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mardi, 15 septembre 2020

L’Affaire Navalny : « Les Bonnes Questions »

par Héléna Perroud*
Ex: https://geopragma.fr

Un opposant russe des plus médiatiques, une dose de novitchok, une jeune femme russe de Londres – Maria Pevchikh – qui vient encore épaissir le mystère et une crise internationale aigüe. La fin de l’été a vu un bien étrange événement se produire en Russie. Le 20 août, alors qu’il rentrait d’un déplacement en Sibérie en lien avec les élections russes du 13 septembre, Alexey Navalny a été pris d’un malaise à bord du vol Tomsk-Moscou. L’avion s’est posé en urgence à Omsk pour qu’il puisse au plus vite être pris en charge par des médecins. Plongé dans le coma, c’est là qu’il a reçu les premiers soins. Puis à la demande de sa famille, dès le 22 août, il a été transféré par un avion privé médicalisé à Berlin, au désormais fameux hôpital de la Charité. Le 2 septembre, alors que les médecins russes n’avaient pas décelé d’empoisonnement, le porte-parole du gouvernement allemand annonçait qu’un laboratoire miliaire allemand avait retrouvé des traces de « novitchok » dans son sang. La chancelière Angela Merkel faisait une déclaration solennelle dans la foulée pour condamner « l’agression » dont avait été victime Navalny sur le sol russe.

A première vue les analyses russes et allemandes du même patient ne concordent donc pas. La vérité médicale se fraiera peut-être un chemin ; les médecins russes ont gardé des échantillons prélevés sur leur patient d’Omsk et ont proposé le 5 septembre, par la voie du président de l’ordre des médecins, le Dr Leonid Rochal, de travailler avec leurs collègues allemands au rétablissement de Navalny ; à quoi sa femme a répondu sèchement qu’elle ne souhaitait aucune collaboration de la partie russe.  

Ce qui est manifeste en revanche, c’est le retentissement géopolitique d’ores et déjà considérable de cette affaire et le regard accusateur porté par une bonne partie du monde occidental vers le Kremlin sommé de s’expliquer.

Depuis près d’un mois beaucoup de choses ont été dites et écrites et chacun essaie de comprendre qui est derrière cet « empoisonnement » – si les faits sont établis. Dès le 21 août, l’ambassadeur aux droits de l’homme François Croquette écrivait : « Nous savons qui est le coupable » – égrénant les noms d’Anna Politkovskaïa, Alexandre Litvinenko, Natalia Estemirova, Boris Berezovsky, Boris Nemstov, Serguei Skripal, Piotr Verzilov pour finir avec Alexey Navalny. Derrière chacun de ces noms il y a pourtant des réalités différentes et les amalgamer n’aide pas à comprendre la situation actuelle. Le 23 août, une émission allemande – « Les bonnes questions » – était plus explicite encore et n’en posait qu’une : « était-ce Poutine ? ». Depuis nombre de chefs d’Etat, les pays du G7, le secrétaire général de l’OTAN se sont tous exprimés sur le sujet et certains réclament de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie. Curieux qu’un tel emballement n’ait pas suivi la mort atroce de Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie Saoudite à Istanbul en octobre 2018…

Sans doute, à ce stade, l’affaire Navalny soulève-t-elle plus de questions qu’elle n’apporte de réponse. Encore faut-il essayer de poser les bonnes, en prenant en compte le contexte russe et international. On peut les résumer autour de trois interrogations simples : pourquoi lui ? pourquoi maintenant ? pourquoi le novitchok ? 

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Pourquoi Navalny ?

Incontestablement charismatique et courageux, Alexey Navalny est présenté par les média occidentaux comme « l’opposant n° 1 à Poutine ». Les médias officiels russes le qualifient généralement de « blogueur » et jusqu’à ces dernières semaines ne mentionnaient que rarement son nom. Il a fallu attendre les déclarations allemandes du 2 septembre pour que le principal journal télévisé « Vremia » évoque le sujet (même si d’autres émissions de la première chaîne avaient évoqué plus tôt son « malaise »).

Il est vrai qu’il s’est fait connaître du grand public à travers la dénonciation de la corruption des élites dirigeantes via le site internet de sa fondation de lutte contre la corruption, FBK, et le combat politique, à travers un parti rebaptisé récemment « La Russie du futur ». La seule élection à laquelle il a pu se présenter jusqu’à présent – élection du maire de Moscou en septembre 2013 – avait été prometteuse : 27% des voix, en deuxième position derrière le maire sortant Sobianine, élu au premier tour avec 51% des voix. Condamné depuis dans des affaires qu’il dénonce comme politiques, il est aujourd’hui inéligible jusqu’en 2028. Les deux candidats à l’élection présidentielle russe de 2018 les plus proches de ses positions, Sobtchak et Iavlinski, ont réuni respectivement 1,7% et 1% des voix, loin derrière Poutine réélu avec 76% des voix, et loin derrière le candidat communiste arrivé second avec 11%. Il avait d’ailleurs été à ses débuts un compagnon de route de Iavlinski dans son parti d’opposition Iabloko, dont il avait été exclu en 2007 à cause de prises de position jugées trop nationalistes. Il avait en effet participé au mouvement de « La Marche russe », ouvertement anti-caucasienne. Dans un spot publicitaire pour le moins étrange il assimilait les Tchétchènes à des insectes nuisibles et suggérait de les éliminer à coup de fusil.

S’il est momentanément hors du jeu électoral à titre personnel, il reste néanmoins très présent sur la scène politique russe. A la veille de son malaise il venait de réaliser des enquêtes filmées d’une trentaine de minutes chacune sur les « élites » politiques de Sibérie. Les deux premières, l’une sur Novosibirsk – « Qui a pris le contrôle de la capitale de la Sibérie et comment la libérer ? » – l’autre sur Tomsk – « Tomsk aux mains de la mafia des députés » – ont été mises en ligne début septembre et ont déjà recueilli près de 10 M de vues. Un film consacré à Dmitri Medvedev en 2017 (« Ne l’appelez plus Dimon ») a, lui, recueilli plus de 36 M de vues et a contribué à ternir l’image du premier ministre d’alors. L’impact de ses prises de position n’est donc pas négligeable, même si son passage par le World Fellows Program de Yale en 2010 le classe, pour une partie de l’électorat russe, dans le camp des « agents américains ».

Pourquoi maintenant ?

L’affaire Navalny se déclenche un an tout juste après l’assassinat, dans un parc berlinois, d’un Géorgien d’origine tchétchène considéré comme terroriste en Russie, qui avait déjà créé des tensions entre la Russie et l’Allemagne. Et 80 ans jour pour jour après l’assassinat de Trotsky à Mexico. Sans chercher de parallèles historiques qui n’ont sans doute pas lieu d’être, il faut néanmoins replacer cet événement dans son contexte immédiat. 

Sur le plan intérieur russe on peut retenir au moins trois éléments importants.

Les élections régionales, qui ont lieu le 13 septembre, mobilisent 40 millions d’électeurs, appelés à voter pour élire des gouverneurs et des parlements régionaux. En vue de cette échéance Navalny et ses partisans ont initié la campagne du « vote intelligent », pour faire barrage aux candidats du parti au pouvoir, Russie Unie. L’an dernier de semblables élections avaient été marquées par de grandes manifestations à Moscou suite au refus des autorités d’enregistrer certaines candidatures de la mouvance de Navalny et une volonté, de la part des candidats du pouvoir, de se détacher de l’étiquette « Russie Unie ». A l’heure où ces lignes sont écrites les résultats ne sont pas connus mais se liront forcément à l’aune de l’affaire Navalny.

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Par ailleurs on assiste depuis deux mois à une mobilisation sans précédent dans l’Extrême-Orient russe, dans la ville de Khabarovsk, depuis l’arrestation du gouverneur de la région le 9 juillet dernier. Placé en détention provisoire à Moscou, Sergueï Fourgal se voit soupçonné de complicité de meurtre dans une affaire qui remonte à plus de 15 ans. L’intéressé a pourtant siégé pendant des années comme député à la Douma. Très bien élu en septembre 2018 au poste de gouverneur contre le candidat de Russie Unie, affilié au LDPR du nationaliste Jirinovski, enfant du pays et apprécié localement, il est largement soutenu par la population qui organise des rassemblements pour demander sa libération. 

Plus généralement les élections de septembre ont lieu dans un climat social tendu qui s’est installé après la réforme des retraites à l’automne 2018 et sans embellie réelle depuis. Il est vrai que le referendum sur la Constitution a été largement remporté par Poutine le 1er juillet dernier (74%). Outre quelques réformes de fond, il a été pour lui une façon d’arrêter le compte à rebours jusqu’à un départ qui n’est plus annoncé en 2024, même si rien ne dit qu’il se présentera effectivement à sa succession à ce moment-là. En revanche sa popularité a connu une forte érosion depuis sa réélection de 2018 d’après diverses analyses sociologiques qui toutes concordent. Selon le centre indépendant Levada 56% des Russes le choisiraient comme président aujourd’hui, contre plus de 70% à la veille de la présidentielle il y a 2 ans. Certains sociologues estimaient au début de l’été que le climat était propice à des mobilisations plus fortes encore qu’à l’hiver 2011-2012. Des analystes russes voyaient même un possible coup de force en gestation, qui aurait contraint Poutine à accélérer le calendrier en janvier dernier par l’annonce du referendum et le changement de gouvernement que rien ne laissait prévoir.

Sur le plan international l’affaire Navalny s’inscrit dans un contexte de percée diplomatique de la Russie. Au début du mois d’août le Kremlin a annoncé la mise au point d’un vaccin contre le coronavirus, Sputnik V, prenant la tête de la course au vaccin qui oppose un certain nombre de pays et des intérêts financiers puissants. Dès cette annonce une vingtaine de pays aurait déjà pré-commandé 1 milliard de doses aux Russes et ce chiffre se monterait à une trentaine de pays aujourd’hui. Sans même mentionner sa diplomatie active vis-à-vis de l’iran, de la Turquie, de la Libye et de la Syrie, où elle est un appui de poids pour les pays européens, en Europe elle-même, la Russie continue dans la voie de la consolidation. Dans la foulée de l’entrevue de Brégançon l’an dernier, et d’un échange fructueux fin juin par visioconférence, les présidents russe et français devaient poursuivre leur dialogue constructif par un déplacement de Macron en Russie d’ici la fin de l’année ; une réunion des ministres de la défense et des affaires étrangères était prévue pour ce 14 septembre. Depuis début août également, dans la foulée des élections biélorusses du 9, donnant une nouvelle fois Loukachenko largement vainqueur (80%), mais cette fois largement contestées par la population, Moscou tente de gérer les désaccords de Minsk avec l’obsession de ne pas répéter le scénario ukrainien. Même si Loukachenko n’est certainement pas le partenaire idoine pour Poutine, les deux pays sont liés depuis plus de 20 ans par une union d’Etats et la Russie se trouve en première ligne dans la gestion de cette crise « interne », où la voix des pays voisins de la Biélorussie, membres de l’UE et de l’OTAN que sont la Pologne et la Lituanie, se fait entendre avec force.

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Mais c’est avec l’Allemagne – premier partenaire économique européen de la Russie – que les relations sont les plus fortes et c’est là que l’effet immédiat de l’affaire Navalny est le plus dévastateur, avec pour cible le gazoduc Nord Stream 2. Initié par le chancelier Schröder en 2005,  qui suit toujours activement le projet, construit à 95%, il n’a jamais été vu d’un bon oeil par les Etats-Unis qui cherchent à récupérer le marché européen du gaz. Depuis son arrivée au pouvoir Trump n’a cessé de faire pression sur Merkel pour qu’elle renonce à Nord Stream 2, usant de sanctions contre les entreprises qui travaillent sur le chantier. Début août encore, trois sénateurs américains proches de Trump adressaient aux dirigeants de la société du port de Sassnitz, base logistique du chantier du gazoduc – et circonscription électorale d’Angela Merkel – un courrier comminatoire : « Si vous continuez d’apporter soutien, aide logistique et services au projet Nord Stream 2, vous exposez votre entreprise à la destruction financière. » La réaction allemande assimilait alors ces agissements à du chantage. Aujourd’hui, de nombreuses voix s’élèvent en Allemagne pour arrêter le projet de gazoduc, sur fond de succession annoncée de Merkel en 2021.

Pourquoi le novitchok ?

La mention du novitchok par les officiels allemands le 2 septembre amène fatalement à faire un parallèle avec l’affaire Skripal. Là aussi, l’empoisonnement des Skripal père et fille, découverts sur un banc le 4 mars 2018, avaient eu lieu quelques mois avant la coupe du monde de football organisée par la Russie et 15 jours avant l’élection présidentielle… qui verra Poutine réaliser son meilleur score (76%). Comme les Britanniques en 2018, les Allemands ont fait savoir qu’ils ne pouvaient transmettre les résultats des analyses aux Russes, malgré une demande officielle des autorités russes. En revanche, comme en 2018, l’affaire a pu être portée devant l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et prendre une dimension internationale, sortant d’un cadre bilatéral, germano-russe en l’occurence.

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Avant de connaître cette soudaine notoriété, le novitchok était apparu dans un article du NYT du 25 mai 1999 ; il y était question d’un accord signé entre Américains et Ouzbeks, à l’initiative du Pentagone, pour nettoyer l’usine d’armes chimiques située à Nukus, en Ouzbékistan… qui fabriquait le fameux poison au nom si russe. Il y était fait mention d’un chimiste militaire, Mirzayanov, qui avait fait défection après 25 ans d’ancienneté et avait parlé du novitchok aux Américains. On peut dès lors se demander si le novitchok reste bien une spécialité strictement russe. Enfin, le fait qu’un laboratoire militaire allemand ait fait cette découverte est sans doute gage de sérieux. Il faut toutefois rappeler que précisément en 1999, au mois d’avril, le ministre allemand de la défense d’alors avait annoncé avoir découvert le plan « Potkova », un document censé prouver l’épuration ethnique programmée par les Serbes, et qui avait servi de prétexte à l’intensification des bombardements. Un remarquable article du Monde diplomatique en avril 2019, 20 ans après les faits, reviendra sur ce « plus gros bobard du XXème siècle ».

Il est curieux en tout cas que, s’il est si dangereux, le novitchok n’ait pas fait d’autres victimes que Navalny. Curieux également que « de hauts responsables russes », s’ils avaient employé ce poison, l’aient sciemment laissé partir en Allemagne pour s’y faire soigner.

A qui profite l’affaire Navalny ? Difficile d’imaginer que d’une manière ou d’une autre elle serve la cause du Kremlin. En revanche, en Russie même, Poutine a des ennemis. Après l’assassinat de Nemtsov son service de sécurité a été fortement renforcé. Il est certain aussi que Navalny s’est attiré beaucoup d’ennemis par ses « enquêtes » qui mettent en cause des personnalités influentes. Comme le disait récemment un politologue russe, les moeurs au-delà de l’Oural, dans le monde des affaires, sont encore pour partie celles des années 90, une période sombre où les meurtres allaient bon train. Une conséquence déjà visible c’est que la partie de l’entourage du président qui le pousse à se détourner de l’Occident pour s’allier plus fortement à l’Asie se trouve aujourd’hui confortée par les réactions assez unanimes du camp occidental et mal reçues en Russie.

Sur la scène internationale cette affaire risque d’affaiblir pour un temps la position russe, au moment où le pays est engagé sur divers fronts, de la promotion de son vaccin à la Biélorussie en passant par « l’Orient compliqué ». Elle renforce tous ceux qui ne veulent pas, sur le continent européen, d’un axe fort Paris-Berlin-Moscou. Et très concrètement semble profiter, dans un premier temps, aux Etats-Unis.

Le temps semble bien loin où, il y a quelques semaines, les anciens alliés d’hier se congratulaient réciproquement pour le 75ème anniversaire de la fin de la deuxième guerre mondiale. Dans la dernière interview qu’il a donnée avant de quitter son exil américain, en 1994, Solenitsyne disait que si l’on regardait loin dans l’avenir, il voyait « une époque au XXIème siècle où l’Europe et les Etats-Unis auront grand besoin de la Russie en tant qu’alliée ». Manifestement, ce temps n’est pas encore arrivé.

*Héléna Perroud est membre du Conseil d’administration de Geopragma

lundi, 14 septembre 2020

Le Grand jeu : un gazoduc entêté

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Le Grand jeu : un gazoduc entêté

Il y a une dizaine de jours, les manchettes de notre bonne presse se réjouissaient ouvertement de la possible mort du Nord Stream II suite à la mascarade Navalny, prouvant presque par défaut que les deux affaires étaient liées. Aucune surprise pour les lecteurs de nos Chroniques :

À l’Ouest de l’échiquier eurasien, la farce Navalny est une énième tentative foireuse, et tellement prévisible, de découpler le Rimland européen et le Heartland russe :

En cet auguste mois, la journaloperie a trouvé son feuilleton de l’été. Une vraie saga, avec empoisonnement raté et opposant ciblé par le terrible Poutine, mais qui peut quand même tranquillement partir à l’étranger se faire soigner, et dont la guérison miraculeuse rendrait jaloux le sanctuaire de Lourdes. Le scénario est quelque peu bancal mais nos plumitifs ne sont plus à ça près…

Derrière cette mascarade, évidemment, la pression impériale pour renouveler/durcir les sanctions euronouilliques à l’égard de Moscou, notamment à un moment charnière pour le Nord Stream II. Frau Milka a bien vu la manœuvre et veut absolument découpler les deux événements : la gazoduc n’a rien à voir avec le blogueur, meine Herren, qu’on se le dise.

Depuis, dame Angela a reçu les pressions adéquates et, en bonne euronouille feudataire, semble avoir à moitié retourné sa gabardine. Sur le cas Navalny, mais pas seulement, nous y reviendrons dans le prochain billet…

Sans surprise, le Nord Stream II est à nouveau sous le feu des critiques de tout ce que l’Allemagne et l’UE comptent de pions impériaux. C’était évidemment le but de la manœuvre alors que, comme nous l’expliquions en juillet, l’achèvement du pipeline de la discorde se jouera dans les arrêts de jeu.

Cependant, les fidèles piliers de l’empire ont dû mettre un peu d’eau (baltique ?) dans leur coca cola. Si la Première Ministre danoise a tombé le masque, avouant qu’elle avait toujours milité contre le tube, le fait que Berlin n’ait pas réagi au quart de tour pour annuler le gazoduc a semble-t-il pris de court les impatients affidés de Washington.

Même CNN, dans un article remarquable d’objectivité (une fois n’est pas coutume), s’est cru obligé de reconnaître que l’abandon du projet n’était pas aussi simple. En cause, cette satanée et agaçante réalité économique, sur laquelle se fracassent souvent les mirages impériaux faits de sable et de vent.

La mise en place du Nord Stream II fera baisser le prix du gaz de 25% en Europe. De plus, les compagnies énergétiques européennes ont déjà investi cinq milliards d’euros dans le projet et n’ont pas l’intention de les passer par pertes et profits, pouvant d’ailleurs réclamer des dommages et intérêts aux États responsables de l’annulation.

Significatives divisions au sein du Bundestag allemand

C’est ce qu’a dit en substance Klaus Ernst, président de la Commission de l’économie et de l’énergie du Bundestag et membre du parti Die Linke. Chose intéressante, les divisions de la scène politique allemande sur le pipeline se font jour au sein même des partis et un petit point sur la situation n’est peut-être pas inutile.

Les élections fédérales de 2017 ont donné la législature suivante, le gouvernement de coalition mis en place par Merkel comprenant la CDU/CSU et le SPD :

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La CDU est divisée, certains appelant à l’arrêt des travaux, d’autres à leur continuation. D’après ce qu’on en sait, la CSU souhaite la poursuite du projet. Quant au SPD, ses ténors ont toujours été et restent favorables au Nord Stream II (n’oublions pas que l’ancien leader du parti, Schröder, est le patron du consortium). Voilà pour la coalition gouvernementale.

Le reste du Bundestag a également son mot à dire. Là aussi, la division règne et l’on retrouve d’ailleurs, mise à la sauce allemande, notre fameuse opposition entre Li-Li et Bo-Bo :

J’ai plusieurs fois abordé dans les commentaires la véritable division de la politique française et, partant, européenne, depuis un demi-siècle et qui transcende la fausse opposition droite-gauche : BO-BO vs LI-LI. D’un côté, la droite bonapartiste et la gauche « bolchévik », qui prend sa naissance dans l’alliance de facto entre De Gaulle et le PCF et court jusqu’à l’actuel duo Le Pen-Mélenchon. Ce courant indéniablement patriote a depuis plus de cinquante ans une certaine idée de l’indépendance nationale et de l’équilibre international, étant très critique vis-à-vis du système impérial américain et de ses alliances pétromonarchiques, préconisant un rapprochement avec la Russie, plus récemment avec l’Iran, Assad etc. Dans les années 60, le grand Charles et les communistes ont fait partir l’OTAN ; en 1991, Georges Marchais et Le Pen père s’opposaient à la guerre du Golfe, rebelote en 1999 et la guerre du Kossovo, jusqu’au copié-collé actuel des positions du FN et du FG sur toutes les questions internationales. Ce qui est vrai en France l’est également en Europe : sur la Syrie, l’Ukraine, la Russie ou le Moyen-Orient, UKIP, Podemos, Syriza, La Ligue du nord, Wildeers disent exactement la même chose. Jamais à court de mépris, la mafia médiatique parle d’alliance, populiste forcément, “rouge-brune”.

Car les médias appartiennent tous à l’autre bord, le système LI-LI (droite libérale et gauche libertaire) qui a pris le pouvoir au tournant des années 70 (Giscard + soixante-huitards) et ne l’a plus lâché depuis (UMPS). Ce courant est marqué par un tropisme pro-américain évident. Est-ce un hasard si les maoïstes de Mai 68, peut-être d’ailleurs l’une des premières révolution de couleur de l’histoire de la CIA, sont aujourd’hui les plus fervents supporters des guerres néo-conservatrices (BHL, Cohn-Bendit, Glucksman, Barroso) ? Les LI-LI vouent une admiration béate pour l’UE, l’OTAN et la pax americana, une haine féroce envers Poutine et le monde multipolaire etc. Au fil des décennies, ce système est devenu un tout à peu près cohérent, unifié. Union européenne = médias = OTAN = UMPS = alliance saoudienne = TAFTA = soutien au Maidan ou aux djihadistes syriens…

Retour au Bundestag. Sans surprise, les Verts et les libéraux du FDP s’opposent au Nord Stream II. Fidèles à leur hypocrisie désormais légendaire, les “écologistes” préfèrent sans doute le transport extrêmement polluant du gaz naturel liquéfié US ou qatari par méthaniers…

À l’inverse, Die Linke (partiellement) et l’AfD (totalement), américano-sceptiques dans l’âme, sont favorables à la poursuite du projet, ce qui ne manquera pas d’entraîner les habituels commentaires du camp du Bien sur ces horribles “populistes d’extrême-drouaaate” mangeant dans la main de l’abominable Poutine des neiges.

On le voit, jusqu’à présent, la farce Navalny n’a eu pour effet que d’exacerber des divisions déjà existantes sans réussir (encore ?) à faire dérailler le gazoduc de la discorde. Le feuilleton de l’été continue…

=> Source : Le Grand jeu

dimanche, 13 septembre 2020

Biélorussie, Navalny : à qui profite le crime ?

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Biélorussie, Navalny: à qui profite le crime?

Chaque fois que la s’apprête à célébrer une victoire politique internationale, il faut qu’un événement maléfique vienne systématiquement gâcher la fête. Au moment où Moscou et Damas sonnaient l’hallali des islamistes en Syrie, les médias dominants les accusaient d’organiser des attaques chimiques. Au moment où le président ukrainien Ianoukovitch s’apprêtait à signer un accord économique majeur avec Moscou, les manifestants de l’Euromaïdan organisèrent un coup d’État. Avant le lancement de la Coupe du monde de football, en , un ancien agent double russe est retrouvé empoisonné en Grande-Bretagne… Curieux, non ?

La malédiction se poursuit aujourd’hui. Pile au moment où le projet gazier stratégique de dix milliards d’euros, , s’approche de sa fin, la Russie se retrouve avec une révolution de couleur sur sa frontière biélorusse et le Kremlin est accusé d’avoir empoisonné un opposant insignifiant, Alexeï Navalny. Avant d’élucider tout crime, la première question que doit se poser l’enquêteur est cui bono ?

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Ce qui est certain est que ces événements ne servent absolument pas les intérêts russes. En revanche, ils font clairement les affaires des États-Unis dont on peut reconnaître de plus en plus facilement le modus operandi. L’Amérique a peur que la Russie devienne une puissance européenne. Elle redoute plus que tout la force d’un continent qui, de Brest à Vladivostok, pourrait s’affranchir de sa tutelle. Les Américains ne veulent pas que les Européens s’approvisionnent en hydrocarbures russes car ils veulent nous vendre les leurs qui sont plus chers. La part de gaz naturel liquéfié issu du gaz de schiste ne cesse de grimper en Europe sous la pression américaine.

Le Congrès américain a déjà imposé deux volets de sanctions économiques contre les sociétés travaillant sur le projet Nord Stream 2. En juillet dernier, le secrétaire d’État Mike Pompeo avertissait les entreprises participant au projet : « Sortez immédiatement, ou il y aura des conséquences pour vous ! » a vivement critiqué ces méthodes, mais les intimidations de l’Oncle Sam sont en train de briser sa résistance. La société française Engie a investi un milliard d’euros dans le projet. Si les USA tuent le gazoduc, c’est le contribuable français qui va encore payer la facture, comme pour l’annulation des ventes des Mistral à Moscou, en 2015.

Les méthodes américaines sont inacceptables et les puissances européennes doivent les condamner. Les menaces, les calomnies, les sanctions et la guerre ne sont pas des procédés qu’on emploie entre amis. Ce sont des méthodes de caïd. Si Trump gagne les élections en novembre prochain, il aura un travail herculéen à mener pour nettoyer les écuries d’Augias de l’État profond américain qui ne sait toujours pas que la guerre froide est terminée. En attendant, cessons de grimper au rideau dès que la Russie est montrée du doigt. Posons-nous toujours la question suivante : à qui profite le crime ?

David Schenker, diplomate étatsunien, à la rescousse du Qatar isolé

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David Schenker, diplomate étatsunien, à la rescousse du Qatar isolé
 
par Stavros Papadimoulis
 
David Schenker, haut responsable de la diplomatie de Washington pour le Proche-Orient, espère que le Qatar puisse bientôt normaliser ses relations avec ses voisins. Le même responsable étatsunien qui affirmait il y a deux mois qu'il fallait se montrer plus dur contre la Russie et Khalifa Haftar en Libye veut que le Qatar puisse sortir de l'exclusion à laquelle ses voisins l'ont condamnée.
  • Le Qatar est une monarchie gazière qui doit sa capacité d'influence à la décolonisation de l'empire britannique et à la bienveillance des ingénieurs occidentaux du secteur de l'extraction des hydrocarbures qui ont fait fructifier les ressources naturelles de cet ancien port de pêcheur de perles. Il est le principal soutien des Frères musulmans dans le monde, et c'est un important allié de la Turquie islamo-nationaliste d'Erdogan. Ainsi, al-Jazeera, chaîne d'orientation islamo-mondialiste basée à Doha dont l'audience est internationale, s'est récemment lancée dans une campagne de dénigrement de la République de Chypre, intitulée les "Cyprus Papers". C'est une opération médiatique intéressée dont le calendrier répond bien entendu aux tensions dans l'est de la Méditerranée entre l'Europe et l'islam turc. J'ignore personnellement si l'administration chypriote est aussi corrompue que le prétendent ces propagandistes ; je ne l'exclus pas entièrement, c'est même bien possible, mais je remarque que c'est bien opportunément qu'a agi ce média du Qatar qui se veut moralisateur, alors qu'il est basé dans un pays où les ouvriers bengalais et népalais sont sujets à un quasi-esclavage, la kafala. Je prédisais déjà sur Twitter une telle opération de propagande avant qu'elle ne surgisse vers le 23 août.

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  • On remarque plusieurs constantes dans ce soutien du Département d'Etat américain à l'extrémisme sunnite :
1) Soutenir éperdument l'allié israélien contre le dit arc chiite au Moyen-Orient ; au risque de mettre en péril l'approvisionnement en pétrole et les routes maritimes qui passent dans le Golfe persique, quand bien même ils sont importants pour l'économie mondiale. La faible réaction que les autorités étatsuniennes ont historiquement manifestée face à des actes hostiles infligés par l'Etat hébreu, en principe allié, tels que sabordage de l'USS Liberty ou l'espionnage commis par Jonathan Pollard, semblent indiquer un haut degré d'infiltration de l'appareil d'Etat US par des agents sionistes.

2) Empêcher l'Europe de l'Ouest, la Russie et la Chine de se développer en paix, en maintenant une menace persistante de groups sunnites extrémistes contre ces potentielles puissances rivales : les villes à forte population musulmane et les Balkans pour l'Europe de l'Ouest, le Caucase et la Crimée pour la Russie, le Sin-Kiang pour la Chine ; éventuellement le Cachemire pour l'Inde.

Pour la petite histoire, c'est la perpétuation de l'alliance entre protestants et musulmans inaugurée au XVIe siècle par Elisabeth Ire d'Angleterre pour faire poids contre la grande puissance continentale en Europe du moment (l'Espagne des Habsbourg en l'occurrence). Cette connivence refera surface pendant le Grand Jeu entre Londres et Moscou au XIXe siècle, ce qui poussera les Britanniques à intervenir plusieurs fois pour soutenir les Ottomans contre la poussée vers le Sud de la Russie tsariste, comme pendant la guerre de Crimée ou durant les négociations du Congrès de Berlin en 1878, où la diplomatie britannique parvint à retourner les Prussiens contre la Russie et la Bulgarie naissante, préparant ainsi le terrain à l'explosion du dossier bosniaque en 1914. Au XXe siècle, Lawrence d'Arabie inaugura une alliance entre les Anglo-Saxons et le wahhabisme, la branche la plus puritaine de l'islam sunnite. Puis le renseignement britannique nouera des relations plus que troubles avec le mouvement bourgeonnant des Frères musulmans, afin de contrer Gamal Abdel Nasser en Egypte. Enfin, Brzezinski et Carter joueront pleinement la carte de l'islamisme en Iran, pour renverser le Shah, et en Afghanistan pour faire subir aux Soviétiques leur propre embourbement à la vietnamienne. Durant le siècle présent, l'administration de George Bush junior annonça une ambitieuse voire donquichottesque Guerre contre la Terreur mais se limita à renverser (temporairement) les talibans et servit surtout à démolir le régime relativement modéré sur le plan religieux de Saddam Husseïn et à faire empirer les conditions de vie des chrétiens du Proche-Orient. En outre, les documents qui incriminent directement l'Arabie saoudite, grand allié des Etats-Unis depuis l'accord du Quincy de 1945, dans les troubles attentats du 11 septembre 2001 n'ont toujours pas été déclassifiés.

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Le Qatar et la Turquie bénéficient d'une réelle mansuétude de la part des grandes puissances malgré leur agressivité et leur duplicité. Je pense ici à Ankara qui veut s'armer tous azimuts, au mépris des lignes de forces géopolitiques, en achetant des F-35 dernier cri, des avions de chasse copiés sur les Tempest britanniques, avoir des batteries antimissiles américains Patriot sur son sol tout en désirant acheter le système S-400 russe...

Un facteur mentionné dans l'article de FranceInfo qui permet de peut-être mieux comprendre cette complaisance est le fait qu'en Afghanistan, les talibans sont parvenus à la longue à pratiquement défaire le gouvernement de Kaboul et la coalition militaire internationale qui le soutient. Le Qatar s'est placé depuis plusieurs années comme le médiateur dans les négociations liées à ce conflit. Or les Etats-Unis vont avoir besoin de la précieuse entremise de Doha pour quitter définitivement le sol afghan sans trop perdre la face et s'assurer que le possible gouvernement taliban à venir sera toujours hostile aux intérêts chinois, russes et iraniens.
 
Un autre facteur est la présence d'armes nucléaires sur le sol turc, dans la base étatsunienne d'Incirlik, des bombes qui peuvent facilement tomber dans l'escarcelle d'Erdogan, si ce n'est pas déjà le cas dans la pratique.
  • Quelle est la réaction des deux grandes nations au cœur de l'Union européenne, ce mal nommé moteur franco-allemand ?
La France, pourtant en proie aux difficultés sur de nombreux plans, semble s'être ressaisie devant les agissements des Frères musulmans. Ainsi durant l'élection présidentielle 2017, le parti d'opposition de Marine Le Pen, vaincu par Emmanuel Macron, était tourné en dérision par les médias dominants et xénolâtres parce que le Rassemblement national dénonçait l'infiltration qatarie en France. Or aujourd'hui le même Emmanuel Macron s'érige comme soutien ferme de l'Arabie saoudite contre le Qatar et de la Grèce et Chypre contre la Turquie. C'est un net progrès en comparaison avec Nicolas Sarkozy qui engageait ses forces en Libye pour mettre au pouvoir les ultra-islamistes en Libye, aux côtés de David Cameron, ou en comparaison avec François Hollande, qui continuait en Syrie cette même désastreuse politique de soutien aux djihadistes agités par le dit "Printemps arabe".
 

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L'Allemagne, décrite comme la grande gagnante de la construction européenne, est complètement silencieuse par rapport à ce qui se passe à l'est de la Méditerrannée. Tout au plus elle continue de faire payer à l'UE des montants faramineux à verser à la Turquie pour qu'Erdogan au mieux ne gère pas la question des migrants afro-asiatiques, ou en fait l'alimente à son avantage pour provoquer la Grèce, comme en janvier-février de cette année... Peut-être serait-il logique que l'Allemagne, cette nation largement désarmée et culpabilisée pour les guerres intra-européennes du début du XXE siècle, et jusqu'à hier occupée par une grande force armée étatsunienne, fasse profil bas ? Mais elle s'est récemment permise de vitupérer contre la Russie à cause de l'étrange affaire de l'empoisonnement d'Alexeï Navalny et contre la Biélorussie de Loukachenko. Alors que la République fédérale allemande est appelée à jouer un rôle de premier plan sur ce continent et qu'elle tient la présidence du Conseil européen, ses dirigeants malhabiles s'occupent avant tout à saborder leur propre politique énergétique et industrielle en remettant en cause le projet de gazoduc Nord-Stream 2 et à susciter la perplexité de ses partenaires européens en Méditerranée en traitant la Turquie qui n'est pourtant que candidate (au point mort) à l'UE sur un pied d'égalité avec la Grèce et Chypre.
 
Conclusions :
1) les relations internationales sont un beau merdier mais il en a probablement toujours été ainsi et il sera probablement toujours.
 
2) à l'heure où la Cour de Justice de l'Union européenne est incapable de se prononcer sur si l'abattage cruel du bétail à la mode des cultes mahométan et juif peut être interdit, il est impératif que les Européens qui ne veulent pas vivre sous la coupe d'un islam conquérant gagnent au moins la pugnacité des guérilléros talibans, l'habileté rhétorique des journalistes d'al-Jazeera et la ruse des maniganceurs servant le Grand Israël. Je le dis sans ironie et sans mépris. Nous ne sommes pas supérieurs à ces bédouins et à ces macchabées si nous n'avons pas la volonté de les circonscrire là où ils appartiennent : dans leurs tentes et leurs cavernes du désert arabique. Si nous désirons vraiment que nos enfants soient forcés de voiler leurs fillettes, à circoncire leurs fils et de plier l'échine devant La Mecque cinq fois par jour, nous pouvons continuer comme nous le faisons actuellement : nous gaver de productions stupides et subversives sur Netflix, réfléchir à comment "dégenrer" et "décoloniser" nos habitudes et remplacer la voiture par des vélos électriques alimentés par des éoliennes sur des réseaux électriques devenus défaillants.

Napoleon or NATO? 'Reading 'War and Peace,' You Might Think Tolstoy Was Describing Current Affairs

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Napoleon or NATO? 'Reading 'War and Peace,' You Might Think Tolstoy Was Describing Current Affairs

 
Ex: https://russia-insider.com
 
Leo Tolstoy’s War and Peace is widely considered to be the best war novel ever written. Spatially, in its more than 1,800 pages it offers a vast panorama of Russia during the Napoleonic wars, both on the battlefield and on the home front. Temporally, Tolstoy shifts our attention back and forth between the big picture in time-lapse and close-up slow-motion psychological portraits of the leading characters.  With its “scenography” already sketched by the author, War and Peace has inspired a number of beloved films produced both in the West and in Russia. It provided the material for Sergei Prokofiev’s brilliant opera of the same name, which enjoys periodic revivals in the world’s grand opera theaters.

Of course, the dramatizations of War and Peace tend to highlight the affective romantic themes which carry along readers, in particular teenage girls. We envision Natasha’s first ball, her dance with Andrei. We see her by his bedside in his final agony as he succumbs to his injuries from the Borodino battle.  We tend to skip over and ignore the considerable dose of Tolstoy’s historiographical musings on whether great men like Napoleon or Tsar Alexander I are the decisive force of history or the involuntary agents of the people they think they govern, his philosophical shadow boxing with Schopenhauer over free will versus determinism.

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Tolstoy injected these “asides” into the work at regular intervals, and then let go of all self-restraint at the very end in the 75 pages of the Epilogue, Part Two. That non-narrative text, in which the author was reasoning directly with his readers rather than through his characters confused professional reviewers of War and Peace when it was first released in 1869 to the extent that there was some uncertainty whether the work even qualified as a novel in terms of genre.

Indeed, some publishers chose to delete the second Epilogue from their editions.  However, the briefer passages of historiographical reflections spread through the novel are there to be savored in most all editions. In the appendix to this essay, I offer an extensive citation of one such “aside” so that the reader can appreciate from Tolstoy’s text his method of reasoning, which is at the same time homely and unrelenting. The given selection focuses ultimately on the relationship between kings, generals, ministers and the people. It is as applicable to our understanding of Donald Trump as it was to Tolstoy’s understanding of Napoleon or Alexander I of Russia. The translation from the Russian is mine.

The philosophical asides of Tolstoy in War and Peace serve as the raw input for this essay, because they strongly suggest the relevance of Napoleon’s invasion of Russia in the late spring of 1812 to the psychological and strategic situation we find ourselves in today on the Old Continent in what could well be a prelude to all-out war. To go a step further, I would argue that the Napoleonic invasion of Russia is more relevant today than Cold War 1.0, not to mention WWI and WWII.

To be specific, 1812 as interpreted by Tolstoy raises the following issues:

  1. The precondition for war is the near universal acceptance of the logic of the coming war by not only those who will be doing the fighting but also by all those who must support the war effort in civilian capacity in production and logistics. That is to say people fight not because Power compels them to do so but because they are persuaded it serves their interests

In 1812, the logic of those enlisted by Napoleon was, on the high-minded side, the spread of the values of the French Revolution to the very fringes of autocratic Asia. On the low side, it was the incalculable riches awaiting the victors.  For soldiers and officers that meant whatever could be seized by those lucky enough to occupy Moscow. For the French emperor and his coterie, it meant enforcement of the Continental System that enriched France at the expense of Britain and the other European states.

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Transposed to our own day, this issue finds its parallel in the informational war the United States and the West more generally have been waging against Russia.  The defamation of Putin, the denigration of Russia all have been swallowed whole by the vast majority of our political classes, who today would view with equanimity, perhaps even with enthusiasm any military conflict with Russia that may arise, whatever the immediate cause.

  1. Napoleon’s invasion of Russia was not a French force acting out purely French ambitions but was described by Tolstoy as “a movement of the peoples of Europe from West to East.” The Grand Armée of 680,000 soldiers which Napoleon led had as its core his Imperial Guard of 20,000, which he never deployed in action against the Russians because of their vital role in keeping him in power. Ordinary French soldiers and officers who were put on the field to fight and die made up less than half of the total forces at Napoleon’s orders. They were a still smaller percentage of those who perished in the campaign. The rest of the army consisted of willing recruits from petty German states along the Rhine, Prussians, Dutch, Italians, Austrians and others, in particular Poles, who deserve special mention below.

Transposed to our own day, the multinational forces of French-led Europe of 1812 translate very nicely into American-led NATO.

  1. The single biggest contingent of the voluntary forces serving in the Grand Armée poised to invade Russia in 1812 were Poles, who were there for their own geopolitical purposes to restore their homeland to the map of Europe and to prove their value as Europe’s protectors. This is a point which Tolstoy develops at some length not just because of the numbers of Polish troops, which were very significant, at approximately 96,000 but because of the Poles’ likely influence on how the whole campaign by Napoleon was conceived, including the peculiar decision to march not on St Petersburg but on the ancient Russian capital of Moscow, where the Poles sat on the throne exactly two hundred years before during a turbulent period known in Russian as the Time of Troubles.
 

Tolstoy goes out of his way to highlight the Polish factor in the invasion. This begins with his description of the June day when Napoleon stood on the banks of the Nieman River which marked the western border of the Russian Empire and gave the order to invade.

Jan_Henryk_Dabrowski_2.jpgWhile Napoleon rested on a tree stump and looked over his maps, Tolstoy tells us that a Polish lancer came up to him, shouted Vivat and offered to lead his cavalry troops across the river before the eyes of the Emperor. Napoleon distractedly looked the other way, while the lancer’s men attempted the crossing, during which more than 40 of them drowned.  The emperor afterwards made sure that the leader, who did make it across was duly given a medal.

A further tip-off on Tolstoy’s thinking about the role of the Poles in the invasion is his remark on what was going through Napoleon’s mind as he looked across the river to the Russian Cossack detachment on the other side.  He tells us that Napoleon believed he was looking at the Asiatic steppes!

While Tolstoy does not attribute this specific extravagant idea to Napoleon’s Polish allies, who otherwise are close by his side, we note that at this time Napoleon has already donned a Polish officer’s uniform. And in a day or so he will be taking up residence in the home of a Polish nobleman in Vilno (today’s Vilnius, capital of Lithuania, then still a Polish province of Russia) where Alexander I had had his field headquarters just weeks before.

Transposing all of this to present-day, we find that once again Polish ruling elites are hard at work prompting, goading the European Union and the United States to use Poland as the shield against Russia.  The notion of a Fort Trump falls perfectly in line with the sycophancy of their forebears to Bonaparte.

Finally, there are two observations about the invasion of 1812 which Tolstoy repeatedly tells us in his asides. They both merit the full attention of today’s leadership in Washington and Brussels.

  1. Watch your supply lines!

It is today widely believed in the general public here in Belgium, in France that Napoleon was  defeated in Russia not by   superior military skills of his enemy but by “General Winter.”  Even a cursory      reading of Tolstoy shows that this is utter nonsense.  The French retreat began after only 5 weeks of the occupation of Moscow in mid-September, when blasts of winter cold were still months away. But from the moment the withdrawal began the Grande Armée was melting away due to illness and desertions related to lack of provisions. The overall breakdown in discipline following on the marauding and looting during the occupation of Moscow compounded this disaster.

Provisions were lacking for a number of reasons, including very poor decisions by Napoleon on the route of return, using the already wasted Minsk highway. But the single most important reason was that Napoleon’s forces were overstretched.  And, of course, that was no accident. Insofar as the Russian commander Suvorov had a consistent strategy it was precisely to draw the French far into the country till their ability to sustain war was vitiated by the scorched earth policy of the Russian population, from peasants up to nobility.

Transposed to today’s strategic confrontation with Russia, the notion of NATO defending the Baltics or pursuing a war at Russia’s borders generally is as foolish as what Napoleon undertook.  The United States is simply too far away to respond effectively to Russia fighting on its home soil, with or without the forward stationing of US supplies and rotating NATO forces in the East.

  1. The outcome of battles and of war itself is not foreseeable.

arton2593.jpgIn his narrative of the battles between the warring forces during the 1812 campaign, Tolstoy tells us repeatedly that the relative strength in men and materiel of the respective sides was only one factor to success, however important. That advantage could be overturned by greater determination and morale of the nominally weaker side. It could be overturned by the arbitrary decision of a noncommissioned officer on the front line to shout ‘hooray’ and lead his troops in attack or it could be enhanced by the arbitrary decision of such an officer to shout “we are lost” and pull back his forces in a rout.   In no maneuver is morale more important than in retreat, which was the strategic plan of the Russian leadership.

Readiness for self-sacrifice to save the fatherland was the outstanding feature of the Russians in   1812, just as later proved itself in WWII.  The battle of Borodino was, in purely military terms, a loss for the Russian side which left the battlefield with casualties and deaths more damaging than Napoleon’s Grand Armée suffered. However, it was a moral victory, because unlike all the European armies Napoleon had fought till then, only the Russians absorbed horrific losses from artillery bombardment and nonetheless stood their ground, leaving in an orderly retreat in the end. The way was now open for the French to take Moscow, but the Russian Army was not broken and would be there to enforce the flight of Napoleon’s force after it lost its strength to indiscipline and desertion  during its stay in Moscow.

Transposing this message to our present day, we have reason to take seriously the manifest will of today’s Russians to stand their ground at whatever cost. More generally, we should pay close  attention to a crusader for moderation who has the military experience to justify our respect. In his several books, Andrew Bacevich has argued repeatedly, like Tolstoy, that there are no certainties in war and that wars of choice must therefore be avoided.

Appendix

War and Peace. First pages of Volume Three. Part One     Tolstoy’s philosophical thoughts on historical causality, on the role of Great Men in history and on day one of the invasion.

“From the end of 1811 there began a strengthened arming and concentration of forces of Western Europe and in 1812 these forces – millions of people (taking into account those who transported and fed the army) moved from West to East, to the borders of Russia to which precisely as in 1811 the forces of Russia were drawn. On 12 June the forces of Western Europe crossed the borders of Russia and war began, i.e.an event occurred which went against human reason and against all of human nature. Millions of people did to one another such countless evil deeds, deceptions, betrayals, theft, counterfeit and release of fake bank notes, stealing, arson and murders which for whole centuries you do not find in the chronicles of all courts of the world and for which in this period of time the people who perpetrated them did not view them as crimes.

“What produced this unusual event? What were its causes?  Historians with naïve certainty say that the causes of this event were the offense given to the Duke of Oldenburg, the failure to observe the Continental system, the thirst for power of Napoleon, the firmness of Alexander, the errors of diplomats, etc.

“Consequently, you needed only that Metternich, Rumyantsev or Talleyrand, between the going forth and the rout, had to try harder and write some paper more skillfully or for Napoleon to write to Alexander: “Sir, my brother, I agree to accord the duchy to the Duke of Oldenburg,” and there would have been no war.

91uKdHKNBzL.jpg“It is understandable that it seemed to be the case to contemporaries. It is understandable that to Napoleon it appeared that the cause of the war was the intrigues of England (as he said on the island of St Helena); it is understandable that to members of the English House of Commons it appeared that  the cause of the war was the thirst for power of Napoleon; that to the prince of Oldenburg it appeared that the cause of war was the violence committed against himself; that to merchants it appeared that the cause of war was the Continental system, which ruined Europe; that to the old soldiers and generals it seemed that the main cause was the need to use them in the affair; to the legitimists of that time it was necessary to restore the proper principles, and to the diplomats of that time, everything resulted from the fact that the alliance of Russia with Austria in 1809 was not sufficiently skillfully concealed  from Napoleon and the memorandum No. 178 was clumsily written. It is understandable that these and still countless more reasons, whose number depends on countless different points of view, appeared to contemporaries; but for us – the descendants who see the enormity of the event and are looking into its simple and terrible sense, – these causes are insufficient. For us it is not clear that millions of people- Christians – killed and tortured one another because Napoleon was thirsty for power, Alexander was firm, the policy of England was crafty and the Duke of Oldenburg was offended. We cannot understand the connection between these circumstances and the fact of murder and violence; why in consequence of the fact that the duke was offended thousands of people from one end of Europe killed and destroyed people of Smolensk and Moscow provinces and were killed by them.

For us, the descendants – not historians, not carried away by the process of searching and therefore with undimmed common sense contemplating the event, the causes seem to be countless in number.  The more we get into the search for causes, the more they are revealed to us and every cause taken separately or a whole array of causes seems to us to be equally just by themselves, and equally false in their insignificance by comparison with the enormity of the event and equally false due to their inability (without the participation of all the other coincidental causes) to create the event which took place. Such a cause as the refusal of Napoleon to move his troops back beyond the Vistula and to give back the duchy of Oldenburg seems to us to rank with the refusal of the first French corporal to enroll for a second tour of duty: for if he did not want to go into the service and did not want a second tour and a third tour and the thousandth corporal and soldier there would be so many fewer people in the army of Napoleon and the war could not have been.

“If Napoleon had not been insulted by the demand that he move back beyond the Vistula and had not ordered his troops to advance, there would not have been a war; but if all the sergeants had not wanted to go for a second tour of duty war also would not have been possible. Also there could not have been a war if there were no intrigues by England and if there was no prince of Oldenburg and the feelings of insult in Alexander, and if there were no autocratic power in Russia, and if there had been no French revolution and the dictatorships and empire which followed from it, and everything that produced the French revolution, and so forth. Without one of these causes nothing could have been. And so these causes, all of them, billions of causes, came together for what happened to occur.  And consequently nothing was the exclusive cause of the event, but the event had to happen only because it had to happen. Millions of people had to abjure their human feelings and their reason, going to the East from the West and killing people like themselves, just as several centuries before that crowds of people went from the East to the West and killed people like themselves.

“The actions of Napoleon and Alexander, from whose words it would seem the event took place or would not take place – were also no more arbitrary than the action of each soldier who went on the campaign by drawing lots or by recruitment. It could not be otherwise because for the will of Napoleon and Alexander (people upon whom, it seemed, the event depended) to be executed it was necessary that there be a coincidence of innumerable circumstances without one of which the event could not be carried through.  It was necessary that millions of people in the hands of which there was real power, the soldiers who shot, carried the provisions and cannon, they had to agree to carry out the will of the singular individuals and weak people and they were brought to this by an innumerable number of complex and diverse reasons.

“Fatalism in history is inevitable to explain unreasonable phenomena (i.e., those whose reasonableness we cannot understand). The more we try to reasonably explain these phenomena in history, the more they become unreasonable and incomprehensible for us.

“Every person lives for himself, uses his freedom to achieve his own personal objectives and feels by his whole being that he can now do or not do some action; but as soon as he does it, this action completed at a certain moment in time becomes irreversible and becomes the property of history, in which it has not a free but a predetermined significance.

“There are two sides to life in each man: his personal life, which is freer the more abstract are his interests, and the elemental life where man inevitably performs what the laws prescribe for him.

“Man consciously lives for himself, but serves as an unconscious tool for the achievement of historical, general human goals. The act completed is irreversible, and his action, coinciding in time with millions of actions of other people, receives historic significance. The higher a man stands on the social ladder, the more he is bound up with big people, the more power he has over other people, the more obvious is the predetermination and inevitability of his every action.”

“The tsar’s heart in in God’s hands.”

“The tsar is the slave of history”

tsar-alexandre-ier-biographie-napoleon.jpg“Napoleon, despite the fact that more than ever before in 1812 it seemed to him that it depended on him whether to spill or not to spill the blood of his peoples (as Alexander wrote to him in his last letter),never more than now did he submit to those inevitable laws which forced him (acting in relation to himself, as it seemed to him, by his arbitrary choice) to do for the common cause, for history, what had to be done.

“The peoples of the West move to the East to kill one another. And by the law of coincidence of causes it happened on its own and coincided with this event that there were thousands of small causes for this movement and for the war: rebuke over nonobservance of the Continental system, and the duke of Oldenburg, and the movement of troops into Prussia undertaken (as it seemed to Napoleon) only to achieve an armed peace, and the love and habits of the French emperor for war coinciding with the predisposition of his people, the attraction to grandeur of preparations, and the expenses on preparations, and the need to acquire advantages which would justify these expenses, and the ……millions and millions of other causes which underlay the event and coincided with it.

“When the apple falls, why does it fall? From the fact that it is drawn to the earth, from the fact that the stem dries out, from the fact that it is dried by the sun; that it grows heavy, that the wind shakes it, from the fact that a boy standing underneath it wants to eat it?

“Nothing is the cause. These are just the coincidence of conditions under which any live, organic and elemental event occurs. And the botanist who finds that the apple falls because its cells decompose, etc. will be just as correct and just as incorrect as the child standing underneath who says that the apple fell because he wanted to eat it and prayed for this. Just as right and wrong will be the person who says that Napoleon went to Moscow because he wanted this and he was ruined because Alexander wanted his destruction: both right and wrong will be the person who says that an excavated hill weighing a million poods fell because the last worker struck it the last time with a pick. In historical events so called great men are labels which give a name to the event, which like labels have least of all any connection with the event.

“Every action by them which seems to them to be arbitrary and for themselves in historical sense is not arbitrary but is bound up with the whole course of history and has been determined eternally.”

29 May 1812 [Old Style] Napoleon left Dresden where he spent three weeks surrounded by his court.

“Although diplomats still firmly believed in the possibility of peace and worked hard with this goal, despite the fact that the emperor Napoleon himself wrote a letter to emperor Alexander calling him Monsieur mon frère and sincerely assuring him that he did not want war and always would love and respect him – he went to the army and gave at every station new orders aimed at speeding up the movement of the army from west to east. He traveled in a carriage pulled by six horses, surrounded by pages, adjutants and a convoy on the road to Posen, Torn, Danzig and Koenigsberg. In each of these cities thousands of people met him with thrill and delight.

“The Army moved from West to East and exchange teams of horses bore him there. On 10 June [Old Style] he reached the army and spent the night in the Wilkovis forest in an apartment prepared for him in the estate of a Polish count.

“The next day Napoleon caught up with the army and in a carriage approached the Nieman so as to inspect the place of crossing. He changed his dress into a Polish uniform and went out onto the shore.

“Seeing on the other side Cossacks and the Steppes spreading out, in the middle of which was Moscow, the Holy City, the capital of a state like the Scythian state, where Alexander of Macedon had gone. Napoleon, unexpectedly for everyone and against both strategic and diplomatic considerations, ordered the attack and on the next day his troops began to cross the Nieman.”


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samedi, 12 septembre 2020

Nord Stream 2 menacé : quels enjeux pour l’Europe?

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Nord Stream 2 menacé : quels enjeux pour l’Europe?

Ex: https://www.katehon.com

Le projet de gazoduc Nord Stream 2 n’a jamais semblé aussi proche d’être abandonné, sous la pression de facteurs politiques. Mais pourquoi et qui gêne-t-il tant, et qu’aurait l’Europe à perdre ou à gagner, en y renonçant, à deux tuyaux du but ?

Alors que sa construction est achevée à près de 95%, le gazoduc sous-marin Nord Stream 2 est plus proche que jamais d’être abandonné par ses promoteurs. Les oppositions constantes à ce projet d’infrastructure énergétique russo-européen – de la part des Etats-Unis et de certains pays d’Europe orientale – ont, depuis l’«affaire Navalny», trouvé de nouveaux renforts.

En France, alors que la compagnie Engie – dont l’Etat est actionnaire majoritaire – est investie dans Nord Stream 2 pour près d’un milliard d’euros, le président de la République Emmanuel Macron a confié, fin août, à des journalistes de l’Association de la presse présidentielle ses «réserves» sur la construction du gazoduc. Pour Emmanuel Macron «l'approche qu'on doit avoir auprès de la Russie» ne devait pas «se nourrir d'un accroissement de notre dépendance». Une allusion au doublement de la capacité d'exportation de gaz russe vers l'Allemagne que permettrait l'achèvement de Nord Stream 2.

En Allemagne, le ministre des Affaires étrangères qui s’indignait encore récemment des menaces américaines contre Nord Stream 2, et martelait que «La politique énergétique européenne [était] décidée en Europe et non aux Etats-Unis», a changé de ton depuis l’empoisonnement présumé de l’homme politique russe Alexeï Navalny. Dans une interview accordée au supplément dominical du quotidien allemand Bild publiée le 7 septembre, Heiko Maas a ainsi concédé :«J'espère vraiment que les Russes ne nous forceront pas à changer de position sur Nord Stream 2.» 

Norbert Röttgen, président de la commission des affaires étrangères de l'Allemagne au Bundestag et candidat à la direction de la CDU – et donc potentiel successeur d’Angela Merkel – est allé plus loin en appelant, le 3 septembre sur Twitter, à renoncer à ce projet: «Après l'empoisonnement de Navalny, nous avons besoin d'une réponse européenne forte, ce que Poutine comprend. L'UE devrait décider conjointement d'arrêter Nord Stream 2.» 

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L'Ukraine au cœur du problème pour Washington et Varsovie 

Aux Etats-Unis, un consensus politique s’est forgé de longue date au Congrès entre Républicains et Démocrates contre ce projet de gazoduc d’un coût de 10 milliards d’euros, dirigé par Gazprom et co-financé par le géant russe du gaz avec cinq acteurs majeurs de l’énergie européens : les allemands Uniper (groupe E.ON) et Wintershall (groupe BASF), l’anglo-néerlandais Shell, l'autrichien OMV et le français Engie. 

Dès le départ ce consensus contre Nord Stream 2 a été lié à l’Ukraine. Un pays que les Etats-Unis souhaiteraient intégrer dans l’Otan, arrimer à l'Union européenne, et par lequel transite encore une part importante du gaz russe exporté en Europe. 

En janvier 2016, donc avant l’élection de Donald Trump, le président ukrainien s’était réjoui de sa rencontre au Forum de Davos avec le vice-président des Etats-Unis qui était alors Joe Biden, aujourd'hui candidat à l’élection présidentielle. Sur son compte twitter, Petro Porochenko pouvait écrire : «Lors d’un entretien avec @VP [le compte officiel du vice-président des Etats-Unis, qui était alors Joseph Biden] il a été clairement dit que le projet Nord Stream 2 était purement politique et que nous devions agir de manière efficace pour y mettre un terme.» 

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Depuis l’élection de Donald Trump, le ton s’est durci et le 20 mars 2018 la porte-parole du département d'Etat américain Heather Nauert (photo) lors d'une conférence de presse a martelé: «Comme beaucoup de gens le savent, nous nous opposons au projet Nord Stream 2, le gouvernement américain s'y oppose», ajoutant que Washington ferait tout ce qui est en son pouvoir pour faire capoter le projet russo-européen de gazoduc. 

Nord Stream 2 permettrait à la Russie de contourner l'Ukraine pour le transit de gaz vers l'Europe, ce qui priverait l'Ukraine de revenus de transit substantiels et augmenterait sa vulnérabilité à l'agression russe

En 2019, le Département d’Etat a publié sur son site une note qui résume la position américaine officielle à propos de Nord Stream 2 qualifié d’«outil que la Russie utilise pour soutenir son agression continue contre l'Ukraine». 

La diplomatie américaine estime aussi que «Nord Stream 2 permettrait à la Russie de contourner l'Ukraine pour le transit de gaz vers l'Europe, ce qui priverait l'Ukraine de revenus de transit substantiels et augmenterait sa vulnérabilité à l'agression russe». 

Enfin, pour la diplomatie américaine : «Nord Stream 2 contribuerait également à maintenir la forte dépendance de l’Europe à l’égard des importations de gaz naturel russe, ce qui crée des vulnérabilités économiques et politiques pour nos partenaires et alliés européens.» 

«Partenaires et alliés européens» 

Et dans sa guerre diplomatique contre Nord Stream 2, Washington peut compter sur des alliés au cœur même de l’Union européenne. Dès 2015, alors que l’Allemagne n’avait pas encore donné son accord officiel au projet, dix Etats baltes et d’Europe centrale et orientale ont envoyé un courrier à la Commission européenne, dans lequel ils affirmaient que «l'extension de Nord Stream pour livrer des volumes croissants de gaz en Allemagne pourrait avoir de graves conséquences pour les pays de l'UE et Kiev». 

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Dans leur lettre ces pays affirmaient que la préservation de la voie de transport à travers l'Ukraine était «d'intérêt stratégique pour l'UE dans son ensemble, non seulement du point de vue de la sécurité énergétique, mais également une stabilité renforcée de la région Europe de l'Est». Un discours surprenant, dans la mesure où les relations complexes entre la Russie et l’Ukraine, ainsi qu’entre Gazprom et la compagnie d’Etat Ukrainienne NaftoGaz, ont conduit à de multiples interruptions des livraisons de gaz à ces pays y compris pendant des périodes hivernales. Des incidents qui contredisent au mois la notion de «sécurité énergétique» invoquée.

Parmi ces opposants au projet de gazoduc russo-européen qui se recrutent principalement dans la «Nouvelle Europe» vantée par le ministre de la Défense des Etats-Unis en 2003 James Rumsfeld, la Pologne se distingue par son ardeur. En janvier 2018 son ministre des Affaires étrangères Jacek Czaputowicz affirmait au quotidien allemand Handelsblatt que Nord Stream 2 était «en train de tuer l'Ukraine» et expliquait déjà : «Si le transit du gaz russe via l'Ukraine prend fin, le pays ne perd pas seulement des revenus importants, il perd également la garantie de protection contre une nouvelle agression russe.» Une analyse que l'on retrouvera au mot près dans la note du Département d’Etat américain.

A propos de l’Ukraine, Nord Stream 2 a effectivement été conçu pour la contourner et éviter les risques de complications politiques et commerciales qui ont abouti à des ruptures temporaires de livraisons lors des hivers 2006 et 2009, sans compter une multitude d’incidents au cours des années suivantes. Le renouvellement de l’accord de transit décennal via l’Ukraine, qui prenait fin en décembre 2019, a fini par être signé à 24 heures du réveillon de la nouvelle année, après de très âpres négociations qui ont nécessité l’implication forte de la Commission européenne. Mais la Russie n’a accepté de signer que pour cinq ans et avec des volumes minimaux de transport en nette réduction par rapport à la moyenne des années précédentes. Une période de transition vers la marginalisation programmée du transport de gaz russe via l’Ukraine ?

Priorité à l'exportation de ressources énergétiques américaines 

Depuis longtemps le gouvernement allemand voit dans la pression américaine contre Nord Stream 2 un but avant tout commercial : imposer au marché européen un gaz naturel liquéfié aux Etats-Unis et transporté par méthaniers à travers l'Atlantique en remplacement du gaz russe. 

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Nous estimons qu'il est inacceptable qu'une loi [américaine] puisse demander aux Européens de renoncer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] américain à la place, à un prix bien plus élevé

Heiko Mass s’en était déjà offusqué, lors d’une visite à Moscou en juin 2017, déclarant selon le quotidien allemand Handelsblatt : «Nous estimons qu'il est inacceptable qu'une loi [américaine] puisse demander aux Européens de renoncer au gaz russe pour nous vendre du [gaz] américain à la place, à un prix bien plus élevé». Le chef de la diplomatie allemande évoquait les nouvelles sanctions contre la Russie adoptées par le Sénat américain à la mi-juin, et notamment un amendement précisant : «Le gouvernement des Etats-Unis devrait donner la priorité à l'exportation de ressources énergétiques [américaines] afin de créer des emplois américains, aider les alliés et les partenaires des Etats-Unis et renforcer la politique étrangère [américaine].» 

Le 18 mai 2018, lors d’une interview à la chaîne de télévision allemande ARD, le ministre allemand de l'Economie Peter Altmaier livrait à son tour son analyse : «Ils ont une importante infrastructure de terminal de gaz naturel liquéfié dont ils veulent tirer profit […] mais leur GNL [gaz naturel liquéfié] sera nettement plus cher que celui du gazoduc ...» 

«Nord Stream 2 contribuera à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe occidentale»

L’indépendance énergétique de l’Europe est-elle menacée par la Russie comme le martèlent les responsables américains ? Nord Stream 2 ou pas, elle importe de toute façon plus de la moitié (55%) de son énergie et cette proportion devrait augmenter dans les prochaines années. En effet, les réserves européennes, comme celles du gaz de la mer du Nord, sont en train de s’épuiser. Or, la Russie effectivement, occupait en 2018, la première place des fournisseurs de pétrole et de gaz de l'Europe avec respectivement 29,8% et 40,1% de part de marché. Loin devant l’Irak (8,7%) et l’Arabie saoudite (7,4%) pour l’or noir, ainsi que la Norvège (18,5%), l’Algérie (11,3%) et le Qatar (4,5%) pour l’or bleu. 

Pourtant, à rebours des déclarations américaines ou est-européennes, certaines voix en Europe estiment que «Nord Stream 2 contribuera à renforcer la sécurité énergétique de l’Europe occidentale», comme le disait en juillet 2016 à RT France Gérard Mestrallet, pdg de Engie de 2008 à mai 2016, et président de son conseil d’administration jusqu’en mai 2018. 

«Depuis quelque temps, expliquait-il, la production du gaz est en déclin en Europe et notamment en Mer du Nord, au Royaume-Uni comme aux Pays-Bas. Nous serons donc obligés d’accroître les importations. Il faudra couvrir le déficit à l’aide d'exportations en provenance de Russie, ce qui exige une infrastructure appropriée. C’est pour cela que nous soutenons le Nord Stream 2 et sommes prêts à investir dans ce projet.» 

Le gaz russe qui passe par des pipelines offre en outre l’avantage de la stabilité de prix et de fourniture, grâce à des contrats pluriannuels que ne peuvent efficacement concurrencer des livraisons de gaz liquéfié avec, pour leur transport par voie maritime, une empreinte carbone très défavorable par rapport à des tuyaux sous-pression. 

Le gaz russe est surtout une priorité pour l’Allemagne qui a renoncé au nucléaire et doit réduire sa consommation importante de charbon. Elle reçoit déjà par le premier tronçon Nord Stream 1, inauguré en 2012, près de 55 milliards de mètres cubes de gaz par an. Et Nord Stream 2 doit permettre de doubler cette capacité, la portant à 110 milliards de mètres cubes, soit plus de la moitié du volume des exportations actuelles de gaz de Gazprom vers l’Europe. 

Au titre de l'année 2019, Gazprom revendique 199 milliards de mètres cubes de gaz exportés vers l'Europe, dont les deux tiers via des réseaux de conduites terrestres qui traversent l'Ukraine ou… la Biélorussie, des pays qui prélèvent des frais de transit substantiels et ont des relations complexes avec la Russie. 

Ivan Lapchine

Source : RT France

Les noces arrangées Navalny-NordStream 2

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Les noces arrangées Navalny-NordStream 2

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com
 
Nous donnons ci-dessous deux textes, qu’il importe de lire avec la plus extrême attention et surtout, surtout, en n’en croyant même pas un demi-mot puisqu’il s’agit de deux textes d’origine russe, l’un de Spoutnik-France , l’autre de RT-France. Qui plus est le second met en scène Zemmour, Eric, agent bien connu et toujours jeune de la très-vénérable Tchéka. Toutes les pièces du dossier sont donc prêtes pour prononcer le verdict avant même que le procès n’ait lieu, rendant inutile de se dépenser en un procès dont le verdict est connu d’avance puisqu’il n’y a pas matière à procès. Il s’avère donc que, bien que n’ayant pas encore sauvé la civilisation dont il est le soutien et le souteneur tout nûment, le bloc-BAO a inventé le mouvement perpétuel. Il en fait le meilleur usage du monde.

Le procès qui n’aura pas lieu, c’est celui du coupable, l’effroyable et infernal trio-maléfique, Moscou-Poutine-FSB, en présence de l’attentat innommable contre Navalny. Puisque le sacrilège est si évident tel qu’on l’a décrit, on est passé directement aux applications diverses de la peine, laquelle passe essentiellement, – très joyeuse nouvelle pour les familles respectives, – par une noce arrangée des culpabilités, entre Navalny et le projet quasi-terminée de gazoduc sous-marin entre la Russie et l’Allemagne, NordStream 2. C’est donc à ce niveau qu’il faut traiter l’affaire.

Au départ, donc, l’attaque contre le malheureux Navalny : montage complet bien entendu, business as usual et toujours les mêmes amateurs au boulot (selon PhG : « On sait depuis longtemps, depuis les trouvailles fameuses de la CIA ridiculisant le secrétaire d’État Powell devant l’ONU en 2003, que les officiers des ‘services’ ont véritablement adopté les godillots des Dupont-Dupond lorsqu’il s’agit de fabriquer des bidouilleries faussaires. ») Il n’empêche et malgré les grognements cyniques et le scepticisme défaitiste de PhG, l’affaire Navalny nième version a été bel et bien lancée début septembre.

Le 3 septembre 2020, Karine Bechet-Kolovko (nommons-là KBK de ses initiales, cela permettra aux organes de ‘désintoxication’ de Libé et du Monde d’annoncer la création d’un nouveau services de subversion russe, chargé de ‘K’, qui est une lettre douteuse et subversive), – KBK donc, qui n’est en général pas si tendre que cela pour Poutine et sa politique qu’elle juge trop laxiste, nous annonçait fort justement et à propos :

« Ca y est, l’opération Navalny tourne à plein régime. Merkel l'a déclaré : la Russie a empoisonné Navalny au Novichok, il n'y a aucun doute. Et comme c'est la Russie, elle doit reconnaître les faits. Et comme il n'y a aucun doute, il n'est pas nécessaire de présenter les preuves. Quant à savoir pourquoi un produit si toxique et volatil a réussi à ne toucher absolument personne dans l'entourage de Navalny, ni dans l'avion, ni dans l'hôpital à Omsk, cela doit faire partie des mystères de la géopolitique. En attendant, la communauté internationale prépare sa ‘réponse’, autrement dit continue son attaque contre la Russie. »

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Le lendemain 4 septembre 2020, le même PhG, nous voulons dire dans le même texte déjà référencé, nous faisait part de ses espoirs que la crétinerie cosmique des amateurs et la crétinerie complète de leurs montages étaient telles que cette affaire Navalny n’iraient pas très loin malgré la goinfrerie zombiesque de la presseSystème à cet égard...

« Cette ‘mécanique’, celle qu’est la presseSystème, ou mainstream outre-Atlantique, fonctionne à cet égard effectivement comme une entité absolument fiable et superbement apprêtée, démarrant au quart de tour, sans demander son reste ni se préoccuper des restes. Pour elle, pour la presseSystème et ses bataillons obéissants, la culpabilité russe est l’existence qui précède l’essence, et au-delà, pour le prochain ‘crime d’État’ de Poutine & Cie, l’essence qui précède l’existence. La culpabilité russe existe avant même que ne soit connu et encore moins commis le crime, tout comme le communiqué de dénonciation du bloc-BAO.
» Tout juste mais tout de même, pourra-t-on noter qu’il existe cette fois un peu moins de place faite à la dernière monstruosité poutinesque, cette narrative Navalny-Novichok, dans le cours de la communicationSystème, essentiellement pour cause de crises diverses en cours qui doivent être régulièrement alimentées et mises en scène avec une durabilité sans faille, et qui prennent leurs aises dans la susdite communication. (Je veux parler des stars de la GCES : Covid19 et dépression à suivre, Grande Émeute2020, etc.) »

Las, c’était sans compter sur l’effronterie et le sens de l’à-propos dans les coups fourrés de Pompeo et de soin ancienne CIA, et sur l’absence de limites de la ‘goinfrerie zombiesque’ de la presseSystème. En effet, aussi incroyable que cela paraissait au départ en regard de la légèreté grossière de l’affaire Navalny et du poids énorme du gazoduc, comme signalé plus haut les familles réussirent à rassembler les deux partis et à annoncer un mariage de convenance entre le pseudo-‘dissident principal’ russe et NordStream 2.

Outre les surprises de l’amour (celui de Navalny-NordStream 2), PhG n’avait pas prévu, dans sa dénonciation de la sottise cosmique des amateurs des ‘services’ anglo-saxons, qu’il y a une sottise encore plus grande et une couardise à mesure du côté européen, et particulièrement de l’Allemagne, dont on nous annonce régulièrement la renaissance de sa puissance, au moins depuis la réunification, et peut-être même depuis les euromissiles de 1979 et la complicité Mitterrand-Kohl de 1982. Rien du tout : l’Allemagne de Merkel est encore plus sotte et plus soumise à ses ‘valeurs’ que lui suggèrent la CIA par courrier diplomatique et la NSA par l’intermédiaire de son portable. Exécution, donc, ‘selon le plan prévu’, et l’affaire Navalny déboule en cascade sur la nécessité absolue, pour sauver la liberté du monde et les Lumières toujours brûlantes de la civilisation, de liquider NordStream 2 pour aider le brave Navalny à se remettre complétement sur pied et à se remettre à savourer sa dose quotidienne de Novichok.

(A propos, pour ne pas oublier la distribution des sucettes en chocolat et pour expliquer sa présentation au Prix Nobel de la Paix 2020, Trump tient à nous rappeler que “c’est moi qui ait eu le premier l’idée” [de couler NordStream 2].) «

Pour autant et en fonction des développements qui nous sont contés dans les textes ajoutés à celui-ci, nous vient comme un des derniers événements en date la bienheureuse possibilité que cette crise-simulacre devienne une vraie crise... La même et avisée KBK déjà citée ci-dessus nous avertit ce 10 septembre 2020 de cette chose intéressante que si le montage se poursuit de façon aussi dramatiquement ridicule du côté du bloc-BAO, il y a désormais le risque d’une grave “crise internationale”, du fait des Russes qui commence à être incommodés. Cela serait en effet la meilleure chose du monde, si, pour une fois en tous cas et peut-être enfin pour “une bonne fois“, les Russes poussaient les feux jusqu’à une vraie-de-vraie ‘grave crise internationale’.

« Au regard de la poussée d'hystérie en Occident autour de l'affaire Navalny, des déclarations agressives du G7 envers la Russie et de l'implication de l'OIAC, la Russie a décidé de réagir fermement. Le ministère des affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur allemand pour lui remettre une note de protestation. Puisqu'à ce jour aucune analyse n'a été transmise aux autorités russes, Navalny est quand même citoyen russe, si les autorités russes ne reçoivent pas les documents demandés, elles considéreront cela comme une provocation hostile, avec toutes les conséquences qui, logiquement, en découlent, faisant reposer la responsabilité de cette crise internationale, non seulement sur l’Allemagne, mais aussi sur l'OTAN et l'UE. A suivre. »

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Enfin, et pour en terminer avec le dossier KBK, il faut signaler la toute-toute dernière nouvelle qu’elle (KBK) a mise en ligne, ce 11 septembre 2020 d’aujourd’hui et de l’anniversaire sacrée que l’on sait, à savoir l’étonnement des Russes relevant que le Conseil de l’Europe avait mis au mois d’août, à son ordre du jour pour la rentrée, le cas Navalny, et cela bien avant que la santé de ce héros de la démocratie ait été mise en péril par cette subversive action dix mille fois russe. L’explication par l’hypothèse du don de voyance du Conseil de l’Europe offerte par KBK ne peut être écartée ; non seulement son sérieux est avéré puisqu’il s’agit du bloc-BAO et de ses vertus, mais il l’est doublement parce qu’il sera assuré, dès lors qu’il s’agit (le Conseil de l’Europe) d’un organe du bloc-BAO, que l’origine du don est elle-même avérée comme vertueuse et divine, donc très-très au-dessus de tout soupçon.

« Une information aussi surprenante que significative vient d’être dévoilée par le chef de file de la délégation russe à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe : dès le mois d'août, avant que l'on ne sache ce qui se passe avec Navalny, l'ordre du jour des séances prévoyait à la rentrée une discussion ... sur Navalny. Si le politiquement correct nous oblige à écarter la voie de la mise en scène concertée de l'exfiltration du blogueur-opposant et de la relance de l'attaque de la Russie, il ne reste qu'une seule explication possible : le Conseil de l'Europe a recours à des voyants ... C'est tout aussi plausible que le Novichok.
» Pietr Tolstoï, à la tête de la délégation russe à l’APCE vient de faire une déclaration qui, à n’en pas douter, passera inaperçue dans les médias occidentaux. Et pour cause.
» “Pour moi, ça a été particulièrement surprenant de voir, encore en août, à l'ordre du jour des séances de la commission des questions juridiques et des droits de l’homme un point prévoyant la discussion de ce sujet (Navalny). Alors qu’à ce moment, il n'y avait absolument aucune information sur l'état de santé de Navalny et ni sur son diagnostic. (...) Il a été demandé aux collègues européens une aide concertée dans l'enquête sur l’incident avec le blogueur Navalny, pour que par la suite, il soit possible de discuter de la confirmation des faits et non pas des rumeurs.” »

Voilà, nous allons nous arrêter là pour l’instant, en attendant les résultats de l’interrogatoire de Navalny par la police russe (en Allemagne, rien que ça !), – lequel interrogatoire sera sans doute refusé pour cause de pandémie Covid19 accompagnant toute diffusion du Novichok. L’on pourrait poursuivre en détaillant le brio de l’intelligence et de l’héroïsme des membres de l’UE, de l’OTAN et du bloc-BAO, décidés à défendre jusqu’au sacrifice suprême le modèle civilisationnel dont les crises à répétition prouvent le bien-fondé et la vertu sans limites. Nous sommes pour l’instant, et pour ce commentaire, un peu découragés par l’amas sans fin de vertus et de brio. Pour un peu de détente, nous préférons laisser l’attention du lecteur se disperser et prendre un peu d’aise avec les textes subversifs et absolument catastrophiques, détestables, déplorables et pitoyables... Voici donc successivement :

« Arrêt du Nord Stream 2: une sanction européenne contre la Russie à double tranchant », de Maxime Perrotin, sur Spoutnik-français le 10 septembre 2020, et ;
« Navalny, la Biélorussie et la CIA : cris d’orfraie après les propos de Zemmour sur CNews », à propos du galopin mucho-subversif remis à sa place par quelques beaux et scintillants esprits EnMarche, sur RT-France le même 10 septembre 2020.
dedefensa.org

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Le double tranchant de NordStream 2

Les appels à interrompre le projet Nord Stream 2 se multiplient, en guise de sanction à l’encontre de la Russie, accusée de l’empoisonnement d’Alexeï Navalny. Mais cet arrêt du projet profiterait avant tout à ses principaux concurrents, Américains en tête, qui mettent tout en œuvre pour couler le gazoduc avant sa mise en service.

Nord Stream 2 verra-t-il le jour? Le mégaprojet de gazoduc reliant la Russie à l’Allemagne en passant par la mer Baltique est aujourd’hui sur la sellette, du fait de l’affaire Navalny.

Depuis l’annonce le 2 septembre, par Angela Merkel, que le gouvernement allemand détiendrait la preuve qu’Alexeï Navalny aurait été victime d’un empoisonnement, les appels à remettre en cause le projet de gazoduc se multiplient jusque dans le camp de la chancelière allemande. Alors qu’elle répétait le 1er septembre, face aux menaces de sanctions américaines, son attachement à ce projet entériné en 1997, Angela Merkel a finalement depuis ouvert la porte à son éventuel arrêt.

«Cela serait une première, car cela traduirait un gâchis important», réagit pour Sputnik Jacques Percebois, directeur du Centre de recherche en économie et droit de l’énergie (CREDEN).

En effet, s’il n’est pas exceptionnel que des projets de pipeline ne voient pas le jour (tel South Stream, qui devait relier la Russie à l’Europe occidentale), le professeur émérite à l’université de Montpellier souligne qu’il est en revanche beaucoup plus rare que des projets mis en chantier soient annulés en cours de route. Nord Stream 2, qui passe par la mer Baltique, est déjà achevé à plus de 95%, sa mise en service étant prévue début 2021.

Ainsi, une telle décision politique s’accompagnerait-elle d’une casse financière considérable pour les compagnies européennes ayant participé à ce projet: le français Engie, l’anglo-néerlandais Shell, l’autrichien OMV et les allemands Uniper et Wintershall. Sur les 10 milliards d’euros investis dans gazoduc, chacune d’entre elles a mis environ un milliard sur la table, le solde ayant été apporté par le russe Gazprom.

Des compagnies européennes qui sont déjà sous le coup de sanctions américaines. En effet, Nord Stream 2 aurait dû être mis en service en janvier 2020, mais des sanctions adoptées par le Congrès américain fin 2019 à l’encontre des compagnies prenant part à la construction du pipeline ont in extremis interrompu le chantier en provoquant le retrait de la compagnie helvético-néerlandaise Allseas, chargée de construire la section offshore du projet.

Suite à la reprise du chantier, qui enregistre ainsi un an de retard, les Américains ont décidé en juillet d’élargir leurs sanctions à l’égard de toutes les compagnies impliquées d’une manière ou d’une autre (armateurs, assurances, autorités portuaires, organismes de certification, etc.) dans Nord Stream 2, et ce d’une manière rétroactive. Comme le précisait alors à Sputnik la société Nord Stream 2 AG, opérateur du gazoduc, ce dernier fait travailler pas moins d’un millier d’entreprises originaires de 25 pays.

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Des sanctions présentées par les élus américains comme une mesure de «dissuasion contre l’agression russe», dans le contexte de la crise ukrainienne et contre un Nord Stream 2 dépeint comme «une menace pour la sécurité énergétique européenne», car il offrirait au Kremlin un levier de pression. Un dernier argument «pas très crédible» aux yeux de Jacques Percebois, qui rappelle la diversification amorcée en Europe, couplée à la démultiplication des sources d’approvisionnement en gaz à travers le monde. Pour le président du CREDEN, les Européens ne doivent pas être dupes des intentions de Washington.

«L’indépendance énergétique de l’Europe, c’est un paravent derrière lequel les États-Unis s’abritent. La vraie raison derrière, c’est qu’ils souhaitent exporter vers l’Europe du gaz sous forme liquide [gaz naturel liquéfié (GNL), ndlr]. Tout ce qui sera acheté en Russie ne sera pas acheté aux États-Unis. Il ne faut pas se voiler la face!»

De fait, au premier rang de ces nouvelles sources d’approvisionnement en hydrocarbures figurent les producteurs américains, qui ont bousculé le jeu mondial ces dernières années. Portés par la révolution du pétrole et du gaz de schiste, les États-Unis sont rapidement devenus les premiers producteurs de la planète tant de pétrole que de gaz.

Un statut qui va de pair avec certaines ambitions en matière d’exportations, malgré son coût. Lors du premier forum économique sur l’énergie organisé par l’UE et les États-Unis, le 2 mai 2019, Rick Perry, secrétaire d’État américain à l’Énergie, vantait les qualités de son GNL: « Bien que plus cher que le russe », soulignaient nos confrères du Figaro à l’époque, « celui-ci est “fiable” et synonyme de “liberté” pour les Européens.»

C’est dans cette optique qu’il faut comprendre que Trump a déclaré à la presse, le 7 septembre dernier, qu’il a «été le premier à émettre l’idée» d’asséner un coup fatal au projet Nord Stream 2, qui doit doubler les fournitures de gaz russe à l’Allemagne. L’affaire Navalny tombe donc à pic pour l’industrie gazière américaine.

Autres pays, cette fois-ci en Europe, qui brandissent l’argument d’une augmentation de la pression russe sur les Européens via le levier du gaz: les pays baltes, la Pologne ou encore l’Ukraine. Ces deux derniers pays, pour l’heure, profitent de la manne financière que leur procure le transit par leur territoire… de ce même gaz russe. «Il est toujours prévu qu’il en passe un peu, mais à partir du moment où Nord Stream 2 va entrer en fonctionnement, on n’aura plus besoin de l’Ukraine», précise Jacques Percebois.

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La Pologne est elle-même active en matière de sanctions à l’encontre des entreprises participant à Nord Stream 2. Varsovie a notamment infligé 40 millions d’euros d’amende à Engie après le refus «sans fondement légal» du groupe français de communiquer aux autorités polonaises des détails sur le financement du projet gazier. Aujourd’hui, la Pologne n’hésite pas à brandir l’argument de la préservation de l’environnement. Un positionnement qui peut surprendre au regard de son statut de l’un des plus gros pollueurs européens, notamment du fait de sa consommation record de charbon. Un argument écologique à l’encontre de Nord Stream 2 également repris depuis quelques jours par une partie de la presse française, qui appelle à mettre un terme à un projet «climaticide», ou encore de le renvoyer «dans les dents de Vladimir Poutine».

Pourtant, comme le souligne Jacques Percebois, en cas de non-aboutissement du projet Nord Stream 2, le plan de sortie du charbon de l’Allemagne (deuxième consommateur européen derrière la Pologne depuis sa décision de sortir du nucléaire) à l’horizon 2038 sera lui aussi remis en cause. «Le gaz a une vertu, c’est que c’est la moins polluante des énergies fossiles», souligne le directeur du CREDEN, avec deux fois moins de CO² émis par kilowattheure produit par rapport au charbon.

«Le charbon, c’est un peu moins de 30% de la production d’électricité en Allemagne. S’il n’y a pas ce gaz russe, cela veut dire qu’on va maintenir plus longtemps les centrales à charbon. [14: 35] Renoncer au projet, cela veut dire retarder l’arrêt des centrales à charbon», met-il en garde.

Cependant, l’impact du gaz naturel sur l’environnement est amplifié par la liquéfaction du gaz lui-même, un processus gourmand en énergie, ce qui «pose la question du bien-fondé d’une augmentation des livraisons de gaz liquéfié, par exemple depuis les États-Unis», soulignait dans un article, pourtant critique à l’encontre du Nord Stream 2, Maxime Filandrov, consultant en coopération industrielle et commerciale pour le marché russe et ancien représentant de la Commission européenne à Saint-Pétersbourg, responsable de la coopération entre l’UE et la Russie du Nord-ouest. Quant aux méthodes d’exploitation des hydrocarbures américains, la fracture hydraulique (fracking) est un procédé très loin d’être considéré comme écoresponsable.

La bataille autour de la survie de ce mégaprojet devrait pourtant plus se jouer sur le terrain politique qu’environnemental. Si Jacques Percebois soulignait l’ampleur des «coûts échoués» économiques –une ardoise potentielle de 10 milliards d’euros, rappelons-le–, il souligne en effet que ceux-ci seraient également politiques.

Ce serait bien sûr le cas pour Vladimir Poutine et Angela Merkel, qui subiraient l’affront de voir enterré un projet qu’ils ont soutenu, mais aussi pour Emmanuel Macron, dont l’accord sera nécessaire à cet arrêt. En pleine crise économique, le Président de la République devrait assumer de faire perdre près d’un milliard d’euros à Engie, avec d’imprévisibles conséquences sur l’emploi et l’investissement de l’ancien groupe public. 

Maxime Perrotin

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Navalny, Biélorussie, CIA, Zemmour

Eric Zemmour s'est interrogé sur la main des services américains dans l'escalade diplomatique autour d'Alexeï Navalny, ou dans la situation en Biélorussie. Plusieurs personnalités se sont émus de la diffusion, selon eux, de «propagande» pro-russe.

Le polémiste et essayiste Eric Zemmour n’est décidément pas effrayé par le «qu’en-dira-t-on». Présent comme chaque soir, le 9 septembre, dans l’émission de Cnews Face à l’info, l’écrivain s'est permis une analyse assez peu en vue dans les médias occidentaux traditionnels concernant l’affaire Navalny, mais également à propos des troubles survenus en Biélorussie depuis la réélection, contestée par l’opposition, du président Alexandre Loukachenko le 9 août. Il a émis l’hypothèse d’une entreprise des services extérieurs américains : la CIA. «Certains fantasment sur le KGB devenu FSB, moi je fantasme sur la CIA restée CIA»

«J’essaye de comprendre et il y a des choses qui me troublent. Si c’est Poutine qui a donné l’ordre d’empoisonner cet opposant politique [Alexeï Navalny], pourquoi les médecins russes lui ont sauvé la vie et l’ont transféré en Allemagne pour se faire soigner par les Allemands quitte à voir [le] crime démasqué ? C’est bizarre», a-t-il d’abord déclaré au sujet de l’affaire Alexeï Navalny, opposant qui aurait, selon Berlin été victime d'empoisonnement.

«Il y a cette histoire au moment où les Américains font pression sur les Allemands pour qu’ils renoncent à Nord Stream 2 [projet de gazoduc devant relier l'Allemagne à la Russie] […] Incroyable hasard ! Certains fantasment sur le KGB devenu FSB, moi je fantasme sur la CIA restée CIA», a-t-il poursuivi, ajoutant : «Cela ressemble beaucoup à la CIA.»

Questionné par la journaliste Christine Kelly sur la mise en place de possibles sanctions contre la Russie dans ce dossier, Eric Zemmour a expliqué y être opposé par principe. «C’est contre-productif», a-t-il rétorqué, faisant mention de sanctions prises à l’encontre de la Russie concernant la Crimée qui «se sont retournées contre nous».

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L’auteur du Suicide français a par la suite évoqué la situation en Biélorussie, développant un argumentaire similaire. «Sur la Biélorussie, je vois venir gros comme une maison la CIA derrière parce que c’est un coup qu’ils ont fait depuis dix ans. A chaque fois qu’il y a une révolution orange il y a comme par hasard les Américains derrière, les ONG "sorossiennes" [du financier George Soros] et les services secrets américains. C’est étonnant que BHL [Bernard-Henri Lévy] n’ait pas débarqué en Biélorussie», a-t-il fustigé.

Réagissant sur Twitter, la députée européenne du groupe Renew, Nathalie Loiseau, a dénoncé, selon elle, «l’extrême-droite russolâtre en action». L'ancienne ministre en charge des Affaires européennes a même fait référence à notre média : «J’ai cru que j’étais sur Russia Today. Non, c’est CNews et c’est Zemmour. Ça devient de plus en plus pareil. L’extrême-droite russolâtre en action.»

De son côté, sur le même réseau social, le député MoDem des Français de l'étranger pour l'Allemagne, l'Europe centrale et de l'Est et une partie des Balkans, Frédéric Petit, s'est dit «sidéré d’entendre Eric Zemmour déverser sur une chaîne française la propagande (complotiste) servie par le régime de Loukachenko et la Russie».

Deux versions s'opposent actuellement sur le cas de l'opposant russe Alexeï Navalny, toujours hospitalisé en Allemagne. D'une part, les médecins russes qui ont initialement pris en charge l'opposant, selon lesquels «aucun poison ou trace de poison dans le sang ou dans l'urine n'a[vait] été trouvé».

D’autre part, Berlin soutient le contraire, affirmant que des tests toxicologiques réalisés par un laboratoire de l'armée allemande ont apporté des «preuves sans équivoque» de «la présence d’un agent chimique neurotoxique de type "Novitchok"» dans le corps d'Alexeï Navalny. Des accusations fermement contestées par la Russie.

Par ailleurs, l'Allemagne a fait savoir être ouverte à un possible gel du projet de gazoduc Nord Stream 2 si la Russie n'apportait pas rapidement les réponses attendues par Berlin, faisant peser une pression supplémentaire sur les autorités russes, déjà ciblées dans l'affaire Navalny par les accusations d'autres gouvernements occidentaux dont la France ou les Etats-Unis.

Concernant le dossier biélorusse, lui aussi au cœur de l'actualité, de nombreuses manifestations de l'opposition se succèdent dans le pays, rassemblant plusieurs centaines de milliers de citoyens, depuis la réélection d'Alexandre Loukachenko lors de la présidentielle du 9 août. L'opposition, emmenée par Svetlana Tikhanovskaïa, arrivée deuxième et qui a quitté le pays pour la Lituanie, conteste les résultats de l'élection et demande un nouveau vote. Le chef d'Etat biélorusse voit de son côté la main de l'étranger dans la crise que traverse son pays. Les autorités biélorusses ont arrêté, ces derniers jours plusieurs membres de l’opposition, comme Maxime Znak et Maria Kolesnikova.

RT-France

Orientation politique de rentrée pour Rébellion : Nouveau Jalon

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Orientation politique de rentrée pour Rébellion : Nouveau Jalon


La fracture s’étend. Les nerfs sont nus, exposés anarchiquement à l’air infecté. Répression puis endiguement idéologique des Actes des Gilets Jaunes, confinement forcé, déconfinement accompagné du port des masques qui ne se limite plus aux espaces clos publics mais aux lieux de rassemblement extérieurs, manifestations massives contre les violences policières malgré l’état d’urgence sanitaire maintenu ayant réactivé médiatiquement la racialisation des conflits sociaux du pays…Et à l’heure où cette rentrée de septembre ont eu lieu des manifestations offensives à Beyrouth contre l’appauvrissement généralisé, ravivées par l’explosion spectaculaire du port de la capitale (178 morts, 6000 blessés et 300 000 sinistrés), une tentative de destitution du président de Biélorussie Alexandre Loukachenko et la démission forcée via un coup d’Etat militaire du chef du gouvernement malien Ibrahim Boubacar Keïta.

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C’est dans ce contexte bouillant, accompagné de l’annonce d’un nouvel appel à la mobilisation nationale des Gilets Jaunes pour le samedi 12 septembre, que nous faisons ensemble un bilan de nos luttes de terrain pour l’émancipation populaire qui se sont déroulées ces 3 dernières années.

  • Les manifestations des Gilets Jaunes un samedi par mois ont permis de régulariser les Actes et de libérer un maximum de créneau pour les salariés contestataires. Cependant, elle est devenue malgré elle un folklore, notamment dans les espaces urbains (centre-ville) où les piétons consuméristes du samedi après-midi jouissaient des éructations pacifistes de la masse réfractaire à laquelle il opposait un râle au moment du lâcher de gaz lacrymogène mais ne ressentait ni effroi ni compassion. Nous préconisons donc une mobilisation moins ponctuelle mais plus fréquente et prolongée dans l’enchaînement des jours et des nuits de révolte (les pics d’intensité des dernières révoltes pouvaient d’ailleurs se prolonger jusqu’au coucher du soleil et bien au-delà). Il nous faut briser davantage les limites du temps et de la géographie afin de repenser un rythme de contestation, phase préliminaire à l’insurrection puis à la Révolution.
  • Nous devons réfléchir à la question de la révolte spontanée, en apprécier les fulgurances mais aussi les limites (infiltrations de la police, des syndicats et des partis officiels), afin d’évaluer plus en détail la question de la révolte encadrée et « orientée ». Loin de là l’idée de définir une doctrine arrêtée divisée en plusieurs points et émaillée de listes, la ligne synthétique et ouverte de l’OSRE et de sa revue « Rébellion » (qui lui vaut d’être taxée de confusionniste par ses détracteurs) vise à faire front commun face aux dérives insupportables du Grand Capital auprès de toutes les obédiences ayant au moins comprises ce qu’elles ne souhaitent pas : la concession politicienne au sein une démocratie représentative et électoraliste ; l’arrivisme « révolutionnaire » ; le nihilisme qui se niche derrière l’étiquette « progressiste ». L’ « orientation » ainsi posée consiste surtout à comprendre ce qui est majoritairement souhaitable pour tous les insurgés sur le court et le long terme, d’en envisager les mises en place pragmatiques et de se garder le plus possible de toute répétition d’erreurs.
  • L’exercice de la violence : opposer le pacifisme et la martyrologie face à la répression des forces de l’ordre et au cynisme du gouvernement/relais médiatiques a, tout comme le spontanéisme de la révolte, ses fulgurances (dévoiler au peuple ce que le système tolère et ne tolère pas en qualité de contestation) mais aussi ses limites (partir au casse-pipe et en ressortir mutilé dans une dissymétrie du rapport de force physique). Il a beaucoup été débattu au sein d’une frange des Gilets de la pertinence de s’être distancié des Black Blocs, mouvement controversé pour son absence d’identification claire (« tout le monde et n’importe qui peut être BB, notamment un flic inflitré ») mais qui ont été sur le terrain les acteurs des situations les plus intenses du point de vue du renversement potentiel du rapport de force (notamment les premières manifestations parisiennes aux Champs Elysées). C’est d’ailleurs depuis la séparation entre les BB et les GJ que ces derniers ont perdu de leur vigueur et que la solution très réformiste du RIC (Référendum d’Initiative Citoyenne), embryonnairement appliquée à travers les Assemblées Constituantes (n’ayant été que des reproductions rurales d’Assemblées Générales universitaires), se sont imposées jusqu’à l’achèvement coronaviral. En somme, le pacifisme réformiste est une stratégie d’échec et n’a pas permis au mouvement GJ de se renforcer.
  • L’impuissance des dissidences 2.0 : lorsqu’elles ne plaquent pas sur toute révolte populaire qu’elles ne maîtrisent pas une cause extérieure obscure (le conspirationnisme : appliquer de la mécanique paranoïaque à de l’organique authentique), elles capitalisent sur l’anticapitalisme à grand renforts de produits dérivés (tshirts, casquettes, mugs, porte-clés) en s’appropriant les mouvements. Brillant par leur absence sur le terrain des affrontements, ces fausses dissidences continuent à faire ce qui a toujours été leur projet : abuser de la confusion idéologico-politique générale et de la crise des représentations pour nous livrer, prêt-à-consommer, une vision du monde binaire, fictionnelle et malhonnête afin de segmenter leur propre marché, reproduisant ce qu’ils contestent à un système dont ils auraient voulus être les rois. Leur revanche est alors prise à l’échelle de la métapolitique. De ce fait, nous préconisons un éloignement strict de cette pensée incapacitante (car que faire en tant que citoyen en colère si tous les dés sont pipés par avance ?). Il nous faut nous débarrasser de la posture du commentateur journalistique, de cette mentalité du « buzz » et du « clash » ne concernant que les égos blessés de leurs porte-paroles, en articulant rigueur théorique/lectures fondamentales et initiatives de terrain (refus du tout-virtuel et connexion au réel).

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Le COVID-19 sonne le glas d’une chute de l’économie mondiale en accéléré, révélant par ailleurs l’idéologisation extrême du domaine sanitaire et l’effondrement des infrastructures médicales. Le confinement qu’il a occasionné a été le laboratoire d’une domestication sociale autoritaire et arbitraire, un renforcement de la paranoïa et du repli sur soi, qui ne pouvait qu’achever l’élan collectif et fraternel d’un mouvement comme celui des GJ. Nous recommandons de ne pas tomber dans le piège de la peur et de la soumission, en se ralliant aux contestations berlinoises ou encore londoniennes sur ces mesures répressives « pour préserver notre santé ».

Le déconfinement avec état d’urgence sanitaire n’empêche pas le déclenchement, depuis les USA, des réseaux antiracistes politiques contre les bavures policières, permettant à la ré-impulsion médiatique du collectif Justice pour Adama (la branche française du mouvement états-unien Black Lives Matter) de renforcer le développement d’une bourgeoisie colorée, les minorités de France (et notamment celles issues des quartiers populaires) étant majoritairement acquises au colonialisme états-unien ultra-libéral et individualiste. A travers une racialisation des conflits provoquant une guerre médiatique entre indigénistes d’extrême gauche et identitaires d’extrême droite, chacun faisant jouer au choix sa victime « racisée » de violence policière blanche ou sa victime blanche de racaille afro-maghrébine-islamique, c’est la lecture de classe radicale qui en prend un coup et le ré-étiquetage idéologique qui reprend du poil de la Bête. Nous appelons à la mise à l’écart de ces groupuscules séparatistes et contre-révolutionnaires qui ne font que démontrer, face à la rigueur sèche du Réel, qu’ils sont victimes des dérives d’une vision intégralement Idéologique du monde, où l’Idée dicte et prédomine l’expérience d’une réalité qui devient anecdotique, complètement phagocytée par ce que l’Idéologie veut que cette réalité soit. Il nous faut refuser ce combat pour le Faux !

Cette fissure ne doit pas être vue comme le symptôme d’une déchéance ou d’une fin pessimiste de Fin de Cycle. Tout ce qui se passe actuellement nous est favorable du point de vue du renforcement des écarts de classe et de l’accélération de tout le processus menant à une Révolution.

vendredi, 11 septembre 2020

The New Axis: Berlin-Warsaw-Moscow-Bejing?

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The New Axis: Berlin-Warsaw-Moscow-Bejing?
 
by Konrad Rekas
Ex: http://oneworld.press
 
In fact, the axis from Berlin through Warsaw to Moscow and Beijing, the continental bridge that realists wrote about, who saw geopolitical and geoeconomic benefits and obviousness – this is the future.

What is the lesson from the anniversary of the Molotov-Ribbentrop Pact? That it was the Polish minister Józef Beck who could and should sign a pact with Molotov or Ribbentrop, and preferably with both - instead of sitting like this… believing in "Western guarantees".

Do Not Count On The Mistakes Of Others By Making Our Own

Poland has focused on the German-Russian conflict many times in its history, most often not supporting either side, but the forces that provoked these clashes. And despite the immediate benefits - it was a strategic Polish FAULT, which had to be based on the hope that one of our great neighbours would also make a mistake and act against their own geopolitical interests. Such a mechanism took place, for example, on the eve and during the Great War, which MUST be an almost successful suicide both for Russia and Germany - because that was the reason why it broke out. A similar situation happened in World War II, when Hitler, in turn, not only betrayed Nazism by selling it to great capital, but also tried to deny the geopolitical destiny of Germany, causing a war only in the interest of the Anglo-Saxons and for their rule over the World. Par excellence, therefore, both the Russian mistake in World War I and the German fault in World War II temporarily paid off for Poland - however, in the first case, almost only because there was simply a season to appoint small and weak national transition states in Central Europe as a necessary stage of reaching World Government (i), and in the second case, we were shielded by the scale of the Soviet victory and the suspension by communism of further geopolitical and civilization processes for less than half a century.

For the truth, the German-Russian alliance, or more broadly the Euro-Eurasian alliance, is the most obvious thing in the World, and it is by no means true that this is a deal, without exception, that can only deadly for the very existence of Poland. Well, that is, this is deadly, but only in a situation where Poland itself assumes the absurd role of the Trojan horse of Atlantism, deliberately acting against its own geopolitical determination. If we, Poles, stop considering as our historical mission to counteract the absolutely necessary combination of the potential of Europe and Eurasia - then we will become BENEFICIARIES, and not a hindrance to this process, which is also profitable for us.

China: A Necessary Fulfilment To Eurasia

Equally evident, but more recent date, is the geopolitical falsehood of the conflict with China, which seems to be the dominant economic power of Asia, and is our natural partner, not an enemy, for Poland and the whole of Central Europe, thus providing an opportunity to escape the trap of medium development and investment, barely keeping us alive, but transferring profits outside our country. And it does not matter for such an emerging natural European-Russian-Chinese alliance that historically China had moments in its long history, or rather makings, when the periodic advantage of the mercantile factor could make it the Ocean Empire. However, there has always been an introverted withdrawal to the Continental areas and the return of the domination of the political factor over the trade factor, typical for this formation.

Now the situation might only look different. But is it really bad? Let us remember, however, that such as United States had all the data to not go Alfred Mahan’s way, but to remain an alternative Continent, that is China has this comfort in the opposite direction to some extent. Their real return to Zheng He’s routes does not have to deny Eurasianism, but only supplement its formula.

Anyway, the Eurasian choice of Europe (including Poland) would be a salvation for all of us from the burdensome American dependence and the destruction of suicide, which for the Old Continent were two World Wars, and for Poland a joyful appearance in the Second one as a pretext, a spark, and the first a victim of a conflict that artificially divides (our) natural allies. In fact, the axis from Berlin through Warsaw to Moscow and Beijing, the continental bridge that realists wrote about, who saw geopolitical and geoeconomic benefits and obviousness – this is the future. Let us not repeat the mistakes of our ancestors, let us not ignore the reality that is happening around us. Whenever we went against our geopolitical destiny in history, only sacrifice and destruction awaited us. It is high time to change that.

(i) Nota bene, on the eve of the Great War, Russia was planning to give Poles independence, because it was already fed up with us, and its ruling spheres felt a deep reluctance to think about joining more lands inhabited by Poles. In addition, the Russians finally found a partner, in the form of Polish National-Democracy, to whom they could leave Poland - both in the conviction of the unity of interests and the durability of such governments in reborn Poland, more reliable than conservatives deprived of social support. This has been a theme that has been running in Polish-Russian relations for 300 years. Already Catherine II, sending Nikolai Repnin to Poland as her ambassador, instructed him: "We need reliable Poles!". And nothing has changed since the times of the Great Empress...

By Konrad Rękas
Polish journalist
 

Incivilités, ensauvagement ou début de guerre civile ?

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Incivilités, ensauvagement ou début de guerre civile ?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le terme d'ensauvagement a fait l'objet d'un désaccord le 1er septembre entre Gérald Darmanin et le garde des sceaux Dupont-Moretti.

Etait-il approprié de l'utiliser pour qualifier les actes de violence survenus récemment dans diverses villes française, notamment Bayonne et Lyon, attribués à des « bandes de jeunes » non identifiés, sans mentionner la violence permanente qui s'est instaurée dans les banlieues des grandes villes. Ne valait-il pas mieux parler d'incivilités?

Le terme d'incivilité paraît anodin . Il est employé généralement pour désigner un manquement aux règles usuelles sur lesquelles repose la vie en société. Mais celui d'ensauvagement est-il excessif ? Il pourrait signifier un retour à des sociétés primitives n'ayant pas connu les « bienfaits » de la colonisation.

En fait, ni l'un ni l'autre ne semblent appropriés. Il vaudrait mieux parler du début de la guerre dite de 3e (ou 4e) génération contre les sociétés occidentales dont l'Organisation de l'Etat Islamique (Daesh) avait menacé les païens occidentaux, en conséquence de son incapacité à maintenir sa domination sur le Moyen Orient.

Différents chefs de cette organisation avaient indiqué sur les réseaux sociaux qu'ils poursuivraient cette guerre en envoyant des combattants volontaires pour mener des attentats, y compris des attentats-suicides, ceci prioritairement en Europe. Ceux-ci s'infiltreraient parmi les centaines de milliers de « réfugiés » fuyant la guerre et l'insécurité et provenant principalement de Syrie et d'Irak. Leur nombre ne diminuera pas, comme le montre la recommandation récente d'Angela Merkel d'augmenter les capacités d'accueil.

Il en résulte que les villes européenne sont confronté à un « séparatisme » refusé récemment par Emmanuel Macron mais qui existe désormais. Les musulmans dominant dans les banlieues de certaines grandes villes veulent y mettre en place des régimes politiques n'obéissant plus aux lois de la République, mais reconnaissant exclusivement le loi islamique dite charia. Certaines des normes imposées par celle-ci sont incompatibles avec les droits de l'homme, notamment en ce qui concerne la liberté d'expression, la liberté de croyance, la liberté sexuelle et la liberté des femmes. D'autres, en termes plus discrets, recommandent de mener une guerre sainte contre ceux qui ne reconnaissent pas la loi islamique et le pouvoir supérieur d'Allah.

Il existe aujourd'hui, notamment en France, des mosquées de plus en plus nombreuses dont les imams, au vu et au su de la police, demandent aux bons musulmans de commencer à mener cette guerre. Il en résulte de nombreuses dégradations commises contre les églises et les crucifix. Nécessairement les bons croyants ne peuvent qu'en tirer argument pour mener des actes de violence anonymes, donc peu dangereux, notamment au sein de "bandes de jeunes non identifiés". 

Ceux-ci ne sont ni des incivilités ni des ensauvagements, mais des actes de guerre civile. A une bien moindre échelle, l'épidémie de meurtres anonymes et impunis de chevaux qui se poursuit en France à une échelle jamais vue encore montre combien le meurtre est contagieux, surtout quand les médias lui donnent un large écho.

lundi, 07 septembre 2020

Un chevalier au cœur des Balkans - Varka, une épopée moderne nous replonge dans le bourbier balkanique

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Un chevalier au cœur des Balkans

Par Rémi Tremblay
 
Varka, une épopée moderne nous replonge dans le bourbier balkanique
 
Ex: https://www.eurolibertes.com

Pour imposer leur vision du monde au reste de l’univers, les Américains bénéficient de la rutilante machine d’Hollywood. Cet organe de propagande bien huilé leur permet, sous le couvert des films les plus divers, d’imposer leur narratif tant idéologique que géopolitique à l’ensemble du globe.

Face à ce mastodonte incomparable, nulle production nationale, nul producteur indépendant ne peut faire le poids. Mais la force de ce géant aux pieds d’argile est l’argent qui permet des productions coûteuses à grand déploiement. Et si l’argent est essentiel au cinéma, il ne l’est heureusement pas à d’autres formes d’art, comme la littérature, ce qui permet à des auteurs présentant des points de vue différents de réaliser des ouvrages de grande qualité tout aussi percutants que ceux qu’on produit chez l’Oncle Sam.

Dans le registre des livres d’action et des thrillers, les librairies regorgent évidemment de noms américains qui vendent des pages gonflées à bloc d’action, imposant un rythme haletant au lecteur qui ne pense qu’à tourner la page pour savoir ce qu’il adviendra de son héros. Si les Michael Connelly et Harlan Coben dominent les présentoirs, il n’en demeure pas moins que certains noms moins connus parviennent à percer en utilisant les codes et les recettes des best-sellers américains pour présenter une alternative, un antidote à la pensée dominante. Le nom de Laurent Obertone a été popularisé dans les dernières années, mais il n’est pas le seul à s’être lancé dans cette aventure. Denis Vignot, quoique moins connu, est lui aussi un pionnier dans ce genre et son récent Varka nous prouve qu’il maîtrise ce style à la perfection.

Vignot sent la vieille France. On l’imagine, dressé devant son bureau, probablement de chêne massif, un peu à la façon d’un Jean Raspail ou d’un Michel Déon, le dos droit, le regard parcourant une bibliothèque composée d’œuvres belles et immortelles à la recherche de cette formule qui réconciliera la littérature élitiste et celle plus « populiste ». Il n’est en rien pédant, c’est un aristocrate du cœur : il chante les louanges de la chevalerie, mais avec un style qui rappelle davantage James Bond que la Chanson de Roland ou les œuvres de Chrétien de Troyes, sans toutefois tomber dans la facilité et la littérature de gare. Malgré son ton très grand public, les références littéraires foisonnent, assez pour en appeler au lecteur féru de Nabokov et de Pouchkine, sans toutefois faire en sorte que celui qui ne les connaît pas se sente niais face à cet étalage.

Dans Varka, qui se trouve à être la suite du roman Le choix, publié en 2016, Vignot nous replonge dans les Balkans du tournant du millénaire. En fait, ce contexte serbe, le martyr du Kosovo plus spécifiquement, n’est pas qu’un simple arrière-plan, c’est le cœur même de son œuvre, son âme et sa raison d’être.

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Denis Vignot.

Cette parcelle de terre, revendiquée tant par les Albanais musulmans, au nom d’une ascendance hypothétique avec les tribus illyriennes qui y étaient installées avant l’arrivée des Slaves, que par les Serbes, qui y plantèrent leurs racines il y a de cela des siècles, fut au cœur d’un bras de fer planétaire. D’un côté, les puissances européennes y jouèrent un rôle parfois trouble, justifiant par des mensonges leur intervention, alors que pour la Russie post-soviétique, il s’agissait d’un retour sur la scène internationale avec une nouvelle vision géopolitique. Quant aux Américains, « sous couvert d’intervention humanitaire, (ils y menèrent) une double campagne : économique et politico-militaire. Économique en mettant la main sur le Combinat Minier, Métallurgique et Chimique de Plomb et Zinc de Trepca, tout en affaiblissant l’Europe avec cet abcès contre nature sur son flanc sud et politico-militaire, en empêchant l’Europe de nouer des liens étroits avec les Russes, donc d’isoler un peu plus la Russie, » suivant ainsi la doctrine énoncée par Zbigniew Brzezinski.

En 2019, ces considérations peuvent sembler être une chose du passé tant l’actualité périme rapidement, mais pour les Serbes du Kosovo qui ont survécu au règne mafieux des milices kosovares d’Hashim Thaçi, au nettoyage ethnique, au trafic d’organes, aux viols et aux exactions, à la haine christianophobe, le tout souvent couvert par les puissances de l’Ouest pour qui les Serbes ne représentaient qu’un simple grain de sable dans leur jeu géopolitique, c’est un drame toujours d’actualité. Nikola Mirkovic auteur de l’incontournable bande dessinée Bienvenue au Kosovo peut en témoigner.

Celui que Vignot lance dans cette marmite au bord de l’implosion, c’est le lieutenant-colonel Philippe Daversin, un paladin moderne, peut-être trop bon pour être vrai, un redresseur de torts, motivé par la défense de la veuve et de l’orphelin, ce qui n’est pas ici une métaphore.

Mais cela nous amène à la question de la finalité de l’art. Selon moi, la littérature doit chercher à nous élever, à nous pousser à devenir meilleur et ce chevalier, guidé par « le sens du devoir, certes, mais également une attitude aussi esthétique que morale, définie par des critères hors du temps qui plongeaient profondément leurs racines dans le code des premiers temps de la chevalerie chrétienne, » incarne celui que nous aimerions avoir la force d’être, celui que nous aimerions proposer comme héros à notre progéniture.

Parti au Kosovo, cette terre aux 1300 églises, pour aller chercher un ami disparu, il y rencontrera la mort, la désolation et l’horreur et devra faire face aux milices albanaises et à certains agents de l’ouest hostiles. Mais jamais, il ne cédera et, comme le prince Lazar vaincu à la bataille de Kosovo Polje en 1389 par le sultan Mourad 1er, il refusera toute compromission. Mieux vaut recevoir des coups que d’accepter de se renier et de trahir son âme.

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Ses épreuves au Kosovo ne le laisseront pas indemnes. Même les plus forts et les plus braves, ne peuvent se targuer d’être inébranlables. Même le roc le plus dur finit par s’éroder face aux assauts constants de la mer. De retour sur cette terre de France, de moins en moins française, il fera face à ses démons, à ses cicatrices, mais aussi à une menace beaucoup plus tangible, car les Albanais, quand on parle de sang et de vengeance, ont la mémoire longue.

Le rythme est haletant, jusqu’à la toute dernière page. Vignot a réussi le pari de traiter son sujet en profondeur, sans sacrifier la forme comme dans ces romans à thèse, qui sont souvent des essais mal déguisés. On retiendra aussi une différence de taille entre son œuvre et celles Made in the USA : jamais il ne déshumanise son adversaire et loin du manichéisme auquel nous sommes habitués, il parvient à trouver du bon chez ceux du camp adverse, refusant donc d’adopter une vision bicolore, réductrice et faussée. Par son œuvre, il participe à l’éclosion d’un 5e art multipolaire. Voilà une brèche dans laquelle il faut se précipiter.

 

Denis Vignot, Varka, Éditions Sydney Laurent, 2019, 612 p.

dimanche, 06 septembre 2020

Thilo Sarrazin publie un nouvel ouvrage en allemand : L’État à ses frontières / à ses limites

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Thilo Sarrazin publie un nouvel ouvrage en allemand : L’État à ses frontières / à ses limites

par Lionel Baland

(via Facebook)

L’Allemand Thilo Sarrazin, ancien haut cadre du parti social-démocrate SPD, a fait parler de lui au cours des dernières années en publiant divers ouvrages, tel Deutschland schafft sich ab (L’Allemagne se suicide), dont certains ont atteint des tirages phénoménaux, mais également parce qu’il a subi, pour cette raison, des persécutions au sein de sa formation politique, qui a fini par le mettre à la porte alors qu’il avait exercé des fonctions au sein de l’exécutif de l’État de Berlin et de la Bundesbank.

Son nouvel ouvrage, qui paraît au sortir de l’été, s’intitule Der Staat an seinen Grenzen (L’État à ses frontières / limites.). Après avoir dénoncé, au fil de ses publications, l’immigration abusive, l’islamisation, l’absence de liberté d’expression ou l’euro, Sarrazin s’attaque cette fois, au sein de cette publication, à nouveau à l’immigration, comme il l’avait fait, une décennie plus tôt, au sein de son best-seller L’Allemagne se suicide.

Il dément les affirmations ciblant l’immigration et qui visent à établir qu’il est inutile de s’opposer à celle-ci : « L’immigration a toujours existé », « L’immigration est bénéfique », « L’immigration est inévitable ».

En jetant un regard sur le passé, Thilo Sarrazin établit que l’immigration signifie, quasi systématiquement, pour le peuple autochtone, une chute du niveau de vie, une augmentation de la mortalité, du sang versé et même parfois un génocide : « Si l’immigration sert quelqu’un, c’est depuis le début de l’histoire de l’humanité le migrant lui-même. »

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Sarrazin concède cependant, que lorsque les conséquences des conflits au sein de la société dus à l’immigration sont, après des décennies ou des siècles, surmontés, une nouvelle culture peut naître d’une liaison entre les migrants et les autochtones. Parfois, lors de cas historiques exceptionnels, l’immigration étant limitée en nombre et constituée de personnes hautement formées et particulièrement travailleuses, celle-ci peut élever le niveau économique et culturel. Sarrazin met en avant l’exemple des Huguenots du Brandebourg ou de l’immigration juive vers l’Europe centrale.

L’auteur explique que, jusqu’en 1960, l’immigration a constitué une exception et n’était certainement pas la règle. Les sociétés et États qui ont connu une longue période de stabilité le doivent au fait qu’ils ont su se protéger. Pour l’auteur, le frontière est l’élément central de la gestion de l’immigration. Il dénonce l’esprit du pacte de l’ONU sur les migrations, voit dans le Brexit une réponse britannique à cette question et estime que si les frontières extérieures de Schengen ne sont pas protégées, le retour aux frontières nationales deviendra inévitable.

Lionel Baland

vendredi, 04 septembre 2020

Pas de souveraineté européenne sans défense commune

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Pas de  souveraineté  européenne sans défense commune

par le Général Vincent Desportes

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Cet article est du général Vincent Desportes ancien directeur de l'Ecole de Guerre Professeur des universités associé à Sciences Po Paris. Notre observation: qui dans l'Union européenne, actuellement dominée par les intérêts américains, prendrait le risque de soutenir cette position?

Mali, Méditerranée orientale, Niger et même cyberespace... Les situations de conflits apparaissent partout et l'Europe semble les bras ballants.  Elle doit assumer une stratégie de puissance.

Dans la succession des crises qui secouent le monde, que fait l'Europe ? Rien, ou trop peu. Tension politique en Biélorussie, chantage turc aux réfugiés, coup d'Etat au Mali, chaos guerrier en Libye, autodestruction du Yémen : l'Europe, première puissance économique, regarde presque passive se régler des problèmes qui la concernent au premier chef ! Au plan international, elle paraît absente et compte sur d'autres pour garantir ses lendemains.

Face à des Etats-Unis erratiques, une Russie agressive, une Chine conquérante, face à des menaces sécuritaires émergentes et de nouveaux défis stratégiques, l'Europe doit balayer ses illusions pour saisir le monde tel qu'il est, forgé de souverainetés et de puissances. Et si nous, Français, voulons rester ce que nous entendons être, notre discours et nos actes ne peuvent qu'être européens.

Un nouvel environnement stratégique

Premier constat : le démantèlement du monde créé à San Francisco en 1945, tué par ceux qui l'ont créé. Dès l'origine, le ver était dans le fruit. L'architecture multilatérale du 26 juin 1945 supposait l'égalité des membres et leur acceptation du principe de souveraineté limitée. Très vite, les Etats-Unis ont estimé que leur « destinée manifeste » leur demandait de dominer le monde : ils n'avaient donc pas à se plier à la règle qu'ils avaient eux-mêmes établie. Ils la rejettent aujourd'hui : le multilatéralisme serait la source de tous leurs maux.

9782717858426-475x500-1.jpgSecond constat : la croissance des tensions militaires. En 2019, les dépenses militaires mondiales ont atteint leur apex depuis la fin de la Guerre Froide. Le budget militaire des Etats-Unis, avec 732 milliards de dollars en 2019, en augmentation de 5,3%, représente 38% du total. Celui de la Chine, en hausse constante, est avec 261 milliards de dollars le deuxième mondial, cinq fois ce qu'il était il y a quinze ans. L'Inde a accru son budget de 6,8% pour le porter à 71,1 milliards de dollars. En Europe, la Russie fait la course en tête, augmentant son budget de 4,5% : avec à 65,1 milliards de dollars, elle se situe dans le top 5 des puissances militaires.

Troisième constat : la franche détérioration de la relation transatlantique. Son histoire a toujours été subordonnée à la vision des Etats-Unis : une Europe solide mais vassale, sans leadership, qui ne leur fasse pas d'ombre. Leur but ? Maintenir l'Europe en constant devenir ! Les Etats-Unis n'ont jamais aidé les Européens à s'affirmer et parler d'une seule voix, les en décourageant même. Depuis 2017, le phénomène s'est accéléré. Le président américain retire ses troupes de Syrie sans concertation avec ses alliés européens contre lesquels il mène sa guerre commerciale. Il fait l'apologie du BREXIT et critique l'OTAN. Au plus fort de la pandémie, la règle a été celle de l'égoïsme et de l'indifférence envers ses alliés traditionnels.

Quatrième constat : la montée dominatrice de la puissance chinoise. La volonté de son président est claire : faire de son pays la première puissance économique et militaire en 2049. La Chine veut imposer son modèle dans un nouvel ordre mondial dont les Etats-Unis et l'Europe auraient perdu le leadership. Encore récemment, les dirigeants occidentaux balayaient ces réalités dérangeantes. Ce n'est plus possible : la dépendance est devenue criante dans les domaines industriels et ceux des ressources critiques.

Peut-on croire au retour de l'Amérique ?

Le découplage Europe-Etats-Unis peut-il être corrigé ? Non : nous appartenons déjà à deux planètes différentes. Ecoutons le président des Etats-Unis : « America first only » ou pire : « Je crois que l'Union Européenne est un ennemi pour les Etats Unis ». Inexorablement ceux-ci se tournent vers le Pacifique. De plus en plus asiatiques, de plus en plus hispaniques, de moins en moins « caucasiens », les Américains deviennent chaque jour un peu moins européens : dès 2040, la population d'origine européenne sera devenue minoritaire. Ce pivot vers l'Asie ne traduit d'ailleurs que la réalité stratégique. Les Etats-Unis, affranchis de leur dépendance énergétique à l'égard du Proche-Orient, connaîtront de brefs regains d'intérêt pour l'Europe, mais pas d'illusions : même avec Biden, la tendance ne s'inversera pas. Le président Obama se disait déjà le premier président du Pacifique ...

9782717844344-200x303-1.jpgIl est donc fort hasardeux pour l'Europe de lier son destin à celui des Etats-Unis. Pourtant, plus le parapluie américain est une chimère, plus les Européens s'y accrochent ; hélas, en leur donnant un faux sentiment de sécurité, l'OTAN est devenue un frein politique à l'unité européenne et un ferment de déresponsabilisation. Elle est, en ce sens, devenue une menace pour la sécurité de la France et de l'Europe.

Le monde a besoin d'Europe.

L'Europe est-elle nécessaire ? D'évidence oui, puisque l'Occident a perdu son leader, les Etats-Unis ayant trahi leurs pères fondateurs et leurs alliés comme d'ailleurs les principes philosophiques et moraux qui ont fait leur grandeur.

Pour combler cette déliquescence, notre monde dérégulé a besoin de l'Europe, une Europe mature, née d'affrontements fraternels meurtriers, puis des « Lumières », puis de massacres encore, une Europe devenue raisonnable, pôle de sagesse et d'équilibre par le sang versé, porteuse des valeurs humanistes, dans un monde qui court au gouffre.

L'Europe est aussi nécessaire à chacune de nos nations : isolément, elles sont toutes trop faibles pour survivre, protéger leur culture, leur art de vivre, leur liberté. Sans union, demain, nous serons livrés à des entreprises et technologies chinoises, des logiciels américains, nous nous abreuverons de sous-culture américaine et n'aurons plus le choix que de subir.

Cependant, pour être utile, l'Europe doit parler au monde. Le peut-elle ? Ses rêves congénitaux l'ont mal préparée à affronter les défis futurs : elle est encore un acteur aphone parce que la puissance militaire est un facteur clef de l'indépendance et que la sienne est inexistante. Pour être entendue, l'Europe doit être militairement forte puisque la voix des nations ne porte qu'en fonction du calibre de leurs canons, vérité regrettable mais éternelle.

Peut-on rêver encore d'une défense française ?

C'est un rêve mortifère. La construction de l'Europe de la défense relève d'un impératif d'échelle : en termes de défense, celle des nations est dépassée. Une puissance moyenne ne peut plus se doter d'un système de défense cohérent, comme ce fut le cas jusqu'au milieu du XXème siècle.

strategie.pngD'abord en raison de l'expansion continue des domaines de conflictualités, de la terre hier au cyberespace aujourd'hui, et demain dans tout nouvel espace conquis par l'homme. Or, à l'expansion des espaces de guerre ne correspond nullement celui des budgets militaires : aucun Etat européen n'est plus en mesure de constituer en solo une capacité d'action substantielle dans chacun des espaces d'affrontement.

Ensuite en raison de l'explosion du coût des équipements. Chaque nouvelle génération multiplie leur prix par dix au moins. Tout Etat est donc contraint de réduire ses parcs à chaque saut générationnel ou d'accepter le décrochage technologique. La conséquence ? Sauf pour les superpuissances, le choix est simple : accepter un système de défense échantillonnaire affaibli de larges déficiences capacitaires, ou bien opter pour le rétablissement de la cohérence au niveau supranational. Pour les nations européennes, il est donc techniquement nécessaire de retrouver là l'exhaustivité qui leur manque.

C'est ici qu'apparaît à nouveau la nécessité d'une défense européenne, car ce niveau supranational doit être fiable et ce n'est plus le cas de l'Alliance atlantique.

Construire la défense de l'Europe ... pour l'Europe et par l'Europe

Aujourd'hui, les États-Unis fournissent, selon les secteurs, 70 à 100 % des capacités de l'Alliance: ce niveau de dépendance est dangereux. Pourtant, l'Union européenne, malgré les chocs que constituèrent entre 2015 et 2017, les attentats terroristes, les attaques cyber ou l'afflux incontrôlé de migrants, reste toujours aussi mal préparée à la gestion d'une crise de sécurité sur son sol ou à sa périphérie.

Les pays européens auraient donc tout intérêt à affermir leur contribution à cette mission de sécurité collective. Il leur faut rationaliser des appareils militaires comportant aujourd'hui autant de redondances que de carences capacitaires. Faute de convergence des programmations nationales, les dépenses militaires des États européens ont un médiocre rendement, la recherche de défense est sous financée, la relève des grands équipements est problématique : il faut donc européaniser les processus d'acquisition des équipements militaires mais aussi consolider la base industrielle et technologique de défense de l'Union. C'est vital pour l'équipement de nos armées comme pour l'industrie européenne. En outre, que ce soit pour la gestion de crises civiles ou les opérations militaires, les outils de planification, de conduite et de commandement de la PSDC sont inadaptés : l'UE a besoin de sa propre « tour de pilotage » des crises.

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La croissance économique européenne s'est faite dans une merveilleuse insouciance devenue mortifère. Hédonistes aveugles, les Européens sont tout simplement sortis de l'histoire ; il vaudrait mieux qu'ils y entrent à nouveau, mais non par une porte dérobée. Leur salut suppose que ce soit en puissance.

La principale illusion européenne était le caractère facultatif de la force : les évolutions dangereuses du monde doivent nous ramener au réalisme. Voulons-nous que les Etats-Unis continuent à nous dicter ce que doit être notre position vis- à-vis de la Chine ? Voulons-nous conserver notre statut de vassal, ou souhaitons-nous compter dans le monde et influer sur son devenir ? Les questions sont simples : quelle volonté, quels moyens, quels buts ? Changeons de paradigme : l'Europe économique doit devenir politique et géopolitique.

La souveraineté de nos États suppose la recherche parallèle de l'autonomie stratégique aux niveaux national et européen. Ils sont complémentaires : la souveraineté européenne n'est pas un substitut à la souveraineté nationale mais son indispensable complément, voire sa condition. Nos vieilles nations ne pourront exister que dans et par l'Europe. Il y a 60 ans, à l'Ecole Militaire, Charles de Gaulle le martelait : « Il faut que la défense de la France soit française ». Eh bien il faut aujourd'hui que la défense de l'Europe soit européenne.

Général (2S) Vincent DESPORTES
Ancien directeur de l'Ecole de Guerre
Professeur des universités associé à Sciences Po Paris

 

Source : www.asafrance.fr

Kris Roman ontmoet Robert Steuckers over Witrusland

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Время Говорить

Kris Roman ontmoet Robert Steuckers over Witrusland

Nederlandse versie

 
In het praatprogramma Время Говорить ('Time to Speak - Tijd om te Spreken') ontvangt Kris Roman speciale gasten die hun bevindingen en kennis over actuele onderwerpen aan het grote publiek uitleggen.
 
In deze aflevering, opgenomen op 25-08-2020, is Robert Steuckers onze gast. In augustus 2020 begon een opstand in Wit-Rusland. Wat zijn de oorzaken? Waar zal dit eindigen? Geopolitiekspecialist Robert Steuckers beantwoordde deze vragen. Robert Steuckers is een specialist in geschiedenis en geopolitiek. Hij spreekt meerdere talen, waaronder Frans, Nederlands, Engels, Duits, Spaans, etc. Hij heeft talloze lezingen gegeven. Hij schreef talloze geopolitieke teksten. Hij heeft verschillende boeken van hoge kwaliteit geschreven en gepubliceerd, waaronder een driedelige serie genaamd "Europe", een tweedelige "the German Conservative Revolution", Nordic Pages en Celtic Pages. Hij schreef een boek over de Duitse politieke filosoof Carl Schmitt. Vergeet niet dat Robert Steuckers zijn mening en zijn analyses in honderden artikelen heeft neergepend.
 

jeudi, 03 septembre 2020

Montenegro : la «contre-révolution colorée orthodoxe» a fait tomber le régime

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Montenegro : la «contre-révolution colorée orthodoxe» a fait tomber le régime

source : antipresse.net

Ce 30 août 2020 a pris fin le règne du plus ancien dictateur d’Europe. Depuis 1991, cet homme gouvernait par la corruption et l’intimidation un Etat largement gangrené par l’économie mafieuse et passait son temps, ces derniers mois, à jeter en prison ses opposants.

Vous avez dit Loukachenko? Vous avez tout faux! Milo Djukanović, le premier ministre et président du Monténégro, n’avait plus lâché le pouvoir depuis 29 ans, soit trois ans de plus que son collègue biélorusse. Le pouvoir de ce «félon de bande dessinée» était brutal et grotesque sous bien des aspects, au point qu’il avait été distingué comme Homme (le plus corrompu) de l’année 2015 par l’OCCRP (Organized Crime and Corruption Reporting Project). Mais on ne vous a pratiquement jamais parlé de ce tyran parce qu’il était «our man in the Balkans». Djukanović était en effet solidement arrimé au bloc occidental et n’avait pas hésité à faire entrer son pays dans l’OTAN, sans consultation populaire. Ce malgré la désapprobation d’une large part de la population — ou justement à cause d’elle. Il a également, cela va sans dire, planté un couteau dans le dos de la Serbie en reconnaissant l’indépendance du Kosovo.

L’homme de l’UE/OTAN qui tenait l’Etat-casino de l’Adriatique a été pratiquement égalé dans les urnes par la coalition «Pour l’avenir du Monténégro», une alliance de partis démocrates et pro-serbes. Son appui sur la minorité albanaise et musulmane n’a pas suffi, cette fois, à le sauver. Avec 35% des voix seulement, Djukanović ne sera plus en mesure de former un gouvernement.

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Nous constatons sans surprise qu’une fois de plus les médias de grand chemin ont totalement raté non seulement un événement, mais tout un processus politique et historique qui s’est étendu sur toute l’année 2020. Depuis l’adoption, en décembre 2019, d’une loi religieuse confisquant les biens de l’Eglise orthodoxe serbe, le gouvernement monténégrin a fait face à des processions constantes, pacifiques mais massives atteignant jusqu’à 100’000 personnes (pour un pays d’un demi-million d’habitants!). A l’origine, les fidèles de l’Eglise historique entendaient simplement marquer leur refus d’être intégrés à une «Eglise du Monténégro» montée de toutes pièces. En accusant imprudemment Belgrade de manipuler ce mouvement, et en fermant sa frontière avec la Serbie, Djukanović a lui-même élevé le différend au niveau d’une crise politique et géopolitique.

Cette «contre-révolution colorée» façon orthodoxe, à la différence des soulèvements d’Ukraine ou de Biélorussie, a été largement occultée par les médias occidentaux. Elle représentait pourtant le plus important mouvement populaire et démocratique en Europe depuis une année. Le départ du potentat est un succès exceptionnel auquel les manifestants n’osaient même pas rêver. Son «tombeur», Zdravko Krivokapić, novice total en politique, a justement émergé à la faveur du mouvement de défense de l’Eglise orthodoxe serbe, dont il était un cofondateur. En ayant obstinément fermé les yeux sur ce processus, les médias de grand chemin se trouvent aujourd’hui bien en peine pour expliquer la déconfiture du système Milo.

Le Monténégro est certes un Etat minuscule, mais le renversement des rapports de forces qu’il vient de vivre aura des répercussions stratégiques. Le ralliement impopulaire à l’OTAN, imposé par la seule volonté du président déchu, sera sans doute mis en question. D’autre part, il est évident que le gouvernement voisin de Belgrade, occupé à vaciller entre Est et Ouest, cessera pour un moment de caresser l’idée d’une reconnaissance du Kosovo.

Malgré les efforts d’occultation de leurs médias, on peut espérer que d’autres gouvernements d’Europe, y compris à l’ouest, tirent la leçon de la contre-révolution monténégrine.

mercredi, 02 septembre 2020

Déchéance royale

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Déchéance royale

par Georges FELTIN-TRACOL

Il est la plus grande erreur de Francisco Franco y Bahamonde. L’ancien roi d’Espagne Jean-Charles de Bourbon a pris le chemin de l’exil vers une contrée exotique afin d’éviter une probable inculpation pour corruption. Il aurait reçu un pot-de-vin faramineux à l’occasion de la construction de la ligne à grande vitesse entre La Mecque et Médine en Arabie Saoudite, ce qui n’est pas banal de la part d’un descendant des rois très catholiques.

L’ancien souverain qui a abdiqué en 2014 sous le motif d’un état de santé fragile, mais en réalité en raison de la multiplication des scandales financiers, décédera peut-être hors de cette Espagne qui ne l’a pas vu naître en 1938 natif de Rome. Tout au long d’une vie ponctuée de safaris luxueux, de nombreuses maîtresses et d’un sens avisé pour obtenir ces compensations les plus fructueuses, Jean-Charles de Bourbon a commis toutes ses turpitudes sous couvert de l’image médiatique de « sauveur de la jeune démocratie espagnole ».

Le 23 février 1981, au moment où le lieutenant-colonel de la Garde civile, Antonio Tejero, occupe les Cortès et qu’à Valence, le général Jaime Milans del Bosch fait sortir les chars des casernes, le roi intervient en uniforme à la radio-télévision et ordonne aux forces armées dont il est le chef suprême de respecter la légalité. Le coup d’État échoue. Dès lors, l’opinion publique et les autres puissances le portent au pinacle au tant que garant du processus de démocratisation en cours. Bien plus tard, de fins limiers journalistes postuleront qu’il connaissait l’existence de ce complot, qu’il l’approuvait et qu’il s’en saurait servi afin de rendre sa notoriété inattaquable et de faciliter ainsi la mise en place d’un système industriel de concussion. Par ailleurs, son épouse, la reine Sophie de Grèce, vraie patronne du clan royal, participe aux réunions du club Bilderberg et d’autres cénacles cosmopolites. À l’instar des Windsor et des autres dynasties européennes, la Maison d’Espagne est plus ou moins liée aux menées mondialistes.

L’intérêt marqué de Jean-Charles pour le fric n’est en fait que secondaire par rapport à sa trahison initiale envers la Croisade de libération nationale de 1936. Si la dépouille du généralissime Franco a été profanée à l’instigation de sociétalistes pervers, la faute originelle en revient à l’ancien roi. Quand meurt son père, le comte Jean de Barcelone, en 1993, il fait inscrire sur son tombeau au monastère de l’Escurial « Jean III » comme s’il avait régné de 1941 à 1975. Rappelons que Jean de Bourbon ne renonce à ses droits royaux en faveur de son fils qu’en 1977… Ce dernier devait tout au général Franco. En parjurant son serment de fidélité aux principes du Mouvement national, il inaugura le long déclin de l’Espagne.

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Outre la crise économique due aux effets du coronavirus et le problème séparatiste catalan qui suit les tensions au Pays Basque, les scandales fréquents atteignant la famille royale espagnole déstabilise le règne de Philippe VI d’Espagne. La déchéance morale de son père augmente la fracture entre une dynastie qui ne cesse pourtant pas de donner des gages au politiquement correct, et une population lasse de l’impunité permanente accordée aux dirigeants. Pas sûr que la fille aînée de l’actuel souverain, la princesses Leonor des Asturies, soit un jour la quatrième reine d’Espagne…

Il faut en effet craindre que ces événements soient exploités par le gouvernement de coalition socialiste – Podemos conduit par l’ineffable Pedro Sanchez. L’Espagne pourrait devenir à assez brève échéance une Suède méridionale, soit la fin définitive de sa fonction de katéchon brillamment exposée par Carlos Javier Blanco dans un texte mis en ligne sur Euro-Synergies, « Las Españas como katehon », le 14 juin 2020.

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Le Caudillo porte lui aussi une part de responsabilité dans cet effondrement moral et spirituel. En désignant un descendant cadet de la reine Isabelle II en la personne de Jean-Charles de Bourbon, il acceptait dès le départ l’inévitable dérive libérale et démo-ploutocratique de sa succession. Peut-être pensait-il que le jeune héritier serait surveillé par l’amiral Louis Carrero Blanco, le chef du gouvernement. Mais son assassinat en 1973 par des militants indépendantistes gauchistes basques, aidés par une puissance (non arabe) du Proche-Orient, ruina cette perspective. Franco aurait pu se tourner vers le cousin aîné de Juan-Carlos, le prince Alphonse de Bourbon, chef de la Maison de France pour les légitimistes, qui avait d’ailleurs épousé sa petite-fille préférée Carmen Martínez-Bordiú y Franco en 1972 et qu’on surnommait le « Prince bleu », car favorable aux thèses phalangistes. Si le général Franco avait mieux ménagé la susceptibilité du prince Xavier de Bourbon-Parme, cet héritier carliste aurait accepté la couronne et ainsi su maintenir l’unité problématique des Espagnes. Enfin, le général Franco aurait peut-être dû suivre les conseils avisés de son ancien vice-président, le général Agustín Muñoz Grandes, l’ancien commandant de la division Azul sur le front de l’Est, qui défendait une république phalangiste inspirée de la République sociale italienne (1943 – 1945). Les alternatives existaient. Le Caudillo préféra une solution – immédiate – de facilité qui se paie cinquante ans plus tard.

Tant au Cambodge qu’en Espagne, les rares exemples de restauration royale à la fin du XXe siècle ne sont guère probantes. À l’exception de la principauté du Liechtenstein, les royautés européennes n’incarnent même plus le début du commencement d’un minimum de « traditionalisme culturel ». Elles se joignent au contraire à la décadence de la civilisation albo-européenne. Le renouveau de l’étymon spirituel européen ne peut donc pas reposer sur cette illusion obsolète et attardée plus que jamais mortifère. La tradition, ce n’est pas ce qu’on veut garder, mais c’est ce qui perdure quand tout a été emporté par le raz-de-marée de la Modernité tardive.

Georges Feltin-Tracol

mardi, 01 septembre 2020

Kris Roman rencontre Robert Steuckers pour parler des événements de Biélorussie

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Время Говорить

Kris Roman rencontre Robert Steuckers pour parler des événements de Biélorussie

Version française

 
25 août 2020: Dans le talk show Время Говорить («Il est temps de parler»), Kris Roman reçoit des invités qui expliquent au grand public leurs découvertes et explicitent leurs connaissances sur des sujets d'actualité. Dans cet épisode, enregistré le 25-08-2020, Robert Steuckers est notre invité pour parler de la Biélorussie.
 

Lezing Geopolitiek Instituut Vlaanderen Nederland - Robert Steuckers over Wit-Rusland

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Lezing Geopolitiek Instituut Vlaanderen Nederland

Robert Steuckers over Wit-Rusland

 
 
GIVN, Geopolitiek instituut Vlaanderen -Nederland organiseert geregeld congressen over politiek actuele situaties. De corona maatregelen verhinderen momenteel een nieuw congres. Daarom gaan er enkele lezingen 'online' gebracht worden.
 
De eerste spreker is de schrijver, redenaar en essayist Robert Steuckers. Hij gaat spreken over de situatie in Belarus/Wit-Rusland. We zien vandaag geregeld beelden van protesten zowel tegen als wel voor Loekasjenka.
 
De Westerse media kiezen hoofdzakelijk de zijde van de opposanten. Anderzijds geeft Rusland Loekasjenko volledige steun en dreigt ze zelfs met interventie indien nodig. We gaan kijken naar de achtergrond van het hele conflict en indien mogelijk een vooruitblik hoe dit conflict kan evolueren. We wensen u veel kijkgenot.
 

Lecciones balcánicas

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Lecciones balcánicas

Carlos X. Blanco

Ex: https://adaraga.com

El profesor Sergio Fernández Riquelme nos viene ofreciendo en estos últimos años una serie de estudios sobre los líderes identitarios mundiales y el nuevo soberanismo que irrumpe en ciertos países, sobre todo en la Europa del Este. El mundo se transforma rápidamente, y a la geopolítica bipolar de la Guerra Fría, le ha sucedido un inestable marco multipolar, en el que resurge la lucha de bloques y potencias regionales. En semejante marco multipolar, factores como la religión, la identidad nacional y el etnicismo juegan un papel predominante, mucho más que el presunto móvil ideológico (liberalismo, fascismo, socialismo) de antes.

La tragedia Yugoslava dejó y dejará una profundísima huella entre los pueblos de la extinta Federación. Los Balcanes serán siempre una vergüenza para Europa. Todos los muertos, todas las víctimas de violación, todas las limpiezas étnicas y migraciones forzosas, todo el odio, es causa de vergüenza para todos nosotros. Las instituciones europeas no fueron capaces de detener la sucesión de guerras civiles y, por ende, el rosario de crímenes. Estados supuestamente prestigiosos (Alemania, Vaticano, Estados Unidos) obraron de una manera, cuando menos, cuestionable ante la crisis. Instituciones militares que, supuestamente, deberían protegernos a los europeos (OTAN), han echado leña al fuego y han obrado de manera criminal y partidista. El islamismo internacional ha intervenido en Europa y ha hecho de las suyas sin que nadie se lo impida. La prensa y los analistas occidentales, en general, han ofrecido al público una serie de interpretaciones unilaterales, simplistas, que indican, como ya es costumbre, «lo que es políticamente correcto».  Y eso correcto que debemos pensar suele ser una versión mutilada e idealista, a saber ésta: la ideología nacionalista va unida al odio, al odio al otro, al resentimiento, al victimismo.

Por supuesto, que el nacionalismo en muchas de sus expresiones es todo eso: victimismo, odio y resentimiento. Lo vemos en España, se vio en Yugoslavia, se palpa en todo el globo. Pero no menos cierto es que el nacionalismo es en gran medida y bajo ciertas circunstancias inevitable, un tipo de respuestas casi «naturales» dadas la experiencia de ciertos pueblos. Hay pueblos cuya identidad fue forjada de manera tortuosa, y la opresión pasada carga sobre el alma de sus integrantes. El pueblo serbio es uno de esos casos. Esto nunca justifica los crímenes ni atenúa la culpa de los genocidas y asesinos. Pero ignorar el nacionalismo en la comprensión de los hechos, de dónde procede, cómo se alimenta, de qué manera se siente y por qué se siente de esa manera el actor, ignorarlo, digo, es ponerse vendas en la cara.

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El pueblo serbio fue víctima de la dominación turca, al igual que otras etnias hermanas o vecinas suyas de los Balcanes. Un imperio otomano despótico (que, horrendamente, ahora algunos alaban como ejemplo de tolerancia «multicultural», de forma pareja a como quiere hacerse con Al-Ándalus), un poder represor cruel, que llevó a conversiones forzadas de europeos y a ríos de sangre de cristianos, fue un imperio castrante en cuanto al desarrollo identitario. Contra ese imperio y, después, contra el Imperio Austro-Húngaro, los serbios fueron rescatando su folclore, su épica, su tradición espiritual y cultural, el idioma…

En Europa, todo nacionalismo serio, y no de chirigota aranista, es un rescate de tradiciones que ya casi se daban por perdidas. Quien quiera hacer desaparecer de Europa todo género de nacionalismo con abstracciones como «socialismo», «patriotismo constitucional», «derechos humanos», etc. demuestra ser un ingenuo o un embaucador. Nos guste mucho o nada el nacionalismo, debe aprenderse de la historia que ésta misma historia nunca muere y nunca se olvida del todo. Debe conocerse bien que hay un caudal invisible y subterráneo que circula incluso entre campesinos carentes de instrucción, como herencia genética y clandestina, torrente de memoria colectiva que habla de derrotas lejanas sufridas, humillaciones pidiendo revancha, orgullos pisoteados y cuentas pendientes. Las abstracciones incompatibles con ese nacionalismo, como las del socialismo del Mariscal Tito, u hoy las del «patriotismo constitucional», nunca podrán extirparlo de la memoria de los pueblos.

La convivencia entre los pueblos, y léase bien esto, porque vivimos en España y en España pasa lo que pasa, debe ser un jardín cuidado con esmero. Un jardín donde caben toda clase de plantas y flores, cada una con su aroma y su colorido, cada especie con su propio clima y gradiente de humedad o sales minerales. El rasero común a todas, en nombre de vacuidades formales de la política (centralista, federalista, o lo que sea) matará a muchas, y acaso dejará vivas a las más ramplonas, no necesariamente a las más fuertes de las especies. Nada malo hay en el nacionalismo que, sin revanchas, excava en los pasados tesoros y los vivifica. El nacionalismo europeo, también el serbio, es siempre una obra de filólogos, poetas y literatos. La obra del profesor Fernández Riquelme nos lo ilustra de manera apasionante. Muchos de esos creadores literarios, muchos de aquellos escritores que usaron pluma y cerebro para salvar a su pueblo de la oscuridad y el olvido, se convirtieron en cómplices del crimen, ejecutores del genocidio, matarifes desalmados. Debe, por tanto, pensarse a fondo sobre jardines de identidades y compatibilidades de etnias.

indexnacserbo.jpgYo creo que para España, las lecciones yugoslavas deben ser bien aprendidas. Amar al propio pueblo, buscando lo común con vecinos y hermanos, rescatar el acervo que nunca, nunca, va a ser apreciado en el Madrid de la Villa y Corte, en el kilómetro cero de una inexistente España jacobina, siempre fue empresa de literatos, arqueólogos, filólogos y poetas. La España tradicional es, en realidad, plural: Las Españas. La Españas, sí, esa unidad en la diversidad donde la patria chica y hecha de carne alimenta vigorosamente a la patria grande, sustanciada como espíritu. Yo creo que debe deslindarse un nacionalismo unitivo y forjado con el rigor científico, respecto de los laboratorios de Frankenstein impulsados por los hijos de Sabino Arana o la Esquerra de la Butifarra. No confundamos etnicidad con etnicismo, y no hablemos ligeramente de balcanizar España, cuando lo único que hay aquí son 17 taifas dentro de una Constitución averiada que hace tiempo que ya se ha salido de madre. Lo de Serbia y toda Yugoslavia fue una tragedia. Lo de la España de las «autonosuyas» es una chapuza administrativa que nos va a llevar al desastre económico. Son cosas distintas.

Lecciones balcánicas y lectura sugerente la que nos trae Sergio, autor sorprendente, que estudia los más diversos temas amparado por una magnífica labor documental. Libro muy recomendable.

Sergio Fernández Riquelme: El nacionalismo serbio. Letras Inquietas (Marzo de 2020)

dimanche, 30 août 2020

Un ex-agent des services secrets fracasse les fake news utilisées par l’Occident dans ses guerres

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Un ex-agent des services secrets fracasse les fake news utilisées par l’Occident dans ses guerres

Comment les fausses nouvelles contribuent-elles à justifier les conflits internationaux? Dans un ouvrage décapant, «Gouverner par les fake news», Jacques Baud, un ex-agent secret suisse, dénonce l’emploi des infox par les pays occidentaux. Entretien.

( Note ExoPortail : De mon point de vue l’analyse pourrait aller plus loin mais la dénonciation d’un ex-agent des services secrets étant tellement rare, qui plus est dans l’espace francophone, que cela mérite d’être diffusé ! )

C’était il y a plus de trois ans, quelques mois avant l’élection d’Emmanuel Macron. Richard Ferrand, alors secrétaire général de En Marche, publiait une tribune dans Le Monde intitulée «Ne laissons pas la Russie déstabiliser la présidentielle en France!». Un texte grandiloquent où il affirmait notamment que «deux grands médias, Russia Today et Sputnik, qui appartiennent à l’État russe» font «au quotidien de la diffusion, de la propagation de fausses nouvelles».

Tandis que François Fillon était empêtré dans le Penelopegate, l’argument de l’ingérence russe –déjà massivement utilisé aux États-Unis– avait permis d’affermir la candidature Macron, estime Jacques Baud, ancien agent des services de renseignement suisses, ayant travaillé à l’Onu puis à l’Otan. Construction d’un ennemi ou coup de com’ électoral?

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Les spéculations sur le péril russe continueront d’être alimentées par les médias mainstream, chercheurs et politiques lors de la crise des Gilets jaunes et les élections européennes. La menace russe pèse-t-elle sur l’Occident? Celui qui a travaillé longtemps «à l’étude de la menace soviétique» répond: «Non, absolument pas». Le colonel Jacques Baud, auteur du livre Gouverner par les fake news, (Éd. Max Milo), qualifie ainsi la manœuvre de «distorsion des faits».

Véritable pamphlet contre les services de renseignement, diplomates, politiques et médias, Gouverner par les fake news déconstruit en règle les infox produites par les pays occidentaux depuis quelques dizaines d’années. L’internaute n’y dénichera pas d’informations sensibles sur la mort de Kennedy, mais il y trouvera une grille de lecture afin d’appréhender les réalités stratégiques internationales. Jacques Baud accumule une compilation de dossiers accablants afin d’«inspirer un doute raisonnable sur la manière dont nous sommes informés

Les mensonges, boucliers de la démocratie ?

Héritage de la campagne présidentielle américaine de 2016, le terme de fake news a régulièrement été accolé à Donald Trump et ses saillies provocatrices. Proposant une hiérarchie de ces bobards, Jacques Baud estime que les plus dangereux sont ceux qui «manipulent les faits de sorte à créer une cohérence factice autour d’une apparence de vérité, afin de fausser la perception d’un auditoire et de le pousser à adhérer à une politique.»

81cWLT8bC5L.__BG0,0,0,0_FMpng_AC_UL600_SR387,600_.pngDe nombreux États tels que la Syrie, l’Iran, la Russie, le Venezuela ont tour à tour subi et continuent à être la cible de récits tronqués, d’infox de la part des Européens et Américains. Pour quel effet final recherché? «La fake news vient en appui d’une politique», soit la fabrication d’un ennemi, le lancement d’une intervention ou encore un changement de régime. L’intervention américaine en Irak en 2003, justifiée par le somptueux bobard de Colin Powell, Secrétaire d’État américain, brandissant une soi-disant fiole d’anthrax à la tribune des Nations unies n’en est qu’un exemple parmi d’autres.

«De nombreux conflits ont été déclenchés dans le monde par de fausses nouvelles. Les fausses nouvelles servent à acquérir en fait l’opinion publique en faveur d’un gouvernement. Le vrai problème des fake news, c’est qu’elles faussent notre vision des problèmes et elles tendent à anesthésier un peu la volonté populaire. On a des guerres qui sont faites sans volonté populaire.»

C’est le cas également de l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani par des frappes américaines le 3 janvier 2020. Le prétexte officiel? Celui-ci préparait des opérations contre quatre ambassades américaines au Moyen-Orient, une «menace imminente» selon Donald Trump. Quelques jours plus tard, la version du Président américain a changé, l’«horrible passé» de Soleimani justifierait tout simplement cette «opération homo» (assassinat ciblé).

Médias et services secrets, les relations troubles :

Régulièrement, les responsabilités d’interventions sont attribuées aux seuls politiques, notamment l’aventure de Nicolas Sarkozy et de Bernard Henri-Lévy en Libye en 2011. Sont-ils les seuls à mettre en cause? Quel rôle peut-on imputer à la DGSE, au MI6 ou encore à la CIA? L’ancien agent secret considère que le service de renseignement doit représenter un «mètre étalon de l’information pour un décideur stratégique. C’est ça sa fonction. C’est de lui dire, la situation elle est comme ça. Après, vous décidez ce que vous voulez». Et selon lui, les services occidentaux pèchent «à analyser objectivement et factuellement» les situations.

C’est pourquoi il dénonce cette «rigidité intellectuelle» dont font preuve diplomates et militaires à pratiquer d’une autre façon la guerre, à ne «concevoir que la tactique au détriment de la stratégie globale». En 2019, un article paru dans la Revue Défense Nationale du colonel Legrier critiquait dans ce sens la stratégie militaire de la coalition en Irak, faite de bombardements meurtriers en donnant «à la population une détestable image de ce que peut être une libération à l’occidentale

Jacques Baud pourfend les renseignements, les politiques, mais aussi le milieu de la presse tout entier, qui serait coupable de suivisme à l’égard des chancelleries occidentales. Les médias centraux français en prennent notamment pour leur grade. Celui-ci leur reproche ainsi de «masquer une partie de la réalité», en soutenant, dans le cas du Venezuela, des «entreprises qui contreviennent au droit international et à l’État de droit». Plus en amont, Jacques Baud insiste sur la sélection des sources d’information.

«Je n’ai rien contre le fait qu’on s’adresse à l’opposition pour avoir de l’information, mais cette information, on se rend bien compte qu’elle ne peut pas être prise au sens strict. Elles doivent être mises en relation avec des sources venant de l’autre côté. Typiquement pour la Syrie, on a une information qui semble venir pratiquement exclusivement de l’opposition. L’opposition c’est quoi? C’est des djihadistes. Donc en réalité, la presse fait la propagande djihadiste d’une certaine manière.»

Source : https://fr.sputniknews.com/interviews/202008281044330378-...

A regarder également (vidéo de 2016):

Jacques Baud : le terrorisme comme stratégie militaire

 
Le colonel Jacques Baud est un expert suisse en sécurité. Il donne ici un entretien à TV5 Monde à l'occasion de la sortie de son livre "Terrorisme, mensonges politiques et stratègies fatales de l'Occident". Issu d'un Etat neutre, il s'autorise à dire la vérité, malgré la doxa atlantiste.
 

Effondrement occidental : l’Allemagne tentée par l’axe Moscou-Pékin ?

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Effondrement occidental : l’Allemagne tentée par l’axe Moscou-Pékin ?

Le chaos post-Covid dans lequel se débat l’empire occidental capitaliste pourrait bien rebattre les cartes des alliances géopolitiques plus vite qu’il n’y paraît. « L’Alliance eurasienne définitive est plus proche que vous ne le pensez », écrit le journaliste Pepe Escobar dans un récent billet.

Rappelons que l’Eurasie désigne conjointement l’Europe et l’Asie en tant que continent unique. Comme nous l’explique le Grand jeu à longueur de ses chroniques reprises sur le yetiblog, l’alliance Moscou-Pékin est déjà factuelle à l’heure qui l’est. Ces deux puissances ont bien compris qu’une véritable puissance se mesurait à deux critères :

  • son autonomie économique-énergétique-technologique (souveraineté)
  • une alliance intelligente avec le ou les puissances qui peuvent lui permettre de se procurer ce dont elle manque encore.

Il est une autre chose que ces deux puissances émergentes ont aussi très bien assimilé : on ne peut plus compter sur une vieille puissance décatie comme l’est l’Amérique de Trump (ou de Biden). Pepe Escobar citant Poutine :

« Négocier avec l’équipe Trump, c’est comme jouer aux échecs avec un pigeon : un oiseau dément qui marche sur l’échiquier, chie sans discernement, renverse des pièces, déclare la victoire, puis s’enfuit. »

Le pragmatisme allemand dans l’océan des dérives psychopatheuses occidentales

À la différence de leurs homologues déments du bloc occidental. Poutine et Xi Ping ont ceci de commun qu’ils sont de vrais chefs d’État pragmatiques et intelligents, pas les chargés de mission demeurés et inopérants de quelques mafias financières occultes en pleine désintégration (suivez mon regard du côté de l’Élysée).

Un seul pays occidental échappe au carnage psychopatheux qui frappe le bloc occidental : l’Allemagne. C’est le fameux pragmatisme allemand qui a permis à ce pays de se tirer de l’épisode pandémique de coronavirus bien mieux que ses voisins européens. C’est le pragmatisme allemand qui a fait de Berlin la puissance dominante de l’assemblage hétéroclite qu’est l’Union européenne. Et soyez persuadés que Frau Merkel a pris depuis longtemps la mesure de la déliquescence de ses homologues washingtoniens quels qu’ils soient ou quels qu’ils pourraient être après la présidentielle US du 3 novembre.

Lorsqu’il parle d’« alliance eurasienne » – qui devrait inclure l’ensemble de la partie occidentale du continent européen – Pepe Escobar évoque naturellement surtout une jonction Berlin-Moscou-Pékin, les autre pays membres de l’UE étant partie négligeable, sinon ridicule.

Le lobbying de Moscou et de Pékin auprès de Berlin

Il va de soi que l’Allemagne a encore de nombreux intérêts à défendre au sein du bloc occidental, ses exportations d’automobiles vers les États-Unis par exemple. Mais l’effondrement économique de l’Occident, les désordres monétaires qui finiront par s’ensuivre avec un euro trop fort pénalisant les exportations allemandes, le constat enfin que l’axe Pékin-Moscou est en train de prendre l’ascendant militaire sur l’empire US, y compris dans sa chasse-gardée maritime, font grandement réfléchir la chancellerie allemande. Se couper de l’approvisionnement en gaz et pétrole russes, risquer de subir une fermeture du détroit d’Ormuz suite aux agressions permanentes du Deep State US contre l’Iran serait suicidaire pour l’Allemagne.

Si l’axe Moscou-Pékin est déjà une réalité, écrit Pepe Escobar, le rapprochement Berlin-Pékin est déjà largement avancé. Et le chaînon manquant, mais pas si lointain, pragmatisme oblige, est le lien Berlin-Moscou. La conclusion imminente du Nord-Stream II, le lobbying malin de Moscou pour séduire Frau Merkel et surtout les séquelles économiques inouïes de l’épidémie de Covid sur le capitalisme occidental, pourraient bien précipiter ce jeu de bascule fatal pour Washington.

=> Lire : Definitive Eurasian Alliance Is Closer Than You Think par Pepe Escobar sur Zero Hedge.

samedi, 29 août 2020

Definitive Eurasian Alliance Is Closer Than You Think

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Definitive Eurasian Alliance Is Closer Than You Think

Ex: https://www.unz.com

We have seen how China is meticulously planning all its crucial geopolitical and geoeconomic moves all the way to 2030 and beyond.

What you are about to read next comes from a series of private, multilateral discussions among intel analysts, and may helpfully design the contours of the Big Picture.

In China, it’s clear the path ahead points to boosting internal demand, and shifting monetary policy towards the creation of credit to consolidate the building of world-class domestic industries.

In parallel, there’s a serious debate in Moscow that Russia should proceed along the same path. As an analyst puts it, “Russia should not import anything but technologies it needs until it can create them themselves and export only the oil and gas that is required to pay for imports that should be severely restricted. China still needs natural resources, which makes Russia and China unique allies. A nation should be as self-sufficient as possible.”

That happens to mirror the exact CCP strategy, as delineated by President Xi in his July 31 Central Committee meeting.

And that also goes right against a hefty neoliberal wing in the CCP – collaborationists? – who would dream of a party conversion into Western-style social democracy, on top of it subservient to the interests of Western capital.

Comparing China’s economic velocity now with the US is like comparing a Maserati Gran Turismo Sport (with a V8 Ferrari engine) with a Toyota Camry. China, proportionately, holds a larger reservoir of very well educated young generations; an accelerated rural-urban migration; increased poverty eradication; more savings; a cultural sense of deferred gratification; more – Confucianist – social discipline; and infinitely more respect for the rationally educated mind. The process of China increasingly trading with itself will be more than enough to keep the necessary sustainable development momentum going.

The hypersonic factor

Meanwhile, on the geopolitical front, the consensus in Moscow – from the Kremlin to the Foreign Ministry – is that the Trump administration is not “agreement-capable”, a diplomatic euphemism that refers to a de facto bunch of liars; and it’s also not “legal-capable”, an euphemism applied, for instance, to lobbying for snapback sanctions when Trump has already ditched the JCPOA.

President Putin has already said in the recent past that negotiating with Team Trump is like playing chess with a pigeon: the demented bird walks all over the chessboard, shits indiscriminately, knocks over pieces, declares victory, then runs away.

In contrast, serious lobbying at the highest levels of the Russian government is invested in consolidating the definitive Eurasian alliance, uniting Germany, Russia and China.

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But that would only apply to Germany after Merkel. According to a US analyst, “the only thing holding back Germany is that they can expect to lose their car exports to the US and more, but I tell them that can happen right away because of the dollar-euro exchange rate, with the euro becoming more expensive.”

On the nuclear front, and reaching way beyond the current Belarus drama – as in there will be no Maidan in Minsk – Moscow has made it very clear, in no uncertain terms, that any missile attack from NATO will be interpreted as a nuclear attack.

The Russian defensive missile system – including the already tested S-500s, and soon the already designed S-600s – arguably may be 99% effective. That means Russia would still have to absorb some punishment. And this is why Russia has built an extensive network of nuclear bomb shelters in big cities to protect at least 40 million people.

Russian analysts interpret China’s defensive approach along the same lines. Beijing will want to develop – if they have not already done so – a defensive shield, and still retain the ability to strike back against a US attack with nuclear missiles.

The best Russian analysts, such as Andrei Martyanov, know that the three top weapons of a putative next war will be offensive and defensive missiles and submarines combined with cyber warfare capabilities.

The key weapon today – and the Chinese understand it very clearly – is nuclear submarines. Russians are observing how China is building their submarine fleet – carrying hypersonic missiles – faster than the US. Surface fleets are obsolete. A wolf pack of Chinese submarines can easily knock out a carrier task force. Those 11 US carrier task forces are in fact worthless.

So in the – horrifying – event of the seas becoming un-sailable in a war, with the US, Russia and China blocking all commercial traffic, that’s the key strategic reason pushing China to obtain as much of its natural resources overland from Russia.

Even if pipelines are bombed they can be fixed in no time. Thus the supreme importance for China of Power of Siberia – as well as the dizzying array of Gazprom projects.

The Hormuz factor

A closely guarded secret in Moscow is that right after German sanctions imposed in relation to Ukraine, a major global energy operator approached Russia with an offer to divert to China no less than 7 million barrels a day of oil plus natural gas. Whatever happens, the stunning proposal is still sitting on the table of Shmal Gannadiy, a top oil/gas advisor to President Putin.

In the event that would ever happen, it would secure for China all the natural resources they need from Russia. Under this hypothesis, the Russian rationale would be to bypass German sanctions by switching its oil exports to China, which from a Russian point of view is more advanced in consumer technology than Germany.

Of course this all changed with the imminent conclusion of Nord Stream 2 – despite Team Trump taking no prisoners to sanction everyone in sight.

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Backdoor intel discussions made it very clear to German industrialists that if Germany would ever lose its Russian source of oil and natural gas, coupled with the Strait of Hormuz shut down by Iran in the event of an American attack, the German economy might simply collapse.

There have been serious cross-country intel discussions about the possibility of a US-sponsored October Surprise involving a false flag to be blamed on Iran. Team Trump’s “maximum pressure” on Iran has absolutely nothing to do with the JCPOA. What matters is that even indirectly, the Russia-China strategic partnership has made it very clear that Tehran will be protected as a strategic asset – and as a key node of Eurasia integration.

Cross-intel considerations center on a scenario assuming a – quite unlikely – collapse of the government in Tehran. The first thing Washington would do in this case is to pull the switch of the SWIFT clearing system. The target would be to crush the Russian economy. That’s why Russia and China are actively increasing the merger of the Russian Mir and the Chinese CHIPS payment systems, as well as bypassing the US dollar in bilateral trade.

It has already been gamed in Beijing that were that scenario ever to take place, China might lose its two key allies in one move, and then have to face Washington alone, still on a stage of not being able to assure for itself all the necessary natural resources. That would be a real existential threat. And that explains the rationale behind the increasing interconnection of the Russia-China strategic partnership plus the $400 billion, 25-year-long China-Iran deal.

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Bismarck is back

Another possible secret deal already discussed at the highest intel levels is the possibility of a Bismarckian Reinsurance Treaty to be established between Germany and Russia. The inevitable consequence would be a de facto Berlin-Moscow-Beijing alliance spanning the Belt and Road Initiative (BRI), alongside the creation of a new – digital? – Eurasian currency for the whole Eurasian alliance, including important yet peripheral actors such as France and Italy.

Well, Beijing-Moscow is already on. Berlin-Beijing is a work in progress. The missing link is Berlin-Moscow.

That would represent not only the ultimate nightmare for Mackinder-drenched Anglo-American elites, but in fact the definitive passing of the geopolitical torch from maritime empires back to the Eurasian heartland.

It’s not a fiction anymore. It’s on the table.

Adding to it, let’s do some little time traveling and go back to the year 1348.

The Mongols of the Golden Horde are in Crimea, laying siege to Kaffa – a trading port in the Black Sea controlled by the Genoese.

Suddenly, the Mongol army is consumed by bubonic plague.

They start catapulting contaminated corpses over the walls of the Crimean city.

So imagine what happened when ships started sailing again from Kaffa to Genoa.

They transported the plague to Italy.

By 1360, the Black Death was literally all over the place – from Lisbon to Novgorod, from Sicily to Norway. As much as 60% of Europe’s population may have been killed – over 100 million people.

A case can be made that the Renaissance, because of the plague, was delayed by a whole century.

Covid-19 is of course far from a medieval plague. But it’s fair to ask.

What Renaissance could it be possibly delaying?

Well, it might well be actually advancing the Renaissance of Eurasia. It’s happening just as the Hegemon, the former “end of history”, is internally imploding, “distracted from distraction by distraction”, to quote T.S. Eliot. Behind the fog, in prime shadowplay pastures, the vital moves to reorganize the Eurasian land mass are already on.

(Republished from Asia Times by permission of author or representative)

vendredi, 28 août 2020

Biélorussie – L’OTAN reconnaît que sa révolution de couleur a échoué

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Biélorussie – L’OTAN reconnaît que sa révolution de couleur a échoué

Par https://lesakerfrancophone.fr & Moon of Alabama

Le 15 août, nous avons expliqué pourquoi la révolution de couleur en Biélorussie échouerait. Le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait proposé au président russe Vladimir Poutine de mettre enfin en œuvre l’État de l’Union, longtemps retardé, qui unira la Biélorussie à la Russie. En échange, il voulait le soutien total de la Russie pour mettre fin à la révolution de couleur menée par les États-Unis et l’Otan contre lui. Poutine a accepté l’accord.

En conséquence :

Loukachenko et sa police ne seront pas suspendus à un lampadaire. La Russie s'occupera 
du problème et l'État de l'Union sera enfin établi. Cela ne veut pas dire que la tentative de révolution de couleur est terminée.
Les États-Unis et leur laquais polonais ne vont pas simplement faire leurs bagages et partir.
Mais avec le plein soutien de la Russie assuré, Loukachenko peut prendre les mesures
nécessaires pour mettre fin aux émeutes.

Et c’est ce qu’il a fait. Loukachenko a continué à autoriser les manifestations, mais lorsque dimanche les manifestants ont reçu l’ordre de prendre d’assaut le palais présidentiel, ils ont vu une réponse théâtrale mais forte :

La chaîne Nexta Telagram dirigée par les Polonais - qui est le principal média utilisé 
par l'Empire pour renverser Loukachenko - a initialement appelé à une manifestation
pacifique, mais à la fin de la journée, un appel a été lancé pour tenter de reprendre
le bâtiment. Lorsque les émeutiers - à ce stade, nous avons affaire à une tentative illégale
et violente de renverser l'État - donc je n'appelle pas ces personnes des manifestants -
sont arrivés au bâtiment, ils ont été confrontés à un véritable «mur» de flics anti-émeute
entièrement équipés : ce spectacle, vraiment effrayant,a suffi à arrêter les émeutiers
qui sont restés un moment sur place, puis ont dû partir. Deuxièmement, Loukachenko a fait quelque chose d'assez étrange, mais qui est
parfaitement logique dans le contexte biélorusse : il s'est habillé avec un équipement
de combat complet, a attrapé un fusil d'assaut AKSU-74, a habillé son fils (15 ans!)
également avec un équipement de combat complet (casque inclus) et a survolé Minsk,
puis a atterri dans le bâtiment présidentiel. Ils se sont ensuite dirigés vers les policiers
anti-émeute, où Loukachenko les a chaleureusement remerciés, ce qui a abouti à ce que
les forces de police au complet lui fassent une ovation. Pour la plupart d'entre nous,
ce comportement peut sembler plutôt bizarre, voire carrément ridicule. Mais dans le
contexte de la crise biélorusse, qui est une crise principalement combattue dans le
domaine de l'information, cela est parfaitement logique.

Les manifestants, que la police avait précédemment identifiés comme « des enfants riches de la ville, les enfants de parents riches qui en ont assez de la vie bien nourrie », n’avaient pas les cojones pour attaquer une police bien armée et motivée.

La vitrine du lobby de l’OTAN Atlantic Council a également reconnu ce fait et le déplore :

Les manifestants sont généralement très gentils, polis et pacifiques. Beaucoup sont de 
jeunes Biélorusses de la classe moyenne qui travaillent dans l'industrie informatique
du pays, en plein essor, et qui viennent à des rassemblements vêtus d'ensembles hipster
moulants. Contrairement aux événements de Kiev en 2013-14, il n'y a pas de militants casseurs
dans les manifestations. En effet, cette révolution est si douce que parfois elle semble
vraiment endormie. Pour le meilleur ou pour le pire, il y a une absence évidente de jeunes
hommes rudes et vaillants capables de mettre les libéraux mal à l'aise ou de diriger la
résistance si, et quand, l'État autoritaire décide de déployer la force.

Sans des SS nazis comme ceux que les États-Unis ont utilisés lors des émeutes de Maidan en Ukraine en 2014, il n’y a aucune chance de renverser Loukachenko. Avec de telles troupes, le combat se terminerait par un massacre et Loukachenko serait toujours le vainqueur. L’auteur conclut à juste titre :

La résistance du régime de Loukachenko se renforce de jour en jour. Alors que la Russie 
semble maintenant se tenir fermement derrière Loukachenko, des rassemblements
photogéniques et des actions de grève sporadiques ne suffiront pas à provoquer un
changement historique.

C’est fini. Les «grèves sporadiques» n’ont jamais été de véritables actions revendicatives. Quelques journalistes de la télévision d’État biélorusse ont fait une grève. Ils ont été licenciés sans cérémonie et remplacés par des journalistes russes. Quelques centaines de travailleurs du MTZ Minsk Tractor Works ont fait un petit cortège. Mais MTZ compte 17 000 employés et les 16 500, ou plus, qui n’ont pas participé savent très bien pourquoi ils ont toujours leur emploi aujourd’hui. En cas de chute de Loukachenko, il est fort probable que leur entreprise publique soit vendue pour quelques centimes et immédiatement remise «à la bonne taille», ce qui signifie que la plupart d’entre eux seraient sans travail. Au cours des trente dernières années, ils ont vu cela se produire dans tous les pays voisins de la Biélorussie. Ils n’ont aucune envie d’en faire l’expérience eux-mêmes.

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Lundi, le chef du cortège de grévistes de MTZ, un certain Sergei Dylevsky, a été arrêté alors qu’il faisait de l’agitation pour de nouvelles grèves. Dylevsky est membre du Conseil de coordination autoproclamé de l’opposition qui exige des négociations sur la présidence. D’autres membres du conseil ont été appelés pour être interrogés par des enquêteurs de l’État sur une affaire pénale instruite contre le Conseil de coordination.

Pendant ce temps, la candidate de l’opposition, plutôt malheureuse, Sviatlana Tsikhanouskaya, qui a faussement prétendu avoir remporté les élections, est en Lituanie. Elle est censée être professeur d’anglais mais a des difficultés à lire le texte anglais pendant sa supplique (vidéo) pour un soutien «occidental». Elle a déjà rencontré divers politiciens « occidentaux », dont le secrétaire général du parti de l’Union chrétienne-démocrate allemande de la chancelière Angela Merkel, Peter Zeimiag et le secrétaire d’État adjoint américain Stephen Biegun.

Aucun des deux ne pourra l’aider.

Avec le soutien de la Russie, la stabilité militaire, politique et économique de la Biélorussie est pour l’instant garantie. Loukachenko sera à un moment donné évincé, mais ce sera à un moment et d’une manière qui conviennent à la Russie et non pas parce que certains malheureux hipsters informaticiens, financés par la National Endowment for Democracy, tentent de mettre en scène une révolution.

Moon of Alabama

Traduit par jj, relu par Wayan pou le Saker Francophone

mercredi, 26 août 2020

War Raok n° 58

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EDITORIAL:

La victoire de l’audace  ! 

«  La passion doit céder parfois à la raison, lorsque l’on veut réellement atteindre le but que l’on s’est assigné...  ».

Cela ne signifie nullement l’abandon de nos idées, de nos convictions, mais la situation en Bretagne est arrivée à un tel degré qu’il nous faut envisager une stratégie nouvelle, une stratégie d’alliance et d’union avec l’ensemble du mouvement national breton. 

Certains, idéologues sectaires, considèrent que l’union nationale est un classique de la rhétorique politique, une expression magique qui, à chaque crise grave, revient comme une arlésienne. C’est, chaque fois, la même musique... Ils font fausse route et négligent que dans le cadre de la Bretagne il ne s’agit pas d’une simple crise, il s’agit d’une lutte de libération nationale, d’une lutte pour l’émancipation d’un peuple… Cette notion unanimiste consiste à considérer que, pour un temps, ce qui nous rassemble est au-dessus de ce qui nous divise et doit requérir deux principales conditions : qu’il existe un ennemi bien identifié et qu’elle s’inscrive dans un horizon temporel bien défini.

Alors oui cette union est plus nécessaire que jamais, mais il n’y a d’union réellement féconde que sur des principes et fondements certains. Il n’y a d’union digne d’être recherchée et voulue que celle qui ne se fait pas pour un jour, mais pour toujours. De même, il ne peut y avoir unité sans action ou alors elle n’est qu’une banale farce ou duperie et nous n’avons aucun goût pour participer à un rassemblement de pure forme.

Les enthousiasmes les plus ardents, les meilleures volontés ont beau s’unir, s’il ne s’agit que de doctrines, d’idéologies, de plans douteux… les plus belles flammes s’éteignent et ne laissent subsister qu’un peu de cendre froide. La plupart des militants nationalistes bretons sont animés d’un enthousiasme à la fois passionné, exalté et d’une volonté sincère de réaliser le bonheur du peuple breton. La plupart de ces hommes et femmes sont également des militants de valeur et tous ou au moins presque tous ont de toute évidence l’esprit et le cœur frappés comme d’une espèce d’illumination par le terrible sort fait au peuple breton par une république française s’arc-boutant sur un colonialisme d’un autre âge.

L’union nationale, le rassemblement de bonnes volontés, qui ne sont pas seulement valables par ce qu’ils sont, mais aussi par ce qu’ils représentent de possibilités pour la nation bretonne, doivent être une chose vraie. Une union nationale, qui associerait pour un temps les bonnes volontés et laisserait de côté les intérêts partisans au profit de l’intérêt général, doit être une véritable arme que nous devons brandir plus hardiment que jamais. La tâche qui reste à accomplir n’est pas insurmontable. Les militants bretons ont assez de caractère, de détermination en eux-mêmes et s’il leur en manquait, ils les puiseraient dans le souvenir de leurs héros, pour ainsi faire face aux dangers des nombreux ennemis de l’émancipation de notre peuple et aux bassesses mesquines de l’État français.

Pobl vreizh n’eo ket marv koulskoude c’hoazh, met war-nes mervel emañ* 

La mise sur pied d’une authentique union nationale doit, pour tous les défenseurs des libertés bretonnes, être salutaire et c’est pourquoi, plus résolu que jamais à l’union dans le combat et pour une action précise, tout patriote breton doit prendre conscience que la libération de la Bretagne dépend du succès d’une telle expérience. Nos amis Corses ont bien compris la nécessité de s’unir malgré leurs divisions.

Cette tâche, ce véritable espoir pour la Bretagne et pour son peuple, doit être la plus belle mais aussi la plus efficace de toutes celles qui nous sont imparties. Nous devons la mener à bien et assurer sa pleine réussite. De sa réalisation dépend pour la plus grande part l’avenir de la nation bretonne et du peuple breton.

Peut-être est-il temps de changer d’état d’esprit ?

Padrig MONTAUZIER

* Le peuple breton n’est pas encore mort, mais il est sur le point de mourir.

Sommaire War Raok n° 58

Buhezegezh vreizh page 2

Editorial page 3

Buan ha Buan page 4

Terre d’Europe

Les coutumes des peuples de Russie page 12

Politique

Covid-19, muezzin et Le Camp des Saints page 14

Histoire de Celtie

La bataille de Culloden page 18

Billet d’humeur

Et si l’on arrêtait de stigmatiser les extraterrestres ! Page 20

Tribune libre

La guerre sociale qui vient page 22

Identité bretonne

Bretagne : la vie des paysans jadis page 24

Hent an Dazont

Votre cahier de 4 pages en breton page 25

Europe

Pourquoi nous combattons page 33

Écologie

L’écologie vue de droite page 35

Géopolitique

La Russie de Poutine page 37

Histoire de Bretagne

Cadoudal : l’attentat de la rue Saint-Nicaise page 39

Environnement

Un environnement sain : un atout majeur pour la Bretagne page 43

Civilisation bretonne

Rapports entre principes féminin et masculin page 45

Nature

Les pics, des percussionnistes agréables à entendre page 47

Lip-e-bav

Potée bretonne version quimperoise page 49

Keleier ar Vro

Pardons bretons et troménies, patrimoine culturel page 50

Bretagne sacrée

Le château de Trécesson page 51

jeudi, 20 août 2020

Von der SED in die Corona-Diktatur – das System Merkel

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Stefan Schubert:

Von der SED in die Corona-Diktatur – das System Merkel

Ex: https://kopp-report.de

Dieses Jahr wurde im Namen der Corona-Krise im Schnellschritt der Abbau elementarster Grundrechte umgesetzt. Begonnen hatte diese negative Entwicklung jedoch bereits seit Jahren durch die Regierung Merkel. Im Angesicht dieses nun offenen Trends in Richtung einer im Endeffekt geradezu totalitären Gesellschaft ist eine Neubewertung von Angela Merkels Vergangenheit dringend erforderlich. Nicht nur, dass die Kanzlerin im Unrechtsregime der DDR sozialisiert wurde, sie war Teil dieses Systems und arrangierte sich zudem perfekt mit dem autoritären Überwachungssystem, machte Karriere und genoss Privilegien.

Immer mehr Bürger stellen sich die berechtigte Frage, ob der angeordnete gesellschaftliche und wirtschaftliche Lockdown in dieser Weise gerechtfertigt war. Ob die Einschränkung elementarer Grundrechte in nie dagewesenem Ausmaß nicht viel früher und weitreichender hätte wieder aufgehoben werden müssen.

Die Bundeskanzlerin gehört zu den höchsten Repräsentanten unserer Demokratie, und die Grundlagen einer Demokratie bestehen in der ständigen Debatte mit dem Bürger und dem Hinterfragen von Regierungsentscheidungen, gerade wenn diese die rigidesten Maßnahmen seit dem Zweiten Weltkrieg darstellen. Merkel hatte somit die Pflicht, vor der Bevölkerung jeden Tag aufs Neue zu rechtfertigen, warum diese einschneidenden Maßnahmen weiter aufrechterhalten werden sollten und warum der permanente Ausnahmezustand die durch die Berliner Eliten propagierte neue Normalität sein sollte. Doch diese Diskussion versuchte Merkel mit einer Wortschöpfung abzuwürgen, die nichts Geringeres als eine Verhöhnung der Demokratie und der Bürger bedeutet

Diesen zwingenden demokratischen Diskurs erklärte Merkel zu »Öffnungsdiskussionsorgien«, die es zu beenden gelte.

Dies belegt nicht nur die demokratiefeindliche Einstellung einer Angela Merkel, sondern wie abgehoben, wie empathielos sie dem Volk gegenübersteht. Sie verfügt über keinerlei Gespür für die Sorgen der Bürger, die zu Millionen um ihre Existenz bangen und befürchten, von der Kurzarbeit direkt in die Arbeitslosigkeit abgeschoben zu werden. Zudem droht 70000 Gastronomiebetrieben durch den Corona-Lockdown der Konkurs, und Zoos stellten Listen für die Schlachtung der Tiere auf, da sie aufgrund der Schließungen über keinerlei Einnahmen verfügten, um Futter zu kaufen. Und Millionen Menschen, die dieses Land nach dem Krieg wiederaufgebaut haben, sind gezwungen, ihren verbleibenden Lebensabend in der Isolation von Alten- und Pflegeheimen zu verbringen.

Angesichts dieser Zustände äußerte sich die Kanzlerin genervt, wenn Debatten und Antworten eingefordert wurden – »Öffnungsdiskussionsorgien«, die es zu beenden gelte; das war das Einzige, was der Kanzlerin dazu einfiel. Darum stellt sich heute umso dringender die Frage: Wie wurde Angela Merkel zu der, die sie heute ist?

Angela Merkel – Profiteurin und Teil der SED-Diktatur

Im Netz kursieren zahlreiche Behauptungen, die Angela Merkel eine Spitzeltätigkeit für die Staatssicherheit unterstellen. Zwar war Merkel gerade am Anfang ihrer politischen Karriere von einem dichten Netz von Stasi-Top-Informanten wie Wolfgang Schnur umgeben, doch der ultimative Beweis der Existenz von »IM Erika« (angeblicher Deckname Merkels bei der Stasi) konnte bisher nicht erbracht werden. Zur umfangreichen Information sei der gut recherchierte Artikel »IM Erika – eine Spurensuche« auf der Website hubertus-knabe.de empfohlen.

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Der Historiker Knabe war unter anderem Gründungsdirektor der Gedenkstätte im früheren zentralen Stasi-Gefängnis Berlin-Hohenschönhausen, bis ihm durch den sozialistischen Berliner Kultursenator Klaus Lederer (Die Linke/SED) mit einer fadenscheinigen Begründung gekündigt wurde Doch auch ohne den Fall »IM Erika« abschließend bewerten zu können, wird eines bei den Recherchen zu Merkels familiärem und politischem Werdegang deutlich: Sie war umgegeben von einem Netzwerk sozialistischer Ideologen, die dem SED-Stasi-System angehörten. Besonders prägend für Merkels politische Ausrichtung war unzweifelhaft ihr Vater.

Hubertus Knabe schreibt dazu:

»In vielen Internet-Veröffentlichungen wird auch darauf hingewiesen, dass Angela Merkels Vater Anhänger des SED-Regimes oder sogar IM der Stasi gewesen sei. Tatsächlich siedelte er 1954 als Pfarrer aus Hamburg in die DDR über und beteiligte sich an führender Stelle an der Zerschlagung der damals noch gesamtdeutschen Organisation der Evangelischen Kirchen. Er war Mitglied des Stasi-gesteuerten ›Weißenseer Arbeitskreis‹ sowie der kommunistisch gelenkten Christlichen Friedenskonferenz (CFK). In Kirchenkreisen galt er deshalb als der ›rote Kasner‹, wie der Mädchenname Merkels lautet.«

9783929886375.jpgDer Autor der Jungen Freiheit, Hinrich Rohbohm, hat zudem für sein Buch System Merkel monatelang im Umfeld von Merkels Familie recherchiert. Demnach lehnte ihr Vater nicht nur die Wiedervereinigung, sondern auch die Gesellschaftsordnung der BRD ab. Am Abendbrottisch der Familie wurde ebenso intensiv über Politik gesprochen wie bei den regelmäßigen Treffen seines politischen »Hauskreises«, an denen auch Angela Merkel rege teilnahm. In Konflikt mit der SED-Diktatur kamen weder die Familie noch Merkel; ganz im Gegenteil, sie waren Teil der privilegierten Oberschicht und besaßen neben einem Dienstwagen auch einen Privatwagen. Ferner waren der Familie zahlreiche Russlandaufenthalte sowie Westreisen gestattet. Der SED-Staat ermöglichte Merkel zudem das Abitur und ein Physikstudium an der »roten« Karl-Marx-Universität in Leipzig, die als deutlich SED-konformer als andere Hochschulen galt. Ein Klassenkamerad Merkels erinnert sich, dass diese am Ende ihrer Schulzeit an den FDJ-Aktivitäten ihrer Abiturklasse führend mitwirkte. Auch an der Karl-Marx-Universität, wo die ideologische Indoktrination stark ausgeprägt war und es von Stasi-Mitarbeitern nur so wimmelte, übernahm sie FDJ-Funktionen. Gemäß Rohbohms Recherchen wurde Merkel von Kommilitonen als FDJ-Funktionärin bezeichnet, die Studenten »auf Linie gebracht« habe.

Weiterhin beschreibt Knabe den späteren Personenkreis, in dem sich Merkel bewegte:

»Tatsächlich waren wenigstens drei ihrer Kollegen am Zentralinstitut beim Staatssicherheitsdienst als Informanten erfasst: Hans-Jörg Osten (IM ›Einstein‹), Frank Schneider (IM ›Bachmann‹) und Michael Schindhelm (IM ›Manfred Weih‹). Mit Letzterem, den PDS-Kultursenator Thomas Flierl 2005 zum Generaldirektor der Berliner Opernstiftung berief, teilte sie sich eine Zeit lang ihr Büro. Als sie 1989 zum Demokratischen Aufbruch stieß, arbeitete sie mit einem weiteren Stasi-Informanten, dem ersten Parteivorsitzenden Wolfgang Schnur (IM ›Torsten‹ und ›Dr. Ralf Schirmer‹), zusammen. Im April 1990 wurde sie schließlich stellvertretende Regierungssprecherin unter dem letzten DDR-Ministerpräsidenten Lothar de Maizière, der in MfS-Unterlagen als IM ›Czerny‹ erfasst ist.«

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Im aktuellen Buch des Autors Vorsicht Diktatur! Wie im Schatten von Corona-Krise, Klimahysterie, EU und Hate Speech ein totalitärer Staat aufgebaut wird, wird der gesamte Komplex Merkel in der SED-Diktatur akribisch recherchiert und analysiert.

Auch die Recherchen der Merkel-Biografen Günther Lachmann (Welt) und Ralf Georg Reuth (Bild) haben Widersprüche, um nicht zu sagen Lügen von Merkel über ihre Rolle im SED-Staat enthüllt. So ist es als bewiesen anzusehen, dass sie als FDJ-Sekretärin für Agitation und Propaganda zuständig war.

Merkel bestreitet bis heute ihre Propagandatätigkeit für die SED-Diktatur, doch dem widerspricht ihr damaliger Gruppenleiter Hans-Jörg Osten. In den folgenden Jahren zwang Merkel der CDU kontinuierlich einen immer weiteren Linkskurs auf. Nach der Sozialdemokratisierung folgte die Öffnung der CDU zu Koalitionen mit den Grünen, die immer noch stark von ehemaligen Angehörigen der K-Gruppen geprägt waren und es bis heute sind. Schauen wir uns einmal genauer die Transformation der CDU unter Merkel in Sozialpolitik, Klimapolitik, Finanzpolitik, Wirtschaftspolitik, Energiepolitik, Europapolitik und nicht zuletzt in der Migrationspolitik an, dann ist eine Übereinstimmung mit Positionen des sogenannten demokratischen Sozialismus nicht von der Hand zu weisen.

Die entscheidende Frage im Jahr 2020 angesichts einer immer autoritärer agierenden Bundesregierung ist daher nicht, wie viel totalitärer SED-Sozialismus in der ehemaligen FDJ-Funktionärin Angela Merkel steckte, sondern wie viel totalitärer SED-Sozialismus noch heute in Angela Merkel steckt.

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Montag, 17.08.2020