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dimanche, 30 septembre 2012

De Franche-Comté en de Lage Landen

3de Ronde Tafel van www.eurorus.org  :

De Franche-Comté en de Lage Landen (Robert Steuckers)

Op vrijdag 28 september 2012 vond in het Euro-Rus Centrum in Dendermonde de 3de Ronde Tafel plaats. In een vol huis vertelde Robert Steuckers, bevoorrechte vriend van Euro-Rus, uitgebreid over de Franche-Comté, een geopolitiek belangrijke regio in Europa en zeer belangrijk voor de Lage Landen.

In zijn eigen stijl vertelde hij over de hele geschiedenis van deze regio. Het verhaal begon van voor de Romeinse periode tot en met vandaag.

Hij kon zeer moeilijk verbergen dat dit een iets ander soort voordracht is dan hij meestal gewend is : het was duidelijk dat hij een emotionele band heeft met de Franche-Compté. Verschillende malen kon hij zijn bewondering voor de schoonheid van de regio niet verbergen. De aanwezigen werden overstelpt met tientallen en tientallen gegevens en feiten. Ja, soms was het zwaar.

Laat het duidelijk wezen : dit alles aan de hand van een paar eenvoudige notities.

Het was een zeer technische en historische voordracht. Deze zware boterham werd nadien weggespoeld met een paar leuke dranken.

De tekst en de beelden van deze voordracht zullen dit jaar nog verschijnen.

mardi, 29 mai 2012

La chevauchée littéraire, devenue mythique d’Artus

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La chevauchée littéraire, devenue mythique d’Artus

L'aventure d'une revue racontée par celui qui l'a intensément vécue

Hervé Glot
Ex: http://metamag.fr/
 
Nous avons longtemps hésité avant de classer l'article d'Hervé Glot, issu d'une contribution au magazine des Amis de l'écrivain normando-breton, Jean Mabire . Il avait sa place dans notre rubrique "émotion/réflexion", car l'histoire du magazine Artus relève d'abord de la littérature, de la poésie, de l'image et de l'imaginaire. Mais par la vocation ambitieuse qu'elle s'assignait, au service de la large culture celte, toujours vivante et ardente, par l'enthousiasme  qu'elle a suscité auprès d'artistes, d'intellectuels, du public, par l'impulsion enfin qui continue de nourrir rêves et convictions, elle relève finalement de la rubrique "communautés vivantes". 
Guilhem Kieffer
 
"Difficile de prendre individuellement la parole au sujet d’une aventure qui fut avant tout collective, d’autant que les années ont en partie gommé le contexte qui vit la naissance et l’évolution de la revue Artus, puis, par la suite, des éditions du même nom. Mais soit, je tenterai d’être le chroniqueur concis et néanmoins fidèle d’une chevauchée qui s’est étalée dans le temps et bien sûr, comme tout corps vivant, a initié ou subi ses propres métamorphoses.
 
 
L’affaire est ancienne, puisque c’est en 1979 que fut fondée l’association éditrice de la revue, avec pour dessein d’explorer les voies de la culture celtique d’hier, et d’en faire entendre les voix d’aujourd’hui. Cette association naissait en Bretagne, à Nantes capitale du duché, et Jean-Louis Pressensé en était le directeur et le premier rédacteur. Artus : le nom avait, bien sûr, été choisi en référence au roi de la Table Ronde, dont le royaume légendaire s’étendait sur les deux rives de la Manche. 
 
Il élargissait considérablement le réduit breton auquel nous étions certes attachés… mais à condition d’exercer toute liberté dans les instants où il nous siérait de larguer les amarres, comme en témoignait le sous-titre "pays celtiques et monde nordique". L’association était née d’une réaction contre une certaine vision en vogue dans les années 70, celle d’une Bretagne étroite, suffisante et, pour finir, morte d’un trop plein "de légitimes revendications et de droits imprescriptibles"…
 
Sources et survivances d’un imaginaire celtique
 
Nous souhaitions rechercher, au sein d’un univers plus large, les sources et les survivances d’un imaginaire celtique. Et nous nous interrogions: « Segalen est-il moins celte quand il compose Les Immémoriaux, Kenneth White quand il décrit Hong-Kong, Michel Mohrt quand il rédige "L’ours des Adirondacks ?" »
 
Dès lors se posait le problème du contenu que nous entendions donner au terme « celtique ». Pour ma part, très sensible à l’enseignement que prodiguait (parfois dans la douleur) Christian-J. Guyonvarc’h, l’Irlande, avec sa mythologie miraculeusement transmise, était un des conservatoires et l’un des foyers où aller chercher les brandons encore vivants du grand récit. Des brandons à raviver parce que, sans cette lueur venue de ses franges "barbares’", l’Europe, qui cherchait à s’inventer, faisait l’impasse sur une partie de son âme (elle a fait mieux depuis !). De notre point de vue, c’était pour les artistes, les créateurs, se priver d’une source d’inspiration dont des écrivains majeurs, comme Yeats ou Joyce (bon gré, mal gré), avaient fait le suc de leur œuvre, et dont le cinéma s’emparait désormais avec gourmandise. J’aime toujours rappeler que l’Irlande, un tout petit pays, peut se flatter d’avoir porté, bien au-delà de son nombril, la lumière de ses écrivains et que l’imaginaire est une pensée vivante, une flamme que l’on ravive au contact de la diversité du monde. 
 
Pourtant, la volée de bois vert ne vint pas des Bretons pur beurre : il apparut rapidement que l’usage que nous faisions des termes celte ou celtique, et ce que nous affirmions comme un héritage mésestimé étaient, pour certains, des vocables strictement interdits, des territoires de la pensée absolument prohibés. Passons sur ces polémiques, elles n’en méritent pas davantage.
 
Un sentiment géographique et quasi climatique  
 
Nous cherchions à faire partager un sentiment géographique et quasi climatique : cette Europe du nord-ouest, atlantique et baltique, est (de toute évidence) un mélange de terre et d’eau, un espace terraqué aux limites indécises, aux lumières parfois incertaines et aux origines parfois contradictoires. Nous souhaitions faire naître peu à peu, par les textes des chercheurs, ceux des écrivains et des poètes, les œuvres des photographes, des peintres ou des graveurs, etc, une esthétique, un esprit, qui donneraient à la revue une couleur que j’espérais singulière. 
 
 
Jean-Louis Pressensé avait, au tout début de l’aventure, suggéré cet en-dehors des territoires trop arrimés, en évoquant l’Artusien en devenir : « Etre enfant du granit, de la houle, des forêts et du vent, être pétri de fidélité, de folie et de rêves…» Et, effectivement, les filiations furent de cœur, de consanguinité spirituelle, de générosité, jamais fondées sur l’intérêt ou le conformisme idéologique. 
 
La revue fut, pour bien des rédacteurs, une école pratique et un centre de formation intellectuelle. Nous approfondissions nos compétences techniques, passant de la terrible composphère, fleuron de chez IBM, à l’ordinateur, et la table de la salle à manger, qui servait de table de montage, conserve les ineffaçables stigmates du cutter de mise en page : à ces moments-là, il fallait penser avec les mains, non sans avoir affirmé, quelques instants auparavant, après Rimbaud, que la main à plume valait bien la main à charrue.
 
Nous allions vers les artistes ou les chercheurs par inclination personnelle, aussi bien que par curiosité pour qui nous intriguait. Ainsi, la revue développait son contenu, tandis que les numéros sortaient avec la régularité qu’autorisaient nos occupations professionnelles. Artus a fédéré des énergies, confronté des individualités et surtout nous a conforté dans le sentiment que l’équilibre, le nôtre en tout cas, se trouve où cohabitent le travail des savants et le chant des poètes.
 
Un équilibre où cohabitent le travail des savants et le chant des poètes
 
Peu à peu, nous avons orienté notre publication vers des thèmes plus précis. Parurent ainsi "Le Graal", "A chacun ses Irlande", "Au nord du monde", "Harmonique pour la terre", "L’Amour en mémoire", "Ecosse blanches terres", "Mégalithes", "Archipels, vents et amers", autant de titres qui signaient des affinités électives, des rencontres insolites ou prévisibles. Avec le recul, cette formule éditoriale a eu le grand avantage d’ouvrir un espace accueillant et de permettre la constitution d’un noyau de collaborateurs, qui auront trouvé dans le rythme revuiste, à la fois souplesse, diversité et régularité. 
 
 
Les universitaires Jacques Briard pour l’archéologie, Christian-J. Guyonvac’h pour le domaine celtique, Léon Fleuriot pour les origines de la Bretagne, Philippe Walter pour la littérature arthurienne, Régis Boyer pour le monde nordique, Gilbert Durand pour le vaste champ de l’imaginaire, furent parmi d’autres, nos guides et nos interlocuteurs. Patrick Grainville et Kenneth White nous donnèrent de sérieux coups de main. Philippe Le Guillou a été le compagnon de nos rêveries scoto-hiberniennes. Michel Le Bris a bercé nos songes romantiques au rythme des puissances de la fiction; quant à Pierre Dubois, il a été pour nous tous l’empêcheur de raisonner en rond, le Darby O’Gill des raths et des moors.
 
La revue a permis, en outre, de créer un lectorat qui est naturellement resté fidèle lors du glissement -amorcé en douceur au milieu des années 80- de la revue vers la maison d’édition, ayant ainsi, pour effet, de résoudre partiellement le problème de la diffusion.
 
Après s’être essayé à la publication de textes relativement courts : "Enez Eussa" de Gilles Fournel, "Marna" d’Yvon Le Menn, "la Main à plume" de Philippe Le Guillou, suivront une vingtaine de livres dont "Ys dans la rumeur des vagues" de Michel Le Bris, ou "Les Guerriers de Finn" de Michel Cazenave. Des albums sont consacrés à des peintres, des sculpteurs, des graveurs, des photographes (Yvon Boëlle, Jean Hervoche, Carmelo de la Pinta, Bernard Louedin, Sophie Busson, Jean Lemonnier, Geneviève Gourivaud).  
 
Avec Pierre Joannon, nous éditerons un gros album, "L’Irlande ou les musiques de l’âme", une somme menant de la protohistoire à la genèse de l’Irlande contemporaine, que reprendront les éditions Ouest-France. Toujours à l’affut des méandres de la création, sous la direction de Jacqueline Genêt, de l’université de Caen, nous avons publié les variations des écrivains de la renaissance culturelle irlandaise, autour de la légende de Deirdre. 
 

Pierre Joannon
 
Depuis ces temps de fondation, d’autres livres bien sûr sont parus, parfois en coédition avec Hoëbeke ou Siloë. Citons "Arrée, l’archange et le dragon", "Des Bretagne très intérieures", "Une Rhapsodie irlandaise", plus récemment "Lanval" et ,dernier en date, "Les îles au nord du monde", un texte de Marc Nagels illustré par Didier Graffet, avec des photographies de Vincent Munier.
 
Un numéro spécial avait marqué un tournant dans l’histoire d’Artus. Ce n’était déjà plus le fascicule habituel, mais un véritable album titré "Brocéliande ou l’obscur des forêts". Il allait nous conduire vers une autre direction : une heureuse conjonction permit à Claudine de créer et d’asseoir" au château de Comper" le Centre de l’Imaginaire Arthurien. Mais cela est une autre histoire, et je ne voudrais pas m’approprier abusivement ce qui appartient à une fraternité sûrement plus vaste que la mienne, sinon en rappelant ce que pourrait être… une errance arthurienne.
 
Vagabondage dans l’espace arthurien
 
Histoire des hommes et de leur imaginaire, rêves, foi, mythes, voilà un terrain de pérégrinations assez inépuisable, au milieu duquel l’héritage celtique et la légende arthurienne brillent, aujourd’hui, d’un éclat particulier, avec leur cortège de prouesses et d’enchantements, dont le moindre n’est pas la promesse de la quête.
 
Le roman arthurien n’a pas inventé la quête, mais il lui a donné une couleur et une dimension renouvelées. La quête chevaleresque n’est ni la descente aux Enfers d’Orphée ou de Virgile, la fuite d’Énée ou la dérive involontaire d’Ulysse. À travers d’innombrables épreuves, dont on ne sait dans quelle réalité elles se déroulent, elle unit, à un voyage qui porte ordre et lumière là où règne le chaos, un cheminement intérieur, recherche de perfection ou d’absolu.
 
Au centre de la cour arthurienne, la Table Ronde rassemble les meilleurs chevaliers, venus du monde entier briguer l’honneur de servir. Alors, commencent les expéditions, entreprises sur un signe, une requête, un récit marqué d'étrangeté. Lorsqu’il prend la route, chaque chevalier devient, à lui seul, l’honneur de la Table Ronde et la gloire du roi. Il forme l'essence même de la chevalerie arthurienne, affirmant la nécessité de l'errance, le dédain des communes terreurs, la solitude, qui ne s’accompagne que d’un cheval et d’une épée. Il ne sait ni le chemin à suivre, ni les épreuves qui l'attendent. Un seule règle, absolue, lui dicte de « prendre les aventures comme elles arrivent, bonnes ou mauvaises ». Il ne se perd pas, tant qu’il suit la droite voie, celle de l'honneur, du code la chevalerie.
 
La nécessité de la Quête est partie intégrante du monde arthurien. Au hasard de sa route, le chevalier vient à bout des forces hostiles. Il fait naître l’harmonie, l’âge d’or de la paix arthurienne dans son permanent va et vient entre ce monde-ci et l’Autre Monde, car l’aventure, où il éprouve sa valeur, ne vaut que si elle croise le chemin des merveilles. Sinon elle n’est qu’exploit guerrier, bravoure utilitaire. Seul, le monde surnaturel, qui attend derrière le voile du réel, l’attire, et lui seul est qualifiant.
 
Les poètes recueillent la Matière de Bretagne vers le XIIe siècle, de la bouche même des bardes gallois et, sans doute, bretons. Malgré le prestige du monde antique et des romans qu’il inspire et qui ne manquent pas de prodiges, la société cultivée découvre, fascinée, les légendes des Bretons (aujourd’hui nous parlerions des Celtes), un univers culturel perçu comme tout autre, d’une étrangeté absolue. Le roman, cette forme nouvelle nourrie de mythes anciens, donne naissance à des mythes nouveaux, la Table Ronde, le Graal, l’amour de Tristan pour Iseult, Merlin… Parmi les référents culturels de l’Europe, en train de naître, elle s’impose en quelques dizaines d’années, du Portugal à l’Islande, de la Sicile à l’Écosse.
 
La légende celtique, mêlée d’influences romanes ou germaniques, constitue une composante fondamentale pour l’Europe en quête d’une identité qui transcende les nécessités économiques et politiques. Mais le thème de la quête représente, plus fondamentalement croyons-nous, un itinéraire proprement spirituel, initiatique ou mystique même, pour certains. Elle manifeste, aussi, un besoin d’enracinement, la recherche de valeurs anciennes, prouesse, courtoisie, fidélité, largesse, l’aspiration à l’image idéale de ce que nous pourrions être.
 
Une fois de plus, le roi Arthur revient : non pas la figure royale, mais l’univers de liberté et d’imaginaire qu’il convoie. A qui s’interroge sur cette postérité tenace, sur ces résurrections insistantes, on peut trouver des raisons, dans le désordre, culturelles, patrimoniales, psychanalytique, politiques, artistiques. Pour nous, nous dirons, simplement et très partialement, qu’il s’agit de la plus belle histoire du monde, et qu’il suffit de revenir au récit, à ces mots qui voyagent vers nous, depuis plus de huit siècles, pour comprendre que les enchantements de Bretagne ne sont pas près de prendre fin."

mercredi, 07 mars 2012

Sur l'identité wallonne

Intervention de Jean-Luc Gascard à la journée identitaire du Château Coloma (3 mars 2012)

Sur l'identité wallonne

Quel est la place de la culture et de la langue wallonne au sein des peuples européens ?

jpg_redp1000256.jpgLe wallon a toute sa place dans l’histoire des peuples d’Europe. Wallon vient de Wahl, un vieux mot germanique utilisé par les Germains pour désigner les populations celtophones et romanes. La langue wallonne est très ancienne et comme le picard, le champenois ou encore le normand, elle est une langue d’Oïl qui fait partie du groupe des langues gallo-romanes. Bon nombre des évolutions que l’on considère comme typique du wallon sont apparues entre le 8° et le 12° siècle et vers 1200, la langue wallonne était nettement individualisée. Le wallon n’est donc pas un français abâtardi ou incorrect, c’est une langue en soi qui n’a simplement pas aussi bien réussi que le patois français et nombre des belgicismes découlent directement du wallon. Je rappelle que les peuples wallons n’ont jamais fait partie de la France, sauf quand ils ont été occupés, mais faisaient partie du SERG et particulièrement la Principauté de Liège. La place des wallons de l’Est étaient certainement d’être à l’époque un pont entre les mondes germaniques et romans. Il paraît qu’il y aurait 15 à 20 % des mots wallons qui seraient d’origine germanique et c’est sûrement dans le dialecte du wallon oriental, celui de Liège et d’Ardenne, que cela se retrouve le plus et qui rend notre dialecte si particulier. Je vais me permettre de vous lire comme exemple quelques courtes phrases :

Dji’m rapinse qui s’a lèyî prinde a s’badjawe = je me rappelle qu’il s’est laissé prendre à son bagout

Fareût veûy kimint qu’i s’sètche foû di spèheûr = il  faudrait voir comment il va se débrouiller

Moussî ainsi, i ravisse on spâwta = habillé ainsi, il ressemble à un épouvantail (les Blancs Moussî de Stavelot sont donc simplement ceux qui sont habillés de blanc, pour la Laetare, le carnaval local, qui aura lieu dans 15 jours !)

Dja’n hête a m’deût = j’ai une écharde à mon doigt

En entendant cela, vous comprenez bien… que vous n’y comprenez rien du tout(pas plus d’ailleurs que la majorité des jeunes liégeois et ardennais actuels), ce qui prouve bien tout simplement que le wallon n’est pas du français.  J’ai encore vu quand j’étais gamin des anciens à qui il fallait traduire en wallon, parce qu’ils ne comprenaient pas le français. Heureusement, même s’il est en nette perte de vitesse, le wallon est encore parlé et compris par une petite minorité de wallons de souche (la preuve !). Par contre, le wallon est forcément ignoré de la masse exotique… et est donc une langue identitaire par excellence. Et, heureusement, on trouve encore des jeunes qui s’impliquent dans le théâtre dialectal et qui sont parfaitement conscients de l’aspect identitaire de leur dialecte.

En ce qui concerne la culture (les industries, mœurs, habitudes culinaires, folklore, architecture,…), on perd souvent de vue, à force de « vivre dedans », qu’elle existe bel et bien. Elle n’a rien à envier à ses voisines. Si tout le monde connaît l’importance de la peinture flamande et la richesse des villes de Flandre au MA, beaucoup moins nombreux sont ceux qui connaissent l’importance de l’art mosan à l’époque ottonienne, son orfèvrerie, ses églises imposantes, son « école liégeoise » et encore moins savent que les marchands de la vallée mosane allaient vendre leurs produits dans toute la Germanie, jusqu’à Vienne et Prague et en Italie sur les marchés de Ligurie. Et je suppose que je ne dois pas vous parler de l’importance des industries minières et métallurgiques chez nous, sans parler de l’industrie du verre et de la laine, qui ont fait de la Wallonie au 19° siècle une des économies les plus prospères du monde.

Donc, quand j’entends certains en Flandre qui essaient de nous faire passer pour des barakî à moitié inculte, des nawe (fainéant) et  des accros depuis 1830 aux subsides de la vache à lait flamande, mon sang wallon bouillonne d’indignation. On n’est peut-être plus ce que l’on a été, mais nous ne sommes pas les ratés pour lesquels on veut nous faire passer. Nous avons toujours notre place parmi les peuples d’Europe.

Si le monde politique le désirait réellement, le wallon serait un excellent facteur de cohésion identitaire, tant au niveau local que régional. Mais, pour les raisons idéologiques que nous ne connaissons que trop bien, les autorités n’apportent aucun soutien à la langue wallonne, ou si peu. Sa survivance au niveau populaire démontre donc une réelle volonté de certains Wallons de rester eux-mêmes, bien au-delà des chimères idéologiques universalistes et égalitaristes.

Un pouvoir politique identitaire, soucieux de valoriser toutes les identités enracinées d’Europe, trouverait dans la défense du wallon et de la culture wallonne un important objectif politique (cohésion identitaire ethnique). On peut toujours rêver !

Dans le cas ou la Wallonie obtiendrait son autonomie, en cas d'éclatement de la Belgique, quel en serait le bénéfice pour la culture wallonne ?

En  l’état des choses, le bénéfice serait minime, parce que, malheureusement, il n’y a plus concordance entre la Wallonie et les wallons.

Je m’explique : comme je vous l’ai dit tout à l’heure, le wallon est parlé par ses populations depuis bien longtemps. Mais depuis bien longtemps, les élites wallonnes ont adopté le français, et cela avant bien des contrées de l’actuelle France. Et comme en Flandre, ces élites ont tenté d’imposer la francisation généralisée à notre population. Le terme fransquillon servait aux wallons du peuple, déjà pendant l’occupation française, pour décrire ces pédants qui ne jurait que par le français. Mais alors qu’en Flandre, le mouvement flamand se battait depuis 1840 pour l’usage de la langue flamande et sa culture,  le mouvement dit wallon lui n’entendait défendre que l’usage du français.

"Le mouvement wallon naissant s'inscrit donc dans une perspective belge telle qu'ont été défini les contours et surtout l'identité linguistique de cet État en 1830. Il considère l'acquisition de la langue française comme une forme d'adhésion à la Belgique et aux grands principes de liberté dans la Constitution

On peut donc bien dire que l’unitarisme belge s’est fait d’abord et avant tout au détriment de la langue, et donc de la culture, wallonne puisque le flamand, lui, a survécu.

Dans ma propre famille, tous les gens de la génération de mes  grands-parents en Ardenne parlaient wallon, mais on a dénigré à l’école le wallon auprès de la génération de ma mère. Ainsi, il y a quelques années, alors que je parlais avec une de mes tantes de l’intérêt de continuer à parler notre langue, elle me répondit : « arrête avou soula, c’est sale, c’è s’t one langue po les biesses (arrête avec ça, c’est sale, c’est une langue pour les bêtes[càd les cons, les demeurés mais les animaux aussi]) ! ». C’est pourtant la langue de ses parents, mes grands-parents !

Etonnez-vous après cela que le wallon tend à disparaître parmi tous mes cousins et cousines et tous les gens de ma génération. Le pire, c’est qu’avec l’abandon de la langue wallonne se perd aussi le lien avec notre histoire et notre culture wallonne. Et je ne vous parle même pas des générations qui suivent. En fait, ils sont devenus des Francophones, c’est-à-dire des gens indifférenciés, sans véritables racines. Et quand on n’a pas de racines, on est voué à flotter aux vents de toutes les modes et opportunismes. Par exemple quand un grand défenseur des francophones comme Maingain est disposé à faire apprendre aux enfants des écoles de sa commune l’arabe, pour mieux accepter leur présence. Qui s’intègre à qui, je vous le demande ?

C’est ce hiatus entre Wallonie et wallons qui fait notre perte. On appelle encore trop souvent wallons les gens qui vivent en Wallonie, alors qu’ils ne sont souvent plus que des Francophones. C’est si vrai que, récemment, un homme politique a appelé à créer une « patrie francophone ». Une patrie francophone ! Fâ s’ti ko arradjî (intraduisible =  +ou- c’est pas croyable), qu’es que c’est coula por une arrêdje ? éco one saqwê qu’a tchoukî foû dol tiesse d’one biesse libéral  (qu’est-ce que c’est que cela  pour une affaire ? Encore une chose qui a poussé hors de la tête d’un bête libéral)! Evidemment, cela est fort utile pour noyer les populations autochtones, nous les wallons, dans le magma des allogènes de toutes sortes qui viennent nous envahir et aussi pour garder un lien avec Bruxelles. Ou pire,  nous intégrer à la France. Ca, jamais ! Je préfère encore demander l’asile politique en Flandre. Qui sait, ils pourraient peut-être nous accorder…des facilités ?

Mais il ne faut bien sûr pas perdre espoir. Il y aurait comme un frémissement d’intérêt. Il n’est que de voir l’intérêt porté à des émissions comme Ma Terre ou celle sur les Wallons du Wisconsin. Ou même le théâtre wallon à la télé. Et aussi l’existence de nombreux groupes de musique traditionnelle.

Et que l’on ne vienne pas me dire que c’est trop difficile de garder ou même d’apprendre notre langue autochtone. Elle n’est sûrement pas plus difficile pour nous que le chinois, le russe ou l’arabe. Ou même le flamand. Le jour où j’ai commencé à parler wallon à l’école, mes collègues ont rigolé malade, se demandant d’un air ahuri ce que ça pouvait être et ce qui pouvait bien encore passer par la tête de ce grand original. Maintenant ils n’y font même plus attention et comprennent souvent ce que je dis. Qui sait, encore un peu et je pourrais vous convertir au Liégeois ? Ce n’est qu’une question de volonté. Les Luxembourgeois, les Gallois préservent bien leur langue, pourquoi pas nous ?

109px-Blason_ville_be_Chatelet.svg.pngPour résumer, pour retirer un bénéfice quelconque d’une autonomie, ce qu’il nous faut, c’est faire la différence entre Wallons et Francophones. Le wallon est celui qui a ses racines, c’est-à-dire ses ancêtres, en Wallonie et aussi qui parle, qui vit wallon. Et par-dessus tout, ce qu’il nous faut, c’est garder notre fierté. J’entendais à la fin d’un concert d’un groupe acadien ce cri du coeur : soyez toujours fiers de qui vous êtes, et les dieux savent si les Acadiens ont failli perdre leur identité et souffrent  encore pour la garder. C’est la fierté qui les sauvent et qui nous sauvera. Tout le reste, programmes, subsides, etc… en dépend.

Je vous dis donc pour terminer : je suis wallon, pas francophone, et dji su fir de mè p’tite patreye  (je suis toujours fier de ma petite patrie) « amon nos’aut »(entre nous, entre gens de chez nous).

 

mercredi, 04 janvier 2012

Découvrez le numéro 33 de la revue UTLAGI

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Découvrez le numéro 33 de la revue UTLAGI
40 pages :
Depuis le n°32 :
nouvelle présentation, nouvelle mise en page
Tout en couleur
 
A commander d’urgence.
 
Sommaire :
 
L’Ambre : l’or du nord.
Botanicum : l’églantier.
Symbolisme animalier: l’ours
Les symboles : 1ère partie
Les proto-germains
Etc…
 
 
Attention !
Nouveau prix : 6,5 euros
Abonnement : 
France métropolitaine 4 n°: 26 euros
Europe 4 n° : 48 euros
Chèque à l’ordre de : UTLAGI
 
UTLAGI
B.P. 50527
F-35505 Vitré Cedex
 
 
Renseignements :

dimanche, 06 novembre 2011

Territoire enraciné ou nouvelle région artificielle ?

Territoire enraciné ou nouvelle région artificielle ?

par Robert PAGAN

Aujourd’hui, le sujet qui fait débat au sein de la classe politique locale concerne le projet de métropole qui doit voir le jour très bientôt. Le moins que l’on puisse dire est que ce projet qui sera porté sur les fronts baptismaux en janvier 2012 semble plutôt mal parti.

Déjà, le nom qui a été choisi nous semble assez peu heureux : « Métropole Côte d’Azur » qui donne une orientation touristique et économique. Il eut été plus judicieux de faire un choix historique en choisissant de l’appeler « Métropole Comté de Nice » qui a pour elle de définir un territoire historique et culturellement homogène, en regroupant toutes les communes de notre ancien Comté. Cette option nous aurait permis de redéfinir un territoire qui a une longue histoire et d’obtenir, à l’image de la Catalogne vis-à-vis de l’Espagne, toutes proportions gardées, une certaine autonomie dans notre pouvoir de décision. Nous aurions pu envisager une grande région européenne en nous liant aux provinces du Piémont et de la Ligurie.

Mais nos politiciens, aux ordres de la République française une et indivisible, ont préféré faire le choix de ce concept de Côte d’Azur qui n’a pas de réalité charnelle et reprend le côté « bling-bling » mis au goût du jour par le président hexagonal. Ils ont préféré cautionner la division de notre pays qui a été, depuis 151 ans, intégré dans un ensemble hétérogène qu’est le département pour ensuite être mis sous la coupe d’une ville rivale dans une région sans nom, sans âme et sans passé. Au lieu de reformer un ensemble cohérent qui a une légitimité historique, ils ont accolé des villes d’outre-Var telles Saint-Laurent-du-Var, Cagnes-sur-Mer et Vence (non pas que nous voulions rejeter celles qui souhaiteraient nous rejoindre) à l’agglomération niçoise tout en rejetant Le Broc et Gattières (cette dernière qui fait tout de même partie du Comté de Nice). Et, à cet égard, le début de l’aventure n’augure rien de bon : l’ensemble des communes qui ont adhéré à cette nouvelle structure rejette le projet présenté par le gouverneur français (le préfet des Alpes-Maritimes), la première adjointe de Nice – Côte d’Azur s’est abstenue lors du vote constitutif, ce qui n’a pas manqué d’étonner tout le monde, Le Broc et Gattières sont maintenus à l’écart, Coaraze veut s’en aller, La Tour n’est pas encore admise, Saint-Jean – Cap Ferrat ne veut pas entrer, Beaulieu est plus que sceptique et la communauté mentonnaise qui comprend plusieurs commune du Comté de Nice, après avoir voulu intégrer cette métropole, lui tourne le dos à présent.

C’est réellement une occasion historique qui a été gâchée, une de plus me direz-vous, mais les politiciens locaux qui se disent Niçois dans l’âme, qui viennent nous faire de grandes déclaration de leur attachement à cette terre et à cette culture, auraient été bien inspiré de saisir l’occasion qui leur était donné de récréer un territoire ancré dans la mémoire collective du Peuple Nissart, de saisir l’occasion de s’affranchir tant que faire se peut du centralisme jacobin si pesant, de sortir de cette région artificielle symbolisée par un sigle de quatre lettres, de se retourner vers l’Est, où est son avenir, pour retrouver, enfin, les six communes du Comté de Nice sous administration italienne (Apricale, Dolceacqua, Isolabona, Perinaldo, Pigna et Rochetta-Nervinia), nos six sœurs abandonnées.

Oui, notre avenir est à l’Est, cela semble si évident. Qu’est-ce que 150 années comparé à près de cinq siècles d’histoire (entre la dédition de 1388 à la Savoie et l’annexion par la France, 472 années se sont écoulées), ceci pour faire court puisque le Pays Niçois existait bien avant cette date, sans aucun lien (ou dépendance) avec la France : notre pays existait même avant que la France, elle, n’existe. Ce poids de l’histoire, nous le ressentons tous, d’autant plus que ce furent des siècles où les libertés et privilèges du peuple nissart étaient préservées, alors que depuis 1860 nous nous sentons enfermés dans des ensembles administratifs pesants et coercitifs (l’État, la région et le département).

Cela est dû, en grande partie, au fait que nous sommes en concurrence, dans une région dominé par une métropole qui a une mentalité totalement différente de la nôtre, parce qu’elle a une histoire différente de la nôtre, une culture différente de la nôtre, cette ville qui se veut l’alter ego de la capitale française, la deuxième ville de France. Une ville qui, ne pouvant supplanter sa capitale, veut tout dominer dans le territoire qu’on lui a donné à contrôler et ne veut surtout pas lâcher la bride à celle qu’elle considère comme une concurrente dangereuse, la cinquième ville de France qui n’en a que le titre sans les prérogatives, je veux parler de Nice. Oui, nous sommes en concurrence avec Marseille sur tout les plans et elle le sait : notre avenir est bouché à l’Ouest et il ne faut rien en attendre. En revanche, vers l’Est, nous avons des possibilités de retrouver nos libertés en étant un des piliers du trépied GénovaTorinoNissa (Gènes – Turin – Nice), villes qui ont tout pour être complémentaires et qui souhaitent un peu s’affranchir de leurs capitales respectives.

D’ailleurs, certains de nos hommes politiques l’ont bien compris quand on voit certaines positions ou déclarations de leur part. Quand Christian Estrosi souhaite une ligne à grande vitesse de Gènes à Nice. Quand Bernard Asso déclare dans Nice Matin qu’il nous faut nous tourner vers le Piémont pour nos besoins énergétiques. Quand Jean-Marc Giaume et Bernard Asso mettent en place un jumelage avec nos sœurs piémontaises. Quand nos échanges culturels se multiplient de part et d’autre des Alpes. Nous le pensons depuis longtemps, notre avenir va finir par rejoindre notre passé. Et, nous pensons, nous l’avons déjà dit, que la ligne ferroviaire à grande vitesse que l’État français n’a pas été capable de construire pour rapprocher Nice de l’Europe du Nord, cette ligne-là, doit passer par Turin et Chambéry (nos anciennes capitales) pour rejoindre Lyon, Paris, Bruxelles, Londres et Amsterdam avec une bifurcation vers Milan pour mettre Nice à portée directe de l’Europe centrale et orientale. Voilà où est notre avenir.

C’est pourquoi lorsque l’on entend le maire de Nice déclarer que la métropole aura un vocation mondiale, nous ne comprenons pas qu’il n’ait pas fait le choix d’une « Métropole Comté de Nice » seule à même à susciter l’émergence d’une grande région européenne aux marches de l’Hexagone à l’instar de ce que préfigure la Catalogne (encore une de nos tranches d’histoire).

Nous avons la chance d’avoir un territoire qui a longtemps eu le privilège d’être une île non entourée d’eau, cette insularité qui nous a longtemps préservé de l’assimilation dont ont été victimes de nombreuses régions de France et qui nous a permis de développer une culture originale, ouverte à tous, sans se renier elle-même.

Allons-nous, longtemps encore, accepter d’être sous double tutelle de Paris et de Marseille ? Quand allons-nous saisir les chances qui se présentent à nous de nous émanciper ? Cette chance se présente aujourd’hui, avec l’opportunité de créer (ou de recréer) notre territoire historique riche d’une grande et longue histoire : il faut faire comprendre aux maires de nos communes que le peuple nissart souhaite autre chose que leur « Métropole Côte d’Azur ». Nous voulons que soit institué une nouvelle métropole : la « Métropole Comté de Nice » afin de retrouver une partie de notre souveraineté et de notre dignité. Et, nous pourrons dire, à l’inverse du titre d’une œuvre célèbre : « À l’Est, il y a du nouveau ! »

Robert Pagan

Paru d’abord dans l’info-lettre mensuelle Le « Ficanas » enchaîné, n° 32, mai 2011.


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mercredi, 05 octobre 2011

Bretaña, megalitos y celtas

Bretaña, megalitos y celtas

Enrique Ravello

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Para quien lo ve desde lejos, el Mont Sant-Michel, aparece distante, inaccesible, como el reflejo de otra realidad superior, que desde aquí se puede tan sólo intuir. Las mareas hacen que a veces permanezca aislado, para posteriormente, cuando el mar se retira, volver a ofrecernos la posibilidad de penetrar en él, quizás como reflejo analógico de esa realidad superior que todos intuimos, pero que nuestras propias construcciones mentales, nuestras debilidades, nuestras pasiones –el mar- nos impidan identificarnos con ella. El hecho que desde épocas druídicas, éste haya sido un lugar de culto religioso, cuyas sucesivas construcciones han culminado en el impactante aspecto actual, refuerzan el significado especial del lugar, siendo sin duda un importante punto mágico.

Pero además de todo esto, el Mont Sant-Michel marca la frontera histórica entre los ducados de Bretaña y de Normandía, aunque siempre se ha considerado más normando que bretón, y hoy ha quedado administrativamente incluido en Normandía, los bretones incluso han versificado esta reivindicación:

«Le Couesnon a fait foile,.
Cy est le Mont en Normandie».


Entrar a Bretaña desde Normandía, supone en cambio mucho mayor de lo que la corta distancia que las separa podría hacer pensar, se deja atrás una región donde las huellas escandinavas son muy visibles, desde las construcciones hasta la antropología física de sus habitantes, para adentrarse en el no menos fascinante mundo celta de Bretaña, en la que más allá de cualquier intento de asimilación por parte del jacobinismo parisiense, la conciencia de su realidad étnica está muy presente.

La Bretaña se divide en dos zonas: la Armórica, conocida por los galos como Armor, que etimológicamente significa «región cercana al mar», y la zona interior, Argoat, o región interior. Otra división más típica, es la de Baja y Alta Bretaña, siendo la primera donde se conservan más arraigadas las costumbres bretonas, y, especialmente, el idioma.



BRETAÑA A TRAVÉS DEL TIEMPO.

La primera realidad con la que nos encontramos en Bretaña es el Megalitismo, una de las más tempranas expresiones culturales europeas, cuya explicación aún es un misterio para muchos autores, pero que como ha demostrado Colin Renfrew y el C 14, nace en el Atlántico norte para desde ahí descender hacia el sur y penetrar en el Mediterráneo.

Antes de la llegada de los bretones, esta península recibía el nombre de Armórica, y estaba habitada por pueblos celtas, que formaban parte del conjunto galo y que habían llegado a esta zona entorno al 500 aC. Estos galos serían, para entendernos, Asterix y sus amigos, que no son los ascendientes de los actuales bretones. A pesar de los que nos cuentan estos divertidos comics, la romanización llegó con fuerza hasta Armórica, hay vestigios suficientes que así lo atestiguan. La romanización supuso el abandono lento pero progresivo del galo, pues los habitantes comenzaron a acostumbrase a usar el latín como lengua oficial pero también cotidiana, de este latín vulgar es del que nacerá el actual francés. El hecho de que en Bretaña se hable hoy una lengua celta se debe a la «receltización» de la Armórica (después Bretaña) entre los siglos V y VI por los bretones venidos desde Gran Bretaña.

Ya hemos dicho que la instalación de los anglos y sajones en Gran Bretaña llevó a que los bretones, desposeídos de sus tierras, se refugiasen en Armónica, hecho que sirve como marco histórico a las leyendas artúricas. No sabemos mucho de la acogida que recibieron estas bandas de inmigrantes entre los años 400 y 600, seguramente se fueron instalando en gran número en las zonas despobladas del país, pero donde la población primitiva era suficientemente densa se produjeron enfrentamiento, como el que tuvo lugar en el siglo VI en la zona de los vénetos (tribu gala) donde el jefe bretón Waroch tuvo que imponerse a la fuerza, los armoricanos de Vannes pidieron ayuda a los francos para hacer frente a esta invasión bretona, pero no lograron pararla y Waroch extendió sus dominios hasta lo que hoy conocemos como Bretaña, esta expansión sólo fue frenada por Carlomagno, quien para ello instituyó la llamada Marca Bretona.

Los herederos de Carlomagno dejaron el dominio de la zona a un jefe bretón, Nominoé, quien termina por independizarse totalmente, instaurar la monarquía bretona y extender sus domino hasta Rennes y Nantes, antes de morir en 851. Su nieto Salaun extiende las fronteras de Bretaña hasta la máxima extensión que nunca han conocido y se afirma en el título de «Rey de los bretones». Pocos años después comienzan las incursiones vikingas, que son derrotados en una primera instancia por Alain el Grande, quizás el soberano más importante de la historia bretona, aunque a principios de siglo X vuelven a conocerse importantes incursiones vikingas hasta que son derrotados de nuevo por Alain Barbe-Torte, último rey de Bretaña muerto en 952, sucediéndole un periodo de anarquía interna y miseria que durará hasta el siglo XIV.


De 1341 a 1364 se desarrolla una guerra, que sumirá a Bretaña en la ruina, por la sucesión del ducado en la que Carlos de Blois, apoyado por los franceses es derrotado por Juan de Montfort, aliado de los ingleses. La casa de Montfort pasa a dominar Bretaña desde 1364 a 1468 vuelven a levantar el país, siendo éste el período más floreciente de su historia, los duques son auténticos soberanos, y sólo rinden un homenaje teórico a los reyes de Francia.

Ya en 1491, Ana de Bretaña se casa con Carlos VIII, rey de Francia, permaneciendo como duquesa de Francia. Carlos VIII muere accidentalmente, ella se convierte en reina de Francia, y se vuelve a casar con Luis XII. A su muerte, su hija Claudia de Francia, heredera del ducado, Claudia se casa con Francisco I quien hace la definitiva unión entre Francia y Bretaña.

Un hecho del que aún hoy están muy orgullosos los bretones, es que en 1534 Jacques Cartier descubra las costas de Canadá, dando inicio a una constante corriente de emigración de bretones hacia el nuevo territorio, siendo éste, junto a la emigración normanda, el origen de la actual población francófona de Québec.

Durante los siglos XVI, XVII y XVIII asistimos a algunos conatos de guerra de religión, revueltas populares y actividades corsarias, centradas estas últimas en la ciudad de Sant Malo.

La Revolución de 1789 es acogida de diferente forma por los bretones; mientras unos la apoyan con entusiasmo, otros organizan una gran revuelta lealista conocida como La Chouannerie. Pero es con el triunfo definitivo de la Revolución cuando se inicia el proceso de uniformización al que tanto se han opuesto el conjunto de los bretones.



EN LUCHA POR LA IDENTIDAD.

El movimiento bretón fue el más precoz en su aparición dentro de la escena política francesa, pues lo hizo antes de 1914. En la Francia revolucionaria y más tarde en la república burguesa del XIX, Bretaña se convirtió en uno de los bastiones de la resistencia contrarrevolucionaria de la nobleza apoyada por el clero, potando por una economía agraria lo más autárquica posible.

Durante la primera mitad del siglo XIX tuvo lugar un despertar cultural en el que se exaltó el pasado celta y las tradiciones culturales propias. La defensa de la fe católica y del idioma bretón se concebía también como una barrera infranqueable para el laicismo y el republicanismo. Ya en tiempos de la III República la aristocracia agraria bretona recurrió a la movilización del campesinado como estrategia de oposición al estado central, y fue en 1898 cuando se constituyó la Unión Regionalista Bretona (URB), de la que en 1911 se escindieron dos grupos: la Federación Regionalista Bretona y el Partido Nacional Bretón, que fue el primero en definir a Bretaña como una nación «oprimida como Polonia e Irlanda».

La Primera Guerra Mundial supuso una decadencia imparable de la preeminencia económica de la elite aristocrática agraria, acentuándose la emigración bretona hacia otras partes de Francia, especialmente París. Una nueva generación de estudiantes de Rennes y Alta Bretaña tomó el relevo en la dirección del movimiento bretón. En 1918 tres jóvenes monárquicos influidos por las teorías de Maurras y el vanguardismo cultural fundaron el Grupo Regionalista Bretón (GRB) y empezaron a editar una revista bilingüe en francés y bretón, Breiz Atao, referente histórico del nacionalismo bretón. En 1920 Olier Mordrel y otros dos activistas del GRB fundaron la Unión de la Juventud Bretona (Unvaniez Yaonakiz Vreiz), mostrando una mayor tendencia a la radicalización, siendo partidarios del vanguardismo cultural y del laicismo, y a partir de finales de la década de los veinte, experimentaron una paralela orientación hacia la derecha radical. El zeitgeist de la liberación de los pueblos, así como el influjo de los nacionalistas irlandeses y, en menor medida, galeses, considerados como hermanos por los jóvenes bretonnats, tuvo una gran influencia en este grupo. De hecho la componente celtista de Breiz Atao buscaba redefinir el lugar de Bretaña dentro de la comunidad supranacional de «naciones celtas», estrechando relaciones con los nacionalistas galeses desde 1922. Como objetivo inmediato el PNB proponía la transformación de Francia en un Estado federal y su incardinación en un proceso de unidad a escala europea.

Pero el fracaso electoral actuó de detonante en las divisiones internas del movimiento, dentro del que emergerían con claridad una tendencia de derecha radical e independentista, encabezada por Mordrel, y otra de izquierda liberal y federalista, encabezada por Duhamel y Marchal. El sector de Mordrel, el más importante, refundó el PNB en 1931 con claros contenidos fascista y corporativos combinados con la idealización de los métodos de la acción directa y el insurreccionalismo de inspiración en el Sinn Féin irlandés, si bien sólo se registraron acciones armadas esporádicas e incruentas por parte del grupo Gwenn ha Du (Blanco y Negro, en referencia a la bandera bretona). En el programa Por un partido bretón de los celtas redivivos publicado por Olier Mordrel en 1933, el PNB declara su aspiración a un Estado bretón que excluyese de los puestos públicos a extranjeros y razas latinas, respetase la pequeña y mediana propiedad pero socilaizase la gran propiedad y se fundase en una vía intermedia entre el capitalismo y el socialismo, basada en una comunidad nacional sin clases.

Dentro del PNB, el propio Mordrel encabezaba una tendencia más radical que editaba la revista Stur, donde los contenidos nacionalsocialistas se hicieron explícitos, combinándose con un racismo pancétlico y antisemita, en la que proponían una futura Europa dirigida por los pueblos célticos y germánicos. El
PNB logró controlar al grupo Gwenn ha Du e integrar el terrorismo en su estrategia política, al tiempo que creaba una pequeña milicia paramilitar. Ya existían algunos contactos con Alemania a través del Instituto Anhenerbe de la SS y de los círculos celtólogos de Munich, así como por vía indirecta de algunos autonomistas alsacianos, hacia 1939-1939 estas relaciones se intensificaron, Breiz Atao apoyará el expansionismo alemán y promoverá una campaña contra la entrada de Francia en la guerra contra Alemania.

El PNB rehusó a presentarse a las convocatorias electorales, prefiriendo actuar como un grupo de presión que apoyaba a los candidatos de partidos franceses en la medida en que juzgaban que apoyaban un programa de mínimos. En el congreso de Guingamp la tendencia nacionalsocialista e insurreccionista, dirigida a la extinción del Estado francés, se impuso claramente, se organizó una milicia dirigida por Célestine Lainé que recibió armas de Alemania a través del IRA. Como resultado de sus actividades el gobierno francés prohibió las actividades del partido y varios de sus líderes, entre ellos Mordrel, tuvieron que huir a Alemania, donde se relacionaron con ambientes nacionalistas radicales flamencos e irlandeses y con diversas instituciones alemanas.

La invasión de Francia por Alemania en 1940 fue vista por el nacionalismo bretón como la gran oportunidad para construir su Estado independiente, algo que contó con el apoyo total del régimen alemán, y especialmente de la SS. Incluso se propició una reunión entre los representantes bretones y Doriot, el líder fascista francés, en la que éste admitió la existencia de una nación bretona diferente a la francesa, y se estableció que en caso de una victoria final del Eje, Bretaña se independizaría de Francia. Mordrel volvió a Bretaña y siguió al frente del PNB, uniendo la causa bretona a la suerte de Alemania en la guerra, también se fundaron organizaciones como los Bagadoú Stourm (Grupos de combate), una organización paramilitar, cuya bandera está inspirada en los símbolos bretones y en la bandera alemana de guerra (como aparece en la ilustración del texto). E incluso hubo nacionalistas bretones más radicales que rechazaron la no entrada en acciones bélicas del PNB y crearon una unidad bretona dentro de las SS, compuesta por varias decenas de hombres, y conocida como el Bretonische Waffenverband der SS, que usó como bandera, la más antigua de Bretaña, una cruz negra sobre fondo blanca.

Tras la Segunda Guerra Mundial el estigma del colaboracionismo afectó a todos los intentos de refundar el movimiento bretón. Los esfuerzos de los militantes bretonistas, así como de las nuevas generaciones, tuvieron que concentrarse en las actividades culturales, para pasar en una segunda fase a la formulación de reivindicaciones socioeconómicas y, finalmente, articular un nuevo discurso político nacionalista de componentes diferentes, donde se haría fuerte el elemento democrático y, a veces, izquierdista, influido por el momento y los diversos movimientos de liberación nacional. Si bien también es cierto que muchos de los antiguos militantes bretones de inspiración nacionalsocialista, pasaron a formar parte de estos grupos izquierdistas, y que seguían siendo muy permeables a las influencias que sus antiguos camaradas fieles a las ideas anteriores ejercían desde diversas publicaciones, como fue el caso de Mordrel, quien siguió cantando las excelencias de la Europa de las etnias propugnada por el III Reich hasta su muerte, y de la revista La Bretagne Reéle. Destacable es también el hecho de que algunos nacionalistas bretones de este grupo pasarán a formar parte de las candidaturas del FN de Le Pen en las elecciones locales.


Como acabamos de decir después del 45 asistimos en un primer momento a la refundación de grupos culturales. En 1946 fue lanzada la Asociación de Gaiteros fundada inicialmente en 1943. A ella siguen círculos célticos locales y varias revistas y grupos de defensa del idioma bretón que organizaron marchas cívicas en defensa de la lengua en los primeros años sesenta.


Las demandas socioeconómicas empezaron a formularse a partir de la constitución en 1951 del Comité de Estudios y Vinculación de los Intereses Bretones que aspiraba a convertirse en el portavoz de todos los intereses corporativos, sociales y económicos de Bretaña y sus «fuerzas vivas».


Fue en 1956 cuando se comenzó a rearticular políticamente el movimiento bretón. En 1956 varios activistas fundaron el Projet d´Organisations de la Bretagne con objetivos regionalistas que al año siguiente se convirtió en el Movimiento por la Organización de Bretaña (MOB). Los sectores juveniles y estudiantiles, centrados en Rennes, contemplaban con simpatía el proceso de independencia de Argelia, mientras el ala conservadora proclamaba la solidaridad de los bretones con los colonos franceses, esta misma facción más juvenil se orientaba hacia la izquierda, posteriormente abandonó la organización y fundó la Unión Democrática Bretona (UDB), la principal fuerza nacionalista de postguerra. Después han surgido grupos más o menos radicales y particularmente organizaciones partidarias de la violencia como el Frente de Liberación de Bretaña (FLB) fundado en 1966 y autor de numerosos atentados incruentos, siendo desmantelado numerosas veces y reorganizado de nuevo. En 1982 surgieron el Partido Republicano Bretón (Strollad Pobl Breizh) y el Partido por la Organización de una Bretaña Libre (POBL) de carácter centrista y europeísta, con débil implantación electoral, con alguna fuerza política en las zonas rurales de Finisterre, y que en los últimos tiempos ha protagonizado varias campañas de apoyo al independentismo vasco.


Si bien durante los 70 y 80 hubo alguna tímida colaboración con la izquierda francesa, en especial con el PSF de Mitterrand, ésta se terminó en 1982 con la victoria electoral del socialismo francés, al esperar que cumpliesen su promesa de regionalización, y por el contrario, encontrarse con la desagradable sorpresa de que la trazar la región bretona dejaron a Nantes –la capital histórica- fuera e incluida en un fantasmagórico País del Loira.




EL BRETÓN, VESTIGIO CELTA.


Como las lenguas romances, germánicas y otras, las celtas forman parte de la gran familia indoeuropea. En el siglo III aC ocupaban dos tercios del continente europeo, y se hablaban desde el mar Negro hasta el Atlántico. Sólo cuatro de estas lenguas han sobrevivido hasta hoy, en el extremo occidental de Europa. Se clasifican en dos sub-grupos:


-El galés y el bretón, forman parte del grupo britónico, al que pertenecía también el córnico.


-El gaélico de Irlanda y el de Escocia, pertenecen al grupo goidélico, como el manx .


Cada una de estas lenguas han tenido una evolución propia, y su situación varía de un país a otro:


-En Irlanda, el gaélico es la primera lengua oficial del la República de Irlanda, el inglés teóricamente, es sólo la segunda, 1.000.000 de personas declaran hablarla actualmente, es decir un tercio de la población. Pero en el Gaeltacht –las zonas de práctica tradicional de la lengua- los que la hablan cotidianamente no son más que unos miles.

-En Escocia, menos de 70.000 personas (1,4% de la población) hablan hoy en gaélico, principalmente en las islas Hébridas y al noroeste de las Highlands.

-El galés, beneficiado por una política dinámica, es la lengua celta con la situación más favorable. El número total de hablantes había disminuido a la mitad en 1911; se estableció en 508.000 personas y hoy está creciendo.

-Otras dos lenguas celtas han desaparecido. En la isla de Man, el último habitante que tenía el manx como lengua materna murió en 1974. En Cornualles, hace más de dos siglos, en 1777, murió Dolly Pentreath, considerada la última hablante del córnico. Pero hoy diversas iniciativas de varias personas están intentado resucitar estas lenguas.


La zona bretonitzant, es decir donde se habla el bretón, se extiende al oeste de una línea que va de Saint- Brieuc a Saint-Nazaire. , y que comprende Finisterre y el oeste de las costas armoricanas, del Morbihan y del departamento del Loira-Atlántico. Esta frontera histórica se ve corroborada por la toponimia, es la zona con topónimos bretones: ker, loc, plou, lan, etc.

Hace ya tiempo que los bretonitzants eran los miembros de las familias rurales, y los pescadores. En las ciudades, el bretón se utilizaba por un número importante de antiguos campesinos y por sus hijos, como también por los notables que tenían relación con el mundo rural... o que eran respetuosos con los derechos del pueblo: políticos, clérigos, médicos, notarios, comerciantes, etc. Si la proporción de los niños para los que el bretón es la lengua materna ha disminuido fuertemente, esta amenaza ha provocado una favorable toma de conciencia en amplias y variadas capas de población. Esta toma de conciencia ha llevado, sobre todo a la creación unas escuelas infantiles llamadas, Diwan («creixença») en un principio financiadas por los padres y simpatizantes, que practicaban la inmersión lingüística. Después de catorce años de existencia, la organización Diwan es reconocida y casi totalmente financiada con fondos públicos. Impulsadas por esta corriente popular y por las reclamaciones de las instituciones europeas, el Ministerio de Educación ha hecho, finalmente, una excepción al sacrosanto monolingüismo y ha creado, finalmente, clases infantiles, primarias, e incluso secundarias, bilingües.

Pero el combate por mantener una lengua hablada desde hace milenios, no se circunscribe solamente a la enseñanza. Varias editoriales difunden revistas y obras en bretón –el 20 % de las publicadas en Bretaña- así como varios productores de cine, de radio y músicos crean en brezhoneg, por su parte hay televisiones y radios bilingües y el bretón se ha introducido en la señalización de las carreteras y en la circulación ciudadana.


El bretón fue implantado en Armórica a partir del siglo IV por inmigrantes originarios de Britannia (la Gran Bretaña actual). Presentados durante mucho tiempo como fugitivos de la presión anglo-sajona, se trataría en realidad de una inmigración concertada, según las recientes investigaciones del profesor L. Fleuriot basadas en textos y toponimia (Les origines de la Bretagne, Payot 1980).


El bretón armoricano es una lengua indo-europea de la rama britónica de las lenguas celtas, junto al galés y el córnico, antigua lengua del Cornualles inglés, de nuevo estudiada y hablada por algunos de sus habitantes. El galés y el bretón son relativamente próximos por su sintaxis y una parte importante del vocabulario, pero la intercomprensión no es posible sin estudio. Por el contrario, el córnico es extremadamente similar al bretón, especialmente a su dialecto del Tregor.

Para los curiosos, un saludo en bretón: demad d´an oll! (¡Hola a todos!).


La otra lengua céltica que se habló en la zona antes de la llegada de los bretones, el celta continental o galo, desapareció después de una larga agonía durante la ocupación romana, aunque sabemos que aún en el siglo V dC todavía se hablaba.



SÍMBOLOS: TIRISKELLE Y ARMIÑOS.

La bandera bretona, la famosa Gwenn ha du (blanco y negro) fue designada en 1923 por Morcan Marchal militante del Breizh Atao (Bretaña para siempre). Sus cinco bandas negras representan las cuatro zonas de habla bretona, bretonnant: Léon, Trégor, Cornuailles, Vannetais; las blancas las de habla frencesa; Rennais, Nantais, Dolois, Malouin, Penthièvre; y los arminos el antiguo ducado de Bretaña. En general esta bandera intenta sintetizar el tradicional escudo de armas bretón y la diversidad de sus regiones, su diseño definitivo estuvo influido por el modelo griego, referente obligado para todos los movimientos nacionalistas de la época.

Históricamente conocemos otros estandartes bretones. La primera de la que tenemos noticias es la Kroaz Du (cruz negra sobre fondo blanco) usada por los cruzados bretones en el siglo IX, problablemente fue la bandera nacional hasta 1532. En 1213 el rey de Francia dio el ducado de Bretaña al capeto Pierre de Dreux Mauclerc, por razones desconocidas cambió el anterior escudo bretón por otro con un fondo blanco y sobre él un campo de armiños, este fue el definitivo escudo y aún hoy se conserva parcialmente en la bandera. Se cuenta que se adoptó porque el un duque bretón en el siglo X vio cómo un pequeño armiño se volvió contra un zorro que le acosaba y, olvidando cualquier temor, atacó al animal más grande; esto simbolizaba, pensó el duque, la actitud que debían tener los bretones ante las constantes amenazas de invasión vikingas.

Otro símbolo que se puede ver por todos lados en Bretaña es el triskelle, sus tres brazos representan según unos, los tres elementos: tierra, agua y fuego, para otros la perfecta armonía entre los tres órdenes de la sociedad tradicional celta: druidas, guerreros y campesinos. Aunque en realidad su verdadero significado sea mucho más profundo y remita al simbolismo polar.



MÚSICA Y MESA.

Melodías mágicas salidas de instrumentos similares caracterizan toda la música celta: Bretaña, Cornualles, Escocia, Irlanda, Gales, Asturias y Galicia pertenecen al mismo mundo de los bellos sonidos de gaitas, violines y arpas. En Bretaña después de la Segunda Guerra Mundial se asiste a una recuperación y renovación del folklore propio con la creación de la Bodaged ar Sonérion, asamblea de músicos que recupera la bagad, la forma bretona de las bandas de gaiteros escocesas. Desde los años 70, Alan Stivell, funda escuelas para los nuevos músicos, en las que, entre otras cosas, se recupera la antigua arpa bretona, más recientemente ha sido Dan Ar Braz quien más ha hecho por el impulso de la música celta en Bretaña. Heredera de las más antiguas tradiciones, la música celta conjuga hoy esta herencia con un importante renovación interna. Música que está presente todo el año tanto por la presencia de numerosos grupos (Alan Stivell, Tri Yann Am Naoned, Gilles Servat, Clam´s, Denes Prigent) como por las reuniones anuales de gran importancia en todo el mundo celta (El Festival de Rennes, el de Corniuaille, el de Quimper y el intercéltico de Lorient). Aunque casi más interesantes son los festivales típicos de cada pueblo, como el que tuvimos la suerte de ver este verano. A media noche sin saber bien dónde ir decidimos dar una vuelta en coche, el destino nos guío hasta la pequeña localidad de St Pol de Léon (Kastell-Pol), donde se celebraban las fiestas locales, en la plaza del pueblo, un grupo tocaba en directo y la gente salía a bailar cada una de las canciones, todos sabían perfectamente cómo hacerlo, y mientras unas canciones se bailaban formando un gran círculo que iba dando vueltas sobre sí mismo, en otras se formaban varios círculos más pequeños, otras una especie de gran serpiente que avanzaba lentamente por toda la plaza, y otras en tríos, al fondo del pueblo había una hoguera de hacía de insuperable acompañamiento visual. Aunque la buena gente del pueblo nos animó a participar en la danza, preferimos no estropear con nuestra torpeza unos movimientos tan armoniosos y difíciles de ejecutar. Aunque como simples espectadores participamos plenamente de la intensidad del momento.


Como recomendación final aconsejaríamos leer este artículo saboreando el más famoso de los paltos bretones, un crêpe –o mejor dos, uno dulce otro salado- una buena sidra bretona –más parecida a la asturiana que a la irlandesa-, y para conciliar el sueños un poco del tradicional wiskhey local, muy poco conocido fuera porque no se destina a la exportación, pero que en su sabor y aroma recoge varios de los secretos de la mágica Bretaña.



Enrique Ravello

vendredi, 16 septembre 2011

Un Wisigoth chez les Peaux-Rouges

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Un Wisigoth chez les Peaux-Rouges

par Georges FELTIN-TRACOL

En 1975, deux ans après Le Camp des Saints et un an après La Hache des Steppes, les Éditions Robert Laffont publiaient Journal peau-rouge. Auteur, à l’époque de treize ouvrages, dont plusieurs dédiés à la recherche des « peuples perdus ou oubliés » (les Huns, les Incas…), Jean Raspail, dont les ancêtres étaient wisigoths, décrit sa rencontre avec les Indiens des États-Unis d’Amérique – on ne disait pas encore Amérindiens – en 1974. Depuis longtemps épuisé, Journal peau-rouge est enfin réédité par les bons soins d’une petite maison d’édition d’Eure-et-Loir, Atelier Fol’fer. D’une belle fracture, l’ouvrage présente une magnifique couverture photographique. On ne peut que se féliciter de cette réédition.

Journal peau-rouge est le compte-rendu quasi-quotidien d’un écrivain français désireux de connaître la situation exacte des Indiens aux États-Unis au moment où ce pays traverse une terrible crise existentielle marquée par le Watergate, la défaite au Vietnam, la contestation post-Sixties et le déclin économique. Raspail arrive à New-York le 2 mai 1974 et voyage d’Est en Ouest jusqu’en août. Il visitera une trentaine de tribus. Cette année-là, le mouvement politique indien est en pleine effervescence. Les militants radicaux de l’American Indian Movment (A.I.M.) ont occupé en 1969 l’île – prison désaffectée d’Alcatraz, puis en 1973, ils ont résisté militairement au F.B.I. à Wounded Knee. Dans trois ans, Leonard Peltier, l’une de ses figures majeures, tombera dans un traquenard qui le fera devenir le plus vieux prisonnier politique du monde. Les militants indiens calquent leurs actions sur celles des militants du Black Power des années 1960. Raspail pense que « l’Amérique est malade de ses minorités et nous n’en sommes qu’aux premiers symptômes (p. 129) ».

Néanmoins, quand Jean Raspail rencontre un maigre groupe de l’A.I.M., il a plus l’impression d’être en compagnie de garnements partant à la guerre des boutons que d’un maquis terroriste embryonnaire. N’empêche, il sait qu’ailleurs existent de vrais radicaux qui « sont des Palestiniens en puissance (p. 65) ».

Ses « libres voyages dans les réserves amérindiennes » ne sont pas une partie de plaisir. Très souvent, Raspail est mal reçu et se fait éconduire. Parfois, il est le bienvenu, notamment chez les Navajos et les Crows. Cette différence de traitement, d’une tribu à l’autre, ne doit pas surprendre : la réserve indienne bénéficie d’une autonomie interne relative et dispose de sa propre police tribale, de son propre conseil tribal, de son propre président ou gouverneur élu. Les Indiens  sont en outre citoyens étatsuniens.

hache.jpgMalgré cette large autonomie, les réserves périclitent et s’enfoncent dans un marasme total. L’eau de feu, puis bientôt la drogue, y font des ravages considérables. La description de la réserve de Santa Rosa en Californie, atteinte d’un alcoolisme endémique, est effrayante. En plus des méfaits de l’alcool, l’autre mal qui gangrène les populations amérindiennes est l’assistanat. « Avec le welfare, ils ont cessé de travailler. Ils ont cessé de s’intéresser à eux-mêmes, à leur collectivité. Ils n’ont plus fait que boire. Ils sont devenus méchants, jaloux, hargneux (p. 220). » L’effondrement de Santa Rosa ne s’explique-t-il pas aussi par l’absence d’une véritable unité tribale puisque ce n’est qu’un agrégat de « poussières de tribus (p. 221) » ? Peut-être. Surtout si on compare cette situation désespérante à celle des Crows chez qui règnent « beauté, gaieté, bonheur, franchise, confiance (p. 249) » et chez les Najavos qui l’impressionnent fortement. Plutôt que de végéter dans un éternel présent, triste et crasseux, et las d’attendre des aides fédérales émollientes, les Navajos (et d’autres tribus) ont mis à leur profit la présence de richesses souterraines. En effet, les terrains stériles du XIXe siècle se révèlent riches en gisements de pétrole, d’uranium, de charbon. Leur exploitation transforme les Indiens en nouveaux nababs quand ils le veulent. Ainsi, grâce à la manne pétrolière, les Osages, une tribu franco-indienne, réhabilitent en 1925 l’enseignement de la langue française. L’un d’eux reprochera même à Jean Raspail la vente de la Louisiane par Napoléon aux États-Unis !

Mais ce sont les Navajos qui vont le plus loin au point que l’auteur écrit à leur sujet : « une nation, un territoire, des frontières, un gouvernement, tout cela porte un nom : la patrie. La patrie navajo est une création involontaire des États-unis (p. 201) ». Verra-t-on le Najavoland comme 51e État fédéré des États-Unis ? À l’époque, le responsable de la tribu l’envisageait sérieusement…

Au cours de son périple, Jean Raspail se rend compte que « les Indiens sont assimilés (p. 58) », que leur mode de vie est celui de leurs compatriotes étatsuniens non-indiens. Bien souvent, pour survivre, les tribus parient sur un tourisme folklorique réducteur et marchand. Or certaines tribus, jadis rebelles, accompagnent cette tendance ludique afin de maintenir leur cohésion spirituelle. Cette attitude ne concerne qu’une minorité. Les autres, la majorité, croupissent dans l’alcoolisme. Non sans une certaine malice, l’auteur de Secouons le cocotier remarque que « la mentalité d’assistés des Indiens américains, merveilleux tireurs de sonnettes politiques et de cordons de budget, l’enracinement de ce qui devient chez eux un parasitisme déclaré, l’acquit des droits et le refus des devoirs, leur irréalisme érigé à l’état de système commode qui leur permet de recevoir sans participer, de crier à la mort culturelle tout en courant d’autant plus volontiers à la soupe – on pourrait établir beaucoup de comparaisons entre les Peaux-Rouges et nos jeunes gens (p. 25) ». Cet abrutissement résulte de décennies de relégations et Jean Raspail n’a pas tort de rappeler au lecteur les déportations successives, l’extermination concertée du bison par les Visages Pâles et le génocide perpétré. On l’applaudit même quand il signale « la bêtise crasse et l’impéritie des militaires américains (p. 103) ». Il révèle que le fameux 7e Régiment de cavalerie est « en réalité, un ramassis d’assassins (p. 171) » et dépeint justement cette ganache de Custer « général de cavalerie, traîneur de sabre, culotte de peau, cervelle de cheval, l’officier le plus crassement stupide, le plus bêtement vaniteux, le plus petitement méchant, le plus prétentieusement incapable d’un état-major déjà composé exclusivement d’imbéciles, dans cette armée la plus bête du monde qu’était l’armée des États-Unis d’Amérique pendant la seconde moitié du XIXe siècle, c’est-à-dire, hélas, la période des guerres indiennes (p. 170) ». Jugement brutal, mais correct toujours valable de nos jours. La Guerre de Sécession a montré la grande bêtise des généraux nordistes (rien à voir avec le général sudiste Robert E. Lee). Les plus notoires étaient un alcoolique notoire et buté, partisan de la reddition inconditionnelle du Sud, Ulysses S. Grant, et un adepte de la « Guerre totale », destructeur d’Atlanta, William T. Sherman. Au XXe siècle, les seules brillantes exceptions à cette crétinerie institutionnalisée seront parmi les officiers généraux Douglas MacArthur et George S. Patton…

Avec l’assimilation, les Indiens pâtissent aussi du métissage. « Combien le métissage a tué le Peau-Rouge plus sûrement que les cavaliers du 7e de cavalerie (p. 198). » Jean Raspail observe que maints Indiens ont des ancêtres blancs et/ou noirs. Dans certaines tribus, « il faut les voir, à chaque naissance, guetter le moindre signe d’hérédité indienne chez le nouveau venu dans son berceau. Désespérément, chacun se veut Indien, tout en refusant l’indianité au voisin tout aussi négroïde (p. 41) ». Désireux de préserver leur ethnicité, les Amérindiens appliquent alors une politique du sang : ils ne veulent pas dépasser « un taux de métissage au-delà du seizième de sang indien (p. 111) ». Aux modalités variables suivant les tribus, cette règle est en tout cas impérative si un Indien veut recevoir un jour en héritage une part de la terre qui est propriété collective de la tribu ! « La notion de territoire, insiste Raspail, est primordiale aux yeux de l’Indien. Il sait qu’il ne peut plonger ailleurs ses racines, tout assimilé qu’il soit mais non solidaire du passé occidental (p. 69) ». Attention à ne pas se tromper : les Indiens n’adhèrent pas au Blut und Boden, ni à une quelconque mystique du sang. En témoigne la tribu mystérieuse des Jackson Whites. Pendant la Guerre d’Indépendance américaine, les troupes anglaises bénéficiaient du réconfort de prostituées blanches et noires. Une fois les Anglais vaincus et partis, ces dames se retrouvèrent seules et en proie à l’hostilité violente des nouveaux citoyens américains. Fuyant les maltraitances, les survivantes parvinrent à se réfugier dans les Monts Ramapo du New Jersey. Là survivaient aussi des bandes d’Indiens rebelles. S’établirent ensuite des liens amoureux, fondateur d’une nouvelle tribu qui accueillit ensuite des mercenaires hessois en rupture de ban, des esclaves fugitifs, des brigands blancs. La région est depuis hostile à n’importe quel étranger… L’auteur ignorait qu’en 1980, l’État du New Jersey reconnaîtrait l’indianité de cette tribu d’origine algonquienne de 5 000 personnes environ, qui préfère être appelée Nation Lenape Ramapough. La tribu juge que la naissance des Jackson Whites relève de la légende urbaine péjorative et grotesque. En tout cas, pour Raspail, « la race, c’est un choix. Quand on l’a fait, il anoblit (p. 168) ».

Le refus raisonné du métissage exprime une quête identitaire indéniable. Et pourtant… Jean Raspail « cherche à comprendre ce que c’est, un Indien aux États-Unis en 1974 (p. 23) ». On lui rétorque : « Indien ? Je ne sais pas. Je l’ai toujours été… (p. 23) ». Mieux, « Indien, cela ne signifie rien du tout si le mot n’est pas accolé au nom d’une tribu. Cela n’existe pas, c’est une invention de Colomb. On est Assiniboine, Crow, Hopi, Navajo, Seneca, ça oui. Encore une fois, il n’y a jamais eu de nation indienne. Hors de la tribu, point de salut (p. 70) ». Alors, les militants amérindiens auraient-ils fait fausse route ? « Le combat pour la renaissance de l’identité perdue est tout à fait moderne. Il n’est pas particulier aux Indiens. On le retrouve partout, sursaut de l’individu contre la collectivité qui le banalise et le broie (p. 71). » Le mouvement d’émancipation amérindien contribue au grand phénomène nativiste qui ne cesse depuis de croître. Aujourd’hui, avec l’essor des casinos dans les réserves, de nombreux Étatsuniens se découvrent des ancêtres amérindiens dans l’espoir d’intégrer les tribus les plus prospères et de bénéficier de la manne financière…

Chantre de la Libération indienne et d’un retour aux structures traditionnelles, Vine Deloria a proclamé que « les formes sociales tribales ont, elles, toujours existé mais elles ont été étouffées. En les faisant renaître, les Indiens pourront non seulement redonner une nouvelle vigueur à leurs traditions, mais aussi expérimenter de nouvelles formes de vie sociale dont les Blancs auront à s’inspirer pour aborder le monde futur. Deloria rejoint ainsi toutes les renaissances régionalistes et fractionnistes, ce n’est pas bête. La tribalisation des Blancs, la recherche de l’identité à travers le clan reconstitué et même artificiellement créé, c’est peut-être une des rares échappatoires qui nous restent pour éviter l’écrasement de chacun par la collectivité (p. 42) ». Identités et écologie convergeaient déjà dans le même combat essentiel contre l’uniformité mortifère.

Et si de ce séjour peau-rouge Jean Raspail en avait retiré une leçon, celle de la tribu, de la communauté réduite, dernier carré de la résistance ou de la survie ? Ne peut-on pas voir en filigrane des prolongements de ce périple marquant dans les réflexions, les histoires et les personnages de Jean Raspail perceptibles dans son célèbre article du Figaro du 17 juin 2004, « La patrie trahie par la République », dans Septentrion, Les Hussards, Sept cavaliers…, voire Sire ? Loin d’être un ouvrage en marge, Journal peau-rouge se situe donc au cœur de l’œuvre de Raspail, d’où son importance à être lu ou relu.

Georges Feltin-Tracol

Jean Raspail, Journal peau-rouge. Mes libres voyages dans les réserves indiennes des États-Unis d’Amérique, Atelier Fol’fer, coll. « Go West », 2011, 250 p., préface d’Alain Sanders, 22 € (+ 4 € de port, B.P. 20047, F – 28260 Anet, France).


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vendredi, 19 août 2011

Baraecus, dios celta hispano de las aguas, los guerreros iniciados y los castros

 
 
Deidad principalmente de los vetones aun cuando existe una tercera ara religiosa en su honor en la provincia de Orense (Galicia), territorio de los galaicos.

En la zona de Cáceres está estrechamente relacionado con las aguas y los ríos de esa zona, donde se le conoce como Revve Anabaraecus.

El estudio de precedentes y paralelos (entre otros la escultura de Oceanus del mitreo de Mérida) nos conducen a otras reflexiones sobre la inscripción, particularmente acerca de las posibles relaciones de ambas personificaciones con la actividad religiosa propia de un augustal. Esto la conduce a sugerir una relación entre Barraecus y el teónimo indígena, posiblemente vetón, Revve Anabaraecus, conocido de antiguo en Trujillo y Ruanes (en ésta fragmentado en baraeco), en el que ella interpreta el elemento revve como “río, dios del río” o “de ambos ríos” (por la doble vv), sugiriendo por ello que existía en la Antigüedad un culto en general a las confluencias de los ríos, del que éste de Mérida sería un ejemplo, como algunos otros, del tipo Langanidaecus.

Otro de los lugares donde se encuentra una relación con esta deidad, aun cuando con otro nombre, es en el territorio de los arevacos. Allí se encuentra un dios llamado Bormanicus, quien a su vez esta relacionado con el dios galo Borbanus, deidades relacionadas a su vez con las aguas, y balnearios naturales. Lo cual para autores como Diez Velasco pudiera significar o estar relacionado con algún tipo de ritual iniciatico para los guerreros celtas, tanto galos como hispanos. Máxime cuando para el mundo celta el transito entre el mundo de los vivos y de los muertos ocurría a través del agua. Es decir, para los celtas, las aguas, ríos y manantiales eran puertas que unían la tierra de los hombres con el mundo de los dioses.

Como suele ocurrir con la casi totalidad de nombres indígenas celtas en la península, poco o nada mas se conoce de esta deidad., a la que en algunos lugares se la relaciona igualmente con una entidad espiritual protectora de los castros y las murallas defensivas. Esta ultima teoría de Baraecus protector, viene dada según Blázquez por –BARR- , palabra que significaría muralla o vallado protegido. Según lo cual Baraecus tendría igualmente una función de dios protector, de las murallas, o zonas amuralladas (Castros) y en consecuencia de las tribus que tras ellas habitan. Es igualmente importante decir que Baraecus, no solo sería un dios de los castros y por consiguiente del pueblo, sino de todos los terrenos que están amurallados, ya fueran fincas, castros, casas o establos. Por ello también se le ha identificado, o pretendido dar un carácter de dios ganadero. Aun cuando personalmente creo que estaría mas vinculado al sentido de protector de la propiedad privada: clan, nación, familia, casa, poblado etc.

Resumiendo por tanto y estando siempre abiertos a nuevas investigaciones y conocimientos dentro del desconocido mundo de la mitología celta hispánica. Podríamos decir que el dios Baraecus o Bormanicus. Representaría salvando las diferencias étnicas existentes dentro de las diferentes tribus de toda la península celta. A una deidad relacionada con el mundo de las aguas, como gran parte de los dioses celtas, principalmente de los ríos. Siendo igualmente en algunas zonas de la meseta norte, relacionado con el culto de los guerreros iniciaticos, o guerreros jóvenes. Y posiblemente con la protección de la propiedad privada, las murallas y los castros fortificados o amurallados.

jeudi, 18 août 2011

Arconi, el dios oso de los bosques y la caza

Arconi, el dios oso de los bosques y la caza
 
 
Quizás, y para ser justos con el siguiente dios, tendríamos que hablar o al menos establecer la duda de si es dios o diosa. Arconi como deidad esta estrechamente emparentado con la mas conocida y popular diosa celta de los osos Artio. Es por ello que algunos estudiosos dudan a día de hoy, si nuestro mas hispano Arconi, era realmente una deidad masculina relacionada con el oso, o por el contrario una deidad femenina relacionada con el animal.
De cualquier forma el culto al dios oso Arconi, esta detectado en la península ibérica de influencia celta con algunas inscripciones, tales como la de Sigüenza, en Castilla, y algunas otras en Asturias y el Pirineo Aragones (Suessetanos). Venerado igualmente por los beturios en la zona sur de Hispania, e incluso se piensa que la actual palabra eusquera para nombrar al oso, artza, es un préstamo de legado celta de esa tierra. Que lo emparentaría directamente con un posible origen y culto a su vez al dios Oso Arconi.
Como curiosidad decir que el nombre vasco “Harsus”, mas típico en la Aquitánia antigua y también "García", en castellano. Tienen precisamente ese origen que les identifica con el animal totémico, el oso. Aun cuando posiblemente esto no sean mas que leyendas y creencias populares.
Jose María Blázquez Martínez nos aporta los siguientes datos sobre el culto al dios Arconi en la península ibérica:

En Sigüenza se ha hallado un dios, bien conocido en la religión celta. La lectura de la inscripción es como sigue: Arconi Pompeius Placidus Meducenicum u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito). El nombre del dios es frecuente como nombre de persona en Hispania (CIL II, 671, 948, 2615, 5223, 5307, 6336a; EE IX, 32, p. 22). La diosa es la misma citada en una inscripción votiva del país de los Tréveros, en Bollendorf, en la que se lee Artioni Biber (CIL XIII, 4113); en esta misma región vuelve a aparecer bajo la forma Artio (CIL XIII, 4203), y en Germania Superior, en Hedderheim bajo la forma (A)rtioni (CIL XIII, 7375). En un bronce de Berna la diosa se encuentra sentada delante de una osa y la inscripción dice: deae Artioni. La diosa Artio tuvo también un primitivo estado teriomorfo. Esta diosa ursina es un aspecto muy concreto del culto al oso. Una serie grande de teóforos de nombres y de lugares atestiguan entre los celtas este culto; con él hay que relacionar ciertas prácticas mágicas de la Península, que tienen por protagonista al oso como la descrita por Plinio (NH VIII, 130): cerebro beneficium inese Hispaniae credunt, occisorumque in spectaculis capita cremant testato, quoniam potum in ursinam rabiem agat.

Hay quien identifica al dios Arconi, como un espíritu relacionado con la caza y la vida salvaje bajo la forma de un oso. Y que como bien atestigua J M Blázquez, tiene su paralelismo con espíritus o deidades semejantes en su raíz y culto en la Germania y las Galias.

Así pues todo parece indicar que el dios oso Arconi, mas conocido en el mundo celta con el nombre de Artio. Fue adorado por las poblaciones celtas de las hoy tierras de Castilla la Vieja, La Rioja, Asturias y Aragón. Como un espíritu o deidad de la caza, seguramente como un simbolismo totémico espiritual de la caza y de la fuerza que representaba bajo la figura del Oso.

 
 

mercredi, 17 août 2011

Le n°3 de "Grande Provence" est sorti!

Le n°3 de Grande Provence est sorti !

Grande Provence (tout en couleurs, 104 pages) est un trimestriel dont la vocation est de s’ancrer durablement dans le paysage éditorial régional. Des articles fouillés sur les sujets qui font la vie provençale, qui intéressent en premier lieu ceux qui y résident et aussi, sans doute, ceux qui l’aiment. Des sujets qui sont regroupés en rubriques aussi variées que la culture, l’art, l’environnement, l’histoire, la prospective économique, la saga des entrepreneurs, l’actualité, les légendes, le symbolisme, le patrimoine et qui parle des hommes et des femmes qui vivent et travaillent au pays.

SOMMAIRE DU N°3

- Les jeux de la fête Dieu

- La reliure d’art ou la passion du livre

- Le château de la Tour d’Aigues

- Le site de Vernègues

- Albert Spaggiari, un bandit d’honneur

- Suffren, marin illustre, Provençal méconnu

- La terrible cargaison du Grand-Saint-Antoine

- Andarta, la déesse guerrière des Voconces

- Le Grand Verger à Lambesc

- L’archéologie populaire

-Sculpture : Jane Deste et Gilles de Kerversau

- Art’croche-toi à Bargemon

- Nostradamus, médecin sans frontières

- Les plantes comestibles sauvages

- La Belle de Mai

- Des livres qui se mangent

- Claudia Haering, les chevaux qui dansent

- La quête initiatique de Tintin le globe-trotter

Abonnement pour 1 an (4 numéros) : 40 euros pour la France métropolitaine.

Exemplaires à l’unité : 13 euros port compris pour la France métropolitaine.

Grande Provence, BP 1, Maison des associations, Le Ligourès, place Romée de Villeneuve, 13090 Aix-en-Provence.

vendredi, 06 mai 2011

La tradition indo-européenne chez les Celtes

La tradition indo-européenne chez les Celtes

Jean Haudry

 
Avec les Celtes, nous entrons de plein pied, sans reconstruction préalable, dans les deux dernières périodes de la tradition indo-européenne: la société lignagère des quatre cercles et des trois fonctions, qui est celle des royaumes celtiques de la période historique, et la société héroïque, qui est celle des fianna. Tout ce qui, dans le monde gréco-romain, appartient à un passé mythique est encore vivant.

1. La société des quatre cercles et des trois fonctions

L’ancienne société irlandaise telle qu’elle ressort des textes en moyen-irlandais a pour base la tribu túath (*tewtā) gouvernée par un roi, (*rēg-s). La formule du serment des héros irlandais «je jure le serment que jure ma tribu» illustre l’importance de ce cercle d’appartenance. L’évolution de la société a entraîné la création d’unités supérieures et par suite une hiérarchie des rois: il y a des «hauts rois», des «rois des hauts rois», et au-dessus d’eux le roi d’Irlande. A chaque échelon est attachée une assemblée. En dessous de la tribu, il y a la famille de quatre générations, derb-fhine «famille certaine» qui succède à la fois au village clanique et à la famille de la société antérieure; la lignée proprement dite, fine, ici comme ailleurs, est réservée aux familles nobles.

La société comporte trois castes, celle des druides, celle des nobles, celle des hommes libres. Cette institutionnalisation de la triade des fonctions, qui ne se retrouve que dans le monde indo-iranien, peut être considérée soit comme une conservation commune et donc un archaïsme, soit comme une évolution parallèle et, vu l’éloignement géographique, indépendante. Comme dans le monde indo-iranien, les esclaves, qui sont ordinairement des prisonniers de guerre, ne font pas partie de la société. On sait que cette organisation a servi de modèle à la société des trois ordres du moyen âge occidental: la société germanique dont elle était issue ne comportait pas de caste sacerdotale et ne pouvait donc faire une place au clergé chrétien. La société irlandaise médiévale est donc plus proche de la société védique du deuxième millénaire que de la cité grecque ou à plus forte raison de la république romaine ou de l’empire romain. Ses institutions et ses coutumes confirment cet archaïsme. Le roi y est soumis à divers interdits (geis) dont la violation entraîne des calamités publiques; il en va de même pour son obligation de «vérité», c’est-à-dire surtout de justice. La pratique magique de l’énonciation de vérité, celle du jeûne du créancier sont aussi des archaïsmes. Les diverses modalités du mariage sont en partie parallèles à celles du droit indien. Louange et blâme sont les mécanismes essentiels de cette société où l’honneur est tenu pour la valeur centrale. C’est une société purement rurale, où la ville est inconnue. La monnaie l’est également: tous les paiement se font en bétail.

2. La société héroïque

En marge de cette société existe une contre société institutionnalisée qui reflète les idéaux, les valeurs et les comportements de la société héroïque: la f́ian, troupe de jeunes guerriers, les fianna, qui bien qu’issus de la noblesse vivent en dehors de la société comme les vrātyas indiens, les maryas iraniens, les berserkir scandinaves. En entrant dans la fían, ils quittent leur lignage. Comme l’indique une étymologie ancienne leur nom, fíanna a venatione, ils vivent de chasse, mais aussi de diverses formes de prédation. Marie-Louise Sjoestedt les a définis en ces termes: «Les fíanna sont des compagnies de guerriers chasseurs, vivant sous l’autorité de leurs propres chefs, en semi-nomades; on les représente passant la saison de la chasse en de la guerre (de Beltine à Samain) à parcourir les forêts d’Irlande, à la poursuite du gibier, ou menant la vie de guérilla; des récits plus récents en font les défenseurs attitrés du pays contre les envahisseurs étrangers, mais tout indique qu’il s’agit là d’un développement secondaire du cycle. Pendant la mauvaise saison (de Samain à Beltine) ils vivent principalement sur le pays à la façon de troupes cantonnées chez l’habitant. Ils n’obéissent pas au pouvoir royal, avec lequel leurs chefs sont fréquemment en conflit». Ce conflit avec les autorités de la société lignagère est typique de la société héroïque. Il se double de conflits internes aux clans fíanna dont on trouve nombre d’exemples dans le cycle de Finn.

En Gaule, la société lignagère des communautés naturelles est elle aussi concurrencée, mais de l’intérieur, par des solidarités électives, comme l’a observé César, La guerre des Gaules, 6,11: «En Gaule, non seulement toutes les cités, tous les cantons et fractions de cantons mais, peut-on dire, toutes les familles sont divisés en partis rivaux; à la tête de ces partis sont les hommes à qui l’on accorde le plus de crédit; c’est à eux qu’il appartient de juger en dernier ressort pour toutes les affaires à régler, pour toutes les décisions à prendre. Il y a là une institution très ancienne qui semble avoir pour but d’assurer à tout homme du peuple une protection contre plus puissant que lui: car le chef de faction défend ses gens contre les entreprises de violence ou de ruse et, s’il agit autrement, il perd tout crédit. Le même système régit la Gaule dans son ensemble: tous les peuples y sont groupés en deux partis». Inutile de préciser que César a tiré de cette situation un avantage décisif. On voit par là que les réalités de la société héroïque de l’âge du bronze coexistent avec celles de la société lignagère, qui remontent au néolithique.

3. Formulaire et groupes de notions

Or paradoxalement les textes ne nous conservent à peu près rien du formulaire traditionnel, et la triade des fonctions est absente des récits et en particulier de la mythologie. On ne saurait expliquer l’absence du formulaire par le caractère oral de la tradition, auquel les druides étaient aussi attachés que leurs homologues indiens et iraniens, car une foule de légendes nous ont été conservées de cette façon. La raison essentielle est que ces récits sont en prose; la poésie, domaine privilégié du formulaire, n’y figure que sporadiquement. L’absence des trois fonctions, surprenante dans une société trifonctionnelle, s’explique par le fait que les récits se fondent en grande partie sur des traditions qui remontent à la période la plus ancienne, celle de la «religion cosmique» et de l’habitat circumpolaire, dont l’Irlande conserve le souvenir avec ses «Iles au nord du monde», où les «tribus de la déesse Dana», c’est-à-dire les dieux du panthéon irlandais, ont «appris le druidisme, la science, la prophétie et la magie, jusqu’à ce qu’ils fussent experts dans les arts de la science païenne». C’est là une attestation directe de l’origine polaire de la plus ancienne tradition indo-européenne. Un bon exemple en est la conception du «héros» telle que l’a résumée Philippe Jouët à l’article correspondant de son Dictionnaire de la mythologie celtique à paraître: «On peut donc attribuer aux cultures celtiques une doctrine d’héroïsation, issue d’une conception préhistorique selon laquelle la survie effective dépendait de la capacité à traverser l’hiver. Traduite en métaphores, cette conception a engendré mythes et doctrines. Par son aptitude à dominer la ténèbre hostile, le héros gagne un lieu généralement insulaire, parfois souterrain quand la terre noire équivaut à la ténèbre, où il reçoit les marques de sa promotion: illumination solaire, faveur des Aurores, trésors, «fruits de l’été» découverts en plein mois de novembre, gloire et renommée. Le vieux schéma celtique de l’incursion dans le Síd, le monde des Tertres enchantés, prend tout son sens dans cette perspective. C’est par là qu’il faut expliquer les métaphores, les images, les scénarios mythologiques et épiques les plus archaïques de la tradition celtique». Un tel «héros» n’a pas grand chose en commun avec celui de la société héroïque, mais illustre la parenté formelle entre son nom grec hērōs et celui de la déesse Hērā «Belle saison».

* * *

De Les peuples indo-européens d’Europe.

vendredi, 22 avril 2011

J. Haudry: la vision cosmique des Indo-Européens (1987)

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Archives - 1987

LA VISION COSMIQUE

 

 

DES INDO-EUROPÉENS

 

 

Entretien avec Jean Haudry

 

 

Jean Haudry est l'un des principaux spécialistes actuels du monde indo-européen. Il dirige le département de linguistique de Lyon III et enseigne les grammaires indo-européennes comparées à I'École Pratique des Hautes Études. Il est l'un des fondateurs de l'Institut des Études indo-européennes qui dépend de Lyon III. On lui doit notamment deux remarquables "Que sais-je" : L'indo-européen (n°1798, étude linguistique) et Les Indo-Européens (n°1965, sur l'organisation sociale, les divinités, la vision du monde, etc.), ainsi que de nombreux articles dans plusieurs revues. Nous l'avons interrogé à l'occasion de la parution de son ouvrage intitulé : La religion cosmique des Indo-Européens (coédition Archè-Les Belles Lettres). Ce livre est le résultat de nombreuses années de recherches. Il s'appuie principalement sur la linguistique et la mythologie comparées. Sans nul doute, il est un grand pas supplémentaire dans la compréhension du monde indo­-européen, et plus particulièrement de la vision du monde qui l'anime. Signalons aussi que cet ouvrage est accessible au lecteur non-spécialiste, ce qui n'est pas le moindre de ses mérites. Félicitons également les éditeurs pour la présentation et la mise en pages qui est sobre, claire, agréable à la lecture.

 

Ce livre approfondit la question de la tripartition propre au monde indo-européen. Celle-ci n'est pas seulement une organisation sociale, mais découle d'une vision du monde, c'est-à-dire d'une manière de voir et de concevoir l'univers. Aussi, cette tripartition est à la fois valable pour le macrocosme (l'univers) et pour le microcosme (l'homme). Dans un premier temps, Jean Haudry examine la tripartition céleste, ce qu'il nomme "les trois cieux". Puis, il explique l'analogie entre le jour, l'année et le cycle cosmique. Il poursuit par une étude comparative sur la déesse grecque Héra, épouse de Zeus. Celle-ci représente, entre autres, la belle saison de l'année, le printemps, mais aussi l'année toute entière. Il aborde ensuite la notion de héros en partant de l'étymologie qui provient de Héra. Le héros est précisément celui qui conquiert l'année et accède ainsi à l'immortalité. Pour cela il emprunte la "voie des dieux", aussi désignée par le mot védique svarga, "le fait d'aller dans la lumière­ solaire". L'accès à l'immortalité passe par la redoutable traversée de "l'eau de la ténèbre hivernale". Pour finir, Jean Haudry se penche sur la question de l'habitat originel des Indo-Européens (à ne pas confondre avec le dernier habitat commun qui est bien postérieur). Il examine avec attention les nombreuses indications qui ne sont compréhensibles que pour des peuples arctiques. Ce n'est là, bien sür, qu'un survol rapide de cet ouvrage dense, érudit et clair, précis et convaincant, qui captivera tous ceux qui s'intéressent aux mythologies, aux Indo-Européens et aux sociétés anciennes en général. (Christophe LEVALOIS)

 

********

 

Question : Tout d'abord le titre de l'ouvrage. Y avait-­il une religion commune aux différents peuples indo­européens ?

Jean Haudry : Je crois qu'il y a une tradition indo-­européenne commune, laquelle peut se définir de façon très précise en termes de linguistique. Mais une religion ? Je ne sais même pas s’il y avait une religion unique pour chacun des peuples indo-­européens. À toute époque il y a un sentiment religieux du plus superficiel au plus profond. Il y a une pratique sociale commune à tous les membres de la communauté et puis il y a des degrés d'initiation très différents selon les personnes. Nous, ce que nous arrivons à décrire ou à restituer c'est essentiellement la pratique commune, à savoir la plus superficielle. Par ex., quand on évoque la religion grecque il est plus évident de décrire la frise des Panathénées que de dire ce qui se passait dans les mystères d'Éleusis.

 

Q : Néanmoins, quelles sont les caractéristiques communes aux religions indo-européennes ?

J.H. : Le polythéisme, le caractère symbolique, non dogmatique, et le fait qu'elles étaient liées à la communauté du peuple dans tous ses aspects, d'où une grande diversité. Il n'y a aucune prétention universelle.

 

Q : Il y a pourtant des affirmations monothéistes dans certaines traditions indo-européennes, par ex. Ahura Mazda dans l'ancien Iran ?

J.H. : Il est seul dans les premières inscriptions achéménides et accompagné par Mithra et Anâhitâ dans les suivantes. Le monothéisme est profondément étranger à la tradition indo-européenne. Il fut à plusieurs reprises introduit chez des peuples indo­-européens par une propagande extérieure, mais il ne s'y est jamais implanté, sauf chez les peuples qui ont répudié la tradition indo-européenne.

 

Q : Pourtant, dans toutes les traditions indo­-européennes on trouve un dieu-origine, supérieur aux autres dieux ?

J.H. : Il y a toujours un dieu roi, de même que dans la société humaine le roi est au-dessus des autres hommes. Mais le dieu unique est aussi mal vu que le tyran ! De même que le roi est toujours entouré d'un conseil, le dieu suprême est toujours entouré d'un panthéon, le conseil et le panthéon n'étant pas élus !

 

Q : Pourquoi qualifiez-vous la "religion" indo-­européenne de "cosmique" ?

J.H. : Parce que les fondements de ce système que je reconstruis, et qui ne représente pas la totalité de la religion mais seulement un de ses aspects, sont des réalités cosmiques et plus précisément spatio-­temporelles. Par ex., le jour est personnalisé par Zeus, l'année par Héra, le cycle cosmique est à l'image des deux premiers,

 

Q : Vous émettez l'hypothèse que le symbolisme ternaire cosmique est antérieur aux autres tripartitions. Comment êtes-vous arrivé à cette conclusion ?

J.H. : Mon hypothèse sur la priorité du symbolisme ternaire cosmique dans l'univers mental des lndo-­Européens se fonde sur la motivation du symbolisme des trois couleurs, le noir (ou le bleu), le blanc et le rouge, c'est-à-dire leur identité avec les trois couleurs du ciel, ou, selon ma terminologie, les couleurs des "trois cieux". Les autres correspondances sont arbitraires, qu'il s'agisse des trois mondes, eux-mêmes diversement répartis selon les peuples, et des trois castes (même remarque), ainsi que des trois "natures" (ou "qualités", vieil-­indien guna). Par ex., il n'y a pas de lien naturel et nécessaire entre la couleur blanche et le "ciel" (qui change de couleur), la caste supérieure (qu'elle soit ou non sacerdotale), la nature supérieure. En revanche, il existe un lien de nature entre la couleur blanche et le "ciel diurne", la couleur noire et le "ciel nocturne", la couleur rouge et le "ciel auroral et crépusculaire".

 

Naturellement, cette hypothèse s'applique uniquement au domaine indo-européen. De plus, le raisonnement ne vaut que pour le rapport entre les couleurs des trois cieux, considérées comme une donnée de base, et les autres groupes ternaires (mondes, castes, natures). Mais à son tour le caractère ternaire des cieux dans la conception reconstruite appelle une explication. Bien que primitive par rapport aux autres structures ternaires, celle-ci ne peut être considérée comme une donnée immédiate de l'expérience. On peut en concevoir d'autres, par ex. une division binaire (jour/nuit), ou au contraire une division distinguant plus de trois couleurs. À cette question, l'hypothèse proposée n'apporte pas de réponse.

 

Q : Quelle est, selon vous, la signification de ces tripartitions ?

J.H. : On sait que les groupements ternaires sont fréquents dans les diverses cultures. Il peut s'agir tout simplement dé l'application aux cycles temporels (et, par delà, aux structures fondées sur eux) d'un quasi-universel. Dans ce cas, le caractère ternaire ne comporterait pas de signification particulière. Mais elle peut en comporter une. J'en vois un indice dans le rattachement étymologique proposé jadis par E. Benveniste (Hittite et indo­-européen, p. 86-87) du nom de nombre "trois", *tréy­es, à la racine *ter- "traverser", "dépasser" : « Par rapport à "deux", observe Benveniste, le nombre "trois" implique une relation de "dépassement" qui est justement celle que la racine *ter- signifie lexicalement ». Assurément, on peut en dire autant de chaque nombre. Il convient donc de trouver une justification plus précise, qui s'applique seulement à "trois". Peut-être faut-il la chercher dans cesnombreux récits mettant en scène un personnage quiparvient à se tirer d'une situation en apparence inextricable, exprimée sous la forme binaire d'un dilemme, en imaginant un troisième terme : ce qu'on ne peut faire "ni le jour, ni la nuit", on le fera à l'aurore, ou au crépuscule. Le troisième terme est celui qui permet à l'homme supérieur de surmonter l'obstacle des dilemmes qui bloquent le commun des mortels.

 

Q : Quelles sont les questions qui restent en suspens concernant les Indo-Européens ?

J.H. : Il y en a beaucoup du point de vue linguistique, liées à la reconstruction du système grammatical et phonologique. Il y a essentiellement la question de l'habitat primitif et des migrations. Autrement, de façon générale, les idéaux, les valeurs, la vision du monde sont restitués sans grandes difficultés. Il n'y a pas un nombre illimité de sociétés traditionnelles. On arrive assez bien à se les représenter. Il suffit de quelques indices pour les "classer" dans un type ou dans un autre. Par contre, savoir où et quand ils ont vécu est une autre affaire.

 

Q : Plus on recueille d'éléments sur les migrationsindo-européennes, plus on se rendcompteque celles­-ciont couvert une grande partie, sinonla totalitédu continent euro-asiatique. Quesait-onaujourd'huides poussées vers l'est ?

J.H. : Pour la Corée, il existe un témoignage indirect par l'archéologie. Nous situons cette présence au IIIe siècle av. JC, probablement des Iraniens. En Chine, les Tokhariens étaient établis au Turkestan chinois vers les VIe et VIIIe siècles de notre ère. D'eux nous possédons des inscriptions et des textes.

 

Q : Pour vous, d'où viennent les Indo-Européens ?

J.H.: Des régions circumpolaires. Un grand nombre d'éléments tirés des traditions indo-européennes prouvent de façon évidente cette origine.

 

Q : En-dehors de vous-mêmes, y-a-t-il d'autres spécialistes du monde indo-européen qui défendent l'hypothèse de l'origine arctique des Indo-Européens ?

J.H. : Chez les Soviétiques, l'idée fait son chemin. Mais cela est mal vu pour des raisons diverses. Néanmoins ils sont moins inhibés que d'autres !

 

Q : Avez-vous d'autres travaux actuellement en cours ?

J.H. : Oui, beaucoup. Sur différentes épopées du monde indo-européen, notamment sur l'épopée homérique et sur Beowulf. Il y a également un ensemble d'études sur les aurores, ainsi que sur les jumeaux divins. Par ailleurs, j'ai de nombreuses idées sur la Lune, le mois, leurs places dans le monde indo-européen. Enfin, bien entendu, il y a toutes les études linguistiques.

 

(Propos recueillis par Christophe Levalois)

 

jeudi, 17 mars 2011

Vintur, le dieu lumineux des montagnes provençales

 

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Vintur, le dieu lumineux des montagnes provençales

Ex: http://tpprovence.wordpress.com/

Le nom Vintur, présent uniquement en Provence, apparaît sur trois inscriptions votives datant du IIe siècle. La première a été découverte au XVIIIe siècle, à Mirabel-aux-Baronnies, dans la Drôme, sur le site de Notre-Dame de Beaulieu, par Esprit Calvet. Elle indique VENTVRI/CADIENSES/VSLM (1). La deuxième a été relevée à Apt, dans le Vaucluse, en 1700, par Joseph-François de Rémerville, qui nota : VENTVRI/VSLM/M.VIBIVUS (2). La troisième enfin, fut exhumée, également dans le Vaucluse, lors de fouilles effectuées en 1993 à la Chapelle Saint-Véran, près de Goult : seul VINTVRI restait encore lisible sur un fragment (3). Une question se pose alors : qui était ce mystérieux Vintur, honoré par ces inscriptions ?

Apollon, le Bélénos gaulois

L’on peut lire dans La Provence antique de J.P. Clébert : « Il y a aussi des dieux des sommets comme le fameux Ventur, dieu du vent, qui a donné son nom au mont Ventoux, et à celui de la Sainte Victoire (Vencturus) et probablement dieu Mistral » (4). De même, Patrice Arcelin, dans un article du magazine Dossier Archeologia sur les « Croyances et les idées religieuses en Gaule méridionale », précise à propos des divinités associées aux montagnes : « Les sommets ont également été l’objet de dévotion. On connaît plusieurs noms de divinités qui leur sont liés : le dieu Vintur, d’après une dédicace de Mirabel (Drôme) pour le mont Ventoux : le même nom se retrouve à Buoux dans le Luberon » (5).

Comme souvent, le recours à l’étymologie permet d’éclaircir la question. C’est ainsi que Claude Sterckx explique : « Le théonyme Vintur(os) a été très peu étudié jusqu’à présent. L’alternance Vint/Vind apparaît bien attestée par la série de théonymes certainement apparentés : Vindios/Vintios-Vindonnod/Vintoros. Ils semblent tous basés sur l’adjectif gaulois Vindos : “ blanc, brillant, clair “ ». Interrogé par nos soins, Jean Haudry nous a précisé : « La présence de formes en vind- à côté des formes en vint- me semble favoriser le rattachement à l’adjectif vindos « blanc », mais le flottement entre t et d est surprenant: les diverses formes qui se attachent à vindos ont toujours nd. D’autre part, je ne connais pas de formes en -ur- à côté de formes en -o-. L’étymologie de vindos est incertaine : le rattachement habituel à *weyd- « savoir », « trouver » n’est pas très bon pour le sens, le rattachement à *sweyd- « briller » serait préférable de ce point de vue, mais le *s de cette racine n’est pas un *s- mobile ».

Pour sa part, Claude Sterckx conclut : « Vintur(os) serait donc à comprendre comme “le petit blanc“, “le petit lumineux“, et donc comme une épiclèse vraisemblablement de l’Apollon gaulois dont les autres désignations (Bélénos, Vindios, Albius) ont exactement le même sens (sans la finale hypocoristique) ». Avis partagé par tous ceux qui se sont penchés sur le cas Vintur.

Le théonyme celtique Bélénos est attesté dans l’ensemble du monde celtique continental, puisque des inscriptions ont été retrouvées en Gaule cisalpine et transalpine, en Illyrie et en Norique. Mais c’est dans le sud de la Gaule, en Provence, que son culte était prééminent. Dans son ouvrage de référence La Religion des Celtes, de Vries indique qu’il était à l’honneur surtout chez les Salyens, des Celto-ligures installés précisément en Provence. Le fait que Bélénos soit, selon l’interprétation romaine, le nom de l’Apollon gaulois, divinité « solaire », a fait comprendre cet appellatif comme « le lumineux, le brillant ». Ainsi, selon de Vries, « l’Apollon gaulois a, lui aussi, d’étroits rapports avec le soleil ; son surnom de Belenus suffirait à l’indiquer » (6). On étymologise ensuite par des racines indo-européennes imaginaires, *gwel-« briller ». En réalité, comme le démontre Xavier Delamarre dans son Dictionnaire de la langue gauloise, le théonyme Belenos vient tout simplement de *belo, *bello, « fort, puissant » (7).

Bélénos n’en est pas moins un dieu lumineux, dont les principales fonctions étaient la médecine et les arts. Il était honoré lors de la fête de Beltaine, qui marquait une rupture dans l’année, le passage de la saison sombre à la saison claire, lumineuse. Parmi ses surnoms plus spécifiquement gaulois, l’on remarque « Iovancocarus » (Juvent- : jeunesse), dieu rayonnant de jeunesse.

En Irlande, Bélénos s’appelait Oengus, le Mac-Oc, c’est à dire le « dieu jeune », décrit dans les récits médiévaux comme « un jeune guerrier monté sur un cheval blanc ». Le Mac-Oc irlandais se nomme Madon au Pays de Galles : les contes gallois insistent sur son caractère solaire, car il est décrit comme « un jeune guerrier monté sur un cheval blanc ». On peut aussi assimiler Bélénos au dieu médecin de la mythologie irlandaise, Diancecht.

Il faut aussi rapprocher Bélénos du dieu germanique Balder (vieil islandais Baldr), dieu de la jeunesse décrit dans l’Edda de Snorri Sturlusson, comme « si beau d’apparence et si clair qu’il en est lumineux ». Joseph Chérade Montbron soulignait, dès le XIXe siècle : « Il est probable que ce Balder est le même que le Belen ou Belenos qu’adoraient les Gaulois. Selon Rudbek, l’étymologie de Balder ou Belenos vient de Bella, se bien porter (…) De là Bol, Bold, Baal et Baldur, puissant, sain » (8). On retrouve là l’étymologie donnée par Xavier Delamarre.

En outre, Bélénos est assimilé à l’Apollon du panthéon classique gréco-romain, dieu du chant, de la musique et de la poésie, mais aussi des purifications et de la guérison. Revenant chaque année au printemps du pays des hyperboréens, situé à l’extrême nord, il était le dieu de la lumière. Sa fonction éminemment solaire est confirmée par ses surnoms : « le blond », « le dieu aux cheveux d’or », « Phoibos », c’est à dire « le brillant », dont les Romains firent Phébus. A en croire l’hymne homérique, Apollon « a l’apparence d’un astre qui luit en plein jour. Des feux sans nombre jaillissent de sa personne, l’éclat en va jusqu’au ciel ». Dieu guérisseur, il était nommé, en Grèce, « Apotropaïos », « celui qui éloigne les maladies » ; à Rome, un premier temple lui fut érigé à la suite d’une épidémie, en 443 av JC et y port le nom d’Apollo Medicus (9). Dans son interprétation romaine du panthéon gaulois, César qualifiait ainsi Bélénos : « Apolinem morbos depellerre », soit « ils croient qu’Apollon chasse les maladies » (10).

Sous le nom de Vintur, qui n’est qu’une épiclèse, c’est à dire une épithète par laquelle nos ancêtres désignaient le dieu dont le nom devait rester occulté, se cache donc le Bélénos gaulois, le Diancecht des Irlandais, l’Apollon des Grecs, l’Apollo Medicus des Romains.

Le Mont-Ventoux

J. Whatmough, dans The dialects of Ancient Gaul, suggère un apparentement entre le nom de Vintur et celui du Mont-Ventoux (11). Il est vrai qu’en Occitan provençal, Mont-Ventoux se dit Mont Ventor selon la norme classique ou Mount Ventour selon la norme mistralienne.

Dès 1904, dans les Annales de la société d’Etudes Provençales, C.M. Clerc écrivait : « Le vrai nom du Mont Ventoux, sur les cartes du XVIIIe s est, non pas Ventoux, mais Ventour. Ce nom dérive indubitablement du nom d’une divinité, Venturius, à laquelle sont dédiées deux inscriptions romaines tracées, l’une à Mirabel, près de Vaison, l’autre à Buoux, au nord du Luberon. Il n’est pas impossible que cette divinité ait été non seulement celle du Ventoux, mais la divinité générale des montagnes de toute la région provençale, divinité d’origine celte ou plutôt ligure. Ce nom dérive, sans doute d’une racine analogue au latin Ventus ».

Si le Ventoux doit bien son appellation à Vintur, celui-ci est nullement le dieu du vent ou du Mistral, ni un dieu local. En effet, il n’existe pas de divinités topiques dans la religion gauloise. Les Gaulois ne divinisaient pas leurs forêts, leurs fleuves ou leurs montagnes. Si le nom de Sequona est associé à la Seine, Matrona à la Marne ou Vosegos aux Vosges, c’est uniquement que ces lieux étaient consacrés à ces divinités et portaient leur nom…

Le sommet du Mont-Ventoux, enneigé tout au long de l’hiver, et recouvert de pierres blanches le reste de l’année, a été consacré à Vintur, le dieu solaire, « le blanc », « le brillant », « le lumineux », en raison de sa blancheur persistance. Quant à la célèbre source du Groseau, au pied du Ventoux, elle a été considérée comme salutaire car protégée par le dieu guérisseur Vintur.

La Sainte-Victoire

De nombreux érudits ont rapproché la toponymie du Mont-Ventoux avec celle d’un autre géant de Provence, tout aussi fameux : la Sainte-Victoire.

Passons rapidement sur la légende qui rattache l’appellation de la montagne à la victoire de Marius sur les Teutons, en 102 av JC. Elle remonte au XIXe s, et fut forgée de toutes pièces par quelques écrivains et journalistes locaux. Walter Scott, qui situe à la Sainte-Victoire un chapitre de son roman Charles Le Téméraire ou Anne de Geierstein, écrit en 1829, donne l’explication (?) suivante : « Le nom de la Montagne, écrit-il, avait été donné par suite d’une grande victoire qu’un général romain nommé Caio Mario avait remporté sur deux grandes armées de Sarrasins portant des noms ultramontains, probablement les Teutons et les Cimbres. En reconnaissance de cette victoire Caio Mario fit vœu de bâtir un monastère sur cette montagne et de le dédier à la Vierge Marie, en l’honneur de laquelle il avait été baptisé ». Défense de rire !

Pour redevenir sérieux, notons que le nom de Sainte-Victoire est inconnu dans les documents avant le XVIIe s.  Le terme de « Victoire » est mentionné pour la première fois en 1653, quand un bourgeois d’Aix-en-Provence, Honoré Lambert, fait le vœu, au cours d’une grave maladie, de restaurer la chapelle et l’ermitage situés au sommet de la montagne, sous le nom de « Notre-dame de la Victoire », et de s’y retirer pour se consacrer à une vie de prière et de contemplation. On ne sait pas si, avec un tel nom, il s’agit de commémorer la victoire de Louis XIII sur les Protestants, ou la bataille victorieuse de Lépante contre les Turcs, même si la première hypothèse semble la plus plausible.

Dans la période précédente, le nom de la montagne est « Venture » ou, sous une forme chrétienne, « Sainte-Venture » ou « Sainte-Adventure », cette appellation figurant encore sur des cartes du début du XVIIIe s, et il n’est question dans les textes que d’un chemin menant à Sainte Adventure (Itinere sancte Adventuro) en 1390, ou à Sainte-Venturie (Sancte Venturie) en 1345.

D’où l’hypothèse émise par Camille Jullian, en 1899, dans les colonnes de la Revue d’Etudes Anciennes : « Sainte-Victoire vient d’un mot celtique, ou ligure, comme Venturi, Venturius ou quelque chose d’approchant. Le nom même de la montagne n’a jamais été Victoria. Lorsqu’on trouve son nom sous sa vraie forme locale et provençale, elle s’appelle Venturi, du latin Ventur et Venturius comme le vrai nom et le nom primitif de Sainte-Victoire. Venturi, Ventoux, c’est tout un. Et dans le passé la distance entre ces deux mots diminue encore. Le Ventoux s’appelle dans les chartes Venturius, et à l’époque romaine, Vintur. Sainte-Victoire et le Ventoux ont donc porté, à l’origine, le même nom celtique ou ligure, nom fort approprié à des sommets d’où semblent partir nuages et vent ». Comme Camille jullian, Charles Rostaing et de nombreux érudits n’ont eu de cesse de rapprocher la toponymie de la montagne Sainte-Victoire de celle d’un autre sommet tout aussi célèbre : le Mont-Ventoux.

Par ailleurs, l’on retrouve en Provence d’autres toponymes dérivant du théonyme gaulois Vintur. Charles Rostaing cite l’exemple du village de Venterol, dans les Alpes de Haute Provence, dont le nom dérive, selon lui, du dieu gaulois. Hypothèse confirmée par le site de construction de l’ancien village : un piton à 1185 mètres d’altitude (12).

Jean-François Delfini, Grande Provence, hiver 2010, n°2.

NOTES

(1)  CIL 12, 1341.

(2)  CIL 12, 1104.

(3)  ILN 04, 143.

(4)  J.P. Clébert, La Provence antique, II, Robert Laffont, 1966.

(5)  Dossier Archeologia, juin 1979, n°35.

(6)  De Vries, La Religion des Celtes, Payot, 1962, 45.

(7)  X. Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, Errance, 2001, p. 62.

(8)  J. Chérade Montbron, Les Scandinaves : poëme, Maradan, 1801, p. 522.

(9) Tite-Live, IV, 25.3 ; XL, 51.6.

(10) Jules César, De bello gallico, 6,7.2.

(11)  J. Whatmough, The dialects of Ancient Gaul, Cambridge, 1970, p. 117.

(12)  C. Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares), Laffitte reprints, Marseille, 1973, p. 295.

http://www.grandeprovence.fr/

Jean Haudry répond à Colin Renfrew

JEAN HAUDRY RÉPOND À COLIN RENFREW

 

La_triade.jpgJean Haudry est professeur de linguistique à l'Université de Lyon III, membre du Comité Scientifique du Front national et spécialiste de la question indo-européenne. Il a accepté de nous faire part de ses travaux, ainsi que de ses réactions concernant la parution du dernier ouvrage de l'archéologue Colin Renfrew, L'Énigme indo-européenne (1), qui a suscité de nombreuses polémiques...

 

 

Le Choc : Jean Haudry, retracez-nous votre itinéraire et votre formation univer­sitaire ainsi que les motivations qui vous ont poussé à vous intéresser à la ques­tion Indo-Européenne.

• Jean Haudry : Je suis de formation classique et un grammairien. De là, je suis venu à la linguistique et à la gram­maire comparée, à la linguistique sur le domaine indo-européen. Je suis pro­gressivement passé de l'aspect pure­ment linguistique des questions au contenu des textes que j'étudiais et de là, à la civilisation, à la culture et à la tradition indo-européenne. Voilà com­ment, après avoir fait ma thèse sur l'emploi des cas en védiques, j'en suis arrivé à m'intéresser à ce que j'ai appelé la religion de la Vérité ou la religion cosmique indo-européenne, bien que je ne sois pas un spécialiste d'histoire religieuse. Quand on étudie des textes, on est forcément amené un jour ou l'autre à vouloir les com­prendre un peu mieux et à ne pas se contenter d'en faire un découpage grammatical.

 

Pouvez-vous expliquer brièvement à nos lecteurs qui sont les Indo-euro­péens ?

• Les lndo-Européens sont tout sim­plement ceux qui ont parlé l'indo-euro­péen que nous reconstruisons, c'est-à­-dire la langue commune dont sont issues la plupart des langues d'Europe, toutes sauf le basque, le hongrois et le finnois, et un bon nombre de langues d'Asie, notamment celles d'Iran et d'Inde. Toutes ses langues sont appa­rentées entre elles, et issues d'une langue commune, comme les langues romanes sont issues du latin, tout sim­plement. On peut supposer qu'il y avait un peuple ou au moins une communau­té parlant cette langue commune, comme il y avait une communauté lin­guistique latine parlant le latin. La question qui se pose évidemment est de savoir si c'était un État, un peuple ou un conglomérat de gens n'ayant en commun que la langue. II y a deux hypothèses que l'on peut exclure : c'est celle d'un État, car il n'y a pas d'État dans ces périodes reculées et celle d'un conglomérat, parce qu'il n'y a pas de langues qui soient parlées par des gens qui n'ont rien d'autre en commun. Les Indo-Européens sont donc à peu près ce qu'on appelle un peuple. Et il peut y avoir un peuple sans État. Voilà ce qu'on appelle les Indo-Européens.

 

Quels sont aujourd'hui les polémiques autour de la question indo-européenne ?

• Sur les questions de faits, il n'y a, à ma connaissance, guère de polémiques, mais au contraire un très large accord. Bien entendu, sur un certain nombre de questions ponctuelles, il y a des désac­cords, mais qui n'aboutissent pas à des polémiques. II y a accord tout d'abord sur la notion même de langue indo­-européenne, sur la quasi totalité des points essentiels de phonologie (2), de morphologie, de syntaxe et même de lexique. Or lorsque l'on est d'accord sur tout cela, la reconstruction de la langue est considérée comme quelque chose de sûr. Les divergences com­mencent à apparaître sur la question du peuple, de sa culture, de ses traditions et éventuellement de ses institutions, parce que là, la reconstruction n'est pas directe, mais elle comporte une part d'interprétation. On interprète un cer­tain nombre de mots et on interprète également un certain nombre de textes, de formules héritées et à partir de là, on bâtit des modèles. On peut ne pas être d'accord sur les modèles recons­truits. Par exemple le modèle trifonc­tionnel de Dumézil a mis assez long­temps à s'imposer. Il a été discuté pen­dant longtemps. Ce genre de discussion est parfaitement légitime. S'il n'y avait d'autres discussions que celles là, nous ne pourrions que nous en réjouir. Mal­heureusement, il y en a d'autres qui sont le plus souvent l'affaire de gens qui ne sont pas de la partie, qui n'y connaissent rien et qui prennent des positions sur des questions qu'ils ne connaissent pas, à partir d'a priori extra-scientifiques. À partir de là, on peut naturellement dire n'importe quoi et nier n'importer quoi.

 

Suite à la parution de l'ouvrage de l'archéologue britannique, Colin Renfrew, L'Énigme indo-européenne, qui minimise l'apport de Georges Dumézil et ne tient aucun compte de vos travaux ou de ceux de Jean Varenne, pouvez-vous nous faire part de vos réactions ?

• Je vous surprendrai peut-être en vous disant que c'est un ouvrage que j'ai beaucoup aimé et que j'ai lu avec beaucoup de plaisir. Qu'il tienne compte ou non des travaux de X ou de Y, n'a aucune espèce d'importance. S'agissant du travail d'un archéologue, il n'avait aucune raison de tenir comp­te de mes travaux qui n'ont jamais concerné l'archéologie. L'essentiel est le savoir si le modèle qu'il propose permet de rendre compte du phénomè­ne que les linguistes ont défini, celui de la parenté entre les langues indo-­européennes. Là, je doute qu'il y par­vienne, pour une raison très simple : si 'on identifie les Indo-Européens aux Danubiens, même en prolongeant vers l’est et en faisant venir ces Danubiens d'Anatolie, on les fait venir trop tôt vers l'Occident et on ne rend pas compte de leur migration vers l'est, ce qui est gênant. Le deuxième point est que le tableau que nous pouvons nous faire des Indo-Européens par leur tradi­tion, et d'abord par leur tradition for­mulaire, n'a strictement rien à voir avec ce peuple de paysans qui progres­seraient en mettant des terres en cultu­re. Nous avons au contraire l'image d'un peuple assez proche de ce qu'on appelle la société héroïque de l'âge du bronze, donc de quelque chose de rela­tivement récent. Ce n'est visiblement pas la vision du monde d'un peuple de paysans. Donc il y a là quelque chose qui ne va pas. Maintenant, rien ne dit qu'il n'y a pas eu plusieurs vagues d'indo-européanisation. Ce qui me ferait penser à une possibilité de ce genre, c'est que la tradition telle que je la définis est relativement peu repré­sentée dans le monde anatolien, juste­ment chez les Indo-Européens d'Asie mineure. Donc il n'est pas impossible qu'une migration venue d'Asie mineu­re ait constitué une première vague indo-européenne. Mais il y a eu forcé­ment quelque chose d'autre qui s'est passé après pour rendre compte des faits que les linguistes observent. Et enfin le troisième point, celui qui me gêne le plus, c'est le refus de tenir compte des indications du vocabulaire. Parce que le vocabulaire appartient à la langue, il n'y a pas de raison de tenir compte de la grammaire pour attester la parenté des langues et ensuite de refuser les témoignages du vocabulaire quand il contient des indications qui vous gênent. Comme par exemple, quand on y trouve le nom du cheval et que l'on fait venir les Indo-Européens d'une région où le cheval a été intro­duit beaucoup plus tard. Là, l'auteur ne joue plus le jeu.

 

• Propos recueillis par Christophe Verneuil

Entretien paru dans "Le Choc du mois", n°38, mars 1991.

 

(1) L'Énigme indo-européenne, par Colin Renfrew, Flammarion, 400 pages, 160 F.

(2) Étude de la phonétique à travers sa fonction dans la langue.

vendredi, 25 février 2011

Laïs - De wereld vergaat

Laïs - De wereld vergaat

dimanche, 20 février 2011

Jimmy Shand - Mairi's Wedding

Jimmy Shand - Mairi's Wedding

vendredi, 18 février 2011

Vendelier van het Mookse Gilde

Vendelier van het Mookse Gilde

samedi, 22 janvier 2011

Terre & Peuple Magazine n°46 - Hiver 2010

Terre et Peuple Magazine n°46- Hiver 2010

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Éditorial de Pierre Vial : Les masques tombent

En Bref : Nouvelles d'ici et d'ailleurs

Nos traditions : Les fourneaux d'Epona 

Société : Que lire sur l'immigration ?

Traditions : Sanglier mon ami

Entretien : Les racines du Mondialisme Occidental

Les Hommes du système : De Proglio à Straus Kahn

Thalassopolitique: Géopolitique du Léviathan

Société : Qu'est ce qu'un chanteur Rock ?

 

Culture : Notes de lecture

Tradition : La Désalpe

Communauté : XV° Table Ronde de Terre et Peuple

DOSSIER - Le Soleil reviendra

Livre : La confession négative

Editorial de Pierre Vial:

Les masques tombent

Le site WikiLeads a fait un travail de salubrité publique en dévoilant bien des turpitudes de nos si bons amis américains. Qui, par exemple, exploitent à fond – c’est de bonne guerre – la servilité sarkozyenne à leur égard (voir page 4). Mais il y a bien d’autres révélations sur les dessous cachés de la politique américaine, qui habituellement restent dans le secret des bureaux feutrés des ambassades. Maintenant, tout s’étale sur la place publique et c’est bien ainsi car seuls les benêts et surtout les aveugles et sourds volontaires pourront dire qu’ils ne savaient pas…

Ainsi en est-il des consignes de flicage organisé, systématique données aux diplomates américains travaillant aux Nations Unis, qui doivent espionner leurs collègues des autres ambassades mais aussi les fonctionnaires de l’ONU. Un câble du 31 juillet 2009, signé Hillary Clinton et classé bien sûr « secret noforn », est sans ambiguïté à cet égard : il faut découvrir et transmettre aux services américains concernés (la « communauté du Renseignement », c’est à dire la NSA) les numéros de compte en banque des « cibles », leurs numéros de carte de fidélité des compagnies aériennes, leurs horaires de travail, leurs empreintes digitales, leur ADN, leur signature, leurs numéros de téléphone portable (avec les codes secrets, tout comme pour les adresses emails). Ceci vaut aussi, bien sûr, pour les soi-disant meilleurs alliés des Etats-Unis.

Ces derniers ont donc un compte à régler avec l’Australien Julian Assange, le fondateur de WikiLeeads. Qui vient opportunément d’être mis en prison en Angleterre suite à un mandat d’arrêt lancé contre lui en Suède pour une affaire de mœurs. « Une bonne nouvelle », a apprécié, sans rire, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates. Tandis que WikiLeads, dès ses premières révélations,  était la cible de cyberattaques, le service de paiement sur Internet Paypal, puis les compagnies de carte de crédit MasterCard et Visa ont interrompu les transferts de fonds vers les comptes de WikiLeads et la banque suisse Postfinance a fermé le compte d’Assange, en gelant ses avoirs.

On ne pardonne pas à Assange d’avoir révélé que, dans tous les rapports entretenus par les Etats-Unis avec les divers pays du monde, règne un cynisme permanent. Tandis que sont démontrées certaines tendances lourdes de la politique américaine, comme le soutien inconditionnel apporté à Israël.

Voilà qui amène à faire le lien avec une affaire fort déplaisante. Il arrive que l’on regrette d’avoir eu raison et qu’on préférerait s’être trompé. Hélas…Les faits sont là et ils sont têtus.  Lorsque j’ai publié dans le n° 44 de Terre et Peuple « Grandes manœuvres juives de séduction à l’égard de l’extrême droite européenne », je n’ai pas voulu citer certains noms, au bénéfice du doute. Aujourd’hui le doute n’est plus permis.

En effet une délégation de représentants de mouvements nationalistes européens s’est rendue, début décembre, en « pèlerinage » en Israël. Elle était composée, entre autres, de Heinz-Christian Strache, président du Fpöe autrichien, Andreas Moelzer, député européen Fpöe, Filip Dewinter et Frank Creyelmans du Vlaams Belang (Creyelmans est président de la commission des Affaires étrangères du parlement flamand),  René Statkewitz, Patrick Brinkmann (pro NRW, Allemagne). Reçue à la Knesset, la délégation déposa une gerbe au mur des Lamentations (photos de Strache et Moelzer portant la kippa…), puis se rendit sur la frontière entre Israël et la Bande de Gaza, où elle rencontra des officiers israéliens de haut rang chargés d’expliquer la situation sur le terrain. Visite de la ville d’Ashkelon, réception par le maire de Sderot, entretiens avec le ministre du Likoud Ayoob Kara et le rabbin Nissim Zeev, député du mouvement Shas (catalogué « d’extrême droite »), actifs partisans du Grand Israël refusant l’évacuation des colonies juives de Cisjordanie…

La raison officielle de la présence de cette délégation était la participation à un colloque justifiant la politique israélienne contre les Palestiniens. D’où la « Déclaration de Jérusalem » présentée par les visiteurs européens et affirmant : « Nous avons vaincu les systèmes totalitaires comme le fascisme, le national-socialisme et le communisme. Maintenant nous nous trouvons devant une nouvelle menace, celle du fondamentalisme islamique, et nous prendrons part au combat mondial des défenseurs de la démocratie et des droits de l’homme ». Dewinter a précisé : « Vu qu’Israël est le poste avancé de l’Ouest libre, nous devons unir nos forces et combattre ensemble l’islamisme ici et chez nous ». Bref, le piège que je dénonçais précédemment a bien fonctionné.

Ces gens, guidés par le souci de réussir à tout prix une carrière politicienne, ont donc choisi ce que Marine Le Pen appelle la « dédiabolisation ». Autrement dit se mettre au service de Tel-Aviv. Pitoyable et sans doute inutile calcul.

Nous, nous avons une ligne claire : ni kippa ni keffieh, ni casher ni hallal, ni Tsahal ni Hamas. Nous ne nous battons que pour les nôtres. Contre les Envahisseurs et les exploiteurs. NON, NOUS NE MOURRONS PAS POUR TEL-AVIV.

 

Pierre VIAL

 

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vendredi, 21 janvier 2011

Frans Eduard Farwerck

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Frans Eduard Farwerck

by Roy

Ex: http:://www.new-antaios.net/

Some 8 years ago I met my girl­friend. We were both involved in a short-lived Dutch ‘spir­i­tual mag­a­zine’ that liked to treat con­tro­ver­sial sub­jects. Through the edi­tor of the mag­a­zine my girl­friend got acquinted with a Flem­ish ‘Asatru’ group and later so did I. At the time my inter­est still mainly laid at Renais­sance eso­teri­cism, Medieval magic, etc. This was already a bit closer to home, since before I had an inter­est in more exotic, East­ern sub­jects. In any case, meet­ing Asatru excelled my shift towards even more domes­tic inter­ests, the old reli­gion of North­ern Europe. While becom­ing active in the group I ini­tially sticked to my inter­ests, but I heard a lot of inter­est­ing new paths.

In the Nether­lands and Flan­ders we have a chain of fairly large anti­quar­ian book­shops called “De Slegte” and at the time I fre­quently vis­ited our local store. Nowa­days I specif­i­cally hunt for titles instead of just see­ing what I run into. Con­trary to my hab­bits of the time, I took a look through the folklore/faery tales sec­tion and my eye fell on the back of an enor­mous, red book. I took it from the shelf, paged through it and I realised that this had to a be title often used by the founder of the Asatru group. Sim­i­lar ideas, sim­i­lar sub­jects. The back said: Noordeu­ropese Mys­ter­iën. It was not cheap, but I bought it, read it and was blown away.

Since that time, this book has become a true cult-work among Dutch speak­ing hea­thens. The book has been out of print since 1978, but as there is demand for it, the price is pushed upwards. It has not yet become another Alt­ger­man­is­che Reli­gion­s­geschichte (Jan de Vries, 1956 and 1974, this two vol­ume work is usu­ally sold for sev­eral hun­dreds euros), but you do not just visit a (web)shop and buy it. Noordeu­ropese Mys­ter­iën is not impos­si­ble to find and it does not even have to be really expen­sive, but you have to look around not to pay an absurd price for it, since espe­cially after the inter­net cat­a­logues of anti­quar­ian book­shops, some peo­ple fig­ured out what they can ask for the title.

Con­trary to Alt­ger­man­is­che Reli­gion­s­geschichte, Noordeu­ropese Mys­ter­iën is writ­ten in Dutch (De Vries’ book is in Ger­man), nar­row­ing its audi­ence. This and the fact that is no longer in print, caused the fact that the book is unknown and over­looked in the non-Dutchspeaking world, espe­cially in the English-speaking world. I hope that this small arti­cle might change that. Of course, this might put even more pres­sure on the price, but per­haps a for­eign pub­lisher gets the idea of repub­lish­ing or even trans­lat­ing it. But at least, peo­ple who ‘should’ know the book, might now hear of it.

The book I am talk­ing about has the full title Noordeu­ropese Mys­ter­iën en hun sporen tot heden. This is trans­lated as ‘Northern-European mys­ter­ies and their traces to the present’. We know about the mys­tery cults of the medit­er­anean area, Greece, Egypt, etc.; we know about the mys­tery reli­gions of the near and far east, but mys­ter­ies in North­ern Europe? Was ancient North­ern Europe not inhab­ited by stu­pid plun­der­ing bar­bar­ians? Some schol­ars even doubt our ances­tors had a reli­gion to start with, let along a mys­tery cult. This book shows us oth­er­wise and shows more, much much more.

Noordeu­ropese Mys­ter­iën is the result of a life­long inves­ti­ga­tion and the result of a respect­full list of pub­li­ca­tions of the Dutch­man Frans Eduard Far­w­erck who lived from 1889 to 1978. Far­w­erck was a suc­ces­full trader of car­pets and joined Freema­sonry in 1918. It took a while before his first pub­li­ca­tion saw the light of day, in 1927 he pub­lished a book about the world’s mys­tery reli­gions through a reg­u­lar pub­lisher, but under the obvi­ously Masonic pseu­do­nym B.J. van der Zuylen (“Zuylen” is an old way of writ­ing “zuilen”, “pil­lars” and the ini­tials of course refer to Boas an Jachin). This impres­sive 565 paged book gives but lit­tle room to Ger­manic and Celtic mys­ter­ies, but they are already present. Farwerck’s next book is a truly Masonic one about the Hiram myth, pub­lished by “the lodge”. Then the Ger­mans raised to power, Far­w­erck joined the NSB (“nationaal-socialistische beweg­ing”, the Dutch national social­ist party) and he was expelled from “the lodge” in 1934 after a 16 year car­reer in which he reached the absolute high­est rank in his order.

With his national social­ist friends he founded a pub­lish­ing com­pany called “Der Vaderen Erfdeel” (losely trans­lated with “fathers’ her­itage”) through which in 1938 he pub­lished his clas­sic work Lev­end Verleden set­ting the tone for his later writ­ings. Far­w­erck trav­elled exten­sively, mak­ing count­less pho­tos, inves­ti­gat­ing local myths, sto­ries and folk­lore and ‘liv­ing past’ is a col­lec­tion of mostly build­ing and frontage sym­bol­ism, the ori­gins of which he traces back to the prechris­t­ian past. Then a few years of silence follow.

Again as Van der Zuylen in 1953 Far­w­erck pub­lishes Noord-Europese Mys­ter­iën en Inwi­jdin­gen in de Oud­heid (‘Northern-European Mys­ter­ies and Ini­ti­a­tions in ancient times’), a rough ver­sion of his much later Noordeu­ropese Mys­ter­iën. In the same year Far­w­erck pub­lished a book about that mys­te­ri­ous object that is nowa­days called the “Frank’s cas­ket” and after that the extremely inter­est­ing and (almost) impos­si­ble to find Noord-Europa, een der bron­nen van de Maçonieke sym­bol­iek (‘North­ern Europe, one of the sources of Masonic sym­bol­ism’ 1955). This lit­tle book con­tains infor­ma­tion that Far­w­erck appar­ently did not want/dare to pub­lish in his pub­lic pub­li­ca­tion, but roughly it rep­re­sents the next step in his inves­ti­ga­tions that would lead to Noordeu­ropese Mys­ter­iën.

This time under his own name, Far­w­erck again pub­lishes about the mys­tery reli­gions in gen­eral in 1960 and 1 year later fol­lows the final result, the man’s mag­num opus. It is sold out in no-time, but has but one reprint, since Farwerck’s war-past sud­denly became an obsta­cle. The sec­ond print­ing did not sell too well either.

Unfor­tu­nately the war past is a big issue in these parts. Many authors with inter­est in the pagan past of North­ern Europe thought that join­ing the national social­ists could be good for their cause and after the dis­as­ter of WWII they all remained with an inerad­i­ca­ble stain on their per­sons. Some even kept the ide­ol­ogy, oth­ers realised their mis­take, but the result remains that when some peo­ple started to raise ques­tions about cer­tain author’s past, they were banned. Their books were no longer printed or repub­lished, new authors who had no war-past what­so­ever can­not use these authors as their sources. The col­lec­tive shame for the actions of some of our peo­ple have made inves­ti­ga­tions in the sub­ject of the prechris­t­ian reli­gion of North­ern Europe vir­tu­ally impos­si­ble. Even the stan­dard works of Jan de Vries (1890–1964), no mat­ter how highly acclaimed by schol­ars, are no longer avail­ble. Iron­i­cally enough among schol­ars De Vries is pop­u­lar enough to give him some credit, so his Edda trans­la­tion can be found in most book­shops to this day and many authors cite him by lack of bet­ter sources. I do not expect a reprint, let alone a trans­la­tion of the Alt­ger­man­is­che Reli­gion­s­geschichte any time soon. The same goes for Farwerck’s superb work.

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But enough about all that, let us talk a bit about the ideas in the book. Of course in a small arti­cle in which I want to give a biog­ra­phy and sum­merise the find­ings of half a decade of inves­ti­ga­tions, I can­not go into much detail. I hope to present you just enough to sparkle your inter­est in the sub­ject and/or inspire peo­ple to learn Dutch and/or do their own investigations.

Noord-Europese Mys­ter­iën

Far­w­erck starts with describ­ing “reli­gious and myth­i­cal con­cep­tions of the Ger­mans con­cern­ing rites of ini­ti­a­tion”. Death and the under­world, bur­ial prac­tices, life after death, imag­i­na­tions of the dead. This is all infor­ma­tion you can also find else­where, but it of course sets the tone, since the next part is about can­di­dates for the Ger­manic God of ini­ti­a­tion. Is it Wodan, is it Balder, is it Donar? Most exten­sively treated is Wodan/Odin. His con­nec­tion to the dead (con­form Mer­cury), his wolves, the eight-legged horse, hang­ings, offer­ing rit­u­als, the Ein­her­jar, all ele­ments that, put in the right per­spec­tive, could sug­gest Wodan has some­thing to do with ini­ti­a­tions. An entire chap­ter is ded­i­cated to the wild hunt(er) that goes around the nightly sky in the Yule-period, Wodan with his legion of the dead. Far­w­erck quotes from folk­lore and local myths to show that the idea of the Wild Hunt(er) can be found from France to Nor­way and from Slavic coun­tries to Ire­land. Wodan in con­nec­tion to fer­til­ity (and there­for again with the dead) is the sub­ject of the next chap­ter. After this Far­w­erck starts look­ing for infor­ma­tion about rites of ini­ti­a­tion, and we are not talk­ing about rites de pas­sage in which a boy becomes a man and a girl a woman. The first story that comes to mind is of course the story of Balder’s death and res­ur­rec­tion, the sec­ond Odin hang­ing down the world tree and learn­ing the runes or the hang­ing of king Vikarr by Starkadr, but first we go to another subject.

Män­ner­bünde

After the ground­break­ing work Kul­tische Gehe­im­bünde der Ger­ma­nen (‘cul­tic secret soci­eties of the Ger­mans’ 1934) the sub­ject of “Män­ner­bünde” (‘men bonds’) was ‘hip’ for a while. But… also Höfler became a mem­ber of the Ahnenerbe and the NSDAP so after WWII this was another sub­ject ‘not done’. Only recently schol­ars start to write about the sub­ject again. Even Eng­lish writ­ing schol­ars usu­ally use Höfler’s term “Män­ner­bünde”, so let us stick to that tra­di­tion. Män­ner­bünde, as the term sug­gests, are groups of men that stand with one leg out­side nor­mal soci­ety, they are secret groups. In the con­text of North­ern Euro­pean peo­ples we quickly think about some sort of elite war­rior groups such as the Ein­her­jar, the Uld­hed­nar and the Berz­erkr, but Far­w­erck sug­gests that many of the names that we think were tribes in the writ­ings of the Romans, actu­ally referred to such elite war­rior groups. The Harii, the Chat­tii, the Lan­go­b­ards, even the Vikings in the orig­i­nal mean­ing sup­pos­edly were such groups. Should the Män­ner­bünde have been mere war­rior groups, they would have not been as inter­est­ing as they are though.

When not at war, mem­bers of these groups had all kinds of spe­cial priv­iledges. The right of rep­ri­mand, the right to steal, they had cer­tain dances, fes­tiv­i­ties, dress­ing (such as ani­mal cloth­ing) and spe­cial roles in pub­lic cer­e­monies for fer­til­ity or sea­sonal feasts. Many things sug­gest that mem­bers of these groups ful­filled a spe­cial role in soci­ety, a role which even came with oblig­a­tions such as that of secrecy and sev­eral duties. Far­w­erck shows what he finds around these sub­jects and con­tin­ues to show that such groups have sur­vived much much longer than we may expect. They were cul­tic groups that sur­vived the com­ing of Chris­tian­ity by remod­el­ing to Chris­t­ian groups that we came to know as guilds. Besides such ‘reli­gious guilds’, there were of course the famous work­ers guilds of the masons, the tim­ber­men and the tan­ners, groups that have remark­able sim­i­lar­i­ties to the Män­ner­bünde of old.

Far­w­erck sums up a stag­ger­ing amount of folk­loris­tic hab­bits and other remains that are unmis­tak­enly con­nected to these groups. All kinds of saints seem merely Chris­tian­i­sa­tions of pagan deities and the tra­di­tions around them have but a thin layer of var­nish. Horn– and Mor­ris­dances, Mummer’s plays, sword dances, Schlem­laufen and Klaus­ja­gen, Far­w­erck lets a lot of these nice folk­loris­tic feasts pass the reader. It is amaz­ing how the steal­right or the right to rep­ri­mand are still rights of youth-groups as late as the early 20th cen­tury, groups that have some watered-down ele­ment of wear­ing ani­mal skin and cer­tain dances that have been per­formed in churches until the Ref­or­ma­tion. Of course much infor­ma­tion comes from Chris­t­ian sources try­ing to ban these pagan prac­tices, but this often did not work too well so they were tried to be Christianised.

Recon­struc­tion of ancient initiations

Chap­ter 10 is ded­i­cated to the sum­ming up of infor­ma­tion that Far­w­erck has been able to find to see if he can recon­struct the rites. He starts with the pos­si­ble places where the cer­e­monies would be held. Of course lakes, for­rests, hills, etc. were the sacred places for Ger­mans and Celts alike. There are many toponyms (place names) that sug­gest cer­tain cer­e­monies. Mur­der pits, wolf pits, devil’s hills even  “woensberg”en or places named “Woensel” (now part of the city of Eind­hoven) and “Woens­drecht” all clearly refer to Wodan and in the case of the mur­der pits, could there death-and-resurrection cer­e­monies have been held? There are also toponyms that seem to refer to (sacred) meals (cul­tic meals?), so called “troja burchten” (con­struc­tions or draw­ings in the form of a spi­ral) about which a lot is to say (Far­w­erck uses 24 pages). Then we have the sacred times of the sol­stices and equinoxes around which (folk)stories exist that sug­gest cul­tic rites vague shad­ows of which have been kept in folk­lore and recent fes­ti­vals. After this Far­w­erck comes to cloth­ing, sacred weapons, cer­tain songs and dances, hang­ings and spear-woundings, trav­els to the under­world and res­ur­rec­tions there­from, new names, the sacred potion (usu­ally some­thing made with honey) and old and less old ref­er­ences to broth­er­hoods of all sorts.

Far­w­erck con­tin­ues with guilds. Since they are fairly recent there is more infor­ma­tion avail­able about their struc­ture, hab­bits, legal sta­tus, etc. Not only workers-guilds are spo­ken about, but also for exam­ple shoot­ing guilds, a beloved sub­ject for peo­ple who want to find the traces back to a fur­ther past.

With “build­ing huts” and build­ing guilds we are a step closer to our own time, because you will prob­a­bly know that they are well rep­re­sented in the his­tory the Freema­sons give them­selves. Dif­fer­ent kinds of guilds have all kinds of secrets that are both prac­ti­cal, but also reli­gious. You can read all about it in the pop­u­lar his­to­ries of Freema­sonry, but Far­w­erck presents a nice overview and very inter­est­ing details. Now also fol­low more pho­tos that Far­w­erck took in churches with faces with a hand below their chin, sup­pos­edly a secret sign of mas­ter masons. Of course there are also the master-signs (some sort of sig­na­tures) that often remind of runes, but we are already talk­ing about the 11/12th cen­tury here. Quite some infor­ma­tion about these guilds seems to come directly from Masonic writ­ings, but of course, Masons says that these guilds are their pre­de­ces­sors. And then we get pho­tos of all kinds of strange orna­ments in churches with one-eyed fig­ures (Wodan?), mock­eries of the church, pic­tures of men in strange pos­tures and all kinds of sug­ges­tive scenes that seem too unchris­t­ian to be built into a church.

Freema­sonry

And there we have it, Far­w­erck spends the last 150 pages of his book show­ing that “Freema­sonry [is] one of the youngest descen­dants of the ancient men bonds”. Hav­ing been a high-ranking Mason him­self, he quotes all kinds of Masonic texts, rit­u­als, etc. (but I think he tells us noth­ing he should bet­ter not) and com­pares them to what we find in myths, sagas, pagan art or folk­lore. The form of the tem­ple, the place where the dif­fer­ent offi­ciants can be found, rit­u­al­is­tic sym­bol­isms such as the limp­ing or signs of recog­ni­tion, sym­bol­ism on the “tableau”, the three pil­lars, the large and the small lights, Masonic cloth­ing (Thor’s iron gloves and gir­dle), the con­se­crat­ing ham­mer and even the open­ing and clos­ing rites, they all seem to have North­ern Euro­pean ori­gins rather than Jew­ish or Egyptian.

There is a lot more to say, but here you have the red thread. In work­ing to his con­clu­sion, Far­w­erck sheds light on a great many ele­ments of folk­lore and (folk) sym­bol­ism, giv­ing new inter­pre­ta­tions of tales, sagas and texts that we know, cross ref­er­enc­ing dif­fer­ent myths and dif­fer­ent folk­tales and all together his book is a true gold­mine and a just rea­son to have grown into being a cult book. This is the kind of book that I hope to run into some time again, but I doubt I ever will. Besides all the works that I own of Dumézil, Eli­ade, Guénon or De Vries, I often first check Far­w­erck, then the rest. Espe­cially when I am look­ing for visu­als, I go to Far­w­erck, since his books are as much stuffed with pho­tos and draw­ings as they are with infor­ma­tion and until this day, he has col­lected an unprece­dented amount of visu­als of details and sym­bol­ism. These alone are a rea­son to get the book.

Even when you are not inter­ested in the North­ern Euro­pean his­tory of Freema­sonry (most peo­ple who buy this book are not), you will find enough infor­ma­tion in the uplighted parts that Far­w­erck needs to present his proof. Per­son­ally I admire the book too for being a non-Traditionalist, he presents a story that almost no Tra­di­tion­al­ist has ever told even though (s)he should have: the unbro­ken chain has been kept in the West though West­ern organ­i­sa­tions until this very day.

vendredi, 14 janvier 2011

Conférence de Pierre Vial sur Henri Vincenot


Conférence de Pierre Vial sur Henri Vincenot

jeudi, 13 janvier 2011

Les Indo-Européens de Jean Haudry


Les Indo-Européens de Jean Haudry

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samedi, 25 décembre 2010

"Figures de proues": une revue qui retourne aux sources de l'âme européenne

« Figures de proues » : une revue qui retourne aux sources de l’âme européenne

Le premier numéro de la revue Figures de proues, sous-titrée « Cahiers de recherches sur l’héritage littéraire, culturel et l’imaginaire européens », est paru il y a quelques jours. Rencontre, en Alsace où il vit, avec son rédacteur en chef Pierre Bagnuls, Européen fervent, amoureux des épopées et des textes fondateurs de notre identité.

NOVOPress : Vous avez intitulé votre revue Figures de proues, un nom qui évoque immanquablement le voyage, l’aventure mythique et les îles au Nord du monde. Que va-t-elle donc explorer ?

Pierre Bagnuls : J’ai souhaité que Figures de proues, au fil de ses quatre numéros par an, parte à la redécouverte de notre héritage spécifique d’Européens. Pour moi, qui suis un amoureux des livres, et convaincu qu’ils sont indispensables pour former des hommes libres, c’est-à-dire capables de penser par eux-mêmes, cela passe nécessairement par la découverte ou la redécouverte des textes de nos grandes gestes héroïques et de nos grandes aventures.

Notre héritage est tellement vaste et riche… Je suis par ailleurs convaincu qu’il nous faut aujourd’hui recréer une homogénéité européenne, et elle se fera par la culture, par une « musique » qui liera les Européens en une communauté charnelle et organique. Il faut que nous rebâtissions une vue du monde commune, des idéaux communs, des référents identiques ou proches qui imprégneront nos âmes et nos esprits, pour savoir où nous allons collectivement  et en conscience. Sinon, quel sera notre avenir d’hommes et de femmes européens solidaires ethniquement, culturellement et politiquement ?

Nous subissons le métissage multiculturel, nous allons vers une acculturation chaotique qui modifie complètement les données géopolitiques de notre continent en particulier, et notre avenir en général. Contre cela, il faut se préserver, et l’identité forte y contribue grandement et majoritairement. C’est à cela d’abord que Figures de proues, à sa mesure – ce n’est que celle d’une revue – souhaite contribuer.

Mais Figures de proues n’est pas une revue politique ?

L’objectif de la revue est de participer à la forge des idées enracinées et identitaires. En ce sens, certainement est-elle politique. Mais elle a surtout vocation à renouer avec le fil d’Ariane de la tradition européenne, la plus ancienne tradition, antérieure au christianisme.

Personnellement, je n’ai pas la foi chrétienne, et peut-être pas la grâce qui l’accompagne. Je me sens plus proche de ce que l’on peut encore connaître de l’antique foi des autochtones européens. C’est donc une démarche en forme de quête. Je dois cela au Grèce [Groupement de recherches et d’études pour la civilisation européenne] et à des auteurs comme Jean Mabire, Dominique Venner, Alain de Benoist, Jacques Marlaud, Robert Steuckers… et tant d’autres écrivains qui avaient une conviction moins militante que ceux-ci, mais tout aussi sincère. La foi dans les grands ancêtres et leurs mythes éternels !

Qui sont donc nos guides pour ce premier numéro ?

La revue propose trois types d’explorations : des personnalités emblématiques, écrivains, penseurs ou poètes, qui sont des inspirateurs et des ré-enchanteurs du monde ; des textes essentiels souvent injustement tombés dans l’oubli ; enfin des recensions de livres formateurs ou même de chefs d’œuvre pour se nourrir d’imaginaire européen authentique – en ce sens, la revue n’est pas nécessairement au service des « nouveautés », qui ont souvent la vie bien courte.

Ce premier numéro propose des escapades littéraires sur ce que j’ai appelé le « recours au refuge », c’est-à-dire l’abri, la hutte ou le chalet qui sont souvent les matrices de nos légendes et le lieu où se fomentent nos salutaires révoltes contre le monde moderne. Il présente aussi des textes d’Ernst Jünger, de Pierre Drieu La Rochelle, de Jean Giono ou de Thierry Maulnier. Parmi d’autres ouvrages, nous avons notamment retenu deux magnifiques romans vikings « réalistes », Orm Le Rouge et Frères Jurés, qui nous plongent dans l’univers mental des hommes du Nord.

Ce premier numéro est en effet très axé sur le monde nordique. Votre revue s’aventurera-t-elle sur d’autres terres ?

Bien sûr, il s’agira aussi bien de pérégriner en terres celtes ou grecques que de se plonger dans la littérature romantique, dans la philosophie ou dans la littérature de voyage. Tout cela, je l’espère, donnera des pistes et aidera à renouer avec la poésie des peuples européens… et avec son éternité.

Figures de proues (éditions d’Heligoland),
n°1, Equinoxe 2010, tarif découverte : 5 euros.

Pour s’abonner à Figures de proues, c’est ici [1] 

 

[cc [2]] Novopress.info, 2010, Dépêches libres de copie et diffusion sous réserve de mention de la source d’origine
[http://alsace.novopress.info [3]]


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[1] ici: http://www.figures-de-proues.eu/Figures_de_proues/Kiosque/Kiosque.html

[2] cc: http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/

[3] http://alsace.novopress.info: http://alsace.novopress.info

lundi, 22 mars 2010

L'Alsace réhabilité René Schickele, son écrivain maudit

L’Alsace réhabilite René Schickele, son écrivain maudit

schikele1.jpgSTRASBOURG (NOVOPress Alsace) : Le Prix Nathan Katz 2010 [1], qui distingue une œuvre du patrimoine littéraire alsacien, a été remis hier à Strasbourg à Irène Kuhn et Maryse Staiber pour la première traduction en français de Himmlische Landschaft, Paysages du ciel [2], œuvre du poète de la terre et de l’âme alsaciennes René Schickele (Obernai 1883-Vence 1940).

Cet hommage est une véritable réhabilitation. Celui que Thomas Mann comparait au Lorrain Maurice Barrès et voyait comme « le poète de la terre alsacienne, un écrivain du terroir, mais au sens le moins bourgeois, au sens le plus artistique de ce terme », occupe une place éminente dans la littérature allemande de l’entre-deux-guerres alors que son œuvre et son souvenir furent en Alsace soit oubliés soit objets de vives polémiques.

René Schickele est né, en effet, dans l’Alsace annexée par le Reich allemand ; il écrivait en allemand, la langue que l’école lui avait enseignée. Il vécut les drames de l’Alsace écartelée entre deux nations, qui forgèrent chez lui un engagement socialiste et pacifiste incompris de ses contemporains. Il en fut aussi la victime. Ses livres allaient être, en raison de cet engagement, interdits puis brûlés par le régime nazi. Quittant Berlin pour un retour en France en 1932, René Schickele ne put se faire longtemps d’illusion sur une nouvelle fortune dans la patrie dont sa mère était originaire : « Je ne suis pas fait pour la cuisine littéraire comme elle se pratique en France, c’est-à-dire à Paris. Il y a bien quelques bonnets qui me connaissent et même me jugent à ma valeur. Mais pour eux je suis le Boche qui n’a pas voulu de sa patrie en 1918. »

René Schickele n’est pourtant pas un écrivain politique. Son œuvre de poète, essayiste et romancier est immense – elle reste à traduire dans sa quasi-totalité – et marquée surtout par le lyrisme et la proximité avec la nature. Il participe à l’histoire de l’Alsace à ce titre, mais aussi au titre d’un combat pour la construction européenne qui fut éminemment avant-gardiste. Il est en effet le premier, en 1901, à avoir formulé l’idée d’une « République de l’esprit », d’une « alsacianité de l’esprit », dans laquelle l’Alsace ne pouvait être, au cœur de la grande Europe, qu’une terre de médiation entre la France et l’Allemagne :

alsace.jpg« Le pays des Vosges et le pays de la Forêt Noire, écrivit-il, étaient les deux pages d’un livre ouvert – je voyais clairement devant moi comme le Rhin loin de les séparer les unissait en les tenant ensemble serrés comme des plombs. L’une des deux pages regardait vers l’Est, l’autre vers l’Ouest, et sur chacune d’elles se trouvait le début de deux chants différents et cependant parents. Du Sud venait le fleuve et il allait vers le Nord, il recueillait en lui les eaux venues de l’Est et les eaux venues de l’Ouest pour les porter en un flot unique, en un seul tout jusqu’à la mer… Et cette mer étreignait la grande presqu’île habitée par les fils les plus jeunes, les plus insatiables de l’espèce humaine, cette presqu’île en laquelle se termine la trop puissante Asie… L’Europe. »

Le Prix Nathan Katz invite aujourd’hui à redécouvrir une œuvre majeure pour l’Alsace : une Alsace décomplexée, qui pourrait enfin revendiquer, après plus de 60 ans et toute douleur cicatrisée, son double héritage littéraire.

Viennent de paraître :
Paysages du ciel (Himmlische Landschaft), Arfuyen, mars 2010.
Terre d’Europe, Arfuyen, mars 2010.
Le Retour, seul texte de René Schickelé écrit en français, Éditions Bf, février 2010.

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[1] Le Prix Nathan Katz 2010: http://www.prixeuropeendelitterature.eu/html/ficheauteur.asp?id=29

[2] Paysages du ciel: http://www.arfuyen.fr/html/fichelivre.asp?id_livre=433

[3] cc: http://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/fr/

[4] http://fr.novopress.info: http://fr.novopress.info../

lundi, 15 février 2010

Quais de Meuse à Fumay

 
DSCN1080.JPG
La vallée de la Meuse est magnifique au-delà de Givet. Surtout sous un ciel tourmenté d'un printemps maussade, comme en avril 2008, où soleil et crachins alternent et créent des couleurs uniques. Les quais de Meuse à Fumay nous replongent dans une architecture populaire et naturelle du 17ème siècle. Excursion apaisante.

samedi, 31 octobre 2009

Utlagi n°29

Utlagi

couv29 [1]

Numéro 29

  • Apprenons le norrois !
  • Botanicum : l’ortie
  • Ecrivain Breton : Fanch Elies
  • Hastings 14 Octobre 1066
  • HOMMAGE – BARBEY D’AUREVILLY
  • La chasse au léviathan par Jean Mabire
  • Michael Collins

Utlagi, c’est 116 articles présentés sur Internet, et beaucoup plus dans les revues.

Depuis 1999, cette revue s’adresse à tous ceux qui souhaitent découvrir l’histoire, la culture et les traditions de Normandie et de Bretagne.

Entièrement réalisée par des bénévoles amoureux de leurs Pays, elle est indépendante et ouverte à tous. Si vous souhaitez nous rejoindre, ou avoir des informations sur les anciens numéros de la revue, n’hésitez pas, contactez nous :

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