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dimanche, 17 décembre 2023

Revue de presse de CD - 17 décembre 2023

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Revue de presse de CD

17 décembre 2023

Revue de presse anti-totalitarisme, garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

LA CITATION DE LA SEMAINE

« Qui ne s’aperçoit que l’hérésie fait boule de neige ? Sinon dans la réalité, du moins dans le miroir déformant de la presse, de la radio et de la télévision. Mais c’est précisément à la télévision, à la radio et dans la presse que se gagnent aujourd’hui les guerres. Et qu’elles se perdent. »

Alexandre Vialatte, in Résumons-nous. Robert Laffont, collection Bouquins, 2017. Article original paru dans Le Spectacle du monde, n° 100, juillet 1970.

NOUVELLE GUERRE MONDIALE

Le 7 octobre, un massacre dû au Hamas ou à Israël ?

Une cérémonie d'adieu a récemment été organisée pour Liel Hetzroni, 12 ans, une jeune Israélienne du kibboutz Be'eri qui a trouvé la mort lors de l'opération militaire Déluge d'Al-Aqsa menée par le Hamas le 7 octobre. Il n'y a pas eu d'enterrement traditionnel, juste une cérémonie, car son corps n'a jamais été retrouvé. Les autorités israéliennes ont d'abord affirmé que la résistance palestinienne avait tué 1400 Israéliens ce jour-là, dont 112 à Be'eri. Bien que Liel soit morte le « jour le plus sombre d'Israël », aucun représentant du gouvernement n'a assisté à la cérémonie d'adieu pour présenter ses condoléances à sa famille. Le gouvernement israélien n'a pas non plus enquêté sur sa mort et n'a pas dit à ses proches comment elle était morte. En effet, Liel n'a probablement pas été tuée par le Hamas, mais par l'armée israélienne. Liel est morte lorsque les forces militaires israéliennes ont tiré deux obus de char sur une maison à Be'eri où se trouvaient 15 otages israéliens et les 40 combattants du Hamas qui les avaient faits prisonniers. Yasmin Porat, 44 ans, est l'une des deux Israéliennes à avoir survécu à l'incident. Elle est restée avec Liel et les autres otages pendant plusieurs heures dans la maison, gardée, dit-elle, par des combattants qui les ont traités « humainement » et dont « l'objectif était de nous kidnapper pour nous emmener à Gaza, pas de nous assassiner ».

The Cradle

https://lesakerfrancophone.fr/le-7-octobre-un-massacre-du...

Le 7 octobre, Israël a mis en œuvre une « directive Hannibal de masse »

Le colonel Nof Erez affirme que l’armée israélienne a probablement tué ses propres civils à plusieurs reprises le 7 octobre pour éviter qu’ils ne soient ramenés à Gaza en tant que captifs du Hamas. Ce réserviste de l’armée de l’air israélienne a décrit les actions menées par Israël le 7 octobre comme un événement de « directive Hannibal de masse », en référence à la procédure controversée ordonnant aux commandants israéliens de tuer leurs propres soldats pour éviter qu’ils ne soient faits prisonniers. Dans une interview accordée à Haaretz le 15 novembre, le colonel Erez a évoqué la réaction de la flotte israélienne d’hélicoptères d’attaque Apache lorsque des combattants du Hamas ont infiltré des bases militaires et des colonies dans le but d’emmener des soldats et des civils en captivité à Gaza. Il décrit la manière dont les pilotes ont ouvert le feu à plusieurs endroits le long de la barrière frontalière pour empêcher le Hamas de ramener les captifs, tuant à la fois des combattants du Hamas et des Israéliens. En conséquence, « la directive Hannibal a probablement été déployée parce qu’une fois que vous avez détecté une prise d’otages, c’est Hannibal ».

The Cradle

https://lecridespeuples.fr/2023/12/09/le-7-octobre-israel...

Alliance Netanyahou-Hamas : la politique de Netanyahou a renforcé le pouvoir du Hamas

La relation – ou plutôt l’alliance – de longue date entre Benjamin Netanyahou et le Hamas a fait couler beaucoup d’encre. Et pourtant, le fait même qu’il y ait eu une coopération étroite entre le Premier ministre israélien (avec le soutien d’une grande partie de la droite) et l’organisation fondamentaliste semble s’être évaporé de la plupart des analyses actuelles – tout le monde parle « d’échecs, d’erreurs et de contzeptziot » (conceptions figées). Dans ce contexte, il est nécessaire non seulement de rappeler l’histoire de la coopération, mais aussi de conclure sans équivoque : L’attaque du 7 octobre 2023 aide Netanyahou, et ce n’est pas la première fois, à préserver son pouvoir, en tous cas à court terme. Le mode opératoire de la politique de M. Netanyahou depuis son retour au poste de Premier ministre en 2009 a été et continue d’être, d’une part, le renforcement du pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza et, d’autre part, l’affaiblissement de l’Autorité palestinienne.

Haaretz

https://www.les-crises.fr/alliance-netanyahou-hamas-la-po...

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Guerre au Moyen-Orient : du pain béni pour le complexe militaro-industriel

Le titre de la Une du New York Times en dit long : « La guerre au Moyen-Orient fait grimper en flèche les ventes d’armes à l’international ». Les conflits à Gaza, en Ukraine et ailleurs provoquent peut-être des souffrances humaines intolérables, mais ils dopent également les bénéfices des fabricants d’armes du monde entier. Il fut un temps où ces ventes d’armes suscitaient au moins le débat concernant les « marchands de mort » ou les « profiteurs de guerre ». Mais ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui, étant donné la façon dont les médias grand public et l’establishment de Washington perçoivent l’industrie de l’armement, ainsi que la nature des conflits actuels. Il convient de rappeler que l’industrie américaine de l’armement occupe déjà une place dominante sur le marché international, puisqu’elle contrôle 45 % de l’ensemble des ventes mondiales d’armes, une position qui devrait encore se renforcer dans le cadre de la course à l’armement des alliés en Europe et au Moyen-Orient en raison des guerres qui se déroulent dans ces régions.

les-crises.fr

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Les armes testées par Israël sur les Palestiniens seront utilisées contre nous tous

La Palestine a été le laboratoire pour les technologies répressives exportées dans le monde entier, des logiciels d'espionnage aux drones tueurs. Qu'il s'agisse de technologie des drones ou du tristement célèbre logiciel d'espionnage Pegasus, Israël a longtemps développé et affiné les technologies répressives utilisées par les gouvernements du monde entier en les testant sur les Palestiniens. Antony Loewenstein, journaliste et auteur de « The Palestine Laboratory : How Israel Exports the Technology of Occupation Around the World », rejoint le programme « Chris Hedges Report » pour une plongée dans les liens troublants entre l'apartheid israélien, l'industrie de l'armement et la répression mondiale des populations

LIRE : The Palestine Laboratory : How Israel Exports the Technology of Occupation Around the World, par Antony Loewenstein. Verso, 2023.

mondialisation.ca

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Guerre en Ukraine & Palestine vidéo n°68

Avec Régis de Castelnau et Hervé Carresse. La guerre en Ukraine serait-elle un tournant ? À l’évidence, la situation sur le terrain est très difficile pour les forces ukrainiennes. Le bloc au pouvoir à Kiev est extrêmement divisé et l’on se demande si la position de Zélinsky n’est pas très menacée. En parallèle, l’aide occidentale est sur le point de se tarir. Le congrès américain a voté contre la poursuite de celle-ci puisque la priorité est désormais le soutien à Israël. Et l’Europe n’a plus grand-chose à fournir. L’Occident pousse les Ukrainiens à négocier, mais pour cela il faut être deux et les Russes n’en manifestent pour l’instant aucunement l’intention. En Palestine, Israël a repris ses opérations militaires qui s’apparentent à un massacre de la population civile de Gaza. Pendant qu’une guerre à bas bruit est imposée aux palestiniens de Cisjordanie par les colons soutenus par l’armée. Sur le plan diplomatique le sud global impulsé par l’alliance de la Chine et de la Russie continue à être à l’initiative. Pendant que Xi Jiping reçoit Von der Leyen et Michels à Pékin pour vertement les tancer, Poutine organise une tournée triomphale dans les monarchies du golfe. L’Histoire a repris son accélération.

vududroit.com

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Le Su-35 démontre ses prouesses en matière de suppression de la défense aérienne avec la destruction de la station radar ukrainienne

Le 12 décembre, le ministère russe de la Défense a annoncé qu’un chasseur Su-35 avait été déployé pour détruire une station radar ukrainienne près de la région très contestée de Koupiansk, après que le chasseur ait détecté la cible à l’aide de capteurs embarqués. Le type d’installation radar n’a pas été confirmé.

Un jour avant que le ministère russe de la Défense n’annonce le succès de l’opération de suppression de la défense aérienne du Su-35, il a été rapporté le 11 décembre que les équipages russes de drones FPV du groupement tactique Ouest en Ukraine avaient réussi à détruire les positions de l’armée ukrainienne à proximité de Kupyansk. « La reconnaissance du groupement tactique Ouest a reçu des données sur le renforcement des forces ennemies dans la région de Koupiansk. Les équipages de drones de combat ainsi que les reconnaissances ont effectué une marche forcée cachée depuis la zone arrière, plus proche de la ligne de front, pour accomplir une mission de combat », a indiqué le ministère. « Une fois arrivée sur place, l’équipe de drones kamikaze a détruit une équipe de mortiers composée de combattants de l’armée ukrainienne par une attaque ciblée », a déclaré le ministère au média d’État TASS. Les drones semblent s’être révélés très performants, un seul drone parvenant à détruire à la fois une zone de stationnement temporaire d’une unité ukrainienne et un dépôt d’armes. Les capacités des drones russes ont considérablement progressé depuis le début de l’escalade des hostilités avec l’Ukraine en février 2022, à la fois grâce à des acquisitions majeures en provenance d’Iran et à des avancées significatives dans l’industrie nationale, avec de nouvelles variantes plus avancées du drone Lancet en particulier ayant été opérationnelles dans la zone de guerre à intervalles fréquents.

militarywatchmagazine.com

https://militarywatchmagazine.com/editorial

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SOS chrétiens d'Orient : 10 ans d'action de Syrie à Gaza

« SOS Chrétiens d’Orient » fête ses 10 ans ! Tout a commencé en 2013, date fatidique de la prise de Maaloula en Syrie par les djihadistes du Front Al Nosra. Il s’agit du dernier village chrétien parlant l’araméen, la langue du Christ. Pour Benjamin Blanchard et Charles de Meyer, il y a urgence. Ne pouvant rester les bras croisés à Paris, ils décident d’agir et partent sur place. 10 ans plus tard, ce qui n’était au départ qu’une petite initiative de deux Français, est devenue une vraie association qui a su se faire une place au sein du paysage des ONG caritatives. Désormais présente dans neuf pays et sur trois continents, 3000 volontaires se sont relayés sur le terrain pour venir en aide aux communautés chrétiennes d’Orient. De la genèse de l’association à ses domaines d’action, découvrez les coulisses de cette belle association avec leur livre anniversaire.

LIRE : De l’urgence à l’espoir, 10 ans d’action aux côtés des Chrétiens d’orient, en vente sur le site de TVLibertés.

TVLibertés

https://www.youtube.com/watch?v=F1E_q7zE8_8

Conflit ukrainien : analyse de Lucien Cerise sur la situation actuelle

Le conflit ukrainien continue de se déployer malgré le silence médiatique qui l’entoure. Les médias ont largement cessé d’en parler, donnant l’illusion d’une fin proche. Cependant, Lucien Cerise, lors d’une séance de dédicaces, a partagé des points de vue bien différents quant à la persistance du conflit. Selon lui, l’objectif initial de la Russie était de démilitariser et de dénazifier le territoire ukrainien, reprenant le contrôle de l’administration après les événements de 2014. Les réseaux mondialistes, influencés par l’Occident, ont détourné le pouvoir en Ukraine, formant une alliance singulière entre l’extrême droite, les mondialistes LGBT et les influences de la CIA et des réseaux Soros. Lucien Cerise souligne la complexité de cette situation, résultant d’une superposition de couches historiques. Il met en lumière les ambitions russes de restructuration des programmes scolaires pour contrer une propagande anti-russe profondément ancrée. Et il n’oublie pas d’analyser les contradictions d’Israël entre son militarisme et son laisser faire sexuel.s

lemediaen442.fr

https://lemediaen442.fr/conflit-ukrainien-analyse-de-luci...

ALLEMAGNE

Totalitarisme en Allemagne. Pour le président du Bundestag, la popularité de l’AfD pose un « problème de démocratie »

À l’approche des élections de 2024 en Saxe, Brandebourg et Thuringe, où dans chaque État l’Alternative für Deutschland (AfD) est de loin le parti le plus puissant, la présidente du Bundestag, Bärbel Bas (SPD), a mis en garde contre un « danger pour la démocratie », laissant entendre que, puisque les anciens partis perdent, le processus démocratique est d’une certaine manière menacé ! S’adressant à l’AFP, M. Bas, dont le parti de gauche SPD obtient des résultats à un chiffre en Saxe et en Thuringe, a déclaré : « Quand je regarde les sondages actuels, je me dis que la démocratie est en danger. » Sans commentaire…

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2023/12/15/227979/totalitaris...

Berlin : À la croisée des chemins

Xavier Moreau et son invité Édouard Husson, historien, cofondateur de l’Institut Brennus et spécialiste de l’Allemagne, analysent la situation économique en Allemagne, ainsi que son paysage politique, deux ans après l’arrivée au pouvoir du chancelier allemand Olaf Scholz. Les autorités allemandes ont défini les actions à mener dans le cadre de la politique de décarbonation de l’économie du pays. Mais le déclenchement de l’opération militaire spéciale le 24 février 2022 a provoqué des bouleversements imprévus qui ont affecté le monde entier. Pour le moment, l’économie allemande se trouve dans l’impasse. Olaf Scholz qui espérait poursuivre une politique de relations prudentes avec la Russie, a été confronté avec la réalité économique – l’Allemagne, première puissance industrielle d’Europe, a besoin d’un accès à une énergie bon marché pour préserver la compétitivité de ses entreprises. Vidéo.

rt.com

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ARGENTINE

Le nouveau président argentin est un néoconservateur en matière de politique étrangère

Le président nouvellement élu est un fervent partisan de l’Ukraine et a déjà qualifié la Chine d’« assassin ». Javier Milei se concentre peut-être sur l’économie, mais en tant que président, il devra également diriger la politique étrangère de l’Argentine. Ce n’est pas un domaine pour lequel il a montré beaucoup d’intérêt ou de compétences jusqu’à présent, mais quelqu’un comme le sénateur Rand Paul (Républicain -Kentucky.), porte-drapeau du libertarianisme aux États-Unis, se reconnaîtrait difficilement dans les positions défendues par Milei. En fait, les opinions de ce dernier en matière de politique étrangère, pour autant qu’il en ait, sont bien plus proches des néoconservateurs que des libertariens. Elles trouveraient tout à fait leur place au sein des groupes de réflexion bellicistes de Washington D.C. et d’une partie du courant dominant tant du parti républicain que du parti démocrate. La nomination probable de Diana Mondino, une économiste, comme future ministre des affaires étrangères, n’a jusqu’à présent pas réussi à apaiser les inquiétudes concernant les politiques de Milei.

les-crises.fr/

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L'école argentine de géopolitique

Après la fin du régime militaire, pendant la période connue sous le nom de « Processus de réorganisation nationale » (Proceso de Reorganización Nacional) entre 1976 et 1983, et après l'avènement du démolibéralisme et sous le règne du premier président démolibéral du pays, Raúl Alfonsín (1983-1989), l'école argentine de géopolitique s'est décomposée et a perdu de son originalité. Les anciennes orientations « continentales » (indépendantistes) et « occidentales » (pro-yankee) ont perdu de leur pertinence, tandis qu'ont émergé de nombreux ouvrages écrits dans une veine marxiste ou libérale, accusant la géopolitique d'être un outil doctrinal du militarisme, de la dictature, de l'expansionnisme et du terrorisme des gouvernements militaires. La tradition de l'école argentine de géopolitique est défendue par des auteurs tels que N. Boscovich (par exemple, l'ouvrage de 1999 « Geoestrategia Para la Integracion Regional »), C. J. Moneta, Hugh Gaston Sarno, Andres Alfonsin Bravo et d'autres. Des traductions en espagnol d'ouvrages de K. Haushofer, H. J. Mackinder et Saul Cohen, entre autres, sont également publiées. Les thèmes abordés sont les suivants : l'intégration économique régionale. Mercosur, la gouvernance démocratique et la politique de non-alignement, la mondialisation et les relations des États-Unis avec l'Amérique latine, ainsi que les questions classiques de sécurité territoriale et frontalière - en particulier en ce qui concerne les Malouines, qui sont toujours une colonie britannique.

LIRE : Geopolítica del Cono Sur, par Juan E. Gugliamelli. El Cid Editor, 1983.

ronald-lasecki.blogspot.com

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AUSTRALIE

Immigration. L’Australie cherche à réduire de moitié le solde migratoire

Le gouvernement australien révise sa stratégie en matière d’immigration. Lundi 11 décembre, il a publié ce qu’il a appelé sa « nouvelle vision » de son système d’immigration. Le « modèle australien » d’immigration, qui fonde les admissions sur la question de savoir si les nouveaux arrivants ont quelque chose à offrir sur le marché du travail, est depuis longtemps considéré comme digne d’être imité par les politiciens conservateurs de l’Occident. La ministre de l’intérieur, Clare O’Neil, a salué la nouvelle stratégie comme « la plus grande réforme de l’immigration depuis une génération ». Son principal objectif est de réduire de moitié la migration nette au cours des deux prochaines années, ramenant ainsi les chiffres de l’immigration aux niveaux antérieurs à la directive COVID.

breizh-info.com

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BIRMANIE

Birmanie : une guerre civile qui dure

Si la Birmanie est plongée dans la tourmente politique depuis son indépendance, la guerre civile a pris une nouvelle dimension en 2021. Entre affrontements militaires et tensions ethniques, le pays est confronté à une guerre sans fin. Entretien avec Amaury Lorin, docteur en histoire de l’Institut d’études politiques de Paris. Il a vécu à Rangoun (Birmanie) de 2013 à 2015, où il contribuait notamment aux pages « Culture » du Myanmar Times. Dernier ouvrage paru : « Variations birmanes », Bruxelles, Samsa, 2022.

revueconflits.com

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CHILI

Le Chili est attaqué par les mondialistes: il est temps que les patriotes commencent à se défendre

Le Chili pourrait bientôt sombrer dans le chaos et la tyrannie, ce qui conduirait à sa destruction. Le Chili pourrait bientôt sombrer dans le chaos et la tyrannie, ce qui mènerait finalement à sa destruction. Pour éviter cela, il est très important que nous sachions quels sont les objectifs politiques de la nouvelle proposition constitutionnelle et quels sont les acteurs qui se cachent derrière elle. Et comment ces acteurs espèrent tirer profit de ce processus.

euro-sinergias.blogspot.com

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CHINE

« La bourse chinoise s’effondre, les investisseurs internationaux fuient la Chine ».

Alors que la bourse de Paris qui n’est pas en reste évolue sur ses plus hauts niveaux historiques, ce qui est la même chose pour toutes les grandes places occidentales, en Chine, ce n’est pas la même musique. En effet, les marchés chinois font plus que patiner, puisqu’ils chutent considérablement. L’indice phare le CSI 300 des Bourses de Shanghai et Shenzhen a perdu près de 3 % depuis début décembre et vient d’atteindre un plus bas depuis février 2019 ! Sur l’année 2023, c’est 12 % de baisse depuis le début de l’année.

insolentiae.com

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COMPLOTISME (C’est-celui-qui-dit-qui-est !)

Le CSM réaffirme le principe de la liberté d’expression des magistrats

Par lettre du 2 mai 2023, le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti avait saisi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) d’une demande d’avis sur l’usage de la liberté d’expression des magistrats et sur les appels à la grève. Le CSM vient de publier ce jour sa réponse. Sans surprise, l’avis du CSM publié ce mercredi 13 décembre entérine une vision très large de la liberté d’expression des magistrats. D’abord, elle est de principe pour tous, « dans les limites du respect de [leur] serment et notamment des devoirs de réserve, d’impartialité, de délicatesse, de respect du secret professionnel et de l’image qu’[ils] renvoie[ent] de la justice ». On ne peut y porter atteinte que : « pour venir au soutien d’autres principes tout aussi fondamentaux » dont celui de « garantir l’autorité et l’impartialité du pouvoir judiciaire ». Ensuite, plus le magistrat a un poste élevé, plus cette liberté est importante, en particulier lors des discours de rentrée solennelle. Enfin, la liberté la plus importante est celle des syndicats. Quant aux appels à la grève, le CSM a estimé qu’il n’était pas compétent pour se prononcer.

actu-juridique.fr

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DÉCONSTRUCTION / SCHIZOPHRÉNIE / DÉBILITÉ

Le capitalisme woke

Le capitalisme est-il devenu « de gauche » ? Ce qui semble être un paradoxe, plutôt qu'une provocation, est une question au cœur d'un texte d'une grande actualité, et peut-être même d'une anticipation par rapport au débat italien et européen qui ne manquera pas d'émerger. Il se concentre sur un phénomène typiquement américain, qui ne semble pas encore avoir touché de manière significative le Vieux Continent, à savoir l'attitude des entreprises à soutenir des causes progressistes telles que l'environnement, les causes LGBT, l'antiracisme, les droits de la femme, etc. En un peu plus de 300 pages, le livre décline le sujet en 13 chapitres, qui peuvent être lus presque indépendamment les uns des autres ; le premier d'entre eux expose la question en termes généraux, et chacun des chapitres suivants la précise et l'enrichit à partir d'exemples concrets.

LIRE : Woke Capitalism - Hox Corporate Morality Is Sabotaging Democracy (Capitalisme woke. Comment la morale des entreprises menace la démocratie), par Carl Rhodes. Fazi, 2023.

sinistrainrete.info

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« Le wokisme a profondément appauvri l’univers Disney ! »

Entretien avec l’essayiste Samuel Fitoussi, auteur de « Woke fiction - Comment l'idéologie change nos films et nos séries ». Remises au goût du jour, les héroïnes comme Blanche Neige, Mulan ou Wendy ne font plus rêver. Désormais, elles ne font plus que prêcher une morale du ressentiment. Cependant, les récentes déclarations de Bob Iger, patron de Disney, allument une lueur d’espoir.

causeur.fr

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« Le chat est une catastrophe pour la biodiversité, le chien est une catastrophe pour le climat », affirme un membre du GIEC

Invité sur le plateau de LCI, mercredi 13 décembre, François Gemenne, chercheur et membre du GIEC, a pointé du doigt l’impact des animaux domestiques sur le climat et la biodiversité. Vidéo. Pour bien faire, sauver la planète nécessite la destruction de toute vie sur terre !

valeursactuelles.com

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DÉSINFORMATION / MÉDIAS / CORRUPTION / CENSURES

Remix News est un des médias les plus censurés du monde occidental

L’Observatoire du Journalisme s’est entretenu avec John Cody, le directeur de la publication (« managing editor ») du site d’information Remix News dont la popularité grandissante a récemment poussé Facebook à réagir en le soumettant à une censure insidieuse mais très efficace, le « shadow-banning ». Remix News est un site anglophone basé en Hongrie. Il couvre l’actualité internationale, notamment européenne (avec en particulier un éclairage inégalé, en langue anglaise, sur l’Europe centrale), d’un point de vue conservateur. Comme l’explique John Cody, ce n’est pas la première fois – ni certainement la dernière – que Remix News (rmx.news), qui n’a pourtant jamais été poursuivi en justice pour ses publications, subit la censure de la Big Tech. Sur l’exemple du média Remix News, John Cody nous fait découvrir l’ampleur de la censure à l’œuvre dans le monde occidental aujourd’hui.

ojim.fr

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Ruth Elkrief. Des idées bien tranchées

Ruth Elkrief est née le 1er décembre 1960 à Meknès (Maroc), « dans une “famille juive traditionnelle” implantée là-bas depuis plusieurs générations. Sa mère est prof de français [Marie-Louise, née Rouach], son père [Joseph Elkrief], directeur d’une agence automobile. Elle a un frère [Guy] et une sœur [Danielle]. Le premier est aujourd’hui journaliste à France Télé, la seconde, avocate » (Le Nouvel Obs, 04/04/2017). Chalom Messas, ancien grand rabbin du Maroc et de Jérusalem, est son grand-oncle. La famille Elkrief rejoint la France en 1974 et s’installe à Saint-Cloud. Attaquée comme « fanatique » par Jean-Luc Mélenchon en décembre 2023, elle est mise un temps sous protection policière. Ruth Elkrief met volontiers ses tribunes au service des causes qui lui sont chères, parfois au détriment de la neutralité journalistique. Elle a visiblement soutenu Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle. Partisane d’une droite libérale libertaire et modérée, elle a toujours affiché une détestation du Front national. Elle défend vigoureusement les droits de l’homme en France, et ceux du sionisme en Israël.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/portraits/ruth-elkrief/?utm_source=ne...

La revue de presse du 11 décembre 2023

Nouvelle proposition de découvrir une autre information grâce à d’autres sources qui valent souvent les nôtres, occidentales. Au sommaire. PROCHE-ORIENT : une semaine de bombardements supplémentaire sur la population affamée et terrorisée de Gaza et le très intéressant article de Caitlin Johnstone du 7 octobre sur son blog. ÉTATS-UNIS : son soutien à Israël ainsi que les affaires troubles avec son fils coutent politiquement cher à Biden qui voit sa cote de popularité décliner alors que les élections approchent et « le paradoxe du Parti démocrate » avec le blog de Bill Astore. UKRAINE : la défaite de l’Ukraine est en train de petit à petit s’installer dans l’esprit des médias et dirigeants occidentaux et ukrainiens, sans parler de la population. DICTATURE SANITAIRE : l’incroyable folie collective qu’a été la crise Covid a réveillé quelques esprits sur le poids maléfique des industries pharmaceutiques, y compris des pratiques d’espionnages, sur la société. Des chercheurs bénévoles se substituent donc à la complicité des États et continuent leurs enquêtes indépendantes. AFRIQUE : le G5 qui avait été installé sous l’influence de la France disparait. De même que les États-Unis perdent leur influence sur le reste du monde, la France perd celle qu’elle avait en Afrique francophone. Comme les années 1950/60 ont marqué la fin du colonialisme, les années 2020 marquent la fin du « néocolonialisme ».

lesakerfrancophone.fr/

https://lesakerfrancophone.fr/la-revue-de-presse-du-11-de...

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ÊCOLOGIE

Fabien Bouglé : « C’est la fin de la pollution éolienne »

La cour d’appel de Nîmes vient d’ordonner le démantèlement de sept éoliennes installées depuis sept ans sur la commune de Lunas, dans le département de l’Hérault. Ce jugement confirme l’arrêt de la Cour de cassation, il est donc définitif. La Justice impose aussi la remise en état du site sous quinze mois. Fabien Bouglé, expert en politique énergétique, militant anti-éoliennes, auteur de et de Éoliennes : la face noire de la transition écologique, aux Éditions du Rocher, répond aux questions de BV.

LIRE : Guerre de l'énergie : au cœur du nouveau conflit mondial, par Fabien Bouglé. Éditions du Rocher, 2023.

Éoliennes : la face noire de la transition écologique, par Fabien Bouglé. Éditions du Rocher, 2022.

bvoltaire.fr

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La fable du « capitalisme vert »

Par Laurent Mucchielli.

La nouvelle Conférence sur les changements climatiques (COP 28), initiée par l’ONU, se déroule du 30 novembre au 12 décembre 2023 à Dubaï (Émirats Arabes Unis). Elle s’accompagne de polémiques et indignations liées au profil du président de cette COP, le sultan Al-Jaber, un acteur très important du monde industriel et financier. Cette situation était pourtant plus que prévisible. Dans son dernier rapport en novembre 2023, l’Observatoire des multinationales a étudié les comptes de quinze très grandes entreprises engagées dans la production d’énergies renouvelables et se présentant comme des championnes de la transition énergétique. Ces géants industriels justifient ainsi les énormes subventions publiques dont ils profitent par ailleurs. La réalité de leur action est pourtant toute autre. L’hypocrisie est flagrante et elle se fait, comme toujours, au détriment des pays et des populations les plus fragiles

Le blog de Laurent Mucchielli

https://qg.media/blog/laurent-mucchielli/la-fable-du-capi...

Le directeur du Shift Project (proche des écologistes), Matthieu Auzanneau, reconnaît disposer d’une « cinquième colonne » de fonctionnaires nationaux et locaux pour mettre la pression sur les responsables politiques en faveur de la décroissance.

D’autre part, il avoue que les énergies renouvelables ne peuvent en aucun cas compenser l’arrêt des énergies fossiles… « Toutes les alternatives ne remplaceront pas, au même niveau de consommation, les énergies fossiles et ça c'est compris en France par un certain nombre d'acteurs clés : la technologie ne nous sauvera pas, en tout cas pas toute seule. »

#CàVous

https://www.youtube.com/watch?v=ok486qV0osQ

L'énergie verte est-elle VRAIMENT verte ?

Panneaux solaires, murs d'énergie, énergie éolienne... Tout tourne autour des énergies renouvelables ! En fait, tout cela est poussé à des degrés souvent insensés. La question est donc la suivante : à quel point l'énergie verte est-elle « verte » ? Va-t-elle nous sauver d'une mort certaine, du changement climatique et des envahisseurs de l'espace ? Eh bien... Comme d'habitude, c'est compliqué. Plongeons dans le monde fascinant (et parfois déroutant) de l'énergie verte !

ScottiesTech.Info

https://www.youtube.com/watch?v=7S8-Punk08M

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ÉCONOMIE

La « main invisible » a tiré l'oreille de Mickey

Adam Smith, le grand théoricien du libéralisme économique, est né il y a 300 ans, en juin 1723. À l'aube de l'ère industrielle, il a parlé de la « main invisible » qui régit les marchés. Cette métaphore explique comment le développement économique et la politique gouvernementale sont puissamment influencés par les choix individuels des consommateurs. Plus une société devient prospère, plus les individus gagnent en influence… Les Américains comprennent les avantages du capitalisme. Et pourtant ! Une multinationale de premier plan, Disney, vient de découvrir qu'imposer un agenda idéologique (« woke » en l'occurrence) à ses clients avait des conséquences néfastes pour ses actionnaires… Dans son rapport annuel aux autorités financières (la SEC) qui clôturait l'année fiscale au 30 septembre dernier, The Walt Disney Company reconnaît que sa situation financière est soumise à un risque significatif à cause de ses « positions sociales et environnementales qui ne sont pas bien perçues (sic) voire même rejetées par une part importante de ses clients ». Les patrons de Mickey admettent même que leur réputation est mise à mal. Le PDG Bob Iger, revenu aux affaires récemment, déclare lui-même vouloir « calmer les choses » et revenir aux fondamentaux : proposer des divertissements qui fassent rêver les clients sans les forcer à ingurgiter des messages idéologiques.

laselectiondujour.com

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ÉDUCATION

Annonces de Gabriel Attal : beaucoup de bruit pour rien

Par Jean-Baptiste Noé. Le vent brassé par le ministre de l’Éducation nationale ne soufflera pas au-delà de la rue de Grenelle. Explications. Aussi séduisantes qu’elles soient, les mesures scolaires annoncées par Gabriel Attal se révèleront inutiles et inefficaces pour résoudre les maux de l’école. D’une part parce qu’elles ne tiennent pas compte de la nature de l’Éducation nationale, d’autre part parce qu’elles ne s’attaquent pas à la racine du problème. Ce pourrait être une épreuve du classement Pisa : dénombrer toutes les mesures prises par les ministres de l’Éducation nationale pour redresser l’école. Comme ses prédécesseurs, Gabriel Attal a donc annoncé vouloir recentrer l’école sur les fondamentaux, savoir lire, écrire et compter et accroître les exigences scolaires. Au programme donc, redoublement, dédoublement des classes, groupes de niveaux, revalorisation du Brevet du collège, etc. Des mesures de séduction qui ont atteint leurs cibles ; des mesures vaines pourtant, qui ne résoudront pas les problèmes scolaires. À un syndicaliste à qui je demandais son avis sur un ministre de l’Éducation nationale fraichement nommé, celui-ci me répondit : « Peu importe le ministre, c’est nous qui avons le pouvoir ».

contrepoints.org

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Fermeture de classes prépas : Gabriel Attal sera-t-il le fossoyeur de l’excellence républicaine ?

Le rectorat de Paris entend fermer certaines classes préparatoires parisiennes à la rentrée 2024. Cette décision concernant l’un des derniers bastions de la méritocratie suscite incompréhension et inquiétude… Le verdict est tombé le 13 novembre dernier : quatre classes préparatoires parisiennes (CPGE) sont menacées d’être fermées à la prochaine rentrée sous prétexte qu’elles ne se seraient pas assez attractives et trop coûteuses. Parmi ces classes, deux prépas littéraires, l’hypokhâgne de Lamartine (IXe) et une khâgne de Chaptal (XVIIe), qui pourtant attirent de plus en plus d’élèves depuis des années. Comme le rapporte la pétition lancée par des élèves et professeurs du Lycée Lamartine et du Lycée Chaptal, signée par presque 10 000 personnes, les candidatures Parcoursup augmentent très fortement et le nombre d’inscrits en classes préparatoires littéraires est en hausse de +1,2 %. Pourquoi le recteur de l’académie de Paris s’acharne-t-il alors à fermer ces classes réputées pour leur exigence et leur réussite ?

causeur.fr

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L’école en famille menacée par les politiques : entretien avec Fabienne et ses deux filles Lison et Rose sur l’instruction en famille

L’année dernière, Fabienne et ses deux filles, Lison et Rose, ont publié qui retrace une partie de leurs six années d’IEF (instruction en famille). Le mois dernier, l’Organisation des Nations unies a alerté sur les dérives des politiques françaises au sujet de l’école à la maison et sur la liberté de choisir la forme d’éducation que l’on veut donner. Depuis l’été 2021, le gouvernement a fait voter une loi compliquant la possibilité de pratiquer l’école à la maison. En effet, certains rectorats auraient rejeté jusqu’à 90 % des demandes qui leur ont été faites, alors qu’auparavant, les parents ne rencontraient aucun problème pour organiser ce type de projet éducatif, et devaient simplement remplir une déclaration. Pour Fabienne, Lison et Rose, l’école en famille leur a permis d’embrasser plus complètement certaines matières que dans le système public, et de toucher à tout. Et de s’ouvrir l’esprit en fréquentant davantage les musées ou le théâtre. Tout en apprenant l’entraide entre petites sœurs ! Témoignages familiaux.

LIRE : L’école en famille, par Fabienne, Lison et Rose Malardeau. Éditions Louise Courteau, 2022.

francesoir.fr

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L’Éducation nationale s’acharne contre un enseignant qui a refusé d’appliquer le protocole sanitaire pendant l’épidémie de Covid

Andreas Pfeiffer, professeur d'allemand, a refusé d’imposer le port du masque à ses élèves pendant l’épidémie de Covid, par souci de santé. Son engagement sur les questions sanitaires continue de lui coûter cher et de déclencher une série de mesures disciplinaires à son encontre. Retour sur le parcours de cet enseignant depuis décembre 2021. D’origine allemande, Andreas Pfeiffer enseigne sa langue maternelle au sein de l’Education nationale française depuis plus de 30 ans. Il a été professeur au lycée Claude-Gellée à Épinal, dans les Vosges, pendant dix ans. De 2021 à 2023, cet enseignant a subi une succession de mesures disciplinaires, allant de la mise à pied à la mutation. Le 6 décembre 2021, sa direction l’interpelle et exige son départ sur-le-champ. Il est mis à pied pour ses positions sur le port du masque et pour avoir discuté de la vaccination en classe. Car, en lisant les travaux des époux Nicole et Gérard Délépine, le professeur d’allemand dit avoir eu un « déclic ». 

francesoir.fr

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ÉNERGIE

Toujours pas de débat scientifique à la COP28, mais de violentes joutes politiques

On aurait pu croire que, pour une fois, la COP28 engagerait un débat scientifique contradictoire toujours absent dans ce type de sommet ! Le président de la COP28, Sultan Al Jaber avait en effet lancé, dès le 21 novembre à un forum de l'ONG She Changes Climate, qu'il n'existait « aucune science, ni aucun scénario, qui affirme que l'élimination progressive des combustibles fossiles permettra d'atteindre 1,5°C ». Aussitôt, les commentateurs se sont insurgés, qualifiant ce propos de « déni scientifique ». Al Jaber s'est fait reprocher de tenir un discours « inquiétant et belliqueux ». Et le recours aux invectives et aux arguments d'autorité a tenu lieu de débat : « Nous sommes dans une crise absolue… parce que nous ne nous sommes pas encore engagés à éliminer progressivement les combustibles fossiles ». Le 1er décembre, Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, tentait de clôturer l'affaire à la COP28 : « La science du changement climatique est claire depuis des décennies : la limite de 1,5 °C n'est possible que si nous arrêtons finalement de brûler tous les combustibles fossiles. Ni réduire, ni diminuer. Suppression progressive ! ».

laselectiondujour.com

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La COP 28 ne parvient à un accord sur une transition hors des énergies fossiles qu’après une prolongation

Faute d’un consensus, les négociations se sont poursuivies dans la soirée du mardi 12 décembre. « La présidence de la COP28 continuera d’unir les parties pour obtenir le résultat le plus ambitieux possible », avait annoncé le comité plus tôt dans la journée. Tout se jouait sur un mot : « Sortie ». La nouvelle version, dévoilée dans la nuit par la présidence de la COP28 et signée peu après 8 heures mercredi 13 décembre, appelle finalement à une « transition hors des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques ».

francesoir.fr

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COP28 : renouveau de l’énergie nucléaire et avenir radieux des combustibles fossiles

La COP28 semble pour certains avoir été une avancée, le mot « énergie » ayant été inclus pour la première fois dans les conclusions. La mention de la « transition vers le retrait » des énergies fossiles a fait sensation, mais à l’analyse du texte, les échappatoires sont si nombreuses qu’elles ont permis aux pays en développement de signer, car — comme pour l’Accord de Paris — rien ne les oblige à suivre l’exemple isolé de l’UE.

factuel.media/blogs

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La France « en colère » et « stupéfaite » par l’appel de l’Opep sur les énergies fossiles !

C’est le titre de notre aimable agence nationale de presse l’AFP qui n’a rien à envier à l’agence TASS sous l’Union Soviétique en termes de « propagande » climatique et il y a franchement de quoi rigoler franchement du titre et du courroux de notre AFP nationale. Il n’y a personne pour dire à l’AFP que le suicide européen et en particulier français n’est pas forcément une idée que partage les autres pays du monde. Bref, l’AFP découvre avec stupéfaction que les producteurs de pétrole n’ont pas franchement envie de se tirer une balle dans la tête et de décarboner l’économie, pas plus qu’ils n’ont envie de cesser de vendre du pétrole et de gagner des sous. L’AFP découvre avec stupéfaction que le reste du monde s’en fiche complètement du CO2 parce que faut voir ce qu’ils crament tous en pétrole, charbon ou gaz pour climatiser leurs maisons… ou les stades de foot du Qatar sans que cela ne pose de problème à notre AFP. Allez, les gars, continuez à construire des moulins à vent appelés éoliennes en couinant sur les gens de l’OPEP à qui on achète de l’essence chaque jour… et en autorisant sur le sol français… les forages pétroliers !

insolentiae.com

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ESPAGNE

L’Espagne atlantique face au nationalisme des riches

En cette période de crise aiguë en Espagne, après des siècles de décadence, il est temps de regarder en arrière et de prendre un nouvel élan. C’est l’impulsion que je demande et que j’envisage pour l’Espagne atlantique. L’Espagne était un empire. En tant que nation politique « bourgeoise », elle ne s’est pas réalisée. Le modèle jacobin français lui a toujours été étranger. D’une manière ou d’une autre, les esprits les plus vifs du pays l’ont senti. Quand on parle de problème territorial en Espagne, il ne s’agit pas d’une lutte entre « nations opprimées » au sein de l’État espagnol. Quand les indépendantistes basques ou catalans parlent en ces termes, ils ne font que se ridiculiser. Ils parlent de « leur » problème comme si ce problème était tout à fait similaire à d’autres problèmes beaucoup plus sérieux et authentiques : le problème palestinien, le problème sahraoui, ou même le problème des Écossais et des Bretons. Les nationalistes basques et catalans parlent souvent, et le font avec sérieux et sans honte, de « forces d’occupation » ou de « prison des peuples », alors que les revendications séparatistes de l’Espagne ne visent qu’à préserver des privilèges.

breizh-info.com

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Darío Madrid : « Il est important de replacer l’Inquisition espagnole dans son contexte »

Darío Madrid est le pseudonyme Internet de Gonzalo Fernández, chercheur en histoire et avocat. Spécialisé en droit pénal et en droit du travail, il a écrit de nombreux articles sur la légende noire, l’Inquisition et la conquête de l’Amérique, et a été invité comme orateur à diverses conférences et réunions sur l’histoire. Il a reçu la médaille Universitas Summa Cum Laude du GEES Espagne pour son travail de diffusion de l’histoire espagnole. Notre confrère Álvaro Peñas l’a interviewé pour Deliberatio (nous avons traduit cette interview en français) au sujet de son premier livre, pas encore traduit en français, « L’Inquisition espagnole. Réalité et procédure du Saint-Office », un ouvrage qui décrit clairement les procédures devant les tribunaux de l’Inquisition.

LIRE : La Inquisición española. Realidad y procedimiento del Santo Oficio, par Dario Madrid. Edaf, 2023.

breizh-info.com

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ÉTATS-UNIS

États-Unis : Vente et trafic d’organes de fœtus et nouveau-nés, le nouveau scandale de l’avortement

La crise du covid-19 a révélé au commun des mortels que Big Pharma se sert de cellules de fœtus volontairement avortés pour le développement de ses vaccins ou injections géniques anti-coronavirus. Des scientifiques comme l’Américaine Pamela Hacker soutiennent que le trafic d’organes et de cellules de fœtus avortés fait partie intégrante de la recherche actuelle dans certains grands laboratoires et que ces cellules sont prélevées sur des fœtus vivants. Des documents publiés récemment par la fondation américaine Judicial Watch épaulée par le Center for Medical Progress viennent confirmer ces trafics sur des fœtus encore vivants. Quelques années auparavant, c’était la machine à avorter Planned Parenthood qui se retrouvait au centre d’un scandale de vente et trafic d’organes de bébés avortés. Aujourd’hui, c’est l’université de Pittsburgh et le département pour la santé humaine des États-Unis qui est sur le banc des accusés grâce au travail d’investigation et de recueil de données mené par l’association américaine Judicial Watch et le Center for Medical Progress, peut-on lire sur le site Blondet and Friends.

medias-presse.info

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Attaque des « cinquièmes colonnes » : les États-Unis préparent une nouvelle série de « révolutions de couleur »

Par Leonid Savin. Récemment, le Centre international pour les conflits non violents, basé à Washington, a publié un nouveau manuel sur la conduite des révolutions de couleur, intitulé « Faciliter la quatrième vague démocratique : un guide pour contrer la menace autoritaire ». Ce centre poursuit la tradition d'ingérence dans les affaires intérieures des États étrangers selon la méthode de Gene Sharp, Bruce Ackerman et d'autres théoriciens des actions et mouvements politiques de protestation. Il convient de noter que le directeur exécutif de ce centre est aujourd'hui Ivan Marovic, l'un des dirigeants de l'organisation yougoslave Otpor, qui a joué un rôle clé dans le renversement de Slobodan Milosevic. Autre détail important, le rapport a été réalisé en collaboration avec le Scofort Centre for Strategy and Security du Conseil de l'Atlantique. L'Atlantic Council, considéré comme indésirable et interdit en Russie, est le principal groupe de réflexion de l'OTAN aux États-Unis, qui élabore des recommandations militaires et politiques à l'intention des membres de l'alliance. Le co-auteur au nom du Conseil atlantique est Ash Jayne, et le co-auteur au nom du Centre est Gardy Merryman. Le troisième co-auteur est Patrick Quirk de l'International Republican Institute, une autre organisation jugée indésirable en Russie. Avec des documents peu utilisés par les médias de grand chemin…

geopolitika.ru

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« La procédure de destitution lancée contre Joe Biden… ».

Par Charles Sannat. Je me souviens de tout ce que l’on pouvait dire sur Trump, sur toutes les critiques qu’il était convenable de vomir sur ce type et même qui étaient attendues comme autant de signes d’allégeance à la bien-pensance exigée. Je me souviens aussi des lauriers tressés à Saint Biden qui ne sera jamais le président des Français et des Européens. Je me souviens aussi très bien que le mandat de Trump n’a donné lieu à aucune guerre. Depuis le retour au pouvoir des aimables Démocrates forcément gentils et qui représentent le camp du bien, le monde est à feu et à sang. Je me souviens du Covid et de la vaccination ou des traitements que l’on ne pouvait pas discuter, interdiction d’en parler sinon vous étiez mis au banc, accusé des pires mots. Je me souviens de la guerre en Ukraine, de l’invasion russe et oui ce sont les Russes qui ont attaqué même si l’histoire est un peu plus complexe que cela, l’attaque russe indéniable n’étant que l’aboutissement d’un processus dans lequel les Américains sont loin d’être des anges et les Européens des Saints. On ne pouvait pas discuter, interdiction d’en parler sinon vous étiez mis au banc, accusé des pires mots. Impossible d’introduire une nuance et d’expliquer qu’après la guerre à moins d’éradiquer la Russie et les Russes ce que ni Napoléon ni Hitler n’ont réussi, difficile d’imaginer que Macron le fasse, flanqué d’un Bruno Le Maire qui nous annonçait fanfaron qu’il allait mettre à genoux l’économie russe. Je me souviens de tout cela. De tous ces mensonges, de toutes ces manipulations, de toutes ces propagandes et de tous ces coups fourrés. Ce qui a été fait à Trump et qui était démocratiquement douteux, qui a été fait à Fillon et qui était démocratiquement douteux, est désormais fait à Biden. Au gentil Biden dont le fils Hunter Biden est un sale gosse. Un très, très sale gosse, chargé également des basses besognes de son père si puissant. Les pires accusations pèsent sur ce sale môme, alors que son père serait si bon, si vertueux. Permettez-moi d’avoir quelques menus doutes…

insolentiae.com

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FRANCE

Marion Maréchal : « Un RIP pour ne pas mourir »

Pour la tête de liste de Reconquête! aux européennes de 2024, le référendum d’initiative partagée (RIP) est le seul outil juridique pour imposer à Emmanuel Macron une nouvelle politique migratoire. Entretien.

lincorrect.org

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En France, un référendum est devenu impossible

C’est ce qu’affirme Ghislain Benhessa dans son nouvel ouvrage paru en novembre. Après avoir détricoté le triomphe de la légalité sur la légitimité dans son « Totem de l’État de droit », l’avocat, philosophe et docteur en droit strasbourgeois signe un essai saillant déplorant l’évacuation progressive du demos dans les prises de décisions publiques de ces cinquante dernières années. Ce « référendum impossible » est avant tout une histoire et une réflexion sur la Ve République au regard de l’implication du peuple dans le jeu politique. De manière inévitable, l’auteur remonte donc jusqu’à la partition Sieyès / Rousseau qui structure le paysage politique français depuis le XVIIIe siècle.

LIRE : Le référendum impossible, par Ghislain Benhessa. L’artilleur, 2023.

revueconflits.com

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« La République ne reconnaît aucun culte », vraiment ?

Le « moment Hanouka » à l’Élysée. En accueillant le 7 décembre une célébration cultuelle à l’Élysée, le chef de l’État français oublie qu’il est président de la République. Il commet une faute institutionnelle en enfreignant le principe de laïcité, il fait obstacle au travail des professeurs, il ravive et attise la compétition communautariste, il expose ceux qu’il prétend protéger et les réduit à une appartenance confessionnelle, il confond la Nation avec un amas de grumeaux convictionnels et identitaires. Le 7 décembre, Emmanuel Macron a accueilli à l’Élysée l’ouverture de la Hanouka, fête cultuelle juive célébrée par le grand rabbin Haïm Korsia. Ce faisant, le chef de l’État oublie qu’il est président de la République française « indivisible, laïque, démocratique et sociale » (art. 1er de la Constitution) et commet une faute institutionnelle majeure. L’article 2 de la loi du 9 décembre 1905, qui dispose « la République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte », est manifestement enfreint par cette célébration au sein d’un palais national abritant un organe essentiel de l’exécutif.

mezetulle.fr

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L'opinion des musulmans français sur la laïcité et la place de leur religion dans la société

La nouvelle chaîne franco-arabe Elmaniya.tv a commandé à l'Institut français d'opinion publique (Ifop) une enquête auprès des musulmans français, à l'occasion de la journée nationale de la laïcité, le 9 décembre (dossier de l'Ifop en lien ci-dessous). Cette enquête a malheureusement été éclipsée, dès le 11 décembre, par le coup de théâtre de la motion de rejet préalable au projet de loi immigration à l'Assemblée nationale. Le sondage réalisé par l'Ifop, cœur de cette enquête, offre un aperçu saisissant du sens qu'une large majorité de musulmans français donne à la laïcité, de leur opinion sur la mission de l'école ou encore de leurs points de vue sur des événements récents, telle l'interdiction des abayas à l'école le 3 septembre, ou l'assassinat, le 13 octobre, du professeur Dominique Bernard à Arras par un ancien élève islamisé. Comme sonnée par le résultat de sa propre enquête, l'Ifop la présente dans des termes précautionneux, proches du fameux « en même temps »

laselectiondujour.com

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Cartographie de la galaxie des Frères Musulmans en France

Cette cartographie (Version 2.12), initialement publiée sur le site Lieux Communs en février 2020 et fréquemment mise à jour depuis, vise deux objectifs : 1. Rendre visible l’ensemble des personnalités, des structures et des secteurs d’activités liés à différents degrés à la confrérie des Frères Musulmans sur notre territoire, et donner des informations précises sur chacun d’eux. 2. Les domaines d’activités sont désignés en secteurs de couleur ; « Éducation et Formation » (en vert), « Théologie, culte et prédication » (en jaune) et « Société » (en rouge et bleu). La cartographie est interactive, avec un texte explicatif de présentation. A examiner avec attention.

decolonialisme.fr

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3.000.000.000.000 €... de dette publique !

Où passe notre argent ? Les secrets d'un État en faillite. Imaginez un ménage dont les revenus mensuels sont de 2 000 € et qui dépense pourtant 2 600 €. Pour assurer son train de vie, il doit emprunter tous les mois à la banque. Cette situation ubuesque est celle que connaît notre pays depuis près de 50 ans. « Circulez-y-a-rien à voir » répètent nos gouvernements. « La dette ? On s’en fiche, elle ne nous concerne pas » estiment certains Français auxquels on n’a que trop rarement expliqué les conséquences concrètes de cette gestion irresponsable des deniers publics. Aujourd’hui, la catastrophe est à nos portes si nous ne faisons rien. Continuer à fonctionner avec plus de 30 % d’écart entre les recettes de l’État et ses dépenses, c’est endetter nos enfants, dépendre du bon vouloir des marchés financiers, amputer notre souveraineté et enfin gaspiller de l’argent en payant tous les ans des intérêts de plus en plus lourds. Le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a d’ailleurs tiré la sonnette d’alarme il y a quelques semaines devant les sénateurs : « Nous ne sommes plus devant les risques, ils sont là ». Il faut donc alerter les décideurs et nos compatriotes de l’urgence à agir, de l’urgence à redresser nos comptes publics et à rendre du pouvoir d’achat aux Français. C’est l’objectif de ce documentaire unique en son genre.

dette-publique.fr

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La nouvelle idée du gouvernement pour dépenser 46 milliards d’euros supplémentaires

Le contribuable sera saisi d’effroi quand il comprendra que les sommes non versées à ceux qui pourraient y avoir droit représentent 46 milliards d’euros. Connaissez-vous les « territoires zéro non-recours » ? C’est une expérience destinée à lutter contre le non-recours aux droits sociaux. En gros, il s’agit de dépenser plus puisque, dans le même temps, il n’est pas annoncé un accroissement de la lutte contre les fraudes. C’était une des « grandes idées » d’Emmanuel Macron lors de la campagne de 2022 : le versement automatique des prestations sociales – prime d’activité, revenu de solidarité active (RSA), minimum vieillesse, etc.

contrepoints.org

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Gérald Darmanin annonce son intention de dissoudre «Academia Christiana».

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a annoncé dimanche 10 décembre sur Brut qu’il présenterait dans « les semaines qui viennent » en Conseil des ministres la dissolution d’Academia Christiana, un institut catholique. Un communiqué a été publié sur le site de l’institution en réponse. Extrait : « Academia Christiana est un institut de formation qui invite les jeunes à s’engager au service du bien commun. Depuis 2013, plus de 2 000 jeunes sont passés par nos universités d’été et séances de formations. Aujourd’hui ils sont partout engagés pour leur pays à travers leur métier, des associations, en tant qu’élus locaux, enseignants ou artisans. D’autre part, notre rôle est de transformer en force créatrice la colère et le désespoir d’une jeunesse orpheline. Nous croyons qu’il est plus utile de proposer des solutions que d’en rester à des constats pessimistes. Nous invitons la jeunesse à aimer son pays et son histoire, à fonder des foyers solides, à retrouver une vie spirituelle vivante, à perpétuer nos traditions, à mener une vie saine et à cultiver le sens de l’effort. […] Quand un gouvernement entrave la liberté d’association et d’expression, quand tout ce qui est jugé contraire à l’idéologie dominante est menacé de censure, quand on condamne à la mort sociale les réfractaires, c’est bien ce qu’on appelle un « système totalitaire ». N’oubliez pas que c’est par la peur que le credo progressiste se maintient au pouvoir. Academia Christiana ira devant les tribunaux pour contester cette procédure absurde qui manifeste une fois de plus que nous sommes sortis de l’État de droit. »

academiachristiana.org

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« La dissolution d'Academia Christiana mettrait à mal plusieurs libertés publiques »

Gérald Darmanin a annoncé vouloir dissoudre l’Academia Christiana, un mouvement catholique proche de la droite identitaire. À travers cette décision, le gouvernement restreint la liberté d’association pour servir des objectifs politiques, analyse le juriste Nicolas Bauer, expert au European Centre for Law and Justice (ECLJ), intervenant dans des affaires à la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) relatives aux libertés d'expression, d'association et de religion. Derrière une telle annonce de dissolution, il existe un dossier plus épais. Gérald Darmanin l'a résumé ainsi : « Ce n'est pas une association qui correspond, me semble-t-il, aux valeurs de la République ». La liste des reproches faits par le ministère de l'Intérieur à Academia Christiana a fuité dans la presse. Elle mérite d'être commentée, car elle montre que le gouvernement malmène non seulement la liberté d'association, mais aussi plusieurs autres libertés publiques, comme celles de pensée, d'expression, d'éducation ou encore de religion. Ces libertés sont exercées par tous et sont notre bien commun. Elles sont protégées et doivent continuer à l'être, y compris lorsqu'elles sont exercées contre les valeurs de la République. Ces « valeurs » inspirent nos lois mais ne constituent pas une idéologie officielle à laquelle il serait obligatoire d'adhérer. Chacun a le droit de les critiquer, librement.

lefigaro.fr

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L’ultra-droite représente-t-elle vraiment une menace pour la France ?

« L’ultra-droite » est revenue sous les projecteurs avec le meurtre raciste de Crépol. Quiconque s’intéresse un tant soit peu à la question aura remarqué que chaque attentat islamiste sur notre sol est suivi d’une chasse aux… nationalistes, patriotes, supporters, ultradroitistes, etc. Un phénomène qui peut paraître totalement contradictoire mais qui, pour le pouvoir en place, représente un avantage indéniable : faire croire que le gouvernement agit, qu’il traque les méchants. À défaut de s’en prendre aux terroristes musulmans – puisqu’on en est incapable – on s’attaque aux militants franchouillards, ils sont somme toute bien éduqués et pas très méchants. Et en plus, on galvanise la population contre un ennemi intérieur : « l’ultradroite ». Tant pis si elle est largement fantasmée, BMF parle, le peuple gobe. Faible avec les forts, fort avec les faibles. Telle est la devise qui devrait maintenant être gravée dans le marbre de l’Élysée.

breizh-info.com

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La surveillance devient le prix à payer pour vivre en France

Par François Jolain. Entre nécessité sécuritaire et respect de la vie privée, l’État français semble avoir choisi. La surveillance s’intensifie, mais à quel prix pour la liberté individuelle ? Jadis, seuls les criminels se retrouvaient sur écoute. La traque du citoyen par les bureaucrates était une exception. Les surveillances de masse étaient réservées aux régimes totalitaires, impensables dans nos démocraties. Or depuis le 11 septembre, nos gouvernements nous considèrent tous comme des potentiels criminels qu’il faut espionner constamment. Et toute comparaison aux régimes totalitaires fera glousser nos fonctionnaires devant une telle allusion. J’ai déjà longuement commenté cette dérive à travers les dernières actualités comme la volonté d’interdire les VPN, de mettre un mouchard dans nos navigateurs, d’interdire le chiffrement, de l’égaliser la reconnaissance faciale, d’interdire les cryptomonnaies. Tous ces abandons de nos droits ont été faits en 2023, vous pouvez constater l’imagination sans limites de nos bureaucrates dans nos privations de liberté.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2023/12/16/468750-la-surveil...

Les terres agricoles françaises sont les plus taxées d’Europe

À l’heure où les Jeunes agriculteurs retournent les panneaux d’entrée des communes pour signifier que l’agriculture française « marche sur la tête » et dénoncent, entre autres, des normes trop nombreuses, une surcharge administrative et des rémunérations de misère, Philbert Carbon revient sur une étude de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) qui montre que les terres agricoles en France sont les plus taxées d’Europe. Ils auraient pu aussi s’en prendre à la fiscalité car cette étude rappelle que l’imposition des terres agricoles, très élevée en France, défavorise la rentabilité de l’agriculture et encourage à un changement de destination des terres agricoles.

contrepoints.org

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Du foin, oui, mais à la botte de qui ?

Les tracteurs sont de sortie. Les agriculteurs sont en colère et ils le font savoir. Depuis 15 jours, ils multiplient les blocages, axes routiers et bâtiments publics, préfectures, mairies et centres des impôts. Ils y déversent en abondance du fumier, du lisier et autres douceurs parfumées qui fleurent la campagne, pour se rappeler à nos ministres parisiens juste avant Noël. Initié principalement par la FNSEA, premier syndicat paysan en nombre d'adhérents, le mouvement, qui a débuté dans le sud-ouest de la France, s'étend dorénavant sur quasiment tout le territoire. Et pourtant, aucun média n'en parle. Télévisions, radios, journaux et sites d'information officiels (AFP et ses relais) : c'est le black-out total. Hormis les suspects habituels : Putsch, Tocsin et quelques autres comptes sur X. Est-ce une nouvelle illustration du « Et c'est donc par le plus grand des hasards », pour reprendre l'expression utilisée par Emmanuel Macron chacune des fois où une opération semble être pilotée depuis l’Élysée ? Ou est-ce, parce que, à l'inverse, celle-ci, d'opération, pourrait secouer le pays, suffisamment fort et durablement pour que l’Élysée soit ébranlé, et pousse Macron à s'enfuir à la campagne. Du côté de Varennes, par exemple ? Analyse.

francesoir.fr

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Verdict du premier procès Paty : « Une double voire une triple peine pour la famille »

Le procès à huis clos des six anciens collégiens jugés pour leur implication dans l’assassinat en 2020 du professeur Samuel Paty par un islamiste vient de s’achever au tribunal de Paris. Les jeunes gens ont été condamnés à des sanctions allant de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme (cette dernière peine étant aménagée sous bracelet électronique). Le verdict a été critiqué par les avocats des proches de Samuel Paty, qui s’estiment déçus par une décision selon eux « pas à la hauteur du drame » et envoyant « un mauvais signal ». Auteur du livre le plus complet sur l’affaire, Stéphane Simon apporte son éclairage sur le procès.

LIRE : Les Derniers Jours de Samuel Paty, par Stéphane Simon. Plon, 2023.

causeur.fr

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« Forcer la France à rapatrier un Ouzbek radicalisé ? La CEDH et le Conseil d'État nous mettent en danger ! »

Dans une tribune collective à l'initiative du Cercle Droit et débat public, des juristes jettent un regard critique sur la décision du Conseil d’État, « agissant comme le bras séculier de la CEDH », d'enjoindre la France d'assurer le retour, aux frais de l’État, d'un Ouzbek radicalisé expulsé du pays en novembre.

marianne.net

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Franck Louvrier ne veut pas d’une droite « simpliste »

Quand on a été conseiller de Nicolas Sarkozy, quand on est maire de La Baule, quand on est un fin connaisseur de la carte électorale, on ne peut pas raisonner comme un simple adhérent de base de LR – ils sont un millier à la fédération de Loire-Atlantique. D’où cette analyse dérangeante pour un brave type de droite que développe Franck Louvrier : « Au même titre que le PS, LR ne dépassera pas les 5 % aux élections européennes. Il faudra bien ensuite que les uns et les autres se décident à tirer les leçons de la tripartition politique du pays ; d’une côté l’extrême droite, de l’autre l’extrême gauche et au milieu une force centrale qui peut rester majoritaire s’il y a union de la droite, du centre et de la gauche de gouvernement. » (Challenges, 30 novembre 2023) Nous voilà revenu à la IVe République ! En désaccord avec la ligne impulsée par le président de LR Éric Ciotti, Franck Louvrier a rendu son tablier de président de la fédération LR de Loire-Atlantique. Louvrier avait reproché à Ciotti de mener « une campagne simple, voire simpliste », en pilonnant sur l’immigration et l’insécurité (Ouest-France, Loire-Atlantique, mercredi 29 novembre 2023). Évidemment, à La Baule, l’immigration et l’insécurité ne constituent pas - encore - des préoccupations premières pour la municipalité ; le cheval, le golf, le tennis, le polo, la bicyclette, la plage, voilà des vrais sujets !

breizh-info.com

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Des compteurs Linky « intelligents »… pour préparer la pénurie d’électricité?

L’enchaînement des mauvaises décisions politiques et de l’interventionnisme étatique en faveur des énergies renouvelables explique, selon Michel Gay, que la France soit obligée d’envisager le rationnement de l’énergie… Maintenant que le déploiement du compteur électrique Linky présenté comme « intelligent » est quasiment terminé, le rationnement imposé de l’électricité va pouvoir débuter… après plus de 20 ans d’impéritie. Un projet de décret prévoit d’effectuer, dès cet hiver, un premier test en condition réelle au cours duquel la consommation d’électricité de 200 000 Français notifiés « par voie postale », et équipés d’un compteur Linky, sera plafonnée à 3 kilowatts (kW) au lieu de 6 kW (l’abonnement des particuliers en général) pendant quelques heures. Avec ce test, le gouvernement souhaite « déterminer » s’il est « techniquement possible de mettre en œuvre un nouvel outil pour sauvegarder le réseau électrique en cas de tension extrême, pour éviter des coupures ».

contrepoints.org

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L'IVG dans la Constitution ? Le mauvais coup politique d'Emmanuel Macron

Inscrire dans la Constitution le droit à l'avortement n'apporte aucune garantie juridique supplémentaire. Mais sert manifestement les ambitions européennes du chef de l'État. C’est ce qu’on appelle un bon gros coup politique. L’inscription dans la Constitution française de la liberté d’avoir recours à l’IVG n’est rien d’autre. Sa mention dans la loi fondamentale – si le processus va au bout d’ici mars 2024 comme annoncé, attention gros symbole en vue avec la journée internationale des droits des femmes – ne changera en rien les conditions d’accès à l’avortement en France. Ce n’est du reste pas le but. Mais n’en déplaise à la ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, elle ne sanctuarisera en rien un droit consacré dans la loi depuis 1975.

L'Éclaireur - La lettre confidentielle des Alpes

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GAFAM / IA

Données personnelles : comment nous avons peu à peu accepté d’en perdre le contrôle

Par Yoann Nabat, enseignant-chercheur en droit privé et sciences criminelles, Université de Bordeaux. Dans quelle mesure les différentes générations sont-elles plus ou moins sensibles à la notion de surveillance ? Un regard sur les personnes nées au tournant des années 80 et 90 montre que ces dernières abandonnent probablement plus facilement une part de contrôle sur les données personnelles et n’ont sans doute pas eu totalement conscience de leur grande valeur.

theconversation.com

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GÉOPOLITIQUE

Les ports de la mer Baltique s’adaptent à la nouvelle donne géopolitique

Depuis la fin de la guerre froide, la mer Baltique, bordée par neuf pays (Allemagne, Danemark, Suède, Finlande, Pologne, Estonie, Lettonie, Lituanie et Russie) est redevenue un espace d’échanges et d’interrelations. Si elle demeure à l’écart des grandes routes maritimes qui desservent les ports ouest-européens, le dynamisme y est tout de même de mise : les taux de croissance du trafic maritime depuis le milieu des années 1990 y sont parmi les plus élevés au monde.

revueconflits.com

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Convergence entre l’Inde et la Russie dans le golfe du Bengale

Par M.K. Bhadrakumar. En diplomatie, le choix du moment est primordial dans la poursuite des stratégies de politique étrangère. Les consultations du ministère des affaires étrangères que l’Inde a organisées au cours des quinze derniers jours avec deux de ses pays voisins d’importance cruciale, le Bangladesh et le Myanmar, constituent un signe important. Dans un environnement international instable, elles mettent en lumière les intérêts stratégiques de l’Inde. Les relations de l’Inde avec le Bangladesh et le Myanmar peuvent sembler être comme de la craie et du fromage, mais les similitudes ne manquent pourtant pas. Si le leitmotiv des relations avec le Bangladesh réside dans le développement, le commerce et la connectivité – et, bien sûr, dans des valeurs sociales et culturelles profondément enracinées -, lorsqu’il s’agit du Myanmar, le point central réside dans les intérêts vitaux de l’Inde en matière de sécurité nationale et de connectivité. De même, le Myanmar et le Bangladesh sont en proie à des rivalités entre grandes puissances dont l’issue aura des répercussions considérables sur la géopolitique de la région. La position des États-Unis, qui, d’une part, s’ingèrent dans le processus électoral au Bangladesh et, d’autre part, soutiennent secrètement un changement de régime au Myanmar, place l’Inde sur la même longueur d’onde que la Chine et la Russie.

Indian Punchline

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GRANDE-BRETAGNE

Royaume-Uni. Les autorités incapables de localiser plus de 17.000 clandestins « demandeurs d’asile »

La maîtrise de l’immigration clandestine au Royaume-Uni est toujours aussi chaotique : le ministère de l’Intérieur a avoué son incapacité à localiser plus de 17 000 demandeurs d’asile se trouvant dans le pays. Et ce, tandis que les arrivées de migrants illégaux par la Manche se sont multipliées ces derniers jours. Graphique et vidéo.

breizh-info.com

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Royaume-Uni. Expulsion des clandestins vers le Rwanda : le nouveau projet de Sunak sera-t-il enfin le bon ?

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak, malgré les critiques et les revers judiciaires, a réussi à faire adopter en première lecture un nouveau projet de loi sur l’expulsion des demandeurs d’asile vers le Rwanda. Mais le chemin avant une mise en application de la mesure est encore long. La marge de manœuvre est mince pour le Premier ministre britannique Rishi Sunak. Qui va peut-être finir par regretter le projet d’expulsion des demandeurs d’asile vers le Rwanda proposé par son prédécesseur Boris Johnson. Un projet qui, après de multiples rebondissements, a, en dernier lieu, été retoqué par la Cour suprême britannique au mois de novembre dernier. Après ce nouveau revers, Rishi Sunak n’a pas désarmé et le projet de loi controversé a finalement été adopté par les députés britanniques à la Chambre des Communes mardi 12 décembre. Le résultat, compte tenu du contexte politique outre-Manche, relève presque de l’exploit tant Rishi Sunak a été attaqué sur sa droite comme sur sa gauche. Les uns jugeant le projet de loi trop tiède quand les plus modérés des conservateurs ainsi que l’opposition le décrivaient comme trop radical. À l’issue de débats ayant duré près de sept heures dans l’hémicycle britannique, c’est finalement par un vote à 313 voix pour et 269 voix contre que le texte a été adopté en première lecture.

breizh-info.com

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Covid au Royaume-Uni : Rishi Sunak défend les décisions du gouvernement Johnson

Quelques jours après l’audition de l’ancien Premier ministre britannique, Boris Johnson, devant la commission d’enquête publique sur la gestion de la pandémie de Covid-19, c’est au tour de Rishi Sunak de revenir sur les circonstances et les coulisses des principales décisions du gouvernement à cette époque-là. L’actuel Premier ministre, qui était chargé du Trésor sous Boris Johnson, a affirmé lundi 11 décembre 2023 ne pas partager la description d’un exécutif « incompétent », « incapable » et « en proie à des luttes intestines », faite par d’anciens collaborateurs du cabinet durant cette enquête. S’il a exprimé sa « profonde désolation » aux familles des victimes de la pandémie, il insiste que les « débats qui faisaient rage » au 10 Downing Street « n'étaient pas nécessairement une mauvaise chose ». Rishi Sunak, qui a défendu son programme « Eat Out to Help Out » visant à protéger les emplois des secteurs de la restauration et de l’hôtellerie, a également été interrogé sur ses propres échanges WhatsApp avec les autres dirigeants, affirmant ne pas les avoir gardés… « L’une de mes réflexions générales dans ce domaine concerne les données et l’accès à des données de qualité. Je pense qu’il est très clair qu’au début, il n’y avait tout simplement pas la qualité ni des données d’actualité dans tous les domaines pour prendre des décisions », explique, quant à lui, Rishi Sunak.

francesoir.fr

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HONGRIE

Hongrie : Le Parlement adopte une loi pour lutter contre « les interférences étrangères »

À 140 voix pour et 50 contre, le Parlement hongrois a adopté le 12 décembre au soir un projet de loi destiné à « protéger la souveraineté » de ce pays d’Europe centrale. Devant entrer en vigueur en février prochain, ce paquet législatif est vu par les détracteurs du Premier ministre comme une nouvelle offensive pour museler les contre-pouvoirs. Une autorité spécialisée, inscrite dans la Constitution, va être mise en place. Elle aura pour mission « d’identifier et d’enquêter sur les organisations qui reçoivent de l’argent de l’étranger » dans le but « d’influencer le choix des électeurs ». « Cette législation ferme la porte à toute tricherie électorale et prévoit des sanctions pouvant aller jusqu’à trois ans de prison pour quiconque utiliserait des fonds étrangers dans une campagne », avait expliqué en novembre Mate Kocsis, chef du groupe parlementaire du Fidesz, le parti de Viktor Orban. Le gouvernement, qui accuse régulièrement Bruxelles et « diverses organisations » de « distribuer des milliards d’euros » à l’opposition, durcit ainsi son arsenal avant les élections municipales et européennes organisées en juin 2024.

RT France

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Judit Varga : « Il faut une grande dynamique de la droite en Europe »

À l'occasion du voyage à Budapest organisé pour ses lecteurs, BV a rencontré au Parlement hongrois Judit Varga. Ancienne ministre de la Justice (2019-2023), députée, présidente de la commission des affaires européennes du Parlement hongrois - c'est elle qui a porté en 2020 l'amendement à la constitution hongroise stipulant que « la mère est une femme, le père est un homme ». Cette mère de famille de 43 ans a été choisie par Viktor Orban pour être tête de liste du parti Fidesz aux prochaines élections européennes. Comment ce petit pays est-il devenu le symbole de la résistance contre l'omnipotence européenne, notamment en matière migratoire et de wokisme ? Quelles sont ses recettes pour favoriser la natalité ? À quels écueils se heurte-t-il ? Peut-il tenir ? A-t-il des alliés potentiels dans le futur Parlement européen ? Quel regard porte-t-elle sur l'état de la France et notre vie politique ? C'est à toutes ces questions que répond Judit Varga dans un entretien exclusif.

bvoltaire.fr

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IMMIGRATION / ISLAM

Entrées de clandestins dans l’UE en 2023 : un record depuis 2016

Les derniers chiffres de Frontex révèlent qu’en 2023, l’Union européenne a enregistré le plus grand nombre d’arrivées de clandestins depuis 2016. Tandis que le total de 2022 est déjà dépassé. Tandis que la défiance vis-à-vis de l’immigration d’origine extra-européenne prend de l’ampleur dans plusieurs pays du Vieux continent, ce sentiment de submersion migratoire de plus en plus partagé au sein des populations est conforté par la publication des derniers chiffres de Frontex, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, concernant les entrées de clandestins dans l’Union européenne. Le 11 décembre, Frontex a indiqué que l’année 2023 avait donné lieu au plus grand nombre d’arrivées de migrants irréguliers dans l’UE depuis 2016. Au cours des onze premiers mois de l’année, l’Union européenne a ainsi a enregistré un total de 355 300 clandestins parvenus à entrer sur son territoire. À titre de comparaison, ce nombre a d’ores et déjà dépassé le total de l’année 2022.

breizh-info.com

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ITALIE

Scandale en Italie : l’ancien ministre de la Santé suspecté de dissimulation de décès liés au vaccin Covid

Dans son édition du 23 novembre 2023, le journal italien La Verità annonce l’ouverture d’une enquête pour homicide contre l'ancien ministre de la Santé italien, Roberto Speranza, qui aurait délibérément dissimulé des décès liés au vaccin COVID-19. L’enquête fait suite à des plaintes liées à plusieurs emails internes de l'Agence italienne du médicament (AIFA), indiquant que Speranza était au courant dès le début de la campagne de vaccination que les injections provoquaient des décès et des effets secondaires graves. L’enquête, menée par le bureau du procureur de Rome, cible également Nicola Magrini, l'ancien directeur de l'AIFA. Les emails divulgués ont révélé que les autorités sanitaires étaient conscientes des dangers du vaccin depuis le début, mais ont encouragé la vaccination, la rendant obligatoire pour certaines professions (policiers et enseignants). Le ministre et le responsable de l'AIFA sont accusés d'avoir donné des instructions aux autorités sanitaires locales pour dissimuler les effets secondaires graves et les décès, afin de préserver la confiance du public et de ne pas compromettre la campagne de vaccination.

francesoir.fr

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ISRAËL

Le palmarès confessionnel 2023 de l’influence du Jerusalem Post

Par le Général Dominique Delawarde. Mieux qu’au festival de Cannes, le Jerusalem Post avait organisé une soirée pour honorer ses nominés au palmarès mondial et confessionnel de l’influence. La cérémonie devait avoir lieu le 9 octobre 2023 au Carlton Hôtel de Tel-Aviv. Prix pour les invités : 750 dollars. On peut raisonnablement penser que cette soirée a été reprogrammée après l’attaque palestinienne du 7 octobre. La lecture rapide de ce palmarès est toujours instructive. Comme au guide Michelin, il y a ceux qui perdent leurs étoiles, ceux qui les gardent et ceux qui améliorent leur position. S’agissant de la France, il reste deux personnalités, les Franco-marocains André et Audrey Azoulay, père et fille. Le premier est conseiller du roi du Maroc, la seconde est directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), après avoir été ministre de la Culture en France, en charge de distribuer les subventions aux médias bien-pensants (d’où l’influence, sans doute…). En revanche, la Première ministre française disparaît du palmarès des 50 (qui est cette année un palmarès des 96). Elle passe donc de la troisième place en 2022 au néant en 2023. Il est vrai qu’une première ministre française ne représente plus grand chose aujourd’hui dans le monde, en termes d’influence.

Général Dominique Delawarde

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Des enfants israéliens chantent l’anéantissement de Gaza

La propagande dans un État colonial, dans un régime d'apartheid comme Israël, ça donne des ministres qui comparent les Palestiniens à des « animaux humains » ou des clips comme celui-là (vidéo). Toujours le même processus de déshumanisation à l'œuvre, ouvrant la voie aux pires atrocités. A noter que le remake de cette chanson a choqué beaucoup de monde, même en Israël. Des visages angéliques d’enfants israéliens chantent l’anéantissement du peuple de Gaza (les paroles sont en intégralité). Impossible alors de ne pas penser à toutes ces photos d’enfants palestiniens tués ou mutilés sous les bombes incessantes de Tsahal en écoutant ses paroles génocidaires. Une vieille chanson reprise et parodiée où des innocents glorifient la guerre qu’Israël mène aujourd’hui contre les Palestiniens. La chanson originale, « Le chant de l’amitié », a été écrite un an après le déclenchement de la guerre israélo-arabe de 1948 et commémore tous ceux qui sont tombés durant les combats…

investigaction.net

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ITALIE

Petit doigt sur le pantalon, Georgia Meloni retire l’Italie de la Route de la Soie

Début décembre, suite à des mois de petits jeux destinés à maquiller sa perfidie (genre « que nenni, on ne se retire absolument pas, c’est juste que l’accord ne sera pas renouvelé »), le gouvernement italien a remis à la Chine une note, dont le contenu revient à se retirer de sa participation à la Route de la Soie. À l’initiative de l’alors Premier ministre Giuseppe Conte, il y a donc quatre ans, l’accord signé le 23 mars 2019 avait fait de l’Italie le seul pays du G7 à participer à cette formidable initiative chinoise de commerce et d’infrastructure et englobant la moitié du monde. Inutile à dire que dès que la nouvelle fut rendue publique cette semaine, la presse italienne, à l’image de son abjecte idole, feu Indro Montanelli se répand en mauvaise joie, en se prosternant une énième fois devant le maître-chanteur américain. L’explication donnée à la presse par cette Grande Dame qu’est Georgia Meloni, est aussi, euh, profonde et réfléchie que riche d’enseignements : « Faudrait que (Giuseppe) Conte nous explique pourquoi on serait la seule nation G7 à avoir signé l’accord Route de la Soie avec la Chine, sans être le pays qui bénéficie des échanges les plus importants avec elle ». Just, WOW. Quel stratège !

reseauinternational.net

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LECTURE

« Autopsie d’un désastre », une analyse anthropologique de Jean-Dominique Michel

Jean-Dominique Michel est anthropologue et spécialiste des problèmes de corruption dans le domaine de la santé. Au cours des quatre dernières années, il s’est illustré sur les réseaux sociaux et dans les médias par des analyses sans concession de la gestion de la crise sanitaire. Des positions inverses au consensus dicté par les autorités gouvernementales qui lui ont valu d’être censuré et attaqué. Son dernier livre n'est pas un nième ouvrage sur le Covid, mais une grille de lecture unique constitué sur une base anthropologique. Absence de consensus, capture des régulateurs par l’industrie pharmaceutique, censure : nous abordons dans cet entretien essentiel quelques sujets de cette « Autopsie du désastre ». Jean-Dominique Michel fera paraître un nouveau volume en janvier... Le débat n'est pas près de s'éteindre.

LIRE : Autopsie d'un désastre, par Jean-Dominique Michel. Éditions Marco Pietteur, 2023.

francesoir.fr

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« Décadanse », de Patrick Buisson : aux sources de l’effondrement démographique et familial

Breizh-Info arrive un peu après les autres pour la chronique de « Décadanse » de Patrick Buisson mais nous, au moins, l’avons lu jusqu’au bout ! Première et dernière ligne. Et même entre les deux. Car chroniquer les 524 pages de « Décadanse » une semaine après reçu le bouquin est impossible. Tant l’ouvrage est dru. Précis. Décortiquant. Patrick Buisson reprend toute la genèse de l’effondrement moral, démographique, familial et sexuel que la France connaît depuis la Libération. Et surtout démontre à quel point ces changements sont le fait de minorités issues de la bourgeoisie qui s’emmerde et que les navrantes conséquences auront, avant tout, touchées la classe laborieuse. Comme l’immigration.

LIRE : Décadanse, par Patrick Buisson. Albin Michel, 2023.

breizh-info.com

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Juste à temps pour Noël : « La lettre aux autruches et aux tubes digestifs » de Nicolas Vidal !

Nicolas Vidal, fondateur de Putsch média et animateur de la matinale de la radio Tocsin vient dans ce debriefing présenter ce livre sorti il y a quelques jours, juste à temps pour trouver son chemin dans les hottes de Noël. Quarante-six pages sur un ton enflammé et décalé sous forme d’une lettre ouverte à ces autruches et tubes digestifs qui selon Nicolas Vidal forment le... ventre mou de la France. Ceux qui pendant les manifs des Gilets jaunes ou contre la perte des libertés fondamentales (l’instauration du passe sanitaire, par exemple) préféraient manger une glace et vaquer à leur passe-temps favori : la consommation. Une drogue dure venue d’Amérique à grand renfort de publicité et de communication. « Donne au peuple du pain et des jeux, il ne se révoltera pas. Donne-lui la peur et l'inconfort, il se baissera pour prendre un pavé au sol », écrivait Jean Dufaux dans son album de bande dessinée « Murena », paru en 2013.

LIRE : La lettre aux autruches et aux tubes digestifs, par Nicolas Vidal. 2023.

francesoir.fr

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MONDIALISME / ONG / OTAN / TOTALITARISME

Fentanyl : des États-Unis à l’Europe?

Le fentanyl fait des ravages aux États-Unis où il provoque une crise majeure de santé publique. Avec la chute de l’héroïne, il est à craindre que les cartels ne le vendent désormais en Europe. Entre les espaces de production et les lieux de blanchiment, c’est toute une géographie de la drogue qui se renouvelle. Michel Gandilhon est expert associé au département sécurité-défense du Conservatoire national des Arts et métiers (CNAM). Spécialiste des questions relatives à l’offre de drogues illicites, il a publié un livre très documenté sur ces sujets.

LIRE : Drugstore, drogues illicites et trafics en France, par Michel Gandilhon. Éditions du Cerf, 2023.

revueconflits.com

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Clap de fin pour le Tribunal Spécial sur le Liban ou Tribunal Hariri 2/2 : Requiem pour une escroquerie politique, une imposture judiciaire, une forfaiture morale

La justice pénale internationale, dont l’avènement avait été salué comme annonciateur d’une ère nouvelle est, ainsi, d’emblée, obérée par sa sélectivité et ses immunités, en un mot par sa partialité. Les États-Unis, un des tortionnaires majeurs de l’époque contemporaine, le maître d’œuvre des tortures de la base américaine de Guantanamo (Cuba), de Bagram (Afghanistan) et d’Abou Ghraib (Irak), de même qu’Israël, considéré par une fraction importante de l’opinion publique mondiale comme « l’État voyou N°1 » de la scène internationale, n’ont pas souscrit au traité fondateur de la Cour pénale internationale. Ils disposent de ce fait d’un privilège de juridiction qui leur confère une sorte d’immunité régalienne les plaçant à l’abri des poursuites, héritage de l’ancien « régime des capitulations » de l’empire ottomane.

madaniya.info

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PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE

Les Nouvelles de La Vérité Brutale #21

La causticité de cette capsule d’humour noir – complétée par un délicieux accent québécois - est très dangereuse pour les adeptes des récits officiels des mainstreams, bien souvent victimes de victimite aigüe.

Amélie Paul

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« Le Petit Théâtre des Opérations » : Robert Surcouf, corsaire taquin

Robert Surcouf est loin d'être un personnage méconnu de l'histoire. Et pourtant, ceux qui connaissent son nom - et souvent la célèbre citation sur l'honneur et l'argent qu'on lui attribue - ne maîtrisent pas forcément sa carrière. Parlons donc du corsaire dont la seule apparition dans l'océan indien suffisait à semer la panique à Londres. Magnifique hommage au corsaire breton qui, de Saint-Malo, pointe toujours du doigt la honnie perfide Albion ! Très drôle vidéo.

Odieux Connard

https://www.youtube.com/watch?v=4cmfK-HuiQ0

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PAYS-BAS

Geert Wilders : les paradoxes du « Capitaine Peroxyde » néerlandais

Électron libre de la vie politique néerlandaise, Geert Wilders est une figure complexe. Pour l'instant, sans partenaires clairs pour former une coalition, il n'est pas du tout certain qu'il devienne le Premier ministre à l'issue de négociations qui s'annoncent longues. La vraie signification de son score électoral est également une question d'interprétation (ses détracteurs soulignent que 75 % des électeurs ont choisi de ne pas voter pour lui). Il est néanmoins très probable que les questions soulevées par les populistes européens - non seulement l'immigration, mais aussi les relations des États-nations avec Bruxelles et la désillusion populaire envers les élites politiques, pèsent lourd dans les mois à venir.

laselectiondujour.com

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QATAR

Un an après la Coupe du monde au Qatar : les droits de l'homme toujours sur la touche

Un an après la clôture de la Coupe du monde de football, des centaines de milliers de travailleurs, victimes d'abus sur les chantiers de construction des stades, restent privés d'accès à des compensations. Silence assourdissant de la part de la FIFA sur ce dossier. Au-delà du football, le Qatar aura été l'hôte le plus controversé de l'histoire moderne du tournoi (devant… l’Argentine sous la junte de Videla, en 1978), en proie à des critiques constantes sur le manque de respect des droits de l'homme du pays. Un an plus tard, il n'y a rien de nouveau sous le soleil brûlant de l’émirat du golfe Persique. La Coupe du monde n'a apporté aucun progrès social au Qatar. D'une part, les familles des ouvriers tués lors de la construction des stades, pour beaucoup originaires des pays asiatiques, n'ont toujours pas reçu de compensation équitable. D'autre part, les conditions de travail des employés étrangers restés dans le pays ne se sont guère améliorées. D'après une enquête du quotidien britannique The Guardian, la construction des stades qataris a entraîné la mort de plus de 6 500 travailleurs originaires du Bangladesh, du Népal, de l'Inde, du Pakistan et du Sri Lanka. Le Qatar ne reconnaît lui la mort que de 500 personnes environ. Un rapport d'Amnesty International souligne la difficulté persistante à établir un bilan précis des décès, tandis que les compensations pour les abus subis n'ont toujours pas été données aux nombreuses familles des victimes.

francesoir.fr

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RÉFLEXION

« Vendre la guerre ». Pierre Conesa reçoit Alain Juillet et Alain Chouet

Dans le cadre du documentaire d’Omerta intitulé « Vendre la guerre », Pierre Conesa reçoit Alain Juillet, ancien directeur du renseignement de la DGSE, ancien haut responsable chargé de l’intelligence économique auprès du Premier ministre François Fillon, et Alain Chouet, ancien directeur du renseignement de la DGSE, spécialiste du moyen orient. Deux analyses magistrales des 30 dernières années, le rôle majeur des services de renseignement, l’engagement de la France dans les crises modernes, nos intérêts industriels menacés, la puissance des lobbies et l’influence américaine. Deux entretiens exceptionnels à retrouver en version intégrale sur l’application mobile, disponible via les plateformes de téléchargement (Android, IOS) ou directement sur www.omertamedia.fr

Omerta

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Le réalisme dans les relations internationales

Par Alexandre Douguine. Le penseur et créateur du Néo-eurasisme examine le monde multipolaire émergent, en soulignant les voies idéologiques et civilisationnelles distinctes de diverses régions du monde, en opposition au paradigme libéral occidental.

LIRE : Pour une théorie du monde multipolaire, par Alexandre Douguine. Ars Magna, 2016.

geopolitika.ru

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Ce qu’être Européen veut dire

Qu’est-ce qu’être Européen ? Cela signifie-t-il une sujétion aveugle à l’Union européenne ? Un oubli de ses particularismes nationaux ? Découvrez la réponse de Frédéric Éparvier. Il y a bien des années, (j’habitais alors en Malaisie), j’avais rejoint, pour occuper mes longues soirées sans télévision, le site des cyber-chouants : Vexilla Regis, où nous débattions allègrement sur la toile de toutes les questions concernant l’idée royaliste en France.  C’est-à-dire que nos discussions tournaient quand même assez vite à une généreuse foire d’empoigne, notamment quand nous abordions la question dynastique. Avec des adversaires pareil, la République à de beaux jours devant elle. L’une de nos discussions avait porté sur l’idée d’Europe, et une fois dites toutes les vilenies que l’on peut dire sur la Commission Européenne, d’autant plus facilement que nous ne la connaissions pas, nous sommes rentrés plus calmement sur ce qu’est l’Europe et partant ce que veut dire être Européen. Le nom propre « Europe » couvre aujourd’hui de nombreuses acceptions qu’il revient de remettre en ordre. Dans ma jeunesse, je parle des années 70, on nous enseignait encore la géographie physique, le latin, l’histoire avec le Lagarde et Michard, et le français avec le Mallet et Issac – O tempora, o mores-. Nous savions donc que l’Europe était la masse territoriale délimitée par la Méditerranée au Sud, l’Atlantique à l’Ouest et au Nord, l’Oural à l’Est, et pour fermer le tout le Caucase et la mer noire au Sud-Est, mais c’était aussi l’Union Soviétique, et ce n’était donc plus vraiment chez nous. Nous avions donc un cadre physique, mais le mot continent recouvrait aussi une idée civilisationnelle et humaine. Elle était encore le continent de la race blanche, comme l’Afrique était celui des hommes noirs, et l’Asie celui des hommes jaunes.  Il faut bien reconnaître que le concept est assez simpliste, voire carrément faux, mais pour l’Europe c’était encore très vrai…

polemia.com

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Guerre en Ukraine : une histoire, une géopolitique

Par Michel Leblay, patron d’émission à Radio Courtoisie. Loin d’avoir été la marque d’une « fin de l’histoire », la dissolution de l’URSS en décembre 1991, négociée par trois partenaires (les dirigeants de la Fédération de Russie, de la Biélorussie et de l’Ukraine) pressés d’être les chefs d’Etats nouvellement indépendants, ouvrit la voie à des tensions tournant à la belligérance. Déjà, l’Arménie et l’Azerbaïdjan s’étaient opposés (1988) avant même la fin de l’État créé par le pouvoir communiste. En 2008, l’armée russe envahit la Géorgie. En Asie centrale des négociations plus ou moins difficiles sur les frontières furent menées entre les anciennes républiques socialistes soviétiques de la région. Il n’y eut pas d’issue favorable entre le Tadjikistan et le Kirghizistan par rapport à une frontière difficile à délimiter dans la vallée de la Ferghana et des affrontements entre les deux pays débutèrent en mai 2021. Le heurt majeur est intervenu en Ukraine, considérée par les Russes comme la source de leur histoire. En s’appliquant par des actions subreptices à détacher définitivement Kiev de Moscou, l’Amérique y a vu le moyen d’affaiblir définitivement la puissance russe.

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Castoriadis et les bien-pensants

Quentin Bérard (fondateur du site Lieux Communs s’inscrivant dans la continuité du travail de Cornelius Castoriadis et animateur du podcast Hérétiques, auteur occasionnel à la revue La Décroissance et Front Populaire, enseignant en biologie et écologie, auteur du livre « Éléments d’écologie politique. Pour une refondation » (Libre&Solidaire, 2021) nous invite à relire (ou à lire) Cornelius Castoriadis en prenant quelque distance avec les lectures convenues qui depuis des années l’enrôlent un peu trop facilement au service de l’agitation gauchiste, de la cause des migrants, du néo-marxisme ou du pacifisme et de l’écologisme contemporains, voire de la « déconstruction » et du « décolonialisme ». Ces opérations de récupération s’effectuent au prix de l’escamotage du contenu de bien des textes. L’auteur offre et commente ici de substantiels extraits qui placent Castoriadis hors de la bien-pensance contemporaine. L’objet n’est pas de l’assigner à une autre position, ce qui réitérerait en l’inversant le geste d’embrigadement, mais de montrer en quoi il fait œuvre et, en rencontrant son ambition de penser les basculements de son époque, de s’en inspirer pour penser ceux de la nôtre.

mezetulle.fr

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ROUMANIE

Covid-19. En Roumanie, l’ancien Premier ministre visé par une enquête criminelle pour l’achat suspect de millions de doses de vaccin

En Roumanie, l’ancien Premier ministre Florin Cîțu fait l’objet d’une enquête criminelle pour complicité d’abus de pouvoir, accusé d’avoir approuvé l’achat de 43,35 millions de doses de vaccins Pfizer et Moderna, sans justification ni analyse de la nécessité, entraînant un coût inutile de plus d’un milliard d’euros pour l’État roumain. Durant la crise sanitaire du Covid-19, l’achat de vaccins par l’Union européenne auprès du géant pharmaceutique Pfizer aura donné lieu à de nombreuses suspicions. La plus connue étant l’affaire des SMS échangés entre Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et le patron de Pfizer, Albert Bourla.

breizh-info.com

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RUSSIE

Les cinq Défis relevés par Vladimir Poutine

Par Régis de Castelnau. « Depuis deux ans nous avons été confrontés en Occident à une propagande médiatique russophobe à connotation souvent raciste, visant à présenter les Russes comme une population de moujiks imbéciles soumis un vampire assoiffé de sang. Se précipitant dans une opération militaire où des soldats ivrognes, armés de pelles et menés par des incompétents couraient à une défaite sanglante et inévitable. Sous les injures, les quolibets et les menaces, nous fûmes quelques-uns à appeler au sang-froid et à expliquer que l’Occident se lançant dans l’aventure militaire et la guerre économique contre la Russie était peut-être en train de faire une bêtise. Et qu’en tout cas qu’il fallait essayer de mieux analyser le réel et d’arrêter de prendre ses désirs pour des réalités. En vain. Aussi le retournement qui vient de se produire, et qui voit les mêmes changer d’avis, voire faire acte de contrition provoque nécessairement un peu de joie mauvaise. Parce que, parfois dans une certaine confusion, le système médiatique occidental est quand même en train de prendre acte de la défaite de l’Ukraine otanisée qui se dessine. Et en son sein, nombreux étant ceux qui considère qu’il n’est plus nécessaire de tergiverser et que ‘’la messe est dite’’. Dans la mesure où nous fûmes, à notre place, parmi ceux qui tentèrent, tant bien que mal, de résister à l’emballement guerrier, il nous est apparu nécessaire de revenir sur une description de ce qui s’est réellement passé et sur l’inanité du ‘’récit’’ qui nous a été imposé par le bloc élitaire occidental. »

vududroit.com

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Sur le seuil d’un nouveau « Tribunal de Nuremberg »

Déclaration de Rodion Valerievitch Mirochnik, ambassadeur itinérant du MAE russien sur les crimes du régime de Kiev, lors d’un point de presse le 21 novembre 2023. Aucune reprise dans nos médias de grand chemin. L’après-guerre Russie-Ukraine se met en place… « Le poste d’ambassadeur itinérant pour les crimes du régime de Kiev a été créé sur ordre du ministre des Affaires étrangères de la Russie afin de prendre des mesures visant à collecter et à présenter des données qui constitueront la base des preuves des crimes les plus graves en vue de la poursuite ultérieure des dirigeants, des auteurs et des organisateurs des crimes commis par le régime de Kiev et ses protecteurs. Mon poste implique de travailler en coopération avec les autorités chargées de l’application de la loi, les services d’enquête, l’armée et d’autres autorités fédérales et régionales de la Fédération de Russie afin d’atteindre l’objectif de concrétiser le principe de l’inévitabilité du châtiment pour les responsables des crimes du régime de Kiev. » Déclaration complète.

pravfond.ru

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Les projets de création d’une confédération du Sahel vont transformer la dynamique

Les fruits de cette vision ne seront pas prêts à cueillir sur-le-champ, mais dans l’intervalle, ces pays peuvent compter sur une assistance russe à divers degrés. Le Burkina Faso a dévoilé au mois de février 2023 ses projets de constituer une confédération avec le Mali voisin, dont le président Traore a esquissé les contours au cours d’une interview exclusive accordée à Sputnik fin juillet. Ces deux pays, accompagnés par leur voisin commun, le Niger, ont ensuite formé l’Alliance sahélienne à la mi-septembre, presque trois mois après le coup d’État qui s’est produit au Niger. Cette plateforme a établi les fondations permettant d’intégrer le Niger au projet de confédération burkinabé-malienne, selon la déclaration conjointe formulée par leurs ministres des affaires étrangères.

reseauinternational.net

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SANTÉ PUBLIQUE / SCIENCES

Alexandra Henrion-Caude : nouvel article le 6 décembre 2023 dans Nature sur l'ARN messager

Vidéo d’Alexandra Henrion-Caude. La généticienne Alexandra Henrion-Caude réitère sa mise en garde : « Ces ARN messagers doivent être arrêtés. Arrêtez de dire que l'on maîtrise cette technologie, on a la preuve par cet article qu'on ne la maîtrise pas du tout ».

Ciel voilé

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Gag ! Le Pfizer et le Moderna font produire par les vaxxxxinés des protéines absurdes indésirables à la suite d’une erreur qui a reçu le Prix Nobel

Le ton de cette étude parue dans nature est plaisant, on croirait lire le Gorafi… Souhaitez-vous recevoir une injection mystérieuse, qui obligerait votre corps à produire des protéines aléatoires et inutiles pendant une durée indéterminée ? Eh bien, il s’est avéré que les vaccins à ARNm Covid ont précisément cet effet ! La moitié des personnes vaccinées n’arrêtent jamais de produire des protéines Spike et un quart fabriquent des trucs aléatoires. Les vaccins contre la Covid produisent des protéines indésirables aléatoires grâce à une « invention » qui a accidentellement remporté le prix Nobel. L’aveu : Le vaccin à ARNm fait fabriquer la protéine Spike imitant celle de la Covid. Mais parfois le corps attaque l’ARN. Les scientifiques ont modifié l’uridine, un nucléoside lié à U (une des 4 lettres de l’ARN) avec une version synthétique, non attaquée par le système immunitaire. La pseudouridine. Le prix Nobel 2023 a été décerné pour l’invention utilisant la pseudouridine à la place de l’uridine. Quand le corps fabrique la Spike, il a du mal à lire cette version synthétique : parfois une des lettres de l’ARN saute et tout se décale. Et le vaccin produit une protéine qui n’est PAS la Spike, mais autre chose, aléatoire et enflammant le système immunitaire chez 25-30 % des sujets. Mais rassurez-vous si votre organisme fabrique des protéines absurdes, si on attend des effets surprenants…ils ne peuvent pas être dangereux… enfin les biochimistes pensent le contraire…

pgibertie.com

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Pierre Chaillot : « C’est prouvé. Les vaccinés meurent plus que les non-vaccinés »

Le statisticien français Pierre Chaillot confirmait il y a plusieurs mois que les données anglaises de la mortalité par statut vaccinal Covid sont la preuve d’un grave problème : « On savait qu’il y a une surmortalité inexpliquée, maintenant on sait qui meurt plus. » Or les autorités françaises n’ont toujours pas réagi. Lors d’un entretien donné au média Tocsin (vidéo)en septembre, Pierre Chaillot était revenu sur une information cruciale qu’il dit réclamer avec d’autres depuis longtemps en France : les statistiques de décès par statut vaccinal Covid. Plusieurs mois se sont écoulés depuis sans réaction des autorités sanitaires. Ce refus de fournir ces données peut surprendre. On sait qu’elles pourraient définitivement clore le débat de l’efficacité ou de la dangerosité des vaccins Covid. Un silence qui contraste avec le discours officiel qui parle encore aujourd’hui d’une vaccination Covid « sûre et efficace », allant même jusqu’à affirmer qu’elle est « sans effet secondaire » comme le ministre de la santé français Aurélien Rousseau.

covidhub.ch

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SLOVAQUIE

Le président slovaque fermement opposé à la dictature de l’OMS : Bratislava rejette le « traité sur les pandémies »

Depuis qu’il est redevenu président de la Slovaquie il y a quelques semaines, Robert Fico provoque de nombreuses migraines chez ses partenaires occidentaux. Il a d’abord déclaré ostensiblement que son pays ne participerait plus au soutien occidental à l’Ukraine et n’enverrait plus d’armes. Coup de théâtre suivant : Fico annonce que son gouvernement ne signera pas le traité que veut imposer l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les pandémies. Les députés du SMER, le parti de Fico, voteraient également contre la ratification au Parlement. Fico, qui a formé une coalition avec le parti de centre-gauche HLAS et le parti de droite Slovenská Národná Strana, s’est fermement opposé, au cours de son discours d’une heure, à ce que les pouvoirs de l’OMS soient renforcés au détriment de la souveraineté des États. Il a au contraire affirmé que seuls des « laboratoires pharmaceutiques fous » avaient pu imaginer une telle chose. En effet, en cas de future « pandémie », les compétences des ministères de la Santé des pays signataires seraient transférées à l’OMS en vertu de l’accord. Cette organisation, qui n’est élue par personne, recevrait alors des pouvoirs de décision draconiens et aurait le pouvoir non seulement d’obliger les pays signataires à acheter des vaccins et des médicaments, mais aussi d’ordonner des vaccinations obligatoires sans que l’État, avec son gouvernement élu, ne puisse s’y opposer. Fico a qualifié l’ensemble de l’accord de « plan de sociétés pharmaceutiques avides ».

Zuerst

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UKRAINE

Les agriculteurs des pays de Visegrad appellent à une action commune sur les importations ukrainiennes

Les agriculteurs des pays de Visegrad demandent à l’Union européenne et à leurs gouvernements de trouver une solution commune au problème de l’inondation des marchés européens par des céréales et d’autres produits agricoles ukrainiens en raison de la levée temporaire des restrictions à l’importation en provenance d’Ukraine. Les associations d’agriculteurs de Hongrie, de Slovaquie, de Tchéquie et de Pologne ont signé un communiqué commun à l’issue d’une réunion qui s’est tenue à la fin de la semaine dernière. Dans leur déclaration, les représentants de la Chambre agraire de la République tchèque, de la Chambre slovaque de l’agriculture et de l’alimentation, du Conseil régional polonais des chambres agricoles et de la Chambre nationale hongroise de l’agriculture ont déclaré qu’il était nécessaire de soutenir l’économie ukrainienne en raison de l’invasion russe en 2022, mais que ce soutien ne pouvait se faire au prix d’un affaiblissement des agriculteurs d’Europe centrale.

breizh-info.com

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Qui perd gagne

La décision d'amorcer les négociations d'adhésion à l'UE avec l'Ukraine est une pathétique tentative de masquer la défaite totale aux peuples européens. Tableaux sur les aides européennes à l’Ukraine, vidéos.

eclaireur.substack.com

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UNION EUROPÉENNE

Ursula von der Leyen... Quand Schwab pose bien ses pions, l’ascension est fulgurante, les scandales et les magouilles aussi

Le parcours d'Ursula von der Leyen ne s’illustre pas par un grand respect des procédures et de la transparence... Du début de sa carrière, comme élue locale, à son élection à la présidence de la Commission européenne, l'ascension fulgurante d'Ursula von der Leyen est entachée de magouilles, de controverses et de scandales. La politicienne allemande, pressentie pour occuper les plus hautes fonctions fédérales (auxquelles elle n’est jamais parvenue à se hisser) de l’autre côté du Rhin, a sans cesse pris du galon depuis son passage au ministère de la Défense. Son nom est pourtant lié à toute une série de scandales d’ampleur, de sa gestion budgétaire catastrophique à sa mauvaise administration dans le cadre du SMSGate, lié à l’achat de vaccins anti-Covid Pfizer.

francesoir.fr

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Les drapeaux nationaux n’ont pas leur place au Parlement européen, tranche la justice européenne

Les drapeaux nationaux n’ont pas leur place dans l’hémicycle du Parlement européen. La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a tranché en ce sens dans un arrêt rendu jeudi 14 décembre 2023. Treize eurodéputés d’extrême droite, onze Français et deux Allemands, avaient demandé l’annulation de l’arrêt du Tribunal de l’Union européenne datant du 6 octobre 2021. Ce dernier avait jugé « irrecevable leur recours tendant à l’annulation de la mesure verbale du président du Parlement, du 13 janvier 2020, interdisant aux députés d’arborer le drapeau national sur leur pupitre », précise la CJUE.

ouest-france.fr

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Pourquoi les Européens trouvent-ils que l’UE n’est pas démocratique ?

À six mois des prochaines élections européennes, les eurocrates devraient s’intéresser de près à ce que ressentent les citoyens européens lorsqu’ils pensent à Bruxelles. Un nouveau sondage Ipsos, réalisé dans cinq États membres de l’UE, révèle que les Européens sont largement insatisfaits de l’état de la démocratie à Bruxelles et estiment qu’il existe un fossé croissant entre les institutions européennes et les citoyens qu’elles sont censées représenter. Le manque de confiance dans les institutions européennes pourrait se traduire par un faible taux de participation aux élections de 2024, ce qui augmenterait encore le niveau de méfiance à l’égard de l’Union européenne. L’enquête de septembre a été menée en France, en Italie, en Pologne, en Suède et en Croatie, ainsi que dans deux pays non membres de l’UE, les États-Unis et le Royaume-Uni, qui organiseront également des élections générales en novembre et janvier 2025, respectivement. L’enquête probabiliste en ligne a été réalisée auprès de personnes âgées de 16 ans et plus dans les pays européens, et de 18 ans et plus aux États-Unis.

breizh-info.com

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L’avenir de l’Union européenne, vraiment ? (Partie 1)

Une personne âgée vit dans sa petite maison de famille dont elle est propriétaire, dans un village français. Une loi décidée par le gouvernement de l’Europe impose la rénovation énergétique après un contrôle obligatoire, aux frais du propriétaire. Disposant d’une petite pension de réversion, n’ayant pas connaissance de ce texte, la dame n’entreprend aucun contrôle ni travaux. Ses faibles revenus l’empêchent de se chauffer correctement pendant l‘hiver. Commanditée par l’administration pour des contrôles aléatoires, une équipe d’inspecteurs lui rend visite. Méfiante, elle leur refuse l’entrée de son domicile. Résultat : 5000 euros d’amende pour non-respect de l’ordonnance sur les contrôles aléatoires des autorités, assortie d’une injonction de faire réaliser des travaux d’isolation du plafond de l’étage supérieur sous peine d’une amende de 50.000 euros… Cela paraît fou, mais cela existe déjà en Allemagne : et demain pourrait être décidé par l’Europe sans que la France puisse s’y opposer. La « construction européenne » est, selon ses termes mêmes, « sui generis », c’est-à-dire sans aucune autre organisation comparable. Mettant en avant des prétendues valeurs démocratiques, cette organisation se caractérise au contraire par la confusion des pouvoirs aux mains de technocrates non élus (la Commission) et un Parlement dont on peine à comprendre l’utilité réelle, dans la mesure où il n’a pas l’initiative des lois et où des partis apparemment de sensibilité différente votent le plus souvent dans le même sens (PPE, socialistes, Verts, libéraux…).

francesoir.fr

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Pour le Parlement européen, les « migrants et les minorités ethniques » feraient face à « une discrimination, une ségrégation et une marginalisation structurelles » dont du « racisme et de la xénophobie structurels et institutionnels »

On trouve ça et encore plus d’âneries dans la Résolution du Parlement européen du 12 décembre 2023 sur la santé mentale (2023/2074(INI)). Quelques exemples : « […] considérant que les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés rencontrent des situations difficiles qui contribuent au traumatisme psychologique et à d’autres troubles de la santé mentale ; (…) est profondément inquiet du manque d’action, dans le cadre des politiques publiques de l’Union, en matière de protection des migrants, des réfugiés, des demandeurs d’asile et des minorités ethniques, de leurs droits et de l’application effective de leurs droits, une telle lacune nuisant à la santé mentale de ces catégories de population ; estime que les migrants, les réfugiés, les demandeurs d’asile et les minorités ethniques font face à une discrimination, à une ségrégation et à une marginalisation structurelles et à multiples facettes, qui comprennent le racisme et la xénophobie structurels, institutionnels et interpersonnels, et que ces groupes devraient être protégés afin que leur bien-être physique et leur santé mentale soient protégés ; (…) encourage les États membres à adopter à grande échelle des programmes de formation aux premiers secours en santé mentale, y compris aux premiers secours psychologiques, afin de doter les citoyens des connaissances et des compétences dont ils ont besoin pour détecter les crises de santé mentale et y réagir, en particulier dans des contextes sensibles sur le plan culturel pour les enfants, tels que les migrations. » En prime, l’intégralité des votes de chaque parlementaires…

europarl.europa.eu

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La Commission européenne continue de financer l’ONG frériste Islamic Relief Deutschland alors qu’elle affirmait le contraire

En 2017 déjà, le gouvernement fédéral avait indiqué, en réponse à une question de Volker Beck, alors député des Verts, qu’Islamic Relief Deutschland avait été en 2015 le principal sponsor de la réunion annuelle de « l’organisation la plus importante et la plus centrale des partisans des Frères musulmans en Allemagne », ainsi que le sponsor d’autres événements de ce spectre. Fin novembre de cette année, le politicien de l’intérieur de la CDU, Christoph de Vries, a finalement demandé quel montant de fonds fédéraux l’association avait reçu depuis 2022 – et a reçu une réponse claire du ministère des Affaires étrangères : « Islamic Relief Deutschland n’a pas reçu de fonds fédéraux au sens de la question posée ». Mais indirectement, des fonds fédéraux ont bien été versés à l’association controversée…

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Propos d'avant-hier pour après-demain, les inédits de Gustave Thibon par Luc-Olivier d'Algange

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Propos d'avant-hier pour après-demain, les inédits de Gustave Thibon

par Luc-Olivier d'Algange

Le livre d'inédits de Gustave Thibon, qui vient de paraître aux éditions Mame, est un événement. L'ouvrage rassemble des notes, des conférences, « feuilles volantes et pages hors champs », lesquelles, pour les lecteurs non encore familiers constitueront une introduction du meilleur aloi, et pour les autres, une vision panoramique des plus instructives. Presque tous les thèmes connus de l'oeuvre sont abordés, et d'autres encore, où l'on découvre un philosophe dont la vertu première est l'attention. Il y est question de la France, des « liens libérateurs », formule qui n'est paradoxale qu'en apparence, des « corps intermédiaires », de Nietzsche et de Simone Weil, du mystère du vin, de l'âme du Midi, du Portugal, de la vie et de la mort. Ces « pensées pour soi-même », nous donnent la chance de remonter vers l'amont, vers la source d'une pensée qui ne se contente pas d'être édifiante et sauvegarde l'inquiétude, ce corollaire de la Foi, qui est au principe de toute aventure intellectuelle digne d'être vécue.

gthinédits.jpgEncore qu'il eût, depuis plus d'un demi-siècle, des lecteurs fidèles, et, mieux encore, de ceux qui surent entrer en conversation avec lui et prolonger sa pensée et son œuvre, - tel Philippe Barthelet auteur d'un livre d'entretiens avec Gustave Thibon, et d'un magistral Dossier H consacré à l'auteur de L'Ignorance étoilée, aux éditions de L'Age d'Homme - il est à craindre que Gustave Thibon ne soit pas encore reconnu à sa juste valeur, et surtout, à sa juste audace. Une image s'interpose : celle du « philosophe-paysan » qui se contenterait de dispenser une sagesse traditionnelle appuyée sur le catholicisme et l'amour de la terre.

Forts de cette vision réductrice, sinon fausse, on se dispense de le lire, de confronter son œuvre à celles des philosophes, plus universitaires, de son temps, et l'on méconnaît ce qu'il y a de singulièrement affûté, et sans concession d'aucune sorte, dans sa pensée érudite, mais de ligne claire et précise, sans jargon. Gustave Thibon, dans ces pages « hors champs », adresse au lecteur, une mise-en-demeure radicale, non certes au sens actuel de radicalisme, mais, à l'inverse, par un recours aux profondeurs du temps, aux palimpsestes de la pensée, à cette archéologie, voire à cette géologie de l'âme, à cette géographie sacrée, celle de la France, qui est, par nature, la diversité même, qui se décline de la Bretagne à l'Occitanie, et n'en nécessite point d'autre, abstraite, importée ou forcée.

Certes, la terre est présente, et Gustave Thibon rejoint Simone Weil dans ses réflexions sur l'enracinement ; certes, il est catholique, sans avoir à passer son temps à le proclamer, - mais ces deux évidences sont, avant tout, l'expérience d'une transcendance véritable, qui ne cède jamais à la facilité revendicatrice, à ces représentations secondes qui nous poussent, sur une pente fatale parfois, à parler « en tant que ». Gardons-nous, dit Gustave Thibon, de nous reposer dans l'image que nous nous faisons de nous-mêmes ou dans le sentiment, d'être, par nos opinions et nos convictions, une incarnation du « Bien ».

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Il existe bien un narcissisme religieux, une satisfaction indue, une façon de s'y croire, au lieu de croire vraiment, une pseudo-morale de dévots, une « charité profanée » (selon l'expression de Jean Borella) que Gustave Thibon, dans ces inédits, n'épargne pas de ses flèches. On se souviendra, en ces temps hâtifs et planificateurs que nous vivons, de sa formule qui ne cesse de gagner en pertinence : «  Il ne faut pas faire l'Un trop vite ». Contre la fiction d'un universalisme abstrait, Gustave Thibon propose un retour au réel , celui du monde, avec ses limites et ses frontières heureuses ; celui de l'homme qui défaille et parfois se dépasse. Il suivra Nietzsche, pas à pas, dans son « humain, trop humain », dénonçant les leurres, la morale comme masque du ressentiment et de la faiblesse, non pour « déconstruire », et se livrer au désastre dans « un vacarme silencieux comme la mort » ainsi que l'écrivait Nietzsche, - noble naufragé qui en fit la tragique expérience, -  mais pour  comprendre que le vide qui se dissimule derrière nos vanités est appel à une plénitude infiniment proche et lointaine.

La faiblesse exagère tout. Son mode est l'outrance. Elle conspue, elle maudit, elle excommunie avec la rage de ceux dont la Foi est incertaine. Ces Propos d'avant-hier pour après-demain, le sont aussi pour notre pauvre aujourd'hui. Nous avons nos Robespierre, nos Précieuses ridicules, nos propagandistes du chaos, sous l'habit policé des technocrates, perfusés d'argent public, et tous ont pour dessein de faire table rase de notre héritage pour y établir leurs fatras, leurs encombrements de laideurs, de fictions lamentables, autant d'écrans entre nous et le monde ; écrans entre nous et un « au-delà de nous-mêmes », vaste mais autrefois familier, comme le furent les Rameaux, Pâques, Noël. - ces temporalités qualifiées où les hommes se retrouvaient entre eux et en eux-mêmes à la recherche de « la juste balance de l'âme » : «  Existence simultané des incompatibles, balance qui penche des deux côtés à la fois : c'est la sainteté » écrivait Simone Weil, citée, dans ces pages, par Gustave Thibon.

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Philosophe-paysan, Gustave Thibon le serait alors au sens où il nous intime de nous désembourgeoiser, de cesser, par exemple, de considérer l'argent comme le socle des valeurs et de retrouver le « dépôt  à transmettre » : le fief, la terre, la religion. «  Le socle dévore la statue (…), avarice bourgeoise, aucune magnificence, pas de générosité ; abaissement des valeurs : pour le marchand tout se chiffre – et mépris des valeurs artistiques ; mentalité étriquée (…) ; règne du Quantitatif. Les « gros » ont replacé les « grands ».

Où demeurer alors ? Gustave Thibon nous le dit, en forme de devise héraldique : «  Contre l'espoir dans l'espoir ».

Luc-Olivier d'Algange

Confinement olympique

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Confinement olympique

par Georges FELTIN-TRACOL

L’Hexagone cumule les malheurs ! Avant que débutent les fumisteries parisiennes du 26 juillet au 11 août appelées « Jeux olympiques » (JO) et du 28 août au 8 septembre 2024 pour des Jeux dits « paralympiques », les Jeux olympiques d’hiver de 2030 reviendraient encore une fois à la France.

Le Comité international olympique a dès à présent écarté les dossiers de candidature de la Suisse, de la Suède et des États-Unis. Il semble privilégier l’option des Alpes françaises portée par le président sarközyste de la région Auvergne – Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, et le président macroniste de la région Provence – Alpes – Côte d’Azur, Renaud Muselier.

La candidature hivernale alpine tablerait sur un budget insignifiant d’un milliard et demi d’euros, car pourraient servir 90 % des infrastructures construites pour les JO d’hiver d’Albertville en 1992. Ces jeux de 2030 se dérouleraient sur quatre territoires qui n’auraient plus qu’à bâtir les 10% restants. Gageons que ce montant s’amplifiera au fil des mois.

Il paraît par ailleurs étonnant d’investir dans des endroits déjà nantis (Haute-Savoie, Savoie, Hautes-Alpes avec le Briançonnais et Alpes-Maritimes avec la métropole Nice – Côte d’Azur). Il est vrai que pratiquer le ski de fond sur la Canebière à Marseille ou organiser des descentes de ski à Super-Besse dans la chaîne des Puys en Auvergne relèveraient de situations incongrues.

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Ce divertissement - détournement sportif mobilisera quand même des sommes gigantesques alors que le pays est surendetté et qu’il manque des moyens financiers tant pour les services publics vitaux (hôpitaux, Poste, armée, police, justice, prison) que pour les infrastructures ferroviaires indispensables rien qu’en Provence – Alpes – Côte d’Azur et en Auvergne – Rhône-Alpes. Outre le dépassement financier prévisible, la tenue des JO de l’été 2024 et de l’hiver 2030 permet au Régime d’améliorer le flicage généralisé de la population. Les réclusions covidiennes de 2020 – 2021 ont déjà montré la très grande passivité d’une population de plus en plus bovine. Les décisions prises pour assurer la sécurité maximale des JO à Paris constituent une nouvelle expérience de gestion des foules dans un cadre de plus en plus cosmopolite.

Le mercredi 29 novembre dernier, à côté de la mairesse socialiste de la capitale, Anne Hidalgo, du maire socialiste de Saint-Denis, Mathieu Hanotin, et de Tony Estanguet, président de Paris 2024, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, au moment des Gilets Jaunes, exposait les premières mesures du plan de sécurité et de circulation pendant la période olympique. En plus du doublement prévu du prix du ticket des transports en commun (train, tram, métro et bus) en Île-de-France et du risque de paralysies fréquentes de certaines lignes saturées, Parisiens et Franciliens subiront une surveillance permanente qui se prolongera jusqu’en 2025 ! 

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La préfecture de police de Paris prévoit en effet la mise en place de quatre périmètres d’accès. Le premier – compréhensible – concernera les sites olympiques proprement dits et le village des sportifs situé en Seine – Saint-Denis, ce nouvel Eldorado départemental fantasmé. Pour y pénétrer, des fouilles individuelles seront réalisées avant de montrer une accréditation officielle. Le deuxième périmètre ne sera accessible qu’aux titulaires de billet (ou aux personnes accréditées) qui assisteront aux compétitions dans les tribunes. Le troisième périmètre s’exercera hors des terrains sportifs.

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Les zones rouges interdiront la circulation de tout véhicule motorisé, sauf si l’engin appartient aux riverains détenteurs d’une place permanente de stationnement chez eux, aux aidants de personnes âgées ou dépendantes, aux personnes qui travaillent dans le coin, aux services de livraisons et de dépannage sans oublier les taxis et les VTC. Pour pouvoir circuler en voiture dans ces zones rouges, il faudra au préalable s’enregistrer sur une plate-forme numérique en fournissant une quantité incroyable de justificatifs. En revanche, ces contraintes ne devraient pas toucher les piétons et les cyclistes. Attendons néanmoins le printemps pour leur finalisation. Toutefois, inviter des amis à assister depuis son balcon ou derrière ses fenêtres aux cérémonies d’ouverture et de clôture impliquerait que l’hôte donnât à cette plate-forme d’enregistrement l’identité complète de ses invités, ce qui rabote la liberté de réunion dans un lieu privé. Rappelons que le Conseil constitutionnel avait censuré à l’époque covidienne la limite du nombre d’invités présents à son domicile. Toutes les personnes enregistrées obtiendraient sur leur téléphone intelligent un QR-code, forme sophistiquée de l’attestation de sortie covidienne de sinistre mémoire.

Enfin existeraient des zones bleues autorisant la circulation limitée des résidents, des travailleurs et des livreurs. Les mesures les plus draconiennes sur les restrictions de circulation débuteraient deux heures - deux heures trente avant le départ des rencontres sportives et se termineraient une heure après. Dans ces conditions, il est plus que probable que tout le centre de Paris soit figé de 6 h 30 à minuit.

La vie courante des Parisiens et des Franciliens sera infernale sans omettre le recours massif aux drones de surveillance et un développement impressionnant de la vidéosurveillance. On ne peut que craindre de retrouver en 2030 un dispositif semblable amélioré de redoutables innovations techniques. Par exemple, au lendemain de l’attentat d’Arras du 13 octobre 2023, Laurent Wauquiez a réclamé des caméras de reconnaissance faciale à proximité des établissements scolaires. Auparavant, le même avait soutenu l’emploi de la reconnaissance faciale dans les gares ferroviaires et routières.

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Un pareil paquet d’applications sécuritaires pour cet été surprend. Le préfet de police se couvre en précisant que la loi permet ce dispositif à partir d’un acte réglementaire paraphé du ministre de l’Intérieur. Quelques heures plus tard, des sénateurs s’élevèrent contre ce projet liberticide. « Ces dispositions sont typiques d'un état d'urgence, s’indigne le sénateur centriste du Tarn, Philippe Bonnecarrère. Mettre en place de telles mesures dans une situation qui a vocation à être heureuse [...] est extrêmement curieux. » La sénatrice centriste de l’Orne Nathalie Goulet dénonce pour sa part « des dispositions attentatoires aux libertés ».

Les attentats islamistes, les agressions sanglantes et les manifestations d’ultra-violence encouragent la démarche despotique du Régime multiculturaliste. Le confinement covidien à l’échelle nationale et le confinement olympique à l’échelle parisienne préfigurent la mise en place, tôt ou tard, d’un « pass carbone » individuel destiné à lutter contre le réchauffement climatique en attendant le puçage obligatoire de tous.

Le contrôle médiatique, la surveillance accrue des réseaux sociaux, la censure active sur Internet, l’opposition – parfois levée – de manifester et l’interdiction de colloques  et d’autres réunions de la dissidence oppositionnelle confirment malheureusement la tendance intrusive des gouvernements occidentaux à vouloir s’occuper de tout et à tout régenter dans un environnement de plus en plus chaotique. L’Occident globalitaire n’est plus seulement un grand hospice selon le défunt Édouard Limonov; il se transforme en un gigantesque bagne à ciel ouvert.

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 96 mise en ligne le 13 décembre 2023 sur Radio Méridien Zéro.

samedi, 16 décembre 2023

La nouvelle route de la soie et la "souveraineté" selon Giorgia Meloni

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La nouvelle route de la soie et la "souveraineté" selon Giorgia Meloni

par Andrea Zhok*

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/26985-andrea-zhok-nuova-via-della-seta-e-il-sovranismo-della-meloni.html

L'Italie de Giorgia Meloni a officiellement quitté la Route de la Soie hier (11/12/2023).

En fait, le gouvernement Meloni, le gouvernement dit souverainiste, celui qui était censé avoir à cœur, dans le bavardage de la propagande électorale, le bien-être, l'autonomie et la souveraineté de l'Italie, a réussi en l'espace de deux ans à couper définitivement les ponts avec le plus grand fournisseur d'énergie du monde (la Russie), avec lequel nous entretenions traditionnellement d'excellentes relations, puis à liquider les relations commerciales privilégiées avec le pays qui connaît la plus forte croissance économique du monde (la Chine). 

Il est difficile d'imaginer une stratégie économique plus autodestructrice pour le pays. 

Bien sûr, nous savons tous que le pacte tacite signé par le premier ministre avec le maître américain est le suivant : "Nous vous laissons gouverner sans vous gêner, vous faites ce que nous vous disons". Nous nous retrouvons donc avec un gouvernement de serviteurs de plus, dont la fonction est de faciliter les impulsions gouvernementales en provenance de l'étranger. 

D'autre part, pour gouverner de la sorte, il n'est pas nécessaire d'avoir une classe dirigeante, d'avoir étudié, d'avoir une idée du pays, d'avoir du caractère ou de l'intégrité personnelle, pour gouverner de la sorte, il suffit d'avoir le géomètre Calboni : il suffit de traduire en italien les dépêches de l'état-major américain, et pour cela, il y a Google Traduction. 

À l'approche des élections, je me souviens avoir été interrogé dans un talk-show sur le "risque de fascisme" que représentait un éventuel gouvernement Meloni. Selon les canons habituels de la télévision, la question faisait suite à un reportage présentant un collage de déclarations incendiaires et de photos d'époque de Meloni, dont le but était d'ouvrir le bal en affirmant que oui, fez et orbaci étaient sur le point d'être exhumés de la poitrine de grand-père, de trembler et de se réfugier dans le front antifasciste. 

La réponse que je donnais alors était que depuis un certain temps, la seule différence politique détectable entre le centre-droit et le centre-gauche était le niveau d'enthousiasme pour la Gay Pride (ou, si vous préférez, la Journée de la famille). 

Superstructures et folklore mis à part, l'Italie est gouvernée sans interruption par un monocolore atlantiste néolibéral depuis trente ans : les trente pires années sur le plan économique et social depuis la naissance de l'État national, à l'exception des périodes de guerre. 

Ceux qui continuent à se laisser prendre au jeu fictif de l'alternance, en allant voter de temps en temps pour l'un des camps, pour contrarier l'autre - un jumeau différent - sont complices du désastre.

* Professeur de philosophie morale à l'Université de Milan.

Guerres oubliées

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Guerres oubliées

Andrea Marcigliano

Source: https://electomagazine.it/guerre-dimenticate/#google_vignette

La guerre en Ukraine n'est que la dernière... la dernière d'une série, malheureusement longue, de guerres oubliées. Des guerres qui ont connu des moments d'attention médiatique, qui ont été sous les projecteurs des médias, qui ont fait l'objet d'analyses et de discussions... et puis, soudain, elles ont... disparu.

Celle de l'Ukraine, comme je l'ai dit, n'est que la dernière en date. Et, en même temps, le cas exemplaire. Depuis plus d'un an, nous sommes littéralement inondés de nouvelles - plus fausses que réelles - sur l'évolution du conflit. Inondés de reportages d'envoyés spéciaux... le plus souvent filmés loin de la ligne de front. Assaillies par des talk-shows où des experts improvisés discutent de stratégie militaire, annoncent l'effondrement imminent de la Russie, prophétisent la fin de Poutine...

Et Zelensky était emmené partout, comme s'il était la Mère Pèlerine. Nous en étions venus à soupçonner qu'il possédait le don d'ubiquité. Il apparaissait à l'ONU, dans les principales capitales européennes, dans tous les événements mondains et politiques. Il ne manquait pratiquement que le Zecchino d'Oro et le Zero Branco Pepper Festival.

Et puis, il était partout choyé, caressé, bécoté... le chouchou du public et des politiciens occidentaux.

Et puis, soudain, le silence. Un silence assourdissant. L'Ukraine est soudain redevenue une région périphérique. Une "marche frontière" (c'est le sens de son nom) entre l'Est russe et l'Europe centrale, principalement allemande. Une sorte de république d'opérette, une sorte de Pontevedro de la "Veuve joyeuse" de Lehar.

Et Zelenski ? Zelenski qui ? Vous vous entendez déjà répondre. Mais comment ? Zelenski, le héros de l'épopée de la résistance contre la tyrannie russe... Ah, ce monsieur (copyright de feu Silvio Berlusconi) qui se promenait toujours avec cette espèce de T-shirt militaire pas très propre... Eh bien... On n'a plus de nouvelles de lui. Peut-être s'est-il déjà enfui à l'étranger avec une bonne partie de l'argent qui lui a été généreusement prodigué à nos frais....

Quoi qu'il en soit, dira-t-on, la crise de Gaza a explosé. Les médias et l'opinion publique, inévitablement, ont changé d'angle de vue. Ubi maior...

Certes, mais... qui sait pourquoi cet oubli intervient à ce moment précis. Alors qu'il est désormais clair que la fameuse Grande contre-offensive ukrainienne a lamentablement échoué. Et que les forces de Kiev sont complètement désorganisées. Les Russes, avec leur lenteur historique de vieil ours, se préparent à reprendre l'initiative. Et, cette fois, il est très probable qu'au printemps, nous verrons les Tchétchènes de Kadyrov entrer dans la capitale ukrainienne.

Une nouvelle difficile à annoncer, après des mois de récits où les gentils de Zelenski étaient sur le point de s'emparer de Moscou. Et de faire fuir Poutine au-delà de l'Oural.

Film déjà vu. Quand les choses ont commencé à mal tourner en Afghanistan, Kaboul a disparu des médias. Il en a été de même en Irak, en Syrie, en Libye....

Le soft power, vous le savez, est une arme puissante. Et elle est presque entièrement entre les mains de l'Occident. C'est-à-dire de Washington et de ses satellites.

Puissant... mais les guerres se gagnent sur le terrain. Et pas sur des talk-shows et des reportages fabriqués de toutes pièces.

Et il y a, en plus, le risque d'un effet boomerang. Parce que "nous", Occidentaux, sommes tellement habitués à mentir, à falsifier l'actualité et la réalité, que nous risquons de prendre ces mensonges... incommensurables pour vrais et bons.

Nous bercer de l'illusion de victoires et de triomphes qui, en vérité, portent un autre nom: "défaites".

Et celui qui croit à ses propres mensonges est toujours voué au désastre.

Et maintenant, Biden sanctionne Erdogan et les Émirats. Biden cherche des ennemis passionnément

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Et maintenant, Biden sanctionne Erdogan et les Émirats. Biden cherche des ennemis passionnément

Ala de Granha

Source: https://electomagazine.it/ed-ora-biden-sanziona-erdogan-e-gli-emirati-cercasi-nemici-appassionatamente/

Les États-Unis sanctionnent des entreprises turques et émiraties, ainsi que chinoises, pour avoir vendu à la Russie des produits que Washington considère comme dangereux pour le pauvre Zelensky. Et, ayant une mentalité de jardin d'enfants, les Etats-Unis ne font aucune distinction entre alliés, semi-alliés et adversaires. Tout comme ils ignorent le respect des engagements et de la légalité internationale. "Je suis moi et vous n'êtes pas un c....". La seule chose qu'ils ont apprise de la vieille Europe, c'est la logique du Marquis Del Grillo.

Parce qu'eux, les maîtres américains, peuvent fabriquer et vendre à Israël les bombes au phosphore interdites. Et le "boucher de Tel-Aviv" peut les utiliser contre les enfants de Gaza. Personne n'intervient pour punir Netanyahou et ceux qui lui fournissent des armes. Pas de sanctions contre les criminels, s'ils sont sur la "bonne" liste.

Mais Erdogan s'est retrouvé sur la liste des "vilains" alors que la Turquie est membre de l'OTAN. Oui, mais il a osé critiquer les "bouchers israéliens", à qui il continue pourtant de vendre de l'énergie. Et puis il ne ratifie pas l'adhésion de la Suède à l'OTAN : un méchant ! Peu importe, à Washington, qu'Erdogan tergiverse parce que les Américains eux-mêmes ne veulent pas lui vendre des avions pourtant promis à la Turquie. La politique du deux poids deux mesures se retrouve dans toutes les décisions des Yankees.  Ils peuvent décider de respecter ou non leurs engagements, les autres ne le peuvent pas.

Ainsi, la politique commerciale d'Ankara, comme celle des Émirats et de la Chine, doit être décidée à Washington. Mais la Chine ne peut pas se permettre de réagir en bloquant les livraisons de ce dont les États-Unis ont besoin. Sinon, les journalistes italiens pleureront sur le comportement incompréhensible et intolérable de Pékin. Il faut accepter les sanctions sans réagir. Parce qu'elles sont établies par les bons. Et les journalistes italiens sont toujours du côté des bons. Le pluralisme de l'information devrait être autre chose, mais l'éthique professionnelle veut que ce qui est établi par les Américains soit la loi absolue.

Cioran, quand l'âme de la patrie roumaine se confond avec la patrie française

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Cioran, quand l'âme de la patrie roumaine se confond avec la patrie française

Gennaro Malgieri

Source: https://electomagazine.it/cioran-quando-lanima-della-patria-romena-di-origine-si-fonde-con-la-patria-francese/

Emil Cioran (1911-1995) est le plus grand écrivain non français du 20ème siècle. Son roumain semble avoir été traduit dans la langue de Montaigne avec un naturel étonnant. Comment la "francisation" à laquelle il s'est consacré dès son débarquement sur les bords de la Seine en 1937 a fait de lui le connaisseur le plus pénétrant de l'âme de sa nouvelle patrie, alors qu'il n'a jamais renié celle d'origine, dont il a puisé les personnages pour considérer la France avec la mentalité du Slave et l'expérience du "Parisien": à la fois actif et pessimiste, indolent et cynique. Les deux aspects de son caractère se transforment en aphorismes sublimes et abyssaux, comme dans ses réflexions sur la France, écrites en 1941, sur ce qui allait devenir son pays avant même qu'il ne l'ait décidé.

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En effet, il était naturel pour Cioran de choisir la France comme "lieu" de son voyage existentiel et spirituel, car il y voyait reflétées les contradictions qui l'agitaient. Et son opuscule intitulé De la France, proposé il y a quelque temps en Italie par les éditions Voland pour la première fois, confirme son amour critique pour son pays d'adoption, dans l'histoire duquel il s'immerge presque avec volupté, en soulignant son excentricité et sa tendance à se décomposer avec insouciance, pourrait-on dire, pour ensuite se relever en s'accrochant à une grandeur ancestrale toujours remise en question, même par ceux qui avaient tout intérêt à la préserver. Je pense à un Chateaubriand, mal aimé de Cioran, qui, comme De Maistre (curieusement aimé du Roumain), s'est attaché à revigorer l'idée d'une France éternelle - enveloppée de christianisme dont le "génie", surtout pour le premier, est plus esthétique que religieux, qui aurait dû reprendre la vocation carolingienne de sa mission universelle et qui, au lieu de cela, s'est retrouvée à manier l'universalisme laïque de la Grande Révolution, ruisselante de sang et d'intolérance, embrassée, trahie et essentiellement niée par son dernier César, comme en témoigne le Mémorial de Sainte-Hélène.

Cioran fait ses adieux à la langue roumaine en optant pour le français avec Divagations, le dernier livre écrit dans son idiome natal. Il s'agit d'un tournant existentiel plutôt que littéraire. La lecture, enfin rendue possible par sa publication chez l'éditeur italien Lindau, le confirme pleinement.

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Contrairement à ses textes antérieurs, marqués par de fortes influences philosophiques, Cioran, dans ce premier recueil d'aphorismes encore non mûrs, suspendu entre de petits essais et de minuscules considérations extemporanées, une œuvre en somme dépourvue de projet unitaire, contrairement à ses textes ultérieurs, révèle une tendance à une mélancolie cosmique sublimée par la perception d'une réalité à la fois insaisissable et décadente. Il tend l'oreille au silence qui enveloppe l'univers et y perçoit le vide. Sans espoir et sans Dieu. Un énorme abîme qu'il voit devant lui, au fond duquel il s'efforce d'entrevoir un but à la vie. La décomposition de l'existence, qu'il approfondira dans les grands textes de sa maturité, est évoquée dans Divagations non pas à la manière d'un nihiliste "idéologique", comme on pourrait le penser, mais d'un percepteur de sensations qui l'amènent à décrire l'évanescence de tout ce qui l'entoure, esquissant une théorie de l'abandon qui caractérisera la "mise en pièces" de la modernité qui se fera plus tard avec la minutie d'un anatomopathologiste.

Que nous dit donc ce livre ? Simplement que le monde, comme le note Costantin Zaharia dans la préface de l'édition originale, "est absurde dans son essence et que le tumulte qui l'agite ne porte aucun signe de signification". Un état de souffrance permanent, en somme. Au point que le livre s'ouvre sur cette profession de foi: "Nous ne donnons voix qu'à des douleurs sans nom; les autres, qui forment la trame des instants, nous les jetons à la poubelle de l'évidence". Et rien ne semble apaiser ce malaise intériorisé au point de rendre surprenants les "exercices d'admiration" que Cioran proposera plus tard, esquissant des figures majestueuses qui puisent dans le désespoir des raisons d'espérer et de renaître, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Mais dans Divagations, il n'y a de place que pour l'anéantissement.

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J'en veux pour preuve : "Quand j'observe le silence ultramontain des paysages, l'impassibilité sublime des arbres, la dilapidation du soleil sur des cristallisations vertes qui étonnent et troublent l'esprit, quand on connaît les gisements de la sensibilité, une nostalgie sans contenu monte à la surface du cœur, embrassant l'espace avec une majesté suave et funèbre, alors la beauté m'apparaît comme le poison le plus fort qu'ait jamais goûté l'âme".

On ne saurait mieux décrire la douleur d'une âme qui a passé toute sa vie à chercher quelque chose, doutant jusqu'à la fin qu'elle le trouverait.

Cioran est le symptôme d'un malaise. Exagéré, sans doute, consciemment. C'est pourquoi ses textes se lisent comme un bréviaire séculaire dans lequel il n'est pas difficile de discerner, parmi d'innombrables aspérités, des éclats d'affliction sincère qui reflètent notre condition précaire de créatures imparfaites abandonnées au bord de l'inconnu.

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Strindberg et la division du travail

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Strindberg et la division du travail

par Joakim Andersen 

Source: https://motpol.nu/oskorei/2023/12/12/strindberg-och-arbetsdelningen/

August Strindberg est toujours un auteur intéressant à connaître, à bien des égards un révolutionnaire conservateur suédois et un bon Européen. Il a contribué à l'introduction dans notre pays de plusieurs tendances continentales, notamment le socialisme utopique et l'occultisme français. Ses points de vue et l'exactitude de son jugement ont changé au fil du temps, mais ils ont toujours été présentés avec vigueur. Le Strindberg que nous rencontrons dans Likt och olikt (Like and Unlike) en est un exemple: il s'attaque à la division du travail, se révèle physiocrate, préfigure la gynécocratie et décrit les Suédois comme les Français du Nord.

Strindberg et la division du travail

Dans Likt och olikt (Like and Unlike), Strindberg cherche les racines du malaise européen et livre une critique culturelle lapidaire, bien qu'unidimensionnelle. L'une des causes essentielles du malaise est la division du travail. La spécialisation croissante et l'émergence de classes ne sont pas des phénomènes entièrement positifs pour Strindberg ; au contraire, sans nécessairement s'en rendre compte, il finit par se rapprocher du raisonnement conservateur sur les Stände, soit sur la relation entre la partie et le tout. Mais il se rapproche aussi des arguments marxiens sur le thème "la marchandise sociale détermine la conscience" et des théories de Bourdieu sur l'habitus. Strindberg écrit ici que "par la spécialisation, nous sommes tellement affligés de maladies professionnelles et spirituelles que nous ne nous comprenons pas les uns les autres bien que nous parlions la même langue" et qu' "en formant des classes sociales, l'homme a perdu la capacité d'observer le tout".

Il est intéressant de noter, à la lumière du raisonnement de Marx, qu'il développe également la distinction entre travail productif et improductif pour en faire une critique de la civilisation. Alors que Marx parlait de travailleurs improductifs, destructeurs et idéologiques, Strindberg revient à Quesnay et divise le travail en deux catégories : le travail indispensable et le travail non indispensable. L'indispensable, c'est "la nourriture, l'habillement, le logement et le combustible", en grande partie produits par la paysannerie. Mais l'histoire voit l'émergence d'intermédiaires, "une classe marchande qui ne produit rien, et avec la classe marchande naissent les villes", et à un moment donné, leur relation se transforme en son contraire. Le paysan est considéré comme un frère serviteur et son travail est méprisé.

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Pour Strindberg, le paysan est le moins affecté par la division du travail, il a "en règle générale un corps robuste, une bonne santé et du bon sens, et dépasse ainsi l'homme de culture comme l'homme moyen". Les différentes figures culturelles de la ville sont décrites comme des existences beaucoup plus tragiques. Strindberg fait le lien avec les discours sur la dégénérescence et l'anxiété liée au statut. Il parle de "nerfs en ruine, d'anémie cérébrale, d'anxiété perpétuelle, de mauvais sommeil, de la peur d'une mauvaise situation financière et donc d'une réputation sociale ternie, de la course à la promotion et de la peur dévorante d'être ignoré". Il existe également des similitudes avec les descriptions d'Evola, qui décrit l'homme moderne comme étant sur-socialisé : "l'homme de culture semble être hanté par une mauvaise conscience, qui lui fait désirer une compagnie constante, et à partir de laquelle il a construit la doctrine selon laquelle "l'homme est un animal sociable"".

L'aliénation est un fil conducteur dans l'analyse des différentes professions. Le contremaître, par exemple, devient "une double nature, une créature brisée, une abstraction" ; quant au fonctionnaire, Strindberg écrit qu'"un travail aussi inintelligent que la transcription l'humilierait s'il n'utilisait pas son sens du pouvoir pour se défendre". Il anticipe en partie les arguments sur les métiers à la con ; il considère plusieurs professions comme nuisibles et inutiles dans une société saine.

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Un tableau peint par Strindberg: "La ville".

Strindberg et la grande ville

Parfois, il se montre amusant en tant que primitiviste rousseauiste ; à propos des chemins de fer, on nous dit que "qui n'a pas entendu les acclamations qui accompagnent l'ouverture d'un chemin de fer, et comment oserai-je élever mon faible cri contre ce wagon flamboyant de Jaggernaut, sous lequel tant de croyants se couchent pour mourir. J'essaierai, même si c'est sans autre sanction que l'aggravation de mon malaise". Il se concentre principalement sur la grande ville, qui s'est développée parallèlement à la société de classes. Strindberg se rapproche des descriptions marxiennes de "l'accumulation originelle" lorsqu'il explique les origines historiques de la ville : "Les guerriers et les prêtres ont été les premiers à fuir le travail ; d'autres ont donc dû travailler pour eux et, dans la protection de leurs forteresses, ils sont devenus la bourgeoisie ; c'est pourquoi on a également trouvé des traces de forteresses dans toutes nos plus vieilles villes". Lorsque les villes étaient sur le point de tomber en décrépitude, l'Etat intervenait par la force pour interdire l'achat de terres en dehors d'elles.

La ville et le citadin apparaissent à Strindberg comme des aberrations, "la grande ville, telle qu'elle apparaît aujourd'hui, est une absurdité dont l'existence ne peut manquer d'étonner, et le citadin est une personne complètement différente du campagnard". Dans son attitude hostile à l'égard de l'homme cultivé en tant que tel, on sent le Strindberg unidimensionnel, mais sa critique du luxe est pertinente dans la société de consommation. Il écrit notamment que "le luxe est un maître inconstant, qui aujourd'hui donne du pain et demain rien. Il produit une population artificielle qui vit à la merci des autres et peut être plongée dans la misère à tout moment". La ville affaiblit les gens dans la lutte pour la survie ; elle les rend aussi faux et sur-socialisés. C'est probablement ici que l'on trouve certaines des observations les plus justes de Strindberg pour comprendre notre époque et des phénomènes tels que le politiquement correct. Freud affirmait que nous sommes malheureux dans la culture ; Strindberg suggère qu'il y est lui-même assez malheureux, écrivant que "en vivant ensemble, on a dû imposer des liens qui ne demandent qu'à être rompus ; les conventions, la politesse, l'étiquette, tout cela est nécessaire, mais c'est une terrible nécessité, car c'est de la fausseté".

Les solutions de Strindberg sont très réactionnaires. Il veut donner aux ouvriers des terres à cultiver et démanteler ce qu'il appelle la centralisation. Au lieu de cela, le pays devrait être gouverné comme une union de ses parties historiques, "que le Riksdag soit un congrès des provinces et des villes, qui ne décide que du royaume en tant qu'union d'États, décide de la guerre et de la paix, frappe la monnaie, etc. Dans le même temps, la royauté doit être abolie, de même que la religion d'État. Strindberg écrit que "l'État idéal serait celui où chaque individu accoucherait de lui-même, s'habillerait par lui-même, sans troc ni échange: où rien ne serait exporté du pays, surtout pas les denrées alimentaires, qui seraient échangées contre des produits de luxe, et où rien n'aurait besoin d'être importé. Ce serait de l'auto-assistance au sens le plus large du terme". Le degré de réalisme de cette vision est discutable, mais il s'agit de l'une des visions les plus radicales. L'accent mis par Strindberg sur l'autarcie est tiré par les cheveux.

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Strindberg et les Suédois

Dans Likt och olikt, Strindberg, caractérisé par Jan Myrdal comme "un Suédois", explore également les Suédois. Il s'oppose au "patriotisme pernicieux" qui sépare la Suède des autres peuples germaniques et empêche une union nécessaire (c'est-à-dire un patriotisme que Yockey et d'autres ont décrit comme un "nationalisme mesquin"). En même temps, il n'est pas convaincu des bienfaits de la diversité et mentionne à propos de la Finlande, entre autres, "les terribles déchirements causés par les différences de nationalité". L'idéal de Strindberg est que "l'empire du peuple" se transforme en "union du peuple", ce qui n'est pas sans rappeler l'idée marxienne selon laquelle les peuples européens doivent être "maîtres chez eux" comme condition préalable à la coopération. Ou des idées similaires dans la droite européenne la plus authentique.

En ce qui concerne le caractère national, Strindberg affirme, peut-être pas tout à fait correctement, que le Suédois est "un mélange de Celtes, de Frisons et de Goths", ce qui n'est pas surprenant étant donné sa propre vie spirituelle conflictuelle, et que le tempérament celte et germanique du Suédois est toujours en conflit l'un avec l'autre. En ce qui concerne le Suédois, il cite Egon Zöller, selon lequel le Suédois se caractérise par "un sens aigu de l'indépendance, un sens profondément enraciné de la personnalité, associé à un solide sens pratique, qui apprend à garder la juste mesure". Le Suédois et l'Allemand partagent dans une certaine mesure ces caractéristiques, mais selon Zöller, le Suédois est plus objectif et pratique. À cet égard, il ressemble au Français, mais avec plus de profondeur et sans la superficialité française. Zöller parle ici de "l'union harmonieuse d'un sens éthique élevé et d'une compréhension pratique".

En ce qui concerne la culture suédoise, Strindberg, comme beaucoup d'autres, identifie "une étrange combinaison d'amour pour les siens et de sous-estimation des siens". Le Suédois a quelque chose de provincial et d'incertain dans l'image qu'il a de lui-même, "il veut tellement être suédois, mais en même temps il n'aime pas reconnaître quoi que ce soit de suédois tant que les étrangers ne l'ont pas déjà fait". Strindberg parle également ici de "son énorme aversion pour les étrangers". Il est également intéressant de noter qu'il considère l'histoire suédoise comme universellement européenne. La description de l'histoire suédoise par Strindberg n'est pas aussi profonde que celle d'Almqvist ou de Rydberg, mais elle contient plusieurs observations originales et précises.

A propos de l'auteur : Joakim Andersen

Joakim Andersen tient le blog Oskorei depuis 2005. Il a une formation universitaire en sciences sociales et une formation idéologique marxiste. Au fil des ans, l'influence de Marx a été complétée par Julius Evola, Alain de Benoist et Georges Dumézil, entre autres, car le marxisme manque à la fois d'une théorie durable de la politique et d'une anthropologie. Aujourd'hui, Joakim ne s'identifie à aucune étiquette, mais considère que la fixation, entre autres, sur le conflit imaginaire entre la "droite" et la "gauche" occulte les véritables enjeux de notre époque. Son blog s'intéresse également à l'histoire des idées et aime présenter des mouvements étrangers à un public suédois.

Qu'est-ce que Motpol ?

Motpol est un groupe de réflexion identitaire et conservateur qui poursuit deux objectifs principaux : 1) mettre en lumière un spectre culturel qui est essentiellement exclu d'un espace public suédois de plus en plus étroit et monotone, et 2) servir de forum pour la présentation et le débat d'idéologies, de théories et de pratiques politiques. Les auteurs de Motpol viennent d'horizons différents et écrivent à partir de perspectives différentes.
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Au diable les bellicistes !

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Au diable les bellicistes !

Wolfgang Hübner

Washington a de bonnes raisons de bloquer de nouvelles aides de plusieurs milliards au régime ukrainien de Selensky à Kiev. Même la Grande-Bretagne, traditionnellement hostile à la Russie, dont le Premier ministre Boris Johnson a empêché une fin rapide du conflit ukrainien et a donc d'innombrables morts et martyrs sur la conscience, considère désormais ce soutien d'un œil plus critique. Mais l'Allemagne, qui doit discuter de budgets d'urgence, veut envoyer huit milliards d'euros à Kiev l'année prochaine, voire plus en cas de besoin militaire. Et maintenant, nous avons un appel de 70 politiciens et historiens plus ou moins connus à choyer et à armer encore plus l'Ukraine.

Parmi eux, des bellicistes notoires comme le politicien vert Anton Hofreiter et le politicien CDU Norbert Röttgen. Dans leur appel, les signataires écrivent: "Au lieu de fournir rapidement et complètement ce qui est nécessaire et de créer les conditions d'une production d'armements à long terme, la politique de l'Allemagne et de l'Occident se résume à donner à l'Ukraine juste assez pour qu'elle puisse continuer la guerre, mais pas assez pour la terminer victorieusement". En d'autres termes, les contribuables allemands doivent payer encore plus pour la "victoire finale" dont ils rêvent, et beaucoup plus de soldats ukrainiens et russes doivent mourir ou être mutilés à jamais pour que ce vilain rêve se réalise.

Ceux qui lancent de tels appels irresponsables et incendiaires n'agissent pas pour de bonnes raisons. Car chacun des signataires pourrait, devrait même savoir :

- La liberté d'expression en Ukraine a été réduite à néant, l'opposition, les partis et les médias d'opposition sont interdits.

- Il n'y a plus d'État de droit en Ukraine, la justice et la police, tout comme le parlement, sont contrôlés par le président et son administration.

- Les droits des minorités nationales sont violés, la liberté de religion est détruite.

- Les hommes ukrainiens, en plus, sont arrêtés par la force dans la rue et envoyés au front, où beaucoup sont rapidement tués car on les a laissé sans formation suffisante.

- Deux tiers de la population vit dans la pauvreté, 90% des retraités vivent en dessous du seuil de pauvreté.

- Tous les secteurs importants de l'économie appartiennent à l'oligarchie, qui vit dans une grande richesse et n'a pas besoin d'envoyer ses enfants au front.

- Les terres fertiles, dont l'Ukraine dispose plus que n'importe quel autre pays au monde, appartiennent directement ou indirectement à des groupes étrangers au détriment des petits et moyens agriculteurs.

- L'Ukraine est un foyer de corruption.

Tous ces faits se sont avérés exacts mais ont été étouffés, et leur révélation urbi et orbi constituera un très grand scandale à la fin de la guerre pour un "Occident" qui, dans son hostilité aveugle à l'égard des Russes, mais qui est très profitable pour certaines personnes et entreprises, ne veut pas y croire. Les signataires de l'appel sont tous trop intelligents et informés pour pouvoir feindre l'ignorance de tous ces faits. Les Hofreiter, Röttgen et autres savent ce qu'ils font. Ce sont des bellicistes détestables et sans scrupules - qu'ils aillent au diable !

Wolfgang Hübner

vendredi, 15 décembre 2023

Mircea Eliade - Le chamanisme indo-européen

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Mircea Eliade - Le chamanisme indo-européen

par Joakim Andersen

Source: https://motpol.nu/oskorei/2011/03/23/mircea-eliade-indo-e...

Mircea Eliade (1907-1986) est l'un des plus grands spécialistes des religions de l'époque moderne. Dans sa jeunesse, il avait des liens avec la Garde de fer roumaine et était influencé par des traditionalistes tels que Julius Evola et René Guénon, ainsi que par le spécialiste des religions indo-européennes Georges Dumézil. Malgré cela, ou à cause de cela, il est l'un des plus grands noms de cette science que l'on appelle la religion comparée et il a pu décrire la vision mythique du monde dans des ouvrages tels que L'éternel retour.

L'un des ouvrages les plus fascinants d'Eliade est Le Chamanisme, dans lequel il étudie le chamanisme dans différentes parties du monde. Toutefois, pour éviter de confondre toutes les formes possibles de religion et de magie, il utilise systématiquement une définition stricte du phénomène, se référant non pas à toutes les formes de magie, mais à une technique extatique spécifique basée sur une vision spécifique de la structure du monde (voir plus loin). Le chaman a également des fonctions spécifiques, notamment celle de guider les âmes des morts en tant que psychopompe et de protéger les gens contre les maladies. Contrairement aux individus qui, dans certaines cultures, deviennent "possédés" et peuvent transmettre des messages d'autres royaumes, le chaman est normalement maître de la situation.

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Le chamanisme

Eliade raconte les traditions chamaniques de différentes parties du monde. Il donne un aperçu de la spiritualité traditionnelle des Esquimaux et des traditions des Négritos asiatiques. Pour les traditionalistes et les spécialistes des religions, ce livre n'est rien de moins qu'une véritable mine d'or. Nous avons également un bon aperçu des religions des peuples sibériens.

La profession de chaman est souvent héritée au sein d'une certaine famille, mais le futur chaman peut aussi l'acquérir par disposition, par rêve ou à la suite d'un traumatisme (par exemple, une personne qui semble "mourir" puis revenir). Il, ou plus rarement elle, reçoit sa formation auprès de chamans plus âgés, mais subit également son initiation à d'autres niveaux, à travers des rêves et des contacts avec divers esprits. Le futur chaman peut être capturé par les esprits et découpé en morceaux ou bouilli pendant une période qui est perçue comme durant plusieurs années.

Les étrangers ont souvent considéré les chamans et les "hommes-médecine" comme des psychopathes ou des escrocs, mais Eliade les décrit généralement avec respect. Souvent, ils ont souffert d'épilepsie et d'autres troubles similaires dans leur enfance, mais leur initiation leur permet de les contrôler eux-mêmes. Eliade mentionne des chamans esquimaux et des tantriques tibétains qui se déplacent nus dans un froid intense, réchauffés uniquement par leur feu intérieur. D'autres chamans peuvent avaler des charbons ardents, etc.

Il décrit également leurs costumes, leurs langues secrètes, le symbolisme du tambour, la façon dont ils protègent leur peuple des maladies et aident les morts à retrouver leur chemin. Ils conservent souvent les traditions et l'histoire de leur peuple, et c'est grâce à leurs descriptions de la "géographie" du royaume des morts que les religions ultérieures ont acquis une grande partie de leur contenu. Eliade décrit également la manière dont ils recueillent les esprits auxiliaires, comment ils peuvent les épouser, etc. La description est généralement fascinante, qu'il s'agisse des Esquimaux ou des Yakoutes, qu'Eliade décrive les taltos hongrois ou les nåjden samis.

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La tradition hyperboréenne

Les fortes similitudes entre la spiritualité indo-européenne et les traditions sibériennes, finno-ougriennes, proto-turques et centre-asiatiques décrites par Eliade sont particulièrement intéressantes. Ces similitudes intéressent tout particulièrement les traditionalistes qui suivent Julius Evola. Evola décrit une tradition hyperboréenne, caractérisée par la position du dieu du ciel et l'absence relative de déesses. On trouve des dieux du ciel dominants similaires chez les peuples sibériens et turco-tatars, qui ont probablement été les premiers voisins des Indo-Européens. Chez les Samoyèdes, le dieu du ciel est connu sous le nom de Num, chez les Toungouses sous celui de Buga et chez les Mongols sous celui de Tengri. Les traditionalistes reconnaissent les attributs et les descriptions donnés au dieu du ciel par ces peuples ; il est décrit comme "haut/élevé" et "brillant". Les Yakoutes le connaissent sous le nom de "Seigneur Père Chef du Monde" et les Turko-Tatars sous celui de "Père".

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Souvent, cependant, le grand dieu s'est retiré des affaires directes des hommes, devenant un deus otiosus. Ses fils, qui ont davantage de contacts avec les humains, sont plus importants. Un autre point commun entre la foi proto-indo-européenne et ces traditions nordiques est que les divinités féminines sont moins présentes. Lorsqu'il y a des femmes chamanes, il est également normal qu'elles n'effectuent que le voyage "chthonique", la descente vers les sphères souterraines, alors que les chamanes masculins se rendent à la fois dans les sphères supérieures et dans les sphères inférieures.

Les similitudes ne s'arrêtent pas là. L'arbre du monde, Yggdrasil, par exemple, a plusieurs équivalents chez les peuples chamaniques. La croyance en l'existence de trois mondes, le ciel, la terre et le monde souterrain, est au cœur de la vision chamanique du monde. Ils sont unis par un "axe", un axis mundi, qui les traverse tous. Autrefois, les gens pouvaient voyager librement le long de cet axe, mais après une catastrophe quelconque, seuls les chamans peuvent le faire. Dans certaines traditions, cet axe du monde est décrit comme un arbre, chez les Indo-Européens nous avons Yggdrasil et Irminsul. On trouve des arbres similaires chez les peuples chamaniques, où le chaman grimpe souvent à un arbre lorsqu'il s'élève vers la sphère céleste.

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Dans l'asatron, un aigle se trouve au sommet de l'arbre du monde, ce qui peut être comparé aux croyances des chamanes. D'une part, on considère souvent que le premier chaman était un aigle, ou le fils d'un aigle, et d'autre part, dans l'arbre du monde, il y a d'innombrables oiseaux qui sont en fait des âmes attendant de renaître. Le symbolisme de l'oiseau est également très présent dans le chamanisme nordique, où le chaman prend souvent la forme d'un oiseau dans son costume.

Il est intéressant de noter que d'autres thèmes, tels que l'importance du cheval, le rôle central du feu dans le culte, la montagne et le loup, unissent également les traditions indo-européennes et chamaniques d'origine tatare, finno-ougrienne et sibérienne. Dans une certaine mesure, d'autres affinités peuvent également être observées, certains groupes finno-ougriens ayant, par exemple, un degré de cécité plus élevé que de nombreux Indo-Européens.

Tatar de Chine

Un thème intéressant pour les traditionalistes plus évolutionnistes est celui du chaman en tant que figure. Le chaman est considéré comme le défenseur du groupe contre les forces démoniaques et comme membre d'une élite (alors que les morts voyagent normalement dans une direction, un chaman mort voyage dans la direction opposée, et il est considéré comme acquis qu'il atteindra les royaumes supérieurs après la mort). Ce que les autres croyants n'entendent que raconter, le chaman en fait l'expérience directe, au prix de grands risques. Cela signifie qu'à bien des égards, le chamanisme est un stade supérieur aux monothéismes et polythéismes institutionnalisés ultérieurs, avec leurs éléments de dévotion, de superstition et de foi aveugle.

En même temps, Eliade décrit comment le chamanisme a également subi une dégénérescence. Les différents peuples nous disent qu'il y a quelques générations, les chamans étaient beaucoup plus puissants qu'aujourd'hui, et qu'ils sont également mis à l'écart à mesure que les peuples sibériens se modernisent et sont touchés par des religions plus modernes. Si les archétypes chamaniques peuvent survivre pendant un certain temps même dans un environnement nominalement chrétien ou musulman, Eliade raconte que certains mystiques musulmans d'Asie centrale, comme les chamans, étaient logés sur les toits et dans les arbres. Suite à la dégénérescence décrite, l'utilisation de drogues (le chanvre chez certains peuples indo-européens, les champignons et la nicotine sont également décrits) pour atteindre l'état chamanique qui était auparavant atteint sans "aides".

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Éléments iraniens

Parallèlement, Eliade retrouve des éléments iraniens (et chinois) dans les différents chamanismes d'Asie du Nord. C'est notamment le cas de la croyance en un pont étroit que seuls les justes peuvent franchir sur le chemin du paradis. Le pont de Cinvat (illustration) rappelle fortement le pont que le chaman altaïque doit traverser pour atteindre Erlik Khan et le royaume des morts. De même, Eliade affirme que la forte signification symbolique du chiffre 9 suggère une origine iranienne (neuf cieux, neuf sphères infernales, voire neuf mondes). L'apparition d'animaux comme les serpents dans le chamanisme de peuples qui vivent trop au nord pour les avoir vus suggère également une influence plus méridionale. Nous avons tendance à penser que les "peuples primitifs" sont complètement isolés de leur environnement, mais Eliade montre comment la civilisation iranienne, avancée et complexe, a influencé les peuples situés loin au nord, ainsi que les systèmes occultes complexes de l'Inde qui ont influencé les peuples de l'actuelle Malaisie et de l'Indonésie.

Le livre est particulièrement passionnant lorsqu'il explique comment les différentes traditions du Bhoutan et de la région himalayenne ont donné naissance au tantrisme et à la religion Bon-Po.

Le chamanisme indo-européen

Wodan, id est furor

- Adam de Brême

Eliade consacre un chapitre spécifique au chamanisme indo-européen. Il affirme que le chamanisme de ces peuples est devenu subalterne, probablement en raison de la division de leur société en trois fonctions. Le chamanisme s'est ensuite intégré à la première fonction et n'a pas été aussi dominant que chez les peuples orientaux.

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Il identifie des traces de chamanisme, notamment chez Odin, qui est lié à la fois à l'extase et à la mort. Les chevaux à huit pattes ne sont pas rares dans les contextes chamaniques d'Asie du Nord, et les corbeaux Hugin et Munin ont également une certaine ressemblance avec les esprits auxiliaires des chamans. L'autosacrifice d'Odin rappelle également l'initiation brutale que subissent les chamans, qui sont souvent considérés comme étant littéralement en train de mourir. Eliade compare la tête du sage Mimir à la pratique de certains peuples consistant à conserver les crânes des chamans et à les utiliser pour prédire l'avenir. Il existe également des similitudes entre la "furor teutonicus" et l'extase chamanique.

Les parallèles sont plus clairs avec les voyages d'Odin et d'autres dans le monde souterrain et l'utilisation du seiðr. Les voyages dans le royaume des morts rappellent fortement les voyages du chaman dans la sphère inférieure. Il existe également des parallèles dans le seiðr, comme l'élément de transe, les esprits, les costumes rituels, et le fait qu'il ne soit pas considéré comme masculin nous rappelle les peuples sibériens où les chamans étaient souvent des femmes ou des travestis. Comme les chamans sibériens, les magiciens nordiques pouvaient aussi s'affronter dans le port des animaux, et la vision pluraliste des trois âmes de l'homme unit également les deux groupes.

On a prétendu que ces traces d'une idéologie chamanique étaient dues à l'influence sami, mais Eliade montre qu'il pourrait tout aussi bien s'agir d'une tradition plus ancienne et partagée. Car les Samis et les Finlandais ont été considérés comme des magiciens supérieurs tant au Moyen Âge qu'à la Renaissance. Eliade donne également plusieurs exemples de traces de chamanisme chez des peuples indo-européens qui n'ont probablement jamais eu de contacts avec les Samis, comme les Grecs et les Iraniens.

Dans l'ensemble, il s'agit d'une étude très intéressante, vivement recommandée aux traditionalistes et à tous ceux qui s'intéressent à la religion.

 

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Bibliothèque Dasha. Pour le 31ème anniversaire de Daria Douguina

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Bibliothèque Dasha. Pour le 31ème anniversaire de Daria Douguina

L'héroïne de la nouvelle Russie

Source: https://www.geopolitika.ru/article/dashina-biblioteka-k-31-dnyu-rozhdenya-dari-duginoy

La série de livres "Bibliothèque de Dasha", que la maison d'édition "Vladimir Dal" ouvre avec la publication des "Paroles héroïques" du grand poète russe Nikolaï Gumilev, est une initiative symbolique. 

Darya Douguina, qui est devenue une héroïne de la nouvelle Russie, celle qui revient dans une lutte difficile à ses racines civilisationnelles, à son identité, est un exemple non seulement de patriote aimant de manière désintéressée sa patrie et donnant sa jeune vie pour elle, pour sa victoire, non seulement d'orthodoxe profondément croyante, fidèle au Christ et à l'Église jusqu'à son dernier souffle, mais aussi d'intellectuelle raffinée, de philosophe, d'amoureuse, de connaisseuse de la culture et de l'art. En la personne de Daria Douguina, les innombrables Darya, Maria, Svetlana, Natalia, Eugenia, Catherine, Irina, Anna, Sofia, Vasilisa, Varvara, Tatiana russes trouvent un modèle de féminité complètement différent des stéréotypes bas et primitifs qui nous sont imposés de l'extérieur. Il s'avère qu'une fille russe peut faire un choix spécial - un destin unique, lié du début à la fin à la tradition et à ses valeurs, à la science, à l'intelligence et à la volonté, à l'amour actif de son peuple, de son pays et de son pouvoir. Il ne s'agit pas d'une garce égoïste, corrompue, cynique, qui ne se préoccupe que d'elle-même et de sa carrière. Il s'agit d'une jeune fille aimante, souffrante, réfléchie et délicate, qui honore les idéaux de chasteté. C'est la fille russe de la mère patrie.

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La tradition comme sens de la vie et de la mort

Dasha a vécu une vie très courte, interrompue par l'explosion d'une bombe placée par un terroriste ukrainien sous sa voiture. Cela s'est produit après la fête de la Tradition. Jusqu'au dernier moment, on ne savait pas si Darya monterait dans cette voiture ou dans une autre. Celle qui a explosé pourrait bien avoir été conduite par son père. Son plus grand regret, et il le regrettera jusqu'à la fin de ses jours, est de ne pas être monté à bord de ce véhicule. Une torture éternelle que l'on ne souhaite même pas à son ennemi le plus juré. 

"La tradition est un concept clé pour Dasha depuis sa naissance. Elle est née en 1992 dans une famille de philosophes traditionalistes. Dès le premier jour de sa vie, elle a baigné dans un environnement linguistique où tout était construit autour de la discussion et de la compréhension de la tradition et de la lutte contre son antithèse - le monde moderne. Adolf Portmann pensait qu'après la naissance, l'enfant passe de l'utérus physique à un tissu social de mots, d'intonations, de gestes, d'expressions, d'attitudes. Et même s'il n'en comprend pas encore le sens, l'enfant l'absorbe inconsciemment. La tradition, le traditionalisme est devenu une telle matrice sociale pour la petite Dasha. C'était la philosophie traditionaliste ou, plus précisément, la philosophie qui était imbriquée dans le traditionalisme, qui vibrait d'une seule impulsion avec lui.  

La mère de Dasha, philosophe de formation, se souvient d'un épisode où Dasha, âgée de trois ans, et elle-même étaient allongées ensemble dans leur lit le matin, et où la petite fille reproduisait verbalement, de façon incroyable, les pensées qui grouillaient dans la tête de sa mère. Dasha a demandé : "Qu'est-ce que l'existentia ? À ce moment-là, sa mère pensait à l'existentia de Heidegger. Ce fut un choc et en même temps un signe. Un signe de la sensibilité philosophique de l'enfant. La philosophie et ses syntagmes se sont répandus, ont été dispersés et ont tourné autour de "l'enfant philosophe" dès sa plus tendre enfance.

Dès l'école, il est apparu clairement à Dasha qu'elle pourrait se réaliser pleinement dans la philosophie - dans la sphère des idées, des pensées, des concepts, des théories, des intuitions, des schémas intellectuels et des intuitions. Sa mère, Natalia Melentieva, avait choisi la philosophie plutôt que l'histoire ou la philologie (alternatives possibles à une formation en arts libéraux) avec autant de passion et de sincérité dans sa jeunesse. L'argument absolu en faveur de la philosophie pour Natalia était le sujet magique et fascinant de la recherche philosophique de sa connaissance plus âgée, qui rédigeait une thèse sur "Le jeu en tant que phénomène esthétique" dans le cadre de ses études de troisième cycle à la faculté de philosophie de l'université d'État Lomonossov de Moscou. Combien de fois la mère de Dasha a-t-elle raconté à sa progéniture comment, à l'âge de quatorze ans, elle a été frappée comme la foudre par le thème du jeu esthétique, comment elle a été inspirée à l'école par des conversations sur Johan Huizinga - le génie néerlandais qui a écrit une étude sur le jeu en tant que principe d'interaction entre l'humain et le divin, ou l'impression que lui a faite le gracieux roman de Hermann Hesse, Le jeu des perles de verre, sur le chemin du philosophe, sur le "faire philosophique", sur le jeu exquis de la vraie pensée qui crée des mondes et transforme parfois les destins humains. Dasha écoutait sa mère et absorbait : le thème du jeu de la pensée inspirée était imprimé dans son sang et sa chair. C'est une sorte de levain philosophique qui agite l'âme de Dasha. C'est dans un tel état de fusion et de relâchement de l'âme que l'on est prêt à rencontrer la vraie pensée, la sagesse et la Tradition.

Dasha a entendu l'expression "rébellion contre le monde moderne" depuis son enfance : c'est la principale ligne de front entre la Tradition et la modernité, qui cherche à détruire celle-ci.

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Ayant grandi dans un environnement orthodoxe dans le contexte de l'unificationnisme, c'est-à-dire en observant les anciennes traditions pré-Raskolnik de l'Église russe, fréquentant régulièrement des camps orthodoxes pour enfants et pour jeunes, Darya a acquis dès l'école maternelle l'expérience nécessaire pour combiner les grandes idées et les pratiques religieuses concrètes - prières, jeûne, communion, confession, liturgie. Pendant un certain temps, elle a chanté dans la chorale de l'église et a étudié le chant znamenny.

Ainsi, dans sa vie, le traditionalisme philosophique et théorique était organiquement combiné à l'immersion dans la tradition russe. Pour les parents de Dasha eux-mêmes, cette position était le résultat d'un choix volontaire et conscient, et non d'une adhésion inertielle au mode de vie établi. Le père et la mère de Dasha étaient tous deux des philosophes qui ont pris la décision délibérée de revenir aux racines sacrées de leur culture et de leur civilisation. Les générations précédentes de leurs familles avaient suivi leur peuple et leur société, ainsi que l'histoire soviétique, sans aucune objection: donc l'athéisme donc la science. Les parents de Dasha, Alexander et Natalia, ont unanimement pris le virage vers les fondements profonds de l'identité de leur plein gré. Non pas tant à cause des humeurs de leurs familles, mais malgré elles. Dasha était déjà née dans une famille qui avait choisi la Tradition. Et elle a vécu sa vie sans jamais remettre en cause ce choix. 

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Dans le sillage de l'étoile directrice de l'esprit

Un brillant baccalauréat, l'admission à la faculté de philosophie de l'université d'État de Moscou, dont Daria sort avec un diplôme dit "rouge", des études de troisième cycle, la préparation d'une thèse sur le "platonisme politique" de Proclus. Parallèlement, Daria se passionne pour l'art moderne, principalement la musique électronique, maîtrise l'héritage culturel des classiques russes et européens, se plonge dans la philosophie politique et la géopolitique, la théorie des civilisations, l'étude des langues modernes et anciennes. 

Puis, au cours de la quatrième année d'études, elle a effectué un stage d'échange universitaire de la MSU en France (Université de Bordeaux). 

En France, Daria a fait personnellement connaissance avec des traditionalistes de premier plan et des représentants de la Nouvelle Droite, un mouvement intellectuel surprenant qui combine (contrairement au nom inexact donné à ce mouvement par ses opposants idéologiques) des éléments à la fois de la critique conservatrice et de la stratégie sociale de gauche. La Nouvelle Droite identifie l'antithèse de la Tradition, c'est-à-dire l'image de l'ennemi, avec le libéralisme, convaincue que c'est en lui que le "monde moderne" (dans ce qu'il a de pire, comme opposé à la civilisation sacrée spirituelle) s'incarne pleinement. 

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Plus tard, Dasha trouve un emploi sur la chaîne de télévision Tsargrad - elle devient présentatrice de l'émission "Notre point de vue". 

Elle commence alors à se chercher dans différents domaines : journalisme, enseignement, théâtre. Au Théâtre d'art de Moscou, Darya supervise le projet Open Stages, qui devient une initiative importante dans la vie culturelle de Moscou : des dizaines de conférences, de séminaires, de spectacles, de productions théâtrales, de concerts, de soirées poétiques, de cours philosophiques et psychologiques, de conférences religieuses et de festivals sont organisés. Dasha a participé à nombre d'entre eux non seulement en tant qu'organisatrice, mais aussi en tant qu'âme du projet et en tant que participante directe - actrice, metteur en scène, conférencière, oratrice, modératrice. Mais l'essentiel, c'était l'âme. Une fois de plus, la tradition - culturelle, religieuse, russe, spirituelle, profonde - était au centre de tout. 

Ces dernières années, Daria s'est entièrement consacrée à l'art oratoire : les principales chaînes de télévision russes, d'innombrables flux et interviews (parfois en plusieurs langues), des conférences et des séminaires philosophiques, des cours entiers et le développement de théories indépendantes. Parallèlement, elle s'est rendue dans des forums internationaux prestigieux (elle a pris la parole lors d'une session de la Commission européenne des droits de l'homme sur le statut des femmes) et dans les territoires reconquis de la Novorossiya. Aujourd'hui, des rues de Donetsk et de Melitopol portent son nom. 

Bien que Dasha n'ait pas publié un seul livre de son vivant, il s'est avéré qu'elle a laissé un héritage étonnamment riche. Elle a édité certaines transcriptions de ses discours, textes et articles et les a préparés en vue de leur publication - sous forme de thèses, de livres et de cycles. Ces écrits sont aujourd'hui en cours de publication.

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Le grand héritage d'une courte vie

Il s'agit d'un véritable roman moderne dans le genre des messages sur les réseaux sociaux, avec un éventail complexe de pensées, d'expériences, de drames existentiels, de révélations, de remarques ironiques, d'études littéraires à part entière d'un spectre étonnamment large - des problèmes naïfs d'une jeune fille aux révélations métaphysiques élevées et vertigineuses. Un scénario complet des étapes de la formation d'une âme de jeune fille profonde et sublime. La dernière note, écrite le jour de sa mort, ne pouvait être lue sans larmes. Elle est consacrée à la façon dont Dostoïevski a compris les profondeurs du cœur russe. La dernière chose à laquelle Dasha a pensé, c'est au peuple russe. C'est ce qu'elle aimait vraiment, totalement, infiniment. 

Le deuxième livre, "L'optimisme eschatologique" [2], contient les écrits philosophiques de Daria Dugina. Des travaux de cours, des ébauches de thèses, des articles scientifiques, des impressions de conférences et d'interviews, rassemblés ensemble, révèlent l'image d'une philosophe traditionaliste à part entière, spécialiste du platonisme. En même temps, le platonisme n'était pas seulement un objet d'étude pour Daria, mais une source d'inspiration profonde. Elle a vu, en fait elle a découvert par elle-même, que le traditionalisme qui lui avait été inculqué depuis l'enfance - Guénon, Evola, le mysticisme orthodoxe - dans sa structure correspondait le plus étroitement aux enseignements de Platon et de ses disciples, les néoplatoniciens. Le platonisme est un traditionalisme qui affirme sans compromis la souveraineté radicale de l'esprit sur la matière, de l'éternité sur le temps, de Dieu sur la création. En partant des œuvres de Denys l'Aréopagite, vers lequel Dasha a d'abord été attirée par l'idée d'une interprétation apophatique de la Divinité, elle a rapidement découvert Proclus et toute la lignée néoplatonicienne jusqu'à son géniteur, Plotin. Et de là, en passant par les outils plotiniens, tout a conduit à Platon lui-même. 

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Il y a eu un épisode où Daria, alors étudiante, discutait lors d'un événement avec un vieil écrivain et philosophe, Youri Mamleev (photo), notre ami, notre idole et notre professeur de longue date. Il lui a demandé : "Que faites-vous, Dasha ?" Je dois dire que Dasha a toujours eu l'air très jeune et que, jusqu'à très récemment, on lui demandait son passeport lorsqu'elle achetait de l'alcool. Rien à dire sur les premières années d'université : elle avait l'air d'une enfant. Et là, l'enfant, pas du tout gênée, répond au célèbre écrivain - joyeusement et avec assurance : "Ce qui m'intéresse avant tout, c'est la théologie apophatique et le concept d'ἐπέκεινα τῆς οὐσίας [3]." L'expression du visage de Mamleev était plutôt déconcertante -- comme s'il était pris dans les pages de ses propres écrits paradoxaux. Le thème de l'"abîme du haut", apophatique, et de l'"abîme du bas", tout aussi incommensurable et sans nom, a toujours été pour lui un mystère incompréhensible, un mystère, une quête autour de laquelle se nouaient et se dénouaient les intrigues de ses récits et de ses romans, naissaient et mouraient ses héros.  Et soudain, la jeune créature, sans la moindre hésitation, théorise sur l'apophatisme et l'indicible ! Mamleev aimait et respectait Dasha depuis lors.

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Outre le néoplatonisme, Darya se rapproche des fondements d'une philosophie indépendante, qu'elle appelle "l'optimisme eschatologique". Elle y attribuait ses auteurs préférés : Julius Evola, Ernst Jünger, Emil Cioran, Lucian Blaga. Il s'agit d'une approche particulière du monde moderne, qui est vécu comme une crise, une déchéance, une dégénérescence, un cauchemar continu et impénétrable. C'est ce que devient le monde après la perte du sacré. Un monde sans tradition. Et bien que ce monde soit exactement comme cela et d'une certaine manière sans espoir, incorrigible, sans espoir de correction, une personne fidèle à la Tradition ne baisse pas les bras. Il fait l'impossible, il va à contre-courant - contre le cours même, apparemment objectif, de l'histoire, contre la société, la culture, l'économie, la politique, les divertissements, la vie de tous les jours. Et bien qu'il s'agisse d'un chemin voué à l'échec (la modernité, hélas, est plus forte), celui qui est capable d'emprunter la voie de l'"optimisme eschatologique" devient un véritable héros, le dernier gardien de la frontière, un frontalier, fidèle à la Lumière, même lorsqu'il est abandonné et oublié sur un territoire que personne d'autre que lui ne défend, contigu à l'obscurité totale qui s'annonce. 

Ce faisant, Daria a également jeté un regard courageux sur les profondeurs du nihilisme du monde moderne. Elle a laissé des notes perspicaces et subtiles sur la philosophie postmoderne (en premier lieu sur Deleuze, qu'elle a particulièrement mis en valeur) et sur certains auteurs déjà purement infernaux du cercle des philosophes de l'Ontologie Orientée Objet (Nick Land, Reza Negarestani, etc.). 

Les traditionalistes voient dans le monde moderne la civilisation de la Grande Parodie, c'est-à-dire le royaume de l'Antéchrist. Les postmodernes et les réalistes spéculatifs, avec leur satanisme philosophique affiché, semblent illustrer cette thèse de manière éclatante. La modernité, malgré toute sa noirceur, ne doit pas seulement être rejetée, mais d'abord comprise. Cela fait également partie du programme de l'"optimisme eschatologique".

La frontière russe

Daria a toujours réfléchi à la frontière ou, plus précisément, à la "frontière" - la zone qui sépare les couches de l'existence, de la civilisation, de la culture et de la science. C'est le sujet de son troisième livre, qui est déjà terminé, mais qu'elle a elle-même réparti sur un certain nombre de cours, de séries de conférences, de discours et d'interviews. Il s'intitule et sera bientôt publié sous le titre "Frontière russe" [4]. 

Daria y parle aussi longuement des théories de la Nouvelle Droite, qu'elle a rencontrée en France et avec laquelle elle a gardé des liens personnels étroits jusqu'à la fin.

Là encore, c'est la Tradition qui est en cause.

Dasha applique le principe de la frontière, de la zone intermédiaire, du no man's territory, à l'interprétation du phénomène de la Novorossiya et de l'Ukraine dans son ensemble. Elle va plus loin et pose la question de la métaphysique de la frontière - comment se produit l'acte de distinction, de différenciation, de séparation entre l'un et l'autre, entre l'homme et l'ange, entre l'âme et le corps, entre le moi et le toi. Et le point essentiel de sa réflexion sur la frontière est que, contrairement à la conception habituelle de la frontière, celle-ci n'est pas une ligne, mais une bande, une ceinture, où les opposés coexistent, se disputent, se heurtent, s'essaient, passent de l'un à l'autre. Non seulement l'Ukraine s'avère être une grande frontière entre la Russie et l'Europe, mais les Russes, en tant que noyau de l'Eurasie, sont eux-mêmes une zone spéciale entre l'Est et l'Ouest. Notre identité profonde est la frontière, nous sommes la frontière russe. 

Là encore, il ne s'agit pas seulement d'une position géographique horizontale, nous sommes la Sainte Russie, et donc une frontière entre la terre et le ciel, entre l'humanité et Dieu. 

Daria parle de tout cela dans son nouveau livre, qui est en train d'être soigneusement élaboré à partir de notes, de conférences et de brouillons.  

Daria Dugina : le symbole personnel de chacun

Darya est devenue une "jeune fille de la tradition", et ce bien au-delà des frontières de la Russie. Elle est devenue un symbole de résistance à ce que le président russe Vladimir Poutine a appelé la "civilisation satanique occidentale". Cette civilisation renverse la culture et ses valeurs éternelles, détruit le sexe et la famille, cherche à déraciner les fondements de la religion et à détruire toute identité des peuples et des sociétés, à enlever aux gens leur humanité même. Dasha est née dans une famille de gens de la Tradition. Porter la Tradition comme une bannière est devenu sa mission, son message, son acte héroïque. "La tradition et ses ennemis" - cette paraphrase de "La société ouverte et ses ennemis" du philosophe libéral Karl Popper pourrait être une introduction à son destin. Elle-même aimait porter un T-shirt portant l'inscription "L'orthodoxie ou la mort". Après le début du SWO, le pays s'est habitué à la bannière noire portant ces mots dans les bulletins d'information de l'héroïque correspondant de guerre Vladlen Tatarsky, avec qui Dasha était amie. Mais ce tee-shirt est apparu à Dasha à un très jeune âge, quand on ne pense pas du tout à la mort et qu'on en comprend à peine la signification. L'orthodoxie était pour elle, au contraire, quelque chose de proche, de profondément intérieur et qui l'entourait de toutes parts. C'était la Tradition. Et ce qui la contestait, ce qui la rejetait, ce qui l'attaquait, la ridiculisait, c'était la mort. 

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La "Vierge de la Tradition" est une expression juste. C'est à ce titre - en l'honneur de la "jeune fille de la tradition" - que des rues et des parcs portent aujourd'hui le nom de Dasha. Des universités et de nombreux prix portent son nom. Des films et des pièces de théâtre lui sont consacrés.  Des monuments lui sont érigés dans les villes et capitales russes. Ses livres, compilés à partir de ses croquis, notes et impressions de conférences, sont publiés par les meilleures maisons d'édition et traduits dans de nombreuses langues étrangères. Des compositeurs européens (comme l'Italien Angelo Inglese) écrivent des opéras sur elle et sur ses textes. Des artistes peignent des portraits d'elle. Parce que Daria dit quelque chose de très important pour tout le monde, et en même temps quelque chose de différent pour tout le monde. 

Nombreux sont ceux qui se sont déjà forgé une image tout à fait unique - profondément personnelle pour chacun - d'elle. Ainsi, la princesse sicilienne Vittoria Alliata di Villafranca a appelé Daria Douguina "la nouvelle Béatrice" de tous les peuples du monde qui sont fidèles à la Tradition sacrée. Elle est commémorée dans les églises orthodoxes et catholiques, et sa mémoire est honorée par les musulmans et les hindous. 

L'importance d'un symbole réside dans le fait qu'on ne peut se l'approprier. Il conserve toujours son attrait et sa simplicité. Et il reste toujours quelque chose d'insaisissable, de caché, d'incompris. Il ne peut y avoir de monopole sur l'interprétation de Daria Douguina. Personne - ni ses parents, ni ses amis proches, ni ses condisciples et collègues, ni les observateurs et commentateurs détachés - ne peut prétendre détenir la seule véritable interprétation de sa personnalité. Chacun peut avoir sa propre Daria Douguina. Elle soutiendra une personne qui traverse une période difficile et douloureuse. 

Voici ce que nous a écrit une femme qui a perdu son fils dans la guerre en Ukraine : "Je sais que Dasha est vivante, qu'elle est au ciel. Tout comme mon fils, Vasily, tout comme son ami, également tué, Petya, tout comme tous nos saints soldats... Et en priant pour Dasha - peut-être, qui sait, en priant Dasha elle-même, en tant que notre nouvel intercesseur russe pour tous les héros, pour tous ceux qui ont été tués, pour nos garçons et nos filles - nous prions pour eux tous, et pour tout le monde, pour chaque âme russe..."

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Le mot "visage" en vieux russe est merveilleux. Il désigne également l'image d'un saint, d'un ange, voire de Jésus-Christ lui-même. Mais en même temps, les textes parlent du "visage des saints", du "visage des anges". Les prières demandent à Dieu de compter le défunt parmi les justes, parmi les sauvés, parmi la face céleste. Et il ne peut s'agir d'un individu. Une personnalité devient un visage lorsqu'elle se dépasse, s'élève jusqu'à son archétype, dont elle est le reflet, l'ombre, la promesse dans la vie terrestre. Dasha, par sa vie, par sa couronne de martyre, nous y croyons, a atteint l'apparence, l'est devenue. Sa personnalité s'est surpassée. C'est pourquoi la princesse sicilienne parle de "notre Béatrice", l'image de la Vierge, le guide vers les royaumes célestes, l'initiatrice, la consécratrice. 

Peut-être Dasha incitera-t-elle des jeunes hommes et des jeunes femmes à étudier les sciences, à aimer leur culture et leur philosophie, à se plonger dans les structures de notre conscience, à chercher les fondements de notre identité. 

Certains seront conduits à la foi et à l'église, à l'orthodoxie, à laquelle elle a été fidèle jusqu'au bout. Et il est dit : "Que celui qui persévère jusqu'à la fin soit sauvé." C'est si important et si effrayant - "jusqu'à la fin"....

Et quelqu'un ira au front de notre guerre sainte et se battra pour la patrie, pour l'Empire, pour le peuple et... pour Dasha, pour sa mémoire lumineuse. 

Et quelqu'un qu'elle poussera à s'immerger dans la culture russe, à attirer l'attention sur l'âge d'argent et la philosophie religieuse russe.

Un fonctionnaire et un citadin insouciant, se souvenant de Dasha, lisant à son sujet, rencontrant les signes de sa mémoire, ressentiront de manière aiguë leur responsabilité personnelle dans le fait que les Russes - filles, femmes, enfants, et même hommes - peuvent vivre en sécurité et librement, sans craindre à tout moment, sur leur terre, dans leur maison, d'être odieusement tués par des terroristes. Et les fils du crime contre Daria mènent à ces intermédiaires indifférents qui ont aidé à obtenir des informations sur elle et sa famille contre de l'argent, ont préparé de faux documents, ont donné des informations confidentielles. Certains ont même trouvé assez de colère pour se moquer de cette tragédie et de ce deuil. 

Si vous n'êtes pas du côté de Daria, vous êtes du côté de ses assassins. C'est ce que notre peuple a parfaitement compris. Il est important de noter que notre élite a également été gravement touchée par cette situation. Nous ne pouvons plus rester à l'écart et indifférents. Il n'y a plus de position neutre : nous sommes soit de ce côté-ci, soit de l'autre côté de la frontière. Dasha est le symbole de notre camp dans ce choix fondamental.

Les livres de Dasha

Dasha était plus qu'une personne, elle était une mission, une flèche lancée vers l'avenir, dont le vol a été interrompu par un ennemi cruel et cynique au tout début de son voyage. Elle n'a pas pu faire tout ce qu'elle aurait dû faire, tout ce qu'elle voulait faire, tout ce qu'elle avait prévu. Mais cela signifie qu'elle a laissé un plan d'action pour nous tous, et surtout pour les nouvelles générations. Et il est si important que le peuple de Russie - les jeunes hommes et les jeunes femmes auxquels elle s'adressait en premier lieu - lise les livres qu'elle a lus, reconnaisse les phénomènes philosophiques et culturels qui ont frappé son imagination, écoute la musique et regarde les pièces de théâtre qu'elle aimait. Mais ce n'est pas tout. 

La courte vie de Dasha Douguina n'est que les premières pages d'un livre qui n'a pas encore été écrit. C'est pourquoi sa bibliothèque, ses listes de lecture personnelles, ses auteurs et ses œuvres préférés doivent être constamment renouvelés. Elle voulait vivre non seulement sa vie, mais aussi l'esprit et l'âme de son peuple. La "bibliothèque de Dasha" n'est pas seulement ce qu'elle a lu et recommandé aux autres, mais aussi ce qu'elle n'a pas eu le temps de lire. Il s'agit également des œuvres non écrites qui émergent actuellement ou qui apparaîtront à l'avenir. C'est un champ complètement ouvert. C'est une bibliothèque que les nouvelles générations de Russes qui reviennent à la tradition, les garçons et les filles russes liront, comprendront, apprécieront, aimeront et même écriront eux-mêmes à l'avenir. 

On peut appeler "livres de Dasha" ceux qu'elle n'a pas lus elle-même, faute de temps. Mais vous les lirez, vous les comprendrez, vous les aimerez, vous les penserez plus que jamais....

Lieu de rencontre : le cœur du héros

Pourquoi commencer la série "La bibliothèque de Dasha" par les paroles héroïques de Nikolaï Gumilev ? Bien sûr, parce que c'était le poète préféré de Dasha. Dasha plaçait la figure du héros au-dessus de tout. Elle était infiniment dévouée à l'idée de dépassement de soi, de service sacrificiel au peuple, à la société, à l'État.

Dans son journal de la période de formation scientifique en France, Daria a écrit une phrase prophétique incroyable : "Un jour, je mourrai dans la grande guerre sainte et je deviendrai une héroïne". Elle vivait alors dans la prospère ville de Bordeaux, dans un petit appartement confortable qu'elle louait avec une Française qu'elle connaissait - une collègue du département de philosophie.

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Elle nourrit son héroïsme petit à petit. Au début, c'était terrible et presque impossible pour elle de se lever à 7 heures du matin, de courir plusieurs kilomètres par jour, de lire au moins une centaine de pages de livres philosophiques chaque jour, d'écrire deux ou trois articles, de participer à des flux spontanés et à des programmes télévisés. Travailler 16 heures par jour. Cela exigeait un timing, un chronométrage, un "non" catégorique à toute complaisance, un sursaut de volonté, un refus des normes ordinaires du dortoir humain: "Maman, j'ai pris un kilo de plus, je vais courir 12 km", disait-elle à sa mère, en sortant dans une tenue d'entraînement spéciale - dans le noir, la neige, la pluie, le froid. Elle s'entraînait à de petites choses, et lorsqu'elle échouait et ne respectait pas les règles qu'elle s'était fixées, elle était très contrariée. Elle entraînait sa volonté et pensait que c'était sa façon de se rapprocher de la dimension héroïque. Pour elle, un héros était quelqu'un qui prêtait attention à la dimension idéale de la vie, qui essayait de lier l'échelle horizontale à l'échelle verticale des mesures, de proportionner le quotidien à l'idéal, et qui, par un effort de volonté, essayait de mettre la marque de l'éternité sur le devenir et le chaos, la marque de l'ordre supérieur sur le quotidien et le banal. "Au loin, le banal !" Le héros ne se déploie pas horizontalement, il est crucifié sur la croix du céleste et du terrestre, de l'idéal et du charnel, il brise le rêve, s'éveille et s'élance dans un vol mystérieux. Le réveil est le premier pas vers l'héroïsme. 

Le monde ne semble plus qu'une morne routine. Le héros découvre des dimensions magiques.

Les baisers des étoiles

♪ se déversent des profondeurs sans fond ♪

♪ And turn like a cloud ♪

En distances tristes et sans horizon...

Comme un nuage sans horizon je suis

Autour du mystère, plein de mystère...[5]

Le héros est une figure très particulière. Il convient de dire encore quelques mots à son sujet. Après tout, ce livre comprend précisément la poésie héroïque de Nikolaï Gumilev. 

Le héros n'est pas un simple homme. Et en même temps, il n'est pas Dieu. En un sens, il est les deux à la fois. Le héros est la rencontre de la Terre et du Ciel.

Le héros est le chemin de Dieu vers l'homme, et de l'homme vers Dieu. Dans le héros, Dieu peut reconnaître ce qui ne lui est pas propre, comme la souffrance.

D'où l'idée que les âmes des héros sont les "larmes des dieux". Parce que Dieu est sans passion, calme, éternel, rien ne le rend fou, mais l'homme... -- lui est passionné, malade, souffrant, tourmenté, connaissant la pauvreté, l'humiliation, la faiblesse, le doute. Dieu ne connaîtra jamais la passion, la douleur, la perte, le deuil s'il ne connaît pas l'essence de l'homme, s'il n'a pas son propre fils ou sa propre fille héroïque qui permettra à Dieu de faire l'expérience du cauchemar, de l'horreur et de la profondeur de la pauvreté, de la privation inhérente à l'homme. Dieu ne s'intéresse pas aux hommes qui sont prospères et qui réussissent : leurs réalisations, comparées à Lui, sont insignifiantes. Mais un homme qui souffre, qui est tourmenté, qui lutte contre le destin est un mystère pour Dieu. 

Et Dieu peut vouloir se dépasser, dépasser sa propre impassibilité, sa propre béatitude, et goûter à la pauvreté - l'absence de béatitude, connaître la souffrance (πάθος en grec), la misère. C'est le héros qui permet à Dieu de ressentir la douleur et qui, au contraire, ouvre l'homme à l'expérience de la félicité, de la grandeur, de l'immortalité et de la gloire.

L'héroïsme est donc une instance ontologique et en même temps anthropologique, une verticale sur laquelle se déroule le dialogue entre le divin et l'humain (ou entre le céleste et le terrestre).

Et là où il y a un héros, il y a toujours une tragédie. Le héros est toujours porteur de souffrance et de rupture. Il n'y a pas de héros heureux, tous les héros sont nécessairement malheureux. Le héros, c'est le malheur. 

Pourquoi ? Parce qu'être à la fois éternel et temporel, sans passion et souffrant, céleste et terrestre, est la plus insupportable des expériences.

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Dans le christianisme, les héros de la Grèce antique ont été remplacés par des ascètes, des martyrs, des saints. De même, il n'y a pas de moines heureux, ni de saints heureux. Ils sont tous humainement profondément malheureux. Mais d'un autre point de vue, céleste, ils sont bénis. Comme sont bénis ceux qui pleurent, ceux qui sont chassés, ceux qui subissent la calomnie, ceux qui ont faim et soif dans le Sermon sur la Montagne. Heureux les malheureux.

Ce qui fait d'un homme un héros, c'est la pensée qui se dirige vers le ciel mais qui s'effondre sur la terre. Ce qui fait d'un homme un héros, c'est la souffrance, la misère qui le déchire, le tourmente, le torture et l'endurcit en même temps - et il en est toujours ainsi. Elle peut se produire dans la guerre ou dans la mort atroce, mais elle peut aussi se produire sans guerre ni mort....

Le héros cherche sa propre guerre, et s'il ne la trouve pas, il va dans sa cellule, dans l'ermitage, et y combat avec l'ennemi le plus vrai. Car le vrai combat est le combat spirituel. Artur Rimbaud l'a écrit dans "Illuminations" : "Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes". Le poète savait de quoi il parlait.

S'il n'y avait pas de héros, il n'y aurait pas de théâtre, pas de culture, pas d'art, pas de religion. Notre civilisation n'aurait pas existé. 

L'héroïsme, "optimisme eschatologique" et "malheur philosophique"

Par essence, l'héroïsme est l'"optimisme eschatologique" dont Dasha a été profondément inspirée et en même temps blessée. ... "Blessé" - par le fait que le monde moderne a misé sur "l'abîme de la terre", "l'abîme d'en bas", le dépotoir d'objectifs insignifiants, le festin cynique des choses matérielles : Dasha a été "inspirée" par le fait que, dans le même temps, des âmes solitaires choisies ont été jetées dans le monde, qui invariablement, contre toute attente, mettent leur espoir dans "l'abîme du ciel" et concluent un pacte désespéré avec le ciel, en allant se battre sur les champs de bataille ou dans des garnisons et des forteresses lointaines, aux frontières de territoires sinistres, d'où les hordes de Gogs et de Magogs de la fin des temps sont sur le point de s'abattre. Ces gardes élus sont appelés à protéger l'Homme, à s'opposer à l'écrasement des constructions spirituelles, des eidos de lumière, des paradigmes célestes et des échelles d'ascension, encore disséminés dans le monde, bien qu'ils soient devenus presque invisibles et illisibles. 

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Dasha a-t-elle inventé elle-même ce concept à double face et à voix différente - "l'optimisme eschatologique" - ou l'a-t-elle puisé dans le flot d'idées tristes et vivifiantes de ses penseurs préférés de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle : F. Nietzsche, Emil Cioran, Raymond Abellio, Julius Evola... ?

Dasha a suivi Platon, qui a tristement déclaré que le philosophe est condamné à une tentative douloureuse d'unir ce qui est difficile à unir - les plus hautes contemplations des idées divines et le monde terrestre, ordinaire, où tout est en désordre, où les exemples intelligents de vérité sont complètement effacés et comme recouverts de la poussière de la banalité mortelle.  Le mythe de Platon décrit paradoxalement une intrigue à la fois pleine d'espoir et tragique, dans laquelle le philosophe éveillé sort de la caverne obscure où la plupart des hommes se morfondent en contemplant le théâtre d'ombres. Dans ce cachot, les gens se sont volontairement détournés de la lumière et regardent un écran sur la paroi sombre de la caverne. On y projette une succession de simulacres et d'artifices de toutes sortes, reflets et résultats des activités pathétiques des cortèges de clowns, des propagandistes antiques et des vulgarisateurs de la doxa, de l'opinion momentanée sur les confins supérieurs de la caverne. Les habitants de cette casemate sont enchaînés et ne peuvent tourner la tête vers la lumière, se contentant des fausses images sur le mur. Celui qui résiste, brise l'ordre, fait un effort et tourne la tête vers la lumière, et émerge alors dans le vrai monde du soleil intellectuel, devient à la fois un philosophe et un héros. Mais le philosophe ne doit pas seulement s'élever dans le vrai monde, voir le vrai monde des idées, des modèles et des hiérarchies spirituelles, il est ensuite appelé à redescendre dans la caverne -- à "retourner".  Le "retour" signifie apporter la vérité au reste de l'humanité. 

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Ce double caractère du philosophe comme médiateur entre les mondes, comme messager, comme messager de lumière, Daria l'a parfaitement ressenti et compris. Elle avait sans doute elle-même connu des illuminations de la pensée vraie et avait été touchée par des états de contact avec le côté secret des choses. Dans le mythe de la caverne, après avoir quitté le sol et s'être glissé hors de la prison sordide, le philosophe, selon Platon, contemple des amas de significations lorsque des séquences d'événements sont comprimées et apparaissent comme une simultanéité instantanée, comme la projection sur un plan de perles sur un fil tendu verticalement. "Le jeu des perles de verre"... l'idée magique d'Hermann Hesse. Mais le philosophe ne se contente pas de scruter les perles, il s'élève le long de la chaîne des significations. Le philosophe est un pèlerin vers les mondes supérieurs du logos, de l'esprit. En même temps, du connu, nommé et compréhensible (kataphatique), le philosophe doit passer à l'inconnu et à l'indescriptible. Chez Platon, ce rêve est appelé "épistrophe" (ἑπιστροφή) -- une ascension dans l'échelle des vertus, des sciences, des rites, des prières offertes aux dieux [6]. Mais cela " implique une fuite des contours de sa propre finitude, implique une expérience de rupture avec l'histoire individuelle, une expérience de rupture mystique, une rencontre du moi comme finitude avec quelque chose d'inconnu qui est infini" [7]. 

N'est-ce pas là le lieu du héros ? Mais suivons Platon et Daria Platonova-Douguina plus loin. Après les sommets brillants du philosophe dans l'état juste platonicien, il doit à nouveau se rendre dans la caverne du non-sens et de la futilité. Il est contraint de descendre dans la demeure des ombres et de contempler à nouveau les côtés sombres de la vie. Plus haut, il a contemplé la vérité, et son but est maintenant de se rebeller contre l'illusion, de détruire la stabilité douteuse de la Nef des fous, le confort du palais souterrain des rêves. Il est prêt à raconter ce qu'il a vu au ciel, à expliquer, à interpréter, à appeler à la transformation d'un homme perdu. Pour cela, le philosophe peut être exécuté par des philistins bêtes et méchants. Les gens ne veulent surtout pas éteindre leur téléviseur.

C'est au point de conjonction dialectique de l'ascension vers la lumière et de la descente dans l'enfer des souterrains que Daria a vu la conjonction magique de l'héroïsme, de la philosophie, de l'exploit philosophique et de l'"optimisme eschatologique".

Une autre façon de décrire l'héroïsme multidimensionnel est liée, chez Daria, à la problématisation de l'esclave et du maître par Hegel. Là où l'un est prêt à professer la liberté du Maître, qui est capable d'accepter le risque d'affronter la mort, "de lancer sa flèche de désir vers l'autre rive" [8] (F. Nietzsche). Un autre type de héros naît. Le héros ne cherche pas le bonheur et ne le trouve pas. Seuls les "derniers hommes" de Nietzsche recherchent servilement le bonheur, qui disent "le bonheur, c'est nous qui le trouvons... et qui clignent de l'oeil" [9]. Le héros accomplit un acte de volonté, repoussant "cette rive" de l'illusoire et dirigeant son geste, son intention vers une autre rive dont il ne sait rien [10] Il n'y a jamais de certitude ni de garantie dans cet acte. C'est un jet désespéré, un geste tourné vers le néant, dirigé vers un lieu "où il n'y a ni parallèles ni pôles" [11]. Ce jet se révélera-t-il être un passage dans le néant par le haut, dans la dimension apophatique du Suprême ? Peut-on même dire qu'il s'agit d'une volonté vers l'Un suprême, qui (dans la tradition platonicienne) n'a même pas d'être, puisqu'il est préexistence, c'est-à-dire au-dessus de l'être, avant l'être, avant l'être ? Un exercice aussi libre et risqué peut conduire à tomber dans le piège d'une sorte de parodie du Suprême - le "d'en bas", qui se cache sous le revêtement des choses, derrière le voile de la matière. Et il semble que c'est à cette unité inférieure que les ontologues modernes orientés vers l'objet se sont intéressés, plongeant l'humanité dans le dernier néant.

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L'héroïsme, si l'on suit la pensée et le sentiment de Daria, est un optimisme eschatologique qui s'exprime dans le fait que nous sommes dans un monde condamné, où nous sommes victimes et ne pouvons échapper à ce cercle vicieux. Mais même crucifiés, nous sommes encore obligés, et suprêmement tenus, de maintenir le statut de cet univers en le constituant, en le complétant, en le reconstruisant et en le rafistolant. Et même s'ils ne se lancent pas volontairement dans la direction de l'Absolu, les gens fatigués dans un monde vide de sens se tiennent d'une certaine manière sur la dernière frontière de la défense de l'esprit contre les ténèbres d'en bas, de la lumière céleste contre l'insignifiance et la matérialité. Les porteurs de l'optimisme eschatologique sont encore un peu comme les derniers défenseurs de ce monde, sur ses dernières frontières, comme les soldats d'un avant-poste abandonné dans le désert sans fin d'un pays inconnu, ce qui est parfaitement illustré dans le film Le désert des Tartares de Valerio Zurlini.

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Un idéal trop élevé : ravissements et risques

Nikolaï Gumilev était pour Dasha l'idéal du héros et le type le plus rare de guerrier patriarcal-masculin russe. À l'école, elle aimait Maïakovski pour la même raison, prenant sa voix tonitruante pour du courage. Plus tard, son goût s'est affiné et sophistiqué.  

La poésie de Gumilev présente toute une chaîne de figures héroïques. Par exemple, le poème "Barbares" décrit l'invasion de guerriers ascétiques du nord dans la capitale du sud choyé, prise d'assaut brutalement. Au centre de la description se trouve une reine alanguie sur un lit, prête à se donner au chef victorieux des barbares, mais dans le but secret de le noyer sous l'emprise de sa chair invitante, de le dissoudre, de le dompter comme Circé, puis... (probablement) de le transformer en cochon. Mais le poème de Gumilev se termine ainsi :

La grande place était en ébullition, étincelante de monde,

Et le ciel du sud ouvrait son éventail enflammé,

Mais le chef renfrogné a retenu le cheval en état d'ébriété,

et avec un sourire hautain, il tourna ses troupes vers le nord.

"Avec un sourire hautain, il tourna ses troupes vers le nord". Les problèmes de Dasha dans sa vie personnelle proviennent de son amour pour cette lignée de Gumilev. Il est là, son homme idéal : "le chef renfrogné des barbares", indifférent à l'attraction méridionale sans fin de la prostituée de Babylone. Et bien sûr, l'auteur de ce brillant manifeste de la vraie masculinité lui-même.

L'autre héros de Dasha est un intrépide explorateur des profondeurs interdites qui a reçu un cadeau risqué de Lucifer lui-même.

Cinq chevaux que mon ami Lucifer m'a offerts.

Et un anneau d'or et de rubis,

pour que je puisse descendre dans les profondeurs des grottes

Et voir le jeune visage du ciel.

De tels voyages n'augurent rien de bon, mais c'est la voie de la civilisation satanique moderne. Et si l'humanité est condamnée à l'emprunter, elle doit le faire avec honneur : jamais, même dans des situations extrêmes, sans renoncer à Dieu. Le poème se termine ainsi : 

Et, se moquant de moi, me méprisant,

Lucifer m'ouvrit les portes des ténèbres,

Lucifer me donna un sixième cheval -

Et le désespoir était son nom. 

Le désespoir est une chose à exclure catégoriquement. Daria aimait beaucoup répéter la célèbre formule de Silouan d'Athos (icöne) : "Gardez votre esprit en enfer et ne désespérez pas". C'est la formule la plus profonde et la plus précise de l'optimisme eschatologique.

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Pour Daria, Nikolaï Gumilev est un optimiste eschatologique russe. Son peloton d'exécution, son mépris froid de la mort, son amour pour l'Empire et, en même temps, pour l'Afrique exotique, la terreur d'un petit violoniste, le tramway qui vole à travers l'éternité et les continents.....  C'est la somme d'une histoire russe finissante et une anticipation poignante des ravissements et des horreurs à venir. 

L'âge d'argent et sa topologie

Dasha aimait l'âge d'argent russe dans son ensemble, se délectait de sa philosophie, de sa sophiologie, de ses paradoxes. Après tout, c'est en lui que s'est concentrée, pour la dernière fois dans le temps, la plus haute concentration de notre conscience historique - le véritable esprit russe. 

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De haut en bas: Pavel Florensky, Vassily Rozanov et Alexander Blok.

Il y a la compréhension profonde de l'âge d'or (A.S. Pouchkine, A.V. Gogol, F. Dostoïevski), la volonté d'un nouveau Moyen Âge (P. Florensky, N. Berdiaev), l'union de la troisième renaissance slave (F. Zelinsky, I. Annensky), l'existentialisme stupéfiant de V. Rozanov et l'existentialisme anticipé du même V. Rozanov. L'existentialisme de V. Rozanov, l'anticipation de l'événement (comme chez D. Merejkovsky), la présence intense de l'apocalypse (comme chez N. Kliouïev), les paradoxes du Logos russe (chez A. Beliei et A. Blok) et le sentiment d'un abîme proche (chez L. Tikhomirov et Jean de Cronstadt). En général, c'était une époque d'"optimisme eschatologique".

L'âge d'or de la poésie et de la littérature russes est le 19ème siècle. La classe cultivée russe a découvert à cette époque "le grand inconnu" - le peuple qui semblait être resté silencieux pendant tant de siècles. Ils labouraient la terre, fondaient des familles, donnaient naissance à des enfants, peuplaient l'espace, allaient à l'église, menaient des rondes, gagnaient des guerres. Mais l'élite dirigeante - tout comme aujourd'hui - n'a tout simplement pas remarqué son existence. Et le peuple s'est replié sur lui-même, dans les ermitages des vieux croyants, dans les discussions somnolentes, dans l'attente d'un miracle inconnu, dans la soumission trompeuse et la rapine indomptable. Et lorsque Pouchkine et les slavophiles ont remarqué le peuple, ils ont entamé le difficile processus de compréhension. Cela a donné Khomyakov, Kireïevsky, les frères Aksakov, Samarin, Leontiev, Gogol, Dostoïevsky, Danilevsky, Tolstoï. L'affaire était entendue : le peuple apparaissait à l'horizon de l'histoire russe comme un sujet indépendant. Et tout le monde s'est figé.

L'âge d'argent s'ensuivit. Une tentative de compréhension de la grande découverte de l'âge d'or. Comment le peuple découvert se comportera-t-il ? Comment utilisera-t-il sa liberté et sa reconnaissance de lui-même ? Qui croiront-ils ? Qui suivra-t-il ? Quelle foi choisiront-ils - l'ancienne ou la nouvelle ? C'est ainsi que l'ancienne croyance se mêle ici au sectarisme, le monarchisme au nationalisme et à la révolution, les dernières théories occidentales à l'explosion de l'intérêt pour l'Antiquité. Le peuple a commencé à prendre conscience de lui-même, à s'agiter, à se réveiller de son sommeil bogatyrique séculaire. Et l'État commença à se fissurer et à trembler.

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Dasha aimait beaucoup cette époque, à la fois si semblable à la nôtre et si différente. À cette époque, la Russie a connu une explosion d'esprit sans précédent, une explosion de génie, une épiphanie - à la fois ravissante et terrifiante - comme le phénomène même du sacré (ravissement et horreur infinie). Dasha était profondément imprégnée de cette époque, de sa culture, de sa pensée, de son thème. 

Elle associait l'âge d'argent à Saint-Pétersbourg, sa ville préférée. Dasha a vécu une véritable histoire d'amour avec Saint-Pétersbourg, difficile, déchirée, parfois douloureuse. Parfois, désespérée, en revenant de cette ville difficile et non linéaire (malgré les avenues tracées à la règle), elle disait : "Je n'y retournerai plus jamais"... Et... elle y est retournée. Pour Dasha, Saint-Pétersbourg était l'expression spatiale de l'âge d'argent. Elle s'y est fait des amis, principalement des gens qui n'étaient manifestement pas de notre époque - des poètes, des intellectuels, des philosophes, des musiciens. Elle a participé à des soirées créatives et à des représentations théâtrales, notamment à la Maison de la radio de Theodor Kurentzis. Les productions étaient parfois profondément sinistres. Parfois, elles étaient aériennes et transparentes. 

Dasha considérait l'âge d'argent non pas comme le passé, mais comme l'éternel présent russe. Elle voulait que la Russie entame un âge de bronze, un âge de héros. Et elle se voyait comme la muse de l'âge de bronze. Mais il n'a pas commencé... Dasha était et est toujours la muse de cet âge de bronze (jusqu'à présent) qui a échoué. 

Le destin est tragique, déchirant, mais en même temps si beau. Le destin d'une jeune dame de la tradition, fidèle à celle-ci jusqu'à la fin.

Notes:

[1] Dugina D.A. Topi et les hauteurs de mon cœur. M. : AST, 2023. 

[2] Dugina D.A. Optimisme eschatologique. M. : AST, 2023.

[3] Concept néoplatonicien de transcendance pure - littéralement "de l'autre côté de tout".

[4] Dugina D.A. Russian Frontier. MOSCOU : AST, 2024.

[5] Groupe Yuri Orlov, "Nicolaus Copernicus". Baisers d'étoiles. https://songspro.pro/13/Nikolay-Kopernik/tekst-pesni-Potselui-zvezdnye?y....

[6] Dugina D.A. Optimisme eschatologique. С. 49. 

[7] Dugina D.A. Optimisme eschatologique. С. 52. 

[8] Nietzsche F. Ainsi parlait Zarathoustra/Nietzsche F. Œuvres en 2 volumes. Т. 2. M. : Mysl, 1996. С. 10.

[9] Nietzsche F. Ainsi parlait Zarathoustra. С. 11.

[10] Dugina D.A. L'optimisme eschatologique. С. 34. 

[11] Là où il n'y a ni parallèles ni voiles. À la mémoire d'Evgeny Golovin. Moscou : Langues de la culture slave, 2015.

 

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La défaite de l'Ukraine

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La défaite de l'Ukraine

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2023/12/08/ukrainan-havio/

Les nouvelles en provenance des champs de bataille de l'Ukraine sont toujours mauvaises pour le régime de Kiev. Malgré les tentatives précédentes de nier les faits, l'Occident commence lentement à accepter que la contre-offensive tant médiatisée s'est soldée par un désastre. L'Ukraine ne publie pas de chiffres sur ses pertes militaires, mais selon des estimations indépendantes, elle a perdu jusqu'à 100.000 hommes dans son offensive ratée.

Lorsque l'état de dégradation général de l'armée ukrainienne est révélé au grand jour, les accusations commencent. Le dernier article du Washington Post est un bon exemple du changement de ton. Le journal américain a tendance à blâmer les Ukrainiens, tandis que les Ukrainiens critiquent leurs bailleurs de fonds occidentaux ou se critiquent les uns les autres, selon les circonstances. L'Europe n'a pas encore rejoint le jeu des reproches, mais le moment venu, elle critiquera sans doute les actions des Ukrainiens (en plus de la "guerre d'agression brutale" de la Russie).

Comme le dit le blogueur américain The Z Man, "Washington ne semble jamais apprendre de ses échecs, c'est pourquoi ils ont maintenant le désastre ukrainien sur les bras". Nul doute que les think tanks financés par le complexe militaro-industriel analysent déjà fébrilement les principales erreurs de cette guerre.

La première grande erreur a été de s'engager dans une guerre terrestre avec la Russie. Les Russes n'ont pas toujours réussi leurs opérations spéciales, mais en général, ils ont mené une guerre terrestre efficace, y compris en Ukraine. Lorsque les Russes considèrent une guerre terrestre comme une menace existentielle, elle devient rapidement une grande guerre patriotique et toute la Russie se mobilise pour vaincre l'ennemi.

Le coup d'État occidental de Maïdan en 2014 a déjà montré que la péninsule de Crimée et le Donbass ne font pas partie d'un conflit frontalier insignifiant entre la Russie et l'Ukraine, mais qu'ils font partie d'une guerre hybride lancée par l'Occident pour renverser la Russie actuelle.

L'Occident a lancé un jeu de guerre géopolitique contre la Russie en Ukraine et les Russes ont relevé le défi. Les sanctions étaient clairement destinées à nuire à la population de la Russie centrale, ce qui a permis aux dirigeants russes de présenter ce conflit comme une lutte à mener par la génération actuelle, comparable aux souffrances de la Seconde Guerre mondiale.

L'Occident a agi de la sorte parce qu'il a supposé (à tort) que la Russie était trop faible pour mener une véritable guerre. Ils ont tiré cette conclusion non pas sur la base de faits observables, mais sur la base de leur propre rhétorique. Ils ont tellement répété que la Russie n'était qu'une "station-service déguisée en État" qu'ils ont fini par le croire eux-mêmes.

Au lieu de regarder ce qui se passait réellement en Russie, l'Occident s'est raconté des histoires séduisantes sur ce qui se passerait si la Russie de Poutine pouvait être démantelée comme l'Union soviétique et si l'Occident pouvait "démocratiser" le pays.

Les partisans occidentaux de l'Ukraine ont fait croire au régime de Kiev que la Russie ne serait pas en mesure de maintenir son armée sur le terrain pendant longtemps. Les propagandistes n'ont cessé de prédire l'effondrement de la Russie. Des "experts" sélectionnés pour des programmes de télévision occidentaux ont affirmé très tôt que la Russie ne perdrait pas seulement, mais que la fédération tout entière s'effondrerait à la suite du conflit ukrainien.

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En fin de compte, cependant, on s'est aperçu que la campagne visant à annuler la résistance russe n'avait pas l'effet escompté, de sorte que l'Occident a dû préparer l'Ukraine à une véritable attaque. Ils ont recruté près de 100.000 nouveaux soldats, les ont formés aux tactiques de l'OTAN et leur ont fourni des armes de l'OTAN pour chasser les Russes de Crimée et du Donbas. Il s'agissait de la grande contre-attaque du printemps, que les (faux) médias de pouvoir finlandais soutenaient pleinement.

Non seulement les Ukrainiens ont perdu toute l'armée rassemblée pour la mission, mais toutes les réserves mobilisables ont été passées au hachoir. Des dizaines de milliers d'Ukrainiens ont été tués et mutilés pour s'emparer d'un petit village. Les pertes sont énormes, mais la presse occidentale reste silencieuse, ou répète ses thèses russophobes.

Plus que l'énormité de l'échec, c'est la lenteur avec laquelle les architectes militaires occidentaux ont accepté les faits qui est étonnante. Alors qu'il était évident que les défenses russes étaient trop fortes, on a dit au public que ce n'était qu'une question de temps avant que l'armée ukrainienne ne marche vers la victoire. Même après la diffusion sur l'internet de milliers de vidéos de chars occidentaux en flammes, les experts scandaient que la victoire sur la Russie était imminente.

Suite à ce désastre, l'Ukraine ne dispose plus d'aucune capacité offensive et peine à maintenir sa position défensive dans des zones clés. Les pertes massives en hommes et en matériel ne peuvent être compensées. L'Ukraine n'a plus de soldats à recruter et l'Occident n'a plus d'équipements à envoyer au régime de Kiev.

C'est pourquoi nous voyons dans les médias occidentaux des reportages qui commencent déjà à chercher un bouc émissaire. Aucun des instigateurs du conflit ne veut être responsable de l'effondrement de l'Ukraine en 2024. Les élections présidentielles approchent aux États-Unis et l'Union européenne pourrait également rencontrer des difficultés, l'argent des États membres étant déversé dans le trou noir ukrainien. L'OTAN n'a pas "fait assez" pour gagner l'Ukraine.

Le thème de cette débâcle de deux ans est que les personnes qui prennent les décisions ont remplacé la réalité bien concrète par une réalité imaginée à leur goût. Les décideurs et leurs propagandistes sont doués pour créer des scénarios complexes et intellectuellement difficiles qui n'ont aucun fondement dans la vérité.

Aujourd'hui, leur version de la réalité se heurte à une réalité basée sur la vérité brute et la situation sur le terrain, plutôt qu'à un faux récit d'une victoire totalement fictive créée pour les besoins de la guerre de l'information de l'Occident, comme s'il s'agissait d'une copie d'un film d'action hollywoodien.

Comme le dit The Z Man, "le désastre ukrainien est un microcosme de ce qui afflige l'Occident". Depuis des années, les mêmes personnes dirigent un système basé sur des fantasmes paranoïaques et des images de l'ennemi. Les responsables ont des références qui n'ont d'importance que dans la réalité artificielle d'une classe dirigeante.

"Le résultat est une chambre d'écho peuplée d'idiots habilités qui rivalisent les uns avec les autres pour produire le récit le plus agréable à entendre pour décrire ce qu'ils imaginent être en dehors de toute réalité. Ils vivent dans une simulation, mais cherchent à imposer leur expérience au monde qui les entoure".

L'Occident collectif sera bientôt confronté à la défaite en Ukraine. Les illusions d'une classe dirigeante illusoire et dérangée seront brisées et le citoyen ordinaire paiera la facture. Les grandes illusions des Ukrainiens de l'Ouest seront brisées, et les menaces des médias sociaux n'y changeront rien. La réalité est comme la gravité, qui ne disparaît pas même si vous n'y croyez plus.

jeudi, 14 décembre 2023

Giorgio Locchi et Dominique Venner, penseurs de l’histoire

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Giorgio Locchi et Dominique Venner, penseurs de l’histoire

Clotilde Venner

Deux chemins différents mais une conclusion commune: l’histoire est le lieu de l’imprévu et elle est faite par les hommes.

Deux pensées qui permettent de lutter contre  le « tout est foutu » que l’on entend si fréquemment dans les milieux de droite et contre lequel Dominique s’est toujours insurgé.

Mais avant de développer cette idée d’imprévu, j’aimerais revenir sur l’itinéraire de Dominique et sur sa relation avec l’histoire.

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I. Dominique Venner et l'histoire

Dominique s'est intéressé à l'histoire pour plusieurs raisons. Comme je l'explique dans mon livre (A la rencontre d'un cœur rebelle), Dominique a eu trois vies, une première où il fut un activiste politique, une seconde plus méditative que je nomme le recours aux forêts, et une troisième où il fut l'historien que nous avons connu. L'étude de l'histoire, je pense a pris toute son importance au moment de son arrêt de la politique donc au terme de sa première vie. Cet arrêt de la politique, il l'a vécue comme une petite mort. Pour surmonter cette épreuve, il s’est  retiré à la campagne, a fondé une famille, et là pendant une quinzaine d'années s’est consacré à l’écriture de livres sur l’histoire des armes, mais parallèlement il a lu, de manière méthodique et intense, des ouvrages principalement historiques. Pendant toutes ces années,  il n'a eu de cesse de se poser la question « que faire ? », « que transmettre ? ». Et c'est dans l'étude de l'histoire qu'il a trouvé des réponses. L'histoire, si on l'interroge avec une pensée active est une source inépuisable de réflexions. L'attitude qu'il avait vis à vis d’elle était celle d'un penseur et non celle d'un érudit s'attachant à des détails insignifiants. C'est donc l'étude de l'histoire qui lui a permis de comprendre la crise de civilisation et de sens que les peuples européens traversent. Et il n'a eu de cesse de vouloir par la suite à travers de nombreux ouvrages historiques apporter une réponse à cette crise de sens, je pense à deux livres notamment: Histoire et Traditions des européens et Le Samouraï d'Occident.

II. Penser avec l’histoire

En étudiant l'histoire et en méditant sur elle, Dominique en est venu à l'idée  que l'histoire était le lieu de l'imprévu permanent, c’est en cela qu’il rejoint les intuitions de Giorgio Locchi sur le fait que l’histoire est ouverte.

Ce qui est intéressant dans leurs deux itinéraires intellectuels, c’est qu’ils sont parvenus aux mêmes conclusions mais par des voies complétement différentes. Dominique avait été dans sa jeunesse un activiste qui avait fait de la prison puis devenu un historien reconnu, il n’a eu de cesse de s’interroger sur les événements qui font basculer le cours de l’histoire (Histoire du Terrorisme, Imprévu dans l’histoire). Et il était au combien conscient du rôle des minorités actives dans les bouleversements politiques (portrait de Lénine dans L’imprévu dans l’histoire). Dominique comme Locchi croyait que l’histoire était le fait des hommes et non d’une quelconque  providence.

Il me disait souvent, il est facile d'analyser les événements une fois qu'ils sont arrivés (ex la chute du mur de Berlin) mais rarement de les prévoir. Cet  notion d'imprévu historique au lieu de rendre Dominique pessimiste le rendait d'une certaine manière optimiste pas dans le sens d'un optimisme béat mais dans le sens où rien n'est jamais figé. A tout moment une situation bloquée, apparemment sans issue peut basculer. Ce qui signifie qu'il ne faut jamais désespérer car les situations mêmes les plus tragiques sont sujettes à évolution. En 1970, personne n'imaginait la chute de la puissance soviétique. En 1913, personne ne prévoyait l'embrasement européen qui aurait lieu en 1914, Dominique l'analyse très bien dans Le Siècle de 1914. Le pessimisme absolu et l'optimisme béat sont tout aussi stupides car rien n'est jamais définitif ni dans le bien ni dans le mal. La longue plainte, et le pessimisme jouissif l’exaspéraient au plus haut point. On retrouve ce travers dans certains milieux de droite. Toute sa vie, il n’a eu de cesse de combattre cet état d’esprit. Il considérait que ces postures sont souvent le paravent d’une forme de paresse et de lâcheté.

Quand je dis que Dominique était optimiste, cela ne s'oppose pas au fait qu'il était plus que conscient que l'histoire est tragique. Si je devais définir sa conception de l'histoire, je dirais qu'il était un tragique-optimiste, c'est un concept un peu oxymorique qui résume bien sa pensée. Mais vous allez me dire, comment peut-on être optimiste quand on étudie l'histoire des hommes, c'est une succession d'horreurs permanentes. Certes tout au long de l'histoire, les hommes, les peuples traversent des épreuves, des tragédies  qui menacent de les annihiler mais en même temps cette même histoire reste en permanence ouverte, elle n'est jamais figée, elle  est ce qu'en font les hommes, elle a le sens qu'on lui donne. C'est pour cela que Dominique écrit à la fin du Choc de l’histoire : "Concernant les Européens, tout montre selon moi qu’ils seront contraints d’affronter à l’avenir des défis immenses et des catastrophes redoutables qui ne sont pas seulement celle de l’immigration. Dans ces épreuves, l’occasion leur sera donnée de renaître et de se retrouver eux-mêmes".

"Je crois aux qualités spécifiques des Européens qui sont provisoirement en dormition. Je crois à leur individualité agissante, à leur inventivité et au réveil de leur énergie".

Le réveil viendra. Quand ? Je l’ignore. Mais de ce réveil, je ne doute pas".

III. L’imprévu dans l’histoire

Dominique avait lu attentivement Marx, Spengler et Evola, il y avait trouvé des idées intéressantes, mais sa pensée était très éloignée de toute forme de téléologie historique, en cela il était très proche de Giorgio Locchi. Il ne pensait pas que l’histoire ait un sens ou obéisse à des cycles, il considérait que c’étaient les hommes qui faisaient l’histoire. Il écrit ainsi dans Le Choc de l’Histoire : « Je peux critiquer en revanche les théories qui furent à la mode au temps de Marx ou de Spengler. Chacune dans leur registre, elles ont récusé la liberté des hommes à décider de leur destin. »

Pour faire mieux comprendre son propos, je reprendrai une formulation du sociologue Michel Maffesoli, les événements nous paraissent souvent imprévisibles car « nous ne savons pas écouter pousser l’herbe ». Les grands événements historiques sont le plus souvent le fruit d’une maturation souterraine invisible à un œil qui n’est pas exercé. Il y a un autre élément qui était important pour Dominique, c’était la notion de représentations. Pour lui, les êtres humains vivent et se distinguent à travers leurs représentations (religions, politiques, esthétiques). Et si on veut comprendre les grands phénomènes historiques, il faut s’attacher à l’étude des mentalités. Dans Le Siècle de 1914, il analyse avec beaucoup de finesse les grandes idéologies du XXe siècle, fascisme, libéralisme, immigrationnisme et comment elles ont influencé le cours du destin européen.

IV. Différence d’approche avec Giorgio Locchi

L’approche de Dominique est  beaucoup moins abstraite et philosophique  que celle de Giorgio Locchi. Dans de nombreux livres Dominique fait le portrait d’hommes ou de femmes exceptionnels. Ces portraits avaient plusieurs fonctions. La première, c’était de donner de la chair aux événements. Dans le livre qu’il a consacré à Jünger (Un autre destin européen), il a rédigé un long portrait de Stauffenberg. Je pense qu’à travers l’évocation de la vie de l’officier, il nous fait  comprendre de l’intérieur l’opposition d’une partie de l’aristocratie allemande à Hitler. Dans ses livres, il y a également de nombreux portraits de femmes, qui je pense ont un rôle pédagogique comme des figures « d’exempla » au sens latin du terme, dans le sens de Plutarque et de sa « Vie des hommes illustres ». A travers ses évocations, je pense à Catherine de la Guette, Madame de Lafayette dans Histoire et Traditions des européens, ainsi qu’au portrait de Pénélope et Hélène dans Le Samouraï d’Occident, il nous donne à voir ce que c’est qu’être une femme européenne.

Conclusion : Ce que peut nous apporter l’histoire

Dans notre époque obscure et décadente, je pense que nous avons besoin de modèles auxquels nous raccrocher et ces évocations de personnages historiques peuvent être une grande source d’inspiration. Ils nous disent comment nos ancêtres ont aimé, ont souffert et ont surmonté les tragédies de l’histoire.

La réflexion philosophique est nécessaire pour nous armer intellectuellement, c’est en cela que le travail de Giorgio Locchi est précieux et important mais je pense que nous avons également besoin de nous projeter en imagination dans la vie de nos ancêtres. Je dirais donc que Giorgio Locchi et Dominique Venner sont deux auteurs complémentaires sur lesquels nous appuyer pour « combattre ce qui nous nie » pour reprendre la formule de Dominique.

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Colloque Giorgio Locchi 1923-2023

Un colloque entièrement consacré à Giorgio Locchi (Rome, 15 avril 1923 - Paris, 25 octobre 1992) se déroulera ce 25 novembre en Italie à Rieti, capitale de la Province de la Sabine et cœur géographique de l’Italie, pour le centenaire de la naissance du philosophe. Celui-ci bénéficie du patronage de la ville qui entend honorer « la figure de Giorgio Locchi, intellectuel, philosophe, journaliste né à Rome mais originaire de la Sabine et plus précisément de Salisano, grand protagoniste de la pensée européenne de la seconde moitié du XXe siècle ». 

Un grand protagoniste que l’on commence tout juste d’évaluer à sa juste valeur, la véritable portée de sa réflexion n’ayant commencé à émerger qu’au cours de ces dernières années. Son principal essai, Wagner, Nietzsche et le mythe surhumaniste, récemment édité en français par l’@InstitutILIADE et @LaNouvelleLibr1, reste un jalon de la pensée philosophique, dont la portée n’a pas encore été véritablement comprise. Locchi y voit d’un œil nouveau le rapport entre Wagner et Nietzsche et identifie dans les deux grands protagonistes de la culture du XIXe siècle les initiateurs d’un nouveau courant historique, d’un "nouveau mythe", le mythe surhumaniste, destiné à livrer bataille aux idéologies égalitaires. En outre, dans un texte récemment mis en lumière, et prochainement traduit en français, Locchi voit en Martin Heidegger le principal continuateur philosophique de la voie ouverte par Wagner et Nietzsche, en donnant à nouveau des catégories tout à fait originales pour interpréter la pensée de celui qui fut de loin le philosophe le plus influent du XXe siècle. Il s’agit d’une contribution inestimable, qui donne lieu à une lutte serrée avec les interprétations académiques dominantes de la pensée heideggérienne et fournit des clés précieuses pour s’opposer à sa "récupération" par les tenants de l’idéologie égalitaire.  

Le résultat de cet impressionnant effort théorique est une pensée radicale, non nostalgique, ancrée dans les défis du présent et de l’avenir, capable d’encadrer les débats actuels dans une perspective tout à fait novatrice, ainsi que de donner de nouveaux arguments et de nouvelles stimulations à ceux qui se soucient de l’identité européenne et de la lutte contre les menaces qui, toujours plus nombreuses, la mettent en péril.  

Nul doute que ce colloque fera date dans la mesure où son fils Pierluigi y dévoilera toute un pan inédit de la réflexion et des travaux de Giorgio Locchi, portant sur la mutation anthropologique en cours, travaux destinés à être divulgués et prolongés par un Centre d’études locchiennes prochainement fondé outre-Alpes.  Interviendront lors du colloque :

☑ @AdrianoScianca, auteur entre autres du livre Ezra Pound et le sacré, le temple n’est pas à vendre (Institut Iliade - La Nouvelle Librairie, Paris, 2023- https://boutique.institut-iliade.com/product/ezra-pound-e... ), sur Locchi entre Nietzsche, Heidegger et Gentile ;

☑ Stefano Vaj, éditeur du premier recueil italien d’essais de Giorgio Locchi, Definizioni (SEB, Milan, 2006) et auteur de Scritti su Giorgio Locchi (Moira,2023) sur : Origine, mythe et liberté, au cœur du parcours de Giorgio Locchi ;

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☑ Clotilde Venner, ancienne épouse de Dominique Venner, auteur sous le pseudonyme de Pauline Lecomte avec Dominique Venner du Choc de l’histoire (Via Romana, Paris, 2011), et avec Antoine Dresse de À la rencontre d’un cœur rebelle, entretiens sur Dominique Venner, (La Nouvelle Librairie, Paris, 2023 ; https://boutiquetvl.fr/les-inclassables/clotilde-venner-a... ) sur : Giorgio Locchi, Dominique Venner : les parcours parallèles de deux penseurs de l’histoire ; 

☑ Pierluigi Locchi, responsable du développement international de l’Institut Iliade pour la longue mémoire européenne, où il est également formateur, et qui a notamment dirigé les éditions françaises de Définitions et de Wagner, Nietzsche et le mythe surhumaniste de son père Giorgio Locchi et publié la postface de Il pensiero dell’origine in Giorgio Locchi de Giovanni Damiano, sur : Regarder vers l’avenir avec Giorgio Locchi : de nouvelles clés pour penser un monde nouveau. 

Une table ronde recueillera également les témoignages de ceux qui, en Italie, ont connu personnellement le philosophe : son éditeur et ami Enzo Cipriano, Gennaro Malgieri, ancien rédacteur en chef du Secolo d’Italia et ancien député du PdL, Stefano Vaj ainsi que son fils Pierluigi. 

Samedi 25 novembre à 16h30

Palazzo Sanizi - Via Sanizi, 2, Rieti 

Pour vous procurer les livres de Giorgio Locchi, rendez-vous dans notre boutique en ligne:

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Le Kali Yuga a toujours existé...

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Le Kali Yuga a toujours existé...

par Michele (Blocco Studentesco)

Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/11/29/bs-il-kali-yuga-e-sempre-stato-qui/

Il n'y a pas de doute sur le poids qu'a eu un certain ésotérisme et une pensée traditionnelle dans le monde bigarré du fascisme et surtout du néo-fascisme. L'une des thèses centrales consiste à associer le concept de kali yuga au sentiment européen de décadence - résultat de la révolution industrielle et de la sécularisation engendrée par la modernité (la fameuse "perte de l'auréole" de Baudelaire) - et à son pendant philosophique, à savoir le nihilisme. Le cas le plus illustratif à cet égard est peut-être celui de Chevaucher le Tigre d'Evola. Dans les toutes premières pages du livre, il en explique la signification :

"dans le monde classique, il était présenté comme une descente de l'humanité depuis l'âge d'or jusqu'à ce qu'Hésiode appelait l'âge de fer. Dans l'enseignement hindou correspondant, l'âge terminal est appelé kali-yuga (= l'âge des ténèbres), et l'idée essentielle est ici clarifiée en soulignant que le kali-yuga est précisément un climat de dissolution, le passage à un état libre et chaotique des forces individuelles et collectives, matérielles, psychiques et spirituelles, qui étaient auparavant contraintes de diverses manières par une loi venue d'en haut et par des influences d'un ordre supérieur".

En d'autres termes, la phase terminale que nous vivons actuellement ne peut s'expliquer uniquement dans une perspective historico-politique, mais s'inscrit dans un cycle cosmique. Elle touche non seulement les cordes intimesde l'humain, mais aussi celles du divin. Une image - même si ce n'est pas précisément le cas d'Evola (Chevaucher le Tigre lui-même est une tentative, certes plus existentielle que politique, de trouver une voie et une direction au sein du kali yuga) - qui pourrait conduire à un certain défaitisme et à un certain fatalisme. En tout cas, ce n'est pas très encourageant pour ceux qui doivent faire face à la réalité qui les entoure. Au contraire, penser que tout est en proie à la décrépitude et donc intimement lacunaire peut conduire à un étrange snobisme, où l'erreur de l'époque dans laquelle nous vivons devient l'alibi de nos propres erreurs et de nos propres manques.

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Cette tentation est encore plus forte lorsque nous idéalisons et exagérons comme les heures les plus sombres les derniers siècles de notre histoire où tout est perdu, ou lorsque nous ignorons tout simplement l'étendue du kali yuga. En dehors de la tradition hésiodique, qui reconnaît une renaissance de l'âge d'or juste avant l'âge de fer, l'âge des héros se terminant à peu près avec la guerre de Troie, dont nous avons quelques documents historiques en plus des poèmes homériques, l'ensemble de l'histoire humaine que nous connaissons se situe dans l'âge sombre du kali yuga. Dans la plupart des mythes, ce dernier commence avec le déluge universel.

Savoir cela peut être encore plus désespérant pour certains, mais il est utile d'éviter de se créer de fausses illusions sur le passé. Les traditions ne sont que l'écho d'une sagesse primordiale, elles ne sont pas ce savoir exact. De Sparte à Rome, même les références politiques les plus anciennes que nous pouvons prendre comme exemple idéal sont encore plongées dans l'imperfection et l'obscurité, même si elles brillent de leur propre lumière. Il s'agit précisément de modèles qui naissent de et avec leur époque. En approfondissant la doctrine des cycles cosmiques, les humanités qui peuplent les différents âges sont métaphysiquement différentes les unes des autres. La nostalgie d'un âge d'or a donc quelque chose de paradoxal ; elle est d'ailleurs le plus souvent utilisée comme mythe politique par les forces progressistes qui s'imaginent pouvoir racheter le monde et trouver un nouvel âge d'or dans l'utopie, qui ressemble d'ailleurs le plus souvent à une sorte de tranquillité animale.

La doctrine des cycles cosmiques est-elle donc à jeter aux oubliettes ? Pas du tout, à condition de savoir la comprendre. On pourrait la comparer à cette forme d'étrange pessimisme existentiel qu'est l'esprit tragique des Grecs. La contemplation lucide de la souffrance, de l'imperfection et de l'absence de sens de l'existence ne conduit pas à une acceptation passive, ni à l'idée qu'il s'agit d'une sorte de péché à éradiquer ou d'erreur à corriger. Il en résulte au contraire une volonté de s'affirmer, une exaltation de la vie et du destin comme amor fati, car "s'il y a quelque chose de plus puissant que le destin, / c'est le courage qui le porte inébranlablement". Penser à cela dans une époque sombre, sinon dans les temps les plus sombres, doit donc être pris comme une invitation au courage et à l'affirmation de soi malgré tout.

21:13 Publié dans Traditions | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : traditions, cycles cosmiques, kali yuga, traditionalisme | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

mercredi, 13 décembre 2023

Attaque des "cinquièmes colonnes": les États-Unis préparent une nouvelle série de "révolutions de couleur"

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Attaque des "cinquièmes colonnes": les États-Unis préparent une nouvelle série de "révolutions de couleur"

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/ataka-pyatyh-kolonn-ss...

Récemment, le Centre international pour les conflits non violents, basé à Washington, a publié un nouveau manuel sur la conduite des révolutions de couleur, intitulé "Faciliter la quatrième vague démocratique: un guide pour contrer la menace autoritaire" [i]. Ce centre poursuit la tradition d'ingérence dans les affaires intérieures des États étrangers selon la méthode de Gene Sharp, Bruce Ackerman et d'autres théoriciens des actions et mouvements politiques de protestation. Il convient de noter que le directeur exécutif de ce centre est aujourd'hui Ivan Marovic, l'un des dirigeants de l'organisation yougoslave Otpor, qui a joué un rôle clé dans le renversement de Slobodan Milosevic.

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Autre détail important, le rapport a été réalisé en collaboration avec le Scofort Centre for Strategy and Security du Conseil de l'Atlantique. L'Atlantic Council, considéré comme indésirable et interdit en Russie, est le principal groupe de réflexion de l'OTAN aux États-Unis, qui élabore des recommandations militaires et politiques à l'intention des membres de l'alliance. Le co-auteur au nom du Conseil atlantique est Ash Jayne, et le co-auteur au nom du Centre est Gardy Merryman. Le troisième co-auteur est Patrick Quirk de l'International Republican Institute, une autre organisation jugée indésirable en Russie. Toutefois, comme indiqué au début du document, la préparation du manuel a impliqué des membres d'un groupe de travail spécial, qui comprenait des représentants de l'Open Society Foundation de George Soros, du National Endowment for Democracy, de Freedom House, de l'Alliance of Democracies Foundation et d'un certain nombre d'autres centres et organisations qui, pendant de nombreuses années, ont incité à des rébellions, initié des coups d'État et soutenu des campagnes antigouvernementales dans le monde entier lorsque c'était dans l'intérêt des États-Unis.

D'ailleurs, dans la préface, ils justifient cette ingérence en affirmant que la sécurité des États-Unis et de leurs partenaires démocratiques (c'est-à-dire les satellites) dépend de l'état de la démocratie dans le monde.

Et puisqu'il existe des pays différents des États-Unis, qualifiés d'autoritaires ou même de dictatoriaux, il est nécessaire d'y changer le régime de pouvoir, c'est-à-dire de réaliser un coup d'État par les mains des citoyens de ces mêmes pays. Littéralement, dans la troisième phrase, il est dit que "les régimes dictatoriaux en Chine, en Russie, en Iran, au Venezuela et dans de nombreux autres pays deviennent plus répressifs". Comme d'habitude, les auteurs passent sous silence leurs alliés, tels que les autocraties du Moyen-Orient (par exemple, le Bahreïn, où, après le printemps arabe, toutes les manifestations ont été brutalement réprimées et où de nombreux participants ont été condamnés à mort).

Les États-Unis considèrent leur propre système démocratique comme une menace car, selon eux, en raison de son ouverture, les "gouvernements autoritaires" mineraient ses institutions, influenceraient la prise de décision et manipuleraient l'information. En outre, de nombreuses "démocraties" connaissent une crise de légitimité. La seconde est certainement vraie, puisque l'Occident collectif a longtemps utilisé des méthodes autoritaires répressives, et que les peuples ne sont pas impliqués dans les processus politiques et sont effectivement exclus de la gouvernance (par exemple, les commissaires de la Commission européenne, qui définit l'agenda principal des pays de l'UE, ne sont pas élus par un vote populaire).

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L'objectif de ce manuel est de créer ce que l'on appelle une quatrième vague démocratique afin, sinon de détruire, du moins de contenir les "régimes autocratiques", c'est-à-dire les États qualifiés de "menaces" par les États-Unis.

Cette approche s'appuie sur divers mouvements dits de "résistance civile". Les auteurs estiment qu'il existe dans l'histoire certains cycles de montée en puissance de la démocratie et de retournement de tendance. La dernière troisième vague s'est déroulée de 1974 à 2006. Selon eux, le moment est venu de lancer la quatrième vague, que les autorités américaines devraient soutenir par tous les moyens possibles.

Le document contient des recommandations à l'intention du gouvernement américain et de ses partenaires, qui sont organisées en trois sections thématiques.

Le premier bloc décrit de manière générale la nécessité d'accroître les efforts visant à soutenir les "mouvements de résistance", c'est-à-dire les "cinquièmes colonnes" dans d'autres pays. La démocratie est censée être élevée au rang d'intérêt national clé.

prod4wges.jpgLe gouvernement américain devrait faire du soutien à la démocratie un facteur central dans les décisions de politique étrangère. Le président devrait ordonner aux agences de sécurité nationale et au conseiller à la sécurité nationale d'évaluer les implications pour la démocratie dans toutes les grandes décisions de politique étrangère. En outre, le président devrait publier une stratégie ou une directive de sécurité nationale pour soutenir la démocratie à l'étranger. Une telle directive enverrait un signal fort aux alliés des États-Unis et aux régimes autoritaires: les États-Unis s'engagent à soutenir la démocratie à l'étranger.

L'Union européenne et les autres gouvernements démocratiques devraient prendre des mesures similaires pour s'assurer que le soutien à la démocratie et la lutte contre l'autoritarisme sont considérés comme des intérêts nationaux clés.

Il est ensuite question d'investir dans de nouvelles options et dans la coordination pour soutenir les cinquièmes colonnes. Il fait référence aux agences gouvernementales, au Congrès américain, au département d'État et à l'USAID, qui développent des mécanismes appropriés pour soutenir "les leurs" et punir les "étrangers". Elle invite également les autres gouvernements à créer des fonds spéciaux et à soutenir les ONG. En outre, l'importance de développer de nouvelles ressources éducatives et des manuels pour les futurs insurgés est notée, ainsi que le soutien au niveau des initiatives législatives et des pratiques. On dit qu'il faut impliquer les services diplomatiques pour aider les mouvements concernés et soutenir les médias indépendants aux niveaux international et local. Bien entendu, il ne s'agit pas vraiment de médias indépendants, mais de médias qui dépendent des récits et des financements occidentaux pour contribuer à la diffusion d'une propagande personnalisée.

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Le deuxième bloc est lié au développement d'un nouveau cadre normatif appelé le droit à l'assistance (R2A). Cela rappelle la fameuse doctrine de la "responsabilité de protéger" (R2P), que les pays occidentaux ont autrefois étendue jusqu'aux Nations unies. C'est sous ce couvert que les États-Unis sont intervenus en Haïti et en Yougoslavie, qu'ils ont bombardé la Libye et qu'ils ont fourni des armes et des équipements aux militants en Syrie.

Le bloc affirme que le droit à la souveraineté n'est pas absolu, de sorte que si "les autocrates refusent à leurs populations le droit à l'autodétermination et continuent de violer les droits de l'homme" .... cela donne l'occasion "d'intensifier les formes d'intervention pour protéger et restaurer les droits de la population".

Cependant, lorsque le régime de Kiev a refusé ce droit à sa population et a réprimé la volonté du peuple, et que la Russie est intervenue pour protéger leurs droits, l'Occident, pour une raison quelconque, a parlé d'"agression injustifiée" ou d'"annexion". Il existe des exemples similaires dans d'autres pays. Et l'exemple le plus récent est le soutien des États-Unis à Israël dans la répression de la résistance palestinienne.

Une fois de plus, nous constatons qu'il y a deux poids, deux mesures. Comme nous pouvons le constater après de nombreuses années d'expérience, il n'existe qu'un seul critère clair de ce que l'on peut entendre par "démocratie et droits de l'homme" du point de vue des États-Unis: si le gouvernement d'un pays est loyal envers Washington et soutient la politique américaine, il peut faire ce qu'il veut à sa population et même recevoir l'aide des États-Unis pour la répression. Si le gouvernement poursuit sa propre voie politique et ose même critiquer les États-Unis, les événements les plus insignifiants dans ce pays, même s'il s'agit d'un délit pénal banal, seront considérés par Washington comme une violation des droits de l'homme et une atteinte aux fondements de la démocratie.

Cette double approche est confirmée dans la section des questions-réponses. À la question de savoir comment concilier le soutien à la résistance civile dans d'autres pays et les intérêts nationaux des États-Unis en matière de politique étrangère, il est répondu qu'il n'y a pas de réponse univoque et que le contexte est d'une importance capitale.

Il convient toutefois de noter que la coopération en matière de commerce et de sécurité n'exclut pas nécessairement un soutien efficace à la société civile, directement ou indirectement. On peut rappeler ici comment les États-Unis ont fermé les yeux sur le renversement de dirigeants qui avaient été leurs partenaires stratégiques pendant de nombreuses années, comme Hosni Moubarak en Égypte pendant le printemps arabe.

Le troisième bloc parle de renforcer la "solidarité démocratique" pour faire pression sur les "régimes répressifs". Il s'agit d'une suite logique des deux blocs précédents au niveau international, y compris le G-7 et la création éventuelle de l'alliance D-10 (dont le nom des membres n'a pas été précisé). Il s'agit de coordonner les sanctions et de créer divers tribunaux pour intimider les autres États. Mais il s'agit aussi d'influence militaire. Tout d'abord, il est question des contacts internationaux des militaires, de leur formation et de leur entraînement dans les pays occidentaux. En d'autres termes, il est clairement question d'engager leurs propres agents recrutés dans divers pays. En effet, un certain nombre d'agents de la force publique formés aux États-Unis ont par la suite préparé ou participé à des coups d'État. Par exemple, lors de la tentative de renversement de Rafael Correa en Équateur en 2010.

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Elle développerait également des stratégies militaires formelles dans les pays occidentaux afin d'exercer une influence proactive et permanente au niveau international. Même si, dans ce cas, la notion originelle de démocratie est clairement diluée. Cette tendance peut être très dangereuse et ouvrir la porte à des interventions militaires des pays de l'OTAN contre des États qui ne seront pas en mesure de se défendre contre leur agression.

D'ailleurs, le manuel encourage non seulement toutes sortes de sanctions et de pressions, mais aussi des cyber-attaques sur l'infrastructure gouvernementale des États cibles. Dans le même temps, l'Occident ne cesse de crier à la détection de bots suspects ou à l'ingérence dans les processus électoraux, s'il remarque des déclarations critiques de la part de quiconque sur les réseaux sociaux.

Le Cyberforum de l'OTAN, récemment créé, poursuit cette ligne d'application de la dictature numérique de l'Occident [ii].

Parallèlement, en octobre, une autre organisation, Eurasia Group Foundation, a présenté un rapport plutôt intéressant sur les opinions concernant la politique étrangère des États-Unis [iii].

On peut y lire que "l'exceptionnalisme américain est une croyance partagée par des représentants de l'ensemble du spectre politique, mais elle est davantage partagée par les Républicains que par les représentants de toute autre affiliation politique. Environ 90% des républicains pensent que les États-Unis sont exceptionnels en raison de ce qu'ils ont fait pour le monde (24%) ou de ce qu'ils représentent (66%). Seuls 10% d'entre eux pensent que leur pays n'est pas exceptionnel.

En revanche, les trois quarts des démocrates et des indépendants pensent que les Etats-Unis sont exceptionnels par ce qu'ils ont fait (24% et 23%) ou par ce qu'ils représentent (54% dans les deux cas), et près d'un quart pensent que le pays est médiocre (respectivement 22% et 23%)."

Cela explique l'effronterie avec laquelle les Etats-Unis s'immiscent dans les affaires des autres pays et, sous couvert de démocratie, organisent des coups d'Etat sanglants et d'autres interventions, et planifient l'avenir (le projet de "décolonisation de la Russie", qu'ils ont lancé dès 2022) [iv]. Bien que les États-Unis n'aient pas fait de progrès clairs dans cette direction, il est peu probable qu'ils abandonnent à l'avenir leurs tentatives de démembrer la Russie sous quelque prétexte que ce soit.

Il est probable que tout ou partie des recommandations proposées dans ce manuel seront adoptées par le gouvernement américain. Cela signifie que nous devons nous préparer à de nouvelles provocations et tentatives d'influence extérieure sur la situation politique interne de la Russie, en particulier à la veille et pendant les élections de 2024.

Références :

[i] www.nonviolent-conflict.org   

[ii] www.euractiv.com   

[iii] egfound.org    

[iv] www.csce.gov

Les élites et l'instrumentalisation de Gramsci, Maslow et Bezmenov dans la guerre cognitive contre le peuple

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Les élites et l'instrumentalisation de Gramsci, Maslow et Bezmenov dans la guerre cognitive contre le peuple

Par Marcelo Ramírez

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/las-elites-y-la-instrumentacion-de-gramsci-maslow-y-bezmenov-en-la-guerra-cognitiva-contra-los-pueblos-por-marcelo-ramirez/#google_vignette

Les événements qui se déroulent dans le monde mettent en évidence l'indifférence des sociétés occidentales à l'égard de l'avenir immédiat. Il existe plusieurs stratégies, comme la doctrine Samson, que l'État d'Israël envisage d'utiliser avec ses armes nucléaires pour détruire le Moyen-Orient et une grande partie du monde ; l'attaque du barrage des Trois Gorges, dont les médias russes révèlent qu'elle fait partie d'un plan de dernière chance taïwanais, est en cours. D'autres plus anciennes, comme la Global Prompt Strike imaginée par les États-Unis pour attaquer la Russie sans que celle-ci puisse répondre avec ses forces nucléaires, nous amènent à nous interroger sur ce qui se passe : que se passe-t-il pour que l'Occident s'autodétruise et cherche à entraîner tout le monde dans son sillage dans l'indifférence générale ?

Médias, intellectuels, politiques, tous les acteurs du pouvoir réel ignorent ces faits. La réponse n'est pas simple, mais elle est liée à un processus d'inférence dans l'opinion publique. Les puissances qui contrôlent réellement le monde, celles qui prennent les grandes décisions qui seront ensuite mises en œuvre par les politiciens, ont mis en place un processus complexe de manipulation sociale avec différentes caractéristiques qui ont amené le monde à ce stade.

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L'Occident subit une débâcle qui se traduit par une grande décadence culturelle qui conduit à la mise en œuvre d'un plan méthodique de destruction sociale et, par conséquent, des États eux-mêmes. Il s'agit pratiquement d'une campagne de sape sociale dont les racines se trouvent dans la distorsion des fondements de la pensée d'Antonio Gramsci, communiste convaincu qui pensait que, pour faire une révolution socialiste, il fallait changer les matrices de la pensée. Si elle est contrôlée, la violence n'est pas nécessaire, ou devrait l'être moins, car les masses soutiendront une révolution sociale. Par conséquent, le marxisme culturel qui lui est attribué est inexact, ce n'est pas du marxisme, c'est du libéralisme sous une autre peau et un peu de cosmétique.

Les élites ploutocratiques occidentales ont compris le potentiel de ces idées, les ont dépouillées des éléments nuisibles à leurs intérêts et ont utilisé leurs principes méthodologiques pour mettre en place un processus d'attaque contre leurs sociétés et le monde. Les anciens cadres idéologiques qui donnaient des valeurs éthiques et morales étaient installés dans la conscience des masses par des siècles de tradition et devaient être changés et remplacés par un nouveau cadre. Un cadre, bien sûr, adapté à leurs besoins.

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Youri Bezmenov était un ancien agent du KGB, expert en propagande et en subversion psychologique. Après avoir quitté l'Union soviétique, il est passé à l'Ouest et est devenu un fervent critique du communisme et des pratiques du KGB. Il s'est fait connaître par ses conférences et ses interviews détaillant les méthodes de subversion utilisées par l'Union soviétique pour affaiblir et déstabiliser les sociétés de l'intérieur. Les méthodes qu'il dénonçait expliquaient le processus de lavage de cerveau global qui permettrait au communisme de vaincre le capitalisme.

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Bezmenov explique que ce processus se déroule en quatre étapes :

  1. 1) la démoralisation
  2. 2) déstabilisation,
  3. 3) la crise et
  4. 4) la normalisation.

Il a insisté sur le fait que les influences culturelles et idéologiques peuvent avoir un impact profond sur une société et, par conséquent, conduire à son autodestruction afin que d'aucuns en prennent le contrôle.

Bezmenov a expliqué que l'URSS cherchait à combattre le capitalisme sur ses flancs moraux, bien qu'il ait eu tort de ne pas comprendre que l'Occident n'était pas le paradis qu'il supposait être, mais quelque chose qui pouvait être encore pire que ce qu'il détestait. Comme pour Gramsci, ses idées ont été utilisées pour autre chose, en principe pour une furieuse campagne maccarthyste.

Quelles étaient ses véritables motivations, peut-être une désillusion à l'égard de son pays, quelque chose de personnel, ou bien il pensait simplement que devenir un outil de propagande était très rentable et qu'il pouvait vivre dans des conditions privilégiées.

Nous ne connaissons pas ses motivations et ne pouvons que spéculer, mais sa mort en 1993 à l'âge de 54 ans semble étrange. D'autant plus qu'il n'avait aucun problème de santé et que la nouvelle de sa mort est passée inaperçue, à l'exception d'un petit journal local. Bezmenov avait été cité dans les grands médias nationaux et il est mort dans l'oubli, si tant est qu'il soit mort, car avec de tels personnages, il est très difficile de connaître la vérité.

Quoi qu'il en soit, ses avertissements, recouverts d'une épaisse couche de propagande, ont mis au jour une véritable méthodologie à l'œuvre. Il ne faut pas oublier que l'outil utilisé n'est jamais bon ou mauvais, ce n'est qu'un outil et ses qualités dépendent de son application. Les élites l'ont compris et l'utilisent à leur avantage. Dans leur cas, la fin justifie les moyens.

Le processus de destruction sociale qu'il décrit permet aux élites de reconstruire la société à leur guise après avoir atteint la dernière étape. C'est très important pour ceux qui pensent que la bataille culturelle est une question mineure et qu'il faut plutôt se préoccuper des intérêts immédiats des gens. Cependant, si la société est brisée et que sa volonté est manipulée selon les caprices des puissants, la voie est libre pour réinitialiser les valeurs et la pensée. Cela implique le contrôle d'un futur dystopique à la 1984.

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L'objectif est de contrôler l'esprit et le comportement des masses, et quiconque essaie de penser est un dissident dont l'avenir est sombre. Rappelez-vous que dans le roman d'Orwell, il ne s'agissait pas de tuer ceux qui pensaient différemment, mais de les briser.

L'être humain est composé d'un corps, d'une âme et d'un esprit, et sa volonté est soumise à une base physiologique déterminante, de sorte que le contrôle des besoins physiologiques est un pas vers le contrôle de l'esprit. On ne peut pas réfléchir à des valeurs plus élevées sans manger.

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Abraham Maslow (photo) était un psychologue qui, au milieu du 20ème siècle, a écrit un article intitulé "Théorie de la motivation humaine", dans lequel il affirme que les besoins peuvent être classés dans une hiérarchie, certains besoins, tels que les besoins physiologiques et de sécurité, se trouvant au bas de l'échelle. Un être plus primitif ou plus élémentaire ne pourrait pas contourner ces étapes pour répondre aux besoins sociaux et aux besoins de l'ego.

Les quatre niveaux inférieurs constituent ce que l'on appelle la pyramide des "besoins déficitaires". Ces besoins sont fondamentaux dans le sens où leur satisfaction ne génère généralement pas de sentiment notable, mais leur manque provoque de l'anxiété ou de l'inconfort. Le niveau le plus élémentaire de cette pyramide est occupé par les besoins physiologiques : se nourrir, s'hydrater et se reposer. Ils sont essentiels à la survie et au bien-être physique. Le deuxième niveau se concentre sur les besoins de sécurité et de stabilité, précieux pour un sentiment de protection et de prévisibilité dans la vie. Le troisième niveau concerne le besoin humain d'être aimé, d'être inclus et d'appartenir, des aspects essentiels pour le développement émotionnel et social. Enfin, le quatrième niveau répond au besoin de reconnaissance, de prestige et d'honneur, qui joue un rôle important dans l'estime de soi et l'identité personnelle. Chaque niveau représente une étape essentielle dans la recherche du bien-être et de l'épanouissement personnel. Le cinquième niveau d'épanouissement, la créativité, la réalisation de soi, est celui qui permet de se dépasser et de développer le potentiel humain, permettant ainsi un meilleur développement de la société.

C'est sur cette base que le transfuge soviétique a expliqué les étapes de la décomposition sociale aux Etats-Unis en fonction de la guerre froide dans laquelle il a vécu. Les quatre étapes mentionnées : démoralisation, déstabilisation, crise et normalisation sont toujours en vigueur aujourd'hui, mais sous des formes différentes.

La méthodologie de déstabilisation qu'il a dénoncée est résumée dans le tableau, où nous pouvons analyser les similitudes avec les événements que nous avons vus se dérouler au cours des dernières décennies, et en particulier au cours des dernières années, et tirer nos propres conclusions sur le fait que Bezmenov s'est trompé. Nombre de ses affirmations sont aujourd'hui incontestablement vérifiables, même si l'on peut imaginer que ses contributions sur le libre-échange et d'autres questions ont été bien accueillies par son public.

Les États-Unis se dirigent vers l'abîme, c'est une chose que nous savons tous et à laquelle nous pouvons difficilement échapper. Ce n'est pas à cause de problèmes économiques, technologiques, industriels ou militaires, même s'il est vrai que dans tous ces domaines et dans bien d'autres encore, le déclin est très marqué, mais la source du problème est culturelle. Ce qui s'est produit, c'est l'effondrement de son système de valeurs, de ses structures sociales, et c'est ce qui a précipité cette situation en fin de compte.

Les quatre étapes sont les mêmes, mais nous pouvons aujourd'hui les identifier comme le développement d'un même plan qui, contrairement à ce que croyait Bezmenov, n'était pas le communisme ou les Soviétiques, mais les élites anglo-saxonnes elles-mêmes. Ces élites, ayant éliminé leur ennemi soviétique, ont entrepris de mettre en œuvre un nouveau modèle en fonction de leurs propres besoins. Aujourd'hui, la technologie exige un changement de système et le modèle qu'elles poursuivent est quelque chose qui, pour être mis en œuvre, exige non seulement la docilité, mais aussi un changement de valeurs parmi les masses.

Les quatre étapes se sont développées depuis les années 1960, peut-être un peu plus longtemps que celles mentionnées par Bezmenov. Elles peuvent être détaillées comme suit :

1) La démoralisation

Le stade de la démoralisation propose d'éroder les idées, les structures et les composantes de la vie. Les idées à mettre en œuvre sont soutenues par les médias, le divertissement, l'éducation et la culture.

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Les symboles historiques sont remplacés par de faux symboles. Les héros, les patriotes ou même les saints sont remplacés par des idoles problématiques, contradictoires et ignorantes. Le déclin culturel est palpable.

Les institutions sont simultanément érodées. Les forces de sécurité, les forces armées, la justice, l'Église, etc. sont attaquées. Rien de ce en quoi on peut croire ou avoir confiance ne doit être laissé en l'état.

Remise en cause des cadres traditionnels : famille, couple, religion, histoire, rôles. Tout doit être remis en question.

L'histoire nationale est modifiée et remplacée par une histoire réécrite en fonction de nouveaux intérêts.

Les vieux antagonismes, comme la répartition des richesses, sont remplacés par de nouveaux conflits créés à cet effet : LGBTisme, féminisme, écologisme, animalisme, racialisme, etc. Des idées qui favorisent la confusion et la fragilité sont installées : machisme toxique, victimisme hors de propos.

2) Déstabilisation et bases de l'anarchie

L'objectif est de criminaliser le discours par le politiquement correct.

La liberté d'expression est remise en cause parce qu'elle choque.

Approfondissement de la destruction des valeurs familiales et culturelles traditionnelles pour tout changer. De nouvelles formes sont mises en œuvre qui tendent à l'isolement de l'individu. L'égoïsme est promu comme synonyme de liberté personnelle. C'est la "déconstruction" que beaucoup proclament fièrement.

Les processus de déstabilisation commencent par la mise en place de révolutions colorées, ressorts ou apparemment anti-système, candidats incapables ou dangereux, selon chaque réalité.

On sème le doute sur le résultat électoral avec des systèmes non transparents qui génèrent des doutes pour enlever la légitimité. L'important n'est pas tant le vainqueur que la résistance à ce dernier.

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Favoriser les affrontements sur les disparités de droits (migrants, femmes, homosexuels, etc.) par rapport au reste de la société.

Faire émerger des minorités qui s'autonomisent en intronisant les individus les plus agressifs et les plus résistants contre des majorités politiquement non représentées.

Promouvoir la drogue, l'alcool, la vie dissipée, la banalité et la superficialité.

L'endettement individuel et collectif qui conditionne et stresse.

Une voix unique avec une dissidence apparente qui ne représente pas les ambitions et les conflits réels, mais les conflits induits.

Ochlocratie déguisée en démocratie, c'est-à-dire des personnes ignorantes et pleines de préjugés à la tête visible des États.

L'incertitude, la perplexité, la confusion et la colère entraînent l'incapacité d'agir. Paralysie et division.

3) La crise

Les révolutions, les affrontements, les guerres, l'anarchie, la guerre moléculaire finissent par éclater.

On trouve des raisons de violer les droits d'expression et d'installer des gouvernements dictatoriaux. Elles sont la réponse aux troubles, aux catastrophes et à l'anarchie elle-même. La société réclame le rétablissement de la sécurité et de l'ordre.

Sans valeurs, sans traditions, avec une société culturellement déconstruite, des gouvernements adaptés aux besoins des élites seront mis en place. La société est incapable de se rendre compte de ce qui se passe.

4) La normalisation

Bezmenov a utilisé ce terme avec ironie en référence aux invasions soviétiques de la Hongrie et de la Tchécoslovaquie, mais il est acceptable parce qu'il met fin au conflit et permet une vie réglementée. Le système a été modifié en fonction des besoins des élites, les gens ordinaires accueilleront favorablement un minimum d'ordre dans leur vie. La crainte d'un retour à l'anarchie sera suffisamment dissuasive pour accepter les nouvelles règles.

Ce dernier point était l'objectif ultime : établir une nouvelle organisation basée sur le pouvoir. C'est la méthodologie de Bezmenov et la base psychologique d'Abraham Maslow, critiqué pour son caractère réducteur. Néanmoins, sa contribution permet de comprendre les raisons qui poussent les êtres humains à se comporter comme ils le font et les bases sur lesquelles ils travaillent pour mettre en œuvre le plan de déconstruction.

Ce que nous voyons alors dans le monde n'est que le fruit de ce processus qui empêche les réactions saines aux plans bellicistes des gouvernements occidentaux. Alors que dans les années 1980, les Européens, Allemands en tête, étaient descendus en masse dans la rue pour protester contre les euro-missiles (les Pershing II américains) qui faisaient d'eux des cibles pour les missiles nucléaires soviétiques, ils sont aujourd'hui presque indifférents au gouffre nucléaire dans lequel l'Union européenne les conduit en affrontant la Russie. De plus, la démolition de leur économie, avec des hausses de prix des denrées alimentaires, de l'énergie et du logement qui entraîneront une violente récession, n'aide pas non plus à la prise de conscience.

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Qu'est-ce qui mobilise encore les Européens ? Pas grand-chose, les défilés gays de la journée des fiertés et pas grand-chose d'autre. Seuls les indignados espagnols y échappent, mais ils se confondent avec les idées libertaires, comme on appelle aujourd'hui les libéraux, qui pensent que l'État est leur ennemi et non le cerveau qui le contrôle.

Le plan de destruction a franchi les deux premières étapes et se dirige à toute vapeur vers la troisième. Ils sont très proches de leur but et le mieux que nous puissions faire est de les mettre en garde. Nous devons être matures, comprendre le jeu, voir la stratégie plutôt que la tactique, le fond plutôt que la conjoncture.

Bien sûr, les besoins fondamentaux, ceux qui se trouvent à la première et à la deuxième base de la pyramide de Maslow, sont essentiels; sans eux, il n'y a rien de plus. Néanmoins, nous devons comprendre la destination finale, car si l'initiative est entre les mains des élites, nous ne réagirons toujours que légèrement à leurs politiques et nous le ferons avec retard.

Les élites ne sont ni de gauche ni de droite, il ne s'agit pas de la "gauche" qui subvertit nos nations, il s'agit de l'élite mondialiste qui subvertit nos nations par l'intermédiaire d'agents politiques de gauche ou de droite, qu'ils bricolent avec leurs étiquettes pour déformer ou confondre.

Il faut donc faire preuve d'agilité et d'ouverture d'esprit pour comprendre le jeu qui change régulièrement. La mutation permanente fait partie de la stratégie employée. Lorsque nous parvenons à comprendre leurs politiques et à faire en sorte que la société comprenne et réagisse à un fait, c'est qu'ils ont pris de nouvelles mesures et que le défi est différent. Si nous ne connaissons pas la destination finale qu'ils visent, nous ne pourrons jamais anticiper leurs mouvements et changer l'initiative, c'est pourquoi nous devons évaluer correctement la guerre cognitive, communément appelée bataille culturelle.

Allemagne, France et Italie : le déclin commun au nom de RimbanBiden

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Allemagne, France et Italie : le déclin commun au nom de RimbanBiden

Augusto Grandi

Source: https://electomagazine.it/germania-francia-e-italia-il-declino-comune-nel-nome-di-rimbanbiden/

Année provisoire pour l'Allemagne, qui ne pourra pas approuver le budget fédéral avant le 31 décembre. Dette publique galopante en France qui, à ce rythme, ne tardera pas à rattraper l'Italie. Averse de mensonges en Italie, avec des politiciens de la majorité occupés à dire que les travailleurs et les retraités auront plus d'argent dans leur enveloppe de salaire ou leur chèque INPS, oubliant que le pouvoir d'achat s'est effondré en raison d'une inflation qui ne s'est que faiblement redressée.

Ce ne sont là que quelques-unes des merveilles d'une Europe qui remue la queue devant RimbanBiden et appauvrit ses sujets pour enrichir les oligarques américains. Une Europe de larbins tafazzi qui ne savent pas où aller ni quoi faire, et qui déversent leurs frustrations sur leurs propres populations, avec des réglementations absurdes, des bureaucraties obtuses, des pénalités de toutes sortes.

Mais il semble que les larbins ne se rendent même pas compte de leur stupide inutilité. La vaillante Ursula s'envole pour Pékin, où l'Italie vient de se défaire d'un accord stratégique qui ne plaisait pas à RimbanBiden, et pense pouvoir dicter les règles à Xi Jinping, qui la regarde comme si elle était l'idiote du village. Dame Garbatella (= Giorgia Meloni), qui s'était présentée comme la protagoniste de la nouvelle politique italienne en Méditerranée, se tait face à l'extermination des enfants palestiniens, feint d'ignorer l'expansion de la Turquie, conclut des accords fictifs avec la Tunisie, ne s'oppose pas à l'invasion des migrants et détériore les relations avec l'Égypte. Et Dieu merci, elle n'a pas encore compris que le nord de la péninsule est entouré par les Alpes.

Olaf Scholz et Annalena Baerbock sont des cas pathologiques qui ont bloqué la locomotive de l'Europe pour cupio servendi. D'autre part, être libre et autonome coûte des efforts et demande de l'intelligence. Quant à Macron, il a au moins essayé de mener une politique indépendante. Mais il a échoué et a rejoint le troupeau. Avec des résultats désastreux. Paris a été progressivement éliminé de la Françafrique. Ce n'est pas seulement une question de prestige ou de politique étrangère. Car cette énorme erreur va coûter très cher à la France sur le plan économique. Et Macron ne pouvait pas ne pas comprendre que les pays africains étaient fatigués non seulement de l'exploitation de type colonial auquel ils étaient soumis, mais aussi de la soumission aux intérêts atlantistes. À cela s'ajoutent - comme l'explique Marco Valle dans une interview à Barbadillo - les problèmes de plus en plus dramatiques des banlieues où, aujourd'hui, les Français de souche ont presque disparu.

Un tableau inquiétant. Mais Ursula et les autres larbins continuent à faire semblant de ne pas comprendre, et s'ils ne font pas semblant, c'est encore pire. Pendant qu'à Washington et à New York, on fête, à Moscou et à Pékin, on observe avec circonspection.

Pourquoi vous devriez lire (ou relire) Moby Dick

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Pourquoi vous devriez lire (ou relire) Moby Dick

par Enrico (Blocco Studentesco)

Source: https://www.bloccostudentesco.org/2023/11/21/bs-leggere-moby-dick/

Non, Moby Dick n'est pas un gros pavé déguisé en livre pour enfants.

Levez la main si vous n'avez jamais entendu de telles affirmations au moins une fois. Il est très difficile de classer le roman d'Herman Melville dans les genres classiques de la littérature. Peut-être est-ce dû à l'extrême complexité de ce texte du milieu du 19ème siècle : s'agit-il d'un roman d'aventures, d'un roman sur la religion ou d'un récit "journalistique" très détaillé de la vie des baleiniers au 19ème siècle ? Il s'agit probablement de tout cela à la fois ou de rien du tout.

Le chef-d'œuvre de Melville est souvent considéré comme le point de départ de la période culturelle connue sous le nom de "Renaissance américaine", qui compte parmi ses représentants des poètes de la trempe de Walt Whitman. Mais au-delà, les influences qu'apporte ce roman sont beaucoup plus complexes et variées.

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Tout d'abord, de nombreux thèmes directement hérités du romantisme sont évidents, à commencer par l'une des deux figures principales du récit: le capitaine Achab, dérangé et assoiffé de vengeance. En effet, il est d'une part un "héros romantique" à part entière qui défie la force de la nature et la puissance divine (incarnée par la baleine blanche), tel un titan moderne, mais il est d'autre part l'archétype de l'infatigable desperado: tellement aveuglé par sa soif de vengeance contre l'animal qui lui a mutilé la jambe quelque temps auparavant, qu'il ne se rend pas compte qu'il s'agit d'un exploit impossible à réaliser. Comme Icare qui, enivré par l'expérience du vol, s'approche trop du soleil et tombe dans la mer.

9782081506121.jpgL'autre aspect profondément romantique du livre est bien sûr la représentation de la nature, considérée comme l'exemple même du sublime : quelque chose qui peut vous tuer et qui est en même temps extrêmement fascinant, comme le sentiment qu'éprouvent les marins lorsqu'ils voient l'embrun de la baleine. Un sentiment de terreur mêlé de plaisir.

Ce n'est pas un hasard si le symbole de la nature, la baleine, est décrite comme d'une blancheur inhabituelle et effrayante : la blancheur de la baleine, sa couleur neutre, symbolise l'indifférence de la nature à l'égard de l'homme.

Cette dimension romanesque et titanesque trouve ensuite son débouché dans l'aspect biblico-religieux de ce livre. Pensez au protagoniste, à son nom et à l'incipit emblématique du roman : Call me Ishmael. Dans le récit biblique, Ismaël est un fils illégitime d'Abraham qui est exilé ; par conséquent, en disant "Appelez-moi Ismaël", Melville nous dit "appelez-moi exilé", "appelez-moi vagabond" ou "appelez-moi aventurier" si vous préférez.

D'autres références religieuses sont visibles, par exemple, dans une scène des premiers chapitres : lorsque Ismaël, accompagné de son ami le harponneur Queequeg, va écouter le prédicateur quaker s'adresser aux chasseurs en partance: comme il s'agit d'un sermon adressé aux baleiniers, Melville fait astucieusement raconter au prédicateur l'histoire biblique de Jonas, puni par Dieu au moyen d'une baleine.

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Dans le symbolisme de Moby Dick, c'est un thème récurrent : l'association de la baleine à la force divine qui peut anéantir les êtres humains comme et quand elle le veut, un Léviathan. Mais si, dans le récit biblique, Jonas, après avoir demandé pardon à Dieu pendant trois jours et trois nuits, est recraché par la baleine, dans Moby Dick, il n'y a pas de repentir. Le capitaine Achab veut mourir en chassant l'impitoyable baleine : Achab est en fait en train de chasser Dieu.

Ce même Dieu qui, des années plus tôt, ne lui a même pas fait la "courtoisie" de le tuer directement, mais l'a forcé à marcher avec une jambe qui n'était même pas en bois mais en os de baleine : à ce stade, le vieux capitaine n'a plus rien à perdre et se jette désespérément corps et âme dans la recherche de la vengeance pour le mal qu'il a subi.

Le mal, dans ce sens, est peut-être le véritable protagoniste du roman : en fait, Melville lui-même a appelé son Moby Dick "le livre du mal". Le mal représenté ici est à la fois celui commis par les hommes et celui commis par la nature. Un mal, cependant, que l'auteur prend soin de ne pas connoter émotionnellement, de ne pas juger du point de vue des valeurs.

Bref, à la lumière de ce que nous venons de dire, sommes-nous vraiment sûrs que ce chef-d'œuvre doive encore être qualifié de manière réductrice de "livre d'aventures pour enfants" ?

 

mardi, 12 décembre 2023

Bernanos et la destinée totalitaire de la république

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Bernanos et la destinée totalitaire de la république

Nicolas Bonnal

C’est dans son livre sur Drumont, le plus important du point de vue de l’analyse mondaine de la modernité républicaine et donc de la Fin de l’Histoire – et des chrétiens qui allaient avec. On y voit le gogo (c’est le chapitre sur Panama, effarant avec ce cortège de sacrifices humains pour creuser leur canal – des milliers d’ouvriers et d’ingénieurs morts tués par les conditions... climatiques), le requin, le chéquard, la crapule (Oh, Clemenceau…) et avec cet Etat qui se mêle mal de tout (on n’a pas attendu Macron, je ne cesse de le répéter, ce gars n’est qu’une cerise –sic- sur le catho) l’avènement d’un certain communisme de la fin, qui prendra tout, liberté et propriétés, les économies de mille ans, comme dit Bernanos.

La parole est au Mélenchon :

« Trois millions de petits bourgeois rouges, sans Dieu ni maître, de cœur avec les plus abjects révoltés de l’histoire, baptisant volontiers Spartacus ou Marat la rare géniture échappée par miracle à leur fureur malthusienne, et pourtant citoyens dociles,  contribuables ingénus, souscripteurs à tous les  emprunts, tels enfin que je les voudrais voir sculptés  dans le marbre, leur bonne face rondouillarde levée  vers le ciel, y bravant du regard la foudre, mais attentifs à ne pas heurter de la jambe le seau de l'employé du fisc occupé à les traire — oh ! l'incomparable, la magnifique gageure ! Protégée par cette épaisse matelassure, la République peut gouverner, c'est-à-dire poursuivre le cycle de ses expériences démagogiques, au moins jusqu’à ce que la dure loi de l’argent ait  rejeté au creuset — au cœur même du prolétariat — une classe moyenne appauvrie. »

Classe moyenne appauvrie, on y est déjà (remarquez, c’est ce que voulait Guénon qui la conchie, cette classe moyenne).

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Règne de la quantité et abolition de la dernière classe bourgeoise (revoyez un Guitry pour la comprendre et l’apprécier) :

« Car c’est par ce biais  que finira par l'emporter sans doute l'inflexible nature  des choses: à la longue les promesses elles-mêmes coûtent cher. Et c’est à la bourgeoisie devenue républicaine que la démocratie prétend faire supporter la plus grosse part de ses frais de publicité. Ainsi risque- t-elle de détruire, ainsi détruit-elle sûrement l’unique gage qui lui reste, pour se trouver bientôt les mains vides, entre le capital et le travail également voraces, entre la double anarchie de l'or et du nombre. »

Plus grave ce qui suit : la liquidation du capital intellectuel et moral du pays, qui nous mène à une tyrannie inconnue dans l’Histoire :

« Nul doute qu’un Gambetta vieillissant, par exemple, n’ait prévu le jour, où démunie de tout objet de troc ou d'échange, ne disposant plus que de thèmes épuisés, désormais sans vertu, elle devrait enfin laisser échapper son secret, avouer qu’elle n’a servi qu’à masquer, sous des noms divers adroitement choisis, la liquidation du capital intellectuel et moral du pays entreprise par la classe moyenne menacée, dans le fol espoir, sinon  d'empêcher, du moins de retarder indéfiniment une  autre liquidation, celle des fortunes privées, le triomphe du socialisme d’État, l'avènement d’un maître  mille fois plus impitoyable qu'aucun des tyrans débonnaires quelle avait sacrifiés jadis d’un cœur léger, à ses intérêts, à ses rancunes, ou seulement à sa vanité. »

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Avènement du communisme donc, pas par les idéalistes roquets du socialisme mais par les inconséquences de nos opportunistes étatistes radicaux.

« Mais aux environs de 1880, qui donc eut  imaginé avec Drumont, que le radicalisme serait si tôt vidé de sa substance, qu’il suffirait de quelques  années de gaspillage pour compromettre jusqu'au principe même de la vie nationale, l’idée de patrie, et que l’ombre d’un Babeuf, du précurseur jadis écrasé par la bourgeoisie victorieuse, allait réapparaître, un siècle plus tard, gigantesque, sur l'immense écran  de milliers de lieues carrées, de la Volga aux frontières de l’Inde? »

Sur les incompétents du midi (oh, si le midi n’avait pas voulu…) qui ont vendu la France aux banquiers ?

« On comprend l’illusion de ces politiciens du Midi, de ces gros garçons optimistes auxquels le hasard met tout à coup dans la main l’épargne de dix siècles. Comme la France est riche ! Et sans doute ils souhaitent la servir de leur mieux, mais il faut s’installer d’abord, il faut durer. Que réaliser de l'énorme héritage, comment couvrir les premiers frais ? Ainsi le nouveau régime à peine né tourne déjà timidement la tête vers les banques, éprouve la puissance et la férocité de l'argent. »

imgbfcrages.jpgLes banquiers ? Lesquels ?

Un bon mot met radicaux et cathos en place, qui restent les piliers de ce pouvoir bancaire et de la modernité :

« Un Gambetta, un Constans, un Rouvier, qui se proclament devant l'électeur les fils légitimes de la Révolution, le sont en effet, mais au même titre que les marchands d’ex-voto de Lourdes, les héritiers de la Sainte Vierge. »

Et que le pouvoir des banquiers allât de pair avec le cantique du communisme mondialiste, c’est ce que certains crétins ne veulent toujours pas comprendre. Ah, comprendre…

Références et documents:

https://archive.org/details/BernanosGeorgesLaGrandePeurDe...

https://www.amazon.fr/GUENON-BERNANOS-GILETS-JAUNES-Nicol...

https://www.amazon.fr/Louis-Ferdinand-C%C3%A9line-pacifis...

https://www.amazon.fr/DESTRUCTION-FRANCE-AU-CINEMA/dp/B0C...

 

 

Les 200 ans de la doctrine Monroe

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Les 200 ans de la doctrine Monroe

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/200-years-monroe-do...

Le 2 décembre 2023 a marqué les deux cents ans du discours du président américain James Monroe au Congrès, où il a annoncé la fameuse "doctrine Monroe". Cette doctrine est devenue une référence en matière de politique étrangère des États-Unis au cours des derniers siècles et continuera probablement à être utilisée indéfiniment dans le futur, bien qu'elle ait été périodiquement complétée par d'autres doctrines et concepts. Toutefois, c'est sous James Monroe qu'elle a été catégoriquement déclarée et résumée par "l'Amérique est aux Américains", postulant que les puissances européennes n'avaient rien à faire dans les Amériques, même si elles avaient des possessions outre-mer. La déclaration de Monroe a été reçue de manière ambiguë dans les autres pays de l'hémisphère occidental, qui y ont vu l'intention de Washington de dominer la région et d'entraver la coopération avec d'autres États.

Ainsi, dans son message au Congrès américain, James Monroe déclarait : "Au cours des négociations [...] et dans les accords qui pourraient être conclus, il a été jugé opportun de saisir cette occasion pour établir comme principe, en ce qui concerne les droits et les intérêts des États-Unis, la position selon laquelle, sur le continent américain, ceux qui ont atteint la liberté et l'indépendance et qui les protègent, ne doivent pas être considérés dorénavant comme des objets d'une future colonisation par une puissance européenne quelconque".

...Nous avons toujours suivi avec inquiétude et intérêt les développements dans cette partie du globe, avec laquelle nous avons non seulement une relation étroite, mais aussi notre origine. Les citoyens des États-Unis nourrissent les sentiments les plus amicaux envers leurs compatriotes de l'autre côté de l'océan Atlantique, envers leur liberté et leur bonheur. Nous n'avons jamais participé aux guerres entre puissances européennes, guerres qui les concernent, et cela correspond à notre politique. Nous sommes indignés par les insultes qu'elles nous infligent ou nous ne nous préparons à nous défendre qu'en cas de violation de nos droits ou de menace pour eux.

...Par nécessité, nous nous impliquons beaucoup plus dans les événements qui se déroulent dans notre hémisphère et nous nous prononçons sur des causes qui devraient être évidentes pour tous les observateurs bien informés et impartiaux. Le système politique des puissances alliées diffère matériellement à cet égard de celui des Etats-Unis... Par conséquent, dans l'intérêt de la préservation des relations sincères et amicales qui existent entre les Etats-Unis et ces puissances, nous sommes tenus de déclarer que nous considérerons comme un danger pour notre paix et notre sécurité toute tentative de leur part d'étendre leur système à n'importe quelle partie de cet hémisphère.

Nous n'avons pas interféré et n'interviendrons pas dans les affaires des colonies existantes ou des territoires dépendants d'une quelconque puissance européenne. Mais en ce qui concerne les gouvernements des pays qui ont déclaré et maintenu leur indépendance, et ceux dont nous avons reconnu l'indépendance, après un examen attentif et selon les principes de la justice, nous ne pouvons envisager aucune intervention d'une puissance européenne dans le but d'opprimer ces pays ou d'établir un quelconque contrôle sur eux, autrement que comme une manifestation d'hostilité à l'égard des États-Unis" (I).

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À cette époque, les États-Unis étaient un territoire beaucoup plus petit. L'Alaska était sous la juridiction de l'Empire russe, le Mexique contrôlait la majeure partie de la côte Pacifique. Alors que l'Espagne tente de reprendre le contrôle de ses colonies, Washington tente d'empêcher les puissances européennes d'agir dans le Nouveau Monde. En effet, en 1822, lors du congrès de Vérone, les membres de la Sainte-Alliance discutent de la répression de la révolution espagnole, y compris de l'intervention dans leurs anciennes possessions en Amérique latine. La Grande-Bretagne y a vu une concurrence pour ses intérêts sur les marchés du Nouveau Monde et a proposé aux États-Unis de coordonner les actions contre la Sainte-Alliance, mais le secrétaire d'État John Quincy Adams a proposé de répondre directement au nom des États-Unis, ce qui a été fait. Il convient de noter que moins de dix ans auparavant, en 1814, pendant la guerre entre les États-Unis et la Grande-Bretagne, les Britanniques s'étaient emparés de Washington et avaient brûlé la Maison Blanche et le Capitole. Le traumatisme de ces événements était encore vif dans l'esprit de l'élite politique américaine et, apparemment, le ressentiment historique à l'égard des Britanniques a joué un rôle important dans l'élaboration de la doctrine Monroe.

Et compte tenu des événements ultérieurs de la guerre américano-mexicaine de 1846-48, on peut en conclure que les États-Unis préparaient déjà des plans d'intervention, bien que cachés derrière l'idée d'une solidarité générale entre les continents nord et sud-américains.

Naturellement, la doctrine Monroe a continué à être appliquée dans les décennies suivantes. À la fin du 19ème siècle, un conflit oppose le Venezuela à la Grande-Bretagne, qui tente d'étendre sa présence dans la région. Il s'ensuivit un conflit territorial avec la Guyane britannique, qui n'a d'ailleurs pas été résolu à ce jour. En 1895, citant la doctrine Monroe, le secrétaire d'État américain Richard Olney, qui avait été auparavant procureur général, écrit dans un message au Premier ministre et ministre des affaires étrangères britannique Lord Salisbury que "tout contrôle européen sur le territoire américain est nécessairement absurde. ... Aujourd'hui, les États-Unis sont en fait le souverain de ce continent, et leurs ordres ont force de loi dans tous les domaines où ils interviennent... Pourquoi ? Non pas parce que des sentiments de pure amitié ou de bonne volonté sont ressentis à l'égard de ces pays. ...ni parce que la prudence, le droit et la justice caractérisent invariablement le comportement des États-Unis. C'est parce que les nombreuses ressources des États-Unis, combinées à une position isolée, les rendent maîtres de la situation" (II).

Olney a exigé que le différend entre le Venezuela et la Guyane soit réglé par un arbitrage, qui aurait dû être mené par les États-Unis. Le président Grover Cleveland, après avoir lu la note d'Olney, ne put cacher son admiration pour l'art de la provocation dont avait fait montre son secrétaire d'État. "C'est la meilleure que j'aie lue dans ce genre", écrit-il à Olney, "et elle mène à la conclusion que personne ne peut s'échapper s'il tente de le faire".

Theodore Roosevelt, alors responsable de la police new-yorkaise, exprime également son approbation. C'est d'ailleurs lui qui a inventé l'expression "police mondiale", qu'il a formulée plus tard en gravissant les échelons de la politique. Il aimait également citer le proverbe africain "Parlez doucement, mais gardez un gros bâton entre les mains et vous irez loin".

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Salisbury répond à cela que la doctrine Monroe n'a aucune valeur juridique en termes de droit international. De plus, la Grande-Bretagne avait des possessions en Amérique du Nord, le Canada, qu'elle ne pouvait quitter, et elle était donc scandalisée par la formulation adoptée dans cette question. Mais les États-Unis jugent la réponse inacceptable et, en décembre 1895, Cleveland demande au Congrès de nommer une commission sur le différend frontalier, en précisant que la décision de la commission devra être appliquée "par tous les moyens". Lorsque le Congrès vota à l'unanimité, on parla immédiatement de guerre avec la Grande-Bretagne.

Celle-ci est alors en guerre contre les Boers en Afrique du Sud et ne peut se permettre d'être impliquée dans un conflit loin de ses côtes. Le différend est donc soumis à la commission américaine. En octobre 1899, celle-ci décide que la frontière suivra la ligne Schomburgk, c'est-à-dire qu'elle maintiendra l'ancienne délimitation. Le Venezuela est contraint de ratifier ce traité. Mais un précédent est créé: les États-Unis commencent en effet à dicter ce qu'il faut faire et qui doit faire quoi en Amérique latine.

En 1898, les États-Unis remportent la guerre contre l'Espagne (l'explosion du navire américain Maine à La Havane, rapidement imputée à l'Espagne, en est la cause) et établissent leur protectorat à Cuba et à Porto Rico (la seconde île reste un territoire associé), ainsi que leur contrôle sur les Philippines et ses environs dont Guam. Cela renforce les ambitions impérialistes de Washington. L'amendement Platt, introduit en 1901, place Cuba dans une position subordonnée et dépendante. Une base navale américaine est alors établie à Cuba, qui, dans un premier temps, a servi de point de ravitaillement, mais même après la révolution cubaine de 1959, l'armée américaine y est restée. Plus tard, la prison offshore de Guantanamo Bay, où des suspects liés à Al-Qaïda étaient détenus sans jugement, est devenue tristement célèbre.

Il est important de noter qu'à la fin du 19ème siècle, les États-Unis ont formulé la théorie de la "destinée manifeste" (Manifest Destiny), selon laquelle ce pays a reçu d'en haut la mission de dominer le monde et d'enseigner aux autres comment ils doivent vivre.

Au début du 20ème siècle, le corollaire de Roosevelt est apparu sur la scène diplomatique, provoqué qu'il fut par le blocus naval du Venezuela à la fin de 1902 par l'Allemagne, la Grande-Bretagne et l'Italie en raison de dettes extérieures. Dans son message au Congrès américain du 6 décembre 1904, Theodore Roosevelt a déclaré: "Tout ce que ce pays désire, c'est voir ses pays voisins stables, ordonnés et prospères. Tout pays dont le peuple se comporte bien peut compter sur notre amitié cordiale. Si une nation montre qu'elle peut agir avec une efficacité et une décence raisonnables dans les affaires sociales et politiques, si elle maintient l'ordre et remplit ses obligations, elle n'a pas à craindre d'ingérence de la part des États-Unis. La délinquance chronique ou l'impuissance conduisant à un affaiblissement général des liens propres à toute société civilisée peut, aux États-Unis comme ailleurs, nécessiter en fin de compte l'intervention d'une nation civilisée, et dans l'hémisphère occidental, l'adhésion des États-Unis à la doctrine Monroe peut obliger les États-Unis à recourir, même à contre-coeur, dans les cas flagrants de telles irrégularités ou impuissances, au pouvoir de police international".

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En 1904, les États-Unis ont obtenu "à perpétuité" le droit d'utiliser, d'occuper et de contrôler la zone du canal de Panama, ainsi que le droit d'intervenir dans les villes de Panama et de Colon pour "préserver l'ordre". La même année, les États-Unis ont envoyé des navires de guerre en République dominicaine, y établissant un contrôle externe. C'est ce que l'on a appelé la politique du gros bâton, la diplomatie du dollar et la diplomatie de la canonnière. L'ancienne colonie britannique se comportait désormais comme une puissance coloniale, recourant aux mesures les plus strictes contre les pays dissidents de la région, principalement de l'Amérique centrale et des Caraïbes, qui étaient déjà perçues comme l'arrière-cour des États-Unis.

Woodrow Wilson a encore renforcé la doctrine Monroe pendant la Première Guerre mondiale. C'est là qu'une véritable percée mondiale s'est produite. Son accord de paix en 14 points, soumis au Congrès le 8 janvier 1918, a été intégré au traité de Versailles et a jeté les bases de la Société des Nations. L'un de ces points était d'ailleurs directement consacré à la Russie: "La libération de tous les territoires russes et le règlement de tous les problèmes affectant la Russie qui lui assureront l'assistance la plus complète et la plus libre de la part des autres nations pour obtenir une possibilité complète et sans entrave de prendre une décision indépendante quant à son propre développement politique et à sa politique nationale, et qui lui assureront un accueil chaleureux dans la communauté des nations libres, sous la forme de gouvernement qu'elle choisira elle-même. Et plus que l'accueil, aussi toute forme de soutien dans tout ce dont elle a besoin et qu'elle désire pour elle-même. L'attitude des nations soeurs à l'égard de la Russie dans les mois à venir sera la pierre de touche de leurs bons sentiments, de leur compréhension de ses besoins et de leur capacité à les séparer de leurs propres intérêts, ainsi qu'un indicateur de leur sagesse et de l'altruisme de leurs sympathies". De fait, en 1918, les États-Unis interviennent en Extrême-Orient, tandis que du côté européen, des unités de l'Entente attaquent la Russie.

La Grande Dépression a légèrement modéré l'ardeur des États-Unis sur la scène internationale, mais dès la Seconde Guerre mondiale, en raison de la faiblesse évidente de l'Angleterre, Washington commence à prendre le dessus dans la géopolitique du Vieux Continent. L'usage démonstratif d'armes nucléaires contre des villes japonaises pacifiques a élevé les États-Unis au rang de superpuissance militaire. Bien que cela ne leur paraisse pas important, le bloc de l'OTAN est formé en 1949 pour "contenir le communisme". Mais même dans les conflits conventionnels en Asie (Corée, Vietnam), les États-Unis n'ont pas réussi à démontrer durablement leur puissance.

À l'époque de la guerre froide, la doctrine Monroe reste un phare de la politique étrangère américaine. Ainsi, en 1954, le secrétaire d'État John Foster Dulles invoque la doctrine Monroe et le gouvernement colonial de Roosevelt lors de la dixième conférence panaméricaine à Caracas, en soutenant sa marionnette au Guatemala. Puis l'Amérique latine a été confrontée à l'opération Condor et aux escadrons de la mort, qui préparaient la CIA et le Pentagone à la destruction physique de toute force, parti ou mouvement qui éveillait les soupçons de Washington (des mesures similaires étaient attendues en Asie du Sud-Est, où les États-Unis avaient la possibilité d'interférer dans les affaires intérieures de ces pays).

En janvier 1980, le président américain Jimmy Carter a formulé une politique connue sous le nom de "doctrine Carter". Il s'agit d'une nouvelle extension de la doctrine Monroe et du mouvement expansionniste américain dans le sud de l'Eurasie. Dans le contexte de la révolution islamique en Iran et de l'entrée des troupes soviétiques en Afghanistan, Carter a affirmé que "toute tentative par une puissance étrangère de prendre le contrôle de la région du golfe Persique sera considérée comme une attaque contre les intérêts vitaux des États-Unis d'Amérique. Une telle attaque sera repoussée par tous les moyens nécessaires, y compris la force militaire". Auparavant, pendant longtemps, la Grande-Bretagne avait été le "garant de la sécurité" des intérêts américains dans la région. Désormais, Washington prend les choses en main et, compte tenu des énormes réserves de pétrole et de gaz, cette zone revêt une importance stratégique énorme (III).

Les États-Unis ont commencé à renforcer leur présence militaire dans de nombreux pays arabes, dont l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Qatar. Jusqu'à récemment, cette coopération était considérée comme mutuellement bénéfique. Ce n'est que très récemment que les États arabes sont devenus sceptiques à l'égard des stratégies et des politiques américaines dans la région, et leur image s'est considérablement détériorée depuis qu'ils ont soutenu les actions agressives d'Israël contre les Palestiniens.

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Mais, tout comme le corollaire de Roosevelt est apparu à l'époque, la doctrine Carter a été modifiée en 1981 par son successeur Ronald Reagan. Il ne promet rien de moins que d'empêcher l'Arabie saoudite de devenir un nouvel Iran. "Il est hors de question que nous restions les bras croisés et que nous regardions passivement quelqu'un qui coupe l'approvisionnement en pétrole prendre le contrôle de ce pays", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. En réalité, la doctrine Reagan représentait un soutien à toute force anticommuniste, même si elle n'était pas suffisamment démocratique selon les normes occidentales. Par la suite, la formation des moudjahidines pour combattre la République démocratique d'Afghanistan a conduit à la montée en puissance d'Al-Qaida, qui a retourné ses armes contre les États-Unis. Quant aux intérêts pétroliers, après l'invasion du Koweït par l'Irak en 1990, les États-Unis ont immédiatement réaffirmé leur attachement à cette position en formant une coalition militaire internationale pour l'opération Tempête du désert.

En 2001, la guerre mondiale contre le terrorisme de George W. Bush a suivi, étendant la présence physique de l'armée américaine à des pays d'Asie et d'Afrique. L'occupation de l'Afghanistan pendant 20 ans et l'invasion de l'Irak en 2003, qui a tué des millions de personnes, étaient, par essence, une lutte contre les conséquences de la doctrine Reagan.

Bien que Barack Obama ait déplacé les intérêts américains vers l'Asie, en accordant moins d'attention au Moyen-Orient, la Libye a été détruite et la Syrie aurait pu connaître le même sort si la Russie n'était pas venue à la rescousse. Cependant, le coup d'État en Ukraine en février 2014, avec le soutien évident des États-Unis, a démontré que les États-Unis n'étaient pas prêts d'abandonner leurs projets néocoloniaux expansionnistes. Les accords d'Abraham conclus par la suite par Donald Trump et la "Bidenomics", qui comprend des projets économiques mondiaux et des projets de confrontation claires avec la Chine, l'Iran, la Russie et la RPDC (tous les pays sont officiellement inclus dans la liste des principales menaces pour les États-Unis), montrent la poursuite de la trajectoire tracée par le plan d'action des États-Unis et, simultanément, montrent une continuation de la voie tracée jadis sous James Monroe.

Notes :

I) https://www.owleyes.org/text/monroe-doctrine/read/text-of...

II) https://web.archive.org/web/20181003183245/http://library...

III) https://www.hoover.org/research/whither-carter-doctrine-b...

12:18 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : histoire, états-unis, doctrine de monroe, james monroe | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 11 décembre 2023

L'Europe, une économie sans âme et sans culture

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L'Europe, une économie sans âme et sans culture

Gennaro Malgieri

Source: https://electomagazine.it/europa-uneconomia-senza-anima-e-senza-cultura/#google_vignette

Le vide qui caractérise la discussion sur le destin de l'Europe nous invite à reprendre en main des livres "intemporels", heureusement réédités par des maisons d'édition aussi pertinentes que raffinées. Rien de tel, en ces temps d'asphyxie politique plus que climatique, que de se "plonger" dans les pages de La Genèse de l'Europe de Christopher Dawson, l'un des plus grands historiens anglais du XXe siècle, méritoirement réédité par Lindau (pp. 409, euro 34.00), où l'introduction à l'histoire de l'unité européenne du IVe au XIe siècle - véritablement cruciale dans la construction de l'identité continentale - est considérée à juste titre comme un âge de renaissance, puisque l'intégration complexe entre l'Empire romain et l'Église catholique, la tradition classique et les sociétés essentiellement "barbares" mais soumises à la romanité a favorisé la naissance d'une civilisation vivante, comme l'a magistralement décrit Gioacchino Volpe dans ses études sur le Moyen Âge et les débuts de la nation italienne, une partie de la nation européenne qui a existé malgré tout comme un esprit d'entreprise dans la construction d'un édifice sur des ruines qui n'ont pas été enlevées, mais revitalisées grâce aussi au monachisme en tant que générateur de foi et de culture.

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Christopher Dawson et Gioacchino Volpe, deux historiens à redécouvrir.

On peut discuter de la politique de Dawson, suscitée par des contingences qu'il convient d'historiciser, mais on ne peut manquer de discerner dans son analyse la recherche des fondements unitaires des nations elles-mêmes dans le cadre d'une Europe qui vivait au sein d'un "empire intérieur" qui attend toujours d'être ravivé. Ce même "empire" qui a suggéré à Paul Valéry les pages denses et passionnantes sur l'Europe disséminées dans les nombreux ouvrages consacrés au thème de la décadence de notre civilisation. Le désarroi est tel qu'une immersion dans la sagesse du grand poète et philosophe français est presque thérapeutique : "Nos civilisations savent maintenant qu'elles sont mortelles", lisais-je il y a quelques jours dans son célèbre Cahiers. Malheureusement, ceux qui ont la capacité de voir venir la tempête s'en remettent à des sourciers politiques qui, à l'aide de bâtons improbables, indiquent des atterrissages qui devraient être sûrs. Mais qu'est-ce qui est sûr quand le "travail de l'esprit", pour reprendre les mots de Valéry, ne produit plus rien pour façonner une civilisation qui se désagrège ?

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Devant les Cahiers fermés, j'ouvre un autre recueil d'informations précieuses sur notre avenir, formulées à la veille de la première grande guerre civile européenne par un jeune Valéry dont la vie intense (1871-1945) lui a permis de recueillir les fruits de ses diagnostics pour conclure qu'il avait raisonné sur l'esprit européen en formulant des pronostics que personne ne semble vouloir prendre en compte aujourd'hui. Voici donc In morte di una civiltà (Aragno editore) qui comprend le scintillant essai en deux parties - issu de deux lettres publiées dans la revue londonienne Athenaeum en 1919 - La crisi dello spirito et d'autres écrits "quasi-politiques" où l'on puise des méditations non superficielles sur l'identité d'être européen et sur ce que signifie cette attitude de "conquête" de soi, d'abord, et ensuite projeter "prométhéennement" les résultats d'une éducation - je ne sais pas si elle est "humaine, trop humaine" ou même "divine" - qui a donné un sens au monde, sans jactance et sans exagérations rhétoriques.

Et "la crise de civilisation" nous introduit dans une considération du Vieux Continent qui ne peut certainement pas être optimiste aujourd'hui, comme Massimo Carloni, éditeur du volume, nous le fait comprendre en réfléchissant sur le "drame de l'esprit" en conclusion de l'essai composite de Valéry. Il écrit : "L'Europe née avortée des cendres de la Seconde Guerre mondiale, dans ses diverses métamorphoses comme l'Europe du charbon et de l'acier, de l'énergie atomique, de la Communauté économique, puis de la Banque centrale et de la finance, est une parodie décourageante, un simulacre bureaucratique du rêve de Valéry. L'homo europaeus, synthèse de liberté et de rigueur, d'imagination et d'intelligence, dont la Grèce a fourni le modèle parfait et Léonard la célèbre représentation, est aujourd'hui misérablement réduit à l'effigie d'une pièce de monnaie. Tandis que la Méditerranée, de creuset et de carrefour des civilisations, est devenue un lugubre cimetière marin jonchés de tombes... Ces signes décourageants suffisent à mesurer la distance abyssale qui nous sépare des origines de l'esprit européen que nous avons misérablement trahi.

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Valéry l'avait-il prévu ? Je le crois. Pour conclure qu'"une économie n'est pas une société", il présupposait qu'elle devait avoir, pour ne pas risquer de périr rapidement, une culture, la conscience d'une histoire, une vision du monde et de la vie. Et au fond de lui, il espère que l'Europe redeviendra ce qu'elle a été par son esprit. "Tous les peuples qui ont débarqué sur ses rivages l'ont fait leur ; ils ont échangé des biens et des coups ; ils ont fondé des ports et des colonies où, non seulement les objets du commerce, mais les croyances, les langues, les coutumes, les acquisitions techniques, étaient des éléments de l'échange. Avant même que l'Europe actuelle ne prenne la forme que nous lui connaissons, la Méditerranée, dans son bassin oriental, avait vu naître une sorte de "proto-Europe". Et c'est là que l'Europe s'arrête aujourd'hui ? Où est-elle née du mythe, de la mer, de l'amour d'un dieu et des similitudes de peuples qui se reconnaissaient originaires d'un monde ancestral que nous aurions appelé indo-européen ? Nous ne pouvons pas y renoncer. L'heure n'est pas aux funérailles, mais aux renaissances. En y croyant, bien sûr.

Valéry écrit : "Notre Europe, qui n'était au départ qu'un marché méditerranéen, devient ainsi une immense usine ; usine au sens propre, machine à transformations, mais aussi usine intellectuelle sans équivalent. Cette usine intellectuelle reçoit de partout toutes les choses spirituelles ; elle les distribue à ses innombrables organes. Les uns saisissent les nouveautés avec espoir, avec avidité, en exagérant leur valeur ; les autres résistent, opposant à l'invasion des nouveautés la splendeur et la solidité des richesses déjà établies. Entre l'acquisition et la conservation, il faut sans cesse rétablir un équilibre mouvant, mais le sens critique s'attaque à l'une ou l'autre tendance, méconnaît les idées possédées et valorisées ; il teste et discute sans pitié les tendances de cet "ajustement" toujours en cours. Est-ce là le destin de l'Europe, oublieuse de l'équilibre raisonnable qui l'a amenée à être le sel de la terre ?

L'Europe, en somme, s'autodétruit. Du passé, on ne sait que faire. De l'avenir, on n'a pas la moindre perception. C'est comme si les Européens s'étaient construit une prison qui les oblige en quelque sorte à regarder à travers les barreaux ce qui se passe autour d'eux, le temps et l'espace s'amenuisant. Ils deviennent insignifiants, tandis que le monde construit par ceux qui les ont précédés devient babélique, en proie à des intérêts voraces, objet des appétits de nouveaux colonisateurs appartenant à d'autres univers culturels et anthropologiques. Comme par le passé, la civilisation européenne est elle aussi destinée à disparaître de la manière la plus lente et la plus sanglante : en renonçant à son existence, à sa capacité de se reproduire par des naissances, en abdiquant le rôle qu'elle devrait humainement conserver. Dans les années 1920, le livre d'un spécialiste des civilisations et de la décadence, Richard Korherr : Régression des naissances, mort des peuples, a fait sensation en Allemagne et en Italie. Korherr y montrait, en appliquant la méthode comparative, comment et dans quelle mesure la stérilité intentionnelle et programmée, motivée par l'égoïsme et par l'habitude de satisfaire des besoins immédiats fictifs, a fait tomber dans l'abîme des cultures qui avaient dominé de vastes régions de la planète et contribué à la formation de la civilisation euro-méditerranéenne.

Aujourd'hui, dans l'indifférence des peuples et de leurs classes dirigeantes, la même chose est en train de se produire, et il n'est donc pas abusif ou alarmiste d'affirmer que la désintégration de l'Europe est liée à deux facteurs principaux : le taux de natalité et la crise d'identité. Le premier et la seconde sont étroitement liés et donnent une idée du déclin sur lequel se trouvent les analystes capables de discerner entre les plis du malaise européen ce que sera l'avenir d'un continent qui, année après année, semble prendre les connotations d'une lande désolée dans laquelle peu de chercheurs tentent de s'accrocher à une certaine idée de l'Europe qui séduise, sans grand espoir, il faut bien le dire, surtout pour les jeunes générations dont l'indifférence manifeste à l'égard de leur avenir dans un contexte géopolitique et culturel en pleine mutation est le symptôme le plus douloureux d'un déclin inéluctable.

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Parmi les observateurs les plus attentifs de la mutation européenne depuis quelque temps, on trouve Giulio Meotti, dont le livre au titre évocateur Notre-Dame brucia. L'autodistruzione dell'Europa (Giubilei Regnani editori, préface de Richard Millet), s'intéresse aux raisons d'une catastrophe annoncée depuis longtemps et devant laquelle la culture européenne, la politique étatique et la parodie de l'Union ont gardé les yeux fermés.

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L'incendie qui a détruit une grande partie de la cathédrale française est une métaphore, pour Meotti, de la fin de l'Europe. On a l'impression que Notre-Dame brûle vraiment : "Le problème, observe Meotti, ne sera pas maintenant de reconstruire Notre-Dame, mais l'identité que représentait cette église". Devant la cathédrale en feu, nous pleurons l'image d'une civilisation brisée. "La déliquescence de l'Europe". C'est la conscience de l'Europe - et, si l'on veut, de l'Europe chrétienne - qui a brûlé à Paris. Et elle brûle encore, pour ceux qui savent voir la tragédie qu'elle a emblématiquement mise en lumière en nous parlant d'un monde qui n'a plus de raison d'être, dominé par des dévalorisations que la technologie exalte sans les freiner. Et surtout, elle démolit les fondements d'une civilisation. En un mot : l'Europe est malade du relativisme culturel. Le prix en est devenu douloureusement quantifiable, au point que la décomposition progressive des États-nations occidentaux est désormais possible", écrit Mme Meotti. Le multiculturalisme - construit sur fond de décadence démographique, de déchristianisation massive et de répudiation culturelle - n'est rien d'autre qu'une phase transitoire qui risque de conduire à la fragmentation de l'Occident. Avec l'effondrement de l'Église catholique et l'abandon des bergers, la "trahison des clercs", la destruction de la famille naturelle, la fin des idéologies et un politiquement correct qui fait tabula rasa de toute référence culturelle restante, la vague de populisme en Occident n'a été qu'une réaction à ce "choc civilisationnel".

Dans quelle mesure le populisme affecte-t-il l'espoir d'un retournement ? Je ne pense pas. Au contraire, d'après ce que nous comprenons, il semble vouloir exacerber le problème. Il n'a pas de recettes à opposer à la crise, pas d'horizons à montrer, pas de visions à proposer. C'est un cri. Il n'est donc pas suffisant.

Alexandre Douguine: Cinq fronts contre le mondialisme unipolaire

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Cinq fronts contre le mondialisme unipolaire

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/pyat-frontov-protiv-od...

À la veille de 2024, il convient de jeter un coup d'œil sur la situation générale du monde et sur les principales tendances géopolitiques. D'une manière générale, nous sommes en train de passer de l'unipolarité à la multipolarité. Cette année, la multipolarité s'est structurée davantage au sein des BRICS-10 (l'Argentine, qui vient de rejoindre cette organisation, en a été expulsée à la hâte par un nouveau clown mondialiste, Javier Miléi).

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La récente visite triomphale de Vladimir Poutine aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite, suivie de longs entretiens avec le président iranien Raisi, montre à quel point la Russie prend la multipolarité au sérieux. Surtout à l'approche de 2024, date à laquelle la Russie assumera la présidence des BRICS pour une durée d'un an.

Vers la fin de l'année, cette fois en Amérique latine, un nouveau syndrome de multipolarité est apparu. Le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé que son pays revendiquait le territoire de la Guyane britannique. Maxim Medovarov, dans sa chaîne tg "Zapiski Traditionalist", souligne à juste titre que la Guyane elle-même était un produit du mauvais génie de l'atlantisme de Lord Palmerston, qui a planifié et exécuté "le démembrement de la Grande Colombie en morceaux après la mort de Bolivar, y compris l'annexion de la province d'Essequibo à la Guyane britannique (Guyana)." La Guyane britannique-Essequibo (ainsi que les Malouines) est un autre front de la multipolarité contre l'unipolarité.

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Au total, nous avons déjà affaire à cinq fronts potentiels ou réels : 

- La Russie est en guerre contre l'Occident collectif et le mondialisme américain (anglo-saxon) en Ukraine. Il s'agit essentiellement d'une guerre civile de Russes - les Russes impériaux contre les Russes atlantistes qui ont trahi leur identité russe. Les "Russes" atlantistes sont utilisés par les forces unipolaires de l'Occident.

- Le monde islamique se consolide (avec un sérieux retard) contre Israël, qui procède à un génocide systématique de la population arabe. Dans le même temps, l'Occident unipolaire se range à nouveau du côté d'Israël (qui est son mandataire au Proche-Orient). 

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- Le bloc des pays anticoloniaux d'Afrique de l'Ouest (Mali, Burkina Faso, Niger, RCA, Gabon) est uni contre les régimes pro-coloniaux (atlantistes) et contre la France mondialiste de Macron. Là aussi, un conflit ouvert peut éclater à tout moment.

- Le front potentiel de Taïwan contre la Chine continentale est ce qui préoccupe peut-être le plus les États-Unis. (Et ici, un conflit direct risque de se produire). 

- La déclaration des droits du Venezuela sur l'Essequibo, partie occidentale de la Guyane britannique, qui est une création colonialiste et atlantiste artificielle. La question des Malouines, qui pourrait bien devenir aiguë après l'éviction du dégénéré qui a accédé au pouvoir (c'est ce qui arrive lorsque le péronisme révolutionnaire a été croisé avec le libéralisme, comme l'avait fait le perdant Sergio Massa).

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L'Inde (Bharat) occupe une place particulière dans l'heptarchie multipolaire. Il s'agit d'un État-civilisation indépendant, qui est stratégiquement le plus proche des États-Unis (en raison du conflit avec la Chine et le Pakistan et, plus généralement, du facteur islamique). Dans le même temps, l'Inde est amie de la Russie, de l'Afrique et de l'Amérique latine. Il n'y a pas de zones de conflit direct avec les mondialistes (à l'exception du souvenir de l'époque monstrueuse de la colonisation britannique). Auparavant, l'Occident soutenait l'islam radical et le Pakistan. Les mondialistes ont besoin de l'Inde pour faire face à la Chine.

Il est important que les atlantistes et les partisans d'un monde unipolaire à tout prix le réalisent très bien. Ainsi, Liz Truss, dès avril 2022, alors qu'elle était ministre britannique des affaires étrangères, a parlé du "retour de la géopolitique". Récemment, l'ancienne Première ministre d'Angleterre, qui le fut pendant une période record pour sa brièveté, Mme Truss, lors de sa tournée américaine visant à tenter d'influencer les Républicains dans une perspective atlantiste pour qu'ils allouent des fonds à la poursuite de la guerre de Kiev contre la Russie, a déclaré que "l'Ukraine, Israël et Taïwan ne sont pas des guerres différentes, c'est la même guerre".

C'est la bonne vision géopolitique des choses. Et les tensions en Afrique de l'Ouest et à proximité de l'Essequibo sont également des fronts de la "même guerre".

Toute l'heptarchie (Occident, Russie, Chine, Inde, monde islamique, Afrique, Amérique latine) est divisée selon une ligne principale - l'Occident contre les Six autres. Les mondialistes eux-mêmes s'en rendent compte clairement et distinctement. À leurs yeux, il n'y a qu'un seul pôle, l'Occident lui-même. Les autres devraient être ses vassaux (et non des pôles souverains) et s'opposer les uns aux autres, et non à lui.

Il est important que la structure de la confrontation mondiale à six contre un soit également bien comprise en Russie. Dans son article "2024 - l'année du réveil géopolitique" paru dans le magazine "Razvedchik", le chef du SVR russe Sergey Naryshkin déclare:

    L'année à venir sur la scène mondiale sera marquée par une nouvelle intensification de la confrontation entre les deux principes géopolitiques décrits ci-dessus : le principe anglo-saxon, ou insulaire, "diviser pour régner", et le principe continental, directement antagoniste, "unir pour diriger". Les manifestations de cette confrontation féroce au cours de l'année à venir seront observées dans toutes les régions du monde, même les plus éloignées: de l'espace post-soviétique, le plus important pour nous, à l'Amérique du Sud et à l'océan Pacifique.

Nous devrons donc "unir et diriger" (y compris unir et diriger les territoires eurasiens - en premier lieu l'Ukraine, qui a été trahie). Et l'ennemi continuera d'essayer de "diviser pour régner", en essayant de semer l'inimitié entre les pôles de l'heptarchie - les six "mondes" émergents - russe, chinois, islamique, indien, africain et latino-américain. Les ennemis veulent qu'il n'y ait qu'un seul monde, le leur. Ils rejettent et diabolisent l'existence d'autres mondes, différents du monde occidental. En particulier le monde russe. Nous devons bien comprendre que les cinq fronts de la lutte contre l'ordre mondial unipolaire et l'hégémonie occidentale sont tous des fronts de notre guerre.

Le président slovaque fermement opposé à la dictature de l'OMS: Bratislava rejette le "traité sur les pandémies"

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Le président slovaque fermement opposé à la dictature de l'OMS: Bratislava rejette le "traité sur les pandémies"

Source: https://zuerst.de/2023/12/08/slowakischer-praesident-stri...

Bratislava. Depuis qu'il est redevenu président de la Slovaquie il y a quelques semaines, Robert Fico provoque de nombreuses migraines chez ses partenaires occidentaux. Il a d'abord déclaré ostensiblement que son pays ne participerait plus au soutien occidental à l'Ukraine et n'enverrait plus d'armes.

Coup de théâtre suivant: Fico annonce que son gouvernement ne signera pas le traité que veut imposer l'Organisation mondiale de la santé (OMS) sur les pandémies. Les députés du SMER, le parti de Fico, voteraient également contre la ratification au Parlement. Fico, qui a formé une coalition avec le parti de centre-gauche HLAS et le parti de droite Slovenská Národná Strana, s'est fermement opposé, au cours de son discours d'une heure, à ce que les pouvoirs de l'OMS soient renforcés au détriment de la souveraineté des États.

Il a au contraire affirmé que seuls des "laboratoires pharmaceutiques fous" avaient pu imaginer une telle chose. En effet, en cas de future "pandémie", les compétences des ministères de la Santé des pays signataires seraient transférées à l'OMS en vertu de l'accord.

Cette organisation, qui n'est élue par personne, recevrait alors des pouvoirs de décision draconiens et aurait le pouvoir non seulement d'obliger les pays signataires à acheter des vaccins et des médicaments, mais aussi d'ordonner des vaccinations obligatoires sans que l'État, avec son gouvernement élu, ne puisse s'y opposer.

Fico a qualifié l'ensemble de l'accord de "plan de sociétés pharmaceutiques avides" (mü).

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La géopolitique de la Palestine

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La géopolitique de la Palestine

Ronald Lasecki

Source: https://ronald-lasecki.blogspot.com/2023/11/geopolityka-palestyny.html

Une réflexion sur la géopolitique de la Palestine doit bien sûr commencer par une perception de la géomorphologie de l'espace. Tout d'abord, il y a la plaine côtière sur laquelle se trouvaient les villes historiquement prospères qui servaient le commerce est-ouest, comme les anciennes Gaza, Ashkelon et Ashdod. Il en va de même pour le Liban plus montagneux au nord de l'Israël actuel, où se trouvaient historiquement des centres tels que Tyr, Byblos et Sidon. Dans l'Israël d'aujourd'hui, les plaines côtières sont le centre d'une population cosmopolite et libérale, cette part de la population qui s'identifie le plus étroitement à la civilisation occidentale. C'est une terre de commerçants, de banquiers, de bureaucratie civile et de médias, qui s'étend de Tel Aviv à Haïfa.

Périmètre oriental

À l'est se trouve une haute chaîne de montagnes, ensuite nous trouvons la profonde fosse du Jourdain avec le lac de Tibériade et la mer Morte. Au pied des montagnes se trouve la Cisjordanie et les structures de l'"État" palestinien qui y est installé. Ces régions, avec les chaînes de montagnes du Liban et de l'Anti-Liban et la profonde vallée tectonique de la Bekaa au nord, ont été historiquement les centres d'une civilisation de guerriers et d'agriculteurs. Pendant la période biblique, le site de l'actuelle Cisjordanie était occupé par le royaume d'Israël sous les dynasties d'Omrid et de Jéhu. Aujourd'hui, entre Jérusalem et le Jourdain, l'avantage est tenu par des structures militaires et des colons armés qui cherchent à contrebalancer les pressions syriennes et palestiniennes.

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À l'est du Jourdain, des tribus arabes locales sont implantées, mais elles sont trop faibles pour menacer les centres de pouvoir qui contrôlent la Judée et la Samarie (sud d'Israël et Cisjordanie). À environ 30-50 km à l'est du Jourdain commence le désert, qui constitue un tampon géopolitique entre la Palestine et la plaine mésopotamienne et les centres de pouvoir qui s'y trouvent. Après l'effondrement de l'Empire ottoman, la rive orientale du Jourdain a été séparée par les Anglais et est devenu ce qu'ils ont appelé la Transjordanie, un protectorat différent avec sa capitale à Amman, où la dynastie hachémite, alliée des Anglais et exilée du Hedjaz par les Saoudiens, s'est installée. Après le retrait anglais de la région en 1948, cette création a été rebaptisée Jordanie. Les Hachémites ont également reçu des Anglais, en 1921, le royaume d'Irak, de l'autre côté du désert, mais l'ont perdu au profit de putschistes militaires républicains en 1958.

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La dynastie hachémite, qui s'est liée matrimonialement avec des représentants des sphères militaires anglaises et janissaires, est considérée comme un corps étranger par de nombreuses personnes en Jordanie, en particulier les Palestiniens. Les Hachémites se sont positionnés comme sujets d'un protectorat anglais depuis 1916, tout en considérant l'État juif comme un allié pour contrebalancer la menace palestinienne. Régnant officiellement sur la Cisjordanie entre 1948 et 1967, ils n'ont en aucun cas permis la création d'un État palestinien. Au contraire, en septembre 1970, ils ont mené une guerre sanglante contre l'Organisation de libération de la Palestine, avec l'aide de Londres, obligeant le mouvement de libération nationale palestinien à déplacer son siège au Liban.

La Cisjordanie, qui abrite les structures aujourd'hui contrôlées par l'administration palestinienne basée à Ramallah, est donc géo-économiquement coincée entre Israël et la Jordanie, deux pays hostiles, et ne peut fonctionner que sur la base de l'économie plus dynamique de l'Etat d'Israël voisin. À l'instar de l'ancien royaume de Juda dans les collines, en conflit permanent avec les cités-États côtières de Philistie, l'"État de Palestine" actuel, situé au sommet des collines, dépend économiquement de l'accès aux ports de la plaine côtière d'Israël.

La menace qui pèse sur le centre de pouvoir palestinien, en revanche, provient des centres de pouvoir extérieurs qui traversent le désert syrien - depuis la Mésopotamie et les hauts plateaux iraniens. Entre 746 et 609 av. J.-C., la Palestine était sous la domination des Assyriens mésopotamiens. Entre 609 et 539 av. J.-C., les Babyloniens, originaires de la région mésopotamienne, les ont remplacés. Les Babyloniens ont ensuite été remplacés par les Perses, originaires du haut plateau iranien (550-330 av. J.-C.), qui finirent par succomber à Alexandre le Grand en 330 av. J.-C. C'est également le souverain perse Cambyse II qui, en 525 av. J.-C., conquiert l'Égypte en passant par le Sinaï, et Artaxerxès III qui réitère son exploit en 340 av. J.-C.

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La succession des hégémons a également rythmé l'évolution de l'État israélite antique: la destruction du royaume de Juda par les Babyloniens en 586 av. et la déportation des Juifs à Babylone par le souverain local Nabuchodonosor II, suivie de l'édit du souverain perse Cyrus II ouvrant la voie au "retour à Sion" des Juifs, qui marque le début du protectorat perse sur la Palestine - converti en macédonien après les conquêtes d'Alexandre le Grand au IVe siècle avant J.-C., puis en romain au Ier siècle avant J.-C..

Périmètre sud

Les incarnations historiques successives de l'État juif en Palestine au sud ont généralement dominé la côte entre Tel-Aviv et le Sinaï et tout ou partie du désert du Néguev. Au sud-ouest, le désert du Sinaï constitue donc un tampon géopolitique efficace pour la Palestine. Tant du côté palestinien qu'égyptien, les forces peuvent le traverser avec la possibilité de se réapprovisionner de l'autre côté. Au XVIIe siècle avant J.-C., l'Égypte a été conquise par les Hyksos venus de Palestine et traversant le désert du Sinaï, qui sont finalement vaincus par les forces autochtones environ un siècle plus tard, lorsque l'Égypte étend à son tour sa domination à la côte du Levant.

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En 640, les Arabes attaquant depuis Damas atteignent Al-Fustat et, deux ans plus tard, Alexandrie. En 1174, le fondateur de la dynastie des Ayyoubides, qui a régné sur l'Égypte jusqu'en 1250, le sultan Saladin, a occupé Damas et Homs. Une autre expansion de ce type n'a été entreprise à partir de l'Égypte que dans la première moitié du XIXe siècle par Muhammad Ali Pacha, qui a lutté contre l'Empire ottoman.

Le Sinaï peut donc être une voie d'expansion, mais le coût du maintien permanent de garnisons militaires sur la péninsule est élevé, de sorte qu'Israël n'a jamais dominé le Sinaï à long terme, tandis que la présence militaire de l'Égypte y est toujours symbolique et que la région est une sorte de "trou noir" politique, servant de repaire aux contrebandiers, aux bandits et aux militants. Une invasion par le Sinaï est possible en cas de décomposition politico-militaire de l'adversaire de l'autre côté du désert ("deuxième période de transition" en Égypte au 17ème siècle avant J.-C., défaite des Hyksos dans la lutte contre la 18ème dynastie au 16ème siècle avant J.-C., décomposition de l'Empire ottoman après la révolution grecque dans les années 1820) ou de soutien de l'entité attaquante par une puissance extérieure (Royaume-Uni et France soutenant Israël en 1956 et URSS soutenant l'Égypte en 1973).

Il convient de mentionner au passage la menace idéologique que représente le centre de pouvoir égyptien pour l'indépendance du centre de pouvoir palestinien. Pendant la période de la monarchie jusqu'en 1952, l'Égypte a manifesté le désir de détruire l'État israélien alors naissant. La guerre de 1948 a placé la bande de Gaza sous son administration militaire, qu'elle a contrôlée jusqu'en 1967. Avant le coup d'État militaire de 1952, le Caire considérait la bande de Gaza et le désert du Néguev comme une extension naturelle de la péninsule du Sinaï, et non comme le territoire de l'État national des Palestiniens.

Après le coup d'État de Gamal Abdel Naser en 1952, l'Égypte a adopté l'idéologie du nationalisme arabe. Sa plus grande réussite a été la République arabe unie unitaire, laïque et socialiste de 1958 à 1961, qui englobait l'Égypte et la Syrie et se complétait par une confédération nominale avec le Yémen du Nord. Gamal Abdel Naser a opposé le nationalisme et le socialisme arabes au sionisme juif, faisant de la destruction d'Israël et de l'incorporation des terres palestiniennes dans la République arabe unie le principal objectif stratégique, ce qui permettrait à l'État arabe de parvenir à une continuité territoriale. L'attitude du Caire à l'égard du nationalisme palestinien était donc assez ambivalente.

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Ajoutons que dans la seconde moitié du XXe siècle, le père du nationalisme palestinien, Yasser Arafat, et les organisations Al-Fatah (1958) et OLP (= Organisation de libération de la Palestine) (1968) qu'il a fondées, étaient considérés par les monarchies arabes conservatrices comme un outil de Nasser et une force subversive qui menaçait les régimes monarchiques. D'où la guerre sanglante entre Palestiniens et Hachémites en Jordanie en septembre 1970. Il existe donc une tension non seulement entre le nationalisme palestinien, le nationalisme syrien et le nationalisme panarabe émanant de l'Égypte jusqu'en 1970, mais aussi entre les aspirations palestiniennes et les politiques de sécurité des autres États arabes.

Au sud-est, les déserts Arabes et du Nefud constituent une barrière géopolitique efficace contre les incursions des tribus du Hedjaz, qui sont trop peu nombreuses et trop faibles pour menacer le centre du pouvoir palestinien. Elles ne peuvent réussir que dans des conditions d'explosion démographique, comme au VIIe siècle, lorsque les Arabes islamistes ont commencé leur expansion en conquérant puis en faisant de Damas leur capitale.

Le périmètre nord

Au nord-est du centre de pouvoir palestinien se trouve le centre de pouvoir syrien, dont la capitale est Damas. Cette ville a une population importante, mais elle est coupée de la mer, ce qui la rend pauvre. Ce centre syrien est abrité à l'est par un désert qui s'étend jusqu'à l'Euphrate. Au nord du centre de pouvoir syrien se trouve l'Anatolie montagneuse, où l'expansion depuis le sud est fortement entravée, mais à partir de laquelle des centres de pouvoir extérieurs exercent une pression sur la région. En l'absence de menace venant du nord et de stabilité interne, le centre de pouvoir syrien tente d'accéder à la mer en soumettant les villes du nord du Levant, avec lesquelles il entretient d'importants échanges commerciaux. Ce fut le cas, par exemple, entre 1976 et 2005, lorsque la Syrie s'est impliquée dans la guerre civile libanaise, envahissant le pays et en contrôlant ensuite la majeure partie.

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Les ports du nord du Levant ne constituent pas à eux seuls une puissance terrestre importante. Historiquement, la Phénicie s'y est installée avec des villes telles que Dor, Acre, Tyr, Serepta, Sidon, Berytos, Byblos, Tripoli et Arwad. Pendant la plus grande partie de leur existence, ces villes n'ont pas formé un organisme étatique unifié, se faisant concurrence et dépendant de centres de pouvoir extérieurs. À partir du 12ème siècle avant J.-C., les Phéniciens ont remplacé les Crétois en tant que principale puissance maritime et commerciale de la Méditerranée orientale. Cependant, au milieu du 9ème siècle avant J.-C., la plupart des villes phéniciennes étaient déjà dépendantes de la puissance terrestre croissante de l'Assyrie.

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La chaîne de montagnes libanaise du nord du Levant atteint presque le littoral et n'est que rarement entrecoupée de vallées fertiles. C'est pourquoi les centres de pouvoir de cette partie du Levant n'ont pas d'ancrage géopolitique. La Phénicie n'était probablement pas un pays très peuplé et fonctionnait principalement comme une puissance maritime et un intermédiaire pour le commerce entre la Mésopotamie, l'Égypte et la Méditerranée occidentale, d'où l'on importait notamment de l'argent, qui était très demandé à l'époque.

Le centre de pouvoir palestinien n'est donc pas menacé de manière significative par le centre de pouvoir libanais actuel. Le Liban moderne a été séparé de la province ottomane de Syrie par les Français après la défaite de l'Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale. La base de cette séparation était la prédominance des chrétiens maronites, avec lesquels la France s'était alliée pendant la guerre civile dans l'Empire ottoman dans les années 1860.

Le Liban tire son nom de sa caractéristique topographique, à savoir le mont Liban qui domine le pays. Cependant, il n'a pas de spécificité géographique ou ethnique organique, car le seul trait distinctif du pays a été historiquement la domination par les alliés français. Le tampon stratégique pour l'Israël d'aujourd'hui est le fleuve Litani, dont Israël a cherché à contrôler la zone au sud, soit directement, soit avec l'aide de forces locales satellites entre 1978 et 2000, ou en tout cas à la débarrasser des forces ennemies comme pendant la guerre de juillet 2006.

Périmètre nord-est

Dans le cas du périmètre nord-est, il faut tenir compte des caractéristiques géostratégiques et historiques de la menace que représente le centre de force syrien pour le centre de force palestinien. Un centre de force syrien pourrait attaquer la Palestine par un corridor d'environ 40 kilomètres entre le mont Hermon dans la chaîne de l'Anti-Liban et le lac de Tibériade. Pour atteindre la plaine côtière de Palestine, les forces syriennes doivent traverser le plateau du Golan et la région montagneuse de la Galilée, puis maintenir des lignes de ravitaillement passant par ces terres qui constituent un bon point d'appui pour la guérilla. Une autre voie d'attaque mène au sud du lac de Tibériade, mais nécessite également le maintien de lignes de ravitaillement étendues.

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Site archéologique de Megiddo.

Depuis le néolithique, le point stratégique de cette région est la colline de Megiddo, également connue sous le nom grec d'Armageddon. Dans l'Antiquité, c'était le site principal du centre cananéen et la capitale du Royaume d'Israël, tandis qu'aujourd'hui, c'est le kibboutz israélien du même nom. La colline est située à l'extrémité nord de la vallée du Wadi Ara, qui traverse les montagnes du Carmel, et surplombe la vallée de Jezréel, également connue sous le nom de vallée d'Armageddon ou de vallée de Megiddo. Une force avançant depuis le nord-est à travers le plateau du Golan devrait se heurter à des forces locales opérant avec des lignes de ravitaillement courtes, elles-mêmes reliées à des lignes de ravitaillement de la guérilla montagnarde étirées et vulnérables.

La caractérisation historique de la menace syrienne doit commencer par la division des possessions arabes de l'Empire ottoman entre l'Angleterre et la France en vertu du traité Sykes-Picot de mai 1916. Le territoire de l'ancienne province ottomane de Syrie, comprenant les territoires de l'actuelle Syrie, du Liban, de la Jordanie et de la Palestine, a été divisé le long d'une ligne allant du Mont Hermon à la côte méditerranéenne en une partie nord qui revenait à la France et une partie sud qui revenait à l'Angleterre. En conséquence, de nombreux Arabes ayant adopté une identité nationale syrienne ont nié la spécificité de la Palestine, du Liban et de la Jordanie, considérant leurs habitants comme des Syriens. L'intervention de la République arabe syrienne au Liban en 1976 s'est faite sous les mots d'ordre de reconstruction d'une "Grande Syrie", entre autres, et a visé le mouvement national palestinien.

Vecteurs de pression extérieurs à la région

Le danger qui pèse sur le centre de pouvoir palestinien depuis le nord ne provient pas tant des forces locales que de l'extérieur. Les Seldjoukides ont conquis la Palestine sur les Byzantins après la bataille de Manzikert en 1071, en longeant la côte levantine depuis le nord et en s'emparant de Jérusalem en 1073. De même, les deux premières croisades ont atteint les plaines côtières de la Palestine aux XIe et XIIe siècles respectivement, en partant d'Antioche, via Tripoli, vers le sud, le long de la côte levantine. Les Mamelouks, qui régnaient alors sur la Palestine, ont été vaincus par les armées de Timur Khomey qui avançaient en 1399-1401 d'Alep vers le sud jusqu'à Damas, avant de rebrousser chemin vers Bagdad. Le sultan ottoman Selim Ier a mis fin au règne des Mamelouks sur l'Égypte en battant leurs armées en 1516, en avançant vers le sud le long de la côte levantine.

Dans tous ces cas, la Palestine a été envahie par le nord, non pas par des centres de pouvoir du nord du Levant, mais par des centres extérieurs à la région, capables de concentrer un pouvoir inaccessible aux villes situées au nord du fleuve Litani, qui manquaient de base géopolitique et étaient, pour ainsi dire, "pressées" contre les chaînes de montagnes côtières.

Pour les centres de pouvoir occidentaux qui aspirent à contrôler le bassin méditerranéen, le Levant est important en tant que pont terrestre, permettant - en l'occurrence des troupes et des cargaisons importantes - un transport moins coûteux, techniquement plus facile et exempt de la menace d'attaques en mer. Une puissance occidentale aspirant à contrôler les côtes nord et sud de la Méditerranée, mais ne contrôlant pas le Levant, aurait fortement augmenté les coûts de transport interne de l'empire. C'est ce qui doit expliquer l'intérêt de Rome, de Byzance, de Venise et des croisés, de l'Angleterre et de la France pour la côte levantine - après avoir traversé l'Hellespont, la voie du sud leur était ouverte à tous.

Les centres de pouvoir occidentaux, lorsqu'ils ne contrôlent pas le Levant, deviennent les centres de pouvoir du nord (centre de pouvoir gréco-anatolien, centre de pouvoir eurasien) et de l'est (centre de pouvoir mésopotamien, centre de pouvoir perse), en concurrence avec les centres de pouvoir occidentaux. Ils cherchent à sécuriser leur flanc sud en contrôlant les ports du Levant. La stabilité de tout empire se développant entre l'Hindou Kouch et la Méditerranée dépend de la sécurisation des ports levantins contre les attaques des centres de pouvoir occidentaux.

Une puissance orientale peut alors utiliser les voies de transport du Moyen-Orient vers la côte méditerranéenne; l'exemple le plus récent est le projet de corridor de transport iranien, développé après le renversement de Saddam en 2003, des centres de l'ouest de l'Iran, à travers le Kurdistan irakien, vers les ports de la Syrie et du Liban - peut-être que la guerre en Syrie après 2011 et l'expansion soudaine de l'État islamique en Irak en 2014 ont eu pour objectif tacite de paralyser ces projets.

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Dans le même ordre d'idées, les puissances du Nord telles que la Macédoine, Byzance, l'Empire ottoman et la Russie ont cherché (ou cherchent encore aujourd'hui) à contrôler la côte levantine afin de sécuriser leur flanc occidental contre l'expansion vers l'est; un centre de pouvoir nordique régnant sur le Bosphore peut librement redéployer des forces engagées jusqu'à la vallée de l'Indus, mais en laissant le Levant hors de son contrôle, il s'expose aux attaques des centres de pouvoir occidentaux.

La tellurocratie israélienne

La localisation du centre de pouvoir palestinien est compliquée par sa nature tellurique. Accrochées à des montagnes qui s'étendent presque jusqu'à la côte, les villes du nord du Levant produisent une civilisation thalassocratique, basée sur le commerce et orientée vers la mer. Avec une base géopolitique plus étendue sur une plaine côtière plus large que dans le nord et des collines moins escarpées, les centres palestiniens génèrent une civilisation tellurique.

Ce n'est pas une coïncidence si l'Israël moderne était un État socialiste à ses origines et si un secteur socialiste important, sous la forme de quelques kibboutzim, est encore préservé dans son économie aujourd'hui. L'économie de l'Israël moderne est basée sur l'agriculture et la technologie moderne, c'est-à-dire qu'elle répond aux caractéristiques d'un centre de pouvoir basé sur la terre, plutôt orienté vers l'intérieur. Il s'agit d'un type de civilisation très différent de celui des Juifs de la diaspora, basé sur le capitalisme et le commerce plutôt que sur l'industrie manufacturière et, de surcroît, sans lien avec la terre. La présence d'une colonie de colons armés en Samarie est la quintessence d'une civilisation "militaire" basée sur la terre. La déclaration officielle d'Israël, en 1980, de reconnaître Jérusalem intérieure plutôt que la ville côtière de Tel-Aviv comme capitale de l'État, revêt une importance symbolique. Contrairement aux villes du Levant Nord, le centre du pouvoir palestinien n'a jamais été une puissance maritime, pas plus que l'Israël moderne.

En raison de sa nature tellurique, l'Israël moderne est faiblement connecté au monde extérieur et n'a qu'un "besoin" limité pour les puissances mondiales; comme à la fin des années 1940, les pays arabes, plus étendus et plus significatifs, gagnent en importance, Israël tente alors, aujourd'hui, de se faire connaître grâce aux activités de la diaspora juive et au développement d'un secteur de start-up dans les domaines de l'intelligence artificielle et de la cybersécurité, dans le but de devenir un élément indispensable du système capitaliste mondial. Cependant, l'initiative appartient fermement aux États-Unis et à la Chine, qui agissent en tant qu'investisseurs en Israël. L'importance d'Israël pour son protecteur actuel, à savoir les États-Unis d'Amérique, repose sur le fait qu'il est un allié des États-Unis contre l'Iran. Cette convergence d'intérêts n'est cependant pas structurelle, mais accessoire et ne garantit pas le protectorat permanent de Washington sur l'Etat juif (ce protectorat ne date d'ailleurs pas d'avant 1967; avant cela, le protecteur du sionisme était l'Angleterre, et de l'Etat israélien successivement l'URSS et la France).

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Les deux pays des Palestiniens

Les Palestiniens, quant à eux, vivent dans deux entités géopolitiques distinctes. La Cisjordanie est un pays tellurique pauvre, situé dans les collines semi-arides, qui ne peut fonctionner que sur la base de l'économie plus dynamique de l'État juif. Le territoire palestinien y est constamment tronqué et fragmenté en enclaves isolées, proclamées depuis janvier 2013. L'"État de Palestine" peut en principe être considéré comme un État-nation palestinien, même si, dans la pratique, ses autorités se comportent davantage comme les Judenräte dans les ghettos juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

La bande de Gaza, quant à elle, ressemble davantage à une cité-état thalassocratique qu'à un État-nation. Contrairement aux villes du Levant connues dans l'histoire, elle n'est pas un centre cosmopolite de commerce, de banque et de transport maritime, car elle est soumise à un isolement hostile de la part d'Israël et de l'Égypte qui coopèrent contre les Palestiniens - la nature thalassocratique de la bande de Gaza a été, pour ainsi dire, "avortée" par ses voisins hostiles qui l'isolent.

La bande de Gaza couvre 365 kilomètres carrés et compte 2,4 millions d'habitants. La Cisjordanie, qui compte 3 millions d'habitants, s'étend sur 5655 km². La densité de population dans la bande de Gaza est de 6500 personnes/km², tandis que celle de la Cisjordanie est de 466 personnes/km². La bande de Gaza a une superficie de 41 km. Elle s'étend du sud au nord et de 6 km à 12 km d'est en ouest. La longueur de la frontière avec l'Égypte est de 11 km.

Les distances et superficies susmentionnées montrent clairement que la bande de Gaza est incapable de fonctionner dans sa forme actuelle sur le plan social, économique et civilisationnel. Au cours des dernières décennies, ses habitants ont végété grâce à l'aide humanitaire de l'Union européenne et des agences de l'ONU. La situation pourrait être modifiée par l'ouverture au marché du travail israélien ou par l'émigration d'une partie importante de la population de Gaza. Dans l'hypothèse de la création d'un Etat palestinien réellement indépendant incluant la bande de Gaza, un exode d'au moins plusieurs centaines de milliers de résidents de Gaza vers la Cisjordanie serait à prévoir, mais celle-ci ne serait pas en mesure d'assimiler un tel nombre de migrants.

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Les deux parties de l'actuel "État de Palestine" (la bande de Gaza et la Cisjordanie) ont donc des caractéristiques géopolitiques complètement différentes et il est difficile de parler d'une "nation" cohérente pour leurs habitants. L'actuel "État de Palestine" rappelle plutôt le Pakistan au moment de la sécession du Bangladesh en 1971: les parties du Pakistan situées sur l'Indus et à l'embouchure du Gange étaient séparées par l'État indien, plus fort et hostile. De même, les deux parties de l'"État de Palestine" sont divisées par l'État d'Israël, hostile et plus fort. L'éclatement de facto de l'"État de Palestine" en 2007 était aussi inévitable que l'éclatement du Pakistan en 1971.

L'Autorité nationale palestinienne en Cisjordanie poursuit une politique de collaboration avec l'occupant israélien, car les caractéristiques géopolitiques de la Cisjordanie rendent la situation ainsi créée très gênante, mais donnent néanmoins aux Palestiniens la possibilité d'une existence minimale. La situation est différente dans la bande de Gaza, pour laquelle la seule solution est le démantèlement de l'État juif et l'élimination des Juifs vivant en Palestine. Sinon, les Palestiniens de Gaza connaîtront un sort similaire à celui des habitants des ghettos juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le Hamas, avec son exigence de liquidation d'Israël et d'assassinat ou d'expulsion de tous les Juifs, est perçue, dans la Bande de Gaza, comme la seule réponse possible à la condition de "prison à ciel ouvert" ("open-air prison", dénomination adoptée pour Gaza par certaines organisations internationales). Il semble également inutile de souligner l'inspiration israélienne dans la montée du Hamas, ce que la partie israélienne a ouvertement admis. Dans le même ordre d'idées, l'Inde a inspiré le mouvement séparatiste du Pakistan oriental et a soutenu les Mukti Bahini.

Toutefois, il ne faut pas en conclure hâtivement que les activités continues - et actuelles - du Hamas sont une "opération sous faux drapeau", comme en témoignent les guerres de 2008/2009 avec l'État juif et la guerre de sept semaines de 2014, ainsi que les manifestations de 2018-2019.

Les conditions de vie et l'absence de perspectives de développement dans la "prison à ciel ouvert" qu'est la bande de Gaza, ainsi que l'indifférence de l'Autorité nationale palestinienne en Cisjordanie (qui collabore déjà étroitement avec Israël au niveau de l'appareil de sécurité), forcent l'émergence de forces révisionnistes radicales dans cette région. Ainsi, si le Hamas n'émergeait pas, un autre groupe "remplissant le rôle du Hamas" émergerait probablement.

L'issue pour les Palestiniens de la situation géopolitique dans laquelle ils se trouvent serait la montée d'une puissance extérieure eurasienne ou d'Asie centrale, qui soutiendrait de l'extérieur un centre de force égyptien ou syrien, en l'orientant vers une voie pro-palestinienne. Cette situation a failli se produire entre juin 2012 et juillet 2013, lorsque le président égyptien était Muhammad Mursi, affilié aux Frères musulmans. Les Frères musulmans égyptiens soutenaient le Hamas, basé à Gaza, tout en bénéficiant du soutien du dirigeant turc Recep Tayyip Erdoğan. Cependant, M. Mursi a finalement été renversé par un coup d'État du général Abd al-Fattah as-Sisi, soutenu par l'Occident, ce qui semble avoir déterminé le sort des Palestiniens de Gaza de manière négative pour l'avenir prévisible.

Ronald Lasecki

Publié à l'origine dans Myśl Polska (47-48, 19-26.11.2023).

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dimanche, 10 décembre 2023

La revue de presse de CD - 10 décembre 2023 (deuxième partie)

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La revue de presse de CD

10 décembre 2023 (deuxième partie)

Revue de presse anti-totalitarisme, garantie sans aucune intervention d’intelligence artificielle

PARCE QUE ÇA FAIT DU BIEN DE RIRE

Pourquoi le massacre va continuer...

La Mite dans la Caverne

Analyse et récapitulatif humoristique et irrévérencieux des infos de la semaine en 10 minutes: Thomas, Crépol, attentat Paris, QR code, arrestations arbitraire, dissolutions débiles, justice etc..

Pour ceux qui le souhaitent, je rappelle que la transcription complète de toutes mes vidéos figure sur mon blog

La Mite dans la Caverne

https://www.youtube.com/watch?v=Vow4gBjRFIM

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RÉFLEXION

Esquisse d'une réflexion sur l'hégémonie, la multipolarité et les systèmes internationaux

Dans un monde où l'hégémonie façonne l'ordre et le chaos, Irnerio Seminatore nous offre une boussole. Dans son ouvrage « L'Europe, la multipolarité et le système international », l'auteur explore la succession des hégémonies qui définissent les systèmes internationaux. Il décrit la période actuelle comme une transition systémique, marquée par des instabilités et potentiellement des guerres fondatrices. Ce texte est une plongée dans les dynamiques de pouvoir qui redessinent notre monde, guidée par un expert en géopolitique.

LIRE : L'Europe, la multipolarité et le système international, par Imerio Seminatore. VA Press, 2023.

m.sensemaking.fr

https://fr.sott.net/article/42945-Esquisse-d-une-reflexio...

Sur le phénomène Woke

Le phénomène du politiquement correct (political correctness), la culture du bannissement (cancel culture) et l'idéologie de la victimisation (woke) sont aussi et surtout une expression de la civilisation américaine et témoignent une fois de plus de ses racines qui se trouvent dans la foi calviniste, dans un moralisme et un fondamentalisme que le passage des siècles a tempéré et ôté son inspiration transcendante mais n'a en aucun cas dilué de sa radicalité.

sinistrainrete.info

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2023/12/04/s...

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L’art contemporain, définition et concurrence. Entretien avec Aude de Kerros

Le dernier ouvrage de l’essayiste et critique d’art Aude de Kerros clôt, en décrivant la situation actuelle, un long cycle qui commence avec « L’Art caché – Une dissidence de L’Art contemporain » suivi de quatre autres livres qui décrivent les métamorphoses artistiques, financières, intellectuelles et géopolitiques de l’art depuis 1945.

LIRE : L’Art caché enfin dévoilé. La concurrence de l’Art contemporain, par Aude de Kerros. Eyrolles, 2023.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/lart-contemporain-definitio...

RUSSIE

Comprendre la croissance russe de 2023

Par Jacques. Sapir. Les résultats pour le mois d’octobre 2023 qui ont été publiés le 30 novembre 2023 confirment que la Russie poursuit sa trajectoire de forte croissance qu’elle a entamée au début de ce printemps. C’est une croissance forte, qui s’inscrit naturellement dans un contexte de récupération du choc des sanctions subi en 2022. Cette croissance signe que la Russie a surmonté la majorité des conséquences quantitatives des sanctions imposées par les États-Unis et l’Union européenne. Les résultats des trois premiers trimestres de 2023 montrent un accroissement du PIB sur la période allant de janvier à septembre 2023, par rapport à la période équivalente de 2022 est de 2,9 %. Ce qui est encore plus intéressant est que, par rapport à la même période de 2021, cette hausse est de 1,0 %. Nous sommes bien aujourd’hui en présence d’une croissance absolue de l’économie russe, puisqu’elle se traduit par une amélioration des résultats du PIB, non seulement par rapport à 2022 mais aussi par rapport à 2021, soit sur une période d’avant les sanctions. Aujourd’hui, la hausse du PIB est de 5,0 % pour octobre 2023.

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Quel avenir pour la Crimée ? Analyse des revendications et des stratégies de l’Ukraine et de la Russie et essai de prospective

Par David Gaüzere, docteur en géographie, président du Centre d’observation des sociétés d’Asie centrale (COSAC) et chercheur-associé Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Depuis la plus haute Antiquité, la péninsule de Crimée a toujours été un lieu d’échanges et de brassages divers et un espace hautement disputé en raison de sa position stratégique en mer Noire. De jure ukrainienne depuis 1954, de facto russe depuis 2014, la presqu’île ne cesse de susciter les convoitises de ses deux voisins et des puissances internationales.

La Crimée n’a pourtant qu’une superficie modeste (26 945 km²) et ne compte que deux millions d’habitants. Elle était jusqu’en 1991 le lieu privilégié de villégiature et de tourisme balnéaire des touristes soviétiques, puis d’Ukraine et de Russie, jusqu’à ce que le conflit russo-ukrainien n’éclate en 2014. Depuis, Kiev et Moscou se déchirent pour son contrôle, avançant l’un et l’autre des arguments opposés afin de revendiquer leur possession de la presqu’île. Mais depuis 2014, le conflit russo-ukrainien s’est élargi : il voit ainsi s’opposer le camp occidental appuyant les revendications ukrainiennes fondées sur respect de l’intégrité territoriale des États et de l’intangibilité des frontières, à la Russie, dont les prétentions se fondent sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Rapport complet en téléchargement.

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SANTÉ PUBLIQUE / SCIENCES

L'écho de la science française à l'International Covid Summit : débats et témoignages engagés sur la pandémie.

Entretien avec Louis Fouché, Vincent Pavan et Emmanuelle Darles étaient présents au 4ème International Covid Summit à Bucarest en Roumanie, samedi 18 novembre. Des experts et scientifiques de toutes nationalités s’y sont retrouvés et ont abordé différents sujets liés à la pandémie de covid. Louis Fouché rappelle qu’au sein de l'ICS « tous les experts sont d'accord il faut retirer du marché ces produits, ils sont toxiques, inefficaces et dangereux, ils ne satisfont pas aux critères qualité qui sont normalement requis par nos propres régulations, que ce soit l'Agence européenne du médicament, l'Agence nationale de sécurité du médicament en France et donc il est urgent de retirer ces produits du marché tout le monde est absolument formel les pédiatres les endocrinologues les immunologistes, les chercheurs ». Les participants à l'ICS ont rappelé la présence de plasmides à ADN et d'un potentiel promoteur cancérigène dans les vaccins de Moderna et Pfizer, suggérant que ces composants pourraient rendre les injections anti-covid dangereuses. Ils appellent donc à un moratoire sur la recherche sur les ARN. Au-delà du Covid, l'ICS a entamé des réflexions sur « le biopouvoir, la biopolitique, l'apparition du scientisme, la question des médias, de la censure, de la propagande de la manipulation mentale - fruit vénéneux des neurosciences - toutes ces questions commencent à être adressées jusqu'à questionner la place de l'intelligence artificielle dans la médecine ». Les liens entre le Parlement européen, la Commission européenne, et l'OMS sur le nouveau traité de pandémie a également été évoqué, mettant en avant l'importance de maintenir une distance entre la science et la décision politique. Vidéo.

francesoir.fr

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Nouvelle-Zélande : L’administrateur de la base de données de vaccination nous alerte

Une vidéo explosive du témoignage du responsable de la base de données de la vaccination des Néo-Zélandais contre le Covid-19. Il affirme dans cet enregistrement que le taux de mortalité des lots de vaccins varie de 4,5 % à plus de 24 % de décès ! 24 % de décès est un chiffre effrayant qui n’a plus rien à voir avec un taux d’échec mais une volonté de massacrer la population. Sauf que même 4,5 % est déjà un pourcentage extrêmement élevé par rapport aux normes médicales avant Covid-19, c’est inacceptable. Il met à disposition des citoyens cette base de données afin de savoir avec quel lot ils ont été injectés sachant que la grande majorité appartient à Pfizer.

lelibrepenseur.org

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Pr Philippe Even : la mécanique infernale du Big Pharma

Le professeur Philippe Even est professeur émérite et ancien vice-président de l'université Paris-V, ancien doyen de la fac de médecine Necker et président de l'institut Necker. Dans cette vidéo, il critique l'industrie pharmaceutique et la corruption médicale. Traiter le Pr Even de complotiste va être dur : il connaît son sujet sur le bout des doigts : les méthodes douteuses de Big Pharma qui oublient la science et l’humain, préférant s’intéresser aux cotations boursières.

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SUISSE

Apparatchiks de l’électricité : Messieurs, ça suffit !

La Suisse souffre d’un déficit de production électrique, surtout en hiver, et elle s’est mise en tête de se décarboner au plus vite. Cela n’est pourtant ni réalisable dans le temps imparti avec les outils à disposition, ni économiquement abordable. Nonobstant cet état de fait irréfutable, le secteur électrique, un des derniers vestiges du Filz helvétique, s’acharne tête baissée à promouvoir des solutions de très mauvais acabit. Dans une tribune publiée dans le Tagesanzeiger du 4 décembre, Michael Frank, directeur de l’Association des entreprises électriques suisses (AES), s’adresse au Parlement nouvellement reconstitué afin de persuader ses membres d’une priorité absolue dont devraient jouir les errements de son secteur. C’est pusillanime, honteux et arrogant.

Le blog de Michel de Rougemont

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SYRIE

Révélation des plans secrets de la CIA pour la déstabilisation de la Syrie

Par Giuseppe Galiano. Les soulèvements spontanés qui ont eu lieu en Syrie étaient officiellement dirigés par une coalition de « modérés » - la célèbre Armée syrienne libre/ASL - se révoltant contre le régime brutal de Bachar al-Assad. Mais en réalité, il y avait peu de « modérés » en Syrie et il n'y avait pas de soulèvement « spontané ». C'était Jabhat al-Nusra, la version syrienne d'Al-Qaïda, qui menait la révolte. Et il s'agissait d'une révolte dirigée de l'étranger, planifiée de nombreuses années auparavant. Dès 2006, l'ambassadeur américain à Damas, William Roebuck, avait rapporté à Washington les faiblesses de Bachar al-Assad, qu'il présentait comme des « éléments de vulnérabilité » à exploiter pour déstabiliser le pays avec la collaboration de l'Arabie saoudite : le programme de changement de régime lancé en 2005 incluait un financement de 12 millions de dollars du département d'État à l'opposition syrienne via un programme connu sous le nom de Middle East Partnership Initiative (MEPI). Commencé sous l'administration Bush, le plan s'est poursuivi sous Obama, démontrant que la politique étrangère des États-Unis ne change pas lors des alternances politiques, que les équipes au pouvoir soient démocrates ou républicaines.

cf2r.org

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UKRAINE

Dossier enquête : DUK, les cohortes bandéristes de l’Ukraine

Par Laurent Brayard. Écrire l’histoire du DUK est un véritable défi, que longtemps j’ai repoussé vu la masse de travail à réaliser. Personne ou presque en Occident ne connaît le DUK, et pourtant c’est une des organisations les plus importantes des troupes ukrainiennes. Il fut fondé par le fameux Iaroch, créateur du Parti Pravy Sektor (Secteur Droit), et avait l’ambition de former une armée parallèle, destinée à appuyer les bataillons de représailles dans le Donbass, et à en être le fer de lance. Le DUK n’est donc pas un bataillon ni même une brigade, c’est véritablement un corps à l’organisation qui était tentaculaire en Ukraine. Pas moins de 5 bataillons de première ligne furent formés (2014), en sus de plusieurs compagnies d’assaut, et à l’arrière 20 bataillons de réserve furent également créés, un par région d’Ukraine. Les unités de première ligne furent lancées contre le Donbass, et à part la terrible Légion nationale géorgienne, il n’existe pas dans l’horreur, les crimes atroces, de guerre et même contre l’Humanité, d’unité plus violente et ignoble que le DUK. Lorsque pour la première fois je découvris l’organisation du DUK, je fus frappé par l’exacte similitude de ce dernier avec celle de la Waffen SS. Il est vrai toutefois que Iaroch est l’un des néonazis et bandéristes parmi les plus connus d’Ukraine… Une enquête très complète.

Donbass Insider

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UNION EUROPÉENNE

Un État européen supranational à marche forcée

Le 22 novembre dernier, le Parlement européen a adopté à une courte majorité (291 voix pour, 274 contre, 44 abstentions) une résolution pour la révision des traités européens qui, si elle était suivie d’effet, transformerait l’Union européenne en État supranational et réduirait à peu de chose la liberté des États membres. De façon symbolique mais explicite, la Commission européenne serait baptisée « exécutif européen » et le processus de nomination du président de la Commission serait inversé par rapport à ce qu’il est aujourd’hui. Le Parlement européen en aurait la responsabilité et les États membres n’auraient qu’un pouvoir d’approbation. De surcroît, ce président choisirait les membres de son collège en fonction de ses préférences politiques. Il s’agirait de transformer la Commission en véritable gouvernement politique et les États seraient dépouillés de leur liberté de choix des membres de la Commission. Il lui serait en outre octroyé une nouvelle compétence exclusive en matière d’environnement, de biodiversité et de négociations climatiques. Or, nous connaissons les risques du totalitarisme climatique lancé sur le plan mondial et dont l’Union européenne se fait un instrument docile.

bvoltaire.fr

https://www.bvoltaire.fr/chronique-un-etat-europeen-supra...

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VENEZUELA

Venezuela : L’accaparement d’un territoire par Exxon Mobil et le Pentagone

« Le-Venezuela-veut-envahir-le-Guyana ! ». L’internationale médiatique inverse (une fois de plus) les rôles pour occulter une énième stratégie états-unienne contre le Venezuela. Exxon Mobil et le Pentagone, après avoir acheté le gouvernement du Guyana, déploient un plan médiatico-militaire pour tenter de s’emparer de l’Esequibo – zone riche en pétrole, qui fait historiquement partie du Venezuela. Le Guyana affirme que ce territoire lui appartient, et a officiellement exprimé son intention d’y établir des « bases militaires états-uniennes ». « Nous devons protéger nos intérêts nationaux », a déclaré le vice-président du Guyana, Bharrat Jagdeo, « nous travaillons avec nos alliés pour mettre au point un plan pour toutes les éventualités et nous aurons la visite de deux équipes du ministère états-unien de la défense la semaine prochaine, puis plusieurs visites en décembre et une représentation de haut niveau ». Les grands médias inversent les rôles, mais qu’attendre d’autre de leur part ?

Popular Resistance

https://reseauinternational.net/venezuela-laccaparement-d...