Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

dimanche, 29 novembre 2015

DAECH: Alliance d'un capitalisme financier terroriste et de la religion

daechpetroce0-9a48-11e4-a73f-345127a3a91e-805x570.jpg

DAECH: Alliance d'un capitalisme financier terroriste et de la religion

par Lucie Couvreur

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Lucie Couvreur, que nous estimons beaucoup ici, nous a autorisé à reprendre l'article qu'elle vient de publier sur son blog (cf. lien ci-dessous) Ceci pourra élargir le lectorat en dehors des seuls lecteurs de Médiapart On trouvera sur ce blog des informations concernant l'auteur, ainsi qu'un grand nombre de réactions intéressantes. Le lecteur comprendra sans doute très vite quelle est la religion mentionnée dans le titre.

http://blogs.mediapart.fr/blog/lucie-couvreur/211115/daec...

Au sommet du G20, qui s'est tenu du 14 au 16 novembre en Turquie, le président russe a souligné que la Russie avait présenté des exemples de financement des terroristes par des personnes physiques venant de 40 pays, y compris des pays-membres du G20.(1)

Il y a un peu moins d'un an , fin 2014 , la Russie encore annonçait son intention de quitter le réseau Swift , et la mise en place d'un réseau de transactions alternatif indépendant du réseau Swift et de ses chambres de compensation (2). Les Chinois et les Brics sont également en train de s'affranchir de ce réseau .

Qu'est ce que Swift : Swift est un fournisseur mondial de services de messageries et de transactions financières sécurisées . (3)

Il travaille avec des chambres de compensation  qui gèrent les flux de manière informatisée  les paiements ,  les contreparties . Ces chambres de compensation sont des organismes privés et les Chinois se méfient tellement des chambres de compensation Européennes que tous les nouveaux contrats de swaps de devises se sont assortis de la création de chambres de compensation spécifiques entre eux et les pays avec lesquels ces contrats sont conclus . 

le «New York Times» détaillait le 23 juin 2006 comment la CIA et le département du Trésor américains ont accès depuis 2001 aux transactions bancaires internationales de milliers d'individus (citoyens américains et européens) transitant par le systèmeSWIFT. Cette coopérative bancaire qui est constituée de plus de 3.000 institutions financières situées dans 200 pays permet aux individus et aux entreprises de transférer de l'argent d'un compte à un autre. SWIFT traite quotidiennement en moyenne 11 millions de transactions financières.(4)

Voici comment l'idée d'exploiter cette base de données gigantesque a été suggérée au gouvernement américain par des membres de la communauté bancaire, qui avaient perdu un nombre élevé de leurs collègues dans les attentats. Après avoir écarté l'idée que la CIA pirate les ordinateursarrow-10x10.png de SWIFT, un accord secret fut conclu avec la coopérative, qui laissa libre accès à ses informations. Lors des premiers mois, toutes les informations contenues furent analysées, comme par exemple l'ensemble des transactions en provenance de l'Arabie Saoudite, d'où provenait la majorité des terroristes. (4)

Aujourd'hui , comme le dit Jean Claude Paye  dans l'article cité ci-dessus, les transactions financières internationales , sauf celles des pays exclus du réseau comme le fut l'Iran ou celles des pays qui ne veulent pas s'y inscrire ou qui s'en désinscrivent , comme la Chine et la Russie ,  sont TOUTES contrôlées par l'administration américaine . 

Ce sont ces chambres de compensation  dont la plupart sont aux mains des  financiers américains et le réseau associé  qui est désormais lui même contrôlé par l'administration américaine qui donnent  les possibilités d'un contrôle quasi absolu .  C'est par ce biais que la BNP a eu l'année dernière une amende de plusieurs milliards , la chambre de compensation ayant indiqué à l'administration américaine des transactions à destination de pays sous embargo (5) 

Dans l'organisation actuelle de l'Etat Islamique , il y a quelque chose d'assez étonnant  : il a conservé les banques sur lesquelles il a mis la main . Et il vit pour grande partie des revenus pétroliers dont il est difficile d'imaginer qu'ils se règlent tous en or ou en liasses de billets ,  comme d'ailleurs les livraisons de blé ou d'antiquités volés sur les sites syriens ou Irakiens , surtout avec les contrôles mis en place par les différents gouvernements occidentaux sur les transactions en liquide. 

isisfinance-sourceupdate-1260x650.png

Donc ils se règlent via des virements bancaires ,  gérés par des chambres de compensation ,  qui établissent les contreparties .. et ces chambres de compensation savent également très bien ce qui se passe en Turquie, au Qatar  et en Arabie Saoudite .. puisque comme l'explique l'article de Jean Claude Paye ci dessus   après les attentats de 2001 , l'administration américaine a utilisé ces informations pour trouver les origines des fonds d'Al Queida . 

On peut trouver également d'autres exemples des rôles joués par ces chambres de compensation .. dans les multiples rôles joués par Clearstream devenue Euroclear . 

Un exemple : 

Un autre exemple d'utilisation de Cedel a lieu dans l'affaire des otages de l'ambassade des États-Unis à Téhéran. Rappelons-en le contexte : les sondages donnaient le président sortant, Jimmy Carter, au coude à coude avec Ronald Reagan. Une libération des otages avant le jour des élections signifiait la quasi réélection du premier. Reagan négocia discrètement avec les ayatollahs une libération ultérieure, en échange de titres et d'armes permettant à l'Iran de se mesurer à l'Irak. L'envoi des titres ne pouvait se réaliser qu'en multipliant des mouvements financiers fractionnés et transitant par des pays tiers pour mieux se dissimuler. C'est ainsi que Backes reçut l'ordre des Banques Centrales américaine et anglaise de prélever 7 millions de dollars sur des comptes détenus par deux grandes banques privées étasuniennes dans des paradis fiscaux et de les transférer à la Banque Nationale d'Algérie, jouant le rôle de centralisateur des fonds destinés aux Iraniens. En l'absence de ses supérieurs et dans l'impossibilité d'obtenir l'accord des titulaires des comptes à débiter, Backes transgressa les règles et obtempéra : les otages furent libérés le surlendemain...(6)

Comme le dit Attac se basant sur le livre de  Denis Robert lors : Révélations  

Il nous a semblé important de revenir sur le mécanisme utilisé par les grandes banques, par les banques centrales des États puis directement par les multinationales, pour faire transférer leurs valeurs mobilières autour de la planète pratiquement instantanément.

le monde entier a pu se rendre compte que les chambres de compensation permettaient, entre autre, au crime organisé de blanchir les énormes quantités d'argent liquide provenant de leurs différents trafics de drogue, d'armes, d'êtres humains ainsi que du racket et de la prostitution. (6).

Cette absence de recherches du côté financier a d'ailleurs déjà étonné plusieurs personnes. 

"Daech", l'enquête d'Arte : mais que font les banques ? Il faut taper là où ça fait mal

Pas de sanction ? C'est incompréhensible

Les reportages diffusés sur Arte ce mardi soulèvent autant de questions qu'ils offrent quelques réponses. Même si selon ces journalistes, Daech ne dépend plus aujourd'hui de financements extérieurs et est devenue totalement autonome, il n'en reste pas moins que par l'intermédiaire des établissements situés sur son territoire, l'organisation accède également aux réseaux bancaires internationaux.

Comment est-il donc possible que ces mêmes banques, nouvelles puissances mondiales qui semblent désormais prendre le pas sur le pouvoir politique, décidant même de nos réformes à mettre en place, n'aient pas encore fermé les robinets de l'EIL, et vidé les comptes de cette multinationale qu'est devenue Daech ? 

Dans la mesure où cet état autoproclamé, qui n'est rien d'autre qu'une entreprise criminelle sous couvert de foi, n'a donc aucune légitimité il est incompréhensible qu'elle puisse jouir des réseaux bancaires internationaux et se donner ainsi une dimension étatique et une légitimité.

Sur ce point, la réponse comme le silence de Jean-Charles Brisard sont à la fois édifiants et inquiétants : 

"- Ce qui est intéressant, c'est qu'ils ont maintenu l'architecture des banques. On estime qu'ils contrôlent à peu près 24 banques et branches bancaires à la fois en Irak et en Syrie. Et ce qui est étonnant est que ces banques fonctionnent toujours à l'heure où on parle, ces banques effectuent toujours des transactions internationales.

- Y a pas de sanction ?, demande le journaliste.

- Y a pas de sanction, pour l'instant", répond Jean-Charles Brisard.

ISIS-Oil.jpgDonc nous nous trouvons dans un contexte ou des attentats immondes se produisent sur notre sol , via un mouvement ou une organisation dont les financements sont tout à fait identifiables  par ceux qui en ont les moyens ,  du fait en particulier de leurs relations suivies avec les pays soupçonnés de continuer à aider ce mouvement : la Turquie, le Qatar , l'Arabie Saoudite .. 

Qui sont capables d'estimer le montant des livraisons pétrolières de cette même organisation grâce à une société américaine du nom d'IHS qui travaille en relations directes avec l'administration américaine (8) 

Dont les enjeux vont visiblement bien au delà de la simple destruction de cet Etat Islamique: 

L'enjeu des gazoducs (9)

Les tracés des pipelines en compétition pour l'importation du Gaz de la Caspienne et du Moyen-Orient jusqu'à l'Europe du sud-est

Il semble qu'il existe d'autres intérêts aux objectifs US que de disposer du pétrole syrien. Les américains cherchent également à contrôler le débit du pétrole ainsi que ses ventes à d'autres nations ce qui est bien plus important pour atteindre une hégémonie globale. Leur objectif pourrait également aussi concerner davantage les réserves gazières d'Iran et de Russie que leur intérêt pour le pétrole syrien.

The Guardian déclare :

En 2009... Assad refusa de signer une proposition d' accord avec le Qatar qui proposait de construire un pipeline partant de ses champs du nord, contigus aux champs pétrolifères iraniens de South Pars et traversant l'Arabie Saoudite, la Jordanie, la Syrie puis la Turquie en vue de fournir les marchés européens, tout en contournant tout particulièrement la Russie. La logique d'Assad consistait à « protéger les intérêts de son allié russe », qui est le premier fournisseur de gaz naturel en Europe.

Au lieu de cela, l'année suivante, Assad a poursuivi les négociations en faveur d'un plan alternatif de 10 millions de dollars avec l'Iran pour la construction d'un pipeline qui passerait par l'Irak et la Syrie et qui permettrait potentiellement à l'Iran de fournir à l'Europe du gaz issu de ses champs de South Pars partagés avec le Qatar. Le protocole d'entente (MoU) mis en place pour le projet fut signé en juillet 2012 – juste au moment où la guerre civile syrienne gagnait Damas et Alep – et précédemment cette année, l'Irak signait un accord cadre pour la construction des pipelines de gaz. Le projet de pipeline Iran/Irak/Syrie fut un camouflet au regard des plans qatari.

Le projet de pipeline prévu par l'Iran, l'Irak et la Syrie passant par la côte syrienne et dans la Méditerranée au long de laquelle la Russie est présente, permettrait un contrôle russe sur la production et le débit du gaz iranien atténuant ainsi les rivalités entre les divers pays concernés.

L'intérêt du Qatar à financer l'insurrection avait pour objectif de renverser la Syrie et d'installer une opposition malléable qui signerait l'accord qatari sur le pipeline. La Turquie, l'Arabie Saoudite et la Jordanie avaient elles aussi tout intérêt à ce que ce plan aboutisse. Cette opération répondait aux objectifs américains de casser et d'affaiblir l'influence russe sur l'Europe.

Et on voudrait nous faire croire qu'ils ne peuvent pas identifier les financeurs de l'organisation en question ??? 

Alors quand Jean François Gayraud parle de capitalisme financier devenu criminel (10) , là on peut dire que ce capitalisme là est carrément devenu terroriste  et qu'il y a aujourd'hui tous les moyens d'identifier les donneurs d'ordre, à condition bien sûr de le vouloir, ce qui ne semble visiblement pas être le cas !!!

Parce qu'en plus , il y a une autre chose dont je suis certaine : ce ne sont pas les fanatiques religieux manipulés par Daesch qui risquent de comprendre ou de créer quoique ce soit en transactions financières informatisées pour répondre à leurs propresarrow-10x10.png besoins..  

Dans la tradition islamiste pure et dure la finance est "haram" .. donc interdite aux croyants . C'est la raison pour laquelle ils ont créé des banques islamiques , pour que la méthodologie financière puisse s'harmoniser avec les prescriptions coraniques qui interdisent l'usure et ce que nous appelons "le modèle de la dette" . 

Et en plus ils nous prennent pour des CONS ... 

1) https://francais.rt.com/international/10545-poutine-daesh...

2) http://lemondealenversblog.com/2014/11/15/la-russie-lance...

3) http://www.swift.com/products_services/clearing_overview?...

4) http://webduweb.free.fr/swift.htm

(5) http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/06/03/la...

6) http://www.suisse.attac.org/Clearstream-La-chambre-de

7) http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1322550-daech-l-...

(8) http://alyaexpress-news.com/2014/10/letat-islamique-ou-is...

(9) http://reseauinternational.net/les-etats-unis-detruisent-...

10) http://www.odilejacob.fr/catalogue/sciences-humaines/droi...


 Lucie Couvreur

samedi, 28 novembre 2015

Stumbling to War With Russia?

141006-turkey-syria-border-troops-1030a_306e32ee6752473d998f0eabaefd932a.nbcnews-fp-1200-800.jpg

Stumbling to War With Russia?

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Turkey’s decision to shoot down a Russian warplane was a provocative and portentous act.

That Sukhoi Su-24, which the Turks say intruded into their air space, crashed and burned — in Syria. One of the Russian pilots was executed while parachuting to safety. A Russian rescue helicopter was destroyed by rebels using a U.S. TOW missile. A Russian marine was killed.

“A stab in the back by the accomplices of terrorists,” said Vladimir Putin of the first downing of a Russian warplane by a NATO nation in half a century. Putin has a point, as the Russians are bombing rebels in northwest Syria, some of which are linked to al-Qaida.

As it is impossible to believe Turkish F-16 pilots would fire missiles at a Russian plane without authorization from President Tayyip Recep Erdogan, we must ask: Why did the Turkish autocrat do it?

Why is he risking a clash with Russia?

Answer: Erdogan is probably less outraged by intrusions into his air space than by Putin’s success in securing the Syrian regime of Bashar Assad, whom Erdogan detests, and by relentless Russian air strikes on Turkmen rebels seeking to overthrow Assad.

Imperiled strategic goals and ethnicity may explain Erdogan. But what does the Turkish president see down at the end of this road?

And what about us? Was the U.S. government aware Turkey might attack Russian planes? Did we give Erdogan a green light to shoot them down?

These are not insignificant questions.

For Turkey is a NATO ally. And if Russia strikes back, there is a possibility Ankara will invoke Article V of NATO and demand that we come in on their side in any fight with Russia.

And Putin was not at all cowed. Twenty-four hours after that plane went down, his planes, ships and artillery were firing on those same Turkmen rebels and their jihadist allies.

Politically, the Turkish attack on the Sukhoi Su-24 has probably aborted plans to have Russia join France and the U.S. in targeting ISIS, a diplomatic reversal of the first order.

Indeed, it now seems clear that in Syria’s civil war, Turkey is on the rebel-jihadist side, with Russia, Iran and Hezbollah on the side of the Syrian regime.

But whose side are we on?

As for what strategy and solution President Obama offers, and how exactly he plans to achieve it, it remains an enigma.

Nor is this the end of the alarming news.

According to The Times of Israel, Damascus reports that, on Monday, Israel launched four strikes, killing five Syrian soldiers and eight Hezbollah fighters, and wounding others.

Should Assad or Hezbollah retaliate, this could bring Israel more openly into the Syrian civil war.

And if Israel is attacked, the pressure on Washington to join her in attacking the Syrian regime and Hezbollah would become intense.

Yet, should we accede to that pressure, it could bring us into direct conflict with Russia, which is now the fighting ally of the Assad regime.

Something U.S. presidents conscientiously avoided through 45 years of Cold War — a military clash with Moscow — could become a real possibility. Does the White House see what is unfolding here?

Elsewhere, yet another Russia-NATO clash may be brewing.

In southern Ukraine, pylons supporting the power lines that deliver electricity to Crimea have been sabotaged, blown up, reportedly by nationalists, shutting off much of the electric power to the peninsula.

Repair crews have been prevented from fixing the pylons by Crimean Tatars, angry at the treatment of their kinfolk in Crimea.

In solidarity with the Tatars, Kiev has declared that trucks carrying goods to Crimea will not be allowed to cross the border.

A state of emergency has been declared in Crimea.

tanks.jpg

Russia is retaliating, saying it will not buy produce from Ukraine, and may start cutting off gas and coal as winter begins to set in.

Ukraine is as dependent upon Russia for fossil fuels as Crimea is upon Ukraine for electricity. Crimea receives 85 percent of its water and 80 percent of its electricity from Ukraine.

Moreover, Moscow’s hopes for a lifting of U.S. and EU sanctions, imposed after the annexation of Crimea, appear to be fading.

Are these events coordinated? Has the U.S. government given a go-ahead to Erdogan to shoot down Russian planes? Has Obama authorized a Ukrainian economic quarantine of Crimea?

For Vladimir Putin is not without options. The Russian Army and pro-Russian rebels in southeast Ukraine could occupy Mariupol on the Black Sea and establish a land bridge to Crimea in two weeks.

In Syria, the Russians, with 4,000 troops, could escalate far more rapidly than either us or our French allies.

As of today, Putin supports U.S.-French attacks on ISIS. But if we follow the Turks and begin aiding the rebels who are attacking the Syrian army, we could find ourselves eyeball to eyeball in a confrontation with Russia, where our NATO allies will be nowhere to be found.

Has anyone thought this through?

jeudi, 26 novembre 2015

De l’attentat du 12 novembre 2015 à Beyrouth à ceux de Paris le 13 novembre suivant…

beyrouth-a7-765x510.jpg

De l’attentat du 12 novembre 2015 à Beyrouth à ceux de Paris le 13 novembre suivant…

par l’inter-collectif L’INTERNATIONALE

De l’attentat du 12 novembre 2015 à Beyrouth à ceux de Paris le 13 novembre suivant, en passant par tous les 11 septembre petits, grands ou moyens, le terrorisme c’est toujours et partout le spectacle d’imposture étatique de la crise mondiale du chaos de la marchandise !

 

« Les bombes-fusées qui tombaient chaque jour sur Londres étaient probablement lancées par le gouvernement de l’Océania

lui-même, juste pour maintenir les gens dans la peur »

George Orwell, 1984

 

Les opérations sous fausse bannière ou « sous faux pavillon », parfois désignées sous l’anglicisme de false flag sont des actions de perfidie et d’artifice stratégiques menées avec utilisation de marques de reconnaissance fabriquées, contrefaites, postiches, fourbes ou empruntées, dans le cadre d’opérations clandestines destinées à désigner un responsable inexact, imaginaire et trafiqué qui commise par tout autre que lui mais qui permettra de la sorte que tous les bénéfices en reviennent à celui qui justement l’aura cependant perpétré.

 

Au tout début du mois d’août 1964, deux destroyers américains qui s’étaient engagés dans les eaux territoriales du Nord-Viêtnam, essuyèrent soi-disant des tirs de la part de batteries nord vietnamiennes.

 

Il est établi aujourd’hui par la documentation déclassifiée que ces « Incidents du Golfe du Tonkin » ont constitué une manoeuvre délibérée de feinte, de provocation et de simulation pour prétexter une escalade de l’intervention américaine dans le conflit indochinois. Les Papiers du Pentagone ont de la sorte révélé que le texte de la position rédigée par l’administration Johnson l’avait été en fait plusieurs mois avant la date desdits « incidents ». Le manège légendaire de cet accrochage arrangé a donc fourni au président Johnson la couverture tant attendue pour faire voter le texte de la Résolution qui lui donna les moyens de déclarer la guerre sans avoir à demander au préalable l’autorisation du Congrès.

 

Même si cette péripétie fut en réalité le contraire de ce que le spectacle officiel en a dit puisqu’elle n’a jamais existé réellement qu’en stricte contradiction avec la logorrhée des experts étatico-médiatiques du faux omniprésent qui l’ont évidemment narrée de manière retournée, cela a bien entendu suffi à convaincre la conscience hallucinée et obéissante des Américains de l’utilité d’une riposte. Johnson a donc pu paisiblement autoriser alors les raids aériens de terreur sur le Viêtnam par ce casus belli entièrement forgé par les officines et les ateliers de l’ombre. Sur cette lancée de simulacres, de fourberie, de sang et de larmes, les Bush, Clinton et Obama et tous leurs laquais de l’Europe bruxelloise n’ont cessé en Irak, en Yougoslavie en Afghanistan et ailleurs, de démontrer que partout où règne le spectacle capitaliste de la terreur démocratique, les seules forces autorisées sont celles qui reproduisent la terreur capitaliste du spectacle démocratique.

 

Durant ces dernières années, les premiers grands attentats étatiques sous fausse bannière eurent spectaculairement lieu en Italie lors des années de plomb lorsque la modernisation de l’esclavage citoyenniste rendit nécessaire que le gouvernement fit de l’attentat aveugle le mode opératoire le plus approprié à la psychologie de masse de la soumission, de l’in-conscience et de la cécité. Ainsi, le 2 août 1980, à 10 h 25, à la gare de Bologne, une bombe posée dans la salle d’attente explosait. Elle tuait 85 personnes et en blessait plus de 200, arrivant ou partant de la gare pour cette période de fort trafic estival.

 

Dans son arrêt du 23 novembre 1995, la Cour de cassation du tripatouillage officiel italien, malgré mille et une occultations savantes ou grossières, fut néanmoins obligée de reconnaître que derrière cet attentat, il y avait bien l’existence d’une vaste organisation criminelle gouvernementale où l’on retrouvait la maffia, la loge maçonnique P2 et les services spéciaux les plus secrets de l’appareil d’État… Bien entendu, les commanditaires profonds du massacre n’ont jamais été découverts puisque cachés derrière les comparses secondaires de l’organisation Gladio, ceux-ci se trouvaient au cœur central et insaisissable de l’état-major de la stratégie de la tension élaborée par les États-Unis via l’OTAN et ses divers magasins et affidés, ceci tant pour neutraliser les velléités dommageables de non-alignement de certains courants politiciens italiens que pour briser la radicalité ouvrière des grèves sauvages qui débordait alors dangereusement les chiens de gardes politiques et syndicaux.

 

La crise du spectacle démocratique de la dictature marchande est désormais à son point culminant et le chaos étatiquement programmé y est alors amené à produire partout et sans cesse son mythique ennemi inventé, le terrorisme qui est en fait sa seule vraie défense en ce temps de décomposition universelle où la liberté despotique de l’argent et ses conséquences véritables ne peuvent être encore acceptées qu’au regard d’antagonismes factices et d’attaques insidieuses sous fausses bannières constamment mises en scène par le biais d’orchestrations machiniques de vaste ampleur.

 

L’histoire du terrorisme est désormais l’une des forces productives majeures du spectacle étatique mondialiste; elle définit donc le cœur stratégique du dressage social puisque les spectateurs doivent retenir de la pédagogie de l’attentat, que, en comparaison au terrorisme, toute la pourriture quotidienne de la vie fausse devra leur demeurer préférable et préférée.

 

L’union sacrée de la servitude volontaire n’a bien évidemment qu’un temps mais le confusianisme mystérieux des bombes barbouzardes conserve toujours là un intérêt évident bien que sa durée soit éminemment toujours et de plus en plus rétrécie…

 

Dans le monde du spectacle de la marchandise où les intérêts agissants de la dictature démocratique des Mafia de l’argent sont à la fois si bien et si mal obscurcis, il convient toujours pour saisir les mystères du terrorisme d’aller au-delà des rumeurs médiatiques policières puisque la sauvegarde des secrets de la domination opère continûment par attaques fardées et véridiques artifices.

 

Le leurre commande le monde du fétichisme de la marchandise et aujourd’hui d’abord en tant que leurre d’une domination qui ne parvient plus à vraiment s’imposer au moment où l’économie historique de la crise manifeste explosivement la crise historique de l’économie elle-même. Du meurtre d’Aldo Moro par les brigades rouges étatiques aux attentats pentagonistes du 11 septembre et en passant évidemment par la disparition violemment paramétrée de John Fitzgerald Kennedy sans oublier les tueries hautement calculées des télépilotés Merah, Kouachi et autres Coulibaly, la société du spectacle de l’indistinction marchande ne cesse de s’éminemment montrer comme le monde de l’inversion universelle où le vrai est toujours réécrit comme un simple moment nécessaire de la célébration du faux.

 

Derrière les figurants, les obscurs tirages de ficelles et les drapeaux mal bricolés, les vrais commanditaires sont adroitement camouflés puisqu’ils résident invariablement dans ces lieux impénétrables et énigmatiques, inaccessibles à tout regard, mais qui du même coup les désignent par cette ruse de la raison qui rend précisément percevable ce qui se voulait justement in-soupçonnable.

 

Le masquage généralisé se tient derrière le spectacle qui donne ainsi à infiniment contempler quelque chose en tant que complément décisif et stratégique de ce qu’il doit empêcher simultanément que l’on voit et, si l’on va au fond des choses, c’est bien là son opération la plus importante; obliger à sans cesse observer ceci pour surtout ne point laisser appréhender cela.

 

Par-delà chaque tueur fou opportunément manipulé dans les eaux troubles du djihadisme téléguidé, ou de l’extrémisme supervisé existe, en premier lieu, l’incontournable réalité du gouvernement du spectacle de la marchandise lequel dorénavant possède tous les moyens techniques et tous les pouvoirs gestionnaires d’altérer et de contre-faire l’ensemble de la production sociale de toute la perception humaine mise sous contrôle. Despote absolu des écritures du passé et tyran sans limite de toutes les combinaisons qui arrangent le futur, Big Brother pose et impose seul et partout les jugements sommaires de l’absolutisme démocratique des nécessités du marché de l’inhumain. On commet une très lourde erreur lorsque l’on s’exerce à vouloir expliquer quelque attentat en opposant la terreur à l’État puisqu’ils ne sont jamais en rivalité. Bien au contraire, la théorie critique vérifie avec aisance ce que toutes les rumeurs de la vie pratique avaient si facilement rapporté lors des très enténébrées disparitions de Jean de Broglie, Robert Boulin, Joseph Fontanet, Pierre Berégovoy et François de Grossouvre. L’assassinat n’est pas étranger au monde policé des hommes cultivés de l’État de droit car cette technique de mise en scène y est parfaitement chez elle en tant qu’elle en est désormais l’articulation de l’un des plus grands quartiers d’affaires de la civilisation moderne.

 

Le temps terroriste de la manipulation étatique actuelle signale que la crise de la baisse du taux de profit est entrée dans sa phase de fétichisme supérieur…

 

Dans les contradictions historiques du temps présent, le gouvernement du spectacle mondial vise tout à la fois à briser le réveil communard des luttes de classe (qui vient…) et « OTANiser » toujours plus sa province française  par le biais du faux drapeau terroriste spectacliste…

 

Le chaos terroriste étatique de la marchandise est le seul langage possible de la crise terminale du Capital… Nous contemplons ainsi le tableau faussaire d’un chaos spectaculaire impeccablement organisé pour le Proche- et le Moyen-Orient puis pour la planète toute entière, dans des cadres de déguisement strictement conformes à la stratégie du gouvernement du spectacle mondial qui tente désespérément d’échapper au marasme catastrophique d’un dollar en débâcle chronique… Al-Qaïda puis Daech sont là les accablantes métastases de la crise mondiale du taux de profit provisionnés par les pétrodollars du Qatar et de l’Arabie Saoudite et armés par eux avec délégation directe de Washington et blanc-seing de Tel-Aviv… Et la France atlantisée jusqu’à la mœlle est de la sorte bombardée jusqu’au cœur de Paris pour toujours davantage marcher au pas des réseaux et services clandestins terroristes de l’OTAN dont les faux drapeaux constituent bien sûr une industrie marchande spectaculaire de premier ordre fétichiste…

 

À Beyrouth au Liban, le 12 novembre 2015, deux attentats quasi-simultanés frappent le quartier chiite de Burj El-Barajneh sous contrôle du Hezbollah. Les deux attentats sont revendiqués par l’organisation des services américains de l’État islamique. Cette attaque terroriste intervient deux jours après que l’armée syrienne, soutenue par le Hezbollah et des troupes iraniennes, ait remporté une victoire significative contre Daech en reprenant l’aéroport de Kweires, à l’Est d’Alep. Le lendemain, 13 novembre, les attentats spectaculaires commis à Paris sous le même  drapeau à multiples tiroirs cabalistiques et qui ont tué 130 personnes en faisant de multiples blessés, sont venus solennellement rappeler à la province américaine d’Europe que la guerre sans fin du chaos OTANiste est un dogme obligatoire du capitalisme intégral qui doit pulvériser tout le Levant ainsi que l’ensemble des périphéries de l’Eurasie afin d’en faire une chasse gardée de la fusion terroristo-pananoïaque israélo-américaine de la crise universalisée du fétichisme de la marchandise.

 

Le terrorisme d’État industriel n’est rien d’autre que  l’errance de la religion monothéiste de la crise historique de la marchandise…

 

Au moment arrivé de la tyrannie spectaculaire de la crise du capitalisme drogué, le crime règne en fait comme le paradigme le plus parfait de toutes les entreprises commerciales et industrielles dont l’État est le centre étant donné qu’il se confirme là finalement comme le sommet des bas-fonds et le grand argentier des trafics illégaux, des disparitions obscures et des protections cabalistiques. Plus que jamais, en ce moment très spécifiquement crisique où en France, reprenant le témoin d’une droite complètement épuisée, la gauche du Capital bien vite superbement exténuée est en charge des affaires d’un marché en pleine décomposition, l’exutoire terroriste risque de devenir de plus en plus tentant pour détourner la colère qui monte, il est temps d’en finir avec toutes les mystifications et tous les malheurs historiques de l’aliénation gouvernementaliste afin de commencer à pressentir la possibilité de situations humaines authentiques.

 

Hors de l’économie politique de la non-vie, il convient exclusivement d’organiser le retour aux sources à une communauté d’existence enfin débarrassée de toute exploitation et de toute domination.

 

Inter-collectif L’Internationale

novembre 2015


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

mercredi, 25 novembre 2015

Daech, partenaire financier de la Haute finance internationale?

findaechGeGBAdWsAE0Ky4.jpg

Daech, partenaire financier de la Haute finance internationale?

Le Figaro vient de publier un inventaire des principales sources de financement de Daech. Il en conclut qu’elle est « l’organisation terroriste la plus riche de l’histoire et a réussi à se forger une indépendance financière. » 

Le territoire de l’Etat islamique, grand comme le Royaume-Uni, regorgerait de multiples ressources naturelles (pétrole, gaz, phosphate, blé et orge).

Des impôts/taxes/pénalités frapperaient les 10 millions d’habitants (industrie, commerce, banques) qui sont sous son contrôle.

Son patrimoine s’élèverait à 2260 milliards d’euros avec un revenu annuel en 2015 de 2,6 milliards d’euros, selon les toutes dernières estimations que Jean-Charles Brisard, expert en financement du terrorisme et président du Centre d’analyse du terrorisme.

Cette richesse non négligeable permet d’ « armer, nourrir et payer les quelques 30.000 combattants environ 300 dollars par mois, verser des pensions aux familles des militants tués, entretenir les bases militaires, administrer les territoires nouvellement occupés, réaliser des clips de propagandes à la manière de Hollywood, «rééduquer» les enseignants avant de rouvrir les écoles, et embaucher des ingénieurs et des traders pour faire tourner leurs sites pétroliers et gaziers. »

Selon M Brisard, le calcul du patrimoine de 2 ,26 trillions de dollars représente les installations pétrolières et gazières, des mines de phosphates, des terres agricoles, des sites culturels etc. situés sur le territoire contrôlé par l’État islamique.

Grâce à ses nouvelles conquêtes, le patrimoine de Daech aurait progressé de 217 milliards en une année seulement…

M. Brisard constate une baisse des revenus entre 2014 et 2015. les recettes de Daech provenant du pétrole (et autres ressources naturelles) diminuent tandis que celles provenant des taxes et des confiscations grimpent.

60% des recettes de l’État islamique proviennent ainsi en 2015 des ressources naturelles exploitées sur le territoire. Les revenus du pétrole représentent le quart des rentrées financières…

daech-en-chiffres

Exportation des ressources naturelles à prix cassés

On constate sur les graphiques ci-dessus que Daëch dispose de beaucoup de ressources naturelles et archéologiques. Cela signifie que ces produits ont des clients. beaucoup de clients.

Or, on peut difficilement imaginer que les peuples syriens et irakiens, restés sur place, puissent générer un chiffre d’affaires de plus de 2.6 milliards de dollars.

L’article du Figaro précise que Daech est autonome pour sa consommation d’hydrocarbures et arrive même à en vendre dans le reste de la Syrie et de l’Irak (à l’opposition!). De plus l’organisation peut semble-t-il exporter sa production via la frontière poreuse Nord syro-turque…

Alors qui sont les clients d’une organisation supposée terroriste ? Est-il pensable que les pays qui dénoncent Daëch bénéficient directement de cette manne inattendue qui casserait littéralement les coûts de production et améliorerait les marges bénéficiaires des entreprises ?

En tout cas, le Figaro constate que si le pétrole s’échangeait en 2014 autour de 100 dollars le baril, il se traite actuellement à moins de 50 dollars. Mais l’EI offre un discount redoutable qui passe de 25 dollars le baril l’année dernière à 15 dollars actuellement environ assure Jean-Charles Brisard.

Transactions financières sur le circuit de la haute finance internationale

Qui dit exportation, dit transaction financière.

Or, chaque transaction financière est scrutée par les autorités des marchés financiers. On se souvient tous que la Suisse par exemple a dû renoncer au secret bancaire au nom de la « Weissgelg » disait la ministre des finances du pays. Cette promotion de la stratégie de l’argent propre devrait répondre à l’exigence de transparence des standards internationaux.

D’ailleurs, un couple suisse qui voulait envoyer quelques centaines de dollars au Liban pour raison humanitaire s’est vu devoir détailler le pourquoi du comment de l’envoi.

Un autre exemple se passe cette fois en Belgique. Ca donne l’échange téléphonique suivant:

« Bonjour Madame, BNP Paribas au téléphone. Le service de sécurité s’interroge sur l’une de vos transactions. Pourriez-vous passer au plus vite à notre agence ? » – « euh… De quoi s’agit-il ? Depuis quand doit-on justifier ses transactions ? » – « Il semble que vous ayez réservé des billets Thalys il y a 15 jours. Nous voudrions savoir la raison de votre déplacement… » – « C’est une blague ou quoi ? »

Alors, comment des transactions financières issues d’exportations, elles-mêmes supposées illégales, peuvent-elles se faire quand même ? En cash ? Difficile de penser 30 secondes que des sommes pareilles circulent physiquement.

Et voilà que Jean-Charles Brisard confirme dans cette vidéo que 24 banques qui sont sous le contrôle de l’Etat Islamique opèrent toujours sur la scène financière internationale.

TOUT EST DIT.

findaech13686366.PNG

Côté hypocrisie des autorités financières nationales et internationales, nous rappellerons tout simplement la légalisation de la finance de l’ombre (shadow banking) depuis la crise des subprimes de 2007. Et voici ce qu’en disait récemment un journal belge:

« Le système bancaire parallèle, dit « shadow banking », a continué de croître l’an passé pour peser quelque 80.000 milliards de dollars, selon un rapport du Conseil de stabilité financière (FSB) publié jeudi en amont du sommet du G20 à Antalya. »

Ces sommes ne sont évidemment pas comptabilisées dans les bilans des grandes banques pour lesquelles les peuples se saignent quotidiennement pour les renflouer…Elles sont le fruit des activités méprisables du casino géant mondial.

On pourrait supposer que le casino mondial n’a pas peur de la clientèle du genre « Etat islamique » qui possède son marché aux esclaves… Souvenons-nous des multiples scandales des firmes transnationales qui appartiennent à la Haute finance internationale et qui font travailler loin des regards des enfants-esclaves… Force est de constater que les frontières morales sont elles aussi poreuses…

Par Liliane Held-Khawam

mardi, 24 novembre 2015

Now the truth emerges: how the US fuelled the rise of Isis in Syria and Iraq

The war on terror, that campaign without end launched 14 years ago by George Bush, is tying itself up in ever more grotesque contortions. On Monday the trial in London of a Swedish man, Bherlin Gildo, accused of terrorism in Syria, collapsed after it became clear British intelligence had been arming the same rebel groups the defendant was charged with supporting.

The prosecution abandoned the case, apparently to avoid embarrassing the intelligence services. The defence argued that going ahead with the trial would have been an “affront to justice” when there was plenty of evidence the British state was itself providing “extensive support” to the armed Syrian opposition.

That didn’t only include the “non-lethal assistance” boasted of by the government (including body armour and military vehicles), but training, logistical support and the secret supply of “arms on a massive scale”. Reports were cited that MI6 had cooperated with the CIA on a “rat line” of arms transfers from Libyan stockpiles to the Syrian rebels in 2012 after the fall of the Gaddafi regime.

Clearly, the absurdity of sending someone to prison for doing what ministers and their security officials were up to themselves became too much. But it’s only the latest of a string of such cases. Less fortunate was a London cab driver Anis Sardar, who was given a life sentence a fortnight earlier for taking part in 2007 in resistance to the occupation of Iraq by US and British forces. Armed opposition to illegal invasion and occupation clearly doesn’t constitute terrorism or murder on most definitions, including the Geneva convention.

But terrorism is now squarely in the eye of the beholder. And nowhere is that more so than in the Middle East, where today’s terrorists are tomorrow’s fighters against tyranny – and allies are enemies – often at the bewildering whim of a western policymaker’s conference call.

For the past year, US, British and other western forces have been back in Iraq, supposedly in the cause of destroying the hyper-sectarian terror group Islamic State (formerly known as al-Qaida in Iraq). This was after Isis overran huge chunks of Iraqi and Syrian territory and proclaimed a self-styled Islamic caliphate.

Iran_Isis_cartoon.jpg

The campaign isn’t going well. Last month, Isis rolled into the Iraqi city of Ramadi, while on the other side of the now nonexistent border its forces conquered the Syrian town of Palmyra. Al-Qaida’s official franchise, the Nusra Front, has also been making gains in Syria.

Some Iraqis complain that the US sat on its hands while all this was going on. The Americans insist they are trying to avoid civilian casualties, and claim significant successes. Privately, officials say they don’t want to be seen hammering Sunni strongholds in a sectarian war and risk upsetting their Sunni allies in the Gulf.

A revealing light on how we got here has now been shone by a recently declassified secret US intelligence report, written in August 2012, which uncannily predicts – and effectively welcomes – the prospect of a “Salafist principality” in eastern Syria and an al-Qaida-controlled Islamic state in Syria and Iraq. In stark contrast to western claims at the time, the Defense Intelligence Agency document identifies al-Qaida in Iraq (which became Isis) and fellow Salafists as the “major forces driving the insurgency in Syria” – and states that “western countries, the Gulf states and Turkey” were supporting the opposition’s efforts to take control of eastern Syria.

Raising the “possibility of establishing a declared or undeclared Salafist principality”, the Pentagon report goes on, “this is exactly what the supporting powers to the opposition want, in order to isolate the Syrian regime, which is considered the strategic depth of the Shia expansion (Iraq and Iran)”.

Which is pretty well exactly what happened two years later. The report isn’t a policy document. It’s heavily redacted and there are ambiguities in the language. But the implications are clear enough. A year into the Syrian rebellion, the US and its allies weren’t only supporting and arming an opposition they knew to be dominated by extreme sectarian groups; they were prepared to countenance the creation of some sort of “Islamic state” – despite the “grave danger” to Iraq’s unity – as a Sunni buffer to weaken Syria.

That doesn’t mean the US created Isis, of course, though some of its Gulf allies certainly played a role in it – as the US vice-president, Joe Biden, acknowledged last year. But there was no al-Qaida in Iraq until the US and Britain invaded. And the US has certainly exploited the existence of Isis against other forces in the region as part of a wider drive to maintain western control.

The calculus changed when Isis started beheading westerners and posting atrocities online, and the Gulf states are now backing other groups in the Syrian war, such as the Nusra Front. But this US and western habit of playing with jihadi groups, which then come back to bite them, goes back at least to the 1980s war against the Soviet Union in Afghanistan, which fostered the original al-Qaida under CIA tutelage.

It was recalibrated during the occupation of Iraq, when US forces led by General Petraeus sponsored an El Salvador-style dirty war of sectarian death squads to weaken the Iraqi resistance. And it was reprised in 2011 in the Nato-orchestrated war in Libya, where Isis last week took control of Gaddafi’s home town of Sirte.

In reality, US and western policy in the conflagration that is now the Middle East is in the classic mould of imperial divide-and-rule. American forces bomb one set of rebels while backing another in Syria, and mount what are effectively joint military operations with Iran against Isis in Iraq while supporting Saudi Arabia’s military campaign against Iranian-backed Houthi forces in Yemen. However confused US policy may often be, a weak, partitioned Iraq and Syria fit such an approach perfectly.

What’s clear is that Isis and its monstrosities won’t be defeated by the same powers that brought it to Iraq and Syria in the first place, or whose open and covert war-making has fostered it in the years since. Endless western military interventions in the Middle East have brought only destruction and division. It’s the people of the region who can cure this disease – not those who incubated the virus.

samedi, 21 novembre 2015

Conférence de Vienne: Feuille de route pour une transition politique en Syrie

conférence-de-vienne-sur-la-syrie.jpg

Conférence de Vienne

Feuille de route pour une transition politique en Syrie

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nous venons de voir que le G20 s'est en conclusion de son sommet du 15 et 16/11 prononcé pour une union des Etats en vue de lutter contre le terrorisme. Les termes employés étaient suffisamment vagues pour que l'on ne perçoive pas concrètement par quoi cette union se traduirait. Mais l'intention était là, diront les optimistes.
 
Dans des perspectives plus concrètes, le communiqué final de la conférence de Vienne sur la Syrie, publié le 16/11, affirme l'existence d'un accord de principal général en vue de la lutte contre le djihadisme. Mais il faut bien voir ce qu'était cette conférence de Vienne, deuxième série de négociations engagées sous l'égide de l'ONU à Genève. L'envoyé spécial des Nations unies pour la Syrie, Staffan de Mistura, en faisant connaître les conclusions de la conférence, a bien précisé que celle-ci avait pour principal objectif l'identification des groupes d'opposition qui composeront la « délégation unifiée » pour un règlement politique de la crise syrienne. »

Il s'agissait, dit en termes diplomatiques, de trouver un accord sur le sort futur de Bashar al Assad entre la Russie et l'Iran, soutiens de ce dernier, d'une part, et d'autre part les Etats-Unis et ses alliés exigeant son départ. Parmi ceux-ci se trouve jusqu'ici la France, particulièrement et pour des raisons peu compréhensibles, exigeante à cet égard.

La conférence était tenue sous l'égide d'un « Groupe international de soutien à la Syrie » comprenant une vingtaine de pays et organisations internationales, recherchant une transition politique en Syrie, c'est-à-dire une méthode aussi pacifique que possible permettant le départ de Bashar al Assad et son remplacement par un gouvernement « démocratique ». Cette méthode devrait en principe éviter que, Bashar parti, des groupes violents se réclamant de l'Etat islamiste ou Daesh ne prennent sa place.

Selon le communiqué du groupe, les grandes puissances, dont les États-Unis, la Russie, l'Union européenne, les pays arabes et l'Iran, soutiennent « un cessez-le feu et un processus mené par les Syriens qui d'ici six mois (...) établira un calendrier pour rédiger une nouvelle Constitution (...) Des élections libres et équitables auraient lieu conformément à cette nouvelle Constitution d'ici à 18 mois ».

Irréalisme

Or au delà d'une volonté clairement exprimée des acteurs politiques de s'unir et d'intensifier la lutte contre Daesh, dans un contexte dramatique marqué par les attaques de Paris, les objectifs affichés semblent irréalistes. Les positions restent antagonistes, notamment sur le point clé, l'avenir de Bachar al Assad. Les Etats-Unis, les pays européens, la Turquie et l'Arabie saoudite réclament des garanties sur son départ dans un délai fixé, c'est-à-dire une transition certes progressive mais rapide. De son côté, la Russie a exigé une distinction claire entre groupes terroristes et « rebelles modérés » pour faire cesser tout soutien à des organisations comme le Front al-Nosra, branche d'el-Qaida en Syrie, appuyé officiellement par l'Arabie saoudite et le Qatar et que l'Amérique continue à approvisionner en dollars et armes semi-lourdes.

Les attentats de Paris, véritable « acte de guerre », selon les termes de François Hollande , devraient accélérer la prise de conscience de l'absence de leviers efficaces pour lutter contre Daesh. L'action de celui-ci déborde largement le cadre régional pour incarner une menace globale.  Daesh est considéré comme un simple mouvement terroriste qu'on peut éliminer par quelques frappes aériennes. On néglige le fait que Daech s'appuie sur une base politique importante: les Arabes sunnites frustrés par l'arrivée d'un pouvoir chiite à Bagdad, et la construction nationale kurde en Syrie et en Irak.

On a parlé à Vienne d'une intervention conjointe avec les Iraniens, les Saoudiens et les Turcs, mais ces pays ont des buts divergents à l'égard de Daesh. Ce n'est plus un secret que de dire que Daesh est l'allié stratégique des Turcs contre les Kurdes et des Saoudiens contre les alliés de l'Iran. Il faudrait en fait, comme le proposent les Russes, un changement d'alliance complet au profit de l'Iran pour être efficace contre Daech. Ceci est aujourd'hui inconcevable.

Petit espoir

Un petit espoir demeure cependant. François Hollande, principal intéressé aujourd'hui à un accord entre Américains et Russes sur ce sujet, vint d'annoncer qu'il rencontrerait personnellement dans les prochains jours Barack Obama et Vladimir Poutine, pour les convaincre d'engager des négociations constructives sur la question de la Syrie et de Bashar al Assad. Celles-ci devraient aller bien au delà de leur entretien rapide au G20. La France, à cette occasion, devrait cesser de mettre en préalable à tout accord le départ immédiat de Bashar.

Post-Scriptum à 19h.

Poutine ordonne à sa marine de «coopérer» avec les Français

Bonne nouvelle. Peut-être le CdG pourra-t-il offrir à des Su d'apponter pour se ravitailler ou en cas d'avarie. Encore faudra-t-il que le commandant du PA (Chut) ait reçu l'ordre de ne pas ouvrir le feu.

 

The Causes and Conditions That Led Up to ISIS

obama-finances-terrorists-610x400.jpg

The Causes and Conditions That Led Up to ISIS

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

In Buddhism, it is taught that things do not simply happen. Causes and conditions lead up to them: This is because that is, and that is because this is. Even something like a hurricane doesn’t just happen; a series of weather causes and conditions leads up to it. This is a universal truth. The Bible tells us that whatsoever a person sows, so shall he reap. And: A man does not pick figs from thistles.

Here we are, once again, beating the war drum here in America. As if France doesn’t have their own military to pursue a military solution to the attacks in Paris. We’re not asking the right questions when it comes to ISIS. The question right now is, “What do we do about them?” The question that needs to be asked is, “What are the causes and conditions that led up to ISIS?” No, I’m not getting into some moral relativist diatribe about how “one man’s terrorist is another man’s freedom fighter” because that’s actually what the United States government does. That is one of the causes and conditions that led up to ISIS.

People have forgotten, this all began with the idea that someone besides Bashar al-Assad needed to run Syria. What’s more, no one wanted to wait for that to happen naturally or as a matter of socio-political evolution. No, it was decided that Assad needed to go sooner rather than later. Whose idea was this? The United States government. To that end, the U.S. began arming and training paramilitary entities that became ISIS eventually. There are several causes and conditions right there in a nutshell.

The United States never asked, “Who is a better person than Assad to lead Syria?” In fact, there was no person that stood up and declared himself to be the Syrian Thomas Jefferson. And hadn’t the U.S. falsely imagined such Jeffersons capable of manifesting in places such as Afghanistan and Iraq? Therefore, there were no causes and conditions that could lead up to anything but senseless violence since there was, in fact, no actual goal towards a better government or even a popular person/figure to rally behind. There was no manifesto, no drafted constitution, no socio-political ideal other than the ideal the United States claimed of “freedom”. Yes, well, “freedom” is a big word. What did that mean in Syria? Anyone know? No one can answer that question because it was the United States saying that. To the groups that the U.S. backed, it was a free-for-all to see who would be the last man standing and become the new boss (worse than the old boss) but the new boss America liked. Until it didn’t, as happened with Saddam Hussein.

So, if we’re going to go to war in Syria, what causes and conditions are coming into play? One only needs to look at what happened to Afghanistan and Iraq. Precariously propped up regimes built on a house of cards (actually, built upon a house of U.S. dollar bills) that is only a hop, skip, and a suicide bombing away from a coup d’état to install a guy that’ll make the Ayatollah Khomeini look like a hippie. People fail to understand that the United States cannot and will not ever “win” such a war no matter how many chairborne rangers mindlessly chant “USA, USA, USA!!” for a war they won’t have to go fight themselves. In fact, that mantra—USA, USA, USA!!!—is just the mantra of the cult of patriotism; the most dangerous religion on the planet. So far, Islamic suicide bombers are not capable of taking the entire planet with them. The United States government can, because we still have the biggest arsenal of nuclear weapons on the planet. Put that into your missile silo and smoke it. So to speak.

Syria is the latest installment in the Quagmire-Of-The-Month Club—-collect them all! I think a major ground war is already on the way, with the expensive shipping and handling fees attached. Again, there is no way to win a war in Syria, not the way the United States wants to “win” it. The causes and conditions created by a U.S. war in Syria are already in play and have been since we began arming terrorists. Those chickens will continue coming home to roost for quite some time. But let the U.S. go in there and decide it needed to occupy that country, er, excuse me, build a democracy over there. That insurgency born from resistance to the U.S. occupation will become an even bigger terrorist magnet than ISIS. The West will look back with fondness on the days they only had ISIS to deal with, rather than probably five to ten other highly-organized irregular armies. And all of them capable of crossing into Western nations undetected by Western dumb-giant intelligence agencies.

géopolitique,actualité,isis,état islamique,daech,syrie,proche orient,levant,irak,états-unis,terrorisme,djihadisme,politique internationale

The U.S. created an irregular army that was capable of defeating Syria’s modern professional army in battle. Oops, guess what? It was also capable of defeating Iraq’s army. The U.S. doesn’t realize that the ambitions of a group such as ISIS do not become immediately obvious. Nor do they advertise who they are. The U.S. thought it could manipulate the irregulars that became ISIS. In turn, the U.S. itself got manipulated. The U.S. then thought it could use ISIS anyway and after Assad was gone, get rid of ISIS with a few airstrikes. However, this turned out like the guy that gets a baby alligator as a pet. Before he knows it, it’s gotten huge and one day, eats his poodle. So he dumps it into a local pond and imagines he’s done. It gets bigger and bigger, preying on various animals in the pond. One day, the guy forgets he put the alligator there and goes for a midnight swim in the pond and ends up as a snack. When you do business with predators, see, they will always end up biting you in the keester one day.

That’s the gist of the tale. The U.S. engaged in business with predators in Syria. They were hunting Assad with the goal of taking Syria as their own territory. Classic predator action. They even marked their territory and the U.S. failed to read that. Therefore, if you are creating this pack of predators, what makes you think you can control them? These are velociraptors on tweek. These are causes and conditions that lead up to—what? Those predators deciding to attack you also. Oh, they can’t win? Guess again. They can slog along a quagmire for over a decade, with tremendous casualties all along the way. But the West? As soon as the West loses about a thousand soldiers, the people that chanted “USA, USA, USA!” will start breaking out all those anti-war slogans from the Sixties. Never underestimate predators. If any of these clowns had ever observed predators in the wild, they’d have never, ever, backed these Syrian “moderates” of a few years ago that we now call ISIS. They’d have gone home and never, ever, hiked that canyon again where those mountain lion tracks were spotted.

There you have it. Nothing will happen but more chaos, more senseless violence, and more futile military action until we address the causes and conditions that lead up to things such as ISIS. And what is the primary cause and condition? United States foreign policy.

vendredi, 20 novembre 2015

Michael T. Flynn: "Les USA ont délibérément soutenu les extrémistes en Syrie"

 

Michael T. Flynn (DIA):

"Les USA ont délibérément

soutenu les extrémistes en Syrie"

Paris, Beyrouth, Damas: au-delà de l'effroi, l'analyse de J-M. Vernochet et de Youssef Hindi

 

Paris, Beyrouth, Damas: au-delà de l'effroi, l'analyse de J-M. Vernochet et de Youssef Hindi

L'historien et écrivain Youssef Hindi, ainsi que Jean-Michel Vernochet, nous livrent leur analyse des terribles événements qui ensanglantent actuellement la France, le Liban et la Syrie.

Cette interview a été réalisée à Beyrouth le 14 novembre 2015, alors que nous étions en transit de Damas à Paris.

jeudi, 19 novembre 2015

Dugin sobre Siria: “Estamos en la mayor crisis de la historia geopolítica moderna”

Ex: http://www.elespiadigital.com

Entrevista de Manuel Ochsenreiter al importante intelectual ruso Aleksandr Dugin sobre la crisis siria y la posición en la que se encuentran actualmente Estados Unidos y Rusia, resaltando que vivimos en un momento histórico en que se juegan bastante cosas con dos posibles escenarios futuros: La caída de Estados Unidos como superpotencia o una guerra a las puertas de Rusia.

Manuel Ochsenreiter: Prof. Dugin, en estos momentos el mundo se enfrenta en Siria a la mayor crisis internacional desde la caída del Bloque Oriental en 1989/90. Washington y Moscú se encuentran en una confrontación a través de terceros en el campo de batalla sirio. ¿Es esta una nueva situación?

Alexander Dugin: Tenemos que ver la lucha por el poder geopolítico como el viejo conflicto del poder terrestre, representado por Rusia, y el poder del mar, representado por los Estados Unidos y sus socios de la OTAN. Esto no es un fenómeno nuevo, sino que es la continuación de la vieja lucha geopolítica y geoestratégica. La década de los 90 fue la época de la gran derrota del poder terrestre representado por la URSS. Michail Gorbachov se negó a la continuación de esta lucha. Esto era una especie de traición y resignación frente al mundo unipolar. Pero con el presidente Vladimir Putin, a principios de la primera década del 2000 llegó una reactivación de la identidad geopolítica de Rusia como una potencia terrestre. Este fue el comienzo de un nuevo tipo de competencia entre el poder del mar y el poder terrestre.

MO: ¿Cómo empezó esta reactivación?

AD: Todo comenzó con la segunda guerra de Chechenia (1999-2009). Rusia en ese momento estaba bajo presión por los ataques terroristas chechenos y el posible separatismo del Cáucaso Norte. Putin tuvo que darse cuenta que todo Occidente, los EE.UU. y la Unión Europea estaban del lado de los separatistas chechenos y terroristas islámicos que combatían contra el ejército ruso. Este es el mismo argumento que presenciamos hoy en Siria o ayer en Libia. Occidente dio apoyo a la guerrilla chechena, y este fue el momento de la revelación del nuevo conflicto entre el poder terrestre y el poder marítimo. Con Putin, el poder terrestre se reafirmó. El segundo momento de la revelación fue en agosto de 2008, cuando el régimen prooccidental de Georgia atacó Zchinwali en Osetia del Sur. La guerra entre Rusia y Georgia fue el segundo momento de la revelación.

MO: ¿La crisis siria es actualmente el tercer momento de la revelación?

AD: Exactamente. Tal vez sea incluso el último, porque ahora todo está en juego. Si Washington no interviene y acepta la posición de Rusia y China, este sería el final de los Estados Unidos como candidato a superpotencia y poder único. Esta es la razón por la cual creo que Obama va a llegar lejos en Siria. Pero si Rusia se hace a un lado y acepta la intervención de Estados Unidos, y si Moscú finalmente traiciona Bashar al-Assad, esto significaría de inmediato un golpe muy duro a la identidad política rusa. Esto significaría la gran derrota del poder terrestre. Después de esto, le seguiría un ataque a Irán, e incluso en el Cáucaso Norte. Entre los poderes separatistas en el Cáucaso Norte hay muchas personas que son apoyadas por las potencias Anglo-Americana, Israel y Arabia Saudita. Si Siria cae, comenzarán inmediatamente la guerra en Rusia, nuestro país. Significado: Putin no puede hacerse a un lado, no puede renunciar a Assad, porque esto significaría el suicidio geopolítico de Rusia. Tal vez estamos en este momento en la mayor crisis de la historia geopolítica moderna.

MO: Así que ahora ambas potencias mundiales dominantes, EE.UU. y Rusia, están en una lucha por su existencia futura…

AD: En efecto. Por el momento no hay ninguna otra solución posible. No podemos encontrar ningún tipo de compromiso. En esta situación no hay una solución que satisfaga a ambos lados. Lo sabemos por otros conflictos como el armenio-azerí o el conflicto palestino-israelí. Es imposible encontrar una solución para ambas partes. Somos actualmente testigos de lo mismo en Siria, pero en una escala más grande. La guerra es la única manera de hacer una revisión de la realidad.

MO: ¿Por qué?

alexandr-dugin-in-germany.jpg

AD: Tenemos que imaginar este conflicto como un tipo de juego de cartas como el póker. Los jugadores tienen la posibilidad de ocultar sus capacidades, para hacer todo tipo de trucos psicológicos, pero cuando comienza la guerra todas las tarjetas están sobre la mesa. Ahora estamos presenciando el momento final del juego de cartas, antes de que las cartas se tiren sobre la mesa. Este es un momento muy serio, porque la posición como potencia mundial está en juego. Si Estados Unidos tiene éxito, podría otorgarse por algún tiempo una posición dominante absoluta. Esto sería la continuación de la unipolaridad y el liberalismo mundial estadounidense. Este sería un momento muy importante porque hasta ahora los EE.UU. no han sido capaces de implementar su dominio de forma estable, pero en el momento en que ganen la guerra, lo harán. Pero si Occidente pierde la tercera batalla (la primera fue la guerra de Chechenia, la segunda la guerra de Georgia), este sería el final de los EE.UU. y de su dominio. Veamos lo siguiente: ni EE.UU. ni Rusia pueden renunciar a esa situación. Sencillamente, es imposible para ambos no reaccionar.

MO: ¿Por qué vacila Estados Unidos y el presidente Barack Obama con su agresión contra Siria? ¿Él apela a la decisión del Congreso? ¿Por qué pedir permiso cuando no lo necesita para su ataque?

AD: No debemos cometer el error y empezar a hacer análisis psicológicos sobre Obama. La guerra principal se lleva a cabo en estos momentos entre bastidores. Y esta guerra se está librando en torno a Vladimir Putin. Él está bajo una gran presión de los funcionarios liberales, pro-estadounidenses y pro-israelíes que rodean al presidente ruso. Ellos tratan de convencerlo de hacerse a un lado. La situación en Rusia es completamente diferente a la situación en Estados Unidos. Un individuo, Vladimir Putin, y la gran mayoría de la población rusa que lo apoya, están en un lado, y la gente alrededor de Putin son la quinta columna de Occidente. Esto significa que Putin es el único. Él tiene la población a su lado, pero no a la élite política. Así que tenemos que ver la decisión de la administración de Obama de pedir permiso al Congreso como una especie de espera. Ellos tratan de forzar la presión sobre Putin. Ellos usan todas sus redes en la élite política rusa para influir en la decisión de Putin. Esta es la guerra invisible que está pasando en estos momentos.

MO:¿Es este un fenómeno nuevo?

AD: (Risas) ¡No, en absoluto! Es la forma moderna de las tribus arcaicas que tratan de influir en el jefe del enemigo con ruidos fuertes, gritos y tambores de guerra. Ellos se golpean en el pecho para imponer el miedo en el enemigo. Creo que los esfuerzos de los Estados Unidos para influir a Putin son una forma moderna de guerra psicológica previa a la batalla real. La Administración estadounidense tratará de ganar esta guerra sin el oponente ruso en el campo de batalla. Para ello tienen que convencer a Putin de hacerse a un lado. Ellos tienen muchos instrumentos para hacerlo.

MO: Pero una vez más: ¿Qué pasa con la posición de Barack Obama?

AD: Creo que todos esos aspectos personales en el lado estadounidense son menos importantes que en el lado ruso. En Rusia, una persona decide hoy sobre la guerra y la paz. En Estados Unidos, Obama es más un tipo de administrador burocrático. Obama es mucho más predecible. Él no actúa en su nombre, sino que se limita a seguir la línea central de la política exterior estadounidense. Tenemos que darnos cuenta de que Obama no decide nada en absoluto. Él es la figura de un sistema político que toma las verdaderas decisiones importantes. La élite política toma las decisiones, Obama sigue el guión escrito para él. Para decirlo claramente, Obama no es nada, Putin es todo.

MO: Usted dijo que Vladimir Putin tiene la mayoría de la población rusa de su lado. Pero ahora es época de paz. ¿Le apoyarán también en una guerra en Siria?

AD: Esta es una pregunta muy buena. En primer lugar, Putin perdería gran parte de su apoyo si no reacciona en una intervención occidental en Siria. Su posición se debilitaría por hacerse a un lado. Las personas que apoyan a Putin lo hacen porque quieren apoyar a un líder fuerte. Si no reacciona y se hace a un lado debido a la presión de Estados Unidos, sería considerado por la mayoría de la población como una derrota personal de Putin. Así que ya lo ves, esto es más la guerra de Putin que la guerra de Obama. Pero si interviene en Siria se enfrentará a dos problemas: La sociedad rusa quiere ser una gran potencia mundial, pero no está lista para pagar los costos. Cuando el volumen de estos costos queden claros, esto podría causar una especie de shock para la población. El segundo problema es lo que ya he dicho, que la mayoría de la élite política es pro-occidental. Ellos se opondrían a la guerra de inmediato y comenzarían con su propaganda para criticar las decisiones de Putin. Esto podría provocar una crisis interior. Creo que Putin es consciente de estos dos problemas.

MO: Cuando usted dice que los rusos pueden ser sorprendidos por los costos de una guerra, ¿no existe el peligro de que pudieran no apoyar Putin por esa razón?

AD: No lo creo. Nuestra gente es muy heroica. Vaya hacia atrás en la historia. Nuestro pueblo no estaba preparado para entrar en una guerra, pero cuando se vieron obligados a hacerlo, ganaron la guerra a pesar de los costos y sacrificios. Mira las guerras napoleónicas o la Segunda Guerra Mundial. Nosotros los rusos perdimos muchas batallas, pero al final ganamos esas guerras. Así que nunca estamos preparados, pero siempre ganamos.

Traducido del inglés por Manuel Ortiz y Página Transversal.

Fuente: El Ministerio

mercredi, 18 novembre 2015

Russische interventie in Syrië Intervention russe en Syrie

RStrm21386_199241642485819319_n.jpg

Russische interventie in Syrië 

Intervention russe en Syrie

Dendermonde: Ronde Tafel in Nederlands en Frans.
Termonde: Table Ronde en néerlandais et en français.

Op 28 november komt taalkundige, geopolitiek specialist en geschiedkundige Robert Steuckers spreken over de Russische interventie in Syrië en de geopolitieke gevolgen.

Le 28 Novembre, le linguiste, expert en géopolitique et historien Robert Steuckers parlera de l'intervention russe en Syrie et de ses conséquences géopolitiques.

--------------------
In het Nederlands en het Frans, aangevuld met Engels en Russisch
En néerlandais et en français, ainsi qu'en anglais et en russe
In Dutch and French, plus English and Russian
На Голландском и французском языке, а также на английском и русском языке

inkom gratis - entrée gratuite

www.eurorus.org

vendredi, 13 novembre 2015

Le Nouvel Ordre Mondial passe par Damas

aa-20140130.jpg

Le Nouvel Ordre Mondial passe par Damas

par Laid Seraghni

Ex: http://sans-langue-de-bois.eklablog.fr

Si la Syrie tombait, la Russie serait, en plus d’une humiliation diplomatique, menacée dans son intégrité territoriale, ce qui pourrait induire un éclatement de la Fédération de Russie. Les événements qui se déroulent actuellement en Syrie ne sont en aucun cas liés à la question de démocratisation de la société ni pour plus de liberté pour les Syriens. 

Il s’agit d’un ordre mondial que cherchent à imposer les États-Unis avec leurs vassaux occidentaux prédateurs à un autre monde qui, la Russie en tête, réclame plus de participation dans la gestion des affaires internationales desquelles ils ont été exclus depuis des décennies.

Le point de départ pour la nouvelle configuration géopolitique du monde passe aujourd’hui par Damas. L’avenir de la Russie s’y joue actuellement. Poutine sur la ligne de Catherine II (1) qui considérait que « Damas détient la clé de maison Russie » comprend bien que « Damas est la clé d’une nouvelle ère ». Depuis le début des contestations en Syrie, la Russie, appuyée notamment par la Chine et l’Iran, a décidé de faire échouer toutes les tentatives d’un changement de régime car elle était persuadée que si le plan des Occidentaux réussissait, elle serait confinée dans un rôle de second plan et serait menacée dans son intégrité territoriale.

C’est pourquoi, dès le début de la crise, la Russie s’était montrée très ferme et s’est opposée à toute intervention militaire, et ce malgré les pressions du Conseil de sécurité, de l’assemblée générale de l’ONU et de la Ligue arabe. A chaque tentative visant la reproduction du scénario libyen ou yéménite, elle opposa un refus catégorique. Hypocritement, les Occidentaux semblent ne pas comprendre les raisons de la position russe en avançant que Moscou avait, en Syrie, des intérêts économiques et de soutiens logistiques pour sa flotte militaire.

Ce ne sont nullement les contrats d’armement passés avec ce pays, ni le port de Tartous qui sont les enjeux stratégiques russes dans la région au point de mener une lutte atroce pour éviter que l’État syrien ne tombe. Cela est confirmé en partie par le directeur du Centre d’analyse sur les stratégies et les technologies-Moscou Rousslan Poukhov, qui a déclaré : « penser que la Russie soutient Damas en raison des ventes d’armes est une aberration !

C’est totalement hors sujet ». (2)Loin de l’instauration de la démocratie ou des libertés, c’est le rôle résistant de la Syrie qui est visé. En soutenant les mouvements des résistances palestiniennes et libanaises, la Syrie a fait avorter tous les plans américains pour la mise en place du Grand Moyen-Orient dans lequel les États arabes seront atomisés et soumis au diktat israélien. Par ailleurs, son alliance stratégique avait l’Iran a fait que l’axe hostile aux plans étatsuniens se consolide dans la région.Pourquoi la Russie n’admettra-elle pas une victoire des prédateurs de la Syrie ?

Si la Syrie venait à tomber, de sérieuses menaces pèseraient sur elle, et les plus manifestes sont :A- AU PLAN ECONOMIQUEPoutine sait parfaitement que pour que son pays puisse prétendre au statut de grande puissance il faut qu’au travers de son économie il renforce sa force militaire et rende sa politique étrangère plus agressive en vue d’une influence réelle au niveau mondial. Il affiche ses prétentions en disant « en d’autres termes, nous ne devrions tenter personne en nous autorisant d’être faibles. » (3).

Dans cette notion de puissance, le facteur économique est déterminant. Si l’opposition syrienne l’emportait, cela signifierait que la bataille féroce pour le contrôle des sources d’énergie tournerait en faveur des États-Unis et de leurs alliés, permettant à ceux-ci d’étendre leur influence de la Syrie jusqu’en Australie. Les implications qui en découleraient seraient : l’avortement du programme ambitieux de développement économique basé sur la réduction de la dépendance de l’économie vis-à-vis des matières premières et sur l’innovation articulée autour des hautes technologies pour devenir une grande économie mondiale.

Dans une interview à la BBC, Douglas MC Williams, Chef du Centre de Recherches Britannique (CBER), déclarait : « La Russie arrivera en quatrième position dans le classement des plus grandes économies mondiales d’ici l’horizon 2020 » (4)Les ressources du financement de ce projet provenant essentiellement des exportations gazières seraient compromises.

Les recettes de Gazprom 2011 qui contrôle plus de 80% de la production de gaz s’élèvent à 118 M $. En vue d’empêcher que ces recettes atteignent le niveau escompté,, il devient impératif, de torpiller l’exportation du gaz russe vers l »Europe à travers les gazoducs paneuropéens en projet ; le South Stream et le Nord Stream. Les pays européens devraient être approvisionnés par le gaz iranien par le Nabucco (5), gazoduc reliant l’Iran à l’Europe centrale via la Turquie.

Le Qatar pourrait faire transiter son gaz pour l’Europe également par la nouvelle Syrie amie, écartant définitivement l’alimentation de ce continent par le gaz russe. Dans cette hypothèse, la Russie ne peut qu’enterrer son programme de développement, notamment son ambitieux programme militaire d’armement 2011/2020 d’armement pour l’équipement de ses forces armées pour lequel elle prévoit une enveloppe financière de 650 milliards de dollars » (6) au titre d’un programme et « 114 milliards de dollars au titre de la modernisation des équipements ». (7)

Les USA contrôleraient le Liban, la Syrie et l’Iran et, par conséquent, maitriseraient les sources d’approvisionnement énergétique situant dans un espace géographique et stratégique énergétique Liban Syrie, Irak et Iran. D’où cette lutte acharnée pour faire tomber la Syrie.B – AU PLAN SECURITAIRE :La chute de B. Al-Assad, ouvre la politique d’endiguement mis en place en 1946 par Georges. F. Kennan (8). Les actions d’encerclement de la Russie seront relancées. Cette stratégie, en matière de géopolitique, est fondée sur la ligne Brezinski (9) qui prévoyait la domination de l’Union Soviétique en deux étapes, l’encerclement de la Russie en premier lieu, pour ensuite passer à sa déstabilisation, pour mieux contrôler son espace périphérique. Cette stratégie est aussi valable pour la Russie d’aujourd’hui.

baath0818.cached.jpg

La politique de Gorbatchev que Poutine qualifiait de « La plus grande catastrophe du XXème siècle » (10) serait de retour pour démanteler définitivement la Fédération de Russie. Ce démantèlement induirait probablement un transfert, au nord du Caucase, des Djihadistes qui opèrent actuellement en Syrie en vue d’instaurer une république islamique. Il est rappelé que le nord du Caucase (Daghestan et Tchétchénie) est à prédominance musulmane.

Doku Umarov (11) n’avait-il pas proclamé « l’Emirat caucasien. » en 2007. (12)Un des pivots américains dans la région montrera ses crocs pour la restauration de l’Empire Ottoman. Il s’agit de la Turquie qui, base avancée des intérêts américains en Eurasie, rêve toujours d’un empire qui s’étendrait jusqu’à l’Asie centrale, ex territoires soviétiques. Une aubaine pour qu’elle étende son hégémonie jusqu’aux confins de Moscou sur les républiques turcophones qui sont l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Turkménistan, le Tadjikistan et le Kirghizistan.

L’éventualité de leur intégration dans une alliance avec l’ancien occupant pourrait être envisagée. Elle est encouragée par les États-Unis pour faire désintégrer la Communauté des États Indépendants, composée de 11 sur 15 anciennes républiques soviétiques, créée le 8 décembre 1991 par le Traité de Minsk. Il est clairement établi que cette puissance soutient discrètement les mouvements séparatistes et ethno-religieux dans l’optique de briser définitivement la Communauté des États Indépendants (CEI).C – AU PLAN STRATEGIQUE.

Dans le prolongement de la ligne de Catherine II, Poutine considère Damas comme étant le point de départ du nouvel ordre mondial. Si cette capitale tombait, la Russie perdrait définitivement son rêve de retrouver son statut de grande puissance dans le monde du temps de la guerre froide. L’inflexion des rapports serait à son désavantage, avec en plus une humiliation diplomatique.En effet, une fois la Syrie soumise, l’Iran à son tour sera attaqué. L’axe chiite Syrie-Irak-Iran brisé sera sous la botte de l’Arabie Saoudite qui imposera la normalisation des relations avec Israël aux autres pays arabes.Ainsi, le proche orient sera modelé géographiquement au profit exclusivement des États-Unis et d’Israël, et de leurs vassaux occidentaux et arabes.

L’espace sunnite » modéré » dominera l’espace géographique qui s’étend du Maghreb, au Pakistan et l’Afghanistan en passant par la Turquie et la corne Africaine. La barrière séparant la Turquie des autres pays de confession musulmane sunnite n’existera plus. La Turquie, membre de l’Otan, qui constitue pour la Russie le chemin le plus court pour rejoindre les eaux chaudes, deviendrait une menace stratégique pour ce pays tant que celle-ci peut bloquer et assiéger sa flotte militaire de la mer Noire.Ainsi, la Russie aura devant elle un espace hostile qui s’étendra alors de la France à l’ouest jusqu’à la Chine à l’est. Elle sera chassée définitivement de la région du Grand Moyen-Orient où elle était naguère fortement présente.

A la lumière de ce qui précède, nous estimons que le soutien de Moscou à Damas est indéfectible car dicté par des impératifs liés à l’existence même de la fédération de Russie en l’état actuel. Pour contrer toutes les manoeuvres de l’Occident pour la déstabiliser et la fragiliser sur la scène internationale, elle fera tout ce qu’elle peut pour que l’ordre géopolitique du Moyen-Orient ne subisse aucun changement.Grâce au levier énergétique, elle cherche à renverser les alliances en se rapprochant de l’Europe, de la Chine, de l’Iran et de l’Inde.

Elle compte créer un espace eurasien pour contrer l’hyperpuissante Américaine.

Laid SERAGHNI

Références :

1- Catherine II, impératrice de Russie (1762-1796), surnommée Catherine la grande. Elle disait « je laisse à la prospérité de juger impartialement ce que je fais pour la Russie. ». Durant le plus long règne de l’histoire de la Russie, outre le développement et la modernisation de la société russe, elle tint tête à tous les envahisseurs voisins ou lointains.

2- Le Figaro du 31 mai 2012.

3- Atlantico du 21 février 2012.

4- RIA Novosil du 27 décembre 2012.

5- Nabucco dont le titre initial est Nabuchodonosor est un opéra de Verdi. Il évoque l’épisode de l’esclavage des juifs à Babylone. Cela dénote que tout l’enjeu en Syrie est centré autour de la sécurité d’Israël.

6- Voix de la Russie 14 décembre 2012.

7- Géostratégique.net du 6 mars 2012.

8- Diplomate, politologue et historien américain dont les thèses eurent une grande influence sur la politique américaine envers l’Union Soviétique au sortie de la deuxième guerre mondiale.

9- Z Brezinski : politologue américain, il a été entre autres, conseiller à la sécurité nationale du Président des Etats-Unis Jimmy Carter, de 1979 à 1981.

10- La dépêche.fr du 20 février 2012

11- Né en 1964 en Tchétchénie, Doku Umarov fut en 2005 le cinquième président de la république d’Ichkérie (Tchétchénie). Il abolit cette dernière pour en 2007 pour la remplacer par un « Émirat Tchétchénie » dont il s’autoproclame émir.

12- affaires géostratégiques.Info du 22 octobre 2012

lundi, 02 novembre 2015

Baath, storia del partito che ha costruito la Siria

baath1586c69e200e553ba89748834-800wi.jpg

Baath, storia del partito che ha costruito la Siria

Da Hafez a Bashar Al Assad, l'ultimo gruppo politico "panarabo" si è rinnovato pur conservando i suoi valori socialisti e patriottici, tradizionalisti e laici, anti-colonialsti e identitari.
 
 
Ex: http://www.linttelletualedissidente.it
 

In Medio Oriente, nell’universo politico di cultura laica, sono tante e spesso in conflitto tra loro, le personalità che si sono elevate al di sopra delle nazioni per incarnare l’ideale panarabo. Ahmed Ben Bella in Algeria, Gamal Abdel Nasser in Egitto, Saddam Hussein in Iraq, Muammar Gheddafi in Libia, Hafez Al Assad in Siria. Gli uomini passano, le idee restano. Di fronte ai grandi sconvolgimenti della regione, il più delle volte rimodellata dall’esterno, un solo gruppo politico è riuscito a conservarsi nel tempo e a mantenere viva la fiamma di un pensiero politico che ancora oggi appare profondamente attuale. È la storia del Baath, il partito che attualmente governa in Siria e che fa capo al presidente Bashar Al Assad.

Nato nel Rashid Coffee House di Damasco (divenuto successivamente il Centro Culturale Sovietico), dove ogni venerdì un gruppo di giovani studenti provenienti da tutto il Paese – comprese le piccole delegazioni di Giordania, Libano e Iraq – il Baath si riunisce intorno aMichel Aflaq (1910-1989) e Salah Al Bitar (1912-1980), due insegnanti damasceni, rispettivamente di confessione cristiana e islamica, che si erano conosciuti a Parigi quando frequentavano le aule universitarie della Sorbona. Il primo nucleo si costituisce negli anni Quaranta sulle note di Nietzsche, Marx e del romanticismo tedesco, ma l’ufficializzazione del partito si colloca nel 1947 dopo un incontro tra i vertici a Latakia in cui è raggiunto l’accordo sia sul programma politico che sul nome da dare allo schieramento nascente: Baath, ovvero, Partito della Resurrezione araba. Al congresso costitutivo la maggior parte dei delegati sono di estrazione borghese, principalmente notabili delle campagne, e di confessione drusa e alawita, anche se poi saranno sempre di più i cristiani e i sunniti che vi aderiranno.

baath33904400000.jpgCosì mentre si delinea lo scenario di una Guerra Fredda articolata sulla contrapposizione tra due blocchi, quello statunitense e quello sovietico, i teorici Aflaq e Al Bitar mirano a edificare un’ideologia esclusivamente araba che si smarca sia dal capitalismo imperialista che dal marxismo internazionalista e che allo stesso tempo riesca a conciliare laicità, tradizione islamica, socialismo e nazionalismo. Patrick Seale, giornalista irlandese e biografo di Hafez Al Assad scrive ne Il Leone di Damasco parafrasando la dottrina del partito: “La nazione araba, insegna Aflaq, è millenaria, eterna ed unica, risale all’inizio dei tempi e ha davanti a sé un ancor più luminoso futuro. Per liberarsi dall’arretratezza e dall’oppressione straniera, gli arabi devono avere fede nella loro nazione ed amarla senza riserve”.

Michel Aflaq formula così le parole di battaglia e le trasmette al popolo siriano durante le conferenze e tramite gli opuscoli distribuiti in tutto il Paese dai giovani militanti che si organizzano capillarmente in cellule e sezioni. Nel 1953 il Baath fallisce il primo tentativo di colpo di Stato, ma riesce a ramificarsi in tutti i Paesi della regione, principalmente in Iraq. E paradossalmente proprio in Iraq, nel 1963, riesce a conquistare il potere facendo cadere il regime di Abd al Karim Qaem, (il governo baathista durò pochi mesi per poi consolidarsi soltanto qualche anno dopo, nel luglio del 1968, con Ahmed Hasan Al Bakr), aprendo tuttavia la strada a un parallelo capovolgimento in Siria. Nello stesso anno il Baath siriano fu portato al potere dai militari e da essi ricevette il consenso per rimanervi. Fu intrapreso immediatamente un percorso per lo sviluppo del cosiddetto socialismo arabo, tentando di liquidare le basi economiche della vecchia élite ancora legate all’occupazione inglese e francese. Fu applicata la riforma agraria, furono nazionalizzate banche (1963), aziende commerciali e industriali (1965).

Mentre in Iraq, nel novembre del 1963, i militari posero fine al regime bathista, in Siria continuò, pur con tanti problemi interni. Inizialmente fu l’ideatore sunnita Al Bitar ad occupare il potere (1966), poi però fu estromesso dall’ala radicale del partito che decise di espellerlo dal Paese insieme all’altro ideatore Michel Aflaq, il quale si rifugiò in Iraq dove contribuì alla conquista dello Stato nel 1968 (questo esilio fu, oltre all’inimicizia personale tra Hafez Al Assad e Saddam Hussein, uno dei motivi della rottura tra il Baath siriano e quello iracheno). L’espulsione dei due padri fondatori consacrava un nuovo corso: il Baath siriano assunse un carattere più nazionale, se non più alawita, conservando l’ideale “panarabo” come strumento di legittimazione nell’intera regione. Ma la vera svolta avviene nel febbraio del 1971 quando i dirigenti del partito e l’ala militare affidarono il potere ad un uomo che si era fatto spazio nella classe politica, Hafez Al Assad, primo presidente alawita della storia siriana, che orientò immediatamente il Paese verso l’Unione Sovietica, attuò una politica economica di natura socialista e tutelò la laicità dello Stato. Pur dichiarandosi promotore della tradizione islamica nel Paese, tre dei suoi fedelissimi, Jubran Kurieyeh, Georges Jabbur ed Elyas Jibranerano, erano di religione cristiana.

Ma chi era il padre di Bashar? Il generale Hafez Al Assad (1930-2000), nacque a Qardaha, nell’area di Latakia, terzogenito di una famiglia alawita. Svolse i suoi studi primari nel suo villaggio, quelli secondari a Latakia, e nel 1946 si iscrisse al nascente partito Bath, facendosi notare nel 1951 per aver presieduto il congresso degli studenti. Più avanti si iscrisse alla scuola militare di Homs e, appena uscito nel 1955 con il grado di tenente, diventò pilota alla scuola aviatoria di Aleppo. Dopo una serie di vicissitudini interne al Baath e una serie di colpi di Stato falliti (1961, 1963 e 1966) in cui partecipò in prima persona, Hafez al Assad, che acquistò sempre più peso politico, entrò nella direzione del partito nel 1969 e assunse la carica di ministro della difesa nel maggio del 1969. Fu eletto presidente della Repubblica Araba Siriana nel 1970. Con sistemi a volte brutali – tra questi il bombardamento di Hama nel 1982 – riuscì a dare autorevolezza e dignità ad un Paese che in quegli anni era diventato probabilmente il più importante protagonista del Medio Oriente.Giulio Andreotti, che fu uno degli uomini più popolari in quella regione, rimase affascinato dall’omologo siriano. Le autorità sovietiche lo consideravano il miglior alleato nel mondo arabo. Bill Clinton dopo averlo incontrato nell’ottobre 1994 lo definì “duro ma leale”. Il giornalista irlandese Patrick Seale, morto l’anno scorso all’età di 84 anni, è stato il suo “biografo” occidentale. Nel suo libro pubblicato nel 1988, intitolato Il Leone di Damasco(Gamberetti editrice), ritrae fedelmente la figura di un uomo che nel bene e nel male, attraverso il figlio Bashar Al Assad, fa ancora parlare di sé e dell’ideale “panarabo”.

Articolo pubblicato su Il Giornale

lundi, 26 octobre 2015

Obama‘s Strategien im Mittleren Osten

obama-redrawing-middle-east-isis-isil-2.gif

Obama‘s Strategien im Mittleren Osten
 
 
 
Ex: http://strategische-studien.com

US-Präsident Barack Obama verfolgt im Mittleren Osten zum gegenwärtigen Zeitpunkt eine sehr zurückhaltende Strategie, die teilweise durch diffuse Ziele bestimmt wird.[1] Dazu gehören vor allem die Beziehungen zum Iran. Während seine Administration durch den Nukleardeal mit dem Iran den engsten Verbündeten der USA im Mittleren Osten, das Königreich Saudi-Arabien, als Rivalen Teherans buchstäblich düpiert hat, unterstützen die Amerikaner bezüglich Logistik die Saudis bei ihren Angriffen auf die iranischen Verbündeten in Jemen, die Houthi. Gleichzeitig bekämpfen die USA im Irak beinahe Seite an Seite mit dem Iran und den schiitischen Milizen den Islamischen Staat (IS) durch Bombardierungen. In Syrien bombardieren die USA wiederum die Stellungen des IS, unterstützen aber durch Waffenlieferungen die sunnitische Opposition gegen den Alawiten Assad, der mit dem Iran eng verbündet ist und durch die Islamische Republik mit Beratern und Truppen unterstützt wird. Des Weiteren vermeidet offiziell die Obama-Administration jede Zusammenarbeit mit den Russen, deren Bombardierungen in Syrien primär auf die sunnitische Opposition gerichtet sind und weniger dem Islamischen Staat gelten. Bei ihren Bombardierungen in Syrien beschränken sich die USA auf den Einsatz ihrer Kampfflugzeuge und jener ihrer Alliierten gegen die Stellungen des Islamischen Staates.

Präsident Obama will unter keinen Umständen, dass die USA bei diesen Einsätzen Verluste erleiden. Deshalb werden auch keine Fliegerleitoffiziere zu den irakischen Truppen oder zu den kurdischen Verbündeten abkommandiert. Die Unterstützung der syrischen Kurden in ihrem Krieg gegen den IS wiederum liegt nicht im Interesse der Türkei, deren Luftwaffe nur sehr zurückhaltend Stellungen des IS im Irak angreift. Die Türkei selbst unterstützt die sunnitische Opposition gegen Assad. Ähnlich verhalten sich auch die Saudis, deren Kampfflugzeuge nur Ziele in Syrien angreifen. Auch Israel handelt nach dem Motto „der Feind meines Feindes ist mein Freund“, bombardiert Stellungen der schiitischen Hisbollah und auch der Armee Assads, aber nicht jene des IS.

Auf die Dauer dürften die USA mit dieser zwiespältigen und undurchsichtigen Strategie im Mittleren Osten, mit der nicht zwischen Feind und Alliierten unterschieden werden kann, scheitern. Obama oder sein Nachfolger wird in der Zukunft zwischen zwei Strategien mit eindeutigen Zielen wählen müssen. Wenn die USA weiterhin die geopolitische Lage im Mittleren Osten bestimmen wollen, müssen sie den Islamischen Staat durch einen massiven Einsatz von Bodentruppen im Irak vernichten. Mit dem Luftkrieg allein wird diese Organisation nicht besiegt werden können. Durch die Stationierung von 100‘000 bis 150‘000 Soldaten im Irak könnten die USA auch Russland zur Beendigung ihrer Unterstützung für Assad zwingen. Damit könnte vielleicht eine Voraussetzung für das Ende des Bürgerkrieges in Syrien erreicht werden.

obamamohamed_al_zawawi.jpg

Die zweite Strategie wäre der totale Rückzug der USA aus dem Mittleren Osten. Angesichts der Tatsache, dass die USA nicht mehr von der Versorgung mit Erdöl aus dem Mittleren Osten abhängig sind, könnten sie einen solchen Rückzug ohne weiteres durchführen. Nach diesem Rückzug würden sie die Region sich selbst überlassen und damit den Konflikten zwischen den Regionalmächten Saudi-Arabien, Türkei und Iran sowie den Einmischungen Russlands ausliefern. Den Preis dafür würden die Bewohner Syriens und des Iraks zahlen. Europa hätte eine Nachbarregion, die sich in einem ständigen Kriegszustand befinden würde, und würde weiterhin durch Flüchtlinge aus der Region überschwemmt werden. Angesichts dieses Chaos würden die USA in der Welt aber jegliche Glaubwürdigkeit verlieren. Die Folge wäre eine Destabilisierung weiterer Regionen.

[1] Trofimov, Y., and PH. Shishkin, Clashing Agendas Fuel Rise of Islamic State, Regional rivalries in Middle East trump fighting extremist group, in: the Wall Street Journal, October 19, 2015, P. A1/A6.

dimanche, 18 octobre 2015

Syrie – Un nouvel axe Moscou-Pékin

presentation110.jpg

Syrie – Un nouvel axe Moscou-Pékin

Michel Garroté
Politologue, blogueur
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

En mai dernier, le Parti islamique du Turkestan (TIP), organisation djihadiste des musulmans ouïghours du Turkestan oriental, le Xinjiang, situé en Chie occidentale, a publié une vidéo montrant le rôle de ce groupe dans la bataille pour s’emparer de la ville syrienne Jisr Al-Shughur. En outre, divers médias ont évoqué le rôle de la Chine, aux côtés de la Russie, dans le conflit syrien (concernant ces deux événements, voir les nombreux liens vers sources en bas de page).

Dans ce contexte, sur lepoint.fr, Caroline Galactéros écrit notamment, le jeudi 15 octobre 2015 (extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page) : Les Chinois tirent parti du mouvement russe en le rejoignant dans une démonstration de puissance et de contre-influence inédite vis-à-vis de Washington. Pékin affiche aussi sa détermination à éradiquer à la racine la menace séparatiste ouïghour, comme les Russes le font vis-à-vis du Caucase avec les Tchétchènes. Leur porte-avions Liaoning est désormais à Tartous, porteur de chasseurs bombardiers J15, d'un millier d'hommes et d'hélicoptères d'attaque. Il y a retrouvé le sous-marin géant russe Dimitri Donskoi, doté de 20 missiles intercontinentaux (200 têtes nucléaires, portée 10 000 kilomètres) et le croiseur lance-missiles Moskva. La Méditerranée orientale est donc sanctuarisée.

Ei-combattants-chinois.jpg

Djihadistes de l'EI: parmi eux, des Ouighours, citoyens chinois

Caroline Galactéros : Un déploiement de puissance qui vise une démonstration d'ordre stratégique, bien au-delà de la Syrie et même du Moyen-Orient. En déployant des vaisseaux de guerre dissuasifs au propre et au figuré, en tirant depuis la Caspienne des missiles de croisière Kalibr, Moscou (et Pékin) démontrent non seulement leur renaissance militaire, mais adressent à Washington un avertissement tangible : l'Eurasie n'est plus sous contrôle américain. L'axe Moscou-Pékin, avec leurs clientèles associées en cours de consolidation, consacre la montée en puissance d'un challenger sécuritaire à l'Otan : l'organisation de Shanghaï.

Caroline Galactéros : Le leadership américain sur l'Orient a vécu. À cet égard, la centralisation de la coordination opérationnelle entre la Russie, l'Iran, l'Irak, la Syrie, et le Hezbollah de manière plus informelle, que certains appellent « l'axe 4+1 », marque une convergence d'intérêts sans équivoque, même si chacun conserve son propre agenda et ses arrière-pensées. Le gouvernement irakien vient d'ailleurs de donner à Moscou l'usage de sa base al Taqadum de Habanniyah, à 75 kilomètres de Bagdad, qui permet d'ouvrir un corridor aux avions russes vers la Syrie, mais pourrait aussi servir de base pour des missions russes de bombardement au nord de l'Irak même.

Caroline Galactéros : L'installation de la Russie comme acteur majeur au Moyen-Orient, arrière-cour américaine traditionnelle, est aussi une « réponse du berger à la bergère » aux actions diverses de déstabilisation américaines et occidentales dans sa propre arrière-cour : ex-satellites soviétiques mais surtout Ukraine, Géorgie, et désormais Azerbaïdjan qui subit de croissantes pressions américaines. La Russie sera donc au cœur de tout accord politique futur, pour le garantir ou le compromettre si elle n'y trouve pas son compte. Les États-Unis et leurs alliés, qui ne peuvent plus s'opposer à l'offensive russe, en sont réduits à jouer désormais Moscou contre Téhéran, probablement en marchandant avec les uns ou les autres la levée des sanctions en échange d'un affaiblissement de leur alliance de circonstance en Syrie et en Irak.

Caroline Galactéros : Moscou réalise un rêve vieux de cinq siècles, celui d'une puissance militaire russe durable en Méditerranée, mais surtout poursuit une ambition majeure : celle d'un monopole russe des routes et de la distribution de gaz vers l'Europe via la démonétisation énergétique de l'Ukraine par le nord, avec notamment la bénédiction allemande, et le contrôle de la concurrence iranienne ou qatarie qui pourrait emprunter les pipelines du nord de la Syrie. La Méditerranée orientale regorge de gaz et les enjeux énergétiques en arrière-plan de ces grandes manœuvres ne doivent pas être oubliés car, comme toujours, les grilles de lecture économiques du conflit, soigneusement éludées par les acteurs, sont en fait premières.

 

Syrie-Russie-Chine-4.jpg

 

Caroline Galactéros : Si l'on prend un peu plus de recul encore, on voit se confirmer le basculement du focus stratégique américain vers la mer de Chine orientale. Le président Obama, qui ne peut « être au four et au moulin » militairement parlant, paraît contraint de laisser faire les Russes au Moyen-Orient pour pouvoir redéployer sa flotte en Asie et venir au secours de ses protégés locaux qui s'inquiètent des ambitions de plus en plus tangibles de Pékin de faire de la mer de Chine sa mare nostrum, conclut Caroline Galactéros, le jeudi 15 octobre 2015, sur lepoint.fr (fin des extraits adaptés ; voir lien vers source en bas de page).

Michel Garroté

http://www.memrijttm.org/jaysh-al-fath-affiliated-group-exhorts-westerners-foreign-fighters-to-come-to-syria.html#_edn2

http://www.express.co.uk/news/world/610286/China-preparing-to-team-up-with-Russia-in-Syria-Boost-for-Putin-in-battle-against-ISIS

http://english.alarabiya.net/en/views/news/middle-east/2015/10/06/Are-the-Chinese-coming-to-Syria-.html

https://www.facebook.com/SCOCooperation?fref=nf

http://lainfo.es/en/2015/10/06/china-could-join-russias-action-against-terrorism-in-syria/

http://english.farsnews.com/newstext.aspx?nn=13940706000731

http://www.debka.com/article/24926/Chinese-warplanes-to-join-Russian-air-strikes-in-Syria-Russia-gains-Iraqi-air-bas

http://www.europe-israel.org/2015/10/syrie-des-enfants-ouighours-chinois-apprennent-a-combattre-dans-les-camps-dentrainement-de-letat-islamique/

http://www.lepoint.fr/invites-du-point/caroline-galacteros/galacteros-syrie-les-enjeux-caches-de-l-intervention-russe-15-10-2015-1973777_2425.php

   

mercredi, 07 octobre 2015

Putin Moves His Rook Into Syria

russian-jet-621x320.jpg

Putin Moves His Rook Into Syria

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Frankfurt, Germany –Could anyone in the Obama administration have been so slow-witted to imagine that Russia wouldn’t move hard to counter US efforts to overthrow Moscow’s  ally, Syria?

The Syrian war began almost five years ago by the US, France, Britain and Saudi Arabia  to overthrow Syria’s Iranian and Russian-backed government. The result so far:  250,000 dead, 9.5 million refugees flooding Europe and  Syria shattered.

This is nothing new: the first CIA coup attempt to overthrow a Syrian ruler Gen. Husni Zaim was in 1949.

A combination of imperial hubris and ignorance has led Washington to believe it could overthrow any government that was disobedient or uncooperative.  Syria was chosen as the latest target of regime change because  the Assad regime – a recognized, legitimate government and UN member –was a close ally of America’s Great Satan, Iran.  Formerly it had been cooperating with Washington.

After watching Syria be slowly destroyed, Russia’s President, Vladimir Putin, moved his rook onto the Syrian chessboard.  For the first time since 1991, Moscow sent a small expeditionary  unit of 50 warplanes to Syria both to shore up the Assad regime and to reaffirm that  Russia has long-standing strategic interests in Syria.

Few of the  administration’s bumbling amateur strategists likely knew that Russia claimed during the 19th century to be the rightful protector of Mideast Christians.  Russia watched in dismay the destruction of Iraq’s ancient Christian communities caused by the overthrow of their protector, President Saddam Hussein.  Moscow has vowed not to let a similar crime happen again to Syria’s Christians.

alalam_635056041353682145_25f_4x3.jpg

Russia is also clearly reasserting a degree of her former Mideast influence.  In 1970, Russian pilots tangled with Israeli warplanes over the Suez Canal during the “War of Attrition.”  The flying time from Moscow to Damascus is about the same as New York City to Miami. Syria is in Russia’s backyard, not America’s.

A highly effective propaganda war waged against Syria and Russia by the US, French and British media has so demonized Syria’s President Assad that Washington will find it very difficult to negotiate or include him in a peace deal.  The US made the same stupid mistake with Afghanistan’s Taliban and now is paying the price.

President Bashar Assad is no Great Satan. He was a British-trained eye specialist forced into the dynastic leadership of Syria by the car crash that killed his elder brother.  The Assad regime has plenty of nasty officials but in my long regional experience Syria is no worse than such brutal US allies as Egypt, Saudi Arabia, Morocco or Uzbekistan.

President Putin has long been calling for a negotiated settlement to end this destructive conflict that is quickly resembling Lebanon’s ghastly civil war from 1975-1990 whose horrors I saw firsthand.

Who rules Syria is not worth one more death or refugee.  Sadly, Syria may be beyond repair.  The crazies we created are now running large parts of Iraq and Syria.  Russia mutters about going into Iraq.

Vlad Putin keeps his game tightly under control.  I’m not so sure about the Obama White House and its confused advisors.  Better make a deal with Assad, a natural US ally, and end this crazy war before Sen. John McCain and his  Republican crusader pals really do start World War III.

Washington refuses Russia any legitimate sphere of influence in Syria, though Moscow has had a small base in Tartus on the coast for over 40 years.  This Russian logistics base is now being expanded and guarded by a ground force estimated at a reinforced company.

This week came reports that modest numbers of Iranian infantry have entered war-torn Syria.  Lebanon’s tough Hezbollah fighters are also in action in Syria.

Opposing them are a mixed bag of irregular forces and heavily armed religious fanatics trained and armed by US, French and British intelligence and financed by Washington and the Saudis.  This writer believes small numbers of US and French Special Forces and  British SAS are also aiding anti-Assad forces.

Israel and Turkey, hopping to profit from a possible break-up of Syria,  are also discreetly aiding the anti-Assad forces that include al-Qaida and everyone’s favorite bogeyman,  Islamic State.

Howls of protest are coming from Washington and its allies over Russia’s military intervention.  Don’t we hate it when others do exactly what we do.  The US has over 800 bases around the globe.  French troops operate in parts of Africa.  Both nations stage military interventions when they see fit.

Washington accuses Moscow of imperialism as 10,000 US troops, fleets of warplanes and 35,000 US mercenaries fight nationalist forces in Afghanistan.  Iraq remains a semi-US colony. Russia withdrew all of its 350,000 troops stationed in Germany in 1991; US bases still cover Germany and, most lately, Romania.

Neocons Want US to Ally Al-Qaeda Against Russia

zawahiri-cia.jpg

Neocons Want US to Ally Al-Qaeda Against Russia

By that we mean “ally openly” - US is de facto already using Al Qaeda as schock troops against Assad in Syria, just like against Gaddafi in Libya, Serbs in Bosnia and Soviets in Afghanistan

Originally appeared at Consortium News


The key sentence in The New York Times’ lead article about Russian airstrikes against Syrian rebel targets fell to the bottom of the story, five paragraphs from the end, where the Times noted in passing that the area north of Homs where the attacks occurred had been the site of an offensive by a coalition “including Nusra Front.”

What the Times didn’t say in that context was that Nusra Front is Al Qaeda’s affiliate in Syria, an omission perhaps explained because this additional information would disrupt the righteous tone of the article, accusing Russia of bad faith in attacking rebel groups other than the Islamic State.

But the Russians had made clear their intent was to engage in airstrikes against the mélange of rebel groups in which Al Qaeda as well as the Islamic State played prominent roles. The Times and the rest of the mainstream U.S. media are just playing games when they pretend otherwise.

Plus, the reality about Syria’s splintered rebel coalition is that it is virtually impossible to distinguish between the few “moderate” rebels and the many Sunni extremists. Indeed, many “moderates,” including some trained and armed by the CIA and Pentagon, have joined with Al Qaeda’s Nusra Front, even turning over U.S. weapons and equipment to this affiliate of the terrorist organization that attacked New York and Washington on Sept. 11, 2001. Lest we forget it was that event that prompted the direct U.S. military intervention in the Middle East.

However, in recent months, the Israeli government and its American neoconservative allies have been floating trial balloons regarding whether Al Qaeda could be repackaged as Sunni “moderates” and become a de facto U.S. ally in achieving a “regime change” in Syria, ousting President Bashar al-Assad who has been near the top of the Israeli/neocon hit list for years.

A key neocon propaganda theme has been to spin the conspiracy theory that Assad and the Islamic State are somehow in cahoots and thus Al Qaeda represents the lesser evil. Though there is no evidence to support this conspiracy theory, it was even raised by Charlie Rose in his “60 Minutes” interview last Sunday with Russian President Vladimir Putin. The reality is that the Islamic State and Al Qaeda have both been leading the fight to destroy the secular Assad government, which has fought back against both groups.

And, if these two leading terror groups saw a chance to raise their black flags over Damascus, they might well mend their tactical rifts. They would have much to gain by overthrowing Assad’s regime, which is the principal protector of Syria’s Christians, Alawites, Shiites and other “heretics.”

The primary dispute between Al Qaeda and the Islamic State, which began as “Al Qaeda in Iraq,” is when to start a fundamentalist caliphate. The Islamic State believes the caliphate can begin now while Al Qaeda says the priority should be mounting more terrorist attacks against the West.

Yet, if Damascus falls, the two groups could both get a measure of satisfaction: the Islamic State could busy itself beheadings the “heretics” while Al Qaeda could plot dramatic new terror attacks against Western targets, a grim win-win.

One might think that the U.S. government should focus on averting such an eventuality, but the hysterical anti-Russian bias of The New York Times and the rest of the mainstream media means that whatever Putin does must be cast in the most negative light.

The Anti-Putin Frenzy

On Thursday, one CNN anchor ranted about Putin’s air force attacking “our guys,” i.e., CIA-trained rebels, and demanded to know what could be done to stop the Russian attacks. This frenzy was fed by the Times’ article, co-written by neocon national security correspondent Michael R. Gordon, a leading promoter of the Iraq-WMD scam in 2002.

The Times’ article pushed the theme that Russians were attacking the white-hatted “moderate” rebels in violation of Russia’s supposed commitment to fight the Islamic State only. But Putin never restricted his military support for the Assad government to attacks on the Islamic State.

Indeed, even the Times began that part of the story by citing Putin’s quote that Russia was acting “preventatively to fight and destroy militants and terrorists on the territories that they already occupied.” Putin did not limit Russia’s actions to the Islamic State.

But the Times’ article acts as if the phrase “militants and terrorists” could only apply to the Islamic State, writing: “But American officials said the attack was not directed at the Islamic State but at other opposition groups fighting against the [Syrian] government.”

Unless The New York Times no longer believes that Al Qaeda is a terrorist group, the Times’ phrasing doesn’t make sense. Indeed, Al Qaeda’s Nusra Front has emerged as the lead element of the so-called Army of Conquest, a coalition of rebel forces which has been using sophisticated U.S. weaponry including TOW missiles to achieve major advances against the Syrian military around the city of Idlib.

The weaponry most likely comes from U.S. regional allies, since Saudi Arabia, Turkey, Qatar and other Sunni-led Gulf states have been supporting Al Qaeda, the Islamic State and other Sunni rebel groups in Syria. This reality was disclosed in a Defense Intelligence Agency report and was blurted out by Vice President Joe Biden.

On Oct. 2, 2014, Biden told an audience at Harvard’s Kennedy School: “our allies in the region were our largest problem in Syria … the Saudis, the emirates, etc., what were they doing? They were so determined to take down Assad and essentially have a proxy Sunni-Shia war, what did they do? They poured hundreds of millions of dollars and tens of thousands of tons of military weapons into anyone who would fight against Assad, except the people who were being supplied were Al Nusra and Al Qaeda and the extremist elements of jihadis coming from other parts of the world.” [Quote at 53:20 of clip.]

Al Qaeda’s Nusra Front also has benefited from a de facto alliance with Israel which has taken in wounded Nusra fighters for medical treatment and then returned them to the battlefield around the Golan Heights. Israel also has carried out airstrikes inside Syria in support of Nusra’s advances, including killing Hezbollah and Iranian advisers helping the Syrian government.

The Israeli airstrikes inside Syria, like those conducted by the United States and its allies, are in violation of international law because they do not have the permission of the Syrian government, but those Israeli and U.S. coalition attacks are treated as right and proper by the mainstream U.S. media in contrast to the Russian airstrikes, which are treated as illicit even though they are carried out at the invitation of Syria’s recognized government.

 

obama-guns.jpg

 

Obama’s Choice

Ultimately, President Barack Obama will have to decide if he wants to cooperate with Russia and Iran in beating back Al Qaeda, the Islamic State and other jihadists – or realign U.S. policy in accord with Israel’s obsession with “regime change” in Syria, even if that means a victory by Al Qaeda. In other words, should the United States come full circle in the Middle East and help Al Qaeda win?

Preferring Al Qaeda over Assad is the Israeli position – embraced by many neocons, too. The priority for the Israeli/neocon strategy has been to seek “regime change” in Syria as a way to counter Iran and its support for Lebanon’s Hezbollah, both part of Shia Islam.

According to this thinking, if Assad, an Alawite, a branch of Shia Islam, can be removed, a new Sunni-dominated regime in Syria would disrupt Hezbollah’s supply lines from Iran and thus free up Israel to act more aggressively against both the Palestinians and Iran.

For instance, if Israel decides to crack down again on the Palestinians or bomb Iran’s nuclear sites, it now has to worry about Hezbollah in southern Lebanon raining down missiles on major Israeli cities. However, if Hezbollah’s source of Iranian missiles gets blocked by a new Sunni regime in Damascus, the worry of Hezbollah attacks would be lessened.

Israel’s preference for Al Qaeda over Assad has been acknowledged by senior Israeli officials for the past two years though never noted in the U.S. mainstream media. In September 2013, Israel’s Ambassador to the United States Michael Oren, then a close adviser to Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu, told the Jerusalem Post that Israel favored the Sunni extremists over Assad.

“The greatest danger to Israel is by the strategic arc that extends from Tehran, to Damascus to Beirut. And we saw the Assad regime as the keystone in that arc,” Oren told the Jerusalem Post in an interview. “We always wanted Bashar Assad to go, we always preferred the bad guys who weren’t backed by Iran to the bad guys who were backed by Iran.” He said this was the case even if the “bad guys” were affiliated with Al Qaeda.

And, in June 2014, then speaking as a former ambassador at an Aspen Institute conference, Oren expanded on his position, saying Israel would even prefer a victory by the brutal Islamic State over continuation of the Iranian-backed Assad in Syria. “From Israel’s perspective, if there’s got to be an evil that’s got to prevail, let the Sunni evil prevail,” Oren said. [See Consortiumnews.com’s “Al-Qaeda, Saudi Arabia and Israel.”]

So, that is the choice facing President Obama and the American people. Despite the misleading reporting by The New York Times, CNN and other major U.S. news outlets, the realistic options are quite stark: either work with Russia, Iran and the Syrian military to beat back the Sunni jihadists in Syria (while seeking a power-sharing arrangement in Damascus that includes Assad and some of his U.S.-backed political rivals) — or take the side of Al Qaeda and other Sunni extremists, including the Islamic State, with the goal of removing Assad and hoping that the mythical “moderate” rebels might finally materialize and somehow wrest control of Damascus.

Though I’m told that Obama privately has made the first choice, he is so fearful of the political reaction from neocons and their “liberal interventionist” pals that he feels he must act like a tough guy ridiculing Putin and denouncing Assad.

The danger from this duplicitous approach is that Obama’s penchant for talking out of multiple sides of his mouth might end up touching off a confrontation between nuclear-armed America and nuclear-armed Russia, a crisis that his verbal trickery might not be able to control.

mardi, 06 octobre 2015

Erdogan is Starting to Pay His Bills

erdogan-destroy-mosque-bridge-.jpg

Pogos Anastasov

Erdogan is Starting to Pay His Bills

Yerevan is anxiously watching developments in neighbouring Turkey. Destabilization in a neighbouring country is in nobody’s interests, but events there are developing rapidly, and it is unlikely that there is anything good in store for Ankara, which has got involved in a whole range of conflicts in the region.

It seems that the truly strong and popular Turkish leader has overestimated his strength and, having unleashed a war on all fronts, both internal and external, now risks if not losing power, then facing very serious problems.

What has happened that the President of Turkey, formerly prime minister, and most importantly, continuous leader of the country for almost fifteen years, should suddenly find himself in such a difficult situation? The answer is both simple and complicated. R. T. Erdogan came to power at the beginning of the twenty-first century as an exponent for the professedly down-trodden Muslim masses of Turkish citizens, who are both relatively poor and followers of the religious ideals of Islam, to which his Justice and Development Party (AKP) gave a political “mould”.

By all accounts, the success of the last decade has gone to the Turkish politician’s head, and he decided to go after internal achievements as well as external. Beyond Turkey’s borders, he set himself the task of overthrowing the Bashar al-Assad’s secular regime in Syria, in the hope of bringing kindred Sunni “Muslim brothers” to power there and inside Turkey he set upon completely changing the political landscape of the country and, having achieved absolute majority in the parliamentary elections of 7 June 2015, changing the country’s constitution so that the Parliament’s basic powers were transferred to the president.

However, Erdogan clearly never studied the Coup of 18 Brumaire. The June elections not only didn’t allow him to become the sole ruler of the country, but he couldn’t even form a government, and now he has been forced to hold new elections, which are scheduled for November 1, where he plans to take revenge. But are his hopes justified?

Firstly, outside the country, the support for all anti-governmental forces in Syria has led to the fact that Turkey has become almost an accessory to the ISIS terrorist movement, which until very recently received the supply of militants and weapons via the 900-kilometre Turkish-Syrian border. This led, in turn, to tensions between Erdogan and his NATO allies, primarily the United States, whom Turkey did not allow to bomb ISIS from its territory or use its Incirlik air base. Relations between the Turkish president and the Kurds have sharply deteriorated. The latter believed, they were receiving insufficient support from the Turkish authorities in the battle against ISIS for the town of Kobanî (Ayn al-Arab), where Washington itself had staunchly supported the Kurds.

The situation changed only after July 20 of this year, when an ISIS militant bombed Kurdish volunteers who had got together to help with the rebuilding of Kobanî, killing 32 of them. However, the attitude of the Turkish authorities to ISIS members had soured even earlier, when on July 17 an ISIS publication in Turkish entitled Konstantiniyye called for a fatwa against the “caliphate” and for a boycott of “unclean” Turkish meat.

The authorities couldn’t leave this with no response Immediately after the terrorist attack, and a telephone conversation between Erdogan and Obama, an agreement was signed according to which the United States was finally granted the right to use the Turkish Incirlik, Diyarbakir, Batman and Malatya air bases to bomb ISIS, and Turkey pledged to directly take part in these bombings. In Turkey, for the first time after the appearance of ISIS on the political map of the Middle East in June 2014, large-scale arrests of supporters of terrorist quasi-state commenced (to be fair, it must be said that the first dozens of radical Islamists were arrested as early as mid-July, before the terrorist attack). More than 500 people were imprisoned; and the border control was tightened: By the end of July, 500 foreigners had been deported for relations with ISIS, 1,100 were denied entry to Turkey, and 15,000 were put on the “black list”. ISIS did not forgive this and on July 23 the first clashes between the Turkish army and ISIS members took place. Scorpion bit the one who hid it in his sleeve, as B. Assad figuratively said speaking on the terrorist attacks in an interview with Russian journalists.

For his consent to the bombing of ISIS, Erdogan was allegedly granted the right to create a kind of no-fly zone over the western 90-km stretch of the Syrian-Turkish border officially to protect 1.8 million Syrian refugees from Assad, but in fact to help the anti-governmental forces (mainly the Free Syrian army). But this fig leaf was of little help to the Turkish president.

Having smoothed out his relations with the West and the United States over ISIS, and having thus obtained a pardon from the USA for taking a tougher stance on his domestic policies, Erdogan opened, apparently inadvertently, a new front, this time with the Kurds, and in particular with the Kurdistan Workers’ Party (PKK).

They perceived the attack of July 20 as a provocation by the authorities (after all, ISIS was called the organiser by the Turkish authorities, not the Islamic State itself) and responded to terror with terror, killing a couple of police officers. And this is where the Turkish president seems to have made a fatal mistake, which hasn’t backfired on him yet.

Instead of allaying the situation, he decided to punish the power that he believes is interfering with his plans to overthrow Assad and is preventing political hegemony inside the country (in the elections of June 7, the People’s Democratic Party (HDP) won 80 seats in parliament, depriving Erdogan’s party of the majority), he broke the ceasefire with the Kurds that had been in effect since 2012 and unleashed military actions on those who stood for the HDP and the PKK. AKP activists simultaneously attacked the offices of the Democratic People’s Party across the country. Legal proceedings were filed against the party leader, S. Demirtas, for “inciting violence”.

In response, the Turkish Kurds, who decided that they were deceived when they were called for peace, but were declared war instead, took up arms and sabotaged a pipeline, along which oil flows to the camp of supporters of an independent Iraqi Kurdistan – Turkey and Israel (thanks to which 77% of the needs of the Jewish state are met) from its leader, M. Barzani, with whom Ankara shares special relationship. They do not believe in the anti-ISIS policies of the authorities, because they supposedly consider ISIS an Ankara’s tool in the fight against them. According to them, by encouraging the PKK to resume the civil war, they want to discredit the HDP, and then ban it and prevent them from taking part in elections. There are already calls for this from the Turkish ultra-nationalists, who have decided to support Erdogan. They demonise the HDP, declaring it a supporter of separatism.

There is every reason to believe that pursuing this policy of aggravation, Erdogan risks losing the upcoming parliamentary elections. In the current climate he is unlikely to succeed in unifying the nation, while fighting on three fronts – against Syria, ISIS and the PKK. Reforms are stalling in the country, the economic situation is not improving, and the desire to impose an ideology on the whole nation that not everyone shares (at least not the Kurds and the Kemalists) and monopolize power, could lead to increased social unrest. Bonapartism is not fashionable these days…

Pogos Anastasov, political analyst, Orientalist, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook.”

US and Rogue Allies Plot Plan B in Syria

RTR4N55E.jpg

US and Rogue Allies Plot Plan B in Syria
 
by Stephen Lendman
Ex: http://www.therussophile.org
 
Putin’s righteous intervention in Syria disrupts Washington’s regional imperial agenda – neocons infesting Obama’s administration on the back foot, flummoxed on what to do next.
 
Their reaction awaits. Expect endless propaganda war, as well as increased support for ISIS and other takfiri terrorists, maybe plans to destabilize other regional countries – Iran, Lebanon and perhaps greater conflict in Iraq than already. Possibly another US direct or proxy war elsewhere.
 
London’s Guardian got it backwards suggesting Moscow’s intervention was “more provocative than decisive” – the same notion proliferated by other media scoundrels in lockstep with their rogue regimes, especially in America, Britain, Saudi Arabia, Turkey, and Israel.
 
The Guardian said “(r)egional powers have quietly, but effectively, channelled funds, weapons and other support to rebel groups making the biggest inroads against the forces from Damascus” – allied with Washington’s plan to weaken and isolate Iran.
 
Saudi Arabia supports the region’s vilest elements, cold-blooded terrorist killers – its Foreign Minister Adel Al-Jubeir boldly asserting “(t)here is no future for Assad in Syria.” If he doesn’t step down, Riyadh will get involved militarily to remove him “from power.”
 
European Council on Foreign Relations senior fellow Julien Barnes-Dacey called Moscow’s intervention “a massive setback for” America and other nations wanting Assad ousted.
 
Riyadh-based King Faisal Centre for Research and Islamic Studies associate fellow Mohammed Alyahya said the Saudi view throughout the conflict is “Assad must go,” echoing calls from Washington, Britain and other nations opposing him.
 
Prevailing anti-Putin propaganda claims his intervention means more instability and bloodshed – polar opposite the free world’s view. It’s a vital initiative to end conflict, maintain Syrian sovereignty, help its people, as well as free the region and other countries from the scourge of terrorism. It’s already making a difference, causing consternation in their ranks.
 
Neocon Washington Post editors expressed concern over Russia’s intervention, saying it may shift the balance of power in Assad’s favor, disrupting Obama’s plan to oust him, opening a new phase of war.
 
US strategy is in disarray, analysts saying as long as Moscow and Tehran provide support, Assad can survive indefinitely. Four-and-a-half years of Obama’s war to oust him failed. Expect Plan B to pursue endless regional wars and instability.
 
If Russia can curb or defeat ISIS and other takfiri terrorists in Syria, Washington will suffer a major defeat, its entire regional imperial project disrupted.
 
It’s unclear what it plans next. Expect new efforts to counter Russia’s intervention, partnered with Israel and other rogue states.
 
Moscow wants terrorism defeated and a political solution in Syria. Washington wants endless regional wars and instability – ousting all independent governments, replacing them with pro-Western ones, no matter the cost in human lives and suffering. Which agenda do you support? Which one deserves universal praise?
 
Paul Craig Roberts’ new Clarity Press book, titled “The Neoconservative Threat to World Order” explains “the extreme dangers in Washington’s imposition of vassalage on other countries…” – neocons in Washington risking nuclear war to achieve their objectives.
 
His “book is a call to awareness that ignorance and propaganda are leading the world toward unspeakable disaster.” Top priority for free people everywhere is confronting America’s imperial agenda and defeating it once and for all.
 
Stephen Lendman lives in Chicago. He can be reached at lendmanstephen@sbcglobal.net. 
His new book as editor and contributor is titled “Flashpoint in Ukraine: US Drive for Hegemony Risks WW III.”
 
http://www.claritypress.com/LendmanIII.html
Visit his blog site at sjlendman.blogspot.com. 
Listen to cutting-edge discussions with distinguished guests on the Progressive Radio News Hour on the Progressive Radio Network.

 

It airs three times weekly: live on Sundays at 1PM Central time plus two prerecorded archived programs.

dimanche, 04 octobre 2015

Ook China gaat islamitische terreurgroepen bombarderen in Syrië

china syrie.jpg

Ook China gaat islamitische terreurgroepen bombarderen in Syrië

Eerst Chinese militaire actie ooit in het Midden Oosten

VS en EU dreigen met aanhoudende steun voor islam aan verkeerde kant van de geschiedenis te komen staan

 
China heeft Rusland vandaag laten weten dat het binnenkort J-15 gevechtsbommenwerpers naar Syrië stuurt om islamitische terreurgroepen te bombarderen. Bovendien heeft Irak de Russen een luchtmachtbasis aangeboden om te gebruiken voor aanvallen op ISIS. Overigens is ISIS zeker niet het enige doelwit van de Russische-Chinese-Iraanse-Iraakse-Syrische coalitie. Ook de door het Westen gesteunde moslimrebellen van onder andere Al-Nusra/Al-Qaeda zijn het doelwit (2). Daarmee komen de VS en de EU met hun aanhoudende steun voor de islam steeds duidelijker aan de verkeerde kant van de geschiedenis te staan.

De J-15 bommenwerpers zullen opereren vanaf het vorige week zaterdag in Syrië aangekomen Chinese vliegdekschip Liaoning. De Chinese bombardementen zullen Beijings eerste militaire gevechtshandelingen ooit in het Midden Oosten zijn.

Gisterenavond verklaarde de Chinese minister van Buitenlandse Zaken Wang Yi in de VN Veiligheidsraad dat ‘de wereld niet met de armen over elkaar aan de zijlijn kan blijven staan, maar ook niet willekeurig tussenbeide moeten komen (in de Syrische crisis).’ Dat was impliciete kritiek op met name de Verenigde Staten, dat samen met Europa, Turkije en de Arabische Golfstaten de bloederige burgeroorlog in Syrië heeft veroorzaakt.

Russische troepen en vliegtuigen naar Irak

Tegelijkertijd zei de Iraakse premier Haider al-Abada tegenover een Amerikaanse nieuwszender dat hij Russische troepen in zijn land zal verwelkomen om ook in zijn land tegen ISIS te vechten. Daarmee wil hij het Kremlin de kans geven om de 2500 Tsjetsjeense moslimstrijders die aan de kant van ISIS vechten uit te schakelen.

Vorige week berichtten we dat Rusland, Iran, Syrië en Irak een gezamenlijk coördinatiepunt, een ‘war room’, in Baghdad hebben opgezet om hun militaire operaties in Syrië en Irak te coördineren en voor een veilige doorgang van de vele Russische en Iraanse luchttransporten naar Syrië te zorgen.

Irak en Rusland zijn het tevens eens geworden over het gebruik van de Al-Tawaddum luchtmachtbasis in Habbaniyah, 74 kilometer ten westen van de Iraakse hoofdstad. Deze basis zal gebruikt worden als vertrekpunt voor Russische bommenwerpers en om de luchtcorridor boven Irak te beveiligen. Bijzonder: dezelfde luchtmachtbasis wordt al jaren gebruikt door Amerika, dat nog zo’n 5000 troepen actief heeft in Irak. (1)

ISIS gecreëerd door VS, Turkije en Saudi Arabië

De snelle Russische en Chinese militaire opbouw in het Midden Oosten zou Westerse burgers, die voor het overgrote deel helaas nog steeds naïef de politici en massamedia geloven, moeten laten nadenken waarom het Amerika, Europa en de NAVO na jaren nog steeds niet gelukt is om de islamitische terreurgroepen zoals ISIS zelfs maar een forse nederlaag toe te brengen, laat staan te verslaan.

Zoals we al geruime tijd berichten komt dit omdat president Obama dit nooit van plan is geweest, en de spaarzame acties tegen ISIS enkel voor het publiek zijn bedoeld. ISIS werd door de CIA en de Turkse inlichtingendienst opgezet en door Saudi Arabië en enkele andere Golfstaten gefinancierd om de Syrische president Assad ten val te brengen en tegelijkertijd zoveel mogelijk chaos te creëren, om zo ruimte te scheppen voor de komst van het echte Islamitische Kalifaat.

Massale migrantenstroom bedoeld om Europa te islamiseren

En passant bereikten Washington en Brussel nog iets anders, namelijk een massale ongecontroleerde stroom moslim migranten naar Europa, waarmee de EU hoopt definitief alle tegenstribbelende en zich tegen een Europese superstaat verzettende autochtone volken te overspoelen en hun grenzen, identiteit, culturen, welvaart en vrijheid te verpletteren onder de ijzeren vuist van de gelegenheidscoalitie tussen ‘links’ en de islam.

VS en EU met aanhoudende steun voor islam aan verkeerde kant geschiedenis

Nu Rusland en China wél serieus werk maken van de aanpak van moslim terreurgroepen, en de Amerikaanse-Europese-Turkse-Arabische langetermijnplannen voor het Midden Oosten –een pan-Arabisch Soenitisch-Islamitisch Kalifaat dat ook een groot deel van het dan geïslamiseerde Europa omvat- dreigen de VS en de EU in toenemende mate aan de verkeerde kant van de geschiedenis te komen staan. Het is alleen nog de vraag of de doorsnee Europeaan daar nog tijdig achter komt voordat de Westerse globalisten opnieuw een verwoestende wereldoorlog op zijn continent ontketenen.

Xander

(1) DEBKA
(2) DEBKA


Zie ook o.a.:

01-10: Putin belooft in VN-toespraak keiharde actie tegen ISIS en voegt daad bij het woord
30-09: Rusland beveelt Amerikaanse luchtmacht Syrië te verlaten, VS weigert
26-09: Chinees vliegdekschip aangekomen in Syrië, jachtvliegtuigen volgen
24-09: Russische mariniers vallen samen met Hezbollah ISIS bij Aleppo aan
12-09: Syrië: Duitsland stapt uit Amerikaanse alliantie en wil samenwerken met Putin
11-09: Eerste 1000 Iraanse mariniers landen in Syrië en sluiten zich aan bij Russen

jeudi, 01 octobre 2015

Diplomatie française: improvisations, revirements et amateurisme…

Laurent-Fabius-AP.jpg

Diplomatie française: improvisations, revirements et amateurisme…

par Richard Labévière

Ex: http://www.prochetmoyen-orient.ch

Quelques semaines avant l’élection de François Hollande, un groupe de hauts fonctionnaires français signait une tribune dans un quotidien parisien1, appelant à rompre avec les postures médiatiques de Nicolas Sarkozy. Commentant les propositions du candidat socialiste, ce collectif écrivait : « on ne voit pas encore les axes structurants d’une politique réfléchie. Sans tabous ni autocensure, la première des préoccupations reste la non-prolifération nucléaire et le dossier iranien, mais aussi et peut-être davantage le Pakistan, ainsi que le réarmement d’autres puissances. Quelle est la meilleure politique au regard de nos intérêts? Est-ce pertinent de soutenir Israël quelles que soient les extrémités où l’on risque de nous entraîner? Quelles leçons tire-t-on de l’expédition libyenne – guerre déclenchée au nom des droits humains – dont on ne connaît toujours pas le bilan des victimes, ni l’ampleur des effets déstabilisateurs dans la sous-région sahélienne, sans parler de l’évolution inquiétante des libertés civiles et politiques? Et que penser de la politique de gribouille sur la Syrie, pouvant déboucher sur une militarisation accrue de la crise? L’appel au changement de régime est-il légitime, surtout lorsqu’il est porté par des pays comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite? Ne reproduit-on pas ici les erreurs commises par les Américains et les Britanniques en Irak ? Cela ne ressemble-t-il pas à un vieux remugle de néo-colonialisme? Quant à l’Afghanistan, il restera à dresser un bilan de notre engagement militaire. Ces questions rompent avec le politiquement correct dominant. Il faut cesser de se gargariser des grands discours ridicules sur notre « diplomatie universelle » et de nier béatement le déclin de la France dans le monde. Il est temps d’élaborer une doctrine de redressement, fondée sur des analyses géostratégiques tenant compte de la réalité, de nos moyens d’agir, de nos intérêts ainsi que de ceux de nos voisins européens, méditerranéens et africains ».

Une fois élu, François Hollande – qui ne s’était guère intéressé aux relations internationales – nommait à la tête de la diplomatie française l’ « ancien plus jeune Premier ministre de la Vème République ». En confiant le Quai d’Orsay à Laurent Fabius, le nouveau président de la République cédait ainsi à son tropisme d’ancien premier secrétaire du PS : ménager les tribus de la rue de Solferino en considérant que Fabius serait moins nuisible à l’intérieur du gouvernement qu’abandonné à la direction d’un courant qui avait mené la bataille contre le projet de constitution européenne, notamment. Du grand art… et un signal fort adressé à nos partenaires européens. Condition de son acceptation du maroquin des Affaires étrangères, Laurent Fabius favorisait le choix d’un conseiller diplomatique faible pour l’Elysée, en l’occurrence le regretté Paul Jean-Ortiz – homme droit et affable, surtout spécialiste de l’Asie, – ne voulant pas s’encombrer d’un sherpa trop pointu, genre Jean-David Levitte qui géra les dossiers internationaux pour Sarkozy tandis que Bernard Kouchner amusait la galerie du Quai d’Orsay, multipliant les voyages et des affaires pas toujours très claires…

Cette inversion hollandaise du dispositif Sarkozy (sherpa fort/ministre faible) pour un ministre fort et un conseiller diplomatique docile ne changea pas grand-chose à une diplomatie qui accentua les évolutions impulsées par une « école française néoconservatrice » qui avait déjà commencé à sévir sous le deuxième Chirac finissant : retour dans le commandement intégré de l’OTAN, alignement sur Washington et Tel-Aviv ! Et l’un de nos grands ambassadeurs de commenter : « avec Laurent Fabius, c’est Guy Mollet, les néo-cons américains et la morgue en prime… » Sans appel, ce jugement s’illustre particulièrement sur les trois grands dossiers proche et moyen-orientaux.

La Syrie d’abord ! En mars 2012, Alain Juppé avait curieusement décidé de fermer l’ambassade de France à Damas, contredisant les fondamentaux de la diplomatie qui consistent, justement, à ne jamais perdre le contact avec les pays qui s’éloignent le plus de nos positions, sinon de nos intérêts… Cherchant à corriger les effets désastreux du soutien passé de Michèle Alliot-Marie au dictateur tunisien, Paris se devait de revenir dans le sens de l’Histoire : Ben Ali dégage, Moubarak dégage, Kadhafi idem… Avec Washington et Londres, Paris s’enferma dans le « Bachar dégage ! », personnalisant une situation syrienne, pourtant très différente des autres mal nommées « révolutions arabes ».

Sur la Syrie, inaugurant une « ligne Juppé consolidée », selon les propres termes d’un ancien ambassadeur de France à Damas, Laurent Fabius a été principalement inspiré par deux personnes : Eric Chevallier – un copain de Kouchner promu par ce dernier « diplomate professionnel », thuriféraire de Bachar jusqu’en juillet 2011, moment où il fut rappelé à Paris pour se faire expliquer que la suite de sa carrière dépendait d’un complet revirement anti-Bachar2 – et Jean-Pierre Filiu, un ancien diplomate – ayant quelque compte personnel à régler avec le régime baathiste – devenu professeur des universités et militant de la « révolution syrienne ». Fin août, lors de son discours devant la 70ème conférence des ambassadeurs, François Hollande a encore confirmé cette ligne « renforcée » du « ni-ni » – ni Bachar, ni Dae’ch – estimant que bombarder Dae’ch en Syrie pourrait renforcer le « boucher de Damas ».

Début Septembre survient la « crise des migrants », soulevant un mélange d’émotions et de craintes dans les opinions européennes, confirmant l’absence de véritable politique de l’Union européenne en la matière. La décision d’accueil massif d’Angela Merkel, qui pense ainsi combler ses déficits démographique et de main d’œuvre, embarrasse François Hollande qui doit pourtant afficher sa convergence avec la dirigeante de l’Europe. Opposée en Mai 2015 à des quotas migratoires contraignants au sein de l’UE, la France se met à en soutenir le principe en Septembre. Après avoir qualifié de « stupide » l’idée de rétablir un contrôle aux frontières, le gouvernement français affirme qu’il « n’hésitera pas » à le faire si nécessaire, après la décision allemande de fermer certaines de ses frontières. Improvisation totale, le regard rivé sur la ligne d’horizon des présidentielles de 2017, ce revirement pathétique s’opèrera naturellement sous la pression des sondages d’opinion.

Avec la crise des migrants, le Front national retrouve son « cœur de métier », mais récolte aussi les bénéfices d’une équation relativement simple : les migrants affluent pour fuir la guerre civile syrienne dont Dae’ch est l’un des principaux protagonistes. Deux corollaires s’imposent tout aussitôt : 1) il faut lutter plus efficacement contre l’organisation terroriste d’autant que le bilan d’une année de lutte de la Coalition anti-Dae’ch, regroupant les plus puissantes armées du monde, est particulièrement nul. En effet, comment expliquer aux électeurs que la Coalition n’arrive pas à venir à bout d’une organisation qui compte tout au plus 40 à 45 000 hommes, alors qu’elle signe aussi des attentats en Europe ? 2) il faut parler avec Bachar al-Assad. Les affirmations régulièrement répétées du Quai d’Orsay selon lesquelles le « dictateur de Damas » a enfanté Dae’ch tout seul font sourire depuis longtemps les connaisseurs du pays et de la région. Depuis plusieurs mois, l’Espagne, la Pologne, la Tchéquie et d’autres pays de l’UE, plus récemment l’Allemagne, disent de même. Moscou défend cette position depuis l’hiver 2011/2012 et Washington a commencé à nuancer la sienne à partir de mars 2015.

Le coup de grâce du « ni-ni » hollando-fabiusien intervient mi-septembre avec l’officialisation d’un engagement militaire russe accru afin d’épauler Bachar al-Assad pour éviter que les catastrophes d’implosion territoriale et politique, commises en Irak et en Libye, ne se répètent. Durant un déplacement de Laurent Fabius à l’étranger, Jean-Yves Le Drian, dont la compétence en matière de défense n’est plus à prouver, le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (CEMA), et le général Benoît Puga, chef d’état-major particulier du Président, finissent par convaincre celui-ci que la position française n’est plus tenable au risque de se trouver marginalisée dans la nouvelle donne inaugurée par l’accord sur le nucléaire iranien du 14 juillet dernier.

C’est le deuxième échec personnel de Laurent Fabius qui rejaillit sur l’ensemble de la diplomatie française : ne pas avoir accompagné la finalisation de l’accord sur le nucléaire iranien et n’avoir pas anticipé non plus ses conséquences régionales et internationales. Pire, Laurent Fabius s’est opposé pendant plus d’un an et demi aux progrès de la négociation en relayant systématiquement les critiques et les exigences… israéliennes ! Au nom de quels intérêts français ? On se le demande encore… La signature à peine sèche, le ministre français se précipite pourtant à Téhéran afin de devancer son homologue allemand : ce voyage est une telle catastrophe que lors de la dernière visite des patrons du MEDEF à Téhéran, il préfère se faire porter pâle et céder sa place au porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll. Au Quai d’Orsay comme au MEDEF, personne n’ose dire que son entêtement contre l’accord a plombé les grandes, moyennes et petites entreprises françaises pour pas mal de temps ! Heureusement que les Iraniens sont pragmatiques et qu’ils ne mettent jamais tous leurs œufs dans le même panier, mais tout de même ! Pourquoi avoir refusé si longtemps cet inéluctable début de normalisation avec l’une des grandes puissances régionales du Moyen-Orient ? La question reste entière…

Les yeux toujours rivés sur le baromètre intérieur, François Hollande demande instamment à Laurent Fabius d’organiser à Paris, le 8 septembre dernier, une conférence internationale pour venir en aide aux Chrétiens et autres minorités d’Orient. Celui-ci s’exécute à reculons, toujours partisan d’armer l’opposition syrienne « laïque et modérée » pour en finir avec Bachar, c’est-à-dire « les bons p’tits gars de Nosra », comme il l’affirmait en décembre 2012 lors d’un voyage au Maroc. Rappelons que Jabhat al-Nosra, c’est tout simplement Al-Qaïda en Syrie, qui achète et absorbe, depuis plusieurs années, les rebelles de l’Armée syrienne libre (ASL) qui n’existe plus que sur le papier. Rien appris, rien oublié ! Laurent Fabius persiste et signe. Cette conférence est un fiasco absolu. Mais un autre dossier inquiète fortement le président de la République : le conflit israélo-palestinien et les gosses des banlieues françaises qui critiquent, d’une manière de plus en plus organisée, les choix inconditionnellement pro-israéliens du gouvernement français.

Laurent Fabius effectue donc plusieurs déplacements en Israël et dans les Territoires palestiniens occupés. Des projets de résolution pour le Conseil de sécurité des Nations unies sont mis en chantier. Mais là encore, l’improvisation va coûter cher. Le chef de la diplomatie française s’étonne de ne pas trouver un Benjamin Netanyahou enthousiaste et surtout redevable à la France éternelle d’avoir tout mis en œuvre pour faire échec à l’accord sur le nucléaire iranien ! Le 8 juillet 2015, Paris renonce à présenter devant l’ONU son projet de résolution concernant le conflit israélo-palestinien. En coulisses, Tel-Aviv et Washington ont torpillé le texte. « Je peux dire que le projet français de résolution du conflit devant le Conseil de sécurité n’est plus une priorité pour les dirigeants français », déplore le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki.

Au Liban, Paris tente de débloquer la situation politique pour l’élection d’un président de la République (chrétien selon la constitution). Le palais de Baabda est inoccupé depuis août 2014. A la demande de Laurent Fabius, le patron d’ANMO (Direction Afrique du Nord/Moyen-Orient) Jean-François Girault multiplie vainement les consultations au Pays du cèdre, en Iran, en Jordanie et en Egypte. En fait, Paris ne fait plus rien sans en référer au nouvel allié saoudien. A la « politique arabe » du général de Gaulle et de François Mitterrand s’est substituée une « politique sunnite » de la France ! Il faut dire que cette « évolution » pèse quelque 35 milliards d’euros pour les grandes sociétés du CAC-40. Quant aux droits de l’homme tellement sollicités afin de pouvoir « punir », sinon « neutraliser » Bachar al-Assad, ils n’empêchent guère les ronds de jambe et les courbures d’échine répétés devant les dictateurs du Golfe.

Aux dernières nouvelles, un jeune saoudien chi’ite, Ali Mohamed al-Nimr risque d’être décapité puis crucifié, pour avoir « manifesté » contre le régime saoudien – cet ami de la France qui nous achète nos matériels d’armement et finance les Rafale pour l’Egypte… Une diplomatie époustouflante, en effet !

Richard Labévière
28 septembre 2015


1 « Pour un changement de politique étrangère » – Libération du 13 mars 2012.
2 Eric Chevallier coule aujourd’hui des jours heureux à Doha comme ambassadeur de France. Ayant tellement mis de cœur à l’ouvrage dans son revirement anti-Bachar en faveur de « l’opposition » syrienne, financée par le Qatar, les autorités du petit émirat pétrolier sont intervenues directement auprès de François Hollande pour qu’il y soit nommé représentant de la France.

dimanche, 27 septembre 2015

Un rapport secret Américain montre que Obama a soutenu l’Etat islamique contre Bachar

obama-isis-strategy.jpg

Un rapport secret Américain montre que Obama a soutenu l’Etat islamique contre Bachar

par Sylvia Bourdon

Ex: http://fr.awdnews.com

Un rapport secret Américain, montre que l’Occident observait déjà, depuis 2012 l’émergence de l’Etat Islamique. Malgré cela, les Américains ont laissé faire. Ils virent une chance de déstabiliser Bachar pour le faire tomber. Ce document témoigne d’une erreur politique majeure, dont découle ce tsunami migratoire vers l’Europe et une considérable restriction des libertés des citoyens et de leurs droits fondamentaux.

L’opinion publique Occidentale observait avec un immense étonnement, en été 2014, la naissance de l’Etat Islamique surgir du néant. Malgré les observations d’un grand nombre de services secrets, personne n’arrivait à expliquer, comment des troupes d’islamistes radicaux, extrêmement bien équipés en armement, purent devenir du jour au lendemain, la plus grande menace pour la paix mondiale. Dès lors, il ne se passe plus un jour qui ne prouve, que les soldats d’Allah sont devenus le plus grand danger pour l’Europe. Les droits des citoyens en Europe, comme aux Etats Unis ont été considérablement réduits et les musulmans sont depuis soumis à toutes les suspicions. La situation en Syrie va de mal en pis. Des milliers de Syriens viennent se réfugier en Europe, où leur sont opposés méfiance et rejet. Dans les discussions actuelles sur le dossier « réfugiés », on « réfléchit » sur ces vagues de réfugiés pour étudier, comment arrêter ces flux sur place.

Concernant la Syrie et la Libye, les suggestions restent dans le vague, ce qui donne l’impression que, dans le fond, on ne peut rien faire. Les guerres existent depuis toujours et partout. L’UE envoie des navires de guerre en Méditerranée, pour tirer sur les bateaux des « réfugiés » malgré les avertissements des organisations humanitaires. En même temps, les grands Etats Européens, comme l’Angleterre, la France, la Pologne ou l’Espagne refusent d’accueillir plus de réfugiés.

Désormais, des documents ont fait surface, qui démontrent, que toutes ces calamités auraient pu être vraisemblablement évitées. Un mélange d’incompétence, de cynisme et de froids calculs de pouvoirs, auraient conduit à cette situation devenue hors contrôle par la fondation de l’Etat Islamique.

L’observatoire Américain « Judicial Watch » vient de publier une partie d’un rapport « déclassé » du Service Secret Américain de la Défense, la Defense Intelligence Agency (DIA). De ce rapport ressort que, dès 2012, la DIA possédait des données qui démontraient la formation de l’Etat Islamique au Moyen Orient. Selon le rapport, des groupes d’opposition Syrienne ambitionnaient un tel Etat, comme une arme efficace pour faire tomber le Président Bachar El Assad. Cependant, les services secrets Américains n’auraient pas empêché ce projet. Bien au contraire, ils y voyaient une chance d’y imposer leurs propres intérêts aux Moyen Orient. Le but essentiel, en 2012 étant la chute d’Assad.

Le journaliste d’investigation, Nafeez Ahmed, qui collaborait au Guardian et aujourd’hui au magazine US, Vice, publie sur leur site web une analyse sans illusion sur le développement de la situation. Il affirme que les Etats Occidentaux, en coordination avec les pays du Golfe et la Turquie, financèrent en toute conscience ces groupes islamistes violents aux fins de déstabiliser Assad, tout en anticipant la création de l’Etat Islamique en Irak et en Syrie. Au lieu d’arrêter leur soutien à ces groupes, dont la proximité avec Al Qaida était connue, Washington et les autres capitales Européennes ont persisté à regarder ce développement comme positif.

Ahmed rapporte :

« De ce document déclassé US, découle clairement que le Pentagone, prévoyait l’émergence de l’Etat Islamique, comme suite directe de leur stratégie. Le Pentagone décrit cette possibilité, comme une chance stratégique pour déstabiliser le régime Syrien. »

Cette stratégie fait suite, selon le « Middle East Eye » aux réflexions de la RAND Corporation, qui avait déjà, il y a des années, recommandé de monter les unes contre les autres, les différentes croyances musulmanes. Si les chiites et les sunnites se combattent, cela augmenterait les possibilités d’influence dans la région. La stratégie « divide et impera », diviser pour mieux régner est devenue partie intégrante de toutes les activités politiques.

Ahmed, qui est un journaliste de sérieuse réputation, dont les analyses solides reposent sur des entretiens avec un grand nombre de spécialistes militaires et services secrets, estime comme « hypocrite », lorsque l’Occident déclare vouloir mener la guerre à l’Etat Islamique. Il désigne la signification géostratégique du conflit, comme une guerre de substitution. Les précurseurs de l’Etat Islamique auraient reçu des fonds et des armes de l’Occident, comme indiqué dans le rapport : « L’Occident, les pays du Golfe et la Turquie doivent soutenir l’opposition Syrienne, pendant que la Russie, la Chine et l’Iran soutiennent le régime Assad. De ce rapport secret est mis en exergue, que tous les services secrets Américains, étaient au courant, comme le Ministère de la Défense, le Secrétariat d’Etat, ainsi que les alliés Occidentaux. Est-ce que l’Allemagne étant informée des projets des islamistes, ne ressort pas directement des documents. Cependant, aux vues de cette large coalition contre l’EI, on peut le supposer.

L’émergence de l’Etat Islamique a mis en place de nouvelles dispositions de lutte contre le terrorisme, comme la surveillance de masse et le devoir « Orwellien » de dénonciation.  Ce que le gouvernement Américain et les gouvernements Européens traduisent en censure des médias, la scrutation d’activistes, de journalistes et des minorités ethniques, en particulier les musulmans. Mais, ce rapport du Pentagone dévoile, contrairement à ce que déclarent les gouvernements Européens, que la menace a bien été provoquée par leurs funestes erreurs politiques qui ont consisté à avoir soutenu secrètement la terreur islamique, pour des raisons de géopolitique douteuses.

Sylvia Bourdon

vendredi, 25 septembre 2015

Syrie: Des intérêts coloniaux de la Grande-Bretagne et de la France à la protection de l’approvisionnement en matières premières pour les USA

sykespicot.jpg

Syrie: Des intérêts coloniaux de la Grande-Bretagne et de la France à la protection de l’approvisionnement en matières premières pour les USA

Interview de Karin Leukefeld*

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Dans les médias, on parle déjà d’une migration moderne des populations. De même, on débat de la responsabilité des soi-disant bandes de passeurs pour le transport de réfugiés qu’on soupçonne être des criminels ou sinon des migrants économiques aisés. Les vraies causes de la misère de masse des réfugiés ne sont guère étudiées. La correspondante en Syrie, Karin Leukefeld, décrit dans une interview accordée à Jens Wernicke, la situation d’une guerre économique par procuration détruisant de plus en plus l’Etat syrien, affamant la population et provoquant la fuite de 11 millions de Syriens.


Jens Wernicke: A ma connaissance, vous êtes la seule journaliste allemande, à part Jürgen Todenhöfer, qui se trouve réellement sur place au Moyen Orient, qui discute avec les gens concernés et qui en tire des analyses qualifiées sans que ce soient des stéréotypes. En ce moment, vous revenez d’un voyage en Syrie. Quelle est la situation sur place?

Karin Leukefeld: Cela dépend où on se trouve en Syrie. Dans la région côtière, c’est calme. Il y a même des Syriens vivant actuellement en Europe, qui s’y rendent pour y passer leurs vacances et retrouver leurs familles. Cependant, on y trouve de nombreux déplacés internes, donc l’espace libre se fait rare partout.

A Idlib, une province limitrophe de la région côtière, ce trouvent l’«Armée de la conquête» et le Front al-Nusra. Des dizaines de milliers de personnes se sont enfuies, certains villages sont assiégés. A Alep, la situation est très sérieuse. C’est la guerre entre divers groupes armés et l’armée syrienne. De grandes parties de la ville sont détruites, l’approvisionnement en eau et en courant est souvent interrompu, les denrées alimentaires sont très chères, là où on en trouve. Des groupes armés tirent des grenades de mortier, des missiles et des projectiles fabriqués par eux-mêmes en direction des quartiers habités et l’armée syrienne riposte.
A l’est d’Alep, il y a des régions contrôlées par les Kurdes, d’autres sont contrôlées par l’«Etat islamique en Irak et au Levant» auto-proclamé (EI). Là, on est en grande insécurité, les fronts changent quotidiennement, les forces aériennes syriennes et l’«Alliance anti-EI», dirigée par les Etats-Unis, effectuent leurs attaques. Depuis peu, les forces aériennes turques effectuent également des raids. Elles attaquent les positions du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l’Irak. Dans le nord de la Syrie, elles attaquent les régions contrôlées par les Kurdes syriens. L’attaque est menée sous le mot d’ordre «lutte contre l’‹Etat islamique›». Au nord d’Alep, les Etats-Unis et la Turquie veulent imposer une «zone de protection». C’est une mesure militaire à l’intérieur du territoire syrien exigeant la permission du Conseil de sécurité de l’ONU. Puisque celle-ci n’existe pas, il s’agit donc d’une attaque contre un Etat souverain et d’une violation du droit international.
Les régions habitées de la province centrale de Homs sont contrôlées par le gouvernement syrien et l’armée. Les zones désertiques, s’étendant de l’est jusqu’à la frontière avec l’Irak ne sont pas sûres. La situation à Tadmur, une ville moderne, proche de Palmyre, n’est pas claire. Dans le cloître de Deir Mar Elian, que j’ai souvent visité, le prêtre Jacques Mourad et un autre religieux ont été kidnappés. On n’a aucune trace d’eux. Entretemps, les habitants de Qaryatayn et de Sadat, dont une grande partie sont des chrétiens, ont été chassés par l’Etat islamique.
A Damas, 7 millions de personnes ont trouvé refuge; ce sont des réfugiés internes, venant de toutes les parties du pays. La situation est assez calme, l’électricité et l’eau manquent, de la banlieue de Damas, où se trouvent les bases du Front islamique et d’al-Nusra on tire souvent sur la ville. L’armée syrienne riposte.
A Sweida, où habitent les Druses et les chrétiens, la situation est encore calme. J’y vais chaque fois que je suis en Syrie. Deraa et le Golan, à la frontière israélienne, sont toujours disputés. Actuellement, une grande bataille pour Zabadani, située à la frontière libanaise, est en cours. Là, se trouve un quartier général des groupes armés combattant aux alentours de Damas. L’armée syrienne et le Hezbollah libanais, luttant en commun, veulent reconquérir cette base stratégiquement importante pour ces combattants.
La vie est chère. La livre syrienne n’a plus qu’un cinquième de son pouvoir d’achat comparé à 2010. Beaucoup d’habitants ont tout perdu; on mendie, la viande s’est raréfiée à table, pour autant qu’il y ait encore une table. Le taux de chômage est à 40%, les enfants travaillent pour aider la famille et ne vont plus à l’école. La moitié des 500?000 Palestiniens syriens ont fui, car leurs camps, qui étaient plutôt des villes, sont détruits.
Les centres économiques de la Syrie – situés autour d’Alep, de Homs et de Damas – sont presque totalement détruits. La Syrie possédait sa propre industrie pharmaceutique, une excellente industrie textile, un secteur agroalimentaire et d’importantes réserves céréalières: tout a été détruit, pillé et vendu en Turquie. Les modestes réserves pétrolières dans l’est du pays sont contrôlées par des groupes de combattants, le pétrole étant vendu dans le pays, également au gouvernement, ou souvent aussi transporté illégalement hors du pays.
Entretemps, une grande partie des stations d’extraction de pétrole ont été bombardées par l’alliance anti-EI. Et puis les sites archéologiques syriens, datant de plus de 10?000 ans avant notre ère – sont occupés, assiégés, pillés, détruits par des combattants.
La situation est dure, la misère est grande. Surtout pour les Syriens en fuite. 4 millions ont fui dans les pays voisins, 7 millions supplémentaires sont des réfugiés internes à l’intérieur de la Syrie.
Ce qui est vraiment perfide c’est que ces flux migratoires sont politiquement instrumentalisés. Le conflit interne de la Syrie a d’abord été élargi en un conflit régional, puis en une guerre internationale par procuration. Partout où les habitants se sont enfuis, des groupes armés, soutenus par des forces régionales et internationales, se sont installés. Puis, on a déclaré que le gouvernement syrien n’avait plus le contrôle dans son pays, qu’il était en outre le problème fondamental, la «racine de tous les maux» en Syrie. Tout récemment un porte-parole du Secrétariat d’Etat américain vient de le répéter: il a déclaré que la Syrie est un «Etat en déliquescence» dans lequel on peut s’ingérer aux niveaux humanitaire et militaire.

Et cette pauvreté, cette misère que vous décrivez et qui fait fuir les gens: d’où vient-elle, quelles en sont les raisons? Et que voulez-vous dire avec le terme de «guerre par procuration»? Je vous prie de préciser cela …

La Syrie est un pays en développement. En 2010, la situation avait déjà beaucoup évolué, et on prévoyait qu’en 2015, donc cette année, le pays serait à la cinquième place des puissances économiques du Monde arabe.
Actuellement, la Syrie se trouve juste devant la Somalie. La crise économique causée par la guerre est encore aggravée par les sanctions économiques de l’UE. Ce que nous observons dans ce pays est aussi une guerre économique contre un pays ascendant.
Les sanctions économiques édictées par l’UE, commencèrent déjà fin 2011 et concernaient le commerce du pétrole et du gaz ainsi que le secteur financier. La compagnie aérienne syrienne n’avait plus le droit d’atterrir sur les aéroports européens, tous les projets bilatéraux furent arrêtés, le personnel fut retiré, la Syrie fut isolée. Au début, l’Etat et la population purent encore surmonter les pénuries grâce à leurs propres réserves, mais le jour vint, où celles-ci furent épuisées. L’Etat obtint un soutien financier et des crédits de l’Iran. Ainsi, on put diminuer les pertes de l’industrie pétrolière. On put livrer du pétrole et du gaz à la population, à l’industrie encore en fonction et à l’armée. L’économie nationale fut cependant soumise à la guerre, une économie de guerre se développa.
Avec ses sanctions économiques, l’UE veut officiellement mettre sous pression la direction politique et militaire du pays afin de la faire plier et démissionner. Cela n’a pas eu lieu. C’est donc la société qui fut sanctionnée; on détruisit ses moyens d’existence créés et développés avec de grands efforts. Dorénavant, c’étaient les profiteurs de guerre qui gagnèrent de l’argent: les milices, les contrebandiers, les marchands du marché noir.
Au delà de la politique des sanctions, on détruisit de façon ciblée l’économie syrienne au niveau matériel. Cela était le plus apparent à Alep et à Damas. Au cours de l’été 2012, il y a eut une attaque coordonnée qui aurait dû mener à la chute du gouvernement syrien. A Damas, quatre hauts militaires et membres des services secrets furent tués lors d’une attaque contre le Conseil national de sécurité. Directement après, suivirent des attaques contre Alep et Damas. Ces vagues d’attaques furent effectuées par des combattants qui avaient été retirés de Homs après que la bataille pour Babr Amr avait été gagnée par les forces armées syriennes. Ces combattants s’étaient rassemblés aux alentours de ces deux grandes villes où ils furent soutenus par les forces locales. Le coup d’Etat ne réussit pas, car les responsables d’Alep et de Damas refusèrent d’ouvrir les portes de la ville aux groupes de combattants. En réaction à ce refus, les zones industrielles autour d’Alep et de Damas furent détruites et pillées et on en fit des bases pour de futures attaques contre ces deux villes.
Le fait qu’il s’agit réellement d’une guerre par procuration est évident aussitôt qu’on prend en compte que le dit Etat islamique, appelé «Daech» dans le pays, n’est nullement surgi du néant, comme nos médias dominants veulent nous le faire croire. Des sponsors régionaux et internationaux le soutienne ce qui semble lui permettre de disposer de ressources financières inépuisables.
Ces sponsors utilisent les combattants pour détruire les Etats nationaux, créés au Levant, il y a 100 ans, contre la volonté des populations de l’époque. En ce temps, les intérêts coloniaux de la Grande Bretagne et de la France primaient, aujourd’hui, il s’agit de la protection des matières premières pour l’Occident dirigé par les Etats-Unis. Le courroux des Etats du Golfe contre la politique indépendante défendue en Syrie, se reflète dans l’armement et la formation de groupes de combats irréguliers, dominés par «Daech». Le terrain sociétal qui les nourrit, c’est la pauvreté.

syreneralgouraud.jpg

Pourriez-vous nous donner un exemple concret de cette «spirale de la pauvreté» dont il semble s’agir?

Prenons une entreprise vendant des équipements médicaux à des cabinets et des hôpitaux. Jusqu’à présent, cette entreprise achetait les équipements en Allemagne. Suite aux sanctions de l’UE, plus rien ne pouvait être acheté ou livré. Acheter dans un autre pays était difficile pour cette entreprise, car tous les transferts financiers étaient interrompus. La Banque centrale syrienne est soumise aux sanctions, personne n’a le droit de faire des affaires avec elle. Pour contourner cela, l’entreprise allemande livre par exemple les produits à une entreprise libanaise qui les vend à l’entreprise syrienne. Le Liban n’est pas soumis aux sanctions de l’UE. Le transfert de marchandises se renchérit ainsi massivement.
 Un autre exemple est que les parents, dont les enfants font des études à l’étranger, ne peuvent plus leur envoyer de l’argent parce que les banques syriennes n’ont plus le droit de faire des affaires. La même chose est valable pour les bourses du gouvernement syrien pour les étudiants à l’étranger. Ou prenons l’exemple des médicaments: jusqu’à présent, ils étaient très avantageux grâce à une bonne production en Syrie. L’industrie pharmaceutique est pratiquement détruite, donc, il faut importer les médicaments par le Liban ou se les procurer de la Turquie par contrebande – ce qui permet d’exiger des prix astronomiques.

Et les intérêts à l’arrière-plan de ce conflit – de quelles forces parlons-nous? A qui pensez-vous, en parlant de «sponsors»?

Les sponsors sont ceux qui soutiennent les groupes armés contre le régime syrien et l’armée. La Russie et l’Iran, qui soutiennent le gouvernement syrien, sont ses alliés parce qu’ils sont liés avec l’Etat syrien par des accords de droit international. Les Etats régionaux, la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar sont plutôt des «sponsors», parce qu’ils se servent des groupes pour leurs propres objectifs, et si c’est opportun, ils les laissent tomber. Cela est également valable pour les sponsors parmi les Etats européens, de l’Australie et des Etats-Unis.
Le chaos déployé en Irak et en Syrie profite avant tout aux Etats du Golfe, à la Turquie et aux Etats-Unis. Evidemment pas à la population, mais aux élites politiques et industrielles, en premier lieu à l’industrie de l’armement. La péninsule arabe s’est transformée au cours des dernières 5 années en un immense dépôt d’armes. Des militaires occidentaux, étatiques et privés, entraînent des combattants, les arment et les envoient à la guerre. Les Etats-Unis livrent du matériel de guerre valant plusieurs milliards dans les Etats du Golfe et en Israël. L’Allemagne arme les Peschmerga kurdes du nord de l’Irak et les entraîne, et la Turquie profite en tant que pays membre de l’OTAN de sa position de front face à la Syrie et à l’Irak. La Syrie est évidemment aidée militairement par la Russie et l’Iran, mais cela se passe, comme déjà dit, sur la base d’accords bilatéraux.
D’ailleurs, dans aucun des pays affectés par le «printemps arabe», le mouvement de protestation de la jeunesse éclairée et moderne n’a survécu nulle part! En Tunisie, en Egypte et en Syrie les événements sont déterminés par l’islam politique, que ce soit en tant que groupe de combat ou d’opposition.

Face à tout cela, le fanatisme religieux des gens sur place est certes également important, car il contribue pour ainsi dire à de véritables «guerres religieuses» …

Les Syriens n’ont jamais été des fanatiques religieux! Ce sont uniquement les Frères musulmans, qui propagent un islam politique, ou plus précisément une aile des Frères musulmans syriens, qui ont essayé, à la fin des années 1970, de se révolter contre le parti baathiste ayant imposé un Etat séculaire. Cette révolte se termina en 1982 par le massacre de Hama. Des milliers de personnes moururent suite aux attaques aériennes de l’armée syrienne. Des milliers disparurent ou se retrouvèrent en prison. Ceux qui en furent capables prirent la fuite et les Frères musulmans furent interdits sous peine de mort.
Il va de soi que cela continue d’agir. Beaucoup de jeunes gens, qui sont engagés dans des unités de combat islamiques, parlent de Hama, quand on leur demande pourquoi ils combattent. Un jeune homme, tout en manifestant pacifiquement, m’a raconté en 2011 lorsque tout commença, que son oncle avait disparu à Hama et que suite à cela toute sa famille soutenait l’opposition. Toutefois, il faut aussi rappeler que l’aile des Frères musulmans de Damas s’opposait à la révolte armée dans les années 1970.
Le rôle des Frères musulmans dans la montée de l’islam politique radical ne doit pas être sous-estimé. Le parti gouvernemental AKP en Turquie est aussi un parti frère des Frères musulmans, et un sondage a démontré que plus de 10% de la population turque ne voit pas l’«Etat islamique en Irak et au Levant» comme étant une organisation terroriste dont on doit avoir peur, tout au contraire, ils le soutiennent comme une force légitime. Cela n’est possible que parce que le gouvernement turc poursuit lui-même une ligne de l’islam politique. Dans un Etat séculaire une telle chose serait impensable.
Mais retournons en Syrie. Il y eut beaucoup de conflits politiques, mais au niveau culturel et religieux, la Syrie a toujours été un pays tolérant et ouvert. Actuellement, on tente aussi de détruire cette tolérance. Cela ne vient pas «d’en bas» ou «de l’âme des êtres humains» vivant sur place – c’est une conséquence des intérêts géopolitiques et des affrontements stratégiques.

Flag_of_the_French_Mandate_of_Syria_(1920)_svg.jpgAinsi, les gens fuient et souffrent parce que le dit Occident recouvre leur patrie de guerre et la met économiquement à genoux? Les méchantes bandes de passeurs, dont nous entendons beaucoup parler dans nos médias, ne sont pas le problème principal, expliquant pourquoi 11 millions de Syriens sont en fuite?

Les bandes de passeurs sont la conséquence d’une politique totalement erronée au Moyen Orient, non pas la cause. Ces bandes font partie de l’économie de guerre. Sans guerre, ils n’auraient rien à faire. Ils utilisent les mêmes voies pour transporter illégalement des armes, de la munition, des équipements, des téléphones par satellite et des combattants ainsi que des drogues et toutes choses dont on a besoin pour faire la guerre en Syrie.
Les réfugiés rencontrent sur ces sentiers de contrebande des combattants, les organisateurs sont les mêmes. Le bureau des Nations Unis pour la lutte contre la drogue et le crime a présenté un rapport détaillé sur ces voies de contrebande.
Aussi longtemps que l’on peut gagner beaucoup d’argent avec la guerre et la souffrance des gens concernés, on ne peut pas s’attendre à de grands changements.

Comment se fait-il que dans nos médias, on ne rapporte rien de pareil ou alors, si quelque information passe, ce sont en règle générale des infos totalement indifférenciées?

Il faudrait poser ces questions aux médias dominants. Ils doivent diriger, guider et «classer» la perception de la population, c’est ainsi qu’on définit leur tâche depuis peu. Pour moi, cela veut dire qu’ils définissent la direction de nos réflexions et la manière de «classer» un conflit. Cela a peu à voir avec la réalité dans les régions de conflits, d’autant plus que beaucoup de collègues ne s’y trouvent pas, mais plus souvent ils sont dans une ville d’un pays voisin ou dans le studio de leur propre chaîne télévisuelle ou radio. Un pendant à cette présentation serait un reportage, rapportant les options et les développements guerriers, mais donnant au moins autant de place aux propositions, initiatives et développements politiques non armés.

Que faudrait-il, selon vous, changer en Syrie pour que la paix puisse être rétablie? Et: y’a-t-il quelque chose que nous, la population allemande, puissions faire pour soulager la misère dans le pays?

Les Etats-Unis et la Russie doivent se mettre d’accord sur une procédure commune pour stabiliser la Syrie et l’Irak et en intégrant les forces armées et le gouvernement syriens ainsi que l’armée et le gouvernement irakiens. Il faut laisser de côté toutes conditions préalables – telles que «Assad n’a pas d’avenir en Syrie». Les acteurs syriens doivent être soutenus et non empêchés de participer à la table de négociations. Tout le monde doit s’abstenir d’influencer la situation en faveur de ses propres intérêts. La Turquie doit être forcée – par l’OTAN ou bilatéralement par certains pays membres de l’OTAN – de cesser son soutien au prétendu Etat islamique. Si elle ne le fait pas, il faut sanctionner militairement la Turquie. Et les pays d’origine des djihadistes internationaux doivent empêcher les combattants ou sympathisants islamistes de partir à l’étranger. Pour ce faire, il faut aussi ouvrir dans les Etats respectifs le débat sur une cohabitation respectueuse et une égalité des chances.
La population doit surtout assister les réfugiés arrivant en Allemagne. Toutefois, le gouvernement fédéral, qui a contribué à leur fuite par sa politique erronée, ne doit pas être libéré de sa responsabilité pour ces personnes. Au Bundestag, dans les Parlements des Länder, dans les syndicats, les écoles, les églises, les blogs et les réunions politiques –il faut partout expliquer les réels dessous de la guerre en Syrie. C’est la responsabilité de quiconque voulant mettre fin à cette guerre.

Encore un dernier mot?

Oui. 70 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, je veux rappeler le poème de Wolfgang Borchert: «Alors une seule chose compte: dire NON!». Dans le voisinage direct de l’Europe, dans l’espace méditerranéen oriental et dans diverses parties de l’Afrique ont lieu, sans cesse depuis 25 ans, des guerres qui s’étendent de plus en plus. En ajoutant le conflit israélo-palestinien, nous sommes en guerre au Proche-Orient depuis 1948. Avec l’occupation de l’Irak en 2003, en violation du droit international, les Etats-Unis ont finalement ouvert la «porte de l’enfer», les mises en garde étaient déjà nombreuses en ce temps-là.
Les Palestiniens sont depuis bientôt 70 ans en fuite ou vivent – par exemple dans la bande de Gaza ou en Cisjordanie – comme des prisonniers dans leur propre pays. Des Irakiens fuient leur pays, maintenant les Syriens. L’Occident attise ces guerres, l’Allemagne aussi en livrant des armes et en se taisant face aux violations du droit international. L’opposition politique au Bundestag ou au Parlement européen n’est pas à la hauteur de sa tâche en ce qui concerne la guerre et la paix. De nombreux médias jouent aux va-t-en-guerre.
Je regrette le temps des grands mouvements pour la paix et contre la guerre, qui se retrouvèrent jadis dans la rue contre la guerre en Irak. Ils doivent se rassembler sans se laisser diviser. Le mouvement pour la paix doit se manifester dans la rue contre ces guerres!

Merci de cet entretien.    •

* Karin Leukefeld, 1954, a étudié l’ethnologie, l’islam et les sciences politiques et est libraire de formation. Elle fut responsable des relations publiques entre autre de la Fédération d’initiatives citoyennes pour la protection de l’environnement (BBU), des Verts (parti fédéral) ainsi que du bureau d’information El Salvador. Depuis l’an 2000, elle est correspondante indépendante pour toutes questions concernant le Proche-Orient. Son site internet: www.leukefeld.net

(Propos recueillis par Jens Wernicke)
(Traduction Horizons et débats)
Source: www.nachdenseiten.de/?p=27340
du 27/8/15

jeudi, 17 septembre 2015

Syrien – von den kolonialen Interessen Grossbritanniens und Frankreichs, zur Sicherung von Rohstoffen für die USA

sykes_picotpartage.jpg

Syrien – von den kolonialen Interessen Grossbritanniens und Frankreichs, zur Sicherung von Rohstoffen für die USA

Interview mit Karin Leukefeld*

Ex: http://www.zeit-fragen.ch

In den Medien ist bereits von einer neuzeitlichen Völkerwanderung die Rede. Und auch über die Verantwortung sogenannter Schlepperbanden für die Flucht womöglich krimineller, mindestens aber heimlich wohlhabender Flüchtlinge wird diskutiert. Die Ursachen des Massenelends der Flüchtigen werden jedoch kaum erforscht. Die Syrien-Korrespondentin Karin Leukefeld berichtet im Interview mit Jens Wernicke von einem Wirtschafts- und Stellvertreterkrieg, der zunehmend zum Exitus des syrischen Staates führe, die Bevölkerung in den Hungertod treibe und bereits 11 Millionen Syrer auf die Flucht getrieben hat.

Frau Leukefeld, Sie sind neben Jürgen Todenhöfer die einzige mir bekannte deutsche Journalistin, die im Mittleren Osten wirklich vor Ort unterwegs ist, mit den Menschen dort spricht und darauf aufbauend dann qualifizierte Analysen, die mehr als nur Stereotype bedienen, produziert. Im Moment kommen Sie gerade von einer Syrien-Reise zurück. Wie ist die Situation vor Ort?

Es kommt darauf an, wo man sich in Syrien aufhält. In der Küstenregion ist es ruhig, manche Syrer, die jetzt in Europa leben, fahren sogar zum Urlaub dorthin, um ihre Familien zu treffen. Allerdings gibt es dort sehr viele Inlandsvertriebene, es ist also überall sehr eng geworden.
In Idlib, einer an die Küstenregion angrenzenden Provinz, herrschen die «Armee der Eroberung» und die al-Nusra-Front, Zehntausende sind geflohen, manche Dörfer werden belagert. In Aleppo ist die Lage schlimm, es herrscht Krieg zwischen den bewaffneten Gruppen und der syrischen Armee. Viele Teile der Stadt sind zerstört, die Strom- und Wasserversorgung bricht immer wieder ein, Lebensmittel sind sehr teuer, wenn sie überhaupt erhältlich sind. Bewaffnete Gruppen feuern Mörsergranaten, Raketen und selbstgebaute Geschosse in Wohngebiete, die syrische Armee feuert zurück.


Östlich von Aleppo gibt es Gebiete, die von Kurden kontrolliert werden, andere von dem selbsternannten «Islamischen Staat im Irak und in der Levante» (IS). Dort ist es extrem unsicher, die Fronten wechseln täglich, die syrische Luftwaffe und die von den USA geführte «Anti-IS-Allianz» fliegen Luftangriffe. Neuerdings fliegt auch die türkische Luftwaffe Angriffe. Im Nordirak greift sie Stellungen der Arbeiterpartei Kurdistans (PKK) an. Im Norden Syriens greift sie die von den syrischen Kurden kontrollierten Gebiete an. Der Einsatz läuft unter dem Motto «Kampf gegen den ‹Islamischen Staat›». Die USA wollen mit der Türkei nördlich von Aleppo eine «Schutzzone» durchsetzen. Das ist eine militärische Massnahme innerhalb Syriens, die der Genehmigung des UN-Sicherheitsrates bedarf. Die gibt es nicht, also handelt es sich um den Angriff auf einen souveränen Staat und ist eine Verletzung des Völkerrechts.
Die besiedelten Gebiete der zentralen Provinz Homs werden weitgehend von der syrischen Regierung und von der Armee kontrolliert. Die Wüstengebiete, die sich im Osten bis an die Grenze zum Irak erstrecken, sind unsicher. Die Lage in Tadmur, der modernen Stadt, die bei Palmyra liegt, ist unklar. Aus dem Kloster Deir Mar Elian, das ich sehr oft besucht habe, wurden Ende Mai der Priester Jacques Mourad und ein weiterer Geistlicher entführt. Von beiden fehlt jede Spur. Inzwischen wurden die Menschen auch aus Qaryatayn und Sadat vom IS vertrieben, viele von ihnen Christen.


Damaskus beherbergt bis zu 7 Millionen Menschen, Inlandsvertriebene aus allen Teilen des Landes. Es ist weitgehend ruhig, Strom und Wasser sind knapp, aus den Vororten um Damaskus, wo die Islamische Front und die al-Nusra-Front Basen haben, wird immer wieder auf die Stadt gefeuert, umgekehrt feuert die syrische Armee auch dorthin.
Sweida, wo die Drusen und Christen leben, ist noch ruhig, ich fahre jedes Mal dorthin, wenn ich in Syrien bin. Deraa ist weiter umkämpft und der Golan, an der Grenze zu Israel, ebenso. Derzeit findet eine grosse Schlacht um Zabadani statt, das liegt an der Grenze zu Libanon. Dort gibt es ein Hauptquartier der bewaffneten Gruppen, die um Damaskus herum agieren. Die syrische Armee und die libanesische Hizbullah, die gemeinsam kämpfen, wollen diese strategisch wichtige Basis der Kampfgruppen zurückerobern.


Das Leben ist teuer, das syrische Pfund hat nur noch ein Fünftel der Kaufkraft von 2010. Viele Menschen haben alles verloren, es wird gebettelt, Fleisch kommt nur noch selten auf den Tisch. Wenn die Leute überhaupt noch einen Tisch haben. Die Arbeitslosigkeit liegt bei über 40 Prozent, Kinder arbeiten, um der Familie zu helfen und gehen nicht mehr in die Schule. Die Hälfte der 500 000 syrischen Palästinenser ist geflohen, weil ihre Lager, die eigentlich Städte waren, zerstört sind.


Die wirtschaftlichen Zentren Syriens – die um Aleppo, Homs und Damaskus angesiedelt waren – sind weitgehend zerstört. Syrien hatte eine eigene Pharmaindustrie, eine hervorragende Textilindustrie, eine Lebensmittelindustrie und grosse Getreidereserven: Alles ist zerstört, geplündert und in die Türkei verkauft. Die bescheidenen Ölvorkommen im Osten des Landes werden von Kampfgruppen kontrolliert, das Öl ausser Landes geschmuggelt und dort oder auch im Land verkauft, selbst an die Regierung.


Inzwischen sind viele Ölförderanlagen von der Anti-IS-Allianz bombardiert worden. Und dann die archäologischen Stätten in Syrien, die bis zu 10 000 Jahre vor die christliche Zeitrechnung zurückdatieren – von Kämpfern besetzt und belagert, geplündert, zerstört.


Die Lage ist hart, das Elend gross. Besonders für die Syrer auf der Flucht. 4 Millionen von ihnen sind in Nachbarstaaten geflohen, weitere 7 sind innerhalb Syriens auf der Flucht.
Die Perfidie ist, dass diese Fluchtbewegungen politisch instrumentalisiert werden. Der innersyrische Konflikt wurde zu einem regionalen und schliesslich zu einem internationalen Stellvertreterkrieg ausgeweitet. Dort, wo Menschen flohen, zogen bewaffnete Gruppen ein, die bis heute regional und international unterstützt werden. Und dann hiess es, die syrische Regierung hat keine Kontrolle mehr und ist ohnehin die «Wurzel von allem Bösen» in Syrien, wie es gerade erst wieder ein Sprecher des US-Aussenministeriums erklärte. Syrien wird zu einem «failed state» erklärt, in den man humanitär und militärisch eingreifen kann.

Und diese Armut, dieses Elend, das Sie beschreiben und vor dem die Leute fliehen: Wo kommen die her, woraus resultieren die? Und wie meinen Sie das mit dem Stellvertreterkrieg? Bitte führen Sie das doch kurz aus …

Syrien ist ein Entwicklungsland. Es war 2010 auf dem aufsteigenden Ast und sollte 2015, also in diesem Jahr, die fünftstärkste Wirtschaftsmacht der arabischen Welt sein.
Heute liegt Syrien knapp vor Somalia. Die durch den Krieg entstandene Wirtschaftskrise wird durch die Wirtschaftssanktionen der EU noch verschärft. Was wir hier beobachten, ist auch ein Wirtschaftskrieg gegen ein aufstrebendes Land.


Die Wirtschaftssanktionen der EU begannen bereits Ende 2011 und betrafen den Öl- und Gashandel sowie den Finanzsektor. Die syrische Fluggesellschaft durfte europäische Flughäfen nicht mehr anfliegen, alle bilateralen Projekte wurden gestoppt, das Personal abgezogen, Syrien wurde isoliert. Anfangs konnten der Staat und die Bevölkerung Mängel aus eigenen Ressourcen überbrücken, doch die waren eines Tages aufgebraucht. Der Staat erhielt finanzielle Unterstützung und nahm bei Iran Kredite auf. Damit konnten Verluste aus der Ölindustrie verringert werden, Öl und Gas konnten an die Bevölkerung, an die noch funktionierende Industrie und die Armee geliefert werden. Doch die nationale Ökonomie wurde dem Krieg untergeordnet, es entstand eine Kriegsökonomie.

 

syrie-mandataire.jpg

 


Offiziell will die EU mit ihren Wirtschaftssanktionen die politische und militärische Führung Syriens unter Druck setzen, dass sie nachgeben und zurücktreten soll. Das ist nicht geschehen. Statt dessen wurde die Gesellschaft bestraft, ihre mühsam aufgebaute Existenzgrundlage zerstört. Geld konnten fortan diejenigen verdienen, die vom Krieg profitierten: Milizen, Schmuggler, Schwarzmarkthändler.


Jenseits der Sanktionspolitik wurde die Wirtschaft Syriens auch gezielt materiell zerstört. Am besten war das in Aleppo und in Damaskus zu sehen. Im Sommer 2012 gab es einen koordinierten Angriff, der eigentlich zum Sturz der syrischen Führung führen sollte. In Damaskus wurden bei einem Anschlag im Nationalen Sicherheitsrat vier hochrangige Militärs und Geheimdienstler getötet. Unmittelbar darauf folgten Angriffe auf Aleppo und Damaskus. Ausgeführt wurden diese Angriffswellen von Kämpfern, die aus Homs abgezogen worden waren, nachdem der Kampf um Baba Amr sich zugunsten der Streitkräfte entschieden hatte. Diese Kämpfer hatten sich im Umland der beiden grossen Städte gesammelt, wo sie von lokalen Kräften unterstützt wurden. Der Umsturz gelang nicht, sowohl die Aleppiner als auch die Damaszener weigerten sich, den Kampfgruppen die Tore in ihre Städte zu öffnen. Als Reaktion auf diese Weigerung wurden die Industriegebiete um Aleppo und um Damaskus zerstört, geplündert und zu Stützpunkten für weitere Angriffe auf die beiden Städte gemacht.
Und dass es sich hier um einen Stellvertreterkrieg handelt, wird klar, wenn man versteht, dass der sogenannte Islamische Staat, der vor Ort «Daish» genannt wird, anders als in unseren Leitmedien gern verbreitet, alles andere als aus dem Nichts aufgetaucht ist. Regionale und internationale Sponsoren stehen hinter ihm, so dass er offenbar über unerschöpfliche finanzielle Ressourcen verfügt.


Diese Sponsoren benutzen die Kämpfer, um die Nationalstaaten zu zerstören, die vor 100 Jahren in der Levante gegen den Willen der damaligen Bevölkerung geformt worden waren. Damals ging es um die kolonialen Interessen von Grossbritannien und Frankreich, heute geht es um die Sicherung von Rohstoffen für die von den USA angeführte westliche Welt. Der Zorn der Golf-Staaten auf die unabhängige Politik, die in Syrien verteidigt wird, schlägt sich nieder in der Bewaffnung und Ausbildung von irregulären Kampfgruppen, die von «Daish» dominiert werden. Der gesellschaftliche Boden, der sie nährt, ist Armut.

Haben Sie für derlei «Spirale in die Armut», um die es ja offenkundig geht, vielleicht ein konkretes Beispiel parat?

Nehmen wir einen Betrieb, der medizinische Einrichtungen für Praxen und Kliniken verkauft. Bisher hat der Betrieb die Einrichtungen aus Deutschland bezogen. Auf Grund der EU-Sanktionen konnte nichts gekauft und nichts mehr geliefert werden. Und in einem anderen Land zu kaufen, war schwierig für den Betrieb, weil sämtliche Geldgeschäfte unterbrochen waren. Die syrische Zentralbank steht unter Sanktionen, niemand darf mit ihr Geschäfte machen. Um das zu umgehen, liefert nun beispielsweise die deutsche Firma die Produkte an ein Unternehmen in Libanon, das sie dann an die syrische Firma weiterverkauft. Libanon ist an die EU-Sanktionen nicht gebunden. Der Warentransfer wird so extrem teuer.


Ein anderes Beispiel ist, dass Eltern, deren Kinder im Ausland studieren, ihnen kein Geld mehr schicken können, weil mit den syrischen Banken keine Geschäfte gemacht werden dürfen. Das gleiche gilt übrigens auch für Stipendien der syrischen Regierung für Studierende im Ausland. Oder Medikamente: Bisher waren sie sehr billig, weil sie in Syrien produziert wurden. Die Pharmaindustrie ist weitgehend zerstört, also werden Medikamente aus Libanon eingeführt oder aus der Türkei geschmuggelt – das treibt den Preis in schwindelnde Höhen.

Und die Interessen im Hintergrund dieses Konfliktes – von welchen Kräften sprechen wir hier? Wen meinen Sie, wenn Sie «Sponsoren» sagen?

Sponsoren sind diejenigen, die die bewaffneten Gruppen gegen die syrische Regierung und Armee unterstützen. Russland und Iran, die die syrische Regierung stützen, sind deren Alliierte oder Bündnispartner, weil sie mit dem syrischen Staat durch völkerrechtlich bindende Verträge verbunden sind. Die Regionalstaaten die Türkei, Saudi-Arabien und Katar sind eher «Sponsoren», weil sie Gruppen für eigene Zwecke benutzen, sie aber auch, wenn es opportun ist, wieder fallen lassen können. Das gilt auch für die Sponsoren unter den europäischen Staaten, aus Australien und aus den USA.


Von dem Chaos, das sich über den Irak und Syrien ausbreitet, profitieren vor allem die Golf-Staaten, die Türkei und die USA. Nicht die Bevölkerung natürlich, sondern politische und industrielle Eliten, allen voran die Rüstungsindustrie. Die arabische Halbinsel ist in den letzten 5 Jahren zu einem riesigen Waffenlager aufgerüstet worden. Westliche Militärs, staatliche und private, bilden Kämpfer aus, bewaffnen sie und schicken sie in den Krieg. Die USA liefern Rüstungsgüter in Milliardenhöhe an die Golf-Staaten ebenso wie an Israel. Deutschland bewaffnet die nord­irakischen kurdischen Peschmerga und bildet sie aus, und die Türkei profitiert als Nato-Land von ihrer Frontstellung zu Syrien und zum Irak. Natürlich wird Syrien von Russ­land und Iran militärisch unterstützt, aber das geschieht, wie gesagt, auf der Basis von bilateralen Verträgen.


Übrigens haben in keinem der vom «arabischen Frühling» betroffenen Länder die Protestbewegungen der jungen, aufgeklärten und modernen Jugend überlebt, nirgends! In Tunesien, Ägypten und Syrien wird das Geschehen vom politischen Islam bestimmt, ob als Kampf- oder Oppositionsgruppe.

Relevant ist bei alldem aber sicher doch auch der religiöse Fanatismus der Menschen vor Ort, der dazu beiträgt, dass es sozusagen regelrechte «Religionskriege» gibt …

Die Syrer waren nie religiöse Fanatiker! Lediglich die Muslim-Bruderschaft, die den ­politischen Islam propagiert, genauer gesagt, ein Flügel in der syrischen Muslim-Bruderschaft versuchte Ende der 1970er Jahre den Aufstand gegen die Baath-Partei, die einen säkularen Staat durchgesetzt hatte. Dieser Aufstand endete 1982 mit dem Massaker von Hama. Tausende starben beim Luftangriff der syrischen Armee, Tausende verschwanden ganz oder in Gefängnissen. Wer konnte, floh, die Muslim-Bruderschaft wurde bei Todesstrafe verboten.
Das wirkt natürlich nach, und viele junge Leute, die sich heute bei islamistischen Kampfverbänden verdingt haben, erinnern an Hama, wenn man sie fragt, warum sie kämpfen. Ein junger Mann, der allerdings friedlich demonstrierte, erzählte mir 2011, als alles begann, dass sein Onkel in Hama verschwunden sei und die ganze Familie deswegen die Opposition unterstütze. Allerdings muss man auch daran erinnern, dass der Damaskus-Flügel der Muslim-Bruderschaft damals, in den 1970er Jahren, gegen den bewaffneten Aufstand war.


Die Rolle der Muslim-Bruderschaft bei der Entstehung des radikalen politischen Islam darf dennoch nicht unterschätzt werden. Auch die Regierungspartei AKP in der Türkei ist eine Schwesterpartei der Muslim-Bruderschaft, und eine Umfrage hat ergeben, dass mehr als 10 Prozent der türkischen Bevölkerung den «Islamischen Staat im Irak und in der Levante» nicht als terroristische Organisation oder als Gefahr ansehen, sondern für legitim halten und unterstützen. Das ist nur möglich, weil die türkische Regierung selber eine Linie des politischen Islam verfolgt. In einem säkularen Staat wäre so etwas nicht denkbar.
Doch zurück zu Syrien. Es gab viele ­politische Konflikte, aber kulturell und religiös war Syrien immer ein sehr tolerantes und offenes Land. Auch diese Toleranz soll jetzt zerstört werden. Das kommt allerdings nicht «von unten» oder «aus dem Wesen der Menschen» vor Ort – das ist Folge der geopolitischen Interessen und strategischen Auseinandersetzungen.

Die Leute fliehen und leiden also, weil der sogenannte Westen ihre Heimat mit Krieg überzieht und wirtschaftlich in die Knie zwingt? Böse Schlepperbanden, über die wir medial viel hören, sind also nicht das Hauptproblem, auf Grund dessen inzwischen 11 Millionen Syrer auf der Flucht sind?

Die Schlepperbanden sind die Folge einer völlig falschen Politik im Mittleren Osten, nicht die Ursache. Diese Schlepperbanden sind integraler Teil der Kriegswirtschaft. Ohne Krieg hätten sie gar kein Geschäft. Sie benutzen die gleichen Wege, über die Waffen, Munition, Ausrüstung, Satellitentelefone und Kämpfer ebenso geschmuggelt werden wie Drogen und andere Dinge, die für den Krieg in Syrien gebraucht werden.


Die Flüchtlinge begegnen auf diesen Schmuggelpfaden den Kämpfern, die Organisatoren sind die gleichen. Das Büro der Vereinten Nationen für Drogen- und Verbrechensbekämpfung hat über diese Schmuggelpfade einen ausführlichen Bericht vorgelegt.
Solange sich mit Krieg und dem Leid betroffener Menschen viel Geld verdienen lässt, wird sich wohl auch nichts daran ändern.

Wie kommt es, das in unseren Medien hierüber kaum überhaupt und wenn dann in aller Regel vollkommen undifferenziert berichtet wird?

Diese Fragen muss man den grossen, den sogenannten Leitmedien stellen. Sie sollen das Denken und die Wahrnehmung der Bevölkerung leiten, anleiten und «einordnen», wie es neuerdings heisst. Für mich heisst das so viel wie: Sie geben vor, in welche Richtung zu denken und ein Konflikt «einzuordnen» ist. Mit der Realität in den Konfliktregionen hat das wenig zu tun, zumal viele Kollegen gar nicht dort, sondern in der Stadt eines Nachbarlandes oder auch im Heimatstudio eines Senders sind. Ein Pendant zu dieser Darstellung wäre eine Berichterstattung, die über kriegerische Optionen und Entwicklungen zwar berichtet, die nichtbewaffneten und politischen Vorschlägen, Initiativen und Entwicklungen aber mindestens ebenso viel, wenn nicht mehr Raum einräumen würde.

 

Troupes_de_l_Armee_du_Levant_Syrie_1941_-a2595.jpg

 

Was müsste Ihrer Einschätzung nach geschehen, damit in Syrien wieder Frieden möglich wird? Und: Gibt es etwas, das wir, die deutsche Bevölkerung, tun können, um zu unterstützen und zu helfen gegen das Elend vor Ort?

Die USA und Russland müssen sich auf ein gemeinsames Vorgehen zu Stabilisierung Syriens und des Iraks einigen und die syrische Regierung und Streitkräfte ebenso wie die Regierung und Armee des Iraks einbeziehen. Vorbedingungen – wie «Assad hat keine Zukunft in Syrien» – haben zu unterbleiben. Die syrischen Akteure müssen dabei unterstützt und nicht davon abgehalten werden, sich an einen Tisch zu setzen. Einflussnahme im eigenen Interesse hat zu unterbleiben. Die Türkei muss – von der Nato oder bilateral von einzelnen Nato-Staaten – dazu gezwungen werden, ihre Unterstützung für den sogenannten Islamischen Staat einzustellen. Falls sie das nicht tut, muss die Türkei militärisch sanktioniert werden. Und die Heimatländer der internationalen Dschihadisten müssen die Ausreise islamistischer Kämpfer oder Unterstützer unterbinden. Dazu gehört in den jeweiligen Staaten auch eine Auseinandersetzung über ein respektvolles Zusammenleben und Chancengleichheit.
Die Bevölkerung muss vor allem den in Deutschland eintreffenden Flüchtlingen zur Seite stehen. Allerdings darf die Bundesregierung, die mit einer falschen Politik zu deren Flucht beigetragen hat, nicht aus der Verantwortung für diese Menschen entlassen werden. Im Bundestag, in den Landesparlamenten, Gewerkschaften, Schulen, Kirchen, in Blogs und politischen Versammlungen – überall muss über die Hintergründe des Krieges in Syrien aufgeklärt werden. Das ist Sache von jeder und jedem, der diesen Krieg beenden will.

Noch ein letztes Wort?

Ja. 70 Jahre nach dem Ende des Zweiten Weltkrieges will ich an das Gedicht von Wolfgang Borchert erinnern: «Dann gibt es nur eins, sag NEIN». In der direkten Nachbarschaft Europas, im östlichen Mittelmeerraum und in Teilen Afrikas finden seit 25 Jahren ununterbrochen Kriege statt, die sich immer mehr ausweiten. Nehmen wir den Israel-Palästina-Konflikt hinzu, haben wir seit 1948 Krieg im Mittleren Osten. Mit der völkerrechtswidrigen Besetzung des Iraks 2003 haben die USA schliesslich «das Tor zur Hölle» geöffnet, vor dem viele bereits damals warnten.


Palästinenser sind seit bald 70 Jahren auf der Flucht oder leben – etwa in Gaza oder der West Bank – wie Gefangene in ihrem eigenen Land. Iraker sind auf der Flucht, jetzt die Syrer. Der Westen befeuert diese Kriege, auch Deutschland, das Waffen liefert und zum Bruch des Völkerrechts schweigt. Die politische Opposition im Bundestag oder im Europaparlament wird ihrer Aufgabe in Sachen Krieg und Frieden nicht gerecht. Und viele Medien agieren wie Kriegstrommler.


Ich vermisse die grosse Friedens- und Antikriegsbewegung, die einst gegen den Irakkrieg noch auf die Strasse ging. Sie muss zusammenstehen und darf sich nicht spalten lassen. Die Friedensbewegung muss gegen diese Kriege auf die Strassen!

Ich bedanke mich für das Gespräch.    •

(Interview Jens Wernike)

Quelle: www.nachdenkseiten.de/?p=27340 vom 27.08.2015

*    Karin Leukefeld, Jahrgang 1954, studierte Ethnologie, Islam- und Politikwissenschaften und ist ausgebildete Buchhändlerin. Organisations- und Öffentlichkeitsarbeit unter anderem beim Bundesverband Bürgerinitiativen Umweltschutz (BBU), Die Grünen (Bundespartei) sowie der Informationsstelle El Salvador. Seit dem Jahr 2000 ist sie als freie Korrespondentin zum Mittleren Osten tätig. Ihre Webseite ist leukefeld.net.

 

mercredi, 16 septembre 2015

La eclosión masiva de refugiados hacia Europa

réfugiés-syriens.jpg

La eclosión masiva de refugiados hacia Europa: salto cualitativo en el plan supremacista de despoblar Siria

por Tamer Sarkis – Consecuencia perseguida

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

El fenómeno de la partida masiva de refugiados sirios hacia Europa dista mucho de contar entre las consecuencias imprevistas del llamado “conflicto”. Tampoco tiene nada que ver con el tantas veces citado “efecto boomerang” impactando contra un “occidente” que habría sembrado vientos para recoger ahora tempestades. En su gran mayoría -y por rigor semántico- los “refugiados” sirios distan de ser refugiados huyendo de los estragos de una hipotética “guerra civil siria”. Se trata de población arrancada a la fuerza de su país, por la operación mercenaria de unos invasores que han pasado por “rebeldes” y hasta por “revolucionarios” en el lenguaje espectacular de masas. En la Agenda hegemonista estadounidense, tales mercenarios son mucho más: son colonos que, secuestrando para sí selectivamente a mujeres y niños y poniéndoles a servir, a procrear y “aprender” inculcos, arraigan sobre el terreno tomado, llegando a fundar entidades político-administrativas con el tiempo.

La desestructuración/reestructuración sociológica y vaciado demográfico de la tierra siria no es más que un estadio adelantado de aquella particular versión del Nuevo Oriente Medio que arrancaría en 2011 con Hillary-McCain, y cuyo corpus (devorando a sus ideólogos laicistas originales) iría tiñéndose cada vez más de los pigmentos confesionales del judeo-testamentarismo. Tal Weltanschauung (cosmovisión), en agresivo tropel de auto-materialización, imagina una Palestina bíblica integralmente judaizada y, a sus territorios circundantes, los requiere bajo mando de sectas domésticas y serviles; convencidas de la superioridad de los Elegidos en su condición ontológica diferencial como “pueblo de Dios”. En mitad de esta deriva escatológica (definitoria de desenlace resolutivo antesala del Nuevo Orden, o “Paraíso terrenal”), los reinos sirio-amorritas -y más tarde arameos- de Damasco y de Yamhad-Aleppo (Siria actual) son destruidos. Y, como ya lo hubieron sido los cananeos y parcialmente los samaritanos a la irrupción de Josué y sus Tropas nutridas por los persas, las gentes de los reinos (hoy los sirios) son desarraigadas de su tierra “a sangre y fuego” (léase una narrativa de las guerras mesiánicas en Pentateuco, Reyes).

Según su propio libro, “los Elegidos” no alcanzan su sueño de promisión terrena a menos que antes hayan hegemonizado bajo su cetro la vida política de la zona, en una repetición de la mítica cualidad salomónica como Rey de Reyes, a quien habrían rendido pleitesía todas las naciones en el arco del mundo conocido mesopotámico, “desde los faraones al Oeste hasta los elamitas al Este” (Pentateuco, Reyes). Para sellar su hegemonía política sobre una región doblegada, “los Elegidos” necesitan involucrar sin dobleces al “mundo occidental” y a sus sociedades en una operación militar de asentamiento con que proceder a la re-adecuación drástica de los grupos humanos sometidos. Estos quema-tierras por mandato divino saben que el “mundo occidental” no se volcará, dejando a un lado disquisiciones humanitarias y cerrando completamente filas tras el bastión israelí, a menos que ellos consigan re-presentar ideológicamente la zona (y remodelarla verdaderamente) en concepto de paisaje natural de enraizamiento y desarrollo para una vorágine de decapitadores que, habiéndose hecho fuertes, tienen por vocación el aniquilar toda diferencia y en particular cernirse contra “el mundo occidental” a título de nuevos bárbaros. A esta lógica de acuñación paisajística le incordia la persistencia en la zona de una población como la siria, educada en el laicismo y en la convivencia inter-religiosa (matrimonios inclusive) bajo una identidad común nacional más fuerte. A la luz de estas consideraciones se descifra el ahínco de exterminio practicado por los siervos armados del supremacismo sobre los cristianos sirios, iraquíes, libaneses y palestinos, quienes llevan casi cinco años de millonaria corriente migratoria y refugio (sobre todo en Escandinavia y Europa Oriental en menor grado). No en vano, los cristianos árabes y su participación en las sociedades mediorientales silencia en seco la discursividad de monocromía neo-tribal amenazante; espectro que el supremacismo recrea ante las Cortes centrales del Mundo mientras reclama un frente común y tutela regenerativa sobre la península de “territorios comanche”.

La oleada humana actual no es, pues, fruto de irresponsabilidad “occidental” y ni mucho menos de su inconsciencia. Bien al contrario, es el Éxodo profetizado por la irracionalidad Antigua y programado por una racionalidad Moderna disciplinada en servir a Yahweh, con toda su tecnología militar y su ingeniería socio-demográfica puntera. Generado el drama (bien real) e instalado en la consciencia televisiva de la muchedumbre de muy buen corazón, a cada perfil de la red social se le insta a “posicionamiento”. Los mismos que elevan cada vez más alto el alambre espinoso de Melilla, que añaden a éste cortantes cuchillas, que apuntalan las leyes exclusionistas de Europa-fortaleza y que dejan desiertas de salvavidas las costas italianas meridionales, manipulan, para este otro caso, sentimientos colectivos y sensibilidad. ¿No resulta un tanto sospechoso?.

Pues han querido los tiempos que este milenario Progrom en virtud de cuya ejecución Siria vaya dejando de ser Siria y los sirios vayan dejando de serlo, esté configurándose como deportación hacia el Viejo Continente. Alemania demanda hoy mano de obra barata cualificada y semicualificada. Tal vez mañana los llegados sean redistribuidos a lo largo de otros centros imperialistas de la Cadena mundial.

Existen, también, rentabilidades inmediatas de lo más mundano: la proporción de “migrantes” sirios varones jóvenes y de familias con niños resulta elevada. No en vano, son quienes reúnen fuerza suficiente para iniciar el periplo desde el país o desde los campos de refugiados más o menos limítrofes. Así pues, Siria se queda tendencialmente sin brazos que empuñen el fusil en su defensa, tanto como sin Fuerza de Trabajo en una tesitura hipotética de recuperación. De la Fuerza de Trabajo diría Marx que es la Fuerza Productiva más importante, y ella sería, a ojos de Mao Tse-Tung, nada menos que la variable determinante del producto de todas las otras juntas. En otras palabras, y contra riesgo de miopía, estas rentabilidades inmediatas aparentemente seculares caen dentro de esa otra supra-rentabilidad arriba descrita.

La supuesta marcha de los supuestos refugiados de guerra es nada menos que la diáspora con que está borrándose del mapa, en el nivel del registro humano, aquello mismo que el “Estado Islámico” y sus otras bandas antecedentes están borrando del mapa en el nivel del registro material histórico y arqueológico. K.O. a Siria: esto es lo que se dirime en el fondo, mientras el aluvión de estremecedoras imágenes, que no dejan de hacerme llorar por fuera y por dentro, ubican a la opinión pública en el debate de la contradicción sobre fronteras, visados, estancia y hospedaje. Este debate público es el resultado de haber puesto a la gente a mirar al dedo para velar con sombra oscura posibles miradas hacia la luna…, cuando al mismo tiempo, y si se sabe leer, el dedo está señalando hacia la luna. Al interior de esta matriz de discursividad, el horizonte masivo es a lo sumo el buenismo. Y el buenismo no deja de servir a los planes en curso, pues los Amos trasatlánticos ya han mandado a los dirigentes europeos a encajar su deber de acogida.

Estados de todo el Mundo han sumado ya sus iniciativas de acogida: Canadá y Australia (Commonwealth), Chile, Brasil, Urugay, Argentina, etc. A los Estados árabes peninsulares (Qatar, Arabia Saudí, Emiratos Árabes Unidos…) se les ha encargado mantenerse al margen; son geográficamente demasiado próximos a la RAS.

Las Potencias que, por medio de su Terror a sueldo, producen desplazados y por ende producen su amontonamiento, agonía, asfixia, ahogo…, indican luego a sus noticiarios la exposición sin tregua de los ahogados, niños incluidos. Confrontado a la pantalla por los mismos asesinos, el espectador reclamará apertura de puertas. Lo importante es desperdigar a la población precisamente para que deje de serlo, así diluida al viento de los cinco continentes. Aquí aplica con matemática precisión la memorable sentencia que Menahem Beghin pronunciara una vez sobre los palestinos: Los palestinos emigrados querrán volver; los hijos se acomodarán a su hábitat; los nietos no se sentirán ya palestinos; los bisnietos habrán olvidado qué fue Palestina.

Anteayer la BBC enfocaba a un niño sirio diciendo: “No queremos vivir en Europa; queremos poder vivir en Siria. Todo lo que Europa tiene que hacer es dejar de hacer la guerra en Siria”. La televisión traducía la primera frase textual y la segunda frase como “Todo lo que Europa tiene que hacer es detener la guerra en Siria”. La traducción entraña connotaciones ciertamente ambiguas, pero escuchada por televidentes a priori condicionados, queda, con probabilidad, al modo siguiente: “Europa tiene que intervenir por la paz, deteniendo la guerra siria”. Y es que esta ocasión de flamante filantropía con que “occidente” viene obsequiándose a sí mismo a lo largo de las últimas semanas, de ningún modo se detiene al interior del perímetro europeo. Se quiere, en cambio, que sea la simiente fecundadora de respaldo público a un más firme compromiso logístico viejocontinental con la re-ordenación supremacista de Medioriente. En palabras de Francois Hollande hace escasos meses: “En Siria hay que volver a empezar desde cero”. Por aquellos días, portavoces de la Administración Obama apuntalaban la declaración del galo, mientras las cadenas radiofónicas -las catalanas sin ir más lejos- se afanaban en retransmitir la buena-nueva. Así intitulaba Catalunya Ràdio su rotativo: “Siria necesita de compromisos de intervención, dada la demostrada inaptitud de Assad para enfrentar el yihadismo en el país”.

 

Nouvelle-offensive-contre-la-contestation-en-Syrie.jpg

 

Previsible baile de máscaras

Nadie niega que decenas de miles de compatriotas han tenido que salir de Siria porque lo han perdido todo a raíz de los bombardeos aéreos llevados a cabo por la aviación del EAS. Y van ya más de cuatro años, en cuyo transcurso millares de viviendas han sido reducidas a escombro, tal y como certeramente relatan ante las cámaras algunos desplazados. No obstante, el sesgo introducido aquí por la prensa (por ejemplo, por la televisión italiana) es doble:

La primera distorsión nos remite a la fijación obsesiva de los medios “occidentales” por repetir y repetir este tipo de historia, que, aunque en efecto dramática, constituye una de las aristas de la catástrofe entre tantas otras. La segunda distorsión es inaugurada por un abuso interpretativo: a partir de la destrucción inmueble narrada (dato desde luego veraz), las televisiones hilvanan toda una narración especulativa donde las víctimas lo serían del “sangriento Dictador y de su ejército”. La referencia empírica al bombardeo le sirve a la prensa “occidental” para (sofisma) inferirle al espectador la inducción de que el objeto de tal bombardeo fue el ciudadano que ha perdido la casa a consecuencia de éste. La falacia, que sitúa presuntos objetivos militares ofensivos en el lugar de las consecuencias y de los daños militares defensivos, “olvida” preguntar a los agraviados si había un tercer elemento ocupante de sus barrios o de sus municipios. Las más de las veces, los habitantes civiles llevaban tiempo lejos de su residencia, refugiados no necesariamente fuera de Siria. Es éste el caso de un buen contingente de ciudadanos alepinos leales a la RAS, quienes, huidos del Terror reaccionario “rebelde” instalado en sus distritos, por decenas de miles han ido constituyendo campos en el extrarradio de Alepo.

Por otra parte, nadie duda tampoco de que el llamado factor interno nacional incide en el calado de la catástrofe y en su perduración: entre las masas de compatriotas desarraigados se cuentan, cómo no, partidas de trogloditas, de econo-liberales, de lúmpenes oportunistas sin conciencia social alguna, de sectarios netos, de cabecicubos que ni tan siquiera se auto-conciben sirios y piensan su afiliación nada más que en términos de rama teológica, etc. ONGs y demás tejido “cívico” subvencionado, en Catalunya y en toda Europa, afilan sus uñas pensando en la tajada que, presta a destripamiento, les ha caído de un plumazo a la mesa de los méritos. “Los Señores nos lo agradecerán”, piensan, y se ponen a adecentar el pescado para -¡alejop!- pasearlo por las ágoras, por las salas de Grados y por las palestras universitarias o de cochera municipal. Estos selectos refugiados van a tener voz hasta en el púlpito parlamentario. A nosotros, por sirios que sean, van a tenernos enfrente.

A escala más amplia, es de comprender que entre los sirios llegados a Cataluña van a primar las situaciones arduas, caracterizadas por el riesgo de exclusión social, la urgencia de encontrar un empleo que no llega, la exasperación ante las filas para recibir asistencia y los déficit vehiculares comunicativos. A estas luces, la ocasión la pintan calva para el chantaje. El tejido político para-estatal del imperialismo (por ejemplo el Comité Catalán en Solidaridad con la Revolución Siria) no estará dispuesto a perder chanza, y, ante los necesitados, mostrará ufano guardar la llave del porvenir…, a cambio de cosechar disposición a integrarse en “dinámicas informativas”, charlas, jornadas, ruedas de prensa, etc.

En fin, prevemos también cierto desarrollo de la reacción que la psico-sociología llama mimetismo (Gabriel Tarde), y de cuya imantación a muchos venidos les va a ser complicado escapar. Pronto quien más quien menos va a percibir que, bajo el clima de prejuicios no sólo socialmente dominante sino oficialmente instituido, empecinarse en la verdad va a significar auto-posicionarse como “loco” y como “sirio malo” a partes iguales. Para casi todos va a ser demasiada auto-exigencia de integridad el cosificarse “de sirio malo” cuando a “los malos” se les va a mostrar estigma de entorno y sanción negativa jurídica de regularización, integrativa, etc. Contrastarán su balance de cuentas con el de “los buenos”, compadecidos por la sociedad civil tanto como premiados con cuidados institucionales y disolución de trabas. Comunidades enteras de sirios, revestidos con el disfraz de lo políticamente correcto como único mecanismo de defensa, abominarán de los elementos “incorrectos” y se distanciarán, quizás hasta el ninguneo. No se podrá reprochar lo que a fin de cuentas es una estrategia adaptativa poco menos que obligada bajo un medio precario extremo. Pocos se resistirán a la simbiosis con “los buenos” -con los dignos de compasión y soporte-, reclamando un sitio seguro en tal particular carro del ganador. Así es como el mentiroso civil “occidental” se engañará una vez más a sí mismo, produciendo coercitivamente aquel arquetipo de “sirio refugiado” que ajustará con escrúpulo sus palabras a aquello audible por el conjunto social del que su suerte depende.

Expulsión de Oriente y estrategia confrontacionista de caballo de troya

Con la perspectiva que el tiempo procura, quien más y quien menos estará dándose cuenta de que la re-ubicación poblacional siria en campos de refugiados fronterizos (Turquía, Líbano, Jordania) no podía constituir más que un apaño transitorio en la mente del supremacismo, y de ningún modo “la solución final” diseñada. Ciertamente, los campos fueron conveniencia del imperialismo porque entre sus pasadizos pudieron los imperialistas deslizar mecanismos de reclutamiento armado contra la RAS. Paralelamente, la CIA y sus agentes gubernamentales regionales erigieron campos de instrucción, confundidos entre el marasmo de “los refugios”, o ampliaron tantos otros campos de entrenamiento preexistentes, introduciendo en su interior nueva carne de cañón a reclutar o redirigir.

Sin embargo, este tejido de frontera alberga una disfuncionalidad obvia: los desplazados pueden evadirse, cruzar y regresar. Muchos de ellos, hartos de subsistir en condiciones más que miserables bajo los auspicios de ACNUR y de distintas ONGs “de apoyo”, quisieron volver a su país, se sucedieron las revueltas en las tiendas, ante los camiones de provisión, etc. Pronto se instauró un régimen disciplinario de control de las presencias, similar al toque de queda en cualquier territorio ocupado, y que impedía hasta las visitas por parte de otros parientes trasladados. Los últimos encarnaban el último cordón umbilical con un mundo exterior y de procedencia que los diseñadores de vidas se esforzaban por evaporar en la nube confusa de una vida anterior más y más onírica con el pasar de los meses. No podía ser asunto sine die el aglutinar a tanto volumen poblacional sirio tan cerca de Siria, máxime en territorios como Jordania, la Arabia septentrional, Antioquia y Líbano, en sí mismos integrantes del Eretz Israel proyectado.

Tal vez más importante aún, Europa debe convertirse en escenario de destino para el propio Principio de Entropía fabricado, a quien enraizar como protagonista de atentados y conflicto. A tenor de lo último, y aún a riesgo de ser malinterpretado, es importante destacar esta rentabilidad ínsita al plan supremacista a costa de los sirios: mezclar el grano con la paja y usar el caudal migratorio como Caballo de Troya de “yihadistas” y de afines, sustentados materialmente y puestos a operar bajo coordenadas nutritivas de islamofobia entre los receptores. Tal deliberación en pro de acelerar espirales de acción-reacción, tiene por cometido tendencial gestar demanda en pro de centrifugar “intervenciones de seguridad” hacia el supuesto “origen focal del problema”, es decir, hacia el Oriente Árabe, justificando así la prosecución de la Campaña de sometimiento gentilicio. Consolidar el apoyo ciudadano a las falsas “cruzadas” antiguo-testamentarias, sólo puede hacerse, en tierras tan próximas al Asia Menor, asustando/indignando a las masas, para ponerlas a comulgar con el axioma atlántico presbiteriano del choque inter-civilización (Huntington, S.). El supremacismo mesiánico tiene, pues, que inyectar en el corazón de la ingenuidad europea una suerte de anticuerpo identitario, a través de ponerle a padecer vecindad con una identidad artificial tan exclusivista como violenta. Consonante a dicha racionalidad, Arabia Saudí acaba de ofrecer apoyo financiero de acogida a la Alemania de Merkel, a cambio de que parte de esos fondos se destinen a la erección de por lo menos 200 mezquitas de orientación predicatoria wahabí en suelo germano.

Conseguir la desbandada de personas sirias despobladas, desde los viejos campos circundantes hacia el Viejo Continente, no ha sido una jugada “occidental” de la noche a la mañana. “Occidente” lleva años propiciando un clima insufrible al interior de los campos, con humillaciones cotidianas; segregación intra-familiar; amenaza expresa de no poder volver a por comida ni a por cuidados si se abandona por horas el campo a fin de visitar a otras personas; sufragio y manutención generosos prestados a Kappos recabados de entre los elementos armados “rebeldes”; constitución y amparo del Terror de las bandas, erigidas, por iniciativa de los gestores institucionales u oenegistas sobre el terreno, en verdaderos Frei Korps de disciplina, encuadramiento, vigilancia y propaganda.

Ello en lo que se refiere a la acción endógena. En lo que respecta a la actuación exógena desde los campos, y podemos decir que cohetáneamente, “occidente” se dedicaba a amparar grupos que han llevado la desestabilización y el sufrimiento a los municipios y núcleos circundantes. Esto ha ocurrido con los lugareños en Turquía y en Jordania, negativamente afectados por abusos, tropelías, violaciones, atentados y estallidos, tráficos varios y acciones mafiosas, intentos de imponer lecturas de la sharia y cánones de vestimenta y comportamiento, asesinatos que incluían la extracción de órganos para su mercantilización hacia destinos como el israelí y el Atlántico Norte, etc. En ocasiones, los autóctonos -confundidos- la han emprendido injusta y abusivamente contra los refugiados, hecho que ha prendido la mecha de la animadversión por parte de la población siria confinada, y así en espiral auto-propulsada (sirve de pequeño anticipo a lo que el neo-mesianismo trama para Europa).

En suma, “occidente” fue afanándose en cocer un caldo de cultivo con un ingrediente de demanda latente a flor de piel. Así, a “occidente” le ha bastado con interrumpir de golpe su apoyo dinerario, infraestructural, de Capital humano y de “voluntarios” a los campos de la zona, para que los Gobiernos locales se hayan decantado por levantar barreras y abrir verjas, desencadenando el abrumador fenómeno aparente. Contra la naivitée que transpiran los miles de análisis “alternativos” que en estos días pueden leerse y que ponen el acento en una presunta “ida de manos occidental” respecto de su propia actuación en Siria (haciéndose eco de la premisa weberiana de “consecuencias no previstas” o de las premisas de la crítica a la Acción Racional), esto que se presume “caos” resulta ser de lo más ordenado, centralizado y atado.

En conclusión

Ciudadanos “occidentales”: no pueden dejarse ustedes engañar tan fácilmente. Los sirios les agradecemos, con el corazón en la mano, su solidaridad con nuestro pueblo. Pero, a su vez, la solidaridad debe armarse de reflexividad si desea evitar transformarse en energía funcional al seno del torrente artífice de nuestra tragedia. Estos artífices no son otros que las élites supremacistas radicadas en “occidente”, sus venales gobernantes de aquende y allende el Atlántico y sus terminales propagandísticas social-imperialistas más o menos grupusculares. Todos estos actores han sido los fundadores y los portadores de las fuerzas para la “des-sirización” demográfica, político-administrativa, regional-organizativa, productiva e infraestructural de la República Árabe Siria. La mayoría continúan cabezones secundando aquel falso “bando bélico” de su propia creación; unos (los más oficiales) en nombre de la “democracia” y otros (los social-imperialistas o bien los más cretinos) en nombre de la “revolución”. Encomiando al hospedaje abstracto de lo que cínicamente denominan “las víctimas del conflicto sirio”, los des-sirizantes no hacen otra cosa que proseguir con esa línea lúcida de desertización humana.

Un desplazado sirio les respondería lo que ya hizo el otro día, con palabras entrecortadas por el llanto, ante las cámaras en directo de la BBC, que no pudieron reaccionar a tiempo: “En Siria, antes de todo esto, vivíamos bien; mejor de lo que podamos llegar a vivir en Alemania. Vivíamos juntos, con trabajo para todos…”. Su esposa, una siria sunní ataviada con hiyab, se abrazaba a él mientras sus hijos escuchaban.

Mis hermanos sirios no huyen de su país “en guerra civil”. Huyen de aquello en que el exterior ha transformado a nuestro país. No pocas redes “solidarias” y portavoces políticos desbordan generosidad porque en el fondo están entusiasmados con la perspectiva del éxodo. O bien, como a los consistorios de varias capitales españolas, se les paga para escenificar la opereta raída que, un acto más, toma por trama el binomio dialógico del “campo civilizado” que, civilizado él, por consiguiente disfruta de la paz y tiende la mano hacia “el campo incivilizado”, preso de su propia incivilidad guerrera. Al mundo al revés, los sirios sabremos responderle con las sencillas palabras de nuestro compatriota filmado por la BBC.

 * Vicedirector de Diario Unidad,  articulista semanal del diario venezolano LA RAZÓN.