samedi, 11 novembre 2023
La profonde corrélation entre l'uniformité idéologique et la dégradation esthétique
La profonde corrélation entre l'uniformité idéologique et la dégradation esthétique
par Riccardo Paccosi
Source : Riccardo Paccosi & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/la-profonda-correlazione-tra-uniformazione-ideologica-e-degradazione-estetica
Précisément à l'heure où Disney se retrouve sous le feu même des " tirs amis " - c'est-à-dire qu'il est attaqué par des publications mainstream comme Wired et Huffington Post - je voudrais faire une mise au point sur ce que j'ai écrit il y a deux jours.
Je pense que la soumission de la production culturelle à la propagande idéologique est la cause - le moteur principal - de la longue série d'échecs qui, au cours des deux dernières années, a affecté le genre des cinecomics.
Cela ne signifie pas pour autant que la désaffection du public soit directement liée à un rejet de l'idéologie woke professée par les studios.
Au contraire, cette désaffection provient, dans une très large mesure, du fait d'être confronté à des productions au scénario de plus en plus bâclé, aux personnages de moins en moins attachants, ainsi qu'à des séries télévisées qui racontent en dix heures une intrigue sans lendemain qui aurait facilement pu être structurée en une heure et demie.
Ce fait soulève toutefois la question suivante : dans quelle mesure la standardisation idéologique est-elle la cause du déclin esthétique et formel de la qualité ?
Je crois que la réponse à cette question indique un lien causal fort entre les deux aspects.
Sans qu'il soit nécessaire de nous abreuver d'une liste encyclopédique d'exemples, même au niveau du sens commun, il devrait être évident que la propagande - quelle que soit sa nature et sa couleur - impose aux arts un principe d'instrumentalité, de simplification et d'uniformisation. Avec la soumission du langage artistique à la propagande, ce sont les styles qui disparaissent, la poétique qui disparaît, bref, tout ce qui peut être qualifié d'"originalité" qui disparaît. Avec la soumission à la propagande, nous avons en somme la netflixisation de la production culturelle, c'est-à-dire que celle-ci devient un ensemble monocolore et monosaveur dominé par une sorte d'"aurea mediocritas" omniprésente qui efface tout trait stylistique et d'auteur.
En ce sens, nous pouvons donc énoncer la thèse selon laquelle le public s'est désintéressé des films-momiques en raison des conséquences esthétiques de sa soumission à une idéologie, et non en raison d'une réaction de rejet à l'égard de cette idéologie spécifique.
Par ailleurs, on peut dire qu'un certain rejet idéologique se cache sous la surface, mais il se manifeste - comme dans le cas de l'échec de la propagande de l'OTAN sur la guerre russo-ukrainienne dans l'opinion publique - plus comme un désintérêt passif que comme une opposition active et consciente.
Pour s'en convaincre, il serait peut-être bon de rappeler la superproduction de 2023, à savoir Barbie.
Je ne pense pas que quiconque puisse contester qu'il s'agissait d'un film relevant de l'extrémisme le plus woke, mais, néanmoins, Barbie était un film qui - contrairement aux dernières franchises cinématographiques Marvel et DC - était capable de déployer des éléments d'innovation stylistico-esthétique. Grâce à ces éléments, un film de propagande "woke" a été accepté en masse au-delà de toute attente.
Par conséquent, tant sur le plan politique que culturel, il convient d'être prudent avec l'affirmation selon laquelle l'effondrement de l'idéologie dominante est imminent : l'idéologie dominante fonctionne sur le long terme et, de ce point de vue, ses promoteurs sont animés par la conviction fanatique qu'en fin de compte - en dépit de tout revers - l'ensemble de l'humanité finira par se conformer aux diktats et à l'environnement trans-genre.
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La dérive de Porro. Les prêts en yuans sont de la vassalité, les prêts en dollars sont bons et justes
La dérive de Porro. Les prêts en yuans sont de la vassalité, les prêts en dollars sont bons et justes
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/la-deriva-di-porro-i-prestiti-in-yuan-sono-vassallaggio-quelli-in-dollari-sono-buoni-e-giusti/
La dérive de Nicola Porro, libertarien italien et directeur adjoint de Il Giornale, ne connaît plus d'obstacles. Et tandis qu'il s'emploie à expliquer que l'urgence humanitaire est représentée par quelques écrits sur les murs et non par le massacre de plus de 4000 enfants à Gaza, son site héberge un article fondamental de Leopoldo Gasbarro, qui s'emploie à démontrer que la méchante Chine est en train d'acheter l'Argentine et le Pakistan. Dans le cas de Buenos Aires, par exemple, en prêtant de l'argent aux Argentins pour payer les dettes au Fonds monétaire international contrôlé par les États-Unis.
Mais cela ne suffit pas. Gasbarro le porriste, souverainiste en puissance de confession crosettiste, s'indigne parce que le paiement n'a pas été effectué en dollars mais en yuans. Une preuve évidente de "vassalité", selon les amis de Porro. Ceux-ci considèrent évidemment le dollar comme la monnaie nationale de l'Argentine, puisqu'un paiement dans la monnaie de Washington ne serait pas de la vassalité. Ou, peut-être, auraient-ils préféré la défaillance de Buenos Aires, pour permettre aux maîtres américains d'intervenir directement dans la politique argentine. Après tout, pour les Yankees, l'Amérique latine est leur arrière-cour, ils doivent donc pouvoir faire ce qu'ils veulent.
Mais Gasbarro va plus loin. Car l'arrière-cour ne doit s'appliquer qu'à Washington. Ce n'est pas comme si Pékin pouvait faire la même chose pour le Pakistan voisin. En continuant à prêter de l'argent avec lequel Islamabad rembourse l'habituel Fonds monétaire international. En bref, les dettes doivent être contractées exclusivement auprès d'institutions contrôlées par les États-Unis. À des taux plus élevés et avec des contrôles obsessionnels non pas sur les aspects financiers mais sur les aspects politiques et culturels. Après tout, les atlantistes sont les bons, y compris les banquiers et les usuriers. Tous les autres sont mauvais et doivent se conformer.
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vendredi, 10 novembre 2023
Alexandre Douguine : Ma vision du nouvel ordre mondial et de la guerre de Gaza
Alexandre Douguine : Ma vision du nouvel ordre mondial et de la guerre de Gaza
Dans un monde multipolaire, Israël et l'Ukraine sont des agents de l'hégémonie occidentale.
De nouvelles civilisations se développent, notamment les civilisations chinoise, islamique, indienne, africaine et latino-américaine. La Russie les considère comme des alliés et des partenaires potentiels dans un ordre multipolaire authentique et équitable, explique Alexandre Douguine.
Aleksandr Douguine
Source: https://en.majalla.com/node/303746/politics/aleksandr-dug...
L'ordre mondial actuel semble être en phase de transition. Nous assistons à l'abandon d'un monde unipolaire, né de l'effondrement de l'Union soviétique et de la désintégration du bloc soviétique, au profit d'un monde multipolaire.
Les fondements de ce monde multipolaire deviennent de plus en plus évidents, avec des acteurs clés tels que la Russie, la Chine, le monde islamique, l'Inde, et potentiellement l'Afrique et l'Amérique latine. Ces entités représentent des civilisations distinctes, dont beaucoup sont réunies au sein du groupe des BRICS.
Notamment, après le sommet de Johannesburg de 2023, ce groupe s'est élargi pour inclure des pays importants du monde islamique, comme le Royaume d'Arabie saoudite, l'Iran et l'Égypte, ainsi que l'Éthiopie, qui renforce la perspective africaine, et l'Argentine, qui consolide la présence des pays d'Amérique du Sud.
Cette expansion souligne l'influence croissante de l'ordre mondial multipolaire tout en signalant un affaiblissement de l'hégémonie occidentale.
La détermination des États-Unis et de l'Occident à préserver leur domination unilatérale
Les États-Unis et les puissances occidentales s'accrochent résolument au concept d'unilatéralisme. Au premier rang du leadership mondial, les États-Unis, en particulier, sont déterminés à maintenir leur domination dans les domaines militaire, politique, économique, culturel et idéologique. Cette quête permanente d'unipolarité constitue la contradiction centrale de notre époque, marquée par l'intensification de la lutte entre l'unipolarité et la multipolarité.
Dans ce contexte, il est impératif d'examiner les conflits et les développements clés de la politique mondiale, notamment les efforts visant à saper la Russie qui réaffirme sa souveraineté et sa présence en tant que pôle indépendant. Cette dynamique permet d'élucider le conflit persistant en Ukraine.
Le soutien du monde occidental au président ukrainien Volodymyr Zelensky est motivé, en grande partie, par le désir d'empêcher la Russie de réapparaître en tant qu'acteur mondial autonome - une aspiration défendue par le président Vladimir Poutine tout au long de son mandat.
Poutine a renforcé la souveraineté politique de la Fédération de Russie et a progressivement souligné le statut de la Russie en tant que civilisation indépendante qui non seulement s'oppose à l'hégémonie occidentale, mais rejette également son système de valeurs.
La Russie a affirmé sans ambiguïté son attachement aux valeurs traditionnelles tout en rejetant fermement le libéralisme occidental, y compris sa promotion de l'agenda des droits des homosexuels et d'autres normes idéologiques occidentales, que la Russie perçoit comme des aberrations et des déviations.
En réponse, l'Occident a activement soutenu le coup d'État de 2014 à Kiev, a fourni une aide militaire considérable à l'Ukraine, a favorisé la diffusion de l'idéologie néonazie dans le pays et a provoqué la Russie à lancer une opération militaire extraordinaire.
Sans l'intervention de Poutine, Kiev aurait probablement pris des mesures similaires de manière indépendante, ce qui a conduit à l'ouverture du premier front dans la lutte acharnée entre la multipolarité et l'unipolarité en Ukraine.
Simultanément, la Russie, sous la direction de Poutine, reconnaît qu'elle ne peut pas être l'un des deux pôles de ce monde, comme c'était le cas à l'époque de l'Union soviétique.
De nouvelles civilisations se développent, notamment les civilisations chinoise, islamique, indienne, africaine et latino-américaine. La Russie les considère comme des alliés et des partenaires potentiels dans un ordre multipolaire authentique et équitable, une perspective qui n'est pas encore largement reconnue par le reste du monde.
Cependant, la prise de conscience du concept de multipolarité se fait progressivement et se renforce, comme en témoigne la situation de Taïwan, qui n'a pas été épargnée pour devenir le prochain point chaud de la confrontation entre l'unipolarité et la multipolarité, notamment dans la région du Pacifique.
De nouvelles civilisations se développent, notamment les civilisations chinoise, islamique, indienne, africaine et latino-américaine. La Russie les considère comme des alliés et des partenaires potentiels dans le cadre d'un ordre multipolaire authentique et équitable, une perspective qui n'est pas encore largement reconnue par le reste du monde.
La guerre d'Israël contre Gaza annonce une confrontation plus large
Les événements en Israël et dans la bande de Gaza sont étroitement liés à cette question. Deux incidents tragiques se sont succédé rapidement. Tout d'abord, le Hamas a attaqué Israël, faisant un grand nombre de victimes civiles et enlevant des otages.
Ensuite, Israël a lancé des frappes de représailles sur la bande de Gaza, caractérisées par une grande brutalité et un nombre important de victimes civiles, en particulier des femmes et des enfants. Ces actions constituent sans équivoque des violations des droits de l'homme et des crimes contre l'humanité et n'ont aucune raison d'être.
Mais en même temps, l'application par Israël des principes de la "lex talionis" (un principe qui s'est développé au début du droit babylonien et qui stipule qu'une punition infligée doit correspondre en degré et en nature à l'infraction commise par le malfaiteur, comme œil pour œil, dent pour dent) a abouti à ce qui est décrit comme un génocide généralisé et à des conditions de vie brutales pour les habitants de la bande de Gaza.
Tant l'attaque du Hamas que la réponse d'Israël sont considérées comme des actions qui sortent du cadre des méthodes humanitaires acceptées pour résoudre les conflits politiques.
Le paysage géopolitique entre ensuite en jeu et, bien que l'ampleur des actions d'Israël soit considérablement plus importante, l'évaluation de la situation dans la bande de Gaza ne dépend pas uniquement de cela, mais plutôt des tendances géopolitiques sous-jacentes.
Les événements en Israël, y compris l'attaque du Hamas et la réponse d'Israël, ont conduit à une confrontation plus large entre l'Occident et le monde islamique. Cette confrontation découle de ce qui est perçu comme un soutien inconditionnel et unilatéral à Israël malgré la nature explicite des crimes commis contre la population civile de Gaza.
Le monde islamique est présenté comme un pôle distinct face aux actions d'Israël à Gaza et dans les territoires palestiniens au sens large, tout en tenant compte des injustices subies par les Palestiniens qui ont été déplacés de leurs terres pour vivre dans des régions pauvres et isolées.
L'unité du monde islamique est devenue indéniable, la question palestinienne servant de force unificatrice qui rassemble les sunnites, les chiites, les Turcs et les Iraniens, ainsi que les factions impliquées dans les conflits internes au Yémen, en Syrie, en Irak et en Libye.
Cette question concerne directement des pays comme le Pakistan, l'Indonésie, la Malaisie et le Bangladesh.
En outre, les musulmans résidant aux États-Unis d'Amérique, en Europe, en Russie et en Afrique ne peuvent rester indifférents. Notamment, malgré leurs disparités politiques, les Palestiniens de Gaza, de Cisjordanie et de la région du Jourdain sont unis dans un effort collectif pour sauvegarder leur dignité.
L'unité du monde islamique est devenue indéniable, la question palestinienne servant de force unificatrice qui rassemble les sunnites, les chiites, les Turcs et les Iraniens, ainsi que les factions impliquées dans les conflits internes au Yémen, en Syrie, en Irak et en Libye.
La cause palestinienne et les États-Unis
Au cours des dernières décennies, les États-Unis ont réussi à empêcher les musulmans de s'unir autour de la question palestinienne et à les encourager à normaliser leurs relations avec Israël.
Mais ces tentatives ne sont plus couronnées de succès. Tous ces efforts se sont avérés vains ces dernières semaines, car le soutien sans équivoque à Israël se poursuit. Les massacres de civils perpétrés par Israël à Gaza, dont l'ensemble de la communauté internationale a été témoin, obligent le monde islamique à mettre de côté ses divergences internes et à envisager une confrontation directe avec l'Occident.
Israël, tout comme l'Ukraine, n'est rien d'autre qu'un instrument de l'hégémonie occidentale dominatrice et impitoyable. Il n'hésite pas à commettre des actes criminels ou à adopter une rhétorique et des actions racistes.
Toutefois, le fond du problème ne réside pas dans Israël lui-même, mais plutôt dans son rôle d'outil géopolitique dans le cadre d'un monde unipolaire. Cela correspond précisément à ce que le président Vladimir Poutine a récemment exprimé lorsqu'il a parlé de la toile d'hostilité et de conflits tissée par des "araignées", métaphore des mondialistes employant des tactiques colonialistes fondées sur le principe "diviser pour régner".
Pour contrer efficacement ceux qui s'efforcent désespérément de préserver le monde unipolaire et la domination occidentale, il est essentiel de comprendre l'essence de leur stratégie. Armés de cette compréhension, nous pouvons consciemment construire un modèle alternatif pour faire face à cet agenda, aller de l'avant avec confiance et nous unir pour établir un monde multipolaire.
Le conflit en cours dans la bande de Gaza et en Palestine dans son ensemble constitue un défi direct non seulement pour des groupes spécifiques ou même pour les Arabes en général, mais aussi pour l'ensemble du monde islamique et de la civilisation islamique. Il est de plus en plus évident que l'Occident s'est engagé dans une confrontation avec l'Islam lui-même, une réalité désormais reconnue par beaucoup.
Nécessité collective de défendre les nations musulmanes contre les mauvais traitements
Des nations telles que l'Arabie saoudite, la Turquie, l'Iran et le Pakistan aux régions s'étendant de la Tunisie au Bahreïn, des salafistes aux sunnites et aux soufis, en passant par les diverses factions politiques en Palestine, en Syrie, en Libye et au Liban, ainsi que par la division entre chiites et sunnites, il existe un besoin collectif de défendre la dignité de la civilisation islamique. Celle-ci s'affirme comme une civilisation souveraine et indépendante qui rejette tout mauvais traitement.
L'évocation par Erdogan du djihad comme réponse au conflit rappelle les croisades historiques, mais cette analogie ne permet pas de saisir pleinement l'essence de la situation actuelle. La mondialisation occidentale moderne s'est considérablement éloignée de la civilisation chrétienne, ayant rompu de nombreux liens avec la culture chrétienne en faveur du matérialisme, de l'athéisme et de l'individualisme.
Le christianisme n'a pas grand-chose à voir avec les sciences matérielles ou le système socio-économique principalement axé sur le profit, et il n'approuve certainement pas la légalisation des déviations ou l'adoption de la pathologie comme norme, ni l'inclination vers une existence post-humaine - un concept promu avec enthousiasme par le philosophe post-humaniste israélien Yuval Harari.
L'Occident, dans sa forme contemporaine, représente un phénomène antichrétien, sans aucun lien avec les valeurs du christianisme ou l'adhésion à la croix chrétienne. Il est essentiel de reconnaître que lorsque le monde islamique s'oppose à l'Occident, il ne s'engage pas dans un conflit avec la civilisation du Christ, mais plutôt avec une civilisation antichrétienne, que l'on peut qualifier de civilisation de l'Antéchrist.
La Russie, acteur mondial important, est activement engagée dans une guerre avec l'Occident sur le sol de l'Ukraine.
Malheureusement, en raison de l'influence de la propagande occidentale, de nombreux pays islamiques n'ont pas pleinement saisi les raisons sous-jacentes, les objectifs et la nature de ce conflit, le percevant souvent comme un simple différend régional. Toutefois, la mondialisation ayant un impact direct sur les musulmans du monde entier, l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine revêt une signification très différente.
En fin de compte, il s'agit d'un conflit entre un monde multipolaire et un monde unipolaire, c'est-à-dire que cette guerre sert les intérêts non seulement de la Russie en tant que pôle mondial, mais aussi indirectement, voire directement, de tous ces pôles. La Chine est bien équipée pour comprendre cela, et au sein du monde islamique, l'Iran fait partie de ceux qui peuvent saisir cette perspective.
Notamment, la conscience géopolitique a rapidement progressé dans d'autres sociétés islamiques, y compris dans le Royaume d'Arabie saoudite, en Égypte, en Turquie, au Pakistan et en Indonésie. Cela a conduit à des initiatives telles que la réconciliation entre l'Arabie saoudite et l'Iran et la poursuite d'une politique souveraine par la Turquie.
Le massacre massif de civils à Gaza par Israël, dont l'ensemble de la communauté mondiale a été témoin, oblige le monde islamique à mettre de côté ses divergences internes et à envisager une confrontation directe avec l'Occident.
Motivations russes et spectre de la troisième guerre mondiale
Alors que le monde islamique se reconnaît de plus en plus comme un pôle important et une civilisation unifiée, les motivations des actions russes deviennent plus évidentes et compréhensibles.
Le président Vladimir Poutine a déjà acquis une renommée internationale et jouit d'une grande popularité dans le monde entier, en particulier dans les pays non occidentaux. Cette popularité donne un sens précis et une justification claire à ses décisions stratégiques.
En substance, la Russie combat vigoureusement l'unipolarité, ce qui se traduit par une lutte plus large contre la mondialisation et l'influence hégémonique de l'Occident. Aujourd'hui, nous voyons l'Occident, souvent perçu comme agissant par l'intermédiaire de son mandataire, Israël, cibler le monde islamique et soumettre les Palestiniens à un génocide.
Cela signifie que le moment de l'Islam arrive au milieu de cette guerre entre les musulmans et l'hégémonie occidentale qui pourrait éclater à tout moment. D'après ce que je sais des Israéliens, il ne fait aucun doute qu'ils ne s'arrêteront pas tant qu'ils n'auront pas éliminé les Palestiniens.
"La guerre apparaît maintenant comme véritablement globale à l'échelle d'un conseil d'administration". Dans ce cas, avant tout, le monde islamique a des alliés objectifs, comme la Russie ainsi que la Chine, qui a le problème de Taïwan à résoudre prochainement. D'autres fronts émergeront probablement au fil du temps.
La question qui se pose ici est de savoir si cela pourrait conduire à l'éclatement d'une troisième guerre mondiale. Cela semble très probable et, dans un sens, c'est déjà en cours.
Pour que la guerre s'étende à l'échelle mondiale, il faut impérativement une masse critique de contradictions non résolues nécessitant une résolution militaire. Cette condition est remplie. Les puissances occidentales ne sont pas disposées à renoncer volontairement à leur domination, et les nouveaux pôles, les civilisations indépendantes émergentes et les régions étendues ne souhaitent plus accepter cette domination ni la tolérer.
En outre, l'incapacité des États-Unis et de l'Occident collectif au sens large à être les leaders de l'humanité sans abandonner les politiques qui incitent et alimentent de nouveaux conflits et de nouvelles guerres a été prouvée.
La guerre inévitable doit être gagnée.
Aujourd'hui, nous voyons l'Occident, souvent considéré comme agissant par l'intermédiaire de son mandataire, Israël, cibler le monde islamique et soumettre les Arabes palestiniens à un génocide. Cela signifie que le moment de l'Islam arrive, au milieu de cette guerre entre les musulmans et l'hégémonie occidentale qui pourrait éclater à tout moment.
Trump contre Biden
En fin de compte, quel rôle joue l'ancien président américain Donald Trump dans l'escalade des confrontations entre l'Islam et l'Occident ? Le président Joe Biden est un fervent défenseur de la mondialisation, un opposant à la Russie et un fervent partisan de l'unipolarité.
Cela explique précisément son soutien indéfectible au nouveau régime nazi de Kiev et son exonération totale d'Israël pour ses actions, y compris le génocide direct.
La position de Trump est toutefois différente. Il incarne une perspective nationaliste classique, donnant la priorité aux intérêts des États-Unis en tant que nation plutôt qu'à des plans hâtifs de domination mondiale.
En ce qui concerne les relations avec la Russie, M. Trump fait preuve d'indifférence, se concentrant davantage sur les questions de commerce et de concurrence économique avec la Chine. Néanmoins, il est à la fois soumis et totalement influencé par le puissant lobby sioniste au sein des Etats-Unis.
Par conséquent, la guerre imminente entre l'Occident et l'Islam ne doit pas être accueillie avec complaisance, non seulement du point de vue occidental, mais aussi du point de vue des Républicains dans leur ensemble.
Dans ce contexte, si Trump devait reprendre la présidence, il pourrait potentiellement diminuer le soutien à l'Ukraine, une préoccupation cruciale pour la Russie. Cependant, il pourrait adopter une approche encore plus stricte à l'égard des musulmans et des Palestiniens, dépassant même la sévérité des politiques de Biden.
Le réalisme est impératif et nous devons nous préparer à un conflit difficile, sérieux et prolongé à l'horizon.
Il est important de comprendre qu'il ne s'agit pas d'un conflit religieux, mais plutôt d'une guerre d'imposteurs matérialistes et athées contre toutes les religions traditionnelles. Cela signifie que le moment de l'ultime bataille est peut-être arrivé.
Biden est un fervent défenseur de la mondialisation, il s'oppose à la Russie et soutient ardemment l'unipolarité. La position de Trump, en revanche, est différente. Il incarne une perspective nationaliste classique, donnant la priorité aux intérêts des États-Unis en tant que nation plutôt qu'à des plans hâtifs de domination mondiale.
Le spectre de la guerre nucléaire et la mort du système unipolaire
Le conflit imminent se dirige-t-il vers une guerre nucléaire ? Cette perspective ne peut être écartée, surtout si l'on considère l'utilisation potentielle d'armes nucléaires tactiques.
Il est improbable que les nations possédant des capacités nucléaires stratégiques, telles que la Russie et les pays de l'OTAN, aient recours à ces armes, compte tenu des conséquences catastrophiques pour l'humanité.
Toutefois, si l'on considère qu'Israël, le Pakistan et peut-être l'Iran possèdent des armes nucléaires, il n'est pas exclu qu'elles puissent être utilisées dans des contextes localisés.
Quelle sera la configuration de l'ordre mondial au cours de cette confrontation imminente ?
Il n'y a pas de réponse toute faite à cette question. Toutefois, une chose peut être définitivement exclue, à savoir l'établissement d'un système mondial robuste, stable et unipolaire - un concept ardemment défendu par les partisans de la mondialisation.
Quelles que soient les circonstances, un monde unipolaire est impossible. Le monde sera soit multipolaire, soit inexistant. Plus l'Occident est déterminé à maintenir sa domination, plus la bataille qui s'ensuivra risque d'être féroce et de dégénérer en une troisième guerre mondiale.
La multipolarité n'apparaîtra pas spontanément. Aujourd'hui, un processus crucial de rassemblement est en cours au sein du monde islamique. Si les musulmans peuvent s'unifier contre un adversaire commun redoutable, l'émergence d'un pôle de pouvoir islamique devient viable.
À mon avis, le rétablissement de Bagdad et de son rôle central en Irak pourrait constituer une solution idéale. L'Irak est le point de convergence de plusieurs courants majeurs de la civilisation islamique, notamment les Arabes, les Sunnites, les Chiites, les Soufis, les Salafis, les Indo-Européens, les Kurdes et les Turcs. Bagdad, en particulier, a été historiquement un centre où les sciences, l'éducation religieuse, la philosophie et les mouvements spirituels ont prospéré.
Néanmoins, cette proposition reste spéculative. Néanmoins, il est évident que le monde islamique aura besoin d'une base unificatrice ou d'un terrain d'entente.
Bagdad pourrait potentiellement servir de plate-forme ou de point d'équilibre. Toutefois, pour que cette vision se concrétise, l'Irak doit d'abord être libéré de la présence des forces américaines.
Il semble que chaque pôle de pouvoir doive affirmer son droit à l'existence par le biais d'un conflit. La Russie, après avoir remporté la victoire en Ukraine, deviendra un pôle pleinement souverain. De même, une fois la question de Taïwan résolue, la Chine s'imposera comme un pôle important.
Le monde islamique, quant à lui, insiste sur une résolution équitable du problème palestinien.
Les développements ne s'arrêteront pas là ; à terme, les rôles de l'Inde, de l'Afrique et de l'Amérique latine, qui sont actuellement de plus en plus confrontés aux nouvelles forces de la colonisation, deviendront également significatifs.
Par conséquent, tous les pôles du monde multipolaire devront relever les défis et les épreuves qui leur sont propres.
À terme, les rôles de l'Inde, de l'Afrique et de l'Amérique latine, qui sont actuellement de plus en plus confrontés aux nouvelles forces de la colonisation, deviendront également significatifs. Par conséquent, tous les pôles du monde multipolaire devront relever les défis et les épreuves qui leur sont propres.
Le multipolarisme est probable
Par la suite, nous pourrions assister à un retour partiel à l'ordre mondial qui prévalait avant Christophe Colomb, où divers empires coexistaient avec l'Europe occidentale.
Ces empires comprenaient les empires chinois, indien, russe, ottoman et perse, ainsi que de solides États indépendants en Asie du Sud, en Afrique, en Amérique latine et même en Océanie. Chacune de ces entités avait ses propres systèmes politiques et sociaux, que les Européens ont ensuite assimilés à la barbarie et à la sauvagerie.
Par conséquent, le multipolarisme est tout à fait plausible, ce qui était le cas pour l'humanité avant l'émergence de la politique impériale mondiale occidentale à l'ère moderne.
Cela n'implique pas l'instauration immédiate d'une paix mondiale, mais un tel système mondial multipolaire serait intrinsèquement plus juste et plus équilibré.
Tous les conflits seraient abordés sur la base d'une position juste et collective, dans laquelle l'humanité serait protégée des injustices raciales telles que celles observées dans l'Allemagne nazie, dans l'Israël contemporain ou dans la domination agressive de l'Occident mondial.
*Traduit et coordonné par Ramia Yahia
12:57 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : alexandre douguine, multipolarité, actualité, politique internationale | | del.icio.us | | Digg | Facebook
jeudi, 09 novembre 2023
Haaretz : Le Jihad juif et la guerre sans fin de Bibi
Haaretz : Le Jihad juif et la guerre sans fin de Bibi
Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26732-piccole-note-haaretz-la-jihad-ebraica-e-la-guerra-senza-fine-di-bibi.html
Les juifs apocalyptiques se réjouissent de la guerre de Gaza, que même Netanyahou considère comme une opportunité. Après Blinken, même Zelensky se rend en Israël...
"Les ultranationalistes juifs apocalyptiques s'extasient sur l'"opportunité" que leur offre la guerre, écrit Uri Misgav (photo) dans Haaretz. "Leurs yeux brillent. Ils sont en extase. De leur point de vue, ce sont les jours du Messie. La grande opportunité. Cela fait partie intégrante des opinions fondamentalistes, dans toutes les religions. La croyance en une apocalypse, en Armageddon, en Gog et Magog, comme seul moyen de rédemption".
Le djihad juif contre le djihad du Hamas
"Dans le cas des sionistes haredim, poursuit Misgav, il s'agit d'un double fantasme : la domination juive totale sur toute la zone allant de la mer Méditerranée au Jourdain, en conjonction avec l'effacement de l'existence des Arabes, et l'émergence d'un État halakhique sur les cendres de l'Israël libéral-démocratique d'aujourd'hui" [...] Cela explique le discours sur une "seconde Nakba"" et d'autres dérives du même genre.
Et bien qu'il y ait des discussions en Israël et ailleurs sur la façon de mener la guerre, sur les relations internationales et autres, "pour les sionistes haredim, de telles diatribes sont une perte de temps préjudiciable. Gaza est Amalek, qui doit être rayé de la surface de la terre".
"De nombreux sionistes haredim, dont certains sont des administrateurs publics, considèrent cette terrible crise comme une opportunité et même comme un plan divin". Cette extase, détaille Misgav, sévit dans la société, dans la politique, mais aussi parmi les militaires, car "au sein de l'armée, il existe un courant sioniste haredim bien implanté".
Et d'avertir : "Le djihad juif est déterminé à mettre le feu à toute la Terre sainte". Un danger, écrit Misgav, que ne devraient pas ignorer les Israéliens étrangers à ces dérives, même si l'éditorialiste du Haaretz reporte à la fin de la guerre le redde rationem entre les deux âmes du judaïsme israélien.
Ce que Misgav ne comprend peut-être pas, ajouterons-nous, c'est que la guerre en cours façonne l'avenir de son pays, mais aussi du monde, et que plus l'horreur que l'armée israélienne répand à Gaza sous les yeux du monde - malgré ses efforts pour la dissimuler - se prolonge, plus elle est vouée à un tel intégrisme.
Les déclarations de divers représentants de l'establishment israélien (par exemple l'appel à "détruire Gaza" lancé par l'ancien ambassadeur en Italie, Dror Eydar) le démontrent plastiquement, de même que la brutalité avec laquelle l'armée israélienne mène ce qui est défini comme une guerre, mais qu'il serait plus juste d'appeler un massacre.
L'attaque d'hier contre un convoi d'ambulances, dont certaines ont été touchées à l'hôpital Shifa, a horrifié le monde entier. Une attaque qu'Israël a justifiée en affirmant qu'elles transportaient des miliciens du Hamas.
Ainsi, le ministère de la santé de Gaza a déclaré : "Nous avons informé la Croix-Rouge, la République arabe d'Égypte et le monde entier, par le biais des canaux de communication et des médias, du déplacement de certaines ambulances transportant des blessés qui devaient être transférés en Égypte...". (Sky News).
Le transfert de certains blessés en Égypte a été autorisé après de fortes pressions américaines et a été présenté comme une victoire pour Washington, qui a cédé à sa demande de retenue.
La publication de ce succès diplomatique américain, plus que relatif, avait précédé la visite en Israël du chef du département d'État Tony Blinken, qui avait l'intention d'accroître la pression pour obtenir une pause humanitaire.
Netanyahou a rejeté cette demande et l'attaque du convoi d'ambulances, l'une des plus excessives depuis le début de la guerre, a en quelque sorte symboliquement scellé ce rejet.
L'affirmation américaine qui condamne Gaza à devenir un abattoir
D'autre part, la prétention des Etats-Unis à pouvoir gérer seuls le conflit, en se créditant d'une influence décisive, qu'ils n'ont pas en réalité, sur leur partenaire moyen-oriental, condamne a priori leurs efforts, qui ne seraient couronnés de succès que s'ils étaient coordonnés internationalement avec les autres puissances rivales, à savoir la Chine et la Russie, comme c'était le cas à l'époque de la guerre froide où certains excès présentant des risques pour la stabilité mondiale étaient impossibles à commettre.
Le manque d'influence de l'Amérique provient de sa prétention à rester, malgré tout, la puissance hégémonique mondiale, d'où sa détermination à façonner le conflit du Moyen-Orient de telle sorte que son dénouement et son issue favorisent les intérêts américains au détriment de ceux des deux puissances rivales.
Une photographie de cette détermination est l'annonce que Zelensky s'envolera bientôt pour Israël, une visite que Tel Aviv avait précédemment rejetée. Il est évident qu'il s'agit d'une demande de Blinken, étant donné la coïncidence dans le temps de l'annonce avec sa rencontre avec Netanyahou.
L'Amérique entend ainsi raviver le lien entre la guerre d'Ukraine et celle du Moyen-Orient, qui lui tient tellement à cœur qu'elle a envoyé au Congrès une résolution appelant à une aide conjointe aux deux pays.
Cette combinaison a été rejetée par la Chambre, qui a voté en faveur d'Israël et non de Kiev, mais l'administration américaine ne veut manifestement pas jeter l'éponge. Une telle relance devrait d'ailleurs permettre de redonner de l'oxygène à la guerre ukrainienne, en surmontant les pressions internes et externes pour y mettre fin.
Il y a des élections en Amérique, Biden ou un autre candidat démocrate ne peut pas se permettre de se présenter aux électeurs avec le fardeau d'une guerre perdue sur les épaules.
Il est donc évident qu'aux yeux de l'administration américaine, la visite de Zelensky en Israël était plus importante que la pause humanitaire, d'où le plein succès de la visite de Blinken, malgré les morts de Gaza, qui étaient évidemment plutôt secondaires.
Bibi Netanyahou est bien conscient de ces priorités et joue aux échecs avec ses alliés-antagonistes à l'étranger, gérant ainsi le conflit et survivant politiquement à ceux qui, en Israël, veulent sa tête.
En effet, les efforts visant à l'écarter de la scène politique israélienne ne se sont pas relâchés, et ce conflit interne se répercute sur l'abattoir de Gaza et sur les possibilités d'une guerre plus large, que la prolongation et la brutalité du conflit impliquent.
Sur ce point, un article de Yossi Verter dans Haaretz consacré à l'affrontement qui a lieu au sein de la politique israélienne, rapporte les confidences d'une source anonyme qui, après avoir détaillé les difficultés qui entravent la destitution du premier ministre, conclut que, cependant, cela vaut la peine d'essayer, "sinon Bibi fera durer la guerre pour toujours".
Ainsi, pour revenir au début de notre note, Netanyahou a également évoqué Amalek et, pour lui aussi, la guerre de Gaza représente une opportunité, comme le 11 septembre l'a été pour les néo-conservateurs américains. Nous y reviendrons.
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La fin de la Pax Americana
La fin de la pax americana
Manuel Monereo
Source: https://geoestrategia.es/noticia/41749/geoestrategia/el-fin-de-la-pax-norteamericana.html
Pour Meir Margalit et le mouvement pacifiste israélien
Netanyahou n'est pas l'État d'Israël ; le Hamas n'est pas le peuple palestinien. Les deux questions sont liées, mais elles ne sont pas identiques. Il est important de comprendre les conflits de manière nuancée et, surtout, de trouver des solutions opérationnelles. L'affrontement entre le secrétaire général de l'ONU et le gouvernement israélien explique beaucoup de choses. Chercher à comprendre les raisons profondes du conflit est une chose, légitimer les actions du mouvement Hamas en est une autre ; pour le gouvernement israélien, toute tentative de placer la question palestinienne au centre du conflit a toujours été synonyme de remise en cause de l'Etat d'Israël et, sans subtilité, d'antisémitisme. Les discours impliquent les actes et les scènes dramatiques auxquelles nous assistons dans la bande de Gaza et, de plus en plus, en Cisjordanie, y sont pour quelque chose.
Pour tenter de comprendre ce qui se passe, il faut partir de trois grandes questions interdépendantes qui font de l'escalade au Moyen-Orient une issue de plus en plus probable :
- les changements géopolitiques mondiaux et leur impact sur le Moyen-Orient;
- l'évolution de la société et de la politique en Israël et dans ce qui reste des zones de peuplement du peuple palestinien;
- le blocage conscient et planifié de toute issue au conflit qui n'impliquerait pas la fin du peuple palestinien en tant que sujet politique.
Ces trois questions sont étroitement liées. Tous les fronts ouverts (Europe/Ukraine ; mer de Chine méridionale/Taïwan ; Sahel/Afrique) menacent d'escalade et indiquent que la confrontation est désormais mondiale. C'est le signe des temps : l'ordre ancien se défend avec tous ses moyens et le nouvel ordre qui émerge le fait dans des antagonismes et des combats de plus en plus durs avec la guerre, la grande, toujours à l'horizon. C'est vieux comme le monde.
La première question concerne la fin de la Pax Americana, c'est-à-dire la crise d'un ordre politique, économique, idéologique et politico-militaire qui avait organisé le monde en fonction des intérêts américains après la désintégration de l'URSS et la dissolution du Pacte de Varsovie. La grande transition géopolitique que nous vivons est perçue par les acteurs du Sud (et le peuple palestinien en fait partie) comme une fenêtre d'opportunité pour tenter de résoudre des problèmes anciens, refoulés et non résolus qui ont entraîné d'énormes souffrances pour les populations. L'État d'Israël n'est pas seulement un allié des États-Unis, c'est un acteur interne de la politique américaine, comme l'ont si bien analysé Mearsheimer et Walt il y a quelques années. Personne ne peut gagner une élection aux États-Unis sans le soutien de cet énorme lobby. De plus, l'alliance entre ce lobby et les chrétiens fondamentalistes du Sud devient de plus en plus décisive dans la politique intérieure américaine. Nous voyons maintenant autre chose : le gouvernement israélien est pour l'Occident collectif une identité, un programme qui permet aux troupes allemandes, françaises ou italiennes d'être prêtes à intervenir pour l'aider, même si elles sont dirigées par le tout-puissant ami américain.
La deuxième question est toujours cachée : l'évolution politique et sociale de la population israélienne, d'une part, et du peuple palestinien, d'autre part. Celui qui gouverne aujourd'hui l'Etat d'Israël est une force politique de la droite dure en alliance avec l'extrême droite fondamentaliste avec un objectif clair et net : mettre fin à la présence des Palestiniens dans le Grand Israël. En septembre dernier, Netanyahou l'a expliqué avec beaucoup de clarté et d'arrogance à l'Assemblée des Nations unies : Israël réorganise un nouveau Moyen-Orient basé sur la reconnaissance mutuelle entre Juifs et Arabes (la paix d'Abraham), dont le point culminant est l'établissement de relations avec l'Arabie saoudite. Les Palestiniens n'apparaissent pas dans l'équation ni comme un problème, ils n'existent tout simplement pas. Que l'État d'Israël traverse une crise politique majeure ne fait plus aucun doute ; qu'il s'agisse de la plus grave de ses 75 ans d'existence est tout à fait possible. L'avenir démocratique d'Israël est lié, qu'on le veuille ou non, à une solution démocratique du problème palestinien. La dégradation de la vie publique israélienne, l'effondrement de sa société civile et la domination de forces fondamentalistes de plus en plus autoritaires ont beaucoup à voir avec les dilemmes existentiels liés à cette question décisive.
L'autre aspect du problème est lié à la situation dramatique du peuple palestinien. Les conditions économiques, sociales et sanitaires sont bien connues. Gaza, avec plus de deux millions de personnes entassées sur un territoire de 365 kilomètres carrés, dont plus de la moitié ont moins de 16 ans, vit sous un blocus terrestre, maritime et aérien étroitement contrôlé par le gouvernement israélien. C'est un ghetto où les taux de chômage, de pauvreté et de vulnérabilité alimentaire sont très élevés. Soixante-dix pour cent des habitants sont des descendants des réfugiés de 48. La situation en Cisjordanie n'est pas meilleure. L'Autorité nationale palestinienne contrôle à peine un tiers du territoire. La colonisation a rendu impossible toute idée d'autonomie sur le territoire ; les colonies juives dans la région sont passées de 200 000 dans les années 1990 à 700 000 aujourd'hui, dont beaucoup sont armées, comme on le voit ces jours-ci en Cisjordanie.
Un jeune de 5 ou 6 ans en 2007 (début du blocus) aurait vécu comme "normalité" un blocus permanent et comme "anormalité" cinq catastrophes majeures résolues manu militari par les forces d'occupation israéliennes. Quel est l'avenir de ces jeunes ? Ont-ils un avenir ? Ce que nous savons, c'est que pour une partie de plus en plus importante de la population palestinienne, l'Autorité nationale ne sert à rien ou presque, elle est perçue comme faible, corrompue et incapable de résoudre les problèmes existentiels de son peuple. Ils n'ont d'autre choix que l'émigration ou la résistance.
Au cours de ces années d'arrogance et de virage encore plus à droite du gouvernement israélien, la culture de l'impunité s'est installée. L'État d'Israël peut faire tout ce qu'il juge bon pour défendre ses intérêts sur son territoire ou à l'étranger. Il a le droit d'intervenir en Syrie, en Iran ou dans tout autre pays où il estime que son espace vital est menacé. Ils ne sont jamais sanctionnés et les accords de l'ONU sont rejetés dans la mesure où ils ne correspondent pas à leurs priorités politiques. Ils ne respectent même pas les accords - comme Oslo - qu'ils ont signés. Leur souveraineté est possible parce qu'ils ont la garantie des États-Unis et d'un Occident qui les considère comme leur mandataire dans une zone stratégique clé.
Pendant des années, le peuple palestinien a manqué d'une alternative viable et possible. Netanyahou et ses alliés d'extrême droite ne laissent aucune issue, ni deux États, ni un seul État laïque et multiculturel. Entre-temps, le monde change rapidement. Le gouvernement israélien n'a pas compris, ou n'a pas voulu comprendre, les changements en cours. Le 1er janvier, l'Égypte, l'Iran, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis et l'Éthiopie rejoindront les BRICS. Il ne reste plus grand-chose des accords d'Abraham et après cette guerre, il en restera encore moins. L'énorme présence militaire américaine dans la région ne peut cacher ses grandes difficultés. La Chine manœuvre prudemment et tente d'éviter l'escalade. M. Biden avertit l'Iran et le Hezbollah que, s'ils interviennent, ils seront sévèrement réprimés. Cet Iran n'est plus le même qu'avant, il a des alliances stratégiques avec la Russie et la Chine, sa puissance technologique et militaire s'est tellement accrue qu'il se retrouve vainqueur d'un énième des nombreux conflits créés et mal résolus par les États-Unis.
Le 7 octobre marque un avant et un après. L'attaque du Hamas a surpris tout le monde et surtout les tout puissants services secrets israéliens. Netanyahou va tenter de profiter de la situation en cherchant à reconstruire l'unité du peuple juif, à "résoudre" une fois pour toutes le problème palestinien et à régler ses comptes avec l'Iran et ses alliés dans la région. Il ne s'agit pas d'une rumeur. Récemment, un "livre blanc" produit par l'Institut pour la sécurité nationale et la stratégie sioniste, lié au Likoud, a été publié, proposant l'expulsion des Palestiniens de Gaza et leur intégration à l'Égypte. Le plan est très détaillé et reflète des élaborations que les démographes et les stratèges proches du parti de Netanyahou préconisent depuis longtemps.
Nous vivons la tragédie en temps réel. Les voix critiques sont rares et celles qui osent s'exprimer parlent d'une réponse disproportionnée. C'est plus que cela, beaucoup plus que cela. Le gouvernement israélien, ses ministres, parlent ouvertement de vengeance. Les dimensions sont tellement énormes qu'il n'est pas crédible que l'objectif soit d'en finir avec le Hamas. Le président du pays a été on ne peut plus clair : le peuple palestinien, les habitants de Gaza, sont également responsables. Penser que l'unité d'Israël et la paix dans la région peuvent se construire sur l'anéantissement du peuple palestinien, c'est méconnaître l'histoire. D'abord l'histoire des Juifs et surtout ne pas prendre en compte que le vieux monde unipolaire est partout en crise et que le soutien omniprésent des Etats-Unis et de l'Union européenne ne suffira plus.
Les États-Unis, sous la double menace de la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran et de la dédollarisation par la Chine
Alfredo Jalife-Rahme
Le déploiement ostentatoire de la marine américaine pour protéger Israël constitue une "fuite en avant" classique, car Joe Biden est confronté à deux scénarios simultanés inquiétants : la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran - face à une attaque d'Israël - et la dédollarisation de la Chine, qui fait partie de l'ambition de l'emblématique sommet des BRICS à Johannesburg.
En attendant l'annonce imminente du chef de la guérilla chiite libanaise Hassan Nasralla, qui décidera d'ouvrir ou non le front nord contre Israël en fonction de l'évolution de l'invasion barbare de Gaza par l'État hébreu, les fronts que le président israélien Benjamin Netanyahou a ouverts, dans ce qui reste de la "vieille Palestine" - que même le magazine mondialiste monarchiste The Economist ne peut cacher - à Gaza et en Cisjordanie par des colons suprémacistes dirigés par le ministre de la sécurité Itamar Ben Gvir et le ministre des finances Bezalel Smotrich, n'ont jusqu'à présent pas déstabilisé le prix du baril de pétrole.
Le prix du pétrole brut pourrait monter en flèche avec l'extension de la guerre d'Israël contre l'Iran, au-delà de ses quatre frontières connues, ainsi qu'avec l'entrée, jusqu'à présent très symbolique, des guérilleros houthis d'Ansarollah au Yémen.
La "guerre régionale" d'Israël, armée de 80 à 400 bombes nucléaires clandestines, contre un Iran dénucléarisé mettrait à feu et à sang les pays du triangle maritime condensé de la Méditerranée orientale, de la mer Rouge et du golfe Persique.
La guerre d'Israël contre l'Iran est l'obsession des néo-conservateurs straussiens des États-Unis et de Netanyahou lui-même.
D'ailleurs, l'administration de Joe Biden est dominée par le quatuor: le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, le secrétaire d'État Antony Blinken, la secrétaire d'État adjointe Victoria Nuland et la secrétaire au Trésor Janet Yellen.
Indépendamment du contrôle de l'Iran par la puissante marine américaine sous le prétexte de "protéger" Israël, ce que Washington craint le plus est une flambée du prix du baril de pétrole, qui enterrerait les aspirations de réélection du président Biden par ses effets inflationnistes, dont l'Iran est conscient depuis le début des hostilités à Gaza.
Pour l'heure, l'accumulation de plusieurs incendies aux frontières d'Israël peut se transformer en un "super-incendie" avec l'Iran, susceptible d'embraser le golfe Persique, où la cinquième flotte américaine est basée à Bahreïn et dispose de deux bases aériennes en Arabie saoudite et à Al Udeid au Qatar.
En réalité, Washington dispose d'une pléthore de bases navales, aériennes et terrestres sur la rive occidentale du golfe Persique, qui tiennent en échec la vaste rive orientale de l'Iran.
Le risque est la fermeture du détroit super-stratégique d'Ormuz, par lequel transite un cinquième du flux mondial de pétrole, sans parler de la fermeture concomitante du détroit tout aussi super-stratégique de Bab el-Mandeb (Porte des larmes), où la guérilla Ansarollah Houthi du Yémen pourrait s'engager plus efficacement.
La "guerre régionale" de l'axe États-Unis/Israël contre l'Iran ferait grimper le prix du pétrole à environ 250 dollars le baril, selon la Bank of America, et à 157 dollars selon la Banque mondiale.
Dans l'écran de fumée probable de la guerre d'Israël contre le Hamas, alors que le comédien Volodymir Zelensky est sur le point d'être jeté sous le bus dans la phase "post-Ukraine", la guerre de l'axe USA/Israël contre l'Iran et, plus que tout, contre les BRICS (Brésil, Russie, Russie et Yémen) est évoquée, contre les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et leur dédollarisation, car l'Iran constitue le nœud géoéconomique de la Route de la soie terrestre de la Chine et du Corridor de transport international Nord-Sud avec la Russie et l'Inde.
La guerre de l'axe États-Unis/Israël contre l'Iran est de facto la "guerre mondiale" des États-Unis contre la Russie et la Chine, comme l'a avoué le chef de la minorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, âgé de 81 ans, sans oublier le pugnace sénateur Lindsey Graham.
Pendant ce temps, le guide suprême iranien, l'ayatollah Khamenei, a appelé les 57 pays de l'Organisation de la coopération islamique, qui compte 1,8 milliard d'adeptes (25 % de la population mondiale !), à boycotter les exportations de pétrole et d'autres produits de base à destination d'Israël en raison de ses "atrocités à Gaza".
La dédollarisation, promue par le sommet emblématique des BRICS à Johannesburg, peut être accélérée dans une guerre régionale de l'axe États-Unis/Israël contre l'Iran, plutôt que dans les "guerres limitées" dans l'ancienne Palestine et aux quatre frontières d'Israël, lorsque la "guerre régionale" contre l'Iran pourrait faire exploser la super-bulle du dollar américain, qui se profilait avant l'incendie au Moyen-Orient et qui s'est aggravée dans la phase "post-Ukraine" avec la double inflation causée par les hydrocarbures et les denrées alimentaires, qui a frappé l'Union européenne et les États-Unis.
L'économiste chinois Andy Xie, du SCMP basé à Hong Kong (l'une des principales places financières du monde), prévient que l'escalade de la guerre au Moyen-Orient pourrait être la goutte d'eau qui fait déborder le vase de la bulle du dollar américain, car "à mesure que les prix du pétrole augmentent et que le déficit budgétaire américain se creuse, les taux d'intérêt sur les obligations du Trésor vont augmenter", ce qui est susceptible de "faire éclater les bulles boursières et immobilières aux États-Unis".
Il estime également que "les effets de la guerre et de l'inflation pourraient entraîner les marchés financiers américains dans une chute libre, forçant la Chine à se découpler complètement du dollar, qui s'effondrerait alors".
En résumé : dans un scénario de fermeture des détroits d'Ormuz et de Bab el-Mandeb, l'Iran pourrait faire exploser le prix du baril de pétrole ; et il ne faut pas perdre de vue que la Chine, qui dispose des plus grandes réserves de change et d'or - avec 3,4 trillions de dollars, soit près de cinq fois les réserves américaines, sans compter les réserves de Hong Kong et de Taïwan - pourrait enterrer le dollar et accélérer la dédollarisation en échange de la yuanisation des BRICS.
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mercredi, 08 novembre 2023
Et d’après vous, où vont aller ces plus de 2 millions de Gazaouis qui fuient les bombardements?
Et d’après vous, où vont aller ces plus de 2 millions de Gazaouis qui fuient les bombardements ?
Pierre-Emile Blairon
L’immigration de masse (essentiellement musulmane, en provenance du Maghreb et surtout d’Algérie) a débuté en France avec Valéry Giscard d’Estaing et son premier ministre Jacques Chirac quand ils ont introduit le désastreux « regroupement familial » (décret du 29 avril 1976), lequel était fortement recommandé par l’oligarchie mondialiste de l’époque pour faire venir de la main-d’œuvre bon marché et ainsi faire baisser les salaires des Français, ceci avec la bénédiction de la gauche, de l’extrême-gauche mais aussi des Juifs français qui croyaient que les antisémites étaient ces petits blancs patriotes qualifiés d’extrême-droite qu’il fallait contrer par tout moyen, sans savoir qu’ils sciaient la branche sur laquelle ils étaient assis.
Pour en revenir à notre époque, hors de toute logique, les contraintes les plus fortes de la dictature sanitaire mise en place par les mondialistes à partir de 2020 ne se sont pas exercé sur les masses les plus nombreuses comme les Africains (notamment les Africains du Nord) mais à l’encontre des blancs européens, le but étant de détruire d’abord la civilisation européenne, les peuples européens n’étant pas assez malléables et trop cultivés pour devenir de dociles esclaves.
Une résistance timide s’organise cependant contre le déferlement migratoire, l’un des moyens employé par l’Ordre mondial pour affaiblir les Européens.
Les Européens du Nord, Le Danemark, la Suède, la Norvège, la Finlande et l'Islande, se sont rencontrés le 31 octobre 2023 pour créer une coalition afin d’expulser les « migrants » en situation irrégulière sur leur sol vers leurs pays d’origine.
En revanche, une expulsion en France est quasiment impossible (sauf au goutte à goutte) du fait de diverses dérogations, de l’action des associations d’aide aux « migrants », de la lenteur des pouvoirs publics et de la justice à décider de ces départs et du laxisme des autorités qui fait que ces expulsions prononcées ne sont appliquées qu’à la hauteur de 6 % en 2021 pour 124.111 « obligations de quitter le territoire » prononcées.
Je ne serais pas surpris que l’Allemagne, l’Angleterre et les Pays-Bas rejoignent bientôt la coalition des pays nordiques, malgré les dénégations des autorités de ces pays.
Posons-nous la question : où vont donc aller les 2,4 millions de Palestiniens chassés de leur territoire par les bombardements israéliens ?
Israël n’a pas laissé grand-choix à cette population ; il n’y a qu’une seule issue possible : le poste-frontière de Rafah à la frontière égyptienne ; selon France 24 du 6 novembre 2023, « Jusqu’à l’attaque du Hamas du 7 octobre, l'aide entrait par le point de passage de Kerem Shalom contrôlé par Israël. L'État hébreu a depuis renforcé les restrictions existantes, faisant de Rafah le seul point d'entrée de l'aide humanitaire.
Au cours des premiers jours de la guerre, l'Égypte a déclaré que le poste-frontière était ouvert mais pratiquement inopérant en raison des bombardements – l’armée israélienne a effectué trois frappes aériennes sur Rafah en 24 heures, le 10 octobre. La frontière et ses environs ont été dévastés. Les routes étant devenues impraticables, les camions chargés d'aide humanitaire sont restés bloqués côté égyptien. » (Lara Bullens, Passage de Rafah entre l'Égypte et Gaza : "Ce n'est pas une frontière normale")
Les gazaouis ont creusé des tunnels leur permettant d’entrer en Egypte ou de faire venir de l’aide humanitaire et des vivres.
Comme il n’existe pas d’autre point de passage, il semble probable que les Gazaouis forceront le blocus par ce passage, et que l’Egypte n’aurait alors plus d’autre choix que de créer un couloir dit humanitaire afin de les acheminer vers la Libye… où ils seront attendus par les ONG et conduits vers l’Europe par bateaux.
En Europe ? Seulement en Europe du Sud, puisque ceux du Nord n’en veulent pas. L’Europe du Sud, ce sont les deux péninsules : ibérique et italienne, et la France.
Comme les Palestiniens sont à l’évidence des réfugiés politiques, qu’ils viendront cette fois en famille, avec femmes et enfants, et qu’ils vont faire pleurer dans les chaumières des Européens du Sud et des Français conditionnés depuis des lustres, ce sont des centaines de milliers, voire des millions (les Palestiniens , en incluant les réfugiés en Jordanie, Syrie et Liban sont au nombre de 6 millions – oui, 6 millions ! - issus en grande majorité du précédent exode imposé par les mêmes Juifs en 1948) qui arriveront chez nous et qui ne pourront pas être extradés.
C’est donc une totale illusion (ceci à l’intention de nos amis pro-israéliens) de croire que les Occidentaux (USA, UE, Israël) sont à même de résoudre le problème migratoire qu’ils ont eux-mêmes créé ; au contraire, l’Europe du Sud deviendra le déversoir obligé de leurs « animaux humains », une invasion programmée qu’ils auront déjà largement entamée depuis des décennies.
Si on regarde alors la situation des Européens, non seulement sur le plan géopolitique mais aussi religieux des Européens sur leur propre territoire, on se trouve projeté dans un passé lointain à l’époque des guerres de religion, car on s’aperçoit du clivage entre deux Europes (en plus de l’Europe réelle et celle dite « de Bruxelles), celle du Nord et celle du Sud, on se rend compte qu’il pourrait y avoir un autre conflit, en résurgence sans doute inconsciente, sorte de revanche des Européens du Nord, majoritairement protestants, contre ceux du Sud, dont la quasi-totalité est catholique.
On voit aussi, si l’on considère les choses plus profondément et plus spirituellement, que les mondialistes satanistes s’acharnent à éradiquer les descendants des conquistadores (Portugais et Espagnols) et les descendants de l’empire colonial français, et à faire disparaître physiquement les berceaux de toutes les anciennes grandes civilisations de l’hémisphère nord : berceau ukrainien pour les indo-européens (civilisation des Kourganes), berceau des Serbes (Kosovo), destruction des vestiges archéologiques de la civilisation mésopotamienne (Irak-Syrie), disparition programmée de l’ancien peuple celto-gaulois qui étendait sa population sur un territoire maintenant habité – plus pour longtemps - par les Français, les Belges et les Italiens du Nord (les anciens Insubri), effacement des héritiers des grandes civilisations de l’Antiquité, Rome et Athènes (la Grèce est désormais déjà détruite), tous les descendants de ces grands peuples auront disparu, noyés sous le nombre des étrangers importés par l’Occident, principalement les ressortissants du monde musulman.
Il reste encore un peuple anciennement indo-européen qui n’a pas encore été complètement détruit, ce sont les Iraniens que le Shah voulait délivrer de l’islam ; c’est la CIA qui a déposé le shah d’Iran et non pas l’ayatollah Khomeiny (tranquillement installé en France avant le départ forcé du Shah) ; on peut parier que l’Iran sera la prochaine cible du complexe militaro-industriel occidental, opportunément surnommé par les Iraniens : le Grand Satan.
Pierre-Emile Blairon
12:13 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, gaza, palestine, réfugiés | | del.icio.us | | Digg | Facebook
Les guerres et les hurlements inutiles de leurs supporters
Marcello Veneziani :
Les guerres et les hurlements inutiles de leurs supporters
Source: https://www.destra.it/home/marcello-veneziani-loccidente-e-il-peggior-nemico-di-se-stesso/
Les massacres du Hamas en Israël et l'invasion de l'Ukraine ont été interprétés comme une attaque contre l'Occident, obligeant les Occidentaux à prendre parti. En réalité, il s'agit de deux cas différents : si l'attaque du Hamas révèle également une certaine hostilité envers l'Occident, l'invasion russe de l'Ukraine n'était pas dirigée contre l'Europe mais visait plutôt à restaurer la zone d'influence russe, comme à l'époque des tsars et de l'URSS, et à éviter les bases de l'OTAN aux frontières de la Russie.
Mais dans les deux cas, l'appel est lancé pour défendre l'Occident et prendre parti en conséquence.
Inutile de le nier, mais dans le monde "conservateur", un carrefour inéluctable refait surface entre ceux qui prennent toujours et de toute façon le parti de l'Occident, et d'abord des Etats-Unis, et ceux qui ne se reconnaissent pas dans un Occident qui nie leurs identités et leurs matrices mêmes ; leur histoire, leur pensée, leur tradition, leur foi, leurs communautés naturelles, et court vers une dérive post-humaine et nihiliste. Il s'agit bien de ce clivage, mais nous ne pouvons pas l'éluder. Il est facile de prendre le parti de l'Occident et de tout ce qu'il exprime, si l'on reconnaît sans hésiter son modèle économique et social comme le nec plus ultra ; ses intérêts, ses modes de vie fluides et son idéologie dominante comme la représentation du bien, de la liberté, de la démocratie, des droits, du progrès et du bien-être. Et vice versa, il est facile de prendre parti contre l'Occident si l'on est un ennemi du modèle capitaliste, du consumérisme effréné, du colonialisme passé, ou si l'on vit avec honte et culpabilité l'héritage historique, civil et religieux de l'Occident et de son "impérialisme".
Mais il devient plus difficile de prendre parti si, d'un côté, on aime la civilisation dont nous sommes issus et si, de l'autre, on déteste sa décadence et son déni, la primauté de l'individualisme, de l'économie, de la technologie, l'absence de valeurs autres que les codes idéologiques woke, black ou politiquement corrects. Si vous êtes toujours et partout du côté de l'Occident, vous vous aplatissez dans la défense de cet Occident qui nie sa propre civilisation, son identité et ses racines grecques, romaines et chrétiennes. Vous ne défendez finalement que son niveau de prospérité et de puissance, en renonçant à tout le reste, jusqu'à mettre en péril la liberté et la démocratie. Si, en revanche, vous vous opposez à l'Occident, vous risquez de travailler pour les bourreaux ou les ennemis, du fanatisme islamique à la dictature chinoise, et de soutenir des régimes et des pays qui nient la liberté, les droits et la démocratie. Nous n'aimons pas cet Occident, ni la suprématie américaine, mais pourrions-nous jamais nous ranger du côté des pays du Brics et de leurs nouveaux alliés, sachant que nous sommes de toute façon dans le camp opposé ? Peut-on se ranger du côté de Poutine, des ayatollahs ou de Xi jinping parce qu'on déteste cet Occident ? Il faut aller au-delà de l'apocalyptique et de l'intégré.
Sur le plan culturel ou des principes, on peut trouver un point de cohérence, en embrassant la civilisation et en critiquant certains aspects de la civilisation, en aimant et en soutenant notre identité nationale, européenne et méditerranéenne, civilisée et religieuse, et en rejetant le modèle mondial uniforme et aliénant promu par le techno-capitalisme. Activer la capacité à se distinguer sur le plan international (par exemple, l'Inde est un interlocuteur préférable à la Chine).
Mais quand l'histoire vous oblige à choisir tel ou tel côté du terrain, et de manière rapide et sanglante ; quand il y a une guerre en cours, ou une extermination, que faites-vous, restez-vous au milieu, vous enfermez-vous dans la tour, choisissez-vous l'un ou l'autre, sachant en tout cas que vous trahissez une part essentielle de votre être européen ? Il y a ceux qui résolvent tout en agitant sans délai les drapeaux du moment, le drapeau ukrainien, le drapeau israélien, comme le fait le gouvernement actuel ; ils acceptent le manichéisme élémentaire des médias et des acteurs les plus puissants de l'Occident, ils ne se posent pas de questions critiques, ils ne reconnaissent pas les précédents et les hypothèses, ils ne voient pas les choses de plusieurs points de vue, ils ne calculent pas les effets à long terme, la douleur et le ressentiment de vengeance qu'elle suscite. Elle divise absolument entre victimes et bourreaux, sans se demander si les bourreaux d'aujourd'hui sont les victimes d'hier et vice-versa ; c'est plus facile pour le message et peut-être plus bénéfique, même sur le plan personnel. Mais pour ceux qui aiment la réalité et la vérité et qui chérissent certains principes, il n'y a pas de solution aussi simple et unilatérale. Il ne reste plus qu'à adhérer au sens des réalités, à la primauté du bien ou, à défaut, à la préférence pour le moindre mal, à la distinction des plans, des temps et des priorités, à l'équilibre dans la prise en compte des différents points d'intérêt et d'observation. Pour prendre un exemple brûlant du présent, vaincre le terrorisme du Hamas est une priorité à partager, mais l'agenda ne peut pas être uniquement la sauvegarde d'Israël, qui est sacro-sainte, sans considérer la nécessité de garantir la vie au peuple palestinien et de lui donner un État et un territoire. Les frustrations et les droits fondamentaux bafoués alimentent l'extrémisme et compromettent l'avenir bien plus que les pourparlers et les négociations.
D'énormes questions passent au second plan et rappellent le thème du christianisme à son crépuscule, la question de la technologie qui envahit tout, l'acceptation ou non du capitalisme comme horizon indépassable, corrigeable ou surmontable. Et puis la relation entre l'Europe et les États-Unis, et entre l'Europe et le reste du monde. L'Occident n'est pas un bloc compact, dire l'Occident c'est désigner au moins trois mondes irréductibles, voire souvent divergents : les États-Unis, l'Amérique latine et l'Europe. Raison de plus pour écarter l'idée de l'Occident comme corps unique et parler d'une part d'Europe ou d'archipel de patries, et d'autre part de Multivers, c'est-à-dire d'un monde pluriel avec plusieurs zones de cohésion.
C'est précisément le réalisme qui devrait nous obliger à partir d'une considération : l'Occident n'est pas le monde entier ni le paradigme de l'univers, mais une réalité désormais minoritaire, destinée à être de moins en moins centrale, voire à succomber, dans de nombreux défis et dans de nombreux domaines. Un Occident qui, de surcroît, a honte de lui-même, de son identité, de son histoire et de sa culture, de sa tradition et de sa religion. Au sein de l'Occident, les priorités et les intérêts européens ne coïncident pas avec ceux de l'Atlantique. La conséquence est d'accepter l'idée d'un monde multipolaire, de considérer l'Europe comme l'une de ces zones et de dépasser la prétention que les États-Unis peuvent continuer à être l'arbitre suprême de la planète. Que cette position s'éloigne ou rejoigne celle du gouvernement actuel ne nous intéresse guère : il ne s'agit pas d'une question de droite ou de gauche. Il s'agit de défendre la réalité, le bon sens, l'équilibre, de chercher des morceaux de vérité dans le polygone de la vie, de défendre la civilisation et l'humanité, en commençant par les plus proches.
Marcello Veneziani, La Verità - 15 octobre 2023
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mardi, 07 novembre 2023
Géopolitique du transport maritime. Une clé pour comprendre le monde
Géopolitique du transport maritime. Une clé pour comprendre le monde
par Nicola Silenti
Source: https://www.destra.it/home/geopolitica-dei-trasporti-marittimi-una-chiave-per-comprendere-il-mondo/
La mer est la clé de tout. Pour bien comprendre les grands changements dans les rapports de force entre les nations, déterminer le poids des continents et deviner la direction que prend le monde, il faut s'intéresser au trafic de marchandises conteneurisées et aux routes maritimes sur lesquelles circulent les marchandises. D'où elles partent et où elles arrivent, les pôles stratégiques et ceux en déclin, mais aussi les zones "à risque", soumises à des actions militaires ou de piraterie, où les flux mondiaux de marchandises peuvent se ralentir, voire s'arrêter.
L'élément déterminant pour la rédaction de toute analyse sérieuse sur le sujet est une véritable connaissance des routes, mais surtout l'expérience, qui est souvent plus précise et exhaustive que n'importe quelle étude statistique ou n'importe quelle science économique. Une expérience qui est l'héritage de l'histoire personnelle et professionnelle de ceux qui, comme l'auteur, ont navigué sur les mers "chaudes" de la planète depuis les années 60, témoins privilégiés de bouleversements d'époques, d'ascension et de chute d'empires et de révolutions technologiques jusqu'alors inconcevables et impensables. Des années où les "zones à risques" maritimes n'existaient pas encore, mais où elles figuraient en toutes lettres sur les cartes des navigateurs internationaux, conscients des pièges et des risques qui, telles les sirènes d'Ulysse, se cachaient dans ces passages obligés. Des détroits, des routes et des points nodaux à haut risque qui, dans le contexte historique international actuel, sont en quelque sorte les pierres angulaires de la géopolitique de la mer: un mot, "géopolitique", qui est resté inconnu de l'univers maritime au moins jusqu'aux années 70, malgré la brève et clairvoyante parenthèse que cette discipline a connue en Italie de 1939 à 1942 avec la revue de Giuseppe Bottai (photo) Rassegna mensile di geografia politica, economica, sociale e coloniale.
Comme l'a récemment souligné une étude de Jérôme de Ricqlès, expert du marché maritime, pour cartographier de manière fiable les points chauds des routes maritimes de la planète et établir une carte des risques, il faut partir de la jonction des détroits des Dardanelles et du Bosphore et de la mer Noire, fortement touchée par la guerre russo-ukrainienne avec son corollaire tragique d'attaques de missiles et de bombardements sur les ports d'Odessa et de Sébastopol et le risque pressant d'une escalade à l'issue imprévisible. Une alerte rouge similaire est attribuée par de Ricqlès à la zone du Golfe de Guinée, affectée depuis un certain temps par une série ininterrompue d'attaques de pirates sur les côtes et dans les eaux internationales, et à la partie de l'Extrême-Orient située entre l'île de Taïwan et la mer de Chine, prisonnière depuis des décennies du différend non résolu sur la souveraineté de l'île et des innombrables implications géopolitiques qui couvent sous une cendre qui devient chaque jour plus incandescente.
Autre carrefour à fort coefficient de dangerosité, le golfe d'Aden, passage obligé entre la mer Rouge et le canal de Suez, est une zone de grande instabilité prise dans l'étau des conflits au Yémen et en Somalie, cette dernière étant l'épicentre mondial de la piraterie. Le changement climatique menace la navigation dans les océans Atlantique et Pacifique en hiver, tandis que le canal de Suez reste un carrefour risqué pour les grands porte-conteneurs, qui sont toujours exposés au danger trop fréquent des collisions. Ces risques sont similaires à ceux qui affectent le détroit de Malacca, passage obligé pour les porte-conteneurs voyageant entre l'Est et l'Ouest via Singapour : un transit qui équivaut à plus d'un tiers du trafic mondial de marchandises et qui, pour cette même raison, est de plus en plus affecté par des accidents dus à des collisions et à des épisodes croissants de piraterie. En Europe, la zone du Solent devant le port anglais de Southampton, exposée à des vents forts et à des courants dangereux qui réduisent la manœuvrabilité des navires transportant des conteneurs, est une zone avec un coefficient de risque plus faible, mais toujours sous la loupe.
Dernier en termes d'indice de danger mais certainement loin d'être secondaire sur les routes du trafic mondial, le canal de Panama, sujet à des accidents graves sporadiques mais affecté depuis l'été de cette année par le phénomène de la sécheresse, qui a réduit le transit des navires et pourrait se poursuivre pendant au moins une autre année civile. Les aléas d'un climat qui est souvent le véritable moteur de l'histoire, une histoire qui n'est pas toujours le produit exclusif de nos choix humains.
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Les charges d'intérêt grèvent les budgets publics
Les charges d'intérêt grèvent les budgets publics
Valentin Katasonov
Source: https://geoestrategia.es/noticia/41704/economia/los-costos-de-los-intereses-estan-consumiendo-los-presupuestos-gubernamentales.html
Dans les médias, on trouve de plus en plus souvent des pronostics apocalyptiques d'experts indépendants, selon lesquels, dans un avenir proche, les budgets des États pourraient se transformer en mécanismes de "dette" prononcée. La nature endettée des budgets se reflétera à la fois dans leurs parties recettes et dépenses. Du côté des recettes du budget, la principale source sera les emprunts et les prêts, tandis que les impôts et les autres sources traditionnelles de revenus pourraient être relégués au second plan. Du côté des dépenses, le principal poste budgétaire peut être le coût du service de la dette publique ou les frais d'intérêt.
Selon les estimations du FMI portant sur 141 pays, en 2022, les recettes budgétaires ont dépassé les dépenses budgétaires (excédent budgétaire) dans seulement 28 pays. Seuls deux pays affichent un solde nul. Et 111 pays avaient des déficits budgétaires. Très souvent, un indicateur relatif est utilisé pour évaluer l'ampleur du déficit budgétaire: un pourcentage par rapport à la taille du produit intérieur brut (PIB). Parmi les 10 premiers pays pour cet indicateur en 2022, on trouve les pays suivants: Italie - 8,00 ; Burkina Faso - 8,52 ; Mongolie - 8,80 ; Zambie - 8,90 ; Ghana - 9,30 ; Saint-Vincent-et-les-Grenadines - 9,39 ; Sri Lanka - 10,20 ; Cuba - 11,11 ; Maldives - 14,31 ; Ukraine - 15,75.
Ainsi, l'Ukraine s'est avérée être le détenteur du record absolu en termes de niveau relatif de déficit budgétaire l'année dernière. D'ailleurs, en 2021, le déficit budgétaire de l'Ukraine était relativement modeste: 3,97 % du PIB ; selon cet indicateur, l'Ukraine ne se classe qu'au 91e rang. En fait, le budget ukrainien est devenu un paravent couvrant le financement de la dette par l'Occident en toute indépendance. Un financement de la dette garanti par divers actifs réels, principalement des terres agricoles et des gisements de minerais. Il y a une chance que l'Ukraine puisse maintenir sa position de leader par le bas. Le budget de l'État ukrainien pour 2023 prévoit un déficit de 38 milliards de dollars, qui devrait être comblé presque exclusivement à l'aide d'emprunts extérieurs. Selon des sources officielles ukrainiennes, au cours des six premiers mois de 2023, les ressources extérieures ont représenté 49,1 % de l'ensemble des recettes du fonds général du budget de l'État. Le budget de l'État ukrainien est un modèle idéal du budget de l'État de l'avenir que de nombreux pays peuvent atteindre.
Si l'on classe les pays en fonction de la valeur absolue de leurs déficits budgétaires, alors, selon cet indicateur, pendant de nombreuses années, voire décennies, les États-Unis d'Amérique ont été "en tête du peloton". Sans trop entrer dans l'histoire, je soulignerai qu'après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont eu un budget chroniquement déficitaire. La seule exception a été les années fiscales 1998-2001 (l'ère Clinton), où le budget américain était excédentaire.
En ce qui concerne le niveau relatif des déficits budgétaires, les États-Unis figurent également parmi les premiers. Voici les données relatives à l'ampleur du déficit budgétaire par rapport au PIB au cours des dernières années (en %) : 2015 - 3,80 ; 2016 - 4,42 ; 2017 - 3,79 ; 2018 - 5,47 ; 2019 - 6,22; 2020 - 15,85 ; 2021 - 10,92 ; 2022 - 4,60. Le chiffre de 2020 est un record pour les États-Unis dans toute l'histoire de l'après-guerre. En 2020, en termes de niveau relatif de déficit budgétaire, les États-Unis se sont classés huitièmes sur 174 pays. En 2020, le déficit budgétaire américain en termes relatifs était plus important que le déficit budgétaire ukrainien en 2022 ! En 2020, la valeur absolue du déficit budgétaire était de 3100 milliards de dollars, soit 47 % des dépenses budgétaires. Les emprunts du gouvernement (qui comblent les déficits budgétaires) sont devenus la principale source de revenus du budget américain, reléguant les impôts (qui ont été la principale source de revenus tout au long de l'histoire des États-Unis) à la deuxième place.
L'année fiscale américaine 2023 vient de s'achever (1er octobre). Le Trésor américain a indiqué que le déficit budgétaire pour l'année s'élevait à 1700 milliards de dollars, soit 6,3% du PIB américain. Le déficit budgétaire a couvert environ 28% des dépenses budgétaires.
Il n'est pas surprenant que la dette nationale américaine augmente aussi rapidement. Après tout, il s'agit de déficits budgétaires d'État. En 1981, le ratio dette publique/PIB des États-Unis était de 40,4% du PIB. En 2022, il a déjà dépassé 121%. Au début de la nouvelle année fiscale (au 1er octobre 2023), le montant de la dette publique américaine s'élevait à 33.400 milliards de dollars, ce qui représente déjà plus de 130 % du PIB. Selon les estimations du FMI, cela représente environ un tiers de la dette publique totale de tous les pays du monde. Et ce, bien que la part des États-Unis dans la population mondiale soit de 4,2%. Et leur part du PIB mondial est de 15,6% (sur la base des résultats de 2022 ; calculés en utilisant la parité de pouvoir d'achat des monnaies). Il est très surprenant que, jusqu'à récemment, les trois principales agences de notation aient accordé les meilleures notes de crédit et d'investissement aux États-Unis. Cependant, au début du mois d'août, l'agence de notation internationale Fitch a abaissé la note de défaut de l'émetteur américain à long terme de "AAA" à "AA+" en raison de la détérioration des indicateurs budgétaires et de l'augmentation de la dette publique.
Nous ne pouvons pas oublier la Chine, qui a longtemps été considérée comme une économie modèle avec des taux de croissance constamment élevés. Or, depuis le milieu des années 1980, le budget de l'Empire céleste est régulièrement déficitaire. Seules deux années au milieu des années 2000 ont fait exception. Voici un aperçu du déficit budgétaire de la Chine au cours des dernières années (en % du PIB) : 2015 : 3,43 ; 2016 - 3,77 ; 2017 - 3,66 ; 2018 - 4,08 ; 2019 - 4,91 ; 2020 - 6,20 ; 2021 - 3,80 ; 2022 - 4,70. Des chiffres également très impressionnants, bien qu'un peu plus modestes que ceux des États-Unis. À la fin de 2023, le déficit devrait s'élever à 600 milliards de dollars, soit environ 3% du PIB. Le déficit couvrira environ 15% des dépenses. Les déficits budgétaires chroniques augmentent chaque année la dette publique de la Chine. À la fin de l'année dernière, elle s'élevait à 77% du PIB. Le FMI prévoit que dans quatre ans, la valeur de la dette publique chinoise atteindra 100% du PIB.
Je citerai quelques autres grandes économies mondiales dont les indicateurs de déficit budgétaire relatif sont également élevés (2022, % du PIB) : Grande-Bretagne - 5,57 ; Espagne - 4,80 ; France - 4,72 ; Suisse - 4,50 ; Turquie - 4,00 ; Belgique - 3,90 ; Canada - 3,50 ; Corée du Sud - 3,00 ; Allemagne - 2,62.
Quant à la Russie, elle présente des déficits budgétaires relativement modestes. En 2022, il s'élevait à 1,36% du PIB. Comme dans la plupart des pays du monde, la valeur maximale de l'indicateur a été enregistrée en 2020 (au plus fort de la pandémie de grippe aviaire): 3,99% du PIB. Avant cela, les déficits budgétaires les plus importants ont été enregistrés en 2015 (3,39% du PIB) et en 2016 (3,67%). Les années déficitaires sont entrecoupées d'années excédentaires. En particulier, des excédents budgétaires ont été enregistrés en 2018 (2,92% du PIB), 2019 (1,93%) et 2020 (0,77%). En principe, la Russie réunit toutes les conditions pour un budget public excédentaire, puisqu'elle présente une balance commerciale et des paiements (compte courant) positive. Cependant, le budget pour 2023 prévoit un déficit de 2,9 trillions de roubles (équivalent à environ 2% du PIB). Cela signifie qu'environ 10% des dépenses budgétaires seront financées par le déficit, c'est-à-dire, en fin de compte, par des emprunts publics.
L'autre face de la médaille, appelée budget de la dette, est la dépense budgétaire pour le service de la dette publique. Normalement, le niveau de ces dépenses est évalué en fonction de leur part dans l'ensemble des dépenses budgétaires. Malheureusement, ni le FMI ni d'autres organisations ne tiennent de statistiques sur cet indicateur pour l'ensemble des pays du monde ; il n'existe pas de tableau récapitulatif. Nous devons utiliser les chiffres des différents pays.
La plupart des publications des médias traitent des dépenses d'intérêt dans le budget américain. Au cours de ce siècle, la part des frais d'intérêt dans les dépenses budgétaires totales des États-Unis a varié entre 5 et 10%. La valeur minimale a été enregistrée en 2021: 5,2%. Et le maximum pour l'année fiscale 2023 qui vient de s'achever est de 10,2%. En deux ans, il y a eu un double saut. Cela n'est dû que dans une certaine mesure à l'augmentation de la dette publique. La raison principale est que depuis le printemps de l'année dernière, le Système fédéral de réserve a commencé à augmenter régulièrement le taux directeur, qui avant cela, pendant de nombreuses années, était, au sens figuré, au niveau de la "douille" (proche de zéro). Les taux d'intérêt sur les bons du Trésor américain étaient liés au taux directeur. Il n'était donc pas difficile pour le Trésor américain de rembourser la gigantesque dette nationale (qui a atteint 30 000 milliards de dollars le 1er février 2022). Mais depuis un an et demi, la situation a commencé à changer rapidement. En juillet de cette année, la Réserve fédérale a de nouveau relevé le taux d'intérêt directeur, qui se situe actuellement entre 5,25 et 5,50%. Aucune baisse de taux n'est attendue, au moins jusqu'à la fin de l'année. Et la probabilité d'une augmentation demeure. De nombreuses prévisions indiquent que le ratio des charges d'intérêt continuera à augmenter. Le Congrès américain ayant temporairement supprimé le plafond de la dette, le ministère des finances profite de la situation pour augmenter le volume d'émission de titres du Trésor.
Les dépenses brutes d'intérêt dans le budget pour l'année fiscale 2023 s'élèvent à 929 milliards de dollars (plus de 15% des dépenses budgétaires). Il est vrai que l'État ne paie pas seulement des charges d'intérêt, mais reçoit également des revenus d'intérêt. Le Trésor américain fournit normalement un chiffre pour les dépenses d'intérêt nettes (moins les revenus d'intérêt). En 2023, elles s'élevaient à 632 milliards de dollars, ce poste budgétaire devenant le deuxième plus important après les dépenses de défense. Ils représentaient 12,7% de l'ensemble des dépenses budgétaires l'année dernière. Dans les années à venir, les coûts d'intérêt devraient dépasser les dépenses de défense et devenir le poste le plus important des dépenses budgétaires américaines.
Sous nos yeux, le budget traditionnel des États-Unis est en train de se transformer en un budget "d'endettement", ce qui inquiète considérablement de nombreux hommes politiques et représentants d'entreprises américains. Et aussi les investisseurs étrangers qui ont l'habitude d'investir dans les bons du Trésor américain.
Il semblerait que le budget russe soit très éloigné du modèle actuel dit "de la dette". Après tout, la Russie a une dette publique très modeste. À la fin de l'année 2022, elle représentait 19,6% du PIB. Selon les prévisions du FMI, le niveau de la dette publique de la Fédération de Russie restera pratiquement inchangé dans les années à venir (en % du PIB) : 2023 - 21,2 ; 2024 - 21,8 ; 2025 - 21,7 ; 2026 - 20,9 ; 2027 - 19,8 ; 2028 - 18,2. Il semblerait que, selon les normes budgétaires américaines, les dépenses d'intérêt dans le budget russe devraient se situer entre un et demi et deux pour cent des dépenses budgétaires totales. En réalité, cette proportion est nettement plus élevée. Dans le budget pour 2023, les dépenses d'intérêt devraient s'élever à 1,52 trillion de roubles, soit plus de cinq pour cent de l'ensemble des dépenses budgétaires.
Le fait est que, bien que la dette publique de la Russie soit faible, elle est très coûteuse (comparée à la dette des États-Unis, de la Chine et de nombreux autres pays). Cette situation est grandement facilitée par la Banque de Russie, qui augmente le taux d'intérêt directeur (aujourd'hui, il a déjà atteint 13,00 %, soit 2,5 fois plus que le taux d'intérêt directeur de la Réserve fédérale américaine). L'autre jour, le vice-ministre des finances de la Fédération de Russie, Vladimir Kolychev, a cité un chiffre intéressant: les dépenses du budget fédéral pour le service de la dette publique et le financement des programmes de prêts préférentiels augmentent d'environ 200 milliards de roubles lorsque le taux directeur augmente d'un point de pourcentage. Et la Banque de Russie ne garantit pas qu'elle n'augmentera pas encore le taux d'intérêt.
Le ministère des finances de la Fédération de Russie a préparé un projet de budget pour la période 2024-2026. La Chambre des comptes de la Fédération de Russie a soumis à la Douma d'État un avis sur le projet de budget. Les auditeurs d'État ont attiré l'attention sur les coûts du service de la dette publique : ils seront multipliés par 2,2 d'ici 2026 par rapport à l'estimation de la mise en œuvre pour 2023 et dépasseront les dépenses totales du budget fédéral pour les soins de santé et l'éducation.
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Gaza et le bloc bourgeois
Gaza et le bloc bourgeois
Nicolas Bonnal
...mais j’enverrai un feu dans les murs de Gaza, et il dévorera ses palais
Amos 1, 6.
Comme je le devinais en écrivant mon livre intitulé Internet nouvelle voie initiatique il n’est pas une bulle informative (internet, la guerre, l’épidémie, la tyrannie numérique, le Reset) qui n’ait sa source dans la Bible. Damas aussi était salement menacée, comme j’écrivais dans Pravda.ru il y a dix bonnes années.
L’oracle touchant Damas.
Voici, Damas va cesser d’être une ville, et elle sera un monceau de ruines.
Isaïe, 17, 1.
On se remet à aimer Voltaire qui encense le ‘bon musulman’ à la fin de Candide et envoie régulièrement promener le judéo-crétinisme. Il va être épuré lui aussi.
Gaza amuse car cette bonhomme et juste rétribution les crimes terroristes palestiniens ne fait que poursuivre le Grand Reset (dépeupler et déplacer les populations pour des raisons énergétiques). Tout cela se fait au nom des élites mondialistes et de leurs suppôts bourgeois. Rappelons que dans l’Evangile Gaza désigne le Trésor du Temple (Marc, 12, 41-43).
La bourgeoisie a soutenu la campagne du virus, les confinements du virus, le vaccin (on écrirait le vaccinat) obligatoire, le chasse aux non-vaccinés, la persécution des sceptiques, la remise en cause des commandements bourgeois et pharmaceutiques de la médecine positiviste moderne, fût-elle tombée bien bas comme le remarque déjà Debord déjà dans ses inépuisables Commentaires.
Puis la bourgeoisie a lancé l’impudente guerre antirusse (la Russie dit Todd incarne toujours un idéal égalitaire) en niant le droit à la vie des populations du Donbass ; ensuite elle a ruiné le continent dans sa guerre vaine contre un ennemi trop riche et trop puissant et trop armé. Mais la bourgeoisie suivra la «ploutocratie impérialiste et raciste» américaine (Etiemble) jusqu’en enfer, dût-elle bravement tout atomiser, Chine et Russie comprises (elle ne lésine jamais).
Ensuite le bourgeois redécouvre ses racines moliéresques et se prend pour Harpagon ; dans ma jeunesse on n’avait pas de pétrole (aujourd’hui on n’en veut plus) mais on avait des idées – et on faisait la chasse au gaspi ! Roublard et radin, le bourgeois de souche se retrouve comblé devant sa télé par le programme de l’hypocondriaque tonton Schultz-Schwab présenté en français par l’élève de Michel Rocard (père du RMI…).
Enfin la bourgeoisie soutient Israël, seule démocratie du Moyen-Orient à revendiquer les Ecritures, et commence avec le sénateur républicain Le Rutulier à demander la prison pour les antisionistes de France et de Navarre. Comme dit de Gaulle, il n’y a qu’une bourgeoisie, dont une moitié lit le Figaro, l’autre Le Monde.
L’extrême-droite raciste contente d’avoir trouvé plus antisémite qu’elle (« c’est l’extrême-gauche qui soutient les nazis », bave-t-elle euphorique maintenant) et la France Insoumise l’étant décidément trop (même pendant les confinements et gestuelles rituelles imposées par l’élite médico-bourgeoise), on devra les confiner dans un camp de redressement, comme les non-vaccinés. La racaille de droite dont a si bien parlé De Gaulle (toujours…) dans une formule qui éclaira ma jeunesse trop patriote se range maintenant derrière Julien Dray. Et comme Julien Dray (fondateur de SOS-Racisme, voyez les livres de Guy Hocquenghem et celui de mon éditeur Thierry Pfister sur la génération Mitterrand qui n’en finit pas de déshonorer la France républicaine) explique que les palestiniennes tuent leurs enfants pour les exhiber à la télé, eh bien...
Le reste est chez Kubrick et chez notre ami Kunstler qui a évoqué le thème du dibbouk, aussi.
https://www.amazon.fr/Internet-nouvelle-initiatique-Nicol...
https://www.amazon.fr/STANLEY-KUBRICK-GENIE-DU-CINEMA/dp/...
https://lesakerfrancophone.fr/appelez-les-exorcistes
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dimanche, 05 novembre 2023
Notre écologie authentique
Notre écologie authentique
par Georges FELTIN-TRACOL
Il y a 44 ans, une violente campagne de presse contre la « Nouvelle Droite » marquait l’été 1979. La saison estivale de cette année a vu une autre campagne, moins violente et plus insidieuse, contre le spectre fantasmatique de l’« écofascisme ».
L’Obs (du 17 au 23 août 2023) se demande « Pourquoi l’écofascisme nous menace » et interroge Pierre Madelin, auteur de La tentation écofasciste. Écologie et extrême droite (Éditions Écosociété, 2023, 264 p., 18 €). Coup sur coup, le tristement célèbre quotidien qui sort en début d’après-midi s’empare du sujet. L’éditorial de sa livraison des 15 et 16 août 2023 alerte sur « Écologie et extrême droite : un dangereux mélange ». Comme quoi tous les mélanges ne se valent pas... La veille, son édition des 13 et 14 août 2023 prévenait que « Le RN veut tirer parti du clivage sur l’écologie ». Quelques mois plus tôt, Le Monde (du 24 décembre 2022) s’inquiétait de « Ces jeunes identitaires qui virent au vert ».
Auteur de l’article des 13 et 14 août dernier, Clément Guillon rapporte que Jordan Bardella, le président du RN, aurait déclaré sur CNews que « le meilleur allié de l’écologie, c’est la frontière ». Quelle surprise ! Aux élections européennes de 2019, il plaçait en position éligible l’essayiste Hervé Juvin qui, en compagnie de l’ancien militant de La France insoumise devenu président du groupe RN au conseil régional Auvergne – Rhône-Alpes, Andréa Kotarac, fonde un micro-parti affilié au RN, Les Localistes. Or, condamné en appel pour des violences conjugales, Hervé Juvin a été exclu en novembre 2022 du groupe Identité et Démocratie au Parlement européen, puis du groupe RN au conseil régional des Pays-de-la-Loire, groupe qui d’ailleurs n’existe plus. Son éviction destinée à satisfaire le Système médiatique d’occupation mentale constitue une faute supplémentaire à inscrire au débit de cette formation politicienne.
Clément Guillon estime que le RN combinerait des positions technosolutionnistes et des thèses néo-agrariennes. Le technosolutionnisme postule que le progrès technique peut à terme résoudre les problèmes écologiques, ce qui est une approche optimiste de la crise de l’environnement. Cette posture faustienne, ou pour le moins prométhéenne, rappelle la vision du monde de Louis Pauwels dans son recueil Le droit de parler (Albin Michel, 1981).
Quant à l’agrarisme, il s’agit d’une force socio-politique présente dès la fin du XIXe siècle en Occident afin que le monde rural puisse peser sur la Modernité industrielle. Le Parti paysan croate a longtemps dominé la vie politique de la Croatie. À Varsovie, le Parti paysan polonais allié aux démocrates-chrétiens conserve les faveurs de l’électorat campagnard. Existe en Hongrie un petit Parti civique indépendant des petits propriétaires et des travailleurs agraires qui est néanmoins l’un des plus anciens. En Lettonie, jusqu’en 2022, les Verts participaient à l’Union des Verts et des Paysans, une alliance électorale avec l’Union des paysans de Lettonie, ensemble qui a déjà gouverné le pays. En France, outre les fameuses « Chemises vertes » de Henri Dorgères, chef des Comités de défense paysanne, le député de la Haute-Loire entre 1936 et 1958, Paul Antier, anima le Parti paysan d'union sociale, soutint un temps Pierre Poujade et contribua au lancement du CNIP (Centre national des indépendants et paysans).
Voyant venir l’accident industriel majeur aux européennes de juin prochain, l’Élysée encourage en sous-main la constitution, sous la houlette de l’influent lobbyiste Thierry Coste, d’une liste de chasseurs, de défenseurs de la corrida et de ruraux. Sa conduite reviendrait à Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs, dont l’ouvrage, Un chasseur en campagne. Pour une défense de la ruralité, est sorti en 2020 avec une préface d’Éric Dupond-Moretti… La Macronie voudrait-elle par ce moyen détourné relancer l’électorat chasseur ?
Dans les années 1990 – 2000, CPNT (Chasse, pêche, nature et traditions) pesait parfois très lourd à l’échelle locale, en particulier dans le Sud-Ouest, en Picardie et en Ardèche. Présents dans plusieurs conseils régionaux, ses élus incarnaient alors une protestation tribunicienne des campagnes qui enverra à Strasbourg - Bruxelles entre 1999 et 2004 six députés européens. Hostile tant aux Verts qu’au FN, CPNT comptait pourtant parmi ses candidats des proches de la Nouvelle Droite tels Christiane Pigacé et Thierry Mudry. Transformé en 2019 en Mouvement de la Ruralité, CPNT devint un parti lié aux Républicains, d’où son appui à Nicolas Sarközy en 2012, à François Fillon, puis à Emmanuel Macron en 2017.
À l’instar du populisme, l’agrarisme occupe selon le contexte, le cadre politique et les circonstances le côté droit, le côté gauche ou le centre du champ politique. Le mouvement agrarien est un proto-populisme centriste paysan et/ou rural qui sert régulièrement de roue de secours au régime en place. On est par conséquent très éloigné de l’écofascisme stigmatisé.
Dans un texte intitulé « La tentation écofasciste : migrations et écologie » mis en ligne sur Terrestres, le 26 juin 2020, Pierre Madelin qui accepte volontiers l’invitation des officines antifa, explique cette notion comme « une politique désireuse de préserver les conditions de la vie sur Terre, mais au profit exclusif d’une minorité ». Magnifique assimilation des autochtones à des factions minoritaires… Selon ses détracteurs, l’écofascisme aurait parmi ses précurseurs germaniques aussi bien les mouvements völkisch et bündisch que le ministre allemand de l’Agriculture et de l’Alimentation Walther Darré de 1933 à 1942. Écofascisme est donc un concept péjoratif et supposé disqualifiant, voire invalidant, qui vise en particulier notre écologie authentique aux origines fort anciennes.
Le souci de la nature et du vivant est en effet une vieille préoccupation non-conformiste. En 1972, sous l’impulsion de François Duprat qui faisait déjà attention à l’équilibre des écosystèmes, le sixième chapitre des Propositions pour un programme de gouvernement nationaliste et populaire d’Ordre Nouveau évoque l’environnement et l’aménagement du territoire. On lit que « les Français doivent se sentir concernés par la conservation d’une nature dont ils profitent tous (p. 37) ». Il est même précisé que « la protection de l’environnement constituera sans doute, au cours des prochaines années, une des préoccupations essentielles du gouvernement. Faudrait-il encore que ce gouvernement considère la qualité de la vie, la beauté des paysages, la douceur de vivre comme plus importante que l’intérêt de quelques spéculateurs. À Ordre Nouveau, nous pensons que, sur ce point, aucune hésitation n’est concevable (p. 39) ».
L’écologie authentique par essence identitaire, par substance païenne et par nature radicale ne correspond néanmoins pas à la technophobie salutaire d’un Unabomber alias Theodore Kaczynski (1942 – 2023). Elle ne coïncide pas non plus avec l’écologie intégrale évoquée par le « pape » Bergoglio dans son encyclique de 2015 Laudato si'. On trouve dès 1984 cette expression dans un article de Jean-Charles Masson, « Jalons pour une écologie intégrale » paru dans le journal royaliste Je suis Français. L’écologie authentique n’a enfin qu’un rapport lointain avec le bio-conservatisme un temps représenté par la défunte revue Limites.
Ce n’est toutefois pas un hasard si, au tournant des années 1980, des militants nationalistes-révolutionnaires français infiltrèrent les sections locales des Verts et d’Écolo-J, leur branche jeunesse. Découverts et exclus, ces mêmes militants organisèrent Résistance verte – Terre d’abord. Maints autres exemples démontrent l’engagement des partisans de l’enracinement, y compris dynamique, pour la préservation de la faune et de la flore dans leurs terroirs. Citons William Morris (1834 - 1896) et le mouvement environnementaliste britannique; les écrivains américains dits « Southern Agrarians » de la décennie 1930; le révolutionnaire-conservateur allemand Henning Eichberg (1942 - 2017) qui rejoint plus tard la gauche socialiste, pacifiste et neutraliste; les cercles italiens et français qui théorisent très tôt les biorégions sans oublier l’œuvre biocentrique et anti-humaniste de Savitri Devi (1905 – 1982) et les écrits de Robert Dun (1920 – 2002), grand promoteur dans les années 1970 de l’écologie dans sa revue confidentielle L’Or Vert.
Mentionnons le magistère peu connu dans l’Hexagone de l’écologiste finlandais Pentti Linkola (1932 – 2020) (photo) avec son point de vue radical décroissant, eugéniste et « désindustrialiste ». Ses textes se rapprochent de ceux du Norvégien Arne Næss (1912 – 2009) (photo), philosophe de l’« écologie profonde » qui anticipe un antispécisme certain. Toutefois, l’écologie authentique polythéiste, radicale et identitaire, soit une écologie spécifique aux autochtones, ne se confond pas avec cette écologie profonde parce que, réaliste en matière de rapports de forces, elle entend concilier la pérennité des écosystèmes avec l’exigence de la puissance. Paradoxe? Il nous revient de le résoudre sans tarder.
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 90, mise en ligne le 31 octobre 2023 sur Radio Méridien Zéro.
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samedi, 04 novembre 2023
Emmanuel Todd et le micro-théâtre militaire US
Emmanuel Todd et le micro-théâtre militaire US
Nicolas Bonnal
La première version de ce texte compte une bonne dizaine d’années – ou même plus. On commence.
« Ce texte avait été rédigé il y a deux ou trois ans quand un autre danger de guerre menaçait, que Todd avait commenté.
Vite la guerre (lisez Ralph Raico pour comprendre) pour remonter dans les sondages. Le clown Trump sait à quoi se raccrocher, avec la bénédiction des faux sites comme Infowars.com !
Reprise de la quadruple troisième guerre mondiale, avec la bénédiction des bureaucraties mondialistes, de la gauche sociétale et des humanistes néocons.
Ceci dit, il va être dur de flanquer une raclée à tout le monde en même temps. Syrie, Russie, Iran, Corée, Chine, Venezuela… L’empire du bien ne sait plus où donner de la fête !
Or le plus marrant, comme le rappelle Fred Reed il y a quelques jours dans Unz.com, c’est que l’empire ne fait plus peur à personne. La Corée se fout du Donald, l’Iran hausse les épaules, la Chine rebâtit sa route de la soie. C’est quoi ce cirque alors ?
Un qui avait tout dit en 2002 est Emmanuel Todd. Je le cite presque sans commenter :
« Nous assistons donc au développement d’un militarisme théâtral, comprenant trois éléments essentiels :
— Ne jamais résoudre définitivement un problème, pour justifier l’action militaire indéfinie de l’« unique superpuissance » à l’échelle planétaire.
— Se fixer sur des micro-puissances — Irak, Iran, Corée du Nord, Cuba, etc. La seule façon de rester politiquement au cœur du monde est d’« affronter » des acteurs mineurs, valorisant pour la puissance américaine, afin d’empêcher, ou du moins de retarder la prise de conscience des puissances majeures appelées à partager avec les États-Unis le contrôle de la planète : l’Europe, le Japon et la Russie à moyen terme, la Chine à plus long terme.
— Développer des armes nouvelles supposées mettre les Etats-Unis « loin devant », dans une course aux armements qui ne doit jamais cesser. »
Todd aime cette métaphore théâtrale, et il la file durant tout son livre. L’empire des transformers développe un cirque planétaire sous les acclamations de tous les Slate.fr, lemonde.fr et liberation.fr de cette belle planète de gauche, de droit et de démocratie :
« Il y a une logique cachée dans le comportement apparent d’ivrogne de la diplomatie américaine. L’Amérique réelle est trop faible pour affronter autre chose que des nains militaires. En provoquant tous les acteurs secondaires, elle affirme du moins son rôle mondial. Sa dépendance économique au monde implique en effet une présence universelle d’un genre ou d’un autre. L’insuffisance de ses ressources réelles conduit à une hystérisation théâtrale des conflits secondaires. »
Le pompier pyromane agite et fait des bulles :
« Un nouveau théâtre s’est récemment ouvert à l’activité de pompier pyromane des États-Unis : le conflit entre l’Inde et le Pakistan. Largement responsables de la déstabilisation en cours du Pakistan et de la virulence locale de l’islamisme, les États-Unis ne s’en présentent pas moins comme médiateur indispensable. »
Quinze ans près, plus personne ne veut de ce cirque US, sauf les médias sous contrôle et lus par les robots et les bobos qui surnagent.
Sur l’Afghanistan, Todd écrit :
« La guerre d’Afghanistan qui a résulté de l’attentat du 11 septembre a confirmé l’option. Une fois de plus, les dirigeants américains se sont engouffrés dans un conflit qu’ils n’avaient pas prévu, mais qui confortait leur technique centrale que l’on peut nommer le micro-militarisme théâtral: démontrer la nécessité de l’Amérique dans le monde en écrasant lentement des adversaires insignifiants. Dans le cas de l’Afghanistan, la démonstration n’a été qu’imparfaite. »
On parodiera un titre célèbre de l’âge d’or hollywoodien : il n’y a pas de show business comme le business de la guerre.
“There no show business like war-business! »
A propos de l’OTAN et de ses gesticulations en pays balte, un colonel français, le colonel Lion je crois, a parlé d’opérations de « communication ». On verra. Mais malgré Libération et le NYT, l’Allemagne je crois préfèrera le gaz russe au nucléaire russe.
Emmanuel Todd montrait comme les nord-coréens ou les iraniens son absence de peur face à l’abrutissement impérial :
« Le gros de l’activité militaire américaine se concentre désormais sur le monde musulman, au nom de la « lutte contre le terrorisme », dernière formalisation officielle du « micro-militarisme théâtral ». Trois facteurs permettent d’expliquer la fixation de l’Amérique sur cette religion qui est aussi de fait une région. Chacun de ces facteurs renvoie à l’une des déficiences — idéologique, économique, militaire — de l’Amérique en termes de ressources impériales. »
Le délirium transsexuel et féministe de l’empire est ainsi souligné par Emmanuel Todd :
« Ce conflit culturel a pris depuis le 11 septembre un côté bouffon et à nouveau théâtral, du genre comédie de boulevard mondialisée. D’un côté, l’Amérique, pays des femmes castratrices, dont le précédent président avait dû passer devant une commission pour prouver qu’il n’avait pas couché avec une stagiaire ; de l’autre, Ben Laden, un terroriste polygame avec ses innombrables demi-frères et demi-sœurs. Nous sommes ici dans la caricature d’un monde qui disparaît. Le monde musulman n’a pas besoin des conseils de l’Amérique pour évoluer sur le plan des mœurs. »
Sautons quelques références et concluons sévèrement :
« Le cauchemar caché derrière le rêve de Brzezinski est en cours de réalisation : l’Eurasie cherche son équilibre sans les États-Unis. »
C’est la fin de McKinder et du rêve impérial anglo-saxon de contrôler l’île-monde à coups de trique.
Je terminerai avec Plaute, qui dans son Miles Gloriosus, avait écorné l’image du militaire fanfaron (Remacle.org) :
« Soignez mon bouclier; que son éclat soit plus resplendissant que les rayons du soleil dans un ciel pur. Il faut qu’au jour de la bataille, les ennemis, dans le feu de la mêlée, aient la vue éblouie par ses feux. Et toi, mon épée, console-toi, ne te lamente pas tant, ne laisse point abattre ton courage, s’il y a trop longtemps que je te porte oisive à mon côté, tandis que tu frémis d’impatience de faire un hachis d’ennemis. »
Source: https://www.dedefensa.org/article/emmanuel-todd-et-le-micro-theatre-militaire-us
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vendredi, 03 novembre 2023
Le Kazakhstan et l'OTAN: l'atlantisme au cœur de l'Eurasie
Le Kazakhstan et l'OTAN: l'atlantisme au cœur de l'Eurasie
Source: https://katehon.com/ru/article/kazahstan-i-nato-atlantizm-v-serdce-evrazii
Selon les médias, un centre d'opérations de maintien de la paix de l'OTAN a ouvert ses portes au Kazakhstan le 24 octobre. L'ambassadeur des États-Unis au Kazakhstan, Daniel Rosenblum, a assisté à la cérémonie d'ouverture. Après que le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, a déclaré que Moscou attendait des "informations détaillées" sur cet épisode, le ministère de la défense du Kazakhstan s'est empressé de déclarer que seule une nouvelle salle de conférence du Centre des opérations de maintien de la paix avait été inaugurée dans le pays. L'ambassadeur américain a toutefois participé à l'événement: il s'est avéré que c'est l'ambassade américaine qui a financé l'ouverture de la salle de conférence.
Cet épisode illustre l'une des composantes de la politique américaine à l'égard du Kazakhstan: la pénétration dans le pays sous le prétexte du maintien de la paix et de la lutte contre les menaces.
Kazakhstan - OTAN : coopération militaire
Les relations entre l'OTAN et le Kazakhstan se développent activement depuis 1992, date à laquelle le Kazakhstan a adhéré au Conseil de coopération euro-atlantique. En 1994, la république post-soviétique a adhéré au programme du Partenariat pour la paix. Le document cadre du Partenariat fixe les objectifs suivants: développer la transparence dans les processus de planification et de budgétisation militaires ; assurer le contrôle démocratique des forces armées ; maintenir la capacité et l'état de préparation des forces pour contribuer aux opérations dirigées par les Nations Unies et/ou l'OTAN ; développer une relation militaire de coopération avec l'OTAN pour la planification conjointe de la formation et des exercices afin d'améliorer la capacité à mener des opérations de maintien de la paix, des opérations humanitaires et d'autres opérations ; créer, à long terme, une force capable d'interopérabilité avec l'OTAN ; et développer la capacité à mener des opérations de maintien de la paix, des opérations humanitaires et d'autres opérations".
De facto, toutes ces priorités visent à renforcer le contrôle de l'OTAN sur les forces armées du Kazakhstan, et non l'inverse. Cela est compréhensible. Le "Partenariat pour la paix" était initialement prévu comme une étape préparatoire à une entrée ultérieure dans l'Alliance. Lorsqu'un pays ne devait pas être admis à l'origine pour des raisons politiques, comme dans le cas de la Russie dans les années 1990, ou - comme dans le cas du Kazakhstan - parce qu'il se situe en dehors de la zone de responsabilité du traité de Washington de 1949, l'OTAN utilise le document-cadre pour contrôler les forces armées du "partenaire".
Un examen rapide des instruments officiels du "partenariat" Kazakhstan-OTAN nous permet de tirer une conclusion sûre : il vise à un contrôle total. Il aborde les questions de la planification de la défense et de la transformation des forces armées de la République du Kazakhstan, de la préparation et de l'équipement d'un "contingent de maintien de la paix conforme aux normes de l'OTAN", de la "formation des officiers d'état-major", de la coopération intensive dans le domaine de l'éducation militaire, de la fourniture d'équipements militaires, etc.
Depuis 2007, l'université de défense nationale du Kazakhstan participe au programme de renforcement de la formation à la défense (DEEP) de l'OTAN. Depuis 2020, le Kazakhstan accueille KAZCENT, le Centre de formation du Kazakhstan pour le programme du Partenariat pour la paix de l'OTAN, qui propose des cours "d'anglais militaire et de procédures relatives au personnel de l'OTAN, ainsi qu'un cours d'introduction à l'histoire, à l'économie et à la culture de l'Asie centrale et de l'Afghanistan". L'OTAN participe à la formation des sous-officiers et des officiers des forces armées de la République du Kazakhstan.
Tout cela nécessite la présence d'instructeurs et de conseillers de l'OTAN au sein des troupes, la transparence des forces armées du Kazakhstan vis-à-vis de l'Alliance de l'Atlantique Nord, l'accès de l'OTAN aux documents d'état-major et aux informations confidentielles concernant les forces armées du Kazakhstan, ainsi que la formation de spécialistes kazakhs au sein de l'OTAN. Cela ouvre un large espace aux activités de renseignement et à l'organisation de réseaux d'influence occidentaux, non seulement au Kazakhstan, mais aussi dans les structures de l'Organisation du traité de sécurité collective dans son ensemble. Dans le même temps, des exercices conjoints avec l'OTAN "Steppe Eagle" sont menés.
Pour le monde extérieur, la tâche principale de la coopération est "les opérations de maintien de la paix", mais la raison pour laquelle une organisation agressive a été choisie comme partenaire principal pour le maintien de la paix n'est pas expliquée par les autorités d'Astana.
Intérêts de l'OTAN
Le Centre européen George C. Marshall note que dans le contexte des intérêts de l'OTAN en matière de maintien de la paix, le Centre européen pour la sécurité et la coopération en Europe (ECSEC), le Centre européen George C. Marshall et le Centre européen pour la sécurité et la coopération en Europe (ECSEC) se sont engagés à coopérer avec l'OTAN en matière de maintien de la paix. Le Centre européen George C. Marshall note que, dans le contexte des événements en Ukraine, "les programmes de formation visant à améliorer le professionnalisme de l'armée kazakhe pourraient être un moyen rentable pour les États-Unis de développer un partenariat à long terme avec le pays le plus stable d'Asie centrale". Selon Sebastian Engels, analyste au Marshall Center, les programmes de coopération de l'armée kazakhe avec l'OTAN :
- renforceront "l'interopérabilité avec l'OTAN et augmenteront la probabilité d'une participation du Kazakhstan aux opérations de l'ONU dans le cadre d'une brigade de maintien de la paix (BIRFA), ce qui est un objectif à long terme de l'IPAP du Kazakhstan et, jusqu'en 2014, l'objectif principal des Etats-Unis". - l'objectif principal des États-Unis" ;
- influer sur la politique intérieure du Kazakhstan : "les valeurs libérales et démocratiques seront introduites soit directement dans les classes à thème occidental développées par le consortium des académies de défense et des instituts d'études de sécurité du Partenariat pour la paix (PfPC), soit de manière osmotique par l'interaction avec des soldats et des civils américains au cours d'échanges ou dans des installations militaires américaines" ; - réduire la "dépendance du Kazakhstan à l'égard des États-Unis" ;
- réduire la "dépendance" du Kazakhstan à l'égard de la Russie dans le domaine militaire : "certains aspects de l'amélioration militaire dépassent les capacités de la Russie, comme la formation des sous-officiers, la logistique, la gestion de la formation et les ressources humaines. Les États-Unis, qui disposent des sous-officiers les plus compétents de toutes les forces armées et qui déploient depuis des décennies leurs propres efforts de professionnalisation, sont les mieux placés pour relever ce défi.
"En nous implantant dans les instituts et les académies du Kazakhstan, nous aurons une compréhension fondamentale de leur mentalité en matière de défense et nous serons en mesure d'influencer leurs attitudes à l'égard des positions occidentales... Le fait d'avoir des experts intégrés à des postes clés permettra aux États-Unis d'influencer la prise de décision au Kazakhstan en temps de crise", a déclaré un analyste d'un centre affilié à l'OTAN et au gouvernement des États-Unis.
Liens toxiques entre le Kazakhstan et les États-Unis
La défense contre les menaces biologiques est un autre domaine de coopération entre le Kazakhstan et l'armée américaine. Toutefois, la Russie a une opinion divergente sur le rôle des États-Unis. Comme l'a déclaré l'ancien médecin sanitaire russe Gennady Onishchenko au Laboratoire central de référence, près d'Almaty, "des formulations biologiques militaires sont en cours de développement". Cet endroit n'a rien à voir avec les soins de santé civils du Kazakhstan". De leur côté, les autorités kazakhes affirment qu'il n'y a actuellement aucun Américain dans ce laboratoire, qui a été construit avec des fonds américains, et que tous les travaux sont effectués par des scientifiques kazakhs.
Les États-Unis s'intéressent également aux questions de sûreté nucléaire au Kazakhstan : le pays est l'un des plus grands exportateurs d'uranium et abrite plusieurs installations du programme nucléaire soviétique, notamment les réacteurs d'Alma-Ata et de Kurchatov, l'ancien centre du site d'essais nucléaires de Semipalatinsk. En 2017, le Kazakhstan a ouvert un centre de formation à la sûreté nucléaire (NSTC). Ce centre a été créé avec le soutien de l'Administration nationale américaine de la sécurité nucléaire (NNSA). En août 2023, les États-Unis ont organisé un exercice de sûreté nucléaire au Kazakhstan.
De facto, les États-Unis ont créé des centres pour leur présence militaire au Kazakhstan, ce qui affecte les questions de sécurité biologique et radiologique, en contradiction avec la lettre et l'esprit des obligations du Kazakhstan en tant que membre de l'OTSC et de l'OCS, affirment les experts russes.
Coopération avec le Royaume-Uni
En avril 2022, le Kazakhstan a signé un plan de coopération militaire avec le Royaume-Uni pour la période 2022-2023. Ce plan a été précédé par la participation active d'officiers britanniques à des programmes conjoints entre le Kazakhstan et l'OTAN et par l'accord d'un programme de coopération renforcée en matière de défense en 2013-2014. Ce sont les instructeurs britanniques qui enseignent principalement l'anglais au personnel militaire kazakh.
Fin septembre 2023, le ministre britannique de la Défense, James Hippey, s'est rendu au Kazakhstan pour discuter de la coopération militaire et "s'est félicité du soutien du Kazakhstan au régime de sanctions contre la Russie".
Le Kazakhstan et la Turquie
Outre les États-Unis, le Kazakhstan renforce sa coopération militaire avec un autre membre de l'OTAN, la Turquie. En juillet 2023, des responsables militaires turcs ont discuté avec les dirigeants du ministère de la Défense du Kazakhstan des perspectives de relations bilatérales dans les domaines de l'éducation militaire, de la formation au combat et du maintien de la paix.
En mai 2022, lors de la visite de la délégation du président kazakh Kasym-Jomart Tokayev à Ankara, un mémorandum sur la coopération militaro-technique a été signé, en vertu duquel le Kazakhstan peut commencer l'assemblage et la maintenance sous licence des drones turcs ANKA. Aibek Barysov, président de l'Association des entreprises de l'industrie de la défense du Kazakhstan, a déclaré qu'il souhaitait développer davantage la coopération avec Ankara et les entreprises turques. Il a fait remarquer que les normes de l'OTAN sont plus modernes et plus sûres, et donc plus attrayantes.
La volonté du Kazakhstan de renforcer la coopération avec l'OTAN est également attestée par la tentative d'Astana d'acheter plus de 800 véhicules ARMA à la société turque Otokar pour plus de 4 milliards de dollars en 2022.
La fin du multi-vectorialisme ?
Le Kazakhstan a refusé de soutenir la Russie depuis le début de l'opération militaire spéciale en Ukraine. Le président Kasym-Jomar Tokayev a promis de suivre le "régime de sanctions" contre la Russie. Cette attitude est objectivement contraire aux intérêts du pays, dont les entreprises tirent de facto un grand profit de leur participation aux mécanismes de contournement des sanctions. Culturellement et économiquement, le Kazakhstan est étroitement lié à la Russie et à la Chine.
Les tendances négatives de la politique du Kazakhstan sont liées à l'influence atlantiste, qui contredit les intérêts objectifs du pays et l'identité eurasienne de ses peuples. Les États-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni sont désormais très actifs en Asie centrale. L'objectif est de creuser un fossé dans les relations avec Moscou et Pékin en exploitant les frustrations des élites nationales face à la puissance des deux voisins. Par conséquent, l'OTAN cherche également à renforcer son influence dans la région.
Il s'agit toutefois d'un défi sécuritaire pour la Russie et la RPC qui, dans le contexte de la détérioration des relations avec l'Occident collectif, voient d'un très mauvais œil les signes d'une présence atlantiste dans la région. Le Kazakhstan s'efforce à présent de maintenir une stratégie d'équilibre entre eurasistes et atlantistes. L'aspect le plus visible de la coopération avec l'OTAN: l'exercice Steppe Eagle n'a pas eu lieu en 2023. À d'autres niveaux, cependant, l'interaction non seulement persiste, mais se développe.
La réaction de Moscou à l'événement avec l'ambassadeur américain au Centre des opérations de maintien de la paix montre que de tels contacts ne sont plus acceptables pour Moscou non plus. Dans ces conditions, il sera difficile pour le Kazakhstan de maintenir le multi-vectorialisme comme principe principal de sa politique étrangère. Il faut choisir : soit les atlantistes, qui cherchent à déstabiliser la région pour créer des problèmes à Moscou et à Pékin, soit le vecteur eurasien de développement - un pari sur la multipolarité, le refus de coopérer avec les atlantistes, le développement pacifique et harmonieux et l'amitié avec les voisins.
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jeudi, 02 novembre 2023
Guerres géographiques
Guerres géographiques
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/guerre-geografiche/
Il existe une étrange façon de penser les guerres. Et, à y regarder de plus près, de les mener. Car la culture, ou plus simplement l'information, lorsqu'elle est propagée, devient une arme. Et une arme extrêmement redoutable.
Et l'une des manières de combattre les guerres, est d'user d'une arme très spécifique, celle de la géographie. Plus précisément, ce sont les cartes, qui ne représentent pas, comme on le croit généralement, la réalité objective. Mais plutôt une interprétation de celle-ci, souvent falsifiée, toujours sectaire.
Nul besoin d'inventer des cartes imaginaires de contrées fantastiques. Il suffit de prendre la cartographie d'un territoire, et de la lire d'un point de vue particulier. Les montagnes, les lacs, les mers et les plaines restent ce qu'ils sont. Mais leur signification change. Enormément.
Car les cartes sont, par essence, des récits, des narratifs. Des récits d'histoire ou des histoires. D'où les mythes. Et dans les guerres, les conflits opposent souvent des "mythologies" différentes et antithétiques.
Prenez l'affrontement entre Israéliens et Palestiniens. Il s'agit d'un conflit historique et assez ancien. Si ce n'est pas tout à fait ancien.
Tous ceux qui, de bonne ou de mauvaise foi, invoquent une solution pacifique et pacificatrice, ne font qu'évoquer la formule "Deux peuples, deux États".
Une formule, disons-le sans hésiter, banale et répétitive. Et vide de contenu. Totalement vide.
Que signifie "deux États" ? Un État est fondé sur un espace géographique précis. Déterminé, et délimité, par des frontières. L'État ne peut exister sans son propre territoire. Où c'est la Terre qui détermine l'espace du droit. Le Nòmos de la Terre conditionne et circonscrit le Nòmos, la loi de l'homme.
Mais là, il n'y a pas deux Terres. Divisées et distinctes par des frontières historiques clairement identifiables. Il suffit de regarder la carte.
Et vous verrez comment la Palestine, ou plutôt l'État palestinien, est une construction artificielle. Un résultat. Avec la Cisjordanie au détriment de la Jordanie, qui a historiquement régné sur ces terres. Et la fameuse bande de Gaza. Une enclave surpeuplée. Économiquement non autonome dans tous les domaines. Séparée du reste de la Palestine par Israël.
Il était inévitable que ce qui s'est passé depuis 2005 se produise. Que Gaza devienne autre chose que le reste de l'hypothétique État palestinien. Les exemples historiques d'entités étatiques territorialement séparées auraient dû nous mettre la puce à l'oreille. Sans remonter au Corridor de Dantzig, déclencheur de la Seconde Guerre mondiale, pensez au Pakistan et à ce qui est devenu le Bangladesh. Avec une épreuve sanglante, même si nous voulions l'oublier.
Gaza, séparée de la Cisjordanie, est tombée aux mains du Hamas. Elle est devenue la base opérationnelle non pas d'un État, mais d'une organisation poursuivant d'autres objectifs. D'abord l'hégémonie sur la Cisjordanie palestinienne. Et, à partir de là, contrôler l'ensemble de la Jordanie. En construisant un nouvel État islamiste aux dépens des pays arabes, plutôt que de l'ennemi déclaré, Israël.
L'hypothèse de déplacer les habitants de Gaza vers le Sinaï, avec des coûts humains apocalyptiques, ne résoudrait pas le problème. Elle ne ferait que générer le chaos en Égypte. En insérant une enclave incontrôlable dans sa région asiatique.
La question, malheureusement, n'est pas idéologique, politique ou religieuse. C'est avant tout une question de géographie. La science cruelle par excellence, comme l'appelait le plus grand géopolitologue italien, Ernesto Massi.
Deux peuples, bien sûr. Israéliens et Arabes palestiniens... mais une seule terre. Ce qui est d'ailleurs contesté à grands coups de cartes.
Israël n'a existé qu'en 1947, affirment les Palestiniens en montrant de vieilles cartes.
La Palestine n'existait pas, affirment les Israéliens, avec des cartes montrant l'ancienne et légendaire répartition des tribus d'Israël.
Dans cette direction, cependant, on se heurte à un mur. En effet, si l'on veut, on peut affirmer que ces terres ne sont ni la Palestine ni Israël. Il s'agit de l'ancienne Canaan. Mais les Cananéens ne peuvent pas les revendiquer.
Je n'ai pas de solution au problème. Je pense que personne ne peut l'avoir, à moins de penser à un génocide d'un côté ou de l'autre.
Seulement, d'un point de vue réaliste, je crois que nous devons cesser de nous protéger avec la formule "deux peuples, deux États".
Plus tôt cela sera fait, plus tôt nous commencerons à penser en termes de réalité. Et non dans l'abstrait.
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mercredi, 01 novembre 2023
Ni racisme ni religion. La guerre en Palestine, c'est tout sauf ça
Ni racisme ni religion. La guerre en Palestine, c'est tout sauf ça
Enrico Toselli
Source: https://electomagazine.it/ne-razzismo-ne-religione-la-guerra-in-palestina-e-tuttaltro/
Il est difficile de faire comprendre les développements de la guerre en Palestine tant que les comptes rendus journalistiques partent du mensonge de l'antisémitisme dans un conflit où les deux belligérants sont des sémites. Mais l'accusation de racisme sert à criminaliser un camp. Tandis que l'autre récupère les symboles de la persécution du siècle dernier et, si cela ne suffit pas, ceux des siècles précédents. Comme l'a fait l'inusable Zelensky, rappelant les pogroms de l'époque tsariste et "oubliant" que nombre d'entre eux se sont produits dans l'Ukraine d'aujourd'hui.
Le racisme n'a donc rien à voir là-dedans, puisque les deux partis sont sémites. La religion n'a rien à voir non plus. On l'a vu en juillet dans le Trentin, lorsque le groupe de réflexion Il Nodo di Gordio a organisé une rencontre entre des représentants de diverses religions, y compris des juifs et des musulmans. Ils se sont affrontés et ont dialogué sans le moindre problème. Parce que ceux qui ont de l'intelligence et de la culture ne font pas la guerre. Mais il est évident que les hommes de religion - qui sont bien différents des agitateurs au nom d'un Dieu quelconque - ont de moins en moins de poids par rapport aux intérêts matériels et quotidiens de leurs fidèles respectifs.
Sans même aller jusqu'à la réalité du catholicisme. Avec des églises dramatiquement vides qui témoignent de l'inutilité désormais absolue de la parole du pape et des hiérarchies ecclésiastiques.
Mais si ce n'est pas la race, si ce n'est pas la religion, alors quel est le moteur d'un affrontement qui - grâce à un criminel comme Netanyahou et à son protecteur RimbanBiden - risque de se transformer en une guerre mondiale aux conséquences catastrophiques ?
Le seul vrai Dieu qui reste dans cette partie du monde: l'argent. L'argent qui pousse les colons à prendre d'assaut les fermes palestiniennes en Cisjordanie pour voler les terres. L'argent qui pousse à occuper Gaza pour la possibilité éventuelle d'avoir à l'avenir des gisements de gaz à exploiter dans la mer. L'argent qui pousse les pays arabes et islamiques de la région à utiliser les Palestiniens comme une arme d'échange ou de menace pour de nouveaux accords entre eux ou avec les atlantistes.
Ce ne sont pas les rabbins ou les imans qui déclenchent les guerres. Ce sont les intérêts géostratégiques qui profitent de la faiblesse de l'Autorité palestinienne, de la perfidie de Netanyahou prêt à sacrifier les Israéliens pour rester au pouvoir, de la stupidité arrogante des Américains, des intérêts de Moscou pour détourner l'attention de l'Ukraine, des intérêts de Pékin pour un conflit qui affaiblira encore plus l'Occident.
Tous ont des intérêts et sont prêts, pour leurs propres intérêts, à faire massacrer des dizaines de milliers de civils palestiniens. Tous les protagonistes sont déjà tournés vers l'avenir. Non pas celui de la Palestine et de la création éventuelle des deux États, mais celui des nouveaux rapports de force mondiaux. Plus le massacre se poursuivra - ce qui changera le terme de "boucherie mexicaine" en "boucherie israélienne" - plus la méfiance et la colère du Sud mondial à l'égard des atlantistes augmenteront. Et beaucoup sauront en tirer parti.
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lundi, 30 octobre 2023
Alexandre Douguine - En finir avec les libéraux: les espoirs de changement du peuple
En finir avec les libéraux: les espoirs de changement du peuple
Alexander Douguine
Source: https://www.geopolitika.ru/article/pokonchit-s-liberalami-nadezhdy-naroda-na-izmeneniya?fbclid=IwAR0PuxQ7j_tTN-ydLMxnApkEgkL6UIIqK-h9orchHwd3LBr9DUaMCaoOpjs
Tous les gens qui réfléchissent sont probablement d'accord pour dire que l'État russe a été saisi dans les années 90 par des ennemis qui ont établi un contrôle externe sur lui - sur notre société tout entière. Le nom générique de ce contrôle est le libéralisme. Pas une sorte de "mauvais libéralisme", de "libéralisme perverti", de "pseudo-libéralisme", mais simplement le libéralisme. Il n'y a pas d'autre type de libéralisme. Et les libéraux russes sont devenus des modules de ce réseau d'occupation.
Poutine, depuis son arrivée au pouvoir en 2000, a commencé à sortir de cette situation petit à petit. Lentement. Très lentement. Presque imperceptiblement. Et nous sommes toujours sur cette voie.
À chaque pas - à chaque changement - dans la politique de Poutine (et tous visent à renforcer la souveraineté de la Russie, c'est-à-dire à la libérer du contrôle extérieur et, par conséquent, à délibéraliser notre société et notre vision du monde), un segment des libéraux se détache. D'abord, les désormais oubliés Berezovsky et Gusinsky. Puis Khodorkovsky. Puis, après 2014, le premier parti de masse. Puis, après le 24 février 2022, un parti encore plus massif.
Mais ce n'est pas tout. Tout récemment, après les événements tragiques survenus en Palestine, un groupe de sionistes de droite, fidèles à Poutine jusqu'au dernier moment, s'est séparé.
Et c'est ainsi qu'ils se diviseront encore et encore. Les réseaux de libéraux sont si impressionnants et si puissants qu'il est difficile de s'y attaquer, d'autant plus que Poutine a choisi une stratégie d'éviction très progressive. On ne sait même pas qui s'éteindra en premier - eux ou la population russe. Certes, ils vieillissent, décèdent ou partent à l'étranger, mais ils emportent avec eux des pans entiers de la population russe. Mais ils emportent aussi avec eux des générations entières de Russes, corrompus, désorientés, soudoyés, infectés par le virus, rendus fous et égarés.
Voici donc ce qu'il en est. Peut-être que Poutine gagne globalement en évitant la dureté - la charogne quitte la Russie d'elle-même et par portions. Et pas de répression, pas de réponse à ce qu'il a fait. Mais nous sommes définitivement en train de perdre le temps historique dont disposait notre peuple pour se ressaisir, pour revenir à la raison. L'étirement de la déliaison est tactiquement justifié (peut-être), mais stratégiquement, il devient dangereux.
Après tout, nous espérons que la société se débarrassera d'un contrôle idéologique externe. Mais pourquoi le ferait-elle ? Oui, les héros reviendront du front (mais pas tous...), ils auront un réveil existentiel et l'honnêteté russe. Mais que feront-ils sur le front intérieur, si le ton y est toujours donné par quelques crapules sournoises du cycle précédent ? Il est impossible et mauvais de se rebeller, mais il est également mauvais de se soumettre - ce n'est pas se respecter soi-même. Et le plus important : qui montrera le chemin à nos héros ? Qui les guidera ? Comment les gens des tranchées s'orienteront-ils dans une réalité pacifiée? Ils n'ont pas été élevés, éduqués, formés.... Je parle beaucoup avec nos militaires - volontaires, contractuels, forces de l'ordre diverses.... Là encore, il n'y a pas de manuels dans les tranchées, sur les fronts. Il n'y a pas d'explications claires sur qui nous combattons, pourquoi nous combattons, pour quoi nous combattons, qu'est-ce que la Victoire ? Des gens sont déjà morts, et on ne sait toujours pas pourquoi.
Eh bien, pas pour Abramovitch, pas pour l'accord sur les céréales, pas pour le bien-être des élites ? Il est clair que c'est pour autre chose... Et pour quoi, en fait, les autorités ne veulent pas le dire, elles ont peur.
Elles ont peur que l'épuration, la déréglementation ne deviennent un impératif radical. Il veut laisser une échappatoire pour un retour en arrière. Poutine fait tout si lentement qu'il crée l'illusion que tout va peut-être revenir à la normale. Mais ce n'est pas le cas.
C'est pourquoi nous devons avancer plus vite. À la manière de Poutine. Mais toujours plus vite. Il faut rapidement changer la donne dans les domaines de la culture, de l'éducation, de l'information et de la vie politique. Ce qui existe aujourd'hui ne correspond pas aux conditions de l'opération militaire spéciale à la fin de la deuxième année de celle-ci.
Et c'est ce qui est important. Ce statu quo, bien sûr, ne correspond pas aux aspirations et aux sentiments des traditionalistes et des patriotes. Mais il ne correspond pas non plus à ceux qui aspirent au confort et à une vie paisible. Et les partisans du "progrès" (quel que soit le sens qu'ils donnent à ce terme) ne correspondent pas non plus. Et les partisans de la justice sociale, qui n'existe pas (ou presque pas) dans la Russie d'aujourd'hui, ne leur correspondent pas non plus. Le statu quo ne mène nulle part. Tout le monde ne soutient Poutine que dans l'espoir d'un changement. Quelle stabilité quand il y a une guerre, et qu'il faut d'abord la gagner. Et ensuite seulement la stabilité. Et non l'inverse.
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Israël/Hamas: la guerre du gaz
Israël/Hamas: la guerre du gaz
Andrea Muratore
Source: Compte LinkedIn d'Andrea Muratore
CISINT - Italian Centre for Strategy and Intelligence
CARNET DE GUERRE N°9 - LE FRONT DU GAZ
La guerre entre Israël et le Hamas affecte également le marché du gaz. En particulier dans l'État hébreu.
Suite aux attaques du Hamas, le 9 octobre, le ministère israélien de l'énergie a ordonné à Chevron, l'opérateur de la plateforme Tamar située à 25 kilomètres au nord-ouest de Gaza, qui répondait principalement aux besoins domestiques, de cesser temporairement sa production. Le 10 octobre, le gouvernement israélien a également demandé à Chevron de suspendre temporairement les flux via le principal gazoduc reliant Israël et l'Égypte, le gazoduc East Mediterranean Gas (EMG), qui relie Ashkelon, une ville israélienne située à 13 km au nord de Gaza, à Arish, dans le nord du Sinaï, en Égypte.
En 2022, Israël a produit 21,9 milliards de mètres cubes (Gm3) de gaz, dont 11,4 Gm3 provenant de Leviathan et 10,2 Gm3 de Tamar. Sur ce total, 12,7 milliards de mètres cubes ont été consommés dans le pays, tandis que 5,8 milliards de mètres cubes ont été exportés vers l'Égypte et 3,4 milliards de mètres cubes vers la Jordanie. Les exportations devraient encore augmenter en 2023, soutenues par le début de la production du champ de Karish (données de Bruegel : https://lnkd.in/dAR3X5Dd).
Le risque d'interruption de l'approvisionnement en gaz de l'Égypte et de la Jordanie, ainsi qu'une crise énergétique à Gaza, pourraient compliquer les scénarios économiques régionaux. En outre, il s'agira d'un test important pour l'Europe. Il y a quelques mois encore, on pensait que l'axe Israël-Égypte pourrait ouvrir la soudure entre Leviathan-Tamar et Zohr, le champ de gaz maxi-offshore égyptien découvert par Eni, et consolider les exportations vers l'Europe. La combinaison du doublement de Leviathan, des nouvelles découvertes et de l'augmentation de la capacité d'exportation de l'Etat juif pourrait conduire, directement ou non, Tel Aviv à fournir un dixième du gaz garanti aujourd'hui à l'Europe par la Russie dans les années à venir. Renforcer l'intérêt italien. Des objectifs de plus en plus aléatoires pour des raisons sécuritaires (https://lnkd.in/dx6Sxd5r) ainsi qu'une stabilisation avec le Liban motivée précisément par l'énergie (https://lnkd.in/dGNQZ4f2).
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dimanche, 29 octobre 2023
«Que mille formations fleurissent!»
«Que mille formations fleurissent!»
par Georges FELTIN-TRACOL
Les devantures achalandées des librairies témoignent du grand effondrement de l’instruction en France. De nombreux titres évoquent une cruelle réalité : l’indéniable déclin scolaire. De Jean-Paul Brighelli qui a sorti La Fabrique du crétin. Vers l'apocalypse scolaire (L’Archipel, 2022), après La Fabrique du crétin. La mort programmée de l'École en 2005, au diagnostic implacable de Lisa Kamen–Hirsig avec La grande garderie (Albin Michel, 2023) en passant par Ève Vaguerlant qui vient d’écrire Un prof ne devrait pas dire ça. Choses vues et choses tues dans l’Éducation nationale (L’Artilleur, 2023), le constat est accablant. Qu’elle soit publique ou privée sous contrat, l’école percluse d’injonctions officielles politiquement correctes en faveur du climat, de la planète, du vivre ensemble, voire des punaises de lit stigmatisées, plonge dans la plus grande médiocrité.
Ce désastre magistral frappe plusieurs générations et affecte directement le militantisme. Coller des autocollants et des affiches, manifester dans les rues, distribuer des tracts demeurent des initiatives presque vaines si en parallèle une solide formation militante n’est pas donnée sur le long terme. Longtemps, les mouvements politiques ont engagé du personnel et des moyens dans des cours d’enseignement politique. Le Parti communiste français avait sa fameuse école des cadres, véritable vivier pour ses éléments les plus prometteurs. L'Œuvre française de Pierre Sidos comme d’ailleurs les différentes chapelles de l’Action française exigeaient des lectures obligatoires, hebdomadaires ou mensuelles, avec un compte-rendu écrit ou oral à la clé. Dans les années 1990, le Front national misait beaucoup sur ce domaine avec l’organisation estivale d’université tenue par le FN de la Jeunesse, le Conseil scientifique et la revue Identité. La scission de 1998 a détruit ce patient travail.
Une notice signée Camille Vigogne Le Coat parue dans L’Obs du 28 septembre au 4 octobre 2023 prévient son lectorat bo-bo grisonnant que « l’ex-ministre Charles Millon crée une école ».
Ancien ministre de la Défense de 1995 à 1997, député à plusieurs reprises du Bugey dans le département de l’Ain et président du conseil régional Rhône-Alpes entre 1988 à 1999, Charles Millon (photo) appartient à l’UDF (Union de la démocratie française) d’obédience giscardienne dans le sillage de l’ancien premier ministre Raymond Barre. Sa carrière politique s’arrête nette en 1998. Au lendemain des élections régionales, il accepte d’être réélu à la présidence du conseil régional Rhône-Alpes avec les suffrages du FN. Désavoué par Jacques Chirac et exclu de l’UDF, il fonde La Droite qui se transforme ensuite en Droite libérale chrétienne d’une existence assez éphémère.
Selon L’Obs, Charles Millon lancerait une École Thomas-More (à ne pas confondre avec l’institut éponyme atlantiste). Ancien responsable du mensuel néo-conservateur L’Incorrect, Jacques de Guillebon, la dirigerait. Cet établissement enseignerait « une France enracinée, libre et vivante, fédéraliste, décentralisée et chrétienne ». On trouve déjà ces thèmes dans l’essai intitulé La Paix civile (Odile Jacob, 1998) dans lequel le mari de la philosophe catholique conservatrice Chantal Delsol exposait son point de vue ordolibéral et subsidiariste. L’école devrait ouvrir en janvier 2024.
L’École Thomas-More apparaît dans un milieu très compétitif d’autant que le créneau se veut aujourd’hui porteur. Sous la direction du politologue Jérôme Sainte-Marie et de Gaëtan Dussausaye, le RN a lancé le Campus Hemera du nom de la déesse primordiale grecque de la lumière terrestre. Il s’agit de proposer des recensions audio d’ouvrages à la demande, soit environ une dizaine pour l’instant. Le Campus Hemera souhaite « permettre aux adhérents du RN d’accéder à des formations en ligne, de s’inscrire à des cours ou à des conférences organisés par le Campus ». Pas certain que la formation à distance – ou « télé-formation » - soit un gage de convivialité, de réussite et d’efficacité…
Fondé en 2004 et présidé par Alexandre Pesey, l’Institut de formation politique (IFP) propose de véritables cours dans le cadre de son Institut libre du journalisme, de son École de l’engagement politique et de son École des entrepreneurs civiques. D’orientation conservatrice libérale, l’IFP a compté parmi ses stagiaires les plus célèbres la plus jeune députée de la XIVe législature (2012 – 2017) : Marion Maréchal – Le Pen. À peine élue dans la troisième circonscription du Vaucluse, la nouvelle représentante souhaite une mise à niveau politique, administrative et économique que le FN est bien incapable de lui offrir. Elle s’inscrit alors à l’IFP. Son stage la marquera.
En effet, ne se représentant pas à la députation en 2017, Marion Maréchal lance avec Thibaut Monnier et Sylvain Roussillon l’ISSEP (Institut des sciences sociales, économiques et politiques) en 2018 à Lyon. En presque une décennie d’existence et malgré les maintes entraves du Régime qui freinent son développement, l’ISSEP se maintient et s’exporte jusqu’en Espagne. Il souffre cependant d’une mauvaise image colportée par des instances médiatiques hostiles. Lors de la présidentielle de 2022, Marion Maréchal et Charles Millon ont tous deux soutenu le candidat Éric Zemmour.
Le parti de ce dernier, Reconquête !, miserait lui aussi sur la formation de ses adhérents les plus investis. Cependant, il est difficile de concilier tant dans le temps que par la mobilisation financière et humaine des initiatives hardies comme Parents vigilants et des sessions régulières et cohérentes de formation. Il est par ailleurs prévu que le mouvement zemmouriste se dote d’une revue théorique sous la direction de Marion Maréchal. Ce dernier projet semble reporté pour cause de campagne des élections européennes de 2024.
Créée en 2013, Academia Christiana est bien connue des auditeurs de Radio Méridien Zéro puisque plusieurs reportages et entretiens lui ont été consacrées. Des animateurs de votre radio Internet préférée tels le Lieutenant Sturm et votre serviteur sont intervenus aux universités d’été à son invitation. Lancé dans la foulée de la Manif pour Tous, ce laboratoire d’idées cherche à préparer ses jeunes participants à fortifier par ces temps chaotiques leur vision catholique et identitaire. Or, à l’instar de l’Action Française pendant l’Entre-deux-guerres, Academia Christiana risque, le moment venu, de connaître le désaveu officiel d’une Église catholique devenue entre-temps synodale, inclusive climatiste…
Cette menace diffuse, l’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne ne s’en soucie guère. Instauré en 2014, un an après le sacrifice volontaire de Dominique Venner, l’Iliade accueille une promotion sur deux ans. Outre des frais engagés, les participants doivent réserver quelques samedis et dimanches pour suivre cours et autres allocutions. Chaque inscrit s’engage en outre à réaliser un travail personnel sous la forme d’un essai concis, d’un court métrage ou la tenue d’une exposition ou d’un séminaire, etc. L’Iliade remplace le GRECE peut-être un peu trop marqué par une métapolitique perçue stérile et étouffante.
Toutes ces initiatives sont intéressantes, mais la formation seule ne débouche pas forcément sur une avancée effective des idées dans le champ politique. En partenariat avec les Éditions de la Nouvelle Librairie, Academia Christiana et son pendant païen, l’Iliade, publient des ouvrages courts en nombre de pages. Le public post-adolescent et les jeunes adultes lisent de moins en moins. Des essais concis et ramassés peuvent mieux attirer un jeune public que la lecture rebute habituellement. Les PUF avec la collection « Que sais-je ? » et les éditions Pardès avec la collection « Qui suis-je ? » l’ont bien compris depuis de très longues années. Éditer aujourd’hui de gros pavés imprimés ainsi que des revues pesantes à parution irrégulière avec des articles de fond de plusieurs dizaines de pages s’apparentent à un suicide éditorial ! Par la faute d’une institution décatie qui n’enseigne plus que de l’ignorance programmée, bien des générations se détournent, dégoûtées, de toute lecture...
Dans ces conditions où priment les réseaux sociaux, il est vital que perdure Radio Méridien Zéro. Radio MZ, vous le savez, ne verse pas dans la distraction et le divertissement. Elle privilégie au contraire le décryptage de l’information, la ré-information et la formation permanente. Sa longévité démontre ainsi une belle constance. L’émission mise en ligne à la fin du mois de septembre présente l’excellent projet du Belge Jeremy Baneton : IdéoChoc. C’est une manière appropriée de s’instruire sérieusement. Évoquons aussi les analyses pertinentes fournies par Ego Non sur son propre site. En investissant le monde numérique, Ego Non et Jeremy Baneton, sur les traces de Radio Méridien Zéro, peuvent attirer un public réfractaire à toute lecture. Une belle complémentarité s’opère !
Après des années de désintérêt manifeste, le domaine crucial de la formation suscite enfin quelques belles entreprises. C’est la raison pour laquelle il faut s’en féliciter et appeler à l’éclosion au sein des périphéries non-conformes de mille formations inévitablement concurrentes. L’urgence nécessite la constitution d’élites nouvelles capables prochainement de s’imposer en temps de crises majeures multiples. Conjugué à l’édition papier qu’il importe de conserver, l’outil Internet se révèle pour la circonstance un atout précieux. Et si c’était un nouvel indice de l’indéniable déscolarisation de la société ?
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 89, mise en ligne le 24 octobre 2023 sur Radio Méridien Zéro.
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La revue de presse de CD - 29 octobre 2023
La revue de presse de CD
29 octobre 2023
Revue de presse anti-totalitarisme, garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle
LA CITATION DE LA SEMAINE
« Ce n’est pas parce qu’on a le meilleur marteau qu’on doit voir chaque problème comme un clou. »
Barack Obama, ancien président des États-Unis pourtant très interventionniste, lors d’un discours prononcé le 28 mai 2014 devant les étudiants de West Point (cité par Hervé Carresse sur « Guerre en Ukraine & Moyen Orient vidéo n° 61).
NOUVELLE GUERRE MONDIALE
Israël - Palestine : Du chaos à la réorganisation mondiale ?
Passionnante interview d’Alain Juillet par Élise Blaise dans Le Samedi Politique. Depuis le 7 octobre et l’attaque du Hamas sur le sol israélien, les regards se sont détournés de l’Ukraine pour se concentrer sur cet incandescent Proche-Orient. La riposte israélienne sur la bande de Gaza, petit territoire verrouillé et surpeuplé, dessine un nouvel embrasement meurtrier dans la région. Face à la résurgence de cet affrontement, l’Occident et les pays des BRICS et leurs alliés ont une attitude bien distincte, au gré des incompréhensions, des intérêts réels de chaque nation mais aussi des enjeux de pouvoir. Deux semaines après l’attaque meurtrière du Hamas, l’heure est aux explications dépassionnées. Comment une telle opération a pu se dérouler sans éveiller les soupçons de Tel-Aviv ? Qui sont les alliés du Hamas ? Quelles armes ont-elles permis ce carnage ? Quelle réponse faut-il apporter ? Quels sont les intérêts des différentes parties ? L’élan multipolaire du monde a-t-il subi un coup d’arrêt ? Peut-on espérer d’arriver à des accords de paix dans la région ? C’est à toutes ces questions qu’Alain Juillet, ancien patron du renseignement à la DGSE et père de l’intelligence économique en France, nous livre ses clés de compréhension. (Vous pouvez retrouver les analyses d’Alain Juillet ici : (@openboxtvfr)
TVL
https://www.youtube.com/watch?v=ttHsHUC-rfg
Gaza : Ce qu’il se passe vraiment sur le terrain
Par Nur Alsalibi, un habitant de Gaza. La situation dans la ville est très difficile. L’intensité des frappes augmente chaque jour. Les roquettes peuvent voler n’importe où et n’importe quand. Même si elles ne touchent pas votre maison, mais la maison voisine, des fragments d’explosion s’envoleront vers votre maison. Ils bombardent essentiellement le nord et le « centre » (« Al Rimal » – à 3 km du centre-ville de Gaza), la zone résidentielle d’Al Karama (dans le nord de Gaza) a été complètement détruite. À Al Zahraa (au centre de Gaza), 24 immeubles résidentiels ont été détruits. Israël affirme que le Hamas était présent, mais c’est un mensonge – il n’était pas là. Les combattants du Hamas sont partis dans les tunnels sous la ville ; les missiles israéliens ne peuvent même pas les atteindre. Plus de 90% des morts sont des civils. Le chiffre de 4385 morts ne concerne que ceux qui ont pu être retrouvés sous les décombres. Le nombre réel de morts est bien plus élevé. Beaucoup d’enfants meurent sans savoir ce que sont le Hamas et les FDI. La situation humanitaire s’aggrave également. Il n’y a pas d’électricité depuis environ deux semaines. Ma famille utilise des panneaux solaires, ce qui nous permet d’avoir Internet et au moins un peu d’électricité. La plupart des gens n’ont pas cela. Les gens rechargent leur téléphone dans les hôpitaux où il y a des générateurs diesel, mais il y a de moins en moins de diesel pour eux. Les pharmacies sont fermées, les médicaments ne sont disponibles que dans les hôpitaux, mais ils sont également de plus en plus rares. L’eau des robinets est fournie deux heures par jour – elle est sale, mais vous devez la boire, il n’y a pas d’autre eau. Pas de nourriture. Les grands supermarchés ont fermé dans les premiers jours de la guerre, parce que… les gens ont raflé tout ce qu’il y avait, et il n’y avait plus de nouveaux produits. Nous mangeons principalement du pain et des conserves. Même les animaux souffrent. J’ai trois chatons chez moi, et je leur donne juste un peu de nourriture, parce qu’il n’y a pas moyen d’en avoir plus. Le fait que la population soit censée quitter Gaza est un mensonge israélien. La plupart des habitants sont restés chez eux. Les gens ne partent pas, même s’ils sont menacés de mort. Dans le même temps, les téléphones reçoivent constamment des messages menaçants provenant de numéros israéliens. Vous pouvez également recevoir une notification indiquant que « votre maison va être bombardée », de sorte que les gens se sentent en danger à chaque instant.
reseauinternational.net
https://reseauinternational.net/gaza-ce-quil-se-passe-vra...
Guerre en Ukraine & au Moyen Orient, vidéo n° 61
Comme un empire devenu fou, l’Occident continue résolument sa marche au désastre. Il est dirigé par une momie sénile et bredouillante qui se pense le maître du monde, croit présider la plus grande puissance de tous les temps, et vient de faire un discours lunaire sur l’état de l’Union dans lequel il s’autoproclame représentant du bien voulant faire la guerre à tous les axes du mal. Après les fronts de la Russie, de la Chine il vient de se précipiter sur celui du monde arabe en attendant peut-être l’Iran. Et que valsent les milliards de dollars que les États-Unis empruntent pensant ne jamais avoir à les rembourser. Mais qu’importe pour Joë Biden c’est un investissement pour les générations futures ! Entouré de la secte des néoconservateurs, ces « cinglés du sous-sol » dénoncés par le premier Georges Bush, il vient de faire subir à l’Occident une terrible défaite stratégique. En laissant faire à Israël, pire en le poussant dans cette direction, exactement ce que ses ennemis, que leurs ennemis, voulaient qu’il fasse lorsqu’ils ont lancé leur attaque terroriste. Pendant que les dirigeants des pays du G7 refusent d’appliquer à Gaza tout ce qu’ils ont dit à propos de l’Ukraine. Macron avait qualifié de crimes de guerre le fait de couper l’eau la nourriture et l’électricité en Ukraine. Il s’en dispense pour Gaza. « Nous avons définitivement perdu la bataille du Sud Global », affirme un diplomate de haut rang du G7. « Tout le travail que nous avons accompli avec le Sud à propos de l’Ukraine a été perdu. Oubliez les règles, oubliez l’ordre mondial. Ils ne nous écouteront plus jamais ». Pendant ce temps à Pékin, Xi Jiping accueille 140 pays pour le 10e anniversaire de la création de la Nouvelle route de la soie. Il y affiche ostensiblement son amitié avec Poutine invité d’honneur. Les deux patrons des grandes puissances économiques et militaires que sont la Chine et la Russie apparaissent comme comptant les coups. Et installent tranquillement leur statut d’amiables compositeurs et de possibles faiseurs de paix capables de garantir les intérêts des deux parties. Espérons qu’Israël comprenne, aussi difficile cela soit-il, que désormais sa survie en dépend. Notre pauvre France, quant à elle, dirigée par un président complètement dépassé, est devenue un état fantoche. Régis de Castelnau et le très précis et réfléchi Hervé Carresse dressent une double analyse fine de ces deux guerres en commençant par la situation en Palestine/Israël avant un retour de l’Ukraine à la fois stratégique, politique et militaire (front militaire et terrestre). Enfin, la litanie sans fin de la désinformation des médias de grand chemin, aussi bien pour l’Ukraine que pour Israël, à base d’exemples multiples avec, notamment en tête de cons – pardon de pont – LCI emmenée par Éric Brunet. On attend toujours la moindre réaction de l’Arcom.
vududroit.com
https://www.vududroit.com/2023/10/guerre-en-ukraine-au-mo...
Le Hamas et le Hezbollah pourraient-ils s’allier face à Israël ?
Bien que distincts dans leur idéologie et leurs objectifs, une alliance entre le Hezbollah et le Hamas face à Israël ouvrirait la voie au déclenchement d’une guerre régionale. Par Julie M Norman, Associate Professor in Politics & International Relations & Co-Director of the Centre on US Politics, UCL. Alors qu’Israël se prépare à mener une opération militaire massive contre le Hamas à Gaza, le risque de voir ce conflit s’étendre à l’ensemble du Proche-Orient se profile à l’horizon. La menace immédiate la plus grave pour Israël provient du Hezbollah, groupe armé et parti politique basé au Liban, frontalier d’Israël au nord. Le Hamas et le Hezbollah sont tous deux soutenus par l’Iran et considèrent l’affaiblissement d’Israël comme leur principale raison d’être. Toutefois, ces deux groupes ne sont pas identiques. Leurs différences auront probablement un impact direct sur leurs actions – et sur celles d’Israël – dans les jours et les semaines à venir. Contrairement au Hamas, le Hezbollah n’est jusqu’ici jamais entré en guerre uniquement au nom de la seule cause palestinienne. Cela pourrait changer. Le groupe libanais n’est pas encore totalement entré dans le conflit actuel, mais il a déjà échangé des tirs avec les forces israéliennes. Entre-temps, l’Iran a déclaré qu’une extension de la guerre apparaissait « inévitable ». Analyse des deux entités palestiniennes.
The Conversation
https://www.contrepoints.org/2023/10/25/465971-le-hamas-e...
Jacques Baud : « Vaincre le terrorisme djihadiste »
Jacques Baud, ancien colonel de l'armée suisse et expert renommé en renseignement et terrorisme, analyse le conflit israélo-palestinien actuel et revient sur les attaques terroristes des enseignants Dominique Bernard et Samuel Paty. L'auteur de « Vaincre le terrorisme djihadiste » nous dévoile les stratégies les plus efficaces pour lutter contre ces différentes menaces. Il analyse la mentalité du djihadiste versus terroriste dont la logique interne est de résister, pas forcément de gagner. D’où une réflexion spécifique sur comment combattre ce type de terrorisme.
Vaincre le terrorisme djihadiste, par Jacques Baud. Éditions Max Milo, 2023.
youtube.com
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Derrière la fureur de la rue, les États arabes soutiennent-ils la Palestine ?
Depuis le 7 octobre et l'attaque terroriste du Hamas en Israël – suivie des représailles de l'État hébreu sur la bande de Gaza – la « rue arabe » est en ébullition. La cause palestinienne rassemble massivement les opinions publiques des pays arabes et – au-delà – partout où les communautés musulmanes sont importantes. De la théocratie chiite iranienne à la dictature militaire algérienne jusqu'à la monarchie parlementaire malaisienne – le cri de ralliement « Free Palestine » résonne sous tous les climats. Les sondages sont clairs : malgré les atrocités commises par le Hamas, la rue musulmane accuse Israël… Dans un tel contexte, on peut s'étonner du peu d'empressement des dirigeants des pays limitrophes à soutenir la création d'un État palestinien. C'est sans doute parce qu'ils n'ont jamais reconnu l'existence d'une « nation palestinienne » suggère le chercheur Tomas Pueyo sur son blog (notre sélection).
laselectiondujour.com/
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ALLEMAGNE
Géopolitique : Quel est l’intérêt de l’Allemagne ?
Oui, il faut s’exprimer sur chaque conflit. Car c’est un conflit de même source qui éclate partout dans le monde. Et de son issue dépendra la capacité de l’Allemagne à s’en sortir. Mais il faut prendre position en partant de l’intérêt allemand. Quel est l’intérêt allemand ? Il consiste tout d’abord à secouer le joug du wokisme, à stopper l’immigration, à normaliser les rôles des hommes et des femmes et à se reconnecter au commerce mondial de l’énergie. Le problème fondamental est l’hégémonie américaine sur l’Europe. Elle conditionne et fixe les règles de l’antiracisme, de l’intégration, de la dimension que prennent les théories du genre et de la pénurie d’énergie. De la rééducation à l’ouverture des frontières et au dynamitage de Nord Stream, le long chemin de l’Allemagne vers un tropisme occidental s’est étendu. Il ne s’est pas terminé par le salut mais par le malheur. Le pétrodollar et la monnaie fiduciaire constituent la base de l’hégémonie américaine. Les États-Unis impriment des dollars à volonté, car l’argent n’est plus lié à l’or. Pour éviter l’inflation, ils laissent le dollar – sous la menace – s’écouler vers le reste du monde comme monnaie de réserve dans le commerce de l’énergie : our currency, your problem. C’est sur ce principe que repose la domination américaine sur l’Eurasie. L’Allemagne est trop faible pour se libérer activement des États-Unis et de leur idéologie impériale. Elle a besoin que cette domination se brise d’elle-même, de l’extérieur.
deutschlandkurier.de
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La gauche anti-immigration voit le jour en Allemagne
Lundi 23 octobre 2023, la figure de proue du post-communisme allemand Sahra Wagenknecht a rendu public, à Berlin, la naissance d’une structure, le Bündnis Sahra Wagenknecht (Alliance Sahra Wagenknecht), ayant pour objet la fondation, au début de l’année 2024, d’un nouveau parti politique qui se présentera aux élections européennes de juin. Elle rompt ainsi avec la formation politique post-communiste Die Linke, dont elle est députée fédérale, en reprochant à cette dernière de courir après les idées du parti écologiste Bündnis 90/Die Grünen en matière de changement climatique, de droits des minorités sexuelles et d’immigration. Elle désire voir sa nouvelle formation politique se recentrer sur la question sociale, en se concentrant sur l’augmentation des salaires et la défense de l’État-providence, tout en adoptant une position restrictive en matière d’immigration. Cette annonce constitue un événement important au sein du paysage politique allemand. En effet, la naissance de la nouvelle formation politique entraînera très probablement, lors des prochains scrutins au niveau fédéral ainsi que des différents États allemands, la fin de Die Linke, qui sombrera en dessous du seuil électoral des 5 % – l’actuel gouvernement ayant supprimé la possibilité pour un parti qui obtient au moins trois mandats directs de siéger au sein de la Chambre des députés même s’il n’atteint pas ce pourcentage. De plus, la possible future défection de députés de Die Linke – pour le moment neuf – vers le parti de Sahra Wagenknecht pourrait entraîner rapidement la fin du groupe parlementaire de Die Linke, privant ce parti politique de millions d’euros de subventions publiques et de salaires de la Chambre des députés. D’autre part, la nouvelle formation politique entre en concurrence avec le parti patriotique allemand Alternative pour l’Allemagne (AfD), tout particulièrement dans l’Est du pays qui a connu autrefois le régime communiste et au sein duquel cette formation est dominée par sa mouvance nationaliste de tendance sociale.
breizh-info.com
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AMÉRIQUE LATINE et DU SUD
Carolina Barrero : « À Cuba, il n’y a ni nourriture ni médicament, mais le régime construit des hôtels plutôt que des hôpitaux »
Le gauchisme en France a fait de Cuba un mythe. En Bretagne aussi, puisqu’outre les t-shirts du criminel Che Guevara que certains arborent sans trop risquer d’être remis en place avec fermeté, on retrouve même un conseiller municipal à Guingamp qui vante le système de santé cubain, qui pourrait être un remède selon lui à la tiers-mondialisation de l’hôpital en Bretagne comme en France, sans que le média qui rend compte ne trouve à redire. Pourtant, la réalité du régime cubain, c’est la dictature, la prison ou l’exil pour les dissidents, et une pauvreté croissante parmi la population. C’est ce qu’explique dans l’interview ci-dessous Carolina Barrero, militante pour la défense des droits de l’homme à Cuba, auto-exilée en Espagne depuis février 2022 et que notre confrère Álvaro Peñas a rencontrée. Nous avons traduit l’interview.
breizh-info.com
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ARMÉNIE
Arménie, guerre de civilisation et realpolitik
L’attaque terroriste du Hamas aura quelque peu écarté l’Ukraine du premier plan médiatique (au grand dam de Zelenski) et, a fortiori, l’invasion du Haut Karabakh par l’état Azéri agresseur manifeste, toutes choses égales par ailleurs, comme le Hamas dans le sud d’Israël. Et la facilité journalistique nous parle de guerre de civilisation, puisque l’Azerbaïdjan est un pays musulman turcophone. Las ! Ce que l’on sait moins c’est que, hormis la Turquie, le meilleur allié de Bakou… c’est Israël ! Le 19 septembre lors de l’offensive-éclair qui a permis à l’Azerbaïdjan de prendre le contrôle de la région du Haut-Karabakh à majorité arménienne, Hikmet Hajiyev, le conseiller principal du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, s’est félicité publiquement le 20 septembre du « soutien stratégique » apporté à son pays par Israël. Pourtant l’histoire des deux peuples juifs et arménien est marquée par l’horreur génocidaire et cela devrait créer quelque solidarité, le génocide arménien (1915/1923) ayant précédé de 20 ans celui des juifs d’Europe. Il n’y a rien dans cette alliance qui soit de nature culturelle ou religieuse, d’ailleurs les Azéris sont Chiites tandis que leur premier allié les Turcs sont sunnites, mais Israël a choisi Bakou et le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant avait fait le voyage à Bakou. En réalité les liens remontent à 1991.
nouveaupresent.fr
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ASIE
Diplomatie pragmatique : le modèle du Kazakhstan
Le Kazakhstan, qui se rêve en « Genève asiatique », développe une diplomatie « multi vectorielle », dialoguant aussi bien avec la Chine et la Russie que des pays de l’OTAN. Cette stratégie diplomatique lui permet de s’affirmer comme un point d’équilibre entre puissances rivales. Il y avait l’impérialisme américain, l’irrédentisme russe, l’universalisme français, le panturquisme d’Erdogan. Il y a l’isolement nord-coréen, le capitalisme d’État chinois, la neutralité suisse, la pétro-diplomatie de l’Arabie Saoudite. Il existe donc, désormais, la « diplomatie multi-vectorielle » du Kazakhstan. Sous ce nom technique aux allures d’équation mathématique, un style de politique étrangère pragmatique et réaliste, consistant à ménager son indépendance en se faisant l’allié de tous. Il s’agit de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier : ce pays d’Asie centrale émancipé du joug soviétique en 1991 discute, échange et commerce avec tout le monde. De la Russie à la Chine en passant par l’Europe, les États-Unis, la Turquie ou l’Afghanistan, le Kazakhstan ne s’aliène aucun des acteurs dans ses relations internationales, comme pour mieux s’affranchir de toute tutelle. Une vocation inscrite dans l’étymologie ? Cosaque, kazak en russe, viendrait du turc et signifierait l’errant, l’homme libre. Kazakhstan est littéralement la « terre des hommes libres ».
revueconflits.com
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BELGIQUE
Bruxelles : ce ministre qui assume ses responsabilités en démissionnant
Rarement un ministre belge n’avait autant fait parler de lui en France. Depuis l’annonce de sa démission à la suite de l’attentat de Bruxelles qui a fait deux morts - deux Suédois -, ce 16 octobre, Vincent Van Quickenborne, ancien ministre de la Justice du gouvernement fédéral belge, ne cesse d’être cité en exemple par les politiques français. Sur le plateau de BFM TV ce dimanche 22 octobre, Marion Maréchal (Reconquête) se saisit d’une question sur les possibles responsabilités de l’exécutif français pour rappeler qu’en « Belgique, le ministre de la Justice a pris ses responsabilités et a considéré qu’il y avait une défaillance ». Sous-entendu, Darmanin, lui, ne démissionne pas. Une histoire emblématique de l'impéritie de l'Europe de l'Ouest face à l'immigration. « Je tiens sincèrement à m’excuser au nom de la Justice auprès des victimes et de leurs proches. Je tiens aussi à m’excuser au nom de la Justice au peuple suédois et à nos concitoyens belges. » Ce vendredi 20 octobre, Vincent Van Quickenborne, alors ministre de la Justice et de la mer du Nord, annonce à la presse sa décision de présenter sa démission. En cause, une série d’erreurs et de failles ayant conduit à l’attentat du 16 octobre. En effet, au lendemain de l’attaque contre les deux supporters suédois, le ministre accuse, en creux, la Tunisie d’être responsable de la situation. Selon lui, Abdesalem Lassoued, le terroriste abattu par la police, se trouvait illégalement sur le sol belge seulement parce que son pays d’origine refusait de le reprendre. « Nos services de sécurité se heurtent à la réticence de certains pays d’Afrique du Nord à reprendre leurs clandestins. » Mais trois jours plus tard, « Van Quick », comme il est surnommé outre-Quiévrain, rétropédale. Contrairement à ce qu’il avait affirmé, il s’avère que la Tunisie a bel et bien demandé l’extradition du terroriste en août 2022 mais que cette demande... n’a jamais été traitée par le parquet de Bruxelles. Faute de personnel suffisant, le dossier d’extradition a rapidement été oublié « dans une armoire ». « Aucun des collègues concernés ne se souvient de ce qu'il en est advenu, se justifie le chef du parquet de Bruxelles. Il n'y a aucune trace d'un traitement ultérieur. Il est possible que le magistrat ait demandé que le dossier soit examiné plus tard, en raison d'un trop grand nombre d'affaires urgentes. » Pour Vincent Van Quickenborne, « il s’agit d’une erreur inexcusable qui a eu des conséquences dramatiques. Je veux en assumer l’entière responsabilité politique. » Une parole rare en France.
bvoltaire.fr
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CHINE
Chine : « Nous soutenons les demandes légitimes des pays arabes et musulmans concernant la Palestine »
Le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi a affirmé le soutien de son pays aux revendications légitimes des pays arabes et musulmans sur la question palestinienne. C’est ce qui ressort d’un appel téléphonique avec son homologue malaisien, Zambry Abdul Kadir, au cours duquel ils ont échangé leurs points de vue sur le conflit israélo-palestinien. Au cours de l’appel, Yi a déclaré que la Chine s’opposait à toute attaque qui porterait préjudice à des civils innocents et violerait le droit international, selon un communiqué publié dimanche par la diplomatie chinoise. Le ministre chinois a ajouté ce qui suit : « Nous défendons toujours la paix, le droit international et les demandes légitimes des pays arabes et musulmans concernant la question palestinienne ». Et de poursuivre : « La Chine soutient l’octroi au peuple palestinien de ses droits légitimes et la réorientation de la question palestinienne vers la voie d’une solution pacifique, à travers la mise en œuvre efficace des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU ».
Agence Anadolu
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La leader taïwanaise face à la menace chinoise
« La présidence au féminin » fait son effet à Taïwan, cette petite île montagneuse menacée par le géant chinois. Dans son dernier ouvrage, Arnaud Vaulerin nous brosse le portrait d’une femme crainte par les élites asiatiques, alors que les prochaines élections présidentielles se profilent. Arnaud Vaulerin est journaliste à Libération, spécialiste de l’Asie, correspondant au Japon pendant 5 ans. Il signe ici son troisième livre.
Taïwan, la présidente et la guerre, par Arnaud Vaulerin. Éditions Novice, 2023.
revueconflits.com
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COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)
Newsguard : la guerre de l’info bat son plein
Par Jean-Dominique Michel. Newsguard : la CIA et l’État profond en action au cœur de l’univers médiatique Occidental. Un milieu interlope dans lequel déambulent bien des figures douteuses, entre Rudy Reichstadt et Xavier Niel, Karine Lacombe et Thierry Breton, Etienne Klein et Jean-François Delfraissy… Et avec, en jeu, rien moins que notre liberté d’opinion et d’expression.
JeanDominiqueMichel
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DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ
Lobby pédocriminel (partie 3) : et s’il influençait la justice française ?
Comme nous l’avons vu dans un précédent article, dans les années 1970, les prosélytes des rapports sexuels entre adultes et enfants se battent pour l’abolition de la majorité sexuelle qui est fixée à 15 ans depuis 1945, ou tout au moins pour son abaissement, ainsi que pour la décriminalisation des rapports sexuels entre adultes et enfants. S’ils parviennent à rallier certains intellectuels à leur cause, le législateur refuse. Certes, à partir de 1980, seuls les rapports sexuels avec pénétration sont passibles de la cour d’assises, les autres agressions sexuelles ne relevant plus que du tribunal correctionnel, mais enfin « l’âge à partir duquel un mineur peut valablement consentir » (à un rapport sexuel avec un majeur) demeure fixé à 15 ans, et 18 ans si le majeur a autorité sur l’enfant. Alors certains de leurs soutiens vont trouver une solution simple pour contourner le problème : ne pas appliquer la loi. C’est le cas de certains magistrats qui vont correctionnaliser les viols sur mineurs. Majorité sexuelle ou pas, le consentement des gosses va être interrogé. En 1979, alors que même sans pénétration, les relations sexuelles entre adultes et enfants sont considérées comme un crime, la justice décide de renvoyer un certain Gérard Roussel devant le tribunal correctionnel au lieu de la cour d’assises, pour ses ébats (filmés) avec des fillettes de 6 à 12 ans. Comme la loi pénale est dite « d’interprétation stricte » (ce qui signifie qu’il faut s’en tenir strictement à la lettre de la loi), le magistrat doit user de subterfuges. Alors, au lieu de fonder les poursuites sur l’article 331 du code pénal de l’époque, qui dispose que les attentats à la pudeur, commis « sans violences » sur mineur de 15 ans, sont punis de réclusion criminelle, le juge utilise l’article 312 du même code qui réprime les violences sur enfants. En effet, ces violences, « non attentatoires aux bonnes mœurs » pour reprendre un terme de l’époque, ne sont pas considérés comme des crimes mais comme des délits (à moins qu’elles n’aient entrainé la mort ou une infirmité permanente). Autrement dit, le magistrat requalifie les faits en faisant comme si la dimension sexuelle n’avait pas existé. Il faut signaler qu’en théorie, les peines encourues pour violences peuvent être plus élevées que celles pour attentat à la pudeur. Tout dépend du niveau de violences. Mais devant un tribunal correctionnel, c’est un magistrat professionnel qui décide de la peine, alors que devant une cour d’assises, c’est un jury populaire, c’est-à-dire des citoyens lambda tirés au sort sur les listes électorales. Or, si une intelligentsia française est sensible aux arguments des prosélytes de la pédophilie, le peuple dans son immense majorité n'est pas compréhensif pour deux sous en la matière. C’est probablement une des raisons pour lesquelles les députés sont restés de marbre devant les lettres ouvertes et autres pétitions plaidant pour un adoucissement de la législation concernant les relations sexuelles entre adultes et enfants. Les parents et électeurs français ne l'entendent pas de cette oreille.
francesoir.fr
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Wokisme : le vagin universel et l’ethnomathématique ont les heures comptées
Si vous vous demandez ce que peuvent donc être le vagin universel et l’ethnomathématique, que vous voulez savoir comment l’homosexualité a été redéfinie, écoutez cette émission, vous ne serez pas déçus. Dans André Bercoff dans tous ses états (Sud Radio), il reçoit la journaliste et essayiste Sylvie Perez, qui vient de publier un ouvrage où elle témoigne de tous les délires concrets, tangibles et… croustillants de cette idéologie fanatique, qui, à force de tout remettre en cause et de se heurter au réel finira par se tordre le cou. En attendant cette date, elle alerte aussi sur ses dangers. Le wokisme, ou l’art de « proposer de mauvaises solutions pour résoudre de faux problèmes »… On ne pouvait mieux dire. Vidéo.
En finir avec le wokisme : chronique de la contre-offensive anglo-saxone, Sylvie Perez. Éditions du Cerf, 2023 ?
Sud Radio
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Êtes-vous un homme inutile ?
« 80 % des hommes sont inutiles, et c'est une bonne nouvelle pour les femmes. » Ce constat est brutal mais il devient de plus en plus commun. C'est la vision de certaines féministes, dont Meike Stoverock, une autrice allemande peu connue en France. Il y a deux ans, elle a publié Le Choix féminin - Sur le début et la fin de la civilisation masculine, un ouvrage décapant qui n'a pas encore été traduit en français. Meike Stoverock offre une perspective féministe radicale. Elle explore ce que pourrait être l'avenir pour les hommes au cas où l'élite féministe venait à prendre le pouvoir. Meike Stoverock est biologiste de formation. Elle n'a pas le biais antiscience des féministes habituelles comme Sandrine Rousseau, et c'est pour ça qu'il faut écouter ce qu'elle a à dire. Mais que nous dit-elle ? Toute l'histoire ne serait qu'une éternelle lutte des sexes. Quand les femmes sont libres de sélectionner un partenaire, 80 % des hommes finissent seuls. C'est ce qu'elle appelle « le conflit sexuel ». Ce conflit sexuel existerait depuis la nuit des temps. Pas comme une construction sociale mais comme un instinct biologique, aussi fort que votre besoin de respirer. L'invention du patriarcat, qui a prévalu jusqu'à récemment, aurait été une méthode des hommes pour maintenir leur pouvoir sur les femmes et ne pas finir dans les 80 %. Toutefois, l'année 1957 aurait marqué un tournant avec l'apparition de la pilule contraceptive, qui a redonné aux femmes la maîtrise de leur reproduction. Cette nouvelle autonomie des femmes leur a donné le pouvoir d'engendrer des changements sociaux majeurs, notamment une augmentation des divorces initiés par les femmes et une transformation des dynamiques de séduction, illustrée par Tinder.
laselectiondujour.com
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DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES
Pfizer en danger de faillite ?
L’action Pfizer (PFE) est évaluée à 25 % de moins qu’il y a cinq ans, malgré les milliards de dollars que les vaccins Covid lui ont rapportés, malgré la hausse des cours de la Bourse et de l’indice pharmaceutique. Les marchés financiers seraient-ils en train de s’éveiller à la possibilité que Pfizer plonge en raison des procédures relatives au vaccin Covid ? À première vue, Pfizer, géant mondial de l’industrie pharmaceutique, ne devrait pas valoir moins qu’avant la pandémie. Son vaccin Covid lui a rapporté des milliards et devrait avoir ajouté de la valeur à l’entreprise, même si les ventes futures de produits spécifiques au Covid-19 ne peuvent être assurées. Et pourtant, l’action PFE a inexorablement chuté depuis novembre dernier et vaut 25 % de moins qu’il y a cinq ans, défiant les tendances générales à la hausse observées pour les autres produits pharmaceutiques et le marché boursier : depuis novembre 2022, Pfizer s’est en effet écarté de la tendance de l’indice pharmaceutique, avec une sous-performance de 35 %. Il semble qu’il n’y ait qu’une explication possible : les marchés financiers ont décelé quelque chose de particulièrement inquiétant pour Pfizer. Dans le passé, la firme pharmaceutique Purdue avait fait faillite à la suite de ses pratiques frauduleuses…
covidhub.ch
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« Déluge d’Al-Aqsa » : que s’est-il réellement passé le 7 octobre ?
Il apparaît aujourd'hui que près de la moitié des Israéliens tués étaient des combattants, que les forces israéliennes étaient responsables de la mort de certains de leurs propres civils et que Tel-Aviv a diffusé de fausses informations sur les atrocités commises par le Hamas pour justifier son attaque aérienne dévastatrice contre les civils palestiniens à Gaza. Deux semaines après l'assaut du Hamas contre Israël le 7 octobre, une image plus claire de ce qui s'est passé – qui a été tué et par qui – commence à émerger. Au lieu du massacre massif de civils revendiqué par Israël, des chiffres incomplets publiés par le journal hébreu Haaretz montrent que près de la moitié des Israéliens tués ce jour-là étaient en fait des combattants – soldats ou policiers. Dans l'intervalle, deux semaines de couverture médiatique occidentale selon laquelle le Hamas aurait tué environ 1 400 civils israéliens lors de son attaque militaire du 7 octobre ont permis d'enflammer les émotions et de créer le climat propice à la destruction sans retenue par Israël de la bande de Gaza et de sa population civile. Les comptes rendus du nombre de morts israéliens ont été filtrés et façonnés de manière à suggérer qu'un massacre massif de civils avait eu lieu ce jour-là, les bébés, les enfants et les femmes étant les principales cibles d'une attaque terroriste. Aujourd'hui, les statistiques détaillées sur les victimes publiées par le quotidien israélien Haaretz brossent un tableau tout à fait différent. À la date du 23 octobre, le journal a publié des informations sur 683 Israéliens tués au cours de l'offensive menée par le Hamas, y compris leurs noms et les lieux où ils ont été tués le 7 octobre. Parmi elles, 331 victimes – soit 48,4 % – ont été confirmées comme étant des soldats et des officiers de police, dont de nombreuses femmes. Treize autres sont décrits comme des membres des services de secours, et les 339 autres sont ostensiblement considérés comme des civils. Bien que cette liste ne soit pas exhaustive et ne représente qu'environ la moitié du nombre de morts déclaré par Israël, près de la moitié des personnes tuées dans la mêlée sont clairement identifiées comme des combattants israéliens. Jusqu'à présent, aucun décès d'enfant de moins de trois ans n'a été enregistré, ce qui remet en question la thèse israélienne selon laquelle les bébés auraient été pris pour cible par les résistants palestiniens. Sur les 683 victimes recensées à ce jour, sept étaient âgées de 4 à 7 ans et neuf de 10 à 17 ans. Les 667 autres victimes semblent être des adultes.
Pendant ce temps, les civils palestiniens de Gaza subissent des attaques incessantes et aveugles avec les armes lourdes les plus sophistiquées qui existent, et vivent sous la menace persistante d'un déplacement forcé et potentiellement irréversible. Ce blitz aérien israélien n'a été rendu possible que par le flot d'histoires non fondées sur les « atrocités du Hamas » que les médias ont commencé à faire circuler le 7 octobre et après cette date.
The Cradle
https://lecridespeuples.fr/2023/10/25/deluge-dal-aqsa-que...
Michel Collon : Palestine, le grand décryptage
Journaliste, fondateur du site Investig'action et de Télé Palestine, Michel Collon répondait aux questions de Mizane TV dans un entretien consacré au traitement politique et médiatique de la Palestine. Un décryptage qui est plutôt un réquisitoire contre les médias occidentaux.
Mizane TV
https://www.youtube.com/watch?v=XvgdTLfD4Hs
Libération enfant chéri du capital, Daniel Křetínský injecte de nouveau entre 12 et 14M€
C’est une information que vous ne trouverez pas dans Libération et pour cause. Le quotidien bobo gauchiste ne vit que des libéralités de milliardaires, la dernière en date de l’oligarque tchèque Daniel Křetínský qui vient de remettre la main à la poche. Voici une liste de « soutiens » qui ne sera jamais publiée sous forme d’investigation dans le quotidien : 2005, le journal est en cessation de paiement, Édouard de Rothschild rentre au capital ; 2012, bis repetita, le journal est au bord du gouffre. Rothschild sort et Bruno Ledoux, un homme d’affaires qui a fait fortune dans l’immobilier, prend 26 % du capital. Il réinjectera de la trésorerie en février 2014 pour éviter le dépôt de bilan ; juillet 2014, ça ne s’arrange pas, Patrick Drahi arrive en chevalier blanc, Drahi et Ledoux se partagent le journal 50/50 ; Juin 2016, Ledoux sort, Altice/SFR de Drahi seul maître à bord ; mai 2020, le journal passe à un Fonds de dotation pour une presse indépendante (FDPI), Drahi règle le passif mais commence à se désengager tout en gardant un œil très vif via les administrateurs du fonds, la plupart collaborateurs de SFR ; septembre 2022, risque de cessation de paiements des fournisseurs et des salaires, le tribunal de commerce est proche. Daniel Křetínský donne un million d’euros et en prête quatorze, remboursement avant fin 2026. Il rentre au conseil d’administration ; octobre 2023, les 15M€ semblent déjà engloutis, Daniel Křetínský s’engage pour un nouveau prêt entre 12 et 14M€, remboursement avant fin 2027. L’accord évoque une possibilité de prêts ultérieurs.
ojim.fr
https://www.ojim.fr/liberation-kretinsky-injecte-de-nouve...
Les intérêts derrière les torpilleurs de vérité
par Maître Virginie de Araujo-Recchia. En Belgique, le programme Evras a déclenché une vague d’indignation, tout comme les cours d’« éducation à la sexualité » en France. Dans le cadre d’un article en ligne Radio France du 6 octobre 2023, M. Rudy Reichstadt de Conspiracy Watch, non-expert, s’exprime : « Ce décret est visé par des rumeurs sur fond de théories de complot », estime Rudy Reichstadt. Que dit la rumeur ? Que l’on va « enseigner la masturbation à des enfants, leur diffuser des contenus pornographiques, les inciter à se toucher mutuellement et même légitimer la pédophilie, poursuit-il. Le fond de théorie du complot à proprement parler, c’est que tout cela serait décidé par les fameuses élites mondialistes qui veulent nous asservir ». Plus loin : Le « grand paradoxe, note Rudy Reichstadt, c’est que ces modules de sensibilisation à la vie relationnelle et sexuelle ont notamment pour but de prévenir les abus sexuels et qu’ils sont accusés du contraire » (…) « On voit très bien ce que ce type de discours peut entraîner : il peut entraîner une mise en danger réelle du personnel enseignant, relève Tristan Mendès France. On en était là en 2013, on a la même chose aujourd’hui en 2023 ». « De la loi Evras aux ABCD de l’égalité : quand les complotistes s’attaquent à l’école », c’est le 53ème épisode de Complorama avec Rudy Reichstadt, directeur de Conspiracy Watch, et Tristan Mendès France, maître de conférencse et membre de l’observatoire du conspirationnisme, spécialiste des cultures numériques. M. Reichstadt & Co, nous avons désormais connaissance des intérêts que vous protégez et ceux-ci ne vont absolument pas dans le sens du bien commun et notamment dans l’intérêt supérieur des enfants, qui doit être protégé des attaques, sans concession. Vous ne donnez jamais la parole à aucun de vos contradicteurs et pour cause, vous n’avez tout simplement pas les arguments nécessaires à opposer. Votre entreprise de basse besogne, de fichage, de collaboration, de diffamation et de calomnie rappelle des pages obscures de notre histoire. « L’Opium des imbéciles » est le titre de votre ouvrage… d’où vient réellement l’opium et êtes-vous certain d’être bien placé pour parler d’imbécilité à l’égard d’autres personnes ? Le collège de spécialistes attend votre invitation à débattre.
Maître Virginie de Araújo-Recchia
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Le Média TV : enfin une chaîne d’info en continu pour Jean-Luc Mélenchon et Sophie Binet !
Enfin des journalistes mélenchonistes « vus à la télé ». Le Média, site créé en 2017 par Sophia Chikirou et Gérard Miller, qui l’ont quitté depuis, a reçu l’accord de l’Arcom pour la création d’une chaine télévisuelle. « Le 20 octobre, on est là. C’est une révolution médiatique ! Pour la première fois, une chaîne d’info indépendante débarque à la TV ! » proclamait la publicité sur le site. Forcément, Causeur s’est branché pour assister à cette grande et prestigieuse soirée de lancement… De nature curieuse, j’ai regardé le lancement de cette nouvelle chaîne d’info prévue pour être « un média indépendant des forces politiques ». Après avoir écouté les chroniqueurs et journalistes du Média TV, découvert leur manière d’aborder l’histoire et l’actualité et entendu les humoristes maison – ces derniers ayant la particularité d’être encore plus à gauche et moins drôles que Guillaume Meurice, ce qui relève d’une sorte d’exploit ! – je puis affirmer que, comme prévu, le Média TV est strictement, idéologiquement et radicalement d’obédience LFI-woko-décolonialiste.
causeur.fr
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« Sale Blanc de merde ». La vidéo de l’agression de Vincent Lapierre censurée par Youtube
Récemment, Vincent Lapierre (Le Média pour tous) qui réalisait un micro-trottoir sur la Palestine et Israël, à Paris, fût notamment pris à partie par un individu de type africain, puis par plusieurs, dont l’un le traitera de « Sale Blanc de Merde ». Et bien Youtube a décidé de… censurer la vidéo, pour « atteinte à la vie privée », comme l’explique Vincent Lapierre dans cette interview qui revient sur son travail et son agression.
Le Média pour tous
https://www.breizh-info.com/2023/10/26/226093/sale-blanc-...
Les petites astuces de la presse LGBT pour gagner beaucoup d’argent
La presse LGBT est en crise : Le groupe de presse magazine I/O Media, propriétaire de Têtu, Ideat ou The Good Life, a demandé la semaine dernière son placement en redressement judiciaire devant le tribunal de commerce de Paris. Si tout le monde connaît Têtu, le magazine des homos bobos, Ideat et The Good Life sont, eux, moins connus du grand public. Ideat est un magazine de déco chicos et The Good Life est la pravda du boboïsme urbain, quinoacolo, fric et societal friendly, le tout écrit dans un patois franglish souvent incompréhensible. Ces deux magazines n’ont visiblement pas trouvé leur lectorat et affichent des ventes dignes de fanzines punks. Fondé il y a 28 ans, Têtu est lui en parfaite santé et gagne de l’argent ! Mais un article récent nous apprend l’astuce de cette santé économique florissante : le B2B ou « Business to Business » dont Têtu tire 75 % de ses recettes. Dans un monde où chaque entreprise doit afficher une image LGBT friendly sous peine d’être diabolisée par la police de la pensée et de l’arrière-pensée, Têtu propose ainsi, via Têtu Connect, tout un tas de petits services payants de « Conseil stratégique », « Modules de sensibilisation sur-mesure pour les collaborateurs·rices, managers » ou autres « création d’événements » à l’occasion des fêtes nationales de la nation LGBT (8 mars, Pride month, IDAHOT, coming out day…), le tout dans un charabia woke de la plus pure facture !
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/10/22/225807/les-petites...
Revue de presse alternative du 23 octobre 2023
Exercice hebdomadaire indispensable de réinformation grâce à de très nombreux liens jamais ou rarement utilisés par les médias de grand chemin. Sommaire. Le conflit Israélo-Palestinien : grosse agitation diplomatique cette semaine au Moyen-Orient. Biden lui-même a fait le déplacement jusqu’en Israël, ce qui donne une idée des enjeux pour les États-Unis. Voyons plus en détail ce bal diplomatique et ses résultats effectifs avec la Chine et l’hypocrisie et les surenchères européennes ; la Chine et la Russie étendent leur soft power.
lesakerfrancophone.fr
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Cyril Hanouna. Le bouffon qui rêvait d’être roi
Incarnation de la « télé-poubelle » à ses débuts, Cyril Hanouna s’affirme comme l’homme le plus puissant du paysage audiovisuel français (PAF) en tant que producteur et animateur sur C8 avec « Touche pas à mon poste ». A l’approche des élections présidentielles, il n’hésite plus à inviter dans son émission des hommes politiques, voire des figures clivantes de droite, comme Vincent Vauclin ou Thaïs d’Escufon, pour susciter des échanges enflammés. Hanouna, Monsieur Loyal du débat public ? Pour l’inénarrable Marlène Schiappa, il aurait même pu être l’arbitre du débat d’entre-deux tours en 2022. Né en septembre 1974 à Paris, il est le fils d’Ange Hanouna et d’Esther (née Sitruk), juifs tunisiens, arrivés en France en 1969. Son père est médecin généraliste aux Lilas (Seine-Saint-Denis) et sa mère gérante d’une boutique de vêtements à Vincennes. Sa sœur Yaël, passée par le Celsa, a été journaliste au Nouvel Observateur et a fondé Smart Side, un cabinet de conseil en communication des dirigeants. En parallèle de ses études, l’actrice Géraldine Nakache, invitée de « Touche pas à mon Poste » en novembre 2012, a dévoilé une photographie de Cyril Hanouna, lorsqu’il était animateur de colonie chez « Chalom Loisirs ». Il fut également vendeur de marrons place de la Bastille, employé de banque, vendeur de tissus en porte-à-porte… Religieusement, il se définit comme un juif « assez traditionnaliste », omniprésent dans les galas de la communauté juive, mangeant casher mais ne faisant pas le shabbat.
ojim.fr
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ÊCOLOGIE
Pesticides : l’hypocrisie européenne
C’est un paradis à l’atmosphère viciée. Perverti par une législation poreuse à toutes les manipulations et une classe politique corrompue, le Brésil peut être considéré comme le champion mondial… des agrotoxiques. Avec 3669 pesticides autorisés, le géant d’Amérique du Sud s’affirme comme l’eldorado des multinationales. Son président, Jair Bolsonaro, n’a-t-il pas assuré « Je suis votre employé » aux patrons de l’agroalimentaire, dès son investiture en 2019 ? Conséquence de cette impunité accordée aux industriels, la population est largement contaminée par des cocktails d’herbicides, pesticides ou fongicides, agissant sur la santé comme des bombes à retardement. Chez les enfants, malformations et problèmes de croissance se multiplient, alors que l’eau de consommation de la moitié des villes serait considérée comme non potable en Europe. Notre continent, justement, s’avère le grand bénéficiaire, cynique et sans scrupules, de cette dérégulation : près de 80 000 tonnes de pesticides désormais interdits sur notre sol sont vendues dans le reste du monde, notamment au Brésil, chaque année par des groupes chimiques comme Bayer (qui a absorbé Monsanto en 2018) et BASF en Allemagne, ou Syngenta en Suisse. Ces firmes réalisent ainsi la moitié de leur chiffre d’affaires… Ce documentaire accablant décrit les ressorts mondialisés d’une ronde aussi infernale que toxique : les pesticides exportés par les entreprises européennes font leur retour sur notre continent dans les oranges, melons, soja ou café brésiliens. Alors qu’au Brésil meurtres d’opposants, juges fourvoyés (certains eux-mêmes grands propriétaires), aveuglement des agriculteurs ou lobbyings surpuissants (même le roi Pelé a été recruté) causent des ravages, l’Europe ferme les yeux et déverse ses stocks d’invendus. Déjouant l’absurde et l’hypocrisie du système ultralibéral, cette enquête sidère par la litanie de scandales qu’elle fait émerger. Elle rend aussi un hommage appuyé à tous ceux qui se battent contre l’écrasement : chercheurs indépendants, lanceurs d’alerte, militants d’ONG, simples citoyens, qui, parfois au péril de leur vie, portent l’espoir d’un pays en grand danger sanitaire. Vidéo.
ARTE
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ÉCONOMIE
La faillite du système bancaire ? Avec Jacques de Larosière et Tom Benoit
Avec Jacques de Larosière, ancien gouverneur de la Banque de France, ancien directeur général du FMI (94 ans) et Tom Benoit (28 ans), philosophe, direction de la rédaction de Géostratégie magazine et Philoscopie sur TV5Monde. Politique monétaire, crédits aux particuliers, politique des banques centrales, financiarisation, accords de Bretton Woods, militarisation de la dette, politique énergétique, etc. : passionnant quand les interviewés disent vraiment ce qu’ils pensent !
thinkerview.com
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De la crise migratoire à la fin du salariat
Par Claude Berger. En matière d’immigration, une étape semble avoir été franchie. Une majorité de la population est désormais convaincue que l’immigration est en lien, d’une part, avec le terrorisme qui a sévi en France depuis un bail, mais d’autre part avec l’insécurité sociale engendrée par les émeutes, les agressions, les vols, les viols et la délinquance avec ou sans usage de drogue, tous critères qui minent la société française. Bref, tout laisse croire que ces violences qui semblent plutôt émaner de milieux migrants (mais pas exclusivement) ne sont qu’un début et qu’il n’y aura pas de retour vers une phase paisible. La raison en est simple, mais exige de lever l’omerta qui règne, tant à droite qu’à gauche, sur le salariat, c'est-à-dire sur le fondement du système de la marchandisation du travail concurrentiel, né au XIVe siècle, qui, à l’instigation des marchands, a façonné les sociétés depuis ces temps. Un schéma s’est mis en place au cœur de nos sociétés : les travailleurs exploités luttent contre l’exploitation et les organisations patronales ou financières répliquent après coup par l’importation d'une main-d’œuvre étrangère moins chère issue de l’immigration ou par l’exportation des fabriques (qui a alimenté la tendance à la mondialisation du marché du travail ou la robotisation), et, de nos jours au recours à l’intelligence, pour aboutir à la crise du salariat dans le monde entier, sans tenir compte des cultures des populations migrantes ou exotiques, qui peuvent être détentrices d’une mythologie violente qu’il convient d’analyser au cas par cas. Le diagnostic du salariat est donc simple, mais censuré : il repose sur la marchandisation concurrentielle du travail, tout le contraire d’une association des travailleurs qui serait fondée sur le partage, l’entraide et un lien social nouveau. Dès lors, on ne voit pas comment ce système pourrait s’opposer à l’immigration qui est son essence même. Après l’Asie, le continent africain, haut lieu de l’animisme, est dans l’attente. Le salariat est donc une invention. Il succède au servage et à l’esclavage et s’oppose à la corporation.
francesoir.fr
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ÉNERGIE
Chine : main basse sur les métaux rares
Sans lithium, pas de batteries, et donc pas de voitures électriques. Qui en contrôle les gisements contrôle l'avenir. Si l'invasion en Ukraine aura mis en lumière la dépendance européenne au gaz et au pétrole russes, une autre guerre a en fait déjà commencé : celle des métaux rares. Transition énergétique oblige, les besoins en terres rares de l'Union Européenne devraient être multipliés par cinq d'ici 2030. L'interdiction à la vente des véhicules thermiques à l'horizon 2035 actuellement officielle ne fait qu'accélérer le mouvement : une voiture électrique type nécessite six fois plus de minéraux qu'une voiture conventionnelle. Mais comment diable l'Europe va-t-elle faire, sachant qu'un seul pays contrôle presque la totalité du marché en la matière : la Chine ? Nous risquons, tout simplement, de passer d'une dépendance aux énergies fossiles à une dépendance aux métaux rares.
laselectiondujour.com
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ÉTATS-UNIS
Mike Johnson : le bosseur qui présidera la Chambre des représentants
C'est un conservateur entier qui prend la présidence de la Chambre des représentants, après des semaines de chaos. Qui est le nouveau président de la Chambre des représentants, Mike Johnson ? Quelles sont les convictions de cet homme qui a réussi à faire ce que d’autres ont échoué à faire : réunir une majorité ? Son secret réside dans sa capacité de travail sur des dossiers d’importance régalienne. Explications de Randy Yalloz, président de Republicans Overseas France. Le mercredi 25 octobre, le conservateur social Mike Johnson a été élu 56ème président de la Chambre des représentants des États-Unis, à 220 voix contre 209. Ce verdict, qui a suivi « une période chaotique de vingt-deux jours sans chef de la Chambre » (The Hill), propulse l’avocat louisianais au poste de deuxième personne dans l’ordre de succession présidentielle après la vice-présidente. Méconnu du public français, Johnson « a fait ce que les trois candidats qui l’ont précédé n’ont pas pu faire » (The New York Times) : rallier derrière sa candidature l’écrasante majorité de la droite américaine. Mais loin d’être un de ces pragmatiques sans doctrine qui font l’union sans convictions, Johnson est l’homme d’un système de pensée clair, qu’il appelle « Les sept principes fondamentaux du conservatisme », système de pensée qui, selon lui, représente une forme de continuité dans la doctrine du Parti républicain, au-delà des conflits de personnes. Quels sont ces principes et comment Mike Johnson a-t-il cherché à les incarner sur le plan pratique ? (Les citations liminaires définissant chaque principe sont tirées d’une conférence en ligne donnée par Mike Johnson le 4 juillet 2023).
causeur.fr
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Torture en Irak : les États-Unis refusent de reconnaître son utilisation systématique par l’armée
Un grand nombre des personnes détenues à Abou Ghraib et dans d’autres centres de détention gérés par les États-Unis et leurs alliés en Irak étaient des civils innocents. Nombre d’entre elles ont été soumises à diverses formes de torture et n’ont toujours pas obtenu justice. Des centaines de prisonniers irakiens détenus dans des centres de détention américains en Irak, dont le plus grand, Abu Ghraib, ont subi diverses formes de torture et d’abus de la part des forces armées américaines entre 2003 et 2009. Cependant, même après deux décennies, aucun de ces Irakiens n’a reçu de réparation ou de compensation. La première preuve majeure a été la fuite de photos d’Abu Ghraib en avril 2004, moins d’un an après l’occupation en mars 2003 et l’établissement de ce centre de détention à Bagdad. Les photos ainsi que les témoignages des victimes ont confirmé que les soldats américains utilisaient diverses techniques de torture, notamment en forçant les détenus à rester nus, en utilisant des chiens pour les attaquer, ainsi qu’en utilisant des lances à eau, des tirs à balles réelles et l’électrocution. Certains détenus ont été maintenus à l’isolement, nus, pendant des jours et des semaines, malgré les hivers rigoureux. Certaines de ces techniques ont par la suite été défendues par les autorités américaines comme des « techniques d’interrogatoire renforcées. » La torture sous toutes ses formes est interdite par les conventions de Genève, la convention des Nations unies contre la torture et d’autres lois internationales. Même les lois nationales américaines interdisent le recours à la torture. Lorsque les photos incriminantes ont fait surface, le président américain de l’époque, George Bush, a tenté d’écarter le problème en affirmant qu’il s’agissait d’actes commis par quelques individus. Il a présenté des excuses et son secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, a promis d’indemniser les victimes. Cependant, aucune des victimes irakiennes n’a reçu d’indemnisation à ce jour et la plupart des tentatives qu’elles ont faites pour obtenir une forme de réparation ont été bloquées ou sont toujours en suspens dans le cadre juridique du pays.
ScheerPost
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Programme de torture de la CIA : John Kiriakou, fonctionnaire américain emprisonné pour l’avoir dénoncé
La seule personne associée au programme mondial de torture de la CIA qui a été poursuivie et emprisonnée est l’homme qui l’a dénoncé : John Kiriakou. Lorsque j’ai rejoint la CIA en janvier 1990, je l’ai fait pour servir mon pays et pour voir le monde. À l’époque, je croyais que nous étions les « bons. » Je croyais que les États-Unis étaient une force pour le bien dans le monde. Je voulais faire bon usage de mes diplômes : études du Moyen-Orient ; théologie islamique et affaires législatives ; analyse politique. Sept ans après mon entrée à la CIA, je suis passé aux opérations antiterroristes pour éviter de m’ennuyer. Je croyais encore que nous étions les bons et je voulais contribuer à la sécurité des Américains. Le 11 septembre 2001, mon univers, comme celui de tous les Américains, a changé de façon spectaculaire et permanente. Quelques mois après les attentats, je me suis retrouvé au Pakistan en tant que chef des opérations antiterroristes de la CIA dans ce pays. Presque immédiatement, mon équipe a commencé à capturer des combattants d’al-Qaïda dans des refuges situés tout autour du Pakistan. Fin mars 2002, nous avons touché le jackpot en capturant Abu Zubaydah et des dizaines d’autres combattants, dont deux qui commandaient les camps d’entraînement d’al-Qaïda dans le sud de l’Afghanistan. À la fin du mois, mes collègues pakistanais m’ont dit que la prison locale, où nous détenions temporairement les hommes que nous avions capturés, était pleine. Il fallait les transférer quelque part. J’ai appelé le centre antiterroriste de la CIA et j’ai dit que les Pakistanais voulaient que nos prisonniers quittent leur prison. Où devais-je les envoyer ? La réponse a été rapide. Mettez-les dans un avion et envoyez-les à Guantanamo. « Guantanamo, à Cuba ?» ai-je demandé. « Pourquoi diable les envoyer à Cuba ? » Mon interlocuteur m’a expliqué ce qui, à l’époque, semblait avoir été mûrement réfléchi. « Nous allons les garder sur la base américaine de Guantanamo pendant deux ou trois semaines jusqu’à ce que nous puissions identifier le tribunal fédéral devant lequel ils seront jugés. Ce sera Boston, New York, Washington ou le district oriental de Virginie. » Cela me paraissait tout à fait logique…
les-crises.fr
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Famille Biden : des liens constants menant à une corruption
Chanel Rion est à l’origine une spécialiste de politique à Washington D.C. Elle est devenue chroniqueuse politique pour OAN (One America News), une chaîne qui a été classée comme pro-républicaine. Son travail de journaliste l’a mené à s’interroger sur les liens économiques de la famille Biden. Afin d'approfondir ses recherches, elle s’est rendue en Ukraine pour interviewer diverses personnes et compléter sa base factuelle. Plus elle creusait, et plus elle trouvait des éléments dérangeants, livrées progressivement au public américain. Elle nous les explique en exclusivité pour France-Soir. Dans ce debriefing, elle nous explique ce qui a motivé son enquête, comment elle a procédé, les pressions qu’elle a subies et surtout les « schémas directeurs » observés et qui ont tous mené à des actes de corruptions. À l’heure où une enquête pouvant aboutir à la destitution de Joe Biden est à l’ordre du jour aux Etats-Unis, ce debriefing prend tout son sens. Voici aussi les liens de l’enquête sur les Biden Tapes publiés en 2020 : Biden Bribe Tapes 1, Tapes 2, Tapes 3.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/les-debriefings/famille-biden-d...
Consortium News dépose une plainte en diffamation contre Newsguard
Consortium News est un média indépendant fondé en 1995 par le journaliste d’investigation Robert Parry (1949-2018). Ce fut à l’époque le premier média d’investigation sur Internet à relayer de très nombreuses affaires sensibles. Le regretté Parry a pris très tôt conscience de la crise profonde des médias d'information américains. Aujourd’hui, Joe Lauria est le rédacteur en chef de la publication. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’un jour, un site de notation de la qualité de l’information, Newsguard, vint l’interroger sur une information publiée de manière non confraternelle. La fiche Wikipedia de Consortium News fut modifiée pour refléter l’évaluation dégradée de NewsGuard. Situation similaire à celle que connut France-Soir avec Wikipedia en 2020. Joe Lauria a décidé de porter plainte contre NewsGuard. Dans ce debriefing, il est accompagné de l’avocat Bruce Afran. Les deux hommes nous détaillent leur action et leur volonté d’obtenir une condamnation sévère de ces organes qui empêchent la liberté d’expression, pilier de la démocratie américaine.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/videos-les-debriefings/consorti...
FRANCE
Neuf décisions récentes où des juges se sont pris pour le législateur
Peu de Français le réalisent, mais la démocratie est aussi en train d’être volée par des magistrats non-élus, qui font discrètement la politique de la France. Voici 9 décisions récentes où des juges se sont pris pour le législateur… Par Pierre-Marie Sève, directeur général de l’Institut pour la Justice.
@pierremarieseve
https://ndf.fr/nos-breves/21-10-2023/neuf-decisions-recen...
Le sénateur Nathalie Goulet publie le tableau des subventions versées à des associations immigrationnistes
Compte tenu du nombre important d’associations bénéficiaires en 2021 de subventions versées au titre de la mission « Immigration, asile et intégration », le tableau ci-dessous recense les 30 associations recevant les montants de subventions les plus importants. À noter que l’objet principal des subventions versées aux bénéficiaires est l’hébergement des demandeurs d’asile et des réfugiés. Deux tableaux qu’il faut absolument connaître pour intégrer le délitement de la nation française.
lalettrepatriote.com/
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Compteurs Linky : la sobriété imposée à l’horizon ?
Un projet de décret envisage d’utiliser les compteurs Linky pour limiter la consommation d’énergie des ménages. Pour Michel Negynas, cela met en lumière les dérives potentielles d’un tel outil de surveillance et de régulation de la consommation d’énergie. Actuellement, 90 % des usagers du réseau de distribution sont équipés d’un compteur Linky. Les réfractaires seront sans doute pénalisés financièrement. Ils sont en outre régulièrement accusés de complotisme. Il est vrai que ce compteur a été acccusé de provoquer des problèmes de santé liés au rayonnement, et qui sont de pures bêtises. Mais la raison essentielle pour refuser Linky est ailleurs, et on commence à la voir plus nettement. Le journal La Tribune a transmis des informations relatives à un projet de décret qui devait être examiné le 26 septembre par le Conseil supérieur de l’énergie (point 7). Devant certaines interrogations, l’examen est reporté, un texte modifié sera présenté, qui modifie des points d’organisation, mais pas sa finalité.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2023/10/24/465518-compteurs-...
Situation désespérée pour les soignants suspendus non réintégrés. Le collectif Les Essentiels sonne l'alerte
En avril dernier, des soignants semblaient enfin voir le bout du tunnel avec la fin de leur suspension, 18 mois après avoir refusé de se soumettre à l'obligation vaccinale. Pourtant, près de six mois plus tard, la réintégration se passe mal pour des milliers d'entre eux, alerte le collectif Les Essentiels, fondé par Jean-Louis. Pour certains, les conditions de retour ne sont pas tenables, puisqu’ils ne sont pas réintégrés aux postes qu’ils avaient quittés le 15 septembre 2021. Dans cet entretien, Jean-Louis est accompagné de Vincent, docteur en médecine et de Pascale, infirmière. Cette dernière est un exemple type de ce qu’il se passe actuellement. Sentant qu’elle ne pouvait pas accepter les conditions que l'on lui proposait pour sa réintégration, elle a fait le choix de se mettre en disponibilité, tout en se sentant forcée de prendre cette décision : « On a l'impression d'un véritable acharnement de certains personnels administratifs », regrette Jean-Louis, le fondateur du collectif.
francesoir.fr
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Terminus pour…Raphaël Arnault
Raphaël Arnault n’est à peu près rien, c’est-à-dire qu’il est le premier des antifascistes de France. Drôle de titre de noblesse. À 28 ans, Raphaël n’est à peu près rien mais il est officiellement célèbre : il a été invité en avril dernier à l’Assemblée nationale par l’inénarrable Aurélien Taché pour y dispenser ses lumières à propos des dangers de l’ultra-droite. Le palais Bourbon tenait un bel expert. Car Raphaël Arnault est lyonnais, et il lançait en 2018 dans la Capitale des Gaules le mouvement dit antifasciste de la Jeune Garde, qui a depuis essaimé dans plusieurs villes françaises. Raphaël, il faut commencer par ta bêtise, qui nous ravage le cœur comme le souvenir du dernier baiser du premier amour. La force nous manque pour évoquer ce regard de prim’holstein bien nourri, cette application d’élève médiocre quand tu te sens forcé d’aligner trois termes d’un jargon sociologico-quartierlatiniste parce que des âmes asséchées par les bibliothèques t’ont joué un tour cruel, en te persuadant qu’il était la condition de ta respectabilité intellectuelle. C’est trop laid, trop laid pour ce monde dont nous avons vu les corps blancs et les soirs paisibles. Raphaël, toi qui passes pour une étoile montante de la gauche, qui a tenté d’empocher avec une avidité toute bourgeoise les dividendes de cette notoriété récente en te présentant en juin dernier aux élections législatives sur une liste soutenue par le NPA dans le Rhône, qu’as-tu fait de ce qui rendait ta famille politique supportable, c’est-à-dire qu’elle avait lu des livres ? Ah, ne soyons pas si cruels…
lincorrect.org
https://lincorrect.org/terminus-pour-raphael-arnault/
GAFAM / IA
Projet de loi SREN et filtre « anti-arnaque » : les navigateurs comme auxiliaires de police
Le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (« SREN », parfois appelé projet de loi « Espace numérique »), qui est actuellement débattu en hémicycle à l’Assemblée nationale, comporte un article 6 qui crée une nouvelle excuse pour imposer un mécanisme de censure administrative : la protection contre les « arnaques » en ligne. Cet article ne se contente pas de créer un nouveau prétexte pour faire retirer un contenu : pour la première fois, il exige également que les fournisseurs de navigateurs Internet participent activement à cette censure. L’article 6 du projet de loi SREN prévoit en effet d’obliger les navigateurs Internet à censurer les sites qui proposeraient des « arnaques ». Cette censure administrative se ferait sur demande de la police (c’est-à-dire sans passer par un juge) si celle-ci estime qu’un contenu en ligne constitue une « arnaque ». Il faut entendre par « arnaque » les contenus qui usurperaient l’identité d’une personne, collecteraient de manière illicite des données personnelles, exploiteraient des failles de sécurité pour s’introduire dans le terminal de l’internaute ou tenteraient de tromper l’internaute par une fausse page de paiement ou de connexion (phishing, ou hameçonnage). Pour comprendre ce texte, présentons d’abord comment la censure se passe aujourd’hui en France.
laquadrature.net
https://www.laquadrature.net/2023/10/05/projet-de-loi-sre...
GÉOPOLITIQUE
Jeffrey D. Sachs : « Un ordre international dirigé par les États-Unis est un anachronisme »
L'éminent économiste américain s'inquiète du manque de diplomatie occidentale quant à la résolution des crises ukrainienne et israélo-palestinienne, qui poussent le monde au bord de l'abîme. Le professeur Jeffrey D. Sachs est une voix forte et aujourd’hui dissonante dans la symphonie des récits officiels et médiatiques policés. Son dévouement sincère en faveur d’un véritable multilatéralisme fondé sur la Charte des Nations Unies pourrait indiquer la seule issue aux guerres extrêmement dangereuses en Ukraine et entre Israël et les Palestiniens. Jeffrey Sachs nous parle de l'omniprésence de la guerre dans la politique étrangère américaine et de l'avenir de l'OTAN et de l'UE. Il expose sa vision des architectures de gouvernance et de sécurité internationales qui pourraient émerger des bourbiers ukrainien et israélo-palestinien, ainsi que des changements possibles dans la politique étrangère américaine résultant de la prochaine élection présidentielle américaine. Jeffrey D. Sachs est directeur du Centre pour le développement durable de l'Université de Columbia, où il occupe le rang de professeur d'université. Sachs a été directeur de l'Institut de la Terre à l'Université de Columbia de 2002 à 2016. De 2001 à 2018, il a été conseiller spécial auprès des secrétaires généraux de l'ONU, Kofi Annan (2001-7), Ban Ki-moon (2008-16) et António Guterres (2017-18). Il est l'auteur et l'éditeur de nombreux livres, dont trois best-sellers du New York Times : The End of Poverty (2005), Common Wealth : Economics for a Crowded Planet (2008) et The Price of Civilization (2011). D'autres livres incluent To Move the World : JFK's Quest for Peace (2013), The Age of Sustainable Development (2015), Building the New American Economy : Smart, Fair & Sustainable (2017), A New Foreign Policy : Beyond American Exceptionalism (2018), Les âges de la mondialisation : géographie, technologie et institutions (2020), et plus récemment, L'éthique en action pour le développement durable (2022). L’interview originale en anglais et sa transcription sont à écouter et à lire ici.
eclaireur.substack.com
https://eclaireur.substack.com/p/jeffrey-d-sachs-un-ordre...
La Russie et la Chine définissent un nouvel ordre économique à Pékin
Par Pepe Escobar. L’histoire – avec ses accents de justice poétique – nous a présenté cette semaine le contraste ultime et flagrant entre la géopolitique du passé, mise en œuvre dans un coin incendiaire de l’Asie du Sud-Ouest, et la géopolitique de l’avenir, mise en œuvre à Pékin, en Asie de l’Est, l’une des capitales de la multipolarité émergente. Commençons par l’avenir. Le troisième Forum de la Ceinture et la Route, qui s’est tenu à Pékin, a servi en quelque sorte de feuille de route pour l’intégration économique et infrastructurelle de l’Eurasie. Il a été précédé par la publication, le 10 octobre, par le Conseil d’État de la République populaire de Chine, d’un livre blanc très détaillé sur les nouvelles routes de la soie – ou l’Initiative Ceinture et Route (BRI), véritable concept de politique étrangère de la Chine pour l’avenir prévisible. La BRI, initialement définie comme OBOR (One Belt, One Road), a été lancée il y a dix ans par le président Xi Jinping, d’abord à Astana, au Kazakhstan (partie de la « ceinture », comme dans une série de ceintures économiques), puis à Jakarta, en Indonésie (partie de la « route », comme dans la Route de la soie maritime). Dix ans plus tard, près de 150 pays participants et plus de 1000 milliards de dollars d’investissements chinois, le livre blanc résume la situation : La BRI progresse régulièrement en tant que plateforme multicouche de commerce international et de connectivité, en tant que mécanisme de développement de vastes pans du Sud mondial et de la majorité mondiale, et en tant que contrepartie pratique à l’hégémonie occidentale. La plupart des projets de la BRI concernent les industries extractives et les couloirs de transport. Ce n’est pas un hasard si les principales industries extractives sont concentrées en Russie et dans le golfe Persique, ce qui est intimement lié à la volonté stratégique complexe de Pékin de contourner le confinement de l’Hégémon et les cas de guerre hybride. Il n’est donc pas étonnant que l’invité d’honneur du Forum 2023 ait été le président Poutine ; et toutes les discussions ont clairement montré que la Russie sera désormais un partenaire encore plus important de la BRI – conformément à l’approfondissement du partenariat stratégique entre la Russie et la Chine, des dirigeants entiers sont totalement synchronisés. Fidèle au protocole chinois méticuleux et riche en symboles, il était également inévitable qu’à l’entrée du dîner de gala du Forum, le premier soit l’invité d’honneur Poutine. Juste derrière lui, les dirigeants d’Asie centrale (Tokayev et Mirziyoyev, du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan) et d’Asie du Sud-Est (Joko Widodo, de l’Indonésie)…
Sputnik Globe
https://reseauinternational.net/la-russie-et-la-chine-def...
La puissance des BRICS dans le domaine des matières premières peut-elle imposer un nouvel « ordre » économique ?
Qui contrôle désormais l’inflation aux États-Unis ? Une Fed piégée ou le nouveau roi des matières premières ? Un « tournant » tranquille s’est produit. Il n’y a rien eu d’éclatant, beaucoup l’ont peut-être à peine remarqué, mais il est pourtant significatif. Le G20 n’a pas sombré dans la confrontation sordide attendue, les États du G7 (que Jake Sullivan a qualifié de « comité directeur du monde libre ») exigeant une condamnation explicite de la Russie au sujet de l’Ukraine, contre le Reste – comme cela s’est produit l’année dernière à Bali. Non, le G7 s’est « rendu » de manière inattendue à un « non-Occident » mondial en pleine ascension, qui a insisté de manière cohérente sur sa position collective. Les prémisses de l’insurrection étaient évidentes depuis le sommet des BRICS au mois d’août – le message était clair. Le non-Occident ne se laisserait pas corrompre ou contraindre à soutenir la « ligne » du G7 à l’égard de la Russie. La guerre en Ukraine a été à peine mentionnée dans la déclaration finale – commune – et l’exportation de céréales (russes et ukrainiennes) a été traitée de manière équitable. C’était un chef-d’œuvre de diplomatie de la part de l’Inde. Le G7 a manifestement décidé que le « jeu des points » à propos de l’Ukraine n’en valait pas la chandelle. Il a donné la priorité à la recherche d’un consensus, plutôt que de faire échouer le G20 (peut-être « finalement », avec une déclaration en suspens). Mais pour que les choses soient claires, ce n’est pas la minimisation de l’Ukraine qui a marqué le « tournant ». Le changement de cap sur l’Ukraine – désormais consolidé dans le cadre d’un changement plus large de la politique américaine à l’égard de l’Ukraine – était très important mais pas primordial. Ce qui a été « primordial », c’est que l’ensemble des pays non occidentaux a pu se rassembler autour de sa demande urgente d’une réforme radicale du système mondial. Ils veulent un changement dans l’architecture économique mondiale ; ils contestent les structures (c’est-à-dire les systèmes de vote qui se cachent derrière ces structures institutionnelles telles que l’OMC, la Banque mondiale et le FMI) – et surtout ils s’opposent à l’hégémonie militarisée du dollar. La demande – pour dire les choses clairement – est d’avoir un siège à la table des négociations. Point final.
Strategic Culture
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Les défis posés par la Terra nullius, « territoire sans maître », sur les rives du Danube
Des territoires qui n’appartiennent à personne ? Aussi étrange que cela puisse paraître, il en existe bel et bien. On retrouve des Terrae nullius, territoires sans maître, la plupart du temps comme étant l’objet de discordes entre États, ou autres entités. Au travers de l’Histoire et de l’évolution du droit international, la définition n’a pas toujours été constante. En effet, au XIVe et au XVe siècle, des territoires, même peuplés, sont qualifiés de Terrae nullius, car ces derniers ne répondent pas aux critères occidentaux d’une organisation étatique organisée. La stratégie derrière ce terme a longtemps justifié la colonisation forcée, de l’Australie aux Balkans, en passant par l’Afrique et les Amériques. Ainsi, à cette époque, c’est au Pape que revient la décision de trancher sur la souveraineté de ces « territoires sans maître ». Pour preuve d’exemple, entre le XVIIIe et le XXe siècle, la monarchie des Habsbourg utilise ce statut pour annexer des territoires balkaniques, alors peuplés de chrétiens non-catholiques. Ce sera par exemple le cas de la Serbie en 1718 ou de la future Bosnie-Herzégovine en 1908.Aujourd’hui, cette notion est interprétée de manière plus restrictive, évitant toute remise en question des frontières que l’on connaît, ou presque. Le droit international décrit désormais comme Terra nullius une zone qui n’a jamais été soumise à la souveraineté d’un État, ou sur laquelle un État qui y aurait été souverain y a expressément renoncé. De plus, l’acquisition d’un territoire ne peut se faire ni sur simple déclaration ni par un acte symbolique. Ainsi, planter son drapeau au beau milieu d’une terre ne suffit plus. Cette définition plus limitative est établie depuis l’avis consultatif rendu par la Cour Internationale de Justice en 1975, au sujet du Sahara occidental. La nature ayant horreur du vide, rares sont les territoires qui ne sont ni revendiqués, ni désirés. Pourtant, les quelques exemples d’espaces laissés seuls que nous ayons entrainent, parfois, la création de micro-nations par des individus qui se sont engouffrés dans ce flou juridique. Si cela peut faire sourire au premier abord, et qu’il peut paraître difficile de prendre ces situations au sérieux, celles-ci peuvent poser de réels défis. Le continent européen n’échappe pas à la règle, et renferme sur son sol une Terra nullius, disposée sur la rive gauche du Danube, entre la Croatie et la Serbie. Dans la majorité des cas, lorsqu’un territoire est revendiqué par plusieurs États, chacun affirme que ces terres font partie intégrante de leur propre territoire. Or, le cas des rives gauches du Danube est différent.
factuel.media/blogs
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IMMIGRATION / ISLAM
Des migrants à Plainfaing (Vosges) : la concertation promise n’a pas eu lieu
Les épisodes se suivent et se ressemblent étrangement. Le pouvoir exécute en douce les ordres de Bruxelles en adressant des migrants « mineurs non accompagnés » dans des villages français mis au pied du mur. À Plainfaing, dans le département des Vosges, une trentaine de soi-disant mineurs arrivés à Lampedusa, en Italie, sont ainsi descendus d’un bus pour loger dans des bâtiments situés sur le territoire de la commune, piétinant au passage les belles promesses du conseil départemental. Et celles de Gérald Darmanin qui jurait, la main sur le cœur, que « la France ne s’apprête pas à accueillir une partie des migrants » de Lampedusa sur le territoire national. C’était le 18 septembre, voilà un peu plus d’un mois, sur Europe 1. Que s’est-il passé ? Il faut se pencher sur les articles de Vosges Matin pour avoir le déroulé précis des faits, typique de la dissimulation et des influences discrètes qui s’agitent en coulisse. Le 4 octobre dernier, le quotidien local titre : « Une trentaine de jeunes migrants arrivés de Lampedusa devraient être mis à l’abri à Plainfaing. » Selon Vosges Matin, ces jeunes d’origine guinéenne doivent arriver dans un centre d’hébergement privé quelques jours plus tard, provoquant l’inquiétude du maire Patrick Lalevée. « Le maire de Plainfaing a découvert, ce lundi, que le centre de vacances privé le Mongade, situé sur sa commune, avait répondu à l’appel du département pour héberger une trentaine de mineurs non accompagnés (MNA) à partir du 15 octobre », écrit Vosges Matin. Une décision prise sans concertation qui place l'élu « devant le fait accompli », précise le quotidien. Cette manière de faire, pas vraiment dans la concertation, rappelle les nombreux autres dossiers du même type. Mais le département cherche à rassurer : cet hébergement « n’a pas vocation à durer », assure le département, administrativement en charge de l’accueil des mineurs.
bvoltaire.fr
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Lutte de pouvoir, communautarisme, pression ou encore violence : « Il y a une radication politique et religieuse du Virage Auteuil (…) Les lois de la cité importées au stade » du PSG
Depuis le début de la saison, un nouveau groupe a fait son apparition dans le Virage Auteuil du Parc des Princes, le « Beriz Crew ». Ce petit nouveau prend physiquement la place des LPA, auto-dissous pendant l’été. En interne, certains choix de la direction du collectif posent question avec des visions très différentes sur les combats à mener. Un énorme drapeau rouge et bleu surplombe le Virage Auteuil, des chants, une bonne ambiance et deux inscriptions sur plusieurs étendards : « Beriz Crew ». Lors du premier match de la saison, ces petits nouveaux ont fait du bruit. En arabe, « Beriz » veut dire « Paris » et « crew » signifie « l’équipage » en anglais. Ce groupe remplace physiquement dans les gradins les LPA (Liberté pour les abonnés), qui ont annoncé leur auto-dissolution pendant l’été. Ce groupe, validé par l’assemblée générale du Collectif Ultras Paris, le 8 juillet dernier, rassemble des visages bien connus du Virage Auteuil. Des anciens de la « Porte 411 » et des « Laskars » sont présents et accompagnent des jeunes recrues. Ils sont nombreux depuis plusieurs saisons à avoir le souhait d’intégrer un groupe de supporters du Paris Saint-Germain.
RMC Sports
https://www.fdesouche.com/2023/10/21/lutte-de-pouvoir-com...
ISRAËL
« Netanyahou est fini c'est un mort-vivant »
Par Seymour Hersh. Il y a plusieurs dizaines d'années, j'ai passé trois ans à écrire The Samson Option (1991), un exposé sur la politique non déclarée des présidents américains, depuis Dwight Eisenhower, qui consistait à détourner le regard alors qu'Israël entamait le processus de construction d'une bombe atomique. Le bien ou le mal d'Israël, au lendemain de l'Holocauste, n'était pas l'objet du livre. Ce que je voulais dire, c'est que ce que faisait l'Amérique était connu dans tout le tiers monde, comme on l'appelait à l'époque, et que notre duplicité faisait de nos inquiétudes concernant la dissémination des armes nucléaires un autre exemple de l'hypocrisie américaine. Depuis lors, d'autres ont entrepris des études beaucoup plus complètes, car certains des documents israéliens et américains les plus confidentiels ont été rendus publics. J'ai choisi de ne pas me rendre en Israël pour effectuer mes recherches, de peur d'enfreindre la loi israélienne sur la sécurité nationale. Mais j'ai trouvé des Israéliens vivant à l'étranger qui avaient travaillé sur le projet secret et qui étaient prêts à me parler une fois que j'ai indiqué que j'avais des informations provenant des dossiers des services de renseignement américains. Ceux qui ont travaillé sur ces documents hautement confidentiels sont restés fidèles à Israël, et certains d'entre eux sont devenus mes amis de toujours. Ils sont également restés en contact étroit avec d'anciens collègues restés en Israël. Voici un compte rendu des événements horribles survenus la semaine dernière en Israël, tel qu'il est perçu par un vétéran de l'appareil de sécurité nationale israélien ayant une connaissance approfondie des événements récents.
Mondialisation.ca
https://fr.sott.net/article/42701-Netanyahou-est-fini-c-e...
L'ethnocratie israélienne et la crédibilité inexistante de l'Occident
« Le soutien de l'Occident à l'attaque d'Israël contre Gaza a empoisonné les efforts visant à parvenir à un accord avec les principaux pays émergents pour condamner la guerre de la Russie contre l'Ukraine », se plaignent des fonctionnaires et diplomates occidentaux dans le Financial Times. Selon eux, l'escalade du conflit israélo-palestinien a exposé les États-Unis, l'UE et leurs alliés à des accusations d'hypocrisie et a réduit à néant des mois de travail visant à faire de Moscou un paria mondial pour avoir violé le droit international. L'Occident a été accusé à juste titre de « ne pas avoir défendu les intérêts de 2,3 millions de Palestiniens, de s'être empressé de condamner l'attaque du Hamas et de soutenir Israël ». Le large soutien des États-Unis et d'autres puissances occidentales à Israël leur aliène une grande partie du Sud, ce qui nuit également aux efforts déployés par l'Occident pour obtenir le soutien du reste du monde à l'égard de l'Ukraine. « Ce que nous avons dit à propos de l'Ukraine doit s'appliquer à Gaza. Sinon, nous perdons toute crédibilité », a ajouté le haut diplomate du G7. « Les Brésiliens, les Sud-Africains, les Indonésiens : pourquoi devraient-ils croire ce que nous disons sur les droits de l'homme ? » Le reste du monde est conscient que les paroles et les actes de l'Occident ne concordent pas toujours. Par exemple, de nombreux Arabes estiment que les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Europe n'ont jamais tenté de demander des comptes à Israël pour le traitement qu'il réserve aux Palestiniens, ni accordé suffisamment d'attention aux conflits brutaux qui sévissent au Yémen et en Libye. Les représailles d'Israël et la coupure de l'eau, de l'électricité, de la nourriture, des médicaments et de l'accès à Internet à Gaza ont suscité l'opposition des pays pro-palestiniens. Cette opposition est liée à l'hypocrisie de l'Occident, où les règles de « l'ordre fondé sur des règles » ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Les États arabes, notamment la Jordanie et l'Égypte, ont pressé les responsables occidentaux de durcir le ton pour protéger les civils de Gaza. « Si vous qualifiez de crime de guerre le fait de couper l'eau, la nourriture et l'électricité en Ukraine, vous devriez en dire autant de Gaza », a commenté un responsable arabe.
markkusiira.com
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Israël contre le dôme médiatique de la culpabilisation
Voici un texte de Pierre Boisguilbert sur le conflit israélo-palestinien. Ce conflit qui déchaîne les passions autour du globe, et évidemment en France, impose de garder la tête froide. Dans ce texte, notre contributeur régulier livre son analyse personnelle du traitement médiatique de la situation. L’objectif : partir de ce triste cas d’école afin de dévoiler ce qu’il révèle en creux de notre société. Le traitement médiatique de la dernière horreur en date du conflit israélo-palestinien est une preuve de plus de la faiblesse du monde occidental face à la stratégie globale de culpabilisation. Il fut un temps où les choses étaient simples. On était dans une vision étatique de l’histoire, pour les pays arabes ou pour l’État d’Israël. Pour le droit des Palestiniens à reprendre une terre qui leur avait été arrachée de force ou pour celui des Juifs d’avoir enfin un pays sur un territoire biblique. Ce conflit a toujours eu une dimension religieuse, mais elle n’était pas unique ; elle l’est quasiment devenue. La guerre Palestiniens/Israéliens est devenue une guerre de religion, la plus cruelle des guerres, étendue à la planète et à la France en particulier. Les musulmans étant des victimes en France ne peuvent, pour certains, être des bourreaux au Proche-Orient. Les Israéliens, eux, sont dans le camp des oppresseurs et colonisateurs. Une chose est évidente : plus le temps passe, moins la possibilité pour Tel-Aviv d’agir en toute liberté se réduit. En France même où la mémoire de la Shoah est très vivante, dans les médias bien plus qu’à l’école, c’est frappant. De nombreux intellectuels de confession juive se sont bien sûr exprimés mais leur voix n’a pas suffi pour faire taire l’orchestre antisioniste qui a joué plus fort que jamais. Au bout de quelques jours, le temps d’antenne consacré au sort des Palestiniens de Gaza l’a emporté sur le récit des horreurs de l’attaque terroriste du Hamas. Pourtant, même en excluant certaines informations non vérifiées, on a assisté à des scènes de massacre pas vues depuis le génocide tutsi au Rwanda. La comparaison est sans doute plus valable d’ailleurs que celles renvoyant comme toujours à la Seconde Guerre mondiale en France.
polemia.com
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Origine du conflit israélo-palestinien : un siècle d'immigration sioniste et d'épuration ethnico-religieuse de la Palestine
L'attaque du Hamas sur les alentours de la bande de Gaza, et la réaction israélienne sauvage en retour, ne sont que les derniers soubresauts d'un conflit dont les origines remontent à plus d'un siècle avec le plan sioniste d'immigration massive et de colonisation armée de la Palestine et l'immunité dont les sionistes disposent pour le mettre en œuvre. Durant la période ottomane (1882-1914), l'apport de l'immigration fut relativement faible. Il ne constitua en effet que 3 % de l'énorme vague migratoire transocéanique qui arracha à l'Europe 2 367 000 Juifs pour les porter aux États-Unis (2 022 000) dans les autres pays d'Amérique (232 000), ainsi que dans diverses régions du globe (113 000). L'état arriéré de la Palestine, la difficulté des communications, la méfiance du gouvernement turc ne favorisaient guère alors l'accès de la Terre Sainte. En 1914-1918, la première guerre mondiale provoqua même une régression marquée de la population juive palestinienne. Cette période est l'époque des pionniers et de la fondation des premières colonies en même temps que celle où l'idée sioniste se répand à la suite du livre de Théodor Herzl sur l'État juif (« L'État juif, recherche d'une réponse moderne à la question juive ») et où elle s'organise avec le premier Congrès sioniste international (Bâle, 1897). Le mouvement est appelé ainsi en référence à la colline de Sion de Jérusalem où fut, dans l'Antiquité, érigée la citadelle de David. Un an plus tard, une banque coloniale juive est créée, laquelle aboutira en 1901 à créer le Fonds national juif dont le but est l'achat de terres en Palestine. Le sionisme se fonde d'abord sur la prétendue « terre promise » que Yahvé aurait donnée au Hébreux selon l'historiographie juive, pour s'y établir en anéantissant les Cananéens idolâtres, suivant la « volonté divine ». Cette « terre promise » correspond à peu près au pays de Canaan, ce territoire au Proche-Orient situé entre la Méditerranée et le Jourdain, englobant l'actuelle Palestine occupée et empiétant sur l'ouest de la Jordanie, le sud du Liban et l'ouest de la Syrie.
jeune-nation.com
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La psychopathie biblique d’Israël
Par Laurent Guyénot. « Je suis fatigué de lire que Netanyahou est un psychopathe. Je ne vois aucune raison de le considérer comme un psychopathe au sens psychiatrique du terme, pas plus qu’aucun autre dirigeant israélien. Ils ont une psychopathie collective, ce qui est très différent. La différence est la même qu’entre une névrose personnelle et une névrose collective. Selon Freud, la religion (il voulait dire le christianisme) est une névrose collective. Freud ne voulait pas dire que les croyants étaient névrosés. Au contraire, il a observé que leur névrose collective tendait à les immuniser contre la névrose personnelle1. Je ne souscris pas à la théorie de Freud, je l’utilise juste comme caution pour ma propre théorie : les sionistes, même les plus sanguinaires d’entre eux, ne sont pas des psychopathes individuels. Beaucoup d’entre eux sont des personnes aimantes et même dévouées au sein de leur propre communauté. Ils sont plutôt les vecteurs d’une psychopathie collective, c’est-à-dire d’une manière inhumaine de considérer et d’interagir avec les autres communautés humaines. C’est un point crucial. Traiter les dirigeants israéliens de psychopathes n’aide en rien à notre compréhension d’Israël. Ce dont nous avons besoin, c’est de reconnaître Israël comme un psychopathe collectif et d’étudier l’origine de ce caractère national unique. C’est une question de survie pour le monde, tout comme c’est une question de survie pour n’importe quel groupe d’identifier le psychopathe parmi eux et de comprendre ses schémas de pensée et de comportement. »
lesakerfrancophone.fr
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LECTURE
Les nouveaux chiens de garde de Serge Halimi : qu’il s’agisse de vaccin, d’Europe à la Ursula-Macron, de guerre au Moyen-Orient, de russophobie ou de sinophobie, on retrouve les mêmes
Par Nicolas Bonnal. La presse et la télé sont vilipendées aujourd’hui pour leur rôle. Mais elles sont toujours comme ça. Rappelons donc la belle étude de Serge Halimi. La presse française, qui appartient à quelques oligarques (dont Bernard LVMH, qui pèse aujourd’hui MILLE milliards…de francs) et est subventionnée à hauteur de 500 millions d’euros tant elle dégoûte les Français, aura été crasse et ignoble depuis le début de cette histoire : affolement, confinements, masques, vaccins, meurtres de masse, passes sanitaires, chantage et menaces, elle nous aura tout imposé. Malheureusement il n’y a rien de nouveau sous le sommeil : depuis les années Mitterrand et le passage du col Mao au Rotary (Hocquenghem), nous sommes dans un présent permanent d’omerta (Sophie Coignard), d’abjection et de désinformation sous contrôle de la mafia d’État (Vincent Jauvert). Ils sont là pour enrichir les riches et pour empoisonner les Français. C’est que les gens dont nous parlons sont des chiens de garde. Et quels dobermans ! Et quels roquets ! Revenons-en alors au maître-livre de Serge Halimi, trublion du Monde diplomatique, qui rappelait dans son documenté pamphlet que le journaliste est avant tout un enthousiaste : « La censure est cependant plus efficace quand elle n’a pas besoin de se dire, quand les intérêts du patron miraculeusement coïncident avec ceux de ‘’l’information’’. Le journaliste est alors prodigieusement libre. Et il est heureux. On lui octroie en prime le droit de se croire puissant. Fêtard sur la brèche d’un mur de Berlin qui s’ouvre à la liberté et au marché, petit soldat ébloui par l’armada de l’OTAN héliportant au Kosovo la guerre ‘’chirurgicale’’ et les croisés de l’Occident, avocat quotidien de l’Europe libérale au moment du référendum constitutionnel : reporters et commentateurs eurent alors carte blanche pour exprimer leur enthousiasme. Le monde avait basculé dans la ‘’société de l’information’’, avec ses hiérarchies ‘’en réseau’’, ses blogs et ses nouveaux seigneurs. »
Les nouveaux chiens de garde, par Serge Halimi. Nouvelle édition actualisée et augmentée. Édition Raison d’agir, 2023.
Les jeunes journalistes sont mal en point
Le thème n’est pas abordé par le nouvel ouvrage de Jean-Marie Charon, mais il est essentiel. Nous publions régulièrement des analyses sur les 14 écoles de journalisme reconnues en France comme par exemple l’ESJ de Lille ou bien le CFPJ de Paris. Ce sont des écoles de formatage intellectuel. Professeurs de gauche ou d’extrême gauche, élèves sélectionnés sur le même modèle. Étudiants conservateurs s’abstenir ou alors rester silencieux pendant la scolarité. Jean-Marie Charon, à travers une centaine d’entretiens avec de jeunes journalistes, fait un constat amer : au bout de sept ans 40% des détenteurs d’une première carte de presse quittent la profession. Ils se dirigent vers l’enseignement, la communication ou retournent à une précarité dont ils n’étaient parfois jamais sortis, allant de CDD en CDD, mal rémunérés et mal considérés. L’auteur insiste sur la mauvaise réputation des journalistes. Que ce soit lors des manifestations des gilets jaunes où ils se font insulter mais aussi dans un cadre amical et familial. Ce qui entraîne un stress, une sorte de solitude morale. Il est dommage que la réflexion ne pose pas le pourquoi de ce rejet. Si un large public méprise les journalistes, c’est aussi parce qu’une proportion significative de ceux-ci ne sont plus là pour décrire le réel mais pour l’occulter ou même le reconstruire suivant leur modèle idéologique. Au-delà d’un encadrement défaillant souligné par l’auteur, c’est d’une véritable réforme intellectuelle et morale dont a besoin la profession. Elle ne saurait passer que par de profonds changements dans les écoles de journalisme qui forment des clones libéraux libertaires, aigris, interchangeables et finalement malheureux.
Jeunes Journalistes, l’heure du doute, par Jean-Marie Charon. Entremises éditions, 2023.
Victor Aubert évoque la sortie du livre « Academia Christiana, une aventure catholique et enracinée »
En 387 avant Jésus-Christ, Platon constate que la cité est trop corrompue pour être réformée par les lois et crée l’Académie : une école pour réformer l’intelligence des hommes. C’est dans la continuité du philosophe grec que s’inscrit Academia Christiana. Quand les institutions sont bloquées et que les sophistes pervertissent les esprits, il importe de préparer le renouveau en formant des intelligences droites. Voilà dix ans qu’Academia Christiana existe. C’est afin de partager cette aventure spirituelle, politique et culturelle que l’association vient de sortir un ouvrage pour lequel nous avons interrogé celui qui a dirigé sa rédaction, tout en ayant fondé le mouvement Academia Christiana, Victor Aubert.
Academia Christiana, une aventure catholique et enracinée, par Victor Aubert. La Nouvelle Librairie, 2023.
breizh-info.com
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Livres : quand la science déclare la guerre au wokisme
Face à l’intrusion insidieuse des activistes postmodernes, déconstructeurs et autres wokistes dans les plus beaux fleurons de l’université française, une avant-garde aussi combative que diplômée semble bien être passée à la contre-offensive. Marcel Kuntz, chercheur au CNRS, reprend la méthode gagnante du philosophe et chercheur lorrain Baptiste Rappin, dont « L’Abécédaire de la déconstruction » (Éditions Ovadia) fait référence, dans un livre qui vient de sortir, « De la déconstruction au wokisme » (VA Éditions). Comme son nom l’indique, ce petit ouvrage, très accessible pour le néophyte et segmenté en 25 entrées par mots clés, retrace la filiation entre l’actuel wokisme et ses ancêtres. C’est d’ailleurs le courant des Lumières du XVIIIe siècle, courant fondateur, que l’incontournable Chantal Delsol a choisi d’évoquer en préface de l’ouvrage. Faut-il vraiment, comme elle, regretter que les postmodernes aient saccagé l’héritage de ces Lumières qui nous ont valu une sanglante révolution ? Il n’en reste pas moins que Chantal Delsol touche juste, permettant à Marcel Kuntz de dérouler avec autant de facilité que de clairvoyance le fil de deux siècles d’un travail de sape méthodique de notre civilisation. Ce petit ouvrage est un excellent aide-mémoire, à conserver dans la bibliothèque après lecture, puis à consulter, à l’occasion, pour retrouver les bases de cette mécanique compliquée et tordue qu’est la déconstruction woke.
Si Kuntz a choisi d’expliquer le surgissement de ces idéologies destructrices via la chronologie et la description des essentiels à chaque étape, le juriste et scientifique Jean-François Le Drian a préféré emprunter une autre voie, bien différente mais tout aussi efficace. Son ouvrage « Activismes », désigne sa cible dès le sous-titre : « Quand l’idéologie menace l’intégrité cognitive et la liberté de l’espèce humaine ».Le Drian attaque les mêmes postmodernes, déconstructeurs et wokistes que Kuntz, mais il vient les combattre sur un autre champ de bataille : l’Université et le monde scientifique. Il y débusque ces activistes qui, depuis des décennies, font passer leurs convictions avant la rigueur scientifique. Difficile d’accès pour un public non initié aux bases de la philosophie, ce livre de combat décortique avec minutie les procédés, mauvais coups et dégâts collatéraux des activistes. Ils infiltrent, instrumentalisent et détruisent l’édifice scientifique pour mieux déconstruire la civilisation dont la science constitue un pilier. Au premier rang de ces parasites, un noyau dur de militants issus, pour la plupart, de la sociologie. Petits soldats anonymes et besogneux dont ressortent pourtant quelques figures emblématiques et complaisamment médiatisées, de Deleuze et Derrida à Judith Butler. Leur méthode : décrédibiliser l’approche scientifique pour imposer leur idéologie et l’ériger au rang d’une religion nihiliste et totalitaire. Plus besoin de démontrer la réalité d’un racisme systémique blanc ou la justesse de la théorie du genre. Elles s’imposent d’elles-mêmes, au nom d’un idéal militant qu’aucune évidence ou doute ne saurait contester. Face au danger, Le Drian propose une riposte ambitieuse, à la hauteur des dégâts qu’il dénonce : une vaste réforme intellectuelle, indispensable, profonde, urgente.
De la déconstruction au wokisme, par Marcel Kuntz. VA Éditions, 2023.
Activismes. Quand l’idéologie menace l’intégrité cognitive et la liberté de l’espèce humaine, par Jean-François Le Drian. VA Éditions, 2023.
bvoltaire.fr
https://www.bvoltaire.fr/livres-quand-la-science-declare-...
Le petit musée des horreurs d’Eugénie Bastié
C’est à peu près deux ans de vie intellectuelle qu’Eugénie Bastié recense dans son nouvel ouvrage. Cette compilation de textes reprend peu ou prou les chroniques du Figaro de la journaliste, mais augmentée parfois de quelques rebondissements, par exemple les péripéties qui ont suivi la sortie de l’entretien accordé par Michel Houellebecq dans Front Populaire, fin 2022, et qui l’ont conduit à renier plus de vingt ans d’islamophobie décomplexée. Eugénie Bastié est née en 1991. Ses années de Sciences po lui semblent être les derniers moments où la discussion entre gens de gauche et gens de droite était encore possible, pourvu que l’on soit doté d’« une bonne dose d’habileté, de sens social et de fantaisie ». Ça, c’était avant la déferlante woke et les apparitions de #MeeToo et Black lives matter. En fait, avant la complète américanisation mentale de la France. Avec les réseaux sociaux, on voit ce que sont devenus les anciens copains, et ce n’est pas toujours beau à voir. La journaliste en vient à regretter le temps de l’affaire Dreyfus, où la France était divisée en deux par le triste sort d’un capitaine israélite, où l’on se battait à coup de canne dans la rue, où les dîners bourgeois se terminaient en pugilat si jamais on avait eu le malheur d’en parler, mais où l’on pouvait se retrouver autour de deux grandes causes : la patrie et la littérature. « En témoigne l’amitié que porta Léon Blum à Maurice Barrès ou Drieu La Rochelle à Aragon. Tout cela n’est plus possible aujourd’hui. Il n’y a plus de patrie, et il n’y a presque plus de littérature ». Quelle grande cause pourrait bien en effet rapprocher Geoffroy de Lagasnerie et Papacito ? L’ouvrage est divisé en trois temps : un premier, consacré à la déconstruction ; un deuxième, aux contemporains à contre-courant ; un dernier, aux écrivains.
La dictature des ressentis, d’Eugénie Bastié. Plon, 2023.
causeur.fr/
https://www.causeur.fr/eugenie-bastie-la-dictature-des-re...
Les Mensonges de l’égalité : pour en finir avec le fantôme du communisme
Par Éric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain, auteur de « Droit, conscience et sentiments » (Akribeia, 2020). « Au nom de l’égalité, le législateur et le juge ont créé une infinité de droits subjectifs qui paralysent toute politique d’intérêt général et détruisent la liberté commune au bénéfice de libertés particulières contraires au bien commun. » Tel est le constat de Jean-Louis Harouel, professeur agrégé de droit et professeur émérite de l’Université Panthéon-Assas, dans son dernier livre, « Les Mensonge de l’égalité ». Ce professeur à qui nous devions déjà une utile critique des droits de l’homme, s’attaque maintenant à l’égalitarisme diffus qui infecte les sociétés occidentales et donc, au passage, la société française. Qu’ils soient de gauche ou de droite, nous entendons sempiternellement nos politiciens et décideurs proclamer la nécessité d’aller vers plus d’égalité. Et pourtant, comme le constate l’auteur, « la volonté d’instaurer une parfaite égalité est le moteur du communisme, et celui-ci ne peut s’installer ni durer sans une politique de coercition totale fondée sur l’usage de la violence. ». « Les Mensonges de l’égalité » doit être lu : il s’agit d’une vulgarisation au bon sens du terme, j’entends accessible à tout esprit curieux, et faisant le tour de la question. La chute du communisme soviétique n’a pas entraîné l’évaporation de la mentalité marxiste, ni chez-nous ni en Europe où l’idéologie marxiste imprègne les mentalités, même en toute inconscience. En France, nous avons été particulièrement servis, puisque nous avons abandonné aux communistes le pouvoir culturel en 1945, avant de l’offrir derechef aux marxistes jean, rock, coca de Mai 68… Jean-Louis Harouel, pour sa part, constate que le phénomène est porté par l’union des droits de l’homme et du wokisme. Ce dernier me semble être une sorte de trait d’union entre le marxisme résiduel et le puritanisme américain orphelin du Rédempteur : le pardon n’est pas possible vis-à-vis de l’homme blanc hétérosexuel… Explorant nos institutions, l’auteur fait un état des lieux catastrophique.
Les Mensonge de l’égalité. Ce mal qui ronge la France et l'Occident, de Jean-Louis Harouel. L’Artilleur, 2023.
polemia.com/
https://www.polemia.com/les-mensonges-de-legalite-pour-en...
Fraude fiscale. UBS, Union des Brouzoufs Soustraits (au fisc)
Le jugement en cassation de la banque suisse sera prononcé le 15 novembre. Retour sur cette affaire d'évasion fiscale ainsi que sur la nature, la fonction et le statut des lanceurs d'alerte.
« C'est au moment de payer ses impôts qu'on s'aperçoit qu'on n'a pas les moyens de s'offrir l'argent que l'on gagne. », Frédéric Dard
UBS, première banque de gestion de fortune au monde au moment des faits, a été condamnée en première instance en février 2019 à 4,5 milliards d’euros d’amende pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et démarchage bancaire illégal effectué en France entre 2004 et 2012. Amende réduite à 1,8 milliard d’euros en appel en décembre 2021. La banque zurichoise s’est pourvue en cassation. La Cour de cassation rendra son arrêt le 15 novembre prochain. Si le jugement est cassé, retour en appel. La condamnation d’UBS est un fait unique puisque d’autres établissements financiers, comme HSBC, ont bénéficié du régime des conventions judiciaires d’intérêt public de la loi Sapin II votée après le scandale Cahuzac, ministre de François Hollande qui disposait d’un compte secret chez UBS sur lequel des sommes furent notamment versées « clandestinement » par le laboratoire pharmaceutique Pfizer pour financer les activités politiques du courant rocardien du PS. La convention judiciaire d’intérêt public est une procédure transactionnelle s’appliquant aux personnes morales (sociétés, associations, mutuelles etc.) par laquelle les poursuites pénales sont éteintes contre le versement au Trésor public d’une amende, l’obligation de mettre en place un programme de conformité à la loi et de réparer le préjudice causé. La convention judiciaire d’intérêt public, c’est pratique. Plaie d’argent n’est pas mortelle. Ça évite aux entreprises les procès, pas bons pour l’image. Et les vrais responsables, les commanditaires et dirigeants, sont rarement poursuivis. Seuls les lampistes trinquent. Six à 12 mois avec sursis et quelques dizaines de milliers d’euros d’amende dans le cas d’UBS. On met rarement les banquiers au coffre. Sauf peut-être aux Pays-Bas – qui sait ? – où Ralph Hamers, PDG d’UBS jusqu’en avril dernier, est poursuivi depuis 2020 pour blanchissement alors qu’il dirigeait la banque néerlandaise ING. Intéressant de constater qu’ING, elle, n’est pas poursuive. Il vient d’être remplacé par son prédécesseur Sergio Ermotti, qui avait dirigé UBS de 2011 à 2020, de retour pour gérer l’absorption de Crédit Suisse, sauvée de la faillite par l’État suisse. Chaises musicales et resserrage des rangs dans la Confédération. L’un des principaux lanceurs d’alerte du volet français de l’affaire UBS (il y en a eu trois ainsi qu’un témoin sous X), Stéphanie Gibaud, nous a accordé une longue interview. Elle est l’auteur de deux remarquables enquêtes.
La femme qui en savait trop, Stéphanie Gibaud. Cherche Midi, 2014.
La traque des lanceurs d’alerte, Stéphanie Gibaud. Max Milo, 2017.
eclaireur.substack.com
https://eclaireur.substack.com/p/fraude-fiscale-union-des...
MONDIALISME / ONG / OTAN / TOTALITARISME
Liens entre la CEDH et Open Society de Soros : Valérie Boyer exige une enquête
Par un courrier daté du 25 octobre, la sénatrice Valérie Boyer (LR) s’adresse à Emmanuel Macron pour lui demander qu’une enquête soit menée sur l’indépendance de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et que la France, le temps de l’enquête, suspende sa participation à ladite cour. Valérie Boyer s’appuie sur deux rapports de l’European Centre for Law and Justice (ECLJ), publiés en 2020 et 2023. Ils établissent des conflits d’intérêts entre juges et ONG. Et mettent en doute l’impartialité de certains des juges en raison d’engagements militants antérieurs.
bvoltaire.fr
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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE
L’interview grinçante de l’humoriste égyptien Bassem Youssef devient virale sur les réseaux sociaux arabes
Invité à s’exprimer sur Talk TV le 17 octobre dernier lors de l’émission du journaliste britannique intitulée « Piers Morgan Uncensored », l'humoriste égyptien et médecin cardiologue a déployé toute sa franchise mais aussi son cynisme et son humour noir. Une liberté de ton qui se démarque radicalement de la teneur du discours des intervenants et autres experts régulièrement conviés sur les plateaux occidentaux. Selon Le Courrier international, son intervention a d’ailleurs largement été relayée sur les réseaux sociaux du monde arabe.
7sur7.be
https://www.7sur7.be/monde/bassem-youssef-israel-palestin...
RÉFLEXION
Anticiper le virage : « L'anticapitalisme de droite »
Au cours de la pandémie et de la tension politique de l'année 2020 (qui est maintenant perçue comme appartenant au siècle dernier), Alexandre Douguine a conversé avec Dimitri Rode sur Aurora Radio. Leur texte, aujourd'hui publié sous la forme d'un livre intitulé « L'anticapitalisme de droite. Les chemins d'une pensée souveraine » a été publié dans une situation historique différente. Il est d'autant plus intéressant de relire et de repenser ces 22 conversations (le nombre n'est évidemment pas fortuit : sa symbolique est bien connue des connaisseurs de la Tradition). Il serait plus juste de les appeler dialogues philosophiques : D.V. Rode (et dans l'une des conversations, A.V. Kazakov) ne se comporte pas comme un interviewer passif, mais comme un complice de la maïeutique socratique, exprimant ses propres opinions et contribuant à la découverte de la vérité dans le cadre d'une conversation philosophique.
geopolitika.ru
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/10/24/a...
Entretien avec Amin Maalouf, secrétaire perpétuel de l'Académie française
On peut imaginer que le fait d’appartenir à l’Académie française et de surcroît en être le secrétaire perpétuel est plus honorifique qu’autre chose et que cela fait partie de ces gadgets que les hommes aiment s’offrir pour sortir du tragique de la condition humaine. Si l’Académie comprend bien quelques pignoufs au talent plus qu’aléatoire, cette institution est à l’image des saisons. Il y a des étés comme des hivers. Madame Carrère d’Encausse a bien géré l’institution mezza voce, étant entendu que l’ère des talents de haute volée a bel et bien disparu. Les Sages, comme on les appelle – en raison du fait qu’ils n’ont plus trop l’âge d’aller au bordel – se sont donnés comme nouveau secrétaire général perpétuel le franco-libanais Amin Maalouf et non pas ce véreux Jean-Christophe Rufin qui lorgnait le poste. Dans cet entretien accordé à ce torche-cul qu’est Libération, Amin Maalouf nous livre une vision du monde dont le pessimisme naît du fait qu’il le regarde tel qu’il est et non pas tel qu’il devrait être. Et le constat qu’il dresse, on ne peut que le partager. Avec regrets.
Libération
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2023/10/2...
La mondialisation néolibérale, une nouvelle foi religieuse
Selon la syntaxe de Gramsci, il y a « idéologie » quand « une classe donnée réussit à présenter et à faire accepter les conditions de son existence et de son développement de classe comme un principe universel, comme une conception du monde, comme une religion ». Le point culminant esquissé par Gramsci est tout à fait pertinent si l'on se réfère à l'idéologie de la mondialisation comme nature donnée, irréversible et physiologique (globalismus sive natura). Dans le cadre du Nouvel Ordre Mondial post-1989 et de ce qui a été défini comme « le grand échiquier », elle se présente comme un « principe universel », parce qu'elle est indistinctement acceptée dans toutes les parties du monde (c'est ce qu'on pourrait appeler la globalisation du concept de globalisation) et, en même temps, elle est aussi assumée par les dominés, qui devraient s'y opposer avec la plus grande fermeté. Elle se présente comme une vérité incontestable et universellement valable, qui ne demande qu'à être ratifiée et acceptée sous la forme d'une adaequatio cognitive et politique.
geoestrategia.es
http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/10/24/d...
Le cinéaste Jean Renoir entre mondialisation et fin de la nation (1960)
Par Nicolas Bonnal. Guillaume Faye écrivit dans les années 80 un brillant livre sur Le Système à tuer les peuples (Copernic, 1981). Mais dix ans avant lui le plus grand cinéaste français Jean Renoir remarque la fin de la nation – et le triomphe de la banque, de l’ordinateur et la mondialisation. Et cela donne dans le dernier chapitre de ses passionnantes Mémoires.
Lettres d’Amérique, par Jean Renoir. Éditions de la Renaissance, 1984 (édition épuisée, à trouver sur Internet)
lesakerfrancophone.fr
https://lesakerfrancophone.fr/category/auteurs/nicolas-bo...
Ne pas jeter le monde avec le traité de Maastricht
La situation française reste grandement déconnectée du conflit israélo-palestinien, conflit dont les ressorts sont plus complexes que ceux décrits par Michel Onfray. Cette interview de Michel Onfray est surprenante. Sonia Mabrouk, qui en a vu d’autres, a du mal à cacher sa stupeur. On ne peut pas tout mettre sur le dos de Maastricht. Certainement pas l’absence d’une politique étrangère de la France claire et crédible. Jacques Chirac avait refusé de participer à l’invasion illégale de l’Irak en 2003. Pourtant le traité de Maastricht était voté depuis onze ans et l’euro avait remplacé le franc depuis deux ans. Si le traité de Lisbonne (dont l’adoption par voie parlementaire alors que les français s’étaient prononcés contre par référendum fut une forfaiture) est passé par là, il n’éteint pas la possibilité d’une politique étrangère souveraine. Même chose pour le traité d’Aix-la-Chapelle, que nous devons à Emmanuel Macron. L’absence de politique étrangère de la France n’est le fait que d’un et d’un seul phénomène : la médiocrité de ceux qui nous gouvernent, qui ne connaissent pas le monde, ne font aucun effort pour apprendre à le connaître et se contrefichent de son sort puisque pour eux tout n’est globalement qu’argent (pas d’odeur, pas de frontières, pas de peuples). Que Michel Onfray ressorte le « choc des civilisations » de Samuel Huttington est amusant. Serait-il en train de virer néoconservateur et de rejoindre BHL, Kouchner et consorts ? Soyons un peu sérieux. Le monde musulman dans son ensemble ne soutient pas le Hamas. L’écrasante majorité des pays arabes et l’Iran ne soutiennent pas le Hamas. Ils soutiennent les Palestiniens, ce qui n’est pas la même chose. Ils considèrent Israël comme le client des États-Unis et de l’Occident. C’est en partie vrai. Ce nonobstant, ils ont déjà démontré pour la plupart leur capacité à transiger avec l’État hébreux.
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Maitre Gilles Devers : « La notion de terrorisme n’existe pas en droit international »
Question de David Hury : Votre nom est connu en France en tant qu’avocat de causes politiques, comme celle de la Palestine ou du Sahara occidental. En Palestine, qui défendez-vous exactement ?
Maître Gilles Devers : Je suis un des avocats de la cause palestinienne, je travaille avec tout le monde, sans exclusive. Pour des raisons pratiques, mon travail s’est organisé essentiellement à partir de Gaza et du mouvement de résistance Hamas. J’ai également d’autres contacts sur place, très divers, dans la société civile palestinienne. J’ai aussi des contacts avec l’Autorité palestinienne, en cours de concrétisation, ainsi que des contacts cordiaux avec des ambassadeurs. Je discute avec tout le monde. Quand on me demande des conseils, je réponds. Je suis comme un médecin : quand il y a des gens dans la salle d’attente, je ne leur demande pas s’ils s’entendent entre eux.
Question : Justement, la terminologie est importante. En Occident, les institutions considèrent le Hamas ou le Hezbollah (Liban) comme des « mouvements terroristes », d’autres parlent de « mouvements de résistance ». Comment qualifiez-vous l’attaque du Hamas du 7 octobre : une « attaque terroriste », un « crime de guerre », un « acte de guerre » ?
Réponse : Le Hamas est certes qualifié de terroriste par les États-Unis, mais la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) considère que cela n’a aucune valeur juridique en France ou en Europe, car la procédure aux US n’est ni contradictoire, ni motivée. Pour le reste, le Hamas a été listé sur décision politique par le Conseil de l’Union européenne, et la Cour de Justice de l’Union européenne n’a pas inversé cette décision et l’a donc validée. Mais le Hamas n’a jamais été condamné en tant que tel. Du point de vue juridique, c’est très différent. Sur le dossier palestinien, je travaille essentiellement avec le droit international. Vous parlez des qualifications des infractions : selon les statuts de la Cour pénale internationale (CPI), le mot « terrorisme » n’apparaît pas. Historiquement, ce mot a été galvaudé pour désigner des opposants politiques. Pour rédiger les statuts de la CPI, la communauté internationale a défini près d’une centaine d’infractions et le mot « terrorisme » n’en fait pas partie. Qualifier les faits au regard du droit international en fonction de phraséologie politique ou selon des critères de droit interne ou de morale n’est donc pas très pertinent. Du point de vue du droit français, c’est vrai, le procureur de la République a le droit d’ouvrir une enquête pour terrorisme. Mais au niveau du droit international, c’est une notion qui n’existe pas. En revanche, le « droit à la résistance » est prévu par les statuts de la CPI, et il doit s’exercer dans le cadre du droit international. Ce n’est pas parce que l’on est « résistant » que l’on peut faire n’importe quoi. Cela a toujours été dit, il n’y a pas de débat là-dessus. La limite est fixée par l’article 31-d du statut de Rome instituant la CPI. Cet article prévoit que la légitime défense peut aller jusqu’à la commission de certains crimes, si c’est le seul moyen de survie d’un peuple. Cette clause de l’article 31-d avait été très critiquée parce qu’elle tend à rendre légitime certains crimes de guerre. Bombarder un immeuble où vivent des familles, ou tuer des civils à bout portant, est-il un crime de guerre ? Ce sont matériellement des éléments de crime, car l’intention de tuer est là. Dans le contexte de l’attaque du 7 octobre, cela peut-il s’analyser sous l’angle de la légitime défense, selon l’article 31-d ? C’est un débat qui commence aujourd’hui…
bytheeast.com
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RUSSIE
Poutine ordonne le déploiement de MiG-31 armés de missiles Kinzhal au-dessus de la mer Noire, en réaction à l’usage par Kiev de missiles américains ATACMS
Depuis la capitale chinoise Pékin où il a rencontré son homologue chinois Xi Jinping et participé au sommet sur les « Nouvelles routes de la soie », Vladimir Poutine a annoncé avoir ordonné aux forces aériennes russes de patrouiller dans la zone neutre de l’espace aérien au-dessus de la mer Noire. Les MiG-31 ont été équipés, « sur ses instructions » de Kinzhal, ces missiles aérobalistiques air-sol hypersoniques. Des armes stratégiques difficiles à intercepter par les systèmes de défense aérienne, déployées en guise de réponse à l’usage, par Kiev, de missiles américains longue portée ATACMS et le déploiement, par Washington, de deux porte-avions en Méditerranée orientale. Le chef du Kremlin était le principal invité du sommet sur les « Nouvelles routes de la soie », qui s’est déroulé mardi et mercredi à Pékin en présence des représentants de 130 pays. Vladimir Poutine y a rencontré son « cher ami » Xi Jinping.
SANTÉ
La preuve ultime que le v**cin…
Par le général Delaware. Clémence Houdiakova et Pierre Chaillot nous présentent des statistiques britanniques édifiantes par statut vaccinal sur la mortalité : édifiant !
Le Tocsin
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Le jeu de la vérité
Vous le savez, à France-Soir, nous avons « Le défi de la vérité », l'émission au cours de laquelle j'interviewe un invité qui fait l'actualité, sans tabou ni langue de bois, ceci dans l'optique qu'il fasse de même dans ses réponses : la vérité, rien que la vérité, toute la vérité (« Je le jure ! »). Après tout, en respect du devoir du journalisme de dire la vérité quoiqu’il en coûte en raison du droit qu’à le public de connaitre la vérité. Jean-François Delfraissy, lui, n'a jamais accepté de relever ce défi, ni de venir débattre à France-Soir face à un contradicteur crédible sur le sujet précis de la covid, comme par exemple le professeur Christian Perronne. Et pourtant, il a été invité à plusieurs reprises. Jean-François Delfraissy est l'ex-président du « Conseil scientifique », l'autorité « controversée » dont les avis ont été suivis à la lettre ou presque par Emmanuel Macron et son gouvernement durant la crise du Covid, et qui nous a imposé deux confinements, des couvre-feux, le port du masque et, accessoirement, une vaccination obligatoire sous peine de mise au ban de la société. Eh bien ce cher Jean-Fançois Delfraissy vient de faire beaucoup mieux que d'accepter de relever chez nous « Le défi de la vérité ». Devant les médias mainstream convoqués à cet effet, il a repris le concept du jeu télévisé présenté jadis par Patrick Sabatier, « Le jeu de la vérité ». Ou plutôt avec... En effet, afin sans doute de « dédouaner » un peu tout le monde (mais il faudra directement lui demander confirmation), voici ce qu'a fait monsieur Delfraissy à cette occasion, et à l'heure semble-t-il arrivée de devoir rendre des comptes : sans contradicteur et alors que le Conseil d’Etat a validé l’avis de l’ARCOM selon lequel Ivan Rioufol aurait dû interviewer le professeur Perronne en lui opposant... un contradicteur ! Le professeur Delfraissy qui a toujours affirmé que s'il était sûr de lui, 100% formel dans ses « recommandations » faites en tant que président du Conseil scientifique, c'est parce qu'il avait en mains absolument tous les éléments « scientifiques » concernant le vaccin, a déclaré avant-hier : « On a découvert les effets secondaires au fur et à mesure », avant d'ajouter : « Parce que c'était un produit expérimental ». Et pourtant, lorsqu'il était président du Conseil scientifique, monsieur Delfraissy a affirmé exactement le contraire : les effets secondaires étaient connus, très peu nombreux et sans danger, « tout simplement parce qu’il » ne s'agissait pas d'un produit expérimental mais d'un authentique vaccin anti-Covid qui, pour se voir accorder cette appellation et l'autorisation de mise sur le marché, avait respecté scrupuleusement toutes les étapes imposées par le protocole mis en place à cet effet.
francesoir.fr
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SUISSE
Élections en Suisse. Victoire de l’UDC, les Verts subissent un revers majeur
Lors des élections législatives de dimanche, l’Union démocratique du centre (UDC), le plus grand parti politique de Suisse depuis plus d’une décennie, a fait un bond en avant, augmentant sa part de voix à 28,6 %, soit 3 points de pourcentage de plus que lors des dernières élections de 2019. Selon le journal suisse Tages-Anzeiger, compte tenu du résultat meilleur que prévu de l’UDC, le parti devrait gagner 9 sièges supplémentaires à la chambre basse du parlement du pays, soit un total impressionnant de 62 sur 200. Dans ce qui constitue une défaite majeure, les Verts ont perdu cinq sièges, tandis que l’autre parti de gauche, le Parti socialiste suisse (PS), qui reste le deuxième parti le plus important, en a gagné deux. Le parti démocrate-chrétien Die Mitte a succédé de justesse au parti libéral FDP en tant que troisième parti, gagnant un siège (29), tandis que ce dernier en perdait un (28). L’UDC, le PS, le PRD et Die Mitte font tous partie depuis longtemps de la coalition gouvernementale suisse, dont la composition ne devrait pas changer. Pour l’UDC, qui détient le plus grand nombre de sièges parlementaires depuis 1999, miser sur les préoccupations légitimes de l’électorat concernant l’immigration de masse – elle a fait campagne sur de meilleurs contrôles aux frontières et une politique d’expulsion plus stricte pour les demandeurs d’asile déboutés – et sur la politique d’ouverture a porté ses fruits.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/10/23/225951/elections-e...
Chloé Frammery : La « démocratie » suisse
Conférence de Chloé Frammery du 18 octobre à Genève. La Suisse est un modèle de démocratie dans le monde, du moins c’est ce que pense la majorité de la population mondiale. Dans cette conférence donnée à Genève, capitale de la gouvernance mondiale et des organisations internationales, j’ai d’abord expliqué comment fonctionne le système de gouvernance en Suisse. Puis j’ai expliqué comment dysfonctionne le système de gouvernance en Suisse. Par exemple, en Suisse, le peuple n’élit pas son président, il ne peut pas lancer d’initiatives concernant les lois fédérales (nationales), il n’existe pas de conseil constitutionnel et les lois n’ont même pas besoin d’être conformes à la constitution… En Suisse, le Conseil fédéral nous dit quoi voter dans le livret de vote et les médias soutiennent ouvertement le gouvernement. D’autres surprises vous attendent dans cette conférence, notamment les boites d’enveloppes de votes laissées à l’abandon 3 jours devant le service de votations avant la votation sur la loi Covid-19, le « jeu des 41 erreurs » du 13 juin 2021 (le texte de loi du livret de vote n’était pas le bon !) ou encore l’affaire des affiches non affichées lors de notre campagne pour le Conseil national en septembre et octobre 2023. Alors, la démocratie suisse, qu’en pensez-vous ? Vidéo.
Chloé Frammery
https://odysee.com/@Chloe_F:b/La-democratie-suisse-confer...
UKRAINE
Diia, l’appli dystopique de l’État ukrainien
Démarches administratives digitalisées, passeport biométrique, création d’entreprise, signalisation des troupes russes… Avec Diia, une application financée par les États-Unis, l’Ukraine entend résoudre tous ses problèmes, de la corruption à la bureaucratie qui entraverait le développement économique en passant par la victoire sur la Russie. Une stratégie d’« État dans un smartphone » qui pourrait s’exporter ailleurs dans le monde. Article de la journaliste Lily Lynch, publié par la New Left Review et traduit par Pierra Simon-Chaix. Lors d’un événement organisé à Washington le 23 mai, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le nouveau ministre ukrainien pour la transformation numérique ont effectué une présentation remarquable devant le peuple américain. Les contribuables états-uniens ont ainsi appris qu’ils étaient à présent des « investisseurs sociaux » dans la démocratie ukrainienne. Le ministre de la transformation numérique, Mykhailo Fedorov, 31 ans, qui portait l’uniforme de la Silicon Valley (jean, t-shirt et micro), a détaillé les différentes caractéristiques de l’application mobile la plus innovante du pays : Diia. Grâce à celle-ci a-t-il affirmé, l’Ukraine est moins dirigée comme un pays que comme une entreprise d’informatique et deviendra bientôt « l’État le plus pratique du monde ». Samantha Power, administratrice de l’USAID, a surenchéri en rappelant que l’Ukraine, longtemps perçue comme le grenier à blé du monde, était à présent sur le point de « devenir célèbre pour un nouveau produit… un bien public numérique open source qu’elle est prête à partager avec d’autres pays ». Une telle démarche sera effective grâce au partenariat transatlantique entre les deux nations. « Les États-Unis ont toujours exporté la démocratie », a déclaré Mykhailo Fedorov. « À présent, ils exportent la numérisation ». Il s’agit là d’une rhétorique défraîchie qui fleure bon 1989, associée à une idéologie californienne moribonde. L’idée que Twitter allait apporter la démocratie au Moyen-Orient a pourtant été démentie depuis une décennie. Lorsque le département d’État américain, alors dirigé par Hillary Clinton, a introduit la notion de « diplomatie numérique » et que l’un de ses cadres supérieurs affirmait à l’OTAN que « le Che Guevara du 21e siècle, c’est le réseau », le concept sonnait déjà creux. Mais en 2023, après la faillite des banques de la Silicon Valley, alors que les postes dans la tech sont supprimés par centaines de milliers et que San Francisco semble à l’agonie, faire preuve d’une telle foi indéfectible en la prospérité générée par une application semble aller au-delà de la naïveté. Cette croyance reflète l’affaiblissement de l’imagination libérale-démocrate occidentale, incapable de proposer une vision convaincante ou désirable de l’avenir, qu’elle soit en ligne ou hors ligne. Dans ce monde dominé par la pensée impérialiste, la rhétorique de la Guerre froide a été remplacée par la promesse boiteuse d’une technologie qui résoudrait tous les problèmes.
Le Vent Se Lève
https://lvsl.fr/diia-lappli-dystopique-de-letat-ukrainien/
UNION EUROPÉENNE
Le compromis de la réforme des marchés européens de l’électricité est-il une victoire à la Pyrrhus ?
Cet article analyse les causes de la flambée des prix de l’électricité et en mesure les conséquences, puis donne une évaluation de l’adéquation des réponses apportées dans le projet de réforme des marchés de l’électricité approuvé par le Conseil européen le 17 octobre dernier, après un long bras de fer entre l’Allemagne et la France sur le sujet de la production nucléaire. L’État n’ayant pas demandé à la Commission d’inclure la possibilité d’un dispositif de prix régulé pour le nucléaire dans la réforme du marché européen, pourrait bien connaître une victoire à la Pyrrhus en ayant arraché la possibilité d’appliquer le mécanisme CFD aux investissements sur le parc nucléaire existant, et au renouvellement du parc, avec un haut niveau d’autosatisfaction. Cela est probablement dû au « traumatisme de l’ARENH » subi par EDF en raison des défauts congénitaux de ce mécanisme qui n’ont pas été corrigés, et surtout au refus de l’État de mettre en œuvre une régulation effective du prix pour qu’EDF ne vende pas à perte avec des cash flows libres négatifs, la CRE ayant indiqué dans un rapport publié en 2020 que l’ARENH devrait être de l’ordre de 50 euros/MWh. Il est très dommageable qu’à cause de l’impéritie des gouvernements depuis 2012, l’ARENH soit devenu un bouc émissaire de la crise des prix de l’énergie, alors qu’un véritable prix régulé du nucléaire pourrait constituer le socle pertinent d’une organisation du marché de l’électricité en France, sujet qui sera abordé dans un second article.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2023/10/27/465879-le-comprom...
La crise de l’Occident et la bataille pour l’âme européenne
La phase historique que nous vivons est marquée par une crise profonde, voire terminale, de l’empire américain. Avec le reflux de la mondialisation économique et l’affaiblissement de l’emprise américaine sur le monde, les processus de contrôle, de chantage et de déstabilisation stratégique promus par les centres de pouvoir américains se sont accélérés. Les pays du bloc d’alliance américain étant tous des démocraties libérales, le problème du contrôle de l’opinion publique est central. Ainsi, une bataille fondamentale pour l’âme des populations occidentales a commencé, et cette bataille a son épicentre non pas en Amérique, mais en Europe, où la tradition d’une culture critique et plurielle était beaucoup plus vigoureuse qu’aux États-Unis. Le premier pas dans cette direction a été la soumission de l’Union européenne à la chaîne de commandement américaine, une soumission testée lors de l’affaire de la pandémie, et maintenant bien établie. Peu de gens se souviennent que le projet européen est né sous les auspices d’un contrepoids à la puissance américaine, d’un troisième pôle organisé qui s’opposerait non seulement au modèle soviétique, mais aussi à celui des alliés américains. Ce rôle autonome, inspiré par l’expérience des États-providence européens de l’après-guerre, est entré en crise avec la transformation de la Communauté européenne en Union européenne, avec le tournant néolibéral du traité de Maastricht, et n’est plus aujourd’hui qu’un lointain souvenir. Afin de comprendre les extrêmes de la bataille des âmes en cours, jetons un coup d’œil, à titre d’exemple, sur quelques faits récents liés au conflit israélo-palestinien. Ces derniers jours, l’UE a demandé aux META de retirer de leurs plateformes tout contenu considéré comme de la « désinformation », sous peine d’amendes pouvant aller jusqu’à 6 % du chiffre d’affaires mondial.
ariannaeditrice.i
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samedi, 28 octobre 2023
Allemagne: 25 ans d'État hippie
Allemagne: 25 ans d'État hippie
by C. Jahn
Source: https://www.pi-news.net/2023/10/25-jahre-hippie-staat/
Haut les cœurs ! Il y a 25 ans aujourd'hui, le rouge et le vert prenaient le pouvoir en Allemagne. Les conséquences sont connues.
Le 27 octobre 1998, Gerhard Schröder a été élu chancelier. Avec Joschka Fischer comme vice-chancelier, c'était la première fois que les rouges et les verts prenaient le pouvoir ensemble en Allemagne. A bien des égards, Schröder et Fischer ont jeté les bases d'une transformation totale de l'Etat fédéral sur le plan social, politique, ethnique et, de plus en plus, économique. Angela Merkel, qui s'est complètement mise au vert au fil de sa carrière, n'a pas seulement poursuivi cette politique révolutionnaire sans interruption, elle a également mené cette transformation totale avec une radicalité que l'on n'aurait jamais crue possible auparavant. Notre gouvernement jaune-rouge-vert actuel continue à suivre cette ligne extrême qui date de l'époque Merkel. Depuis 25 ans, l'Allemagne poursuit donc sans interruption une politique idéologique radicale rouge-verte. Il n'est donc pas surprenant que les résultats de ce radicalisme politique soient de plus en plus évidents dans la vie quotidienne des gens.
Mais quels sont exactement les fondements idéologiques de cette politique? Gerhard Schröder et Joschka Fischer, comme l'ensemble du mouvement rouge-vert depuis la fin des années 60, ont été influencés par les idées de la période hippie - l'univers mental des octogénaires d'aujourd'hui, donc, qui a curieusement perduré jusqu'à nos jours.
Comme on le sait, les fondements politiques du mouvement hippie se trouvent dans le maoïsme de la Révolution culturelle de la Chine rouge (1966-1969): ce n'est que lorsque tout "l'ancien" aura été détruit que l'on pourra créer l'homme "nouveau" sur les décombres de l'"ancien" - telle était l'idée centrale de la Révolution culturelle. En Occident, cette idée originaire d'Asie de l'Est s'est reflétée dans un mouvement de jeunesse qui, tout comme en Asie de l'Est, a remis en question toutes les traditions existantes - bien que de manière moins violente - et a déclaré la guerre à tout ce qui était "vieux". "Ne faites pas confiance aux plus de 30 ans" était un slogan politique occidental, que l'on vive dans l'Allemagne ex-nazie, dans la Suisse neutre ou dans la puissance alliée victorieuse, les États-Unis. Le lien souvent affirmé entre les hippies et une prétendue remise en question du national-socialisme en tant que prétendu déclencheur du mouvement de 68 n'est donc rien d'autre qu'une légende allemande.
Lutte contre l'ennemi de classe bourgeois
Comme dans le maoïsme d'Asie de l'Est, l'agressivité du mouvement était avant tout dirigée contre l'ennemi de classe bourgeois. L'exigence politique de détruire "l'ancien" se référait donc, en Occident également, à des traditions exclusivement bourgeoises - et non prolétariennes ou paysannes: on renonçait aux manières et à la politesse "bourgeoises", on remplaçait les vêtements "bourgeois" comme le costume et la cravate par toutes sortes de frivolités, on se laissait pousser les cheveux longs pour protester contre l'idéal "bourgeois" d'une apparence soignée et on se révoltait contre le sens de l'ordre "bourgeois" en célébrant le désordre, à commencer par sa propre chambre d'enfant. Et l'on pratiquait l'inversion de l'autorité selon les maximes maoïstes: les élèves insultaient leurs professeurs, les enfants leurs parents.
A cela s'ajoutait le grand thème des drogues: importées en contrebande en Allemagne et vendues illégalement, le plus souvent par des travailleurs immigrés turcs, le recours à la drogue était considéré dans les cercles hippies comme un autre rejet souhaitable des valeurs de caractère "bourgeoises" classiques, empreintes d'humanisme, selon lesquelles l'homme grandit grâce à ses défis, il doit les relever avec courage et le recours à des drogues et à des moyens de fuir le monde de toutes sortes est compris comme une lâcheté pathétique face aux réalités de l'existence humaine.
Toutes ces conceptions idéologiques de l'époque hippie ont été peu à peu intégrées dans la politique, à commencer par la chancellerie de Willy Brandt, puis celle d'Helmut Kohl, qui a manqué dès le début de fermeté pour imposer effectivement le "tournant spirituel et moral" qui s'imposait dès 1982. En 1998, Gerhard Schröder et Joschka Fischer, la génération qui avait grandi depuis 1968 avec la conscience d'incarner "l'homme nouveau", sont arrivés au pouvoir. Il n'est donc pas étonnant que cette génération ait entrepris, dès son arrivée au pouvoir, d'introduire l'"homme nouveau" dans toute l'Allemagne.
Une "incivilité" souhaitable
Le fait que des millions de travailleurs immigrés turcs aient été naturalisés un an seulement après l'arrivée au pouvoir des rouges et verts faisait partie de cette conception de la création d'un "homme nouveau" en Allemagne: les Turcs, qui apparaissaient déjà dans les années 60 comme nettement plus violents, moins éduqués et culturellement moins raffinés que les Allemands, étaient considérés dans les cercles politiques d'inspiration maoïste de l'époque hippie comme l'incarnation particulièrement évidente de cette "incivilité" si souhaitable. Le fait que notre État hippie importe aujourd'hui encore en Allemagne des personnes violentes, incultes, criminelles et globalement plutôt éloignées de la civilisation en provenance d'Afrique et du monde arabe n'est donc pas du tout irrationnel, mais peut être déduit très directement du monde des idées de 68.
De même, l'expansion massive du trafic de drogue en Allemagne depuis 1998 ne s'explique qu'au regard des conceptions de vie de la fin des années 60. Il en va de même pour la tendance croissante de notre État à l'arbitraire juridique, dans le droit d'asile de toute façon et, plus récemment, de manière particulièrement évidente avec l'exemple des protestataires climatiques qui se collent au bitume des carrefours : l'État hippie rejette idéalement les lois, car les lois représentent des "règles" et des "prescriptions" qui créent de l'ordre et servent donc le sens de l'ordre "bourgeois". Dans la philosophie politique des hippies, ces "règles" fixes et obligatoires pour tous doivent plutôt être remplacées par des discussions et des accords volontaires. C'est donc précisément cet univers mental dans lequel notre État hippie est encore prisonnier aujourd'hui qui fait que les lois en vigueur ne sont pas appliquées, que les accords informels "volontaires", les prétendues "valeurs" et les droits ethniques parallèles gagnent en importance sur le plan juridique et que l'ancien État de droit, tel qu'il existait encore certainement en République fédérale jusque dans les années 1990, se dégrade de plus en plus visiblement en un État politique arbitraire.
Combien de temps l'État hippie va-t-il encore durer ?
Et bien sûr, l'État hippie se manifeste également dans le manque croissant d'entretien et le désordre de l'espace public dans l'Allemagne d'aujourd'hui, les graffitis sur chaque mur de maison, les parcs négligés - tous des idéaux de beauté de l'époque hippie.
La liste pourrait encore s'allonger: la formation scolaire de plus en plus mauvaise, l'aversion de l'État pour les valeurs "bourgeoises" telles que le travail, la performance, l'indépendance et, en revanche, les espaces de liberté criminels que notre État accorde aux chaos gauchistes, aux émeutiers islamiques, aux trafiquants de drogue, aux bandes de voleurs et autres incarnations de l'"incivilité" et de la "non-civilisation" - sans connaissance de l'univers mental des hippies, tous ces comportements étatiques très étranges seraient tout à fait incompréhensibles.
25 ans d'Etat hippie : si l'on compare l'Allemagne de 1998 à celle de 2023, le jugement de l'histoire sur cette étrange époque n'est pas difficile à porter. Mais combien de temps cela va-t-il encore durer? En fin de compte, notre système étatique actuel met en oeuvrfe les visions des personnes âgées de 80 ans aujourd'hui. La jeune génération, elle, est de plus en plus confrontée aux conséquences pratiques de ce monde d'idées particulièrement délirant. Tôt ou tard, la jeune génération se demandera donc si les rêves de société de grand-mère et de grand-père sont vraiment ses propres rêves.
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vendredi, 27 octobre 2023
Gaza : déportation de la population sur le terrain, gaz naturel et intérêts politiques et diplomatiques
Gaza : déportation de la population sur le terrain, gaz naturel et intérêts politiques et diplomatiques
Filip Martens
Il y a tellement de désinformation et de mystères dans l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 qu'il faut creuser pour savoir à qui profite ce conflit. Il y a deux règles pour interpréter ces questions. Primo, ne croyez JAMAIS ce que vous disent les gouvernements occidentaux et leurs grands médias. Secundo, ne croyez JAMAIS la raison officielle d'une guerre impliquant un ou plusieurs états occidentaux. En ce qui concerne. l'attaque japonaise sur Pearl Harbour en 1941 (dont il a été officiellement admis en 1999 que le gouvernement américain était au courant à l'avance, mais n'a pas prévenu l'amiral Kimmel, commandant d'Hawaï) (1), l'incident du Tonkin en 1964 (comme raison du déploiement des troupes américaines au Sud-Vietnam et du début d'une guerre contre le Nord-Vietnam), les attaques du 11 septembre 2001 (comme raison du déploiement des troupes américaines au Sud-Vietnam et du début d'une guerre contre le Nord-Vietnam), les attaques du 11 septembre 2001 (pour justifier l'invasion de l'Afghanistan), les fameuses "armes de destruction massive" jamais trouvées en 2003 (pour justifier l'invasion de l'Irak), les bombardements aériens "protégeant les civils" en 2011 (pour justifier la destruction de la Libye prospère), ...
La soi-disant "défaillance des services de renseignement israéliens": un classique parmi les attaques provoquées
Immédiatement après le succès tactique de l'opération "Tempête Al-Aqsa" - l'attaque du Hamas contre les zones frontalières israéliennes autour de la bande de Gaza - les médias grand public ont parlé de terrorisme aveugle et de "l'échec des services de renseignement israéliens". C'est d'autant plus curieux qu'un jour, ces services de renseignement sont les meilleurs du monde et que le lendemain, ils sont soudain complètement à la ramasse. Cela suggère que cela correspond à certains intérêts. Mais de quels intérêts s'agit-il et que se passe-t-il réellement ?
Les services de renseignement israéliens Mossad, Shin Bet et Aman (2) avaient la réputation d'être parmi les meilleurs au monde et de disposer de la technologie la plus avancée. Des drones de surveillance sillonnaient constamment les airs le long de la frontière hautement sécurisée avec Gaza, qui était truffée de caméras de surveillance et de postes de garde militaires. Les services de renseignement ont utilisé leurs capacités cybernétiques pour remonter à la surface une multitude d'informations. Ils ont proclamé qu'ils avaient hermétiquement fermé la frontière avec Gaza. Des membres des services de renseignement israéliens ont même déclaré : "Il n'y a pas un cafard ou un rat qui traverse la frontière sans que nous l'ayons vu" (3).
Lorsque l'attaque du Hamas a commencé à 6 heures du matin et que des centaines d'Israéliens ont été enlevés ou tués, l'armée israélienne, pourtant réputée pour être la plus performante au monde, n'est intervenue qu'à 11 heures du matin. Mais pourquoi si tard ?
De nombreux Israéliens d'extrême gauche vivent dans les zones attaquées par le Hamas. Par conséquent, un grand nombre de militants contre l'occupation israélienne des territoires palestiniens ont été massacrés à l'intérieur du pays. Le Hamas a ainsi envoyé un message terrible à la gauche laïque israélienne (4).
Les médias grand public voudraient donc nous faire croire que les soi-disant meilleures agences de renseignement du monde auraient été endormies par les combattants du Hamas, apparemment plus intelligents que leurs homologues israéliens. Il est particulièrement curieux que les "animaux humains" que sont les combattants du Hamas, selon le ministre israélien de la défense Yoav Gallant (5), aient été capables d'agir intelligemment. En bref, les meilleurs services de renseignement du monde devenant soudainement sourds et aveugles, combinés à des animaux humains devenant soudainement intelligents, telle est la version dominante de l'attaque du Hamas du 12 octobre 2023.
S'agit-il vraiment d'un échec des services de renseignement israéliens ?
Quoi qu'il en soit, de nombreux signaux ont dû apparaître sur le radar des services de renseignement israéliens. Avec un budget annuel de 3 milliards de dollars et 7000 employés, le Mossad est la deuxième agence de renseignement occidentale après la CIA. Ce n'est un secret pour personne que le Mossad a largement infiltré les structures palestiniennes. Le Mossad dispose de milliers d'informateurs sur place, de sorte qu'il est tout à fait invraisemblable que cette agence de renseignement n'ait pas remarqué que des centaines de combattants du Hamas s'entraînaient en vue d'une attaque coordonnée. Étant donné que l'attaque du Hamas a nécessité une longue planification, la question est de savoir pourquoi personne - sauf apparemment les services de renseignement égyptiens, cfr infra - n'en a eu vent (6).
Un responsable anonyme des services de renseignement égyptiens a déclaré à l'Associated Press qu'Israël avait ignoré les avertissements répétés selon lesquels le Hamas préparait "quelque chose d'énorme" : "Nous les avons prévenus qu'une explosion allait se produire - et très bientôt - et qu'elle serait énorme". Toutefois, il a déclaré qu'Israël minimisait la menace provenant de Gaza (7). Cette affirmation a été soutenue par Michael McCaul, président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis (8), ainsi que par d'autres cadres égyptiens anonymes qui ont parlé au site d'information Ynet (9). Les responsables égyptiens ont déclaré à ce site d'information qu'ils étaient choqués par l'indifférence du Premier ministre Netanyahou à l'égard de leurs avertissements (10).
En outre, si les services de renseignement égyptiens étaient si bien informés des préparatifs de l'attaque du Hamas, il est difficile d'imaginer que d'autres services de renseignement ne l'auraient pas remarqué. De même, les agences de renseignement américaines sont très actives au Proche-Orient, et la NSA en particulier est connue pour collecter pratiquement toutes les données circulant sur l'internet dans le monde entier. On peut se référer aux révélations d'Edward Snowden (11), ancien employé de la CIA et de la NSA, à cet égard. La NSA a accès aux systèmes d'exploitation de Google, Microsoft et Apple, écoute les appels téléphoniques et lit les discussions de tous les fournisseurs occidentaux de messagerie et de courrier électronique. Étant donné que le Hamas utilise des technologies occidentales et qu'il a téléchargé au moins une vidéo (12) de son entraînement avant l'attaque, il est hautement improbable que la NSA n'ait rien détecté (13).
Pourquoi les services de renseignement israéliens ont-ils ignoré les préparatifs de l'attaque du Hamas ? Ayant infiltré les organisations palestiniennes à grande échelle, ils sont néanmoins parfaitement au courant de la plupart des plans des Palestiniens. Il est donc plus qu'improbable qu'une opération d'une telle ampleur, impliquant des centaines de combattants, ait été négligée. De plus, les services de renseignement modernes interceptent les communications électroniques, les ordinateurs, les téléphones portables, ... Il est difficile d'imaginer que le Hamas ait préparé l'opération Tempête Al-Aqsa complètement hors ligne (14).
Bien sûr, il existe une possibilité théorique que les services de renseignement israéliens n'aient effectivement pas prêté attention aux avertissements d'autres agences de renseignement. Toutefois, cette hypothèse n'est pas crédible. Par conséquent, la question se pose sérieusement de savoir si l'attaque a été délibérément autorisée. En effet, les exemples de ce type ne manquent pas dans l'histoire.
On peut donc affirmer qu'il y avait suffisamment d'avertissements. Et cela n'est basé que sur les informations publiquement disponibles aujourd'hui. Il est possible qu'il y ait beaucoup plus d'informations en coulisses.
Thomas Röper, administrateur du célèbre site d'information germanophone Anti-Spiegel (15) et ancien expert en Europe de l'Est pour diverses sociétés de services financiers, est convaincu qu'Israël et les États-Unis étaient au courant de l'imminence de l'attaque du Hamas et qu'ils l'ont autorisée.
La clôture frontalière de haute technologie par laquelle Israël a fermé Gaza il y a longtemps est dotée de systèmes autonomes et d'une intelligence artificielle. Les systèmes de repérage de cette clôture frontalière sont si perspicaces que même un serpent dans le sable du désert provoque l'alarme ET que l'IA le reconnaît comme inoffensif, de sorte que les systèmes de mise à feu automatique ne tirent pas automatiquement sur les serpents.
Les systèmes de repérage de la clôture frontalière permettent aux gardes de voir à l'intérieur du territoire palestinien, de sorte qu'il est impossible pour les combattants du Hamas qui s'approchent de la clôture en voiture de ne pas être repérés. Les gardes-frontières israéliens les ont donc bien vus arriver, mais n'ont pas réagi. Les vidéos de l'assaut de la clôture en témoignent également : soit il n'y avait pas de gardes-frontières du tout, soit ils n'ont opposé pratiquement aucune résistance. On aurait dit que la barrière frontalière était grande ouverte.
Ensuite, les combattants du Hamas ont pénétré en Israël à bord de pick-ups, sur une distance de 40 km. L'armée israélienne ne les a pas arrêtés, bien que la prise d'assaut de la clôture ait dû donner l'alerte. Où étaient les hélicoptères d'attaque israéliens qui avaient tout le temps de décoller et d'abattre les pick-up ? Même au niveau du gaz d'étalage, les pick-ups se sont déplacés pendant au moins une demi-heure, voire plus. Il y avait donc suffisamment de temps pour repousser l'attaque du Hamas. Néanmoins, personne n'a empêché les combattants du Hamas d'envahir les villes et les villages proches de la frontière. Sans aucune entrave, ils ont commis des massacres et pris des gens en otage.
Si tout cela est dû à des erreurs commises par les services de renseignement israéliens, des têtes doivent tomber. Des voix s'élèvent ici et là pour demander une enquête sur ces "défaillances", mais ni les Israéliens ni les Américains ne semblent pressés d'ouvrir une enquête. Il est très étrange que plus de 1 400 Israéliens aient été tués et que plus de 100 autres aient été pris en otage. Les grands médias sont également totalement silencieux sur la question (16).
Le Hamas a été créé par Israël : divide et impera.
Sous les gouvernements Rabin (1974-1977) et Begin (1977-1983), Israël a commencé à soutenir activement la branche palestinienne des Frères musulmans pour faire contrepoids à la popularité de l'OLP laïque, ainsi qu'aux États arabes laïques - qui luttaient activement contre l'islamisme - avec lesquels Israël était en guerre à l'époque : l'ennemi de mon ennemi est mon ami. L'islamisme n'était alors pas considéré comme une menace terroriste. En fait, Israël le considérait comme un allié naturel contre leurs ennemis communs.
En 1973, l'imam paralysé Sheikh Ahmed Yassin a fondé l'organisation Mujama Al-Islamiya, qui a contribué à la création de l'université islamique de Gaza, d'hôpitaux et d'écoles. Ce précurseur du Hamas est issu des Frères musulmans. Le cheikh Yassine était en si bons termes avec Israël qu'il était même soigné dans des hôpitaux israéliens. La Mujama Al-Islamiya a été officiellement reconnue par Israël comme une organisation caritative, ce qui lui a permis de collecter des millions de dollars. Israël a également soutenu la création de l'université islamique de Gaza (17).
Dans les années 1970 et 1980, Israël n'est pas intervenu dans les batailles entre l'OLP laïque dominante et les forces islamistes plus petites, car les luttes intestines mutuelles affaiblissaient l'OLP, qui menait alors des attaques terroristes contre des cibles israéliennes dans le monde entier. Au cours de cette période, Israël a donc contribué à transformer un groupe marginal d'islamistes palestiniens en l'organisation islamiste notoire qu'est aujourd'hui le Hamas. Après tout, diviser les Palestiniens était dans l'intérêt d'Israël.
Le général Yitzhak Segev, qui était gouverneur de l'administration militaire israélienne à Gaza au début des années 1980, a déclaré plus tard au New York Times qu'il avait financé le mouvement islamiste palestinien pour faire contrepoids à l'OLP laïque de Yasser Arafat : "Le gouvernement israélien m'a donné un budget et l'administration militaire a donné de l'argent aux mosquées".
Avner Cohen, un ancien fonctionnaire israélien qui a travaillé à Gaza pendant plus de 20 ans, affirme que cette politique a alimenté la montée de l'islamisme parmi les Palestiniens. Il a déclaré au Washington Post en 2009 : "Le Hamas est, à mon grand regret, la création d'Israël". Dès le milieu des années 1980, M. Cohen a même rédigé un rapport officiel à l'intention de ses supérieurs, dans lequel il mettait en garde contre le danger que représentait ce monstre islamiste créé par Israël (18).
Dès 1984, Israël a arrêté le cheikh Yassine suite à la découverte de caches d'armes secrètes. Il est cependant libéré dès 1985 (19). La Mujama Al-Islamiya a été transformée en Hamas par le cheikh Yassine en 1987. Ce n'est que lorsque le Hamas a tué deux soldats israéliens en 1988 qu'Israël a cessé de favoriser le Hamas (20). Ce n'est qu'à partir de ce moment-là qu'Israël a commencé à considérer le Hamas comme un groupe terroriste. Le cheikh Yassine, paralysé, a été tué dans son fauteuil roulant en 2004 par des missiles Hellfire tirés par un hélicoptère Apache israélien.
Le célèbre journaliste d'investigation américain Seymour Hersh a publié une analyse du conflit de Gaza le 12 octobre 2023 (21). Il s'est basé sur des informations internes provenant d'un vétéran de l'appareil de sécurité israélien. Lorsque Benjamin Netanyahou est redevenu premier ministre en 2009, il a préconisé de soutenir le Hamas afin de l'opposer à l'OLP. Netanyahou privilégie le financement du Hamas. Des centaines de millions de dollars en provenance du Qatar transitent régulièrement par Israël vers le Hamas. M. Netanyahou a fait valoir que le fait de faire transiter cet argent qatari par Israël garantissait qu'il ne pourrait pas être utilisé à des fins terroristes : "Maintenant que nous exerçons un contrôle, nous savons qu'il est utilisé à des fins humanitaires".
Netanyahou était convaincu que l'accord avec le Qatar sur le financement du Hamas lui permettait de mieux contrôler le Hamas que l'Autorité palestinienne, dominée par l'OLP. Ce faisant, il acceptait le risque que le Hamas tire occasionnellement des roquettes sur le sud d'Israël et que des membres du Hamas aient accès à des emplois en Israël. Ainsi, selon cette "doctrine Netanyahou", Israël créerait une sorte de Frankenstein tout en gardant le contrôle sur lui (22).
En 2019, M. Netanyahou a déclaré lors d'une réunion de son parti, le Likoud : "Quiconque veut contrecarrer la création d'un État palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas et le transfert d'argent au Hamas" (23).
Bien que le Hamas soit un ennemi, cette politique de division et de conquête a bien servi Israël. La domination du Hamas islamiste sur Gaza a divisé politiquement le mouvement national palestinien, tandis qu'Israël disposait d'un prétexte pour enfermer les habitants de Gaza et les isoler du reste du monde.
Déplacement in extremis d'un festival de musique à la frontière de Gaza.
Lors du festival de musique psychédélique en plein air Supernova Sukkot Gathering, des Israéliens de gauche et des Juifs du monde entier (Allemagne, Grande-Bretagne, Brésil, ...) ont célébré "les amis, l'amour, la liberté infinie et la préservation de l'environnement". Ce festival de deux jours a débuté le 6 octobre 2023 et s'est déroulé près du kibboutz de Re'im, à seulement huit kilomètres de la plus grande prison à ciel ouvert de Gaza. Il s'agissait de la version israélienne du festival brésilien Universo Paralello.
Il s'est passé quelque chose d'étrange en ce qui concerne l'emplacement du festival de musique. À l'origine, l'événement devait se dérouler dans un lieu situé dans le sud d'Israël. Deux jours avant le début du festival, les organisateurs ont été informés qu'il ne pouvait pas avoir lieu à cet endroit. Le festival a donc été déplacé à proximité de Re'im, une zone peu sûre qui n'était pas adaptée à un tel événement. Pourquoi le lieu d'un festival international de musique serait-il déplacé dans un endroit peu sûr 48 heures à l'avance ?
En outre, selon la source israélienne citée par le journaliste d'investigation américain Seymour Hersch (cf. supra), les deux tiers des troupes israéliennes habituellement stationnées à la frontière de Gaza avaient été transférées en Cisjordanie avant le samedi (24).
Peut-on dire que les quelque 3 500 participants au rassemblement de Souccoth Supernova, attaqué par le Hamas, ont été sacrifiés sur l'autel d'intérêts politiques supérieurs ?
Casus belli.
L'attaque du Hamas du 7 octobre 2023 - un jour après le 50e anniversaire du début de la guerre du Kippour - était donc tout le contraire d'une attaque surprise. Il est clair que les services de renseignement israéliens avaient été prévenus de l'attaque. Cela soulève la question de savoir pourquoi le Premier ministre Netanyahou a autorisé l'attaque à venir du Hamas. Il doit y avoir des raisons à cela. Et il y en a.
Examinons ses conséquences politiques et diplomatiques. Tout d'abord, grâce à ce "Pearl Harbour", Israël a acquis un casus belli pour réaliser ses objectifs concernant la bande de Gaza, c'est-à-dire pour mener à la fois une guerre antiterroriste et une sorte de "solution finale" au problème du Hamas. Cela inclut la déportation d'une grande partie de la population de Gaza afin de rendre la région plus contrôlable. Comme nous le voyons tous les jours, Israël fait actuellement tout ce qu'il peut pour rendre Gaza de facto invivable. Outre les milliers de bombes larguées par l'armée de l'air israélienne sur la ville densément peuplée de Gaza, Israël a également coupé complètement l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture, même si l'ONU a souligné que cela violait le droit international (25).
En outre, les États-Unis pourraient soudainement détourner l'attention de la défaite imminente et inévitable en Ukraine. Par ailleurs, la vive protestation contre les réformes judiciaires de Netanyahou, qui durait depuis de nombreux mois, a brusquement été abandonnée (cf. infra).
Un énorme gisement de gaz naturel au large de Gaza.
Selon le géophysicien français Bertrand Scholler, les fonds marins au large de Gaza recèlent d'énormes quantités de gaz naturel qui intéressent non seulement Israël, mais aussi l'Union européenne. Selon M. Scholler, tout le conflit à Gaza tourne autour du gaz naturel.
Scholler est diplômé de la prestigieuse École nationale supérieure du Pétrole et des Moteurs de Paris (26). Cette ENSPM fait partie des grandes écoles françaises réputées (27) et forme des ingénieurs qui se destinent à des carrières professionnelles dans le secteur de l'énergie et des transports. Scholler a donc travaillé toute sa vie dans des secteurs tels que les télécoms et l'énergie, entre autres.
Scholler écrit sur son compte X que cette vaste richesse en gaz naturel pourrait transformer la région à jamais. Cependant, il met également en garde : "Les guerres pour l'or noir recouvrent les déserts d'un liquide rouge... Le sang de la population locale". En bref, Gaza est potentiellement très riche. La quantité de gaz naturel dans la zone économique exclusive de Gaza dépasserait même le champ de gaz naturel israélien Leviathan - le deuxième plus grand champ de gaz naturel de la Méditerranée. Le conflit actuel autour de Gaza est donc une opération sous fausse bannière, selon M. Scholler. Cela explique également pourquoi les États membres de l'UE tels que la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et l'Italie laissent apparemment Israël détruire et conquérir Gaza sans se soucier des conséquences. Après tout, l'UE a désespérément besoin de ce gaz naturel depuis qu'elle s'est séparée du gaz naturel russe bon marché. Dans une guerre, il n'y a pas seulement des dommages de guerre, mais aussi... la possibilité de conquête ! Et la puissance militaire qui conquiert un certain territoire acquiert également les droits maritimes de ce territoire...(28).
Scholler étaye ses propos par les cartes ci-dessous :
L'acquisition des énormes gisements de gaz naturel découverts au large de la côte de Gaza en 2000, qui appartiennent aux Palestiniens en vertu du droit international public, revêt donc une grande importance dans ce conflit. L'occupation de Gaza signifiera légalement que la pleine souveraineté sur ce gisement de gaz naturel palestinien sera exercée par l'occupant, c'est-à-dire Israël. À cette fin, Israël dépeuplera toute la moitié nord de la bande de Gaza.
Déportation forcée du nord de la bande de Gaza.
Selon le célèbre journaliste d'investigation Seymour Hersh, Israël envisage une sorte d'"approche de Leningrad" à l'égard de Gaza, par analogie avec la tentative allemande, pendant la Seconde Guerre mondiale, d'affamer la ville de Leningrad - aujourd'hui Saint-Pétersbourg (29).
Le vendredi 13 octobre 2023 au matin, Israël a demandé à l'ONU d'évacuer le nord de la bande de Gaza : environ 1,1 million de Palestiniens devaient partir dans les 24 heures. Selon l'ONU, tous les habitants de Gaza pourraient être contraints de déménager (30).
Il n'est donc pas exclu que l'ensemble de la bande de Gaza soit bientôt sous contrôle israélien. Selon divers médias, le dimanche 15 octobre 2023, plus de 800 000 Palestiniens avaient déjà fui vers le sud (31). Le lundi 16 octobre 2023, ils étaient déjà 1 million et le lundi 23 octobre 2023, 1,4 million de réfugiés palestiniens. Cela représente 61 % des plus de 2,3 millions d'habitants de la bande de Gaza.
Cette déportation forcée et massive de civils marque le début de la destruction, du nettoyage ethnique et de l'appropriation de tout le nord de la bande de Gaza. Israël ne doit pas s'inquiéter de la réaction de l'opinion publique israélienne, car l'ampleur de l'attaque du Hamas a été si choquante que même les Israéliens les plus indulgents ne s'opposeront pas à un tel conflit.
Soudain, tout le monde est derrière Netanyahou.
Depuis mars 2023, des manifestations massives et violentes ont eu lieu en Israël contre la réforme judiciaire de Netanyahou, parce que des affaires pénales pour fraude, abus de confiance et corruption étaient en cours contre lui et qu'il pourrait également bénéficier personnellement de la réforme (32). Plus de 100 000 Israéliens ont manifesté tous les samedis et une grève générale a également eu lieu.
Tout comme après les attentats du 11 septembre 2001, tout le monde avait soudainement oublié, du jour au lendemain, l'élection controversée du président Bush Jr (33), tout le monde en Israël avait soudainement oublié les projets controversés de Netanyahou visant à réformer le système judiciaire. Tout le monde s'est immédiatement rangé derrière Netanyahou, qui se présente comme un défenseur d'Israël. Netanyahou a donc clairement bénéficié politiquement de l'attaque du Hamas contre Israël (34).
Les contradictions internes de la politique israélienne, dans un contexte de perte de légitimité de Netanyahou, ont été soudainement comblées. Un front uni s'est formé contre un ennemi extérieur, les partis d'opposition se joignant à Netanyahou pour former un gouvernement d'unité nationale. Il s'agit d'une astuce bien connue des historiens : lorsqu'un gouvernement est en difficulté, il tente d'orienter le pays vers un ennemi extérieur afin de détourner l'attention des problèmes internes ou des scandales. Cette astuce ancienne fonctionne encore très bien. Ainsi, de ce point de vue, l'attaque du Hamas a apporté le salut politique à Netanyahou, aussi cynique que cela puisse paraître (35).
Soudain, tout le monde a oublié la guerre en Ukraine.
Ensuite, il y a la question de savoir comment les États-Unis peuvent tirer profit de l'actuel conflit à Gaza. Il y a une réponse à cela aussi.
Un article publié en janvier 2023 par l'influent groupe de réflexion RAND Corporation et des articles parus dans les grands médias montrent que les États-Unis cherchent une stratégie de sortie de la guerre en Ukraine. L'article de la RAND Corporation conseille au gouvernement américain de se retirer de l'Ukraine, de reconnaître les annexions russes et de lever les sanctions contre la Russie. La RAND Corporation est l'un des groupes de réflexion les plus influents des États-Unis. Des faucons néoconservateurs comme Donald Rumsfeld, Condoleezza Rice et Lewis Libby, entre autres, ont travaillé pour cette organisation, tout comme 32 lauréats du prix Nobel (36).
L'article susmentionné de la RAND montre que les auteurs ont réalisé que la mise en œuvre de leurs recommandations serait compliquée par le fait qu'un changement soudain de la politique américaine à l'égard de l'Ukraine serait impossible à défendre auprès de l'opinion publique et des alliés des États-Unis. La RAND a donc réfléchi à la manière de convaincre l'opinion publique et les responsables politiques occidentaux de cesser de soutenir l'Ukraine. Bien que les déclarations officielles des hommes politiques occidentaux semblent toujours inchangées, ces mesures ont été largement mises en œuvre : L'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN n'est plus à l'ordre du jour depuis le sommet de l'OTAN à Vilnius, la volonté occidentale de soutenir l'Ukraine s'est émoussée, les programmes d'aide à l'Ukraine fondent comme neige au soleil, ... Bien que l'Ukraine puisse être accusée de divers péchés, l'opinion publique occidentale, attisée par les médias grand public, pourrait encore poser des questions dangereuses si l'Occident cessait soudainement d'aider l'Ukraine.
L'attaque du Hamas contre Israël a bien servi les États-Unis à cet égard, car elle a pratiquement éliminé la guerre en Ukraine des médias grand public. L'intérêt du public occidental s'est ainsi déplacé de l'Ukraine vers Gaza, rendant possible un scénario dans lequel l'Ukraine serait militairement vaincue par l'armée russe ET où l'Ukraine serait blâmée pour cette défaite. Ce scénario fournirait alors l'excuse nécessaire pour faire comprendre à l'opinion publique occidentale que l'aide à l'Ukraine peut être progressivement supprimée.
Pour que cela se produise, il faudrait que le conflit à Gaza dure au moins plusieurs semaines. Si un massacre de Palestiniens pendant plusieurs semaines risque de provoquer des réactions incontrôlées dans le monde arabe, cela aurait l'avantage de convaincre plus facilement l'opinion publique occidentale de cesser de soutenir l'Ukraine et d'apporter son soutien à Israël (37).
On change de récit en Occident comme on change de chemise, tant que le récit dominant reste dans l'esprit des Occidentaux pendant un certain temps.
Épilogue
Une solution pacifique à ce conflit, dans laquelle les Palestiniens acquièrent enfin un État libre et souverain, est malheureusement irréaliste à l'heure actuelle en raison de la domination de la politique israélienne par les forces d'extrême droite et ultra-orthodoxes, mais aussi en raison du soutien diplomatique qu'Israël reçoit de l'Occident, dans lequel le veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU et d'autres processus sapent les fondements du droit international.
Notes:
- 1) https://www.anti-spiegel.ru/2023/warum-israel-und-die-usa-den-angriff-der-hamas-zugelassen/
- 2) Dit zijn respectievelijk de nationale inlichtingendienst, de binnenlandse veiligheidsdienst en de militaire inlichtingendienst van Israël.
- 3) Geciteerd door journalist André Bercoff op Sud Radio, dd. 10 oktober 2023: https://www.youtube.com/watch?v=RciG-2Os7qA
- 4) Le Parisien, 10 oktober 2023.
- 5) Minister van Defensie Yoav Gallant van Israël: https://www.youtube.com/watch?v=3x02rCeusCI
- 6) https://swentr.site/news/584838-hamas-attack-israel-similar-911/ en https://www.anti-spiegel.ru/2023/warum-israel-und-die-usa...
- 7) https://apnews.com/article/israel-hamas-gaza-attack-intel-a5287a18773232f26ca171233be01721
- 8) https://www.spiegel.de/ausland/gazastreifen-aegypten-fuerchtet-eine-massenflucht-wie-reagieren-die-usa-a-31d79259-4d52-4f84-980f-250141c65288
- 9) https://swentr.site/news/584778-israel-hamas-war-recap/
- 10) https://www.timesofisrael.com/egypt-intelligence-official-says-israel-ignored-repeated-warnings-of-something-big/
- 11) SNOWDEN (Edward), Onuitwisbaar, Amsterdam, Uitgeverij Balans, 2019, pp. 365.
- 12) Associated Press meldde dat Hamas reeds op 12 september 2023 een video uploadde, waarin Hamas-strijders oefenden in het opblazen van een grenshek, bezetten van gebouwen, schieten op papieren menselijke doelwitten en veroveren van betonnen wachttorens en antennesystemen. Precies wat Hamas enkele weken later in Israël ten uitvoer bracht. Zie: https://www.anti-spiegel.ru/2023/ap-hamas-veroeffentlicht...
- 13) https://www.anti-spiegel.ru/2023/warum-israel-und-die-usa-den-angriff-der-hamas-zugelassen/
- 14) https://swentr.site/news/584778-israel-hamas-war-recap/
- 15) Dit is de tegenhanger van het populaire tijdschrift Der Spiegel, dat samen met de New York Times en The Guardian al decennia de 3 grote propagandakanalen van het Westerse globalisme vormt.
- 16) https://www.anti-spiegel.ru/2023/warum-israel-und-die-usa-den-angriff-der-hamas-zugelassen/
- 17) https://www.haaretz.com/israel-news/2023-10-09/ty-article/.premium/what-is-hamas-the-militant-group-that-attacked-israel-and-controls-gaza/0000018b-1359-d465-abbb-17ffb1cc0000
- 18) https://theintercept.com/2018/02/19/hamas-israel-palestine-conflict/
- 19) https://blogs.timesofisrael.com/hamas-israels-own-creation/
- 20) https://tribune.com.pk/story/2302309/how-and-why-israel-helped-create-hamas
- 21) https://seymourhersh.substack.com/p/netanyahu-is-finished?utm_source=post-email-title&publication_id=1377040&post_id=137880462&utm_campaign=email-post-title&isFreemail=false&r=18rnaa&utm_medium=email
- 22) https://gegenzensur.rtde.life/der-nahe-osten/183678-seymour-hershs-informant-leningrad-ansatz-zur-aushungerung-der-menschen-in-gaza/
- 23) https://theintercept.com/2023/10/13/israel-ground-invasion-gaza-hamas/#:~:text=The%20picture%20has%20been%20so,the%20transfer%20of%20money%20to
- 24) https://swentr.site/news/584778-israel-hamas-war-recap/
- 25) https://fr.le360.ma/monde/deluge-dal-aqsa-et-epees-de-fer-que-cherche-reellement-israel_324RPFAUDFDFNCAPS5BUBIYC3E/
- 26) Vertaling: Hogere Nationale School voor Petroleum en Motoren.
- 27) Dit zijn technische opleidingsinstituten op universitair niveau.
- 28) X-account van Betrand Scholler: https://twitter.com/55Bellechasse/status/1712194795722899...
- 29) https://gegenzensur.rtde.life/der-nahe-osten/183678-seymour-hershs-informant-leningrad-ansatz-zur-aushungerung-der-menschen-in-gaza/
- 30) https://swentr.site/news/584797-israel-evacuation-order-gaza/
- 31) https://gegenzensur.rtde.life/der-nahe-osten/183836-am-rande-grossen-krieges-nahost/
- 32) https://www.tagblatt-wienerzeitung.at/nachrichten/politik/welt/2176941-Generalstaatsanwaeltin-warnt-Netanjahu.html
- 33) De presidentsverkiezingen van 2000 waren de meest controversiële ooit in de VS vanwege een zeer lastige hertelling van de ponskaarten waarmee in Florida gestemd werd. Tot aan de aanslagen van 11 september 2001 werd massaal gespeculeerd dat eigenlijk Al Gore de verkiezingen gewonnen had en ipso facto president had moeten zijn.
- 34) https://swentr.site/news/584778-israel-hamas-war-recap/
- 35) https://www.anti-spiegel.ru/2023/warum-israel-und-die-usa-den-angriff-der-hamas-zugelassen/
- 36)https://www.anti-spiegel.ru/2023/teil-1-suchen-die-usa-ei...
- 37) https://www.anti-spiegel.ru/2023/warum-israel-und-die-usa...
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jeudi, 26 octobre 2023
Critique interne de la position de von der Leyen sur Israël
Critique interne de la position de von der Leyen sur Israël
Bernhard Tomaschitz
Source: https://zurzeit.at/index.php/interne-kritik-an-von-der-leyens-haltung-zu-israel/
Quelque 850 fonctionnaires européens critiquent le "soutien inconditionnel à l'un des partis"
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, soutient inconditionnellement Israël dans le conflit actuel au Proche-Orient. Cette position est aujourd'hui critiquée. Et cela ne vient pas des rangs des sympathisants du Hamas palestinien, responsable de la mort d'environ 1400 Israéliens, mais de sa propre maison. Comme le rapporte le portail d'information Euractiv, des centaines de fonctionnaires européens ont critiqué dans une lettre le "soutien inconditionnel" à Israël.
"Nous sommes particulièrement préoccupés par le soutien inconditionnel de la Commission européenne, que vous représentez pour l'une des deux parties", peut-on lire dans la lettre adressée à von der Leyen et signée par quelque 850 fonctionnaires européens, dont certains occupent également des postes de direction. Au total, l'UE compte environ 32.000 employés.
Les détracteurs de la présidente de la Commission écrivent qu'ils ne peuvent pas identifier les valeurs européennes en raison de la position unilatérale de von der Leyen. Entre autres, la lettre, qu'Euractiv a pu consulter, dit : "Nous, un groupe de collaborateurs de la Commission européenne et d'autres institutions de l'UE, condamnons fermement, pour des raisons personnelles, les attaques terroristes perpétrées par le Hamas contre des civils sans défense (...). Nous condamnons tout aussi fermement la réaction disproportionnée du gouvernement israélien contre les 2,3 millions de civils palestiniens bloqués dans la bande de Gaza".
Ailleurs, on s'inquiète de "l'indifférence apparente dont a fait preuve notre institution ces derniers jours face au massacre continu de civils dans la bande de Gaza. C'est un mépris des droits de l'homme et du droit international humanitaire".
Le soutien inconditionnel de Mme von der Leyen à Israël montre à quel point l'Union européenne est divisée sur ce qui est désormais un conflit au Proche-Orient. Le 17 octobre, le président du Conseil Charles Michel a déclaré que le siège israélien de la bande de Gaza, où "l'eau et la nourriture ne peuvent pas entrer, est contraire au droit international".
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mercredi, 25 octobre 2023
Aspects géopolitiques du conflit en Palestine
Aspects géopolitiques du conflit en Palestine
Daniele Perra
Source: https://www.geopolitika.ru/pt-br/article/aspectos-geopoliticos-do-conflito-na-palestina
Israël, outre ses prétentions messianiques-eschatologiques, représente la position avancée de la Carthage américaine en Asie occidentale, étant une projection des États-Unis eux-mêmes. En ce sens, l'existence de l'État d'Israël, du moins dans sa configuration actuelle et dans le contexte de l'hégémonie unipolaire, tend à toujours présenter la possibilité d'un conflit régional.
Introduction
Dans un article publié sur le site Eurasia. Rivista di studi geopolitici, daté du 20 septembre 2020 et intitulé "Le déclin des États-Unis et l'axe islamo-confucéen", l'auteur fait ouvertement référence au fait que la coopération retrouvée entre les différentes composantes de la résistance antisioniste, suite aux divisions apparues après l'agression contre la Syrie, aurait pu constituer une "certaine menace" pour la sécurité de l'"État juif". En particulier, on a tenté de montrer comment le rôle actif de la République islamique d'Iran dans le soutien à des groupes tels que le Hamas et le Jihad islamique aurait pu accroître considérablement ses capacités militaires jusqu'à un niveau similaire, au moins, à celui d'Ansarullah au Yémen (qui a partagé pendant des années le sort de la bande de Gaza en termes d'embargo et de siège) [1]. Dans un autre article publié sur le même site (le 13 mai 2021) pour analyser la dynamique de l'attaque sioniste contre le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est, il a été avancé que cette "aide iranienne", compte tenu de la situation particulière de la bande de Gaza, aurait eu les caractéristiques d'un simple transfert de logistique, de données et d'informations pour la construction d'une technologie militaire (même rudimentaire) sur le terrain [2].
À la lumière de ce qui s'est passé à la suite de l'opération "Tempête al-Aqsa", on peut dire (sans crainte d'être contredit) que ces considérations n'étaient pas entièrement erronées. En même temps, les événements récents, avec l'emprise sioniste sur la bande de Gaza qui ne cesse de se resserrer et la volonté génocidaire affichée de la direction militaire israélienne elle-même (le général Ghassan Alian, par exemple, en plus de comparer le Hamas à ISIS, a explicitement apostrophé toute la population de Gaza en la qualifiant d'"animatx humains" et en lui promettant l'enfer) méritent d'être examinés en détail, à la fois pour en donner une interprétation géopolitique et pour déconstruire le récit "occidental", une fois de plus basé sur le schéma élémentaire "il y a un agresseur et un agressé", qui est toujours utile pour inverser la responsabilité d'une tragédie, en ignorant ses causes au fil du temps. À cette fin, cette contribution sera divisée en deux parties: la première partie analysera les données politico-militaires, tandis que la seconde partie se concentrera sur certains aspects géo-historiques du conflit arabo-sioniste.
Le fait politico-militaire
Presque tous les observateurs occidentaux ont été surpris par la complexité de l'attaque menée par le mouvement de résistance islamique le 6 octobre contre l'entité sioniste (une attaque menée sur terre, sur mer et dans les airs grâce à l'utilisation combinée de canots pneumatiques, de parapentes motorisés et au lancement, en grandes quantités, de différents types de roquettes capables de submerger et de pénétrer le système de défense antimissile Iron Dome, construit grâce aux généreuses contributions des administrations américaines de ces dernières années, en particulier celle d'Obama). Parmi ces différents types de roquettes, se distinguent les Qassam 1 et 2 (dont la production est assez simple et bon marché, compte tenu du fait qu'elles utilisent généralement des matériaux provenant de déchets de construction), les Abu Shamala ou SH-85 (nommées en l'honneur de Muhammad Abu Shamala, commandant de l'aile militaire du Hamas décédé en 2014), les Fajr-3 et Fajr-4 de fabrication iranienne (bien que construites avec une technologie nord-coréenne basée sur d'anciens systèmes de missiles à lancement multiple soviétiques) et les missiles R-160 de fabrication syrienne. La présence de fusils M4 de fabrication américaine dans l'arsenal militaire du Hamas est également surprenante. À cet égard, pour éviter les spéculations politiques fantaisistes et inutiles selon lesquelles le Hamas serait allié au Mossad (sic !) et ainsi de suite, il est nécessaire de rappeler que la principale source d'armement du mouvement de résistance est (inévitablement) le marché noir. Sans parler des arsenaux entiers abandonnés par les Occidentaux après l'indécente fuite d'Afghanistan, il est important de rappeler que toujours dans les colonnes d'Eurasia (reprenant également une enquête du Washington Post, pas vraiment une publication que l'on peut accuser d'être l'expression de la propagande russe) [3], il avait déjà été souligné que l'important flux d'armes occidentales vers Kiev finirait d'une certaine manière par alimenter le marché illégal des matières premières (une pratique dans laquelle l'Ukraine indépendante a historiquement joué un rôle de premier plan, notamment grâce à l'un des taux de corruption les plus élevés au monde). Par conséquent, il ne serait pas du tout improbable qu'un certain nombre (aussi petit soit-il) de ces armes se retrouvent dans la bande de Gaza (des armes fabriquées en Occident, par exemple, très probablement par l'intermédiaire de l'ISI pakistanais, ont également été trouvées parmi les miliciens cachemiri opposés à l'occupation de la région par l'Inde).
Dans ce cas, le fait à analyser est l'échec patent des services sionistes qui, par le passé, ont été particulièrement habiles à infiltrer les territoires de la bande de Gaza et les rangs du Hamas. Comme nous l'avons déjà mentionné, certains maintiennent encore la thèse de l'alliance cachée ou de la création israélienne du Hamas. Pour être juste, il serait correct de dire que, au moins dans un premier temps (c'est-à-dire au tournant des années 1980 et 1990), que ce soit pour affaiblir le leadership "nationaliste" de l'OLP au sein de la lutte palestinienne ou pour pratiquer la division et la domination au sein des factions de la Résistance à l'occupation sioniste, Israël n'a pas particulièrement empêché la montée en puissance du Hamas. Il convient de rappeler que celle-ci s'inscrit dans la pratique socio-politique du mouvement dont il est issu, les Frères musulmans (organisation née en Egypte en 1928 qui s'est donné pour objectif de repenser l'Umma islamique après l'abolition du califat par la Turquie kémaliste), qui ont bâti leur fortune sur la création d'organisations caritatives (hôpitaux, orphelinats, écoles et instituts pour les couches les plus faibles de la population) qui ont été l'épine dorsale de leur succès dans un contexte économique extrêmement précaire comme celui de la bande de Gaza. Un succès qui a représenté, pour le moins, une grave erreur d'appréciation de la part de l'appareil sécuritaire sioniste. Les difficultés (dues en partie aussi à l'amélioration des capacités de contre-espionnage du Hamas, autre aspect lié à une collaboration plus étroite avec Téhéran) ne peuvent être dissociées des profondes divisions internes de la société israélienne (marquées par des tensions ethniques et même religieuses croissantes - la croissance des communautés orthodoxes refusant le service militaire ne peut être sous-estimée -, l'obsession du dépassement démographique arabe et un choc inhabituel, pour Israël, entre les sommets politique et militaire). Même les appels à l'unité nationale de Benjamin Netanyahou (durement critiqué à la fois pour son projet controversé de réforme du système judiciaire et pour sa politique de "tolérance zéro" à l'égard de toute revendication palestinienne, aussi minime soit-elle) n'ont pas eu l'effet escompté. En particulier, le Premier ministre a été attaqué à plusieurs reprises, tant par les milieux "progressistes" et "libéraux" (comme le quotidien historique "Haaretz") que par les milieux conservateurs plus rigides.
Aux difficultés politiques et sociales internes évidentes (jusqu'à présent, la principale menace pour Israël reste la fragmentation de son tissu social, à l'instar du reste de l'Occident), s'ajoutent des difficultés d'ordre militaire. Les déclarations initiales de M. Netanyahu concernant l'entrée imminente des forces armées israéliennes dans la bande de Gaza se sont heurtées à la vision plus "prudente" de la direction militaire, qui semble actuellement opter principalement pour un lent étranglement de la bande, soumis à des bombardements "préparatoires" constants et à l'interruption de l'approvisionnement en nourriture, en eau et en électricité. Cette situation, qui met en évidence l'hypocrisie traditionnelle de l'Occident (qui, contrairement aux attaques russes contre l'infrastructure énergétique de l'Ukraine, ne semble pas disposé à accuser Israël de crimes de guerre), met en lumière les risques et les coûts d'une campagne militaire terrestre dans un contexte urbain densément peuplé. Ce n'est pas une coïncidence si les centres de recherche américains (dans le sillage des deux conflits tchétchènes de la dernière décennie du 20ème siècle) ont défini le combat urbain comme la caractéristique déterminante des conflits du nouveau millénaire. Un type de combat qui favorise presque toujours le défenseur et qui, selon les experts en tactique militaire, ne peut réussir que si l'attaquant dispose d'un avantage numérique évident (6 à 10 contre 1 sur l'adversaire) [4]. Les Américains eux-mêmes ont rencontré des difficultés à Falloujah et, malgré un avantage numérique considérable (environ 15.000 contre 3000 insurgés), n'ont réussi à s'imposer qu'en rasant des quartiers entiers de la ville. La Russie, pour sa part, à l'exception du cas de Marioupol (ville à haute valeur stratégique et "symbolique") ou du "hachoir à viande" de Bakhmout/Artemovsk, a choisi de limiter au maximum les combats urbains dans le cadre du conflit ukrainien.
Or, il semble évident que la découverte du système ramifié de tunnels construits par les miliciens palestiniens à l'intérieur de la bande de Gaza serait loin d'être aisée et exposerait les forces israéliennes à de lourdes pertes (ce qui, le moment venu, a conduit Tel-Aviv à abandonner ses rêves d'expansion vers le Liban). Cependant, il est tout aussi clair que la seule issue possible du conflit pour Israël est la "victoire totale", c'est-à-dire la destruction du Hamas (ou du moins de sa capacité d'attaque). Pour atteindre cet objectif, l'entrée dans la bande de Gaza (avec tous les risques énormes que cela comporte, y compris en termes de pression sur l'industrie de guerre occidentale déjà éprouvée par le conflit ukrainien) semble inévitable. Et pour préparer cette intervention, une campagne d'information a déjà été lancée dans le but de déshumaniser et de criminaliser l'adversaire (qui doit être identifié comme le "mal manifeste"). C'est dans cette optique qu'il faut interpréter les nouvelles (peu fiables) sur le prétendu massacre de mineurs dans le kibboutz de Kfar Aza, dont le but est simplement de préparer l'opinion publique à un conflit prolongé ; une pratique bien connue en Occident, depuis le tout aussi prétendu massacre de Račak qui a donné le coup d'envoi de l'agression de l'OTAN contre la Serbie, jusqu'aux accusations infondées contre l'Irak en 2003, en passant par la campagne de désinformation qui a ouvert la voie à la destruction de la Libye (sans oublier le massacre russe jamais prouvé de Bucha, en Ukraine). Que ces informations soient confirmées ou non, il est curieux de constater que l'opinion publique précitée n'a pas manifesté la moindre indignation face au meurtre (cette fois-ci aussi réel que répété) de mineurs palestiniens dans les territoires occupés par les forces de sécurité israéliennes. Pourtant, comme le rapporte l'organisation non gouvernementale Save the Children, depuis le début de l'année et jusqu'en septembre dernier, le massacre a atteint le triste record de 38 morts [5]. Une nouvelle démonstration du fait qu'il n'y a pas de "nouveau conflit" en Palestine (comme le prétendent à tort certains journaux italiens) - ce à quoi nous assistons n'est que l'escalade d'un conflit qui dure déjà depuis plus d'une décennie - et du fait qu'il est tout aussi inapproprié de prétendre que l'attaque du Hamas n'a pas eu d'élément déclencheur.
Dans ce sens, il sera également utile d'ouvrir un bref chapitre sur le contexte international, puisque plusieurs analystes ont soutenu la thèse selon laquelle l'opération du mouvement de résistance palestinien visait à contrecarrer les efforts américains en vue d'une normalisation "officielle" des relations entre Israël et l'Arabie saoudite. Cette possibilité ne doit pas être écartée a priori, mais il convient d'apporter quelques précisions :
a) historiquement, les relations entre le Hamas et l'Arabie saoudite n'ont jamais été particulièrement constructives (le mouvement, au contraire, a toujours été soutenu par le Qatar et la Turquie, des pays qui entretiennent des relations solides avec Tel-Aviv, avec des hauts et des bas) ;
b) les relations entre Israël et l'Arabie saoudite n'ont pas besoin d'être normalisées de sitôt, car elles se poursuivent officieusement depuis longtemps (comme l'a fait valoir l'universitaire Madawi al-Rasheed, même l'embargo pétrolier qui a suivi la guerre d'octobre 1973 ne peut être considéré comme un acte hostile, compte tenu de sa durée extrêmement limitée) [6] ;
c) il n'est pas du tout acquis qu'une normalisation des relations entre Israël et l'Arabie saoudite (sur le modèle des "accords d'Abraham" de Trump) conduise à un gel du conflit en Palestine ou même à un nouvel accord de paix israélo-palestinien qui inclurait les mouvements de résistance islamique en plus de l'Autorité nationale palestinienne déjà largement délégitimée;
d) les accords de paix proposés jusqu'à présent dans le contexte occidental ont toujours été unilatéraux, ignorant complètement les droits des deux parties (notamment le "plan/escroc du siècle" de l'administration Trump, qui prévoyait, d'une part, la légitimation totale des colonies sionistes en Cisjordanie et, d'autre part, la création d'une entité nationale palestinienne dépourvue de souveraineté, démilitarisée et territorialement fragmentée).
Théoriquement, il serait donc plus juste de dire que le récent accord de réouverture des canaux diplomatiques entre l'Iran et l'Arabie Saoudite, parrainé par la Chine, a en quelque sorte donné le feu vert au Hamas pour organiser l'attaque. Enfin, la "piste Sadate" semble exclue : en d'autres termes, l'idée que les dirigeants du Hamas, comme le successeur de Nasser au début des années 1970, ont cherché la confrontation pour montrer leur force et pouvoir négocier une sortie du conflit dans des conditions plus favorables. Un mouvement qui se présente comme l'expression des espoirs palestiniens de revanche (indépendamment des éléments et événements sans équivoque qui ont caractérisé son histoire) ne peut être comparé aux aspirations personnelles du président d'un pays tiers, l'Égypte, dont l'objectif ultime était l'inclusion progressive dans l'orbite occidentale. D'ailleurs, Sadate lui-même a été victime d'une tentative d'assassinat organisée par un groupe issu des Frères musulmans, alors que le président lui-même avait réhabilité son nom après les années de persécution nassériste (bien que la confrérie ait joué un rôle non négligeable dans les événements qui ont conduit au succès de la "révolution" des officiers libres au début des années 1950).
Aspects géo-historiques
Le militant et universitaire français Gilles Munier commente ainsi, dans les pages de La Nation Européenne, la mort du militant de Jeune Europe Roger Coudroy, qui s'était rendu en Palestine dans la seconde moitié des années 1960 pour combattre avec les Fida'iyyin : "La participation active des Européens à la lutte de libération, on le comprend aisément, est une réalité trop dangereuse pour les sionistes, qui ne peuvent accepter que la presse s'approprie l'information. Israël, pilier de l'impérialisme anglo-saxon, est une menace permanente pour tous les peuples riverains de la Méditerranée. Accepter son existence, c'est entériner la politique des blocs, dont l'intérêt est de diviser pour mieux régner. La disparition d'Israël privera la 6ème flotte américaine de son principal prétexte pour traverser la Méditerranée [...] La question palestinienne et l'hypothèque sioniste sur l'Europe sont un seul et même problème, qui ne peut être résolu que par l'alignement de l'organisation sioniste mondiale. L'histoire montrera que Roger Coudroy, comme Che Guevara, n'est pas mort en vain"[7].
En d'autres termes, Munier dit qu'il ne peut y avoir de souveraineté pour l'Europe (en général) tant qu'Israël est là. L'idée que l'entité sioniste représente un "pilier de l'impérialisme anglo-saxon" n'est pas sans fondement. Outre le fait que la flotte américaine en Méditerranée s'est rapidement rapprochée des côtes de l'entité sioniste après l'attaque de la résistance islamique (sans parler de l'engagement de Washington à envisager l'envoi de systèmes d'armes compatibles avec ceux de l'armée israélienne) [8], de nombreux précédents historiques soutiennent cette thèse: du soutien inconditionnel lors du conflit d'octobre 1973 à la déclaration de l'actuel président américain Joseph R. Biden selon laquelle "si Israël n'existait pas, les Etats-Unis devraient en inventer un pour protéger les intérêts américains"[9].
Mais l'amour de l'Occident pour Israël a des origines lointaines. Tout au long du 19ème siècle, par exemple, se sont multipliées en Grande-Bretagne des associations (précurseurs du "sionisme chrétien", de plus en plus répandu aujourd'hui) prônant le retour des Juifs en Terre Sainte (ce sont elles qui ont inventé l'expression plus tard utilisée par le sionisme, et absolument fausse, "un peuple sans terre pour une terre sans peuple"). Ces réflexions purement eschatologiques s'inscrivent bientôt dans un discours plus large qui mêle des aspects théologiques à des considérations purement géopolitiques.
L'homme politique britannique Benjamin Disraeli (juif séfarade converti, peut-être pas très sincèrement, au christianisme), quelques années avant de devenir Premier ministre de Sa Majesté, a par exemple publié plusieurs romans dans lesquels émergeait l'idée que la "nation juive" avait droit à une patrie en Palestine. Dans l'un d'eux, outre l'idée d'un protectorat britannique en Terre sainte, on peut lire : "Vous me demandez ce que je veux. Ma réponse est Jérusalem. Vous me demandez ce que je veux. Ma réponse est le Temple, tout ce que nous avons perdu, tout ce à quoi nous aspirons..." [10].
En fait, l'ouverture du canal de Suez en 1869 a rendu la région du Proche-Orient extrêmement attrayante pour les intérêts géopolitiques britanniques en contrôlant une route qui réduisait considérablement le temps de navigation vers l'Inde (il faut aussi y voir l'un des derniers coups du colonialisme européen, l'agression conjointe franco-britannico-sioniste contre l'Égypte de Nasser après la nationalisation du canal en 1956). Pour être honnête, Londres s'est longtemps opposée à la construction du canal, craignant un renforcement excessif de la France dans la région. Mais lorsqu'elle a compris que cette stratégie était vaine, elle a joué la carte de la pénétration financière en Égypte. Un plan qui se concrétise alors que Disraeli est Premier ministre, en 1876, grâce à l'achat de 44% des actions de la Canal Company en échange de 4 millions de livres sterling prêtés au gouvernement britannique par la banque Rothschild (dont les propriétaires, "philanthropes" notoires, sont ceux-là mêmes qui ont maintenu économiquement les colonies juives en Palestine lors de la première "aliyah", qui n'a pas été couronnée de succès). Deux ans plus tard, le renforcement des positions britanniques dans la région s'est poursuivi avec le contrôle total de Chypre après le Congrès de Berlin. Mais ce n'est que dans les premières décennies du 20ème siècle que l'alliance entre le sionisme et la Couronne britannique est devenue explicite, grâce au travail inlassable de Chaim Weizmann, chimiste spécialisé dans la production de poudre à canon pour les navires, qui s'est montré extrêmement habile pour infiltrer les dirigeants politiques britanniques et réaliser le projet de Theodor Herzl de rallier une grande puissance européenne à la cause sioniste en proposant l'éventuelle entité juive comme avant-poste occidental au Levant. Herzl lui-même a essayé de faire la même chose (sans succès) avec l'Allemagne (en fait, le père du sionisme politique pensait que l'allemand devrait être la langue de l'"État juif") et l'Empire ottoman. Le premier refusa pour ne pas irriter la Sublime Porte et avait en tête le projet de construction du chemin de fer Berlin-Bagdad ; le sultan ottoman, quant à lui, malgré les promesses de soutien financier juif aux caisses de l'empire en difficulté, ne pouvait accepter l'offre, se présentant comme le protecteur des lieux saints de l'islam.
Quoi qu'il en soit, avec la fameuse déclaration Balfour de 1917 (peut-être prévue par le gouvernement britannique également pour s'assurer que l'influente et nombreuse communauté juive américaine fasse pression sur Washington pour qu'elle intervienne directement dans la Première Guerre mondiale), Londres s'engage directement à établir un "foyer national pour le peuple juif en Palestine" et trahit ouvertement les accords passés avec les Arabes qui, dans ces mêmes années, à l'instigation d'agents londoniens, s'étaient rebellés contre la domination ottomane.
Le soutien britannique a naturellement conduit à une augmentation exponentielle des agressions et des revendications sionistes en Terre sainte. C'est également au cours de ces années que l'on a commencé à réfléchir à une "solution à la question arabe". À cet égard, il est possible d'identifier au moins trois tendances différentes dans le sionisme. Dans un premier temps, il a été pensé comme une sorte d'"assimilation" des Arabes palestiniens, ce qui apparaît fortement dans le roman "fantastique" de Theodor Herzl, Altneuland (L'ancienne nouvelle terre), publié en 1902, dans lequel il est affirmé que le sionisme, en transformant la Palestine en une société idéale dont toute l'humanité devrait s'inspirer, finirait par y incorporer une population indigène qui ne ferait que gagner à la présence juive. L'idée d'assimilation a cependant été ouvertement critiquée par l'interprète du sionisme culturel, Asher Ginsberg. Dans un texte intitulé La vérité de la terre d'Israël, il écrit : "A l'extérieur, nous avons tendance à croire que la Palestine d'aujourd'hui est presque complètement abandonnée, une sorte de désert inculte, et que n'importe qui peut venir et acheter toutes les terres qu'il veut. Mais ce n'est pas la réalité. Les colons traitent les Arabes avec hostilité et cruauté, envahissent injustement leurs propriétés, les battent sans vergogne et sans raison, et sont fiers de le faire [...] nous sommes habitués à considérer les Arabes comme des sauvages, des bêtes de somme qui ne voient ni ne comprennent ce qui se passe autour d'eux" [11].
Une autre tendance, en accord avec l'idée de la "terre sans peuple" ou de la présence d'un "peuple sans identité", est la négation du problème. Chaim Weizmanm lui-même, en 1917, interrogé par le penseur sioniste Arthur Ruppin sur la relation possible entre les immigrants juifs et la population palestinienne, répondit avec colère : "Les Britanniques nous ont assuré qu'en Palestine il n'y a que quelques milliers de kushim (Noirs) qui ne comptent pour rien".
La troisième tendance, la plus répandue historiquement, a été l'élimination physique du problème à la racine (soit en repoussant la masse de la population palestinienne dans les pays voisins, notamment en Jordanie, soit en l'éliminant littéralement en vertu d'un afflux religieux qui identifiait les Palestiniens aux descendants des peuples bibliques qui habitaient la région avant la conquête juive). A cette tendance se sont associées des personnalités comme Ariel Sharon (dont les tireurs d'élite de l'Unité 101 sont entrés dans l'histoire pour leur pratique dérangeante consistant à tirer sur des paysans arabes désarmés pour les chasser de leurs terres) et Moshe Dayan, qui n'a jamais caché que de nombreux villages arabes ont été détruits et/ou rebaptisés en hébreu pour effacer l'histoire et l'identité de la Palestine avant la colonisation sioniste (pensez à la destruction d'un quartier entier de l'ancienne Jérusalem pour construire une clairière devant le soi-disant "mur des lamentations").
La tendance à éliminer le problème était en fait déjà très présente dans les élaborations théoriques des partisans du sionisme socialiste (qui a également attiré l'attention de Staline dans la croyance erronée qu'il pouvait être utilisé pour s'opposer à l'Occident au Proche-Orient). Parmi eux, Ber Borochov, qui adopte les thèses marxistes présentées dans ses écrits sur la "question juive", soutient l'idée d'un "renversement de la pyramide" à réaliser par le travail. Dans son ouvrage Bases du sionisme prolétarien (1906), il part d'une analyse de la structure sociale juive, présentée comme une pyramide inversée, avec un petit nombre de prolétaires et de paysans face à un grand nombre de petits commerçants, d'entrepreneurs et de banquiers. Dès lors, la "libération du peuple juif" est impensable sans la transformation de sa structure sociale. Et cette transformation ne pouvait se faire que par la concentration territoriale en Palestine (où, même selon Borochov, vivait un peuple sans identité) et la construction d'un "État prolétarien juif" basé sur le travail.
L'accent mis sur le travail, et en particulier sur le travail de la terre (également très présent dans les œuvres d'Aaron David Gordon/photo), a donné naissance à la rhétorique de la "terre rachetée" qui ne pouvait être cultivée que par les Juifs. Ainsi, alors que les premiers colons sionistes ont largement utilisé (et exploité) la main-d'œuvre arabe, les représentants des vagues de migration suivantes ont opté pour un changement de cap radical, empêchant les agriculteurs palestiniens de travailler la terre dont ils avaient tiré leur subsistance pendant des siècles. Concrètement, une fois les terres vendues au mouvement sioniste par des propriétaires qui, souvent, n'étaient même pas présents sur place (ils résidaient à Beyrouth, Damas ou Istanbul), elles ont été clôturées et les paysans palestiniens ont été expulsés, pour le meilleur et pour le pire. Ainsi, selon l'universitaire Arturo Marzano, "alors que le modèle de la première alya était celui d'une société fondée sur la suprématie des Juifs sur les Arabes, la seconde alya visait l'exclusion totale de ces derniers" [13]. Il va sans dire que l'équation terre juive - travail juif - produit juif n'a pas empêché les formes d'exploitation. Les sionistes ont en effet favorisé la migration en Palestine des Juifs yéménites (plus proches des Arabes) et donc susceptibles d'être discriminés, tout en conservant intact le principe de la terre rachetée évoqué plus haut. En fait, même le mythe économique du kibboutz, très présent dans l'imaginaire collectif occidental, devrait être reconsidéré pour ce que les kibboutzim ont été historiquement : des enclaves exclusives et rigidement racistes. Sans parler du mythe tout aussi irréaliste de l'efficacité économique sioniste (en réalité, l'État d'Israël est une entité très dépendante de l'aide étrangère, à tel point que dans de nombreuses études universitaires, il est inclus dans la catégorie des "États rentiers").
En même temps, pour ceux qui prétendent encore qu'il n'y a pas eu de vol réel de terres arabes, il serait utile de rappeler qu'en 1946, année de la dernière enquête, seuls 6% du territoire de la Palestine sous mandat britannique avaient été "légalement" acquis par le mouvement sioniste [14]. En outre, il convient de rappeler qui a importé en Palestine les méthodes de terrorisme dirigées contre la population civile (on pense à l'usage indiscriminé de la violence par l'Irgoun, qui plaçait ses engins sur les marchés ou dans les bureaux de poste fréquentés par les Arabes) [15]. Et il faut aussi mentionner qu'avant même le projet de partition élaboré par l'ONU, les sionistes avaient déjà préparé le plan dit "Dalet", qui prévoyait l'annexion rapide des territoires que l'ONU aurait donnés à la composante arabe.
En conclusion, il est donc clair que la solution "deux peuples, deux États" reste essentiellement non viable. Aujourd'hui, en Palestine, deux visions du monde totalement polarisées et incompatibles s'affrontent : la civilisation du profit d'un "pseudo-peuple" déraciné (produit du mélange de différents groupes ethniques) qui, en se ré-enracinant, n'a produit qu'une simple imitation des modèles occidentaux (se présentant comme une civilisation de l'esprit enracinée dans la terre et la tradition et refusant "obstinément" de s'en écarter). Le choc reste inévitable, pour la simple raison historique qu'Israël, se présentant aujourd'hui comme un appendice périphérique de l'empire occidental dirigé par les Américains, assume le poids de la frontière, c'est-à-dire de la ligne de faille entre des civilisations différentes qui se caractérise toujours par la présence latente de formes de conflit.
Notes
[1] Voir Il declino USA e l'asse islamico-confuciano, 20 septembre 2020, www.eurasia-rivista.com.
[2] Voir Gerusalemme e Resistenza, 13 mai 2021, www.eurasia-rivista.com.
[3] Voir Flood of weapons to Ukraine raises fear of arms smuggling, www.washingtonpost.com.
[4] Voir Russia's Chechen wars 1994-2000. Lesson from urban combat, www.rand.org.
[5] Voir Cisjordanie : 2023 est l'année la plus meurtrière pour les enfants palestiniens. Jusqu'à 38 mineurs tués, plus d'une fois par semaine, 18 septembre 2023, www.savethechildren.it.
[6] Madawi al-Rasheed, Storia dell'Arabia Saudita, Bompiani, Milano 2004, pp. 170-79.
[7] Sommaire C. Mutti, Introduzione a R. Coudroy, Ho vissuto la resistenza palestinese, Passaggio al Bosco, Firenze 2017.
[8] Voir Israël mobilise 300.000 soldats pour l'offensive dans la bande de Gaza, 11 octobre 2023, www.analisidifesa.it.
[9] Voir Biden, un ami de longue date d'Israël, www.timesofisrael.com.
[10] Cité dans A. Marzano, Storia dei sionismi. Lo Stato degli ebrei da Herzl ad oggi, Carocci editore, Rome 2017, p. 78.
[11] Ibidem, p. 49.
[12] A. Colla, Cent'anni di improntitudine, "Eurasia. Rivista di studi geopolitici" 1/2018.
[13] Histoire du sionisme, ivi cit. p. 71.
[14] L. Kamal, Imperial perceptions of Palestine. British influence and power in late Ottoman times, Tauris, Londra 2015, p. 68.
[15] Voir C. Shindler, The land beyond promise. Israel, Likud and the Zionist Dream, Tauris, Londres 2002, pp. 27-35.
Source : https://www.eurasia-rivista.com
Traduction : https://novaresistencia.org
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Claudio Mutti: Quelle Eurasie?
Quelle Eurasie ?
Par Claudio Mutti
Source: https://www.eurasia-rivista.com/quale-eurasia/
Un célèbre roman dystopique [1], paru dans la deuxième année de la "guerre froide", présente le scénario fantaisiste de trois superpuissances continentales gouvernées par autant de systèmes politiques totalitaires: l'Océanie, l'Estasie et l'Eurasie. Cette dernière, soumise à un régime néo-bolchévique, englobe le vaste espace territorial qui s'étend de l'Europe occidentale et méditerranéenne au détroit de Béring. Telle est l'image de l'Eurasie modelée par un informateur au service de l'Information Research Department (IRD) du Foreign Office britannique, un "policier colonial" [2] prêté à la littérature, qui s'inspirait ouvertement des schémas de la propagande antinazie et antisoviétique [3].
En réalité, le nom d'Eurasie circulait depuis longtemps dans les milieux scientifiques : utilisé par le géologue autrichien Eduard Suess (1831-1914) dans son ouvrage Das Antlitz der Erde [4], il avait été inventé par le mathématicien et géographe allemand Carl Gustav Reuschle (1812-1875) dans un Handbuch der Geographie [5] pour désigner le continent qui unit de manière indissociable l'Asie et l'Europe. En effet, le terme continent (du latin continēre, "tenir ensemble, garder ensemble") désigne bien une masse compacte de terre entourée d'eaux océaniques et maritimes, de sorte qu'il ne peut désigner ni l'Europe ni l'Asie, mais seulement l'ensemble continental dont l'Europe et l'Asie sont les éléments constitutifs.
Si, en revanche, ignorant le critère géographique sur lequel repose la notion de continent, on voulait tracer une ligne conventionnelle entre l'Europe et l'Asie, on serait contraint de prendre comme ligne de démarcation l'Oural, une chaîne de montagnes qui n'atteint même pas 2000 mètres d'altitude (le sommet le plus élevé, Narodnaja, culmine à 1895 mètres au-dessus du niveau de la mer). Il faudrait ensuite poursuivre cette ligne de partage le long de l'Oural et de la côte nord-ouest de la mer Caspienne ; mais c'est là que commenceraient les problèmes et les désaccords, car selon certains, la frontière entre les deux supposés continents européen et asiatique serait la ligne de partage des eaux du Caucase, selon d'autres, la dépression de Kuma-Manyč au nord du Caucase.
Tout cela ne fait que mettre en évidence le caractère unitaire de la réalité géographique dont font partie l'Asie et l'Europe. Et que ce caractère unitaire ne concerne pas que la géographie physique devait déjà être pensé par les Grecs, puisqu'entre le 8ème et le 7ème siècle av. J.-C. la Théogonie d'Hésiode mentionne l'Europe et l'Asie comme deux sœurs, filles d'Okéanos et de Thétis, appartenant à la "lignée sacrée des filles [θυγατέρων ἱερὸν γένος] qui sur terre / élèvent les hommes à la jeunesse, avec le Seigneur Apollon / et les Fleuves : ils tiennent ce destin de Zeus" [6] ; et Eschyle, qui avait lui aussi combattu les Perses à Marathon (et probablement aussi à Salamine), parlait de la Grèce et de la Perse - représentatives de l'Europe et de l'Asie - comme de "deux sœurs de sang de la même lignée [ϰασιγνήτα γένους ταὐτοῦ]" [7].
Mais venons-en à des temps plus récents. L'orientaliste, explorateur et historien des religions Giuseppe Tucci (1894-1984), qui a mené plusieurs expéditions archéologiques au Tibet, en Inde, en Afghanistan et en Iran, et qui a fondé en 1933 avec Giovanni Gentile l'Institut italien pour le Moyen-Orient et l'Extrême-Orient, insistait encore peu avant sa mort sur la nécessité d'une conception qui n'opposerait plus l'Asie et l'Europe, mais qui les verrait comme deux réalités complémentaires et inséparables. Il a d'ailleurs fait référence à une sorte d'unité culturelle eurasienne dans sa dernière intervention publique, une interview parue le 20 octobre 1983 dans la Stampa de Turin. Je ne parle jamais d'Europe et d'Asie, mais d'Eurasie", déclarait-il à cette occasion. Il n'y a pas un événement qui se produit en Chine ou en Inde qui ne nous influence pas, et vice versa, et il en a toujours été ainsi". Les déclarations de ce type ne sont pas rares dans l'œuvre de Tucci. En 1977, il avait qualifié de grave l'erreur commise lorsque l'Asie et l'Europe sont considérées comme deux continents distincts l'un de l'autre, car, selon lui, "il faut parler d'un seul continent, l'Eurasie: tellement uni dans ses parties qu'il n'y a pas d'événement d'importance dans l'un qui n'ait eu son reflet dans l'autre"[8]. Plus tôt encore, en 1971, à l'occasion de la commémoration de Cyrus le Grand, fondateur de l'Empire perse, Tucci avait déclaré que "l'Asie et l'Europe forment un tout unique, uni par les migrations des peuples, les vicissitudes des conquêtes, les aventures du commerce, dans une complicité historique que seuls les ignorants ou les incultes, qui pensent que le monde entier se conclut en Europe, s'obstinent à ignorer" (9).
Un autre grand savant du 20ème siècle, l'historien des religions Mircea Eliade (1907-1986), a documenté dans toute son œuvre ce qu'il appelle lui-même "l'unité fondamentale non seulement de l'Europe, mais de tout l'écoumène qui s'étend du Portugal à la Chine et de la Scandinavie à Ceylan" [10]. Au plus fort de la "guerre froide", alors qu'il résidait en exil en France, de ce côté-ci du "rideau de fer" qui le séparait de son pays d'origine, Eliade refusait de concevoir l'Europe dans les termes étroits que les défenseurs de la soi-disant "civilisation occidentale" auraient voulu lui imposer. Il a d'ailleurs rejeté avec sarcasme la conception occidentaliste, écrivant textuellement: "Il existe encore d'honnêtes Occidentaux pour qui l'Europe se termine sur le Rhin ou, tout au plus, à Vienne. Leur géographie est essentiellement sentimentale : ils sont arrivés à Vienne en voyage de noces. Plus loin, il y a un monde étranger, peut-être fascinant, mais incertain : ces puristes seraient tentés de découvrir, sous la peau du Russe, ce fameux Tartare dont ils ont entendu parler à l'école ; quant aux Balkans, c'est avec eux que commence cet océan ethnique confus d'indigènes, qui s'étend jusqu'à la Malaisie"[11].
De son étude de l'ethnographie roumaine, qui s'inscrit dans un contexte géographique qui transcende largement les Carpates et le cours du Danube, Eliade a tiré la conviction que l'Europe du Sud-Est constitue le "véritable pivot des liens stratifiés entre l'Europe méditerranéenne et l'Extrême-Orient" (12). Dans le riche patrimoine folklorique roumain, Eliade a en effet identifié plusieurs éléments qui renvoient à des thèmes mythiques et rituels présents en divers endroits du continent eurasien. Ainsi, en soumettant l'une des plus célèbres ballades folkloriques roumaines, celle de Maître Manole, à une analyse comparative, le savant a mis en lumière toute une série d'analogies qui s'entrecroisent dans une zone située entre l'Angleterre et le Japon. En effet, il constate que le thème du sacrifice humain nécessaire à l'achèvement d'une construction est non seulement attesté en Europe ("en Scandinavie et chez les Finlandais et les Estoniens, chez les Russes et les Ukrainiens, chez les Allemands, en France, en Angleterre, en Espagne" [13]), mais que son aire de diffusion comprend également la Chine, le Siam, le Japon et le Pendjab. Enfin, Eliade a montré que divers phénomènes étudiés dans ses études, comme l'alchimie ou le chamanisme, se retrouvent répartis sur une vaste zone du continent eurasiatique, parfois jusqu'à ses régions les plus éloignées.
Outre Tucci et Eliade, on peut citer un autre chercheur, Franz Altheim (1998-1986), qui a encadré les gravures du Val Camonica dans ce qu'il a appelé "le monde chevaleresque eurasien" [14] et qui, considérant les processus historiques qui ont marqué le passage de l'âge antique à l'âge médiéval, nous a invités à regarder au-delà des frontières de l'Empire romain. Rappelant explicitement la perspective historiographique de Polybe, qui embrassait l'écoumène politiquement unifié par Rome - "tout l'espace entre les piliers d'Hercule et les portes de l'Inde ou les steppes de l'Asie centrale" [15] -, Altheim a souligné la nécessité pour l'historiographie de prendre en compte l'unité substantielle du continent eurasiatique.
Il accorde une attention particulière à la Völkerwanderung des Huns, protagonistes d'une cavalcade transeurasienne qui les a conduits des rives du lac Baïkal, au nord de la Mongolie, jusqu'aux Champs catalauniques, dans le nord de la France. Si, en Asie, les Huns ont conditionné le destin de l'Empire du Milieu pendant des siècles, en Europe - souligne Altheim - ils ont ouvert la voie aux invasions et à la colonisation de toute une série de peuples apparentés: Avars, Bulgares, Kazaars, Cumans, Pechenegs, Hongrois, de sorte que - écrit le chercheur dans son livre sur Attila et les Huns - "le couronnement a été l'avancée des Mongols" [16]. À l'intérêt pour la figure d'Attila, le chef d'origine centrasiatique qui a fondé un empire en Europe, Altheim a associé son intérêt pour Alexandre le Grand, qui a amené la civilisation grecque jusqu'à l'Indus, le Syr-Darya, Assouan et le golfe d'Aden, inaugurant une nouvelle phase dans l'histoire de l'Eurasie.
Les eurasistes des années 1920
L'idée de l'Eurasie qui émerge des travaux de chercheurs tels que Giuseppe Tucci, Mircea Eliade et Franz Altheim [17] est très différente de celle qui inspire l'eurasisme ou eurasiatisme dit "classique" [18], caractérisé par une aversion radicale pour la culture européenne, identifiée comme "romano-germanique" [19].
L'eurasisme "classique" [20] est représenté par un groupe d'intellectuels russes émigrés après la défaite des armées blanches et actifs dans les années 1920, parmi lesquels il convient de citer les plus éminents : le prince Nikolaï S. Trubeckoj (1890-1938), célèbre dans le domaine linguistique pour avoir élaboré, avec les autres savants du Cercle de Prague, la "nouvelle phonologie" [21], l'historien Georgii V. Vernadskij (1887-1973), le géographe et économiste Pyotr N. Savickij (1895-1965), le musicologue Pyotr P. Suvčinskij (1892-1985) et le théologien Georgij V. Florovsky (1893-1973). Dans ce qui est considéré comme le "manifeste" du mouvement, à savoir dans le recueil d'essais intitulé Ischod k Vostoku ["Chemin vers l'Est"] et publié à Sofia en 1921 par une maison d'édition russo-bulgare [22], les eurasistes "classiques" ont exprimé l'idée fondamentale que les peuples de Russie et des régions adjacentes d'Europe et d'Asie forment une unité naturelle, car ils sont liés par des affinités historiques et culturelles. Fondée non seulement sur l'héritage byzantin, mais aussi sur la conquête mongole et donc identifiable comme "eurasienne", l'identité culturelle russe avait été niée, selon les auteurs d'Ischod k Vostoku, à la fois par les réformes de Pierre le Grand et de la classe politique qui avait ensuite gouverné la Russie, et par le courant slavophile, qu'ils accusaient de vouloir imiter l'Europe. Quant à la révolution bolchevique, s'ils l'évaluent négativement, les "eurasistes" de Sofia cherchent néanmoins à en étudier la signification dans le contexte de l'histoire russe ; Savicky, en particulier, voit dans la révolution d'Octobre un développement de la révolution bourgeoise des années 1880, mais observe d'autre part qu'elle déplace l'axe de l'histoire universelle vers l'Est.
Dans un essai de 1925 intitulé Nasledie Čingis Chana ["L'héritage de Gengis Khan"], Trubeckoj entend souligner la relation étroite entre la culture russe authentique et l'élément turco-mongol, en se référant à un événement historique spécifique: l'unification de l'espace eurasien par Gengis Khan et ses successeurs. L'Eurasie", écrit Trubeckoj, "constitue un ensemble unitaire en termes géographiques et anthropologiques. (...). Par conséquent, en vertu de sa nature même, elle est historiquement destinée à constituer une entité étatique unique. Dès le début, l'unification de l'Eurasie s'est avérée historiquement inévitable, et la géographie elle-même a indiqué les moyens de sa réalisation" [23].
Il est évident que par le nom d'Eurasie, Trubeckoj et les autres "eurasistes" des années 1920 n'entendaient pas, comme l'aurait exigé le contenu sémantique du terme, le grand continent situé entre les océans Atlantique et Pacifique et entre les océans Arctique et Indien, mais se référaient à un grand espace intermédiaire entre l'Europe et l'Asie, distinct à la fois de l'Europe et de l'Asie. Pour eux, l'Asie était l'ensemble des régions périphériques orientales, sud-orientales et méridionales du grand continent : le Japon, la Chine, l'Indochine, l'Inde, l'Iran et toute l'Asie mineure. Quant à l'Europe, elle coïncidait avec le "monde romano-germanique", se réduisant essentiellement à l'Europe occidentale et centrale, tandis que ce qu'ils appelaient habituellement "l'Europe orientale", jusqu'à l'Oural, était pour eux une partie de l'Eurasie. D'autre part, ils considéraient que la division de la Russie en une partie européenne et une partie asiatique était erronée et trompeuse. Dans l'essai intitulé Povorot k Vostoku ["Tournez-vous vers l'Est"], Pyotr Savicky est explicite : "La Russie n'est pas seulement l'Ouest, mais aussi l'Est, pas seulement l'Europe, mais aussi l'Asie ; en fait, elle n'est pas l'Europe, mais l'Eurasie" [24]. En substance, pour les auteurs du "manifeste" de 1921, l'Eurasie était identifiée à l'Empire russe, plus ou moins le même grand espace historiquement délimité par les frontières de l'Union des républiques socialistes soviétiques.
L'historien, ethnologue et anthropologue Lev N. Gumilëv (1912-1992) [25], dont les travaux [26] ont réévalué la contribution des peuples turcs, mongols et tatars à la naissance de la Russie, en reconnaissant le caractère multiethnique et la multiplicité des racines culturelles de cette dernière, s'apparente dans une certaine mesure aux "eurasianistes" des années 1920. Gumilëv a également identifié l'Eurasie à la zone géographique de l'Empire russe et de l'Union soviétique. Divisée du nord au sud en quatre ceintures horizontales caractérisées respectivement par la toundra sans végétation, la taïga forestière, la steppe et enfin le désert, cette aire géographique se situe entre deux ceintures climatiques, la séparant d'une part du climat européen plus doux et, d'autre part, du climat de mousson typique des zones périphériques de l'Asie. Une telle conformation, selon Gumilëv, a conduit à la formation d'une civilisation autonome fortement distincte des autres qui l'entouraient.
Le néo-eurasisme
D'une refonte de l'eurasisme dit "classique", enrichie des apports de la géopolitique et d'éléments de la pensée traditionaliste (René Guénon, Julius Evola, etc.), le "néo-eurasianisme" est né en Russie à la fin des années 1980. Son principal théoricien et représentant est Aleksandr G. Douguine (1962-), fondateur du Mouvement eurasien international (Meždunarodnoe Evrazijskoe Dviženie) et, au fil des ans, collaborateur ou partisan de différents sujets politiques: d'abord du parti communiste de Gennadij Zjuganov, puis du parti national bolchevique d'Eduard Limonov, ensuite du parti libéral-démocrate de Vladimir Žirinovskij et enfin du parti Russie unie (Edinaja Rossija) de Vladimir Poutine.
La vision de Douguine diffère de l'eurasisme "classique", car à l'incompatibilité de la Russie avec l'Europe "romano-germanique", il substitue (du moins dans la première phase de sa pensée) l'antithèse radicale entre les intérêts continentaux de l'ensemble de la masse eurasienne et l'Occident hégémonisé par les États-Unis. L'Europe, le monde musulman, la Chine et le Japon ne sont plus considérés comme des adversaires irréductibles entourant la Russie, mais plutôt comme ses alliés potentiels, au nom de l'opposition de type schmittien entre puissances terrestres et maritimes.
L'Eurasie, qui de Trubeckoj à Gumilëv avait été identifiée à l'espace correspondant d'abord à la Russie impériale puis à l'Union soviétique, n'a pas, dans le néo-eurasisme de Douguine, un profil univoque et défini. Parfois, en effet, Douguine appelle l'Eurasie le continent tout entier ; parfois, il affirme que "ni l'idée eurasienne ni l'Eurasie en tant que concept ne correspondent strictement aux limites géographiques du continent eurasien" [27] ; parfois encore, il considère l'Eurasie et l'Europe comme deux civilisations distinctes [28].
Dans la perspective géopolitique de Douguine, qu'il a largement exposée dans le premier numéro d'Eurasia [29], l'ancien continent, c'est-à-dire la masse terrestre de l'hémisphère oriental, est divisé en trois grandes "ceintures verticales", qui s'étendent du nord au sud, chacune d'entre elles étant constituée de plusieurs "grands espaces". La première de ces "ceintures" est l'Eurafrique, formée par l'Europe, le grand espace arabe et l'Afrique transsaharienne. La deuxième "ceinture" est la zone Russie-Asie centrale, constituée de trois grands espaces qui se superposent parfois : le premier est la Fédération de Russie avec les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale, le deuxième est le grand espace de l'Islam continental (Turquie, Iran, Afghanistan, Pakistan), le troisième grand espace est l'Inde. Enfin, la troisième "ceinture verticale" est la zone Pacifique, condominium de deux grands espaces (Chine et Japon) qui comprend également l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines et l'Australie.
Cette subdivision constitue une reprise des Panideen de Karl Haushofer (1869-1946), qui avait théorisé un hémisphère oriental géopolitiquement subdivisé en un espace eurafricain, un espace panafricain s'étendant jusqu'à l'océan Indien mais sans débouché sur le Pacifique, et enfin un espace extrême-oriental comprenant le Japon, la Chine, l'Asie du Sud-Est et l'Indonésie [30]. Au schéma haushoferien, Douguine a apporté quelques changements requis par la situation internationale actuelle, en assignant le Proche-Orient et la Sibérie jusqu'à Vladivostok à la deuxième ceinture (la zone Russie-Asie centrale).
La perspective géopolitique "verticale" théorisée par Douguine a fait l'objet, dans les pages d'"Eurasia", de remarques critiques de Carlo Terracciano (1948-2005) [31]. L'Eurasie, observait Terracciano, "est un continent "horizontal", par opposition à l'Amérique, qui est un continent "vertical"" [32]; en effet, toute la masse continentale de notre hémisphère, l'hémisphère oriental du globe, est constituée d'unités homogènes disposées horizontalement. Traduisant cette vision géographique en termes géopolitiques, Terracciano envisage "l'intégration de la grande plaine septentrionale de l'Eurasie de la Manche au détroit de Béring" [33]. Cette première bande horizontale est flanquée, par bandes horizontales successives, des autres unités géopolitiques de l'Eurasie et de l'Afrique : le grand espace arabe de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient, le grand espace transsaharien, le grand espace islamique entre le Caucase et l'Indus, etc. Dans une telle perspective, il est naturel que l'Europe s'intègre dans une sphère de coopération économique, politique et militaire avec la Russie, faute de quoi, écrit Terracciano, l'Europe sera utilisée par les Américains "comme un fusil pointé sur Moscou" [34]. Pour sa part, la Russie ne peut se passer de l'Europe, au contraire, elle en a besoin. Du point de vue russe, "la seule sécurité pour les siècles à venir ne peut être représentée que par le contrôle, sous quelque forme que ce soit, des côtes du nord de la masse continentale eurasienne, ces côtes qui bordent les deux principaux océans du monde, l'Atlantique et le Pacifique" [35]. La nécessité de l'intégration géopolitique de l'Europe et de la Russie impose aux Européens comme aux Russes la révision définitive de certaines oppositions, à commencer par l'"opposition "raciale" entre Euro-Allemands et Slaves" [36]. Mais les Russes doivent aussi éliminer les résidus de cette europhobie qui, née du juste besoin de revaloriser leur composante turco-tatare, les a parfois conduits à opposer radicalement la Russie à l'Europe germanique et latine. Par conséquent, "si l'on peut et doit encore parler d'Occident et d'Orient, la ligne de démarcation doit être placée entre les deux hémisphères, entre les deux masses continentales séparées par les grands océans" [37], de sorte que le véritable Occident, la terre du couchant, se révélera être l'Amérique, tandis que l'Orient, la terre de la lumière, coïncidera avec l'ancien Continent.
Selon la perspective géopolitique qui caractérisait la pensée de Douguine jusqu'en 2016, l'Eurasie - l'ensemble du continent eurasiatique - est l'objet de l'agression des États-Unis d'Amérique, qui sont poussés à la conquête du Heartland et donc de la puissance mondiale par leur propre nature thalassocratique (et pas simplement par l'orientation idéologique d'une partie de leur classe politique). Mais au moment de la campagne électorale de Donald Trump et de son élection à la présidence des États-Unis, la pensée de Douguine subit un changement radical : adoptant un critère plus idéologique que géopolitique et désignant l'"ennemi principal" non plus dans la puissance nord-américaine mais dans la faction libérale et mondialiste, Douguine salue l'élection de Trump avec un enthousiasme fervent et écrit textuellement: "Pour moi, il est évident que la victoire de Trump a marqué l'effondrement du paradigme politique mondial et, simultanément, le début d'un nouveau cycle historique (...). À l'ère de Trump, l'antiaméricanisme est synonyme de mondialisation (...). En d'autres termes, dans le contexte politique actuel, l'antiaméricanisme devient partie intégrante de la rhétorique de l'élite libérale elle-même, pour qui l'avènement de Trump a été un véritable coup dur". Pour les opposants à Trump, le 20 janvier 2017 était la 'fin de l'histoire', alors que pour nous, il représentait une passerelle vers de nouvelles opportunités et options" [38]. Trois ans plus tard, le 3 janvier 2020, le jour même où Trump revendiquait fièrement l'assassinat du général iranien Qasem Soleimani, Douguine lui a souhaité - dans un message posté sur Facebook - quatre années supplémentaires en tant que président: "Four more years". En 2021, Douguine réitère sa position pro-Trump dans un Manifeste du Grand Réveil [39], dans lequel il affirme que le Grand Réveil " vient des États-Unis, de cette civilisation dans laquelle le crépuscule du libéralisme est plus intense que partout ailleurs" [40], ne manquant toutefois pas de reconnaître le " rôle important joué dans ce processus par l'agit-prop américain d'orientation conservatrice Steve Bannon" [41]. La conclusion est que "notre lutte n'est plus contre l'Amérique. L'Amérique que nous avons connue n'existe plus. La division de la société américaine est désormais irréversible. Nous sommes partout dans la même situation, aux États-Unis et à l'extérieur. La même bataille se joue à l'échelle mondiale" [42].
"L'Empire européen est, par postulat, eurasien"
Dans la perspective "horizontale" de Carlo Terracciano, l'influence de la pensée de Jean Thiriart (1922-1992) est évidente, qui en est venu à théoriser, après une longue élaboration, la fusion politique de l'Europe et de la Russie en une seule république impériale. En 1964, dans une Europe divisée entre deux blocs, Thiriart avait publié dans les principales langues européennes un livre intitulé Un empire de 400 millions d'hommes : l'Europe, dans lequel il affirmait la nécessité historique de construire une Europe unitaire, indépendante à la fois de Washington et de Moscou. Dans le cadre d'une géopolitique et d'une civilisation communes, écrit-il, l'Europe unitaire et communautaire s'étend de Brest à Bucarest. (...) Aux 414 millions d'Européens s'opposent les 180 millions d'habitants des États-Unis et les 210 millions d'habitants de l'URSS" [43].
Conçu comme une troisième force souveraine et armée, l'"empire de 400 millions d'hommes" imaginé par Thiriart devra établir une relation de coexistence avec l'URSS basée sur des conditions précises: "La coexistence pacifique avec l'URSS ne sera possible qu'après que toutes nos provinces orientales auront recouvré leur indépendance. La coexistence pacifique avec l'URSS commencera le jour où l'URSS reviendra à l'intérieur des frontières de 1938. Mais pas avant : toute forme de coexistence qui impliquerait la division de l'Europe n'est qu'une supercherie" [44]. Selon Thiriart, la coexistence pacifique entre l'Europe unifiée et l'URSS trouverait son développement logique dans "un axe Brest-Vladivostok. (...) Si l'URSS veut garder la Sibérie, elle doit faire la paix avec l'Europe, avec l'Europe de Brest à Bucarest, je le répète. L'URSS n'a pas, et aura de moins en moins, la force de conserver Varsovie et Budapest d'une part, Tchita et Khabarovsk d'autre part. Elle devra choisir, sous peine de tout perdre. (...) L'acier produit dans la Ruhr pourrait bien servir à défendre Vladivostok" [45]. L'axe Brest-Vladivostok théorisé par Thiriart à l'époque semble avoir davantage le sens d'un accord visant à définir les sphères d'influence respectives de l'Europe unie et de l'URSS, puisque "dans la première moitié des années 1960, Thiriart raisonne encore en termes de géopolitique "verticale", ce qui l'amène à penser selon une logique plus "eurafricaine" qu'"eurasienne", c'est-à-dire à esquisser une extension de l'Europe du Nord au Sud et non d'Est en Ouest.
Le scénario esquissé en 1964 a été développé par Thiriart au cours des années suivantes, de sorte qu'en 1982, il pouvait le définir ainsi : "Nous ne devons plus raisonner ou spéculer en termes de conflit entre l'URSS et nous, mais en termes de rapprochement puis d'unification. (...) nous devons aider l'URSS à se compléter dans la grande dimension continentale. Cela triplera la population soviétique qui, de ce fait, ne pourra plus être une puissance à dominante "russe". (...) C'est la physique de l'histoire qui obligera l'URSS à chercher des rivages sûrs : Reykjavik, Dublin, Cadix, Casablanca. Au-delà de ces limites, l'URSS ne sera jamais en sécurité et devra vivre dans une préparation militaire incessante. Et coûteux" [47]. La vision géopolitique de Thiriart est alors devenue ouvertement eurasienne : "L'empire euro-soviétique", écrit-il en 1987, "s'inscrit dans la dimension eurasienne" [48]. Ce concept a été réitéré dans le long discours qu'il a prononcé à Moscou trois mois avant sa mort : "L'Empire européen", a-t-il déclaré à cette occasion, "est, par postulat, eurasien" (49).
L'idée d'un "Empire euro-soviétique" a été exposée par Thiriart dans un livre écrit en 1984 et publié à titre posthume. En 1984, l'auteur écrivait : "L'histoire donne aux Soviétiques l'héritage, le rôle, le destin qui avait été brièvement attribué au [Troisième] Reich : l'URSS est la principale puissance continentale en Europe, c'est le cœur de la géopolitique. Mon discours s'adresse aux chefs militaires de ce magnifique instrument qu'est l'armée soviétique, un instrument qui manque d'une grande cause" [50]. Partant du constat que dans la mosaïque européenne composée de pays satellites des Etats-Unis ou de l'URSS, le seul Etat véritablement indépendant, souverain et militairement fort était l'Etat soviétique, Thiriart assignait à l'URSS un rôle analogue à celui joué par le Royaume de Sardaigne dans le processus d'unification italienne ou par le Royaume de Prusse dans le monde allemand; ou, pour citer un autre parallèle historique proposé par Thiriart lui-même, par le Royaume de Macédoine dans la Grèce du 4ème siècle av. J.C.: "La situation de la Grèce en 350 av. J.C., divisée en cités-états rivales et partagée entre les deux puissances de l'époque, la Perse et la Macédoine, présente une analogie évidente avec la situation de l'Europe occidentale actuelle, divisée en petits États territoriaux faibles (Italie, France, Angleterre, Allemagne fédérale) soumis aux deux superpuissances" [51]. Par conséquent, de même qu'il existait un parti macédonien à Athènes, il aurait été opportun de créer en Europe occidentale un parti révolutionnaire collaborant avec l'Union soviétique qui, en plus de se libérer des entraves idéologiques d'un dogmatisme marxiste handicapant, aurait dû éviter toute tentation d'établir une hégémonie russe sur l'Europe, faute de quoi son entreprise aurait inévitablement échoué, tout comme avait échoué la tentative de Napoléon d'établir une hégémonie française sur le continent. Il ne s'agit pas, précise Thiriart, de préférer un protectorat russe à un protectorat américain. Non. Il s'agit de faire découvrir aux Soviétiques, qui l'ignorent probablement, le rôle qu'ils pourraient jouer: s'élargir en s'identifiant à l'ensemble de l'Europe. Tout comme la Prusse, en s'élargissant, est devenue l'Empire allemand. L'URSS est la dernière puissance européenne indépendante dotée d'une force militaire significative. Elle manque d'intelligence historique" [52].
L'échiquier eurasien
L'échiquier eurasien est le titre du deuxième chapitre d'un livre écrit en 1997 par Zbigniew Brzezinski (1928-2017) [53], qui fut conseiller à la sécurité nationale de 1977 à 1981, sous la présidence de Jimmy Carter. S'inspirant des thèses de Sir Halford Mackinder (1861-1947), dont il ne manque pas de citer la célèbre formule [54], Brzezinski explique aux milieux de l'impérialisme nord-américain la nécessité d'adopter une "géostratégie pour l'Eurasie" [55], estimant indispensable que les Etats-Unis, s'ils veulent dominer le monde, exercent leur contrôle sur le continent eurasiatique. "Pour l'Amérique, écrit-il, l'Eurasie est le principal butin géopolitique. Pendant un demi-millénaire, les affaires mondiales ont été dominées par les puissances eurasiennes (...) Aujourd'hui, une puissance non eurasienne domine l'Eurasie, et la primauté mondiale de l'Amérique dépend directement de la durée et de l'efficacité de sa prépondérance sur le continent eurasien" [56]. Brzezinski attire l'attention sur un fait : "L'Eurasie est le plus grand continent du globe et est géopolitiquement axiale" [57], de sorte qu'une puissance capable de la dominer contrôlerait deux des trois régions les plus avancées et économiquement productives du monde. D'autre part, "un simple coup d'œil sur la carte montre également que le contrôle de l'Eurasie impliquerait presque automatiquement la subordination de l'Afrique, ce qui rendrait l'hémisphère occidental et l'Océanie géopolitiquement périphériques par rapport au continent central du monde" [58]. En outre, "l'Eurasie abrite également les États les plus dynamiques et les plus affirmés sur le plan politique. Après les États-Unis, les six plus grandes économies et les six plus grands acheteurs d'armes se trouvent en Eurasie. Les deux pays les plus peuplés qui aspirent à l'hégémonie régionale et à l'influence mondiale sont eurasiens. Tous les adversaires politiques et/ou économiques potentiels de la primauté américaine sont eurasiens. Au total, la puissance de l'Eurasie dépasse de loin celle de l'Amérique. Heureusement pour l'Amérique, l'Eurasie est trop grande pour être politiquement unie. L'Eurasie est donc l'échiquier sur lequel la lutte pour la primauté mondiale continue de se dérouler" [59].
Pour donner une idée de "cet immense échiquier eurasien aux formes étranges qui s'étend de Lisbonne à Vladivostok" [60], sur lequel se joue "le grand jeu", Brzezinski insère une carte du continent divisé en quatre grands espaces, qu'il nomme respectivement Espace médian (correspondant approximativement à la Fédération de Russie et aux territoires adjacents d'Asie centrale), Ouest (Europe), Sud (Proche et Moyen-Orient), et Est (Extrême-Orient et Asie du Sud-Est). "Si l'espace médian, écrit Brzezinski, peut être attiré de plus en plus dans l'orbite expansive de l'Occident (où l'Amérique est prépondérante), si la région méridionale n'est pas soumise à la domination d'un seul acteur et si l'Extrême-Orient n'est pas unifié de manière à provoquer l'expulsion de l'Amérique des bases qu'elle maintient en dehors de son territoire, alors on peut dire que l'Amérique l'emporte. Mais si l'espace moyen rejette l'Occident, devient une entité affirmée et prend le contrôle du Sud ou établit une alliance avec le principal acteur oriental [la Chine, ndlr], on peut dire que l'Amérique l'emporte. Il en irait de même si les deux grands acteurs d'Extrême-Orient [la Chine et le Japon, ndlr] s'unissaient d'une manière ou d'une autre" [61].
La "géostratégie pour l'Eurasie" élaborée par Brzezinski identifie l'Europe comme le principal moyen pour les États-Unis de projeter leur puissance sur le continent eurasien. Selon la définition brutalement réaliste utilisée par l'ancien conseiller de Carter, l'Europe est la "tête de pont géopolitique fondamentale de l'Amérique sur le continent eurasien" [62] ; en outre, il s'agit d'une "tête de pont démocratique" [63] puisque "les mêmes valeurs" [64] qui ont été exportées de l'Amérique vers l'Europe en 1945 et 1989 ont fait de cette dernière "l'allié naturel [sic !] de l'Amérique" [65]. Par conséquent, Brzezinski nous assure que l'élargissement de l'Union européenne, politiquement non pertinente et militairement soumise, ne devrait pas inquiéter outre mesure la Maison Blanche, au contraire: "Une Europe plus large élargira le rayon de l'influence américaine (...) sans créer en même temps une Europe politiquement si intégrée qu'elle puisse immédiatement défier les États-Unis ailleurs dans des affaires géopolitiques de grande importance pour l'Amérique, en particulier au Moyen-Orient" [66].
En ce qui concerne le rôle géopolitique de la Russie, le grand pays au centre de la masse continentale eurasienne, Brzezinski se réfère aux éventualités envisagées par les analystes à la fin des années 1990. De toutes les théories formulées à l'époque, celle qui a été pratiquement réalisée était que la Russie, tôt ou tard, formerait un ensemble eurasien avec l'Iran et la Chine : "la puissance islamique la plus militante du monde et la puissance asiatique la plus peuplée et la plus forte" [67].
NOTES:
[1] George Orwell, Nineteen Eighty-Four, Secker & Warburg, London 1949.
[2] Roderigo Di Castiglia (pseudonimo di Palmiro Togliatti), Hanno perduto la speranza, “Rinascita”, anno VI, n° 11-12, novembre-dicembre 1950.
[3] Giulio Meotti, Ecco perché ho scritto 1984, “Il Foglio” (versione digitale), 26 agosto 2013.
[4] Eduard Suess, Das Antlitz der Erde, 3 vol., F. Tempsky, Prag-Wien-Leipzig 1885-1909.
[5] Carl Gustav Reuschle, Handbuch der Geographie oder Neueste Erdbeschreibung mit besonderer Rücksicht auf Statistik, Topographie und Geschichte, Schweizerbart, Stuttgart 1859.
[6] Esiodo, Teogonia, 346-348.
[7] Eschilo, Persiani, 185-186.
[8] Raniero Gnoli, Ricordo di Giuseppe Tucci, ISIAO, Roma 1985, p. 9.
[9] Giuseppe Tucci, Ciro il Grande. Discorso commemorativo tenuto in Campidoglio il 25 maggio 1971, ISIAO, Roma 1971, p. 14.
[10] Mircea Eliade, L’épreuve du labyrinthe. Entretiens avec Claude-Henri Rocquet, Pierre Belfond, Paris 1978, p. 70.
[11] Mircea Eliade, L’Europe et les rideaux, “Comprendre”, 3, 1951, p. 115.
[12] Roberto Scagno, Mircea Eliade: un Ulisse romeno tra Oriente e Occidente, in: AA. VV., Confronto con Mircea Eliade, Jaca Book, Milano 1998, p. 21.
[13] Mircea Eliade, Struttura e funzione dei miti, in Spezzare il tetto della casa, Jaca Book, Milano 1988, pp. 74-75.
[14] Franz Altheim, Storia della religione romana, Settimo Sigillo, Roma 1996, p. 30.
[15] Franz Altheim, Attila et les Huns, Payot, Paris 1952, p. 5.
[16] Franz Altheim, Attila et les Huns, cit., p. 225.
[17] Onpourrait ajouter quelques autres figures exemplaires: cfr. C. Mutti, Esploratori del Continente. L’unità dell’Eurasia nello specchio della filosofia, dell’orientalistica e della storia delle religioni, Effepi, Genova 2011.
[18] Eurasisme ou eurasiatisme? Eurasiste ou eurasiatiste? Il est vrai que les termes eurasisme et eurasiste (sont) désormais entrés dans l'usage commun" (Aldo Ferrari, La Foresta e la Steppa. Il mito dell’Eurasia nella cultura russa, Libri Scheiwiller, Milano 2003, p. 197, n. 89). Toutefois, si nous nous basons sur un critère analogique et sinous retenons comme préférable les formes eurasiatisme et eurasiatiste puisque il existe des termes similaires comme le montrent les exemples d'européisme, d'africanisme, d'américanisme, etc., ainsi que les adjectifs correspondants formés par l'ajout des suffixes -isme, -iste (pour les adjectifs) et non au substantif. Autrement nous aurions "europiste", "afriquiste", "amériquiste".
[19] "La cultrure européenne (...) est la résultante de l'histoire d'un groupe ethnique déterminé. Les tribus germaniques et celtiques, ayant subi en diverses mesures l'influence de la culture romaine et s'étant fortement mélangées entre elles, ont, au départ d'éléments propres à leurs cultures nationales et d'éléments issus de la culture romaine, créé un mode particulier de vie commune. En vertu des conditions ethnographiques et géographiques communes, ils ont vécu pendant longtremps des formes de vie commune et dans leurs coutumes et dans leurs histoire, grâce à des rapports réciproques continus, les éléments communs se sont avérés tellement pertinents que le sentiments d'unité romano-germanique est pour toujours présents, inconsciemment, en eux" (Nikolaj Trubeckoj, L’Europa e l’umanità, Einaudi, Torino 1982, p. 12).
[20] Pour accéder à un panorama de la pensée eurasiatiste "classique", outre l'étude déjà citée d'Aldo Ferrari, La Foresta e la Steppa, on consultera Otto Böss, La dottrina eurasiatica. Contributi per una storia del pensiero russo nel XX secolo, Società Editrice Barbarossa, Cusano Milanino, s.d.
[21] Nicolas S. Troubetzkoy, Principes de Phonologie traduits par J. Cantineau, Paris 1949.
[22] AA. VV., Ischod k Vostoku. Predčuvstrija i sverženija. Utverždenie evrazijcev, Rossijsko-Bolgarskoe izdatel’stvo, Sofija 1921.
[23] Nikolaj Sergeevič Trubeckoj, L’eredità di Gengis Khan, Società Editrice Barbarossa, Milano 2005, p. 24.
[24] Pëtr Savickij, Povorot k Vostoku, in AA. VV., Ischod k Vostoku, cit., pp. 1-13.
[25] Martino Conserva – Vadim Levant, Lev Nikolaevič Gumilëv, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2005; Luigi Zuccaro, La geofilosofia con Lev Gumilëv, Anteo, Cavriago 2022.
[26] In italiano: Lev Gumilëv, Gli Unni. Un impero di nomadi antagonista dell’antica Cina, Einaudi 1972.
[27] Aleksandr Dugin, L’idea eurasiatista, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, 1/2004, p. 9.
[28] Alain De Benoist – Aleksandr Dugin, Eurasia. Vladimir Putin e la grande politica, Controcorrente, Napoli 2014, p. 100.
[29] Aleksandr Dugin, L’idea eurasiatista, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, cit., pp. 7-23.
[30] Cfr. Karl Haushofer, Il blocco continentale. Mitteleuropa-Eurasia-Giappone, Anteo, Cavriago 2023.
[31] Claudio Mutti, Carlo Terracciano redattore di Eurasia, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, 1/2021, pp. 19-24.
[32] Carlo Terracciano, Europa-Russia-Eurasia: una geopolitica “orizzontale”, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, 2/2005, p. 181.
[33] Carlo Terracciano, Europa-Russia-Eurasia: una geopolitica “orizzontale”, cit., p. 191.
[34] Carlo Terracciano, Europa-Russia-Eurasia: una geopolitica “orizzontale”, cit., p. 184.
[35] Carlo Terracciano, Europa-Russia-Eurasia: una geopolitica “orizzontale”, cit., p. 184.
[36] Carlo Terracciano, Europa-Russia-Eurasia: una geopolitica “orizzontale”, cit., p. 186.
[37] Carlo Terracciano, Europa-Russia-Eurasia: una geopolitica “orizzontale”, cit., p. 190.
[38] “For me it is obvious that Trump’s victory marked the collapse of the global political paradigm, and simultaneously the beginning of a new historical cycle. (…) in the ‘Age of Trump’ anti-Americanism is already synonymous with globalization (…) In other words, anti-Americanism in the current political context is becoming an integral part of the rhetoric of the very same liberal elite for whom the arrival of Trump was a real blow. For the opponents of Trump, January 20 was the ‘end of history’, while for us it represented a window for new opportunities and options” (“Les Amis d’Alain de Benoist”, 28 marzo 2017, alaindebenoist.com). Pour une analyse de l'erreur d'évaluation commise par Douguine quant au phénomène trumpiste, cfr. Daniele Perra, La visione strategica di Aleksandr Dugin, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, 1/2020, pp. 19-26.
[39] Alexandre Douguine, Contre le Great Reset. Le Manifeste du Grand Réveil, Ars Magna, 2021. Ed. it.: Aleksandr Dugin, Contro il Grande Reset. Manifesto del Grande Risveglio, AGA Editrice, Cusano Milanino 2022.
[40] Alexandre Douguine, Contre le Great Reset. Le Manifeste du Grand Réveil, cit., p. 47. Sulla rinnovata fortuna del tema evangelico del “Grande Risveglio”, cfr. Claudio Mutti, Le sètte dell’Occidente, “Eurasia. Rivista di studi geopolitici”, 2/2021, pp. 9-17.
[41] Alexandre Douguine, Contre le Great Reset. Le Manifeste du Grand Réveil, cit., p. 37. Sur le rôle de Steve Bannon, cfr. Claudio Mutti, Sovranisti a sovranità limitata, in AA. VV., Inganno Bannon, Cinabro Edizioni, Roma 2019, pp. 83-102.
[42] “Our fight is no more against America. America we knew doesn’t exists anymore. The split of American society is henceforth irreversible. We are in same situation everywhere – inside of US and outside. So the same combat on global scale” (Alexander Dugin, Great Awakening: the future starts now, “Katehon”, 9 gennaio 2021, katehon.com).
[43] Jean Thiriart, Un impero di 400 milioni di uomini: l’Europa, Volpe, Roma 1965., pp. 17-18.
[44] Jean Thiriart, Un impero di 400 milioni di uomini: l’Europa, cit., p. 21.
[45] Jean Thiriart, Un impero di 400 milioni di uomini: l’Europa, cit., pp. 26-29.
[46] Lorenzo Disogra, L’Europa come rivoluzione. Pensiero e azione di Jean Thiriart, Prefazione di Franco Cardini, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2020, p. 30.
[47] Jean Thiriart, Entretien accordé à Bernardo Gil Mugurza [rectius: Mugarza] (1982), in: AA. VV., Le prophète de la grande Europe, Jean Thiriart, Ars Magna 2018, p. 349.
[48] Jean Thiriart, La Turquie, la Méditerranée et l’Europe, “Conscience européenne”, n. 18, luglio 1987.
[49] L'essai L’Europe jusqu’à Vladivostok, diffusé en sa tradution russe par le périodique “Den’” a été publié en français dans le n°9 de “Nationalisme et République” en septembre 1992, est une reprise dela conférence de presse que tint Jean Thiriart à Moscou le 18 août dela même année. La traduction italienne est parue dans Eurasia: la première partie dans le n°4/2013 (pp. 177-183), la seconde partie dans le n°4/2017 (pp. 131-145).
[50] Jean Thiriart, L’Impero Euro-sovietico da Vladivostok a Dublino, Edizioni all’insegna del Veltro, Parma 2018, p. 204.
[51] Jean Thiriart, L’Impero Euro-sovietico da Vladivostok a Dublino, cit., p. 190.
[52] Jean Thiriart, L’Impero Euro-sovietico da Vladivostok a Dublino, cit., p. 191.
[53] Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard. American Primacy and Its Geostrategic Imperatives, Basic Books, New York 1997. Ed. it.: La grande scacchiera, Longanesi, Milano 1998.
[54] “Who rules East Europe commands the Heartland; Who rules the Heartland commands the World-Island; Who rules the World-Island commands the world” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 38).
[55] “A geostrategy for Eurasia” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 197).
[56] “For America, the chief geopolitical prize is Eurasia. For half a millennium, world affairs were dominated by Eurasian powers (…) Now a non-Eurasian power is preeminent in Eurasia – and America’s global primacy is directly dependent on how long and how effectively its preponderance on the Eurasian continent is sustained” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 30).
[57] “Eurasia is the globe‘s largest continent and is geopolitically axial” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 31).
[58] “A mere glance at the map also suggests that control over Eurasia would almost automatically entail Africa’s subordination, rendering the Western Hemisphere and Oceania geopolitically peripheral to the world’s central continent” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 31).
[59] “Eurasia is also the location of most of the world’s politically assertive and dynamic states. After the United States, the next six largest economies and the next six biggest spenders on military weaponry are located in Eurasia. The world’s two most populous aspirants to regional hegemony and global influence are Eurasian. All of the potential political and/or economic challengers to American primacy are Eurasian. Cumulatively, Eurasia’s power vastly overshadows America’s. Fortunately for America, Eurasia is too big to be politically one. Eurasia is thus the chessboard on which the struggle for global primacy continues to be played” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 31).
[60] “This huge, oddly shaped Eurasian chessboard – extending from Lisbon to Vladivostok” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 35).
[61] “If the middle space can be drawn increasingly into the expanding orbit of the West (where America preponderates), if the southern region is not subjected to domination by a single player, and if the East is not unified in a manner that prompts the expulsion of America from its offshore bases, America can then be said to prevail. But if the middle space rebuffs the West, becomes an assertive single entity, and either gains control over the South or forms an alliance with the major Eastern actor, then America’s primacy in Eurasia shrinks dramatically. The same would be the case if the two major Eastern players [Cina e Giappone] were somehow to unite” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 35).
[62] “America’s essential geopolitical bridgehead in Eurasian continent” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 59).
[63] “The Democratic Bridgehead” est le titre du troisième chapitre de The Grand Chessboard, cit., p. 57.
[64] “the same values” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 59).
[65] “America’s natural ally” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 57).
[66] “A larger Europe will expand the range of American influence (…) without simultaneously creating a Europe politically so integrated that it could soon challenge the United States on geopolitical matters of high importance to America elsewhere, particularly in the Middle East” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 199).
[67] “the world’s most militant Islamic power, and the world’s most populated and powerful Asian power” (Zbigniew Brzezinski, The Grand Chessboard, cit., p. 116).
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L'ethnocratie israélienne et la crédibilité inexistante de l'Occident
L'ethnocratie israélienne et la crédibilité inexistante de l'Occident
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2023/10/19/israelin-etnokratia-ja-lannen-olematon-uskottavuus/
"Le soutien de l'Occident à l'attaque d'Israël contre Gaza a empoisonné les efforts visant à parvenir à un accord avec les principaux pays émergents pour condamner la guerre de la Russie contre l'Ukraine", se plaignent des fonctionnaires et diplomates occidentaux dans le Financial Times.
Selon eux, l'escalade du conflit israélo-palestinien a exposé les États-Unis, l'UE et leurs alliés à des accusations d'hypocrisie et a réduit à néant des mois de travail visant à faire de Moscou un paria mondial pour avoir violé le droit international.
L'Occident a été accusé à juste titre de "ne pas avoir défendu les intérêts de 2,3 millions de Palestiniens, de s'être empressé de condamner l'attaque du Hamas et de soutenir Israël".
Le large soutien des États-Unis et d'autres puissances occidentales à Israël leur aliène une grande partie du Sud, ce qui nuit également aux efforts déployés par l'Occident pour obtenir le soutien du reste du monde à l'égard de l'Ukraine.
"Ce que nous avons dit à propos de l'Ukraine doit s'appliquer à Gaza. Sinon, nous perdons toute crédibilité", a ajouté le haut diplomate du G7. "Les Brésiliens, les Sud-Africains, les Indonésiens: pourquoi devraient-ils croire ce que nous disons sur les droits de l'homme ?".
Le reste du monde est conscient que les paroles et les actes de l'Occident ne concordent pas toujours. Par exemple, de nombreux Arabes estiment que les États-Unis, la Grande-Bretagne et l'Europe n'ont jamais tenté de demander des comptes à Israël pour le traitement qu'il réserve aux Palestiniens, ni accordé suffisamment d'attention aux conflits brutaux qui sévissent au Yémen et en Libye.
Les représailles d'Israël et la coupure de l'eau, de l'électricité, de la nourriture, des médicaments et de l'accès à Internet à Gaza ont suscité l'opposition des pays pro-palestiniens. Cette opposition est liée à l'hypocrisie de l'Occident, où les règles de "l'ordre fondé sur des règles" ne sont pas les mêmes pour tout le monde.
Les États arabes, notamment la Jordanie et l'Égypte, ont pressé les responsables occidentaux de durcir le ton pour protéger les civils de Gaza. "Si vous qualifiez de crime de guerre le fait de couper l'eau, la nourriture et l'électricité en Ukraine, vous devriez en dire autant de Gaza", a commenté un responsable arabe.
Ces derniers jours, la Russie a tenté de faire adopter une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant les violences commises contre les civils dans le cadre du conflit, sans mentionner spécifiquement le Hamas. La proposition de résolution a été rejetée lundi par les membres du Conseil qui sont favorables à Israël.
"Nous devons empêcher la Russie, soutenue par la Chine, de prendre l'initiative d'utiliser cette résolution contre nous", a déclaré un haut diplomate occidental au Financial Times. "Il y a un risque que lors du prochain vote de l'Assemblée générale [des Nations unies] sur le soutien à l'Ukraine, le nombre d'abstentions explose.
Si le conflit entre les mouvements de résistance palestiniens et Israël s'aggrave encore, cela détournera l'attention de l'Ukraine. En outre, l'Occident se trouve dans une position encore plus faible, car son soutien unilatéral au régime répressif d'Israël érode la crédibilité de la demande de compréhension de l'Ukraine par le reste du monde.
Toutes les puissances occidentales ont publiquement soutenu le sionisme politique pendant des décennies, de sorte que leur crédibilité est perdue (si tant est qu'elle l'ait jamais été). Les mêmes forces ont appelé au multiculturalisme et à des politiques d'ouverture des frontières en Europe, mais ont permis aux Juifs israéliens de poursuivre des politiques d'apartheid dans le style de l'ancienne Afrique du Sud.
À l'ère des colonies juives illégales, le "modèle à deux États" ne vaut même plus la peine d'être évoqué. La seule façon d'avancer serait d'endiguer l'extrémisme, d'abolir l'ethnocratie sioniste et de créer un État unique dans lequel les habitants de la région - Palestiniens, Juifs et tous les autres - auraient des droits égaux.
Bien entendu, les sionistes ne peuvent accepter une telle solution, car elle signifierait la fin d'un "État juif" séparé. La question est de savoir pourquoi ils auraient droit à une telle chose dans le monde globalisé d'aujourd'hui. L'Holocauste (après les crimes de sang des sionistes) ne peut plus être invoqué à ce stade, après plus de soixante-dix ans.
18:00 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, israël, gaza, palestine, occident | | del.icio.us | | Digg | Facebook