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lundi, 12 juin 2023

Le Kali Yuga de l'art

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Le Kali Yuga de l'art

par Roberto Pecchioli

Source: https://www.ideeazione.com/il-kali-yuga-dellarte/

Selon la doctrine des textes sacrés hindous, nous vivons un "âge sombre (yuga) (kali) caractérisé par d'innombrables conflits et une profonde décadence spirituelle". La notion de temps cyclique, typique de la Tradition, est difficile à comprendre pour une civilisation "linéaire", convaincue que le progrès matériel - le règne de la quantité de René Guénon - est l'unique destin de l'homme. Dans la Ginestra ou la Fleur du désert, lyrique extrême de Giacomo Leopardi, on trouve l'insertion moqueuse d'un vers médiocre de Terenzio Mamiani, voué à l'immortalité par la moquerie du poète à l'égard de l'Infini, devenu banal: "de l'être humain les magnifiques destins et progressions".

Le temps qui nous est échu est un kali-yuga douloureux, décadent, interminable (du moins avec le critère temporel de l'existence humaine), une époque sombre que la quantité de moyens - devenus finis - et la capacité de l'homme à pénétrer de nombreux secrets physiques de la nature ne rachètent pas ; au contraire, elle rend plus pénible la réalisation d'une dégradation croissante, dont le mouvement tend à s'accélérer. Un passage du Visnu Purana, l'un des textes dans lesquels sont relatés l'origine, la manifestation et la destruction du cosmos, les divisions du temps et les quatre ères (varna) du cycle cosmique, décrit le kali-yuga comme suit.

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"Ils seront des rois à l'esprit frivole, au tempérament violent, toujours enclins au mensonge et à la méchanceté. Ils donneront la mort aux femmes, aux enfants et aux vaches ; ils s'empareront des biens de leurs sujets. [...] Leur vie sera courte, leurs désirs insatiables, et ils auront peu de pitié. [...] Alors la propriété seule conférera le rang ; la richesse sera la seule source de dévotion ; la passion sera le seul lien d'union entre les sexes ; le mensonge sera le seul moyen d'obtenir gain de cause dans les disputes ; et les femmes ne seront que des objets de satisfaction sensuelle. La terre ne sera vénérée que pour ses trésors minéraux ; [...] la faiblesse sera la cause de la dépendance ; la menace et la vanité remplaceront l'apprentissage ; [...] l'accord mutuel sera le mariage".

L'un des domaines où la noirceur des temps se manifeste de manière flagrante est la décadence des arts, miroir du désir d'excellence, du désir de créer et d'honorer la beauté, de laisser une trace de notre présence, au-delà du temps, de la matière, de l'éphémère. Les arts représentent l'aspiration de l'homme à l'éternité, à la transcendance, à la perfection. La beauté et la projection dans le temps ont toujours été les objectifs de l'art, exprimés par chaque peuple et chaque civilisation. L'exclamation romantique du prince Myskin, "l'idiot" de Dostoïevski, selon laquelle la beauté sauvera le monde, est célèbre. Nous ne savons pas si c'est vrai, et il n'est pas facile de définir le concept de beauté lui-même, mais il est certain que la laideur détruit le monde, en pénétrant dans la vie quotidienne pour la défigurer, en proposant des modèles négatifs ou pas de modèle du tout. Pensez à la saleté de nos villes, aux innombrables graffitis, taches et tags qui les défigurent, aux bâtiments sans âme, aux "non-lieux" qui parsèment le paysage urbain et aux symboles concrets de la modernité, gares, aéroports, centres commerciaux, carrefours, entrepôts. 

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Les arts figuratifs se dégradent jusqu'à l'exclusion ou la déformation de la figure humaine, de la nature et des sentiments ; la musique se transforme en vacarme électronique, à l'image du bruit métropolitain qui nous entoure. La poésie devient un exercice presque impossible, la fiction s'empêtre dans le laisser-aller linguistique, dans un lexique stéréotypé, réduit au minimum, ou, au contraire, dans une recherche d'obscurité indifférente au lecteur.

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L'architecture renonce à la conception d'un modèle de coexistence civile et communautaire, en réduisant tout à la fonction pure: cubes ou parallélépipèdes hideux, bâtiments grossiers et indiscernables ; par-dessus tout, l'évidence que rien n'est fait pour durer, pour traverser et défier le temps. C'est peut-être la caractéristique la plus déconcertante du kali-yuga. Pour la première fois dans son histoire d'être sensible et "civilisé", l'homme n'aspire plus à aller plus loin, à marquer de son empreinte son espace de vie, encore moins à chercher un sens à son aventure existentielle.

C'est un temps qui crie mais ne parle pas, encore moins dialogue et introspection : il court. Paul Virilio l'appelait la dromocratie, la domination de la vitesse, sans but ni objectif. Le poète Paul Rimbaud utilisait une expression magnifique : "l'homme aux semelles de vent". La dégradation de l'art, l'oubli de la beauté, ne sont pas seulement un exil de l'esprit ; ils instillent le mal de vivre, l'indifférence au bien-être, réduit au bien-être, ils rétrécissent le cœur et ferment les yeux, parce que l'homme est, entre autres, un être "esthétique".

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L'art pour Benedetto Croce est l'intuition lyrique pleinement exprimée. Non pas une simple construction intellectuelle, mais lyrique, c'est-à-dire faite de chaleur, d'intensité, de sentiments, capable de transfigurer, d'éterniser, d'élever au rang de symboles des moments, des sensations, des mouvements de l'âme. En outre, il doit être pleinement exprimé, c'est-à-dire qu'il doit répondre aux règles les plus élevées de la sphère dans laquelle il agit, la musique, la parole, la figuration. Presque rien de tout cela n'a survécu. Le phénomène est ancien, puisqu'il remonte à la fin du 19ème siècle, époque de l'optimisme "positif", des premiers enthousiasmes scientistes. Cependant, s'il fallait indiquer une date pour le début du kali-yuga dans l'art, nous choisirions 1917, l'annus horribilis de la révolution bolchevique, le début du siècle américain avec l'intervention dans la première guerre mondiale, le début de la fin des empires.

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Dans le domaine de l'art, c'est l'année où Marcel Duchamp présente son "installation" - mot qui deviendra clé dans le changement de paradigme du concept d'art - à New York, après avoir mis une moustache sur la Joconde de Léonard. La "chose" de Duchamp était un urinoir, élevé au rang d'œuvre d'art. La vulgarité et la laideur, drapeaux opaques de la modernité, deviennent le chiffre intellectuel de l'époque. Épuisé, l'art cesse de représenter l'homme, ses sentiments, la nature, pour définir l'"art" comme quoi que ce soit. La sentence de Duchamp est plus terrible que celle prononcée neuf ans plus tôt par Adolf Loos à l'encontre de l'architecture (l'ornement n'est pas seulement l'œuvre de criminels, il est lui-même un crime). "Désormais, n'importe qui peut être artiste, et n'importe quoi, une œuvre d'art". Égalité rhétorique vers le bas, réduction du supérieur à l'inférieur, le regard n'est plus dirigé vers le haut, l'excellence bafouée, le bizarre et parfois le dégénéré élevés sur l'autel.

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Tous les sujets deviennent équivalents, les différences accidentelles. En 1915, le Russe Kazimir Malevitch, celui qui a décrété que "la peinture est finie, ce préjugé du passé", peint, ou plutôt réalise, le Carré noir sur fond blanc, suivi du Carré blanc sur fond blanc. La dernière heure de l'art a sonné, les beaux-arts restent proscrits, conclut Duchamp. L'expulsion de la beauté, c'est-à-dire de la laideur, devient le fil conducteur de l'art ultérieur, son kali-yuga. L'optimiste naïf Myskin n'a pas vu l'autre côté de la lune : ce n'est pas la beauté qui sauve le monde, c'est la laideur qui le détruit. Nous marchons dans des rues sales, les murs des bâtiments, les monuments sont marqués par toutes sortes de graffitis, même les parois des trains sont envahies par des gribouillis et des gribouillis insignifiants, nous écoutons une musique banale, répétitive et convulsive. Nous voyons des représentations soi-disant artistiques sans rime ni raison, souvent produites - même l'art est une production en série, Walter Benjamin avait raison - juste pour impressionner et se tailler un marché. Prenez l'argent et fuyez, telle est la devise des galeristes corrompus et des critiques sur un billet.

Une grande partie de ce que l'on appelle la création artistique prend la forme d'une "installation", sans que l'on sache exactement ce que ce terme signifie. L'œuvre littéraire est conçue pour devenir un best-seller, c'est-à-dire pour répondre aux attentes d'un public de plus en plus restreint et pressé. L'écrit est vaincu par l'image et, pour se sauver, il est contraint à une synthèse brutale qui ne s'approfondit jamais. Le terme lui-même rebute la société contemporaine qui déteste la profondeur et aime l'extension. Toujours le règne de la quantité. Beaucoup disent ouvertement qu'ils veulent du non-art tout en continuant à se faire passer pour des artistes : "une œuvre est faite pour être laide, repoussante, sans signification pour l'esprit et les sens. Les œuvres ne sont pas faites pour être belles, mais pour que, en les regardant, on ne comprenne pas ce qu'elles représentent et qu'on ait envie de les démolir ou de les traverser" (C. Oldenburg).

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L'objectif de la diffusion de la laideur, c'est-à-dire de la brutalisation de la vie, de l'humanité et de la communauté, est pleinement atteint. Est abolie, autre triste réussite égalitaire, la distinction entre plèbe riche et plèbe pauvre - définition fulminante de Gòmez Dàvila - toutes deux incapables de reconnaître le beau et de ressentir ce "frisson devant le sacré" dont parlait Goethe. L'époque la plus riche est aussi la plus stérile, en sentiments, en cœur, un signe de plus que la richesse et la civilisation suivent des chemins divergents. Il faut applaudir Piero Manzoni, qui a mis en boîte ses propres excréments et les a vendus comme de la merde d'artiste. Il avait compris que l'art - au sens d'habileté - consistait à èpater le bourgeois, à étonner les riches abrutis, en facturant à prix d'or la production non pas de l'intellect, mais de l'intestin.

Sanaerhrumb.jpgRimbaud, dans sa quête insomniaque de la beauté en tant qu'universalité et transcendance, a douloureusement capturé le tourment créatif : "Une nuit, j'ai fait asseoir la Beauté sur mes genoux. Et je l'ai trouvée amère. Et je l'ai insultée". Par amour, cependant, et non par haine comme à l'époque contemporaine, où l'art et la beauté ressemblent à la relation du renard et du raisin d'Esope : le mépris de ce qui ne peut être atteint. La dure vérité est que la beauté n'apparaît que s'il y a dans l'âme "une agitation, une impulsion, quelque chose qui, en lui donnant des ailes, la fait voler, la lance plus loin" (J. Rùiz Portella).

Oui, l'art et la beauté sont le fragment, la capture d'un "au-delà", d'une volonté d'élévation et d'envol. Comment l'art est-il possible au temps de la matière, du marchand, de l'achat et de la vente de tout ? Sans esthétique, sans soustraction à la tyrannie du prix, pas de vol d'aigle ni de chant de rossignol : seulement le pas lourd et les ailes atrophiées des poulets, le croassement des corbeaux qui attendent de ruiner la récolte, le travail admirable et laborieux de l'agriculteur.

Nous connaîtrons bientôt l'impact de l'intelligence artificielle sur l'art. Pour l'instant, l'IA ne peut qu'imiter, reproduire les modèles sur lesquels elle s'est entraînée. Cependant, la machine travaille à partir de données qu'elle est capable de retraiter, c'est-à-dire qu'elle peut générer des contenus autonomes. C'est autre chose que d'imiter le processus de création, moment essentiel de l'art. Quel rapport l'I.A. entretiendra-t-elle avec la beauté ? Selon les intellectuels qui collaborent avec les informaticiens, elle pourra devenir un outil de recherche et d'assemblage d'idées, c'est-à-dire aider ce processus indicible que nous appelons l'inspiration et l'intuition croisée.

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Nous aurons une créativité différente de celle du passé. Mais aurons-nous encore de l'art, l'I.A. aspirera-t-elle à la beauté, comprendra-t-elle son ineffabilité et sa nécessité pour la créature humaine à laquelle elle est indifférente ? Goût, esthétique, sensibilité : des mots privés de valeur, privés de sens. L'économie souveraine a ses défauts, mais plus grande est la responsabilité d'une vision du monde d'où les questions de sens ont été expulsées. L'homme ne croit plus en un destin, en un port à ménager. La mort de Dieu, Nietzsche l'a compris plus tôt et avec beaucoup plus d'acuité que Max Weber, a conduit au désenchantement du monde. Cette lumière éteinte, le Dieu subreptice de la Raison humaine ne pouvait qu'entrer en crise.

Si plus rien ne guide nos pas, même la beauté et l'art n'ont plus de sens. C'est pourquoi ils sont abandonnés après avoir été vilipendés, déconstruits, taxés d'inutilité, détrônés et jetés à la poubelle. Théophile Gautier le savait : rien de ce qui est beau n'est indispensable à la vie. De la vraie beauté, il n'y a que l'inutile : tout ce qui est utile est laid. Il en est ainsi dans le kali-yuga.

 

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L'Europe perd au jeu mondial de Risk

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L'Europe perd au jeu mondial de Risk

par Antonio Lettieri

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/25634-antonio-lettieri-nel-risiko-mondiale-perde-l-europa.html

Entre des accords jusqu'alors impensables, comme celui entre les Saoudiens et l'Iran, et de nouveaux acteurs comme le Brésil et l'Inde qui évitent de prendre clairement parti, la Chine continue d'étendre son influence. Le centre du monde se trouve désormais dans le Pacifique, tandis que le Vieux Continent est de plus en plus périphérique

Prédire l'avenir en matière politique a toujours été risqué. Elle l'est d'autant plus dans un contexte de guerre. Ce qui semblait être une question de frontières entre l'Ukraine et la Russie est devenu une confrontation impliquant une grande partie du système mondial.

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À la fin de l'année 2021, tout semblait s'orienter vers de nouvelles relations en Europe. Ce n'est pas un hasard si Angela Merkel, à la veille de prendre sa retraite après 16 ans à la chancellerie, a établi d'importants partenariats avec la Russie. Lors d'une réunion à Moscou en septembre, l'ouverture du deuxième gazoduc qui fournira du gaz russe à l'Allemagne et à d'autres pays européens a été finalisée.

Moins de deux mois se sont écoulés entre le départ à la retraite d'Angela Merkel en décembre 2021 et l'ouverture du conflit. Les historiens qui approfondissent le sujet pourront nous donner de meilleures explications sur un changement, à bien des égards imprévisible, capable de modifier radicalement le scénario international.

Dans un pays à l'histoire et à la composition linguistique aussi diverses que l'Ukraine, la solution appropriée semblait, jusqu'à l'éclatement du conflit à l'hiver 2014, être l'articulation régionale. Cela n'aurait rien eu de nouveau. La Belgique et l'Espagne ont une configuration régionale et des langues différentes. En Belgique, on parle le wallon et le flamand ; en Espagne, à côté du castillan, dix millions de citoyens parlent la langue catalane. En Ukraine, la légitimité de la langue russe pourrait être reconnue dans les régions où le russe est la langue historiquement et populairement utilisée. Mais aujourd'hui, il est inutile de revenir sur ce qui aurait pu être fait et ne l'a pas été.

Les alliances

La guerre en cours n'implique pas seulement l'Ukraine, mais, plus ou moins directement, une grande partie de l'ordre mondial. Le gaz russe qui devait être acheminé vers l'Europe a trouvé de nouveaux débouchés en Chine et en Inde. Si, d'une part, nous considérons la Russie comme un allié de la Chine, d'autre part, nous voyons l'alliance composée des pays les plus développés de l'hémisphère nord : les États-Unis, le Canada, le Japon et, en Europe, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la France et l'Italie. L'Australie, quant à elle, fait partie d'une nouvelle alliance triangulaire avec les États-Unis et le Royaume-Uni, ce dernier étant engagé dans la construction de sous-marins à propulsion nucléaire. En substance, l'Ukraine est entourée des principaux pays du capitalisme mondial.

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Dans l'hémisphère sud, d'autres alliances se sont formées, dont certaines étaient imprévisibles. C'est le cas de l'accord triangulaire entre la Chine, l'Arabie saoudite et l'Iran. Un accord qui a suscité la consternation à Washington, l'Arabie saoudite étant le principal allié des États-Unis au Moyen-Orient.

L'influence de la Chine s'étend également à l'Asie centrale. En mai, Xi Jinping a rencontré à Pékin des délégations de cinq pays d'Asie centrale qui entretiennent d'importantes relations avec la Russie : le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan et le Turkménistan.

Outre l'intensification des relations économiques et commerciales, la Chine a accepté la construction d'une nouvelle ligne de chemin de fer orientée vers l'ouest, avec un itinéraire alternatif au Transsibérien, un itinéraire qui peut relier la Chine à la Turquie et à l'Europe sans passer par la Russie.

La Russie, quant à elle, a conclu un accord avec Téhéran pour le transfert du gaz russe vers le golfe Persique et, de là, vers le Pakistan et l'Inde. Il s'agit d'une alternative importante à l'itinéraire actuel qui, partant de Vladivostok dans le nord de la Russie, doit atteindre les océans Pacifique et Indien au moyen de "méthaniers" spéciaux transportant du gaz liquide, pour débarquer dans les ports des deux plus grands pays asiatiques.

Le réalignement des alliances affecte l'ensemble du Moyen-Orient. Après plus de dix ans de rupture, le ministre saoudien des affaires étrangères s'est rendu à Damas, inaugurant une nouvelle phase de coopération avec le gouvernement de Bachar al Assad, qui entretient quant à lui des relations étroites avec la Russie. La Syrie a ainsi réintégré la Ligue arabe qui comprend, entre autres, les Émirats arabes unis, l'Irak, l'Égypte, l'Algérie et le Maroc. Il s'agit en fait d'une réorganisation politique du Moyen-Orient menée par l'Arabie saoudite, dont les relations s'étendent de la Chine au seuil de l'Europe.

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Le rôle du Brésil

La reconfiguration des relations politiques en Asie n'est pas la seule nouveauté. Le président brésilien Lula da Siva s'est rendu en Chine après avoir rencontré le président Biden à Washington.

Lors de sa rencontre avec Xi Jinping à Pékin, Lula a réitéré la position de neutralité du Brésil à l'égard du conflit en Ukraine, réaffirmant sa volonté de travailler à une médiation capable de résoudre la question frontalière, tout en reconnaissant l'appartenance historique de la Crimée à la Russie.

D'autres aspects de la réunion ont couvert l'ensemble des relations internationales. Pour le Brésil, il est nécessaire de surmonter la domination du dollar dans le commerce international et les réserves monétaires, domination actuellement garantie par le rôle du Fonds monétaire international. La critique de la domination monétaire des États-Unis n'est pas sans précédent. Les lauréats du prix Nobel Joseph Stiglitz et Amartya Sen ont vu dans l'imposition du dollar dans le commerce international une mesure à l'avantage des États-Unis et au détriment des pays en développement soumis aux fluctuations de la monnaie américaine.

Lors de la réunion de Pékin, la Chine et le Brésil ont réaffirmé leur décision d'utiliser leurs monnaies nationales respectives, le yuan et le real, dans les relations commerciales à la place du dollar. Dans cette perspective, la Nouvelle Banque de Développement, formée par les cinq pays des Brics - Brésil, Russie, Chine, Inde et Afrique du Sud - doit devenir un instrument essentiel pour échapper à la toile d'araignée du dollar. Et ce n'est pas un hasard si la réunion de Pékin a décidé de nommer Vilma Rousseff, déjà deux fois présidente du Brésil, à la tête de la nouvelle banque de développement. A laquelle des pays de différents continents et de différentes couleurs politiques ont demandé à adhérer, dans le but de former un système monétaire polycentrique comme alternative à la domination du dollar et du FMI.

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L'Europe divisée

La définition de nouveaux accords économiques internationaux a trouvé un point d'ancrage important et inattendu en Europe. Lors de son voyage à Pékin en avril, Emmanuel Macron a d'abord discuté du conflit en Ukraine avec le président Xi Jinping. Comme on pouvait s'y attendre, la Chine a réitéré sa position en faveur d'une confrontation directe entre la Russie et l'Ukraine pour trouver une solution. Mais l'aspect le plus important de la rencontre entre Xi et Macron - à laquelle ont assisté une cinquantaine de représentants du système économique et commercial français - a été la réaffirmation et l'expansion des relations économiques et commerciales entre les deux pays.

Ce n'était toutefois pas le seul aspect pertinent du voyage. En effet, la position de M. Macron sur Taïwan a surpris et alarmé les États-Unis et l'Union européenne lorsqu'il a déclaré que la question devait être abordée et résolue dans le cadre de relations directes entre la Chine et les États-Unis. "Nous ne pouvons pas nous impliquer dans des crises qui ne nous appartiennent pas", a-t-il déclaré, car être un allié ne doit pas signifier être un "vassal". Une position qui n'est pas étrangère à la tradition française. Charles de Gaulle, auquel Macron aime à se référer, était convaincu qu'avec la fin de la guerre froide et l'isolement de la Russie, l'Europe pouvait jouer un rôle mondial en étendant le réseau des relations politiques "de l'Atlantique à l'Oural".

Sur la base des positions actuelles, l'affrontement avec la Russie pourrait avoir une durée et des conséquences difficilement prévisibles en Europe et dans le monde. Les sanctions qui font partie du conflit touchent les couches les plus fragiles des populations. "Ces dernières années, écrit Francisco Rodriguez, professeur d'affaires internationales à l'université de Denver, les sanctions.... l'outil de politique étrangère de choix des pays occidentaux pour faire face aux acteurs internationaux hostiles... sont généralement suivies d'une baisse des dépenses en matière de santé publique, d'éducation et d'assistance... les faits montrent que, si l'on est contraint de réduire les dépenses, les conséquences se répercutent au détriment de la population la plus vulnérable" (Financial Times, 5 mai 2023).

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Le cas le plus évident des conséquences du conflit est celui de l'Allemagne, la plus grande économie d'Europe, qui est sujette à une récession inattendue au cours du dernier trimestre 2022 et à une croissance nulle au cours des premiers mois de la nouvelle année. Selon les instituts de prévision allemands, l'année 2023 se terminera par une croissance de 0,4%, étonnamment inférieure à la prévision du FMI de 0,7% pour la Russie. Un renversement des prévisions qui assignaient à la Russie une profonde récession.

Le Financial Times propose un résumé inhabituel des effets et de la guerre dans les pays occidentaux. "Les marges bénéficiaires des entreprises américaines, écrit-il, ont atteint leur plus haut niveau depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale en 2022... Selon les recherches de la banque française Natixis, les entreprises de la zone euro ont connu au cours des deux dernières années la plus forte expansion de leur rentabilité depuis la crise financière de 2008" ("Central banks warn business over price gouging",31 mars 2023).

L'affrontement avec la Russie peut être difficile à prévoir. Les Etats-Unis se sont retirés d'abord du Vietnam et finalement de l'Afghanistan après deux guerres qui ont duré entre dix et vingt ans. Ce qui est nouveau, c'est que la guerre implique les grandes puissances mondiales. La durée et les conséquences sont difficiles à prévoir.

Il est difficile et abusif de prophétiser l'avenir. Mais les changements en cours ont déjà modifié le scénario mondial. Les relations économiques et politiques internationales ont leur centre sur les rives du Pacifique où s'affrontent les États-Unis d'une part, et la Chine, alliée de la Russie, d'autre part. L'Europe s'est confinée dans une position périphérique. Elle a renoncé à la possibilité de jouer un rôle propre, en prenant part à un conflit sans précédent dans l'histoire de l'après-guerre, qui n'était pas dans ses intentions et encore moins dans ses intérêts.

dimanche, 11 juin 2023

La revue de presse de CD - 11 juin 2023

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La revue de presse de CD

11 juin 2023

Revue de presse garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« Mon but n’avait pas été seulement d’éveiller une curiosité du passé, voire d’entretenir une nostalgie, mais de persuader que si nous avions – grâce au progrès – gagné, nous avions aussi perdu. L’erreur moderniste n’était pas de changer, ni d’accepter un changement même coûteux, mais de l’avoir précipité comme une liquidation. »

Philippe Ariès, in Le temps de l’histoire. Le Seuil, 1986. Première édition : Rocher, 1954.

EN VEDETTE

Un dirigeant de l’OMS appelle à adopter des mesures « restreignant les libertés individuelles » pour lutter contre les prochaines pandémies

Un lapsus ou une véritable « déclaration d’intention » ? Lors d’une table ronde organisée le 22 mai 2023 en marge de la 76e Assemblée générale de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) à Genève, le co-président d’un groupe de travail de cette instance internationale a ouvertement appelé les États membres à se doter de « mesures qui restreindraient les libertés individuelles », afin de lutter contre les prochaines pandémies. Cette édition est dédiée au Traité sur les Pandémies, qui prévoit « d’habiliter l’OMS à remplir son mandat en tant qu’autorité de direction et de coordination du travail sanitaire international, y compris pour la préparation et l’intervention en cas de pandémie ». Il s’agit là de l’une des propositions émises en juin 2022 par l'Organe intergouvernemental de négociation (OIN), initié en décembre 2021 par les 194 États membres de l’OMS et « chargé de rédiger et de négocier une convention, un accord ou un autre instrument international de l’OMS sur la prévention, la préparation et la riposte face aux pandémies ».  Après cette première réunion de juin 2022, cet organe s'est de nouveau réuni en juillet 2022 pour convenir que ce Traité sur les pandémies sera adopté en vertu de l’article 19 de la Constitution de l’OMS et sera « juridiquement contraignant » pour les signataires.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/societe-sante/oms-appelle-mesur...

COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)

Quand Éric Dupond Moretti s’intéresse à « la vie des autres »

La droite sénatoriale vient une fois de plus de se déshonorer en apportant ses voix sénatoriales à Éric Dupond Moretti pour un projet de loi parfaitement scélérat. L’effondrement de la culture des libertés publiques chez ces gens, ouvre un boulevard à Emmanuel Macron pour installer la société de surveillance autocratique et antidémocratique dont il rêve. Le Sénat a en effet approuvé en première lecture, la mesure parfaitement liberticide inséré dans l’article 3 du projet de loi Justice présentée par le Garde des Sceaux au nom du gouvernement.

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2023/06/quand-eric-dupond-moret...

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Edward Bernays, le père du lobbying : mensonges et manipulation contre le peuple

Il est le père du lobbyisme, le maître dans l’art de manipuler l’opinion que ce soit à des fins politiques ou publicitaires. Edward Bernays, c’est une vie consacrée à l’une des tâches majeures de notre siècle : celle qui consista à pervertir les démocraties pour faire plier les volontés des masses, afin de satisfaire des élites gouvernementales et ensuite des multinationales. Né en 1891 et mort en 1995, à l’âge de 103 ans. Edward Bernays était le double neveu de Sigmund Freud car sa mère, Anna était la sœur de Sigmund Freud et son père Eli était le frère de la femme de Freud, Martha Bernays. Il est mort dans l’indifférence, presque oublié du grand public alors qu’il a inventé l’un des grands maux du XXe siècle : la manipulation de masse par de fausses informations.

lemediaen442.fr

https://lemediaen442.fr/edward-bernays-le-pere-du-lobbyin...

DÉCONSTRUCTION/SCHIZOPHRÉNIE/DÉBILITÉ

L'éco-extrémisme comme nouvelle religion

Cette pensée, sponsorisée, financée par des organisations étrangères veut imposer, pour les entreprises, des modes de vie, des bouleversements économiques avec la transition énergétique comme la voiture électrique, l'alimentation synthétique et divers aménagements

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/06/02/l...

Pays-Bas. Rotterdam inaugure la statue d’une femme noire en survêtement qui « représente l’avenir » [Vidéo]

Une statue de quatre mètres de haut représentant une femme noire en tenue de sport a été installée devant la gare centrale de Rotterdam, aux Pays-Bas. Les explications de l’artiste ayant réalisé « l’œuvre », et lui aussi d’origine extra-européenne, valent le détour. À Rotterdam, la statue d’une extra-européenne en survêtement… C’est une bien curieuse « œuvre » qui a été installée devant la gare centrale de Rotterdam il y a quelques jours. Le 2 juin, une statue en bronze de quatre mètres de haut représentant une jeune femme a été dévoilée dans ce lieu très fréquenté de la ville hollandaise. Pourtant, à y regarder de plus près, un détail interpelle : la jeune femme présente les traits d’une personne d’origine extra-européenne. Sommes-nous toujours aux Pays-Bas ? Cheveux en chignon, mains dans les poches de son pantalon de survêtement et arborant une paire de baskets Nike aux pieds, son visage regarde vers l’horizon. Cette sculpture intitulée « Moments Contained » (« moments contenus ») n’est effectivement pas une statue classique et traditionnelle d’un roi ou d’un héros de guerre, mais celle d’une femme noire fictive en tenue de sport. À l’origine de cette « œuvre », on trouve l’artiste britannique Thomas J Price (42 ans). Lequel, selon le quotidien néerlandais De Volkskrant, ne souhaite pas que ses sculptures dégagent un sentiment de puissance, « bien au contraire ». Pour autant, Thomas J Price précise que la nonchalance de la femme d’origine extra-européenne qu’il a représentée est feinte : « on voit les jointures de son poing dans les poches de son pantalon », indique le titre de presse hollandais, ajoutant que pour l’artiste, cette statue « incarne la résilience, l’assurance et la vulnérabilité ».

breizh-info.com

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DÉSINFORMATION/MÉDIAS/CORRUPTION/CENSURES

Valeurs actuelles au cœur de la guerre des droites

C’est visiblement le souhait de l’actionnaire libanais Iskandar Safa qui a décidé de la mise à pied de Geoffroy Lejeune, actuel directeur de la rédaction de VA : « Geoffroy Lejeune est “mis à pied à titre conservatoire“ et convoqué le 12 juin à “un entretien préalable” dans le cadre d’une procédure qui “pourrait aller jusqu’au licenciement” », a indiqué à l’AFP la direction du groupe de presse Valmonde, propriétaire de Valeurs actuelles. La Lettre A explique que Charles-Antoine Rougier avait été désigné en septembre dernier par l’actionnaire, Iskandar Safa, pour éloigner le magazine d’une ligne trop droitière voulue par Geoffroy Lejeune : « […] Mais ce dernier n’est pas parvenu à mener assez rapidement le recentrage de la ligne éditoriale de Valeurs actuelles aux yeux de l’actionnaire. Ces derniers mois, Charles-Antoine Rougier s’était même à l’inverse rapproché de la rédaction, qu’il a pris soin de consulter assidument dès son arrivée. Les journalistes appréciaient l’implication de cet homme […] ». Énarque, directeur de cabinet de l’ex-président de l’Assemblée nationale Jean-Louis Debré, Jean-Louis Valentin aura donc pour mission de réorienter dans les faits Valeurs actuelles vers une droite plus traditionnelle. Les journalistes de Valeurs actuelles devraient réserver un accueil glacial à leur nouveau numéro un. Alors que la situation n’a jamais été aussi houleuse, les prochains mois risquent de voir s’affronter le clan des fidèles d’Iskandar Safa et la rédaction emmenée par Geoffroy Lejeune. Au point de faire imploser le journal ?

contrepoints.org

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Élections : erreur d’analyse

Par Jean-Baptiste Noé. Entre annonces fracassantes et prévisions erronées, nombreux sont les experts atteints de pensée auto-réalisatrice : réaliser les analyses non pas en fonction de ce qui pourrait se passer, mais en fonction de ce que l’on aimerait qu’il se passe. Les récentes élections en Grèce, Espagne et Turquie l’ont encore démontré. On se souvient de Donald Trump, qui ne pouvait pas être élu, et du Brexit, qui ne pouvait pas arriver. C’était surtout que nombreux étaient les commentateurs qui ne voulaient pas que cela arrive. Et qui ont projeté sur la réalité leurs propres pensées. Aujourd’hui, beaucoup continuent à expliquer ce vote par les trolls russes sur les réseaux sociaux et le « complotisme » : c’est parce qu’ils ont été influencés par de faux comptes russes que les Américains ont voté pour Trump et les Anglais pour la sortie de l’UE. Une façon de ne pas prendre la peine d’analyser les élections et les raisons du vote. Une justification bien commode, qui refuse de voir la situation telle qu’elle est.

institutdeslibertes.org

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5 chaînes en un jour = le contenu de l’ORTF en un mois

C’est la question que pose Pierre Rimbert dans les colonnes du Monde Diplomatique du mois de juin. À travers cette interrogation que l’on pourra juger provocatrice, le journaliste lance une passionnante réflexion sur l’évolution du traitement de l’actualité par les médias télévisuels et sur l’actuelle surabondance d’informations immédiates qu’il juge profondément contre-productive et même dangereuse. Constatant qu’actuellement les cinq chaînes qui produisent de l’information en continu (LCI, Cnews, BFMTV, France 24 et Franceinfo) diffusent à elles seules davantage d’actualités en une journée que jadis l’ORTF en un mois, l’auteur s’alarme de cette massification qui produit « un brouillard d’images et de paroles » peu propice à l’analyse et à la réflexion. Pour lui, l’immédiateté, l’hyper-réactivité, l’injonction permanente à réagir à chaud, la « passion du faits divers » et l’absence de hiérarchisation provoquent chez le spectateur un phénomène de « sidération » interdisant la prise de distance et la bonne compréhension des événements relatés. La « censure par saturation » prend alors la place de la vieille et obsolète « censure par privation ». Ce système informatif incontinent engendre une « micro-société non élue de décideurs et d’experts qui travaillent plus leur maquillage que leurs dossiers » dont les infinis palabres déversés sur tous les sujets masquent des problématiques majeures au profit de thèmes plus anecdotiques, ou déjà exagérément traités, accordant, par exemple, plus de place à « l’affaire Palmade » qu’aux séismes en Turquie, ou masquant le drame du Yémen au profit d’une surexposition des seuls événements d’Ukraine.

ojim.fr

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La gauche contre les corps

Au début du mois de mai, l’émission Quotidien faisait encore parler d’elle en plantant ses caméras dans une salle de musculation pour un reportage particulièrement malhonnête visant à assimiler le sport à une addiction. Loin d’être un faux pas, cette tentative de dévaluation de l’activité physique est une conséquence logique de la vision du monde de la nouvelle gauche. Quel était donc le but de cette immersion dans la sueur et les grognements ? Sans aucun doute célébrer cette belle jeunesse qui entretient son corps, ce qui permet de réduire les dépenses de santé donc de renflouer les caisses de la sécu donc d’étendre la CMU à l’ensemble des habitants de la Cuvette congolaise. Faux ! vous rétorquais-je la bave aux lèvres, écumant sous l’effet d’une rage de fort bon aloi. Car en trois minutes d’antenne, Quotidien a encore saisi une occasion de prouver son statut d’ennemi de l’Occident, ce qui est encore éventuellement tolérable, de la beauté du monde, ce qui commence à l’être moins, et des postérieurs galbés, ce qui devrait par contre valoir des supplices du plus raffiné des sadismes. Examinons ce cas.

lincorrect.org

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Menhirs détruits à Carnac : la bureaucratie française en cause ?

Cela pourrait être le prochain album d’Astérix : Obélix et les 40 menhirs. Mais ce n’est pas une fiction : 39 menhirs ont disparu à Carnac (Morbihan), dans la Z.A. de Montauban. Oh, pas de ces mégalithes qui font la réputation mondiale du site, pas des microlithes non plus : des pierres d’une cinquantaine de centimètres de haut. Elles sont parties dans des bennes de gravats et de terre lors des travaux de construction d’un magasin Mr Bricolage, ont peut-être été, depuis, concassées en gravier et on n’a pas le cœur à rire devant ce fiasco patrimonial qui vient d’être dénoncé sur www.sitesetmonuments.org, en date du 2 juin, par un Carnacois, Christian Obeltz, prospecteur-correspondant du Laboratoire de recherche archéologie et architecture de l’université de Nantes.

synthesenationale.hautetfort.com

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Laure Adler, papesse féministe de la mitterrandie culturelle

« Je me sens africaine, pas française ! De par mes sensations, perceptions, notamment des odeurs. » De sa thèse d’histoire sur le féminisme aux nombreuses biographies qu’elle a consacrées, tout au long de sa carrière, à des grandes figures féminines, Laure Adler n’aura cessé d’être fascinée par les glorieux destins de femmes et, à sa manière, en aura incarné un. En bonne héritière des idéaux de 68, elle prend sa retraite radiophonique à 73 ans pour laisser la place aux jeunes et à leur « citoyenneté engagée ».

ojim.fr/

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ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)

Colère plébéienne contre l’écologie des classes supérieures : le cas hollandais

La coalition libérale qui gouverne les Pays-Bas fait face à la progression fulgurante du parti « Agriculteurs-citoyens » (BBB), d’obédience populiste de droite. À l’origine : une tentative gouvernementale de réduire le cheptel hollandais, qui a mené à une révolte d’agriculteurs. Celle-ci a constitué l’étincelle d’un vaste mouvement de protestation, hétéroclite et dominé par des secteurs populaires et périphériques, qui prend pour cible la coalition dirigée par Mark Rutte. En filigrane, c’est le refus d’une écologie des classes supérieures qui se dessine. Les couches populaires hollandaises, victimes d’une décennie de néolibéralisme à marche forcée, délaissées au profit des métropoles globalisées, ont cristallisé leur colère autour des dernières mesures écologistes (pourtant timides) du gouvernement. Par Ewen Engelen, originellement publié sur la NLR, traduit par Alexandra Knez pour LVSL.

Le Vent Se Lève

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Le Club de Rome : comment l’hystérie climatique est utilisée pour créer une gouvernance mondiale

Par Brandon Smith. Pour être clair, il n’y a aucune preuve d’une crise climatique causée par les émissions de carbone ou de gaz à effet de serre produites par l’homme. Aucun événement météorologique ne sort de l’ordinaire par rapport à la chronologie historique du climat de la Terre. Aucune preuve ne vient étayer les théories relatives au « point de basculement » des températures. En outre, la température de la Terre a augmenté de moins de 1°C en 100 ans. Les relevés de température officiels ne remontent qu’aux années 1880, et c’est cette période étroite que les climatologues financés par les Nations unies et les gouvernements utilisent comme point de référence pour leurs affirmations. J’explique pourquoi il s’agit d’une science frauduleuse dans mon article intitulé « La peur des cuisinières à gaz est une fraude créée par les partisans autoritaires du changement climatique ». Le fait est que l’ONU a encouragé l’hystérie autour d’un faux scénario climatique apocalyptique, tout comme le WEF et l’OMS ont encouragé l’hystérie et la peur autour d’une non-menace comme la crise Covid. Tout a commencé au début des années 1970 avec un groupe lié à l’ONU, le Club de Rome.

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ÉCONOMIE

Comment leurs privatisations ne sont que des privations ?

Un état ne peut pas être privé. Ces intrus qui, sans aucun sens de l’intérêt général, n’y viennent que pour leurs uniques petites affaires si égoïstes. Avec comme résultats si désastreux de bâcler la vie des énormes majorités à qui appartient l’état public (selon les articles 2 et 3 de la Constitution de 1958, sans lesquels aucun article 40 ne peut exister tout seul…Enfin, enfin c’est l’unité de la loi qui seule existe. Et non les choix arbitrairement piochés des associations de malfaiteurs privés. Qui ne diffusent que du superflu artificiel.). Privations complètes pour celles et ceux qui, par leurs impôts volontaires, avaient construits les si démocratiques services publics. Un pays sans services publics est bien un pays barbare. Livré aux mains des…gangsters mafieux ! Un pays non civilisé. Toute ressemblance avec la vraie situation actuelle en France devient si flagrante. C’est bien – derrière tous leurs mots truqués – ce qui pourrait se mettre en place en 2023. Mais – pour eux – est d’une incroyable fragilité extrême. Pour le moment, les gouvernements ne peuvent ni assumer ni supporter l’acide de ces élucidations. De ces puissants arguments et de leurs démonstrations. Mettons-nous-y donc tous. Toute division est un service rendu à l’ennemi insensé. Oui une haute trahison des valeurs. L’individualisme égoïste passe bien après. Il faut faire partir, et d’urgence, cette pire que peste des grandes régressions…

imagiter.fr

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Pourquoi les prévisionnistes se sont-ils trompés sur leurs estimations du PIB de la Russie pour 2022. Et pourquoi ils pourraient encore se tromper pour 2023…

Par Jacques Sapir. Les sanctions mises en œuvre contre la Russie depuis le début des hostilités en Ukraine ont été profondes et étendues. Elles viennent s’ajouter aux sanctions mises en place après les événements de 2014. Les prévisionnistes, tant en Occident qu’en Russie, ont produit des prédictions souvent catastrophiques sur ce que deviendrait l’économie russe d’ici la fin de 2022. Néanmoins, rien de dramatique ne s’est produit. Cette situation nous rappelle alors un autre échec majeur des prévisions en 1998-1999 à la suite du krach financier russe. Dans cet article, nous essaierons de comprendre pourquoi de tels échecs de prévision se sont produits, pouvaient-ils être évités et pourrions-nous établir des prévisions plus précises sur l’économie russe pour les temps à venir.

les-crises.fr

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ÉDUCATION

Depuis quelques semaines, des « bataillons » (par exemple 10 inspecteurs pour une école de 90 élèves) de l’Éducation nationale aux « pratiques scandaleuses » et inhabituelles investissent les écoles catholiques hors-contrat

Alors que le ministre de l’Éducation a été mis en cause dans l’affaire Lindsay par les parents de la défunte adolescente de 13 ans, qui accusent aussi l’établissement et l’académie de Lille de non-assistance à personne en danger, on apprend que ces dernières semaines, des inspections massives, façon « commando », ont été diligentées… dans des écoles catholiques hors contrat.

LePanacheFrançais

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ÉNERGIE

Loïk Le Floch-Prigent : « On a le coût d’électricité le plus faible d’Europe en France et le prix le plus cher » ; « le problème c’est le mécanisme de la commission européenne ; or il n’y a aucun traité de l’énergie, nous sommes libres de revenir au coût »

Prix de l'électricité : en septembre Emmanuel Macron disait aux entreprises de ne surtout pas signer de contrat à des prix x2 ou x3, « pas de panique ». Aujourd'hui les prix des factures peuvent être multipliés par 20 ou +. Explication.

fdesouche.com

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ÉTATS-UNIS

Les Américains sombrent dans le chaos

En 2022, une historienne américaine, spécialiste des conflits civils (Historical Foundation of the States), a poussé un coup de gueule en affirmant qu'à partir de la littérature d'analyse historique générale, on pouvait énumérer un certain nombre de points de crise permettant de prédire le risque imminent d'une flambée de « stasis » (de troubles sociaux bouleversants sinon révolutionnaires). Selon Barbara F. Walter, les États-Unis sont aujourd'hui un pays-candidat parfait pour basculer dans la guerre civile. Elle a été suivie dans son analyse par d'autres auteurs et de nombreux médias, tant américains que britanniques, ont amplifié le thème en le plaçant au centre du débat public.

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Biden ment à l'Amérique mais l'Europe est la victime

Le président américain Joe Biden, en baisse dans les sondages, et l'ancien président Donald Trump, en hausse dans les condamnations, ont déjà entamé leur campagne électorale. Chacun à sa manière, mais tous deux sans argument décisif en matière de politique étrangère et de sécurité, ou de politique économique ou sociale. Tous deux savent cependant que la première, la politique de défense, n'aura aucune importance pour le vote. Biden a tenté de se présenter comme le président qui a resoudé l'OTAN, rétabli l'hégémonie sur l'Europe et ainsi obtenu un soutien pour la guerre en Ukraine. Ces déclarations ont convaincu la quasi-totalité des alliés européens, mais pratiquement personne dans notre camp. Non pas parce qu'elles sont fausses, mais parce qu'elles sont « éloignées » de la géographie et de la pensée américaines. Paradoxalement, M. Biden peut compter sur le soutien de l'Europe à la guerre parce qu'il n'a jamais expliqué clairement aux citoyens américains ce que signifie la guerre en Ukraine et quels sont les intérêts et l'engagement des États-Unis. Il s'est toujours limité à une rhétorique anti-russe et à une prétendue défense de la liberté et de l'idéologie occidentale.

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FRANCE

Des ONG financées par des pays étrangers fragilisent l'industrie de défense française

Malgré la guerre en Ukraine et un budget en hausse, l’armée française demeure sous-équipée. Et en plus, au nom de l'écologie, des ONG s'attaquent à la Base industrielle et technologique de défense (BITD). Certes, la loi de programmation militaire adoptée le 7 juin en première lecture à l’Assemblée augmente le budget des armées de 40 % (soit 413,3 milliards sur sept ans). Mais le texte prévoit aussi que nos forces recevront moins de chars, de Rafale ou de frégates que ce qui était prévu dans la précédente LPM. Certes, la loi entend « moderniser » l'appareil militaire : 10 milliards pour l'innovation, 6 milliards pour « l'espace », 4 milliards pour le « cyber », 5 milliards pour les drones, etc. Mais cela masque mal le sous-dimensionnement des armées. La France n'est pas en mesure de protéger son immense espace maritime, le deuxième du monde après les États-Unis, avec ses 11 millions de km2 de zone économique exclusive (ZEE) répartis sur toutes les mers du globe. Le ministre des Armées Sébastien Lecornu dit « privilégier la cohérence sur la masse » : recevoir moins de matériel mais s'assurer qu'il soit opérationnel et que les militaires y soient entraînés. Fort bien. Mais cet expédient n’interdit pas de reposer la question de fond, comme le fait Fabien Roussel (PCF) déplorant un « modèle d'armée qui découle d'une stratégie militaire toujours au service de l'Otan et de la politique étrangère des États-Unis ». Si l’Alliance atlantique permet à la France de profiter d'une structure militaire plus vaste, cette allégeance l'empêche de ne compter que sur ses propres forces, même si notre degré d'indépendance est sans commune mesure avec celui de l'Italie ou de l'Espagne, par exemple. Reste qu'un cadre souverain postule que l’armée dispose, en permanence et non en pointillé, de tous les attributs de la puissance, et tant pis si cela coûte cher.

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Le Green Deal va appauvrir la France, augmenter la dette comme les impôts et n’aura aucun impact sur le climat !

Le Green Deal impose à la France de diminuer de 55 % ses émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. Un rapport de France Stratégie a été remis à Elisabeth Borne pour la mettre en garde contre l’inutilité d’une telle contrainte et, pire, du risque d’appauvrissement des Français et de l’augmentation de la dette publique…

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La France sous l’emprise de la drogue

Cause et symptôme de l’ensauvagement d’une société déboussolée, la drogue installe son emprise sur tout le territoire français. Métropoles, villes moyennes, bourgs, campagnes... aucun lieu n’est préservé. Aucun âge non plus : les victimes directes – consommateurs, vendeurs – sont de plus en plus jeunes, mais la terreur s’étend à toutes les générations : habitants des zones de « deal », simples passants agressés ou victimes collatérales d’une balle perdue, automobilistes accidentés... L’affaire Palmade, très médiatisée en raison de l’identité du chauffard drogué et alcoolisé, n’est que l’un des accidents de la route attribués à la consommation de stupéfiants qui font quelque 700 morts par an. La drogue détruit des familles et ronge les cerveaux (souvent irrémédiablement chez les plus jeunes). Selon le ministère de l’Intérieur, 10 % des auteurs d’homicides conjugaux en 2021 avaient consommé des substances psychoactives. Et près de la moitié des femmes ayant subi un viol ou une tentative de viol, estimaient que leur agresseur était sous l’influence de l’alcool ou de la drogue. Celle-ci est aussi souvent consommée par des terroristes pour se donner du « courage » avant de passer à l’acte, tels les « assassins » (« ḥašišiywn », en persan) membres d'une secte musulmane qui tuaient sous l’emprise du haschisch.

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Emmanuel Macron : le Bernard Madoff français de la politique

La pyramide de Ponzi est une fraude qui consiste, par un montage, à rémunérer les investissements des personnes déjà clientes, par les fonds qui sont apportés par les « nouveaux entrants ». Pour que cette chaîne prospère, il faut nécessairement de nouveaux pigeons et l’absence d’une crise d’ampleur qui donnerait l’idée aux investisseurs de reprendre tous, en même temps, leurs capitaux. Sous l’influence de la Macronie, la France est-elle devenue une gigantesque pyramide de Ponzi ? Emmanuel Macron est-il le Bernard Madoff de la politique ? Car derrière quelques promesses auxquelles ne croient plus que quelques doux naïfs, dont celle d’une « start-up nation » pleine d’avenir ou d’une « guerre » efficacement menée contre la Covid-19, se cache en fait un vide sidéral financé avec de la dette à tout-va. Un vide dans lequel ne s’exerce plus qu'une communication bien huilée, une vraie machine à bobards, qui a par exemple réussi à vendre à l’opinion publique l’efficacité des masques, des confinements et de vaccins expérimentaux. Coût de l’opération ? Plus de 400 milliards d’endettement, sans compter le prix d’obscurs contrats d’achat de vaccins qui nous condamnent, SMS-Gate oblige, à une gabegie hors norme.

francesoir.fr

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GAFAM / IA

Comment les villes intelligentes vont enfermer l'humanité dans des camps de concentration à ciel ouvert

Par David Sorensen. Une ville intelligente est un environnement urbain où les technologies de surveillance et de collecte de données sont omniprésentes et où les détails les plus intimes et les plus personnels de chacun sont surveillés et enregistrés. L'objectif est de tout savoir sur tout le monde : ce que vous mangez et buvez, où vous allez, ce que vous achetez, qui vous rencontrez, ce que vous pensez, ce que vous ressentez, vos opinions, vos habitudes, votre état de santé et de vaccination, etc. Tout. Chaque détail. Cette surveillance tous azimuts est justifiée par le fait qu'elle est soi-disant essentielle pour « sauver la planète » du changement climatique. Ils garantissent également que cela rendra votre vie plus connectée, plus sûre et plus saine. Chaque aspect de la vie dans une ville intelligente sera surveillé par un large éventail de technologies de collecte de données : SMART Lights, SMART Poles, SMART Cars, SMART Neighborhoods, SMART Homes, SMART Appliances, SMART Energy, SMART Transportation et bien d'autres technologies SMART. Ensemble, elles formeront une grille de surveillance omniprésente, collectant en permanence toutes les informations sur les moindres détails de la vie des citoyens.

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GÉOPOLITIQUE

Carte. Le djihad, entre l’Europe et le Moyen-Orient

Europe – État islamique, aller-retour pour le djihad. Une carte qui montre les liens établis entre les populations, les aéroports de transit, les routes de circulation. Établie par Fabrice Balanche et Hugo Micheron, elle permet de comprendre les logiques de connexion à l’œuvre dans le bassin méditerranéen. Elle montre les espaces, que sont les pays concernés, ceux qui émettent des départs vers l’État islamique et ceux qui en reçoivent ; les points, qui sont les lieux de passage (aéroports, ports) ; les lignes, que sont les routes et les flux. Les principaux pays de départ sont peu nombreux et concernent essentiellement ceux où la population musulmane est la plus nombreuse : Allemagne, Royaume-Uni, France, Belgique, Pays-Bas. Ce sont les mêmes qui ont connu la majorité des attentats islamistes.

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Pas de trêve pour le Heartland

Nous tous, soi-disant analystes géopolitiques, avons une dette envers Halford John Mackinder. Son article de 1904, « The Geographical Pivot of History » (Le pivot géographique de l’histoire), est à la base de la quasi-totalité de la pensée stratégique dans les salles politiques, les groupes de réflexion et les académies militaires de l’Occident d’aujourd’hui. Nous avons tous entendu les trois premières règles de Mackinder : Qui domine l’Europe de l’Est dirige le Heartland ; Qui domine le Heartland dirige l’île monde ; Qui domine l’île monde dirige le monde. En raison de la domination des idées de Mackinder et des politiques mises en place pour les soutenir, le monde a été soumis à des conflits sans fin autour de sa conception de « l’île monde », qui est essentiellement l’Eurasie. C’est pourquoi l’Occident ne peut pas perdre en Ukraine. Pour les Mackinderistes au sommet des structures de pouvoir à Londres, Washington D.C. et Bruxelles, perdre l’Ukraine signifie perdre le monde entier, parce qu’ils ont cette vision très dépassée de la géographie mondiale.

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La doctrine Brzezinski

Zbigniew Brzeziński dont le père était diplomate de la République de Pologne, a fait ses études à Montréal puis à Boston. Le père de Zbigniew était en poste diplomatique au Canada en 1939 au moment du Pacte germano-soviétique, empêchant ainsi la famille de rentrer en Pologne. Il est aussi l'un des artisans de l'Opération Cyclone, par laquelle Washington soutient les moudjahidins afghans dès juillet 1979. Brzeziński écrit une note au président après que celui-ci a décidé d'aider les moudjahidins, pour indiquer que l'aide provoquerait à son avis l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS, ce qui s'est effectivement produit en décembre. Deux décennies plus tard, se félicitant que les Soviétiques se soient épuisés dans le « piège afghan », il répondra à l'accusation d'avoir provoqué l'intervention soviétique : « Nous n'avons pas poussé les Russes à intervenir, mais nous avons sciemment augmenté la probabilité qu'ils le fassent. » Il programme par ailleurs l'Opération Eagle Claw (avril 1980) visant à libérer les otages de Téhéran, dont l'échec mena à la démission de Cyrus Vance. Lors des événements en Pologne, Brzeziński adopta aussi une posture dure vis-à-vis de toute possibilité d'invasion du pays par les forces soviétiques, rompant ainsi avec l'attitude de Washington lors de l'insurrection de Budapest (1956) et du printemps de Prague (1968). Brzeziński devint progressivement le membre le plus impopulaire de l'administration Carter, et se fit copieusement huer à la Convention démocrate par les supporters de Ted Kennedy à la candidature présidentielle de 1980.  En 1997, il écrit Le Grand Échiquier (traduit la même année chez Hachette). Ce livre n'étant plus vraiment d'actualité suite aux attentats du 11 septembre 2001, qui lui valurent des critiques pour son rôle dans le soutien aux moudjahidines, il en édita une version actualisée sous le titre Le Vrai Choix en 2004 (The Choice : global domination or global leadership, paru chez Basic Books). Sa théorie exposée dans cet ouvrage se base sur l'idée que l'amélioration du monde et sa stabilité dépendent du maintien de l'hégémonie américaine. Toute puissance concurrente est dès lors considérée comme une menace pour la stabilité mondiale. Son discours est franc et direct, ce qui n'exclut pas un certain cynisme. Mais contrairement à l'unilatéralisme du président George W. Bush, il est plutôt pro-européen, dans la mesure où selon lui le leadership américain, qui seul pourrait sauver le monde du chaos, ne peut être pleinement réalisé et atteindre ses objectifs qu'en coopérant avec l'Europe. Selon ses propres mots : « Sans l'Europe, l'Amérique est encore prépondérante mais pas omnipotente, alors que sans l'Amérique, l'Europe est riche mais impuissante. » Il voit dans l'alliance USA-Europe un axe qui permettrait à chacune des parties de devenir plus puissante tout en ayant un impact plus fort sur la paix et le développement dans le monde.

pierre-lamble.eu

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HONGRIE

László Toroczkai : « Orbán fait massivement appel à la main d’œuvre étrangère en Hongrie » [Interview exclusive]

László Toroczkai est une figure incontournable du nationalisme hongrois depuis 25 ans. Sa biographie n’a guère d’équivalents dans cette famille politique : jeune collaborateur parlementaire du MIÉP (un parti nationaliste représenté au Parlement de 1998 à 2002) à la fin des années 1990, reporter de guerre au Kosovo de 1999, fondateur du mouvement de jeunes nationaliste HVIM (implanté également dans les pays limitrophes de la Hongrie, où l’on trouve d’importantes communautés hongroises outre-frontières), fondateur du journal hebdomadaire Magyar Jelen, fondateur du festival Magyar Sziget, meneur des émeutes anti-gouvernementales de l’automne 2006, maire de Ásotthalom (2013-2022) faisant face aux hordes migratoires dans les années 2010, vice-président du Jobbik (2016-2018) avant de le quitter suite au changement de cap politique de ce dernier, fondateur du parti nationaliste Mi Hazánk en 2018 et chef du groupe parlementaire de ce parti depuis 2022. Il est totalement interdit d’activité sur Facebook depuis 2019 (la plateforme censure tout contenu où figure son nom ou son visage), ce qui l’a poussé à développer ses activités de vlogueur sur YouTube ou plus récemment TikTok. Il a d’ailleurs entrepris une action en justice contre Facebook.

breizh-info.com

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IMMIGRATION

Passage à l’acte : choix d’opportunité ou portée symbolique ?

La journée du 29 octobre 2020 a été marquée par plusieurs actes violents, relevant ainsi l’évaluation de la menace au niveau Alerte Attentat du plan Vigipirate. Ces différentes attaques ne semblaient pas coordonnées ni mutualisées, toutefois leur concomitance semble difficilement fortuite. Dès lors, il est utile de chercher à déterminer si une logique commune peut tenter de les relier ou de les expliquer. En d’autres termes, la date d’une attaque provient-elle d’une préméditation ou est-elle la résultante d’événements géopolitiques Une définition simple et usuelle du terrorisme est l’utilisation de la violence à des fins politiques. Ce but recherché ne peut être atteint que si un écho médiatique vient renforcer l’acte terroriste. Pour cela, les attaquants doivent paramétrer non seulement le mode opératoire, mais également déterminer une date symbolique pour le passage à l’acte, et un lieu emblématique, afin d’avoir la plus grande publicité possible. Ce « quasi dogme » de la cible et de la date symboliques dans le mode opératoire a d’ailleurs été publié, au lendemain de l’attaque contre le parlement britannique le 22 mars 2017, dans leur propre débriefing opérationnel. Il est donc intéressant de mieux comprendre la symbolique de ces deux variables. Explications et analyses.

cf2r.org

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Annecy. Migrant, gauchistes… tous coupables ! [Vidéo]

Par Nicolas Faure. Sommaire : 00:00 Intro 01:28 Les accusations de récupération 06:48 La responsabilité des gauchistes 15:40 La religion du criminel 20:00 Port d’arme 22:35 Référendum 23:53 Offensive. Intéressante réaction à chaud de

breizh-info.com

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Abayas et qamis, l’entrisme islamiste continue, dans l’indifférence du ministre de l’Education nationale

Depuis 2022, une guerre larvée mais réelle a lieu dans les établissements scolaires, sans que le ministre dit de l’éducation nationale n’y trouve à redire de sérieux et de concret en tout cas. Il faut ajouter qu’il a fait du slogan ne rien voir, ne rien entendre, ne pas parler, sa ligne de conduite, sauf bien évidemment pour distiller son venin à tous ceux qu’il considère comme étant de la mouvance de « l’ultra-droite ». Pourtant, les services du renseignement ont alerté sur l’apparition de plus en plus importante d’abayas et de qamis (le pendant pour les garçons), dans les enceintes scolaires. De nombreux incidents se sont produits, alors que les services de renseignements évoquent : « un entrisme salafo-frériste ».

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Les médias choisissent Tariq Ramadan plutôt que la dénonciation de l’islamisme

Tariq Ramadan, célèbre islamiste, était à Nice pour un déjeuner payant regroupant 60 personnes. Florence Bergeaud-Blackler, chercheur spécialisé dans la dénonciation des réseaux islamistes, s’est exprimée gratuitement dans un forum de débats du festival de Nice devant près de 400 personnes. Mais de qui BFMTV a-t-elle parlé ? De l’islamiste, bien sûr.

polemia.com

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LECTURE

Le livre Transgression. Voyage du camp du ‘bien’ vers le camp du ‘mal’ présenté hier à la presse parisienne

Jeudi 8 juin, une conférence de presse était organisée à Paris afin de présenter le nouveau livre édité par Synthèse nationale, Transgression. Voyage du camp du ‘bien’ vers le camp du ‘mal’. Cette conférence était présentée par Roland Hélie, directeur de Synthèse nationale et éditeur du livre. Pendant près de deux heures, les journalistes et amis présents ont ainsi pu écouter et interroger successivement Jean-Yves Le Gallou, président de la fondation Polemia, qui a préfacé l’ouvrage, et les deux auteurs, Pierre Cassen, co-fondateur et animateur de Riposte laïque, et Bernard Germain, animateur de la coordination Partout Callac. Point commun entre ces deux derniers : leur militantisme passé, trotskiste et syndicaliste, à la Ligue communiste révolutionnaire et à la CGT pour le premier, à l’Organisation communiste internationaliste et à Force ouvrière pour le second… Un parcours et une évolution similaires, du camp du « bien » vers le camp du « mal », qui est justement le sujet de ce volume d’un peu plus de 200 pages écrit à deux mains… (Ce volume comprend aussi en annexe huit témoignages de d'ex-cadres gauchistes aux parcours similaires).

Pierre Cassen et Bernard Germain, Transgression. Voyage du camp du ‘bien’ vers le camp du ‘mal’. Synthèse nationale, 2023.

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Selon un universitaire américain, les bas salaires aux USA contribuent à la précarisation, au morcellement des classes moyennes et à la baisse de la fécondité

Les salaires réels aux États-Unis stagnent depuis cinq décennies. Depuis 2021, l’inflation dépasse la croissance des salaires réels, entraînant une baisse du niveau de vie de nombreux travailleurs américains. Cependant, les économistes et les commentateurs politiques de la droite libertarienne et d’une grande partie de la gauche progressiste considèrent les bas salaires comme une facette malheureuse mais inattaquable de l’économie moderne mondialisée. Les bas salaires sont le prix à payer pour le libre-échange, les marchés efficaces et les prix bas. Si les progressistes et les libertariens divergent du consensus néolibéral, c’est uniquement sur la meilleure façon de réagir aux bas salaires. Les progressistes peuvent soutenir les allocations publiques pour compléter les bas salaires, tandis que les libertariens soutiennent que la redistribution dissuade les travailleurs de s’améliorer ou de se déplacer vers des industries et des professions plus demandées, mais tous acceptent les bas salaires comme le sous-produit naturel du progrès technologique (c’est-à-dire de l’automatisation) et des marchés libres mondiaux des biens et du travail qui font baisser les prix pour tout le monde. Dans son nouveau livre, Hell to Pay : How the Suppression of Wages Is Destroying America, Michael Lind rejette ce statu quo. Permettre aux employeurs de verser des bas salaires, affirme-t-il, est un choix politique. Loin d’être naturels ou inévitables, les bas salaires sont le fruit d’une guerre victorieuse menée par les employeurs contre le pouvoir de négociation des travailleurs.

Michael Lind, Hell to Pay : How the Suppression of Wages Is Destroying America. Portfolio/Penguin, 2023.

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Paul Morand et la carrière diplomatique

Il est une tradition française, depuis le XIXe siècle, de l’écrivain-diplomate (Chateaubriand, Claudel, Saint-John Perse, Giraudoux, Gary, Berthet, Ruffin …). Paul Morand a mené de front les deux carrières, celle d’écrivain ayant d’abord pris le dessus. Le tragique de l’Histoire et ses compromissions ont ensuite inversé les ordres. Mais Morand eut après la guerre une troisième carrière, purement littéraire, qui le conduisit à l’Académie française. Presque cinquante ans après sa mort, et au-delà du cliché du grand mondain et du pilote d’Aston Martin, demeure l’œuvre toujours très lue d’un auteur dont la précision et la cadence du style n’en est pas moins foisonnante, chatoyante et poétique.

revueconflits.com

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Vous avez dit : « rhinocéros » ?

En musulman, « rhinocéros » se dit « voile islamique » ou « abaya ». La pièce d’Eugène Ionesco abonde en allusions à peine voilées à la phraséologie et au comportement nazis, mais fait également référence au stalinisme. La perspective se veut générale, Ionesco condamnant tous les intégrismes contemporains, occidentaux ou non… Sous ce jour, Rhinocéros apparaît donc comme une mise en garde, un cri d’alarme contre les mirages qui occultent l’irrémédiable… Ceci étant, Ionesco était pleinement conscient d’aller à contre-courant, l’important étant d’ « oser ne pas penser comme les autres »… Depuis longtemps, Ionesco considère que bien des intellectuels ont été complices des idéologies totalitaires par goût des utopies, par naïveté, par intérêt, par haine de la démocratie bourgeoise, ou tout simplement en raison d’un esprit contestataire chronique qui fait le jeu des extrémistes… Rhinocéros émane donc d’un Ionesco engagé –non pas doctrinaire car il hait toutes les doctrines- témoin de son temps, luttant avec les moyens qu’offre l’art, contre l’emprise d’un mal polymorphe. Extrait…

Eugène Ionesco, Rhinocéros. Édition folio théâtre, 2003.

lesalonbeige.fr

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MONDIALISME

L’ombre de Soros s’étend sur le Liban

Fondée en 1979 par le milliardaire américano-hongrois George Soros (né György Schwartz), l’Open Society, présentée comme un projet « philanthropique » sensé promouvoir la gouvernance démocratique, les droits de l’homme et des réformes économiques « progressistes », est considérée par ses nombreux détracteurs comme l’une des principales armes de « soft power » des intérêts américains, visant à araser les souverainetés et les particularismes nationaux et locaux pour le plus grand profit de l’oligarchie financière globalisée. Agissant partout sur la planète (voir notamment : George Soros et l’Open Society en Roumanie. Première partie), la fondation est une véritable pieuvre politico-économique qui finance une myriade d’associations et de médias au service de son projet libéral et mondialiste (voir : La galaxie médiatique de Soros passée au crible). L’un de ses objectifs du moment semble être le Liban, pays plongé dans une grave crise institutionnelle et économique dont la population peine à entrevoir l’issue.

ojim.fr

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RÉFLEXIONS

Au cœur du narcissisme occidental : le protestantisme zombie

Alors que 75 % de la planète refusent de nous suivre, comme le démontre le soutien ou pas à la Russie, nous ne cessons pas pour autant de nous autodésigner – nous l’Occident - comme la « communauté internationale ». Nous sommes le monde, alors même que le monde est exaspéré par ce qu’il perçoit comme un conflit entre Européens de l'Ouest (nous) et de l'Est (les Russes). En cause, selon Emmanuel Todd : ce fond protestant qui a irrigué le Nord et l’Est de l’Europe, dont l’Allemagne. Une chronique parue dans Marianne du 1er juin 2023.

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Information, libre pensée et démocratie

À l'ère de la mondialisation, une information correcte revêt une importance vitale car elle nous permet de connaître les dynamiques politiques, géopolitiques, sociales et culturelles qui affectent notre société et nous relient au monde entier, un monde qui semble toutefois avoir annulé les identités, le respect et la protection des pays individuels : chaque pays est contraint de s'adapter aux processus de cette mondialisation sans tenir compte de ses intérêts, de ses besoins et de ses potentialités. Il s'agit d'une réalité amplifiée dans laquelle un pays individuel a d'énormes difficultés à s'intégrer, aussi et surtout parce que ses citoyens sont privés des informations qui pourraient garantir la possibilité d'évaluer les choix politiques les plus avantageux pour eux-mêmes et pour la nation dans son ensemble. Je dirais que le principe de base de la démocratie réside précisément là, dans la capacité d'un peuple non seulement de pouvoir choisir mais de savoir choisir, c'est-à-dire de connaître les faits avec leurs implications conséquentes pour la compréhension réelle des propositions qui nous sont progressivement offertes par la politique, la politique qui devra ensuite nous représenter au Parlement et dans le gouvernement du pays.

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La Terre en voie de dépeuplement accéléré

S’il est vrai qu’« il n’est de richesse que d’hommes » (Jean Bodin,1529-1596), la principale cause du déclin de l’humanité est dans l’effondrement de la natalité. Vous avez dit « effondrement » ? C’est le mot qu’emploie le démographe Gilles Pison, professeur émérite au Muséum national d’histoire naturelle et conseiller de la direction de l’Institut National d’Étude Démographique (INED), dans l’entretien qu’il a accordé à Atlantico (en lien ci-dessous). Certes, explique-t-il, la population mondiale continue d’augmenter, mais cette croissance diminue d’année en année. Le ralentissement est tel que ce n’est pas la surpopulation qui menace l’avenir de l’humanité mais la dépopulation. Elle constitue « une nouvelle révolution démographique que personne n’attendait si tôt »

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RUSSIE

Nouvelles conditions de paix proposées par Moscou : l'Ukraine doit rester neutre et reconnaître le statu quo

Non reproduit dans nos « médias de grand chemin » ! Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Galouzine, a déclaré dans un entretien accordé à l'agence de presse publique russe TASS que les conditions d'un éventuel processus de paix dans la guerre en Ukraine avaient été actualisées et que Moscou avait pris de nouvelles orientations. Pour un « règlement du conflit », l'Ukraine doit cesser les combats et les pays occidentaux ne doivent plus livrer d'armes, explique clairement Galouzine. Pour parvenir à une paix « durable et juste », Kiev doit en outre revenir à son statut de neutralité et de non-alignement d'antan et reconnaître comme territoire russe les « nouvelles conditions territoriales », c'est-à-dire l'occupation des territoires ukrainiens conquis, qui ont également été officiellement rattachés à la Fédération de Russie en septembre 2022. Le ministre a ajouté que la protection des droits des citoyens russophones et des minorités nationales était également un élément central pour parvenir à la paix. La langue russe doit être reconnue comme langue officielle. Les droits de l'homme fondamentaux doivent également être garantis en Ukraine, y compris le droit à la liberté de religion, a-t-il ajouté. Du point de vue russe, ce dernier point n'est plus d'actualité depuis 2014 dans les régions de l'est de l'Ukraine, majoritairement peuplées de Russes.

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L’Ukraine détruit le barrage de Novaya Kakhovka et un pipeline d’ammoniac

Par Christelle Néant. L’Ukraine a détruit coup sur coup le barrage de la centrale hydroélectrique de Novaya Kakhovka et un pipeline d’ammoniac dans la région de Kharkov, provoquant par ses actes terroristes des catastrophes humaines et environnementales. Dans le même temps, depuis plusieurs jours, l’armée ukrainienne tente sans succès de percer les lignes de défense russes en région de Zaporojié et dans le sud de la République Populaire de Donetsk (RPD). Contrairement à ce qu’affirment les médias occidentaux, ce n’est pas la Russie, mais bien l’Ukraine qui est responsable de la destruction du barrage de Kakhovka. Il faut rappeler qu’elle a régulièrement bombardé ce barrage en 2022. En novembre 2022 par exemple, une caméra de surveillance avait capturé une frappe de l’armée ukrainienne sur le pont routier passant sur le barrage de Novaya Kakhovka.

donbass-insider.com

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SANTÉ

Pour ou contre Didier Raoult ? Le choc frontal

Plus que jamais, Didier Raoult divise les opinions. Depuis quelques jours, nous assistons à des attaques et contre-attaques en lien avec la publication des données concernant les traitements contre le Covid-19 dispensés à l’IHU Méditerranée entre mars 2020 et décembre 2021. Un choc frontal entre deux interprétations des faits. Pour les scientifiques (dont le Pr Alain Fischer) et sociétés savantes ayant signé une tribune publiée le 28 mai dans Le Monde, les travaux du Pr Raoult constituent « vraisemblablement le plus grand essai thérapeutique ‘sauvage’ connu à ce jour ». Ils l’accusent non seulement d’avoir administré ses traitements « sans bases pharmacologiques solides », mais aussi d’avoir persisté « pendant plus d’un an après la démonstration formelle de leur inefficacité ». Critiques rejetées par les signataires d’une contre-tribune en soutien à Didier Raoult (plus de 6000 au 6 juin, dont 812 médecins/scientifiques, avec en tête le Pr Christian Perronne). Selon leur point de vue, le « plus grand essai thérapeutique » a plutôt été la campagne massive de vaccination avec des produits expérimentaux. Des vaccins autorisés uniquement parce que l’existence de traitements contre le Covid-19 aurait été occultée, notamment par une étude frauduleuse mais influente (malgré sa rétractation) dans The Lancet, qui a discrédité l’hydroxychloroquine (HCQ). Les accusations du camp de Raoult et Perronne sont aussi – voire plus – lourdes que celles de leurs opposants : en utilisant des méthodes coercitives (passe sanitaire, perte d’emplois pour les soignants) pour promouvoir des vaccins encore au stade d’essai, les autorités auraient violé la déclaration d’Helsinki sur le consentement éclairé. On s’interroge par ailleurs sur les conflits d’intérêts : en totalisant la somme dans la base de données https://transparence.sante.gouv.fr des liens déclarés avec le secteur pharmaceutique des signataires de la tribune contre le Pr Raoult, un « collectif citoyen » est arrivé au chiffre de 18,5 millions d’euros…

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SERBIE

La prochaine guerre à l'Ouest de l'OTAN ? Le conflit en Serbie et au Kosovo

Alors que le conflit en Ukraine se poursuit, les États-Unis sont peut-être en train de créer un nouveau champ de bataille sur le continent européen, avec l'OTAN comme outil. La situation dans les Balkans semble explosive. Les forces de maintien de la paix dirigées par l'OTAN au Kosovo se sont heurtées à des manifestants serbes en début de semaine. Les tensions ont commencé à se manifester peu après que des Albanais de souche sont devenus maires dans la région à majorité serbe du nord du Kosovo, à la suite d'un boycott des élections par les Serbes. Comme le savent ceux qui connaissent l'histoire de la région, le Kosovo et la Serbie sont en proie à des tensions de longue date. Le Kosovo était à l'origine une province indépendante de la Serbie dans l'ancienne Yougoslavie. Depuis lors, avec le soutien des États-Unis et de l'Occident, le Kosovo a cherché à obtenir son indépendance, que la Serbie n'a pas reconnue. Cela a délibérément créé un conflit gelé dans la région, comme s'il s'agissait de le réactiver dans le futur.

euro-synergies.hautetfort.com

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SUISSE

Votation suisse : brochure sur la loi Covid

« Le virus n’est plus une menace. Laissons les mesures Covid-19 derrière nous. » C’est avec cette affirmation que débute un document mis à disposition par les opposants au maintien des dispositions légales spéciales entourant le Covid en Suisse, qui feront l’objet d’une troisième votation le 18 juin. Un site Internet – 28min.ch – a été créé pour la diffusion des arguments en faveur du non à la prolongation de la loi Covid, sous forme de vidéos, affiches et la fameuse brochure, ici reproduite en fin d’article. Un matériel très pédagogique fort bien fait.

covidhub.ch

https://www.covidhub.ch/votation-suisse-brochure-loi-covid/

TURQUIE

Pourquoi Recep Tayyip Erdoğan a-t-il été réélu ? Les six failles de l’opposition

En toute logique, le scrutin présidentiel de mai 2023 aurait dû mettre un point final à la carrière de Recep Tayyip Erdoğan. Tout du moins si l’on en croyait les unes des médias occidentaux, les instituts de sondages, les experts éclairés… Or, rien ne s’est passé comme prévu. Une fois de plus, Erdoğan a déjoué les pronostics. Par un excellent connaisseur de la géopolitique et de la culture turque, Tancrède Josseran.

revueconflits.com

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UKRAINE

Ukraine : Des experts de l’US National Security dénonce un « désastre total » et appellent à la paix

Le 16 mai dernier, le New York Times a publié une pleine page de publicité signée par 15 experts américains de la sécurité nationale au sujet de la guerre en Ukraine. Intitulée « Les États-Unis devraient être une force pour la paix dans le monde. » Elle a été rédigée par le Eisenhower Media Network. Tout en condamnant l’invasion de la Russie, la déclaration fournit un compte rendu plus objectif de la crise en Ukraine que celui que le gouvernement américain ou le New York Times ont précédemment présenté au public, y compris le rôle désastreux des États-Unis dans l’expansion de l’OTAN, les avertissements ignorés par les administrations américaines successives et l’escalade des tensions qui ont finalement conduit à la guerre.

les-crises.fr

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Comment les banques et les fonds d'investissement américains gagnent de l'argent en Ukraine

En février 2023, le président ukrainien Vladimir Zelenski a rencontré les dirigeants de JP Morgan, l'une des plus grandes banques d'investissement américaines et mondiales. Les parties ont discuté du financement nécessaire au « redressement » de l'Ukraine. Comme pour le fonds BlackRock, les activités de JP Morgan dans ce pays constituent un stratagème efficace pour détourner les actifs de l'État et les exploiter dans l'intérêt des pays occidentaux. En 2019, une banque d'investissement a directement prêté environ 350 millions de dollars au gouvernement ukrainien à court d'argent en rachetant les euro-obligations du pays. Il s'agit maintenant de créer une plateforme d'investissement, ce qui implique un volume d'affaires beaucoup plus important. Les obligations sont garanties par des actifs de l'État, à savoir des infrastructures, des centrales thermiques et nucléaires, des entreprises agricoles et manufacturières. Compte tenu de l'état actuel de l'économie, les euro-obligations ukrainiennes ne sont pas remboursables, ce dont profitent les grands investisseurs tels que JP Morgan. Si le gouvernement ukrainien fait défaut sur les euro-obligations, les actifs de l'État deviendront la propriété de la banque. Ce scénario est très probable, car le déficit budgétaire du pays slave est désormais couvert par le Fonds monétaire international (FMI).

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Pour ceux qui veulent connaitre la vérité. Patrick Lawrence : la guerre que nous sommes enfin autorisés à voir

Comme les lecteurs avisés le savent déjà, à part quelques incursions organisées près des lignes de front – officiellement contrôlées et surveillées, jamais sur les lignes de front – les correspondants du New York Times, des autres grands quotidiens, des agences de presse et des réseaux de diffusion ont accepté sans protester le refus du régime de Kiev de leur permettre de voir la guerre telle qu’elle est. Le contenu de ces mystifications professionnelles a été collecté dans des chambres d’hôtel à Kiev et ils ont raconté des histoires basées sur les récits d’événements manifestement peu fiables du régime, tout en prétendant que leurs histoires sont correctement rapportées et factuelles. Les exceptions ici sont les correspondants du Times tels que Carlotta Gall, dont la russophobie semble suffisamment déséquilibrée pour satisfaire le régime de Kiev, et les deux Andrews, Higgins et Kramer, qui ont un talent exquis pour les histoires qui n’ont absolument aucun sens. Ce sont les deux Andrews, vous vous en souvenez peut-être, qui ont fait bombarder par les Russes la centrale nucléaire qu’ils occupaient et, plus tard, bombarder leur propre camp de prisonniers de guerre dans l’est de l’Ukraine ! Si les correspondants ne peuvent pas voir la guerre et que cela leur importe peu, nous ne la verrons pas non plus. Le résultat a été deux guerres : celle présentée, la guerre mythique et l’autre, la réelle…

brunobertez.com

https://brunobertez.com/2023/06/04/superbe-pour-ceux-qui-...

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Politique de la terre brûlée. L'Ukraine fait exploser le pipeline d'ammoniac Togliatti-Odessa

Un groupe de sabotage ukrainien a fait sauter le pipeline d'ammoniac Togliatti-Odessa dans la région de Kharkov. Il y a des victimes parmi la population civile, a annoncé mercredi le ministère russe de la Défense. « Le 5 juin, vers 21h00 heure de Moscou [18h00 GMT], un groupe ukrainien de sabotage et de reconnaissance a fait sauter le pipeline d'ammoniac Togliatti-Odessa près de la colonie de Masyutovka dans la région de Kharkov », a indiqué le ministère russe.

numidia-liberum.blogspot.com

https://numidia-liberum.blogspot.com/2023/06/politique-de...

UNION EUROPÉENNE

SMSGate, QatarGate, soupçons de corruption... : face aux affaires, Ursula von der Leyen peut-elle se maintenir à la présidence de la Commission européenne ?

Après avoir déposé une plainte pénale visant la présidente de la Commission Européenne le 6 avril 2023, le lobbyiste Frédéric Baldan récidive. Son avocate, Me Diane Protat, a déposé une action en référé devant la Cours de Justice de l’Union européenne (CJUE), à l'encontre des commissaires européens. La requête est simple : demander la suspension des commissaires, tant qu'une action juridique pénale les concernant potentiellement est en cours, afin de garantir les droits fondamentaux, notamment vis-à-vis de la bonne conduite d’un dossier pénal et de son enquête. Ursula von der Leyen, non élue dans l’exercice de ses fonctions, est soupçonnée d'avoir négocié (et renégocié), en catimini, en dehors des prérogatives octroyées par son mandat, un « méga-contrat » d'achat de vaccins anti-Covid-19 auprès de l'industriel Pfizer. Des SMS ont été directement échangés entre la présidente de la Commission européenne et le PDG de Pfizer, Albert Bourla, autour de tractations commerciales. Reçu par Xavier Azalbert, directeur de la publication et de la rédaction de France-Soir pour cet entretien, Frédéric Baldan exprime en premier lieu sa surprise quant au silence des médias français à propos du dépôt de sa première plainte, nonobstant une grande couverture médiatique internationale. Un « oubli » de la part des médias dits « mainstream » qui pose de nombreuses questions déontologiques, notamment au sujet du rôle de l'Agence France Presse (AFP). Les citoyens n'ont-ils pas le droit d'être informés d'une démarche ayant trait à la vérification d'une bonne gestion de la chose publique ? La liberté de la presse, qui donne des droits, mais aussi des devoirs aux journalistes, ne peut-elle plus s'exercer véritablement en France ?

francesoir.fr

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Une association communautariste dirigée par la coordinatrice Europe d’une influente ONG turque frériste et financée par l’UE animera un atelier au Parlement européen sur « le rôle de la race » dans les systèmes éducatifs européens

L’Atelier sera animé par Sobre los Márgenes et sa présidente Fatima Bourhim Messaoudi à l’EYE2023, la Rencontre des jeunes européens organisée par le Parlement Européen. Voici, entre autres joyeusetés, une déclaration de Bourhim Messaoudi relevé par Damien Rieu : « Je suis musulmane Marocaine et Espagnole, pourquoi suis-je obligée d’appartenir à une seule nationalité ? Nous faisons partie de cette société, qu’elle le veuille ou non. Je suis née ici et j’ai grandi ici, je fais donc partie de ce pays. Je suis Arabe parce que je parle arabe et Espagnole parce que je vis dans ce pays. » fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2023/06/08/une-association-comm...

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L’Initiative des trois mers pourrait-elle concurrencer l’Union européenne ?

Initiée en 2016, l’Initiative des trois mers rassemble les pays d’Europe de l’Est. Oscillant entre une vision américaine et une vision européenne, cette initiative réorganise la pensée européenne.

revueconflits.com

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Sur la presse policière

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Sur la presse policière

par Georges FELTIN-TRACOL

Le polar présente volontiers un journaliste qui se lance dans une enquête criminelle en parallèle aux policiers ou aux détectives privés. Le métier de journaliste repose à l’instar de celui de magistrat ou de l’enquêteur de police sur la recherche patiente des indices, l’analyse des preuves éventuelles et des entretiens. Or les journalistes ne travaillent pas pour l’intérêt général; ils recherchent l’exclusivité de l’information afin que leur employeur bénéficie des retombées financières immédiates.

Cette quête du profit se complète de plus en plus de préoccupations morales qui virent vite en moraline quand les journalistes agissent en supplétifs zélés du Régime. Anglo-Saxons, Allemands et Belges sont en pointe dans ce domaine, mais ils ne surpassent pas leurs collègues français. Médiapart et Libération sont deux exemples probants de flicage journalistique.

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Libération du 14 avril dernier s’attaque à David L’Épée, invité à un colloque organisé par le RN contre le wokisme. Le rédacteur en chef de Krisis et collaborateur d’Éléments n’a jamais écrit un seul article répréhensible, ce qui n’empêche pas les organisateurs de se soumettre à la fatwa de Libé et de remplacer l’intervenant suisse par François Bousquet. Le quotidien bobo-bancaire n’apprécie pas David L’Épée qui contribue aussi à Front populaire, la revue de Michel Onfray. L’incroyable attaque personnelle de la part de ce journal n’est pas un acte isolé, mais participe à une véritable campagne médiatique complotiste qui plonge le lecteur dans un monde parallèle.

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Chaque livraison (ou presque) de Libération témoigne d’une obsession quasi-pathologique pour les droites radicales, l’extrême droite et l’ultra-droite. Deux jours après la demi-finale du 14 décembre 2022 entre la France et le Maroc, le journal-phare de la gauche caviar ose titrer « Nuit bleue, peste brune » au motif que quelques militants identitaires auraient eu l’intention citoyenne de calmer l’exubérance malsaine des supporteurs des « Lions de l’Atlas ». Le numéro du 5 mai 2023 comporte un dossier de quatre pages sur ces supposées violences en utilisant des éléments directement extraits des fichiers de police. Une réelle collusion existe entre certains plumitifs et des services de police. Un mois auparavant, le 5 avril, Libération se focalise sur « les menaces terroristes de l’ultra-droite ». On y lit qu’en 2021, une trentaine de personnes suspectées de terrorisme ultra-droitier a été interpellée, soit un chiffre en augmentation alarmante. On connaît maintenant les responsables des fusillades sanglantes à Marseille, à Nantes, à Grenoble, à Paris…

Le 7 mai, Libération consacre deux pleines pages sur la « menace identitaire à Bordeaux ». Le problème ne serait-il pas plutôt la gestion municipale grotesque des Verts ? Le 10 mai, le journal titre sur le magnifique défilé parisien du 6 mai en hommage à Sébastien Deyzieu. Dans ce même numéro, l’un de ses éditorialistes, Thomas Legrand, nie le wokisme ambiant alors qu’il imprègne bien des rédactions depuis plusieurs années. Il faut néanmoins reconnaître que dans le numéro du 15 mai, le même Thomas Legrand estime que « même les fachos ont le droit de manifester ». Il craint en effet que ces  précédents concernent un jour prochain les rassemblements de la gauche radicale.

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Son opinion assez censée se noie dans un océan de conformisme béat. Pour preuve, le numéro du 12 mai revient sur les oppositions populaires légitimes à Callac et à Saint-Brévin. Un long article dénigre notre ami Roland Hélie. Ainsi, « sous l'impulsion de Roland Hélie, ex-FN à la tête d'un “ blog d'information sur le combat national “, et des figures locales de Reconquête la commune de Callac (Côtes d'Armor) subit les assauts de l'extrême droite». Bigre ! Le  directeur – fondateur de la revue Synthèse nationale commanderait-il pour l’occasion une division de Panzer Tigre ?

Bouffi de subventions publiques, L’Humanité du 24 mai joue à son tour la pitoyable ritournelle « fachophobe ». L’ancien organe officiel du communisme en France dénonce en une « Le terrorisme, l’autre face de l’extrême droite ». Un article au ton excessif, intitulé « “ Partout Callac “, la pieuvre brune » signale que les ouvrages de Bernard Germain, maître d’œuvre et fer de lance de cette belle réaction, « figurent […] dans le catalogue de Synthèse éditions, au côté d’ouvrages d’auteurs suprémacistes, fascistes et/ou négationnistes tels Paul-Louis Beaujour, Alain Renault, François Duprat ou encore Vittorio Mussolini, le fils du Duce ». L’auteur de cet article stupide semble ne pas apprécier des faits historiques qui vont à l’encontre de ses idées mortifères.

Libération du 26 mai s’indigne qu’« au RN, le retour des vieux réseaux de la Nouvelle Droite ». Son auteur, Nicolas Massol, y qualifie la ré-information de « lubie classique de la Nouvelle Droite » qu’il définit par ailleurs comme un « courant de pensée racialiste qui met l’accent sur l’idée d’un peuple de souche européenne ». Quelle horreur ! Il doit ignorer le concept d’ethno-différentialisme qui englobe et dépasse la notion de racialisme. Il comprendrait mieux s’il se mettait à lire les nombreux ouvrages de Pierre-André Taguieff.

Un summum est cependant atteint avec la livraison du 18 mai qui publie une enquête sur « L’inquiétant profil d’un flic de la BRAV-M ». Par pétition interposée, la gauche réclame la dissolution de cette unité de maintien de l’ordre. L’un de ses membres combine à la perfection toutes les détestations médiatiques du moment. Il passe bientôt en jugement pour violence sur son ancienne compagne et pour usage de cocaïne. Mais tout le début de l’article s’attarde sur ses orientations politiques. Il porterait en tatouage une fleur de lys et la lettre Lambda reprise par les Identitaires. Il aurait aussi invité ses collègues policiers sur les réseaux sociaux à participer à des ratonnades. Il ne manque plus qu’une affaire de corruption et/ou d’espionnage pour la Russie pour atteindre la perfection. Ce dossier à charge laisse à la fois songeur, dubitatif et sceptique tant la personne incriminée coche toutes les cases rêvées du Système.

Il ne fait aucun doute que la presse policière, celle qui verse régulièrement dans des actions de très basse police de la pensée, a un très grand avenir dans l’Hexagone. Démonter les mensonges et autre semi-vérités propagés par les petits soldats de l’indifférenciation générale relève d’une nécessité vitale. La ré-information et l’examen critique des récits officiels contribuent à l’action militante permanente. Notre vision du monde organisée autour du Beau, du Bon et du Vrai doit se confronter directement aux constructions informationnelles fallacieuses de Cosmopolis afin de les démolir aussitôt.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 77, mise en ligne le 6 juin 2023 sur Radio Méridien Zéro.

La diplomatie coercitive des Etats-UNis et ses dégâts

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La diplomatie coercitive des Etats-Unis et ses dégâts

par Giulio Chinappi

SOURCE : https://giuliochinappi.wordpress.com/2023/05/19/la-diplomazia-coercitiva-degli-stati-uniti-e-i-suoi-danni/

Le document rapporté ici a été publié le 18 mai par l'agence de presse chinoise Xinhua, et analyse les stratégies utilisées par les Etats-Unis dans l'application de la diplomatie coercitive contre leurs rivaux et alliés. Vous trouverez ci-dessous la traduction intégrale en français (d'après la version italienne).

Introduction

Les États-Unis ont l'habitude d'accuser les autres pays d'utiliser leur statut de grande puissance, leurs politiques coercitives et leur coercition économique pour forcer des pays tiers à obéir et à s'engager selon une diplomatie coercitive, mais en réalité, ce sont les États-Unis qui sont les instigateurs de la diplomatie coercitive. Les droits d'invention, les droits de brevet et les droits de propriété intellectuelle de la diplomatie coercitive appartiennent tous aux États-Unis. Pendant longtemps, les États-Unis ont fait tout ce qu'ils pouvaient pour contraindre les autres pays, et ils présentent une très honteuse "histoire sombre" en matière de diplomatie coercitive. Aujourd'hui, la diplomatie coercitive est un outil standard dans la boîte à outils de la politique étrangère américaine, et l'endiguement et la répression dans les domaines politique, économique, militaire, culturel et autres ont été utilisés pour mener une diplomatie coercitive dans le monde entier, dans le pur intérêt des États-Unis. Les pays du monde entier ont souffert, les pays en développement étant les plus touchés, mais les alliés et partenaires des États-Unis n'ont pas été épargnés.

Basé sur une multitude de faits et de données, ce rapport vise à exposer les actions malveillantes de la coercition américaine dans le monde et à fournir à la communauté internationale une meilleure compréhension de l'intimidation hégémonique et de la nature de la diplomatie américaine, ainsi que des dommages sérieux causés par les actions américaines au développement de la diplomatie de tous les pays, à la stabilité régionale et à la paix dans le monde.

1. La diplomatie coercitive des États-Unis a une histoire connue

En 1971, Alexander George, professeur à l'université de Stanford, a avancé pour la première fois le concept de "diplomatie coercitive", utilisé pour résumer les politiques américaines à l'égard du Laos, de Cuba et du Viêt Nam. Selon lui, la diplomatie coercitive consiste à recourir à la menace ou à une force limitée pour contraindre un adversaire à cesser ou à inverser son action. Au cours des cinquante dernières années, les États-Unis n'ont jamais cessé de pratiquer une diplomatie coercitive malgré les changements majeurs survenus dans la structure internationale. Des sanctions économiques aux blocus techniques, de l'isolement politique à la menace de la force, les États-Unis ont montré au monde ce qu'est la diplomatie coercitive par leurs propres actions.

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Les pays en développement sont les "zones les plus durement touchées" par la diplomatie coercitive américaine. En 1962, les États-Unis ont imposé à Cuba un embargo économique, commercial et financier qui perdure encore aujourd'hui. Les relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba ont été rétablies en 2015, mais les États-Unis n'ont pas entièrement levé le blocus contre Cuba. En 2017, l'administration Trump a de nouveau renforcé les restrictions imposées à Cuba. En 2021, l'administration Biden a prolongé à deux reprises la "loi sur le commerce avec l'ennemi", qui a servi de base juridique au blocus et à l'embargo contre Cuba. L'embargo, qui dure depuis 61 ans, a entraîné pour Cuba d'énormes pertes économiques et de graves préjudices humanitaires. Les sanctions américaines et le blocus contre Cuba couvrent presque tout, du carburant aux médicaments, en passant par la nourriture et les produits de première nécessité, laissant l'île confrontée à une grave pénurie chronique. Pendant la pandémie de COVI D-19, les États-Unis ont également bloqué l'accès de Cuba aux matières premières nécessaires à la production de vaccins. Le People's World, un site d'information américain, a souligné dans un article que le blocus imposé par les États-Unis avait empêché Cuba d'acquérir à temps le matériel nécessaire à la fabrication des seringues. Les États-Unis ayant interdit aux pays tiers de vendre des ventilateurs à Cuba, ce pays n'a pas pu acquérir les ventilateurs nécessaires pour sauver les patients gravement malades du C OVID-19, ce qui a causé de graves préjudices au peuple cubain.

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Depuis 2006, les États-Unis imposent des sanctions au Venezuela, l'empêchant d'avoir accès au système financier américain. Pendant le mandat de Trump, les États-Unis ont élargi les sanctions économiques et financières contre le Venezuela, gelé tous les actifs du gouvernement vénézuélien aux États-Unis et imposé des sanctions sur le pétrole, les banques, les mines et plus de 140 employés du gouvernement, ce qui a gravement affecté l'économie vénézuélienne. La production de pétrole brut vénézuélien est passée de près de 2,5 millions de barils par jour en 2016 à seulement 300.000 barils par jour en 2020. Pendant la pandémie de CO VID-19, les sanctions américaines ont empêché le Venezuela d'obtenir en temps voulu du matériel pour lutter contre la pandémie et des produits de base tels que de la nourriture, de l'eau potable et de l'essence. Selon le rapport sur les mesures spéciales publié par le rapporteur des Nations unies Du Han sur les effets négatifs de l'application unilatérale des droits de l'homme, les sanctions ont plongé plus d'un tiers de la population vénézuélienne dans une grave crise alimentaire et dans un manque de soins, de fournitures et d'équipements médicaux de base; la situation des services de santé s'est détériorée et les décès de mères, d'enfants et de personnes gravement malades ont augmenté. En juin 2020, le département du Trésor américain a annoncé l'imposition de sanctions à trois hommes d'affaires mexicains et à huit sociétés mexicaines, gelant leurs avoirs aux États-Unis, pour avoir prétendument aidé le Venezuela à échapper aux sanctions américaines et leur interdisant de participer à toute transaction impliquant des personnes et des entités américaines.

Depuis 2006, les administrations américaines successives ont constamment renforcé les sanctions contre la République populaire démocratique de Corée (RPDC). Depuis 1988, les États-Unis ont inclus la RPDC dans leur liste des "États soutenant le terrorisme" pendant de nombreuses années. En 2016, le président de l'époque, Barack Obama, a signé le "North Korea Sanctions and Policy Enhancement Act" (loi sur les sanctions contre la Corée du Nord et le renforcement des politiques) pour compléter les sanctions déjà imposées par les administrations précédentes. En 2017, les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à la Corée du Nord par le biais de la loi "Countering America's Adversaries Through Sanctions Act" et ont demandé au système SWIFT d'exclure les banques nord-coréennes de son réseau bancaire mondial. Les sanctions américaines contre la RPDC comprennent des restrictions sur les importations et les exportations commerciales, l'interdiction pour les citoyens de la RPDC de travailler à l'étranger, le gel des avoirs aux États-Unis et l'interdiction des liens économiques avec la RPDC. En novembre de la même année, trois porte-avions de la marine américaine, dont l'USS Reagan, l'USS Roosevelt et l'USS Nimitz, sont apparus simultanément en mer de Chine orientale et ont organisé conjointement des exercices militaires de haute intensité avec la marine sud-coréenne, ce qui a attiré beaucoup d'attention de la part du monde extérieur.

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Expulsion de l'Iran du système SWIFT à deux reprises et perturbation de l'ordre financier international. Les États-Unis ont imposé pour la première fois des sanctions économiques contre l'Iran en 1979, en gelant les avoirs iraniens à l'étranger pour une valeur de 1,2 milliard de dollars, ce qui a conduit à un embargo commercial complet. Avec l'évolution du dossier nucléaire iranien, les États-Unis ont interdit aux institutions financières iraniennes d'utiliser le système de compensation et de paiement américain pour régler les transactions en dollars américains, ce qui a contraint l'Iran à se séparer du dollar américain. En 2012, afin de contenir l'Iran de manière générale, les États-Unis et l'Union européenne ont retiré l'Iran du système SWIFT, rendant impossible pour l'Iran d'effectuer des transactions transfrontalières avec le dollar américain, l'euro et toute autre devise internationale, et la valeur de la monnaie iranienne s'est dépréciée d'environ 38% en un an. Le commerce extérieur de l'Iran est entré en récession, avec des importations et des exportations en forte baisse et des exportations de pétrole brut réduites de moitié. En 2018, l'administration Trump a unilatéralement abandonné l'accord sur le nucléaire iranien et a de nouveau expulsé l'Iran du système SWIFT. Selon une étude réalisée par un groupe de réflexion américain, l'Iran a perdu la moitié de ses exportations de pétrole et 30% de ses recettes de commerce extérieur en raison des sanctions. Le gouvernement américain a de nouveau brandi le bâton des sanctions contre l'Iran, ce qui a suscité des critiques de toutes parts. En 2019, Jake Sullivan, qui est aujourd'hui conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, a écrit un article critiquant la politique de l'administration Trump à l'égard de l'Iran, affirmant qu'elle n'utilise rien d'autre que la coercition et aucune diplomatie.

Sanctions imposées à la Biélorussie. Depuis 2004, les États-Unis ont imposé 17 séries de sanctions ciblées à la Biélorussie. Actuellement, 16 personnes, dont le président biélorusse Aljaksandr Lukašėnka, font l'objet de sanctions américaines allant de l'interdiction de voyager au gel des avoirs. En outre, dix entreprises biélorusses se sont vu interdire l'accès au marché américain.

Sanctions unilatérales imposées à des pays africains comme le Soudan. En 1993, les États-Unis ont annoncé des sanctions contre le Soudan. En 1997, l'administration Clinton a annoncé des sanctions économiques radicales contre ce pays africain. En 2017, les États-Unis ont encore ajouté le Soudan à la liste des "États soutenant le terrorisme" et diverses sanctions ont continué à être mises en œuvre contre Khartoum, y compris une interdiction des investissements, du commerce et des prêts au Soudan. Des années de sanctions américaines ont entraîné une grave crise humanitaire au Soudan, avec un grand nombre d'enfants mourant de malnutrition dans tout le pays, selon un rapport publié par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies au Soudan. En outre, les États-Unis ont ciblé des sanctions contre des individus et des organisations dans des pays africains tels que le Burundi, la République centrafricaine, la Somalie et le Zimbabwe.

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Des sanctions totales contre la Russie. En 2014, les États-Unis ont interdit le financement à moyen et long terme des secteurs de la défense, de la finance et de l'énergie de la Russie. En avril 2018, les États-Unis ont de nouveau annoncé des restrictions à l'encontre de 38 personnes et entreprises russes, gelant tous leurs avoirs sous juridiction américaine. En novembre 2021, les États-Unis ont annoncé de nouvelles sanctions liées au projet de gazoduc Nord Stream 2. Après l'éclatement du conflit russo-ukrainien, les États-Unis ont forcé de nombreux pays à publier la "Déclaration conjointe sur les nouvelles mesures de restriction économique" contre la Russie, interdisant l'importation de pétrole brut, de gaz naturel liquéfié et de charbon russes, et limitant les investissements américains dans la plupart des entreprises énergétiques russes, retirant les principales banques russes de SWIFT. À ce jour, les États-Unis et leurs alliés ont directement sanctionné plus de 2500 entreprises, fonctionnaires et particuliers russes.

Violer le principe du commerce équitable et imposer des droits de douane à la Chine. En juillet 2018, les États-Unis ont lancé une guerre commerciale contre la Chine, imposé un droit de douane de 25 sur quelque 34 milliards de dollars de biens importés de Chine; en août, un autre droit de douane de 25% a été annoncé sur 16 milliards de dollars de biens chinois; et en septembre, les États-Unis ont à nouveau annoncé un droit de douane de 10% sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises. En mai 2019, il a été annoncé que les droits de douane sur 200 milliards de dollars de marchandises chinoises passeraient de 10 % à 25 %; en août, il a été annoncé que des droits de douane supplémentaires seraient appliqués à environ 550 milliards de dollars de marchandises chinoises exportées vers les États-Unis, ce qui a intensifié la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis.

Blocus technologique contre la Chine dans le secteur des semi-conducteurs. En août 2022, la loi "CHIPS and Science Act" a été promulguée. Cette loi, qui prévoit jusqu'à 52,7 milliards de dollars de subventions gouvernementales pour l'industrie américaine des semi-conducteurs, exige que les entreprises de semi-conducteurs qui reçoivent une aide financière fédérale ne se développent pas de manière substantielle dans des pays comme la Chine. Le gouvernement américain s'est associé au Japon, à la Corée du Sud et au Taïwan chinois pour former ce que l'on appelle le "Chip 4" afin de tenter de limiter le développement de l'industrie chinoise des semi-conducteurs.

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Utiliser le pouvoir de l'État pour supprimer les entreprises chinoises de haute technologie. La précédente administration américaine a lancé le programme "Clean Network" sous le prétexte de la sécurité nationale et de la protection de la vie privée de ses citoyens, appelant explicitement à l'élimination des entreprises chinoises telles que Huawei, Baidu et Alibaba dans cinq secteurs, à savoir les réseaux de télécommunication, les boutiques d'applications mobiles, les programmes d'applications mobiles, les services en nuage (cloud) et les câbles sous-marins. Le secrétaire d'État américain de l'époque, Mike Pompeo, et d'autres politiciens américains ont fait pression sur d'autres pays et régions et les ont forcés à rejoindre l'alliance dite "Clean Network". De hauts fonctionnaires américains ont même intimidé des pays comme Chypre, exigeant qu'ils ne coopèrent pas avec les fournisseurs chinois de 5G, faute de quoi les conséquences seraient graves. Les États-Unis ont inscrit plus de 1000 entreprises chinoises, dont ZTE, Huawei et DJI, sur diverses listes de sanctions, et ont utilisé la sécurité nationale comme excuse pour réprimer les applications de médias sociaux chinoises telles que TikTok et WeChat.

Sous le prétexte de la démocratie et des droits de l'homme, les États-Unis ont soulevé des questions concernant Taïwan, Hong Kong et le Xinjiang. La "loi TAIPEI", la "loi sur les droits de l'homme et la démocratie à Hong Kong", la "loi sur la prévention forcée des Ouïghours" et d'autres projets de loi liés à la Chine ont été élaborés, qui sont étroitement liés aux questions de commerce et d'échange de technologies avec la Chine. Tout cela interfère de manière injustifiée dans les affaires intérieures de la Chine et oblige les pays occidentaux à suivre les États-Unis.

Les États-Unis ont fait l'apologie de la "théorie de la fuite en laboratoire" du co ronavir us et n'ont pas ménagé leurs efforts pour diffamer et stigmatiser la Chine. Au mépris du "Rapport de la mission conjointe OMS-Chine sur la maladie à coro nav irus 2019", les États-Unis ont utilisé leurs services de renseignement pour publier la soi-disant évaluation de l'origine du C OVID-19. Les États-Unis insistent pour politiser et exploiter la question de la recherche de l'origine du virus, jetant une ombre sur la coopération mondiale pour lutter contre la pandémie.

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Les États-Unis sanctionnent pour la première fois des entreprises indiennes pour s'être engagées dans le commerce du pétrole avec l'Iran. L'Economic Times, le Times of India et d'autres médias indiens ont rapporté les sanctions pétrochimiques américaines contre Tibalaji Petrochem, une société commerciale basée à Mumbai, en octobre 2022. C'est la première fois que les États-Unis sanctionnent une entreprise indienne pour s'être engagée dans le commerce du pétrole avec l'Iran. En avril 2023, le ministère indien des Affaires étrangères a annoncé que les gouvernements de l'Inde et de la Malaisie avaient convenu de réglementer le commerce entre les deux pays en roupies indiennes.

Appliquer sans pitié une diplomatie coercitive avec les alliés. Dans les années 1980, le PIB du Japon représentait la moitié de celui des États-Unis. Pour éliminer la menace économique du Japon, les États-Unis ont contraint le Japon à signer l'"accord du Plaza" en 1985, forçant le yen à se surévaluer, ce qui a conduit à l'expansion rapide de la bulle économique intérieure du Japon, à l'effondrement de la bulle immobilière et à la stagnation à long terme de l'économie japonaise.

En 1986, en réponse à l'essor de l'industrie japonaise des semi-conducteurs, les États-Unis ont forcé le Japon à signer l'"Accord États-Unis/Japon sur les semi-conducteurs", ont lancé une "enquête au titre de la section 301" contre le Japon et ont imposé des sanctions commerciales sur divers produits japonais tels que les semi-conducteurs et les ordinateurs, ce qui a sapé la concurrence et le potentiel des semi-conducteurs et des ordinateurs japonais, voyant leur part de marché chuter de 50% du marché mondial à environ 10% en 2019.

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Le démembrement d'Alstom par le biais d'"otages économiques". En 2013, les États-Unis ont utilisé le "Foreign Corrupt Practices Act" pour arrêter Frédéric Pierucci, un dirigeant d'Alstom, et l'ont convaincu de conclure un accord "à l'amiable" pour obtenir des preuves et des informations supplémentaires contre Alstom. En 2014, pour faire pression sur Alstom, les autorités américaines ont arrêté au moins trois autres anciens collègues de Pierucci, utilisant des "otages économiques" comme monnaie d'échange. Sous de nombreuses pressions, Alstom a dû accepter une offre de rachat de la société américaine General Electric en 2015. Dans son analyse, The Economist a affirmé que l'enquête du ministère américain de la Justice avait faussé le processus de vente d'actifs d'Alstom, créant un avantage pour les acheteurs potentiels aux États-Unis.

L'exercice du club tarifaire en Europe et l'interférence dans la concurrence du marché. En 2018, le gouvernement américain a utilisé la section 232 de la loi sur l'expansion du commerce de 1962 pour imposer des droits de douane allant jusqu'à 25% et 10% respectivement sur les produits en acier et en aluminium dans plusieurs pays et régions, y compris l'UE, prétendument pour des raisons de sauvegarde de la sécurité nationale. En janvier 2021, à l'avantage concurrentiel de Boeing, le service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a annoncé des droits de douane allant jusqu'à 15% sur les importations en provenance de France et d'Allemagne, y compris les pièces d'avion, d'une valeur totale de 7,5 milliards de dollars.

Ces dernières années, les États-Unis ont ciblé leurs mesures coercitives sur l'industrie des semi-conducteurs, "extorquant" des données confidentielles à de nombreuses entreprises de puces dans le monde entier et maintenant la domination américaine dans l'industrie des semi-conducteurs. En septembre 2021, le ministère américain du commerce a publié un avis demandant aux entreprises de la chaîne d'approvisionnement en semi-conducteurs de fournir "volontairement" des informations pertinentes dans un délai de 45 jours, y compris 26 éléments de données clés tels que les stocks, la capacité de production, le cycle d'approvisionnement et les informations sur les clients. Dans une interview accordée à Reuters, la secrétaire américaine au commerce, Gina Raimondo, a déclaré qu'en cas de refus des entreprises, des outils tels que le "Defense Production Act" seraient utilisés pour les convaincre de fournir les données. Les données du site web du gouvernement américain montrent que, sous la pression des États-Unis, en novembre 2021, plus de 70 entreprises, dont TSMC, UMC, Samsung, SK hynix et le japonais Sony Semiconductor, ont soumis des informations sur la chaîne d'approvisionnement en semi-conducteurs au ministère américain du commerce.

Outre les sanctions économiques et financières, les États-Unis savent également s'ingérer, directement ou indirectement, dans les affaires intérieures d'autres pays en soutenant des guerres par procuration, en incitant à la guerre, en fournissant des armes et des munitions, et en entraînant des forces antigouvernementales, etc. pour contrer les pays et les régions "désobéissants". Depuis le 20ème siècle, sous la bannière de la "démocratie" et de la "liberté", les États-Unis ont promu la "doctrine néo-Monroe" en Amérique latine, provoqué des "révolutions colorées" en Eurasie et planifié le "printemps arabe" en Asie occidentale et en Afrique du Nord, s'engageant dans une "évolution pacifique" dans diverses parties du monde, se livrant arbitrairement à des brimades hégémoniques et envoyant un message clair selon lequel ceux qui les suivent survivront et ceux qui les défient périront.

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Depuis 2003, les États-Unis ont contribué à la "révolution des roses" en Géorgie, à la "révolution orange" en Ukraine et à la "révolution des tulipes" au Kirghizstan. Le Financial Times a rapporté que des agences telles que la National Endowment for Democracy et l'Agence américaine pour le développement international ont contribué à susciter des protestations dans d'autres pays. La cause principale et immédiate de la révolution de couleur est la sauvegarde des intérêts américains tels que l'expansion stratégique et la sécurité énergétique, selon un article du réseau britannique Open Democracy Network.

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Selon l'ouvrage Covert Regime Change: America's Secret Cold War de l'universitaire américaine Lindsey A. O'Rourke, les États-Unis ont mené 64 opérations secrètes de changement de régime et six opérations manifestes de même nature entre 1947 et 1989. Lors de la crise haïtienne de 1994, les États-Unis ont forcé le gouvernement militaire d'Haïti à quitter le pouvoir par le biais d'une invasion à petite échelle. L'administration de l'époque a salué cette action comme un modèle de diplomatie coercitive. En 2003, l'administration Bush a alloué 30,3 milliards de dollars de dépenses militaires supplémentaires à la diplomatie coercitive. Selon The Guardian, les États-Unis, bien qu'ils soient très irrités par l'ingérence extérieure, sont des experts en la matière.

2. Les États-Unis disposent de nombreux moyens de diplomatie coercitive

L'hégémonie du dollar américain est une base importante pour la coercition économique des États-Unis. Le "pétrodollar", le "droit de veto à une voix" des États-Unis au sein du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale, et l'échange bilatéral de devises sous l'égide de la Réserve fédérale sont autant d'éléments concrets de l'hégémonie du dollar américain. En tant que monnaie de règlement internationale, le dollar américain représente la majeure partie du commerce et des investissements mondiaux, ce qui permet aux États-Unis de transférer leurs problèmes économiques nationaux à d'autres pays par le biais de l'inflation des exportations et des déficits commerciaux. Les États-Unis contrôlent le pouvoir de fixation des prix des principales matières premières et ressources mondiales et peuvent influencer les économies et les finances des autres pays en contrôlant le taux de change et le taux d'intérêt du dollar américain. En tant que monnaie de sanction internationale, le dollar américain occupe une position centrale dans le système financier mondial, ce qui permet aux États-Unis de couper l'accès des autres pays au dollar et aux canaux commerciaux, et d'imposer des pressions et des sanctions à d'autres pays en restreignant les canaux de financement et de transaction. Le gel des biens, les amendes élevées et le refus de services financiers sont autant d'astuces habituelles des États-Unis pour imposer un blocus économique et des sanctions financières à d'autres pays en tirant parti de l'hégémonie du dollar américain.

Le contrôle du commerce est un moyen important de la coercition économique américaine. Les États-Unis disposent de diverses formes de contrôle commercial, notamment des sanctions, des restrictions sur les importations et les exportations, l'imposition de droits de douane, l'élimination des subventions et des quotas, et ont établi une variété de listes de contrôle commercial pour servir différents buts et objectifs, y compris des listes de ressortissants spécialement désignés, des listes d'entités, des listes non vérifiées, des listes d'utilisateurs finaux militaires et des listes de restrictions industrielles. Les États-Unis imposent souvent des droits de douane de manière arbitraire, en violation du droit international et des règles commerciales internationales, obligeant les autres pays à s'engager dans des négociations commerciales inégales avec eux. Ces dernières années, les États-Unis ont souvent restreint les investissements dans les télécommunications, les semi-conducteurs, l'intelligence artificielle et d'autres technologies émergentes au motif qu'elles "mettent en danger la sécurité nationale" et ont inscrit des entités ou des personnes étrangères sur la liste de contrôle des exportations, limitant ainsi leurs achats de technologies américaines. En signant des décrets, les États-Unis perturbent obligatoirement les activités des entreprises étrangères aux États-Unis ou interdisent aux entités ou aux particuliers américains de commercer avec des entreprises étrangères, imposent des sanctions technologiques sévères à d'autres pays, sapant ainsi l'ordre économique et commercial international et le processus de mondialisation de l'économie.

La "compétence à long terme" est un autre moyen couramment utilisé par les États-Unis pour exercer leur coercition économique. Les États-Unis ont promulgué des lois nationales telles que la "Foreign Corrupt Practices Act", la "Trading with the Enemy Act", la "Countering America's Adversaries Through Sanctions Act", la "International Emergency Economic Powers Act" et la "Export Control Act", et ont rédigé une série de décrets imposant directement des restrictions à des pays, des organisations ou des individus spécifiques. Les États-Unis étendent arbitrairement la compétence de leur droit national tout en appliquant des règles ambiguës telles que le "principe du moindre contact" et le "principe d'efficacité", en abusant des voies nationales d'action judiciaire pour s'engager dans une "compétence de longue portée" avec des entités et des individus étrangers.

La promotion de la soi-disant démocratie et des droits de l'homme est une astuce américaine courante pour exercer une coercition politique et s'ingérer dans les affaires intérieures d'autres pays. Les États-Unis ont longtemps promu les "valeurs américaines" dans le monde, mis en scène la "démocratie contre l'autoritarisme", interféré arbitrairement dans les affaires intérieures d'autres pays et tenté de façonner d'autres pays et l'ordre mondial avec leurs propres valeurs et leur propre système politique. Ils s'ingèrent dans les gouvernements légitimes des autres pays et les subvertissent afin d'affaiblir leurs rivaux, de provoquer des crises, de créer le chaos et de saper la stabilité.

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Les objectifs de la coercition politique américaine sont globaux. Qu'il s'agisse d'un adversaire ou d'un allié, d'un pays développé ou en développement, d'une grande entreprise ou d'une petite organisation, la coercition est toujours une option pour les États-Unis, pour autant qu'ils la jugent rentable et que les objectifs se plient à leur volonté. Sous la bannière de la "promotion de la démocratie", les États-Unis ont mis en œuvre la "doctrine néo-Monroe" en Amérique latine, provoqué la "révolution colorée" en Eurasie et planifié le "printemps arabe" en Asie occidentale et en Afrique du Nord.

Les mesures américaines de coercition politique forment un flux sans fin. Les États-Unis utilisent leurs bases militaires, leurs agences diplomatiques, leurs agences de renseignement, leurs organisations non gouvernementales, leurs organisations médiatiques et d'autres canaux et ressources en fonction des différents objectifs et situations, recueillant des informations, exerçant une influence, créant une opinion publique, manipulant les élections, soutenant les partis d'opposition, etc. afin d'interférer publiquement et secrètement, directement et indirectement, dans les affaires intérieures d'autres pays.

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Une armée puissante soutient les États-Unis dans leur diplomatie coercitive. Les États-Unis ont souvent recours à la coercition militaire et à l'usage illimité de la force dans les relations internationales. Ces dernières années, le budget militaire annuel moyen des États-Unis a dépassé 700 milliards de dollars, ce qui représente 40% du total mondial et dépasse la somme des 15 pays suivants réunis. Les États-Unis sont le premier exportateur d'armes au monde et utilisent souvent le commerce des armes pour augmenter leurs revenus et provoquer des conflits régionaux. Les installations et le personnel militaires américains sont répartis aux quatre coins du monde. Selon un rapport de 2020 sur les bases militaires américaines à l'étranger, les États-Unis disposent de plus de 800 bases militaires dans le monde, avec 173.000 personnes déployées dans 159 pays d'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient et d'ailleurs.

Les États-Unis ont fréquemment recours à la force militaire pour déclencher des guerres et des conflits de toutes tailles et de toutes formes, ou pour y participer. Entre 1776 et 2019, les États-Unis ont mené près de 400 interventions militaires dans le monde, dont la moitié entre 1950 et 2019, selon le rapport de l'université Tufts intitulé "Introducing the Military Intervention Project : A New Dataset on US Military Interventions" (Introduction au projet d'intervention militaire : un nouvel ensemble de données sur les interventions militaires américaines). Après la Seconde Guerre mondiale, les principales guerres initiées ou lancées par les États-Unis comprennent la guerre de Corée, la guerre du Vietnam, la guerre du Golfe, la guerre du Kosovo, la guerre en Afghanistan, la guerre en Irak, la guerre en Libye et la guerre en Syrie. Les guerres par procuration sont une forme courante d'intervention militaire américaine, dont souffrent des pays comme l'Ukraine, l'Irak, l'Afghanistan, la Libye, la Syrie, le Pakistan et le Yémen. Selon les données du projet "Cost of War" de l'Institut Watson à l'Université Brown, les estimations à la baisse montrent que le nombre total de décès militaires et civils causés par les guerres américaines de l'ère "post-11 septembre" est de 929.000, avec au moins 38 millions de personnes déplacées.

Les soft powers de la culture, de la science et de la technologie sont les moyens secrets dont disposent les États-Unis pour s'engager dans l'infiltration idéologique et la diplomatie coercitive. Les médias occidentaux dirigés par les États-Unis et les médias sociaux internationaux ont fortement soutenu la diplomatie coercitive américaine. Les États-Unis appliquent deux poids deux mesures en matière de liberté de la presse et utilisent divers moyens pour diffamer et supprimer les médias étrangers. Les États-Unis ont abusé de leur hégémonie culturelle, investi massivement dans les médias, soutenu l'infiltration de leurs idées dans d'autres pays et mené une propagande incendiaire. En outre, les États-Unis ont l'habitude de fabriquer de fausses informations pour attaquer d'autres pays et de colporter une opinion publique trompeuse à l'échelle mondiale, en utilisant une chaîne industrielle spécialement conçue à cet effet.

Les États-Unis utilisent leurs produits culturels pour promouvoir les valeurs américaines. Les films hollywoodiens représentent plus de 70% du marché mondial. Les valeurs et le mode de vie américains sont étroitement liés à leurs films et aux programmes télévisés financés par le gouvernement, aux publications, au contenu multimédia et aux programmes des institutions culturelles à but non lucratif, façonnant ainsi un espace d'opinion publique qui soutient l'hégémonie culturelle américaine. Cela a gravement érodé l'indépendance des autres cultures et la diversité des cultures mondiales.

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Les agences de renseignement américaines ont mis en place un grand nombre d'"organisations d'infiltration" dans le monde entier. Diverses fondations et organisations non gouvernementales sont devenues des "intermédiaires" dans l'exportation des valeurs américaines et des "pionniers" de l'infiltration culturelle. Le National Endowment for Democracy, le Congress for Cultural Freedom et d'autres "organisations et institutions d'infiltration" américaines ont promu les opinions culturelles et politiques américaines dans d'autres pays par le biais d'un soutien financier, de formations, de publications et de conférences, afin d'exporter les valeurs et l'idéologie américaines dans le monde entier et de poursuivre l'hégémonie culturelle.

3. La diplomatie coercitive des États-Unis met le monde en danger

Distorsion du fil conducteur de notre époque, à savoir la paix et le développement. La paix et le développement, en tant que thème de notre époque, sont la cause commune des peuples de tous les pays du monde. La recherche de la paix est l'idéal et le désir éternels de l'humanité, et la mondialisation économique est la condition préalable réaliste de la paix mondiale. Cependant, ces dernières années, sous la direction du concept "America First", l'hégémonie, l'unilatéralisme, le protectionnisme, l'isolationnisme et le nationalisme des États-Unis sont devenus de plus en plus féroces. Les États-Unis, qui privilégient leurs propres intérêts, ignorent les besoins urgents de paix et de développement de tous les pays du monde. Ils sont désireux de manipuler les questions idéologiques, de s'engager dans des jeux à somme nulle et de créer diverses "petites cliques" sur bases géographiques. La diplomatie coercitive des États-Unis a jeté une ombre sur la cause de la paix et du développement dans le monde en provoquant des "révolutions de couleur" dans le monde entier, en jetant de l'huile sur le feu et en cherchant des intérêts dans les luttes géopolitiques.

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Perturber le processus de mondialisation économique et d'intégration économique régionale. En s'engageant de plus en plus dans la coercition économique à travers le monde, les États-Unis ont sérieusement sapé la mondialisation économique et l'intégration économique régionale, provoquant une segmentation artificielle et une fragmentation accrue de l'économie mondiale. Cela a sérieusement inversé le cours de la mondialisation économique. Afin de maintenir leur hégémonie, les États-Unis se retirent du modèle de coopération mondiale formé après la Seconde Guerre mondiale et sont effectivement devenus le plus grand perturbateur des règles de la mondialisation. L'OMC a été presque paralysée par l'inaction des États-Unis et la tendance à la libéralisation et à l'intégration du commerce et des investissements mondiaux a été bloquée et sapée par les États-Unis. La coercition économique des États-Unis a non seulement sapé les chaînes d'approvisionnement mondiales et les chaînes industrielles basées sur les dotations en facteurs et les avantages comparatifs, réduisant la productivité du travail, mais a également augmenté les coûts de production régionaux et même mondiaux et a entravé le processus d'intégration économique régionale.

Obstacles au développement des économies émergentes et des pays en développement représentés par les BRICS. Les sanctions économiques et le blocus du développement imposés par les États-Unis à des pays tels que le Venezuela, Cuba, le Myanmar et la Syrie ont directement interrompu le processus de développement durable dans ces pays. Dans ces pays, la grande majorité des 17 objectifs de l'Agenda 2030 des Nations unies pour le développement durable, notamment l'élimination de toutes les formes de pauvreté dans le monde, l'éradication de la faim, la réalisation d'une croissance économique durable, l'industrialisation durable, la réduction des inégalités au sein des pays et entre eux, ainsi que des villes et des établissements humains durables, ont été mis hors de portée par la coercition américaine et la cause du développement mondial a été contrariée à maintes reprises. Les sanctions économiques imposées par les États-Unis aux pays du BRICS, c'est-à-dire la Chine, la Russie, l'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud, ainsi qu'aux marchés émergents tels que l'Argentine, le Mexique et la Turquie, ont gravement porté atteinte à leurs intérêts économiques.

Intensification des divisions et des antagonismes au sein de la communauté internationale. Pour maintenir leur hégémonie mondiale et contenir le développement des autres pays, les États-Unis sont désireux de forcer les autres pays à rejoindre l'"alliance démocratique" en traçant des lignes idéologiques et en imposant des tarifs douaniers. En s'appuyant sur la crise ukrainienne, les États-Unis invitent l'UE et d'autres pays développés à se joindre aux sanctions contre la Russie et obligent ces pays à prendre parti. Ils forcent les alliés européens à se joindre aux États-Unis pour continuer à imposer des sanctions à l'Iran, ce qui a gravement compromis les moyens de subsistance et le développement économique de ce pays. Ce que les États-Unis ont fait a renforcé l'antagonisme international au sein de la communauté et a augmenté le risque que le monde tombe dans une nouvelle guerre froide.

Conclusion

Les États-Unis sont l'inventeur et le maître de la diplomatie coercitive. Pendant longtemps, les États-Unis ont présenté au monde des cas d'école de diplomatie coercitive en recourant à divers moyens malhonnêtes tels que les blocus économiques, les sanctions unilatérales, les menaces militaires, l'isolement politique et les blocus techniques. Comme l'ont souligné les universitaires américains eux-mêmes, l'essence de la diplomatie coercitive américaine réside dans l'idée que "vous êtes soit avec nous, soit contre nous". Les États-Unis doivent diriger, leurs alliés doivent suivre, et les pays qui s'opposeront à la suprématie des États-Unis souffriront".

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Faisant fi du fait qu'ils se sont eux-mêmes engagés dans une diplomatie coercitive partout, les États-Unis, par intérêt politique, qualifient volontiers la Chine et d'autres pays de partisans de la diplomatie coercitive. Il convient de noter qu'une tradition importante de la diplomatie chinoise est de défendre l'égalité de tous les pays, grands et petits, et de ne jamais diviser le monde en différents groupes ou de s'engager dans la pratique de la coercition et de l'intimidation. En outre, la Chine a toujours adopté une position claire contre l'hégémonie, l'unilatéralisme et la diplomatie coercitive. La Chine ne menace jamais d'autres pays par la force. Elle ne forme jamais de coalitions militaires ni n'exporte d'idéologie. La Chine ne fait jamais de provocations à la porte d'autrui et ne met jamais la main dans la maison d'autrui. La Chine ne mène jamais de guerre commerciale et ne fait jamais obstruction de manière infondée aux entreprises étrangères. Calomnier la Chine en l'accusant de s'engager dans une soi-disant diplomatie coercitive, c'est manifestement lancer de fausses accusations.

La communauté internationale peut facilement déterminer qui pratique une diplomatie coercitive et qui contraint le monde. Ceux qui s'engagent dans la coercition, les sanctions, les brimades, la suppression d'autres pays et qui sèment le chaos dans le monde finiront par se faire du tort à eux-mêmes. Les États-Unis devraient se défaire de leur vieille habitude de diplomatie coercitive débridée et rétablir un ordre international juste et rationnel dans le monde.

Wokisme et déconstruction

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Wokisme et déconstruction

par Alberto Giovanni Biuso

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/25657-alberto-giovanni-biuso-wokismo-e-decostruzione.html

Les phénomènes collectifs qui portent le nom de cultures woke et cancel (ceux qui, par exemple, génèrent l'abattage de statues de poètes et de penseurs au nom de principes contemporains) peuvent apparaître et être quelque peu bizarres et fanatiques.

Leur nature s'exprime par quelques éléments très clairs: la victimisation élevée au rang de principe méthodologique; la tendance fortement censurante à l'égard de tout ce que les "éveillés" considèrent comme l'expression du Mal absolu; l'aspiration à faire tabula rasa de tout le passé de l'humanité, dont ils estiment devoir réécrire les vicissitudes comme s'il s'agissait d'une page blanche; une dimension fortement médiatisée, très éloignée du sentiment commun à la grande majorité des gens; l'attention consécutive que le wokisme reçoit des médias et des institutions bien qu'il constitue un phénomène circonscrit à une niche; l'analogie singulière avec le fanatisme de la "révolution culturelle" maoïste, qui voulait elle aussi anéantir toute la culture chinoise; la nature profondément américaniste et puritaine de la cancel culture, qui, tout en se présentant souvent sous un aspect "gauchiste" - comme diraient les Français - est en réalité l'exact opposé des traditions les plus fécondes de la gauche, telles que la liberté d'expression, la libération par rapport à tout fondamentalisme religieux, la primauté des questions collectives sur les désirs individuels.

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Au contraire, les cultures Woke et Cancel représentent un mélange bizarre de certaines expressions de la culture de "droite" dans ses composantes individualistes et libérales et de la culture de "gauche" dans ses composantes tout aussi individualistes qui tendent à transformer sémantiquement et juridiquement certains désirs individuels légitimes, issus de contextes historiques très précis, en droits naturels.

Tout cela va de soi. Mais il y a quelque chose de plus profond dans le wokisme. C'est en fait aussi l'un des résultats sociaux et culturels les plus significatifs du postmodernisme et du déconstructionnisme. Deux positions philosophiques, qui ces dernières décennies, se sont établies principalement aux États-Unis d'Amérique.

Né également de la vulgarisation par Jacques Derrida de la très fine lecture heideggérienne de Nietzsche, le déconstructionnisme compte parmi ses autres "pères" européens Deleuze et, en partie, Foucault. Ces perspectives philosophiques sont complexes et articulées, mais dans la lecture politique simpliste qu'elles ont reçue aux États-Unis (et, par rebond, en Europe), elles sont devenues des philosophies organiques du libéralisme de salon, avec leur primauté du flux sur la substance des entités, des événements et des processus (qui est également incontestable); et surtout avec leur apologie du désir individuel et avec leur destruction tendancielle de la rationalité classique (et donc aussi scientifique).

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Le déconstructionnisme européen conserve une tendance à l'obscurité expressive et à ce que les Français appellent la "préciosité" (en référence à Molière), c'est-à-dire une sorte de snobisme fondé sur la conviction infondée d'être "le meilleur".

Les éléments problématiques du déconstructionnisme philosophique sont amplifiés démesurément dans le wokisme politique, à commencer par les éléments génétiques que le premier a transmis au second.

Tout d'abord, une tendance anthropocentrique cachée ou même niée, qui est évidente chez d'autres philosophes qui ont contribué au déconstructionnisme. Il s'agit surtout de Sartre, pour qui en dehors de l'humain il n'y a pas d'existence ou, s'il y en a une, elle ne vaut pas la peine d'être étudiée, et de Lévinas, qui ne conçoit de dialogue qu'entre les humains et non de l'humain avec le monde, avec le cosmos; monde et cosmos considérés comme substantiellement inexistants puisque "l'autre de l'être, c'est l'homme en tant qu'il n'est pas l'être". On comprend que le seul être qui compte est l'être humain" (Pierre Le Vigan, in Déconstruction ?, numéro 55 de Krisis, avril 2022, p. 22).

Anthropocentrisme qui, dans certaines tendances déconstructionnistes, évolue presque inévitablement vers l'artificialisme comme apogée des capacités humaines à remplacer le matériel par le numérique, et vers le transhumanisme comme remplacement du réel par le virtuel, sous la forme que Jean Baudrillard a précisément indiquée à travers le concept/dispositif du simulacre, c'est-à-dire un monde où le réel est un moment du faux (Debord), où la frontière entre ce qui arrive et ce qui est inventé tend à s'estomper.

C'est là une des racines de l'ingénierie sociale qui est constitutive à la fois du déconstructionnisme et du transhumanisme et qui a trouvé une mise en œuvre très claire dans l'affaire Cov id19. En effet, il s'agissait, et il s'agit toujours, d'une infodémie, d'une épidémie essentiellement médiatique, qui "a permis de déployer au niveau mondial le récit de la "pandémie meurtrière" qui doit servir de mythe fondateur à une dictature sanitaire et informatique mondiale en cours d'élaboration" (Lucien Cerise, ibid., p. 94).

L'expression et la forme de ce mythe fondateur du déconstructionnisme sanitaire et social sont la dissonance cognitive, l'obscurantisme anti-biologique, l'élimination des différences, l'hypermoralisme à caractère religieux.

La dissonance cognitive prend de multiples formes. Au niveau sociologique, par exemple, la double injonction d'accueillir le monde islamique en Europe et de combattre sans merci le patriarcat masculin, deux injonctions manifestement incompatibles entre elles. Au niveau sanitaire et climatique, la dissonance consiste aussi à éliminer la santé par la santé, en induisant un état permanent d'anxiété, de stress et de dépression au nom de la protection contre un virus.

La forme la plus flagrante de l'obscurantisme anti-biologique est la négation pure et simple de l'existence réelle et innée du masculin et du féminin, réduits à une construction purement sociale et culturelle qu'il faut démanteler de toutes les façons, dès les premières années d'école. Il n'y aurait même pas lieu de s'attarder sur cette pathologie évidente - croire que les hommes et les femmes n'existent pas - si elle n'était pas sérieusement soutenue dans divers forums.

Une pathologie qui constitue une preuve supplémentaire et évidente du rejet déconstructionniste et woke de la différence au nom de l'un, d'une identité de remplacement qui doit éliminer toute diversité ontologique, éthique, politique, au nom des valeurs et d'une égalité réduite à la pure uniformité de l'identique: "Philosophiquement, c'est un processus d'abolition du multiple, dans tous les sens du terme et à tous les niveaux de l'existence, pour aller vers toujours plus d'unité normative. (...) Il s'agit d'organiser volontairement l'unité du monde sur la base d'une hallucination collective" (Cerise, ibid., p. 95).

L'outil principal que l'idéologie woke déploie pour atteindre cet objectif est le langage: de l'utilisation du schwa et de l'astérisque à des stratégies plus complexes visant en tout cas à nier l'existence de tout ce qui pourrait constituer une différence sexuelle entre les humains. Et ce de manière cohérente, puisque le déconstructionnisme nie qu'une nature humaine soit donnée, existe, agisse.

L'éliminer en rendant impossible toute restitution linguistique est l'essence du néo-langage dont George Orwell énonce les principes dans les annexes de son célèbre 1984. Par conséquent, les pratiques woke deviennent des formes d'effacement de toute la culture humaine, puisqu'elle est presque entièrement le produit des hommes Homo sapiens, qui sont considérés comme l'origine et la cause efficiente de tous les maux.

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Le déconstructionnisme woke est exactement cela: une barbarie qui prend des formes rarement vues dans l'histoire des sociétés; un analogue pourrait être les militants d'ISIS qui ont démoli "les idoles", les statues de Bouddha, en Afghanistan.

Ce n'est donc pas un hasard si le dernier élément de la taxinomie que je propose ici consiste à "réactiver sur un nouveau terrain, celui de l'hyper-moralisme wokiste, le vieux fanatisme religieux" (Pierre-André Taguieff, p. 63). Taguieff ajoute que contre cette apologie de l'ignorance, il faut activer la gaieté de la science, qui germe aussi d'une gaieté du scepticisme à l'égard de toute vérité et de toute valeur absolues. S'y opposer au nom et sous la forme de la liberté, car "nous voulons que puisse à nouveau s'épanouir, partout en Europe, un débat d'idées ouvert, sans inquisition, sans fanatisme, sans procès d'intention" (David L'Épée, ibid., p. 56), redonnant un sens et une fonction émancipatrice à l'école et à l'université, de plus en plus réduites à des lieux d'endoctrinement moralisateur selon les modes que l'agenda libéral impose aux sociétés occidentales. En effet, l'ignorance n'est pas la "force" - comme le dit le slogan de 1984 - mais l'outil qui produit des esclaves.

Il faut donc agir et penser pour les libertés réelles, contre le fantôme de la liberté pour laquelle "en apparence, je pense et je fais ce que je veux, mais cela doit rester à l'intérieur du cadre circonscrit par les médias, qui définissent le nouveau discours sacré. Transgresser la parole médiatique revient à transgresser un tabou, et cela créé une malaise immédiat, de même nature que la contestation de la parole du prêtre ou du chaman dans une société traditionnelle" (Cerise, ivi, p. 100).

Nous terminons en rappelant une évidence taboue pour l'idéologie woke: la différence (non pas la hiérarchie, qui est à rejeter, mais précisément la différence) entre le masculin et le féminin.

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Paul B. Preciado est un militant néo-féministe espagnol, auteur d'un manifeste contre tout "stéréotype de genre" et qui constitue, en même temps, une apologie de l'anus, "zone érogène commune à tous les humains sans différence de sexe, orifice non discriminant et marqueur d'égalité", qui "s'impose comme le nouveau 'centre universel contrasexuel'". D'où cet éloge déconstructionniste de l'anus, socle d'un universalisme enfin libéré de l'emprise des normes hétérosexuelles (...). Se situer par-delà le pénis et le vagin, organes de la différence des sexes, dont il faut cependant souligner qu'il ne s'agit que de 'constructions sociales'" (Taguieff, p. 60). Une telle version analocentrique du monde en dit long sur l'absence totale d'humour qui est une autre des limites de la vision woke de la société.

Tout cela contredit tellement la réalité - la réalité qui existe et se produit, au-delà de toute abstraction déconstructionniste - que c'est finalement insoutenable. Le politiquement correct et la cancel culture voudraient "faire coexister islamisme et gauchisme, féminisme et anti-racisme, relativisme axiologique et néo-puritanisme, et ces contradictions ne sont sans doute pas promises à la vie éternelle" (Yannick Jaffré, p. 11). Même la philosophie de l'anus de Preciado et d'autres ne résistera pas à l'épreuve du temps, fondée sur les rêves d'un visionnaire qui seront déconstruits et annulés par une métaphysique capable de respecter le réel, tout le réel, le réel de la différence.

samedi, 10 juin 2023

De Gaulle face au Kali-Yuga français

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De Gaulle face au Kali-Yuga français

par Nicolas Bonnal

« La France et le monde sont dans une situation où il n'y a plus rien à faire; je ne souhaite pas que le référendum réussisse »: le Général de Gaulle face au Kali-Yuga français

J’ai évoqué la chute de la France sous la présidence de de Gaulle: pour un Québec libre d’ailleurs peu suivi d’effet, il a fallu se payer l’industrialisation, la pollution, l’immigration, mai 68, la contestation sociale, le noyautage culturel marxiste (cf. Eric Zemmour sur le rôle sinistre de Malraux), le pays de Cocagne de Pierre Etaix et le Play-Time de Tati, sans oublier l’Alphaville de Godard.

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On y créa le froncé abruti, tétanisé, hébété, qui a rompu avec tous les modèles antérieurs et était prêt pour la goberge télé et bagnole. Je vais écrire et publier un livre sur ce thème : la disparition de la France au cinéma. Car de Farrebique ou de Jean Devaivre (découvrez par exemple l’admirable Alerte au  Sud sur notre chevalerie coloniale, notre épopée saharienne) aux Valseuses et à  Mortelle randonnée, on s’est bien effondré.

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Le pire est que le Général, porté aux nues par des politiciens d’extrême-droite (la smalah MLP-Zemmour) qu’il aurait fait fusiller en 44, en est parfaitement conscient. On le sait, le vénérable et pathétique-amusant Debré père qui est lui-même encore plus traumatisé par ce que devient et va devenir la France au cours des années : marxisation culturelle via Malraux (voir livre p. 145), inflation et taux d’intérêt à 15% (livre p. 151), relâchement moral et spirituel (et même militaire: on n’a pas plus d’empire comme me le rappela mon ami historien de Sparte Nicolas Richer), effondrement du christianisme, Debré et de Gaulle sont conscients de tout. L’Histoire de France est terminée et cela va se sentir.

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Dans ses Entretiens avec le général, publiés par mon éditeur Albin Michel (moi mon dada c’était Mitterrand, et je ne le regrette pas, j’en reparlerai un jour de Mitterrand), Debré écrit donc (p. 57-58) :

« J’évoque ces forces violentes qui désirent tant l’intégration de la France  dans l'Europe, c'est-à-dire en fin de compte la fin de la France, et je crains aussi que les divisions de l'Occident et l'incapacité américaine ne conduisent notre civilisation au déclin décisif. Je parle d'abord des forces qui poussent à l'intégration européenne: tous ceux qui sont hostiles à l'Etat, tous ceux qui ne comprennent pas la nécessité d'une pensée et d'une action indépendantes, se précipitent vers la supranationalité parce qu'ils savent, au fond d'eux-mêmes, que la supranationalité, c'est le protectorat  américain ».

On a parfaitement compris donc pourquoi Asselineau et Philippot qui sautent comme des cabris au nom du Général font 1% des voix. La masse veut la supranationalité et sans rire le protectorat américain avec ses armes qui ont cinquante ans de retard.

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Dans le livre de Debré d’ailleurs le Général paraît souvent triste, distrait, impuissant (idem pour son fils avec qui j’ai eu l’honneur de discuter aux jardins du Ranelagh si chers à mon maître et ami Parvulesco) ; il est en position non de gourou mais de disciple anxieux  et sans maître – comprendre ce que la France devient à cette époque, il faut l’oser en effet, pas vrai ? -

« Le général de Gaulle m'interrompt pour me demander si je crois possible de résister à ces forces. « Il n’y a que vous et moi qui pensons à l’Indépendance de la France.» Je lui réponds que nous devons être, en réalité, plus que deux et j’ajoute qu’il y aura tellement de déceptions à la suite de cette politique d'intégration qu'il ne faut pas douter d'être dans la vérité en expliquant qu'il faut faire l'Europe par l'association des Etats et non par la disparition des nations, à commencer par la disparition de la France. »

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Malheureusement les réponses sont et seront matérielles et matérialistes (Pompidou-Giscard – deux traîtres –, immobilier et nucléaire) :

« Que faire pour encourager ce mouvement ?» me dit-il. Je lui expose que les chemins sont clairs pour maintenir aux Français et à la France la volonté de demeurer une nation. Il faut poursuivre notre effort de modernisation industrielle. Il faut poursuivre notre volonté d'être une puissance militaire atomique et il faut aussi ne pas chercher à nous dégager de nos responsabilités africaines. Je lui expose que ses réticences à l'égard des réunions des chefs d’Etat africains d'expression française, réunions qui pourraient avoir lieu autour de lui, aboutissent à couper des liens qui pourraient être renforcés. »

Le grand projet gaulliste est un leurre auquel Kerillis avait très bien tordu le cou.

De Gaulle échoue – mais il en ressort qu’on ne pouvait qu’échouer. Je confirme !

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Sur le referendum – sa porte de sortie comme on sait – nous sommes clairement entendus :

«J'expose au Général que le but de ma visite est de préciser les conditions qui peuvent permettre le succès, du référendum. Interruption du Général: «Je ne souhaite pas que le référendum réussisse. La France et le monde sont dans une situation où il n'y a plus rien à faire et en face des appétits, des aspirations, en face du fait que toutes les sociétés se contestent elles-mêmes, rien ne peut être fait, pas plus qu'on ne pouvait faire quelque chose contre la rupture du barrage de Fréjus. Il n'y aura bientôt plus de gouvernement anglais; le gouvernement allemand est impuissant ; le gouvernement italien sera difficile à faire; même le président des Etats-Unis ne sera bientôt plus qu'un personnage pour la parade. Le monde entier est comme un fleuve qui ne veut pas rencontrer d'obstacle ni même se tenir entre des môles. Je n'ai plus rien à faire là-dedans, donc il faut que je m'en aille et, pour m'en aller, je n'ai pas d'autre formule que de faire le peuple français juge lui-même de son destin (p.112). »

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On répète parce que c’est merveilleux :

« Je n'ai plus rien à faire là-dedans, donc il faut que je m'en aille et, pour m'en aller, je n'ai pas d'autre formule que de faire le peuple français juge lui-même de son destin. »

Vive Pompidou, Beaubourg, Michel Sardou, la loi Veil et Emmanuelle..

C’est qu’il n’y a plus de religion. Debré ajoute ces lignes stupéfiantes :

« Le Général redit son analyse. Ce qui paraît le frapper le plus c'est le fait que les sociétés elles-mêmes se contestent et qu’elles n'acceptent plus de règles, qu’il s’agisse de l'Eglise, de l'Université, et qu'il subsiste uniquement le monde des affaires, dans la mesure où le monde des affaires permet de gagner de l'argent et d'avoir des revenus. Mais sinon il n'y a plus rien (p. 122). »

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C’est le Kali Yuga, donc on ne peut rien faire – à part se remplir les poches, en bon vaishya. On peut se demander quand même pourquoi la masse des couillons ne réagit plus. C’est ce que fait le Général :

«Le Général m'interrompt pour me dire, à la suite des exemples que je lui donne : « Comment se fait-il que les chefs d'établissement ou les recteurs n'interviennent pas? ». Je rappelle au Général ce que je disais tout à l'heure. L'autorité n'existe plus de par la volonté délibérée du ministère de l'Education nationale et j'ajoute en outre que, pour ce qui concerne les activités socio-éducatives, les chefs d'établissement ont des instructions formelles de ne point intervenir. Je regrette d'autant plus cette abdication et cette complicité que l'on sent les prodromes d'une réaction. Le corps enseignant, même dans ses éléments gauchisants, ne comprend plus cette anarchie et s'émeut de ses conséquences».

Et puis de Gaulle comprend ensuite que la famille disparait, qu’elle n’est plus la structure unifiant la société chrétienne – puisqu’il n’y a plus de société chrétienne:

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Le Général me dit: "Comment se fait-il que les familles ne réagissent pas?".

La vie familiale aujourd'hui n'est plus celle d'hier. L'évolution fait que l’État, le corps enseignant ont pris une responsabilité de plus en plus grande à l'égard des enfants. C'est là une situation à laquelle les familles se sont peut-être trop facilement habituées. Au surplus les réactions des parents se dispersent dans toute une série de directions : le programme, les examens, le comportement des professeurs, et, de ce fait, quand elles s'orientent contre certaines dégradations de l'enseignement, n'ont pas la même force (p. 174). »

La famille, seul Etat qui crée et aime ses citoyens (Chesterton), va disparaître.

C’est là que je cesse toute critique à son encontre (ce qui m’énerve, c’est son culte). Il fallait passer le témoin à un Giscard et aux soixante-huitards. La France moderniste, progressiste et républicaine voulait son Kali-Yuga.

livre-le-chemin-du-labyrinthe.jpgA ce propos et grâce aux talents de Tetyana j’ai scanné la page de Daniélou sur cette question transcendantale:

«C'est armé de ce bagage que j'ai commencé à reprendre contact avec l'Europe qui m'est apparue comme une région malade, atteinte d'une sorte de cancer qui fait que certaines cellules se développent de façon incontrôlée et contaminent peu à peu les autres. Ce développement a forcément une limite. L'espace vital est de plus en plus réduit pour chacun dans ces énormes termitières qui recouvrent peu à peu les campagnes et les forêts. Certains aspects de la vie prennent une place démesurée par rapport à d'autres, créant un profond déséquilibre. La recherche de la prospérité étouffe celle de la sagesse et du bonheur de vivre. Je me suis interrogé sur les raisons qui rendaient les Occidentaux modernes si agités et en somme assez rarement heureux. »

Daniélou prévoit même l’autodestruction européenne que nous vivons – et qui promet d’être inévitable et épouvantable, tant la masse zombie de la société de consommation se laisse faire:

«Les Aryens dont sont issus la plupart des peuples qui ont dominé l'Europe, les Achéens, les Doriens, les Celtes, les Romains, les Germains, les Russes, sont des peuples de prédateurs. Ayant récemment envahi une grande partie de la planète, peuplé les Amériques et l'Australie, imposé leurs langues à l'Afrique et parfois même à l'Asie, ils ont atteint une limite et leur force d'expansion se retourne contre eux-mêmes. Il semble peu probable qu'ils arrivent à se contrôler. C'est un vaste problème d'histoire. Lorsque l'équilibre naturel est rompu, certaines espèces animales tendent à se multiplier jusqu'au point où elles se détruisent elles-mêmes…».

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De Gaulle et la vocation de la France ont disparu dans les années soixante (mon enfance) comme le christianisme. On demande à Bruckberger de compléter (voyez mes textes). Il cite Lévi-Strauss dans une interview inouïe. Prince de la science humaine, le vieux savant juif devenu marginal génial répond courageusement à une stupide interview catho :

« Je vous dirai que ce qui se passe dans l'Eglise depuis le dernier concile me trouble. Il me semble vu de l'extérieur, que l'on appauvrit ou que l'on dépouille la foi religieuse (ou son exercice) d'une très grande partie des valeurs propres à toucher la sensibilité, qui n'est pas moins importante que la raison. LE JOURNALISTE. - Par exemple ?

LÉVI-STRAUSS. C'est vraiment l'appauvrissement du rituel qui me frappe. Un ethnologue a toujours le plus grand respect pour le rituel. Et un respect d'autant plus grand que ce rituel plonge ses racines dans lointain passé. Il y verra le moyen de rendre immédiatement perceptibles un certain nombre de valeurs qui moins toucheraient directement l’âme si l'on s'efforçait de les faire pénétrer par des moyens uniquement rationnels, Louis XIV dit, dans son testament, en de s'efforçant justifier le cérémonial de la Cour, des choses assez profondes: qu'on ne peut pas demander à tout le monde d'aller au fond des choses. Il faut qu'il y ait des expressions sensibles qui ne passent pas par le biais de la connaissance discursive".

Le journaliste: Vous pensez que l’affadissement du rituel d’un groupe social est le signe d'une crise de son système des valeurs ?

- J'entends bien que tout rituel doit évoluer. Une société religieusement vivante serait une société capable d'enrichir son rituel. Mais les tentatives de renouvellement du moins ce que j'en vois quand j'assiste à des messes d'enterrement ou de mariage ne paraissent pas très convaincantes.»

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Et le courageux Bruckberger, disciple de Bernanos, de conclure :

« On ne peut dire plus clairement, ni avec plus de prudence et de gentillesse, qu'en France, la réforme liturgique issue du dernier concile est un fiasco. Un grand savant agnostique s'en dit troublé. Nos évêques, eux, n'en sont nullement troublés: même si elle devait entraîner la mort du patient, ils nous forceraient à tenir la bouche ouverte jusqu'à ce que toute la potion soit avalée. Un grand savant explique ce qu'Aristote nous avait appris depuis longtemps: qu'il n'est rien dans l'intelligence qui ne soit d’abord tombé sous le sens et que tout ce qui touche la sensibilité, surtout si ça vient de loin, doit être modifié avec la plus grande prudence».

Flanqué de tels esprits le Général ne pouvait qu’exhaler cette grandeur triste (pensez au mage Taliesin) que j’ai retrouvée dans les traits de son fils – honoré par une lettre de Vladimir Poutine hors de son centenaire (les démons doivent en trembler encore), quand je parlais avec lui aux jardins du Ranelagh.

A nous d’en finir maintenant avec les démons déchaînés de l’enfer et de la médiocrité.

Sources :

https://www.amazon.fr/Pourquoi-Gaulle-adorait-Russie-anti...

https://www.amazon.fr/Chroniques-sur-lHistoire-Nicolas-Bo...

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2023/05/04/le-reveren...

https://lecourrierdesstrateges.fr/2022/09/09/lecons-liber...

https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/12/25/joyeuse-mo...

Daniélou – Le Chemin du Labyrinthe (Rocher)

Debré – Entretiens avec le général de Gaulle – Albin Michel

R.P. Bruckberger – Lettre ouverte à Jean-Paul II (Stock)

 

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Parution du numéro 463 du Bulletin célinien

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Parution du numéro 463 du Bulletin célinien

Sommaire :

2023-06-Cover.jpgLe goût de Céline chez Sollers

Krogold face à la critique

Céline loin des Lumières

Entretien avec Maxim Görke

Céline et Mirbeau

Gen Paul et Céline

 

 

Retour dans la Pléiade

Il faut savoir beaucoup de gré à Henri Godard, Pascal Fouché et Régis Tettamanzi pour le travail magistral accompli dans cette nouvelle édition de la Pléiade. Rappelons à ceux qui possèdent déjà l’œuvre romanesque dans cette collection que seuls deux volumes apportent, avec l’exégèse requise, un corpus inédit. À ne plus confondre avec les deux premiers volumes de l’édition précédente ; avant cette année, pour lire l’œuvre dans l’ordre chronologique de leurs phases de rédaction, il fallait lire les volumes dans l’ordre suivant : I, III, IV et II !  Cette tomaison est abandonnée ; désormais, les quatre volumes sont classés par grandes périodes d’écriture : Romans 1932-1934 (comprenant Voyage au bout de la nuit, avec notamment des séquences inédites du manuscrit et du dactylogramme, et ce que l’éditeur nomme “textes retrouvés” : La Volonté du roi Krogold, Guerre et Londres) ; Romans 1936-1947 (comprenant Mort à crédit, augmenté de dix séquences du roman dans la version du manuscrit retrouvé ;  Casse-pipe suivi de ce que l’éditeur nomme “scènes retrouvées” ; et Guignol’s band). N’étant pas affectés par les découvertes de l’été 2021, les deux derniers volumes demeurent inchangés et sont seulement rebaptisés en Romans 1952-1955 et Romans 1957-1961.

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À moins d’être un collectionneur éperdu de toutes les éditions céliniennes, seule l’acquisition des deux premiers volumes cités s’impose pour découvrir de l’inédit non procuré par la collection “Blanche”.  Idéalement – puisqu’il s’agit de textes non  achevés – il aurait fallu réserver Guerre, Londres et Krogold à la “Bibliothèque de la Pléiade”, et aux “Cahiers de la NRF” mais, outre les impératifs commerciaux, il est naturel de songer au grand public.

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Au moins ces inédits ne lui ont-ils pas été présentés comme des “romans” puisque non avalisés par Céline qui les considérait à juste titre comme des textes non aboutis. Ajoutons que les deux nouveaux volumes de la Pléiade comprennent un avant-propos inédit de Henri Godard pour le premier et une préface actualisée pour le deuxième. Ses commentaires sagaces font litière de l’affirmation de certains selon laquelle Guerre  serait un texte écrit en 1930-1931 destiné, à l’origine, à être intégré dans Voyage au bout de la nuit.

Cette hypothèse est, on s’en souvient, celle de l’universitaire italien Pierluigi Pellini¹. Il n’est pas le seul dans ce cas : en France aussi il se trouve deux ou trois céliniens qui le pensent aussi. Or Guerre ne peut avoir été écrit à la même période que Voyage puisqu’y figurent des bribes de Krogold. Lequel fut rédigé, comme on le sait, après la parution de son premier roman. Mais la grande découverte apportée par ces inédits est qu’après le fabuleux retentissement de Voyage, Céline a longuement tâtonné. Et n’a donc pas trouvé d’emblée ce qui sera désormais son style : celui inauguré par Mort à crédit. Auparavant il adopta encore, dans ces tentatives que sont Guerre et Londres, un langage proche de l’oralité populaire qui était celui de Voyage.  Sa révolution  stylistique  sera la consécration  d’un éprouvant et patient labeur.

  • L.-F. Céline, Romans 1932-1934 & Romans 1936-1947, Gallimard, coll. “Bibliothèque de la Pléiade”, 2023, 1552 p. et 1956 p. (70,50 et 78,50 euros, prix de lancement jusqu’au 31 décembre).
  1. (1) Giulia Mela et Pierluigi Pellini, « Genèse d’un best-seller. Quelques hypothèses sur un prétendu “roman inédit” de Louis-Ferdinand Céline », ITEM, Paris, Institut des textes et manuscrits modernes (CNRS-ENS), 22 juillet 2022.  Voir aussi Marc Laudelout, « Guerre antérieur à Voyage ? », Le Bulletin célinien, n° 454, septembre 2022.

vendredi, 09 juin 2023

La logique tordue du capitalisme de crise - des pandémies aux guerres et à l'argent numérique

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La logique tordue du capitalisme de crise - des pandémies aux guerres et à l'argent numérique

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/06/06/kriisikapitalismin-kieroutunut-logiikka-pandemiasta-sodankayntiin-ja-digirahaan/

"La meilleure façon de comprendre la signification de la nouvelle normalité est peut-être de la décrire comme un changement de paradigme irréversible vers le capitalisme de crise", écrit Fabio Vighi. Le capitalisme d'aujourd'hui n'a plus besoin de crises pour renforcer sa capacité de croissance, "mais pour masquer son incapacité chronique".

La fonction épistémique de la "crise" a donc changé. "Autrefois, elle conduisait à un nouveau cycle économique, aujourd'hui elle facilite la gestion agressive de la décomposition socio-économique", explique M. Vighi.

Aujourd'hui, "la dépendance du capitalisme à l'égard du crédit, financé à l'extrême, exige une contraction de l'économie réelle, principalement par le biais de chocs calculés". C'est précisément en raison de son impuissance inhérente que le capitalisme de crise est "politiquement autoritaire" et a besoin d'une "industrie d'urgence", répète M. Vighi.

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Selon l'universitaire italien, la principale leçon à tirer de ces trois ans et demi est que "la manipulation des marchés financiers est la manipulation directe de la réalité". Les "marchés systématiquement faussés" reflètent une "réalité systématiquement faussée".

Le discours principal de notre époque n'est plus "l'économie basée sur le travail" mais "le contrôle économique de l'effondrement socio-économique" déclenché par la "pandémie" à l'échelle mondiale. La "nouvelle ère capitaliste", selon Vighti, n'est pas basée "uniquement sur le contrôle, mais surtout sur la manipulation et le contrôle".

L'objectif de la politique monétaire des banques centrales n'est plus de stabiliser les prix, mais de stabiliser la tendance à la baisse afin que le marché puisse continuer à prospérer. Un système risqué et surendetté a besoin non seulement de liquidités constantes (crédit), mais aussi de "boucs émissaires et d'alibis" - des "pandémies" à la multiplication des "urgences" et des "faillites bancaires régionales".

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Choisir un bouc émissaire à l'avance donne au système un peu plus de temps. Mais combien de temps cela va-t-il durer ? M. Vighi estime que "l'impasse est déjà en vue". Il est important de garder à l'esprit que lorsque l'échafaudage économique insoutenable s'effondrera, "la société se fracturera et le monde entier tel que nous le connaissons s'écroulera soudainement".

Le démantèlement ordonné du système implique maintenant de démonter le système financier de plus en plus fragile, couche par couche, en préparation d'une nouvelle infrastructure monétaire, qui sera probablement basée sur une monnaie numérique des banques centrales.

Cependant, l'introduction réussie du nouveau système nécessitera une crise majeure, de sorte que de nouvelles "circonstances exceptionnelles" sont susceptibles de survenir. "Nous devrons être tellement traumatisés que nous n'accepterons pas seulement nos nouveaux carcans numériques, mais que nous les supplierons même de les accepter", dystopise M. Vighi.

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Mais la vérité est que depuis le début de la "pandémie", les banques centrales n'ont cessé de proclamer que la CBDC, la monnaie numérique de la banque centrale, était l'avenir des transactions monétaires. Comme l'a déclaré Augustin Carsten, gouverneur de la Banque des règlements internationaux, le 19 octobre 2020 :

"La différence essentielle avec la CBDC est que la banque centrale exerce un contrôle absolu sur les règles et réglementations qui définissent l'utilisation de la banque centrale [monnaie numérique], et que nous disposons également de la technologie nécessaire pour les mettre en œuvre."

Selon toute vraisemblance, toute commission de contrôle monétaire sera gouvernée par une oligarchie ultra-riche qui se coordonnera pour maintenir la pauvreté sous contrôle tout en conservant un maximum de pouvoir et de privilèges pour elle-même.

À l'heure actuelle, la monnaie numérique des banques centrales est présentée comme un système de paiement "sûr et efficace" (l'expression ne vous rappelle-t-elle pas l'époque de la campagne sur les chocs de taux d'intérêt ?

Cependant, il est probable que la prochaine crise montrera les faces rugueuses du capitalisme et forcera les citoyens à accepter plus de misère et moins de liberté. Comme pour la crise des taux d'intérêt, les circonstances exceptionnelles n'ont laissé que peu de choix. Pour la plupart des gens, conserver leur emploi signifiait accepter les pics proposés.

"Nous nous dirigeons maintenant vers une véritable récession économique qui, qu'elle prenne la forme d'un krach déflationniste des marchés ou d'un cycle hyperinflationniste (ou les deux), amènera l'élite à nous proposer une solution technologique miraculeuse: les dépôts seront transférés dans une banque centrale près de chez vous, ce qui signifie que toutes vos dettes deviendront la dette de cette banque centrale, qui assurera la protection en gérant numériquement vos flux d'argent".

"Comme en pleine ère pandémique, la plupart des citoyens vont probablement mordre à cet appât 'sûr et efficace'", spécule avec pessimisme M. Vighi. "La fin de la partie est désormais écrite à grande échelle : une économie mondiale qui s'effondre au ralenti ne peut que tenter de se maintenir en manipulant ses monnaies affaiblies".

"Il est impossible de prédire à quelle distance nous nous trouvons du point de basculement qui s'avérera suffisamment choquant (c'est-à-dire une occasion appropriée) pour l'introduction astucieuse d'un nouveau système monétaire. Mais il ne fait aucun doute que le Titanic se dirige à toute vitesse vers l'iceberg, le grand désastre qui servira de remède miracle : un vaccin numérique qui - selon la publicité - protégera les citoyens du virus économique".

Vighi n'a pas de bonnes nouvelles à annoncer. Selon lui, "nous sommes entrés dans une ère de fragmentation socio-économique extrême, contrôlée du haut vers le bas". Les politiques de gestion de crise deviendront un thème commun pour garder les masses sous contrôle en ces temps instables.

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La désintégration de notre monde se manifeste à la fois par la "rupture des liens sociaux et le lent effondrement des marchés financiers". Comme l'écrivait Hemingway dans Et le soleil se lève, la faillite se produit de deux manières, "graduellement puis soudainement".

La désintégration de la mondialisation en un effondrement socio-économique est également le principal moteur des conflits militaires. Depuis 2001, les États-Unis mènent une guerre continue qui, selon une estimation prudente d'un projet de recherche de l'université Brown, a causé (directement et indirectement) quelque 4,5 millions de morts dans les zones de guerre de l'Afghanistan, du Pakistan, de l'Irak, de la Syrie et du Yémen après le 11 septembre.

"Si l'ampleur de ce carnage fait la une des journaux, c'est uniquement en faisant appel à un sentiment de culpabilité profondément hypocrite. Il n'y a jamais eu de remise en question du lien de causalité qui lie l'hégémonie économique mondiale des États-Unis à son complexe militaro-industriel, une hydre à plusieurs têtes qui continue d'infliger destruction et souffrance afin de retarder la fin de la domination américaine", s'est emporté M. Vighi.

"Maintenant que leur hégémonie mondiale basée sur le dollar risque de s'effondrer, les États-Unis continuent de s'appuyer sur le complexe militaro-industriel comme colonne vertébrale de leur monnaie. Et plus l'économie est endettée, plus le complexe militaro-industriel trouvera des raisons d'étendre ses tentacules", conclut le penseur italien.

En mars de cette année, la crise bancaire auto-infligée a déjà donné une idée de la perversité du jeu. Pour maintenir la puissance mondiale, le modèle économique fondé sur l'endettement doit continuer à détourner des milliards vers la machine militaire.

Selon sa logique tordue, "l'augmentation de la dette permet aux États-Unis de financer leur force militaire colossale à l'intérieur du pays et surtout à l'étranger, ce qui permet au dollar de rester la monnaie de réserve mondiale".

M. Vighi ne voit même pas d'issue à la prétendue rébellion des BRICS contre le dollar. Selon lui, la Chine ne viendra pas non plus à la rescousse de l'économie mondiale. Le professeur de l'université de Cardiff ne voit aucun gagnant dans cette course : "nous assistons à une épreuve de force géopolitique sur un Titanic en perdition dont la seule issue commune est la décadence et l'autoritarisme".

L'ordre mondial multipolaire émergent sera en proie au même désordre, "la tendance autodestructrice du mode de production capitaliste étouffant", suggérant qu'"une grande guerre est désormais aussi possible qu'un accord tacite entre des ennemis géopolitiques ayant des destins économiques très similaires et le même besoin d'imposer une infrastructure oppressive aux masses".

"Les guerres modernes sont inextricablement liées à une économie dépendante du crédit", explique M. Vighi. Tout au long de l'histoire récente du capitalisme, "les guerres ont été utilisées pour créer du crédit afin de financer les armées, les armes et les nouvelles technologies". À cet égard, les deux guerres mondiales du 20ème siècle ont déjà révélé "la dépendance de l'État à l'égard du capital et la dépendance du capital à l'égard du crédit".

Les grands cercles du capital qui possèdent les banques centrales ont le pouvoir d'influencer les stratégies géopolitiques et socioculturelles. C'est pourquoi la récente "pandémie" a été immédiatement qualifiée de "guerre contre le virus". C'est également la raison pour laquelle elle a été remplacée sans heurt par une véritable guerre interarmées qui, selon Vighi, "se prolonge de manière absurde, en raison du mépris capitaliste typique pour la vie humaine".

Comme Vighi l'a déjà expliqué, la "guerre contre l'intérêt" a permis de créer directement d'énormes quantités d'argent et de les mettre en circulation dans le système (selon une stratégie contrôlée par la société de gestion d'actifs BlackRock), résumant ainsi, pour une période beaucoup plus courte, la logique malsaine de la "guerre contre la terreur" des deux décennies précédentes.

Vighi estime que le changement de paradigme du "capitalisme libéral vers un système mondial illibéral basé sur l'urgence" est déjà bien entamé. Alors que la manipulation mondiale devient de plus en plus perverse, sommes-nous simplement en train de passer d'une psychose de masse à une autre, ou pouvons-nous éveiller une conscience collective de l'état des choses ?

En raison du surendettement et des émeutes permanentes, la France menacée d'une dégradation de sa notation

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En raison du surendettement et des émeutes permanentes, la France menacée d'une dégradation de sa notation

Source: https://zuerst.de/2023/06/09/wegen-ueberschuldung-und-dauerkrawallen-frankreich-droht-schlechteres-rating/

Paris. La France, deuxième économie de l'UE après l'Allemagne, est en difficulté. L'agence de notation S&P Global menace désormais de dégrader sa note de crédit. Des fuites indiquent que la note actuelle du pays, "AA-", sera probablement abaissée, car la dette française, qui s'élèvera à 111,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2022, est l'une des plus élevées de l'UE et que le déficit annuel est légèrement inférieur à 5% du PIB.

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Une autre agence de notation, Fitch, a déjà abaissé la note de la France de 'AA' à 'AA-' fin avril, justifiant cette décision par des plans de réduction de la dette insatisfaisants et des troubles sociaux persistants ( !).

Le gouvernement Macron se montre toutefois confiant dans sa capacité à maîtriser la dette et à éviter la dégradation de la note. Nous avons une "stratégie crédible pour accélérer le désendettement de la France", a déclaré le ministre de l'Economie Le Maire, qui s'est engagé à réduire la dette à 108,3% d'ici 2027.

Le pays est également sorti de la pire phase de la crise inflationniste, a déclaré le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau. Tout compte fait, "nous serons intransigeants" sur le plan de réduction de la dette, a annoncé M. Le Maire.

Les Français en ont déjà eu un avant-goût désagréable. La fameuse réforme des retraites devrait permettre à elle seule d'économiser jusqu'à 13,5 milliards d'euros d'ici 2030. En outre, les chômeurs seront soumis à une pression accrue et la vaste aide à l'énergie sera réduite au profit d'une aide plus ciblée. Ces mesures ne devraient pas contribuer à la paix sociale (mü).

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Deux vidéos de Nicolas Bonnal

L'anarcho-tyrannie à l'oeuvre

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L’anarcho-tyrannie à l’œuvre

par Georges FELTIN-TRACOL

Pendant le pont de l’Ascension, l’anarcho-tyrannie était à l’œuvre dans l’Hexagone et cette œuvre n’était ni française, ni européenne. On doit cette expression à l’essayiste étatsunien Samuel Todd Francis (1947 – 2005), éditorialiste conservateur proche du francophone Jared Taylor, responsable du cercle de réflexion américain d’origine boréenne American Renaissance.

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L’anarcho-tyrannie désigne, d’une part, les tracasseries quotidiennes et la répression impitoyable des citoyens ordinaires par un despotisme étatique et, d’autre part, l’extrême laxisme du dispositif régalien à l’égard des racailles. Le terme a commencé à se répandre en France au moment du délire covidien visible avec l’auto-attestation de sortie, les contrôles et les verbalisations de toute personne ne portant pas ou portant mal le masque sanitaire par les flics sur les plages.

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Entre le 18 et le 21 mai dernier, les exemples d’anarcho-tyrannie en France se sont multipliés. Sur l’ordre du « sinistre » de l’Intérieur, le préfet de police de Paris interdit à 15 h le samedi le colloque d’hommage à Dominique Venner, une décennie après son acte sacrificiel, prévu le lendemain en début d’après-midi. Cette réunion intellectuelle pourrait propager un discours « discriminatoire et  haineux ». Un autre prétexte justifiant cette mesure inique insiste sur la condamnation du futur fondateur de La Nouvelle Revue d’Histoire à dix-huit mois de prison en… 1961 pendant la Guerre d’Algérie ! Et la prescription, bordel ? Il existe pourtant depuis 1968 une loi d’amnistie.

Les autorités ont déniché un procédé pervers qui contourne la remise en cause de la décision. Le référé-liberté déposé aussitôt est rejeté le lundi 22 mai parce que l’événement était passé. N’y a-t-il donc pas des magistrats administratifs d’astreinte un dimanche ? Par cette entourloupe, la juridiction compétente n’étudie pas sur le fond cette scandaleuse interdiction, établit une présomption de culpabilité et ne condamne pas une nouvelle fois la préfecture de police.

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Une semaine plus tôt, le tribunal administratif de la capitale avait levé les interdictions de manifestation en l’honneur de Jeanne d’Arc et d’un colloque annuel tenu par les royalistes néo-maurrassiens. En revanche, il avait maintenu l’interdiction d’une rencontre européenne des Nationalistes d’Yvan Benedetti au motif fallacieux que ce dernier a été condamné pour des délits d’opinion politique. Les Nationalistes ont passé outre. Résultat, la police a sommé Yvan Benedetti de se présenter dans ses locaux afin de s’expliquer. Encore heureux que le RAID, le GIGN et la BIR ne vinrent pas chercher à l’heure du laitier ce grand sceptique du vivre ensemble inclusif, festif et séropositif !

Une condamnation judiciaire d’ordre politique empêcherait-elle donc à l’avenir d’organiser toute manifestation politique ? Signalons au passage qu’Alain Juppé, condamné en appel en 2004 pour prise illégale d’intérêts à 14 mois de prison avec sursis et à un an d’inéligibilité siège aujourd’hui au Conseil constitutionnel. Faut-il par conséquent arrêter les sessions fréquentes de cette institution ?

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Entre-temps, Villegongis, village d’une centaine d’habitants, accueillait à son corps défendant et malgré l’interdiction formelle de la préfecture du département de l’Indre, le trentième « Teknival » de musique électronique. Les gendarmes ont-ils délogé les « teufeurs », grands consommateurs d’alcool et de drogues diverses ? Pas du tout ! La force publique n’a mobilisé que trois à quatre cents membres pour environ... trente mille participants. Certes, il y a eu des contrôles d’identité et des amendes dressées pour détention et usage de stupéfiants, mais jamais les accès routiers n’ont été bloqués. Pis, pompiers et service médical se sont installés à proximité du terrain agricole occupé sans la moindre autorisation aux frais du contribuable. Posons par ailleurs une question incorrecte : quel est le bilan carbone de ces trois jours de festivités illégales ? Les festivaliers ont laissé sur le champ des milliers de tonnes de déchets, mais les responsables de cette partouze sonore l’auraient parfaitement nettoyé...

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Cependant, on attend toujours la réaction indignée de Greta Thunberg et de Camille Étienne, nouvelle égérie des détraqués climatiques, pour les graves atteintes à l’environnement et aux éco-systèmes environnants. On a néanmoins appris que des vipères auraient mordu quelques « teknivaliers ». Nous savons tous que ces vipères, naguère lubriques, appartiennent dorénavant à l’ultra-droite !

Le traitement médiatique, judiciaire et politique de ce Teknival détonne avec les défilés impeccables du 6 mai à Paris et du 16 mai à Annecy. Dans la capitale, six cents militants se souvenaient de Sébastien Deyzieu mort vingt-neuf ans plus tôt en défilant avec tenue et dignité. Cette manifestation sans casse, ni violence ne pouvait qu’effrayer les belles âmes. En plus d’être tout de noir vêtus (Black lives matter oblige, non ?), les manifestants avaient le visage masqué. N’étaient-ils pas soucieux d’empêcher toute nouvelle contamination virale ou bactérienne ? La caste politico-médiatique n’a surtout pas apprécié d’entendre scander dans les rues de Paris « Europe ! Jeunesse ! Révolution ! » qui vaut mille fois mieux que le lamentable « Femme ! Vie ! Liberté ! ». L’hommage mérité rendu à Sébastien Deyzieu a déclenché l’ire du locataire de la place Beauvau qui dégaine plus vite que son ombre les décrets de dissolution.

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Quant à la manifestation nocturne à Annecy où retentit le superbe chant Les Lansquenets, elle n’était pas déclarée. Si elle avait été déposée en préfecture, les autorités compétentes l’auraient interdite ! Observons que le RN et Reconquête ! se dédouanent volontiers de ces deux actions pacifiques dans l’espoir hypothétique de complaire aux prescripteurs d’opinion. La  « dédiabolisation » est un leurre dangereux et incapacitant.

Pour interdire colloques et manifestations, le régime anarcho-tyrannique s’appuie sur une jurisprudence administrative de 2014 concernant les spectacles de Dieudonné que votre serviteur mentionnait dans En liberté surveillée. Réquisitoire contre un système liberticide (Les Bouquins de Synthèse nationale, 2014).

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Pendant ce temps, de Villerupt en Meurthe-et-Moselle à Marseille en passant par Valence dans la Drôme et Paris, les fusillades mortelles se généralisent sur fond de rivalités croissantes pour le trafic de drogue. La véritable menace n’est-elle pas l’achat et la consommation de cette merde qui accélère la zombification du pays ? En voulant légaliser les drogues dites « douces », odieux euphémisme, Insoumis, Verts, socialistes, communistes et aile sociétale du macronisme portent une lourde responsabilité morale dans ces règlements de compte sanglants. La réponse du Régime reste fragile, faible et inapproprié.

Un nouveau palier d’oppression vient d’être franchi. Aux manifestations et réunions publiques censurées de manière préventive viendront après la fermeture administrative des librairies amies dans la capitale française (Librairie Vincent, Librairie Française, Librairie Duquesne Diffusion, La Nouvelle Librairie), à Nancy (Les Deux Cités) et au Puy-en-Velay (Arts enracinés), puis, à l’instar des précédents d’Al-Manar, la chaîne du Hezbollah libanais, de Spoutnik et de RT, la suspension définitive des sites Internet avant de s’en prendre finalement aux maisons d’édition, aux journaux, aux revues et à leurs collaborateurs.

Le propos est volontiers pessimiste. Julien Freund avait l’habitude de dire qu’en politique, il faut toujours envisager le pire. Il est temps d’en prendre conscience et d’agir en conséquence. 

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 76, mise en ligne le 30 mai 2023 sur Radio Méridien Zéro.

jeudi, 08 juin 2023

Le césarisme : entre hégémonie et contre-hégémonie

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Le césarisme : entre hégémonie et contre-hégémonie

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/cesarismo-entre-la-hegemonia-y-la-contrahegemonia

L'État que nous avons déjà eu maintes fois l'occasion de décrire, qui est imprégné d'hégémonie, mais qui lui résiste en partie, est un État césariste. Il dit : "Je n'entrerai pas demain (dans le jeu), je resterai aujourd'hui (ce que je suis), que mon aujourd'hui soit éternel". Le césarisme est un État qui ne s'oppose pas à l'hégémonie, mais qui se fige simplement dans le temps, devenant un moyen de dissuasion pour l'hégémonie afin de réaliser sa prochaine étape, mais seulement en tant qu'obstacle (temporaire) sur le chemin de l'hégémonie.

Le césarisme est une tentative d'interagir avec l'hégémonie et de s'y opposer en même temps. Le désir d'interagir avec l'hégémonie de cette manière consiste à la laisser partiellement entrer et, simultanément, à l'éviter tout aussi partiellement. Par exemple, la Fédération de Russie contemporaine est un cas typique de césarisme selon les termes de Gramsci.

Formellement, l'État césariste peut proclamer : "Nous sommes pour la souveraineté ! Mais si l'hégémonie est à l'intérieur comme le moule qu'elle est - idéologiquement, technologiquement, économiquement - alors il importe peu que cet État soit pleinement intégré dans l'hégémonie ou non. Peu importe de quel côté vient l'hégémonie : le fait de prendre un iPhone vous inclut déjà dans l'hégémonie, parce qu'il y a déjà différents programmes qui suivent votre profil, qui vous examinent. Vous êtes inclus dans leur réseau. L'hégémonie est un réseau, un rhizome.

La ligne de démarcation entre hégémonie et césarisme, d'une part, et entre contre-hégémonie et césarisme, d'autre part, sont des aspects fondamentaux de la science politique de Gramsci.

Le G7 est un outil obsolète du néo-empire américain

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Le G7 est un outil obsolète du néo-empire américain

par Timur Fomenko

SOURCES DE L'ARTICLE : https://nexusnewsfeed.com/article/geopolitics/the-g7-is-an-outdated-tool-of-the-us-neo-empire/ & https://www.cese-m.eu/cesem/2023/05/il-g7-e-uno-strumento-obsoleto-del-neo-impero-americano/

Washington a coopté à la fois les gagnants et les perdants de la Seconde Guerre mondiale pour défendre la domination occidentale dans le monde.

Le sommet des nations du G7 s'est tenu à Hiroshima, au Japon, le week-end dernier.

Le choix d'Hiroshima est significatif pour plusieurs raisons. Tout d'abord, Hiroshima est connue dans le monde entier comme la ville que les États-Unis ont bombardée, avec Nagasaki, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, bombardement qui a conduit à la capitulation de l'Empire du Japon et à la transformation de ce pays en un État client des Américains.

Deuxièmement, conformément au double effort d'endiguement américain contre la Chine et la Russie, le Japon s'efforce de se remilitariser. Par conséquent, bien que le Japon préside le G7 cette année, l'événement a été une approbation des objectifs géopolitiques centrés sur les États-Unis et impliquant les deux pays.

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Mais que dire du G7 lui-même ?

Fondé en 1975 en tant qu'organisation de l'époque de la guerre froide et intégrant brièvement les aspirations de l'Occident à l'égard de la Russie post-soviétique, le groupe prétend représenter les pays industriels les plus avancés du monde, mais n'importe qui pourrait dire qu'il s'agit aujourd'hui d'une catégorie obsolète. Des pays comme la Chine et l'Inde, dont les économies sont plus importantes que celles de la plupart des membres du G7, ne font pas partie du groupe. Le caractère et l'agenda du G7 sont plutôt idéologiques, l'objectif étant de préserver à tout prix une vision du monde dominée par l'Occident.

Il ne faut pas perdre de vue que le G7 est un regroupement effectif d'anciens empires qui régnaient autrefois sans partage sur le monde et qui sont aujourd'hui tenus sous l'aile protectrice des États-Unis qui en ont fait leurs vassaux. Étonnamment, les trois puissances de l'Axe de la Seconde Guerre mondiale, vaincues par les Alliés, font partie de ce groupe.

Bien que les régimes fascistes respectifs de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon aient été détruits à juste titre, après la guerre, ces pays ont tous été reconstruits en tant qu'États clients des États-Unis et leurs intérêts respectifs ont été placés entre les mains de Washington.

De même, les empires alliés sortis victorieux de la guerre, notamment la France, la Grande-Bretagne et son domaine impérial, avec le Canada, ont découvert que la guerre avait gravement épuisé leurs ressources et leur puissance nationale au point qu'ils ne pouvaient plus continuer à se positionner sur l'échiquier international comme les superpuissances mondiales qu'ils avaient été. Ils ont donc passé le relais aux États-Unis et s'appuient depuis sur Washington pour garantir leurs intérêts dans le monde.

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Quoi qu'il en soit, tous ces pays occupaient des positions privilégiées découlant de leurs époques impériales respectives. Ayant colonisé la majeure partie du globe et le Japon ayant occupé militairement une grande partie de l'Asie, ces pays s'étaient énormément enrichis. La fabuleuse richesse de la Grande-Bretagne, par exemple, est directement liée à l'exploitation de l'Afrique et de l'Inde.

Les empires coloniaux avaient un caractère strictement commercial, l'idéologie servant à justifier l'agression, tout en soutenant leurs intérêts économiques par une immense puissance militaire. Cela a donné à ces pays le privilège qui a constitué la distinction entre le Nord et le Sud.

Incapables de maintenir leurs empires, que ce soit par épuisement ou par défaite, ces pays ont cherché et cherchent à maintenir les privilèges économiques injustes qu'ils ont obtenus au cours de leurs périodes impériales respectives en se soumettant aux États-Unis, un "néo-empire", héritier de l'ordre international qu'ils ont créé.

Ainsi, le G7, l'agrégation de tous ces pays en un seul groupement idéologique, n'est pas un hasard. Leur objectif respectif est de maintenir leurs privilèges économiques et de tenter de supprimer les changements dans l'ordre international qui menacent leur position, représentée dans ce cas par la montée du Sud et de la Chine.

Dans cette note, le G7 dirigé par les États-Unis accepte d'essayer d'empêcher la Chine de progresser dans les technologies de pointe. Il veut également empêcher d'autres pays d'adhérer au modèle de développement proposé par Pékin et maintenir l'écart de richesse fondamental entre le Nord et le Sud de la planète.

Le G7 veut être le seul groupe autorisé à imposer des sanctions et des embargos massifs à d'autres pays, puis à dénoncer la défense des intérêts de la Chine comme une "coercition économique".

Ils veulent également s'assurer que ni la Chine ni la Russie ne puissent remettre en cause la domination militaire historique de l'Occident.

Les États-Unis ont en effet coopté les vainqueurs et les perdants de la Seconde Guerre mondiale (à l'exception de l'URSS) au sein d'un même groupe et l'ont utilisé pour assurer la continuité du monde dans lequel ils ont été investis d'un rôle de chef de file.

Cependant, un fait indéniable est que le monde évolue dans un sens qui n'est pas favorable au G7. Ils n'ont plus ce degré de domination et leur part du PIB mondial ne fera que diminuer. Alors que les économies des pays BRICS continuent de croître et que la multipolarité émerge, il est peu probable que leur petit club exclusif soit en mesure d'essayer de dicter les flux de l'économie mondiale.

Ce petit club veut rester riche tout en empêchant les autres de s'enrichir.

Mais cela ne fonctionnera pas.

Stefano Vernole à l'agence TASS: "L'OTAN joue un rôle négatif dans les Balkans et mène une guerre hybride contre la Serbie à travers le Kosovo"

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Stefano Vernole à l'agence TASS: "L'OTAN joue un rôle négatif dans les Balkans et mène une guerre hybride contre la Serbie à travers le Kosovo"

Propos recueillis par Vera Chtcherbakova pour Tass

Source : https://www.cese-m.eu/cesem/2023/06/stefano-vernole-a-tass-la-nato-gioca-un-ruolo-negativo-nei-balcani-e-intraprende-una-guerra-ibrida-contro-la-serbia-attraverso-il-kosovo/

Les États-Unis souhaitent miner la situation dans les Balkans afin d'affaiblir l'Europe en général, tout en menant une guerre hybride contre la Serbie au Kosovo en raison de son attitude positive vis-à-vis de la Fédération de Russie. Ce point de vue a été exprimé dans un entretien avec le correspondant italien de TASS, Stefano Vernole, vice-président du Centre d'études eurasiennes et méditerranéennes, samedi.

"L'OTAN a joué un rôle très négatif [au Kosovo], surtout au début, en encourageant un nettoyage ethnique contre les Serbes du Kosovo. Bien sûr, les États-Unis profitent de l'instabilité en Europe, qui affaiblit la grande puissance économique que représente cete dernière, et leur permet d'attirer les investissements aux États-Unis, où le climat semble plus stable", a-t-il déclaré.

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Selon M. Vernole, le point commun entre les situations au Kosovo et dans le Donbass réside dans la politique de deux poids, deux mesures à laquelle l'Occident a recours. "Le référendum albanais de 2008 sur l'indépendance du Kosovo a été reconnu, mais le référendum de 2014 sur l'indépendance d'une partie des territoires ukrainiens n'a été reconnu par personne, référendum auquel s'ajoutent ceux de l'Ossétie du Sud, de l'Abkhazie et de la Transnistrie. Tout cela n'a fait qu'accentuer le fossé géopolitique entre les pays occidentaux et l'Eurasie (la Russie et la Chine)", a-t-il déclaré, mentionnant également qu'un certain nombre de pays européens n'ont pas reconnu le Kosovo.

En outre, M. Vernole a cité l'avis d'experts selon lequel les événements au Kosovo et la nouvelle escalade peuvent être attribués à une "guerre hybride" contre la Serbie, dans laquelle l'OTAN poursuit l'objectif évident d'attaquer l'un des alliés de la Russie. "Depuis le début de l'Opération militaire spéciale en Ukraine, la Serbie a maintenu son amitié historique avec Moscou, refusant d'accepter les sanctions anti-russes. C'est pour cette raison que le pays est devenu la cible de l'impérialisme américain qui, par le biais des opérations de l'OTAN en Yougoslavie, a créé un avant-poste anti-serbe au Kosovo", a-t-il cité dans l'une des récentes publications de son centre d'études.

La situation dans les municipalités serbes du nord du Kosovo-Metohija s'est aggravée le 26 mai, lorsque les forces spéciales de la police du Kosovo ont occupé des bâtiments administratifs dans les municipalités de Zvecan, Zubin Potok et Leposavić. Les forces de sécurité ont tenté de faire en sorte que les maires des municipalités ayant remporté les élections, boycottées par la population serbe, prennent leurs fonctions. Le 29 mai, la Force de l'OTAN pour le Kosovo (KFOR) a bouclé les bâtiments administratifs, ce qui a déclenché des protestations de la part des résidents locaux, ce qui a ensuite débouché sur des affrontements.

Comme l'a déclaré le président serbe Aleksandar Vucic, 52 Serbes se sont rendus à l'hôpital de Kosovska Mitrovica pour demander des soins, trois d'entre eux étant gravement blessés. Le 29 mai, le ministre serbe de la défense, Milos Vucevic, a souligné que l'armée du pays avait été mise en état d'alerte en raison de la situation au Kosovo-Metohija et que ses unités avaient été déployées le long de la ligne administrative avec la province autonome serbe.

Comment tuer le monstre libéral et renaître politiquement?

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Comment tuer le monstre libéral et renaître politiquement?

par Iurie Rosca

Préface de l’édition roumaine du livre «Les raisons cachées du désordre mondiale» [1]

Ce livre est écrit par l’une des personnalités les plus remarquables de la très brillante constellation de la dissidence intellectuelle française, qui mènent une bataille exemplaire avec le régime tyrannique qui a usurpé le pouvoir politique en Occident, en particulier après la Seconde Guerre Mondiale. Nous, les ex-communistes d’Europe de l’Est, nous perdons la plupart du temps de vue le fait que les véritables bénéficiaires des résultats de cette guerre n’étaient pas les peuples d’Europe de l’Ouest, qui ont réussi à échapper à l’expansion du communisme soviétique, mais les dirigeants Grande-Bretagne et Etats-Unis. Autrement dit, les vainqueurs ont divisé leurs butin, les Soviétiques ont conquis le centre et l’est du continent, pendant que les Anglo-Saxons ont colonisé la partie occidentale de l’Europe. C’est pourquoi l’effort éditorial de l’Université populaire de Chisinau, sur une période de plusieurs années, est dirigé principalement vers la traduction et la publication, pour le lecteur roumain, de certains auteurs de l’élite intellectuelle française authentique. Le but est de contribuerait à dépasser les clichés de propagande imposés par les maîtres du discours dominant, fondés sur la sacralisation de l’Occident collectif comme expression de la dernière étape du développement civilisationnel. 

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L’auteur de ce livre, qui allie une érudition très spéciale et une rigueur scientifique exemplaire, apparaît devant nous dans la stature d’un penseur politique qui fait partie de l’admirable tradition européenne des grands critiques du système qui a d’abord triomphé en France. Et le point de départ de cette destruction méthodique de la civilisation européenne millénaire est la soi-disant révolution française de 1789, qui a marqué le début de la colonisation de l’Europe continentale par les élites financières britanniques. Le déicide et le régicide, figures à la base de la République française, constituaient la couche sociale la plus détestée de tous les temps et de tous les peuples – celle des usuriers et des marchands. La nouvelle forme de gouvernement, nous rappelle Valérie Bugault, qui proclame la fin de la tyrannie et le triomphe de la liberté (en établissant le républicanisme et la démocratie, ainsi que d’autres éléments de la théorie politique et économique libérale), établissait en réalité la forme la plus perfide de la tyrannie. Il s’agit, pour la ploutocratie apatride, de mettre en oeuvre l’usurpation de tout pouvoir politique et de transformer l’État en simple outil, paravent marketing pour donner à des gens anonymes et irresponsables des bénéfices illimités. 

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Pour aider le lecteur à comprendre les origines du monde et l’envergure de la nouvelle caste qui s’est approprié la plupart des richesses du monde, l’auteur nous présente une vaste exposition historique de la montée et du triomphe de l’hyperclasse mondiale et de sa domination graduelle sur les États et les peuples. Valérie Bugault démontre les procédures politiques, juridiques, économiques et financières qui sous-tendent la stratégie à long terme des « maîtres de l’argent » pour établir une domination absolue. La formule qui illustre cette nouvelle réalité, qui a façonné les sociétés modernes, est présente comme un fil rouge tout au long du livre.  Le « fait économique » a subordonné le « fait politique », en transformant les États en coquilles vides ou, pour reprendre une expression de la langue roumaine, en formes sans fond.

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En d’autres termes, les pays qui étaient autrefois gouvernés par des hommes d’Etat à vocation politique, qui assumaient la mission de garantir le bien commun et la sécurité des gouvernés, ont été mis au service de groupes de type mafieux. Ils conservent leur honorabilité uniquement parce qu’ils ont réussi à imposer leur propre volonté à ceux qui font les lois et gèrent les institutions publiques. Ainsi, l’ensemble de l’appareil d’État est mis au service d’intérêts privés, diamétralement opposés à l’intérêt national et à chaque citoyen. Toute la politique législative, budgétaire, fiscale, douanière, de crédit, ainsi que les relations extérieures et la coopération avec les organes internationaux d’un pays comme la France ou tout autre pays vassalisé par les gangsters du capitalisme corporatif, ne représente que l’expression de leurs intérêts pécuniaires.

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Valérie Bugault montre comment la mafia des prêteurs et des marchands est venue subjuguer les États. Parmi les méthodes d’asservissement politique et social des peuples, notre auteur révèle, entre autres, la transformation de la terre en marchandise à la suite du coup d’État de 1789, l’établissement du système de banques centrales qui prive les États de leur attribution royale pour émettre la monnaie, l’imposition du libre-échange comme une forme de colonisation économique de tous les États du monde, la création de systèmes juridiques qui permettent l’anonymat du capital (conglomérats économiques et zones offshore), etc.

L’auteur nous montre que nous assistons à l’annulation du phénomène politique et sa transformation en farce pour les foules; auxquelles le rôle assigné à l’électorat est celui du dindon de la farce. Les partis politiques et les élections servent en réalité à valider aveuglément décisions prises par les tenanciers économiques dans la plus grande opacité. La démocratie de masse n’est qu’un théâtre de marionnettes, derrière lequel se cachent les décideurs économiques qui instrumentalisent toute la farce politique en finançant les partis et leurs représentants aux postes d’État. C’est-à-dire que si les véritables maîtres de la politique sont les barons de l’économie de marché, ils n’ont aucune responsabilité envers le public. L’entière responsabilité repose sur les pitres qui, après avoir joué le rôle de valets du « facteur économique » et perdu toute crédibilité, sont remplacés par d'autres marionnettes, au service des mêmes maîtres, dans de nouvelles farces électorales.

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Mais le mérite principal de Mme Valérie Bugault, qui mérite tous nos éloges, ne se limite pas à une critique approfondie du système politico-juridique et institutionnel actuel, qui s’est répandu dans le monde entier à la suite de la mondialisation. Elle est l’auteur d’une conception très solide de la réforme qui vise à réorganiser toute la société sur des principes fondés sur l'intérêt national et le bien commun, mettant fin à la domination d’une élite mondialiste. C’est la vision vraiment révolutionnaire de l’éminente scientifique française. Elle plaide ouvertement et avec des arguments imbattables pour l’abolition du système parlementaire fondé sur le parti, ainsi que pour la liquidation des partis en tant que tels, pour la renonciation au principe de séparation des pouvoirs dans l’État, mais aussi à la cyclicité électorale. L’auteur démontre l’inutilité « des constitutions » qui imposent tous ces principes.

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C’est-à-dire que l’auteur est engagé dans une guerre totale et déterminée avec la classe dirigeante qui impose la doxa commune comme des vérités axiomatiques et donc le « politiquement correct » qui constitue une véritable religion laïque en Occident. C’est pourquoi l’auteur mérite de profonds encouragements pour son honnêteté professionnelle, son intégrité morale et son courage civique.

Assumer un tel discours public à l’heure actuelle équivaut à accepter des persécutions sans fin et la marginalisation dans le milieu universitaire et la presse dominante. L’approche de Mme Valérie Bugault est la preuve d’une mission plus élevée, étant le résultat d’une vocation à affirmer la vérité à tout prix. Aujourd’hui, ne pas être le confesseur bienveillant de l’hérésie libérale (avec tout son échafaudage théorique qui est la clé de l’endoctrinement des masses, auxquelles on inculque une « pensée unique », totalitaire), cela signifie défier le pouvoir réel et affirmer la verticalité comme une vertu civique majeure.

Tout au long de son œuvre, Valérie Bugault apparaît comme une figure éminente de la « troisième voie » en économie, au-delà du communisme et du libéralisme, deux systèmes tout aussi pernicieux pour la société. Ou, pour recourir à la formule utilisée par l’auteur elle-même, sa vision est une contribution précieuse au développement de la quatrième théorie économique (formule utilisée dans le Forum de Chisinau, édition 2019).

Le travail et la cause que plaide Valérie Bugault n’offrent ni chaires universitaires ni lauriers académiques ni avancées administratives. Cela offre plutôt l’exemple d’un dévouement total pour la France actuellement dévastée par la kleptocratie extraterritoriale, mais aussi pour d’autres pays.  Le modèle de réorganisation radicale de tout le système politique et juridique international, développé par Valérie Bugault, pourrait servir de référence et d’action. La création de l’auteur de ce livre me fait penser aux grands auteurs de la Révolution conservatrice, d’un Carl Schmitt, ainsi qu’au grand penseur politique roumain Mihaïl Manoïlesco (voir en ce sens son œuvre « Le siècle du corporatisme »).

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Nous rappelons au lecteur roumain que le premier ouvrage en roumain du même auteur porte le titre « Tuer la ploutocratie. Guide pratique pour le démontage du système»[2], ouvrage rédigé en collaboration avec Jean Remy, maison d’édition de l’Université populaire, 2017. 

Iurie Roșca,

Moldavie

+ 373 79 77 44 44 (Telegram, Signal)

e-mail: roscaiurieppcd@gmail.com

 chaîne Telegram: https://t.me/iurierosca

[1] Les deux volumes de notre auteur paraîtront bientôt dans la version roumaine à l’Université populaire de Chisinau, République de Moldavie

[2] Le titre original de l’édition française est Du nouvel esprit des lois et de la monnaie - Valérie Bugault, Jean Rémy. Ed. SIGEST, 2017

 

mercredi, 07 juin 2023

Information, libre pensée et démocratie

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Information, libre pensée et démocratie

par Tiziano Tanari

Source: https://www.ideeazione.com/informazione-libero-pensiero-e-democrazia/

À l'ère de la mondialisation, une information correcte revêt une importance vitale car elle nous permet de connaître les dynamiques politiques, géopolitiques, sociales et culturelles qui affectent notre société et nous relient au monde entier, un monde qui semble toutefois avoir annulé les identités, le respect et la protection des pays individuels : chaque pays est contraint de s'adapter aux processus de cette mondialisation sans tenir compte de ses intérêts, de ses besoins et de ses potentialités. Il s'agit d'une réalité amplifiée dans laquelle un pays individuel a d'énormes difficultés à s'intégrer, aussi et surtout parce que ses citoyens sont privés des informations qui pourraient garantir la possibilité d'évaluer les choix politiques les plus avantageux pour eux-mêmes et pour la nation dans son ensemble. Je dirais que le principe de base de la démocratie réside précisément là, dans la capacité d'un peuple non seulement de pouvoir choisir mais de savoir choisir, c'est-à-dire de connaître les faits avec leurs implications conséquentes pour la compréhension réelle des propositions qui nous sont progressivement offertes par la politique, la politique qui devra ensuite nous représenter au Parlement et dans le gouvernement du pays.

Une bonne information de base et le désir de participer à une politique active peuvent donner au peuple les outils indispensables pour contrôler le travail de son gouvernement, mettant ainsi pleinement en œuvre ce que l'on appelle le "pouvoir de commandement", une prérogative fondamentale pour être considéré comme un peuple libre et autodéterminé. Dans cette perspective, l'importance d'une information correcte, pilier irremplaçable d'une conscience collective saine et responsable, apparaît fondamentale.

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C'est du peuple que naissent les hommes politiques et c'est d'eux que se forment les gouvernements ; ce rapport entre les citoyens et leurs représentants est un lien vital qui doit être entretenu et renforcé par de nouvelles formules permettant une interaction constante et dynamique en termes exclusifs, sans interférence de puissances tierces. Malheureusement, suite à l'entrée dans l'Union européenne et à l'application de lois de facto de laissez-faire, le contact du citoyen avec la politique s'éloigne de plus en plus, provoquant, comme premier effet néfaste, des niveaux d'abstentionnisme jamais vus dans le passé.

Cette déconnexion toujours plus grande entre le peuple et le pouvoir politique, cette dépendance et cette soumission de la politique nationale à des pouvoirs supranationaux auxquels elle est de plus en plus inféodée, avec une information manipulée et instrumentalisée par ces mêmes pouvoirs, rend le peuple incapable de comprendre la réalité mais, plus grave encore, le rend victime d'un conditionnement par des techniques de communication qui, entre fausses nouvelles et fake news, créent un substrat mental programmé et très difficile à ébranler. Mark Twain disait : "Il est beaucoup plus facile de tromper les gens que de les convaincre qu'ils ont été trompés". Cette distorsion préméditée de la réalité nous conduit à la fin de la démocratie.

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Le principe devient décisif que sans la participation du peuple, on ne peut espérer la reprise concrète d'un processus véritablement démocratique qui ramènera la liberté, la prospérité et la justice, plus que jamais menacées par les puissances barbares mondialistes et la complicité coupable de nos institutions.

Pour pouvoir contrer cette dérive liberticide, il est indispensable de redonner du pouvoir à l'Etat afin qu'il puisse enfin faire rempart à ces forces supranationales procédant d'une matrice privée. La seule façon de redonner de la force à la puissance publique est l'action coordonnée et monolithique de son peuple qui, conscient des dangers et des opportunités, sait s'orienter dans un processus unitaire qui le verra dépasser les clivages idéologiques et partisans et lui permettra de "décharger" toute sa force démocratique débordante, de manière univoque et coordonnée, vers la politique qui n'a rien d'autre à faire que de servir le Peuple et de protéger ses droits comme un impératif absolu. Lev Tolstoï nous rappelle que : Un peuple uni est plus fort que n'importe quelle armée".

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C'est ce dont nous avons besoin : un peuple uni qui, par le biais de processus démocratiques et d'une information correcte, peut constituer le rempart insurmontable aux intérêts privés de la finance et des multinationales. Pour cette nouvelle prise de conscience et la renaissance d'une véritable pensée critique, il est nécessaire de dépasser les sources d'information institutionnelles actuelles, qui sont aujourd'hui complètement monopolisées et asservies aux pouvoirs mondialistes, et de créer de nouveaux canaux et des systèmes d'information alternatifs, en améliorant et en renforçant ceux qui existent déjà. Nous nous trouvons à un moment décisif pour sauvegarder l'information libre, car c'est précisément à notre époque qu'une nouvelle stratégie du pouvoir émerge pour délégitimer comme fausse et non fiable l'information qui se développe en dehors des canaux institutionnels et sur les réseaux sociaux. (https://www.agendadigitale.eu/cultura-digitale/disinformazione-online-e-costruzione-dellopinione-pubblica-se-in-pericolo-e-la-tenuta-delle-democrazie/)

Il est également primordial que de nouvelles forces politiques ("un front de la dissidence"?) entrent dans l'arène politique en essayant de s'organiser de la manière la plus cohérente possible afin de contribuer à la diffusion des bonnes informations et à la formation d'une nouvelle conscience collective sans laquelle toute forme de rédemption reste impossible; on ne peut plus se fier à l'information et aux institutions publiques. Nous avons tous des intérêts communs et faisons partie d'un système qui, s'il est bien géré, peut garantir le bien-être et la justice pour tous. Une nouvelle culture sociale ne peut être véhiculée que par une politique saine et une information correcte, et cela doit être l'engagement premier de tous : informer, éduquer et participer à la gestion de la Polis, nous ne pouvons plus nous permettre de laisser notre vie et celle des générations futures entre les mains des nouveaux barbares cosmopolites planétaires pour qui il n'y a plus de peuples, d'États ou d'éthique, mais seulement leurs intérêts et leur soif délirante de pouvoir. Information, unité, planification, action, voilà le chemin pour redevenir libre.

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Comment les banques et les fonds d'investissement américains gagnent de l'argent en Ukraine

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Comment les banques et les fonds d'investissement américains gagnent de l'argent en Ukraine

Source: https://misionverdad.com/como-los-bancos-y-fondos-de-inversion-estadounidenses-ganan-dinero-en-ucrania

Illustration: Zelenski en compagnie de cadres de J. P. Morgan

En février 2023, le président ukrainien Vladimir Zelenski a rencontré les dirigeants de JP Morgan, l'une des plus grandes banques d'investissement américaines et mondiales. Les parties ont discuté du financement nécessaire au "redressement" de l'Ukraine.

Comme pour le fonds BlackRock, les activités de JP Morgan dans ce pays constituent un stratagème efficace pour détourner les actifs de l'État et les exploiter dans l'intérêt des pays occidentaux.

En 2019, une banque d'investissement a directement prêté environ 350 millions de dollars au gouvernement ukrainien à court d'argent en rachetant les euro-obligations du pays. Il s'agit maintenant de créer une plateforme d'investissement, ce qui implique un volume d'affaires beaucoup plus important.

Les obligations sont garanties par des actifs de l'État, à savoir des infrastructures, des centrales thermiques et nucléaires, des entreprises agricoles et manufacturières.

Compte tenu de l'état actuel de l'économie, les euro-obligations ukrainiennes ne sont pas remboursables, ce dont profitent les grands investisseurs tels que JP Morgan. Si le gouvernement ukrainien fait défaut sur les euro-obligations, les actifs de l'État deviendront la propriété de la banque. Ce scénario est très probable, car le déficit budgétaire du pays slave est désormais couvert par le Fonds monétaire international (FMI).

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Qui d'autre est impliqué dans l'achat des actifs de l'État ukrainien ? La société américaine de gestion de fonds d'investissement Vanguard Group les achète sous le prétexte d'une aide économique au régime de Kiev.

Fin avril 2023, des informations ont commencé à circuler selon lesquelles la société nationale ukrainienne de production, de transport et de traitement du pétrole et du gaz naturel Naftogaz était en pourparlers avec les géants Chevron, ExxonMobil et Halliburton en vue de vendre ses actifs. En conséquence, le contrôle de l'ensemble du secteur pétrolier et gazier du pays tombera entre les mains de ces entreprises.

Malgré l'apparence d'une concurrence, Chevron, ExxonMobil et Halliburton sont unies via la société financière Vanguard, qui détient la majorité des actions des trois premières et, de fait, contrôle et dirige leurs activités. Après avoir acquis les actifs des sociétés énergétiques ukrainiennes, Vanguard deviendra un monopole dans le secteur pétrolier et gazier du pays.

Ce n'est pas la première fois que Vanguard tente d'entrer sur le marché ukrainien. Entre 2020 - date à laquelle Zelenski a signé la loi sur l'ouverture du marché foncier - et 2022, Monsanto, Cargill et Dupont, dont les principaux actionnaires sont Vanguard et Blackrock, se sont emparés de près de 17 millions d'hectares de terres arables en Ukraine, soit environ 52 % de l'ensemble des terres agricoles du pays.

Informations extraites de Rybar.

Une inflation à deux chiffres pour les denrées alimentaires en Europe. Sauf en Russie : l'effet des sanctions...

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Une inflation à deux chiffres pour les denrées alimentaires en Europe. Sauf en Russie : l'effet des sanctions...

Enrico Toselli

https://electomagazine.it/inflazione-a-due-cifre-per-gli-alimentari-in-europa-tranne-che-in-russia-effetto-sanzioni/

Hongrie +39% ; Slovaquie +25,4% ; Estonie +23,4% ; Serbie +23,1% ; Ukraine +22,2% ; Lituanie +21,9% ; Lettonie +20,2%. Il s'agit des pays européens où la hausse des prix des denrées alimentaires a été la plus forte en avril par rapport à l'année dernière. Toutefois, même pour l'Italie, la croissance est à deux chiffres. Il n'y a qu'un seul pays où les prix des denrées alimentaires ont baissé, c'est la Russie. Miracles des sanctions très efficaces imposées par Biden. Évidemment pour détruire les peuples européens, plutôt que pour nuire à Moscou.

Pourtant, les larbins atlantistes du gouvernement italiote font comme si de rien n'était. Mica, vous ne pouvez pas admettre que les sanctions sont des conneries. Mica ne peut pas expliquer que l'argent public sert à acheter des armes et n'est pas là pour augmenter le pouvoir d'achat des familles.

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Et puis, il y a les spéculateurs. C'est d'abord la hausse des prix de l'énergie qui a fait grimper les prix des denrées alimentaires. Puis l'énergie a baissé, mais pas les prix des denrées alimentaires. C'est la faute aux stocks, expliquent-ils. Il fallait les écouler et les consommateurs devaient en payer le coût. Puis les prix ont augmenté à cause de la sécheresse. Puis ils ont augmenté à cause des pluies. Il est évident que les inondations en Romagne ont eu une influence. Oui, en Romagne. Alors pourquoi devons-nous payer le prix fort pour des cerises cueillies dans d'autres régions italiennes ?  Est-ce à cause du coût de l'électricité ? Des armes ? Des salaires inchangés des travailleurs ?

Peut-être le coût du transport. Dommage que les fameux produits à zéro kilomètre coûtent encore plus cher. Pour une raison mystérieuse que le consommateur ignore mais qui ne manquera pas de se manifester. Ou peut-être pas.

Maïeutique sur l'infantilisme critique des tranchées métapolitiques

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Maïeutique sur l'infantilisme critique des tranchées métapolitiques

Jorge Sánchez Fuenzalida

Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2023/06/mayeutica-en-torno-al-infantilismo.html

L'infantilisme est une attitude à l'égard des relations humaines qui se caractérise par un esprit dépourvu de perspective de confrontation, c'est-à-dire par une attitude de fermeture et d'annulation à l'égard de ceux qui ne sont pas d'accord avec le dit infantilisme. C'est-à-dire, celui qui n'est pas d'accord avec moi, qui refuse d'admettre que j'ai tout à fait raison ! La vérité d'une philosophie, la sainteté doctrinale inoffensive et fallacieuse de celui qui a dit : Dogme !

Dans la facticité décroissante des tranchées métapolitiques, une chose est claire : le séparatisme critique, infini, puéril, c'est ce que l'on sent, c'est ce que l'on ressent. On peut le goûter, on peut le toucher. Pourquoi est-ce que je soutiens que le séparatisme est en train de se produire ? Oui, en effet : il y a l'idée d'une discussion entre sourds, où personne ne s'écoute, mais où personne ne peut se voir non plus. Il s'agit d'un séparatisme virtuel, sans présence ni langage factuel. Et pourquoi est-elle critique ? Parce qu'elle répond aux logiques dogmatiques de la perfection puriste, où personne ne détient la vérité sinon le critique dans l'infini de sa perfection grandiloquente. Infantile ? Y aurait-il une sorte de symptôme de l'infantilisme de gauche, comme le dit Lénine ? Il y a donc beaucoup de tranchées qui se romantisent avec des idées nominalement de gauche, mais c'est une question de psychologie propre aux gens qui, philosophiquement et discursivement, sont incapables d'aller au cœur du sujet chez les penseurs qu'ils louent. Il s'agit peut-être d'un préjugé du berceau, lié à une haine émotionnelle de l'affirmation vis-à-vis du libéralisme. C'est exactement la même chose de l'autre côté, là-bas, dans la droite puérile, mais ici il s'agit d'aller au fond des choses, de ne pas se laisser emporter par des impressions accommodées par des partis pris et des goûts exclusifs pour tel ou tel philosophe ou théoricien. Il s'agit de se libérer de la critique fondée sur la défense ou le rejet d'une idéologie, il s'agit de converser pour dissiper le désir de connaître la bonne vérité, a priori, issue d'une lecture typique des réseaux du monde virtuel.

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Qui doit avoir raison dans la discussion philosophique qui se déroule entre les tranchées ? Est-ce peut-être le plus versé des exposants ? Peut-être le plus profond des penseurs critiques ? Ou celui qui converse à travers celui qui a raison et le plus profond des penseurs ? Qui peut pointer et fixer sa critique sur la poutre dans l'œil de l'autre ? Qui est le gourou, celui qui a l'intellect le plus vigoureux et le plus vivant ? Qui est juste ? Toutes ces questions - et bien d'autres encore - émergent d'un regard serein et calme, sincère et conversationnel, par rapport aux oscillations ferventes et sinistres des nombreuses tranchées qui, dans leur déni dogmatique, ne conversent pas, mais réduisent au silence le pouvoir de celui qui converse sagement et prudemment en maïeutique. Qui sont-ils ? Critiques littéraires ? Maçons de la pègre ? Juges de la vertu ? Qui êtes-vous tous ? Ne me tenez pas rigueur du titre d'exemption : je suis moi aussi circonscrit par cet infantilisme.  Moi aussi, j'ai massacré de façon critique les organisations ou les individus qui tentent, à grand-peine, de s'immiscer dans un combat politique qui n'est pas celui des enfants, mais celui des adultes. Grandeur de celui qui a décidé de s'arrêter, de réfléchir et de parler, alors arrêtons de pointer du doigt ! Prudence de celui qui, devant la crudité des choses, cesse de se précipiter pour porter un jugement public ! Prudence de celui qui, dans l'émotion, mais aussi dans la raison, massacre sa propre idolâtrie.

Cet infantilisme, typique de la réalité telle qu'elle est, là, dans les tranchées métapolitiques, est une attitude de confrontation, engoncée dans la prétention de la supériorité morale, voire des mémoires hautaines, mais en même temps, dépourvue d'intellect. C'est un infantilisme qui nous sépare les uns des autres dans la défense dogmatique et religieuse de ceux qui se savent partisans de la défense d'une tradition théorique. Mais cette attitude n'est-elle pas légitime ? Elle l'est certainement. Mais la situation doit être différente dans l'ouverture maïeutique qui cherche à ordonner toutes les idées exprimées par les tranchées, en vertu d'un projet commun qui est plus grand que toutes les particularités. En effet, cette évidence - celle de s'arrêter pour parler - qui reflète au moins le début vertueux de la maturation de l'infantilisme, cherche à bannir de nos rangs le désir impulsif de cet enfant qui, dans la défense maternelle, ne veut pas partager ses jouets ni écouter des raisons ou des justifications ; il faut donc amener cet enfant égocentrique à se confronter à ses propres maux, à ses mauvaises habitudes et à sa mauvaise éducation. Il faut que cet enfant appréhende la dureté du monde ! Il doit comprendre qu'il existe dans un monde dynamique, complexe, imparfait, ouvert, terrible et merveilleux.

La puérilité est l'activité immanente du conseiller de bureau, celui qui n'a pas de présence, qui ne chante pas, qui ne pense pas, qui est enfermé dans son propre verbiage virtuel. C'est habiter le non-monde, c'est vivre dans les vacillations frénétiques du jugement absolu : j'ai raison, personne d'autre n'a le vrai jugement !

L'infantilisme est sans doute un regard critique qui nie la réflexion et condamne la conversation au silence, au conformisme de ceux qui se savaient sages et qui ont fermé les portes du monde réel et de la réalité. L'infantilisme est, à sa juste mesure, une période psychologique, parfois nécessaire, où l'on se retrouve à cheminer dans les possibilités réelles de mûrir, de passer de l'enfant à l'adulte : de quitter ce que l'on était enfant, en temps voulu, pour devenir un adulte responsable du monde qu'il engendre, du monde avec lequel il doit impérativement converser.

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En effet, les tranchées métapolitiques ont pour mission de se retrouver dans la conversation maïeutique, dans la conversation qui déverrouille et met à nu leurs propres limites légitimes : nous devons donc nous retrouver dans la conversation qui fait mûrir ce qui, par nature, doit être la cause de la lutte dans la guerre commune des mentalités. La conversation maïeutique découvre nos vérités et les oppose à l'infantilisme dont nous pouvons faire preuve : la conversation nous montre la réalité et l'absurde monotonie de ceux qui vivent dans l'enfance ; l'infantilisme métapolitique est l'excuse de ceux qui ne veulent pas entendre, de ceux qui n'ont rien à dire en dehors de leurs propres abstractions idéalistes.

Cependant, et malgré tout, les tranchées imprégnées de la guerre de l'organisation politique ont deux options existentielles : se fermer dans l'expérience infantile de communautés virtuelles qui ne produisent rien, ou s'ouvrir dans un retour à des relations humaines radicales ; celles qui combinent dans la franchise de ceux qui sont ici pour écouter et dire, ceux qui sont ici aussi pour être entendus, pour faire partie de la conversation qui, dans le mouvement annonciateur de ceux qui voient leur voisin, se déplace volontairement dans l'idée profonde d'aller de l'avant ensemble, en bloc.  Allons-nous continuer à nous séparer, dans l'immobilité apparemment fervente et mouvante du monde virtuel ? Il n'y a pas de mouvement, moins développé, dans la stérilité de ceux qui refusent de converser, de connaître et de comprendre leur propre monde.

Tout cela, d'ailleurs, chers lecteurs, nous invite à réfléchir sur la réalité de nos relations, qu'elles soient virtuelles ou radicalement face à face, dans lesquelles nous devons nous demander : que faisons-nous ?  Je vous remercie de votre attention.

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Un rebelle européen aux racines russes

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Un rebelle européen aux racines russes

Yana Panina

L'anarchisme classique à travers les yeux du radical russe Mikhaïl Bakounine

L'histoire du véritable anarchisme avec un arrière-plan russe est étroitement liée à la personnalité de Mikhaïl Bakounine, dont la contribution au destin du monde entier s'est avérée colossale. Véritablement russe, éduqué à la philosophie européenne, son objectif principal était de créer un monde où tous les hommes seraient égaux et libres, et où la vie ne serait pas mesurée par l'épaisseur de la bourse ou la hauteur du piédestal social. Les idées utopiques de Bakounine allaient à l'encontre des pensées de Marx, pour qui le radical n'était soudain plus que "ce gros Russe". Qui était-il donc et sa philosophie est-elle encore vivante aujourd'hui ?

Conditions préalables à la formation de l'anarchisme de Bakounine

Mikhaïl Bakounine a "hérité" des idées de liberté et d'égalité de son éducation au sein d'une famille nombreuse et très conviviale. Une petite communauté de 11 enfants, égaux en termes de conditions et de relations, formait une sorte de commune, où chacun grandissait spirituellement et développait sa propre "personnalité" : "... je veux dire une liberté digne de ce nom, une liberté offrant une pleine possibilité de développer toutes les capacités, intellectuelles et morales, cachées en chaque homme...", décrira plus tard Bakounine.

51NMMRE8DGL._SX195_.jpgMikhaïl Alexandrovitch n'était pas le seul représentant de la "nouvelle pensée révolutionnaire". Sa cousine, Catherine, n'était pas en reste. Selon ses souvenirs, dans sa jeunesse, la jeune fille était plutôt une "jeune fille innocente", mais à l'âge adulte, elle est devenue résolue et forte, une véritable manifestation de l'homme libre, comme Bakounine lui-même l'entendait. À force de persévérance, Catherine réussit à se faire engager comme sœur de miséricorde dans la ville assiégée de Sébastopol pendant la guerre de Crimée. "Je devais résister par tous les moyens et avec toute mon habileté au mal que divers fonctionnaires, fournisseurs, etc. infligeaient à nos malades dans les hôpitaux ; et je considérais que c'était mon devoir sacré de lutter et de résister", a déclaré plus tard Catherine pour décrire son véritable objectif. Son esprit rebelle de résistance à la bureaucratie, sa fermeté et sa persévérance ne sont pas passés inaperçus aux yeux de Nikolaï Pirogov : "Chaque jour et chaque nuit, on pouvait la trouver dans la salle d'opération, assistant aux opérations, alors que des bombes et des missiles traînaient autour d'elle. Elle faisait preuve d'une présence d'esprit difficilement compatible avec la nature d'une femme". Qu'est-ce que cela signifie ? Que Bakounine lui-même, mais aussi tous les membres de sa famille, n'étaient pas seulement de fortes personnalités, mais aussi des personnes qui n'avaient pas peur de s'affirmer, des personnes qui aimaient la liberté et la vérité. L'éducation et l'environnement ont beaucoup influencé le futur anarchiste et révolutionnaire.

Les idées de Mikhaïl Bakounine ont également été fortement influencées par l'esprit révolutionnaire de la Russie dans laquelle il est né et a grandi. Le petit Misha a connu le soulèvement de décembre 1925 à l'âge de onze ans. La société a alors l'espoir d'un changement sérieux de l'État, une grande partie de l'aristocratie russe y voit le véritable salut du pays. Divers cercles se forment, auxquels adhèrent de nombreuses personnalités des arts et des sciences et des membres influents de la noblesse russe. En 1835, après avoir été renvoyé d'une école d'officiers et avoir effectué un service militaire insipide, Bakounine s'est retrouvé dans l'un de ces cercles. C'est le manque de liberté de pensée et d'action, ainsi que la discipline rigide et les règles strictes pendant le service militaire qui, selon certains chercheurs, l'ont amené à penser que l'anarchisme était l'avenir de la Russie et, plus tard, de toute l'Europe.

Installé à Moscou, le jeune penseur se fait de nombreuses connaissances : Stankevitch, Pouchkine, Tchaadaïev, Belinsky, Botkine, Katkov, Granovsky, Herzen, Ogarev, pour ne citer que quelques-uns des membres du cercle social de Bakounine. C'est sous l'influence de Stankevitch que Mikhail Aleksandrovitch approfondit l'étude de la philosophie allemande : il commence à s'intéresser aux idées de Kant et de Fichte. Mais ce qui est vraiment intéressant, c'est que le futur anarchiste est à cette époque convaincu que l'amour de Dieu donne à l'homme la liberté, l'épanouissement personnel et l'indépendance.

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À la fin des années 1830, Bakounine est fasciné par les écrits de Hegel qui, selon lui, lui insuffle "une vie complètement nouvelle". Sur la base des doctrines du philosophe allemand, Michael publie un certain nombre de ses travaux sur l'esprit, la connaissance absolue, la réalité et la volonté de Dieu, etc. Inspiré par les enseignements de Hegel, Bakounine s'installe à Berlin en 1840 pour y recevoir une bonne éducation à l'allemande, mais il se désintéresse rapidement de la philosophie théorique et devient un véritable praticien de l'anarchisme, rejoignant les cercles des réformateurs européens, déplaçant "vers la gauche" ses opinions politiques.

Dès 1942, il publie un article intitulé "De la réaction en Allemagne", qui commence à refléter explicitement les idées de l'anarchisme auxquelles il restera fidèle pendant très longtemps: l'égalité sociale et les principes de liberté ne peuvent être atteints que par la destruction complète du modèle d'État politique existant. L'année suivante, Bakounine s'imprègne des idées communistes et publie un article dans lequel il affirme que "le communisme n'est pas une ombre sans vie. Il est né du peuple, et du peuple, une ombre ne peut jamais naître". Les idées plutôt radicales et critiques du "réformateur" ne sont pas du goût des autorités russes et Mikhaïl Bakounine devient littéralement un ennemi public dans son pays, si bien qu'un retour en Russie ne semble plus possible.

Au milieu des années 1840, l'anarchiste rencontre des théoriciens communistes, dont Marx. Ils deviendront bientôt des ennemis jurés pour toujours, mais nous y reviendrons plus tard.

Le rebelle en liberté : le rôle de Mikhaïl Bakounine dans les révolutions européennes de 1848-1849

Mikhaïl Aleksandrovitch a également joué un rôle majeur dans les soulèvements de libération en Pologne. C'est là qu'ont émergé ses idées de panslavisme - l'unification de tous les peuples slaves en une seule fédération. Selon Bakounine, pour construire un monde nouveau et libre, pour une pleine justice politique et sociale, il est nécessaire de couper les systèmes existants avec les racines, de tout détruire jusqu'au sol. Il pensait que grâce aux efforts conjoints des Slaves de l'Ouest et du Sud, il était possible de réaliser un changement en Russie: se libérer du "joug allemand" en renversant les dirigeants qui étaient les principaux ennemis du peuple slave.

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L'esprit de rébellion du maître russe des destinées de l'État a trouvé une application, non seulement dans les mots, mais aussi dans les actes. Bakounine attendait avec impatience la vague révolutionnaire en Europe, et il l'a finalement connue. En 1848, il participe activement à ce que l'on appelle le "printemps des nations", qui touche la France, l'Allemagne, la Pologne et d'autres pays. Le radicalisme de Mikhaïl Alexandrovitch a eu l'occasion de se manifester à Dresde. Le destin a voulu que ce noble russe, qui avait l'expérience du service militaire, se retrouve dans une ville saisie par un gouvernement provisoire. La légende veut qu'on lui ait demandé d'aider à organiser la défense et à stimuler l'esprit révolutionnaire des citoyens. Lorsque les troupes royales ont commencé à avancer, Bakounine a proposé des mesures de protection radicales: tout d'abord, accrocher de grandes œuvres d'art, dont la Madone Sixtine, sur les murs de la ville afin que les militaires, élevés dans l'amour et le respect de l'art et de l'histoire, n'osent pas tirer. Et s'ils avaient osé, ils auraient été traités de barbares et de vandales. Un peu plus tard, Mikhaïl Bakounine fait d'autres propositions: brûler les maisons des aristocrates locaux, faire sauter l'hôtel de ville et couper les arbres anciens qui gêneraient les troupes royales. Le gouvernement provisoire, cependant, décide de ne pas recourir aux idées du révolutionnaire russe et se rend sans combattre.

De quoi témoigne cette affaire, décrite plus tard dans les écrits de Herzen ? Tout d'abord, Bakounine pensait que le peuple russe était prêt pour la révolution, car il était pauvre et possédait déjà "les habitudes et les instincts d'une société démocratique", mais que les Européens devaient d'abord se débarrasser des "échos matériels du passé", dont les symboles sont les œuvres de Raphaël, le vieil hôtel de ville et les arbres centenaires. Et cela doit se faire rapidement, pas lentement.

Après cette tentative de renversement du gouvernement à Dresde, Bakounine est envoyé en exil, revient dans son pays et, après 8 ans d'emprisonnement, est envoyé en Sibérie, où il se marie puis s'enfuit en Europe via le Japon en 1861. L'année 1861 marque un nouveau chapitre dans ses activités philosophiques et pratiques. Au cours des 20 années suivantes, le bakounisme va littéralement envahir toutes les rues, même les plus reculées, des villes européennes, et Mikhaïl lui-même va devenir un symbole du mouvement socialiste.

Idées fondamentales de l'anarchisme, du fédéralisme et de l'État sans État

C'est au cours de cette période que se forge définitivement sa vision athée et matérialiste. Pour Bakounine, l'idéalisme conduit inévitablement "à l'organisation d'un despotisme grossier et à une exploitation mesquine et injuste sous la forme de l'Église et de l'État". Il semble que les opinions d'un homme sur de simples questions philosophiques changent parfois radicalement: jeune et encore immature, Bakounine restait fidèle à Dieu, voyant en lui la véritable liberté de l'homme. Mais au bout d'un certain temps, sous l'influence des idées communistes d'égalité et de fraternité, il a renoncé à la religion, montrant que la foi était l'une des manifestations d'une société déjà rassise, dépassée, opprimée, qui ne se tournait vers Dieu que pour supporter les conditions insupportables de la vie. En même temps, le philosophe pensait que la religion est une partie historique inhérente à toute nation et qu'elle doit être traitée avec soin pour ne pas lui nuire. "Avec l'aide de la religion, l'homme est un animal qui, sortant de l'animalité, fait le premier pas vers l'humanité", écrivait-il.

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Il est également intéressant de noter qu'un farouche opposant aux lois et au contrôle de l'État n'a pas nié l'existence possible d'un gouvernement provincial (un parlement composé de deux chambres : des représentants de l'ensemble de la population et des communautés), d'une constitution et d'un tribunal. Les communautés réunies en fédérations devaient "coordonner leur propre organisation avec les principaux fondements de l'organisation provinciale et obtenir pour cela l'autorisation du parlement provincial". En même temps, "la loi communale conservait le droit de s'écarter sur des points mineurs de la loi provinciale, mais pas de ses fondements". Dans la construction de l'État, Bakounine a mis en avant le principe de la "pyramide inversée", où les principaux "pouvoirs décisifs sont concentrés localement". Dans le même temps, il ne nie pas l'existence possible d'une structure de pouvoir verticale et note que toutes les actions des communautés doivent servir les intérêts de l'État lui-même.

Les idées de Mikhaïl Alexandrovitch prévoyaient la création d'un gouvernement national qui rédigerait une constitution, tout comme les provinces, à condition que ces dernières puissent s'en écarter sur des points mineurs. Les pouvoirs du Parlement national auraient inclus le contrôle des activités de l'exécutif élu, la rédaction et l'adoption des lois, l'établissement de relations internationales avec d'autres pays, etc. Sur le même principe, une fédération internationale de pays a été envisagée.

Lutte pour l'Internationale : comment d'anciens amis et compagnons d'armes, Marx et Bakounine, sont devenus des ennemis jurés

L'histoire des relations difficiles entre Bakounine et Marx commence en 1864. Mikhaïl Alexandrovitch se rend en Italie pour diffuser les idées de l'Internationale, où il va à l'encontre de la philosophie du prolétariat et tente de créer sa propre "Société révolutionnaire internationale" secrète, où tous seraient frères. Elle repose sur l'idée de détruire tous les États européens, à l'exception de la Suisse, afin d'éliminer le modèle de pouvoir centralisé. Le plan consistait à créer des communautés qui s'uniraient en fédérations à différents niveaux. Parallèlement, l'anarchiste considérait nécessaire le pouvoir du peuple sous la forme d'une communauté autonome de tous les citoyens adultes, en élisant des représentants des différents fonctionnaires, mais avec la condition obligatoire de leur remplacement permanent, ce qui, selon Bakounine, ne donnerait pas un statut privilégié et garantirait les libertés démocratiques. Tous les aristocrates sont exclus, tous les partisans d'un quelconque privilège,...". Car le mot démocratie ne signifie rien d'autre que le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple, c'est-à-dire la masse entière des citoyens - et à l'heure actuelle, nous devons ajouter les citoyens qui composent la nation", écrit Mikhaïl Aleksandrovitch.

federalisme_socialisme_antitheologie-1812-264-432.jpgEn 1868, Bakounine prépare un projet de "Fraternité internationale", dans lequel il formule les principes de base de l'anarchisme, qui impliquent "la destruction complète de tout État, de toute église, de toute institution religieuse, politique, bureaucratique, judiciaire, financière, policière, économique, universitaire et fiscale".

La transition vers le nouveau système devait être le résultat d'une révolution. Ses principaux moteurs, selon Bakounine, sont la paysannerie et la classe ouvrière, qui vouent une haine instinctive aux couches privilégiées de la société. Et leurs principaux outils sont la rébellion et la lutte pour la liberté. Élevé dans la pauvreté et l'esclavage, le peuple russe a une aversion pour l'État, car son principal désir est la terre libre, le travail commun et l'absence de bureaucratie et de propriété foncière. En même temps, seule une jeune intelligentsia révolutionnaire peut rassembler la paysannerie et la classe ouvrière et canaliser leur puissance dans une cause commune.

Il en résultera une société sans aucune autorité, où les gens se soumettront à l'autorité de l'opinion publique, et où les paysans et les ouvriers deviendront les seules classes existant en harmonie - "les uns sont propriétaires du capital et des instruments de production, les autres - de la terre, qu'ils cultivent de leurs mains ; les uns et les autres s'organisent, motivés par leurs besoins et leurs intérêts mutuels, également et en même temps absolument libres, nécessaires et naturels, se contrebalançant réciproquement".

La polémique de Bakounine avec Marx consistait principalement en des perspectives différentes. Tout d'abord, Mikhaïl Bakounine a déclaré que la dictature du prolétariat aboutirait au même résultat que celui auquel les révolutionnaires s'opposaient. En d'autres termes, le gouvernement et le régime politique changeraient, mais leur essence resterait la même, sauf que le pouvoir serait désormais concentré entre les mains du prolétariat. L'État est le vrai mal : "Là où commence l'État, finit la liberté individuelle, et vice versa... S'il y a État, il y a nécessairement domination, donc esclavage ; un État sans esclavage, ouvert ou déguisé, est impensable - c'est pourquoi nous sommes ennemis de l'État.

L'affrontement entre Bakounine et Marx culmine dans la tentative du premier de tirer à lui la couverture d'influence de l'Internationale. En fin de compte, la bataille d'idées s'est transformée en une guerre personnelle entre deux personnalités puissantes de l'époque. Marx estimait que les activités des bakounistes sapaient les idées de la dictature du prolétariat et, en 1972, les partisans de Mikhaïl Alexandrovitch ont été expulsés de l'Internationale.

Les adeptes contemporains du bakounisme

De nos jours, les idées du grand rebelle appartiennent au passé, bien que les adeptes de l'anarchisme russe existent toujours. Aujourd'hui, cependant, il ne s'agit pas seulement d'une alliance contre l'État, mais aussi d'une lutte idéologique contre certains problèmes mondiaux de l'humanité, tels que l'écologie et la protection de l'environnement. Dans le même temps, on observe une certaine crise parmi les anarchistes : il y a de moins en moins d'adeptes en raison du manque d'unité et d'intégrité du mouvement.

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En Russie, l'Union anarchiste russe a joué un rôle important à cet égard, car elle a fondé ses idées sur l'anarchisme national et ethnique. En d'autres termes, il s'agit d'une association de personnes de la même nationalité vivant sur le même territoire. Cela inclut le panslavisme de Bakounine et l'idée d'anti-ethnicité de Kropotkine. Oui, les gens croient encore à l'accomplissement de la révolution, et les protestations et les révoltes en sont le principal outil. Mais au début du XXIe siècle, le mouvement des adeptes de Bakounine, de Kropotkine et d'autres philosophes et figures révolutionnaires s'est transformé en une sorte de sous-culture et, dans l'esprit de la plupart des Russes, il est désormais associé à l'impuissance et à l'anarchie. Comme au 19ème siècle, les adeptes de l'anarchisme se positionnent comme un mouvement en dehors de toute force politique, mais en même temps, ils ne sont pas encore devenus une force motrice sérieuse capable d'influencer l'esprit des jeunes et de la société dans son ensemble.

Les idées de Mikhaïl Bakounine sont-elles pertinentes aujourd'hui ? Probablement pas. Dans le contexte actuel de lutte politique permanente, il est nécessaire de disposer d'une autorité centralisée claire, capable de maintenir l'unité du peuple. Même si l'on peut dire que des tentatives de liberté totale ont eu lieu dans les années 1990, il s'agissait d'un défi sérieux à la pérennité de l'État.

Malheureusement, les idées utopiques sur l'existence de fédérations composées de communautés de personnes sont impossibles. On peut être d'accord ou non, mais nous vivons une période de "guerre froide", où chaque pays se bat pour ses propres ressources et intérêts plus que pour des vies humaines. Pour survivre, il faut non seulement s'unir, mais aussi éviter que l'État ne soit détruit par l'absorption de ses petites "communautés", comme lors du schisme féodal. L'appartenance à une nation ne fera qu'engendrer davantage de disputes et de conflits. Certes, la liberté fait partie intégrante de la société démocratique à laquelle chacun aspire aujourd'hui. Mais en même temps, l'émergence d'une plus grande liberté dans certains domaines s'accompagne aussi de l'émergence de plus grands interdits dans d'autres. L'existence de l'anarchisme dans le contexte moderne est donc fortement remise en question. Et qu'elle reste ouverte...

Alexandre Douguine et la géopolitique de l'opération spéciale en Ukraine

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Alexandre Douguine et la géopolitique de l'opération spéciale en Ukraine

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/06/02/aleksandr-dugin-ja-ukrainan-erikoisoperaation-geopolitiikka/

"La géopolitique se construit autour de l'éternelle confrontation entre les puissances maritimes (thalassocraties) et les puissances terrestres (tellurocraties)", affirme Alexandre Douguine.

Dans l'Antiquité, ces prémisses s'exprimaient de manière éclatante dans les affrontements entre "la Sparte de la terre et l'Athènes des ports, la Rome terrestre et la Carthage maritime".

"Ces deux civilisations diffèrent non seulement en termes de stratégie et de géographie, mais aussi dans leur orientation principale", explique Douguine. L'empire terrestre est fondé sur une "civilisation de l'esprit", "la tradition sacrée, le devoir et une hiérarchie verticale dirigée par un empereur".

Les empires maritimes sont des oligarchies, "des systèmes commerciaux dominés par le progrès matériel et technologique". Pour Douguine, ce sont "essentiellement des États pirates". Leurs valeurs et leurs traditions sont "conditionnelles et en constante évolution - comme l'élément marin lui-même". D'où leur caractéristique de "progrès, surtout dans la sphère matérielle". En revanche, la puissance terrestre, la "Rome éternelle", se caractérise par "la permanence de son mode de vie et la continuité de sa civilisation".

Lorsque la politique est devenue globale et s'est emparée de l'ensemble du globe, les deux civilisations ont fini par acquérir leurs propres sphères d'influence : "La Russie et l'Eurasie sont devenues le noyau de la civilisation terrestre, et le pôle de la civilisation maritime s'est fixé dans la sphère d'influence anglo-saxonne, de l'Empire britannique aux États-Unis et au bloc de l'OTAN", conclut Douguine.

L'Empire russe, l'Union soviétique et la Russie moderne ont hérité du bâton de la civilisation terrestre. Dans le contexte de la géopolitique, la Russie est la Rome éternelle, la troisième Rome, et l'Occident moderne est la Carthage classique".

L'effondrement de l'Union soviétique a été un grand triomphe pour la civilisation thalassocratique de l'Occident et de l'OTAN et un terrible désastre pour la civilisation de la puissance terrestre russe. Cette faille dans l'histoire est toujours en cours de réparation, comme le reflète l'"opération militaire spéciale" de la Russie ; comme l'a dit l'initié de l'élite américaine Zbigniew Brzezinski, "sans l'Ukraine, la Russie cessera d'être un empire".

Pour Douguine, la thalassocratie et la tellurocratie sont "comme deux vases communicants, de sorte que les territoires qui ont échappé au contrôle de Moscou se sont retrouvés sous le contrôle de Washington et de Bruxelles". Cela a touché l'Europe de l'Est et les républiques baltes, qui se sont détachées de l'Union soviétique, puis ce fut le tour des États post-soviétiques.

Dans ce cas, la défaite de Moscou a conduit à la mise en place d'un système colonial en Russie dans les années 1990 - les atlantistes ont créé un "déluge", avec leurs agents aux plus hauts postes de l'État. C'est ainsi que s'est formée "l'élite moderne de la Russie, prolongement de l'oligarchie occidentale", sous le contrôle d'une civilisation maritime.

Plusieurs anciennes républiques soviétiques ont commencé à se préparer à une intégration complète dans la civilisation maritime occidentale. D'autres (comme la Hongrie ?) ont suivi une stratégie plus prudente, ne se précipitant pas pour rompre les liens géopolitiques historiquement établis avec Moscou.

Deux camps ont émergé : le camp eurasien (Russie, Belarus, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan et Arménie) et le camp atlantique (Ukraine, Géorgie, Moldavie et Azerbaïdjan). "L'Azerbaïdjan s'est toutefois éloigné de cette position extrême et a commencé à se rapprocher de Moscou", affirme Douguine.

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Tout cela a également conduit aux "événements en Géorgie en 2008, puis, après le coup d'État pro-OTAN en Ukraine en 2014, à la sécession de la Crimée et au soulèvement dans le Donbass". Certaines régions des entités nouvellement créées ne voulaient pas rejoindre la "civilisation maritime" et se sont rebellées contre ces politiques, cherchant le soutien de Moscou.

Moscou, en tant que civilisation terrestre, "s'est suffisamment renforcée pour s'engager dans une confrontation directe avec la civilisation maritime en Ukraine et pour inverser la tendance croissante de la thalassocratie et de l'OTAN" vers la tellurocratie du monde russe.

C'est ainsi qu'est né le conflit géopolitique d'aujourd'hui: la Russie, comme Rome, luttant contre la Carthage anglo-américano-juive et ses satellites coloniaux. Le porte-parole des néoconservateurs de Washington, Antony Blinken, sait tout cela, mais, s'exprimant aujourd'hui à Helsinki, il a encore laissé entendre que l'Ukraine "ne fera jamais partie de la Russie" (l'Ukraine cessera-t-elle d'être ?).

Ce qui est nouveau dans cette géopolitique, selon Douguine, c'est que la "Russie-Eurasie" ne peut pas être la seule représentante de la civilisation des puissances. C'est pourquoi le penseur russe évoque le concept de "heartland décentralisé". Outre la Russie, "la Chine, l'Inde, le monde islamique, l'Afrique et l'Amérique latine" deviendront également des "pôles de civilisations terrestres" dans les nouvelles circonstances.

Douguine suggère que les "grands espaces" thalassocratiques, de l'Europe aux Amériques, pourraient également devenir des "heartlands" tellurocratiques. "Aux États-Unis, Trump et certains républicains qui s'appuient sur les États du centre du continent appellent presque ouvertement à cela. En Europe, les populistes et les partisans de la 'Forteresse Europe' s'orientent intuitivement vers ce scénario", confirme l'homme politique russe.

mardi, 06 juin 2023

L'Axe qui ne vacille pas

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L'Axe qui ne vacille pas

Par Claudio Mutti

Source: https://www.eurasia-rivista.com/lasse-che-non-vacilla/?fb...

"L'impérialisme américain, qui règne partout, est devenu l'ennemi des peuples du monde et s'isole de plus en plus. (...) La vague de colère des peuples du monde contre les agresseurs américains est irrésistible. Leur lutte contre l'impérialisme américain et ses laquais remportera certainement des victoires de plus en plus grandes".

(Mao Tsé-toung, Déclaration de soutien à la juste guerre patriotique du peuple panaméen contre l'impérialisme américain, 12 janvier 1964)

L'intérêt d'Ezra Pound pour l'enseignement de Confucius [1] a donné lieu, entre autres, à une version italienne du Chung Yung [2], le texte canonique attribué à Tzu-ssu [3], un petit-fils de Confucius ayant vécu au 5ème siècle avant Jésus-Christ. Dans ce texte, "la morale revêt une fonction cosmique, en ce sens que l'homme opère la transformation du monde et poursuit ainsi, dans la société, la tâche créatrice du Ciel" [4]; en bref, le Chung Yung "enseigne comment développer la capacité de se perfectionner et de perfectionner le monde à travers la compréhension des choses et la conscience de sa propre action" [5]. Le commentaire qui accompagne traditionnellement ce texte explique que chung est "ce qui ne se déplace ni d'un côté ni de l'autre" et que yung signifie "invariable", de sorte que Pound a choisi de rendre le titre de l'œuvre par L'axe qui ne vacille pas [6], tandis que les traducteurs ultérieurs ont opté pour des solutions telles que Le milieu constant [7] ou Le milieu juste [8].

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Le même sens "axial" résonne dans le nom mandarin de la Chine, qui est Chung Kuo [9], "le pays du centre", "l'empire du milieu". S'il est vrai, comme le souligne Carl Schmitt, que jusqu'à l'époque des grandes découvertes géographiques, "chaque peuple puissant se considérait comme le centre de la terre et considérait ses domaines territoriaux comme le foyer de la paix, en dehors duquel régnaient la guerre, la barbarie et le chaos" [10], cela semble également vrai dans une large mesure dans le cas de la Chine d'aujourd'hui, dont la centralité géographique et géopolitique objective est bien décrite par Heinrich Jordis von Lohausen (1907-2002) dans son ouvrage Mut zur Macht. De tous les sous-continents de l'Eurasie, écrit le général autrichien, la Chine occupe la position stratégique la plus forte: la triple couverture des montagnes et des déserts de l'Asie intérieure, la couronne des îles périphériques et la barrière infranchissable de la race, de la langue et de l'écriture qui s'oppose à toute guerre psychologique des nations blanches (...) la nature l'a placée près de l'océan, lui a donné une position décisive entre l'Inde et le Japon, entre la Sibérie et le Pacifique. Sur la côte ouest du Pacifique, la Chine se présente comme le centre de gravité naturel, le centre fixe depuis des temps immémoriaux. Toutes les questions d'équilibre du monde trouvent leur réponse à Pékin. (...) Les tentatives de prise de contrôle économique ou militaire ne peuvent rien contre elle, car son extension est trop vaste. Elle est d'une autre race et d'une culture plus ancienne, beaucoup plus ancienne. Elle a accumulé en elle toute l'expérience de l'histoire mondiale et résiste à toutes les transformations. Elle est inattaquable" [11].

Le fait que la Chine soit aujourd'hui sur le point de retrouver le rôle axial auquel sa position géographique centrale et ses 5000 ans d'expérience historique semblent la destiner obsède depuis longtemps les stratèges et les idéologues de l'impérialisme américain, qui voient désormais dans la République populaire une "menace pire que l'Axe [Rome-Berlin-Tokyo] au 20ème siècle" [12] et voient dans la solidarité sino-russo-iranienne un nouvel "Axe du mal".

On attribue à Richard Nixon, qui a séjourné en Chine du 21 au 29 février 1972 lors d'une visite officielle qui a consacré le dégel des relations entre les États-Unis d'Amérique et la République populaire de Chine, la phrase suivante: "Arrêtez-vous un instant et pensez à ce qui se passerait si quelqu'un capable d'assurer un bon système de gouvernement parvenait à prendre le contrôle de ce territoire. Je veux dire, mettez 800 millions de Chinois au travail avec un bon système de gouvernement, et ils deviendront les leaders du monde" [13].

Un quart de siècle plus tard, le cauchemar de la "sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale" (en japonais Dai Tōa Kyōeiken) est revenu agiter le sommeil des Yankees, le théoricien américain du "choc des civilisations" assignant à la République populaire de Chine l'héritage du projet impérial japonais, dont l'objectif avait été de créer une union économique et politique avec les pays du Pacifique, de l'Asie orientale, de l'Asie centrale et de l'océan Indien. La "Grande Chine", écrivait Samuel P. Huntington en 1996 dans La Grande Chine et sa "sphère de coprospérité", n'est donc pas simplement un concept abstrait, mais au contraire une réalité économique et culturelle en expansion rapide, qui a commencé à devenir une réalité politique également.

L'ancien conseiller à la sécurité nationale, Zbigniew Brzezinski, a encore enrichi le tableau brossé par Huntington en insistant sur le thème de la centralité de la Chine et de l'expansion naturelle de l'influence chinoise dans les régions environnantes. "L'histoire, écrit Brzezinski, a prédisposé l'élite chinoise à considérer la Chine comme le centre naturel du monde. En effet, le mot chinois pour désigner la Chine - Chung-kuo, ou "Empire du Milieu" - véhicule la notion de centralité de la Chine dans les affaires mondiales et réaffirme l'importance de l'unité nationale. Une telle perspective implique également une irradiation hiérarchique de l'influence du centre vers les périphéries, de sorte que la Chine, en tant que centre, attend de la déférence de la part des autres (...). Il est presque certain que l'histoire et la géographie rendront les Chinois de plus en plus insistants - et même émotionnellement "chargés" - sur la nécessité d'une éventuelle réunification de Taïwan avec le continent (...). La géographie est également un facteur important qui pousse la Chine à forger une alliance avec le Pakistan et à établir une présence militaire en Birmanie (...). Et si la Chine contrôlait le détroit de Malacca et le goulet d'étranglement géostratégique de Singapour, elle contrôlerait l'accès du Japon au pétrole du Moyen-Orient et aux marchés européens.

Lors d'un débat en 2011 auquel participait Henry Kissinger, Niall Ferguson, professeur d'histoire économique à l'université de Harvard et biographe officiel de Kissinger, a déclaré : "Je pense que le 21ème siècle appartiendra à la Chine, parce que presque tous les siècles précédents de l'histoire ont appartenu à la Chine. Les 19ème et 20ème siècles sont des exceptions. Pendant au moins dix-huit des vingt derniers siècles, la Chine a été, à des degrés divers, la plus grande économie du monde" [16]. L'ancien secrétaire d'État nord-américain a répondu à son biographe: "La question n'est pas de savoir si le 21ème siècle appartiendra à la Chine, mais si, au cours de ce siècle, nous parviendrons à intégrer la Chine dans une vision plus universelle" [17] - où "vision universelle" doit évidemment être comprise comme "vision occidentale du monde". La tâche proposée par Kissinger ressort clairement d'une réponse qu'il a donnée dans une interview la même année: "Nous devons encore voir ce que le printemps arabe produira. Il est possible qu'il y ait des émeutes et des manifestations en Chine (...) Mais je ne m'attends pas à des bouleversements de la même ampleur que le Printemps arabe (18]. En effet, Kissinger a écarté l'idée d'appliquer à la Chine la stratégie que l'Occident poursuivait à l'époque contre le bloc dirigé par l'URSS, estimant qu'il s'agissait d'un échec: "Un plan américain qui proposerait explicitement de donner à l'Asie une organisation capable de contenir la Chine ou de créer un bloc d'Etats démocratiques à enrôler dans une croisade idéologique n'aboutirait pas".

La thèse américaine de la translatio imperii du Japon vers la Chine sous la bannière de la "coprospérité" est revenue dans l'essai de Graham Allison Destined for War : Can America and China Escape Thucydides' Trap ? L'auteur, professeur émérite à Harvard et ancien conseiller et secrétaire adjoint à la défense dans les administrations successives de Reagan à Obama, lance un avertissement qui est un véritable cri de ralliement: "Une fois que le marché économique dominant de la Chine, ainsi que son infrastructure physique, auront réussi à intégrer tous ses voisins dans la zone de prospérité plus large de la Chine, il deviendra impossible pour les États-Unis de maintenir le rôle qu'ils ont joué en Asie après la Seconde Guerre mondiale". À la question de savoir quel serait le message de la Chine aux États-Unis, un collègue chinois a répondu: "Ecartez-vous". Un collègue de ce dernier, cependant, a suggéré un résumé encore plus brutal : écartez-vous du chemin. (...) Récemment, la tentative de persuader les États-Unis d'accepter la nouvelle réalité est devenue plus résolue en mer de Chine méridionale. (...) Tout en continuant à pousser lentement les États-Unis hors de ces eaux, la Chine engloutit également des nations de toute l'Asie du Sud-Est dans son orbite économique, attirant même le Japon et l'Australie dans son giron. Jusqu'à présent, elle a réussi à le faire sans heurts. Toutefois, s'il s'avère nécessaire de se battre, l'intention de Xi est de gagner" [20].

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Ainsi, le besoin fondamental ressenti par les analystes américains est celui exprimé par John J. Mearsheimer, selon lequel il est impératif d'endiguer la montée en puissance de la Chine [21]. Le théoricien du "réalisme offensif" exhorte donc l'administration actuelle à "travailler assidûment à l'amélioration des relations avec les alliés asiatiques de l'Amérique et à la création d'une alliance efficace capable de tenir Pékin à distance". Mais pour atteindre un tel objectif, Mearsheimer affirme qu'il est impératif d'attirer la Fédération de Russie dans une coalition anti-chinoise: "Aujourd'hui, c'est Pékin, et non Moscou, qui représente la principale menace pour les intérêts américains, et la Russie pourrait être un allié précieux pour faire face à cette menace" [23]. C'est, on le voit, la même tactique que celle suggérée à l'époque à Donald Trump par ses stratèges et théoriciens conservateurs et populistes et partagée par les milieux " souverainistes " occidentaux. Mais cette solution "nécessiterait d'abandonner la russophobie traditionnelle des démocrates nord-américains dont Biden lui-même (...) a souvent été le porte-parole" [24].

L'approche menaçante de l'OTAN aux frontières russes, que le Kremlin a été obligé de contrer en lançant une opération militaire spéciale, fait en fait partie d'une stratégie nord-américaine plus large d'"endiguement" anti-chinois et anti-russe. Consciente de l'objectif des manœuvres nord-américaines en Europe, la Chine "s'est vue contrainte de consolider son partenariat stratégique avec la Russie au point de le transformer en alliance; d'où le voyage du président Xi" [25] à Moscou et les discussions au sommet avec le président Poutine pour en régler les détails.

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La visite de Xi Jinping dans la capitale russe rappelle inévitablement celle effectuée il y a soixante-dix ans par un autre président chinois: le 15 février 1950, Mao Tsé-toung signait à Moscou avec Staline un traité d'alliance et d'assistance mutuelle qui consacrait la naissance d'un grand bloc eurasiatique, allant de Pankow à Moscou, en passant par Pékin et Pyongyang. L'alliance russo-chinoise est mise à l'épreuve quatre mois plus tard, lorsque la République populaire démocratique de Corée se lance dans la "guerre de libération de la patrie" [26], que les Chinois appellent "guerre de résistance à l'Amérique et d'aide à la Corée". Grâce à l'intervention directe de la République populaire de Chine, qui envoie 100.000 combattants, et grâce au soutien matériel fourni par l'URSS, le conflit militaire prend fin en 1953, lorsque les forces américaines et les troupes auxiliaires de dix-sept autres pays sont repoussées au sud du 38ème parallèle.

NOTES:

[1] Voir C. Mutti, Pound contre Huntington, "Eurasia. Rivista di Studi Geopolitici", a. III, n° 1, janvier-mars 2006, pp. 17-25.

[2] Pinyin : zhōngyōng.

[3] Pinyin : Zǐsī.

[4] Pio Filippani - Ronconi, Storia del pensiero cinese, Paolo Boringhieri, Turin 1964, p. 52.

[5] Pio Filippani - Ronconi, op. cit. p. 204.

[6] Ezra Pound, Ciung Iung. L'asse che non vacilla, Casa Editrice delle Edizioni Popolari, Venise 1945. Nouvelle édition : Chung Yung, in Ezra Pound, Opere scelte, Mondadori, Milan 1970, pp. 503-601. "Après le 25 avril, pratiquement tous les exemplaires [de la première édition] ont été incendiés car le titre aurait pu suggérer un texte de propagande en faveur de l'Axe... Rome-Berlin" (Gianfranco de Turris, "L'asse che non vacilla". Ezra Pound pendant la RSI, in Autori vari, Ezra Pound 1972/1992, Greco & Greco, Milan 1992, pp. 333-334).

[7] I colloqui ; Gli studi superiori ; Il costante mezzo, traduit par Rosanna Pilone, Rizzoli, Milan 1968. Le milieu constant et autres maximes. Perle di un'antica saggezza, version et présentation de Francesco Franconeri, Demetra, Sommacampagna 1993.

[8) La grande dottrina ; Il giusto mezzo, édité par Leonardo Vittorio Arena, Rizzoli, Milan 1996. I Dialoghi ; La grande dottrina ; Il giusto mezzo, Fabbri, Milan 1998.

[9] Pinyin : Zhōngguó.   

[10] Carl Schmitt, État, grand espace, nomos, Adelphi, Milan 2015, p. 294. L'histoire des religions confirme que " l'homme des sociétés pré-modernes aspire à vivre le plus près possible du Centre du Monde. Il sait que son pays est en réalité au centre de la Terre, que sa ville est le nombril de l'Univers, et surtout que le Temple ou le Palais sont de véritables Centres du Monde" (Mircea Eliade, Il sacro e il profano, Boringhieri, Turin 1967, p. 42).  En ce qui concerne la Chine en particulier, "dans la capitale du souverain chinois parfait, le gnomon ne doit pas projeter d'ombre à midi au solstice d'été, parce que cette capitale se trouve au centre de l'Univers, à côté de l'Arbre miraculeux "Bois dressé" (Kien-mu), où se croisent les trois zones cosmiques : le Ciel, la Terre, l'Enfer" (Mircea Eliade, Trattato di storia delle religioni, Boringhieri, Turin 1972, p. 388).

[11] Jordis von Lohausen, Les Empires et la Puissance, La géopolitique aujourd'hui, Le Labyrinthe, Paris 1996, pp. 127-128.

[12] Clyde Prestowitz, The World Turned Upside Down : America, China and the Struggle for Global Leadership, Yale University Press, 2021.

[13] AA. VV, Le XXIe siècle appartient-il à la Chine, Mondadori, Milan 2012, p. 12.

[14] Samuel P. Huntington, Le choc des civilisations et le nouvel ordre mondial, Garzanti, Milan 2000, p. 245.

[15] Zbigniew Brzezinski, Le grand échiquier. American Primacy and Its Geostrategic Imperatives, Basic Books, New York 1997, pp. 158, 164-165.

[16] AA. VV, Le XXIe siècle appartient-il à la Chine, Mondadori, Milan 2012, p. 12.

[17] AA. VV, Le XXIe siècle appartient-il à la Chine, citée, p. 23.

[18] Conversation de John Geiger avec Henry Kissinger, in : AA. Le XXIe siècle appartient à la Chine, citée, p. 74.

[19] Henry Kissinger, Chine, Mondadori, Milan 2011, pp. 441-442.

[20] Graham Allison, Destined for War. Can America and China Escape Thucydides' Trap, Fazi Editore, Rome 2018, pp. 208-211.

[21] Textuellement : "the dominating issue is how to contain a rising China" (John J. Mearsheimer, Joe Biden Must Embrace Liberal Nationalism to Lead America Forward, "The National Interest", 29 décembre 2020).

[22) L'administration Biden devrait travailler assidûment à l'amélioration des relations avec les alliés asiatiques de l'Amérique et à la création d'une alliance efficace capable de tenir Pékin à distance" (Ibid.).

[23) C'est Pékin, et non Moscou, qui représente la principale menace pour les intérêts américains aujourd'hui, et la Russie pourrait être un allié précieux pour faire face à cette menace" (Ibid.).

[24] Daniele Perra, State and Empire from Berlin to Beijing. L'influenza del pensiero di Carl Schmitt nella Cina contemporanea, Anteo, Cavriago 2022, p. 141.

[25] "En réponse, la Chine s'est sentie obligée de consolider son partenariat stratégique avec la Russie au point d'en faire une entente, d'où l'objectif du voyage du président Xi pour en régler les moindres détails" (Andrew Korybko, President Xi's Trip To Moscow Solidifies The Sino-Russian Entente, https://korybko.substack.com/, 20 mars 2023.

[26] En coréen : Choguk haebang chŏnjaeng.

[27] Pinyin : kàng Měiyuán Cháo.

lundi, 05 juin 2023

Capitalisme néolibéral et politiques progressistes d'ouverture des frontières: un seul front, selon le Prof. em. Mark Elchardus

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Capitalisme néolibéral et politiques progressistes d'ouverture des frontières: un seul front, selon le Prof. em. Mark Elchardus

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Dans l'édition du week-end dernier du journal De Morgen, le professeur Mark Elchardus a publié un article qui fait l'effet d'une bombe. Cette fois-ci, il traitait du troublant pacte migratoire de Marrakech et du rapport encore plus troublant de la Banque mondiale, ou de la fusion du néolibéralisme et des politiques progressistes en matière d'ouverture des frontières. On appréciera la suite: "Le réveil est brutal: la crise bancaire et financière, les récessions, la crise des réfugiés et de l'immigration, la corruption, la guerre, les pénuries d'énergie, l'inflation... Cependant, à chaque coup de poignard et de douleur, un peu de lumière filtre à travers l'aveuglement général.

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Les deux livres du Prof. Elchardus qui font un tabac en Flandre et qui mériterait d'être débattus dans les parties non néerlandophones du pays.

Cela permet de comprendre que si le salut est venu, c'est grâce à un effort commun de l'État et du gouvernement. Même lorsque tout va bien, ceux-ci se révèlent plus importants qu'on ne le pensait. Le libre-échange crée la prospérité, pour autant que vous ne croyiez pas à cette absurdité néolibérale selon laquelle les choses s'arrangent avec beaucoup de marché et peu de gouvernement, et que l'individualité et l'intérêt nationaux sont obsolètes. Ni les Chinois ni les Américains ne tombent dans ce piège. Leurs gouvernements misent beaucoup sur le soutien et l'innovation dans leurs propres entreprises et universités. Par rapport à eux, les Européens se sont ratatinés et sont devenus des acteurs industriels et numériques de troisième ordre.

Réussissons-nous encore la réindustrialisation, la souveraineté numérique ? Comment retrouver la foi dans le progrès ? Comment construire une communauté forte, sûre d'elle et capable de relever les défis ? Les ordres de marche qui semblaient clairs deviennent flous. Il ne suffit apparemment pas de fixer des objectifs climatiques ambitieux. Les progrès sont faibles, le soutien s'érode. La raison impose désormais de s'adapter au climat, d'établir des priorités et d'envisager une pause. Cela conduit à son tour à une escalade verte sous la forme d'une pensée type Pol Pot: la décroissance. Seul un régime dictatorial se lance dans une telle entreprise.

La politique devient à nouveau une confrontation entre rêves d'avenir qui s'affrontent. La contradiction centrale pourrait être la suivante: mon pays est celui où je peux gagner le plus d'argent, alors que je voudrais que tout le monde soit bien loti dans mon pays. La Banque mondiale vient d'annoncer de quel côté elle se situe.

Cette institution publie régulièrement un rapport sur le développement dans le monde, qui prétend montrer la voie à suivre. L'épisode 2023 traite des "Migrants, réfugiés et sociétés". Il préconise "la migration en tant que mouvement transfrontalier de travailleurs vers des pays où leur travail peut être utilisé de manière plus productive que dans leur pays d'origine" (p. 25). Les personnes sont ainsi réduites à la valeur marchande de leur travail et considérées comme globalement échangeables.

Le rapport ne s'arrête jamais sur les conséquences sociales et culturelles pour les communautés d'origine et de destination. Les divisions et les problèmes sont toujours là, le rapport s'attarde. C'est ainsi que les pères fondateurs du néolibéralisme voyaient les choses, un marché mondial, une terre plate, pas de pays ou de civilisations avec une individualité, rien qui donne du relief, juste un réservoir mondial de main-d'œuvre bon marché. "La libre circulation des personnes est l'élément clé du fonctionnement efficace de l'économie mondiale" (p. 25), selon la Banque mondiale. Les néolibéraux et les partisans progressistes de l'ouverture des frontières font front commun.

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Réduire les gens à la valeur marchande de leur travail est une noble cause, selon la Banque mondiale. Quiconque prend en compte les autres particularités des gens est un raciste (p. 197-198). En effet, selon la Banque mondiale, il n'y a aucune raison autre que le racisme pour que l'Europe soit plus clémente dans l'accueil des Ukrainiens que des Somaliens. Si vos voisins sont plus proches de votre cœur que des voisins lointains non reconnus, eh bien, vous êtes un raciste.

Une épine dans le pied de la Banque mondiale est la distinction entre migrants légaux et illégaux. Après tout, ces derniers sont une source de main-d'œuvre bon marché. C'est pourquoi elle ne parle pas de migrants illégaux, mais de "réfugiés climatiques", de "migrants de survie", de "réfugiés de la nécessité" et généralement de "migrants en détresse". Le rapport sait également avec certitude que ceux qui migrent illégalement le font parce qu'ils "n'ont pas d'alternative viable chez eux" (p.12). Toute tentative de contrôle des migrations est donc inhumaine, car elle prive les gens d'une chance de vivre.

Pour la Banque mondiale, la convention sur les réfugiés est obsolète. Elle fait une distinction arbitraire entre les motifs de protection fondés et non fondés (p.252). La Banque mondiale préfère le Pacte pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, connu sous le nom de Pacte de Marrakech (p. 26-27). Celui-ci parle des migrants en situation de vulnérabilité et estime qu'ils méritent toujours une protection. De cette manière, toute forme de migration s'auto-légitime. En effet, en migrant illégalement et en donnant l'argent de sa famille aux trafiquants d'êtres humains, le migrant se met dans une situation difficile, il est en détresse. C'est alors une raison suffisante pour lui accorder l'asile. Ceux qui n'ont pas encore compris à quoi sert le pacte de Marrakech peuvent lire ce rapport de la Banque mondiale et comprendre de quoi il retourne.

Ce pacte ne nous engageait à rien, a-t-on prétendu. Pas plus qu'un rapport de la Banque mondiale ne nous engage à quoi que ce soit. En revanche, il érige en norme la politique migratoire prônée par le pacte de Marrakech et choisie par les partis de l'actuelle coalition Vivaldi (Belgique). Chaque fois que l'occasion se présentera, la Banque mondiale fera la promotion de cette politique en échange d'un soutien. Par exemple, les pays pauvres et à revenus moyens seront poussés à adapter leur éducation non pas à leur propre développement mais aux besoins des pays riches et à promouvoir l'émigration (p. 10, 16). La fuite des personnes les plus instruites comme nouvelle stratégie de développement ? Ce sera alors la version de la Banque mondiale de l'outgrowth".

Il n'est pas nécessaire d'être d'accord avec le professeur sur tous les points pour voir l'importance de sa contribution !

La prochaine guerre à l'Ouest de l'OTAN? Le conflit en Serbie et au Kosovo

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La prochaine guerre à l'Ouest de l'OTAN ? Le conflit en Serbie et au Kosovo

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/05/31/nato-lannen-seuraava-sota-serbian-ja-kosovon-konfliktin-tarkastelua/

Alors que le conflit en Ukraine se poursuit, les États-Unis sont peut-être en train de créer un nouveau champ de bataille sur le continent européen, avec l'OTAN comme outil.

La situation dans les Balkans semble explosive. Les forces de maintien de la paix dirigées par l'OTAN au Kosovo se sont heurtées à des manifestants serbes en début de semaine. Les tensions ont commencé à se manifester peu après que des Albanais de souche sont devenus maires dans la région à majorité serbe du nord du Kosovo, à la suite d'un boycott des élections par les Serbes.

Comme le savent ceux qui connaissent l'histoire de la région, le Kosovo et la Serbie sont en proie à des tensions de longue date. Le Kosovo était à l'origine une province indépendante de la Serbie dans l'ancienne Yougoslavie. Depuis lors, avec le soutien des États-Unis et de l'Occident, le Kosovo a cherché à obtenir son indépendance, que la Serbie n'a pas reconnue. Cela a délibérément créé un conflit gelé dans la région, comme s'il s'agissait de le réactiver dans le futur.

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L'implication de l'OTAN a encore exacerbé le fossé entre le Kosovo et la Serbie, entraînant des conflits militaires entre les parties et compromettant la paix dans les Balkans occidentaux. Ces dernières années, la Serbie a envoyé à plusieurs reprises ses troupes à la frontière du Kosovo en réponse à des troubles.

Des forces multinationales dirigées par l'OTAN ont été déployées dans quatre municipalités du Kosovo pour réprimer les manifestations liées à l'élection du maire. Il s'agit là d'un récit officiel, mais l'histoire ne s'arrête pas là. D'aucuns ont émis l'hypothèse qu'il pourrait s'agir du début d'une nouvelle guerre.

D'un côté, l'OTAN appelle à une désescalade des tensions, mais de l'autre, elle renforce sa présence militaire dans la région. L'OTAN est-elle en train de gagner du temps pour coopter le Kosovo, comme elle l'a fait avec l'Ukraine ? Les États-Unis peuvent certes prétendre vouloir la paix en concluant des accords, mais les promesses de protéger les Serbes du Kosovo n'ont pas été tenues.

Les troupes de l'OTAN ne sont pas en Serbie et au Kosovo pour "maintenir la paix", mais pour préserver "l'indépendance du Kosovo" et contrôler les Serbes pro-russes (les manifestants serbes ont peint des Z sur les véhicules de l'OTAN lors des manifestations du début de la semaine). Dans cette équation, la Serbie ne doit pas être une puissance souveraine, et encore moins se retrouver du "mauvais côté", c'est-à-dire du côté de l'Eurasie.

La guerre par procuration entre la Russie et l'Occident en Ukraine ne montre aucun signe de conclusion, mais la possibilité d'une reprise du conflit existe également dans les Balkans. "Puisque le conflit en Ukraine n'a pas produit le résultat escompté par les États-Unis, Washington veut créer une nouvelle guerre en Europe", a estimé l'expert militaire chinois Song Zhongping.

Comme je l'ai moi-même affirmé, les États-Unis ne veulent pas que l'Europe soit un acteur géopolitique fort et indépendant, mais cherchent, au nom d'un faux partenariat qualifié de "transatlantisme", à maintenir les pays de l'euro subordonnés à la politique de puissance américaine. C'est la raison d'être de l'"Alliance de l'Atlantique Nord", mais elle tente de masquer ce fait pourtant patent par l'usage d'un jargon évoquant une "politique de sécurité".

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L'instabilité de l'Europe et la dépendance des pays du continent à l'égard des États-Unis conviennent parfaitement à Washington. Les entreprises américaines se sentent en sécurité de l'autre côté de l'Atlantique, où les entreprises européennes sont également incitées à soutenir l'économie américaine aux dépens des pays de la zone euro.

Peut-être Washington pense-t-il que si (et quand) la Russie remporte trop de succès en Ukraine, la défaite humiliante pour l'Occident devra être couverte par le déclenchement immédiat d'un nouveau conflit ailleurs ? De cette manière, l'attention du public sera détournée, tandis que le battage médiatique qui manipule les masses fera le reste. Bien sûr, les points chauds dans le monde créés par l'Occident ne manquent pas et les États-Unis n'hésitent jamais à créer le chaos à leur profit.

Il reste à voir si la situation va dégénérer entre la Serbie et le Kosovo (et si l'Occident va perdre son pari en Ukraine), mais dans tous les cas, l'objectif ultime de Washington est d'essayer de maintenir la Russie et l'Europe (sans parler de la Chine et des autres puissances émergentes) dans un état d'affaiblissement, conformément à la stratégie mondiale de l'Amérique visant à maintenir sa suprématie.