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samedi, 12 décembre 2015

Les absentionnistes, second parti de France

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Les absentionnistes, second parti de France

Une victoire de l'anti-système

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
Avant le premier tour des régionales, Manuel Valls avait insisté pour que les Français se rendent massivement aux urnes afin de manifester leur attachement à la démocratie, aux valeurs républicaines et leur volonté de combattre le terrorisme et la barbarie. Or, outre la victoire au premier tout du Front National que l'on a commenté ici, force est de constater qu'il y eut une autre « victoire », un autre parti gagnant le soir du 6 décembre et ce fut le parti de l'abstention.

Plus de la moitié des inscrits (50,09 % très exactement) ont boudé le chemin de l’isoloir. Ils ont pratiqué l’urne buissonnière. On l'a peu commenté cette semaine mais un Français sur deux inscrit sur les listes électorales, en âge de voter et jouissant de ses droits civiques ne s'est pas déplacé pour voter dimanche dernier alors que la France vient de vivre des événements terribles et que selon les propos même du chef d'Etat nous sommes en « état de guerre ».
 
Les abstentionnistes forment plus que jamais une « force » politique et constituent ce que nous appelons ici le second parti de France. Ils représentent à eux-seuls plus de 22 millions de Français. Il faut ajouter à ce chiffre de l’abstention celui des bulletins blancs et nuls qui ont été particulièrement nombreux cette fois-ci : près d’un million, soit 4 % des votants et 2 % des inscrits. C’est dire le degré d’insatisfaction et de mécontentement d’une grande partie du peuple français. C'est souligner le degré de contestation latente qui agite le pays.
 
Aux abstentionnistes, il faudrait aussi ajouter que parmi les électeurs qui ont voté pour les listes en présence (car les bulletins blancs ne sont toujours pas considérés comme des suffrages exprimés), un tiers d’entre eux ont choisi des mouvements considérés comme non gouvernementaux et qui en tout cas n’ont jamais exercé de responsabilités au niveau national. C’est bien sûr le cas de Lutte ouvrière qui réunit 1,5 % des voix mais c’est surtout le cas des mouvements situés, officiellement au moins, à droite des Républicains. Nous pensons à Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan qui obtient un assez bon résultat (près de 4 %) relativement uniforme sur tout le territoire national, même si c’est logiquement son chef de file qui réalise le meilleur score en Ile-de-France (6,57 %). Sa défense des automobilistes, son combat contre les radars automatiques lui ont manifestement permis d’obtenir un matelas de voix non négligeable. Dupont-Aignan a refusé toute fusion de ses listes et n’a pas donné de consignes de vote pour le second tour. Il ne roule que pour lui. De même, bien que plus modestes, les résultats de l’Union populaire républicaine (UPR) de  François Asselineau, qui avait présenté partout des listes en métropole, Corse exceptée, ne sont pas non plus ridicules. Son combat sans concession contre l’Union européenne et pour la souveraineté de la France lui a permis d’engranger près de 1 % des voix.  Il faut donc compter toutes ses voix et les additionner à celles du Front National pour obtenir une victoire éclatante ce 6 décembre de l'antisystème.

A l'heure qu'il est, personne ne peut pronostiquer le résultat de dimanche soir tant la charge contre le FN est disproportionnée.  Ce qui est certain, c'est qu'elle ne conforte pas le système en place. Elle l'enterre. Beaucoup comprennent qu'il faut prévenir la catastrophe dans laquelle se dirige le pays en procédant à un changement radical de la politique conduite. Or, si cela ne passe pas par une alternance démocratique ou si les résultats de l'expression démocratique populaire sont refusés, niés, comment s'exprimera alors ou faire exprimer cette révolte radicale contre le système ? Forcément par la rébellion populaire, la dissidence ou en tout cas une désobéissance civile qui gangrènera le système de l'intérieur au point de pas en permettre la survie. Peut-être croyons-nous plus à cette ultime solution, en fait à une sorte d'implosion du régime de l'UMPS de l'intérieur parce qu'une telle implosion se greffe actuellement aussi sur une crise générationnelle.
 
Cartogramme_abstention_régionales_2015_tour_1_par_canton.pngDimanche dernier, la classe politique française a pris l'une des plus grandes claques de son histoire. Il n'y a plus d'autre opposition politique que celle du Front National mais demeure donc aussi ce second parti de France, le parti de l'abstention. Le réveil des Français est tardif mais il est aussi puissamment révélateur des mensonges par omission dont les opinions ont été abreuvées ces vingt dernières années. Mensonges et escamotages qui en disent long sur la duplicité de la dualité droite/gauche. Cette dualité vient de voler en éclats. Elle ne trompera son monde.
 
Certes, si dimanche le Front national n’emporte aucune région, la machine UMPS aura bien fonctionné mais ce sera aussi la preuve que la démocratie est un leurre. Le système électoral fonctionne, non pour représenter les aspirations des électeurs mais pour confisquer la parole, par tous les moyens au profit de la secte au pouvoir. Le régime républicain, nous devrions le savoir depuis Maurras, n’est pas une démocratie. C’est une oligarchie. Les élections ont été pensées et organisées pour ça (ce n’est pas pour rien qu’il y a deux tours et qu'il y eut cette année un nouveau charcutage de la carte électorale par les nouvelles régions).
 
In fine, l’abstention dimanche n'a pas progressé mais elle reste constante. A elle seule, elle reflète le malaise social et compte dans ses rangs tous ceux et toutes celles qui désormais sont conscients que dans un pays où « l’explosion civile » éclatera quoi qu’il advienne, le changement ne viendra pas des urnes, surtout pas après 70 ans de mensonges et d’impostures. Il faut donc compter en une rupture plus radicale pour espérer prendre le pouvoir ! 

jeudi, 03 décembre 2015

Sarrazin und der Glaube an den Staat

Sarrazin und der Glaube an den Staat

von Felix Menzel

Ex: http://www.blauenarzisse.de

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Am Montagabend sprachen Thilo Sarrazin und der Politikprofessor Werner Patzelt in Dresden vor 500 begeisterten Zuhörern. Es ging um die Krise des Staates.

Es war schon immer ein Erlebnis, wenn Thilo Sarrazin in Dresden referierte. Zu seiner Buchvorstellung zu Deutschland schafft sich ab kamen 2.500 Bürger. Dem ehemaligen Vorstandsmitglied der Bundesbank gelang es schon damals, die Menschen mit seinen Hochrechnungen zum demographischen Niedergang der Deutschen aufzurütteln. Nun dürfte es aufgrund des Asyl-​Ansturms auf Europa noch schlimmer kommen, als von ihm vor fünf Jahren prognostiziert.

Handelt Merkel bewußt gegen die Interessen der Deutschen?

Man merkt Sarrazin nun eine gewisse Fassungslosigkeit über die Politik der Bundeskanzlerin Angela Merkel an. Er betont, daß er „keine Logik“ im Handeln der Kanzlerin erkennen könne. Verwaltungstechnisch schaffe es Deutschland, mehrere Millionen Asylbewerber zu registrieren, ihnen ein Dach über dem Kopf zu organisieren und sie zu ernähren. Aber wo ist das Ziel eines solch unsinnigen Kraftaktes, fragt sich Sarrazin genauso wie sicherlich fast alle der anwesenden Zuhörer. Folgerichtig stellt er dem Publikum die Frage: „Weiß Merkel es nicht besser oder handelt sie bewußt gegen die Interessen der Deutschen?“ Das ist es, was die Dresdner Bürger bewegt. Sowohl Sarrazin als auch Patzelt erhalten an diesem Abend reichlich Beifall, der wohl die Erleichterung der Zuhörer zum Ausdruck bringen soll, daß es wenigstens noch einige wenige kluge Beobachter des politischen Geschehens gibt, die den Durchblick haben und den Mut zum freien Sprechen aufbringen.

Das offizielle Thema dieser Diskussionsveranstaltung lautete „Meinungsfreiheit“. Sarrazin sprach jedoch hauptsächlich über die Asylkrise. Patzelt dagegen hielt einen äußerst wortgewandten Vortrag über die „Politische Korrektheit“. Seiner Meinung nach ist es richtig, auf korrektes Auftreten und Reden zu achten. Dies sei eine zivilisatorische Errungenschaft und diene gerade dem Erhalt von Kultur und Demokratie. In der Bundesrepublik Deutschland hätten wir allerdings einen Punkt erreicht, an dem die „Haltung der Kritik nicht mehr möglich“ sei, weil der richtige Grundansatz der Politischen Korrektheit nicht redlich gemeint sei, sondern taktisch mißbraucht werde.

Sittenlosigkeit oder Tyrannei?

Zunächst gehe es den Gutmenschen darum, politisch Andersdenkenden die Begriffe wegzunehmen. Schon das Beschreiben von Problemen werde so unmöglich. Die Ausgrenzung hat damit jedoch erst begonnen. Patzelt erklärte Stufe für Stufe, wie die Meinungsfreiheit eingeschränkt werde. Es sei inzwischen so weit gekommen, daß die „Korrekten“ den normalen Bürgern die Fragen schon weggenommen hätten. Beim Thema „Einwanderung“ sei dies besonders auffällig. Und wenn dann doch aufgrund massiver Probleme in der Wirklichkeit nicht länger um den heißen Brei herumgeredet werden könne, würden die Einwände und Ängste mit einer arroganten, angeblichen Sachkompetenz wegerklärt. In solchen Fällen werden dann also (pseudo-)wissenschaftliche Studien angeführt, die belegen sollen, daß Zuwanderung enorme ökonomische Gewinne für die Volkswirtschaft bringe oder Ausländer ja gar nicht krimineller als Deutsche seien, obwohl ein Blick in die Polizeiliche Kriminalstatistik genügt, um das Gegenteil zu beweisen.

Der nächste Schritt zur Verhinderung von Kritik sei es dann, den Gegnern Etiketten anzuheften und ihnen damit schwere Glaubwürdigkeitsverluste zu bescheren. „Rechtspopulist“ und „Rassist“ seien derzeit besonders beliebt zur Markierung der „Bösen“, mit denen niemand sprechen dürfe. Die finale Stufe sei es schließlich, wenn von einem „Extremismus der Mitte“ gefaselt werde. Für diese Strategie der Ausgrenzung Beispiele zu finden, gelang Patzelt mühelos, sprachen doch sogar die ranghöchsten Vertreter der Bundesrepublik von einem „Helldeutschland“, das gegen ein „Dunkeldeutschland“ zu verteidigen sei. Dem Dresdner Politikprofessor ist das Thema der Meinungsfreiheit und Politischen Korrektheit so wichtig, weil es hier um die Frage gehe, ob wir „Sittenlosigkeit oder Tyrannei“ zulassen. Beides sei strikt abzulehnen.

Sarrazin: „Ich habe an den Staat geglaubt.“

Obwohl an diesem Abend aufgrund der Länge der Vorträge nur wenig Zeit zur gemeinsamen Diskussion blieb, war diese dennoch äußerst aufschlußreich, da sich Sarrazin und Patzelt nun endlich zur Frage der deutschen Rechtsbrüche durch die Bundesregierung äußerten. Sarrazin hatte hier seinen stärksten Moment, als er beschrieb, wie er früher immer an den Staat glaubte und nun erleben müsse, wie das Recht inzwischen ähnlich „wie in absoluten Monarchien und Diktaturen“ genutzt werde. Merkel und ihre Regierung hätten die „freie Interpretation des Staatsrechts“ auf die Spitze getrieben.

Patzelt stimmte zu: Das Recht könne entweder als „Schranke“ fungieren oder eben als „Taxi“, wenn es nur noch darum gehe, mit ihm an ein bestimmtes Ziel zu kommen. Dann hätten wir es jedoch mit „Willkür oder Ignorieren“ zu tun. Es sei beunruhigend, wie die Staatsführung ständig in den Notmodus umschalte und meine, in ihm Alleingänge begehen zu können, die sowohl der Demokratie als auch der Gewaltenteilung widersprechen. Der Staat sei so in eine Vertrauenskrise geschlittert, die durch die überzogene Politische Korrektheit noch weiter verschärft werde. Denn, so betonte Patzelt: „Wenn der Streit blockiert oder vergiftet wird, ist der Demokratie das Lebenselexier entzogen.“

Bereits unsere Kinder könnten in die Minderheit geraten

Wohin das führt, kann niemand mit Sicherheit sagen, aber einige Prognosen von Sarrazin und Patzelt hören sich sehr plausibel an: In seiner typisch technokratischen Herangehensweise erklärte Sarrazin noch einmal, daß sich die Sozialleistungen für Einheimische verschlechtern müssen, wenn der Staat dermaßen viel Geld für Asyl-​Zuwanderung und Versuche der Integration ausgebe. Viel dramatischer sei jedoch, wie schnell die Mehrheitsverhältnisse kippen könnten. Während er in Deutschland schafft sich ab noch annahm, dies könne frühestens Ende des 21. Jahrhunderts geschehen, haben die Ereignisse dieses Jahres und das, was in den nächsten noch droht, zu einer rapiden Beschleunigung des Bevölkerungsaustauschs geführt. Im Klartext heißt dies also, daß bereits unsere Kinder in die Minderheit geraten werden, wenn sich nicht schnell etwas ändert.

Patzelt ergänzte, Solidarität setze eine Unterscheidung zwischen einem „Wir“ und den „Anderen“ voraus. Dies ergebe sich aus den grundlegenden Erkenntnissen der Soziobiologie. Die Anderen müßten dabei keine Feinde sein, aber sie sind eben nicht „wir“. Wer diese Grenze aufhebe, zerstöre nun jede Solidarität. Aus dem Publikum kam die Frage, ob dies nicht langfristig zum „Bürgerkrieg“ führen könne. Sarrazin antwortete, noch sei es zu früh, darüber zu spekulieren, aber ausschließen könne er ein solches Szenario nicht.

Dieser Beitrag erschien auch auf Ein​wan​derungskri​tik​.de!

mercredi, 02 décembre 2015

Merry Hermanus: Critique du PS bruxellois

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Lettre ouverte au Président du PS et aux Membres de la Fédération Bruxelloise

« Le courage de changer ce qu’il est possible de changer, la force de supporter ce qu’il est impossible de changer et surtout l’intelligence pour discerner l’un  de l’autre. »
Saint François d’Assise.

Je t’écris cette lettre, tu la liras peut-être si tu en as le temps.
Mince alors ! En traçant ces lignes, je me rends compte que je commence mon courrier comme débute la chanson « le déserteur » de Boris Vian.  Pourtant, crois-moi, je n’ai nullement envie de déserter notre vieille maison commune le PS, même si aujourd’hui elle m’apparaît ressembler au  «  grand corps à la renverse » dont parlait Sartre.  Mais Sartre s’étant trompé sur tout, l’espoir nous est donc permis…ouf !  J’ai d’autant moins envie de fuir notre Parti que je t’adresse une série de propositions qui, je pense, pourraient peut-être nous permettre de retrouver nos racines.

Permets-moi d’insister, ce qui va suivre ne concerne que le PS bruxellois, je ne connais pas assez la situation en Wallonie pour me prononcer à son sujet.  Je ne peux cependant m’empêcher d’évoquer la situation de la social-démocratie en Europe, car selon une formule classique en politique belge « tout est dans tout et inversement. »

Cher Elio, le dossier publié récemment par « le Vif » provoque de nombreuses interrogations, des doutes, des remous, décille les yeux.  Pourtant, il ne fait que la synthèse de ce que j’observe depuis longtemps.  Nombreux sont ceux que je rencontre qui estiment que l’article,  pourtant déjà très interpellant, est bien en dessous de la réalité.  Tous me disent leur malaise devant l’évolution de la fédération à la fois quant au mode de fonctionnement interne, plus particulièrement, quant à son évolution idéologique au niveau de la défense des valeurs constituant la colonne vertébrale du Parti et, de façon symptomatique la laïcité.

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Merry Hermanus

CE QUE L’ON N’A PAS VOULU VOIR !

Démographie et  Géographie sont des éléments évidents, déterminants, simples à observer, s’imposant de facto à tout décideur politique ou économique, pourtant nombreux sont ceux à Bruxelles qui ne prennent conscience « des terrifiants pépins de la réalité » qu’avec un étonnant retard.  Pourtant, si une chose est bien faite en région bruxelloise, ce sont les statistiques.  Certains, depuis longtemps croisent les données fournies par Actiris, la région, le ministère de l’intérieur, la Santé etc.  Ce qui se produit depuis dix ans à Bruxelles est une véritable explosion démographique, laquelle se poursuit encore aujourd’hui.  Les conséquences sont multiples, souvent catastrophiques vu l’absence de perspectives et de prévisions.  Or, beaucoup de ces désagréments étaient évitables.  Mais force est de constater que malgré notre présence quasi permanente à la tête de la région depuis 1988, rien n’a été entrepris, rien n’a été anticipé !  Il est inutile d’accabler les individus mais il faut rappeler que Picqué, disposant d’un charisme exceptionnel et d’une présence au pouvoir d’une durée tout aussi exceptionnelle, n’a rigoureusement rien fait, se contentant de commander une multitude de plans aussi divers que variés…et coûteux !  Rudi ss, en six mois de présence, malgré un environnement insidieusement hostile à la tête de l’exécutif, sans tambours ni trompettes a été plus efficace que Picqué en vingt ans.

POURQUOI CETTE NON GESTION ?

Indépendamment de facteurs personnels liés à la personne du ou des ministres présidents qui se sont succédé, se contentant de durer plutôt que de gouverner et prévoir, la vraie question est de savoir si la région de Bruxelles est institutionnellement gouvernable.

L’invraisemblable usine à gaz mise au point par Dehaene et Moureaux ne pouvait fonctionner que sur base d’une loyauté régionale réciproque entre Néerlandophones et Francophones.  Or, les ministres flamands ont dès le début été très clairs, leur loyauté était d’abord et avant tout flamande.  Certains de ces ministres ont été d’une particulière franchise en ce domaine, franchise assez rare en politique pour être soulignée.  A de très nombreuses reprises, Brigitte Grouwels, ministre CVP a lourdement insisté pour souligner son lien indéfectible à la Flandre et le fait que Bruxelles n’avait qu’à se soumettre !  Que dire alors de son attitude en conseil des ministres.  D’autres, plus hypocrites, ont eu la même attitude.  Comment dans ces conditions tenter la moindre gouvernance avec un exécutif composé de huit ministres, dont trois Néerlandophones dont chacun peut bloquer en totalité le fonctionnement d’une  tuyauterie crachoteuse. Le gouvernement est donc constamment coincé entre des exigences ou des blocages flamands et les élucubrations stupides de l’un ou l’autre ministre comme Smet n’hésitant pas à forcer la décision pour obtenir l’érection d’une piscine sur le canal, mobilisant ainsi vingt-cinq millions d’euros ! On y échappera de justesse.  Une analyse fine des ordres du jour du gouvernement suffirait à démontrer la triste vacuité de son fonctionnement.

A cela s’ajoutent les aléas du mille-feuilles institutionnel bruxellois.  La région compte un peu plus d’un million cent cinquante mille habitants, elle se découpe en dix-neuf communes, dix-neuf CPAS, plusieurs dizaines de sociétés de logement sociaux, un parlement de quatre-vingt-neuf députés ( sur l’élection desquels je reviendrai ) une VGC, une COCOM, une COCOF, une multitude d’O.I.P économiques ou sociaux… et j’en oublie.  La région pourrait gagner pas mal d’argent en faisant breveter son puzzle institutionnel, en le commercialisant comme ce fut le cas du Monopoly en 1930 ; certain qu’il y aurait là une niche à exploiter !  Tout observateur objectif ne peut que conclure que l’usine à gaz est bonne pour la casse, plus rien ne fonctionne correctement, tout le monde le sait, tout le monde le constate…mais nombreux sont ceux qui en vivent.  L’exemple du cadre linguistique de la région est emblématique, cassé pas moins de trois fois en suivant par le Conseil d’Etat, il fut chaque fois représenté quasi tel quel par le gouvernement bruxellois dans la mesure où les Flamands exigent une part de 29,77% des emplois alors que cela ne correspondait nullement aux comptages des dossiers effectués en vertu de la loi !  Comment dans ces conditions exiger le dynamisme de la fonction publique régionale.  Mais voilà, la petite classe politique bruxelloise vit… et fort bien, de ce fouillis d’institutions disparates mais  juteuses.  Comment demander à cette foule d’élus de toutes sortes, communaux, sociaux, régionaux, mandataires de généreux OIP de se faire hara-kiri ?  Impensable !  Mais en attendant…

LA PAUPÉRISATION.

Il y a un étonnant parallèle à faire entre le bourgeonnement, l’incroyable foisonnement institutionnel de Bruxelles et l’évolution des revenus dans la région.  Les courbes sont parfaitement inverses, plus les institutions régionales se multiplient, se diversifient, plus la courbe des revenus des habitants de la région s’effondre !  La part bruxelloise dans le PIB national s’est effondrée.  L’analyse des statistiques, quel que soit le domaine, démontre une paupérisation qui se lit à l’œil nu dans les différents quartiers de la région.  Les Bruxellois sont de plus en plus pauvres, les problèmes sociaux s’accumulent, s’aggravant année après année, se multipliant sans cesse.  Depuis la fin des années septante, la classe moyenne payant l’impôt a voté avec ses pieds, quittant la région.  Elle a été remplacée par une population d’infra-salariés, d’assistés sociaux à l’avenir professionnel de plus en plus problématique.  On objecte toujours à cela le taux de création d’emploi, le plus élevé du pays… ce qui est exact.  Mais les Bruxellois n’en bénéficient pas !  Il y a près de sept cent cinquante mille emplois à Bruxelles, plus de deux cent mille sont occupés par des Flamands et plus de cent cinquante mille par des Wallons.  Ces navetteurs génèrent des coûts considérables pour la région… mais payent leurs impôts dans la commune de leur domicile.  Si on recourt à une analyse plus fine, il apparaît que les cadres supérieurs sont majoritairement des navetteurs.  Pour nettoyer les bureaux, il reste des Bruxellois !

Les derniers chiffres du baromètre social bruxellois synthétisent parfaitement ces questions.  On y découvre que près d’un tiers des Bruxellois vit sous le seuil de  pauvreté, soit avec moins de 1085 euros par mois.  La moyenne belge se situe entre 14 et 16 %.  Donc à Bruxelles, c’est près de trois fois plus de gens qui se trouvent sous ce seuil fatidique. Or, ces statistiques prennent en compte : les revenus, le travail, l’instruction, la santé, le logement et la participation sociale.  Si le PIB à Bruxelles est de 61.899 euros pour 26.183 en Wallonie et 35.922 en Flandre, ce n’est que parce que 50 % de emplois sont occupés par des navetteurs.  Enfin, et cela n’étonnera personne, 23,50 % des Bruxellois perçoivent une allocation ou un revenu de remplacement ; ce chiffre est en progression de 1,6 % par rapport à 2013.  Le pire est que cette chute vertigineuse des revenus bruxellois se poursuit sans discontinuer depuis les années septante.  Jamais on n’a pu observer le moindre redressement.  Une véritable descente aux enfers…Mais qui n’émeut personne.  Les exécutifs se succèdent, les ministres se suivent tout sourire, les programmes électoraux s’effeuillent, les promesses se multiplient… s’envolent… mais la seule courbe de croissance est celle de la misère !  Une question doit se poser, cette région telle qu’elle est institutionnellement constituée est-elle gouvernable ?  Est-elle viable ?  La réponse, évidente pour tous, est clairement non !

Cette situation n’a pas seulement un impact social, elle y a aussi d’importantes conséquences urbanistiques.  La région est structurée, façonnée, dessinée, et cela se comprend, pour faire face à cette arrivée journalière de ce flot de Flamands et de Wallons ; charge considérable pour Bruxelles, sans commune mesure avec les contreparties chichement concédées à la région par le fédéral qui plus est, les oriente souvent sans tenir compte des intérêts bruxellois. Il n’est pas rare que des mandataires bruxellois s’entendent dire par des auteurs de projet désignés souverainement par le pouvoir fédéral : « il faut que vous bruxellois commenciez à vous adapter ! »  Ah ! bon s’adapter mais à quoi !  Oserai-je le penser…à une administration d’occupation !

Posons-nous la question de savoir pourquoi il n’y a pas à Bruxelles de péage comme à Londres ou à Stockholm ?  Ce sont de splendides réussites.  La région de Bruxelles est le cas typique  où cela devrait être appliqué !  Eh bien non !  Cela déplaît.  Pardi, on l’aurait juré.  Ni les Flamands, ni les Wallons n’en veulent !

Comment ne pas évoquer certains aménagements aberrants.  Mais dans la mesure où le pouvoir à Bruxelles est parcellisé, il n’y a pas de dialogue, le rapport de force étant toujours défavorable aux bruxellois.

Quand la ville de Bruxelles décide de faire un piétonnier, l’impact sur toute la région est évident… mais dans les autres communes pourtant largement influencées par cette décision, on fait autre chose, on regarde ailleurs ! Le bourgmestre de Bruxelles n’a pas de véritables interlocuteurs.

Les chiffres du chômage, même flattés, ne laissent aucun doute, non seulement sur la paupérisation mais, et c’est beaucoup plus grave, sur sa perpétuation, sa constante augmentation.  Le taux de chômage est le plus élevé à Bruxelles, pour ce qui concerne le chômage des jeunes il atteint l’effroyable record de 30 %, 40 s’il faut croire les chiffres du VOKA.  Ne soyons pas dupes, les baisses dont il est question récemment sont le fruit des dernière mesures gouvernementales, sur lesquelles je n’ai pas le cœur de m’appesantir… il «  saignerait ! »  Je n’évoque pas le chômage des femmes dans ces mêmes quartiers, il dépasse les 45 %.

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On le sait, en démocratie il y a deux légitimités.  D’abord celle des urnes, le suffrage universel.  A Bruxelles, ces principes fondamentaux sont clairement violés, le nombre de voix pour élire un Néerlandophone est nettement inférieur à celui nécessaire pour élire un Francophone. Résultat, parmi les élus flamands certains le sont avec quelques centaines, voire quelques dizaines  de voix… et deviennent ministres alors qu’ils ne sont les élus que d’un nombre infime d’électeurs de la région.  Peut-on encore parler de légitimité ?  Les élus flamands au parlement bruxellois ont moins de légitimité démocratique que le gagnant d’un concours de la télé-réalité.  Mais il est un autre critère de légitimité, celui-ci beaucoup plus subtil, c’est celui de la réussite dans l’action.  Or, on l’a vu, la région est sinistrée au plan social, la courbe est descendante depuis les années septante, le tissus urbain se dégrade sans discontinuer, la mobilité est chaotique, l’engorgement est généralisé et fait rire l’Europe, la paupérisation galopante, l’enseignement sinistré, l’insécurité croissante etc.  De cette légitimité là aucun politique bruxellois ayant siégé dans l’exécutif ne peut se prévaloir.  Peut-on en vouloir aux citoyens qui se désintéressent, se détournent de la vie politique, rejoignent la horde grandissante clamant le « tous pourris, tous incapables. »
Ne serait-ce l’étonnante médiocrité parfois jusqu’au pathologique des rares représentants de l’extrême droite, le triomphe serait lui assuré.  Un journaliste de « Libération » a, il y a quelques temps osé faire publiquement ces constatations … quels cris, quel scandale… c’était pourtant la triste vérité.

Bien sûr on dessine sur le sol des voiries, des pistes cyclables, les communes élaborent des plans de circulation aberrants, les bobos seront comblés, il y a les stupides journées sans voiture.  L’idéal de certains n’est-il pas de faire de Bruxelles une réserve d’indiens, d’indiens pauvres, assistés socialement, ficelés électoralement, habillés de lin écru, mangeant des légumes bio, déféquant dans des toilettes sèches, se déplaçant à vélo, n’utilisant pas de GSM, végétaliens et surtout ne se reproduisant pas… on viendra les voir en car comme les Flamands le font déjà qui visitent avec un guide, prudence quand même, le quartier maritime de Molenbeek ou Matonge !  « Pensez donc, beste vrienden, à une heure de Gand, à quarante-cinq minutes d’Anvers, l’exotisme, le pittoresque chaleureux, bruyant de l’Afrique à Matonge ; le frisson de l’inquiétante Casbah à Molenbeek, l’étrangeté des femmes voilées, les hommes barbus en djellaba…comme là-bas dis…, tout un monde. N’oubliez pas de bien vous laver les mains en rentrant à Gand ou à Anvers…dans ces coins de Bruxelles, on ne sait pas ce qu’on peut y rencontrer ! Ebola, malaria, maladies tropicales, djihadistes »   Ah ! Un détail, oh ! une toute petite chose,  ils vivront de quoi ces « indiens » Bruxellois… oui au fait, de quoi vivront-ils ?  A moins que les visiteurs les plus audacieux ne leur lancent , « à ces sujets de zoo humain, » quelques trognons de maïs…quelques chèques repas…les voir manger pourrait être drôle non !

ET LE PS !

Le malaise est perceptible partout.  D’abord il y a le doute,  peut-être le mensonge lourd, irrémissible ; chacun sait que le leadership est assumé par quelqu’un qu’on accuse, à tort ou à raison, de ne pas réellement habiter à Bruxelles, qui donc ne respecterait pas un aspect essentiel de la vie politique, à savoir, subir ce que vivent ceux qu’on est sensé représenter, défendre.  Ce doute a déjà été lourd de conséquence, il le sera encore demain !  La relation avec le citoyen en est dès l’abord viciée.  Il s’agit là d’une faute impardonnable, inconcevable.  Elle n’est possible que parce que les militants, force d’impulsion, de proposition mais aussi de contrôle, n’existent plus.

Pendant des décennies, les listes électorales étaient établies sur base de pools.  C’était connu de tous, les tricheries ne manquaient pas, les uns bourraient les urnes, les autres modifiaient les scores.  Néanmoins, les formes étaient respectées, la démocratie restait un objectif…parfois lointain, j’en conviens !  On ne pouvait pas tout se permettre !  Ensuite vinrent les comités des sages puis s’abattit l’obscurité totale, le rideau de plomb ; une étonnante alchimie préside maintenant à l’élaboration des listes d’élus ; il n’est plus question de comité des sages mais d’un comité secret, c’est là qu’on agite le shaker d’où sortira le breuvage qui sera servi aux électeurs.  Les résultats sont connus d’avance, la bouillabaisse comprenant une dose massive de Belges issus de l’immigration, logique vu la démographie de la population et de filles ou de fils de…ainsi naît sur les navrants décombres d’une idéologie une nouvelle aristocratie, dont les fiefs sont constitués d’une masse d’électeurs d’origine étrangère, un cheptel sur lequel on règne sans vergogne. Moderne féodalité… totale rupture avec une idéologie à l’allure d’astre mort !  La presse avait relevé lors des dernières élections cette présence massive des fils et filles de, mais les journalistes ne les avaient pas tous repérés, certains liens de parenté étant plus discrets ou mieux dissimulés, dans certains cas le nom de la mère était connu mais pas celui du père, de plus il fallait en outre tenir compte des compagnons, compagnes, nièces ou neveux.  Qui osera encore dire qu’à Bruxelles le PS n’aime pas la famille, étonnant que la présidente fédérale n’ait pas été invitée au dernier synode de Rome consacré à l’avenir des familles, cette parole experte a manqué !  Il faut être de bon compte, les dynasties politiques ont toujours existé, y compris au PS, il suffit d’établir les liens entre les familles Spaak et Janson.  C’est par son caractère massif que le phénomène à Bruxelles est devenu remarquable et grignote le fonctionnement à long terme du parti qui, de fait, devient ce que l’on connaît bien en Afrique, une addition de clans.  Amusante, révélatrice d’ailleurs cette importation des mœurs politiques subsahariennes.  Les conséquences sont multiples, à commencer par le fait que des candidats potentiels de grande qualité, n’étant ni d’origine maghrébine, n’ayant aucun lien de parenté avec l’un ou l’autre des leaders de la fédération, estiment qu’ils n’ont pas la moindre chance d’être à une place où ils auraient une petite chance d’être élus !  Ceux-là partent, disparaissent ; ils planquent comme hauts fonctionnaires mais ils manquent cruellement à notre action politique.  Anne Sylvie Mouzon, excellente parlementaire avait l’habitude de dire que sur l’ensemble du groupe socialiste seuls quatre ou cinq individualités étaient actives !  Les autres, bof…

J’évoquais une nouvelle aristocratie, en ce sens l’interview de Catherine Moureaux dans « Le vif » est emblématique tant ses réponses sont d’une stupéfiante naïveté, à les lire on éprouve un sentiment de compassion pour cette jeune femme s’exprimant avec tous les tics de langage communs à la haute bourgeoisie, nimbée de l’autorité naturelle de ceux qui parlent sans jamais être contredits, nés pour être obéis, nés pour gouverner le destin de la plèbe.  Pour tenter d’exister politiquement, elle feint dans l’article de croire que les cinq mille et quelques voix obtenues lors des dernières élections, l’ont été grâce à son seul mérite…la pauvre, le réveil pourrait être dur ! Très dur !  Quinze jours plus tard, « Le Vif » nous apprend que le fils Uyttendael « prend le bus », il y côtoie le peuple…de l’héroïsme quoi !  Est-ce vraiment là « la gôche ! »  A lire ces interviews une profonde tristesse m’envahit tant ces deux jeunes gens m’apparaissent déjà oublieux du bonheur d’être eux-mêmes.

Autre conséquence, le nombre d’affiliés a fondu comme neige au soleil.  Les chiffres sont secrets…un comble dans un parti de gauche, certains permanents retraités parlent et évoquent les vingt-cinq mille  membres de 1974 et le fait qu’ils seraient moins de trois mille cinq-cents en 2015.  Les militants ont disparu, évaporés.  Il faut dire que le fonctionnement de la fédération fut des plus curieux pendant plus d’une décennie alors que partout l’élection du président fédéral se faisait au suffrage universel, seul à Bruxelles il était élu par le congrès où deux sections sur dix-sept, Anderlecht et Molenbeek, faisaient à elles seules la majorité…dès lors tout était simple, il suffisait de « ménager et… nourrir » Picqué et l’ordre, comme à Varsovie en 1830, pouvaient régner.

Le départ des militants a conduit un grand changement dans les campagnes électorales, plus rien ne fonctionne sur base du bénévolat, tout se paye, tout se rémunère, les collages, les distributions toutes boîtes.  Ce n’est pas anecdotique mais lourdement symbolique.  Logique aussi dans de telles conditions que la rupture soit consommée entre les organisations de l’action commune, plus besoin de syndicat, de mutuelle, d’organisation de jeunesse…tout le monde suit seul son chemin !

STRATÉGIES DYNASTIQUES ET COMMUNAUTARISME, LES DEUX MAMELLES DU PS BRUXELLOIS.

Les militants se sont évanouis mais il reste l’essentiel… des électeurs.  J’y reviendrai. Au niveau du parti la structure est donc devenue la suivante :  une bonne base électorale, des élus majoritairement issus de l’immigration, sans oublier la crème, cerise sur le gâteau, une dose de plus en plus importante de fils, filles, compagnons, compagnes, nièces ou neveux de…  La classe intermédiaire des militants a disparu, elle s’est volatilisée, donc plus de contrôle, plus de contestation, plus de compte à rendre.  Les congrès ne sont qu’une chambre d’enregistrement, garnie de nombreux membres de cabinet à qui le choix n’est pas donné, ils ont l’ordre d’être présents !  Pas de discussion, doigt sur la couture du pantalon, sinon…  Qui pourrait au PS bruxellois impulser une autre politique, remettre en cause les décisions, où est l’opposition ; sans opposition pas de démocratie !  La preuve est faite.PS-Herm4.jpg

Je note d’ailleurs que les instituts de sondages se trompent la plupart du temps en ce qui concerne le PS bruxellois car ils évaluent avec difficulté le poids de l’électorat issu de l’immigration, ils ne le connaissent que très mal, n’ont aucune idée des liens sociologiques, de la fidélité de la masse de nos électeurs d’origine étrangère, d’où une sous-évaluation systématique de nos résultats.  Si un jour cet électorat devait disparaître ou s’étioler, nul doute que le PS se trouverait réduit à des chiffres très semblables à ceux du CDH.  D’où le malaise en matière de laïcité, l’abdication quant à certaines attitudes, ce contact nauséabond avec les mosquées, la veule soumission quant aux exigences visant les femmes, les horaires des piscines, la nourriture etc.  Mais attention, le vote socialiste n’implique pas de la part de cet électorat communautaire une adhésion ou même la simple connaissance de nos valeurs ! On a raté la transmission… tragique dans une famille.  Avec stupeur, les derniers militants ont constaté qu’au PS bruxellois tout en matière de laïcité est négociable.  J’y reviendrai !

Il n’y a donc plus de classe intermédiaire entre l’électorat et les élus ; les forces vives du parti, ses militants, ont disparu, reste une caste d’élus, rejetons dynastiques et la masse de ceux qu’un chercheur de la KUL d’origine maghrébine appelait récemment dans « Le Soir » « le bétail à voix, » qu’il estimait sous-représenté… j’ose supposer que ce chercheur flamand ne songeait pas à Bruxelles !  La disparition des militants conduit à d’étonnantes surprises.  Ainsi voit-on surgir sur les listes électorales de parfaits inconnus, quasi absents de leur section locale, à peine affiliés, et encore pas toujours, (on se rappellera du fasciste turc sur une liste communale du PS, ce cas n’était ni accidentel ni unique ) totalement absents de la vie politique locale, n’ayant aucune présence sur le terrain, mais qui réussissent des scores de rêve et parfois sont élus dépassant une bonne partie des autres candidats sur la liste.  Il suffit pour s’en convaincre de reprendre les listes fédérales ou régionales du PS à Bruxelles, de regarder les scores et de mettre ceux-ci en rapport avec le militantisme dans les sections. Victor Hugo disait : « il y a du champignon dans l’homme politique, il pousse en une nuit. »  Cela n’a jamais été plus vrai qu’à Bruxelles. Dans de nombreux cas, personne au sein de la section locale ne connaît ce recordman ou cette recordwoman.  La raison du succès est simple, ce candidat ou cette candidate a appuyé sur un bouton, un seul… le bouton miracle, le bouton communautaire.  Pas besoin de faire beaucoup d’efforts, il suffit à l’électeur de déchiffrer le patronyme, imparable boussole électorale bruxelloise.  Dans de telles conditions doit-on encore défendre la laïcité ? Peut-on encore imaginer résister aux exigences religieuses d’un autre âge ?

L’essentiel aujourd’hui au PS, ce sont les liens de parenté et les circuits communautaires, le militantisme n’a plus sa place… quant à la réflexion, les idées !   Il n’y a plus que très peu de rapport entre les campagnes électorales faites par les candidats et les valeurs fondatrices du PS. Le tramway, ligne directe vers le mandat implique une filiation dynastique ou un lien communautaire, sans cela pas de mandat, c’est le cul-de-sac.  Les « tuyaux » d’accès au pouvoir ont changé…et comment !  A Bruxelles, les campagnes ne sont plus que communautaires, le programme ne compte que pour la presse et les adversaires, un nombre considérable de candidats s’en fichent complètement.  Alors que pendant des années tu as insisté pour que nous évitions le communautarisme, aujourd’hui, c’est la dominante principale.  Les tracts en arabe, en turc en albanais sont légions, plus personne ne s’en offusque à la fédération bruxelloise.  Les temps ont changé, les militants se sont évanouis, nos valeurs sont chaque jour écornées.  L’un des élus phare de l’une des importantes communautés de la région, occupant des responsabilités politiques majeures, n’hésite plus à dire « toutes les campagnes doivent être communautaires, Laanan et Madrane n’ont rien compris s’ils ne le font pas. »  Au-delà de la question fondamentale de la transmission et de l’adhésion à nos valeurs, se pose indéniablement la question de la sauvegarde des principes de laïcité pour lesquelles nos prédécesseurs ont lutté pendant tant d’années contre l’hégémonie religieuse.  Qu’on n’oublie pas qu’il nous a fallu des dizaines et des dizaines d’années d’âpres combats pour laïciser notre vie publique, échapper à l’oppression cléricale.

Comment dès lors concevoir que dans certaines écoles de la région la totalité de la viande servie soit hallal, le fournisseur répondant lors de l’appel d’offre : «  ainsi il n’y a plus de problème ! »

Comment accepter que certaines piscines communales se soient soumises ( le plus souvent hypocritement ) à l’établissement d’horaires séparés par sexe !

Comment expliquer que la région de Bruxelles soit la seule qui n’ait pas osé bannir l’abattage rituel et laisse se poursuivre ces monstruosités.

Comment admettre que dans une grande commune de la région, l’ouvrier communal qui sert les repas scolaires à chaque cuillerée servie, fasse suivre celle-ci de la formule en arabe : amdulila ( grâce à Dieu ) !

PS-Herm5.pngComment accepter que dans nombres d’établissements scolaires il ne soit plus possible d’enseigner les principes du darwinisme, ni bien sûr d’évoquer le génocide des Juifs ! Les directions ne peuvent réagir, le pouvoir organisateur voulant surtout éviter les remous !

Il y a quinze ans, un enseignant de l’athénée royal de Laeken donnant une interview dans le « Vlan » avait évoqué son incapacité d’enseigner les notions du darwinisme à ses élèves.  Cet article fit beaucoup de bruit, cet enseignant fut traité de raciste quasi de nazi. Or, il disait vrai, de nos jours ce genre d’incidents est courant. Mais l’omerta règne, il y a des choses dont on ne peut pas parler.  Je n’évoque pas ici les étranges réactions de certains professeurs musulmans lors des assassinats de Paris au début de cette année, ni le fait que le cours de religion se dispense systématiquement en arabe alors qu’il devrait l’être en français !  Ni le fait que certaines enseignantes de la religion islamique refusent de serrer la main de leurs collègues masculins rappelant que selon elles, la main recèle cinq zones érogènes !

Comment ainsi accepter sans  réagir l’irruption du moyen-âge dans notre sphère publique !   A Bruxelles, c’est tous les jours, non pas retour vers le futur, mais retour vers le passé et quel passé !  On a l’impression d’entrer dans l’avenir à reculons.

Comment admettre que les élèves musulmans manquent systématiquement les derniers cours de l’année scolaire si les parents ont décidé de partir en vacances, je n’évoque même pas les jours de fêtes religieuses où dans certaines communes les classes sont vides, le cours étant ajourné d’autorité !  Sans réaction des autorités, bien au contraire des consignes sont données aux enseignants de ne pas donner cours, « d’occuper » les trois ou quatre présents.

Pourquoi camoufle-t-on les incidents qui émaillent les récréations au cours desquelles des gosses sont pris à partie lorsqu’ils mangent du jambon ou ne font pas le jeûne du Ramadan !

On pourrait poursuivre cette liste indéfiniment.  Le relativisme culturel, lourdement prôné, accepte aujourd’hui le voile, demain il fera accepter l’excision au nom de la même effarante régression à la fois lâche et ignoble unissant la haine des valeurs issues de 1789 et un sordide cynisme de boutiquier électoral. On le voit, c’est dans le silence, à l’abri d’un discours intimidant que l’on serre le garrot qui cran après cran étrangle la laïcité, installe concession après concession, petits aménagements après petits aménagements, petites lâchetés après petites lâchetés… à haut rendement électoral,  une société où le fait religieux envahit, pollue, domine à nouveau le domaine public.

COMMENT RÉAGIT LE PS BRUXELLOIS.

Aujourd’hui, il est évident qu’il est prisonnier de son électorat dont les gros bataillons, qui osera le nier,  sont issus de l’immigration.  Tout ne fut pas négatif dans cette évolution. Il est remarquable que le PS ait su tisser des liens de confiance avec ces communautés alors que d’autres formations politiques, qui s’en mordent aujourd’hui les doigts, les méprisaient ouvertement.

Impossible dans ce contexte de ne pas évoquer Moureaux et les vingt ans pendant lesquels il a dirigé Molenbeek qu’il a transformé en laboratoire de la porosité du retour du religieux dans notre région.  Ses réactions et son évolution sont emblématiques de l’évolution, de l’attitude du PS dont il fut pendant la même période le président fédéral.

Débarquant à Molenbeek en 1982, il mène la campagne communale sur le thème du « stop à l’immigration. »  De nombreux tracts ont été conservés, étonnantes et encombrantes archives.   Il débat à la même époque sur La RTBF matinale, il y est opposé à Albert Faust, secrétaire général du SETCA de Bruxelles Halle Vilvorde et s’oppose obstinément au vote des étrangers aux élections communales alors qu’Albert Faust lutte avec la FGTB pour l’obtenir.  La RTBF dispose toujours de la cassette, on peut la réécouter… un régal d’anachronisme, une grande leçon sur l’adaptabilité du monde politique aux dures réalités électorales.  En 1986, écrivant dans un journal communal consacré à l’enseignement, il évoque la nécessaire assimilation des citoyens d’origines étrangères.  Au cours de la même période, il évoque plusieurs fois ses regrets que l’on ait reconnu l’Islam en qualité de religion subsidiée.  De nos jours, même le terme « intégration » est devenu un gros mot !  Quelle adaptation ! Certains ne le prononcent que la bouche en cul de poule, se tordant les lèvres ayant hâte de se les désinfecter. N’est-on pas étonné de la timidité avec laquelle le gouvernement bruxellois envisage le parcours d’intégration qui devrait être mis en place.  On l’évoque en catimini, entre deux portes, avec la prudence que l’on met à manipuler de la dynamite.  Il ne s’agit pas ici de fustiger Moureaux, sans doute a-t-il plus d’excuses que beaucoup d’autres, n’ayant jamais eu, de par son milieu, aucune connaissance des milieux les moins favorisés.  On le sait le marxisme lui fut injecté par voie ancillaire !  Pour la première fois de son existence grâce aux émigrés, il découvrait extatique, enfin comblé, à Molenbeek, ceux qu’ils ne connaissaient qu’au travers de ses lectures.  Il allait enfin se sentir utile et renouer avec la grande tradition des ouvroirs des dames patronnesses… aider ses pauvres.  Rendons lui cette justice, il a considérablement rénové sa commune, lourdement investi dans l’urbanisme mais il n’a pas investi dans les cerveaux !  On va le voir, c’est le sien qui s’est adapté, modelé… soumis.  Il s’est appuyé sur les mosquées pour que celles-ci encadrent les jeunes, qu’il n’y ait surtout plus d’émeutes… pas de problème, les grands frères seront généreusement subsidiés… sans le moindre contrôle sur le terrain.  Moureaux pensait du haut de ses origines sociales, de sa prestigieuse fonction académique, de ses multiples charges ministérielles et politiques que les mosquées seraient de fidèles courroies de transmission de sa volonté. Et…patatras, c’est lui qui a été roulé dans la farine par les barbus. Il ne s’est pas rendu compte, prisonnier de son orgueil de classe qu’il devenait « l’idiot utile » des forces les plus obscurantistes, moyenâgeuses, de sa commune.  C’est lui, le professeur émérite de critique historique qui, au fil des ans, est devenu l’inattendu relai des revendications les plus obscurantistes.  Le harki c’était lui, amusant non ! La politique qu’il a mise en œuvre est étonnante par son classicisme.  Ce fut celle du colonialisme qui s’est appuyée sur les chefs coutumiers pour que les indigènes ne s’agitent pas.  C’est une politique strictement maurassienne dans laquelle la religion est avant tout un encadrement social.  Pour tout dire, c’est une politique conservatrice au sens strict du terme, curieuses pratique pour ce marxiste auto proclamé !  En définitive son marxisme mal assimilé n’est-il pas pour paraphraser Jean Cau que «  le gant retourné du christianisme ? »  Ce n’est qu’au fil du temps et du remplacement de la population belge de souche de sa commune par des émigrés qu’il comprit le rôle électoral que cette population allait jouer à Bruxelles.  Il faut lui rendre cette justice d’autant plus qu’il poussera jusqu’au bout le don de sa personne, allant même jusqu’au sacrifice suprême, moderne Abraham, puisque maintenant il « immole » sa fille Catherine, il la livre, innocente enfant, à ce peuple émigré, pauvre, fragilisé, mais exigeant un total don de soi, en ce compris le rejet des valeurs de la laïcité.

Ainsi la fédération s’est de plus en plus appuyée sur les mosquées et donc forcément sur les milieux musulmans les plus rétrogrades.  Cela explique la disparition d’un certain nombre d’élues féminines d’origine maghrébine, ces femmes les premières élues de ce milieu, étaient toutes des femmes libérées des contraintes religieuses, ayant un langage direct, ferme à l’égard du poids du religieux.  Aujourd’hui, elles sont remplacées par des élues beaucoup plus « lisses, soumises »  On sait qu’elles ne causeront aucun problème avec leur communauté ou avec ceux qui s’y arrogent le rôle de représentant desdites communautés.  La seule qui ait résisté c’est Fadila Laanan, précisément parce qu’elle était soutenue à un autre niveau du parti.  Moureaux n’écrivait-il pas à son sujet « cette personne n’a pas été désignée en qualité de ministre par la fédération. »  Quelle est aujourd’hui sa relation avec la nouvelle direction fédérale… On le sait les sourires cachent les poignards !  Quel tort a Fadila ?  Simple, elle est issue de l’immigration, c’est une femme libre, éduquée, fière de sa culture, fière de ses origines, non liée aux groupes religieux et elle défend la laïcité, et, suprême audace s’en réclame… elle fait une place aux femmes là où depuis des décennies les extrémistes islamistes les empêchaient de travailler ! Elle ne plaît pas aux barbus… ça c’est certain !

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L’ENSEIGNEMENT.

S’il est un domaine vital pour l’avenir d’une société, c’est bien l’enseignement.  Or, à quoi a-t-on assisté à Bruxelles ?  Ni plus ni moins à un effondrement total du niveau des écoles de l’enseignement public, il n’aura fallu qu’à peine deux décennies.  L’enfer étant pavé des meilleures intentions, les pouvoirs organisateurs ont dans la plupart des cas voulu forcer la mixité.  C’était nécessaire et utile.  Mais cela se fit sans le moindre discernement, la moindre analyse de fond, le moindre suivi.  Il était absolument nécessaire d’établir une vraie mixité, de lutter contre les discriminations, le racisme, qu’il ne s’agit pas ici de nier. Notre enseignement fut victime d’un égalitarisme forcé alors qu’il aurait été nécessaire de lire Aristote lorsqu’il soulignait « que la véritable justice est de traiter inégalement les choses inégales. »  N’est-il pas démontré par l’histoire que forcer l’égalitarisme conduit toujours au drame !  Le résultat est que dans différentes communes, les classes sont composées pour 80 ou 90 pourcents d’enfants issus de l’immigration. Ceux-ci ne parlent pas français au sein du foyer familial, ils ne regardent que la TV dans leur langue maternelle. Peut-on le leur reprocher ?  Significatives les réponses données par les enfants lorsqu’on les questionne sur leur nationalité, les neuf dixième répondent qu’ils sont Turcs, Albanais, Marocains, Algériens, seule une infime minorité répond qu’ils sont Belges alors même que la majorité l’est ! Imagine-t-on un seul instant les difficultés qu’affrontent au jour le jour les enseignants, leur découragement, leur révolte face à un pouvoir organisateur n’ayant tenu aucun compte des affres quotidiennes de la réalité.  Or, qui sont les premières victimes de cette situation ? Ce sont bien sûr les enfants issus de l’immigration.  Leur progression scolaire ne peut qu’être lente, les chances d’avenir réduites.  Les brillantes réussites d’enfants d’émigrés ayant accompli leur scolarité il y a quinze ou vingt ans deviendront des exceptions car le malheur veut que leurs enfants se retrouveront dans des classes vouées à un grand retard du fait de la ghettoïsation des écoles. Réussir des études, accéder à un emploi de qualité est beaucoup plus difficile aujourd’hui qu’hier.  Les statistiques publiées par « Le Soir » le démontrent sans contestation possible.  Cela aussi, il est interdit de le dire, interdit même de le constater.  Si par malheur vous le faites soit on vous traite de menteur soit vous êtes voués à l’enfer de la faschosphère !

Je le répète, j’insiste les premières victimes de cette situation, ce sont précisément les enfants d’émigrés, même ceux de la deuxième ou troisième génération, leur capacité d’intégration, de réussite sont largement diminuées.  Est-il nécessaire d’ajouter que les émigrés et leurs enfants n’ont aucune responsabilité dans cette horrible situation, quoi de plus normal pour quelqu’un qui débarque en terre étrangère que de tenter de s’insérer dans un environnement où il retrouve ses semblables.  Il est d’ailleurs démontré que les émigrés ou Belges issus de l’émigration s’ils « réussissent » professionnellement quittent au plus vite certains quartiers ou font des mains et des pieds pour éviter que leurs enfants fréquentent certaines écoles.  Comment dès lors s’étonner des trente pourcents « officiels » du chômage des jeunes âgés de dix-huit à vingt-cinq ans.  Au mois de mai, un nombre important de mamans maghrébines de Montpellier ont manifesté pour que les établissements scolaires de leur quartier retrouvent une vraie mixité, à savoir que reviennent dans les écoles de la municipalité quelques enfants Français de souche !!!  Curieux qu’on en ait si peu parlé à Bruxelles.  Très récemment Picqué s’exprimant à la section d’Anderlecht n’hésitait pas à souligner, avec le cynisme distancié le caractérisant qui est à la fois sa marque de fabrique et lui tient lieu de colonne vertébrale idéologique, que ses enfants fréquentaient l’enseignement catholique.  Il est vrai que Picqué n’a jamais été socialiste, il a appris à LE parler, voilà tout !  Certains des présents se rappelaient le reportage de RTL où l’on pouvait voir son épouse dormir sur le trottoir du collège Saint Michel pour avoir le privilège d’y inscrire ses fils !  Comment mieux reconnaître que l’enseignement à Bruxelles est l’un de ces immenses territoires perdus de la laïcité, perdus pour la gauche !  Où est l’époque où, pour se présenter sur une liste électorale socialiste, il fallait que ses enfants fréquentent l’enseignement officiel !  Il faut oser dire que dans certaines écoles on forme… de futurs chômeurs ; les bonnes paroles, les discours lénifiants du politiquement correct n’y changeront rien.  Seule une politique volontariste, immédiate, brutale, visant à largement revaloriser le statut des enseignants et à imposer, oui à imposer, une vraie mixité serait de nature à rencontrer les besoins d’avenir de notre région ; sans oser évoquer le bonheur des enfants qui sont confiés aux établissements publics de notre région.  Les premiers bénéficiaires d’une telle réforme seraient les enfants d’émigrés.   Pour les plus fortunés, pas de problème, ils iront dans « les zones protégées » de certains établissements catholiques… ils feront comme Picqué !

S’INTÉGRER MAIS À QUOI ?

PS-H9.jpgJ’avais été impressionné, il y a bien des années d’entendre un Commissaire européen me dire que si l’Union européenne avait pu s’étendre à Bruxelles, c’était dû au fait que la Belgique n’était pas une nation, que Bruxelles n’avait pas d’identité nationale, d’où l’étonnante permissivité à l’égard de la tentaculaire administration européenne.  Une telle porosité n’eût été possible dans un pays sourcilleux en matière de souveraineté.  Ce Commissaire ignorait sans doute que Bruxelles continue à assumer le rôle qui fut le sien dans l’histoire depuis la période bourguignonne, à savoir être un centre administratif, fonction intimement liée, sinon imposée par sa situation géographique.  Il en sera de même sous l’occupation espagnole, autrichienne et française.  Il n’est pas inutile de rappeler que sous l’occupation allemande de 1940 à 1944, Bruxelles était le centre des forces d’occupation pour la Belgique et le Nord de la France. Toujours ce même rôle de centre administratif, toujours pas d’attache nationale propre.  « La Nation belge » fut le titre d’un journal bruxellois au XIXème siècle, ce ne fut jamais une réalité politique même si on a essayé de le faire croire ; s’il n’y a jamais eu de nation belge, il y eut encore moins d’identité bruxelloise.  N’en déplaise à certains chantres du  tout nouveau DEFI, il n’y a jamais eu de spécificité bruxelloise. 

Historiquement, c’est sans contestation possible une ville dont la population est flamande, mais l’élite du centre administratif parlait une autre langue, Français, Espagnol, Allemand. Je ne reprendrai pas ici les propos, souvent injustes et odieux de Baudelaire sur les Belges et en particulier les Bruxellois mais il faut reconnaître que cette région fut toujours un étonnant magma réunissant des élites « d’occupation » inévitablement accompagnées de fidèles « collaborateurs » et une population parlant un sabir à base essentiellement flamande.  Il ne fait aucun doute qu’avec l’installation massive des administrations de l’UE, et de tant d’autres organisations multilatérales, Bruxelles soumise au déterminisme de sa géographie, poursuit son rôle de centre administratif.  Or, un émigré, ou un enfant d’émigré, débarque avec sa culture, sa langue, sa religion, ses habitudes alimentaires.  Ce sont des éléments structurants dont souvent il est à juste titre fier, qu’il ne veut pas larguer comme on se sépare d’un vieux vêtement ! C’est parfaitement légitime.  Dans les années cinquante, un boxeur français d’origine tunisienne Halimi, poids coq, avait gagné un combat contre un pugiliste anglais.  Porté en triomphe par ses soigneurs, il répondait au micro que lui tendait Loïc Van Le : « j’ai vengé Jeanne d’Arc. »  Voilà donc une intégration réussie, ce boxeur, avait noué ses racines à celles de la France, à son histoire, il la faisait sienne. 

Peut-il en être de même à Bruxelles ?  Impensable !  Il n’y a ni « récit, ni roman national », il n’y a pas de racines historiques glorifiées, fondatrices.  Quel jeune Bruxellois connaît le combat du municipaliste T’Serclaes.  Les Comtes d’Egmont et Horne n’étaient pas Bruxellois, de plus ils appartenaient d’abord et avant tout à « l’internationale » de la noblesse.   Il ne faut pas compter sur les cours d’histoire dispensés au niveau scolaire pour y suppléer, ceux-ci faisant fi des liens chronologiques, entendent faire connaître l’histoire par thèmes ; puzzle effrayant dont les élèves ne retiennent que des bribes sans continuité ; ce costume d’Arlequin décousu, impossible pour les malheureux étudiants de le recoudre, ajoutez  une pédagogie générale de plus en plus obscure, caramélique… Croire après cela qu’on va leur enseigner l’histoire de ce pays, de cette région n’est qu’une sinistre plaisanterie !  Ce n’est pas le spectacle de la plantation du Meyboom ou le défilé de l’Ommegang qui me feront changer d’avis.  A quelles nouvelles racines l’immigré peut-il nouer les siennes ? De fait à Bruxelles, elles sont inexistantes. Sur quel nœud de l’histoire la greffe peut-elle prendre ?  L’effondrement de la qualité de notre enseignement, l’absence de cohésion nationale ou même régionale, l’absence de conscience identitaire ne pouvaient que renforcer le communautarisme, l’accentuer, l’enkyster.  Car, ne nous y trompons pas, l’émigré, lui nous vient avec son identité nationale forte, avec sa religion qu’il ne sépare pas de la vie publique ; sa culture comprend indissolublement liées l’identité nationale et l’identité religieuse ; au Maroc, le chef de l’Etat n’est-il pas aussi le commandeur des croyants !  Et l’on aurait voulu que par un coup de baguette magique cet étranger fasse sienne les mœurs politiques, les us et coutumes, les civilités qu’il a fallu des siècles pour bâtir ! Il serait grotesque de lui parler d’identité bruxelloise. Impossible de lui demander de s’intégrer au vide !  Que reste-t-il alors ?  Une seule chose mais essentielle : des valeurs !  

PS-H7.jpgSans être une nation, sans être un état, sans identité régionale, il n’est pas exagéré de dire que ce qui structure les Bruxellois, ce sont des valeurs ; du point de vue schématique, celles-ci se réfèrent au socle des droits de l’homme et du citoyen, ce legs inestimable, admirable de la révolution française. Ces valeurs, ce sont les éléments que l’on a en commun, ce sont les liens qui unissent les Bruxellois, les fondements permettant de gérer le présent, de préparer l’avenir tout en sachant ce qu’il a fallu de luttes pour qu’elles voient le jour et surtout combien elles sont fragiles.  Ces valeurs sont constitutives du contrat qui lie le citoyen à la puissance publique, qu’elle soit régionale ou fédérale, c’est le respect de la Justice, des institutions, le respect de la loi, en un mot, de tout ce qui fait le vivre ensemble.   Or précisément, on constate depuis une quinzaine d’année le recul d’éléments essentiels de ces valeurs.  « De petits aménagements » en « petites concessions » les frontières de la laïcité deviennent floues ; ce qui était parfaitement clair il y a quinze ans devient sujet à discussions. Des valeurs, comme l’égalité homme-femme qui nous semblaient acquises pour l’éternité, vacillent, sont discutées.  Attention, si vous vous montrez rigide, implacable dans la défense de ces valeurs, vous serez traité de laïcard, un terme utilisé par le président fédéral bruxellois lui-même pour fustiger ceux qui mettaient en cause le voile, les horaires de piscine séparés ou l’invasion du halal.  Intéressant de savoir que ce terme a été inventé par l’extrême droite française entre les deux guerres pour attaquer la gauche du front populaire.  Se faire traiter de laïcard est un moindre mal car on bascule vite sur des éléments de langages plus brutaux comme fascistes, racistes etc.  Mise en œuvre de la vieille technique stalinienne qui veut que si « tu n’es pas à 100% d’accord avec moi, tu es à 100% contre moi. »  Venant de marxistes en peau de lapin… c’est du plus haut comique.  Curieux zigzag de l’histoire !  

En 2004, lors de l’élaboration du programme électoral de la fédération tous les amendements visant à mettre en évidence l’égalité homme-femme ont été repoussées violemment par le président fédéral lui-même.  Fulminant, éructant, hurlant, on ne pouvait pas en parler : « cela risquait de heurter la population la plus fragilisée de Bruxelles ! »  Ah ! Bon… donc un élément aussi fondamental que l’égalité absolue homme-femme devait être tu !  Pour des raisons électorales… Voilà, le piège se refermait, nous socialistes devenions prisonniers de notre électorat précisément parce que nous n’avions pas été capables de transmettre nos valeurs.  Nous cessions d’être une force de propositions, de progrès, nous nous soumettions à la sensibilité d’un électorat qui aurait dû épouser la nôtre, pour parler clair qui aurait dû accepter nos valeurs… et les défendre.  Parce que dans la structure du parti, on avait accepté qu’il n’y ait plus de militants, que l’électorat suffisait pour autant que soient élus ceux choisis par les « Dieux, » en un mot que les plans de carrière de certains soient assurés, on baissait pavillon sur ce qui faisait notre âme ! Notre slogan occulte devenait : « des valeurs non !  des électeurs oui ! ». D’aucuns rétorquent que cette thèse est fausse, nos valeurs seraient largement partagées par nos électeurs car les élus d’origine étrangère ont toujours, sans la moindre difficulté voté les textes portant sur des avancées en matière d’éthique telle l’euthanasie. Parfaitement exact. Mais raisonnement simpliste, qui se refuse, comme souvent à gauche,  à voir la réalité.  Sur ce genre de questions les élus d’origine maghrébine ou turque s’en fichent totalement,  cela ne les concerne pas ; sur ces questions essentielles, ils vivent dans leur culture, ils respectent leurs valeurs et n’adhèrent aucunement aux nôtres, tout simplement cela ne les concerne pas !  C’est bon pour l’autre monde, celui où l’on tente de perpétuer ce que furent les valeurs humanistes de progrès.   Peut-on leur en faire grief ?  Certes non, c’est nous, en particulier le puissant PS qui avons été incapables de transmettre les nôtres, le PS s’est « soumis », ou s’est cru habile et… on c’est dépouillé de ce qui faisait notre essence.  Peut-être aurait-il fallu se souvenir que la ruse ultime du diable est de faire croire qu’il n’existe pas !  Pensant tirer profit d’un corps électoral qu’on pensait fruste, naïf, innocent, on lui concède nos valeurs…cela relève de la comédie de boulevard et non de la politique.  Dans les journaux de la fin du XIXème siècle, il y avait un jeu dénommé « Chercher le Kroumir », les Kroumirs étant une tribu tunisienne accusée par les Français de faire des incursions en Algérie, prétexte colonial typique pour imposer un protectorat sur ce pays. Dans un dessin de paysage, on devait deviner la silhouette dissimulée du « méchant » Kroumir. Je pense qu’on devrait relancer ce jeu à Bruxelles dont le thème serait « chercher le cocu » le pauvre cornard étant celui qui soutient un parti socialiste qui a jeté par-dessus bord son histoire, ses valeurs et tout le reste !  Voilà ce que ressentent aujourd’hui de nombreux affiliés de longue date du PS.  Pour ceux-là le vote socialiste sera difficile, comme les sondages les uns après les autres le démontrent, le transfert se fait vers le PTB…et le DEFI.

Je fus  stupéfait de lire au tout début de l’année dans « Libération » que Houellebecq répondant à une interview, précisait qu’il avait eu l’idée de son dernier livre « Soumission » on en connaît le thème, c’est l’élection en qualité de président de la république française d’un musulman modéré, en se baladant dans les rues de Bruxelles.  Amusant aussi d’entendre Amin Maalouf le talentueux écrivant libanais raconter sur France Inter qu’il y avait beaucoup moins d’intégristes au Maroc qu’au sein de l’immigration européenne ; ainsi il évoquait que, se trouvant sur une plage du Maghreb, il y observait une famille de musulmans de stricte obédience, femmes entièrement voilées sur la plage, se rapprochant il constata que c’était des Belges… cela le faisait beaucoup rire.

Il est de bon ton dans les instances dirigeantes du PS bruxellois d’estimer que toutes les cultures se valent, que ce serait faire preuve de racisme que de réagir à certaines pratiques.  Ainsi la présidente fédérale monte-t-elle tout de suite aux barricades criant haut et fort qu’elle n’a jamais condamné les pratiques barbares liées à la nourriture Halal, la presse ayant osé émettre quelques doutes.  Elle est nettement moins réactive quand un élu refuse de reconnaître le génocide arménien, à peine audible, d’une voix fluette, entre deux portes, pour une fois le sourire tarifé en berne, elle précise que l’intéressé devra se présenter devant une commission. Elio, tu sais mieux que moi la façon dont tu as dû t’investir dans cette crise symptomatique.  Elle ne fut dénouée que grâce à toi, beaucoup le savent.  Un élu de Molenbeek traite un journaliste « d’ordure sioniste » ou ce même élu affirme qu’il se sent proche du Hamas (organisation classée dans la liste des groupes terroristes par l’ONU ), elle déclare dans le même souffle à la télévision que cet élu est «  un homme bien ! »  Il est vrai qu’à Molenbeek des consignes verbales étaient données aux policiers non musulmans de ne pas manger devant leurs collègues appartenant à ce culte pendant le ramadan afin d’éviter tout incident.  Je ne doute pas que ce soit aussi le cas ailleurs mais peut-être y est-on encore plus discret ?  On pourrait multiplier à l’infini les exemples de recul portant sur des valeurs qui furent toujours les nôtres et pour lesquelles, je le répète nos prédécesseurs se sont battus pendant des dizaines et des dizaines d’années.

DEMAIN LES VALEURS DE LA GAUCHE.

Cela fait déjà pas mal de temps que l’encéphalogramme de la gauche et de la social-démocratie est plat.  Le vide idéologique est abyssal. Tout souffle a disparu.  Il règne dans le mouvement socialiste comme une odeur de décomposition, fût-elle institutionnelle, elle agresse nos narines.  Mais a-t-on encore besoin d’idéologie ?  Pathétique de constater que Moureaux n’hésite pas à se raccrocher au philosophe français Badiou, dernier maoïste n’hésitant pas à envisager un monde sans démocratie !  Cela en dit long sur une certaine dérive idéologique ou le rouge se mâtine de brun ! Pourtant Badiou n’est pas barbu !

Peut-être un jour, si l’ex-bourgmestre de Molenbeek n’a plus d’espoir dynastique, criera-t-il lui aussi avec Aragon « feu sur les ours savants de la social-démocratie. »  Tout est possible avec les vieilles gloires sorties des rails.  Je ne sais s’il faut pleurer ou rire.  L’éclatement de la gauche, son évaporation dans l’Europe pose un problème général, une dimension nouvelle, car cette gauche, si malmenée, reste malgré tous ses défauts, le seul, l’ultime rempart contre le capitalisme fou, contre la financiarisation de la société, contre l’asservissement total des peuples au culte de Mammon.

J’en reviens à Bruxelles, au pitoyable PS Bruxellois.  Faut-il croire qu’il est devenu cette chose boiteuse, sans lyrisme, sans espoir, mélange de bureaucratie, de sordide népotisme, de clientélisme, de médiocrités arrivées ?  Non, je ne peux le croire.  Pourtant, je renifle sous les flonflons des rhétoriques de circonstances comme une odeur de cadavre, de fin d’un système, fragrances des lâches abandons… Quelque chose disparaît sous nos yeux !  Il est vrai que le PS ne fait plus rêver, tu te rappelles Elio de ce slogan : « changer la vie ! »  Bon sang, que c’est loin.  Mais le pire serait la trahison de nos valeurs, l’abandon progressif, hypocrite de ce qui fût notre apport essentiel à notre culture, à notre mode de vie.  Je ne vois que des avantages à la présence dans notre région de cultures multiples, c’est une richesse indéniable mais je ne vois que des dangers si l’une de ces cultures veut imposer ses normes, revenir sur nos acquis sociétaux ou politiques, imposer ses normes alimentaires, revenir sur l’absolue égalité homme-femme, revenir sur l’impact du religieux dans la sphère politique etc.  En d’autres termes, pourquoi pas le remplacement d’une part de notre population ! Substitution de nos droits, de nos valeurs non ! jamais !  A Bruxelles, c’est ce qui est en train de se jouer.  C’est cela l’enjeu essentiel.

Allons nous abdiquer ou allons-nous être capables de nous libérer du poids d’un électorat qui n’a pas (encore) assimilé nos valeurs et qui ne comprend pas que certaines des siennes sont incompatibles avec ce qui fait notre civilisation ?

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Y A-T-IL UN AVENIR ?

Il ne fait pas de doute qu’au niveau institutionnel la région telle qu’elle est limitée n’a aucun avenir. Elle ne deviendra jamais un Singapour européen, elle est vouée à la paupérisation et à la ghettoïsation.  Tous le savent, tous l’admettent…en privé, y compris celui qui fut si longtemps ministre président et qui n’a jamais caché lors de contacts personnels qu’il ne croyait nullement dans la pérennité de cet espace étriqué, pauvre.  Notre sort sera scellé ailleurs lors du grand pow wow politique exigé par nos voisins du Nord !
Personne d’ailleurs ne demandera l’avis de la population.

Pourtant, ils existent les habitants de notre région.  Pour les évoquer, il me paraît essentiel de d’abord rendre hommage aux émigrés.  Ceux qui les vouent aux gémonies feraient bien de se demander ce que serait leur attitude dans un pays étranger dont ils savent qu’ils n’y sont pas les bienvenus, dont ils ne connaissent pas la langue, dont les mœurs administratifs sont aux antipodes de ce qu’ils ont connu, dont l’accès à l’emploi est complexe et de plus en plus aléatoire.  Et malgré tous ces obstacles, malgré les discriminations, le racisme, certaines réussites sont splendides, exemplaires.  Réussites qui ne sont pas suffisamment mises en évidence.  Quand Lévi-Strauss évoque l’universalité des hommes et leurs différences, c’est d’abord l’universalité qui m’importe !  C’est cela qu’il faut avoir à l’esprit quand on évoque la problématique liée aux émigrés ou leurs descendants.

Cependant, s’il m’apparaît qu’affirmer que globalement l’intégration est un échec est totalement faux, il n’en est pas moins vrai que celle-ci sera plus difficile que précédemment.  L’effondrement de la qualité de l’enseignement, les classes ghetthoïsées ne favorisent plus ces succès.  On assiste à un nivellement par le bas tout à fait évident dans certaines communes, ou dans certains quartiers ; la lutte pour intégrer des écoles qualifiées de meilleures le démontre de façon claire.

Que reste-t-il donc à ce peuple d’émigrés ?  que reste-t-il à cette masse de jeunes sous qualifiés n’ayant que peu de chance d’intégrer le monde du travail ?  Ils sont Belges et subissent la violence des discriminations à l’emploi, au faciès, le racisme ordinaire, encore accru par la crainte justifiée du terrorisme ; au Maroc, en Algérie ou ailleurs ils ne sont plus acceptés comme des autochtones !  Ils sont donc dépourvus d’identité dans une région qui n’en a pas… il leur reste donc pour seul élément structurant la religion, celle-ci n’est pas seulement un rapport à la transcendance mais aussi un cadre global de vie d’une des grandes civilisations mondiales.  Comment s’étonner des dérives que l’on observe aujourd’hui, impensables il y a encore une quinzaine d’années.  La gauche a cru que le fait religieux, sa coloration du politique, appartenait définitivement au passé.  L’époque où le curé en chaire les jours d’élections expliquait à ses ouailles comment et pour qui voter appartenait au folklore électoral.  Tout le monde sait à Bruxelles que les imams eux perpétuent cette sainte tradition.  Pire, ce sont des élus PS qui supplient ou flattent les responsables des mosquées pour obtenir les mots d’ordre que nous avons reprochés aux curés pendant plus d’un siècle !

Le monde des émigrés et les Belges musulmans nous démontrent qu’ignorer, comme la gauche a tenté de le faire, le facteur religieux fut une lourde faute…
le retour vers le passé nous saute à la gorge… avec notre complicité électoralement intéressée.

Tous les démographes le prévoient, Bruxelles sera majoritairement musulmane d’ici une quinzaine d’année.  Les facteurs géographiques, la contention insensée de Bruxelles dans des limites économiques et sociales invivables, la démographie dans la population immigrée,  imposeraient des décisions majeures, rapides.  Je n’ai aucun doute que le gouvernement régional sera incapable de les prendre !  D’ailleurs, la question se pose de savoir si dans le contexte institutionnel actuel, il y a encore quelque chose à espérer.  Une autre politique est-elle possible ?  Plus modestement, une politique est-elle possible ?  Ou bien faut-il se contenter de poursuivre la politique brillamment menée par Picqué, la morbide politique du chien crevé au fil de l’eau.  Dans ce cas, toutes choses restantes égales l’avenir du PS bruxellois sera assuré par le « couple » Catherine Moureaux et Uyttendael, ils régneront sur un magma d’électeurs d’origine étrangère, dirigeront la fédération avec pour slogan le Bisounours du Vivre Ensemble et inviteront les derniers affiliés à venir se ressourcer dans un salon de dégustation halal- bio, nirvana absolu du politiquement correct !  Quand aux valeurs du PS !  Quelles Valeurs ?  Qui parle encore de valeurs ?  Elles ont été remplacées comme notre électorat.

Les conséquences étaient prévisibles.  Il y a une vingtaine d’années, une institution bruxelloise lors d’une inauguration avait prévu des distributions de crème glacée gratuite pour les enfants du quartier.  L’assaut fut vite incontrôlable. Certains policiers voulaient chasser les enfants, ceux-ci se mirent à hurler « vive Bajrami, il va venir nous aider, c’est notre héros ! »  Bajrami était un gangster célèbre à l’époque.  Aujourd’hui, seuls quelques ilotes osent nier que Bin Laden est considéré comme un héros dans une certaine fraction de notre population.  Est-il nécessaire de rappeler les connexions à Molenbeek de l’assassin du musée juif.  N’est-ce pas à Molenbeek que le terroriste du Thalys aurait obtenu ses armes ?  Les contacts entre les terroristes et cette commune sont aujourd’hui une évidence mondiale.  Mohammed Mehra, après avoir tué trois militaires français, assassina des enfants Juifs parce que Juifs ; il était né en France, avait suivi les cours d’une école publique pendant plus de dix ans.  Les terroristes de Londres, étaient anglais, nés et scolarisés en Angleterre.  Une accumulation de tels faits mériterait la plus grande attention.  Pour ne pas évoquer l’antisémitisme d’importation répandu dans toute la population d’origine émigrée qui s’apprend avec le naturel de la langue maternelle avec j’ose l’écrire pour certains un silence complice, une compréhension ignoble car s’il y avait à Bruxelles quatre cent mille Juifs et vingt-cinq mille Maghrébins, ceux-là qui se taisent et acceptent, les mêmes, se transformeraient en thuriféraires de l’Etat d’Israël jusque dans ses pires actes.  Je conserve la photo d’un élu socialiste Flamand qui, participant à une manifestation à Anvers, hurlait, éructant, le visage tordu de haine, les lèvres ourlées de bave blanche « les Juifs dans le gaz ! »  Cet élu assume aujourd’hui au  nom de son parti d’importantes responsabilités au parlement régional… sans conteste une intégration réussie !  Un partage de nos valeurs !  Ah ! mais attention, nos valeurs ont peut-être changé ?  L’antisémitisme en fait-elle partie ?  Personne n’ayant cru bon de nous en avertir.

La gauche refuse de voir le réel, c’est une constante, s’il ne cadre pas avec ses fantasmes, prisonnière d’un humanisme généreux mais impuissant, isolant le réel de l’imaginaire, elle croit éviter les drames en ignorant les faits… l’insécurité n’existait pas, seuls les petits vieux éprouvaient un sentiment d’insécurité…tout autre chose n’est-ce pas ?  En ignorant les faits, elle sera considérée comme complice des faillites de l’autorité publique.  On le lui reprochera avec raison pendant longtemps.

En terme de respect de nos valeurs, de défense de la laïcité, à Bruxelles c’est Munich tous les jours !

Ceux qui aujourd’hui gouvernent la fédération auraient avantage à visionner un vidéo d’un congrès du parti Baas au Caire au début des années soixante.  On y voit Nasser raconter qu’il a rencontré un Imam, celui-ci lui avait demandé que les femmes se voilent, Nasser, rigolant, lui avait répondu, qu’il n’avait que se voiler lui-même, toute la salle explosait de rire en applaudissant.  A la même époque, sur les plages d’Egypte, on pouvait voir des femmes en bikini !  Quel recul !  Nasser était-il un « bon » musulman ?  Combien de jeunes filles ou de femmes traversant certains quartiers se font elles insultées car elles n’arborent pas les vêtements qui agréent certains musulmans ?  Un film en a fait la terrible démonstration, ce qui n’a pas empêché les bonnes âmes du politiquement correct de nier ces faits pourtant vérifiables chaque jour dans notre ville.

EXISTE-T-IL DES SOLUTIONS ?

J’ose à peine esquisser quelques pistes, conscient que les gardiens du temple, chiens de garde de la ligne du parti, ou ce qu’ils qualifient de tel,  hurleront… mais bon, pourquoi te cacher que je m’en fiche royalement.

Au plan de la technique électorale, si on veut un équilibre entre les diverses composantes de la population bruxelloise, il est indispensable de limiter les votes de préférence à 3.  Simple à réaliser… seulement un peu de courage !

Au plan des valeurs, pourquoi ne pas imaginer une charte que signerait chaque candidat s’engageant à respecter les valeurs essentielles des Droits de l’Homme et du Citoyen, en particulier l’égalité absolue homme-femme.  Est-ce si compliqué ?

Au plan de la fédération bruxelloise, une charte devrait également être signée par les adhérents reprenant l’ensemble des valeurs sur lesquelles le PS a été fondé.

Au plan de l’enseignement, dans la lutte contre les ghettos scolaires, il est nécessaire de faire sauter les critères géographiques et mettre en place les mécanismes d’une vraie mixité dans toutes les écoles libres et publiques.

Au plan de l’apprentissage des éléments essentiels de notre culture et du respect de la culture des émigrés, organiser des cours relatifs à la culture des enfants émigrés, mettre en place des cours sur l’histoire des religions, sur ce qu’est la laïcité, des cours de citoyenneté qui ne se contenteront pas d’apprendre aux enfants le fonctionnement des feux de circulation ou la propreté bucco-dentaire. Des cours de citoyenneté et de langues devraient être organisés à l’intention des parents.

Au plan des repas scolaires, il n’y a aucune justification à fournir des repas conformes aux prescrits religieux, par contre les enfants doivent avoir le choix de menu de substitution ( végétariens ) ou autres.

Au plan des cours de natation et de gymnastique (niveau du primaire), ceux-ci doivent rester mixtes.

Au plan du logement, mettre fin aux règles absurdes qui conduisent aux ghettos, là aussi doit être imposée une mixité ethnique, sociale et économique

Au plan de l’octroi de la nationalité, celle-ci devrait s’accompagner d’une véritable adhésion à nos valeurs essentielles, sous forme d’un engagement formel et motivé.  Il doit en aller de même pour l’octroi du statut de réfugié.  Pourquoi ne pas oser une large réflexion sur les effets et conséquences de la double nationalité !  Symptomatique d’entendre récemment un député bruxellois d’origine maghrébine se plaindre des effets de la double nationalité qui d’après lui faisait de ceux qui en bénéficiaient des citoyens de « seconde zone. »  Ben voyons !  De quoi s’agissait-il ?  Un Belgo-Marocain ayant été arrêté au Maroc, ce député et quelques autres exigeaient que la Belgique en tant qu’Etat fasse pression pour le tirer de ce mauvais pas.  Le gouvernement répondit que l’intéressé étant Marocain, il lui était impossible de réagir.  C’est ce refus d’intervenir qui faisait dire à ce député que les bénéficiaires de la double nationalité étaient des citoyens de « seconde catégorie » !  Curieuse réaction en miroir ! Cela implique qu’on soit Belge quand cela présente un intérêt quelconque et qu’on est Marocain à d’autres moments.  On ne pouvait mieux démontrer les ambiguïtés de la double nationalité.  Attention,  attention vade retro Satanas,  mettre en évidence de  tels raisonnements vous classe immédiatement dans le camp des pires racistes.

AVENIR ET PROGRÈS, RACINES DE NOS VALEURS.

J’ai déjà évoqué le trouble profond de la social-démocratie dans le monde, les élections qui se succèdent confirment l’effroyable ressac de notre représentation, quasi disparition du Pasok en Grèce, Hongrie, effondrement et division en Grande-Bretagne, phénomène identique en Pologne… dans l’attente de l’inévitable drame qui se profile en France.  Lisant l’historienne française Mona Ozouf, je suis impressionné quand elle constate que si la gauche recule partout c’est notamment parce qu’elle a abandonné deux de ses piliers essentiels, les concepts d’avenir et de progrès.  Ces notions sont les socles ontologiques sur lesquels se sont construits les idéaux socialistes.  Il est donc permis à Régis Debray, tout en se revendiquant de  gauche, d’écrire que pour la première fois, il n’y a plus d’après ni au ciel ni sur la terre.  Incroyablement actuelle la définition du progrès par Michelet « Le progrès n’est pas du tout une ligne droite et suivie, c’est une ligne en spirale qui a des courbes, des retours énormes sur elle-même, des interruptions si fortes qu’il ne recommence qu’avec peine et lentement. »  On croirait qu’il parle de ce que l’on connaît en ce moment ! Aujourd’hui, les annonceurs de catastrophes tiennent le haut du pavé, dominent l’aire médiatique, c’est clairement la profession qui fait florès.  Nous sommes dominés par une eschatologie mortifère.  C’est d’ailleurs philosophiquement passionnant car l’espérance en terme chrétien est donc remplacé par l’annonce d’un  enfer climatique dont nous serions responsables.  Le messianisme marxiste faisant croire aux lendemains qui chantent est battu sur toute la ligne. Après avoir espéré dans l’avenir… c’est l’enfer qu’on nous décrit. Pour le Progrès, c’est pareil, alors qu’il a servi de main courante à toute la philosophie socialiste, le voici avalé, englouti dans un pessimisme général, une méfiance à l’égard de la science.  Qu’il suffise de songer aux efforts qu’il faut déployer pour soutenir les campagnes de vaccination.

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A ce triste panorama s’ajoute la disparition du croquemitaine communiste, lui aussi a sombré étouffé par sa bureaucratie, sa médiocrité et ses mensonges.  Or, les Etats communistes étaient essentiels à la social-démocratie, avec leur disparition, le « bâton derrière la porte » a été brisé.  Le communisme ne fait plus peur, que dire alors de son avatar socialiste.  Il n’est plus possible de soutenir qu’il faut nous céder « un peu » car si ce n’est pas nous… « ce seront les communistes ! »   La chute d’une autre « Goldman Sachs » effraye beaucoup plus !  Ce changement de perspective a tout bouleversé, ce n’était pas la fin de l’histoire comme voulait le faire croire Fukuyama, c’était le début d’une autre histoire mais nous socialistes n’avons rien vu, nous contentant de porter les oripeaux d’un monde disparu.  Dans cette histoire là, d’aucuns voudraient que nous n’ayons plus notre place.  Nous croyions entrer dans l’Union européenne et nous devenions des personnages d’un sinistre « Socialist park ! »

On pourrait croire que ces dernières considérations m’éloignent de la problématique bruxelloise, il n’en est rien !  Car, s’il se joue sur les grandes scènes de l’histoire l’acte tant redouté d’un énorme basculement dans les gouffres de la droite, à Bruxelles, minuscule laboratoire de l’affaissement de nos valeurs, se déroule un vaudeville mal ficelé où le PS bruxellois n’est plus que la caricature de ce qu’il fût.  Impossible d’éviter à Bruxelles que le comique supplante le tragique !  L’esprit dynastique, clanique et communautaire ayant pris la place des principes qui nous ont construits, ce n’est pas « Mr. Smith va au Sénat » mais la fille de la famille Beulemans devient députée régionale, normal, son papa était ministre. Seule question, celle-là toute personnelle, étant de savoir si cela vaut encore la peine de s’indigner, de contester, de se battre.  Faut-il pour se justifier citer Hugo, tiens un type qui croyait dur comme fer dans l’avenir et le progrès, « ceux qui vivent sont ceux qui luttent. »  Le grenier de ma mémoire est trop encombré des glorieux souvenirs des combats de la gauche pour que soit jugulé mon inépuisable réservoir de ressentiments.  Je ne veux pas être l’un de ces nombreux déçus qui pourraient chanter « j’avais rêvé un autre rêve. »   La gauche ne fait plus rêver… tu le sais Elio quand on ne rêve plus… On meurt !

Non ! Notre devoir est de surmonter les renonciations du désenchantement mortel, d’être capables de construire un autre rêve inscrivant les hommes dans un monde plus juste, plus humain dont les valeurs de la gauche resteront le socle !   La gauche, je n’ose pas parler de la gauche bruxelloise, ferait bien de méditer ce qu’écrit le philosophe Michael Foessel quand il suggère que « le fait de ne pas être réconcilié avec son passé constitue peut-être le seul moyen d’avoir un avenir. »

Voilà, Cher Elio, Ite Missa est !  Impossible que tu lises un jour cette pauvre lettre, trop longue, beaucoup trop longue, maladroite, sur les pitoyables successions dynastiques et communautaires à Bruxelles,  finalement dérisoires ; tu règleras les comptes lors de la prochaine négociation communautaire et basta !  Roulez jeunesse…

Mais que m’arrive-t-il ?  Ecrivant ces dernières lignes la tête me tourne tant l’oxygène que je respire maintenant est vif, la grille de lecture imposée aux socialistes bruxellois s’est brisée, les miasmes méphitiques de la pensée unique évaporés, disparus, je vais pouvoir être moi-même. Personne ne me dictera plus ce que je dois dire ou penser !  Soulagé… un mot s’inscrit sur mes lèvres, précieux, irremplaçable, essentiel, vital… LIBRE… enfin !

Hermanus Auguste Merry,
Bruxelles, le 9 Novembre 2015

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Caricature antisémite : « Le PS doit réagir, sinon il ne bougera plus sur rien » (Le Vif, 2013)

Merry Hermanus: «Le vote multiple a des effets pervers» (Le Soir, 2015)

Interview de Jimmie Akesson (Démocrates suédois)

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Jimmie Åkesson, président des Sweden Democrats: interview exclusive

Ex: LE PEUPLE.

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 Jimmie Åkesson est jeune et paraît très jeune dans son costume impeccable. Le président du parti des Démocrates suédois (Sverigedemokraterna, SD) fait peur à toute la classe politique suédoise. Jimmie est à la tête du parti depuis 2005 et a réussi à le propulser à la troisième position sur l’échiquier politique aux dernières élections. Avec la crise des migrants illégaux que nous vivons aujourd’hui, les sondages créditent le parti de la première place en cas d’élections : 26%, nettement devant les Sociaux démocrates (socialistes) et les « Modérés » (centristes)…

Jimmie Åkesson est jeune et paraît très jeune dans son costume impeccable. Le président du parti des Démocrates suédois (Sverigedemokraterna, SD) fait peur à toute la classe politique suédoise. Jimmie est à la tête du parti depuis 2005 et a réussi à le propulser à la troisième position sur l’échiquier politique aux dernières élections. Avec la crise des migrants illégaux que nous vivons aujourd’hui, les sondages créditent le parti de la première place en cas d’élections : 26%, nettement devant les Sociaux démocrates (socialistes) et les « Modérés » (centristes)…

Comme pour le UKIP en Grande-Bretagne ou le Parti populaire en Belgique, les Démocrates suédois sont qualifiés de « populistes », de « conservateurs » ou de nationalistes, voire d’extrême droite par la classe politique traditionnelle qui a formé un gouvernement regroupant TOUS les autres partis pour « contenir » le SD. C’et la version suédoise du cordon sanitaire. Les Démocrates suédois sont donc le seul parti d’opposition au Riksdag, avec 49 élus sur 349. Ils ont 2 élus sur 20 pour la Suède au parlement européen.

Depuis 2006, leur logo est une fleur suédoise bleue et jaune, aux couleurs du pays, une variété d’anémone, et Jimmie a accentué l’évolution de son parti, commencée par le président précédent dans les années 1990 : plus de liaison au Front National français de Jean-Marie Le Pen, mais une affiliation à l’Alliance pour la Démocratie Directe en Europe (ADDE), qui regroupe le UKIP, Debout la France ! et le Parti Populaire en Belgique, ainsi d’autres partis en Pologne, Lituanie, Italie notamment. Les Sweden Democrats comptent 21.000 membres et tiennent 161 municipalités dans le pays sur 1.597.Le parti est très puissant dans le sud du pays (Scania, Blekinge) et dans des villes du sud comme Malmö (13%) ou Helsingborg (15% du vote).

Le Peuple a rencontré Jimmie lors d’un passage à Bruxelles, au Parlement européen. Nous lui avons posé quelques questions, auxquelles il a répondu avec le sourire.

Voyez-vous la situation comme favorable au Sweden Democrats en Suède ?

J.H. : Clairement oui. Nous faisons toujours l’objet d’un « cordon sanitaire » des 7 partis traditionnels qui ont préféré s’allier tous ensemble plutôt par exemple que de considérer la possibilité d’une alliance de droite sur l’échiquier politique. Le public n’apprécie pas l’exclusion du parti. C’est le refus du jeu démocratique, comme si on prenait les électeurs pour des enfants incapables de réfléchir. Leur objectif est de nous isoler et de limiter au maximum notre influence au parlement. Dans les conseils municipaux cependant, nous commençons à avoir un dialogue plus constructif et certaines de nos propositions sont acceptées. Elles sont d’ailleurs tout à fait raisonnable, faut-il le dire ? (Sourire)

Et comment cela se traduit-il au parlement ? On ne vous parle pas?

J.H. : Si si, maintenant on nous parle, comme nous parlons en ce moment. Mais impossible d’engager une discussion politique sur un sujet quelconque. Il y a une amélioration, probablement due au fait que nous sommes le premier parti dans les intentions de vote. Mais on essaie désespérément de nous mettre à l’écart en nous présentant comme des racistes et des xénophobes pour effrayer les électeurs. Mais ils en arrivent à créer l’ « effet ketchup » pour notre parti. Vous savez, vous tapez sur la bouteille, rien ne sort et brusquement toute la sauce est dans l’assiette.

Les partis au pouvoir disent leur attitude « responsable », mais certains commencent discrètement à adopter nos positions (les libéraux, les socialistes).

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L’immigration massive est un sujet d’inquiétude pour les Suédois ?

J.H. : Certainement. Vous savez, la Suède est un petit pays par son nombre d’habitants. Cela peut paraître curieux vu l’étendue du pays, mais nous ne sommes que 10 millions. Et nous sommes le pays d’Europe qui a déjà accueilli plus de migrants par tête d’habitant que tous les autres pays de l’Union européenne. Il faut que cette politique d’accueil s’arrête. La Suède est à la limite du décrochage. Nous ne parvenons plus à organiser l’accueil correctement. La politique des gouvernements socialistes mais aussi conservateurs qui se sont succédé a été une erreur.

Nous avons fait des propositions constructives, comme d’accorder des permis de séjour temporaire ; nous avons saisi le parlement… et ils ont tous voté contre. Mais il y a un subtil changement dans le débat. On peut maintenant parler de ces questions…

La politique migratoire doit être gérée… Le « melting pot », l’intégration qui était prônée il y a 30 ans n’a marché nulle part. Nous voulons une politique plus responsable, mais nous ne voulons pas que les décisions soient prises à Bruxelles, comme c’est le cas aujourd’hui. Tous les pouvoirs doivent émaner du peuple suédois. Les politiques européennes vont au-delà des intérêts nationaux. C’est inadmissible. Et bien sûr nous voulons continuer à commercer et à exporter. Il n’est pas nécessaire d’avoir une Union supranationale pour ça !

Qu’est-ce qui vous semble le plus dommageable dans cette politique ?

Vous savez, la culture suédoise, le caractère propre de la Suède sont fragiles. La population est peu nombreuse et notre langue n’est parlée qu’en Suède. Nous avons déjà la pression de l’anglais, langue internationale. Et les petites communautés où l’on impose un grand nombre de familles de migrants ne parviennent pas à les absorber, à les intégrer. Le différentiel est trop immense. La méfiance s’installe. Notre culture, nos traditions sont menacées. Dans de grands centres comme Malmö, de grandes parties des banlieues n’ont plus rien de suédois. On n’y parle même plus le suédois.

Comment définissez-vous votre parti ?

Nous considérons que l’Europe est constituée d’états-nations. Nous souhaitons que la Suède continue à être un état-nation indépendant. Disons que c’est du conservatisme nationaliste. Nous sommes au milieu de la palette politique ; parfois à droite sur les questions de société et la famille, parfois à gauche, nous votons la réduction des impôts pour les plus démunis et l’augmentation de la fiscalité sur les gros revenus.

Nous avons eu un gouvernement de droite pendant 8 ans et les citoyens s’attendaient à une amélioration de la sécurité, mais rien n’a été fait. Notre défense nationale a été bonne jusqu’à la chute du mur de Berlin. Depuis elle a été abandonnée. Aujourd’hui nous avons la menace terroriste, les questions posées par l’Europe orientale, etc… Il faut renforcer notre défense.

La pression fiscale est très forte en Suède et la population suédoise l’accepte de manière variée, mais elle a permis un état-providence qui fonctionne. Aujourd’hui malheureusement, nos villes sont remplies de migrants, ce sont de grands trous noirs. La Sécu. craque de toutes parts. Les abus de la prévoyance sociale sont énormes. Nous sommes à gauche et au centre-gauche sur ces questions de prévoyance sociale.

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Aviez-vous un problème de comportement de certains membres de votre parti ?

Dans les années 90 nous avons nettoyé le parti de tous les éléments racistes et xénophobes. Tolérance zéro pour l’extrémisme. Nous avons canalisé les énergies et notre popularité n’a cessé de grandir depuis lors. Nous avons aussi renforcé l’ancrage local en développant un maximum de sections locales. Et nous nous retrouvons aujourd’hui en tête dans les sondages. Il est vrai que la crise des migrants et sa non-gestion par l’équipe au pouvoir amène les électeurs vers nous.

Est-ce qu’il faut encore une Union européenne ?

Nous devons bien sûr garder une forme de structure légère, pour assurer la coopération entre états souverains. Certains traités sont bons, d’autre mauvais. Ce sera difficile, mais il va falloir revoir complètement le fonctionnement de l’Europe. Et en tout cas maintenant, il faut fermer les frontières et les garder fermées pour quelque temps…

Vous vouliez faire de la politique un métier, quand vous avez commencé, Jimmie ?

J’ai étudié l’Economie à l’université et mes professeurs étaient déjà sceptiques sur le projet européen, notamment sur l’Union monétaire. On voit ce qu’elle a donné ! J’aurais pu avoir un autre emploi, C’eût été plus simple. Mon but n’a jamais été d’être Premier ministre par exemple, mais quand la situation s’aggrave visiblement depuis des années et que l’électeur n’est pas entendu, vous vous devez de vous lever et d’agir…

L.R.

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Extrait de: Source et auteur

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samedi, 28 novembre 2015

Oscar Freysinger: La trahison des élites

 

Oscar Freysinger

La trahison des élites

ASIN (Association pour une Suisse Indépendante et Neutre), Genève, 21 novembre 2015

jeudi, 22 octobre 2015

«Migrants»: la grande reculade d’Angela Merkel

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«Migrants»: la grande reculade d’Angela Merkel
 
Angela Merkel doit désormais affronter à la fois la fronde de ses alliés droitiers du CDU dont l’ADN n’est pas spécialement multiculturel, prendre garde à ce PEGIDA qui n’en finit plus de grimper dans les sondages et ronronner devant un président turc dont on ne sait plus trop quoi bien à quel jeu il joue.
 
Journaliste, écrivain
Ex: http://bvoltaire.fr 
 

Angela Merkel, c’est un peu une Martine Aubry à l’allemande, avec la même tête d’infirmière qui battrait ses malades ; la même bondieuserie aussi : un père pasteur pour la première et un autre quotidiennement assidu à la messe pour la seconde. Sauf qu’Angela, elle, a un peu mieux réussi son parcours politique que Martine. Jusqu’à aujourd’hui, nonobstant.

Ainsi, le grand show des réfugiés, traité par nos médias comme une resucée d’Holiday on Ice version barcasses. À ce qu’il nous fut prétendu, c’était le grand transport amoureux. Bras grands ouverts aux… aux on ne sait plus trop quoi, « migrants », « réfugiés », « clandestins », « fouteurs de bousin » en puissance ?

Pour madame le chancelier, l’urgence était de lutter contre l’extrême droite, un peu comme madame le maire de Lille. D’où cette déclaration foutrement virile, pour une dame à la beauté si fragile : « Les citoyens ne devraient pas suivre ceux qui descendent dans la rue remplis de haine et d’hostilité envers les autres… » Fort bien, mais à ce détail près (voir nos éditions précédentes) que 30 % du gros million de « migrants » en question ne parlent pas un traître mot d’arabe ; ce qui signifie qu’ils viennent de partout, sauf de cet Orient mis à feu et à sang, par Daech certes, mais également par les guerres aussi idiotes que criminelles menées par l’Occident.

Dans les 70 % restants, plus de la moitié sont de forts gaillards, célibataires et parfaitement en âge de se battre contre la « barbarie islamiste ». Du coup, l’opinion publique allemande paraît se retourner, tant les nouveaux arrivants ne leur semblent pas précisément être enfants de Woodstock. Du coup aussi, et ce, de manière des plus logiques, un mouvement tel que PEGIDA (acronyme de patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident) recommence à avoir le vent en poupe.

Ce qui oblige la même Angela Merkel à aller mendier une médiation turque à Ankara, capitale d’un pays dans lequel il vrai que déjà plus de deux millions de « réfugiés migrants » aimeraient bien aller se refaire la cerise en Allemagne, pays du presque plein-emploi.

« Presque », la nuance est de taille, sachant que l’Allemagne est forte d’une fécondité à peu près aussi vaillante que celle des derniers Pygmées et que la dondon en question demeure à ce jour sans enfants. Il faut donc de nouveaux travailleurs afin de faire tourner la puissante machine industrielle d’outre-Rhin, qu’ils soient plus ou moins qualifiés ou pas. L’immigration, armée de réserve du grand patronat, l’affaire n’est pas neuve depuis Karl Marx.

De manière plus symbolique, mais médiatiquement fort efficace – au moins durant les premiers jours – de la grande feria berlinoise : solder une bonne fois pour toutes la sulfureuse réputation allemande, eu égard aux zeures-les-plus-sombres-de notre-histoire…

Sur le papier, le bidule était programmé pour fonctionner. Dans la réalité, c’est une tout autre histoire. Car Angela Merkel doit désormais affronter à la fois la fronde de ses alliés droitiers du CDU dont l’ADN n’est pas spécialement multiculturel, prendre garde à ce PEGIDA qui n’en finit plus de grimper dans les sondages et ronronner devant un président turc dont on ne sait plus trop quoi bien à quel jeu il joue, si ce n’est à un jeu de c… !

mardi, 20 octobre 2015

Les rentiers de la gloire, de Copeau

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Les rentiers de la gloire, de Copeau

Francis Richard
Resp. Ressources humaines
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

rentiers10100707420L.jpgLe titre du dernier livre de la collection des Insoumis, éditée par Les Belles Lettres, fait inévitablement penser, à une lettre près, au titre en français du célèbre film de Stanley Kubrick. Il donne déjà le ton de ce volume, celui d'un pamphlet assumé.

L'auteur, énarque et haut fonctionnaire, a pris pour pseudonyme le nom du héros du livre Un bonheur insoutenable, d'Ira Levin. Ce héros, Copeau, se rebelle contre le monde parfait dans lequel il est né et où un ordinateur contrôle tout.

Qui sont Les rentiers de la gloire? Les politiciens. Copeau les connaît bien pour les observer de l'intérieur du système depuis quinze ans. Au nom de quoi les politiciens interviennent-ils? De l'intérêt général. Le gros mot est lâché.

Qu'est-ce que l'intérêt général? Un prétexte "pour justifier leur action, ce qui leur permet d'attenter impunément à la liberté et à la propriété d'autrui". Car ce qu'ils appellent intérêt général, si on l'examine de près, n'est jamais "qu'un intérêt particulier, ou l'intérêt d'une portion de la population".

En réalité l'intérêt général n'existe pas. Et les politiciens n'ont en fait qu'un but, leur réélection. Et pour cela, que doivent-ils faire? Plaire à suffisamment d'électeurs pour atteindre ce but. Comment leur plaire? En leur faisant des promesses.

Les politiciens ne produisent donc rien d'autre que des biens collectifs "qui ne sont pourtant pas nécessairement demandés par toute la population, mais au moins par certaines catégories de citoyens".  Et en échange, ces citoyens-là, qui constituent leur clientèle, votent pour eux.

Les biens collectifs en question doivent séduire une majorité d'électeurs. Pour être persuasifs, les politiciens doivent être démagogues et leur faire croire qu'ils sont leurs bienfaiteurs avec... leur propre argent. Parce que les politiciens ne produisent pas de richesses, ils en confisquent aux uns pour les donner aux autres, et en gardent une partie pour eux.

Les politiciens pratiquent une seule vertu, qui n'en est pas une au sens ordinaire, la vertu politique. Car, pour faire fortune politique, il leur faut être habiles, rusés, roublards. Ils ne peuvent pas être honnêtes, puisqu'ils sont immanquablement amenés à faire des promesses intenables, c'est-à-dire à mentir, effrontément:

"Mentir, c'est souvent promettre n'importe quoi, n'importe comment et à n'importe qui. Mais c'est aussi parfois masquer les faits, les arranger, mentir par omission, pour ne pas dire manipuler les électeurs."

Les politiciens sont-ils moralement irréprochables?

- "La corruption fait partie intégrante de leur mode de fonctionnement courant." (voir, par exemple, Andreotti, Berlusconi etc.)

- "Le népotisme est chez eux une seconde nature." (voir, par exemple, Jean Sarkozy, Amin Khiari, Salomé Peillon etc.)

Les politiciens essaient de faire croire qu'ils savent mieux que les autres ce qui est bien pour eux: ils seraient infaillibles; ils seraient capables de changer non seulement le monde mais l'homme.

Les politiciens ont "un surmoi puissant", "un moi très développé". Ils sont valorisés par leur entourage pour ce qu'ils font. Résultat:

- Les politiciens sont volontiers caractériels, bornés, impatients;

- Ils croient tellement en leur bonne étoile qu'ils en deviennent arrogants;

- Ils se croient tout-puissants, au point de vouloir "disposer d'autrui corps et âme".

Pour compléter le tableau, Copeau ajoute que les politiciens sont évidemment dotés d'une grande intelligence. Ils ont été aux études et sortent tous des plus grands moules de la République, l'ENA, l'X et Normale Sup:

"Mais ceux qui méprisent l'homme, qui en font un moyen au service de leurs desseins plus ou moins avouables, ne seront jamais de grands hommes."

Copeau n'affirme rien gratuitement. A partir de faits et de traits observés chez les politiciens, parfois connus du grand public, il donne les exemples emblématiques et détaillés de cinq personnes qui exercent ce métier lucratif de politicien:

- Edouard, "qui a fait de la politique son métier, son privilège, et qui n'a, aussi loin que l'on puisse aller, jamais exercé de véritable métier, même dans l'administration";

- Olivier, un pur qui considère que "son devoir à lui, sa vocation même, consiste à contribuer à créer une société nouvelle pour un homme nouveau";

- André, un maire qui "est plutôt du genre à promettre tout et n'importe quoi, à n'importe qui";

- Loik, qui, pour trouver des financements, "n'hésite pas, parfois, à prendre des libertés avec les règles de la probité" et qui "pratique le clientélisme comme d'autres la peinture ou la sculpture";

- Cécile, qui, pour s'enrichir, se sert des armes du privilège - "un privilège suppose quelqu'un pour en jouir et quelqu'un pour le payer" - et du passe-droit - "elle adore la sirène deux-tons de son chauffeur".

Copeau conclut qu'il faut "se protéger de l'influence néfaste des élus":

"Nous ne cherchons pas de bons maîtres, ni à être de bons maîtres.

Nous ne voulons simplement pas d'esclaves."

Parmi les nombreuses citations qui émaillent ce pamphlet, toutes bienvenues (de Jules Verne, de Frédéric Bastiat, d'Ayn Rand, du Cardinal de Retz ou de George Bernard Shaw) il en est une qu'il me plaît de citer à mon tour:

"L'enfant croit au Père Noël. L'adulte non. L'adulte ne croit pas au Père Noël; il vote."

Pierre Desproges

Francis Richard, 16 octobre 2015

Publication commune Lesobservateurs.ch et Le blog de Francis Richard

Les rentiers de la gloire, Copeau, 92 pages, Les Belles Lettres

dimanche, 27 septembre 2015

Onfray, Sapir : le retour en force de la gauche du non

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Onfray, Sapir : le retour en force de la gauche du non

Entretien avec Thomas Guénolé

Ex: http://patriotismesocial.fr

Thomas Guénolé décrypte comment la gauche du non, ignorée en 2005, est en train de revenir sur le devant de la scène, accusée de «faire le jeu du FN».

Thomas Guénolé est politologue et maître de conférence à Sciences Po, docteur en sciences politiques (Sciences Po – CEVIPOF). Il est l’auteur du Petit guide du mensonge en politique paru aux éditions First en mars 2014.

LE FIGARO. – Jacques Sapir et maintenant Michel Onfray, deux personnalités issues de la gauche, ont été récemment accusés de faire le jeu du FN. Selon vous, ces polémiques s’inscrivent dans la continuité du «Non» français au traité constitutionnel européen en 2005. En quoi ?

Thomas GUÉNOLÉ. – Après la victoire du «Non» au référendum de 2005 sur la Constitution européenne, il y avait eu alliance objective entre le «Oui de droite» et le «Oui de gauche», entre l’UMP de Nicolas Sarkozy et le PS de François Hollande, pour adopter au Parlement quasiment le même texte, rebaptisé «traité de Lisbonne».

Depuis lors, le «Non de gauche» a été repoussé en France dans les limbes du débat public, du paysage politique, et du paysage audiovisuel. Voici dix ans en effet qu’en France, les intellectuels, éditorialistes et économistes qui défendent les idées du «Non de gauche», et qui obtiennent d’être significativement médiatisés, se comptent au total à peine sur les doigts des deux mains. Pourtant, lors du référendum de 2005, selon un sondage de TNS Sofres et de Gallup, le «Non» à la Constitution européenne, en particulier à son programme économique, avait fait 70% des voix chez le «peuple de gauche».

Au bout de dix ans de purgatoire, depuis quelques mois nous assistons au contraire à la brutale réhabilitation du «Non de gauche» dans le débat public. La présence beaucoup plus prégnante d’intellectuels comme Emmanuel Todd, Jacques Sapir, Michel Onfray, tous trois partisans de cette ligne politique, constitue un symptôme évident de ce retour de balancier.

Dans ce contexte, il est parfaitement cohérent que Laurent Joffrin en particulier soit monté au créneau contre Michel Onfrey : c’est la riposte du « Oui de gauche » au « Non de gauche ».

Dans ce contexte, il est parfaitement cohérent que Laurent Joffrin en particulier soit monté au créneau contre Michel Onfray: c’est la riposte du «Oui de gauche» au «Non de gauche». On avait assisté à la même chose, lors de la controverse sur le livre «Qui est Charlie?», entre le «Non de gauche» d’Emmanuel Todd et le «Oui de gauche» de Manuel Valls.

La crise politique euro-grecque de 2015 a-t-elle contribué à cette transformation du débat public français ?

Je pense même que c’est le facteur principal qui a provoqué cette transformation du paysage intellectuel. L’affrontement entre les dirigeants de l’Union européenne et le gouvernement grec a atteint un degré de violence politique proprement ahurissant: songez qu’en plein référendum grec sur les mesures d’austérité exigées par la «Troïka», la Banque centrale européenne a coupé l’arrivée de liquidités au système bancaire grec tout entier. Sauf erreur de ma part, c’est du niveau d’un acte de guerre économique pure et simple.

Obtenue avec ces méthodes et avec ces exigences en termes d’austérité radicalisée, la capitulation d’Athènes le couteau sous la gorge a sans doute agi comme révélateur sur tout un pan de l’opinion publique de gauche en France. Le révélateur de cette vérité simple: non, quand on est dans la zone euro, et quand on a signé le Pacte budgétaire européen dit «traité Merkozy», on ne peut pas faire une autre politique que celle de l’austérité. Et donc: non, quand on est dans la zone euro et quand on a signé le Pacte budgétaire européen, on ne peut pas faire une politique de gauche au sens où l’entend le «Non de gauche».

Tout au plus peut-on, comme actuellement François Hollande, être de gauche au sens très limité d’une politique socio-économique identique à celle de la droite, mais accompagnée d’une lutte rigoureuse contre les discriminations dans la société française ; discriminations qui du reste sont bien réelles, en particulier contre les femmes, les jeunes, et les Français ayant des origines arabes ou subsahariennes. Du reste, c’est toute la logique de la stratégie Terra Nova conceptualisée par feu Olivier Ferrand pour le candidat du PS à la présidentielle de 2012.

Par conséquent, la crise euro-grecque de 2015 ayant brutalement dévoilé qu’une alternative à l’austérité est interdite quand vous êtes membre de l’euro et du Pacte budgétaire européen, il est parfaitement logique qu’elle accouche de la résurrection du «Non de gauche» dans le débat public français.

Ce «Non» de gauche peut-il, non pas faire le jeu du FN, mais le concurrencer ?

Etre de gauche et dire que la France doit sortir de Schengen, pour combattre la concurrence déloyale de la main d’œuvre d’Europe centrale, ce n’est pas faire le jeu du FN. Etre de gauche et dire qu’il faut copier le modèle canadien d’immigration par quotas de métiers, pour empêcher l’écrasement des salaires du personnel non qualifié et le dumping sur celui du personnel qualifié, ce n’est pas faire le jeu du FN. Etre de gauche et dire qu’il faut sortir de l’euro pour ne plus se voir interdire les relances monétaires keynésiennes, ce n’est pas faire le jeu du FN. C’est, au contraire, enrayer la dynamique du FN, en faisant que la gauche se réapproprie ses propres fondamentaux socio-économiques.

Etre de gauche et dire qu’il faut sortir de l’euro pour ne plus se voir interdire les relances monétaires keynésiennes, ce n’est pas faire le jeu du FN. C’est, au contraire, enrayer la dynamique du FN, en faisant que la gauche se réapproprie ses propres fondamentaux socio-économiques.

C’est la grande contradiction dans le raisonnement d’une partie des éditorialistes, intellectuels et économistes qui défendent le «Oui de gauche»: accuser leurs homologues du «Non de gauche» de «faire-le-jeu-du-FN» en ayant un discours souverainiste de gauche. Or, au contraire, ce sont la marginalisation et l’étouffement du «Non de gauche» dans le débat public français depuis dix ans qui favorisent la montée du FN, en le mettant en monopole sur le message anti-politiques européennes d’austérité. Car, tout bien pesé, si le «Non de gauche» existait solidement dans le paysage intellectuel et politique français, alors, du jour au lendemain, la stratégie Philippot du FN, consistant à cibler les électeurs du «Non de gauche», n’aurait plus aucune chance de fonctionner.

Pour l’heure, le «Non de gauche» ne trouve pas de traduction politique…

C’est plutôt un problème d’unification qu’un problème de vide. EELV tendance Duflot, Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, Nouvelle Donne de Pierre Larrouturou, aile gauche du PS presque en rupture de ban, réseaux d’Arnaud Montebourg: sur le fond, ces courants du paysage politique incarnent tous à des degrés divers le «Non de gauche», et ils ne divergent que sur une poignée d’enjeux, secondaires face au programme européen d’austérité.

Néanmoins, aussi longtemps que cette offre politique du «Non de gauche» sera atomisée, fragmentée, balkanisée, elle n’aura aucune chance de percer. Et ce, alors que l’écroulement progressif dans les urnes du «Oui de gauche» lui donne une fenêtre de tir.

Face aux divisions de la gauche du «Non», la candidature d’une personnalité de la société civile peut-elle émerger pour la présidentielle de 2017 ?

Peut-être Michel Onfray lui-même compte-t-il, comme José Bové en son temps, concourir à l’élection présidentielle ; et après tout, l’aventure d’un candidat venu de la société civile est dans l’air du temps. Cependant, une autre possibilité m’apparaît plus solide pour porter un «Non de gauche» unifié sur les fonds baptismaux: une primaire ouverte de toute la gauche du «Non», pour ne présenter qu’un candidat au premier tour de 2017 ; et d’ici là, l’unité de liste systématique du «Non de gauche» au premier tour des élections régionales de décembre.

Source : Le Figaro

samedi, 26 septembre 2015

I Jornadas del CELE

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11:04 Publié dans Actualité, Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique, événement, madrid, espagne | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 30 août 2015

Pourquoi l’establishment du Royaume-Uni craint Jeremy Corbyn

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Anti-OTAN, anti guerre: Pourquoi l’establishment du Royaume-Uni craint Jeremy Corbyn

Ex: http://www.arretsurinfo.ch

Comprendre la Corbynmania en Grande-Bretagne

La possibilité de l’accès de l’ancien militant socialiste Jeremy Corbyn au poste de leader du Parti travailliste en Grande-Bretagne rend hystérique l’establishment britannique.

On a remarqué un déluge d’incrédulité, de récriminations, et d’éditoriaux féroces dans les principaux journaux britanniques ainsi que des dénonciations de Corbyn par un grand nombre de commentateurs. Les hiérarques du Parti travailliste ont émis des avertissements terribles annonçant que le Parti travailliste risquait de disparaître si Corbyn était élu.

A la grande perplexité de l’establishment, rien de tout cela n’a fonctionné. Plus il est attaqué, plus Corbyn devient populaire. Les sondages d’opinion montrent qu’il est le plus populaire des quatre prétendants à la direction du Parti travailliste et pas seulement parmi les partisans du Parti mais dans l’électorat britannique dans son ensemble. Comment expliquer ce phénomène?

La montée de Corbyn est remarquable en raison principalement de la réaction de l’establishment britannique à son ascension. Le Parti travailliste est supposé être un parti de gauche. Il est très étrange que l’establishment britannique soit surpris que les partisans du Parti préfèrent avoir une personne de gauche pour leader. Cela semblerait au contraire être un choix naturel. Cela souligne la raison du succès de Corbyn et l’hystérie qu’il provoque.

La raison en est le consensus étouffant qui règne dans la politique britannique. Les deux grands partis politiques britanniques – conservateurs et travaillistes – étaient autrefois clairement différenciés. Les conservateurs soutenaient le patronat et l’entreprise, ils trouvaient leurs électeurs dans la classe moyenne, défendaient le marché libre. Ils étaient socialement conservateurs et fidèles aux États-Unis.

Les travaillistes tirent leur soutien des syndicats et des travailleurs, croient dans les politiques économiques interventionnistes. Ils étaient socialement libéraux et plutôt critiques des États-Unis.

Depuis les années 1990, cette différenciation a disparu.

Les deux partis sont désormais fidèles aux États-Unis, défendent le marché libres et sont socialement libéraux. En attendant, afin de se différencier, ils exagèrent des différences mineures et mentent constamment sur eux-mêmes, et les uns sur les autres.

Entretemps, la politique a perdu son objet d’origine, elle est devenue de plus en plus un moyen de s’enrichir, conduisant à un niveau de corruption jusque-là inconnu en Grande-Bretagne.

Ce consensus est renforcé par des médias agressifs, qui attaquent férocement toute personne qui conteste. Ce consensus convient à l’establishment britannique, qui en est le grand bénéficiaire. Toutefois, il est loin de refléter la diversité de points de vue en Grande-Bretagne.

La politique étrangère est un cas d’espèce.

Les conservateurs, les travaillistes et les médias britanniques sont monolithiquement hostiles à la Russie. Toute personne qui suit régulièrement le fil des commentaires au flot incessant des articles anti-russes dans les médias britanniques pourra cependant constater que de nombreux Britanniques sont en désaccord. Leurs opinions ne trouvent cependant aucun écho dans le système politique.

Le résultat est l’éviscération des membres des deux grands partis, l’effondrement de la participation électorale et la montée des partis de protestation contre la politique étrangère tels que l’UKIP et le SNP. Ce sont les seuls partis à accroître sensiblement leur part du vote à l’élection récente, et qui – pas par hasard – sont aussi les seuls partis à contester le consensus anti-russe de l’establishment britannique.

Il n’est donc pas surprenant que les partisans du Parti travailliste désabusés, et en colère, cherchent un Jeremy Corbyn – un vétéran socialiste élu la première fois au Parlement en 1983 – qui appartient au monde qui existait avant le consensus, auquel il a toujours résisté. Il n’est également pas surprenant qu’un establishment complaisant, et de plus en plus corrompu, enraciné dans le consensus, soit horrifié d’être maintenant contesté par quelqu’un qui vient de l’extérieur.

Quant à l’électorat britannique, la popularité de Corbyn – à l’instar de la SNP et de l’UKIP – montre ce qui est évident pour quiconque suit la politique britannique de près – qu’il est fatigué d’être sans cesse victime d’intimidations et de mensonges de la part d’un establishment britannique qui a perdu son respect.

Alexander Mercouris – Le 20 août 2015

Artilce orginal sputniknews (Traduit par Le Saker)

Source : http://lesakerfrancophone.net/comprendre-la-corbynmania-en-grande-bretagne/

mercredi, 26 août 2015

De particratie en de politieke dynastieën: hoe ze beide het (Belgische) status-quo in stand houden

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De particratie en de politieke dynastieën: hoe ze beide het (Belgische) status-quo in stand houden

door Johan Sanctorum

Ex: http://www.doorbraak.be

Deze week publiceert Knack de resultaten van een onderzoek naar een fenomeen dat we allemaal kennen: het bulkt in onze politieke wereld van zoons-van en dochters-van. De Van den Bossches, De Guchten, Michels, Tobbacks, De Clercqen, Anciaux’, en sorry voor wie ik hier vergeet: maar liefst 17% van de federale kamerleden behoort tot een ‘politieke dynastie’. Ze krijgen meer media-aandacht, worden door de partij zelf ook gepusht, en gebruiken de bekende naam bewust als springplank. Het verschijnsel doet zich zowel op Vlaams als op Franstalig niveau voor, en loopt als een rode draad doorheen alle partijen. Het meest nochtans bij diegenen die zich laten voorstaan op moderniteit en progressiviteit: de socialisten en liberalen ('Niet de afkomst maar de toekomst telt').

Over het waarom van deze stijgende (!) trend, en dit uitsluitend in België, daar waar ze elders in Europa afneemt, -Knack waagt zich niet aan hypotheses. Tenzij dan dat het ligt aan de algemene stemplicht en het feit dat politiek niet-gemotiveerde kiezers snel voor een bekende naam kiezen.

Consensusdemocratie

Dat is echter maar een heel gedeeltelijke verklaring. Nederland bijvoorbeeld kende tot 1970 ook een stemplicht maar heeft het fenomeen van de politieke familiebedrijven nooit gekend. De oorzaak zit dieper, namelijk in het systeem van de particratie zelf. Partijen zijn bij ons niet zomaar politieke formaties of kiesverenigingen. Ze vormen het centrum van de macht, zetten de beleidslijnen uit en schuiven mensen naar voor die het tot minister schoppen. De rest is decor en theater. De gelijkenis met totalitaire systemen en éénpartijstaten zoals Noord-Korea is opvallend.

Niemand moet er bij ons ook maar aan denken om politiek actief te zijn buiten de partijen om. Ze dragen het systeem en vice-versa. België is een feitelijke meerpartijendictatuur, met een kiesdrempel om de opkomst van nieuwkomers zoveel mogelijk af te remmen, en met een dotatiesysteem dat zijn gelijke niet kent.

Dat roept ook een gemeenschappelijk belang op. De partijen vormen samen een supercenakel dat verschillende coalities afscheidt, al naargelang de verkiezingsuitslag, maar dat in wezen altijd rond zijn eigen as draait. De coalities wisselen, maar de burger heeft nooit de indruk dat de politieke logica an sich ook maar één millimeter verschuift. Liberaal, socialistisch, katholiek, het maakt allemaal geen moer uit. De monarchie is de ceremoniële drager van deze consensus en blijft ook boven alle twijfel verheven.

De N-VA heeft als nieuwkomer mogen proeven wat dat betekent. Ze is ook een establishmentpartij geworden, met alle kenmerken daaraan verbonden: deelname aan de macht is primordiaal. Zo creëert de nv België haar eigen onkwetsbaarheid, en krijgen we het fenomeen dat de N-VA de Belgische constructie niet afbouwt, zoals haar kernmissie luidde, maar dat integendeel het regime zelf de N-VA aan het ‘belgiciseren’ is.

Dat zonen-van en dochters-van binnen dit systeem carrière maken, is een uitvloeisel van deze consensusdemocratie. Partijen zijn machtsblokken waarbinnen clans onder elkaar uitmaken wie aan de bak komt, en wie waar op de kieslijsten verschijnt. Om de machtscontinuïteit van een partij te verzekeren, zowel intern als extern, valt men terug op een ons-kent-ons-cultuur die onvermijdelijk aan de gezinstafel eindigt. De media spelen deze familiesoap volop mee.

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Meta-politieke oligarchie

Als prototype kan de lijn Luc Van den Bossche – Freya Van den Bossche gelden, een vader-dochter-erfopvolging binnen de SP.A. Het is een opvolging die deels binnen de Gentse vrijmetselaarsloge werd geregeld, maar ook door de media zelf werd aaneengepraat. In 2000 zond de VRT het programma ‘Bracke en Crabbé’ uit, een format waar vaders en zonen/dochters onder elkaar een politiek debat mochten voeren. De compleet onbekende Freya werd daar opgevoerd als de nieuwe ster aan de socialistische hemel. En zo geschiedde. Op die manier creëerde de gepolitiseerde publieke omroep zelf de dynastieke lijn binnen de partij waarvan het gros der journalisten lid was, zijnde de SP.A. Een partij die traditioneel een grote voet tussen de deur heeft van het Huis van Vertrouwen.

U kunt zich de incest voorstellen die hieruit vloeit. Het netto-resultaat is wel dat België en zijn deelstaten een metapolitieke oligarchie uitmaken, met een regimepers en een sterke particratie waarbinnen familieclans de plak zwaaien. De families vormen de ruggengraat van de partijen, die het machtsstelsel ondersteunen, en omgekeerd. De beruchte dotaties zijn daar een sleutelelement van: de staat financiert zelf de partijen die haar stabiliseren.

Zo handhaaft dit land, als institutioneel middelpunt van de EU, een bizarre uitzonderingspositie. Europa bestaat voor het merendeel uit republieken, met hier en daar een constitutionele monarchie, maar België is gewoon een ‘regime’. Met dat woord duiden we een politiek systeem aan dat, als dictatuur of als pseudo-democratie, zijn eigen onveranderlijkheid als opperste maatstaf hanteert. Zelfs China is in dat opzicht progressiever en meer vatbaar voor verandering dan België.

De burger staat erbij en kijkt ernaar. Wellicht stemt hij voor BV’s en politieke familiebedrijven, uit cynisme, omdat de macht toch altijd gelijk blijft aan zichzelf, en het gezonder is om de politiek effectief te beschouwen als een stuk amusementsindustrie, eerder dan een instrument tot inspraak en participatie.

Alleen de meest drastische remedie kan hier helpen: België opbreken en de politieke partijen ontbinden. Maar dat wil eigenlijk niemand, behalve een paar losgeslagen republikeinen. Als een democratie alleen nog dient om het status-quo te handhaven, heeft ze alle glans verloren. Om die fatale dynamiek te doorbreken, daar dienen dus revoluties voor. Een woord waaraan de grootste partij van Vlaanderen een broertje dood heeft. Spijts alle retoriek omtrent 'verandering'.

Johan Sanctorum is filosoof, publicist, blogger en Doorbraak-columnist.

Déjà en 2010, selon Wikileaks, l'Ambassade US à Paris visait à séduire les "minorités" en encourageant le communautarisme

Déjà en 2010, selon Wikileaks, l'Ambassade US à Paris visait à séduire les "minorités" en encourageant le communautarisme...pour diviser les Français ? Les documents bruts...

 

Déjà en 2010, selon Wikileaks, l'Ambassade US à Paris visait à séduire les "minorités" en encourageant le communautarisme...pour diviser les Français ? Les documents bruts... TRADUCTION EN "FRANCAIS" APPROXIMATIF REALISEE PAR L'ORDINATEUR... DES TEXTES DE L'AMBASSADE US A PARIS SUR L'AMOUR QU'ELLE PORTE AUX "MINORITES"...

CONFIDENTIEL SECTION 01 DU 04 PARIS 000058 
 
NOFORN 
SIPDIS 
 
EO 12958: DECL: 31/12/2019 
TAGS: PGOV  PREL  KIRF  KISL  FR
OBJET: AMBASSADE PARIS - stratégie d'engagement MINORITAIRE 
 
REF: A. Secrétaire d'Etat a 127215 
      B. PARIS 1,714
 
Classé par: Ambassadeur Charles H. Rivkin, raisons 1.4 (b), (d). 
 
 1. (C / NF) RÉSUMÉ: Conformément à l'histoire unique de France
et les circonstances, Ambassade de Paris a créé une minorité 
Stratégie d'engagement qui englobe, entre autres groupes, le 
Population musulmane française et répond aux objectifs énoncés 
dans reftel A. Notre but est de faire participer la population française au 
tous les niveaux afin d'amplifier les efforts de la France pour réaliser 
ses propres idéaux égalitaires, faisant ainsi progresser de nationalité américaine 
intérêts. Alors que la France est à juste titre fière de son leader
rôle dans la conception des idéaux démocratiques et de défendre humaine 
homme et la primauté du droit, les institutions françaises ont pas 
prouvé qu'ils étaient suffisamment souple pour adapter à un 
la démographie de plus en plus hétérodoxe. Nous croyons que si
France, sur le long terme, ne pas augmenter avec succès 
opportunité et apporter une véritable représentation politique pour 
ses populations minoritaires, la France pourrait devenir plus faible, plus 
pays divisé, peut-être plus sujette aux crises et 
introvertie, et par conséquent un allié moins capable. À
soutenir les efforts français pour offrir l'égalité des chances pour les 
populations minoritaires, nous engager dans des discours positif; 
donner le bon exemple; mettre en œuvre un programme de sensibilisation des jeunes agressifs
stratégie; encourager les voix modérées; propager mieux
pratiques; et d'approfondir notre compréhension du sous-jacent
causes des inégalités en France. Nous allons également intégrer la
les efforts de diverses sections de l'ambassade, cibler influente 
leaders parmi nos principaux publics, et d'évaluer à la fois 
indicateurs tangibles et intangibles de la réussite de notre 
stratégie. RÉSUMÉ END.
 
----- --------------------------------------------- 
Contexte: La crise de la représentation EN FRANCE 
----- --------------------------------------------- 
 
 2. (C / NF) France défend depuis longtemps les droits humains et la
primauté du droit, à la fois à la maison et à l'étranger, et à juste titre 
se perçoit comme un leader historique parmi démocratique 
nations. Cette histoire et cette perception de soi nous serviront bien
que nous mettons en œuvre la stratégie exposée ici, dans lequel nous pressons 
France vers une application plus complète des valeurs démocratiques 
il épouse. Cette stratégie est nécessaire parce que le français
les institutions se sont pas révélées suffisamment souples pour eux-mêmes 
adapter à la démographie de plus en plus hétérodoxe du pays. 
Très peu de minorités occupent des postes de leadership dans la France 
institutions publiques. Comme propre diversité du Président Sarkozy
Tsar Yazid Sabeg a dit l'Ambassadeur Rivkin en Décembre, le 
Assemblée nationale "sert comme un miroir de la crise de 
Représentation en France "(reftel B). L'Assemblée nationale, 
parmi ses 577 députés, a un seul membre noir du 
France métropolitaine (hors de ses territoires insulaires), mais 
n'a pas de représentants élus de musulman ou arabe 
extraction, si ce groupe minoritaire représente à lui seul 
environ 10 pour cent de la population. Le Sénat a
deux musulmans sénateurs (sur 343), mais pas de noir 
représentants et seulement quelques sénateurs viennent de l'autre 
minorités ethniques ou religieuses. Sabeg a également noté qu'aucun
d'environ 180 ambassadeurs de France est noire, et seulement 
on est d'origine maghrébine. Malgré de Sarkozy
nomination de dirigeants tels que Rachida Dati, Amara et Fidela 
Rama Yade, les minorités continuent de faire face à un verre très épais 
plafond dans les institutions publiques de la France. Les médias français
reste majoritairement blanc, avec des augmentations modestes dans 
la représentation des minorités à la caméra pour les grands bulletins de nouvelles. 
Parmi les établissements d'enseignement d'élite françaises, nous sommes seulement 
conscients que Sciences Po a pris des mesures sérieuses pour intégrer. 
Bien que légèrement mieux représentés dans les organisations privées, 
minorités en France conduisent très peu de sociétés et 
fondations. Ainsi, la réalité de la vie publique française défie
idéaux égalitaires de la nation. En groupe, la politique élitiste
encore caractériser institutions publiques françaises, tandis que l'extrême 
à droite, les politiques xénophobes détiennent appel pour un petit (mais 
occasionnellement influente) minorité. Poster continuera à
explorer d'autres causes sous-jacentes de la vie sociale, politique et 
les obstacles économiques entravant l'avancement des minorités dans 
France (voir la tactique 6, ci-dessous). 
 
 3. (C / NF) France souffre des conséquences lorsque son leader
institutions ne parviennent pas à refléter la composition de son 
population. Nous croyons que la France n'a pas pleinement bénéficié
l'énergie, en voiture, et les idées de ses minorités. Malgré une certaine
Prétentions françaises à servir comme un modèle de l'assimilation et 
méritocratie, des inégalités indéniables ternissent la France mondial 
image et de diminuer son influence à l'étranger. À notre avis, un
manquement persistant à augmenter opportunité et de proposer une véritable 
la représentation politique pour ses populations minoritaires pourrait 
rendre la France un pays plus faible, plus divisé. La
conséquences géopolitiques de la faiblesse et de la division de la France 
nuira à des intérêts américains, car nous devons forte 
partenaires dans le cœur de l'Europe nous aider à promouvoir la démocratie 
 
PARIS 00000058 002 DE 004 
 
 
des valeurs. En outre, l'exclusion sociale a des conséquences domestiques
pour la France, y compris l'aliénation de certains segments de la 
la population, qui peut à son tour nuire à notre propre 
les efforts pour lutter contre les réseaux mondiaux d'extrémistes violents. UN
florissante, système politique français inclusive fera avancer notre 
des intérêts dans l'expansion de la démocratie et accroître la stabilité 
dans le monde entier. 
 
------------------------------- 
UNE STRATÉGIE POUR LA FRANCE: NOS OBJECTIFS 
------------------------------- 
 
 4. (C / NF) L'objectif primordial de notre sensibilisation minoritaire
la stratégie est de faire participer la population française à tous les niveaux 
Afin d'aider la France à réaliser ses propres idéaux égalitaires. 
Notre stratégie a trois grands publics cibles à l'esprit: (1) 
la majorité, en particulier les élites; (2) les minorités, avec une
se concentrer sur leurs dirigeants; (3) et la population générale.
Employant les sept tactiques décrites ci-dessous, nous visons (1) 
accroître la sensibilisation parmi les élites des avantages de la France 
l'accroissement des possibilités et les coûts du maintien du statu 
quo; (2) améliorer les compétences et de développer la confiance des
les leaders des minorités qui cherchent à augmenter leur influence; (3)
et à communiquer à la population générale en France que 
nous admirons particulièrement la diversité et le dynamisme de son 
la population, tout en soulignant les avantages de profiter 
de ces qualités en élargissant les possibilités pour tous. 
 
-------------------------------------- 
TACTIQUE 1: ENGAGER DANS discours positif 
-------------------------------------- 
 
 5. (C / NF) d'abord, nous allons nous concentrer notre discours sur la question de
l'égalité des chances. Quand nous donnons des adresses publiques au sujet de la
communauté des démocraties, nous allons mettre l'accent, parmi les 
qualités de la démocratie, le droit d'être différent, la protection 
des droits des minorités, la valeur de l'égalité des chances, et la 
importance d'une véritable représentation politique. En privé
réunions, nous allons diriger délibérément des questions sur l'égalité 
occasion en France à un niveau élevé, non-minorité française 
dirigeants. Plutôt que de se retirer des discussions impliquant
deux vaches sacrées en France - les notions de «laïcité» et 
«communautarisme» - nous allons engager directement les dirigeants français 
sur le rôle que leur terminologie et intellectuelle 
cadres pourraient jouer dans la création (ou diminuer) l'égalité 
d'occasion en France. Nous nous efforcerons de transmettre le
coûts à la France de la sous-représentation des minorités, 
soulignant les avantages que nous avons accumulées, au fil du temps, par 
travailler dur pour gruger les divers obstacles rencontrés par les 
Minorités américaines. Nous allons, bien sûr, continuer à adopter une
attitude humble concernant notre propre situation aux États-Unis, mais 
ne sera cependant souligner les innombrables avantages résultant 
à partir d'une approche proactive pour une large inclusion sociale, 
complétant nos partenaires français sur les mesures positives qu'ils 
prendre. En outre, nous poursuivrons et intensifierons notre travail
avec des musées et des éducateurs pour réformer l'histoire de France 
curriculum enseigné dans les écoles françaises, de sorte qu'il tienne 
compte le rôle et les perspectives des minorités en français 
histoire. 
 
------------------------------ 
Tactic 2: donner le bon exemple 
------------------------------ 
 
 6. (C / NF) Deuxièmement, nous allons utiliser l'outil d'exemple. Nous
va se poursuivre et intensifier nos efforts pour apporter la minorité 
les dirigeants des États-Unis à la France, qui travaillent avec ces américaine 
dirigeants de transmettre un sentiment honnête de leur expérience 
Minorité française et les dirigeants non-minoritaires de même. Lorsque nous envoyons
Les dirigeants français en Amérique, nous allons inclure, aussi souvent que 
possible, une composante de leur voyage qui se concentre sur l'égalité 
occasion. En l'ambassade, nous allons continuer à inviter un
large spectre de la société française à nos événements, et d'éviter, comme 
échéant, l'organisation d'événements blanc uniquement, ou d'une minorité seulement 
événements. Nous allons être inclusive, cette façon de travailler à briser
les barrières, de faciliter la communication et développer les réseaux. 
 En réunissant des groupes qui ne seraient pas interagir autrement 
ensemble, l'ambassade va continuer à utiliser son cachet à 
créer des occasions de réseautage qui traversent traditionnelle 
barrières culturelles et sociales en France. 
 
------------------------------------------ 
TACTIC 3: LANCEMENT AUDACIEUX Youth Outreach 
------------------------------------------ 
 
 7. (C / NF) Troisièmement, nous allons continuer et d'élargir notre jeunesse
efforts de sensibilisation afin de communiquer sur notre commune 
valeurs avec le jeune public français de tous les socio-culturelle 
milieux. Menant la charge sur cet effort, le
Initiative de sensibilisation des jeunes inter-agences de l'ambassadeur vise à 
engendrer une dynamique positive chez les jeunes français qui mène à 
un plus grand soutien pour les objectifs et les valeurs américaines. Certains
 
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éléments de notre Initiative de sensibilisation des jeunes ont notamment 
importance pour les minorités, y compris: 
 
- Dessin fortement sur les nouveaux médias, nous visons d'abord à établir la confiance 
et gagner la compréhension entre les jeunes Français à partir diversifiée 
milieux. 
 
- Tout en renforçant la confiance et la compréhension mutuelle, nous cherchons 
pour aider la prochaine génération de la France d'améliorer leur capacité à 
conduire dans leurs communautés, tout en transportant le 
importance de transcender les limites de leur propre 
communautés, afin d'avoir un impact plus large, nationale. 
 
- Pour atteindre ces objectifs, nous allons construire sur le expansive 
Programmes de diplomatie publique déjà en place au poste, et 
développer des moyens supplémentaires créatifs pour influencer la jeunesse 
France, employant de nouveaux médias, les partenariats avec les entreprises, 
concours nationaux, des activités de sensibilisation ciblées, en particulier 
invités nous ont invités. 
 
- Nous allons également développer de nouveaux outils permettant d'identifier, d'apprendre, 
et d'influencer les futurs dirigeants français. 
 
- Comme nous élargissons formation et d'échange des opportunités pour le 
jeunesse de France, nous allons continuer à faire absolument certain 
que les échanges que nous soutenons sont inclusifs. 
 
- Nous nous appuierons sur les réseaux de jeunes existant en France, et 
en créer de nouveaux dans le cyberespace, connectant l'avenir de la France 
dirigeants à l'autre dans un forum dont les valeurs nous aidons à 
Shape - valeurs d'inclusion, de respect mutuel, et ouvert 
dialogue. 
 
---------------------------------- 
TACTC 4: ENCOURAGER voix modérées 
---------------------------------- 
 
 8. (C / NF) Quatrièmement, nous allons encourager les voix modérées de
la tolérance à se exprimer avec courage et conviction. 
Forts de notre travail avec les deux sites importants orientés 
vers les jeunes musulmans francophones - et oumma.fr 
saphirnews.com - nous allons soutenir, former et engager les médias 
et militants politiques qui partagent nos valeurs. Comme nous continuons
pour rencontrer les dirigeants modérés de groupes minoritaires, nous allons 
élargir également nos efforts visant à faciliter les racines d'herbe interreligieux 
échanges. Nous allons partager en France, avec les communautés de foi
et avec le Ministère de l'Intérieur, le plus efficace 
techniques pour enseigner la tolérance actuellement employées dans 
Les mosquées, les synagogues américaines, les églises et d'autres religieux 
institutions. Nous allons engager directement avec le ministère de
Intérieur pour les approches américaines et françaises à soutenir comparer 
les leaders des minorités qui cherchent la modération et la mutuelle 
la compréhension, tout en comparant nos réponses à ceux 
qui cherchent à semer la haine et de la discorde. 
 
--------------------------------- 
TACTC 5: PROPAGER MEILLEURES PRATIQUES 
--------------------------------- 
 
 9. (C / NF) Cinquièmement, nous continuerons notre projet de partage
les meilleures pratiques avec les jeunes leaders dans tous les domaines, y compris 
jeunes leaders politiques de tous les partis modérés afin qu'ils 
avoir les outils et de mentorat pour aller de l'avant. Nous allons
créer ou soutenir la formation et les programmes d'échange qui enseignent 
la valeur durable de l'inclusion large aux écoles, civile 
groupes de la société, les blogueurs, les conseillers politiques, et locale 
politiciens. Grâce à des programmes de sensibilisation, agents de l'ambassade
de toutes les sections vont interagir et de communiquer à ces mêmes 
groupes nos meilleures pratiques dans la création de l'égalité des chances 
tous les Américains. Nous allons également fournir des outils pour l'enseignement
la tolérance au réseau de plus de 1.000 université américaine 
les étudiants qui enseignent l'anglais dans les écoles françaises chaque année. 
 
--------------------------------------------- ---- 
TACTIQUE 6: approfondir notre compréhension du problème 
--------------------------------------------- ---- 
 
 10. (C / NF) sixième, grâce à un travail de contact concentré, rapports
et l'analyse, nous allons approfondir la compréhension de l'USG 
causes sous-jacentes des inégalités et des discriminations en France. 
 Nous allons innover en examinant comment la structure même 
de certaines institutions françaises peuvent limiter la représentation des minorités 
dans les fonctions électives et les rangs élevés de la fonction publique. 
Examen des développements significatifs dans la profondeur, comme le 
débat sur l'identité nationale (reftel B), nous avons l'intention de suivre 
les tendances et, idéalement, prévoir les changements dans le statut de 
minorités en France, estimer combien ce changement aura un impact 
Les intérêts américains. Comme notre conscience élargit et approfondit, nous
ajustera, en conséquence, la stratégie de sensibilisation de la minorité 
décrit ici. 
 
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TACTIQUE 7: Intégrer, cible et évaluer nos activités 
----- --------------------------------------------- --- 
 
 11. (C / NF) Enfin, un groupe de travail de la minorité intégrera
le discours, actions, et l'analyse des articles pertinents et 
agences dans l'ambassade. Ce groupe, travaillant en tandem avec
l'Initiative de sensibilisation des jeunes, identifie et cible 
les dirigeants et les groupes influents parmi nos principaux auditoires. 
Il permettra aussi d'évaluer notre impact au cours de l'année, 
en examinant des indicateurs tangibles et intangibles de 
succès. Modifications corporelles comprennent une augmentation mesurable
le nombre de minorités et participants en public 
et les organisations privées, y compris l'éducation d'élite 
institutions; la croissance du nombre d'efforts constructifs par
les leaders des minorités pour organiser un soutien politique tant à l'intérieur 
et au-delà de leurs propres communautés minoritaires; nouvelle, proactive
des politiques visant à améliorer l'inclusion sociale adopté par la minorité non- 
les dirigeants politiques; expansion de intercommunautaire et
les échanges inter-religieux au niveau local; diminution de la populaire
le soutien aux partis et plateformes politiques xénophobes. 
Bien que nous ne pourrions jamais demander un crédit pour ces positif 
développements, nous nous concentrerons nos efforts dans la mise en oeuvre 
activités, décrites ci-dessus, que les prod, envie et stimulent 
mouvement dans la bonne direction. En outre, nous allons suivre
mesures incorporels de succès - un sentiment croissant de 
appartenant, par exemple, parmi les jeunes des minorités françaises, et un 
en plein essor espoir que, eux aussi, peuvent représenter leur pays 
à la maison, et à l'étranger, même un jour au sommet du français 
la vie publique, en tant que président de la République. 
RIVKIN

mardi, 25 août 2015

De stamboompolitici en de particratie: België als ‘regime’ en meerpartijendictatuur

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De stamboompolitici en de particratie: België als ‘regime’ en meerpartijendictatuur

Dit is een aspect van het Belgische democratisch deficit dat ik al vroeger signaleerde, en dat nu ook het weekblad Knack heeft ontdekt: het bulkt in onze politieke wereld van zoon-van’s en dochter-van’s. Maar liefst 17% van de federale kamerleden behoort tot een ‘politieke dynastie’. Ze krijgen meer media-aandacht, worden door de partij zelf ook gepusht, en gebruiken de bekende naam bewust als springplank. Het verschijnsel doet zich zowel op Vlaams als op Franstalig niveau voor, en loopt als een rode draad doorheen alle partijen.

Over het waarom van deze stijgende (!) trend, en dit alleen in België, daar waagt Knack zich niet aan hypotheses. Tenzij dan dat het ligt aan de algemene stemplicht en het feit dat politiek niet-gemotiveerde kiezers snel voor een bekende naam kiezen.

Consensusdemocratie

Dat is echter maar een schijnverklaring. Nederland bijvoorbeeld kende tot 1970 ook een stemplicht maar heeft het fenomeen van de politieke dynastieën nooit gekend. De oorzaak zit dieper, namelijk in het systeem van de particratie zelf. Partijen zijn bij ons niet zomaar politieke formaties. Ze vormen het centrum van de macht, zetten de beleidslijnen uit en schuiven mensen naar voor. De rest is decor en theater. De gelijkenis met totalitaire systemen en éénpartijstaten zoals Noord-Korea is opvallend.

Niemand moet er ook maar aan denken om politiek actief te zijn buiten de partijen om. Ze dragen het systeem en vice-versa. België is een meerpartijendictatuur, met een kiesdrempel om de opkomst van nieuwkomers zoveel mogelijk af te remmen. De partijen vormen samen een supercenakel dat verschillende coalities afscheidt, al naargelang de verkiezingsuitslag, maar dat in wezen altijd rond zijn eigen as draait. De coalities wisselen, maar de burger heeft nooit de indruk dat de politieke logica an sich ook maar één millimeter verschuift. Liberaal, socialistisch, katholiek, het maakt allemaal geen moer uit. De monarchie is de ceremoniële drager van deze consensus.

De N-VA heeft als nieuwkomer mogen proeven wat dat betekent: ze is ook een establishmentpartij geworden, met alle kenmerken daaraan verbonden: deelname aan de macht is primordiaal. Zo creëert de nv België haar eigen onkwetsbaarheid, en krijgen we het fenomeen dat de N-VA de Belgische constructie niet afbouwt, maar dat integendeel het regime zelf de N-VA aan het ‘belgiciseren’ is.

Dat zonen-van en dochters-van binnen dit systeem carrière maken, is een uitvloeisel van de consensusdemocratie. Partijen zijn niet zomaar ideologische formaties, doch machtsblokken waarbinnen clans onder elkaar uitmaken wie aan de bak komt, en wie waar op de kieslijsten verschijnt. Om de machtscontinuïteit van een partij te verzekeren, zowel intern als extern, valt men terug op een ons-kent-ons-cultuur die onvermijdelijk aan de gezinstafel eindigt. De media spelen deze familiesoap volop mee.

Het Belgische ‘regime’ als uitzondering

Hét prototype is de lijn Luc Van den Bossche – Freya Van den Bossche, een vader-dochter-relatie binnen de SP.A. Het is een opvolging die deels binnen de Gentse vrijmetselaarsloge werd geregeld, maar ook door de media zelf werd aaneengepraat. In 2000 zond de VRT het programma ‘Bracke en Crabbé’ uit, een format waar vaders en zonen/dochters onder elkaar een politiek debat mochten voeren. De compleet onbekende Freya werd daar opgevoerd als de nieuwe ster aan de socialistische hemel. En zo geschiedde. Op die manier creëerde de gepolitiseerde publieke omroep zelf de dynastieke lijn binnen de partij waarvan het gros der journalisten lid was, zijnde de SP.A, en hun carrière aan te danken had.

U kunt zich de incest voorstellen die hieruit vloeit. Het netto-resultaat is wel dat België en zijn deelstaten een metapolitiek regime uitmaken, met een regimepers en een sterke particratie waarbinnen familieclans de plak zwaaien. De families vormen de ruggengraat van de partijen, die het machtsstelsel ondersteunen, en omgekeerd. De beruchte dotaties zijn daar een sleutelelement van: de staat financiert zelf de partijen die haar stabiliseren.

Zo handhaaft dit land, als institutioneel middelpunt van de EU, een bizarre uitzonderingspositie. Europa bestaat voor het merendeel uit republieken, met hier en daar een constitutionele monarchie, maar België is gewoon een ‘regime’. Met dat woord duiden we een politiek systeem aan dat, als dictatuur of als pseudo-democratie, zijn eigen onveranderlijkheid als opperste maatstaf hanteert. Zelfs China is in dat opzicht progressiever en meer vatbaar voor verandering dan België.

De burger staat erbij en kijkt ernaar. Alleen de meest drastische remedie kan hier helpen: België opbreken en de politieke partijen ontbinden. Maar dat wil eigenlijk niemand, behalve een paar losgeslagen republikeinen. En zij zijn de laatsten om tegen de meerderheid in te gaan, dus…

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mercredi, 19 août 2015

Hollande ou la politique du tronc creux

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Hollande ou la politique du tronc creux

par Peter Eisner

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Il est des troncs d'arbre qui ressemblent à s'y méprendre à des troncs d'arbres sains. Cependant ils sont creux, seulement faits d'une écorce. Si l'on appuie un poing contre eux, il les traverse. Ces troncs sont exactement ce que sont les dernières propositions de François Hollande à propos de l'Euro.

Le problème est que les commentateurs du monde politico-médiatique ont, pour le moins, tardé à réagir. Ils semblent se prêter à la mystification, qu'ils soient complices ou incompétents.

Une organisation renforcée de la zone euro ? Voilà pour commencer ce que le président propose. Il est, certes, tout à fait évident qu'une monnaie commune nécessiterait une intégration économique, bien au-delà de ce qu'on connaît aujourd'hui. Cependant François Hollande est-il crédible quand il en parle ?

Il voudrait des règles plus strictes. Comment le peut-il quand il n'est pas capable de respecter celles qui existent déjà. C'est comme un sauteur en hauteur qui, incapable de franchir une barre d'un mètre, demanderait qu'on porte la barre à deux mètres.

Et que ferait-on de la Grèce dans cette zone Euro plus intégrée ? Il s'est félicité du maintien de ce pays dans la zone, au prix d'un abaissement des exigences du même genre que celui dont a bénéficié la France pour son déficit. Vouloir mieux intégrer la zone Euro passerait d'abord dans un certain sens par un Grexit suivi d'un Franxit.

Enfin il n'y a pas d'intégration économique sans intégration politique. D'ailleurs Hollande parle de "gouvernement de la zone Euro". Quelle perte de souveraineté est-il prêt à consentir, lui qui s'est fait élire pour s'opposer à la démarched'Angela Merkel et qui donne en permanence des gages à sa gauche ?

La France dans une avant-garde ? Il y a déjà antinomie à proposer une organisation renforcée, concernant tous les pays de la zone, et une avant-garde, séparant certains pays des autres. On ne peut pas à la fois vouloir la cohésion, jusqu'à la Grèce comprise, et la séparation.

Et puis comment le mauvais élève de la classe peut-il prétendre à faire partie de l'élite? Il est vrai que, selon Hollande, l'avant-garde serait constituée de tous les pays qui en décideront. Autant dire que les Grecs en seront candidats parmi les premiers. Pour reprendre l'exemple sportif, une épreuve de qualification sélectionne uniquement ceux qui sont capables de franchir une barre donnée. Quelle est la barre fixée par Hollande ? Un déficit nul peut-être ?

Un budget spécifique et un parlement ? Assurer un contrôle démocratique est certainement une bonne chose, mais promouvoir trop d'instances prétendûment "démocratiques" ne peut que tuer la démocratie.

Il s'agit ici d'organiser l'avant-garde. Mais, apparemment sans toucher aux Etats actuels, ni à l'Union Européenne, ni à la zone euro. On fabriquerait un mille-feuilles à l'image de celui que notre président s'est montré incapable de réduire dans son pays.

Il y aurait un budget spécifique. Pourquoi faire ? Alimenté comment ? S'agirait-il, par exemple de financer l'éducation? Donc avec les mêmes règles de fonctionnement et de recrutement partout. Nul ne peut y croire de la part de Hollande. Faudrait-il prélever l'impôt à la place des pays actuels ? Peut-être celui sur les entreprises, qu'il faudrait alors unifier. Ce n'est pas pensable.

Il y aurait un parlement. Ce pourrait être une partie du parlement européen. Mais il faudrait de nouveaux partis et un nouveau président. Comment pourra-t-on éviter la confusion et l'effondrement d'un pouvoir parlementaire déjà bien faible, comme la crise grecque l'a montré ?

Il n'y a que deux façons de mettre du sens derrière le verbiage creux qu'on nous a servi.

La première est la convergence. On prend deux pays, ou davantage, comme la France et l'Allemagne. Sous le contrôle démocratique de leurs parlements respectifs, ils décident d'aligner leurs politiques sur un certain nombre de points : imposition des sociétés, du capital, des personnes, système de santé, aides sociales, périmètre de la fonction publique, code du travail … On laisserait juste une différence temporaire de TVA pour faciliter les adaptations. Le système allemand n'est pas parfait : il lui manque une politique familiale et il joue un peu trop sur la main-d'oeuvre de ses voisins européens. Mais, sur presque tous les points, ce serait au système français d'évoluer.

Le problème est que, depuis qu'il a été élu, François Hollande a pratiqué une stratégie de la divergence. S'il a mis en place quelques usines à gaz pour tenter de corriger l'excès d'imposition qu'il a installé, jamais il n'a cherché à traiter les problèmes à la base. C'est ainsi qu'il a préféré laisser entendre qu'il accordait des "cadeaux aux patrons" assortis de contreparties illusoires, plutôt que de reconsidérer l'impôt sur les entreprises.

Chaque jour ou presque, on traite en France un nouveau sujet sans le moindre souci de la convergence avec notre voisin. Ségolène Royal a supprimé une taxe routière sur les poids-lourds qui s'inspirait du modèle allemand. Elle s'oppose à une fiscalité du diesel plus proche de celle de l'essence, comme en Allemagne. Dans les deux cas, on aurait pu mettre sur pied une fiscalité commune européenne ou, pour le moins, les mêmes règles de part et d'autre du Rhin, au prix éventuels de quelques ajustements en Allemagne. On aurait déjà pu le faire pour le permis à points, la vitesse sur les routes …

La seconde voie est l'intégration. Les pays qui sont intégrés disparaissent en tant que tels au profit d'un nouvel état. C'est au niveau de ce dernier que la démocratie s'exerce. C'est beaucoup plus simple et c'est définitif. Mais évidemment il faut le vouloir. On est aux antipodes des petites combines de François Hollande.

Pierre EISNER (PSUNE/LBTF)

mardi, 30 juin 2015

Belgique 2015 : situation politique générale

 

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Belgique 2015: situation politique générale

Entretien avec Paul Barbain (Namur, ex-Mouvement Identitaire Démocratique)

Propos recueillis par Bertrand Goffic (Action Identitaire Royaliste, Tours)

Permettez-nous, Monsieur Barbain, de revenir à vous pour nous parler de notre voisine du Nord, la Belgique, comme vous l’aviez déjà fait avec brio en janvier 2012 (http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2012/01/06/la-belgique-a-un-gouvernement.html#more ). Trois ans et demi après notre premier entretien, comment se porte le royaume de Philippe I ? Quel impact politique a le gouvernement actuel, très différent des gouvernements précédents ?

La grande nouveauté du gouvernement issu des élections de 2014 est d’avoir éliminé, au niveau fédéral, la présence quasi permanente d’un parti socialiste figé voire moribond, caricatural et totalement corrompu. Avec l’éviction du PS, jadis omniprésent, disparaît également du niveau fédéral son allié le CDH démocrate-c(h)réti(e)n, qui portait finalement, il faut le dire, la responsabilité de la longue crise politique qui avait laissé le royaume sans gouvernement pendant près de 500 jours en 2010-2011. La cheftaine du CDH, une mégère infecte qui vitupère, hurle, gesticule, qui est incapable d’un raisonnement constructif, avait reçu dans la presse flamande le sobriquet de « Madame Non ». Cette baderne sans cervelle ne voulait pas, du haut de sa toute petite personne, que le parti majoritaire de la Flandre soit représenté au gouvernement fédéral. Une telle présence, vitupérait cette médiocre cervelle d’oiseau, était, tour à tour, du « séparatisme » et, selon sa logique boiteuse et défaillante, du « néo-nazisme ». Un autre clown de ce pilier ex-catholique wallon complètement dévoyé, sombrant dans l’imbécillité la plus crasse, lui avait emboité le pas, non plus avec le délirium jacassant et coassant typique de « Madame Non », mais avec une lourdeur de provincial borné, incapable de surmonter des préjugés surannés, qu’il répétait, coléreux, comme un ivrogne au viscère cérébral rongé par la gnôle qui se mange la langue. Résultat des courses: la pitresse hurleuse et le plouc à gros sabots ont été expulsés du niveau fédéral ! Il est vrai que la dite pitresse avait exercé ses talents au ministère de l’intérieur et n’y avait laissé que le souvenir de sa bêtise et de son incompétence. On lui a donné, en compensation, l’enseignement au niveau régional/communautaire francophone, nonobstant le formidable bonnet d’âne qu’une cancresse de son acabit avait dûment mérité pour ses prouesses antérieures en tous domaines, et pour les frasques de sa progéniture mal éduquée (et pour cause !) qu’elle avait couvertes de son « autorité », alors que le gamin du boulanger ou du plombier-zingueur se serait retrouvé devant le juge de la jeunesse ou en IPPJ (centres de détention pour jeunes délinquants en Belgique, ndlr). Ce n’est pas l'esprit brouillon de la sinistresse, son inculture crasse, qui vont améliorer les résultats déjà fort piteux de l’enseignement francophone aux niveaux européen et asiatique (les tests PISA).

Les socialistes et les cornichons démocrates-c(h)réti(e)ns ne voulaient pas des nouveaux nationalistes flamands, pourtant posés comme modérés, à l’échelon fédéral. La majorité, en bout de course, n’a plus voulu d’eux, les minoritaires qui n'étaient pas prêts à respecter l'arithmétique électorale, tout en se targuant d'être des super-démocrates : le vieux gag des arroseurs arrosés ! Les ennuis, y compris judiciaires, s’accumulent depuis peu sur la tête de la vilaine clownesse aujourd’hui à la tête de l’enseignement. Ainsi passe la gloire du monde… Le nouveau gouvernement inclut donc la NVA néo-nationaliste flamande et lui confie, notamment, le ministère de l’intérieur jadis occupé par « Madame Non ». A l’annonce de ce grand changement, le tollé a été grand, la hargne des exclus socialistes et démocrates-c(h)réti(e)ns s’est faite sentir, s’est exprimée avec force cris hystériques jusqu’à l’épisode totalement burlesque où une autre ex-ministresse, une « sinistresse » "sociétaliste", spécialiste insigne de la jactance vociférante, qui accusait, à la tribune du parlement, où, déchue, elle n’était plus que simple dép(i)utée, ce nouveau gouvernement d’inaugurer en Europe une nouvelle ère nationale-socialiste, sans doute avec la complicité du Hongrois Orban.

Les nouveaux dispositifs contre-subversifs mis en place, apparemment, par le nouveau ministère de l’intérieur, a mis un holà à cette propension, lassante en fin de compte, à toujours vouloir ré-exhumer le spectre hitlérien, alors que nos sociétés sont devenues totalement imperméables à ces types de discours, aujourd’hui complètement anachroniques, d’autant plus que les technologies dont nous bénéficions dans notre vie quotidienne rendent déphasées les revendications socio-économiques et socio-technologiques (« accélérer les processus sociaux » en échappant aux lenteurs parlementaires) de tout hitlérisme même revu et corrigé.

Les nouveaux dispositifs contre-subversifs ont donc révélé, avec une délectation sardonique, le passé familial de la sinistresse qui ne parlait que de « bruits de bottes », de « collaboration », des « heures les plus sombres de notre histoire » (d’il y a 70 ou 80 ans !). Le grand-père de la péronnelle aux lippes éructantes, avait pris sa carte du VNV nationaliste flamand, sans nul doute à son corps défendant, pour satisfaire le désir de ses concitoyens du petit village paisible, où il vivait et tenait un bistrot. C’est lui, l’homme affable et serviable, que les habitants de ce village agricole et bucolique, entendaient avoir comme bourgmestre. Le grand-père, honnête et droit, s’est sacrifié. Il a pris une carte du parti alors dominant avec la bénédiction du « grand frère germanique » : c’était indispensable dans le contexte de guerre. Il a assumé tranquillement les fonctions que ses amis lui avaient demandé de prendre en leur nom. En septembre 1944, avec l’arrivée dans la région des troupes américaines, quelques envieux ou quelques voyous avaient arrêté le brave grand-père, pas nazi pour un sou, et maxaudé et tondu la pauvre grand-mère. Rapidement réhabilité, dès la fin des années 40, n’ayant aucun témoin à charge, cet homme, meurtri, a émigré avec sa famille de parler thiois (néerlandais) vers le bassin industriel liégeois et y a fait souche. Le fils est devenu syndicaliste virulent et la petite-fille sinistresse socialiste dans tous les gouvernements où la gauche wallonne trônait omnipotente, pour les siècles des siècles pensait-on.

 

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L’incident du brave grand-père, jadis bourgmestre VNV pendant la seconde occupation allemande, a montré, une fois pour toutes, que les poses et les jactances antifascistes ou n’avaient aucune consistance, ou masquaient justement une mauvaise conscience. La sinistresse liégeoise, dont les origines familiales se situent dans la bucolique Hesbaye thioise, n’est d’ailleurs pas la seule à avoir subi un tel arrachage de masque. Une journaliste politique de la télévision, maîtresse femme apparemment plus posée mais à l’égo également surdimensionné, vilipendait souvent, à tour de bras, les fascismes présumés d’hommes ou d’écrivains politiques qui lui déplaisaient. L’un d’eux, narquois, lui a rappelé ses liens familiaux avec… Léon Degrelle !

Le changement de donne, suite aux élections de 2014, crée un précédent que l’on pourrait croire heureux. Une crise de très longue durée, comme celles de 2010-2011, quasi un unicum dans les annales politiques dans l’histoire des démocraties parlementaires et constitutionnalistes européennes, ne sera plus possible : les forces archaïques, les ballasts d’un passé de corruption et de bêtise ont été mis échec et mat. L’hystérie anti-flamande, qui se complait avec morbidité à assimiler tout ce qui touche à la Flandre à l’Allemagne des années 30 et 40 du 20ième siècle, avait empêché les néo-nationalistes modérés de la NVA d’accéder démocratiquement aux postes à pourvoir au sein de l’Etat fédéral, en dépit des scores pharamineux obtenus. Ce refus de voir les résultats des élections traduits en une participation gouvernementale s’est fait sous les cris de l’inculte « Madame Non ».

Ce type de stratégie, reposant sur les sables mouvants de l’hystérie et de l’anachronisme, est foncièrement irrespectueuse des choix démocratiques de la majorité de la population ; elle ne semble plus possible mais cela ne signifie pas que les Wallons et les Flamands soient sortis de l’auberge. L’alliance NVA/Libéraux postule une acceptation rédhibitoire des politiques eurocratiques et atlantistes inspirées par le néo-libéralisme, une acceptation des diktats de l’hegemon américain dans le cadre des institutions internationales et de l’OTAN. Le néo-libéralisme, accepté sans aucune critique, fait que le « nationalisme modéré » de la NVA et le libéralisme plat de ses alliés du MR libéral wallon et bruxellois risquent à tout moment de basculer dans les politiques de dérégulation sociale, de délocalisation, de soumission obséquieuse à la dictature occulte des banksters.

 

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Ces faiblesses pour les idéologiques économiques et pour les pratiques thatchériennes ou reaganiennes, risquent de laisser trop de traces meurtrissantes au sein de la population qui, dans ses classes laborieuses, entend, à juste titre, conserver les acquis sociaux de l’Etat-Providence, à condition de le préserver aussi de l’immigrationnisme qui le mine à l’heure du débarquement de dizaines de milliers d’inassimilables à Lampedusa et dans les îles grecques de l’Egée et des avatars grotesques et stupides d’un soixante-huitardisme gendériste, gay-pridistes, etc., dont le travailleur, le père de famille, l’indépendant qui triment et qui rament dans une société de plus en plus précarisée, n’ont évidemment cure: quand les prix augmentent vertigineusement, que les salaires stagnent, on se fout royalement des pompes et des oeuvres des tarlouzes et des lesbiches, des politiciens dingues et des lubies des journaleux. Il y a même fort à parier que les "intouchables" du nationalisme flamand ou les adeptes wallons des Le Pen (père et fille confondus) seront d'accord avec les pères turcs et maghrébins pour fustiger certaines dérives, au point de crier "autochtones et immigrés même combat" contre les emplâtres régimistes complètement démonisés!

Si le nouveau gouvernement NVA/Libéraux cède au néo-libéralisme dérégulateur de facture anglo-saxonne, il risque, aux prochaines élections, de perdre beaucoup de plumes au profit des cinglés enformolés des anciennes majorités qui reviendront, avides, aux affaires avec leurs anachronismes antifascistes, leur soixante-huitardisme festiviste et leur immigrationnisme délirant, sans pour autant éliminer les abominables déliquescences qu’apportent les engouements néolibéraux, en dépit de leurs promesses électorales. Après le cocktail NVA/Libéraux, on risque d’avoir un cocktail qui mêle les folies et les délires du néolibéral Verhofstadt et les veuleries festivistes de son copain Cohn-Bendit.

La recette est donc de débarrasser la société belge de plusieurs maux : l’anachronisme (qui ramène tout aux années 30 et 40), l’hystérie dans les débats provoqués par des politiciennes démentes et dévoyées, le soixante-huitardisme et ses déviances, le néo-libéralisme outrancier et l’immigrationnisme.  

lundi, 22 juin 2015

Pour en finir avec l’idolâtrie de la République

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Pour en finir avec l’idolâtrie de la République

 
Ex: http://www.enquete-debat.fr

La notion de ”république” est devenue un outil idéologique contre la France et son identité nationale. « La République contre la Nation », c’était le titre d’un article sulfureux de Jean Raspail paru voici quelques années dans Le Figaro qui lui valut d’ailleurs des ennuis. Il y expliquait déjà que le concept de ”république” tendait à se substituer au patriotisme charnel et menaçait la démocratie nationale. Et qu’au nom des prétendues valeurs républicaines, on détruisait la Nation. Aimer la République contre la France : histoire d’un adultère.

Relisons l’histoire

La notion française de ”république”, extrêmement ambigüe, s’est  construite au XVIIIe siècle – notamment dans les sociétés de pensée et dans la franc-maçonnerie – par fascination et imitation de la République romaine (res publica) qui a succédé au régime de la royauté héréditaire. Mais le contresens est total. Dans l’imaginaire du républicanisme français de la Révolution, il s’agit de remplacer une prétendue tyrannie monarchique et aristocratique par un système démocratique et populaire. Or, la République romaine, dont la clé de voûte était le Sénat, fut un régime essentiellement aristocratique entièrement dirigé par la haute noblesse latifundiaire et militaire. À tel point que l’instauration de l’Empire, qu’il faudrait mieux qualifier de principat, par César et surtout par Auguste, était pensé comme une prise du pouvoir par le peuple, dirigé par son représentant et défenseur, l’Empereur (Princeps), contre l’aristocratie sénatoriale oligarchique et ”républicaine”. (1)

Donc la connexion entre république et démocratie ne va pas de soi.  D’ailleurs, remarque aujourd’hui la philosophe Chantal Delsol :  « La France est bien davantage République que démocratie ». Elle signifie par là que la République française est devenue le gouvernement d’une oligarchie, dominée par un dogme idéologique, qui ne tient plus compte du peuple autochtone, de ses souhaits et de ses intérêts.

Il ne faut pas oublier que c’est la Révolution française ”républicaine” qui a produit la Terreur d’État (1792-1794) au nom du Bien commun. Le totalitarisme marxiste stalinien s’en est largement inspiré. Le fanatisme républicain n’est pas une légende. Les massacres des Vendéens, les exécutions capitales d’innocents complets, les expropriations de biens ont été commis au nom de la ”république”. Pendant longtemps, l’idée républicaine s’opposait à l’idée de patrie charnelle. Par la suite, après la chute catastrophique du Second Empire et l’instauration de la IIIe République,  cette perspective a complètement changé. La République s’est réconciliée avec l’Histoire de France plurielle – ce que voulait réaliser Napoléon – et a fini par faire la paix avec l’Église catholique, qui, elle non plus, n’était pas exempte de tout péché d’intolérance. Avec la Ve République, un équilibre avait été trouvé, un compromis historique entre État monarchique présidentiel et démocratie ; il ne dura que sous De Gaulle et Pompidou.

La méritocratie élitiste et égalitaire républicaine, patriote, l’école d’excellence, le refus conjoint de l’étatisme socialiste et du mondialisme, un État régalien mais démocratique, tout cela s’est effondré. La ”nouvelle République” qui nous domine aujourd’hui a tous les inconvénients des pires lubies idéologiques du républicanisme français sectaire, sans retenir les meilleurs idéaux républicains.

Le concept de ”république” est devenu un fourre-tout

La ”république” ne désigne qu’un régime politique, et encore, de manière très floue. Elle ne colle pas à une identité nationale et garantit encore moins un système démocratique protecteur des libertés et de la sécurité des citoyens. Bien au contraire. La ”chose publique” n’est que ce que les dirigeants décident de nommer telle, en s’accaparant au besoin ses attributions. En revanche, le concept de ”démocratie” est beaucoup plus clair : c’est l’application de la volonté de la majorité du peuple.

Dans l’histoire récente, on remarquera que les pires des régimes furent ou sont des ”républiques”. Pensons aux ”républiques socialistes” aujourd’hui disparues, mais aussi aux républiques telles que Cuba ou la Chine ou à toutes celles qui prospèrent en Afrique et en Amérique latine. Sans parler de la république iranienne. Les pays les plus démocratiques ne sont pas toujours des ”républiques”, loin s’en faut.

Les monarchies constitutionnelles en Europe (où le concept de ”république” n’a aucun sens) seraient-elles réellement moins démocratiques et libres que la France? Grande-Bretagne, Belgique, Espagne, Pays-Bas, Suède, Danemark, Luxembourg, ces pays de monarchie constitutionnelle, sont-ils moins libres que notre République ? Même le Canada, l’Australie, la Nouvelle Zélande, membres du Commonwealth, sont formellement et constitutionnellement des États liés au système monarchique britannique.

En réalité, le concept de ”république” est un fourre-tout. Il peut donner lieu à des autocraties de régimes tyranniques et totalitaires, comme à des régimes réellement démocratiques. Ce qui signifie, en terme de science politique, que le concept de République n’a toujours pas de signification claire. Aujourd’hui en France, cette notion idolâtrée de République sert à déconstruire l’identité nationale et à limiter la démocratie. Comme un couteau suisse, ça peut servir à tout. Les socialistes, furieux, ont même intenté un procès à l’UMP qui a changé son nom en  ”Républicains”. On croit rêver… Les oligarques se disputent le monopole du mot fétiche. Mais est-il de droite ou de gauche ? Comme les escargots, il est à la fois masculin et féminin. Asexué.

Aux USA, la droite, c’est le ”parti républicain ”, et la gauche, c’est le ” parti  démocrate”. Dans la sémantique américaine, ”républicain” signifie une appartenance droitière. De même ”libéral” a une connotation de gauche aux USA et de droite en France. Toujours cette distorsion entre les mots et les choses. C’est par imitation des Américains que la droite UMP a choisi l’appellation ”Républicains”. Il ne faut pas oublier que, dans les années 70, l’extrême droite avait créé un faux nez (éphémère) nommé PR ou Parti républicain. Il a été torpillé par l’irruption du Front national.

Le RPR (Rassemblement pour la République) comme l’UNR (Union pour une nouvelle République) de 1958 et l’UDR de 1968 (Union pour la défense de la République) avaient choisi  ce mot de ”république” comme un marqueur contre la gauche marxisante et socialiste. Peine perdue. L’État PS s’est réapproprié le concept de ”république” et le conteste aujourd’hui à la droite.

Disjonction entre ”république” et France

Nicolas Sarkozy, dans une récente déclaration, a affirmé qu’il regrettait d’avoir entamé, quand il était Président, un débat sur l’identité de la France. Il aurait mieux fait, dit-il, de parler de l’identité de la ”république”. Aveu significatif de la part d’un  homme politique complexé qui partage approximativement, même si c’est en mode mineur, les mêmes présupposés que ses ”adversaires ” de gauche. Pour lui, les valeurs républicaines valent mieux que l’identité nationale. Les barons socialistes pensent la même chose.

La République, vue par le Parti socialiste, se pose clairement contre le peuple autochtone et pour l’invasion migratoire quand son Premier secrétaire, J-Ch. Cambadélis, profère au dernier congrès de Poitiers cette formule provocatrice et ouvertement antinationale et anti-française  : « les socialistes sont pour le traitement républicainde l’immigration, c’est-à-dire que l’on peut s’installer où l’on veut, quand on veut ». Les clandestins qui affluent en masse de toute l’Afrique et du Moyen-Orient ont compris ce message ”républicain”. M. Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, lui aussi grand ami républicain de l’immigration déferlante et de l’islamisation, a déclaré vouloir « créer une République inclusive de tous ses enfants ». Ce nouveau concept (langue de bois) d’ ”inclusion” renvoie à l’utopie de cohabitation communautariste, avec la fin de l’hégémonie de l’identité française sur le territoire national.

On constate donc que l’idée républicaine actuelle, non seulement n’a plus rien à voir avec la Nation française enracinée dans l’histoire, mais vise à l’abroger. C’est l’utopie marxiste de la table rase, de l’ ”homme nouveau”. On la retrouve dans les récents programmes de l’Education publique qui non seulement prônent la théorie du genre (mal secondaire, car personne ne peut avaler cette ânerie) et torpillent avec persévérance toute transmission de l’identité nationale. Vouloir confondre l’identité de la France (et de l’Europe) avec le concept  abstrait et mal clarifié (sémantiquement et historiquement) de ”république” aboutira à un échec certain : la fin conjointe de la République et de la France.

Les contradictions de l’idéologie républicaine

Une première contradiction de l’idéologie républicaine actuelle est qu’elle prône à la fois la laïcité – c’est-à-dire la neutralité – de l’État tout en favorisant objectivement l’implantation de l’islam. Et, en même temps, subrepticement, elle s’en prend au catholicisme et elle ferme les yeux sur les exactions antijuives et antichrétiennes de ses protégés.

La seconde contradiction porte sur le fonctionnement de l’ ‘État républicain. Cet obèse (6 millions de fonctionnaires privilégiés, 57,2% du PIB en dépenses publiques) a réussi ce prodige de faillir dans toutes ses fonctions régaliennes – enseignement public de qualité, sécurité, justice efficace et protectrice, défense des frontières contre les flux migratoires, indépendance nationale – et de restreindre les libertés civiques et économiques par un appareil réglementaire délirant et en inflation permanente.

Troisième contradiction : la République d’aujourd’hui déteste la démocratie nationale (c’est-à-dire l’avis majoritaire du peuple de souche, la Nation) et lui oppose les ”valeurs républicaines” qui sont tout simplement la justification des privilèges des apparatchiks et des allogènes. Ces derniers sont beaucoup plus choyés et protégés que les citoyens autochtones des classes moyennes et populaires non entretenues par l’État. Les classes moyennes autochtones sont le fondement de toute démocratie et elles sont les cibles, en France, d’une spoliation fiscale unique au monde.  En ce sens, l’idéologie marxisante a fait un rapt sur la République.

Donc, les ”valeurs de la République”, dont on nous rebat les oreilles, ne sont plus respectées : ni l’enseignement public méritocratique, ni la laïcité, ni l’indivisibilité territoriale, ni la sécurité publique, ni la préférence pour la citoyenneté nationale, ni la liberté absolue d’expression, ni l’égalité devant l’impôt et le respect du droit de propriété, ni la souveraineté  législative et judiciaire nationale. En général, l’emphase sur les mots sert à dissimuler la disparition des choses. L’idolâtrie idéologique de la République est le signe de sa décrépitude.

Note:

(1) La monarchie française s’est suicidée le jour où Louis XVI a financé et aidé militairement la révolution républicaine américaine des insurgents indépendantistes contre la monarchie anglaise rivale de la France, grâce à M. de La Fayette. L’effet de boomerang a joué et nous avons eu 1789, c’est-à-dire la schizophrénie historique.

Source

dimanche, 21 juin 2015

Législatives danoises : à droite toute!

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Législatives danoises : à droite toute!
 
Personne ne s’y attendait, pas même les instituts de sondage: le Parti populaire danois Dansk Folkeparti (DF) réalise son meilleur score aux législatives avec 21,1 % des suffrages, soit une progression de neuf points et de quinze sièges par rapport à 2011.
 
Journaliste
Ex: http://www.bvoltaire.fr 

Personne ne s’y attendait, pas même les instituts de sondage : le Parti populaire danois Dansk Folkeparti (DF) réalise son meilleur score aux législatives avec 21,1 % des suffrages, soit une progression de neuf points et de quinze sièges par rapport à 2011. « Nous sommes un parti que ce pays doit prendre au sérieux », s’est réjoui son chef de file, Kristian Thulesen Dahl. Devançant son allié libéral Venstre, qui plafonne à 19,5 %, il devient du même coup, pour la première fois, le plus important parti du bloc de droite. Réunissant aussi Alliance libérale et les conservateurs, celui-ci totalise 52 % des voix et 90 sièges. S’il se maintient en tête avec 26,3 %, le camp des sociaux-démocrates de l’actuel Premier ministre, Helle Thorning-Schmidt, ne pourra prétendre rester au pouvoir, le bloc de gauche ne comptant plus que 85 sièges.

Présenté par la plupart des médias français comme « populiste » et « xénophobe », bien que classé au centre au Danemark, le DF ne cesse de progresser depuis sa création en 1995. Son but : préserver « l’héritage culturel danois ». Lentement mais sûrement, il a réussi à imposer sa ligne, voire à peser sur celle de ses adversaires, au point que l’immigration a été, avec l’économie, le thème phare de la campagne… y compris à gauche. Car pour ne pas se retrouver à la traîne, les sociaux-démocrates n’ont eu d’autre choix que de faire miroiter une politique plus stricte. Helle Thorning-Schmidt est allée jusqu’à poser sur des affiches arborant le slogan « Si vous venez au Danemark, vous devez travailler » – un procédé également utilisé par le gouvernement hongrois de Viktor Orbán ; on imagine la levée de boucliers des associations si François Hollande s’aventurait sur ce terrain miné. « Ils jouent maintenant la carte dure, pour qu’on ne vienne pas les accuser de mollesse », s’agace Andreas Kamm, secrétaire général du Conseil danois pour les réfugiés. L’entreprise de séduction n’aura toutefois pas suffi, les électeurs préférant le discours plus crédible de ses opposants.

Entre 2013 et 2014, le nombre de demandeurs d’asile a doublé au Danemark, pour s’établir à 14.680. Parmi les propositions du bloc de droite durant la campagne : la baisse des allocations pour les nouveaux arrivants et l’attribution d’un permis de séjour permanent uniquement pour ceux ayant un emploi et parlant la langue. Le programme du DF préconise aussi un contrôle des frontières, davantage d’indépendance face à l’Union européenne (via un éventuel recours au référendum, dans le sillage de David Cameron), le refus d’une « transformation multiethnique du pays » et le renforcement de l’État-providence pour les plus précaires et les retraités (à l’inverse des sociaux-démocrates et du Venstre, qui ont privilégié une approche libérale pour stimuler la reprise).

Reste à savoir si le DF acceptera d’entrer dans un nouveau gouvernement mené par le leader de Venstre, Lars Løkke Rasmussen. Jusqu’alors, il s’était contenté de lui apporter son soutien en échange de mesures fermes pour freiner l’immigration, au grand dam du patronat qui réclame de la main-d’œuvre étrangère pour pallier le vieillissement de la population. « Nous n’avons pas peur d’entrer au gouvernement, si c’est par là que nous obtenons la plus grande influence politique », assure Kristian Thulesen Dahl. Il ne leur sera sans doute pas aisé d’accorder leurs violons, mais preuve est faite que des alliances constructives peuvent être scellées entre les courants qui, au-delà de leur petite cuisine interne, défendent une certaine idée de leur pays et de ses racines. À bon entendeur…

jeudi, 18 juin 2015

Des maires « rouges » dans les principales villes espagnoles ?

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Des maires « rouges » dans les principales villes espagnoles?
 
Individualistes jusqu’à la moelle, ils ne conçoivent le monde que comme une somme grégaire d’atomes dépourvus de passé, démunis de projet, bornés à l’immédiateté du présent.
 
Écrivain et journaliste espagnol
Animateur du site: 
El Manifiesto
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 

Pas des maires ! Des « mairesses », s’il vous plaît, va-t-on me corriger, car ce sont des dames, pardon : des femmes, féministes comme il se doit, qui occupent désormais les principales mairies : Madrid, Barcelone… Personne, pourtant, ne s’émouvra de l’épithète concernant leur « rougeur ». Ou si, peut-être, car ces gens-là n’aiment pas qu’on rappelle leur passé. Depuis quelques années, depuis que les communistes se sont fait appeler en Espagne – ailleurs, c’est pareil – « Izquierda Unida » (Union de la gauche), le drapeau rouge a, en effet, été abandonné ; la faucille et le marteau, cachés dans l’armoire ; « le prolétariat », remplacé par « les gens » ; la « lutte des classes », laissée de côté ; la « révolution », oubliée.

Oubliée… pour jeter de la poudre aux yeux ? Ou oubliée pour de bon ? Voilà la question. Acceptons que l’oubli soit sincère. Ne faisons pas comme eux, qui diabolisent quiconque ose parler de choses telles que patrie, enracinement, grandeur, identité… tandis que le pauvre malheureux fait l’objet de la reductio ad Hitlerum et se voit affublé de sa marque infâme.

Ne faisons pas comme eux (ou comme les libéraux, qui s’adonnent aussi bien à l’une qu’à l’autre reductio) : ne pratiquons pas la reductio ad Leninum (ou ad Stalinum, ou ad Maum, ou ad Castrum… ils sont si nombreux !) Acceptons, autrement dit, que les nouveaux gauchistes bon teint et postmodernisés n’envisagent d’entreprendre aucune révolution communiste.

Mais alors, qu’envisagent-ils ? Envisageraient-ils de mettre le système en échec moyennant une révolution d’un autre type, une révolution qui ne serait plus ni totalitaire ni égalitaire ? Plût aux dieux !… Là, on pourrait s’entendre. Quelques éléments semblent même aller dans ce sens. Par exemple, leur contestation du TTIP (Podemos est, parmi les partis importants, le seul à combattre le traité par lequel l’Europe sera définitivement assujettie aux multinationales états-uniennes). Ou les propos d’une Ada Colau, le nouveau maire de Barcelone, qui propose des mesures pour réduire… le tourisme, tenez-vous bien ! Ce fléau qui, en écrasant la belle ville de Barcelone, remplit les poches de tant de Barcelonais. Ou les mesures envisagées dans le programme de Podemos afin de pousser en avant les petites et moyennes entreprises : les mêmes petites entreprises des « sales bourgeois » qui, pendant la guerre civile espagnole, étaient eux aussi poussés en avant : vers les enfers, une balle dans la tête.

D’accord, tout cela est très bien (pas la balle, le reste), mais où cela mène-t-il ? Dans le cadre de quel projet, de quelle vision du monde tout cela s’inscrit-il ? Pas de projet, pas de vision, pas de monde. On navigue à vue. Or, si tout le projet se borne à ouvrir à fond le robinet des « dépenses sociales » (et des… « frais de fonction »), si tout consiste à faire comme les régimes populistes d’Amérique latine, alors le plus fracassant des échecs s’annonce à l’horizon : un échec, un chaos économique aussi gigantesque, par exemple, que celui du Venezuela qui a inspiré… et soutenu les gens de Podemos.

Ne paniquons quand même pas trop. La foudre ne tombant pas chaque fois que le ciel tonne, le plus probable est qu’il suffira que tous ces braves gens se mettent à marcher sur les moelleux tapis des bureaux (aujourd’hui des mairies, demain des ministères) pour que leurs envies d’un grand chambardement se voient vite étouffées. Ils n’ont aucune nouvelle vision du monde, disais-je. C’est vrai. Mais ils en ont une ancienne : celle qu’ils partagent avec leurs ennemis censés être détrônés.

Aussi bien les uns que les autres, ils croient que l’économie (qu’elle soit tout à fait libérale ou dirigée) est le socle même du monde – et elle doit le rester. Aussi bien les uns que les autres, ils ignorent ce qu’est une patrie, une communauté organique, « une unité de destin », disait un certain Primo de Rivera.

Individualistes jusqu’à la moelle, ils ne conçoivent le monde que comme une somme grégaire d’atomes dépourvus de passé, démunis de projet, bornés à l’immédiateté du présent.

Rien, dès lors, ne les empêche d’ouvrir les portes – ceux de Podemos les ouvriront encore davantage – à d’autres individus, à d’autres atomes : à l’immigration de peuplement qui finira par anéantir la base ethnique et culturelle sur laquelle est bâtie notre Europe. Aussi bien les uns que les autres, ils portent gravée dans tous leurs actes la marque évanescente du néant – le néant où ils pataugent, où ils se précipitent, où ils nous enfoncent.

 

mardi, 16 juin 2015

Le néo-colonialisme intellectuel de la gauche européenne

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Le néo-colonialisme intellectuel de la gauche européenne

Emir SADER
Ex: http://www.legrandsoir.info

La gauche européenne a toujours eu de grandes difficultés à comprendre le nationalisme et le libéralisme dans des régions comme l’Amérique Latine. Elle développe des attitudes encore mues par le paternalisme de l’eurocentrisme et se tourne vers l’Amérique Latine non pour apprendre mais avec une posture de professeurs, comme s’ils étaient porteurs de l’ensemble de la connaissance et des expériences victorieuses, à partir desquelles ils donneraient un cours magistral sur nos processus.

La gauche européenne a été essentiellement socialiste – ou social-démocrate – et communiste. Elle avait comme composantes essentielles les syndicats et les partis politiques – avec une représentation parlementaire, participant aux des élections, alliés entre eux. Et des groupes plus radicaux, en général trotskistes qui faisaient partie du même scénario politique et idéologique. Une de ses composantes – qui allait devenir problématique – à savoir le nationalisme, fut classé comme une idéologie de droite à cause de son caractère chauviniste en Europe. La responsabilité attribuée aux nationalismes dans les deux guerres mondiales a renforcé cette classification.

Sur d’autres continents, particulièrement en Amérique Latine, cette classification apparaissait comme schématique, mécanique. L’inadéquation est devenue de plus en plus claire alors que surgissaient des forces et des leaderships nationalistes.

En Europe, l’idéologie de la bourgeoisie montante fut le libéralisme, par opposition aux blocages féodaux à la libre circulation du capital et de la main-d’œuvre. Le nationalisme s’est situé à droite du spectre politique et idéologique, exaltant les valeurs nationales de chaque pays en opposition à celles des autres pays et, plus récemment, en s’opposant à l’unification européenne, parce qu’elle affaiblit les États nationaux.

A la périphérie du capitalisme, le nationalisme et le libéralisme ont des traits distincts, et même opposés à ceux qu’ils ont en Europe. Le libéralisme a été l’idéologie des secteurs primaires exportateurs, qui vivaient du libre-échange, exprimant les intérêts de l’oligarchie traditionnelle, de l’ensemble de la droite. Par contre et à la différence de l’Europe, le nationalisme a toujours eu une composante anti-impérialiste.

La gauche européenne a toujours eu de grandes difficultés à comprendre le nationalisme et le libéralisme dans des régions comme l’Amérique Latine. Exemple d’une des erreurs provenant de la vision eurocentrique : des leaders comme Perón et Vargas ont parfois été comparés par les partis communistes d’Amérique Latine avec des dirigeants fascistes européens – comme Hitler et Mussolini – de par leurs composantes nationaliste et antilibérale. En même temps, des forces libérales latinoaméricaines ont été acceptées par l’Internationale socialiste parce qu’elles défendraient les systèmes politiques « démocratiques » (en réalité, libéraux) contre « les dictatures » dans lesquelles des leaders nationalistes joueraient le rôle principal avec leur charisme et leur idéologie supposée « populiste » et autoritaire.

Des processus comme les révolutions mexicaines, cubaine, sandiniste, et des leaderships nationalistes comme ceux mentionnés, ont été difficiles à digérer par la gauche traditionnelle compte tenu de son héritage colonial, eurocentrique. La même chose se passe, d’une certaine façon, avec la gauche latinoaméricaine du XXIème siècle, dont la gauche traditionnelle européenne éprouve des difficultés à comprendre le caractère et les luttes. Ces mêmes limites affectent les intellectuels d’une gauche européenne qui reste eurocentrique dans sa vision de l’Amérique Latine.

D’une part, il y a les intellectuels de la social-démocratie qui, en évoluant vers le social-libéralisme puis le néo-libéralisme, ont perdu toute possibilité de comprendre l’Amérique Latine et la gauche post-néolibérale de notre région.

Mais il y a aussi les intellectuels francs-tireurs ou liés à des courants de l’ultra gauche européenne qui lancent leurs analyses critiques sur les gouvernements progressistes latinoaméricains avec une grande désinvolture, expliquant ce que ces gouvernements ont fait de faux, ce qu’ils devraient faire, ce qu’ils ne devraient pas faire, etc. Ils parlent comme si leurs thèses avaient été confirmées, sans pouvoir présenter aucun exemple concret de ce que leurs idées ont produit et démontré, qui s’adapterait mieux à la réalité que les chemins que ces gouvernements suivent.

Ils se préoccupent des tendances « caudillistes », « populistes », des leaders latinoaméricains, jugent ces processus à partir de ce qu’ils estiment que devraient être les intérêts de tel ou tel mouvement social, ou de l’une ou l’autre thématique. Ils ont des problèmes pour comprendre le caractère nationaliste, anti-impérialiste, populaire, des gouvernements post néolibéraux, leurs processus concrets de construction d’une hégémonie alternative dans un monde encore très conservateur. Ils survolent les réalités comme des oiseaux, saluant quelque chose pour ensuite le critiquer, sans s’identifier profondément à l’ensemble de ces mouvements qui forment la gauche du XXIème siècle. Le temps passe et ces visions eurocentriques ne débouchent sur aucune construction concrète, parce qu’ils sont impuissants à capter les trames contradictoires de la réalité et à partir de cela, proposer les alternatives qui peuvent être portées par les peuples.

Ils se comportent comme s’ils étaient les « consciences critiques de la gauche latinoaméricaine » et comme si nous avions besoin d’elles, comme si nous n’avions pas conscience des raisons de nos avancées, des obstacles que nous avons devant nous et des difficultés pour les dépasser. Non seulement ils ne peuvent présenter les résultats de leurs analyses dans leurs propres pays – qui peuvent être la France, le Portugal, l’Angleterre ou d’autres pays –, là où l’on suppose que leurs idées devraient avoir des résultats, mais ils ne réussissent pas non plus à expliquer – ni même à aborder – les raisons pour lesquelles, dans leur propres pays, la situation de la gauche est incomparablement pire que dans les pays latinoaméricains qu’ils critiquent.

Ce sont des attitudes encore mues par le paternalisme de l’eurocentrisme et qui se tournent vers l’Amérique Latine non pour apprendre mais avec une posture de professeurs, comme s’ils étaient porteurs de l’ensemble de la connaissance et des expériences victorieuses, à partir desquelles ils donneraient un cours magistral sur nos processus. Ils représentent, en fait, malgré les apparences, les formes de la vieille gauche, qui n’a pas fait l’autocritique de ses erreurs, échecs et reculs. Qui ne sont pas disposées à apprendre des nouvelles expériences latinoaméricaines.

L’aura universitaire ne réussit pas à cacher les difficultés qu’ils ont pour s’engager dans des processus concrets et, à partir de ceux-ci, pour partager la construction des alternatives.

Les analyses qui ne débouchent pas sur des propositions concrètes de transformation de la réalité, présentent de moins en moins d’intérêt. Les postures critiques restent sur le plan de théories qui ne se projettent pas dans le champ du réel, sans aucune capacité à s’approprier la réalité concrète, moins encore de la transformer. Pour reprendre le vieil adage marxiste toujours actuel : leurs idées ne se transforment jamais en force matérielle parce qu’elles ne pénètrent jamais dans les masses.

Emir Sader

Emir Sader est philosophe, professeur de sociologie à l’Université de São Paulo (Usp) et de l’Université de l’Etat de Rio de Janeiro (Uerj) où il dirige le Laboratoire des Politiques Publiques.

EN COMPLEMENT:

« Que ce soit bien clair : nous avons commis des erreurs, évidemment. Et nous en commettrons d’autres. Mais je peux te dire une chose : jamais nous n’abandonnerons le combat pour un monde meilleur, jamais nous ne baisserons la garde devant l’Empire, jamais nous ne sacrifierons le peuple au profit d’une minorité. Tout ce que nous avons fait, nous l’avons fait non seulement pour nous, mais aussi pour l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie, les générations futures. Nous avons fait tout ce que nous avons pu, et parfois plus, sans rien demander en échange. Rien. Jamais. Alors tu peux dire à tes amis "de gauche" en Europe que leurs critiques ne nous concernent pas, ne nous touchent pas, ne nous impressionnent pas. Nous, nous avons fait une révolution. C’est quoi leur légitimité à ces gens-là, tu peux me le dire ? Qu’ils fassent une révolution chez eux pour commencer. Oh, pas forcément une grande, tout le monde n’a pas les mêmes capacités. Disons une petite, juste assez pour pouvoir prétendre qu’ils savent de quoi ils parlent. Et là, lorsque l’ennemi se déchaînera, lorsque le toit leur tombera sur la tête, ils viendront me voir. Je les attendrai avec une bouteille de rhum. »

Ibrahim
Cuba, un soir lors d’une conversation inoubliable.

»» http://www.pambazuka.net/fr/category.php/comment/94393
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dimanche, 14 juin 2015

Todd, Zemmour, Onfray, Houellebecq, peut-on vraiment tout dire en France?

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Todd, Zemmour, Onfray, Houellebecq, peut-on vraiment tout dire en France?

 
Entretien avec François-Bernard Huyghe
 
Ex: http://francais.rt.com 

Alors que plusieurs spectacles de l'humoriste controversé Dieudonné ont fait l'objet de menaces d'annulation, se pose la question de la liberté d'expression. Le chercheur François-Bernard Huyghe interroge la portée de cette liberté en France.

Outre la question des spectacles de Dieudonné, la France, peu après les attentats contre Charlie Hebdo, avait été traversée de débats très vifs sur la portée réelle de la liberté d'expression. François-Bernard Huyghe, médiologue, spécialiste de l'information et de la stratégie et chercheur à l'IRIS (Institut des Relations Internationales et Stratégiques) souligne les contradictions d'une société française qui semble perdue dans le «poliquement correct»

RT France: Quelles sont les limites légales à la liberté d'expression en France?

François-Bernard Huyghe: De façon très schématique, certaines tiennent à l'incitation à la violence, à la consommation de drogue. Il y a aussi les limitations liées à l'injure et au respect de la vie privée. D'autres sont politiques, qu'elles soient liées au négationnisme ou à l'incitation à la haine raciale. Ces interdictions ne se font pas a priori mais a postériori, une fois que les propos ont été tenus, où l'on risque alors des procès. Il y a aussi un projet de la Garde des Sceaux, Christiane Taubira, qui souhaite sortir les injures et diffamations du droit de la presse et donc de la loi du 29 juillet 1881 pour les introduire dans le code pénal lorsqu’elles sont aggravées par une circonstance liée au racisme, à l’antisémitisme, à l’homophobie. 

RT France: Quelles sont les limites non dites à cette liberté d'expression?

François-Bernard Huyghe: Il y a le droit et ses sanctions d'un côté et la pression culturelle et sociale et les règles non dites qu'elles supposent de l'autre. Cette pression peut prendre la forme de la menace d'un procès, même si cela n'aboutit pas. Ainsi l'écrivain Michel Houellebecq a été menacé de plusieurs procès pour ses propos sur l'Islam. On peut aussi penser à Charlie Hebdo qui a eu plusieurs menaces de procès pour racisme. Médiatiquement, on parle beaucoup du fait que vous allez être traînés devant les tribunaux, mais évidemment s'il y a un non lieu, on n'en parle plus mais le mal est fait. Il y a aussi des censures de fait comme celle qu'a subies Eric Zemmour sur la foi d'un mot dans une interview à la presse italienne. Or ce mot de «déportation» des populations musulmanes n'avait pas été prononcé, j'avais à l'époque vérifié. Mais la pire censure est la censure par le conformisme ambiant, le politiquement correct qui règne énormément dans les médias français. En France, la pire censure est le politiquement correct.

RT France: Que dit ce politiquement correct de la société française?

François-Bernard Huyghe: Cela dit deux choses. Il y a d'abord une restriction idéologique du domaine des débats car on va préférer qualifier une idée d'extrême-droite ou de quelque chose en «phobe», comme islamophobe, homophobe ou antisémite plutôt que de la discuter. L'autre élément intéressant est que cela montre une rupture entre les élites et la société. Par élites, il faut entendre les politiques mais aussi les médias, les gens qui sont socialement autorisés à publier, partager leur opinion, dans un journal ou sur un plateau de télévision. Ceux-là sont sur un consensus idéologique libéral, socialiste, européen, atlantiste, individualiste. Ils sont les gardiens vigilants du Temple, et sont souvent en désaccord avec la population. Les Français pensent de plus en plus qu'on ne peut pas tout dire, qu'il y a une espèce de «lutte des classes culturelle» entre des Français qui veulent que les choses soient dites et les élites qui sont dans la déni de la réalité. Il est très clair qu'il y a des sujets qu'on évite, qu'on n'ose même pas évoquer médiatiquement.

RT France: Peu après les attentats de Charlie Hebdo, Dieudonné avait été condamné pour avoir dit "Je me sens Charlie Coulibaly", du nom du terroriste de l'Hyper casher. Glenn Greenwald, le journaliste qui avait révélé l'affaire Snowden, a dénoncé dans une tribune, «l'hypocrisie» de la France quant à la liberté d'expression. Et même l'humoriste Jon Stewart avait ironisé avec un  «Je suis confus». Qu'en pensez-vous?

François-Bernard Huyghe: Ils ont parfaitement raison. Après le 11 janvier, on avait parlé d'un droit au blasphème, une liberté d'expression absolue et le résultat est qu'on a déprogrammé des films, on a amené à la police des enfants de 8 ans qui n'avaient pas respecté la minute de silence. Dieudonné est certes dans une escalade extrême, pour être le plus maudit des maudits. Mais il y a une contradiction évidente, flagrante, entre les appels à Voltaire, les grandes proclamations libertaires qui ont été faites le 11 janvier et le fait qu'on évite de plus en plus certains sujets. Plus efficace que la censure, il y a l'autocensure. J'ai l'impression que cela s'étend de plus en plus.

RT France: Que pensez également des critiques très vives contre l'intellectuel Emmanuel Todd qui, dans son livre «Qui est Charlie», a parlé pour le 11 janvier de «flash totalitaire»?

François-Bernard Huyghe: On peut évidemment critiquer son livre mais sur le fond, intellectuellement. Or Emmanuel Todd a été injurié, y compris par le Premier ministre Manuel Valls. D'ailleurs c'est étonnant mais Manuel Valls passe son temps à dire ce qu'il ne faut pas lire, Todd, Houellebecq, Zemmour, Onfray. C'est la première fois qu'on voit un Premier ministre qui fait une liste de lectures non autorisées. La violence des attaques contre Emmanuel Todd ont été indignes, on l'a quasiment traité de nazi, on a parlé d'indignité nationale. Au final, ce qui a choqué dans son livre est qu'il a mis le doigt sur cette hypocrisie française. Il a rappelé que la manifestation du 11 janvier était celle des bourgeois blancs, aisés, qui venaient faire un grand exorcisme et se donner bonne consciente.

RT France: La notion de liberté d'expression qui date d'une loi de 1881, au moment de la presse écrite seulement, est-elle encore en phase avec un monde connecté, une mondialisation et une démocratisation des moyens publics d'expression comme les réseaux sociaux? Twitter par exemple rechigne à se plier à la loi française sur certains hashtags?

François-Bernard Huyghe: La France est le pays qui, derrière la Turquie, demande le plus de retraits à Twitter et les autorités françaises en obtiennent beaucoup. Mais Twitter dit respecter les législations nationales. C'est une guerre symbolique car on obtient de retrait, parfois même des condamnations. C'est une démonstration théâtrale par lequel le gouvernement veut montrer son ardeur à combattre le terrorisme. Mais Twitter a une mémoire qui résiste à la censure, on peut retrouver facilement des tweets supprimés. Certes, la législation a augmenté le droit d'intervenir directement auprès des réseaux sociaux sans passer par les juges et là encore ce sont des mesures qui vont dans le sens de la restriction d'expression. Tout cela provoque du coup des effets de compensation car on voit dans les commentaires d'articles des propos très tranchés, violents parfois. C'est parce que les médias sont aseptisés et vivent dans la crainte d'avoir manifesté une opinion politiquement incorrecte.

Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

dimanche, 07 juin 2015

L’autre Europe d’Adinolfi

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L’autre Europe d’Adinolfi

par Georges FELTIN-TRACOL

Après Nos belles années de plomb (2004), Pensées corsaires (2008), Orchestre rouge (2013) et Années de plomb et semelles de vent (2014), Gabriele Adinolfi commence à être bien connu du public français. Ce court essai consacré à la question européenne contribue au grand combat des idées. Outre un prix modique, l’impression d’opuscules facilite la diffusion de pensées concises et ramassées. Déjà, à la fin des années 1970, la rédaction évolienne francophone de la revue Totalité et, précédemment, le Cercle Culture et Liberté. Pour une Europe libre et unie sortaient des brochures, véritables munitions pour la réflexion, signées du Belge Daniel Cologne (Éléments pour un nouveau nationalisme en 1977) et d’autres auteurs activistes italiens tels le « Groupe des Dioscures » (L’assaut de la vraie culture, 1979), Giorgio Freda (La désintégration du système, 1980) ou Adriano Romualdi (La Droite et la crise du nationalisme, 1982). Le texte d’Adinolfi est d’ailleurs dédié à Romualdi, à Pierre Drieu La Rochelle et à Jean Thiriart.

 

Penser une autre monnaie européenne

 

l-europe.jpgRomain et Italien, Gabriele Adinolfi est aussi un ardent Européen et souhaite ouvrir un débat non convenu sur notre destin commun. Certes, il est le premier à pester contre cette « Europe que nous n’aimons pas (p. 41) ». Son propos déstabilise parfois le lecteur eurosceptique ou souverainiste national béat. Ainsi est-il « favorable au maintien de l’euro mais avec d’autres paramètres (p. 62) ». Dans le cadre des activités du Centre d’études Polaris qu’il a fondé, Adinolfi a en effet demandé à des économistes et à des juristes de travailler sur une Banque centrale européenne dépendante des banques nationales re-étatisés. Il envisage par exemple un « système de monnaie complémentaire (M.C.) […qui] se base sur un certificat nommé R.A.S. (reçu autoliquidant de souscription) (pp. 66 – 67) » dont l’inspirateur serait le théoricien des monnaies fondantes, Silvio Gesell.

 

Liant idée européenne et ambition économique continentale, l’auteur se réclame d’une économie solidaire et enracinée, relocalisée, dans laquelle prospéraient de petites et moyennes entreprises, propriétés de leurs employés. Partisan d’une logique corporative rénovée, Adinolfi entend surtout « rassembler et représenter toutes les classes au lieu de favoriser les consortiums au dépend des producteurs locaux et des salariés (p. 61) ».

 

Contrairement donc aux souverainistes nationaux et aux nationalistes qui se déclinent en « stato-nationaux », en séparatistes régionaux et en communautaristes superficiels, Gabriele Adinolfi insiste sur « l’Europe comme nécessité (p. 17) ». Aux temps de la Guerre froide et du condominium planétaire États-Unis – U.R.S.S., l’unité européenne indépendante vis-à-vis de ces deux blocs gémellaires était une obligation. « Aujourd’hui, encore plus qu’hier, l’Europe – c’est-à-dire nous tous – est menacée d’extinction et son unité de puissance est à la fois nécessité et identité (p. 34). » Toutefois, le recours à l’Europe exige au préalable l’ouverture sur une dimension psychologique cruciale qui prépare des cadres spirituels qui ne peuvent être en Europe de l’Ouest que des références antiques et médiévales. l’urgence impose de retrouver l’être européen alors que des hordes surgies d’Asie et d’Afrique franchissent chaque jour la Méditerranée et ses détroits. La communauté européenne se sait maintenant encerclée par de multiples menaces toutes mortelles les unes des autres (invasion migratoire, atlantisme, théocratie obscène des droits de l’homme, gendérisme, sociétalisme, islamisme, primat de l’économie devenue folle…). Néanmoins, les Européens qui commencent peu à peu à réagir ne doivent pas à leur tour s’engluer dans les miasmes mortifères de l’économisme. Adinolfi constate qu’en « se limitant aux revendications socio-économiques, ceux qui devraient être les héritiers d’une ligne nationale-révolutionnaire ont perdu le sens de l’Ennemi (p. 33) ».

 

Misère du militantisme pantouflard

 

Il y a du boulot ! Militant exemplaire, Gabriele Adinolfi admoneste les nouveaux militants qui forment « un milieu de fachos consommateurs, de fachos plaintifs, de fachos présomptueux, et de fachos de bar aux concepts enfoncés dans le crâne sans avoir jamais pensé à les peser ou les radiographier (p. 12) ». Naguère, « le militant n’était pas un consommateur d’idées reçues ou un télévotant, il n’obéissait pas au langage binaire et ne s’imaginait pas la révolution comme un flash sur la vitrine d’un “ social network ” ou comme une rafale de “ tweet ” ou de “ textos ” (p. 10) ». Eux aussi pâtissent du grand changement anthropologique en cours qui valorise l’hyper-individualisme si bien qu’au final « on ronronne, on grogne, on se réfugie dans des dogmes, on hululule aigri parce qu’insatisfait de soi et de la vie, mais on ne se remet presque jamais en cause (p. 13) ». Une Europe consciente d’elle-même serait au contraire capable de réhabiliter, voire d’inventer de nouvelles manières d’être.

 

Sachant que l’Europe est devenue auprès des opinions publiques continentales un sujet négatif, déprécié et stérile, Adinolfi examine différentes idées reçues contre elle. Il observe qu’une Europe unie et forte entraverait l’hégémonie étatsunienne, que ce n’est pas qu’un projet franc-maçon (le Vatican le souhaitait aussi) et que les actuelles institutions de l’Union pseudo-européenne ne servent pas exclusivement le mondialisme et les intérêts bancaires. Il serait quand même préférable de redonner aux Européens le sens de « l’idéal universel des Révolutions nationales et de l’Imperium (p. 46) ».

 

Gabriele Adinolfi apprécierait-il de rectifier « des populismes, qui n’iront nulle part s’ils ne sont pas dotés d’une conception stratégique, active, positive, révolutionnaire et s’ils ne sont pas guidés par d’authentiques classes dirigeantes militantes (p. 46) » ? Les amorces existent pourtant ! Malgré des persécutions de plus en plus vives,  CasaPound et le Blocco Studentesco en Italie, et Aube dorée en Grèce réussissent un fantastique maillage territorial complété par des initiatives culturelles et sociales qu’on doit encourager, reproduire ici et maintenant et étendre aux questions environnementales, scolaires, de loyers, de cadre de vie, etc. Notre Europe libérée retrouvée – car identitaire et tiercériste – ne se réalisera qu’au contact de la seule réalité et auprès de populations autochtones pour l’instant déboussolées. Leur rendre une orientation véritable digne de leur histoire représente un enjeu majeur. Oui, « l’Europe est une nécessité absolue, mais elle ne se fera jamais si elle n’est pas d’abord une identité consciente et combattante, à la hauteur du Mythe qu’elle représente (p. 79) ». La mobilisation totale pour notre cher continent, l’Alter-Europe, commence par la lecture de L’Europe d’Adinolfi.

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Gabriele Adinolfi, L’Europe, Les Bouquins de Synthèse nationale (116, rue de Charenton, 75012 Paris), 80 p., 2015, 10 €.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

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samedi, 06 juin 2015

Pero ¿son necesarios los partidos políticos?

por Ernesto Milá

Info|krisis

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Tras la muerte de Franco parecía como si no hubiera forma de asentar una democracia sin partidos políticos. Se aceptaba entonces de manera casi unánime que la estructura de un partido político era la forma más directa y auténtica que tenía el ciudadano para participar directamente en la política. Desde entonces han pasado casi cuarenta años, tiempo suficiente como para haber comprobado hasta la saciedad que la representatividad de los partidos políticos es casi nula: sus dirigentes se representan a sí mismos, a nadie más. Los partidos ya no son opciones ideológicas o programáticas, sino grupos de intereses particulares; nada más. En estas circunstancias hace falta plantearse si los partidos son el canal más adecuado de participación democracia. Y, sobre todo, plantearse alternativas. El anti-partido es una de ellas.

Los partidos han decepcionado. Están decepcionando. Decepcionan cada día más. Incluso los nuevos partidos decepcionan rápidamente (lo hemos visto con Podemos y Ciudadanos, con ERC y con Sortu) en la medida en que ya no son opciones ideológicas concretas, ni propuestas para realizar reformas, sino estructuras que se mecen al viento, según los gustos de la población (de una población cada vez más apática, incapaz de interpretar y comprender la realidad en la que vive y pasiva). Tales “gustos” oscilan en función de los criterios implantados por las empresas de comunicación que, a su vez, responden a los intereses de los grandes grupos mediáticos.

Si a la falta de criterios doctrinales y programáticos que justifiquen la existencia de los partidos políticos, se añade el que sus diputados en el parlamento tienen una invariable tendencia a votar según los deseos de su jefe de grupo parlamentario y carecen, no sólo de rostros, sino de personalidad y voluntad propia, se entenderá que el régimen político español sea una “democracia formal”, que tiene muy poco que ver con la “democracia real”. O por expresarlo con palabras del Premio Nobel Alexandr Solzhenitsin, nos encontramos inmersos en un sistema “en el que puede decirse todo, pero no sirve para nada”.

Partidos políticos: la crónica de una crisis anunciada

La crisis de los partidos políticos empezó cuando renunciaron a tener esquemas doctrinales propios y perfectamente definidos, a partir de los cuales el programa político emanaba casi de manera automática. En lugar de eso, convirtieron a sus programa en una especie de inventario oportunista de buenas intenciones que derivaban de las encuestes formuladas a los electores y no de una particular visión del mundo y de la política que compartieran todos los miembros de esa formación política.

Puesto que no había una definición ideológica común, lo único que unía a los miembros de un partido político eran los intereses comunes, intereses, siempre, espurios, sino facciosos.  Fue así como los partidos se convirtieron en grupos de intereses particulares y dejaron de ser plataformas de doctrinas políticas. No se trataba de conquistar el poder para introducir cambios y reformas en la marcha de la sociedad, sino más bien de controlar los resortes del poder para satisfacer ambiciones personales o de grupo. El programa quedaba, a partir de entonces, como una especie de documento que estaba ahí por puro azar y que nadie tenía la más mínima intención en llevar a la práctica.

Parlamento: una selección a la inversa

En tal contexto, en las cúpulas de los partidos políticos era evidente que se iba a realizar una selección a la inversa: los más honestos, aquellos en los que creían en una determinada doctrina y en gestionar a la sociedad con unos principios concretos, se fueron retirando de la actividad política, dejando el puesto a los ambiciosos y oportunistas sin escrúpulos, a los egomaníacos y psicópatas, a los simples mangantes o a los pobres espabilados…

Hoy, en el parlamento español quedan pocas personas eficientes y capaces, muchas menos aún con experiencia en gestión más allá del cargo político y una aglomeración de diputados compuesta por todo tipo de corruptos, imputados o imputables con interés por corromperse en el plazo más breve posible si ello implica una promoción personal y beneficios que, de otra manera, no se conseguirían trabajando con constancia y honestidad.

En su inmensa mayoría, los profesionales brillantes, los gestores eficientes, los individuos con experiencia, han desertado de la política y se dedican a los negocios privados y, desde luego, no quieran saber nada con unas instituciones en las que deberían tragar sapos, renunciar a su personalidad, no poder mirar a los electores a los ojos sin que se les caiga la cara de vergüenza por las mentiras electorales y las promesas sistemáticamente incumplidas o, simplemente, vivir digna y honestamente. Dignidad y honestidad no son, en la España de hoy, términos compatibles con el parlamentarismo ni con las instituciones.

Una democracia tan “formal” como viciada

Si los partidos solamente representan a sus equipos dirigentes y si estos, a su vez, comen de la mano de los grandes consorcios financieros, entonces es que la democracia está viciada de partida y depositar un voto una vez cada cuatro años es una mera formalidad que no cambiará nada: salgan elegidos unos u otros, la plutocracia (el poder del dinero) impondrá sus normas sin distinción de siglas.

Los partidos han fracasado porque la modernidad ha impuesto el pensamiento único y el culto a lo políticamente correcto. Difundidas a través de los grandes medios de comunicación de masas, estas formas de ver el mundo, repercuten directamente en la opinión pública que se configura como un gran conglomerado carente por completo de espíritu crítico, dócil, y llevado de una opción a otra con la mansedumbre con que las ovejas van al matadero. El elector ideal para un partido político es aquel que cree en las promesas electorales y se desentiende del día a día de la política.

Ahora bien ¿existe alguna forma de reformar un sistema así concebido?

De la “democracia formal”  a la “democracia real”

En primer lugar, digamos, que existen otros modelos y que estos son todavía más necesarios en la medida en que el nombre que corresponde a esta “democracia formal” es partidocracia y la partidocracia ha fracasado. Si la “democracia formal” es hoy sinónimo de partidocracia, la democracia “real”, deberá tener, indudablemente, otra formulación.

Se suele llamar a la “democracia formal” y al sistema parlamentario como “inorgánico” en la medida en que la representación se realiza a través de estructuras artificiales (los partidos políticos). Frente a este concepto de democracia limitada al mero ejercicio de las libertades públicas, pero en el que el ciudadano tiene vedado el control y la supervisión del ejercicio del poder que realizan los partidos, existe una “democracia orgánica” que, manteniendo el sistema de libertades y derechos públicos, concibe la representatividad a través de “estructuras naturales”: el municipio y la profesión especialmente.

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Así como el parlamento actual está compuesto únicamente por representantes de los partidos políticos, en un parlamento “orgánico”, se sentarían en los escaños los representantes de la sociedad. ¿Quién puede entender mejor los problemas de la educación que los representantes de los sindicatos de profesores y maestros? ¿Quién puede entender mejor los problemas de la investigación científica sino los científicos mismos? ¿Quién podrá expresar más directamente las necesidades de la industria, del comercio o de la hostelería, sino los representantes de las patronales de estos sectores? ¿Y los intereses de los jóvenes o de las Fuerzas Armadas o de la Iglesia? ¿Los defenderán mejor representantes de los partidos políticos o de esas mismas instituciones y grupos sociales?

En la “segunda descentralización” que algunos defendemos (y que debería sustituir a la “primera descentralización” fracasada y frustrada que ha dado lugar al Estado de las Autonomías, a su faraonismo y a sus tensiones, corruptelas y mezquindades) los municipios también deberían de estar representados en el parlamento de la nación (o en el senado).

Así pues, la alternativa a la partidocracia es un modelo de organización en el que se pongan límites al poder de los partidos y que, sobre todo, no se les tenga por el único canal a través del cual se expresa la “voluntad nacional”. Ésta será la suma de las voluntades de los distintos organismos y estructuras que componen el cuerpo de la Nación. Podrían desaparecer los partidos políticos y nada esencial se perdería. No podría, en cambio, desaparecer la universidad, las fuerzas armadas, los ayuntamientos, el comercio, etc, sin que se produjera una catástrofe nacional. Por tanto es a partir de estos cuerpos intermedios de la sociedad como hay que remodelar la participación política y la representatividad.

De los partidos al anti-partido

La lógica implica que el tránsito de la “democracia inorgánica” a la “democracia orgánica” debe pasar por una serie de etapas, la primera de las cuales es ir restando poder a los partidos políticos e introduciendo la representación “orgánica” en determinadas instituciones (el Senado, por ejemplo, debería de ser una cámara de representación de la sociedad a través de sus estructuras profesionales y municipales, con capacidad de veto sobre las decisiones del parlamento. Una especie de “Cámara Alta” de la que dependa, en última instancia, las políticas a adoptar por el ejecutivo, mientras que el Parlamento es solamente una cámara de preparación de leyes y una primera instancia de control del gobierno).

Es fundamental, por ejemplo, que los partidos políticos desaparezcan de las instituciones: del Consejo de Radio Televisión y de los consejos regionales equivalentes, de las Cajas de Ahorros y de cualquier organismo económico. Hay que redimensionar los partidos políticos a su papel real en la sociedad. El número de afiliados a los partidos políticos es minúsculo y eso indica, a las claras, el desinterés que la población experimenta hacia ellos. No pueden, por tanto, arrogarse el 100% de representatividad de una sociedad que está de espaldas a todos ellos.

La gran contradicción del momento actual estriba en que para reformar el sistema político hace falta un partido político que asuma y defienda es propuesta ante la sociedad. Hasta ahora, todos los partidos políticos que han irrumpido en el ruedo español con propuestas de reforma, cuando han adquirido una masa crítica han terminado renunciando a tales reformas, “centrándose”, esto es, desnaturalizándose y asumiendo lo “políticamente correcto” y el “pensamiento único”. Por tanto, no es un partido lo que se necesita para cambiar la configuración de la representación, sino un anti-partido que empiece negando el poder omnívoro de los partidos.

Un anti-partido, en definitiva, para poner en cintura a los partidos políticos. Un anti-partido para reformar a la sociedad. Un anti-partido para realizar el tránsito de la “democracia formal” a la “democracia real”, de la “democracia inorgánica” a la “democracia orgánica”. Objetivo lejano, casi remoto, pero no por ello objetivo menos necesario.

Fuente: Info|krisisernestomila@yahoo.es

vendredi, 05 juin 2015

Renzi: fin de l'état de grâce

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RENZI : FIN DE L’ÉTAT DE GRÂCE
 
La ligue prend la tête de la droite italienne
 
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
« Un stop pour Renzi ». C’est un journal qui lui est très favorable qui le dit, la Repubblica, une sorte de Monde à l’italienne.

Un échec électoral de Renzi lors des régionales en Italie est un fait. Comme il est le chouchou des médias, notamment français, on a surtout insisté sur le fait que sa gauche conserve 5 régions en jeu sur 7.

Mais l’effondrement de l’électorat est spectaculaire. Le score global du PD, 22,5 % des scrutins, est largement inférieur aux 40 % obtenus lors des élections européennes. Perdre quasiment un électeur sur deux, c’est tout de même une étrange victoire.

Les commentateurs italiens relevaient tous l'affaiblissement de M. Renzi. « Aujourd'hui pour Renzi, il est plus difficile de gouverner », commentait le journal de centre-droit La Stampa. Même si les personnalités et les enjeux locaux ont souvent été déterminants, le chef du gouvernement, arrivé au pouvoir il y a un an et demi sur un programme de réformes tous azimuts, souffre des divisions internes au sein de son parti, où des "frondeurs" n'ont pas digéré sa récente réforme électorale et ses options libérales en économie.

Le changement à droite est également important
 
En remportant la Ligurie, ce qui était inattendu, Silvio Berlusconi a sauvé les meubles. Certes, l’époque où Forza Italia (FI) dépassait 30 % des voix est un souvenir lointain, mais, avec 11,5 % des suffrages, le seuil fatidique des 10 % a été dépassé. L’engagement personnel de Silvio Berlusconi, libéré des obligations de sa peine à des travaux d’utilité publique, dans la campagne électorale y est pour beaucoup.

La progression de la Ligue du Nord, aux positions anti-européennes et anti-immigration souvent xénophobes, confirme cependant la fin du règne de Berlusconi sur la droite italienne. Non seulement la Ligue du Nord conserve la Vénétie, mais elle obtient 13 % des voix à l’échelon national, nettement devant Forza Italia. Un miracle pour une formation qui pesait 4 % des voix en 2013.

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Ce succès place son secrétaire Matteo Salvini devant un choix stratégique. « La Ligue est l'alternative la plus sérieuse à Renzi aujourd'hui en Italie », a lancé M. Salvini, surnommé "l'autre Matteo", assurant que son parti ne cherchait pas seulement à  arrêter le flot des migrants et démanteler les camps roms, mais aussi à proposer des alternatives sur "l'agriculture, les retraites, l'économie". Un parti maintenant vraiment national et pour tous les Italiens. Une alternative plus crédible que celle des « podemos » de la botte qui cependant bénéficient d’un regain de popularité.
 

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M5S exprime davantage un vote protestataire qu’un projet politique. Au cours des derniers mois, Beppe Grillo lui-même avait paru se désintéresser de sa créature politique et s’était écarté du champ politique. Les commentateurs annonçaient le déclin de M5S. Il n’en est rien.  Le  M5S, en perte de vitesse après son triomphe (25%) aux législatives de 2013, reste le deuxième parti du pays et recueille même le plus grand nombre de voix en Ligurie, en Campanie et dans les Pouilles.

Voila donc un nouveau paysage politique italien intéressant :  le modèle de Valls en perte de vitesse, la gauche anti-austérité toujours dynamique et la droite recomposée avec un « Fn » italien musclé, premier parti de la péninsule devant les républicains du Sarkozy italien , Berlusconi. A moins que ce ne soit le contraire.

Illustration en tête d'article : Matteo Renzi, Président du Conseil Italien
 

jeudi, 04 juin 2015

La République ? C’est ce qu’il reste quand on a plus d’idées

La République ? C’est ce qu’il reste quand on a plus d’idées

 
Vivien Hoch
Doctorant en philosophe, consultant en communication
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

République-Française.jpgEn France, il faut toujours rester très attentif aux manipulations entreprises sous le sceaux des «valeurs de la République». Or, ces dernières semaines, nous avons assisté à une propagande  immense et grotesque autour de la République, de ses valeurs et de la question ontologique de qui « est ou n’est pas » républicain.  Grotesque ? Évidemment ! Le « Je suis Républicain » a remplacé le « Je suis Charlie », en couvrant le même vide d’un manteau grossier.

La res publica est l’administration des affaires communes, le souci de ce que l’on a en partage, le fait que le collectif a en charge le commun. Le commun détermine ce qui ressortit à la communauté et, de manière implicite, ce qui en est exclu et n’a pas vocation à en faire partie. Comme le montre l’excellent travail de Jean de Viguerie sur L’histoire du citoyen (Via Romana), c’est là tout le drame de l’exclusion républicaine : qui n’est pas républicain ne fait pas partie de la communauté, ne peut gérer les affaires communes, n’est pas rentré dans la matrice, n’a pas été re-formé, régénéré, dirait Vincent Peillon, et ne peut donc pas devenir citoyen.

C’est pourquoi on assiste en France à une course grotesque à qui va être « le plus républicain », sport dans lequel la gauche excelle, mais que pratique dorénavant, et allègrement, les formations politiques de droite.

Ainsi l’UMP qui s'est renommé Les Républicains – en bafouant, au passage, l’histoire de la droite française, qui se définit justement « de droite » par sa position à l’assemblée lors du débat sur le droit de veto du roi. Ou encore le député RBM Gibert Collard a déposé le nom« Front National Républicain », et le tient à disposition de Marine le Pen.

Ce qu’il faut saisir, c’est qu’au fond, la devise « Nous sommes tous républicains » repose surle même mécanisme de manipulation psychologique que la devise « Je suis Charlie ». Il faut « traquer ceux qui ne sont pas Républicains », comme « il faut traquer ceux qui ne sont pas Charlie » (Nathalie Saint-Cricq).

Restituons le mécanisme républicain  de l’ « après Charlie » :

– Le 18 janvier 2015, Claude Bartolone réactive la religion de la République : « Intraitable sur les valeurs de la république. Intraitable. Le jour où l’on affaiblit ce socle, nous sommes renvoyés les uns et les autres à notre communauté ou à notre religion et c’est le vivre ensemble qui est menacé. (…) Regardez le temps qu’il a fallu pour faire accepter à la religion catholique le fait qu’il y a une religion suprême pour chacun d’entre nous : c’est la religion de la république. ». On est pas loin de ce qu’écrit Vincent Peillon, quand il affirme que « la République se construit dans la mort de Dieu » ; ou encore de Nicolas Weill, journaliste dans un grand quotidien, qui écrivait en 2004 : « L’édification de la République se confond avec une lutte à mort contre des adversaires implacables, comme furent en France la contre-révolution catholique ou le nationalisme ethnique » (Le Monde, 12 mars 2004).

– le 22 janvier 2015, sort un document intitulé « grande mobilisation pour les valeurs de la République ». On y découvre notamment que les « rites républicains doivent être revalorisés », que « le rétablissement de l’autorité des maîtres passe par la compréhension et la célébration des rites républicains. », que les « candidats au concours de professeur des écoles seront évalués sur leur capacité à faire partager les valeurs de la République » et que les « comportements mettant en cause les valeurs de la République seront traités ». Dans le document, je n’ai vu nulle part un embryon de définition des « valeurs de la République ». Il a du être avorté : tout embryon, même d’idée, n’a pas d’existence réelle pour eux.

– En mars 2015, le projet de loi sur le renseignement, qui permet de mettre sur écoute les personnes qui mettraient en doute « la forme républicaine des institutions ».

– En avril, on a le droit au plan antiracisme : « la République mobilisée contre le racisme et l’antisémitisme », qui débloque 100 millions d’euros parce que « Le racisme, l’antisémitisme, la haine des musulmans, des étrangers, et l’homophobie augmentent de manière insupportable dans notre pays », nous dit Manuel Valls.

– Le 15 avril, Claude Bartolone rend au Président de République le document « libérer l’engagement des français et refonder le lien civique :  la république par tous et pour tous », produit avec la fondation Jean-Jaures et la fondation pour l’innovation politique (Fondapol). On y lit notamment que « nous devons prendre toutes les mesures qui permettront que chacun ait le sentiment que la République est présente partout », et qu’il faut mettre en place « des temps républicains, de rites et de rituels ». La « sacralisation laïque » des cérémonies au Panthéon en sont un exemple probant !

Il ne s’agit pas là d’en appeler à la royauté, ou de critiquer grassement la République, en faire le bouc-émissaire des maux de ce monde – ce serait rentrer dans leur dialectique perverse. Il s’agit de simplement de critiquer ce qu’ils en font. Et il s’agit également de rappeler :

– Que le souci de la chose commune n’est pas forcément opposée à la monarchie – Jean Bodin (Les VI livres de la République, 1576) a démontré que la République est l’affaire de tous sous un Roi.

– Que l’idéologie égalitariste n’est pas forcément une valeur fondamentale de la République – l’aristocrate romain Cicéron promeut une République de l’excellence.

– Et que la République ne se réduit même pas à la souveraineté nationale, comme on l’a entendu plusieurs amis ces derniers jours, parce que l’idée d’une république des lettres ou d’une république chrétienne (Respublica christiana), alliance des pays de chrétienté en Europe, est elle aussi une idée « républicaine ».

On ne lie pas un peuple sur du vide. Le fait que la République française a prié devant deux cercueils vides, il y a quelques jours, au Panthéon, n’est pas anodin. Le tour de vis totalitaire auquel on assiste en ce moment, sous l’égide des valeurs de la république, est du même acabit : on nous impose des valeurs mortes, dans un cercueil vide. Ne nous laissons pas enterrer !

mercredi, 03 juin 2015

La droite française face au mythe républicain

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La droite française face au mythe républicain

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: http://www.insolent.fr

Dérisoire refrain du discours de François Hollande et de Manuel Valls qui l'utilisent en boucle, comme s'ils éprouvaient le besoin de démontrer leur insignifiance, le mot vient d'être subtilisé par l'adversaire que le pouvoir semble redouter le plus. Concurrence déloyale s'est-on empressé de proclamer dans les ateliers du prêt-à-penser au service de la gauche. On s'est même donné le ridicule de saisir sur ce point la magistrature syndiquée.

Ce 29 mai, fête des changements de nom. Le plus important parti regroupant depuis 2002 ce qu'on appelait autre fois la droite classique a finalisé le processus. Une fois effectué le petit détour judiciaire elle ne se nommera plus l'UMP. Et tout cela lui a permis de se revendiquer d'un héritage, sans doute estimable aux États-Unis, mais, au regard de l'Histoire, assez peu glorieux en France.

La république, en effet, ne devrait être considérée que comme une forme de gouvernement. C'est à ce titre seulement qu'une loi répressive de 1936 interdit de se liguer pour renverser par la force ce contenant formel, dont le contenu reste libre.

Elle ne saurait, par définition, se fonder sur aucune "valeur" métaphysique. La seule définition recevable identifie ce régime à l'absence de roi, c'est-à-dire à la carence de ce noyau central des institutions qu'on appelle, dans les vrais pays libres d'Europe, selon les pays, prérogative royale, permanence de la Couronne.

Les bons esprits empiriques considéreront sans doute qu'au moins une république a fait moins de mal que les autres : la Seconde (1848-1852). Elle s'est révélée la moins néfaste puisque la plus courte et, surtout, la moins agressive à l'encontre de ses voisins européens. En France, après avoir balayé l'imposture orléaniste, elle a permis la confrontation pacifique des idées de Frédéric Bastiat et de Pierre-Joseph Proudhon siégeant au sein de l'assemblée nationale, où le grand théoricien du socialisme fédéraliste français rejoignit celui du libéralisme en juin 1848, au même moment que Victor Hugo.

Le parti en voie de mutation, cette "union pour un mouvement populaire" en phase terminale, avait été initialement fondé en 2002 sous la référence à une "majorité présidentielle". Inventée par Alain Juppé, cette appellation improbable faisait déjà sourire sachant que le chef de l'État, candidat sortant, avait au premier tour rassemblé sur son nom 10,8 % des électeurs inscrits.

Puis la même "union", rassemblant l'ancien RPR avec les restes du centrisme, amenés par Douste-Blazy, et ceux de la droite libérale par Raffarin, avait gardé son sigle n'en ayant transformé que la déclinaison. MP voulait dire désormais "mouvement populaire" sans doute pour conjurer le péril du "populisme".

Elle a donc cette fois changé de nom, et peut-être même ne s'agit-il plus du même concept.

Il est arrivé que ce parti, avant même sa redéfinition, prenne des positions positives.

Tenons-nous ici en à un exemple récent. Quand Mme Pécresse suggère la fin de la tolérance pour la fraude dans les transports en commun en Ile-de-France comment ne pas souscrire à cette très bonne idée, en lever de rideau de sa campagne pour les élections régionales.(1)⇓

Si elle l'emporte sur l'insupportable Bartolone, si cela met un terme à 17 années de présidence Huchon, si elle parvient à mettre en œuvre son programme, ce qui représente beaucoup de conditions par conséquent, alors, oui, l'usager payant du réseau qui, hélas, restera public, pourra s'en féliciter puisque la fraude coûte la bagatelle de 500 millions d'euros par an. Il n'est jamais interdit de rêver, et il est toujours recommandable de conserver l'espoir. Alors, pourquoi pas soutenir cette honorable proposition de loi n° 2058 pour que soit modifié dans ce sens le Code des transports.(2)⇓

Reste que, dans la mémoire plus longue, celle d'une droite qui ne devrait jamais avoir cessé de combattre le jacobinisme, l'usage outrancier du mot républicain reste associé aux "mariages" du même nom qui noyaient les Nantais dans la Loire.

Vous voyez je ne suis pas si sectaire que cela, vis à vis de l'ancienne UMP devenue "les républicains" : je sais gré à Mme Pécresse de se proposer de combattre le fraude dans les transports publics comme je sais gré à Luc Ferry quelques jours plus tôt d'avoir rappelé que "les guerres de Vendée, c’est le premier grand génocide dans l’Histoire de l’Europe, il y eu 500 000 morts ! (…) Plus aucun historien ne le conteste aujourd’hui."(3)⇓

J.G. Malliarakis     

Apostilles

  1. sur La Chaîne parlementaire
  2. cf. texte de la proposition sur le site de l'Assemblée nationale>/a>
  3. sur I>Télé le 18 mai 2015.

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