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lundi, 07 octobre 2019

Le pire des Premiers ministres britanniques

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Le pire des Premiers ministres britanniques

par Georges FELTIN-TRACOL

Ex: http://www.europemaxima.com

Le pire des Premiers ministres du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord ne s’appelle pas Boris Johnson. Chef du gouvernement de Sa Gracieuse Majesté depuis le 24 juillet dernier, l’élu de la circonscription londonienne d’Uxbridge et South Ruislip se démène dans un Brexit qui n’en finit plus. Ce n’est pas non plus l’« accident industriel » Theresa May, ni le travailliste Gordon Brown. Ce n’est même pas le belliciste menteur patenté à la solde des États-Unis Tony Blair ! C’est encore moins le conservateur John Major, la sociopathe carabinée Margaret Thatcher ou le tueur de masse en série Winston Churchill. Non, le pire des Premiers ministres de l’histoire britannique récente ne peut être que David Cameron.

David Cameron restera dans la postérité comme le principal responsable du désordre politique en cours outre-Manche. Soucieux de faire taire définitivement l’aile conservatrice anti-européenne et de marginaliser le national-mondialiste Nigel Farage, il soumet par référendum aux électeurs une question alambiquée sur la construction européenne. La victoire du Brexit, le 23 juin 2016, le déstabilise tellement qu’il démissionne moins d’un mois plus tard de toutes ses fonctions, y compris de son mandat de député de Witney. Il venait de comprendre que sa manœuvre retorse se retournait contre lui. En désertant le champ de bataille, à savoir les négociations épineuses de la sortie du Royaume-Uni de l’Union dite européenne, David Cameron pensait entreprendre une courte « traversée du désert » avant de revenir au pouvoir en homme providentiel des Tories. Raté ! Son calcul machiavélique s’est révélé vain.

Mais la plus grave faute de Cameron n’est pourtant pas le référendum; elle est bien plus ancienne. Le conservateur Cameron dirigea le Royaume-Uni de mai 2010 à juillet 2016. Il a la particularité d’avoir conduit un gouvernement de coalition entre 2010 et 2015. En effet, aux législatives de 2010, malgré le scrutin majoritaire uninominal à un seul tour, aucune majorité ne se dégage à la Chambre des Communes, premier indice d’une profonde désaffection des peuples des Îles britanniques envers leur Establishment pourri. Afin de renvoyer les travaillistes dans l’opposition, Cameron s’allie aux centristes libéraux-démocrates de Nick Clegg, promu vice-Premier ministre. L’entente gouvernementale torylib-dem dura toute la législature en dépit des inévitables frictions et contentieux, ce qui reste exceptionnel pour l’histoire politique britannique. Cette longévité étonnante revient à une loi votée en 2011 sur la pression des lib-dem, le Fixed-term Parliaments Act. Ce texte retire au Premier ministre le pouvoir discrétionnaire de dissoudre la Chambre des Communes pour le confier à l’assemblée elle-même par un vote à la majorité qualifiée des deux tiers.

Par cette loi, les libéraux-démocrates jouirent cinq années durant de leurs sinécures ministérielles. Or, en donnant au législatif le droit de se dissoudre, on constate que Boris Johnson est maintenant l’otage de Westminster avec le risque accru que le régime parlementaire britannique devienne à terme un régime d’assemblée, c’est-à-dire un système dans lequel le législatif à l’instar de la Convention française en 1792 – 1795 et de l’actuelle Confédération helvétique – commande un exécutif servile et dépendant.

La dissolution doit revenir à l’exécutif, soit au président dans un cadre plébiscitaire, soit au Premier ministre en tant que chef de la majorité parlementaire, ou, à la rigueur, au peuple lui-même par la voie référendaire. Incapable de former un gouvernement majoritaire, l’Israélien Benyamin Netanyahou l’a bien compris puisqu’il a demandé et obtenu de la Knesset nouvellement élue de se dissoudre aussitôt.

Face à une Chambre des Communes incapable de trancher entre un Brexit avec accord, un Brexit sans accord ou l’organisation d’un nouveau référendum, Boris Johnson devient la victime du piège involontairement tendu, huit ans auparavant, par David Cameron. Pour des motifs bassement politiciens, le pire des Premiers ministres britanniques a transformé ses successeurs en larbins plus ou moins dociles d’une clique politicienne attachée à ses privilèges.

Georges Feltin-Tracol.

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 141, mise en ligne sur TV Libertés, le 30 septembre 2019.

lundi, 21 janvier 2019

Bloody Sunday ou de l'emploi délicat de la force armée en sécurité intérieure

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Bloody Sunday ou de l'emploi délicat de la force armée en sécurité intérieure

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
A l’occasion de la parution du billet de l’ami Abou Djaffar sur Bloody Sunday, l’excellent film de Paul Greengrass, je reprends ici et développe une fiche écrite pour le chef d'état-major des armées en 2008 : Engager l’armée en sécurité intérieure : le cas irlandais.


Le 1er août 2007, l’opération Banner en Irlande du Nord a officiellement pris fin après trente-huit ans. A une époque où la tentation est forte de plus intégrer les forces armées dans la sécurité intérieure, il n’est peut-être pas inutile de revenir sur cette période de « troubles », où sont tombés plus de soldats britanniques que pendant tous les combats réunis des Malouines, de la guerre du Golfe, des Balkans et de l’Irak.

L’histoire de l’intervention militaire britannique en Irlande du Nord

L’Irlande du Nord vit depuis 1921 sous un régime particulier qui lui assure une certaine autonomie politique mais qui a très rapidement abouti à la prise de contrôle de toutes les institutions politiques et économiques du pays par la majorité protestante au détriment d’une forte minorité catholique. L’ensemble représente 1 100 000 protestants pour 700 000 catholiques sur 14 000 km2 dans les années 1960.
 
A partir d’avril 1969, après l’échec des tentatives de réforme du gouvernement O’Neill, sapées par l’intransigeance de l’aile dure des unionistes, les organisations catholiques se détournent des solutions politiques classiques jugées vaines. Les manifestations se multiplient qui se heurtent de plus en plus violemment à des contre-marches loyalistes. Il y alors trois bataillons d’infanterie en garnison en Ulster, qui ne participent jusque là en rien aux missions de maintien de l’ordre. Un d’entre eux est engagé pour protéger des sites sensibles, sans que les armées envisagent une intervention plus poussée.

Tout bascule le 12 août 1969, à l’occasion du défilé orangiste (radicaux protestants) annuel des « Apprentice Boys » à Londonderry. Le défilé provoque une violente réaction catholique et en retour une répression très dure de la police locale, la Royal Ulster Constabulary (RUC), à recrutement presque exclusivement protestant. Les violences durent plusieurs jours, provoquant la mort de dix civils et cent cinquante blessés ainsi que l’incendie d’une centaine d’habitations catholiques. Le 14 août, elles s’étendent à Belfast, la capitale. Devant la gravité de la situation et le rejet complet de la police par la population catholique, l’inspecteur général de la RUC adresse une « demande d’aide au pouvoir civil » (military aid to the civil power, MACP) au commandant des forces armées en Irlande du Nord. Un bataillon est déployé à Londonderry puis un autre à Belfast. Au 1er septembre, il y a 6 000 soldats sur le territoire puis 11 000 au printemps 1970.

Le cadre légal de l’intervention militaire…

Les cas prévus pour l’assistance militaire aux autorités civiles sont peu différents des autres pays démocratiques occidentaux. En revanche la mise en œuvre de la MACP est très particulière puisque sa conception date du XVIIIe siècle, c’est-à-dire une époque où il était impossible d’attendre les instructions de Londres pour agir. Selon la loi, c’est le chef de la police locale qui fait directement appel aux troupes dans son secteur, le gouvernement ne donnant qu’ensuite son accord. Cela correspond aussi à une vision libérale où le maintien de l’ordre est une obligation des citoyens, déléguée pour des raisons pratiques à une police très autonome d’un pouvoir central toujours suspect, puis éventuellement en cas d’urgence à des forces militaires sous le commandement de leur chef local. En théorie, celui-ci est indépendant du gouvernement le temps du rétablissement de l’ordre normal.

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Dans la pratique, c’est néanmoins le ministre de la Défense du cabinet Heath qui ordonne de :

« restaurer la loi et l’ordre, en se plaçant impartialement entre les citoyens des deux communautés ». Pour cela, il fixe trois missions :


• dans le cadre de la loi et en faisant un usage minimal de la force, arrêter et remettre à la police tout suspect soupçonné de détenir des armes, des explosifs ou des munitions ;

• gêner et des dissuader les mouvements des paramilitaires des deux communautés par des postes de contrôle et des patrouilles ;

• restaurer la confiance au sein de la population locale par une présence quotidienne non agressive mais dissuasive.

…et ses ambiguïtés

Dans les faits, les soldats sont placés dans une situation très ambiguë. Plus qu’une aide limitée dans le temps à l’autorité civile, la perte totale de légitimité et la faible efficacité de la RUC font qu’on assiste plutôt, comme pendant la bataille d’Alger, à une suppléance. C’est donc l’officier général commandant en Irlande du Nord qui prend la responsabilité du contrôle général des opérations de sécurité, le chef de la police lui étant subordonné le temps que celle-ci retrouve une crédibilité.

Tout en restant soumis à la loi générale du pays ( common law ) et donc susceptible d’assignation que devant les tribunaux civils, le commandant des forces est soumis à une double hiérarchie civile, celle de l’Irlande du Nord et celle du cabinet de Londres. Mais la première ne veut en rien s’attaquer aux causes profondes du problème alors que la seconde hésite fortement à s’impliquer, tout en refusant toute intrusion de l’Eire ou de l’ONU, qui proposent d’envoyer des troupes. Ainsi quand le ministre parle de rétablir la loi et l’ordre, les soldats ne savent pas trop de quel ordre il s’agit. S’agit-il de l’ordre de l’Ulster et de sa majorité protestante ou de l’ordre du Royaume-Uni sur une de ses provinces ? Dans le premier cas, par exemple, l’Ulster Defence Association (UDA), organisation paramilitaire loyaliste protestante, apparaît comme légale ; dans le second cas, elle ne l’est pas plus que l’Irish Republican Army (IRA). Les forces armées se targuent de leur impartialité politique mais dans les faits, elles sont obligées de collaborer avec le gouvernement de l’Ulster et la RUC.

Tous ces éléments font qu’on ne sait pas vraiment si l’armée fait respecter la légalité. Face à des atteintes flagrantes à la loi, les troupes elles-mêmes ne savent souvent pas quoi faire, ni si elles seront soutenues dans leur action. Au lieu de constituer une donnée constante, une structure solide à l’intérieur de laquelle les différentes parties devraient manœuvrer, la loi et l’ordre deviennent ainsi un élément flexible au milieu des relations complexes entre les différents acteurs. Avec le temps, « restaurer la loi et l’ordre » devient plutôt « maintenir l’ordre » puis « maintenir la violence à un niveau acceptable ».

La « lune de miel »

De fait, l’armée est engagée dans une mission de maintien de la paix sur son propre territoire et bien que se targuant de professionnalisme (on est revenu à l’armée de métier huit ans plus tôt) et d’une forte expérience opérationnelle, elle n’est aucunement préparée à cette mission. Le général Freeland, premier commandant de l’opération Banner, déclarera plus tard : « Nous n’aurions pas pu nous trouver plus en dehors du coup ».

Remplaçant au pied levé une police qui a disparu des rues catholiques, les militaires ont le plus grand mal procéder à des arrestations dans les formes légales. La plupart des suspects sont ainsi relâchés faute de preuve. Ils réussissent mieux dans leur mission d’interposition entre les communautés, en multipliant les points de contrôle et en édifiant un mur à l’intérieur de Belfast. Dans un premier temps, baptisée la « lune de miel », cette inexpérience de l’armée est cependant compensée par une bonne image auprès de la population catholique, d’autant plus que les militaires se sont opposés d’emblée à une manifestation protestante. Les militaires y font alors preuve d’une grande discipline, subissant un millier de coups de feu et vingt-deux blessés avant de recevoir l’autorisation de tirer et de tuer deux activistes armés.
 

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Comme en Irak en 2003, cette fenêtre d’opportunité se referme au bout de quelques mois seulement. Les hésitations du cabinet de Londres ne permettent pas de trouver de solutions politiques, ce qui entraîne une radicalisation des deux communautés, avec la montée en puissance de Ian Paisley du côté protestant et la création en janvier 1970 de la Provisional Irish Republican Army (PIRA). La PIRA a finalement profité de la disparition de la police et de l’interposition de l’armée pour s’implanter dans des quartiers catholiques qui sont devenus autant de zones de non droit. Devant l’inaction des autorités, elle a pu développer un discours qui dépasse les simples revendications sociales et politiques pour prôner la lutte armée contre l’occupant anglais.

L’armée face à la PIRA

Dès lors, les affrontements se multiplient, d’autant plus que l’armée a été obligée en février 1970, d’imposer un contrôle plus strict des manifestations pour empêcher les affrontements. Le 30 mars 1970, une première manifestation catholique est organisée pendant trois jours contre l’armée. Du 3 au 5 juillet 1970, l’armée impose un couvre-feu et une fouille dans un secteur sensible de Belfast. Cinq civils sont tués dans cette opération et dix-huit militaires y sont blessés. La « lune de miel » est terminée et désormais les missions s’effectueront dans une ambiance d’insultes et de jets de pierre.

En 1971, la PIRA profite de ce climat dégradé pour lancer une offensive sur trois axes : le contrôle de la population catholique, le harcèlement des troupes britanniques par sniping, embuscades, mortiers ou engin explosif improvisé (EEI) et le « chaos », en faisant exploser deux à trois bombes chaque jour. Le 6 février 1971, le premier soldat britannique est tué en service à Belfast. Au mois d’août, ils sont déjà treize à être tombés et les troupes commencent à éprouver un profond sentiment d’impuissance. Le 9 août 1971, contre l’avis des militaires, le ministre de l’Intérieur décide d’autoriser la détention sans jugement (ou Internment) et lance une immense rafle de suspects. Le principe même de l’internment, les nombreuses erreurs dans les arrestations et les conditions des interrogatoires suscitent une immense réprobation. Pour aggraver encore la situation, les activistes loyalistes de l’Ulster Volunteer Force (UVF) se lancent aussi dans une campagne d’attentats, avec l’emploi, pour la première fois, d’une voiture piégée (quinze morts dans un bar catholique, le 4 décembre 1971).

Le 30 janvier 1972, un bataillon parachutiste ouvre le feu sur une manifestation catholique illégale. Treize civils, pour la plupart mineurs, sont tués dans ce « Bloody Sunday », inaugurant l’année la plus meurtrière des « troubles ». Le désastre dans l’opinion est immense d’autant plus que les militaires communiquent très maladroitement sur cet événement refusant d’assumer leurs responsabilités dans l’évènement. Durant cette année 1972, cinq bombes explosent en moyenne chaque jour et un soldat britannique est tué tous les trois jours.

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Le gouvernement de Londres décide de prendre l’initiative. L’administration directe sur l’Ulster est instaurée le 28 mars 1972 et les forces britanniques sont portées à 17 000 hommes auxquels il faut ajouter les 9 000 réservistes irlandais de l’Ulster Defence Regiment (UDR), créé depuis peu. Le 31 juillet 1972, avec l’opération Motorman toutes les « zones de non droit » catholiques sont investies et un quadrillage complet de la province est mis en place, en particulier le long de la frontière avec l’Eire, refuge de la PIRA. Tous ces efforts, une organisation du renseignement enfin efficace et le désarroi d’une population de plus en plus horrifiée par les attentats aveugles (près de 200 civils tués en 1975) permettent finalement, vers 1976-1977 de prendre l’ascendant sur la PIRA. Celle-ci abandonne alors sa structure militaire pour une organisation plus clandestine en cellules terroristes autonomes.

L’armée de terre sous tension

A ce moment-là, l’armée de terre britannique est aussi soumise à une très forte tension. Ses effectifs sont alors de 155 000 hommes dont environ 10 % sont en permanence en Irlande du Nord. Mais comme elle entretient aussi un corps d’armée complet en Allemagne et que certaines unités comme les Gurkhas ou les bataillons irlandais (jusqu’en 1992), ne sont pas envoyés en Ulster, la pression est énorme sur les bataillons stationnés au Royaume-Uni et particulièrement les bataillons d’infanterie. Entre 1989 et 1992, par exemple, l’un d’entre eux effectue quatre missions en Irlande.

Pour faire face au problème, on fait passer le nombre de bataillons permanents de trois à six (pour deux ans de présence) tandis que les séjours des unités tournantes passent de quatre à six mois. Les bataillons d’infanterie sont ensuite renforcés de bataillons de marche issus de toutes les armes et même de la Royal Air Force. Tous cela désorganise les grandes unités, d’autant plus qu’à l’intérieur même des bataillons, certaines cellules, comme le renseignement, font des séjours décalés et plus longs que ceux des unités de combat.

A une époque où le Pacte de Varsovie est une menace majeure, les compétences tactiques nécessaires aux combats de haute intensité déclinent dangereusement d’autant plus que les rengagements chutent et que le budget est ponctionné par le surcoût de l’opération en Irlande (environ 20 000 euros actuels par homme déployé) et les incitations financières nécessaires pour compenser un recrutement en grande difficulté. Pendant plus de dix ans, la British Army on the Rhine (BAOR), fer de lance de l’armée de terre, ne fait plus d’exercice à grande échelle. Cela n’empêche pas les Britanniques d’effectuer une brillante campagne aux Malouines en 1982 mais qui tient plus aux qualités de base du soldat britannique et à la faiblesse de l’ennemi qu’à la virtuosité de la combinaison des feux et des mouvements.

Le retour de la police au premier plan

L’internement et l’administration directe sont abandonnés en 1975 sans avoir donné les résultats escomptés. Mais en 1977, l’amélioration relative de la situation, avec la raréfaction des manifestations de masse et des affrontements armés, permet de redonner la primauté à une police restructurée et à l’UDR. La chef de la RUC prend la direction des opérations et la province est découpée en zones réservées à la police, à l’armée et à la police appuyée par l’armée. Ce transfert d’autorité ne se fait toutefois pas sans réticences ni sans de nombreux problèmes de coordination.

Le conflit entre alors dans une phase d’endurance de vingt ans. Après un premier attentat à Birmingham avait déjà fait 21 morts et 200 blessés en 1974, la PIRA multiplie les actions en Angleterre et met en place des attaques plus rares mais très sophistiquées comme celle de Warrenpoint en août 1979 où dix-huit soldats sont tués par deux explosions successives. L’armée riposte aussi durement avec des opérations très ciblées (huit activistes abattus en mai 1987 à Loughall) et réussit à contenir la violence à un niveau « acceptable » en attendant l’arrivée de solutions politiques. Au début des années 1990, la lassitude des populations permet finalement l’amorce de négociations secrètes, internes aux mouvements catholiques d’abord, puis étendues aux loyalistes. Le 10 avril 1998, le Belfast agreement est signé puis approuvé par référendum simultané en Ulster et en Eire. Le dernier soldat britannique est tombé un an plus tôt. En 2005, les effectifs militaires sont revenus à ce qu’ils étaient avant les troubles et depuis l’été 2007, l’armée n’a plus aucun rôle en matière de maintien de l’ordre.

BS-5.jpgAu total, 691 soldats ont été tués par la PIRA (dont 197 UDR) et 6 par les loyalistes protestants. De leurs côté, les militaires ont abattus 121 PIRA, 10 loyalistes et 170 civils. La PIRA a tué 1457 civils dont, par règlements de compte, 162 autres « républicains » (c’est-à-dire plus que l’armée), et 28 loyalistes. Ces derniers ont tués 1071 civils.

Les enseignements que l’on peut tirer de cette expérience

• Même dans un régime démocratique, une partie de la population peut se sentir exclue et ne percevoir aucun espoir dans le processus politique. Cette frustration renvoie à d’autres formes d’expression qui deviennent de plus en plus violentes si aucun problème de fond n’est résolu.

• En Irlande du Nord, il a suffi de deux ans pour passer d’une situation de violences sporadiques et inorganisées à une guérilla urbaine. Le moteur de cette montée aux extrêmes très rapide furent les affrontements intercommunautaires mais aussi la perte de légitimité de la police, détestée par la communauté en colère.

• Inversement, l’armée britannique, professionnalisée depuis huit ans, donnait une image de discipline, d’impartialité et de maîtrise de la force. Son engagement parut donc susceptible d’apaiser les tensions. Au-delà du degré de gravité de la situation, le décalage d’image dans les zones françaises « difficiles » entre militaires et policiers-gendarmes pourrait aussi constituer un critère supplémentaire d’engagement de l’armée.

• Une telle situation placerait l’armée devant le dilemme d’agir seule pour maintenir les tensions au plus bas mais sans avoir de compétence policière ou d’agir avec la police et donc de subir la même réprobation. Les soldats britanniques ont choisi la première option mais, sans préparation, ont dû se contenter de s’interposer entre les communautés. Ils ont ainsi contribué à la formation de zones de « non droit » dans lesquelles les organisations extrémistes ont prospéré. Comme aucune volonté politique n’est venue soutenir leur action, ils sont devenus à leur tour la cible de violences. Une intervention militaire dans une opération de sécurité intérieure ne peut se faire qu’avec des compétences adéquates, soit acquises en propre, soit obtenues par la coopération avec les forces de police. Elle doit être accompagnée de décisions politiques sous peine d’augmenter les tensions après les avoir diminué un temps.

• Face à une guérilla urbaine devenue extrêmement dure, la victoire militaire est vite apparue comme impossible tant que les terroristes bénéficiaient d’un soutien d’une partie importante de la population. Pour parvenir à simplement « maintenir la violence à un niveau acceptable » dans une population de 700 000 habitants, il a fallu déployer pendant trente ans un militaire ou un policer pour trois catholiques d’âge militaire, passer par des tâtonnements meurtriers, accepter de perdre l’équivalent d’une brigade en tués et blessés et plus encore en « pertes indirectes » (chute du recrutement et des rengagements), voir l’image de l’armée se dégrader et perdre de nombreuses compétences tactiques en matière de guerre de haute-intensité.


Fiche au CEMA, 2008. Res Militaris

mardi, 04 septembre 2018

Le néo-impérialisme américano-britannique et ses « missionnaires » des temps modernes

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Le néo-impérialisme américano-britannique et ses « missionnaires » des temps modernes

 
 
Auteur : Tony Cartalucci
Ex: http://www.zejournal.mobi

La pire des tromperies est celle perpétrée par ceux qui prétendent défendre les plus vulnérables alors qu’ils tirent profit de leur situation, exploitent leur souffrance et, dans de nombreux cas, jouent un rôle direct dans la perpétuation des deux.

Il s’agit d’une description pertinente du racket mondial des droits de l’homme par Washington, Londres et Bruxelles – utilisé à plusieurs reprises comme prétexte à l’ingérence politique et parfois même à la guerre.

Un exemple particulièrement cynique de ce phénomène se produit au Myanmar, un pays d’Asie du Sud-Est.

Alors que les liens entre le Myanmar et la Chine se resserrent, les États-Unis et leurs partenaires européens s’efforcent de faire pression, de coopter, voire de renverser l’ordre politique actuel du Myanmar, qui comprend non seulement une armée puissante et indépendante, mais aussi un gouvernement civil que les États-Unis et le Royaume-Uni ont directement aidé à mettre au pouvoir.

Les décennies de soutien américano-britanniques à Aung San Suu Kyi – l’actuelle conseillère d’État du Myanmar – s’accrochent à elle et aux membres de son parti politique de la Ligue Nationale pour la Démocratie (NLD) comme un boulet. Les réseaux parrainés par l’étranger qu’ils ont faits entrer au Myanmar pour les aider à prendre le pouvoir sont maintenant utilisés contre eux pour contraindre la politique intérieure et étrangère du Myanmar.

Un autre rapport douteux de l’ONU

Un récent rapport de l’ONU sur les atrocités présumées commises contre la minorité Rohingya au Myanmar s’est accompagné d’une campagne de relations publiques coordonnée menée par les médias occidentaux et les organisations non gouvernementales (ONG) financées par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Dans le cadre de cette campagne de relations publiques, de nombreux chefs militaires du Myanmar ont été appelés à saisir la Cour Pénale Internationale (CPI) – une institution considérée dans le monde entier comme la continuation de la colonisation occidentale – en particulier en Afrique. Des pressions ont également été exercées sur le gouvernement civil du Myanmar, dirigé par Aung San Suu Kyi et son parti, la NLD.

Cela se traduit par la capacité de l’Occident à tirer parti de la violence ethnique pour faire pression sur le Myanmar, ce qui permet à l’Occident d’exiger des concessions et d’imposer des sanctions ou de retirer du pouvoir à volonté toute personnalité politique ou militaire de premier plan.

L’objectif principal de la politique étrangère de l’Occident est de rompre les liens du Myanmar avec la Chine, de transformer le Myanmar en un État client obéissant et d’utiliser le succès de ce pays pour étendre des actions similaires dans le reste de l’Asie du Sud-Est.

Le rapport de l’ONU intitulé officiellement « Rapport de la mission internationale indépendante d’établissement des faits sur le Myanmar » (PDF), révèle que sa méthodologie a été basée sur des entretiens. Il prétend :

« La Mission a rassemblé une grande quantité d’informations essentielles. Elle a réalisé 875 entretiens approfondis avec des victimes et des témoins oculaires, ciblés et choisis au hasard. Elle a obtenu des images satellites et authentifié une série de documents, de photographies et de vidéos. Elle a comparé ces informations à des informations secondaires jugées crédibles et fiables, y compris les données brutes ou les commentaires des organisations, les interviews d’experts, les contributions et le matériel open source ».

Le rapport admet également :

« La Mission a également tenu plus de 250 consultations avec d’autres parties prenantes, y compris des agences transgouvernementales et non gouvernementales, des chercheurs et des diplomates, en personne et à distance. Elle a reçu des soumissions écrites, et par appel public ».

C’est ce deuxième point qui est particulièrement préoccupant.

Il semble qu’une grande partie de ce que contient le rapport de l’ONU n’est qu’une simple répétition d’informations que des « ONG » supposées, financées par les États-Unis, le Royaume-Uni et l’UE – éléments centraux du racket des droits de l’homme en Occident – ont déjà rapportées dans leurs propres publications hautement suspectes.

Parmi celles-ci, il y a Fortify Rights – financé par les gouvernements des États-Unis, du Royaume-Uni, du Canada et des Pays-Bas, ainsi que l’Open Society Foundation de George Soros, un criminel financier reconnu coupable. Le rapport de l’ONU semble n’être qu’un bref résumé du rapport de Fortify Rights, « They gave them long swords » (PDF).

Les « Missionnaires » des temps modernes financés par les États-Unis et le Royaume-Uni 

Fortify Rights divulgue son financement dans au moins deux rapports annuels de 2015 et 2016.

En 2015 (PDF), les sponsors comprenaient les gouvernements néerlandais, canadien et américain par l’intermédiaire du National Endowment for Democracy (NED). Elle comprenait également Open Society Foundations et Avaaz. En 2016 (PDF), le gouvernement du Royaume-Uni a également été inclus dans sa liste de donateurs.

Face aux questions concernant l’acceptation par Fortify Rights de l’argent des gouvernements actuellement engagés dans des violations des droits de l’homme dans le monde entier – y compris la vente d’armes à Riyad et l’assistance dans la guerre de Riyad contre le Yémen – le fondateur de Fortify Rights, l’Américain Matthew Smith, a tenté de détourner et de minimiser le financement de son organisation.

Il a affirmé que l’argent de la NED ne constituait pas un financement du gouvernement américain parce que les fonds du Congrès américain ont transité par la NED avant de lui parvenir.

Il a également affirmé que l’argent que son organisation a accepté du Royaume-Uni n’a pas été utilisé pour le Myanmar, prétendant qu’il avait servi à la place à un programme que son organisation dirige en Thaïlande – apparemment convaincu que cette explication résoudrait les inquiétudes sur le conflit d’intérêts évident que représentent les activités de son organisation et son financement.

Pire encore, Smith a reconnu le rôle du Royaume-Uni dans la crise actuelle au Myanmar. C’est le colonialisme britannique qui a intentionnellement fomenté et exploité les tensions ethniques qui existent encore aujourd’hui au Myanmar. Cela inclut pratiquement tous les groupes ethniques pour lesquels Fortify Rights se pose en champion.

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Smith et d’autres membres de Fortify Rights ont été interrogés à plusieurs reprises et n’ont pas expliqué comment des étrangers financés par les gouvernements qui ont créé les tensions ethniques au Myanmar, peuvent servir de solution à ce conflit en s’insérant dans la violence actuelle.

Au lieu de cela, il est clair que ce que les Britanniques avaient intentionnellement accompli il y a des générations pour diviser et conquérir la Birmanie d’alors, se poursuit dans le Myanmar d’aujourd’hui.

Matthew Smith et son organisation, Fortify Rights, sont les équivalents modernes des missionnaires qui ont contribué à la conquête d’une grande partie de la planète par l’Empire britannique.

« L’avant-garde du colonialisme : Missionnaires et frontières en Afrique australe au XIXe siècle », écrit par le professeur Paul Gifford, donne un aperçu utile du rôle des missionnaires à l’apogée de la colonisation européenne :

« Le rôle des sociétés missionnaires en Afrique australe est controversé. À bien des égards, leurs objectifs déclarés étaient admirables : la création d’une société pacifique sans guerre intestine, l’éducation et l’élévation du peuple, et ainsi de suite. Mais dans la pratique, les missionnaires rempliraient des rôles très similaires et souvent interchangeables avec les explorateurs et diplomates européens laïcs, utilisant et manipulant les Africains qu’ils ont rencontrés comme il leur convient le mieux« .

Le professeur Gifford conclut :

« En fin de compte, la guerre n’était pas entre Dieu et Satan pour les âmes des Africains, mais entre l’Europe et l’Afrique pour les cœurs et les esprits des peuples, et le résultat final de cette bataille est encore indécis à ce jour ».

L’histoire du colonialisme européen en Asie du Sud-Est n’est pas différente.

Et ironiquement, Matthew Smith de Fortify Rights admettrait lui-même :

« …nous ne sommes pas du tout satisfaits de l’approche britannique au Myanmar en ce qui concerne l’avancée de la responsabilisation. Et nous sommes bien conscients de la terrible histoire coloniale et de ses conséquences, qui se poursuit encore aujourd’hui ».

C’est ironique parce que Smith soit ignore, soit refuse de reconnaître que la crise du Myanmar n’est pas seulement la « conséquence » de l’histoire coloniale britannique, c’est une continuation de celle-ci, et le Fortify Rights de Smith sert le rôle – textuellement – décrit par le professeur Gifford concernant les missionnaires dans la facilitation de la colonisation occidentale.

La NED finance Fortify Rights, et cette même Fortify Rights est supposée « enquêter »

Le rapport de l’ONU – 20 pages au total – ne mentionne Aung San Suu Kyi qu’une seule fois et uniquement dans le contexte de l’absence de condamnation de la violence en cours. Le rapport de l’ONU ne mentionne que les acteurs non militaires impliqués dans les violences ethniques en une seule phrase.

Pourtant, la vérité est que beaucoup de ceux qui ont directement facilité la prise de pouvoir politique par Aung San Suu Kyi en 2016 encouragent ouvertement la haine envers des groupes ethniques comme le Rohingya au Myanmar depuis des décennies. Ils ont aussi ouvertement incité et appelé à la violence contre les Rohingya. Personne n’a attiré autant l’attention que Fortify Rights ou l’ONU.

Une grande partie de la base de soutien de Aung San Suu Kyi est infectée. Les groupes qui ont reçu les éloges et le soutien des États-Unis ont ouvertement nié la reconnaissance ou la protection des groupes ethniques – en particulier des Rohingya. Beaucoup ont ouvertement incité à la haine et même à la violence contre les Rohingya.

Cela inclut non seulement les extrémistes se faisant passer pour des moines bouddhistes, mais aussi des groupes politiques comme le Groupe d’Étudiants de la Génération 88 dont le membre fondateur Min Ko Naing a reçu le prix « Democracy Award » 2012 de la NED.

L’Irrawaddy – un autre front financé par la NED américaine – dans son article « Analyse : Utiliser le terme « Rohingya », dévoile une liste de militants financés par les États-Unis et de membres de la NLD soutenus par les États-Unis et le Royaume-Uni qui dénoncent les Rohingya, contribuant ainsi à alimenter les lignes de fractures ethniques qui ont divisé le pays et apporté la violence des deux côtés.

Selon Irrawaddy, Min Ko Naing, lauréat du prix « Democracy Award » du NED, affirmerait que :

« Ils (ceux qui s’auto-identifient Rohingya) ne font pas partie des 135 groupes ethniques du Myanmar ».

U Win Tin, membre fondateur de la NLD de Suu Kyi, et récompensé par Reporters sans frontières pour le titre de « journaliste de l’année », a recommandé l’internement des Rohinya dans des camps, en revendiquant :

« Ma position est que nous ne devons pas violer les droits humains de ces personnes, les Rohingya, ou quoi qu’ils soient. Une fois qu’ils sont à l’intérieur de nos terres, nous devons peut-être les contenir en un seul endroit, comme un camp, mais nous devons respecter leurs droits humains ».

Ko Ko Gyi, un autre membre du Groupe d’Étudiants de la Génération 88, financé et soutenu par les Etats-Unis, irait jusqu’à jurer de prendre les armes contre les Rohingya qu’il appelle « envahisseurs étrangers ».

Dans un autre article sur l’Irrawaddy financé par le NED, publié en 2012 et intitulé « Le traumatisme va durer longtemps : Ko Ko Gyi », il serait révélé que :

« Début juin, Ko Ko Gyi a accusé les « pays voisins » d’alimenter les troubles dans l’État d’Arakan, et a déclaré catégoriquement que le groupe de la génération 88 ne reconnaîtra pas les Rohingyas comme une ethnie du Myanmar. Il a déclaré que son organisation et ses partisans sont prêts à prendre les armes aux côtés de l’armée pour lutter contre les « envahisseurs étrangers ».

Ko Ko Gyi – qui s’est juré en 2012 de commettre les violences qui se déroulent aujourd’hui au Myanmar – s’est retrouvé à Washington D.C. en 2013 après avoir fait ses remarques virulentes en faveur du génocide. Il a été invité spécifiquement par le NED américain à participer à une table ronde sur le thème « Examiner la transition vers la démocratie en Birmanie » (vidéo).

Même à première vue, Fortify Rights, chargée « d’enquêter » sur la violence contre les Rohingya et d’autres groupes minoritaires – y compris la violence et les appels à la violence lancés par d’autres bénéficiaires du soutien de la NED – représente un énorme conflit d’intérêts qui compromet entièrement la légitimité de l’enquête et renforce la légitimité de Fortify Rights en tant que groupe « de défense des droits de l’homme ».

Il n’est pas étonnant que dans le rapport de 162 pages de Fortify Right, « They gave them long swords » (PDF), seulement 4 pages soient consacrées aux « auteurs civils » qui sont directement reliés aux militaires et il n’y est jamais fait mention des organisations financées par les Etats-Unis auxquelles ils sont liés et par lesquelles ils sont incités.

Perpétuer la violence, ne pas protéger les personnes vulnérables

Fortify Rights rend compte de manière sélective de ce qui se passe au Myanmar. Pour l’instant, elle blâme l’armée de la retirer entièrement du paysage politique du Myanmar, expulsant ainsi une obstruction de longue date aux intérêts américains et britanniques. Elle prépare également le terrain pour contraindre le gouvernement civil si nécessaire.

Fortify Rights fournit à son gouvernement occidental, aux entreprises et aux fondations missionnaires qui la financent, un prétexte pour s’insérer dans les tensions ethniques afin de reprendre le contrôle du Myanmar, de son gouvernement, de son armée, de sa population, de ses ressources et de sa politique – comme l’ont fait les Britanniques lorsque le Myanmar était une colonie.

Il existe une véritable défense des droits de l’homme et des organisations non gouvernementales. Elle existe dans les communautés, soutenue par les personnes qu’elle prétend représenter. La défense internationale des « droits de l’homme » a toujours été, et continue d’être aujourd’hui, un écho vivant du passé colonial de l’Europe. Cela inclut les « missionnaires » qui ont aidé à la faciliter et qui se manifestent maintenant en tant « qu’ONG ».

Fortify Rights a catégoriquement échoué à répondre aux questions légitimes concernant son financement et ses méthodes, y compris pourquoi les « auteurs civils » financés – comme elle – par la NED américaine ne sont mentionnés nulle part dans leur long rapport de 162 pages.

Bien que Smith reconnaisse lui-même que la colonisation britannique a ouvert la voie à la violence ethnique au Myanmar, il couvre sciemment son propre rôle dans sa continuation aujourd’hui.

La crise du Myanmar se poursuivra tant qu’elle donnera à l’Occident l’occasion de s’impliquer dans les affaires intérieures du Myanmar par la coercition fondée sur des « préoccupations humanitaires« , alors que l’Occident lui-même alimente intentionnellement toutes les parties au conflit.

Pour le peuple du Myanmar, tenté par des querelles ethniques persistantes, le seul moyen d’expulser l’ingérence étrangère est la seule façon de parvenir à l’indépendance de la nation – une indépendance qui a toujours été incomplète en raison des vestiges du colonialisme britannique qui pèsent encore aujourd’hui sur la nation. C’est la division qui a permis aux Britanniques de s’installer, et c’est aujourd’hui la division qui continue de permettre au Royaume-Uni, aux États-Unis et à l’UE de rester sur le territoire.

Photo d'illustration: membres de la Fortify Rights

Traduit par Pascal, revu par Martha pour Réseau International


- Source : NEO (Russie)

vendredi, 27 avril 2018

John Charmley et la very-British bêtise de Churchill

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John Charmley et la very-British bêtise de Churchill

par Nicolas Bonnal

Ex: http://www.dedefensa.org

JCH-ch1.jpgBrute impériale, raciste humaniste, boutefeu impertinent, affameur et bombardier de civils, phraseur creux et politicien incapable en temps de paix, américanophile pathétique, Winston Churchill est naturellement le modèle de cette époque eschatologique et de ses néocons russophobes (Churchill recommanda l’usage de la bombe atomique contre les russes à Truman). On laisse de côté cette fois Ralph Raico et on évoque cette fois le brillant historien John Charmley qui l’analysa d’un point de vue british traditionnel : Churchill anéantit l’empire, choisit le pire et a guerre, varia d’Hitler (le moustachu puis Staline) et humilia l’Angleterre transformée en brillant troisième des USA. Autant dire que Charmley n’est pas bien vu en bas lieu. Il écrit en effet que l’Angleterre ruina deux fois l’Europe pour abattre une Allemagne qui finit par la dominer économiquement ! Niall Ferguson a reconnu aussi les responsabilités britanniques dans la Première Guerre mondiale.

Coup de chance pour nous, un autre livre de Charmley a été traduit par Philippe Grasset pour les éditions Mols il y a quelques années. Dans Grande alliance Charmley notre historien montre le progressif abaissement matériel et moral de l’Angleterre – menée au suicide de civilisation par le boutefeu préféré de notre presse au rabais. Et cela donne :

« Les Britanniques voulaient-ils un geste montrant qu’on se préoccupait d’eux ? Roosevelt leur livrait cinquante vieux destroyers, pour lesquels les Britanniques payeraient avec la cession de leurs bases des Caraïbes. Churchill pouvait voir ce qui lui plaisait dans ce geste mais l’échange fut décrit de façon plus précise par le secrétaire au Foreign Office, Anthony Eden, comme « un sérieux coup porté à notre autorité et, finalement ... à notre souveraineté ». Le fait qu’en janvier 1941, l’Angleterre n’avait reçu que deux des fameux cinquante destroyers faisait, pensait-il, qu’« on pouvait raisonnablement regarder ce marché comme un marché de dupes ».

Très vite, pendant la Guerre, on sent que l’empire britannique va, grâce à Churchill, changer de mains :

« Un commentateur dit justement qu’ « aucun officiel américain n’aurait jamais proclamé grossièrement que l’un des buts essentiels de notre politique extérieure serait l’acquisition de l’empire britannique » ; mais Cordell Hull déclara tout de même qu’il utiliserait « l’aide américaine comme un canif pour ouvrir cette huître obstinément fermé, l’Empire ». 

Parfois le gros homme devenait lucide :

« La version finale de la requête britannique, transmise le 7 décembre 1940, mettait en évidence le sérieux de la situation économique du pays. Le ton de la lettre de Churchill était grave et d’une prescience inattendue. Il dit à Roosevelt qu’il croyait que son interlocuteur « accepterait l’idée qu’il serait faux dans les principes et mutuellement désavantageux dans les effets si, au plus haut de cette bataille, la Grande Bretagne devait être privée de toutes ses possessions dans une mesure où, après avoir vaincu grâce à notre sang ... nous nous retrouverions dépouillés jusqu’aux os ». C’était une affirmation superbe et émouvante mais elle ne détourna en rien les Américains dans leur détermination d’utiliser la situation dramatique de l’Angleterre pour obtenir des concessions qui garantiraient qu’elle ne se trouverait pas sur la voie de la paix qu’ils voulaient. »

WC-c1.jpgLes Britanniques devaient livrer leur or eux-mêmes :

« Le 23 décembre, FDR dit à l’amiral Stark, le chef de la Navy, qu’il voulait un navire de guerre « pour récupérer les [réserves] d’or [britanniques] en Afrique » ; non seulement Roosevelt entendait se payer sur les vastes avoirs britanniques d’outre-mer mais il entendait également que les Britanniques assurent le paiement du transport… La première réaction de Churchill fut de dire à FDR que ce marché lui rappelait « un sheriff qui saisit les derniers biens du débiteur sans protection »

En vain Lord Beaverbrook se réveille et houspille :

« Dans une lettre furieuse à Churchill, à la fin décembre, il accusa les Américains de « n’avoir rien concédé » et d’avoir « obtenu un gain maximum de tout ce qu’ils ont fait pour nous. Ils ont pris nos bases sans autres considérations. Ils prennent notre or. » Les livraisons américaines étaient rares, contrairement aux promesses faites. »

Charmley en conclut logiquement une chose :

« Rien ne dit que FDR ait jamais considéré l’Angleterre comme son principal allié…façon dont Churchill traça le portrait de FDR : si la réalité de l’accord sur les destroyers et sur le lend-lease avait été révélée et la réalité des ambitions de FDR pour l’Amérique mise en lumière, Churchill aurait passé pour une dupe de plus du Président. »

Pour une fois Lord Cherwell, réfugié juif allemand (Lindeman) chargé des bombardements de la population civile allemande (un million de morts sus les bombes contre 17000 à l’Angleterre), a raison :

« Comme son conseiller scientifique nouvellement ennobli Lord Cherwell le dit à Churchill, « les fruits de la victoire que Roosevelt nous prépare semble se résumer à la sauvegarde de l’Amérique et la famine virtuelle pour nous ». Ce n’était pas « une nouvelle très enthousiasmante à annoncer au peuple anglais ». Bien que le Chancelier jugeât les prévisions de Cherwell pessimistes, le fait est que, dans l’après-guerre, l’Angleterre allait être confrontée à un choix que ses hommes politiques jugeraient insupportable. »

On fait le maigre bilan de cette guerre que ne voulait pas Hitler (lisez Liddell Hart ou Preparata pour savoir pourquoi) :

« Alors, qu’avait donc obtenu l’Angleterre ? Elle avait acquis l’admiration de larges tranches du public américain et avait gagné leur respect. Elle s’était battue pour son indépendance mais elle avait été capable de le faire seulement avec l’aide américaine et, en fait, comme un satellite de l’Amérique. Son avenir était endetté, son économie pressée jusqu’à un point de rupture, ses villes bombardées et sa population soumise à un rationnement radical. Ce superbe et héroïque effort ne fut nullement récompensé pendant dix-huit mois. »

Le bellicisme churchillien s’accompagne d’une grosse paresse des soldats (lisez mon maître Masson, qui en parlait très bien) :

« Le féroce assaut japonais et la résistance indolente des Britanniques à Singapour montrèrent que la puissance impériale était au-delà de ses capacités ; le spectacle des 100.000 soldats se rendant à une puissance asiatique à la chute de Singapour était une de ces images à laquelle le prestige impérial ne pourrait pas survivre. »

WC-c2.jpgChurchill a multiplié les mauvais conseils et les mauvaises décisions, rappelle Charmley :

« C’est Churchill qui mit son veto à l’idée de garantir à Staline ses frontières de 1941 ; c’est Churchill qui refusa de reconnaître l’organisation gaulliste comme gouvernement provisoire de la France ; c’est Churchill qui, par-dessus tout, montra un jugement si mauvais qu’il rejeta à la fin de 1944 l’idée d’une alliance européenne occidentale avec le commentaire méprisant qu’on n’y trouverait rien « sinon de la faiblesse ». Dans l’attitude de Churchill, on trouve le thème obsédant de l’Amérique. »

Nous évoquions Preparata qui s’inspira pour sa vision de Veblen. Litvinov (découvrez aussi Nicolas Starikov) confirme alors que le but de guerre était d’abord la destruction mutuelle de l’Allemagne et de la Russie :

« Maxim Litvinov, qui était marié à une Britannique et qui n’était en aucune façon anglophobe, avait dit à Davies que les Britanniques « repoussaient l’idée d’un second front de façon à ce que la Russie “soit vidée de son sang en affrontant seule les Allemands”. Après la guerre, le Royaume-Uni pourrait ainsi “contrôler et dominer l’Europe” ».

On y arriva mais bien après, avec les américains…la destruction de l’Europe est encore au programme sous domination anglo-saxonne (on ignorera la France renégate).

A l’époque, rappelle Charmley, l’opinion publique n’est pas trop hostile à l’U.R.S.S. Elle voit d’un mauvais œil le maintien des empires coloniaux (nous aussi, il fallait les liquider en 45 :

« L’opinion publique américaine n’était pas prête à lier son avenir à une alliance exclusivement anglo-américaine. Elle tendait plutôt à partager l’opinion de Josephus Daniels, du Raleigh News & Observer, selon lequel il importait d’inclure dans l’alliance générale « la Russie et la Chine » parce que « les espoirs d’une paix permanente basés sur une alliances serrée entre grandes puissances suscite la frustration en inspirant la peur et la jalousie dans les zones hors de celle que couvre l’alliance » ; la sécurité doit être « collective » pour être effective. »

Après cerise sur le bonbon. John Charmley se défoule :

« Derrière la politique américaine de Churchill, on trouve la proposition que le crédit moral de l’action du Royaume-Uni en 1940-41 pouvait être converti en influence sur la politique américaine. Comme nombre d’américanophiles, Churchill imaginait que l’Amérique survenant sur la scène mondiale aurait besoin d’un guide sage et avisé, et il se voyait fort bien lui-même, avec le Royaume-Uni, dans ce rôle. Cela paraît aujourd’hui une curieuse fantaisie mais c’est bien le principe qui guida la diplomatie britannique à l’égard de l’Amérique pendant la période que nous étudions dans ces pages. »

La naïveté britannique a une pointe d’arrogance :

« En tentant d’exposer « l’essence d’une politique américaine » en 1944, un diplomate définit parfaitement cette attitude. La politique traditionnelle du Royaume-Uni de chercher à empêcher qu’une puissance exerça une position dominante était écartée : « Notre but ne doit pas être de chercher à équilibrer notre puissance contre celle des États- Unis, mais d’utiliser la puissance américaine pour des objectifs que nous considérons comme bénéfiques ». La politique britannique devrait être désormais considérée comme un moyen d’ « orienter cette énorme péniche maladroite [les USA] vers le port qui convient ». 

Charmley ironise alors (que peut-on faire d’autre ?) :

« L’idée d’utiliser « la puissance américaine pour protéger le Commonwealth et l’Empire » avait beaucoup de charme en soi, en fonction de ce que l’on sait des attitudes de Roosevelt concernant l’Europe. Elle était également un parfait exemple de la façon dont les Britanniques parvenaient à se tromper eux-mêmes à propos de l’Amérique. On la retrouve avec la fameuse remarque de MacMillan, en 1943, selon laquelle les Britanniques devraient se considérer eux-mêmes comme « les Grecs de ce nouvel Empire romain ». »

WC-c3.jpgUn peu d’antiquité alors ? Charmley :

« L’image de la subtile intelligence des Britanniques guidant l’Amérique avec sa formidable musculature et son cerveau de gringalet était flatteuse pour l’élite dirigeante britannique ; après l’horrible gâchis qu’elle avait réalisé à tenter de préserver son propre imperium, elle avait l’arrogance de croire qu’elle pourrait s’occuper de celui de l’Amérique. Même un Béotien aurait pu se rappeler que, dans l’empire romain, les Grecs étaient des esclaves. »

La banqueroute britannique se rapproche (l’Angleterre est broke) :

« Les besoins britanniques pour l’après-guerre étaient aussi simples à définir qu’ils étaient difficiles à obtenir : une balance commerciale favorable et une balance des paiements excédentaire.

L’absence de ces deux facteurs signifiait la banqueroute et la fin du Royaume-Uni comme grande puissance. « 

Keynes en est conscient :

« Comme observait Keynes dans une lettre à Stettinius en 1944, ce dernier « avait non seulement omis de noter que l’administration US prenait toutes les mesures pour que le Royaume-Uni soit le plus près possible de la banqueroute avant qu’une aide lui soit apportée »…

C’était le prix de l’alliance américaine… »

Annaud me disait un jour que même affaiblie la critique de cinéma gardait son pouvoir de nuisance. De même pour l’Angleterre, qui toute à son obsession de diriger le monde avec son compère américain casse l’union sacrée antifasciste de l’après-guerre. On va citer le vice-président Wallace, humaniste progressiste et homme éminent cité du reste par Bernanos dans sa France contre les robots :

« Pour autant, on ne dira pas que les Américains « tombaient » d’une certaine façon dans ce que Wallace dénonçait comme « les intrigues » britanniques ; ce serait plutôt à ce point que la nature pyrrhique des relations spéciales anglo-américaines deviendrait évidente. Pragmatique jusqu’au tréfonds de l’âme, la diplomatie britannique avait comme objectif de convaincre les Américains que ses batailles dans la Méditerranée orientale et la zone autour des Détroits s’appuyait sur la cause de la démocratie. »

Puis l’Amérique prend la rage antirusse (lisez Raico pour comprendre comment il fallut se faire réélire !) :

« En cherchant à susciter le soutien américain, les Britanniques fabriquaient leur propre Frankenstein. Une fois que les Américains furent convaincus que les Soviétiques ne coopéreraient pas dans leur proposition de nouvel ordre mondial, la voie était ouverte pour un conflit idéologique qui écarterait les objectifs des Britanniques et les enchaînerait dans un conflit manichéen… »

Chose intéressante, Charmley confirme que l’UE est une création 100% américaine destinée à servir les intérêts de l’amère patrie !

« L’aide américaine avait été sollicitée pour préserver la place du Royaume-Uni parmi les grandes puissances mais elle ne fit rien pour préserver l’Empire et, rapidement, les Américains exigèrent impatiemment que les Britanniques prennent la tête d’une fédération européenne. »

Pré carré américain, l’Europe devait être colonisée froidement (il était recommandé au soldat de ne pas sympathiser avec la population – cela n’excluait pas les viols qui inspirèrent le classique Orange mécanique). D’ailleurs la France :

« Les ministres n’étaient guère séduits par les conceptions de FDR selon lesquelles la France devrait être dirigée pendant un an après sa libération par un général allié. »

Le Plan Marshall ? Parlons du plan Marshall :

« Le Plan Marshall allait se révéler également un puissant instrument pour ce dessein. George Kennan écrit dans ses mémoires : « Nous espérions forcer les Européens à penser en Européens et non en nationalistes » ; évidemment, le « nationalisme » n’était acceptable que lorsqu’il était américain. Le Plan Marshall projeta le système d’organisation industrielle et fédéraliste américain en Europe, son objectif ultime était de créer une Europe convenant aux Américains. »

Un crochet par Eisenhower, personnage plus falot que prévu ici, mais qui va dénoncer comme on sait le lobby militaro-industriel :

« Malgré son engagement dans l’Alliance atlantique, Eisenhower ne pouvait pas ne pas s’inquiéter de l’augmentation des dépenses de défense, de leur poids sur l’économie et sur l’American way of life en cas d’aggravation de la Guerre froide. Comme il le dit en mars 1953 à un vieil ami de Churchill, Bernie Baruch, « accoutumer notre population à vivre indéfiniment sous un tel contrôle [gouvernemental] conduira graduellement à de nouvelles relations entre l’individu et l’Etat – une conception qui changerait d’une façon révolutionnaire le type de gouvernement sous lequel nous vivons ». Le Président était un vrai républicain dans le sens où il pensait que, « en permettant la croissance incontrôlée du gouvernement fédéral, nous nous sommes d’ores et déjà largement éloigné de la philosophie de Jefferson… »

Encore un clou à enfoncer pour la construction européenne :

« Dulles voulait cet élément  supranational qui aurait donné un nouvel élan à l’union européenne, dont les Américains trouvaient les progrès désespérément lents. »

On en restera là. Vous pouvez lire la suite ailleurs… On aura appris grâce à John Charmley que l’histoire moderne en occident, si elle pleine de bruit et de fureur, est racontée non par un, mais beaucoup d’idiots dont le Nobel modèle reste Churchill. Car les idiots sont aussi dans le public.

JCH-ch2.jpgSource

Churchill’s Grand Alliance ou La Passion de Churchill, troisième volet d’une trilogie de l’historien britannique John Charmley, publié en 1995, décrit la fondation (1941) des “relations spéciales” (special relationships) entre les USA et le Royaume-Uni et leur développement jusqu’au tournant décisif de 1956 (crise de Suez).

http://www.editions-mols.eu/publication.php?id_pub=41

Auteur: John Charmley

Format: 155 x 230, 522 pages, ISBN: 2-87402-071-0

Prix: 15 Euros

jeudi, 29 mars 2018

L'expulsion massive de diplomates russes prépare-t-elle une guerre contre la Russie?

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L'expulsion massive de diplomates russes prépare-t-elle une guerre contre la Russie?

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

A la suite de l'affaire Skripal, la Grande Bretagne, suivie de quelques pays européens dont regrettons-le la France, a décidé d'expulser 23 diplomates russes. Ceci comme l'on sait alors que l'intervention du gouvernement russe dans cet empoisonnement est de moins en moins prouvée.

Mais l'on vient d'apprendre que Donald Trump a décidé d'expulser de son côté 60 diplomates, soit les deux-tiers du total des expulsions. Ceci jette une lumière sinistre sur la démarche américaine, ou britannico-américaine si l'on préfère. Si Washington, qui n'était pas directement impliqué dans l'affaire, prend massivement la tête des pays décidés à sanctionner la Russie, on peut craindre que ceci ne soit pas seulement une action de solidarité avec la Grande-Bretagne.

Tout laisse penser au contraire que l'affaire avait été préparée depuis un certain temps par le gouvernement américain pour tuer dans l'oeuf les débuts de coopération économique qui s'amorçaient entre certains pays européens et la Russie. Si cette coopération se développait et prenait un aspect diplomatique, elle entrainerait nécessairement un recul de l'influence politique et économique des Etats-Unis.

A toute petite échelle la volonté de certains pays européens de continuer à travailler avec les Russes dans la mise en place du gazoduc North Stream 2 a du faire partie de la relance de la politique anti-russe américaine. Ceci se fera au détriment des perspectives d'exportation vers l'Europe de gaz de schiste américain (Voir notre article Quel avenir pour le projet de gazoduc North Stream 2 ?)

Si aujourd'hui, à l'occasion de l'affaire Skripal, possiblement montée d'ailleurs par les services secrets américains et britanniques, les Etats-Unis prennent ouvertement la tête d'une offensive visant Moscou, on pourrait craindre que ce ne soit qu'un prélude à des offensives « occidentales » beaucoup plus systématiques. Elles pourraient vite prendre une forme militaire. Nous avons vu ici que la nouvelle doctrine militaire américaine est que des offensives contre la Russie pourraient ne pas dégénérer en guerre atomique mondiale.

On doutera que l'expulsion américaine de 60 diplomates russes soit le premier pas dans une guerre contre la Russie. Voir en ce sens un article rassurant de Alexander Mercouris, pour qui ce ballet de diplomates (ou espions) n'a rien d'exceptionnel. 1) Mais par le second article référencé ci-dessous, l'ancien diplomate indien MK Bhadrakumar rappelle que dans l'histoire récente, notamment en ce qui concerne le début de la Première Guerre Mondiale, ce sont des évènements de ce genre qui ont préparé les catastrophes.

  1. http://theduran.com/expelling-russian-diplomats-tokenism-...

  2. Voir MK Bhadrakumar Expulsion of Russian diplomats portends troubled timeshttp://blogs.rediff.com/mkbhadrakumar/author/bhadrakumara...

vendredi, 16 mars 2018

Theresa May et la guerre contre la Russie

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Theresa May et la guerre contre la Russie

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Un jour après avoir publié un article qui apparaît aujourd'hui optimiste jusqu'à l'aveuglement, Le combat sans issue ni gloire de Theresa May, nous sommes obligés de revenir à plus de réalisme.

ttp://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2953&...

D'une part, ce n'est pas de son seul chef que Theresa May exploite un attentat très vraisemblablement commis par les services secrets britanniques ou la CIA pour justifier une accélération de la guerre visant à détruire la Russie. Derrière elle en effet se tient la totalité du parti belliciste américain, complexe militaro industriel, Pentagone, CIA, qui n'existent que parce que la préparation de cette guerre justifie leur existence et leurs revenus.

D'autre part les gouvernements européens, loin de prendre leur distance avec ce montage, se hâtent de suivre Theresa May dans cette offensive contre la Russie. Ainsi Emmanuel Macron annonce-t-il le 15 mars qu'il ferait connaître « dans les prochains jours » les mesures qu'il compte prendre dans l'affaire de l'ex-espion russe empoisonné en Angleterre https://www.lesechos.fr/monde/europe/0301441854252-ex-esp...

Va-t-il lui aussi expulser des diplomates russes, faire fermer les comptes des entreprises russes en France, voire, pourquoi pas, annoncer des « mesures militaires » qui n'auraient évidemment aucun sens, sauf à prendre directement ses ordres au Pentagone? Il est très prévisible que Angela Merkel tiendra prochainement les mêmes propos.

Tout ceci montre que l'on se fait des illusions en ne prenant pas très au sérieux la préparation d'une guerre destinée à détruire la Russie, guerre que Washington prépare de plus en plus activement. Cette guerre pourrait ne pas dégénérer en conflit nucléaire si la Russie était par des frappes préventives sur les centres nerveux de sa défense désarmée très rapidement. Un article très récemment publié par des experts militaires américains détaille les nombreuses façons dont ceci pourrait être fait, en utilisant notamment la guerre électronique et spatiale. Voir Averting the US-Russia Warpath https://www.strategic-culture.org/news/2018/02/25/avertin...   traduction française http://lesakerfrancophone.fr/usa-russie-la-guerre-est-ell...

Pour le chroniqueur politique pacifiste américain très reconnu, Paul Craig Roberts, cette guerre paraît désormais inévitable, du fait de l'acharnement du complexe militaro-industriel américain, relayé désormais par la nomination de l'ancien directeur de la CIA comme Secrétaire d'Etat. L'auteur considère que la trop grande tolérance de Moscou à l'égard des initiatives bellicistes américaines en sera en partie responsable. Voir par exemple daté du 13 mars https://www.paulcraigroberts.org/2018/03/13/world-war-3-a...

Faut-il craindre que Washington ne lance très rapidement cette guerre, avant que la Russie ait mis en place et testé les armements révolutionnaires annoncés par Vladimir Poutine le 1er mars. Répondre par la négative serait à nouveau faire preuve d'un optimisme allant jusqu'à l'aveuglement;

Note

* Sur le novichok, voir 
L'histoire du novichok est une autre escroquerie du calibre des ADM de l'Irak
http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=22971

* Sur le fond de l'affaire, voir une analyse beaucoup plus approfondie de Stratediplo
La virulence des hostilités déclenchées par le Royaume-Uni contre la Russie semble dépasser l'entendement rationnel.
http://stratediplo.blogspot.fr/

 

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Le combat sans issue ni gloire de Theresa May

par Jean-Paul Baquiast

L'ultimatum lancé par la Première Ministre britannique Theresa May à la Russie est en train de tourner court. Mardi 12 à minuit, date au plus tard à laquelle Theresa May avait sommé la Russie de se disculper de sa prétendue responsabilité dans l'empoisonnement de Sergueï et Yulia Skripal, rien n'avait bougé. Sans surprise, la Russie n'a pas obéi aux injonctions du gouvernement britannique et a refusé de se justifier de l'accusation d'avoir fomenté cet attentat.

A Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, avait, dans la journée de mardi, catégoriquement refusé de collaborer à l'enquête, à moins que le Royaume-Uni ne lui transmette un échantillon de l'agent innervant pour «que nos experts l'analysent». Celui-ci n'avait évidemment pas rassemblé de preuves crédibles et n'a donc pas pu répondre à la demande de Moscou.

En conséquence de quoi Theresa May se prépare à annoncer une série de sanctions sur le plan domestique : expulsion de plusieurs des cinquante-huit diplomates russes présents à Londres, gel d'avoirs russes et interdiction de voyager pour certains individus. La Première ministre a également évoqué une cyber-attaque ou la remise en cause de la licence d'exploitation au Royaume-Uni de certains médias russes, comme la chaîne de télévision Russia Today. Le boycott de la coupe du monde de football prévue cet été en Russie a même été évoqué. On est loin des menaces d'intervention militaire contre la Russie dont Theresa May espérait voir ses alliés de l'Otan prendre le relais.

Bien évidemment la Russie n'a pas été impressionnée par ces représailles, qui sont monnaie courante dans les affrontements diplomatiques. Toute la journée du mardi, l'ambassade russe à Londres avait émis des messages ironiques, assortis de menaces de représailles de même nature.

 «L'ambassade a officiellement demandé des explications au Foreign Office sur les menaces de cyberattaques entendues au Parlement et dans les médias. La Russie prend très au sérieux les attaques contre sa cybersécurité». «Toute menace de mesures "punitives" contre la Russie recevra une réponse. La partie britannique devrait être consciente de cela».

Les autres gouvernements européens, notamment Emmanuel Macron en France dont Theresa May attendait un soutien enthousiaste, sont restés assez froids. Tout en assurant Londres de leur entière solidarité, ils ont dit eux aussi qu'ils attendaient davantage de preuves avant de s'engager dans des mesures punitives à l'encontre de la Russie . Ceux-ci en effet ruineraient leurs efforts pour reprendre avec ce pays des relations, sinon diplomatiques, du moins économiques, normales.

On peut penser que les membres de l'Union européenne ne sont pas fâchées de voir Theresa May s'embourber dans un imbroglio diplomatique. Elle aurait été plus écoutée, murmure-t-on, si la Grande Bretagne avec le Brexit n'avait pas manifesté sa volonté de faire cavalier seul.

Theresa May, qui suscite de plus en plus de critiques au regard de son incapacité à faire avancer les négociations de sortie, espérait retrouver une pleine légitimité européenne en prenant la tête d'une coalition des Etats-membres destinée à punir la Russie de sa « responsabilité » dans l'affaire de l'empoisonnement. Pour le moment elle en est pour ses frais.

Note
Sur ce sujet, voir un commentaire de la Moon of Alabama
http://www.moonofalabama.org/2018/03/theresa-mays-45-minu...

dimanche, 04 février 2018

Oborne Again: The Triumph of the Political Class

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Oborne Again:
The Triumph of the Political Class

triumph-of-the-political-class-9781471142048_hr.jpgReview:

Peter Oborne
The Triumph of the Political Class
London: Simon & Schuster, 2007

Some books are born again. Every book with a political theme aims to be prophetic, and only time can reveal their success or otherwise. Orwell’s 1984, Bloom’s The Closing of the American Mind, Huntington’s The Clash of Civilizations, Faye’s Convergence of Catastrophes are all books whose time has arrived. It is difficult to believe that one such book is a little over a decade old, but Peter Oborne’s The Triumph of the Political Class (TPC) has never been as relevant as it is today.

The book concerns itself solely with the United Kingdom, although its main thesis is relevant to the USA, as well as to the gauleiters of Europe. Oborne is a well-respected British journalist. As what is termed in Britain a lobby correspondent, he has access to the innermost workings of the ‘mother of all parliaments’, as politician John Bright described England’s governmental locus in 1865. TPC, as dazzling as it is, naturally made Oborne enemies within the very elite whose rise and victory he describes in the book. For Oborne gave the game away, like the heckler in the audience who sees and tells his fellow spectators how the magician on the stage is working his wonders, or little Toto pulling back the curtain to reveal that the Wizard of Oz is just an eccentric old man with a set of cogs and levers.

Oborne’s essential theme is that “the real divide in British public life is no longer between the main political parties, but between the Political Class and the rest.’ (p. xvii).

This class, he writes, replaced the old establishment and its standards of governance. Instead of public servants entering parliament from many walks of life, politicians in the UK are now unlikely to have worked outside of journalism, PR, advertising, or the legal profession. Very few have experience outside the world of politics, and the established route is from one of the top universities, Oxford or Cambridge, usually studying Politics, Philosophy and Economics, famously known as PPE. The next step is an internship, working for an established politician. Some may become specials advisers, or SpAds as they are known, to a working politician. This tier of government has largely replaced the function of Britain’s long-established Civil Service, and is illegitimately funded by the British taxpayer. It is also wholly politically orthodox. As Oborne emphasises, any opinions or ideological beliefs outside the accepted protocols will disable a political career before it has even begun.

This incubation of political agency has serious consequences. Politics ceases to be an active, deeply social and communitarian practice and becomes instead occupied by a technocratic cabal convinced that they are best equipped to improve the lot of others. The results of this in the UK is a country well on the way to ruination. Increasingly Sovietised, Britain – and particularly England – is being run by malevolent arch-bureaucrats, a managerial class more concerned with appearance than reality. As Orwell famously wrote, in The Lion and the Unicorn, England is a family with the wrong members in control.

Oborne credits 19th-century Italian lawyer and social theorist Gaetano Mosca with the coinage of what he called the classe politica. Mosca’s major work, Elementi de Scienzi Politica, is now seen by the new establishment as a precursor to Italian fascism under Mussolini, and this is a clear example of the ‘fascist’ or ‘far Right’ tag being applied by the Political Class and their provisional wing in the media to anyone who gives the game away.

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Peter Oborne

Oborne updates Mosca’s 1896 insight, and describes how the modern Political Class – I will follow Oborne’s practice of capitalising the words in this phrase – has devoted itself to the destruction and replacement of the Establishment. Speech, vocabulary, dress, lifestyle; all of these elements serve to identify the new regime, and have been standardized to produce a homogenous tier of operatives who now serve themselves only, and their shadowy backers in the business world.

Oborne stresses that the political class is the result of a toxic amalgam of 1960s student agitation, technocracy and, in particular, Communism. Ostensibly defeated with the fall of the Berlin Wall, Communism in fact merely hibernated and emerged in a different guise. Oborne relegates his comments on Communism to a footnote, but it should not elude us. “Although Communism has enjoyed barely any electoral success in Britain during the last 100 years,” he writes, “its influence has been exceptionally strong among the governing elite…” (p. 47).

Communism, the spectre haunting Europe with which Marx famously opened the Communist Manifesto, is now a revenant. The EU is notoriously staffed, in its upper echelons at the very least, by ex-Communist sympathisers and even members. Angela Merkel’s Communist past is well known. The Red Menace never went anywhere, it just changed its livery. This lingering of Communism explains Oborne’s observation that ‘the Political Class has at all times resented and sought to destroy the free-standing status of British institutions.’ (p. 49).

And it is the destruction or infiltration of the great British institutions that Oborne delineates, as each one is shown to have fallen to this triumphal Political Class, making as it has a long march of its own of which Mao or Gramsci would have been proud. This factional overthrow serves but one purpose, that “the instinctive priority of the Political Class has been to expand the role and powers of the executive and its proxies, sacrificing civil liberties if necessary.” (p. 183).

The inevitable attacks on the British monarchy are highlighted, seen as it is by the new rulers as an archaic irrelevance whose popularity with ordinary people they despise.

Parliament, and its essential function in what was a democratic Britain, has been undermined as a direct result of the journalistic backgrounds not just of MPs, but of advisers to government. “All important announcements”, writes Oborne, “are now made through the media, and only as an afterthought through the [House of] Commons.” (p. 201).

In addition to this sidelining of an ancient democratic process, Oborne shows the way in which the Parliamentary Commissioner for Standards had had his or her role watered down and weakened. The Political Class does not wish for scrutiny, at least not of itself. The people, of course, are another matter. Great Britain has around a quarter of the CCTV cameras in the world, far more per capita than Russia or North Korea.

The section of TPC dealing with the Political Class’s capture of the British media is exemplary of how democracy in Great Britain has been subverted. Oborne writes that the Political Class has “sought to give an almost constitutional role to the British media by building it up as an alternative to existing state institutions.” (p. 234).

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In short, the British government and Her Majesty’s Opposition now use the media as a glorified advertising agency. ‘Client journalists’ now do the work Parliament used to do. This pact is compounded by a sleight of hand which effects to produce the myth of a ‘hostile media’, that is, a fourth estate which still fulfils its original role in speaking truth to power in any meaningful way. It does no such thing, of course, and any journalist who dissents from this arrangement will soon find themselves filing their copy in the backwaters of a provincial newspaper.

The role of the media in the Iraq War is focused on briefly in the book, and as an exemplar of the way in which the UK Political Class now uses the media. This war is still the most disgraceful chapter of Tony Blair’s tenure as Prime Minister, and Oborne lays out clinically the way that the British press, and the BBC, conspired to paint a flattering, Dorian Gray-like picture of Blair as war hero, when in fact it was the lies told by him and his jumped-up press secretary Alastair Campbell – very much a villain of Oborne’s book – that initiated that wholly spurious and ruinous conflict.

The great losers in this Caesarean and triumphalist rise to power are, of course, the British people. They are now treated as a set of consumerist statistics to be manipulated and triangulated. Indeed, as Oborne writes, “Members of the Political Class… regard civil society as a threat because it represents a giant area of the public domain which stands outside its control” (p. 329).

With serious calls from the likes of Tony Blair to have a second and even third Brexit referendum, the contempt that the Political Class has for the ordinary people they are supposed to represent is clear. The EU’s disdain for its citizens is even more apparent, and entire countries have already been made to vote more than once for continued membership of this corrupt bloc, the elites simply recasting the vote until it goes their way.

With British politics currently rudderless, and becoming more impotent by the week, it is tempting to herald the unravelling of Oborne’s Political Class, in the UK at least, and my only disappointment with TPC is that Oborne spends little time on technocracy, the fallacious idea that government is best suited to improve the lot of its citizens by virtue of its collective expertise. Having myself worked and clashed with management companies for the past ten years, I can see the parallels between management and government, and the willful blindness of those who believe they are the experts.

Oborne’s book is eerily prophetic, and shows what he calls the architecture of the Political Class. Any tremor which threatens to shake the whole is to be feared and attacked. In the same way that the average Republican is aghast at the victory of Donald Trump, so too the British political class would resist any attempt to alter its fundamental structure and aims, even if its own putative party were in power. Brexit is, of course, the most obvious example of resistance and, in the same way that the deep state is confounding Trump’s attempts to govern, so too the EU, in collusion with Britain’s own deep state, will not allow Brexit to happen without fighting to the last redoubt.

Towards the end of TPC, Oborne writes a paragraph that is a distant echo of Orwell’s famous statement, in his most famous book, that the only hope lies with the proles. It is profoundly to be wished for that these two great visionaries are right.

[It] is almost certain… that the next great political movement will come from outside the Political Class. Just as the Political Class has emerged from the wreckage of the party system, so it is certain to produce its own antithesis. At some stage a British politician may well discover a new language of public discourse and methodology of political engagement which communicates simply and plainly to voters. (p. 331).

Should this language and methodology ever be discovered, Peter Oborne’s prescient book will serve well both as its dictionary and instruction manual.

 

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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mardi, 30 janvier 2018

Interview with Michael Walker

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Counter-Currents Radio Podcast No. 210
Interview with Michael Walker

Audio version: To listen in a player, use the one above or click here [2]. To download the mp3, right-click here [2] and choose “save link as” or “save target as.” To subscribe to the CC podcast RSS feed, click here [3].

https://www.counter-currents.com/2018/01/counter-currents...

Greg Johnson, John Morgan, and Michael Polignano reconvene for a new weekly Counter-Currents Radio podcast. This week, we interview author and founder of the British New Right magazine The Scorpion, Michael Walker.

  • Introduction: 0:17
  • What led Michael Walker to create The Scorpion: 3:05
  • What was the rationale for naming the publication “The Scorpion“: 10:45
  • What kind of circulation did The Scorpion have: 18:00
  • Was anyone else involved with the production of The Scorpion: 19:27
  • The issue of Anglo-Saxon anti-intellectualism: 21:30
  • Walker’s opinion of populism, the Alt Right, and alternative media: 23:45
  • How the Right in Britain today compares to how it was in 1981: 32:25
  • How most people are only concerned with peace and prosperity: 37:42
  • The extreme reaction of the Left to Brexit and Trump’s election: 41:07
  • Nigel Farage’s call for a second Brexit referendum: 53:52
  • The Austrian election: 57:55
  • How the Austrian election and the new ÖVP is an example of ideological hegemony: 63:20
  • Walker’s career as a playwright and what he hopes to accomplish with it: 69:03
  • The importance of making political and metapolitical work financially possible: 81:40
  • Walker’s recollections of Jonathan Bowden: 87:00

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vendredi, 23 juin 2017

Elections parlementaires britanniques : le demi-échec de Theresa May

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Elections parlementaires britanniques : le demi-échec de Theresa May

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Ce devait être le scrutin du renforcement pour les Conservateurs de Theresa May en route vers un « hard brexit ». Malgré le peu de charisme de ce premier ministre qui après avoir été opposé au brexit est devenu partisan d’un brexit radical, Theresa May espérait s’imposer largement et c’est ce qui était prévu selon les sondages de l’époque où elle a décidé d’organiser un scrutin anticipé.

Mal lui en a pris car le candidat du Labour Jeremy Corbyn, qui a lancé des attaques sur l’économie et sur la sécurité, sans évoquer le brexit contre lequel il s’était très timidement opposé, a bénéficié alors d’une dynamique favorable.

Avec 42,4% (+5,5 points), les Conservateurs l’emportent mais ils n’obtiennent que 318 sièges (contre 331 auparavant) et perdent ainsi la majorité absolue (326 sièges). Leur progression se fait surtout au détriment du parti UKIP. Ils devront s’allier pour gouverner avec probablement le parti DUP d’Irlande du Nord, les protestants d’Ulster, qui obtient 0,9% des voix (+0.3) et 10 sièges (+2). Mais même leur soutien éventuel n’offrirait qu’une majorité très faible. En outre, le DUP est assez dur et pourrait relancer la crise en Irlande du Nord.

Avec 40% des voix (+ 9,5) et 262 sièges (+30), le Labour de Jeremy Corbyn fait presque jeu égal avec les conservateurs même s’ils ont moins d’élus. Ils progressent notamment au détriment d’UKIP mais surtout des nationalistes écossais du SNP. Ceux-ci avec 3% des voix (-1,7) et 35 sièges (-21) sont ainsi fragilisés et la perspective d’obtenir un nouveau référendum sur l’indépendance semble pour le moment s’éloigner. Réunis, Labour et SNP ne sont pas en mesure de gouverner.

Les Libéraux Démocrates, seuls partisans de l’Union Européenne, n’obtiennent que 7,4% des voix (-0,5) et devront se contenter de 12 sièges (+4). Leur rôle sera modeste dans cette nouvelle assemblée.

UKIP s’effondre littéralement, tombant à 1,8% (-10,8) et perdant son seul siège. C’est une sévère déconvenue pour la formation souverainiste qui avec le Brexit perd sa seule raison d’être, après avoir tué la seule voix un peu identitaire, le BNP n’obtenant que 4000 voix et donc 0%. Le départ de Nigel Farage a également fait beaucoup. Présents avec 25 députés à Bruxelles, qu’ils perdront avec le brexit en 2019, ils seront absents du parlement national. L’impasse souverainiste, qu’on constate aussi dans le cas français, est ainsi démontrée.

Les nationalistes gallois obtiennent 0,5% (-0,1) et 4 sièges (+1), le Sinn Fein irlandais 0,7% (+0,2) et 7 sièges (+3). Les Verts avec 1,6% (-2,1) et un siège demeurent à un niveau très bas, en dehors de leur seule implantation locale.

Minoritaires ou avec une majorité fragile, Theresa May n’est donc pas du tout renforcée à l’issue de ce scrutin. Au contraire, dans le cadre des négociations avec le Brexit, elle aura du mal à se présenter en position de force. Le Brexit n’est d’ailleurs pas si certain que tous semblent le dire. Beaucoup d’eau coulera avant 2019.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

samedi, 27 mai 2017

Manchester, ville gangrenée par l'islamisme radical?

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Bob Woodward:

Ex: http://decryptnewsonline.com 

 
C’est l’un des premiers lieux perquisitionnés par la police après l’attentat à la Manchester Arena. Une maison d’Elsmore Road, à Fallowfield, dernier lieu de vie connu de Salman Abedi.
 
La bannière n’a que quelques jours, elle a encore la tenue de celle qui sort tout juste de l’imprimante. « Le FC Fallowfield cherche des sponsors », peut-on lire sur le grillage qui borde le terrain. Dans une ville de football comme Manchester, la quête de mécènes ne devrait pas s’avérer trop compliquée pour ce club qui évolue en première division amateurs. Mais un bénévole de l’équipe, qui s’affaire à tondre un gazon pourtant déjà parfait, reconnaît que « la nouvelle publicité autour du quartier ne va pas aider ».
 
A quelques centaines de mètres de là, derrière le carrefour de Princess Street, un cordon de police bleu et blanc barre l’une des petites rues qui donnent sur le boulevard. Elsmore Road ressemble à toutes ses voisines, avec son enfilade de petits cubes de briques, aux jardins plus ou moins bien entretenus, mais toujours de taille parfaitement équivalente.
 
C’est pourtant là que depuis quarante-huit heures se presse, dans un ballet obsessionnel et désorganisé, la presse du monde entier. Depuis que la police a fait sauter les gonds de la porte d’entrée d’une de ces maisons à étage aux façades un peu défraîchies, dans la nuit de lundi à mardi 23 mai, quelques heures seulement après l’attentat de la Manchester Arena, qui a fait vingt-deux morts et une soixantaine de blessés.
 
C’est là la dernière adresse connue de la famille Abedi, dont le deuxième des quatre enfants, Salman, 22 ans, a été identifié comme le kamikaze du concert d’Ariana Grande, grâce à une carte bancaire retrouvée dans une poche de son pantalon et des techniques de reconnaissance faciale.
 
« Imagine, on l’a peut-être croisé »
 
Comment « comprendre le cerveau perverti et dérangé qui a considéré qu’une salle remplie de jeunes enfants n’était pas un lieu attendrissant mais une occasion de commettre un carnage » ? Beaucoup sont venus chercher une réponse aux propos de la première ministre britannique, Theresa May, dans cette « rue tranquille », d’un quartier « tout aussi tranquille », commente laconiquement un voisin.
 
A côté de lui, sa femme, sa belle-mère et sa fille de 6 ans ont sorti les chaises dans le jardin pour profiter « du spectacle ». Devant, un cameraman d’une télévision italienne s’emporte contre un chauffeur de taxi qui vient de rouler sur un de ses sacs de matériel.

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A l’heure de la sortie d’école, le lycée voisin déverse son flot d’élèves, dont beaucoup ont l’âge de ceux qui étaient lundi soir au concert. A un arrêt de bus, quatre adolescentes s’inquiètent : « Imagine, on l’a peut-être croisé », « tu crois qu’il est allé à quelle école ? » ou encore, « de toute façon, je suis sûre qu’il était débile, j’ai vu sa photo ». L’une d’elles, qui porte un voile violet assorti à son uniforme, soupire « du mal que ça va faire, tout ça ».
 
Il n’a pas fréquenté la même école. Dans son parcours un peu cahoteux et marqué par les nombreux déménagements, Salman Abedi semble, selon la presse britannique, avoir passé la plus grande partie de sa scolarité au Burnage Media Arts College, aujourd’hui Burnage Academy, un établissement pour garçons de 11 à 16 ans, situé à l’est du quartier de Fallowfield.
 
Mais le nom de Salman Abedi est désormais lié à ce quartier où, selon les dernières données de 2011, 30 % des quelque 15 000 habitants sont nés à l’étranger, dont 19 % hors de l’Union européenne.
 
Dans les rues de ce quartier résidentiel, il n’est pas difficile de constater la « mixité » dont tous les riverains croisés sur les trottoirs parlent spontanément. Et positivement. « J’habite dans le quartier depuis vingt et un ans, et je me suis toujours dit que j’avais une chance dingue parce que j’ai tous les pays du monde dans mon jardin », raconte une brune d’une trentaine d’années qui peine avec la poussette de ses jumeaux. « On a tous à cœur de vivre bien ensemble », résume un Egyptien, installé là depuis six ans.
 
Sur Princess Street, quelques boutiques vendent des kebabs, des fruits exotiques et des journaux. Un cabinet d’avocat à la vitrine poussiéreuse propose des « conseils en droit de l’immigration ». « On n’a rien à voir avec un Molenbeek mancunien dont certains médias ont fantasmé l’existence », affirme un professeur de l’école St-Kentigern, qui préfère garder l’anonymat.
 
Dans l’imaginaire collectif de Manchester, le quartier de Fallowfield, situé à trente minutes du centre-ville en bus, est l’opposé d’un lieu d’extrémisme religieux. Accolée au principal campus universitaire de la ville, la partie orientale du quartier de Fallowfield est réputée pour être un bastion étudiant, dont les fêtes légendaires ont provoqué un débat jusqu’au Parlement britannique.
 
Sur Wilmslow Street, qui délimite le quartier, le Chicken King est le meilleur conseil donné aux nouveaux étudiants. « Meilleure recette anti-gueule de bois », raconte John, un étudiant en histoire de 23 ans qui sort son téléphone pour faire écouter une chanson à la gloire du fast-food.
 
Diaspora libyenne
 
La cohabitation a de quoi surprendre, dans ce quartier où 20 % des habitants se disent musulmans. Le quartier abrite notamment une large diaspora libyenne, dont la famille Abedi faisait partie. Le père de Salman, Ramadan Abedi, 50 ans, était un officier de sécurité sous le régime de Kadhafi, avant d’être inquiété pour ses liens avec le Groupe islamique combattant en Libye (GICL), proche d’Al-Qaida. La famille avait quitté la Libye en 1993.
 
Après l’annonce de l’attentat, la communauté britannico-libyenne a publié un communiqué pour condamner l’acte « dans les termes les plus fermes ». « Cette attaque était une attaque contre nous tous. Les responsables ne méritent pas de vivre dans notre communauté », peut-on lire.

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« Nous aussi nous avons perdu des centaines de membres de notre communauté qui ont lutté contre l’Etat islamique, à Syrte, en Libye, il y a quelques mois, et nous sommes à nouveau affectés par le deuil, rappelle Abdullah, une des personnalités à l’origine de ce communiqué. Il ne faut pas oublier non plus que de nombreux membres de notre diaspora sont des médecins, qui ont aidé lundi soir à sauver des vies. »
 
Fallowfield doit néanmoins l’admettre : le quartier a hébergé en son sein un homme qui avait choisi de se radicaliser. Selon la BBC, plusieurs personnes avaient signalé, par l’intermédiaire de la plateforme de prévention, les changements dans l’attitude de Salman Abedi ces derniers mois.
 
Comment la police a-t-elle pu passer à côté ? Sous la pression médiatique, Scotland Yard a été contrainte de confirmer que Salam Abedi, dont les photographies montrent le visage à peine dégrossi de l’adolescence, était connu des services de police, sans préciser à quel point.
 
Jeudi matin, deux hommes ont été arrêtés à Manchester, ces arrestations portant à huit le nombre de personnes en garde à vue dans le cadre de l’enquête qui s’oriente sur la recherche d’« un réseau ». A Manchester, l’existence de réseaux islamistes est connue. Dans le quartier voisin de Moss Side, où la police a procédé à plusieurs opérations depuis lundi soir, une quinzaine de jeunes sont partis ces dernières années combattre dans les rangs de l’Etat islamique. En 2015, des jumelles de 16 ans, Salma and Zahra Halane, avaient essayé de quitter leur quartier de Cholton pour gagner la Syrie.
 
Mais la ville a préféré opter pour une stratégie différente de Birmingham, considérée comme la principale base arrière des djihadistes au Royaume-Uni. Cette dernière avait fait polémique, en 2010, en installant plus de deux cents caméras pour surveiller les quartiers fréquentés en majorité par des musulmans. Une initiative de 3 millions de livres, finalement avortée sous le feu des critiques, qui voyaient là un projet transformant tous les musulmans en suspects.
 
Manchester « a réussi à éviter ce piège », analyse Jim Bonworth, inspecteur retraité de la Greater Manchester Police, interrogé par le Washington Post. « La police locale se repose beaucoup sur les informations qui viennent de la communauté, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre ce lien. » Reste que ce lien, dans le cas de Saman Abedi, a visiblement failli.
 
La stratégie pro-islamiste et communautariste des pays anglo-saxons, alliés indéfectibles des monarchies wahhabites du Golfe et si critiques envers le laïcisme à la française, ne les épargnera pas.

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N’oublions pas que Salman Abedi, le terroriste de Manchester, vivait dans le pays européen qui a le plus soutenu les islamistes libyens anti-Kadhafi, dont son père et sa famille sont proches. Ici, impossible d’affirmer qu’Abedi aurait agi pour « punir » la Grande-Bretagne d’avoir « persécuté les musulmans libyens » ou défendu ‘l’apostat Kadhafi ». Comme dans toute forme de totalitarisme, l’explication est que le suprémaciste islamiste, fort de son sentiment de supériorité et de mépris envers les non-musulmans, n’a aucun devoir de gratitude envers « l’infidèle », même si celui-ci est utile ou son complice objectif.
 
Les Britanniques - qui ont cru longtemps être épargnés (jusqu'à 2005 et même après cela) par les « terroristes verts » en raison de leur normes « islamiquement correctes » très poussées (lois anti-islamophobie, refus de publier les caricatures de Mahomet de Charlie Hebdo, acceptation des tribunaux islamiques; tolérance envers moult groupes fanatiques islamistes sur leur sol ; refus d’extrader pendant longtemps des terroristes, etc) et de leur appui continuel à l'islamisme radical sunnite, sont une fois de plus frappés par ceux-là mêmes qu'ils ont choyés durant des décennies. Ils ont été en effet avec les Etats-Unis depuis les années 1920-30 les fers de lance de l’islamisme wahhabite (pacte de Quincy Roosevelt-Ibn Saoud vanté récemment par Trump en Arabie) et des Frères Musulmans partout dans le monde. Ils ont été les plus acharnés ennemis des nationalistes arabes-laïques (durant la guerre froide et jusqu’à nos jours), qu’il s’agisse de l’Afghanistan (en appuyant et armant les ancêtres d’Al-Qaïda-moujahidines contre l’URSS), de l’ex-Yougoslavie (en aidant le leader islamiste Izétbegovic et les milices islamistes face aux Serbes), en Turquie (en soutenant R. T. Erdogan contre les laïques Kémalistes) ; en Irak (en aidant les milices sunnites et les chiites pro-iraniens contre Saddam Hussein) ; en Libye (en mettant en place des ex-militants pro-Al-Al-Qaïda et des Frères musulmans pour éradiquer le régime de Kadhafi) ; et, plus récemment, en Syrie, face au diable Bachar al-Assad et à leurs alliés iraniens et russes, où les pays de l’OTAN ont appuyé (la France de Hollande-Fabius en tête), les milices islamistes sunnites les plus radicales liées entre autre à Al-Qaïda-Al-Nusra, alias Fatah al-Sham ou Tahrir al-Sham,
 
Triste exemple de continuité géopolitique pro-islamiste, le nouveau président Donald Trump, qui vient de faire allégeance aux Wahhabites saoudiens et autres pétromonarchies sunnites wahhabites qu’il critiquait jadis, vante les « formidables » régimes turc, pakistanais, qatari et saoudien, en fait les quarre mamelles du totalitarisme islamiste sunnite « institutionnel » dont le bras droit pro-occidental ignore le bras gauche salafo-jihadiste... Et il est évident que les Etats-Unis ne seront pas plus payés de retour qu’Albion, eux qui ont subi le 11 septembre perpétré par 14 sujets saoudiens accueillis sur le sol US...

Se coucher devant les dictatures du Golfe et autres islamistes salafistes ou frères-musulmans, ainsi que le font les pays occidentaux atlantistes depuis des décennies, ou accorder des privilèges aux islamistes subversifs et communautaristes sur notre sol au nom d'une « politique d'apaisement », ne servira à rien et ne calmera pas les radicaux. Car les islamistes totalitaires, adeptes d’un impérialisme théocratique planétaire, et donc assoiffés de domination, ne dénoncent « l’islamophobie » supposée de l’Occident que pour  justifier leur barbarie et recruter des musulmans qu’ils tentent de rendre collectivement et individuellement paranoïaques aux termes d’une habile stratégie de guerre psychologique. En réalité, ils nous frappent pour ce que nous sommes et non pour ce que nous faisons. Le communautarisme, les « indulgences » et autres « atténuants culturels » ou « accommodements raisonnables » octroyés aux chantres de la charià en Occident ne protègera jamais les mécréants. Et s’il est vrai que les interventions néo-impériales des Occidentaux en terre musulmane depuis les années 1990 n’ont fait qu’accentuer la haine islamiste et ont donné des prétextes aux jihadistes, ceux-ci n’en sont pas moins hostiles envers toute entité qui ferait obstacle à leur projet universel de domination califale, ceci que nous nous mêlions de leurs affaires ou pas.

 

Des radicalisés connus des services de police que les juges laxistes et les forces de polices en manque d’effectifs ont laissé filer dans la nature

Le nouvel islamikaze pro-Da’esh de Manchester, Salman Abedi, était - comme presque tous ses prédécesseurs - parfaitement connu des services de police. Avec le sang-froid et la préparation d'un homme aguerri et la complicité de plusieurs autres « radicalisés », il avait pris le métro à la station Victoria Station puis avait attendu que les jeunes sortent de la salle de concert pour exploser à la sortie aux termes d’une stratégie assez professionnelle et avec le concours de spécialistes des explosifs, sachant que l’on voit très rarement un kamikaze capable de fabriquer lui-même ce type de bombe humaine. Loin d’être un « loup solitaire », comme on le dit à chaque fois depuis Mohamed Merah, Coulibaly, Abaoud, Abdeslam (avant que l’on découvre des réseaux et des fratries solidaires dans l’horreur), Abedi n’était pas seul puisque plusieurs complices ont été arrêtés et identifiés. Son identité était bien connue des services de renseignements anglais et américains.

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Connu pour être un musulman sunnite très pieux et converti à l’islamisme radical au contact d’extrémistes libyens anti-Kadhafi et pro-jihadistes très présents à Manchester, Salman était le fils de Libyens ayant fui le régime de Muammar Kadhafi pour trouver refuge à Londres, puis dans le quartier résidentiel de Fallowfield (sud de Manchester). Le jeune homme, troisième de la fratrie, était retourné en Libye récemment et la police britannique savait qu’il y avait retrouvé des jihadistes libyens puis qu’il était allé ensuite en Syrie via des filières de Da’esh. Egalement lié à Raphael Hostey, alias Abou Qaqa al-Britani, fameux recruteur de Da’ech tué en Syrie en 2016 par un drone, il y aurait suivi des entraînements terroristes au cours des 12 derniers mois. Il est proprement incroyable qu’un tel énergumène n’ait pas été filé en permanence ou mis hors d’état de nuire si peu de temps après l’attaque de Westminster (mars 2017) et en pleine période d’alerte maximale. Mais il est vrai que Salman Abedi et son père, Ramadan, alias “Abu Ismail”, étaient liés à des islamistes libyens ex-alliés d’Al-Qaïda qui ont été utilisés par les armées française, britannique et américaine comme des « combattants de la liberté » lorsqu’il fallait faire tomber la Jamahiriyya anti-islamiste de Kadhafi… C’est d’ailleurs un jihadiste historique ancien d’Afghanistan et d’Al-Qaïda, Belhaj, ex membre du Groupe islamique combattant libyen (GICL), que les Occidentaux ont mis au pouvoir à Tripoli comme « gouverneur militaire » puis ont aidé à faire assassiner Kadhafi... Le père de Salman est d’ailleurs retourné en Libye juste avant l’attentat dans la zone tenu par les rebelles salafistes et frères musulmans qui combattent l’armée du laïque général Haftar. Il a déclaré sans surprise que son fils est « innocent" et a dénoncé l’arrestation en Grande Bretagne d’un second fils, également innocent.
 
Contrairement à un lieu commun ressassé à chaque attentat, le terroriste Salman et sa famille ne peuvent pas être considérés comme des « convertis récents, ignorants, sans racines et sans formation religieuse » : les deux frères Abedi ont étudié le Coran de façon intensive et leurs parents étaient eux-mêmes radicalisés politiquement, religieusement instruits et pratiquants assidus. Fanatisé en Grande Bretagne par des islamistes connus des services et liés à Daesh et Al-Qaïda et liés à la Libye, Abedi a été radicalisé non pas seulement sur internet ou « en dehors des mosquées » et des imams, mais par des réseaux humains extrémistes religieux liés à des mosquées intégristes qui ont pignon sur rue dans les « banlieues de l’islam » de Grande Bretagne. Il fréquentait le centre islamique de Manchester (Didsbury Mosque), à l’instar de plusieurs membres du groupe de combat islamique libyen qui vivaient dans le quartier, et même de son père qui y faisait souvent la prière. Rappelons que Manchester abrite la plus grande diaspora libyenne dont nombre de membres accueillis comme « réfugiés politiques » ont fait leur jihad contre Kadhafi et le général Haftar en Libye, jihad « bien vu » par les Occidentaux tant qu’il est tourné contre un pays arabe nationaliste anti-islamiste désigné comme ennemi (Saddam Hussein, Bachar al-Assad, Muammar Kadhafi, etc) par le Qatar, la Turquie, et l’Arabie saoudite, ceux qui donnent le ton aux pays de l’OTAN.

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Loin d’être un « exclu », un pauvre ou un « déshérité » victime du « racisme » ou de « l’islamophobie », Salman Abedi a grandi dans le pays le plus pro-islamiste, le plus communautariste et le plus « tolérant » d’Europe. Le Royaume-Uni est en effet la nation démocratique occidentale où les islamistes ont le plus de liberté, souvent bien plus encore que dans la plupart des pays arabo-musulmans. Loin d’être sans horizon professionnel, le jeune Salman avait intégré une université de management et il aurait pu bénéficier d’une situation économique confortable à l’issue de ses études s’il ne les avait pas brutalement interrompues sous l’influence des professionnels du fanatisme politico-religieux. Comme tous les totalitarismes et les sectes, ceux-ci misent sur le lavage de cerveau, la propagande et la manipulation mentale. Sous-estimer cette idéologisation, cette force de persuasion des fanatiques, ne pas vouloir reconnaître que les terroristes bénéficient de complicités et aides communautaires, de solidarités humaines et civilisationnelles face aux « mécréants », ne pas admettre que la fanatisation islamiste est liée aussi à l’islam orthodoxe jamais réformé et à certains de ses enseignements officiels qui sacralisent la « violence licite », puis croire que seul le web et l’auto-radicalisation couplés aux « causes socio-économiques » qui n’auraient « rien à voir avec l’islam » expliqueraient le processus d’incubation terroriste constituent des erreurs d’analyses fatales. Ces erreurs empêchent de combattre le mal et donc rendent inefficace les politiques dites de « déradicalisation ». On ne rend pas « gentil » et humaniste un coupeur de tête qui a pris le goût du sang et qui est imbibé de charià version salafiste-takfiriste puis qui a le droit de mentir totalement et de se renier devant les juges et les psychiatres. Qu’ils soient des psychopathes attirés par Da‘esh ou Boko Haram ou qu’ils soient des fanatisés devenus psychopathes par idéologie, les terroristes aguerris ne peuvent être déradicalisés, sauf rares exception. On ne peut plus rien faire pour eux, mais on peut en revanche contrer et annuler la propagande pré-jihadiste sur le terrain idéologico-religieux avant que le jeune soit radicalisé sur le web, par des proches ou dans des mosquées. Cette déradicalisation ex ante passe nécessairement par l’éducation et la lutte à la racine même (source dumot radical) de la fanatisation théocratique hélas contenue dans la Charià, donc dans un corpus officiel que des imams éclairés doivent mettre à l’index et excommunier définitivement comme les y a invités le président égyptien Al-Sissi lui-même fin janvier 2014.

jeudi, 25 mai 2017

L’auteur présumé de l’attentat de Manchester était proche des services de renseignement britanniques

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Grande-Bretagne: l’auteur présumé de l’attentat de Manchester était proche des services de renseignement britanniques

Contrairement à ce que rapportent les médias, les parents de Selman Abidi ou Labidi, l’auteur présumé de l’attentat suicide de Manchester, ne sont pas des réfugiés mais des personnes ayant bénéficié d’un des nombreux programmes spéciaux de protection des services des renseignements britanniques. 

Selman est né de parents libyens à Manchester en 1994. 

Son père, Ramadan Abidi, était un officier de rang intermédiaire dans les services de renseignement libyens avant d’être recruté par les britanniques. 

Sa couverture aurait été grillée de façon accidentelle par un proche de sa femme, Samia Tebbal, peu de temps après l’échec d’un vaste complot au sein de l’Armée libyenne visant l’assassinat de Mouammar Gaddafi. 

Cet énième complot visant Gaddafi avait non seulement déclenché l’une des plus vastes purges au sein des services de sécurité mais la dissolution des forces armées libyennes, remplacées par ce que Gaddafi appelait « le peuple armé » ou « le peuple en armes ». Un concept vaguement inspiré des systèmes suisse et suédois en ce qui concerne la logistique de défense qui s’avérera fatal en 2011, lorsque la Libye a été attaquée par l’OTAN.

C’est les services secrets britanniques qui se chargèrent de la fuite ou l’exfiltration de la famille Abidi de Libye. 

Officiellement, les Abidi ont fui la dictature de Gaddafi pour se réfugier en Angleterre. 

Les Abidi ont été d’abord installés à Londres avant de déménager dans une banlieue au sud de Manchester oú il résident toujours depuis plus d’une décennie. 

Comme de nombreux jeunes des banlieues des grandes villes européennes, Selman a grandi sans repères fixes et a affiché un enthousiasme particulier vis à vis de ce que l’on appelle le « Printemps Arabe » au point de vouloir rejoindre les rebelles libyens. Cela a naturellement attiré très vite l’attention des renseignements britanniques chargés de prospecter les banlieues à la recherche de candidats prêts à se sacrifier au combat contre les ennemis de Sa Majesté au nom d’Allah. 

L’attentat suicide ayant frappé un concert de pop à Manchester à fait 22 morts et 50 blessés selon un bilan diffusé ces dernières heures. 

La police britanniques a très vite révélé l’identité de l’auteur présumé de cet attentat. Ce qui laisse à penser que ce dernier était non seulement connu mais sous supervision par des agents traitants issus du même milieu que son entourage immédiat. 

Ces détails n’ont été diffusés par aucun grand media européen et il ne le seront sans doute jamais. Raison d’État oblige.

lundi, 15 mai 2017

VS: sancties als EU Londen hard aanpakt na brexit

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VS: sancties als EU Londen hard aanpakt na brexit

De Verenigde Staten willen dat Londen het financiële centrum van Europa blijft, ook na de brexit. De Amerikanen dreigen met sancties als Brussel financiële instellingen in Londen dwingt belangrijke activiteiten naar het Europese vasteland te verplaatsen.

Jeroen Van Wensen 
Bron: De Volkskrant

De voorzitter van de Amerikaanse toezichthouder CFTC, Chris Giancarlo zei woensdag dat de Verenigde Staten "tegenmaatregelen" zullen nemen als de EU in de brexitonderhandelingen eist dat de zogenoemde 'clearing' van financiële transacties die in euro's worden afgerekend, voortaan in het eurogebied moeten plaatsvinden.

Londen dankt zijn positie als financieel centrum mede aan het feit dat 's werelds grootste clearinghuizen daar gevestigd zijn. Een gedwongen verhuizing naar het eurogebied kan de City 83.000 banen kosten, becijferde consultancyclub EY in 2016. Amsterdam, Parijs en Frankfurt strijden om de financiële instellingen die als gevolg van de brexit Londen verlaten.

"Balkanisering"

Driekwart van de rentederivaten gedenomineerd in euro's wordt nu afgehandeld door clearinghuizen in Londen. Dagelijks gaat daar een bedrag van 850 miljard euro in om. Als een clearinghuis in de problemen komt, kunnen de gevolgen groot zijn. De Europese Centrale Bank wil daarom dat clearinghuizen die handelen in eurocontracten in het eigen toezichtsgebied zijn gevestigd. Dat betekent dus verhuizen, als Londen straks niet meer in de EU ligt.

Maar de VS zijn bang voor een "balkanisering" cq. versnippering van de financiële markten, wanneer elk land of muntunie zijn eigen clearing gaat regelen. Dat leidt tot hogere kosten voor financiële instellingen bij het handelen in effecten of derivaten. Bovendien denken de Amerikanen dat het toezicht op de clearinghuizen door die versnippering minder effectief wordt.

Strijd

Jaap Koelewijn, hoogleraar Corporate Finance aan de Nederlandse Nyenrode Business Universiteit, kan wel meevoelen met de Amerikanen. "Ik verdenk de EU ervan hiermee politiek te bedrijven", zegt hij. "Waarom zouden de Europeanen beter toezicht kunnen houden dan de Britten? Het lijkt een beetje plagerij van de EU in het kader van de brexit."

Er woedt al jaren strijd tussen de eurolanden en de Britten over de clearingactiviteiten die plaatsvinden in euro's. In 2015 haalden de Britten hun gelijk bij het Hof van Justitie van de Europese Unie. Dat oordeelde toen dat clearinghuizen vanuit Londen transacties in euro's mochten blijven afhandelen. Nu de Britten waarschijnlijk in 2019 de EU verlaten, zet Brussel de kwestie opnieuw op de agenda.

Clearinghuizen

Clearinghuizen zijn de oliemannetjes van de financiële markten. Ze zorgen ervoor dat kopers en verkopers van effecten (aandelen, obligaties) en derivaten (opties, futures, warrants) erop kunnen vertrouwen dat de tegenpartij in de transactie zijn verplichtingen nakomt. Als koper en verkoper elkaar in de ogen kunnen kijken, hoeft dat niet. Wie een bloemkool koopt van een groenteman op de markt, geeft met de ene hand geld en pakt met de andere hand meteen de bloemkool. Dat 'gelijk oversteken' bij een transactie is niet mogelijk als de koper en verkoper zich op grote afstand van elkaar bevinden.

Een belegger in Amsterdam die een pakket aandelen koopt van iemand in New York moet geld overmaken en dan maar hopen dat de ander de gekochte aandelen levert. Clearinghuizen garanderen dit door als tussenpersoon op te treden. Zij ontvangen zowel het geld van de koper als de aandelen van de verkoper en laten de transactie pas doorgaan als beide partijen hebben geleverd.

Voor die dienstverlening vraagt het een flinke commissie. Clearing is één van de meest winstgevende activiteiten in de financiële wereld.


Bron:  http://www.demorgen.be/economie/vs-sancties-als-eu-londen... 
 

mardi, 28 mars 2017

Der späte Oswald Mosley

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Der späte Oswald Mosley

Vom Begründer der Homöopathie Samuel Hahnemann stammt der Behandlungsgrundsatz: Ähnliches möge mit Ähnlichem geheilt werden.

Es muss allerdings präzisiert werden, dass der Behandlungserfolg nach Hahnemann ganz wesentlich auf der richtigen Dosis der sonst krankmachenden Wirkstoffe beruht. Die Selbstheilungskräfte des Körpers und der Seele werden durch die winzige Dosierung dieser Stoffe herausgefordert, mit Energie beliefert und für die Heilung aktiviert.

Wie ist es um die Selbstheilungskräfte eines Volks- und Kulturorganismus bestellt? Die Krankheitskeime sind in Form eines faschistoiden Fremd-Nationalismus und einer ebenso totalitären wie übergriffigen Fremdreligion ja längst eingedrungen, auch wenn der Patient sich nur phasenweise richtig elend fühlt, sich ansonsten aber des Lebens erfreut und von Arzneien nicht wirklich etwas wissen will.

Je wirksamer die Erreger, desto wirksamer wird die Therapie ausfallen müssen. Die Faschismus-Keule wird dann nicht mehr nur vom politischen Gegner so ausgiebig wie blindlings verabreicht, sondern von allen, die gesunden wollen, entschlossen ergriffen werden. Die Keule wird aber nirgendwo eine Swastika oder die SS-Runen aufweisen, denn dieser Faschismus wird nicht mehr der historische, vermeintlich so allbekannte sein. Einer der letzten Figuren des europäischen Faschismus der dreißiger Jahre des letzten Jahrhunderts, der ebenso exzentrische wie unbeirrte Oswald Mosley, hat sich genau darüber Gedanken gemacht und wurde so zu einem Vordenker der Neuen Rechten.

Ein Wanderer aus dem Nichts

Niemand hat auf der politischen Bühne Großbritanniens seine Karriere so gründlich ruiniert wie Sir Oswald Mosley (1896-1980). Spross einer Adelssippe niederen Ranges, im Ersten Weltkrieg schwer verwundet und später durch zwei Eheschließungen, etwa mit einer der Schwestern Unity Mitfords, gut vernetzt, blieb er stets „der kommende Mann, der niemals ankam“, wie Zeitzeugen urteilten. In keiner Partei hielt es der notorische Womanizer lange aus, ging von den Konservativen zum linken Rand von Labour, von dort in die Parteilosigkeit, um schließlich die New Party zu gründen, die sich schon bald als Totgeburt herausstellte. Ein Ausflug auf einen Ministersessel brachte ihn mit den sozialen Problemen der späten zwanziger Jahre in Berührung, die nicht mehr von seiner politischen Agenda weichen sollten. Sehr spät erst, am 1. Oktober 1932, gründete er mit der British Union of Fascists (BUF) eine Sammelbewegung für die bereits existierenden, bis dato unbedeutenden faschistischen Gruppierungen in England.

In vielen Punkten kopierte er nun seine Vorbilder aus Italien und Deutschland, ordnete eine Parteiuniform an, die seinen Anhängern zum Namen Blackshirts verhalf, baute einen schlagkräftigen Saalschutz auf (von einem jüdischen Boxer trainiert) und imitierte in seinen Redeauftritten die exaltierten Posen seiner Idole. Für die feine englische Art war der faschistische Mosley eine bizarre Erscheinung, „a figure of fun rather than fear“, wie manch bissige Kommentatoren bemerkten.

Inhaltlich zeichnete sich sein Faschismus allerdings durch eine starke Betonung des gesellschaftlichen Korporatismus („no player has the „liberty“ to play his own game“) und der wirtschaftlichen Abschottung des Inselreichs aus. Überhaupt ist die Programmatik der BUF sehr stark von linken Befindlichkeiten durchsetzt, schlägt einen revolutionären Ton an und verzichtet weitgehend auf einen rassischen Antisemitismus. Dennoch blieb Mosleys Bewegung angesichts der politischen Großwetterlage am Vorabend des Zweiten Weltkrieges der durchschlagende Erfolg versagt. Einst als politisches Talent mit Zeug zum Premierminister gehandelt, verspielte er nach kurzlebigen Achtungserfolgen den Rest an Renommee, um 1939 als „Bandenführer“ (Ernst Nolte) im East End Londons zu enden. Am 22. Mai 1940 wurden Mosley sowie 813 führende Aktivisten der BUF auf der Grundlage der Defence Regulations 18 B/ 18AA für die Dauer des Krieges interniert. Der britische Faschismus schien somit vollständig erledigt.

SOM-1.jpgEuropa als dritte Kraft

Und doch erschallten am 15. November 1945 vor dem Royal Hotel in London „Mosley, Mosley“- Rufe aus einer 800 bis 1000-köpfigen Menge, die auf ihr Idol wartete. Die Internierung und soziale Ächtung vieler Mitglieder der BUF hatte die Gruppe zusammengeschweißt und noch fester an den einstigen „Führer“ gebunden, dessen Verehrung beinahe kultische Ausmaße annahm. Der so Gefeierte zog sich zunächst zurück und formulierte 1947 seine geopolitischen Gedanken, die Europa zwischen den USA (Stichwort money) und Sowjetrussland (Stichwort mob) als eigenständige Dritte Kraft verorteten.

Viele seiner Mitstreiter, die noch den alten „Britain first“-Slogan im Ohr hatten, konnten oder wollten ihm darin jedoch nicht folgen. Und so kam es, dass der in Europa einmalige Versuch, mit einem prominenten Vertreter des Vorkriegs-Faschismus unmittelbar nach Kriegsende eine neue faschistische Kraft zu entfalten, misslang. Die 1948 gegründete Partei Union Movement (UM) fiel bei den Wahlen durch und wurde überdies auf ihren Veranstaltungen regelmäßig Ziel gewaltsamer Attacken anti-faschistischer Gruppen, die den Wahlausgang gar nicht erst abwarten wollten.

Für Uneinigkeit und Irritationen sorgten überdies Einzelinitiativen ehemaliger BUF-Kader, die sich dem Revisionismus verschrieben, die versuchten, Gewerkschaften, Sportclubs etc. zu infiltrieren, für die sogenannte Stille Hilfe ehemaliger SS-Angehöriger zu werben oder eine rechte Öko-Landwirtschaft aufzubauen. Oswald Mosley hingegen zog es nach den Wahlschlappen und allerlei internen Querelen zunehmend ins Ausland, wo er von nun an bestrebt war, den englischen Nationalismus zu internationalisieren und auf eine breitere, pan-europäische Grundlage zu stellen.

Englands letzter (erster) Europäer

Wie schon zu Beginn der dreißiger Jahre, als Oswald Mosley die faschistischen Bewegungen aus erster Hand studieren wollte, zog es auch den späten Mosley ins Ausland. Diesmal, um Bundesgenossen für seine Vorstellung einer geeinten europäischen Kultur unterschiedlicher Nationalismen, die unter dem Motto Europe-A-Nation stand, zu finden. Einer der ersten und umstrittensten Kontakte ergab sich im Nachkriegsdeutschland, wo Mosleys Gedanken in der Deutschen Reichspartei (DRP) sowie in deren Nachfolgeorganisation, der 1952 verbotenen, Sozialistischen Deutschen Reichspartei (SRP) zirkulierten.

SOM-4.jpgDies geschah mithilfe der deutschen Edition seines Werkes The Alternative, das auch in anderen Sprachen erhältlich war und sogar das Lob General Francos in Spanien gefunden hatte. Mosley pflegte Umgang mit der Familie Otto Skorzenys, des Mussolini-Befreiers und vertrat die Auffassung, die internationalen Formationen der Waffen SS gegen Ende des Krieges hätten seine Idee eines gesamteuropäischen, antikommunistischen Nationalismus vorweggenommen. Persönlich reiste Mosley nach Spanien, Portugal, Italien sowie nach Südamerika, stets unter dem wachsamen Auge des britischen Geheimdienstes MI6.

Europäische Soziale Bewegung

Auch, wenn viele Regierungen dieser Länder von der Aufwartung Mosleys in nicht geringe diplomatische Verlegenheit gebracht wurden, waren die Reisen für sein Vorhaben nicht ganz fruchtlos. Immerhin konnten sich an die hundert Delegierte aller neo-faschistischen Parteien Europas 1951 im schwedischen Malmö zu einem Kongress treffen, an dessen Ende die Europäische Soziale Bewegung (ESB) als Dachorganisation gegründet wurde.

Sie sollte alle europäischen Idealisten zur gemeinsamen Verteidigung Europas gegen den damals noch herrschenden Kommunismus aufrufen und zusammenbringen. Diese Art einer neo-faschistischen „Ökumene“, in die sich auch Intellektuelle, wie der Franzose Maurice Bardèche einbrachten, scheiterte letztlich an den kleingeistigen nationalen Ressentiments, vor allem gegenüber Deutschland. Die Wunden des Krieges waren noch zu frisch. Auch die nationalen Parteien standen damals unter einem enormen Rechtfertigungsdruck von Seiten der heimischen Bevölkerung.

Ein Gespenst geht um in Europa

Der berühmte Eingangssatz aus dem Kommunistischen Manifest ließe sich auch auf die heutige Situation übertragen. Das Gespenst, zu dessen „heiligen Hetzjagd“ heute aufgerufen wird, ist allerdings der Rechtspopulismus, den man, so unscharf wie möglich, als Neo-Faschismus klassifiziert. Dabei ist eine Rehabilitierung des faschistischen Grundgedankens, den Mosley in Anlehnung an Mussolini im Symbol des Liktorenbündels konzentriert sah, gerade in der heutigen Situation zumindest bedenkenswert. Dieses altrömische Amtssymbol verdeutlicht, wie sehr eine einzelne Rute schwach und zerbrechlich, alle „Fasces“ zusammen aber hart und nicht zu brechen sind. Schon der Rechts-Esoteriker Julius Evola sprach sich in den 60iger Jahren für solch eine Rehabilitierung aus, die darauf abzielte, auch diesem historischen Phänomen Gerechtigkeit widerfahren zu lassen, wie man gegenüber dem Kommunismus zu tun bereit war.

SOM-5.pngMosley wie Evola konnten über die Verbrechen des Faschismus und seiner extremen Ableitung des Nationalsozialismus schwerlich hinwegsehen. Oswald Mosley verfiel in dieser Frage in eine dunkle Erlösungs-Mystik, die er sowohl bei Nietzsche fand, als auch seiner Lektüre von Goethes Faust zu verdanken hatte. Das Böse sei für den faustischen Menschen, zu dessen Gattung die Deutschen nun einmal gehörten, die unvermeidliche Finsternis auf dem langen Weg zum Licht. Ganz gleich, ob man sich zu solcherlei esoterischen Spekulationen hingezogen fühlt oder nicht, beide Autoren kamen nicht umhin, die Verbrechen anzuerkennen, sie aber zugleich vom Ur-Faschismus zu trennen. Nur so glaubten sie, den lähmenden Schuldkomplex überwinden zu können. Denn an die Mobilisierungs-Energie dieses frühen Faschismus sollten auch zukünftige Generationen wieder andocken dürfen.

„Faschismus reloaded“ ein Ding der Unmöglichkeit

In der Tat wäre angesichts der eingangs genannten exponentiellen Bedrohungen der europäischen Gesellschaften ein Mobilisierungspotenzial vonnöten, das kaum andere historische Vorbilder hätte. Trotzdem hätte man es mit einem Modell zu tun, das mitnichten ein „Faschismus reloaded“ wäre. Es bräuchte nämlich keinen Hitler- oder römischen Gruß, keine offensive Gewaltanwendung, keinen Antisemitismus, keinen Revisionismus, keinen engstirnigen Nationalismus, nicht einmal eine einzige überragende Führergestalt.

Was es hingegen bräuchte, wäre ein Korpsgeist, der alle Beteiligten beseelen würde, eine paramilitärische Phalanx und einen Gleichschritt, der die fatale Vereinzelung aufheben und die Kraft einer entschlossenen Gemeinschaft fühlbar machen würde. Es bräuchte den Geist der Selbstbehauptung und Würde, der klassenübergreifend zu gelten hätte und der den Einzelnen wieder an seine Wurzeln heranführte, um ihn der Automatisierung, der Ohnmacht und der Apathie zu entreißen. Letztlich bräuchte es den Mut zum Tabubruch, gleichsam zur Pubertät, um der überreifen Fäulnis vergreisender Gesellschaften eine kühne Dynamik entgegenzusetzen. Und alles dies europaweit. Die Frage bleibt, ob es offen und für alle sichtbar geschehen kann oder ob dies nur noch im Untergrund möglich sein wird. Dort sind die Reihen bekanntlich geschlossener.

samedi, 25 mars 2017

Les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont financé et continuent à aider le terrorisme

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Les Etats-Unis et la Grande Bretagne ont financé et continuent à aider le terrorisme

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

Après l'attentat de Westminster, qui en laisse présager d'autres analogues, faut-il rappeler que pendant des années, l'alliance entre les Etats-Unis et la Grande Bretagne a financé et entrainé, avec la collaboration de l'Arabie saoudite, des monarchies pétrolières et de la Turquie, des milliers d'extrémistes islamique en Syrie, Iraq et Libye. Il n'est pas certain que ceci ne se poursuive pas discrètement, même si dans le même temps ces pays annoncent vouloir dorénavant « éradiquer » l'Etat islamique.
Pourquoi cette bienveillance ? Parce que ces terroristes continuent à mener une guerre dans tout le Moyen-Orient contre Bashar al Assad et l'influence qui ont prise récemment, à la demande de ce dernier, la Russie et l'Iran. Les intérêts pétroliers et géostratégiques occidentaux se croient menacés par Damas et Moscou, sans admettre que dans la lutte globale contre le djihadisme, la Syrie et la Russie mènent une lutte efficace contre l'internationale terroriste islamique qui les menace encore plus qu'il ne menace l'Europe et l'Amérique.

Des mesures de protection dérisoires

Pour se défendre contre de nouveaux attentats terroristes, Theresa May promet des mesures de protection telles que l'interdiction de portables et tablettes sur certaines lignes aériennes. Mais dans le même temps la Grande Bretagne continue à refuser la mise en place de cartes d'identités au prétexte qu'elles menaceraient les libertés publiques. Il en a résulté qu'il a fallu des heures à Scotland Yard pour identifier le terroriste de Londres, un certain britannique nommé Khalid Masood, 52 ans.

Il y a plus grave. La Grande Bretagne comme la France disposent de fichiers de milliers d'individus ayant travaillé avec l'Etat islamique, les fiches dites S en France. Plus de 3.000 Britanniques seraient inscrits sur une liste de surveillance anti-terreur établie par le service de renseignement MI5. Mais comme ils ne sont pas encore passé à des actions violentes identifiées, on se borne à continuer à les surveiller épisodiquement au lieu de les mettre en détention, fut-ce à titre provisoire. Ceci est dérisoire, vu les faibles moyens dont dispose la police et les complicités dont ces individus disposent dans les quartiers dits sensibles – sans mentionner en Angleterre le nombre de communes ayant été autorisées à pratiquer la shariaa qui se révèlent de véritables pépinières de terroristes en puissance.

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On objectera que les attentats seront de plus en plus le fait de candidats au suicide pour Allah, convertis discrètement dans certaines mosquées ou sur les réseaux sociaux islamistes, sans avoir fait parler d'eux auparavant. Peut-être, mais il n'empêche que de nombreux autres sont connus des services de police et que rien n'est fait pour les empêcher de nuire.

Mais que faire, dira-t-on? Créer des milliers de places de prison, alors que l'administration pénitentiaire manque déjà de personnel ? Pourquoi pas ? Lorsqu'un pays est en guerre, il trouve les moyens de se défendre. D'autres mesures seraient possibles, mais nous ne les évoquerons pas ici.

Dans l'immédiat, le quotidien Sun de Rupert Murdoch a réclamé une augmentation massive de la police armée, tandis que le Daily Mail dénonce comme de plus en plus pervers le refus de donner aux autorités le droit d'écouter les communications électroniques. Mais ceci ne se fera pas. Rappelons que Rupert Murdoch est considéré en Angleterre comme un dangereux fanatique de droite, de même que l'est encore Marine Le Pen en France.

mardi, 06 septembre 2016

An Alternative History of Scottish Nationalism

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An Alternative History of Scottish Nationalism

Ex: http://empire-and-revolution.blogspot.com 
 
The remarkable rise of the Scottish National Party (SNP), which is now a liberal-left party led largely by 1968 leftists, masks the ethno-nationalist roots of the party and the broader ethno-nationalist undercurrent of the Scottish Nationalist movement as a whole. In this article, we intend to explore some of the personalties that made up this early movement, their activities and detail some of their ideas that influenced the early SNP and which would make the likes of Alex Salmond, the current leader of the SNP, cringe in embarrassment, even though they make up a substantial section of the SNP's early history and political direction.

Lewis Spence and the Mysteries of Britain

LewisSpence4.jpgThe first Scottish nationalist to contest a Westminster parliamentary seat in Scotland was the journalist, poet and folklorist Lewis Spence in January 1929. He polled 842 votes (a worthy 4.5% of the vote) in the Midlothian and Peebles Northern constituency which was won by Labour in a three-cornered fight with Spence and the Conservatives. Spence's Scottish National Movement had combined in 1928 with other Scottish Home Rule organisations, including the Gaelic revivalist Ruariridh Erskine's Scots National League, to form the National Party of Scotland (NPS). Later in 1934, the NPS amalgamated with the more conservative Scottish Party to form the modern-day Scottish National Party which exists today under the capable leadership of Alex Salmond.

mystBrBO1,204,203,200_.jpgAn idea of what animated Lewis Spence's political thought can be extracted from his 1905 book The Mysteries of Britain: Secret Rites and Traditions of Ancient Britain (reprinted in 1994 by Senate). The book is dripping with erudition and politically incorrect racial and ethnic analysis relating to the origins of the pre-Christian native religion of the ancient British Isles and the indigenous people of those islands who practised it. Spence concludes: "In no individual born in these islands does there not flow the blood of the Druid priests and seers, and I confidently rely on British mystics, whatever their particular predilections, to unite in this greatest of all possible quests, the restoration of our native Secret Tradition," arguing that "we Britons are much too prone to look for excellence outside of the boundaries of our own island" and "that we should so weakly rely on alien systems of thought while it is possible for us to re-establish our own is surely miserable."

He called for the "restoration of the entire fabric of British native mysticism" concluding "the missing stones of that fabric lie directly beneath our feet in the soil of our own island, and it depends entirely upon our patriotism and our vigilance whether they shall be recovered and once more fill the gaps and seams in the ancient edifice of British arcane wisdom."

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Wendy Wood
In contrast to the electoral approach of the NPS/SNP, which had mixed results, a group of militant ethno-nationalists led by the English-born Wendy Wood, a founder member of the NPS, via Lewis Spence's Scottish National Movement, decided that a non-party approach would be more effective and left the infant SNP to engage in more direct militant action. This involved rowdy protests and demonstrations against all forms of Unionism as well as speaking and propaganda tours across Scotland advocating a Scottish cultural revival and political independence. In the 1930s, she founded the youth group, Scottish Watch, which later became, in 1949, the Scottish Patriots, which existed until her death in 1981 boasting a few thousand members to rival the SNP in popularity amongst Scottish ethno-nationalists.

Wood is also cited in the Preface to Spence's Mysteries of Britain book where he states: "I cannot close without expressing my sincere thanks to Miss Wendy Wood for the eight excellent drawings which she has made for this book. Deeply imbued with the Keltic spirit and versed in the details of Keltic antiquity, she has infused them with the richness of Keltic imagination and mysticism."

Scottish cultural and social nationalism

The leader of the Scots National League, Ruairidh Erskine, despite his aristocratic lineage, had close links to important Scottish socialist figures, such as John Maclean, the influential Scottish Marxist and a left-wing nationalist. However, despite his support for land reform and other socialist measures, Erskine was regarded as a reactionary figure by many on the burgeoning socialist left in Scotland because of his deep commitment and support for a Scottish Gaelic cultural revival, including everyday use and development of the language. Erskine was also close friends with another Gaelic revivalist, the journalist, William Gillies, another nationalist with close links to the socialist left, but who, like Erskine, was more interested in the revival of the Gaelic language and who campaigned to make Gaelic the national language of Scotland in order to counteract the increasing hegemony of the English language and English-speakers amongst the Scottish people, particularly the working classes in Scotland's towns and cities.

Gillies also advocated close links to Irish nationalists and was involved in the establishment of a volunteer force called Fianna na h-Alba that was ready to use armed force to win Scottish independence. However, following advice by the legendary Irish nationalist leader, Michael Collins, the plan was abandoned after he argued in a letter that the militant Scottish nationalists "do not appreciate the particular difficulties they are up against," particularly with regards the lack of significant public support in Scotland for such action and the relative strength of the British state north of the border compared to the situation in Ireland.
 
Scottish Fascism
 
macdia5_9279902163.jpgAnother significant pre-war figure in politically incorrect Scottish nationalism was the celebrated Scottish poet, Hugh MacDiarmid (born Christopher Murray Grieve) a founder member of the National Party of Scotland, who in 1923, a year after Mussolini's rise to power in Italy, wrote two articles calling for a Scottish Fascism which would engineer as part of its programme a Scottish national revival and radical social justice across the country. MacDiarmid also set up a Scottish Fascist combat organisation called Clann Albainn which existed as an underground movement for many years, even after its founder finally embraced communism. Later, he would be expelled from the SNP because of his communist views. Upon joining the Communist Party, MacDiarmid, rather ironically, would eventually be expelled for his nationalist views!

Like many European nationalists, including the Flemish, Breton and Ukrainian nationalists, along with nationalists closer to home in Wales and Ireland, MacDiarmid saw opportunities for Scottish nationalism in the advance of Nazi Germany and the possible unravelling of the British state following a German invasion of England.

In 1941, he wrote to a friend: "On balance I regard the Axis powers, tho' more violently evil for the time being, less dangerous than our own government in the long run and indistinguishable in purpose." A year earlier he had written: "If the Germans win they could not hold their gains for long, but if the French and British win it will be infinitely more difficult to get rid of them" and, as a result, he hoped for a quick Nazi victory in order to advance the Scottish nationalist cause.

Towards the end of his life, MacDiarmid became the President of the 1320 Club (the year of the Declaration of Abroath which reaffirmed Scotland's determination to remain independent of England at the time) which was the ultra-nationalist forerunner to the ethno-nationalist Siol nan Gaidheal 'ginger group' which rose to prominance in the seventies and eighties.

"Scotland's Quisling"

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Arthur Donaldson
Arthur Donaldson, a future leader of the SNP between 1960 and 1969, just like MacDiarmid, hoped that an early Nazi victory over the British government would advance the Scottish nationalist cause. Along with a number of other leading Scottish nationalists, he was arrested in May 1941 because of his support of the Scottish Neutrality League and the suspicions of MI5 that some Scottish nationalists intended to set up a breakaway Scottish government in the event of a Nazi invasion of Britain and that Donaldson, according to MI5, was a potential leadar of this government and "Scotland's Quisling" in the making! Donaldson and his compatriots were arrested and held without charge under Defence Regulation 18B by the British state. He was held for six weeks, but was eventually released as the British authorities decided not to reveal the identity of the MI5 agent who had infiltrated them.

The report by the MI5 agent that prompted their arrest was later released after Donaldson's death and it included a conversation with Donaldson which prompted MI5's belief that he was a National Socialist sympathiser and a potential pro-German collaborator.

The report read:
"During a long conversation, Donaldson gave great praise to Germany saying that England would be completely crushed by the early Spring; the Government would leave the country and that England's position would be absolutely hopeless, as poverty and famine would be their only reward for declaring war on Germany. Scotland on the other hand had great possibilities. We must, he declared, be able to show the German Government that we are organised and that we have a clear cut policy for the betterment of Scotland; that we have tried our best to persuade the English Government that we want Scottish independence and that we are not in with them in this war. If we can do that you can be sure that Germany will give us every possible assistance in our early struggle. The time is not yet ripe for us to start a visible campaign against England, but when fire and confusion is at its height in England, we can start in earnest. He then went on to tell them he had an idea in his mind for fixing up a wireless transmitting set in a thickly populated district in Glasgow or Edinburgh, in order to give broadcasts to the public. At the moment he is working very hard in an endeavour to combine all the Nationalists together as a unit, whereby they can strike out with great force when the time comes."
After the war, during his leadership of the SNP, the party began to organise more professionally under his guidance and poll more credibly at elections which, as a result, culminated in the famous Hamilton by-election victory for the SNP in 1967. However, in 1969, Donaldson was replaced as leader of the party after a leadership challenge by the social democrat, Billy Wolfe, who helped pave the way for Alex Salmond's ascendancy in the party today.

Seed of the Gaels

Post-war, the flame of Scottish ethnic nationalism was mainly kept alive by Siol nan Gaidheal (SnG), which means in Scottish Gaelic - the Offspring or Seed of the Gaels!

 

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Siol nan Gaidheal - kicked out of the SNP at the same time as Alex Salmond.
 
This Scottish ethno-nationalist group was established in 1978 and paraded in blackshirts and kilts at Scottish Nationalist demonstrations and protests organised by the SNP and other groups. In 1982, SnG was proscribed from the SNP, along with the socialist 79 Group, which included Alex Salmond in its ranks though his expulsion was later overturned by the leadership. SnG went into a rapid decline after that setback but has subsequently been revived a number of times, most notably by Jackie Stokes, a militant ultra-nationalist, in the late eighties.

In the 1980s, SnG produced a magazine called Firinn Albannach (Truth of Scotland) which was described as being "anti-communist, neo-fascist and sometimes violent in tone" in a survey of British and Irish political groups conducted by liberal academics from Manchester University.

Free Scotland

The Free Scotland Party, led by Brian Nugent, broke away from the SNP in 2004 over disagreements about the European Union (EU) and Scotland's future membership once independent. The party stood for an independent Scotland, independent of both the British state and the EU superstate, with Norway, an independent non-EU country, identified as a model for a future independent Scotland. The party contested a number of elections in 2005 and 2007 with Jim Fairlie, a former Deputy Leader of the SNP, standing as one of the candidates, but none were successful.

A Scottish Future for Scottish Nationalists

Despite the current stranglehold on the party by 1968 leftists, the SNP is steeped in an ethno-nationalist tradition with roots that go back to its very origins and formation before the Second World War. Genuine Scottish nationalists now need to consider their position in Scottish politics. They must, in our opinion, unite and rally around a Scottish First-type organisation that can provide direction and meaning following independence which now seems highly possible, even if the NO campaign is temporarily able to halt the trend towards independence. It is obvious that the Tory/UKIP/BNP unionist position, bolstered by the religious sectarian cranks of the Orange Order, is no longer an option for serious ethno-nationalist activists and campaigners. The same logic also applies to the Scottish sovereignists of Free Scotland who should also be approached for their views on a possible realignment and amalgamation. In the meantime, we wish Scotland and its people well in their journey towards self-determination and freedom.


Originally published at Civil Liberty

samedi, 16 juillet 2016

From Churchill to Blair: How British Leaders Have Destroyed Iraq for Over a Century

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From Churchill to Blair: How British Leaders Have Destroyed Iraq for Over a Century

Ex: http://www.counterpunch.org

After seven years, the Chilcot report has delivered a damning verdict on Tony Blair’s role in the war on Iraq, but British Prime Ministers playing a destructive role in Iraq is a centuries old practice.

Britain has used its military might and commercial prowess to subjugate Iraq and control its oil resources for over one hundred years.

Churchill invented Iraq. The end of World War I left Britain and France in command of the Middle East and the allies carved up the region as the defeated Ottoman Empire fell apart. Winston Churchill convened the 1912 Conference in Cairo to determine the boundaries of the British Middle Eastern mandate. After giving Jordan to Prince Abdullah, Churchill, gave Prince Abdullah’s brother Faisal an arbitrary patch of desert that became Iraq.

Historian Michael R. Burch recalls how the huge zigzag in Jordan’s eastern border with Saudi Arabia has been called “Winston’s Hiccup” or “Churchill’s Sneeze” because Churchill carelessly drew the expansive boundary after a generous lunch.

Churchill’s imperial foreign policy has caused a century of instability in Iraq by arbitrarily locking together three warring ethnic groups that have been bleeding heavily ever since. In Iraq, Churchill bundled together the three Ottoman vilayets of Basra that was predominantly Shiite, Baghdad that was Sunni, and Mosul that was mainly Kurd.

Britain set up a colonial regime in Iraq. British oppression in Iraq intensified and an uprising in May 1920 united Sunni and Shia against the British. Winston Churchill, the responsible cabinet minister, took almost a decade to brutally quash the uprising leaving 9,000 Iraqis dead.

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Churchill ordered punitive village burning expeditions and air attacks to shock and awe the population. The British air force bombed not only military targets but civilian areas as well. British government policy was to kill and wound women and children so as to intimidate the population into submission.

Churchill also authorized the use of chemical weapons on innocent Iraqis.

In 1919 Churchill remarked, “I do not understand this squeamishness about the use of gas. I am strongly in favour of using poisoned gas against uncivilised tribes… It will cause great inconvenience and spread a lively terror”.

Churchill, saw Iraq as an experiment in aerial technological colonial control as a cheaper way to patrol the over-extended empire. Almost one hundred years since Churchill sought the use of aerial technology to cling onto influence over a restive Iraq, Blair’s government began flying deadly drones over Baghdad and Helmand Province in Afghanistan.

To Britain’s imperial Prime Ministers, aviation has always promised to be the trump card, the guaranteed way of keeping native peoples and their resources under control. Arthur “Bomber” Harris, who was to lead the aerial bombardment of Germany 20 years after bombing Iraq, boasted that he had taught Iraqis “that within 45 minutes a full-sized village can be practically wiped out and a third of its inhabitants killed or wounded”.

The British Royal Air Force maintained its military control over Iraq until World War II, even after Iraqi independence in 1932. Despite formal independence, British political and economic influence in Iraq barely receded.

Britain’s relationship with Iraq has always revolved around the issue of oil. Churchill viewed Iraq as an important gateway to Britain’s Indian colony and oil as the lifeblood for Britain’s Imperial Navy.

Britain established the Iraq Petroleum Company (IPC) as the vehicle through which Iraqi oil would be exploited. British Petroleum (BP), or the Anglo-Persian Oil Company as it was known back then, was also heavily involved in plundering Iraqi oil.

British oilmen benefited incalculably from Iraq’s puppet regime until the Iraqi masses rose up against British influence. This led to the Iraq revolution of 1958 and the rise and eventual Presidency of Saddam Hussein.

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British and US intelligence helped Saddam’s Ba`ath Party seize power for the first time in 1963. Ample new evidence shows that Saddam was on the CIA payroll as early as 1959, when he was part of a failed assassination attempt against Iraqi leader Abd al-Karim Qassem. During the 1980s, the United States and Britain backed Saddam in the war against Iran, providing Iraq with weapons, funding, intelligence, and even biological and chemical weapons of mass destruction.

In 2003 the Guardian reported that a chemical plant, which the United States said was a key component in Iraq’s chemical warfare arsenal, was secretly built by Britain in 1985 behind the backs of the Americans. Documents show British ministers knew at the time that the $14 million dollar British taxpayer funded plant, called Falluja 2, was likely to be used for mustard and nerve gas production.

British relations with Saddam Hussein only began to sour when Hussein nationalized the Iraq Petroleum Company in 1972. As a result of Iraq’s oil revenues finally flowing directly into the Iraqi Treasury, the nation experienced a massive windfall when oil prices quadrupled in 1973.

battle4_BO1,204,203,200_.jpgThe Iraqi nation grew increasingly wealthy, as oil revenues rose from $500 million in 1972 to over $26 billion in 1980, an increase of almost 50 times in nominal terms.

During the 1990’s, Britain supported severe economic sanctions against Iraq because of Saddam’s increasing resource nationalism. The United Nations estimated that 1.7 million Iraqis died as a result of the sanctions. Five hundred thousand of these victims were children.

The British and American sanctions on Iraq killed more civilians than the entirety of chemical, biological, and nuclear weapons used in human history.

Glaring similarities between Britain’s 1917 occupation of Iraq and the modern military debacle in Iraq are too salient to dismiss or to ignore.

They told us that Iraq was a nuclear threat; Iraq was a terrorist state; Iraq was tied to Al Qaeda. It all amounted to nothing. Since the 2003 invasion, hundreds of thousands of Iraqis have died and over a million have been displaced because of this lie.

Prior to 2003, Iraq had zero recorded suicide bombings. Since 2003, over a thousand suicide bombs have killed 12,000 innocent Iraqis.

Tony Blair recently admitted to CNN that the 2003 invasion of Iraq played a part in the rise of the Islamic State militant group, and apologized for some mistakes in planning the war.

It is important to note that Al Qaeda in Iraq did not exist prior to the British-American invasion and that terror organization eventually became ISIS.

Former British Foreign Secretary, Robin Cook, told the House of Commons that Al Qaeda was unquestionably a product of Western intelligence agencies. Mr. Cook explained that Al Qaeda, which literally means an abbreviation of “the database” in Arabic, was originally an American computer database of the thousands of Islamist extremists, who were trained by the CIA and funded by the Saudis, in order to defeat the Russians in Afghanistan.

Blair’s legacy in Iraq is ISIS. Blair has recently called ISIS the “greatest threat” faced by Britain.

Shortly after British general Stanley Maude’s troops captured Baghdad in 1917, he announced, “our armies do not come into your cities and lands as conquerors or enemies, but as liberators.”

Almost a century later in 2003 Tony Blair said, “Our forces are friends and liberators of the Iraqi people, not your conquerors. They will not stay a day longer than is necessary”.

History has a habit of repeating itself, albeit with slightly different characters and different nuances. Iraq may well go down in history as Britain’s greatest longstanding foreign policy failure.

Garikai Chengu is a scholar at Harvard University. Contact him on garikai.chengu@gmail.com.

 
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samedi, 02 juillet 2016

Brexit – The Only Certainty is Uncertainty

While many are celebrating the victory of the Leave campaign, the consequences remain to be seen. Scottish politicians are already calling for a new independence referendum, the leadership of the Conservative Party is undergoing a shakeup, and the economic implications are far-reaching. Regardless of what happens, however, shock-waves are being transmitted around the world.

At 7.20 UK time, the Electoral Commission declared the result of the referendum on UK membership of the European Union. There were cheers as our nation and the world was told that the Leave campaign had won with 17,410,742 votes (51.9%) and the Remain campaign had lost with 16,141,241 votes (48.1%). Within hours David Cameron announced his intention to resign as Prime Minister.

In this article I want to concentrate on the effect on my country, Britain, although the vote will send shockwaves around the world.

Britain was already a divided nation before the referendum. The campaign stoked coal on the fires of that division. The campaign was a dirty one. The Conservatives were bitterly divided on the issue and blue on blue attacks (some very personal) were commonplace.  The resignation of David Cameron will not be the only fall-out. The position of the Chancellor, George Osborne, now also looks untenable. Tories on the Leave side were very angry when he said he would introduce an emergency budget with £30 billion of tax rises and spending cuts that he insisted would be needed if Britain left the European Union. It was soon dubbed the “punishment” budget. There will also be a new leader of the Conservative Party before the October Tory conference. Conservative MPs will vote first to decide two candidates to put before the wider membership. Although Boris Johnson is disliked and distrusted by many Conservative MPs, it is difficult to see how they can avoid putting him on the ballot paper given his popularity among the membership and his prominence in the Leave campaign. The two names most likely to be on the ballot are Boris Johnson and Theresa May. An outside possibility is Michael Gove, though he has previously said he would not stand (but then politicians don’t always keep their word!).

The Labour Party Leader, Jeremy Corbyn, who campaigned for a Remain vote, has said he is ‘absolutely’ staying in position and has rejected suggestions from the Right of his party that he should go. He has pointed out that although some big Labour strongholds such as the North East and North West voted Leave, others, like London and Bristol, voted Remain.  As the majority of trade unions (who have bloc votes within Labour and give it large sums) favoured Remain, he is likely to get his way.

The Scottish National Party is calling for a second referendum on independence. They have a strong argument. Scotland voted 62 per cent to 38 per cent in favour of remaining in the EU. All 32 local council areas in Scotland voted to Remain in the EU. Scotland was the only nation in the UK to have a clean sweep of all local authorities.

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Scottish First Minister Nicola Sturgeon said the results in Scotland make clear ‘that the people of Scotland see their future as part of the European Union’.

Her predecessor, Alex Salmond, suggested that the vote to leave in England and Wales (Northern Ireland also voted Remain) should trigger a second referendum on Scottish independence. Speaking of the British exit, he told ITV news: “So whatever that period is – two years, two-and-a-half years, that would have to be the timescale of the next referendum because what you would want to do is remain in the European Union while the rest of the UK moved out.”

Mr Salmond also pointed out that the SNP’s manifesto said if Scotland was ‘dragged out’ of Europe against the will of the Scottish people, then the Scottish parliament should have the right to hold another independence referendum.

The result of the first Scottish referendum was 55.3 per cent to stay in the UK to 44.7 to leave. A big question will be how many who voted to stay in the UK would now switch to vote for a Scotland in the EU.

The constitutional implications for the UK are not likely to become clear for some time. The two-year period Mr Salmond mentions is specified under Article 50. It kicks in when the Prime Minister of the country leaving formally asks to do so. David Cameron has already said that this should be a decision for his successor. Leave campaigners have already indicated that they want nine months to a year for planning.

Added to this is the uncertainty that a new Tory leader introduces. It is not impossible that they will want to call a General Election to secure a mandate. A majority in Parliament is needed for them to do this and that is by no means certain. In addition, a new General Election could see Labour saying they would over-ride the referendum result if given a new mandate to do so by the electorate. If the economy was looking bad, they might get it.

What of the long-term future for Nigel Farage and UKIP? Whatever UKIP say, they are seen as a single-issue party. What happens to them when their raison d’etre is gone? Not to mention the generous funding they receive from the European Parliament!

The two big issues of the campaign have been identity and the economy. The Leave campaigners generally concentrated on identity issues like migration and border security (dubbed ‘Project Hate’ by Remain) and Remain stressed the negative effects on the economy of leaving (dubbed ‘Project Fear’ Leave). It seems like the identity issue had more resonance with the British people. Many of my own friends told me that whatever the economic consequences, they would vote for an independent Britain able to effectively control who came into our country. They were steadfast in that whatever the Bank of England, the IMF, and the Chancellor said.  The hope of ‘Project Fear’ was that enough of those undecided could be scared into a Remain vote. It didn’t work.

As Dr Paul Craig Roberts neatly summed up: ‘It is a propaganda choice to call these concerns racism rather than cultural defence, and the UK political establishment has made that propaganda choice.  Little wonder so many British citizens no longer believe that the British Establishment represents Britain.’

Jo-Cox-Labour-MP.jpgIn the last stages of the campaign we had the tragic assassination of Jo Cox MP. The Remain camp cynically seized on this to boost their campaign. Anyone who voted Leave was a ‘hater’ and the language they had used to criticise immigration and the political class had led to a ‘climate of fear’ which in turn led to her death. Her two children were taken to Parliament to hear MPs pay tributes, and also to a big rally in London’s Trafalgar Square. This attempt to manipulate our emotions also failed. In fact many I know were disgusted by the shameful attempts to use the tragedy to boost a Remain vote. They were also angry at the way that their views were being falsely categorised and denigrated. If anything it made them more likely to vote Leave. I even had some friends who had voted Remain by post earlier, saying that they would have switched to Leave because of the disrespect tht had been shown, had they been given the chance! The ‘love versus hate’ theme has caused a lot of bitterness, anger, and division within our nation. Many Remain supporters are dismayed because it seems as if ‘hate’ has won. That’s one consequence of making the argument seem like a battle between good and evil – something the smug, condescending Left likes to do.

The Remain side also seemed to express social superiority. One YouGov poll showed voters in the highest social class, ABC1, split 53 to 38 per cent for Remain, while those in the lower C2D2 class split 52 to 29 per cent for Leave. The working class supporters of Leave have a big wants list, and they don’t want to wait for delivery. As Times journalist Daniel Finkelstein said: ‘The expectation of these ­voters, certainly their hope, is that leaving the EU can restore to this country control over its own destiny. They are hoping for greater protection from the social and economic change brought by globalisation. They seek more work, better-funded public services, less power to corporations and the elite and, above all, less of the ­immigration that they believe puts pressure on their wages and ­communities.’

They are likely to be disappointed. Corporate Britain doesn’t want to leave the single market. It’s difficult to see how we can stay in and not have free movement of labour. Nor are migrant workers suddenly going to disappear, if at all. Many work in key services and sectors which certainly wouldn’t want to lose them.

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Leave voters are likely to end up feeling more and more alienated and betrayed as they find their expectations of change disappointed. Just this very morning, the spokesman for the Leave campaign was back-tracking and qualifying their poster pledge to spend money saved from the EU contributions on our National Health Service. It was always a very stupid tactic. UKIP Leader Nigel Farage said it was a ‘mistake’ to promise that in the first place. For a start, the figure was wrong. In 2015, the UK paid the EU an estimated £13 billion, or £250 million a week. Of course some of that money came back in EU payments funnelled through the government, so the government’s ‘net contribution’ was around £8.5 billion, or £160 million a week. A lot to be sure, but not what was stated. Nor is any government going to spend savings made from not contributing to the EU on one area. Leave never had a mandate to promise that – it’s up to the government of the day. So no surprise that the Leave spokesman was squirming and trying to avoid questions on our TVs this morning!

That’s on day one! I fear that’s just the start of the backtracking, qualification, and excuses.

The economic consequences are already kicking in with the pound and stocks crashing. The market will adjust somewhat as it was taken by surprise by the result (as were the pollsters and bookies), yet UK growth may well fall with effects on living standards, at least in the short-term. Negotiations with the 53 nations with whom we currently trade under EU rules are also unpredictable. Many EU politicians may give Britain a hard time because they fear the rise of opposition politicians in their own countries. Already Marine Le Pen has called for a French referendum. The Eurocrats will want to discourage that.

The British people have spoken, deciding to roll the dice in the hope that we can protect our identity and achieve independence and prosperity. Let’s hope we win our gamble!

Contributor

Pat Harrington is an Edinburgh based writer and activist. He is the Director of the Third Way think-tank and General Secretary of the Solidarity Trade Union.

lundi, 27 juin 2016

Un « brexit » qui fait mal

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Un « brexit » qui fait mal

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Avec 51.9% des voix, les électeurs britanniques ont finalement choisi de soutenir le brexit, c'est-à-dire d’ouvrir un processus prévu pour durer entre deux et quatre ans et devant aboutir à la sortie du Royaume-Uni de l’actuelle Union Européenne. Contrairement à ce que disent media et responsables politiques nationaux et européens, l’UE reste pour le moment à 28. Elle ne sera 27 que dans plusieurs années et ce sous réserve que le brexit ait réellement lieu. Car il ne suffit pas de voter en sa faveur à un référendum pour que le dit processus aboutisse.

Les causes du succès du brexit.

Elles sont multiples et j’ose même affirmer que tous les électeurs qui ont voté en faveur du brexit ne cherchaient pas nécessairement à ce que leur pays quitte réellement l’Union Européenne. L’électorat est versatile et surtout rarement cohérent. Il peut parfois soutenir en même temps des positions contradictoires.

La principale raison du vote « pro-brexit » est de s’opposer à l’immigration. Le paradoxe est que, en rejetant l’UE, les électeurs envoient un mauvais signal à l’égard des travailleurs européens installés dans leur pays, alors qu’en fait les électeurs visaient les populations aneuropéennes de l’ancien empire colonial installées au Royaume-Uni et contre lesquelles un conservateur comme Enoch Powell s’opposait dans les années 60. Non seulement le « brexit » ne changera rien à la situation migratoire du Royaume-Uni mais il risque même d’aggraver les flux issus du Commonwealth.

Le dernier débat de campagne opposait le maire de Londres, d’origine pakistanaise et de confession musulmane, Sadiq Khan, avec l’ancien maire, anglais de souche, Boris Johnson. Or Khan prônait le maintien dans l’UE alors que Johnson prônait le départ. Il est bien évident que le fait que les partisans les plus acharnés du multiculturalisme et de l’islamotropisme, notamment le Labour, aient soutenu le « remain » a beaucoup fait dans le succès du « brexit ».

Par ailleurs, les actuels dirigeants de l’Union Européenne sont extrêmement impopulaires. La technostructure de Bruxelles insupporte jusqu’aux partisans les plus déterminés d’une Europe politique. Elle n’a aucune légitimité démocratique et ne sert que de bouc émissaire que les dirigeants des Etats utilisent pour s’exonérer de leurs propres responsabilités en période d’élections. Les politiciens comme Juncker, battus dans leur pays ou mis en examen, sont recasés à Bruxelles par leurs équivalents au pouvoir de Paris ou de Berlin. L’Union Européenne ne gagne quasiment jamais les referenda qui la concernent. Songeons au « double non » de la France et des Pays-Bas en 2005, ou du non irlandais au traité de Lisbonne. C’est bien la preuve d’une perte considérable de crédit et d’un rejet croissant qui est plus que légitime objectivement.

Enfin, dernière raison du succès du brexit, le désaveu de David Cameron. Ce dernier, annonçant son départ dans les trois mois, s’est vanté de son bilan, résumé au mariage pour tous, version britannique, et à l’anti-racisme. On notera d’ailleurs sa médiocrité dans la défense du « remain ». Politicien médiocre au final, qui a mis lui-même les clous sur son cercueil politique, il ne sera pas vraiment regretté.

De même, les menaces d’Obama, Soros et autres n’ont pu qu’agacer la fierté britannique et à juste titre. La peur économique, efficace chez les bourgeois, n’a eu aucun effet au sein du prolétariat britannique de souche, qui n’espérant rien, et n’ayant rien à perdre, a osé s’en affranchir. Il s’est au contraire massivement exprimé pour le brexit.

Les conséquences du brexit ?

En premier lieu, la première conséquence est une nouvelle crise de l’Union Européenne. On s’étonnera de l’empressement du président français à vouloir accélérer le brexit réel. Après tout, les dirigeants de l’UE ont l’habitude de faire revoter le peuple quand celui-ci s’exprime contre leurs intérêts. Il s’agit pour Hollande et Merkel d’empêcher la contamination qui risque de toucher surtout la Suède et le Danemark. Car il n’est pas sûr en effet qu’un « swexit » ou qu’un « danxit » ne puissent avoir lieu, vu l’état de l’opinion dans ces pays.

Mais il y a ensuite les conséquences plus concrètes pour le Royaume-Uni lui-même et il n’est pas sûr que son choix politique ait été le plus avisé. L’Ecosse va probablement appliquer au Royaume-Uni ce que ce dernier s’apprête à appliquer à l’Union Européenne. Un nouveau référendum sur l’indépendance se profile et cette fois il pourrait bien aboutir. 62% des Ecossais ont ainsi dit non au brexit. De même, le Sinn Fein a très finement réagi en annonçant sa volonté de rattacher l’Irlande du nord à l’Irlande indépendante pour rester dans l’Union Européenne. Là encore le brexit était minoritaire en Ulster. Cette provocation va certainement relancer le conflit nord-irlandais qui était endormi au sein de l’Union Européenne.

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Enfin, que dire des conséquences économiques. Elles sont difficiles à prévoir. Le Royaume-Uni n’ayant pas l’euro, la crise devrait être limitée mais les agences internationales de notation, Moody comme Standard & Poor, laissent entendre qu’elles vont dégrader la note du Royaume-Uni en lui retirant son triple A. Le taux d’intérêt de la dette britannique va alors augmenter et surtout la capacité du pays d’emprunter à un taux intéressant va diminuer.

Enfin ceux qui ont mis leurs espoirs dans le brexit vont vite déchanter. Les Britanniques, dont leur pays n’était pas membre de l’espace Schengen, vont se rendre compte que l’immigration va continuer. Ce qui est logique puisqu’elle n’a jamais été liée à des décisions de l’Union Européenne mais aux gouvernements de gauche et de droite du Royaume-Uni depuis un demi-siècle. Le Royaume-Uni est peu impacté par la crise actuelle des migrants. Mais cela va peut-être changer. La France annonce en effet qu’elle ne retiendra plus les clandestins qui s’entassent dans Calais. Le « brexit » non seulement n’arrêtera pas l’immigration mais l’augmentera donc. Mais les Polonais ne viendront plus prendre le travail des Pakistanais.

Evoquons enfin les conséquences politiques. Cameron partira en octobre. Il a été douloureusement désavoué par les électeurs. A la tête d’une majorité fragile, les conservateurs conserveront-ils le pouvoir ? Les élections seront-elles anticipées ? Et UKIP ? Artisan parmi d’autres du brexit, mais marginalisé dans la campagne par Johnson et l’aide droitière des Conservateurs, et n’ayant comme but principal que la sortie de l’UE, comment va-t-il évoluer ? Il est probable que non seulement il n’en sortira pas renforcé mais qu’il va sérieusement reculer. Son rôle s’arrête une fois le brexit sur les rails. Farage va donc connaître une probable victoire à la Pyrrhus.

Le brexit aura-t-il réellement lieu ?

Le processus de « brexit » est officiellement lancé du fait même du résultat de ce référendum, mais il n’est pas pour autant accompli. Cela va prendre plusieurs années et cela va être complexe, car c’est inédit. Même si le Royaume-Uni est hors zone euro et hors Schengen, ses liens avec l’Union Européenne sont forts. Que vont devenir les fonctionnaires britanniques de l’UE ? Les députés ? Les accords de libre-échange ? Les relations diplomatiques ? Qu’est-ce que cela implique pour Euro-tunnel. Les questions sont nombreuses.

Il est tout à fait possible que les pourparlers de « brexit » n’avancent pas plus que les pourparlers d’adhésion de la Turquie à l’UE. Le pourrissement est une stratégie classique. Supposons ainsi que le Labour Party gagne les prochaines élections britanniques, face à un parti conservateur implosant entre anti-UE renforcés par ce résultat et pro-UE. 69% des électeurs du Labour ont voté contre le brexit. Même si le Labour n’annoncera pas l’abandon du processus, il peut être amené à le ralentir considérablement.

En outre, si les conséquences du brexit sont trop douloureuses, l’opinion britannique peut se retourner. On a vu le cas en Islande où l’adhésion à l’UE et même à l’euro était très haute lors de la crise mais a ensuite diminué considérablement lorsque la situation s’est améliorée, au point où le processus d’adhésion a même été arrêté et la demande d’adhésion retirée. Qui peut dire dans deux ans si l’opinion publique britannique sera toujours en faveur du départ ? L’idée qu’un nouveau référendum ait lieu dans un ou deux ans pour arrêter le processus de « brexit » n’est pas absurde. Mais il faudra alors que l’UE se fasse discrète et surtout cesse toutes ses propositions  migratoires délirantes.

Thomas FERRIER (Le Parti des Européens)

Regard sur la Société Post-Brexit

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Regard sur la Société Post-Brexit : Sur la pente du terrorisme domestique…

par Bruno Bertez

Ex: http://www.leblancetlenoir.com

Dans les années 30, beaucoup d’auteurs ont décrit les évolutions des sociétés qu’ils avaient sous les yeux. La plupart des observateurs étaient lucides et mêmes extras lucides comme André Tardieu par exemple. Ils avaient tiré les conclusions logiques, nécessaires, des phénomènes qu’ils observaient. Bien sûr ils n’ont été ni écoutés ni même entendus.

La névrose sociale est une donnée de tous les temps, les peuples vivent dans des mondes faux et fous et ils croient que c’est le monde réel; ils n’ont toujours pas compris que le monde est une construction – imposée par les dominants-une construction qu’il faut démystifier, le monde n’est pas une donnée, c’est un travail, une pratique. Ce que l’on voit n’est qu’un point de départ, il faut creuser, mettre en relation, mettre au jour les articulations cachées qui donnent sens aux évènements disparates et éclatés qui nous submergent.

Le texte ci dessous ( nous faisons référence au texte publié sur notre service juste ci-dessous, repris de FigaroVox) est intéressant en ce qu’il souligne bien l’importance de la question des referendum populaires. Il est évident pour tout le monde que ces consultations déplaisent dans la mesure où elles produisent des résultats qui ne sont pas conformes à ceux qu’attendent les « dominants ».

La comédie démocratique est tolérée tant qu’elle sert de cache-sexe à leurs volontés unilatérales. Quand les résultats ne sont pas ceux qui sont espérées, alors soit on les contourne, soit on les vide de sens. Avant, on a bien pris soin de faire donner l’artillerie de la propagande et des intimidations. Tout cela est maintenant clair.

Il est symptomatique que cette question de la légitimité des consultations populaires se pose maintenant et qu’elle ait besoin de justifications intellectuelles. Il y a toujours un mercenaire du système pour se charger de ce travail. L’exercice scélérat de Jacques Attali, l’hyper mondialiste, qui veut aller au fond des choses et attaquer à la racine cette procédure de consultation d’apparence démocratique, cet exercice en dit long sur l’urgence qu’il y a pour les dominants à reprendre la main ou mieux à ne pas la perdre.

Nous sommes à la veille d’une tentative de coup d’état en Europe, car les dominants ayant compris qu’il s’agissait d’une course de vitesse entre partisans et détracteurs de l’Union, veulent à tout prix modifier les traités et les règles du jeu afin d’accélérer l’intégration et de la rendre concrètement irréversible. C’est le sens des propos de Hollande, Sarkozy et bien sûr Merkel. Les uns veulent accélérer la vassalité et l’autre veut sceller sa domination. On reprend l’ouvrage là où on l’a laissé dans les années 30 et 40.

Pour le moment, les eurosceptiques sont encore soit minoritaires, soit majoritaires, mais divisés comme c’est le cas en France. Cependant qui ne voit que plus la crise dure et plus elle s’approfondit, plus il y a de laissés pour compte et plus le nombre des anti-intégration progresse. C’est en ce sens que nous avons introduit cette idée de course de vitesse : il y a une tendance lourde à la dégradation de la situation des classes moyennes et productives car les pseudo remèdes ne sont que des « kick the can », des reports. Et ils ont pour résultat d’augmenter les risques futurs et la fragilité de nos systèmes. Nous trainons des boulets de plus en plus lourds. En même temps ils détruisent des acquis comme les régimes de retraites et de protections sociales, ce qui fait s’effondrer les consensus. Les gens ont de moins en moins à perdre, ce qui signifie que l’on crée les conditions historiques des révoltes.

La tendance lourde est à l’approfondissement de la crise, cet approfondissement oblige les « dominants » à aller plus loin, toujours plus loin dans l’érosion des niveaux de vie, du contrôle social et de la destruction des libertés/identités. Leur cynisme devient de plus en plus facile à voir, le système lui-même se révèle pour ce qu’il est, au fil de la crise. Peu à peu ces consensus ne subsistent que par la peur, la terreur même si on en juge par les arguments qui ont été utilisés lors des débats pré- Brexit.

Il faut aller plus loin que les Attali et autres et pointer sans hésiter le sens général de l’évolution anti-démocratique : la Vérité, les Valeurs, les Principes sont unifiants, car le symbolique s’impose à tous … sauf aux chiens, aux cyniques.

Pendant les périodes intermédiaires, les luttes se déroulent encore aux marges, aux frontières du système, c’est à dire de façon civilisée, sans violence ouverte, par une sorte de réticence à déclarer vraiment la guerre sociale.

Nous pensons qu’il faut être prospectifs et oser affronter le futur qui découle de la logique : à partir du moment où les « dominants » pratiquent le cynisme, le mensonge, le contrôle social, bref à partir du moment où ils glissent sur la pente de la violence, eux même en justifient l’usage.

La force, la barbarie sont non pas des choix, mais des enchainements. Nos sociétés restent barbares, on le voit avec la multiplication des conflits honteux, mais cachés loin de chez nous.

Notre avenir sur cette pente, c’est le terrorisme domestique.

BRUNO BERTEZ

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Brexit : pourquoi l’UE n’aime pas les référendums sur l’Europe

Par Benjamin Masse-Stamberger

FIGAROVOX/TRIBUNE – Après Jean-Claude Juncker, Jacques Attali a critiqué l’existence même du référendum qui se tient ce jeudi au Royaume-Uni. Pour Benjamin Masse-Stamberger, certaines élites européennes ont la tentation d’«abolir» la démocratie.

Benjamin Masse-Stamberger est journaliste et essayiste, membre fondateur du Comité Orwell. Ancien Grand reporter à l’Express, il est co-auteur notamment de Inévitable Protectionnisme (Gallimard/Le Débat, 2011) et de Casser l’euro pour sauver l’Europe (Les Liens qui Libèrent, 2014). Il tient le blogBasculements.

«Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens.» On se souvient de la sentence de Jean-Claude Juncker, prononcée début 2015, et destinée à faire rentrer les Grecs dans le rang de l’austérité. Depuis un certain temps déjà, les élites européennes ont pris l’habitude de s’asseoir consciencieusement sur les choix des peuples, du «Non» Français au Traité constitutionnel en 2005, au camouflet infligé par les Grecs à la Troïka à l’été dernier, en passant par les votes néerlandais et irlandais.

Jusqu’à présent, les «corrections» apportée par l’oligarchie européenne aux votes populaires intervenaient toujours à postériori, donnant aux électeurs l’impression désagréable – et ô combien justifiée – qu’on ne les avait consultés que pour la forme. Trop voyant. Alors que le risque de Brexit fait passer un souffle glacé dans le cou des Européistes, c’est Jacques Attali, éternel conseiller des Princes, qui a décidé de s’y coller, afin de corriger ce léger défaut de conception. Et éviter la contagion du Brexit à d’autres populations influençables.

Sa solution est simple: il s’agit, ni plus ni moins, que…de supprimer les référendums sur l’Europe!

Un tel référendum, écrit-il sur son blog à propos du Brexit, implique qu’un peuple peut remettre en cause toute évolution considérée jusque-là comme irréversible, telle qu’une réforme institutionnelle, une conquête sociale, une réforme des mœurs. (…) Selon notre conception occidentale du Droit, il existe des progrès irréversibles, (par exemple, la démocratie, la liberté du culte, l’interdiction du travail des enfants, l’abolition de la peine de mort) qu’un vote simple ne peut défaire.»

On aura saisi que l’appartenance à l’Union Européenne faisait partie de ces «progrès irréversibles» que le peuple, fut-il majoritaire, ne devrait pas être en mesure de défaire. «Toute décision ayant un impact lourd sur le sort des générations suivantes, écrit-il encore, ne devrait pas pouvoir être prise par une majorité de moins de 60% des votants, réaffirmée à trois reprises à au moins un an d’écart.»

Exit, donc, les référendums européens. On comprend en creux qu’il serait plus raisonnable de laisser la maîtrise

On aura saisi que l’appartenance à l’Union Européenne faisait partie de ces « progrès irréversibles » que le peuple, fut-il majoritaire, ne devrait pas être en mesure de défaire.

Celles-là même qui nous ont vendu cette «mondialisation heureuse» qui, grâce au «doux commerce», devait éradiquer le fanatisme et la violence. Avec le succès que l’on sait. Les mêmes, également, qui ont conçu l’architecture de cette Europe-là, si bien pensée pour résister à toutes les tempêtes. Si solide, qu’elle fut finalement la plus déstabilisée par la crise financière, pourtant d’origine américaine. Si efficace, qu’elle a plongé le continent dans la récession et la déflation. Si protectrice qu’elle a fini par confier les clés de sa politique migratoire à Recep Erdogan, le président Turc.

Ce n’est bien sûr pas un hasard si cette proposition vient d’un membre éminent de nos chères élites hexagonales, proche de François Hollande, et grand défricheur d’idées nouvelles. Car, après nos amis Anglais, s’il est un pays qui pourrait être tenté par la sortie, c’est bien le nôtre, tant il est dans la ligne de mire des directeurs de conscience de Bruxelles et de Berlin. On l’a vu, en effet, avec en particulier la loi El-Khomri, dont l’essayiste Coralie Delaume a bien montré qu’elle était une réponse directe aux désidérata de Bruxelles. Seul hic: les Français commencent à réaliser plus précisément d’où viennent leurs problèmes. Et à comprendre que sortir de la centrifugeuse européenne devenue folle, pourrait bien être le seul moyen de rompre avec quarante années d’impuissance et de rétrécissement. Aussi le plus simple est-il sans doute d’opérer de manière préventive: empêcher le Frexit avant même qu’il puisse être envisagé.

Big Brother avait énoncé : « La guerre c’est la paix, la liberté, c’est l’esclavage, l’ignorance, c’est la force ». A ce tryptique, on pourra désormais ajouter un ultime précepte : « La dictature, c’est la démocratie ».

Aussi une certaine rhétorique employée par nos élites masque-t-elle mal la volonté d’extraire du champ de la délibération populaire, une part croissante de décisions qui pourtant, concernent nos concitoyens de manière vitale. Interrogé sur le site du Monde, Attali s’est ainsi permis d’ajouter: «Il y a des choses irréversibles en démocratie, cela s’appelle le progrès». Big Brother, lui, avait énoncé: «La guerre c’est la paix, la liberté, c’est l’esclavage, l’ignorance, c’est la force.». A ce tryptique, on pourra désormais ajouter un ultime précepte: «La dictature, c’est la démocratie.»

http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/06/23/31002-20160623ARTFIG00246-brexit-pourquoi-l-ue-n-aime-pas-les-referendums-sur-l-europe.php

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Brexit: Jacques Attali appelle à « sanctuariser » la dictature!

par Olivier Demeulenaere

Non, évidemment, il ne le dit pas comme ça. En des termes bien choisis, il appelle seulement – si je puis dire – à « sanctuariser le progrès ». Et le progrès, c’est l’Union européenne, vous l’avez compris… Pour Attali, donc, il ne devrait pas être autorisé qu’un référendum – qualifié avec mépris de « simple vote du peuple » et même de « vote de circonstances » – puisse défaire une grandiose usine à gaz, aussi détestable et régressive soit-elle. Vraiment qu’ils sont beaux, les raisonnements des élites autoproclamées. Surtout quand ces mêmes élites nous assuraient il y a quelques années que l’Europe était irréversible et qu’elles pètent de trouille aujourd’hui… OD

« Le référendum britannique, quel qu’en soit le résultat, constitue un tournant idéologique majeur dans l’histoire de l’Occident. Un tournant vers le pire, si l’on n’en pèse pas toutes les conséquences. Jusqu’ici, on considérait certaines évolutions institutionnelles, économiques, sociales, scientifiques, comme des avancées telles que, une fois qu’elles étaient installées, nul ne chercherait plus jamais à les remettre en cause, même pas par un vote démocratique. Avec le vote sur le Brexit, c’est ce principe, non-dit et pourtant essentiel, qui est remis en cause.

D’abord, en posant cette question, David Cameron, permet à d’autres pays de l’Union qu’ils ont eux aussi le droit de se poser la même question, de défaire ce que leurs pères ont fait. On ne pourra donc plus prétendre que le projet européen avance à des vitesses variables, dans une direction unique, et il faut admettre que l’Europe peut désormais assumer un désir de se défaire.

Plus largement, un tel referendum implique qu’un peuple peut remettre en cause toute évolution considérée jusque-là comme irréversible, telle qu’une une réforme institutionnelle, une conquête sociale, une réforme des mœurs.

Certes, il a toujours été admis qu’en principe, en démocratie, le peuple peut décider de tout. Il n’empêche : selon notre conception occidentale du droit, il existe des progrès irréversibles, (par exemple, la démocratie, la liberté du culte, l’interdiction du travail des enfants, l’abolition de la peine de mort) qu’un vote simple ne peut défaire. Admettre qu’on puisse remettre en cause des acquis, revient à nier la notion même de progrès.

Si on pousse le raisonnement à l’extrême, et certains le font déjà, on considérera que c’est la notion même d’accumulation du savoir qu’on peut remettre en cause. Depuis des siècles, le progrès scientifique consiste à échafauder de nouvelles théories qui dépassent les actuelles sans les contredire : la science peut dépasser Darwin, c’est-à-dire inclure sa vision de l’histoire du vivant dans une conception plus vaste, mais pas le nier. Et surtout pas par une décision politique, extérieure au règne de la raison.

Admettre que rien n’est acquis, peut conduire, à revenir au temps où la raison et la liberté étaient écrasées par la foi et le fatalisme et, en utilisant les armes de la démocratie, à la détruire.

Il est donc important, de réfléchir, à froid, avant qu’il ne soit trop tard, aux sujets qu’un seul vote majoritaire du peuple ne pourrait suffire à trancher.

On devrait d’abord et ce serait passionnant, faire la liste de tels sujets, qui seraient sanctuarisés, en les inscrivant dans la constitution. En particulier, une génération devrait y réfléchir à deux fois avant de modifier une situation ayant un impact sur les générations suivantes. Il faudrait ensuite modifier la procédure de réforme constitutionnelle, pour s’assurer qu’un vote de circonstances ne puisse avoir des conséquences de long terme non désirées. Toute décision ayant un impact lourd sur le sort des générations suivantes, ne devrait pas pouvoir être prise par une majorité de moins de 60% des votants, réaffirmée à trois reprises à au moins un an d’écart (sic).

Certains ne verront dans cette prise de position qu’une tentative désespérée d’une oligarchie dépassée pour maintenir un ordre démodé, en méprisant les désirs des peuples. Il s’agit au contraire de donner aux peuples le temps de réfléchir aux conséquences de ses actes et d’éviter qu’une génération, par caprice, ne détruise ce que les précédentes ont voulu laisser aux suivantes. Dans bien des circonstances, ce genre de mécanismes aurait évité à l’Europe de plonger dans la barbarie. Il pourrait encore se révéler salvateur ».

Blog de Jacques Attali, le 20 juin 2016

https://leblogalupus.com/2016/06/26/regard-sur-la-societe...

Du Brexit à la re-construction de l’Union européenne

En votant pour le Brexit, les partisans du retour au Splendid Isolement ne l’ont pas compris, mais ils ont voté pour la sortie d’une Union européenne qui était sous influence anglaise (ou anglo-américaine pour tenir compte de la relation fusionnelle entre Londres et Washington).

Ces Britanniques n’ont pas réalisé que ce qu’ils reprochent à Bruxelles (immigration massive, chômage et misère des classes populaires, dégradation du système de santé et des services publics, croissance des inégalités, etc.), ils le doivent, d’abord et avant tout, à la politique ultra-libérale conduite par tous les gouvernements anglais depuis Margaret Thatcher, et que Londres s’efforçait de faire appliquer au niveau de l’Union par l’adoption d’un libre-échange toujours plus laxiste, et élargi à des contrées non-européennes. La désarticulation sociogéographique du Royaume-Uni, c’est-à-dire l’opposition entre Londres et la vieille Angleterre industrielle à l’abandon, en est la conséquence la plus visible, et la plus décisive pour le résultat du référendum. De surcroît, les votes contradictoires de l’Écosse et de l’Ulster, qui souhaitent demeurer en Europe, pourraient poser la question de sa continuité historique.

Il faut donc comprendre que derrière le rejet de l’Union européenne, qui relève de la symbolique du bouc émissaire, et qui peut s’expliquer par des réactions xénophobes, le Brexit souligne plus encore le désarroi social d’un pays en grand déclin, victime de l’égoïsme de son propre Establishment, et révèle la crise idéologique qui frappe, à des degrés divers, tous les peuples de l’Union, en termes de choix de société, de politique économique, et même de style de civilisation, face aux défis de la mondialisation. À ce titre, il convient de l’interpréter en évitant les ressentiments, même quand ils sont légitimes, car il ouvre un débat qui dépasse le seul Royaume-Uni.

L’Union européenne transformée et dénaturée par l’influence anglaise

D’une certaine façon, la Grande Bretagne aura bien été le « cheval de Troie » que le général De Gaulle redoutait, dans la mesure où le « passage » du Royaume-Uni dans l’UE, qui aura duré quarante-trois ans, l’a transformée, bouleversée, et même dénaturée.

En effet, sous la pression des Anglais et de leur mentor américain, l’UE a abandonné son principe fondateur de la préférence communautaire, a réduit son tarif extérieur commun à un taux ridicule, et elle est devenue ainsi, de communauté économique qu’elle était, une zone de libre-échange, presque comme les autres, en même temps que l’élève modèle de l’Organisation Mondiale du Commerce. Car c’est bien là, bien plus que dans les sempiternelles demandes des gouvernements anglais de ristournes sur leurs contributions financières, que se situe le « problème anglais » de l’Europe.

Les commissaires anglais de l’Union sont parmi les principaux responsables de son ouverture à tous les flux de la mondialisation. L’un d’entre eux, Lord Brittan, commissaire au commerce de 1993 à 1995, et aux relations extérieures de 1995 à 1999, avait déjà dans ses cartons le projet de traité de libre-échange transatlantique qui se négocie actuellement.

On peut donc espérer, à moins que les dirigeants européens soient plus irresponsables que l’on peut le penser, que le Brexit aura l’immense avantage de faire avorter cette négociation, et que rien ne viendra remplacer le traité qui était envisagé.

Le départ du Royaume-Uni devrait aussi compliquer encore plus l’adhésion de la Turquie, qu’il souhaitait ardemment. En somme, sans ironie aucune parce que c’est tout le paradoxe, comme cela est arrivé d’autres fois, le peuple britannique « file à l’anglaise », pour échapper, ou en pensant croire échapper, à une situation que ses dirigeants ont voulue et créée ; celle d’une Union européenne délabrée par la financiarisation de l’économie, et paralysée par la stagnation organisée de sa construction politique.

Le Brexit n’est pas une bonne solution pour le peuple britannique, mais il peut rendre service aux Européens

On comprend dès lors tout le désappointement de la City et des milieux d’affaires londoniens de devoir quitter, si le Brexit va jusqu’au bout, une UE qui était à leur main. Surtout à un moment où la place boursière vacille, et où elle aurait eu besoin d’alliances continentales.

La victoire du souverainisme risque donc d’être une victoire à la Pyrrhus, tant elle va engendrer de désillusions. L’Angleterre n’a plus d’empire, et, devenue une économie de services, elle n’exporte plus grand-chose. À l’aggravation des difficultés économiques, va s’ajouter la non-résolution de problèmes comme celui de l’immigration, car ce n’est pas l’Union européenne qui a octroyé d’office la nationalité britannique à tous les ressortissants du Commonwealth. Les mesures anti-immigration atteindront, éventuellement, les nombreux Européens installés outre-Manche, et cela compliquera les relations avec les partenaires continentaux. Lesquels n’auront plus de raison d’enrayer les flux venus du Sud et qui se dirigent vers la Grande-Bretagne.

Aux coûts économiques et financiers nouveaux vont s’agréger les incertitudes politiques et, peut-être, l’instabilité gouvernementale ; autant les Conservateurs que les Travaillistes étaient divisés sur l’attitude à tenir par rapport au Brexit. Au fond, rien ne semble vraiment joué. Et comme le processus de sortie du Royaume-Uni de l’UE est long, entre deux et quatre ans, il faut s’attendre à des surprises quant à la future teneur des relations entre les deux entités.

En attendant, pour les Européens, en tout cas pour les plus convaincus, le départ du Royaume-Uni peut être une chance de renouveau, parce qu’il entraîne un affaiblissement du « bloc libéral » dans l’UE, et qu’il fait sauter un obstacle dirimant à l’Europe politique.

Ainsi allégée, l’UE peut changer d’orientation. L’Europe doit se re-construire en revenant à ses fondamentaux, en se recentrant sur les intérêts communs de ses peuples. De ce point de vue, le Brexit peut aussi avoir un effet salutaire dans les prochains mois en tant qu’exemple de ce qu’il ne faut pas faire, parce que finalement contreproductif pour le peuple britannique. De quoi refroidir, partout ailleurs, les velléités nationalistes et l’euphorie souverainiste actuelle.

La question qui reste entière est de savoir comment conduire la re-construction européenne en l’absence de leaders charismatiques et de véritables hommes d’État dans le vieux continent ? À partir de quelles nations aussi, parce qu’il apparaît stratégiquement inconcevable de ne pas s’appuyer sur un noyau dur pour recommencer ? La question vaut, en particulier, pour les Français. Car, chacun le sait, l’Histoire est plus une affaire d’hommes que d’institutions.

vendredi, 24 juin 2016

Brexit of niet?

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Brexit of niet?

Brief aan  De Standaard <hoofdredactie@standaard.be>

Geachte redactie,

Wat is het grote gebrek van Europa, meer in het bijzonder van de EU? Het gebrek is dat het louter en alleen gaat over materiële, zakelijke dingen: handel, geld, uit-en invoer, sociale wetgeving, subsidies, quota van dit en quota van dat en zo kunnen we nog een tijd doorgaan. Welnu, materiële dingen zaaien noodgedwongen verdeeldheid. Kijk maar naar hoeveel ellende zaken zoals erfenissen binnen families bijvoorbeeld kunnen veroorzaken. Het enige bindmiddel dat blijvend is, is van geestelijke aard. Ik bedoel, het gevoel dat wij - Europa - in de wereld SAMEN iets te doen hebben, dat wij iets betekenen waarmede wij de andere continenten kunnen verrijken. Noem het met een ietwat groots woord: een gemeenschappelijke boodschap, een roeping. Zolang wij dit niet begrijpen zal de EU nooit iets worden dat goed werkt.
 
Bovendien is de EU zoals ze nu bestaat slecht georganiseerd. Het waren twee grote naties, ik hoef ze niet te noemen, die de eerste viool speelden en nog spelen. Niet zo zeer in het begin, want toen moest Duitsland nog recht krabbelen uit de miserie waarin W.O. 2 het land had achtergelaten. Maar naarmate het materiële herstel vorderde, eiste het zijn rol weer op. En wij kleinen? Wij staan er bij en kijken ernaar. Geheel ten onrechte want  wij, de Benelux (ruim 28 miljoen inwoners, met een historische binding) die naar buiten toe meer met één stem zou moeten spreken - zijn de vierde grootmacht van ons continent. Maar neen, wij staren ons liever blind op transfers van Noord naar Zuid en denken dat bij een splitsing van het land dat probleem automatisch opgelost is.
 
Kortzichtigheid, dorpspolitiek in het kwadraat (met excuses aan mijn overleden oom die jarenlang burgemeester was van een klein dorpje in het Hageland en dit tot eenieders tevredenheid). Daarom dat ik mij telkens erger als bij een of ander opduikend probleem, ik via de media moet vernemen dat Mw. Merkel en Mr Hollande bij elkaar zijn gekomen om zich daarover te beraden. En wij dan? Heeft onze stem geen recht om gehoord te worden? Ik ga akkoord dat het met 28 (of worden het er 27, morgen zullen wij het weten?) rond de tafel moeilijke besprekingen worden. Misschien is het wenselijk dat vooraf enkele landen het voortouw nemen en met voorstellen komen, laten wij dit aanvaarden. Maar waarom moeten het er perse 28 zijn? Als wij nu eens begonnen met DEELfederaties te vormen? De Benelux is daar een mooi voorbeeld van. En er zijn ook nog de Baltische staten, de Visegradlanden, de Nordic Council, enz… die telkens zo’n deelfederatie zouden kunnen vormen om, na beraadslaging, met één, politiek gestaafd  standpunt naar voren te komen. Een vergadering met, laten wij veronderstellen, 10 landen zou dan al heel wat vlugger en gemakkelijker verlopen. Dit zou de aanloop kunnen zijn (dat kan men overigens al lezen in het Verdrag van Rome, 1950, waarin de pioniersrol van de Benelux duidelijk vermeld staat), van een langzame maar zekere evolutie naar een echte Europese federatie. Waren wij niet het sterkst toen wij, helaas, in de al te beperkte periodes van de historie verenigd waren en de kern van Europa vormden? Vergeten wij het niet: het gaat niet om een materieel Europa, het gaat in de grond om het al of niet overleven van onze beschaving. En laten wij dit gezeur over “onze identiteit” maar voor wat het is, ik heb er de laatste weken meer dan voldoende over gehoord. Wie zegde het weer: onze identiteit bestaat er in dat wij er geen hebben…?

Met vriendelijke groeten.

Vik Eggermont,
Hoofdredacteur van “De Brief uit de Rijn-, Maas-, Schelde-delta"
Hoogpadlaan 72
2180 Ekeren

lundi, 20 juin 2016

Brexit. Quel Brexit?

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Brexit. Quel Brexit?

Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

L’heure de la sortie ( Brexit) s’approche ?  Il est permis de l’espérer et même de s’en réjouir quand on voit la déliquescence de l’Union européenne, son incapacité à faire respecter des règles et des limites  face à la déferlante migratoire, son hystérie grave anti-russse (deux poids deux mesures dans la lutte anti-hooligans), sa frénésie de sanctions contre les politiques des gouvernements récemment entrés dans l’Union et encore trop souverains. Sans parler des soutiens ambigus aux groupes islamistes syriens et l’ingérence militaire en Afrique. L’Union européenne ne fait pas envie, elle menace, sanctionne, exige, démonte, endette, impose une austérité qui ne profite pas à la population mais aux créanciers, on l’a vu en Grèce, où une pseudo opposition de gauche « souverainiste » s’est couchée pour pouvoir rester dans la Prison Centrale dont on ne peut s’échapper sans sanctions lourdes. Les anglais quitteront-ils  l’Union par un vote? On peut  malheureusement en douter car le Système ne permettra pas de retour démocratique, « populiste », en arrière. On vient de voir comment un candidat souverainiste autrichien, pourtant favori, s’est fait barrer l’accès par une coalition multicolore (rouge, verte, migrante, féministe, islamophile)  dans des conditions de dépouillement du vote par correspondance franchement douteuses et qui donneront lieu à un recours.

Parmi les stratégies de ceux qui ne veulent pas de souveraineté, tout, dans le domaine de la propagande émotionnelle, est permis. Le pâle parti UKIP (copie édulcorée de l’UDC), libéral, immigrationiste sélectif et partisan, à la Thatcher, d’une sortie light de l’Union en défendant un tout petit mieux les intérêts anglais se liquéfie à la première provocation violente. Un déséquilibré tire sur une députée anglaise en disant, parait-il « Britain First » et déjà les partisans du référendum se ramollissent : non, nous sommes gentils, pas nationalistes, nous aimons les migrants qui travaillent et concurrencent les indigènes fatigués, pas assez innovants. Nous resterons dans l’Union, nous ne sommes pas amis du Front national  français qui lui-même diabolise une partie de ses militants et refuse de collaborer avec d’autres souverainistes européens. Pas grand-chose à redouter de tels adversaires vite déstabilisés et manipulables pour la machinerie européenne et les milieux de la spéculation qui jouent sur des sondages favorables à la sortie pour engranger quelques bénéfices à cette occasion. Les partis politiques sont empêtrés dans le Système et ne feront rien de concret ou de sérieux. C’est aux citoyens européens de se réapproprier l’Economie locale de proximité, la démocratie directe pour mettre le maximum de freins, d’obstacles, de digues, d’encoubles à la libre circulation  des personnes et des services et au développement du Grand Marché européen, bientôt Transatlantique. Et tout faire pour arrêter les guerres d’ingérence au Proche-Orient, en Afrique du Nord qui  alimentent la migration illégale. Tout faire aussi pour mettre un terme à l’hystérie antirusse de l’Otan. Résistons, pour la paix, le respect mutuel, la démocratie et la souveraineté nationale, la promotion d’une politique de coopération et pas de sanctions et de menaces. Et ne nous laissons pas impressionner par les profiteurs qui annoncent avec le Brexit, la fin du Monde.

La construction européenne doit être revue, redimensionnée,  devenir vraiment fédéraliste et démocratique.

Le Brexit sera une opportunité pour remettre en route un processus inspiré du modèle suisse pour permettre aux citoyens européens de sortir de l’Empire.

Dominique Baettig  ancien Conseiller national, militant souverainiste,  Delémont.

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mercredi, 08 juin 2016

L’Exode et le Brexit

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L’Exode et le Brexit

Jan Marejko
Philosophe, écrivain, journaliste
Ex: http://www.lesobservateurs.ch
 

Sur le site web américain, « The Imaginative Conservative », Joseph Pearce a publié un bel article sur la possibilité que la Grande Bretagne quitte l’Union Européenne. Il attire l’attention de son lecteur sur les hordes d’experts qui menacent les Anglais des pires conséquences s’ils décidaient de quitter Bruxelles. Les pauvres Anglais  risqueraient de ne plus jouir des bienfaits de la bureaucratie européenne.

Dans le livre de L’Exode, le peuple hébreu, après avoir, pour ainsi dire, effectué son « Egyxit » se retrouve dans le désert et maugrée. Après tout, se dit-il, l’Égypte, c’était tout de même bien chouette. Les Égyptiens prenaient soin de leurs esclaves pour qu’ils travaillassent aux Pyramides. Il y avait de la viande tous les jours et maintenant, dans le désert, on crève de faim. On connaît la suite : la manne, l’ascension de Moïse sur le Sinaï, le Veau d’or.

Michael Walzer, un intellectuel américain de gauche, a écrit un beau livre sur L’Exode comme matrice de tous les mouvements de libération ou, pour mieux dire de tout cheminement d’un peuple vers la liberté. L’Égypte, dans l’imaginaire occidental, c’est la maison de servitude. La quitter, c’est progressivement se libérer. Les Anglais vont-ils, comme les Hébreux autrefois, être assez fous pour sortir de la maison de servitude ? Ils l’ont déjà fait une fois en 1939, suivant Churchill, leur Moïse, grâce à qui ils ont  traversé la Mer rouge de la Deuxième guerre mondiale.

Peut-on vraiment dire que l’EU est une maison de servitude ? Nombreux sont ceux qui l’ont dit et, parmi eux, un dissident de l’ex-URSS, Vladimir Boukovski. Il a passé 12 ans dans un hôpital psychiatrique en raison de ses opinions. Il sait ce qu'est un régime totalitaire et pense que l’EU en est un. Dans un discours en février 2006, il traitait Bruxelles de « monstre » qui doit être détruit au plus vite. Pour comprendre Boukovski, il faut savoir que le totalitarisme n’est pas une dictature, pas un régime autoritaire, encore moins une monarchie ou un empire. Ces distinctions sont ignorées, surtout par les journalistes. L’essentiel est que la servitude n’est pas essentiellement liée à un « méchant » qui empêcherait le peuple de s’émanciper. Elle est dans l’incapacité du peuple à s’arracher aux délices de l’Égypte, à ses marmites de viande, incapacité qui se manifeste dans les grognements du peuple. Après avoir bravement traversé la Mer rouge, les Hébreux ne pourront s’empêcher de regarder en arrière vers la « maison de servitude » et vouloir y retourner en construisant un Veau d’or. La liberté promise par Moïse, non merci ! Mieux vaut revenir à  la sécurité et au confort, aux « marmites de viande » comme il est dit dans la Bible ! De même, aujourd’hui, nombreux sont ceux qui, en Europe, veulent rester avec Bruxelles en raison d’avantages économiques permettant l’extension du consumérisme. La construction européenne, finalement, c’est la construction d’un Veau d’or. Vouloir une vie meilleure, c’est légitime. Mais tout ramener à cela, c’est de l’idolâtrie.

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Les mouvements totalitaires du vingtième siècle, communisme et nazisme, ont grandi, eux aussi, avec des promesses d’une vie meilleure. Jusqu’à la chute du Mur, nombreux étaient ceux qui ne voyaient pas les millions de morts du Goulag parce que Moscou, au moins, nourrissait le peuple et lui permettait, disait-on, de s’émanciper.

Lorsqu’on prête attention à ces promesses de croissance répétées partout et quotidiennement dans la presse et les médias par des gouvernants en quête de légitimité, on peut commencer à comprendre pourquoi Boukovski voit dans l’EU les prémisses d’un régime totalitaire. Un tel régime, c’est comme une glu dans laquelle tout le monde s’englue. Lorsqu’on parle d’intégration aujourd’hui, c’est de cette glu qu’on parle. Pas étonnant que certains ne veulent pas être intégrés !

C’est dans la glu de Bruxelles qu’on veut faire rester la Grande-Bretagne. Après tout, la glu, c’est très pratique. Ça fait tenir des choses ensemble.  Des hommes par exemple, après qu’on les a dépouillés de leur patrie et qu’on les a convaincus qu’il ne s’agit pas d’aller de l’avant mais de rester bien au chaud dans une maison de servitude.

Contrairement à ce qu’on dit, les hommes n’aiment pas toujours la liberté. Comme les Hébreux il y a trois mille ans, ils peuvent préférer  la servitude, le Veau d’or. Nous saurons bientôt si les Anglais le préfèrent aussi.

La leçon du livre de L’Exode est que la liberté n’est pas un état où l’on jouit de ce qu’on a, mais une progression, un mouvement vers l’avant sans même la certitude de parvenir à une terre promise. Celui qui a conduit les Hébreux à travers mille obstacles, Moïse, n’a pu y entrer, dans dans la terre promise.

Jan Marejko, 5 juin 2016

mercredi, 25 mai 2016

« La Grande-Bretagne court le risque d’un embrasement racial et religieux » avertit Trevor Phillips

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« La Grande-Bretagne court le risque d’un embrasement racial et religieux » avertit Trevor Phillips

par Patrick Neuville

Ex: http://reinformation.tv

Trevor Phillips, célèbre écrivain et homme de télévision britannique d’origine guyanaise et d’orientation travailliste. 

Trevor Phillips, célèbre écrivain et homme de télévision britannique d’origine guyanaise et d’orientation travailliste, affirme dans un document d’une centaine de pages publié par le think-tank Civitas que la Grande-Bretagne se dirige, tel un somnambule, vers une catastrophe en raison de l’immigration de masse.
 
Dans une attaque saisissante contre des décennies de multiculturalisme officiel et de politique de la diversité, le fondateur – pourtant ! – de la Commission sur l’Egalité et les Droits de l’Homme (sorte de HALDE à la mode britannique) tire le signal d’alarme. Il n’hésite pas à faire référence au célèbre discours outre-Manche de l’ancien député conservateur des années 1960 Enoch Powell, qui avertissait le peuple des conséquences de l’immigration en parlant de « fleuves de sang ». Il compare les élus politiques, les médias et l’élite passée par l’université à l’empereur Néron qui pouvait chanter tandis que Rome brûlait.
L’embrasement racial et religieux, un risque réel si la liberté d’expression n’est pas rétablie

Des « marmonnements inquiétants au pub ou devant le portail des écoles » à propos des étrangers pourraient être, selon Phillips, le signe avant-coureur d’une réaction vive qui semblait impossible à beaucoup, en raison d’une intégration supposée relativement efficace jusqu’à présent. Il avertit que l’arrivée de groupes de musulmans, en particulier, qui opposent « une résistance active au processus traditionnel d’intégration », menace les fondations de la démocratie elle-même. Il dénonce une sorte de « super-diversité », en rupture avec l’immigration du passé. Il explique que la race ne concerne plus seulement « une affaire de Blanc ou Noir » mais une fracture entre la majorité et des gens ayant d’autres « valeurs et comportements ».
 
Fermer les yeux ne fera que « dresser les communautés les unes contre les autres, banaliser les agressions sexistes, laisser s’effondrer des libertés civiles chèrement acquises et miner la démocratie libérale qui a servi ce pays si bien pendant si longtemps » insiste Trevor Phillips. « Ce qui dérange le plus le public, ajoute-t-il, c’est l’apparition de noms non-anglais sur les enseignes des magasins, l’étrange décision de ne plus servir que des menus hallal dans les écoles, les preuves de corruption dans des équipes municipales dirigées par tel ou tel groupe ethnique… De telles annonces provoquent des murmures… qui viennent amplifier le vent du sentiment anti-immigration. »

Comme en son temps Enoch Powell, Trevor Phillips tire la sonnette d’alarme en Grande-Bretagne

Enoch_Powell_4_Allan_Warren.jpgPhillips explique que depuis le discours d’Enoch Powell en 1968 qui valut à celui-ci sa mise à l’écart de la politique, tout le monde a retenu la leçon : « Adopter toutes les stratégies possibles pour ne pas parler de race, d’ethnicité (et plus tard de religion et de foi), sauf de manière anodine et plate. »
 
Citant les scandales d’exploitation sexuelle d’enfants à Rotherham et Rochdale et les agressions sexuelles de Cologne, ainsi que les précédents en Suède, il appelle à un débat franc et ouvert sur la possibilité d’un lien entre les viols et l’origine culturelle de leurs auteurs. L’omerta avait empêché que les criminels ne soient désignés et arrêtés ; des milliers de mineurs en ont fait les frais.

Patrick Neuville

samedi, 07 mai 2016

The Rise of the Celts and Britain’s Doom

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The Rise of the Celts and Britain’s Doom

Ex: http://www.katehon.com

The main outcome of yesterday’s local elections in the UK does not concern the gains or losses of Labor or the Tories. The point is not even the first Muslim mayor of London, Sadyq Khan, although this is, of course, important. Nor is the point the modest gains of UKIP in England. The most crucial result was none other than the Welsh nationalist party, Plaid Cymru, coming in second place in Wales, a country which has long been a stronghold of the Labor Party. In tandem with the Scottish National Party’s majority in Scotland for the third time in a row, Plaid Cymru’s success is a sign of the ongoing identity crisis in the UK. Whiles these two Celtic parties support the independence of their lands from England, their rise presumes that a large part of the Welsh and Scottish peoples no longer wish to be associated with Great Britain. This has also been fueled by growing disenchantment with the rivaling Labor and Tory parties, and the search for new leaders outside of the existing political elite. UKIP’s rising popularity, on the other hand, is also an alternative, but one quite different from the Celtic “revanche.”

Plaid Cymru’s Left Continentalism

With each new election, Plaid Cymru confidently gains more votes. It is not difficult to predict that they soon might be the ruling party just as the Scottish National Party rallies a firm majority in Scotland. Then, the question of Wales’ self-determination will once again be relevant. In terms of domestic policy, Plaid Cymru advocates socialist economic and social policies, a progressivist cultural agenda, and promotes Welsh identity. The party pays significant attention to local Welsh problems, which is what has brought it close to ordinary people. In terms of foreign policy priorities, Plaid Cymru intends for Wales to leave the UK and seek independent membership in the EU. Plaid Cymru is also the only significant British party which firmly stands against independent Wales’ membership in NATO. Even the SNP abandoned this ideal in 2012. Thus, from a geopolitical point of view, the Welsh nationalist party can be describes as European-Continentalist.

The Battle of Dragons

The Welsh people are descendants of the native Britons, a Celtic people displaced on the outskirts of the island of Britain by the Anglo-Saxon invasion. The interactions, fights, and mergers between the Celtic and Germanic, Anglo-Saxon identities is what formed the historical uniqueness of Britain. The battle of the Red Dragon which is symbolic for the Celts against the White Dragon which symbolizes the Saxons as part of broader Arthuriana (an episode first described in the 8th century Historia Brittonum) has been enshrined in the historical identity of the Welsh people. Interestingly enough, according to a prophesy attributed to Merlin, the Red Dragon of Wales will ultimately defeat the English.

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The fight between the red and white dragons: an illustration from a 15th-century manuscript of Geoffrey of Monmouth's History of the Kings of Britain.

A failed identity

Since the end of the Second World War and following the collapse of Britain’s colonial empire, the isles have witnessed an ongoing crisis of identity. Previously, the British identity was an imperial one closely linked with the famous imperative of “ruling the waves.” To be British meant building an empire, bearing the burden of the white man, and triumphantly conquering the world. From a geopolitical point of view, this was the adoption of the maritime mission as fate. Yet this identity disappeared almost overnight. The UK is no longer a global power like it used to be, and it has not been the center of empire for many decades already. But what is it supposed to be now? A simple European nation-state? Unlike France, Britain never embraced a homogenous, nationalist agenda as its state ideology. The pre-1789 ethnically diverse population of France was made “French”, while in Britain, even though the Irish and Welsh were repressed, these nations managed to maintain their identity and languages.

From Empire to monarchical federation

Insofar as it centered around the imperial mission, British identity was broad, heterogeneous, and embraced the English, Welsh, Scottish, and Irish origins of Britishness. It was thus constructed for imperial expansion. When this expansion ceased to be necessary, Britain was still too big and diverse to become a normal European nation-state. This structural change unleashed previously suppressed Scottish and Irish national identities, whose nationalist movements began to grow. The UK predictably began to evolve in the direction of a European style de-facto federation like Germany or Spain and granted more autonomy to all the major ethni, except the English one. Surprisingly, the English were forgotten. As the independent nations of Britain started to develop autonomy, the logical consequence of federalism on an ethnic basis, England was left out of this process.

The English devolution

As a result, the Irish, Scots, and Welsh have their own assembles and even parliaments, while the English people do not. The Westminster parliament is allegedly their representative organ, but it is also simultaneously supposed to represent the whole country. Unlike the other native ethnic groups, the English people have no independent voice since English identity is absorbed by the larger British one. Thus, the core people of the UK have become the most vulnerable to multicultural propaganda to the point that contemporary British identity mostly concerns one’s passport, rather than history or ethnic origin. The old British identity is being destroyed by hordes of migrants from the Third World, yet a new one is not emerging. As usual, any emphasis on “English identity” is portrayed as extremism. Unlike the Scottish and Welsh nationalists who are respected by the government and media, their English counterparts are labeled as mere fascists. Artificially suppressed English nationalism is thus prevented from manifesting itself in a healthy form, thus channeling the vital energy of those who are not absorbed by mere consumerism into the abyss.

The problem of England

On the other hand, the Celtic peoples of Britain perceive the rule of London as English rule. This assumption is historically true, but is now unfair. This perception will continue until England will develop its own governing institutions paralleling the general British ones. In addition, the presence of Scottish and Welsh deputies in the general English parliament as well as their own legislatures allows for these national minorities to effectively defend their rights, even often at the expense of England in their pushing of nationalist and even separatist agendas.

There have been and still are calls for a devolved English parliament. In 2014, this initiative was supported by 59% of Englishmen according to opinion polls. Theoretically, this would turn Britain into a federation of equilibrium, where the special status of the border regions would be balanced by the English voice. But this nationalism is built on the resistance by inertia of the weak, liberal Britishness, and thus bolsters the trend towards secessionism in other parts of the kingdom.

The two dragons fly in different directions

Besides this, the rise of any independent English voice (whose people are now the secret people of Chesterton who have “not spoken yet”) now will only aggravate the messy situation in the country because of the different views held by the peoples of the UK on the most crucial of matters today - Brexit. 

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For example, while the Welsh and Scotts (and people of Northern Ireland as well) are pro-EU, most English are against the Union. If England were to have its own Parliament, it would be highly Eurosceptic with new radical parties gaining power as it was in Scotland and Wales in similar situations, and would thus enter into conflict with those of Wales and Scotland. This issue demonstrates that the peoples of the UK see their futures differently, thus aggravating the situation in the country. The economic benefits associated with membership in EU are themselves highly disputable, even in the cases of Wales and Scotland.

Thus, support for the EU is a deliberately political choice on their parts. And this is the main cause for concern. If it were otherwise, separatist parties would not have received such support. Overall, we are dealing with:

1. The rule of liberal, multicultural ideology which blurs the common British identity
2. The rise of new Celtic nationalisms
3. A vague new English nationalism as a response to the above-mentioned trends
4. Diametrically different approaches among the English and British Celts to the country's future.

These internal problems can ruin Britain any moment, even quicker than the growth of the Muslim population.