qu’il est impossible de "trier" donc de choisir qui peut venir chez nous. Aux termes d’une funeste confusion, l’idée même de sélection est assimilée aujourd’hui une forme de "discrimination" et de "racisme". Ce "démographiquement correct", fondée sur une vision immigrationniste de principe et sur l’idée que l’accueil sans limites des migrants illégaux ou légaux a conduit nos élites terrifiées par la bienpensance médiatique à subir une immigration incontrôlée puis à abdiquer toute politique d’assimilation, elle aussi jugée "discriminatoire"…

 

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En revanche, on ne peut nier qu’une grande part des migrants, légaux ou clandestins, issue d’Afrique noire, des pays arabes, de Turquie ou d’Asie, ne vient pas chez nous parce par amour de nos valeurs, mais simplement par esprit de survie ou par opportunisme économique (appel d’air des aides sociales et rêve d’Eldorado européen). Cette lapalissade n’en est pas moins impossible à énoncer aujourd’hui sans être stigmatisé, tant le lobby immigrationniste radical a réussi à criminaliser les termes réalistes de ce débat pourtant vital pour notre avenir collectif. En fait, c’est toute la conception européenne et française du droit d’asile, de la gestion des frontières, puis nos politiques d’intégration et d’immigration qui doivent être repensées de façon à la fois réaliste et à l’aune des intérêts bien compris de nos concitoyens puis de nos capacités d’intégration sociales et économiques.

David Engels : C’est une question complexe dont la réponse définitive ne pourrait être donnée que par les statistiques ; et malheureusement, vu la nature de plus en plus délicate de la discussion sur l’immigration, les chiffres s’y rapportant sont de plus en plus difficilement accessibles ou ne sont même plus prélevés. Néanmoins, je crois que les raisons qui poussent la majorité des populations migrantes à se déplacer en Europe sont essentiellement d’ordre matériel : il ne s’agit que rarement d’une population cultivée et prospère qui est simplement à la recherche de plus de démocratie et de liberté, mais plutôt d’une population vivant dans la misère économique et l’oppression politique et prête à se rendre n’importe où pour autant que cela leur assure à la fois la survie et la sécurité. Évidemment, il va de soi que la misère et l’oppression dont souffraient ces immigrés chez eux sont souvent causées (ou accompagnées) par une situation politique marquée par la corruption, la persécution, l’autoritarisme et l’incompétence, de manière à ce que motivation humanitaire et motivation politique deviennent inséparables.

Toutefois, si l’on examine le comportement de beaucoup de migrants après leur arrivée dans leur société d’accueil, il semble que la volonté de s’assimiler et d’adopter les valeurs occidentales disparaisse de plus en plus. Au contraire, l’oppression de la femme, la soumission à l’autorité religieuse, le choix d’activités économiques opérant souvent en dehors de la légalité et une attitude très revendicatrice face à l’État et à la société d’accueil en général suggèrent que l’enthousiasme pour les valeurs de la société d’accueil n’a dû être que bien rarement la motivation principale de l’immigration. Et notre société actuelle, au lieu de faciliter l’intégration, exalte une "tolérance" sans restriction face à l’"autre" et, tout en se vautrant littéralement dans le rejet de sa propre identité culturelle en raison de ses nombreux "crimes", en appelle à la "compréhension" des "spécificités culturelles" des étrangers ...

Quel prix l'Occident paie-t-il pour cette résistance à ses valeurs ? Le terrorisme ?

Alexandre del Valle : Le terrorisme islamiste de type salafiste-djihadiste que nous connaissons depuis des décennies - et qui a de plus en plus tendance à se "démocratiser" à travers les cas de "loups soi-disant solitaires" à la Merah ou à la Ghlam – n’est selon moi que la partie immergée la plus tragique de ce vaste phénomène qu’est la "seconde décolonisation" antioccidentale. Celui-ci passe en effet aussi par le rejet des valeurs universelles des droits de l’homme, perçues comme une "arrogance néo-impériale". On retrouve ce phénomène aussi en Turquie, à travers la voie apparemment "douce" - mais non moins anti-occidentale (sur le plan philosophique) - du nationalisme islamiste du président-néo-sultan Erdogan, qui démantèle progressivement la laïcité kémaliste, issue de l’idéologie occidentale, donc "apostate".

Pour les islamistes turcs qui votent en faveur d’Erdogan, lutter contre les idées laïques d’Atatürk, père de la Turquie moderne face aux envahisseurs européens vainqueurs de la première guerre mondiale, est la nouvelle façon de lutter pour l’indépendance de la Nation turque. Face à l’apostat Mustapha Kémal Atatürk, qui a aboli le Califat et supprimé la Charià’, l’AKP au pouvoir prépare le rétablissement informel du Califat sunnite pendant que Da’ech le rétablit concrètement…

Le rejet de l’influence des idées occidentales se traduit aussi par une nouvelle façon de concevoir la démocratie elle-même : l’Iran khomeinyste et les Frères musulmans portent un modèle de "démocratie islamique" différent du modèle individualiste et matérialiste-laïque occidental ; de même, la Russie, l’Egypte d’Al-Sissi ou le Venézuéla proposent un modèle de "démocratie contrôlée" ou "souveraine". Quant à la Chine, elle explique sans complexe que la démocratie n’est pas le meilleur modèle puisqu’il conduit à l’anarchie et au chaos… La Chine maoïste-capitaliste montre qu’un pays dictatorial peut briguer le statut de première puissance tout en rejetant la démocratie libérale. Pour les nations du nouveau monde multipolaire, l’universalité des droits de l’homme n’est qu’un cache-sexe de "l’arrogance occidentale". A ce titre, la globalisation, pas toujours si "heureuse" que ne l’estiment les mondialistes, n’est en fait qu’un champ de déploiement de puissances, d’échanges et de concurrences au sein d’un monde de plus en plus multipolaire et de moins en moins occidental.

David Engels : Certes, le terrorisme est l’une des voies les plus spectaculaires par lesquelles s’exprime l’opposition à l’universalisme ultra-libéral. Mais ce n’est que le pic de l’iceberg, car il y a bien pire.

D’un côté, pensons à la transformation de plus en plus accélérée de notre propre société par l’immigration de masse et par la redistribution de la fortune. Ces deux phénomènes risquent non seulement de cliver de plus en plus nos sociétés de manière politique, mais aussi de provoquer, à la longue, la disparition pure et simple du modèle de vie occidental. Déjà maintenant, la ville de taille moyenne, peuplée dans sa large majorité d’Européens de souche, animée essentiellement par l’activité de la classe moyenne et ayant comme principaux constituants sociaux des familles nucléaires, a pour ainsi dire disparu suite à l’immigration, la paupérisation, la désindustrialisation et la destruction de la famille traditionnelle. Il ne s’agit que d’une question de temps avant que n’éclatent de violentes luttes motivées à la fois par la haine communautaire et le ressentiment économique.

Et d’un autre côté, notre mécompréhension totale du monde non-européen et notre volonté missionnaire d’exporter ces mêmes valeurs universalistes ainsi que le modèle politique et économique qui les sous-tend a profondément déstabilisé nos États voisins, déjà largement animés par des ressentiments post-coloniaux. Ainsi, parce que les médias nous montraient nuit et jour des foules promenant des bannières où figuraient des mots comme "liberté", "démocratie" ou "égalité", nous avons accueilli avec empressement la déstabilisation du Maghreb, du Moyen Orient, de grandes parties de l’Afrique et de l’Ukraine ; puis, une fois ces pays sombrés dans l’anarchie et un grand nombre de ces prétendus combattants pour la "liberté" identifiés comme fondamentalistes et radicaux, nous avons simplement fermé les yeux et attendu que quelqu’un intervienne, idéalement les États-Unis, que nous aurions pu, du même coup, critiquer pour leur interventionnisme. Le résultat : de la Tunisie en passant par la Libye, l’Égypte, le Soudan, la Palestine, la Syrie, l’Iraq, l’Iran, le Caucase, l’Ukraine et la Russie (et j’en passe), nous sommes entourés d’États qui non seulement ont un piètre avis de notre crédibilité politique et morale, mais qui, de manière largement justifiée, attribuent leurs malheurs actuels au dilettantisme, à la lâcheté et à l’hypocrisie de notre politique extérieure.

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Que perdrait l'Occident à renoncer à étendre ses valeurs au monde ? Que pourrait-il y gagner?

Alexandre del Valle : Les pays d’Occident ne pourront relever ces défis du monde en voie de multipolarisation et de désoccidentalisation idéologique qu’en renouant avec la realpolitik et en effectuant un recentrage autour de leurs intérêts géocivilisationnels bien compris. Cela ne signifie aucunement un "repli" sur soi, comme l’insinuent les partisans de l’utopie du Village Global et de "Mc World", mais qu’au lieu de tenter sans succès aucun d’exporter nos valeurs chez les autres à coups d’embargos et de "bombardements humanitaires", nous ferions mieux de défendre chez nous ces mêmes valeurs universelles qui ne sont pas forcément celles d’autres nations.

Avant de vouloir démocratiser l’Egypte, la Syrie, la Tunisie, le Yémen ou la Libye, lors des révolutions arabes, ou jadis l’Irak lors des deux guerres de 1990 et 2003, sans oublier l’Ukraine et la Géorgie depuis les années 2000 avec les "révolutions  de couleur" appuyées par l’Occident pour affaiblir la Russie dans son ‘étranger proche’, les dirigeants occidentaux seraient bien inspirés de défendre chez eux la démocratie affaiblie par l’incurie des politiques irresponsables, la laïcité menacée par le communautarisme et l’islamisme, et bien sûr leurs frontières, mises en danger non pas par la République islamique iranienne, Da’ech, la Chine, l’Irak de Saddam, Kadhafi, ou la Russie de Poutine, mais par des politiques de court terme de renonciation au principe de souveraineté. Mais les partisans d’une conception assimilationniste de l’intégration ont été habilement discrédités et soumis à la reductio ad hitlerum par les nouveaux inquisiteurs du "cosmopolitiquement correct". Je décrits les armes rhétoriques et procédés de manipulation-désinformation de ces derniers dans mon ouvrage Le Complexe occidental, petit traité de déculpabilisation (Toucan).  

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Il y a tout de même une bonne nouvelle dans le constat apparemment pessimiste de l’émergence d’un monde multipolaire de moins en moins d’accord avec l’universalisme arrogant de l’Occident ex-colonial: si l’avenir est au retour de la Realpolitik et à l’apparition de pôles géopolitiques autonomes défendant leurs intérêts de façon décomplexée (monde sino-confucéen, Inde ; Russie OCS-CEI ; Occident ; monde arabo-musulman sunnite et pôle chiite pro-iranien ; Amérique latine néo-indigéniste, Sud est asiatique, etc), alors les nations occidentales confrontées à une adversité déclarée et multiforme se sentiront elles-aussi de plus en plus autorisées à défendre leurs propres intérêts de façon décomplexées. Ainsi, de même que la christianophobie planétaire (qui menace les chrétiens, de la Chine au Nigéria en passant par l’Irak, la Syrie, la Libye ou l’Inde et tout récemment jusque dans nos banlieues) va pousser les Européens désenchantés à redevenir fiers de leur identité, de même, la montée d’une haine anti-occidentale planétaire va conduire de nombreux Occidentaux à se décomplexer.

Immanquablement, nombre d’Occidentaux qui constatent le rejet de notre modèle partout où nous l’avons imposé par les "guerres humanitaires" à la BHL-Kouchner et qui déplorent les conséquences de l’échec de l’intégration dans nombre de nos banlieues vont exiger de plus en plus dans l’avenir que nos politiques défendent nos intérêts chez nous au lieu de l’exporter sans succès aucun ailleurs. Le recentrage civilisationnel et géopolitique que je prône dans le "complexe occidental" va se faire naturellement et logiquement.

David Engels : Je ne peux parler ici que de l’Europe, non pas des États-Unis. Le problème réside dans l’ambiguïté propre à notre "universalisme", car les valeurs qui le caractérisent se manifestent essentiellement, dans la réalité, par la création d’une structure économique basée sur le modèle de la croissance et de la spéculation et qui a donc besoin d’expansion pour perdurer. Ainsi, l’ultra-libéralisme doit impérativement tenter de transformer l’ensemble de la terre habitée en zone de libre-échange afin d’assurer un maximum de mobilité et donc un maximum de rentabilité pour la production, la vente et, surtout, la spéculation. Cela implique aussi l’exportation d’un modèle politique encourageant et protégeant ce système économique et remplaçant donc obligatoirement toute expression immédiate de la volonté populaire par un régime oligarchique et technocratique, empêchant tout phénomène d’opposition par l’exaltation de l’individualisme et de l’égoïsme, et déconstruisant tous les réseaux de solidarité comme les régions, nations, religions et civilisations par l’affaiblissement des États et la promotion de grands mouvements de population par l’immigration. Dès lors, il est impossible de changer de politique extérieure sans changer de système intérieur, et il est logique qu’un tel changement de système s’accompagnerait tout d’abord par l’ostracisation économique et politique d’une telle Europe par les autres puissances "universalistes".

Quelles seraient les conséquences de cette nouvelle donne sur l'équilibre des puissances ?

Alexandre del Valle : Les pays européens et les Etats-Unis vont devoir tirer les leçons du passé. Ils seront tôt ou tard obligés d’accepter un nouvel ordre international multipolaire fondé sur l’équilibre des puissances et donc le respect de la souveraineté et de la différence de chaque pôle géo-civilisationnel composant ce nouvel échiquier planétaire. Cela devra inciter tôt ou tard à rééquilibrer la répartition des pouvoirs au niveau global en fonction des nouveaux rapports de force géopolitiques et économiques : l’Inde, l’Afrique du Sud, le Nigeria et le Brésil devront intégrer le club décideur privilégié qu’est le Conseil de Sécurité permanent des Nations Unies.

Les Etats Unis devront accepter que le dollar soit concurrencé par les puissances européennes et asiatiques. Le FMI et d’autres instances mondiales conçues par les Occidentaux seront réformées et adaptées. L’Otan devra être adaptée à la réalité qu’est la disparition de la menace soviétique marxiste planétaire. Elle devra prendre acte et traduire dans les décisions stratégiques le fait que la Russie poutinienne n’est plus un empire soviétique à prétention mondiale mais une nation souveraine décidée à ne pas être affaiblie ennuyée dans son étranger proche".

Je pense que l’acceptation de cet ordre multipolaire sera la seule façon d’empêcher le spectre d’un "choc multipolaire global". Comme l’a bien montré Vilfredo Pareto, face à une évolution des rapports de force, soit on accepte et l’on accompagne une nécessaire "circulation des élites", donc on partage un peu le gâteau avec les autres, ne serait-ce que pour conjurer une révolte convulsive, soit on s’y refuse et la réalité des nouveaux rapports de force fera accéder ces nouvelles élites au pouvoir plus tard mais de façon plus violente…

David Engels : Je ne crois pas que l’Europe, en refusant de continuer dans sa voie actuelle consistant à jouer à la fois l’apôtre de la démocratie tout en accélérant systématiquement la libéralisation et donc la paupérisation de la population mondiale, doive abandonner toute prétention à faire de la politique extérieure ; tout au contraire. Mais cette politique extérieure future devrait tout d’abord être basée sur le sain respect du bien-être de notre continent : il est tout simplement absurde que l’Europe continue à payer de l’aide au développement à la Chine, comme c’est toujours le cas maintenant, et finance donc la mise en place d’industries qui supplantent systématiquement les nôtres !

De plus, si l’Europe veut être prise au sérieux par le reste du monde, elle devrait enfin se déclarer loyale à son propre modèle culturel et le protéger partout où il est en danger au lieu de se comporter comme un genre d’avatar des Nations Unies. Un exemple : les États arabes financent massivement la construction de nouvelles mosquées et d’instituts de recherche partout dans le monde européen, mais les Européens eux-mêmes, insistant sur leur laïcité, regardent sans ciller l’éradication du christianisme partout dans le Proche-Orient !

Et finalement, l’Europe devrait penser enfin à ses nécessités stratégiques et donc, au lieu de s’isoler de partout juste pour conserver l’appui des lointains États-Unis, se souvenir des liens culturels et économiques qui l’unissent à la Russie, tenter de créer une zone de sécurité de l’autre côté de la Méditerranée et développer une position amicale claire face aux tentatives de la Chine de s’approprier de plus en plus l’espace de l’Asie Centrale.

 

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Ceci est d’autant plus urgent que le résultat de l’actuel mélange entre lâcheté et hypocrisie est l’émergence de régimes de plus en plus totalitaires et ethniquement et culturellement de plus en plus homogènes partout à nos frontières, alors que l’Europe elle-même devient un ensemble multiculturel de plus en plus rapiécé et sans aucune cohérence ou solidarité interne. Avec cette politique, il est inévitable que nous devenions, tôt ou tard, le champ de bataille des conflits entre les grands groupements culturels et idéologiques qui s’affermissent de jour en jour et que nous soyons donc déchirés de l’intérieur, tout comme le fut l’Allemagne de l’époque de la Guerre des Trente Ans. Cessons enfin de vouloir européaniser le monde afin d’au moins empêcher la mondialisation et donc la dissolution de l’Europe !

Un tel scénario est-il seulement possible ? Quand bien même l'Occident voudrait se désengager, le pourrait-il ?

Alexandre del Valle : Oui. L’Occident peut se désengager. Je vous donne trois exemples de cette faisabilité qui ne signifierait pas une perte d’intérêts: 1/ la Libye : les 3 puissances occidentales bélligérantes qui ont attaqué la Libye en 2011, détruit l’Etat et fait tuer Kadhafi ont-elles remporté et gagné quelque chose ? NON. Kadhafi était bien plus enclin à composer avec les grandes compagnies et les gouvernements de ces pays avant sa chute que ne le font les clans qui se partagent le nouveau pouvoir révolutionnaire depuis la chute du Guide libyen. 2/: la Russie : Moscou est-il plus ouvert qu’avant  aux investissements des compagnies pétrolières occidentales et aux biens et services américains et européens depuis que nous avons soutenu ses ennemis géorgiens et ukrainiens puis fait entrer dans l’OTAN ou dans l’UE la Pologne, les Pays baltes foncièrement revanchards-anti-russes? La réponse est également non. L’Occident voit maintenant la Russie humiliée et revancharde se jeter dans les bras de la Chine qui rêve de bouter les Américains hors de la Mer de Chine, de Corée du Sud, du Japon, des Philippines et de Taïwan... 3/ L’Irak est il plus "pro-occidental" depuis 2003 (renversement du régime nationaliste laïque de Saddam Hussein) qu’avant ? Trois fois non, car la République islamique iranienne chiite et l’islamisme radical sunnite de Da’ech sont les grands vainqueurs. Tous deux combattent l’Occident dans ses intérêts et ses valeurs profondes. Et le pétrole n’est pas plus facilement exploité par les compagnies occidentales qu’avant.

L’Occident pourrait donc écouter Pareto : organiser la circulation des élites mondiales avant qu’elles ne se rebellent toutes contre lui ; composer avec des modèles alternatifs ou opposés du point de vue idéologique, mais capables de trouver des terrains d’ententes économiques et géopolitiques. L’Inde demeure par exemple un pays Non-Aligné, mais nous avons trouvé maints point d’ententes avec ce pays, tout comme nous le faisons déjà avec des pays comme la Turquie ou l’Indonésie ou la Malaisie. On peut avoir des modèles fort différents et s’entendre si chacun accepte que l’autre soit différent. L’Occident a tout à gagner à accepter le monde multipolaire tel qu’il est, sauf à se préparer à faire la guerre à tous de façon continuelle, ce qui a déjà montré ses limites, puisque les Occidentaux ne peuvent plus assurer le services après vente de leurs guerres aériennes contre-pruductives (Kosovo, Afghanistan, Irak, Libye, et même Mali).

En revanche, il est clair que si l’Occident cesse de donner des leçons de morale au reste du monde, s’il cesse de discréditer ses valeurs en intervenant dans les affaires des autres, personne ne lui reprochera de défendre ses intérêts idéologiques, économiques, sécuritaires et identitaires chez lui. Finalement, lorsque des nations non-démocratiques qui persécutent leurs minorités ou la liberté d’expression chez elles nous donnent des leçons de morale en termes de lutte contre l’"islamophobie" ou le "racisme", ces pays bien plus intolérants que nous à la christianophobie et la judéophobie décomplexées ne font que retourner contre nous et nos valeurs universalistes notre propre discours moralisateur. Si nous cessons de nous mêler de leurs affaires et si nous cessons de professer un droitsdelhommisme ambivalent, souvent cache-sexe d’un néo-colonialisme idéologique, alors ils n’auront plus de prises sur nous. Et chacun pourra respecter la différence de l’autre. Bref, des nations occidentales décomplexées, plus souverainistes et moins universalistes seront plus respectées par les nouveaux acteurs du monde multipolaire dont ils partageront en fait le souci de la défense de l’intérêt national. Car l’Etat-nation est en pleine renaissance et la mondialisation marchande, qui ne l’a pas tué et que les Occidentaux ont confondue avec leur utopie universaliste, n’est qu’un champ d’action, de concurrence et de mise en relation des Nations.

David Engels : Possible, oui. Mais non sans une réforme fondamentale, peut-être même un écroulement préalable du système actuel. Les Européens seront-ils prêts à payer un tel prix afin de rétablir une véritable solidarité entre citoyens et à transformer l’Europe en un bloc politique fier de sa culture et prêt à renoncer en partie au luxe importé à grands frais afin de devenir économiquement autarcique ? Pas encore, je crois. Mais, dans un certain sens, je suis "optimiste" : tous les indicateurs nous montrent que le système actuel va, du moins en Europe, vers sa perte, et que le prochain crash n’est plus très loin. C’est peut-être à ce moment que les citoyens se réveilleront et se solidariseront afin de construire une nouvelle Europe construite à la fois autour du respect de notre propre passé et de la lutte intransigeante contre l’exploitation sociale.

*A lire aussi : Alexandre del Valle, "Le complexe occidental, petit traité de déculpabilisation", 2015, Editions du Toucan.

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http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-occident-gagnerait-cesser-vouloir-exporter-modele-david-engels-alexandre-del-valle-2133335.html#7V1fcsO5KSROEWcE.99

GRANDE BRETAGNE: ENCORE UNE DÉFAITE JOUISSIVE DE LA SONDOCRATIE

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GRANDE BRETAGNE: ENCORE UNE DÉFAITE JOUISSIVE DE LA SONDOCRATIE
 
Lire et relire les analyses de la grosse presse

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
 
Depuis  des  jours et ce matin encore dans le Figaro, alors que par les médias audiovisuels, on connaissait les résultats, on nous a expliqué tout le contraire du réel ? C’en était fini du bipartisme. La Grande Bretagne éclatée entre petits partis allait  devenir ingouvernable.

Patatras tout faux, sondeurs et analysés ridiculisés….. Une fois de plus.

«Après les experts, sondagiers, politiciens, journaleux et tout le reste, l’élection est finalement entre les mains des gens les plus intelligents de tous : les électeurs». C’est par ce tweet que le gourou de la com de David Cameron, Jim Messina, a lancé la soirée électorale. Et il ne s’est pas trompé : l’électeur a réservé à tous les spécialistes politiques et à tous les sondeurs la plus grande surprise.

Le parti conservateur de David Cameron a remporté les élections législatives de jeudi, avec au moins 326 sièges, ce qui lui assure la majorité absolue. «Je vais maintenant former un gouvernement conservateur de majorité», a-t-il annoncé, cinq ans après les élections de 2010 où les Tories avaient eu besoin des libéraux-démocrates pour gouverner. Les travaillistes étaient très loin, distancés à 232 sièges. Le Labour a été laminé en Ecosse, où les indépendantistes du SNP ont raflé 56 des 59 sièges de députés en jeu dans leur région autonome, jusqu'ici considérée comme un fief travailliste inexpugnable. 

Le Labour est d'abord et avant tout victime du tsunami nationaliste qui a déferlé sur l'Ecosse, le SNP décuplant presque sa représentation à la Chambre des Communes. Le compteur des libéraux-démocrates, alliés des conservateurs dans le gouvernement sortant, restait quant à lui bloqué à 8 députés, contre 56 préalablement. Nigel Farage, le chef de file du parti europhobe Ukip, battu à South Thanet, a été le premier à démissionner, suivi peu après par le leader libéral-démocrate Nick Clegg, 48 ans, qui a jeté l'éponge au sortir d'une nuit «dévastatrice», selon sa propre expression. Enfin, le patron des travaillistes Ed Miliband, a suivi le même chemin, en endossant «l'entière responsabilité de la défaite».

Ed Miliband est le fils de deux Polonais juifs, Marion Kozak et Ralph Miliband, marxiste né à Bruxelles. Son père a fui la Belgique au cours de la Seconde Guerre mondiale et sa mère la Pologne sous l'ère communiste. Il est le frère de David Miliband, homme politique et ancien ministre, également membre du Labour. Il est athée et souhaitait être le premier Premier ministre britannique juif.

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Les tactiques de campagne alarmistes des Tories promettant l’apocalypse pour l’économie dans le cas de l’avènement d’un gouvernement travailliste dépensier et d’un SNP partisan de la dislocation de l’Union ont, semble-t-il, convaincu l’électeur, qui continuera d’avaler pendant cinq ans sa potion d’austérité et aura son mot à dire sur un maintien ou non dans l’Union Européenne.

Une des promesses de campagne de David Cameron était la tenue d’un référendum dans les deux ans à venir sur le maintien ou non de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne. Dans un premier temps, en juin, lors du sommet européen, David Cameron exposera clairement ses exigences pour récupérer plus d’autonomie auprès de Bruxelles. Patrick Dunleavy, politologue à la LSE, l'appelle «le référendum Brexit», en référence au risque d'une sortie britannique du groupe des 28. Selon lui, David Cameron qui plaide en faveur d'une renégociation des liens de son pays avec l'ensemble qu'il a rejoint en 1975 -au moment où l'Europe était un marché commun et non un projet politique- sera tenté «d'avancer le scrutin à l'an prochain». Afin de crever l'abcès. C'est que son parti a eu une fâcheuse tendance à se déchirer sur l'Union Européenne ces dernières décennies.

Mais l’autre enseignement est pour le FN. Le Parti pour l'indépendance du Royaume-Uni (UKIP), qui prône la sortie de l'Union européenne devrait certes confirmer son statut de troisième parti du royaume en voix mais devra se contenter d'un seul siège. Quand un parti de  gouvernement se positionne sur un discours contestataire, aidé par le mode  de scrutin, il rafle la mise. A bonne entendeur et bonne entendeuse salut!

Solitude du témoin, de Richard Millet

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Solitude du témoin, de Richard Millet

 
Francis Richard
Resp. Ressources humaines
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Richard Millet est un écrivain inlassable et inclassable.

Ne serait-ce qu'en 2014, il a publié six livres:

- Sibelius. Les cygnes et le silence, aux Éditions Gallimard

- Sous la nuée, aux Éditions Fata Morgana

- Chrétiens jusqu'à la mort, aux Éditions L'Orient des livres

- Lettres aux Norvégiens sur la littérature et les victimes, aux Éditions Pierre-Guillaume de Roux

- Charlotte Salomon, précédé d'une Lettre à Luc Bondy, aux Éditions Pierre-Guillaume de Roux

- Le corps politique de Gérard Depardieu, aux Éditions Pierre-Guillaume de Roux

rm9782756106366.jpgRichard Millet est classé à l'extrême-droite par ceux qui ne l'ont pas lu et se permettent de le juger. C'est le "vieux mécanisme de la victime émissaire mais chargée des maux d'un ordre qu'elle a dérangé". Il est affublé par d'aucuns de l'étiquette imprécise et fantasmée de nazi ou de fasciste - ce qui n'est pas la même chose: "Quand le directeur d'un hebdomadaire de gauche me traite de néonazi, il faut entendre dans ce vocable, une tentative de meurtre, et avant tout la décomposition du langage journalistique, en France."

Ce classement sans cause, ces étiquettes, qui lui sont collées à la peau pour le détruire, lui ont valu d'être banni de la sphère médiatico-littéraire, de perdre son emploi d'éditeur (chez Gallimard), mais cela ne l'a pas empêché de continuer à écrire, comme on vient de le voir: "Ma position de banni est celle de l'outsider, en fin de compte un rôle comme un autre, à ceci près que je fais chaque jour l'épreuve de ce bannissement dans ma vie quotidienne, avec la nécessité de parler pour ne pas laisser triompher le parti dévot."

Solitude du témoin? Richard Millet s'avance au sein d'une grande solitude. Il ne s'agit pas de la solitude sociale à laquelle l'a contraint son bannissement, mais de "l'isolement qui tient à la position de celui qui voit et qui dit ce qu'il voit: le témoin, personnage insupportable en un temps d'inversion générale où, pour paraphraser une formule célèbre, le vrai est devenu un motif fictionnel du mensonge."

Ce qui le désole, c'est de vivre sous le régime de la fin, d'une fin qui n'en finit pas, parce que la mort est déniée (en tant que catholique, il n'attend pas la mort, mais la fin de la mort). Aussi traque-t-il cette oeuvre de mort: "Le mouvement perpétuel du mourir qu'on tente de nous fourguer sous le nom même de vie, de la même façon que c'est au nom même du vivant qu'on pratique l'avortement, l'eugénisme, l'euthanasie, de quoi témoignent les euphémistiques "interruption de grossesse" et "accompagnement de fin de vie"."

Ce qui le désole, c'est que la fin de l'histoire, "métastase du refus du passé", soit proclamée et voulue par le capitalisme mondialisé - que j'appellerais plutôt capitalisme de connivence avec les États - qui veut substituer aux nations le Marché - que j'appellerais plutôt mondialisme, c'est-à-dire contre-façon éhontée, régulée par les États, du marché des libéraux, où les individus échangent librement entre eux et respectent le principe de non-agression. Cette fin de l'histoire ne serait qu'"un fantasme qui se nourrit de la non-événementialité, c'est-à-dire du vertige d'une fin qui n'en finit pas".

Ce qui le désole, c' est que le Culturel, c'est-à-dire l'alliance du Divertissement et de la Propagande, remplace la culture générale, l'horizontalité la verticalité: "Par son déni de la dimension verticale de la tradition judéo-chrétienne, le Culturel est la conséquence d'Auschwitz, tout comme la vie moderne est, dans son ensemble, Péguy, Bloy, Bernanos, l'ont répété avec force, un refus de toute vie spirituelle, de la dimension surnaturelle de l'histoire."

Il précise: "Déculturation et déchristianisation vont de pair; et les zélotes du parti dévot, les sicaires du Nouvel Ordre Mondial, les thuriféraires du Bien universel sont les héritiers de ceux qui ont rendu possibles le génocide arménien, Auschwitz, le goulag, les Khmers rouges, le Rwanda, et tout ce qui est à venir sur le mode de l'inhumain, de l'amnésie, du reniement de soi que l'incantation démocratique rend acceptables comme abstractions éthiques (l'abstraction comme fatalité de la "masse", redéfinie en concept d'humanité)."

Ce qui le désole, c'est l'avènement de la guerre civile induite par l'idéologie du multiculturalisme (le refus des valeurs du pays d'accueil, manifestation du "vif souci de ne pas s'assimiler, tout en tirant des avantages nationaux", entraîne une coexistence forcée entre personnes de cultures tellement différentes qu'elles ne se mêlent pas et qu'elles sont facteur de guerre civile) et par l'islamisme, allié du capitalisme mondialisé ("la coalition américano-qataro-saoudienne tend à entourer le chiisme d'un cordon sanitaire").

Les premières victimes de cette guerre civile en cours sont les chrétiens d'Orient: "La fin des chrétiens orientaux sera le signe non seulement de notre honte mais aussi la fin de notre civilisation, laquelle est déjà moribonde. Les chrétiens d'Orient meurent silencieusement de ce que nous ne voulons plus être chrétiens."

Ce qui le désole, c'est que l'"oeuvre de mort se joue d'abord sur le terrain du langage". La langue française s'est, semble-t-il, "retournée contre elle-même au point d'inverser ses valeurs fondamentales, sémantiques et syntaxiques" - prélude à sa disparition -, son mouvement naturel d'évolution étant "confisqué par la Propagande, le Spectacle, le babélisme marchand, le sabir: l'absence de phrase comme dimension servile de "l'homme"". Exemple, qui n'est pas anecdotique, de cette mise en oeuvre de mort sur le terrain du langage:

""On s'est couchés": la grammaire contemporaine n'est que l'histoire d'une évacuation, j'allais dire d'une épuration, comme on le voit non seulement pour le subjonctif, le futur simple, les subordonnées, mais aussi pour le nous qui disparaît de l'oral pour s'absenter de l'écrit et imposer le solécisme cité en entrant. On est neutre et de la troisième personne du singulier, et ce pronom ne saurait donc gouverner le pluriel couchés."

Il précise: "Le fantasme d'une langue simplifiée va de pair avec un esprit abaissé ou esclave des maîtres du langage, en l'occurrence les publicitaires qui vont main dans la main avec les politiques, sous l'oeil bienveillant du capitalisme mondialisé dont on ne dira jamais assez qu'il a plus besoin d'un langage que d'une langue."

Tout ce qui désole Richard Millet, et dont il témoigne, fait-il de lui l'être haïssable, classé et étiqueté de méchante manière par les zélotes du parti dévot, comme il les appelle gentiment? J'en doute. Mais, ce dont je suis sûr, c'est que Richard Millet est un écrivain, un véritable écrivain, qui se tient dans la solitude de la langue et à l'écart du courant dominant:

"L'écrivain travaille [...] dans la démonétisation, la déprogrammation, la marge, tout ce que l'on peut résumer sous le nom de forêt." Sa forêt? "Ma forêt, c'est la langue et la singularité que celle-ci déploie dans un monde devenu sourd au grand bruissement forestier de la mémoire ou de l'invisible, du spirituel."

"C'est pour avoir montré le lien entre la fausse monnaie littéraire et le discours multiculturaliste" confie-t-il "que j'ai été détruit socialement, banni, réduit à prendre le chemin de la forêt, ou, plutôt, à me rendre compte moi-même comme sujet radical dans un mouvement où l'objectivation, l'universel sont infiniment menacés par un système qui entend me renvoyer à une forme de solipsisme ou d'enfermement narcissique, alors que je reste tourné vers le dehors, l'immense fraîcheur de l'aurore, avec cette chance qu'est devenue l'inappartenance sociale."

Francis Richard, 3 mai 2015

Solitude du témoin, Richard Millet, 180 pages, Éditions Léo Scheer

Publication commune Lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

Les bobos!

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Les bobos!

Tribune de Vincent Revel

Ex: http://fr.novopress.info

Pour clarifier ce que j’entends par bobo, je vais reprendre la définition qu’Alain Finkielkraut nous donne dans son ouvrage L’identité malheureuse. Le bobo, « nouveau type humain », est né avec Mai 68. « Comme son nom l’indique, celui-ci n’est pas né de rien, mais du croisement entre l’aspiration bourgeoise à une vie confortable et l’abandon bohème des exigences du devoir pour les élans du désir, de la durée pour l’intensité, des tenues et des postures rigides, enfin, pour une déconstruction ostentatoire. Le bobo veut jouer sur deux tableaux : être pleinement adulte et prolonger son adolescence à n’en plus finir. »

Ce qui veut dire que le bobo se croit être cool, attaché au camp des gentils puisque partisan sans condition du multiculturalisme et progressiste jusqu’au bout des ongles. De ce fait, il est plus que prévisible car il se veut non conformiste alors qu’en réalité son discours et son attitude correspondent à la pensée unique. Il est dans l’air du temps tout en se voulant rebelle. Il déteste plus que tout l’histoire de son peuple. Son péché mignon ultime est de se définir citoyen du monde. C’est un adepte du sans-frontiérisme, souvent proche du sans-papiérisme.

bobos-parisiens-L-2EjmgE.jpegComme le dit Régis Debray dans son Eloge des frontières, il adhère sans restriction à « une idée bête qui enchante l’Occident : l’humanité, qui va mal, ira mieux sans frontières. » Ces dernières sont devenues à sa vue un blocage insupportable au grand melting-pot et aux échanges de marchandises, de capitaux et de personnes soi-disant librement consentis. Paradoxalement, le bobo, malgré son militantisme pour le droit à la différence, vit pour une globalisation uniformisante. L’exotisme est pour lui un exutoire car c’est un grand sentimental dans une version télé-réalité pour les riches.

Le top du top pour le « bobo » est d’être capable d’afficher un air décontracté et faussement enthousiaste lorsqu’il explique à ses proches ses dernières vacances passées loin de France. Pour être un vrai bobo, il est primordial de proclamer haut et fort, avec un air béat, enjoué : « qu’est-ce que c’est mieux chez eux ! », « puis qu’est-ce qu’ils sont ouverts et accueillants ! » Sans prendre le risque de passer pour un touriste de base (« un beauf » dans leur jargon), il faut absolument que le bobo arrive à communiquer son émerveillement sur cet ailleurs idéalisé souvent à l’extrême.

En même temps, vous me direz avec justesse que c’est le but de toutes vacances, que de revenir émerveiller et reposer. Mais ce qui fait la vraie différence entre un bobo et un touriste lambda, c’est que le premier revendiquera, souvent avec conviction et virulence, le droit des peuples à demeurer eux-mêmes. Il n’hésitera pas à se faire l’ambassadeur de peuplades lointaines et sera prêt à défendre des coutumes parfois très éloignées de ses principes qui pourraient justement aussi choquer plus d’un « beauf ». Il se fera donc le champion de la lutte contre le capitalisme, qui impose une mondialisation sauvage, sans non-plus remettre en cause les effets dévastateurs que celui-ci peut avoir sur son propre pays tout en omettant, hypocritement, de préciser que ce même capitalisme lui permet d’être un membre privilégie d’une caste cosmopolite.

Pour être simple, quand les bobos partent en Turquie, en Tunisie, en Egypte, au Kenya, en Thaïlande, ils aiment y trouver l’esprit du pays et les traditions attachées à ces nations jusqu’à s’en extasier tellement il est bon pour l’esprit de voir des êtres enracinés dans une longue tradition. Jusque là, je ne leur fais aucun reproche car je pense presque comme eux sauf que je revendique le même droit pour tous les peuples et j’insiste que ce droit ne doit pas être réservé qu’aux seuls continents asiatique et africain. C’est ce que je nomme le vrai droit à la diversité.

Mais pour le bobo, l’essentiel est ailleurs. Sa mauvaise conscience, alimentée par 40 ans de culpabilisation, l’oblige à endosser la cape du défenseur des peuples opprimés, des minorités. Car comme le précise Régis Debray « le sans-frontiérisme excelle à blanchir ses crimes. Mieux : il a transformé un confusionnisme en messianisme. »

Dans son esprit narcissique et déraciné, digne enfant gâté d’une société qui a appris à se détester, le seul méchant ne peut être que l’Occident blanc, riche et opulent, responsable de tous les maux de la terre (croisades, esclavage, colonisations, pollution…).

De cette façon, il garde l’esprit tranquille, déconstruit égoïstement les sociétés qui lui ont permis de grandir et continue de profiter, sans gêne, d’un système profondément injuste qu’il fait mine de dénoncer pour pouvoir maintenir un niveau de vie répondant à son exigence de consommateur. Pour schématiser, comme le dit très bien Éric Zemmour dans son livre Le Suicide français, « les bobos sont des prédateurs aux paroles de miel. Ils exaltent la diversité à l’abri de leurs lofts cossus… Ils vantent l’école publique et le vivre-ensemble, mais profitent de leurs relations pour contourner la carte scolaire dès que l’école de leurs enfants est submergée d’enfants de l’immigration. » En politique, ils sont plus que reconnaissables tellement ils ressemblent à Madame Vesperini, personnage de fiction de l’excellent polar Territoires d’Olivier Norek. Avec eux, le cynisme, le mépris, les mensonges, le clientélisme et l’hypocrisie n’ont plus de borne.

Mais aujourd’hui, face à la violence islamique, leur monde se fissure comme le démontre la virulente opposition ayant eu lieu lors de l’émission de Ruquier entre Aymeric Caron et Caroline Fourest. Ceci est une petite nouveauté, suffisante pour être soulignée !

Vincent Revel

The Media Misses the Point on ‘Proxy War’

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What's Really Going On

The Media Misses the Point on ‘Proxy War’

by GARETH PORTER
Ex: http://www.counterpunch.org

The term “proxy war” has experienced a new popularity in stories on the Middle East. Various news sources began using the term to describe the conflict in Yemen immediately, as if on cue, after Saudi Arabia launched its bombing campaign against Houthi targets in Yemen on 25 March.  “The Yemen Conflict Devolves into Proxy War,” The Wall Street Journal headlined the following day.  “Who’s fighting whom in Yemen’s proxy war?” a blogger for Reuters asked on 27 March.

And on the same day the Journal pronounced Yemen a proxy war, NBC News declared that the entire Middle East was now engulfed in a proxy war between Iran and Saudi Arabia.

It is certainly time to discuss the problem of proxy war in the Middle East, because a series of such wars are the heart of the destabilisation and chaos engulfing the region. The problem with the recent stories featuring the term is that it is being used in a way that obscures some basic realities that some news media are apparently not comfortable acknowledging.

The real problem of proxy war must begin with the fact that the United States and its NATO allies opened the floodgates for regional proxy wars by the two major wars for regime change in Iraq and Libya. Those two profoundly destabilising wars provided obvious opportunities and motives for Sunni states across the Middle East to pursue their own sectarian and political power objectives through proxy war.

Is Yemen really a proxy war?

Prominent 20th century political scientist Karl Deutsch defined “proxy war” as “an international conflict between two foreign powers, fought out on the soil of a third country, disguised as a conflict over an internal issue of the country and using some of that country’s manpower, resources and territory as a means of achieving preponderantly foreign goals and foreign strategies”.

Deutsch’s definition makes it clear that proxy war involves the use of another country’s fighters rather than the direct use of force by the foreign power or powers. So it obvious that the Saudi bombing in Yemen, which has killed mostly civilians and used cluster bombs that have been outlawed by much of the world, is no proxy war but a straightforward external military aggression.

The fact that the news media began labelling Yemen a proxy war in response to the Saudi bombing strongly suggests that the term was a way of softening the harsh reality of Saudi aggression.

The assumption underlying that application of “proxy war” is, of course, that Iran had already turned Yemen into such a war by its support for the Houthis. But it ignores the crucial question of whether the Houthis had been carrying out “preponderantly foreign goals and foreign strategies”. Although Iran has certainly had ties with the Houthis, the Saudi propaganda line that the Houthis have long been Iranian proxies is not supported by the evidence.

Far from proving the Iranian proxy argument, the Houthi takeover of Sanaa last year has actually provided definitive evidence to the contrary. US intelligence sources recently told the Huffington Post that before the Houthis entered the capital, the Iranians had advised against such a move, but that the Houthis ignored that advice. Gabriele vom Bruck, a leading academic specialist on Yemen at the School of Oriental and African Studies, said in an e-mail to this writer that senior Yemeni officials with links to intelligence had told her the same thing weeks before the story was leaked.

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The Houthis rejected the Iranian caution, vom Bruck believes, because former President Ali Abdullah Saleh and his son Ahmed Ali Saleh (the former commander of the Republican Guard) had indicated to them that troops that were still loyal to them would not resist the Houthi units advancing on the capital unless the Houthis attacked them.

So the Houthis clearly don’t intend to serve an Iranian strategy for Yemen. “Certainly the Houthis do not want to replace the Saudis with the Iranians,” says vom Bruck, even though they still employ slogans borrowed from Iran.

Regional proxy war?

The NBC story on a “regional proxy war” completely misses the seriousness of the problem. It turns its proxy war concept into an abstract and virtually antiseptic problem of limiting Iranian influence in the region through the US bombing Iraq. It ignores the fact that the regional actors behind the wars in Syria, Iraq and Libya are pulling the region into a new era of unbridled sectarian violence and instability.

The crimes committed by the Syrian regime in the war are unconscionable, but the policies of external countries pursuing a proxy war to overthrow the existing regime have created a far more ominous threat to the entire region. Washington Post columnist David Ignatius hasdetailed the process by which Turkey, Saudi Arabia and Qatar competed with one another to create proxy forces with which to overthrow the Assad regime.

Such an unbridled competition in the creation of armies for regime change was by its very essence a reckless and cynical use of power that carried the obvious risk of even worse chaos and violence of the war in Syria. But they have made the costs of proxy war far greater by targeting the most aggressive armed groups they could find as their clients, and their weapons soon “made their way to the terrorist groups,” wrote Ignatius, to which the Turks and Qataris “turned a blind eye”.

Once it became clear that Sunni states were creating a proxy war in Syria that could tip the balance against the Syrian regime, Iran and Hezbollah intervened in support of the regime.

But what the conventional view of the Syrian proxy war leaves out is the linkage between Syria in Iran’s deterrence strategy. Iran is militarily weak in relation with Israel and US military power in the Middle East, and has been the target of US and Israeli military threats going back to the 1990s.

Iran’s deterrent to such attacks has depended on the threat of retaliatory rocket attacks against Israel by Hezbollah from Southern Lebanon – destroying the ability of Hezbollah to retaliate for an attack was the single biggest reason for Israel’s 2006 war against Hezbollah.

The Assad regime was part of the Iranian deterrent as well.  Not only did Syria have a force ofseveral hundred missiles that Israel would have to take into account but also, Syrian territory is the shortest route for Iranian resupply of Hezbollah.

The Saudi fixation with bringing down the Iraqi Shi’a regime appears to reflect the sentiment that Prince Bandar bin Sultan expressed to Richard Dearlove, then head MI6, before 9/11. “The time is not far off in the Middle East, Richard,” said Bandar, “when it will be literally ‘God help the Shia’. More than a billion Sunnis have simply had enough of them.”

The Saudis have never been reconciled to the establishment of a Shiite regime in Iraq since the United States occupied the country and set up a Shia-dominated regime. They began facilitating the dispatch of Sunni extremists to Iraq to overthrow the Shiite regime early in the US war. After the US withdrawal from Iraq, the funding from the Saudis and other Gulf Sheikdoms for Sunni fighters in Iraq and arms moved toward the best organised forces, which ultimately meant ISIS.

The NATO war for regime change Libya, like the US occupation of Iraq, opened a path for the regional proxy war that followed. That war took the form of competitive intervention by regional actors leading to worsening violence. This time Qatar and the UAE were competing for power through their support for Libyan expatriates in their own countries.

The Qataris steered their support to the Libyan Islamic Fighting Group, which the US State Department had identified as a terrorist organisation as early as 2004. The Sisi regime in Egypt joined the proxy war as the chief sponsor of counter-terrorism.  The UAE aligned with that position, while Qatar remained in opposition. The regional proxy war has led to a longer-term structure of conflict.

The media stories have offered only anodyne references to the problem of proxy war. What is needed in media coverage is a focus on the nasty realities of proxy war and their origins.

Gareth Porter is an independent investigative journalist and historian writing on US national security policy.  His latest book, “Manufactured Crisis: The Untold Story of the Iran Nuclear Scare,” was published in February 2014.

This article originally appeared in Middle East Eye.

H. P. Lovecraft’s The Conservative

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The First Steampunk:
H. P. Lovecraft’s The Conservative

theconservative-frontcover Ex: http://www.counter-currents.com 

H. P. Lovecraft
The Conservative: The Complete Issues 1915–1923 [2]
Foreword by Alex Kurtagić
London: Arktos, 2013

Prior to the internet, or even the telephone, how fast could a written message travel from one end of Manhattan to another? You might think a day or two, or even hours, but you’d be wrong. In the early part of the last century, a system of pneumatic tubes enabled a piece of paper, sealed in a capsule, to travel from Wall Street to Harlem in a matter of seconds.[1]

James Howard Kunstler, proponent of livable cities and enemy of our fossil-fueled “happy motoring” lifestyle, has observed that if the power grid went out (as he devotedly wishes), and our everyday technology was rolled back to before even the automobile, we’d be effectively in the 1900s, a period surviving records show was not experienced as a Dark Age whose inhabitants wandered around lifelessly, wishing they could fly to Bangkok in a couple hours.[2]

The point is — and so-called “conservatives” used to know this, before they became obsessed with “creative destruction” and “the rapture” — our ancestors knew a thing or two,[3] and lived quite well without all our “mod cons.”[4]

American popular culture has always been infused with a DIY ethic: “Yankee ingenuity,” Emerson’s “Self-Reliance” and his “American Scholar” creating his own tradition, seeking an “original relation to the universe,” all the way to Robert Johnson’s Coke bottleneck guitar which Muddy Waters made loud nightclub-friendly with electricity. It lies behind America’s plethora of home-made religions, from uptight Mormonism and Fundamentalism to acid experimentation and cults of the space brothers;[5] the Old Weird America where the Amish farmer and the laid-back hippie become indistinguishable;[6] where people made their own damn culture and didn’t buy it from a global — or even a New York[7] — corporation.

The whole “steampunk” genre, and lifestyle, appears to address this loss, although it also seems to do so more as hipster nostalgia and “irony” rather than a genuine rebirth,[8] although the related interests in home brewing and beekeeping (both recently legalized in . . . New York City!) shows promise, especially for those prepping for the collapse.[9]

Anyhow, so back in the 1860s, folks became wild about printing and mailing around their own homemade newspapers or journals, and H. P. Lovecraft, who had entered a period of seclusion following his failure to matriculate and a nervous breakdown, jumped in as enthusiastically as any basement-dwelling World of Warcraft addict.[10]

In fact, you could say he pursued the gamer’s dream of becoming a game designer himself, moving from contributing to others’ periodicals to producing his own, The Conservative, whose issues are collected here.[11]

Lovecraft seems to have come out swinging, maintaining a quarterly schedule for two years, then backing off to a yearly issue, finally skipping several years and putting out two more issues, numbered as if the missing volumes had somehow appeared (virtually?). Although he didn’t write all of it, he wrote most of it; and it wasn’t just pseudo-Augustan poetry and essays about cats. Lovecraft had a mission: world dominance, at least of the amateur press universe:

Promoting his own vision of amatuerdom as a haven for literary excellence and a tool for humanistic education.[12]

In this capacity, he contrived to become the head of the Department of Public Criticism (lovely title!) for the whole ’zine — I mean, amateur journalism scene.

Otherwise, the Conservative promoted Lovecraft’s favorite crochets, being described by him as:

[. . . ] an enthusiastic champion of total abstinence and prohibition; of moderation, healthy militarianism as contrasted with dangerous an unpatriotic peace-preaching; [. . .] of constitutional or representative government, as opposed to the pernicious and contemptible false schemes of anarchy and socialism.

Indeed, the choice of name is significant, and it’s hard to tell at many points whether Lovecraft, addressing the reader in the name of The Conservative, is speaking as Editor of the journal of that name, as the archetypal “conservative,” or as himself.

Joshi is right to notify us that these are Lovecraft’s notoriously “conservative” opinions in their original form, before later modifications and nuance.[13]

We [sic] will find that some of Lovecraft’s early opinions are quite repugnant, and many of them are uttered in a cocksure, dogmatic manner greatly in contrast to his later views.[14] Nevertheless, it was evident to all amateurs that the editor of the Conservative was an intellectual force to be dealt with.[15]

lovecraft__dedo9__by_artlessilliterate-d5he7mq.jpgBut therein lies their charm. Consider this collection, to continue the pop culture metaphor, a kind of Lovecraft Unplugged.

Some quotes, which most of our reader may find bracing rather than “repugnant”:

It appears that the CONSERVATIVE’S review of Charles D. Isaacson’s recent paper was not accepted in the honestly critical spirit intended, and that Mr. Isaacson is preparing to wreak summary verbal vengeance upon the crude barbarian who cannot appreciate the loathsome Walt Whitman, cannot lose his self-respect as a white man, and cannot endorse a treasonable propaganda designed to deliver these United States as easy victims to the first hostile power who cares to conquer them.[16]

The strongest tie in the domain of mankind, and the only potential source of social unity, is that mystic essence compounded of race, language, and culture; a heritage descended from the remote past.

Why any sane human being can believe in the possibility of universal peace is more than the CONSERVATIVE can fathom. The essential pugnacity and treachery of mankind is only too evident; and that very nation, even though pledged, would actually abolish means of warfare is absolutely unthinkable.

On those damn’d immigrants:

Leaving their own countries in dissatisfaction, they assume the cloak of American citizenship; organise any finance conspiracies with American money; and finally, with an audacity almost ironical, call upon the United States for help when overtaken by justice! Half the detestable violence of the Irish “Fenians” and “Sinn Fein” ruffians was hatched in America by those who dare drivel about such a thing as “neutrality”!

Traditional hierarchy, but a nobility of achievement, not birth:

In Germany, Austria, Spain and Italy, every son of a noble is a noble. The titled class is very large, as a rule very worthless, and possess numerous privileges subversive to the rights of so-called inferior men.

Indeed, the honest yeoman is the true friend — and beneficiary — of a traditional society:

It has been more than once remarked, that there is an intangible bond of kinship betwixt the highest and the humblest elements of the community. Whilst the bourgeois complacently busy themselves with their commonplace, respectable, and unimaginative careers of money-grabbing, the artist and the aristocrat join forces with the ploughman and the peasant in an involuntary mental wave of reaction against the monotony of materialism.

Although many on the alt-Right may find issue with some of Lovecraft’s ideas, such as the value of teetotalism:

He who strives against the Hydra-monster Rum, strives most to conserve his fellow-men.

Or his sadly jingoistic enthusiasm for WWI, despite taking a broader view in evolutionary terms:

Englishmen and Germans are blood brothers, descended from the same stern Woden-worshipping ancestors, blessed with the same rugged virtues, and fired with the same noble ambitions.

Amateur journalism got Lovecraft back in contact with human kind, or at least the more acceptable specimens in this sadly non-18th century world, and for this we later readers can be thankful. Although he eventually shifted his attention to the pulp magazine world, the bulk of his time and writing would continue to be devoted to maintaining a sort of virtual existence via mail, this time with a far-flung network of correspondents, editors, and “revision” clients;[17] although Lovecraft traveled far more than many might think (Florida, Montreal), there were a number of lifelong friends that Lovecraft never met. [18]

Editor Kurtagić proudly notes that this is the first “professional” reprinting of The Conservative in 25 years (since the stapled pamphlet with only Lovecraft’s contributions, edited by Joshi) and the first complete edition in 35. Perhaps more importantly, we can add that the introduction is more than merely scholarly; unlike Joshi, Kurtagić is sympathetic to Lovecraft’s “conservative” agenda, striving to show how Lovecraft’s various opinions are, though not “systematic,” nevertheless consistent and well-founded; in this he succeeds, since, after all, they are.

For example, Lovecraft, though so thoroughly steeped in the Augustan poets that he could almost be said to write only pastiches himself, and opposed both to Whitman’s free verse and the contemporary Imagists like Pound or Eliot, also thoroughly approved of the Victorian-bashing favored by same.

It is time . . . definitely to challenge the sterile and exhausted Victorian ideal which blighted Anglo-Saxon culture for three quarters of a century and produced a milky “poetry” of shopworn sentimentalities and puffy platitudes . . .

But these two attitudes are no more “inconsistent” or paradoxical than the demand voiced by the proponents of “historically informed performance practice” such as Nikolas Harnoncourt, that we need to strip away a century or two of calcified notions of how to perform, say, Bach or Monteverdi, not so that we can achieve some mythical “authentic” sound but so that we can craft our own response to the music; again, “an original relation to the universe.”[19]

On one other matter, though, Kurtagić would draw Lovecraft’s ire. Speaking of The Conservative being “a haven for literary excellence,” Lovecraft begins the very first issue, right under the masthead, thusly:

The Conservative desires to apologize for any errors in proofreading which may be found in this issue. Circumstances . . . rendered haste a prime essential.

Constant Readers will recall that I’ve found a lot to criticize in the publications Kurtagić has put out under the Wermod or Palingenesis Project labels. Here, Arktos seems to have done a much better job of copyediting, for which they are to be lauded. Except . . .

In my experience, introductions, prefaces, forewords and the like are not infrequently presented without footnotes, [20] at least to material quoted from the main text to follow. I like my prefaces to give me some hint of what’s to come, a kind of “coming attractions,” and it’s nice to be able to turn to the quotations in context. So I was happy to see footnotes here, but then disappointed to find that they are wildly inaccurate, presumably due to changes in pagination during the editorial process. Now really, if you are going to provide footnotes at all, how hard is it to make sure a dozen or so in the prefatory matter are accurate? [21]

That said, this is really a must have for the Lovecraftian, as well as any Counter-Currents reader who would like to sample the pleasures of real olde skool alt-Right blogging.

Notes

[1] Sen. Ted Stevens of Alaska was not far off in his reference to Al Gore’s invention as “the intertubes [3].” According to Wikipedia [4], “Eventually the network stretched up both sides of Manhattan Island all the way to Manhattanville on the West side and “Triborough” in East Harlem, forming a loop running a few feet below street level. Travel time from the General Post Office to Harlem was 20 minutes. A crosstown line connected the two parallel lines between the new General Post office on the West Side and Grand Central Terminal on the east, and took four minutes for mail to traverse. Using the Brooklyn Bridge, a spur line also ran from Church Street, in lower Manhattan, to the general post office in Brooklyn (now Cadman Plaza), taking four minutes. Operators of the system were called “Rocketeers””

[2] As late as the ’60s and on TV no less, such a time could symbolize not the zombie apocalypse but the Good Olde Days, worth jumping off a train for; see “Next Stop Willoughby” — only the most iconic example of Twilight Zone’s somewhat disingenuous (where’s the ham-fisted “liberalism”?) nostalgia for the time when life was slower – or, equally disingenuous, com-symp Orson Welles’ lugubrious opening and closing eulogies of 19th century Midwest life in The Magnificent Ambersons. All this is related to the phenomenon I’ve called “liberal psychogeography;” see “The Gilmore Girls Occupy Wall St.” in The Homo and the Negro (San Francisco: Counter-Currents, 2012); the liberal attempts to eat his cake and have it too, by gentrifying small towns or neighborhoods (Martha’s Vineyard, the Hamptons, Ann Arbor, Greenwich Village) after the awful rednecks and other White ethnics who built them are purged.

[3] Pompous private scholar and anti-modern curmudgeon Harry Haller, the titular Steppenwolf of Hesse’s novel, strikes a rather Evola-esque note as he mocks his landlady’s son’s interest in radios among other modern contraptions, noting that communication through the air over long distances was a phenomenon well-known to the ancient Hindus. By the end of the book the humbled and drug-addled Haller will be forced by Mozart himself to listen to a broadcast of a Handel Concerto Grosso.

[4] Fr. Rolfe (“Baron Corvo”) observed that the magnificence of life in the Italian Renaissance lay not in a vulgar obsession with ever more “new” knowledge, but rather in the belief that everything was already discovered and known; a man could acquire a complete set of knowledge and then concentrate his energies in ever more elaborate and beautiful presentation thereof. See A History of the Borgias, Preface.

[5] See Donna Kossy’s Kooks: A Guide to the Outer Limits of Human Belief [5] (Portland: Feral House, 1994); also see my reviews of The Magical Universe of William Burroughs (here [6]) and Erik Davis’s Nomad Codes (here [7]).

[6] Greil Marcus, The Old Weird America (Picador, 2011; published in 1997 as Invisible Republic: Bob Dylan’s Basement Tapes).

[7] “New York City!” exclaim the cowboys on learning of the origins of their store-bought alsa.

[8] The season of Portlandia announced that “The Dream of the 1890s Is Alive in Portland.” The origins of the genre arguably lie on TV as well: The Wild Wild West (CBS, 1965-69), specifically the iconic character of Dr. Miguelito Loveless (played, I’m glad to point out, by my fellow Detroiter Michael Dunn), introduced in an episode with the rather Lovecraftian title “The Night the Wizard Shook the Earth.” The character, played by Kenneth Branagh, was still the only point of interest in the insultingly stupid 1999 movie, which attempted to cash-in on the fad, while simultaneously bowing to the contrary mania for making older works “relevant” by replacing White characters with negroes; a typically Judaic attempt to play all the angles by director Barry Sonnenfeld.

[9] See Claus Brinker’s review of Survive the Economic Collapse, here [8].

[10] The current job market for Brown University grads offers little hope of anything but the same poverty Lovecraft endured, although apparently what he really missed was access to Brown’s telescope.

[11] The move from consumer to producer prompts Kurtagić’s comparison to the ’zine and cassette scenes of the ’90s.

[12] I Am Providence: The Life and Times of H. P. Lovecraft by S. T. Joshi (New York: Hippocampus, 2010); Chapter 6: “A Renewed Will to Live.”

[13] This was not, however, the liberal’s usual disingenuous “evolution” of opinion. For example, his Social Darwinist defense of capitalism would eventually, under the pressure of personal penury and the Great Depression generally, mutate into a qualified, then enthusiastic, support of the New Deal; but with typical Lovecraftian perversity, this was not in spite of, but because, it seemed like the closest thing to Fascism. Ralph Adams Cram came to the same conclusion; see my “Ralph Adams Cram: Wild Boy of American Architecture” in The Eldritch Evola … & Others (San Francisco: Counter-Currents, 2014).

[14] Not unlike the Simpsons’ “Comic Book Guy.”

[15] Ibid.

[16] Isaacson, a fellow amateur journalist, was a “good” Jew of the Germanic, assimilating sort, but Lovecraft, although willing to praise his talents, always had a sharp eye — and pen — for the traces of the “Jewish mentality” that prevented him from appreciating Aryan literature and society.

[17] The astounding bulk of his letters dwarfs his fiction, and Joshi may be correct in suggesting that eventually, like weird pioneer Horace Walpole, his literary reputation may rest on these rather than the famous Cthulhu mythos. See I Am Providence, op. cit., Chapter 26: “Thou Art Not Gone.”

[18] Lovecraft’s remarks on friendship are often as odd as his comments about love and marriage. Robert E. Howard (Conan) died a few months before Lovecraft himself; hearing the news, Lovecraft remarked about how odd it would be to know that there was no longer anyone to collect mail at Howard’s PO Box. (Which is not to say that HPL did not otherwise express a normal sort of grief over the loss of his close friend (“Mitra, what a man!”); see Joshi, op. cit., Chapter 23: “The End of One’s Life.”

[19] Of course, Emerson was a big, early fan of Whitman, who, in turn, was another proponent of self-publication in both senses. Harnoncourt’s remarks occur in the liner notes to a one-disc sampler of the Teldec 153 disc box set, Bach 2000 (1999). It’s of note that the Traditionalist author and violist Marco Pallis was an associate of Arnold Dolmetsch, the distinguished reviver of early English music and one of the pioneers of the so-called “authenticity” movement, whom in turn directed Pallis to the writings of René Guénon; see “Biography of Marco Palllis,” here [9].

[20] Like book reviews, hah!

[21] Answer: not hard at all.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[1] Image: https://secure.counter-currents.com/wp-content/uploads/2014/07/theconservative-frontcover.jpg

[2] The Conservative: The Complete Issues 1915–1923: https://secure.counter-currents.com/the-conservative/

[3] the intertubes: http://www.urbandictionary.com/define.php?term=intertubes

[4] Wikipedia: http://en.wikipedia.org/wiki/Pneumatic_tube_mail_in_New_York_City

[5] Kooks: A Guide to the Outer Limits of Human Belief: http://en.wikipedia.org/wiki/Donna_Kossy#Kooks_.281994.29

[6] here: http://www.counter-currents.com/tag/the-magical-universe-of-william-s-burroughs/

[7] here: http://www.counter-currents.com/2014/11/ever-sacred-ever-vexed/

[8] here: http://www.counter-currents.com/2015/04/survive-the-economic-collapse/

[9] here: http://www.worldwisdom.com/public/authors/Marco-Pallis.aspx#_ednref1

lundi, 11 mai 2015

Identités nationales contre uniformisation des marchés

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Identités nationales contre uniformisation des marchés : la révolte grandissante des peuples contre les élites dans la mondialisation

Entretien avec Michel Guénaire

Ex: http://www.atlantico.fr

L'émergence de nouvelles puissances conduit à repenser la mondialisation. La Chine, l'Inde ou la Russie veulent défendre tant leur identité que leurs parts de marché.

Atlantico : Dans votre dernier livre, Le retour des Etats, vous défendez l'idée que la crise de la mondialisation oblige à repenser un monde où les Etats sont au centre du jeu. Peut-on aller jusqu'à parler de fin de la mondialisation ou "démondialisation "?

Michel Guénaire : Je ne crois pas que l'on puisse parler d'une fin de la mondialisation, mais plutôt d'une transition. La mondialisation se poursuit, mais les acteurs changent. Ce ne sont plus les entreprises et les banques souveraines par leur richesse et leur liberté, aux côtés de nations contraintes de se plier à l'ordre néo-libéral, qui règlent la marche du monde. Ce sont des Etats qui expriment les intérêts de leur population contre la logique des marchés, et ce sont surtout des Etats de l'est du monde qui viennent défier les Etats de l'ouest du monde. La mondialisation n'est plus synonyme de l'adoption par tous les pays du monde du même régime politique, économique et social qu'ont promu les Occidentaux depuis trente ans.

Elle se durcit. Elle est un jeu disputé. Elle obéit à la nouvelle loi d'un monde multipolaire réaliste, où des puissances comme la Chine, l'Inde et la Turquie, la Russie, l'Iran ou encore le Brésil, s'organisent avec une volonté propre et des initiatives diplomatiques déliées des préjugés des vieilles chancelleries européennes.

Comment le retour des Etats se manifeste-t-il ?

Le retour des Etats correspond à une défense des intérêts des peuples. Il se manifeste donc par des positions affranchies et volontaires au nom de ces intérêts. Derrière la défense de ses intérêts, il y a la prise de conscience que chaque nation doit retrouver le chemin de son développement et sa propre identité. La nouvelle géopolitique du monde est déterminée par un retour des Etats qui lui-même entraîne ou porte un retour des cultures. Le village planétaire redécouvre qu'il a des quartiers.

Si face aux désordres engendrés par la crise, l'attachement des individus pour les Etats et leur besoin de protection se sont clairement manifestés, les chefs d’État, après avoir été longtemps complices du système financier se sont montrés relativement impuissants à le réguler. Le désir d’État des peuples est-il vraiment partagé par les élites politiques et économiques ?

C'est la question. Les peuples ou les sociétés civiles aspirent à un rôle fort et recentré de leurs Etats, mais les élites nationales continuent de se satisfaire du monde émollient du libre-échange. Par intérêt à leur tour, ou par inconscience ? Disons que, dans le meilleur des cas, elles ne réfléchissent pas. Il est frappant de voir à quel point, particulièrement en Occident, et pour ne pas le citer, dans un pays comme la France, les responsables politiques restent aveuglément attachés au monde d'avant la crise de la mondialisation. Ils y voient toujours le seul horizon de leur politique. Voici pourquoi aussi je crois que le projet politique de demain naîtra de la société civile, et non d'un énième programme d'une classe politique déphasée ou dépassée.

Alors que vous indiquez que le levier des monnaies, de la diplomatie et des ressources naturelles, sont la clef du destin des Etats, l'Union européenne ne semble pas avoir rompu avec l'angélisme de la mondialisation. L'Europe est-elle en train de sortir de l'Histoire ?

Si l'expression politique des grandes régions du monde repose sur l'instrument de l'Etat, l'Europe est effectivement en train de sortir de l'Histoire. L'Europe n'a pas le pouvoir décisionnel propre d'un Etat. Dans mon livre, je fais une proposition pour revenir à une Europe décidant par un nombre limité d’acteurs. En s’inspirant du Conseil de sécurité des Nations unies, je propose la constitution d’un Conseil européen de six membres : l’Allemagne et la France en seraient les deux membres permanents, quatre autres membres représenteraient quatre groupes d’Etats déterminées par zones géographiques. Cette nouvelle Europe des Six permettrait à l’Europe toute entière de franchir un pas. Celui d’une cohésion décisionnelle. Elle permettrait à la belle idée de la construction européenne d’atteindre son but. Celui d’une puissance active à côté des autres grandes puissances dans le monde.

Selon vous, la voie de l'avenir ne ressemble pas à l'esquisse du traité de Rome. Dans le nouvel équilibre du monde qui se dessine quelle doit-être la place de l'Europe ?

L'Europe doit prendre la place d'une région du monde organisée politiquement, ainsi que je viens de le dire. Ni plus, ni moins. L'Europe doit ainsi se réapproprier son modèle de développement, parce que ses peuples le lui demandent. L'Europe ne peut plus limiter ses interventions à la promotion des règles du libre-échange mondial. De ce point de vue, j'avance dans mon livre, comme corollaire de l'institution d'un Conseil européen de six membres, le retour de la Commission à un simple statut d'administration ou de secrétariat général du Conseil. L'un des égarements de la construction européenne aura été, durant ces trente dernières années, la bureaucratisation du fonctionnement des institutions européennes, dont la Commission aura été l'agent avec, il faut le souligner, la lâcheté complice des gouvernements nationaux.

Vous précisez que le retour des Etats ne signifie pas nécessairement le retour de l’État planificateur des Trente Glorieuses ou celui de l’État-nation qui s'était fait l'arbitre des relations internationales après la Seconde guerre mondiale. Quel sera, selon vous, le visage de l’État du XXIe siècle ?

Un Etat fort et recentré, disais-je tout à l'heure, mais d'abord et avant tout un Etat politique dans le meilleur sens du terme. Les responsables politiques européens ont dévergondé l'idée d'Etat depuis trente ans, en l'étendant dans des secteurs de la vie de la société où il n'avait rien à faire, mais surtout en le considérant ou en le faisant fonctionner comme un acteur marchand. L'Etat a des compétences et des moyens qui doivent lui rester propres. Il doit conduire une action qui doit lui être propre. L'Etat, ou les Etats de retour, ne sont pas des Etats providence mais des instruments de reconquête d'une volonté politique des nations.


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http://www.atlantico.fr/decryptage/identites-nationales-contre-uniformisation-marches-revolte-grandissante-peuples-contre-elites-dans-mondialisation-michel-900580.html#Fd6kTDOYhlGP3Uoh.99

Gidsland Schotland

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Gidsland Schotland

Hopelijk breekt het regionalistische succes de linkse geesten open

door Tom Garcia
Ex: http://www.doorbraak.be

Het resultaat van de Britse verkiezingen is vooral een duidelijke les voor links.

De conservatieve Tories van David Cameron hebben de verkiezingen in het Verenigd Koninkrijk gewonnen. De vraag is echter hoe verenigd dat koninkrijk nog wel is. Cameron beloofde immers al meer autonomie voor de deelstaten als hij verkozen zou worden, wellicht heeft dit hem ook extra stemmen opgeleverd. Maar het duidelijkste signaal komt van de tweede grootste deelstaat, Schotland.

Na het referendum over onafhankelijkheid in september, dat maar nipt in het voordeel van de nee-stemmers uitdraaide, haalt de links-nationalistische partij SNP nu niet gewoon een absolute meerderheid in Schotland, maar sleept ze zowat àlle Schotse zetels in de wacht. De voorzitster van de partij, Nicola Sturgeon, vatte het als volgt samen: ‘Schotland heeft duidelijk gekozen voor meer Schotland en minder besparen.’

De grote verliezers zijn de eurosceptische UKIP, de Liberal Democrats, maar vooral de traditioneel linkse Labour. Deze laatsten hebben zich vooral mispakt aan het sterke regionalistische gevoel dat in Schotland (en andere Britse regio’s) leeft. Bij het Schotse referendum vormden ze zelfs één front met de ‘aartsvijand’ de Conservatives om het nee-kamp te steunen.

Links moet herbronnen

Eén ding is dus duidelijk: klassiek links krijgt ook in Groot-Brittannië klappen. De zogenaamde ‘derde weg’ waarbij de sociaaldemocratie de vrije markt in de armen nam, is een doodlopende straat gebleken. Het socialistische ‘internationalisme’ werd overvleugeld en overschaduwd door de globalisering. De gewone man blijft achter met het gevoel een speelbal te zijn in de handen van het internationale grootkapitaal. En ook politiek lijken de belangrijke beslissingen ver boven zijn hoofd bedisseld en genomen te worden.

De drang en wil om het heft weer in eigen handen te nemen, groeit gestaag en uit zich op verschillende manieren: via regionalistische partijen, burgerbewegingen en dergelijke. En telkens holt de klassieke sociaaldemocratie achter de feiten aan. Dat is zowat in alle Europese landen zo: Labour in het VK, PSOE in Spanje, PS in Frankrijk, PASOK in Griekenland, de sp.a in Vlaanderen.

Wat opvalt, is dat in zowat al die landen het ‘antwoord’ uit linkse hoek komt. Een links dat in regionalisme een antwoord ziet op de groeiende macht van supranationale instellingen, grote holdings en financiële mastodonten. Een links dat complexloos kiest voor de eigen gemeenschap, wat iets totaal anders is dan het eigen volk. Regionalisme heeft helemaal niks te maken met etniciteit of afkomst, maar alles met gemeenschapsvorming.

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En in Vlaanderen?

In Vlaanderen zit het nationalisme vast in een rechtsconservatieve partij en een etnocentrische partij. Van gemeenschapsvormend regionalisme is dus geen sprake. Op de één of andere manier lijkt het enige antwoord te moeten komen van het definiëren en tegen elkaar opzetten van bevolkingsgroepen waarbij de eerste stap telkens van de ander moet komen, waardoor iedereen blijft stilstaan natuurlijk.

Er is nochtans ruimte voor een linkse, regionalistische mobilisatie. Een beweging, vereniging, partij, wat dan ook voor mensen van eender welk pluimage die graag de handen in elkaar willen slaan om aan een sterke gemeenschap te bouwen. Die niet tégen maar vóór zijn.

Kan dat dan niet binnen België? In theorie wel. In theorie kan je zelfs van de wereld één grote gelukkige familie maken. Maar in de praktijk blijkt, zoals in alle families overigens, dat de leden van die familie niet allemaal dezelfde noden en wensen hebben en al zeker niet op hetzelfde moment. Er ís ontegensprekelijk een verschil tussen Vlamingen en Walen en dat heeft niets met de mensen an sich te maken. Natuurlijk hebben Walen en Vlamingen dezelfde basisbehoeften, maar er is meer onder de zon. Economisch, bijvoorbeeld, zijn beide regio’s helemaal anders geëvolueerd: Wallonië als overwegend industrieel gebied, Vlaanderen meer ambachtelijk. De sociale strijd heeft daardoor ook verschillende accenten gekend en bijgevolg zijn beide regio’s ook politiek heel anders gekleurd. Dat is niet goed of niet slecht, dat is gewoon zo.

Denk gerust links en Vlaams

Wil dat dan zeggen dat we ons in ons eigen kleine wereldje moeten terugtrekken? Helemaal niet. Regio’s kunnen ook niet op zichzelf bestaan. Interactie en samenwerking met andere regio’s zal er altijd zijn en moeten zijn. Maar die interactie kan alleen verrijkend zijn als elke regio sterk staat en bijvoorbeeld niet compleet afhankelijk is van een andere regio of een groter geheel. Zelf zo sterk mogelijk staan om het geheel zo sterk mogelijk te maken. Wat kan daar mis mee zijn?

Concreet: de Schotse ‘nationalisten’ van SNP streven inderdaad naar een onafhankelijk Schotland. Maar dan een Schotland met een sterke sociale zekerheid, een Schotland waar iedereen welkom is en dat iedereen de beste kansen op een menswaardig leven wil bieden. Een Schotland dat gelooft in een gezonde leefomgeving en sterk en kwalitatief onderwijs. Een Schotland dat graag in de eerste plaats zijn gemeenschap ziet genieten van de winsten die het genereert. Een Schotland dat zo een sterkere gemeenschap kan bouwen, die op haar beurt een versterking voor andere gemeenschappen vormt.

Wat is er bekrompen of kortzichtig aan hetzelfde te willen voor Vlaanderen?

Le Groupe État islamique en Ukraine

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Le Groupe État islamique en Ukraine: les États-Unis lâchent leurs « agents du chaos » en Eurasie

Auteur : Mahdi Darius Nazemroaya
Traduction Julie Lévesque
Ex: http://zejournal.mobi

Le soi-disant État islamique en Irak et en Syrie (EI) ou Daech est-il actif dans l’Ukraine post-Euromaïdan? On ne peut répondre exactement à cette question. Autrement dit, la réponse est à la fois oui et non.

Cela dit, qu’est-ce que Daech? Il s’agit d’un groupe peu structuré de milices, tout comme son prédécesseur Al-Qaïda. Son réseau comprend des groupes originaires du Caucase, lesquels se battent en Syrie et en Irak. Ceux-ci sont maintenant en Ukraine et l’utilise comme tremplin vers l’Europe.

Les Agents du chaos et la guerre pour l’Eurasie

Les conflits en Ukraine, en Syrie, en Irak, en Libye et au Yémen sont tous des fronts de la guerre multidimensionnelle menée par les États-Unis et leurs alliés. Cette guerre vise à encercler l’Eurasie et la Chine, l’Iran et la Russie sont les principaux objectifs.

Les États-Unis veulent également conquérir ces pays dans l’ordre suivant : d’abord l’Iran, suivi de la Russie et enfin la Chine comme dernière partie de l’ensemble que compose cette « Triple-Entente eurasienne ». Ce n’est pas une coïncidence si les conflits en Ukraine, en Syrie, en Irak, en Libye et au Yémen sont près des frontières de l’Iran et de la Russie, puisque Téhéran et Moscou sont les premiers objectifs à long terme de Washington.

Les conflits en Ukraine, en Syrie, en Irak, en Libye et au Yémen sont liés au même titre que les forces violentes, racistes, xénophobes et religieuses déchaînées pour agir comme « agents du chaos ». Ce n’est pas une simple coïncidence si le 10 septembre, 2014, Newsweek publiait un article titré « Des combattants volontaires nationalistes ukrainiens commettent des crimes de guerre rappelant l’États islamique ». Qu’elles le sachent ou non, ces forces déviantes, qu’il s’agisse des milices ultranationalistes Pravy Sektor en Ukraine ou des coupeurs de tête Al-Nosra et Daech, servent toutes un même maître. Ces agents du chaos créent différentes vagues de « chaos constructif » afin d’empêcher l’intégration eurasienne et un ordre mondial libre de diktats étasuniens.

Le « chaos constructif » déclenché en Eurasie finira par faire des ravages en Inde. Si New Delhi pense qu’on le laissera tranquille, il se trompe. Les mêmes agents du chaos le tourmenteront aussi. L’Inde constitue elle aussi une cible, tout comme la Chine, l’Iran et la Russie.

Étrange alliance entre Daech et les ultranationalistes ukrainiens

Que des liens ténus existent entre les divers agents du chaos ne devrait surprendre personne. Ces agents servent le même maître et ils ont les mêmes ennemis, dont l’un est la Fédération de Russie.

C’est dans ce contexte que Marcin Mamon a signalé la connexion de Dasech avec l’Ukraine. Il explique même que certains combattants du Caucase sentent qu’ils ont une dette envers les Ukrainiens comme Alexander Muzychko.

Mamon est un cinéaste et documentariste polonais ayant produit un certain nombre de documentaires sur la Tchétchénie, comme The Smell of Paradise (L’Odeur du paradis, 2005) avec Mariusz Pilis, pour le programme Storyville de la British Broadcasting Corporation. Il est également ouvertement sympathique à la cause des séparatistes tchétchènes contre la Russie dans le Caucase du Nord.

Les voyages de Mamon en Afghanistan et son interaction avec les combattants séparatistes tchétchènes ont amené le cinéaste polonais à avoir des contacts avec Daech en Syrie et en Turquie. Cela l’a incroyablement conduit vers une nouvelle voie : l’Ukraine.

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« À ce moment là, je ne savais même pas qui j’allais rencontrer. Je savais seulement que Khalid, mon contact en Turquie avec l’État islamique, m’avait dit que ses “frères” étaient en Ukraine et que je pouvais leur faire confiance », écrit-il à propos de sa rencontre dans une « rue pleine de nids-de-poule à Kiev, à l’est du fleuve Dniepr, dans une zone connue sous le nom de « Rive gauche ». Dans un article précédent, Mamon explique que ces soi-disant « ”frères” sont des membres de l’EI et d’autres organisations islamiques clandestines, [présentes] sur tous les continents et dans presque tous les pays, y compris désormais en Ukraine ». Il explique également que « Khalid, qui utilise un pseudonyme, dirige une branche clandestine de l’État islamique à Istanbul. Il est venu de Syrie pour aider à contrôler le flot de volontaires qui arrivent en Turquie de partout dans le monde et veulent se joindre au djihad mondial. Il voulait alors me mettre en contact avec Ruslan, un “frère” luttant avec les musulmans en Ukraine ».

Les ultranationalistes ukrainiens comme Muzychko sont également devenus des « frères » et ont été acceptés dans ce réseau. Mamon explique que les combattants tchétchènes l’ont accepté « même s’il ne s’est’ jamais converti à l’islam » et que « Muzyczko et d’autres volontaires ukrainiens s’étaient joints aux combattants tchétchènes et avaient participé à la première guerre tchétchène contre la Russie, [où ils avaient] commandé un groupe d’Ukrainiens bénévoles appelé Viking, lesquels ont combattu sous les ordres du célèbre chef militant tchétchène Chamil Bassaïev ».

Pourquoi l’EI est-il au service de bataillons privés en Ukraine?

Que faut-il comprendre lorsque des séparatistes tchétchènes et le réseau transnational de « frères » liés à l’EI sont recrutés ou utilisés pour remplir les rangs des milices privées utilisées par des oligarques ukrainiens? C’est une question très importante qui démontre par ailleurs clairement comment ces éléments sont des agents du chaos.

Marcin Mamon a voyagé en Ukraine pour rencontrer le combattant tchétchène Isa Munaïev. Il explique ainsi ses antécédents : « Même avant son arrivée en Ukraine, Munaïev était bien connu. Il a lutté contre les forces russes dans les deux guerres de Tchétchénie. Dans la seconde, il était le commandant à Grozny. Après la prise de la capitale tchétchène par les forces russes entre 1999 et 2000, Munaïev et ses hommes se sont réfugiés dans les montagnes, d’où il a combattu jusqu’en 2005, lorsqu’il a été grièvement blessé et est allé suivre un traitement en Europe. Munaïev a vécu au Danemark jusqu’en 2014. Puis, la guerre a éclaté en Ukraine et il a décidé qu’il était temps de se battre à nouveau contre les Russes. »

Ce qui précède est un passage important, car il illustre la façon dont les États-Unis et l’UE ont soutenu les militants qui luttent contre la Russie. Aux États-Unis comme dans l’UE, le refuge que le Danemark a donné à Isa Munaïev n’est pas remis en cause, alors que l’appui allégué de Moscou aux soldats des Républiques populaires de Donetsk et Lougansk est considéré comme criminel. Pourquoi le deux poids deux mesures? Pourquoi est-il acceptable que les États-Unis, l’UE et l’OTAN soutiennent des mouvements séparatistes et des milices dans d’autres parties du monde, chose que l’on interdit aux autres pays qui sont critiqués lorsqu’ils font de même?

« Un homme plus âgé portant une veste en cuir m’a présenté à Munaïev. « Notre bon frère Khalid a recommandé cet homme, dit-il. (Khalid est aujourd’hui l’un des leaders les plus importants de l’État islamique. Khalid et Munaïev se sont connus durant les années passées à lutter ensemble en Tchétchénie) », explique Marcin Mamon sur les liens entre les séparatistes tchétchènes et Daech.

Munaïev est venu en Ukraine pour établir « un bataillon privé qui se multiplierait par la suite en plusieurs dizaines de bataillons privés qui ont surgi pour se battre aux côtés du gouvernement ukrainien et fonctionnent séparément de l’armée ». Sa milice, le bataillon Djokhar Doudaïev, porte le nom du président séparatiste de Tchétchénie.

Cherchons la puissance dans nos racines

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Cherchons la puissance dans nos racines

Michel de Kemmeter, référence de l’économie systémique en Belgique, et spécialiste en transition économique, nous invite à plonger dans de nouvelles dimensions de l’économie et de la société.

Les générations Z et Alpha ont tendance à lâcher leurs racines. Culturelles, historiques, terre natale, familiales. Elles ne les connaissent plus. Le 20ième siècle est « has been ». On voyage, on étudie à l’étranger, on change de religion, on se marie entre cultures, on déménage de continent. Sauf que… les racines font la puissance. Comme l’arbre. L’ancrage fait le sentiment de sécurité, la confiance en soi. Ce qui permet de rester droit, vertical, quand l’adversité passe par là.

Si on ne connaît pas d’où on vient, si nous ne connaissons pas nos origines, difficile de construire du nouveau, de porter un fruit sain. Et c’est pareil pour une entreprise, ainsi que pour une société tout entière.

Vos ascendants familiaux : que faisaient-ils comme métier, qu’avaient-ils comme passions ? Car ces excellences – dormantes parfois – coulent déjà dans vos veines.

Votre terre natale : certains peuples plus que d’autres, ont un attachement puissant à leur terre, un affectif qui nourrit, qui ancre. Un globe-trotteur a difficile à s’ancrer dans sa puissance car toujours en mouvement, comme une plante en pot. Aimer sa terre, s’y promener, s’y connecter, offre une puissance. C’est en allant ailleurs qu’on apprécie la sienne. S’attacher à sa terre nous invite aussi à en prendre soin.

[...]

Notre religion d’origine aussi nous conditionne, qu’on le veuille ou non. Leurs dogmes sont la trame de notre comportement, et parfois revenir à ses valeurs de base spirituelles peut nous offrir une nouvelle puissance. S’arrêter au dogme aveugle, sans remise en question, nous pousse parfois dans un intégrisme qui ferme au progrès.

Nos histoires personnelles, ses épreuves et joies, ses rêves et passions, ses aspirations et ambitions, ses souffrances et épanouissements, sont à cartographier, à mettre en perspective par rapport à qui nous sommes aujourd’hui et à ce que nous voulons signifier pour le monde. Chaque rêve est inspiré et amène de la vie. Chaque épreuve est une initiation qui demande à nous ouvrir sur une facette de nous-même. C’est en se connectant à nos racines, à notre lien à la terre, que la vraie confiance peut naître.

Lorsque nous travaillons avec des dirigeants, à chaque fois, nous allons chercher ce qui a motivé le créateur de cette entreprise à la démarrer. L’impulsion d’origine du démarrage de l’entreprise est une racine profonde et puissante, qui demande de s’y connecter.

Et finalement, notre système économique… si nous voulons le réinventer, le durabiliser, il faut absolument connaître son histoire. C’est en comprenant comment nous avons été conditionnés psychologiquement, et en se connectant à ce qui importe réellement dans cette époque, que nous pourrons penser à long terme et activer une nouvelle créativité d’innovation au service du progrès collectif.

Le Soir

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X. Raufer: Cybercriminologie

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Entretien avec
Docteur en géopolitique et criminologue
Il enseigne dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin)
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr 
« La cybercriminalité plus dangereuse que le terrorisme ? »
 

1834415189.jpgDans votre dernier ouvrage consacré à la cybercriminalité, vous citez James Comey, patron du FBI : « Ce péril est si grave que, pour la seconde année consécutive, […] il surpasse à la fois le terrorisme, l’espionnage et, même, celui représenté par les armes de destruction massive. » Fichtre…

Comprenons le patron du FBI : il vit dans une société formatée par, et droguée à, la surenchère médiatique. Devant le gratin de la Silicon Valley, toute annonce en dessous de la première guerre (numérique) mondiale déclenche forcément des bâillements d’ennui.

Il n’empêche : le péril cybercriminel est réel. Aujourd’hui, le monde numérique, c’est la Banque de France moins les coffres-forts : d’ordinaire et le plus souvent, les pirates de tout poil n’ont qu’à se servir. L’an passé, un géant américain de la distribution s’est fait subtiliser quasiment toutes les données confidentielles personnelles de soixante-dix millions de cartes de paiement (en fait, toutes celles de son immense clientèle) – soit un tiers de toutes ces cartes en usage aux États-Unis. Récemment, on a vu le piratage de TV5 Monde : des heures durant, la capture d’un grand réseau télévisé, de ses serveurs et canaux de diffusion, de ses comptes sur les réseaux sociaux, etc. Pour la France, un « choc stratégique » aussi important dans le monde virtuel que les tueries de janvier passé (Charlie Hebdo, Hyper-Cacher, etc.) dans le monde physique.

Le récent piratage de la chaîne TV5 Monde que vous évoquiez à l’instant amène à poser cette question : la France est-elle bien protégée ?

La France manque d’un organe de détection précoce des dangers et menaces. Trop souvent, nos services officiels réagissent à un drame en cours, ou déjà commis, mais n’opèrent pas – ne savent pas encore, donc ne peuvent opérer – dans le registre du préventif. Or, la génération spontanée n’existe pas plus dans le domaine stratégique qu’en biologie. Tous préparatifs d’un acte sanglant comme l’attaque de Charlie Hebdo (dans le monde physique) ou de TV5 Monde (dans le cybermonde) laissent forcément des traces ; ce qu’on appelle des signaux faibles ou des « ruptures d’ambiance », analogues à ce que la sagesse grecque antique appelait des « épiphanies ».

C’est cela qu’il faut savoir déceler avant le drame. Dans les mois précédant le 11 septembre 2001, de multiples signes avant-coureurs furent signalés aux autorités. Mais ces signes n’ont pas été compris à temps. Pour l’essentiel, on a réalisé ce qu’ils annonçaient à partir du 12 septembre, la catastrophe survenue. C’est cela qu’il faut éviter. En matière stratégique, il faut simplement permettre à la France d’appliquer dans le concret un proverbe tiré de la sagesse populaire : « mieux vaut prévenir que guérir. »

D’un autre côté, face à ce « péril », grande est l’impression que les États concernés misent tout sur la « cyber-prédiction » ; comme s’il fallait s’en remettre uniquement à d’autres ordinateurs pour se défendre. N’est-ce pas un peu naïf ?

Question de génération : ceux qui nous gouvernent connaissent mal le cybermonde et les périls qu’il renferme. Notamment, ils ignorent tout de l’idéologie pernicieuse de Silicon Valley, un fort toxique cocktail de scientisme (Max Planck : « Seul le mesurable est réel ») et d’un hyper-libéralisme (dit « libertarien ») frisant l’anarchisme pur et simple. Dans la propagande de cet anarcho-capitalisme domine l’idée que seule l’informatique nous protégera des périls du monde. C’est affirmé avec une force inouïe : “There Is No Alternative”, en abrégé TINA. Ainsi, nous dit la Silicon Valley, l’avenir est dans le prédictif informatisé.

Or, c’est bien sûr absurde – car la véritable incertitude n’est pas plus modélisable aujourd’hui que du temps d’Aristote –, sinon tout le monde gagnerait à la loterie ou au tiercé. Ce sont ces fariboles, proches de l’escroquerie intellectuelle, que les géants de la Silicon Valley vendent aux gogos. Tout cela, je l’expose en détail dans mon dernier bouquin. Lisez-le, vous serez édifiés !

Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

The Cold War Against Cuba Changed us

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The Cold War Against Cuba Changed us

By

The Future of Freedom Foundation

Ex: http://www.lewrockwell.com

During the 1950s and 1960s, the CIA made multiple attempts to assassinate Cuba’s ruler, Fidel Castro. Let’s assume that the CIA had succeeded and that Castro had been shot dead on the streets of Havana.

It’s not difficult to imagine what U.S. national-security state officials would be saying today: “If we hadn’t assassinated Castro, the United States would have fallen to the communists and, today, Fidel and his brother would be running the IRS, Social Security, Medicare, public schooling, and other socialist programs owned and operated by the U.S. government.”

Soon after Castro took power on January 1, 1959, when President Eisenhower was still in office, and continually through the Kennedy administration, the CIA steadfastly maintained that a communist-ruled Cuba was a grave threat to U.S. “national security” — a communist dagger situated 90 miles away from American shores and pointed directly at the United States.

It was all a Cold War farce, one that served as one of the biggest protection rackets in history — one by which the national-security establishment was able to keep the American people in a constant, never-ending state of anxiety, fear, and depression, which assured ever-increasing budgets and power for what Ike called the “military-industrial complex” and what has ultimately become known as the “national-security establishment.”

CubaHavana50thAnniversaryPlayaGiron-19.jpgHow do we know it was all a farce? Because they didn’t succeed in assassinating Castro and yet the United States is still standing! Sure, we’ve got the same types of socialist and interventionist programs that Castro has in Cuba — income taxation, Social Security, Medicare, Medicaid, economic regulations, a Federal Reserve, etc. — but that’s not because Castro conquered the United States but rather because Americans love socialism and interventionism as much as Castro does.

What difference did it make to the American people that Cuba was ruled by a self-avowed communist? It didn’t make any difference at all. The plain truth is that under Castro, Cuba never initiated any acts of aggression toward the United States. Castro’s own national-security establishment never invaded the United States. It never tried to assassinate U.S. officials. It never initiated acts of terrorism inside the United States.

The only reason that U.S. officials ultimately decided to list Cuba as an official “sponsor of terrorism” was because of Castro’s support of insurgencies in other Latin American countries in which people were trying to oust U.S.-supported right-wing dictatorships, much like the brutal U.S.-supported Fulgencio Batista dictatorship that Castro succeeded in ousting from power in Cuba.

Throughout the Cold War and beyond, the CIA issued severe warnings about the danger that other Latin American countries would end up with communist regimes. It was all a farce too. It wouldn’t have made any difference to the United States if every other Latin American country went communist. That’s because there was never any possibility that Latin American countries were ever going to mount up their military forces and invade, conquer, and occupy the United States.

Consider all the Latin American countries that have gone leftist — including many of the ones that the CIA was so concerned with during the Cold War. Nicaragua, Bolivia, Venezuela, Brazil, Chile, and more. Do you see them mobilizing their armies to invade the United States? It’s a ridiculous notion. And it was a ridiculous notion throughout the Cold War.

That’s not to say, of course, that it’s beneficial for people to live under a socialist or communist regime. That’s where libertarians part company with leftists. Living in Cuba, Venezuela, or other socialist regime is pure misery from an economic standpoint and a civil-liberties standpoint. But the fact is that such regimes never had any interest (or financial means — they were too broke) to even think of invading, conquering, and occupying the United States.

What all too many Americans have still not confronted is what the adoption of the national-security apparatus did to our country — in the name of the anti-communist crusade.

In the post-9/11 era, Americans are now fully accustomed to assassination. Most everyone accepts the fact that the CIA assassinates people with regularity and with impunity and immunity. It’s become a normal part of America’s governmental structure, justified as part of the “war on terrorism,” a war, we are told, is certain to last longer than the Cold War. It’s just another great big protection racket, one designed to maintain the Pentagon, the CIA, the NSA, and the entire national-security apparatus in high cotton for the indefinite future.

The CIA has been an assassination machine practically since its inception. In its 1954 regime-change operation in Guatemala, for example, the CIA had a kill list of Guatemalan officials who were to be assassinated. There were the multiple assassination attempts against Castro. There were the plans to assassinate Rafael Trujillo, the ruler in the Dominican Republic. There was Operation Phoenix in Vietnam. There was the kidnapping-assassination of Gen. Rene Schneider of Chile. There were the assassinations of Americans Charles Horman and Frank Teruggi. There was the CIA’s partnership in Operation Condor, one of the biggest assassination rings in history, one that assassinated former Chilean official Orlando Letelier and his young assistant Ronni Moffitt on the streets of Washington, D.C. And as the mounting circumstantial evidence has inexorably disclosed, there was the assassination of President Kennedy, on grounds of “national security,” as I detail in my book Regime Change: The JFK Assassination.

At one time, CIA assassinations were kept secret or “covert.” That’s because most people recognized assassination for what it was — murder. Even President Lyndon Johnson, who wasn’t exactly the paragon of political virtue, called the CIA’s assassination program a “Murder Inc.”

And that’s precisely what assassination is– murder. What right, either moral or legal, did the U.S. government have to assassinate Fidel Castro or any other leftist ruler? From where did that authority come? It certainly didn’t come with the Constitution, which doesn’t authorize either a CIA, assassination, or regime-change operations. Under what moral, religious, legal, or constitutional authority did the U.S. national-security state murder people because of their political or economic philosophy?

Throughout the Cold War, Americans weren’t supposed to ask those types of questions. They were expected to defer to the national-security establishment. Conscience, reason, and independent thinking were submerged to the judgment of the national-security state. The citizen’s creed became: Assassination is normal and necessary. Our national-security state officials know what’s best. Trust them. Don’t ask questions. Secrecy must be maintained. “National security” is at stake.

 

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The grafting of a national-security apparatus onto America’s founding governmental system was the worst mistake in the history of the United States, for in the name of protecting “national security” from Fidel Castro and communism, it moved America in the direction of the socialist and totalitarian regimes it was opposing.

How ironic that we now live in a society that has adopted the same socialist and interventionist programs found in Cuba and that why we now live in a society in which the government wields the omnipotent power to torture and assassinate its own people and others. How ironic that modern-day Americans celebrate their socialism, interventionism, assassinations, torture, coups, invasions, regime-changes, and their entire welfare-warfare state as “freedom.”

Reprinted with permission from The Future of Freedom Foundation.

The Best of Jacob G. Hornberger

Carl Schmitt’s War on Liberalism

Carl Schmitt’s War on Liberalism

Reinhard Mehring, trans. Daniel Steuer, Carl Schmitt: A Biography [5] (Polity Press, 2014), 700 pp., $45.00.

csarton403.jpgOVER THE past few years, the conviction that the end of the Cold War inaugurated an era of great-power peace to accompany the inevitable spread of democratic capitalism has been shattered. In Georgia and Ukraine, thousands have died as Washington’s attempt to fence in Russia with NATO allies and affiliates has been answered by Moscow’s determination to rebuild a Eurasian sphere of influence. In East Asia, China’s growing assertiveness has alarmed its neighbors and collided with America’s determination to remain the dominant power in the region. Regime-change efforts sponsored by the United States and its allies in Iraq, Libya and Syria have created power vacuums and bloody regional proxy wars, to the benefit of Al Qaeda and the Islamic State.

In geoeconomics, too, the Pax Americana and the neoliberal version of capitalism are increasingly contested. China, with the help of India, Russia, Brazil and other countries, has sought to organize alternatives to global economic and development institutions like the World Bank and the IMF, which are still dominated by the Western powers. In different ways, Xi Jinping’s China, Vladimir Putin’s Russia and Narendra Modi’s India represent an alternative economic model, in which free markets and state capitalism are blended under strong executive rule.

This moment of crisis for global liberalism coincides with the translation into English of a fresh appraisal of Carl Schmitt, a leading twentieth-century German thinker who, in the course of a long life, was a consistent critic of political and legal liberalism and American hegemony. In Carl Schmitt: A Biography, published in German in 2009 and published in English late last year, Reinhard Mehring, a professor of political science at Heidelberg University of Education, has provided the most thorough study yet of the anfractuosities of the political theorist known to his detractors as “Hitler’s Crown Jurist.”

SCHMITT, WHO was born into a Catholic family in Westphalia in 1888, rose to prominence as a conservative legal academic in the 1920s. His discipline of Staatslehre is much more than narrowly technical “law” or “jurisprudence,” including as it does elements of political philosophy and political science.

Schmitt’s intellectual allies were, by and large, the conservative nationalists of the Weimar Republic, not the more radical Nazis. In his diaries after the Second World War, Schmitt not inaccurately described Hitler as “an entirely empty and unknown individual” who rose “out of the pure lumpenproletariat, from the asylum of a homeless non-education.” However, following Hitler’s seizure of power, Schmitt joined the Nazi Party in May 1933. Thanks to the sponsorship of Hermann Goering, Schmitt was appointed state councilor for Prussia, president of the Union of National Socialist Jurists, editor-in-chief of the German Jurists’ Journal and a professor at the University of Berlin, where he replaced Herman Heller, a Jewish social-democratic legal theorist who had been forced into exile.

At the height of his brief prominence, Schmitt was even received by Mussolini. Schmitt would recall:

I had a longer conversation in private with Mussolini in the Palazzo Venezia on the evening of the Wednesday after Easter. We talked about the relationship between party and state. Mussolini said, with pride and clearly directed against national socialist Germany: “The state is eternal, the party is transient; I am a Hegelian!” I remarked: “Lenin was also a Hegelian, so that I have to allow myself the question: where does Hegel’s world historical spirit reside today? In Rome, in Moscow, or maybe still in Berlin after all?”

Schmitt did not consider the possibility that the world-historical spirit might have taken up residence in Washington, DC.

As Hitler consolidated his tyranny, Schmitt became more abject. He defended Hitler’s Night of the Long Knives on June 30, 1934, and described the anti-Semitic Nuremberg laws against Gentile-Jewish intermarriage as “the constitution of freedom,” even though, according to Mehring, in his youth he had briefly hoped to marry a Jewish woman, Helene Bernstein.

Some of Schmitt’s newly adopted “racial” rhetoric was so excessive—he proposed that the word “Jew” be placed next to the names of Jewish authors in footnotes in legal texts—that some hostile expatriates and devout Nazis alike believed they discerned in his writing not the zeal of the convert, but the cynicism of the opportunist. In 1936, the journal of the SS, Das Schwarze Korps, published several articles questioning his true commitment to Nazi ideology. Schmitt’s friendship with Goering and Hans Frank, who was later hanged for his war crimes as governor-general of German-occupied Poland, saved him from the clutches of the SS. He withdrew into recondite scholarship, which included musings on a Monroe Doctrine for Europe that would justify German expansionism and a history of the alleged struggle among maritime and continental great powers. Detained for a time by the Allies after the war, Schmitt explained: “In 1936, I was publicly defamed by the SS. I knew a few things about the legal, semi-legal and illegal means of power employed by the SS and the circles around Himmler, and I had every reason to fear the interests of the new elite.”

In a legal brief for Friedrich Flick, a German industrialist who had collaborated with the Nazis, Schmitt, having used arguments about the limits of positive law to justify the Hitler regime, opportunistically deployed them to justify war-crimes trials (though preferably not for his client): “Here, all arguments of natural sense, of human feeling, of reason, and of justice concur in a practically elemental way to justify a conviction that requires no positivistic norm in any formal sense.” The Allied occupation authorities were unmoved and imprisoned Flick until 1950, but after detaining Schmitt twice, once for more than a year, they decided that he had been too marginal a member of Hitler’s system for prosecution to be worthwhile.

Like the philosopher Martin Heidegger, who had also disgraced himself by enthusiastically welcoming the Nazi dictatorship when he became rector of Freiburg University in 1933, Schmitt was banned from teaching in German universities from 1945 to his death in 1985. Schmitt nevertheless managed to gather a small coterie of disciples and exercise some influence on German jurisprudence. He continued to write and also had distinguished visitors, including the philosopher Alexandre Kojève. In his old age in his native Plettenberg, Schmitt named his home “San Casciano” after the Tuscan village where Machiavelli spent his final years in exile. In his intellectual diary, the Glossarium, Schmitt bitterly complained: “How harmless were those who sensed the opportunity for intellectual change at the awakening in Germany in 1933, in comparison to those who took intellectual revenge on Germany in 1945.”

In the decades before his death in 1985, Schmitt interpreted current events in terms of what he described and dreaded as “the legal world revolution”—a world order, promoted by the United States and symbolized by the European Union, in which legalistic concepts like human rights and the rule of law became the only source of political legitimacy. What most liberals view as triumphant progress, Schmitt viewed as the disastrous marginalization of continental European statism as an alternative to the maritime liberalism of the Anglo-American world: “World politics reaches its end and is turned into world police—a dubious kind of progress.”

IF SCHMITT were merely one of many German conservatives of the Weimar era who disgraced themselves by collaborating with the Nazis, he would be of interest only to historians. Instead, Schmitt’s reputation as a major thinker endures, sometimes in surprising quarters. American law professors wrestle with Schmitt’s theories about constitutionalism and power, while the Western Left is impressed by his denunciation of liberal globalism as a mask for Anglo-American and capitalist imperialism. In the late twentieth century, the American journal Telos, a meeting place for heterodox leftists and paleoconservatives, helped further the revival of interest in Schmitt’s thought, along with studies by G. L. Ulmen, Joseph J. Bendersky, Gopal Balakrishnan and many others. Some claim, absurdly, that Schmitt influenced the neoconservative movement by way of the political philosopher Leo Strauss, a respectful critic and correspondent in the 1920s.

This interest is justified, because Schmitt is a classic thinker—perhaps the key thinker—of modern antiliberalism. Antiliberalism can be contrasted with preliberalism as a variety of nonliberalism.

Confronted with Enlightenment liberalism in its various versions, preliberalism finds itself at a disadvantage in the battle for modern public opinion, because appeals to preliberal sources of social authority—divine revelations, local customs and traditions—are unlikely to persuade those who are not already believers. Unable to hold their own in debate with liberals, adherents of preliberal worldviews tend to withdraw into sectarianism, which may be defensive and quietist like that of the Amish, or manifested in millenarian violence, like the Salafist jihadism of Al Qaeda and the Islamic State.

In contrast with preliberalism, modern antiliberalism like Schmitt’s seeks to defeat liberal thought on its own chosen ground of public debate, using its own preferred weapons, rational analysis and secular scholarship. It is modern because it takes for granted the post-Enlightenment intellectual environment of secularism and science. And it is antiliberal because it defines itself against modern liberalism, on point after point. It is a reaction to liberalism that would not exist without liberalism—a Counter-Enlightenment, not an ancien régime.

In the Weimar Republic, Schmitt was associated with Catholic conservatives. Relations were strained when he divorced his first of two wives, Pawla Dorotic, whom he met when she was a Spanish dancer in a vaudeville theater. The Vatican was not impressed by his request for an annulment, on the grounds that the Munich-born Protestant dancer had lied to him about having an aristocratic pedigree as the daughter of a Croatian baron. Moreover, according to Mehring, Schmitt did not attend church during the Nazi years.

But those who argue for his lifelong affinity with strains of Catholic reactionary politics can make a good case. Notwithstanding his embrace of Nazi racism, Schmitt’s sympathies lay with Latin authoritarianism rather than Teutonic totalitarianism. His only child, his daughter Anima, born to his second wife, married a Spanish law professor belonging to Franco’s Falangist party, and she translated some of Schmitt’s writings into Spanish. In Political Theology, he praised the nineteenth-century Catholic counterrevolutionary thinker Juan Donoso Cortés. In later life, he understood modern world events in terms of apocalyptic imagery borrowed from Christian thought, including the idea of a “katechon,” a figure who, by maintaining order, delays the end of the world. The katechon might be thought of as Schmitt’s answer to Thomas Hobbes’s metaphor of the Leviathan.

BUT SCHMITT did not think that the answers to modern problems could be found in Thomism or a restoration of papal authority. There was no going back to the Middle Ages. Schmitt embraced modern populism and tried to turn it to antidemocratic, illiberal ends. In his Verfassungslehre (Constitutional Theory) of 1928, for example, Schmitt praised the French revolutionary thinker Abbé Sieyès, author of What is the Third Estate?, for distinguishing between the pouvoir constituant and the pouvoir constitué, the maker of constitutional government and the constitutional government that is made.

The idea that constitutions exist at the will—and for the benefit—of the sovereign people or nation was central to the French and American Revolutions and goes back to the social-contract theory of John Locke and his successors. It was stated not only by Sieyès but also by Thomas Jefferson, in the Declaration of Independence:

That to secure these rights, Governments are instituted among Men, deriving their just powers from the consent of the governed, That whenever any Form of Government becomes destructive of these ends, it is the Right of the People to alter or to abolish it, and to institute new Government, laying its foundations on such principles and organizing its powers in such form, as to them shall seem most likely to effect their Safety and Happiness.

As William E. Scheuerman and Renato Cristi point out in their contributions to a 1998 anthology edited by David Dyzenhaus, Law as Politics: Carl Schmitt’s Critique of Liberalism, Schmitt puts an antiliberal spin on the theory of popular sovereignty. Sieyès, like the American Founders, takes it for granted that the exercise of popular sovereignty operates under constraints, even if it is not constrained by constitutions or statutes. Even when acting in revolutionary fashion, by discarding one government and forming another, a sovereign people cannot violate natural law (in the version found in early modern social-contract theory, that is, not the natural law of premodern Scholasticism). Moreover, in a revolutionary interim between governments, the people are expected to act through representative, consultative bodies, such as constitutional conventions. The sovereign people’s natural, extralegal right of revolution is not an excuse for either communal atrocities or the dictatorship of an individual.

By dispensing with these constraints, Schmitt turns the theory of popular sovereignty into a rationale for Caesarist dictatorship. The cryptic first sentence of Political Theology, “Sovereign is he who decides the exception,” shows that the sovereign people have been conflated with the sovereign executive. Social-contract theorists would have written, “Sovereign are they who decide the exception.”

Schmitt does not mean that any malcontent colonel who manages to carry out a putsch is the “sovereign.” Instead, the sovereign is a charismatic leader who saves the people from danger by acting decisively, outside of the law if necessary. Because the paralysis of parliamentary politics can itself pose a danger to the nation, in the view of Schmitt and other antiliberals, the eighteenth-century French and American method of a quasi-parliamentary constitutional convention to represent the sovereign people must seem to be merely the attempted correction of one weak debating society by another.

The decisive leader creates the new order by deeds, not chatter. The Schmittian leader is a plebiscitarian ruler who can have his actions ratified by the acclamation of a grateful people, but he does not act on their instructions. In his Constitutional Theory, Schmitt argued that “the natural form for the direct expression of the popular will is the yea-saying or nay-saying shout of the assembled crowd.” Cristi notes that Schmitt “comes to accept and recognizes the pouvoir consituant of the people only because he has found a way to disarm it.”

THE “FRIEND/ENEMY” distinction is another original concept in Schmitt’s antiliberalism. All political theories that do not advocate for a global government must have some way of determining who belongs in particular polities and who does not. In deciding on the boundaries of new states formed from the partition of dynastic or colonial empires, the standard in international law has been the so-called Latin American doctrine: the borders of newly independent successor states in general should follow the boundaries, however arbitrary, of administrative or political units within the former, larger state.

cs69175327.gifAn alternative approach, the so-called Central European approach, favors redrawing arbitrary political boundaries to create more homogeneous ethnic or linguistic groups. Neither doctrine is inherently illiberal. In his Representative Government, John Stuart Mill thus argued that liberal, representative government is most likely to succeed in countries in which most of the citizens share at least a common language, a thesis that the continuing disintegration of multiethnic states in our time would appear to confirm. In Mill’s words, “Free institutions are next to impossible in a country made up of different nationalities. Among a people without fellow-feeling, especially if they read and speak different languages, the united public opinion, necessary to the working of representative government, cannot exist.” Neither approach to defining the citizens of sovereign states equates political independence of one community from another with inherent and unremitting enmity.

In keeping with his decisionist approach to law and politics, Schmitt is not interested in adumbrating general rules like these. The people are more than a collection of human beings in a common territory or sharing various characteristics like language and ethnicity. Rather, for Schmitt, the people must have a mystical solidarity defined by the recognition of common public enemies, who may be external or internal or both. The friend/enemy distinction in a particular context, like the exception or state of emergency in a particular situation, by its nature cannot be identified or limited in advance. Rather, it is the essence of great leadership to grasp, at any given time, which approach to legality or its opposite and which set of public enemies is in the interest of the nation.

Schmitt is sometimes compared to Hobbes as an authoritarian thinker. But the temperaments and mentalities of the two were quite different. The Hobbesian sovereign, while prepared for war and anarchy, prefers peace and quiet. Schmitt’s authoritarianism is histrionic and apocalyptic. What is most extreme is most authentic. The exception is the rule. The emergency is the norm. The nation is constantly on the verge of collapse and threatened by enemies without and within. Parliament is the problem, not the solution. The times demand leaders who can take bold and decisive action, not waste time in idle debate. Quoting Schmitt on parliamentary democracy (“The value of life stems not from reasoning; it emerges in a state of war where men inspirited by myths do battle”), Stephen Holmes observed in 1993, “That is Mussolini, not Hobbes.”

Or worse. The potential for toxic interaction among Schmitt’s ideas about mythicized politics and extralegal power is illustrated by his own short and sordid career as a Nazi apologist. Following the Night of the Long Knives, Schmitt published an article entitled “Der Führer schützt das Recht” (“The Führer protects the law”). In identifying and eliminating enemies of the state, “The Führer protects the law against the worst forms of abuse when, in the moment of danger, he immediately creates law by force of his character as Führer as the supreme legal authority.” In that one sentence, Schmitt collapses executive prerogative, martial law and constituent power into arbitrary, uncontrollable tyranny.

REGIMES THAT resemble Nazi Germany in detail are unlikely to appear again. But antiliberalism in some form, in liberal democracies themselves as well as authoritarian states, will be around as long as liberalism endures, deploying arguments like Schmitt’s as weapons.

Defenders of the liberal constitutional tradition would be well advised to respond to those who are antiliberal thinkers like Schmitt in two ways. To begin with, they need to take seriously the challenges to legality and constitutionalism posed by the hard cases that he dwells on. The reply should be that the tradition of constitutional liberalism within itself has the resources to deal with extreme situations, by means of concepts like the natural right of revolution exercised by constitutional conventions, and executive emergency powers which are adequate in their flexibility without being unconstrained by law or legislative oversight. (Schmitt himself distinguishes “commissarial dictatorship,” or emergency measures to save a constitutional order, from “sovereign dictatorship” that creates a new constitution.)

In addition, constitutional liberals can turn the tables on Schmitt by reversing his assignment of strength and weakness. For Schmitt, as for other antiliberals, pluralistic democracy is weak and dictatorship is strong. But one need only contrast West Germany with East Germany during the Cold War, or South Korea and North Korea today, to contest this image of democratic fragility and authoritarian stability. The United States and United Kingdom survived the abortive Nazi empire and the Soviet Union in part because their looser, more consensual systems, with greater opportunities for self-correction by means of dissent and debate, made it easier for them to avoid or recover from strategic blunders.

At this moment in history, there is no significant intellectual challenge to Western liberalism comparable to fascism or Communism, notwithstanding the mixes of liberalism and nonliberalism in China and Russia and the millenarian violence of the preliberal Salafist jihadist movement. But the public philosophy of liberal, constitutional democracy has always left many people, even in its historic homelands, unsatisfied and in search of an alternative. Outside of fundamentalist religious sects, that alternative in generations ahead is likely to be found in some version of modern, secular, antiliberal thought. The greatest challenge to liberalism in the future may not come from outside of the liberal West but rather from within, in the form of reasoned argument by erudite and articulate intellectuals. Carl Schmitt was a model of the sophisticated modern antiliberal thinker. There will be more to come. 

Michael Lind is a contributing editor at The National Interest, cofounder of the New America Foundation and an ASU New America Future of War fellow.

Links:
[1] http://nationalinterest.org/feature/carl-schmitt%E2%80%99s-war-liberalism-12704
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dimanche, 10 mai 2015

Großbritannien im Umbruch

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Großbritannien im Umbruch

von Johannes Konstantin Poensgen

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Die Folgen der britischen Unterhaus-​Wahlen sind noch denkbar unklar. Die alte britische Parteienlandschaft könnte danach weniger dank der UKIP, sondern aufgrund von Schottlands Linksnationalisten zerfallen.

Wenn heute Abend alle Stimmen ausgezählt sind, wird nichts entschieden sein. Das ist ungewöhnlich in dem Land mit dem konsequentesten Mehrheitswahlrecht der Welt. Normalerweise sorgt es dafür, dass nur die beiden größten Parteien – seit einem Jahrhundert die „Tories“, heute repräsentiert in der „Conservative Party“ und die sozialdemokratische „Labour“ – eine bedeutende Zahl von Parlamentssitzen gewinnen können.

Indem es kleinere Parteien von der Macht ausschließt, hat das Mehrheitswahlrecht dem Vereinigten Königreich seit der „Glorious Revolution“ von 1688 im Ganzen betrachtet stabile Regierungsverhältnisse beschert.

Schottische Linksnationalisten drängen nach oben

Inzwischen erlebt Britannien jedoch einen Umbruch seines Parteiensystems. Der reicht noch weit über jene Krise hinaus, an deren Ende die konservativen „Whigs“ durch die Labour Party ersetzt, dass de facto existierende Zweiparteiensystem aber auf diese Weise wiederhergestellt wurde. Bei den aktuellen Wahlen ist die absolute Mehrheit einer Partei – erreicht bei 326 der insgesamt 650 Sitze – sehr unwahrscheinlich. Eine Regierungskoalition ist aber auch nicht in Sicht.

Das sichtbare Erdbeben dieser Wahl steht bereits fest. Die „Scottish National Party“ (SNP) schlägt in den schottischen Umfragen alle anderen Bewerber um Längen aus dem Feld. Nur reichlich ein halbes Jahr nach der knapp verlorenen Abstimmung um die schottische Unabhängigkeit wird die linksnationale Partei fast sämtliche Sitze in ihrer Heimat abräumen. Von Labour, der traditionell dominierenden Partei in Schottland, fühlen sich die meisten Schotten nicht mehr repräsentiert. Sie wird nur noch als Teil eines abgehobenen Westminster-​Klüngels angesehen. Die Attraktivität der SNP beruht aber auch darauf, dass sie noch großzügigere Sozialleistungen verspricht als Labour – und nach Möglichkeit das Vereinigte Königreich dafür aufkommen soll.

Regional– und Minderheitenparteien sind in Westminster, dem Sitz des britischen Parlaments, ganz normal. Wenngleich das Mehrheitswahlrecht sehr hohe Schranken für inhaltliche Oppositionsparteien wie etwa die UKIP errichtet, so fördert es die Vertreter regionaler Interessen. Diese dürfen eine Handvoll Vertreter nach Westminster schicken und sind ansonsten ohne Belang. Die SNP jedoch reitet auf der Welle einer massiven Unzufriedenheit der Schotten mit dem gesamten Londoner Establishment. Hier geht es um alle 59 Sitze, die Schottland im House of Commons zu vergeben hat. Die SNP wird aller Wahrscheinlichkeit nach über 50 davon gewinnen.

Vor allem Labour hat Angst vor der SNP

Das schadet zunächst der Labour Party, die Schottland seit Jahrzehnten dominiert und mit der die SNP inhaltlich viele Gemeinsamkeiten hat. Das Bündnisangebot der SNP-​Vorsitzenden Nicola Sturgeon an Labour wurde von dessen Vorsitzenden Ed Miliband aber zurecht als unheilvolles Danaergeschenk abgewiesen. Die Schotten wollen eine Minderheitsregierung der Labour Party unterstützen, nicht als Koalitionspartner, aber von Gesetzesvorlage zu Gesetzesvorlage. Dabei besteht das Ziel der SNP vor allem darin, möglichst viele Transferzahlungen für Schottland herauszuschlagen, wenn es nicht doch noch gelingen sollte die Unabhängigkeit wieder auf die Tagesordnung zu setzen.

Sich zur Geisel einer Separatistenpartei zu machen, die zudem unter nationaler Selbstbestimmung in etwa dasselbe versteht wie Alexis Tsipras, nämlich auf anderer Leute Kosten zu leben, und auch noch die Labour-​Wähler stiehlt, ist für Miliband keine angenehme Vorstellung. Er hat bereits jede Zusammenarbeit ausgeschlossen.

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Neuwahlen? Minderheitsregierung?

Eher will er die Briten erneut an die Urne schicken, in der wagen Hoffnung, dass sich die Anziehungskraft der SNP irgendwie mit der Zeit abnutzt. Sollte sich jedoch diese Partei dauerhaft als Vertreterin Schottlands etablieren, verlöre Labour eine wichtige Hochburg. Eine Alleinregierung von Labour wäre damit für die Zukunft ausgeschlossen und regelmäßige Koalitionen mit der in England äußerst unpopulären SNP sind auch nicht möglich. Das Bündnis SNP-​Labour ist allerdings die einzige realistische Koalition. Sollte Miliband sich nach der Wahl nicht doch umentscheiden und den gewaltigen Vertrauensverlust in Kauf nehmen, bliebe außer Neuwahlen nur eine Minderheitsregierung.

Das sähe folgendermaßen aus: Der britische Premierminister wird verfahrenstechnisch betrachtet nicht vom Parlament gewählt, sondern vom Monarchen ernannt. Der einmal ernannte Premier braucht dann aber die Unterstützung des House of Commons für die Thronrede des Monarchen, in der das Regierungsprogramm niedergelegt ist. Queen Elisabeth soll diese Rede am 27. Mai halten. Um Premier zu werden bzw. zu bleiben, werden der amtierende Premierminister und Vorsitzende der „Conservative Party“ David Cameron und Miliband also die Stimmen der diversen Kleinparteien einsammeln müssen. Diese werden sich das natürlich etwas kosten lassen. Doch die verabschiedete Thronrede wäre dann nur der Anfang des Spießrutenlauf. Bei jeder Gesetzesvorlage, die nicht auch von der großen Oppositionspartei getragen wird, wird dieses Spiel von vorne beginnen. Fünf Jahreshaushalte wird die neue Regierung auf diese Weise durchbringen müssen.

Symptom einer gesamteuropäischen Umwälzung

Bleibt diese unselige Situation wenigstens auf die nächsten fünf Jahre beschränkt? Nein, das ist kein Betriebsunfall. Diese Wahlen sind nur das Symptom einer Umwälzung, die ganz Europa im Griff hat. Es entlädt sich eine diffuse Frustration über das Establishment. Das Kartell der etablierten Parteien wird von vielen nur noch als inzestuöser Klüngel wahrgenommen. Problemlösungskompetenz spricht man ihm nicht mehr zu, oft genug wird ihm auch schon der Wille zur Problemlösung abgesprochen. Wo sich ein Kanal findet, dem Unmut Luft zu machen, wird dieser genutzt.

In Schottland ist dieser Unmut durch die Kombination einer regionalen Separatistenbewegung mit den Besonderheiten des britischen Wahlrechts nur besonders wirksam geworden. Im restlichen Britannien fordert inzwischen die „UK Independence Party“ (UKIP) die etablierten Parteien heraus. Sie wird bei dieser Wahl zwar nur wenige Sitze gewinnen. Doch durch ihr Erstarken sah sich Cameron bereits zu dem Wahlversprechen genötigt, 2017 ein Referendum über den Verbleib in der Europäischen Union abzuhalten. Aber auch Labour steht seitens dieser Richtung unter Druck. In vielen Wahlkreisen Nordenglands, jener Gegend, in der die Labour Party die Vergewaltigung tausender weißer Mädchen durch Migrantengangs über anderthalb Jahrzehnte lang beaufsichtigte, ist UKIP bereits die zweitstärkste Kraft.

Die Entwicklung in Britannien folgt einem Muster des Vertrauensverlustes der politischen Klasse, der neue ungewohnte Bewegungen nach oben spülen kann. Die akute politische Situation in Britannien hängt stark mit den dortigen Umständen zusammen. Im Kern folgt ganz Europa diesem Trend. Eines nicht all zu fernen Tages werden die jetzigen Oppositionsbewegungen vor der Frage stehen, was sie mit der errungenen Macht anfangen wollen. Mit etwas Glück wird dann etwas Ausgegoreneres auf der Tagesordnung stehen als der nationale Sozialismus der griechischen Linkspartei „Syriza“ oder der SNP.

Lafcadio Hearn and Japanese Buddhism

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Lafcadio Hearn and Japanese Buddhism

by Kenneth Rexroth

Ex: http://www.bobsecrets.org

“In attempting a book upon a country so well trodden as Japan, I could not hope — nor would I consider it prudent attempting — to discover totally new things, but only to consider things in a totally new way. . . . The studied aim would be to create, in the minds of the readers, a vivid impression of living in Japan — not simply as an observer but as one taking part in the daily existence of the common people, and thinking with their thoughts.”

So Lafcadio Hearn wrote to Harper’s Magazine in 1889 just prior to leaving for Japan. He kept this promise so well that by his death in 1904 (as Koizumi Yakumo, a Japanese citizen) he was acclaimed as one of America’s greatest prose stylists and the most influential authority of his generation on Japanese culture. That reputation has dimmed somewhat since then. Changing tastes in literary styles have made Hearn’s work seem old-fashioned, and Japan’s astonishing absorption of Western industrial methods and industrial values have made him for a time irrelevant.

Now interest in ancient Japanese culture and religion is again on the rise, and Hearn’s work, devoted as it is to what he perceived as lasting and essential in Japanese life, is experiencing a revival. From his essays and stories emerges a sensitive and durable vision of how Buddhism was and still is lived in Japan — the ancient Buddhist traditions, rituals, myths, and stories that are still preserved, and their effects upon the beliefs and daily life of ordinary Japanese people.

lafcadio-hearn-1406.jpgLafcadio Hearn was born on the Ionian island of Santa Maura in either June or August 1850 and died in Okubo, Japan in 1904. His father was an Irish surgeon major stationed in Greece and his mother a Greek woman, famous for her beauty. It was she who named him Lafcadio, after Leudakia, the ancient name of Santa Maura, one of the islands connected with the legend of Sappho. In a relatively short lifespan of fifty-four years he managed to live several different literary lives.

From Greece, at two years of age, he went to Ireland, where his father soon obtained a dissolution of marriage from his mother. She was sent back to Greece. His father quickly remarried and went off to India. That is the last Hearn saw of either of them.

His formal education consisted of one year at a Catholic school in France (he just missed Guy de Maupassant, who entered the school a year later and who later became one of his literary idols), and four years at St. Cuthbert’s in England, where he lost one eye in a playing field accident. The disfigurement (the blinded eye was whitened, the good eye protruded from overuse) helped to make Hearn a painfully sensitive and shy person for the rest of his life. At seventeen, as a result of financial and personal misfortunes in the family, he was withdrawn from school. A year later, his uncle gave him passage money to America and advised him to look up a distant relative in Cincinnati. From then on Hearn had to make his own way in the world.

After a year of homelessness and near-starvation in Cincinnati, Hearn got a job as an editor for a trade journal and then as a reporter for the daily Enquirer. His assignment was the night watch, his specialty sensational crimes and gory murders. He had good contacts in the coroner’s office, and his small, shy figure and one-eyed face did not arouse suspicion among the street people. His stories, with their ghastly descriptions, were frequent features that titillated the Enquirer’s readers. The editor reluctantly fired Hearn when rumors began to circulate that he was living with a mulatto woman whom he insisted he had married. (He had, but Ohio law refused to recognize mixed marriages.)

Another daily newspaper, the Cincinnati Commercial, hired him immediately. Here Hearn was allowed to contribute brief scholarly essays, local color stories, and prose poems, as well as the sensational stories that had got him his reputation. But he was restless with this kind of newspaper work, and sick of Cincinnati. In 1877 he quit the Commercial and left for New Orleans.

There he found work as a reporter for the struggling Item, though what he reported was anything he fancied, most often sketches of Creole and Cajun life. His Item essays were eccentric, flamboyant, and often self-indulgent, but they caught the eye of New Orleans’ literary establishment. When the city’s two largest newspapers merged to form the Times-Democrat, Hearn was invited to be its literary editor. He translated and adapted French stories (principally Gautier, Maupassant, Flaubert, and Loti — none of whom yet had a reputation in America); he wrote original stories in the lavish prose style he was perfecting at that time; and he collected local legends and factual narratives. His subjects ranged from Buddhism to Russian literature, from popularizations of science to European anti-Semitism. Altogether he offered the people of New Orleans such unpredictable and exotic fare that his reputation soon spread throughout the South. By this time he had become a disciple of his contemporary, Robert Louis Stevenson (or perhaps vice versa: they developed similarly mellifluous prose styles and shared a fondness for fantastic and exotic subject matter). Hearn was enormously popular. From these years in New Orleans date Stray Leaves from Strange Literatures, 1884, Some Chinese Ghosts, 1887, and a novel, Chita, 1889.

In 1887 Hearn went to the West Indies for Harper’s Magazine and produced Two Years in the French West Indies, 1890, and his last novel, Youma, 1890, an unprecedented story about a slave rebellion.

In 1890 he went to Japan for Harper’s but soon became a school teacher in Izumo, in a northern region then little influenced by Westernization. There he married Koizumi Setsuko, the daughter of a Samurai. In 1891 he moved to Kumamoto Government College.

Hearn was by now well known in America as an impressionistic prose painter of odd peoples and places. For this he was at first celebrated and later deprecated. Yet much of his Japanese work is of an entirely different quality and intention. He wrote to his friend Chamberlin in 1893, “After for years studying poetical prose, I am forced now to study simplicity. After attempting my utmost at ornamentation, I am converted by my own mistakes. The great point is to touch with simple words.” The Atlantic Monthly printed his articles on Japan and syndicated them to a number of newspapers. They were enormously popular when they appeared and became even more so when they were published in two volumes as Glimpses of Unfamiliar Japan, 1894.

In 1895 Hearn became a Japanese citizen and took the name of Koizumi Yakumo. In 1896 he became professor of literature at Tokyo Imperial University, a most prestigious academic position in the most prestigious school in Japan. From then until his death he produced his finest books: Exotics and Retrospectives, 1898, In Ghostly Japan, 1899, Shadowings, 1900, A Japanese Miscellany, 1901, Kwaidan, 1904, Japan, An Attempt at Interpretation, 1904. These were translated into Japanese and became at least as popular in Japan as they did in America.

During the last two years of his life, failing health forced Hearn to give up his position at Tokyo Imperial University. On September 26, 1904, he died of heart failure. He had instructed his eldest son to put his ashes in an ordinary jar and to bury it on a forested hillside. Instead, he was given a Buddhist funeral with full ceremony, and his grave is to this day a place of pilgrimage perpetually decorated with flowers.

At the turn of the century, Hearn was considered one of the finest, if not the finest, of American prose stylists. He was certainly one of the masters of the Stevensonian style. As literary tastes changed, he was thought of more as a writer of pretty but dated essays about Japanese tame crickets and of sentimental ghost stories. After his death, his literary reputation was further damaged by the publication of several collections of his florid earlier work. His all-but-final reputation was as a lush, frothy stylist whose essays and stories were about as important as the pressed flowers likely to be found between their pages.

In fact, Hearn’s Japanese writings demonstrate economy, concentration, and great control of language, with little stylistic exhibitionism. Their attitude of uncritical appreciation for the exotic and the mysterious is as unmistakably nineteenth century as the fine prose idiom with which it is consistent.

lafc2.jpgIn spite of the incredible changes that have taken place in Japan since Hearn’s death in 1904, as an informant of Japanese life, literature, and religion he is still amazingly reliable, because beneath the effects of industrialization, war, population explosion, and prosperity much of Japanese life remains unchanged. For Hearn the old Japan — the art, traditions, and myths that had persisted for centuries — was the only Japan worth paying attention to. Two world wars and Japan’s astonishing emergence as a modern nation temporarily extinguished the credibility of Hearn’s vision of traditional Japanese culture. But both in the West and in Japan interest in the old forms of Japanese culture is increasing. In Tokyo there are still thousands of people living the old life by the traditional values alongside the most extreme effects of Westernization. Pet crickets, for example, still command high prices, and more people apply their new prosperity to learning tea ceremony, calligraphy, flower arrangement and sumi-e painting than ever before. Ghost stories like those told by Hearn are popular on television; three of his own were recently combined to make a successful movie that preserves his title, Kwaidan.

One of the foreigners’ (and Westernized, secularized Japanese intellectuals’) myths of Japan is that the Japanese are a fundamentally secular, irreligious people. Nothing could be less true. The great temples swarm with pilgrims and are packed during their major festivals. Buddhism is more popular than ever. Shinto and Shingon and Tendai Buddhism perpetuate rites that began long before the dawn of Japanese history.

Although it is no longer true, if it ever was, that Japan is totally “Westernized,” it is certainly the most Post-Modern of all the major nations today. With an economy which has ceased to be based on the mechanical, industrial methods of the nineteenth century (really because the old industrial capital structure was destroyed and everything dates from 1946), Japan has moved into the electronic age more completely than any other nation. Yet any Japanese who wishes can still make immediate contact with the Stone Age.

Hearn foresaw the industrialization of Japan and her development of imperialist ambitions. As much as possible he avoided the atmosphere of modernization, spending his summers away from Tokyo at Yaizu, a small fishing village where today there is a Hearn monument. His happiest period in Japan was the early years he spent as a country school teacher in Matsue on the southwest coast. His house and garden there are still preserved, and a Hearn museum is located next door. The essay “In a Japanese Garden” in his book Glimpses of Unfamiliar Japan describes his home and Matsue.

Beginning with Charles Eliot’s Japanese Buddhism, there has grown up an immense bibliography of Buddhological works in Western languages. Since World War II, there is an ever greater store in the United States of books on Zen, which has become a popular form of Existentialism. There is no interpreter of Japanese Buddhism quite like Hearn, but he is not a Buddhologist. Far from it. Hearn was not a scholar, nor was he in the Western sense a religious believer. What distinguishes him is an emotional identification with the Buddhist way of life and with Buddhist cults. Hearn is as good as anyone at providing an elementary grounding in Buddhist doctrine. But what he does incomparably is to give his reader a feeling for how Buddhism is lived in Japan, its persistent influence upon folklore, burial customs, children’s riddles, toys for sale in the marketplace, and even upon the farmer’s ruminations in the field. For Hearn, Buddhism is a way of life, and he is interested in the effects of its doctrine upon the daily actions and common beliefs of ordinary people. Like the Japanese themselves, he thinks of religion as something one does, not merely as something one believes, unlike the orthodox Christian whose Athanasian Creed declares: “Whosoever would be saved, it is necessary before all things that he believe . . .”

One of the things Hearn admires about Buddhism is its adaptability to the spiritual and historic needs of a people. If they need a pantheon of gods, Buddhism makes room for them. If they need to fix upon a savior, Buddhism provides one. But the Buddhist elite, the more learned monks, never lose sight of the true doctrine. I will never forget a symposium in which I once took part along with a number of Buddhist clergy. A Westerner asked the leading Shinshu abbot, “Do you really believe in the existence of supernatural beings like Amida and Kannon, and in a life after death in the True Land Paradise of Amida?” The abbot answered very quietly, “These are conceptual entities.” In fact the Diamond and Womb Mandalas with their hundreds of figures (sometimes represented by quasi-Sanskrit letters) are tools for meditation. The monk moves from the guardian gods at the outer edge, in to the central Buddha — the Vairocana — and at last beyond him to the Adi Buddha — the Pure, unqualified Void.

Yet, popular rather than “higher” Buddhism is Hearn’s main subject, and he always is careful to distinguish between the metaphysically complex Buddhism of the educated monks and the simpler, more colorful Buddhism of the ordinary people.

The only peculiarity in Hearn’s Buddhism is his habit of equating it with the philosophy of Herbert Spencer, now so out of date. However, this presents few difficulties for the modern reader, as his Spencerianism can be said to resemble Buddhism more than his Buddhism resembles Herbert Spencer. Also, it is not Spencer’s Darwinism, “red in tooth and claw,” but Spencer’s metaphysical and spiritual speculations that have influenced Hearn’s interpretation of Buddhism. We must not forget that Teilhard de Chardin, who certainly is not out of date, is, in the philosophical sense, only Herbert Spencer sprinkled with holy water. Philosophies and theologies come and go, but the group experience of transcendence is embedded in human nature, and when it is abandoned, theology, philosophy, and eventually culture, perish.

It is difficult to think of a better guide to Japanese Buddhism for the completely uninformed than Hearn, though there are others who may be his equals. Certainly the popularizers of Zen are not. Zen, after all, is a very special sect, in many ways more Vedantist or Taoist than Buddhist. And of course as the religion of the Japanese officer caste and of the great rich it plays in Japan a decidedly reactionary role. Hearn’s Buddhism is far less specialized than Zen. It is the Buddhism of the ordinary Japanese Buddhist of whatever sect.

The first distinction to be made in any consideration of Buddhism itself is that Christianity is the only major religion whose adherents live lives and hold beliefs diametrically opposed to those of its founder. Nothing could be less like the life of Jesus than that of the typical Christian, clerical or lay. Imagine thirteen men with long beards, matted hair, and probably lice, in ragged clothes and dusty bare feet, taking over the high altar at St. Peter’s in Rome or the pulpit of a fashionable Fifth Avenue sanctuary. The Apostolic life survives in only odd branches of Christianity: the Hutterites, some Quakers, even Jehovah’s Witnesses, but not, as everyone knows, in official and orthodox denominations. Catholicism carefully quarantines such people in monasteries and nunneries where a life patterned on that of the historic Jesus is not wholly impossible to achieve. The opposite is true of Buddhism. No matter how far the sect — Lamaism, Zen, or Shingon — may have moved from the Buddhologically postulated original Buddhist Order, all sects of Buddhism are pervaded by the personality of the historic Siddhartha Gautama.

The historicity of almost all the details of what are generally considered to be the earliest Buddhist documents is subject to dispute and in many instances is improbable. The earliest surviving Life of Buddha was written hundreds of years after his death. The prevailing form of Buddhism in Japan, Mahayana, seems to Westerners more like a group of competing, highly speculative philosophies than a religion. The complete collection of Hinayana, Mahayana and Tantric Buddhist texts makes up a very large library. In addition, there are many thousands of pages of noncanonical commentary and speculation. Yet out of it all emerges, with extraordinary clarity, a man, a personality, a way of life and a basic moral code.

lafc.jpgBuddha was born in Kapilavastu, now Rummimdei, Nepal, sometime around 563 BC and died about 483 BC in Kusimara, now Kasia, India. His personal name was Siddhartha Gautama. Buddha, The Enlightened One, is a title, not a name, as is Shakyamuni, the saint of the Shaka clan. In Japan, the historic Buddha is commonly known as Shakya. He was a member of the Kshatriya warrior caste, the son of the ruler of a small principality.

For six years Buddha lived with five other ascetics in a grove at Uruvela practicing the most extreme forms of self-mortification and the most advanced techniques of Hatha Yoga, until he almost died of starvation. He gave up ascetic life, left his companions, and traveled on. At Bodh Gaya he seated himself under a Bo tree (ficus religiosa) and resolved not to get up until he had achieved true enlightenment. Maya, the personification of the world’s illusion, with his daughters and all the attendant incarnate sins and illusions, attacked him without success. Gautama Siddhartha achieved final illumination, entered Nirvana and arose a Buddha: an Enlightened One. He returned to his five companions at Uruvela and preached to them the Middle Way between self-indulgence and extreme asceticism. They were shocked and repudiated him, but after he had preached to them the Noble Eightfold Way and the Four Truths, they became the first Buddhist monks.

The first Truth is the Truth of suffering: birth is pain, old age is pain, sickness is pain, death is pain, the endless round of rebirths is pain, the five aggregates of grasping are pain. The second Truth is the cause of pain: the craving that holds the human being to endless rebirth, the craving of the passions, the craving for continued existence, the craving for nonexistence. The third Noble Truth is the ending of pain: the extirpation of craving. The fourth Noble Truth is the means of arriving at the cessation of pain: the Noble Eightfold Path, which is right views, right intentions, right speech, right action, right livelihood, right effort, right mindfulness, right concentration (or contemplation). This doctrine is the essence of Buddhism, common to all of its otherwise divergent sects. It is always there, underlying the most extreme forms of Tantrism or Amidism. It produces in the personality of the devout Buddhist what the Japanese would call the iro, the essential color of the Buddha-life.

As Hinduism was taking form in the Upanishads, it began to teach the doctrine of the identity of the individual self, the Atman, and of the universal self, Brahman as Atman. Buddha attacked the Atman doctrine head-on, denying the existence of the individual or absolute self. He taught that the self is simply a bundle of skandhas, the five aggregates of grasping: body, feeling, perception, mental elements, and consciousness. The skandhas that comprise the self are momentary and illusory in the flux of Being — but they do cause and accumulate karma, the moral residue of their acts in this life and in past lives. It is karma which holds the aggregates embedded in the bonds of craving and consequence until the skandhas disintegrate in the face of Ultimate Enlightenment. In the most philosophical teaching of Buddhism, it is the karma and the skandhas which reincarnate. The individual consciousness or soul, as we think of it, disappears. But the universal belief in the reincarnation of the individual person has always overridden this notion. The ordinary Buddhist in fact believes in the rebirth of the self, the atman.

It is these doctrines which distinguish Buddhism. Many ideas which we think of as especially Buddhist are actually shared by Hinduism, by Jainism, and in fact by many completely secular modern Indians — transmigration, Yogic practices (some modern Buddhologists have held that Buddhism is only a special form of Yoga, anticipating its final synthesis in the Yoga Sutras of Patanjali). Vedic gods appear at all the crucial moments in Buddha’s life, from his conception to his entry into final Nirvana. Some time after its inception, Buddhism developed the practice of bhakti, personal devotion to a Savior, parallel to that of Hinduism. But always what distinguishes Buddhism is the Buddha Way, the Buddha-life, the all-pervasive personality of its founder, as the personality of Krishna in the Bhagavad Gita does not.

The fifty years after his illumination Buddha spent traveling and preaching, usually with a large entourage of monks. In his eightieth year he stopped at the home of Cunda the smith, where he and his followers were given a meal of something to do with pigs. The language is obscure — pork, pigs’ food, or something that had been trampled by pigs. Buddha became ill and later stopped in the gardens of Ambhapala, where he announced to his monks that he was about to enter Parinirvana, the final bliss. He lay down under the flowering trees and died, mourned by all creation, monks, laymen, gods, and the lowest animals. His last words were, “The combinations of the world are unstable by nature. Monks, strive without ceasing.”

This is the account preserved by the Pali texts, the sacred books of the Theravada Buddhists, of the religion of Ceylon, Burma, and the countries of the Indo-Chinese peninsula. Pali is a dialect of a small principality in Northern India, now forgotten in its homeland. The Pali texts are earlier than all but fragments of Buddhist Sanskrit documents, but this does not necessarily mean that the Hinayana (“The Lesser Vehicle”) Buddhism which they embody is the most primitive form of the religion. Theirs is simply the religion of the Theravada, “The religion of the Elders,” one of the early sects. However, up until the reign of Ashoka, the saintly Buddhist emperor who ruled more of the Indian subcontinent than anyone before him, Buddhism seems to have been a more or less unified religion resembling the later Hinayana. From the reign of Ashoka to the beginning of the Christian era two currents in Buddhism began to draw more and more apart until Mahayana, “The Greater Vehicle,” became dominant in the North and in Java. All the forms of Japanese Buddhism with which Hearn came into contact are rooted in the Mahayana tradition.

The many Mahayana texts are differentiated from the postulated Buddha Word as it appears in Pali by several radically different, indeed contradictory, beliefs and practices. In Hinayana man achieves Nirvana, or advances towards it in a future life, solely by his own efforts to overcome the accumulated evil karma of thousands of incarnations. There is devotion to the Founder as the Leader of the Way, but no worship, because there is nothing to worship. The difference is the same as that which the Roman Catholic Church calls dulia, adoration of the saints, and latria, adoration of God. Mahayana introduced the idea of saviors, Bodhisattvas, who have achieved Buddhahood but who have taken a vow not to enter Nirvana until they can take all sentient creatures with them. As saviors they are worshipped with a kind of hyper-dulia, as is the Blessed Virgin in Roman Catholicism. Buddhism was influenced by the great wave of personal worship that swept through India, bhakti, the adoration of Krishna, the incarnation of Vishnu, or of Kali, the female embodiment of the power of Shiva. At least theoretically above the Bodhisattvas arose a pantheon of Buddhas of whom Vairocana was primary. Later, an Adi-Buddha was added above him. It is disputable if either properly can be called the Absolute. If there is any absolute in Buddhism, it is Nirvana, which in fact means the religious experience itself. From Vairocana emanate the four Dhyana Buddhas, the Buddhas of Contemplation, of whom Amida is the best known, and of whom the historic Shakyamuni is only one of four, although in his most transcendental form he can be equated with Vairocana or the Adi Buddha.

lafc4.jpgThe story of the development of Mahayana as it spread from what is now Afghanistan and Russian Turkestan to Mongolia and Indonesia to Tibet, China and Japan, while it died out in India, would take many thousands of words to tell. There are traces of Buddhism in China two hundred years or more before the Christian era. Its official introduction is supposed to have occurred in the first century AD. From then until the Muslim conquest of India, Chinese pilgrims visited India and brought back caravan loads of statuaries and sutras (sacred texts) which were translated into Chinese.

Indian missionaries emigrated to China and taught and translated. Buddhism was introduced into Korea in the fourth century and had thoroughly established itself in the three countries of the peninsula by the seventh. From there it passed to Japan in the sixth century.

The first missionaries converted the Soga Clan, which was then the power behind the Japanese throne. For the greater part of a century Buddhism was almost exclusively the religion of a faction of the nobility, and its fortune varied with the factional struggles of the court. In 593 AD Prince Shôtoku became the effective head of state. His knowledge of Buddhism and of the more profound meanings of Mahayana was extraordinary. He not only saved Buddhism from rapidly becoming a cult of magic and superstition, but like Ashoka in India before him, he went far to make it a religion of the people. He copied sutras in characters of gold on purple paper. He preached the doctrines of Mahayana to the common people as well as to the court. He established hundreds of monasteries, nunneries and temples. Not least, he promulgated a kind of charter which modern Japanese called The Seventeen Article Constitution, in which Buddhist ethics and, to a lesser degree, Confucianism were established as the moral foundations of Japan. To this day he is regarded by many as an avatar of Avalokiteshvara, Kuan Yin in Chinese and Kannon or Kwannon in Japanese — the so-called Goddess of Mercy and the most popular of all Bodhisattvas.

By the eighth century Buddhism had become Japan’s official state religion, a feat Hearn credits to Buddhism’s absorption and expansion of the older Shinto worship of many gods, ghosts, and goblins (the gods, Buddhas or Bodhisattvas, the ghosts beings in transit from one incarnation to another, and the goblins, gakis, beings suffering in a lower state of existence). By the thirteenth century most of the major forms of Japanese Buddhism — a religion quite distinct from Buddhism elsewhere in the world — had been established, though minor sects continued to proliferate.

Ten large sects dominate Japanese Buddhism. The oldest of these are Tendai and Shingon. First was Tendai, established by the monk Saichô in 804 on Mt. Hiei northeast of Kyoto (Heian kyo), facing the most inauspicious direction. Not long afterwards the monk Kukai returned from China and introduced Shingon, which became the Japanese form of Tantric Buddhism. In China, Tendai attempted a synthesis of the various schools and cults in the great complex of monasteries on Mt. T’ien Tai. The similar monastic city on Mt. Hiei sheltered a wide variety of cults, doctrines, and philosophies. Basically, however, Japanese Tendai modified what in India was known as “right-handed” Tantrism, which we see today in the Yellow Hat sect of Tibetan Lamaism in exile. All the great Buddhist sutras were studied, the doctrine of the Void, the doctrine of Mind Only, the vision of reality as the interpenetration of compound infinitives of Buddha natures of the Avatamsaka Sutra, and the complex panpsychism of the Lankavatara Sutra. Most popular, however, was the Lotus Sutra (Hokkekyo in Japanese), the Saddharma Pundarika Sutra, the only major Buddhist document a Japanese lay person is at all likely to have read. Tendai is a ceremonial religion, and only in recent years has it done much for the laity except to permit them to participate in pilgrimages and to watch public ceremonies.

Shingon is even more esoteric than Tendai and is in fact Japanese Lamaism. Its doctrines are occult, its mysteries are not divulged to the people, and many of its rites are kept secret. The worship of Buddhas and Bodhisattvas as sexual dualities or as terrifying wrathful figures is not as common in Japan as in Tibet, though in both cultures the emphasis on magic formulas, gestures, spells and special methods of inducing trance remains essential. It is not known how many Tantric shastras (scriptures secondary to sutras) survive and are studied in Shingon monasteries, but recent discoveries and paintings of this literature are read by the more learned Japanese monks. “Left-handed” Tantrism, with its cult of erotic mysticism, survives underground in Tachigawa Shingon.

The worship of Amida which began in India around the advent of the Christian era, almost certainly under the influence of Persian religion, effected a complete revolution in Japanese Buddhism when it was introduced in the ninth century. Originally sheltered within the Tendai sect, Amidism grew to be the most popular form of Buddhism in Japan — and the one with which Hearn was most familiar. Amida is the Buddha of Endless Light whose paradise, The Pure Land, is in the west. He has promised that any who believe in him and call on his name will be saved and at death will be reborn in his Pure Land. Buddha, of course, insisted that by oneself one is saved and thus achieves, not paradise, but Nirvana, which far transcends any imaginable paradise. Hearn, however, observed that few Japanese even knew of the concept of Nirvana. For them Amida’s Pure Land was the highest heaven imaginable. Buddha also forbade worship of himself or others and considered the gods inferior to human beings because they could not escape the round of rebirths and enter Nirvana. Amidism, as a gesture to orthodoxy, teaches that the older Buddhism is too hard for this corrupt age and that the Pure Land, unlike other paradises, provides a direct stepping stone to Nirvana. As the Amidist sects developed in Japan, the doctrine of salvation by faith became more and more extreme. At first, it was necessary to invoke the name of Amida many times a day and especially with one’s last words, but finally one had only to invoke it once in a lifetime. This was enough to erase the karma, the consequences, of a life of ignorance and sin.

The Japanese monk Nichiren, who played a role not unlike that of the Hebrew Prophets, taught that salvation could be won by reciting the words “Namu Myohorengekyo,” “Hail to the Lotus Sutra!” The Lotus Sutra is a sort of compendium of Mahayana Buddhism, lavishly embroidered with miraculous visions, with thousands upon thousands of Buddhas, Bodhisattvas, gods, demigods and lesser supernatural beings. But its important chapter is the Kannon (Avalokiteshvara), which raises the Bodhisattva to a position similar to that of Amida, The Savior of the World, “He Who Hears The World’s Cry.” The earliest Kannon statues and paintings seem to have reached Japan from the oasis cities of Central Asia. Their peculiar sexlessness led the Japanese, as it did the Chinese, to think of the Bodhisattva as a woman. Not just Westerners, but most Japanese, refer to him as the Goddess of Mercy, and cheap modern statues which depict him holding a baby bear a striking resemblance to popular representations of the Virgin Mary.

The secret of the tremendous success of Amidism and Nichirenism is that they are congregational religions. The largest of all Buddhist sects, the Amidist Jodo-Shinshu, is in this sense much like a modern Christian denomination. But in other respects, and despite its tremendous pilgrimages, Buddhism seems inaccessible to the common Japanese. Very few people know anything about the profound and complex metaphysics of the Mahayana speculation. A surprising number do know the life of Buddha as it is told in Hinayana, which scarcely exists in Japan, and do try to model their lives on the Buddha-life — with remarkable success. But for most secular Japanese, a Buddhist monk is just a kind of undertaker, to be called upon only when somebody dies.

Zen Buddhism cultivated a special sensibility that many Japanese people think of as Japanese. The tea ceremony, sumi-e ink painting, the martial arts (archery, sword play, jiu-jitsu, judo, aikido, wrestling), flower arrangement, pottery, and haiku survive as creative expressions of the Zen sensibility in pursuit of perfection. But this sensibility has weakened in most modern Japanese.

Zen is often translated as Enlightenment (Ch’an or Dhyana), but it means something like illumination, specifically illumination achieved by systematic religious meditation of the kind we identify as yoga. It is supposed to have been introduced to China by a missionary Indian monk, Bodhidharma, probably in the sixth century. It spread to Japan in the thirteenth as the long civil wars were beginning, became popular with the military castes and the great rich, and for a long time dominated the intellectual and artistic life of the country. Zen owed its powerful influence to the fact that it began as a revolt against the Buddhist cults of its time and reverted to what the nineteenth century was to call “Primitive” Buddhism. It rejected the salvation by faith and the devotional worship of Amidism, the cults of Kannon and the Lotus Sutra (“By yourself alone shall you be saved,” says Gautama). It reinstated yogic meditation with a view to final enlightenment as the central and essential practice of the Buddhist religious life. Finally, it reinstated Shakyamuni himself, Shaka, as he is known in Japanese: its special interpretation of the Buddha-life is modeled on his.

Since World War II, Zen Buddhism has become enormously popular in the West, and largely in response to its reception here it has seen an intellectual revival in Japan. Although Hearn was familiar with Zen theories and practices, and had Zen Buddhist friends, he wrote little about the sect that was to become the most influential in the West. Neither Zen as a manifestation of aristocratic traditions nor Zen as a popular fad interested him. Instead, he kept his eye on what had persisted in Japanese Buddhism through the centuries among the farmers, fishermen, and other poor folk. Many of their beliefs inform their stories, and many of their customs in turn have stories behind them. It was the survival of Buddhism in such forms that above all else engaged Hearn.

Hearn’s role in the spread of Buddhism to the West was a preparatory one. He was the first important American writer to live in Japan and to commit his imagination and considerable literary powers to what he found there. Like the “popular” expressions of Buddhist faith that were his favorite subject, Hearn popularized the Buddhist way of life for his Western readers. And he was widely read, both in his articles for Harper’s Magazine and the Atlantic Monthly, and in his numerous books on Japan. Hearn’s essays, with their rich descriptions and queer details, almost never generalizing but staying with a particular subject, always backed by the likeable and enthusiastic personality of Hearn himself, and always factually reliable, satisfied the vague and growing curiosity of his American readers about the mysterious East.

At St. Cuthbert’s school, at age fifteen, Hearn had discovered that he was a pantheist. That is not unusual for a fifteen-year-old, and the fact that pantheism is unaccepted in Christian doctrine or in Western philosophical thought normally suffices to extinguish the common adolescent philosophy or to transmute it to something less vulnerable. But the idea stuck with Hearn, and when finally, at forty, he arrived in Japan, he was delighted to find that he could now exercise and explore his intuition of God-in-All. If Hearn entered Japanese culture and achieved understanding of Japanese Buddhist (and Shinto) thought with unprecedented rapidity for a Westerner, it is because his own spirit had always longed for an atmosphere in which his belief in the sentience and blessedness of all Nature could flourish.

Hearn never became a Buddhist, and he remained skeptical about certain of Buddhism’s key doctrines — such as the relationship of karma and rebirth — but he passionately believed that Buddhism promoted a far better attitude toward daily life than did Christianity. It would be up to more scholarly and less imaginative writers to begin to translate and preach specific Buddhist doctrines, but Hearn has done much to translate the spirit of Japanese Buddhism and to prepare Western society for it.

KENNETH REXROTH
1977

 

This essay was originally published as the Introduction to The Buddhist Writings of Lafcadio Hearn (1977). It was reprinted in World Outside the Window: Selected Essays of Kenneth Rexroth (1987). The Buddhist Writings collection is out of print, but dozens of other Hearn books are still available.

Copyright 1987 Kenneth Rexroth Trust. Reproduced by permission of New Directions Publishing Corp.

 

Nazarbaev rieletto Presidente del Kazakhstan: significato e reinterpretazioni

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Nazarbaev rieletto Presidente del Kazakhstan: significato e reinterpretazioni

Dal nostro corrispondente ad Astana Dario Citati, Direttore del Programma “Eurasia” dell’IsAG

Ex: http://www.geopolitica-rivista.org


Le quinte elezioni presidenziali nella storia del Kazakhstan indipendente, tenutesi domenica 26 aprile 2015, si sono concluse con l’ampiamente prevista vittoria del Presidente uscente Nursultan Nazarbaev, che guida lo Stato centroasiatico dal 1991, anno in cui il Paese ottenne la piena sovranità dopo la dissoluzione dell’Unione Sovietica. Il verdetto delle urne è risultato un autentico plebiscito, con il 97,7% delle preferenze che hanno premiato Nazarbaev. I due avversari, il candidato “verde” Abelgazi Kussainov e Tunguz Syzdykov del Partito Comunista del Popolo, hanno raccolto rispettivamente l’1,6% e lo 0,7%.

Prima ancora delle valutazioni sul significato di tali percentuali – cioè nei briefing e nelle conferenze stampa tenutesi nella giornata del voto quando non si conoscevano i risultati definitivi – molti degli osservatori internazionali hanno tenuto a sottolineare la piena regolarità procedurale del voto. Per l’Italia erano presenti, in qualità di osservatori OSCE, il Sen. Sergio Divina e l’On. Riccardo Migliori, Presidente emerito dell’Assemblea Interparlamentare OSCE. Entrambi hanno affermato che le operazioni di voto si sono svolte con trasparenza, in un clima di elevata partecipazione ai seggi e quasi di “festa nazionale”. Il Segretario Generale dell’Organizzazione per la Cooperazione di Shangai, Sergej Mezencev, ha parimenti confermato la regolarità delle operazioni di voto in tutti i seggi visitati.

Per quanto attiene invece al significato politico della tornata elettorale, nonché al livello di democratizzazione del Paese, altri osservatori indipendenti hanno fornito elementi importanti di valutazione. Secondo Richard Weitz dello Hudson Institute di Washington, ad esempio, “le elezioni del 2015 confermano che in Kazakhstan gli istituti di rappresentanza si sviluppano positivamente”. Per comprendere l’enorme divario di percentuali tra il vincitore e gli sconfitti, ha quindi sostenuto che “la qualità intrinseca delle elezioni non può essere valutata in base ai criteri europeo-occidentali, perché simili paragoni indurrebbero a un giudizio sbagliato sugli sforzi del Paese nell’implementazione delle proprie riforme: queste ultime vanno invece valutate alla luce dell’eredità storica del Kazakhstan, nonché del suo livello di sviluppo sociale”.

Anche un altro osservatore occidentale, Daniel Witt, ha affermato che “il giudizio sulla qualità democratica delle elezioni non si può basare solo sulla descrizione di un singolo evento”, in quanto “gli appuntamenti elettorali sono un processo continuo di perfezionamento, da condurre attraverso la comparazione tra le elezioni di oggi e quelle del passato, per verificare il progresso raggiunto a ogni tornata elettorale”.

In base a questi giudizi si può affermare che il senso politico di queste elezioni presidenziali del 2015 sta soprattutto in un test di fiducia della popolazione verso lo stesso Nursultan Nazarbaev, l’uomo che incarna il destino stesso del Kazakhstan indipendente. Un test che avviene peraltro in un momento delicato di transizione, segnato da uno scenario geopolitico molto teso su cui influiscono la stessa crisi ucraina e le sanzioni in Russia che hanno avuto ripercussioni anche sul mercato kazako. D’altra parte, queste elezioni presidenziali avrebbero dovuto tenersi nel 2016, ma sono state anticipate al 2015 sia per evitare la sovrapposizione con le elezioni parlamentari, sia per consentire una programmazione più sistematica per iniziative di grande rilievo nel futuro prossimo come l’Expo2017.

Si è soliti affermare che per un Paese come il Kazakhstan, ventiquattro anni dopo l’ottenimento dell’indipendenza, la stabilità e la garanzia di uno sviluppo pacifico sono ancora oggi più importanti di una concezione della democrazia all’occidentale, segnata cioè dal multipartitismo e dall’assenza di una figura personale carismatica. Ciò è senz’altro plausibile: al momento dello scioglimento dell’URSS, il Kazakhstan era considerato fra i Paesi più a rischio implosione e caos. Il suo percorso di stabilizzazione interna, nonché l’apertura alle organizzazioni e alla cooperazione internazionale sono in genere unanimemente riconosciuti come positivi, se valutati in base alle condizioni di partenza, e restano un elemento imprescindibile per comprendere le ragioni di un consenso così vasto per Nazarbaev.

Ma c’è un fattore non meno rilevante per collocare in un’ottica più vasta il senso di queste elezioni. Forse più di qualsiasi altro Paese ex sovietico, il Kazakhstan è riuscito a diminuire significativamente la presenza nello Stato nell’economia e a favorire la libertà d’impresa privata (a livello di piccola e media imprenditoria e senza liberalizzazioni “traumatiche”), spesso in tempi rapidissimi. Vale la pena ricordare che solo tra il 2012 e il 2013 esso è passato dal 71° al 51° posto tra i Paesi a maggiore competitività economica nell’annuale classifica mondiale stilata dal World Economic Forum e ancora oggi è indicizzato come un Paese estremamente conveniente per esportazioni e investimenti.

È ben noto quanto, nelle società contemporanee, la concorrenza economica e la libertà d’impresa siano strettamente legate allo sviluppo della democrazia e della competizione politica. La modernizzazione di questa repubblica centroasiatica è cominciata soprattutto a partire dalla graduale concessione delle libertà economiche dopo settant’anni di monopolio di Stato. La riconferma di Nazarbaev può essere letta quindi anche come un riconoscimento per l’aumento di tali libertà, a cui la generazione nata e cresciuta nel Kazakhstan indipendente dovrà far seguire un consequenziale sviluppo politico e civile.

Egipto, Grecia y Chipre crean un frente unido contra la Turquía de Erdogan

Ex: http://www.elespiadigital.com

Por segunda vez en seis meses los líderes de Egipto, Grecia y Chipre (la parte greco-chipriota) se han reunido la pasada semana en Nicosia, la capital chipriota, con el fin de crear una coalición antiturca en Oriente Medio y el Este del Mediterráneo. Ellos también discutieron la situación en Palestina, la explotación de las reservas de gas y la lucha contra el terrorismo.

La cumbre tripartita -a la que acudió el presidente egipcio, Abdel Fattah al Sisi, el de Chipre, Nicos Anastasiades, y el primer ministro griego, Alexis Tsipras- discutió temas de tipo económico, político y de seguridad y tuvo lugar dentro del marco dirigido a crear un frente unido contra Turquía en un momento en el que este último país hace gala de una actitud expansionista y de agresión contra sus vecinos.

En relación al terrorismo la cumbre discutió los asuntos regionales, en especial el crecimiento del EI y sus actividades en la región del Mediterráneo, desde el Norte del Sinaí hasta las costas de Libia. Sisi dijo que el EI supone una amenaza directa a Egipto, y Grecia y Chipre mostraron también su preocupación por las actividades del grupo terrorista en el Mediterráneo. Grecia señaló que Turquía permite al EI cruzar su territorio, sin ningún obstáculo, para dirigirse a Siria e Iraq.

En el tema de Palestina, los participantes llamaron a una reanudación de las negociaciones de paz con vistas al establecimiento de un estado palestino con su capital en Jerusalén Este. La declaración final de la cumbre también subrayó que “Egipto hará esfuerzos para lograr un acuerdo de cese el fuego a largo plazo en la Franja de Gaza”.

Cooperación contra Turquía

Por su parte, los tres líderes han acordado ejercer un contrapeso al impacto negativo de las políticas turcas en la región y, sobre todo, su apoyo al terrorismo. Ellos mostraron la necesidad de colaborar en este sentido para alcanzar la estabilidad en la región a la vez que promueven los intereses económicos de los tres países.

Existe también una disputa histórica en lo que respecta a la ocupación del Norte de Chipre por Turquía desde hace 40 años. Grecia está preocupada por las aspiraciones expansionistas del presidente turco, Recep Tayyip Erdogan, y su respaldo a las organizaciones terroristas. Egipto, por su parte, ve a Turquía como una amenaza a la estabilidad por su apoyo al grupo de los Hermanos Musulmanes.

Grecia y Chipre están considerados como los mayores apoyos de Sisi en la Unión Europea y han trabajado para impedir la imposición de sanciones contra el Egipto de Sisi tras el derrocamiento de Mohammed Mursi y de los Hermanos Musulmanes.

Sancties tegen Rusland treffen centraal Azië hard

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Door: Henk Jurgens

Ex: http://www.doorbraak.be

Sancties tegen Rusland treffen centraal Azië hard

De Centraal-Aziatische republieken lijden zwaar onder het Europees embargo van Russische producten.

In Rusland werken miljoenen gastarbeiders uit de voormalige Sovjetrepublieken. Velen van hen zijn er illegaal. Allen sturen ze geld naar hun families thuis, veel geld. Volgens de Wereldbank hangt 21% van de Armeense economie, 31,5% van de economie van Kirgizië, 42% van de Tadzjiekse en 12% van de Oezbeekse economie af van deze geldzendingen. Veel van de arme gezinnen op het platteland zijn hiervan volledig afhankelijk.

Volgens The Guardian werken er 2,4 miljoen Oezbeken in Rusland. Zes tot zevenhonderdduizend zijn legaal, de anderen leven zonder geldige papieren. Oezbekistan heeft ongeveer 29 miljoen inwoners. The Moscow Times berichtte dat er in 2014 meer dan 200 000 illegale Tadzjieken door de Russen de grens zijn overgezet. Er wordt geschat dat er nog ruim een miljoen Tadzjieken in Rusland leven. Tadzjikistan heeft acht miljoen inwoners.

De exacte cijfers over de gastarbeiders zijn onbekend. Zoals overal op de wereld doen ook de gastarbeiders het werk dat de autochtonen niet willen doen. En nu het economisch slechter gaat als gevolg van de lage olieprijs en de sancties verdringen de Russen de gastarbeiders weer uit hun slecht betaald, ongeschoold werk. In het eerste kwartaal van 2015 is de Russische economie al met 2% gekrompen. De centrale bank van Rusland voorziet voor het jaar 2015 een economische krimp van 4%. Begin dit jaar heeft de Russische regering wetgeving afgekondigd waardoor het moeilijker wordt voor gastarbeiders van buiten de EEU om een verblijfsvergunning te krijgen. De EEU, de Euraziatische Economische Unie, is door Rusland opgericht om een vrijhandelszone tussen de voormalige Sovjetrepublieken, vergelijkbaar met die van de EU, te krijgen. Kazachstan, Wit-Rusland, Armenië en Kirgizië zijn lid, Oezbekistan en Tadzjikistan niet. Immigranten van buiten de EEU moeten voor ze een verblijfsvergunning krijgen eerst inburgeringcursussen volgen en examens afleggen in de Russische taal en de Russische geschiedenis. Verder betalen ze drie keer zoveel voor een werkvergunning in Moskou dan immigranten uit de EEU. In 2010 werkten 72% van de Tadzjiekse gastarbeiders in Moskou.


Als gevolg van de sancties tegen Rusland en de lage olieprijs is de Russische roebel gedevalueerd. Het naar huis gestuurde geld is daardoor minder waard. Niet alleen is er voor de gastarbeiders minder werk, hun inkomen daalde ook dramatisch. De Wereldbank verwacht dat ze in 2015 voor 10 miljard USD minder naar huis kunnen sturen. Volgens The Economist overweegt een kwart van de gastarbeiders om weer naar huis te gaan, maar thuis is er geen werk. De vrees voor sociale onrust als gevolg van werkloosheid en armoede is bij de politieke elite van de thuislanden groot.

Een land als Tadzjikistan staat onder grote politieke druk vanuit Moskou om lid van de EEU te worden. Door de devaluaties van de roebel is de somoni, de Tadzjiekse munt, ten opzichte van de roebel 35% meer waard geworden. De export naar Rusland staat daardoor onder grote druk.
Ook Oezbekistan overweegt, volgens The Diplomat, zich bij de EEU aan te sluiten. Het land was een belangrijke partner voor de Verenigde Staten tijdens hun oorlog in Afghanistan maar nu Amerika zich uit Afghanistan terug trekt vervalt de noodzaak hun bevoorrading via Oezbekistan te laten lopen.


Kirgizië is inmiddels tot de EEU toegetreden. Het is een klein, arm land met 5,5 miljoen inwoners. Volgens The Diplomat controleert Rusland de economie van Kirgizistan. Buiten de Vallei van Fergana, de vallei tussen Kirgizië, Oezbekistan en Tadzjikistan, met zijn vruchtbare landbouwgronden is er weinig economische activiteit. Alleen de toeristenindustrie is een beetje in opkomst zoals ik tijdens mijn verjaardag in 2009 in Bishkek, de hoofdstad, heb mogen ervaren.

Net als in Turkmenistan en Oezbekistan hangt ook de export van de Kazachse olie en gas af van Russische pijpleidingen. Kazachstan heeft nauwe economische banden met Rusland. In 2013 bedroeg de Russische export naar Kazachstan 17,7 miljard USD en de Kazachse export naar Rusland $5,8 miljard. Afgelopen jaar is de handel met Rusland echter met 20% afgenomen. Het land heeft vooral veel last van goedkope Russische producten die de markt overspoelen. In februari vroegen ondernemers de regering de import van een aantal Russische producten, waaronder auto's, voedsel en fruit drastisch te beperken. Goedkope Russische producten verdringen de Kazachse. De Tenge, de Kazachse munt, is het afgelopen jaar met 20% ten opzichte van de US dollar gedevalueerd maar de roebel devalueerde nog veel meer. Een roebel was in juni 2014 nog 5,44 tenge waard, begin 2015 was dit gedaald tot 3 tenge.

Het Amerikaanse ratingbureau Standard & Poor verwacht dat het bruto nationaal product van Kazachstan in 2015 met 1,5% zal dalen. Dit komt voornamelijk door de lage olieprijzen. Ruim 20% van het bnp en ruim 60% van de export komt voor rekening van de olie- en gasindustrie. De Kazachse begroting gaat uit van een olieprijs van 80 USD per vat. Op het ogenblik ligt dit rond de $60. Het land zit dan ook door de sancties tegen Rusland en de lage olie- en gasprijs op de wereldmarkt in grote economische problemen. Het is dan ook geen wonder dat president Nazarbaev samen met Lukashenko, de president van Wit-Rusland, er alles aan doet om de burgeroorlog in de Oekraïne te beëindigen en daardoor de sancties tegen Rusland te laten opheffen. Afgelopen december sloot hij een contract met Kiev om Kazachse steenkool aan Oekraïne te gaan leveren. Ook de Minsk-akkoorden die min of meer tot een staakt-het-vuren in Oost Oekraïne hebben geleid zijn na bemiddeling van de beide presidenten tot stand gekomen.

Er zijn berichten dat ook ambassadeurs van de Europese Unie met Russische parlementariërs gaan praten over een mogelijke beëindiging van de sancties. Om de burgeroorlog in de Oekraïne definitief te beëindigen is een dialoog met Rusland noodzakelijk. Ook de NAVO-top die jarenlang in het geheim met de Russische militairen in gesprek was moet weer met de Russen gaan praten. Het is onverantwoord dat deze discussies zijn stil gevallen.
Natuurlijk moeten de Russen zich uiteindelijk uit Oost-Oekraïne terug trekken, maar dat geldt ook voor de ruim duizend Amerikaanse trainers en waarnemers die het leger van Kiev 'adviseren'.


Voor de arme gezinnen op het platteland van Centraal-Azië is beëindiging van de sancties tegen Rusland op kort termijn noodzakelijk.

 

Zentralasien – Die neue Zielscheibe für die USA

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Zentralasien – Die neue Zielscheibe für die USA

F. William Engdahl

Seit der Zeit, als die CIA mehr als 100 Mudschahedin, islamische Gotteskrieger – unter ihnen ein fanatischer Saudi namens Osama bin Laden – für einen zehn Jahre währenden Stellvertreterkrieg gegen Einheiten der Sowjetarmee in Afghanistan bezahlte und ausbildete, ist Washington von der Idee besessen, weit nach Zentralasien vorzudringen, um einen Keil zwischen China und Russland zu treiben.

Ersten Versuchen während der Anwesenheit amerikanischer Truppen in Afghanistan nach dem 11. September 2001 war nur mäßiger Erfolg beschieden. Jetzt will es Washington offenbar erneut versuchen. US-Botschafter Richard M. Miles wurde sogar aus dem Ruhestand zurückgerufen, um eine neue Farbenrevolution in die Wege zu leiten.

Washington fühlt sich offenbar zu der neuen Konzentration auf Zentralasien gedrängt. Denn weit davon entfernt, sich den finanziellen Sanktionen der USA und der EU zu beugen, wirkt Russland dynamischer denn je und schließt allerorten strategisch wichtige Verträge über wirtschaftliche und militärische Zusammenarbeit ab. Und Russlands eurasischer Nachbar, die Volksrepublik China, präsentiert Pläne für den Bau von Öl- und Gaspipelines und Hochgeschwindigkeits-Eisenbahnverbindungen quer über den eurasischen Kontinent bis nach Russland. Darauf scheint Washington nun zu reagieren.

Das Problem der Neokonservativen in Washington liegt in ihrer mangelnden Kreativität, die Folgen ihres Vorgehens zu verstehen, genauer gesagt: Sie sind reichlich dumm. Und ihre Tricks sind inzwischen allgemein bekannt, nicht nur in Moskau, sondern auch in Usbekistan, Kirgistan und anderen ehemaligen zentralasiatischen Teilrepubliken der Sowjetunion.

Der kommende Wirtschaftsboom in Zentralasien

Die zentralasiatischen Republiken, insbesondere Kirgistan und Usbekistan, liegen strategisch wichtig zwischen China, Kasachstan und Russland. Das bedeutet: Sie liegen im Zentrum des zukünftigen Wirtschaftsbooms, der mit Chinas neuem Hochgeschwindigkeits-Eisenbahnnetz der Neuen Seidenstraße kommen wird. Durch diese Eisenbahnverbindungen entsteht eine hocheffiziente Überlandverbindung, die auch bei möglichen Unterbrechungen des Seeweges durch die USA offenstehen und in ganz Eurasien rapide wachsenden Handel ermöglichen –potenziell auch den Handel mit Europa, wenn die EU jemals den Mut aufbringt, sich Washington zu widersetzen.

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http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/f-william-engdahl/zentralasien-die-neue-zielscheibe-fuer-die-usa.html

Les juifs éthiopiens ne veulent plus être les «nègres» d’Israël

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LES FALACHAS ET LE RACISME A L’ISRAÉLIENNE

Les juifs éthiopiens ne veulent plus être les «nègres» d’Israël

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
Israël s’est retrouvé aux prises avec une «  intifada «  noire. Tout a commencé il y a une dizaine de jours, lorsqu’une chaîne de télévision israélienne a diffusé une vidéo montrant deux policiers passant à tabac, sans raison, un soldat de peau noire. Le lendemain, un autre Israélien d’origine éthiopienne a également été battu dans la rue, mais par trois inspecteurs municipaux cette fois.
 
Ce qui s’est passé a déclenché un mouvement de protestation contre les violences policières vis à vis des noirs, similaire à celui des USA.

Arrivés massivement en Israël dans le courant des années 1980, les juifs d’Ethiopie représentent aujourd’hui 2% de la population de l’Etat hébreu mais 30% de sa population carcérale et 40% de sa jeunesse délinquante.

Sans doute parce qu’ils étaient pauvres et illettrés, les olim (nouveaux immigrants) ont immédiatement souffert du racisme. Depuis lors et contrairement aux autres communautés de la diaspora, les ex-Ethiopiens sont les seuls juifs à ne pas pouvoir émigrer comme ils le veulent en Israël. Ils sont soumis à un quota et lorsqu’ils veulent acquérir un logement, l’Etat ne leur accordera une aide que s’ils installent dans des zones excentrées bien définies où les infrastructures sociales sont aussi défaillantes que le système scolaire.

Les manifestations violentes en Israël de juifs éthiopiens rappellent étrangement les manifestations des originaires d’Afrique du Nord dans les années 1970. Les mêmes causes produisent les mêmes effets. La cohabitation de communautés de différentes contrées ne se fait pas sans heurts, même si elles ont en commun la même religion. Hier, les juifs d’Afrique du Nord souffraient de discrimination et aujourd’hui c’est au tour des juifs éthiopiens, victimes en plus de racisme.

En Israël, dans les années 1970, les Blacks Panthers, par similitude avec les Afro-Américains, conduits par le leader marocain Charlie Biton, avaient créé un mouvement de protestation et de soutien des immigrants d’origine marocaine. En communauté de destin avec les Arabes israéliens, ils avaient constitué la première organisation qui s’était donnée pour mission d’œuvrer pour la justice sociale et pour la défense des défavorisés orientaux, victimes de discrimination dans le pays.

En mars 1971, les Blacks Panthers avaient manifesté pour protester contre la pauvreté de leur communauté, contre l’écart entre riches et pauvres et contre les tensions ethniques dans la société juive. Le 18 mai 1971, entre 5.000 et 7.000 manifestants s’étaient réunis à la place Sion à Jérusalem alors que la manifestation avait été interdite par la police. Les forces de l’ordre s’étaient violemment opposées à une foule en colère faisant une vingtaine de blessés hospitalisés et 74 arrestations. Le Premier ministre de l’époque, Golda Meir, avait refusé de reconnaître ce mouvement social. Mais la manifestation du 18 mai avait contraint le gouvernement israélien à prendre en compte les revendications des Orientaux en créant une commission dont les conclusions avaient confirmé que la discrimination existait à de nombreux niveaux de la société.

Les Falachas ou Falashas étaient des habitants de l'Éthiopie, maintenant qualifiés en Israël de « juifs éthiopiens ». Le terme Falasha est rarement utilisé par les juifs éthiopiens qui emploient plutôt Beta Israël (la « maison d’Israël », au sens de la « famille d’Israël »). Il signifie en amharique « exilé » ou « immigrés » et est généralement considéré comme péjoratif. Les Beta Israël ont une origine mal définie. Ils ont vécu pendant des siècles dans le Nord de l’Éthiopie, en particulier les provinces du Gondar et du Tigré. Après avoir bénéficié de petits États indépendants jusqu’au XVIIe siècle, ils ont été conquis par l'empire d'Éthiopie, et sont devenus une minorité marginalisée, à laquelle il était interdit de posséder des terres et qui était accusée d’avoir le « mauvais œil ».
 

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Ils rentrent en contact avec le judaïsme occidental à la fin du XIXe siècle. À compter du début du XXe siècle, une redéfinition en profondeur de l'identité de la communauté se fait jour et l'amène à se considérer désormais comme juive, et plus seulement comme Beta Israël. Cette évolution réduit progressivement les forts particularismes religieux originels et rapproche la religion des Beta Israël du judaïsme orthodoxe.

En 1975, le gouvernement israélien reconnaît la judaïté des Beta Israël. Ceux-ci vont alors mener une difficile émigration vers Israël dans les années 1980 et 1990. En 2009, ils sont environ 110 0002 en Israël.

Les Beta Israël eux-mêmes ont deux principaux récits concernant leurs origines. Selon le premier, « la plus répandue dans la tradition orale », les Beta Israël descendraient des Israélites ayant accompagné le prince Ménélik, fils du roi Salomon et de la reine de Saba lorsqu’il apporta l’arche d’alliance en Éthiopie, au Xe siècle av. J.-C. On peut noter que ce récit est étroitement connecté à la légende des chrétiens d’Éthiopie concernant l’Arche d’alliance. Elle en est peut-être une adaptation.

racisme,israël,anthropologie,ethnologie,éthiopie,afrique,affaires africaines,falachasLe second récit présente les Beta Israël comme les descendants de la tribu de Dan, une des « Dix tribus perdues » (déportées par les Assyriens en 722 avant Jésus-Christ). En Israël, ce récit tend à devenir dominant, sans doute car il est officiellement accepté par le grand rabbinat israélien en 1973.

On trouve aussi des récits moins répandus et qui tendent à disparaître de la tradition orale Beta Israël :
  • les Falashas descendraient d’un groupe d’Hébreux ayant refusé de suivre Moïse lors de la sortie d’Égypte.
  • selon un récit du XIXe siècle, qui semble aujourd’hui disparu, les Falashas seraient des Éthiopiens convertis par Moïse lors d’une ancienne visite dans le pays.
  • les Falashas seraient venus en Éthiopie à la suite de la fuite d’Israélites après la prise de Jérusalem en 587 avant Jésus-Christ par les Babyloniens.
  • les Beta Israël se considèrent comme les descendants des Hébreux .

Les Falashas n’ont pas une perception claire et unique du lien entre eux-mêmes et leurs ancêtres supposés. Mais la réciproque est encore plus vraie.
 

Lieutenant-colonel David Galula: peut-on être prophète en son pays?

Lieutenant-colonel David Galula: peut-on être prophète en son pays?

Par le Capitaine (R) MATTHIEU MEISSONNIER

Ex: http://www.penseemiliterre.fr

L’enseignement de l’éthique est une composante essentielle de la formation du militaire. Le présent article présente une nouvelle approche pédagogique de cet enseignement : l’intégration de dilemmes éthiques dans les exercices tactiques.

gaula.jpgPlus significatif est l'estime tout à fait exceptionnelle dans laquelle il tient l'auteur. Paraphrasant Bernard Brodie à propos de «De la guerre» de Clausewitz, il écrit : «De la même façon, on peut dire de l'ouvrage de Galula qu'il est à la fois le plus grand et le seul grand livre jamais écrit sur la guerre non conventionnelle» et quelques lignes plus loin : «Il sera considéré un jour comme le plus important des écrits militaires français du siècle dernier. C'est déjà le cas aux États-Unis».

Face à tant d'éloges et de mystère, on peut se demander qui est ce génie méconnu et ce qu'on peut apprendre de sa théorie et de sa praxis alors même que l'armée française est à nouveau placée face au défi de l'asymétrie et de la contre-insurrection ?

De sa biographie, qu'a tentée de reconstituer Philippe de Montenon dans la présentation de l'édition française, on sait peu de choses.

On a toutefois l'impression d'un officier hors norme et au parcours original marqué par des expériences nombreuses de la guerre insurrectionnelle.

Né à Sfax en Tunisie en 1919, il entre à Saint-Cyr en 1939 et est mobilisé en 1940 avec sa promotion. Après l'armistice, il reprend la scolarité à Aix-en-Provence jusqu'à sa radiation des cadres en 1941 pour « judaïté ». Il retourne alors en Afrique du Nord, où, en juillet 1943, il est réintégré dans l'armée par le général Giraud et participe à la fin de la Seconde guerre mondiale. C'est ensuite que son parcours se distingue, car plusieurs affectations l'amènent à être en contact avec les guérillas ou les actions de contre-insurrection, plusieurs fois en Chine et en Asie où il s'instruira des expériences malaisienne, indonésienne et philippine, mais aussi en Grèce au moment du conflit contre les communistes. De l'observation, il passera à la pratique en Algérie où il commandera une compagnie à partir de l'été 1956.

Ce parcours et sa manière de servir l'on fait remarquer, ses chefs louant sa vivacité et son esprit d'initiative «gagnant à ne pas être bridé» mais qui ne plaît pas à tous.

Son service en Algérie incite l'armée française à l'envoyer aux États-Unis en 59-60 et c'est à cette occasion qu'il noue les contacts, notamment avec la Rand Corporation, qui l'amèneront à prendre la plume. C'est justement parce que l'armée lui refuse le détachement qu'il sollicite en 1962 pour occuper un poste de visiting fellow à Harvard, qu'il demande sa mise en disponibilité.

C'est au cours de ce séjour aux États-Unis qu'il publie en anglais ses deux seuls livres. Le premier est un récit de son expérience algérienne. Publié en 1962, il est intitulé «Pacification in Algeria, 1956-1958». Il n'a pas encore fait l'objet d'une traduction en français. Le second, publié en 1963, est un ouvrage théorique, c'est le fameux «Counterinsurgency Warfare, Theory and Practice».

Il meurt en France en 1968.

galula2.jpgLes motivations pour écrire de David Galula sont en partie personnelles et politiques. Il fait clairement partie des officiers qui désapprouvent le tournant pris par la politique algérienne de la France, persuadés que la victoire - y compris politique - était à portée. Il y a donc une part de justification. L'aspect politique est également important, il est réellement anticommuniste et veut contribuer à lutter contre l'extension du communisme.

Il est donc vraisemblable que la proposition de la Rand corporation, think tank marqué à droite, de venir exposer et publier ses théories en Amérique l'ai séduit au moment où ses aspirations de carrière auraient sans doute été contrariées. Pour la Rand, il s'agissait sans doute d'être précurseur car si les États-Unis avaient pu prêter un certain appui à Mao ou aux indépendantistes contre leurs tutelles coloniales, ils se trouvaient à l'époque de plus en plus confrontés au développement de maquis communistes contre des régimes alliés aussi bien en Amérique du Sud (Cuba en 1962) qu'en Asie (Vietnam).

Ces considérations circonstancielles - mais on pourrait en écrire autant d'un Clausewitz - n'ont pas arrêté le lecteur américain et ne doivent pas plus arrêter le lecteur français dans sa volonté de découvrir une pensée militaire profondément novatrice, moderne et plus complexe qu'il n'y paraît. Surtout, elles ne doivent pas estomper l'ambition théorique de Galula et sa volonté de se situer au niveau des principes.

David Galula se place volontairement dans la lignée des penseurs, qui depuis les origines ont voulu définir les lois de la guerre. S'il ne croit pas possible de disposer d'une martingale, «Nul joueur d'échec n'a jamais trouvé d'ouverture garantissant la victoire, et nul n'en trouvera jamais», il croit possible et nécessaire de dégager des leçons de l'expérience qui peuvent être érigées en lois et en principes. Il écrit à ce propos : «De telles analyses ont débouché, à l'extrême, sur l'idée que nulle leçon ne pouvait être tirée des guerres passées, étant entendu que la conduite de la guerre n'est jamais qu'affaire d'intuition et de circonstances. À l'opposé, elles ont conduit à l'élaboration de doctrines soi-disant incontournables érigées en article de foi».  

Dégager l'originalité de la guerre contre-insurrectionnelle et en établir les lois est donc l'objectif de sa démarche théorique. Là réside son apport et la raison de le lire aujourd'hui.

Il démontre ainsi 7 éléments cruciaux qui changent les cadres de pensée :

·       L'originalité de la guerre contre-insurrectionnelle par rapport à la guerre classique ;

·       La différence de la manœuvre contre insurrectionnelle par rapport à la manœuvre insurrectionnelle ;

·       La place centrale de la population et ce que cela implique ;

·       Le rôle du pouvoir civil et politique, plaçant l'autorité militaire dans une position seconde ;

·       Les conditions militaires de la victoire ;

·       La grille de lecture de l'insurrection ;

·       Le mode opératoire idéal.

Le premier apport, c'est-à-dire la différence avec la guerre classique, peut paraître évident, mais il demande à être compris en profondeur.

En effet, dès ce premier élément, il s'inscrit en fait en opposition avec «La guerre moderne» du colonel Trinquier sur la question de l'alignement sur la violence de l'ennemi. Compte tenu des dérives qu'une telle conception a pu entraîner, la démarche de Galula est dès l'abord plus moderne et plus éthique, ce n'est pas le moindre de son intérêt. Plus encore, il s'oppose à Clausewitz - on retrouve ce parallèle - en montrant que la guerre contre-insurrectionnelle est tout sauf une montée aux extrêmes. Ainsi à 45 ans d'intervalle, il s'oppose de la façon la plus ferme à la lecture que fait René Girard de Clausewitz[1] et d'Huntington, qui croit voir dans les événements de ces dernières années l'irrésistible montée en puissance de la violence mimétique.

Dans la guerre classique, les mêmes quatre lois s'appliquent aux deux adversaires : la victoire appartient au plus fort, au plus déterminé, à celui qui conquiert et conserve l'initiative et peut bénéficier de l'effet de surprise. En découlent- les mêmes trois principes : la concentration des efforts, l'économie des forces et la liberté d'action, complétés par  la sûreté de la force.

Au contraire, dans la guerre contre-insurrectionnelle, un des protagonistes, «l'insurgé», y échappe et dénie à celui qui le combat, que Galula dénomme «loyaliste», la possibilité de se placer sur ce terrain. Cette guerre obéit donc à ses propres lois, ses propres principes.

Certains ont cru pouvoir les trouver en lisant les manuels de guérilla.

Mais selon Galula, la solution ne s'y trouve pas et c'est là son second apport. C'est ne pas comprendre le conflit que de vouloir nier l'incontournable asymétrie. Il écrit : «Comment et contre qui, par exemple, pourrait-il [le loyaliste] utiliser les tactiques de son ennemi ? Il est le seul à offrir des cibles à des opérations de guérilla. Il ne peut pas se muer en guérillero sans disposer du soutien effectif de la population, que seul peut garantir une organisation politique ancrée dans les masses. Si tel était le cas, l'insurgé n'en disposerait pas et donc ne pourrait pas exister. Cela ne signifie pas qu'il n'y ait pas de place dans le combat de contre-insurrection pour de petites opérations de type commando, mais plutôt que ces dernières ne peuvent pas constituer la forme principale du combat de contre-insurrection». De même, il est pour le loyaliste contre-productif d'employer des forces clandestines.

Cela s'explique par le fait que la dynamique même de l'insurrection est la transformation d'une ressource immatérielle - la cause - en ressources matérielles - les forces armées, le territoire. De ce fait, au moins avant que l'insurgé n'ait atteint un certain niveau de puissance, le loyaliste ne peut se défaire de ce qui le caractérise - la supériorité classique - et de ses corollaires - la rigidité et la disparité des coûts et des efforts. Il ne peut non plus utiliser de manière systématique cet avantage conventionnel contre l'insurgé qui préfèrera abandonner tout point de fixation.

Si l'insurrection ne peut être contrée par une tactique classique...

...c'est qu'un tel mode opératoire ne permet pas d'atteindre l'objectif véritable qui est l'ascendant sur la population. C'est l'effet majeur de l'insurgé comme du loyaliste, Galula le formule ainsi : «Si l'insurgé [ou le loyaliste] parvient à dissocier la population du loyaliste [ou de l'insurgé], à la contrôler physiquement et à obtenir son soutien actif, il gagnera la guerre».

galula1.JPGCette constatation a des conséquences très importantes qu'il faut comprendre et savoir décrypter. Ainsi, la réussite d'une embuscade et, plus généralement, «l'attrition de l'ennemi est un effet secondaire du combat de guérilla mais ne représente pas son but essentiel» si elle ne conduit à modifier le rapport de force au regard du contrôle sur la population.

Le soutien de la population étant aussi vital pour l'une que pour l'autre partie, c'est le seul moyen pour les loyalistes de contraindre l'insurgé à ne pas refuser le combat. En effet, face à la volonté du loyaliste de reprendre le contrôle d'une zone donnée, le principe même de l'action de l'insurgé est de s'appuyer sur sa faiblesse et sa souplesse pour esquiver à chaque fois qu'il n'est pas en position de force tout en gardant son implantation clandestine. Galula a cette formule : «Les opérations conventionnelles n'ont généralement pas plus d'effet qu'une tapette à mouches». Le loyaliste qui ne peut pas adopter une tactique similaire risque en outre de s'épuiser dans des opérations de diversion qui, efficaces dans une guerre classique (bataille de la Somme durant celle de Verdun), sont inutiles voire contre-productives dans une guerre contre-insurrectionnelle comme l'offensive Atlante durant la bataille de Dien Bien Phu.

Cependant, «Si l'insurgé est fluide, la population, elle, ne l'est pas». «En concentrant ses efforts dans la population, le loyaliste compense sa propre rigidité et assure le plein emploi de ses moyens». Ainsi, «lorsque le loyaliste met la pression non pas sur directement l'insurgé mais sur la population, qui est la vraie source de puissance de son adversaire, celui-ci ne peut pas réellement refuser le combat car il courrait alors à sa perte».

Ces trois premiers éléments expliquent la quatrième grande conclusion de Galula relative aux rapports entre le pouvoir civil et l'autorité militaire.

Pour lui, la guerre contre-insurrectionnelle est marquée par la prépondérance permanente du politique au cours de la guerre, alors que dans un conflit traditionnel, une fois la guerre déclarée les opérations prennent souvent l'ascendant.

Cette prépondérance a une double dimension opérationnelle et institutionnelle.

En termes opérationnels, la politique prend une place essentielle car le militaire ne représente guère que 20% environ de l'ensemble des missions à accomplir du déclenchement des hostilités à la victoire finale. En effet, la population étant le centre de l'attention, cela nécessite de maintenir un seuil de violence le plus bas possible afin de gêner le moins possible la vie normale et la reconstruction d'un état de paix. Il écrit même : «La politique devient par elle-même une fonction opérationnelle. Les interactions entre le politique et le militaire deviennent si fortes qu'on ne peut plus nettement les séparer».

De là réside la tentation, qui est pour Galula une erreur, de vouloir faire faire aux militaires l'ensemble des tâches parce qu'ils ont la maîtrise du terrain, et de leur donner de surcroît l'autorité sur l'ensemble du processus. Au contraire, le pouvoir civil doit conserver la primauté sur le militaire à tous les échelons, même le plus bas, et assurer la coordination avec l'administration civile. Il s'agit notamment de la police et de la justice mais pas seulement, ce sont toutes les dimensions de l'appareil administratif qui sont concernées et qui permettront le rétablissement d'un processus politique normal.

Le cinquième apport de sa théorie est d'énumérer, sans doute pour la première fois, les conditions d'une victoire dans la partie militaire du conflit.

Elles sont aujourd'hui relativement bien connues mais elles prennent plus de force dans la cohérence d'ensemble de sa pensée. Quatre sont particulièrement notables dans le contexte actuel.

·   La première est l'importance des effectifs et leur ratio par rapport à la population et aux insurgés. Face à ces derniers, il l'estime entre 1 contre 10 et 1 contre 20. Leur insuffisance est d'ailleurs, selon lui, la cause fondamentale de l'échec français en Indochine. La recherche de ce ratio amène souvent à recourir à la conscription.

·   La seconde est le fait que «Une guerre révolutionnaire est avant tout une guerre d'infanterie». Les armées modernes doivent abandonner la plus grande part de leur organisation et de leurs matériels organiques pour gagner en souplesse et en proximité. Seuls doivent être conservés les matériels utiles, par exemple, à la concentration rapide des forces contre la guérilla comme les hélicoptères de transport.

·   La troisième est la minimisation de l'usage de la force et la maîtrise de la violence, ce qui implique une troupe formée à cela. Elle implique également la limitation au maximum des bavures et, si c'est utile, leur sanction publique et immédiate. En outre, la force doit prévoir la réparation immédiate de tout dommage.

·   Enfin, dans ce type d'opérations, le militaire ne peut être politiquement neutre. Il doit s'impliquer personnellement pour le succès et contre la cause utilisée par l'insurrection. Il doit donc adhérer non pas aux aspects politiciens circonstanciels du pouvoir, mais aux principes qui sous-tendent les institutions loyalistes.

Décryptant les différents types d'insurrection et leur fonctionnement...

...Galula fournit une grille de lecture et d'identification de son stade d'avancement. Ce point n'est pas seulement théorique, il est directement opérationnel, car il convient pour le loyaliste d'agir le plus vite possible avec succès. En outre, si l'insurrection en arrive au stade de la violence déclarée, il lui faudra engager à bon escient et avec l'ampleur nécessaire la force armée.

Galula relève que, trop souvent, les gouvernements ne prennent pas la juste mesure des événements auxquels ils sont confrontés et ne parviennent pas à mobiliser les moyens légaux, financiers et militaires pour contrer l'insurrection au moment où elle est la plus faible.

Il distingue deux modèles d'insurrection : «L'orthodoxe communiste» qui vise non seulement à la prise du pouvoir mais aussi à la transformation de la société, et un second, «bourgeois nationaliste» qui n'a que le renversement du gouvernement loyaliste pour but. Pour ne donner qu'un exemple, il est frappant de noter dans un livre de 1963 cette analyse de ce qui serait la première étape de son second modèle, dite du «terrorisme aveugle» : «Le but de cette étape est d'obtenir de la publicité pour le mouvement et pour sa cause et, en focalisant l'attention du public, d'attirer des supporters potentiels». Ces attentats qui demandent peu d'effectifs doivent être «aussi spectaculaires que possibles, en vagues concentrées, coordonnées et synchronisées». Comme précédemment, l'attrition de l'ennemi n'est qu'un objectif secondaire.

Enfin, Galula propose un mode opératoire idéal...

...en 8 étapes, pour réduire une guérilla. Il est très fortement inspiré de la pratique française en Algérie mais prend une dimension supplémentaire du fait de sa cohérence avec les apports théoriques évoqués ci-dessus.

Ainsi dans la première étape du processus visant à reprendre pied dans un secteur donné et à détruire la guérilla armée, on comprend pourquoi le résultat de sa simple expulsion est satisfaisant puisque le vrai objectif à ce stade est de retrouver la possibilité d'exercer son ascendant sur la population, la destruction de la guérilla en résultant nécessairement in fine. Cela implique donc un mode opératoire spécifique, notamment un ratissage en double sens, extérieur-intérieur puis intérieur-extérieur visant certes à détruire mais également à expulser les guérilleros qui soit refuseront le combat s'ils pensent pouvoir revenir par la suite, soit l'accepteront conscient de la volonté du loyaliste sur la population.

La chronologie qu'il préconise prend également plus de force. À cet égard, il est intéressant de noter que les élections locales n'arrivent qu'en 5ème étape et l'organisation d'un parti national en 7ème étape, ce qui implique que la contre-insurrection soit à un état avancé dans de nombreuses autres régions. Cela inciterait certainement à la prudence au regard de la pratique occidentale plutôt inverse dans les opérations récentes comme en Irak et en Afghanistan où les élections ont été organisées rapidement et présentées comme le couronnement d'un processus alors même que le travail de pacification n'était pas réellement en voie d'achèvement.

Au final, se pose la question de la pertinence de la théorie de Galula dans les engagements d'aujourd'hui et la portée de son travail.

galula3.JPGSi l'on veut bien ne s'attacher qu'aux éléments circonstanciels, Galula apparaît bien comme un précurseur et, par la profondeur de sa réflexion, comme un théoricien incontournable. Il fait percevoir la «révolution copernicienne» nécessaire à la victoire contre une guérilla, c'est-à-dire le changement de centre de gravité des opérations militaires par rapport au conflit classique.

Lui reprocher de ne pas prendre en compte le terrorisme islamiste post-11septembre est un anachronisme et vraisemblablement une injustice. En effet, les deux modèles de guérillas qu'il distingue ne sont pas sans points communs avec ce terrorisme et peut-être aurait-il introduit un troisième modèle intermédiaire s'il avait été à même de le faire.

Une lacune plus importante est peut-être la faible prise en compte des spécificités de la guerre contre-insurrectionnelle en milieu urbain, mais là aussi il ne faut pas en exagérer la portée car il s'agit plus d'une dimension plus opérative que théorique.

Découvrir et déjà relire et travailler la pensée du Lieutenant-colonel Galula apparaît donc opportun. Il faut souhaiter que sa célébrité récemment acquise permette de rendre disponibles ses archives, travaux préparatoires, articles ou cours qu'il n'a pas manqué de rédiger aux États-Unis ou en France. Pourra ainsi être complétée et précisée une pensée dont l'apport est considérable, ne serait-ce que par l'influence qu'elle exerce auprès des Américains et par sa diffusion croissante à tous leurs alliés.

S'il n'a pas été prophète en son pays, David Galula mérite assurément d'intégrer le cercle des «pères fondateurs» de la «pacification à la française» aux côtés de noms plus illustres comme les maréchaux Gallieni ou Lyautey.



[1] Achever Clausewitz, Carnets Nord, Paris, 2007, 363 p.

Jünger o la mística de la violencia

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Jünger o la mística de la violencia
Ex: http://elpais.com
 
Ha sido el gran acontecimiento del otoño editorial en Alemania. Tres años después de su muerte aparecen los artículos 'malditos' de Ernst Jünger, textos escritos durante la República de Weimar que el pensador germano se negó a incluir en sus obras completas. El nacionalismo, el heroísmo, la guerra y la destrucción son sus claves.

Desde la muerte de Ernst Jünger en 1998 no ha transcurrido un solo año sin que saliese al mercado alemán alguna novedad perteneciente a su legado intelectual. Varios especialistas trabajan con ahínco en distintos ámbitos con el fin de publicar todos los escritos que puedan resultar de interés para la comprensión de un escritor tan polémico como longevo. Después de la publicación de varias correspondencias con distintas personalidades de su tiempo, esta vez le ha tocado el turno a sus artículos 'malditos' durante el periodo de Weimar, una publicación esperada, puesto que Ernst Jünger se negó a incluirlos en la edición de sus Obras completas en Klett-Cotta. Esta editorial, sin embargo, ha reunido todos los artículos políticos escritos entre 1919 y 1933, 145 en total, en un volumen separado, excelentemente comentado y anotado por el politólogo Sven Olaf Berggötz.

POLITISCHE PUBLIZISTIK, 1919-1933

Ernst Jünger Sven Olaf Berggötz (editor) Klett-Cotta. Stuttgart, 2001 850 páginas. 98 marcos alemanes

Jünger estaba obsesionado con una revolución, viniese de donde viniese, siempre que fuese nacional

Otro de los alicientes de este volumen es que por fin se ofrecen ordenados cronológicamente los artículos dispersos en varios periódicos o revistas como Arminius, Das Reich, Die Standarte, Der Widerstand o el Völkischer Beobachter, la mayoría de ellos, efímeros órganos de propaganda nacional-revolucionaria, que han servido como arsenal para atribuir a Jünger un claro papel de precursor del nacionalsocialismo o para hacer hincapié en su apología de la violencia. Y no se puede negar que muchos de estos artículos son dinamita, no sólo por su contenido, sino por un estilo fascinante que rompe las limitaciones del panfleto político; no resulta extraño que Jünger se convirtiese en el escritor más solicitado en ese tipo de publicaciones; su prosa limpia y acerada, pero al mismo tiempo de un radicalismo deslumbrante, encontró una entusiástica acogida en numerosos jóvenes, frustrados por la derrota y posterior humillación de Versalles. Tampoco olvidemos que a Jünger le rodeaba el nimbo de su condición de héroe de guerra, era el representante y el símbolo de una generación que lo había sacrificado todo y se creía traicionada por fuerzas oscuras de la retaguardia: la leyenda de la puñalada por la espalda que también Jünger asumió y difundió.

ej8258-1093770.jpgEn estos artículos, que muestran la obsesiva actividad proselitista del autor, no nos encontramos con el Jünger elogiado por Hermann Hesse o H. G. Gadamer, con el ensayista profundo, el novelista imaginativo o el observador preciso, sino con el agitador político que lanza sin ambages su mensaje subversivo. No obstante, en estos escritos también se puede comprobar cierta evolución temática e intelectual. En los primeros textos se ocupa principalmente de la experiencia guerrera, del valor del sacrificio y de la sangre como cemento de una nueva sociedad, a lo que se une un profundo odio a la burguesía y a la República de Weimar. Jünger consideraba que en su generación había surgido un nuevo 'tipo humano', forjado en la guerra de material y de trincheras, a quien, a su vez, correspondía forjar un nuevo mundo: 'Como somos los auténticos, verdaderos e implacables enemigos del burgués, nos divierte su descomposición. Pero nosotros no somos burgueses, somos hijos de guerras y de enfrentamientos civiles...'. Inspirándose en Nietzsche, Spengler y Sorel, y haciendo suyo el pathos del futurismo italiano, Jünger ensalza el odio y la destrucción como elementos creativos: 'La verdadera voluntad de lucha, sin embargo, el odio verdadero, se alegra de todo lo que destruye a su contrario. La destrucción es el único instrumento que parece adecuado en las actuales circunstancias'. En estos pasajes, el escritor adopta un nihilismo heroico que convierte la violencia en un fin en sí mismo, en una experiencia mística del combatiente que debe continuar su lucha en la sociedad civil. En ellos desarrolla una estética pura de la violencia que se mueve en un vacío ético y que, supuestamente, según el autor, debería generar nuevos valores.

Mitrailleurs_allemands_en_1918.jpgEn el terreno ideológico, los artículos reflejan una visión particular y nebulosa que no llega a identificarse con ninguna de las ideologías dominantes. Sus rasgos principales son, en su vertiente negativa, un profundo sentimiento antidemocrático y antipacifista, así como un fuerte rechazo de las instituciones, excluyendo al ejército como encarnación de la idea prusiana. Su odio a la República de Weimar es manifiesto; una República, si bien es cierto, que se ha definido con frecuencia como la 'democracia sin demócratas' y que era el blanco favorito del desprecio de la mayoría de los intelectuales. Aunque Jünger se confiesa nacionalista, en concreto 'nacionalista de la acción', no asocia el concepto con una forma política concreta, más bien se limita a describir vagamente modelos utópicos o retóricos que encontrarán un desarrollo más maduro en su libro El trabajador. Armin Mohler empleó el término 'revolución conservadora' para explicar esta posición política, pero Jünger también se acercó al nacionalismo de izquierdas de un Niekisch e incluso colaboró en su revista Der Widerstand, prohibida con posterioridad por los nacionalsocialistas. La impresión que recibimos es que Jünger estaba obsesionado con una revolución, viniese de donde viniese, siempre que fuese nacional. En sus escritos solía dirigirse a 'los nacionalistas, los soldados del frente y los trabajadores'. Este empeño revolucionario fue el que le acercó al nacionalsocialismo en los primeros años del movimiento: 'La verdadera revolución aún no se ha producido, pero se aproxima irresistiblemente. No es ninguna reacción, sino una revolución auténtica con todos sus rasgos y sus manifestaciones; su idea es la popular, afilada hasta un extremo desconocido; su bandera es la cruz gamada; su forma de expresión, la concentración de la voluntad en un único punto: la dictadura. Sustituirá la palabra por la acción, la tinta por la sangre, la frase por el sacrificio, la pluma por la espada'.

No obstante, en los años treinta se advierte cierto distanciamiento del nacionalsocialismo quizá debido a la influencia de su hermano, F. G. Jünger, y de Niekisch. Jünger rechazó la oferta de Hitler para ocupar un escaño en el Reichstag, y en el año 1933 interrumpió sus colaboraciones, evitando dar el paso hacia el paganismo político nazi, ni siquiera en la forma del colaboracionismo oportunista de Heidegger, Carl Schmitt o Gottfried Benn. La edición de los artículos políticos de Ernst Jünger, de cuyo contenido se deduce claramente su terca resistencia a 'resucitarlos', supone una decisión acertada, sobre todo porque así se dispone de una imagen completa de un escritor controvertido que no dudó en 'maquillar' algunos pasajes escabrosos de su obra temprana; una actitud que despertó rechazo incluso entre sus lectores más afines. Pero también podemos decir que esta obra adquiere una importancia extraordinaria porque explica el comportamiento posterior de una juventud fascinada por la violencia, la cual, por esta causa, fue presa fácil del totalitarismo y víctima de su producto: la guerra total; tampoco tenemos que resaltar mucho su actualidad, pues nos hallamos en una nueva dimensión de la violencia, cuyos portadores asumen hasta sus últimas consecuencias esa visión mística del acto destructivo y del sacrificio que tanto sufrimiento ha traído y traerá a la humanidad.