lundi, 22 mai 2023
Pour le 10ème anniversaire de la mort de l'écrivain Dominique Venner
Pour le 10ème anniversaire de la mort de l'écrivain Dominique Venner
par Werner Olles
Source: https://wir-selbst.com/2023/05/21/zum-10-todestag-des-schriftstellers-dominique-venner-16-april-1935-paris-%E2%80%A0-21-mai-2013-paris/
Le 21 mai 2013, peu avant 15 heures, l'écrivain français Dominique Venner est entré dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, s'est approché de l'autel et s'est tiré une balle dans la bouche. Venner a laissé une lettre pour expliquer son geste : "Cependant, au soir de ma vie, ma patrie française et européenne étant en grand danger, j'ai décidé d'agir tant que mes forces le permettent encore. Alors que beaucoup d'hommes se rendent esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je m'abandonne à la mort pour réveiller les esprits inertes de leur sommeil crépusculaire. Je me dresse contre le fatalisme. Je m'élève contre les poisons qui détruisent les âmes et contre l'attaque des désirs individuels contre les ancrages de notre identité, en particulier contre la famille, pilier intime de notre civilisation millénaire. De même que je défends l'identité de tous les peuples dans leur pays d'origine, je m'élève en même temps contre le crime de remplacement de nos peuples par d'autres, commis sous nos yeux. Je renonce au peu de vie qu'il me reste pour un acte fondamental de protestation".
Dominique Venner : * 16 avril 1935 Paris, † 21 mai 2013 Paris
Venner (1935 à 2013) était un activiste politique et un théoricien, un aristocrate et un rebelle, auteur de plus de 50 livres historiques et politiques, et par ailleurs père de cinq enfants. En Allemagne, il a fait sensation au-delà d'un public de spécialistes politiques par son suicide, lorsqu'il s'est tiré une balle dans la tête dans la cathédrale Notre Dame de Paris pour protester contre le déclin des valeurs qu'il chérissait : honneur, fidélité, tradition et contre le processus continu d'envahissement étranger et d'occupation islamique du territoire français. De l'invasion programmée du territoire européen à la négation de notre mémoire européenne, Venner n'a jamais cessé de s'insurger contre ce qu'une classe politique et culturelle traîtresse nous fait subir. Il a remis en question la "métaphysique de l'illimité" (Alain de Benoist) et s'est opposé au culte de la culpabilité et de la soumission qui détruit l'Europe de l'intérieur. Il lui opposait une culture de l'éthique de l'honneur : "Je souhaite qu'à l'avenir, du clocher de mon village comme des tours de nos cathédrales, on continue à entendre le tintement pacificateur des cloches. Mais plus encore, je souhaite que les invocations que l'on entendra dans leur foi changent. J'espère que l'on cessera d'implorer le pardon et la pitié et que l'on invoquera à la place la force vitale, la dignité et l'action".
Venner a vu que la démographie vertigineuse du tiers-monde et l'invasion continue des pays européens sont acceptées sans résistance par l'Europe. Loin des Arabes, des Turcs et des Africains subsahariens, on pouvait se permettre de s'adonner aux jeux de toutes les sortes d'absurdités et de perversions, à l'irrationalisme et au relativisme. L'Espagne a dû apprendre en 711, l'année de sa conquête par les Arabes, que l'ennemi avait occupé le pays presque sans combat. Ce n'est qu'en 732, lors de la bataille victorieuse de Poitiers, que Charles Martel et les Francs purent entamer la Reconquista. Après huit siècles, les Maures furent définitivement rejetés en Afrique en 1616, où ils furent, ultérieurement encore, poursuivis par les troupes espagnoles. Ce n'est qu'après cela que l'Occident a commencé à renouer avec ses traditions. Charles Quint débarqua à Alger en 1541 afin d'éradiquer ce nid de pirates barbaresques. Mais sa flotte ayant été dispersée par une tempête, il fut contraint de rebrousser chemin sans prendre la ville. Aujourd'hui, à part la Hongrie, plus personne ne semble prêt à défendre l'Occident autrefois chrétien.
Revenons à Dominique Venner : volontaire pour servir n Algérie en 1954, membre de l'"Organisation de l'Armée Secrète", l'OAS, qui n'acceptait pas la séparation de l'Algérie de la France métropolitaine et s'illustra par des attentats contre de hauts responsables politiques. Il y a au moins une douzaine de tentatives d'assassinat contre le général de Gaulle, mais elles échouèrent toutes. Venner écopa de 18 mois de prison. Il fonda en 1956 le groupe "Jeune Nation" et, après les événements d'Algérie, en 1963 "Europe-Action", dont fit partie le jeune étudiant Alain de Benoist. Jeune Nation prit d'assaut et occupa le siège du Parti communiste à Paris pendant l'insurrection populaire hongroise. Quelques années plus tard, il fonde avec Alain de Benoist, Guillaume Faye et Pierre Vial le GRECE, qui donnera finalement naissance à la Nouvelle Droite.
En 1971, il se retire de la vie politique et écrit des livres, des ouvrages d'histoire militaire et d'armurerie, mais se fait également un nom comme chroniqueur des corps francs allemands et des combats dans les pays baltes, en Haute-Silésie, lors de l'insurrection spartakiste à Berlin, de la reconquête de la République des conseils de Munich, du putsch de Kapp-Lüttwitz, des combats contre l'occupation française en Rhénanie et contre l'Armée rouge de la Ruhr.
En 1974, Söldner ohne Sold. Die deutschen Freikorps 1918-1923 (Les corps francs allemands 1918-1923), dont le titre original en français est Baltikum, est un livre passionnant qui s'efforce de transmettre également les bases intellectuelles et le contexte historique qui permettent de comprendre le sacrifice des hommes des corps francs. Il se distingue agréablement des mémoires des nationaux-socialistes allemands parce qu'il parle d'un rêve séduisant et parce qu'il ne justifie en rien.
En 2002, il fonde la revue Nouvelle Revue d'Histoire. Venner écrit Le cœur rebelle (version allemande: éditions Jungeuropa, 2018), dans lequel il raconte l'histoire de l'Algérie française et la grande trahison des Européens d'Algérie, sacrifiés par dizaines de milliers au nom de la décolonisation et de la liberté. Honnis en métropole par la gauche et les élites politico-culturelles comme des "Pieds-noirs", ils ont été massacrés, eux qui s'étaient installés en Algérie depuis des générations, par le FNL, le "mouvement de libération" algérien, sous les yeux de l'armée et de la gendarmerie françaises - et bien sûr de la presse mondiale -, près de 4.000 pour la seule ville d'Oran, les femmes violées et massacrées dans les camps du FNL. Les parachutistes rebelles et la Légion, favorables à l'OAS, sont enfermés dans leurs casernes afin qu'ils ne puissent intervenir. Les harkis, volontaires algériens et Arabes francophiles qui se sont vaillamment battus du côté français et dont peu seront emmenés en France pour y retrouver la liberté, subissent un sort encore pire. Par centaines de milliers, marqués comme "traîtres", ils meurent avec leurs familles dans des conditions atroces, après avoir été horriblement torturés. Personne ne peut dire aujourd'hui qu'il ne sait pas quels sont les dangers qui menacent l'Europe si les masses islamiques et africaines prennent le contrôle du continent.
La maison d'édition Jungeuropa Verlag s'est engagée à cultiver son héritage dans les pays germanophones. Vous pouvez commander ici directement auprès de la maison d'édition Jungeuropa: https://www.jungeuropa.de/.
Moqué par l'establishment de la gauche libérale, par la classe politico-médiatique dominante, Dominique Venner est mort sans que cet acte n'ait eu l'effet d'un fanal : une dernière preuve que le militant et l'érudit était et sera toujours dans une position perdue. Ce rejet total par les élites politiques et culturelles constitue en effet un totalitarisme d'un genre tout à fait nouveau: un milieu culturel dépérissant et moribond, où la liberté de parole, l'art, la littérature, la musique, les sciences humaines, sans oublier la religion sans Dieu imposée par les "églises", sont réduits à un spectacle dérisoire. Dans ce contexte, une guerre civile latente se profile, déjà manifeste en de nombreux endroits en France, en Angleterre et en Suède, et dans laquelle les peuples d'Europe occidentale tendent à s'abandonner par leur rejet méprisant de l'héritage chrétien et humain.
Le cœur rebelle de Venner a cessé de battre. La France, sa patrie, l'un des pays les plus déchristianisés d'Europe, baisse les bras devant la marée montante de populations étrangères à sa culture et à son espace qui, profitant de la dénatalité et de la lâcheté politique autochtones, s'apprêtent à prendre possession du pays, même au prix d'une guerre civile ethnico-religieuse dont l'ombre se profile déjà en France, en Belgique et en Suède. Venner savait que le régime ne laissait aucun doute sur sa volonté d'amener la question de la population française encore majoritaire à sa solution irréversible et d'ouvrir sans cesse de nouvelles vannes. Personnellement, il n'était plus convaincu que la France survivrait, qu'elle plongerait dans la catastrophe. D'où son acte radical, son geste de désespoir, qui n'en contenait pas moins l'attitude de mourir comme il avait vécu : en Français debout et en Européen fier, conscient jusqu'au bout de son identité et de ses racines.
Werner Olles
Werner Olles, né en 1942, a été politiquement actif dans différentes organisations de la Nouvelle Gauche (SDS, Rote Panther, Jusos) jusqu'au début des années 1980. Après des divergences fondamentales avec la gauche, il s'est converti au conservatisme et au catholicisme traditionaliste et a mené une activité journalistique intense dans des journaux et des magazines de cette mouvance. Employé dans la bibliothèque d'une école supérieure jusqu'à sa retraite, il est depuis devenu journaliste indépendant.
Il est l'auteur des livres suivants :
Pour toutes commandes:
https://lindenbaum-verlag.de/
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La régression narcissique
La régression narcissique
par Salvatore Bravo
Source: https://www.sinistrainrete.info/societa/25507-salvatore-bravo-regressione-narcisistica.html
Introduction au narcissisme
La décadence culturelle, politique et éthique de l'Occident n'est pas inscrite dans les astres et n'est pas un destin, elle est historiquement déterminable, elle a un nom: le capitalisme dans son expression absolue, c'est-à-dire qu'un processus est en cours pour briser toute contrainte éthique et l'émergence de tout katekhon. La liberté des marchandises et de la valeur d'échange est proportionnelle à la liberté des sujets qui servent le marché et permettent au capital de se transformer en substrat qui déforme la nature éthique et solidaire de l'être humain. La vérité de la condition de client-consommateur se révèle dans les gestes quotidiens. Le selfie de l'épouse de Maurizio Costanzo avec un fan lors des funérailles de son mari a suscité de nombreux commentaires et controverses. La mort semble avoir été effacée par le geste du selfie, qui a placé au centre le spectacle de "narcissiques" à la recherche d'un moment de notoriété, tandis que le mystère et la tragédie de la mort ont été dissimulés par l'ego qui a envahi l'espace public, effaçant toute autre présence. Le narcissisme est le symptôme de la pathologie du capitalisme, l'être humain pris au piège de la valeur d'échange développe une forme paroxystique de narcissisme.
Christopher Lasch nous aide à comprendre la généalogie du mal de vivre. Il démystifie le narcissisme auquel est associée l'hypertrophie de l'ego sûr de lui et doté d'une armure impénétrable. Le sociologue américain montre que l'hypertrophie cache le moi minimal réduit à l'exosquelette du logos. Le narcissisme n'est pas affirmation de l'individu, mais négation de la subjectivité. Dans le monde de l'ombre du capital, ce qui apparaît n'est pas la vérité, mais sa trahison.
La nature humaine est éthique et solidaire, le sujet se forme et s'exprime dans la reconnaissance de l'autre, dans la disposition à l'altérité pour revenir à soi et se connaître dans la différence vécue et expérimentée. Le narcissique occupe l'espace public avec ses besoins immédiats, il ne les médiatise pas avec le logos, il est donc dans le piège de l'immaturité égoïque.
Il faut reconstruire la régression de la subjectivité à une simple apparence d'elle-même, à une image déformée par le narcissisme au point de ne pas se reconnaître comme un sujet politique, mais comme un consommateur rapide d'expériences à afficher dans la recherche spasmodique d'une confirmation comme un vélociraptor élevé par le capital qui est à la fois vorace et fragile. La violence prend d'abord racine dans l'obsession de la confirmation, chaque démenti risquant d'anéantir le narcissique qui ne supporte pas les démentis. Les subjectivités réduites à des masques d'elles-mêmes sont le produit létal du mode de production capitaliste, elles sont des coquilles vides dans lesquelles le pouvoir sous forme de domination abstrait la personnalité vivante avec ses potentialités pour plier la subjectivité pour en faire un simple mannequin dominé.
Le logos se retire pour laisser place à une émotivité non réfléchie qui permet la naturalisation du mal quotidien. Même dans une condition aussi tragique, le sujet cherche une issue dans l'abnégation. Le narcissisme est la mauvaise solution encouragée par le capital. Le moi minimal compense le vide par des formes de faux gigantisme. On régresse à un stade minimal, on n'a pas de personnalité et pas d'autonomie, donc les négations trouvent dans le narcissisme l'analgésique à la souffrance du sujet. Le capitalisme pousse à la déformation du logos en bavardage et en simulacre, il transforme le logos en calcul et en tactique pour neutraliser la praxis critique et politique. La misologie est le chiffre du capital, dans la mesure où le logos se concrétise dans l'autonomie du sujet rationnel, de sorte que l'on favorise les formes de dépendance avec lesquelles on nécrose le développement de la subjectivité: à sa place, il n'y a que son simulacre avec son noir désespoir:
"Le progressisme américain, qui a facilement réussi à contrer le radicalisme agraire, le mouvement ouvrier et le mouvement féministe en réalisant des aspects partiels de leur programme, a maintenant presque complètement perdu toute trace de son origine qui remonte au libéralisme du 19ème siècle. Il a répudié la conception libérale, qui présupposait la supériorité de l'intérêt rationnel, et lui a substitué une conception thérapeutique qui admet les impulsions irrationnelles et cherche à les détourner vers des débouchés socialement constructifs. Elle a rejeté le stéréotype de l'homme économique et tenté de soumettre l'"homme total" au contrôle social. Au lieu de réglementer uniquement les conditions de travail, il réglemente désormais également la vie privée, en planifiant les loisirs sur la base de principes scientifiques de prophylaxie personnelle et sociale. Il a exposé les secrets les plus intimes de la psyché à la surveillance de la médecine et a ainsi encouragé l'habitude de l'autosurveillance, qui rappelle vaguement l'introspection religieuse, mais qui est alimentée par l'anxiété plutôt que par la culpabilité - dans un type de personnalité narcissique plutôt que coercitive ou hystérique (1)".
Le narcissisme est le modèle du capitalisme. On exalte et on flatte les narcissiques, on cultive une société d'individus juxtaposés, où personne ne voit l'autre. Mais chacun cherche à occuper l'espace de l'autre dans une compétition qui aliène et réifie son "moi profond" et son "caractère". Chacun est homologué en apparaissant dans une compétition où le plus mauvais gagne "toujours en perdant", parce qu'il s'aliène au logos. Les gagnants du jeu du capital se "perdent" et mettent en œuvre des formes d'aliénation de la vie réelle qui sont les prémisses des guerres et de la violence :
"Notre société est donc narcissique en deux sens. Les individus à la personnalité narcissique, même s'ils ne sont pas nécessairement plus nombreux que par le passé, occupent des positions très importantes dans la vie contemporaine et occupent souvent de hautes fonctions. Tout en se nourrissant de l'adulation des masses, ces célébrités donnent le ton de la vie publique et de la vie privée en même temps, car le mécanisme de la célébrité ne connaît pas de frontières entre le public et le privé. Le beau monde - pour utiliser cette expression significative qui n'inclut pas seulement les globe-trotters millionnaires, mais tous ceux qui, ne serait-ce qu'un instant, apparaissent béatement devant les caméras sous les projecteurs - incarne la vision du succès narcissique, qui consiste en un désir inessentiel d'être immensément admiré, non pas pour ses réalisations, mais uniquement pour soi-même, sans critique et sans réserve. La société capitaliste moderne ne se contente pas d'élever les narcissiques à des postes de prestige, elle suscite et renforce les traits narcissiques chez tout un chacun. Elle réalise ce double effet de plusieurs manières : en exposant le narcissisme sous des formes attrayantes et prestigieuses ; en sapant l'autorité parentale et en entravant ainsi le processus de croissance des enfants ; mais surtout en créant une variété infinie de formes de dépendance bureaucratique. Cette dépendance, de plus en plus répandue dans une société non seulement paternaliste, mais au moins aussi maternaliste, empêche les gens de surmonter les peurs de l'enfance et de profiter des consolations de l'âge adulte (2)".
L'enfer
L'enfer, c'est la dépendance du narcissique aux goûts et aux diktats du monde, c'est son adaptation permanente et sa peur de n'être rien pour le monde, car il se sent comme un "rien" dans une vitrine, prêt à être remplacé par des égaux. L'anxiété se teinte d'angoisse et est repoussée par l'accélération des manifestations narcissiques. Pour en arriver là, le capitalisme a déstabilisé la famille, les institutions éducatives et toutes les instances qui, avec l'autorité, configuraient la possibilité de structurer le caractère en vue de l'autonomie. Après avoir démoli les institutions dans lesquelles le sujet se formait, le marché, avec son appareil, gère les subjectivités, les prend en charge, et des services sont offerts pour chaque problème, même les plus "banals". La médicalisation de la vie est la dernière frontière de la surveillance où coïncident domination et business. L'angoisse insécurise durablement les subjectivités, l'adulte devient, dans ce cadre, semblable à l'enfant, personne n'ose être lui-même, mais tout le monde se tourne vers les spécialistes pour soigner l'incompréhensible mal de vivre. L'ego s'effrite sous les coups de l'addiction, le narcissisme reste la seule échappatoire à une réalité inhumaine et insoutenable :
"Égalitaire et anti-autoritaire en apparence, le capitalisme américain a répudié l'hégémonie de l'église et de la monarchie, pour laisser place à l'hégémonie de l'organisation commerciale, formée par les classes managériales et professionnelles qui dirigent le système des "guildes" et détiennent l'État qui les représente. Une nouvelle classe dirigeante est apparue, composée d'administrateurs, de bureaucrates, de techniciens et de spécialistes, si dépourvue des attributs autrefois associés à la classe dirigeante - position élevée, "aptitude au commandement", mépris pour la classe inférieure - que son existence en tant que classe passe souvent presque inaperçue (3)".
La nuit de l'âme
Le capitalisme prend la forme d'un "grand tentateur" qui, pour pousser à la dépendance, rend le chemin de la formation facile, élimine toutes les difficultés et toutes les ondulations. Le sujet n'a pas à se rencontrer, n'a pas à se mettre à l'épreuve, n'a pas à comprendre le quantum de rationalité et de créativité qui coule en lui. Les solutions sont aussi prêtes à l'emploi que les personnalités produites en série. Tout simplifier est la condition pour décréter la future fragilité du sujet qui, face à toute difficulté, se tournera alors vers l'expert de service. Faire des économies devient la norme et la sécurité du capitalisme. On apprend aux gens à fuir les difficultés, à rechercher des lieux et des conditions où la vie est déjà préemballée avec ses formules. La lutte est remplacée par une fuite incessante. Pour toute éventualité, le sujet doit appliquer les formules toutes faites que le système "donne". Le cheval de Troie entre dans les foyers et les esprits, il a la forme des "conseils" que le système dispense aux personnalités fragiles des sujets qui vivent à l'ombre du capital et de ses prêtres prêts à transformer la fragilité publique en affaires saines :
"L'enseignement supérieur ne se contente pas d'annihiler les dons intellectuels des étudiants, il les inhibe également sur le plan émotionnel, en faisant d'eux des personnes désemparées incapables de faire face à des expériences différentes sans le soutien de manuels et d'opinions toutes faites. Loin de préparer les étudiants à vivre "authentiquement", l'enseignement supérieur dans les universités américaines cultive leur incompétence à accomplir les tâches les plus élémentaires, telles que préparer un repas, participer à une fête ou coucher avec une personne du sexe opposé, à moins qu'ils n'aient reçu une instruction élaborée sur le sujet. La seule chose laissée au hasard est la culture supérieure (4)".
La maîtrise de soi est injectée par la parole des spécialistes et des médias. La personnalité est orpheline d'elle-même, il n'y a pas de logos, pas de pensée, mais seulement une obéissance aveugle : croire, obéir et succomber. Dans cette souffrance quotidienne, les clients-consommateurs ne sont que des "non-nés" ; il ne leur reste que le narcissisme avec lequel ils prétendent posséder une personnalité ouverte sur l'extérieur et vide de monde. Le culte du corps devient une adoration du ça qui émousse la frustration normale de l'existence avec ses plaisirs et ses mythes. Le sujet ne ressent "rien" pour "se sentir exister", il se livre à des formes irrationnelles de narcissisme :
"Selon Henry et d'autres observateurs de la culture américaine, l'effondrement de l'autorité parentale correspond à l'effondrement des "anciens freins inhibiteurs" et au passage "d'une société dominée par les valeurs du surmoi (les valeurs du contrôle de soi) à une société envahie par une exaltation croissante des valeurs du ça (les valeurs de l'auto-condamnation) (5)".
Le narcissisme révèle "la nuit de l'âme" de l'Occident. L'omnipotence fragile n'est pas seulement l'occupation de l'espace public par une subjectivité bruyante et vide, c'est aussi la domination sur la nature, c'est la soif de pouvoir. L'agitation avec laquelle la technologie cherche à triompher de la nature est une preuve supplémentaire du déficit de sens collectif dans l'âme de l'Occident. L'expansion spatiale est une fuite de la temporalité de la conscience. En l'absence de médiation rationnelle, il n'y a que dépendance et violence de l'affirmation égoïste, où le sujet s'effondre dans la nuit de l'âme. L'analyse de Christopher Lasch ne laisse aucun doute, face à la progression violente du mal qui enveloppe la nature et les communautés, nous devons travailler à l'alternative, l'effondrement du système pouvant être brutal. "Socialisme ou barbarie", nous sommes à la croisée des chemins, chacun de nous est appelé à choisir, les mots de Rosa Luxemburg résonnent en nous et à notre époque, car le mensonge libéral est dévoilé dans sa vérité et nous devons y réfléchir pour éviter la "barbarie anthropologique et écologique" qui ne cesse de s'approcher :
"Il n'y a pas d'alternative au marché libre pour organiser l'économie. La diffusion de l'économie de marché conduira progressivement à la démocratie multipartite, parce que ceux qui ont la liberté de choix en économie ont tendance à insister pour avoir aussi la liberté de choix en politique (6)".
A la propagande du mainstream, il faut opposer des espaces de réflexion et de communauté, pour préparer l'alternative de la participation corpusculaire qui peut devenir progressivement l'usage public de la raison politique qui peut nous sauver de la barbarie qui est déjà parmi nous.
Notes:
1 Christopher Lasch, La culture du narcissisme, Bompiani, Milan, 1992, p. 251.
2 Ibid p. 258-259
3 Ibidem p. 245
4 Ibidem p. 172
5 Ibidem p. 196
6 The Economist, 31 décembre 1991, p.12.
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De Lafargue à Evola
De Lafargue à Evola
par Joakim Andersen
Source: https://motpol.nu/oskorei/2023/05/19/fran-lafargue-till-evola/
Au fil des ans, Hegel, Nietzsche et Heidegger, parfois même Jünger, Schmitt et Dumézil, ont fait l'objet d'un intérêt considérable de la part de la gauche, intérêt qui n'est pas rare et qui vise à les réinterpréter en tant que penseurs de gauche. Julius Evola s'est montré assez réfractaire à de tels projets, ce qui n'est pas surprenant étant donné que son œuvre est un ensemble cohérent difficile à déconstruire et qu'il a critiqué à la fois le fascisme et le national-socialisme du point de vue de la droite, tout en leur accordant un soutien conditionnel. Cela signifie, par exemple, qu'un livre comme Evola vu de gauche a été écrit par des messieurs qui ne peuvent être classés qu'avec bonne volonté comme étant de gauche.
En même temps, il est intéressant de lire Evola avec un regard "de gauche". Outre l'affinité entre un certain anarchisme et l'État organique traditionnel, fondé sur des relations personnelles de fidélité, qu'Evola décrit, il existe des similitudes avec les idées de Marcuse sur l'"homme unidimensionnel". L'anthropologie traditionnelle d'Evola fournit un appareil conceptuel et une précision qui rendent son terme, fréquemment utilisé, de "promiscuité" approprié pour décrire l'œuvre plus confuse de Marcuse. Marcuse, lui aussi, est unidimensionnel pour le traditionaliste, et infantile et naïf dans sa vision du potentiel de la perversion polymorphe.
Dans ce contexte, Paul Lafargue, gendre de Karl Marx et surtout connu comme l'auteur de la critique du travail Le droit à la paresse, est intéressant. Lafargue s'est largement inspiré du mépris pour le travail salarié et les marchands exprimé par des penseurs antiques tels que Cicéron: "celui qui donne son travail pour de l'argent se vend lui-même et se met au rang des esclaves". Il est intéressant de noter qu'il qualifie également les tribus germaniques de "communistes" et parle des "Germains des tribus communistes qui ont envahi l'empire romain".
D'ailleurs, Lafargue mentionne également les intellectuels, d'une manière qui anticipe la situation actuelle. Pour Lafargue, le problème était leur manque d'engagement en faveur du socialisme; aujourd'hui, c'est le glissement à gauche du monde universitaire qu'il faut expliquer. Dans les deux cas, le fond du problème, le rapport au pouvoir, est caché derrière des artifices de toutes sortes. Lafargue écrivait ici que "depuis 1789, les gouvernements les plus divers et les plus opposés se sont succédé en France; et toujours, sans hésiter, les intellectuels se sont empressés d'offrir leurs services dévoués", il notait que "ce n'est pas dans le cercle des intellectuels, dégradés par des siècles d'oppression capitaliste, qu'il faut chercher des exemples de courage civique et de dignité morale. Ils n'ont même pas le sens de la conscience de leur "classe professionnelle" et compare les écrivains et les artistes à des bouffons, "les intellectuels de l'art et de la littérature, comme les bouffons des anciennes cours féodales, sont les amuseurs de la classe qui les paie". Souvent amusant à lire, Lafargue écrit à propos des intellectuels que "ce sont de véritables imbéciles - si l'on redonne à ce mot son sens latin originel d'inapte à la guerre". En même temps, il identifie en partie le désintérêt pour la menace systémique du socialisme dans leur éducation, "ils pensent que leur éducation leur confère un privilège social, qu'elle leur permettra de se débrouiller seuls dans le monde... ils s'imaginent que leur pauvreté est transitoire".
En passant, on peut également noter que Lafargue a utilisé les perspectives de la dégénérescence et de la décadence dans sa critique du capitalisme; l'élite capitaliste était à la fois dégénérée et débauchée, l'élite romaine ayant même des tendances à la pédérastie ("luxe sans bornes, épices indigestes et débauches syphilitiques"). Nonobstant ses propres origines familiales partiellement juives, il pouvait également écrire, à propos de la nouvelle respectabilité du capitalisme prêteur, que "les chrétiens sont devenus des juifs" et désigner les Rothschild comme des ennemis, ce qui nous rappelle certains aspects aujourd'hui minimisés de l'histoire du socialisme.
En même temps, on retrouve entre Lafargue et Evola la même distance conceptuelle qu'entre Marcuse et Evola. Lafargue s'est retourné contre le travail, en partie sur la base d'un ancien idéal d'humanité. Les hommes libres se consacrent à la guerre, à la politique et à la philosophie. En revanche, Evola dispose d'un appareil conceptuel beaucoup plus développé; dans Explorations, il établit une distinction entre le travail, l'otium et l'opus. Ceci, combiné aux différents niveaux de réalité qui traversent l'œuvre d'Evola, tels que l'initiation, la métaphysique de la guerre et la transcendance, donne accès à des distinctions qui manquaient à Lafargue. En même temps, Lafargue était généralement plus proche de l'otium et de l'opus que de la consommation passive comme alternative au travail salarié, ce qui peut être considéré comme positif. Il s'identifiait davantage au guerrier et au citoyen qu'au consommateur, mais il ne disposait pas des concepts et des perspectives d'Evola, ce qui rend son alternative plus superficielle et plus unidimensionnelle. Cela suggère qu'une lecture d'Evola à partir de la gauche tend à aboutir à la droite.
18:04 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : paul lafargue, julius evola, philosophie, socialisme, traditionalisme | |
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dimanche, 21 mai 2023
La revue de presse de CD - 21 mai 2023
La revue de presse de CD
21 mai 2023
Revue de presse garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle
LA CITATION DE LA SEMAINE
« En prison pour médiocrité. »
La Reine Morte, par Henri de Montherlant. Gallimard, 1942.
EN VEDETTE
Dans le cadre d'une montée des tensions, le Cercle Aristote invite des experts pour parler de la notion de « 3ème guerre mondiale' ». Pour le 3e épisode, Slobodan Despot, l’initiateur de l’excellent et indispensable site libre Antipresse. Des réflexions essentielles et distanciées sur les multiples bouleversements actuels.
Cercle Aristote
https://www.youtube.com/watch?v=3ZaVq8bXJ-s
BELGIQUE
Le Wallon peut-il être heureux sans identité propre ?
Les raisons pour lesquelles le Belge francophone se sent sous-estimé ne manquent pas. Même si l'on fait abstraction des rares Français qui soutiennent que Jacques Brel était l'un de leurs compatriotes, les raisons pour lesquelles le Belge francophone se sent sous-estimé ne manquent pas. Depuis des années, dans le monde du cinéma, les frères Dardenne enchaînent, sans faire beaucoup de bruit, les triomphes ; Cécile de France (à peine un pseudonyme) est une actrice demandée y compris aux États-Unis tandis que Virginie Éfira, ancienne présentatrice sur RTL, se construit une carrière impressionnante avec, récemment, un César comme point d'orgue provisoire. Tous semblent avoir été totalement adoptés, comme si de rien n'était, par les voisins hexagonaux. Reste à espérer que tout le monde se souvienne où se trouve le berceau des pères spirituels de Maigret, de Tintin et des Schtroumpfs. Et puis, ne nous voilons pas la face : les frites ? françaises, vraiment ?
CHYPRE
Chypre, l’actualité d’une guerre de perception
L’actualité chypriote entre le nord turc et le sud grec est électrique. L’analyse à la fois historique, sociologique et géopolitique permet d’en révéler les raisons. Elle conduit aussi à mettre en exergue les tensions vives qui paralysent les deux parties de l’île sur le terrain des négociations de paix et de mieux comprendre la potentielle escalade de tension.
revueconflits.com
https://www.revueconflits.com/chypre-lactualite-dune-guer...
CHINE
Évolution du système bancaire chinois : sa voie dans un dispositif global de conquête économique et politique
Le système bancaire chinois, son particularisme, son évolution nous permettra de comprendre qu’il constitue un moyen pour la Chine, de mettre en œuvre son développement économique et financier et de conforter son rôle dans l’économie mondiale. La Chine a fait le pari de s’ouvrir au monde, à la mondialisation, au sein de laquelle règne une grande disharmonie.
revueconflits.com
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DÉCONSTRUCTION/SCHIZOPHRÉNIE/DÉBILITÉ
« Une décision inédite » : rédigés en écriture inclusive, des statuts de l’université de Grenoble annulés par la justice
Dans une délibération du 16 mai 2020, le conseil d’administration de l’université Grenoble-Alpes avait adopté à l’unanimité (moins une abstention) les statuts du service des langues de l’établissement. Mais le texte avait été rédigé entièrement en écriture inclusive – malgré pourtant la circulaire d’Édouard Philippe, qui enjoignait en 2017 à l’administration et aux services de l’État à ne pas faire usage dans leurs communications officielles de cette graphie supposée promouvoir une langue moins sexiste. Dans ces statuts, il était ainsi écrit que le service est « dirigé par un.e directeur.trice», lequel (ou laquelle, on s’y perd) est «choisi.e parmi les enseignant.e.s chercheurs.re ou les enseignant.e.s en poste », et est de surcroît entouré par « le.la Vice-Président.e formation ou son.a représentant.e »…
fdesouche.com
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Le Point a testé incognito un « stage immersif » de déconstruction masculine parrainé par la mairie de Grenoble
Notre journaliste a suivi, incognito, un « stage immersif » pour remettre en question sa « masculinité toxique ». Il nous raconte son aventure. Hum, hum… Il est un peu plus de 9 h 15 et, dans la rue qui mène à La Capsule, une sorte de maison des associations à la façade bleu Klein, je me racle la gorge comme un collégien le jour de la rentrée des classes. Dans quelques minutes, j’entame ma « déconstruction masculine », qui va durer quarante-huit heures. La plaquette propose d’ « outiller les participant.e.s sur les enjeux actuels du genre, afin de pouvoir déconstruire les différents mythes de la virilité, de la domination masculine et des violences inhérentes au patriarcat » et de « conscientiser les hommes sur le modèle de masculinité dominant, les représentations et stéréotypes liés à ce dernier ». L’association qui organise le stage, parrainée par la mairie de Grenoble (dirigée par l’écologiste Éric Piolle) a fait venir Simon spécialement de Bruxelles. Sociologue, anthropologue et musicien (sous le nom de scène de Zaïdmoon), ce dernier a lui-même été formé, explique le texte de présentation, par une association féministe belge qui a publié plusieurs livres (dont Justice climatique féministe, Genre et communication. Décrypter les médias, Genre et droits reproductifs et sexuels). (…) Tarif de l’atelier ? « Prix libre, coût estimé 80 euros par personne »…
fdesouche.com
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Football, LGBT et conditionnement sociétal totalitaire
Par Éric Delcroix, juriste, essayiste et écrivain, auteur de Droit, conscience et sentiments. Alors que certains joueurs de football ont récemment refusé de porter un maillot LGBT, voici un article lumineux d’Éric Delcroix dont on peut retenir ces lignes précieuses : « La honte est pour nous Français – disons ordinaires ou de souche – car les rares rebelles, ces hommes qui se sont comportés là, au moins ponctuellement, en hommes libres, sont dit-on exclusivement des musulmans issus de l’immigration…Tel Diogène avec sa lanterne à Athènes, moi aussi je cherche l’homme libre, hors des mosquées et des stades bien sûr, ici dans mon pays. »
polemia.com
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DÉSINFORMATION/MÉDIAS/CORRUPTION/CENSURES
Agriculture : une consultation bidon, bidonnante, inepte et scandaleuse
Entre questions ambiguës, omissions importantes et contraintes temporelles, la consultation publique sur l’agriculture en France soulève des doutes quant à la sincérité de l’État à écouter réellement les acteurs du secteur.
contrepoints.org
https://www.contrepoints.org/2023/05/15/456425-agricultur...
Revue de presse RT du 7 au 13 mai 2023
Avertissement du site : « après un an de publication, cette revue de presse RT sera la dernière. Ceux qui voudraient continuer à profiter de cette excellente source d’informations qu’est RT international peuvent installer un VPN sur leur ordinateur et utiliser DeepL pour la traduction ». Au sommaire. Le Monde occidental : plus de 2 000 banques américaines sont insolvables ; Ankara a rejeté une proposition qui aurait impliqué de donner des S-400 à l’Ukraine ; les banques de la zone euro enregistrent une baisse record des prêts hypothécaires ; La Pologne perd des milliards à cause de l’interdiction du pétrole russe. Le Monde multipolaire : la Russie accélère l’approvisionnement en carburant de l’Amérique latine ; la présidente géorgienne accuse la Russie de « provocation » ; la Ligue arabe réintègre la Syrie ; le Pakistan passe au yuan pour acheter du pétrole russe. La guerre chaude en Ukraine : l’Ukraine promet de continuer à tuer des Russes dans le monde entier ; l’Ukraine recevra des chars américains dépouillés ; le Royaume-Uni fournit des missiles à longue portée à Kiev.
Lesakerfrancophone.fr
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ÉCOLOGIE (même si, parfois, il n’y a pas que des zozos !)
Le ré-ensauvagement : une fausse bonne idée
Jusqu'où doit-on aller pour préserver la nature ? La question mérite d'être posée en cette époque qui remet en question la place de l'humain dans la hiérarchie naturelle et dénonce les ravages qu'il exerce sur la biodiversité. Le discours écologique imprègne à ce point les esprits que beaucoup s'alarment de la disparition d'espèces animales – principalement des oiseaux et des insectes – dont ils ne connaissent même pas les noms. Qu'importe ! Puisque les médias se font à l'unisson l'écho de mystérieux experts qui annoncent – comme d'autres l'apocalypse – une sixième extinction de masse, celle-ci étant selon eux entièrement imputable à l'action humaine. La bonne nouvelle, c'est qu'il y en a eu cinq avant et que la vie n'en continue pas moins de proliférer sur la Terre.
laselectiondujour.com
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Sécheresse, sobriété, dépouillement… Misère
Il faut le redire : tout ceci est la conséquence évidente d’un réchauffement médiatique climatique qu’on doit sans douter attribuer aux agitations trop carbonées des pays riches, et absolument pas à l’impéritie des autorités dans leur gestion de l’eau en particulier, et de toutes les ressources disponibles (y compris énergétiques) en général. Oubliez l’absence de maintenance régulière des canaux et de la tuyauterie. Oubliez les fuites, massives, dans les réseaux de distribution qui ne sont plus à la charge de personne, les responsables publics ayant le seul courage d’accuser les opérateurs privés dont les connivences avec les pouvoirs en place leur permettent à leur tour de renvoyer la balle aux mêmes responsables dans un ping-pong politique extrêmement productif. Ne considérez jamais les petits sabotages détendus sous couverts d’opérations de maintenance qui tombent à pic alors que les petits cris stridents sur le mode « sécheresse » se font entendre ici ou là.
Hashtable
https://h16free.com/2023/05/15/74224-secheresse-sobriete-...
La Religion de l'or blanc. La Montagne, le sacré et le canon à neige
Les dérèglements climatiques redéployent nos rapports au présent et à la vie, au futur et à la mort, donc au sacré. Les Alpes n'échappent pas à cette métamorphose. Il faut en rendre compte !
backtofuture.substack.com
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ÉCONOMIE
Faire sauter la banque
Ses outils d’analyse sont bons, mais la Banque centrale européenne (BCE) n’en fait pas usage de manière efficace pour s’assurer que les banques européennes gèrent convenablement leur risque crédit. C’est ce qu’il ressort du rapport d’audit de la Cour des comptes européenne publié ce 12 mai. Ce rapport est consultable ici. La BCE a accepté toutes les recommandations des auditeurs, sauf celle concernant le mode de recrutement du personnel de son service de supervision du risque crédit, qui selon la Cour, devrait être totalement indépendant et ne relever que de ce service. Nous verrons que ce refus n’est pas une mince affaire.
eclaireur.substack.com
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Crise des logements locatifs : vers une expropriation déguisée ?
Un projet de loi propose une solution géopolitique et sociale en remettant sur le marché immobilier des logements inoccupés, mais il soulève des préoccupations quant à ses effets sur l’agriculture et la vie rurale.
contrepoints.org
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ÉTATS-UNIS
Pour la première fois, des membres du Congrès américain demandent la libération de Julian Assange
Des législateurs du monde entier demandent à nouveau aux États-Unis de mettre fin aux poursuites sans précédent engagées contre le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange. Pour la première fois, ils sont rejoints par des membres du Congrès américain, Rashida Tlaib en tête. Il y a quatre ans, le 11 avril 2019, la police métropolitaine pénétrait dans l’ambassade d’Équateur à Londres et s’emparait du journaliste australien Julian Assange. Officiellement, la police britannique arrêtait le fondateur de WikiLeaks pour le délit de fuite sous caution. Mais la véritable raison de cette arrestation était que les États-Unis demandaient l’extradition de Julian Assange.
les-crises.fr
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Enquête sur la collusion entre Trump et la Russie : le procureur spécial conclut à une affaire bidon, à un deux poids deux mesures avec Hillary Clinton, et que le F.B.I. n’aurait même pas dû ouvrir d’enquête au vu des faibles éléments
La police fédérale s’est contentée d’informations douteuses pour ouvrir une enquête sur des soupçons de collusion entre Moscou et Donald Trump lors de la présidentielle de 2016, tacle un procureur spécial dans un rapport publié lundi 15 mai. John Durham estime que le FBI s’est appuyé sur « des renseignements bruts qui n’avaient pas été analysés ni corroborés » pour lancer ses investigations et a ensuite manqué « d’objectivité » dans la gestion de ce dossier très politique. « L’enquête russe », qui a assombri la première partie du mandat du président républicain sans faire émerger de preuves solides de collusion, a toujours été dénoncée par Donald Trump comme une « chasse aux sorcières » orchestrée par ses adversaires. Peu avant la fin de son mandat, son gouvernement avait confié à John Durham la mission d’enquêter sur les origines de cette enquête. Après trois ans d’investigations, il a rendu ses conclusions qui s’étalent sur plus de 300 pages.
Comment les stratagèmes de la CIA colorent les révolutions dans le monde entier
Rédigé par marieclairetellier et publié depuis Overblog
Depuis longtemps, l'Agence centrale de renseignement des États-Unis (CIA) prépare des « évolutions pacifiques » et des « révolutions de couleur », ainsi que des activités d'espionnage dans le monde entier. Bien que les détails de ces opérations aient toujours été obscurs, un nouveau rapport publié jeudi par le Centre national chinois de réponse aux urgences en matière de virus informatiques et la société chinoise de cybersécurité 360 a dévoilé les principaux moyens techniques utilisés par la CIA pour organiser et promouvoir des troubles dans le monde entier.
marie-claire-tellier.over-blog.com
https://marie-claire-tellier.over-blog.com/2023/05/commen...
L’esclavage provoqué par le premier président noir des USA
L’arrogance impériale d’Obama, ainsi que son mépris pour la Constitution, ont provoqué une tragédie. Barack Obama a été élu président quelque 143 années après l’abolition de l’esclavage aux États-Unis. En 2008, en écoutant la larme à l’œil le discours de victoire d’Obama, prononcé au Grant Park de Chicago, les afro-américains étaient loin de s’imaginer que le premier président noir des États-Unis allait laisser derrière lui son propre héritage d’esclavage — en Afrique. Et pourtant, c’est exactement ce qu’il a fait, par une combinaison d’arrogance impériale, de mépris pour les limitations normalement exprimées dans la Constitution sur les pouvoirs de l’exécutif en cas de guerre, et en usant de faux prétextes. En 2011, poussé par sa Secrétaire d’État Hillary Clinton ainsi qu’une poignée de conseillers, Obama a ordonné une suite de frappes aériennes, qui s’est échelonnée durant des mois, pour faciliter une campagne de changement de régime soutenue par l’OTAN et renverser Mouammar Kadhafi, qui dirigeait alors la Libye. Au mois de février 2011, Obama annonce avoir donné pour instruction à son administration de préparer une « gamme totale d’options » pour assurer une réponse des États-Unis aux désordres libyens (Kevin Lamarque/Reuters) Loin d’installer la démocratie libérale et la prospérité, la chute de Kadhafi a laissé le pays fracturé, partagé entre deux gouvernements rivaux et diverses milices en compétition pour prendre le pouvoir. Le changement de régime pratiqué par Obama a marqué le début d’une ère de chaos qui n’est pas terminée, et parmi les maux qui s’en sont suivis, certains frappent des Noirs d’Afrique.
lesakerfrancophone.fr
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FRANCE
Agriculture : une consultation bidon, bidonnante, inepte et scandaleuse
Entre questions ambiguës, omissions importantes et contraintes temporelles, la consultation publique sur l’agriculture en France soulève des doutes quant à la sincérité de l’État à écouter réellement les acteurs du secteur. « Êtes-vous d’accord avec la proposition suivante : ‘’L’agriculture, c’est important pour la France ?’’ » C’est, en résumé, le sens d’une consultation du public, organisée à grands frais par un État aux caisses vides pour un produire un résultat sans intérêt. Une consultation sur quinze jours pour une ambition sur vingt ans. Le ministère de l’Agriculture et – innovation majeure de ce quinquennat fort bavard – de la Souveraineté Alimentaire a organisé une « Consultation du public sur le Pacte et le projet de loi d’orientation et d’avenir agricoles ». « En catimini », dénoncent des associations écologistes, manifestement outrées par la difficulté pour elles de peser sur les événements présents et futurs par l’organisation d’un déferlement d’opinions prémâchées en faveur de leurs causes et lubies. Le temps imparti, du 14 au 30 avril 2023, serait en effet trop court et les questions seraient biaisées. On pourrait en convenir si la consultation avait un réel intérêt et débouchait sur un éclairage utile pour la définition d’un texte censé poser les rails de notre destin agricole et alimentaire futur. « La mise en place d’une consultation publique d’une durée de 15 jours, après avoir décalée [sic] sa publication durant plusieurs mois, est une nouvelle preuve de la volonté de ne pas prendre en compte les avis divergents au modèle conventionnel » écrit ainsi Générations Futures. Ce qui ne l’a pas empêché, comme nous allons le voir, de proposer des réponses à modifier textuellement pour éviter l’élimination des doublons et leurrer les programmes d’exploitation des réponses.
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Cette professeure de droit public assène une critique foudroyante au Conseil constitutionnel
Lauréline Fontaine, professeure de droit public et constitutionnel, conteste la décision des Sages de valider l'essentiel de la réforme des retraites, s'inquiétant du manque d'impartialité des membres du Conseil constitutionnel.
Le dissident
https://www.youtube.com/watch?v=Tr4t8DpeAfo
Gérald Darmanin, le voyou de la République
Après la scandaleuse interdiction par la préfecture de police de l’hommage national prévu le dimanche 14 mai à 9 h 30 place des Pyramides, à Jeanne d’Arc, sainte de la Patrie, sous prétexte qu’il serait « porté par des groupuscules d’ultradroite » selon la secrétaire d’État chargée de la Citoyenneté Sonia Backès (un référé a été déposé contre cette mesure inique), on peut s’attendre au pire. Le VIIe Forum de la Nation organisé la veille par Jeune Nation dans l’espoir de « rebâtir la nation au milieu des ruines » est-il également menacé ainsi que le banquet de Rivarol annoncé pour le 24 juin et sans doute bien d’autres manifestations. Bien sûr, on peut être d’accord ou non avec tel ou tel courant de pensée ou telle ou telle expression d’une opinion. Mais la liberté ne se divise pas et le principe de la liberté d’expression est précisément de permettre l’expression de ceux avec qui on n’est pas d’accord ! L’attitude du gouvernement est dangereusement liberticide car de proche en proche toute expression qui lui déplaît pourrait être interdite.
polemia.com
https://www.polemia.com/gerald-darmanin-le-voyou-de-la-re...
De la destruction de notre système de droit et de régulation par la peur !
Ou comment le Roy de la république, si nostalgique de l’Ancien Régime, a ressuscité l’Huissier-Priseur, supprimé par la Révolution... Une réflexion animée par la consultation publique de l’Autorité de la concurrence relative à la liberté d’installation des Commissaires de justice publiée le 01 février 2023. L’autorité de la concurrence procède actuellement à une consultation publique en vue de créer des offices supplémentaires. Ce qui paraîtra sans importance à la plupart des lecteurs, mais derrière se dissimule une logique perverse de destruction de nos institutions et des équilibres sociaux, qu’il n’est possible de percevoir qu’en emmagasinant un certain nombre d’informations. Une logique qui ne surprend pas l’auteur de ces lignes, puisque celui-ci a parfaitement intégré que le gouvernement Macron, s’inscrivant dans une certaine forme de continuité, ne poursuit qu’un seul objectif : ramener l’essentiel des pouvoirs régaliens de l’État à presque rien, ce qui ne profite qu’aux oligarchies…
francesoir.fr
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La politique de Macron : une révolution oligarchique contre le peuple
« Liquidation », écrivait Frédéric Rouvillois dans son livre sur Macron comme définition de son projet (Liquidation. Emmanuel Macron et le saint-simonisme, éditions du Cerf, 2020). Le projet de Macron, c’est cela : liquider tout ce qui restait solide dans la société française, certaines mœurs et habitus, certaines structures, certains projets (devenir propriétaire d’une maison, la léguer, avoir un métier dont on est fier et pas seulement un « job’ »), rendre tout liquide, tout réversible, tout jetable (notamment les traces de notre histoire), tout interchangeable (les peuples, les gens, les sexes, les métiers, les territoires, etc.). Éparpillé façon puzzle : cela veut dire que notre pays et notre peuple ont été mis en morceaux. Dispersés et hachés menu. Éparpillé : c’est le résultat de la politique de Macron. Un peuple dispersé, affaibli, atomisé.
lesakerfrancophone.fr
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Les ambitieux préparent déjà l’après Macron
Par Marc Endeweld. En macronie, tous les yeux se tournent vers Matignon, mais d'autres pensent déjà à la prochaine présidentielle. Pour rebondir, Emmanuel Macron s'est rapproché de son ex-conseiller Philippe Grangeon. Un petit air de déjà-vu. Comme une énième fusée politique sur un pas de tir. La semaine dernière, Les Échos ont consacré, dans leur magazine du week-end, plusieurs pages pour le moins louangeuses à Gabriel Attal, le jeune ministre des Comptes Publics. « Le charme, c’est indispensable pour aller loin en politique », n’a pas peur d’écrire le journaliste Henri Gibier dans son « enquête » consacrée aux « secrets d’une ambition ». Flatteur, forcément.
marcendeweld.substack.com
https://marcendeweld.substack.com/p/les-ambitieux-prepare...
GRANDE-BRETAGNE
Le roi Charles III : défenseur de quelle foi ?
Dans les mois qui ont précédé le couronnement du roi Charles III le 6 mai, la question de son attitude à l'égard de l'un des titres les plus paradoxaux du monarque britannique, « défenseur de la foi », a fait l'objet de nombreuses discussions. Ironiquement, cette appellation, historiquement associée à celle du gouverneur de l'Église d'Angleterre fondée par le roi Henri VIII en opposition à Rome, est en fait d'origine catholique, accordée à ce même roi par le pape Léon X en 1521 en reconnaissance de l'opposition du jeune Henri aux thèses de Luther promulguées en 1517. Le titre est resté malgré la rupture avec la Papauté en 1536, mais accompagné plus tard d’un serment farouchement anticatholique récité par les monarques britanniques entre 1701 et 1910, jurant de défendre la religion protestante réformée et qualifiant les pratiques du catholicisme de « superstitieuses et idolâtres ». Lors d'un entretien controversé en 1994, Charles, alors prince de Galles, avait suscité beaucoup de commentaires en exprimant sa préférence pour une modification de la formulation « défenseur de la foi » en faveur de l'expression plus large « défenseur de foi(s) ». En 2015, s'adressant à la BBC, le futur monarque a précisé qu'il souhaitait être « perçu comme un protecteur des croyances », respectant « l'inclusion de la foi des autres et leur liberté de culte dans ce pays ».
laselectiondujour.com
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Royaume-Uni : des députés britanniques découvrent effarés que le parlement a un règlement woke régentant l’utilisation des toilettes par identité de genre et faisant la police des pronoms ; il est applicable depuis 3 ans
Le personnel parlementaire a été invité à faire respecter les pronoms correspondant à l’identité de genre et à signaler les « comportements négatifs », a appris le Telegraph. Les autorités du Parlement britannique ont rédigé un guide sur l’identité de genre à l’intention de centaines de fonctionnaires travaillant dans des fonctions administratives à la Chambre des communes et aux Lords. Celui-ci a circulé en interne au cours des trois dernières années. Une section de ce guide de 15 pages avertit que le personnel doit « apprendre à identifier les comportements transphobes et comprendre qu’ils doivent faire l’objet d’une attitude de tolérance zéro ». Il énumère des exemples tels que « un collègue qui refuse d’utiliser les pronoms ou les noms préférés d’une personne transgenre », ajoutant que cela « doit être traité de manière appropriée ». La brochure, obtenue par le Telegraph, a été critiquée par des militants et un député de haut rang, qui l’ont qualifiée de « préoccupante » et de « croyance forcée ».
The Telegraph
https://www.fdesouche.com/2023/05/15/royaume-uni-des-parl...
IMMIGRATION/ISLAMISME/REMPLACEMENT
Des nouvelles de Callac : la gauchiste Laure-Line Inderbitzin insulte le maire et le préfet
Nous vivons dans un pays invraisemblable dans lequel on voit un ministre de l’Intérieur interdire 5 manifestations de « fachos » jamais coupables d’aucune dégradation, feux de poubelles, bris de vitrines ou violences en tous genres. Juste pour délit d’opinion. Par contre, le même ministre de l’Intérieur reste sans réaction face aux antifas et à l’extrême gauche qui en 14 manifestations ont blessé plus de 2.000 policiers et gendarmes. La folie qui s’est emparée de notre pays est loin de s’arrêter là. Il y a aussi le problème des maires. Depuis les dernières élections municipales de 2020, l’Association des maires de France a indiqué que 1293 maires avaient démissionné. Sans parler des élus municipaux qui ne sont pas maires. Personne n’en parle. Tout le monde s’en moque. En revanche, on parle de la démission de certains maires, comme Yannick Morez, le maire de Saint-Brévin. Lui, à l’inverse des autres, son cas est monté en épingle. Aujourd’hui il est même reçu par le Premier ministre à Matignon. En effet, il a démissionné et va même quitter sa ville. Officiellement parce que quelqu’un a mis le feu à ses deux voitures et brûlé une partie de la façade de sa maison. Acte débile que nous condamnons. Mais ce maire accuse aussi l’État de l’avoir abandonné, alors qu’il mettait en œuvre la transition démographique promue par Macron. La vérité est sans doute un peu différente. Il a fuité de son entourage que sa décision de démissionner et de partir avait été prise bien avant l’incendie. En clair, c’est bien commode pour justifier sa décision de pouvoir invoquer l’incendie et « l’abandon de l’État ». C’est une hypothèse certes, mais c’est une hypothèse sérieuse. En tout cas, certains ont bien compris comment instrumentaliser ce départ. Ainsi, une formidable manipulation est en préparation…
synthesenationale.hautetfort.com
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2023/05/1...
Saint-Brevin : le seul responsable, c'est le maire Yannick Morez et son équipe
Un communiqué de Riposte laïque :
Yannick Morez a été reçu, deux mois après l'incendie de sa maison, par le Premier ministre Elisabeth Borne et la commission des lois du Sénat. Il a cité, de manière accusatoire, le nom de notre site, devant certains médias et les sénateurs. Cela nécessite donc une réponse, que nous délivrons à travers ce communiqué de presse. Cliquez ici.
synthesenationale.hautetfort.com
http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2023/05/1...
« Raciste ! » « Islamophobe ! », par Jean-Paul Brighelli
Le proviseur du lycée Victor-Hugo, à Marseille, est dans la tourmente. Pour avoir voulu interdire les abayas dont se parent nombre de ses élèves filles, le voici crucifié par une conjuration de lycéens, de pions poussés par la CGT, et autres belles consciences bien intentionnées. Notre chroniqueur, qui habite à deux pas, s’est rendu sur place. La loi de 2004 avait cru bien faire en interdisant, dans les collèges et lycées, tout signe d’appartenance religieuse. C’était sans compter sur l’ambiguïté (ou l’hypocrisie, faites votre choix) de certains musulmans, qui jurent que tel vêtement — l’abaya, par exemple — est coutumier, et non religieux. C’est le même type d’ambiguïté (en est-ce bien une ?) qui, en accolant aux mosquées une bibliothèque, prétend faire de l’ensemble un lieu culturel et non cultuel. Tout est dans la nuance…
causeur.fr/
https://www.causeur.fr/raciste-islamophobe-lycee-victor-h...
ITALIE
Francesca Totolo : « La population étrangère en Italie a augmenté de 251 % en 20 ans » [Interview]
En Italie, la multiplication des faits divers d’une extrême violence perpétrés par des migrants et des immigrés de première ou deuxième génération continue de secouer l’opinion. Nous avons interrogé Francesca Totolo, journaliste, collaboratrice au quotidien Il Primato Nazionale et experte en géopolitique. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages notamment sur le business de l’accueil des clandestins, et la prétendue supériorité morale de la gauche institutionnelle et idéologique.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/05/19/220136/francesca-t...
LECTURE
Dix millions de morts au Congo face au silence des médias. Entretien avec Charles Onana
Charles Onana est docteur en science politique, essayiste et journaliste spécialisé dans les questions relatives à l'Afrique des Grands Lacs qui regroupe le Burundi, l'Ouganda, le Rwanda et la République démocratique du Congo. Dans son dernier ouvrage, il revient sur un génocide en cours depuis 1997 en République Démocratique du Congo (RDC) qui a causé 10 millions de morts, « l'un des plus grands holocaustes que l'Afrique ait connus au XXe et au XXIe siècle », selon l'essayiste. Pourquoi ne parle-t-on pas davantage de cette dramatique situation dans les médias ? Pour le comprendre, Charles Onana décrit le parcours de Paul Kagame, qui a selon ses sources « mobilisé beaucoup de moyens, colossaux, dans les médias occidentaux et français en particulier, pour qu'on parle uniquement que de ce qui s'est passé au Rwanda en 1994, alors que non seulement il est celui qui est à l'origine de la tragédie rwandaise, parce qu'il s'agit d'une guerre pour la conquête du pouvoir, mais il va être surtout l'organisateur de la chute du Maréchal Mobutu en 1997 au Congo et aussi celui qui va organiser le pillage et les massacres de populations à l'est de ce pays. » Qui est Paul Kagame ? Toujours au pouvoir au Rwanda en tant que président, il est à l'origine un Tutsi victime du génocide perpétré par les Hutus. Soutenu par Bill Clinton dès 1993 et directeur des services de renseignements d'Ouganda, il prend le pouvoir au Rwanda et tente par la suite de faire de même au Congo, d'après Charles Onana. Ainsi, « il y a plusieurs étapes dans son cheminement politico-militaire qui permettent d'expliquer pourquoi aujourd'hui la République démocratique du Congo est dans cette situation », dit-il. À ses yeux, les victimes du génocide au Rwanda en 1994 sont devenues des bourreaux la population congolaise à l'heure actuelle. Derrière ces mouvements liés à la conquête du pouvoir et aux guerres qui se succèdent, Charles Onana évoque la question des populations locales martyrisées et de l'exploitation économique faite autour des mines de cobalt, de diamant et de coltan. Ces matériaux servent à la production d’engins électroniques, dont les téléphones portables : « Personne ne veut en parler parce que mettre le nez dans la comptabilité macabre des morts au Congo, va amener à un scandale international. » Et peut-être remettre en cause un certain modèle économique ?
Holocauste au Congo, par Charles Onana. Éditions L'Artilleur, 2023.
francesoir.fr
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Gouverner par le Chaos (Vidéo)
Comment devenir les maîtres du monde à l’époque d’Internet ? En centralisant l’ordre et le pouvoir autour d’une minorité et en semant le désordre dans le peuple, rabaissé à l’état d’individus paniqués et fragilisés. La méthode ? L’ingénierie sociale, incluant l’infiltration des esprits, l’analyse de nos moindres faits et gestes, le contrôle des comportements à distance, le marketing de l’intime et l’organisation des réjouissances qui font de nous de bons consommateurs. Comment gagner le rapport de forces ? Lucien Cerise retient le modèle d’organisation qui nous a été proposé par l’Histoire : le Conseil National de la Résistance avec un seul mot d’ordre : « Tous contre la classe transnationale des privilégiés » dont parlait Jacques Attali. Lucien Cerise a une formation universitaire et philosophique ainsi qu’en sciences de l’information et de la communication et il remet à jour un essai à succès publié en 2009.
Gouverner par le chaos, par Lucien Cerise. Max Milo, 2023.
lilianeheldkhawam.com
https://lilianeheldkhawam.com/2023/05/15/gouverner-par-le...
MONDIALISME
Les Young Global Leader, l'organisation du WEF pour « infiltrer » les gouvernements
Klaus Schwab, fondateur du Forum Économique mondial (WEF), dit qu’il en est « très fier ». Selon lui, ils « infiltrent » les gouvernements à travers le monde, choisissent les dirigeants de demain et votre président ou premier ministre en a probablement fait partie. Qui peuvent-ils bien être ? Ce sont les « Young Global Leaders » (YGL), un programme du WEF pour sélectionner les futurs « maîtres du monde » qui vont « façonner la politique, la société et le monde qui les entourent », pour reprendre ses dires. Qui sont ces personnes ? Comment sont-elles sélectionnées ? Qui en a déjà fait partie et quelles en sont les actuelles figures ?
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/politique-monde/les-young-globa...
Un groupe électoral lié à Soros et Zuckerberg se réunit à Washington pour une conférence fermée au public
Le Centre pour l’Intégrité Électorale & la Recherche, lié au méga-donateur démocrate George Soros et au PDG de Meta, Mark Zuckerberg, s’est réuni à Washington le 8 mai. The Epoch Times s’est vu refuser l’entrée à l’événement, appelé « Sommet sur la démocratie américaine » et organisé par le Center for Election Integrity & Research–CEIR [Centre pour l’Intégrité Électorale & la Recherche]. Les organisateurs ont déclaré que l’événement se déroulait sur invitation uniquement. Seuls les représentants de la presse et d’autres invités ayant reçu une autorisation préalable ont été autorisés à participer au sommet. Bien que l’événement ait été retransmis en direct, son caractère « fermé » a privé les médias indépendants de l’accès à la liste des hauts fonctionnaires présents au sommet, dont une litanie de secrétaires d’État, qui supervisent les élections, et d’autres responsables électoraux.
geopolitique-profonde.com
https://geopolitique-profonde.com/articles/soros-zuckerbe...
Clubs d’influence, une base de 6000 noms
Non les cercles et clubs d’influence ne sont pas les maîtres cachés du monde. Ils sont d’ailleurs trop nombreux pour que chacun puisse prétendre au titre suprême. En revanche ils contribuent activement par effet de réseau et de puissance à influencer la marche du monde jusqu’à notre vie quotidienne. Un de nos lecteurs archiviste (il se reconnaîtra, gloire à lui), a constitué une base de données sur les principaux cercles d’influence avec plus de 6000 noms. Cette base de travail considérable est à votre disposition avec le mode d’emploi.
ojim.fr
https://www.ojim.fr/clubs-dinfluence-une-base-de-6000-nom...
PAKISTAN
Ma rencontre avec Pervez Musharraf au Pakistan
Par Seymour Hersh ? Au cours de la première année de l’administration Obama, j’ai passé des mois, durant l’été et l’automne 2009, à faire des reportages sur l’arsenal nucléaire pakistanais depuis Washington, Islamabad, la capitale pakistanaise, New Delhi, la capitale indienne, et Londres, où Pervez Musharraf, l’ancien président du Pakistan et l’ancien chef de l’armée, vivait en exil. L’article que j’ai finalement publié dans le New Yorker a été légèrement modifié conformément à une demande de la Maison Blanche que je n’ai pas contestée. Les problèmes d’alors et d’aujourd’hui sont les mêmes : le Pakistan est un pays doté de l’arme nucléaire. Il en va de même pour l’Inde, son rival, un allié intermittent de la Russie et des États-Unis qui ne parle que rarement, voire jamais, de sa propre capacité nucléaire. Le Pakistan n’a perfectionné le processus d’enrichissement du minerai d’uranium brut jusqu’au niveau nécessaire pour obtenir de l’uranium de qualité militaire (plus de 90 %) qu’au milieu des années 1980, dix ans après que l’Inde a testé sa première bombe nucléaire, date à laquelle il a commencé à produire des bombes sans aucune intervention américaine. On estime aujourd’hui que l’armée pakistanaise possède jusqu’à deux cents bombes nucléaires, dont certaines ont été miniaturisées et peuvent être lancées par un chasseur-bombardier. L’hypocrisie des présidents américains, qui ignorent les progrès pakistanais alors qu’ils ne cessent de prôner la non-prolifération ailleurs, a été relevée à maintes reprises par les journalistes, ici et ailleurs dans le monde. La bombe pakistanaise est devenue connue dans l’Occident inquiet sous le nom de “bombe islamique”.
arretsurinfo.ch
https://arretsurinfo.ch/ma-rencontre-avec-pervez-musharra...
PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN RIRE !
Le cirque Zelensky. Laurent Gerra sur RTL matin…
C'est là où l'on voit que Laurent Gerra est un bien meilleur comique que l'ancien joueur de piano avec son sexe : le premier a tout compris au boute au feu communiquant ukraino-otanien qu'est le second ! D’ailleurs, l’ambassadrice de l’Ukraine en France demandes excuses !
twitter.com
https://twitter.com/omelchenkovadym/status/16585563237917...
PROCHE-ORIENT
Englué dans une crise, Netanyahou va-t-il déclarer la guerre pour sauver sa peau ?
Le Premier ministre a autant à perdre qu’à gagner s’il y avait des hostilités. Mais dans la mesure où son agenda est dicté par des extrémistes religieux, il pourrait avoir du mal à ne pas mettre la région à feu et à sang. L’une des tactiques favorites des Premiers ministres israéliens lorsqu’ils sont en difficulté consiste à provoquer une confrontation, ou du moins à réagir de manière excessive pour assurer qu’une de celles-ci se produise, pour ensuite envoyer l’armée. On peut espérer des guerres qu’elles rassemblent les Israéliens derrière un gouvernement défaillant et qu’elles réduisent l’opposition au silence, tout en obtenant un soutien inconditionnel des Juifs de l’étranger et la sympathie instinctive des pays occidentaux.
les-crises.fr
https://www.les-crises.fr/englue-dans-une-crise-netanyaho...
RÉFLEXIONS
Qui menace la démocratie ? Les populistes ou les antipopulistes ?
À l’occasion de la sortie de « L’Antipopulisme ou la nouvelle haine de la démocratie » Antoine Chollet (Textuel), Frédéric Taddeï reçoit dans sa nouvelle émission hebdomadaire « Les visiteurs du soir », sur CNews, François Bousquet, Olivier Dard, Barbara Stiegler, Bertrand Joly, pour évoquer un sujet largement occulté : la haine du peuple qui se traduit aujourd’hui par une phobie du populisme.
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/05/19/220271/qui-menace-...
Une guerre approche, masquée par la propagande. Elle nous concernera. Prenez position
En 1935, le Congrès des écrivains « américains » a eu lieu à New York, suivi d’un autre deux ans plus tard. Ils ont invité « les centaines de poètes, romanciers, dramaturges, critiques, auteurs de nouvelles et journalistes » pour discuter de « l’effondrement rapide du capitalisme » et de l’annonce d’une autre guerre. Il s’agissait d’événements électriques qui, selon un compte rendu, ont réuni plus de 3 500 personnes et plus d’un millier furent refoulés. Arthur Miller, Myra Page, Lillian Hellman, Dashiell Hammett ont averti que le fascisme montait, souvent déguisé, et qu’il incombait aux écrivains et aux journalistes de s’exprimer. Des télégrammes de soutien de Thomas Mann, John Steinbeck, Ernest Hemingway, C Day Lewis, Upton Sinclair et Albert Einstein ont été lus. La journaliste et romancière Martha Gellhorn a pris la défense des sans-abris et des chômeurs, et « tous ceux qui sont sous l’ombre d’une grande puissance violente ». Martha, devenue depuis une amie proche, m’a confié plus tard devant son habituel verre de Famous Grouse et de soda : « La responsabilité que je ressentais en tant que journaliste était immense. J’avais été témoin des injustices et des souffrances causées par la dépression, et je savais, nous le savions tous, ce qui allait arriver si les silences n’étaient pas brisés. » Ses paroles résonnent à travers les silences d’aujourd’hui : ce sont des silences remplis d’un consensus de propagande qui contamine presque tout ce que nous lisons, voyons et entendons. Laissez-moi vous donner un exemple… Par John Pilger, journaliste et cinéaste australo-britannique basé à Londres.
legrandsoir.info
https://www.legrandsoir.info/une-guerre-approche-masquee-...
RUSSIE
Macron et la soumission, chapiteaux Zelenski tour
Bulletin n° 134 concocté par Xavier Moreau. Au sommaire de cette semaine : record des exportations de pétrole russe ; sanctions de l’UE contre l’Inde ? l’axe commercial Saint-Pétersbourg – Iran – Inde ; Finance sous pression et rouble numérique ; diplomatie Rencontre Aliev – Pachinian à Moscou ; Laurent Gerra vs Bandera ; pas de F16 pour Zelenski ; conflit ukrainien gelé à la coréenne ? Erdogan, le triomphe du Sultan ; Macron et la soumission ; armement ORSIS T5000 fusil de tireur d’élite ; démilitarisation du Storm Shadow ; démilitarisation du missile Patriot ; Kiev vs bloggers ; considérations militaires ; Prigojine bluffe-t-il ? offensive ukrainienne ? porté disparu : Général Zaloujny ; suprématie du renseignement russe ; carte militaire.
Strapol
https://reseauinternational.net/macron-et-la-soumission-c...
SANTÉ
Vers une dictature OMS-pharmas, avertissent des eurodéputés
Des élus et experts de tous bords ont fait le point sur les « dangers pour nos libertés » que comporte le projet de traité pandémies que l'OMS va soumettre fin mai à Genève. Fin avril 2023, des élus et des experts de tous les bords politiques, inquiets pour la démocratie ont organisé une conférence au Parlement européen sur le projet de Traité pandémique de l’OMS, intitulée « Nos libertés en danger ?». Ils dénoncent une privatisation de la gouvernance mondiale via la « sécurité sanitaire », un hold-up de la démocratie, court-circuitant les processus internes des pays membres. Chaque Etat qui ratifiera ce texte en 2024 sera forcé d’appliquer toutes les mesures et d’engager des dépenses contractuelles décidées unilatéralement par l’OMS, sans que celle-ci ne doive jamais répondre de quoi que ce soit, ont affirmé des participants. Les États pourront même être poursuivis par des multinationales s’ils refusent les traitements exigés. La vidéo de la conférence complète se trouve en fin d’article.
covidhub.ch
https://www.covidhub.ch/vers-dictature-oms-pharmas/
100e du Conseil Scientifique Indépendant (CSI) à Saintes : un beau succès populaire, des idées et l'espoir d'un nouveau monde
Le jeudi 18 mai s’est déroulée la première journée* du 100e du Conseil Scientifique Indépendant (CSI) à Saintes (Charente-Maritime), notamment organisée et animée par l'association ReinfoLiberté. Pour l’occasion, 1700 citoyens et personnalités scientifiques et du monde de la santé se sont retrouvés afin de phosphorer lors d’ateliers et de tables rondes, laissant la place à de riches échanges d’idées autour de thèmes comme la médecine, la santé ou encore la citoyenneté. Le CSI regroupe depuis sa création début 2021 des médecins, des chercheurs, des enseignants et bien d’autres professionnels issus de disciplines ayant notamment trait à la santé, au bien-être et au vivre-ensemble.
francesoir.fr
https://www.francesoir.fr/videos-reportage/100e-du-CSI-be...
SYRIE
Discours de Bachar al-Assad au Sommet de la Ligue Arabe
Le sommet de la Ligue arabe de 2023, officiellement la 32e session ordinaire du Conseil de la Ligue des États arabes au niveau du sommet, est une réunion des chefs d’État et de gouvernement des États membres de la Ligue des États arabes qui s’est tenue à Djeddah, en Arabie saoudite, le 19 mai 2023. Tous les pays étaient représentés lors de cette réunion, y compris la Syrie, qui est revenue triomphalement après 12 ans de suspension. Comme vous ne trouverez nulle part dans la presse subventionnée une trace de ce discours, le voici.
lecridespeuples.fr
https://lecridespeuples.fr/2023/05/20/discours-integral-d...
Les bouchers de Tel-Aviv et de Washington
Je me suis rendu en Syrie du 27 avril au 4 mai dernier avec un petit groupe militant contre l’embargo imposé par les USA à ce pays, embargo qui frappe principalement les populations civiles depuis douze ans. Rappelons qu’une partie de ces populations a été durement touchée par un tremblement de terre dans un passé très récent et rappelons aussi que ces sanctions US unilatérales et antisyriennes viennent tout juste d’être prolongées pour un an par l’administration Biden. Ayant une confiance très limitée dans nos médias mainstream pour traiter objectivement d’un sujet concernant le Proche-Orient, l’État d’Israël et les États-Unis, je tenais à me rendre compte par moi-même des dommages causés par cette stratégie des sanctions. Celle ci est utilisée sans modération par les USA et leurs vassaux européens, agissant souvent en « proxies » d’Israël, contre tous les États refusant de se soumettre aux volontés et à l’hégémonie de l’occident global.
Dominique Delaware
https://reseauinternational.net/les-bouchers-de-tel-aviv-...
UKRAINE
Le jour où la défense aérienne américaine a perdu le duel contre le Kinjal russe à Kiev
Lors d'une attaque massive de missiles russes sur Kiev, le système aérien de défense Patriot a été détruit. Selon les experts, cela a causé de graves dommages au système aérien de défense créé par les pays de l'Otan en Ukraine alors qu’il était considéré comme l'un des systèmes les plus avancés au monde avec des radars et des commandes puissantes. C’est une victoire militaire, politique et d’image de la Russie sur l’Otan. Comment le missile hypersonique russe Kinjal, (« Poignard » en russe) a-t-il réussi à remporter ce duel ? Mardi 16 mai au soir, la Russie a lancé une attaque de missiles sur Kiev. Comme indiqué par le ministère russe de la Défense, la frappe a été menée avec des armes aériennes et maritimes à longue portée concentrées et de haute précision sur les points de déploiement des unités ukrainiennes, sur les lieux de stockage des munitions, sur des armes et du matériel militaire de l'Occident. La Russie a indiqué que l'objectif de la frappe avait été atteint, tous les objets désignés avaient été touchés. Le système de missile hypersonique de haute précision Kinjal a frappé le système de missile anti-aérien américain Patriot. Dans l'une des vidéos filmées par des témoins oculaires à Kiev, le Kinjal, le tout dernier système russe avec des missiles hypersoniques lancés à partir d'intercepteurs MiG-31K spécialement équipés, a été vu alors qu'il surmontait le tir d'un système aérien de défense Patriot avant de le frapper.
observateurcontinental.fr
http://www.observateurcontinental.fr/?module=articles&...
Ils font de la propagande pour les nazis mais sans vous le dire
Au début de la récente guerre en Ukraine, les médias « occidentaux » ont changé d’avis sur les groupes nazis ukrainiens. Ce qu’ils avaient condamné pendant des années dans leurs titres et leurs articles a d’abord été blanchi et, lorsque cela ne suffisait pas, simplement éliminé du contexte. A titre d’exemple, j’avais souligné les changements de titres et de descriptions de la milice fasciste Azov dans les pages du New York Times.
lesakerfrancophone.fr (Moon of Alabama)
https://lesakerfrancophone.fr/ils-font-de-la-propagande-p...
UNION EUROPÉENNE
François-Xavier Bellamy : l’homme qui ose défier Scholz (et Macron)
Durant cette nouvelle semaine folle où la Macronie s'est surpassée dans ce que Gabrielle Cluzel nomme si justement son « théâtre de l'absurde », et où l'on oscille entre désespoir et colère devant une telle fuite en avant, un petit moment de grâce a pointé le bout de son nez, sur Twitter : l'intervention de François-Xavier Bellamy, au Parlement européen, à Strasbourg, devant le chancelier allemand Olaf Scholz. La séquence n'a guère été reprise par les médias français : nouvelle preuve de leur cécité et de leurs préjugés ? Elle a pourtant été vue plus d'un million trois cent mille fois sur Twitter et reprise par plusieurs JT allemands. Et il n'y a eu qu'Eliot Deval, sur CNews, vendredi soir, pour revenir sur un discours historique malheureusement passé sous les radars médiatiques. Vidéo de l’intervention de Bellamy.
bvoltaire.fr
https://www.bvoltaire.fr/francois-xavier-bellamy-lhomme-q...
Destruction de l’industrie. Quelle responsabilité de l’Union Européenne ?
Un débat signé Le Média pour tous. L’industrie, c’est vital. Même Macron le proclame aujourd’hui… Mais depuis des décennies, la logique européenne provoque une longue suite de Waterloo industriels – des machines-outils à la sidérurgie, du textile au scandale Alstom. Longtemps, le libéralisme de Bruxelles a encouragé les délocalisations. Et il fut un temps où les patrons français préconisaient une « économie sans usines ». Depuis quelques années, un autre angle vient justifier la casse : l’impératif « écologique », au nom duquel, par exemple, les voitures neuves à moteur thermique seront interdites à la vente – une catastrophe annoncée. Jean-Michel Quatrepoint, journaliste, s’est spécialisé dans l’analyse des grands dossiers industriels. Il débat avec Pierre Lévy, qui souligne pour sa part la responsabilité de l’UE. Dans la seconde partie, les deux interlocuteurs pointent les enjeux géopolitiques – notamment l’affrontement Etats-Unis / Chine
breizh-info.com
https://www.breizh-info.com/2023/05/14/220016/destruction...
Conférence de Claude Chollet au Parlement européen
Le 9 mai 2023, le Président de l’Observatoire du journalisme (Ojim) planchait devant une partie des députés européens à Strasbourg. Cette conférence sur les menaces contre la liberté d’expression des nouvelles directives de la Commission européenne se tenait à l’invitation des députées européennes Catherine Griset et Virginie Joron du groupe ID (RN).
ojim.fr
https://www.ojim.fr/conference-de-claude-chollet-au-parle...
19:54 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : presse, médias, journaux, europe, france, affaires européennes, actualité | |
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Engels en tant que théoricien militaire
Engels en tant que théoricien militaire
par Joakim Andersen
Source: https://motpol.nu/oskorei/2023/04/30/engels-som-militarteoretiker/
À l'époque du socialisme réel, on parlait souvent de "Marx et Engels", mais aujourd'hui, ce dernier semble avoir été relégué à l'arrière-plan. Ce n'est pas tout à fait surprenant, car Marx avait souvent une profondeur d'analyse qui manquait à Engels, et c'est aussi quelque chose qu'Engels lui-même soulignait souvent. En même temps, le "marxisme" moderne est fortement marqué par Engels, qui était lui aussi un penseur de premier plan. Par ailleurs, bien que Marx et Engels aient tous deux été, selon la terminologie moderne, homophobes et racistes, il y avait chez Engels un nationalisme allemand qui a été repris par la social-démocratie allemande.
Un aspect intéressant d'Engels réside dans ses écrits sur la théorie militaire, un aspect qui a été transmis dans de nombreuses parties de la tradition politique qu'il a contribué à façonner. Engels a acquis une expérience dans ce domaine lors d'une rébellion ratée en 1849, au cours de laquelle il s'est forgé une réputation de chef militaire courageux et compétent. Il a étudié et écrit sur de nombreux conflits et soulèvements au cours de sa vie, depuis les soulèvements de 1848-1849 et les guerres coloniales jusqu'à la guerre de Crimée et la guerre de Sécession. En matière de théorie de la guerre, c'est Engels, et non Marx, qui a été le maître reconnu, ce qui est intéressant compte tenu des succès militaires des guérillas marxistes-léninistes au 20ème siècle. Engels était "le premier Clausewitz rouge" (il est cité 6 fois dans La théorie du partisan de Carl Schmitt, 47 fois dans Lénine et 40 fois dans Mao).
Le major Michael A Boden développe ce sujet dans son livre The First Red Clausewitz : Friedrich Engels And Early Socialist Military Theory (Le premier Clausewitz rouge : Friedrich Engels et la théorie militaire socialiste primitive). Il aborde, entre autres, le fait que l'accent a souvent été mis sur Engels en tant que théoricien stratégique et que ses connaissances au niveau tactique et opérationnel ont souvent été négligées. La guerre moderne, la science de la guerre, la nation et la guérilla sont quelques-uns des thèmes intéressants abordés dans l'ouvrage de Boden.
Engels s'intéressait sans surprise à la relation entre la société et la guerre, à la manière dont les changements dans les forces et les conditions de production conduisaient à des changements militaires. En ce qui concerne la guerre moderne, il a pu écrire que "la guerre moderne est le produit nécessaire de la Révolution française. Sa condition préalable est l'émancipation sociale et politique de la bourgeoisie et des petits paysans". Il constate que le soldat citoyen est un phénomène nouveau, qui a aussi des répercussions sur les rapports de force entre les classes. Pendant un temps, Engels a espéré qu'une grande guerre européenne pourrait déboucher sur une lutte des classes. En même temps, il était conscient que les guerres modernes avaient tendance à être plus inhumaines, compte tenu des éléments de haine de classe et de haine nationale. Il a également décrit la guerre comme une "force sociale ayant une dynamique propre".
Garibaldi. Chemises rouges formant les unités de combat garibaldistes.
Engels considérait la science de la guerre comme un phénomène nouveau, essayant activement et scientifiquement de développer une perspective et un ensemble de concepts pour ce phénomène. Ici aussi, il y avait un lien avec les relations de production ; il écrivait que "la nouvelle science de la guerre doit être tout autant un produit nécessaire des nouvelles relations sociales que la science de la guerre créée par la révolution et Napoléon était le résultat nécessaire des nouvelles relations engendrées par la révolution". Pour Engels, le caractère massif des armées est important, tout comme la mobilité et la rapidité. Garibaldi en est un exemple ; Engels écrit que "dans la guerre, et en particulier dans la guerre révolutionnaire, la rapidité d'action jusqu'à ce qu'un avantage décisif soit acquis est la première règle".
L'intérêt d'Engels pour les nations et le nationalisme est lié à l'approche scientifique de la guerre. Dans Les armées de l'Europe, il a compilé et analysé les conditions et les ressources des différentes armées. Il s'est penché sur des facteurs tels que les effectifs, la discipline, l'équipement et l'entraînement. Mais il a également abordé les caractéristiques nationales et raciales d'une manière qui serait totalement taboue aujourd'hui. Les Français sont décrits comme "une nation guerrière et pleine d'entrain, qui éprouve de la fierté pour ses défenseurs". L'armée autrichienne était, dans le vocabulaire d'aujourd'hui, caractérisée par la diversité ; Engels écrivait que "c'est là que réside le point faible de cette armée". Il trouve la même faiblesse dans l'armée danoise, avec les éléments allemands de la région du Schleswig-Holstein, et dans l'armée turque. Il décrit les Allemands comme le peuple guerrier par excellence en Europe, "la constance délibérée des Allemands les rend particulièrement aptes au service de l'artillerie. Par ailleurs, ils comptent parmi les peuples les plus pugnaces du monde, appréciant la guerre pour elle-même et allant souvent la chercher à l'étranger lorsqu'ils ne peuvent pas l'avoir chez eux. Depuis les Landsknechte du moyen âge jusqu'aux légions étrangères actuelles de la France et de l'Angleterre, les Allemands ont toujours fourni la grande masse de ces mercenaires qui se battent pour le plaisir de se battre. Si les Français les dépassent en agilité et en vivacité d'attaque, si les Anglais sont leurs supérieurs en dureté et en capacité de résistance, les Allemands dépassent certainement toutes les autres nations européennes dans cette aptitude générale au devoir militaire qui fait d'eux de bons soldats en toutes circonstances". Il décrit les soldats russes comme étant à la fois courageux et maladroits, les Turcs comme étant paresseux, fatalistes et tellement racistes qu'ils refusent d'adopter les méthodes européennes. L'attitude d'Engels à l'égard des peuples slaves, à l'exception des Polonais, est probablement bien connue.
Il considérait le nationalisme comme une forte source de motivation, ainsi que comme un problème important pour les États multiculturels. Engels a écrit sur plusieurs soulèvements nationaux et guerres de libération, en lien avec son intérêt pour la guérilla. Boden écrit qu'Engels a été l'un des premiers à analyser ce phénomène. Il écrit dans La défaite des Piémontais que "le soulèvement de masse, la guerre révolutionnaire, les détachements de guérilla partout - c'est le seul moyen par lequel une petite nation peut vaincre une grande, par lequel une armée moins forte peut être mise en position de résister à une armée plus forte et mieux organisée. Les Espagnols l'ont prouvé en 1807-1802, les Hongrois le prouvent aujourd'hui également". Dès 1852, il écrit sur les défis du chef de partisan, soulignant à nouveau l'importance du mouvement et de l'initiative ("la défensive est la mort de tout soulèvement armé"). Parallèlement, il s'intéresse à la relation entre les classes et la guerre. Pendant la guerre de Sécession, il écrit que les Sudistes pauvres auraient pu s'engager dans une guérilla, mais qu'ils auraient alors eu les anciens propriétaires d'esclaves contre eux, "il ne fait guère de doute, il est vrai, que les éléments du white trash, comme les planteurs eux-mêmes appellent les "pauvres blancs", tenteront la guérilla et le brigandage. Une telle tentative, cependant, transformera très rapidement les planteurs possédants en unionistes. Ils appelleront eux-mêmes les troupes des Yankees à leur secours".
John S. Mosby, chef des pauvres sudistes qui auraient voulu entamer une guerre de guerilla.
Dans l'ensemble, Boden offre un aperçu lisible d'Engels en tant que théoricien militaire doué, avec des références à plusieurs articles théoriquement féconds, tous disponibles sur l'internet. Le théoricien de la guerre qu'est Engels n'apparaît pas non plus ici comme un déterministe ; la relation entre les conditions de production et la guerre est complexe, et de mauvais dirigeants peuvent détruire des conditions objectivement bonnes, du moins à court terme. Pour rappeler les contrastes entre "Marx et Engels" d'une part et la "gauche" d'aujourd'hui d'autre part, il est également utile de lire le théoricien militaire Engels. En ce qui concerne les caractéristiques nationales et raciales en tant que facteurs matériels, par exemple, il était plus proche de la droite alternative d'aujourd'hui que de la "gauche" contemporaine. Son analyse des relations sociales dans le Sud est également difficile à concilier avec la "critique blanche" (du "White nationalism") d'aujourd'hui. Mais il s'agit là d'une curiosité ; l'avantage durable réside dans la méthode d'Engels, qui intègre des facteurs tels que la nation, la classe, la motivation, la mobilité, le leadership et la technologie. L'importance relative de ces facteurs a peut-être quelque peu changé depuis le 19ème siècle, mais la valeur de l'approche demeure.
18:48 Publié dans Militaria, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : friedrich engels, théorie militaire, théorie politique, 19ème siècle, politologie, sciences politiques, philosophie politique | |
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De la diversité des frontières
De la diversité des frontières
par Georges FELTIN-TRACOL
Quand l’histoire rencontre le droit, la géographie trinque ! En particulier si cela concerne les frontières, ces délimitations politiques conclues entre États voisins ou bien ces bornages administratifs opérés entre régions, provinces ou pays fédérés au sein d’un même État. En fonction de l’échelle pratiquée, on peut remarquer que le tracé frontalier peut ne pas être rationnel.
C’est le thème principal de l’Atlas des frontières insolites de Zoran Nikolić (Armand Colin, 2022, 210 p., 22,90 €) traduit de l’anglais par Philip Essertin. En lisant son sous-titre, on comprend que l’ouvrage aborde « Enclaves, territoires inexistants et curiosités géographiques ». Sous cette dernière appellation, l’auteur y intègre la principauté d’Andorre avec ses deux co-princes (l’évêque d’Urgell en Espagne et le chef d’État français) et la république monastique autonome du Mont-Athos dont l’accès est toujours interdit aux femmes en dépit des hurlements hystériques fréquents des prétendantes au matriarcat wokiste.
Zoran Nikolić explique qu’une enclave est un « territoire entièrement entouré par le territoire d’un autre pays ». Les cas ne manquent pas selon une démarche multiscalaire. Dans les Pyrénées françaises se trouve l’enclave espagnole de Llívia (12 km² et 1 500 habitants) qui relève de la Généralité de Catalogne. Au bord du lac de Lugano, Campione d’Italia est une ville italienne de 1,6 km² en Suisse. « Bien qu’elle soit localisée à moins d’un kilomètre du reste de l’Italie, de hautes montagnes empêchent un accès direct à son pays d’origine. Les habitants de Campione sont contraints de parcourir près de quinze kilomètres pour atteindre la ville italienne la plus proche. »
Büsingen am Hochrhein est la seule commune allemande à ne pas appartenir à l’Union dite européenne et à voir son club de football évoluer dans le championnat helvétique. En effet, c’« est une ville […] entourée de territoires suisses, c’est-à-dire les cantons de Schaffhouse, de Thurgovie et de Zürich. […] Elle est séparée du reste de l’Allemagne par une bande de terre qui n’a que 700 m de large dans sa partie la plus étroite ».
L’auteur aurait pu donner d’autres exemples d’enclaves à l’échelle infra-étatique. En dehors du cas assez connu de Valréas, parcelle du Vaucluse située en Drôme méridionale, il existe les deux enclaves bigourdanes des Hautes-Pyrénées dans les Pyrénées-Atlantiques ou trois communes du département du Nord enclavées dans le département du Pas-de-Calais. Il aurait pu évoquer l’enclave genevoise de Céligny dans le canton de Vaud, de trois enclaves du canton de Fribourg dans le canton de Vaud toujours et une dans le canton de Berne. Il mentionne bien le Land allemand de Brême et de ses deux portions territoriales (Bremerhaven et Fehrmoor) situées à une trentaine de kilomètres plus au nord de la ville à l’embouchure de la Weser. Il oublie l’enclave angolaise du Cabinda.
Zoran Nikolić tient à distinguer l’enclave de la « semi-enclave », ce « territoire physiquement séparé de son pays d’origine, mais qui n’est pas complètement encerclé par le territoire d’un autre pays ». On peut ainsi arriver en Alaska par la voie maritime en partant de l’État étatsunien de Washington sans jamais traverser le Canada. Dépendances des États-Unis enchâssées au Canada, Points Robert se trouve au Nord de la Baie de Boundary tandis que l’« Angle nord-ouest » situé dans le Manitoba est relié au Minnesota à travers le lac des Bois. À la différence de la République de Saint-Marin, Gibraltar et la principauté de Monaco sont aussi des semi-enclaves, car accessibles depuis les eaux internationales.
L’auteur se penche sur la « contre-enclave », à savoir une « enclave à l’intérieur d’une enclave ». Outre la présence militaire turque occupant le Nord de Chypre depuis 1974, l’île natale d’Aphrodite compte deux enclaves britanniques que sont les bases d’Akrotiri et de Dhekelia. Or, dans ce dernier territoire, existent quatre contre-enclaves chypriotes dont une centrale électrique. La situation est plus complexe encore avec la ville de Baerle. Il y a Baerle-Nassau aux Pays Bas et Baerle-Duc en Belgique. Mais « la partie néerlandaise accueille vingt enclaves belges à l’intérieur desquelles nous comptons environ dix contre-enclaves
L’auteur se penche sur la « contre-enclave », à savoir une « enclave à l’intérieur d’une enclave ». Outre la présence militaire turque occupant le Nord de Chypre depuis 1974, l’île natale d’Aphrodite compte deux enclaves britanniques que sont les bases d’Akrotiri et de Dhekelia. Or, dans ce dernier territoire, existent quatre contre-enclaves chypriotes dont une centrale électrique. La situation est plus complexe encore avec la ville de Baerle. Il y a Baerle-Nassau aux Pays Bas et Baerle-Duc (Baarle-Hertog) en Belgique. Mais « la partie néerlandaise accueille vingt enclaves belges à l’intérieur desquelles nous comptons environ dix contre-enclaves néerlandaises ». Par conséquent, « lorsque la frontière traverse une maison, sa “ citoyenneté “ est déterminée par la position géographique de sa porte d’entrée » qui peut parfois changer selon le goût fiscal du propriétaire…
L’atlas s’intéresse par ailleurs aux exclaves. Il s’agit d’une « partie d’un territoire d’un État dont l’accès à son territoire d’origine ne peut se faire qu’en passant par un autre territoire ou État ». Non loin de sa frontière, la Russie possède au Bélarus une exclave de 4,5 km² inhabitée depuis l’accident nucléaire de Tchernobyl en 1986 nommée Sankovo et Medvezhe. Moscou détient au moins trois exclaves en Estonie avec Dubki près du lac Peïpous, le triangle de Lutepää et la zone de Santse Boot. Les Occidentaux surveillent avec attention ces trois portions territoriales russes à l’heure de fortes tensions géopolitiques. L’oblast russe de Kaliningrad et la Crimée annexée ne sont que des « semi-exclaves » puisque le premier reste en contact avec la Russie via la mer Baltique alors qu’un pont routier et ferroviaire long d’une vingtaine de kilomètres franchit le détroit de Kertch et relie la seconde au reste de la Fédération de Russie. La France des communes connaît elle aussi des exclaves. Par exemple, en Haute-Loire, la commune d’Aiguilhe en comprend deux séparées par Le Puy-en-Velay, Polignac et Espaly-Saint-Marcel.
Jusqu’en 2015, le long de la frontière entre l’Inde et le Bangladesh se répartissaient au moins une centaine d’enclaves bangladaises et plus de cent trente enclaves indiennes dont plusieurs se caractérisaient par leur statut d’exclaves et de contre-enclaves. Ce phénomène frontalier singulier était appelé « Miettes de terre ». Un traité a mis un terme à ces anomalies géopolitiques. Mais perdure encore l’enclave bangladaise de Dahagram-Angarpota...
Outil intéressant pour mieux connaître les incongruités géographiques, mais sans être exhaustif, cet Atlas des frontières insolites offre des cas pertinents dont l’étude confirme que les territoires se plient, s’il le faut aux contraintes, de l’histoire, de la politique et des traditions, n’en déplaise aux No Border détraqués...
GF-T
- « Vigie d’un monde en ébullition », n° 74, mise en ligne le 16 mai 2023 sur Radio Méridien Zéro.
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samedi, 20 mai 2023
La marionnette nordique du sorcier occidental
La marionnette nordique du sorcier occidental
Daria Korotina
Source: https://www.geopolitika.ru/article/severnaya-kukla-zapadnogo-kolduna
La Finlande des contes de fées, élue pays le plus heureux du monde depuis un an, s'est soudain mise en grève. Des rayons de magasins vides, des chauffeurs de transports publics qui refusent de monter dans leurs véhicules, des enseignants et des médecins qui ne veulent plus faire preuve d'altruisme. Le gouvernement finlandais semble être devenu une souris dans les griffes de son propre peuple après la décision d'adhérer à l'OTAN. Ou bien l'OTAN a-t-elle fait du pays nordique une marionnette gesticulant selon ses humeurs, tirant les ficelles rouges et le contrôlant ? Quel est donc le rôle de la petite Finlande dans le Grand Jeu ?
Le peuplement du territoire finlandais a commencé à l'ère glaciaire, quelque 8800 ans avant notre ère. Malgré ce passé considérable, la Finlande n'a accédé à l'indépendance que très récemment. Ainsi, au 13ème siècle, le territoire finlandais est resté sous l'influence du pape à la suite des croisades et a fait partie de la ligue hanséatique médiévale.
Le pape a été suivi par un nouveau suzerain de la Finlande, la Suède et Novgorod luttant pour le contrôle de la région, ce qui a culminé en 1323 avec le traité d'Orechowiec, mais aussi avec le passage de la plus grande partie de la Finlande sous la domination suédoise. Cependant, bien qu'elle ait pris le contrôle de la région, la Finlande a plutôt servi de bouclier bon marché entre la Suède et son voisin oriental, ce qui explique que les frontières aient souvent été modifiées à la suite des nombreuses guerres. Malgré ce rôle humiliant, les Finlandais ne se sont jamais considérés comme proches de leur voisin oriental, c'est-à-dire nous, les Russes, mais ont toujours aspiré à la paix et à vivre selon les valeurs européennes. Ces valeurs ont été défendues, par exemple, pendant la guerre de Trente Ans, lorsque les Finlandais ont combattu au sein de l'armée suédoise.
Le voisin oriental n'a cependant pas renoncé à sa présence dans ce territoire septentrional et, à l'issue de la guerre de 1808 et 1809, l'Empire russe a repris la Finlande à la Suède. La Finlande devint ainsi un État autonome et fut placée sous le patronage de l'Empire russe jusqu'à son indépendance en 1917. Malgré l'amour de la Finlande pour tout ce qui est européen, une grande partie de la Finlande actuelle a été reconstruite au bon moment pour échapper à l'oppression de son voisin de l'Est, dont les Finlandais étaient désireux de s'affranchir le plus rapidement possible.
Juho Kusti Paasakovi et Urho Kekkonen
En 1906, la Finlande s'est dotée de son propre parlement, qui a été créé et dont les élections ont eu lieu en 1907. Le parlement se compose de 200 représentants, dont la majorité sont des sociaux-démocrates, favorables à l'indépendance et à la neutralité de la Finlande (regardez bien ce qu'ils sont devenus aujourd'hui). Bien que le parlement ait été formé en 1907, la Finlande n'a déclaré son indépendance que le 6 décembre 1917. Le parlement finlandais a été dissous sept fois par le président, d'abord 14 ans après sa création en 1924 par Kaarlo Juho Stolberg (du Parti national progressiste), puis en 1929 et 1930 par Lauri Kristian Relander (de l'Internationale libérale, membre de l'Union agraire), en 1953 par le président Juho Kusti Paasikivi (parti de la "Coalition nationale"), et plusieurs fois par le président Urho Kekkonen (parti "Union agraire" - membre de l'Internationale libérale). Il convient de mentionner Juho Kusti Paasikivi, car c'est sous sa direction que la politique de rapprochement avec l'Union soviétique a été adoptée suite à la Seconde Guerre mondiale, sous la pression de laquelle un membre du parti communiste a été introduit dans le gouvernement. Paasikivi forme un second gouvernement en 1945, soutenu par les trois factions du Parlement : les communistes, les sociaux-démocrates et l'Union agraire.
Tout au long de l'histoire du parlement finlandais, il y a eu une rivalité entre le parti de la coalition nationale et les sociaux-démocrates. La plupart du temps, ce sont ces derniers qui tinrent le haut du pavé, mais depuis 2022, les choses vont de plus en plus mal pour les sociaux-démocrates, jusqu'à la décision fatidique d'adhérer à l'OTAN.
L'histoire de l'échec du parti social-démocrate (SPDF) lors des dernières élections est assez intéressante. La déclaration de principe du parti se lit comme suit: "L'objectif du SPDF est une société dans laquelle la liberté l'emporte sur la subordination, l'humanité sur l'intolérance et la justice sur l'égoïsme. Les valeurs fondamentales sont la liberté, l'égalité et la solidarité".
Le Parti social-démocrate est apparu en Finlande en 1899, avant même la création de son propre parlement, l'Eduskunta. Le parti est né à Turku (appelé familièrement Åbo, d'après le suédois Åbo), où, pendant quatre cents ans, la paix de Noël a été proclamée le 24 décembre depuis le balcon de l'ancien hôtel de ville. Le nom actuel du parti, Suomen Sosialidemokrattinen Puolue, a été adopté en 1903, à la suite d'une réunion du parti tenue à Forssa, où le premier programme principal du parti (ou programme de Forssa) a été officiellement proclamé. Il traite de l'égalité entre les hommes et les femmes en matière de droit de vote et de l'obligation de voter, prévoit une journée de travail de huit heures et un enseignement secondaire obligatoire, aborde des questions telles que l'amélioration des conditions de travail et l'affaiblissement de l'influence de l'Église, entre autres.
Le SDPF a été influencé par la révolution qui a eu lieu dans l'Empire russe en 1905 et a formé une aile gauche radicale au sein de sa direction, dont les représentants ont rencontré à plusieurs reprises V. I. Lénine. Le poste de président du parti est promu pour la première fois et c'est Väinö Tanner qui l'occupe. C'est également à cette époque que l'Association des syndicats finlandais voit le jour et reste active jusqu'à aujourd'hui.
Le SPDF fait partie du gouvernement en 1916 et 1917 et en 1926, cette dernière année avec Väinö Tanner (photo, ci-contre) comme premier ministre du parti. Väinö n'a pas participé à la guerre civile finlandaise (1918), mais on lui attribue le mérite d'avoir fait évoluer le mouvement ouvrier finlandais vers un système parlementaire. La guerre civile modifie radicalement le schéma du parti: l'aile radicale, qui avait soutenu les Rouges et formé un gouvernement révolutionnaire à Helsinki, se sépare du SDPF après la victoire des Blancs et devient le Parti communiste de Finlande en 1918, qui s'installe à Moscou. Tanner a restructuré le modèle du parti pour tenir compte du lien perdu, en conservant la neutralité militaire pour le SPDF. Il est intéressant de noter que c'est Tanner (pendant la maladie du président Lauri Relander) qui, en 1927, a assumé le rôle de commandant suprême de la Garde blanche finlandaise et a organisé un défilé commémorant le premier décret de la victoire de la Révolution blanche. Après la guerre soviéto-finlandaise, au cours de laquelle il fut ministre des Affaires étrangères, Tanner fut condamné à 5,5 ans de prison en tant que criminel de guerre (il avait été l'un des organisateurs de la résistance finlandaise contre l'Union soviétique), mais il fut amnistié en 1948.
Pendant la période de fragmentation du parti entre 1957 et 1966, le SPDF n'a pas participé au gouvernement, pas plus qu'il n'a participé à la période d'opposition lors des élections de 1991. Les premiers ministres du parti pendant cette période ont été Karl-August Fagerholm (1948-1950, 1956-1957, 1958-1959), Rafael Paasio (1966-1968 et 1972), Mauno Koivisto (1968-1970 et 1979-1982), Kalevi Sorsa (1972-1975, 1977-1979 et 1982-1987) et Paavo Lipponen (1995-1999, 1999-2003).
En 2008, la première femme Premier ministre du parti était Jutta Urpilainen (photo), qui travaillait comme institutrice. Fille d'un conseiller parlementaire, Jutta aspirait à sortir de ce rôle et, en commençant comme assistante parlementaire, a bien réussi dans ses entreprises, devenant la première femme de l'histoire finlandaise à diriger le SDPF. Son ascension parlementaire a été rapide : elle a commencé par être élue députée de sociaux-démocrates pour la première fois en 2003 et est devenue Premier ministre en 2008.
Jutta Urpilainen a été réélue pour trois mandats consécutifs, au cours desquels elle a fait une déclaration plutôt fracassante sur la sortie de la Finlande de la zone euro et a également mené une politique dure sur la crise économique grecque, ce qui a influencé sa défaite aux élections de 2014. Cependant, la carrière politique de Jutta ne s'est pas arrêtée en 2014 et, en 2017, Urpilainen a été nommée envoyée spéciale auprès du ministre finlandais des affaires étrangères.
Le véritable point culminant de sa carrière est survenu en 2019, lorsqu'elle est devenue la première représentante finlandaise auprès de la Commission d'Ursula von der Leyen en tant que commissaire européenne à la coopération internationale. En tant que commissaire, Jutta Urpilainen est responsable de la coopération entre l'UE et 126 autres pays, principalement des pays africains. Pendant son mandat au SDPF, les décisions relatives à l'adhésion de la Finlande à l'OTAN n'ont pas fait l'objet d'un débat ou d'une discussion générale. La Finlande a maintenu sa neutralité et n'était pas pressée de s'encombrer d'un carcan nucléaire propre et impeccable.
Antti Rinne (photo) a été choisi comme nouveau premier ministre du parti en 2014, mais il a transmis la plupart de ses pouvoirs à Sanna Marin, qui était déjà tacitement considéré comme le premier ministre du parti à mi-parcours du mandat de M. Rinne, et comme un leader presque incontesté lors des élections du parti en 2019. Et c'est ce qui s'est passé. La jolie jeune femme a réussi à faire en sorte que le SDPF reste longtemps en tête des classements de popularité des partis politiques du pays en 2018, et en 2019, Sanna Marin a été élu à l'unanimité comme nouveau premier ministre du parti.
Plus de parti
Sanna Marin a suscité l'intérêt des électeurs non seulement en raison de son âge (elle est devenue la plus jeune première ministre de l'histoire de la Finlande), mais aussi en raison de sa famille d'un type nouveau: après le divorce de sa mère d'avec son père alcoolique, la jeune fille a été élevée par sa mère et sa petite amie, avec qui elle était en couple. Selon la politicienne, elle avait à peine de quoi se nourrir lorsqu'elle était jeune, si bien que le rêve de faire des études supérieures était l'objectif principal de Sanna Marin, alors âgée de 18 ans.
À 27 ans, Sanna Marin a été diplômée de l'université de Tampere et, après avoir réalisé son rêve, elle fait des plans de carrière grandioses. À 21 ans, elle rejoint le SPD où, huit ans plus tard, elle devient vice-premier ministre du parti, avec Antti Rinne. Bien qu'elle soit entrée en fonction en tant que Thémis, réglant les revendications des grévistes, l'attitude de l'opinion publique à l'égard de Marin est passée du vif enthousiasme grâce à sa jeunesse à un franc mécontentement.
L'inauguration a été accompagnée sur les médias sociaux par le hashtag #newgeneration, c'est ainsi que la Finlande a été baptisée après la victoire électorale de Marin: ce n'était plus un conte de fées nordique, mais la patrie de la "nouvelle génération". Bien que les médias sociaux ne soient pas populaires en Finlande, Sanna Marin tient son propre blog, où elle partage non seulement des textes ou des informations sur ses réalisations dans le domaine social, mais aussi sur l'éducation de sa fille.
Mais comment se fait-il que les slogans optimistes de Sanna Marin en 2019 aient conduit aux grèves les plus massives de l'histoire finlandaise en 2023, puis à l'adhésion officielle de la Finlande à l'OTAN et au déclin du SDPF ?
Les deux années difficiles de la pandémie ont laissé leur marque sur la ligne du parti et la position de la population active en Finlande. Politico a qualifié Marin de "star de la gauche européenne", mais a souligné que les préoccupations des citoyens concernant l'économie avaient coûté la victoire électorale aux sociaux-démocrates. Progressivement, la question de la détérioration des conditions de travail et des pressions croissantes exercées sur la plupart des industries, tant pendant la pandémie coronavirique qu'après celle-ci, a fait son chemin dans la société. Le ressentiment s'est transformé en une grève de deux mois qui a affecté la vie quotidienne des Finlandais dans tout le pays. Les chauffeurs, les nettoyeurs, les fournisseurs, les vendeurs, les enseignants, les médecins, les dockers et les travailleurs de l'industrie se sont mis en grève. Les rayons des supermarchés et des épiceries finlandaises se sont rapidement vidés de leurs fruits, légumes et autres articles remplissant généralement le panier de la ménagère.
Dans le contexte de ces grèves, la nouvelle de la construction d'une barrière entre la Finlande et la Russie, s'étendant jusqu'à 200 kilomètres, a commencé à faire surface. L'opinion publique a été inégalement divisée, la majorité ne soutenant pas la politique de rupture avec la Russie et l'interruption totale des relations commerciales et économiques. En outre, la Finlande est sur une liste d'attente permanente depuis six mois pour sa candidature à l'adhésion à l'OTAN, pour laquelle Marin a mené une campagne active.
Lors des dernières élections à l'Eduskunta, le parti de Sanna Marin est arrivé en troisième position, construisant sa ligne politique sur les dépenses publiques : financement des soins sociaux et de santé etc. mais cette trajectoire s'est avérée erronée dans le contexte des grèves et de la récession qui se profilait à l'arrière-plan.
C'est pourquoi le SDPF n'a remporté que 43 des 200 sièges du parlement. En revanche, l'opposant au SDPF, Petteri Orpo, chef du parti de la coalition nationale (NKL), a préconisé une réduction des dépenses publiques, même au détriment des prestations sociales, ce qui a permis au NKL d'occuper la première place et d'obtenir 48 sièges. La deuxième place revient aux Vrais Finlandais, avec 46 des 200 sièges. Immédiatement après la signature par le Président Sauli Niinisto des documents relatifs à l'adhésion de la Finlande à l'OTAN le 4 avril 2023, Sanna Marin a démissionné.
L'avenir de la Finlande
Un mois après sa démission, Sanna Marin a prononcé un discours à l'occasion du 1er mai, appelant à permettre à l'Ukraine d'avancer plus rapidement "vers l'adhésion à l'Union européenne et à l'alliance défensive qu'est l'OTAN". Elle a également souligné que la société finlandaise devait se battre pour les valeurs démocratiques et la liberté. Elle a également mentionné l'agenda climatique et le domaine de l'intelligence artificielle.
On pourrait décrire la période de la présidence de Sanna Marin comme un parcours sur des montagnes russes. Les hauts pour lesquels elle avait du talent pour prendre de la vitesse pouvaient instantanément se transformer en un saut dans l'abîme à cause de son franc-parler excessif sur les médias sociaux.
Dans son discours sur Twitter à propos de l'adhésion à l'OTAN, Sauli Niinistö a déclaré : "L'adhésion de la Finlande n'est pas orientée vers l'avenir: l'adhésion de la Finlande n'est pas dirigée contre qui que ce soit. Les principes et les valeurs, qui sont importants pour la Finlande, continueront à façonner notre politique étrangère à l'avenir. En tant que membre de l'OTAN, la Finlande devra être prête à changer et à s'adapter. Bien que l'adhésion ne change pas tout, le fait d'être un allié nous oblige à adopter de nouvelles façons de penser, ainsi que certains changements dans la législation. Le concept finlandais de sécurité globale conserve sa valeur. Mais nous ne pouvons plus faire ce travail seuls".
Niinistö a ainsi souligné que la Finlande a perdu son identité et sa particularité. Leur désir historique d'être des Européens ordinaires s'est réalisé, bien que ce soit au détriment des membres du Parlement. Les Finlandais sont devenus des "Européens" pour les partenaires de l'OTAN, mais il ne faut pas oublier le monument se trouve sur la place du Sénat à Helsinki, non loin du palais présidentiel.
20:14 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : finlande, europe, affaires européennes, politique internationale | |
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Bases militaires américaines
Bases militaires américaines
Source: https://katehon.com/ru/article/voennye-bazy-ssha
Un réseau d'installations militaires américaines est présent dans pratiquement tous les pays d'Europe. L'OTAN constitue l'élément essentiel de la présence politico-militaire de Washington.
Le Pentagone a construit un réseau dense d'infrastructures militaires autour de la planète. Il s'agit avant tout d'un réseau de bases militaires situées dans les principaux carrefours géopolitiques et sites géographiques où Washington projette sa puissance. Ce concept définit la domination régionale globale de Washington depuis 1823, date du discours annuel du président américain James Monroe devant le Congrès où il déclara ses principes de politique étrangère.
Au 20ème siècle, la doctrine a acquis de nouvelles significations et a été actualisée à la lumière de la politique néocoloniale de l'hégémon nord-américain.
Au début du 21ème siècle, les États-Unis disposaient de 850 bases militaires. Elles sont situées dans environ 130 pays. Il est plus facile d'énumérer les pays où, selon l'expression figurée du Los Angeles Times, "l'empire des bases" n'a pas encore pénétré.
Après l'effondrement du "Commonwealth socialiste" et de l'URSS, les Américains se sont tournés vers les pays d'Europe de l'Est. Le président américain a personnellement donné son feu vert à des consultations sur le déploiement éventuel de bases américaines dans ces pays, y compris en Bulgarie.
Ce sujet a suscité un vaste débat public sur l'opportunité d'une présence américaine et sur les véritables intentions des États-Unis.
Le journal populaire de Sofia, Trud, par exemple, a déclaré à l'époque : "Les aspirations américaines sont logiques et calculées. Il n'y a pas de menace soviétique. L'OTAN, où les États-Unis jouent le rôle principal, absorbe les anciens satellites soviétiques".
Les troupes américaines, notamment en Allemagne, ne sont pas nécessaires. Elles doivent donc déménager dans de nouvelles casernes d'où Washington pourra mener plus confortablement une nouvelle guerre contre le terrorisme. Et où se trouveraient ces casernes ? Naturellement, dans les États les plus proches du foyer de la nouvelle menace. Il est donc logique que la Bulgarie ait attiré l'attention des Américains....
Lors des discussions qui ont eu lieu en 2000, les parties ont convenu de moderniser les anciens aérodromes soviétiques et de les rééquiper selon les normes de l'OTAN. Les Etats-Unis ont déjà fourni à la Bulgarie des équipements pour plus de 25 millions de dollars à cet effet.
Le processus s'est surtout intensifié, notamment sous forme de consultations, après l'adhésion de la Bulgarie à l'OTAN.
Bases militaires en Europe
Les forces de l'OTAN sont actuellement concentrées dans les bases suivantes: Tapa et Tallinn (Estonie), Riga et Adazi (Lettonie), Vilnius, Siauliai et Rukla (Lituanie), Lublin, Cracovie, Szczecin, Bydgoszcz et Orzysz (Pologne). Ces bases sont exploitées par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l'Allemagne.
Quant à la Pologne, en novembre 2005, son premier ministre de l'époque, K. Marcinkiewicz, "a annoncé l'intention de Varsovie de rejoindre le programme Star Wars, un projet américain global de défense antimissile". Selon le journal polonais Wyborcza, des discussions ont eu lieu dans les cercles militaires à ce sujet.
Auparavant, on pensait que seules des stations radar seraient installées sur le territoire polonais. Aujourd'hui, des silos souterrains fortifiés spéciaux ont été construits dans le sud et le nord du pays, où sont placés des missiles d'interception équipés d'ogives nucléaires. Washington entend ainsi se défendre activement contre les attaques des pays de ce que l'on appelle "l'axe du mal", à savoir la Corée du Nord et l'Iran, ainsi que certains pays d'Afrique du Nord.
Selon les données officielles, plus de 20.000 soldats de l'OTAN provenant de différents pays membres de l'Alliance de l'Atlantique Nord se trouvent dans les États baltes. Parmi eux, on compte plus de 5500 Américains, dont la plupart se trouvent dans des bases en Pologne.
L'OTAN dispose de bases à Sofia (Bulgarie), Craiova et Bucarest (Roumanie), ainsi qu'en Hongrie et en Slovaquie. Dans le cadre de l'accord avec la Bulgarie, les Américains se sont surtout intéressés à la base aérienne de Graf Ignatievo, près de la ville de Plovdiv, qui peut accueillir tous les types d'avions utilisés dans le système de l'OTAN, à la base aérienne de Bezmer, près de Yambolo, au terrain d'entraînement de Novo Selo, dans la région de Sliven, et aux dépôts situés près d'Aitos.
Si vous regardez la carte, il est clair que les Américains obtiennent des bastions avec accès à la mer Noire, situés dans la partie sud-est de la Bulgarie.
Ils abritent des unités comptant au total 2500 hommes. Elles changent tous les quelques mois par rotation, et lors des redéploiements, le nombre total peut être temporairement augmenté (jusqu'à 5000).
En 2019, l'OTAN a également commencé à moderniser la base aérienne de Kuçova en Albanie. Plus de 50 millions d'euros ont été dépensés pour sa rénovation, et les travaux devaient être achevés d'ici 2023, a rapporté Balkan Insight.
Les auteurs de la doctrine de la "présence mondiale" considèrent comme un facteur important la proximité des bases au Kosovo, oubliant apparemment que les États-Unis disposent déjà de la plus grande base militaire des Balkans au Kosovo (ndt: Camp Bondsteele). Il existe également des installations militaires du Pentagone dans les pays voisins, l'Albanie et la Bosnie. "Il est évident que quelque chose n'a pas de sens ici ou que les Américains ne disent pas la vérité sur quelque chose", déclare le journaliste Lukyanov. Ils parlent de "l'arc d'instabilité" en Asie centrale et rapprochent les bases des frontières de la Russie et de l'Ukraine. La mer Noire, après la mer Caspienne, est déjà déclarée zone d'intérêts vitaux pour les États-Unis.
"Le Washington Post affirme que les nouvelles installations militaires en Europe de l'Est doivent être liées aux bases militaires américaines en Asie centrale. Selon des experts militaires, note le journal, ces préparatifs des Américains sont avant tout dirigés contre la Chine.
Il s'agit donc de considérations stratégiques. Dans un article publié dans Nova Zora, l'analyste politique Todor Andreev est parvenu à la conclusion suivante: "En réalité, nous parlons peut-être de bases modifiées. Mais pour l'essentiel, elles ont été créées, comme toutes les bases américaines, dans le cadre d'un objectif stratégique mal dissimulé: le soutien militaire au plan global des États-Unis, qui consiste à répandre la "liberté et la démocratie" et, désormais, à lutter contre le terrorisme mondial".
Il existe également des bases de l'OTAN dans toute l'Europe occidentale: au Portugal, en Espagne, en France, en Allemagne, en Grèce, en Italie, en Belgique, aux Pays-Bas, ainsi qu'en Norvège, en Islande et en Turquie.
L'Ukraine souhaitait également rejoindre les rangs, devenir membre de l'OTAN et avoir le droit de déployer des bases militaires et des contingents de l'alliance. Cependant, la Russie s'y est vivement opposée, car une telle expansion de l'OTAN vers l'est et le déploiement d'armes nucléaires à proximité des frontières russes auraient menacé la sécurité du pays. L'élargissement de l'OTAN a également eu d'autres opposants.
La Chine s'y est opposée; sa représentation auprès de l'UE a déclaré que l'élargissement de l'OTAN ne contribuerait ni à la sécurité ni à la stabilité dans le monde, puisque l'alliance continuait à "s'engager dans la politique des blocs et de la confrontation". Bien que la guerre froide ait pris fin il y a 30 ans, la Chine estime que l'OTAN conserve une mentalité idéologique partiale et ne respecte pas la souveraineté et les intérêts des autres pays.
Le ministère chinois des affaires étrangères a même produit une infographie spectaculaire pour montrer comment l'OTAN s'est rapprochée des frontières de la Russie. Les États membres de l'OTAN sont indiqués en bleu foncé sur la carte. Selon les responsables politiques, c'est cette expansion qui a déclenché l'escalade du conflit en Ukraine.
Cuba et le Belarus se sont également opposés à l'expansion de l'OTAN vers l'est. Le président croate Zoran Milanovic a exprimé une position similaire. Il a déclaré que l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN menacerait les intérêts de son pays.
Dans le passé, les opposants à l'expansion de l'OTAN à l'est étaient encore plus nombreux. Le journal allemand Der Spiegel a écrit que les archives nationales britanniques ont trouvé un document datant de 1991 dans lequel des représentants de pays occidentaux déclaraient qu'une telle initiative de l'Alliance de l'Atlantique Nord était inacceptable. À l'époque, la Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne avaient protesté contre l'adhésion de la Pologne et d'autres pays d'Europe de l'Est à l'OTAN.
Contingent militaire
Début février 2022, plus de deux mille soldats américains sont arrivés en Allemagne dans le cadre du renforcement des troupes de l'OTAN dans la région. Toutefois, la plupart d'entre eux devaient être redéployés en Pologne, a rapporté l'agence TASS, citant des médias étrangers. Au total, jusqu'à cinq mille soldats américains et environ 350 soldats britanniques ont été promis à la Pologne.
Le corps de déploiement rapide terrestre du Nord-Est de l'OTAN est situé en Pologne, d'où les soldats peuvent se déployer rapidement en Ukraine, en Afghanistan ou n'importe où dans le monde. Ce corps comprend des contingents italiens, turcs, espagnols, allemands et polonais. Selon l'OTAN, le nombre de chaque contingent peut atteindre 60.000 personnes, écrit RBC.
En février 2022, environ 1000 soldats du contingent de l'OTAN ainsi que des véhicules blindés de transport de troupes Stryker ont été amenés en Roumanie. Il a également été promis d'y envoyer jusqu'à un millier de soldats français.
L'OTAN a envoyé des chasseurs Typhoon de la RAF, des équipements et des spécialistes militaires en Bulgarie, en Lituanie et en Estonie, en plus des 2000 soldats déjà déployés dans ces pays.
La Lituanie et la Roumanie ont leurs propres bases américaines. Pour la seule année 2006, les États-Unis disposaient de plus de 800 bases, d'une superficie de plus de quatre hectares et d'une valeur de plus de 10 millions de dollars dans le monde entier, et en 2008, ils en comptaient plus d'un millier.
Récemment, Joe Biden a approuvé l'envoi de trois mille soldats supplémentaires en Pologne, en Allemagne et en Roumanie, et 8500 autres soldats sont en cours de préparation en vue d'une éventuelle mobilisation en Europe de l'Est. Des forces de défense aérienne et antimissile de l'OTAN sont également présentes dans les pays baltes.
L'OTAN a déclaré à Sky News qu'en cas d'escalade de la situation, l'alliance pourrait impliquer non seulement son propre contingent, mais aussi les forces armées distinctes de chaque État membre.
Par conséquent, le nombre total de militaires agissant au nom de l'OTAN pourrait augmenter de 3,5 millions.
Les forces militaires de l'OTAN étaient également stationnées sur les territoires de la Géorgie, de la Moldavie, de la Mongolie, du Kazakhstan, de la Serbie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Finlande, de la Suède, de l'Autriche, de la Macédoine et de la Suisse, ainsi que de l'Ukraine - tous ces pays ne faisant pas partie de l'Alliance de l'Atlantique Nord.
En 2019, l'OTAN a accidentellement révélé l'emplacement de bombes nucléaires en Europe. Elles ont été découvertes dans des bases militaires en Belgique, en Allemagne, en Italie, aux Pays-Bas et en Turquie. Au total, environ 150 bombes nucléaires américaines ont été retrouvées en Europe. En 2018, l'opposition grecque a révélé que l'armée américaine stockait ses armes nucléaires dans le Péloponnèse, mais les autorités ont tout nié.
En 2018, le service Yandex.Maps a accidentellement révélé l'emplacement de 300 installations militaires en Turquie, dont la base aérienne d'Inçirlik, où sont stockées des bombes nucléaires à gravité américaines B61.
Pour la seule année 2019, selon RIA Novosti, il y avait en Europe 12 unités de brigades blindées en rotation de l'armée américaine, 51 bases aériennes américaines, quatre bataillons multinationaux de l'OTAN, 17 bases et champs de tir militaires, quatre unités de l'armée américaine, cinq bases des Marines, ainsi que six bases navales, 14 dépôts militaires et 19 centres d'entraînement.
Avec l'escalade du conflit en Ukraine, les États-Unis profiteront de toutes les occasions pour accroître leur présence militaire dans la région.
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Mondialisme ou souveraineté
Mondialisme ou souveraineté
Carlos Javier Blanco
Source: https://www.aporrea.org/ideologia/a321713.html
Tous les pays d'Europe occidentale sont pris dans la toile mondialiste. Depuis 1945, date de l'occupation américaine, les pays de cette partie du monde, dont fait partie l'Espagne, perdent de plus en plus d'autonomie dans leurs décisions régaliennes, qu'il s'agisse de défense et de sécurité collective, de planification économique ou de souveraineté territoriale.
Toute tentative de création d'une armée européenne réellement autonome (pas nécessairement détachée de l'OTAN) a été systématiquement entravée par le Pentagone. Tout virage électoral dans les pays d'Europe, visant à s'émanciper de la main de fer de l'OTAN, est, aujourd'hui et depuis toujours, étroitement surveillé et contrôlé. Le maître de l'OTAN, le financier du réseau (près des trois quarts de son financement sont américains) ne laissera pas tranquille un hypothétique gouvernement européen qui, dans l'exercice de son autodétermination et de sa souveraineté, proposerait de quitter l'organisation atlantiste ou, au moins, de renégocier son statut.
L'expression "laisser seul" est trop légère. Le fait est qu'une telle situation est impensable, qu'elle ne sera jamais atteinte tant que c'est l'enchevêtrement médiatique et financier mondialiste qui décidera de qui pourra se placer sur la grille de départ électorale du pays. C'est ce réseau opaque d'intérêts économiques (fondations privées, groupes d'investissement, ONG et emporiums médiatiques, etc.) qui va promouvoir les candidats les plus fidèles à l'atlantisme, ceux que l'on soupçonne le moins d'être frondeurs ou d'avoir un "agenda caché" quant à la souveraineté européenne.
Bien entendu, aucun des candidats et des formations électorales susceptibles de conditionner la vie publique dans les pays colonisés par les Américains n'est suspecté d'avoir un tel agenda. En fait, ceux qui sont "éligibles" sont déjà là, sur la grille de départ électorale, parce que la toile de l'argent mondial en a déjà décidé ainsi.
Le slogan pour cette élection et toutes les suivantes doit être très clair de notre part : le mondialisme oui, ou le mondialisme non. Il est clair que la distinction entre "gauche" et "droite" est devenue obsolète à la lumière des événements actuels. Il existe une gauche otaniste, qui, sur le plan intellectuel, est représentée par un ancien mentor du parti espagnol "Podemos" et par le site web de gauche rebelión.org. Il s'agit de Santiago Alba Rico. Ceci, tant sur le plan intellectuel que sur le plan public. Au niveau des organisations politiques en lice pour les élections, il est clair que Podemos et ses différentes mutations, franchises et reconversions (Sumar, Más País, Compromís, divers nationalistes régionaux, etc.), sont tous des partis clairement otanistes, qui soutiennent Sánchez dans le gouvernement de Moncloa. Ils soutiennent l'un des gouvernements les plus "fans" de Zelensky, les plus bellicistes et les plus exaltés des "mariachis" membres de l'OTAN. Si cette fausse gauche, plus préoccupée par les droits des minorités sexuelles que par ceux de la majorité des travailleurs, avait un minimum de décence et de réflexion géostratégique globale, elle aurait depuis longtemps fait pression sur Sánchez afin de contrer son attitude belliciste et otaniste, en menaçant de retirer son soutien et, depuis l'extérieur du gouvernement, d'œuvrer en faveur de la paix en Ukraine. Mais non : ce sont des OTANistes honteux.
La droite espagnole (PP, VOX) ne mérite pas de mots, car son discours a toujours été otaniste, mondialiste, néolibéral. Elle se présente comme le parti "du changement", de "l'alternance". Lorsque l'aile gauche otaniste s'épuisera, l'aile droite - tout aussi otaniste - viendra renouveler la foi dans le système en dépit du "changement", la foi dans un monde parlementaire démolibéral qui, en fait, n'existe plus, qui n'est plus ancré dans le réel. Les combats de coqs dans les talk-shows et dans les parlements ont déjà perdu tout leur sens, et les gens sont dégoûtés de voir que la séparation des pouvoirs et la fameuse "volonté du peuple" ne correspondent à plus rien. Il s'agit de voter entre le Maître au masque bleu ou le même Maître au masque rouge. Le Maître sera toujours là : le gardien de l'Occident qui ne laissera jamais une brebis quitter le bercail.
Au-delà de la mascarade électorale, au-delà de la couleur rouge ou bleue avec laquelle le Maître de l'argent se déguise, il y a place pour l'action. Les peuples peuvent à nouveau s'organiser autour de canaux d'information gratuits, et en assemblées, où les agents de l'enchevêtrement mondialiste n'ont aucune influence. Lorsque ces canaux libres ne sont pas subventionnés, ne dépendent pas d'un financement extérieur ou de la publicité, et ont un nombre même modeste d'adeptes, alors la peur d'entrer en dissidence disparaît.
Car il est vrai que la peur s'est installée. On assiste à une certaine forme de terrorisme médiatique qui se lance allègrement dans l'établissement de listes "noires", énumérant les partisans de la négociation avec la Russie, les personnes et les organisations favorables au neutralisme et au pacifisme, les géopolitologues tournés vers l'eurasisme plutôt que vers l'atlantisme... Ces voix, qui existent, sont harcelées, amoindries, vilipendées. Il s'agit d'intellectuels, d'experts ou d'écrivains d'orientations idéologiques diverses, mais unis dans leur critique du mondialisme et, ce qui va de pair, dans leur défense d'une vision souverainiste, selon des critères nationaux. En Espagne, nous avons, entre autres voix, celles de Manolo Monereo, Pedro Baños, Juan Antonio de Castro... Et je m'excuse à l'avance d'en omettre un bon nombre...
Dans ces voix antimondialistes, nous entendons le même message. L'État, le Royaume d'Espagne, doit reconsidérer énergiquement son adhésion aux organisations supranationales, en particulier sur les questions qui concernent directement la préservation (nous devrions maintenant parler de "récupération") de sa souveraineté. L'Espagne a perdu, de manière déchirante et dangereuse, d'importants pans de sa souveraineté, des pans et des marges auxquels elle a droit en vertu de son statut d'État. La perte de souveraineté, et l'étape finale de ce processus, la conversion d'un pays libre en colonie, est un crime lorsque les étapes décisives ont été franchies avec le consentement, la négligence et la collaboration active de ses élites dirigeantes. Et cette trahison est exactement celle qui a été consommée tout au long du régime de 1978, la prétendue démocratie formelle qui a succédé à Franco.
Les élites dirigeantes espagnoles, depuis 1974, mais de manière accélérée depuis le début du millénaire, ont mis en danger l'intégrité territoriale de l'État et la sécurité du peuple espagnol, en collusion avec les États-Unis et leurs alliés d'Europe occidentale. Quant à l'intégrité du territoire national, ils ont abandonné leurs responsabilités au Sahara occidental, ancienne province espagnole, cédée au Royaume du Maroc.
Ils ont également négocié secrètement la future cession des villes espagnoles d'Afrique du Nord, Ceuta et Melilla, ainsi que des îles Canaries. Dans un second temps, les élites politiques espagnoles sont entrées en contact avec des entités mondialistes, menées par des lobbies américains et européens, pour une éventuelle cession de la Catalogne aux mafias "républicaines" qui y sont présentes, ainsi que pour une reconfiguration "confédérale" de l'État afin que, dans leur nouvelle condition de taifas, ces nouvelles unités - petites et dépendantes - n'offrent aucun problème à la puissance prétendument monopolaire de l'Occident collectif. Ceci, territorialement parlant. Venons-en maintenant à la sécurité.
Dans le domaine de la sécurité nationale, il est clair que les peuples de la planète doivent être vigilants et détecter les trahisons de leurs élites dirigeantes. L'Espagne, avec le bellicisme de son gouvernement actuel, est impliquée jusqu'au cou dans la guerre en Ukraine, malgré son insignifiance militaire et sa capacité stratégique limitée au cours de cette guerre. Mais sa seule implication officielle - dans l'indifférence et l'ignorance des masses - la met en grave danger: nous sommes au bord de l'escalade nucléaire, et des conflits belliqueux, apparemment éloignés, deviennent des conflits de proximité en raison de la portée des armes modernes. Servir des munitions au "démocrate" Zelensky et servir de plate-forme aux agressions des Yankees, c'est déjà placer l'ensemble du peuple espagnol sous la menace d'une riposte militaire russe. Le comportement irresponsable de Sánchez, de son parti et des "mariachis" de la gauche otaniste (rappelez-vous toujours que "Unidas-Podemos" sont les alliés et les co-gouvernants avec Sánchez) devrait avoir des conséquences criminelles. L'Espagne est entrée en guerre sans que le Parlement en ait décidé ainsi, sans que le peuple ait été consulté. Elle est entrée dans une guerre qui ne coïncide en rien avec ses intérêts défensifs, des intérêts qui se trouvent ailleurs. Au sud.
Il devrait y avoir des conséquences pénales si nos élites consentent à l'invasion intermittente de notre intégrité territoriale, avec des pénétrations massives telles que celles subies par nos villes d'Afrique du Nord, des villes qui - rappelons-le - sont aussi l'Espagne. Que l'Espagne se laisse envahir, par inaction ou collusion de nos élites avec les élites marocaines, est une question d'une extrême gravité, à laquelle l'OTAN n'offrira ni parapluie, ni parapet, ni aide, ni même un soutien logistique discret. Au contraire: entre un "allié" faible et insignifiant, partenaire de l'OTAN comme l'Espagne, et un allié doté d'une capacité de commandement et de contrôle entre les deux mers (l'Atlantique et la Méditerranée), qui domine de l'Andalousie (où se trouvent des centaines de milliers de sujets du sultan maghrébin) au Sahel, qui préfèrera-t-il ? Le Maroc, évidemment.
Il est temps de choisir : le mondialisme ou la souveraineté. Il y a beaucoup à faire pour construire le souverainisme espagnol. Cela commence par faire cause commune avec tous les peuples libres qui résistent à l'impérialisme américain. Nous mettons de côté les différences idéologiques mineures et obsolètes et optons pour une puissante réindustrialisation nationale: un processus d'Insubordination fondatrice (selon les termes forgés par Marcelo Gullo). Ensuite viendra la protection de la production nationale et le désengagement de l'OTAN et de l'UE, l'Espagne jouant son rôle dans la construction d'une autre Europe, souveraine, et d'une Amérique latine unie et prospère.
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vendredi, 19 mai 2023
Trouver le chemin de ceux qui veulent entendre la vérité
Trouver le chemin de ceux qui veulent entendre la vérité
Alexander Kornilov
Source: https://katehon.com/ru/article/nayti-dorogu-k-tem-kto-hochet-slyshat-pravdu
Discours au Forum mondial sur la multipolarité. 29 avril 2023.
L'effondrement de l'Union soviétique a modifié l'équilibre international des pouvoirs. Le monde bipolaire a été remplacé par un monde unipolaire, ce qui a affecté la situation des médias, le programme libéral est devenu dominant et, en conséquence, les médias libéraux ont fermement pris le contrôle de l'agenda mondial de l'information.
Il y a quelques années, la situation a commencé à changer. Le monde est devenu multipolaire et de nombreux pays ont choisi leur propre voie de développement pour leurs médias. La guerre froide a refait surface, la vieille antithèse capitalisme/socialisme a été remplacée par des polémiques et, dans certains cas, par de véritables batailles entre les adeptes de l'économie libérale et les partisans des politiques de développement intérieur propres aux États à orientation sociale.
Aujourd'hui, notre tâche principale consiste à écraser les grands médias libéraux vecteurs de mensonges et à trouver un moyen de fournir des informations véridiques aux pays dits du "milliard d'or" sur la diversité du monde et le développement dynamique d'autres centres de gravité.
L'Europe a également connu un clivage idéologique qui a également affecté la sphère médiatique. La plupart des médias russes sont bloqués dans de nombreux pays (et pas seulement dans les pays hostiles). Les mégaprojets russes financés à hauteur de plusieurs milliards, qui n'ont pas été restructurés à temps malgré de nombreux avertissements, ne sont malheureusement pas devenus des acteurs importants dans le domaine de l'information étrangère en Europe. Ils n'ont tout simplement pas existé.
Pour trouver des partisans d'un monde multipolaire en Europe, il est nécessaire de créer de nouveaux médias et d'atteindre les plateformes européennes internes dans les réseaux sociaux et autres ressources. Il est possible de commencer par soutenir les ressources d'information des compatriotes russes.
Il est également nécessaire d'apprendre à interagir avec les sympathisants de la Russie, et donc les partisans d'un monde multipolaire, qui ne sont pas des compatriotes, mais qui aiment sincèrement la Russie et sont prêts à dire la vérité sur la Russie dans les réseaux sociaux et les forums publics étrangers.
Il y a, en effet, beaucoup de gens qui sont prêts à entendre la vérité : il suffit de trouver le chemin qui mène à eux. Et la route est faite pour ceux qui marchent.
Je vous remercie de votre attention.
21:02 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : actualité, multipolarité, médias | |
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Catastrophes et cauchemars - Impact de la politique coronaviresque sur les relations humaines, familiales
Catastrophes et cauchemars - Impact de la politique coronaviresque sur les relations humaines, familiales
Peter Backfisch
"Pour nos enfants et petits-enfants
Pour qu'ils puissent eux aussi vivre en paix et
puissent grandir en liberté"
Presque tous les médias sont désormais disposés à aborder les effets de la politique adoptée lors de la pandémie. Cependant, ils se limitent principalement aux "possibles" dommages médicaux. Nous trouvons ainsi des rapports sur les souffrances considérables des personnes concernées, conséquences des vaccinations. Même le ministre allemand Lauterbach l'admet et parle de la nécessité d'aider les malades. Les fermetures d'écoles et l'obligation de porter un masque pour les enfants sont également de plus en plus critiquées.
Mais qu'en est-il des conséquences sociales qui se sont répercutées sur le cercle d'amis et les relations familiales ?
Ici, les deux domaines mentionnés sont traités séparément, en s'appuyant sur l'expérience personnelle de l'auteur. C'est de cela qu'il s'agit, une analyse complète de l'hystérie covidiste ne peut pas être faite dans cet article en raison de son volume à respecter. L'impact des fermetures d'écoles, l'obligation de faire porter des masques à nos enfants, le consentement par peur des gens et les projets de vaccination obligatoire doivent faire l'objet d'un autre travail.
Destruction des amitiés (à long terme et apparemment solides)
Aujourd'hui, nous nous demandons peut-être si ces amitiés que l'on croyait être solides et durables étaient vraiment de véritables amitiés ? Avec le recul, nous ne voyons peut-être en elles que des personnes sympathiques qui sont entrées par hasard dans notre environnement. Ce qui reste, c'est une douleur, non seulement parce que certains d'entre nous se sont identifiés aux mesures, mais aussi parce que beaucoup ont pris le parti de favoriser l'exclusion et depratiquer la diffamation de ceux qui critiquaient les mesures, beaucoup, en effet, ont porté des jugements, ont donné des instructions, ont porté des masques, se sont faits tester, se sont tus, ont déclaré nazis ceux qui n'étaient pas d'accord, ont regardé Heute-Journal et écouté Klaus Kleber.
Il nous a fallu beaucoup de temps pour comprendre ce qui s'était passé. Les discussions et même les échanges d'idées ont été rendus impossibles et refusés dans les déclarations officielles des politiques et des médias. Au début, même moi, je n'ai pu que m'étonner et ne savais pas comment réagir. Mes propres arguments, "Je m'occupe moi-même de ma santé", ont été brutalement rejetés. La citation de faits, même énoncés par des scientifiques renommés, était indésirable et attribuée à des théories du complot diffuses.
Tout cela s'est également produit dans le cadre d'amitiés de longue date, comme je l'ai vécu, et je peux donc dire que j'ai effectivement perdu des amis. Certaines amitiés dataient de trois décennies, on se connaissait depuis l'adolescence, on a dansé toute la nuit ensemble, on a assisté à des concerts, on a fêté chacun nos anniversaires avec nos conjoints, souvent plusieurs fois par an. Des enfants sont nés, on s'est réjoui ensemble et on les a fait jouer ensemble.
Je vais vous donner un exemple, vécu par l'un de mes meilleurs amis. Il montre toute la brutalité de la situation, mais ne constitue pas un cas unique.
Nous travaillions tous les deux dans le même secteur, pour deux organismes différents de l'économie sociale, et nous nous engagions pour les personnes défavorisées et exclues de la société. Nous nous intéressions à la politique sociale et veillions à ce que la clientèle dont nous nous occupions ne soit pas lésée.
Puis, tout à coup, en mars 2020, le big bang s'est produit, tout le cosmos malsain du coronavirusisme, avec des exclusions et des règles qui ne pouvaient pas être remises en question. De nouveaux visages sont apparus à la télévision, Drosten, Wieler. Des personnes qui m'étaient jusqu'alors inconnues. Des experts qui répandaient la peur au quotidien et qui, par leur propagande, préparaient les gens à ce qui allait arriver.
En mars 2020, alors que j'étais encore en vacances en Floride, j'ai reçu un message de mon ami Martin qui me conseillait vivement de revenir par le prochain avion, une épidémie mondiale s'était déclarée, les gens mouraient étouffés sur le bord des routes, les morts étaient transportés par des véhicules militaires et enterrés dans des fosses communes. Une fois de plus, j'ai été stupéfait. Je n'avais pas entendu cela à la télévision américaine. Seulement quelques brèves informations sur des interdictions d'entrée pour les citoyens de certains pays, car l'administration Trump considérait que les contacts économiques étroits avec la Chine étaient à l'origine de la propagation du virus. Pour le 14 mars, ces interdictions d'entrée devaient être étendues à l'ensemble de l'UE pour les mêmes raisons. Les médias américains ont rapporté que cette mesure avait été jugée excessive et inutile en Europe.
Je suis parti quelques heures avant l'entrée en vigueur de l'interdiction et j'ai atterri à Düsseldorf le 14 mars. Comme il faisait très froid, je me suis changé dans l'ICE qui roulait vers Francfort après avoir récupéré ma valise. Ce qui m'a frappé dans ce voyage, c'est que le contrôleur portait un masque, mais n'a rien dit sur les mesures coronavirusistes en vigueur.
De retour chez moi, mon ami Martin m'a appelé pour me parler des nombreux morts de Bergame et me dire qu'il était temps de faire preuve de discipline et de solidarité face aux mesures qui n'étaient alors qu'ébauchées. J'étais stupéfait et sans voix, notamment parce que je ne m'étais pas penché sur la question et que je ne connaissais pas non plus les voix qui voyaient les choses différemment. Seule une profonde méfiance m'a alerté.
Quelques semaines plus tard, le Premier ministre britannique Johnson tombait gravement malade du covid et était soigné aux urgences d'une clinique. Le soir même, Martin m'a envoyé un message Whats App dans lequel il recommandait à Johnson de se rendre à Washington pour voir Trump, afin qu'ils soient tous deux emportés par la maladie. Il trouvait ça drôle. Après cela, j'ai rompu tout contact avec lui, je le connaissais depuis plus de la moitié de ma vie. Il faut ajouter qu'il était un cadre de l'Église évangélique.
Cette expérience, tirée de mon propre cercle d'amis, montre comment des amitiés qui semblaient solides se sont effondrées. Aujourd'hui encore, c'est incompréhensible.
Des fractures humaines jusque dans les familles
Tout au long de la période pandémique, on a assisté à un mélange particulièrement toxique de dénigrement, de refus de communication et d'interdiction de contact, accompagné de mensonges médiatiques et de propagande étatique. Ceux-ci se sont manifestés à de nombreux niveaux, même dans les relations familiales. Le climat de peur et de désespoir qui a régné pendant près de trois ans a profondément divisé la société, provoquant des destructions qui n'ont pas pu être réparées à ce jour.
Les enfants n'avaient plus le droit de rendre visite à leurs grands-parents vivant en maison de retraite pendant des semaines, et si cela était autorisé, c'était derrière une vitre. Tout contact physique était ainsi rendu impossible. En cas de démence sénile, les personnes âgées ne comprenaient absolument pas ce qui leur arrivait. Même la proximité des proches dans le cadre d'un accompagnement en fin de vie, à un moment où les personnes mourantes avaient plus que tout besoin d'un accompagnement humain, était refusée. Les médecins et le personnel soignant ont joué le rôle d'exécuteurs de ces actes inhumains. Quelle folie !
D'innombrables exemples ont montré que des parents non vaccinés se voyaient interdire par leurs enfants (qui avaient eux-mêmes des enfants) toutes les visites familiales, y compris aux petits-enfants de la famille, même si des relations stables s'étaient établies avec la grand-mère et le grand-père. Les Noëls 2021 et 2022 ont été marquées par cette horreur. Les personnes non vaccinées ont fait l'expérience, lors de la crise coronaviresque, que même leurs proches, conscients de leur propre pouvoir en tant que représentants de la majorité, refusaient toute discussion, exigeaient la soumission et, en cas de maintien de la position minoritaire, se voyaient infliger la pire des punitions possibles (la privation de contact avec les petits-enfants). Il en résulta des ruptures, des séparations et des aliénations qui perdurent encore aujourd'hui.
De telles inhumanités, beaucoup savent en parler, l'éminente journaliste politique Ulrike Guérot, l'exprime ainsi dans une interview au journal suisse Weltwoche (08.04.23) : "Il n'y a plus de bienveillance, il n'y a plus que de la malveillance, et avec cela j'ai déjà perdu, quoi que je fasse". Elle ajoute à propos des libertés inscrites dans la Constitution : "J'ai l'impression d'être entourée de 80% de citoyens qui étaient prêts à mettre leur liberté à disposition en un clin d'œil. Pour un virus".
Les grandes églises chrétiennes officielles ont également joué le jeu et ont harcelé leurs fidèles. Les églises ont été fermées, les services religieux annulés, les croyants sermonnés et réprimandés. Le Psaume 82 donne la réponse. "jusqu'à quand jugerez-vous injustement/et favoriserez-vous les méchants/rendez justice aux opprimés.../libérez le petit et le pauvre". Une résistance isolée s'est manifestée dans les églises chrétiennes libres régionales. Certains magazines chrétiens ont vu dans "les événements de ces dernières années une attaque contre la condition humaine" (revue Factum 5/2022). Une telle critique ne doit pas être tolérée. Les personnes qui dénoncent les conséquences négatives sont toujours poursuivies de manière radicale. Ainsi, en juin 2023, l'inflexible professeur Sucharit Bhakdie sera mis au banc des accusés pour "incitation à la haine".
La pandémie coronaviresque a montré que les libertés peuvent être restreintes du jour au lendemain. Les restrictions ont été appliquées sans ménagement par les autorités publiques, parfois par la force. Quelle leçon pouvons-nous en tirer ? Ne jamais abandonner notre pensée indépendante et critique, tout en conservant notre bon sens. Si cela nous est refusé, et cela a été le cas pendant toute la période coronavirique, il est de notre devoir de nous y opposer.
Littérature:
Guerot, Ulrike ; Weltwoche, 08.04.2023
Harms, Oliver ; "True memories", 2023, Gerhard-Hess-Verlag
Lachenmaier, Thomas ; magazine Factum 05/2022
Langemann, Markus ; "Bonne nuit les amis" ; www.clubderklarenworte.de
Schöpp, Sebastian ; "Rettet die Freundschaft" (Sauver l'amitié), 2022, Westend Verlag
15.05.2023, P.B.
20:51 Publié dans Actualité, Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, réflexions personnelles, peter backfisch, pandémie | |
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Le néolibéralisme ne meurt jamais
Le néolibéralisme ne meurt jamais
Aucune catastrophe, financière ou sanitaire, ne semble pouvoir ébranler la capacité du système économique à surmonter les crises, à changer et à s'adapter aux circonstances.
Claudio Freschi
Source: https://www.dissipatio.it/il-neoliberismo-non-muore-mai/?...
Le terme "néolibéralisme" a été utilisé de manière si large et si diverse, parfois même de manière inappropriée, qu'il a été difficile d'en définir précisément la signification.
Comme nous le savons, le libéralisme est un système économique fondé sur la liberté absolue de production et d'échange, dans lequel l'intervention de l'État est autorisée dans de rares cas, essentiellement lorsque l'initiative privée ne répond pas aux besoins de la communauté. Bien que ses racines soient lointaines, cette école de pensée s'est développée grâce à ce que l'on appelle l'école autrichienne, avec des économistes comme Friedrich Hayek et Ludwig von Mises, et a connu une grande popularité au début du siècle dernier.
Avec la grande crise de 1929 et la dépression qui s'ensuivit, le retour des politiques keynésiennes visant à atteindre le plein emploi (avec un recours important aux dépenses publiques), a éclipsé pendant quelques décennies l'idée d'un libéralisme absolu, qui a dû attendre les années 1970 pour revenir à la mode. Mais à cette époque, les choses ont changé : l'avancée politique des sociaux-démocrates en Europe a définitivement discrédité l'idée classique d'un libéralisme prêt à tolérer une pauvreté généralisée au nom d'une richesse croissante concentrée dans les mains d'un petit nombre.
C'est là que le terme néolibéralisme a commencé à faire son chemin, pour désigner ce courant de pensée qui acceptait volontiers la nécessité d'une intervention de l'État pour amener la plupart des gens au-dessus d'un certain seuil de revenu minimum. Mais une fois ce seuil atteint, il n'y aurait plus lieu de s'inquiéter des inégalités sociales, politiques ou économiques. La Grande-Bretagne de Margaret Thatcher, les États-Unis de Ronald Reagan et, dans une plus large mesure encore, le Chili de Pinochet, soutenus par de prestigieux économistes de l'école de Chicago, étaient des exemples d'un système combinant des degrés divers d'autoritarisme avec des politiques de libre-échange plutôt radicales. Rien à voir avec le souci légitime de la liberté d'expression qui animait les grands penseurs libéraux depuis John Stuart Mill, mais tout à fait dans la ligne de la pensée de Hayek pour qui l'enjeu fondamental était de préserver la liberté d'action de l'individu tout en minimisant l'ingérence des différents gouvernements.
Malgré la fin de ces expériences plutôt "extrêmes", la conception néolibérale a dominé le monde occidental au cours des quarante dernières années. Une idée de l'économie de marché, avec le moins de régulation possible, sous des gouvernements déterminés à maîtriser les dépenses publiques et à assainir les budgets. En temps de crise, le dogme du petit État a été largement, voire temporairement, mis de côté au nom d'un pragmatisme politique souvent issu de calculs électoraux, mais l'idéologie de base est toujours restée.
La crise financière de 2009 a ébranlé les fondements du néolibéralisme. L'incapacité totale des économistes du courant dominant à prédire une catastrophe d'une telle ampleur a semblé mettre fin, sinon aux idées, du moins à la crédibilité de la plupart de ces universitaires, mais une fois que les marchés ont retrouvé un semblant de normalité, il est apparu clairement que l'idéologie néolibérale était loin d'être défunte.
Même la pandémie de Covid 19, récemment déclarée, a semblé mettre un terme à l'idée d'un marché tout-puissant qui, avec le temps, résout tous les problèmes en rétablissant l'équilibre sans aucune intervention extérieure. Des millions d'emplois ont disparu, des secteurs productifs entiers se sont effondrés, la bourse s'est effondrée, des milliards de crédits sont devenus progressivement irrécouvrables, créant une telle urgence que la nécessité d'agir dépassait largement le cadre des idéologies.
Aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et même dans l'Union européenne austère, les politiques prudentielles ont été abandonnées avec de gigantesques injections de liquidités sur le marché et un recours massif aux dépenses publiques. Mais même dans ce cas, les annonces d'un renoncement définitif au néolibéralisme, suite aux événements déclenchés par la pandémie, ne se sont pas concrétisées. Au contraire, le retour de l'inflation a donné plus de force à tous ceux qui espéraient un retour à des politiques budgétaires strictes et, en général, à une réduction du rôle de l'État.
Certains pensent que le coup de grâce au néolibéralisme pourrait venir du pays même qui a fait du marché sa raison de vivre, les États-Unis d'Amérique. De nombreux analystes soulignent que le président Biden a passé les deux premières années de son mandat à promettre, comme l'ont souvent fait ses prédécesseurs, une expansion massive de la "protection sociale" et, en général, de puissants investissements publics. On se souvient que, dans l'un de ses premiers discours au Congrès, le président avait tenu à rappeler la centralité de l'intervention de l'État dans la construction des infrastructures qui ont permis à l'Amérique de devenir une grande puissance mondiale.
Mais malgré ces déclarations d'intention, et l'antipathie naturelle des démocrates pour le reaganisme, aucune véritable stratégie économique alternative n'avait jamais été formulée. Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a ouvertement parlé d'un nouveau "consensus de Washington", c'est-à-dire d'un principe directeur de la politique économique de la Maison Blanche qui tend à encourager l'intervention de l'État plutôt qu'à s'y opposer, à renforcer les protections des travailleurs plutôt qu'à déréglementer, et à réduire l'interdépendance économique entre les nations plutôt qu'à l'encourager. M. Sullivan a ensuite défini le nouveau modèle économique américain comme une critique ouverte du néolibéralisme, estimant que ce dernier repose sur trois hypothèses manifestement erronées. La première est que "les marchés alloueront toujours les ressources de manière productive et efficace", la deuxième est que "toute croissance est une bonne croissance" et la troisième que "l'intégration économique et la mondialisation rendront les nations plus responsables et favoriseront un processus de paix mondial".
Mais ce projet, qui, selon la plupart des enthousiastes, mettra fin à l'engouement des Américains pour le néolibéralisme, se heurte à un obstacle potentiellement insurmontable, à savoir que le "consensus de Washington" tant vanté pourrait manquer de... consensus. Ce n'est pas un mystère que l'idée d'augmenter les impôts et les dépenses publiques ne fait pas vraiment partie de l'agenda politique des Républicains. Et sans la coopération du parti de l'éléphant, il est fort probable que l'espoir de voir se concrétiser un nouveau paradigme économique allant au-delà du néolibéralisme reste lettre morte.
La vérité est que l'attrait du néolibéralisme, même s'il a été affaibli par diverses crises, reste fort parce qu'il est inhérent à la logique du capitalisme mondial. Sa nature est changeante, il évolue et s'adapte en fonction des situations. Nous pouvons donc nous attendre à ce qu'il continue à vivre comme il l'a toujours fait, en se transformant en fonction des différentes conditions, en surmontant les obstacles, en s'adaptant à la pensée commune, mais sans jamais changer ses paramètres de base. Pour paraphraser Mark Twain : "Désolé de vous décevoir, mais la nouvelle de la mort du néolibéralisme est largement exagérée".
A propos de l'auteur Claudio Freschi
Après des études d'économie, il est entré dans le monde des marchés financiers où il travaille depuis 30 ans. Passionné de voyages, d'échecs et de John Maynard Keynes, il collabore avec diverses publications imprimées et en ligne, écrivant sur la politique et l'économie.
20:23 Publié dans Actualité, Définitions, Théorie politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, néolibéralisme, définition, théorie économique, théorie politique, politologie, sciences politiques | |
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Eric Zemmour et la destruction de la culture française (par Malraux) sous de Gaulle
Eric Zemmour et la destruction de la culture française (par Malraux) sous de Gaulle
par Nicolas Bonnal
Dans sa Mélancolie française, Zemmour a entre autres très bien parlé du caractère méphitique de la politique culturelle de Malraux. Et cela donne, sur fond d’étatisme culturel-financier et de messianisme à deux balles (France, lumière du monde, terre de la liberté, etc.):
« En 1959, le général de Gaulle offrit à son « génial ami », André Malraux, un ministère de la Culture à sa mesure, sur les décombres du modeste secrétariat aux Beaux-Arts de la IVe République. Dans l’esprit de Malraux, la France devait renouer avec son rôle de phare révolutionnaire mondial, conquis en 1789 et perdu en 1917; devant en abandonner les aspects politiques et sociaux à l’Union soviétique et aux pays pauvres du tiers-monde, elle consacrerait toute son énergie et tout son talent à propager la révolution mondiale par l’art. »
Un peu ironique, Eric ? Voyez donc :
« Nouveau Monsieur Jourdain, Malraux faisait du « soft power » sans le savoir. »
Et de rappeler le rôle jusqu’alors prestigieux de ce pays (l’ancienne France donc) jusqu’alors sans « ministère de la culture » :
« La France ne manquait pas d’atouts. Dans la première moitié du XXe siècle encore, Paris demeurait la capitale mondiale de la peinture moderne; le cinéma français fut le seul (avec l’allemand) à résister au rouleau compresseur d’Hollywood, et les grands écrivains américains venaient en France humer l’air vivifiant de la première puissance littéraire. « Il n’y a qu’une seule littérature au monde, la française », plastronnait alors Céline. Dans les années 1960 encore, la chanson française – Aznavour, Brel, Brassens, Ferré, Barbara, Bécaud, etc. – s’avérait la seule à tenir la dragée haute à la déferlante anglo-saxonne partout irrésistible par l’alliage rare de talents exceptionnels et de puissance commerciale et financière. »
Les ennuis commencent sous De Gaulle donc :
« De Gaulle ne pouvait qu’être séduit ; il laissa la bride sur le cou à son glorieux ministre. Pourtant, le Général, par prudence de politique sans doute, sens du compromis avec les scories de l’époque, « car aucune politique ne se fait en dehors des réalités », amitié peut-être aussi, ne creusa jamais le malentendu qui s’instaura dès l’origine entre les deux hommes. »
Puis Zemmour souligne le hiatus entre les deux immenses esprits visionnaires:
« De Gaulle était, dans ses goûts artistiques, un « ancien » ; il écrivait comme Chateaubriand, goûtait la prose classique d’un Mauriac bien davantage que celle torrentielle de son ministre de la Culture ; il préférait Poussin à Picasso, Bach à Stockhausen. La France était pour lui l’héritière de l’Italie de la Renaissance, et de la conception grecque de la beauté. Malraux, lui, était un « moderne » ; hormis quelques génies exceptionnels (Vermeer, Goya, Rembrandt), il rejetait en vrac l’héritage classique de la Renaissance, et lui préférait ce qu’il appelait « le grand style de l’humanité », qu’il retrouvait en Afrique, en Asie, au Japon, en Amérique précolombienne.
Il jetait pardessus bord la conception gréco-latine de la beauté et de la représentation, « l’irréel », disait-il avec condescendance, et remerciait le ciel, et Picasso et Braque, de nous avoir enfin ramenés au « style sévère » des grottes de Lascaux ou de l’île de Pâques. La révolution de l’art que porterait la France serait donc moderniste ou ne serait pas. »
Elle est même archaïque et îlienne, sa conception de la culture des arts premiers ! Malraux (que plus personne ne lit) saccagera donc le « jardin à la française » et va piéger la France sans le vouloir :
« Loin de créer un “contre-modèle” solide et convaincant au marché capitaliste de l’entertainment, comme les gaullistes et les marxistes français l’espérèrent de Malraux ministre et de ses successeurs socialistes, la politique culturelle inaugurée par l’auteur des Voix du silence parvenu au pouvoir, en d’autres termes la démocratisation du grand art du modernisme, s’est révélée, au cours de son demi-siècle d’exercice, un accélérateur de cela même qu’elle se proposait d’écarter des frontières françaises: l’afflux d’une culture de masse mondialisée et nivelée par le bas et le torrent des images publicitaires et commerciales déracinant tout ce qui pouvait subsister en France, dans l’après-guerre 1940-1945, de vraie culture commune enracinée comme une seconde nature par des siècles de civilisation. […] »
On se rapproche de la phrase : « il n’y a pas de culture française » de Macron. C’est vrai au moins depuis le Général et son ministre vociférant. Zemmour cite Fumaroli, auteur de L’Etat culturel :
« Pour Fumaroli, l’Amérique ne pouvait pas perdre ce duel autour de l’« art moderne », qu’elle incarnait presque d’évidence, par sa puissance industrielle, ses gratte-ciel, son vitalisme économique et scientifique. La France de Malraux, au lieu de rester sur ses terres d’excellence de l’art classique, des mots et de la raison (héritées de Rome), vint jouer sur le terrain de l’adversaire, des images et des noces ambiguës de la modernité avec l’irrationnel primitif, même rebaptisé « premier ». L’échec était assuré. »
Entre cette culture déracinée, les villes nouvelles, les banlieues, les autoroutes et les stations-services, le métro-boulot-dodo et la télé pour tous, on se demande ce qui pouvait rester de français à la fin de la décennie gaullienne : les Shadocks peut-être ?
Source:
https://www.babelio.com/livres/Zemmour-Melancolie-francaise/167956
20:09 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art, art moderne, art primitif, andré malraux, charles de gaulle, france, politique culturelle, histoire, années 60 | |
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jeudi, 18 mai 2023
Seymour Hersh : les Européens veulent la paix en Ukraine, pas Biden
Seymour Hersh : les Européens veulent la paix en Ukraine, pas Biden
Selon les sources du journaliste d'investigation de renommée mondiale Seymour Hersh, la poursuite de la guerre en Ukraine est avant tout un projet du président américain Joe Biden, qui n'est toutefois qu'incomplètement informé par son appareil. Ne manquez pas cette occasion et procurez-vous notre DVD sur les dessous de la politique mondiale et l'influence globale dévastatrice de la politique américaine : sur Nord Stream, Ramstein et Seymour Hersh . Disponible à partir de fin juin. En savoir plus ici: https://www.compact-shop.de/shop/fanartikel/c-dvd/dvd-tatort-nord-stream-tatort-ramstein/
par Thomas Röper
Source: https://www.compact-online.de/hersh-europaeer-wollen-ukraine-frieden-biden-nicht/?mc_cid=0f1448e33d&mc_eid=128c71e308
Le nouvel article de Seymour Hersh sur ce que lui ont dit ses sources au sein des services de renseignement américains n'est pas très long, mais il est d'autant plus révélateur. Il semble que les objectifs poursuivis en coulisses soient très différents de ceux annoncés par les hommes politiques européens devant les caméras. L'Europe serait lasse de la guerre et souhaiterait que celle-ci prenne fin, tandis que Biden - qui serait donc informé de manière erronée et incomplète - ne le souhaiterait pas. Le sort personnel de Vladimir Zelenski semble également être un point de désaccord important.
J'ai traduit le nouvel article de Hersh dans son intégralité.
Début de la traduction :
LA QUESTION DES RÉFUGIÉS UKRAINIENS
Les voisins de l'Ukraine poussent Zelensky à faire la paix, alors que des millions de personnes déplacées affluent en Europe.
Samedi dernier, le Washington Post a publié un exposé de documents secrets des services de renseignement américains montrant que le président ukrainien Vladimir Zelensky, derrière le dos de la Maison Blanche et de Biden, a fait pression en début d'année pour qu'une série élargie de frappes de missiles sur la Russie soit exécutée. Les documents faisaient partie d'un vaste ensemble de documents classifiés mis en ligne par un membre de l'armée de l'air, aujourd'hui emprisonné.
Réfugiés ukrainiens à Bruxelles.
Massacre comme à Verdun
Un haut responsable de l'administration Biden, à qui le Washington Post a demandé de commenter les informations de renseignement nouvellement révélées, a déclaré que Zelensky n'avait jamais violé sa promesse de ne jamais utiliser d'armes américaines pour attaquer des zones à l'intérieur de la Russie. Selon la Maison Blanche, Zelensky ne peut pas se tromper.
Le souhait de Zelensky de porter la guerre en Russie n'est peut-être pas clair pour le président et les conseillers de haut niveau en politique étrangère à la Maison Blanche, mais il l'est pour ceux qui, au sein de la communauté américaine du renseignement, ont eu du mal à faire entendre leurs informations et leurs évaluations dans le bureau ovale. Pendant ce temps, le massacre se poursuit dans la ville de Bakhmut. Il ressemble, par son idiotie, mais pas par le nombre de victimes, aux massacres de Verdun et de la Somme pendant la Première Guerre mondiale.
Les hommes responsables de la guerre actuelle à Moscou, Kiev et Washington n'ont même pas montré d'intérêt pour des pourparlers de cessez-le-feu temporaires qui pourraient servir de prélude à quelque chose de durable. Actuellement, on ne parle que de la possibilité d'une offensive à la fin du printemps ou en été par l'une des deux parties.
Même les Européens de l'Est veulent la paix
Cependant, comme certains agents de renseignement américains le savent et l'ont rapporté secrètement, quelque chose d'autre est en préparation à l'instigation de représentants gouvernementaux à différents niveaux en Pologne, Hongrie, Lituanie, Estonie, Tchécoslovaquie et Lettonie. Ces pays sont tous des alliés de l'Ukraine et des ennemis déclarés de Vladimir Poutine.
Ce groupe est mené par la Pologne, dont les dirigeants ne craignent plus l'armée russe, car leur présence en Ukraine a fait oublier l'éclat de leur succès à Stalingrad pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a silencieusement poussé Zelensky à trouver un moyen de mettre fin à la guerre - en démissionnant s'il le faut - et d'entreprendre la reconstruction de son pays. Zelensky ne se laisse pas démonter, comme le montrent les messages interceptés et d'autres données connues de la CIA, mais il commence à perdre le soutien particulier de ses voisins.
L'un des moteurs des discussions européennes silencieuses avec Zelensky sont les plus de cinq millions d'Ukrainiens qui ont fui la guerre et franchi les frontières du pays pour s'enregistrer dans les pays voisins dans le cadre d'un accord de protection temporaire de l'UE, qui comprend des droits de séjour, l'accès au marché du travail, au logement, à l'aide sociale et aux soins médicaux.
Les pays d'accueil européens se lassent
Selon une évaluation publiée par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés, cette estimation ne comprend pas environ trois millions de réfugiés ukrainiens qui ont fui la zone de guerre sans visa pour se rendre dans l'un des 27 pays européens qui ont aboli les contrôles aux frontières entre eux dans le cadre de l'accord de Schengen. Bien que l'Ukraine ne fasse pas partie de l'UE, elle bénéficie désormais de tous les avantages du pacte de Schengen. Certains Etats épuisés par 15 mois de guerre ont réintroduit certaines formes de contrôle aux frontières, mais la crise régionale des réfugiés ne sera pas résolue tant qu'il n'y aura pas d'accord de paix formel.
Le CDH rapporte que la libre circulation des Ukrainiens vers les pays baltes et les pays de l'UE en Europe occidentale "rend particulièrement difficile de déterminer avec précision combien d'Ukrainiens ont atteint l'UE au cours des derniers mois et où ils se trouvent actuellement". Selon le rapport, la "grande majorité" des réfugiés ukrainiens sont des femmes et des enfants, et un tiers d'entre eux ont moins de 18 ans. 73% des réfugiés en âge de travailler sont des femmes, dont beaucoup ont des enfants.
Une analyse du problème des réfugiés européens réalisée en février par le Council on Foreign Relations a révélé que des "dizaines de milliards de dollars" d'aide humanitaire avaient été versés aux pays voisins de l'Ukraine pendant la première année de la guerre. "Alors que le conflit entre dans sa deuxième année et qu'aucune fin n'est en vue", indique le rapport, "les experts s'inquiètent de la lassitude des pays d'accueil".
Il y a quelques semaines, j'ai appris que les services de renseignement américains savaient que certains officiels d'Europe occidentale et des pays baltes souhaitaient la fin de la guerre entre l'Ukraine et la Russie. Ils en sont arrivés à la conclusion qu'il est temps pour Zelensky de "faire demi-tour" et de rechercher un accord. Un fonctionnaire américain bien informé m'a dit que certains dirigeants hongrois et polonais faisaient partie de ceux qui souhaitaient que l'Ukraine s'engage dans des discussions sérieuses avec Moscou.
"La Hongrie est un acteur important dans cette affaire, tout comme la Pologne et l'Allemagne, et ils travaillent à faire céder Zelensky", a déclaré le responsable américain. Les dirigeants européens ont clairement indiqué que "Zelensky peut garder ce qu'il a" - une villa en Italie et des parts dans des comptes bancaires offshore - "s'il élabore un accord de paix, même s'il doit être payé pour cela, si c'est le seul moyen d'obtenir un accord".
Zelensky: pas d'exil doré en Italie
Jusqu'à présent, selon le fonctionnaire, Zelensky a refusé de tels conseils et a ignoré les offres de sommes d'argent importantes destinées à faciliter sa retraite dans une propriété qu'il possède en Italie. Il n'y a aucun soutien au sein de l'administration Biden pour un accord impliquant le départ de Zelensky, et les dirigeants en France et en Angleterre sont "trop engagés" envers Biden pour envisager un tel scénario.
Zelensky en veut plus
Il y a une réalité que certains éléments de la communauté du renseignement américain ne peuvent pas ignorer, a déclaré le fonctionnaire, même si la Maison Blanche l'ignore : "L'Ukraine est à court d'argent, et on sait que les quatre prochains mois seront critiques. Et les Européens de l'Est parlent d'un accord". Le problème pour eux, selon le fonctionnaire, "est de savoir comment faire en sorte que les États-Unis cessent de soutenir Zelensky". Le soutien de la Maison Blanche va au-delà des besoins de la guerre : "Nous payons tous les fonds de pension pour l'Ukraine".
Et Zelensky en veut plus, dit le fonctionnaire. "Zelensky nous dit que si vous voulez gagner la guerre, vous devez me donner plus d'argent et plus de matériel. Il nous dit : 'Je dois payer les généraux'. Il nous dit - s'il est évincé de son poste - "il ira au plus offrant. Il préfère aller en Italie plutôt que de rester et d'être éventuellement tué par ses propres hommes".
"Mais comme d'habitude", poursuit le fonctionnaire, "les services de renseignement ne sont pas au courant de la réalité du président et de ses conseillers en politique étrangère à la Maison Blanche", en ce qui concerne le débat européen sur la manière de mettre fin à la guerre. "Nous formons toujours les Ukrainiens à piloter nos F-16, qui sont abattus par la Russie dès qu'ils entrent dans la zone de guerre. La presse mainstream se consacre à Biden et à la guerre, et Biden continue de parler du grand Satan à Moscou alors que l'économie russe se porte bien. Poutine peut rester là où il est" - au pouvoir - "bien qu'il n'ait pas réussi à rayer l'Ukraine de la carte en tant qu'État indépendant. Et il pensait gagner la guerre avec une seule division aéroportée" - une allusion sardonique à la tentative ratée de la Russie, dans les premiers jours de la guerre, de s'emparer d'un aéroport important en faisant sauter une force d'attaque, constituée de parachutistes.
Biden ne reçoit pas d'informations importantes
"Le problème de l'Europe", selon ce responsable, en vue d'un règlement rapide de la guerre, "c'est que la Maison Blanche veut que Zelensky survive, alors qu'il y en a d'autres" - en Russie et dans certaines capitales européennes - "qui disent que Zelensky doit partir, quoi qu'il arrive".
Il n'est pas clair si cette compréhension est parvenue jusqu'au bureau ovale. On m'a dit que certaines des meilleures informations de renseignement sur la guerre n'atteignent pas le président, sans que cela soit la faute de ceux qui produisent des évaluations souvent contraires. Biden s'appuierait sur des briefings et d'autres documents produits par Avril Haines (photo), la directrice du renseignement national, depuis l'entrée en fonction de l'administration Biden. Elle a passé une grande partie de sa carrière au service du secrétaire d'État Anthony Blinken, dont les relations et l'accord avec Biden sur les questions concernant la Russie et la Chine remontent à plusieurs décennies.
Le seul salut pour certains dans la communauté du renseignement, m'a-t-on dit, a été le directeur de la CIA, William Burns (photo). Burns a été ambassadeur en Russie et secrétaire d'État adjoint et est considéré comme quelqu'un qui s'est opposé à certaines des folies de la Maison Blanche en matière de politique étrangère. "Il ne veut pas être un rat sur un navire en perdition", m'a dit le fonctionnaire.
D'autre part, on m'a dit que ceux qui, à la CIA, préparent le President's Daily Brief ne savent pas que Joe Biden est un lecteur régulier de leur synthèse du renseignement. Le document fait généralement trois pages. Il y a des décennies, on m'a dit - par quelqu'un qui m'a demandé à l'époque de ne pas écrire sur le sujet - que Ronald Reagan lisait rarement la President's Daily Brief, jusqu'à ce que Colin Powell, qui était alors à la Maison Blanche, commence à la lire sur un magnétoscope. La bande a ensuite été lue au président. On ne sait pas qui, le cas échéant, aurait pu prendre l'initiative en tant que le "Colin Powell" de Biden.
Fin de la traduction.
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Biden et l'UE se liguent contre les Africains à l'ONU
Biden et l'UE se liguent contre les Africains à l'ONU
Source: https://www.tradicionviva.es/2023/05/17/biden-y-la-union-europea-se-confabulan-contra-los-africanos-en-la-onu/?utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=Novedades+Tradition+Live
L'administration Biden s'est officiellement engagée à promouvoir une éducation sexuelle complète à l'échelle internationale et l'Union européenne en est l'un des plus ardents défenseurs.
Par Stefano Gennarini, J.D.
(C-Fam) Encore déconcertés par la défaite cuisante subie le mois dernier lors de la réunion de la Commission des Nations unies sur le statut des femmes, l'Union européenne et l'administration Biden ont repris leur combat en faveur d'une "éducation sexuelle complète".
La bataille a repris à la Commission des Nations unies sur la population et le développement, qui produira une résolution non contraignante qui sera néanmoins utilisée pour imposer la révolution sexuelle aux pays en développement.
Les délégués des pays traditionnels craignent que la pression continue de l'administration Biden et la lassitude n'aboutissent à un mauvais résultat pour les familles, les enfants et la souveraineté nationale.
L'ajout de cette formulation controversée à la résolution annuelle de la Commission donnerait aux puissances occidentales un plus grand poids politique pour promouvoir les programmes d'éducation sexuelle et l'idéologie transgenre parmi les enfants.
Les gouvernements occidentaux, sous la houlette de l'Union européenne et de l'administration Biden, insistent pour que la résolution contienne l'expression "éducation sexuelle complète", car le thème de cette année est axé sur l'éducation. Cela fait près de vingt ans qu'ils demandent à l'ensemble des Nations unies de soutenir l'"éducation sexuelle complète", mais en vain.
Jusqu'à présent, les pays traditionalistes ont refusé d'adopter tout langage impliquant des droits sexuels pour les enfants, ou de leur apprendre que les pratiques homosexuelles et transgenres sont saines et normales.
Les programmes complets d'éducation sexuelle conçus par les agences internationales et les organisations non gouvernementales sont très controversés. Ils apprennent aux enfants à explorer leur sexualité, y compris des questions telles que l'homosexualité, promeuvent le concept de diversité familiale, ainsi que l'information et l'accès à la contraception et à l'avortement sans intervention parentale. Ils apprennent également aux enfants, dès l'âge de trois ans, à s'interroger sur leur identité sexuelle, à penser qu'ils sont peut-être nés dans le mauvais corps et qu'ils peuvent éventuellement changer de sexe grâce à des régimes hormonaux controversés et à des opérations chirurgicales visant à retirer ou à modifier leurs organes sexuels.
Les pays actuellement membres de la Commission qui se sont prononcés contre l'éducation sexuelle complète dans le passé sont les suivants : les Comores, l'Éthiopie, la Libye, la Mauritanie, l'Iran, la Malaisie, l'Arabie saoudite, la Fédération de Russie et la Jamaïque, entre autres. Il reste à voir s'ils sont prêts à défier à nouveau la puissante machine diplomatique de l'Union européenne et du gouvernement fédéral des États-Unis, maintenant que les deux puissances mondiales se sont alignées pour promouvoir l'homosexualité et les questions de transgenre au niveau international.
Le document final est attendu pour la fin de la semaine prochaine.
L'administration Biden s'est officiellement engagée à promouvoir une éducation sexuelle complète au niveau international et l'Union européenne en est l'un des plus ardents défenseurs.
Les pays européens les plus attachés aux valeurs traditionnelles, dont la Pologne et la Hongrie, ne s'opposent pas à l'éducation sexuelle complète aux Nations Unies. Ils soutiennent la promotion annuelle de l'éducation sexuelle complète par l'Union européenne à travers les accords ministériels de l'UE qui guident l'activité diplomatique et les aides à l'étranger de l'Union européenne.
17:05 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nations unies, europe, union européenne, affaires européennes, joe biden, états-unis, éducation sexuelle, politique internationale | |
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Grèce : L'ancien Premier ministre Karamanlis sur l'Ukraine et la Turquie
Grèce : l'ancien Premier ministre Karamanlis sur l'Ukraine et la Turquie
Source: http://www.defenddemocracy.press/greece-former-pm-karamanlis-on-ukraine-and-turkey/
L'ancien premier ministre grec Kostas Karamanlis (ND, conservateur) a vivement critiqué l'UE pour avoir suivi la ligne américaine dans le conflit ukrainien, au lieu de prendre l'initiative dans la recherche d'une solution pacifique. Il a déclaré lors d'une réunion publique à Athènes :
"Quiconque soutient la victoire totale de l'une des parties belligérantes (en Ukraine) n'a aucun contact avec la réalité ou souhaite la perpétuation du conflit. Or, c'est avant tout l'Europe qui pâtit de la prolongation de la guerre et de ses conséquences. Mais au lieu de jouer un rôle moteur dans la recherche d'une solution, elle se laisse conduire et entraîner par les choix de tiers. Pire encore, l'Europe apparaît souvent divisée sur ses priorités politiques dans cette crise. Mais si l'Europe elle-même ne se manifeste pas pour mettre fin à la guerre qui se déroule sur son propre sol, l'horizon ne peut être que sombre".
Ce n'est pas la première fois que M. Karamanlis critique la politique de l'UE et des États-Unis en Ukraine. Ex-PM Karamanlis dit que l'UE doit prendre l'initiative pour mettre fin rapidement à la guerre en Ukraine | eKathimerini.com - https://www.ekathimerini.com/news/1185853/ex-pm-karamanlis-says-eu-must-take-initiative-for-swift-end-to-ukraine-war/ ).
Mais, signe supplémentaire du régime totalitaire que nous vivons en Occident, ses déclarations ont "disparu" des médias grecs, malgré le fait qu'il soit un ancien Premier ministre et qu'elles aient trait aux questions les plus brûlantes de notre époque.
M. Karamanlis a également critiqué vivement la Turquie et l'UE au sujet des revendications turques sur les îles grecques, qu'Ankara met en avant de manière très agressive.
"Les choses sont claires : le statut des îles est donné et n'est pas à remettre en question. Le droit de défense et de dissuasion pour la sécurité des îles n'est pas négociable. Le droit d'étendre les eaux territoriales est unilatéral en vertu du droit international et relève de la juridiction exclusive de chaque pays".
Ankara occupe une grande partie de la République de Chypre, après une invasion sanglante de l'île, qui a fait plus de victimes en pourcentage de la population que l'invasion américaine de l'Irak et vu le nettoyage ethnique de sa population. Elle dispose également de la plus grande flotte de débarquement du monde face aux îles grecques de l'Egée orientale. Aujourd'hui, avec le sens de l'humour qui caractérise la politique étrangère turque, à la fois kémaliste et néo-ottomane, la Turquie demande à la Grèce de démilitariser les îles, ce qui permettrait à Ankara de les envahir à un coût minime.
Karamanlis a ajouté que la Grèce et la Turquie peuvent se rendre au Tribunal de La Haye, mais uniquement pour délimiter le plateau continental et la zone économique exclusive, car aucun pays qui se respecte ne peut accepter de soumettre sa souveraineté nationale et son intégrité territoriale à une quelconque négociation, médiation ou décision de justice.
Nous rappelons à nos lecteurs que la publication d'articles sur notre site ne signifie pas que nous sommes d'accord avec ce qui est écrit. Notre politique est de publier tout ce que nous considérons comme intéressant, afin d'aider nos lecteurs à se forger une opinion. Il nous arrive même de publier des articles avec lesquels nous sommes en total désaccord, car nous pensons qu'il est important que nos lecteurs soient informés d'un éventail de points de vue aussi large que possible.
16:24 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : kostas karamanlis, grèce, turquie, chypre, mer égée, europe, politique internationale, affaires européennes, méditerranée, méditerranée orientale | |
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Le néolibéralisme expropriateur de la mort et de la vie
Le néolibéralisme expropriateur de la mort et de la vie
par Elisabetta Teghil
Source: https://www.sinistrainrete.info/neoliberismo/25409-elisabetta-teghil-il-neoliberismo-espropriativo-della-morte-e-della-vita.html
Là se révèle un système de classes si parfaitement en place qu'il est resté longtemps invisible.
Colette Guillaumin.
On parle beaucoup de la GPA, la soi-disant grossesse pour autrui, comme s'il s'agissait d'une question à part entière, abordée sous l'angle de la morale, de l'éthique, de la religion, du politiquement correct, ou de l'exploitation de classe et du néocolonialisme... il y a ceux qui luttent farouchement pour la famille traditionnelle et ceux qui luttent pour les familles arc-en-ciel, ceux qui évoquent le caractère sacré de la maternité, ceux qui veulent l'aborder d'un point de vue juridique et créer des législations ad hoc pour protéger la femme qui porte la grossesse et/ou les droits de l'enfant à naître et/ou pour définir des contrats qui protègent ceux que l'on appelle les parties...
Mais on oublie toujours que la question est politique et qu'elle doit être abordée en tant que telle, et qu'il faut donc revenir quelques années en arrière.
Le système de pouvoir s'est depuis longtemps approprié la mort avec ce qu'on appelle la mort cérébrale, une mort déclarée par l'État, par la loi.
Le concept de mort cérébrale a été introduit dans le monde scientifique en même temps que les premières transplantations d'organes de l'histoire de la médecine. Il est clairement déguisé en scénario par d'excellentes motivations, pour sauver des vies, pour le bien commun. La plupart des organes ne pouvant être prélevés sur des cadavres, les critères en vigueur de constatation de la mort ne permettaient pas ce type d'intervention. L'introduction du concept de mort cérébrale a donné une légitimité scientifique à la réalisation des transplantations.
Dans la législation italienne, la question est réglée par la loi n°578 du 29 décembre 1993 (règles pour la constatation et la certification de la mort), le décret n°582 du 22 août 1994 du ministère de la santé (règlement contenant les procédures de constatation et de certification de la mort) et le décret du 11 avril 2008 (G.U. n°136 du 12/06/2008, "Mise à jour du décret n°582 du 22 août 1994").
Face à ce coup d'État du pouvoir en place, presque tout le monde s'est tu, voire a participé, y compris la gauche de classe, laissant un espace d'opposition à la droite réactionnaire, bigote et fondamentaliste, qui a commencé à pontifier sur la question de savoir si l'être humain en état de soi-disant mort cérébrale est à moitié mort ou à moitié vivant, plus mort que vivant ou plus vivant que mort. Les psychologues ont commencé à étudier si le transfert du cœur d'une personne à une autre pouvait avoir des effets négatifs sur l'équilibre psychique, et les militants de gauche ont commencé à dénoncer le commerce d'organes, qui proviennent justement des pays pauvres. Aujourd'hui, l'État envisage également d'introduire la déclaration de mort prématurée en cas d'arrêt cardiaque. Toujours par la loi.
De cette approche découle le mépris, la revendication de délégation, l'arrogance de l'État à l'égard de la mort des êtres humains, conduisant à la condition d'appropriation totale qui s'est manifestée à l'époque de ce que l'on appelle la pandémie.
Car le problème était et reste strictement politique. La mort se constate, elle ne se décrète pas. Vous ne pouvez pas mettre le pouvoir de décréter la mort entre les mains de l'État, car il s'agit d'un système basé sur le profit, l'oppression et l'exploitation.
La société civile débat actuellement du suicide assisté (avec lequel je suis également d'accord), mais je pense que nous devrions réfléchir attentivement avant d'ouvrir cette nouvelle possibilité pour l'État de faire main basse sur la mort. Combien de temps pensez-vous qu'il faudra au système de pouvoir pour convaincre les personnes âgées qu'il vaut mieux se suicider dans des conditions de sécurité que de vivre une vie pleine de maux et d'inconnus ? Ou pour convaincre les membres de la famille que leurs proches ont fait leur temps à un moment ou à un autre ? Moins de pensions, moins de soins de santé... n'est-ce pas Christine Lagarde qui a dit que nous sommes trop nombreux ? Nous sommes trop nombreux, eux, ils ne le sont pas....
Et maintenant, parlons de la vie. Parlons du travail reproductif. Le féminisme a depuis longtemps mis en évidence que le travail reproductif est un vrai travail, extorqué gratuitement par le patriarcat, une structure socio-économique que le capitalisme a toujours utilisée à tour de bras et avec laquelle il entretient des rapports privilégiés. D'autre part, le patriarcat n'est rien d'autre qu'un modèle économique fondé sur la division hiérarchique et la spécialisation des rôles sexuels en vue d'une performance optimale des individus mis au travail.
Dans la société du capital, le corps des femmes est une marchandise, toutes les relations hommes-femmes sont marquées par un échange économico-sexuel, comme nous le dit Paola Tabet, toutes les relations avec le système de pouvoir sont des relations d'exploitation, alors pourquoi s'étonner de la GPA ? La grossesse pour autrui est une exploitation plus qu'évidente du genre et de la classe, ce sont et ce seront les femmes pauvres qui vendront leur capacité reproductive de cette manière. Une transformation des relations reproductives est en cours, de l'appropriation privée par un seul homme de la capacité reproductive d'une femme sous la forme du mariage, à l'appropriation sociale collective par la prise en charge du travail reproductif par la femme seule ou la mise en vente du travail reproductif de la femme en tant que "travailleur salarié", bien que pour une période définie, sans que l'État ne prenne en charge les services de soutien. D'une pierre deux coups.
La question concerne plutôt les subjectivités qui savent ce qu'est le stigmate social, qui savent ce que cela signifie d'en avoir fait l'expérience sur leur peau, qui savent ce que cela signifie d'être exploitées et/ou condamnées et/ou stigmatisées, et qui entreprennent d'acheter et d'exploiter le corps des femmes à leur tour, ou qui s'appuient sur des structures biotechnologiques pour les médicaliser et en faire des instruments vivants d'expérimentation.
Ce moment de transition est plein de contradictions au sein même du patriarcat. D'une part, les femmes ont explicité leur poids et leur présence sociale au fil d'années de lutte, d'autre part, le patriarcat a obtenu un résultat optimal, celui d'accabler les femmes de tâches reproductives et salariales et de les impliquer dans les fortunes du pouvoir.
Les questions à poser sont donc : qui bénéficie de cette transformation, qui en supporte le fardeau, quel est le but ultime du système de pouvoir ?
Pour répondre à ces questions, nous avons, avec nos camarades de la coordinamenta, étudié le baliatico (= le salaire de la nourrice). Jusqu'aux années 1950, les paysannes pauvres acceptaient le travail de nourrice dans les maisons des riches parce que c'était le seul moyen d'apporter de l'argent à la famille. C'est la famille qui les poussait. Elles laissaient leur enfant nouvellement né à la maison pour allaiter l'enfant d'une autre. Souvent, leur enfant mourait parce qu'il avait été sevré très tôt et allaité avec du lait de vache dilué. En même temps, elles faisaient partie d'un monde qu'elles ne connaissaient pas, dans lequel elles étaient bien traitées, dans l'intérêt évident de leurs employeurs, les coraux et les grenats étaient les bijoux des nourrices, elles apprenaient souvent à lire et à écrire et ne retournaient pas dans leur famille d'origine, elles restaient des "nourrices sèches".
Quand le phénomène des nourrices a-t-il pris fin ? Lorsque dans les années 50, avec le boom économique, les paysannes pauvres ont préféré aller travailler dans les usines. L'Eglise a toujours fermement condamné la condition de la nourrice comme un problème moral, mais il est toujours nécessaire de s'éloigner des discours moralisateurs et stigmatisants et de se demander pourquoi les choses se passent ainsi. Qui sommes-nous pour décider de ce qui est bon ou mauvais pour une femme qui décide de vendre sa capacité de procréation en faisant, entre autres, un travail lourd, prenant et dangereux ? Personne ne peut donc rien interdire à personne, mais il est nécessaire de comprendre les raisons pour lesquelles ce système de pouvoir pousse à cette modalité et plus encore.
La question doit nécessairement être abordée de manière matérialiste, dialectique et essentiellement politique.
Le néolibéralisme veut nous convaincre que les prodiges de la science et de la recherche peuvent répondre aux désirs des femmes, et avec elles de tous les êtres humains, qu'elles peuvent être libérées des difficultés de la grossesse et de l'accouchement, et que même celles qui ne peuvent pas enfanter peuvent avoir des enfants, que tout est permis mais surtout simple et gratifiant pour tous, pour ceux qui donnent et pour ceux qui reçoivent : insémination artificielle, banques de sperme et d'ovules, expérimentation génétique, modification de l'ADN, GPA ... tout cela avec de nobles principes et à des fins meilleures comme le disait Totò, tout cela déguisé en bien pour l'humanité alors que le but inavouable mais en même temps très manifeste est de s'approprier la capacité de fabriquer des êtres humains pour les utiliser, les consommer et les adapter aux désirs du pouvoir. C'est la ligne de tendance du capitalisme néolibéral avec une autre ligne de tendance extrêmement marquée qui est celle de la guerre, des lignes qui marchent entrelacées parce que les expériences sur les corps qui sont menées par l'industrie de la guerre visent à construire des sujets résistants à la guerre biologique, aux transformations environnementales de plus en plus dévastatrices, à produire un être humain sur mesure pour le capital qui peut être utilisé et mis au rebut après avoir rempli la fonction qui lui a été assignée.
Le véritable objectif est de construire la grossesse dans une éprouvette et de la poursuivre dans un incubateur après avoir modifié les caractéristiques de l'ADN jugées négatives et/ou dangereuses. Il est clair que le public sera convaincu que les nouveaux bébés seront sains, parfaits et intelligents, alors qu'en réalité le but est d'avoir des êtres humains obéissants, volontaires et heureux dans leur servitude. Ce n'est pas si difficile, ils en font déjà l'expérience. Le jour n'est pas loin où, si l'on fera des enfants comme autrefois (je m'abstiens d'utiliser le terme naturel car il est extrêmement trompeur et ouvre la porte à des approches dangereusement moralisatrices; ce qui est naturel en ce monde n'est rien, pas même la nature), deviendra un crime parce que les enfants peuvent naître défectueux et ceux qui le font seront alors blâmés et stigmatisés sous les acclamations générales. Ce n'est pas très difficile à croire vu ce qui s'est passé pendant la période pandémique. Ou l'avons-nous oublié ? La pensée de l'ennemi est fortement introjectée.
Il est vraiment paradoxal qu'en tant que féministe qui a vécu les années 70, qui a crié sur les places que les femmes donnent naissance à des idées, pas à des enfants, qui a toujours pensé que le travail reproductif était délétère pour une femme parce qu'il était extorqué, gratuit, un don de temps et de vie au patriarcat totalement injustifié, je sois obligée de me battre contre le vol de la maternité que l'on veut nous imposer. Car c'est une chose de refuser le travail reproductif, c'en est une autre de se voir arracher la possibilité de procréer.
Les développements de cette tendance sont imprévisibles, et bien que la prétention du capital à s'approprier les mécanismes de la vie et de la mort ne soit que trop claire, aucun d'entre nous ne dispose d'une boule de cristal. Il y a un positionnement qui peut nous aider. Le capital a occupé tous les interstices de nos vies et exerce à tout moment une hégémonie culturelle très forte et omniprésente, de sorte que nous disposons, au moins, d'un critère pour nous réguler: être contre et rejeter tout ce que le capital propose comme bon, utile, moderne, conforme à l'époque et aux désirs, que ce soit pour nous faire réussir ou pour sauver la planète, pour améliorer les communications ou pour nous maintenir en bonne santé, pour abolir l'argent liquide ou pour sauver nos démocraties... la réponse est NON ! Et il ne faut pas exiger des lois, il ne faut pas mettre plus d'instruments de répression dans les mains de l'ennemi, il faut de la clarté politique.
14:12 Publié dans Philosophie | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : philosophie, néolibéralisme, féminisme, actualité | |
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L'Europe en feu
L'Europe en feu
Ivan Plotnikov
Source: https://www.geopolitika.ru/article/evropa-v-ogne
Les Européens qui protestent en ont assez d'être les satellites de l'OTAN et les victimes de lois anti-populaires.
Ce n'est un secret pour personne que la soi-disant Union européenne, une structure que l'on peut difficilement qualifier d'union, traverse aujourd'hui une période difficile. Les Européens ressentent les effets des crises financière, économique et énergétique, des restrictions imposées par la pandémie covidique, du parrainage du conflit en Ukraine, etc. Les protestations sociales populaires détruisent littéralement de l'intérieur les régimes "démocratiques" européens actuels.
Sur la nouvelle révolution française
La France s'est faite connaître pour ses manifestations de masse très récemment et partout dans le monde. L'élément déclencheur du mécontentement des citoyens a été la réforme des retraites. Il était proposé de relever progressivement l'âge de la retraite de 62 à 64 ans. Par la suite, les revendications économiques se sont transformées en revendications politiques. Les Français veulent la démission du président et du gouvernement actuel. Sinon, disent-ils, une nouvelle révolution s'abattra sur le pays.
Il est intéressant de noter que le président français a dû faire passer un projet de réforme en contournant le Parlement. Il a utilisé l'article 49.3 de la Constitution, qui fait depuis longtemps l'objet de nombreux débats. Beaucoup l'ont qualifié d'outil antidémocratique permettant au gouvernement d'exercer une pression sur le corps législatif. Cependant, cette même loi permet à l'opposition de soumettre une motion de censure au gouvernement dans les 24 heures. Elle y est presque parvenue, mais il lui manquait 9 à 10 voix. Tout le monde était mécontent : la droite, la gauche et même certains partisans de Macron.
Dans les rues, de nombreuses manifestations se sont d'abord raréfiées, puis ont repris de plus belle. Les gens se sont surtout mobilisés au détriment des grands syndicats, qui s'opposaient également aux réformes. Les organisations les plus importantes étaient la Confédération générale du travail et la Confédération française démocratique du travail.
Selon les médias, le nombre de manifestants a atteint 3 millions. Si, dans la Fédération de Russie, la contrepartie de cette réforme s'est déroulée dans le calme et a donné lieu à des manifestations pacifiques dans les rues des villes, il en a été autrement pour les Français.
D'une manière générale, la France est un pays qui a littéralement battu le record du nombre de révolutions. Ces traditions se traduisent aujourd'hui par des incendies, des saisies de biens, des agressions de policiers et des menaces à l'encontre du gouvernement en place. Il n'est pas nécessaire d'aller bien loin pour trouver des exemples. Gérald Darmanin, directeur du ministère français de l'Intérieur, a déclaré que 406 policiers et 200 manifestants ont été blessés au cours des seules émeutes du 1er mai ; 540 émeutiers ont été arrêtés.
Les gendarmes, quant à eux, n'ont rien à voir avec l'image qu'en donnent les comédies françaises. Les manifestations ont été réprimées assez durement. Des gaz lacrymogènes et des canons à eau ont été utilisés pour disperser les foules.
Notez qu'il s'agit de la deuxième tentative de réforme de l'âge de la retraite. La première a eu lieu en 2019, mais a échoué en raison des protestations sociales des "gilets jaunes". Les revendications initiales portaient uniquement sur la baisse des prix des carburants, mais plus tard, à mesure que le mouvement prenait de l'ampleur, des appels à mettre fin à la réforme des retraites ont commencé à être lancés également. Le mécontentement de masse a arrêté le gouvernement français, mais seulement temporairement.
"Les gens ont toujours été et seront toujours les victimes idiotes de la tromperie et de l'auto-illusion en politique jusqu'à ce qu'ils apprennent que derrière toutes les phrases, déclarations et promesses morales, religieuses, politiques et sociales, il faut rechercher les intérêts de telle ou telle classe", a déclaré Lénine.
Et en effet, il est très clair dans l'intérêt de qui la réforme actuelle des retraites est menée. Par exemple, Macron lui-même est un protégé du clan Rothschild. Une fois que le futur président est entré au service de Rothschild & Cie, il a rapidement commencé à faire une carrière politique et s'est constitué une énorme fortune.
On peut supposer qu'aujourd'hui, Macron attise délibérément le mécontentement populaire à la demande de ses commanditaires américains. Il s'agit bien sûr du capital américain, qui a depuis longtemps l'intention de détruire l'économie européenne. Il n'est pas non plus dans l'intérêt du gouvernement américain de renforcer les centres européens et de favoriser l'émergence d'un monde multipolaire.
D'ailleurs, dans un récent discours aux Français, le président français a déclaré que la mesure était due au manque d'argent dans le budget pour financer les retraités. Il manque environ 13 milliards d'euros. Il convient de noter que tout cela se produit dans un contexte où des centaines de millions de dollars sont injectés dans le budget de l'Ukraine, ainsi qu'une aide militaire à l'Armée nationale de l'Ukraine. Bien que les Français eux-mêmes n'aient pas encore fait le lien avec ces événements, les choses pourraient changer d'ici peu.
Grande-Bretagne
Bien que le Royaume-Uni ne fasse pas partie de l'UE aujourd'hui, il exerce toujours une influence géopolitique considérable sur le bloc des pays européens. Il serait donc injuste de passer sous silence les manifestations dans ce pays, qui ont été de la même ampleur et de la même intensité qu'en France.
Début février, le Royaume-Uni a connu la plus grande grève depuis Margaret Thatcher. Contrairement à la France, les manifestations n'ont porté que sur des revendications économiques. La principale revendication concernait l'augmentation des salaires au niveau de l'inflation. Au début de l'année 2023, celle-ci avait dépassé la barre des 10 %.
Plus d'un demi-million de manifestants du secteur public ont participé aux manifestations : enseignants, fonctionnaires, travailleurs des transports et professeurs d'université. La majorité des manifestants étaient des employés du secteur de l'éducation ainsi que des étudiants qui soutenaient leurs professeurs.
Comme en France, les syndicats se sont impliqués. Par exemple, le plus grand syndicat du pays, le Syndicat national de l'éducation, a pris une part active aux manifestations.
Dans ce contexte, le Premier ministre britannique s'est vivement opposé aux manifestants et a promis d'introduire des "lois sévères". Celles-ci prévoyaient notamment de donner plus de pouvoirs à la police, d'autoriser les employeurs à licencier les grévistes, d'obliger les manifestants à assurer un fonctionnement minimum des entreprises, de les contraindre à accepter des rassemblements, etc. En bref, le gouvernement n'a pas accepté de faire des concessions.
En revanche, le gouvernement, qui a tiré les leçons de l'expérience française, semble déterminé à reporter sa propre réforme des retraites.
Mais les similitudes avec la France ne s'arrêtent pas là. Par exemple, Rishi Sunak lui-même a également été lié à des magnats américains de la finance. Il a commencé sa carrière vertigineuse chez Goldman Sachs, qui appartient au groupe Rothschild (quelle coïncidence). Il a épousé une riche Anglaise dont la fortune pourrait rivaliser avec celle de la royauté. Il a été nommé ministre des finances de Boris Johnson en 2019.
Italie
L'une des caractéristiques des manifestations italiennes est leur caractère pro-russe. En mars 2022, plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans les rues de Rome, Pise, Gênes, Milan et Florence.
Les citoyens mécontents ont protesté contre la russophobie, les sanctions antirusses imposées par le monde anglo-saxon et la fourniture d'armes à l'Ukraine; des slogans demandant le retrait du pays du bloc de l'OTAN ont même été entendus.
En outre, la population est depuis longtemps mécontente du cabinet dirigé par la Première ministre, Giorgia Meloni, récemment élue et connue pour ses opinions d'extrême droite. Il est possible que les Italiens craignent que Meloni, comme son idole Benito Mussolini, n'entraîne le pays dans une nouvelle guerre.
Entre-temps, l'Italie n'est impliquée dans la confrontation entre la Russie et l'Ukraine que financièrement. Le montant total de l'aide apportée jusqu'à présent s'élève à environ 1 milliard d'euros.
Allemagne
Des manifestations allemandes ont éclaté en avril à Berlin, Leipzig, Munich et dans d'autres grandes villes. Les manifestations ont été accompagnées de demandes d'arrêt des livraisons d'armes à Kiev et de résolution pacifique du conflit en Ukraine.
Comme en Italie, les slogans comprenaient des appels à l'amitié avec la Russie, à la levée des sanctions anti-russes et au retrait des soutiens de l'OTAN en Ukraine.
Certains manifestants se sont également élevés contre les réfugiés ukrainiens. Aujourd'hui, les Allemands s'inquiètent de la hausse du taux de criminalité parmi les émigrés, ainsi que de la pénurie de logements dans le pays, qui a chuté de manière drastique depuis février 2022.
Il est intéressant de noter que certains pays européens (le Royaume-Uni, la Pologne, la Hongrie, l'Autriche et la République tchèque) ont déjà refusé d'effectuer des paiements aux réfugiés ukrainiens et mettent progressivement fin à leurs programmes d'aide.
Au total, 8 milliards d'euros d'armes ont été fournis à l'Ukraine. Et récemment, le gouvernement allemand, sous la pression de ses alliés de l'OTAN, a accepté de transférer des chars Leopard 2 aux forces armées ukrainiennes. Naturellement, toutes ces dépenses ont entraîné une baisse du niveau de vie des citoyens et les ont conduits à participer à des rassemblements de protestation.
Sur la Pologne et les "protestations céréalières"
L'accord sur les céréales a été un autre catalyseur des protestations. Selon leurs propres termes, les fonctionnaires de l'UE étaient bien sûr favorables à l'idée de fournir aux Africains affamés des céréales et d'autres denrées alimentaires. Mais quelque chose a manifestement mal tourné et les céréales se sont retrouvées non pas au Zimbabwe ou au Mozambique, mais sur les marchés de l'UE elle-même. Pour être plus précis, les agriculteurs européens ne peuvent pas concurrencer les céréales ukrainiennes bon marché sur les marchés locaux.
Même la Pologne, pays connu pour ses sentiments russophobes et pro-ukrainiens, s'est indignée. Soit dit en passant, le principal flux de produits agricoles en provenance d'Ukraine est arrivé ici. L'année dernière, plus de 2 millions de tonnes de céréales ont été exportées vers la Pologne.
Bien entendu, les agriculteurs ont reçu l'assurance qu'ils ne seraient pas affectés. Mais, comme d'habitude, toutes les promesses se sont révélées n'être que des promesses vides. Des centaines de milliers d'agriculteurs ukrainiens ont été ruinés, car ils n'ont nulle part où vendre leurs récoltes.
En conséquence, au début de l'année 2023, les manifestants ont bloqué les lignes de chemin de fer et les routes à la frontière avec l'Ukraine avec des camions.
La région la plus touchée par les protestations était la région de Lublin. Elle se distingue par les faits suivants. Premièrement, une cellule des Banderistes, qui ont ensuite perpétré le massacre de Volyn, y était installée pendant la Seconde Guerre mondiale. Deuxièmement, l'année dernière, un missile ukrainien est tombé dans la région, près du village de Przewodów, tuant deux personnes.
Sous la pression des manifestations, la Pologne, ainsi que certains autres pays de l'UE (Slovaquie, Roumanie, Hongrie et Bulgarie) ont été contraints d'interdire les importations de produits agricoles ukrainiens. Mais cette décision n'était qu'une mesure temporaire, et on ne sait toujours pas si la décision de l'establishment polonais sera prolongée ou s'il ne s'agit que d'un revers à court terme face au mécontentement populaire.
Les difficultés rencontrées sur les marchés européens profitent avant tout aux États-Unis. Le rejet par l'UE des engrais russes et l'importation d'énormes quantités de céréales bon marché entraîneront la destruction d'un solide segment du marché agricole. Par conséquent, les Américains seront les seuls fournisseurs de ces produits.
Cela profite également à la Russie. Mais ici, il s'agit plutôt d'une réorientation vers d'autres clients (Chine, Turquie, pays africains) qui n'exerceront pas de pression politique sur leurs partenaires.
Sur les manifestations du COVID : vaxxers et anti-vaxxers
Les rigoureux confinements imposés lors de la pandémie du Covid-19 ont donné lieu à de nombreuses manifestations à travers l'Europe. Il est intéressant de noter que tant les partisans que les opposants aux restrictions ont manifesté.
Quelle était la principale raison de ces protestations ?
Tout d'abord, en Europe, en raison de l'orientation variable des médias, il n'a pas été possible de créer une ligne unifiée de plaidoyer et de propagande susceptible de convaincre le public que la vaccination et les mesures restrictives sont sans danger.
Deuxièmement, les services de santé européens se sont trouvés dans l'incapacité quasi-totale de contrôler la situation face à la nouvelle maladie. En conséquence, le nombre de cas augmentait.
Troisièmement, de nombreuses entreprises de services (centres commerciaux, restaurants, agences de voyage, cinémas, etc. En conséquence, des milliers de personnes se sont retrouvées sans travail, ce qui a également eu une forte influence sur le climat de protestation.
En outre, les citoyens européens se sont lassés des restrictions constantes telles que le port de masques, les codes QR dans les lieux publics, l'impossibilité de voir ses proches et les nombreuses amendes pour violation du régime "confinatoire" imposé.
Il est intéressant de noter que de nombreux partis d'opposition ont trouvé de nouveaux partisans suite aux manifestations. En France, par exemple, les manifestations ont été soutenues à la fois par des partis de gauche (l'union des gauches de Mélenchon) et de droite (le Rassemblement national de Marine Le Pen). En Allemagne, le parti de droite Alternative pour l'Allemagne a été le principal moteur des manifestations. Parmi les partis italiens, des membres de la Lega et de la Fratelli d'Italia étaient actifs.
Sur les manifestations vertes et écologistes
La fin de la pandémie a été marquée par une nouvelle vague de protestations en Occident. Cette fois, ce sont les éco-activistes qui sont concernés. Ce n'est un secret pour personne que l'Union européenne promeut des programmes de protection de l'environnement, d'énergie propre, etc.
Dans ce contexte, des demandes absurdes sont parfois formulées, par exemple l'abattage du bétail qui, selon les "écologistes", émet d'énormes quantités de méthane dans l'atmosphère.
Souvent, les manifestations se transforment en actes de vandalisme, des tableaux de Monet et de Van Gogh étant dégradés. On ne sait pas pourquoi les œuvres d'art ont été les cibles des écologistes.
Les principales questions concernent le financement des soi-disant "verts". La plupart de ces organisations reçoivent des fonds du Climate Emergence Fund, basé aux États-Unis. Parmi ses fondateurs figurent des noms tels que Kennedy et Rockefeller. Le montant des subventions varie entre 35 et 80.000 dollars.
Outre l'écologie proprement dite, l'objectif de ces actions est très probablement de détruire l'économie européenne et le flux l'énergie vers l'Europe. Les gouvernements, vu les coalitions en place, doivent tenir compte de l'opinion des éco-activistes, qui ne sont pas nombreux. Des prix élevés de l'énergie sont imposés pour maintenir une énergie propre. En Allemagne, tout cela a provoqué la fuite de l'industrie vers les États-Unis, qui ont soudainement offert des incitants, des subventions et d'autres conditions plus avantageuses.
On peut dire que nous assistons aujourd'hui à une véritable désindustrialisation de l'Europe.
En outre, les prix du gaz et de l'électricité ont considérablement augmenté en Europe, alors qu'ils sont restés stables aux États-Unis. La population ressent ces changements et se voit contrainte de défendre ses droits par des manifestations et des grèves.
Résumé
Ainsi, aujourd'hui, la plupart des protestations sont précisément motivées par des raisons économiques. La population européenne est habituée à un niveau de vie relativement élevé. Mais l'implication de l'UE, sous la houlette des États-Unis, dans le conflit ukrainien a entraîné d'importantes dépenses et des trous budgétaires. En outre, les pays européens se sont retrouvés sans munitions ni armes pour leur propre défense.
Il convient également de noter que l'économie a été affectée par la pandémie de coronavirus, qui a durement touché les secteurs des services et de la santé.
Mais la crise politique n'est pas non plus à exclure. Nous assistons actuellement à la destruction du système démocratique européen et de ses institutions. Les manifestations sont de plus en plus souvent limitées d'autorité (Royaume-Uni) ou carrément supprimées (France). Des dirigeants qui n'ont que peu ou pas de soutien populaire arrivent au pouvoir et défendent le plus souvent les intérêts américains.
Dans le même temps, nous constatons une dépendance croissante de l'UE à l'égard des États-Unis, ce qui suscite de plus en plus de haine populaire qui se manifeste dans les slogans de protestation.
13:42 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, france, italie, grande-bretagne, royaume-uni, pologne, allemagne, affaires européennes, manifestations, crises politiques | |
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Entretien avec le groupe Feniks/Flandre : contre-mouvement et collectif métapolitique - Contre le narratif du mondialisme
Entretien avec le groupe Feniks/Flandre : contre-mouvement et collectif métapolitique
Contre le narratif du mondialisme
Par Nick Krekelbergh
Quiconque ouvre régulièrement un journal ou parcourt l'internet a peut-être remarqué qu'une nouvelle étoile brillait depuis peu au firmament du conservatisme et du nationalisme en Flandre. Feniks est un nouveau groupe d'action et un collectif métapolitique qui s'adresse principalement aux jeunes. Il est frappant de constater que les fondements théoriques y occupent une place centrale. Mais le groupe se fait aussi régulièrement entendre par le biais de manifestations et de campagnes dans les médias sociaux. Ce faisant, le groupement ne se concentre pas tant sur les thèmes nationalistes flamands habituels, qui se résument généralement à une synthèse des luttes identitaires et institutionnelles, mais plutôt sur ce qu'il considère comme des développements sociaux plus profonds et plus fondamentaux. Pas d'actions autour de la périphérie flamande de la région bruxelloise ou contre l'islamisation, mais des soirées de formation sur lap pensée de Spengler et des manifestations contre l'introduction des pass sanitaires et de l'euro. Après plusieurs manifestations réussies, la publication d'un manifeste volumineux constitué d'"essais contre le narratif du mondialisme" est désormais à l'ordre du jour. TeKoS s'est entretenu avec Sacha Vliegen, l'un des initiateurs de Feniks.
TeKoS : Depuis quelques années, dans la rue et sur les médias sociaux (et parfois dans les médias grand public), nous avons pu faire la connaissance d'un nouveau groupe catalogué au sein de la droite conservatrice : Feniks. Pouvez-vous nous présenter brièvement Feniks ? Comment Feniks a-t-il vu le jour ? Pourquoi le besoin d'ajouter une nouvelle association au paysage nationaliste flamand ou à celui de la droite conservatrice ?
SV : Le riche paysage conservateur et nationaliste flamand actuel compte plusieurs organisations qui s'occupent principalement du domaine identitaire et, dans une moindre mesure, du domaine politico-institutionnel. Ces thèmes n'ont certainement pas perdu de leur pertinence, mais ces dernières années, d'autres thèmes ont également été mis en avant. Nous pensons à la pandémie du coronavirus, qui semble maintenant bel et bien derrière nous, au cours de laquelle les sciences se sont alliées à la pensée de l'ingénierie sociale et ont ébranlé toute la société de manière inattendue. En outre, nous assistons à la résurgence de la géopolitique, qui s'est également installée dans les préoccupations de nos contemporains depuis le printemps arabe de la décennie précédente. En raison de l'accent mis principalement sur la politique intérieure flamande et belge, ces thèmes essentiels ont souvent échappé à d'autres organisations que la nôtre. D'un point de vue structurel, Feniks établit également un lien étroit entre le contenu propement intellectuel et idéologique (nous pensons simplement aux conférences et aux entretiens en ligne, aux blogs, à la publication d'un manifeste) et les campagnes grand public. Au cours de la première année et demie de notre existence, l'accent a été mis sur les manifestations de ce que l'on appelle le "contre-mouvement", un nom collectif pour les différentes organisations qui ont vu le jour en réponse aux mesures prises lors de la pandémie.
TeKoS : Feniks s'est révélé pour la première fois au monde extérieur lors des manifestations contre le confinement en novembre 2021. En effet, le premier événement de l'initiative Samen Voor Vrijheid, une organisation baldaquin, pluraliste, à laquelle Feniks a apporté son soutien logistique, a attiré 35.000 personnes. Pouvez-vous nous expliquer brièvement comment vous vous êtes impliqué dans cette initiative et pourquoi cette question est si importante pour Feniks ?
SV : La réaction officielle de l'Etat à l'émergence du coronavirus a eu un impact indéniable sur la société. Les réactions telles que le confinement général, les fermetures de sites où s'exprimait la convivialité sociale, et l'introduction du CST (Covid Safe Ticket) ont été imposées par une peur irrationnelle, attisée par des médias sensationnalistes, et ont aussi parfaitement montré à quel point l'élite politique est convaincue de l'existence d'une forme d'ingénierie sociale. Une technocratie a remplacé la primauté de la politique et les aspects sociaux de la vie humaine ont été négligés. Pour nous, cela reflétait à quel point une société peut être dystopique entre les mains d'une élite, pour laquelle les êtres humains sont réduits à "survivre" en tant qu'individus, mais qui ne sont plus considérés dans leurs connexions naturelles avec leurs communautés. Alors que nous venions tout juste de nous réunir pour former Feniks, nous avons uni nos forces à celles d'un certain nombre d'organisations pour descendre collectivement dans la rue pour protester contre le CST qui venait d'être introduit. Depuis lors, le nom collectif de "contre-mouvement" a émergé compte tenu des différentes perspectives émanant de toutes les associations qui se sont réunies à l'époque. Ce qui a été organiquement mis en place en très peu de temps constitue, pour le dire avec prudence, un jalon manifeste dans l'histoire récente.
TeKoS : Outre l'activisme de rue et les campagnes sur les médias sociaux, Feniks accorde également beaucoup d'attention aux fondements théoriques de son idéologie conservatrice. Cela va au-delà de la simple organisation de soirées de formation. Un manifeste est en cours d'élaboration. Il ne s'agit pas seulement d'une liste énonçant quelques points de désaccord avec d'autres instances ou organisations. Il s'agit d'une vaste collection d'essais philosophiques fondamentaux contre "le narratif du mondialisme", qui aborde divers thèmes tels que l'identité, l'économie, la migration, la géopolitique, la spiritualité, ... Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ? Comment ce manifeste a-t-il vu le jour ?
SV : Ce corpus doctrinal était déjà présent à l'origine juste avant la création de Feniks. Il y a tellement de thèmes différents qui se rejoignent lorsqu'il s'agit d'un système social, qu'en les réduisant à un seul thème, on s'obscurcit la vue. Par exemple, ceux qui évoquent principalement les migrations, qui sont un thème important, ne peuvent pas porter leurs regards au-delà et percevoir les causes géopolitiques. Celui qui parle d'identité doit aussi prendre en compte la phase du capitalisme dans laquelle nous sommes et l'impact qu'elle a sur notre vie quotidienne.
TeKoS : Bon nombre d'essais couvrent le domaine de la géopolitique. Surtout aujourd'hui, avec la guerre en Ukraine en toile de fond, c'est un sujet délicat. Alexander Douguine et sa Quatrième théorie politique (y compris le modèle de la multipolarité) sont également abordés. Comment voyez-vous l'avenir de l'Europe et son rôle dans le monde ?
SV : Nous craignons nous-mêmes une Europe qui se soumet servilement à ce que dictent les Etats-Unis. Notre espoir réside dans une Europe souveraine qui poursuit ses propres intérêts et les aborde de manière réaliste. Pour les États-Unis, par exemple, les migrations provoquées par le printemps arabe ou par la guerre en Ukraine n'ont pas un impact aussi important que pour l'Europe. Pourtant, l'Europe suit docilement les États-Unis. Notre espoir est de larguer les États-Unis, tant sur le plan géopolitique que culturel, en tant que première civilisation du monde. Cette primauté ne correspond plus à la réalité, ou du moins, nous vivons une phase de transition. Douguine est un philosophe extrêmement intéressant, qui tend un bon miroir à ce qui s'est passé en Occident au cours des trente dernières années (en particulier après la chute du mur): la transition de la démocratie libérale à la société postmoderne. Cela ne veut pas dire que nous sommes entièrement d'accord avec Douguine. Douguine nous décrit ce qui se passe au sein de la civilisation russe (ou du moins d'une partie de celle-ci). La société multipolaire est de fait devenue une réalité après le 24 février 2022. Cependant, elle apparaissait déjà en gestation évidente après la guerre en Syrie (ou contre la Syrie). La civilisation occidentale a atteint ses limites. Par exemple, nous partageons avec Douguine, mais pas seulement avec lui (pensez à Samuel Huntington), l'idée que la civilisation occidentale ne continuera pas à se développer universellement. Nous pensons qu'il existe différentes civilisations qui partageront le pouvoir au niveau international, politiquement, militairement, économiquement et culturellement. La manière irréfléchie dont l'OTAN et l'UE ont cherché à s'étendre s'est traduite par une réponse militaire misérable. C'est ce qui nous différencie de Douguine, par exemple: nous envisageons la situation d'un point de vue européen et souhaitons avant tout que les armes se taisent le plus rapidement possible. Cela peut encore être possible si nous osons, en tant qu'Europe, fixer une limite à la volonté d'expansion de l'OTAN et de l'UE en échange de la souveraineté nationale des pays d'Europe de l'Est limitrophes de la Russie. Les hommes politiques européens suivent cependant la voie opposée.
TeKoS : Chez Feniks, ce sont surtout les jeunes qui sont actifs, semble-t-il. Les jeunes générations sont parfois blâmées pour la volatilité, le manque d'engagement et de concentration par les générations plus âgées. Est-il facile de les mobiliser sur un projet aussi substantiel que Feniks ? Cela nécessite-t-il une stratégie de mobilisation et de communication adaptée ?
SV : C'est en effet un défi, en contradiction avec l'esprit du temps. C'est délibérément que nous ne visons pas les masses en soi. Les actions à l'extérieur servent à montrer les positions spécifiques que nous défendons ou auxquelles nous sommes opposés, la formation réelle est principalement une question interne, parfois individuelle, et ne s'adresse donc pas à tout le monde. La prise en compte de sujets substantiels est souvent très demandée aujourd'hui, dans un monde où l'on est constamment stimulé par de courts clips de trente secondes ou des messages publicitaires. Il y a donc des conférences en ligne, qui sont aussi parfois mises en ligne pour le grand public, ainsi qu'un canal de formation interne via Telegram (une application de médias sociaux) et des formations individuelles. Ces dernières me rappellent le regretté Francis Van den Eynde qui, à l'époque, prenait personnellement le temps de philosopher avec de jeunes étudiants, parfois pendant plusieurs heures de suite lors d'un après-midi.
TeKoS : Il y a aussi beaucoup de citations philosophiques et idéologiques partagées sur les médias sociaux. Heidegger, Spengler et Nietschze, par exemple, sont souvent cités. Si vous pouviez citer trois penseurs qui ont eu une influence fondamentale sur Feniks, quels seraient-ils ?
SV : Trois, c'est difficile parce que ce serait encore trop limité. Oswald Spengler, Heidegger, De Benoist, Douguine, Johan Gotfried von Herder et Diego Fusaro, si nous pouvons aller jusqu'à six, cela fait deux fois trois. Ils peuvent probablement tous être qualifiés de "penseurs controversés" mais leurs idées sont étroitement liées. Par conséquent, aucun d'entre eux n'est décisif dans tous les domaines. Il y a donc suffisamment de thèmes pour continuer à donner des conférences et des interviews pendant plusieurs années encore.
TeKoS : Le "marxisme culturel" n'existe pas en réalité, comme l'affirme le manifeste de Feniks, ou du moins il n'est pas ce grand moteur des évolutions sociales que certains penseurs, blogueurs et journalistes conservateurs ont cru y reconnaître il y a quelques années. Pourriez-vous nous en dire un peu plus ? Qu'est-ce que c'est ? Et quel a été le rôle de l'école de Francfort et de la génération de Mai 68 dans cette évolution ?
SV : La théorie critique, par exemple, joue un rôle très important dans notre réflexion. Alors que de nombreux faiseurs d'opinion conservateurs se concentrent sur le contexte marxiste, ils oublient souvent que les Frankfurter eux-mêmes qualifiaient Karl Marx et ses idées de réactionnaires. En outre, le terme "marxisme culturel" crée une confusion avec le socialisme ou le communisme tel que nous les connaissions à l'époque soviétique. Les communistes soviétiques et les soi-disant marxistes culturels n'en seraient peut-être pas très heureux. Nous n'allons pas nier l'infusion de Marx et de la théorie freudienne dans les idées de l'école de Francfort, ni l'impact essentiellement négatif de ce corpus sur la civilisation occidentale, avec les aberrations de la culture woke et de la cancel culture. Il est important de reconnaître également, d'un point de vue métapolitique, que ces "marxistes culturels" se sont concentrés sur le sujet individuel, de manière encore plus radicale que les libéraux classiques. Nous pouvons donc - et nous l'expliquons plus en détail dans notre manifeste - considérer le "marxisme culturel" comme un enfant du libéralisme. L'ancienne gauche radicale a donc complètement vendu son âme au capitalisme. La phrase de Clay Routledge, reprise dans Tekos 188, résume bien la situation : "Nous vivons à l'ère du woke capitalism, où les entreprises prétendent se préoccuper de justice sociale pour vendre des produits à des gens qui prétendent détester le capitalisme".
Le n°189 de TeKoS, où est paru la version originale du présent entretien avec Sacha Vliegen.
TeKoS : Feniks accorde également de l'attention aux penseurs de gauche (Sahra Wagenknecht, Hannah Arendt, Diego Fusaro) dans son manifeste, et explique même que la Frankfurter Schule n'était pas sans mérite. Les collaborations concrètes avec des organisations dissidentes, plus à gauche, ne sont pas non plus rejetées. La droite commence-t-elle à sortir tranquillement de sa "stérilité anticommuniste", comme le rappelle Alain de Benoist dans les notes deson journal, récemment publiées ?
SV : Personnellement, je ne considère pas Hannah Arendt comme un penseur de gauche, mais dans tous les cas, l'intégration d'autres perspectives est essentielle si vous voulez poursuivre une théorie globale et être un véritable groupe anti-système. Prenez l'immigration, par exemple. La force motrice qui la sous-tend est d'origine capitaliste. Par conséquent, quiconque critique l'immigration doit également critiquer le capitalisme et vice versa. Quelqu'un comme Diego Fusaro, par exemple, le reconnaît et s'inscrit donc moins dans un cadre purement gauchiste tel que nous le verrions en 2023. La plupart des personnes appartenant à la gauche politique pourraient considérer Fusaro comme étant d'extrême droite en raison de ses opinions sur la souveraineté nationale uniquement. Même les premiers Frankfurter ont formulé des critiques intéressantes sur le capitalisme et la massification de l'homme (par exemple, l'influence de l'industrie du divertissement). Dommage que la gauche ait oublié ces critiques.
TeKoS : "Nouvelle droite" est un terme qui revient sans cesse dans les médias, où il est utilisé par toutes sortes de journalistes, de "spécialistes" et d'universitaires pour désigner à peu près tout ce qui évolue dans le sillage du Mouvement flamand contemporain et de la droite conservatrice. Considérez-vous Feniks comme une émanation de la "Nouvelle Droite" et quelle influence la Nouvelle Droite, en tant qu'école de pensée historique, a-t-elle eue sur vous ?
SV : L'influence est indéniablement très forte. Francis Van den Eynde (auteur et éditeur de TeKoS pendant de nombreuses années, ndlr) a été mon père spirituel et politique pendant mes années d'études, et ma contribution personnelle au manifeste lui est d'ailleurs dédiée. Pour nous, Robert Steuckers est également un compagnon et une encyclopédie ambulante, et ses travaux sur l'Europe et la géopolitique sont également importants dans notre manifeste. La Nouvelle Droite ne peut pas tout englober: comme nous l'avons déjà dit, il y a plusieurs penseurs qui ont apporté des contributions importantes qui ne s'inscrivent pas tout à fait dans le cadre de la Nouvelle Droite.
TeKoS : Un thème sur lequel Feniks est remarquablement silencieux, même dans son manifeste, est celui de la Flandre, de l'indépendance flamande et des Pays-Bas. C'est plutôt atypique pour un mouvement de droite conservatrice du sud des Pays-Bas. Est-ce une décision délibérée de se concentrer sur d'autres thèmes ?
SV : Laissons de côté la question institutionnelle pour l'instant. Il s'agit également d'un thème juridique très important qui s'inscrit moins dans un cadre philosophique. Néanmoins, il y a eu une nette tendance dans ce sens ces dernières années, malheureusement peut-être. Par ailleurs, dans l'Union européenne actuelle, il sera très difficile, voire impossible, de créer de nouveaux États souverains. Cela est douloureusement clair depuis l'affaire de la Catalogne. Nous devrons donc nous détacher politiquement et institutionnellement de l'enchevêtrement de l'UE avant de pouvoir parler d'une Flandre ou de Pays-Bas "indépendants".
TeKoS : Activisme de rue, médias sociaux, multimédia, théorisation et formation. Votre champ de vision est large, les moyens sont vastes et les objectifs semblent ambitieux. Comment envisagez-vous l'année à venir et comment Feniks entend-il continuer à marquer de son empreinte le paysage métapolitique et la société civile ?
SV : L'ambition ne manque pas. Le 5 février a déjà eu lieu une manifestation sur le thème "Towards €xit", qui désigne une attitude critique à l'égard de l'Union européenne. Le pouvoir politico-institutionnel se niche largement dans les institutions européennes, bien davantage qu'au niveau national. C'était un premier pas en termes d'actions. En outre, notre manifeste sera bientôt publié et nous le présenterons lors d'un congrès. D'ailleurs, nous organiserons une première fête de la mi-hiver cet automne, et nous espérons pouvoir continuer à le faire chaque année. En ce qui concerne les conférences, nous avons déjà interviewé au début de l'année David Engels sur l'avenir de l'Europe et Robert Steuckers sur les conflits actuels en Europe. À plus long terme, la formation d'une nouvelle génération est un projet en cours, que nous avons l'intention de poursuivre dans l'esprit de feu Francis Van den Eynde.
Le Manifeste de Feniks porte le sous-titre "Essais contre le narratif du mondialisme" et peut être lu comme une analyse du système mondial avec des contributions fondamentales et réfléchies sur des sujets tels que l'identité, l'immigration, l'idéologie, l'économie, la géopolitique et la culture, à la fois dans leurs dimensions actuelles et historiques. Les lecteurs qui souhaitent acheter un exemplaire en prévente peuvent contacter info.feniksvlaanderen@gmail.com.
13:03 Publié dans Actualité, Affaires européennes, Belgicana, Entretiens, Synergies européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, flandre, europe, belgique, belgicana, enretien, feniks, groupe feniks, synergies européennes | |
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mercredi, 17 mai 2023
Nicolas Bonnal : La Pulsion Génocidaire
20:12 Publié dans Actualité, Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, pulsion génocidaire, nicolas bonnal, réflexions personnelles | |
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La caverne
La caverne
par Carlos X. Blanco
Source: https://la-sociale.online/spip.php?article965
De nombreuses forces conspirent pour que vous ne puissiez pas le percevoir. Ils travaillent dans l’ombre et très peu annoncent ce qui vient. La radio, les écrans et les réseaux, tout cela est contrôlé par des puissances hégémoniques. Il n’est pas si difficile de retrouver qui en est propriétaire et de savoir pour qui tout le travail est fait. C’est un gros investissement : des millions dépensés pour construire la Caverne.
Ils ne vous disent pas la vérité. Cette guerre, au milieu de l’Europe, ils ne la gagnent pas. Dans la Caverne, ils disent que oui, mais… La stratégie est un échec. Affronter directement l’Ours, l’empire d’Orient, est suicidaire. La guerre à coups de cadavres et de pays interposés est une ruine. Les mercenaires de la moitié du monde et les montagnes de cadavres ukrainiens ne donneront pas la palme à « l’Occident ». Les nations ne peuvent être inventées à la demande de l’OTAN. Le « nationalisme » n’est pas une chose. Chose vient de « cause », et le latin se souvient de sa racine commune : le nationalisme n’est la « cause » d’aucune guerre. Normalement, le nationalisme est un sentiment sombre, aux profondes racines collectives, qui se nourrit à la fois d’amour et de haine, mais son expression politique ne devient réelle et sanglante que lorsqu’il y a de l’argent étranger. C’est ainsi qu’ETA est née : avec la CIA et le dollar en cause. C’est ainsi qu’est né aussi Zelenski, l’humoriste qui a cessé d’être drôle quand le Pentagone et l’OTAN, deux visages du même Janus, lui ont enfilé la chemise militaire et un masque nationaliste.
Ils ne vous disent jamais la vérité. « L’Ouest » est seul. Près des deux tiers de la population mondiale, regroupés autour de civilisations non anglo-saxonnes, sont les personnes, des milliards, qui descendent aujourd’hui de ce train sans conducteur, véhicule télécommandé pour psychotiques. Si nous continuons ainsi, nous nous dirigeons vers l’abîme : la guerre nucléaire et la destruction de toutes les civilisations, mais d’abord la nôtre.
Vous vivez dans la Caverne : l’« Ouest » collectif, c’est l’Anglosphère, ce n’est pas vous, ce n’est pas l’Espagne, ce n’est pas la vraie Europe ou l’Amérique hispanique. Regardez vos enfants. Les modes les plus ridicules venues du pays des Yankees leur tombent dessus. Son discours, sa « musique », ses vêtements, son sexe. Tout a été anglo-saxonisé. Même vous-même, et vous ne vous en rendez pas compte. Pensez-vous que « Black lives matter », « Me too », « empowerment », la lutte LGTBI+, le véganisme et l’animalité, tout cela, sont des problèmes du Peuple, de votre Peuple. Si vous pensez que ce sont les problèmes, vous avez le problème. Le problème est la caverne.
Ils ont construit une grotte et vous ne voulez pas le savoir. Si tel est le cas, vivant dans la Grotte et ne le sachant pas, ne désirant pas en sortir, le problème vient de vous.
Observez le « cycle long » de l’histoire qui s’appelle la Modernité. La montée du capitalisme a nécessité une nouvelle classe d’hommes : l’homo liberalis. Il fallait démembrer les liens communautaires, arracher les racines, faire une poupée solitaire et égoïste, l’égoïsme toujours au fond. Les différents peuples d’Europe ont résisté à cette mutation anthropologique créée par l’idéologie libérale, simple transcription des besoins capitalistes. Les protestants succombèrent les premiers, après eux les catholiques. Le monde orthodoxe est — ou était — en train de le faire… Mais l’homo libéralis détruit toutes les croyances et nie la différence. Il y a un empire de l’homo liberalis partout où il y a un McDonald’s.
Les peuples non anglo-saxons de cet « Ouest » collectif ne viennent pas de se réveiller. Le nombre de bases militaires sur leur sol, qu’ils appellent encore souverain, est énorme. Quelle souveraineté possède l’Allemagne ou l’Italie ? Ce sont des protectorats d’Amérique du Nord. Ce sont des pays occupés. Les Yankees savent où mettre leurs bottes et la situation de 1945, dans laquelle ils sont devenus propriétaires de ce qu’ils appellent le « Vieux Continent », est ce qu’ils n’oublient jamais.
Continuez à vivre dans votre caverne. Aller à Las Vegas pour se marier, comme le fait la gauche postmoderne « quand ça lui chante ». Achetez leurs produits de pacotille : « indigenismo », « biocentrisme », sexualité « non binaire ». Les drogues en Espagne et en Europe viennent toujours de l’extérieur, et comment sont-elles entrées ? Elles sont entrées avec l’américanisation du Nord. Défoncez-vous sur la chimie ou les idées folles : le monde yankee les fait venir à vous facilement et rapidement. Allez étudier son anglais dégénéré, qui n’est pas le bel anglais du XVIIIe siècle ; Il étudie aux USA le terrible novlangue des affaires et de la technologie. Embaucher plus d’économistes et de technologues pour « éduquer » les enfants, c’est-à-dire pour mieux les former à la cyberdépendance, et ainsi parvenir à une plus grande et meilleure soumission.
Carlos X. Blanco
11:17 Publié dans Actualité, Réflexions personnelles | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, carlos x. blanco, réflexions personnelles | |
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mardi, 16 mai 2023
La Russie et le retour de l'idéologie d'État ?
La Russie et le retour de l'idéologie d'État ?
Markku Siira
Source: https://markkusiira.com/2023/05/12/venaja-ja-valtioideologian-paluu/
Dans les années 1990, la Russie, déclarée État successeur de l'Union soviétique, a effectivement perdu sa souveraineté. Reflétant cet état de dégradation, l'article 13 de la Constitution, rédigée sous Boris Eltsine, stipule qu'"aucune idéologie ne peut être établie comme idéologie d'État ou comme idéologie obligatoire".
Bien que le libéralisme à l'occidentale ait depuis été supplanté par la Realpolitik dans l'administration de l'État, le dirigeant russe de longue date, Vladimir Poutine, s'est tenu à l'écart de toutes les idéologies. Au contraire, il a cherché à contenir les extrêmes idéologiques susceptibles de déstabiliser l'ordre social.
Bien sûr, il existe d'autres points de vue en Russie. Au cours de la première décennie des années 2000, certains députés russes ont commencé à rédiger un amendement constitutionnel visant à supprimer l'interdiction de l'existence d'une idéologie officielle de l'État.
"Aujourd'hui, notre constitution interdit toute idéologie - nous pensons que c'est une erreur", a déclaré à l'époque Sergei Katasonov, représentant du parti nationaliste de Jirinovski. "L'expérience d'autres États montre qu'il est normal qu'une idéologie d'État fondée sur le patriotisme et la protection des citoyens soit officiellement établie".
Les partisans d'une démocratie à l'occidentale en Russie craignaient qu'une modification de l'article "idéologie" de la constitution "conduise à une répétition de l'article 6 de la constitution soviétique, qui définissait le règne d'un parti et d'une idéologie uniques".
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, s'est empressé de déclarer que le président Poutine n'avait pas l'intention de modifier la constitution. Aujourd'hui, au milieu de la guerre hybride de l'Occident, alors que le conflit en Ukraine continue de s'intensifier, les esprits pourraient-ils encore changer ?
M. Poutine a déclaré que la Russie cherchait à "consolider la société sur la base des valeurs civiques et du patriotisme". Dans ses discours sur l'état de la nation, il a appelé à plusieurs reprises les Russes à se rallier à l'État et à participer à son développement.
Le terme "unité" a également été répété fréquemment et Poutine, auparavant modéré, a exprimé des opinions étonnamment conservatrices en critiquant la décadence de l'Occident. Le mystérieux symbole Z utilisé lors de l'opération ukrainienne a été perçu en Occident comme un symbole de "fascisme" et d'"impérialisme russe".
L'homme d'affaires russe, monarchiste et activiste politique Konstantin Malofeev estime que la question des articles de la constitution devrait déjà être résolue. Maintenant que la souveraineté russe "est restaurée sur le front ukrainien", il reste, selon lui, à abolir l'interdiction de l'idéologie d'État. Poutine pourra-t-il faire face à la pression croisée des attaques occidentales et des critiques patriotiques internes ?
Malofeev a écrit une trilogie prémonitoire intitulée Empire, dans laquelle, à la lumière de "l'histoire millénaire" de la Russie, il considère que la tâche des dirigeants est de "restaurer la fierté et la dignité" d'une grande puissance et de remplir sa "mission historique". Sûr de sa conviction, il affirme que "sans une idéologie claire - la conscience d'être la Sainte Russie, la Troisième Rome, l'Empire - nous ne pouvons pas gagner".
Les grandes ambitions ne plaisent pas à tout le monde et le fondateur de la chaîne de télévision Tsargrad s'est attiré les foudres de l'Occident : les Etats-Unis ont confisqué - c'est-à-dire volé - plus de cinq millions de dollars de ses biens et Malofeev a également fait l'objet récemment d'une tentative d'assassinat.
"Nous ne pouvons pas lutter contre le mal libéral de la démocratie occidentale maçonnique en nous considérant comme faisant partie de leur monde. Nous ne sommes pas leur province, nous sommes le centre de notre propre monde, le monde russe", déclare Malofeev, comme pour le rappeler aux dirigeants russes.
17:44 Publié dans Actualité, Affaires européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : russie, konstantin malofeev, europe, affaires européennes | |
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Capitalisme sénile et démolition contrôlée
Capitalisme sénile et démolition contrôlée
par Fabio Vighi
Source: https://sinistrainrete.info/neoliberismo/25140-fabio-vighi-capitalismo-senile-e-demolizione-controllata.html
Sur quels principes repose le capitalisme sénile ? Je résumerai cinq d'entre eux et discuterai ensuite de leur imbrication :
1) La dette. Le seul chemin vers l'avenir du capitalisme continue d'être pavé de programmes de création d'argent. Créer de l'argent à partir de rien, pour le mettre en mouvement sous forme de crédit, est la seule stratégie monétaire qui nous permette d'ignorer l'abîme qui s'ouvre déjà sous nos pieds - comme le personnage de dessin animé qui, après avoir couru dans le précipice, continue à courir dans les airs en défiant la gravité. Or, comme le montre la violente vague inflationniste actuelle - toujours à deux chiffres en Europe - la force de gravité est désormais irrésistible.
2) Les bulles. Les bulles spéculatives, alimentées par le mouvement perpétuel du crédit, constituent le seul mécanisme significatif de production de richesse. C'est pourquoi l'unique préoccupation des gestionnaires du "capitalisme de crise" est d'empêcher les méga-bulles de se dégonfler. Mais comme l'ultra-finance détruit la "société du travail", la vie humaine devient un surplus inutilisable, un énorme surplus improductif à administrer de manière créative.
3) Démolition contrôlée. Le dumping salarial et la concurrence vers le bas pour les emplois dévastés par l'automatisation technologique sont l'autre facette du paradigme de la bulle. Pour que les marchés spéculatifs puissent continuer à léviter, la société du travail (article 1 de la Constitution italienne) doit être progressivement mais radicalement réduite, car l'hypertrophie financière actuelle exige la démolition de la demande réelle. En d'autres termes, le "capitalisme de consommation" est recyclé en "capitalisme de gestion de la misère collective", ce qui entraîne un changement de récit idéologique.
4) Les urgences. La phase terminale de la civilisation capitaliste est caractérisée par l'idéologie intrinsèquement terroriste de la permacrise ou - pour paraphraser Guy Debord - de "l'urgence intégrée permanente", qui doit occuper chaque seconde de notre vie. En ce sens, la récente pseudo-pandémie n'a servi que de précurseur. Ne nous leurrons pas : un monde qui défend avec autant de fanatisme sa propre implosion nous réserve encore bien des surprises.
5) La manipulation. La propagande médiatique à l'ère de l'hyper-connexion numérique est naturelle, il est donc normal que le capitalisme terminal en profite. En y regardant de plus près, on s'aperçoit qu'il s'agit d'une confluence obstinée de stupidité et de calcul. Comme l'avait prédit George Orwell bien avant la télévision et Internet, la frontière entre le mensonge et la réalité est floue : "Le processus [de contrôle de l'opinion publique] doit être conscient, sinon il ne pourrait être exécuté avec suffisamment de précision, mais il doit aussi être inconscient, car sinon il ne pourrait être dissocié d'un vague sentiment de mensonge et donc de culpabilité"[1]. Plus précisément, la manipulation exige "la dislocation permanente du sens de la réalité, par laquelle il manque un point de référence objectif dans le monde extérieur pour juger de la vérité et de la réalité des choses"[2]. Jean Baudrillard a appelé le résultat de ce processus l'hyperréalité : puisque la distance entre le réel et sa représentation médiatique est perdue, la seule réalité à laquelle nous pouvons nous référer est celle qui est "informée" par les médias.
Le délire du mouvement perpétuel
Après avoir épuisé les astuces monétaires, les élites financières se sont acculées. Le système spéculatif basé sur l'endettement, gonflé pendant des décennies par l'impression monétaire et la suppression des taux d'intérêt, ne peut plus être maintenu sans d'importants "dommages collatéraux". C'est ainsi que tombe le masque de la "science lugubre" de l'économie bourgeoise (selon la célèbre définition de Thomas Carlyle), et son illusion que l'argent peut se reproduire de manière autonome, comme par le biais d'un mécanisme de mouvement perpétuel. L'inflation structurelle actuelle est le premier symptôme évident d'une métastase qui se propage rapidement dans le corps social, obligeant une grande partie de la population - y compris les classes moyennes de plus en plus insolvables - à choisir entre mettre de la nourriture sur la table et payer les factures. Il devrait être clair maintenant que toute politique monétaire expansive - nécessaire pour soutenir le secteur financier - provoquera une nouvelle érosion du pouvoir d'achat, rendant ainsi indispensables de nouvelles mesures coercitives pour contrôler les masses appauvries. L'alternative capitaliste à ce scénario est que les banques centrales continuent à augmenter les taux jusqu'à ce que les bulles éclatent - de la poêle à frire au feu.
Dans le système financier actuel, l'illusion du mouvement perpétuel fonctionne de la manière suivante : l'expansion du crédit attire l'argent vers les actifs d'investissement, dont la valorisation augmente à mesure que la demande s'accroît. Une partie des actifs dopés sert de garantie pour d'autres prêts, ce qui déclenche un cercle vicieux dans lequel le crédit alimente la valorisation des actifs qui alimente la garantie qui alimente le crédit. Comme notre existence est désormais entièrement accaparée par l'expansion de la liquidité, la seule chose qui compte réellement est de continuer à utiliser l'effet de levier du capital de crédit. Et tant que l'illusion du mouvement perpétuel perdure - ainsi que l'affabulation idéologique correspondante - les obligations de financement de la dette peuvent être reportées. Mais si les taux d'intérêt augmentent et que les garanties perdent de la valeur, la panique s'installe et les gens commencent à vendre - en mode grégaire. À mesure que les garanties se détériorent, les actifs risquent de devenir inférieurs à l'encours de la dette, ce qui finit par épuiser les liquidités jusqu'à l'éclatement de la bulle. Il est bon de savoir que nous approchons de cette dernière phase, dans laquelle la création de richesse spéculative sans substance se transforme en une spirale mortelle pour la bulle de la dette : les valorisations s'effondrent, les garanties se réduisent, le crédit s'effondre. Le paradoxe de notre époque est que l'argent spéculatif qui gonfle les bulles financières n'a aucune substance de valeur ; mais si les bulles éclatent, c'est l'enfer.
L'Occident mondialisé a déjà hypothéqué une grande partie de ce qu'il possède (et ne possède pas). En d'autres termes, les États, les entreprises et les ménages ne possèdent plus rien d'autre que leur dette. Et comme le casino mondial continue de menacer de faire faillite - comme l'a annoncé, tout récemment, la faillite de la Silicon Valley Bank - les détenteurs du pouvoir financier savent qu'ils doivent agir vite s'ils veulent garder intacts leurs privilèges systémiques. En effet, ils ont compris que pour continuer à inonder les marchés de liquidités artificielles, il faut conduire l'économie réelle, déjà en chute libre, vers la stagflation. L'instrument pour y parvenir est sous nos yeux : un autoritarisme sournois et rampant légitimé par l'urgentisme à jet continu ; un nouveau fascisme dans une version néo-féodale, hyper-numérisée et faussement solidaire (de " gauche ") - comme pour se servir d'un antifascisme archéologique et maniériste, purement prétexte, comme Pasolini l'avait parfaitement compris dans les années 1970[3]. [Inaugurée en grande pompe par la pseudo-pandémie, la dynamique implosive est aujourd'hui reprise par les banques centrales qui, en augmentant les taux, ne font que titiller l'inflation, mais dépriment en revanche la demande réelle.
À cet égard, la récente hausse des coûts de l'énergie doit être considérée dans son contexte comme faisant partie de la tentative plus large de décompression d'un système hautement inflammable - l'équivalent du désamorçage d'une bombe atomique. Les sanctions contre la Russie ont été dès le départ une farce misérable et, pour l'Europe, un exercice masochiste peu raffiné. Il suffit de considérer que, compte tenu de la dynamique du commerce mondial, la Russie sanctionnée vend du pétrole et du gaz à l'Inde et à la Chine au rabais, qui les exportent ensuite vers l'Europe (et les États-Unis) au prix fort. De même, le véritable objectif de la "lutte contre le changement climatique" prônée par les multinationales à travers le dogme des investissements ESG - officiellement inauguré en 2020 par la lettre "net zero" de Larry Fink (PDG de BlackRock) - est d'imposer des niveaux de vie inférieurs aux classes populaires qui, il y a quelques années encore, étaient exhortées à poursuivre l'utopie d'une consommation débridée. L'Ukraine peut être considérée comme un symbole tragique de cette démolition contrôlée : grâce à une guerre par procuration qui se prolonge indéfiniment, l'infrastructure industrielle du pays est cyniquement détruite. Ce n'est pas une coïncidence si, le 28 décembre, Larry Fink lui-même et Volodymir Zelensky, aujourd'hui déifié, se sont mis d'accord sur un programme d'investissement pour reconstruire l'Ukraine, confirmant le schéma désormais familier selon lequel la dévastation d'une société entière devient une opportunité d'expansion financière. C'est pourquoi l'Occident envoie des centaines de milliards de dollars à l'Ukraine, au lieu de négociateurs de paix.
Le point que nous ne pouvons ignorer est le suivant : la démolition contrôlée de la demande réelle est l'autre face du capitalisme ultra-financiarisé. Cela signifie que le capital ne peut continuer à s'autoreproduire qu'en creusant le fossé entre une poignée de nababs qui contrôlent l'argent et l'information, et la plèbe appauvrie qui, pour cela, doit 1. ne rien posséder et en être heureuse (selon le fameux slogan du WEF) ; 2. sacrifier ses libertés individuelles (selon le fameux slogan du WEF). sacrifier leurs libertés individuelles (y compris la liberté d'expression, de plus en plus étouffée par un "discours culturel" grotesquement surréglementé) ; 3. abandonner leur droit à l'existence à l'État, dont le rôle biopolitique est d'administrer ce droit au nom du capital transnational. Cette dérive perverse du "capitalisme de crise" a été largement sous-estimée - et c'est un euphémisme - par notre intelligentsia de gauche, même "radicale" (de Noam Chomsky à Slavoj Žižek) qui, comme les chiens de Pavlov, salivait à la perspective du "retour de l'État" comme un signe certain d'émancipation.
La déprimante myopie de la gauche a été particulièrement agressive lors de la récente "pandémie", qu'il faut comprendre non pas comme la peste bubonique du nouveau millénaire, mais comme un coup d'État financier rendu possible par la plus grande et la plus spectaculaire opération de lavage de cerveau que l'humanité ait jamais connue. L'urgence a servi à masquer un fait en soi assez banal : c'est (c'est) le système qui est atteint d'une maladie mortelle, et non la population mondiale. Paradoxalement, la gauche continue de se précipiter au chevet du capitalisme en soins intensifs, si malade qu'elle ne peut que feindre un dynamisme qu'elle ne possède pas à travers la mobilisation globale de la violence, de la peur, de la distraction, et des récits faussement éthiques ou salvateurs correspondants. COVID-19 a été avant tout une pandémie de peur, dont les conséquences restent à voir. Lorsqu'un "vaccin" expérimental est présenté comme une potion magique (le fameux 95 % d'efficacité !) contre une maladie dont le taux de survie est de 99,8 %, même dans l'esprit de nos intellectuels publics, notoirement allergiques à l'exercice de la pensée critique, le doute devrait au moins s'installer. De même, personne n'a ressenti de honte lorsque Pfizer a admis n'avoir jamais eu la moindre idée de la capacité de ses sérums à interrompre la transmission du virus - alors que cette même histoire a été vendue au public comme une vérité scientifique incontestable à l'origine de l'imposition de la vaccination de masse et de la discrimination qui en découle. Question (rhétorique) : jusqu'où la gauche est-elle allée à droite si elle ne reconnaît même pas le tour de passe-passe criminel du capitalisme d'urgence ? En soutenant l'implosion mondiale sous de faux prétextes éthiques, la majeure partie de la gauche actuelle fait le travail de la droite plus efficacement que la droite elle-même.
Peu importe à quel point la perception de l'escroquerie pandémique commence à s'imposer, la plupart d'entre nous préfèrent encore la solution de l'autruche : mieux vaut (prétendre) ne pas savoir que de s'interroger sur son propre niveau de naïveté (ou de collusion). Mais il ne sert à rien de récriminer. Il me semble plutôt important de revenir au point clé de toute l'affaire : Virus a été le bouclier invisible utilisé pour retarder un effondrement bancaire et financier face auquel la crise de 2008 aurait semblé une aventure bucolique ; en même temps, il a inauguré une stratégie pan-urgence visant à la gestion top-down de l'avilissement de masse - non seulement dans les périphéries du monde capitaliste, mais maintenant aussi en son centre. Nous sommes ainsi persuadés d'accepter l'effondrement lent mais inexorable de la civilisation capitaliste comme une fatalité : une stagflation un peu féerique, provenant de facteurs extérieurs largement incontrôlables (la pandémie, la guerre en Ukraine, le changement climatique, des politiciens ou des banquiers corrompus) plutôt que de la décomposition en cours de notre mode de production. Outre les dégâts, bref, la dérision.
Le grand bal des bulles
De nombreux problèmes critiques ont menacé le casino financier mondial au cours de l'année 2022. Au total, les actions et les obligations ont perdu plus de 30 000 milliards de dollars, malgré les rachats records des entreprises (qui gonflent artificiellement le prix des actions). L'indice Nasdaq a clôturé l'année à - 33 %, la pire performance depuis 2008. Le volume mondial de la dette à rendement négatif s'est contracté, passant de 18 400 milliards de dollars en décembre 2020 à 686 milliards de dollars en décembre 2022 (ce qui, malgré l'euphorie trompeuse des médias, est une mauvaise nouvelle pour la bulle de la dette, car cela signifie que les obligations sont en train de s'effondrer). Bien sûr, les hausses de taux sont principalement responsables de la perte de valeur du marché. Cependant, l'extraordinaire rebond des principales bourses mondiales au début de l'année 2023 suggère que les marchés continuent de bénéficier du soutien inconditionnel des banques centrales. Il est difficile de douter que ces dernières ne soient pas prêtes à revenir sur le terrain avec des injections monétaires explicites dès qu'elles le jugeront nécessaire - certainement derrière le bouclier de la prochaine urgence inévitable.
En outre, alors que l'indice mondial de liquidité se détériore rapidement (après plus d'une décennie de croissance artificielle), le dernier jour de l'année 2022 a été marqué par un record historique de dépôts en reverse repo à la Fed de New York : 2,5 trillions de dollars provenant de 113 contreparties. Cela signifie que pendant que les gens ordinaires se démènent pour payer leurs hypothèques et leurs factures, les investisseurs garent d'énormes quantités de liquidités à la Fed, car le mécanisme de prise en pension garantit des rendements plus élevés et plus sûrs que d'autres investissements (le taux de prise en pension actuel est de 4,57 %). L'utilisation massive de ces contrats signifie que d'importants volumes de liquidités insignifiantes avec un énorme potentiel inflationniste sont absorbés par la Fed, qui tente alors de geler la base monétaire en l'empêchant d'apparaître directement comme une demande réelle. En outre, c'est au moins depuis les années 1990 que, pour exorciser l'inflation des bulles, les banques centrales font tout leur possible pour que d'énormes masses d'argent restent emprisonnées dans le système financier. Mais cette stratégie est désormais obsolète, car la masse de capital fictif a été gonflée à un point tel qu'elle ne peut plus être supprimée. Au contraire, elle a depuis longtemps commencé à cannibaliser l'économie réelle.
Depuis le début du millénaire, notre monde est l'otage du clonage des bulles financières - technologiques, immobilières, souveraines, etc. - qui dépendent toutes de la création effrénée de liquidités et de la suppression des taux par les banques centrales. Mais surtout, ce clonage soutient la production réelle, c'est-à-dire la reproduction de nos sociétés. L'ancienne logique capitaliste s'est donc inversée : les bulles spéculatives sont désormais des moteurs systémiques, alors qu'elles étaient auparavant des phénomènes isolés dans le temps et dans l'espace. Leur caractère ontologique actuel les rend incomparables à la bulle des tulipes hollandaises de 1630 ou à la bulle de la South Sea Company de 1720 (construite sur les profits de la traite des esclaves). Lorsque ces bulles ont éclaté, elles ont laissé place à de nouveaux cycles d'accumulation réelle, c'est-à-dire fondés sur l'exploitation intensive de la force de travail. Aujourd'hui, cependant, une bulle qui éclate ne peut aspirer qu'à se transformer en une autre bulle. Cela signifie qu'une grande partie de la production réelle a déjà été accaparée par le processus spéculatif. Dans le même temps, la chaîne financière a atteint une déconnexion presque totale de la chaîne de valeur du travail, comme le certifie aujourd'hui même Morgan Stanley. Nous sommes donc étranglés par un mécanisme invisible et auto-alimenté, dont l'extraordinaire abstraction empêche la plupart de le comprendre.
Récapitulons le point central. L'expansion d'une bulle nécessite de l'"air chaud" sous la forme de liquidité de la dette. Le poumon du système est le marché obligataire, le lieu virtuel où s'échangent les titres de créance. Si des capitaux sont nécessaires pour investir ou pour financer les dépenses publiques (y compris les guerres), des obligations sont émises, qui obligent l'émetteur à rembourser le coût à une date d'échéance et à un taux d'intérêt déterminés. Les entreprises émettent des obligations, tout comme les gouvernements. S'endetter pour investir, c'est la stratégie de l'effet de levier qui fait gonfler la "bulle du tout" du capitalisme actuel, comparable à un château de papier construit sur une mare d'essence. En 2019, cette chaîne de Ponzi a de nouveau frôlé la crise de nerfs en raison du comportement hystérique des produits dérivés toxiques, et en particulier de la hausse soudaine des taux d'intérêt sur le marché américain (crise du repo de septembre 2019). La "pandémie", comme j'ai tenté de le reconstituer dans un article de 2021, était la réponse mondiale au risque d'un Armageddon financier qui avait atteint le point de déclenchement. Selon des données récemment rendues publiques par la Réserve fédérale de New York, rien qu'en 2019-2020, un total de 48 000 milliards de dollars sous forme de prêts à taux préférentiels a été versé par la Fed aux mégabanques de référence sujettes aux défaillances - un chiffre inimaginable, même pour les comploteurs les plus fous. Cette injection monétaire extraordinaire n'aurait pas été possible sans les blocages et autres restrictions sociales, qui ont contribué à "isoler l'économie réelle de la détérioration des conditions financières" - pour citer le document de juin 2019 de la Banque des règlements internationaux.
Nous approchons maintenant de l'heure des comptes pour le capitalisme ultra-financier. La mèche de la prochaine bombe spéculative est, comme prévu, le marché de la dette - et elle a déjà été allumée. Les obligations ne suivent plus la loi désormais mythologique de l'offre et de la demande. Selon cette loi, lorsqu'une obligation est très demandée, son prix augmente, tandis que son rendement (et donc son taux d'intérêt) diminue ; inversement, lorsque la demande d'obligations diminue, le prix diminue également, tandis que le rendement (et le taux d'intérêt) augmente. Des taux obligataires élevés devraient donc servir de soupape de sécurité pour toute bulle spéculative, puisqu'ils dénotent théoriquement une fuite de liquidités. En d'autres termes, à mesure que le coût de la dette augmente, le marché obligataire devrait se dégonfler, empêchant ainsi la surchauffe de l'économie elle-même. Cependant, l'ensemble du métavers financier est depuis longtemps systématiquement faussé par les banques centrales qui, par des injections massives de liquidités au cours des dernières décennies, ont créé un Frankenstein aujourd'hui incontrôlable. Les fortes turbulences actuelles sur les principaux marchés obligataires suggèrent que les banques centrales n'ont plus de lapin à sortir de leur chapeau. Si, en théorie, il n'y a pas de limite à la création de liquidités pour les achats d'obligations, les conséquences ne sont plus gérables par la seule politique monétaire. Comme les deux années de pantomime pandémique auraient dû nous l'apprendre, les élites se préparent à une guerre sociale totale, qui passe d'abord par l'asphyxie progressive de l'économie réelle.
Le potentiel destructeur de l'avalanche de dettes est si effrayant qu'il doit être caché. En décembre dernier, la BRI a souligné que la dette mondiale hors bilan détenue par les institutions financières et les fonds s'élevait à plus de 80 000 milliards de dollars, soit un montant supérieur à la masse totale des obligations en dollars, des opérations de pension et des billets de trésorerie en circulation. Il s'agit de dettes dérivées hors bilan, principalement des instruments spéculatifs complexes tels que les swaps de devises. Selon la BRI, cette dette invisible est passée de 55 à 80 000 milliards de dollars en dix ans, avec des opérations de change quotidiennes de 5 000 milliards de dollars. Les institutions financières et les fonds de pension américains détiennent deux fois plus d'obligations de swap que le montant de la dette en dollars dans leurs bilans. Les banques étrangères détiennent 39 000 milliards de dollars de dette dérivée cachée, soit "plus de 10 fois leur capital". Ce fardeau de la dette est une bombe à retardement au cœur de l'économie mondiale.
Alors qu'au lendemain de la crise financière mondiale de 2008, la Fed a déclaré son intention d'imposer un régime rigoureux de tests de résistance aux banques d'importance systémique mondiale, la révélation par la BRI d'une dette dérivée non déclarée nous ramène aux années fastes de la présidence de la Fed par Alan Greenspan (1987-2006), lorsque Wall Street a été autorisée à construire la montagne de produits dérivés toxiques qui a ensuite explosé en 2008. Que rien n'ait changé est aujourd'hui un secret de polichinelle, car la frénésie du crédit est le modus operandi du système depuis maintenant quatre décennies. Cependant, un environnement de plus en plus interconnecté présente un risque spontané de contagion. La dette libellée en dollars devenant plus onéreuse en raison de la hausse des taux d'intérêt, la défaillance d'une banque mondiale ou la vente d'actifs financiers accompagnée d'un krach sont des possibilités réelles, comme l'a montré la récente faillite de la Silicon Valley Bank (16ème banque américaine). Par conséquent, le système doit trouver des raisons de rester liquide à tout prix.
En effet, la seule option sur la table semble être la grande dévaluation. Certains analystes financiers prédisent depuis longtemps que la masse d'obligations la plus lourde de l'histoire sera tôt ou tard balayée par un tsunami de liquidités électroniques, créées à l'aide d'un clavier d'ordinateur. Bien qu'actuellement déguisés en faucons, les banquiers centraux pourraient bientôt - peut-être grâce à l'échec de la banque start-up de la Silicon Valley - redevenir des colombes, faisant définitivement couler les monnaies pour sauver les marchés obligataires. Une bulle de la dette se transformant en bulle de la monnaie ouvrirait ainsi la voie à un système basé sur une monnaie numérique centralisée (CBDC, Central Bank Digital Currency) - expérimentée depuis des années et actuellement envisagée par pas moins de 114 pays. Les entités transnationales telles que la BRI, le WEF, le FMI et la Banque mondiale sont confrontées au dilemme suivant : comment sauver les bulles en nous faisant croire que la contraction économique (une sorte d'effondrement au ralenti) est le résultat d'une série malheureuse d'événements d'urgence auxquels nous devrons nous adapter non seulement par la force, mais aussi spontanément, avec un esprit de sacrifice. C'est pourquoi les marionnettistes du capitalisme de crise sont si prompts à s'approprier une rhétorique traditionnellement de gauche : ils savent bien que ce n'est qu'au nom d'un prétendu idéal de "solidarité collective" que les masses appauvries seront capables d'accepter de nouvelles formes de domination déguisées en sacrifices nécessaires. Ainsi, la préservation tyrannique d'un mode de production aujourd'hui révolu nous est vendue pour deux bouts de fausse monnaie humanitaire.
Les voies de la valeur sont révolues
Le véritable changement de paradigme au sein du capitalisme a eu lieu il y a quelques décennies, avec l'émergence d'un nouveau type de capital financier, qualitativement différent du précédent[4] Depuis au moins les années 1980, l'abstraction financière n'est plus l'appendice d'une "abstraction économique réelle" en plein essor - le lien social fondé sur la correspondance entre un temps de travail donné et une somme d'argent donnée (le salaire). La pseudo-industrie financière représente aujourd'hui la dernière version grotesque d'un modèle de société misanthropique né il y a environ cinq siècles, lorsque la force de travail "libérée" de la contrainte féodale est apparue pour la première fois sur le marché en tant que marchandise. Cependant, un gouffre s'est aujourd'hui creusé entre la chaîne de crédit artificiellement élargie et la masse totale de valeur extraite du travail. L'embarras de la science économique officielle face à ce gouffre correspond à son incapacité à comprendre que l'argent et la valeur ne coïncident pas, qu'ils ne représentent pas la même entité. Depuis le tournant du millénaire, nous avons assisté à un énorme transfert de liquidités vers les marchés obligataires et immobiliers, qui ont généré des bulles sans précédent d'argent sans valeur, c'est-à-dire de liquidités non soumises à la médiation du travail productif, non seulement aux États-Unis et au Royaume-Uni, mais aussi en Chine et en Europe. Cela a créé un mélange qualitativement nouveau de finance spéculative et d'économie basée sur la production et la consommation de biens réels.
Pendant un certain temps, la "fuite en avant" du crédit sans substance n'a pas généré d'inflation. Aujourd'hui, cependant, il est absurde de continuer à croire que la masse de capital fictif et spéculatif reste emprisonnée dans le secteur financier. Au contraire, il a déjà colonisé le monde réel, érodant à la fois notre pouvoir d'achat et le modèle de capitalisme dans lequel nous nous berçons encore d'illusions. Dans ce contexte, la limitation interne de la valeur de l'accumulation réelle agit comme un moteur externe, poussant le capital dans l'espace virtuel de la circulation transnationale des actifs financiers, qui est alimentée par des masses croissantes de dettes auto-cannibalisantes. Il ne s'agit pas simplement de la corruption pathologique du modèle original du capitalisme, mais de la conséquence logique de sa crise historique et structurelle.
À partir de la troisième révolution industrielle, dans les années 1970, l'utilisation de l'automatisation technologique (microélectronique) pour réduire les coûts de production et accroître la compétitivité a rendu le travail salarié producteur de valeur de plus en plus superflu, inhibant ainsi la création de nouvelle plus-value et déclenchant la spirale implosive. Depuis lors, la pyramide s'est inversée : l'appendice financier de la société de travail est devenu sa base. C'est pourquoi nous sommes aujourd'hui tous otages de la grande illusion qui fait du capital financier un dispositif en mouvement perpétuel, censé être sans répercussion sur le monde réel. Cependant, le travail improductif mondial ayant dépassé le point de non-retour, le choc de la dévaluation est inévitable : un choc économique destiné à se transformer en traumatisme violent pour la conscience sociale dans son ensemble.
Un système de bulles de l'ordre de grandeur actuel ne peut coexister avec une croissance réelle basée sur la production et la consommation de masse. Si le volume actuel de capital fictif circulait librement, il déclencherait l'hyperinflation qui a été exportée jusqu'à présent dans les périphéries négligées du monde globalisé[5]. Le scénario de fin de civilisation dans lequel nous sommes entrés est le résultat de l'extraordinaire croissance de la dépendance au crédit au cours du 20ème siècle ; ce qui signifie avant tout que la monnaie n'a pas pu conserver sa forme antérieure, c'est-à-dire la convertibilité en or. La Première Guerre mondiale a déjà montré qu'il n'était plus possible de financer un conflit avec une monnaie liée à l'or. L'augmentation de la dette provoquée par la Seconde Guerre mondiale et le boom fordiste qui s'en est suivi ont conduit à la décision, en 1971, d'abandonner l'étalon-or. Dès lors, l'argent s'est accéléré dans le vide, ce que la théorie économique bourgeoise (ou néoclassique) n'a jamais compris dans ses implications les plus profondes. Le keynésianisme n'était qu'une tentative de sauver le capitalisme de lui-même, notamment par le biais du fétichisme des dépenses déficitaires : plus de dette publique censée ranimer la flamme de l'économie du travail. Les mouvements syndicaux d'inspiration marxiste n'ont jamais pleinement assimilé la critique de la valeur de Marx. Ils se sont plutôt concentrés sur des luttes de redistribution plus que légitimes, mais presque toujours dans l'horizon ontologique du capital lui-même. Après 1971, l'argent compris comme "réserve de valeur" est devenu une simple convention sans fondement objectif dans le lien social. La conséquence logique de cette perte de substance-valeur - qui, avec le néolibéralisme, a conduit à l'idéologie de la "croissance sans emploi" - est la dévaluation structurelle : soit par l'inflation, soit sous la forme d'une violente vague déflationniste déclenchée par un krach boursier.
Cette tendance est désormais irréversible. Aucun secteur de l'économie ne peut réactiver un cycle d'accumulation réelle et nous ramener à quelque chose de vaguement similaire au boom fordiste, également alimenté par des injections extraordinaires de crédit public. Lorsque le fordisme a implosé, il n'était plus possible de mobiliser une nouvelle main-d'œuvre de masse. C'est pourquoi le capital spéculatif fictif est aujourd'hui le deus ex machina qui compense la perte permanente de la plus-value totale. Le rêve d'une croissance infinie soutenue par la consommation de masse tourne au cauchemar. La phase dystopique dans laquelle nous sommes entrés se caractérise par une productivité sans travail productif, ce qui signifie tout simplement que la "société du travail" est en train de disparaître. Certes, de nombreuses entreprises continueront à tirer d'énormes profits de technologies de plus en plus sophistiquées et de l'exploitation de la main-d'œuvre précaire, mais le lien social organisé autour du travail salarié ne peut que continuer à se déliter.
L'acquisition d'un sens de la perspective critique sur l'implosion en cours du capitalisme sénile nécessite, comme condition préalable, de résister à l'agression de la propagande provenant de l'infosphère. Les grands médias ne nous informeront jamais sur les causes d'une économie structurellement insolvable, pour la simple raison qu'ils sont une émanation de ce système. Au lieu de cela, ils tentent de nous convaincre de chercher ailleurs : pandémies, guerres, préjugés culturels, scandales politiques, catastrophes naturelles, ovnis, extraterrestres, cyberattaques, etc. Alors que les médias s'efforcent aujourd'hui de cacher un effondrement que les gens vivent à fleur de peau, ils ont appris à rejeter la faute sur des événements exogènes. Le mal est toujours projeté ailleurs. En vérité, la crise actuelle se présente comme la deuxième vague de la même crise de 2008, s'inscrivant dans un effondrement systémique si aigu que sa cause est aujourd'hui scientifiquement occultée par des manipulations d'urgence.
Comprendre notre condition exige l'effort de penser contre soi-même, car, en règle générale, un sujet qui "appartient organiquement à une civilisation ne peut identifier la nature du mal qui la mine"[6] Le conformisme et l'"ignorance béate" sont infiniment plus contagieux que la force nécessaire pour affronter les contradictions systémiques. La plupart d'entre nous ne veulent pas se réveiller du tout, préférant croire que cette crise n'est due qu'à des erreurs, à la corruption ou à des problèmes techniques. La raison défensive, cependant, rabaisse la vitalité de la pensée, colonise la conscience et favorise notre adhésion inconsciente aux catégories obsolètes d'une civilisation épuisée.
Toute civilisation s'immunise en traçant une ligne de démarcation entre son ordre constitutif et le Mal. Ce dernier doit être projeté à l'extérieur du corps social pour donner au discours dominant l'illusion de la cohérence. Or, une civilisation mondiale au bord de la défaillance par rapport à sa propre valeur (l'auto-valorisation de la valeur appelée capital) ne peut plus se contenter d'ennemis partiels et localisés : elle doit agiter le spectre d'un Mal global et omniprésent. C'est pourquoi, après avoir remplacé la "pandémie", la guerre en Ukraine a été présentée dès le départ comme une sorte de synecdoque de la Troisième Guerre mondiale. La peur du virus a été remplacée par l'horloge de l'Apocalypse. La guerre devient ainsi le prolongement idéal de la Covid : un écran idéologique qui sert avant tout à masquer la douloureuse réalité quotidienne, de la récession à l'inflation structurelle en passant par les licenciements massifs. De plus, en traçant une frontière entre nous (moralement et culturellement supérieurs) et eux (les barbares), la guerre permet à la fois l'expansion monétaire (en finançant le complexe militaro-industriel, comme la "pandémie" avait financé Big Pharma) et l'expansion idéologique. À cet égard, la tension géopolitique entre le modèle occidental mondialisé dirigé par les États-Unis et le monde multipolaire en devenir (BRICS+) doit être comprise comme un effet de l'effondrement économique en cours, plutôt que comme son dépassement potentiel. La "nouvelle guerre froide" est déjà un fait, si personne d'autre que Morgan Stanley ne nous informe que la préparation du nouvel ordre multipolaire est désormais une priorité.
Quelle que soit la position de chacun sur l'échiquier géopolitique, le problème commun à tous les États capitalistes (et à l'aristocratie transnationale qui les chapeaute) sera de contrôler les vagues violentes de protestation dues à l'augmentation de l'appauvrissement des masses. Il suffit de jeter un coup d'œil à la récente déclaration du G20 à Bali, ou au dernier programme du WEF à Davos, pour se rendre compte que la principale préoccupation des élites est de s'assurer que les niveaux croissants de pauvreté sont gérés par des "solutions globales", allant de l'identité numérique à l'introduction de monnaies numériques contrôlées par le haut (CBDC). La coopération mondiale est le slogan idéologique des ultra-riches qui, voyageant en jet privé pour se mettre d'accord sur des mesures de lutte contre le changement climatique telles que les traqueurs d'empreinte carbone, savent qu'ils doivent tenir en laisse les populations et les sociétés stagnantes. À cet égard, l'esprit de seigneuriage néo-féodal de notre époque est bien représenté par le "modèle d'enfermement" : d'une part, nous avons tendance à oublier que des millions d'êtres humains socialement exclus vivaient déjà dans des conditions d'enfermement effectives bien avant la pandémie, confinés dans des bidonvilles de banlieue ou dans les périphéries rurales du monde, sans accès à l'emploi ou aux produits de première nécessité ; d'autre part, nous savons que les enfermements vécus dans la "pandémie" serviront de prototype pour nous "protéger" contre les traumatismes d'urgence à venir.
Il est donc essentiel de comprendre que nous sommes confrontés à un effondrement socio-économique généralisé, qui prend désormais la forme d'une dissolution du contrat social - comme en témoigne l'effondrement de la participation des citoyens à la pantomime du vote. Les véritables détenteurs du pouvoir (l'aristocratie transnationale dont la politique est la servante) continueront à favoriser les conflits et les divisions de toutes sortes pour masquer l'implosion du système et promouvoir le changement de paradigme autoritaire. Aujourd'hui, toute hostilité, géopolitique ou autre, commence et finit dans l'enfer du capitalisme de crise, soutenu par la machine de propagande. La fin du socialisme dans les années 1980 a levé le voile de Maya. Depuis, comme le dirait un bouddhiste, "le dualisme est une illusion" : il n'y a qu'un seul dogme socio-économique, et il ne fonctionne plus. Maintenir le capitalisme de consommation en vie en étendant la dette à l'infini est désormais impossible, ou ouvertement autodestructeur. La montagne de reconnaissances de dettes a dépassé ce que nous possédons comme garantie (nos actifs, notre force de travail, notre "vie nue"), tandis que l'argent se transforme en papier usagé. La Grande Réinitialisation est une tentative de répondre à cette crise terminale en augmentant l'emprise sur nos vies - tandis qu'autour de nous grandit l'anxiété silencieuse d'une fin du monde imminente, peut-être la seule émotion qui puisse encore nous sauver.
Notes:
[1] George Orwell, 1984 (Milan : Mondadori, 1950), p. 239.
[2] Ibid, p. 201.
[3] Cf. Pier Paolo Pasolini, Il fascismo degli antifascisti (Milan : Garzanti), 2018.
[4] Cf. Robert Kurz, Schwarzbuch Kapitalismus. Ein Abgesang auf die Marktwirtschaft (Francfort : Eichborn Verlag), et The Capital World. Globalization and Internal Limits of the Modern Commodity-Producing System (Milan : Meltemi, 2022).
[5) Des cycles d'hyperinflation dans le monde globalisé ont eu lieu en Bolivie (1985), en Argentine (1989), au Pérou (1990), au Nicaragua (1991), en Bosnie (1992), en Ukraine (1992), en Russie (1992), en Moldavie (1992), en Arménie (1993), au Congo (1993), en Yougoslavie (1994), en Géorgie (1994), en Bulgarie (1997), au Venezuela (2016), au Zimbabwe (2007/09 et 2017), au Liban (2020-aujourd'hui), etc.
[6] Emile Cioran, La tentation d'exister (Milan : Adelphi, 1984), p. 27.
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L'ombre de Fu Manchu sur Taïwan
L'ombre de Fu Manchu sur Taïwan
Constantin von Hoffmeister
Source: https://eurosiberia.substack.com/p/fu-manchus-shadow-over-taiwan?utm_source=post-email-title&publication_id=1305515&post_id=120780373&isFreemail=true&utm_medium=email
Dans les sombres profondeurs du discours politique et la cacophonie des médias, une question glaçante émerge comme une apparition dans une crypte : le tambour de la guerre résonnera-t-il sur le territoire contesté de Taïwan ? Il ne se passe guère de cycle lunaire sans que cette question lancinante ne soit posée. En effet, la lutte crépusculaire entre la vaste République populaire et l'Occident pour le joyau insulaire de l'Orient devient de plus en plus menaçante, comme les crocs de l'insidieux docteur Fu Manchu dans le film de 1965 Le visage de Fu Manchu, où le docteur malveillant, que l'on croyait mort, refait surface à Londres, ourdissant un complot néfaste pour conquérir le monde. Ce film représentait lui aussi le face-à-face entre l'Occident et l'Orient.
Cette île, Taïwan, est une pièce d'échecs dans le grand jeu des trônes, fermement tenue dans les griffes de la Chine depuis les jours sombres du dix-septième siècle, lorsque la dynastie Qing l'a officiellement incorporée à la province de Fujian. Pourtant, comme dans le film de 1966 Les fiancées de Fu Manchu, où le diabolique docteur hypnotise les filles d'importants scientifiques pour les forcer à l'aider dans ses projets de domination mondiale, les puissances coloniales du 19ème siècle, comme la Prusse, ont convoité ces terres, attisant ainsi les conflits. Leurs désirs, cependant, n'allaient pas se réaliser, tout comme les conspirations complexes de Fu Manchu dérapent souvent.
En 1895, comme dans le film La vengeance de Fu Manchu (1967), où notre ignoble docteur établit un empire criminel à New York avec l'intention d'assassiner ses ennemis, le Japon saisit l'occasion de l'échec de la Prusse. Après son triomphe lors de la première guerre sino-japonaise, il prend le contrôle de Taïwan. Cependant, en 1945, parallèlement à la défaite de Fu Manchu dans Le Château de Fu Manchu (1969), où le docteur dépravé tente de geler les océans du monde avec un dispositif mortel mais est déjoué, Tokyo a dû renoncer à son emprise sur Taïwan, la rendant à la Chine après sa défaite ignominieuse lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais la présence du conflit ne s'est pas arrêtée.
Le Guomindang, tel un protagoniste battu dans un film de Fu Manchu, a réussi à échapper aux mâchoires de la défaite lors de la guerre civile chinoise, trouvant refuge à Taïwan. Ils ont proclamé l'existence de la République de Chine sous leur domination, une proclamation qui ressemble étrangement à l'objectif grandiose de Fu Manchu de subjuguer le monde entier dans Le sang de Fu Manchu (1968), où le méchant médecin concocte un venin provoquant la cécité, diffusé par l'intermédiaire de jeunes filles sans méfiance. Pékin a néanmoins rejeté cette revendication, à l'instar de Nayland Smith, l'ennemi juré de Fu Manchu, qui n'a de cesse de contester les odieux desseins du médecin.
Sur le plan international, Taipei a d'abord triomphé en conservant le siège de la Chine aux Nations unies, ce qui rappelle les victoires temporaires de Fu Manchu contre Nayland Smith. The Fiendish Plot of Fu Manchu (1980), le dernier film de la série, dans lequel Fu Manchu, au crépuscule de sa vie, met au point un complot élaboré pour retrouver sa jeunesse à l'aide d'ingrédients provenant de la tombe de Gengis Khan, avant de voir ses machinations s'effondrer face aux interventions persistantes de Nayland Smith, de même la main ferme de Taipei sur le trône estimé du siège de l'ONU s'est désintégrée. Le 25 octobre 1971, l'Assemblée générale des Nations unies a reconnu la République populaire, et non Taïwan, comme représentant légitime de la Chine, à l'instar de la victoire finale de Nayland Smith sur Fu Manchu.
Les nations occidentales, à l'instar de Nayland Smith, battu mais implacable, se sont pliées à cette décision, reconnaissant le "principe d'une seule Chine". Cependant, elles ont également commencé à soutenir Taïwan, remettant ainsi en question le "principe d'une seule Chine", une manœuvre qui reflète les tactiques intelligentes de Nayland Smith pour saper Fu Manchu. Cependant, cette manœuvre, tout comme les toxines redoutables concoctées dans les chambres clandestines de l'antre de Fu Manchu, recèle un péril aux proportions cataclysmiques. En effet, la République populaire, à l'image de l'obstiné et inflexible Fu Manchu, insiste fermement sur le caractère sacré de son intégrité territoriale.
Ironiquement, un compromis était possible avec le Guomindang, un peu comme Nayland Smith trouvait parfois un terrain d'entente avec la fille de Fu Manchu, Fah Lo See. Ils se sont mis d'accord sur le "Consensus de 1992", un armistice fragile qui fait penser à l'aile d'un papillon de nuit battant dans la tempête incessante de leur discorde idéologique. Cette trêve, en dépit de leurs dissensions persistantes, a servi de baume apaisant, réduisant le conflit brutal et rageur à un chaudron frémissant. Cette paix précaire évoque la tranquillité trompeuse qui règne dans L'île de Fu Manchu (1941), un tableau littéraire où, comme le calme sinistre qui précède la tempête, la tension se retire dans l'ombre, pour ressurgir avec une vigueur renouvelée et implacable lorsque Fu Manchu, que l'on croyait tué, refait surface sur une île isolée, élaborant des plans de vengeance complexes, préparant ainsi le terrain pour la résurgence imminente de l'affrontement.
Cependant, le Parti démocrate progressiste (DPP), le fantôme qui hante désormais les couloirs de la gouvernance de l'île, fait pression sans relâche pour que Taïwan se sépare officiellement de l'étreinte spectrale de la Chine continentale. Cette démarche, dans son essence, reflète l'astuce labyrinthique du film Le Dieu d'or du Dr Fu Manchu (1956). Dans cette fantasmagorie télévisée, les alliances, comme les sables dans le sablier désolé du temps, changent et se transforment avec une imprévisibilité qui fait froid dans le dos. Dans cette saga, Fu Manchu manipule sans cesse ses pions, tissant une toile complexe de tromperies et de subterfuges, à l'image de la poussée incessante du DPP en faveur de l'autonomie, à la fois prometteuse et menaçante pour l'équilibre fragile du pouvoir dans ce jeu d'échecs mondial. Cette position a conduit le Congrès national du peuple à Pékin à adopter la loi anti-sécession, à l'instar des contre-stratégies incessantes de Fu Manchu.
Tout comme les abominables stratagèmes de Fu Manchu dans le feuilleton radiophonique L'ombre de Fu Manchu (1939-40), qui se présentent comme un spectre implacable de malheur, dans lequel le méchant docteur se lance dans un voyage de vengeance contre ceux qui osent le défier, la déclaration potentielle de sécession du DPP jette un voile déchirant sur la danse délicate de la diplomatie, présageant un conflit catastrophique qui pourrait renaître tel un phénix des cendres fumantes de cette détente précaire.
Pour se préparer à cette horreur imminente, à cette vision du champ de bataille qui plane à l'horizon, les États-Unis, tels des chevaliers aguerris se préparant au combat, renforcent les forces de Taïwan. Cet acte fait écho à la sombre détermination de Nayland Smith dans The Return of Dr. Fu Manchu (1930), où notre vaillant protagoniste se prépare méticuleusement à son affrontement final et cataclysmique avec l'incarnation du mal. Dans le récit ténébreux de ce film, Nayland Smith, armé de la connaissance de la résurrection de Fu Manchu et de ses plans pour répandre une peste mortelle, rassemble ses forces pour un affrontement qui déterminera le sort de l'humanité, tout comme la dure réalité du paysage géopolitique d'aujourd'hui. Il envoie notamment des formateurs militaires sur l'île, à l'instar de Nayland Smith qui renforce ses alliés contre les intrigues de Fu Manchu. Pendant ce temps, Pékin, comme Fu Manchu, répond aux provocations par de grandes démonstrations de force.
Tout comme le docteur dément brandit sa formidable puissance dans Drums of Fu Manchu (1940), un feuilleton cinématographique dans lequel le docteur insidieux cherche à plonger le monde dans le chaos avec ses sinistres tambours de malheur, les grandioses parades militaires de Pékin sont un sinistre présage des conséquences désastreuses qui suivraient inévitablement une rupture formelle. Les manœuvres de Pékin, comme les battements sinistres des tambours diaboliques de Fu Manchu, se répercutent dans l'éther, jetant un linceul glacial sur la scène mondiale, servant d'avertissement sinistre et tacite de la tempête qui pourrait éclater après la déclaration de sécession. Une invasion peut sembler un choix évident, mais un blocus, comme les tactiques plus subtiles de Fu Manchu, semble plus prometteur du point de vue de Pékin. Toutefois, cette situation pourrait rapidement dégénérer en conflit armé. Si les États-Unis, à l'instar de Nayland Smith, tentent de briser le blocus par la force, ce pourrait bien être le début d'une guerre, une fin dévastatrice semblable à l'apogée d'un conte de Fu Manchu.
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La guerre sans fin
La guerre sans fin
Andrea Marcigliano
Source: https://electomagazine.it/la-guerra-infinita/
À l'heure où j'écris ces lignes, la grande contre-offensive ukrainienne du printemps est peut-être en cours. Je dis "peut-être", car il n'y a rien de plus incertain qu'une action militaire aussi longtemps planifiée et claironnée. À tel point qu'il est difficile de lire la réalité des événements derrière l'écran de fumée de la propagande partisane. Laquelle ne tend pas à informer, bien au contraire. La désinformation, c'est ce que les maîtres de l'ombre à l'époque soviétique appelaient la "desinformatzia".
Cependant, depuis quelques semaines, des actions offensives sont menées par les FAU (Forces Armées Ukrainiennes). Les Russes y répondent en élargissant la portée de leurs raids aériens. Compte tenu également du contrôle presque total qu'ils exercent sur l'espace aérien.
Cependant, ces actions, aussi intensifiées soient-elles, ne donnent pas l'impression qu'elles peuvent réellement affecter le cours général du conflit.
Elles semblent surtout viser à donner un signal aux alliés occidentaux de Kiev. Et à justifier les nouvelles demandes d'argent et d'armement de Zelensky.
Comme je l'ai dit, le risque paradoxal est que cette contre-offensive ukrainienne pousse Moscou à étendre la zone de conflit. Et à se doter d'armements toujours plus lourds et dévastateurs. Ce qu'elle semble déjà faire.
Jusqu'à présent, la volonté de Poutine de limiter le conflit, qui n'est pas désigné par hasard par l'euphémisme "opération spéciale", était évidente. L'objectif russe était de prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass. Et, en perspective, d'empêcher l'installation de bases de l'OTAN en Ukraine.
Au-delà de l'armement utilisé, une guerre visant à redéfinir les zones frontalières. Et à avoir des effets diplomatiques. Bref, plus proche des guerres de succession du 18ème siècle que d'un conflit moderne visant à anéantir l'adversaire.
Mais dans les guerres de succession, les belligérants avaient une sorte d'accord tacite. Ou, du moins, une compréhension commune des limites du conflit. Et de ses objectifs.
Dans le cas présent, en revanche, la vision russe de l'opération dite spéciale n'a pas d'équivalent sur l'autre front.
Par "l'autre front", je n'entends évidemment pas les illusions de Zelensky et de ses hommes au pouvoir à Kiev, ni les forces armées ukrainiennes. Ni aux forces armées ukrainiennes. Qui, dans ce jeu, ne sont que de la chair à canon consommable.
L'autre front est représenté par Washington. Avec ses satellites européens. Et l'objectif peu subtil de l'élite dirigeante actuelle à la Maison Blanche (et derrière elle) est l'anéantissement de la puissance russe. Un dernier redde rationem.
Ce qui a été appelé, précisément par les Américains, "la stratégie de l'anaconda". C'est-à-dire étouffer lentement Moscou, l'envelopper d'ennemis et la contraindre à des conflits territoriaux permanents. Aujourd'hui l'Ukraine, demain la Transnistrie et la Géorgie... après-demain qui sait ?
On peut donc penser que l'actuel conflit russo-ukrainien n'est qu'une étape, la plus visible à ce jour, d'une longue, très longue guerre. Une guerre que l'on pourrait qualifier d'interminable. Ou, du moins, dont les limites temporelles sont très éloignées de notre présent. Une nouvelle guerre de Cent Ans, mais à l'échelle mondiale.
Bien sûr, il est aujourd'hui presque impossible de faire des prévisions à long terme.
Moscou pourrait réagir à ce ruissellement par un féroce retournement de situation. C'est-à-dire en déployant tout son potentiel de guerre. Même nucléaire.
C'est peu probable, du moins tant qu'un homme politique compétent comme Poutine est au Kremlin. Mais, comme je l'ai dit, il est impossible de prédire l'avenir.
En outre, le risque d'utilisation d'armes nucléaires tactiques se situe plutôt du côté occidental. Du moins tant que les démocrates conserveront le pouvoir à Washington. Et c'est là qu'il faut faire une, trop longue, réflexion sur la perspective du retour de Trump à la Maison Blanche. Et sur le temps qu'il reste à Biden et aux siens.
Et puis, il y a le Convive de pierre. Pékin.
Les Chinois sont habitués, bien plus que les Américains, les Européens et les Russes, à penser à long terme. Et ils savent comment gérer une guerre sans fin.
14:43 Publié dans Actualité, Définitions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : guerre, définition, ukraine | |
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