Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeudi, 29 mai 2014

Propositions pour une nouvelle Union européenne

europe_painted_on_hands.png

Propositions pour une nouvelle Union européenne

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

La position exprimée ici est  différente de celle des anti-européistes (style FN ou UPR) ou de celle des fédéralistes qui sont trop entachées d’idéologie. On connaît les  énormes inconvénients de l’UE : bureaucratie, Commission qui outrepasse ses droits, ”machin” constitutionnel illisible, déficit de démocratie, usine à gaz institutionnelle, impuissance à défendre l’intérêt des peuples, etc. 

Pourtant l’UE a procuré nombre d’avantages dont ne parle jamais parce qu’ils sont intégrés dans le quotidien, notamment l’accroissement des échanges intereuropéens et la régulation bancaire. Affirmer, comme le fait le FN, que la ”crise” débutée en 2008 a été provoquée par la politique de l’UE, n’est pas sérieux. Elle a eu comme cause principale le système financier américain spéculatif, virtuel et dérégulé. Sans oublier l’endettement irresponsable de certains États.

Sortir de l’euro pour la France ? Pas très malin…D’abord, cela prendrait beaucoup de temps et pourrait provoquer un choc international de récession  incontrôlable.  Les USA et la Chine seraient d’ailleurs ravis d’un retour aux monnaies nationales en Europe, afin de rétablir le dollar et d’établir le yuan comme seules monnaies de transaction planétaire.

 L’euro est trop cher et nuit aux exportations ? Pas si simple…. La France est déficitaire dans ses exportations/ importations même vis-à-vis des  pays de la zone euro, qui sont largement majoritaires dans nos échanges extérieurs ! Et les pays de l’Eurozone (pas seulement l’Allemagne !) sont excédentaires dans leur balance commerciale avec le reste du monde. Donc le problème n’est pas l’euro surévalué – ne rejetons pas toujours la responsabilité sur les autres – mais la politique économique de la France, anti-compétitive : fiscalisme écrasant, découragement des investisseurs, charges sociales excessives, rigidité du marché du travail, marges des entreprises trop faibles pour assurer R&D et innovation, etc. Bref, le socialisme, générateur de chômage et de paupérisation, pratiqué par la droite comme par la gauche, est responsable du déclassement économique français, et non pas l’euro ou l’ ” austérité ” imposée par Bruxelles, comme le rabâchent les perroquets incompétents.

D’autre part, une sortie de l’euro et un retour aux monnaies nationales, en l’occurrence au franc, outre que le processus serait très difficile techniquement, auraient quatre inconvénients majeurs : 1) Baisse par dévalorisation, de 15% à 40% des retraites et des sommes épargnées placées en banque, pour tout le monde. 2) Doublement ou triplement des intérêts de la dette nationale et augmentation du principal d’au moins 10%, libellé en ”néofranc”. 3) Coût très important pour les PME du retour au Franc, administratif et comptable d’abord, en frais de change ensuite. 4) Explosion de l’inflation.  

L’euro, en effet, garantit un faible niveau d’inflation et la stabilité des revenus d’épargne. Inconvénient : une monnaie unique pour des pays économiquement très différents, l’euro étant en fait l’”euro-mark”. En réalité, il ne fallait pas y entrer comme on l’a fait, pour des raisons politiques, mais il est très difficile d’en sortir, comme un chien dans le terrier d’une taupe. Alors que faire, pour changer de fond en comble l’UE, sans jeter le bébé avec l’eau du bain ?     

J’ai longtemps cru qu’une Europe fédérale était possible, sur le modèle américain des États Unis d’Europe, voire sur la destruction des nations au profit des régions. Il faut savoir renoncer aux utopies en fonction de l’expérience. L’Europe historique n’a rien à voir avec la construction des USA. Voici (1) quelles pourraient être les bases d’une nouvelle Europe des Nations, beaucoup plus souple, pragmatique et concentrée sur l’essentiel que l’usine à gaz de l’actuelle UE, qui ne sait pas où elle va : 

1) Suppression du Parlement européen, instance inutile, simulacre de démocratie.

 2) L’Union européenne est dirigée par le Conseil de Gouvernement de l’Union qui comprend les chefs d’État et/ ou de gouvernement démocratiquement élus, qui décide à la majorité des 2/3. Il nomme les membres de la Commission européenne qui ne peut plus imposer aucune ”directive” de son initiative ni décider quoi que ce soit et se contente d’appliquer ses décisions.

3) Les compétences du CGU sont strictement limitées aux domaines suivants : a) la concurrence intérieure et le marché intérieur ; b) le commerce extérieur ; c) l’agriculture et la pêche ; d) l’industrie, les transports et les infrastructures ; e) la politique énergétique et l’environnement ; f) la politique fiscale et sociale ;  g) la recherche, l’économie numérique et la coopération universitaire ; h) la politique monétaire des États ayant choisi l’euro et la réglementation bancaire. La politique étrangère, la politique d’immigration, les normes judiciaires et pénales, les questions ”sociétales” ne relèvent que des États.

4) Les décisions du CGU ne sont applicables dans les pays membres (transposables dans leurs lois et règlements) qu’après une approbation par chaque Parlement national. Les Parlements nationaux prévalent en tout domaine.

5) Suppression de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) et de la Cour européenne des Droits de l’homme (CEDH), ainsi que des postes de Président de l’UE et de délégué aux Affaires étrangères. 

6) Tout État peut sortir des accords de Schengen et rétablir les contrôles de personnes aux frontières et les règles d’admission, y compris pour les personnes provenant de l’UE. De même, chaque État est totalement libre de définir ses règles d’acquisition de la nationalité et de régime social pour les étrangers.

7) La Banque centrale européenne (BCE) n’est plus indépendante. Elle applique la politique monétaire vis à vis de l’ euro définie par le CGU, limité aux États membres de l’Eurogroupe.

8) L’élaboration d’une politique étrangère commune comme d’une politique de défense indépendante s’étant révélée, par expérience, impossible, il est créé entre les États qui le veulent une Communauté européenne de Défense (CED) totalement indépendante de l’OTAN ; elle est dotée de moyens militaires classiques, à l’exclusion de la dissuasion nucléaire.  

9) Vote unanime du CGU et de tous les Parlements nationaux pour l’adhésion d’un nouveau membre.

Dans cette perspective, quels seraient les objectifs principaux d’une nouvelle UE, d’une Europe des Nations ?

1) Assurer l’existence  d’un marché intérieur de libre-échange de biens, de services et de capitaux – mais pas obligatoirement de travailleurs, sauf accords libres interétatiques – dans l’espace de la nouvelle UE.

2) Instituer une préférence économique européenne (”espace économique européen”), avec protectionnisme et contingentements aux frontières communes et obligation de réserver 60% des marchés publics aux entreprises européennes. (2) 

3) Laisser libres les États souverains de négocier entre eux tous les autres modes de coopération et d’initiatives.

 4) Développer une vision de l’Union européenne découplée de Washington (sans hostilité) mais cherchant une alliance privilégiée avec la Russie et se préservant de toute immigration extérieure invasive. 

Ces propositions s’inscrivent dans une vision souple et pragmatique de l’Europe des Nations, très éloignée du système illisible de l’UE actuelle qui est l’otage de l’eurocratie, c’est-à-dire d’une oligarchie transnationale, composée de réseaux politiciens, médiatiques et technocratiques alliés. L’idée d’une Europe fédérale avec une trentaine d’États et autant de langues (3) appartient au domaine de l’utopie, comme le fut l’Union soviétique. L’idée européenne possède une portée historique exceptionnelle (4), mais elle été mal initiée et pervertie, comme une potion qui rend malade et ne guérit pas. Voilà pourquoi, il faut tout reprendre à zéro, sans démagogie, avec patience et détermination. 

Notes:

(1)  Cf. Mon Programme. Éd. du Lore.

(2) Comme cela a cours aux USA, en Chine, au Japon, etc.

(3) Sauf le basic English comme idiome commun

(4) Cf. mon ancien essai Nouveau discours à la Nation européenne, réédité.

samedi, 24 mai 2014

LE TRAITÉ TRANSATLANTIQUE : UN DIKTAT

traite-transatlantique-02-18f1f.jpg

LE TRAITÉ TRANSATLANTIQUE : UN DIKTAT
La nuit du 4 août des gagistes ?

Auran Derien
Ex: http://metamag.fr
 
Les membres de la Commission Européenne n’apprennent rien, ne savent rien, ne veulent rien comprendre. Pourtant, de même que la première guerre mondiale a été « terminée » par un diktat qui préparait la guerre suivante, les diktats transatlantiques, tant pour les biens que pour les services, préparent la guerre contre ce qui reste de civilisation en Europe. Car les méthodes ne changent pas. Les traités qu’ils imposent sont des diktats. Le conflit ainsi préparé suit les lignes de la servitude européenne. Trois causes de conflits sont prévisibles.

1 - Première cause : l’insupportable. En particulier : Les « Al capone » des multinationales de la chimie et de l’agriculture assassinent la population avec des produits qu’eux-mêmes ne consomment évidemment pas. Le monde de la finance ruine les peuples, sans créer aucune richesse. Du parasitisme généralisé. 
2 - Les services, en marge de l’OMC, sont vendus aux enchères. L’Union Européenne, les USA et 21 autres pays bavardent sur TISA (Trade In Services Agreement) (Participent à ce jour aux négociations de Trades In Services Agreement : Australie, Canada, Chili, Colombie, Corée, Costa Rica, Etats-Unis, Hong Kong, Islande, Israël, Japon, Liechtenstein, Mexique, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pakistan, Panama, Paraguay, Pérou, Suisse, Taïwan, Turquie et UE). Si la science et la technique ont pu détruire des monopoles au cours du XIXème siècle, voire du XXème, le monopole privé sur les services permettra d’éliminer cette possibilité. Le pouvoir mondialiste ne pourra pas être contourné par l’innovation s’il contrôle, outre le système monétaire, tous les services sans lesquels aucune communauté organisée ne peut fonctionner. Il en résultera la nécessité d’entrer dans des conflits violents et sans fins pour lutter contre un quasi génocide programmé. 
3 - Le mépris pour la démocratie. Les marionnettes de divers pays européens ne demandent jamais plus l’avis des représentants légitimes d’associations représentatives, puisque les « Al Capone » aux commandes de la mondialisation les paient pour bâillonner les peuples dans le meilleur des cas, mais surtout les détruire par l’importation massive de populations du vaste monde. Un jour, de nouvelles élites se lèveront et l’épée Excalibur jaillira de l’eau profonde, claire et pure au fond de laquelle elle attend.
 
La nuit du 4 août ou la nuit des morts-vivants ?

Ceux qui ont décrit la nuit du 4 août, nous aident aujourd’hui à comprendre la veulerie des pseudos élites européennes. Etienne Dumont, dans ses souvenirs sur Mirabeau la raconte : « On eût dit que l’assemblée était comme un mourant qui fait son testament à la hâte, ou pour mieux dire, chacun donnait libéralement ce qui ne lui appartenait pas, et se faisait honneur de se montrer généreux aux dépens d’autrui…..Tel qui se sentait miné par une proposition qui venait d’être adoptée unanimement en faisait une autre par vengeance pour ne pas souffrir seul » ( Etienne Dumont : Souvenirs sur Mirabeau et les premières assemblées législatives. PUF, 1950, pp.99-101 ). De la même manière, les liquidateurs de  l’Europe donnent ce qui ne leur appartient pas et se montrent généreux au détriment du peuple et de son futur. Car il n’y a pas de futur dans le traité, sinon la promesse d’inhumanité jusqu’à ce que renaisse le cri de ralliement: mort aux tyrans.
 
Des siècles d’efforts, de civilisation, de grandeur, s’écroulent ainsi en une génération. Deux guerres ont été nécessaires pour éradiquer cette fleur de lotus, l’Europe, qui s’était lentement développée face à l’obscurantisme intellectuel, la sauvagerie des mœurs, la vulgarité artistique. Les responsables de la finance et du monde politique, aujourd’hui en fonction,  ne jouiront certainement pas de leurs ignominies. Les collabos ne sont-ils pas effacés quand ils ont cessé de servir? 
 

vendredi, 23 mai 2014

Perspectives continentales

Europe.png

Perspectives continentales

A quelques jours du scrutin européen du 25 mai 2014

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: http://www.insolent.fr

À quelques jours du scrutin européen du 25 mai, la campagne électorale patine encore. Elle ne durera donc guère. Mais les états-majors parisiens des partis politiques, gros ou petits, se sont rués sur la composition de leurs listes. Ils se sont partagé les sièges et attribués les prébendes correspondantes, dont ils ne feront rien. Car on attend toujours leurs propositions concrètes et leurs perspectives pour faire effectivement évoluer les institutions. Ils s'en moquent.

Soulignons avant tout que les institutions de l'Union européenne, telle que celle-ci fut définie par l'accord signé à Maastricht en 1991, demeurent encore essentiellement focalisées sur les convergences économiques et les réglementations correspondantes.

Qui, cependant, peut ignorer aujourd'hui la montée de périls plus graves encore que la faiblesse, dommageable, des taux de croissance. Les dangers matériels auxquels nous sommes confrontés peuvent se mesurer à la hausse vertigineuse des budgets militaires et des forces terroristes de toutes les puissances qui encerclent l'Europe occidentale, alors que celle-ci reste tributaire de la seule protection des États-Unis.

Principale puissance économique du monde, l'Europe reste un nain militaire et sécuritaire, ce qui en fera une proie de plus en tentante pour tous les envahisseurs.

Or, non seulement, depuis l'échec du projet de Communauté européenne de défense en 1954, aucune alternative ne lui a vraiment été substituée mais :

1° la fantomatique "Union de l'Europe occidentale" mentionnée dans les traités de Maastricht en 1991 puis d'Amsterdam en 1997 a purement et simplement disparu.

2° les industries d'armement non seulement ne coordonnent pas leurs efforts mais elles tendent trop souvent à encourager une rivalité permanente entre les micro-"états-nations".

3° les budgets militaires des deux ou trois états qui évoquaient, avec plus ou moins de sérieux, encore il y a 20 ans, une défense européenne de l'Europe, diminuent d'année en année, particulièrement celui de la France, à la grande inquiétude de leurs état-major.

 4° l'OTAN, seule structure actuellement cohérente de défense du continent attend toujours l'organisation de son pilier européen.

De cela personne n'ose parler.

Enfin, tournant résolument le dos à l'identité même du continent, à son éthique judéo-chrétienne comme à son héritage gréco-latin nos dirigeants multiplient les initiatives décadentielles.

Observons aussi que les électeurs hexagonaux n'ont pratiquement reçu aucune information quant aux véritables enjeux de leur vote lequel doit notamment conduire à la désignation du président de la Commission européenne.

Le 15 mai par exemple l'unique débat entre les têtes de listes continentales n'était diffusé entre Dunkerque et Perpignan que sur Arte. Cette chaîne comptait en 2013 une part d'audience de 2 %. Autant dire que le grand public hexagonal n'en a reçu aucun écho. Et le 22 mai la grosse chaîne étatique France 2, avec la connivence du CSA, bloquera, pour l'unique et dernière confrontation médiatisée, la participation des vrais chefs de files, Schulz pour les socialistes, Verhofstadt pour les centristes. Les autres participants du très court débat bruxellois du 15 mai, Juncker pour la droite, Tsipras pour les marxistes, Keller pour les verts resteront, eux aussi, hors antenne.

Les projections de résultats actuellement disponibles donnent, au moment où nous écrivons, une légère avancée au conservateur Juncker, proche d'Angela Merkel. Il s'agit du dernier des héritiers du traité de Rome. Notons qu'il s'exprime en français, comme Barroso lui-même, auquel l'usage impeccable de la langue de Molière n'a cependant jamais permis de s'adresser aux Français. Certains verront peut-être en lui le moins mauvais parmi les chevaux présents sur le champ de course. On peut le considérer comme celui qui tendrait à commettre le moins de folies. Hélas, faut-il s'en étonner ? non seulement il ne fait guère rêver mais il apparaît comme l'homme du passé.

En 2009 son groupe intitulé "parti populaire européen", héritier de la vielle démocratie chrétienne, était représenté en France par le glorieux Daul. Il comptait 265 élus. Ils sont devenus 275 fin 2013 au fil des adjonctions d'élus des nouveaux États-Membres. En face les 184 socialistes ont atteint l'étiage de 194. Avec les sondages dont on disposait le 29 avril, il était crédité de 217 contre 208 socialistes, bien courte avance. Mais une autre projection d'ensemble, effectuée le 12 mai, donnait respectivement 221 eurodéputés à la droite, et à nouveau 194 pour les sociaux-démocrates.

Quel que soit le résultat du 25 mai, on peut prédire que l'on assistera à un rapprochement "centriste" et à la marginalisation des pays à fort contingent contestataire.

Alors que le centre droit disposait en 2009 d'une avancée de 81 sièges sur les socialistes, le Conseil des États nomma José Manuel Barroso à la tête de la commission, Martin Schulz devenant président du parlement. Le grignotage de cette majorité relative conduira peut-être même au retournement de cette situation. Mais avec quel effet ? Si un social démocrate devait prendre les rênes de l'exécutif à Bruxelles il se verrait entravé dans ses rêves socialistes par une assemblée.

Car même avec l'appoint
1° des "Verts", – de plus en plus rouges, mais moins nombreux – 
2° et des néo-communistes qui remontent lentement la pente,
- la gauche n'y disposera pas d'une majorité absolue. Les autres groupes conservateurs et libéraux serviront alors sans doute d'appoint pour bloquer les directives les plus extravagantes.

Au total, par conséquent, il risque bel et bien de se dégager une perspective renforcée de ce que nos cousins germains appellent depuis octobre 2013 la "groko", große Koalition. Par le passé, et dans la pratique depuis 1979, celle-ci a plus ou moins fonctionné de façon informelle. Désormais elle rapprocherait bien plus encore un centre droit prêt à d'énormes concessions et une gauche continentale plus cohérente qu'on ne le croit ordinairement.

Pas très réjouissant pensera-t-on ? La seule consolation resterait, malgré tout, qu'une telle alliance socialo-conservatrice se révélerait moins destructrice que les socialistes et même les soi-disant conservateurs français au détriment de leur propre pays.

C'est en France en effet que notre république souveraine inflige à ses ressortissants les impôts les plus lourds et les contraintes étatiques les plus élevées, les monopoles les plus pénalisants, les pompes aspirantes d'une immigration non désirée les plus attractives du monde, le laxisme culturel, la déconstruction de l'ordre naturel et les survivances marxistes parmi les plus néfastes de la planète.

Il restera donc aux Français à se guérir eux-mêmes s'ils souhaitent ne pas devenir durablement une lanterne rouge de l'Europe.

JG Malliarakis

mardi, 20 mai 2014

Elections européennes 2014. Le vote blanc, une nécessité malheureuse

Elections européennes 2014.

Le vote blanc, une nécessité malheureuse

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

 

http://thomasferrier.hautetfort.com/media/01/00/1716191686.png

evro.jpgLe 25 mai 2014 se dérouleront les huitièmes élections européennes depuis leur instauration en 1979. Selon les sondages, 73% des Français pensent que l’enjeu européen doit dominer le vote, mais ils ne seraient pour le moment que 35% à se déplacer. C’est dire si le sens de ces élections a été dénaturé par la faute des gouvernements et des partis politiques institutionnels, alors qu’elles ont permis à chaque fois l’émergence de nouvelles forces, Front National (1984) et Verts en tête.

Alors même que nous n’avons jamais eu autant besoin d’une Europe politique et de convergences stratégiques au niveau continental, nous sommes confrontés à un désaveu massif des Européens envers une construction « européenne » au ralenti, méprisée par nos dirigeants, même s’ils se prétendent tous en sa faveur, pilotée par des seconds couteaux mis en place par les Etats. C'est en effet tout l’intérêt du gouvernement de François Hollande, et du Parti Socialiste, qui s’attendent à une sévère sanction, de marginaliser cette élection, lui faisant perdre toute valeur en raison d’un taux de participation médiocre.

Or, il est fondamental de légitimer cette élection, de lui donner de l’importance, en allant voter, d’autant plus que cette année, pour la première fois en France, le vote blanc sera comptabilisé et ne sera plus assimilé à une abstention. Si le taux de participation est trop bas, l’Union « Européenne » continuera à fonctionner comme aujourd’hui, sans tenir compte de l’avis des citoyens, alors que les partis politiques nationaux et européens ont mis en avant un enjeu, l’élection du président de la commission. S’oppose ainsi le vieux cheval sur le retour Juncker au jeune loup social-démocrate Schulz, d’autres candidats faisant de la figuration, comme Bové ou Verhofstadt. A ces quatre candidats, Marine Le Pen aurait souhaité s’ajouter mais ses alliés (FPÖ, Wilders…) n’ont pas voulu la proposer ni avancer un autre candidat pour une institution dont ils contestent l’existence même.

La question est de donc se savoir s’il faut donner une consigne de vote, invitant à soutenir telle ou telle liste, pour telle ou telle raison, éventuellement tel ou tel candidat à la présidence de la commission, ou s’il faut inviter au vote blanc, en sachant que l’abstention est indéfendable dans un contexte où on prétend dénoncer un déficit démocratique, par ailleurs réel. Lorsque le peuple a l’occasion de s’exprimer, il doit le faire.

psune.jpg

Etant donné que cette campagne européenne reste malgré tout dans un cadre national, puisque les électeurs vont voter pour des partis nationaux et pas pour des partis européens, ce qui est fondamentalement une anomalie qui démontre par ailleurs que l’UE n’est pas fédérale, donner une consigne aux autres Européens n’aurait pas beaucoup de sens. C’est donc le contexte français que je vais ici analyser.

Deux camps opposés apparaissent en premier lieu. Celui du souverainisme, représenté notamment par le Front National et par Debout La République, l’un promis à un score très élevé, au-dessus de 20% des voix, l’autre à un score médiocre, entre 1,5% et 3%, plus fort sans doute à Paris, lui permettant éventuellement de disposer d’un élu. Celui de l’ « européisme » officiel, de centre-droit, représenté par la liste « Les Européens », union du Mouvement Démocrate et de l’Union des Démocrates Indépendants.

Le FN combat le principe même d’une Europe politique au nom d’une définition fétichisée de la nation, et appelle à l’abandon de l’€uro et à la disparition pure et simple de l’Union Européenne. Jadis, ce parti dénonçait l’immigration comme le principal facteur de régression sociale et de dépense publique. Aujourd’hui, la construction européenne est accusée d’être responsable et coupable de politiques nationales datant parfois de plusieurs décennies. C’est donc une europhobie de principe que défendent ces partis souverainistes, une europhobie que combattent les prétendus « européistes » mais aussi les européistes authentiques, dont nous sommes.

La liste « Les Européens » pourrait en effet tromper les électeurs, car ils n’ont pas l’Europe unie comme finalité et la voient au contraire comme un moyen de favoriser le mondialisme. C’est un Bayrou qui disait en 2009 qu’il fallait construire l’Europe « pour aider l’Afrique ». Désormais on nous explique en 2014 qu’elle est nécessaire « pour maintenir la paix », alors même qu’elle est à la remorque de la stratégie américaine de déstabilisation de l’Ukraine. Leur Union « Européenne » c’est celle des droits universels, au détriment des droits des Européens, celle de l’ouverture des frontières, non seulement à l’intérieur de l’Europe mais surtout vis-à-vis de l’extérieur. Et en réalité, ils ne sont pas prêts à passer à l’étape fédérale et à nous doter ainsi d’un Etat européen.

Ce reproche est tout aussi fondé vis-à-vis de « Europe Ecologie », qui est à l’écologie ce que le cobra est au rongeur, avec comme chef de file l’alter-mondialiste, donc mondialiste, Bové, en remplacement de Cohn-Bendit, désormais reconverti en commentateur de matchs de football. Avant de partir, Cohn-Bendit s’est fait photographier enroulé par le drapeau européen. Faux écologistes, mais gauchistes reconvertis dans une fausse modération, les « Verts » défendent une « Europe » dénaturée en profondeur, car submergée par les flux migratoires, qu’ils contesteront pour toutes les espèces animales sauf l’humaine.

Entre les anti-européens et les faux européens, on ne peut choisir. Les uns combattent notre idéal quand les autres le dénaturent.

Reste alors les partis conventionnels, les deux grandes forces que sont la gauche sociale-démocrate (PS) et la droite libérale-démocrate (UMP). A Strasbourg et à Bruxelles, les uns et les autres travaillent ensemble alors qu’ils prétendent s’opposer au niveau national. C’est une situation à l’allemande avec une grande coalition, le souci étant qu’elle existe depuis 1979 de manière continue. Les postes intéressants sont répartis équitablement entre ces formations. Par ailleurs, PS et UMP ont pris la mauvaise habitude de considérer le parlement européen, à l’instar du sénat et du conseil économique et social, comme le lieu d’hébergement des politiciens « hasbeen », qu’on récompense ainsi pour services rendus. Avec le système à la proportionnelle, bien plus démocratique désormais en Allemagne, qui a renoncé à sa barre des 3%, qu’en France, où il faut atteindre de 6% à 15% des voix selon les « grandes » régions pour avoir un élu, les grands partis savent à peu près qui ils enverront.

Le PS a pendant des années envoyé l’inénarrable Harlem Désir diriger le groupe PSE. Premier secrétaire du PS où il a fait l’unanimité contre lui, l’ex-tête de liste Ile de France a été « exfiltrée » pour devenir secrétaire d’état aux affaires européennes, où il ne fait rien. Cela montre le « respect » du PS vis-à-vis des problématiques européennes. Le PS nous enverra cette année Vincent Peillon, crédité d’un score très médiocre dans la région sud-est selon les sondages, et divers seconds couteaux sans la moindre notoriété, recasant ainsi Trautmann et l’ex-syndicaliste Martin. L’UMP ne fait pas mieux. Comme il y a cinq ans, nous aurons donc droit à Dati, Hortefeux, Morano et désormais Alliot-Marie, qui siègeront à Strasbourg, alors que les questions européennes ne les intéressent en rien. Il s’agit simplement de leur offrir un bon salaire pour « services rendus ».

PS et UMP prétendent eux aussi défendre l’idée européenne, même si l’UMP est partagée en trois camps. Il y a l’aile droite, à tendances souverainistes, autour de la « Droite Forte » et de la « Droite Populaire ». Il y a l’aile gauche, aile « raffarinienne », proche des positions de l’UDI. Enfin, il y a la droite médiane, avec des européistes sincères comme Philippe Juvin et ce qu’on considérera comme des eurotièdes à l’instar de Laurent Wauquiez, qui en réalité demeure un pro-européen lucide. L’UMP va donc faire une synthèse incohérente entre ces différentes tendances, de toute façon plus intéressées par siéger à Paris qu’à Strasbourg.

Enfin, les gouvernements de droite et de gauche n’ont jamais eu la moindre considération pour la construction européenne, jamais la moindre velléité d’en modifier profondément le fonctionnement. Un parlement croupion, une commission aux ordres, et deux conseils des Etats pour neutraliser l’ensemble, ça leur convient très bien et ce pour les décennies à venir.

Quant à l’enjeu de savoir si l’élection de Schulz ou de Juncker, par le biais de divers arrangements en secret, changera quoi que ce soit, c’est une illusion. Il est bien évident que jamais les gouvernements « nationaux » ne voudront qu’émerge une personnalité remarquable au niveau européen. Celle-ci pourrait leur faire de l’ombre. Il est clair que ni Mme Ashton ni M. Van Rompuy n’ont pu les menacer en quoi que ce soit. Le casting n’avait pas été décidé par hasard. Martin Schulz est une version allemande de François Hollande, mais sans pouvoir. Il sera aussi inexistant que Gustavo Barroso avant lui, et tout comme ce dernier, il sera aux ordres d’une puissance outre-atlantique bien connue.

Néanmoins, aussi médiocre soit le candidat de la droite, un luxembourgeois usé par des années de pouvoir, et par ailleurs mis en cause dans son pays, le candidat de la « gauche » sera pire. Mais comme l’un comme l’autre n’auront aucun pouvoir si ce n’est un pouvoir de nuisance, ce n’est pas bien important. Notons toutefois que pour lancer sa campagne, Schulz a trouvé plaisant de le faire à Saint-Denis, au cœur de la « diversitude » mondialiste à la « française ». C’est dire s’il se soucie des vrais Européens…

dussouy_modifie-1.jpg

Dans ce contexte, il est impossible d’appeler à voter pour une quelconque liste à ces élections européennes. Le vote blanc est donc une nécessité historique mais une nécessité malheureuse. C’est bien parce qu’aucune force politique ne défend vraiment l’Europe et les Européens qu’il faut s’y résoudre. Moi le premier, j’aurais été ravi que nous puissions proposer une liste 100% européenne au suffrage des électeurs. Ce sera, je l’espère, pour les prochaines, même s’il est difficile de garder la foi dans l’avenir pour notre peuple, notre terre, notre civilisation, menacés comme jamais dans notre histoire mais démunis pour faire face.

Alors certains vont se dire que la seule façon de se faire entendre, c’est de punir nos dirigeants en votant pour des listes populistes. Un FN sortant premier des urnes ce 25 mai permettrait-il un électrochoc ? La réalité est autre. Le vote pour la « droite nationale » est une impasse politique et économique. Le PS et l’UMP ont laissé à ce parti le « monopole du réel », refusant de dénoncer les maux engendrés par les flux migratoires, l’insécurité grandissante, le fanatisme islamique. Au nom de valeurs universelles éthérées, ils ont abandonné les valeurs civilisationnelles, identitaires, de l’Europe. Le FN a juste eu l’intelligence de s’emparer des thèmes lâchement abandonnés par les autres.

En clair, pour défendre l’identité de l’Europe, il n’y a personne et certainement pas les prétendus défenseurs des identités « nationales ». Ainsi, UKiP dénonce l’immigration européenne, polonaise ou roumaine, mais jamais celle issue du Commonwealth, celle pourtant que les citoyens britanniques contestent le plus. De même, le FN préfère les domiens et les migrants post-coloniaux prétendant « aimer la France » aux autres européens, considérés comme des étrangers, alors que ce sont des frères.

Alors, puisque nous sommes des européens, et que personne ne nous défend, le 25 mai 2014, nous voterons blanc, rejetant d’un même élan les mensonges souverainistes et les trahisons mondialistes. Ce n’est pas le FN contre l’UMPS, ou l’UMPS contre le FN, c’est l’UMPSFN contre l’Europe.

Thomas FERRIER

Secrétaire général du PSUNE

dimanche, 18 mai 2014

L’union européenne contre nos salaires

euro-dict

L’union européenne contre nos salaires

par Roberto Fiorini

Ex: http://www.terreetpeuple.com

L’Europe libérale qui s’est construite à Bruxelles n’avait pas de prérogatives particulières pour agir directement sur les questions salariales, qui restaient du ressort de chaque pays, et de ses partenaires sociaux. Pourtant grâce aux différentes politiques économiques dictées aux gouvernements, qui ont accepté d’abandonner leurs prérogatives économiques, elle n’a cessé d’attaquer l’emploi et les salaires pour installer le libéralisme économique et ensuite permettre à l’euro de d’exister.

Le projet européen, portait, sur ses fonds baptismaux (avec le traité de Rome), l’idée d’amélioration des conditions de vie. Il est temps de faire un bilan de ces promesses, et de voir quelle a été l’action réelle de cette Europe des marchands et des financiers, qui a sacralisé le règne de la mondialisation et des systèmes économiques ouverts, au détriment de la qualité de vie des peuples.

Consciente des coups portés aux salaires et au pouvoir d’achat, l’UE n’ambitionne plus d’améliorer nos conditions de vie ; sa stratégie « UE 2020 » (* 1 p 99) envisage seulement de réduire la pauvreté ! Que de promesses trahies, que d’ambitions remisées ! Nous allons le détailler, par de nombreux moyens l’UE n’a cessé d’attaquer les salaires et de limiter leur progression.

Ambitions de nivellement de la construction

A la sortie de la guerre cette idée d’amélioration du niveau de vie fut martelée aux peuples européens, notamment dans l’article 2 du traité de Rome : « … conduire à un relèvement accéléré du niveau de vie ». Pour y parvenir sont notamment engagées des politiques visant à tenter de réduire les déséquilibres entre les différentes régions d’Europe. L’objectif sous jacent était d’éviter de laisser des zones pauvres, ou le chômage augmenterait, car on savait que si le chômage augmentait, certaines entreprises seraient tentées de délocaliser au sein du marché unique sans frontières (encore à naitre). Les économistes savaient aussi que les salariés seraient prêts à accepter des salaires plus bas… s’ils étaient confrontés durablement au chômage. Au début, ils ont tenté de lutter contre cela.

La crise de 1973 avait fait de la lutte contre l’inflation une priorité absolue. La cible désignée est alors le salaire qui sera qualifié d’ennemi de l’inflation et de l’emploi (* 1 p 101), rien d e moins ! 1973 c’est aussi l’entrée dans l’UE de l’Angleterre convertie au néo libéralisme :  le monétarisme sera la nouvelle religion économique à laquelle tous vont se convertir, notamment Giscard et Pompidou qui priveront la France de son droit à battre monnaie, endettant ainsi durablement la France !

L’Acte Unique de 1986 qui instituera le marché unique et la libre circulation des hommes, des marchandises et des capitaux aura des conséquences lourdes ; car de fait l’harmonisation sociale voulue à travers le rééquilibrage des régions étant un échec, on va voir des entreprises se déplacer pour aller là où les coûts de production pourront être optimisés : certains cibleront des salaires plus bas, d’autres iront là où la fiscalité est plus favorable pour moins payer d’impôts. On constate ici un des échecs majeurs de l’objectif d’intégration économique et fiscale à l’intérieur de l’UE : les pays ne veulent pas que l’on touche à leurs avantages économiques. Les perdants ? Les salariés qui sont mis en compétition entre eux, mais l’euro n’était pas encore né ; les nations pouvaient encore jouer avec leurs monnaies et dévaluer pour compenser les chocs…

De la fin du partage des gains de productivité…

Naitra dans cette période l’idée centrale d’abandonner l’indexation des salaires sur les prix et l’inflation. C’est à partir de cette période (1983 en France, avec la désinflation compétitive = arrêt de l’évolution des salaires au même rythme que les prix) que les revenus du capital vont grossir au détriment des revenus du travail. C’est sous gouvernance socialiste que les revenus affectés au travail vont perdre 11 % et que les revenus affectés au capital vont regagner ces 11 % dans la répartition de la richesse produite (valeur ajoutée). La stratégie sera européenne, et nous avons tous été plumés de la même manière (voir graphique ci-dessous) :

… à la modération salariale

L’autre conséquence du marché unique, c’est que désormais, on ne peut plus redistribuer les surplus en salaires, étant donné la concurrence salariale ; alors nait la politique de modération salariale, impulsée par l’UE. Avant on se battait pour se répartir les gains de productivité ; désormais les gains de productivité ne peuvent plus être redistribués aussi généreusement face à la rivalité apportée par l’ouverture des frontières, et on commence à se serrer la ceinture. Tout a été rendu possible par la « mauvaise fée » mondialisation.

Des profits qui augmentent donc de 11 % et qui ne seront pas réinvestis dans la création d’entreprises, car ils iront directement dans la poche des actionnaires « spéculateurs ». Augmentant ainsi structurellement le chômage, avec une population qui augmente, et des investissements non réinvestis pour créer de l’emploi « productif ».

Culpabilisation des salariés disposant d’un emploi…

L’UE a ouvert les frontières et imposé la compétition avec des pays moins disants, et il faut alors il faudra s’estimer heureux d’avoir un emploi, apprendre à ne plus réclamer, et s’habituer à perdre ce qui avait été gagné.

La stratégie née hier porte ses fruits aujourd’hui : désormais avoir un cdi est un problème et il faut flexibiliser le travail, pour permettre à ceux qui en ont un, de le partager avec ceux qui n’en ont pas. En 1994 (* 1 p 104) l’OCDE publiait sa stratégie pour l’emploi, centrée sur «l’accroissement de la flexibilité des coûts salariaux, la réduction de la sécurité de l’emploi (sic !), et la réforme des systèmes d’indemnisations du chômage ». Tout un programme repris par l’UE avec zèle.

L’OCDE en 1996 incitait à suivre l’Angleterre où « la réduction des rigidités du marché du travail a permis une réduction du chômage structurel ». Bonne application des principes précédents.

Alors on a commencé à fragiliser le statut du salarié, et à remettre en cause les contrats fixes. Se sont alors développés les contrats à temps partiels, les cdd, l’intérim…

Au lieu d’harmoniser le niveau de vie par le haut, l’UE, meilleure élève de la mondialisation, précarise, flexibilise, et appauvrit ! Tel est son bilan, depuis bien trop longtemps.

Sans pouvoir d’achat pas de consommation…

La part des salaires dans la valeur ajoutée est revenue à des niveaux très inférieurs à ceux de 1960… (* 1 p 102). Si bien que nos ménages ne peuvent plus consommer comme avant. C’est forcément problématique dans une économie nationale ou la consommation représente 70 % de la valeur ajoutée générée chaque année.

Là encore le germe du mal qui ronge notre économie a été semé il y a bien longtemps ! Et il ne va faire que s’amplifier dans les mois qui viennent. Car avec des salaires rabotés, la consommation trinque ; et si la consommation trinque, les entreprises trinquent aussi. Spirale infernale…

Pourtant il faut continuer la rigueur salariale, car face à la mondialisation les libéraux nous disent que c’est le seul chemin viable. Alors pourquoi ne pas sortir du système ouvert et mondialisé, et revenir à quelque chose de moins grand, de mieux délimité et de plus protecteur ? Une Europe plus soucieuse de ses peuples et de ses propres intérêts !

Au lieu de cela on s’enferme dans la course à la moins disance salariale… mais cela ne suffit pas à l’Europe libérale.

Après les coûts salariaux voici arriver les coûts non salariaux !

L’UE qui a imposé la baisse directe des coûts salariaux, agit désormais pour la réduction des coûts non salariaux qui font aussi la protection sociale et les services publics.

Mais le libéralisme traque toutes les dépenses qu’il estime inutiles ; eh bien oui, car cet argent qui va au financement de la protection sociale ou des services publics cela pèse sur la compétitivité des entreprises, alors il faut le raboter encore ! Tant pis pour la solidarité avec ceux des nôtres qui n’ont rien : le règne de l’argent est institué.

On l’oublie trop souvent l’instigateur de cette politique, ce fut jacques Delors avec son livre Blanc de 1993 (* 1 p 103) qui avait mis l’accent « sur la nécessaire réduction des coûts non salariaux ». En 1999 la suite logique de cette politique est d’encourager les états à réduire les cotisations sociales tout en maintenant le pouvoir d’achat immédiat, afin de lutter face aux compétiteurs américains ou asiatiques, dépourvus ou presque de protection sociale.

Tant pis si on est malade, sans emploi, on touchera moins. C’est à cette époque qu’on a mis fin aux prés retraites, qui coutaient tant aux dépenses publiques.

Depuis toujours l’UE sanctifie le libéralisme économique au détriment du bien être des peuples. Mais elle condamne les conséquences de ces mêmes politiques !

Les bons élèves sur lesquels il faut prendre modèle ce sont bien sûr les Anglais, et parmi les nouveaux dans la classe, la Pologne ! Oui car ces deux pays ont des ratios de dépenses adaptées aux exigences des libéraux ! Sauf que dans ces pays là, et surtout chez les British la pauvreté des enfants se développe (600 000 de plus depuis les coupes budgétaires récentes du premier ministre Cameron) !  Et que les mêmes Anglais viennent se faire soigner en France tant leur système de soin est pourrit ! La même « Commission déplore la mauvaise qualité des infrastructures britanniques, le fort taux d’illettrisme, le faible niveau de qualification de nombreux travailleurs, le difficile accès aux gardes d’enfants, l’importance des emplois précaires, l’étendue de la pauvreté… L’Angleterre qui a les pieds dans l’eau car il fallait couper dans les dépenses d’entretien des infrastructures. En résumé, la Commission reproche aux Anglais de posséder les caractéristiques d’un pays libéral, celles-là même qu’elle recommande aux autres pays » (* 1 p 116 et 117). En Pologne, la pauvreté au travail est devenue très importante, et la difficulté pour accéder au système de chômage est tellement restrictive que la commission de l’UE (toujours elle) lui demande de l’adoucir !

La trahison des syndicats et des élites

En 1997 l’UE ambitionnait de promouvoir « le modèle social européen », qui nous différenciait de nos partenaires politiques, mais néanmoins rivaux économiques anglo-saxons. Mais dans le même temps on préparait l’arrivée de l’euro, qui entrera en scène en 1999.

La BCE est la gardienne du temple ; c’est elle qui veille à ce que l’inflation ne dépasse pas les 2 % (contrairement à la FED américaine qui peut relancer l’économie, la BCE n’a pas cette mission salvatrice pour les peuples). Pour ce faire elle incite les Etats et les partenaires sociaux (syndicats de patrons et d’ouvriers) à la modération salariale, afin de garantir la stabilité des prix. On retrouve ici l’impardonnable choix des syndicats qui ont accompagné ce projet de mondialisation économique (autre forme d’internationalisation). En jouant le jeu de la mondialisation ils se sont pris dans les mailles de ce filet qui les rend quasiment inefficaces aujourd’hui, trahissant ainsi les plus modestes qu’ils devaient défendre !

En 1998 la commission déclarait que « l’objectif de maintenir la modération salariale grâce à un renforcement du dialogue social » est à conserver !!! Les objectifs annoncés étaient de faire baisser de 20 à 30 % les salaires des activités peu qualifiées ! (* 2 P 123)

La modération salariale sera mise en œuvre en France avec la loi sur les 35 h, puisque la contrepartie de la réduction du temps de travail ce furent pour les grosses entreprises 28 milliards annuels d’exonérations de cotisations sociales (exonérations Fillon qui sont versées aux entreprises qui versent des salaires inférieurs à 1,6 smic), et des gels de salaires sur plusieurs années. Le second volet des 35 H ce fut la généralisation de l’annualisation (modulation du temps de travail adapté aux périodes hautes et aux périodes basses, sur une année) : de fait les heures supplémentaires seront réduites dans de nombreux secteurs d’activités, et on aura ainsi permis de faire baisser le coût du travail, subtilement.

Sans cette coalition composée des syndicats, des gouvernements nationaux et de la commission Européenne, rien n’aurait été possible (* 1 P 118). C’est cette coalition qui a rendu possible ces politiques. D’où cet affreux sentiment d’incapacité qui nait dans nombre d’organisations et de mouvements : on a l’impression qu’on ne peut rien faire ! Eh oui car en ayant accepté ces règles du jeu, effectivement on ne peut que subir… ou se révolter et exiger une révolution, pour changer l’époque et le socle qui la conditionne.

De fait tous les gouvernements qui ont participé au pouvoir bien avant 1999, date de mise en service de l’euro, ont accepté de sacrifier les salaires. Ces derniers sont la seule variable d’ajustement avec les prix pour avoir une monnaie stable, nous le verrons un peu plus loin.

Et le chômage alors ?

L’OCDE indique que nos pays ne devraient pas avoir un taux de chômage inférieur à 10 %, c’est déjà le meilleur moyen d’empêcher que les salaires augmentent. Le taux de chômage n’accélérant pas l’inflation (NAIRU en anglais) est un indicateur économique surveillé depuis longtemps pour empêcher l’inflation des salaires.

Mais leur cynisme va encore plus loin : pour les eurocrates et les libéraux, avoir un chômage élevé ne veut pas forcément dire qu’on ne trouve pas suffisamment de main d’œuvre, ou que l’on a une activité insuffisante... Eux pensent que c’est plutôt un ajustement prix/salaires qui doit se réaliser : si le chômage augmente c’est par ce que les prix et les salaires ne baissent pas assez (* 1 P 112/113). Alors ils mettent en œuvre des programmes pour moins indemniser les chômeurs, et ainsi les obliger à accepter les salaires plus bas que ne manqueront pas de leur proposer leurs futurs employeurs…

C’est ce qu’a fait l’Allemagne avec ses célèbres lois Haartz (mini jobs et chômage indemnisé à 1 €/ heure), ce que tente de faire la France en ce moment. L’Elysée a même confirmé que Mr Haartz est venu présenter sa méthode au gouvernement Hollande fin janvier 2014…

On voit ici se réaliser l’article 4 de la Charte sociale Européenne (* 2 p 120) : qui affirme « le droit à une rémunération suffisante pour assurer au travailleur et à sa famille un niveau de vie suffisant ». Non c’est une blague, la charte sociale est restée à l’état de projet et ni la CEE ni l’UE ne l’ont validé.

Une Europe sociale pourtant plébiscité par la France lors du référendum de 2005, qui dira NON à plus de libéralisme. Sarko bafouera tout cela en 2008 en faisant voter le Congrès qui adoptera le traité au mépris de la volonté populaire (ce sont les mêmes qui conspuent la Suisse et ses référendums démocratiques).

Ajuster les salaires et les prix pour sauver l’euro ?

Avec la mise en place de l’union monétaire, d’autres problématiques sont apparues, car au sein d’un système de change fixe, il n’est plus possible de compenser les écarts de compétitivité entre pays par des dévaluations des monnaies nationales. Cela a remis au centre du débat la question de la compétitivité prix, et des salaires disparates dans la zone, qu’il faudrait donc encore raboter selon la doctrine libérale...

Pour que la zone euro soit une Zone Monétaire Optimale (ZMO, concept développé par Robert Mundell) (* 3 p 72, 73), il faut remplir certains critères.

Critères économiques : Intégration financière, Intégration fiscale

Critères sociaux et politiques : Homogénéité institutionnelles, Similarités des comportements et des préférences

Des mécanismes d’ajustement permettant de rétablir les équilibres si les critères d’harmonisation ci-dessus échouent : mobilité du travail, flexibilité des prix et des salaires.

Quasiment aucun de ces critères n’ont pût être réalisés pleinement, alors on se sert des mécanismes d’ajustement, sur les prix et les salaires, pour que l’euro puisse se maintenir. Enfin pour les prix on essaye, nous y reviendront…

Car si avant 1999, pour rétablir les déséquilibres constatés entre les pays, on pouvait jouer sur le taux de change de sa monnaie, désormais on ne peut plus dévaluer les monnaies nationales !

Delors (toujours lui) et son livre blanc de 1993 relevait l’incohérence entre les objectifs fixés par les autorités monétaires nationales pour combattre l’inflation (et permettre l’arrivée de l’euro), et les hausses de salaires consenties (* 2 p 122).

Le pacte pour l’euro plus signé en 2011 (* 1 p 109) par 23 gouvernements décrit les efforts que les états se demandent eux-mêmes pour préserver leurs modèles sociaux (humour ?) : suppression des mécanismes d’indexation des salaires, surveillance des coûts unitaire de main d’œuvre, ouverture à la concurrence de secteurs protégés (gaz, électricité, taxis (étonnant non, l’arrivée des VTC en concurrence aux taxis), services postaux, transports…). Il est aussi demandé de développer la fléxisécurité (= plus de flexibilité à opposer aux travailleurs et normalement plus de sécurité avec un meilleur accès à la formation (d’où la réforme récente) et des périodes de chômage mieux indemnisées (cause toujours).

L’UE demandera aussi à « procéder à une fixation appropriée des salaires des fonctionnaires, en raison du signal que cela envoie au secteur privé ». (* 1 p 110). D’où le gel des indices depuis plusieurs années.

L’UE engage des démarches pour déconstruire ce qui avait permis aux salaires de progresser, à savoir la négociation collective (* 1 p 111) : « la décentralisation des négociations salariales doit permettre à l’économie d’être plus flexible. Il s’agit de la colonne vertébrale des réformes européennes en matière de salaire ». Décentralisation des négociations cela veut dire quoi ?

Cela veut dire qu’il ne devra plus y avoir de coup de pousse au SMIC par le gouvernement, par exemple, mais aussi qu’il faudra permettre de faire des entorses aux conventions collectives, ou bien même de permettre de signer des accords inférieurs au droit du travail ! Depuis 2008 un syndicat bienveillant, dans une entreprise, pourra signer des accords moins favorables que le droit du travail (sauf en ce qui concerne les salaires ou les classifications notamment).

La Confédération Européenne des Syndicats (CES) (* 1 p 112 et 3 p 125) a bien sûr tenté de contester ce processus, mais une fois qu’on a livré le pouvoir aux eurocrates, il ne faut pas s’étonner si on est cocu ! Et pour ne pas sombrer et être balayés, ils entretiennent dans leurs troupes, le mythe du changement de l’UE par l’intérieur ; plutôt que de remettre en cause la mondialisation, ils continuent de la porter à bout de bras !

Mais les prix ont augmenté avec l’arrivée de l’euro !

Nous l’avons rappelé dans les conditions de contrôle de l’inflation, il fallait une stabilité des salaires et des prix. Cette condition est aussi essentielle pour maintenir le pouvoir d’achat des ménages européens. Hors le dispositif d’harmonisation et d’intégration ayant failli, la seule variable d’ajustement possible portait sur les prix et les salaires.

Hors s’il s’avère que l’UE a bien rempli sa mission pour « défoncer » durablement les conditions d’évolutions des rémunérations, elle n’a pas mis en place les mêmes moyens pour contrôler l’évolution des prix.

En France, on l’a vu, Fabius ministre de l’économie du moment (1999) nous avait juré que les prix étaient restés stables, et que l’arrivée de l’euro avait été neutre pour le pouvoir d’achat ! Encore une blague, décidemment ! Toute cette stabilité des prix a été confirmée régulièrement, par l’institut des statistiques trafiquées, censée dire la vérité (ça ne se dit pas PRAVDA, la vérité officielle en langage soviétoïde ?), j’ai nommé l’Insee.

Hors 60 millions de consommateurs, a régulièrement fait des études à la sortie des caisses qui démontrent que la vérité officielle en cachait une bien plus dramatique : les prix ont augmenté, et bien trop d’ailleurs. Chacune de ses publications fait trembler le pouvoir tant il est impossible de les démentir.

Comment aurait il pût en être autrement dans une économie ou le prix des matières premières est dicté par les marchés ? Le miracle de la main qui régule tout n’a pas eu lieu : les spéculateurs spéculent sur toutes les matières premières, et les hausses sont répercutées dans le prix de revient et donc dans le prix que paye le consommateur final.

Et le pouvoir d’achat à votre avis ???

Contrairement à la théorie avancée en permanence par l’établissement, il semblerait « que la perte de compétitivité-prix relativement à la moyenne de la zone euro ne résulte pas d’une dérive salariale mais, pour l’essentiel, d’une augmentation des prix plus rapide » (*3 p 80).  Car si les prix ont augmenté plus vite que les salaires, alors forcément la marge de manœuvre des ménages s’est effritée. Pour la seconde fois en 2013, après 2012, l’INSEE a reconnu que le pouvoir d’achat était en baisse : parfois il devient difficile de nier le réel.

http://france-inflation.com/pouvoir-achat.php

Faut-il changer l’UE ? Conserver l’euro ?

Les syndicats se sont lourdement fourvoyés en croyant pouvoir changer de l’intérieur L’UE. Ils comptaient créer un rapport de force suffisant ; ils n’y sont jamais parvenus. Leur responsabilité est immense, et en plus des 70 % des Français ne leur font plus confiance, c’est désormais à la base que cela vacille... Mais qui dit que l’objectif des dirigeants des confédérations n’était pas d’accompagner la mondialisation, cette autre internationale ?

Nombreux sont ceux qui se sont succédés au pouvoir et qui n’ont eut de cesse de transformer l’Europe, et de la cuisiner toujours plus à la sauce libérale. Il n’y a vraiment rien à attendre du PS ni de l’UMP, ni du Centre ou du Front de gauche, qui aura permis la politique sociale libérale de Hollande. Tous entretiennent le simulacre de l’opposition démocratique, tout en continuant à organiser le transfert des richesses, d’une poche à une autre.

L’euro est l’instrument de la paupérisation populaire, et il ne peut être maintenu en l’état, et en tout cas si la BCE ne joue pas le rôle d’outil pour relancer une économie, il est suicidaire que de vouloir maintenir la monnaie commune en l’état. Elle n’est pas adaptée à toutes les économies européennes.

L’UE du marché unique, j’espère l’avoir mis suffisamment en évidence ici, a été un outil du libéralisme pour reprendre de la richesse aux peuples, et pour les envoyer pas forcément dans les poches des industriels et autres producteurs, mais pour la donner aux spéculateurs, profiteurs, et improductifs. Cette construction pèse tout aussi fortement sur les petites entreprises qui ne bénéficient d’aucun des avantages accordés aux multinationales.

C’est tout ce système au visage éminemment antidémocratique, illégitime et insupportable qui se dévoile chaque jour un peu plus devant nous. Les peuples commencent à le comprendre, et présenterons un jour, il faut le croire, la facture.

La première chose qui sera à faire sera évidemment de mettre fin à ce système économique totalement ouvert, sans plus aucune protections. Les multinationales créent leurs richesses dans nos pays, grâce aux infrastructures qu’ils refusent d’entretenir, avec des salariés qu’elles usent et qu’elles refusent de soigner décemment, puis vont les exporter dans des pays fiscalement plus avantageux ; cette prédation devra s’arrêter, car ils pillent, sans contribuer autant que le reste de la communauté, sans parler des 1000 milliards d’euro annuels d’évasion fiscale. Ceux qui contribuent localement devront être allégés, afin de favoriser le maintien des emplois chez nous. La France crève de son trop plein de charges publiques, dont une très grande partie est due au remboursement des intérêts de la dette pour près de 50 milliards d’euro par an, il ne faut jamais l’oublier et sans cesse le rappeler : si on n’avait pas ces sommes à rembourser, et que l’on faisait appel à l’épargne populaire, on n’aurait pas à raboter tous nos services publics ou nos systèmes sociaux (même s’il ne faut pas s’interdire de les amender ni de les réserver aux nôtres avant tout).

Enfin et c’est un des points essentiels, il faudra nouer des partenariats pour s’affranchir des marchés ou l’avidité et le court terme règnent afin de se préserver au possible des hausses de prix liées à la spéculation. Enfin les salaires et le pouvoir d’achat devront être préservés, et ce devra être la préoccupation principale, comme nous le rappelle Francis Delaisi dans « La révolution Européenne »…

Roberto Fiorini

roby.fiorini@wanadoo.fr

* 1 – IRES (INSTITUT DE RECHERCHES ECONOMIQUES ET SOCIALES) Revue de l’IRES n° 73/7

* 2 – Chronique Internationale de l’IRES n° 60/13

*3 – Revue de l’IRES n° 73/6

Article publié dans Terre et Peuple magazine n° 59 :

http://www.terreetpeuple.com/terre-et-peuple-magazine/terre-et-peuple-magazine-n59-printemps-2014/sommaire-tp-mag-n59.html?2d4883b0bf7db295e9826020acb22e07=0ced6156a0070428aa0ff28b5f7989dc

 

 

samedi, 17 mai 2014

Le RDIE : la bombe à retardement démocratique du traité transatlantique

Le RDIE : la bombe à retardement démocratique du traité transatlantique

Ex: http://www.agoravox.fr

Dans son livre consacré à l’accord transatlantique, Danièle Favari donne toutes les raisons pour s’y opposer. Et par-delà les risques sanitaires et le fait de servir les multinationales, il y a un mécanisme peu connu mais révoltant, survivance du défunt AMI, les RDIE, ces tribunaux qui asservissent les démocraties.

Le RDIE, qu-est-ce que c’est ?
 
TAFTA-w-01-6fea0.jpgLe RDIE (Règlement des Différends entre Investisseurs et Etats), ou ISDS en anglais (Investor-State Dispute Settlement) est « un mécanisme d’arbitrage privé entre les investisseurs et les Etats qui se substituerait aux juridictions existantes, permettant ainsi aux investisseurs privés de s’affranchir de toutes les lois et, de contourner les décisions qui leur seraient gênantes et de sanctifier la privatisation du pouvoir législatif ». Les Etats et les Parlements ne peuvent rien contre ces jugements. 6514 cas ont été soumis en 2012. Danièle Favari note que « 15 arbitres ont décidé de 55% de tous les litiges connus  » et que « les revendications des Investisseurs ont été acceptées dans 70% des décisions arbitrales connues en 2012 », avec 1,77 milliards de dollars d’indemnité à Occidental contre l’Equateur.
 
Selon le mandat de la Commission « l’accord devrait viser à inclure un mécanisme de règlement des différends investisseur / Etat efficace et à la pointe, assurant la transparence, l’indépendance des arbitres et la prévisibilité de l’accord, y compris à travers la possibilité d’interprétation contraignante de l’accord par les Parties. Le règlement des différends d’Etat à Etat devrait être inclus, mais ne devrait pas interférer avec ledroit des investisseurs d’avoir recours à des mécanismes de règlement des différends investisseur-Etat  ». Il doit protèger les investisseurs contre « la discrimination (par rapport à des locaux, l’expropriation, un traitement injuste et inéquitable et la possibilité de transfert de capitaux  ».
 
La démocratie dans une cage

Cela a permis à Philip Morris de poursuivre l’Uruguay et l’Australie pour leurs législations antitabac. L’AECG, traité de libre-échange entre l’UE et le Canada, pourrait permettre «  aux grandes compagnies gazières et pétrolières de contester l’interdiction de la fracturation hydraulique en Europe  ». Pour Danièle Favari, « l’arbitrage investisseur-Etat est un concept qui est contesté par certains gouvernements comme une atteinte injustifiée à leur souveraineté  », en mettant Etats et entreprises sur le même plan. Pire, ce sont « des décisions sans appel qui pourraient faire jurisprudence  ». Pour elle, au final, cela revient à « subordonner les droits fondamentaux des peuples au commerce, à l’économie et à la finance ; l’ultime étape que représente le TAFTA dans la destruction finale de notre modèle, de nos choix de société et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, est sur le point d’être franchie ».

Je suis à 100% d’accord avec Danièle Favari. Le RDIE peut paraître anodin, voir même juste au premier abord. Mais il représente une remise en cause fondamentale de la démocratie. Un tel mécanisme passe au-dessus des lois et des constitutions : ce faisant les peuples perdent progressivement leur capacité à décider de leur destin, comme on le voit bien avec les traités européens dans l’UE. Mettre fin à la libre-circulation des capitaux ? Vous n’y pensez pas ! Les multinationales qui l’utilisent pour exporter leurs profits vers des parasites fiscaux pourraient s’y référer pour poursuivre la France. Tout ceci montre que ces traités mettent hors du champ démocratique des décisions qui devraient pourtant pouvoir être discutées et tanchées lors des élections. Ce faisant, ils mettent la démocratie en cage.
ADVERTISEMENT
 
Des précédents inquiétants
 
Ce n’est malheureusement pas une nouvelle idée. Citant « L’AMI, non merci  » de la Coordination contre l’AMI, Danièle Favari rappelle que ce projet d’accord négocié à la fin des années 1990 remettait en cause « toute législation nationale par un investisseur dès lors qu’il considérait qu’il s’agissait d’un obstacle à l’entrave de son activité et à sa recherche de profit  ». Alors étudiant, j’avais écrit un papier pour dénoncer « L’AMI contre la démocratie  » en pronostiquant « à notre démocratie (le gouvernement des peuples par eux-mêmes) se substituerait une dictature du marché et d’un organisme indépendant qui ne manquerait pas d’être contrôlé par une poignée de multinationales et de fonds de placement  ».
 
Elle cite Martin Hart-Landsberg qui dénonce « la domination des multinationales (…) qui ont généré en 2010 une valeur ajoutée d’environ 16 000 milliards de dollars, correspondant à plus d’un quart du PIB mondial », Salvador Allende, à l’Assemblée générale de l’ONU en 1972 : « Nous faisons face à un conflit frontal entre les entreprises transnationales et les Etats. Ceux-ci sont court-circuités dans leurs décisions fondamentales – politiques, économiques et militaires – par des organisations globales qui ne dépendent d’aucun Etat et dont les activités ne sont contrôlées par aucun parlement, ni aucune institution représentatif de l’intérêt collectif  » et David Rockefeller, dans Newsweek en février 1999 : « Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire  ». On pourrait y ajouter la série de Jacques Sapir sur la dépossession de la démocratie.
 
Ces organismes indépendants et ces traités représentent une remise en cause profonde de nos démocraties car ils ne permettent plus aux peuples de choisir leur destin en toute liberté. Pour cela, il faut absolument les combattre quand on réalise l’importance de ce qui est en jeu ici. Merci Danièle Favari de nous y aider.
 
Source : « Europe / Etats-Unis : les enjeux de l’accord de libre-échange  », Danièle Favari, éd. Yves Michel 
 

El tratado de libre comercio entre EEUU y Europa (TTIP) permitirá hacer negocio con la sanidad pública en la UE

Por Sergio Primiani Di Dionisio

stop-tafta-280.jpgDesde junio de 2013 la Comisión Europea, órgano no electo pero con facultades para emprender iniciativas sobre política comercial, y el Departamento de Comercio de EEUU están negociando una Asociación Transat­lántica para el Comercio y la Inversión (ATCI) o TTIP, según las siglas en inglés de Transatlantic Trade and Investment Partnership, que no se aprobará antes de 2016. La negociación corre a cargo de Karel de Gucht, comisario europeo de Comercio que está siendo investigado por defraudar 900.000 euros a las autoridades fiscales belgas y Michael Froman, por Estados Unidos, un tiburón neoliberal asesor de las cumbres del G8 y G 20.

Según denuncia la Federación de Asociaciones para la Defensa de la Sanidad Pública (FADSP), esta negociación se ha caracterizado desde el comienzo “por la opacidad y la falta de transparencia” a pesar de que los acuerdos afectan a los ciudadanos y que como cualquier otra ley debería estar sometida a debate parlamentario.

La profunda crisis económica de Estados Unidos y la Unión Europea Europa desde 2008 es la justificación de un proyecto que pretende liberalizar las relaciones comerciales entre las dos áreas comerciales más grandes del mundo, con un flujo económico de exportaciones de Europa a EEUU de 356,8 billones de euros y de 457,1 billones de en sentido contrario. La principal justificación del acuerdo es que mejorará el empleo y el crecimiento económico, pese a que organizaciones prestigiosas como el Centre for Economic Policy Research vaticina que solo promoverá un crecimiento del 0,05% al año durante los próximos diez años.

La experiencia de anteriores acuerdos internacionales de libre comercio señala que favorecen la liberalización del flujo de mercancías, pero no la libre circulación de trabajadores, limitan la capacidad de negociación de los sindicatos, reducen los salarios y elevan la desigualdad social.

Los promotores del Tratado lo presentan como una oportunidad para eliminar los aranceles que limitan el comercio de productos agrícolas e industriales; abrir los mercados de Estados Unidos y la Unión Europea a las inversiones, los servicios y la contratación pública; y homogeneizar los estándares, normas y requisitos para comercializar bienes y servicios a los dos lados del atlántico. En realidad estos tratados están dirigidos fundamentalmente a consolidar normas y legislaciones que amparan a los fondos de inversión y a las grandes empresas multinacionales.

FAVORECER LOS CONTRATOS DEL SECTOR PÚBLICO CON EMPRESAS PRIVADAS

El ATCI supone una continuación de los acuerdos de la Organización Mundial del Comercio y la Unión Europea sobre liberalización de servicios que supusieron la privatización de los servicios públicos en los países de la UE. Con este nuevo tratado se ampliarían las políticas de inversiones y derechos laborales, la agricultura y la alimentación, la cultura y los derechos de propiedad intelectual, la contratación pública, la sanidad pública, la fiscalidad, el medioambiente y una nueva desregulación del sector financiero. Otros de sus grandes objetivos es la protección de las inversiones financieras y favorecer los contratos del sector público con empresas privadas que tendrán un acceso ilimitado a todos los sectores de la economía.

El acuerdo se está negociando con total ausencia de información a la opinión pública, sin contar con las organizaciones de la sociedad civil como sindicatos, organizaciones ecologistas, consumidores e incluso de los gobiernos elegidos democráticamente, ya que únicamente la Comisión Europea que no está sometida al control del Parlamento Europeo. Sin embargo los grandes grupos empresariales, las multinacionales y los lobbies de presión han tenido la oportunidad de participar e influenciar en las propuestas. Estos grupos se han marcado el objetivo de conseguir la llamada “cooperación reguladora”, que permitiría su participación directa en los procesos de redacción de normativas y legislación, algo que no ha conseguido ni los gobiernos nacionales de la UE.

Las principales claves del acuerdo son:

  • Limitar la soberanía de los gobiernos elegidos democráticamente facilitando las demandas de las empresas contra la puesta en práctica de políticas que afecten a los intereses de las multinacionales.
  • Otorgar a las grandes empresas amplias facultades para impugnar nuevas leyes por los gobiernos, por lo que tras la puesta en marcha del tratado resulta muy difícil modificar la legislación nacional ordinaria y hará irreversible medidas como las privatizaciones de los servicios públicos..
  • Abrir a los mercados de sectores clave de los países europeos como la energía, las patentes, la sanidad pública,  o la soberanía alimentaria.
  • Desregular los servicios financieros, con la eliminación de las restricciones en materia de transacciones financieras y de la comercialización de productos financieros derivados (uno de los desencadenantes de la crisis).
  • Establecer una regulación financiera que obligue a otros países a aceptar y cumplir los estándares marcados por los entramados bancarios que controlan la UE y Estados Unidos en una especie de nuevo colonialismo.
  • Desarrollar el llamando Mecanismo de Solución de Diferencias entre Inversor y Estado (ISDS), con normas para proteger la seguridad jurídica de los inversores que incluye disposiciones contra la expropiación de servicios de interés público o la libre circulación y transferencia de fondos.

El Tratado tendrá implicaciones muy negativas y de largo alcance para el Sistema de Salud Público

Los acuerdos negociados desde 2009 se han centrado en la regulación y armonización de las legislación sobre servicios públicos, su apertura al mercado y el acceso de los inversores privados a los presupuestos públicos, lo que ha implicado la privatización de algunos de estos servicios.

Los Sistema Públicos de Salud europeos serán uno de los mercados que se abrirán a la participación de empresas estadounidenses. Las empresas transnacionales pretenden con esta iniciativa acceder a los presupuestos sanitarios públicos de los países europeos, para tener la oportunidad de obtener grandes ganancias en un momento en que tienen dificultades para hacer grandes negocios en otros ámbitos.

Los objetivos en materia sanitaria del Tratado están dirigidos a eliminar medidas reguladoras (no arancelarias) que afectan al comercio:

  • Eliminar o condicionar las normas y marcos legales europeos y nacionales que obligan a la transparencia de los ensayos clínicos de los laboratorios farmacéuticos.
  • Reducir las regulaciones ambientales y alimentarías que garantizan la calidad y seguridad de los mismos a usuarios y consumidores, que son mucho más estrictas que las norteamericanas.
  • Incrementar los derechos de propiedad intelectual de las empresas farmacéuticas prolongados los períodos de las patentes de medicamentos e innovaciones tecnológicas.
  • Proteger la inversión de las empresas privadas en los sistema sanitarios

Las amenazas más importantes para la sanidad pública contiendas en el Tratado son:

  • Los gobiernos no podrán recuperar los servicios externalizados o privatizados, aunque sean un desastre y sus gastos exorbitantes (como los hospitales PFI de Madrid o de Vigo, que multiplican por siete su coste real).
  • Las empresas podrán garantizar y proteger sus inversiones con un arbitraje Inversionista – Estado, que otorga a las corporaciones el derecho de demandar a un gobierno que tome decisiones que dañen sus ganancias, al margen de los tribunales nacionales de justicia. Como consecuencia los gobiernos europeos que adopten medidas legislativas de reduzcan las expectativas de ganancias a una empresa se enfrentarán a reclamaciones por “expropiación” al asimilarlas a una incautación ilegal de la propiedad privada por el gobierno.
  • La concesión de indemnizaciones en primera instancia para el arbitraje de las inversiones de las empresas en los sistemas sanitarios públicos supondrá una seria amenaza para la capacidad de los gobiernos de intervenir en la defensa del interés público con de políticas que protejan intereses sociales como:

◦   Fijar precios para los productos farmacéuticos y para la promoción de medicamentos genéricos que garanticen el acceso a los mismos a todos los sectores sociales.

◦  Control y evaluación de tecnologías que se vayan a incorporar al sistema sanitario público atendiendo a criterios de racionalidad y sostenibilidad

◦    Medidas de protección de la salud pública  como el control del tabaco o de la seguridad y calidad de los alimentos

La Comisión Europea y los grupos políticos que apoyan el Tratado alegan, para intentar neutralizar a las organizaciones que se oponen al mismo que Parlamento Europeo aprobó una resolución que excluía de la negociación a los servicios públicos, especialmente los sanitarios, de la entrada del sector privado en los mismos, pero hay que recordar que las resoluciones del Parlamento Europeo, no son vinculantes para la Comisión Europea que es quien lleva a cabo las negociaciones, mientras que la influencia de los parlamentos de los estados europeos sobre estos contenidos del acuerdo es baja o nula.

stoptaftafff.jpg

Por tanto no está claro que la sanidad pública quede excluida de las cláusulas del Tratado que garantizan a las empresas privadas el acceso a la misma (creando un mercado sanitario) y de protección de los inversores. Por otro lado unos de los objetivos claves de la negociación es garantizar el acceso de las empresas privadas a la contratación pública y los servicios sanitarios, dado que estos suponen una parte sustancial de los presupuestos estatales (en España sobre el 30-40% de los presupuestos de las CCAA).

En resumen uno de los principales objetivos del tratado es conseguir la privatización de los servicios sanitarios, que son vistos por los inversores privados y por la industria farmacéutica de tecnologías sanitarias como enorme lista de compras. En este sentido la Comisión de Comercio de la Unión Europea acordó en 2010 presionar para alcanzar un acuerdo comercial que armonizara la regulación del sector público europeo con el norteamericano que debía incluir la asistencia sanitaria dada su importancia económica, por lo que debería privatizarse como en los Estados Unidos.

Las regulaciones del Tratado pretenden crear nuevos mercados la inversión privada transfiriendo recursos del Sistema Sanitario Público al privado

En el desarrollo de esta estrategia ya se han ido dando pasos importantes en España a lo largo de los últimos años: La financiación públicos privada para construir los nuevos centros sanitarios; la externalización de servicios de información (historia clínica electrónica, centrales de llamadas y de información a los usuarios); las actividades de evaluación de tecnologías, compra de recursos y planificación sanitaria; los servicios diagnósticos (laboratorios, diagnóstico por imagen..) los laboratorios, las Centrales de Compras, etc.;  que hasta ahora eran competencia de los gobiernos y de las administraciones sanitarias;  la gestión de los centros sanitarios a través de múltiples formas de gestión privada (Ley 15/97); y ahora pretende  privatizar las actividades asistenciales de los servicios para lo que están desarrollando (con una  fuerte oposición profesional) a través de las Unidades de Gestión Clínica, que trasformarán los servicios en empresas independientes con presupuestos propios y capacidad para comprar y vender sus servicios lo que permitirá a los inversores privados identificar las principales áreas de negocio, condicionar las compras de equipamiento, las actividades y las normas de actuación(según su interés empresarial). El Tratado haría imposible dar marcha atrás en estas decisiones, ya que abre a las concesionarias la posibilidad de recurrir a las entidades arbitrales para compensaciones millonarias en base al lucro cesante (el dinero que dejarían de percibir en unos negociaos tan jugosos).

Repercusiones del Tratado sobre la política farmacéutica

El gasto farmacéutico es uno de los principales problemas del sistema sanitario español. Nuestro gasto en medicamentos es casi el doble de los países de la Unión Europea y desde los gobiernos centrales y autonómicos, se han ido adoptando diferentes medias para intentar reducirlo y racionalizarlo. Entre estas medidas estarían la potenciación de los medicamentos genéricos, la fijación de precios de referencia, la prescripción por principio activo, la sustitución de medicamentos bioequivalentes para pagar los de menor precio, el control de las innovaciones que no aporten mejoras  terapéuticas, etc.

Dado que el lobby de la industria farmacéutica es uno de los más poderosos del mundo y tienen una gran presencia en el Departamento de Comercio USA lo que le da acceso privilegiado a los borradores el acuerdo, cosa que no tiene ni el Parlamento Europeo ni los gobiernos nacionales de la UE ni mucho menos las organizaciones civiles, es previsible que el Tratado está siendo diseñado de acuerdo a los intereses comerciales que hace desde hace años vienen promoviendo y que parece son el núcleo duro de los acuerdos alcanzados en la negociación:

  • Prolongar el tiempo de vigencia de las patentes de los medicamentos  a más de 20 años
  • Retrasar la entrada de los genéricos en el mercado (las Agencias Estatales deberán retrasar la evaluación de su eficacia y seguridad a la fecha en que acabe la patente)
  • Reducir los requisitos para las patentes, más permisivos en Estados Unidos, para facilitar la comercialización de las innovaciones biotecnológicas
  • Incrementar el período de protección de los datos de los medicamentos biológicos a más de 12 años (entre 4 8 en la actualidad)
  • Prohibir o  limitar las políticas de los gobiernos de precios y reembolsos (favorecer precios más altos para las falsas innovaciones que no aportan mejoras terapéuticas y establecimiento de precios mínimos para medicamentos comparables)
  • Presencia de los laboratorios en los organismos estatales que fijen las políticas de precios (Garantías Procesales)
  • Limitar la información de los resultados de los ensayos clínicos de nuevos fármacos (garantía de calidad y seguridad para los pacientes y facilitar la medicina basad en la evidencia) para evitar una presunta desventaja comercial de los laboratorios.
  • Incluir mecanismos de arbitraje (ajenos a los tribunales de justicia de los países) para que las compañías puedan reclamar compensaciones económicas por decisiones que afecten a las patentes, genéricos o controles de pecios que reduzcan su negocio
  • Convergencia reglamentaria para que la UE y USA suplanten a la OMS  en el establecimiento de normas de registro, calidad, seguridad y eficacia de los medicamentos (resucitar el colonialismo comercial con los países menos desarrollados) afectados
  • Crear un Comité Industria-Gobiernos  para monitorizar el cumplimiento del acuerdo (patentes, normas de genéricos, fijación de precios y reembolsos)

Todo estas medidas incrementarán de manera brutal los gastos sanitarios para los gobiernos (en detrimento de sus economías), podrán en riesgo la sostenibilidad de los sistemas sanitarios públicos, dificultarán el acceso a los medicamentos de la población en momentos de crisis, aumentarán la irracionalidad del sistema, y afectarán a la salud de la población generando mayor mortalidad y carga de enfermedad.

Entre las principales consecuencias, que se pueden extraer de la escasa información disponible están:

- Una disminución de las exigencias de seguridad para los consumidores a las empresas de la industria alimentaría como la comercialización de los alimentos transgénicos o la desinfección de pollos mediante cloro (prohibidos en Europa y aprobados en Estados Unidos).

- Recortes y pérdida de control público en educación formación, desarrollo científico y derechos de propiedad intelectual, al servicio de las grandes corporaciones privadas.

- Eliminación del derecho a la salud garantizado por un Sistema sanitario Público Universal y equitativo para equipararnos al modelo de Estados Unidos donde los derechos sociales básicos no están garantizados por el Estado.

- Precarización de las condiciones laborales y salariales de los trabajadores sanitarios,

- Destrucciones de empleo en los servicios sanitarios y sometimiento de su actuación a los intereses empresariales como en os hospitales y aseguradoras norteamericanas.

- Desaparición de las regulaciones medioambientales que garantizan la salud pública como la autorización del fracking para obtener gas del subsuelo utilizando productos químicos, que pueden contaminar los acuíferos de bebida, las prospecciones petrolíferas

La protección de los inversores a costa de la capacidad legislativa de los gobiernos y de los derechos de los ciudadanos supondrá un ataque a la soberanía de los países para desarrollar políticas públicas progresistas.

En resumen, para la FADSP “se trata de un acuerdo que poner por delante de los derechos de la ciudadanía a los intereses de las grandes multinacionales. Hay que exigir que se paralicen las negociaciones y que cualquier acuerdo que se quiera realizar se haga de manera pública y transparente y sometido al control de los organismos democráticos de la UE y los países miembros”.

Fuente: Iniciativa Debate

Les enjeux du Traité transatlantique


Les enjeux du Traité transatlantique

par ERTV

mardi, 13 mai 2014

Statistische EU-leugens

inflation_1811026b.jpg

Statistische EU-leugens: Gevoelde inflatie is de échte inflatie

Geeft u werkelijk maar 10% van u inkomen uit aan boodschappen?

De Europese Centrale Bank waarschuwde afgelopen week nogmaals voor het gevaar van deflatie, en gaf aan mogelijk in juni het extreem lage-rentebeleid te wijzigen om de inflatie aan te wakkeren. Dat zou goed zijn voor de economie. In werkelijkheid zijn de prijzen de afgelopen jaren dramatisch gestegen. De officiële inflatiestatistieken worden echter doelbewust gemanipuleerd, zodat de staat op kosten van de belastingbetalers nieuwe schulden kan maken om de failliete banken en zuidelijke crisislanden overeind te houden.

Nationale en Europese politici houden ons voor dat inflatie goed voor ons zou zijn. Stijgende prijzen goed voor de burgers, terwijl onze lonen, uitkeringen en pensioenen al jaren niet of nauwelijks stijgen? Enfin, het hoeft u niet te worden uitgelegd dat dit een drogreden is, want de meesten van u zullen het forse verlies van koopkracht duidelijk in hun portemonnee voelen.

Zo werkt de inflatieleugen

De Duitse auteurs Philipp Bagus en Andreas Marquart hebben een boek geschreven –‘Waarom anderen op uw kosten steeds rijker worden’- waarin ze nauwkeurig uit de doeken doen hoe de inflatieleugen functioneert. Zo blijkt de berekening van de hoogte van de inflatie en de verbruikersprijsindex buitengewoon complex en ondoorzichtig te zijn. Dat wordt met een reden gedaan: geen enkele burger kan op deze wijze nagaan of de cijfers wel kloppen. De enkeling die er openlijk tegenin durft te gaan, wordt weggewuifd met het argument dat de gevoelde veel hogere inflatie enkel inbeelding is.

Met de gemanipuleerde inflatiecijfers verhult de overheid de aanhoudende ontwaarding van ons (spaar)geld. Daar mogen de burgers absoluut niets van in de gaten krijgen, want anders zouden ze wel eens het vertrouwen in de staat en banken kunnen verliezen. Aangezien het papieren (fiat-)geldsysteem enkel drijft op vertrouwen, zal dat systeem onmiddellijk instorten als het vertrouwen verdwijnt.

Daarom wijzigen ambtenaren en politici de werkelijke statistieken op zo’n manier, dat er een zo laag mogelijk inflatiecijfer uitrolt. Met de dagelijkse realiteit van de gewone man heeft dat al jaren –en zeker sinds de invoering van de euro- helemaal niets meer te maken.

Onrealistisch lage uitgaven voedsel en energie

Een veel gebruikte tactiek is het aandeel voeding en energie in de ‘inflatiekorf’ onrealistisch laag te houden. Geeft u werkelijk maar ca. 10% van uw maandelijkse loon aan levensmiddelen en 2,5% aan stroom uit? Zo ja, dan doet u in de ogen van de overheid iets verkeerd. Eet u voortaan maar wat minder (lux), doe in plaats van de verwarming maar een extra trui aan en steek eens wat kaarsen aan in plaats van uw lampen.

Juist voeding en energie zijn de afgelopen jaren veel duurder geworden. Vooral energie zal dankzij de omschakeling op ‘DUURzame’ windenergie de komende jaren in prijs exploderen. Bedenk dan dat honderdduizenden gezinnen met lagere inkomens, uitkeringsafhankelijken en gepensioneerden nu al amper genoeg hebben om hun dagelijkse boodschappen en energiekosten te betalen. Om dat feit te verhullen, wordt het aandeel voedsel en energie in de inflatieberekening veel lager gehouden dan in werkelijkheid het geval is.

Valse prijsdalingen

Tactiek nummer twee werkt als volgt. U koopt een nieuwe PC die twee keer zo krachtig is als uw vorige PC van enkele jaren geleden. Het apparaat kost net zoveel in de aanschaf, maar de statistici schalen een lagere prijs in, omdat ze de kwalitatieve verbetering meerekenen. In realiteit is de prijs echter niet gedaald. Bovendien kunt u meestal geen nieuwe (goedkopere) PC meer kopen die dezelfde prestaties levert als uw vorige exemplaar. De niet bestaande ‘prijsdaling’ van uw PC wordt echter zwaar meegerekend in de inflatiekorf, zodat de duurdere levensmiddelen en energie valselijk worden gecompenseerd.

Als de staat de inflatie niet kunstmatig laag zou houden, dan zou het een veel hogere rente over zijn staatsleningen moeten betalen. Omdat de aandelen- en vastgoedmarkten niet in de statistieken worden meegenomen, is in de jarenlange enorme stijging van deze markten heel goed te zien waar de enorme hoeveelheden extra geld die zijn gecreëerd naartoe zijn gevloeid.

Kloof arm en rijk in Westen steeds groter

Deze prijsstijgingen op de vermogensmarkten is één van de belangrijkste oorzaken van de almaar groter worden van de kloof tussen rijk en arm in het Westen. Vooral de rijkeren profiteren enorm van de stijgende aandelenmarkten, en gebruiken hun groeiende vermogen om nog meer aandelen en vastgoed te kopen. In met name Spanje en Nederland betalen steeds meer gewone gezinnen een extra hoge prijs doordat de vastgoedzeepbel in die landen inmiddles is geklapt.

Samen met de talloze belastingen die vooral de burgers en kleinere bedrijven treffen is de overheid volgens de auteurs niets anders dan een moderne variant van de Middeleeuwse ‘roofridders’. ‘Sterker nog, de oude roofridders zouden zich in hun graf omdraaien als ze zouden zien met welke trucs de belastinginkomsten worden geoptimaliseerd. In die tijd was men daar tenminste eerlijk over door ‘je geld of je leven’ te roepen.’

Belastingdruk stapsgewijs steeds hoger

Zo kan het dat zowel de echte prijzen als de belastingen al jaren sneller stijgen dan uw inkomsten. Dat gaat sluipenderwijs, zodat u zo min mogelijk in de gaten heeft dat u stukje bij beetje moet inleveren en bezuinigen. Belastingadviseur dr. Hans-Georg Jatzek rekende uit dat een vrijgezel in 1960 € 60.000 euro bruto had moeten verdienen om het hoogste belastingtarief te kunnen betalen. Wat had u in 1960 met een salaris van omgerekend 132.000 gulden (!) kunnen doen? Naar verhouding oneindig veel meer dan nu met € 60.000 (ca. € 3000 netto per maand).

Aan de hand van het gemiddelde loon wordt de toenemende uitbuiting van de burger nog duidelijker. In 1960 moest een werknemer 20 x het gemiddelde verdienen om in het hoogste belastingtarief te vallen. Nu is dat amper het dubbele.

Bagus, professor economie aan de Rey Juan Carlos Universiteit in Madrid, en Marquart, voorzitter van het Duitse Ludwig von Mises Instituut, laten in hun boek zien hoe de staat met het drukken van nieuw geld de economie manipuleert en de gewone man stap voor stap van zijn vrijheid berooft, en hoe wij hierover door ‘onze’ politici en media voortdurend worden voorgelogen.

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

Zie ook o.a.:

05-05: Topeconoom: Euro met 15% afwaarderen om muntunie te redden

2013:
21-12: De euro wordt op kosten van de burger in leven gehouden
12-12: EU besluit definitief tot onteigening spaarders om banken te redden
17-10: IMF: Alle spaarders EU moeten 10% belasting betalen voor redden banken (/ Schulden eurozone in 5 jaar tijd met minstens € 500 miljard gestegen)
15-10: Bankenunie: EU-ministers besluiten vandaag over grootste roof en crash ooit
10-05: Echte inflatie veel hoger dan gemanipuleerde overheidscijfers
12-04: Echte inflatie veel hoger door steeds kleinere verpakkingen

samedi, 10 mai 2014

La crise ukrainienne à travers le prisme stratégique américain

militaire-ukrainien-a-p1f55d4dcb58e6.jpg

La crise ukrainienne à travers le prisme stratégique américain

par Gabriel Galice, Président du GIPRI,* Genève

Ex: http://horizons-et-debats.ch

La vérité occidentale martelée veut que le président russe Vladimir Poutine entende reconstituer à la fois l’empire russe et l’Union soviétique.


Commis voyageur zélé, le président américain Barack Obama vint à Bruxelles proposer aux Européens de remplacer du gaz russe par du gaz états-unien, à l’heure où se prépare la grande affaire du Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique (TTIP).


Tout cela n’est ni soudain, ni inattendu pour qui prend la peine de relire les meilleurs stratèges des Etats-Unis. Dès 1997, Zbigniew Brzezinski explique dans son maître livre, «Le grand échiquier – l’Amérique et le reste du monde» (actualisé dans «Le vrai choix» en 2004), pourquoi et comment contrôler l’Eurasie. «L’Eurasie reste l’échiquier sur lequel se déroule la lutte pour la primauté mondiale.» Né Polonais, successivement conseiller des présidents Carter et Obama, Brzezinski annonce que «le but de ce livre est de formuler une politique géostratégique cohérente pour l’Amérique sur le continent eurasien». Hypothèses et raisonnements sont d’une grande rigueur intellectuelle. L’Eurasie est centrale, l’Amérique doit y être présente pour dominer la planète, l’Europe est la tête de pont de la démocratie en Eurasie, l’OTAN et l’Union européenne doivent, de concert, étendre leur influence en Eurasie, les Etats-Unis doivent jouer simultanément l’Allemagne et la France (carte des zones d’influences respectives de ces deux pays à l’appui), alliées fidèles mais, de façon différente, remuantes et capricieuses. Cela sera laborieux: «Quoi que l’avenir nous réserve, on peut raisonnablement conclure que la primauté américaine sur le continent eurasien sera soumise à de fortes turbulences et même confrontée à des épisodes de violence.»


L’auteur repère cinq «acteurs géostratégiques»: la France, l’Allemagne, la Russie, la Chine et l’Inde, et cinq «pivots géopolitiques»: l’Ukraine, l’Azerbaïdjan, la Corée, la Turquie et l’Iran. Russie et Chine sont les deux limites à l’expansion projetée. «Exclure la Russie (de l’UE ou de l’OTAN) pourrait être lourd de conséquences – cela validerait les plus sombres prédictions russes –, mais la dilution de l’Union européenne ou de l’OTAN aurait des effets fortement déstabilisateurs.» «Le dilemme se résume à un choix entre équilibre tactique et dessein stratégique», estime l’Américain. Le «pivot géopolitique» ukrainien fait l’objet de longs développements: «Au cours de la période 2005–2010, l’Ukraine pourrait à son tour être en situation d’entamer des négociations en vue de rejoindre l’UE et l’OTAN.» Brzezinski suggère d’étendre à l’Ukraine le «triangle de Weimar», constitué en 1991 par la France, l’Allemagne et la Pologne pour en faire «la colonne vertébrale de la sécurité européenne». «Une question essentielle se pose, poursuit Brzezinski: ce scénario se déroulera-t-il dans un environnement apaisé ou dans un contexte de tension avec la Russie?»


Nous avons la réponse. Mais le défi lancé aux Russes s’encombre peu de subtilités: «Pour que le choix de l’Europe – et, en conséquence, de l’Amérique – se révèle fructueux, la Russie doit satisfaire à deux exigences: tout d’abord, rompre sans ambiguïté avec son passé impérial; ensuite, cesser ses tergiversations à propos de l’élargissement des liens politiques et militaires entre l’Europe et l’Amérique.» Bref, un désarmement unilatéral.


Benjamin Barber, ancien conseiller du président Clinton, complète utilement la vision états-unienne, dans une version plus modérée. Adversaire résolu du président George W. Bush et des néo-conservateurs, il oppose, dans son ouvrage «L’Empire de la peur» (2003), les «aigles», schématiques et brutaux, aux «chouettes», subtiles dans leur chasse entre chien et loup. Reste que les chouettes sont aussi des prédateurs. A la «guerre préventive», Barber préfère la «démocratie préventive», sans s’illusionner sur la «démocratie de marché» chère à certains démocrates: «Le désir de favoriser l’expansion de la démocratie forme une composante déterminante de la démocratie préventive comprise comme politique nationale de sécurité, mais on confond souvent ce soutien avec le désir tout aussi intense d’exporter le capitalisme et de cultiver les marchés mondiaux. [...] Dans le secteur international, l’âge des «robber barons» (barons voleurs) – appelons-les les banques prédatrices ou les spéculateurs hors-la-loi – est de retour.»


La teneur de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE illustre largement la volonté prédatrice de s’emparer des richesses de l’Ukraine, moyennant quelques corruptions des nouvelles élites, au nom de «la concurrence libre et non faussée», de la «mobilité des travailleurs», de la «récupération ou du rapatriement des capitaux investis, de même qu’aux profits qui en découlent.» Le volet militaire n’est pas oublié: «Promouvoir une convergence graduelle en matière de politique étrangère et de défense.»
Serait-ce l’empire euro-américain?    •

*    GIPRI: L’«Institut international de recherches pour la paix à Genève» (en anglais «Geneva International Peace Research Institute», GIPRI) est une organisation non gouvernementale basée à Genève.

mercredi, 07 mai 2014

Traité transatlantique: le dessous des cartes...

Traité transatlantique: le dessous des cartes...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jean-Michel Quatrepoint, cueilli sur Figaro Vox et consacré au Traité transatlantique en cours de négociations entre les États-Unis et l'Union européenne. Journaliste, Jean-Michel Quatrepoint vient de publier Le Choc des empires - États-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde? (Gallimard, 2014).

 

Traité transatlantique.jpg

Le traité transatlantique qui est négocié actuellement par la Commission européenne pourrait consacrer la domination économique des États-Unis sur l'Europe. Pourquoi l'Union européenne n'arrive-t-elle pas à s'imposer face au modèle américain?

La construction européenne a commencé à changer de nature avec l'entrée de la Grande-Bretagne, puis avec l'élargissement. On a privilégié la vision libre-échangiste. Libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes. Plus de frontières. Mais en même temps on n'a pas uniformisé les règles fiscales, sociales, etc. Ce fut la course au dumping à l'intérieur même de l'espace européen. C'est ce que les dirigeants français n'ont pas compris. Dès lors qu'on s'élargissait sans cesse, le projet européen a complètement changé de nature. Ce qui n'était pas pour déplaire aux Américains qui n'ont jamais voulu que l'Europe émerge comme une puissance, comme un empire qui puisse les concurrencer. L'Europe réduite à une simple zone de libre-échange, qui se garde bien de défendre des champions industriels européens, les satisfait. Un Airbus leur suffit. Les Américains défendent leurs intérêts, il faut comprendre leur jeu. Ils ont une vision messianique de leur rôle, celle d'apporter la démocratie au monde, notamment à travers les principes du libre-échange.

Selon vous, le traité transatlantique est aussi pour les États-Unis un moyen d'isoler la Chine. Pouvez-vous nous expliquer la stratégie américaine?

La force des États-Unis, c'est d'abord un dynamisme, un optimisme qui leur donne une capacité de rebond extraordinaire. C'est une jeune nation. Ils se sont endormis sur leurs lauriers d'hyperpuissance dans les années 1990 et ont commencé à rencontrer des résistances. Il y a eu le choc du 11 Septembre. Mais Bush s'est focalisé sur l'ennemi islamiste, sans voir que la Chine était pendant ce temps-là en train de monter en puissance. Cette dernière est entrée dans l'OMC quelques jours après le 11 Septembre alors que tout le monde était focalisé sur al-Qaida. Mais quand on analyse les courbes du commerce mondial, c'est édifiant: tout commence à déraper en 2002. Les excédents chinois (et aussi allemands) et les déficits des autres puissances. La Chine est entrée dans l'OMC, car c'était à l'époque l'intérêt des multinationales américaines qui se sont imaginé qu'à terme elles pourraient prendre le marché chinois. Pari perdu: celui-ci est pour l'essentiel réservé aux entreprises chinoises.

Un protectionnisme qui a fait s'écrouler le rêve d'une Chinamérique…

La Chinamérique était chimérique, c'était un marché de dupes. Dans ce G2 les Américains voulaient être numéro un. Les Chinois aussi. Les Américains s'en sont rendu compte en 2006, lorsque les Chinois ont rendu public un plan baptisé «National medium and long term program for science and technology development» dans lequel ils affichaient leur ambition d'être à l'horizon 2020 autonomes en matière d'innovation, et en 2050 de devenir le leader mondial: non plus l'usine mais le laboratoire du monde! Là, les Américains ont commencé à s'inquiéter, car la force de l'Amérique c'est l'innovation, la recherche, l'armée et le dollar. Si vous vous attaquez à la recherche, que vous mettez en place une armée et une marine puissantes et que vous développez une monnaie pour concurrencer le dollar, là vous devenez dangereux. Lorsque les Chinois ont affiché leur volonté de faire du yuan l'autre monnaie internationale pour pouvoir se passer du dollar, notamment dans leurs accords commerciaux bilatéraux, cela a été la goutte d'eau de trop.

Toute attaque sur le dollar est un casus belli. Lorsqu'ils ont créé l'euro, les Européens ont fait très attention à ne pas en faire une monnaie concurrente du dollar, même si les Français le souhaitaient au fond d'eux-mêmes. Les Américains ont laissé l'Europe se développer à condition qu'elle reste à sa place, c'est-à-dire un cran en dessous, qu'elle reste une Europe atlantiste. Avec une monnaie surévaluée par rapport au dollar. Cela tombe bien puisque l'économie allemande est bâtie autour d'une monnaie forte. Hier le mark, aujourd'hui l'euro.

Le traité transatlantique peut-il néanmoins être profitable à l'Europe?

Les principaux bénéficiaires de ce traité seront les multinationales américaines et l'industrie allemande, notamment automobile. L'Amérique se veut plus que jamais un empire, qui règne à la fois par le commerce, la technologie et la monnaie, mais aussi par l'idéologie.

D'où les traités transpacifiques et transatlantiques initiés par Hillary Clinton. Celle-ci vise la présidence en 2016. Elle est à la manœuvre depuis 2010 dans une stratégie de containment vis-à-vis de la Chine, mais aussi de la Russie. L'idée est de fédérer les voisins de la Chine et de la Russie, dans une zone de libre-échange et de faire en sorte que les multinationales américaines y trouvent leur compte afin que progressivement le modèle américain s'impose et que les États-Unis redeviennent le centre du monde. C'est pourquoi les États-Unis ont empêché le Japon de se rapprocher de la Chine, la querelle entre les deux pays sur les îles Diaoyu-Senkaku ayant opportunément surgi pour casser toute velléité de rapprochement. Le Japon avec le nouveau premier ministre conservateur Abe est revenu dans le giron de Washington.

Le principal levier de pression de cette stratégie élaborée par Hillary Clinton est l'énergie. Grâce au gaz et au pétrole de schiste, l'objectif des Américains est de ne plus dépendre des importations pétrolières (et donc de se détacher du bourbier oriental), de donner un avantage compétitif aux entreprises américaines, de rapatrier la pétrochimie sur le sol américain. Les industriels américains ont désormais une énergie beaucoup moins chère que les industriels européens, notamment allemands. L'objectif est de devenir non seulement indépendant, mais aussi exportateur d'hydrocarbures, pour faire en sorte notamment que l'Europe ne soit plus dépendante du gaz russe.

L'énergie est la clé pour comprendre le traité transatlantique. On donne aux Allemands ce qu'ils veulent, c'est-à-dire la possibilité non seulement de développer leur industrie automobile aux États-Unis, mais aussi d'avoir les mêmes normes des deux côtés de l'Atlantique. Ils pourront produire en zone dollar avec des coûts salariaux inférieurs, des modelés qu'ils pourront vendre en zone euro, voire dans le Pacifique. Cette uniformisation des normes profitera également aux multinationales américaines. Elles sont directement à la manœuvre et participent aux négociations. Leurs objectifs: uniformiser les règles, les normes en les alignant si possible sur le niveau le moins contraignant. Notamment dans la santé, l'agriculture, les industries dites culturelles. Faire en sorte que les Etats ne puissent pas remettre en cause ces normes. Ces traités délèguent en fait une part des souverainetés populaires aux multinationales. Si les Européens acceptent cette sorte de mise sous tutelle, alors les Américains condescendront à nous exporter du gaz et surtout du pétrole de schiste à bon prix. Merkel a un plan: passer de la dépendance au gaz russe à la dépendance au charbon et au gaz américain, tout en ne froissant pas les Russes, qui restent avant tout des clients. À l'opposé de Schröder, elle est américanophile et russophobe.

Et la France dans tout ça? Comment peut-elle tirer son épingle du jeu?

La France n'a rien à gagner à ce traité transatlantique. On nous explique que ce traité va générer 0,5 point de croissance, mais ces pourcentages ne veulent rien dire. Le problème de la France c'est: comment et où allons-nous créer de l'emploi? Et pas seulement des emplois de service bas de gamme. Notre seule chance aujourd'hui est de créer des emplois à valeur ajoutée dans le domaine de l'économie numérique, ce que j'appelle «Iconomie», c'est-à-dire la mise en réseau de toutes les activités. L'Allemagne traditionnellement est moins portée sur ces secteurs où la France est relativement en pointe. La France crée beaucoup de start-up, mais dès qu'elles grossissent un peu, elles partent aux États-Unis ou sont rachetées par des multinationales. Il faut que l'on développe nos propres normes. La France doit s'engager dans la révolution numérique. Je suis partisan de doter tous les enfants d'une tablette, ça ne coûte pas plus cher que les livres scolaires, et si on les faisait fabriquer en France (11 millions de tablettes, renouvelées tous les trois ans), cela créerait de l'emploi. Et dans le sillage des tablettes, d'innombrables applications pourraient naitre et se vendre sur le marché mondial.

Il n'y a pas de raisons de laisser Google et autres Amazon en situation de monopole. La visite de l'Opéra Garnier en live numérique, c'est Google qui l'a faite! La France avait tout à fait les moyens de le faire! Si nous n'y prenons pas garde, la France va se faire «googeliser»!

Il y a un absent dans votre livre: la Russie. Celle-ci, avec Vladimir Poutine, semble pourtant avoir renoué avec le chemin de la puissance…

Les Américains avaient un plan, il y a 20 ans: démanteler totalement l'URSS, la réduire en de multiples confettis, pour contrôler la Russie et ses matières premières, avec pour ambition de donner l'exploitation des matières premières russes en concession aux multinationales. Si Khodokovski a été victime de la répression poutinienne, c'est bien parce qu'il allait vendre le groupe pétrolier Ioukos aux Anglo-Saxons pour 25 milliards de dollars. Et qu'il pensait s'acheter la présidence de la Russie avec cet argent. Poutine est alors intervenu. À sa manière. Brutalement. Un peu comme en Géorgie hier et en Ukraine aujourd'hui. On peut le comprendre. Il défend ce qu'il considère être les intérêts de son pays. Mais il faut aussi lui faire comprendre qu'il y a des lignes à ne pas franchir.

Ce pourrait-il qu'elle devienne un quatrième empire?

Pour le moment non. Le sous-titre de mon livre c'est: qui dominera l'économie monde? La Russie est un pétro-État, c'est sa force et sa faiblesse. Poutine n'a pas réussi pour le moment à diversifier l'économie russe: c'est la malédiction des pays pétroliers, qui n'arrivent pas à transformer la manne pétrolière en industrie dynamique.

Jean-Michel Quatrepoint, propos recueillis par Eugénie Bastié et Alexandre Devecchio (Le Figaro Vox, 25 avril 2014)

mardi, 06 mai 2014

Le torchon brûle entre la Bulgarie et la Commission sur South Stream

Le torchon brûle entre la Bulgarie et la Commission sur South Stream

Ex: http://www.euractiv.fr

 
South Stream map
 
South Stream map

Le ministre bulgare de l'Énergie compte maintenir la construction du gazoduc South Stream, malgré les mises en gare de Bruxelles sur ses incompatibilités avec la législation européenne.

Le projet South Stream ne sera pas arrêté, a affirmé le ministre bulgare de l'Énergie, Dragomir Sotynev à l'issue d'une entrevue avec le commissaire européen Günther Oettinger. 

À la suite de la crise ukrainienne, le Parlement a décidé de susprendre l'autorisation du projet de gazoduc paneuropéen. Selon les eurodéputés, l'UE doit s'approvisionner auprès d'autres fournisseurs que la Russie.

Mais le ministre bulgare, un économiste proche de Sergueï Stanichev, chef du parti socialiste bulgare, a assuré que le chantier allait commencer en juin, comme prévu, repoussant ainsi les demandes du Parlement européen de suspendre la construction.

Il a par ailleurs accusé l'opposition de centre-droit d'avoir apporté de fausses informations à la Commission européenne sur le projet afin de faire capoter sa mise en oeuvre. 

Le ministre bulgare a déclaré que la première station terrestre du South Stream serait construite à deux kilomètres de la côte de la mer Noire, et non à vingt kilomètres comme l'a affirmé l'opposition aux services de la Commission. Ce qui fait une « énorme différence », a-t-il indiqué.

Dragomir Stoynev a expliqué que les directives européennes sur la libéralisation du marché de l'énergie ne sont applicables qu'aux tronçons terrestres et non à ceux situés en mer. Il a certifié que Sofia informera, le cas échéant, la Commission sur les amendements apportés à une loi nationale controversée sur South Stream, avant qu'elle ne soit définitivement adoptée.

En effet, le 4 avril, le Parlement bulgare a adopté en première lecture des amendements à loi sur la politique énergétique qualifiant South Stream d'un interconnecteur et non de gazoduc. Grâce à cette modification, le projet porté par Gazprom échapperait au champ d'application du troisième paquet énergie.

Autre problème de taille, plusieurs pays européens - l'Autriche, la Bulgarie, la Croatie, la Grèce, la Hongrie et la Slovénie - avaient conclu des accords bilatéraux avec la Russie dans le cadre de la construction du gazoduc. Mais le 4 décembre dernier, la Commission européenne a affirmé que ces accords enfreignaient la législation européenne et devaient être renégociés dans leur intégralité.

Gazoduc maritime ou pas ?

Les explications du ministre Bulgare ne semblent pas avoir apaisé les craintes de la Commission au sujet de l'impact de la loi énergétique en cours de discussion. Selon le texte législatif, le projet South Stream serait « un gazoduc maritime » qui ne serait donc pas couvert par les directives européennes. 

Mais pour la Commission, la loi européenne s'applique aux infrastructures qui tombent sous la juridiction européenne, a insité Sabine Berger, porte-parole du commissaire à l’énergie. Et les eaux territoriales bulgares en font partie, ainsi que les zones économiques exclusives du pays.

« La longueur du tronçon terrestre du « gazoduc maritime » n'est pas pertinente dans le cadre de l'évaluation de la Commission de l'amendement proposé [par le Parlement bulgare] au regard de sa compatibilité avec les modalités de la directive sur le gaz », a-t-elle clairement expliqué. L'argument du ministre bulgare sur le lieu de construction par rapport à la côte serait donc irrecevable.

Selon la porte-parole, la Commission s’inquiète également de l'accord intergouvernemental de la Bulgarie signé avec la Russie dans le cadre du projet. L’exécutif européen le considère non conforme à la législation européenne, comme ce fut le cas pour tous les autres accords intergouvernementaux signés par les autres États membres engagés dans South Stream.

Les griefs de la Commission

EurActiv a consulté la lettre envoyée par la Commission aux autorités bulgares, datée du 14 août 2013, qui apporte une analyse détaillée de l'accord conclu entre la Bulgarie et la Russie. Le document de six pages adressé à la vice-ministre de l'Énergie bulgare, Evgenia Haritonova, n'a jamais été rendu public, malgré les pressions exercées par certains députés bulgares.

Cet accord enfreint non seulement les règles relatives au marché européen de l'énergie qui interdisent aux producteurs d'énergie d'être aussi à la tête d'un réseau de transmission, selon le principe de découplage. Cet élément est un point litigieux récurrent dans les sept accords intergouvermentaux conclus avec la Russie. Outre ces griefs, la lettre isole d’autres infractions :

  • La Bulgarie s'est engagée à assurer un régime fiscal privilégié à Gazprom, ce qui, selon la Commission, n'est pas conforme aux règles sur les aides d'État de l'UE ;
  • L'accord intergouvernemental stipule, selon les cas, que la sous-traitance s’applique aux entreprises grecques et bulgares ou que la préférence est donnée aux entreprises des deux parties signataires (la Bulgarie et la Russie), ce qui enfreint là encore aux règles de concurrence européenne ;
  • L'accord intergouvernemental énonce que les tarifs d'exploitation du gazoduc seront fixés par la société établie, ce qui entre, selon la loi européenne, en contradiction avec l'existence même des organes de surveillance nationaux chargés d’approuver les tarifs de transmission.

La porte-parole de la Commission européenne a mis en garde la Bulgarie et a assuré que si les conditions de construction ou d'exploitation du gazoduc n'étaient pas conformes à la législation européenne, alors la Commission se réservait le droit de faire en sorte que la Bulgarie applique la législation européenne.

Liens externes: 

jeudi, 01 mai 2014

Le positionnement diplomatique de l’Arménie l’éloigne de l’Union européenne

Le positionnement diplomatique de l’Arménie l’éloigne de l’Union européenne

Auteur : Egalité & Réconciliation 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Le président de l’Arménie, Serge Sarkissian, espère pouvoir inscrire son pays dans une position médiane entre la Russie et l’Union européenne.

arton24983-dd44f.jpgAfin de punir l’Arménie de sa future adhésion à l’Union douanière (regroupant la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan) et de ne pas souscrire à la position atlantiste dans l’affaire ukrainienne, l’Union européenne a décidé de ne pas signer d’accord majeur avec Erevan.

Mécontent, le chef de l’État arménien a interpellé les autorités de Bruxelles, lors d’un rassemblement du programme de partenariat oriental de l’UE qui s’est tenu à Prague :

« Nous nous engageons à prendre de nouvelles mesures avec nos partenaires de l’UE, afin de créer une fondation juridique régissant nos relations, qui d’une part reflètera le contenu de précédentes discussions entre l’Arménie et l’UE, et qui d’autre part sera compatible avec d’autres formats de coopération. Notre conviction : aucun des pays partenaires ne devrait être forcé de payer un prix parce qu’il décide de participer à tel ou tel autre processus d’intégration. Nous ne voulons pas faire un choix entre nos différents alliés : nous voulons avoir autant d’amis que possible. »

L’Arménie a sollicité plusieurs fois en 2013 l’Union européenne afin de parvenir à un accord d’association. Bruxelles a systématiquement rejeté ces demandes, y compris la plus récente : une version identique à celle que l’Ukraine a signé avec l’Union européenne après le changement de pouvoir à Kiev.

C’est quoi le Partenariat transatlantique?

gmt-exception-culturelle.jpg

C’est quoi le Partenariat transatlantique?

Dix réponses pour mesurer le danger

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

 
TAFTA, TTIP, PTCI… Ce qui se trame derrière ces sigles et dans les négociations secrètes entre l’Union européenne et les États-Unis, c’est la liquidation progressive du pouvoir des États et des citoyens face aux multinationales. Il est urgent de n’en rien ignorer.
 
Comment ça s’appelle ?
 
APT (Accord de partenariat transatlantique), TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), PTCI (Partenariat transatlantique sur le commerce et l’Investissement) TAFTA (Trans Atlantic Free Trade Agreement) tout à la fois. Le diable se loge dans les acronymes et la confusion sert les promoteurs de l’opération. Certains opposants réfutent la notion de partenariat et préconisent l’appellation Grand marché transatlantique (GMT), qui a le mérite d’être explicite.
 
Qu’est-ce que c’est ?
 
Un traité de libre-échange actuellement en négociation (depuis juillet 2013) entre l’Union européenne et les États-Unis, qui vise en principe à abaisser les droits douaniers, mais cherche surtout à unifier un grand marché transatlantique. C’est le dernier épisode en date d’un processus d’intégration mis à l’agenda depuis l’éclatement du bloc de l’Est, ayant pour objectif l’harmonisation des législations, des règlementations et des normes – avec des arrière-pensées géopolitiques, comme le souci de contrecarrer l’expansion économique de la Chine.
 
Est-ce qu’on nous cache tout ?
 
Presque tout. C’est en secret qu’en juin 2013, Le Conseil de l’UE (chefs d’État et de gouvernement) a confié un mandat de négociation à la Commission européenne. Et c’est aussi sans aucun contrôle possible de la part des parlementaires européens, ni aucune consultation des citoyens. Sans grande mobilisation médiatique non plus, le débat est donc largement escamoté, ce qui arrange grandement les promoteurs du GMT.
 
C’est grave ?
 
Oui, très grave.
 
D’accord, mais plus précisément ?
 
En résumé, le GMT aboutirait à un dramatique abandon de souveraineté de la part des États, au profit d’un pouvoir accru des entreprises multinationales. Le gigantesque marché unique attendu d’un futur traité serait aussi défini comme une instance supranationale dont les règles auront vocation à s’aligner (par le bas) en faveur d’un maximum de libéralisation et de dérégulation, et à se substituer aux législations et aux instances nationales, privant celles-ci de leur pouvoir de décision et les populations de tout moyen de contrôle démocratique.
 
L’abaissement des droits de douane est-il un prétexte ?
 
Pour une large part, dans la mesure où ils sont d’ores et déjà très réduits entre les deux zones (2% en moyenne)… sauf pour certains secteurs comme l’agriculture, dans lesquels les États-Unis ont tout intérêt à voir s’effacer les absurdes réticences européennes à l’encontre de la viande aux hormones, des poulets désinfectés au chlore, des OGM ou des pesticides. Dans ce domaine, l’abandon des législations de l’UE, protectrices pour les consommateurs, conduirait à la généralisation du modèle intensif d’agriculture et d’élevage, avec des conséquences sanitaires et environnementale incalculables.
 
D’ailleurs, s’agit-il seulement de droits de douane ?
 
Non, bien sûr : les "obstacles" à la "liberté" du commerce désignent aussi les barrières réglementaires (ou "barrières non-tarifaires"). Justement, le mandat de la Commission se donne pour objectif « d’éliminer les obstacles inutiles au commerce et à l’investissement y compris les obstacles non tarifaires existants ». L’harmonisation attendue pourra ainsi affecter, au-delà des biens marchands, le secteur des services et par extension les législations du travail jugées trop protectrices, mais aussi s’étendre au champ de la propriété intellectuelle, de la protection des données personnelles et à des domaines comme l’éducation et les autres services publics. Seule la culture, après intervention du gouvernement français, est exclue du périmètre – et encore partiellement, puisque cette exclusion ne concerne que l’audiovisuel, et temporairement puisqu’il s’agit d’une simple suspension.
 
L’objectif global est-il donc d’inféoder les États et les citoyens aux intérêts privés du commerce international ?
 
Bingo. En plaçant les traités internationaux au-dessus des législations nationales, le commerce international se livre à une vaste opération de destruction de la souveraineté juridique des États, qui permet déjà aux grandes entreprises d’attaquer ces derniers. C’est ainsi que la société américaine Lone Pine Resources réclame 250 millions de dollars d’indemnité au gouvernement canadien, dont le moratoire sur la fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste contreviendrait à la liberté d’entreprendre garantie par l’ALENA (accord de libre-échange entre la Canada, les États-Unis et le Mexique). Les exemples de ce genre abondent, comme celui de cette société suédoise qui demande près de 4 milliards d’euros à l’Allemagne pour avoir décidé de sortir du nucléaire (voir aussi la vidéo ci-dessous). Les litiges de ce genre se règlent devant des tribunaux arbitraux indépendants des justices nationales, et le mandat de la Commission européenne vise à établir un mécanisme arbitral "investisseur-État" qui se substituerait aux juridictions démocratiques.
 
Heureusement, le Parti socialiste au pouvoir ne peut cautionner un tel processus de dumping social, fiscal et environnemental, conduisant à aggraver les délocalisations, le démantèlement de la protection sociale et des services publics, l’abandon de la souveraineté démocratique des peuples au profit des intérêts privés, n’est-ce pas ?
 
Ah ah ah. Au nom de la lutte contre le protectionnisme et des dogmes libéraux en vigueur, l’ancienne ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq s’est faite l’ardente défenseure des négociations, et le PS ne craint de se ranger aux côtés de l’UMP dans ce combat. François Hollande a même déclaré à Barack Obama que rien ne s’opposait à « aller vite » dans ce dossier.
 
Le combat est-il perdu d’avance ?
 
Bien sûr que non. Le texte final devra être adopté, à l’horizon 2016, par le Parlement européen et le Conseil de l’UE, avant d’être ratifié dans chaque pays. Il faut se souvenir de la mise en échec de l’AMI (Accord multilatéral sur l’investissement) à la fin des années 90, et de l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) à la fin de la décennie suivante. Un vaste front d’organisations et de partis s’oppose au projet, notamment au travers du collectif Stop TAFTA, plusieurs collectivités se sont déclarées "zones hors Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement". La prise de conscience s’étend et laisse une chance de ne pas abandonner le dossier aux lobbies. Ah, et puis des élections européennes ont bientôt lieu, donnant une occasion de se mobiliser, aussi bien au cours de la campagne qu’au moment du vote.
 
P.-S.
 

mercredi, 30 avril 2014

EU-president Van Rompuy erkent dat Europese verkiezingen zinloos zijn

EU-president Van Rompuy erkent dat Europese verkiezingen zinloos zijn
 

Schulden eurozone stijgen naar recordhoogte van € 8,9 biljoen

IMF waarschuwt voor torenhoge schulden Europees bedrijfsleven

Econoom: Spanje zal binnenkort een arm land zijn


EU-president Van Rompuy en EP-voorzitter Schulz zijn buitengewoon tevreden over zichzelf. Ondertussen worden de vele massale volksprotesten in Spanje, waar 50% geen fulltime baan meer heeft en een nieuwe onderklasse is gecreëerd, hard de kop in gedrukt.

EU-Raadspresident Van Rompuy heeft in een interview erkend dat de Europeaan nauwelijks geïnteresseerd is in de Europese Parlementsverkiezingen, omdat ‘de echte besluiten elders’ worden genomen, en niet in het parlement. Met andere woorden: de Europese verkiezingen op 25 mei zijn inderdaad zinloos, voor de show. Van Rompuy bevestigt hiermee wat critici al jaren zeggen, namelijk dat de EU een door een autoritair eliteclubje geregeerde schijndemocratie is. Ondertussen zijn de schulden van de overheden en bedrijven in Europa naar recordhoogtes gestegen.

Op de vraag waarom er zo weinig interesse onder de Europese bevolking voor de verkiezingen is, antwoordde Van Rompuy: ‘Sinds 1979 nemen steeds minder mensen aan de verkiezingen deel, dus lang voor de financiële crisis en ook de eurocrisis. De burgers waren niet zo geïnteresseerd omdat het hun dagelijks leven niet beïnvloed heeft.’

‘Grote besluiten vallen elders’

Vandaag is dat anders, reageerde de Süddeutsche Zeitung. Van Rompuy: ‘Ja, Europa verandert ons dagelijkse leven. En natuurlijk speelt het Europese Parlement een belangrijke rol, op zijn laatst sinds het Verdrag van Lissabon (dat onlangs voor de zoveelste keer gebroken werd, deze keer door het aantal EU-Commissarissen naar 28 te verhogen. Jaarlijkse extra kosten: € 80 miljoen (8)). Maar de burgers weten ook, dat de grote besluiten niet enkel in het parlement vallen, maar ook elders.’

Gevraagd naar waar die grote besluiten dan wel worden genomen, zei Van Rompuy: ‘In de Europese Raad, onder de staats- en regeringsleiders. Dit onderscheid tussen het parlement en degenen die echt besluiten is de burger heel duidelijk.’

Burger krijgt geen invloed

De suggestie van de SZ dat de Europese burgers ook maar enige invloed zouden moeten krijgen op wie de volgende Europese (Raads)president wordt, verwees de Belg onmiddellijk aar het rijk der fabelen:

‘Ik ben geen fervente aanhanger van het idee om topkandidaten (te presenteren). Dat zal, voorzichtig gezegd, het gedrag van de kiezers niet veel beïnvloeden. De verkiezingsuitslag hangt van veel andere factoren af, van nationale gevoeligheden, die niets met Europa of topkandidaten te maken hebben.’

‘Het maakt niets uit of de kandidaat een Duitser is. Het gaat om totaal andere vragen: kan een politicus uit het Zuiden de chef van de commissie worden? Of uit een land, dat het euro-reddingsscherm zojuist heeft verlaten?’ legde Van Rompuy uit. ‘Kan het een kandidaat uit een niet-euroland zijn? En vergeet u niet dat we een gelijkmatige verdeling tussen mannen en vrouwen willen.’

‘Europa afhankelijk van financiële markten’

Over de huidige crisis: ‘Europa is anders. Er zijn 28 hoofdsteden, sommige belangrijker dan andere. En dan zijn er de Europese instellingen. Tevens zijn we afhankelijk van de financiële markten. In het begin van de crisis hadden we vaak de indruk dat de markten in de ruimtes waar wij besluiten namen aanwezig waren...’

Zoals we al vaker uitgebreid hebben laten zien fungeert de EU als een machtige lobbyorganisatie voor de grote politieke partijen, financiële industrie en multinationals. Dit blok spiegelt de Europeaan voor dat ze zelf hun lot kunnen bepalen, terwijl ze er in werkelijkheid nul komma nul invloed op hebben.

Parlement enkel om nationale politici te spekken

Van Rompuy verdient enig krediet nu hij feitelijk erkent heeft dat het Europese Parlement geen enkele macht heeft. Waarom het dan toch maar liefst 751 leden telt? Omdat het parlement enkel bedoeld is om leden van de nationale partijen een dik betaalde functie te geven.

Opheffing van dit volkomen nutteloze parlement zou honderden miljoenen euro’s per jaar schelen, maar dat zou betekenen dat Brussel definitief zijn masker moet laten vallen, en erkennen dat de EU in werkelijkheid door een ongekozen autoritair eliteclubje wordt geregeerd, dat enkel zijn eigen globalistische belangen nastreeft en zich niets aantrekt van wat de gewone man wil.

Beleid dat niemand wil

En zo worden er deals gesloten met omstreden multinationals zoals Monsanto, worden miljarden uitgegeven om failliete banken overeind te houden, wordt zonder enig mandaat onderhandeld over vrijhandelsverdragen met verstrekkende gevolgen voor de werkgelegenheid en volksgezondheid, worden de lidstaten verplicht hun grenzen voor nog meer moslimimmigranten te openen (2), en bemoeit men zich op zowel achterbakse als gevaarlijke wijze met de interne aangelegenheden van andere landen, zoals Oekraïne.

Onderzoek EP: Eurosceptici maken geen kans

Het parlement probeert tegelijkertijd de eurosceptische partijen de wind uit de zeilen te nemen door zelf een onderzoek te publiceren waaruit zou blijken, dat de eurokritischen slechts een kleine minderheid van de stemmen zullen krijgen, en maximaal 150 van de 751 zetels zullen veroveren. Op 26 mei zullen we weten of ook dit pure propaganda is, of dat het EP inderdaad juist heeft ingeschat dat het grootste deel van de Europeanen het niets (meer) kan schelen op wat voor manier ze worden geregeerd, en op wat voor toekomst ze afstevenen. (6)

Schulden eurozone weer naar record

Ondertussen zijn de schulden van de eurolanden met maar liefst € 293 miljard gestegen naar een duizelingwekkend record van € 8,9 biljoen, 92,6% van het BNP van de eurozone (3). De zuidelijke crisislanden hebben dit jaar nog eens € 130 miljard nodig, alleen al om de rente over hun schulden te betalen.

Portugal geeft met € 7,3 miljard al meer uit aan rente dan aan het onderwijs en bijna net zoveel als aan de gezondheidszorg. Experts denken daarom dat de crisislanden de komende 5 jaar verder zullen moeten bezuinigingen, en niet moeten rekenen op een terugkeer van de economische groei (4).

‘Spanje binnenkort arm land’

In Spanje zijn er keer op keer massale protesten tegen de hervormingen. Om de Spaanse economie van de ondergang te redden werd het bedrijven toegestaan eenzijdig de lonen te verlagen en arbeidscontracten te veranderen, waardoor al 50% van de werknemers geen fulltime baan meer heeft. Hierdoor werd een nieuwe onderklasse gecreëerd. ‘Het wordt heel pijnlijk,’ aldus econoom Valverde van de Bangor Universiteit in Wales. ‘Alles bij elkaar genomen zal Spanje binnenkort een arm land zijn.’ (7)

IMF: Europese bedrijven veel te diep in schulden

Niet alleen de staten en overheden, maar ook de bedrijven in Europa verkeren nog altijd in zwaar weer. Het IMF waarschuwt dat zij veel te diep in de schulden zijn gestoken. Het aantal bedrijven dat met hun bruto winst niet eens de rente over zijn schulden kan betalen ligt in Italië tussen 20% en 30%, en in Spanje en Portugal zelfs tussen de 30% en 40%.

De financiële markten lijken weliswaar weer meer vertrouwen in de eurozone te hebben, maar de falende kredieten van de Europese banken zijn sinds 2009 met € 800 miljard verdubbeld. Het IMF beveelt de EU dan ook aan om banken die niet meer te redden zijn, te sluiten. (5)

Xander

(1) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(2) Preussische Allgemeine Zeitung
(3) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(4) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(5) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(6) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(7) Deutsche Wirtschafts Nachrichten
(8) Deutsche Wirtschafts Nachrichten

samedi, 26 avril 2014

EU-elite stuur bewust aan op humanitaire catastrofe

Onderzoeksjournalist: EU-elite stuur bewust aan op humanitaire catastrofe

Ex: http://xandernieuws.punt.nl

‘Hoge schulden en reddingsfondsen lang van tevoren gepland om controle over landen over te nemen’


Langzaam maar zeker wordt de strop van de elite om de halzen van het gewone volk steeds strakker aangestrokken.

Jürgen Roth, één van de bekendste onafhankelijke Duitse onderzoeksjournalisten, komt in zijn nieuwste boek ‘Der Stille Putsch’ (De Stille Coup) tot de conclusie dat de Europese elite doelbewust een humanitaire catastrofe op ons continent wil veroorzaken, om deze vervolgens aan te grijpen om een politieke unie op te richten. De veel te hoge schulden en daardoor ‘noodzakelijke’ reddingsfondsen zijn juist om dat doel te bereiken al jaren van tevoren gepland. De media werken ondertussen volop mee om de burgers zo onwetend mogelijk te houden – totdat het te laat is.

Volgens Roth hebben de eurocraten al lang geleden een begin gemaakt met het veroorzaken van deze humanitaire ramp. Een insider legde uit dat ‘wij iets besluiten, het dan in de openbaarheid brengen, en enige tijd afwachten. Als er dan geen opstanden ontstaan, omdat de meeste mensen totaal niet begrijpen wat er besloten werd, gaan we verder, stap voor stap, totdat er geen weg terug meer is.’

Hoge schulden en reddingsfondsen lang van tevoren gepland

Daarmee bevestigt de insider zo’n beetje alle ‘complot’theorieën over Brussel. Nog een verhelderende uitspraak: ‘Zou het misschien zo kunnen zijn dat de schulden ondertussen bijna net zo waardevast zijn als goud, omdat de schuldeisers –banken, hedgefondsen en multinationals- daardoor macht over de zuidelijke crisislanden kunnen uitoefenen, en hun hulpbronnen kunnen uitbuiten?’

Het maken van veel te veel schulden door de zuidelijke lidstaten kan daarom wel eens doelbewust zijn gestimuleerd door Brussel, zodat met de latere ‘nodig’ zijnde ‘reddingsfondsen’ tamelijk eenvoudige de controle over deze landen en hun bevolking kon worden overgenomen.

Roth onthult dat de daaruit volgende bezuinigingseisen in werkelijkheid een ‘koude coup’ waren, waarmee de fundamentele mensenrechten werden geschonden. Loonsverlagingen en ingrepen in de sociale zekerheid, gezondheidszorg en onderwijs reduceren de werknemersrechten en leiden tot massale verarming, en zelfs tot meer doodgeboorten, HIV-infecties en zelfmoorden, zoals onderzoekers van de Britse universiteiten in Cambridge, Oxford en London hebben geconstateerd.

Volk door media misleid met leugens en desinformatie

In het zuiden van Europa zien we dat sociale hervormingen met een paar pennenstreken werden afgeschaft, waardoor een humanitaire catastrofe in gang werd gezet: de verarming en onteigening van de burgers. De politiek correcte en gecontroleerde media helpen met hun leugens en misleidingstactieken mee om dit zo onopvallend mogelijk te laten gebeuren. Het ‘simpele’ volk krijgt bewust desinformatie –over economisch ‘herstel’, e.d.- voorgeschoteld. Deze ‘stille’ staatsgreep heeft als doel de macht van de EU-elite nog veel groter te maken.

Tot deze elite behoren enkel zorgvuldig geselecteerde personen, die allen een masker ophebben en door hun economische langetermijnstrategieën de EU-landen willen destabiliseren en van al hun macht willen beroven. Het zal geen verbazing wekken dat veel van deze ‘politieke terreurbewegingen’, die worden geleid door de superrijken, hun wortels hebben in de VS.

Stemt Nederland op eigen ondergang?

In zijn boek laat Roth ook zien hoe de gewone bevolking zich met succes tegen deze aan de gang zijnde stille staatsgreep kan verzetten. Volgende maand kunt u daar zelf een rol in spelen, door bij de verkiezingen voor het Europese Parlement in ieder geval niet op één van de gevestigde partijen, die dit antidemocratische en in toenemende mate zelfs antihumane systeem hebben helpen opzetten, te stemmen.

Wat dat betreft geven opiniepeilingen –indien deze nog niet worden gemanipuleerd- helaas weinig reden tot optimisme: D66, de enige partij die openlijk streeft naar het einddoel van de elite -een politieke unie en het overdragen van zoveel mogelijk macht aan Brussel-, zou nu de grootste partij van Nederland worden (2). Het toont aan dat Roth niet overdrijft als hij schrijft dat de gecontroleerde massamedia erin zijn geslaagd de meeste mensen dom en onwetend te houden over de werkelijke doelstellingen van de EU-elite in Brussel, Den Haag en andere Europese regeringssteden.


Xander

(1) KOPP
(2) NU

mardi, 22 avril 2014

Qui alimente l'euroscepticisme?

Qui alimente l'euroscepticisme?

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

euroscepticisme,mondialisme,souverainisme,atlantisme,marine le pen,martin schulzLe Front National est crédité dans le dernier sondage IFOP de 24% des suffrages si les élections européennes de mai 2014 avaient lieu ce dimanche, devenant ainsi le premier parti de France à cette élection, une élection qui permit son éclosion en 1984 lorsqu’il atteignit 11% des voix, un score qu’il ne fut en mesure d’égaler qu’en 1989. En 2009, au creux de la vague, il n’obtenait même que 6,34% des voix, contre 9,8% en 2004. C’est dire si le FN en « temps normal » ne brille guère à cette élection. Avec seulement trois députés sortants, il est pourtant parti pour remporter en France les élections européennes et rafler ainsi aux alentours de vingt députés. Et ce phénomène ne concerne pas que la France, puisque de nombreux députés nationalistes et souverainistes devraient faire leur entrée à Strasbourg. C’est le cas des britanniques de UKiP, des finlandais du Perussuomalaiset, des danois du DFP, des autrichiens du FPÖ ou encore des néerlandais du PVV de Wilders. Si les nationalistes régressent en Europe centrale et orientale, ils connaissent à l’ouest une expansion sans précédent.

Qu’est-ce qui peut expliquer un tel regain d’euro-scepticisme, même si les électeurs qui votent pour ces partis le font pour des raisons multiples, et la déception de l’actuelle Union Européenne n’est pas nécessairement la cause principale de leur vote ? Est-ce la force de conviction de ces partis qui expliquerait leur capacité à convaincre un nombre croissant d’électeurs européens de leur faire confiance ?

Ce jeudi 10 avril 2014, Marine Le Pen était l’invitée de l’émission « Des paroles et des actes » sur France 2. De l’avis de tous, elle a dominé le débat. Tel n’est pas mon avis. Le Pen « fille » ne m’a pas paru brillante ni même inspirée. Ce qui m’a frappé au contraire, c’est la médiocrité de ceux qu’on a voulu lui opposer ou qu’elle a accepté de se voir opposer. Ce n’est donc pas par le talent du nouveau FN ou de sa dirigeante actuelle que ce parti a le vent en poupe. C’est parce qu’en face d’elle, il n’y a rien. Et la nature a horreur du vide. Durant l’émission, on aura eu droit aux leçons de morale d’un riche représentant de la diversité, assénant ses « vérités » au peuple parce que ce dernier vote « mal ». De même, un syndicaliste de Force Ouvrière, de cette corporation qui en France ne représente pas 6% des travailleurs, aura manifesté son ire face à un parti qui rassemble désormais près de 45% des ouvriers. Enfin, le représentant de l’Union Européenne, le tiède UMP Alain Lamassoure, se sera montré incapable de démontrer les bienfaits de la construction européenne depuis un demi-siècle.

Il nous expliquera ainsi doctement que faire l’Europe c’est utile pour encourager la paix en Palestine, ce dont 99% des électeurs se moquent. On se souvient d’un Bayrou qui avait expliqué en 2009 qu’il fallait faire l’Europe… mais pour aider l’Afrique. En clair, pour eux, les problèmes des Européens n’ont pas d’importance et la construction d’une Europe politique n’a pas lieu à leur attention et pour résoudre la crise. Alors que l’Ukraine se déchire à nos portes, parce que les Européens ont agi une fois de plus en valets de l’Amérique, l’Union Européenne propose un traité transatlantique qui nous est très défavorable et s’associe aux sanctions américaines contre la Russie voisine.

Ces technocrates déconnectés du réel, ces « bourgeois bohémiens » qui vivent dans les beaux quartiers préservés de la « diversité » dont ils font la promotion permanente mais pour les autres, ont choisi de laisser le monopole du réel au Front National, qu’ils continuent de diaboliser malgré les courbettes devant l’idéologie dominante qu’exécute Marine Le Pen, parce qu’il s’agit surtout d’enterrer les questions. Mais le peuple ne se fait plus prendre par ces méthodes surannées.

Alors certes, la démagogie du FN sur l’€uro ou sur l’Union Européenne est sans limites, mais après tout, il a bien raison de la pratiquer puisque personne n’ose se confronter à lui en regardant les faits tels qu’ils sont. L’Union Européenne a si peu d’importance aux yeux de nos dirigeants qu’on peut sans vergogne nommer « secrétaire d’état aux affaires européennes » le si médiocre Harlem Désir, en récompense de ses déloyaux services. Pour les partisans de « Bruxelles », l’immigration est une chance quand 76% des Français pensent que c’est une calamité. Pour ces technocrates, il est important, qui plus est en période de chômage, d’encourager le travail des femmes mais surtout pas la natalité européenne en berne. S’il ne faut pas rappeler les racines païennes et chrétiennes de l’Europe, au nom d’une laïcité pervertie, ce n’est pas gênant pour eux d’affirmer de prétendues racines « musulmanes ». On autorise le Kosovo à se séparer de la Serbie mais pas la Crimée à rejoindre la Russie.

Marine Le Pen a eu peur d’affronter Martin Schulz, qui lui a fait une réponse cinglante dans le Nouvel Obs mais n’est-ce pas ce même Schulz qui s’est rendu, pour sa première visite de campagne électorale en France, à Saint-Denis, au cœur même de la « diversité » dont de plus en plus de Français et d’Européens ne veulent pas.

Ce sont ces mêmes responsables qui prétendent défendre l’€uro et l’Union Européenne contre Marine Le Pen mais qui lui donnent en réalité un boulevard en refusant de se mettre au service des Européens et d’assumer ainsi une politique très différente. Il ne peut y avoir d’« Autre Europe » que si elle est bâtie sur des principes et des valeurs radicalement différents. Je rêve d’un partisan de l’Union Européenne opposant à l’immigration post-coloniale qu’acceptent une Le Pen et un Farage les principes d’une européanité assumée. Je rêve d’un partisan de l’Union Européenne qui ose prôner l’abrogation du traité de l’Atlantique Nord et exiger le démantèlement des bases américaines de l’OTAN en Europe. Je rêve d’une Europe politique qui tende la main à Vladimir Poutine et se mette avec lui autour d’une table pour régler la crise ukrainienne.

Si on veut pouvoir faire reculer l’euroscepticisme qui bénéficie à une Marine Le Pen, à un Nigel Farage ou à un Geert Wilders, il faut oser leur opposer une Europe politique déterminée à combattre les maux que la classe politique nationale a renoncé à vaincre. En clair, la seule façon de les étouffer, c’est de les priver de raisons d’être. Si l’Europe réussit demain là où l’état-nation historique a échoué hier et échoue encore, alors les souverainistes disparaîtront en même temps que les mondialistes qu’ils prétendent dénoncer.

Car le premier allié du souverainiste, c’est l’atlantiste de Bruxelles, de Paris ou de Berlin, le mondialiste qui veut livrer le peuple européen à la concurrence déloyale du « tiers-monde » émergent, celui qui veut nous céder pieds et mains liés à Washington. L’euroscepticisme c’est Le Pen mais c’est surtout Hollande et Merkel, chargés par Obama d’empêcher l’émergence de l’Europe Puissance, de la Nation Européenne en devenir. Ils se plaignent de la montée des populistes ? Ils en sont les principaux fourriers.

L’euroscepticisme est fort parce qu’il n’a en face que des menteurs et des renégats. Et pourtant, les Européens ont un impérieux besoin d’une Europe politique unie, mais pas celle-là. Opposons aux souverainistes et aux mondialistes, rejetés d’un même élan et mis dans un même sac, le discours de l’Europe authentique, celle des Européens ! Le succès de « Marine » n’est que la preuve de l’échec de l’Union Européenne. Si les Européens s’en détournent de plus en plus, pour retomber dans les vieilles lunes du nationalisme rétrograde des imbéciles qui ont détruit par deux fois notre continent et notre civilisation, à qui la faute ? A vous, les gouvernements « nationaux », de « droite » ou de « gauche », partisans d’un même projet suicidaire, d’un même ralliement à votre maître ultra-atlantique.

Pour sauver l’Union Européenne, il faut la refonder sur des valeurs vraiment européennes, et non pas universelles, et la réorienter au service de l’identité européenne authentique, plurimillénaire, non pour maintenir une paix de tièdes, mais pour forger une paix virile, avec une armée européenne crainte et respectée, des frontières qui ne seront pas considérées comme des passoires, et pour une prospérité retrouvée pour les Européens. L’Europe doit faire sa révolution. Si les Européens veulent à nouveau du pain, il leur faut d’abord du fer. Mais en attendant ce réveil salutaire, nous assisterons impuissants à ces joutes funestes, opposant tenants d’un système en place ayant échoué mais prétendant réussir, et partisans d’un « c’était mieux avant » illusoire et mensonger. La duperie, c’est de nous faire croire que l’alternative serait dans le camp souverainiste.

 
Thomas FERRIER
Secrétaire Général du PSUNE

mercredi, 02 avril 2014

EU: Сolossus with Feet of Clay

limites_elargissement.jpg

EU: Сolossus with Feet of Clay

Pyotr ISKENDEROV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
Ten years ago, on March 29, 2004, the EU took a hasty decision on enlargement adding simultaneously ten more new members: Poland, Hungary, the Czech Republic, Slovakia, Slovenia, Lithuania, Latvia, Estonia, Cyprus and Malta. As a result, the European Union became an all-European organization instead of being an economic community. It gave rise to new problems and contradictions. 

The process of enlargement, unparalleled in EU’s history, lasted more than a year. The agreement on new states membership was signed on April 16, 2003 by EU members and ten candidates. It was to be followed by a period of ironing out details left unsolved even after the would-be members «swallowed» 300 directives and 100000 pages of pre-accession instructions. For instance, Hungary threatened to respond in kind in case it would be affected by work force restrictions. It referred to the principle of reciprocity stated in the accession agreement. The remaining difficulties had to be speedily ironed out at a number of high-level meetings held before the summit of March 25-26, 2004. 

Then the EU had to grapple with problems related to Cyprus. Brussels was frustrated over the results of referendum on «United Cyprus» that took place on April 24, 2004. The Cypriot Turks gave wide support of around 65% to the plan of then UN Secretary General Kofi Annan. 75% Greek Cypriots were against. They believed the concessions to the Turkish community went too far. But there was nothing to do about it. The EU kept in force its previous decision to make the Greek part of the island a de facto EU member while leaving the Turkish community out. 

On May 1, 2004, the ratified accession treaty finally entered into force. That day the EU heads of states and governments, including those of new members, gathered in Dublin (Ireland chaired the European Union at the time) to mark the event. 

At first the enlargement was to include Bulgaria and Romania. But the European Commission finally decided the states were not ready to join at the time. They acceded later on January 1, 2007. The postponement impacted the relationship with Brussels afterwards. The two states are still treated as outsiders. For instance, they have not been allowed to join the Schengen agreement as yet. In their turn, Bulgarians and Romanians complain about the double standards often adopted by the European Union. Romanian Foreign Minister Titus Corlatean, said in an interview for Die Welt that 7 years after joining the EU, Romanians still do not feel equal to other European citizens and it creates a state of frustration. «Romania's EU accession occurred 10 years ago and certainly there are many issues to be resolved. Meanwhile it is painful that the EU applies double standards and my country is subject to a special control mechanism», the diplomat said in an interview with the daily Die Welt. 

According to Madiafax report, «Romania often plays a role in the national election campaigns of other countries, where clichés are delivered that are extremely offensive to us. This creates frustration and makes many Romanians not feel equal to other European citizens»the Foreign Minister said while on a work visit in Germany.

The gist of the problem is extreme politicization of the European Union’s enlargement strategy. Politics, not economics, define the final decisions. As a result, the issues of social and economic inequality and political contradictions have to be solved after the countries have become members, not before. 

New EU members claim to be the victims of unfair treatment by Brussels bureaucracy while West European states have their own grievances and psychological complexes. Günter Verheugen, a German politician, who served as European Commissioner for Enlargement from 1999 to 2004, said the founding states see enlargement as a threat. And he admits that, once started, the process of enlargement cannot be stopped or delayed. At that, some states headed by France argued that the expansion should not run ahead of the integration processes inside the European Union. According to statistics, the mass enlargement had ambiguous results. Some states have displayed good dynamics in recent years. On the one hand, the GDP of the Czech Republic grew in 2005-2012 totally by 21, 4 %, in the same period the Slovakia’s GDP grew by 35, 6% and the figure was 33, 6% for Poland. In case of Baltic States - Estonia, Latvia and Lithuania - the average total growth index was 19-24%. 

On the other hand, the increase was mainly achieved during the first years of membership. Then it abruptly slowed down or even showed minus results. The «United Europe» failed to become a factor of stabilization for new comers. The close integration within the framework of Eurozone also failed. In 2005-2012 the total EU GDP grew by 8% in comparison with only 6,7 % in case of Eurozone. No surprise the sentiments of euroscepticism have significantly spread around in Central and Eastern Europe, including the attitude towards adopting the single European currency. Besides, the internal contradictions have been exacerbating along the North-South and West-East lines. The Ukraine’s becoming a failed state is a result of the EU’s policy of expansion further into Eurasia with the help of Eastern Partnership program… 

Peter S. Rashish, Senior Trade Advisor at Transnational Strategy Group LLC and a member of the Advisory Board of the American Security Project, said, «Considering the overwhelming geo-economics imperative of getting TTIP done, is there a risk that it could fail? Yes, if both the U.S. and the EU fall victim to what Freud called the «narcissism of minor differences» and take their eyes off the big picture for too long. While the U.S. and the EU have their legitimate differences on a number of trade, investment and regulatory matters, what divides the two sides of the Atlantic is minor compared to what unites their joint interests».

But in case of Eastern Europe the differences are hardly seen as minor. While becoming members they longed for concrete economic benefits. The hopes have been frustrated so far. 

dimanche, 30 mars 2014

EU Sanctions Against Russia to Cripple European Economy

Euro MP Pino Arlacchi

The EU sanctions against Russia would cripple the European economy instead, Euro MP Pino Arlacchi. “The position of the European Union should be different from the US position. Europe should not insist on the extension of sanctions. These sanctions are unwise. In fact, they are directed against us,” he said.

Arlacchi believes that the European Union would not be pushing the sanctions further. “Europe has every reason to cooperate with the Russian Federation, there is no obstacle for this,” he said, adding that the US has a completely different position.

“The US wants to become a global government, and any country that does not agree with this, becomes their enemy. The relations between Russia and the US are likely to stay tensed,” the Euro MP said.

The Ukrainian crisis was provoked by the EU interference with the internal affairs of the country, Euro MP Pino Arlacchi said.

“The EU supported the rebellion in Ukraine, without taking into account that Ukraine is a complicated country,” he said. Most of Ukraine is pro-Russian and even speaks Russian language, Arlacchi noted.

“We have supported a mild revolution… But we did not take into account the presence of the fascist elements in the new government. Five ministers have ties with the neo-Nazi ideology in their biographies. Bashfully we avert our eyes from seeing what is happening,” the politician confessed.

The US President Barak Obama has decided to visit Amsterdam, Haag, Brussels, Vatican, Rome and the Saudi Arabia. During his visits, Obama is to discuss Ukrainian issue with the countries’ officials. The US has to fulfill its plan, aimed at separation of Ukraine from Russia. After the Crimea decided to integrate with Russia, the plan took a different option from what the US had primarily expected. Some experts think that Obama will “accidentally” come to Kiev in order to support the legitimacy of the current Ukrainian government.

Current speech of the White House and the Department of State assume that there would be a lot of anti-Russian rhetoric during Obama’s visits. On March 26, Obama is to deliver a geopolitical speech, which is likely to be anti-Russian, in Brussels. Brussels will hold the EU-US conference and meeting with the Secretary General of NATO. Obama is to participate in the nuclear safety conference in Haag and urgent summit of G7. He is likely to lobby trade sanctions against Russia.

The results of the meeting with the Secretary General of NATO are evident. The meeting with the EU countries is a complicated issue. President Obama will try to persuade the EU to impose sanctions against Russia, but he can hardly do this. European nations don’t want to be an instrument in the hands of the US, paying for this with sanctions against Russia.

It’s hard to imagine that Europe will begin an economic fight against Russia, Natalia Kalinina, the Institute of World Economy and International Relations analyst, says.

“Today’s world economy is interrelated, so any wrong decision can destroy the system. That’s why talks about sanctions won’t end with any actions. In fact, the US is trying to put pressure upon the EU, but the latter will keep its economic relations with Russia.

There would be no Obama’s visits, if the US hadn’t failed to fulfill its “Ukrainian scenario”, European media says. There have been no EU-US conferences under the rule of President Obama. European countries became enraged after they found out that the US National Security Agency had used wiretapping against the EU officials. Obama refused to sign an agreement that would guarantee the disuse of such tools. If there was no conflict in Ukraine, Obama would face a numerous accusations from the part of the EU. The White House hopes that Ukrainian crisis, provoked with the help of the US, will help to overshadow Europeans’ discontent.

“If the Ukrainian crisis hadn’t occurred, President Obama would have held another type of conference with the EU,” Heather Conley, Head of European projects at the Washington Center for strategic and internationals studies, says. Ukrainian issue discussions are to “smooth things over in the EU-US relations, but they won’t help to abandon the problems”.

Nowadays, European media prefers to stick to anti-Russian rhetoric. However, the public opinion is changing. Today, the Independent published an article of Sir Tony Brenton, former British ambassador in Russia. He can hardly be called a “supporter of Russia”. Ex-ambassador proposes to recognize the Crimea’s integration with Russia.

In this article Brenton enumerates all real as well as pretended reasons of Russian complaints against the West – NATO extension to the East, support of Chechen separatists, Russophobe former president of Georgia Mikheil Saakashvili and semi-fascist government in Kiev. He proposes not to threaten Russia with sanctions and isolation, but to resume a dialogue.

Russia is ready for such a dialogue, Vilen Ivanov, councilor of Russian Academy of Sciences, says. The fact that Russia doesn’t response on the US bank sanctions is the proof of this intention.

“The fact that Russia doesn’t impose reciprocal sanctions means that Russian government acts wisely as this step couldn’t ameliorate the international relations. It might also show that Russia regards sanctions seriously.”

Without considering Russian interests and concerns, there would be no Ukrainian crisis settlement, Vilen Ivanov says. The US is better to listen to Brenton’s opinion, because the US rarely listens to such statements from the country’s most devoted partner in Europe.

“Though the West has managed to unite in imposing minor sanctions, it can hardly do the same with major sanctions, which would hit our own economies. Ukraine, even without the Crimea, is so closely connected to Russia that it would never gain prosperity without Moscow”.

“While not imposing reciprocal sanctions against the EU and the US, Russia shows its readiness to begin a dialogue. European ministers, especially Britain’s PM, should come to meet Russia. Western officials should take into account real concerns of Russia about the fact that the West is about to swallow Ukraine.”

Reprinted from The Voice of Russia.

vendredi, 28 mars 2014

Is Europe Cracking Up?

europpppp.jpg

Is Europe Cracking Up?

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

A week ago, in the St. George’s Hall in the Kremlin, Russia’s elite cheered and wept as Vladimir Putin announced the re-annexation of Crimea. Seven in 10 Russians approve of Putin’s rule.

In Crimea, the Russian majority has not ceased celebrating. The re-conquest nears completion. In Eastern Ukraine, Russians have now begun to agitate for annexation by Moscow.

Ukrainian nationalism, manifest in the anti-Russia coup in Kiev, has produced its inevitable reaction among Russians.

While praising the Ukrainians who came out to Maidan to protest peacefully, Putin said that those behind the decisive events “resorted to terror, murder and riots. Nationalists, neo-Nazis, Russophobes and anti-Semites executed this coup.” The Kremlin erupted in cheers.

But not only in Ukraine is ethnic nationalism surging.

“National Front Vote Stuns Hollande” was the headline on the Financial Times’ story about France’s municipal elections Sunday.

Though the FN of Marine Le Pen, daughter of party founder Jean Marie Le Pen, did not field candidate in many cities, it won the mayoral race outright in Henin-Beaumont and ran first or second in a dozen medium-sized cities, qualifying for run-off elections on March 30.

“The National Front has arrived as a major independent force — a political force both at the national and local levels,” declared Le Pen.

No one is arguing the point. Indeed, a measure of panic has set in for the socialist party of Francois Hollande, which is calling on all parties to unite against FN candidates.

In early polling for the May elections for the European Parliament in Strasbourg, the National Front is running close behind the UMP of ex-president Nicolas Sarkozy, and ahead of Hollande’s socialists.

Begun as an anti-immigrant, anti-EU Party, the FN has broadened its base to issues like crime and unemployment.

But the most startling news on the nationalist front last week came in Venice and the Veneto region, where 89 percent of a large turnout in a non-binding referendum voted to secede from Italy and re-establish the Venetian republic that vanished in 1866.

Exulted Luca Zaia of the separatist Northern League, “The will for secession is growing very strong. We are only at the Big Bang of the movement — but revolutions are born of hunger and we are now hungry. Venice can now escape.”

The proposed “Repubblica Veneta” would embrace five million inhabitants of Veneto. Should it succeed in seceding, Lombardy and Trentino would likely follow, bringing about a partition of Italy.

Sardinia is also reportedly looking for an exit.

In readying their referendum, Venetians journeyed to Scotland to observe preparations by the Scottish National Party for the vote this fall to sever the 1707 Act of Union with England.

Also observing in Scotland were representatives of Catalonia who will hold a similar referendum this fall on secession from Spain. Basque Country secessionists were present in Scotland as well.

In a report published this weekend, “Europe on Trial,” a poll of 20,000 British commissioned by Lord Ashcroft of the Conservative Party found that Russia (before the Kiev-Crimea crisis) was viewed more favorably than either the EU or European Parliament.

By 49-31, British think the costs of membership in the EU outweigh the benefits and they are now evenly divided, 41-41, on whether to get out of the union altogether.

Prime Minister David Cameron has set a vote on EU membership for 2017. Now it appears the Labour Party, seeing the unpopularity of the EU, may also be open to changing the EU treaty and a referendum on saying goodbye to Europe, should they take power in 2015.

Why is the EU under rising centrifugal pressure? Why do so many nations of Europe seem on the verge of breaking up?

There is no single or simple explanation.

Venice and Northern Italy feel exploited. Why, they ask, should we subsidize a less industrious and lazier south that consumes tax revenues we raise here. Many northern Italians believe they have more in common with Swiss than Romans, Neapolitans or Sicilians.

Flanders feels the same about the Walloons in Belgium.

Scots and Catalans believe they are a people with a culture, history and identity separate from the nations to which they belong.

Across Europe, there is a fear that the ethnic character of their countries and continent are being altered forever against the will of the people.

Western Europeans are recoiling at the Bulgarians, Rumanians and gypsies arriving from Eastern Europe. Asylum seekers, economic refugees and migrants in the scores of thousands arrive annually on the Italian island of Lampedusa and in the Spanish Canaries.

Early this month, the New York Times reported a surge of 80,000 African migrants headed for the tiny Spanish enclaves of Ceuta and Melilla on the Moroccan coast.

The goal these desperate people seek: the mother countries of the Old Continent and the wealthy welfare states of Northern Europe.

What the children of Europe are rebelling against is what their fathers, paralyzed by political correctness, refused to prevent.

It was predictable, it was predicted, and it has come to pass.

lundi, 24 mars 2014

Entretien avec Anne-Marie Le Pourhiet sur l'Union européenne

a9e2c6d0-d965-11e1-9c65-fbf649c285c7-493x328.jpg

L'UE est une hydre technocratique manipulée par les lobbies...

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Anne-Marie Le Pourhiet au Cercle Poincaré. Professeur de droit public à l'université de Rennes-I et spécialiste du droit constitutionnel, Anne-Marie Le Pourhiet s'est fait connaître par la publication dans la grande presse de tribunes libres percutantes dans lesquelles elle défend avec talent des positions souverainistes orthodoxes.

 Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Entretien avec Anne-Marie Le Pourhiet sur l'Union européenne

«Renationaliser le pouvoir de décision pour le repolitiser»

— Les élections des députés européens approchent. Les dernières échéances ont montré un fort désintérêt des citoyens de presque tous les pays pour ce suffrage, et certains sondages annoncent une majorité eurosceptique au Parlement européen. Dans cette hypothèse, quelle influence pourrait avoir cette « chambre introuvable » eurosceptique sur le fonctionnement, voire la réforme, de l'Union européenne ?

    Vous savez, je suis constitutionnaliste et non politologue et encore moins voyante, je serais donc bien incapable de vous dire ce que serait et ferait exactement cette chambre à majorité eurosceptique. Mais la logique voudrait qu’elle refuse d’adopter une grande partie de la législation envahissante que propose la Commission en invoquant systématiquement les principes de proportionnalité et de subsidiarité auxquels est consacré un protocole additif au traité de Lisbonne. Défendre l’autonomie des États et saboter les prétentions fédéralistes de l’Union devrait être le premier souci d’une telle chambre.

— Sauf que la nouveauté des élections européennes de 2014, introduite par le traité de Lisbonne, c'est que les têtes de liste des partis européens sont désormais transnationales, désignées au niveau de l'Union, et celle dont le parti sortira premier du scrutin aura de grandes chances d'être élue, à la majorité absolue de la nouvelle chambre, à la tête de la Commission européenne. Le traité de Lisbonne réalise-t-il ainsi l'aspiration que Jacques Delors exprimait en 1990 - rejetée avec vigueur par Margaret Thatcher à la Chambre des Communes, avec son fameux « No ! No ! No ! » - de créer un régime parlementaire fédéral en Europe, où l'exécutif procéderait du législatif et serait responsable devant lui ?

    Que le traité de Lisbonne ait des prétentions constitutionnelles n’a rien d’étonnant puisqu’il est la copie conforme du traité constitutionnel que les Français avaient rejeté et que Nicolas Sarkozy a cependant fait ratifier par les parlementaires, de gauche et de droite, réunis pour contourner le verdict populaire. Le divorce ne peut que s’accroître entre des institutions à prétention fédérale et des peuples rétifs à la supranationalité. Élire des listes anti-fédéralistes aux européennes est donc une bonne stratégie pour essayer de torpiller le système de l’intérieur.

— Ces élections européennes, instaurées en 1979, ont eu pour vocation de démocratiser le fonctionnement de l'UE, en instaurant un corps représentatif émanant directement des citoyens des États-membres. Or l'idée même de « démocratie européenne » est discutée, notamment par la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, en Allemagne, qui, dans sa décision du 30 juin 2009, estime qu'en l'absence de peuple européen, il ne saurait y avoir de démocratie européenne possible. Dépourvue de demos, l'UE n'a-t-elle pas vocation à n'être qu'une organisation internationale ?

    Je vous rappelle que le Conseil constitutionnel lui-même a affirmé clairement, dans sa décision du 30 décembre 1976 (n°76-71 DC) relative à l’élection au suffrage universel direct de ceux que l’on appelait encore à l’époque les  « représentants des peuples des États-membres des communautés européennes », qu’ « aucune disposition de nature constitutionnelle n’autorise des transferts de tout ou partie de la souveraineté nationale à quelque organisation internationale que ce soit », que l’élection des eurodéputés au suffrage universel direct n’est pas « de nature à modifier la nature de cette assemblée qui demeure composée de représentants de chacun des peuples de ces États », que «  la souveraineté qui est définie à l’article 3 de la Constitution de la République française, tant dans son fondement que dans son exercice, ne peut être que nationale et que seuls peuvent être regardés comme participant à l’exercice de cette souveraineté les représentants du peuple français élus dans le cadre des institutions de la République ». Le Conseil conclut que « l’acte du 20 septembre 1976 est relatif à l’élection des membres d’une assemblée qui n’appartient pas à l’ordre institutionnel de la République française et qui ne participe pas à l’exercice de la souveraineté nationale ». Dans sa décision du 19 novembre 2004 (n° 2005-505 DC) relative au traité constitutionnel, il a encore rappelé que le parlement européen « n’est pas l’émanation de la souveraineté nationale ».

 Il n’empêche que les révisions constitutionnelles ad hoc auxquelles nous procédons avant la ratification de chaque nouveau traité obscurcissent la situation juridique et que le Conseil est contraint de rédiger des motivations complexes. Dans la même décision, après avoir constaté que les stipulations du traité constitutionnel concernant son entrée en vigueur, sa révision et sa possibilité de dénonciation lui conservent « le caractère d’un traité international » et que sa dénomination (constitution pour l’Europe) est « sans incidence sur l’existence de la constitution française et sa place au sommet de l’ordre juridique interne », il affirme cependant que « l’article 88-1 de la Constitution française, issu de la révision de 1992, consacre l’existence d’un ordre juridique communautaire intégré à l’ordre juridique interne et distinct de l’ordre juridique international ». C’est peu dire que le raisonnement est confus et que sa cohérence laisse à désirer. La Constitution française reste donc au sommet d’un ordre juridique interne auquel un traité international intègre cependant un ordre juridique externe distinct de l’ordre juridique international mais dont les normes priment sur le droit interne ! Allez comprendre !

En tout état de cause, il eût fallu s’entendre effectivement, depuis longtemps, sur le fait que l’Europe ne devait pas dépasser le stade d’une confédération et d’un marché, mais nul n’a été capable d’arrêter le délire mégalomaniaque qui inspire cette machine infernale.

— À ce propos, les évolutions récentes de la construction européenne laissent transparaître l'ascendant qu'a l'Allemagne sur le fonctionnement présent et futur de l'Union européenne. Pour autant, avec la décision de la Cour de Karlsruhe mentionnée plus haut, le juge constitutionnel allemand a clairement identifié les domaines où tout nouvel approfondissement de l'intégration européenne requerrait préalablement une réforme substantielle – et improbable - de la Loi fondamentale allemande. L'idée de construire les « États-Unis d'Europe », si elle existe encore, est-elle vouée à mourir à Karlsruhe ?

   Par rapport au Conseil constitutionnel français, la Cour constitutionnelle de Karlsruhe est obligée d’être beaucoup plus rigoureuse car les justiciables qui la saisissent produisent des recours rédigés par des juristes pointus, dont les arguments ne peuvent être évacués par des pirouettes. En outre la Constitution allemande consacre une forme de supra-constitutionnalité interdisant de réviser les principes posés à l’article 20, essentiellement le principe démocratique de souveraineté du peuple. La Cour est donc en effet condamnée à se montrer sévère et à déterminer un seuil au-delà duquel il ne serait plus possible de renforcer la supranationalité européenne dans le cadre de la loi fondamentale existante.

— Dès après sa réélection, Angela Merkel annonçait vouloir une réforme des traités européens pour 2015, notamment en faveur d'un renforcement de la gouvernance de la zone euro. David Cameron a quant à lui instauré une forme d'ultimatum à la réforme de l'Union européenne en fixant à 2017 le référendum d'appartenance du Royaume-Uni à l'UE. François Hollande préfère, de son côté, jouer la montre. Face à ces aspirations centrifuges des trois grandes puissances européennes, quelles devraient être, selon vous, les priorités d'une refonte de l'UE ?

    Les aspirations de Hollande et de Merkel ne me semblent pas « centrifuges », contrairement à celles de Cameron. Je dois dire que nous devons une fière chandelle aux conservateurs britanniques et que je ne peux m’empêcher de penser avec satisfaction : « Messieurs les Anglais, tirez-vous les premiers ! ». C’est aussi à eux, et à la conférence de Brighton qu’ils avaient convoquée, que l’on doit le protocole n°15 à la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme introduisant expressément dans son préambule le respect du « principe de subsidiarité » et de la « marge nationale d’appréciation » que la Cour de Strasbourg a une fâcheuse tendance à piétiner.

    La priorité d’une refonte de l’Union consiste à changer complètement le mode de définition des compétences de l’union en s’inspirant d’un modèle confédéral et d’une répartition centrifuge et  statique à l’américaine plutôt que d’une répartition centripète et dynamique à l’allemande. Il faut impérativement renationaliser le pouvoir de décision pour le repolitiser et faire reculer cette hydre technocratique manipulée par des lobbies.

— Mais les adversaires d'une réforme de l'Union en faveur des États arguent souvent du caractère irréversible de la construction européenne. Le traité de Maastricht était d'ailleurs écrit dans cet esprit, alors que celui de Lisbonne ouvre une brèche avec l'article 50 du Traité sur l'Union européenne (TUE) qui permet le « retrait volontaire » d'un État-membre de l'Union. Que l'on parle de rapatriement de compétences ou d' « Europe à la carte » avec des coopérations renforcées entre certains États, comment pourrait-on concrètement, et juridiquement, mettre en œuvre cet éventuel détricotage de l'UE actuelle ?

    C’est d’une simplicité biblique ! Vous prenez les traités actuels, vous raturez partout et surtout vous réécrivez les dispositions essentielles définissant les « objectifs » de l’Union en des termes filandreux et sans fin, car ce sont partout ces objectifs qui justifient les compétences, rendant par là-même celles-ci illimitées. Il faut revoir tout cela « au karcher ». C’est très facile, il suffit de le vouloir.

— À l'occasion de l'adoption du pacte de stabilité, vous aviez dénoncé un texte qui, par le biais de la « règle d'or » budgétaire que certains voulaient inscrire dans la Constitution, importait en France la préférence allemande pour la règle. Votre position se fondait alors sur les différences de nature qui existent entre les modèles constitutionnels français et allemand ; ce dernier étant centré sur une Loi fondamentale précise et, dans une certaine mesure, exhaustive. Quels risques cette tendance fait-elle courir sur la lettre et l'esprit de la Constitution de la Ve République, et sur l'équilibre institutionnel qu'elle consacre ?

    Hélas, ce risque est depuis longtemps consommé. Voyez les révisions constitutionnelles qui se sont accumulées depuis les années 1990 et qui ont multiplié les dispositions lourdingues et indigestes dont certaines incompréhensibles avec des renvois à un arsenal complémentaire de lois organiques et ordinaires en cascade, c’est un hamburger juridique inspiré des façons de légiférer germaniques et européennes. Ceci s’observe dans des révisions qui ne sont pourtant pas directement « commandées » par l’Europe elle-même, comme celle de 2003 sur l’organisation décentralisée (encore que la Charte européenne de l’autonomie locale ait inspiré l’ensemble)  ou celle de 2008 sur la modernisation des institutions.  C’est une mode, un travers calamiteux, une véritable « addiction » à la norme, un « maldroit »  que je compare volontiers à la « malbouffe » nutritionnelle et qui débouche sur la même obésité. Voyez la proposition de loi constitutionnelle socialiste sur la ratification de la Charte européenne des langues régionales, c’est une parfaite caricature de cette pathologie.

— D'ailleurs, l'Union européenne semble se construire et se légitimer par la norme justement, que ce soit par l'orthodoxie budgétaire dans la gouvernance de la zone euro ou par l'inflation normative qui résulte de l'activisme de la Commission et du Parlement. En quoi est-ce un problème que le projet européen, à défaut d'avoir un objectif et une forme clairs, repose au moins sur un appareil juridique « solide » ?


    Solide ? Ce n’est sûrement pas l’accumulation de normes tatillonnes, envahissantes et illégitimes qui rend un système juridique solide. Envoyez un obèse aux jeux olympiques, vous allez voir son degré de performance et de compétitivité !

— Certes. Mais dans le cas de la France, cette « importation » de la préférence allemande pour la règle n'a-t-elle pas au moins l'intérêt d'être un rempart contre les errements d'une classe politique française accaparée par la compétition politicienne, elle-même permise par diverses évolutions du régime de 1958 ?

    Oh la-la ! Vous m’entraînez dans la sociologie politique. Allez voir le dernier film de Roberto Ando « Viva la libertà » qui ressasse l’éternel problème de la classe politique italienne, sans toutefois faire encore autre chose que de s’indigner et d’en appeler de façon incantatoire à  la repolitisation et au réenchantement… Les belles paroles et les leçons de morale ne suffisent pas à révolutionner les hommes et leurs mœurs ! Les Italiens comme les Français ont sûrement la classe politique qu’ils méritent : elle est sans doute à leur image. Il n’y pas de société politique corrompue sans société civile corruptrice. Mais je ne pense pas  que la solution à cette « catastrophe » (selon le terme du film) consiste à accepter de se soumettre à la schlague allemande. Je n’oublierai jamais la lettre péremptoire adressée en pleine crise financière par le commissaire européen Olli Rehn à Guglio Tremonti (ministre italien de l'économie et des finances de 2008 à 2011) et le priant de répondre « in english »…. L’horreur absolue, une gifle à la démocratie, mais Rome s’est couchée ! Et à quel terrible spectacle avons-nous assisté lorsque le Premier ministre grec a proposé d’organiser un référendum sur la mise sous tutelle de son pays … On venait tuer la démocratie à domicile ! Pierre-André Taguieff a écrit en 2001 sur l’Union une phrase dure mais vraie: «  L’Europe est un empire gouverné par des super-oligarques, caste d’imposteurs suprêmes célébrant le culte de la démocratie après en avoir confisqué le nom et interdit la pratique » (« Les ravages de la mondialisation heureuse », in Peut-on encore débattre en France ? Plon – Le Figaro, 2001).

— Pour terminer l'entretien et élargir le propos, éloignons-nous (quoique) de l'Union européenne et parlons du Conseil de l'Europe, et de sa célèbre charte sur les langues régionales et minoritaires. D'aucuns décrient une atteinte d'une rare gravité contre le modèle républicain français. Qu'en pensez-vous ?


    Je ne peux que vous renvoyer à mon article récemment publié dans Marianne le 31 janvier 2014. Mon point de vue est clair : cette charte et ses promoteurs sont anti-républicains.

— Vous avez parfois dénoncé la dimension anglo-saxonne qui tend à caractériser de plus en plus le droit européen, incompatible selon vous avec le droit continental, et a fortiori avec le droit républicain français. En quoi consiste cette incompatibilité ? Quelles conséquences produit cette différence de nature entre les différents droits applicables en France ?

    Outre les vieilles différences de système juridique entre la common law et le droit continental, il y a surtout une différence culturelle colossale entre le multiculturalisme anglo-saxon et le modèle républicain français. Lorsque nous organisons des colloques juridiques communs entre l'université de Rennes 1, celle de Louvain-la-Neuve en Belgique et celle d'Ottawa, au Canada, je me rends compte que nous sommes tous francophones mais que les Belges et les Canadiens ne raisonnent pas comme nous. C’est frappant. Tous les conflits qui traversent actuellement la société française résultent de cette confrontation entre le modèle républicain et le multiculturalisme (féminisme compris) anglo-saxon. Et vous remarquerez que tous ces conflits atterrissent dans la Constitution puisque c’est elle qui fonde notre contrat social et notre « tradition républicaine » (cf. révisions sur la Nouvelle-Calédonie, l’organisation décentralisée version fédéralisme asymétrique, parité, Europe, langues régionales, etc …). C’est incontestablement notre « identité constitutionnelle » qui est en jeu. 

— Vous avez mentionné plus tôt la Cour européenne des Droits de l'Homme, parlons-en. Ses juges sont réputés pour les controverses politiques que créent leurs jugements dans certains États, et plus généralement pour l'interprétation extensive qu'ils auraient de leur office. La justice ayant pour but de faire appliquer les lois qu'une société se donne, et en l'absence de société européenne, quelle est la légitimité d'une justice européenne s'appliquant uniformément à des pays de cultures et de traditions différentes ? Quelle place et quel crédit accorder à la supranationalité normative ?

    Vous savez, Jean Foyer, quand il était garde des sceaux du général de Gaulle, avait compris que si le texte de la Convention européenne des droits de l’homme ne soulevait aucune objection en lui-même, c’est l’existence d’une Cour chargée de l’interpréter qui allait poser de graves problèmes de souveraineté. Il avait donc mis le général de Gaulle en garde contre le risque qu’il y avait à placer ainsi la France sous tutelle de juges européens. Au Conseil des ministres suivant, après que Couve de Murville eut exposé l’intérêt de ratifier la Convention, le Général conclut, en s’adressant à son garde des Sceaux: « J’ai lu votre note. Vous m’avez convaincu. La Convention ne sera pas ratifiée. La séance est levée ». Il lui avait précédemment enseigné : « Souvenez-vous de ceci : il y a d’abord la France, ensuite l’État, enfin, autant que les intérêts majeurs des deux sont sauvegardés, le droit ». Et il avait raison. Le droit n’est légitime que s’il traduit la volonté populaire, la « supranationalité » normative n’est évidemment pas légitime dès lors qu’elle échappe au contrôle des représentants de la nation.

Anne-Marie Le Pourhiet (Cercle Poincaré, 2 mars 2014)

samedi, 22 mars 2014

RIFONDARE L’UNIONE EUROPEA

unieur.png

RIFONDARE L’UNIONE EUROPEA

Claudio Mutti

Ex: http://www.eurasia-rivista.org

SOMMARIO DEL NUMERO XXXIII (1-2014) [1]

In seguito ai risultati referendari con cui una decina d’anni fa l’elettorato francese e olandese respinse la bozza della “Costituzione europea”, “Eurasia” pubblicò un breve dibattito tra me e Costanzo Preve sul tema Che farne dell’Unione Europea?

Il nostro compianto collaboratore scriveva tra l’altro: “Per poter perseguire la prospettiva politica, culturale e geopolitica di un’alleanza strategica fra i continenti europeo ed asiatico contro l’egemonismo imperiale americano, prospettiva che ha come presupposto una certa idea di Europa militarmente autonoma dagli USA e dal loro barbaro dominio, bisogna prima (sottolineo: prima) sconfiggere questa Europa, neoliberale (e quindi oligarchica) in economia ed euroatlantica (e quindi asservita) in politica e diplomazia. Senza sconfiggere prima questa Europa non solo non esiste eurasiatismo possibile, ma non esiste neppure un vero europeismo possibile”.

Da parte mia osservavo come nel risultato del voto francese e olandese si fossero manifestati non tanto il rifiuto dell’occidentalismo e del neoliberismo, quanto quei diffusi orientamenti “euroscettici” che, essendo espressione di irrealistiche nostalgie micronazionaliste se non addirittura del tribalismo etnico e localista, non solo non possono essere considerati alternativi alla globalizzazione mondialista, ma sono oggettivamente funzionali alla strategia dell’imperialismo statunitense. La mia conclusione, che qui ripropongo, era la seguente.

“La prima cosa da fare, sarebbe cominciare a gettare le basi per la formazione dei quadri di un movimento continentale che agisca per l’unità politica dell’Europa, in relazione solidale con tutte quelle forze politiche (governi, partiti, gruppi ecc.) che negli altri grandi spazi dell’Eurasia lottano per la nascita di un blocco eurasiatico capace di porre termine al tentativo statunitense di conquista del mondo. Solo un movimento politico strutturato su scala europea potrebbe avere la forza necessaria per sviluppare, nei confronti dell’Europa dei burocrati e dei tecnocrati, un’opposizione di senso algebrico opposta a quella degli euroscettici, un’opposizione cioè che sia finalizzata sì a buttar via l’acqua sporca del neoliberismo, ma anche a salvare il bambino europeo, per curarlo, riplasmarlo ed infondergli un’anima migliore”.

* * *

Oggi, a distanza di circa un decennio, l’acqua sporca è più sporca che mai e il bambino sta rischiando di morire. Siamo alla vigilia dell’elezione del nuovo Parlamento e i sondaggi dicono che il 53% dei cittadini europei non si sente europeo. A quanto pare, il “patriottismo costituzionale” teorizzato da Habermas non ha suscitato un grande entusiasmo.

D’altronde l’Europa liberaldemocratica, anziché sottrarsi all’egemonia statunitense ed avviare la costruzione di una propria potenza politica e militare nel “grande spazio” che le compete nel continente eurasiatico, stabilendo un’intesa solidale con le altre grandi potenze continentali, sembra impegnata a rinsaldare la propria collocazione nell’area occidentale ed a perpetuare il proprio asservimento nei confronti dell’imperialismo nordamericano.

L’Unione Europea e le cancellerie europee, dopo aver collaborato con Washington nel tentativo di ristrutturare il Nordafrica e il Vicino Oriente in conformità coi progetti statunitensi, si sono allineate col Dipartimento di Stato nordamericano nel sostenere la sovversione golpista in Ucraina, al fine di impedire che questo Paese confluisca nell’Unione doganale eurasiatica e trasformarlo in un avamposto della NATO nell’aggressione atlantica contro la Russia.

In tal modo l’Unione Europea coopera attivamente alla realizzazione del progetto di conquista elaborato dagli strateghi della Casa Bianca, secondo il quale l’Europa deve svolgere la funzione di una “testa di ponte democratica” [the democratic bridgehead] degli Stati Uniti in Eurasia. Scrive infatti Zbigniew Brzezinski: “L’Europa è la fondamentale testa di ponte geopolitica dell’America in Eurasia [Europe is America's essential geopolitical bridgehead in Eurasia]. Il ruolo dell’America nell’Europa democratica è enorme.

Diversamente dai vincoli dell’America col Giappone, la NATO rafforza l’influenza politica e il potere militare americani sul continente eurasiatico. Con le nazioni europee alleate che ancora dipendono considerevolmente dalla protezione USA, qualunque espansione del campo d’azione politico dell’Europa è automaticamente un’espansione dell’influenza statunitense. Un’Europa allargata e una NATO allargata serviranno gl’interessi a breve e a lungo termine della politica europea. Un’Europa allargata estenderà il raggio dell’influenza americana senza creare, allo stesso tempo, un’Europa così politicamente integrata che sia in grado di sfidare gli Stati Uniti in questioni di rilievo geopolitico, in particolare nel Vicino Oriente. Un’Europa politicamente definita è essenziale per assimilare la Russia in un sistema di cooperazione globale. (…) Un’Ucraina sovrana è una componente di importanza critica in una politica di questo genere, poiché costituisce un sostegno per Stati strategicamente decisivi [strategically pivotal states] come l’Azerbaigian e l’Uzbekistan”1.

Da Mackinder in poi, la strategia geopolitica della potenza talassocratica è sempre la stessa: occorre frazionare la regione-perno, puntando sull’effetto disgregante insito in quelle linee di faglia che corrono all’interno dei cosiddetti “paesi divisi”, cioè di quei paesi in cui consistenti gruppi di popolazione appartengono a culture diverse. Un anno prima che Brzezinski teorizzi la “testa di ponte democratica” in Eurasia, Samuel Huntington, prospettando la possibilità che l’Ucraina “si spacchi in due diverse entità e che la parte orientale del paese venga annessa alla Russia” (2), considera necessario “un forte ed efficace sostegno occidentale, che a sua volta potrebbe giungere solo qualora i rapporti tra Russia e Occidente si deteriorassero come ai tempi della Guerra fredda” (3).


L’interesse vitale dell’Europa non coincide coi piani di conquista nordamericani. L’Europa e la Russia, se vogliono esercitare un peso decisivo sulla ripartizione del potere mondiale, devono instaurare una stretta intesa che obbedisca agl’imperativi della loro complementarità geoeconomica e stabilire un’alleanza politico-militare che contribuisca alla difesa della sovranità eurasiatica. Solo così sarà possibile controbilanciare le iniziative intese a destabilizzare il Continente, risolvere le questioni territoriali, mantenere il controllo delle risorse naturali e regolare i flussi demografici disordinati.

Quando l’Europa lo capirà, una “rifondazione” dell’Unione Europea sarà inevitabile.

1. Zbigniew Brzezinski, A Geostrategy for Eurasia, “Foreign Affairs”, Sept.-Oct. 1997, pp. 53-57.
2. Samuel P. Huntington, Lo scontro delle civiltà e il nuovo ordine mondiale, Garzanti, Milano 2001, p. 241.
3. Samuel P. Huntington, op. cit., p. 242.

XXXIII (1-2014)  

Rifondare l’Unione Europea

SOMMARIO

Editoriale

Claudio Mutti, Rifondare l’Unione Europea

Dossario – Rifondare l’Unione Europea

Alessandra Colla, Il ritorno dell’antica fanciulla

Ali Reza Jalali, L’UE: evoluzione storica, istituzioni, rapporti con gli Stati membri

Spartaco A. Puttini, Stati Uniti d’Europa o Europa degli Stati Uniti?

Fabio Falchi, Europeismo contro euroatlantismo

Aldo Braccio, Europa non sovrana: il ruolo della Commissione

Stefano Vernole, La Germania e la tentazione dell’Europa a due velocità

Andrea Turi, Dove Europa nacque, l’Europa muore

Alessandro Lattanzio, I Gruppi Tattici ed altre formazioni

Antonino Galloni, Europa, dove ci porti?

Giuseppe Cappelluti, Europa e Russia: un rapporto da ricostruire

Maria Amoroso, Le Relazioni dell’UE con la Russia

Giovanni Armillotta, Multipartitismo e frontismo nell’Europa socialista

Katalin Egresi, Esperienze costituzionali ungheresi e italiane

Giacomo Gabellini, Sciacalli e sicari all’assalto dell’Europa

Documenti

AA. VV., Il ratto di Europa

Jean Thiriart, La geopolitica, l’Impero, l’Europa

Progetto per una più grande Europa

Interviste

Intervista a Vaqif Sadiqov, Ambasciatore della Repubblica dell’Azerbaigian in Italia a cura di Giuliano Bifolchi

mercredi, 12 mars 2014

Une Europe sans repères, ou aux repères dangereux?

Une Europe sans repères, ou aux repères dangereux?
 
Entre humanisme et Realpolitik

Laurent Mercoire*
Ex: http://metamag.fr
 
eurocaricc.jpgVoilà, nous y sommes ! En cette année où est célébré le centenaire de la catastrophe de 1914, début d’une nouvelle guerre de trente ans qui s’est achevée avec la fin du règne du concert des nations, voici que résonnent à nouveau les tambours de bronze. Et quels tambours ! Encore une fois, un conflit fratricide menace entre des peuples européens. Ce conflit résulte pour une grande part d’une guerre idéologique entre une vision politique traditionnelle défendue par la Fédération de Russie, et des valeurs idéalistes, partagées et pratiquées par la seule Union européenne (les Etats-Unis d’Amérique les partagent, mais les pratiquent moins).

L'Europe : économie et humanisme

Face à l’Ukraine, les deux éléments clés du discours de l’Union européenne sont l’économie et l’humanisme. Or ces deux éléments ne sont pas opérants dans un monde où les affrontements politiques persistent. Non, le concept de la fin de l’Histoire que Francis Fukuyama développait en 1992, en raison d’un consensus mondial sur les valeurs démocratiques, n’est toujours pas à l’horizon. On constate aujourd’hui que si le discours de l’Union a encouragé les bonnes volontés des Ukrainiens, l’Union ne peut les soutenir autrement que par la parole (et quelques actions mineures) dès lors que la guerre menace. Oui, la guerre, car le recours aux forces armées, même s’il faut souhaiter qu’il s’exerce a minima, est bien l’exercice de la volonté politique. Notons au passage que cet Ultima Ratio Regum a été récemment vilipendé par un éditorialiste français, boutefeu accompli au nom de l’humanisme, mais dont les récentes interventions ont eu des conséquences désastreuses.

Une commission de l’assemblée nationale française a publié le 12 février 2014 un rapport dont certains éléments font preuve d’une grande lucidité. On ne peut que regretter que notre nation soit incapable de traduire dans l’action les conséquences d’analyses parfois excellentes. Sans doute faut-il y voir les défaillances d’une grande partie des élites, nourries d’un prêchi-prêcha à caractère humanitaire et angélique, vivants dans un milieu favorisé et protégé, et ayant perdu ainsi toute volonté de lutte autre que politicienne. Que faut-il retenir de ce riche rapport « sur la politique française et européenne vis-à-vis de la Russie »? 

Trois éléments au moins 

- D’abord une remarque de Marek Halter : « J’ai toujours pensé qu’il n’y aurait pas d’Europe, je parle de l’Europe en tant que puissance économique et politique, égale des États-Unis d’Amérique ou de la Chine, sans la Russie. Ce qui lie réellement les Européens entre eux, c’est la culture et certaines valeurs qui, malheureusement, n’ont pas toujours été respectées au cours de l’Histoire. Un jour, devant moi, Jean Monnet, l’un des Pères de l’Europe (…), a affirmé que si c’était à refaire, il commencerait par la culture. Il n’avait pas tort. En effet, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, Tchaïkovski, Prokofiev, Diaghilev, Malevitch et Kandinsky font autant partie de cette Europe que nous. Aurions-nous associé la Russie à l’Europe, les problèmes rencontrés avec l’Ukraine aujourd’hui n’existeraient pas ».

- Ensuite ce qui aurait pu être une stratégie européenne : « La stabilisation démocratique de la Russie n’est pas seulement souhaitable sur le plan des principes. C’est aussi l’intérêt des Européens. Elle devrait permettre de parvenir à un partenariat apaisé qui reposerait sur la valorisation des interdépendances et complémentarités entre l’Union européenne et la Russie et sur la conscience de leurs intérêts communs face à la montée de la Chine et à l’instabilité récurrente du Moyen-Orient ».

- Enfin, la conclusion de l’un de ses rapporteurs : « En décembre dernier, le président Barroso a refusé la suggestion russe d’un dialogue à trois, Europe, Russie et Ukraine. […]Au Conseil de l’Europe, ceux qui ont été en faveur du Partenariat oriental rajoutent aujourd’hui de l’huile sur le feu sur le dossier ukrainien. À Bruxelles, lorsque nous avons demandé pourquoi l’accord de partenariat avec la Russie n’était pas relancé, alors que l’accord précédent est expiré depuis plusieurs années, on nous a fait sentir que notre question était incongrue. Clairement, le dossier n’est pas à l’ordre du jour de l’Union européenne ».

Le fait que certains chefs de gouvernement aient choisi de ne pas assister à la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques à Sotchi était à la fois une erreur politique majeure sur le fond, et un mépris affiché envers le président Vladimir Poutine sur la forme. Comprendre la vision du monde d’un adversaire – partenaire est essentiel - ce qui ne signifie ni la partager, ni la cautionner. Or le président de la Russie lit le monde avec une grille de lecture traditionnelle à la « vieille Europe », celle des nations et des empires. Il est nationaliste ; la conception idéaliste sur laquelle repose certaines positions sociétales de l’Occident lui est non pas étrangère, mais totalement marginale face aux enjeux planétaires. Lui sait affirmer avec force que son rôle est de défendre les citoyens russes ou russophones. De plus, il constate que malgré, les pas qu’a fait la Russie vers l’Occident, celui-ci ne l’a pas accueillie en son sein, la perçoit comme une puissance rivale, et ne sait que l’utiliser à son seul profit (par exemple en Syrie), voire en en la trompant parfois (comme lors de l’intervention en Lybie). La confiance du président Poutine envers l’Occident – à supposer qu’il en ait existé une – est désormais définitivement détruite… Et il a beau jeu de se placer aujourd’hui tout à la fois sur le respect des normes des lois internationales (le président Victor Yanoukovitch a été illégalement destitué au lendemain d’un accord signé en présence de trois états européens et du représentant de la Russie), et sur celui du droit humanitaire en voulant protéger les citoyens russophones de Crimée et d’Ukraine, renvoyant ainsi l’Occident à ses propres contradictions.

Il est bon de rappeler que toute tentative d’union entre nations est soumise à des forces divergentes, et que cette union résulte rarement d’un processus pacifique. Lorsque des nations souhaitent appartenir à un espace souverain partagé, elles sont confrontées à un choix d’organisation. Une culture et une vision commune, partagées par leurs peuples constituants, permet la construction d’un système fédéral ou confédéral ; à l’opposé, l’organisation impériale permet de réunir des peuples aux origines différentes, mais dont les élites sont éduquées dans la même perspective. Il en a été ainsi à Rome, à Vienne, à Moscou  et à Londres….

L’Union européenne ne se vit pas comme empire

Ce sera là son malheur. Car rien ne lui interdisait de revenir à un modèle analogue ce qu’elle avait autrefois connu, et qui a laissé un souvenir à la fois doux et nostalgique de par le monde, à savoir cette Mittel Europa où l’Autriche-Hongrie savait à la fois être une puissance et une culture. Sans doute est-ce là ce qu’une partie des Ukrainiens recherche inconsciemment, un retour à des origines plus heureuses. L’Union européenne en est encore à ses premières racines chrétiennes, là où la seule bonne volonté permettait le martyre. Elle ne disposera sans doute pas du temps nécessaire pour traverser sans dommage les nouveaux âges sombres qui s’annoncent, et elle n’aura pas la volonté de revisiter ces sources humanistes pour les adapter à une volonté de puissance, comme avaient su le faire les rois et les papes du Moyen-Age. 

Seul Vladimir Poutine sait aujourd’hui quel chemin prendre et quelle idéologie motrice donner à son peuple… On ne peut donc que regretter cette occasion fugitive que personne n’a su saisir, quand à la fin du siècle dernier la vulnérable Fédération de Russie était désireuse d’un fort rapprochement avec l’Europe. Aujourd’hui, elle va se tourner vers l’Est, dans une sorte de pacte avec la Chine analogue à un autre de triste mémoire signé entre Molotov et Ribbentrop voici plus d’un demi-siècle. Oui, les Etats-Unis ont du souci à se faire pour le XXIe siècle… L’Europe, quant à elle, est déjà morte, faute d’avoir su résoudre cette nécessaire conciliation entre humanisme et Realpolitik.


*Diplômé en histoire militaire et études de défense nationale.

jeudi, 06 mars 2014

EU Prepares Poisoned Loan for Ukraine

20131202_EUdSSR_EUropa_Kiew_Demonstrationen_Ukraine.jpg

EU Prepares Poisoned Loan for Ukraine

By

Pravda.ru

Ex: http://www.lewrockwell.com

The EU reported its willingness to provide significant financial assistance to Ukraine. This is allegedly done to cover the need of $35 billion for this and subsequent years. Experts believe that the EU will strongly promote their loan because geopolitical ambitions are at stake. But what would it mean for Kiev? Pravda.Ru tried to figure this out.

The economic situation in Ukraine is close to a collapse. The new authorities have announced that the treasury was empty, while the upcoming expenses will be significant. By July, Ukraine will have to pay $410 billion dollars of debt, and about $3 billion to Russia (including Gazprom). By the end of 2015, Ukraine must pay foreign creditors $17 billion, not including interest. The total financial needs of Ukraine for the current year are estimated by Russian economists at $25 billion, Bloomberg reported.

Given that “the treasury is empty,” and Russia has frozen the remaining $12 billion in financial aid, Ukraine must urgently find creditors. Private creditors are not promising considering 8 percent budget deficit (the EU requirements for their countries is 3 percent), the recession in the economy for the past five months, and capital flight (only direct withdrawals from accounts over two months of the Maidan protests have reached $3.1 billion dollars).

“The collapse may occur as early as March if capital flight continues at the same rate,” warned the IIF. Therefore Ukraine will be only provided a loan because of a political motivation, and will be much smaller than Ukraine requested and under strict conditions. “The big bailout plan Ukraine is currently seeking will not be implemented through international donors and non-inclusive weak government,” told Bloomberg senior economist of IHS Global Insight in London Lilit Gevorgyan.

ukraine_and_european_union_2129785.jpgPolitical conditions include the signing of the Association Agreement with the EU and legitimization of the government. Relevant agreements have been reached between the parties, and the agreement will likely be signed after the presidential elections in Ukraine on May25. The conditions include: reduction of the budget deficit that means devaluation of hryvnia, cuts in  pensions, benefits and salaries to state employees, raising of the retirement age, the removal of subsidies to coal and other underperforming industries, the growth of natural gas prices, and other unpopular measures.

However, assistance to Ukraine will have a negative impact on the European Union where many economies are in distress. Assistance to the country that is not a member of the European Union may be seen by the member countries as waste and politicking. This will lead to strengthening of the position of the nationalists in the upcoming elections to the European Parliament to be held on the same day with the Ukrainian election on May 25.

The Nationalist right block (Marine Le Pen) calling into question the existence of the EU is already gaining 25 -28 percent of vote according to a conservative estimate, and because of the Ukrainian events may significantly increase their representation in the European Parliament.

“Any major EU program will draw criticism of the nationalists in the EU and will allow these parties to gain points,” told Pravda.Ru Andrei Kortunov, General Director of the Russian Council on Foreign Affairs. “The situation is catastrophic, in some countries unemployment is at 50 percent among young people. They will think: “Why are we helping Ukraine that has put itself into this situation? Why should we fund such a large program although we understand that in the future Ukraine will not join the EU?” I do not rule out that this funding will have an impact on the election results.”

There are other considerations about the plan of “salvation” of Ukraine that strictly speaking does not exist. So far there is nothing but emotions from the euphoria of victory over Russia.

“I cannot imagine how this money can be quickly procured, the more so that the Ukrainian economy is unable to send it in the right direction. This is an oligarchic economy with no accountability, and the EU simply has no idea what will happen with the money,” told Pravda.ru Alexander Rahr. The expert believes that European politicians who are now handing out promises “will speak for the EU until June, and then there will be re-election, there will be another commission.”

“These European commissioners talk in terms of geopolitics: not to lose Ukraine for the second time, to help strengthen the government, take the situation completely under control. But national leaders are much more cautious about the assistance to Ukraine. If you ask Ms. Merkel or Mr. Hollande, they will say that they will give the money, but not from the EU, rather, from the IMF and the Treasury, where there is American, Japanese, Chinese, Russian, and European money, international money.” This issue is likely to be solved by a collegial council of the IMF, Rahr believes.

“I think that if the EU decided to help, they will help, another question is how the money will be used by Ukraine,” told Pravda.Ru Viktor Uspaskich, Lithuanian businessman and politician, leader of the Labor Party, a member of the European Parliament from the Republic of Lithuania. “Half of the money will probably be misused, so the 25 billion euros will not make much difference. In such a large country this money will be quickly used up. Even in Lithuania that is allocated 2 billion dollars a year, and that is nearly 15 times smaller than Ukraine, the money is spent quickly, without any significant impact. This assistance will not save Ukraine, it needs about $200 billion, or good management, control structure to effectively use this money. ”

“Indeed, the situation in the EU is very complicated, and the Union has not yet emerged from the crisis, although there are signs of recovery. Debt crisis continues in Spain, Italy, Greece, but it threatens France with its two trillion debt,” told Pravda.Ru professor, political scientist Petko Ganchev, chairman of the geopolitical center of Eurasia – Sofia. “The situation is not too optimistic in many countries of the former Eastern Europe, including Bulgaria. Unemployment is too high and poverty is terrible.

I think that in this geopolitical game the EU is not following its own interests, and under pressure from the U.S. is sacrificing their countries and peoples just to drag Ukraine to its side. Ukraine is a very important link in the geopolitical strategy of the U.S. attack on Russia, and in the future, China.” Petko Ganchev believes that “promises will be replicated, “but gradually requirements will be put forward to clarify the situation and isolate right-wing nationalists from power.

“The EU has a wealth of experience in providing financial assistance to its members in such a way that this assistance is not seen by these countries,” told Pravda.Ru Serbian economist Branko Pavlovic. “In the case of Greece, it was only formally aid to Greece, but in reality funds were allocated to banks owned by legal entities from Germany and France. For example, Romania was allocated 8 billion euros, but Romania did not manage to fulfill the conditions under which it could spend the money, so in reality it only managed to use one billion euros.

Third, when the recipient country manages to get money from the EU, 85 percent of the funds received should be later returned to legal entities of the countries involved in their provision. In fact, funding by the EU is at best a cover for the financing of the economies of the first tier and never leads to the development of the economy of the countries receiving the assistance. Moreover, the economy weakens and debts only increase.”

Reprinted from Pravda.ru.

Kroll-europe-generations-ukraine.jpg

samedi, 01 mars 2014

Nous sommes tous des Suisses allemands!

Barbus.jpg

Cher Dany, nous sommes tous des Suisses allemands!

par Pierre Cassen
 
Ex: http://www.bvoltaire.fr
 
Cohn-Bendit veut punir les Helvètes, et pire, les humilier.

L’intervention de Daniel Cohn-Bendit au Parlement européen (voir ci-dessous) où, la bave aux lèvres, il réclame ni plus ni moins le blocus économique de la Suisse, l’interdiction de ses exportations, et donc son asphyxie, en sanction de son vote sur l’immigration, devra être conservée dans les archives pour démontrer, mieux que de longs discours, la réalité de l’Union européenne, mais aussi la vraie nature de l’ancien anarchiste de Nanterre.

En 2009, il insultait déjà les Helvètes après leur votation sur les minarets, et les appelait à revoter jusqu’à ce que mort s’ensuive. Il encourageait même les émirats à retirer leur argent des coffres-forts suisses.

Cohn-Bendit veut punir les Helvètes, et pire, les humilier. Il fantasme à l’idée d’imaginer Oskar Freysinger, à genoux, dans un pays ruiné, venir présenter ses excuses à Bruxelles, jurer qu’ils ne recommenceront plus, et d’ailleurs qu’ils ne feront plus voter le peuple, c’est beaucoup plus sûr. Lui qui milite pour criminaliser la fessée dans toute l’Europe, au nom de l’humiliation supposée de nos têtes blondes, rêve de gifler publiquement les représentants de ce petit pays qui ose ne pas voter comme il faut, et résister aux diktats de l’Union européenne.

Cohn-Bendit a passé sa vie à vomir le communisme, considéré comme le mal liberticide absolu. Il a défendu toutes les prétendues libertés :

- celle de l’adulte d’initier l’enfant aux jeux amoureux ;
- celle de l’immigré de venir s’installer librement là où il le veut ;
- celle des nouveaux venus d’imposer leur communautarisme ;
- celle de l’enfant roi face aux parents forcément oppresseurs ;
- celle de l’élève face à l’enseignant forcément dictateur ;
- celle de la concurrence économique libre et non faussée, donc la liberté du renard dans le poulailler.

Mais il n’y a qu’une liberté dont il ne veut pas entendre parler : celle des peuples souverains. Cela s’appelle pourtant la démocratie. En 1968, il glapissait « Élections, piège à cons », parce qu’il savait qu’il perdrait si on faisait voter les Français, ce que de Gaulle a fait. Aujourd’hui, il calomnie les votations suisses, tout simplement parce que les électeurs le renvoient dans ses buts à chaque consultation. Comme toute cette génération de petits bourgeois de Mai 68, il a un profond mépris pour le peuple et les travailleurs, qui ont préféré des augmentations de salaire à ses délires révolutionnaires. Finalement, il ressemble de plus en plus, sur la fin de sa vie, à ces dictateurs ignobles, vieillards hideux qui, vaincus, éructent leur haine et leur mépris pour les populations.

En 1968, répondant à Georges Marchais qui l’avait qualifié d’anarchiste allemand (sans évoquer ses origines juives), les étudiants, s’identifiant à celui qu’on appelait Dany le Rouge, avaient répondu : « Nous sommes tous des Juifs allemands. »

Sachant que c’est la Suisse alémanique qui a fait pencher la balance dans la votation qui rend Cohn-Bendit aussi hystérique, nous scanderons dans les rues de Paris, le 9 mars prochain, lors de notre manifestation pour demander un référendum sur l’immigration : « Nous sommes tous des Suisses allemands. »