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samedi, 21 janvier 2023

Quelques mots sur "Les Choses", exposition du Louvre consacrée aux natures mortes

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Quelques mots sur "Les Choses", exposition du Louvre consacrée aux natures mortes

Par Frédéric Andreu

Nous savons que les mots et les choses entretiennent un rapport de clé à serrure toujours à ajuster, surtout en cette heure incertaine où triomphe le matérialisme pratique. Voyons si cette exposition du Louvre sobrement intitulée "les choses" (et sous-titrée : "une histoire de la nature morte") est de nature à (r)établir la sacralité de l'Homme avec les Choses?

Ce qui frappe à première vue en visitant cette riche exposition temporaire, c'est la volonté de dialogue qu'à l'évidence elle manifeste. Il faut dire que l'exposition en impose ! Elle en impose tout d'abord par la pompe de son décorum, par les signatures des artistes exposés (Van Gogh, Gauguin, etc) et par la pluralité des supports, toiles, objets, extraits vidéos. Les moyens techniques font pléthores. Elle en impose aussi et surtout par son ambition historique : elle expose les natures mortes "depuis la Préhistoire".

Une ambition qui se place dans le sillage des encyclopédistes du 18ème siècle comme Diderot et d'Alembert. "Ici, nous sommes au Louvre, fleuron de la culture française, et non dans un quelconque musée de province" semble murmurer cette exposition haute en couleurs. Mais Louvre ou pas Louvre, Paris ou pas Paris, l'"exposition" des œuvres implique de créer les conditions nécessaires au "dialogue" entre nous et les œuvres. Sans ce rapport essentiellement "symbolique", c'est-à-dire visant à (r)établir la plénitude du sacré, une exposition im-pose, en im-pose ou s'im-pose plus qu'elle "ex-pose".

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"Dialogisme" ! Je campe ici un terme qui mérite quelques éclaircissements ! Relevons le défi à définir, en quelques mots, ce que nous entendons par "dialogisme" ! Pour se faire, le mieux est encore de le définir par son symétrique contraire: le "monologisme". Est "monologique" une œuvre, un roman, un tableau, une exposition, voire une personne, cette œuvre, ce roman, ce tableau, cette exposition... qui ne semble renvoyer qu'à elle-même. Un monde clôt qui n'impacte pas ou peu l'imaginaire symbolique, personnel et collectif.

Quant une œuvre mobilise l'imaginaire, elle devient alors dialogique, voire polyphonique ; elle fait entendre une voix qui peut devenir une voie. Cette exposition, au demeurant de bonne facture, n'est assurément pas "monologique" au sens péjoratif du terme, mais disons qu'elle nous laisse sur notre faim. Où sont en elle les conditions d'un répons ? Non pas que les cartouches explicatifs ou les citations d'auteurs y seraient insuffisants - elles font au contraire pléthore d'un bout à l'autre de l'exposition - mais que le sentiment qui domine est moins celui d’une expérience muséale que du catalogue exposé.

Nous savons désormais que l’art contemporain, son marché, sa mythologie, est le produit d’un contre-sens sémantique. Ce contre-sens est que le non-dit de l'art dit «contemporain» n’est pas esthétique mais conceptuel. Ironie du langage, les deux lettres  acronymiques "A" et "C" désignant l’Art Contemporain, désigne aussi l’Art Conceptuel avec lequel il se confond. Cela est entendu, mais a-t-on pris conscience que le même subterfuge sémantique touche aussi toute la galaxie muséale ? Est qualifiée d’«exposition» ce qui relève bien souvent de l’«imposition», imposition idéologique, historique, esthétique. Disposition imposée des œuvres entre elles, du public ensuite, à qui l'on im-pose un parti pris idéologique : à l'heure où l'art conceptuel est devenu la "norme" esthétique, "exposition muséale" devrait plutôt se dire: "imposition idéologique".

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La raison profonde de notre désarroi n'est donc pas le manque d'explication ou de signalétique. Elle est ailleurs. Elle tient à la définition même du terme «exposition» dont il faut rappeler que le préfixe, « ex- », est aussi celui du mot «ex-périence». L'exposition des Choses «nature morte» est univoque, donc peu dialogique. Les concepteurs l’ont d’ailleurs explicitement mise en équation avec l’histoire de la nature morte «depuis la préhistoire» (sic). Certes, l'intention des concepteurs est de briser le cou à ce terme péjoratif de "nature morte", employé pour désigner un "art mineur". Le Louvre cherche ici à montrer, comme un pied de nez à cet art dit "mineur" que les choses ne sont pas si mortes que cela. Elles sont bien vivantes ces pommes et ces oranges dans le tableau éponyme de Paul Cézanne ! Cela tout être sensible en convient !

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Cependant, l’exposition «Les Choses» atteint-elle son but ? Rien n'est moins sûr. Pour rendre vie aux objets, fussent-ils « morts», il faut plus que des mots ou des signaux, il convient aussi que l’âme des choses se laissent toucher. L’âme des choses, impalpable, ineffable, que le double regard platonicien, qui est à l'origine de l'expérience esthétique, peut, seul, apercevoir. Regard grec perpétué à l’ère chrétienne notamment dans ces églises où alternent une voix ou un chœur. La nature morte, peinte par un Van Gogh ou un peintre moins connu, peut surprendre le visiteur, entamer un dialogue avec lui, à condition de prendre en compte la dimension de «symbole» qui est au cœur même de l'expérience esthétique. La condition est de prendre en compte la chose présente devant le visiteur, mais aussi son au-delà transcendant, absent et présent à fois, celui des fins dernières. Cela, seuls les grands peintres y parviennent, fussent-ils inconnus.

"Symbole", encore un mot à ne pas prendre à la légère ! Rappelons qu’en Grèce Ancienne, le symbole est un objet séparé en deux parties ("-bole") que l'on peut assembler ("sym-") comme deux pièces d'un puzzle. N'est-ce pas ce rapport symbolique que le musée, "temple des muses", est sensé (r)établir ?

Oui, mais voilà, à l'heure où la spéculation financière dirige l'économie et que l’économie dirige la politique, à l'heure où l’Economie est devenue notre destin, comment la galaxie muséale pourrait-elle nous faire voyager au-delà du travail de sape de la pensée ? Il manque à cette expo un accueil à la transcendance, cet au-delà de l'objet sans lequel la possibilité du double regard platonicien devient caduque. Sans espace acoustique, dialogique par essence, l'expérience du visiteur se limite au mode "mono", celui des idées, des idéologies de toutes sortes, des jugements de valeurs plus que celui de l’expérience sensible.

Comment ne pas échapper, dès lors, à cette fatalité "monologique" fustigée notamment par Michaël Bakhtine ? Certes, c'est le roman qui est visé par Bakhtine et non les Arts Plastiques ; certes, Bakhtine était contemporain de l'ère soviétique et non de la nôtre. Et alors ? Ne pensez-vous pas que le turbo-capitalisme de notre temps ne secrète pas, lui aussi, son lot de pathologie esthétisante ? La spéculation financière dérégulée sur lequel il fonctionne engendre ces cancers conceptuels que l'on peut appeler art «contemporain» ou «conceptuel» et que j’appelle «symptômes». Réplique au sens sismique du terme de cette spéculation dérégulée, la galaxie muséale, ne peut que refléter l’art que de manière symptomatique. Nous ne tenterons pas d'enfoncer le clou et d'expliquer pourquoi objets, toiles, vidéos et photos, ayant partie liée avec cette exposition, ne prêtent guère au dialogisme. Nous ne le ferons pas pour une raison simple : comme le dit l’adage, la critique est facile et l'art est difficile.

Nous mesurons bien la somme des compromis, non-dits, censures et (auto)censures qu’on du subir les concepteurs pour faire entrer leur exposition dans le format idéologique de notre temps. Paris vaut bien une messe. Une expo au Louvre vaut bien un poulet de l’industrie alimentaire accroché au plafond.

À défaut de critique négatives, avançons quelques propositions positives. Nous avons imaginés quelques "absides" situées le long du parcours muséal afin que ceux qui le souhaitent, puissent prendre le temps d'entrer en dialogue avec ces natures mortes pas si mortes que cela. En entrant dans l’abside, une sonate de Mozart attend le visiteur. Il est saisi lorsque les pommes et les oranges de Paul Cézanne se dévoilent devant lui. L'idée ne vous enchante-t-elle pas ? Au lieu de cela, le visiteur de l'expo "Les Choses" tombe - dès l'entrée dans l'espace muséal - nez à nez avec une enseigne inscrite en lettres capitales :

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Après ce titre qui sonne comme un avertissement solennel, il emprunte un parcours qui n’est pas sans rappeler un déambulatoire d'église. Il en ressort un moment plus tard avec un catalogue d'images syncopées au fond de ses rétines. Tout autant de pièces de puzzle éparpillées qu'il cherche à assembler en vain. En fait, les oeuvres exposées sont si nombreuses et les supports (poteries, toiles, écrans de vidéos) si différents que le visiteur n'a pas le temps d'entrer en dialogue avec eux dans le temps court d’une visite. Et c'est sans compter sur le bruit infernal du couloir. En d'autres temps, plus musicaux que les nôtres, on aurait pu imaginer une mise en répons entre, par exemple, "les choses et la littérature" ; "les choses et les odeurs" ; "les choses et la musique" ; que sais-je encore ?

Tout au long de ce parcours muséal pléthorique, le visiteur rencontre des oeuvres plus ou moins connues du grand public. La plus connue d'entre elles est sans doute ce célèbre tableau dans lequel Vincent Van Gogh a peint la chambre qu'il occupa pendant son exil à Arles. Les œuvres y sont regroupées par thèmes, là où - répétons-le - on aurait aimé plus de mises en dialogue et de répons. Pis, les provocations idéologiques, en dépit de leurs grosses ficelles, ne sont pas absentes, bien au contraire: là, une jambe humaine posée à même le sol et surmontée par une bougie ; ici, un poulet géant pendu au plafond par un crochet de boucher :

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En observateur attentif, j'ai tenté d’apprécier la réaction des visiteurs "surpris" par ce poulet en matière plastique. Les visages oscillaient entre amusement, gêne ou écœurement. À l'heure où les scandaleuses "femen" ne font plus guère recette, cette surenchère à la provocation ne sonne-t-elle pas comme le plus éculé des conformismes ?

L'originalité de cette exposition - parce qu’il y en a une - n'est donc pas dans la scénographie visant à réhabiliter un art injustement jugé mineur. Il n’est pas non plus dans la provocation, aujourd’hui éculée. L'intérêt des «Choses» réside ailleurs. Il réside dans la rupture avec la linéarité historique. À l'évidence, les œuvres qui jalonnent le parcours ne respectent pas la carcan de la chronologie linéaire, de la plus ancienne à la plus récente. Et c'est là un fait tout-à-fait remarquable. Cependant, là encore, rien de nouveau sous le soleil ; je connais un musée où ce choix de rupture a été fait de longue date. Il s'agit du "Kolumba Museum". Il faut avoir visité une fois dans sa vie cet étonnant musée situé à Cologne pour comprendre ce que "dialogisme" et "polyphonie" veulent dire.

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contact : fredericandreu@yahoo.fr

19:34 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musée, peinture, natures mortes, exposition, louvre, paris | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

La démondialisation avec la bipolarité géo-financière: un système basé sur le dollar et un autre sur le yuan

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La démondialisation avec la bipolarité géo-financière: un système basé sur le dollar et un autre sur le yuan

L'ère du post-néolibéralisme : la démondialisation avec le régionalisme

Par Alfredo Jalife Rahme

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/desglobalizacion-con-bi...

Dans l'Olympe de l'Anglosphère, ils commencent à digérer l'inévitable démondialisation et ses régionalismes (https://bit.ly/3QukIqA). Dans cette veine, la lucide Rana Foroohar, chroniqueuse au Financial Times, étaye avec réalisme le panorama "post-néolibéral" lorsque "toutes les économies sont locales", dans son essai pour l'influente revue Foreign Affairs (https://fam.ag/3CCNyiO), qui constitue la synthèse de son récent livre Homecoming : The Path to Prosperity in a Post-Global World (https://amzn.to/3vQXW2I).

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La partie la plus frappante de son essai est sa prédiction d'une bipolarité géo-financière: "un système basé sur le dollar américain et un autre sur le yuan". Ce n'est pas une mince affaire, étant donné la disparition du système de Bretton Woods de 1944, qui imposait un dollaro-centrisme hégémonique, dans lequel le véritable vainqueur de la Seconde Guerre mondiale, l'URSS, a négligé cet important domaine, ce qui a conduit au règne financiariste de l'Anglosphère pendant 79 ans.

Foroohar suggère que "l'invasion de l'Ukraine par la Russie aura des conséquences durables sur les devises et les marchés des capitaux". Elle cite l'essai de Nicholas Mulder intitulé The Collateral Damage of a Long Economic War (https://fam.ag/3GTUZ7J).

Elle commente que "la Chine et les États-Unis vont se faire de plus en plus concurrence dans le domaine de la finance, en utilisant les devises, les flux de capitaux et le commerce comme des armes l'un contre l'autre", alors que les décideurs américains "devraient sérieusement envisager les implications de cette concurrence étendue", qui "affectera la valeur des actifs, les retraites et les politiques".

Sous la rubrique "marchés des capitaux", de "nouvelles alliances" et de "nouvelles stratégies de croissance" seront "créées" car "les marchés deviennent plus sensibles à la géopolitique". Dans sa rubrique "monde post-néolibéral", elle affirme que "la démondialisation s'accompagnera d'un certain nombre de tendances inflationnistes (même si la technologie continuera à être déflationniste)". Pour l'instant, le gaz russe bon marché s'est épuisé alors que les récentes politiques de la Réserve fédérale américaine "mettent un frein à l'argent facile, faisant augmenter les prix des biens et des services".

Elle formule une critique sarcastique du néolibéralisme: "Il était naïf de s'attendre à ce que des pays aux économies politiques très différentes respectent un régime commercial unique" alors que les "Américains ont utilisé des modèles économiques dépassés pour tenter de donner un sens à leur monde en mutation rapide", ce qui n'a même pas fonctionné au "sommet de la manie néolibérale dans les années 1990". Beaucoup moins aujourd'hui, dans le nouvel écosystème géopolitique !

Elle fustige la "pensée économique conventionnelle", car "la déréglementation, la financiarisation et l'hypermondialisation" ne sont pas "inévitables". Il faut maintenant "embrasser l'avènement de la régionalisation et de la localisation et travailler à créer des opportunités économiques productives pour tous les segments de la main-d'œuvre" qui "mettent l'accent sur la production et l'investissement plutôt que sur la finance basée sur la dette". Elle ajoute que "les personnes doivent être considérées comme des actifs, et non comme des passifs sur les feuilles comptables". La pensée du Français Thomas Piketty résonne, tirée de son livre phare Le capital au XXIe siècle (https://amzn.to/3Qrx6rz).

En effet, Foroohar démontre que "les politiques néolibérales ont créé d'immenses inégalités au sein des pays et ont parfois conduit à des flux de capitaux déstabilisants entre eux", faisant en sorte que "l'économie mondiale se détache dangereusement des politiques nationales".

Elle célèbre ensuite l'historien économique austro-hongrois Karl Polanyi, qui dès 1944 - la même année que Bretton Woods - "soutenait que le marché libre était un mythe totalement utopique". Aujourd'hui, il y a "un consensus parmi les chercheurs sur le fait que des facteurs géographiquement spécifiques tels que la qualité de la santé publique, de l'éducation et de l'eau propre ont des implications économiques importantes". Aujourd'hui, la "politique" est de retour, ce qui est intrinsèquement local et aura un fort impact sur l'économie.

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vendredi, 20 janvier 2023

Du Japon à l'"Ukraine est-asiatique"?

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Du Japon à l'"Ukraine est-asiatique"?

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/01/20/japanista-ita-aasian-ukraina/

La Chine surveille de près la politique de sécurité du Japon. Le Japon justifie l'augmentation de ses armements et son renforcement militaire en invoquant des "menaces extérieures". La Chine, quant à elle, pense que le Japon pousse la situation régionale vers un conflit, encouragé par les États-Unis.

Le Premier ministre japonais Fumio Kishida, en visite à Washington à l'issue de la réunion du G7, a déclaré qu'il partageait avec les dirigeants du groupe un "fort sentiment de conscience de crise de l'environnement sécuritaire en Asie de l'Est".

"L'Asie de l'Est pourrait être l'Ukraine de demain", a déclaré le dirigeant japonais, ajoutant que la sécurité de l'Europe et de la région Pacifique sont "inséparables".

Depuis l'escalade du conflit entre la Russie et l'Ukraine, Kishida ne cesse de scander cette phrase. Il a répété cette phrase lors de son discours au dialogue Shangri-La à Singapour en juin dernier, puis au sommet de l'OTAN.

Le message que Kishida veut faire passer est clair: il appelle les États-Unis, concentrés sur une guerre hybride contre la Russie, et leurs alliés de l'OTAN à accorder plus d'attention à l'Asie. Kishida convient avec ses hôtes anglo-américains que la Chine est le "plus grand défi" que l'Occident et ses vassaux asiatiques doivent relever ensemble.

Tokyo et Washington ont déjà négocié la manière de traiter avec Pékin. Les membres de l'OTAN sont persuadés de se joindre à la stratégie pour l'Asie de l'Est et sont persuadés de renforcer la coopération militaire avec le Japon dans la lutte contre la Chine. Kishida a exhorté l'Europe à travailler ensemble pour créer une "région indo-pacifique libre et ouverte".

En suggérant que l'Asie de l'Est est une "nouvelle Ukraine" potentielle, le Japon et les États-Unis cherchent à empêcher l'île de Taïwan de fusionner avec la Chine continentale. L'administration Xi Jinping, quant à elle, estime que la réunification nationale de la Chine n'est qu'une question de temps.

Les États-Unis et le Japon continueront à franchir les "lignes rouges" de la Chine pour provoquer la Chine continentale et l'inciter à recourir à la force. Ils veulent amener la Chine dans un état de coercition où elle pourrait être accusée - comme la Russie - de "lancer une guerre d'agression".

Le Japon occupé suit ainsi les traces de Washington dans ses efforts pour enflammer la situation en Asie de l'Est. Tokyo a intensifié ses efforts pour renforcer ses capacités militaires. Une nouvelle étape majeure a été l'adoption le mois dernier de trois documents clés en matière de sécurité.

Ces documents, dont une nouvelle stratégie de sécurité nationale, imitent ceux des États-Unis, décrivant la Chine comme le "plus grand défi stratégique" auquel le Japon est confronté.

Les documents stratégiques définissent également une capacité de réponse pour détruire les sites de lancement de missiles ennemis et d'autres cibles militaires. Le Japon cherche également à augmenter son budget de défense pour le porter à quelque 43.000 milliards de yens (318 milliards de dollars).

Selon la Chine, les actions du Japon ne sont pas propices à la paix et à la stabilité dans la région. Le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré que le Japon devrait sérieusement réfléchir à son "histoire d'agression militariste et en tirer des leçons, au lieu de semer le trouble".

Du point de vue chinois, l'administration japonaise devrait également s'arrêter pour réfléchir à la fermeté avec laquelle elle veut se lier à la stratégie américaine. À l'heure actuelle, il est clair que, quel que soit l'homme au pouvoir au Japon, la politique étrangère du pays favorisera avant tout les intérêts américains.

"Si Tokyo continue à agir comme le pion de Washington dans la région Asie-Pacifique pour semer le trouble ici, le Japon pourrait devenir par inadvertance l'Ukraine de l'Asie de l'Est", prévient la Chine.

Karl Marx et les crimes malthusiens des élites humanitaires

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Karl Marx et les crimes malthusiens des élites humanitaires

Nicolas Bonnal

Jamais la volonté exterminatrice des élites de Davos ne s’est montrée plus enragée et avérée que cette année; jamais la volonté d’en finir avec les pauvres de l’Europe n’a été aussi étalée au grand jour. Et en même temps on n’a jamais été si humanitaire et si écologiste et si désireux de préserver sans rire le climat ou la planète fût-ce au détriment de sept milliards de personnes choisies pour leur étique compte en banque.

Dans une page essentielle du capital (chapitre sur l’accumulation primitive), Marx montre que l’élite féodale britannique – qui dirige toujours ce monde d’une manière ou d’une autre – a toujours été humanitaire et écologiste. Elle est humanitaire à distance c’est-à-dire qu’elle aime le lointain (enfin, certains lointains) et qu’elle hait son prochain.

Le socialiste Hobson parlera de l’inconséquence (inconsistency) des impérialistes occidentaux. En fait ils savent ce qu’ils font; mais comme Tartufe ils tablent sur l’hypocrisie humanitaire qui sert en général à éliminer quelques millions – bientôt quelques milliards de personnes – avec l’aide des journaux qui n’ont jamais été que la voix officielle (voyez ce qu’écrit Marx sur The Economist par exemple) des maîtres. Mais comme nous parlions des victimes sans valeur, nous pouvons parler des missions à valeur humanitaire ajoutée. Armer l’Ukraine jusqu’à la disparition (déjà presque réalisée) de ce pays, de la Russie et de l’Europe abrutie par la sous-culture industrielle de la féodalité anglo-saxonne (cf. mes textes sur Céline, Zweig, Hesse…) sera ainsi le résultat de cette mission à forte valeur ajoutée humanitaire.

images.jpgJ’en reviens à Karl Marx  qui parle de l’effarante duchesse de Sutherland qui est anti-esclavagiste :

« Lorsque Mme Beecher Stowe, l'auteur de la Case de l'oncle Tom, fut reçue à Londres avec une véritable magnificence par l'actuelle duchesse de Sutherland, heureuse de cette occasion d'exhaler sa haine contre la République américaine et d'étaler son amour pour les esclaves noirs, - amour qu'elle savait prudemment suspendre plus tard, au temps de la guerre du Sud, quand tout cœur de noble battait en Angleterre pour les esclavagistes, je pris la liberté de raconter dans la New-York Tribune [Edition du 9 février 1853. Article intitulé : The Duchess of Sutherland and Slavery. (N. R.)] l'histoire des esclaves sutherlandais. »

Comme on l’a dit l’aristocratie féodale britannique aime bien dépeupler (car le dépeuplement est décoratif). Marx explique encore :

« George Ensor dit dans un livre publié en 1818 : les grands d'Écosse ont exproprié des familles comme ils feraient sarcler de mauvaises herbes; ils ont traité des villages et leurs habitants comme les Indiens ivres de vengeance traitent les bêtes féroces et leurs tanières. Un homme est vendu pour une toison de brebis, pour un gigot de mouton et pour moins encore... Lors de l'invasion de la Chine septentrionale, le grand conseil des Mongols discuta s'il ne fallait pas extirper du pays tous les habitants et le convertir en un vaste pâturage. Nombre de landlords écossais ont mis ce dessein à exécution dans leur propre pays, contre leurs propres compatriotes. »

Et il revient à sa duchesse (pensez à Greta, Ursula, Angela, Jacinda, etc.) qui veut du pâturage :

« Mais à tout seigneur tout honneur. L'initiative la plus mongolique revient à la duchesse de Sutherland. Cette femme, dressée de bonne main, avait à peine pris les rênes de l'administration qu'elle résolut d'avoir recours aux grands moyens et de convertir en pâturage tout le comté, dont la population… »

On aime tous l’Ecosse des Highlands, beau désert pour touristes. Problème : on en a fait un désert (pensez aux incendies géo-ingéniérés d’Australie qui ont facilité la concentration d’esclaves urbains) :

« De 1814 à 1820, ces quinze mille individus, formant environ trois mille familles, furent systématiquement expulsés. Leurs villages furent détruits et brûlés, leurs champs convertis en pâturages. Des soldats anglais, commandés pour prêter main-forte, en vinrent aux prises avec les indigènes. Une vieille femme qui refusait d'abandonner sa hutte périt dans les flammes. C'est ainsi que la noble dame accapara 794.000 acres de terres qui appartenaient au clan de temps immémorial. »

local_hero.jpgOn envoie ensuite les survivants des Highlands au bord de la mer (pensez au légendaire film écossais Local Hero) :

« Une partie des dépossédés fut absolument chassée; à l'autre on assigna environ 6.000 acres sur le bord de la mer, terres jusque-là incultes et n'ayant jamais rapporté un denier. Madame la duchesse poussa la grandeur d'âme jusqu'à les affermer, à une rente moyenne de 2 sh. 6 d. par acre, aux membres du clan qui avait depuis des siècles versé son sang au service des Sutherland. Le terrain ainsi conquis, elle le partagea en vingt-neuf grosses fermes à moutons, établissant sur chacune une seule famille composée presque toujours de valets de ferme anglais. En 1825, les quinze mille proscrits avaient déjà fait place à 131.000 moutons. Ceux qu'on avait jetés sur le rivage de la mer s'adonnèrent à la pêche et devinrent, d'après l'expression d'un écrivain anglais, de vrais amphibies, vivant à demi sur terre, à demi sur eau, mais avec tout cela, ne vivant qu'à moitié. »

Dans Local Hero la jolie fille a comme des oreilles de poisson…

En réalité la chasse a toujours servi à dépeupler et à martyriser non seulement les animaux mais surtout les humains (Taine en parle dans son Tome I des Origines: le paysan a moins de droits que le gibier du noble); et l’activité de Nemrod sert à développer l’éternel programme malthusien.

Marx :

« L'amateur à la recherche d'une chasse ne met, en général, d'autre limite à ses offres que la longueur de sa bourse... Les Highlands ont subi des souffrances tout aussi cruelles que celles dont la politique des rois normands a frappé l'Angleterre. Les bêtes fauves ont eu le champ de plus en plus libre, tandis que les hommes ont été refoulés dans un cercle de plus en plus étroit... Le peuple s'est vu ravir toutes ses libertés l'une après l'autre... Aux yeux des landlords, c'est un principe fixe, une nécessité agronomique que de purger le sol de ses indigènes, comme l'on extirpe arbres et broussailles dans les contrées sauvages de l'Amérique ou de l'Australie, et l'opération va son train tout tranquillement et régulièrement.»

Purger le sol de ses indigènes tel est le mot du jour. La purge est devenue systématique et écologique. On complètera Marx par une relecture (voir mon texte) du génial Polanyi et des destructions du monde traditionnel par le développement industriel de la culture moderne: fabriquer des abrutis prit du temps.

Sources:

https://traficantes.net/sites/default/files/Polanyi,_Karl...

https://inventin.lautre.net/livres/MARX-Le-Capital-Livre-...

http://www.dedefensa.org/article/polanyi-et-la-destructio...

http://files.libertyfund.org/files/127/0052_Bk.pdf

 

L'Allemagne s'enfonce dans le banditisme

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L'Allemagne s'enfonce dans le banditisme

Auteur : A.R. 

Source: https://zurzeit.at/index.php/deutschland-versinkt-in-bandenkriminalitaet/

En 2022, un nombre record de distributeurs automatiques de billets (DAB) ont été détruits en Allemagne par des bandes criminelles organisées, composées principalement d'immigrés marocains.

Selon les statistiques gouvernementales, il y a 500 machines de ce type par an, qui sont attaquées, ce qui correspond à une moyenne statistique de plus d'une machine par jour. L'argent liquide étant toujours très populaire en Allemagne, les banques gèrent près de 100.000 distributeurs automatiques de billets à travers le pays, qui contiennent généralement entre 50.000 à 100.000 euros. Les gangs criminels profitent de ce fait et sont prêts à utiliser des méthodes extrêmes pour obtenir cet argent. Ces réseaux criminels planifient soigneusement leurs actions, y compris la surveillance, le dynamitage et la fuite. La police affirme également qu'ils agissent avec brutalité et imprudence, mettant en danger la sécurité des personnes.

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En effet, ces bandes de migrants font sauter les banques avec des explosifs si puissants que des bâtiments entiers sont détruits. Dans certains cas, ils ont même détruit des accès à des coffres-forts provoquant des dégâts à plus de 30 mètres, ce qui montre la puissance de leurs explosifs. Selon la police, le danger pour les personnes présentes est incomparable, car beaucoup de ces banques sont situées dans des immeubles d'habitation.

Bien que le nombre définitif de ces attaques de banques pour 2022 n'ait pas encore été publié, des sources policières font état de 500 attaques, selon Welt am Sonntag, ce qui constitue un nouveau record. En 2021, la police criminelle fédérale a signalé 414 cas de tentatives ou d'explosions réussies. En 2020, des chiffres similaires avaient déjà été enregistrés.

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Les autorités décrivent que les gangs sont les plus actifs dans l'ouest de l'Allemagne, notamment en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé, ainsi qu'en Basse-Saxe. D'une part, ces régions sont les entités sub-étatiques les plus proches des Pays-Bas, où les gangs sont les plus actifs. Certains gangs opèrent également depuis la France, qui est également proche.

La tendance est de choisir des banques à proximité des routes principales afin de permettre une évasion rapide, et ce tôt le matin. À ce moment-là, les routes sont généralement encore vides. Ils travaillent généralement en équipes, dont chaque membre joue un rôle spécifique.

La police et le gouvernement semblent impuissants face à ces attaques et il reste à voir comment ils réagiront à ce défi. Il est toutefois indéniable que les activités criminelles ont des conséquences désastreuses tant pour les banques que pour la population allemande qui vit à proximité immédiate des établissements bancaires.

Risques pour l'intégration eurasienne

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Risques pour l'intégration eurasienne

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/riski-dlya-evraziyskoy-integracii

Le sommet informel des chefs d'État de la CEI à Saint-Pétersbourg les 26 et 27 décembre 2022 a démontré la volonté de tous les participants de coopérer et d'interagir sur un large éventail de questions. Les discours de nombreux présidents ont inspiré de l'optimisme quant au développement d'initiatives communes telles que l'OTSC et l'EAEU. En même temps, ces dernières années, et surtout depuis le début de l'opération spéciale en Ukraine, il y a eu des actions de la part des partenaires qui peuvent pour le moins être qualifiées d'attentistes. Parfois, comme dans le cas du Premier ministre arménien, il y avait un chantage pur et simple.

À l'avenir, de telles "oscillations" dans les relations de partenariat pourraient commencer à générer des mouvements plus nets si nous ne prenons pas le temps d'analyser les défis et menaces possibles provenant d'acteurs extérieurs. Et ils ne feront que s'intensifier, car la zone des intérêts géopolitiques naturels de la Russie (y compris l'Asie centrale et le Caucase du Sud) relève également de la sphère d'intérêt d'autres puissances. Et pas seulement des intérêts, mais aussi des initiatives actives de politique étrangère et des projets économiques.

Dans ce contexte, l'Institut espagnol d'études stratégiques observe discrètement que l'Asie centrale est une zone d'intérêt pour la sécurité russe, mais aussi qu'elle a toujours relevé de la sphère d'influence de puissances étrangères, en premier lieu la Grande-Bretagne et l'Empire ottoman. Puis les États-Unis sont arrivés, et l'Empire ottoman a changé son nom en Turquie. Un nouveau "Grand Jeu" émerge, qui, avec le radicalisme religieux, montre une lutte claire pour la région.

L'auteur Pedro Sanchez tire des conclusions ambiguës selon lesquelles des scénarios tant positifs que négatifs sont possibles. Toutefois, le contexte général est lié à la géographie stratégique.

"L'histoire de la planète nous montre périodiquement un certain nombre de voies et de carrefours dans le monde. L'Asie centrale est l'une d'entre elles. Et dès que des forces importantes entrent en jeu pour contrôler ou empêcher une autre de contrôler cette zone, la probabilité d'un conflit est assurée. Ainsi, une zone enclavée, séparée de la mer et apparemment au milieu de nulle part, se profile comme un espace où la géographie, la richesse naturelle, la population et la situation entre des visions du monde différentes et puissantes lui confèrent un rôle clé dans le remodelage de la planète et dans la lutte contre les forces exogènes.

Si à ces tensions externes s'ajoutent d'importantes faiblesses internes, ainsi qu'une hétérogénéité et un déséquilibre significatifs entre les nations qui composent la région, il est certain que le potentiel de conflit est à un niveau élevé, surtout si une tension externe ou interne dépasse une ligne rouge et génère une cascade de forces induites. Dans ce cas, le conflit peut être inévitable.

Certes, une reconfiguration du pouvoir à l'échelle mondiale, peut-être vers un monde multipolaire ou polycentrique, comme le note la Russie, ne va pas sans tensions qui obligent les grands intérêts à s'affronter dans la recherche d'un nouvel équilibre. Mais cette reconfiguration est également le résultat de l'évolution des acteurs, des réalités et, ne l'oublions pas, des nouvelles menaces mondiales qui, dans la plupart des cas, sont communes.

 

Ainsi, cette situation, au lieu d'être perçue en termes de crise potentielle, de conflit latent, peut être comprise en se souvenant davantage de ce qui unit que de ce qui divise, dans la clé de l'opportunité, afin que certains aspects et certains domaines clés restent en dehors des jeux à somme nulle et soient structurés de manière à pouvoir être utilisés à leur avantage, afin que tout le monde en profite, ce qui est faisable. Et l'une de ces régions pourrait certainement être l'Asie centrale"[i].

Oui, la Russie est intéressée à la fois par la création d'un monde multipolaire et par le maintien du calme dans la région. Mais étant donné la spécificité culturelle et historique des pays d'Asie centrale, il est tout à fait logique que non seulement la Russie mais aussi d'autres voisins regardent danscette direction avec intérêt. Et ces voisins lanceront leurs propres projets dans la région.

"Les républiques d'Asie centrale ne constituent pas un élément homogène et cohérent, s'efforçant plus ou moins de mener, selon les termes du président kazakh, une politique "multi-vecteurs" qui se réduit à essayer d'équilibrer de manière pragmatique les intérêts des puissances de la région, en cherchant à maximiser les avantages du pays, mais certainement avec une orientation progressive vers l'Asie."[ii]

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La Chine occupe une place particulière dans cette politique de multi-vectorisme.

En 2013, Xi Jinping a annoncé la possibilité de faire revivre l'ancienne route de la soie. Cette idée s'est ensuite concrétisée sous la forme de l'initiative "Belt and Road", qui a immédiatement commencé à englober les pays d'Asie centrale. Bien que la Russie et la Chine soient des puissances amies, certains risques subsistent. Le jumelage de l'UEE et de l'initiative "Belt and Road", qui a été discuté lors du sommet d'Ufa en 2016, n'a pas encore eu lieu. Et objectivement, c'est impossible, car l'EAEU constitue un processus d'intégration, où la tarification, la qualité des services et des biens doivent être amenés à une norme unique, tandis que la Ceinture et la Route est la stratégie de politique étrangère de la Chine et il n'est pas question d'une quelconque intégration. Pékin a ses propres objectifs, même si elle investit dans les infrastructures de plusieurs pays de la région.

L'Iran ne mène pas une politique étrangère très active, même s'il renforce ses liens avec les pays d'Asie centrale et a des intérêts dans le Caucase du Sud. Cependant, les relations entre la Russie et l'Iran se développent de manière assez dynamique et positive (notamment l'adhésion de l'Iran à la zone de libre-échange de l'UEE), et nos points de vue sur la sécurité régionale et la géopolitique sont presque identiques.

L'Afghanistan après le changement de gouvernement en 2021 ne représente qu'une menace indirecte, mais il n'y a pas encore de signaux de sécurité visibles pour les États voisins d'Asie centrale. Après la panique qui a suivi le retrait américain du pays et le contrôle des provinces par les talibans, les nouvelles autorités ont montré qu'elles n'avaient aucune intention d'empiéter sur l'intégrité territoriale des États d'Asie centrale. Le Pakistan ne sera pas abordé, car il ne fait pas partie de la zone d'intégration eurasienne active.

Après la Chine, le prochain acteur voisin actif est peut-être la Turquie.

Sinem Adar, du Centre for European Policy Studies (Bruxelles), note qu'en raison de l'implication de la Russie en Ukraine, la Turquie tente de tirer parti de cette situation non résolue en intensifiant davantage la coopération avec une région qu'elle a longtemps considérée comme proche d'elle-même en raison de sa proximité linguistique et culturelle. Ces efforts s'alignent sur les tentatives de reconstruction de l'économie turque, qui ne cesse de se détériorer, en vue des prochaines élections de 2023, et acquiertde ce fait une importance historique.

 "Au-delà de ces déclencheurs immédiats de la politique renouvelée d'Ankara, l'intérêt pour la région découle d'une volonté stratégique de positionner la Turquie comme une plaque tournante logistique et énergétique reliant l'Europe et l'Asie après la fin de la guerre froide. Pourtant, le scepticisme abonde en Europe quant à l'orientation stratégique d'Ankara à une époque de confrontation et de concurrence géopolitiques intenses. Ainsi, il est nécessaire de réfléchir sobrement à la place de la Turquie dans l'espace eurasiatique émergent, ainsi qu'aux coûts et aux avantages de l'interaction avec la Turquie."[iii]

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En dehors des projets notoires de Panottomanisme et de Panturquisme, il existe des initiatives bien spécifiques qu'Ankara a lancées.

En particulier, en août 2019, elle a annoncé le projet Asia Revisited pour "tirer parti des opportunités et du potentiel de coopération créés par les développements en Asie."[iv]

Le Conseil turc, fondé en 2009 et comprenant l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizstan, la Turquie et l'Ouzbékistan en tant qu'États membres, ainsi que la Hongrie (à partir de 2018) et le Turkménistan (à partir de 2021) en tant qu'États observateurs, a récemment été rebaptisé "Organisation des États turcs", ce qui, selon les responsables turcs, reflète les efforts déployés pour "diversifier et renforcer la coopération en matière d'économie et de commerce". La République turque de Chypre du Nord, non reconnue par la Turquie, s'est également vu accorder le statut d'observateur au sein de l'Organisation.

Il est clair que le regain d'intérêt de la Turquie pour le Caucase du Sud et l'Asie centrale est renforcé par la perception qu'a Ankara de la Russie comme un acteur pas assez fort, comme le démontrent certains épisodes des combats qui ont été menés en Ukraine. Dans le même temps, la Turquie critique régulièrement la gestion de l'opération spéciale par Moscou. Bien qu'elle mène depuis des années des opérations extraterritoriales en Irak et en Syrie au cours desquelles des civils sont tués. Mais les partenaires de la Turquie au sein de l'OTAN prétendent qu'il ne se passe rien.

En Turquie, les décideurs et diverses forces politiques pensent que le Kremlin est en train de perdre le contrôle de la région de la Transcaucasie, donnant ainsi à l'armée azerbaïdjanaise (que la Turquie soutient) l'occasion de se venger militairement. Le dernier point culminant a été le blocus du corridor de Lachin. 

L'activité diplomatique d'Ankara dans la région s'est également intensifiée depuis le début de l'opération spéciale. En mars 2022, les gouvernements d'Azerbaïdjan, de Géorgie, du Kazakhstan et de Turquie ont signé une déclaration sur l'amélioration des voies de transport dans le Caucase du Sud et en Asie centrale comme alternative à la route du Nord via la Russie.

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Il a été décidé de développer le corridor transcaspien est-ouest, également appelé corridor du milieu, reliant la Chine et l'Europe par un réseau de chemins de fer et d'autoroutes reliant la Turquie, la Géorgie, l'Azerbaïdjan, la mer Caspienne et l'Asie centrale. Un groupe de travail composé de la Turquie, de l'Azerbaïdjan et du Kazakhstan a été mis en place en juin 2022 pour traiter cette question.

Toutefois, les efforts de la Turquie pour s'engager dans le Caucase du Sud et en Asie centrale ne se limitent pas à la coopération économique et à la logistique. Avec l'évolution de l'équilibre des pouvoirs dans la région et le désir des différents États d'agir de manière autonome, la Turquie a également essayé de se positionner comme un fournisseur de sécurité alternatif sur ce marché spécifique.

Par exemple, la Turquie a élevé ses relations avec l'Ouzbékistan et le Kazakhstan au rang de partenariats stratégiques. Le membre de l'OTAN (Turquie) et le membre de l'OTSC (Kazakhstan) en tant que tels ont mutuellement convenu de renforcer la coopération en matière de défense et l'échange de renseignements militaires [vi]. Les deux pays ont également convenu que les drones de combat turcs ANKA seront produits au Kazakhstan [vii].

De manière révélatrice, cette nouvelle a suscité des critiques à la fois en Russie contre le Kazakhstan (parce qu'il est membre de la CEEA, de l'OTSC et de l'OCS) et en Occident contre la Turquie en raison de l'absence de consultation par Ankara de ses partenaires de l'OTAN.

Bruxelles a renouvelé son intérêt pour le Caucase du Sud et l'Asie centrale. En juillet, par exemple, l'UE et l'Azerbaïdjan ont signé un protocole d'accord sur un partenariat énergétique stratégique dans le cadre de la tentative de l'UE de réduire sa dépendance au gaz russe. La présidente de l'UE, Ursula von der Leyen, l'a dit ouvertement: "Aujourd'hui, avec ce nouveau protocole d'accord, nous ouvrons un nouveau chapitre de notre coopération énergétique avec l'Azerbaïdjan, un partenaire clé dans nos efforts pour nous éloigner des combustibles fossiles russes. Non seulement nous cherchons à renforcer notre partenariat existant, qui garantit un approvisionnement en gaz stable et fiable à l'UE par le biais du corridor gazier méridional. Nous jetons également les bases d'un partenariat à long terme en matière d'efficacité énergétique et d'énergie propre, alors que nous poursuivons tous deux les objectifs de l'Accord de Paris. Mais l'énergie n'est qu'un domaine dans lequel nous pouvons étendre notre coopération avec l'Azerbaïdjan, et je suis impatient d'exploiter tout le potentiel de notre relation."

Et le commissaire à l'énergie Kadri Simson a déclaré : "Le nouveau protocole d'accord souligne le rôle stratégique du corridor gazier du Sud dans nos efforts de diversification. L'Azerbaïdjan a déjà augmenté ses livraisons de gaz naturel à l'UE, et cette tendance va se poursuivre: jusqu'à 4 milliards de mètres cubes de gaz supplémentaires seront livrés cette année, et les volumes devraient plus que doubler d'ici 2027. Mais notre coopération va au-delà, en accélérant l'introduction des énergies renouvelables et en s'attaquant aux émissions de méthane; ces mesures amélioreront la sécurité de l'approvisionnement et contribueront à atteindre nos objectifs climatiques" [viii].

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Bien que l'Azerbaïdjan ne soit pas membre de l'UEE et de l'OTSC, les efforts de l'UE pour s'insérer dans la région sont évidents.

De même, l'évolution des exigences de la chaîne d'approvisionnement a incité l'UE à repenser les itinéraires logistiques pour éviter le transit par la Russie. En mai de cette année, par exemple, la compagnie maritime danoise Maersk a dévoilé un nouveau service rail-mer reliant l'Asie et l'Europe via le même corridor du Moyen-Orient, en passant par le Caucase du Sud et l'Asie centrale [ix].

Tout ceci est mis en œuvre dans le cadre de l'ancienne initiative TRACECA (Corridor de transport Europe-Caucase-Asie) [x].

Un regard rétrospectif sur les intérêts de l'UE en Asie centrale et dans le Caucase du Sud montre que Bruxelles a préparé le terrain depuis des années. Des programmes tels que TACIS (Technical Assistance for the Commonwealth of Independent States, Assistance technique pour la Communauté des États indépendants, TACIS), l'assistance technique pour la Communauté des États indépendants, y travaillaient.  Puis l'accord de partenariat et de coopération (APC) a été mis en œuvre. L'UE a ensuite intensifié sa politique à l'égard des États d'Asie centrale. L'instrument de coopération au développement (ICD) a été lancé en 2007.

De 2007 à 2013, la stratégie de l'UE pour un nouveau partenariat avec l'Asie centrale (officiellement appelée "Stratégie de l'Union européenne et de l'Asie centrale", soit la stratégie de l'UE pour un nouveau partenariat avec l'Asie centrale) était en vigueur. Leur budget s'élevait alors à 775 millions d'euros. L'Asie centrale a également été en partie l'objet du programme de "l'instrument européen de stabilité" (IfS).

Une autre initiative - l'instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP) - mise en place depuis janvier 2007 a fait entrer la région dans la politique européenne de voisinage (PEV).

Les investissements financiers dans la région ont été réalisés par l'intermédiaire de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement. L'implication de la BERD est géopolitiquement significative, tout comme un certain nombre de projets qui sont à la fois de nature économique appliquée et de nature humanitaire.

Par exemple, INOGATE (Interstate Oil and Gas Transportation to Europe) est un programme de coopération énergétique entre l'UE et les pays partenaires: les États riverains de la mer Noire et de la mer Caspienne et leurs voisins. Le programme comprend l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Belarus, la Géorgie, la Moldavie, l'Ukraine, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Tadjikistan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan. Jusqu'à la fin 2006, le programme INOGATE a été mis en œuvre dans le cadre de TACIS, mais depuis janvier 2007, il est mis en œuvre sous l'égide de l'Instrument européen de voisinage et de partenariat (IEVP). Bien que l'IEVP ne soit pas formellement lié directement aux États d'Asie centrale, il a néanmoins été étendu aux pays d'Asie centrale depuis 2007.

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Le programme de mobilité transeuropéenne pour les études universitaires, TEMPUS, est cependant un programme visant à construire une zone de coopération en matière d'enseignement supérieur impliquant les États membres de l'UE et les pays partenaires. En outre, un autre programme européen, Erasmus Mundus, pour l'échange d'étudiants, d'universitaires et d'enseignants, a été lancé en Asie centrale en 2007. Et en 2009, l'UE a lancé le programme CAREN (Central Asia Research Education Net) pour soutenir la coopération entre les institutions de recherche de l'UE et de l'Asie centrale.

Puis en 2014, les programmes TEMPUS et Erasmus Mundus ont été remplacés par le programme Erasmus+ pour la mobilité académique, la coopération pour l'innovation, l'échange de bonnes pratiques et le soutien aux réformes éducatives. 

Il existe également la Fondation européenne pour la formation (pour soutenir la formation professionnelle) et l'Initiative européenne pour l'éducation en Asie centrale (pour renforcer la capacité des individus et des organisations à moderniser le secteur de l'éducation par le dialogue, l'échange et la discussion entre les pays de l'UE et d'Asie centrale).

Comme nous pouvons le constater, les programmes de Bruxelles ont le potentiel et la possibilité de concurrencer l'EAEU, d'autant plus que leurs initiatives sont de nature systémique.

En outre, l'UE mène une politique ciblée de coopération bilatérale, ce qui affecte également la perception des projets européens et eurasiens.

Alors qu'elle était auparavant positionnée comme un élément de coopération constructive, Bruxelles tente désormais de faire en sorte que la présence de l'UE se fasse nécessairement au détriment de la Russie. Directement ou indirectement.

Les analystes occidentaux ont précédemment suggéré d'utiliser l'outil de la "géopolitique hybride". Ce terme a des connotations inquiétantes car il est associé à la guerre hybride, une technologie perturbatrice développée dans l'armée américaine et au sein de l'OTAN.

Richard Youngs, professeur à l'université de Warwick au Royaume-Uni, affirme que "les demi-mesures de la nouvelle politique orientale de l'UE ont été à moitié efficaces". À cet égard, il propose un modèle de géopolitique libérale-réductive à plus long terme (synonyme de géopolitique hybride) à mettre en œuvre dans divers domaines de la politique étrangère de l'UE. Il est considéré comme relevant d'une doctrine européenne appliquée et délibérément non séquentielle, mais il disposera d'une plus grande marge de manœuvre. Il s'agit davantage d'un style géopolitique de l'UE, plutôt que d'une stratégie d'action claire, avec toutefois les ajustements nécessaires à la doctrine actuelle [xii].

Les actions de l'UE dans la zone d'intégration eurasienne doivent donc être suivies et analysées de près.

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Les États-Unis s'insinuent également dans la région avec leur projet C5+1, c'est-à-dire les États d'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Turkménistan) et les États-Unis eux-mêmes qui tentent d'imposer unilatéralement leurs propres règles du jeu.

Leur présence et leurs initiatives ne sont pas nouvelles non plus. Auparavant, Washington a proposé de nombreux projets équivalant à la "Nouvelle route de la soie" et relatifs à la "Grande Asie centrale" (ces concepts ont été spécifiquement promus par Frederick Starr) [xiii].

Il y a eu des initiatives plus importantes, telles que les tentatives de patronner le gazoduc TAPI (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde), mais sa construction a été retardée pour des raisons objectives.

La question du fonctionnement des laboratoires biologiques du Pentagone en Asie centrale et dans le Caucase du Sud reste aiguë [xiv].

Les mots de Jeffrey Mankoff, du CSIS, basé à Washington, qui estime que "Moscou accélère activement le déclin de son influence à travers l'Eurasie, y compris dans les anciens pays soviétiques du Caucase du Sud et de l'Asie centrale... Depuis le lancement de l'"opération militaire spéciale" contre l'Ukraine, les voisins concernés, comme le Kazakhstan, rejettent la Russie par défi. Ces dernières semaines ont également vu une résurgence des conflits en Eurasie, ce qui pourrait être le signe avant-coureur d'une plus grande instabilité à venir. Les puissances régionales, notamment la Chine et la Turquie, se sont montrées de plus en plus franches contre l'influence russe. Et maintenant, la mobilisation de la Russie a déclenché un flux migratoire vers d'autres États eurasiens - notamment l'Arménie, la Géorgie et le Kazakhstan. Cela renverse une tendance de longue date de la migration vers la Russie et met de nombreux Russes ordinaires face au mécontentement toujours ressenti dans de nombreuses sociétés post-coloniales.

Ces développements sont les premiers signes de ce qui sera probablement l'un des résultats les plus durables de la guerre: un affaiblissement de l'influence russe dans toute l'Eurasie post-soviétique et l'émergence d'un ordre régional plus dynamique, bien que complexe. En d'autres termes, c'est le résultat exactement inverse que Moscou espérait obtenir avec son invasion de l'Ukraine et l'inclusion effective du Belarus dans sa sphère d'influence. Comme le montre la reprise des hostilités dans le Caucase du Sud et en Asie centrale, un affaiblissement de l'influence russe pourrait exacerber les différends qui couvent et causer davantage de souffrances aux populations de la région. À long terme, cependant, cela peut contribuer à l'émergence d'États plus forts et plus efficaces - surtout si les États-Unis et leurs alliés européens peuvent offrir une alternative plus libérale à l'influence croissante de pays comme la Chine et la Turquie.

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Les conflits arméno-azerbaïdjanais et kirghizo-tadjiks montrent comment un affaiblissement de l'influence russe pourrait entraîner davantage de violence et de souffrance dans le Caucase du Sud et en Asie centrale. À long terme, cependant, l'affaiblissement du pouvoir russe pourrait ouvrir la voie à l'émergence d'États plus forts et plus stables dans ces régions, car les élites régionales devront assumer davantage de responsabilités pour résoudre leurs propres problèmes. Le pluralisme géopolitique émergent de la région donnera également aux petits États eurasiens une plus grande liberté d'action, car ils pourront choisir entre une multitude de partenaires extérieurs. Ils bénéficieraient de la possibilité d'obtenir une part plus importante des revenus du commerce et du transit, ainsi que d'éventuels investissements dans leurs secteurs énergétiques.

L'influence croissante de la Chine et de la Turquie ne sera probablement pas particulièrement libérale et ne contribuera guère, à elle seule, à résoudre les nombreux problèmes de gouvernance dans la région. Cependant, la faiblesse de la Russie crée également une opportunité que des acteurs plus libéraux tels que les États-Unis et l'Union européenne peuvent exploiter, d'autant plus que la génération d'élites post-soviétiques se retire progressivement de la scène. Aujourd'hui encore, alors que les États-Unis et leurs alliés s'efforcent d'aider l'Ukraine à vaincre l'invasion russe, ils devraient également réfléchir à la manière d'encourager davantage les petits États eurasiens à sortir progressivement de l'ombre de la Russie. La poursuite des investissements, les partenariats avec la société civile et le développement de mécanismes de coopération régionale peuvent tous jouer un rôle essentiel pour que l'Asie centrale devienne plus démocratique et plus sûre après la défaite de la Russie" [xv].

Ce message clairement invraisemblable mais politiquement émouvant a été écrit dans la première moitié d'octobre 2022. Évidemment, les analystes et les politologues américains continuent à émettre des "prédictions" similaires avec les résultats qu'ils souhaitent pour eux-mêmes.

Dans le même temps, de nombreux centres traitant des questions relatives à l'Eurasie ont été créés aux États-Unis même. Il existe des unités structurelles au sein du SCRS et de la RAND Corporation. Le Centre pour l'Eurasie, basé à Washington [xvi], a lancé une série de programmes allant de l'Université de l'Eurasie à la Coalition des entreprises de l'Eurasie [xvii].

Il ne faut pas se faire d'illusions sur le fait que les États-Unis et l'Occident vont devenir complaisants et cesser de poursuivre activement les pays individuels d'Asie centrale et du Caucase du Sud ainsi que l'intégration eurasienne comme cible de leurs opérations. Au contraire, leurs actions ne feront que s'intensifier, ce que Mankoff propose de faire.

Le budget américain pour 2023 prévoit 59,7 milliards de dollars de dépenses pour les opérations à l'étranger et les programmes connexes. Sur ce montant, 6,8 milliards de dollars sont destinés aux besoins humanitaires, où est désigné "l'impact global de l'agression russe en Ukraine". Un autre montant de 2,5 milliards est répertorié comme un fonds humanitaire supplémentaire. 2,9 milliards d'euros iront à la promotion de la démocratie. L'USAID recevra 2,1 milliards de dollars pour poursuivre de telles fins.

Un total de 500 millions de dollars et 350 millions de dollars supplémentaires sont alloués à divers programmes visant à soutenir les partenaires américains en Europe de l'Est, en Eurasie et en Asie centrale. En outre, 300 millions de dollars sont transférés au Fonds d'influence anti-russe (un fonds similaire pour la Chine s'élève à 350 millions de dollars) [xviii].

La Russie doit se préparer aux défis à venir et non seulement réagir aux actions des pays inamicaux, mais aussi anticiper leurs tentatives de provocation visant à perturber l'intégration eurasienne.

Notes:

[i]               Pedro Sánchez Herráez. Asia Central, el disputado puente entre Asia y Europa. 07/10/2022

                https://www.ieee.es/Galerias/fichero/docs_analisis/2022/D...

[ii]              Contessi, Nicola P., “Central Asia in Asia: charting growing trans-regional linkages”, Journal of Eurasian Studies, volume 7 nº 1, Jan 2016, pp 3-13. http://ac.elscdn.com/S1879366515000329/1-s2.0-S1879366515...

[iii]             https://www.ceps.eu/ceps-publications/turkeys-eurasian-am...

[iv]            https://www.mfa.gov.tr/yeniden-asya-girisimi.tr.mfa

[v]             https://www.tccb.gov.tr/en/news/542/133467/-we-are-changi...

[vi]            https://caspiannews.com/news-detail/kazakhstan-approves-m...

[vii]           https://eurasianet.org/kazakhstan-seals-deal-to-produce-t...

[viii]       https://ec.europa.eu/commission/presscorner/detail/en/IP_...

[ix]            https://www.maersk.com/news/articles/2022/05/16/maersk-la...

[x]             http://www.traceca-org.org/en/home/

[xi]            Парамонов В.В., Строков А.В., Абдуганива З.А. (под общей редакцией и руководством Парамонова В.В.). Влияние Европейского Союза на Центральную Азию: обзор, анализ и прогноз. – Алматы: Фонд им.Фридриха Эберта, 2017. С. 1.

[xii]           Richard Youngs. Is ‘hybrid geopolitics’ the next EU foreign policy doctrine?

                http://blogs.lse.ac.uk/europpblog/2017/06/19/is-hybrid-ge...

[xiii]          https://www.geopolitika.ru/article/novyy-shelkovyy-put-i-...

[xiv]          https://www.geopolitika.ru/article/gibridnaya-biologiches...

[xv]           https://warontherocks.com/2022/10/as-russia-reels-eurasia...

[xvi]          https://www.eurasiacenter.org/

[xvii]         https://www.usebc.org/

[xviii]        https://appropriations.house.gov/sites/democrats.appropri...

jeudi, 19 janvier 2023

Le port d'Anvers aux mains des narcos. Et l'État belge capitule

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Le port d'Anvers aux mains des narcos. Et l'État belge capitule

Marco Valle

Source: https://insideover.ilgiornale.it/societa/il-porto-danversa-nelle-mani-dei-narcos-e-lo-stato-belga-si-arrende.html?fbclid=IwAR15sL6mgZcgCTt-ESoTA9tS-AxLQTw-ih6Xh9KlQ_B5z7L1_-MqfmMYFVU

"Anvers capitale du crime comme le Medellin d'Escobar ou le Chicago d'Al Capone". "Une ville sans loi, une guerre sans fin pour la drogue". C'est ainsi que la presse belge titre ces jours-ci après le meurtre d'une fillette de 11 ans, tuée lors d'une fusillade à Merksem, l'un des quartiers chauds de la métropole belge. La victime a été mortellement blessée lors de l'attaque de son domicile par une bande rivale du clan auquel elle appartenait par malchance. Il s'agissait d'un véritable règlement de comptes entre gangs: deux des oncles de la jeune fille sont considérés comme des membres importants de la Mocro Mafia, une organisation criminelle marocaine spécialisée dans le trafic de drogue et solidement implantée entre la Belgique et les Pays-Bas.

Un crime, le énième, qui a convaincu le bourgmestre Bart De Wever - président du parti de droite N-VA (Nouvelle Alliance flamande) allié en Europe au groupe conservateur-réformiste de Giorgia Meloni - de demander au gouvernement de Bruxelles l'envoi immédiat de l'armée pour garder le port sur l'Escaut.

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La porte d'entrée de la drogue en Europe

Rien que le port. Le contrôle du troisième plus grand complexe maritime d'Europe est la véritable cible des organisations de trafic de drogue de toutes les couleurs et nationalités. Par les portes grandes ouvertes de ce gigantesque entrepôt passent chaque année d'énormes quantités de cocaïne en provenance d'Amérique du Sud, notamment de Colombie et du Panama. Un trafic lucratif: en 2022, les douaniers belges ont saisi 110 tonnes de cocaïne (23 % de plus que l'année précédente) pour une valeur estimée à environ 5 milliards d'euros. Rien de plus qu'une goutte dans l'océan.  Selon des sources policières, les drogues saisies ne représentent que 10% du mouvement total. Les calculs sont donc vite faits. Anvers est maintenant devenu la porte d'entrée des drogues dans l'Union européenne et celui qui contrôle son port contrôle le marché continental. D'où l'escalade de la violence qui traverse toute la ville depuis au moins une décennie.

En plus d'exiger l'arrivée de soldats, le maire exaspéré a demandé une convocation d'urgence du Conseil national de sécurité, l'organe fédéral chargé des urgences et composé des principaux ministres et des chefs des forces armées, de la police et des services secrets. Une proposition, compte tenu de la situation, qui est absolument raisonnable et nécessaire, et pourtant le gouvernement dirigé par le libéral Alexander de Croo préfère passer sous silence ce sujet épineux. Aucune réunion du Conseil n'est prévue et aucun militaire ne sera mobilisé. "L'armée n'est pas préparée à ces tâches", a déclaré la ministre socialiste de la Défense Ludivine Dedonder. Tout au plus, les mesures de sécurité du port, actuellement très banales, seront renforcées en plaçant des drones, des scanners et des robots le long des quais et aux entrées. Zéro renforcement.

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Une attitude renonciatrice et scandaleuse, mais conforme à la traditionnelle modestie - comme on l'a déjà vu au moment des attentats islamiques de Bruxelles - de la politique belge en matière de sécurité et d'ordre public. Pourtant, l'urgence est dramatiquement réelle. En décembre dernier, l'enlèvement par un gang du ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne a été déjoué au dernier moment. Ces jours-ci et pour les mêmes raisons, son ancien collègue néerlandais Ferdinand Grapperhaus a été placé sous haute protection. Pourtant, en dehors des phrases de circonstance, rien ne semble bouger.

Alors que les criminels deviennent de plus en plus audacieux et dangereux, l'État préfère ne pas voir, ne pas agir. Par paresse, par peur, par un tolérantisme contradictoire et malsain qui a épuisé les ressources de la police et des services de renseignements. Il y a un manque de volonté, un manque de courage. Le juge Michel Claise, le magistrat qui dirige aujourd'hui l'enquête sur le "Qatargate" et qui a combattu le crime organisé dans la solitude pendant des années, n'a plus de doutes. Il a déclaré au journal La Dernière Heure qu'il était convaincu que "les narcotrafiquants ont acquis un sentiment d'impunité totale parce qu'il n'y a pas de réaction adéquate de la part des autorités politiques, de la police et du système judiciaire". Les mafias remercient ce laxisme et, pendant ce temps, elles prospèrent et tuent.     

Donnez-nous une autre minute de votre temps !

Si vous avez aimé l'article que vous venez de lire, demandez-vous : si je ne l'avais pas lu ici, l'aurais-je lu ailleurs ? S'il n'y avait pas InsideOver, combien de guerres oubliées par les médias le resteraient ? Combien de réflexions sur le monde qui vous entoure ne seriez-vous pas capable de faire ? Nous travaillons chaque jour pour vous fournir des reportages de qualité et des rapports approfondis totalement gratuits. Mais le type de journalisme que nous faisons est tout sauf "bon marché". Si vous pensez que cela vaut la peine de nous encourager et de nous soutenir, faites-le maintenant.

Non à la société multiculturelle néolibérale! Oui à la communauté sociale identitaire!

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Non à la société multiculturelle néolibérale! Oui à la communauté sociale identitaire!

Enric Ravello

Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2023/01/no-la-sociedad-multicultural-neoliberal.html

L'immigration de masse, le multiculturalisme, la substitution démographique sont la conséquence du paradigme idéologique actuel, de la superstructure idéologique - comme dirait Marx - qui détermine la structure sociale et économique. Ce paradigme, que beaucoup appellent désormais mondialisme ou mondialisation, n'est rien d'autre que le développement logique des principes de l'idéologie libérale. Pour guérir une maladie, la première chose à faire est de poser un bon diagnostic, d'examiner les symptômes et de déterminer la cause. Soyons clairs: le libéralisme est la cause principale de tous les problèmes angoissants dont souffrent les sociétés européennes aujourd'hui. Par conséquent, il est le grand ennemi à détruire.

Pour le libéralisme, l'homme naît "ex novo". C'est-à-dire qu'il ne fait pas partie d'une communauté, d'une tradition ou d'une identité, il est simplement un individu qui est mû par son propre intérêt individuel et économique. D'une certaine manière, le libéralisme est la théorie de l'individualisme absolu, dans laquelle l'individu, sans racines, sans passé et sans mémoire, et donc égal et interchangeable avec le reste des hommes, s'associe à d'autres pour défendre ses propres intérêts, qui sont très majoritairement de nature économique. Cet amalgame d'intérêts particuliers crée la société, comprise essentiellement comme un marché.

Conçu comme un pacte minimal, l'État est un "moindre mal" qu'il faut réduire au maximum pour que ce soit le marché - le totem libéral - qui régule les relations entre les individus.

De cette même logique libérale découle le concept ambigu et liquide d'"intégration", qui, dans l'imaginaire libéral, se traduit par l'incorporation plus ou moins ordonnée dans la société marchande de nouveaux individus en tant que simples producteurs/consommateurs.

Nous, les identitaires, sommes l'antithèse, tant au niveau de ses principes que de son application, de la pensée libérale. Pour nous, la société n'est pas créée par un contrat commercial (principe libéral) mais par l'histoire, le patrimoine et la tradition (principe identitaire). Une personne naît avec un patrimoine et dans un environnement particulier, elle fait, dès le premier instant, partie d'un groupe, et ce sont ces groupes, les peuples, qui créent les États. Pour les identitaires, le "nous" précède et conditionne le "je", tandis que le "je", détaché du "nous", est la base de l'idéologie libérale, uniformisante et mondialiste.

C'est pourquoi nous soulignons que le concept d'intégration est un sophisme. Les cultures, qui ne naissent pas spontanément, sont l'expression mentale et formelle d'un peuple. Si ce peuple disparaît, sa culture disparaîtra également. Il ne faut pas confondre "intégration" et "imitation" (des formes extérieures et de l'accès au marché du travail) - ce qui est l'affirmation libérale. Une culture est quelque chose de beaucoup plus élevé, beaucoup plus large et beaucoup plus complexe.

Dans la Grèce classique, berceau de la démocratie (le pouvoir du peuple), le "demos" était lié-légitimé avec l'ethnos. Elle n'a rien à voir avec un agrégat d'individus qui sont en relation les uns avec les autres par intérêt économico-marchand. Il est temps de retrouver le vrai sens de la démocratie.

Si la société est comprise comme une communauté qui partage des liens historico-culturels profonds, nous sommes aux antipodes du libéralisme et de son idée de réduire l'État au minimum. L'État est l'instrument politique de la communauté historico-identitaire et assurera donc la protection de tous ses membres et ne l'abandonnera pas à l'arbitraire injuste du "marché".

C'est pourquoi nous défendons un secteur public digne et fort qui assure la santé, les droits sociaux et l'éducation pour tous les membres de notre communauté nationale et populaire. Être identitaire inclut nécessairement un fort élément social, sinon c'est, soyons clairs, une trahison du peuple lui-même en tant que communauté organique.

Nous désignons donc le libéralisme comme l'ennemi absolu, ses œuvres et ses dirigeants, qui ne pourront jamais être une référence pour quiconque s'identifie à nos postulats, à titre d'exemple nous désignons l'infâme Margaret Thatcher et ses politiques néolibérales de privatisation du secteur public; nous récupérons la citation de Géraldine Vaughan, docteur en histoire et civilisation britannique, qui dans le cadre du référendum sur l'indépendance de l'Écosse en 2014 disait: "l'idéologie thatchérienne s'est attaquée aux valeurs écossaises profondément ancrées dans l'idée de communauté". Les politiques néolibérales de Thatcher ont pulvérisé l'État, ce qui a été ressenti comme une attaque contre l'idée de communauté. Une tranchée idéologique et morale s'est ouverte entre les Écossais en conséquence.

Contre tout libéralisme, individualisme et mercantilisme. Nous luttons pour un "niveau de vie" décent dans la sphère socio-économique et un "mode de vie" qui nous est propre dans la sphère communautaire et nationale.

Enric Ravello

 

Les niveaux d'éducation en Europe occidentale continuent de baisser rapidement, selon des études

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Les niveaux d'éducation en Europe occidentale continuent de baisser rapidement, selon des études

Peter Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Dans plusieurs États membres de l'UE - et, sans coïncidence, tous se situent en Europe occidentale - des signaux d'alarme sont tirés en ce qui concerne les niveaux d'éducation. Dans une "note d'information", les collaborateurs du ministre français de l'éducation, Pap Ndiaye, affirment que non seulement les connaissances en mathématiques chutent de manière spectaculaire, mais aussi celles de la langue française : "Les élèves évalués dans le cadre des compétences linguistiques en 2021 sur la base d'une dictée en français obtiennent de moins bons résultats que les élèves de la même évaluation en 1987, 2007 et 2015".

La note d'information repose sur une dictée, qui est restée la même au cours des années mentionnées. Une douzaine de lignes, 67 mots et 16 phrases. Aujourd'hui, les élèves font en moyenne 19,4 erreurs, 18 erreurs en 2015, seulement 14,7 en 2007 et 10,7 erreurs en 1987. Le nombre de "bons élèves", en particulier, s'est effondré. Alors qu'en 1987, 30,7 % des élèves faisaient moins de 5 fautes en moyenne, ce chiffre est tombé à 15,6 % en 2007, et atteint à peine 7 % aujourd'hui.

Plusieurs pédagogues français, comme Robert Redecker ou Jean-Paul Brighelli, parlent de "la mort programmée du système éducatif". Non seulement l'immigration, mais aussi les expériences de Mai 68 ont fait que nos écoles ne transmettent plus de connaissances, mais offrent seulement un espace coûteux d'ergothérapie. Est-ce si différent en Flandre ?

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Les experts tirent la sonnette d'alarme sur le niveau d'éducation dans les écoles primaires allemandes

Des experts allemands de l'éducation ont demandé au gouvernement fédéral allemand de s'attaquer de toute urgence à la tendance négative de l'éducation dans les écoles primaires. De nombreux enfants ont des bases insuffisantes en langue allemande et en mathématiques. Les experts Felicitas Thiel et Michael Becker-Mrotzek (photo) ont présenté un résumé de leurs recherches scientifiques lors d'une conférence des ministres à Berlin. Les écoles primaires parviennent apparemment de moins en moins à enseigner les compétences de base aux enfants.

L'IQB-Bildungstrend et l'étude de l'Institut Robert Koch sur la santé des enfants avaient déjà montré qu'un enfant sur cinq ne possède pas les bases de la langue allemande et des mathématiques. Et un enfant sur quatre présenterait un risque accru de troubles du comportement dans les mêmes études. L'une des raisons du déclin marqué de l'enseignement allemand serait la proportion de plus en plus élevée d'enfants issus de familles non germanophones. En Allemagne, cela concerne actuellement un enfant sur cinq, avec une tendance à la hausse.

Idéologie du genre et transhumanisme, un produit de notre déni de la réalité

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Idéologie du genre et transhumanisme, un produit de notre déni de la réalité

par Marcello Veneziani

Source : Pro Vita & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/ideologia-gender-e-transumanesimo-un-prodotto-del-nostro-scontento-della-realta

Le mécontentement est le mal sombre de notre époque. L'homme contemporain a tout à sa disposition mais n'est jamais heureux. Cette agitation, ce malaise, n'a cependant pas pour débouchés la rébellion et la colère qui s'est exprimée dans un passé tout récent. Marcello Veneziani a abordé ce thème, si vaste, difficile, presque insaisissable, dans son nouvel essai Scontenti. Perché non ci piace il mondo in cui viviamo (= Malcontents - Pourquoi nous n'aimons pas le monde dans lequel nous vivons) (Marsilio, 2022).

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"Nous ressentons la décadence qui affecte les relations humaines, civiles et intersexes, et les relations entre citoyens et institutions ; c'est la perte des différences sous le signe de l'homologation et la perte des points communs sous le signe de l'atomisation", écrit Veneziani dans Panorama, en présentant son livre. L'humanité apparaît en danger, pressurisée par les mutations génétiques et écologiques, par les déséquilibres entre surpopulation mondiale et dénatalité occidentale, et par de multiples facteurs de déstabilisation du monde et des liens: l'avènement du transhumanisme, de la genderfluidité, de l'intelligence artificielle, des neuro-technologies, la prééminence du virtuel sur le réel, de la technologie sur l'humanisme, de la finance sur la culture. L'inconfort, la désorientation qui en résulte, enracine le mécontentement; il le rend permanent et non transitoire, substantiel et non occasionnel".

La révolution anthropologique "transhumaniste", avec toutes les aberrations du cas, ne serait pas possible si l'homme acceptait la réalité, son destin et son rôle naturel. Mais en même temps, comme Veneziani lui-même l'explique à Pro Vita & Famiglia, il y a aussi une sacro-sainte insatisfaction: celle de ceux qui, face au rouleau compresseur de la cancel culture et du nihilisme autoritaire rampant, ont la force de relever la tête et de dire que ça suffit.

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Marcello Veneziani, selon le contenu de votre livre, l'humanité n'est plus rebelle, ni en colère, ni rancunière, mais simplement mécontente : quelle évolution anthropologique vivons-nous ?

"Le mécontentement est le mal noir de notre époque, c'est un état d'esprit qui précède la colère ou la rébellion, la haine et le ressentiment, il en constitue même la prémisse. Il a des racines profondes, mais la cause fondamentale aujourd'hui est que les aspirations des hommes ont énormément augmenté et qu'un fossé infranchissable a été créé entre la réalité et les désirs. Mais tout cela n'est pas simplement le résultat spontané d'un climat: il y a ceux qui, sur notre insatisfaction, fondent leur pouvoir et notre dépendance, construisent leur marché et stimulent notre envie de consommer".

Le transhumanisme, l'intelligence artificielle et l'idéologie du genre font-ils partie des conséquences de ce mécontentement ou, plutôt, contribuent-ils à l'alimenter ?

"Ils sont étroitement liés à l'insatisfaction car ils proviennent du rejet de la réalité, de la nature et de l'identité, du désir de muter, de l'envie de se renier et de devenir autre que soi.  Nous ne penserions pas au posthumain, à l'intelligence artificielle, au transgenre si nous acceptions le sort de notre humanité, de notre intelligence et de notre nature: mais nous sommes mécontents de ce que nous sommes et de ce qui nous entoure ; ou plutôt, nous sommes induits à ce mécontentement".

Quels aspects des thèmes ci-dessus avez-vous particulièrement explorés dans votre essai ?

"Dans Scontenti et l'essai qui le précède et qui lui est lié, La Cappa, je me suis référé à ces aspects saillants de notre époque et à ce rejet des identités et des différences, de nos limites et de notre histoire ; j'ai également saisi sa corrélation avec la cancel culture et le politiquement correct, qui est le substrat idéologique de cette vision. Piloter notre insatisfaction est la mission de l'usine à désirs qui domine notre société et véhicule des modèles de vie artificiels".

Nous parlons d'une catégorie très spécifique de mécontents : ceux qui ont pris au sérieux - en s'y opposant - la propagation de l'idéologie du genre ou des carrières fictives dans les écoles. Quel genre de personnes sont-elles et comment les situeriez-vous dans l'époque dans laquelle nous vivons ?

"Ils sont mécontents dans un autre sens et d'une autre manière que ceux qui sont influencés par ces agences médiatiques, idéologiques et culturelles qui incitent au rejet de soi. Ils sont mécontents, au contraire, de cette hégémonie, ils n'acceptent pas de se soumettre à cette domination devenue asphyxiante, qui passe aussi par le cinéma, l'art, la télévision et l'école. Mais ils le font au nom des identités et des différences, de la nature et de la tradition, ils défendent la réalité avec toutes ses imperfections et n'acceptent pas le remplacement de la vie réelle par son substitut. Ce mécontentement est sacro-saint, et s'il est exprimé avec intelligence et réalisme, il est l'antidote à la "falsification du monde réel".

Non seulement des insectes, des milliards de l'UE pour la viande cultivée en laboratoire

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Non seulement des insectes, des milliards de l'UE pour la viande cultivée en laboratoire

par Gloria Callarelli

Source: https://www.ariannaeditrice.it/articoli/16209

Mettre fin à la malnutrition d'ici 2030, réduire l'impact environnemental et la production de gaz à effet de serre, mais aussi améliorer la résilience des systèmes agricoles.

Tranquillement, avec ces thématiques dûment instrumentaliséeset apparemment autorisés, l'UE, et les copains à la Bill Gates ou Klaus Schwab, préparent en fait un avenir dystopique, en investissant des milliards dans l'expérimentation génétique et en bouleversant l'ordre naturel des choses. Ils appellent cela aussi "développement durable" et tout est fait, inutile de le dire, pour l'amour de mère nature, qui n'est pas exactement l'amour chrétien de la Création, mais juste un ersatz, typique du New Age et distribué en pilules pour digérer le plan diabolique de restructuration de la réalité d'ici 2030.

Ainsi, l'élevage de vaches et de troupeaux ou de poulets et de porcs plus efficaces grâce à des implémentations génétiques est déjà une réalité. Des dizaines de projets ont été lancés grâce aux fonds de l'UE: Gene-switch, Gentore, Rumigen, puis Geronimo et bien d'autres encore. L'UE a déjà alloué environ un milliard d'euros pour financer les quelque 180 projets multi-acteurs présentant un intérêt pour l'agriculture, la sylviculture et le développement rural au cours des sept années d'Horizon 2020 (2014-2020). Plus de 120 d'entre eux ont déjà été amorcés et le programme Horizon Europe (2021-2027) a également été lancé. Tout cela fait partie de la Food Action Alliance, la plateforme qui soutient le système de transformation des aliments. On apprend comment l'Europe s'efforcera (et espère que d'ici 2030, le système politique des différents États fera de même) de mettre en œuvre des interventions qui permettront aux agriculteurs de passer à des systèmes agricoles et alimentaires "durables et résilients". Les Pays-Bas et les pays nordiques sont à l'avant-garde de ce type de transformation : Aerovision, l'Université de Wageningen et Research ne sont que deux des entités qui travaillent au développement du programme. Non seulement l'élevage et l'agriculture, mais aussi la pêche sont exemptés.

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On peut lire sur les pages de l'un des appels à propositions suggérés par l'UE: "La recherche et l'innovation contribueront à une meilleure compréhension des incidences du changement climatique en termes de modification des habitats et de fonctionnement écologique, ainsi que des répercussions qui en résultent sur la composition des espèces, la santé et la modification des taux de croissance et de reproduction. La recherche, on l'aura compris, tend à évaluer le type d'espèces animales et leur adaptation (plus ou moins grande) en fonction de l'emplacement et de la nourriture fournie. Pour faire simple: selon toute vraisemblance, à l'issue de ces études, il sera possible de produire en laboratoire, en dépassant le système traditionnel des croisements et en arrivant à l'édition génétique, l'espèce parfaite qui ne pollue pas, donne plus de rendement et s'adapte à son environnement.

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C'est ce que nous apprend le programme Gentore : "L'amélioration génétique du bétail est une technologie particulièrement rentable qui produit des changements permanents et cumulatifs dans les performances". Il parle de "l'amélioration de l'efficacité du bétail et du système d'élevage, en convertissant plus d'énergie dans la production de produits, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre par unité de produit". Et, devinez quoi : "l'un des outils à la disposition des agriculteurs est la sélection génétique. Ce sont les objectifs du "développement durable"".

Le bétail génétiquement sélectionné produira donc les effets suivants : "Amélioration de la fertilité pour réduire les intervalles de vêlage et les inséminations avec une réduction des coûts de gestion et des émissions. Amélioration de la résilience des bovins et des troupeaux, amélioration de la longévité, amélioration de la santé". Il indique également : "Amélioration de l'efficacité alimentaire : par exemple, sélection pour une meilleure consommation d'aliments résiduels, ce qui aura une incidence directe sur les émissions, car les animaux qui mangent moins ont tendance à produire moins de gaz à effet de serre. En gros, l'animal ne mangera que ce qu'il décide et dans les quantités qu'il décide pour ne pas polluer. Question. Ce qui est vrai pour l'animal aujourd'hui, qui peut dire que ce ne sera pas vrai pour l'homme demain ?

Peut-être est-il préférable de commencer à comprendre où nous sommes arrivés et qu'il est important d'agir. Quel est le but ultime ? Qui sait : peut-être subvertir le secteur primaire et remplacer l'élevage connu aujourd'hui par des usines à éprouvettes. Tout cela pour arrêter le changement climatique et réduire les coûts en nous forçant à manger et à vivre comme ils le souhaitent. La folie ? Pour quoi les insectes sont désormais prévus dans nos assiettes ? Le contrôle social et l'asservissement des êtres vivants sous l'excuse officielle de prévenir la pollution, c'est quoi ? Ils ont déjà pénétré partout, jusque dans nos estomacs, avec leurs théories diaboliques. Nous devons nous attendre à tout. Le scientisme perturbe la vie, permettant des expériences scientifiques et des astuces génétiques qui aboutiront sur nos tables à quelque chose d'artificiel et, Dieu sait, de dangereux pour notre santé. Nous sommes déjà à des niveaux limites et leurs agendas s'accélèrent. Il y a un mois, nous écrivions sur l'enquête de la Fondation Barilla sur les insectes, aujourd'hui les insectes sont une réalité. De nos jours, vous ne pouvez même plus faire confiance aux pâtes que vous mangez : il est bon de toujours vérifier les ingrédients, de rechercher des entreprises saines.

Ils sont sournois dans leurs desseins et ne s'arrêteront pas. Animaux, plantes, hommes : tout ce qui est créé doit finir, et mal finir, entre leurs mains. Tant pis pour le développement durable et "sauver la planète" : les diables se détruisent (et nous détruisent) de leurs propres mains. Si le monde devient alias, devient autre chose, perturbé dans son ordre naturel, il se rebellera. C'est la théorie du chaos, ce sont les mathématiques. L'orgueil et la volonté de puissance les ont aveuglés. L'espoir est là et c'est que Dieu se lassera bientôt de ces imitateurs poltrons.

mercredi, 18 janvier 2023

Le crépuscule de Davos vu par une journaliste russe

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Le crépuscule de Davos vu par une journaliste russe

Nicolas Bonnal

Davos… Ce lieu de la Montagne magique de Thomas Mann (ce livre méphitique annonçait bien l’écroulement de notre Europe maladive et toxique) est devenu la caverne d’Ali Baba de tous les Blofeld de la mondialisation, dont les excès verbaux (notamment ceux du crâne d’œuf israélien Harari) ont fini par défrayer la chronique.

Mais Davos a peur cette année. La chroniqueuse russe de Ria.ru (site bien plus intéressant et motivé que rt.com)  Irina Alksnis écrivait hier :

« Quelque chose de mystérieux se passe au Forum économique mondial (WEF), qui travaille cette semaine à Davos, en Suisse. Le mot "échec" ne sonne pas encore, mais les médias occidentaux parlent déjà ouvertement et massivement de "problèmes profonds". »

Certes il a eu beaucoup de monde: 2000 débiles milliardaires en jets pollueurs pour demander la fin de nos déplacements et l’imposition forcée du camp de concentration électronique et du dépeuplement; en même temps, on apprend que la Chine ou le Japon se dépeuplent (six pour mille de taux de natalité), que l’Europe se dépeuple (sept pour mille…), que tout se dépeuple sauf l’Afrique noire. L’immigration forcenée et imposée ajoute de la consommation de carbone, précisent des insolents, mais ils s’en foutent. Ce que je veux dire c’est qu’il n’y avait pas besoin de vaccin pour dépeupler. Le monde moderne industriel fait ça très bien tout seul, entre deux guerres nucléaires.

Irina Alksnis ajoute :

« Il y a une semaine, Reuters écrivait sarcastiquement que sur fond d'absence des Russes, une participation très représentative de la Chine était attendue…Et puis la réalité a pris le dessus. Non, une foule immense est vraiment venue au forum, mais l'important n'est pas la quantité, mais la qualité des participants. Et puis il y avait des problèmes évidents. »

Et de rappeler l’absence de Soros :

« D'abord, la semaine dernière, George Soros a soudain annoncé son absence du WEF, pour qui une visite à Davos était un passage obligatoire au programme depuis de nombreuses années. Le tristement célèbre milliardaire et l'un des symboles de l'entreprise multinationale a évoqué le "conflit insurmontable d'horaires" et a promis de prendre la parole à la Conférence de Munich sur la sécurité dans un mois. »

Les défections se sont multipliées :

« Puis il s'est avéré que parmi les chefs d'Etat du G7, seule le chancelier allemand viendrait en Suisse . Et dimanche, en raison de la crise énergétique en cours dans le pays, le président de l'Afrique du Sud, soit dit en passant, la plus grande économie d'Afrique, a annulé un voyage au WEF. Eh bien, déjà lundi, le jour de l'ouverture de l'événement, une bombe informative a explosé par un texte de Bloomberg, qui a découvert que les entreprises chinoises ne viendraient pas à Davos. La délégation chinoise est dirigée par le vice-Premier ministre Liu He, qui travaille à son poste depuis quelques semaines. »

On ne parlera pas de la défection de Musk qui a perdu 200 milliards en bourse depuis qu’il veut nous rendre la liberté d’expression sur Twitter: Mr Fink de Black Rock n’est pas un esprit à contester. Est-ce lui ou K. Schwab le Blofeld de James Bond ?

La journaliste russe poursuit :

« D'une manière générale, l'absence quasi totale des participants au plus haut niveau au forum actuel est tellement flagrante que rien ne peut la masquer. Certes, au lieu des présidents et des premiers ministres des grandes puissances, de nombreux entrepreneurs sont venus à Davos cette année - pas moins de 116 milliardaires se sont inscrits pour participer au forum, soit 40 % de plus qu'il y a dix ans. Bloomberg a déploré que leur nombre aurait été encore plus grand, mais la chute des marchés a transformé de nombreux milliardaires en millionnaires. »

L’explication arrive – un parfum de fin de mondialisation made in Switzerland:

« Les experts soulignent franchement que cette concentration des affaires ne fait que souligner l'apparente baisse de pertinence que connaît le WEF, qui reflète la démondialisation qui balaie le monde. Eh bien, tout simplement parce que pendant un demi-siècle, le forum de Davos lui-même a été un symbole de la mondialisation. »

Et il y a pire :

« Cependant, il semble que les choses soient encore pires pour Davos et ses organisateurs. Qu'est-ce que la mondialisation de toute façon ? Quel format a été promu par les théoriciens et les praticiens du mondialisme au cours des dernières décennies ? Elle était censée créer un réseau de structures internationales, qui allaient être progressivement, mais de plus en plus largement déléguées, des pouvoirs qui étaient auparavant l'apanage exclusif de l'État. En conséquence, les domaines de décision les plus importants devaient être transférés au niveau supranational, ce qui signifierait l'élimination de la souveraineté nationale en tant que telle. »

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On est allés (on serait, parce qu’entre Macron, Schwab et Leyen…) trop loin :

« Et en général, le processus est même allé dans ce sens. Les mondialistes avec leurs concepts de transhumanisme, de contrôle des naissances, d'accès payant à l'eau douce et d'autres idées tout aussi "attrayantes" ont réussi à se transformer en l'une des histoires d'horreur les plus effrayantes pour l'humanité. Et le poids politique croissant d'événements comme le WEF, qui a réuni les personnes les plus puissantes du monde, n'a fait qu'alimenter les craintes du public. »

Selon Irina Alksnis, le forum a perdu son momentum (je reprends une expression marrante de Trump) :

« Et maintenant, toute cette réputation qui s'est bâtie au fil des décennies s'envole comme un ballon simplement parce que les dirigeants des grandes puissances ne sont pas venus à Davos. A l'époque du monde unipolaire, il était en effet plus facile pour le capital transnational de revendiquer le statut souhaité de puissance mondiale: il était possible de négocier avec certaines élites nationales, d'en convaincre d'autres, d'en acheter. Cependant, maintenant que le système se désintègre, la réalité est simultanément révélée, démontrant qui décide réellement du sort de pays spécifiques et de la planète entière, et dont la place est dans les danses de sauvegarde. »

Soros aurait donc cette fois reculé (NDLR : il a 90 ans ou plus, comme beaucoup de nos nonagénaires génocidaires qui s’appuient sur Cohn-Bendit et ses boomers) pour MOINS sauter :

« En ce sens, l'annulation par Soros du traditionnel voyage au forum est extrêmement révélatrice. L'homme d'affaires chevronné s'est rendu compte avant d'autres qu'à Davos, il n'y aurait tout simplement personne avec qui négocier et prendre les décisions souhaitées, ce qui signifie qu'il était inutile d'y aller, seulement de perdre du temps. »

Puis une brève et cruelle allusion aux scandales sexuels dont Zerohedge.com s’est fait l’écho :

« Ses collègues plus naïfs et inexpérimentés - même s'ils ont des comptes avec neuf zéros - ont inondé la station balnéaire suisse et ont fourni les principales nouvelles du Forum économique mondial de cette année avec la demande urgente de filles (et garçons) qui sont arrivées là-bas pour travailler avec une responsabilité sociale réduite… »

On verra dans les prochains mois s’ils osent aller plus loin. Ce recul peut n’être que momentané. Les cons comme on sait ça ose tout, disait Audiard en pastichant Saint Thomas d’Aquin.

Sources:

https://ria.ru/20230118/vef-1845540571.html

https://www.zerohedge.com/geopolitical/dark-side-davos-re...

https://www.lesalonbeige.fr/michel-audiard-a-plagie-saint...

 

mardi, 17 janvier 2023

Les objectifs du Maroc pour sa nouvelle démarcation maritime

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Les objectifs du Maroc pour sa nouvelle démarcation maritime

Ali El Aallaoui

Analyste et chercheur en géopolitique

Source: https://masticadoresdeletrasfocus.wordpress.com/2020/09/05/los-objetivos-marroquies-de-su-nueva-delimitacion-maritima-by-ali-el-aallaoui/

L'objectif des autorités marocaines est de redessiner à nouveau le paysage politique du Sahara occidental, et de faire croire qu'il s'agit d'une étape dans le conflit territorial issu d'une mauvaise gestion des relations hispano-marocaines.

C'est la première fois dans l'histoire de l'humanité que toutes les régions du monde ont une forte présence dans les mers en même temps. Comme par le passé, la mer reste un vecteur de puissance, un espace nécessaire et essentiel pour développer des ambitions économiques et politiques.

La possession de matières premières, qu'elles soient agricoles ou minérales, a toujours été un élément fondamental de la puissance. C'est la volonté de les acquérir qui est à l'origine des grandes découvertes de la fin du 15ème et du début du 16ème siècle. Au début du 20ème siècle, dix des douze plus grandes entreprises américaines exploitaient des ressources naturelles. Tous les pays riches du 19ème et du début du 20ème siècle disposaient d'importantes ressources naturelles.

Partant de ce constat, le Maroc veut à tout prix faire pression sur l'Espagne pour qu'elle accepte le fait accompli principalement au Sahara occidental, sachant que la situation dans ce territoire, qualifié de territoire non autonome par les Nations Unies en 1963, est dans l'impasse depuis des années.

Contexte et objectif géopolitique

En d'autres termes, d'un point de vue contextuel, le Maroc profite de la période de non paix et de non guerre au Sahara Occidental. Elle considère également l'actuel gouvernement espagnol comme plus faible et veut donc le pousser à négocier l'espace maritime du Sahara occidental afin de lui accorder une certaine souveraineté territoriale de facto. Cependant, il doit savoir que l'Espagne est la puissance administrante au Sahara Occidental en vertu du droit international et que le Maroc est la puissance occupante.

Les nouvelles lois marocaines définissant son nouveau domaine maritime fixent ses eaux territoriales à 12 miles, délimitent sa zone économique exclusive à 200 miles et décident d'étendre son plateau continental à 350 miles. Avec les règlements adoptés, le Maroc étend sa tutelle légale sur l'espace maritime qui comprend le Sahara occidental jusqu'à la ville de Lagüera et au nord-est jusqu'à Saidia, à la frontière avec l'Algérie.

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Dans cette perspective, l'objectif du Maroc est de retarder et de bloquer l'exécution de l'arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) du 21 décembre 2016 qui a séparé le Sahara de la sphère de compétence des relations entre le royaume alaouite et l'UE. Car la question de la souveraineté sur le Sahara est le défi le plus important auquel sont confrontés les futurs accords entre le Maroc et l'UE. Dans ce sens, l'intégration des produits du territoire sahraoui dans les accords d'association avec l'UE présentera bientôt au Maroc un nouveau défi en termes de souveraineté sur le Sahara occidental.

Objectif économique

Les intérêts économiques et stratégiques et l'épuisement des ressources naturelles sur terre conduisent les États à poursuivre cette tentative de monopolisation des espaces maritimes au-delà des mers territoriales, dans les limites du plateau continental, avec la volonté de contrôler non seulement la surface, mais aussi les ressources halieutiques et minérales des fonds marins et du sous-sol.

En outre, les ressources naturelles sont considérées comme augmentant l'intervention des États dans les affaires des autres. Les deux guerres du Golfe sont perçues comme étant largement liées à la priorité donnée à l'accès aux réserves de pétrole.

Les ressources naturelles du Sahara occidental sont abondantes et jouent un rôle important pour influencer la diplomatie marocaine envers ses partenaires principalement européens. Ce qui explique , l'importance géostratégique et économique du Sahara occidental pour le Maroc, et aussi pour l'Union européenne en termes de ressources, ceci explique l'accord signé entre l'UE et le Maroc en 2019 sans aucun respect des décisions de la Cour de justice de l'Union européenne en 2016.

L'objectif stratégique du Maroc: maintenir le statu quo au Sahara occidental avec l'aide de l'Espagne

Le Maroc veut à tout prix rester sur le territoire sahraoui car il estime que le temps joue pour lui, que le développement de la région et l'évolution de la composition de la population rendront irréversible le rapport de force en sa faveur. C'est dans cette perspective que s'inscrit la nouvelle politique marocaine de délimitation maritime unilatérale.

Le principal intérêt du Maroc dans cette nouvelle approche est de prolonger le conflit au Sahara occidental sur le long terme, ou du moins de ne pas le résoudre avant longtemps. Ainsi, sans la coopération espagnole à cet égard, le Maroc ne peut pas appliquer sa politique coloniale au Sahara occidental car ses voisins, l'Algérie et la Mauritanie, s'opposent à ses revendications territoriales, sans parler du peuple sahraoui.

L'objectif des autorités marocaines est de redessiner à nouveau le paysage politique du Sahara occidental, et de faire croire qu'il s'agit d'une phase dans le conflit territorial et d'une mauvaise gestion des relations hispano-marocaines.

A propos des interventions "pacifiques" des États-Unis

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A propos des interventions "pacifiques" des États-Unis

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/us-peaceful-interventions

En novembre 2022, l'Institut des opérations de maintien de la paix et de la stabilité (qui sonne déjà comme un oxymore) a publié le Guide pratique du soutien de la défense à la stabilisation (DSS) : A Guide for Stabilization Practitioners. U.S. Army Peacekeeping and Stability Operations Institute (PKSOI), novembre 2022).

Ce document fait la lumière sur la manière dont le Pentagone interagit avec les autres autorités américaines et sur la manière dont l'armée américaine mène de telles opérations. En général, il fait référence aux opérations menées en dehors des États-Unis, c'est-à-dire dans d'autres pays.

Le manuel stipule que "la responsabilité principale pendant la stabilisation est de soutenir et de renforcer les efforts civils des agences principales du gouvernement des États-Unis conformément aux autorités statutaires disponibles, principalement en assurant la sécurité, en maintenant l'ordre public de base et en répondant aux besoins immédiats de la population".

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Le rôle du DOD (Department of Defence) dans la force de stabilisation est placé dans le contexte gouvernemental plus large des lois, règlements et politiques liés à la stratégie de sécurité nationale, à la stratégie américaine de prévention des conflits et de promotion de la stabilité, à la revue d'assistance à la stabilisation et à la stratégie de défense nationale".

En d'autres termes, il existe un certain nombre de politiques et de lois qui sous-tendent les actions militaires américaines visant à intervenir dans d'autres nations si elles répondent aux critères définis dans ces doctrines et ces lois.

En général, il est indiqué que :

"1) Les États-Unis et nos partenaires ont besoin d'une approche nouvelle et plus disciplinée pour mener à bien la stabilisation dans les zones touchées par des conflits. Cette approche comprend l'analyse des risques et la concentration de nos efforts sur ce qui est absolument nécessaire pour atteindre la stabilité, plutôt que de poursuivre des programmes disparates en même temps. Une première étape essentielle vers des efforts de stabilisation plus harmonisés consiste à s'entendre sur les principes fondamentaux du concept lui-même. Malgré une expérience internationale significative au cours des dernières décennies, le concept de stabilisation reste mal défini et mal institutionnalisé dans les structures gouvernementales et multilatérales. Ce manque de normalisation de la définition et du processus conduit à des erreurs répétées, à des dépenses inefficaces et à une faible responsabilisation quant aux résultats.

2) Les décideurs politiques veulent être plus sélectifs et plus ciblés sur la façon dont nous nous engageons dans les environnements de stabilisation afin de maximiser la valeur des ressources des contribuables américains et internationaux. L'approche revitalisée de la stabilisation décrite ici peut aider à cibler l'engagement diplomatique dans ces environnements pour faire avancer une stratégie liée aux résultats de la stabilisation, permettre un meilleur séquençage et une meilleure superposition de l'assistance pour soutenir les acteurs légitimes locaux, réaliser des économies et favoriser une meilleure division du travail entre le gouvernement américain et les donateurs et institutions internationales".

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En gardant ces leçons à l'esprit, l'État, l'USAID et le DoD ont élaboré une définition affinée de la stabilisation qui peut guider nos efforts à cet égard. Nous définissons la stabilisation comme un effort politique impliquant un processus civil-militaire intégré pour créer les conditions dans lesquelles les autorités et les systèmes légitimes locaux peuvent gérer pacifiquement les conflits et empêcher une résurgence de la violence. De nature transitoire, la stabilisation peut inclure des efforts pour établir la sécurité civile, donner accès à la résolution des conflits, fournir des services de base ciblés et établir une base pour le retour des personnes déplacées et le développement à plus long terme".

Les acteurs clés de la politique étrangère des États-Unis - le Pentagone, le Département d'État et l'USAID, connue pour son soutien aux révolutions de couleur dans le monde - sont mentionnés.

Il est dit que "les Etats-Unis sont intéressés par la conduite d'activités de stabilisation dans l'un des pays suivants: Irak, Afghanistan, Syrie et Somalie; et les pays/régions identifiés dans la loi sur l'insécurité mondiale (GFA): Haïti, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Libye, le Mozambique, et la région côtière de l'Afrique de l'Ouest composée du Bénin, de la Côte d'Ivoire, du Ghana, de la Guinée et du Togo".

La moitié de ces pays ont déjà été directement attaqués par les États-Unis et leurs partenaires de l'OTAN. Par conséquent, le gouvernement américain veut prendre certaines mesures pour éliminer les conséquences de sa propre présence.

Prêtons attention aux principes de base de la Stabilization Assistance Review (un document-cadre visant à maximiser l'efficacité des efforts de stabilisation du gouvernement américain publié sur le site Web du département d'État américain en 2018) qui a été mentionnée.

Il note que "le gouvernement américain devrait institutionnaliser un processus par lequel nous identifions les pays/régions touchés par des conflits qui méritent une attention accrue, évaluons les intérêts et les priorités des États-Unis pour faire progresser la stabilisation dans ces pays/élaborons une planification stratégique pour faire face aux défis de la stabilisation". Les critères clés pour déterminer si, quand et comment poursuivre une mission de stabilisation doivent inclure l'intérêt national américain évalué; l'appropriation par les partenaires nationaux et locaux; les risques, les contraintes et les opportunités dans l'environnement opérationnel; le niveau de risque que nous sommes prêts à assumer; et le niveau de ressources durables que nous sommes prêts à engager.

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"... Une stabilisation réussie commence par l'élaboration d'une stratégie politique basée sur les résultats qui décrit nos hypothèses de base et les états finaux réalisables et qui guide toutes les lignes d'effort - l'engagement diplomatique, la défense, l'aide étrangère et l'engagement du secteur privé, le cas échéant - afin d'assurer l'unité de but au sein du gouvernement américain".

Dans les régions où la stabilisation est la plus prioritaire, l'État, l'USAID et le DoD doivent travailler avec l'ambassade américaine concernée, le bureau régional, les Combatant Commands et d'autres parties prenantes pour développer une stratégie politique pour la mission de stabilisation.

Les éléments clés à aborder dans la stratégie politique comprennent : les objectifs et la capacité du pays partenaire; les intérêts définis du gouvernement américain et les domaines dans lesquels les intérêts peuvent être en concurrence; la cartographie des acteurs clés; les états finaux et les objectifs politiques souhaités; les intérêts et les objectifs des partenaires; les besoins en ressources anticipés; le rôle des différents acteurs du gouvernement américain et des donateurs internationaux; les mécanismes de coordination civilo-militaire; l'évaluation des risques; et les analyses stratégiques pour suivre dans le temps et mesurer les progrès".

Il est immédiatement frappant de constater que les États-Unis évaluent non pas les intérêts des pays et régions touchés par les conflits, mais les leurs. En même temps, la responsabilité est placée sur les partenaires (vraisemblablement - sur les dirigeants des pays où les opérations de stabilisation seront effectuées). En d'autres termes, les autorités évitent toujours, dans un premier temps, d'assumer la responsabilité des échecs et des conséquences, à l'instar de ce que nous observons en Irak et en Afghanistan. Il est tout à fait naturel que Washington fasse de même à l'égard de l'Ukraine, dans laquelle il déverse actuellement des armes.

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Il est significatif que sur la carte des conflits, où plus d'un millier de personnes sont mortes au cours des cinq dernières années à cause des combats, l'Ukraine soit présente, mais qu'elle ne soit pas du tout mentionnée dans le document lui-même. Au lieu de cela, il mentionne régulièrement l'Afghanistan et les divers programmes que les États-Unis y ont mis en œuvre.

La plus récente Stratégie de prévention des conflits et de promotion de la stabilité (publiée en 2020) souligne un changement d'approche globale dans les interventions que les États-Unis entreprennent.

"Plutôt qu'une construction de la nation pilotée de l'extérieur, les États-Unis soutiendront des solutions politiques pilotées localement qui s'alignent sur les intérêts de sécurité nationale des États-Unis. Plutôt que des efforts fragmentés et de grande envergure, les États-Unis cibleront les facteurs politiques à l'origine de la fragilité. Plutôt que de déployer des efforts diffus et illimités, les États-Unis s'engageront de manière sélective en fonction des intérêts nationaux, des progrès politiques du pays hôte et de paramètres définis. Plutôt que de mettre en œuvre un ensemble disparate d'activités, les États-Unis intégreront stratégiquement leur réponse politique, diplomatique et programmatique".

En effet, les États-Unis avaient l'habitude de pratiquer le soi-disant "nation-building" - leur propre concept, imposé aux autres pays comme la seule recette correcte pour le développement de l'État. L'Afghanistan est un exemple parfait de la justesse et de l'efficacité de ce modèle. Bien sûr, là-bas, la priorité était donnée à toutes ces attitudes libérales-démocratiques qui existent aux États-Unis, sans tenir compte des spécificités culturelles et religieuses du pays cible.

Mais dans la nouvelle approche, là encore, l'intérêt principal est d'assurer la sécurité des Etats-Unis. Les facteurs qui seront retenus comme contribuant à l'instabilité dépendent entièrement des décideurs à Washington. Il ne fait aucun doute qu'au Liban, par exemple, ils incluront le parti politique Hezbollah et leurs alliés parmi ces facteurs. Mais il est peu probable que les forces d'autodéfense kurdes en Syrie, que la Turquie considère comme un groupe terroriste et la Syrie elle-même, du moins, comme une opposition armée, figurent sur cette liste. Car ce sont des forces qui sont utilisées comme des proxies par les États-Unis eux-mêmes.

Examinons les objectifs spécifiés dans cette stratégie. Le premier, intitulé "Prévention", indique que l'un des objectifs est de "développer et/ou renforcer les systèmes d'alerte précoce et les plans d'action précoce locaux, nationaux et régionaux, soutenus par une diplomatie préventive".

Rappelons que la diplomatie préventive n'est rien d'autre qu'un ensemble de menaces verbales adressées à un acteur. Bien que le site web de l'ONU donne une formulation plus douce - "actions diplomatiques visant à prévenir les désaccords entre les parties, l'escalade des désaccords existants en conflit, ainsi qu'à limiter la propagation des conflits existants".

Elle peut être trompeuse, tout comme la doctrine de la "responsabilité de protéger", qui, à en juger par la pratique et les réactions d'un certain nombre de pays, est l'apanage exclusif de l'Occident. Comme aucun des auteurs de cette doctrine ne s'est précipité pour défendre la population russophone en 2014 après le coup d'État en Ukraine et la répression militaire qui a débuté dans le sud-est de l'Ukraine, la diplomatie préventive sera également dirigée contre les pays et les gouvernements qui ne sont pas des clients et des satellites des États-Unis.

De même, le deuxième objectif, intitulé "Stabilisation", se lit comme suit : "Aider les acteurs nationaux et locaux, y compris, entre autres, la société civile et les femmes dirigeantes, à négocier et à mettre en œuvre des accords de paix ou des cessez-le-feu durables et inclusifs et les dispositions connexes en matière de justice transitionnelle et de responsabilité".

La manipulation des ONG et des projets de genre par les États-Unis est connue depuis longtemps. Et les auteurs ne font ici que souligner ces facteurs.

La stratégie mentionne également les outils que sont les sanctions, la pression financière, le renseignement, la surveillance et les communications stratégiques.

D'autres documents sont également mentionnés dans le guide de stabilisation. L'un d'eux est la stratégie américaine sur les femmes, la paix et la sécurité (dernière version publiée en juin 2019).

Elle peut être utilisée comme une justification supplémentaire de l'intervention, car les quatre lignes d'effort peuvent être interprétées comme justifiant les interventions.

    - Rechercher et soutenir la préparation et la participation significative des femmes du monde entier aux processus décisionnels liés aux conflits et aux crises ;

    - Promouvoir la protection des droits fondamentaux des femmes et des filles, l'accès à l'aide humanitaire et la sécurité contre la violence, les abus et l'exploitation dans le monde entier ;

    - Ajuster les programmes internationaux des États-Unis pour améliorer les résultats en matière d'égalité et d'autonomisation des femmes ;

    - Encourager les gouvernements partenaires à adopter des politiques, des plans et des capacités pour améliorer la participation significative des femmes aux processus liés à la paix et à la sécurité et aux institutions décisionnelles.

Enfin, le dernier document clé mentionné est la directive n° 3000.07 du Pentagone sur la guerre irrégulière.

Elle stipule que les activités liées à la guerre irrégulière seront intégrées aux efforts des autres agences du gouvernement américain (USG), des partenaires étrangers en matière de sécurité et de certaines organisations internationales en soutenant :

    - Les politiques, plans et procédures combinés, y compris la formation, l'éducation et les exercices en collaboration qui favorisent l'interopérabilité.

    - Des équipes civilo-militaires intégrées.

    - Les stratégies et opérations d'information visant à neutraliser la propagande de l'adversaire et à promouvoir les intérêts stratégiques des États-Unis.

    - Efforts pour améliorer le partage de l'information, le cas échéant, afin de synchroniser la planification, l'exécution et la transition des activités d'IW et de maintenir la compréhension partagée de l'environnement opérationnel nécessaire pour contrer les défis ou les menaces irrégulières.

    - Intégration des exigences et des capacités collectives dans les efforts de planification unifiée afin d'optimiser le développement et l'emploi des capacités.

    - Fourniture de services gouvernementaux essentiels, restauration des infrastructures d'urgence et secours humanitaire, si nécessaire.

Comme on peut le voir, une fois de plus, les intérêts stratégiques des États-Unis sont mentionnés, mais même les actions des forces d'opérations spéciales, dont la prérogative est la guerre irrégulière, indiquent la nature clairement non pacifique des intentions elles-mêmes, sans parler des actions pratiques possibles.

lundi, 16 janvier 2023

"Entretien avec Ionesco", redécouverte d'un penseur encombrant

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Livres

"Entretien avec Ionesco", redécouverte d'un penseur encombrant

par Riccardo Rosati

Source: https://www.barbadillo.it/75125-libri-intervista-con-ionesco-alla-riscoperta-di-un-pensatore-scomodo/?fbclid=IwAR0JqjRwt6WSOWtEKSjV71iUMUfSd0lQAXv12C6161yUQn9KRpBWw1mnJyA

Au printemps 1985, Rome a accueilli dans ses murs anciens et immortels Eugène Ionesco (1909-1994), le grand dramaturge français d'origine roumaine. L'auteur d'œuvres d'une importance cruciale pour le théâtre contemporain telles que La Leçon (1951) et Rhinocéros (1959) a accordé à cette occasion une interview pour le moins décisive à Giuseppe Grasso, spécialiste des lettres françaises, qui a eu la grande chance de pouvoir deviser à l'écrivain, alors âgé de 76 ans.  

Ionesco logeait dans ce qu'on appelle aujourd'hui le Grand Hôtel St. Regis, l'un des plus beaux, et non vulgairement luxueux, hôtels de la capitale. L'interview est parue en juin de la même année dans le journal romain Il Popolo dans une version très abrégée. Aujourd'hui, grâce également à la sensibilité culturelle de l'éditeur Solfanelli, des Abruzzes, cette conversation voit enfin le jour dans son intégralité, offrant aux chercheurs en lettres françaises - y compris l'auteur de ces lignes - et pas seulement, un document extrêmement important qui devrait être valorisé dans la recherche sur le terrain, car il offre une contribution qui nous apporte des données factuelles, c'est-à-dire ce qui fait le "sang et le corps" d'une recherche académique efficace et non auto-référentielle. 

Une conversation avec un grand auteur

Le texte dont nous parlons éclate comme un nuage d'où surgissent les mots sous la forme d'une quasi "tempête". Un raisonnement, celui que Grasso stimule chez Ionesco, plein de sollicitations pour le lecteur, composé de références, de noms et de lieux d'une géographie idéale, dessinant métaphoriquement une cartographie de l'horizon culturel composite de cette thématique, autant qu'un auteur talentueux. En outre, Ionesco n'a jamais eu peur d'exposer ses convictions, comme, par exemple, son manque de sympathie pour certaines positions socialistes et progressistes. C'était une "offense" grave dans la France - tout aussi grave, voire pire, dans l'Italie - de l'époque, où des écrivains tels que Philippe Sollers et Jean-Paul Sartre étaient, à notre avis, appréciés bien au-delà de leurs mérites littéraires simplement pour avoir pris ouvertement parti pour les gauches ; c'est-à-dire le parti qui, pendant des décennies, dans les bons salons d'Europe, a été considéré, sans la moindre critique, comme le seul et l'unique. De telles catégories idéologiques, comme on peut également le comprendre à la lecture de ce volume, ne convenaient pas à un artiste comme Ionesco, et il ne pouvait en être autrement dans le cas du véritable inventeur du "théâtre de l'absurde". 

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Si aujourd'hui cette longue conversation voit enfin le jour dans une version plus étendue, ce n'est pas par caprice de l'auteur, qui a mis la main à la pâte en reprenant les enregistrements originaux, mais en réponse à une particularité qui justifie sa re-proposition sous forme de livre: l'interview est un document et les pages qui la composent constituent un "texte", c'est-à-dire qu'elles donnent vie à une forme essayistique très particulière comme celle du "parlé", en l'occurrence sur le théâtre et la poétique de Ionesco, dont les mots étaient aussi inconfortables hier qu'aujourd'hui; nous ajouterons même que le monde globalisé craint l'intelligence, surtout quand elle est non-conformiste, et celle du notable dramaturge franco-roumain l'était certainement.

Le spécialiste chevronné ès-littérature française qu'est Grasso assume ici pleinement le rôle de l'intervieweur, réalisant qu'il s'adresse à un géant de la littérature, et qu'il fallait profiter de cette occasion, ce qu'il fait avec beaucoup de dévotion, sans toutefois faire un complexe d'infériorité. En fait, il est sûr de lui et pose des questions précises, sachant où "regarder", comment viser, à quoi s'attendre, malgré l'imprévisibilité de son interlocuteur pointu. Grasso sollicite le maître en face de lui sans aucun scrupule; il le marque, le presse, ne le ménageant que parfois, car il ne manque pas d'exprimer son désaccord ou de proposer des idées différentes. Mais lorsqu'il accepte d'être heureusement dépassé, il est déterminé à ramener un résultat concret, et c'est dans le caractère concret de la pensée exprimée par Ionesco que réside la qualité de cette publication, dûment élaborée par son éditeur. En substance, qu'est-ce qui en ressort ? Trois bonnes heures de conversation ! 

On découvre les pensées d'un écrivain "mal à l'aise".

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L'interview est un genre littéraire problématique. Aujourd'hui comme jamais auparavant, la capacité à poser des questions a été complètement perdue. On s'offusque ou, plus souvent encore, on se plie en quatre, on flatte sans vergogne, passant de ce qui serait un service culturel à un véritable service idéologisé. Heureusement, ce n'est pas le cas avec le livre de Grasso. Ionesco lui-même explique ce qui est peut-être la principale tâche de l'écrivain, à savoir "poser des questions" et non "proposer des solutions" (21).

Le texte s'ouvre sur une introduction très utile de la journaliste Simone Gambacorta, qui précise qu'il s'agit également d'un "livre de liaisons", car il établit des liens et indique des perspectives. Gambacorta rappelle avec force l'importance de savoir mener un entretien. Nous pouvons presque appeler cela un "sous-métier" du journalisme, qui ne se réalise pas simplement en posant des questions, mais ce qui compte c'est : "[...] avoir quelque chose à dire" (5). Et Ionesco parle, se confesse presque, tout en restant toujours solennel. De ses paroles, on comprend la raison qui a poussé Grasso à emprunter le sous-titre du texte à une œuvre de l'intellectuel roumain Emil Cioran (1911-1995): De l'inconvénient d'être né (1973). La citation ouverte de l'éditeur à cet auteur raffiné et, injustement, encore peu étudié, sanctionne avec acuité une parenté de désenchantement; comme l'atteste d'ailleurs le court essai de Ionesco A propos de Beckett, qui conclut le volume et n'en dit pas moins sur l'écrivain que sur l'auteur de En attendant Godot (1952).

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Ionesco et Beckett, unis par la même dénonciation inexorable, à la différence que le premier est plus "politique", tandis que le second est plus mental, comme l'explique également l'éditeur: "Par rapport à Beckett, dont le nihilisme apparaît beaucoup moins humoristique, centré avant tout sur le vide, Ionesco émet au contraire un cri étourdi face au vide, signalé par le rire" (29). Cette comparaison incite à mieux cadrer l'existentialisme de Ionesco qui, à la différence de son collègue irlandais, est vital, tendant à rejeter les raisonnements d'évasion: " La chose la plus absurde est d'être conscient que l'existence humaine est inacceptable... et, malgré tout, de s'y accrocher désespérément, conscient et affligé parce que destiné à perdre ce qu'on ne peut supporter [...]" (23).

Ainsi, l'inconvénient d'être chez Ionesco est une reconnaissance des choses, et non une "attente" stérile, bien que suggestive, comme nous le trouvons dans l'opus beckettien. À cet égard, Ionesco revendique légitimement, à notre avis, la paternité de ce que le critique et écrivain hongrois Martin Esslin (1918-2002) a défini pour la première fois comme le "théâtre de l'absurde". L'académie internationale, en revanche, a toujours désigné Beckett comme l'initiateur de ce courant littéraire, puisque les œuvres de Beckett ne visaient pas à ne rien raconter, mais faisaient plutôt du néant leur raison d'être. Pour sa part, Ionesco ne s'est jamais caché derrière "l'absurde"; au contraire, il s'en est servi comme d'un poinçon pour tenter de démêler le vide mental de l'âge moderne, ses nombreuses hypocrisies. Il va sans dire que, par le passé comme aujourd'hui, dire la vérité, peu importe de quelle manière, est considéré comme dangereux pour une certaine Pensée unique qui dirige l'Occident depuis des décennies. Ce système de pouvoir culturel a maintes fois changé de nom et de forme, mais son essence malveillante est restée intacte, et sans aucun scrupule, nous affirmons que de ce Mal, Ionesco se considérait fièrement comme un ennemi. 

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Ionesco, un anti-moderniste ?

Stylistiquement, on trouve dans le livre, surtout dans la partie qui précède l'interview, une sorte de contraste entre l'écriture de Grasso, avec une recherche parfois "baroque" de lemmes et l'alternance de phrases courtes et longues, qui est alors l'une des prérogatives d'un titan comme Joseph Conrad, et tout le monde ne peut pas être lui, dirions-nous, avec l'exactitude des réponses de Ionesco. Cependant, au final, le résultat global est fondamentalement harmonieux et la lecture est agréable. En outre, l'éditeur a le mérite, ainsi que le courage, de cadrer les idées de Ionesco dans une perspective que l'on pourrait qualifier de traditionaliste: "[...] l'homme, désarticulé de la transcendance, est un être englouti par les sables mouvants de l'insignifiance et du dérisoire, riche de ses déguisements, de ses soucis, de ses mesquineries" (22). Tout cela nous incite à poser de nouvelles bases dans l'étude de cet écrivain, c'est-à-dire une évaluation critique de Ionesco comme l'un de ces nombreux antimodernes dignes de ce nom dont les positions humaines et politiques ont été délibérément mal comprises.

La force de ce dramaturge, ce qui l'a rendu parfois impopulaire dans certains milieux, est que "son" vide n'en est pas un, puisqu'il est empreint d'un scepticisme structuré, à tel point que le terme "absurde" n'est utile que pour définir sa forme, mais pas son essence, si l'on considère, comme l'explique Grasso, qu'avec le théâtre Ionesco entendait : "[...] dénoncer, sans fausse modestie, la crédulité et l'absurdité de la condition humaine, vues comme les plaies [sic ! ] endémiques de l'homme bourgeois moyen" (22). 

Entretien avec Ionesco pourrait presque être jugé comme un livre "méta-théâtral", le prologue critique de l'éditeur préparant le lecteur à l'action théâtrale, tout comme dans les textes dramaturgiques, lorsqu'au début de chaque acte est décrite la scène dans laquelle les personnages vont évoluer. Et cet entretien qui prend la forme d'une pièce de théâtre se déroule en un seul acte, dans la confrontation verbale entre deux protagonistes isolés du reste du monde, rappelant paradoxalement le style de son "rival" Beckett.

Néanmoins, ce livre a aussi sa propre valeur pour la recherche, étant un excellent "outil" pour saisir la littérature française tout court, permettant d'aborder avec profit la lecture et la compréhension de cet auteur. Le "ton" de l'interview que Grasso recueille peut se résumer à l'hostilité bien connue de Ionesco envers Victor Hugo: "Il reste donc sa vie, sa grande éloquence, qui m'a toujours irrité et énervé, sa grande vanité littéraire; et le grand homme parfait, c'est-à-dire la "nullité" faite personne" (37). Une fois de plus, le dramaturge se montre sans fausse modestie, allant s'attaquer à l'une des plus pompeuses des idoles littéraires transalpines, car il possédait une sorte de "mauvaise intelligence", une caractéristique qui a fait la grandeur de Louis-Ferdinand Céline, et qui fait qu'il n'a pas peur des canons et des jugements.

Ainsi, cette rencontre à Rome il y a des années nous rappelle que l'opinion est quelque chose qui nous accompagne toujours, même si nous essayons souvent de la cacher avec crainte ou, pire encore, avec hypocrisie. Si, en revanche, on a l'intention de la jeter à la face du monde, comme Ionesco l'a fait avec ses œuvres et ses idées, alors il faut en être capable; en d'autres termes, être à la hauteur de ses idées préconçues et de ses idiosyncrasies. 

Il en va de même pour les positions politiques particulières de Ionesco, que Grasso encadre parfaitement en le décrivant comme un "démonteur de faux mythes" (31), notamment du communisme. C'est une autre raison pour laquelle il n'est pas apprécié par l'intelligentsia européenne qui, depuis des décennies, contribue à démolir tous les piliers de la culture du Vieux Continent. Nous partageons également les réflexions de Gambacorta dans sa présentation, qui nous incitent à redéfinir Ionesco une fois pour toutes comme un antimoderne: "[...] il savait bien comment la véritable perversion globale consistait en la prévalence de l'historique sur le métaphysique [...]" (6). Ce n'est donc pas une coïncidence si l'écrivain considérait que le "réalisme", qui est le vieux dogme de la gauche, était presque pernicieux, étant synonyme d'"engagement"; un mot en soi vide et canalisant souvent des imbroglios intellectuels et des mensonges: "La littérature réaliste est complètement fausse parce qu'elle tend à s'immiscer dans la démonstration" (11). Tout ceci devrait suggérer l'inclusion de Ionesco dans les rangs de ces penseurs anti-système d'origine roumaine tels que Cioran, Camilian Demetrescu et Mircea Eliade, déjà mentionnés, à qui nous devons une puissante défense d'une culture solide, mais non immuable, et profondément spirituelle. 

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En résumé, Gambacorta fait à nouveau allusion de manière suggestive à une "consonance esthétique" (10) entre l'interviewé et l'intervieweur dans ce petit volume savant où il nous incite à considérer la vie essentiellement comme une tromperie divine, un concept nodal dans la vision du monde de Ionesco. Pour comprendre le grand auteur franco-roumain, il est peut-être utile de le juxtaposer une fois de plus à son collègue irlandais, et le fait que Beckett soit néanmoins présent dans ce texte est un grand enrichissement, afin d'avoir une idée complète du Théâtre de l'Absurde. Ainsi, Ionesco exprime, a de la vigueur; tandis que Beckett laisse ponctuellement planer un doute qui prend la forme d'une attente qui sent souvent la maladie, proposant un théâtre certes de grande qualité, mais à sa manière exécrable.

À l'inverse, Eugène Ionesco, malgré sa désillusion sur le sens même de la vie, nous apparaît comme tout sauf renonçant. En effet, en parfait antimoderne, il était peu attaché à l'existence en tant que fait matériel, mais ne s'est certainement pas ménagé dans la lutte contre les mensonges du progrès. 

Giuseppe Grasso, Intervista con Ionesco - L'inconveniente di essere nati  (avec un essai de l'auteur sur Beckett), Chieti, Solfanelli, 2017.

Alexandre Douguine: les conditions de notre victoire

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Les conditions de notre victoire

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/usloviya-nashey-pobedy

Note du traducteur: Dans ce texte, qui a valeur de manifeste, Alexandre Douguine propose les mesures qui permettront de sortir la Russie de certaines impasses en lesquelles elle se trouve encore, en dépit de vingt ans de gestion poutinienne. Ces axes de réflexion valent également pour les pays d'Europe occidentale et centrale, Ukraine comprise. A chacun d'entre nous, en chacun de nos pays, d'adapter ces consignes à nos réalités nationales ou transrégionales (Euro-Regio, SarLorLux, Benelux, etc.).

Quels sont les changements dont nous avons besoin pour la Victoire ?

Je vais résumer ce que chacun pense et dit à ce propos.

1.

Il nous faut une transition qui parte de la domination de l'État pour aboutir à une alliance entre l'État et le peuple. L'unité organique du pouvoir avec le peuple. D'où, ipso facto, le passage de la manipulation à l'honnêteté.

2.

Transition du paradigme libéral au paradigme socialiste-populaire - les personnes du secteur public et les pauvres reçoivent un niveau élevé de soutien matériel.

3.

Changement de la prédominance du grand capital (oligarchie) en une véritable concurrence entre les représentants des petites et moyennes entreprises (les grandes entreprises, elles, sont nationalisées).

4.

Déplacement du centre de l'industrie, c'est-à-dire passage d'un commerce axé sur les seules matières premières vers une production reposant sur des réalisations à forte intensité de connaissances et vers le renouveau des zones rurales.

5.

Implantation de grandes agglomérations urbaines et nouveau développement des terres agricoles russes. Des mégapoles actuelles, nous passerons au renouveau des petites villes et à des centres ruraux d'un nouveau type. 

6.

Rejet du principe d'immunité et de promotion des managers corrompus et totalement inefficaces et introduction, à la place, du principe de méritocratie (pouvoir des dignes qui ont prouvé leur dignité dans la pratique).

7.

Passage de la RP à une société entièrement idéologique: les propagandistes ne défendent plus ce qui leur est commandé sur le moment, mais ce en quoi ils croient vraiment.

8.

Rejet de la culture du divertissement au profit de la culture classique - formatrice, édifiante, féconde.

9.

L'historicité du régime politique : la définition précise de la place de la Russie contemporaine dans la structure de l'histoire russe - en rendant hommage à l'Ancienne Rus', au Royaume de Moscou, à l'Empire russe, à l'URSS avec la malédiction sans équivoque du Temps des troubles et des infâmes années 1990. 

(Ndt: Ailleurs qu'en Russie, cela implique l'imbrication des peuples dans leur histoire et, simultanément, une malédiction pour les années de troubles et les siècles de malheur).

10.

La protection des valeurs traditionnelles dans leur intégralité et, simultanément, l'éradication des valeurs non traditionnelles sont confiées aux porteurs organiques de ces valeurs traditionnelles, et non à des gestionnaires aléatoires.

11.

Construire une société solidaire avec 

- la classe spirituelle comme boussole morale, 

- les guerriers héroïques en tant qu'élite politique et sociale (la nouvelle noblesse ou, si vous voulez, la nomenclature du parti) ,

- les travailleurs honnêtes (y compris les entrepreneurs honnêtes) comme norme de l'homme commun. 

12.

La création rapide d'une élite intellectuelle russe, indépendante des normes et stratégies de la civilisation occidentale. 

(Ndt: En Europe, cela signifie la réémergence d'une élite reposant sur les ordres de chevalerie, sur l'Ordre de la Toison d'Or, sur l'idée impériale traditionnelle, le tout assorti d'un rejet des logiciels culturels/politiques issus de l'iconoclasme du 16ème siècle et donc du puritanisme anglo-saxon, rationalisé en idéologie whig, et des dérives de la révolution française, dont le fatras républicain qui mine la France depuis de nombreuses décennies).

13.

Un retour au modèle de la société traditionnelle avec une famille forte - un rejet des interprétations séculières, contractuelles et individualistes du mariage.

Toutes ces étapes, pratiquement évidentes, sont autant de conditions nécessaires à la Victoire. Sans  y passer, c'est-à-dire si on laisse tout en l'état, nous sommes condamnés. Le modèle existant, qui était relativement efficace dans la période d'avant-guerre, ne répond plus aux exigences historiques. L'Opération militaire spéciale a commencé à le révéler. Cela a mis en évidence nos failles fondamentales. Dans la confrontation directe et frontale avec la civilisation occidentale, nos faiblesses ne sont pas seulement devenues manifestes mais fatales. Si nous voulons gagner, et nous n'avons pas d'autre option, nous devons changer fondamentalement le système actuel. Nous avons besoin d'un nouvel État et de nouvelles politiques. Nous n'avons pas beaucoup de temps. Je pense qu'il faut un an tout au plus pour faire des percées majeures dans ces directions.

"Invasion Los Angeles"/"They Live" - L'idéologie néolibérale et la façon dont nous pouvons voir la vérité à travers ces lunettes

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"Invasion Los Angeles"/"They Live" - L'idéologie néolibérale et la façon dont nous pouvons voir la vérité à travers ces lunettes

Alexander Markovics

Source: https://www.geopolitika.ru/de/article/sie-leben-die-neoliberale-ideologie-und-wie-wir-durch-die-brille-die-wahrheit-erkennen

" Travaillez ! Consommez ! Obéissez !"

Ce qui semble être une description de la réalité sociale de l'Occident du 21ème siècle sont les ordres donnés par les extraterrestres dans le film "Invasion Los Angeles" de John Carpenter, sorti en 1988. Ce fait n'est pas non plus un hasard, mais bien intentionnel. Comme Carpenter l'a expliqué dans une interview, le film a été réalisé à partir de la nouvelle de science-fiction 8 o'clock in the morning (en français: Les fascinateurs) de Ray Faraday Nelson de 1963, qui a été adaptée en bande dessinée par Bill Wray en 1986 [1] , non pas dans l'intention de créer un film d'action ou de science-fiction, mais comme un documentaire [2] sur les États-Unis dans les années 1980 et en particulier sur la révolution "(néo)conservatrice" de Ronald Reagan.

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La révolution de Reagan et le néolibéralisme comme thème principal de "They Live" ("Invasion Los Angeles")

C'est à cette époque que le néolibéralisme s'est pleinement imposé en Occident. Alors que les élites occidentales s'efforçaient auparavant de dompter le capitalisme, dans le cadre de la lutte inter-systèmes qu'était la guerre froide, afin de maintenir la loyauté de leurs propres travailleurs envers le libéralisme, l'expérience sociale des "Chicago Boys", qui avaient tenté une expérience sur le terrain au Chili sous la dictature de Pinochet, et donc un capitalisme désormais débridé, s'est imposée. Les prestations sociales ont été supprimées, les marchés dérégulés, les entreprises publiques privatisées et des millions de personnes transformées en working poor, des travailleurs qui vivaient au jour le jour.

5841632.jpgLes restes de la société ont été détruits par l'accélération de l'individualisme, "Bowling alone" devenant ainsi de plus en plus une réalité, ce qui signifiait également l'uniformisation progressive dans le sens du programme néolibéral. Cette révolution de Reagan, diffusée en Europe par Margret Thatcher ("There's no such thing as society [3]"), s'est également caractérisée par une émergence (à l'époque surtout dans les milieux universitaires) du politiquement correct, de la théorie du genre, de l'idée d'une société "verte", "climatiquement neutre" de la société (pensez à la chanson "California over all" des Dead Kennedys), d'une société de consommation qui consomme ses consommateurs et d'un antiracisme universaliste pathologique, toutes choses qui se poursuivent encore aujourd'hui. Ou pour reprendre les mots de Carpenter: la révolution Reagan n'a jamais pris fin. Tout cela s'est produit, à ses yeux, parce que la droite est "confuse et perdue", tandis que la gauche a laissé ses propres racines derrière elle.

Apparemment, il n'y a plus d'alternative à l'ordre existant, nous pouvons imaginer une fin du monde plutôt qu'une fin du capitalisme, comme l'a proclamé Slavoj Zizek, disciple de Lacan. Idéologiquement, elle est le résultat d'une transformation du capitalisme, depuis la théorie de la convergence [4] portée notamment par le think tank mondialiste "Club de Rome", jusqu'à sa version 2.0 décrite par Alexandre Douguine [5] , qui veut que les richesses du monde ne soient accessibles qu'à une petite élite, tandis que le reste de l'humanité "ne doit rien posséder et être heureux". (selon le World Economic Forum).

Comment "vous pouvez vivre" si vous êtes mort ? Sur la représentation visuelle de l'aliénation sous le capitalisme

Le film lui-même s'ouvre sur l'arrivée du travailleur migrant Nada à Los Angeles, en Californie, où il est lui-même le témoin direct de la pauvreté rampante dans un bidonville de sans-abri (qui constitue par ailleurs un décor authentique). Comme son nom et l'absence d'antécédents l'indiquent, il est une tabula rasa et une surface de projection, chacun d'entre nous pourrait être Nada. Avec l'aide d'un groupe de résistance chrétien, il obtient des lunettes de soleil qui lui permettent de voir au-delà de l'illusion de la réalité qui lui fait face et de découvrir la vérité: les humains sont dominés par des aliens qui ressemblent à la fois à des insectes extraterrestres et à des versions mortes-vivantes de nous-mêmes.

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La première contradiction du film apparaît alors clairement: comment peuvent-ils "vivre" s'ils sont morts? Il semble que le réalisateur Carpenter veuille ainsi attirer l'attention sur l'abandon de l'homme par son intégration dans le système néolibéral, en le transformant lui-même en objet. L'homme est aliéné de ses racines culturelles et finalement de son humanité, il devient une machine pour pouvoir fonctionner dans le système. La dialectique de la domination et de la servitude - la philosophie hégélienne dans le film.

Pourtant, les humains collaborent avec les extraterrestres, qui les rendent dociles grâce aux commodités des sociétés de consommation. Les extraterrestres de "Invasion Los Angeles" exercent un pouvoir sur les humains, tant sur le plan politique que socio-économique. En regardant à travers les lunettes qui lui permettent de voir au-delà de l'idéologie néolibérale des aliens, Nada se rend compte que les journaux contiennent en réalité des ordres codés, mais que les aliens lisent eux-mêmes - "Obéissez ! Travaille ! Consommez ! Marie-toi et procrée !" ne s'adresse pas seulement aux humains, mais aussi aux aliens eux-mêmes. Même l'appareil policier et médiatique qui maintient le système en place n'est pas seulement composé d'aliens, mais aussi d'humains.

On pense immédiatement à la dialectique de la domination et de la servitude de Georg Wilhelm Friedrich Hegel quand on remarque que les aliens sont les plus attachés à ce système [6], car ils ont les postes les plus prestigieux, un peu comme les maîtres d'esclaves. Les humains, en revanche, à l'instar des esclaves, ne peuvent que gagner puisqu'ils n'ont rien à perdre si ce n'est leurs chaînes [7]. Mais ce sont justement les collaborateurs humains qui ont beaucoup à perdre, comme on peut le lire dans cette citation révélatrice [8] vers la fin du film :

" En réalité, il n'y a plus de pays - de gens qui sont bons, encore moins ! Ils contrôlent tout, tout leur appartient, toute cette planète de merde, ils peuvent faire ce qu'ils veulent ! Qu'est-ce qu'il y a de mal à être bien de temps en temps?! Et ils font en sorte que nous soyons bien si nous les aidons! Ils nous laisseront tranquilles et nous pourrons gagner notre vie! Vous aurez aussi une part du gâteau, c'est ce que vous voulez, je le sais, honnêtement, c'est ce que tout le monde veut après tout"!

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Alors que le "système extraterrestre" du néolibéralisme dépasse les frontières des États-nations, que le libre marché abolit toutes les frontières, les personnes qui vivent dans ce système deviennent elles aussi des objets et ne peuvent plus décider elles-mêmes de leur destin. Ils sont eux-mêmes corrompus, déshumanisés et transformés en extraterrestres, étrangers les uns aux autres. Ils échangent leur humanité et leur intégrité contre une participation au système qui leur promet "une part" du gâteau, du confort matériel et du prestige en échange de leur âme. On peut donc voir dans cette citation non seulement un aspect critique du mondialisme et du libéralisme du film, mais aussi son message de lutte des classes, qui va bien au-delà du contenu des nouvelles/de la bande dessinée [9].

Ne pas penser ! Critique du politiquement correct

Tant eux que les aliens reçoivent l'ordre "No thought!/Ne pensez pas ! - on peut interpréter ce message comme une pique au "politiquement correct", qui veut également nous interdire de penser. Nous pouvons à nouveau voir ici une magnifique parabole de notre société, qui fonctionne si bien parce que les gens ne la remettent pas en question, ne sont plus capables de réfléchir et de philosopher sur leur propre existence.

L'effet diabolique du politiquement correct est de "mettre sur les rails" notre pensée, en nous interdisant non seulement de dire certaines choses, mais en les déclarant crime de lèse-pensée, et en nous programmant quasiment comme des robots selon les désirs de leurs utilisateurs. Le personnage de Holly, qui a l'air d'un hybride alien/humain à cause de ses yeux, incarne à cet égard la collaboration des humains avec ce système inhumain. La lutte entre Nada et Frank nous prouve qu'il est loin d'être facile d'accepter la vérité et de quitter le royaume du mensonge. Ce dernier refuse de mettre ses lunettes et de regarder la vérité en face.

Regarder derrière le voile de l'idéologie bourgeoise : une entreprise douloureuse

Mais pourquoi Frank résiste-t-il ? Il le fait parce qu'il est douloureux de regarder derrière l'illusion de l'idéologie bourgeoise et de voir la vérité [10]. Cette expérience douloureuse, qui consiste d'une part à réaliser que l'on a menti toute sa vie et d'autre part à s'avouer que l'on n'a que trop volontiers cru à ces mensonges, attend tous ceux qui ont percé à jour les mensonges vitaux du libéralisme. Qui veut admettre qu'il a été l'instrument de puissances inconscientes? Qui peut admettre qu'il a participé à un système inhumain et qu'il a peut-être même collaboré avec lui? Qui peut s'avouer qu'il s'y sent bien, même si c'est moralement mauvais? Et surtout, qui veut s'exposer volontairement aux rigueurs de la résistance, du "non-fonctionnement", alors qu'il peut simplement s'installer et "fonctionner" dans le mensonge?

"Invasion Los Angeles" et notre réalité : celui qui ne croit pas en Dieu est capable de croire en tout

Chacun d'entre nous y a été confronté ces dernières années: que ce soit les mensonges de notre État concernant le co ronavir us ou ceux concernant la guerre en Ukraine. Mais même si l'on a reconnu la vérité, on peut la rejeter et s'installer dans le mensonge. L'humanisme, le libéralisme et les Lumières ont en effet rendu cela possible: celui qui ne croit pas en Dieu ne croit pas en rien, mais est capable de croire n'importe quoi. Que ce soit l'agnosticisme, l'athéisme, le satanisme sans fard, le transhumanisme, la religion patchwork New Age ou les trois idéologies de la modernité, l'absence de relation avec Dieu et la métaphysique rend l'homme capable de tout dans son délire prométhéen.

Le christianisme comme réponse au nihilisme

A ce nihilisme de notre époque, que dénonçait également le moine orthodoxe Séraphin Rose, nous pouvons opposer le message chrétien de la Bible [11] :

Jésus dit donc aux Juifs qui croyaient en lui: "Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes mes vrais disciples, vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres".

Ronald Reagan et Margaret Thatcher sont arrivés au pouvoir, entre autres, en dénonçant le gouvernement en tant que tel et en stigmatisant toute forme de domination comme quelque chose de mal. Mais comme John Carpenter l'a justement fait remarquer dans une interview, il y a de bons et de mauvais gouvernements. Alors que le mauvais gouvernement est effectivement mauvais (ce qui inclut l'absence de domination), le bon gouvernement est bon et vrai.

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Nouvelle Droite et Quatrième Théorie Politique : nos lunettes pour voir la vérité

Face à un système qui, dans le cadre du Great Reset, est devenu encore plus inhumain et brutal que les extraterrestres néolibéraux de "Invasion Los Angeles", nous avons aujourd'hui plus que jamais besoin de lunettes pour voir et comprendre l'illusion dans laquelle nous vivons. Les idées de la Nouvelle Droite française et l'ouvrage d'Alexandre Douguine "La quatrième théorie politique" sont précisément des lunettes qui nous permettent de voir derrière les masques des mondialistes et de reconnaître la vérité en tant que telle, selon les paroles de Jésus, comme quelque chose qui nous rend libres et nous libère de l'esclavage. Si nous comprenons la modernité et ses racines, si nous comprenons l'anthropologie humaine et la philosophie sur lesquelles elle se fonde, nous serons non seulement en mesure de la déconstruire, mais aussi de formuler une alternative à la postmodernité qui rendra possible la liberté politique et spirituelle des peuples dans un monde multipolaire.

Notes:

[1] Vgl. Sie leben. Über Ideologiekritik und Verschwörungstheorien in der Science Fiction | TOR Online (tor-online.de) consulté le 14.01.2023
[2] Vgl. (15) They Live in John Carpenter's Own Words – YouTube, consulté le 14.01.2023
[3] Vgl. Margaret Thatcher: There’s No Such Thing as Society - New Learning Online, consulté le 14.01.2023
[4] Vgl. Konvergenztheorie • Definition | Gabler Wirtschaftslexikon , consulté le 14.01.2023
[5] Vgl. Dugin, Alexander: Das Grosse Erwachen gegen den Great Reset. Trumpisten gegen Globalisten. Arktos Media Ltd. 2021.
[6] Vgl. (15) THEY LIVE who is more enslaved? - YouTube , consulté le 14.01.2023
[7] Voyez, à ce propos, la citation de cet hégélien de gauche que fut Karl Marx: "Les prolétaires de ce monde n'ont rien à perdre, sinon leurs chaînes. Ils ont un monde à gagner. Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!".  Citation de Karl Marx: “Die Proletarier dieser Welt haben nichts zu ver...” (goodreads.com) , consulté le 14.01.2023
[8] Vgl. Sie leben! - Filmzitate , consulté le 14.01.2023
[9] Dans l'édition en bande dessinée, on voit apparaître des aliens sans abri et, ainsi, les limites entre humains et occupants s'estompent encore davantage que dans le film.
[10] Vgl. The Pervert's Guide to Ideology. Présenté par Slavoj Zizek. 2009.
[11] Vgl. Johannes 8:32 ...und werdet die Wahrheit erkennen, und die Wahrheit wird euch frei machen. (bibeltext.com), Jean 8:32 ...et vous reconnaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres; consulté le 14.01.2023

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Analyse: L'immigration clandestine en Espagne

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Analyse (mai 2021):

L'immigration clandestine en Espagne

La perception persistante de la migration comme une menace est allée de pair avec l'incapacité des États membres de l'UE à faire face à l'augmentation des arrivées en faisant preuve de solidarité entre eux.

Par Ali Ahamed Haiba

Analyste géopolitique : Sahara occidental  

Source: https://www.tradicionviva.es/2021/05/19/la-inmigracion-ilegal-en-espana/       

Depuis plusieurs mois, l'Espagne est confrontée à un phénomène migratoire d'une ampleur sans précédent. Au moment où nous écrivons ces lignes, une vague incontrôlée de migrants déferle vers la ville autonome de Ceuta. C'est une nouvelle version de la Marche verte qui a forcé l'abandon d'Ifni et du Sahara occidental au Maroc en 1975. Nous ne savons pas comment cette nouvelle stratégie de pression basée sur les boucliers humains, y compris les mineurs d'âge, va se terminer.

De par sa nature même, il est clair que le flux migratoire qui arrive en Espagne depuis quelques mois est sans précédent dans l'histoire. En effet, au cours du premier trimestre 2021, le nombre d'arrivées par voie maritime via la route de l'océan Atlantique a augmenté, tout comme le nombre de victimes et de personnes disparues.

Dans ce contexte, les îles Canaries vivent un présent infecté par la pandémie, mais aussi par l'immigration clandestine, et les deux ravages sociaux sont presque identiques, car ce sont des maux qui rongent et ruinent le système social et économique des îles Canaries.

Par conséquent, les îles Canaries font l'objet de flux migratoires sans précédent en raison de leur voisinage immédiat et de la capacité des réseaux mafieux qui considèrent les îles Canaries comme une route plus facile et moins risquée malgré l'océan Atlantique.

Cette nouvelle vague d'immigration au moment de la pandémie a des conséquences négatives sur le secteur du tourisme, qui est le poumon de l'économie des îles Canaries. Cette situation s'explique par la concurrence du Maroc voisin, qui veut à tout prix être la principale destination touristique d'Afrique du Nord. C'est pourquoi l'immigration sera un outil important pour détrôner les îles Canaries en termes de nombre de nuitées et de population touristique. Cette raison d'être trouve son origine dans les faiblesses successives des gouvernements espagnols, tant de droite que de gauche, dans leur comportement vis-à-vis du Royaume du Maroc.

L'influence directe de l'immigration sur le secteur du tourisme dans les îles Canaries

En déclarant que l'Allemagne accueillerait tous les réfugiés syriens, Angela Merkel a créé un effet d'attraction, accentuant la prolifération de la tendance africaine à chercher par tous les moyens à s'installer sur les côtes du voisinage immédiat de l'Europe, qui n'est autre que les îles Canaries.

La menace de la crise migratoire dans les îles Canaries représente un échec général des politiques migratoires du gouvernement espagnol. Cette situation profitera au Maroc et à son projet touristique, car l'effondrement des îles Canaries en tant que point de référence touristique profitera sans aucun doute au Maroc.

En effet, en 2013, le roi du Maroc a présenté à Marrakech la "Vision 2020", qui visait à doubler la taille du secteur du tourisme au Maroc.

Dans cette perspective, le Maroc va utiliser la même stratégie que Fidel Castro pour faire de son pays une destination touristique. Fidel a commencé par envoyer, parmi les immigrants, les pires criminels de son île vers son plus grand concurrent, Miami. Cette stratégie a été copiée par le Maroc, comme l'exode Mariel de 1980 de Cuba à Miami, qui était une tromperie de Fidel Castro pour envoyer les 25.000 criminels les plus dangereux qu'il avait sous la main avant de commencer sa phase touristique.

Le phénomène de l'émigration exprime fondamentalement les disparités économiques qui caractérisent les deux continents d'Europe et d'Afrique. Le revenu national par habitant des pays africains est trop faible par rapport aux principaux pays de destination des flux migratoires, inférieur à 10% du revenu européen par habitant.

La situation de la migration irrégulière est "extrêmement préoccupante" à l'heure actuelle car les routes qui existaient il y a un an ont changé et se dirigent désormais vers l'archipel. C'est Alfred Sauvy qui a dit "si les richesses ne vont pas là où sont les hommes, les hommes vont naturellement là où sont les richesses".

La raison de ce phénomène peut se résumer à l'absence de sécurité économique, sociale et politique, ainsi qu'au déficit de gouvernance, qui sont des moteurs essentiels de la migration, et peuvent donc affecter et influencer la relation entre sécurité et migration. Une équation géopolitique très rentable aujourd'hui pour les gouvernements d'origine de l'émigration, afin de faire plier les Etats soumis à l'immigration.

Le Maroc et l'arme géopolitique de l'immigration

En 2001, le Sénégal, le Maroc et la Mauritanie ont signé un accord tripartite pour la construction de la route reliant Nouadhibou à Nouakchott. La frontière entre les deux pays a été rouverte en février 2002. La construction de la route reliant la capitale mauritanienne à la frontière entre le Sahara occidental et le Maroc à Algargarate a permis d'accroître les échanges commerciaux entre les deux pays et l'Afrique de l'Ouest.

Cette réouverture de la route maritime a été favorable aux transmigrants qui peuvent désormais franchir la frontière officiellement s'ils sont en possession des documents adéquats. Les transmigrants sont ensuite transportés sur les plages du Sahara occidental d'où ils attendent leur départ pour les îles Canaries.

En réalité, le Maroc utilise ces flux migratoires en provenance d'Afrique subsaharienne et du Maroc lui-même pour faire pression sur l'Espagne, et plus tard sur l'UE.

L'utilisation de l'immigration comme arme stratégique contre l'Espagne n'est plus un secret. Derrière le flux de petits bateaux et de cayucos qui continuent d'arriver aux îles Canaries depuis 2020 jusqu'à aujourd'hui, il y a une raison simple de faire plier l'Espagne pour qu'elle suive la politique du Maroc au Sahara occidental (un territoire qui attend toujours une décolonisation inachevée).

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D'autres raisons sous-jacentes sont d'accepter le fait accompli de l'annexion par le Maroc des frontières maritimes du Sahara occidental, et de mettre en danger les frontières maritimes des îles Canaries et leurs ressources marines, d'être courtisés et subventionnés par Madrid et l'Union européenne pour freiner les sorties illégales de migrants.

Depuis plusieurs années, le Maroc tente d'étendre ses eaux ZEE jusqu'à la limite des 200m/n à laquelle il a droit en vertu du droit de la mer, mais qu'il devra partager avec les îles Canaries, l'Espagne et les îles Madère du Portugal. 

Sur le plan géopolitique, le Maroc a trouvé dans la carte d'immigration massive un outil de lobbying très facile et utile, avec un bénéfice rapide et direct. En effet, pendant des années, les relations bilatérales entre le Maroc et l'Espagne ont présenté un modèle de comportement dans lequel des négociations tendues ont conduit à une augmentation des départs de bateaux transportant des immigrants illégaux.

Tout ceci témoigne de la faiblesse de l'Espagne vis-à-vis de son voisin immédiat au sud.

L'immigration et la culture de la peur

Les gouvernements successifs en Espagne sont soumis à une pression politique constante sur la question de l'immigration. D'une part, certains employeurs espagnols réclament davantage de travailleurs immigrés et les groupes de défense des droits de l'homme réclament un niveau plus élevé de droits et de libertés pour les immigrés.

D'un autre côté, cependant, les électeurs sanctionnent les partis politiques considérés comme "mous" en matière d'immigration, et de nombreux électeurs se tournent vers les partis de droite radicale, qui défendent ouvertement de fortes positions anti-immigration. Quoi qu'il en soit, les pressions anti-immigrants sont devenues une motivation incroyablement puissante pour les politiciens espagnols.

En nous concentrant sur nos émotions et nos instincts, nous avons souvent tendance à perdre de vue la vue d'ensemble. Nous parlons de la protection de nos frontières, mais nous ne nous demandons pas s'il existe des voies légales alternatives pour ceux qui pourraient finalement avoir recours à la migration irrégulière. Et nous avons tendance à regarder l'avenir avec incertitude et malaise, plutôt que de planifier ce qui nous attend, ou même ce qui nous attend au coin de la rue. En outre, le public espagnol ne semble pas disposé à considérer la crise comme faisant partie du passé.

Cela s'explique en partie par le fait que les gens viennent avec des "cordes à leur arc" : lorsqu'ils déménagent, ils apportent avec eux leur culture, leur éducation et leurs croyances. Il est donc beaucoup plus difficile de peser rationnellement les coûts et les avantages et d'éviter les réactions de peur face à l'immigration.

La perception persistante de la migration comme une menace est allée de pair avec l'incapacité des États membres de l'UE à faire face à l'augmentation des arrivées en faisant preuve de solidarité les uns envers les autres. En effet, l'inaction et les réponses ratées ont probablement ancré un "état de crise perpétuelle".

Si nous ajoutons ce sentiment aux contradictions de l'actuel gouvernement espagnol, qui comprend des partis qui se sont expressément déclarés en faveur du "retour au Maroc" de Ceuta et Melilla et espèrent augmenter leur base électorale avec les apports démographiques irréguliers des flux migratoires, nous approcherons des proportions de cette crise dont les conséquences nous échappent encore.

dimanche, 15 janvier 2023

Biden s'apprête à passer une année inconfortable

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Biden s'apprête à passer une année inconfortable

Bernhard Tomaschitz

Source: https://zurzeit.at/index.php/biden-steht-ungemuetliches-jahr-bevor/

Les Républicains vont créer une commission d'enquête à la Chambre des représentants sur les intérêts commerciaux de la famille Biden à l'étranger.

Le 3 janvier, la nouvelle Chambre des représentants américaine, élue en novembre, tiendra sa première session. Et contrairement à la législature précédente, les Républicains ont la majorité, ce qui aura des conséquences désagréables pour le président Joseph "Joe" Biden. En effet, il y a un mois déjà, des hauts responsables républicains ont déclaré que la création d'une commission d'enquête sur les liens commerciaux de la famille Biden avec l'étranger était "une priorité absolue".

"Je veux être clair. Il s'agit d'une enquête sur Joe Biden. C'est sur cela que se concentrera la commission lors de ce prochain Congrès", a déclaré le représentant républicain James Comer, cité par l'agence de presse Reuters. "Cette commission examinera le statut des relations de Joe Biden avec les partenaires étrangers de sa famille et déterminera s'il est un président compromis ou influencé par les dollars étrangers et le trafic d'influence", a déclaré Comer (photo).

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Les intérêts commerciaux présumés de la famille Biden en Ukraine sont d'une grande sensibilité politique. Hunter Biden, le fils du président actuel, a siégé au conseil d'administration de la société gazière ukrainienne Burisma Holding après le coup d'État de Maïdan en 2014. En 2015, après que le procureur général ukrainien Viktor Chokine a annoncé l'ouverture d'une enquête pour corruption contre Burisma Holding, "Joe" Biden, alors vice-président des États-Unis, a menacé, lors d'une visite à Kiev en mars 2016, de retenir un prêt d'un milliard de dollars si Chokine n'était pas limogé.

Biden a réussi, car en 2018, lors d'un événement organisé par le groupe de réflexion Council on Foreign Relations, il s'est vanté : "J'ai dit que vous n'auriez pas le milliard.   (...) J'ai eu peur de leur dire : je vais partir dans six heures. Si le procureur n'est pas viré, vous n'aurez pas d'argent. D'accord, il a été viré (voir la vidéo ici: https://www.youtube.com/watch?v=UXA--dj2-CY)".

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Le chef des journalistes de l'UE: la nouvelle loi sur les médias de Zelenskyj est contraire aux normes européennes

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Le chef des journalistes de l'UE: la nouvelle loi sur les médias de Zelenskyj est contraire aux normes européennes

Source: https://zuerst.de/2023/01/15/eu-journalistenchef-selenskyjs-neues-mediengesetz-widerspricht-eu-standards/

Bruxelles. La démocratie et les "valeurs" occidentales sont prétendument défendues en Ukraine - c'est du moins ainsi que les politiques et les médias le voient. Mais le vernis est depuis longtemps égratigné. L'Ukraine continue de s'enfoncer dans un marécage de corruption. Et la démocratie n'est pas vraiment au rendez-vous. Même Ricardo Gutiérrez, le secrétaire général de la Fédération européenne des journalistes (FEJ), a dû le reconnaître. En effet, la nouvelle loi ukrainienne sur les médias, entrée en vigueur au début de l'année, est un véritable camouflet pour la liberté des médias (voir notre article). Elle donne au gouvernement beaucoup plus de pouvoir et d'influence sur les fournisseurs d'informations du pays.

Le chef des journalistes européens Gutiérrez est étonné - car la Commission européenne et les chefs de gouvernement sont muets : "Nous sommes surpris par le manque de réaction des pays occidentaux", a déclaré Gutiérrez à SVT, la télévision publique suédoise. "Nous ne comprenons pas pourquoi ils ne disent pas à Zelenskyj que cette loi ne correspond pas à nos normes. Je dirais qu'il sera impossible pour l'Ukraine d'adhérer à l'UE avec une telle loi".

Le projet de loi litigieux a été élaboré il y a deux ans déjà, soit un an avant l'invasion russe de l'Ukraine. Dès son arrivée au pouvoir en 2019, Zelenskyj avait ordonné l'élaboration de la loi visant à renforcer la régulation des médias. Kiev ne peut donc pas invoquer l'attaque russe pour justifier cette tentative de censure étatique, vivement critiquée par les organisations de journalistes. "A notre avis, cette loi va permettre une censure arbitraire de la part du gouvernement ukrainien", déclare Gutiérrez.

Dans un communiqué, le Syndicat national des journalistes ukrainiens avait déjà déclaré que la loi constituait une menace pour la liberté de la presse dans le pays. "De tels pouvoirs sont clairement excessifs", écrivait l'organisation.

Lorsque le projet de nouvelle loi sur les médias a été publié, plusieurs organisations internationales de médias, dont le Comité pour la protection des journalistes et la Fédération européenne des journalistes, se sont prononcées contre. Ricardo Gutiérrez a déclaré au New York Times que la loi était contraire aux normes européennes en matière de liberté de la presse. "L'Ukraine démontrera son engagement européen en promouvant des médias libres et indépendants, pas en introduisant un contrôle étatique de l'information", a déclaré Gutiérrez.

En juillet déjà, la Fédération européenne des journalistes avait demandé aux autorités ukrainiennes de retirer le projet de loi sur les médias. Ce projet de loi "propose d'accorder à l'autorité nationale de régulation, le Conseil national de la radiodiffusion, des pouvoirs de régulation arbitraires et disproportionnés qui s'appliqueraient non seulement aux médias audiovisuels, mais aussi à la presse écrite et aux médias numériques", expliquait l'association. M. Gutiérrez a souligné que "la régulation forcée prévue par le projet de loi, entre les mains d'un régulateur entièrement contrôlé par le gouvernement, est digne des pires régimes autoritaires. Elle doit être retirée".

Le gouvernement Zelenskyj rejette de telles accusations. Selon le gouvernement de Kiev, la loi vise à être en conformité avec la législation européenne et à empêcher la propagande russe. La loi donne plus de pouvoir au Conseil national de la télévision et de la radio. Les membres du Conseil sont nommés par les députés. Selon l'Independent de Kiev, les sites d'information qui ne se sont pas enregistrés peuvent être fermés sans préavis par l'autorité.

L'été dernier, l'Ukraine a obtenu le statut de pays candidat à l'adhésion à l'UE. Selon le chef des journalistes de l'UE, M. Gutiérrez, ce n'est toutefois pas une option pour un pays qui ne favorise pas le pluralisme des médias et où le gouvernement contrôle une grande partie des médias. (mü)

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La FPÖ au Parlement européen : "L'ÖVP et les Verts veulent abolir la neutralité de l'Autriche"

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La FPÖ au Parlement européen: "L'ÖVP et les Verts veulent abolir la neutralité de l'Autriche"

Source: https://zuerst.de/2023/01/15/fpoe-im-eu-parlament-oevp-und-gruene-wollen-die-neutralitaet-oesterreichs-abschaffen/

Vienne/Bruxelles. Les populistes autrichiens ne sont toujours pas prêts à accepter l'érosion progressive de la neutralité autrichienne dans le cadre du soutien occidental à l'Ukraine. Il y a plusieurs mois, la FPÖ avait déjà critiqué avec force au Conseil national de Vienne les centaines de transports de matériel occidental vers l'Ukaine via les routes et les voies ferrées autrichiennes. Cela met en danger le statut de neutralité de l'Autriche.

Au Parlement européen, l'eurodéputé FPÖ Roman Haider a renchéri en critiquant l'accord récemment signé, qui prévoit une coopération plus étroite entre l'OTAN et l'UE. Là encore, il s'agit avant tout de soutenir l'Ukraine. Haider a déclaré à ce sujet mardi au Parlement européen: "Le silence du gouvernement fédéral noir-vert sur l'érosion de la neutralité autrichienne par la coopération plus étroite entre l'UE et l'OTAN est révélateur". Selon lui, celle-ci constitue une menace claire pour la neutralité autrichienne.

"Il est évident que l'ÖVP et les Verts veulent supprimer la neutralité de l'Autriche par petites touches, sans consulter les citoyens sur cette question fondamentale", a constaté Haider - le silence persistant du gouvernement sur ce sujet important ne s'explique pas autrement.

La déclaration du chancelier Nehammer, membre de l'ÖVP, l'année dernière, selon laquelle l'adhésion de l'Autriche à l'OTAN "n'est pas une variante de la pensée", n'est donc qu'une tactique d'enfumage visant à tromper les citoyens. "Le FPÖ est désormais le seul parti autrichien à être fermement attaché à la neutralité", a souligné Haider (mü).

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Parution du n°458 du Bulletin célinien

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Parution du n°458 du Bulletin célinien

2023-01-BC-Cover.jpgSommaire :

La biographie de Gen Paul 

Rentrée scolaire 1900, rue de Louvois 

Un dessinateur inattendu de Voyage. Le sculpteur Alfred Bottiau 

L.-F. Céline sur Internet 

Quand Charles Plisnier revenait sur son engouement pour Voyage au bout de la nuit.

 

Fariboles

On se souvient qu’à l’occasion du 30e anniversaire de la mort de Brasillach, l’historien Pascal Ory, partisan résolu de l’abolition de la peine de mort, avait déclaré qu’en février 1945, il aurait volontiers « figuré parmi les douze hommes qui exécutèrent au petit matin le condamné Robert Brasillach »¹. Pierre-Yves Rougeyron, militant de droite souverainiste, fait tout aussi bien. Faisant allusion au sort des manuscrits de Céline à la Libération, il clame : « Il fallait lui laisser ses œuvres, il fallait pas les piquer. C’est lui qu’il fallait pendre. C’est là où je suis très gaulliste : moi, je touche pas aux œuvres, c’est aux hommes que je touche. »². Cet épurateur au petit pied comprend-il que si l’on avait liquidé Céline en 1944, nous eussions été privés d’une grande part (et non la moindre) de son œuvre ?  Mais cet admirateur éperdu de Malraux n’en a certainement cure. Quant à l’auteur des Quatre jeudis, notre justicier à rebours ne fait pas davantage dans la dentelle : « Brasillach, je l’aurais flingué de mes mains. » [sic]. Vouant aux gémonies tous les écrivains de la Collaboration, sait-il que son idole voyait en Drieu la Rochelle « l’être le plus noble » qu’il ait jamais connu ? Mais un militant obtus peut-il comprendre ce genre de paradoxe ? Malraux forçait peut-être même son talent en déclarant que « Drieu n’a jamais trahi la France, même sous l’Occupation. »  Rougeyron s’en remettra-t-il ?

Sur cette période, bien des légendes circulent. Et il arrive que l’on parvienne à en créer de nouvelles dès lors que certaines affabulations sont reprises. Dans un livre récent, un prétendu historien – il n’en a pas la formation – affirme que « depuis l’arrivée des occupants, [Céline] ne cesse d’envoyer des lettres à l’ambassade d’Allemagne ou à la Wehrmacht [sic], par lesquelles il exige un durcissement des mesures raciales. »³. La seule correspondance adressée à un officiel allemand  que l’on  connaisse est celle adressée à son ami Epting, directeur de l’Institut allemand, où il ne demande rien de ce genre. À moins que l’auteur ne détienne une correspondance inédite de Céline à Otto Abetz ainsi qu’à quelque hiérarque de l’armée allemande ? Passons…

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Dans le genre bobard étincelant, signalons aussi une vidéo sur Gen Paul dans laquelle une “spécialiste”4 affirme ceci : «  L’amitié entre Paul et Céline a probablement été l’une des plus importantes dans la vie des deux hommes, mais elle est devenue de plus en plus difficile, lorsque Céline s’est engagé à promouvoir ses idées plus que controversées, qui engendrera la rupture entre les deux hommes. » Vous pouvez me croire : la dame prononce cette phrase sans ciller. Comme on le sait, la rupture qu’elle évoque intervint bien après que Gen Paul eut accompagné Céline à l’ambassade d’Allemagne (février 1944), et auparavant à Berlin (mars 1942).  Ignore-t-elle  aussi que,  cette même année 42, l’artiste illustra Voyage et Mort à crédit ? Étonnant pour une experte en œuvres artistiques… Que n’a-t-elle lu, avant son exposé, la biographie de Gen Paul par Jacques Lambert qui vient d’être rééditée.

Notes:

  1. (1) Pascal Ory, « Apologie pour un meurtre », Le Monde, 6 février 1975.
  2. (2) Entretien de Pierre-Yves Rougeyron avec Élie Thomas et Sophie De Malta, Les Inactuels, 25 novembre 2022
  3. (3) Christophe Bourseiller, Ils l’appelaient “Monsieur Hitler” (L’histoire méconnue des nazis français, 1920-1945), Perrin, 2022.
  4. (4) Élodie Couturier, « Gen Paul, le gamin de Montmartre à New York. Sa cote en vente aux enchères », Expertisez.com, 1er décembre 2022.
 

L'Anti-Europe de l'UE se dissout dans l'AmEurope de l'OTAN

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L'Anti-Europe de l'UE se dissout dans l'AmEurope de l'OTAN

par Luigi Tedeschi

Source : Italicum & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/l-antieuropa-della-ue-si-dissolve-nell-ameuropa-della-nato

Une Europe génétiquement atlantique

La guerre est revenue en Europe. L'illusion utopique des Lumières d'une paix perpétuelle fondée sur un progrès illimité et le libre marché mondialisé est terminée. La fin de l'histoire théorisée par Fukuyama avec l'avènement d'un nouvel ordre mondial dominé par l'unilatéralisme américain, s'est avérée être une autre illusion idéologique, destinée à être démentie par une réalité historique qui n'a jamais cessé de produire des changements dans la géopolitique mondiale et des conflits dans le monde d'ampleur et d'intensité variables.

La guerre en Ukraine, en tant que conflit indirect entre la Russie et les États-Unis, est un événement qui s'inscrit dans un vaste processus de transformation de l'ordre mondial. Un nouvel ordre mondial multilatéral peut émerger de la disparition de l'unilatéralisme américain, qui est apparu en même temps que la dissolution de l'URSS. Quelle que soit l'issue de la guerre russo-ukrainienne, il est certain que ce conflit ne prendra pas fin dans un avenir proche, tout comme d'autres théâtres de guerre pourraient se manifester avec l'éruption de tensions aujourd'hui latentes (voir Kosovo ou Taiwan), dans le monde.

Mais dans la perspective imminente d'un nouvel ordre mondial avec les différentes puissances continentales comme protagonistes, l'Europe brille par son absence, étant donné sa subordination consensuelle à l'OTAN. Les références historiques et idéales comme valeurs fondatrices d'une possible unité européenne, telles que le Saint Empire romain germanique, l'Empire des Habsbourg, les racines chrétiennes de l'Europe, n'ont jamais donné lieu à des mythes unificateurs compatibles avec la réalité de notre présent historique. Même les préfigurations théoriques d'une unité européenne, comme les principes du Manifeste de Ventotene (voir: https://journals.openedition.org/rbnu/684) ou l'idée d'une Europe des patries prônée par De Gaulle, se sont avérées être des vœux pieux qui ne se sont pas reflétés dans la politique des États européens, et encore moins dans les traités fondateurs de l'UE. Il n'y a jamais eu de mouvements politiques ayant pour objectif la construction d'un État européen unitaire, et l'Europe n'a jamais constitué un idéal capable de générer un militantisme politique chez les peuples. L'Europe n'a jamais été une patrie idéale qui susciterait des sentiments d'indépendance unitaire chez les peuples d'Europe, et la création d'un État européen unitaire et souverain n'est même pas envisagée par les institutions européennes officielles.

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En ce qui concerne la déflagration que constitue la guerre russo-ukrainienne, l'Europe porte une grave responsabilité historique. L'Europe aurait dû jouer un rôle de médiateur entre les parties et engager des négociations diplomatiques qui auraient pu éviter la guerre, en garantissant l'adhésion de l'Ukraine à l'UE, mais pas à l'OTAN. Une Ukraine neutre, pays pont entre l'Europe et l'Eurasie, avec une Russie liée à l'Europe par une indispensable et avantageuse interconnexion économique et énergétique: tel aurait été l'équilibre politique nécessaire pour assurer une paix durable.

Concevoir un tel rôle géopolitique pour l'Europe apparaît toutefois, à la lumière des événements actuels, comme une idée totalement infondée et abstraite d'un point de vue historique et politique. En effet, l'Europe est incapable de jouer un rôle géopolitique indépendant car elle ne dispose pas d'un statut de tierce partie qui pourrait la légitimer pour assurer une médiation efficace entre les parties en conflit. L'UE est une union d'États soumis à la primauté américaine dans l'Alliance atlantique. Assumer un rôle autonome présuppose une subjectivité géopolitique unitaire qui fait défaut à l'UE. Par conséquent, assumer une position neutraliste entre la Russie et l'Occident atlantique aurait impliqué une rupture impensable de l'Europe avec l'OTAN. En outre, il convient de noter que l'UE, ne disposant pas d'armements autonomes pour sa propre sécurité, aurait encore moins pu garantir la paix en Ukraine avec un appareil militaire suffisamment dissuasif. L'Europe actuelle n'est ni génétiquement ni historiquement programmée pour devenir une puissance continentale. En effet, elle n'a même pas été en mesure de forcer l'Ukraine à respecter les accords de Minsk, conclus en 2014 sous les auspices de l'OCDE.

L'Union européenne est née avec la fin de l'eurocentrisme, c'est-à-dire en même temps que le déclin des puissances coloniales européennes, supplantées par la primauté américaine dans le monde, établie à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L'unité européenne est conçue, avec une série successive de traités allant de la naissance de la CECA à la constitution de l'UE, comme l'Europe occidentale présidée par l'OTAN, par opposition à la zone des pays du Pacte de Varsovie, dominée par l'URSS.

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L'Europe avait ainsi sa raison d'être en fonction non seulement anti-soviétique, mais aussi anti-allemande, puisque les Etats-Unis s'étaient toujours opposés à l'émergence d'une puissance autonome en Europe comme alternative à l'OTAN. L'Union européenne, en tant que zone d'influence américaine, trouve donc ses origines dans la logique compensatoire de l'ordre bipolaire issu de la guerre froide. L'UE est donc une entité artificielle en dehors de l'histoire. Le soft power s'est affirmé comme un instrument de la domination américaine sur l'Europe. Avec l'adoption d'un système libéral-démocratique conforme au modèle économique et politique américain, l'américanisme consumériste s'est également répandu en Europe occidentale dans les coutumes et l'idéologie libérale dans la culture. L'ancrage de l'américanisme dans la société européenne a donc entraîné l'effacement de la mémoire historique de l'Europe et le renoncement à toute ambition de puissance des États européens. En bref, l'Europe a été déracinée de ses origines identitaires. Le processus d'unification européenne coïncide donc avec la sortie de l'Europe de l'histoire.

indelcpfx.jpgL'UE est définie par Lucio Caracciolo dans son livre La pace è finita, Feltrinelli 2022, comme "Anti-Europa", comme une zone géopolitique au sein de l'empire américain: "Définissons Anti-Europa dans un sens géopolitique: la négation de l'Europe comme sujet unitaire potentiel (le rêve européiste) et comme centre de pouvoirs transcontinentaux, le résultat du choix américain de rester en Europe occidentale après la Seconde Guerre mondiale. Afin d'ériger son propre empire informel, une avant-garde à étoiles et à rayures dans les immensités de l'Eurasie. Renverser la vision russe de la péninsule européenne s'étendant dans l'Atlantique. Pour Moscou, on l'oubli, elle est l'Asie antérieure (Perednaja Azija), l'accès via la Méditerranée et la Baltique aux routes océaniques. Pour Washington, la Subamérique postérieure, son espace déjà originel encore habité par des populations spécialement évoluées et conscientes, à pacifier et à intégrer dans son propre empire informel. Et donc à garder suffisamment divisé. Et surtout, séparé des profondeurs hostiles de l'Asie. Dans un empire sui generis sur le schéma - le pivot/moyeu  (Amérique) - les rayons (Européens)".

L'Europe a ainsi été reléguée dans l'hibernation de la post-histoire jusqu'à aujourd'hui où, avec le conflit russo-ukrainien, le retour de l'histoire a provoqué un réveil européen brutal et tragique. Si l'Europe s'est éloignée de l'histoire, ce sera néanmoins l'histoire qui l'engagera dans ses processus de transformation. L'illusion de la post-histoire, dans laquelle l'Anti-Europe s'est confinée, avait pour but de dissimuler l'hégémonie américaine sur le continent européen. Comme l'a déclaré Lucio Caracciolo dans le livre susmentionné: "Réfractaires aux lois historiques, nous en reconnaissons toutefois une: ceux qui veulent abolir l'histoire sont abolis par elle. D'abord l'histoire, puis, à distance, les idées et contre-idées visant à la maîtriser pour la réorienter vers ses propres fins abstraites. Si ce n'est vers sa fin. La dialectique entre européisme et anti-européisme dans ses déclinaisons changeantes le confirme. Hétérogénèse de la fin: la sacralisation d'une Europe utopique (ou dystopique, selon le point de vue) est la contre-chanson qui accompagne l'hégémonie américaine sur le Vieux Continent. La vengeance de l'histoire sur ceux qui prétendent la diriger".

Le modèle d'économie mixte adopté par l'Europe d'après-guerre, caractérisé par les libertés démocratiques, la prospérité généralisée et l'institution du bien-être, était entièrement fonctionnel à la stratégie américaine d'opposition au modèle totalitaire soviétique et à la pénétration idéologique du marxisme, qui avait de nombreux adeptes parmi la classe ouvrière des pays occidentaux. Après la fin de l'URSS et l'expansion de l'UE aux pays d'Europe de l'Est, l'expansion de l'OTAN aux frontières russes a été mise en œuvre en parfaite synchronisation.

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Avec l'avènement de l'unilatéralisme américain et de la mondialisation, le système néolibéral américain a été étendu à l'UE, qui a été créée par le traité de Maastricht de 1992 en tant qu'organe supranational privant progressivement les États de leur souveraineté. L'UE est donc un organe apatride (donc dépourvu de souveraineté politique), un modèle d'ingénierie économique et sociale néolibérale, dont la gouvernance est exercée par des élites technocratiques qui se sont superposées à l'ordre démocratique et qui a dévolu sa sécurité à l'OTAN.

Les pouvoirs supranationaux assumés par l'UE n'ont toutefois pas été assortis d'un processus d'unification politique de l'Europe, mais plutôt d'une tendance de plus en plus prononcée à la désintégration interne des États en petites patries régionales, avec la résurgence également de nationalismes identitaires ethniques. La guerre en Ukraine pourrait être l'incipit d'un processus de balkanisation d'une Europe désintégrée par la résurgence d'anciennes haines et rancunes entre les nombreux nationalismes ethniques en conflit. La rhétorique du courant dominant concernant l'unité européenne retrouvée sous la bannière de l'OTAN a été démentie par la réalité d'une Europe érodée de l'intérieur par la résurgence des nationalismes et leurs ambitions expansionnistes. En effet, le nationalisme polonais préfigure la renaissance du projet expansionniste "Trimarium", qui est d'ailleurs soutenu par les États-Unis dans une fonction anti-russe.

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L'éventuelle désintégration de l'UE entraînerait en outre la dévolution de la gouvernance politique de l'Europe aux États-Unis, puisque dans une situation de chaos conflictuel, seule l'OTAN pourrait servir de garant de la gouvernabilité de l'Europe. Dans la guerre russo-ukrainienne, on estime qu'à l'heure actuelle, les seuls gagnants sont les États-Unis, qui ont tué dans l'œuf toute perspective d'une Europe indépendante de l'OTAN, après avoir rompu les liens tant économiques que géopolitiques avec l'Eurasie. Une Europe dépourvue de pouvoir économique et subordonnée militairement à l'OTAN est destinée à devenir une zone continentale au sein de l'Anglosphère.

Il n'est pas dans les perspectives actuelles de Biden de conclure une paix avec la Russie. Au contraire, la prolongation de la guerre est nécessaire aux Etats-Unis pour perpétuer le climat d'urgence de guerre qui rendra l'Europe définitivement soumise à l'OTAN. La nécessité de l'existence d'un ennemi absolu, identifiable cette fois à la Russie de Poutine, est également cohérente avec les stratégies américaines, car elle peut renforcer, dans une fonction russophobe, le lien de subalternité européenne aux Etats-Unis. Tout à fait dans la ligne des stratégies de domination américaines se trouve, en outre, l'idéologie européiste, qui proclame la nécessité, le caractère indispensable, l'irréversibilité de l'union européenne, laquelle entraîne inéluctablement l'adhésion inconditionnelle à l'OTAN, à l'anglosphère, à l'Occident américain. L'idéologie pro-européenne subsiste, afin de dissimuler la réalité du bluff d'une unité européenne, historiquement convertie en Anti-Europe. Mais le dogme idéologique pro-européen qui répand la fausse image d'une Europe berceau des droits de l'homme, assiégée par l'autocratie russe, a une fonction manipulatrice bien plus importante dans la réalité historique actuelle : celle d'exorciser la dissolution progressive réelle de l'UE et avec elle, la décadence irréversible de l'Occident tout entier.

Germanophobie et anglosphère

La guerre russo-ukrainienne a entraîné de grands changements en Europe, notamment en ce qui concerne le rôle géopolitique de l'Allemagne dans le monde. Avec l'Ostpolitik du chancelier Willy Brandt, l'Allemagne s'était engagée sur la voie de la pacification, de l'expansion commerciale dans les pays d'Europe de l'Est et de l'interdépendance économico-énergétique avec l'URSS. L'Allemagne a ainsi repris un rôle de centralité géopolitique dans le contexte européen, tout en exerçant la fonction de garant de l'équilibre entre l'Europe de l'Ouest et de l'Est, dans le cadre de la bipolarité USA-URSS à l'époque de la guerre froide.

Après l'effondrement de l'URSS et la réunification de l'Allemagne, l'expansion de la sphère d'influence allemande s'est étendue à toute l'Europe de l'Est et les liens d'interdépendance économique et énergétique avec la Russie se sont renforcés avec la construction des gazoducs Nord Stream 1 et 2. La politique d'ouverture à l'Est des chanceliers allemands Kohl et Schroeder a été accentuée par Merkel, dont l'objectif était d'établir un partenariat avec Moscou, dans la perspective d'intégrer la Russie dans la "maison européenne commune". L'orientation de la politique étrangère allemande visait une relation toujours plus étroite avec Moscou, afin non seulement de favoriser l'ouverture de routes commerciales vers la Chine pour les exportations allemandes, mais aussi de contrebalancer l'influence géopolitique des États-Unis en Europe.

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L'Allemagne, en tant que puissance économique, mais sans ambitions géopolitiques expansionnistes, n'aurait pas dû susciter l'hostilité des Etats-Unis, toujours réticents à l'émergence d'une puissance européenne en opposition aux intérêts américains. Cependant, la politique de Merkel s'est avérée incompatible avec les objectifs stratégiques de l'Occident.

En fait, en Europe de l'Est (une région où a eu lieu la grande expansion industrielle allemande), l'Allemagne s'est imposée comme une puissance économiquement dominante, mais cette hégémonie ne s'est pas accompagnée d'une suprématie politique. Les pays d'Europe de l'Est, ainsi que les États baltes, ont été inclus dans la zone occidentale, et l'expansion de l'OTAN jusqu'aux frontières russes a révélé de manière flagrante les objectifs d'une stratégie américaine visant à contrer non seulement la Russie de Poutine mais aussi la puissance allemande.

Lors de la guerre ukrainienne de 2014, l'Allemagne a d'abord adopté une ligne pro-atlantique, car l'inclusion de l'Ukraine dans le contexte occidental offrait une occasion favorable à l'annexion de l'Ukraine dans sa zone d'influence économique. L'attitude de l'Allemagne est alors devenue très ambiguë. Elle a poursuivi une politique de détente vis-à-vis de Moscou afin de préserver ses propres intérêts économiques et énergétiques.

Le rôle de l'Allemagne dans l'appel au respect du traité de Minsk par l'Ukraine n'est pas pertinent, tout comme l'intervention pacificatrice du président Steinmeier en Ukraine. Au départ, l'Allemagne était également réticente à fournir des armes à l'Ukraine et à approuver les sanctions contre la Russie, mais l'intention de Scholz de "créer une paix sans armes" s'est avérée être un slogan sans contenu.

La fin du lien d'interdépendance avec la Russie coïncide avec le déclin de la puissance allemande. Sa suprématie économique sera mise à mal par les prix élevés de l'énergie, qui rendront ses exportations non compétitives, et par la politique protectionniste d'incitations importantes, faussant la concurrence, en faveur des entreprises américaines pour l'innovation verte, mise en œuvre par Biden afin de perturber l'industrie européenne. En outre, dans une Europe engloutie par l'OTAN, la Grande-Bretagne, bien que pays non membre de l'UE après le Brexit, finira par assumer le leadership, en tant qu'interlocuteur européen privilégié des États-Unis, étant donné le déclassement politique de l'Allemagne, qui a toujours dû contrer la germanophobie anglo-saxonne en Europe. L'Allemagne, et avec elle l'ensemble de l'UE, sera donc absorbée dans l'espace géopolitique de l'Anglosphère.

Cette même primauté européenne de l'Allemagne est aujourd'hui sapée par la Pologne, qui, en vertu du soutien américain dans une fonction anti-russe, ne cache pas aujourd'hui son ancienne germanophobie, avec sa demande de réparations de guerre contre l'Allemagne pour un montant de 1,3 trillion d'euros. Enfin, il convient de noter qu'après les attaques contre les gazoducs Nord Stream 1 et 2, l'activation du gazoduc Baltic Pipe sur la côte polonaise de la mer Baltique, par lequel le gaz norvégien sera importé en Europe, pourrait établir une dépendance énergétique de l'Allemagne et de l'UE vis-à-vis de la Pologne.

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En réalité, l'Allemagne vit depuis l'après-guerre dans un état de contradiction permanente, qui s'est finalement manifesté avec la guerre d'Ukraine. L'Allemagne s'est imposée comme une puissance économique en développant ses exportations tant vers l'Eurasie que vers l'Occident, mais dans le même temps, elle s'est reléguée au niveau de la post-histoire en confiant sa sécurité militaire à l'OTAN et en déléguant sa politique étrangère aux États-Unis. Ce statut de "puissance civile" s'est avéré incompatible avec les stratégies géopolitiques expansionnistes de l'OTAN et l'ère de la post-histoire a pris fin avec cette guerre indirecte entre les États-Unis et la Russie.

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Le géant économique allemand a toujours été un nain politique dans le contexte mondial. Ce déficit politico-stratégique de l'Allemagne est bien décrit dans un article d'Andreas Heinemann-Grueder paru dans Limes n° 10/2022 et intitulé "Nous, Allemands, voulons la paix, mais nous n'aurons que plus de guerre" : "Pour sa part, l'Allemagne a non seulement perdu son rôle de pont entre l'Est et l'Ouest, mais aussi sa position de leader au sein de l'Union européenne. La Turquie a repris son ancien rôle de médiateur avec Moscou. Le manque désastreux de prévoyance stratégique de la classe politique allemande et ses hésitations ont endommagé de façon permanente les capacités de persuasion du pays. Aujourd'hui, Berlin ne peut plus définir l'agenda européen vis-à-vis de la Russie. Le contrôle de sa direction a été repris par les puissances anglo-saxonnes et les "pays de l'Est".

En Allemagne, avec le déclin de la primauté économique, la question allemande se posera à nouveau. De même qu'au sein de l'UE, un profond clivage peut apparaître entre le front pro-atlantique et russophobe des États de l'Est (ainsi que des pays baltes et scandinaves) et les pays de l'Ouest et de la Méditerranée, qui sont favorables à une coexistence pacifique avec la Russie, de même une confrontation amère peut apparaître entre les Allemands de l'Ouest, pro-occidentaux et pro-russes, et les Allemands de l'Est, pro-russes. Depuis la réunification, ce n'est pas un nouvel État allemand unitaire qui a vu le jour, mais plutôt une République fédérale d'Allemagne élargie aux Länder de l'ancienne RDA, dont les habitants se sont toujours considérés comme des Allemands de seconde zone. Si le conflit interne à l'UE peut conduire à sa dissolution, l'accentuation de l'opposition entre les Allemands de l'Ouest et de l'Est pourrait, à terme, conduire à la déstabilisation interne de l'Allemagne, déjà minée par les contrastes régionaux entre les Länder riches et les Länder moins développés. Ces contrastes pourraient affecter l'existence même de l'unité nationale à l'avenir.

La parabole de Poutine est-elle en train de disparaître ?

L'"opération spéciale" de Poutine en Ukraine s'avère être un échec. Après l'échec initial de la guerre éclair, l'Ukraine et la Russie sont embourbées dans un conflit prolongé qui n'aura pas de vainqueur. Si Poutine n'arrive jamais à Kiev, Zelenski ne récupérera ni la Crimée ni le Donbass. La durée prolongée de la guerre ne peut que favoriser la stratégie des Etats-Unis, qui, en plus de ramener l'Europe dans l'espace atlantique, sans engagement direct dans le conflit, ont mis en œuvre une action d'attrition militaire et économique intensive contre une Russie qui montre toutes ses limites, tant militaires que politiques.

Après la dissolution de l'URSS et la tragique défaillance russe d'Eltsine, l'ascension de Poutine a conduit la Russie non seulement à la reconquête de son indépendance nationale, mais aussi à son retour en tant que protagoniste sur la scène géopolitique mondiale. La politique de Poutine est marquée par le pragmatisme; le capitalisme russe est, au moins en partie, contrôlé par l'État. Il n'existe pas de doctrine politique poutinienne. Mais en comparaison avec les autres puissances mondiales, les États-Unis et la Chine, la Russie présente de sérieuses lacunes, tant sur le plan militaire qu'économique. L'immense richesse de la Russie en matières premières et ses progrès scientifiques avancés ne se sont pas reflétés de manière adéquate dans son développement économique. Il convient de noter que l'écart de développement économique entre l'Union soviétique et l'Occident a été l'une des principales causes de l'effondrement de l'URSS.

Après 20 ans au sommet du pouvoir, avec l'échec politique probable de la guerre d'Ukraine, la saison de Poutine pourrait toucher à sa fin. Des changements internes majeurs dans le système politique pourraient alors se produire, mais ils n'entraîneront pas une déstabilisation institutionnelle de la Russie. Ce dernier a besoin de réformes profondes, tant sur le plan économique que politique. Il faudrait surtout mettre un terme au pouvoir économique et à l'influence politique des oligarques, une classe parasite qui a surgi avec la fin de l'URSS. Parmi les facteurs qui ont influencé le manque de développement économique de la Russie figure l'absence d'une classe moyenne productive répandue dans la société russe.

La fuite hors de Russie de milliers de citoyens pour échapper à une mobilisation partielle a mis en évidence la façon dont le soft power envahissant de l'américanisme occidental a également contaminé la société russe, en particulier les jeunes générations. Il s'agit d'un phénomène inquiétant pour la préservation des racines culturelles et de l'identité nationale de la Russie.

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L'Anti-Europe se dissout dans l'AmEurope

Quelle que soit l'issue de cette guerre et les déficiences structurelles évidentes révélées par la Russie, devenue à moitié puissance mondiale, le déclin de l'Occident semble désormais irréversible. Le système néo-libéral, érodé par la récession et l'inflation incontrôlable, s'effrite en même temps que la mondialisation, qui a révélé toutes ses faiblesses et ses fragilités avec la crise pandémique, le prix élevé de l'énergie et la guerre. La suprématie économique et politique des États-Unis est mise à mal par l'émergence des nouvelles puissances continentales d'un BRICS qui ne cesse de s'élargir.

Mais surtout, l'Occident est déchiré par un processus de dissolution interne. Le modèle de société néo-libéral est en train de s'effriter, avec la manifestation de phénomènes de démembrement interne des Etats occidentaux (en premier lieu les USA), en raison de la contestation de plus en plus prononcée de la dérive oligarchique du système politique occidental et de la dégénérescence éthico-morale d'une société dominée par l'individualisme absolu et relativiste.

L'Anti-Europe s'est dissoute en Am-Europe : c'était le destin inéluctable d'une Europe identifiée à l'UE. L'ère de la post-histoire dans laquelle l'Europe avait hiberné touche à sa fin. Mais dans cette Europe privée de souveraineté, d'identité et de dignité, la "culture de l'annulation" rampante ne pourra jamais anéantir son histoire, ni faire disparaître la configuration géopolitique d'un continent eurasien penché vers l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient. L'impossibilité d'intégrer l'Europe dans l'Occident atlantique est bien argumentée par Franco Cardini dans son article intitulé "Chevaliers d'Amérique : "les valeurs de l'Occident" : "Quelqu'un a dit et écrit, sur des organes de presse de 'droite', que je suis 'anti-atlantique' et 'anti-américain' et qu'à 'Euramerica' je préfère 'Eurasia'. Qu'il soit clair que je ne suis pas un eurasiste, à supposer que l'eurasisme en tant que valeur politique existe. Certes, je préfère l'Eurasie à l'Euramérique et à son chien de garde, l'OTAN: mais précisément parce que je crois obstinément à la possibilité pour l'Europe de retrouver ses racines authentiques et de pouvoir, à l'avenir, construire une structure solide indépendante des blocs qui se dessinent et servir de médiateur entre eux en fonction d'une politique de paix. Dans leur système de construction de l'Amérique en tant que grande puissance dans le contexte des blocs opposés, les États-Unis ne nous laissent pas suffisamment d'autonomie: ils ne nous laissent donc pas non plus le choix. Si nous ne voulons pas rester soumis (et j'utilise un euphémisme), nous devons nous placer de l'autre côté en vue de rester autonomes et souverains: il leur appartiendra alors de rectifier les erreurs qu'ils ont commises et de regagner notre confiance, mais il n'y a pas de place pour cela pour le moment. En ce moment, je soutiens donc la nécessité pour l'Occident à tête américaine de ne pas suivre le dessein de la Maison Blanche et/ou du Pentagone de renverser le monde eurasiatique en rétablissant une hégémonie historiquement perdue de manière irréversible et en mettant en œuvre les stratégies et tactiques du totalitarisme libéraliste, le plus sournois mais non le moins infâme des totalitarismes (et il nous le montre en Europe aujourd'hui): tenter de réduire en bouillie toute liberté de pensée en dégradant systématiquement ses expressions en formes de fake news, en faisant un désert de toute différence de jugement et en appelant ce désert "démocratie"). Bien sûr, à la limite, une tyrannie lointaine est un moindre mal qu'une tyrannie proche et menaçante. Mais le fait que le totalitarisme occidental soit celui de la "pensée unique" et de la négation de trop de droits substantiels du plus grand nombre (à commencer non pas par la richesse, mais par la dignité civile et sociale) au nom du droit à l'exploitation par des lobbies donne à la "quasi tyrannie" qui nous menace un caractère particulièrement odieux : et le fait qu'elle puisse, au moins pour le moment, se permettre le luxe de formes de "liberté" qui sont en substance sans intérêt sinon socialement illusoires et dangereuses aussi parce qu'elles servent d'anesthésiant moral de masse la rend encore plus infâme.

La revue de presse de CD - 15 janvier 2023

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La revue de presse de CD

15 janvier 2023

EN VEDETTE

Conflit Ukraine-Russie : du fantasme à la réalité, de l’illusion à la désillusion

Par le général (2s) Antoine Martinez.
Face à la guerre en Ukraine qui aurait pu et qui aurait dû être évitée, avons-nous encore le droit, dans un monde pourtant dit libre, d'appréhender cette situation dramatique avec une grille de lecture non manichéenne ou sommes-nous sommés de nous soumettre à la seule vérité dispensée officiellement sous peine d'être invectivés et insultés ? Un certain nombre de sujets doivent être évoqués, développés et analysés afin de mettre en évidence les véritables enjeux et les risques d'une confrontation généralisée qui n'est pas dans l'intérêt des Européens. Analyse très détaillée trouvée dans Antipresse n° 371 du 8 janvier 2023.

https://www.craft.do/s/ycqH2inv3rV1ye

AFRIQUE

Algérie : Du « royaume Arabe » à la départementalisation jacobine

Dans les années 1950, juste avant les indépendances, le monde en perdition n’était pas l’Afrique, mais l’Asie qui paraissait alors condamnée par de terrifiantes famines et de sanglants conflits : guerre civile chinoise, guerres de Corée, guerres d’Indochine et guerres indo-pakistanaises. En comparaison, durant la décennie 1950-1960, les habitants de l'Afrique mangeaient à leur faim, étaient gratuitement soignés et pouvaient se déplacer le long de routes ou de pistes entretenues sans risquer de se faire attaquer et rançonner.

Le blog de Bernard Lugan

https://bernardlugan.blogspot.com/

ALLEMAGNE

Annalena Baerbock - une construction des Etats-Unis ?

Outre de nombreuses lacunes et contradictions, la biographie de la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock révèle toutefois un point fixe constant : elle sert les intérêts des États-Unis. Le célèbre journaliste d'investigation Gerhard Wisnewski s'est mis sur la piste et révèle des choses étonnantes sur Baerbock dans son livre annuel « Verheimlicht - Vertuscht - Vergessen 2023 ».

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/01/03/a...

DÉCONSTRUCTION

Manuel de l’OTAN sur le langage inclusif

Bureau de la représentante spéciale du secrétaire général de l’OTAN pour les femmes, la paix et la sécurité (sic). Un document officiel de 44 pages… Pour ne jamais oublier que la guerre est aussi, et surtout, culturelle !

nato.int

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L’antiracisme, ruine de l’âme

Par Éric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain, auteur de Droit, conscience et sentiments. Du prétoire au confessionnal. Il est un phénomène cardinal qui détermine toute la vie sociale et politique du monde occidental, phénomène que personne ne semble voir, alors même qu’il est nouveau et fondamentalement subversif. Il s’agit du triomphe de la morale anti-discriminatoire, née dans sa forme achevée bien sûr aux États-Unis, dans les années cinquante du siècle dernier, notamment sous la plume d’un économiste, Gary Becker (1930-2014). Pour celui-ci, les discriminations, jusqu’alors tenues comme des affects naturels et mode de sélection sociale, étaient au bout du compte contre-productives pour les affaires (business), qui, avec l’effervescence moralisatrice, procèdent de l’essence du régime américain. Mais qui comprend de quoi il retourne ? Analysons les conséquences du mythe de l’antiracisme, derrière celui fondateur de l’antifascisme (ce trait d’union immarcescible et génial entre communistes et partis bourgeois, forgé par Staline en 1935, avec la politique dite des « Fronts populaires », jamais effacé) qui fonde de façon homogène l’idéologie occidentale (et russe) commune, occultant tout bon sens.

polemia.com

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Référé suspension contre la décision de la CPPAP : le tribunal donne raison à FranceSoir

Le jugement du Tribunal administratif de Paris vient de tomber. Par une décision en date du 13 janvier 2023, celui-ci vient de trancher en faveur de FranceSoir et a prononcé la suspension de la décision du 5 décembre 2022 par laquelle la CPPAP a refusé le renouvellement de l’inscription dans ses registres de notre site en qualité de service de presse en ligne « jusqu’à ce qu’il soit statué au fond sur la légalité de cette décision ». Aussi, entre-temps, l’organe judiciaire enjoint la CPPAP « à rétablir le régime d’aide dont bénéficiait le site préalablement à la décision refusant le renouvellement de son agrément ». Il a été accédé à la demande du journal que soit transmise au Conseil d’État une question prioritaire de constitutionnalité qui devra traiter le sujet de la licéité de l’existence de la CPPAP.

francesoir.fr

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Daniel Ellsberg : « Inculpez-moi aussi comme Julian Assange »

L’ancien fonctionnaire et lanceur d’alertes demande aux États-Unis de l’inculper dans la mesure où tout comme Julian Assange il est, de façon non autorisée, en possession de matériel classifié. Ellsberg emboîte ainsi le pas au fondateur de Cryptome.org qui a lui aussi demandé à être poursuivi, rapporte Joe Lauria.

les-crises.fr

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Jean-Paul Sartre a-t-il appelé au meurtre des hommes blancs ? Askolovitch prétend que c’est faux pour accabler Houellebecq, la philosophe Bérénice Levet prouve que c’est vrai.

Dans sa revue de presse sur France Inter, Claude Askolovitch a accusé Le Point de couvrir un « gros mensonge » de Michel Houellebecq. La philosophe Bérénice Levet lui répond.

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2023/01/07/affaire-houellebecq-...

Revue de presse RT du 1er au 7 janvier 2023

Exercice hebdomadaire de ré/désinformation grâce à Russia Today. Au sommaire : l’immigration clandestine explose en Europe ; les problèmes sanitaires dans les hôpitaux britanniques ; le FMI annonce une grâce récession ; les changements de politique étrangère en Israël ; nouvelles de Chine ; médiation entre Turquie et Syrie ; nouvelles de la guerre chaude en Ukraine ; rapport Pologne-Ukraine ; la Russie renforce son aviation stratégique ; militarisation accrue du Japon.

lesakerfrancophone.fr

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ÉCOLOGIE

Stagnation du réchauffement climatique ?

Alors que les données globales du climat en 2022 n’ont pas de particularité remarquable, bien que le réchauffement reste à un niveau élevé, il est répété en boucle sur tous les médias et dans tous les discours politiques que la crise climatique aurait pris un tournant dramatique. Cette ritournelle mensongère est alimentée par un choix biaisé et délibéré de facteurs certes spectaculaires mais peu ou pas significatif d’une tendance lourde. Ainsi, les températures globales de l’année 2022 ne furent pas des plus élevées, les glaces de l’arctique n’ont pas fondu exagérément et les mers n’ont toujours pas recouvert l’île de Tuvalu (le niveau moyen monte actuellement de 34 cm par siècle). Documents et graphiques pour réfléchir.

Le blog de Michel de Rougemont

https://blog.mr-int.ch/?p=8888

Une nouvelle organisation paie des journalistes pour diffuser l’idéologie du changement climatique

Si vous voulez lutter contre le changement climatique, une solution consiste à payer des journalistes pour diffuser le message et les former à l’idéologie environnementale. Une autre voie consiste à promouvoir des produits qui s’inscrivent dans la transition vers les énergies renouvelables afin que les entreprises vertes puissent capitaliser sur ce que l’on appelle « l’opportunité morale ». C’est l’approche du 1Earth Fund, qui propose des cours, des certificats et des bourses aux reporters climatiques pour éduquer le public sur les combustibles fossiles tout en promouvant les solutions énergétiques vertes. L’organisation a été fondée par Roy Richards Jr., dont l’entreprise familiale Southwire distribue des produits et services d’énergie verte.

reseauinternational.net

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ÉTATS-UNIS

L’industrie de l’armement domine le Congrès américain

Le nouveau budget militaire de 850 milliards de dollars, que la Chambre vient d’approuver est un cadeau à l’industrie de l’armement. Est-ce une coïncidence que les partisans du projet de loi à la Chambre aient reçu sept fois plus d’argent des entrepreneurs militaires que les opposants ?

les-crises.fr

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FRANCE

Pénurie de médecins spécialistes, tiers-mondialisation de l’hôpital, abandon sécuritaire…est-il encore légitime de s’acquitter de l’impôt et des prélèvements sociaux en France ?

Est-il encore légitime de s’acquitter de l’impôt et des prélèvements sociaux en France ? Voici une question bien insolente, dans un pays qui interdit légalement toute incitation à ne pas s’acquitter de cette taxation généralisée. Une question insolente, mais néanmoins pertinente dans une société française où l’Etat, qui a le monopole des prélèvements, taxes, charges et impôts, rempli de moins en moins son rôle, et ne rend pas les services qu’il devrait rendre en échange justement de ces taxations.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/01/10/213447/penurie-de-...

Emmanuel Macron, image de la déraison occidentale

Pour la majorité de la population mondiale, l’Occident – c’est-à-dire l’espace formaté et dominé par les États-Unis – désigne le monde des fous : des fous qui croient par exemple que des hommes peuvent être enceints, qu’il est légitime d’euthanasier les malades ou qu’il faut arrêter de faire des enfants pour « sauver la planète ». Mais pour le reste du monde, l’Occident regroupe aussi les acteurs étatiques irrationnels. Des États et des gouvernements, et donc des interlocuteurs, non fiables. Qu’est-ce qu’un acteur étatique irrationnel ? Un État ou un gouvernement qui ne se soucie pas du bien de sa population. Et qu’est-ce qu’un État qui ne se soucie pas de protéger sa population ? Un État qui n’est pas souverain. Un acteur étatique irrationnel est aussi un acteur idéologique : il sacrifie sa population et son territoire à des idées abstraites, comme l’URSS à ses débuts.

polemia.com

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Pourquoi l’État est impuissant face aux marchés de la drogue : un ex des stups raconte

Jean-Pierre Colombies a travaillé plus de dix ans à la brigade des stups de Marseille. Il connaît le milieu de la drogue et les moyens que met en oeuvre l’État pour lutter contre le trafic de drogues. Il sait pourquoi les autorités n’obtiennent aucun résultat. Le phénomène est plus vaste, sociétal et culturel…

lemediapourtous.fr

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GAFAM

Les GAFAM en France : un lobbying aidé par un Etat faible ou séduit

« Dépenses de lobbying en augmentation rapide, débauchage de hauts fonctionnaires, contacts à l’Élysée, partenariats financiers avec des médias, des think tanks et des institutions de recherche... » L'Observatoire des multinationales a étudié les (grands) moyens du lobbying des GAFAM.

www.zdnet.fr/blogs

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Les fichiers Twitter montrent comment l’État profond a conquis les médias sociaux

Matt Taibbi fait le point sur les récentes révélations concernant la manipulation de Twitter au profit d’entités gouvernementales partisanes. La publication des « fichiers Twitter » s’est faite dans plusieurs fils Twitter d’auteurs, de gauche comme de droite, qui ont eu accès aux fichiers et à la communication interne de Twitter.

lesakerfrancophone.fr

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Guilhem Giraud : « Grâce à l’intelligence artificielle, la surveillance de masse n’a pas de limite ! »

Ancien ingénieur à la DST, aujourd’hui DGSI, Guilhem Giraud dénonce les dérives de la surveillance de masse dans un livre témoignage intitulé « Confidences d’un agent du renseignement français », publié aux éditions Robert Laffont. Un phénomène qui, selon lui, menace les libertés individuelles.

radiofrance.fr/franceculture

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GRANDE-BRETAGNE

Projets et institutions britanniques intervenant dans les affaires d'autres États

Le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord mérite une attention particulière et des recherches approfondies sur l'organisation et l'exécution d'opérations psychologiques et l'utilisation de technologies de manipulation, car il possède une longue et considérable expérience dans la réalisation de telles actions dans les régions les plus dissemblables du monde.

euro-synergies.hautetfort.com

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John Charmley et l’effarant bilan de Winston Churchill

Brute impériale, raciste humaniste, boutefeu impertinent, affameur et bombardier de civils, phraseur creux et politicien incapable en temps de paix, américanophile pathétique, Winston Churchill est naturellement le modèle de cette époque eschatologique et de ses néocons russophobes (Churchill recommanda l’usage de la bombe atomique contre les Russes à Truman). On laisse de côté cette fois Ralph Raico pour évoquer le brillant historien John Charmley qui l’analysa d’un point de vue British traditionnel : Churchill anéantit l’empire, choisit le pire et la guerre, varia d’Hitler (le moustachu puis Staline) et humilia l’Angleterre transformée en brillant troisième des USA. Autant dire que Charmley n’est pas bien vu en bas lieu. Il écrit en effet que l’Angleterre ruina deux fois l’Europe pour abattre une Allemagne qui finit par la dominer économiquement ! Niall Ferguson a reconnu aussi les responsabilités britanniques dans la Première Guerre mondiale.

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IMMIGRATION

Une maîtrise des flux migratoires illusoire ? Focus sur le Royaume-Uni

Lors du débat diffusé sur TV Libertés, Philippe Murer a souligné que le gouvernement britannique n’avait pas tenu sa promesse de baisse de l’immigration, qui a pourtant été l’une des raisons majeures du vote en faveur du Brexit, tout en précisant : « un pays souverain peut toujours arrêter les flux d’immigration et ils ne l’ont pas fait ». Jean-Yves Le Gallou a insisté sur d’autres explications à cet échec que les aspects institutionnels, comme l’idéologie immigrationniste et les intérêts économiques favorables à l’ouverture des frontières. L’exemple du Royaume-Uni montre-t-il que la maitrise des flux migratoires est une chimère, même en dehors de l’Union européenne ? Si échec il y a, quelles en sont les explications ? Après avoir fait un bilan sur l’ampleur des flux migratoires au Royaume-Uni, nous en aborderons les causes puis les moyens que se donne le gouvernement britannique pour les maitriser.

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Au Danemark, on ne badine pas avec l’immigration

Quel est le pays membre de l’Union Européenne dont les citoyens peuvent connaître en un clic sur un site dédié les nationalités d’origine des personnes immigrées, leur taux d’emploi, la part de l’aide sociale qui leur est attribuée, les faits de violence selon le pays d’origine de leurs auteurs ? Un pays « fasciste », dominé par l’extrême droite ? Nullement : c’est celui de Hamlet, devenu un royaume paisible, aujourd’hui gouverné par les sociaux-démocrates (centre gauche). Voilà plus de vingt ans que les gouvernements danois successifs, de droite ou de gauche, ont cessé de se déchirer ou de se faire « des nœuds au cerveau » à cause de l’immigration, mais poursuivent sérieusement, en soignant les détails, une politique d’accueil contrôlé.

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LECTURE

Titre :

Le temps des loups, d’Olivier Maulin. Borderline, 324 pages, 15 €.

Auteur :

Olivier Maulin est journaliste (critique littéraire à Valeurs actuelles) et écrivain (déjà 14 livres publiés). Il fait partie des quelques et rares jeunes écrivains français qui ont beaucoup de choses à dire avec une plume acérée et un regard pointu sur le monde actuel, sur la bêtise, l’hypocrisie de notre société. C’est rabelaisien, très drôle et profond à la fois.

Quatrième de couverture :

« Jean-Maurice Grosdidier est un crétin de compétition. Depuis la mort de ses parents, il vit avec ses deux frères dans une ferme-auberge des Vosges et attend que l’argent tombe du ciel. Quand il apprend que la star multimillionnaire de la littérature américaine Samantha-Sun Lopez est invitée au salon du livre d’Épinal, il accouche d’une idée désastreuse : la kidnapper pour obtenir une rançon. Évidemment, rien de se passera comme prévu… »

Extraits :

« Daphné Loisel-Monfils […] à 23 ans, venait de publier son premier roman où elle racontait d’une écriture blanche les relations perverses que lui avait imposée son père et qui avaient fait d’elle ‘’une putain libérée mais toujours soumise’’. Dans l’espoir de vérifier si elle était vraiment putain, quelques critiques avaient salué l’audace de la confession et vanté un texte dérangeant qui propulsait le lecteur hors de sa zone de confort, avant de la contacter pour boire un café. Elle était bien putain, mais de l’espèce frigide et torturée : les critiques s’étaient sauvés avant les croissants. »

« La libération des échanges commerciaux avait décimé l’activité en quelques décennies. Il restait un ou deux tissages vers Saulxures, reconvertis dans la lingerie de luxe, mais la plupart des usines avaient fermée ; elles étaient tombées en ruine, certaines avaient été rasées, la plus belle avait été transformée en musée. C’étaient des étudiantes en costume d’époque ou des emplois aidés qui actionnaient désormais les métiers à tisser devant les touristes digérant leur repas marcaire. Après, ils iraient voir l’exposition temporaire ‘’L’Inde aux 1 000 couleurs’’ ou les ‘’Tissus sacrés des Incas’’ puis achèteraient à la boutique des nappes, des torchons et des mouchoirs fabriqués à Gérardmer (en attendant que le site ferme à son tour : on commandera les mouchoirs vosgiens directement aux Chinois) »

« La laïcité ! Non mais la laïcité ! Au secours ! Sauf respect, monsieur le maire, la laïcité n’a jamais donné un seul Français. Pas un seul ! Et vous savez pourquoi ? Parce qu’il faut d’abord être français pour être laïque ! C’est la fameuse charrue avant le fameux bœuf ! Vous comprenez le problème ? Ni l’école, ni la laïcité, ni même votre foutue République n’ont jamais fait et ne feront jamais des bons petits Français ! Seules les mœurs françaises font un Français ! Vivre à la française, penser à la française, avoir une histoire française ou la reprendre à son compte ! Le reste, c’est de la rigolade, du carton plastifié tricolore brandi sur les plateaux télé par les Belphégor des déserts ! Pour être Français, il faut accepter de vivre en Français, point final ! »

« Dès le lendemain du coup d’État, le préfet se déplaça avec une vingtaine de policiers pour faire cesser les troubles. Blanche le reçut avec courtoisie dans la salle des fêtes de la mairie, entourée de cinquante francs-bûcherons armés, et lui notifia dans les formes la sécession du royaume d’avec la République française. Le préfet quitta les lieux et en appela à l’armée qui, occupés à se battre dans les banlieues, n’intervint pas. Dans les jours suivants, on établit les frontières du nouveau royaume, on déboulonna les symboles républicains et on frappa monnaie (le franc vosgien). »

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RÉFLEXIONS

« Toute cette façade que l’on appelle démocratie va bientôt s’effondrer », par Alexandre Dianine-Havard

D’origine française, russe et géorgienne, Alexandre Dianine-Havard vit à Moscou depuis une quinzaine d’années. Diplômé en droit, il a d’abord exercé le métier d’avocat en France puis en Finlande, avant de se consacrer au développement et à l’enseignement du système du Leadership Vertueux : une approche du leadership fondée sur la science de la vertu (arétologie) élaborée par les anciens Grecs, et destinée à faire émerger une nouvelle génération de leaders à même de « faire rayonner la beauté de la vie et de la famille, promouvoir une économie juste et remettre l’être humain au centre ». Lors de cet entretien, Alexandre Dianine-Havard a évoqué les grands défis auxquels notre civilisation est, selon lui, confrontée, dépeignant notamment une société peuplée d’êtres pusillanimes et irrésolus, en quête de confort et de plaisirs factices, esclaves de leurs désirs et de leurs passions, où la vertu, la transcendance et l’altruisme ont laissé place au relativisme, au consumérisme et à l’individualisme. « Je pense que le principal problème est anthropologique, nous ne savons plus du tout ce qu’est l’homme. Les principes de la nature humaine n’existent plus. C’est le subjectivisme, l’individualisme total à tous les niveaux. »

epochtimes.fr

https://www.epochtimes.fr/toute-cette-facade-que-lon-appe...

L'inégalité comme condition d'existence (Nicolas Berdiaev)

Vidéo. Grâce aux réflexions du philosophe russe Nicolas Berdiaev sur la notion d’inégalité, contrairement à l’avis commun, l’inégalité, loin d’être un mal, est, selon lui, la condition nécessaire à l’épanouissement de la vie et de tout génie créateur. L’égalitarisme, lui, loin d’être mû par l’amour, souhaite au contraire tout égaliser dans le néant. Un renversement de valeurs dont on voit aujourd’hui les multiples conséquences.

Le site d’Ego No

https://www.youtube.com/watch?v=knsUncJZB3Q

RUSSIE

Bulletin N°116. Bilan 2022 : autocritique, livraison d'armes, prise de Solédar. (12.01.2023).

Xavier Moreau nous donne des informations très précises sur les thèmes suivants : Chine et pétrole russe ; Provocation kiévienne à Kharkov ; Livraison d’armes otaniennes ; Autocritique 2022 ; Erreur sur les dates ; Déclenchement de l’opération spéciale ; Contre-offensives ukrainiennes ; Scénarios de fin d’année ; Acteurs rationnels vs acteurs irrationnels ; Médiocre performance de l’armée ukrainienne ; Résilience de l’économie russe ; Principe primordial de l’emploi de l’armée russe ; Carte des opérations militaires.

odysee.com

https://odysee.com/@STRATPOL:d/116e:f

SANTÉ

La « vaccination » contre la covid « réduit » les formes graves

Il est des images ou des tableaux qui se passent de commentaires. J’ai vérifié la source, en allant directement sur le site du gouvernement de Nouvelle Galle du Sud en Australie, où apparemment on ne cache rien. Ce sont les chiffres d’hospitalisations, soins critiques et décès, du 15 au 31 décembre 2022, selon le sexe, l’âge et le statut vaccinal, 0 à 4 doses ou plus. Signalons que les 4 doses ou plus ne sont pas les plus nombreux dans la population (45 %) …

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2023/01/07/la-vaccination-co...

Y a-t-il une surmortalité chez les 20-40 ans depuis 2021 ?

On détecte un signal qui devrait conduire les autorités à enquêter et à chercher une explication à la nette inflexion à la hausse de la mortalité des jeunes au cours de l’année 2021, avec quelques centaines de décès inattendus. Et si de l’ordre de 400 décès de jeunes de 20 à 40 ans s’avèrent être imputables à une intervention humaine au cours de 2021, ce nombre n’est certes pas susceptible de modifier la démographie de la France, mais c’est bien davantage que le bilan du 13 novembre 2015 qui a scandalisé le monde entier, et cela ne peut pas être considéré comme négligeable ou excusable. Reste à savoir si le même phénomène se retrouve dans d’autres pays que la France, et si l’enquête sera sérieusement menée quelque part…

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2023/01/13/y-a-t-il-une-surm...

Une spécialiste des affaires juridiques de Vanguard-Pfizer devient Madame maladies infectieuses.

Cette information venue de Suisse permet une remarquable analyse de la mise en place d’une toile arachnéenne mondiale de la Santé, pour le plus grand bien de Big Pharma.

Le blog de Liliane Held Khawam

https://lilianeheldkhawam.com/2023/01/08/une-specialiste-...

Covid-19 : les cas de myocardites après la troisième dose de vaccin ont augmenté de 800 %, selon une étude prospective

Depuis le lancement de la vaccination en population générale, de nombreuses études scientifiques confirment un risque de myocardite survenue après la vaccination anti-Covid. L'inflammation du myocarde toucherait majoritairement des hommes jeunes, des adolescents ou des enfants. Cependant, les myocardites étudiées sont généralement les cas les plus graves qui ont nécessité une prise en charge hospitalière. Qu'en est-il des patients qui présentent des lésions myocardites peu symptomatiques ou asymptomatiques, et qui, par conséquent, n'ont fait l'objet d'aucune prise en charge médicale ? Si aucun diagnostic n'est posé sur ces personnes, comment appliquer d'éventuelles mesures de prévention et de protection ? Enfin, comment évaluer l'incidence réelle des cas de myocardites survenues après une injection de vaccin anti-Covid-19 dans la population ? 

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/societe-sante/covid-19-etude-pr...

Y a-t-il une surmortalité depuis 2021 ?

Dès le début 2021, grâce à des analyses statistiques telles que celles proposées par la chaîne Youtube Décoder l’Éco, on avait compris que pour interpréter correctement la comparaison entre des courbes ou des données de mortalité, il fallait absolument prendre en compte la taille et l’âge de la population. Ainsi, même avec des taux de mortalité identiques d’une année sur l’autre pour chaque classe d’âge, l’accroissement et le vieillissement de la population française entre 2019 et 2020 devaient à eux seuls conduire à environ 30.000 décès supplémentaires en 2020 par rapport à 2019. Cela relativisait partiellement les 60.000 décès supplémentaires enregistrés en 2020, interprétés par la plupart des médias comme une preuve de la terrible dangerosité du Covid-19. Décoder l’Eco a depuis proposé des analyses plus poussées, incluant la notion d’année moisson, et interrogeant par ailleurs la part des décès directement dus à la politique sanitaire mise en œuvre face au Covid-19.

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2023/01/12/y-a-t-il-une-surm...

UKRAINE

Guerre en Ukraine vidéo N°22

La situation sur le front de Bakhmut évolue rapidement. Le commandement russe de l’Opération Militaire Spéciale est redimensionné. La perspective d’une offensive russe se précise. Pendant ce temps les délires propagandistes continuent. Au sommaire : Observations sur le rôle des bellicistes français ; les conditions et les conséquences de la chute de Soledar ; le remaniement du commandement russe ; le déclenchement de l’offensive d’hiver ?

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2023/01/guerre-en-ukraine-video...

UNION EUROPÉENNE

Media Freedom Act : les inquiétudes de l’Ojim étaient justifiées

Věra Jourová, vice-présidente tchèque de la Commission européenne chargée des valeurs et de la transparence, de mèche avec la galaxie Soros, est aux avant-postes dans le projet de mise en place d’un European Media Freedom Act.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/media-freedom-act-les-inquietudes-de-...

 

samedi, 14 janvier 2023

Giorgia Meloni rêve de l'axe Washington-Garbatella au lieu de l'axe Paris-Berlin

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Giorgia Meloni rêve de l'axe Washington-Garbatella au lieu de l'axe Paris-Berlin

Ala de Granha

Source: https://electomagazine.it/meloni-sogna-lasse-washington-garbatella-al-posto-di-quello-parigi-berlino/

L'axe Paris-Berlin a échoué. Du coup, Giorgia Meloni dépose une pierre tombale sur l'Europe carolingienne. Il est dommage que l'alliance franco-allemande se soit brisée à plusieurs reprises et qu'elle se soit reconstituée à chaque fois. Mais, surtout, Lady Garbatella n'offre aucune idée d'alternative. Peut-être parce qu'elle n'ose pas, pour l'instant, proposer l'Europe américaine, ou plutôt nord-américaine. Soit l'Europe des majordomes, celle qui peut enthousiasmer Crosetto.

Il ne suffit pas de célébrer la fin supposée de la relation privilégiée entre Paris et Berlin pour offrir une chance à une Italie dont la politique étrangère est déléguée à Tajani. C'est certainement un saut qualitatif par rapport à Giggino, mais la substance ne change pas beaucoup. Si vous voulez une Europe forte, ce ne peut être l'Europe de Biden. Ce ne peut être l'Europe de Crosetto. Ni celle d'un axe de sororité entre Meloni et Ursula von der Leyen.

Au cercle de la Garbatella, ils sont manifestement dans l'illusion que la politique étrangère italienne peut être basée sur les lamentations de Tajani concernant les droits civils bafoués partout dans le monde, ou sur les armes expédiées aux marionnettes américaines. Ou sur les jérémiades sur l'Europe parce que l'Italie est incapable de renvoyer les immigrants illégaux chez eux et que les mauvais partenaires de l'UE ne veulent pas assumer l'incapacité de l'Italie.

Avec ces prémisses, on voudrait créer un nouvel axe Rome-Paris? Ou Rome-Berlin avec le risque de crises cardiaques répétées en tête de l'ANPI? Et puis l'Allemagne est divisée quant à la servilité (à conserver ou à rejeter) envers les États-Unis. Le centre-droit allemand ne l'apprécie pas, la gauche arc-en-ciel, si.

Bien sûr, l'Union européenne doit être radicalement modifiée. Comme structure, comme règlement, tout comme la logique même de son existence. Les bureaucrates, pas toujours les plus intelligents, et les banquiers ne suffisent plus. L'esprit européen s'est noyé dans une mer de boue qui a également favorisé la corruption, la malfaisance. Faute de "grande politique", nous nous sommes contentés d'un cabotage mesquin, qui est le rythme favori des rats prêts à profiter de toutes les occasions pour s'enrichir.

Le changement, alors. Mais pas pour remplacer l'axe Paris-Berlin par l'axe Washington-Garbatella. Car il ne s'agirait pas d'un axe horizontal mais d'un axe strictement vertical, dépourvu de toute réciprocité. Sans compter le détail non négligeable que Washington n'est pas en Europe et a des intérêts opposés à ceux de l'Europe.