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jeudi, 22 mai 2014

Ukraine : provocations américaines à la guerre?

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Ukraine : provocations américaines à la guerre?

Dans l’affaire ukrainienne, la ”politique d’escalade” n’est pas tant celle de Moscou que celle de la junte au pouvoir à Kiev, qui multiplie les provocations et les maladresses parce qu’elle y est encouragée par les Etats-Unis, le ”protecteur” qui joue une carte belliciste. Bien sûr, les Russes ne sont pas des petits saints. Il faudrait être naïf pour croire qu’ils ne sont pas présents derrière les sécessionnistes russophones de Crimée et de l’est de l’Ukraine. Mais enfin, les premiers à chercher l’affrontement, à attiser une guerre civile en Ukraine, ce sont, très habilement, certains groupes de pression américains. Pourquoi ?  

 La racine de la crise ukrainienne réside dans un ensemble de provocations occidentales (Bruxelles, Otan et USA) déjà à l’œuvre depuis plusieurs années. Le but est de contrecarrer le retour de puissance de la Russie depuis qu’elle est dirigée par Vladimir Poutine, de recréer une situation de guerre froide et d’empêcher à tout prix la Russie – devenue premier exportateur pétrogazier – de s’imposer comme un grand acteur économique. (Voir autres articles précédents de ce blog sur cette question)

Les USA sont un pays complexe, au pouvoir éclaté.  En ce moment, ce n’est pas la Maison Blanche qui est à la manœuvre, avec à sa tête le faible et indécis Barack Obama qui n’a jamais été russophobe, c’est un lobby  qui regroupe le Pentagone, la CIA et une partie du complexe militaro-industriel. Ce lobby est piloté par deux personnages clé : le vice-président Joe Biden et le sénateur McCain. Ils cherchent à la fois à attiser une guerre civile en Ukraine, et à forcer la Russie à intervenir militairement. Afin de créer l’affrontement avec cette dernière, la pousser à l’erreur, pour l’isoler et la diaboliser sur le plan international.

Les séparatistes ukrainiens du bassin du Don ont réalisé leurs référendums sans l’aval de Vladimir Poutine. Les apprentis sorciers excités du gouvernement de Kiev d’Arseni Iatseniouk n’ont rien trouvé de mieux comme gaffe monumentale que d’envoyer des unités militaires régulières : échec total, les soldats ont fraternisé avec la population.  Voyant cela, le ”président” autoproclamé O. Tourtchinov a fait dissoudre les régiments impliqués et envoyé la ”garde nationale”, c’est-à-dire des milices composés d’activistes des mouvements Svoboda et Secteur Droit. Le but était évidemment de provoquer une guerre civile. À Marioupol, les milices ont tiré dans la foule des prorusses ; à Odessa, elles ont incendié un bâtiment. Au total, plus de soixante morts.

 Bien entendu, les groupes indépendantistes de l’est, prorusses, ne sont pas des anges vertueux, loin de là, mais ils sont moins encouragés par Moscou que le gouvernement de Kiev ne l’est par Washington. Car derrière la stratégie d’affrontement, il y a le soutien aveugle apporté par le vice-président américain Joe Biden, qui attise les braises. Il y a aussi les mercenaires de la société de sécurité Academi (ex-Blackwater), dépendant de la CIA, envoyés spécialement à Kiev. Cela fait bonne mesure avec les militaires russes camouflés qui seraient derrière les indépendantistes de l’est. Sans oublier le sénateur McCain,  indécrottable belliciste, qui excite les irresponsables de Kiev. 

D’autre part, l’insistance de Washington pour durcir les sanctions économiques contre la Russie ne gêne nullement l’économie américaine, bien au contraire ; cela ne pénalise que l’Europe et la Russie, ce qui est une aubaine pour l’ ”allié” d’outre-Atlantique (1). Mentionnons aussi l’incroyable ingérence américaine dans les relations franco-russes pour faire annuler le contrat de vente de 1,2 milliards d’euros des bâtiments Vladivostok et Sébastopol destinés à la marine russe. Il s’agit de briser dans l’œuf  toute coopération militaire entre l’Europe – en premier lieu la France – et la Russie, cauchemar pour le Pentagone et le complexe militaro-industriel US.

En effet, Washington prend prétexte de cette crise pour cibler l’industrie militaire russe, un des rares secteurs très performants du pays, qui gêne beaucoup les Américains. « Nous allons accroître la pression sur les proches de Vladimir Poutine, les sociétés qu’ils dirigent et l’industrie de la défense », a avoué un des conseillers à la sécurité de la Maison Blanche. L’objectif logique des Américains, à la fois économique et stratégique global,  est de casser toute coopération militaro-industrielle entre la France et la Russie, d’étrangler l’industrie de défense russe et de conserver leur monopole d’exportation des armements vers les pays de l’Otan.  De leur point de vue, ils ont raison. D’autant plus que le Pentagone s’inquiète de la relance du budget de défense russe par l’administration Poutine : cela contrecarre les espoirs  des années 90 (sous la présidence de M. Eltsine, après l’implosion molle de l’URSS) de voir la Russie devenir un nain militaire.

 

Dans le courrier des lecteurs de Valeurs actuelles (8–14 mai 2014), Xavier Lacroix  écrit : « Les Américains ont, stratégiquement parlant, tout intérêt à plonger l’Ukraine dans un conflit civil de moyenne intensité pour en imputer la responsabilité à la Russie tout en l’empêchant d’y intervenir. Il est certain que la Russie voit d’un œil favorable ces villes qui se rebellent contre l’autorité de Kiev, mais il est faux d’affirmer que la Russie soutient une stratégie d’escalade. Je ne suis pas là dans un antiaméricanisme primaire ou dans une idolâtrie poutinienne candide. » Bonne analyse. 

Comme toujours, les USA jouent avec le feu. Mauvais joueurs de poker, comme ils l’ont montré en Afghanistan, en Irak, en Lybie, en Somalie, en Syrie ou ailleurs, leur interventionnisme ne débouche que sur des échecs. Leur politique étrangère, belliciste, impérialiste, naïve provoque guerres et déstabilisations. Mais, avec cynisme, elle est au moins fondamentalement nationaliste. (2) L’intérêt de la France et de l’Europe est, sur le dossier ukrainien, de se découpler des USA et de résoudre le problème entre nous, avec les Russes. Cette question ne regarde pas les Américains.   

La russophobie américaine est complètement contraire aux intérêts européens. Comme je l’ai dit à plusieurs reprises dans d’autres écrits, l’idéal serait que la France, conjointement avec l’Allemagne, renoue avec une politique gaullienne : dégagement de l’Otan et axe Paris-Berlin-Moscou. On en est loin, très loin, dans cette Europe d’où toute grande politique est absente, où les petits politiciens règnent en maîtres, où la politique étrangère se résume aux Droit-de-l’hommisme et à l’obéissance à l’Otan, filiale du Pentagone, où les frontières ouvertes ne laissent pas seulement passer les productions du monde entier mais un déversement migratoire invasif, où le simulacre de démocratie – c’est-à-dire l’oligarchie – a étouffé la voix des peuples.

Si l’Amérique est un mauvais joueur de poker, au moins c’est un joueur acharné qui veut gagner. L’Europe donne l’impression non seulement de ne pas connaître les règles du jeu et de s’en remettre aux autres, mais, pis encore, de vouloir perdre.

 

1) Les échanges russo-américains ne représentent que 1% du commerce extérieur des USA, 40 milliards de dollars, contre 460 milliards pour l’UE. 18 pays européens dépendent à plus de 50% du gaz russe. Les Américains (cf. autre article de ce blog) pensent aussi à l’exportation de leur gaz de schiste en Europe…

2) Peu d’analystes (sauf américains) l’ont compris : les politiques étrangère, mais aussi économique des USA sont beaucoup plus nationalistes et impérialistes que celles de la Russie. On ne peut pas le reprocher à Washington, simplement il faut en tirer les conséquences.

mercredi, 21 mai 2014

Rusland dumpt 20% staatsobligaties VS

Rusland dumpt 20% staatsobligaties VS
 
België koopt juist $ 200 miljard
 


Iedereen begrijpt dat het diep in de schulden gestoken België nooit zelf voor zo'n enorm bedrag aan Amerikaanse staatsobligaties kan hebben opgekocht. De ware identiteit van de koper is echter onbekend.

Vanmiddag werd definitief bevestigd dat Rusland al vóór maart 2014 voor het recordbedrag van $ 26 miljard aan Amerikaanse staatsobligaties heeft gedumpt, ongeveer 20% van het totaal. Rusland houdt nu voor net iets meer aan $ 100 miljard aan Amerikaanse schuldpapieren over, het laagste niveau sinds de Lehman-crisis in 2008. Schokkender is het feit dat het kleine België sinds december vorig jaar voor maar liefst $ 181 miljard Amerikaanse schatkistpapieren heeft gekocht, waarvan $ 40 miljard in maart.

Onze zuiderburen hebben nu bijna net zoveel Amerikaanse schulden gekocht als hun totale jaarlijkse BNP, en zijn daarmee na China en Japan wereldwijd de grootste houder van Amerikaanse staatsobligaties.

Omdat het onmogelijk is dat het diep in de schulden gestoken België dit op eigen houtje heeft kunnen doen, moet er dus een onbekende koper zijn die België gebruikt als ‘proxy’ aankoopkanaal. Vanzelfsprekend kan dat alleen met volledige medewerking van de Belgische regering gebeuren.

In augustus 2013 bezat België nog voor ‘slechts’ $ 167 miljard Amerikaanse staatsschuldpapieren. In november schoot dit bedrag ineens omhoog naar $ 257 miljard, en de teller stond in maart van dit jaar op $ 381 miljard. Ter vergelijk: het Belgische BBP schommelt zo rond de $ 400 miljard.

Japan, de nummer 2 op de lijst, heeft juist voor $ 10 miljard verkocht, terwijl China als grootste houder zijn aandeel min of meer stabiel houdt.

De massa aankopen via België tonen eens te meer aan dat het hele Westerse valuta- en staatsschuldensysteem met kunstmatige ingrepen overeind wordt gehouden, en de staatsobligatiemarkt zwaar gemanipuleerd wordt. Onafhankelijke analisten zien hierin een duidelijk signaal dat de gevreesde totale crash steeds dichterbij komt.

Xander

(1) Zero Hedge
(2) Zero Hedge

 

 

mardi, 20 mai 2014

Shale Gas: Another White House Lie

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Vladimir Odintsov

 

Shale Gas: Another White House Lie

The world has long accepted that in the name of world domination, Washington often resorts to a policy of lies and is ready to sacrifice the fundamental interests of residents in other nations. In aiming for world hegemony, it does not hesitate to launch propaganda campaigns which include not only puppet media, but even U.S. State Secretaries. One need only remember Colin Powell who has “entered history” after he waved around some kind of vial before the UN Council to justify America’s armed aggression against Iraq. This relay of lies was gladly taken up by current State Secretary John Kerry who gave false testimony about Al Qaeda’s influence on Syrian insurgents and who has more recently “accused” Russia of inciting the unrest in Ukraine. In reality, the people in Ukraine, Libya, Iraq and Syria were nothing but hostages in the interventions organised by Washington to obtain a strategic advantage in various corners of the earth and numerous sectors, including the energy industry, through establishing control over the energy resources market. Washington has no equals in its intolerance for any competition either in the economic or the political arena as it is not even above stepping on anyone, even an ally. Let us remember the global financial crisis in 2008 in particular. Instigated by America’s oligarchic elite, it resulted in various White House schemes to drag the European currency system into this crisis, robbing it of any possibility to reinforce itself amidst a falling dollar while preventing international transactions from moving from the dollar to the euro, which was an option seriously considered by many countries.

The White House is presently acting in similar fashion by imposing “sanctions” against Russia, who is now edging Washington out of the core at the centre of international politics and thus influencing the drop in ratings for the present Washington administration not only within the U.S. but abroad as well. At the same time, Washington is clearly ignoring the fact that Europe is the one most affected and suffering from these “sanctions”. The White House’s “American helping hand” comes in the form of actively pushing its own variety of “energy independence” from Russia and other nations exporting traditional energy resources. This “saviour” takes the shape of so-called shale gas and shale oil as the States are ready to meet Europe’s energy needs by supplying them with American-made shale fuel while also helping them process the raw material directly in Europe.

However, we must stop and examine this closer: is this new raw material truly a panacea from being energy dependent on Russia or is it another deceitful trick by the White House?

Although shale gas was first extracted in America in 1821, “shale gas fever” truly gripped the U.S. only in the 21st century. The technology that was collecting dust for half a century in the archives due to its catastrophic side effects and which was accurately dubbed by environmentalists as “environmental terrorism” was reanimated after two notorious key White House figures got their hands on it – former CIA director John Mark Deutch and U.S. Vice President (earlier the Executive Director and the Chairman of the Board at Halliburton) Dick Cheney. It was under their pressure that in 2005, Congress suddenly legalised the use of fracking and chemicals right next to sources of drinking water without any sort of control during the extraction of shale gas. The law has even received the name of the “Halliburton Loophole” thanks to its greatest lobbyist Dick Cheney. In 2010, the report on “The Benefits of Shale Gas for Investors” blew up in the stock markets thanks in no small part to former CIA Director John Mark Deutch, who was one of the main co-authors of the document and who is currently a member of the Supervisory Boards at Cheniere Energy and Schlumberger, which stand at the fountainhead of the shale revolution.

According to official American statistics, over the last year, the country saw the extraction of oil and gas rise to its 20-year maximum thanks to developing technologies like hydraulic fracturing (fracking), which allowed companies to extract shale hydrocarbons even from cliff deposits. The technological process whereby a mixture of water and chemicals is pumped into shales to extract the shale gas and oil also generates a large volume of waste water. As the number of fields where hydrocarbons are extracted through fracking increases, so do the number of reports coming in from Texas to Ohio and even the U.S. Environmental Protection Agency stating that after using this extraction method, the groundwater was contaminated with methane and glycol, there was a widespread poisoning of the soil and, as a result, a worsening of the living conditions for both the residents and their animals in these areas. Poisonous methane seeps from the wells into the plumbing of American homes thus turning this “goldmine” into a powder keg, which results in the spontaneous combustion of numerous dwellings. The water burns in Texas and in Louisiana, while the shale revolution has touched a total of 48 states.

The Wall Street Journal examined the registry and the data on wells drilling for natural gas in over 700 counties in 11 key production states. The journal found that the homes of at least 15.3 million Americans are located within a single mile from natural gas wells which have been operating since 2000. This is greater than the population of states like New York or Michigan.

However, recently American residents have been even more alarmed at the sharp increase in seismic activity around the areas where shale deposits are being extracted. The injection of fracking chemicals between 2000 and 2013 has led to a six-fold increase in earthquakes in the central part of the country, notes the U.S. Geological Survey. Leading geophysicist at the U.S. Geological Survey in Menlo Park (California) Art McGarr stated that “Earthquakes began after we switched from regular drilling to hydraulic fracturing”. Seismologist at Oklahoma’s Geological Agency Austin Holland added this expert conclusion: “Since 2009, the number of earthquake reports in Oklahoma has increased by 40 times as compared with the previous three decades. They are occurring with increasing frequency near the Arbuckle formation, where fracturing fluids have been injected to a depth of 1.8-3km.”

The topic of shale earthquakes was discussed at the annual conference of the Seismological Society of America which took place between April 30 and May 2, 2014 in the city of Anchorage, Alaska. In his speech at the conference, geophysicist Art McGarr from the U.S. Geological Survey directly stated that the “sheer volume of injected water is a factor that affects the magnitude of earthquakes, while the frequency of injections affects the frequency of their occurrence”.

Fearing that this reckless behaviour on the part of energy companies that are only in it for corporate profits will lead to their roofs collapsing right on top of everyday Americans, they are uniting throughout the United States in a protest movement, demanding strict regulations and even prohibiting the extraction of shale deposits. However, American companies, even recognising the disastrous nature of their actions, feign ignorance, turning a blind eye to the protests by their citizens and instead put all of their efforts into trying to export this technology into Europe and other regions in the world, actively manipulating the catchy slogan created by the White House of “freedom from Russian energy dependence”.

These shale politics dictated by Washington to Poland are already being put into practice with a “helping hand” from American companies like Exxon Mobil, Chevron and Conoco Phillips as well as Canadian Talisman and Nexen. However, even this country has already met with the reverse side of American support and a conflict is now brewing. Polish farmers have been fighting Chevron for almost a year, blocking the entrances to areas designated for drilling with their tractors due to the growing fears that groundwater will be contaminated and seismic activity will increase. Despite efforts by American companies to smooth over the growing conflict by spreading information that the technology used in the extraction of shale gas is perfectly safe, the lies used in these tactics are confirmed by the recent $19 million fine against Chevron for contaminating the environment in Ecuador.

This resulted in a number of companies turning away from surveying for any new shale gas deposits in Poland: French Total, American Marathon Oil and Exxon and Canadian Talisman Energy, who were joined by the Italian Eni in January of this year.

Apart from Poland, protests also overwhelmed the Dutch town of Groningen and the nearby regions causing the Dutch government to decrease its production of shale gas, which has triggered a number of earthquakes in the region and caused serious damage to local structures.

In recent months, the “American helping hand” was extended by the White House to Ukraine, where Shell was able to ride the wave of political uncertainty to a contract for the extraction of shale gas in the heavily populated region of western Ukraine. However, neither U.S. State Secretary aid Victoria Nuland nor Senator John McCain said anything to Ukrainian residents about the dangers of fracking technology during their visits to the country.

Is it even worth telling them? After all, the White House isn’t worried about the problems of Ukraine and other countries since it decides on its own who gets to know how much truth!

Vladimir Odintsov, political commentator, exclusively for the internet magazine “New Eastern Outlook”.

Schaliegas hype in VS draait op dure mislukking uit

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Schaliegas hype in VS draait op dure mislukking uit
 

80% tot 90% van schaliegas in velden reeds gewonnen - Investeringsexpert: Dit is handel in smeltende ijsblokjes

Als sommige berichten moeten worden geloofd, kan de VS dankzij schaliegas één van de grootste olie- en gasexporteurs ter wereld worden. President Obama beweerde onlangs dat schaliegas voor spectaculaire economische groei zal zorgen, en zowel Europa als Oekraïne onafhankelijk van Russisch aardgas kan maken. Mooie woorden, maar de feiten tonen aan dat hier helemaal niets van klopt. Over hooguit enkele jaren zal blijken dat schaliegas één grote mislukte, en vooral heel erg dure hype is.

Op papier ziet het er indrukwekkend uit: tussen 2005 en 2010 steeg het aandeel schaliegas in de gaswinning van de VS van onder de 2% naar ruim 20%. 2011 werd een recordjaar. Voorstanders stellen dat schaliegas nog voor tientallen jaren energie zal gaan leveren.

80% - 90% van velden uitgeput

Het wereldwijd gerenommeerde Massachusetts Institute of Technology (MIT) nam de cijfers eens onder de loep, en kwamen tot ontnuchterende conclusies. Zo blijkt een gemiddelde schaliegasbron al één jaar na aanboring 60% of meer van zijn opbrengst te verliezen. Na slechts vier jaar ‘fracking’ blijft er nog maar 20% van het oorspronkelijke gasvolume over.

De Amerikaanse schaliegas’boom’ bereikte in 2009 zijn hoogtepunt. Dat betekent dat de schaliegasvelden inmiddels 80% tot 90% zijn uitgeput. De olie- en gasmaatschappijen hebben de winning op papier enkel op pijl kunnen houden door steeds meer nieuwe bronnen aan te boren.

Nieuwe zeepbel

‘Fracking’ is een zeer dure technologie, die deze maatschappijen tot nu toe meer kost dan het opbrengt. Met de uitgifte van aandelen wordt de winning bekostigt. Investeerders wordt voorgehouden dat schaliegas zeer winstgevend zal worden, maar die verwachting is enkel gebaseerd op de hoop dat de gasprijs fors zal gaan stijgen.

In realiteit is er een nieuwe ‘zeepbel’ vol waardeloze aandelen gecreëerd, die op zeker moment –als de Federal Reserve de rente zal moeten verhogen- uit elkaar zal spatten. Om dat te voorkomen overspoelen de topmanagers van de energiebedrijven de politiek en media met uiterst positieve berichten. Zo beweerde de CEO van Conoco/Philips, Ryan Lance, dat de schaliegas’revolutie’ nog maar net is begonnen, en de VS tientallen jaren lang van energie zal voorzien.

Al in 2020 omslagpunt

Volgens Arthur Berman, een aardoliegeoloog met meer dan 34 jaar ervaring, zullen de schaliegasvelden echter al in 2020 een cruciaal omslagpunt bereiken, waarna de exploitatie geen zin meer heeft. Als bedacht wordt dat de bouw van nieuwe overslagterminals, die nodig zijn voor de beoogde export naar onder andere Europa, eveneens nog zo’n 7 jaar in beslag neemt, wordt de enorme omvang van de hype duidelijk.

Giftige stoffen in grondwater

Bovendien is ‘fracking’ zeer omstreden, aangezien met deze techniek zeer giftige stoffen diep in de bodem worden gepompt, waardoor de druk in bepaalde aardlagen toeneemt en het schaliegas er als het ware uit wordt geperst. Groot probleem is dat vaak tot wel 70% van deze giftige vloeistof weglekt en in het grondwater –en uiteindelijk in het drinkwater- terecht komt. Dat is in onder andere de staat Pennsylvania, maar ook op andere locaties gebeurd.

Wall Street financiert boom

De Amerikaanse schaliegasboom blijft overeind dankzij het nul-rente en ‘quantitative easing’ beleid (het creëren van grote hoeveelheden nieuw geld) van de Federal Reserve. Hedge- en beleggingsfondsen hebben in schaliegas op kunstmatige wijze een nieuwe investering met hoog rendement gecreëerd. De aardgasmaatschappijen kunnen hun ‘fracking’ dan ook enkel financieren met de miljarden van Wall Street.

Junk-status

Aangezien de VS almaar dieper in een economische depressie terecht komt, zal de rente voorlopig niet worden verhoogd. Ondertussen draaien de frackingmaatschappijen verlies en worden hun schulden almaar hoger, waardoor hun aandelen door de kredietbeoordelaars zoals S&P inmiddels als ‘zeer risicovol’ of zelfs als ‘junk’ (waardeloos) worden beoordeeld. Dit geldt al voor 75 van de 97 betrokken ondernemingen.

‘Handel in smeltende ijsblokjes’

‘Dit is handel in smeltende ijsblokjes,’ zei Mike Kelly van de investeringsfirma Global Hunter Securities in Houston. ‘Als ze de productie niet verhogen, zijn ze er geweest.’ De zogenaamde schaliegas’revolutie’ is in werkelijkheid een luchtballon, een sneeuwbalsysteem dat al over enkele jaren een uiterst kostbare mislukking zal blijken te zijn.

Xander

(1) KOPP

La “dé-dollarisation”: Moscou means business

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La “dé-dollarisation”: Moscou means business

Ex: http://www.dedefensa.org

Nous suivons avec attention ZeroHedge.com, un site sérieux et très attentif à cette sorte de problèmes, dans son suivi minutieux de l’évolution russe dans le développement d’une politique qu’on peut commencer à qualifier du label un peu lourd mais significatif de “dé-dollarisation”. Il s’agit certes de la politique visant à abandonner le dollar comme monnaie d’échange, au profit de monnaies nationales ou d’autres moyens divers ; il s’agit d’une des diverses “options nucléaires” à la disposition de Moscou dans la crise ukrainienne. (“Option nucléaire”, c’est-à-dire la désignation de choix politiques fondamentaux pour riposter au bloc BAO/USA dans divers domaines stratégiques, avec des effets, des “retombées” considérables susceptibles de secouer très fortement le Système lui-même jusqu’à des possibilités d’effondrement. Par exemple, une action russe de restriction des livraisons d’énergie au bloc BAO/UE constitue également une “option nucléaire”, du domaine commercial et énergétique. Bien entendu, l’“option nucléaire” de la dé-dollarisation affecte le domaine financier et commercial mondial, et le domaine général de l’hégémonie US par divers capacités et moyens techniques.)

Nous avons déjà rendu compte de ces perspectives d’attaque contre la suprématie du dollar, respectivement le 22 mars 2014 et le 3 avril 2014. Déjà l’intérêt de suivre ZeroHedge.com apparaissait dans sa capacité à observer et commenter le cheminement russe, alors que la plupart des commentateurs financiers du bloc BAO, dans leur écrasante majorité anglo-saxons, dédaignent en général ces sources russes, s’en remettant à leur propre expertise impérative, par attitude habituelle de mépris et d’arrogance. Effectivement, le mépris arrogant sous-jacent et même affleurant la surface pour la Russie, qui constitue le principal problème psychologique et de communication pesant sur la crise actuelle avec la Russie comme sur le comportement du bloc BAO vis-à-vis de la Russie depuis vingt ans pour la séquence actuelle, et depuis des décennies et plus en général, relève absolument de ce que nous avons désigné comme le suprématisme anglo-saxon, sorte la plus perverse du racisme, rejoignant le comportement du nazisme lors de son existence et de son activité. (Pour une appréciation fondamentale de ce suprématisme anglo-saxon, de son “opérationnalisation” à partir de 1945 pour établir l’empire d’une conception du monde correspondant, non seulement à l’hybris anglo-saxon mais surtout à la dynamique déstructuration-dissolution-entropisation [voir le 7 novembre 2013] du Système, voir le 15 octobre 2013 et les références à Arnold Toynbee.)

... Tout cela, pour en venir au texte de ZeroHedge.com (Tyler Durden) du 13 mai 2014, qui s’appuie sur ces diverses sources russes évoquées pour observer, en ouverture de son texte que, lorsqu’ils parlent de se passer du dollar, la Russie, selon l’expression favorite des hommes politiques US qui ne peuvent cacher l’origine de leurs conceptions, la Russie means business (approximativement : “la Russie est sérieuse”) : «That Russia has been pushing for trade arrangements that minimize the participation (and influence) of the US dollar ever since the onset of the Ukraine crisis (and before) is no secret... [ ...] But until now much of this was in the realm of hearsay and general wishful thinking. [...] However, as much as it may trouble the statists to read, Russia is actively pushing on with plans to put the US dollar in the rearview mirror and replace it with a dollar-free system. Or, as it is called in Russia, a “de-dollarized” world.» (Le souligné gras des citations est du texte original.)

Divers événements et déclarations sont citées, venues de The Voice of Russia, d’une interview du vice-ministre des finances Alexei Moiseev sur Rossia 24, etc. Il y est question d’une réunion du 24 avril pour définir les modalités de la dé-dollarisation avec divers dirigeants économiques et financiers. Durden remarque avec justesse l’importance des procédures développées par le gouvernement russe, et notamment l’apparition d’un instrument décisionnel qui le surprend, tant il le croyait réservé au président des États-Unis  : «Further, if you thought that only Obama can reign supreme by executive order alone, you were wrong – the Russians can do it just as effectively. Enter the “currency switch executive order": It is interesting that in his interview, Moiseev mentioned a legal mechanism that can be described as “currency switch executive order”, telling that the government has the legal power to force Russian companies to trade a percentage of certain goods in rubles

Bien évidemment, Durden termine ce long texte par l’évocation précise des premières mesures fondamentales de cette entreprise de dé-dollarisation de la part de la Russie qu’il semble juger, qu’il juge irréversible. Il s’agit essentiellement de la rencontre Poutine-Xi à Pékin, lors de la visite du président russe en Chine les 20-21 mai. Pas de surprise, lorsque Durden ajoute l’Iran, et même l’Inde, comme les autres premiers grands pays concernés par la campagne russe contre le dollar, sinon simplement le sentiment que ces événements annoncés prennent dans le contexte évoqué une dimension soudainement impressionnante... (Dans ce cas, on notera en passant combien serait renforcée l’option de la coopération avec la Russie de l’Iran, telle qu’évoquée ce même 14 mai 2014.)

«Of course, the success of Moscow's campaign to switch its trading to rubles or other regional currencies will depend on the willingness of its trading partners to get rid of the dollar. Sources cited by Politonline.ru mentioned two countries who would be willing to support Russia: Iran and China. Given that Vladimir Putin will visit Beijing on May 20, it can be speculated that the gas and oil contracts that are going to be signed between Russia and China will be denominated in rubles and yuan, not dollars. In other words, in one week's time look for not only the announcement of the Russia-China “holy grail” gas agreement [...] but its financial terms, which now appears virtually certain will be settled exclusively in RUB and CNY. Not USD.

»And as we have explained repeatedly in the past, the further the west antagonizes Russia, and the more economic sanctions it lobs at it, the more Russia will be forced away from a USD-denominated trading system and into one which faces China and India. Which is why next week's announcement, as groundbreaking as it most certainly will be, is just the beginning.»

Ce rapport de ZeroHedge.com est moins important par les nouvelles qu’il apporte, qui sont en fait une recollection d’interventions publiques et de décisions qui n’ont rien de secret ni d’inattendu, – mais tout de même, pour en rester au côté événementiel pur, qui se situent à une semaine de cette rencontre qui prend une importance capitale, qui est celle des deux présidents, Poutine et Xi. L’importance primordiale que nous lui accordons, effectivement, se situe à un autre niveau, au niveau le plus haut de cette “crise haute sublime” et peut-être de cette “crise haute ultime” (voir le 24 mars 2014). Il s’agit de la confirmation du caractère formidable de cette crise ukrainienne où l’on voit, à côté des événements d’Ukraine qui poursuivent irrésistiblement leur rythme de dissolution de l’entité-fantoche ficelée par le bloc BAO comme absurde et grotesque prétention de la légitimité d’un État ; à côté de la tension de type “néo-Guerre froide” qui se met en place dans sa composante technique au travers de diverses mesures prises d’un côté comme de l’autre et qui ressuscitent les postures de la Guerre froide mais dans un rapport bien différent, sinon inversé, des légitimités affirmées ; à côté des tensions sous-jacentes ou déjà exprimées qu’on relève entre les divers composants du bloc BAO ; à côté de la mobilisation patriotique (bien plus que “nationaliste”) à tendance antimoderne et se référant à la Tradition qu’on constate en Russie, autour de la direction politique... A côté de tout cela se poursuit cette marche qui paraît bien irrésistible vers ce phénomène de dé-dollarisation qui conduit nécessairement à la mise en question d'une structure hégémonique mondiale.

Y a-t-il une démonstration plus convaincante de la multiplicité extrême de cette crise ukrainienne, de la façon dont elle suscite et annexe tous les problèmes fondamentaux, non seulement de l’antagonisme bloc BAO-Russie, mais bien au-delà, tous les problèmes fondamentaux du Système lui-même ? ... Ainsi, dans de tels moments où l’on peut dresser un constat de situation sans qu’un événement exceptionnel force à se concentrer sur un seul aspect de la crise, apparaît l’universalité de cette crise, ce qui fait penser que “la crise ukrainienne, c’est bien plus que la crise ukrainienne” (voir le 7 mai 2014), que c’est la crise d’effondrement du Système elle-même. Nous ne cessons de répéter ce qui nous paraît être un constat simplement parce qu’il ne nous paraît pas qu’il y ait quoi que ce soit qui soit plus important, et que, par conséquent, on ne cessera pas de l’observer, de l’évaluer, de le mesurer, ce constat, tant qu’il continuera à s’imposer à nous. Jusqu’ici et depuis la fin février, rien, absolument rien n’est venu contrecarrer sérieusement l’idée que la crise ukrainienne est en train de se transmuter en crise d’effondrement du Système, mieux encore, qu’elle est purement et simplement cette crise. La quête de la dé-dollarisation, qui n’a pas l’air d’inquiéter outre-mesure le bloc BAO qui a bien assez à faire à préparer le 70ème anniversaire du D-Day où il importera de montrer à monsieur Poutine qu’il ne fait pas partie de la bande, cette quête ne démentira pas notre impression générale. On s'en serait douté.

lundi, 19 mai 2014

Rusland en China nemen actieve stappen om dollar te laten vallen


Rusland en China nemen actieve stappen om dollar te laten vallen

Ex: http://xandernieuws.punt.nl

De val van de dollar zal dramatische gevolgen hebben voor de Amerikaanse economie en samenleving, en ook voor alle Europese landen en bedrijven die voor een groot deel afhankelijk zijn van de handel met de VS (zoals Nederland).

De lang voorspelde en gevreesde val van de Amerikaanse dollar lijkt weer een stap dichterbij te komen nu het Russische ministerie van Financiën het groene licht heeft gegeven aan een plan om het aantal in dollar afgehandelde transacties radicaal te verminderen. Ook China en Iran zouden er wel oren naar hebben om de dollar bij hun onderlinge handel te laten vallen. Aangezien de Russische president Putin op 20 mei naar Beijing reist om gas- en oliecontracten af te sluiten, is de kans groot dat deze leveringen niet langer in dollars, maar in roebels en yuans zullen worden afgerekend.

Volgens Voice of Russia kwam de regering op 24 april speciaal bijeen om te overleggen hoe Rusland van de dollar af kan komen. De grootste experts uit de energiesector, banken en overheidssector overlegden wat de beste reactie kan zijn op de Amerikaanse sancties, die werden ingesteld vanwege de crisis in Oekraïne.

Igor Shuvalow, vicepremier van de Russische Federatie, was de voorzitter tijdens deze ‘de-dollarisering vergadering’, wat aangeeft dat het Kremlin meer dan alleen maar bluft. Vice minister van Financiën Alexey Moiseev gaf leiding aan een tweede vergadering. Na afloop verklaarde hij dat geen van de experts en afgevaardigden problemen voorziet als Rusland het aantal internationale betalingen in roebels gaat opvoeren.

Tevens maakte Moiseev melding van een ‘valuta-switch uitvoerend bevel’, waarmee de regering Russische bedrijven kan dwingen om een bepaald percentage van hun handel in roebels af te rekenen. Gevraagd of dit percentage 100% zou kunnen worden, antwoordde hij: ‘Dat is een extreme optie, en het is lastig voor me om nu te zeggen of de regering deze macht zal gebruiken.’

Als alleen Rusland zo’n drastische stap zou nemen, zou er voor de VS nog niet veel aan de hand zijn. Het zal echter niemand verbazen dat China en Iran serieus overwegen om de Russen te volgen. De omvangrijke olie- en gascontracten die president Putin op 20 mei in Beijing zal afsluiten, zullen mogelijk al volledig in roebels en yuans worden afgerekend.

Zo begint steeds dichterbij te komen waar critici al maanden voor waarschuwen, namelijk dat het anti-Russische beleid van het Westen als een boemerang tegen onze eigen hoofden zal terugkeren. De gascontracten die Rusland met China gaat afsluiten zijn slechts het begin. Als steeds meer landen gaan volgen, dan is het een kwestie van tijd voordat de dollar valt, waardoor de complete Amerikaanse economie crasht. Ook voor de Europese economie zal dit verstrekkende gevolgen hebben.

 

Xander

(1) Zero Hedge (/ Voice of Russia

dimanche, 18 mai 2014

The Obama Doctrine

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The Obama Doctrine: Replacing Democratically-Elected Governments by Undemocratic Contrivances

Wayne MADSEN

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

Born out of U.S. think tanks, most with covert links to U.S. intelligence agencies, the Obama Doctrine on foreign policy will have at its hallmark the replacement of democratically-elected governments with leaders chosen by undemocratic means. The Obama Doctrine first reared its ugly head in June 2009 when the Obama administration sanctioned a «constitutional coup» against the left-leaning democratically-elected president of Honduras, Manuel Zelaya. The «cover» for the coup was a contrived Honduran Supreme Court decision that authorized Zelaya’s ouster. The Honduran coup had the support of the U.S.-trained Honduran military, as well as U.S. military personnel in the country detailed from the U.S. Southern Command in Miami.

The Honduran coup was followed in March 2013 by the Paraguayan «show trial» impeachment of leftward-leaning and democratically-elected president Fernando Lugo. The Paraguayan Congress, dominated by right-wing oligarchs, removed Lugo and replaced him with a right-wing savant who took his orders from the U.S. embassy and CIA station in Asuncion, the Paraguayan capital.

Proving to itself that «constitutional coups» could be successful in its own hemisphere, the Obama administration and its CIA operatives, some operating under the non-profit cover of George Soros’s Open Society Institute, set about to organize similar undemocratic changes of government in countries further away. This past February’s ouster of democratically-elected Ukrainian president Viktor Yanukovych by a clique of World Bank stooges, Zionists, and neo-Nazis in the Ukrainian parliament led to Europe’s worst crisis since the end of the Cold War.

After deposing Yanukovych, the Obama administration saw another opportunity to depose a democratically-elected populist leader, Thailand’s Prime Minister Yingluck Shinawatra. The Thai Constitutional Court, dominated by judges beholden to royalists and wealthy oligarchs, deposed Yingluck because of purely political charges by the Thai right-wing that she abused her office. Yingluck, in an undemocratic manner, was replaced by her Deputy Prime Minister and Commerce Minister Niwatthamrong Boonsongphaisan. Nine other government ministers were also ordered to resign. The caretaker government was authorized by the court to remain in power until a July 20 election.

Yingluck and her brother, former Prime Minister Thaksin Shinawatra, himself deposed in a 2006 military coup, have advocated for Thailand’s poor rural class. The rural movement, known as the «Red Shirts», engaged in street battles with the pro-royalist «Yellow Shirts». The Yellow Shirts never recognized the outcome of the 2011 election, which saw the pro-Red Short Yingluck cruise to victory. The Yellow Shirts conspired with the large CIA station in Bangkok, as well as local Soros-funded operatives, to deploy «rent-a-mobs» to launch protests against the Yingluck administration. 

Red Shirt leaders accused the Thai court of using its powers to unseat a democratically-elected leader. There is little doubt that the clearing out of the Yingluck government in Bangkok was tied directly to the recent visit of Obama to Asia where he set about to recreate the old Cold War Southeast Asia Treaty Organization (SEATO) to confront the expanding growing power of China in the region. After having secured military base rights in the Philippines, a founding member of the long-defunct SEATO, Obama traveled to Malaysia to discuss an expanding U.S. military role in the country that extends from the Malayan peninsula to Sarawak and Sabah states on the island of Borneo. One holdout for Obama was Thailand, whose pro-Red Shirt government was more interested in expanding economic opportunities for Thailand’s poor agrarian sector of the population than in playing host to Cold War-era military bases and trans-Pacific «free trade» opportunists. For that reason, Obama and his CIA masters conspired with Thailand’s royal family, corporate tycoons, and elements of the Thai military to engineer Yingluck out of power. 

In a three-month period of time, the Obama Doctrine saw the undemocratic expulsion from power of the «2 Ys» – Yanukovych and Yingluck. Based on this success, the Obama administration, with the twin harpy advocates of Obama’s so-called «Responsibility to Protect» policy, UN ambassador Samantha Power and National Security Adviser Susan Rice, at the helm, was more dangerous than ever. Venezuelan President Nicolas Maduro faced a dual CIA and Soros operation to destabilize Venezuela through street mob action, financial pressure, media propaganda, and attempts to convince Venezuelan military officers to stage a coup.

Media propaganda, channeling contrived news stories about financial collapse in Venezuela, are being facilitated by working relationships between such outlets as Bloomberg News and the Wall Street Journal and well-funded «think tanks», such as the Inter-American Dialogue rife with Council of Foreign Relations, Ford Foundation, neocon American Enterprise Institute, and Open Society Institute veterans on their board of directors and staff. Master currency manipulator and Wall Street bankers have conspired to devalue the Venezuelan bolivar, resulting in de facto boycotts of Venezuela by multinational corporations like Ford Motors and Toyota and resultant lay-offs in the auto industry and other private sector industries. Bringing international bank pressure on a targeted nation is a hallmark of the Obama Doctrine, as witnessed by the World Bank and European Union financial pressure on Ukraine prior to the coup against Yanukovych.

The same combination of political and economic pressure was brought against Thailand by the United States and its Trans-Pacific Partnership (TPP) allies of Australia, Canada, and New Zealand. It is clear that the United States is bent on restoring a new version of the old SEATO to counteract China, Russia, and their Shanghai Cooperation Organization (SCO). The old SEATO consisted of the United States, Britain, France, Australia, New Zealand, Thailand, the Philippines, and Pakistan. What the Obama administration appears intent on creating is a new Asian defense alliance to complement the North Atlantic Treaty Organization (NATO) and the European Union. The TPP is planned as an «Asian EU», which the United States seeks to dominate. The TPP consists of the United States, Canada, Australia, New Zealand, Japan, Malaysia, Brunei, Vietnam (South Vietnam was an observer member of the old SEATO), Mexico, Peru, and Chile. In addition, Laos, South Korea, and Taiwan were also observer members of SEATO. 

With the Philippines’ agreement on U.S. military bases, it appears likely that it will be the next country to join the TPP. But one holdout was Thailand. As a basis for any agreement to participate in the TPP, Yingluck demanded special guarantees for Thai farmers, a base of support for the Red Shirts. Washington and its trade allies refused and a decision was made in the ivory towers of Washington and Wall Street to depose the troublesome Yingluck and replace her with a government more to the liking of the Wall Street bankers and the Pentagon generals eager to restore SEATO as a centurion force for the «free traders» of the TPP.

Rather than seek to have Pakistan rejoin a Western-led Asian defense pact, the architects of a new anti-Chinese and anti-Russian SEATO hope to lure India into the fold. The Hindu nationalist Bharatiya Janata Party leader Narendra Modi is seen as more attuned to the wishes of the Western defense planners than is the Congress Party leader Rahul Gandhi, the grandson of Indira Gandhi. It was Indira Gandhi who viewed SEATO as an imperialist threat to Asia, thus prompting her to establish close relations with the Soviet Union. The Wall Street bankers and Pentagon war planners are not about to cast their lots with Rahul’s Congress Party.

After the ouster of the «2Ys» of Yanukovych and Yingluck, the Western war mongers and global bankers are in search of new prey. Venezuela and Cuba are now feeling the heat… South Africa, Brazil, Argentina, Indonesia, and other nations showing degrees of independence from the «New World Order» are clearly in the gun sights of the Obama Doctrine practitioners.

 

samedi, 17 mai 2014

Accords de libre-échange Transatlantique : Quid de la perte de souveraineté des Etats européens ?

Accords de libre-échange Transatlantique : Quid de la perte de souveraineté des Etats européens ?

TTA.jpgDans la continuité de l’ALENA et de feu l’AMI (accord multilatéral sur l’investissement), le plus grand accord commercial bilatéral au monde (TTIP) se négocie  actuellement dans une grande discrétion entre l’Europe et les Etats-Unis sur fond de discordes, notamment sur des sujets comme la Culture, l’Agro-alimentaire ou l’audiovisuel. Cependant, les américains  ont  une lecture sous-jacente du dit traité, caractérisée par leur approche sur la protection de leurs investisseurs face aux conflits commerciaux.

 

Le piège du tribunal arbitral
En effet, dans la gestion des conflits commerciaux, les Tribunaux nationaux et internationaux d'arbitrages (CIRDI OU CNUDCI, entre autres) donnent aux entreprises la possibilité d’attaquer des Etats. En notant, que les sentences rendues par ces tribunaux sont exutoires devant les tribunaux nationaux. Ce qui confère aux Entreprises autant de pouvoir que les Etats, Etats qui n’ont plus la liberté de modifier les législations ou les lois au détriment des intérêts de ces mêmes Entreprises, sans se voir condamner devant une cour internationale. Et pour cause, les multinationales américaines ont une puissance de lobbying et un pouvoir d'influence tentaculaire. Elles exercent leur puissance sur les organisations internationales, notamment sur le terrain du Droit (Common Law- DPI). Cette influence s'étendant jusqu'à leur implication dans l'élaboration des textes législatifs votés par des élus, ces derniers défendant les intérêts des bailleurs de fonds de leur campagne électorale. On retrouve également  cette influence jusqu' au niveau des Agences  de Réglementations, ayant normalement un rôle de défense de la sécurité publique, mais où le conflit d'intérêt est flagrant au vu des travaux rémunérés qu'elles réalisent au profit de ces mêmes multinationales. Et enfin, une influence financière, puisque les états Unis finance en grande partie la Banque mondiale et désigne son Président.

L’encerclement par la connaissance
Ce pouvoir d’influence a été rendu possible grâce au développement depuis le début des années 70, d’une expertise, d’une expérience et d’une grande maitrise dans des négociations comme celle du TTIP.
Pour cela, les américains ont développé dans le monde un réseau très important et influent de Cabinets d’Avocats Anglo-saxons. Pour qu'aujourd'hui, ils représentent plus de 70% du marché  avec au TOP20 exclusivement ces mêmes Cabinets, qui toutes ont au moins une adresse en France ! C’est la conclusion qui ressort du classement réalisé par la firme de sondage Acritas (Sharplegal 2013 Global Elite Brand Index) sur la base de critères comme la force de leur Réputation et de leur Marque. Ces cabinets adoptant une posture protectionniste au profit des États Unis, au grand Dam de la France qui elle ne dispose que d’une masse critique très faible. En notant que quand dans l'Europe des 28, la France se bat individuellement sur des sujets précis et techniques, les Etats-Uniens eux se battent en meute sur des sujets beaucoup plus stratégiques et d'avenir (en exemple le monde immatériel de l’internet et du numérique).

Le précédent de l’ALENA
Pour illustrer cela, il suffit de se pencher sur l'accord de libre échange ALENA entre les USA et le Mexique-Canada, pour constater toute la puissance Américaine dans la défense des intérêts de ses multinationales. Comme le souligne l’étude réalisé par le Centre de Recherche sur l’Amérique Latine (CNRS):”le Droit des investissements dans l’ALENA”, nous sommes passés de la “protection” à la “sécurité” des investissements, puisque le traité a permis une interprétation laxiste de la protection.  En allant sur le site NAFTA du secrétariat de l’ALENA on y trouve “les dispositions relatives au règlement des différents”, parfaitement transposable à l’accord transatlantique actuel. Avec deux principes forts, l'un sur " le traitement national",  et l'autre "celui de "la nation la plus favorisée". Ce qui interdit toute aide (financière ou règlementaire) ciblée de l'Etat vis à vis d’entreprises nationales, tout en l'amenant à ouvrir son marché. Conséquence pratique : la condamnation du gouvernement canadien à verser 250 millions de dollars au profit de la multinationale pétrolière américaine Lone Pine, suite à un moratoire sur la fracturation hydraulique du gaz de schiste au Québec!

Une levée de bouclier contre cet accord, notamment ”Europe Ecologie- Les verts” ou l’AITEC (Association international de Techniciens, Experts et chercheurs), semblent laissé perplexe le commissaire européen en charge du commerce Krel De Gucht qui semble vouloir se dédouaner et partager la responsabilité dans la signature d’un tel traité, en lançant en ligne sur le site de la commission  européenne une consultation publique,  sur la protection des investisseurs dans le cadre du TTIP.

Quelques Sources:
Le Droit des investissements dans l ALENA alena -  colloque A Bello http://www.sciencespo.fr/opalc/sites/sciencespo.fr.opalc/files/Guy%20Mazet%20Le%20droit%20des%20investissements%20dans%20l'ALENA_0.pdf
Aperçu des dispositions relatives au règlement des différents dans le cadre de l ALENA
https://www.nafta-sec-alena.org/Default.aspx?tabid=137&language=fr-CA

Le rôle des juridictions étatiques devant l arbitrage commercial
http://eprints.ucm.es/6963/1/LE_R%C3%94LE_DES_JURISDICTIONS_%C3%89TATIQUES_DEVANT_L'ARBITRAGE.pdf

EUROPA – COMMUNIQUES DE PRESSE – Communiqué de presse – La Commission européenne lance une consultation publique en ligne sur la protection des investisseurs dans le cadre du TTIP
http://europa.eu/rapid/press-release_IP-14-292_fr.htm

Le développement des grands cabinets anglo-saxons d'audit en France
http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/58/27/58/PDF/COM021.PDF

Rapport de la firme de sondage ACRITAS-
http://www.droit-inc.fr/dl601

Le RDIE : la bombe à retardement démocratique du traité transatlantique

Le RDIE : la bombe à retardement démocratique du traité transatlantique

Ex: http://www.agoravox.fr

Dans son livre consacré à l’accord transatlantique, Danièle Favari donne toutes les raisons pour s’y opposer. Et par-delà les risques sanitaires et le fait de servir les multinationales, il y a un mécanisme peu connu mais révoltant, survivance du défunt AMI, les RDIE, ces tribunaux qui asservissent les démocraties.

Le RDIE, qu-est-ce que c’est ?
 
TAFTA-w-01-6fea0.jpgLe RDIE (Règlement des Différends entre Investisseurs et Etats), ou ISDS en anglais (Investor-State Dispute Settlement) est « un mécanisme d’arbitrage privé entre les investisseurs et les Etats qui se substituerait aux juridictions existantes, permettant ainsi aux investisseurs privés de s’affranchir de toutes les lois et, de contourner les décisions qui leur seraient gênantes et de sanctifier la privatisation du pouvoir législatif ». Les Etats et les Parlements ne peuvent rien contre ces jugements. 6514 cas ont été soumis en 2012. Danièle Favari note que « 15 arbitres ont décidé de 55% de tous les litiges connus  » et que « les revendications des Investisseurs ont été acceptées dans 70% des décisions arbitrales connues en 2012 », avec 1,77 milliards de dollars d’indemnité à Occidental contre l’Equateur.
 
Selon le mandat de la Commission « l’accord devrait viser à inclure un mécanisme de règlement des différends investisseur / Etat efficace et à la pointe, assurant la transparence, l’indépendance des arbitres et la prévisibilité de l’accord, y compris à travers la possibilité d’interprétation contraignante de l’accord par les Parties. Le règlement des différends d’Etat à Etat devrait être inclus, mais ne devrait pas interférer avec ledroit des investisseurs d’avoir recours à des mécanismes de règlement des différends investisseur-Etat  ». Il doit protèger les investisseurs contre « la discrimination (par rapport à des locaux, l’expropriation, un traitement injuste et inéquitable et la possibilité de transfert de capitaux  ».
 
La démocratie dans une cage

Cela a permis à Philip Morris de poursuivre l’Uruguay et l’Australie pour leurs législations antitabac. L’AECG, traité de libre-échange entre l’UE et le Canada, pourrait permettre «  aux grandes compagnies gazières et pétrolières de contester l’interdiction de la fracturation hydraulique en Europe  ». Pour Danièle Favari, « l’arbitrage investisseur-Etat est un concept qui est contesté par certains gouvernements comme une atteinte injustifiée à leur souveraineté  », en mettant Etats et entreprises sur le même plan. Pire, ce sont « des décisions sans appel qui pourraient faire jurisprudence  ». Pour elle, au final, cela revient à « subordonner les droits fondamentaux des peuples au commerce, à l’économie et à la finance ; l’ultime étape que représente le TAFTA dans la destruction finale de notre modèle, de nos choix de société et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, est sur le point d’être franchie ».

Je suis à 100% d’accord avec Danièle Favari. Le RDIE peut paraître anodin, voir même juste au premier abord. Mais il représente une remise en cause fondamentale de la démocratie. Un tel mécanisme passe au-dessus des lois et des constitutions : ce faisant les peuples perdent progressivement leur capacité à décider de leur destin, comme on le voit bien avec les traités européens dans l’UE. Mettre fin à la libre-circulation des capitaux ? Vous n’y pensez pas ! Les multinationales qui l’utilisent pour exporter leurs profits vers des parasites fiscaux pourraient s’y référer pour poursuivre la France. Tout ceci montre que ces traités mettent hors du champ démocratique des décisions qui devraient pourtant pouvoir être discutées et tanchées lors des élections. Ce faisant, ils mettent la démocratie en cage.
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Des précédents inquiétants
 
Ce n’est malheureusement pas une nouvelle idée. Citant « L’AMI, non merci  » de la Coordination contre l’AMI, Danièle Favari rappelle que ce projet d’accord négocié à la fin des années 1990 remettait en cause « toute législation nationale par un investisseur dès lors qu’il considérait qu’il s’agissait d’un obstacle à l’entrave de son activité et à sa recherche de profit  ». Alors étudiant, j’avais écrit un papier pour dénoncer « L’AMI contre la démocratie  » en pronostiquant « à notre démocratie (le gouvernement des peuples par eux-mêmes) se substituerait une dictature du marché et d’un organisme indépendant qui ne manquerait pas d’être contrôlé par une poignée de multinationales et de fonds de placement  ».
 
Elle cite Martin Hart-Landsberg qui dénonce « la domination des multinationales (…) qui ont généré en 2010 une valeur ajoutée d’environ 16 000 milliards de dollars, correspondant à plus d’un quart du PIB mondial », Salvador Allende, à l’Assemblée générale de l’ONU en 1972 : « Nous faisons face à un conflit frontal entre les entreprises transnationales et les Etats. Ceux-ci sont court-circuités dans leurs décisions fondamentales – politiques, économiques et militaires – par des organisations globales qui ne dépendent d’aucun Etat et dont les activités ne sont contrôlées par aucun parlement, ni aucune institution représentatif de l’intérêt collectif  » et David Rockefeller, dans Newsweek en février 1999 : « Quelque chose doit remplacer les gouvernements, et le pouvoir privé me semble l’entité adéquate pour le faire  ». On pourrait y ajouter la série de Jacques Sapir sur la dépossession de la démocratie.
 
Ces organismes indépendants et ces traités représentent une remise en cause profonde de nos démocraties car ils ne permettent plus aux peuples de choisir leur destin en toute liberté. Pour cela, il faut absolument les combattre quand on réalise l’importance de ce qui est en jeu ici. Merci Danièle Favari de nous y aider.
 
Source : « Europe / Etats-Unis : les enjeux de l’accord de libre-échange  », Danièle Favari, éd. Yves Michel 
 

Les enjeux du Traité transatlantique


Les enjeux du Traité transatlantique

par ERTV

mercredi, 14 mai 2014

The US Tactics of Withdrawal and its Regional Implications

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Author: Salman Rafi Sheikh

Ex: http://journal-neo.org

The US Tactics of Withdrawal and its Regional Implications

Keeping in mind the critical objectives the US wanted to achieve through politico-military domination of Afghanistan—-which crucially included control over flow of energy from Central Asia and Caspian Sea region to the outer world as well as gravitating its influence in the region —-one does have every reason to apprehend the spillover effects of the consequences of the situation evolving in Afghanistan with the manifold increased possibility of civil war following the withdrawal of the US/NATO forces from Afghanistan. Since the US has not been able to achieve its objectives, by any means, therefore, she is least expected to leave (or leave at all?) this region in a politically stable condition. The form of the withdrawal that the US has been trying to accomplish through signing the (hitherto unsigned) Bi-lateral Security Agreement, and the consequent refusal by the Karzai government to accept some of the crucial elements of this agreement, has created such conditions whereby a situation of ‘controlled instability’ in Afghanistan—to be used as an excuse for maintaining military presence as well as gravitating its influence and creating further disruption in the region surrounding Afghanistan—-emerges as a viable tactical option for the US for the post-2014 period.

A politically bifurcated and disrupted Afghanistan can thus be more advantageous for the US than the one dominated by Taliban or any political system not sensitive to protecting the US’ interests. It is therefore naïve to think of the US as ‘struggling’ to establish ‘peace’ through political means, as is often officially projected by the US and its allies. Her, by any definition of real politick, is a struggle for sustaining geo-political edge in the region. As such, the current set back to the US in Ukraine has further made it necessary for her to stay in the region to counter Russian resurgence. Therefore, it is of utmost significance for the regional states, especially of the CAS and Pakistan, to revisit their policies in the light of these emerging scenarios in Afghanistan, because the ethnic linkages of these states make them very much vulnerable to threats emanating from possible civil war in Afghanistan.

Interestingly, and probably due to the failure on ground, the emphasis of occupying forces has continuously been shifted from one set of objectives to another. Sometimes it is focusing on stemming down the resistance and some other times on the rehabilitation and strengthening of the political structure and democratic institutions in Afghanistan and more recently on the development and training of armed and security forces. This situation raises another important and even more serious question: whether the US invaded Afghanistan for achieving the stated objectives only. Many experts believe it was an attempt to assert American dominance in the regions surrounded by energy-rich areas and that the American ruling elite is determined to consolidate Afghanistan as a neo-colonial US protectorate and a staging post for further intrigues in Central and South Asia and the Middle East.

As such, in order to achieve these objectives, the US has been changing its strategy from time to time as well. Now that the time for withdrawal has arrived, it does not, by any means, imply the end of war in Afghanistan. The war will continue; however, the primary actors would change. The US/NATO combat forces, after their withdrawal, are most likely to be replaced by the private militias that the US has erected and been funding through, along with other means, the CIA and US army sponsored poppy cultivation. As a matter of fact, the US has been paying tens of millions of dollars to these private militias annually for escorting their convoys. Theses private militias extort money from common people and levy agricultural tax on farmers. They have been found involved in burglary, kidnapping and other unscrupulous activities; and, all these are overlooked by the foreign forces as the militias support them in their fight against the so-called ‘terrorism.’

The private militias are led by local warlords, many of whom are also planning to contest up-coming Presidential elections, and are least expected not to use force or stop poppy cultivation; rather, they tend to use political platform to implement their agendas and those of their political mentors’ as well in the hope of keeping Taliban ousted from power. For example, Abdul Rasoul Sayyaf, a candidate for Presidential election, is a veteran warlord and is known to have massacred tens of thousands of Hazaras, a community who are mostly Shias. Warlords like Sayyaf with a violent past have been playing a significant role in influencing Afghan politics since the US-led coalition helped oust the Taliban in 2001. But they are now emerging to play an overt political role in next month`s presidential elections as President Hamid Karzai leaves the scene. Some, like Sayyaf, are running for elections, while others are being courted by the candidates because many of the warlords command strong followings, particularly along ethnic lines. With warlords and notorious powerbrokers now gearing up to exert direct and indirect influence on Afghanistan’s politics, ethnic and sectarian rivalry is most likely to get sharpened, leading to a fully fledged civil war in Afghanistan.

However, it has to be kept in mind that the only major stakeholder that can get maximum benefit out of this scenario is the US; for, infighting would keep Taliban out of power and will provide the US with an ‘excuse’ to keep the number of residual forces high in Afghanistan. In this behalf, the often repeated Western assertion that civil war will follow the US’ withdrawal is just another way of actually predicting what is factually going to happen, once the US backed new government gets established; for, the US is now planning to finalize the BSP with this new government and pave the way for a long-term stay of its military in Afghanistan. As a matter of fact, all of the 11 candidates for president elections in Afghanistan have already signaled that they would sign the security agreement, and allow the western troops to stay in Afghanistan past 2014. It also factually means that the US will also fully drag the Afghan National Force, as a substitute to its own war machine, into the war with Taliban and keep its own military in Afghanistan in the name of training the ANF for counter-terrorism operations. Needless to say, it is for this very purpose the ANF was created in the first place. This would also help the US in giving this war technically a “civil” colour, whereas in actual terms it would remain the US’ own war—hence, minimum public pressure on the US government. The US, as such, is all set for a longer stay and is now looking well beyond Hamid Karzai.

In this scenario coming up, there is hardly any room to doubt that war in Afghanistan would come to an end in the near future, or political stability would follow elections. However, there is another related fact that has to be kept in mind. If civil war breaks out in Afghanistan, it is not the people of Afghanistan alone who are likely to be affected; regional states will also become extremely vulnerable to such fallout. Let’s have a look at regional implications of civil war in Afghanistan.

In the first scenario, prolonged infighting in Afghanistan would push more refugees into Pakistan. Already around 1.7 million Afghans are still living in Pakistan, who are currently registered with United Nations’ High Commission for Refugees (UNHCR) and it is estimated that a large number is also unregistered, and the total figure is around three to four million. This influx of population in Pakistan has already been causing conflicts between local Pashtun people as well as between the refuges and other ethnic groups such as Baluchistan where people of Baluch origin are gradually being reduced to minority because of this demographic shift, with grave consequences in the shape of terrorism and insurgency in Pakistan. Apart from this refugee influx, it is almost self evident that an unstable Afghanistan necessarily implies a highly unstable North-Western region of Pakistan, since porous border allows fighting groups to infiltrate in Pakistan and assist local groups in fighting against the state of Pakistan and vice versa. As a matter of fact, the current leader of Pakistani Taliban was based in Afghanistan before he infiltrated into Pakistan in 2013.

In addition to this problem, Pakistan and almost all the regional states are going to be affected by the highly increased production and outflow of poppy from Afghanistan. Considering the link between warlords, poppy cultivators and the US, it is not difficult to understand why the production of poppy has markedly increased since 2001. It has swelled from 1,570 tons in 1990 to 6,000 tons in 2006 and 8,200 tons in 2007. Since 2001, the land used for poppy cultivation has increased from 8,000 hectares to 193,000 hectares. Where this increase is deeply linked with the US intelligence services, which increasingly constitutes a powerful actor in the spheres of finance and banking and which tacitly allows this production in Afghanistan to enable the warlords to indirectly finance the “civil war”, there it also affects population of near and remote areas of the region alike. According to a 2012 report of UNO, the illicit trade of opiates runs along the Northern route from northern Afghanistan to Central Asia up to the borders of the Russian Federation. Similarly, opium is also smuggled into Pakistan and Iran where a large number of people have already become addicted. It is not a coincidence that 11 percent of the total population of Pakistan’s North-Western province, which also borders Afghanistan, is drug addicted, and 6.7 million of Pakistan’s total population is drug addicted. Although it cannot be said that opium produced in Afghanistan in the only reason for this high rate of drug addiction, however, it is a very significant factor which can be further strengthened by looking at the increase of drug addiction in Pakistan in the 1980s when Afghan refugees in Pakistan indulged in its trade.

Another implication of eruption of civil war in Afghanistan is the threat of its spillover to the Central Asian States as well as Pakistan. Needless to say, the deep ethnic linkages among some major ethnic communities of Afghanistan, Pakistan and the CA States make the latter two regions vulnerable to the physical and ideological infiltration of the fighting groups into these states, which in turn can cause huge disruption in these states as well.

The analysis shows that the hope of “peace” being established following withdrawal of the US/NATO forces will vanish soon after elections, which are most likely to be followed by an intense wave of infighting. As a matter of fact, in a recent statement issued, Taliban have already warned of attacks on election polls, agents and Afghan National Army. In this scenario, with the above mentioned regional implications of a new era of warfare in Afghanistan, it is of utmost importance that the regional states draw up policies to insulate themselves against these direct threats emanating from Afghanistan. It is very significant since the US does want to stay in the region for as long as possible, and it is obvious that peace would remain only a dream as long as she is here; for, establishment of peace is diametrically opposite to the attainment of the above mentioned geo-political objectives that the US wants to achieve.

Salman Rafi Sheikh, research-analyst of International Relations and Pakistan’s foreign and domestic affairs, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

lundi, 12 mai 2014

US Presence in Eurasia and Its Impact on Security and Military Arrangements of This Region

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US Presence in Eurasia and Its Impact on Security and Military Arrangements of This Region

 
Ex: http://www.geopolitica.ru
 
The Eurasian region has been gaining in importance due to a variety of reasons. These reasons can be divided into the three main categories of economics, military – security (including strategic and geopolitical), and the international environment.

Introduction

Four major components delineate the overall security approach that the United States has adopted in its international relations. They include recognition of the enemy and the risk posed by “others” (including the former Soviet Union, Communism, Muslims, China, and so forth), geopolitics, strategy, and realism.[1] These components have been highlighted by a great number of experts in international relations.[2] They construct a framework for the United States’ international relations in which such principles as the definitive existence of the enemy and the need to confront it on the basis of the formulated laws of the United States and the West, in general, create the bedrock for the establishment of relations with other countries.[3] At the present time, the United States, in particular, and the West, in general, are moving their strategic focus toward the main heartland of the earth, or Eurasia. However, in its core, this sensitive region is host to two major perceived enemies of the United States, i.e. China and Russia, as well as smaller enemies, including India and the World of Islam.

Eurasia accounts for more than 70% of the population, gross national product (GNP), and economic exchanges of the world.[4] This region also contains what is being described in economic and security arguments as the new Silk Road. It is also home to different routes used for economic exchanges, transfers of energy, and the establishment of security, as well as promoting cultural and tourism exchanges, especially with Asia tourism as its main axis.[5] In view of the specific conditions that currently govern this region, it is expected in less than 10 years from now to become the main focus of international politics and take the center stage in future political conquests by the West.

US Presence in the Region: Reasons and Tools

The Eurasian region has been gaining in importance due to a variety of reasons. These reasons can be divided into the three main categories of economics, military – security (including strategic and geopolitical), and the international environment. Here is a list of the reasons behind this and the tools being used to promote the US presence in Eurasia:

1.      BRICS: The group of countries known as BRICS (Brazil, Russia, India, China, and South Africa) is considered to be one of the most securitized areas of political economics in the world, as its member states are collectively expected to account for 20% of the economic output of the world during the next 20 years. Three of the countries that constitute the BRICS group, i.e. India, China, and Russia, are located in Eurasia.[6]

2.      Oil reserves: The United States has started to boost its domestic oil and gas production. As a result, it will have no need to import exogenous oil in the future and, as a result, future fluctuations in global energy prices will not be able to have a rapid and direct impact on the US economy.[7] As a result, the United States will have a winning trump card in its hand and will certainly use it against the European Union and China.

3.      NATO: Continued expansion of the North Atlantic Treaty Organization (NATO) into Eurasia will further increase the influence of the United States in the heartland of the world and, thus, pave the way for an increased military presence of the United States and the European Union in this region.

4.      Islamism: After Samuel Huntington and a number of other Western thinkers offered their theories in the 1980s about the ideological threats posed to Western civilization by Islam and other Eastern rites and religions, especially the Chinese Shinto[8], the West, in general, and Europe, in particular, started to pay more attention to this part of the world. As a result, the Western countries have been waging military conflicts in the Middle East while getting engaged in an economic confrontation with the countries of East Asia. The popular uprisings in the Arab world have led to the establishment of national states in many Islamic and Arab countries in the Middle East and triggered new waves of the institutionalism of political Islam. Therefore, at the moment, the modern and secular states in Eurasia are not solely faced with the liberal-democratic model of the West, but see in front of them a complete set of various models of governance. The political developments that followed the Arab Spring and, finally, the crisis in Syria have shown that instrumental use of religious radicalism can work as a double-edged sword that may even target the national interests of the European countries as well. This is why the West has been making revisions in its previous plans to use fundamentalism against China in the Eurasian region.

5.      Russia: The ability that Russia has for knocking major international equations off balance, especially in continental Europe, has caused that country to be perceived by the West as a major threat against the new international order.

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Military and Security Issues in Eurasia

The United States implements its supervision over various countries in the world through an integrated network of military bases and their related facilities that are scattered all across the globe. The United States is currently running 737 bases in which its Air Force, naval forces, and the US Army, as well as Washington’s intelligence and espionage activities, are managed throughout the world.[9] On the whole, a total of 255,065 US military personnel are currently deployed to various countries. In Eurasia, the United States is running operational bases in the Middle East, Central Asia, Indonesia, the Philippines, and Japan. Most of these bases are used for the purpose of espionage activities and collecting intelligence. The largest portion of the US’ military forces outside the United States is stationed in Washington’s military bases in Southeast Asia. In Central Asia, about 1,000 people are now posted at the US airbase in Manas(Kyrgyzstan), and 38 people are manning the US’Krtsanisi base in Georgia.

As put by the secretary of the World Peace Council (WPC), in Central Asia, the raison d’être for the establishment of the United States’ military bases is not to use them simply to achieve Washington’s military goals or directly intervene in other countries. These bases, on the other hand, have always been used to promote the economic and political goals of the capitalistic system that rules the United States of America, he added. The American companies, as well as the US administration, have shown keen interest in the establishment of a safe corridor for the transfer of oil from US-controlled reserves in order to guarantee that they will be taken advantage of in the long run. They have shown this interest by embarking on the construction of oil and natural gas transfer pipelines which are supposed to carry oil and gas resources of the Caspian Sea and Central Asia through Afghanistan and Pakistan onwards to the Arabian Sea. This region (Central Asia and Caspian Sea) is home to more than 6% of the proven oil reserves of the world, as well as about 40% of global natural gas resources.[10]

The distribution of the US military bases in the region is such that they have practically surrounded the Middle East region. Situated at the center of that siege is the Islamic Republic of Iran as the heartland of the Middle East. This deployment of forces is currently moving toward the mainland of Russia and China. If the existing US military bases in Eastern Asia were added to the above list, we would see that the US military has actually laid siege to an entire region, that is, Eurasia, which contains all the modern energy transfer and economic routes. The US Navy has also been used to support this siege.

Global Defense Expenses

The highest level of defense expenses in the world can be seen in the North America region, which accountsfor 42% of the total defense expenses in the world. Russia and Eurasia collectively account for only 4.4% of the world’s defense expenses.

Graphical representation of global defense expenses sorted by regions in 2013 (the military balance, 2013)[11]

North America 42%

Europe 17.6%

Russia and Eurasia 4.4%

Asia & Australia 19.9%

Top Countries of the World in Terms of the Number of Military Staff

In terms of the number of military personnel, China, the United States, India, North Korea, Russia, South Korea, Pakistan, Turkey, and Vietnam are the top nine countries of this ranking in the world. Also, in terms of the total number of military personnel, China ranks the first with a wide margin as compared to the next eight countries on the list. China is followed by the United States and India, which have almost similar numbers of military personnel and respectively rank the second and third in this regard.

According to figures released by the Central Intelligence Agency (CIA), the United States is credited for having the world’s largest military budget, which accounts for about 48% of the total money spent on military affairs in the world. According to the latest figures, the total annual military budget of the United States stands at $711 billion.

The Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) has announced that the United States, China, Russia, Britain, Japan, India, France, Germany, Italy, and Saudi Arabia are the world’s ten top countries in terms of the volume of their military budgets. However, the United States is still far ahead of the other countries in terms of military spending, as its military budget is four times higher than that of China and more than total military budgets of the next nine countries that succeed the United States on this list. Of course, the United States has been trying to reduce its military budget in recent years as a direct result of the budget deficit that has hit the country during the past few years. On the other hand, major European military powers such as Italy, France, and Britain have been also reducing their military budgets as well. On the contrary, however, the military spending in China has moved in an opposite direction to major global trends between 2011 and 2012. As a result, it has increased about 8% during that period and has risen more than 47% since 2008. The military budget of China saw an increase of 10.7% in 2013 to hit $119 billion. The country’s military budget had already seen an 11% increase in 2012 as well.[12]

New Military and Security Arrangements in Eurasia

A.     Underlying Advantages of Big Regional Armies

The sharp increase in the military budgets of China, Russia, and other Asian countries is not only due to an economic factor, but it is also an outcome of their threat perception of their immediate neighbors. Another important factor that has prompted these countries to increase their military spending is the presence of superpowers, in addition to NATO forces, in their surrounding environment.

It should be noted that NATO and American forces rely more on naval and air forces, which are in turn backed by marine and land bases. Also, according to a prominent theory of international relations, one of the main reasons behind the rise of the Western powers since the 1400s has been the expansion of their naval forces and the subsequent rise in their power and ability to conquer new colonies. This was firstly true about the Netherlands, Portugal, Spain, and Britain, followed by the United States, which greatly expanded its military might following the end of World War I. As a result, marine geopolitics has played a great role in the expansionist efforts of these governments. Therefore, in order to compare the military and strategic powers of different countries, especially with a futuristic approach, most analyses focus on the historical background of these countries and the tools that they use to enforce their maritime power.

It should be noted that during the recent wars it has waged in the region, the United States has scored military victories through the efficient use of its powerful Air Force, which enjoys strong logistical support, as well as the behind-the-scenes support of its advanced intelligence and espionage facilities and equipment. It was due to this heavy reliance on the Air Force that the US Army did not have to deploy infantry forces to engage in land wars. The US Air Force, for its part, is supported by the country’s naval ships and destroyers, which are positioned in free waters, as well as in common territorial waters and air bases. It also has the advantage of using advanced and heavy military equipment in its operations. It is well known that the American military is quite capable of scoring rapid victories in wars, but is not similarly capable of winning in peace, meaning that it is not capable of maintaining the territories it has conquered.

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At the same time, the Russian and Chinese armies are more focused on land forces and, therefore, enjoy powerful infantry forces, as well as special equipment that has been engineered to perform well in land wars on both large and small scales (including guerrilla warfare). The main advantage of the Russian army is its extensive use of missile technology, which has posed a serious challenge to the military might of rival countries by producing some of the most modern air defense weapons. The main advantage of the US military is the use of integrated intelligence and reconnaissance systems which provide the ground for better management of the war theater. More than anything else, China is known for the great number of its military forces. As a result, and due to the renovation of the Chinese army and its equipment in recent decades, the country has been rising as a serious military force at the global level during the past years.

B.     Reliance on the Navy

The Eurasian regional powers’ increased attention to the seas has been quite evident. There has been remarkable competition and differences between Japan and China over adjacent seas and disputed islands. Such competition and disputes have also existed between Japan and Russia, Russia and China, and among the Southeast Asian Tigers (which include South Korea, Singapore, Malaysia, and Indonesia). Military experts and analysts of geopolitical issues are of the opinion that the extensive military activities by the powerful Chinese Navy in the South China Sea, as well as in the East China Sea, which contains the islands that are disputed with Japan, South Korea and Taiwan, have prompted the United States to send more naval forces to this restive part of the world. The new tug of war between the two military superpowers of the world, i.e. the United States and China, has turned the Southeast Asian waters into a live and permanent exhibition of both countries’ naval forces.

During the past two decades, China has taken great strides to strengthen its national army, especially its naval forces, so that the Chinese Navy is now among the most powerful naval forces in the world.

Many analysts are now concerned that the US effort to establish its domination over the entire Southeast Asia region and the rivalry that exists in this regard between Washington and Beijing will finally lead to escalation of the situation in that region and even end in all-out naval warfare.

C.     Regional Powers and Role of Regionalism

Modern international relations are more and more moving toward regionalism. The main outcome of this trend in Eurasia has been the increasing importance of regional powers. Apart from Russia and China, which have been established as dominant powers in this region, the roles played by such countries as India, Pakistan, Iran, and Turkey should not be easily ignored. The promotion of regionalism in Eurasia will be characterized with a dominant role for Russia as the main regional hegemonic power, which will also play a very important role in the formation of regional alliances. Iran will also play a prominent security and anti-security role, especially through the challenge that it poses to this regional hegemonic power, as well as to other regional and transregional hegemonic powers.

The regional role played by China has gone well beyond a purely economic role and has taken on serious security and military aspects, especially following the establishment of Shanghai Cooperation Organization (SCO). On the whole, regional countries will move toward the conclusion of a collective regional security treaty[13], which was previously hoped to be negotiated within the framework of the SCO. However, this organization has been already challenged by Russia and Turkey. Russia is of the opinion that a “collective security treaty” should be aimed to serve as a counterbalance to NATO. Unlike the SCO, which is characterized by the dominant role of China and is being managed according to this pattern, such a proposed security treaty would be based on the regional influence of Russia.[14]

In the meantime, the political activities of another major regional power, namely, Turkey, should not be ignored. Using various means, Turkey is trying to increase its influence on the geopolitical arrangement of Eurasia. Following the rise of the idea of Neo-Ottomanism, Turkey has been trying to organize its regional and transregional plans and strengthen them by encouraging the signing of pacts among various states.[15] The establishment of the Organization of the Eurasian Law Enforcement Agencies with Military Status in 2013, which has Turkey, Kyrgyzstan, the Azerbaijani Republic, and Mongolia as its members; the establishment of the Cooperation Council of Turkic Speaking States in 2009, whose members are the Azerbaijani Republic, Kazakhstan, Kyrgyzstan, and Turkey; as well as the introduction of the Eurasia Army, which includes the military forces of the Azerbaijani Republic, Turkey, Kyrgyzstan, and Mongolia, and which is supposed to replace the Association of the European and Mediterranean Police Forces and Gendarmeries with Military Status, are among the major efforts made by Turkey in this regard.[16]

On the whole, Eurasia will experience a remarkable spurt in the military and security fields during the next decade. A collection of economic, military, and security forces have come together in this region, which is also seeing an increasing presence of the superpowers as well. The rise of the Eastern powers has also drawn more attention to the revival of the cultural and historical identities of the countries located in this region and, therefore, this region is expected to become a focus for international attention in the near future. Islamism, Orientalism, traditionalism, Indigenism, fundamentalism, native nationalism, and emerging identities, in addition to the continued growth of the middle class in the Eurasian countries, have given, and will continue to give, birth to powerful social and political currents. From the military and security viewpoints, under the influence of these issues and historical events, and as a result of the experiences gained in the past few decades, major regional powers such as the governments of Russia and China, as well as other regional powers like India, Turkey, and Iran, will be playing a more prominent role compared to the past and this will increase the need for the establishment of new regional security treaties.


[1]Dalby, Simon. American security discourse: the persistence of geopolitics. Political Geography Quarterly, Volume 9, Issue 2, April 1990, p. 171-188

[2]Acharya, Amitav, The Relevance of Regions, ASEAN, and Western IR’s false universalisms, August 10, 2011, www.theory-talks.org/2011/08/theory-talk-42.html; Grovogui, Siba.IR as Theology, Reading Kant Badly, and the Incapacity of Western Political Theory to Travel very far in Non-Western Contexts. August 29, 2013. www.theory-talks.org/2013/08/theory-talk-57.html

[3]Xuetong, Yan. Chinese Realism, the Tsinghua School of International Relations, and the Impossibility of Harmony. November 28, 2012. www.theory-talks.org/2012/11/theory-talk-51.html

[4] Brzezinski, Zbigniew. (1997) Geostrategy for Eurasia, 76 Foreign Affairs. p. 50

[5]Hosseini, S. M., New Silk Roads, Policy Paper; Institute for Humanities Research affiliated with Academic Center for Education, Culture and Research; 2011

[6]  Jerry Cohen, Benjamin. Currency Wars and Reviving the ‘Political’ in International Political Economy. 5.9.2008. www.theotytalk.org

[7]Sieminski, Adam . International Energy Outlook . EIA, July 25, 2013

[8] Huntington, Samuel, Clash of Civilizations Theory: Huntington and His Critics, translated by MojtabaAmiriVahid, Tehran, Ministry of Foreign Affairs, 2005

[9]Dismantling the Empire: America's Last Best Hope (American Empire Project), Metropolitan Books, 2010

[10]www.yjc.ir/fa/news/4291513; Dufour, Jules. The Worldwide Network of US Military Bases, The Global Deployment of US Military Personnel. Global Research, December 24, 2013. www.globalresearch.ca/the-worldwide-network-of-us-military-bases/5564

[11] The Military Balance, 2013

[13]Allison, Roy. Regionalism, Regional Structures and Security Management in Central Asia.International Affairs. Volume 80, Issue 3, May 2004. pp 463-483

[15]Hosseini S. M. et al, European Union in Foreign Policy of Turkey under Justice and Development Party; Central Eurasia Research Center, Fall and Winter 2012-2013, pp. 21-38

dimanche, 11 mai 2014

US is Losing its Geo-Political Edge in Asia!

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Author: Salman Rafi Sheikh

US is Losing its Geo-Political Edge in Asia!

The US  ambitious “pivot” to Asia is not working the way it would have wanted it to. Not only is is facing strong competition and resistance from potential ‘enemy’ states, but its own so-called ‘allies’ have also started to become a source of trouble rather than comfort. In his latest visit to Asia, President Obama failed to secure the US’ vital objectives which were otherwise of crucial significance for strengthening his ties with its erstwhile ‘allies’ in South and East Asia, especially in the wake of the US withdrawal from Afghanistan and geo-political upheavals in Europe (Ukraine crisis) and the Middle East. Timing of the tour, in the wake of these crucial geo-political circumstances, was therefore of critical significance. And the tour, if it had been ‘successful’, would have helped the US in tightening geo-strategic circle around China and Russia. The US’ “Asia Pivot”, which is supposed to run parallel to the US withdrawal from Afghanistan, stumbled across a number of serious setbacks when President Obama failed to secure certain vital deals with its ‘key’ allies in South-East Asia.

Apart from issuing statements of solidarity, the visit did not bring forth any meaningful advance for the US. President Obama had hoped to use his visit to sign a trade agreement with Japan which would otherwise have been a critical step towards the strengthening of the Trans-Pacific Partnership, but the agreement really had no chance because of a stiff resistance from within Japan, and the local government’s failure to convince its public of the ‘utility’ of such an agreement.

This fact is a sound enough indication of the fact that people are gradually becoming aware of the way the US exploits inter-state disputes to further its own hegemonic agenda. This fact became clear when President Obama had to mention, in his attempts to elicit a positive response from Japan on finalizing the trade agreement, Japan’s confrontation with China over a clump of Islands in East China. This is not the first time the US has deliberately tried to intensify inter-state tensions in the region. For example, during Hagel’s last trip to Japan and China, he drew a direct, but yet unnatural, parallel between Crimea’s legal annexation with Russia’s case in Crimea and China’s territorial disputes with its neighbours in the East and the South China Sea. His attempts were aimed at paving the way for President’s visit to Japan by provoking an artificial environment of hostility between China and Japan.

However, the net result of this tour of President Obama, and that of earlier tours, has been an alliance clearly on a weaker footing than it was earlier and very much vulnerable to geo-political frailties. Announcing the failure to finalize and sign the agreement, Akira Amari, a Japanese state minister in charge of the trade talks for Prime Minister Shinzo Abe’s administration, said in Tokyo that “several issues” between the US and Japan were still unresolved.“We made significant progress, but our positions are still far apart,” Amari told reporters.

It would be a mistake to interpret these “several issues” as merely economical. The disagreement has a lot to do with Japan’s resurgence in the Pacific, and attempts to reduce dependence on the US. It must be taken into account that Abe’s government in Japan has increased the Japanese military budget for the first time in a decade, established a US-style national security council, re-oriented military strategy to the country’s southern island chain opposite the Chinese mainland, and begun to revive the Japan’s military power, which has a real problem for the US; for, it will not only reduce Japan’s dependence over the US, but also cause a serious cut in the US’ military presence in the region. It is for this reason that the US, previewing Japan’s reluctance to host a huge number of the US forces in future, has been attempting to secure new deals with weaker states, such as the Philippines, to increase its military presence there

Thus the original purpose of this agreement is to keep Japan dependent upon the US for both economic and military agendas. As a former US national security adviser, Tom Donilon, wrote in Washington Post, the Trans-Pacific agreement is actually meant to solidify the US leadership in Asia and to put the US “at the center of a project” that would “govern the global economy for the next century.” But, contrary to the US ambitions, Abe’s government is trying to exploit the opportunity to remilitarize and mount its own diplomatic offensive in South East Asia.

The US failure to achieve its objectives in Asia becomes more even more obvious when we look at the fast expanding military power of China, which did not push the regional allied states. In other words, China’s growing power, both economic and military, is itself fast becoming a factor pushing the US to its limits in Asia. Although the US naval supremacy is, generally speaking, still intact in the Pacific, China’s aggressive military expansion over the past two decades — its defense budget grew more than 12 percent this year alone — calls into question the long-term balance of powers in the Pacific. In last year alone, China commissioned 17 new warships, more than any other state in the whole world. It also aims to have four aircraft carriers by 2020 and has already developed a considerable fleet of nuclear submarines. In the next few decades, China’s ability to project naval power will extend deep into the South Pacific and Indian Oceans.

Do the East Asian states still consider China as an ‘enemy’ state, while the relations between them continue to stay far from what one could call  ”friendly”? If this is not true, then why the US’ ‘democratic’ allies facing more and more obstacles in signing local military and economic agreements? The underline cause must be the growing trade relations between some of local states and China. For example, an annual trade between India and China reached a record $ 74 billion in 2011, when China became India’s largest trading partner. Similarly, by 2015, bilateral trading between China and the ASEAN, will doubled, growing from $231 billion to $500 billion, that would make China the ASEAN’s biggest trading partner. And, as far as trade relations between China and Japan are concerned, they have been directly trading their currencies, the Yen and the Yuan, on the inter-bank foreign exchange markets in Tokyo and Shanghai in a bid to strengthen bilateral trade and investment between the world’s second- and third-largest economies. Both countries are skipping the dollar in transactions, intend to reduce their dependence on the US dollar and on the US monetary authorities’ influence on the Asian economy. In other words, Japan, an ‘ally’ of the US has directly been aiding China’s goal of undercutting the US influence in the region.

Salman Rafi Sheikh, research-analyst of International Relations and Pakistan’s foreign and domestic affairs, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.

samedi, 10 mai 2014

La crise ukrainienne à travers le prisme stratégique américain

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La crise ukrainienne à travers le prisme stratégique américain

par Gabriel Galice, Président du GIPRI,* Genève

Ex: http://horizons-et-debats.ch

La vérité occidentale martelée veut que le président russe Vladimir Poutine entende reconstituer à la fois l’empire russe et l’Union soviétique.


Commis voyageur zélé, le président américain Barack Obama vint à Bruxelles proposer aux Européens de remplacer du gaz russe par du gaz états-unien, à l’heure où se prépare la grande affaire du Partenariat transatlantique sur le commerce et l’investissement entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique (TTIP).


Tout cela n’est ni soudain, ni inattendu pour qui prend la peine de relire les meilleurs stratèges des Etats-Unis. Dès 1997, Zbigniew Brzezinski explique dans son maître livre, «Le grand échiquier – l’Amérique et le reste du monde» (actualisé dans «Le vrai choix» en 2004), pourquoi et comment contrôler l’Eurasie. «L’Eurasie reste l’échiquier sur lequel se déroule la lutte pour la primauté mondiale.» Né Polonais, successivement conseiller des présidents Carter et Obama, Brzezinski annonce que «le but de ce livre est de formuler une politique géostratégique cohérente pour l’Amérique sur le continent eurasien». Hypothèses et raisonnements sont d’une grande rigueur intellectuelle. L’Eurasie est centrale, l’Amérique doit y être présente pour dominer la planète, l’Europe est la tête de pont de la démocratie en Eurasie, l’OTAN et l’Union européenne doivent, de concert, étendre leur influence en Eurasie, les Etats-Unis doivent jouer simultanément l’Allemagne et la France (carte des zones d’influences respectives de ces deux pays à l’appui), alliées fidèles mais, de façon différente, remuantes et capricieuses. Cela sera laborieux: «Quoi que l’avenir nous réserve, on peut raisonnablement conclure que la primauté américaine sur le continent eurasien sera soumise à de fortes turbulences et même confrontée à des épisodes de violence.»


L’auteur repère cinq «acteurs géostratégiques»: la France, l’Allemagne, la Russie, la Chine et l’Inde, et cinq «pivots géopolitiques»: l’Ukraine, l’Azerbaïdjan, la Corée, la Turquie et l’Iran. Russie et Chine sont les deux limites à l’expansion projetée. «Exclure la Russie (de l’UE ou de l’OTAN) pourrait être lourd de conséquences – cela validerait les plus sombres prédictions russes –, mais la dilution de l’Union européenne ou de l’OTAN aurait des effets fortement déstabilisateurs.» «Le dilemme se résume à un choix entre équilibre tactique et dessein stratégique», estime l’Américain. Le «pivot géopolitique» ukrainien fait l’objet de longs développements: «Au cours de la période 2005–2010, l’Ukraine pourrait à son tour être en situation d’entamer des négociations en vue de rejoindre l’UE et l’OTAN.» Brzezinski suggère d’étendre à l’Ukraine le «triangle de Weimar», constitué en 1991 par la France, l’Allemagne et la Pologne pour en faire «la colonne vertébrale de la sécurité européenne». «Une question essentielle se pose, poursuit Brzezinski: ce scénario se déroulera-t-il dans un environnement apaisé ou dans un contexte de tension avec la Russie?»


Nous avons la réponse. Mais le défi lancé aux Russes s’encombre peu de subtilités: «Pour que le choix de l’Europe – et, en conséquence, de l’Amérique – se révèle fructueux, la Russie doit satisfaire à deux exigences: tout d’abord, rompre sans ambiguïté avec son passé impérial; ensuite, cesser ses tergiversations à propos de l’élargissement des liens politiques et militaires entre l’Europe et l’Amérique.» Bref, un désarmement unilatéral.


Benjamin Barber, ancien conseiller du président Clinton, complète utilement la vision états-unienne, dans une version plus modérée. Adversaire résolu du président George W. Bush et des néo-conservateurs, il oppose, dans son ouvrage «L’Empire de la peur» (2003), les «aigles», schématiques et brutaux, aux «chouettes», subtiles dans leur chasse entre chien et loup. Reste que les chouettes sont aussi des prédateurs. A la «guerre préventive», Barber préfère la «démocratie préventive», sans s’illusionner sur la «démocratie de marché» chère à certains démocrates: «Le désir de favoriser l’expansion de la démocratie forme une composante déterminante de la démocratie préventive comprise comme politique nationale de sécurité, mais on confond souvent ce soutien avec le désir tout aussi intense d’exporter le capitalisme et de cultiver les marchés mondiaux. [...] Dans le secteur international, l’âge des «robber barons» (barons voleurs) – appelons-les les banques prédatrices ou les spéculateurs hors-la-loi – est de retour.»


La teneur de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE illustre largement la volonté prédatrice de s’emparer des richesses de l’Ukraine, moyennant quelques corruptions des nouvelles élites, au nom de «la concurrence libre et non faussée», de la «mobilité des travailleurs», de la «récupération ou du rapatriement des capitaux investis, de même qu’aux profits qui en découlent.» Le volet militaire n’est pas oublié: «Promouvoir une convergence graduelle en matière de politique étrangère et de défense.»
Serait-ce l’empire euro-américain?    •

*    GIPRI: L’«Institut international de recherches pour la paix à Genève» (en anglais «Geneva International Peace Research Institute», GIPRI) est une organisation non gouvernementale basée à Genève.

Comment l'ONG United Against Nuclear Iran verrouille le marché iranien au profit des États-Unis

Comment l'ONG United Against Nuclear Iran verrouille le marché iranien au profit des États-Unis

 

Auteur : Infoguerre
 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Au lendemain du voyage de prospection en Iran organisé par le MEDEF et auquel ont participé plus d’une centaine d’entreprises françaises, l’organisation United Against Nuclear Iran a lancé une campagne de dénonciations et de menaces à l’encontre des principales entreprises ayant participé à ce voyage ( France Campaign ). Cette campagne est une attaque informationnelle, assumée par l’ONG, visant à empêcher toute implantation ou prospection d’entreprise étrangère en Iran dans le but affiché du respect des sanctions internationales imposées à l’Iran. Cependant, à l’heure où l’Iran multiplie les signes de bonne volonté et de coopération à l’égard de la communauté internationale, il convient de décrypter les objectifs réels de cette organisation et son rôle dans la conquête du marché iranien.

 

L’offensive informationnelle par le biais d’une ONG


United Against Nuclear Iran est une ONG américaine fondée en 2008 en amont de la visite du Président Mahmoud Ahmadinejad au siège de l’ONU. Elle se présente comme une organisation de conseil non partisane à but non-lucratif dont l’objectif premier est de lutter contre l’acquisition par l’Iran de la bombe atomique. Son action vise à sensibiliser sur les risques de la prolifération nucléaire en Iran et à dénoncer les atteintes aux Droits de l’Homme du régime iranien et son financement du terrorisme international. Quatre types d’actions sont principalement menées : soutien aux ONG américaines locales souhaitant mener des actions contre le régime iranien : (« Grassroots advocacy »), lobbying politique et juridique afin de renforcer les lois et sanctions à l’égard de l’Iran (« Legislation »), publication de rapports et de données sur le régime iranien (« Ressources ») et une large campagne contre les entreprises implantées ou cherchant à s’implanter en Iran (« Corporate Campaign »).


Cette campagne qui comprend la « France campaign » actuellement en cours, s’appuie sur le principe d’action «Name and Shame » visant à dénoncer et menacer publiquement toute entreprise implantée ou ayant des projets d’implantation en Iran. Depuis la création de UANI plus de 21 campagnes ont été menées obligeant, selon le site de l’UANI, plus de 50 entreprises à se retirer ou à suspendre leurs activités ou projets d’implantation en Iran dont Shell, Caterpillar, KPMG, ABB,  Peugeot, Renault etc. Le mode opératoire de cette campagne consiste à envoyer une lettre personnalisée aux principaux dirigeants des entreprises ciblées et à communiquer publiquement et a posteriori autour de cet envoi. L’argumentaire est toujours le même. Il rappelle les sanctions internationales à l’encontre de l’Iran et dénonce les manquements aux Droits de l’Homme du régime iranien ainsi que les liens et financements  de ce dernier au terrorisme international. A travers ce qui peut apparaître comme une diabolisation de l’Iran, l’UANI souligne les risques à la réputation pour les entreprises visées et menace les intérêts et activités de celles-ci sur le territoire américain. 
Dans le cadre de la « France Campaign » lancée en février 2014, l’UANI attaque, à l’heure actuelle et selon son site, onze entreprises: Veolia, GDF Suez, Alstom, Alcatel-Lucent, Peugeot, Renault, NFM, Safran, CGA-CGM, Bureau Veritas, Aquiva. Quatre de ces entreprises ont déjà répondu à la lettre dont trois annonçant qu’elles suspendent leurs prospections ou rompent leurs contrats avec l’Iran (CMA-CGM, Bureau Veritas, Safran).  Cette ONG est ainsi suffisamment puissante pour parvenir à détourner nombres d’entreprise de leurs ambitions iraniennes.

 

UANI : Bras armé de Washington ?


Alors que les sanctions contre l’Iran ont été partiellement levées pour une durée de 6 mois le 20 janvier 2014 et qu’un accord définitif sur le nucléaire iranien permettant la levée totale de ces sanctions est attendu d’ici le 20 juillet 2014, les menaces et actions menées par cette ONG sont de nature à ralentir fortement toute pénétration française, et plus largement non-américaine, sur le marché iranien. Cet obstacle affiché pose la question de la partialité de cette organisation et des finalités réelles de son action. A ce titre, certaines sources dénoncent les relations fortes de l’ONG avec l’administration américaine et l’accuse de n’être que le « bras armé » de Washington pour la préservation des intérêts économiques américains en Iran. En effet, la direction de l’UANI est principalement composée d’anciens membres de l’administration Bush et des services de renseignement américains, britanniques et israéliens. Le président, Mike Wallace, est l'ancien ambassadeur des États-Unis à l'ONU, sous le président Georges W. Bush. Parmi les membres de son conseil consultatif, se trouve notamment James Woolsey, directeur de la CIA du président Bill Clinton et sous-secrétaire de l'US Navy sous le président Jimmy Carter; ainsi que Meïr Dagan, chef du Mossad sous trois Premier ministres d'Israël. Par ailleurs, les actions menées dans le cadre de la « Corporate campaign » visent majoritairement des entreprises non-américaines. Enfin, alors que plusieurs entreprises européennes et japonaises ont annoncé leur retrait ou la rupture de leurs contrats et prospections en Iran, certaines entreprises américaines pénètrent et se développent discrètement sur le marché iranien. En effet, alors que Peugeot a dû suspendre, en 2012, sous la pression de l’UANI ses activités avec son partenaire « Iran Khodro », General Motors est entré en contact fin 2013 avec ce même partenaire, « Iran Khodro » et serait, selon des sources locales, en train de négocier des contrats de partenariat pour le marché iranien. De même, le 5 avril dernier Washington a autorisé Boeing à vendre des pièces détachées d’avion de ligne à l’Iran. Boeing serait également en train de se positionner pour le remplacement de la flotte d’Iran Air.

 

La montée en puissance de l’influence informationnelle


Ainsi, l’ouverture du marché iranien est lancée et apparaît inéluctable. La levée progressive des sanctions ouvre des perspectives pour un marché de 80 millions de consommateurs. Plusieurs délégations européennes (anglaises, allemandes, italiennes, belges….) ont effectué récemment des voyages de prospections en Iran afin de tisser des liens commerciaux en vue d’une levée complète des sanctions. De son côté, l’Iran multiplie les signes de bonne volonté dans la progression des négociations autour du nucléaire. Le 9 avril dernier, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khameni a renouvelé son soutien aux négociations nucléaires et rappelé que la politique irrévocable de la République Islamique est de ne pas posséder d’armes nucléaires. Le 14 avril, en pleine crise ukrainienne, le Premier ministre iranien s’est présenté comme un partenaire potentiel  pour les approvisionnements en gaz de l’Europe : « L’Iran peut être un partenaire fiable, sûr et de long terme de l’Europe […] nous avons les réserves énergétiques et nous avons les plans pour une telle coopération ». L’Iran est en passe de devenir non seulement incontournable en raison des débouchés qu’elle offre mais potentiellement stratégique pour l’Europe. La question n’est plus dès lors « doit-on y aller ? » mais déjà « quelle stratégie de développement en Iran ? »1. Or c’est en autre au travers de l’arme informationnelle utilisée de manière directe ou indirecte par les sphères économique, politique et sociale que se joue d’ores et déjà la partition du gâteau économique iranien.

 


- Source : Infoguerre

vendredi, 09 mai 2014

Obama prepares to smash BRICS

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Obama prepares to smash BRICS during his last few years in office

Wayne MADSEN

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

The buildup of NATO air and ground forces along the borders of Russia in eastern Europe and President Barack Obama’s American power-influencing trip to Asia have a single purpose. The seen and unseen forces who dictate policy to their political puppets in Washington, London, Paris, Brussels, Berlin, and other vassal capital cities have decided to smash BRICS – the emergent financial power bloc encompassing Brazil, Russia, India, China, and South Africa. 

Bilateral and multilateral discussions among the five emerging economic powers aimed at decoupling BRICS economies from the U.S. dollar as a reserve and trading currency have met with the only power Washington can muster on behalf of itself and its foundering allies – military force. The problems between Ukraine and Russia over Crimea and federalism within Ukraine are a mask designed to cover Obama’s true intentions, which are the smashing of the BRICS as a viable alternative to the neo-colonialist financial systems of the West and subsuming the economies of the BRICS to the whims of the United States and the ever-teetering European Union.

The G-8, which suspended Russia from membership, and the World Trade Organization, of which Russia is now a member, never had a thing to do with free trade and common economic policies. These contrivances, formed in the back rooms by the bankers of the Trilateral Commissions and Bilderberg Group, were always about unipolar domination of the world by a single superpower. Since the end of World War II and the collapse of the once-dominant British Empire, that superpower has been the United States.

Not only are the BRICS countries shedding their dependency on the U.S. dollar as a trading and reserve currency, thus making the U.S. fiat currency backed by the manipulative practices of the U.S. Federal Reserve Bank, even more worthless than it already is, but Russia and China are already trading in the ruble and the yuan, their respective currencies.  There are plans for the embryonic Eurasian Economic Union, a counter to the bloated and corrupt European Union, to adopt a dollar- and euro-free monetary unit called the «altyn» by 2025. These plans have sent the Western globalists and bankers into nervous fits and, as a result, we see the buildup of U.S. and Western military forces on the Russian borders in Europe and in China’s waters in the Far East.

The neo-conservatives who dominate the policymaking apparatuses in Washington, London, Brussels, Paris, and Berlin have concocted a risky method to smash the BRICS. What U.S. intelligence and its Western counterparts are planning for the BRICS is the very same thing that the West accuses Russia of doing in Ukraine: financing separatist groups with the intent of peeling away at the national integrity of the BRICS nations. As far as Western intelligence agencies are concerned, the BRICS have two choices: remain committed to the BRICS as an alternative to Western domination and face the breakup of their nation-states or throw in the towel and agree to surrender themselves to the dictates of the Central Intelligence Agency, the centurions for Wall Street, and the «company’s» junior partners in London, Paris, and Berlin. 

As the G7 and EU tighten the sanctions screws on Russia, there is renewed talk about the status of the Russian Baltic enclave of Kaliningrad, a special economic zone of Russia nestled between two NATO countries, Poland and Lithuania. Kaliningrad, once part of Germany’s eastern province of East Prussia, is the home to Russia’s Baltic fleet. There are elements within Germany and NATO that would like to see Russia not only lose its Black Sea fleet headquarters in Crimea but its Baltic Sea fleet in Kaliningrad.

The Baltic Times, which adheres to the Radio Free Europe/Radio Liberty/George Soros/CIA line of thinking, has already published an article suggesting that NATO blockade Kaliningrad, or Konigsberg as it is increasingly being called in the Western propaganda media, unless Russia withdraws from Crimea. The following was published on the Baltic Times website on April 28: «Why not block Kaliningrad from the Baltic Sea and station troops around its entire border? This would cut off Kaliningrad from Russia giving NATO a strong card to play in demanding that the Crimea be returned to the Ukraine and to halt all Russian efforts to invade the east of the country». Al Jazeera, a «news» network dominated by the Muslim Brotherhood princely potentates if Qatar, put forth the notion that the West could seek the return of Kaliningrad to Germany by invalidating the ters of the Potsdam Agreement of 1945 signed between the leaders of the USSR, the United States, and Great Britain.

Kaliningrad is not the only part of the Russian Federation being eyed by NATO imperialists and their fellow travelers in countries like Finland and Turkey. The Finns are looking at Karelia, which it lost to the USSR after Finland allied with Nazi Germany. The pan-Turkic nationalists in Turkey are closely watching events in the Caucasus majority Muslim autonomous republics, as well as deep interior republics like Tatarstan and Bashkortostan. There is no doubt that pan-Turkic nationalists have long provided weapons and other support to Chechen, Dagestani, Ingush, and other Muslim terrorist groups operating in the Caucasus region of Russia.

Meanwhile, in Asia, it was no coincidence that Obama’s war dance through Japan, South Korea, the Philippines, and Malaysia was coupled with another Uighur Muslim terrorist attack in China’s majority Muslim Xinjiang-Uighur Autonomous Region. Uighur terrorists, who receive financing from the CIA and propaganda support from the Uighur service of Radio Free Asia, stabbed railway passengers at the train station in the region’s capital of Urumqi. The terrorists set off a bomb between the railway station and a bus stop, killing three and wounding at least 80. In March, a similar slashing attack at a rail station in Yunnan province in southern China killed 29. The Urumqi attack followed by a few hours the visit of President Xi Jinping to the Xinjiang region.

There is no doubt that the CIA, and Obama, who is merely a puppet, as were his mother, stepfather, and maternal grandparents, for the intelligence agency, are carrying out a scheme to break the backs of the BRICS members by supporting separatists and irredentists within each of the BRICS states. 

India, with its multitude of ethnic groups, religions, and languages, has always been a favorite target for CIA operations to support secessionists. CIA operations have concentrated on Sikhs in Punjab, Muslims in Kashmir, and Tamils in southern India.

In South Africa, the Cape Party, a new party, the funding for which is murky at beast, is demanding that the South African Western Cape province become the Cape Republic. The party has petitioned the United Nations’ Committee of 24 to declare the province a non-self-governing territory of South Africa, eligible for independence. If South African intelligence were to examine this party’s financing, the fingerprints of the CIA would be clearly identifiable. 

After U.S. relations with Brazil soured after revelations of U.S. National Security Agency spying on President Dilma Rousseff and senior Brazilian officials, there have been renewed calls for independence for three southern Brazilian states, Rio Grande do Sul, Santa Catarina, and Parana as the «Republic of the Pampas». The movement gained popularity among white Europeans in the three states in the early 1990s, particularly among descendants of German and Jewish immigrants holding racist views, but died off after true opposition leaders came to power in Brazil. However, with U.S. Brazilian relations at an all-time low and U.S. hostility toward BRICS, the secessionists are reappearing with new impetus.

By trying the smash BRICS, Washington and its lackeys are playing with fire. And, keeping in mind that Russia, China, and India are nuclear weapons powers, and Brazil is reportedly emerging as one, the West is playing «Russian roulette» with a nuclear trigger.

Des troubles préfabriqués au Venezuela selon le même modèle qu’en Ukraine

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Des troubles préfabriqués au Venezuela selon le même modèle qu’en Ukraine

Cependant les Etats de l’Amérique latine ferment les rangs face aux USA

Interview de Walter Suter, ancien ambassadeur suisse au Venezuela*

Ex: http://horizons-et-debats.ch

thk. Ces derniers temps, nos médias nous parlent régulièrement de l’opposition contre le gouvernement de Nicolás Maduro et contre sa politique au Venezuela. On lui reproche notamment son «incapacité en politique économique» ou ses «activités antidémocratiques». La presse occidentale reprend de telles formules de manière complaisante et justifie ainsi les protestations souvent violentes. Vu de l’extérieur, ses descriptions rappellent les récits de Kiev et du Maidan, dans lesquels l’opposition est seule à être entendue. Etant donné que ce qui est publié dans nos médias, ne correspond guère à la réalité, «Horizons et débats» a interrogé Walter Suter, ancien ambassadeur suisse au Venezuela, qui a, actuellement encore, de nombreux contacts étroits en Amérique latine.

Horizons et débats: Le monde semble être en agitation. Dans divers pays, il y a des troubles, qui semblent tous évoluer selon le même modèle, en Syrie ou actuellement en Ukraine, mais également en Amérique latine, au Venezuela. Quelle est votre analyse de la situation dans ce pays-ci?

Walter Suter: La situation actuelle au Venezuela est liée à la mort de Hugo Chávez. En octobre 2012, il avait été réélu à une grande majorité, mais il est décédé assez rapidement. Selon la Constitution, il fallait élire un nouveau président. Nicolás Maduro a gagné cette élection avec une très faible avance. L’opposition semble croire qu’on peut mettre sous pression le nouveau président, puisqu’il est, à leur vue, affaibli. Elle ne reconnaît donc pas le résultat du vote. Le conseil électoral, qui est en charge depuis plusieurs années et avait quelque mois auparavant confirmé le membre de l’opposition Henrique Capriles lors de l’élection du gouverneur, n’est soudainement plus fiable, bien que l’équipe soit toujours la même. C’est tout à fait irrationnel. Néanmoins cela a eu des conséquences fatales, puisque des jeunes partisans de Capriles sont descendus dans la rue. Il y eut en tout 12 morts, tous des partisans de Maduro, c’est-à-dire du gouvernement bolivarien. Nos médias ne nous ont pas présenté ces information de cette manière. Cela avait déclenché une véritable crise que le gouvernement a certes pu reprendre en main, mais elle n’était pas encore terminée.

Pourquoi pas?

L’opposition attendait la prochaine possibilité, afin de mettre sous pression une fois de plus le président prétendument affaibli. L’objectif déclaré est sa destitution. Ce n’est rien de nouveau. L’objectif de l’opposition s’est toujours limité à dire: dehors Chávez, dehors Maduro. Il n’existe aucun programme politique concret.

Cela n’est pas un déroulement démocratique. Après la fin du mandat de Maduro, il y aura des élections régulières. Cela veut dire, que Capriles aurait tout légalement la possibilité démocratique, de gagner les élections et de reprendre les fonctions gouvernementales.

… cela va plus loin encore. La Constitution du Venezuela offre la possibilité, après l’expiration de la moitié du mandat de tous les fonctionnaires élus, de récolter des signatures pour un référendum de destitution. Cela est déjà possible après 3 ans et pas seulement après 6 ans, lors de la prochaine élection. Si l’opposition récolte les signatures nécessaires, il est donc possible de demander de nouvelles élections après 3 ans.


Il existe encore une autre variante d’un changement de pouvoir. Fin 2015, les élections parlementaires seront à l’ordre du jour. Si l’opposition s’appuie sur un programme électoral alternatif raisonnable, elle aura peut-être l’opportunité de gagner ces élections. Cette voie est ouverte. Elle doit s’y préparer et si elle gagne, elle va probablement faire partie dans le gouvernement en «cohabitation» avec le président. Le Venezuela est un Etat de droit très bien organisé et qui fonctionne. Le résultat des élections est toujours fiable, ce qui lui est attesté au niveau international. Si l’opposition gagne les élections, le Conseil électoral qui fonctionne indépendamment du pouvoir étatique, mais également la Cour suprême et le président d’Etat respecteront le résultat et ne contesteront pas sa légitimité.

Selon votre récit, tous les éléments démocratiques sont en place. On pourrait arriver à un nouveau gouvernement de manière absolument légale.

L’opposition contre le gouvernement Chávez existe depuis 15 ans. Elle a commencé dès son élection. La nouvelle Constitution, la Constitution bolivarienne, son Etat de droit social accompagné d’éléments de démocratie directe, a été combattu dès le début. Ceux qui avaient auparavant gouverné le pays pendant 40 années n’ont pas accepté la Constitution. C’était un système à deux partis, on se relayait constamment, comme aux Etats-Unis et on se répartissait le gâteau. 20 à 25% de la population en profitaient et le reste en était exclu. Alors ils avaient visiblement de la peine à céder leurs privilèges, qu’ils considéraient comme légitimes, tel le fait de pouvoir impunément ne pas payer ses impôts, etc. La cupidité était si grande, qu’ils étaient persuadés que tout leur appartenait et que Chávez le leur avait volé. La Constitution avait un fort aspect de redistribution. Les exclus devaient aussi pouvoir profiter un peu des richesses du pays et participer à la formation de la volonté politique. En ce temps-là, cela n’a pas été accepté par les puissants. C’était la raison pour le coup d’Etat contre Chávez de 2002 et la grève de pétrole qui le suivit provoquant des pertes de 10 à 15 milliards de dollars pour le pays. Cela a constitué une hypothèque lourde pour le jeune gouvernement. Les possibilités démocratiques n’ont jamais été acceptées, même si les élections en soi sont quelque chose de bourgeois. La résistance au delà de la légitimation démocratique se poursuit, comme les évènements récents le montrent.

N’a-t-on pas fait usage du référendum de destitution, il y a quelques années?

Oui, lorsque les deux actions anticonstitutionnelles mentionnées n’ont pas abouti, l’opposition s’est souvenue de la possibilité du référendum de destitution (qu’ils avaient combattue auparavant) et en 2004, ils ont récolté les signatures nécessaires. Le référendum a tout juste abouti, mais ils ont perdu le vote qui s’en est suivi. Avec 60% des voix, la majorité du peuple a confirmé Chávez dans sa fonction. Mais l’opposition n’a pas voulu l’accepter et s’est retiré des élections parlementaires de 2005. Elle a donc quitté le Parlement. Jusqu’à ce moment-là, elle possédait 40% des sièges. Ce n’était pas une petite minorité. Lors de ces élections, elle aurait pu s’attendre à un nombre de sièges semblables. Quitter un espace politique, mine de rien, est irrationnel. Probablement, ils voulaient ainsi démontrer la prétendue illégalité du gouvernement. Pourtant se sont eux qui se sont retirés, et cela sous les yeux de deux missions d’observation électorale, c’est-à-dire de l’UE et de l’OEA. J’y avais participé. Face au président de la Mission d’observation électorale de l’UE, l’opposition a assuré qu’elle se présenterait à l’élection; trois jours plus tard ils se sont retirés. En réalité, ils ont menti à la Mission. Voilà l’attitude de ses personnes.

Quelles en étaient les conséquences?

Pendant 5 ans, ils n’étaient pas représentés dans l’espace politique et le parti gouvernemental pouvait réaliser son programme sans opposition. C’est l’arrière-plan. Lors des élections 2006, Chávez a de nouveau gagné les élections présidentielles. En 2012, Capriles s’est présenté et a clairement perdu les élections. Puis, après la mort de Chávez, ils ont espéré pouvoir prendre la barre, mais ils se sont trompés. C’est pourquoi la colère de l’opposition est si forte, parce qu’elle n’a pas percé dans le domaine de la politique électorale. Elle a continué à dénigrer le gouvernement. Cela est exact que la situation économique s’est réellement détériorée, que l’inflation et la pénurie de marchandises dominent, dues, au moins partiellement, au comportement de l’opposition. Mais il y a naturellement aussi les erreurs faites par le gouvernement, celles que l’opposition lui a toujours reprochées.

N’aurait-elle pas eu d’autres possibilités pour reprendre le pouvoir?

En décembre 2013, elle a annoncé avec pompe que les élections municipales seraient un plébiscite contre le président. Cela n’a pas réussi. Le parti gouvernemental a préservé une avance de 10% en moyenne. Dans les élections communales elle détient plus de 70% des maires et des conseillers communaux. Les élections parlementaires dans deux ans seront la prochaine opportunité légale pour l’opposition d’inverser la donne. Cela laisse au parti gouvernemental un peu de temps pour se consolider et améliorer la situation économique et sécuritaire difficile. Suite à cela, il serait encore plus difficile pour l’opposition de gagner les élections parlementaires. C’est pourquoi ils vont continuer de perturber le développement politique et économique au Venezuela. C’est ce qu’ils tentent de faire depuis belle lurette, mais jusqu’à présent, ils n’ont pas atteint leurs buts.

Comment le gouvernement a-t-il réagi à ces activités?

Jusqu’à présent, le gouvernement est resté très discret. Il y a quelques semaines cependant, il a décidé que les barricades devaient disparaître. Etant donné le fait que certains maires de l’opposition n’ont pas obtempéré, on est intervenu pour évacuer ces barrages routiers qui entravaient sérieusement la vie publique. Et maintenant c’est le calme. Le gouvernement est légitime, il a été élu par la majorité du peuple et ils ne se laissent pas provoquer par la minorité. Tout cela n’a pas déstabilisé le gouvernement en exercice. Au contraire, ils ont réussi de venir à bout de ces attaques. Ce qui est certain c’est que l’opposition avait le soutien des Etats-Unis. Les médias ont rapporté dans le monde entier des cas de violations des droits de l’homme: en réalité, il est prouvé que la majorité des 35 morts constatés au cours des démonstrations d’une durée de cinq semaines, étaient des partisans du gouvernement.

N’y a-t-il pas eu des snipers en action?

Oui, de soi-disant mercenaires qui avaient l’ordre de tuer. Ils tirent sciemment d’abord sur l’opposition puis sur les forces de sécurité pour échauffer la situation. On a déjà vécu cela en 2002. Mais en ce temps-là, ils n’ont pas non plus eu de succès.

La population semble être du côté du gouvernement?

Lors des 19 élections et votations écoulées, le parti gouvernemental a gagné 18 fois. Ce sont des chiffres impressionnants. Les réformes sociales, la participation des exclus, l’introduction d’éléments de démocratie directe – les habitants peuvent participer et décider dans les communes et dans les quartiers – la population sait à qui elle le doit. Cette révolution culturelle remet en question 500 ans de verticalité et d’autoritarisme suite à la participation directe des gens. L’importance de cet événement pour les populations est souvent sous-estimé dans nos pays occidentaux. Aujourd’hui, cela a déjà fait des racines. Malgré les campagnes médiatiques contre lui, l’engagement de Chávez en faveur de l’intégration du Venezuela au sein de l’Amérique latine déploie maintenant ses effets.

Comment faut-il concrètement se représenter cette intégration?

Le Venezuela a le soutien de la région, notamment de l’Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) [cf. encadré], mais également de l’Union des nations sud-américaines (UNASUR) qui comprend tous les Etats d’Amérique du Sud, incluant des Etats positionnés différemment au niveau idéologique. S’y ajoute encore la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (CELAC) [cf. encadré] qui est encore plus vaste. Mais la plus importante est l’UNASUR parce qu’elle a les structures les plus développées.

Comment a réagi l’UNASUR?

Aussitôt que de tels mouvements d’opposition ont surgi – nous les avons eu en Bolivie, en Equateur et maintenant de nouveau au Venezuela après l’élection de Maduro – elle a resserré ses rangs et cela au-delà des frontières étatiques et idéologiques. Elle soutient les gouvernements démocratiquement légitimés et condamne les émeutes violentes. Ce soutien international a été très important, avant tout en tant que contrepoids contre le ténor dans la plupart des médias, notamment des médias privés de droite d’Amérique latine. Les gouvernements d’Amérique latine, même sans être socialistes, savent qu’à long terme, il est important de stabiliser la région, notamment comme zone de paix; des émeutes illégitimes et violentes n’y ont pas leur place. Cela signifie un soutien important pour le gouvernement. Une commission des ministres de l’Extérieur de tous les Etats de l’UNASUR est invitée à rencontrer prochainement le gouvernement vénézuélien. L’Organisation des Etats américains (OEA) voulait également une telle rencontre, cependant sans auparavant consulter le gouvernement. L’ UNASUR s’est d’abord mis en contact avec Caracas et a annoncé qu’elle désirait envoyer quelqu’un.

Quel rôle joue le Panama, qui a soudainement posé des exigences envers le Venezuela?

Etant donné que les Etats-Unis et le Canada voulaient rester à l’arrière-plan, ils ont envoyé ce petit pays, totalement dépendant des USA. Le Panama a exigé l’instauration d’une commission contre les violations des droits humains.

Comment le Venezuela a-t-il réagi?

Le gouvernement Maduro leur a transmis que personne ne devait venir sans avoir été invité. Ils ont refusé cette proposition et ont interrompu les relations diplomatiques avec le Panama. Puis, il y eut au sein de l’OAS une votation concernant cette proposition: des 32 Etats membres, 29 l’ont refusée. C’était une défaite claire pour les Etats-Unis. Ainsi on a soutenu le gouvernement de Caracas. Ce soutien régional et interétatique a énormément renforcé le gouvernement. Ces pays le font parce qu’ils savent que le Venezuela a un gouvernement légitimé démocratiquement et que dans leur pays ils risquent des démarches semblables.

La CELAC a déclaré l’Amérique latine zone de paix. Est-ce que cela a un rapport?

Oui, lors de son dernier sommet la CELAC a décidé de déclarer explicitement sa région zone de paix et de ne plus tolérer de telles émeutes. Ce n’est pas dans l’intérêt d’une coexistence et d’un développement pacifiques. Tout le monde le sait, également ceux qui sont plutôt à droite qu’à gauche. Grace au soutien gouvernemental par une réelle majorité des citoyens et par les pays de la région, l’ultra-droite radicale du Venezuela et les instigateurs de Washington ont du pour le moment interrompre leurs activités. Cependant, on ne peut pas s’attendre à ce que les Etats-Unis abandonnent leur plans. Ils ont toujours un grand intérêt pour le Venezuela, car le pays a les plus grandes réserves certifiées de pétrole du monde entier. C’est donc une région hautement intéressante pour les Etats-Unis.

D’autant plus que les USA se retirent du Proche-Orient. Pourrait-il y avoir un lien?

… oui, les Etats-Unis veulent jouer un rôle au niveau mondial et jouer de leur influence partout, en Europe, en Europe de l’Est, en Asie. Ils le font tout spécialement là, où leurs intérêts sont les plus grands. C’est de cette idée-là qu’il faut partir et il est clair que le gouvernement de Caracas le voit également ainsi.

Quelle est la position des Etats membres de l’ALBA, de l’UNASUR et de la CELAC?

En Amérique latine, la situation est très claire. Il s’agit de créer une zone de paix. L’intégration se base sur la souveraineté de chaque Etat-nation et sur une coopération solidaire et complémentaire. Voilà l’idée fondamentale de l’ALBA et de l’UNASUR: nous nous soutenons où nous pouvons, mais toujours librement, sur la base d’une souveraineté nationale claire. Au sein de l’UNASUR il y a un conseil de défense, mais les forces armées des divers pays restent autonomes tout en préconisant la coopération. On s’est mis d’accord que le devoir des Etats et des gouvernements est de sauvegarder la paix. C’est une organisation de défense mais sans engagements coordonnés et contingents de troupes. Il n’y a pas de commandement suprême. C’est un Conseil de défense; il est avant tout politique et traite de questions de défense. Il y a des rencontres régulières et des présidences alternantes, changeant tous les six mois. Ces organisations – d’abord l’ALBA avec un nombre de pays assez restreint, ensuite l’UNASUR déjà plus élargie, puis la CELAC avec encore davantage de pays – représentent trois projets d’intégration dont l’initiative revient à Hugo Chávez. Lorsqu’il les a lancés, j’étais ambassadeur à Caracas. L’objectif de ces regroupements n’est pas la domination sur d’autres pays mais l’exacte contraire: égalité en droits, solidarité et complémentarité, car tous les pays ont une économie nationale différente avec laquelle ils veulent coopérer de façon complémentaire. On réalise aujourd’hui déjà que, même s’ils sont toujours sous pression par le Nord, ces pays ont résisté à l’épreuve du feu. Même si en Occident, on a de la peine à reconnaître ce fait, c’est la réalité.

Maduro a expulsé des diplomates états-uniens. Quelles en étaient les raisons?

Le reproche était, qu’on aurait surpris des membres de l’ambassade qui avaient des contacts réguliers avec des meneurs de l’opposition, responsables d’altercations violentes. Il est bien connu que les ONG qui prétendent promouvoir la démocratie s’immiscent dans de telles activités, dirigés par le National Endowment for Democracy. Ainsi, à l’aide de la CIA, on mobilise les moyens financiers utilisés en faveur de groupes qui n’ont d’autres buts que de miner l’autorité de l’Etat. On les a surpris lors de telles activités et c’est pour cela qu’ils ont été expulsés. Ces personnes sont nommément connues, on a pu leur reprocher les faits.

Il y a quelques semaines a eu lieu à Genève une réunion de l’Union interparlementaire (UIP), à laquelle appartient aussi le Venezuela. Quelle est leur position concernant la situation au Venezuela?

Au sein de l’UIP, il existe différents groupes, dont le GRULAC qui regroupe les 33 Etats d’Amérique latine et des Caraïbes. Ces Etats ont élaboré une résolution, dans laquelle ils soutiennent entièrement le gouvernement du Venezuela et condamnent les violences de l’opposition. Ce projet a été présenté au plénum de l’UIP. Ainsi, le GRULAC a entrepris un acte très important. Là aussi, on voit que le Venezuela est entièrement intégré dans la fédération des Etats d’Amérique latine.
Cette nouvelle intégration renforcée des divers Etats au sein de l’Amérique latine et le soutien mutuel des gouvernements empêcheront que de telles tentatives de coup d’Etats se multiplient.

Monsieur Suter, merci beaucoup de cette interview.

(Interview réalisée par Thomas Kaiser)

*    Walter Suter est entré au service du Département fédéral des Affaires étrangères en 1964. Pendant sa longue carrière diplomatique, il a été actif dans un grand nombre de pays, avant tout en Amérique latine. Le Venezuela était le pays dans lequel il a représenté la Suisse jusqu’à sa retraite en 2007. Walter Suter est membre du parti socialiste suisse.

ALBA

thk. L’ALBA est une alliance politique et économique de neuf pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Ce regroupement s’appelle en espagnol: Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América – Tratado de Comercio de los Pueblos, ALBA-TCP. L’alliance représente une alternative au commerce de libre-échange de l’ensemble des régions américaines planifié par les Etats-Unis. Les pays membres sont Cuba, la Bolivie, l’Equateur, le Nicaragua, le Venezuela, Sainte-Lucie, la République dominicaine, Antigua-et-Barbuda, Saint-Vincent et les Grenadines. D’autres pays de la région ont le statut d’observateur.

CELAC

La CELAC est un regroupement de tous les Etats américains et des Caraïbes, à l’exception des Etats-Unis et du Canada. Il s’agit d’une alternative à l’Organisation des Etats américains (OEA) créée par les Etats-Unis en 1948 qui, à l’époque, visait à empêcher l’expansion de l’influence soviétique en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Récemment, tous les Etats membres de la CELAC ont déclaré leur région zone de paix (cf. Horizons et débats no 4 du 17 février 2014).

ws. En septembre de l’année dernière, on a créé en Suisse un groupe parlementaire «Solidarité avec l’alliance ALBA» (cf. encadré concernant l’ALBA). Ces 33 personnes inscrites ont un intérêt particulier à collaborer avec les pays d’Amérique latine et des Caraïbes et sont d’avis que les activités de ces Etats forment un projet somme tout fort intéressant.  Ils ont adopté une déclaration de soutien à l’attention des gouvernements – contre l’usage de la force. Cela est important pour le gouvernement du Venezuela.
Il est également important de faire connaître l’existence de ce groupe de parlementaires suisses. Il s’agit d’une première action concrète de ce groupe en faveur de Etats membres de l’ALBA pour exprimer leur solidarité avec les gouvernements et les populations. L’ALBA est un projet socialiste qui a pu empêcher la mise en place par les Etats-Unis d’une zone de libre-échange en Amérique latine.

jeudi, 08 mai 2014

The Philanthropic Superpower

If a single word could sum up the goal of Barack Obama’s Asia tour, it would be “reassurance.”

Obama went to Tokyo to reassure Japan that, should China attempt to seize its Senkaku Islands, America will fight at her side.

He reassured Seoul of our commitment to defend South Korea.

He went to Manila to reassure the Filipinos, who threw our Navy out of Subic Bay at the end of the Cold War, that America will be there in any clash with Beijing in the South China Sea.

Yet, as Clyde Prestowitz writes in the Financial Times, while we are committed to go to war to defend all three countries if attacked, none of them is obligated to go to war if we are attacked.

What Tokyo, Seoul and Manila get out of their alliances with the United States is easy to see — the security of a superpower’s pledge to come and fight their wars for them.

But what do we get out of these commitments, other than an obligation to go to war with a nuclear-armed China or North Korea over shoals, rocks and borders on the other side of the world that have nothing to do with the peace or security of the United States?

Saudis, Turks and Israelis are angry because Obama backed down from his “red line” warning to Bashar Assad, when Syria’s army allegedly used chemical weapons.

They were all counting on the United States to attack their enemy, Syria, and we let them down. Now after the red line fiasco and the U.S. failure to stop Vladimir Putin from annexing Crimea, our allies want reassurances that we will not fail in our obligations again.

But if Assad’s alleged use of sarin or chlorine is a moral outrage, why did his neighbors not punish him themselves?

Why is this America’s duty? Why is Syria America’s war?

Historically, great powers and empires exact tribute, exploit colonies, and demand conscripts of their protectorates.

America is something new in the way of world powers. We not only provide the legions to protect “allies,” but provide the tribute in the form of foreign aid, IMF and World Bank loans, and bailout billions.

Moreover, America has thrown open her home market, largest in the world at $17 trillion, to Europe, Japan, Canada, Mexico, and even China, and invited them to come and capture it from our manufacturers.

In a quarter century, these trade partners have run up $10 trillion in trade surpluses at our expense, eviscerating our industrial base to where Detroit looks like Dresden in 1945.

But while we preach free trade our partners practice protectionism.

The Chinese undervalue their currency to keep imports low and exports high. We are too timid to confront them. The Europeans put value-added taxes on imports from the USA, and rebate the VAT on exports to the USA.

The Japanese, who look on trade as a form of warfare, killed our TV industry and now own huge slices of our auto market.

Last year, Tokyo ran a $60 billion trade surplus at our expense. After our trade deal with South Korea, Seoul’s trade surplus at our expense shot up 25 percent to a record $20 billion. China ran a $318 billion trade surplus with us in 2013, up from $313 billion in 2012.

Our trade deficits finance both the growth of our allies and our adversaries.

For Beijing has used its hoard of dollars from trade surpluses with the U.S. to finance the military buildup that threatens us and our allies, whom Obama pledges to defend against China, with the lives of our soldiers, sailors, airmen and Marines.

Does this make sense?

We pay three-fourths of the cost of defending NATO Europe.

But why is the defense of Europe seemingly more important to us than to the Europeans themselves?

The EU is as rich as America. Why were U.S. F-16s and U.S. troops sent to the Baltics and Poland, and U.S. warships to the Black Sea? Russians occupying buildings in Luhansk and Donetsk are no threat to America.

Where are the French and German troops in Estonia, Latvia, Lithuania and Poland?

Neither China nor Russia nor Iran nor Syria threatens us. Yet, we are constantly goaded by allies to confront them for reasons that have virtually nothing to do with our security and almost everything to do with their agendas.

This role of philanthropic superpower is simply not sustainable.

A Wall Street Journal/NBC Poll reveals that while only 19 percent of Americans want this country more active in world affairs, 47 percent want it to become less active. This confirms a Pew poll where 53 percent of Americans said the United States “should mind its own business internationally.”

As China’s military power grows, and U.S. armed forces shrink, our allies had best prepare for the day, not too distant, when America decides she will no longer play the philanthropic superpower, and gives up the role and goes home.

As all world powers eventually do.

A US & Filipino Front Vs. China

Author: Ulson Gunnar

A US & Filipino Front Vs. China

Flag-Pins-Philippines-USA.jpgThe reversal of longstanding policy preventing the US from using Filipino territory for military bases signifies and escalation in tensions between the United States and China, as well as exposes the true nature of the US “pivot” toward Asia. 

The Guardian in its article, “Philippines agrees to 10-year pact allowing US military presence,” states that, “the United States and the Philippines have reached a 10-year pact that would allow a larger US military presence in this south-east Asian nation as it grapples with increasingly tense territorial disputes with China, White House officials said on Sunday.” The article would go on to claim that the move seeks to “deter China’s increasingly assertive stance in disputed territories” but that it could “encourage China to intensify its massive military buildup.”  

For many geopolitical analysts, the move comes as no surprise. The “pivot” toward Asia, while promoted as America’s attempt to reengage in the region diplomatically, was in fact nothing more than an attempt for the US to reassert itself as a hegemonic power against a rising China. The encirclement of China with a bloc of pro-Western Southeast Asian regimes has been the cornerstone of US policy in Asia for decades. 
 
Containing China: America’s Ongoing Project 

As early as 1997, US policy makers were articulating a means of containing China’s rise. One such policy maker, Robert Kagan, stated in his 1997 op-ed, “What China Knows That We Don’t: The Case for a New Strategy of Containment,” that, “the choice we face is not between containment and engagement, but between an ineffective, unconscious, and therefore dangerous containment — which is what we have now — and a conscious and consistent containment that effectively deters and ultimately does change China.”
 
Kagan and other US policy makers’ desire to “change China,” includes the political reordering of the country within through covert subversion and the fueling of violent separate movements along its peripheries, as well as the military encirclement of China abroad. The recent pact between the Philippines and the US, giving American military might a new foothold in the Pacific, represents one of many attempts to encircle China. 
 
To understand this encirclement deeper, one must read through the 2006 US Army War College Strategic Studies Institute’s report titled, “String of Pearls: Meeting the Challenge of China’s Rising Power Across the Asian Littoral.” The 36 page report details the geopolitical and strategic background within which this latest pact between the Philippines and the US was signed.
 

The report states specifically that, “the United States should expect countries like Pakistan, Myanmar, Cambodia, and Vietnam to welcome overtures from China. Even America’s staunchest regional allies—Japan, South Korea, Australia, and the Philippines, for example—increasingly find it in their self-interest to improve ties with China. The United States also should expect occasional expressions of reticence over U.S. military presence throughout the region. This will not necessarily indicate a diminished friendship with America; rather it is a symptom of the perception that a peaceful region does not require U.S. military presence.”  

 
The report continues by stating (emphasis added), “this perception is a fallacy, however, since security is illusory. The United States can accommodate military sensitivities with a less visible presence or reduced footprint, but America cannot afford to abandon its military commitments in Asia. In the event China chose to pursue a more aggressive course, by seeking hegemony along the “String of Pearls,” the challenge to the United States could not be ignored. In the interim, even as nations delicately balance their relationships with United States and China in pursuit of their own self-interest, America needs to keep her alliances in good stead while encouraging China’s further participation in the international system as a responsible stakeholder.”
 
The incremental creep of US military forces back into the Philippines after they withdrew decades ago, signifies America keeping “her alliances in good stead.” Of course, this “international system” or “order,” the report refers to was described by Robert Kagan in his 1997 piece as serving “the needs of the United States and its allies, which constructed it.” In other words, this “system” or “order” within which the US would like China to submit, is a euphemism for US hegemony. 
 
US-Philippines Military Pact is an Empty, Unnecessary Provocation 
 
While the US and the government in Manila will attempt to sell the recent military pact as a means of maintaining peace and stability throughout the region, it is in fact going to do precisely the opposite. It is an adversarial policy aimed at pressuring and provoking Beijing, and in particular to undermine the perceived strength of China both at home and across the region. 
 
While analysts believe China will increase its military budget to counter the move, Beijing will likely only do so to a point. The threat to China and its interests by these new US forces is negligible. The US has neither the resources nor the political will to wage any war, anywhere, let alone with a nuclear-armed China and its billion plus population. Should China expend a disproportionate amount of resources toward its military, it may do so at the expense of domestic socioeconomic development, and give the US an opportunity to sow the seeds of dissent across its population. Subversion, unlike an external military threat, is still a cause for concern in Beijing. 
 
For the Philippines, its population must ask the sitting government what benefit such a pact extends to their nation’s prosperity and future. Allowing the island nation to be used as a proxy belligerent in America’s quest for hegemony is done so at the expense of its political ties and future with an increasingly influential China, its budget that will be surely redirected from domestic develop and toward a military build-up, and all the consequences of hosting American troops that made it necessary to prohibit them years ago in the first place.  

Over the next 10 years, the US will be using the Philippines to provoke and harass Chinese ambitions in the Pacific. Within these 10 years, irrevocable damage may be done between the Philippines and China, between their cultures and economies. As the US has done elsewhere, when it has achieved its goals, it will discard Manila and any responsibility for what it has done. For the sake of slaking intentionally drummed up nationalist fervor across the Philippines today, the Filipino people may end up paying for years well into the future. 

Ulson Gunnar is a New York-based geopolitical analyst and writer especially for the online magazine “New Eastern Outlook

mercredi, 07 mai 2014

Traité transatlantique: le dessous des cartes...

Traité transatlantique: le dessous des cartes...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien avec Jean-Michel Quatrepoint, cueilli sur Figaro Vox et consacré au Traité transatlantique en cours de négociations entre les États-Unis et l'Union européenne. Journaliste, Jean-Michel Quatrepoint vient de publier Le Choc des empires - États-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde? (Gallimard, 2014).

 

Traité transatlantique.jpg

Le traité transatlantique qui est négocié actuellement par la Commission européenne pourrait consacrer la domination économique des États-Unis sur l'Europe. Pourquoi l'Union européenne n'arrive-t-elle pas à s'imposer face au modèle américain?

La construction européenne a commencé à changer de nature avec l'entrée de la Grande-Bretagne, puis avec l'élargissement. On a privilégié la vision libre-échangiste. Libre circulation des capitaux, des marchandises et des hommes. Plus de frontières. Mais en même temps on n'a pas uniformisé les règles fiscales, sociales, etc. Ce fut la course au dumping à l'intérieur même de l'espace européen. C'est ce que les dirigeants français n'ont pas compris. Dès lors qu'on s'élargissait sans cesse, le projet européen a complètement changé de nature. Ce qui n'était pas pour déplaire aux Américains qui n'ont jamais voulu que l'Europe émerge comme une puissance, comme un empire qui puisse les concurrencer. L'Europe réduite à une simple zone de libre-échange, qui se garde bien de défendre des champions industriels européens, les satisfait. Un Airbus leur suffit. Les Américains défendent leurs intérêts, il faut comprendre leur jeu. Ils ont une vision messianique de leur rôle, celle d'apporter la démocratie au monde, notamment à travers les principes du libre-échange.

Selon vous, le traité transatlantique est aussi pour les États-Unis un moyen d'isoler la Chine. Pouvez-vous nous expliquer la stratégie américaine?

La force des États-Unis, c'est d'abord un dynamisme, un optimisme qui leur donne une capacité de rebond extraordinaire. C'est une jeune nation. Ils se sont endormis sur leurs lauriers d'hyperpuissance dans les années 1990 et ont commencé à rencontrer des résistances. Il y a eu le choc du 11 Septembre. Mais Bush s'est focalisé sur l'ennemi islamiste, sans voir que la Chine était pendant ce temps-là en train de monter en puissance. Cette dernière est entrée dans l'OMC quelques jours après le 11 Septembre alors que tout le monde était focalisé sur al-Qaida. Mais quand on analyse les courbes du commerce mondial, c'est édifiant: tout commence à déraper en 2002. Les excédents chinois (et aussi allemands) et les déficits des autres puissances. La Chine est entrée dans l'OMC, car c'était à l'époque l'intérêt des multinationales américaines qui se sont imaginé qu'à terme elles pourraient prendre le marché chinois. Pari perdu: celui-ci est pour l'essentiel réservé aux entreprises chinoises.

Un protectionnisme qui a fait s'écrouler le rêve d'une Chinamérique…

La Chinamérique était chimérique, c'était un marché de dupes. Dans ce G2 les Américains voulaient être numéro un. Les Chinois aussi. Les Américains s'en sont rendu compte en 2006, lorsque les Chinois ont rendu public un plan baptisé «National medium and long term program for science and technology development» dans lequel ils affichaient leur ambition d'être à l'horizon 2020 autonomes en matière d'innovation, et en 2050 de devenir le leader mondial: non plus l'usine mais le laboratoire du monde! Là, les Américains ont commencé à s'inquiéter, car la force de l'Amérique c'est l'innovation, la recherche, l'armée et le dollar. Si vous vous attaquez à la recherche, que vous mettez en place une armée et une marine puissantes et que vous développez une monnaie pour concurrencer le dollar, là vous devenez dangereux. Lorsque les Chinois ont affiché leur volonté de faire du yuan l'autre monnaie internationale pour pouvoir se passer du dollar, notamment dans leurs accords commerciaux bilatéraux, cela a été la goutte d'eau de trop.

Toute attaque sur le dollar est un casus belli. Lorsqu'ils ont créé l'euro, les Européens ont fait très attention à ne pas en faire une monnaie concurrente du dollar, même si les Français le souhaitaient au fond d'eux-mêmes. Les Américains ont laissé l'Europe se développer à condition qu'elle reste à sa place, c'est-à-dire un cran en dessous, qu'elle reste une Europe atlantiste. Avec une monnaie surévaluée par rapport au dollar. Cela tombe bien puisque l'économie allemande est bâtie autour d'une monnaie forte. Hier le mark, aujourd'hui l'euro.

Le traité transatlantique peut-il néanmoins être profitable à l'Europe?

Les principaux bénéficiaires de ce traité seront les multinationales américaines et l'industrie allemande, notamment automobile. L'Amérique se veut plus que jamais un empire, qui règne à la fois par le commerce, la technologie et la monnaie, mais aussi par l'idéologie.

D'où les traités transpacifiques et transatlantiques initiés par Hillary Clinton. Celle-ci vise la présidence en 2016. Elle est à la manœuvre depuis 2010 dans une stratégie de containment vis-à-vis de la Chine, mais aussi de la Russie. L'idée est de fédérer les voisins de la Chine et de la Russie, dans une zone de libre-échange et de faire en sorte que les multinationales américaines y trouvent leur compte afin que progressivement le modèle américain s'impose et que les États-Unis redeviennent le centre du monde. C'est pourquoi les États-Unis ont empêché le Japon de se rapprocher de la Chine, la querelle entre les deux pays sur les îles Diaoyu-Senkaku ayant opportunément surgi pour casser toute velléité de rapprochement. Le Japon avec le nouveau premier ministre conservateur Abe est revenu dans le giron de Washington.

Le principal levier de pression de cette stratégie élaborée par Hillary Clinton est l'énergie. Grâce au gaz et au pétrole de schiste, l'objectif des Américains est de ne plus dépendre des importations pétrolières (et donc de se détacher du bourbier oriental), de donner un avantage compétitif aux entreprises américaines, de rapatrier la pétrochimie sur le sol américain. Les industriels américains ont désormais une énergie beaucoup moins chère que les industriels européens, notamment allemands. L'objectif est de devenir non seulement indépendant, mais aussi exportateur d'hydrocarbures, pour faire en sorte notamment que l'Europe ne soit plus dépendante du gaz russe.

L'énergie est la clé pour comprendre le traité transatlantique. On donne aux Allemands ce qu'ils veulent, c'est-à-dire la possibilité non seulement de développer leur industrie automobile aux États-Unis, mais aussi d'avoir les mêmes normes des deux côtés de l'Atlantique. Ils pourront produire en zone dollar avec des coûts salariaux inférieurs, des modelés qu'ils pourront vendre en zone euro, voire dans le Pacifique. Cette uniformisation des normes profitera également aux multinationales américaines. Elles sont directement à la manœuvre et participent aux négociations. Leurs objectifs: uniformiser les règles, les normes en les alignant si possible sur le niveau le moins contraignant. Notamment dans la santé, l'agriculture, les industries dites culturelles. Faire en sorte que les Etats ne puissent pas remettre en cause ces normes. Ces traités délèguent en fait une part des souverainetés populaires aux multinationales. Si les Européens acceptent cette sorte de mise sous tutelle, alors les Américains condescendront à nous exporter du gaz et surtout du pétrole de schiste à bon prix. Merkel a un plan: passer de la dépendance au gaz russe à la dépendance au charbon et au gaz américain, tout en ne froissant pas les Russes, qui restent avant tout des clients. À l'opposé de Schröder, elle est américanophile et russophobe.

Et la France dans tout ça? Comment peut-elle tirer son épingle du jeu?

La France n'a rien à gagner à ce traité transatlantique. On nous explique que ce traité va générer 0,5 point de croissance, mais ces pourcentages ne veulent rien dire. Le problème de la France c'est: comment et où allons-nous créer de l'emploi? Et pas seulement des emplois de service bas de gamme. Notre seule chance aujourd'hui est de créer des emplois à valeur ajoutée dans le domaine de l'économie numérique, ce que j'appelle «Iconomie», c'est-à-dire la mise en réseau de toutes les activités. L'Allemagne traditionnellement est moins portée sur ces secteurs où la France est relativement en pointe. La France crée beaucoup de start-up, mais dès qu'elles grossissent un peu, elles partent aux États-Unis ou sont rachetées par des multinationales. Il faut que l'on développe nos propres normes. La France doit s'engager dans la révolution numérique. Je suis partisan de doter tous les enfants d'une tablette, ça ne coûte pas plus cher que les livres scolaires, et si on les faisait fabriquer en France (11 millions de tablettes, renouvelées tous les trois ans), cela créerait de l'emploi. Et dans le sillage des tablettes, d'innombrables applications pourraient naitre et se vendre sur le marché mondial.

Il n'y a pas de raisons de laisser Google et autres Amazon en situation de monopole. La visite de l'Opéra Garnier en live numérique, c'est Google qui l'a faite! La France avait tout à fait les moyens de le faire! Si nous n'y prenons pas garde, la France va se faire «googeliser»!

Il y a un absent dans votre livre: la Russie. Celle-ci, avec Vladimir Poutine, semble pourtant avoir renoué avec le chemin de la puissance…

Les Américains avaient un plan, il y a 20 ans: démanteler totalement l'URSS, la réduire en de multiples confettis, pour contrôler la Russie et ses matières premières, avec pour ambition de donner l'exploitation des matières premières russes en concession aux multinationales. Si Khodokovski a été victime de la répression poutinienne, c'est bien parce qu'il allait vendre le groupe pétrolier Ioukos aux Anglo-Saxons pour 25 milliards de dollars. Et qu'il pensait s'acheter la présidence de la Russie avec cet argent. Poutine est alors intervenu. À sa manière. Brutalement. Un peu comme en Géorgie hier et en Ukraine aujourd'hui. On peut le comprendre. Il défend ce qu'il considère être les intérêts de son pays. Mais il faut aussi lui faire comprendre qu'il y a des lignes à ne pas franchir.

Ce pourrait-il qu'elle devienne un quatrième empire?

Pour le moment non. Le sous-titre de mon livre c'est: qui dominera l'économie monde? La Russie est un pétro-État, c'est sa force et sa faiblesse. Poutine n'a pas réussi pour le moment à diversifier l'économie russe: c'est la malédiction des pays pétroliers, qui n'arrivent pas à transformer la manne pétrolière en industrie dynamique.

Jean-Michel Quatrepoint, propos recueillis par Eugénie Bastié et Alexandre Devecchio (Le Figaro Vox, 25 avril 2014)

lundi, 05 mai 2014

Usa : Une impuissante arrogance

Usa : Une impuissante arrogance
 
La politique internationale américaine a perdu sa boussole
 
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

four-more-wars.jpgLes Usa continuent à se comporter comme s’ils étaient le phare du monde et l’unique super puissance. Ils se mêlent donc de tout, jugent et interviennent quand ils le peuvent. Ils le font sans tenir compte de leurs erreurs passées. Ils n’arrivent plus à s’en tenir à une doctrine cohérente et efficace. En fait, ils ont été incapables de s’adapter raisonnablement à la chute de l’URSS. Ils sont devenus relativement surpuissants au moment même où leur domination internationale reculait. Ils ne l’ont pas admis, ni géré. Il y a un échec américain et même un aventurisme qui rend le monde moins sûr depuis la fin des deux blocs. 


La lutte contre le terrorisme islamique aurait pu être la colonne vertébrale d’une diplomatie combattante contre les tenants d’un obscurantisme religieux universel. Mais il n’en a rien été. Le péché original reste sans doute la guerre inutile et imbécile contre l’Irak. Ce pays n’existe plus. Le modèle  de démocratie multiculturelle et ethnique que les Usa voulaient offrir au monde arabo-musulman est un chaos sanglant. Un  pays divisé, éclaté, une insécurité qui explose et des élections inutiles sont là pour le prouver. Le retrait américain avant toute stabilisation de l’Irak est la preuve de la faiblesse américaine et de son incapacité à agir dans un temps long. Cette preuve est confirmée par la recrudescence de la violence en Afghanistan alors que les élections vont confirmer dans ce pays les clivages ethniques. Le soutient aux révolutions égyptiennes et tunisiennes n’ont pas été menées à bien. L’intervention contre la Lybie, même modeste, aux cotés des Français et des Anglais a déstabilisé non seulement un pays mais l’ensemble du Sahel et au-delà certaines régions de l’Afrique noire. On prend en Syrie, malgré tout cela, des risques inconsidérés par rapport à toute la région. Enfin, une fois de plus, les Usa ont échoué dans leur tentative de relancer le dialogue entre Israël et les palestiniens. Ils n’osent pas défier l’état juif dans sa vision de ce qu’il doit être de la région et de la paix qu’il veut imposer.


Tant d’échecs devraient pousser les Etats-Unis à une mise à plat de leur politique internationale ou, en tout cas, à moins d’arrogance. Et pourtant, l’Ukraine le prouve, les Usa veulent régenter, au nom de la démocratie, toutes les puissances susceptibles de la concurrencer sur le plan politique, militaire et surtout énergétique. La Russie a le sentiment que Washington veut l’enfermer dans un  espace réduit et contrôlé par des états soumis à l'influence américaine. C’est indiscutable. Les Usa en ont-ils encore les moyens alors que leur leadership est contesté également par la Chine en attendant le tour de l’Inde où les nationalistes hindous vont certainement prendre le pouvoir.


L’arrogance américaine est en contradiction avec la réalité internationale et les conséquences de la politique des Usa dans le monde depuis le début du siècle. Washington veut que le XXIème siècle soit comme le XXème un siècle américain. Ce pari s’annonce irréaliste et déjà largement perdu. Il met en danger les équilibres mondiaux historiques et civilisationnels avec tous les risques que cela comporte à moyen terme.

samedi, 03 mai 2014

L'oligarchie mondialiste, fléau de l'Amérique et de l'Europe?...

Arnaud Imatz

L'oligarchie mondialiste, fléau de l'Amérique et de l'Europe?...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Arnaud Imatz, cueilli sur le site du Cercle Aristote et consacré au rôle délétère de l'oligarchie et de son idéologie mondialiste...

 

Mondialisme.jpg

L'oligarchie mondialiste, fléau de l'Amérique et de l'Europe

Lorsqu’on vit depuis des années à l’étranger un sujet régulier d’étonnement est le mélange de répulsion-fascination que suscitent les États-Unis dans les grands médias de l’Hexagone. Certes, il ne s’agit pas d’une nouveauté. La généalogie de l’américanophobie et de l’américanophilie est bien établie. Les historiens la font remonter au XVIIIe siècle. Mais l’ampleur du parti pris journalistique à l’heure de traiter l’information sur l’ami-ennemi américain, est proprement sidérante. Le matraquage « obamaniaque », à l’automne 2012, quelques jours avant les élections présidentielles, n’en est qu’un exemple criant. Le message était d’un simplicité enfantine : il y avait d’une part, Barack Obama, le « bon », le réformateur, le « créateur » du système de protection sociale, et, d’autre part, Mitt Romney, le « méchant », le réactionnaire-opportuniste, le mormon milliardaire, le capitaliste va-t-en-guerre. Oubliée la loi de protection de la santé adoptée par l’État du Massachusetts, en 2006, sous l’impulsion du gouverneur Romney. Oubliées les interventions répétées de l’armée américaine sous les ordres du président démocrate sortant, les attaques de drones qui violaient le droit international (10 fois plus nombreuses que sous Bush Jr.) en particulier au Pakistan et au Yemen, l’envoi de 33000 hommes en Afghanistan, l’intervention en Lybie… En démocratie, disait le théoricien des relations internationales, Hans Morgenthau, « la propagande est inévitable, elle est un instrument de la politique », et son contrôle ne peut être qu’un travail de Pénélope. On ne supprime pas la propagande, pas plus qu’on n’élimine la conflictivité, au mieux, on la minimise.

En attendant le prochain déferlement de passion, il n’est peut être pas inutile de s’interroger sereinement sur l’hyperpuissance mondiale, sur son oligarchie et son peuple. Que penser de « l’Amérique et des Américains » ? Vaste question ! J’entends déjà mes amis d’Amérique hispanique s’insurger avec raison : « Ne vivons-nous pas en Amérique ? Ne sommes-nous pas, nous aussi, des Américains ? ». Mais passons. Faute d’espace, et à défaut d’analyses rigoureuses, voici quelques sentiments, opinions et pistes de réflexion.

Fonctionnaire international à l’OCDE, émanation du célèbre Plan Marshall, j’ai eu la chance de travailler dans l’entourage immédiat du Secrétaire général et de côtoyer moult ambassadeurs et hauts fonctionnaires d’Amérique du Nord et d’Europe. Par la suite, fondateur et administrateur d’entreprise, j’ai entretenu des relations suivies avec un bon nombre de cadres d’universités et d’hommes d’affaires des États-Unis et du Canada. Une expérience restreinte, limitée à la classe directoriale et aux milieux urbains (après plus de trente voyages je reste avec l’envie d’admirer un jour les grands espaces !), mais néanmoins une connaissance directe, tirée de situations vécues pendant trois décennies. Disons le tout de suite, l’image qui en ressort est nuancée, voire ambigüe. Un peuple jeune, dynamique, agressif, violent, sans racines, né de la fusion d’apports les plus divers, a-t-on coutume de répéter. Je dirai pour ma part que les Américains du Nord sont généralement des gens aimables, ouverts, spontanés, simples, sympathiques et très « professionnels ». Ils méritent en cela considération et respect. La cuistrerie, le pédantisme, la suffisance, l’arrogance, le ressentiment, l’esprit de caste et la manie de la hiérarchisation reposant sur les écoles, les titres et les diplômes, ces plaies sociales de notre vieux continent, omniprésentes dans la pseudo-élite française, qu’elle soit intellectuelle, politique ou économique, sont nettement moins répandus outre-Atlantique. À tout prendre, je préfère d’ailleurs l’amabilité commerciale, pourtant très artificielle, du diplômé de Yale, Harvard ou Stanford à la fatuité et la présomption de tant d’énarques, de polytechniciens voire de docteurs d’État de l’Hexagone.

J’admire sans réserves l’attachement, presque indéfectible, du peuple américain au premier amendement de sa Constitution : « Le Congrès ne fera aucune loi qui touche l’établissement ou interdise le libre exercice d’une religion, ni qui restreigne la liberté de la parole ou de la presse, ou le droit qu’a le peuple de s’assembler paisiblement et d’adresser des pétitions au gouvernement pour la réparation des torts dont il a à se plaindre ». Je sais bien sûr l’aptitude des juristes à réinterpréter un texte constitutionnel, parfois même dans un sens absolument contraire à l’esprit des pères fondateurs, afin de satisfaire les intérêts de la classe politique ou de répondre à ses injonctions. Je ne suis pas non plus naïf au point de croire que cette fidélité au Bill of Rights est appelée à perdurer éternellement sans aucune faille. Mais à ce jour, malgré les accrocs et les accusations répétées de violations, le principe et son application me semblent résister. Et ce n’est pas rien ! Il suffit de comparer la situation états-unienne avec celle de la France pour s’en convaincre. Une loi mémorielle, qui imposerait le point de vue officiel de l’État sur des faits historiques, est tout-à fait inconcevable aux États-Unis.

J’admire aussi évidemment les découvertes scientifiques et surtout techniques de cette grande nation. Il faudrait d’ailleurs être dépourvu de raison et de cœur pour les ignorer. Je fais en outre le plus grand cas de la littérature nord-américaine. Qui oserait prétendre qu’elle n’a pas souvent atteint les plus hauts sommets ? Même le cinéma hollywoodien ne me semble pas aussi médiocre qu’on le prétend. Quantitativement pitoyable, soit ! Mais il réalise chaque année de véritables chefs d’œuvres. Peut être 1 % de la production, qui a toujours rivalisé en nombre et en qualité avec le meilleur du cinéma européen et qui, depuis déjà près de trente ans et à l’exclusion de quelques rarissimes exceptions, distance ce dernier de très loin. Enfin, dans le domaine qui m’est le plus familier, l’histoire des faits et des idées et les sciences politiques, j’ai la ferme conviction qu’au tournant du XXIème siècle, les travaux d’auteurs aussi différents que Christopher Lasch, Paul Gottfried, Robert Nisbet, John Lukacs ou Paul Piconne, égalent, et parfois dépassent, ceux de n’importe quelle figure intellectuelle européenne.

Les codes de la nouvelle classe dirigeante américaine

Cela-dit, il y a plus d’une ombre au tableau. Après avoir longtemps structuré la nation nord-américaine, la pensée et le mode de vie des WASP (White Anglo-Saxon Protestant) ont fait long feu. Le puritain, animé par l’idéal abstrait de renoncement personnel et de perfectionnement de soi, l’homme pieux, pour qui la réussite personnelle est secondaire par rapport à l’œuvre sociale, relève du souvenir lointain. Mort !, l’individualiste farouche d’antan, le cow-boy tenté par l’aventure de la vie sauvage. Enterré !, le « self made man », l’archétype du vieux rêve américain, cet être loyal, solidaire, zélé au travail, autodiscipliné, modéré, épargnant, refusant de s’endetter. Il y a belle lurette que la majorité de la société américaine n’accorde plus d’intérêt à ces valeurs et idéaux.

En cinquante ans, les « codes » de l’élite politico-économico-médiatique « américaine » ont changé considérablement. Le style de vie de la classe directoriale est désormais marqué par l’anomie, le manque de racine, l’anxiété, le changement perpétuel, l’incertitude, le narcissisme, la hantise du « standing », l’obsession de la bonne santé physique, l’assujettissement à la consommation de la marchandise, la complaisance pour les hétérodoxies sexuelles, le mépris des traditions populaires jugées trop « réactionnaires », l’asservissement à la tyrannie de la mode, la fascination pour le marché capitaliste, l’admiration des formes de propriété anonyme, la recherche frénétique du profit, le culte passionné de l’accomplissement personnel, de la performance, du spectacle, de la réussite et de la célébrité.

Ostensiblement égalitaire, antiautoritaire, cosmopolite, communautarienne et multiculturaliste,  la nouvelle classe dominante se distingue par ses revenus et son train de vie élevés. Elle tourne le dos à la question sociale et au peuple, mais fait le plus grand cas des questions de société telles que la lutte contre l’homophobie, le mariage gay, l’aide à la famille mononucléaire et monoparentale, le soutien de la pratique des mères porteuses, l’enseignement de l’idéologie du genre, la dépénalisation des drogues « douces », l’éloge de la discrimination positive en faveur des minorités ethno-religieuses, etc. Parmi ses membres, se recrutent les adeptes les plus fervents de la libre circulation des marchandises et des personnes. Ils sont les zélateurs du libre-échange et de l’immigration illimités. « Vivre pour soi-même et non pour ses ancêtres et sa postérité » ou « Avant moi le néant après moi le déluge » pourrait-être leur devise. Le conformisme « progressiste », la hantise des « valeurs périmées et dépassées », masque chez eux la diligence empressée à l’égard d’un nouvel ordre social banalisé, une domination reformulée, un contrôle social remodelé.

Si vous devez négocier avec le représentant d’une grande entreprise ou d’une quelconque bureaucratie publique ou privée, avec un « CEO » (PDG) ou un haut fonctionnaire fédéral et ses conseillers, attendez-vous à toutes les chausse-trapes. Mensonge, félonie, dol, boniment, duplicité, sont permis. La fin justifie les moyens. On me dira bien sûr que j’ai tort de mettre en cause l’ensemble de cette « élite » ou plutôt « pseudo-élite », qu’il est faux de laisser entendre que tout le milieu est à l’image de quelques uns, que c’est ignorer la complexité de la nature humaine, pire, que c’est faire le jeu du « populisme » démagogique. Je ne nie pas qu’il y ait des exceptions remarquables, mais malheureusement, après des décennies d’expérience, je reste dans l’expectative de les rencontrer. La réalité, évidemment contestée par les intéressés, est que la lâcheté, l’hypocrisie et l’opportunisme sont  omniprésents parmi eux. Que pourrait-on d’ailleurs attendre d’autre de la part d’experts en communication, de spécialistes de la désinformation, de la manipulation, de la séduction et de l’impression produite sur les autres ? Exit donc l’idéal de la vieille culture américaine, celui du devoir et de la loyauté. La culture dominante des pseudo-élites modernes états-uniennes est résolument hédoniste, individualiste et permissive.

Un modèle vénéré par les « élites » européennes de droite comme de gauche

Je me refuse pour autant à reprocher à l’Amérique ou aux Américains du Nord les attitudes d’une caste interlope ou les défauts d’un modèle de société que la majorité de nos oligarques européens développe et vénère au quotidien. Dans le cœur et l’esprit de ces derniers, l’identité culturelle n’est-elle pas aussi ostensiblement remplacée par l’exaltation de la croissance du PNB, la glorification de l’accès massif à la consommation, la volonté d’étendre le mode de vie occidental au reste du monde, l’espoir fou que le développement des forces de production peut se perpétuer partout indéfiniment sans déclencher de terribles catastrophes écologiques ? Les « valeurs universelles », les « droits de l’homme » ne sont-ils pas sacralisés par la classe dirigeante européenne qui magnifie elle aussi la croisade démocratique mondiale et méprise souverainement les circonstances historico-culturelles données ? Le discours /récit des grands médias européens n’a-t-il pas lui aussi pour fonction de revêtir les aspirations et les intérêts matériels des nations « occidentales » sous l’apparence d’objectifs moraux universels ?

Nul n’en disconviendra, les États-Unis occupent une place exceptionnelle sur la scène internationale. Ils sont les détenteurs du leadership mondial. Ils sont la superpuissance, l’hyperpuissance ou l’Empire (terme le plus exact, bien qu’il soit généralement évité pour prévenir l’accusation d’antiaméricanisme). Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis se voulaient le fer de lance de l’anticolonialisme, mais en réalité, leurs interventions dans le monde pour défendre leurs intérêts se comptent par milliers depuis le XIXe siècle. Pour le seul cas de l’Ibéro-Amérique, on n’en compte pas moins de 50 majeures et 700 mineures. L’application historique de la doctrine Monroe (1823) a montré que la devise « L’Amérique aux Américains » signifiait en réalité « L’Amérique aux Américains du Nord ».

Dans la phase actuelle de recomposition des pôles politico-économico-culturels mondiaux, l’Empire thalassocratique perd de l’influence, mais il n’en conserve pas moins une position hégémonique. Au tournant du XXIe siècle, aucune puissance émergente n’est en mesure de surpasser les États-Unis. Ils produisent un peu moins du quart de la richesse mondiale, peuvent exploiter de fabuleux gisements de gaz de schiste et disposent d’une force militaire écrasante. Leur décadence, leur déclin, est semble-t-il inéluctable, mais la chute peut être ralentie durablement.

L’hybris états-unienne, la démesure dictée par l’orgueil des pseudo-élites nord-américaines, constitue néanmoins un redoutable danger pour la stabilité de la planète. La guerre économique, dont ils sont un fauteur majeur depuis plusieurs décennies, est une réalité planétaire. La guerre du pétrole et du gaz n’en est qu’un des aspects les plus criants. Nier ou ignorer tout ce qui est en jeu : le contrôle des réserves énergétiques et agroalimentaires mondiales, la domination de l’information, des communications, de l’intelligence civile et militaire, est le signe de l’aveuglement, de l’incompétence ou de la trahison.

Mais cela dit, l’honnêteté intellectuelle impose de souligner la complicité active ou la collaboration bienveillante dont bénéficie la nouvelle classe dirigeante américaine en Europe, sans oublier le rôle très discutable et la marge d’action considérable des managers des multinationales. Patriotes ou nationalistes sans complexes, les présidents Américains, démocrates ou républicains, nous répètent à l’envi que le peuple des États-Unis est « élu et prédestiné », que « le destin de la nation américaine est inséparable du Progrès, de la Science, de l’intérêt de l’Humanité et de la volonté de Dieu », mais c’est bien l’hyperclasse mondiale dans son ensemble qui reprend à l’unisson : « L’histoire des États-Unis d’Amérique se confond avec celle de la liberté, de la prospérité, de la démocratie et de la civilisation ».

L’espoir d’une recomposition et d’une relève politique  

Que les choses soient claires : « l’Amérique » ou les Américains du Nord ne sauraient être tenus pour l’adversaire principal.  L’adversaire est en nous, il est chez nous. L’adversaire, c’est l’idéologie mortifère de la pseudo-élite de gauche comme de droite ; c’est celle des leaders et apparatchiks (non pas des militants et sympathisants) des principaux partis européens au pouvoir, néo-sociaux-démocrates et néolibéraux, si proches des sociaux-libéraux du parti démocrate et des néoconservateurs du parti républicain d’outre-Atlantique ; c’est celle des maîtres de la finance mondiale et de leurs affidés médiatiques gardiens jaloux du politiquement correct ; c’est celle des « intellectuels organiques », contempteurs inlassables du populisme démagogique. Ce populisme, qui, selon eux, mettrait en cause dangereusement la démocratie, alors que, malgré d’inévitables dérapages, il est le cri du peuple, la protestation contre un déficit de participation, l’appel angoissé à la résistance identitaire, à la restauration du lien social, à la convivialité ou à la sociabilité partagée. L’adversaire, c’est bien l’idéologie des néolibéraux et des néo-sociaux-démocrates, et celle de leurs « idiots utiles », les altermondialistes, qui, à leur manière, rêvent de parfaire la transnationalisation des personnes et l’homogénéisation des cultures.

Soulignons-le encore : le combat culturel ne se livre pas entre l’Europe et l’Amérique du Nord, mais entre deux traditions culturelles qui se déchirent au sein de la modernité. L’une, aujourd’hui minoritaire, est celle de l’humanisme civique ou de la République vertueuse, qui considère l’homme d’abord comme un citoyen qui a des devoirs envers la communauté, et qui conçoit la liberté comme positive ou participative. L’autre, majoritaire, est celle du droit naturel sécularisé, de la liberté strictement négative entendue comme le domaine dans lequel l’homme peut agir sans être gêné par les autres. L’une revendique le bien commun, la cohérence identitaire, l’enracinement historico-culturel (national, régional et grand continental), la souveraineté populaire, l’émancipation des peuples et la création d’un monde multipolaire ; l’autre célèbre l’humanisme individualiste, l’hédonisme matérialiste, l’indétermination, le changement, l’homogénéisation consumériste, l’État managérial et la « gouvernance » mondiale, sous la double bannière du multiculturalisme et du productivisme néo-capitaliste.

Pour les tenants du « Républicanisme » ou de l’humanisme civique, les néolibéraux, néo-sociaux-démocrates et altermondialistes sont incapables d’engendrer un attachement solide au bien commun. Ils savent que le principal danger de la démocratie vient d’une érosion de ses fondements spirituels, culturels et psychologiques. Avec Aristote, Montesquieu, Rousseau, Jefferson, et tant d’autres, ils reconnaissent que la démocratie est impossible sans un territoire limité et un degré élevé d’homogénéité ou de cohésion socioculturelle. Ils savent qu’il n’y a pas un seul modèle de libre marché, le capitalisme dérégulateur anglo-saxon, et que des légions de défenseurs du libre marché se sont opposés au système de laisser-faire et de marchandisation globale. Ils savent que depuis les pionniers de l’économie politique de l’École de Salamanque au XVIème siècle, jusqu’aux théoriciens de l’ordolibéralisme de l’après-Deuxième-Guerre mondiale, en passant par les non-conformistes des années 1930, de très nombreux et prestigieux économistes considèrent que  le libre marché doit dépendre de la politique, de l’éthique et de la morale.

Les partisans d’une troisième voie moderne (laquelle ne se confond pas avec les versions décaféinées de Clinton, Blair ou Bayrou), défendent le principe de la petite et moyenne propriété (individuelle, familiale et syndicale) des moyens de production coexistant avec de plus grandes formes de propriété rigoureusement réglementées dans le cadre d’une économie régionale autocentrée. Ils se dressent contre le capitalisme monopolistique et financier, contre les processus de concentration du grand marché néolibéral, contre le collectivisme socialo-communiste, contre toutes les formes de bureaucratisations publiques et privées. Ils considèrent que le protectionnisme entre ensembles régionaux homogènes (non pas entre pays) aux niveaux de vie très différents, est non seulement justifié, mais nécessaire. Enfin, ils accordent une priorité absolue aux mesures de politique démographique et au contrôle de l’immigration qui sont d’une importance vitale pour la survie de l’identité culturelle, de la sécurité et du progrès économique et social.

Depuis près de 40 ans, à droite comme à gauche, le lobby immigrationniste occupe une position dominante. Pour ne pas être diabolisées, les rares voix discordantes des partis majoritaires ont été contraintes au silence ou à manier la litote. Après avoir défendu « la limitation de l’immigration » et plaidé pour « la réduction de l’immigration clandestine », elles ont fini par soutenir du bout des lèvres « l’immigration choisie ». Mais au fil du temps, malgré les efforts désespérés de l’oligarchie « discuteuse » en faveur d’une main-d’œuvre afro-maghrébine abondante et bon marché, une partie croissante de l’opinion a décroché. Les complaisances d’usage pour « l’islamisme pluriel et pacifique », des esprits affaiblis, tétanisés par la peur du conflit, ne font plus recette. Les arguties, les insultes et les réactions passionnées des Fukuyama, Morin, Lévy, Touraine, Habermas et autres gardiens jaloux du temple se révèlent de plus en plus inefficaces. L’influence sur l’opinion du discours politique de l’oligarchie dominante ne cesse de décroître. La bipolarisation droite-gauche, sacralisée par les élites politiques et leurs soutiens que sont les bobos des grandes villes, les fonctionnaires et les retraités, ne correspond plus à rien pour les classes populaires. Ouvriers, employés, petits agriculteurs et petits commerçants prennent conscience que les prétendues « valeurs républicaines ou démocratiques », réduites aux seuls droits de l’homme, signifient en réalité les valeurs du grand marché. Ils ne croient plus à la vieille rengaine : « la mondialisation bénéficie à tous », « l’immigration est une chance  » ou « il n’y a pas trop d’immigrés ».  Ils savent qu’ils sont au contraire et resteront irrémédiablement les exclus du mondialisme et du multiculturalisme. Par ailleurs, un bon nombre de jeunes se rebellent. Pour perdurer, l’oligarchie  doit en tenir compte malgré les vœux et les cris d’Orphée que poussent encore ses membres les plus dogmatiques.

« Toute vérité franchit trois étapes, disait fort justement Arthur Schopenhauer. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite, elle subitune forte opposition. Puis, elleest considéréecomme ayant toujours étéuneévidence ». C’est un honneur que d’aller contre les modes, les interdits, le « politiquement correct »  de son temps ; que de refuser le chemin de la servitude, du totalitarisme de l’argent et du magma mondialiste. C’est un honneur que de s’inscrire dans la filiation des Charles Péguy, Miguel de Unamuno, Daniel-Rops, Georges Bernanos, Simone Weil, Wilhelm Röpke, Julien Freund, Jules Monnerot, Christopher Lasch, Maurice Allais et tant d’autres résistants au fléau de l’oligarchie mondialiste. Notre Europe n’a jamais été celle des disciples de Jean Monnet, celle des multinationales, sous la tutelle définitive des États-Unis d’Amérique, « l’Europe où, comme disait Charles de Gaulle, chaque pays perdrait son âme ». Notre Europe est celle du meilleur gaullisme, celle des peuples, celle de la « troisième force », celle de l’axe grand-continental ou grand-européen.

Arnaud Imatz (Cercle Aristote, 28 octobre 2013)

vendredi, 02 mai 2014

Hystéries en ménage: neocons et R2P

Hystéries en ménage: neocons et R2P

Ex: http://www.dedefensa.org

Captain_America_cc_82713.jpgLe “pouvoir” à Washington est une bien étrange chose. De temps en temps, il est bon d’en faire une “sociologie”, pour aussitôt préciser, même si cela va de soi, qu’il s’agit aussi bien d’une pathologie. Par “pouvoir”, certes, nous entendons l’influence dominante, qui n’a besoin ni d’arguments ni de raison, ni vraiment d’une puissance extraordinaire, parce qu’elle ne fait que transmuter en pseudo-concepts, en simulacre d’idées, la poussée évidente et constante du Système pour opérationnaliser la politique-Système et sa “feuille de route” dite-dd&e. Aujourd’hui triomphe à Washington une alliance qui est un mariage de passion bien plus que de raison, sinon un mariage d’hystéries (au pluriel), entre neocons (les néo-conservateurs qui nous bien familiers) et R2P. (“R2P” est un acronyme arrangé en phonétique SMS renvoyant à l’expression bureaucratique “Responsability To Protect”, ou “responsabilité de protéger” qui a pris le pas dans l’arsenal des valeurs postmodernistes sur le “droit d’ingérence” pour désigner la feuille de vigne de service de l’acte permanent d’interventionnisme déstructurant et dissolvant des pays du bloc BAO, – avec exemples pratiques en Libye, en Syrie, en Centrafrique, en Ukraine, etc. On observera que le passage de la notion de “droit” à la notion de “responsabilité” est une évolution sémantique intéressante : la “responsabilité” implique le “droit de protéger” [notion de droit,présente dans le pseudo-“droit d’ingérence”, qui implique une notion de possibilité d’action] mais aussi le “devoir de protéger” [notion morale, engageant pour celui qui en est investi une nécessité d’action], ce qui fait de l’interventionnisme une obligation morale soutenue par une notion pseudo-légale autorisant cet acte.) Ces deux “centres d’influence” renvoient à des étiquettes de complaisance, sans aucune signification politique réelle, de la droite conservatrice interventionniste (neocons) et du centre-gauche libéral et également interventionniste.

Dans ConsortiumNews, Robert Parry consacre le 18 avril 2014 un article à ces épousailles dont les effets s’expriment notamment au sein du gouvernement US par Victoria Nuland (dite “Nuland-Fuck”), assistante du secrétaire d’Etat pour les affaires européennes et asiatiques, et Samantha Power, ambassadrice des USA aux Nations-Unies. (Parry laisse de côté Susan Rice, directrice du NSC, qui avait précédé Power à l’ONU. Rice est effectivement complètement dans la ligne R2P.) On ne s’étonnera pas de voir le sénateur McCain cité par Parry comme courroie de transmission avec le Congrès ; également John Kerry, sorte d’ectoplasme qui semble absolument converti à la pseudo-“doctrine”, qui pimente ses conférences de presse après des négociations avec les Russes d’éructations antirusses, qui ne cesse de stupéfier son “partenaire” Sergei Lavrov cultivant l’idée qu’on devait parler diplomatie...

Parry constate d’abord l’extraordinaire facilité, l’enthousiasme même, avec lesquels la presse-Système a assimilé la version officielle de la crise ukrainienne, qui représente d’ailleurs une sorte de quintessence en “génération spontanée” de toutes les tendances, obsessions et réflexes de la dialectique-Système. Il poursuit donc sur les hystéries régnantes, qui facilitent la coordination et la mise en scène de la narrative en cours ... «But another reason for the biased coverage from the U.S. press corps is the recent fusion of the still-influential neoconservatives with more liberal “responsibility to protect” (R2P) activists who believe in “humanitarian” military interventions. The modern mainstream U.S. news media is dominated by these two groups: neocons on the right and R2Pers on the center-left. As one longtime Washington observer told me recently the neocons are motivated by two things, love of Israel and hatred of Russia. Meanwhile, the R2Pers are easily enamored of idealistic young people in street protests.

»The two elements of this alliance – the neocons and the R2Pers – also now represent the dominant foreign policy establishment in Official Washington, with the few remaining “realists” largely shoved to the side, including to some degree President Barack Obama who has “realist” tendencies in seeking to limit use of U.S. military power but continues to cede control over his administration’s actions abroad to aggressive neocon-R2P operatives.

»During Obama’s first term, he made the fateful decision to create a “team of rivals” of powerful political and bureaucratic figures – the likes of Defense Secretary Robert Gates, Secretary of State Hillary Clinton and General David Petraeus. They skillfully funneled the President into hawkish decisions that they wanted, such as a “surge” of 30,000 troops into Afghanistan and a major confrontation with Iran over its nuclear program. (Both positions were pushed by the neocons.)

»In 2011, the neocons and the R2Pers teamed up for the war against Libya, which was sold to the United Nations Security Council as simply a limited intervention to protect civilians in the east whom Muammar Gaddafi had labeled “terrorists.” However, once the U.S.-orchestrated military operation got going, it quickly turned into a “regime change” war, eliminating longtime neocon nemesis, Gaddafi, to Hillary Clinton’s hawkish delight.

»In Obama’s second term, the original “team of rivals” is gone, but foreign policy is being defined by the likes of Assistant Secretary of State for European Affairs Victoria Nuland, a neocon, and Ambassador to the United Nations Samantha Power, a leading R2Per, with a substantial supporting role by neocon Sen. John McCain, R-Arizona. Obama defeated McCain in 2008, but McCain now is pulling the strings of Secretary of State John Kerry, who also appears enamored of the hawkish stances demanded by Nuland and Power.»

Le cas de John Kerry a déjà attiré l’attention de Parry, dans un article précédent, du 14 avril 2014. Il s’agit d’un cas assez classique désormais, mais qui ne perd pas son attrait d’événement extraordinaire par l’implication qu’on y trouve d’une non moins extraordinaire faiblesse psychologique d’un homme politique accompli se laissant complètement “encoconné” par l’environnement neocon-R2P qu’il a lui-même laissé s’installer, ou simplement se renforcer après Hillary Clinton qui avait bien préparé le terrain, au département d’État devenu citadelle et inspirateur de l’influence extrémiste à Washington. (La modification est remarquable avec l’administration GW Bush lors de son premier mandat, le plus “activiste” certes : le centre extrémiste du gouvernement était alors le Pentagone, le département d’État étant contrôlé par Colin Powell, de tendance plus modérée.)

Le Russe Lavrov a raconté comment, lors d’une de ses premières rencontres avec le nouveau secrétaire d’État au printemps 2013, il avait félicité Kerry pour avoir “liquidé” Victoria Nuland de sa position de porte-parole du département où l’avait installée Clinton ; Kerry lui avait répondu qu’il l’avait au contraire promue (comme adjointe au secrétaire d’État pour les affaires européennes et asiatiques), ajoutant qu’il aurait ainsi, à ses côtés, une diplomate expérimentée pour conduire une politique d’entente, notamment et précisément avec la Russie. Lavrov avait considéré Kerry pour tenter de distinguer dans ses paroles quelque ironie ou sarcasme, pour n’y trouver qu’un sérieux ingénu et désespérément naïf, – et peut-être, même, volontairement naïf. La question se pose en effet, dans ce cas de Kerry comme dans tant d’autres, et dans le cas d’Obama comme dans celui de Kerry, s’il existe une conscience réelle de la signification des actes ainsi posés, par rapport à ce que tout homme normalement informé doit en savoir, à la lumière de la personnalité et de l’activisme bien connues d’une Nuland. Lavrov rapporte que Kerry ne semblait pas vraiment comprendre ce que signifiait, en termes de perspectives politiques, la nomination de Nuland à un tel poste, – non plus que, dans un autre contexte, celle de Power à la tête de la délégation diplomatique US aux Nations-Unies.

Dans le contexte de son étude sur l’influence des neocons-R2P, Parry qualifie Obama de “timid ‘realist’”, terme qu’il dénierait éventuellement à Kerry mais qui pourrait néanmoins être approprié au vu de certaines circonstances (voir le comportement d’un “timide réalisme” de Kerry vis-à-vis des Russes dans les crises syrienne et iranienne). Parry écrit, à propos d’Obama, face à l’influence neocons-R2P :

«Obama’s role in his administration’s foreign policy fiascos has mostly been to be caught off guard by mischief that his independent-minded underlings have stirred up. Then, once a crisis is touched off – and the propaganda machinery starts churning out hyperbolic alarms – Obama joins in the rhetorical exaggerations before he tries, quietly, to work out some compromise. In other words, rather than driving the agenda, Obama goes with the neocon-R2P flow before searching for a last-second off-ramp to avert catastrophe. That creates what looks like a disorganized foreign policy consisting of much tough talk but little actual hard power. The cumulative effect has been to make Obama appear weak and indecisive.

»One example was Syria, where Obama drew a “red line” suggesting a U.S. military strike if Assad’s regime used chemical weapons. When sarin was used on Aug. 21 resulting in hundreds of deaths, Official Washington’s neocons and R2Pers quickly fingered Assad, firmed up that “group think,” and ridiculed anyone who doubted this conventional wisdom.

»With Kerry running near the front of the stampede, Obama tagged along repeating what all the important people thought they knew – that Assad was guilty– but Obama steered away from the war cliff at the last minute. He referred the issue to Congress and then accepted a compromise devised by Putin to have Assad surrender all his chemical weapons, even as Assad continued denying a role in the Aug. 21 attack. After that Syrian deal was struck, the neocons and R2Pers pummeled Obama for weakness in deciding not to launch major military strikes against Syrian targets. Obama managed to avert another Mideast war but he faced accusations of vacillation.

»The Ukraine crisis is following a similar pattern. The neocons and R2Pers immediately took the side of the western Ukrainian protesters in the Maidan as they challenged elected President Yanukovych who hails from eastern Ukraine...»

Le rappel du comportement d’Obama face aux pressions neocons-R2P, ainsi que ce qui est dit de Kerry, nous incite à développer beaucoup plus une hypothèse de type psychologique qu’une analyse de type idéologique ou politique ; c’est-à-dire de privilégier l’“explication inconsciente” pour le premier effet de ces pressions, l’élaboration consciente ne venant qu’après pour tenter de modifier, ou pour endosser la nouvelle situation politique. Cela signifie qu’à notre sens, un Obama comme un Kerry manifestent des psychologies épuisées, c’est-à-dire des psychologies faibles et vulnérables, à cause d’attitudes politiques passives marquées par le manque de conviction, et d’une extrême vulnérabilité à l’activité surpuissante du système de la communication toujours dans le sens de la politique-Système. Les neocons-R2P renvoient moins à des positions politiques substantivées qu’à des psychologies exacerbées, proches de l’hystérie et dans tous les cas se manifestant dans l’hypomanie, endossant des positions politiques extrémistes qui correspondent comme naturellement à la politique-Système elle-même productrice des manifestations déstructurantes et dissolvantes propres à ces pathologies de la psychologie. Comme nous pourrions le juger d’un point de vue rationnel, le Système représente lui-même, objectivement, une pathologie de la psychologie, mais il l’utilise dans un sens qui lui correspond, pour un but précis (la “feuille de route” dd&e) qui correspond effectivement à sa destinée naturelle dans la logique du déchaînement de la Matière.

La puissance d’influence des neocons-R2P tient ainsi essentiellement à la force que leurs psychologies trouvent dans le soutien du Système et la conviction faussaire que leur donne ce soutien, et nullement certes dans quelque farce d’idéologie grotesque comme on ne cesse de les exposer dans les talk-shows qui vont bien. Face à cela, les psychologies faibles parce qu’épuisées (Obama, Kerry) sont sans cesse prises de court, et sans cesse conduites à des réactions retardataires en position de faiblesse, soit en combattant cette influence “avec les moyens du bord”, parfois avec un certain succès (Syrie et Iran dans les phases de l’automne 2013), soit en l’assumant et en la prenant à son compte pour en faire une politique, ou un simulacre de politique (Ukraine). Avec les exemples donnés, nous suggérons bien entendu une chronologie ; avec l’Ukraine, il semble que la capacité de résistance des psychologies épuisées soit à son terme et il nous semble complètement improbable qu’une réaction comme dans le cas de la Syrie et de l’Iran puisse renverser l’actuel flux politique de type hystérique. C’est pour cette raison, notamment, que nous sommes inclinés à voir dans cette crise un prolongement décisif.

jeudi, 01 mai 2014

Notes sur le passé recomposé en narrative

Notes sur le passé recomposé en narrative

Ex: http://www.dedefensa.org

Parmi l’avalanche de nouvelles, d’initiatives, de montages, de false flag, de narrative qui caractérise la crise ukrainienne, on en distingue certaines qui conduisent à une hypothèse centrale. Le Système aux abois, dans le chef de l’américanisme et de la présidence BHO qui sont dans la même situation, jouent leur va-tout dans une tentative paradoxale de ressusciter le passé pour imposer définitivement “leur avenir” au monde. Il s’agit du tournant ultime, du quitte ou double, du tout au rien. La pièce ainsi montée, – comme l’on dit d’une “pièce montée” qui couronne un mariage, – est celle d’une “nouvelle Guerre froide” qui prend corps sous la forme d’articles divers, d’un rapport pour la Maison-Blanche, d’une fuite opportune vers le toujours-utile New York Times et ainsi de suite. La narrative prend forme. On croit revivre.

Il s’agit donc bien de cela : une deuxième Guerre froide, le futur par le retour vers le passé, le passé qui est le retour à la case-départ. L’occasion en est cette crise ukrainienne dont on ne finit pas de découvrir l’ampleur, l’extension, l’universalisation, – la crise ukrainienne, catastrophe en elle-même et catastrophique bouée de sauvetage pour une direction-Système des USA en perdition.

Parmi les diverses initiatives et mesures qui confortent cette hypothèse et l’interprétation que nous en offrons, nous en choisissons deux qui ont une puissante signification. L’une donne une appréciation générale de la conception générale en train de se mettre en place à Washington, l’autre une appréciation opérationnelle montrant un début d’application de cette appréciation ; mais, certes, si nous choisissions deux événements liés l’un à l’autre par une logique qui suggérerait une planification précise, une élaboration rationnelle, notre conviction est qu’il s’agit plutôt d’une agglomération de mesures et d’événements différents qui se sont imposés sans la moindre cohésion et, en fait, montrant que les événements dictent leur loi, plus que jamais. Pour mieux mettre en évidence ce constat fondamental, nous allons renverser l’ordre suggéré par la description que nous développons pour restituer la vraie chronologie qui est l’inverse que celle que nous suggérerait l’identification des deux événements.

La marionnette type-courroie de transmission

... Ainsi, le premier sujet abordé semblerait la conséquence du second qui suivra, mais il ne l’est pas. Il constitue un événement incontrôlé suscité par d’autres événements incontrôlés depuis la mise en action de la crise ukrainienne, amenant des réactions des directions politiques et directions-Système concernées pour le développement d’une nouvelle situation opérationnelle. Cette nouvelle situation opérationnelle, qu’on croirait enfantée par la “nouvelle conception générale en train de se mettre en place à Washington” (nous refusons de la baptiser “nouvelle stratégie” ou “nouvelle doctrine”, qui impliquerait une notion d’ordre et de logique, et de planification, qui est absolument et totalement absente du propos à son origine), se matérialise essentiellement par l’annonce de l’envoi de troupes US dans des pays bordant la Russie, évidemment présentées comme “défensives”. Il s’agit essentiellement de la Pologne et des pays baltes ; on comprend aussitôt, sans étonnement particulier, que c’est bien la Pologne qui joue un rôle fondamental dans ce bouleversement.

La nouvelle concerne donc l’envoi de troupes US en Pologne, – 10 000 hommes au minimum, voudraient les Polonais, 5 000 au plus selon la position de départ du Pentagone. On négocie... WSWS.org donne le 19 avril 2014 les détails des circonstances accompagnant le début de l’officialisation du déploiement des troupes US en Pologne, avec d’autres éléments militaires, par le biais des confidences sonores du ministre polonais de la défense visitant le Washington Post après une rencontre avec le secrétaire à la défense Chuck Hagel, – signes, tout cela, que la Pologne est de plus en plus la courroie de transmission, la “marionnette” mais aussi le partenaire actif et va-t’en-guerre des USA en Europe centrale.

«According to the Post, Polish Defense Minister Tomasz Siemoniak, visiting the newspaper after meeting with US Secretary of Defense Chuck Hagel at the Pentagon, said, “the decision has been made on a political level and that military planners are working out details.” The article continued: “There will also be intensified cooperation in air defense, special forces, cyberdefense and other areas. Poland will play a leading regional role, ‘under US patronage,’ he said.”

»The report makes clear that the US entered into the Geneva agreement with Russia, purportedly to “deescalate tensions” in Ukraine, in bad faith, intending to use Russia’s supposed breach of the deal as justification for expanded sanctions and a further aggressive buildup of US and NATO forces in Eastern Europe aimed at encircling and strangling Russia...»

La marionnette qui rugissait

Du côté polonais, les choses sont simples : c’est la fièvre de la guerre, avec l’affirmation furieuse de l’“ennemi russe”. Nous sommes à des années-lumière de la tentative de réconciliation Pologne-Russie du printemps 2010 (voir, par exemple, le 19 avril 2010). La Pologne est retombée dans la russophobie guerrière, en s’appuyant sur les USA dont elle estime qu’elle est en voie de devenir le “meilleur vassal” en Europe. La dialectique retrouve les accents des phases les plus agressives de l’histoire des relations entre la Pologne et la Russie. La Pologne veut évoluer vers une place privilégiée : bien que membre de l’OTAN et de l’UE, c’est d’abord en tant que “partenaire” bilatéral et interlocuteur européen privilégié des USA qu’elle veut traiter avec les USA.

Cette prétention, ce n’est pas rien. Elle risque autant d’irriter les partenaires européens de la Pologne, autant que de l’en éloigner dans certaines circonstances dont la plus aigue est évidemment d’une possibilité d’affrontement avec la Russie. (On verra ce qu’il restera, dans cette occurrence, du “Triangle de Weimar”, qui prétendait établir un lien de sécurité spécifique France-Allemagne-Pologne.) Les Allemands sont très loin d’être partisans d’un affrontement avec la Russie, comme l’a très récemment montré leur ministre des affaires étrangères suggérant que l’énergie dépensée à trouver de nouvelles sanctions contre la Russie serait mieux employée à chercher une véritable désescalade en Ukraine ; ils pourraient très vite s’impatienter, à mesure que cette position spécifique et bombastique de la Pologne s’affirmerait. Cela fait partie des tendances de divisions en Europe, entre Européens et entre l’Europe et les USA (voir le 14 avril 2014).

Le JCS et le “proconsul”

Du côté US, les choses ne sont pas plus simples et peut-être même sont-elles plus compliquées. Restons-en pour l’instant à la seule position du Pentagone, la Maison-Blanche et le département d’État ayant basculé dans le maximalisme compulsif irradiant de leurs conseillers d’influence venus de l’équipe neocons-R2P (voir le 22 avril 2014). Le Pentagone préférerait 5 000 soldats US en Pologne, et encore parce que le président demande des renforts, aux “10 000 hommes minimum” réclamés par les Polonais. La raison essentielle de cette pusillanimité est que le Pentagone ne dispose pas de réserves suffisantes, parce que les forces US sont déjà engagées partout, très diminuées, extrêmement limitées. L’autre “raison essentielle” (l’essentialité est élastique, par le temps qui courent et bondissent), c’est que le Pentagone ne se sent pas vraiment d’attaque pour tout faire pour défier les Russes et risquer une chose très, très sérieuse. On verra qui l’emportera lorsque le volume du contingent US en Pologne sera déterminé, et sous quelle forme.

Il y a déjà là un conflit interne qui se dessine. Les dernières péripéties, le silence des uns et les déclarations des autres, montrent qu’il s’agit d’un conflit des plus classiques, entre la maison-mère, le Joint Chiefs of Staff (JCS) et son président le général Dempsey au Pentagone d’une part, et d’autre part le général Breedlove, commandant en chef suprême en Europe (SACEUR) de la structure OTAN et chef du Central Command Europe (commandement national US). En temps de crise plus particulièrement, les relations entre la direction de Washington et le “proconsul” militaire US en Europe ont toujours été délicates. Le “proconsul” a tendance à soutenir les revendications des “vassaux européens” (la Pologne en l’occurrence, pour le cas qui nous occupe) tandis que le Pentagone défend ses intérêts généraux. (Un tel conflit a eu lieu à plusieurs reprises, notamment avec les SACEUR Goodpaster en 1973, Haig en 1976, Rogers en 1983, etc. Le dernier en date et l’un des plus fameux est celui des rapports exécrables entre le SACEUR, le général Wesley Clark, et le JCS de Washington lors de la guerre du Kosovo, cela menant jusqu’à une mise à pied à peine dissimulée de Clark en 2000.)

Le Pentagone sur les genoux

Ici, on mettra l’accent sur une situation qui se répercute sur toutes les crises, de diverses façons. A la différence de 1947-1948, à laquelle le document évoqué plus bas fait allusion comme référence d’une “nouvelle Guerre froide”, la situation de la puissance militaire US est aujourd’hui dans une situation radicalement différente. En 1947-1948, le budget du Pentagone, littéralement pulvérisé à partir de la victoire sur le Japon, était si bas que l’industrie aéronautique US dans sa quasi-entièreté était au bord de l’effondrement. (Certains jugent même, avec des arguments extrêmement convaincants, et une enquête minutieuse pour le cas invoqué, que la Guerre froide fut lancée du côté US à partir de ce qui fut en bonne partie un montage, pour sauver spécifiquement cette industrie à partir de commandes publiques massives et urgentes d’avions militaires. Voir notre texte du 12 février 2003 extrait de La Lettre d’analyse dd&e du 10 avril 1995, reprenant une analyse d’un livre de Frank Kofsky publié en 1994 sur cette affaire : Harry S. Truman and the War Scare of 1948, A Successful Campaign to Deceive the Nation.)

Aujourd’hui, par contre, le budget du Pentagone est colossal : nominalement autour de $650 milliard, il dépasse en réalité les $1 000 milliards une fois prises en compte des dépenses affectées à d’autre poste (renseignement, énergie avec le développement nucléaire, etc.). Malgré cette monstruosité budgétaire, les capacités militaires US ne cessent de se réduire, au point où l’US Army est aujourd’hui quasiment au niveau des effectifs de 1940, alors au sommet de la politique isolationniste de désengagement (voir le 3 mars 2014). Une “mobilisation” pour une “nouvelle Guerre froide”, comme celle de 1948 pour la Guerre froide initiale, impliquerait, dans une bonne logique américaniste, un “réarmement”, c’est-à-dire une augmentation substantielle du budget militaire. Dans les conditions actuelles, une telle perspective est, successivement, extraordinairement et paradoxalement incertaine ; d’abord, par ses implications budgétaires catastrophiques alors que la dette menace l’équilibre du gouvernement US ; ensuite par les contraintes légales (“séquestration”) existantes pour au contraire réduire ce budget ; enfin, par l’incertitude où l’on se trouve concernant les capacités du Pentagone, empire du gaspillage et de la gestion catastrophique, de savoir si des augmentations conséquentes du budget ne conduiraient pas à un surcroît de gaspillage, de corruption et de gestion catastrophique, plutôt qu’à une augmentation des capacités. (La question est : les USA sont-ils encore capables de mobiliser, dans le vrai sens du mot ?) Les chefs du Pentagone, arcboutés sur leur puissance bureaucratique, devinent cela et ne sont pas nécessairement partisans d’une telle augmentation qui menacerait tout l’édifice, en même temps que le gouvernement US, pour une cause dont on a vu plus haut que ces chefs-là ne l’apprécient guère.

The Rest Of the World contre la Russie

Le deuxième point que nous voulons mentionner constitue l’essentiel en matière de communication. Il est exposé dans un article qui vient de paraître dans le New York Times, le 20 avril 2014, et c’est sans nul doute le plat de résistance. Il s’agit d’une nouvelle posture, – que d’aucuns qualifieront de “stratégie”, voire de “doctrine” s’ils en ont le goût, – de l’administration Obama vis-à-vis de la Russie. Nous parlons donc, comme on l’a signalé, d’une “nouvelle Guerre froide” basée sur les conceptions US de l’immédiat après-guerre, et précisément sur la stratégie du containment élaborée par George Kennan, qui occupait à cette époque le poste de la direction de la planification au département d’État. Le passage où cette référence est proposée se termine par une phrase explicitant l’opérationnalisation du concept, qui consiste à “isoler” la Russie du reste du monde ; l’aspect sidérant et surréaliste de cette opérationnalisation est que les USA se proposent de former une alliance générale quasiment du reste du monde contre la Russie, y compris la Chine, qu’entretemps le secrétaire à la défense Hagel est allé avertir de ne pas trop irriter le Japon au risque de voir les USA se dresser contre elle, quasi-opérationnellement (Eric Margolis, le 20 avril 2014 sur UNZ.com : «[Bismarck] would have been horrified to see Washington foolishly making enemies of Russia and China at the same time»)... Sans doute, même si cela ne nous est pas précisé, Obama compte-t-il convaincre également la Syrie, l’Iran, les autres BRICS, tous les pays qui se sont abstenus de voter à l'ONU pour la condamnation du référendum de Crimée (voir le 28 mars 2014), etc., de s’inscrire dans cette croisade internationale contre la Russie, où la Russie se retrouvera seule on vous l’assure.

«In effect, Mr. Obama is retrofitting for a new age the approach to Moscow that was first set out by the diplomat George F. Kennan in 1947 and that dominated American strategy through the fall of the Soviet Union. The administration’s priority is to hold together an international consensus against Russia, including even China, its longtime supporter on the United Nations Security Council.»

L’initiative de l’administration Obama est donc présentée comme une rupture fondamentale avec ce qui a précédé dans les relations des USA avec la Russie. Considérant, selon l’habituel penchant de la psychologie US pour l’inculpabilité (voir notamment le 26 mars 2014), que les USA ont tout fait pour “éduquer” la Russie, pour la rendre “civilisée”, et étant à ce point déçue par la fourberie de son élève, l’administration Obama décide d’une façon impériale mais qu’on devine pleine d’une immense sagesse qu’“assez c’est assez”. On écarte d’un geste négligent sinon nonchalant l’agacement ukrainien et l’on parle à l’échelle qui convient, qui est celle du monde cela va de soi... «Even as the crisis in Ukraine continues to defy easy resolution, President Obama and his national security team are looking beyond the immediate conflict to forge a new long-term approach to Russia that applies an updated version of the Cold War strategy of containment.

»Just as the United States resolved in the aftermath of World War II to counter the Soviet Union and its global ambitions, Mr. Obama is focused on isolating President Vladimir V. Putin’s Russia by cutting off its economic and political ties to the outside world, limiting its expansionist ambitions in its own neighborhood and effectively making it a pariah state. Mr. Obama has concluded that even if there is a resolution to the current standoff over Crimea and eastern Ukraine, he will never have a constructive relationship with Mr. Putin, aides said. As a result, Mr. Obama will spend his final two and a half years in office trying to minimize the disruption Mr. Putin can cause, preserve whatever marginal cooperation can be saved and otherwise ignore the master of the Kremlin in favor of other foreign policy areas where progress remains possible.

»“That is the strategy we ought to be pursuing,” said Ivo H. Daalder, formerly Mr. Obama’s ambassador to NATO and now president of the Chicago Council on Global Affairs. “If you just stand there, be confident and raise the cost gradually and increasingly to Russia, that doesn’t solve your Crimea problem and it probably doesn’t solve your eastern Ukraine problem. But it may solve your Russia problem.”»

En attendant que cette “stratégie” soit mise en place et rende ses premiers effets, quelque part entre 2100 et 2200, le président Obama a décidé de se retirer sous sa tente et de ne plus songer aux manigances de Poutine, faisant ainsi comme s’il n’existait plus, Poutine, rien de moins, et le plongeant par conséquent dans un cruel embarras. Drapé dans sa dignité et dans sa puissance, Obama ignore désormais la Russie en attendant que celle-ci, complètement isolée, étranglée par sa propre infamie, privée de l’amicale camaraderie du reste du monde et du Système, tombe comme un fuit déjà blet. D’ici là, bien entendu, on vous l’assure sans souci de la contradiction interne du propos, la population russe, ayant compris où est son intérêt et où se trouve la vertu, aura renvoyé le tyran pourrir dans un Goulag quelconque.

«The prevailing view in the West Wing, though, is that while Mr. Putin seems for now to be enjoying the glow of success, he will eventually discover how much economic harm he has brought on his country. Mr. Obama’s aides noted the fall of the Russian stock market and the ruble, capital flight from the country and the increasing reluctance of foreign investors to expand that while American and European sanctions have not yet targeted wide parts of the Russian economy, they have sent a message to international businesses, and that just the threat of broader measures has produced a chilling effect. If the Russian economy suffers over the long term, senior American officials said, then Mr. Putin’s implicit compact with the Russian public promising growth for political control could be sundered.

»That may not happen quickly, however, and in the meantime, Mr. Obama seems intent on not letting Russia dominate his presidency. While Mr. Obama spends a lot of time on the Ukraine crisis, it does not seem to absorb him. Speaking privately with visitors, he is more likely to bring up topics like health care and the Republicans in Congress than Mr. Putin. Ukraine, he tells people, is not a major concern for most Americans, who are focused on the economy...»

 

Une tranquille schizophrénie

Ce texte est remarquable de schizophrénie tranquille développée sur le ton d’une élégante suffisance, dans sa description d’un monde enchanteur où le roi-Obama trône sur le “phare de la liberté” et sur l’“arsenal de la puissance et de la vertu”, acclamé par le reste du monde, – saut l’épouvantable Poutine, le cancre de la classe, le monstre quasi-hitlérien. La puissance de la transmutation de l’habituelle pompe américaniste en une sottise bombastique à prétention doctrinale et géopolitique est époustouflante. On retrouve, comme en une caricature, tous les travers de cette psychologie pervertie, son réductionnisme, son cloisonnement, son incapacité de tenir compte des relations de cause à effet ni même d’imaginer une telle chose, l’omniprésence étouffante de la suffisance américaniste, – tout cela transmutée en inculture, en ignorance, en préjugés.

Lorsqu’un Daalder énonce son jugement si sophistiqué («That is the strategy we ought to be pursuing. If you just stand there, be confident and raise the cost gradually and increasingly to Russia, that doesn’t solve your Crimea problem and it probably doesn’t solve your eastern Ukraine problem. But it may solve your Russia problem»), il pourrait aussi bien nous dire, avec sa maîtrise du tour sophistique transcrite en une analyse tranchante caractérisée par une complète idiotie, phénomène devenu à cet instant presque émouvant après tout, à force de conviction-Système : “Cela ne résout peut-être pas le problème du Pentagone et de notre dette qui nous écrase, cela ne résout peut-être pas le problème de la dissolution des USA, cela ne résout peut-être pas le problème du chaos que nous favorisons au Moyen-Orient, cela ne résout peut-être pas le problème du dollar qui prend eau de toutes parts, cela ne résout peut-être pas le problème de la catastrophe de l’environnement, cela ne résout peut-être pas le problème de la Fin des Temps, etc., mais cela pourrait résoudre le problème de la Russie...”

Trahison et inversion de la référence

Bien entendu, la nouvelle Guerre froide dont il est question dans cet article n’a rien à voir avec la “néo-Guerre froide” que nous définissions le 20 mars 2014. Ce n’est plus une néo-Guerre froide qu’imposeraient les événements mais une nouvelle Guerre froide “conçue et réalisée” par les équipes de communication de la Maison-Blanche, une “Guerre froide-narrative” si l'on veut. Pour autant, le lien est évident et l’on pourrait dire que la “Guerre froide-narrative” présentée comme une réaction extrêmement habile de la Maison-Blanche à la crise ukrainienne, constitue une sorte de “ce que je ne peux étouffer, je l’embrasse”.

Bien entendu, là s’arrête l’analogie faite par la Maison-Blanche avec la vraie Guerre froide qui nous est servie comme référence. Les conditions sont complètement différentes. Les USA ont une position relative extrêmement inférieure à celle qu’ils avaient en 1945 ; directement au niveau de leur puissance relative (les USA dominaient le monde ravagée par la guerre alors qu’eux-mêmes avaient au contraire développé exponentiellement leur puissance grâce à la guerre) ; indirectement au niveau de l’état de l’URSS dévastée par la guerre en 1945 (alors que la Russie est aujourd’hui en beaucoup plus forte position) et alors que leurs alliés européens et asiatiques, également dévastés, dépendaient complètement d’eux.

De même, les “stratégies” envisagées dans l’article cité ne correspondent pas aux schémas de la Guerre froide. L’idée de poursuivre les coopérations avec la Russie là où elles existent, tout en attaquant frontalement la Russie par divers moyens de pressions, d’influence, de sanctions, ne répond en rien au schéma de la Guerre froide, au contraire il le trahit. Cette idée, nommée durant la Guerre froide “de-linkage” (ne pas lier les différents dossiers entre eux, ce qui permet une mésentente ici et une coopération là) impliquait nécessairement une entente générale de principe USA-URSS, notamment au niveau de l’“équilibre de la terreur” (le nucléaire), c’est-à-dire l’absence d’hostilité directe, affichée et opérationnalisée par des mesures effectives. Ce n’est pas le cas dans la situation actuelle USA-Russie et dans la pseudo-“stratégie” envisagée.

Simulacre de crise

Il y a deux interprétations nécessaires à ce développement venu des USA concernant la crise ukrainienne, devenue brusquement dans le chef des USA la Grande Crise entre les USA et la Russie, – comme poursuite et conclusion finale et triomphale de la Guerre froide sous forme de “nouvelle Guerre froide”. Ces deux interprétations ne se contredisent en rien ni ne sont en rien exclusives l’une de l’autre ; elles se complètent, se renforcent, s’explicitent l’une l’autre. La première de ces interprétations est la plus intimiste et la plus objective, dans la mesure où elle conduit à analyser le comportement de la direction-Système de l’américanisme, et particulièrement de son représentant Obama, au travers des appréciations diverses qu’on lit dans le New York Times. Il s’agit d’une évaluation essentiellement psychologique et de communication, bien entendu autour d’une narrative...

On pourrait en effet conjecturer, avec nombre d’arguments dans ce sens, que ce document laisse transparaître une sorte de portrait d’Obama qui est en même temps une peinture de la psychologie-Système dominante à Washington. Bien évidemment, tout est bâti autour d’une posture quasi “impériale” du président des USA, trônant au bureau ovale et orientant la marche du monde à sa guise. Mais à force d’appuyer le trait on verse dans la caricature, qui devient dans ce cadre de l’influence du Système, une inversion complète.

Cette posture impériale, dans ce cas se situant elle-même “au-dessus de la mêlée” initiée évidemment et spécifiquement par le cancre de la classe (Poutine), entraîne le fait que le “message” devient effectivement inversion complète, et le détachement du maître totale irresponsabilité. A lire ces mots, – «...Mr. Obama seems intent on not letting Russia dominate his presidency. While Mr. Obama spends a lot of time on the Ukraine crisis, it does not seem to absorb him...», – on ne peut pas ne pas finir par conclure que le sujet de cette hagiographie, œuvre des “officiels” dispensant la bonne parole comme du NYT lui-même, présente comme une vertu le fait de se désintéresser du problème crisique central de notre temps d’effondrement, tout en laissant paraître un mépris extrême pour le “partenaire” de cet épisode fondamental. Au moins, pendant la Guerre froide, la vraie, les dirigeants US ne cachaient pas que l’absolue priorité de leur direction devait se concentrer sur les relations avec l’autre acteur stratégique nucléaire, en essayant au maximum de diffuser les tensions pouvant naître d’avatars de communication. Pour poursuivre l’analogie du “cancre de la classe” (Poutine) en la renversant, Obama apparaît comme un adolescent bouffie de vanité et de prétention, qui refuse l’essentiel de la tâche qu’il a prétendu accomplir parce qu’il n’est pas assuré d’y figurer à son complet avantage. Objectivement, cette inversion témoigne d’une effrayante schizophrénie qui laisse à penser sur ce que sera, – sur ce continuera à être en s’amplifiant, puisqu’il n’y a rien de nouveau à cet égard sinon l’outrance, les réactions des USA aux inévitables accidents, tensions imprévues, événements inattendus, etc., qui vont continuer à marquer la crise ukrainienne et tout ce qui se rapproche de près ou de loin de la dynamique de tension entre les USA et la Russie.

On comprend alors qu’il n’y a rien, dans le chef de Washington, ni d’une “stratégie” ni d’une “doctrine” là-dedans. Il s’agit de pure communication, autour d’une narrative sur laquelle l’American Century ne se couche jamais, comme l’on dit du soleil sur le fameux Empire qu’on sait, comme si la formule nietzschéenne de l’éternel retour avait trouvé son opérationnalité. On comprend, au-delà, que Washington n’est plus capable d’accoucher, ni d’une “stratégie”, ni d’une “doctrine”, que la projection sous forme de narrative hollywoodienne du film “The American Century, – le retour” suffit à entretenir sa conviction pathologique. La schizophrénie est complète, achevée, bouclée. Le président Barack Obama règne.

Accélération de la crise (suite)

Le précédent nous dit beaucoup de la crise à Washington, de la crise du pouvoir, de l’épuisement de la psychologie des principaux acteurs, mais pas grand’chose, certes, de la Grande Crise USA-Russie et de tout ce qui l’accompagne, et du flux dans laquelle elle se place, qui est l’épisode final de la crise d’effondrement du Système. Comme dirait le crétin couvert de privilèges-Système cité ci-dessus “cela ne résoudra pas le problème de la crise générale d’effondrement où les USA ont la place centrale mais cela résoudra le problème de l’identification de la schizophrénie à Washington”, – et nous voici devant la seconde interprétation nécessaire...

En déclenchant toute cette agitation, en exposant ces considérations qui prétendent au rang de “stratégie” ou à celui de “doctrine”, les spécialistes de la communication à Washington n’ont rien créé de spécifique ni de substantiel. On ne s’installe pas dans la crise en l’élargissant aux relations fondamentales entre les USA et la Russie comme le fait Washington pas simple manipulation, selon une simple démarche technique et bureaucratique dans le seul domaine de la communication. On s’installe dans une crise en paraissant l’élargir “aux relations fondamentales entre les USA et la Russie”, simplement parce que cette crise est déjà élargie à cette dimension. En ce sens, la démarche washingtonienne a son utilité, puisqu’elle nous montre qu’effectivement la crise ukrainienne a d’ores et déjà accouché d’une énorme crise entre les deux puissances nucléaires stratégiques, qui est aussi une énorme crise d’antagonisme culturel et conceptuel, une énorme crise s’inscrivant dans le cadre d’une crise de civilisation. On a à cet égard suffisamment d’indications et d’analyses pour nous permettre de conclure à cette stature imposante de la crise, et la “nouvelle Guerre froide” venue de Washington en est tout simplement, à la fois la confirmation et la conséquence, en même temps qu’une tentative maladroite d’une utilisation faussaire. Les stratèges en communication de Washington n’ont fait qu’acter un événement qui s’est fait lui-même, dont les causes et les effets dépassent largement leurs interprétations puisqu’il s’agit effectivement d’une opérationnalisation de la crise générale de notre civilisation. De ce point de vue, la “nouvelle Guerre froide” n’a vraiment rien à voir avec son faux modèle précédent, et au lieu d’une certaine complicité comme on en connut entre les USA et l’URSS de ce temps-là, on trouve au contraire tous les éléments de fécondation rapide de l’aggravation des relations.

Dans le même sens, la démarche washingtonienne a également son utilité, en nous montrant le comportement de Washington allant chercher sa référence dans un passé spécifique, extrêmement bien identifié, et qui a une très grande signification symbolique et de puissance pour les USA. Ce rappel, c’est une incantation à la “résurrection” d’une époque où les USA, alors avec une réputation sans tâche pour les parties du monde au-delà des océans, dominaient le monde d’une façon écrasante, incontestable, extraordinaire, – presque divine et dans tous les cas immensément vertueuse. Alors que les échos sonores de la retraite et de la décadence des USA faisaient débat sonore à Washington en même temps que la crise ukrainienne éclatait (voir le 28 février 2014), et avant que Washington, toujours de plus en plus lent, ait réalisé l’importance de la dite-crise, cette fixation symbolique à une référence de cette importance et de cette signification apparaît comme une sorte d’exorcisme : l’image des USA réparée, la narrative peut continuer à être dévidée. Ainsi, le président des Etats-Unis Barack Obama, ayant fixé l’image définitive des USA dans sa confrontation avec la Russie renouvelant la grande victoire du XXème siècle et de l’American Century, peut-il s’en retourner vaquer à ses occupations («Speaking privately with visitors, he is more likely to bring up topics like health care and the Republicans in Congress than Mr. Putin. Ukraine, he tells people, is not a major concern for most Americans...»).

Ainsi allume-t-on la mèche d’une énorme bombe qu’on a soi-même fabriquée et posée là où elle se trouve, avant de s’en retourner en s’en lavant les mains ; et s’en retournant, certes, en ignorant que cette bombe, en explosant, ne manquera pas de vous emporter, vous le premier, vous l’allumeur de mèches...

C’est quoi le Partenariat transatlantique?

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C’est quoi le Partenariat transatlantique?

Dix réponses pour mesurer le danger

Ex: http://aucoeurdunationalisme.blogspot.com

 
TAFTA, TTIP, PTCI… Ce qui se trame derrière ces sigles et dans les négociations secrètes entre l’Union européenne et les États-Unis, c’est la liquidation progressive du pouvoir des États et des citoyens face aux multinationales. Il est urgent de n’en rien ignorer.
 
Comment ça s’appelle ?
 
APT (Accord de partenariat transatlantique), TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership), PTCI (Partenariat transatlantique sur le commerce et l’Investissement) TAFTA (Trans Atlantic Free Trade Agreement) tout à la fois. Le diable se loge dans les acronymes et la confusion sert les promoteurs de l’opération. Certains opposants réfutent la notion de partenariat et préconisent l’appellation Grand marché transatlantique (GMT), qui a le mérite d’être explicite.
 
Qu’est-ce que c’est ?
 
Un traité de libre-échange actuellement en négociation (depuis juillet 2013) entre l’Union européenne et les États-Unis, qui vise en principe à abaisser les droits douaniers, mais cherche surtout à unifier un grand marché transatlantique. C’est le dernier épisode en date d’un processus d’intégration mis à l’agenda depuis l’éclatement du bloc de l’Est, ayant pour objectif l’harmonisation des législations, des règlementations et des normes – avec des arrière-pensées géopolitiques, comme le souci de contrecarrer l’expansion économique de la Chine.
 
Est-ce qu’on nous cache tout ?
 
Presque tout. C’est en secret qu’en juin 2013, Le Conseil de l’UE (chefs d’État et de gouvernement) a confié un mandat de négociation à la Commission européenne. Et c’est aussi sans aucun contrôle possible de la part des parlementaires européens, ni aucune consultation des citoyens. Sans grande mobilisation médiatique non plus, le débat est donc largement escamoté, ce qui arrange grandement les promoteurs du GMT.
 
C’est grave ?
 
Oui, très grave.
 
D’accord, mais plus précisément ?
 
En résumé, le GMT aboutirait à un dramatique abandon de souveraineté de la part des États, au profit d’un pouvoir accru des entreprises multinationales. Le gigantesque marché unique attendu d’un futur traité serait aussi défini comme une instance supranationale dont les règles auront vocation à s’aligner (par le bas) en faveur d’un maximum de libéralisation et de dérégulation, et à se substituer aux législations et aux instances nationales, privant celles-ci de leur pouvoir de décision et les populations de tout moyen de contrôle démocratique.
 
L’abaissement des droits de douane est-il un prétexte ?
 
Pour une large part, dans la mesure où ils sont d’ores et déjà très réduits entre les deux zones (2% en moyenne)… sauf pour certains secteurs comme l’agriculture, dans lesquels les États-Unis ont tout intérêt à voir s’effacer les absurdes réticences européennes à l’encontre de la viande aux hormones, des poulets désinfectés au chlore, des OGM ou des pesticides. Dans ce domaine, l’abandon des législations de l’UE, protectrices pour les consommateurs, conduirait à la généralisation du modèle intensif d’agriculture et d’élevage, avec des conséquences sanitaires et environnementale incalculables.
 
D’ailleurs, s’agit-il seulement de droits de douane ?
 
Non, bien sûr : les "obstacles" à la "liberté" du commerce désignent aussi les barrières réglementaires (ou "barrières non-tarifaires"). Justement, le mandat de la Commission se donne pour objectif « d’éliminer les obstacles inutiles au commerce et à l’investissement y compris les obstacles non tarifaires existants ». L’harmonisation attendue pourra ainsi affecter, au-delà des biens marchands, le secteur des services et par extension les législations du travail jugées trop protectrices, mais aussi s’étendre au champ de la propriété intellectuelle, de la protection des données personnelles et à des domaines comme l’éducation et les autres services publics. Seule la culture, après intervention du gouvernement français, est exclue du périmètre – et encore partiellement, puisque cette exclusion ne concerne que l’audiovisuel, et temporairement puisqu’il s’agit d’une simple suspension.
 
L’objectif global est-il donc d’inféoder les États et les citoyens aux intérêts privés du commerce international ?
 
Bingo. En plaçant les traités internationaux au-dessus des législations nationales, le commerce international se livre à une vaste opération de destruction de la souveraineté juridique des États, qui permet déjà aux grandes entreprises d’attaquer ces derniers. C’est ainsi que la société américaine Lone Pine Resources réclame 250 millions de dollars d’indemnité au gouvernement canadien, dont le moratoire sur la fracturation hydraulique pour l’exploitation des gaz de schiste contreviendrait à la liberté d’entreprendre garantie par l’ALENA (accord de libre-échange entre la Canada, les États-Unis et le Mexique). Les exemples de ce genre abondent, comme celui de cette société suédoise qui demande près de 4 milliards d’euros à l’Allemagne pour avoir décidé de sortir du nucléaire (voir aussi la vidéo ci-dessous). Les litiges de ce genre se règlent devant des tribunaux arbitraux indépendants des justices nationales, et le mandat de la Commission européenne vise à établir un mécanisme arbitral "investisseur-État" qui se substituerait aux juridictions démocratiques.
 
Heureusement, le Parti socialiste au pouvoir ne peut cautionner un tel processus de dumping social, fiscal et environnemental, conduisant à aggraver les délocalisations, le démantèlement de la protection sociale et des services publics, l’abandon de la souveraineté démocratique des peuples au profit des intérêts privés, n’est-ce pas ?
 
Ah ah ah. Au nom de la lutte contre le protectionnisme et des dogmes libéraux en vigueur, l’ancienne ministre du Commerce extérieur Nicole Bricq s’est faite l’ardente défenseure des négociations, et le PS ne craint de se ranger aux côtés de l’UMP dans ce combat. François Hollande a même déclaré à Barack Obama que rien ne s’opposait à « aller vite » dans ce dossier.
 
Le combat est-il perdu d’avance ?
 
Bien sûr que non. Le texte final devra être adopté, à l’horizon 2016, par le Parlement européen et le Conseil de l’UE, avant d’être ratifié dans chaque pays. Il faut se souvenir de la mise en échec de l’AMI (Accord multilatéral sur l’investissement) à la fin des années 90, et de l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA) à la fin de la décennie suivante. Un vaste front d’organisations et de partis s’oppose au projet, notamment au travers du collectif Stop TAFTA, plusieurs collectivités se sont déclarées "zones hors Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement". La prise de conscience s’étend et laisse une chance de ne pas abandonner le dossier aux lobbies. Ah, et puis des élections européennes ont bientôt lieu, donnant une occasion de se mobiliser, aussi bien au cours de la campagne qu’au moment du vote.
 
P.-S.