jeudi, 05 mai 2011
La Syrie, malade du chaos irakien
La Syrie malade du chaos irakien
par Camille GALIC
Quelles que soient les lacunes et même les tares, indéniables, du régime syrien, on ne peut dissocier les troubles qu’il doit affronter aujourd’hui des problèmes qui affectent toute la région : l’impérialisme sunnite, la non-résolution de la question kurde, le conflit israélo-palestinien et surtout le drame irakien, dont les séquelles ont anéanti les équilibres sociaux, économiques et religieux de la Syrie.
Combien de morts en Syrie depuis les premières émeutes survenues à Deraa le 23 mars ? « Plus de sept cents », soutenait un mois plus tard Walid Saffour, président du Comité syrien des droits de l'homme basé à Londres, en annonçant également cinq mille arrestations.
Des chiffres totalement invérifiables. Souvenons-nous pourtant de la brutalité du châtiment infligé à Hama, l’Epiphania hellénistique, temple du sunnisme où, en 1980, un Frère musulman avait tenté d’assassiner le président Hafez al-Assad. Plusieurs imams ayant été embastillés, une agitation chronique s’ensuivit, qui déboucha en février 1982 sur une insurrection, conduite par une grosse centaine d’officiers sunnites. Hafez réagit brutalement, ordonnant à l’armée d’assiéger la ville et de la bombarder à l’artillerie lourde. Le siège dura près d’un mois, et 10.000 civils selon le gouvernement – 25.000 selon les insurgés – y perdirent la vie ; sans que, soit dit en passant, ce nettoyage par le vide soit beaucoup reproché au colonel de Damas.
A Deraa, l’étincelle palestinienne
Mais les temps ont changé. Le fils n’a ni l’autorité ni la poigne du père et, sur le plan international, la mode est aux printemps arabes, que tout politique bien né se doit d’admirer et de protéger. Le 26 avril, Nicolas Sarkozy flétrissait donc le « comportement inacceptable » du président Bachar al-Assad – qu’il avait pourtant invité à participer (ainsi que deux autres réprouvés de fraîche date, le Tunisien Ben Ali et l’Egyptien Moubarak, car la réussite de l’ « Union pour la Méditerranée » voulue par l’Elysée primait alors sur toute autre considération) aux festivités du 14 juillet 2008 – et exigé des « mesures fortes » pour faire cesser « l'usage de la force contre la population ». En clair, des sanctions, prises aussi bien par les Nations unies que par l'Union européenne, même si, a tenu à nous rassurer le chef de l’Etat, « cela ne veut pas dire pour autant que nous allons intervenir partout dans le monde ». On respire ! D’autant que, comme l’a reconnu le président français, « la situation en Syrie est complexe ».
Une complexité évidente pour quiconque a visité la Syrie (où l’auteur de ces lignes avait passé plusieurs semaines au printemps 2010) mais qui semble avoir échappé à la plupart des commentateurs, lesquels nous parlent à l’envi de l’ « opposition syrienne », comme si celle-ci était unie, homogène et structurée, alors qu’elle n’est – comme son homologue libyenne d’ailleurs (*) – qu’un conglomérat de malcontents, une accumulation de rancunes, de contestations sociales, religieuses et surtout ethniques.
Est-ce ainsi un hasard si l’étincelle est partie de Deraa, ville située à la frontière jordanienne, ce qui signifie qu’on y trouve une très forte concentration de Palestiniens ? Or, au-delà de la commune haine contre Israël, bien peu de choses unissent les Syriens et les Palestiniens. Les premiers rappellent volontiers que « Gaza, c’est géographiquement en Afrique » – autrement dit, c’est peuplé de sauvages – et les seconds ne pardonnent pas à Damas d’avoir, contrairement à la Jordanie, toujours refusé de les naturaliser, préférant les doter de passeports « syro-palestiniens » sous prétexte de préserver leur « droit au retour » au cas où Tel-Aviv se résignerait à la création d’un véritable Etat palestinien. Ces passeports bâtards, qui rendent difficiles les déplacements à l’étranger mais entravent aussi les carrières professionnelles, alimentent depuis des décennies l’animosité des Palestiniens, généralement sunnites, à l’encontre de la dynastie al-Assad, issue de la minorité alaouite – donc chiite – représentant à peine 10% de la population.
L’impatience sunnite et l’activisme kurde
Une situation, et une sujétion, que supporte également très mal la majorité sunnite (78% des Syriens) que Bachar al-Assad avait pourtant tenté de se concilier en épousant la sunnite Asma, d’ailleurs longiligne et d’apparence très aryenne avec ses cheveux blonds et son teint clair venus sans doute d’ancêtres circassiens. Et, comme si cela ne suffisait pas, il faut ajouter à ces différents antagonismes celui des Kurdes : moins de 10% de la population mais très remuants en Syrie, comme d’ailleurs en Turquie et en Irak, et d’autant plus actifs qu’ils peuvent s’appuyer sur une solide diaspora à travers l’Europe. L’un des idéologues de la révolte actuelle est ainsi Rabhan Ramadan, un Kurde syrien résidant en Autriche et travaillant avec la Fondation Haitan Maleh, mouvement des droits de l'homme basé à Bruxelles.
Le double jeu turc
De même les Kurdes, dont les Syriens répètent volontiers qu’ « ils ne sont jamais contents et cherchent toujours des histoires », étaient-ils nombreux parmi les membres de la susdite « opposition syrienne » qui, réunis le 26 avril à Istanbul, ont adjuré la « communauté internationale » d’aider par tous les moyens « le mouvement non violent qui se développe en Syrie » et donc d’ « exercer un maximum de pression sur le régime syrien afin qu'il cesse de s'en prendre aux civils » – des civils souvent armés, la contrebande d’armes faisant rage avec l’anarchique Irak voisin.
Cette réunion avait été organisée par des ONG turques, ce qui peut paraître paradoxal puisque la Turquie est communément présentée en France comme l’alliée de la Syrie. Les choses sont en réalité moins simples car les contentieux ne manquent pas entre les deux pays. Ainsi Damas reproche-t-elle toujours à Paris d’avoir laissé la Turquie s’emparer en 1939 du sandjak d’Alexandrette (Iskanderun) et du district d’Antioche, et elle ne pardonne pas davantage à la Turquie actuelle de contribuer à la désertification du pays – déjà si asséché par la perte du Golan et l’occupation depuis 1967 par les Israéliens qui récupèrent toutes les eaux du plateau – par ses gigantesques barrages sur l’Euphrate. De plus, la Syrie commence à s’inquiéter de l’activisme diplomatique et économique déployé par Ankara dans les territoires arabes naguère possessions de la Sublime Porte. Au demeurant, la conversion relativement rapide de la République kémaliste du laïcisme à l’islam presque radical laisse sceptiques beaucoup de Syriens qui, fiers de leur histoire multimillénaire quand les futurs Seldjoukides n’étaient encore que des coureurs de steppe illettrés, y voient un simple opportunisme : bridé dans ses ambitions européennes, le Grand Turc chercherait des exutoires à sa volonté de puissance, en Asie centrale, à la faveur de l’éclatement de l’empire soviétique, et au Moyen-Orient, en profitant de l’enlisement et des échecs du monde arabe.
Le prix exorbitant de l’accueil aux « Frères irakiens »
Or, la Syrie a été totalement déstabilisée, et durablement paupérisée, par un événement dont tout le Moyen-Orient n’a pas fini de payer les conséquences : l’invasion de l’Irak, avec l’occupation étrangère, le chaos et surtout le gigantesque exode qui ont suivi.
Officiellement, Damas a dû accueillir trois millions et demi de réfugiés. Là encore, le chiffre est très exagéré, l’ONU ayant évalué à deux millions le nombre des Irakiens contraints à l’exil et dont, il est vrai, la Syrie a accueilli la plus grande partie : un fardeau insupportable pour un pays de 18,8 millions d’habitants, désespérément aride sur la plus grande partie de sa superficie et pratiquement dépourvu de ressources naturelles. Cet afflux massif a donc mis en valeur les insuffisances du régime, provoquant notamment de très graves tensions sur un marché du travail déjà exigu, et d’autant plus que les exilés appartenaient souvent aux classes supérieures. Or, tout comme la Tunisie, la Syrie, très fière de son système éducatif (le taux d’alphabétisation y est de 78%, avec neuf années de scolarité obligatoire), avait formé des quantités de diplômés qui se sont retrouvés en concurrence directe avec les réfugiés irakiens acceptant des salaires bien plus bas. On imagine les conséquences sociales et politiques d’une telle situation… dont la « croisade pour la démocratie » lancée contre Saddam Hussein est la première responsable. Ajoutons que, mis à part les chrétiens globalement très minoritaires, la plupart de ces réfugiés sont de confession sunnite, ce qui a accru le déséquilibre religieux.
Menace sur les chrétiens
Faut-il le rappeler ? Comme la Syrie, l’Irak était le seul Etat laïc du Moyen-Orient. Mais le temps n’est plus où – en mars 2003, juste avant l’agression américaine –, les reliques de sainte Thérèse de Lisieux défilaient à Bagdad. En mai 2010, à Alep, les étrangers étaient très surpris du nombre de jeunes filles chaussées de sandales et vêtues de longues robes bleues ceinturées de corde. Renseignement pris, il s’agissait de chrétiennes honorant ainsi le mois de Marie, une tradition qu’elles observaient en toute quiétude. En sera-t-il de même cette année ou les adolescentes vouées à Marie jugeront-elles plus prudent de se faire discrètes ? Les analystes glosant sur l’ « opposition syrienne » omettent de préciser que les chrétiens, pourtant actifs dans la vie politique syrienne (le Damascène Michel Aflak, fondateur du parti Baath, était de confession grecque orthodoxe), n’y ont pour le moment aucune part et soutiennent même le régime.
Un régime à l’évidence dictatorial, obtus à bien des égards, mais où les minorités religieuses sont protégées : il suffit pour s’en convaincre de voir la foule, souvent des femmes enfouies sous le niqab, attendant leurs gosses à la sortie des écoles franciscaines, la prospérité du village entièrement chrétien Maalula où l’on parle encore l’araméen et dont le couvent Sainte-Thérèse est un lieu de pèlerinage très suivi ou encore la splendeur des églises d’Alep dont les coupoles dorées rivalisent en hauteur avec les minarets.
Mais, il ne faut pas se leurrer, cette coexistence pacifique pourrait facilement basculer dans l’hystérie antichrétienne, comme cela s’est si souvent produit en terre d’islam – tout récemment encore dans l’Egypte « libérée » – si le régime venait à être balayé.
En avril 2010, Damas avait été accusée par Washington d’avoir livré des missiles SCUD au Hezbollah, accusation reprise par Tel-Aviv qui, bien que l’allégation ait été formellement démentie par Saad Hariri, premier ministre du Liban, avertissait la Syrie de son intention de « la ramener à l’âge de pierre » ; à la suite de quoi James Cartwright, adjoint du chef des armées des Etats-Unis, déclarait : « Durant les dix prochaines années, nos forces auront à mener des combats semblables à ceux qui furent menés en Irak et en Afghanistan ». Ce ne sera sans doute pas nécessaire en Syrie si, soutenu par les démocrates autoproclamés du monde entier, le « mouvement non violent » parvient à déboulonner Bachar al-Assad. Et tant pis si une République islamique, soumise à la Charia, supplante l’actuelle République laïque syrienne…
Camille Galic
27/04/2011
(*) Libye, tribus et barbus : le “bobardement”… en attendant l'enlisement
Correspondance Polémia 29/04/2011
00:20 Publié dans Actualité, Géopolitique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, irak, syrie, monde arabe, monde arabo-musulman, géopolitique, actualité, proche orient | | del.icio.us | | Digg | Facebook
vendredi, 15 avril 2011
L'Empire hittite aux origines de la défaite égyptiee de Qadesh
L’Empire hittite aux origines de la défaite égyptienne de Qadesh
La capitale de l’Empire hittite, Hattusa, fut l’équivalente de Babylone et de Thèbes, non pas, sans doute, sur le plan de la civilisation, mais pour la puissance qui émanait d’elle et pour son importance politique très particulière
Gianluca PADOVAN
Aux origines
Question générale : qui est venu en premier lieu en un endroit donné? Ce n’est pas tant une question qu’une affirmation, dans le sens où, avant nous, il y a forcément eu quelqu’un sur cette Terre. L’exception, nous la trouvons dans les profondeurs: sous la surface des eaux ou sous celle du sol, ou encore au fond des lacs, des mers, des océans, ou dans les grottes. Chacun d’entre nous aimerait appartenir à ceux qui étaient là les premiers, à une date donnée, et ne peut en acquérir la certitude que si nous fouillons les “Chambres de la Terre”, en nous plongeant verticalement dans ses entrailles et dans ses creux que les spéléologues appellent les “abysses”.
Si ce n’est pas le cas —en fait, c’est quasiment toujours le contraire qui est vrai— nous cherchons à repérer les lieux que nos ancêtres ont parcouru, lieux où il y avait aussi toujours quelqu’un, où une civilisation a brillé, et une autre s’est éclipsée dans la poussière des millénaires, où des hommes se sont déplacés, ont combattu, ont écrit, ont produit des objets que nous cherchons aujourd’hui à expliciter, à interpréter. En creusant, nous trouvons toujours nos racines, parfois sous la colline à côté de notre maison. Il faut mieux préserver les vestiges que de les détruire, découvrir une cave plutôt que d’enterrer tout sous une aire de parking.
Un “tell”, pour les archéologues, est une structure apparemment naturelle, qui, en langue arabe, désigne un monticule, une colline. En paléo-ethnologie, le terme indique les monticules artificiels qui se sont formés par l’accumulation de structures et résidus divers provenant d’habitats au cours de longues périodes. Quand on creuse ces “tells”, on dépouille et on dévoile souvent une mémoire pluriséculaire, dissimulée dans les restes d’habitations construites les unes sur les ruines des autres. Les excavations entreprises sur le tell de Çatal Hüyük nous ont révélé l’existence de plus de dix strates de structures habitées entre le VIIe et le Ve millénaire avant notre ère. A côté de ce tell fort ancien, se trouve un second tell, tout aussi intéressant du point de vue archéologique. Il se trouve dans la partie méridionale de la Turquie d’aujourd’hui, sur un territoire qui avait jadis, en ces temps lointains, un aspect différent de celui d’aujourd’hui. Elles nous ont également révélé l’existence de peuples appelés Hatti ou Khatti ou Hittite, qui sont arrivés en Anatolie par vagues successives, tout en n’étant ni les premiers ni les derniers.
Les Hittites blonds
Les Hittites sont généralement définis comme un peuple antique d’Asie Mineure, qui ont revêtu une grande importance des points de vue politique, militaire et culturel entre le 18ème et le 12ème siècles avant notre ère. Certains soutiennent la thèse que les premiers groupes de futurs Hittites sont arrivés sur le territoire du futur empire, déjà à la moitié du IIIe millénaire, en se basant sur l’interprétation de quelques tablettes d’argile assyriennes qui évoquent l’arrivée de “nouveaux peuples”. Selon d’autres archéologues, il convient de fixer la date de l’arrivée des Hittites soit à la fin du IIIe millénaire soit au début du IIe. Quoi qu’il en soit, voici comment Lehman voit l’arrivée de ces tribus: “Une chose est sûre: ces peuples n’ont pas fait irruption à l’improviste, de manière inattendue, en Anatolie en venant de quelque part sur la Terre. Ces troupes de cavaliers sauvages ne se sont pas déversés brutalement sur le pays ni ne se sont constitués en hordes promptes à saccager et à piller mais en sont venus graduellement à peupler villes et villages; ils n’étaient pas des barbares détruisant les civilisations étrangères, massacrant les hommes et violant les femmes. Ces images stéréotypées des peuples envahisseurs à la recherche de terres ne conviennent pas dans le cas qui nous préoccupe” (J. Lehman, Gli Ittiti, Garzanti, Milano, 1997, p. 171).
L’un de ces groupes s’est installé au centre de l’Anatolie, dans une terre qui finira par s’appeler “Terre des Hatti”, avec pour capitale Hattusa. Leur royaume, conjointement aux états vassalisés, s’étendait des rives du Bosphore et des Dardanelles jusqu’au lac de Van à l’est. Ils parlaient une langue indo-européenne ou, mieux, plusieurs langues de cette famille, qu’ils écrivaient sur des modes variés, selon les influences des populations locales et selon les degrés de développement atteints: cunéiforme en langue accadienne, cunéiforme en langue hittite, idéographique, etc. Dans tous les cas de figures, la majeure partie des documents cunéiformes sur tablettes d’argile sont en “hittite”, selon la terminologie utilisée pour désigner la langue officielle de l’Empire. Ils s’autodésignaient sous le nom de “Hari”, les “blonds”. Sur une tablette, on parle du trône royal, qui est en fer, tandis que sur d’autres, on évoque des conquêtes, des négoces, des querelles. Il s’agissait d’un Etat fédéral avec un gouvernement central, avec un ordre social subdivisé en classes mais non de manière rigide. Il semble que les croyances et rites religieux aient été variés et se juxtaposaient dans une sorte de tolérance tranquille. Il y avait deux divinités amies, un dieu solaire et un dieu de la tempête, représentés dans l’acte de gouverner, avec la hache en une main et la foudre en l’autre.
La race blanche en Orient
Il semble qu’une autre population soit arrivée sur le territoire: les Egyptiens les appelaient Heka-Kasut, ce qui signifie “chefs des pays étrangers”. Nous les connaissons communément sous le nom de “Hyksos”. Cette population est généralement définie comme “asiatique” mais elle présente pourtant des indices typiquement europoïdes, avec des caractéristiques nettement xantho-croïques (haute taille, peau claire, yeux également clairs et cheveux blonds, roux ou châtain). Ils ont dominé l’Egypte de la fin du XVIIIe jusqu’au début du XVIe siècle avant notre ère. Ils se sont d’abord stabilisés aux environs d’Avaris, leur capitale. Puis ont étendu leur pouvoir sur l’ensemble de l’Egypte. Les rois des deux dynasties hyksos, la quinzième et la seizième (1730-1570 environ), ont adopté les us et coutumes égyptiens et se sont proclamés pharaons, tout en retranscrivant leurs noms en hiéroglyphes et en prenant des noms égyptiens. Aux débuts du XVIème siècle, les rois de Thèbes ripostent: ils s’organisent et chassent les Hyksos d’Egypte. Ahmose, futur fondateur de la dix-huitième dynastie, conquiert Avaris et poursuit les Hyksos jusqu’en Syrie.
Par la suite, entre 1650 et 1600 avant notre ère, les souverains hittites Khattushili I et Murshilli I pénètrent en Syrie et en Mésopotamie et mettent un terme à la première dynastie amoréenne de Babylonie. Les Cassites (ou “Kassites” ou “’Kosséi”), un peuple à fortes caractéristiques europoïdes, utilisant également le cheval et le char de guerre, en profitent pour s’emparer du pays et pour le gouverner jusqu’à la moitié du XIIe siècle. Ces Cassites, arrivés par une migration pacifique, se sont installés en Mésopotamie comme agriculteurs, artisans et guerriers mercenaires, en venant de l’Elam, territoire de l’aire iranienne. Le temps passe et les Hittites conquièrent le pays des Mittani, un Etat hourrite à cheval sur les territoires actuels de la Syrie et de la Turquie et s’étendant sur le cours supérieur des fleuves Tigre et Euphrate. L’Etat est gouverné par une monarchie héréditaire, probablement de souche indo-iranienne, avec une classe dominante écrivant dans une langue que l’on qualifie, peut-être un peu abusivement, d’indo-européenne ou d’européenne (selon que la migration soit partie de l’Europe vers l’Inde et non le contraire), et que l’on décrit comme ressemblant au sanskrit et au perse le plus ancien. Les Hourrites font acte de soumission au roi hittite Suppiluliuma vers 1365 avant notre ère. Comme les Hittites avancent, en obtenant du consensus, leurs voisins égyptiens ne vont pas attendre passivement le choc.
Soldats égyptiens et guerriers “sardana”
Environ un demi-siècle plus tard, le roi hittite Muwatalli n’est pas battu à Qadesh par le pharaon Ramsès II, même si, dans le temple de Luxor, les Egyptiens évoquent une magnifique victoire. Mais ce n’est là que pure propagande, destinée à dissimuler au peuple la défaite réelle de son souverain. Qadesh est un site se situant dans l’intérieur des terres aujourd’hui syriennes, à un peu plus de cent kilomètres au nord de Damas, à proximité du Lac d’Homos. Vers la fin du mois de mai de 1300 avant notre ère (d’autres sources mentionnent d’autres dates), le pharaon Ramsès II mène personnellement son armée égyptienne, répartie en quatre divisions distinctes d’environ 50.000 hommes chacune, dont mille soldats constituant l’équipage des chars. Nous avons donc deux soldats par char et donc 250 chars par division. On peut calculer qu’il y avait donc un total de 16.000 fantassins et archers, deux mille chars avec quatre mille hommes pour les monter. Il y avait en plus les hommes affectés à l’approvisionnement, dont on ne peut estimer le nombre. Une cinquième division égyptienne rejoindra cette armée au cours de la bataille en venant d’Amarru. Une partie de la garde royale est formée par des guerriers “sardanes” (ou “chardanes” ou “sardes” ou “peuples de la mer”), étrangers et armés de longues épées, de boucliers de forme ronde et de casques en corne, venus, dit-on, de l’espace méditerranéen (cf. M. Healy, Qades 1300 a. C. – Lo scontro dei re guerrieri, Osprey Military, Ediciones del Prado, Madrid, 1999, p. 43). Si nous observons certaines statuettes en bronze des IXe et VIIIe siècles avant notre ère, découvertes sur les sites nuraghi, nous nous rendons compte que ces guerriers au service du Pharaon auraient très bien pu provenir de cette population, les Nurs. Les habitants de la Corse avaient déjà eu le désagrément de les connaître et avaient érigé des menhirs anthropomorphes, pourvus de leurs traits, de leurs épées, de leurs poignards et de leurs casques en corne (cf. J. Grosjean, F. L. Virili, Guide des sites torréens de l’âge du bronze – Corse, Ed. Vigros, Paris, 1979, pp. 15-17). Les textes égyptiens les nomment “guerriers de la mer, « Cherdens sans maîtres », que personne n’avait pu victorieusement affronter; ils sont venus courageusement de la mer sur leurs navires de guerre à voiles, et personne ne put les arrêter, mais Sa Majesté les a dispersés par la force de son bras valeureux et les a amenés prisonniers en Egypte” (cf. F. Cimmino, Ramesses II il Grande, Rusconi, Milano, 1984, pp. 95-96).
L’adversaire qu’affronte Ramsès II en Syrie est le Roi hittite Muwatalli, qui commande une armée plus nombreuse que la sienne. Une différence marque les deux armées: les chars de combat hittites sont montés par trois hommes, et non par deux comme pour leurs homologues égyptiens, ainsi que l’attestent les indices épigraphiques. D’après Healy, le scénario de la bataille fut le suivant: le fleuve Oronte coulait du Sud vers le Nord et peu avant le Lac d’Homs, il recevait comme affluent, sur sa rive gauche, les eaux de l’Al-Mukadiyah. Dans le lambeau de terre formant le confluent se trouvait la nouvelle ville de Qadesh, occupée par les Hittites; au Nord-Est et donc sur la rive droite se trouvait la vieille ville de Qadesh, elle aussi occupée par l’armée des Hittites, tandis qu’au Nord-Ouest, le Pharaon installait son campement avec la Division Amon et sa suite, apparemment sans savoir qu’il plantait ses tentes sous l’oeil et le contrôle des Hittites. Ramsès II ne s’en aperçut pas et fit appeler d’urgence le reste de l’armée (M. Healy, op. cit., pp. 47 & 59).
Ramsès II, battu à Qadesh
Nous possédons deux comptes-rendus égyptiens de la bataille: le Bulletin et le Poème de Pentaur. Les interprétations du déroulement exact de l’affrontement divergent: on suppose qu’une unité n’a pas fait son devoir en matière de reconnaissance ou que d’autres n’ont pas exécuté les ordres correctement: rien de nouveau dans l’histoire... La Division Ra traversa rapidement la plaine sur la rive gauche de l’Oronte, suivie à distance par les Divisions Pthah et Sutekh. L’objectif était de rejoindre le camp retranché de la Division Amon.
Les divisions hittites, avec leurs chars de guerre en tête, déboulèrent à l’improviste de l’autre côté de l’Al-Mukadiyah, en tombant sur le flanc droit de la Division Ra, scindant les formations de celles-ci en deux et la mettant en fuite. Beaucoup de Hittites se mettent alors à piller les colonnes d’approvisionnement égyptiennes, et “oublièrent” de prêter main forte lors de l’attaque contre la Division Amon. Mais le gros des Hittites poursuivit la course et attaqua le camp retranché ; mais ces soldats rompirent leurs formations et s’éparpillèrent, tout en pillant tout ce qu’ils pouvaient trouver dans les riches tentes des Egyptiens. Ramsès II réussit tout de même à rassembler sa garde en bon ordre et les Sardanes se montrèrent à la hauteur de la situation: ils se comportèrent héroïquement et firent mur, bloquant l’assaut avec toute la vigueur voulue. Dès qu’il put réorganiser ses chars de combat, en les ralliant aux restes de la Division Ra, qui venaient d’arriver, Ramsès II contre-attaqua. La colonne hittite dut alors se retirer sous la pression de la réaction adverse; c’est alors qu’une seconde vague de chars hittites arriva sur le terrain pour prêter main forte aux siens, mais avec un certain retard. Le résultat de ce retard fut que l’armée hittite se trouva coincée entre les chars de Ramsès II et la cinquième division égyptienne, la Ne’Arin, arrivée, inattendue, du Nord avec ses cavaliers lancés au galop. La journée se termina dans un nuage de poussière où tous se combattaient sans ordre ni coordination, sans plus aucun plan de combat, où les uns doivent avancer tandis que d’autres doivent se retirer; d’autres, dans ce désordre, cherchent à obtenir leur part du butin. En fin de compte, les divisions hittites se retirent, non sans difficultés, de la rive droite de l’Oronte, et rejoignent leurs campements, tandis que les Divisions Amon et Ne’Arin, malmenées, se rassemblent avec les restes de la Division Ra. Pour certains historiens, le combat reprit le lendemain, dès l’arrivée des Divisions Pthah et Sutekh. D’autres estiment que non. D’autres interprétations encore postulent que le Pharaon a passé cette journée à juger quelques survivants de la Division Ra, qui avaient fui, afin de faire des exemples et de rappeler que la lâcheté est punie de mort. L’armée égyptienne s’est ensuite retirée et est rentrée au pays. L’armée hittite l’a suivie sur une partie du trajet: cela signifie en fait que les Egyptiens ont été battus, bien que dans une mesure réduite (ibidem, pp. 44-82). Ces reconstructions, qu’elles soient appropriées ou non, ne changent rien à l’issue même du conflit: la signature d’un traité de paix entre Egyptiens et Hittites. Ce traité stipule une reconnaissance réciproque des territoires sur lesquels les uns et les autres gouvernent, avec une frontière proche de Qadesh, au nord de laquelle Ramsès II n’avait pas réussi à pousser ses armées. Il n’a pas obtenu la victoire en rase campagne. Quatre versions intéressantes peuvent se lire dans les ouvrages de Bibby, Ceram, Cimmino et Healy (G. Bibby, 4000 anni fa, Enaudi Editore, Torino, 1966, pp. 260-262; Ceram, Il libro delle rupi. Alla scoperta dell’impero degli Ittiti, Einaudi Editore, Torino, 1955, pp. 192-208; F. Cimmino, op. cit., pp. 94-112; M. Healy, op. cit., pp. 44-82).
Le traité de paix sera renforcé par la suite grâce au mariage entre Ramsès II et la fille de Hattushilish III, successeur de Muwatalli. Dans le cadre de cette époque, le contenu d’une lettre envoyée par le Roi des Hatti à Ramsès II mérite d’être rappelé: “Quant au fer à propos duquel tu m’écris, je n’ai pas de fer pur pour le moment à Kizzuwatna dans mes réserves. Ce n’est pas une période favorable pour faire le fer; toutefois, j’ai demandé que l’on me fasse du fer pur; pour l’instant, ce n’est pas fini, mais dès qu’il sera prêt, je te l’enverrai. Pour l’instant, je ne peux que t’envoyer une seule épée en fer” (F. Cimmino, op. cit., p. 130).
L’importance de l’Empire hittite
A la fin du IIe millénaire avant notre ère, commence l’expansion assyrienne sous Tiglatpileser I (1112-1074): les rois d’Assyrie, avides de conquêtes, s’approchent des frontières hittites. Par ailleurs, un des plus fidèles vassaux des régions occidentales, Madduwattas, se présente à l’improviste à la cour hittite et explique qu’une nouvelle puissance est en train d’émerger. La région d’Arzawa accroît son influence de manière préoccupante et les Ahhiyawa (ou les Achéens ou Grecs primitifs) avancent leurs pions et forment désormais une puissance menaçante sur les confins occidentaux. Le grand empire que Suppiluliumas avait construit et qu’il avait tenu pendant près d’un siècle, disparaît en deux générations, car il était aux mains du faible Tudhaliyas IV (1250-1220) puis d’un roi encore plus débile, Arnuwandas IV (1220-1190). Ni l’un ni l’autre ne furent en mesure de maintenir la politique constructive et pacifique de Hattusilis, ni de reprendre par l’épée ce qu’il avaient perdu par la voie diplomatique. Sur la disparition soudaine de ce grand empire, on a avancé maintes conjonctures. Mais les choses sont pourtant simples: une nouvelle migration de peuples se préparait. Il ne suffit donc pas d’expliquer la “rapidité” de l’effondrement d’un empire: rappelons-nous tout de même que dans notre propre histoire occidentale, il y a eu bon nombre de flux et de reflux au cours de ces 150 dernières années; songeons à Kant et à ses concepts de « temps » et d’ « espace »; dans ce contexte philosophique, les concepts propres à l’espace historique n’ont pas encore été étudiés dans leur valeur relative (Ceram, op. cit., pp. 217-219).
C’est alors qu’arrivent les Louviens et les Phrygiens, que certains identifient aux peuples de la mer; Hattusas est prise, brûlée et pillée. La culture hittite survit encore cinq siècles dans les régions du Sud-est. Puis elle disparaît sans laisser de traces, sinon sur quelques tablettes d’argile et sur quelques indices épigraphiques. Kurt W. Marek, alias Ceram, conclut, dans son livre Il libro delle rupi – Alla scoperta dell’impero ittita, écrit en 1955: “Il y a 70 ans, les Hittites et leur empire étaient encore ignorés. Aujourd’hui encore, on enseigne dans nos écoles qu’il n’y a eu que les empires mésopotamiens et le Royaume d’Egypte pour déterminer, des points de vue politique et militaire, le destin de l’Asie Mineure et du Proche Orient. Mais à côté de ces empires et de ce royaume, il y a eu, pendant un certain temps, le grand empire hittite, égal aux autres en tant que ‘tierce puissance’ et dont la capitale Hattusa fut l’équivalente de Babylone et de Thèbes, non pas sans doute du point de vue de la civilisation, mais parce qu’elle revêtait une grande importance politique” (Ibidem, p. 274).
Gianluca PADOVAN.
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lundi, 20 septembre 2010
Teheran, Damasco e Caracas: il triangolo strategico
di Pamela Schirru
Fonte: eurasia [scheda fonte]
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Che l’Iran annoveri tra le sue “amicizie di lungo corso” anche il Venezuela non è una novità. Oltre al Brasile e alla Bolivia, nella lista dei partners politici latino-americani un posto di rilievo è occupato proprio dal Venezuela di Hugo Chavez. Un’amicizia lunga all’incirca un decennio quella che lega il leader maximo al presidente iraniano Mahmud Ahmadinejad, rinnovata da frequenti incontri ufficiali. Nel 2004, in occasione di una visita ufficiale del presidente venezuelano in Iran, l’allora sindaco di Teheran Ahmadinejad (non ancora eletto alla carica presidenziale) rese omaggio al leader con l’inaugurazione di una statua raffigurante l’eroe nazionale Simon Bolivar, all’interno del parco Goft-o-Gou nei pressi della capitale iraniana. Nel 2006, Ahmadinejad e Chavez si rincontrano. Il primo da un anno è il presidente della Repubblica Islamica dell’Iran, il secondo, invece da due anni è di nuovo alla guida della Repubblica Bolivariana del Venezuela. Il luogo dell’incontro stavolta è Caracas. È qui che i due leader rinnovano la loro “amicizia politica ed economica”. Un’alleanza, quest’ultima, incoraggiata nel 2005 proprio dal neo eletto presidente iraniano, deciso ad avviare una stretta collaborazione con i Paesi dell’America Latina. E il governo venezuelano non si è tirato indietro, accettando la sfida lanciata dal presidente iraniano. In cinque anni, le visite ufficiali del presidente venezuelano a Teheran si sono intensificate, segno di una buona intesa tra i due Paesi. In un solo anno (2007), Chavez ha raggiunto il suo omologo iraniano per ben due volte. Al centro dei loro incontri, la tutela dei reciproci vantaggi economici. Non c’è dubbio che Venezuela e Iran sono legati l’una all’altra da un doppio filo. Lo sono dal punto di vista politico, quando Chavez sostiene il diritto dell’Iran a sfruttare il nucleare per scopi essenzialmente civili; lo sono dal punto di vista economico, quando stringono accordi. A tal proposito, è opportuno ricordare il viaggio di Chavez in Iran del 2008. In questo frangente, il leader venezuelano ha avanzato una proposta al presidente iraniano: sostenere alcuni progetti industriali entro i confini nazionali bolivariani, attraverso il coinvolgimento di enti e società private iraniane. Un esempio perfetto di cooperazione “sud-sud”: l’Iran fornirebbe al Venezuela gli strumenti necessari, ovvero servizi tecnici e adeguata manodopera affinché questa concretizzi i numerosi progetti di espansione urbanistica e di sostegno all’edilizia locale. Un sistema di scambi e favori reciproci, quello messo in piedi dal governo di Caracas e favorito da quello iraniano, fondato essenzialmente sul rapporto qualità – prezzo.
L’Iran vede come prioritario – al fine di dare impulso alla sua economia interna – l’esportazione di servizi tecnici verso altri Paesi e in qualsiasi mercato che li richieda. Sull’altro versante, la parte venezuelana necessita di rinverdire il mercato interno attraverso buoni investimenti e mediante progetti frutto di una cooperazione sostenuta da costi ragionevoli e qualità di servizi. E l’Iran sembra volerglieli offrire. Sempre nel 2008, il governo iraniano ha firmato 150 accordi commerciali del valore di 20 miliardi con il Venezuela e si è classificato terzo tra i Paesi investitori. Alla luce di ciò, l’intesa tra i due è andata ben oltre, fino a toccare altri settori dell’economia: dall’elettricità all’ambiente, dall’agricoltura all’industria automobilistica. Compagnie miste venezuelano – iraniane fabbricano mattoni, producono latte e lanciano sul mercato auto e biciclette.
I due Paesi, in quanto membri OPEC, cooperano anche nel settore energetico – petrolifero. Un’intesa, la loro, sancita nel 1960 con la creazione dell’Organizzazione dei Paesi esportatori di petrolio alla quale aderirono in origine, oltre all’Iran e al Venezuela, anche Arabia Saudita, Iraq e Kuwait. Attualmente, l’organizzazione si è ampliata fino a contare 11 membri permanenti. Tuttavia, l’idillio tra OPEC e Iran-Venezuela ha iniziato a scricchiolare nel 2008, quando l’asse Teheran/ Caracas ha inferto un duro colpo al cartello che controlla le esportazioni di greggio sul mercato globale. Al centro della disputa la valuta di scambio: meglio il dollaro o l’euro? Una diatriba culminata con una profonda frattura interna: l’Iran ha modificato il suo listino prezzi in euro, nonostante i restanti membri Opec abbiano mantenuto inalterata la valuta di scambio in dollari. Mentre Caracas ha optato per una politica monetaria ad hoc, da applicare al settore import-export. La misura è stata varata dal governo venezuelano ai primi di gennaio 2010 e consiste non tanto in una svalutazione, bensì in un adeguamento del valore della sua moneta, il bolivar in base alle necessità dettate dal mercato. In poche parole, il Venezuela può scegliere su una valuta debole e forte. Che cosa significa questo? Che la moneta nazionale si conforma alle diverse condizioni economiche, soprattutto nel settore delle esportazioni. L’economia bolivariana è strettamente legata alla produzione di materie prime, in particolare al petrolio, di cui possiede la quarta più grande riserva certificata al mondo, dopo Iraq e Arabia Saudita, dopo le recenti scoperte nei pressi della Faglia di Orinoco: 314 milioni di barili estraibili, un terzo di tutte le riserve petrolifere mondiali. Fino al 2008, le entrate derivanti dal petrolio avevano raggiunto picchi elevatissimi, grazie all’ingente produzione di barili (stimati in oltre 3 milioni di barili al giorno) e al loro costo, altrettanto elevato: ciascun barile di “oro nero” costava intorno ai 100/150 dollari. Ma nell’ultimo trimestre dello stesso anno qualcosa inizia a cambiare, soprattutto a causa della crisi economica globale. Il prezzo del petrolio inizia a calare, fino a raggiungere la soglia dei 30 dollari a barile nel 2009. Per far fronte alla drastica caduta dei prezzi, l’OPEC opera un taglio altrettanto drastico della produzione pari al 25% al fine di ripristinare un certo equilibrio. Come ha reagito il Venezuela? Adeguando il prezzo della sua moneta alle sue individuali necessità. A partire dal 7 gennaio 2010, infatti, il governo di Caracas ha dato avvio al processo di “svalutazione-adeguamento” della moneta nazionale, dapprima per i prodotti di prima necessità per poi estendersi al settore petrolifero.
Una linea retta ideale unisce Teheran a Caracas passando per Damasco. E se i punti di questa linea si unissero, essi formerebbero un triangolo imperfetto. Iran, Siria e Venezuela che cosa hanno in comune queste tre realtà? Ad esempio, una rotta aerea percorsa due volte al mese da un vettore dell’Iran Air, la compagnia aerea iraniana. Per due sabati al mese, un Boieng 747SP decolla dall’aeroporto internazionale di Teheran e opera uno scalo di 90 minuti in terra siriana, prima di ripartire alla volta del Maiquetia International Airport di Caracas. Nata dall’intesa tra la società di trasporti venezuelano Conviasa e la compagnia di bandiera persiana Iran Air e inaugurata il 2 febbraio 2007, la rotta ha fin da subito generato sospetti sul versante occidentale. Dubbi e ipotesi hanno fatto da cornice in questi tre anni al volo 744 dell’Iran Air: che cosa trasporterà? Chi volerà a bordo dei suoi vettori? Domande rimaste senza risposta, se non fosse per alcune indiscrezioni filtrate dalle pagine di un “memorandum” risalente al 2008 e compilato da funzionari dei servizi segreti israeliani. Dietro il volo 744 dell’Iran Air si ritiene ci sia uno scambio di favori militari per via aerea. In poche parole, Chavez consentirebbe al leader iraniano di adoperare liberamente i propri aerei di linea in cambio di aiuti di varia natura: dal trasferimento di materiale scientifico verso i laboratori del Centro di studi e ricerca siriano a Damasco, agli aiuti militari diretti a Caracas. In particolare, si tratterebbe di spedizioni di macchine CNC, computer per il controllo di missili e di materiale per lo sviluppo di vettori. Le spedizioni verso “la zona franca” siriana sarebbero state fatte da una società iraniana – la “Shaid Bakeri” – nonostante i veti internazionali. Infatti, l’azienda è stata inclusa nel dicembre 2006 nella lista degli enti sanzionati dal Consiglio di Sicurezza delle Nazioni Unite (ris.1737), in ragione del ruolo svolto dall’Iran nello sviluppo del suo programma missilistico. Sanzioni ratificate lo scorso 18 giugno dall’Unione Europea. Nonostante i divieti imposti dalla comunità internazionale, la Siria avrebbe pertanto ricoperto il ruolo di corridoio di passaggio per gli scambi tra Teheran e Caracas.
Al di là di ipotesi e di supposizioni, le relazioni tra Caracas/Damasco e Iran/Damasco sembrano godere di buona salute. Nel primo caso, Chavez ha promesso al presidente siriano, Bashar al Asad, un supporto economico nella realizzazione di infrastrutture in terra siriana. In particolare, il governo venezuelano investirà nella costruzione di una raffineria che dovrà essere pronta entro il 2013. La struttura avrà la capacità di lavorare 140 mila barili al giorno. Mentre Caracas in veste di promotore finanziario, deterrà almeno il 30% delle azioni: la restante percentuale sarà ripartita tra Siria e Iran. Il progetto verrà portato avanti da un’impresa mista creata nel 2009, di cui fanno parte anche Iran, Malesia, Siria e appunto Venezuela e secondo stime approssimative, costerà circa 4,7 miliardi. Un piano ambizioso, ma nel contempo un segnale positivo nel settore dell’economia nazionale siriana nonché una prova di apertura nei confronti del mercato sud-americano. Le intenzioni di Caracas verso la Siria si sono spinte oltre: il 28 luglio 2010 nel corso della visita di Stato del presidente Asad a Caracas, il leader bolivariano ha esteso l’invito alla Siria a prendere parte all’ALBA, ovvero all’Alleanza Bolivariana per i Popoli di Nuestra America, in veste di osservatore del prossimo vertice del gruppo. L’intesa tra i due presidenti è sfociata poi nella firma di quattro accordi di collaborazione, in materia agricola e scientifica, che riguardano il trasferimento di tecnologie indispensabili per l’installazione di una fabbrica di olio d’oliva in territorio siriano.
Solidissimo il sodalizio tra Iran e Siria. Un’intesa strategica rafforzata nel corso delle due guerre del Golfo e cementata dal comune obiettivo di contrastare l’influsso israeliano nella Regione: dal 1967 la Siria rivendica le Alture del Golan occupate da Israele. Negli ultimi trent’anni, la vicinanza con l’Iran ha inoltre permesso alla Siria di uscire dal suo isolamento internazionale, durato troppo a lungo: dal 1963 al 2000. Cioè dall’ultimo colpo di Stato inferto alla già fragile struttura politica siriana dal partito baath, fino all’ascesa di Bashar al Asad, attuale presidente siriano e principale promotore di una politica distensiva in campo economico, favorevole ad un’apertura del mercato siriano verso l’esterno. Ma non solo. Entrambe sorreggono il movimento sciita libanese Hezbollah e la fazione radicale palestinese, Hamas. Infine, la Siria (come il Venezuela di Chavez) appoggia il diritto dell’Iran a proseguire lungo la strada dell’arricchimento dell’uranio, al fine di completare il suo programma nucleare per scopi essenzialmente civili. Come hanno più volte ribadito i presidenti dell’Asse Sud Americano-Asiatico, non è illegale fornire aiuti all’Iran e alla sua economia,martellata dalle pesanti sanzioni inflitte dalle Nazioni Unite e ratificate puntualmente dall’Unione Europea.
* Pamela Schirru è laureanda in Filosofia Politica (Università di Cagliari)
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jeudi, 17 juin 2010
La Turchia progetta un mercato comune con Siria, Libano e Giordania
di Carlo M. Miele
Fonte: osservatorioiraq [scheda fonte]
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Con la prospettiva di una membership europea che si va allontanando sempre di più, la Turchia inizia a pensare concretamente a un’alternativa nel mondo arabo. Si spiega anche così il progetto di un mercato comune nella regione, annunciato ieri a Istanbul nel corso del meeting arabo-turco. Da parte turca il progetto – preannunciato qualche mese fa – punta a rilanciare il volume dei commerci con il mondo arabo, fermo a circa 25 miliardi di euro per anno. Nonostante lo sviluppo registrato dall’economia della repubblica kemalista negli ultimi anni, infatti, i commerci con la regione rappresentano solo una piccola parte degli scambi che avvengono invece con l’Europa, che resta il principale partner commerciale della Turchia. Il problema dovrebbe essere superato con la zona di libero scambio, che inizialmente dovrebbe comprendere la Siria, il Libano e la Giordania, oltre alla stessa Turchia. Tra i quattro paesi dovrebbero essere stabilite delle facilitazioni anche in materia di visti. Leadership turca Col nuovo progetto la Turchia intende rilanciare anche il proprio ruolo economico nella regione, dopo essere riuscita a rilanciare quello diplomatico. Del resto, come hanno sottolineato diversi analisti citati dalla Bbc, il connubio tra politica estera ed economia sta diventando una caratteristica della gestione del governo guidato da Recep Tayyip Erdogan, che nei sue frequenti viaggi ufficiali all’estero si fa sempre accompagnare da un una importante delegazione di imprenditori. In passato il governo guidato dal Partito di giustizia e sviluppo (Akp, di ispirazione islamica) ha sostenuto con forza il processo di adesione della Turchia alla Ue, che – ribadisce Erdogan – resta tuttora la priorità nell’agenda politica turca. Tuttavia, poco è stato fatto dall’ottobre 2005 (quando sono stati avviati i negoziati tra le due parti) a oggi. I rapporti tra Ankara e Bruxelles si sono anzi raffreddati, a causa della volontà turca di non riconoscere Cipro e in seguito agli ostacoli posti da alcuni membri chiave dell’Unione, come Francia e Germania. In questo lasso di tempo, la Turchia ha cominciato a guardare con sempre più insistenza a Oriente e al mondo arabo e musulmano. E l’idea di creare una zona di libero scambio con i vicini regionali assomiglia tanto alla ricerca di un’alternativa. |
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vendredi, 20 novembre 2009
Türkische Charmeoffensive
Türkische Charmeoffensive
Erdogan umwirbt Araber und verteidigt das iranische Atom-ProgrammEx: http://www.ostpreussen.de/
In der türkischen Politik hat sich in den letzten Jahren ein deutlicher Wandel vollzogen – hin zu mehr Islam und pan-islamischer Solidarität. Jüngstes Anzeichen dafür war der Staatsbesuch von Ministerpräsident Recep Tayyip Erdogan im Iran. Dabei verteidigte Erdogan das iranische Atom-Programm, verurteilte Sanktionen und kündigte eine verstärkte türkisch-iranische Zusammenarbeit in Wirtschaft und Sicherheit an.
Die früher ausschließliche Westorientierung der Türkei, zu der auch die enge militärische Partnerschaft mit Israel gehört, geht im wesentlichen auf Kemal Atatürk zurück und wurde im Kalten Krieg durch den Beitritt zum Europarat 1949 und zur Nato 1952 verfestigt. In weiten Teilen der Bevölkerung, keineswegs nur in „bildungsfernen Schichten“, hat sich allerdings ein Umdenkprozess vollzogen, der schließlich in den Wahlsieg von Erdogans AKP 2002 mündete.
Die Ursachen sind vielfältig, haben aber primär mit der Behandlung muslimischer Staaten und Völker durch den Westen zu tun – Stichwörter Palästina, Irak, Afghanistan und Pakistan. Dazu kommt nun auch Frust über Widerstände in der EU gegen eine Aufnahme der Türkei. Aber bereits der Irak-Boykott ab 1992 hatte die Osttürkei auch wirtschaftlich schwer getroffen. Und Erdogan sieht sich durch Israel sogar persönlich mehrfach hintergangen: Vor allem durch den israelischen Luftangriff auf eine vermutete Atomanlage in Syrien 2007, der über die Türkei hinweg erfolgte, und den jüngsten Gaza-Krieg, den der damalige Premier Olmert einen Tag nach seinem Besuch bei Erdogan startete.
Die neue Linie wird von manchen Kommentatoren auch als „neo-osmanisch“ bezeichnet, weil sie im Unterschied zu dem auf die Turkvölker Asiens fixierten Pan-Turanismus „aufgeklärter“ türkischer Ultranationalisten nicht in diesem Ausmaß auf Sprache und „Türkentum“ ausgerichtet ist, sondern eben eher auf die „Umma“, die „Gemeinschaft der Gläubigen“ – sowie auf Gebiete, die einst zum Osmanischen Reich gehörten. Das erklärt etwa auch die vorsichtige Auflockerung in den Beziehungen mit dem christlichen Armenien.
Das erklärt ebenso das besondere Engagement am Balkan, nicht nur in Bosnien und Kosovo, und an verstärkter Zusammenarbeit mit Syrien und dem Irak. Nicht zu vergessen, dass der Sultan als Kalif auch Hüter der heiligen Stätten in Palästina war und dass die Anteilnahme an der Unterdrückung der Palästinenser, weil unterschwellig auf Nostalgie beruhend, sehr emotional ist. Man sah dies an den jüngsten Demonstrationen gegen die USA, als diese von ihrer Forderung nach einem israelischen Siedlungsstopp abrückten.
Die verstärkte Zusammenarbeit mit dem Iran ist angesichts der westlichen Drohungen mit einer Verschärfung des Boykotts bis hin zu Militäraktionen besonders brisant. Der bilaterale Handel, 2008 im Volumen von sieben Milliarden Dollar, soll ausgebaut und auf die Landeswährungen umgestellt werden. Die Türkei kündigte außerdem Investitionen von 3,5 bis vier Milliarden Dollar zur Erschließung des iranischen Erdgasfelds South Pars an und will iranisches Gas teils selbst konsumieren, teils über die geplante Gasleitung Nabucco nach Europa weiterliefern.
Bei der Zusammenarbeit in Sicherheitsfragen geht es nicht um Militärabkommen, sondern um den Kampf gegen gemeinsame innere Feinde. Das sind aufständische Kurden sowie sunnitische Extremisten, die vom Westen vereinfachend unter Al-Kaida zusammengefasst werden. Deren Terroranschläge waren in beiden Ländern lange Zeit ebenfalls gerne den nationalen Minderheiten zugerechnet worden, also den Kurden und im Iran auch den Belutschen – eine Propagandalüge, die sich nicht aufrechterhalten lässt.
In der Kurdenfrage hat Erdogan bereits einige bemerkenswerte Schritte gesetzt: Ein kurdisches Fernsehprogramm wurde zugelassen. Mit dem seit 1999 auf der Gefängnisinsel Imrali inhaftierten PKK-Führer Abdullah Öcalan gibt es indirekte Verhandlungen, und nun soll er sogar aus der Einzelhaft „erlöst“ werden: Er bekommt Mitgefangene. Der türkische Außenminister besuchte Erbil, was eine formelle Anerkennung der kurdischen Regierung im Nordirak bedeutet. Kurdenpräsident Masud Barzani lobte dafür Erdogan in den höchsten Tönen – was wie eine Absage an die türkischen Kurden aussieht. Umso größer ist daher das iranische Interesse, dass nun auch die iranischen Kurden nicht mehr auf Unterstützung von den Nachbarn hoffen können.
RGK
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dimanche, 19 octobre 2008
M. Aflaq y el BAAS
Michel Aflaq y el BAAS: un cristiano en los orígenes del nacionalismo árabe moderno. por José Basaburua (Revista Nº 31) En el nacimiento del moderno nacionalismo árabe, laico y socialista, encontramos a un cristiano sirio: Michel Aflaq. | |
Michel Aflaq. El partido BAAS (trascrito en castellano también como BAAZ y BA´TH), motor del nacionalismo árabe moderno junto al naserismo, está inseparablemente unido, durante sus primeros 20 años de existencia, a la personalidad de Michel Aflaq. En la fundación de este partido destacan dos personalidades: el cristiano sirio Michel Aflaq, nacido en 1.910, como teórico del partido y Salah Bitar como organizador. Ambos formaban parte de la pequeña burguesía de Damasco. Estudiaron en La Sorbona, donde contactaron con las ideologías en pugna en los años 30 en Europa: marxismo y fascismo. Michel Aflaq regresará a Damasco, donde trabajará de profesor de historia, a la vez que destaca como doctrinario de ideas nacionalistas árabes y anticolonialistas. Conoce la prisión en varias ocasiones. En 1.939 es arrestado por la administración francesa. Participa en la fundación de diversos círculos políticos que darán origen al futuro partido BAAS. En 1.948 es encarcelado, encabezando entonces el gobierno Shukri el Quwatli. En 1.949 es encarcelado de nuevo por Husni El Zaim, autor del primer golpe de estado en Siria tras la independencia de la potencia colonial. Bajo el gobierno de Adib El Shishakli entra otra vez en prisión en 1.952 y posteriormente en 1.954. El partido BAAS. El partido BAAS es fundado por un grupo de intelectuales árabes, fundamentalmente de Damasco, destacando como teórico el mencionado Michel Aflaq. De carácter nacionalista, socializante y panarabista, al partido BAAS (resurgimiento o renacimiento, en árabe) se organiza en casi todos los países árabes, incluso dentro de la OLP con Al Saiqa, alcanzando el poder en Siria e Irak en 1.963. A lo largo de los años, sufre tanto en Siria como en Irak diversas vicisitudes, por lo que las escisiones y los enfrentamientos internos dará lugar a la presencia de numerosos partidos de inspiración baasista en diversos países árabes. Así, por ejemplo, en Líbano llegarán a existir hasta 3 partidos baasistas enfrentados entre sí. Las dos columnas doctrinales sobre las que se asienta, ya en sus orígenes, el partido BAAS son el nacionalismo y el socialismo. Así, cada país árabe formaría parte de la gran nación árabe, por lo que la actual estructura estatal, heredera en parte del colonialismo europeo, debiera desaparecer progresivamente. La segunda columna del edificio teórico del baasismo es el socialismo, poco definido y, en cualquier caso, no marxista. Ambos conceptos estarían inseparablemente unidos dentro de un proyecto revolucionario y de transformación; en palabras de Aflaq: “La identificación que efectuamos entre la unidad (árabe, n.d.a.) y el socialismo consiste en dar cuerpo a la idea de la unidad. El socialismo es el cuerpo y la unidad es el alma, si así puede uno decir” 1 . Las fuentes consultadas señalan cierta confusión en los orígenes y primeros años de la vida del partido. Los orígenes más remotos del BAAS los encontramos hacia 1.941 cuando Michel Afaq y Salah Bitar crean un comité sirio de apoyo a Iraq, para evitar su entrada en la segunda guerra mundial. Según Wahib al Ghanem2, uno de los primeros dirigentes, el BAAS nace de la fusión de dos grupitos: Ihya el Arabi (la reanimación árabe) de Michel Aflaq y Baas el Arabi (la resurrección árabe) de Takri Arzuzi. Es en 1.947 cuando se celebra el primer congreso del mismo, coincidiendo en ello los diversos autores, al que asisten 247 intelectuales procedentes de diversos países árabes. Los asistentes tenían orientaciones ideológicas muy distintas, lo que le llevó a un acuerdo programático final de compromiso, muy genérico. Esa aparente debilidad ideológica inicial permitió, en el futuro, un amplio margen de flexibilidad táctica y doctrinal. En dicho congreso se nombra a Aflaq presidente y Salah Bitar como secretario general. El primer comité ejecutivo lo formarán Salah Bitar, Yalal As – Sayid y Wahib al Ghanem. El BAAS desde su nacimiento, en parte por lo genérico de su programa en diversos aspectos, es un partido realista y flexible en sus alianzas con otras fuerzas políticas, por lo que pactará con nasseristas o comunistas, por pura conveniencia en aras de alcanzar el poder. Sus principales ideas originarias eran: 1. Los pueblos árabes forman una unidad política y económica a la que denominarán: nación árabe, expresión que logrará gran fortuna. 2. La nación árabe también es una unidad cultural. 3. Sólo los árabes, como habitantes de la nación árabe, tienen derecho a determinar su futuro. De ahí su inicial posicionamiento frente al colonialismo y su neutralismo doctrinal. El partido sufrió diversas transformaciones, incorporándose al mismo otros partidos socialistas y nacionalistas que ensancharían su base sociológica, muy estrecha en sus orígenes (intelectuales, básicamente). Así, en 1.954, el BAAS se fusiona con el partido Arabe Socialista de Akram Hurani, por lo que desde entonces adopta el socialismo como seña de identidad, si bien para otros autores, su denominación de “socialista” figuró ya desde 1.947 El objetivo fundamental del BAAS era la unidad de la nación árabe y el partido se definirá en su constitución, por ello, como árabe, nacionalista, socialista, democrático y revolucionario. Ideología de Michel Aflaq. Durante su estancia en París, inicialmente ambos fundadores simpatizarán con el nacionalsocialismo alemán, por haber conseguido a su juicio, una síntesis entre ambos conceptos, que ellos quieren aplicar al mundo árabe. Como causa de su debilidad diagnosticarán la fragmentación territorial y del poder de los árabes. En concreto, algunos autores se remiten al teórico alemán Alfred Rosenberg como inspirador de ambos3. Nacionalismo y socialismo son las columnas fundamentales sobre las que se sostiene la ideología de Aflaq y que trasladará al BAAS. Dada su confesión cristiana, greco – ortodoxo en concreto, veamos su posición frente al islamismo. Algunos autores, egipcios especialmente, considerarán que nacionalismo e Islam eran incompatibles. Tal pretensión se intenta desmentir desde las altas instancias del partido. Lógicamente, Michel Aflaq, como principal teórico del partido, ya en 1.943 señalará que: “El Islam presenta la imagen más brillante de su lengua y de su literatura (árabes, n.d.a.), y la parte más importante de su historia nacional es indisociable de él, porque el Islam en su esencia y en su verdad es un movimiento árabe que representa la renovación y la culminación de la realidad, porque descendió a su suelo y en su lengua, porque el apóstol (Mahoma) es árabe y los primeros héroes que lucharon por el Islam y lo hicieron triunfar fueron árabes, porque su visión de la realidad se identificaba con el espíritu árabe, las virtudes que fomentó eran virtudes árabes, implícitas o explícitas, y los defectos que fustigó eran defectos árabes en vías de desaparecer” 4 . Para Michel Aflaq el Islam se había regenerado en la época moderna en el nacionalismo árabe. En cualquier caso, pese a tales afirmaciones, el BAAS siempre ha sido sospechoso de laicismo para los movimientos islámicos, enfrentándose a los mismos en numerosas ocasiones. La búsqueda de un nacionalismo socialista le llevó a una neutralidad teórica en política exterior, no alineándose a las corrientes europeas. Michel Aflaq, ante occidente, se opone resueltamente, por ser sus potencias coloniales las que un día explotaron a los árabes, impidiendo su unidad. Tampoco se identificará con los países comunistas, pues el marxismo, su base ideológica, es contrario a los nacionalismos y, por ello, antiárabe. Ante el comunismo, Aflaq muestra un absoluto desacuerdo que concretará en tres aspectos: 1. Frente al determinismo marxista, considera la revolución como un acto explosivo de libertad. 2. Frente al internacionalismo proletario, afirma el nacionalismo árabe. 3. Respecto al papel de la religión, Aflaq, en contra de lo afirmado por el marxismo, considera que moral y religión son valores fundamentales y eternos5. Ello le llevará a que el partido BAAS en los años 40 y 50 sea profundamente anticomunista. Después, ya en el poder, establecerá algunas alianzas temporales con partidos comunistas, siguiendo la política de Frente Nacional. Pero dado que occidente apoya tradicionalmente a Israel, en particular los Estados Unidos, Aflaq considerará ya en 1.956 como lógica la convergencia con la Unión Soviética, al coincidir en su lucha contra el Estado de Israel y precisar de apoyos exteriores en ese sentido. Ya en 1.971, Bitar analiza la situación del partido de forma muy crítica, afirmando que los jóvenes del mismo estudian al marxismo leninismo, no por convicción comunista, sino por la necesidad de una formación ideológica que el partido no había sido capaz de proporcionar6. El BAAS en Siria. Tras la independencia de Siria, se suceden numerosos gobiernos y golpes de estado. Ya hemos visto que el BAAS nace en 1.947, de la mano de unos intelectuales y de una estrecha base humana de unos pocos cientos de militantes en toda Siria. Sin embargo, el BAAS logrará la adhesión de diversos oficiales del joven ejército sirio, en particular pertenecientes a la minoría alauita. El dictador Shishakli cae en 1.954. Merced una alianza con diversos partidos, algunos baasistas entran en el gobierno, caso de Bitar. De 1.958 a 1.961, tiene lugar la unión con Egipto en la R.A.U., lógica consecuencia del panarabismo preconizado. A partir de 1.963, a raíz del golpe de estado que lleva al BAAS al poder, la influencia de los militares dentro del partido se hace patente. En 1.964 Aflaq y Salah El Yedih se unen, eliminando a la corriente marxista encabezada por Saadi. En 1.966 el ala de izquierda del BAAS encabezado por un militar, Salah El Yedih, mediante un golpe de estado retoma el poder en Siria. Aflaq y el resto de los fundadores históricos desaparecen del ejercicio del poder real. Los nuevos dirigentes, denominados neobaasistas al revisar algunos de sus planteamientos originales, se aproximan a la Unión Soviética en el plano exterior y en el plano ideológico, lo harán al socialismo científico. Pero, de forma paralela, se establece la alianza con la minoría alauita. En 1.970 Yedih es desplazado en el poder por el actual presidente Hafed El Assad, quien desarrollará una política internacional de búsqueda de nuevos acuerdos. Con la evolución política interior de Siria que ya hemos señalado, el BAAS arraiga fundamentalmente entre la minoría religiosa alauita. Se trata de una rama del chiísmo ismaelita a la que pertenecen en Siria menos del 20% del total de su población. Apoyados por la potencia colonial, Francia, mientras permaneció en Siria, reclutará entre esa minoría tropas aguerridas, que engrosarían fuerzas de choque. El ejército sirio, con la independencia, se apoyará en esta minoría, de la que forma parte el actual presidente Hafez Al Assad. Lógicamente, los Hermanos Musulmanes, sunitas, acogieron con absoluta desconfianza al nuevo gobierno. Pronto comenzarían los incidentes entre ambas fuerzas sirias7, especialmente en la ciudad de Hama, en la que se vivieron alzamientos ya en 1.963; también protagonizaron diversos atentados en diversas zonas del país, lo que en todo caso acarreó gravísimas represalias gubernamentales. La acción más grave tuvo lugar en 1.979, al producirse un atentado de los Hermanos Musulmanes contra la escuela de artillería de Alepo, que causó la muerte de 83 alumnos oficiales, alauitas. El régimen respondió con la práctica del terror. En 1.982 se vuelve a sublevar Hama, dominando toda la ciudad tras una dura lucha que generó varios miles de muertos. El BAAS en Iraq. El BAAS iraquí tiene su origen en otros grupos políticos anterirores: el Islah (reforma), que había apoyado al régimen pronazi de de Rashid Alí, Al Istiqlal (independencia), y el Partido Socialista Nacional de Salih Yaber8. En febrero de 1.963 un golpe de estado lleva al poder al BAAS, que se encontraba dividido en varias fracciones. Pero el presidente de la República Aref, logra eliminar a los baasistas del gobierno. En 1.968 el BAAS vuelve al poder de la mano de unos militares no baasistas. Se suceden las crisis dentro del gobierno y del partido BAAS. En 1.979, alcanza el poder Saddam Hussein, quien acumulará todos los cargos con poder real del gobierno, ejército y partido, logrando un poder absoluto hasta hoy. Iraq se alineó inicialmente con los países árabes moderados, constituyendo un polo de atracción y muro de contención de los árabes ante el radicalismo chiíta del Irán. Dicho enfrentamiento generó una cruenta guerra con cientos de miles de víctimas de ambas nacionalidades. Pero, años después con la invasión de Kuwait, perdió el apoyo de casi todos los gobiernos árabes, salvo Jordania y Libia, y otros países musulmanes como Sudán.. Al igual que en Siria, el BAAS iraquí enraiza en una minoría, en concreto en el clan familiar de Sadam Huseim, de creencias sunitas. También encontraremos a algunos cristianos, como es el caso del muchos años ministro de asuntos exteriores Tarik Aziz (católico de rito caldeo). Michel Aflaq en el ostracismo. Hemos visto ante que el nacionalismo socialista del BAAS le llevará a vagas afirmaciones ideológicas, por lo que desarrollará gran movilidad táctica. Esta vía le permite rechazar toda asimilación a modelos occidentales, capitalistas o marxistas, optando por ello en el plano exterior con la no alineación, si bien por motivos tácticos, se aproximó en los años 70 al bloque soviético, lo que favoreció también el apoyo occidental al estado de Israel. Posteriormente, con los complejos avatares de la política nacional de Siria e Irak, y con un creciente protagonismo en ambos de los militares, los dos partidos BAAS en el poder se convierten en instrumentos de poder de dos personas y sus clanes familiares: Hafed el Assad en Siria y Saddam Husseim en Irak. En la actualidad, pese al origen ideológico común, ambos países se encuentran alineados en el plano internacional de forma diferente, habiendo desempeñado un papel muy distinto en ese sentido. Siria ha jugado la baza del radicalismo árabe frente Israel, intentando dominar al movimiento palestino, lo que no ha logrado, pero si que ha conseguido fraccionarlo, merced a la creación en su día del Frente de Rechazo ante la OLP de Arafat. Por otra parte, ha jugado la baza del Líbano en un doble sentido: el control del mismo a modo de protectorado y su utilización frente a Israel. Irak jugó inicialmente la baza de la moderación y de la contención del chiísmo persa. Pero evolucionó al radicalismo como una huida hacia delante a raíz de la aludida invasión de Kuwait. Michel Aflaq es postergado en 1.966 en Siria a raíz de las diversas oscilaciones del poder en Damasco y de la radicalización que triunfó en la fracción baasista en el poder. Por ello, se trasladará a Irak, al formar parte de la Dirección Internacional del BAAS y al radicar allí un régimen baasista inicialmente moderado. Hemos visto que el BAAS iraquí tiene, en sus orígenes, varias tendencias. Una de ellas, la más derechista, es apoyada de alguna manera por Aflaq, pero en el futuro desarrollo del curso político en Iraq en los años siguientes, esa corriente es progresivamente desplazada por otros protagonistas. Con ello, la estrella de Aflaq dejó de brillar. Pierde, con todo ello, protagonismo real en la dirección del BAAS. Todavía en 1.977, el intelectual francés Jacques Benoist-Méchin, entrevista a Aflaq para su libro “Un printemps arabe”, pues constituyó una figura clave para entender el moderno nacionalismo árabe. Muere en París el 23 de junio de 1.989. Su muerte pasó desapercibida para los medios oficiales sirios. Su camarada Salah Bitar había muerto, también en París donde se había exiliado, pero asesinado, hacía 9 años. Michel Aflaq es producto de una época hiperideologizada. A raiz de sus estudios en Europa entra en contacto con las diversas ideologías en pugna. Nacionalista por su origen familiar, considerará que el socialismo es imprescindible para la superación del atraso social árabe, si bien pospondrá tal objetivo a la consecución de la unidad nacional. Sin una base ideológica muy firme (su socialismo era de formulación muy genérica y un tanto demagógica), por causas tácticas pactará con aliados ocasionales diversos, incluso con comunistas ortodoxos pro-soviéticos. En cualquier caso, intentó una síntesis ideológica original en la que, sin duda, pesó sus orígenes cristianos. Y dada su postura moderada, dentro de la evolución histórica del BAAS, quedará marginado ante la evolución sufrida por dicho partido tanto en Siria como en Irak, que caerá bajo el control de minorías vinculadas al poder militar en ambos países, lo que supone un fracaso al ser contradictorio con las pretensiones populares del baasismo. De hecho, las luchas intestinas dentro del partido y la represión de los opositores políticos, generará en ambos países miles de víctimas. Con todo, es de destacar un logro importante, consistente en que las minorías religiosas no musulmanas han disfrutado de cierta libertad de acción, tanto en Siria como en Irak, en comparación a las restricciones absolutas impuestas en otros países musulmanes como Arabia Saudita. Sin duda, ello es producto de la tendencia no confesional original del Baas. El baasismo ha sido considerado como uno de los episodios más importantes acaecidos en la historia del mundo árabe a lo largo del siglo XX9. Incluso hoy día, la postura internacional de Irak ha sido tomada como referencia para diversos movimientos progresistas de toda esa área internacional, postura que es en buena medida coherente con los postulados doctrinales originales que contribuyó a estructurar Michel Aflaq. •- •-• -••••••-• José Basaburua (Revista Nº 31)
1 Michel Aflaq. “El combate del destino unido”. 2ª edición. Beirut. 1.959. Pág. 53. 2 Así lo recoge Zidane Zeraoui. “Siria – Iraq. El Ba’th en el poder”. Universidad Nacional Autónoma de Méjico. 1.986. Pág. 7. 3 Hichem Djaït. “Europa y el Islam”. Ediciones libertarias. Madrid. 1.1.990. Pág. 116. 4 Michel Aflaq. “Selecciones de textos del pensamiento del fundador del partido Baas”. Madrid. 1.977. Pág. 12. 5 Según recoge Zidane Zeraoui. Obra citada. Pág. 12. 6 Según cita recogida por Zidane Zeraoui. Obra citada. Pág. 6. 7 Sobre la ideología de los Hermanos Musulmanes: “El despertar del Islam”. Roger du Pasquier. Desclee de Brouwer”.Bilbao. 1.992. Se recoge en dicho texto también el enfrentamiento con el baasismo en Siria. 8 Según Samir Amin en “La nación árabe. Nacionalismo y lucha de clases”. Citado por Zidane Zeraoui en el texto mencionado. 9 Hichem Djaït. Obra citada. Página 190. |
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