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mercredi, 17 juillet 2024

Bilan des élections françaises

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Bilan des élections françaises

Elections françaises : la progression de Le Pen, la résurrection de Hollande, l'embarras de Mélenchon et la survie de Macron

Par Raphael Machado

Source: https://jornalpurosangue.net/2024/07/08/um-balanco-das-eleicoes-na-franca/

Si nous nous fions aux médias occidentaux pour nous informer, nous croirons qu'en France le "nazifascisme" a été vaincu et que "la gauche" a triomphé, démontrant toute sa puissance et prouvant ainsi son soutien par le peuple, etc.

Le monde réel, cependant, ne semble pas très bien s'accorder avec les récits triomphalistes des appareils de propagande du pouvoir hégémonique.

Le Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen et Jordan Bardella s'est imposé comme le parti politique le plus important et le plus populaire de France, avec 126 sièges à l'Assemblée nationale, avec un groupe parlementaire de 143 députés et plus de 10 millions de voix (correspondant à 37%) au second tour.

En chiffres absolus, c'est l'alliance RN qui a remporté le plus de voix.

Ceux qui parlent de la "défaite de l'extrême droite" font de la propagande, pas de l'analyse; et ce sont précisément ceux qui ont inventé un "risque" de voir le RN remporter plus de la moitié des sièges à l'Assemblée (tout comme la propagande occidentale a inventé un "Kiev tombera en 3 jours", pour dire ensuite que la Russie "n'a même pas pu prendre Kiev en 3 jours").

Dans la pratique, le résultat du RN est assez confortable et satisfaisant. Ils sont dans le meilleur des mondes. Un résultat écrasant mettrait peut-être le RN dans la position inconfortable d'occuper des postes dans un gouvernement de cohabitation, grillant sa popularité dans la bureaucratie de la "grand machin" français, tandis que Macron continuerait à prendre ses décisions librement sur les questions de sécurité nationale et de politique étrangère.

Le RN pourra désormais maintenir la pression sur le gouvernement (encore mieux si c'est un gouvernement de centre-droit et de gauche, tout en contrôlant 1/4 de l'Assemblée. 1/4 de l'Assemblée n'est pas suffisant pour que le RN bloque à lui seul tout projet de loi ou fasse tomber le gouvernement, mais il est suffisant pour forcer les autres partis à prendre en compte les nationalistes, les obligeant à adapter et à amender les projets de loi pour qu'ils puissent être adoptés.

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Le cas du "front populaire" de la gauche est une triste et pathétique histoire de fraude électorale. Ce "front populaire" a pour seule figure raisonnablement charismatique Jean-Luc Mélenchon, de la France Insoumise. Comprenez: il n'était pas le leader de la coalition, mais il a souvent joué le rôle de porte-parole parce qu'il était, comme je l'ai dit, le seul homme politique charismatique du groupe.

Eh bien, malgré toute la frénésie médiatique, le parti de Mélenchon n'a gagné que six sièges à l'Assemblée. S'agit-il d'une croissance? Bien sûr. Mais il est un peu particulier d'en parler comme d'une victoire digne d'une Coupe du monde. Cela donne l'impression qu'il y a quelque chose d'autre derrière.

C'est facile à comprendre quand on regarde de plus près qui a vraiment grandi dans ce sac de noeuds qu'était le soi-disant "front populaire" (sans peuple). En parallèle: sans peuple car, en fait, les presque 20 partis qui composaient ce "front" n'ont réussi à obtenir que 7 millions de voix au second tour des élections.

Au sein de cette "alliance antifasciste", les partis qui ont connu la plus forte croissance sont le Parti socialiste (PS) de l'ancien président François Hollande, qui a presque triplé de taille, et le parti écolo-névrotique EEV, qui a doublé de taille. Le PS est passé de 28 à 64 sièges, l'EEV de 15 à 33. Ensemble, ces partis représentent 50% de ce que l'on appelle le "front populaire"...

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Le PS de Hollande est désormais le parti le plus belliciste, le plus "otaniste" et atlantiste de France, dépassant les LR de Sarkozy depuis l'arrivée au pouvoir de Macron.

Sous le gouvernement Hollande (2012-2017), le PS a soutenu l'intervention militaire française au Mali au motif de "combattre les extrémistes" - des extrémistes qui ont été armés et créés par l'intervention française en Libye, générant une boucle rétroactive qui a permis l'occupation permanente du pays. Le même gouvernement a également fait campagne pour l'organisation d'une expédition militaire internationale contre Bachar Al-Assad, et M. Hollande a publiquement admis qu'il armait les groupes terroristes kurdes et salafistes qui ont semé le chaos et la destruction au Moyen-Orient. M. Hollande a également été l'un des architectes européens du Maïdan et l'un des promoteurs des accords de Minsk en tant que stratagème pour donner du temps à la militarisation de l'Ukraine en préparation d'une guerre, utilisant l'Ukraine comme mandataire, contre la Russie. Sur le plan intérieur, il a également fait passer une réforme draconienne du travail et a rendu le pays encore plus ouvert à l'immigration, tout en mettant un point d'honneur à promouvoir une avalanche de lois sur les questions de genre et de sexualité.

Aujourd'hui, le PS est le parti le plus véhément dans son soutien à l'Ukraine et ses attaques contre la Russie. Sa défense de la reconnaissance d'un Etat palestinien n'est qu'une broutille dont le but est de "blanchir" le sionisme pour lui donner une chance de survie.

L'EEV ne fait pas exception, accusant la Russie et la Chine d'être des pays agressifs et de diffuser des "fake news", prônant des livraisons d'armes illimitées à l'Ukraine et même des sanctions contre l'entreprise stratégique française TotalEnergies pour avoir violé les sanctions anti-russes. Pour ne rien arranger, l'EEV ne prétend même pas être critique à l'égard d'Israël.

Ce n'est donc pas un hasard si le programme du front populaire parle d'armer l'Ukraine jusqu'aux dents et même d'effacer toutes les dettes ukrainiennes, afin de donner une bouée de sauvetage à cet État paria; ce "front populaire" prône aussi un "changement de régime" à Gaza - ainsi, lorsque le "front populaire" parle de reconnaître un État palestinien, il s'agit d'une Palestine sans le Hamas et les autres forces de résistance. En outre, outre des positions économiques peu différentes de celles de l'"aile gauche" du Rassemblement national, l'"alliance arc-en-ciel" promet de distribuer la citoyenneté aux immigrants nouvellement arrivés et d'inventer la catégorie de "réfugié climatique" afin d'accroître encore l'immigration, ainsi que l'adhésion totale à l'agenda "zéro carbone".

Les Brésiliens, comme moi, sont intéressés par le fait que le front populaire entend bloquer les importations de produits agricoles générés par la déforestation, ce qui revient à promettre de faire pression sur l'agenda amazonien dans notre pays, comme l'a fait Macron.

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Mélenchon gageant son charisme et sa réputation sur ce programme, pour ressusciter la carrière ruinée de François Hollande, pour élire l'extrémiste sioniste Raphaël Glucksmann (ancien conseiller de Mikhaïl Saakachvili, agitateur sur la place Maïdan avec Victoria Nuland, russophobe fanatique, récemment exposé comme agent de la CIA en France) et d'autres éléments néfastes, tout en se posant en "militant antifasciste", ce n'est pas de la naïveté, c'est de la crapulerie évidente.

Mélenchon joue le rôle du pompier du système, de l'opposition contrôlée, et ce n'est pas une surprise. Chaque fois que le nationalisme prend le dessus, Mélenchon est appelé à justifier l'appel à voter Macron en invoquant les mythes de l'antifascisme historique.

Ainsi, une fois de plus, il a été sciemment instrumentalisé pour éviter que la victoire du RN ne tourne au désastre pour Macron.

Le "front populaire" a retiré toutes ses candidatures dans les circonscriptions où, au second tour, un candidat RN était en concurrence avec un candidat Macron. Les macronistes ont fait de même dans des circonstances similaires. C'est la vieille stratégie du "cordon sanitaire", qui repose sur la création d'une "hystérie antifasciste" pour convaincre les communistes de voter pour des candidats qui sont pratiquement des alliés "contre le fascisme".

Ainsi, la coalition arc-en-ciel a uni ses voix à celles de la coalition macroniste dans toutes les circonscriptions. Et c'est cela, et cela seul, qui explique que le RN n'ait pas obtenu plus de la moitié des sièges à l'Assemblée.

Le problème, c'est qu'il était facile de faire le cordon sanitaire quand un vote pour Le Pen était un vote de protestation. Aujourd'hui, le vote pour Le Pen et son parti est un vote populaire, bien enraciné, organique et capillarisé. Qu'en est-il, aux yeux de l'électorat "de gauche" lui-même, de devoir soutenir Macron élection après élection ?

Est-ce pour cela que 6 % des membres du Parti communiste français (membre du "front populaire" et grand perdant de ces élections) ont préféré voter pour le RN lors de ces élections ?

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Quant à Macron, qui a vu le cœur de son pouvoir s'effondrer avec une perte de 86 sièges dans son groupe parlementaire, ceux qui pensent qu'il est détruit se trompent. La preuve en est que non seulement il n'a pas l'air de vouloir démissionner (la rumeur voulait qu'il le fasse en fonction du résultat), mais il a également refusé de démettre le Premier ministre Gabriel Attal de ses fonctions.

Cela signifie que Macron se sent suffisamment fort pour au moins retarder un changement de gouvernement et peut-être même préparer une nouvelle alliance au pouvoir. Naturellement, comme toute nouvelle configuration gouvernementale devra être plus hétérogène, cela signifie un affaiblissement de Macron, mais pas de sa ligne de gouvernement.

Une alliance avec les LR protégerait déjà le nouveau gouvernement d'un "vote de censure". Ce serait encore mieux si Macron parvenait également à attirer le PS et l'EEV. Il disposerait alors de la majorité nécessaire pour former un nouveau gouvernement stable, bien qu'hétérogène. Mais si l'on considère que le PS et LR (sans l'aile gaulliste d'Eric Ciotti) sont des néocons et des atlantistes, cette hétérogénéité n'est pas si instable.

Ce qui ne tue pas Trump...

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Ce qui ne tue pas Trump...

Alexander Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/chto-trampa-ne-ubivaet

La tentative d'assassinat de Trump était tout à fait prévisible. Il ne fait aucun doute que tout a été organisé par les mondialistes avec l'appui de la partie de l'État profond qui les soutient. Le seul moyen de maintenir le grand-père fatigué etdétraqué au pouvoir était de tuer Trump, qui, autrement, gagnerait presque certainement les élections dans les circonstances actuelles. Le tireur (après qu'on l'a laissé tirer une dizaine de fois) a été éliminé par un sniper des services secrets pour solder les comptes. En gros, on peut dire qu'il y a eu une tentative de coup d'État aux États-Unis.

Le chef du GUR ukrainien, Boudanov (reconnu comme terroriste en Russie), admet ouvertement que les services ukrainiens ont tenté à plusieurs reprises de mener des attaques terroristes contre Poutine. En Slovaquie, on a tenté de liquider le Premier ministre Fico, qui s'oppose toujours à tout soutien à la junte nazie de Kiev. Aujourd'hui, on assiste à une tentative d'assassinat de Donald Trump, qui, soit dit en passant, est très critique à l'égard de Zelensky et de son régime. Tel est le vrai visage de l'hégémonie et du monde unipolaire: toute personne qui s'oppose au mondialisme, qui se met en travers de son chemin, est d'abord soumise à la diabolisation (par le biais des outils de la cancel culture abolitionniste), puis à l'élimination physique. Et les meurtriers et les terroristes, les criminels et les auteurs de génocides, qui sont au service des mondialistes, sont présentés comme des combattants de la liberté et des "victimes innocentes". La propagande de Kiev ne manquera pas d'affirmer que "Trump s'est lui-même tiré une balle dans l'oreille", et les médias mondialistes, où tout est construit sur des mensonges cyniques et brutaux, laisseront entendre quelque chose dans ce sens.

Il ne fait aucun doute que la responsabilité de la tentative d'assassinat de Trump, le favori dans la course à la présidence américaine, incombe à la faction d'Obama, de Blinken, d'Hillary Clinton et finalement de Biden à peine conscient, qui a déjà averti que "la liberté est au-dessus de la démocratie", ce qui signifie que la démocratie et ses lois sont dorénavant suspendues, mises au rencart. Au nom de la "liberté" (de gouverner et de continuer à gouverner), on peut tuer. Le libéralisme devient enfin totalitaire avec tous ses traits caractéristiques - jusqu'à l'assassinat direct des politiciens indésirables.

L'architecture du pouvoir dans le monde change radicalement: de la seule puissance de l'Occident, on passe à une répartition de la puissance dans le monde sur plusieurs pôles. C'est ce que signifie la multipolarité. Trump représente les États-Unis comme l'un des pôles - bien que le plus fort et le plus puissant - d'un monde multipolaire. Les mondialistes se moquent des États-Unis comme de n'importe qui d'autre. Ce dont ils ont besoin, c'est d'un pouvoir planétaire, soit le pouvoir absolu d'un capital supranational. Et tous les pays, y compris l'Amérique et l'Europe elles-mêmes, ne sont que des outils dans la création du gouvernement mondial. Trump est pour l'Amérique et contre le gouvernement mondial. Tout comme Poutine est pour la Russie, Xi Jinping est pour la Chine, Modi est pour l'Inde, et Orban, Fico, Marine Le Pen et l'AfD sont pour l'Europe.

Un monde multipolaire est un système de souverainetés. Les mondialistes veulent le seul pouvoir planétaire, qui leur est tombé dans les mains avec l'effondrement du Pacte de Varsovie et l'effondrement de l'URSS, qui leur échappe aujourd'hui et auquel ils s'accrochent frénétiquement. Les mondialistes se sont finalement tournés vers des tactiques de terreur directe. Il s'agit d'un fait accompli et non d'une série de coïncidences. Il est temps de riposter au réseau mondialiste.

Tucker Carlson m'a dit à Moscou que Trump craignait sérieusement d'être assassiné par les mondialistes. Il s'avère que cette inquiétude n'était pas pour rien. Plus Joe le sénile sombre dans le marasme de la sénescence, plus il est probable que Trump risquera de se faire assassiner. C'est déjà le cas. Des gens sont morts, des gens ont été blessés. Que Dieu sauve l'Amérique et toute l'humanité de la bande criminelle des libéraux et des mondialistes. Si nous ne les arrêtons pas maintenant, ils nous détruiront tous.

Totalitarisme enragé

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Totalitarisme enragé

par Klaus Kunze

Source: http://klauskunze.com/blog/2024/07/17/der-rabiate-totalitarismus/

Il y a quelques jours à peine, le 14 juillet, nous nous étions penchés ici sur la parution d'un nouveau livre sous le titre « Le totalitarisme doux a triomphé » (http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/07/14/le-totalitarisme-doux-a-gagne.html ). Trois jours plus tard, la réalité a dépassé tous les discours lénifiants, le nouveau totalitarisme, en effet, n'est plus doux. Près de Berlin, des hommes lourdement armés ont traîné sur le trottoir les meubles d'une maison d'édition. Pour la première fois dans l'histoire de l'après-guerre, une maison d'édition et de presse a été complètement interdite "par ordre du Mufti".

Cela soulève des questions juridiques, bien sûr, mais qui vont bien au-delà du droit.

Questions juridiques

Plusieurs commentateurs considèrent qu'il est illégal, ne serait-ce que par principe, d'appliquer la loi sur les associations et leur interdiction à une SARL. La loi sur les associations nous apprend cependant dans

  • 17 VereinsG

Les dispositions de la présente loi ne s'appliquent aux sociétés anonymes, aux sociétés en commandite par actions, aux sociétés à responsabilité limitée, aux associations économiques concessionnaires conformément à l'article 22 du Code civil, aux sociétés européennes, aux coopératives, aux coopératives européennes et aux mutuelles d'assurance que 1.

si elles sont contraires à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples

à première vue, qu'elle s'applique également aux SARL « si elles sont contraires à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples ».

La loi sur les associations s'applique indépendamment de la forme juridique d'une association,

  • 2 alinéa 1 VereinsG.

Au sens de cette loi, on entend par association, indépendamment de sa forme juridique, toute association dans laquelle une majorité de personnes physiques ou morales se sont volontairement regroupées pour une longue période dans un but commun et se sont soumises à une formation de volonté organisée.

Curieusement, en raison de cette assimilation, même une GmbH unipersonnelle est considérée comme une association.

  • 3 VereinsG

Une association ne peut être traitée comme interdite (article 9 alinéa 2 de la Loi fondamentale) que si une décision de l'autorité d'interdiction constate que ses objectifs ou ses activités sont contraires aux lois pénales ou qu'elle s'oppose à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples ; la décision doit ordonner la dissolution de l'association (interdiction).

permet une interdiction si l'association est « contraire à l'ordre constitutionnel ou à l'idée d'entente entre les peuples ». Dans le cas d'une association ou d'une SARL opérant dans plusieurs Länder, c'est le ministère fédéral de l'Intérieur qui est compétent (article 3, paragraphe 2, deuxième phrase, VereinsG).

Le 26 janvier 2022, la Cour administrative fédérale avait également déclaré légale l'interdiction de plusieurs GmbH, car leur « association mère », le PKK kurde, avait été interdite bien avant. Celles-ci avaient également distribué des magazines ainsi que des supports sonores.

Les dispositions de la loi sur les associations s'appliquent aux requérantes, constituent la base juridique du contenu réglementaire de la décision d'interdiction et permettent d'inclure ultérieurement des organisations partielles dans l'interdiction de l'association dans son ensemble.

(BVerwG, arrêt du 26 janvier 2022 - 6 A 7/19 -, point 26).

Voilà pour les questions de forme juridique.

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Massivement inconstitutionnel

Sur le fond, l'interdiction du Compact est cependant massivement anticonstitutionnelle. Alors que l'interdiction d'une association n'affecte que les droits de ses membres au libre développement de leur personnalité (art. 2 de la Loi fondamentale) et à la liberté d'association (art. 9 de la Loi fondamentale), l'interdiction de la SARL éditrice d'un journal constitue une atteinte à la liberté de la presse :

Art.5 al.1 GG

Toute personne a le droit d'exprimer et de diffuser librement son opinion par la parole, l'écrit et l'image et de s'informer sans entrave à partir de sources généralement accessibles. La liberté de la presse et la liberté d'information par la radio et le cinéma sont garanties. Il n'y a pas de censure.

Sous Nancy Faeser, la censure a bel et bien lieu. La Loi fondamentale a placé la barre très haut en ce qui concerne l'ingérence de l'Etat dans la liberté de la presse :

Art.5 al.2 GG

Ces droits trouvent leurs limites dans les dispositions des lois générales, dans les dispositions légales pour la protection de la jeunesse et dans le droit à l'honneur personnel.

Les lois générales sont des lois qui, par leur contenu, ne traitent pas des questions de presse. Ainsi, personne ne peut invoquer la liberté de la presse s'il l'utilise pour appeler au meurtre. C'est punissable, presse ou pas presse. La loi sur les associations ne fait pas partie des lois que la Cour constitutionnelle fédérale a déjà qualifiées de « loi générale » au sens de l'article 5 de la Loi fondamentale (voir Roman Herzog, in : Maunz-Dürig-Herzog, Kommentar zum Grundgesetz, Lfg.20, Art.5 I, II GG Rd.276).

Les dispositions de la loi sur les associations, selon lesquelles une société à responsabilité limitée peut être interdite si elle « s'oppose à l'ordre constitutionnel », ne sont cependant pas une « loi générale ». Elles ne le sont pas si, comme le fait Nancy Faeser, on les interprète de manière à interdire un organe de presse avec cette clause générale extensible. La liberté de la presse serait une farce si elle pouvait être officiellement suspendue à tout moment dès que le gouvernement confond et assimile sa politique gouvernementale à l'ordre constitutionnel.

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Interprétation conforme à la Constitution de la loi sur les associations

En cas de doute, toutes les dispositions de la loi simple doivent être interprétées conformément aux droits fondamentaux. Le cœur de la liberté de la presse serait violé si un gouvernement pouvait interdire un journal en affirmant qu'il est prétendument contraire à l'ordre constitutionnel. La Cour constitutionnelle fédérale a clairement établi ce que chacun peut faire en raison de sa liberté d'expression, et la presse encore plus :

La confrontation possible avec des opinions inquiétantes, même si elles sont dangereuses dans leurs conséquences intellectuelles et même si elles visent à un bouleversement de principe de l'ordre en vigueur, fait partie de l'État libéral. La protection contre un « empoisonnement du climat intellectuel » n'est pas plus un motif d'intervention que la protection de la population contre une atteinte à sa conscience juridique par des idéologies totalitaires ou une interprétation manifestement erronée de l'histoire (BVerfGE 124, 300 <334>).

(BVerfG, décision du 22 juin 2018 - 1 BvR 2083/15 -, point 26).

Il est permis à la presse de gauche de rêver à la révolution mondiale ou à Compact de « délégitimer » le gouvernement rouge-vert. Tant que l'on ne commet pas d'infraction, on peut même haïr ou aimer qui l'on veut. Nous n'avons pas connaissance d'une quelconque sanction de Jürgen Elsässer ou de ses auteurs pour un délit de presse.

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Le caractère politiquement explosif

L'action de Faeser est donc bien plus passionnante sur le plan politique que sur le plan juridique. Elle a manifestement le pouvoir d'interdire un journal. Nous verrons si la jurisprudence, en tant que pouvoir indépendant, la remettra à sa place.

Les anciennes règles du jeu ne s'appliquent plus : auparavant, les ministres devaient démissionner en cas de faute grave. Mais Faeser est jusqu'à présent soutenue fermement par la SPD et les Verts. Le jeu tourne exclusivement autour de la simple conservation du pouvoir, quoi qu'il arrive. L'État de droit, la décence et le style ne comptent plus pour rien. Nous voyons dans cette coalition gouvernementale une volonté de conserver le pouvoir à tout prix.

C'est devenu une caractéristique internationale de l'extrême gauche. Elle est mue par la haine et la volonté de détruire tout ce qui est de droite, ce qui va jusqu'à tirer sur Donald Trump. Oublions tout ce que nous avons appris de l'attachement de nos gouvernements à la loi et à l'État de droit. Un plaisantin, celui qui parlait encore d'une société au discours soigné. La guerre civile intellectuelle a éclaté. Les couteaux sont sortis. Les premiers coups de feu ont été tirés.

Dans les milieux de la radiodiffusion publique, on se réjouit déjà « quand les fascistes meurent ».

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Messages de Sebastian Hotz, collaborateur de la RBB

La gauche est remplie de fantasmes d'extermination. Elle ne joue plus selon les règles classiques de l'Etat de droit. Elle n'en use et n'en abuse que lorsqu'il s'agit d'imposer la prétention totalitaire de la gauche. Elle constitue toujours une minorité, comme le montrent les résultats des élections. Mais elle impose sa volonté et les règles du jeu à la majorité qui est attachée à l'État de droit. Cette majorité ne s'affirmera pas si elle ne comprend pas qu'on ne peut pas gagner selon les règles du football raffiné si l'adversaire joue au rugby en toute impunité.

La majorité des Allemands n'a ni la volonté ni la motivation de se battre pour notre liberté et notre État de droit. Comme d'habitude, en cas de bouleversement, le citoyen reste derrière le rideau et attend de voir quel drapeau doit être salué prochainement. Il agit selon le principe de Saint-Florian : « Saint Florian, épargne ma maison, mets le feu à celle des autres »!

La ligne de démarcation se situe ici entre la droite bourgeoise, qui a toujours été proche d'une vision du monde combative, et les partisans bourgeois de l'Union, qui semblent jusqu'à présent fermer les yeux jusqu'au moment où leur heure aura également sonné. Le prétendu fascisme commence finalement, comme on le dit depuis quelques années à l'extrême gauche, « au centre de la société ».

Allemagne: interdiction de la revue Compact: la résistance est désormais un devoir civique!

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Allemagne: interdiction de la revue Compact: la résistance est désormais un devoir civique!

Wolfgang Hübner

Pas de jérémiades, de désespoir ou de différenciation après la provocation du bloc de gauche au pouvoir avec l'interdiction de « Compact » : cette attaque contre la liberté de la presse et la liberté d'expression, contre la "droite" qui se renforce en Allemagne, contre toutes les formes d'opposition à la pseudo-pensée d'État et au système des lacunes, des haines et des mensonges véhiculé par les médias ne peut être contrée que par la solidarité et la résistance publiques. Maintenant, pas de discours bureaucratique impuissant sur la ministre Mme Faeser "qui aurait outrepassé ses compétences" et sur le « coup porté à la liberté de la presse », mais une mobilisation protestataire, y compris dans les rues.

Il va de soi que l'interdiction arbitraire doit être combattue par tous les moyens légaux disponibles. Mais personne ne doit croire ou espérer que cela suffira. Si la répression de l'État, pris en otage par la ministre antifa Faeser et par Haldenwang s'exerce ouvertement, seule l'offensive des démocrates peut y remédier. L'interdiction de « Compact » s'inscrit dans la lignée de la mise en scène fallacieuse de l'affaire dite « Wannsee » et de l'hystérie collective du début de cette année, des campagnes de soupçons et de perquisitions contre les politiciens de l'AfD que sont Maximilian Krah et Peter Bystron, ainsi que des procès et des condamnations absurdes prononcées contre Björn Höcke.

Pour les initiateurs de toutes ces mesures, il s'agit d'intimider au maximum non seulement l'opposition active au système, mais aussi le peuple tout entier. Personne ne doit s'étonner que les forces politiques de la SPD, parti historique en plein déclin, et des Verts, qui perdent leur prééminence idéologique, en soient les moteurs. Comme je l'ai écrit hier, ils utilisent leur pouvoir tant qu'ils peuvent encore en abuser. Ils ne sont arrêtés ni par la fausse opposition des CDU/CSU, ni par les libéraux de Lindner, ni par les médias déjà alignés.

Lorsque Faeser prétend que sa mesure est un coup dur contre l'extrémisme de droite, elle dit une contre-vérité : c'est un coup dur contre les droits civils les plus importants de nos concitoyens, contre les plus indispensables dans toute démocratie. Le style et le contenu de « Compact » ne peuvent et ne doivent donc pas avoir d'importance à ce niveau-ci de notre raisonnement. On pourra en débattre lorsque le magazine reparaîtra. Il s'agit maintenant de quelque chose de plus important, à savoir la défense des droits fondamentaux contre l'arbitraire et l'arrogance de l'État. S'y opposer n'est pas seulement un droit civique, mais un devoir civique.

Dans cette situation, tout ce qui divise les forces du camp conservateur, libéral de droite et de droite doit être mis de côté au profit du triomphe dans la défense des droits les plus élémentaires des citoyens. Si ce n'est pas le cas, ou si c'est insuffisant, Faeser et consorts considéreront cela comme une faiblesse et ne manqueront pas de porter le coup suivant. L'unité d'action nécessaire de cette résistance parlementaire et surtout extraparlementaire peut être formulée de manière concise et précise en termes de contenu : "Levée immédiate de toutes les mesures contre Compact - Pas de restriction arbitraire de la liberté de la presse et de la liberté d'expression !".

Ceux qui ne participent pas à cette action soutiennent les abus de pouvoir de Faeser, qui sont sans précédent dans l'histoire de la République fédérale depuis 1949. Même pendant l'affaire du « Spiegel » en 1962, le magazine concerné a pu continuer à paraître. L'attaque contre « Compact » vise à la destruction éditoriale, personnelle, financière et technique d'une voix politique qui ne doit pas se taire si l'Allemagne veut rester un Etat de droit (bien que celui-ci soit déjà très endommagé). Ce qu'il faut faire devrait être clair. Mais il faut maintenant l'organiser et le faire !

Wolfgang Hübner

mardi, 16 juillet 2024

Pendant que des soldats meurent au front, l'Ukraine est annexée par l'Occident

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Pendant que des soldats meurent au front, l'Ukraine est annexée par l'Occident

Oligarques et "requins de la finance" s'emparent des terres et des ressources ukrainiennes pour compenser l'aide militaire.

Par Lucas Leiroz,

membre de l'Association des journalistes des BRICS, chercheur au Centre d'études géostratégiques, expert militaire.

Source: https://jornalpurosangue.net/2024/07/10/enquanto-soldados-morrem-no-front-ucrania-e-anexada-pelo-ocidente/

Dans le contexte actuel où la situation se détériore, les oligarques ukrainiens ont commencé à vendre des actifs ukrainiens, y compris des terres fertiles, pour compenser les éventuelles pertes financières causées par l'extension de la zone de combat et la perte de territoires qu'ils possédaient. En témoignent les contacts des principaux gestionnaires du fonds d'investissement NCH avec de grands hommes d'affaires du Moyen-Orient sur la question de l'organisation illégale de l'exportation de plus de 150.000 tonnes de terre noire - un sol à haute fertilité typique des steppes eurasiennes - à partir du territoire ukrainien.

Ce n'est un secret pour personne qu'aujourd'hui, grâce aux efforts de Vladimir Zelensky, 17 millions d'hectares de terre noire ukrainienne appartiennent déjà aux entreprises occidentales Monsanto, DuPont et Cargill. Les 23 millions d'hectares restants sont officiellement en passe d'être vendus par l'intermédiaire du Fonds de développement ukrainien, du président Zelensky lui-même et d'autres personnalités.

Bien entendu, tous ces plans dépendent fortement de l'évolution militaire du conflit. Pour les oligarques, il y a toujours l'espoir que les forces armées ukrainiennes maintiennent leurs positions au front pendant que leurs patrons vendent les terres restantes... Il n'est pas étonnant que les "alliés" occidentaux de l'Ukraine crient si douloureusement la nécessité d'une "victoire" - la "victoire" n'étant, dans le langage des oligarques, que le temps nécessaire pour s'emparer des terres fertiles restantes de l'Ukraine.

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Il convient également de rappeler que Vladimir Zelensky a déjà conclu un accord avec BlackRock, la plus grande société de gestion d'actifs mondiaux, dont les fonds dépassent le PIB combiné de l'Allemagne et de la France. BlackRock gère déjà les actifs de toute l'Ukraine: l'industrie, le marché immobilier, les terres et le sous-sol, tout cela n'est déjà plus ukrainien. En outre, BlackRock contrôlera également les ressources des prêts extérieurs au trésor ukrainien. La société devient progressivement le "propriétaire" de l'Ukraine, ne versant que quelques miettes à l'oligarchie élue et à Zelensky.

De nombreux Occidentaux pensent que d'ici la fin de l'année, il est possible que le soi-disant "État ukrainien" soit en défaut de paiement. C'est pourquoi le "Fonds de développement ukrainien" a été créé, où, comme par hasard, une certaine Natalya Yaresko (citoyenne américaine), Valeria Gontareva et le milliardaire Pintchouk ont été impliqués du côté ukrainien.

Aujourd'hui, les Ukrainiens, trompés, se battent jusqu'à la mort pour les biens d'autrui, qu'ils considèrent à tort comme les leurs. Ils perdent des centaines de milliers de vies dans les batailles et les contre-offensives. Ces gens ne se rendent toujours pas compte que l'Ukraine a déjà été entièrement vendue.

Dans le même temps, dans les territoires ukrainiens qui se rétrécissent de jour en jour, le fait qu'il ait été décidé, lors de la réunion de juin du G7, d'accorder à l'Ukraine une nouvelle tranche de 50 milliards de dollars a suscité la joie. Certes, le processus d'attribution de l'argent s'est accompagné d'un scandale: le ministre ukrainien des finances, Sergey Martchenko, plein de cette arrogance ukrainienne qui le caractérise, a déclaré que Kiev avait posé ses propres conditions pour recevoir cet argent:

"Nous avons posé plusieurs conditions. Nous devons recevoir de l'argent cette année, l'argent doit être inconditionnel. Et cet argent doit être utilisé à toutes les fins et pour toutes les dépenses que l'Ukraine juge nécessaires".

Cette réaction des sponsors met certains Ukrainiens de bonne humeur. Ils ont probablement déjà mis les Américains et les Européens dans une tourmente éternelle et pensent que les centaines de milliards de prêts émis ne seront pas remboursés - tout comme ils ont refusé de rembourser le prêt d'un milliard de dollars qui leur a été accordé par la Russie en 2013. Cependant, cette astuce ne fonctionnera pas avec les requins occidentaux de la finance - avec la sécurité de leurs dollars et de leurs euros, ils ont déjà reçu le droit d'utiliser la terre noire et les minéraux ukrainiens.

Les choses les plus intéressantes ne font donc que commencer pour l'Ukraine. Kiev, qui s'est volontairement livrée au pillage des descendants des propriétaires terriens, connaîtra le sort d'une Afrique modelée sur le 17ème siècle. Un avenir sombre se dessine, pour lequel la Russie n'est peut-être pas une menace, mais le seul espoir.

OTAN: l'expansion vers l'Asie ne promet pas une vie facile

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OTAN: l'expansion vers l'Asie ne promet pas une vie facile

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/nato-ekspansiya-v-aziyu-lyogkoy-zhizni-ne-obeshchaet

Bien que l'OTAN soit officiellement limitée à la région euro-atlantique, les tentacules de cette alliance agressive s'étendent désormais au Moyen-Orient, à l'Afrique et au Pacifique. Le sommet anniversaire de l'OTAN aux États-Unis a montré que la coopération avec les satellites de Washington ne se fera pas seulement par le biais de l'AUKUS et du QUAD, mais aussi par le biais du siège à Bruxelles. L'objectif est évident: inciter les partenaires asiatiques à s'opposer à la Russie, à la Chine et à la RPDC. Jusqu'à présent, cela s'est fait par le biais de divers projets de coopération et de provocations. Potentiellement, pour servir de chair à canon dans un éventuel conflit.

Dès le premier jour du sommet de l'OTAN, on a appris que l'Alliance et les partenaires américains de la région indo-pacifique - le Japon, la Corée du Sud, l'Australie et la Nouvelle-Zélande (les dirigeants de ces quatre pays étaient présents au sommet) - allaient lancer quatre nouveaux projets conjoints pour approfondir la coopération. C'est ce qu'a annoncé le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, lors d'une réunion des représentants de l'industrie de la défense, le premier jour du sommet de l'OTAN à Washington. Les projets porteront sur l'Ukraine, l'intelligence artificielle, la désinformation et la cybersécurité.

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Il a déclaré que"chaque initiative est différente, mais l'objectif global est le même: tirer parti des avantages uniques des démocraties performantes pour relever des défis mondiaux communs" et que "ce qui se passe en Europe affecte l'Indo-Pacifique et ce qui se passe dans l'Indo-Pacifique affecte l'Europe".

Lors du même forum, la secrétaire adjointe à la défense des États-Unis, Kathleen Hicks, a déclaré que "la base industrielle de défense transatlantique est à un tournant" et que la coopération avec les partenaires de l'Indo-Pacifique, tels que l'Australie, le Japon et la Corée du Sud, en matière de production conjointe d'armements et de maintenance conjointe de navires et d'aéronefs serait bénéfique pour tous.

Il est clair qu'il faut aussi y voir l'envoi d'armes et de munitions au régime de Kiev, que l'Occident continue d'utiliser contre la Russie.

La déclaration du sommet indique notamment que "la région indo-pacifique est importante pour l'OTAN car les développements qui s'y produisent ont une incidence directe sur la sécurité euro-atlantique. Nous nous félicitons de la contribution que nos partenaires de l'Asie-Pacifique continuent d'apporter à la sécurité euro-atlantique. Nous renforçons le dialogue pour faire face aux défis interrégionaux et nous élargissons notre coopération pratique...".

Notez que l'interaction du Japon avec l'OTAN est déjà devenue un phénomène courant, et après la signature de nouveaux accords entre la Russie et la RPDC, toutes sortes de phobies ont sensiblement augmenté à Tokyo.

L'année dernière, le Japon a élargi son partenariat avec l'OTAN en signant un programme de partenariat sur mesure. Ce document souligne que le Japon est le partenaire naturel de l'OTAN et que l'OTAN et le Japon conviennent de renforcer la coopération en matière de sécurité dans tous les domaines de la guerre. Outre l'OTAN, le Japon négocie et signe activement de nouveaux accords d'accès mutuel (MAP) dans le domaine de la formation militaire et du renforcement des capacités avec les pays membres de l'OTAN. Le Japon a signé un MAP avec le Royaume-Uni au début de l'année 2023. Un MAP avec la France est actuellement en cours de négociation. Le Japon et l'Italie ont également un plan d'action pour 2027 qui comprend diverses questions économiques et de défense, l'Italie étant également le partenaire clé du Japon dans le développement de la prochaine génération d'avions de combat.

Bien que les États-Unis notent que "le partenariat du Japon avec l'OTAN a des limites. L'organisation ne sera pas en mesure de défendre le Japon même en cas de conflit avec la Russie, la Chine ou la Corée du Nord. Mais les États membres de l'OTAN, en particulier les États-Unis, pourraient certainement apporter un soutien militaire et non militaire au Japon en cas de besoin.

La Corée du Sud est également limitée dans sa capacité à coopérer avec l'OTAN et ses membres. Toutefois, il existe un certain nombre de possibilités d'engagement trilatéral entre les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud.

Le Japon prévoit déjà des exercices militaires conjoints avec les forces de l'Allemagne et de l'Espagne, membres de l'OTAN, en juillet. Ces exercices se dérouleront sur l'île d'Hokkaido, au sud des îles Kouriles. La Russie a déjà protesté contre ces exercices et annoncé des contre-mesures adéquates.

Il a également été noté que le Japon a mené une trentaine de manœuvres de ce type avec 14 pays en moins de six mois. Cela montre clairement la volonté d'escalade qui se manifeste à Tokyo.

Ce que l'on ne peut pas dire, par exemple, des Philippines, qui ont commencé à prendre leurs distances par rapport à l'interaction avec les États-Unis. La veille, l'armée du pays a annoncé qu'elle retirerait les systèmes de missiles américains de moyenne portée. En juin 2024, le ministre chinois de la défense a averti que le déploiement de telles armes dans la région était préjudiciable au régime de sécurité. Bien que les Philippines aient récemment travaillé en étroite collaboration avec Washington, elles ont apparemment commencé à se rendre compte que les Américains voulaient simplement les utiliser contre la Chine. Manille a commencé à réfléchir de manière plus rationnelle, en tenant compte des conséquences.

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Quant à l'Australie et à la Nouvelle-Zélande, en tant qu'entités anglo-saxonnes, ces deux pays suivent depuis longtemps l'exemple des États-Unis et sont également membres de la communauté du renseignement Five Eyes, au même titre que le Canada et la Grande-Bretagne.

Le dernier jour du sommet, le 11 juillet, tous les chefs d'État asiatiques ont rencontré les dirigeants de l'OTAN. M. Stoltenberg a félicité chacun d'entre eux individuellement et a mis l'accent sur leurs adversaires régionaux, à savoir la Chine, la Corée du Nord, la Russie et même l'Iran, en soulignant l'importance d'un futur travail conjoint.

En ce qui concerne les domaines qui se chevaucheront en termes d'engagement avec les agents asiatiques de Washington, il convient de noter que le sommet de l'OTAN a également convenu d'ouvrir un nouveau centre intégré pour la cyberdéfense, a approuvé un plan de développement de l'industrie de la défense et a adopté une stratégie actualisée en matière d'intelligence artificielle.

On sait également que les pays de l'OTAN prévoient de développer la toute première stratégie spatiale commerciale afin d'accélérer l'introduction de nouvelles technologies dans leurs armées, en se basant en partie sur les recommandations formulées par un groupe de travail gouvernement-industrie parrainé par l'OTAN et la Chambre de commerce des États-Unis.

Fait révélateur, à la veille du sommet de l'OTAN du 4 juillet, la Suède, nouveau membre de l'Alliance, a adopté sa toute première stratégie spatiale militaire. Compte tenu de ces facteurs, il est probable que des travaux sur l'espace, bien qu'avec une couverture commerciale, avaient déjà été convenus entre les membres du bloc militaire.

Tous ces signaux ne peuvent qu'inquiéter non seulement la Russie, mais aussi la Chine, la RPDC et l'Iran, ainsi que la grande majorité des autres pays et de leurs citoyens. Après tout, les leçons de l'histoire ont montré que l'OTAN est un bloc militaire agressif qui ne se soucie pas des normes du droit international (l'expérience de la Yougoslavie) et dont l'ingérence s'étend bien au-delà de l'Atlantique (l'expérience de la Libye). Et comme le centre économique mondial s'est déjà déplacé vers l'Asie, l'intérêt de l'OTAN pour cette région n'est pas de bon augure. Et seule une puissante contre-alliance, telle que l'OCS et d'autres associations moins formelles, permettra de contenir leurs insinuations.

P.S. Pendant qu'ils discutaient à Washington de l'avenir de l'Ukraine et de questions connexes de "sécurité", l'armée russe a libéré plusieurs autres localités du Donbass, auparavant contrôlées par l'AFU.

lundi, 15 juillet 2024

Le numéro 100 de Terre & Peuple Magazine est paru!

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Le numéro 100 de Terre & Peuple Magazine est paru!

Hommage à Pierre Vial

Ce numéro 100 est l’occasion d’une rétrospective de 25 ans de publication. C’est aussi le moment d’une transition. Notre Président-Fondateur, directeur de publication et rédacteur en chef de Terre & Peuple Magazine, Pierre Vial, a souhaité prendre du temps pour se consacrer à lui-même et à sa famille et donc transmet le flambeau à l’équipe qu’il a su réunir tout au long de ces années de travail en commun, afin de continuer l’oeuvre entreprise.

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Avant d’indiquer la feuille de route pour, nous l’espérons, les 100 prochains numéros, nous voulons rendre hommage à l’homme qui nous a rassemblés et dont l’énergie, longtemps infatigable, a porté l’Association Terre et Peuple et la revue éponyme. Il est toujours préférable de saluer un homme d’exception quand il est toujours parmi nous car il peut en goûter le fruit, sa modestie dût-elle en souffrir.

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Pierre Vial est à la fois un militant de la cause identitaire, un militant de la cause nationale, un historien de la civilisation européenne et un éveilleur de la conscience politique et culturelle de très nombreuses personnes, dont beaucoup sont abonnées à cette revue. Il faut rappeler ses contributions essentielles dans la période créative du Groupement de Recherche et d’Étude pour la Civilisation Européenne, dans la période de l’essor du Front National de Jean-Marie Le Pen avant d’aboutir à la création de Terre et Peuple. Entraîneur d’hommes, homme de foi, bon camarade, scrutateur sagace de l’évolution de notre époque, Pierre Vial a créé Terre et Peuple pour repenser le mouvement identitaire à l’aune des nouveaux défis du XXIe siècle. Pour ce rôle moteur, Pierre, sois remercié.

On peut tenter de résumer l’impulsion donnée par Pierre Vial à une reconfiguration de la pensée identitaire.

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Il y a d’abord l’affirmation du caractère positif du substrat anthropologique albo-européen et la nécessité de l’étudier de manière empathique. La race albo-européenne, en ses diverses ethnies, a, sur le continent européen, le droit des primo-occupants. Elle y est l’autochtone et le véritable indigène. Elle a certes les défauts de ses qualités mais n’a pas plus démérité que les autres. Elle n’a pas à rougir de ses créations spirituelles, culturelles, historiques et matérielle. Elle a donc le droit de vivre et de se développer sur ses terres ancestrales. Et si elle doit examiner d’un oeil critique son héritage afin de ne pas recommencer certaines erreurs, c’est ni plus ni moins que les autres. On dira finalement qu’elle n’est ni meilleure ni pire que les autres mais différente et que cette différence mérite d’exister.

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Il y a ensuite la nécessité de prendre en compte la longue histoire culturelle et civilisationnelle, liée à ce substrat anthropologique, qui a produit des psychologies collectives profondément enracinées. En particulier, dans la foulée de notre regretté ami et camarade Jean Haudry, dont il fut très proche, Pierre Vial a toujours insisté sur l’empreinte marquante des peuples Indo-Européens, matrices des peuples européens modernes. Il ne s’agissait pas de réduire l’identité européenne à une donnée unique, mais de comprendre le mariage d’unité et de diversité produite par la sédimentation historique des Indo-Européens dans les diverses ethnies du continent.

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Cette compréhension fine a amené Pierre Vial à nous indiquer la voie païenne comme accès à une spiritualité tout à la fois diverse, enracinée dans des sols et des ethnies de longue durée et reliée, dans le temps et l’espace, à ses diverses composantes constitutives, loin du monothéisme idéologique. Il a consacré beaucoup de temps à l’étude des anciennes religions et des traditions populaires qui en gardent une trace rémanente. Et c’est une direction de travail dont il n’a jamais cessé de nous souligner la richesse pour structurer un avenir.

Comme historien, Pierre Vial a le sens de la stratification historique, c’est-à-dire de la superposition des changements qui s’accumulent au fil du temps, modifiant le legs du passé et induisant les variations du futur. C’est la raison pour laquelle il nous a incité à ne pas faire preuve d’angélisme en méprisant les nations historiques au profit de constructions fantasmées.

De la même manière, s’il n’a jamais hurlé avec les charognards qui s’acharnent sur les vaincus de l’histoire récente, une fois à terre, il sait aussi que l’histoire ne repasse pas les plats, en tout cas pas avec la même tambouille. C’est donc avec beaucoup d’ironie qu’il regarde ceux qui croient rejouer, dans les contreforts du Donbass, la geste du Front de l’Est mettant les runes au service… de Davos, de Bruxelles, de Washington et d’autres du même acabit. Il nous a tous engagé, dans nos analyses, à regarder le réel en face et à ne pas avancer vers l’avenir à reculons. Être fidèle à un héritage, ce n’est pas le bégayer.

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Dernier enseignement, et non des moindres, sur lequel Pierre Vial a toujours insisté, c’est l’importance de la question sociale pour la cohésion nationale. En dehors des aspects délétères de l’idéologie libérale, il nous a engagé à être soupçonneux à l’égard des arrière-pensées des ploutocrates qui se souviennent de la nation quand ils ont besoin de chair à canon et l’oublient au moment du partage des bénéfices. Comme notre regretté ami et camarade Jean Mabire, dont il fut aussi longtemps l’ami, Pierre Vial nous a incité à voir dans les socialismes atypiques une source d’inspiration pour encadrer la nécessaire activité économique en ayant le souci du bien commun. Il aime à dire que les questions sociales, nationales et identitaires sont les dimensions pour résoudre un seul problème, celui de la pérennité du peuple.

Voilà, Pierre, les pistes et les indications que tu as montrées en créant Terre et Peuple, nous y resterons fidèles. C’est une inspiration créatrice pour continuer à penser l’identité, dans ses dimensions nationales et européennes au XXIe siècle. Tu peux désormais te consacrer aux tiens et à toi-même en profitant d’un repos mérité. Nous continuerons sur la voie que tu as défrichée.

JEAN-PATRICK ARTEAULT

Solstice d’Été n°100

Apprendre à mourir: le sens de la vie

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Apprendre à mourir: le sens de la vie

L'homme, animal symbolique et mythologique, oublie son véritable or alchimique intérieur au profit du matériel. La liberté intérieure, la perception du sacré et la beauté authentique se trouvent dans la connaissance de soi et l'éveil spirituel, au-delà de la vie extérieure et matérielle.

Guillermo Más Arellano

Source: https://herculesdiario.es/cultura/aprender-a-morir-el-sentido-de-la-vida/

L'homme se distingue du reste du règne animal par sa capacité à utiliser un langage connotatif et surtout dénotatif; il s'ensuit qu'avant d'être un animal conscient, voire un être pour la mort, comme nous le sommes, l'homme est un animal symbolique et mythologique, un poète capable d'incarner le sacré qu'il porte en lui à travers des actes rituels et des paroles magiques, puisque tout acte est potentiellement sacré : la magie, c'est en prendre conscience pour modifier la Nature par la Volonté et l'Eros.

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L'alchimie, parmi tant d'autres dons, était capable d'accorder à ses meilleurs praticiens le pouvoir de transformer le plomb en or ; l'homme moderne, en revanche, s'est tourné vers le matériel, vers l'obtention de l'or physique, oubliant au contraire le véritable or alchimique : celui que tout homme porte en lui. Les rêves sont pour le bourgeois, comme les mythes pour le paysan, les réminiscences de tout un monde subconscient qui lui parle de sa liberté intérieure. La maison de l'Être est toujours là, en nous, quel que soit l'activisme, axé uniquement sur l'expérience extérieure, qui voudrait nous persuader de l'inexistence de cette liberté spirituelle que nous portons en nous comme un feu inaltérable.

Nous appelons kairos le moment opportun où quelque chose d'important se produit. Nous appelons metanoia le changement profond qui s'opère en nous lorsque nous nous ouvrons à ce moment qui nous arrache à la vie mondaine. Enfin, nous appelons hiérophanie l'instant de perception du sacré qui ne nous est accordé que par l'initiation au processus précédent. En fin de compte, il s'agit de l'anagnorisis qui, en Occident, porte l'épithète pieuse de révélation ou de rédemption. La vision du Soi que nous sommes par essence.

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Platon, le père de la philosophie, auteur d'une œuvre qui a nourri l'Occident solaire et apollinien pendant des siècles, n'était qu'un commentateur des mythes. Il a largement falsifié l'héritage de ces mythes, trahissant leur composante lunaire et dionysiaque qui, dans la civilisation indo-européenne, a permis une pleine coexistence des sociétés. A travers les rites et les mythes, la liturgie et la poésie, la civilisation occidentale se rappelle depuis des siècles que l'inconscient existe et qu'il doit être libéré dans les moments de fête grâce auxquels la société est équilibrée : c'est le potlach tragicomique qui structure mythopoétiquement toute culture (civilisation).

La disparition du rite en Occident, dont ont parlé René Girard, Gaston Bouthoul ou Roberto Calasso, a remis entre les mains de la littérature la tâche de rappeler cette vérité ; mais comme la littérature a disparu, en réponse à un terrible critère d'utilité, de loisir qui va à l'encontre du néc-otium, nous laissant orphelins de cette même vérité, l'état de la question s'est aggravé à un point qui était impensable auparavant. Cependant, la littérature et son message, la maison de l'Être, reste en nous, endormie, attendant que nous dormions pour faire son apparition nocturne : dans les rêves, comme dirait David Lynch, citant Roy Orbison.

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Chaque éclair de beauté que nous pouvons encore expérimenter, chaque égratignure laissée par le monde intermédiaire qui se manifeste surtout dans les rêves, est un nouveau souffle pour la liberté intérieure que, pendant des siècles, l'Occidental s'est efforcé d'anéantir. Tout homme de l'Amazonie sait ce que le scientifique le plus expérimenté ignore: il existe des forces cachées qui sous-tendent la vie ; nous appelons cela, compris comme un don que chaque homme s'offre à lui-même, la liberté. La mobilisation totale, l'oubli profond du Moi, a plongé notre civilisation dans la décadence ; et nos cœurs dans la disgrâce. Depuis la Renaissance et surtout les Lumières et l'Industrialisation, le processus de destruction s'est accéléré. Après l'effondrement de plus en plus imminent, le temps du mythe renaîtra.

Nietzsche a souligné à juste titre que, si le désir est à proprement parler projeté vers l'extérieur, notre malaise est avant tout une agitation intérieure. On a beau vouloir indiquer dans ces lignes des raisons extérieures à ce qui s'est passé, on a beau vouloir indiquer des réponses pratiques à l'ampleur du problème, il faut malgré tout comprendre que le problème de la liberté est un problème intérieur et que, par conséquent, l'éveil ou non à cette liberté personnelle dépend uniquement de chacun d'entre nous. Car la liberté est nécessaire et tout le reste, en particulier ce qui a trait au monde matériel, est purement facultatif et disparaîtra en temps voulu (vanitas). Une nuisance au calme et au silence que tout chemin ascétique requiert nécessairement.

Nous n'avons pas besoin de notre prochain et de son enfer lorsque le chemin de la connaissance de soi reste sans fin. Toute l'angoisse formée par l'effet des débris extérieurs sur nous peut être éliminée d'un seul coup si la volonté s'exerce. Le reste n'est que bagage, insignifiance, ruines qui seront effacées par le silence imperturbable de celui qui cherche le sacré parmi les casseroles. La faiblesse ne se manifeste alors que par la peur, par l'ego, par une peur intime de soi qui fuit la transparence du silence. La liberté, en revanche, doit être atteinte libre de tout bagage : telles sont les règles de l'ascension. Incipit authenticité : sans rien à perdre. Même dans la pire des prisons, la liberté est possible, si le sujet emprisonné se l'accorde.

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Sommet de l'OTAN à Washington: la "zone d'exclusion aérienne" dans l'ouest de l'Ukraine officialise l'entrée en guerre

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Sommet de l'OTAN à Washington: la "zone d'exclusion aérienne" dans l'ouest de l'Ukraine officialise l'entrée en guerre

par Giuseppe Masala

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/28503-giuseppe-masala-vertice-nato-di-washinton-la-no-fly-zone-nell-ucraina-occidentale-formalizza-l-entrata-in-guerra.html

Vingt-quatre heures à peine se sont écoulées depuis le début du sommet de l'OTAN à Washington que l'importance cruciale - et, oserais-je dire, historique - de cette rencontre est apparue dans toutes ses dimensions dramatiques.

C'est l'accord de défense signé entre la Pologne et l'Ukraine, annoncé et officialisé précisément à Washington, qui a ouvert les vannes. Le point crucial est, à mon avis, le pouvoir accordé à la Pologne par l'Ukraine d'abattre tout objet volant survolant le ciel de l'Ukraine occidentale et jugé dangereux (drone, avion, missile, etc.).

Une possibilité qui comporte déjà en soi d'énormes risques puisque les Russes ont déjà déclaré que si l'un de leurs avions ou missiles était touché par la DCA déployée de l'autre côté de la frontière (en ce qui concerne l'Ukraine), ils n'hésiteraient pas à riposter. Il va sans dire que les Russes ont toujours fait de la prévisibilité un outil de gestion des conflits afin que leurs adversaires puissent mieux réfléchir à leurs actions et savoir à quoi ils s'exposent. Il est clair que le principe de prévisibilité implique que ce qui est déclaré doit être fait si les conditions jugées nécessaires sont réunies; dans ces conditions, nous pouvons être sûrs que les Russes, s'ils sont frappés depuis le territoire polonais, feront ce qu'ils ont publiquement déclaré pour ne pas perdre leur crédibilité.

L'autre élément clé du sommet de Washington a été révélé aujourd'hui par le secrétaire d'État américain Blinken qui a déclaré que des F-16 du Danemark et des Pays-Bas (pays d'allégeance anglo-saxonne absolue) survoleront le ciel de l'Ukraine occidentale à partir de cet été.

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C'est ici que l'affaire devient vraiment dangereuse pour les raisons suivantes:

1) On comprend pourquoi il était urgent de déclarer que la Pologne pouvait frapper les avions survolant le ciel de l'Ukraine occidentale. Il est nécessaire de donner une protection maximale aux F-16 qui seront chassés par l'armée de l'air russe.

2) Il est également nécessaire de protéger par des tirs antiaériens polonais les aéroports d'Ukraine occidentale d'où décolleront les F-16 et où ils seront évidemment armés et entretenus. Je n'envisage pas l'hypothèse selon laquelle les F-16 seront entretenus et armés sur des aérodromes situés sur le territoire de l'OTAN, puisque Moscou a déjà déclaré que si cela se produisait, elle frapperait de toute façon ces aérodromes.

En définitive, ce qui ressort de manière flagrante de la lecture des deux annonces faites hier et aujourd'hui par Washington, c'est que l'OTAN est en train d'établir une No Fly Zone dans l'ouest de l'Ukraine. Cette zone sera certainement envahie par les Russes, compte tenu d'un autre élément grave: comme cela a déjà été mentionné il y a plus d'un an, les Russes considèrent que les F-16 sont des avions approuvés pour le transport et l'utilisation d'armes nucléaires tactiques et qu'ils considéreront donc ces avions comme des vecteurs potentiels d'une attaque nucléaire et, par conséquent, qu'ils doivent être abattus à tout prix.

Il ne semble pas exagéré de dire que l'OTAN est en train de réaliser une énorme provocation contre la Russie avec l'intention évidente de forcer Moscou à tirer le premier coup de feu et à prendre ainsi la responsabilité de déclencher une guerre ouverte avec l'OTAN.

Un plan objectivement bien conçu qui, à mon avis, a également des objectifs de politique intérieure américaine: le début d'un conflit direct entre les pays de l'OTAN (ou directement avec l'OTAN dans son ensemble) et la Russie confrontera le prochain locataire à une situation dans laquelle il n'y aura pas de retour en arrière possible. Il n'est pas exclu, à mon avis, qu'il s'agisse de la surprise d'octobre, typique des années d'élections présidentielles aux États-Unis.

D'autres nouvelles en provenance de Washington nous incitent au pessimisme : le nouveau Premier ministre britannique Starmer a confirmé l'autorisation pour l'Ukraine d'utiliser des missiles de croisière britanniques Storm Shadow pour frapper en profondeur le territoire russe. Les Russes, cependant, ont déjà répondu que si des armes britanniques étaient utilisées pour frapper le territoire russe, ils réagiraient contre la Grande-Bretagne.

La demande du secrétaire général de l'OTAN aux pays de l'alliance, dont l'Italie, de nouveaux systèmes antiaériens tels que notre Samp-T (qui ne coûte "que" 800 millions d'euros) est également d'une importance considérable. Il est clair et évident que les stratèges militaires veulent couvrir l'Ukraine occidentale d'une sorte de dôme de fer émanant de l'OTAN, dôme qu'ils voudraient impénétrable pour les Russes.

Il s'agit là d'un scénario très sombre : à l'heure actuelle, les pièces de l'échiquier sont manifestement parfaitement positionnées pour donner lieu à un nouveau conflit général en Europe.

Enfin, il faut noter que la Chine, qui dans le document final en préparation à Washington sera définie par les pays de l'OTAN comme le "complice décisif" de la Russie, a positionné un de ses contingents militaires à Brest pour un exercice anti-terroriste avec la Biélorussie, nouveau membre de l'OCS (Organisation de coopération de Shanghai).

On n'a pas vu de soldats d'Extrême-Orient en Europe depuis l'époque de Gengis Khan, ce qui est aussi le signe d'une époque vraiment extraordinaire.

La France devient-elle tranquillement un narco-État?

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La France devient-elle tranquillement un narco-État?

Peter W. Logghe

Source: https://www.facebook.com/peter.logghe.94

Un réseau de trafiquants de drogue d'Aubergenville, un faubourg tranquille des Yvelines, a été récemment démantelé. Les trafiquants, dont la moyenne d'âge est de 20 ans, ont comparu devant le tribunal le 14 juin. L'occasion pour l'Office central de lutte contre le trafic de drogue (OFDT) de tirer une nouvelle fois la sonnette d'alarme, alors que la cocaïne, notamment, fait des ravages dans cette région. L'OFDT parle de "tsunami blanc". En 2022, on a recensé 2,1 millions de nouveaux consommateurs et 600.000 usagers réguliers, selon cet OFDT.

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Pour le seul mois d'avril 2024, on a dénombré 511 interpellations par les forces de sécurité, près de 2 tonnes de cocaïne et de cannabis saisies, 109 armes à feu, et environ 1 million d'euros d'argent liquide provenant de la drogue. Les principales importations se font par le Maroc et l'Espagne. En 2022, les forces de police ont saisi 27,7 tonnes de cocaïne (mais aussi de nombreuses drogues de synthèse). Avec l'augmentation de la demande, les prix des drogues augmentent aussi, mais légèrement. Même si la France n'est pas encore un narco-État, certains signes indiquent que la voie est ouverte: forte augmentation du trafic de drogue et de la demande.

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Des autocollants dans le métro parisien indiquent les "zones de crack"

Le gouvernement français est inquiet, l'inquiétude est encore plus grande parmi la population française, lorsque les Parisiens ont récemment constaté que dans les stations de métro, des panneaux de signalisation de la RATP (ou Régie Autonome des Transports Parisiens) indiquaient qu'il y avait désormais des arrêts avec des "zones de crack". Par exemple, une photo du plan de signalisation de la ligne 7 du métro est apparue sur les médias sociaux, montrant plusieurs "zones de crack" marquées - des endroits où l'on peut acheter de la drogue, en d'autres termes. Le logo de la RATP, représentant une pipe à crack, est également visible sur ces autocollants. C'est on ne peut plus clair.

Jusqu'à présent, personne n'a revendiqué la responsabilité de ces autocollants. L'intention reste également inconnue: veulent-ils faire comprendre aux touristes qu'il vaut mieux éviter ces endroits dans la ville de Paris? Ou s'agit-il, dans la perspective des Jeux olympiques, d'attirer de nouveaux usagers? Quoi qu'il en soit, la Régie autonome des transports parisiens (RATP) s'est clairement distanciée de l'initiative et "condamne sans équivoque ce placardage sauvage". La RATP ajoute qu'en cas de signalement, elle envoie immédiatement des employés sur le terrain pour retirer les autocollants.

La question du narco-trfafic préoccupe également nos voisins du sud.

dimanche, 14 juillet 2024

Symbologie de l'aigle

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Symbologie de l'aigle

par Aldébaran

Source: https://huestantigua.wordpress.com/2024/07/04/simbologia-del-aguila/

"Un jour, j'étais seul. L'aigle royal était passé par là et m'avait non seulement offert un de ses vols de chasse percutants, mais avait décrit les acrobaties les plus fantastiques en compagnie de sa compagne. L'aigle ! Le mâle et la femelle sont restés suspendus dans le ciel pendant cinq ou dix minutes, qui sait !....

J'étais amoureux de ses ailes, je voulais devenir un oiseau".

- Félix Rodríguez de la Fuente

Introduction

Nous vous proposons ici une nouvelle interprétation symbolique, cette fois de l'aigle, impressionnant et merveilleux.

Nous ne reviendrons pas sur les critères et les motivations de l'analyse, et nous invitons les personnes intéressées à consulter les analyses précédentes de l'Ours (= http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2024/04/18/symbologie-de-l-ours.html ) et du Loup.

Nous tenons également à vous avertir que cette analyse est très restreinte et limitée. Nous sommes conscients que l'analyse des symboles, de par son ambivalence et son ampleur impressionnantes, est une tâche ingérable ou, si vous préférez, interminable pour tout esprit tourné vers la culture. C'est pourquoi nous proposons à tous ceux qui aiment le sujet de faire leur propre analyse et d'élargir ainsi les possibilités d'interprétation.

Les oiseaux

La première chose à signaler à propos de l'aigle est qu'il s'agit d'un oiseau et qu'à ce titre - même s'il est vrai que tous les oiseaux ne volent pas - il possède la "faculté de voler".

Il est vrai que l'on pourrait écrire plusieurs volumes sur l'interprétation des oiseaux au niveau symbolique, mais nous nous contenterons ici de signaler cette capacité et de l'interpréter comme la possibilité de "ne pas rester en surface mais en altitude". Bien sûr, nous résolvons cette "hauteur" comme une distance qui permet de "ne pas être impliqué dans l'observé" ou, si l'on veut, "de ne pas être à portée de son influence" et même "d'être invisible à celui qui ne peut observer que le superficiel". Cependant, dans le cas de l'Aigle, cette "non-implication", comme nous le verrons, ne signifie pas l'inattention ou l'oubli.

D'autre part, si nous déchiffrons la Terre comme "les choses matérielles", alors le séjour en vol pourrait également signaler la capacité de "considérer les choses matérielles loin de leur influence" ou, puisque les oiseaux sont au Ciel, d'"avoir l'opportunité de considérer les choses transcendantes" ou "les choses non terrestres".

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Caractéristiques importantes de l'aigle

Après avoir abordé le sujet du vol et des hauteurs, il convient de noter que l'aigle fait partie de la catégorie des oiseaux de "haute altitude". Pour quantifier l'animal lui-même, ses hauteurs maximales se situent entre 6000 et 7000 mètres. C'est cette altitude qui révèle une autre de ses caractéristiques essentielles: sa magnifique vue.

Toujours sur le plan matériel et à titre d'exemple, on estime que l'aigle peut voir les lièvres et les lapins à plusieurs kilomètres de distance. Cette caractéristique montre bien que l'aigle n'a pas seulement la capacité de voler haut, mais qu'il ne doit pas non plus perdre de vue le territoire qu'il survole. Et c'est là, comme nous l'avons souligné, que le vol de l'aigle n'implique pas nécessairement un mépris du terrain ou du "terrestre". En effet, il arrive souvent que l'aigle, comme tout autre oiseau de proie, vole précisément pour avoir un avantage insurmontable lors de la chasse.

Sur le plan symbolique, nous avons tendance à interpréter ce spectacle incroyable comme une plus grande puissance ou une plus grande portée dans la possibilité de voir et de comprendre ce qui est observé. Si nous nous plaçons dans un contexte culturel, la "distillation" de cette combinaison de "hauteur et de vision" nous chuchoterait que l'on peut penser et sonder "au-delà des possibilités culturelles", ce qui serait cette "surface" que les oiseaux transcendent - avec le vol - tout en étant "hors de portée des oiseaux".

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Une autre caractéristique importante de l'aigle, que l'on retrouve également chez d'autres oiseaux de proie, est sa façon de chasser et, plus précisément, le vol en piqué qui l'amène à sa proie. Cet attribut, sur le plan symbolique et sous certains aspects, associe l'aigle à l'éclair : une force terrible, mortelle et imparable qui tombe du ciel sur la terre. Ceux qui ont eu la chance de l'observer dans la nature comprendront ce que je veux dire.

Nous interprétons que le vol, ainsi que la vision en hauteur, sont relatifs au "Potentiel de Domination", puisque la volonté n'est applicable que là où elle a atteint l'attention; c'est-à-dire que nous ne pouvons appliquer la volonté que dans les domaines dont nous sommes conscients - la conscience indique la possibilité d'exercer la Volonté. C'est pourquoi, compte tenu de la hauteur de vol de l'aigle et de sa capacité de vision, nous constatons que le potentiel d'action de l'aigle est écrasant. Si nous ajoutons à cela le fait qu'il atteint le sol en quelques fractions de seconde et avec une force insurmontable, nous n'avons aucun doute sur le fait que l'Aigle domine effectivement le territoire depuis les hauteurs. De plus, cela nous incite à voir l'Aigle comme une manifestation absolument divine. Un échantillon, un petit reflet, de ce que sont les pouvoirs divins : distance, vision, domination et possibilités d'action inaccessibles à l'humain.

Une dernière caractéristique de l'Aigle, qui ne fera qu'ajouter à l'idée de le considérer comme quelque chose de Divin, est sa Présence. Nous le disons ainsi, en majuscules, même s'il s'agit d'un animal. Mais il est indéniable, lorsqu'on assiste à la vie de cet animal, de reconnaître une sorte de charisme qu'il possède clairement et qui - nous le soupçonnons - lui est donné parce que notre propre milieu le contemple comme tel: comme une manifestation divine.

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La proposition d'Aguileña

Si nous sommes d'accord avec l'idée que l'aigle est un reflet du divin dans la nature animale. Et si l'idée de ces écrits est de chercher en chacun de nous ces contenus de notre conscience que ces grands animaux nous murmurent... l'Aigle, comme le Loup, demande de faire de la place, de l'espace, pour des caractéristiques qui, dans leur développement, seront propres aux Héros, aux Hommes à l'Héritage Divin. Évidemment, nous nous référons à la hauteur du vol comme "distance" et à la capacité de vision comme des traits nécessaires pour exercer la domination, où l'on doit être le premier "banc d'essai".

Mais aussi - comme pour l'ours -il donnera un aperçu de la puissance contenue dans cet intérieur divin par sa façon d'agir: semblable à la foudre qui tombe des cieux. Un attribut, ce dernier, qui résonne également avec l'idée du "Moment opportun" ou "Kairos".

Trace de la proposition

Il ne sera pas difficile, pour ceux qui le souhaitent, de trouver des preuves que l'aigle a été et est, en général, un symbole du divin. Un oiseau que l'on retrouve généralement parmi les animaux qui identifient les grandes divinités des principaux panthéons et, surtout, parmi leurs chefs.

À titre anecdotique, nous voudrions souligner que l'aigle est un symbole tellement approprié du divin qu'il est curieux qu'en espagnol, bien qu'il s'agisse d'un mot de genre féminin, il soit utilisé avec l'article masculin, laissant ainsi un détail amusant de sa condition de syzygie intégrée.

D'autre part, il n'y aura pas beaucoup de doutes lorsqu'il s'agira de le relier à la capacité de dominer, puisqu'il a été le symbole de plusieurs empires.

En somme, bravo aux "Aigles" et souhaitons qu'ils soient nombreux à prendre leur envol !

Sur Telegram: https://t.me/+CaQJDa7XNIZhZDM0

Juin-juillet 2024

Aldébaran

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"Le totalitarisme doux a gagné"

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"Le totalitarisme doux a gagné"

par Klaus Kunze

Source: http://klauskunze.com/blog/2024/07/13/der-sanfte-totalitarismus-hat-gesiegt/

Nécrologie pour la démocratie libérale

C'est à cette conclusion accablante pour "l'Occident libre" que parviennent les auteurs Kolja Zydatiss et Mark Feldon dans leur nouvel ouvrage Interregnum - Was kommt nach der liberalen Demokratie? (Langen-Müller 2024, ISBN 978-3-7844-3706-4). Dans leur condamnation cinglante de l'hyperlibéralisme, ils rejoignent les critiques de la droite (Klaus Kunze, Staatsfeind Liberalismus, 2022), mais les dépassent encore dans leurs sombres prévisions pour l'avenir: ils ne donnent plus aucune chance d'avenir à la réelle "pathologie du libéralisme de gauche" (p.307) et s'interrogent à haute voix sur l'après.

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Ce qui est le plus remarquable dans leur livre, c'est que les auteurs ne sont pas du tout de droite. Zydatiss est porte-parole sociopolitique de l'institut de débat libéral "Freiblick-Institut". Ils ne laissent planer aucun doute sur leur sympathie pour la pensée d'un libéralisme "idéal". Leur horreur provient d'un amour déçu: "Libéralisme - que t'est-il arrivé ?

Les auteurs commencent par dresser avec complaisance une image idéalisée du libéralisme, avant de la mettre impitoyablement en pièces à l'aide de la "démocratie libérale réellement existante" (p. 15). Sous le titre "histoire du déclin", ils se réfèrent à Norbert Bolz et Arnold Gehlen. Selon la bibliographie, ils connaissent également le traité de Panajotis Kondylis sur le "conservatisme". Ils disposent ainsi d'outils suffisants pour identifier les raisons profondes qui ont permis aux "parasciences telles que les mathématiques antiracistes", la "philosophie queer", les "sciences climatiques anticapitalistes" ou les "sciences juridiques critiques" d'arriver jusqu'à nos ministères (p.18 et suivantes).

Pathologie du libéralisme incurable

Ils tracent un parcours du libéralisme "de l'utopie à la décadence" et n'omettent aucun symptôme. Leur diagnostic est accablant: incurable ! Les héritiers entourent déjà le lit de mort: les socialo-autoritaires, les néofascistes et, dans les starting-blocks, la nouvelle élite de "spécialistes" et de bureaucrates qui n'ont plus de légitimité démocratique.

Les auteurs décrivent certes de manière détaillée l'histoire du libéralisme. Mais leur analyse des raisons pour lesquelles les idées de liberté personnelle et d'égalité civile ont pu évoluer vers un régime de plus en plus déresponsabilisant est nettement insuffisante.

Il est de plus en plus douteux que les instruments politiques traditionnels - protestations ou élections - permettent encore d'obtenir des changements tangibles. En particulier sur les questions du climat, de l'islam et de l'immigration, il semble qu'il ne reste plus qu'une seule voie à suivre, rejetée pourtant par la grande majorité de la population. Les livres critiques sur l'immigration se vendent à des millions d'exemplaires, les partis et les hommes politiques populistes remportent les élections et forment des gouvernements, des centaines de milliers de personnes descendent dans la rue - et rien ne change. Même si certaines choses changent. Par exemple, la marge de ce que l'on peut encore dire sans être viré, banni, condamné ou même emprisonné.

Zydatiss / Feldon, Interregnum, p.300 et suivantes.

La bureaucratie de l'UE travaille sur des monstruosités hyper-réglementées toujours plus nombreuse, comme le Digital Services Act - inacceptable par excellence et "totalitaire par essence" de notre point de vue constitutionnel.

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La "loi sur l'autodétermination", la "loi sur l'application des réseaux" et d'autres réglementations remplacent la liberté d'expression libérale autrefois garantie de manière inviolable. Les auteurs mentionnent bien les différents phénomènes, mais sans aller jusqu'à leurs raisons structurelles. Ils reconnaissent à juste titre que le mot ambigu de libéralisme n'est pas seulement synonyme de la forme de société dite pluraliste et de son système de gouvernement, la "démocratie parlementaire". Mais tout d'abord,

le libéralisme désigne malgré sa longue hégémonie incontestée, une idéologie comme le communisme ou le fascisme [et n'est] pas nécessairement le point final naturel de l'évolution sociale et politique humaine.

Zydatiss / Feldon, p.334 et s.

Sa "forme d'accroissement" est l'hyperlibéralisme. Il conduit à

un libéralisme utopique sans limites, qui dissout ses propres présupposés et ouvre ainsi la voie au déclin final de la civilisation occidentale, à un nouveau totalitarisme ou à tout autre chose. Il y a beaucoup en jeu".

Zydatiss / Feldon, p.334 et s.

Le livre aurait ici gagné à approfondir sa réflexion sur les raisons pour lesquelles un hyperlibéralisme extrémiste a pu se développer à partir de l'inoffensif concept axiologique de "libéral", tout comme un socialisme inhumain s'était formé à partir de l'adjectif bien nommé "social". Tout concept de valeur absolu conduit en effet à une domination forcée si on l'érige en critère unique d'une idée utopique. Toute notion de valeur (axiologique) et tout principe de valeur (axiologique) sont nés avec la prétention à l'exclusivité. Si l'on ne traite pas les principes de manière pragmatique et qu'on ne les met pas en balance avec d'autres, le totalitarisme est inévitable.

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Le passage de l'État de la Loi fondamentale à un nouveau totalitarisme d'opinion a déjà fait l'objet de nombreuses analyses. Ici :

Totalitarismus kommt auf leisen Sohlen - Vom Staat des Volkes zum Gesinnungsstaat (= Le totalitarisme arrive à pas feutrés, De l'État du peuple à l'État de conviction), ISBN 978-3-98987-001-7, éditeur: Die Deutschen Konservativen, Hambourg).

Contrairement à la vieille légende libérale selon laquelle le libéralisme est précisément l'absence d'idéologie, l'idéologie libérale a été étudiée et analysée en profondeur par différents auteurs. Le fait que le slogan "Pas de liberté pour les ennemis de la liberté (libérale)" ouvre la porte du camp dit libéral à l'absence totale de liberté et montre déjà en soi la contradiction de la dogmatique libérale.

La répression inhérente au libéralisme

La répression à l'intérieur est inhérente à l'État libéral. S'il ne trouve pas d'ennemi à l'extérieur, il le cherche à l'intérieur, et si cela ne suffit pas, il agit de manière agressive à l'extérieur. Zydatiss et Feldon décrivent sur de nombreuses pages la phénoménologie de la répression croissante des opinions divergentes.

Si l'hyperlibéralisme continue à être hégémonique, il n'y parviendra qu'en renforçant les tendances répressives.

Zydatiss / Feldon, p.330.

Les auteurs ne présentent pas de manière cohérente les raisons structurelles pour lesquelles la "démocratie libérale" devient de plus en plus répressive. Le lecteur peut se faire une idée par lui-même à partir d'approches éparses: les sociétés d'immigration libérales dans les anciens pays industriels prospères exercent une forte attraction sur les candidats à la déchéance de tous les pays. Mais leur pluralisme interne à tendance chaotique les rend instables : "Contrairement à ce que veut le mantra central, les sociétés diversifiées ne sont pas "fortes". Elles sont plutôt tribales et instables (Zydatiss / Feldon, p.117).

C'est pourquoi, plus un État accueille d'éléments hétérogènes qui le rejettent par principe, plus la répression doit augmenter de manière légale.

En déconstruisant de plus en plus les sources classiques et chrétiennes, le libéralisme crée l'état originel de Hobbes, l'ensemble d'individus inconditionnels auquel il voulait en fait échapper. Et dans une dernière ironie amère, l'homme du libéralisme doit reconnaître qu'il faut toujours plus de lois, d'autorités et de répression pour piloter un système qui, à l'origine, se proposait de limiter le pouvoir de l'Etat, de le lier par la séparation des pouvoirs et la constitution.

Zydatiss / Feldon, p.71.

Perspectives

Les auteurs consacrent la moitié de leur ouvrage aux "antipodes de l'hyperlibéralisme", principalement des formes de gouvernement autoritaires à la légitimité démocratique douteuse. Ainsi, des États comme Singapour sont aujourd'hui dirigés de manière semi-dictatoriale. Une autorité régissant tous les aspects de la vie sait ce qui est le mieux pour les Singapouriens. Ceux-ci se laissent faire parce qu'ils y trouvent leur compte.

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Pour les auteurs, il ne fait aucun doute que le libéralisme détruit de plus en plus rapidement les conditions mentales dont il se nourrit: des citoyens responsables et autonomes. Dans le "monstrum sui generis" (c'est ainsi que Pufendorf avait appelé le Saint Empire romain germanique) qu'est l'Union européenne, la majeure partie des réglementations et des décisions n'est déjà plus liée à la démocratie. Aucune chaîne de légitimation démocratique ne remonte jusqu'à la bureaucratie européenne. En se projetant dans l'avenir et en décrivant les héritiers potentiels du socialisme, les auteurs auraient pu se tourner vers Ernst Jünger :

Nous vivons dans un état où les anciens liens ont été perdus depuis longtemps, bref, dans un état d'anarchie. Il ne fait aucun doute que cet état exige un changement. En revanche, les avis divergent sur les moyens à mettre en œuvre pour créer une nouvelle stabilité. Si nous laissons de côté les Mauritaniens, qui développent une pratique selon laquelle on doit prospérer dans et par l'anarchie, il reste deux grandes écoles, l'une voulant orienter la vie vers le bas, l'autre vers le haut.

Ernst Jünger, Héliopolis, 1950, p.175.

Jünger insérait ses prévisions dans une intrigue romanesque avec des lieux et des noms fictifs. Dans sa clairvoyance, il mentionnait déjà dans le manuscrit achevé en 1949 l'"Etat insecte" total et non démocratique comme l'une des deux possibilités d'avenir :

La première, qui se rassemble à Héliopolis autour du bailli et de son bureau central, s'appuie sur les ruines et les hypothèses des anciens partis populaires et prévoit le règne d'une bureaucratie absolue. La vacuité est simple: elle voit l'homme comme un être zoologique et conçoit la technique comme le moyen de donner forme et pouvoir à cet être, mais aussi de le tenir en bride. C'est un instinct poussé jusqu'au rationnel. Par conséquent, son objectif est de créer des États insectes intelligents. Le vide est bien fondé à la fois dans l'élémentaire et dans le rationnel, et c'est là que réside sa puissance.

Ernst Jünger, Héliopolis, 1950, p.175.

Jünger a décrit ainsi l'autre possibilité et une issue possible :

La deuxième école est la nôtre ; elle se fonde sur les débris de l'ancienne aristocratie et du parti sénatorial et est représentée par le proconsul et le palais. Le prévôt veut, en dehors de l'histoire, élever une collectivité au rang d'État; nous aspirons à un ordre historique. Nous voulons la liberté de l'homme, de son être, de son esprit et de ses biens, et l'État seulement dans la mesure où ces biens doivent être protégés. D'où la différence entre nos moyens et nos méthodes et ceux du bailli. Celui-ci est tributaire du nivellement, de l'atomisation et de l'uniformisation du stock humain, dans lequel doit régner un ordre abstrait. Chez nous, au contraire, c'est l'homme qui doit être le maître. Le bailli aspire à la perfection de la technique, nous aspirons à la perfection de l'homme.

Ernst Jünger, Héliopolis, 1950, p.176.

Il est vrai qu'en prononçant ces mots, Jünger se montrait lui-même un peu - libéral : urliberal, libéral des origines immémoriales.

États-civilisation et structures pluralistes de l'ordre mondial multipolaire

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États-civilisation et structures pluralistes de l'ordre mondial multipolaire   

Almas Haider Naqvi

Source: https://www.geopolitika.ru/en/article/civilizational-states-and-pluralistic-structures-multipolar-world-order

L'environnement politique international de l'après-guerre froide a déclenché les deux processus fondamentaux causés par la variation de la distribution mondiale du pouvoir en termes de transition polaire et de révolution identitaire enracinée dans le menu civilisationnel et culturel. La transition polaire d'un monde bipolaire à un moment unipolaire, puis à un ordre multipolaire, a mis les États dans l'obligation d'ajuster et de réajuster leurs préférences politiques, de façonner et de remodeler leurs alliances dans la poursuite de leurs intérêts nationalistes respectifs. Le second processus a évolué avec le rejet de l'universalisation des valeurs libérales enracinées dans la suprématie de l'Occident, a évolué avec le sens le plus profond de l'"identité" distincte et du "moi" dans le système basé sur l'entraide invitent les implications pour l'évolution de l'ordre mondial polycentrique. Les deux processus ont des effets qui se chevauchent, car les multipoles représentent des identités civilisationnelles différentes.

Cet article tente d'analyser les hypothèses clés concernant les États de civilisation, les structures pluralistes et la multipolarité, ce qui soulève des questions fondamentales telles que: pourquoi les États se présentent-ils comme des États de civilisation ? En quoi les États de civilisation sont-ils différents des États-nations ? Dans quelle mesure la civilisation sert-elle d'agence pour stimuler les actions de politique étrangère des États ? Comment les structures pluralistes clés façonnent-elles l'ordre mondial multipolaire ?

Pour expliquer ces processus, divers arguments théoriques tentent de déchiffrer le contexte de la politique internationale de l'après-guerre froide. Tout d'abord, le débat sur la nature de la polarité du système international peut être disséqué en deux écoles de pensée, l'une soutenant que le système est unipolaire, tandis que l'autre insiste sur le fait qu'il est multipolaire. Les partisans du système unipolaire étaient des universitaires comme Charles Krauthammer [1], dont l'article The Unipolar Moment (= Le moment unipolaire ), publié par le Foreign Affairs Journal en 1991, a lancé le débat sur la transformation polaire, en affirmant que "le monde de l'après-guerre froide n'est pas multipolaire".

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Le centre du pouvoir mondial est la superpuissance incontestée, les États-Unis, assistés de leurs alliés" [2]. Il postule que le monde de l'après-guerre froide est unipolaire, mais il anticipe l'avenir des polarités, affirmant qu'"il ne fait aucun doute que la multipolarité arrivera" (3). William Wohlforth et lui [4] font partie des universitaires qui ont reconnu l'unipolarité: "Avec la chute brutale de Moscou du statut de superpuissance, la structure bipolaire qui avait façonné les politiques de sécurité des grandes puissances pendant près d'un demi-siècle a disparu, et les États-Unis sont apparus comme la seule superpuissance survivante" [5]. Pour Kenneth Waltz [6], le système international post-soviétique était unipolaire et il était convaincu que le système unipolaire est une configuration moins durable que les autres polarités.

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Christopher Layne [7] et Henry Kissinger [8] font partie des chercheurs qui sont convaincus que le système était multipolaire. Mais ils s'accordent sur l'hypothèse selon laquelle le système bipolaire s'est effondré avec l'éclatement de l'Union soviétique. Christopher Layne affirme que "le moment unipolaire est terminé et que la Pax Americana - l'ère de l'ascendant américain sur la politique internationale qui a commencé en 1945 - s'achèvera rapidement" [9].

Alexei G. Arbatov affirme qu'après l'éclatement de l'un des pôles de la bipolarité, les jours de la guerre froide ont été remplacés par l'hégémonie des États-Unis, mais, simultanément, avec l'émergence de la multipolarité [10]. Arbatov ajoute qu'"une période plus complexe s'annonce, qui sera caractérisée par une diplomatie multilatérale, un schéma compliqué de conflits et de chevauchement des intérêts des États, des coalitions changeantes dans certaines régions du monde, et un rôle croissant des institutions multilatérales et super-gouvernementales dans d'autres".

Pour R.N. Rosecrance, la multipolarité est apparemment meilleure que la bipolarité, mais l'imprévisibilité des actions de tous les pôles est un véritable défi pour l'ensemble du système [11].

En ce qui concerne le second processus, il est stimulé par la célébration scolastique de la mondialisation, de l'uniformisation libérale et de l'universalisme dont Francis Fukuyama s'est fait le champion dans End of History and the Last Man (= La fin de l'histoire et le dernier homme), car il illustre la victoire de la démocratie libérale sur la politique et l'économie socialistes. Fukuyama affirme que la fin de la guerre froide en 1991 a établi la démocratie libérale occidentale comme la forme finale et la plus réussie de gouvernement, marquant ainsi la conclusion de "l'évolution idéologique de l'humanité".

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Dans le même contexte, Samuel P. Huntington, dans son livre Clash of Civilizations, a avancé le deuxième argument le plus important en matière de civilisation ou de culture, à savoir que les conflits futurs ne reposeront pas sur des motivations idéologiques ou économiques, mais sur de grandes divergences au sein de l'humanité et que la source dominante de conflit sera culturelle. Pour Huntington, les identités culturelles fondées sur les civilisations façonneront les modèles de cohésion, de désintégration et de conflit. Huntington reconnaît toutefois que les États-nations resteront les acteurs les plus puissants et que les principaux conflits se produiront entre des nations et des groupes de civilisations différentes. C'est principalement cela qui constitue la base de l'État-civilisation.

Depuis que le Choc des civilisations de Huntington a stimulé le débat sur les civilisations dans les relations internationales, deux grandes écoles de pensée se sont développées pour élaborer les arguments "civilisationnels": l'essentialisme et le post-essentialisme offrent des explications distinctes sur la nature des "civilisations". Pour les essentialistes, les civilisations sont délimitées, cohérentes, intégrées, centralisées, consensuelles et statiques par nature, tandis que les civilisations non essentialistes sont faiblement délimitées, contradictoires, faiblement intégrées, hétéroclites, contestées et en constante évolution. Ces deux écoles de pensée proposent des schémas épistémiques distincts pour analyser la culture et la civilisation. Pour moi, une "civilisation est une vision du monde partagée par une communauté particulière, avec une évolution héréditaire par le biais d'interactions et de processus religieux, culturels et sociopolitiques". Cette définition répond également à l'essentiel de la civilisation selon Robert Cox, à savoir "les conditions matérielles d'existence et les significations intersubjectives", car elle couvre les dimensions matérielles et idéologiques de l'existence humaine.

Pourquoi les États se qualifient-ils d'État civilisateur ?

Il s'agit là d'une question cruciale: pourquoi les États souscrivent-ils à la politique identitaire et se présentent-ils comme des États civilisateurs, ramenant ainsi la culture au sein de la politique nationale ? De toute évidence, la variation des capacités de puissance dans l'après-guerre froide, en particulier l'unipolarité menée par les États-Unis, a permis aux États révisionnistes de réorienter leurs priorités afin de contester le monopole d'un seul acteur sur le système; deuxièmement, l'ordre libéral international est considéré comme un projet d'impérialisme culturel; les États dont la civilisation, les valeurs culturelles et morales sont vieilles de plusieurs siècles ne souscrivent pas à l'agenda libéraliste, mondialiste et universaliste et se qualifient d'État-civilisation. L'uniformisation libérale, "l'universalisme moniste" sont considérés comme responsables de la "suppression de la diversité". La libéralisation de l'économie, de la politique et de la société est considérée comme une participation à certaines formes de "colonisation culturelle et idéologique". Dans ce contexte, la question du "soi" est devenue importante au niveau de l'État, ce qui fournit les bases de la révolution civilisationnelle, les États commençant à se doter d'identités fondamentales. Au sens premier, la Chine, la Russie et l'Inde qualifient le "nationalisme civilisationnel".

En quoi les États de civilisation sont-ils différents des États-nations ?

9780143118008.jpgMartin Jacques, dans son livre When China Rules the World [12], a établi une comparaison précise entre l'État de civilisation et l'État-nation en identifiant six points de référence tels que l'identité, l'unité, la responsabilité, la diversité, la couverture historique et la couverture géographique. Pour l'État de civilisation, l'identité découle de la culture telle que la langue, la religion, les valeurs familiales, les relations sociales et les symboles historiques, alors que pour l'État-nation, l'identité découle de la constitution. En ce sens, l'identité civilisationnelle est d'ordre plus primordial, tandis que l'identité de l'État-nation est clairement moderniste. Pour l'État-civilisation, l'unité de la civilisation est une priorité politique déterminante, alors que pour l'État-nation, l'unité est "l'unité nationale". Pour les États-civilisation, le maintien et la préservation de l'unité est une responsabilité sacrée et un devoir de l'État, alors que pour l'État-nation, la responsabilité n'est dictée que par la constitution où les droits et les responsabilités sont spécifiquement définis.

Pour l'État-civilisation, l'homogénéité raciale est la principale caractéristique de la prise en compte de la diversité, alors que dans l'État-nation, la diversité raciale et ethnique est prise en compte. Pour l'État-civilisation, le passé est la référence et la norme pour aujourd'hui, mais dans l'État-nation, les traditions, les coutumes et les mythes nationaux sont célébrés. Pour l'État-civilisation, la couverture géographique est exclusivement liée à l'histoire, tandis que pour l'État-nation, la couverture géographique est garantie par la constitution au niveau national.

Dans quelle mesure la culture ou la civilisation sert-elle d'agence pour stimuler les actions de politique étrangère ?

La question de l'"agence civilisationnelle" dans les relations internationales est une tâche compliquée, car si nous considérons l'agence comme la "capacité, la condition ou l'état d'agir ou d'exercer un pouvoir", l'attribution de deux rôles fondamentaux, à savoir la capacité et l'exercice du pouvoir, nécessite un témoignage. Toutefois, lorsqu'un État se déclare "État-civilisation", il faut établir des relations de cause à effet entre les caractéristiques de la civilisation et les priorités et actions géopolitiques et géoéconomiques fondamentales. L'interaction culturo-politique constitue une agence très différente qui ne peut être analysée que dans les cadres et contextes respectifs. Lorsque la priorité immédiate de l'État est la sécurité et la survie, l'agence civilisationnelle manque de légitimation, de la capacité, de l'action et de l'exercice du pouvoir; en général, les gains/produits sécuritaires/politico-économiques représentent une agence plus affirmée que la civilisation. Cependant, les identités civilisationnelles ou culturelles sont instrumentalisées pour l'auto-identification et représentent une communauté distincte des autres afin d'obtenir le maximum au sein de la politique intérieure.

Comment les structures pluralistes clés façonnent-elles l'ordre mondial multipolaire ?

9780807841136-fr-300.jpgBarry Buzan définit le pluralisme dans son article Deep Pluralism as the Emerging Structure of Global Society [13], comme "le pluralisme privilégie les unités du système/de la société interétatique par rapport à la société mondiale, en valorisant les États souverains comme moyen de préserver la diversité culturelle qui est l'héritage de l'histoire de l'humanité" [14]. Selon moi, le pluralisme dans les relations internationales fait référence à "l'existence de plusieurs grandes puissances dans le système international, reconnaît le relativisme de la politique et des perspectives, nie le monopole ou l'absolutisme du pouvoir et de la vérité ou de la validité". En gardant à l'esprit les définitions ci-dessus, je voudrais proposer le pluralisme au sein d'un système mondial multipolaire, en me référant à quatre structures telles que la multiplicité, l'autonomie, la contre-attaque et l'ouverture du système. La première structure est ancrée dans la nomenclature elle-même, "Pluralisme" signifie que la multiplicité reconnaît par définition l'existence de plus de deux centres de pouvoir dans le système. La deuxième structure, "l'autonomie", fait référence à l'espace souverain de manipulation de chaque acteur dans le système, qui détient l'autonomie et co-constitue le système. Troisièmement, le terme "contrepoids" fait référence à la concurrence constante entre les acteurs du système. Dans un système multipolaire, il n'y a pas de fixité de la nature déterministe du système, il évolue avec la poursuite de la perspective nationaliste des acteurs. Quatrièmement, "l'ouverture du système" fait référence à la nature des interactions externes, qui ne sont pas confinées ou restreintes aux pôles. Elle permet d'interagir avec les acteurs externes du système holistique, en particulier les puissances moyennes et régionales. En gardant à l'esprit l'analyse de ces questions clés liées aux États-civilisation, aux structures pluralistes de la multipolarité. J'aimerais terminer mon débat par quelques conclusions.

- La révolution civilisationnelle encouragerait l'auto-identification et rejetterait l'agenda libéraliste, mondialiste et universaliste dans le domaine culturel et autoriserait le relativisme culturel au niveau international. Les États-civilisation n'accepteraient pas de valeurs incompatibles avec leur culture nationale.

- Les intérêts géopolitiques déterminent l'orientation des États, la priorité absolue étant la sécurité et la survie. Le dilemme de la sécurité (la sécurité de l'État, considérée comme l'insécurité de l'autre) place toujours l'État dans une situation de concurrence constante et les discours civilisationnels servent d'instruments puissants aux régimes pour obtenir le soutien de l'opinion publique en faveur des initiatives géopolitiques.

- La multiplicité, l'autonomie, la contre-violence et "l'ouverture du système" pourraient être la structure anticipée de l'ordre mondial multipolaire, qui explique la nature de l'ordre émergent de l'ordre multipolaire.

- La reconnaissance de la révolution pluraliste dans la politique mondiale exige que l'inclusivité réside dans l'égalité, la tolérance et le respect mutuel.

Références:

Arbatov, Alexei G. "Russia ' s Foreign Policy Alternatives" 18, no. 2 (2019) : 5-43.

Degterev, D A, et G.V Timashev. "Concept de multipolarité dans le discours académique occidental, russe et chinois". Международные Отношения 4, no. 4 (2019) : 48–60. https://doi.org/10.7256/2454-0641.2019.4.31751.

Jacques, Martin. "Quand la Chine gouvernera le monde : L'essor de l'Empire du Milieu et la fin du monde occidental". Penguin Books, 2009, 1-565.

Henery, Kissinger, Diplomatie. Diplomatie. Simon & Schuster, 1994.

Krauthammer, Charles. "The Unipolar Moment". Foreign Affairs 70, no. 1 (1991) : 23-33.

Layne, Christopher. "The Unipolar Illusion Revisited : The Coming End of the United States' Unipolar Moment". International Security 31, no. 2 (2006) : 7-41.

Layne, Christopher, "This Time It's Real : The End of Unipolarity and the Pax Americana". International Studies Quarterly 56, no. 1 (2012) : 203–13. https://doi.org/10.1111/j.1468-2478.2011.00704.x.

Waltz, Kenneth N. "Structural Realism after the Cold War". Perspectives sur la politique mondiale : Third Edition 91, no. 4 (2005) : 101–10. https://doi.org/10.4324/9780203300527-16.

Wohlforth, William C. "The Stability of a Unipolar World". International Security 24, no. 1 (2005) : 5–4. https://doi.org/10.4324/9780203300527-17.

Zhang, Feng, ed. Pluralism and World Order : Theoratical Perspectives and Policy and Challenges. Palgrave Macmillan, 2023.

Notes:

[1] Charles Krauthammer, "The Unipolar Moment", Foreign Affairs 70, no. 1 (1991) : 23-33.

[2] Krauthammer.

[3] Krauthammer.

[4] William C. Wohlforth, "The Stability of a Unipolar World", International Security 24, no 1 (2005) : 5–4, https://doi.org/10.4324/9780203300527-17.

[5] Wohlforth.

[6] Kenneth N. Waltz, "Structural Realism after the Cold War", Perspectives on World Politics : Third Edition 91, no. 4 (2005) : 101–10, https://doi.org/10.4324/9780203300527-16.

[7] Christopher Layne, "The Unipolar Illusion Revisited : The Coming End of the United States' Unipolar Moment", International Security 31, no. 2 (2006) : 7-41.

[8] Diplomatie Kissinger, Diplomatie, Simon & Schuster, 1994.

[9] Christopher Layne, "This Time It's Real : The End of Unipolarity and the Pax Americana", International Studies Quarterly 56, no 1 (2012) : 203–13, https://doi.org/10.1111/j.1468-2478.2011.00704.x.

[10] Alexei G Arbatov, "Russia ' s Foreign Policy Alternatives" 18, no. 2 (2019) : 5-43.

[11] D A Degterev et G.V Timashev, " Concept de multipolarité dans le discours académique occidental, russe et chinois ", Международные Отношения 4, no. 4 (2019) : 48–60, https://doi.org/10.7256/2454-0641.2019.4.31751.

[12] Martin Jacques, "When China Rules The World : The Rise of the Middle Kingdom and the End of the Western World", Penguin Books, 2009, 1-565.

[13] Feng Zhang, éd. Pluralism and World Order : Theoratical Perspectives and Policy and Challenges (Palgrave Macmillan, 2023).

[14] Zhang.

Elon Musk dénonce les mauvaises pratiques de censure de la Commission européenne

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Elon Musk dénonce les mauvaises pratiques de censure de la Commission européenne

Source: https://unzensuriert.at/273947-elon-musk-prangert-miese-zensur-praktiken-der-eu-kommission-an/?pk_campaign=Unzensuriert-Infobrief

Les méthodes présumées de la Commission européenne pour faire plier les médias sociaux et étouffer la liberté d'expression en ligne semblent de nature criminelle. Elon Musk,propriétaire de X, a rendu cette pratique publique sur sa plateforme.

Censure secrète ou amende

Ce ne sont que trois lignes que Musk a écrites sur X hier, vendredi. Mais elles illustrent les méthodes sournoises que l'élite au pouvoir semble utiliser pour museler silencieusement les utilisateurs afin d'empêcher tout discours qui ne correspond pas à la narration préétablie. Il écrit :

La Commission européenne a proposé à X un accord illégal et secret: si nous censurions silencieusement le discours sans le dire à personne, ils ne nous infligeraient pas d'amende. Les autres plates-formes ont accepté l'accord, mais pas X.

Si cela s'avérait vrai, il s'agirait d'un acte scandaleux qui devrait avoir des conséquences au sein de la Commission.

La Commission prend des mesures contre X

Une information qui révèle le contexte d'une procédure de l'UE contre le service de messages courts. Le prétexte est le crochet bleu désormais payant pour la vérification des comptes utilisateurs. Ainsi, le commissaire européen français, Thierry Breton, affirme que le crochet bleu était auparavant un symbole d'informations fiables, ce qui ne serait plus le cas avec le nouveau système d'abonnement. Cela tromperait les utilisateurs et serait contraire au Digital Services Act. X a maintenant le droit de se défendre, mais si l'opinion de la Commission est confirmée, elle imposera des amendes et exigera des changements importants. Sa collègue de la Commission, Margrethe Vestager, a fait de même.

La liberté d'expression n'est pas souhaitée dans l'UE

Avec le Digital Services Act, la Commission européenne s'est dotée d'un instrument de pouvoir pour faire plier les plateformes sociales sous la menace de lourdes amendes. En réintroduisant la liberté d'expression sur X (anciennement Twitter), Musk s'est fait la cible de l'autorité de censure autocratique de l'UE, qui le menace en permanence de poursuites depuis son rachat. En conséquence, le milliardaire envisage sereinement une action en justice. Il a écrit brièvement :

Nous attendons avec impatience une bataille publique devant les tribunaux pour que les Européens puissent connaître la vérité.

* * *

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samedi, 13 juillet 2024

Détournements olympiques

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Détournements olympiques

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 26 juillet prochain débuteront à Paris les XXXIIIe olympiades d’été de l’ère moderne. Depuis des semaines et des mois, un dispositif de propagande intense se déverse en continu sur les Français et leur instille un climat insupportable de chauvinisme pathétique.

Le spectacle autour de la flamme olympique est déjà en soi un symptôme de grande niaiserie. Le système médiatique d’occupation mentale enjoint la population d’aduler une torche dont la forme rappelle un suppositoire. Son passage dans les communes et les départements n’est d’ailleurs pas une action gratuite et désintéressée. Les collectivités territoriales ont déboursé en moyenne entre 150.000 et 180.000 euros pour sa traversée. À l’heure des politiques de contraintes budgétaires et de diminution des recettes fiscales, n’aurait-il pas été plus judicieux de s’en dispenser ?

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L’organisation en France des JO 2024 symbolise donc l’immense gâchis d’argent, d’énergies et de compétences. Certes, des milliers de sportifs sélectionnés rêvent de remporter une médaille. Ils font durant des années de nombreux sacrifices et ne cessent de s’entraîner afin de gagner le jour venu. Ce n’est pas l’acte sportif en soi qu’il importe de critiquer, mais plutôt le processus de marchandisation avancée qui l’affecte désormais. Ce déroulé confirme et amplifie le détournement cosmopolite des Jeux olympiques souhaités à l’origine par le baron Pierre de Courbertin. La présence de la chanteuse Aya Nakamura (photo) aux paroles indicibles et fortement incompréhensibles à la cérémonie d’ouverture renforce ce caractère multiculturaliste.

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Les wokistes ne se privent pas de dénoncer la personnalité du fondateur de l’olympisme actuel. C’était un homme de son temps. Né en 1863 et mort en 1937, il ne cachait pas sa volonté de redonner une vigueur certaine aux peuples européens à travers une éthique aristocratique réactivée. Les premiers JO s’adressaient avant tout aux amateurs de sport pratiqué aux lycées, à l’université et dans des clubs plus ou moins guindés. Ils appartenaient à l’aristocratie et à la grande bourgeoisie. Leurs exploits sportifs personnels se répercutaient en faveur des clubs. Ce n’est qu’à l’occasion des JO de Londres de 1908 que les participants revêtent un maillot aux couleurs nationales, d’où l’essor du chauvinisme.

Le rêve olympique du baron de Coubertin repose pour l’occasion sur un œkoumène albo-européen qui, à l’époque, correspondait à la planète entière. Aujourd’hui, l’olympisme représente un facteur massif de mondialisation. Les JO 2024 accueillent par exemple une nouvelle discipline : le breakdance ! Belle manifestation de déconstruction accélérée de notre civilisation européenne ! En revanche, la pétanque ou la boule lyonnaise n’y figurent toujours pas. Honte aux organisateurs !

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Les Jeux olympiques devraient en fait refléter les aires culturelles issues de l’héritage antique gréco-romain, soit les diverses branches occidentales et post-byzantines du grand arbre indo-européen. Dans cette configuration idéale, plutôt que de promouvoir le beach volley ou le rugby à sept, se pratiqueraient la pelote basque, les joutes nautiques ou le football gaélique, voire le footy aussi appelé « football australien ». La flamme allumée par le Soleil dans l’antique enceinte d’Olympie donnerait une portée spirituelle incontournable à l’idée européenne enracinée au lieu d’aggraver une déviation ancienne et intense de globalisme et de mercantilisme.

Les JOP24 ou Jeux olympiques de Paris 2024 constituent en outre, après la mystification cotralalavidesque de 2020 – 2021, un nouvel acte d’encadrement sécuritaire des foules. Au-delà de la hausse des nuits d’hôtel, du prix des locations chez les particuliers, du tarif élevé des transports en commun en Île-de-France et de l’incertitude de la qualité de l’eau de la Seine assez polluée – et Anne Hidalgo ne s’y ait toujours pas baigné ! -, il faut craindre que la RATP et le Transilien ne parviennent pas à transporter convenablement tous les visiteurs. Les touristes vont découvrir des rames de métro saturées, des bus bondés et des trains de banlieue en retard fréquent. Pour des raisons sécuritaires se met en place une vidéo-surveillance généralisée couplée au contrôle algorithmique des déplacements, le tout relié à l’intelligence artificielle.

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Pendant la quinzaine olympique jusqu’au 11 août, puis au cours des deux semaines des Jeux paralympiques du 28 août au 8 septembre, la vie quotidienne des Parisiens et des Franciliens sera infernale. Faut-il s’en chagriner quand on observe les résultats électoraux à rebours du reste du pays ? Se déploient autour des stades et des lieux de compétition des périmètres rouge ou bleu dans lesquels ne circuleront que les détenteurs d’un « pass Jeux », y compris les résidents. Les restrictions s’appliqueront surtout aux engins motorisés. Déjà impossible en temps normal, la circulation automobile dans Paris deviendra intenable. Commerçants, restaurateurs et hôteliers qui attendaient avec hâte les JO font dès à présent grise mine. Certains envisagent de fermer, de prendre leurs congés et de tenter de se rattraper, une fois tout ce cirque achevé.

Depuis les attentats de Munich en 1972 et d’Atlanta en 1996, les autorités s’inquiètent du risque terroriste, d’où l’usage de pratiques liberticides valables jusqu’au 31 mars 2025 ! À cette menace diffuse que font peser sur les différentes cérémonies les cellules islamistes, gauchistes et éco-activistes s’ajoute l’incertitude politique propre aux législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Que l’Hexagone soit en cohabitation armée entre Emmanuel Macron et Jordan Bardella ou que l’Assemblée nationale soit ingouvernable, il est à craindre que la France prenne le chemin de la Grèce. Possibilité fort élevée si émerge un gouvernement technique. En effet, après la réussite des JO d’Athènes en 2004, le pays sombra peu à peu dans le déclin politique, financier, économique et social : neuf premiers ministres se succèdent entre 2004 et 2019 dont trois « techniciens » chargés des affaires courantes. L’initiative austéritaire de la sinistre Troïka (les émissaires de la Banque centrale européenne, du Fonds monétaire international et de la Commission de Bruxelles) ressemble aux médecins incultes du XVIIe siècle immortalisés par l’incisif Molière. Ce néfaste trio saigna le peuple grec.

Dans un contexte politico-social inflammable, l’hypothèse grecque n’est pas à écarter au lendemain des JO, surtout s’il y a un gouvernement RN qui subirait les foudres médiatiques au moindre désagrément survenu. Mais une « grande coalition » serait propice dans cette perspective de punir les « Gaulois réfractaires ». Un fiasco pour ces Jeux olympiques est plus que jamais envisageable et même souhaitable parce qu’il serait bien que la République hexagonale remporte enfin la médaille d’or du désastre évènementiel !  

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 123, mise en ligne le 9 juillet 2024 sur Radio Méridien Zéro.

Donald Trump et Nigel Farage accusent Biden et l'OTAN d'avoir provoqué le conflit en Ukraine

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Donald Trump et Nigel Farage accusent Biden et l'OTAN d'avoir provoqué le conflit en Ukraine

Par Alfredo Jalife Rahme

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/donald-trump-y-nigel-farage-inculpan-a-biden-y-a-la-otan-de-haber-provocado-el-conflicto-en-ucrania-por-alfredo-jalife-rahme/

L'ancien président Donald Trump a lâché une bombe en déclarant dans le podcast populaire "All In", dans lequel il a accusé le président Biden d'avoir provoqué le conflit en Ukraine en disant qu'elle serait incorporée dans l'OTAN. Le lendemain, le Britannique Nigel Farage a affirmé que l'expansion de l'OTAN et de l'UE en direction de la frontière russe était à l'origine des différends.

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David Goldman, analyste réputé d'Asia Times, révèle en exclusivité le contenu volcanique d'une interview de l'ancien président Trump avec l'homme d'affaires devenu commentateur David Sacks (photo), qui a été dédaignée par les multimédias américains.

Dans cet entretien, Trump rejette toutes les affirmations propagandistes de l'administration Biden et de ses alliés européens en affirmant que parmi les déclarations minables de Biden figurait celle selon laquelle "l'Ukraine rejoindrait l'OTAN", ce qui était une provocation pure et simple qui n'aurait pas eu lieu si Trump avait été le président actuel.

David Goldman affirme que Trump "met en pièces la légende noire d'une attaque russe" contre l'Ukraine, perpétrée "sans provocation", légende qui a été répétée de manière cacophonique par les multimédias occidentaux. Il ajoute que "l'establishment  américain subit désormais la double humiliation d'avoir provoqué un conflit avec la Russie et de l'avoir perdu".

David Goldman sélectionne une citation représentative de Trump dans son interview: "La guerre en Ukraine n'aurait jamais eu lieu. L'attaque israélienne n'aurait jamais eu lieu. Et l'inflation n'aurait jamais eu lieu. Ce sont là trois considérations importantes".

Goldman expose une déclaration inquiétante de l'homme d'affaires David Sacks dans son entretien avec Trump, où il note qu'un mois avant le début de l'opération militaire spéciale russe en Ukraine, "le secrétaire d'État Antony Blinken a informé le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov que l'administration n'allait pas seulement faire entrer l'Ukraine dans l'OTAN, mais qu'elle pensait aussi qu'il était dans l'intérêt de l'Amérique (...) de mettre des armes nucléaires (méga-sic !) en Ukraine. Vous ne pouvez pas imaginer que les Russes criaient au ciel : "C'est une provocation ! Il s'agit d'une provocation", ce dont Trump convient.

Goldman rappelle que "la Russie ne tolérerait pas l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN", car cela "permettrait aux États-Unis de placer des missiles à courte portée à quelques minutes de vol de Moscou". C'est alors que le président russe Vladimir Poutine a déclaré que "l'alliance et son infrastructure militaire ont atteint les frontières de la Russie".

Goldman affirme que "les membres de l'establishment de Washington savaient comment la Russie réagirait", ce qu'"ils ont vu comme une occasion de disloquer la Russie et de l'écraser avec des sanctions économiques".

Le tweet de Joe Biden, un mois après l'opération militaire spéciale de la Russie, est incontournable: "À la suite de nos sanctions sans précédent, le rouble a été presque immédiatement réduit à néant. L'économie russe est en passe de diminuer de moitié. Elle était classée 11ème économie mondiale avant cette invasion et bientôt elle ne sera même plus dans le top 20".

C'est tout le contraire qui s'est produit ! Selon la Banque mondiale, la Russie a délogé le Japon de la quatrième place du classement économique mondial l'année dernière.

Goldman conclut sans relâche : "Plus que les guerres éternelles en Afghanistan et en Irak, le désastre en Ukraine a le potentiel de saper l'hégémonie américaine une fois pour toutes".

En outre, il profite de l'occasion pour exposer que la Russie n'a pas été isolée, et encore moins vaincue, de sorte que l'establishment "a recours à des mesures désespérées telles que le placement d'armes occidentales sur le territoire ukrainien", ce à quoi Poutine a répondu en offrant des armes russes de haute technologie à la Corée du Nord, un pays récemment visité par Poutine, un acte qui a provoqué des crampes au sein de l'establishment américain.

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L'analyste conclut que "les Américains jouent au Monopoly, tandis que les Russes jouent aux échecs" lorsque "Poutine a ouvert un flanc géopolitique qui pourrait nuire à l'Occident, dans le but de le forcer à accepter les gains territoriaux russes en Ukraine comme la neutralité de l'Ukraine".

Goldman a omis d'ajouter qu'en plus d'être un grand joueur d'échecs géopolitiques, Vladimir Poutine est une ceinture noire de judoka qui sait comment riposter.

Comme si cela ne suffisait pas, le lendemain de l'interview de Trump, l'homme politique britannique Nigel Farage, chef du parti de la Réforme - qui, entre autres, a provoqué le Brexit et pourrait enterrer le Parti conservateur dans les urnes le 4 juillet - "a soulevé l'indignation de ses rivaux après avoir déclaré que l'Occident avait provoqué le conflit en Ukraine", selon une dépêche de CNN.

Il semblerait que Trump et son allié britannique Nigel Farage soient prêts, en cas de victoire électorale, à assouplir et à négocier leurs relations avec la Russie.

Dans cette optique, il convient de noter que les "conseillers de Trump préparent une proposition de cessez-le-feu en Ukraine", selon le Times, ce qui constituerait une énorme défaite pour Biden et ses alliés européens.

La décision de l'OTAN de rendre inutiles les élections en France, au Royaume-Uni et en Iran

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La décision de l'OTAN de rendre inutiles les élections en France, au Royaume-Uni et en Iran

par Giuseppe Masala

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/28482-giuseppe-masala-la-decisione-della-nato-che-rende-inutili-le-elezioni-in-francia-regno-unito-e-iran.html

En ce début d'été, tout le monde attend certainement les résultats des élections en France, en Grande-Bretagne et en Iran afin de pouvoir tirer des indications sur l'évolution de l'énorme crise internationale qui se déroule aussi bien sur le théâtre européen qu'au Moyen-Orient. En Grande-Bretagne et en Iran, nous avons déjà vu un résultat de "changement" avec la victoire du travailliste Keir Starmer, qui a évincé les conservateurs après 14 ans de gouvernement; et en Iran, nous avons assisté à la victoire du candidat soi-disant réformiste Masoud Pezeshkian : il est dommage qu'il s'agisse d'un changement qui sera tout au plus orienté vers des questions sociales et économiques internes et qui ne se traduira probablement pas par un changement de positions en matière de politique étrangère.

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La Grande-Bretagne (tout comme la France) est accablée par une énorme dette extérieure de quelque 1900 milliards de dollars qui l'oblige à adopter une position agressive en vertu du "principe de réalité": il faut à tout prix éviter un bloc de puissance alternatif au bloc anglo-saxon, comme celui formé par la Chine et la Russie, et plus encore étouffer toute tentative de création d'une nouvelle monnaie de compte internationale qui saperait le dollar et plus généralement le système monétaire occidental (dollar + euro + livre + yen + franc suisse) et ses marchés financiers de référence (parmi lesquels celui de Londres joue un rôle de premier plan, après celui de Wall Street).

Dans cette optique, il est clair que la politique étrangère britannique ne changera pas beaucoup avec la relève à Downing Street. Il en va de même à Paris, où la relève de la garde à l'Hôtel de Matignon ne s'écartera guère de la politique étrangère française de ces dernières années.

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Les élections ont également eu lieu en Iran et, bien que le candidat réformateur Masoud Pezeshkian (photo) ait gagné, il ne faut pas s'attendre à des changements sensationnels, en particulier en matière de politique étrangère. Ceci pour deux raisons principales : (1) l'architecture institutionnelle iranienne ne permet pas au président d'occuper une position de pouvoir telle qu'il puisse renverser l'orientation politique du pays, notamment en raison de l'existence d'institutions telles que les Gardiens de la Révolution, qui constituent en fait un "État dans l'État", et aussi parce que le pouvoir réel est entre les mains du Guide suprême, l'Ayatollah Khamenei, qui n'est certainement pas "ouvert d'esprit" à l'égard de l'Occident et des États-Unis (2) ; Par ailleurs, la situation internationale où les provocations d'Israël (de la guerre à Gaza au bombardement du consulat iranien à Damas) ne créent certainement pas un climat idéal pour la détente. Enfin, il convient d'ajouter qu'un traité de partenariat global entre la Russie et l'Iran (à l'instar de celui filmé par la Russie et la Corée du Nord) sera signé dans les prochains jours, liant ainsi Moscou à Téhéran sur le plan militaire également, en opposition évidemment au blocus occidental.

Si les élections dont on parle beaucoup ces jours-ci ne changeront probablement pas le cours des choses, il y a un autre événement de la plus haute importance : le prochain sommet de l'OTAN qui se tiendra à Washington du 9 au 11 juillet. La première chose que l'on remarque, c'est que les médias en parlent très peu, ce qui suggère que ce n'est pas un bon sujet pour divertir les masses avec de la politique spectacle. La deuxième chose que l'on remarque, c'est que le sommet se tiendra à Washington, donc chez le pays leader (pour ne pas dire le maître, à la volonté duquel tout le monde doit se soumettre) ; et ça aussi, c'est un signe, compte tenu de la psychologie humaine, puisqu'on a toujours tendance à ne pas contredire l'hôte, et encore moins le maître...

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Selon les premières rumeurs publiées par le  Wall Street Journal (et Foreign Affairs), les pays de l'OTAN auraient préparé de nouvelles mesures pour soutenir durablement l'Ukraine, même en cas de victoire de Trump aux élections présidentielles de novembre. La première mesure prévue est le remplacement de l'armée américaine par les forces de l'OTAN en termes de responsabilité de l'assistance militaire et de la formation des soldats, "ainsi, même si les États-Unis réduisent ou retirent leur soutien à ces efforts, ceux-ci ne disparaîtront pas", a déclaré l'ancien représentant permanent des États-Unis auprès de l'OTAN, Ivo H. Daalder. Une autre mesure est l'envoi d'un fonctionnaire civil à Kiev pour superviser l'utilisation des ressources, et enfin, il semble avoir été décidé de créer un commandement militaire de l'OTAN de 700 personnes à Wiesbaden (Allemagne) chargé de coordonner la fourniture d'équipements militaires et la formation des forces armées ukrainiennes, remplaçant ainsi les Américains qui s'en chargeaient jusqu'à présent.

Intéressant également, l'article publié par le secrétaire général de l'OTAN lui-même dans Foreign Affairs à l'occasion du 75ème anniversaire de l'organisation atlantique. L'homme politique norvégien y explique que l'un des sujets cruciaux du sommet de Washington sera la négociation entre les Etats membres qui doit aboutir à un accord sur les obligations financières, ce qui "donnera à l'Ukraine la prévisibilité nécessaire". L'alliance veut faire comprendre à Moscou qu'elle compte soutenir Kiev "sur le long terme"". Il convient également de noter que l'indiscrétion selon laquelle les Américains organisent une réunion entre Biden et Zelensky avec tous les dirigeants des pays de l'OTAN qui ont signé un accord de défense bilatéral avec l'Ukraine (je rappelle que l'Italie en fait partie) ne date que de quelques jours. Nous ne pouvons certainement pas exclure la possibilité que Biden fasse officiellement remarquer aux autres dirigeants que les pactes signés doivent être respectés jusqu'au bout et que, par conséquent, l'accord bilatéral signé avec Kiev ne doit pas être considéré comme un simple "pro forma" à exhiber uniquement pour une séance de photos.

Un autre sujet de plus en plus brûlant qui sera abordé lors du sommet de Washington est certainement la situation dans la région indo-pacifique. On le devine aisément au fait que les dirigeants de l'Australie, du Japon, de la Nouvelle-Zélande et de la Corée du Sud, c'est-à-dire les pays pivots du mécanisme militaire que l'Occident organise pour contrer la montée en puissance de la Chine, ont été invités au sommet lui-même. La logique de l'OTAN à cet égard est toujours illustrée par Jens Stoltenberg, selon lequel la sécurité de l'Europe "influence l'Asie" et la sécurité de l'Asie influence l'Europe. Un slogan sans doute très efficace, mais que la réalité risque de contredire dramatiquement : grâce à l'expansion des intérêts de l'OTAN jusqu'en Extrême-Orient, l'instabilité de l'Europe (causée par l'OTAN) risque de s'étendre jusqu'en Asie en raison de l'agressivité de plus en plus irrépressible de l'Alliance atlantique !

Comme on peut aisément le deviner, le prochain sommet de l'OTAN sera probablement un rassemblement d'une importance historique où l'on comprendra une grande partie de ce qui se passera en Eurasie dans les années à venir. Très probablement, l'énorme quantité de sujets qui seront discutés est également dictée par la nécessité américaine de mettre Trump devant le fait accompli (notamment en ce qui concerne le théâtre européen) s'il remporte les élections présidentielles en novembre prochain.

"La dernière guerre contre l'Europe"

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"La dernière guerre contre l'Europe"

par Sinistra in Rete

Source: https://www.sinistrainrete.info/articoli-brevi/28487-redazione-l-ultima-guerra-contro-l-europa.html

Gianandrea Gaiani : L’Ultima guerra contro l’Europa. Come e perché fra Russia, Ucraina e NATO le vittime designate siamo noi, (= La dernière guerre contre l'Europe. Comment et pourquoi entre la Russie, l'Ukraine et l'OTAN les victimes prévues sont nous), Il Cerchio ed., février 2023

41v3asmh-XL._AC_SY780_.jpgLa guerre en Ukraine modifie radicalement les atouts et les équilibres du Vieux Continent. L'Ukraine est dévastée par le conflit et quoi qu'il arrive sur le champ de bataille, la Russie en sortira affaiblie tandis que l'Europe perdra sa primauté économique et aura cessé d'exister en tant que sujet géopolitique aspirant à l'autonomie stratégique, reléguée au rôle de vassal de plus en plus affaibli des États-Unis.

En attendant les développements militaires ou diplomatiques qui définiront l'issue possible du conflit entre les Russes et les Ukrainiens, il est déjà possible d'évaluer qui sont les perdants et les gagnants de la guerre qui a commencé en 2014 mais qui s'est étendue pour devenir une confrontation conventionnelle à grande échelle à partir du 24 février 2022.

Quelle que soit l'issue sur les champs de bataille, l'Ukraine figurera parmi les perdants. Elle en sortira en tout cas dévastée en termes d'économie, d'emploi, de destruction de guerre, d'impact social des nombreux morts et blessés, et peut-être même de pertes territoriales.

Il n'est pas non plus exclu que l'Ukraine cesse d'exister, écrasée par les prétentions russes à l'est et par les "appétits" de la Pologne à l'ouest qui, selon certains, en cas d'effondrement guerrier de Kiev, pourrait tenter de reprendre le contrôle des territoires occidentaux qui faisaient autrefois partie de l'État polonais.

Comme c'est souvent le cas dans les conflits, les deux parties risquent de sortir perdantes ou gravement affaiblies. C'est pourquoi la Russie paiera elle aussi un lourd tribut à la rupture des relations avec l'Occident et avec une Europe dont la Fédération de Russie fait en réalité partie intégrante sur les plans historique, social et culturel.

Déjà contrainte de se tourner principalement vers l'Asie pour ses relations géopolitiques et ses exportations d'énergie, la Russie, "orpheline" de l'Europe, risque de devoir se rapprocher de manière moins rassurante de la Chine, dont la puissance économique et démographique dépasse celle de la Russie, certes le plus grand État du monde, mais qui ne compte que 150 millions d'habitants et dont le PIB était, jusqu'à hier, inférieur à celui de l'Italie.

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Parmi les perdants de ce conflit, il y a certainement l'Europe, obligée de se rendre compte de sa propre incapacité et de son insignifiance géopolitique, ainsi que de l'indigence de sa classe dirigeante, à commencer par la Commission européenne dirigée par Ursula von der Leyen.

Une Europe condamnée par ses propres décisions, même en ce qui concerne la guerre en Ukraine, à subir une crise économique et énergétique désastreuse en renonçant à des approvisionnements sûrs et bon marché en gaz et en pétrole russes.

Nous avons négligé de manière coupable la résolution de la crise ukrainienne qui a explosé en 2014, en laissant sa gestion entre les mains des États-Unis, qui avaient tout intérêt, avec la Grande-Bretagne, à jeter de l'huile sur le feu précisément pour affaiblir une Europe qui, en plus d'être un concurrent économique, visait à obtenir une plus grande autonomie stratégique et militaire. Comme dans les années 1990 avec la crise de l'ex-Yougoslavie, dont la gestion a été laissée par les Européens aux Etats-Unis à travers l'OTAN, les Européens sont également de simples figurants dans la guerre en Ukraine.

Le prix que l'Europe paie pour son manque de pertinence est déjà très élevé en termes de sécurité énergétique, de désindustrialisation, de sécurité, de stabilité sociale et d'affaiblissement militaire, notamment en raison des grandes quantités d'armes et de munitions données coup sur coup à l'Ukraine sur la base de décisions politiques souvent âprement contestées par le commandement militaire, qui est conscient de l'insuffisance des instruments militaires à sa disposition.

Les Etats-Unis sont revenus dominer une Europe qui ne sera plus la première puissance économique mondiale et qui semble avoir renoncé, notamment par crainte des Russes, à trouver sa propre dimension stratégique et militaire indépendante de Washington, ce qui, après le retrait d'Afghanistan à l'été 2021, semble être revenu à la mode.

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Il y a deux ans, on parlait d'autonomie stratégique par rapport aux États-Unis, aujourd'hui on parle de "forces armées européennes" complémentaires voire intégrées à l'OTAN.

Si les deux guerres mondiales ont fait perdre à l'Europe sa prédominance stratégique et ses empires coloniaux, la guerre en Ukraine menace de priver le Vieux Continent de la suprématie économique qu'il a péniblement reconquise au cours des dernières décennies, notamment grâce à la locomotive allemande.

L'appauvrissement de l'Europe, qui voit déjà s'amorcer un processus de désindustrialisation en raison des prix élevés de l'énergie, est un élément supplémentaire qui risque de nous contraindre à la vassalité vis-à-vis des États-Unis, dont nous sommes également de plus en plus dépendants pour nos coûteux approvisionnements en gaz liquide.

D'ailleurs, en novembre 2022, la réunion "Business Europe" de la Fédération des industriels à Stockholm a estimé que "la survie de l'industrie européenne est clairement menacée : il y a des signes de délocalisation de la production et il est à craindre que des milliers d'entreprises, en particulier des PME, ferment à l'avenir".

Et les États-Unis, où les entreprises paient l'énergie beaucoup moins cher qu'en Europe, ne vont pas arranger les choses. En effet, l'organisation économique a souligné que "les mesures adoptées par les États-Unis dans le cadre de la loi sur la réduction de l'inflation sont préoccupantes et incompatibles avec les règles de l'OMC, car elles sont discriminatoires à l'égard des exportations des entreprises étrangères".

Gianandrea Gaiani, journaliste originaire de Bologne et diplômé en histoire contemporaine, travaille depuis 35 ans dans le domaine de la défense, de la sécurité et de l'étude des conflits et effectue des reportages sur les fronts de guerre des Balkans, d'Afrique, du Moyen-Orient et d'Asie centrale. Directeur du magazine en ligne Analisi Difesa, il a travaillé comme reporter et chroniqueur pour plusieurs journaux et périodiques, ainsi que pour plusieurs stations de radio et de télévision. Auteur ou co-auteur d'une douzaine d'ouvrages, il donne des conférences dans des instituts de formation militaire et des universités et est membre de la Société italienne d'histoire militaire.

vendredi, 12 juillet 2024

Modi et Poutine définissent le profil de l'axe Moscou-Delhi

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Modi et Poutine définissent le profil de l'axe Moscou-Delhi 

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/modi-e-putin-stanno-definendo-lo-scheletro-dellasse-mosca-delhi

Modi et Poutine définissent le profil de l'axe Moscou-Delhi, l'une des structures de soutien les plus importantes de l'ordre mondial multipolaire.

Bharat (alias l'Inde) est une civilisation-état. La Russie-Eurasie est un autre État-civilisation. Il est essentiel de clarifier les relations entre eux - sur le plan géopolitique, économique et culturel.

Aujourd'hui, nous apprenons tous à penser de manière multipolaire, dans le cadre d'un système non linéaire.

Empiriquement, je suis arrivé à une hypothèse: pour qu'un système multipolaire soit stable, chaque pôle ne doit pas avoir plus d'un adversaire principal. Si, pour nous, l'adversaire principal est l'Occident, tous les autres pôles doivent être des alliés. Tous les autres doivent construire leurs alliances de la même manière. Seuls ceux qui prétendent à l'hégémonie mondiale et cherchent à établir un modèle de domination unipolaire peuvent se permettre d'avoir plus d'un adversaire, mais c'est ce qui causera leur perte.

D'un point de vue pragmatique, il est important pour l'hégémon que les autres pôles aient plus d'un adversaire et il est souhaitable que l'Occident lui-même n'en ait pas. Il est souhaitable que l'Occident lui-même n'en fasse pas partie. De cette manière, il sera facile de contrôler ce pôle.

L'Inde a des problèmes avec la Chine et, dans une moindre mesure, avec le monde islamique (par l'intermédiaire du Pakistan, mais pas seulement). C'est ce qui pousse l'Inde vers un rapprochement avec l'Occident, envers lequel l'Inde a cependant aussi des comptes à régler (héritage du colonialisme) ; il faut donc que l'Inde réfléchisse plus clairement à la logique du multipolarisme et la Russie, avec laquelle l'Inde n'a pas la moindre contradiction, est en mesure de l'y aider.

La Russie se trouve aujourd'hui sur la ligne de front de la guerre avec l'hégémon, de sorte que la construction du multipolarisme et la promotion de sa philosophie deviennent naturellement notre mission.

La victoire à la Pyrrhus de Mélenchon en France

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La victoire à la Pyrrhus de Mélenchon en France

Par Marcelo Ramírez

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/la-victoria-pirrica-de-melenchon-en-francia-por-marcelo-ramirez/

Les élections dans la pays de la deuxième économie de l'UE sont enfin arrivées et le résultat attendu s'est produit, confirmant l'effondrement du modèle mondialiste et suscitant le désespoir des élites de ce secteur. Malgré sa victoire au premier tour, le Rassemblement national (RN) de Mme Le Pen a perdu la première place au profit de l'alliance entre le macronisme et la gauche, qui, en coalition, s'est partagé les deux premières places. La prochaine nomination du premier ministre dépendra d'un éventuel accord entre ces blocs.

Macron, désabusé et en colère après les résultats des élections européennes, a décidé de prendre un risque et, au vu des résultats, de faire preuve d'une certaine maladresse en appelant à des élections anticipées. Les élections ont montré ce qui était attendu, à savoir que les Français en avaient assez de Macron et de sa politique, une politique qui existe depuis longtemps et qui a été largement désavouée lors des confinements pendant la pandémie.

Les questions non résolues de l'immigration, des faibles revenus par rapport aux normes locales et de l'alignement sur l'OTAN ont certainement explosé quand le président français à pris la position d'envoyer des troupes en Ukraine. Le risque d'une telle action est simplement que la France soit entraînée dans une guerre avec la plus grande puissance nucléaire du monde, et ce, en échange de rien de profitable pour le pays.

La propagande qui consiste à présenter la guerre comme un combat épique pour la liberté ou la démocratie ne convainc pas les Français, et peu d'entre eux sont prêts à mourir suite à des arguments aussi invraisemblables. C'est pourquoi le vote ne doit pas surprendre par ses résultats et ne fait qu'entériner un parcours de lassitude.

Le Front national, rebaptisé Rassemblement National, est arrivé en tête du premier tour, laissant la coalition de la gauche mondialiste en deuxième position. Les candidats de Macron sont arrivés en troisième position, ce qui a été inversé au second tour grâce à l'alchimie électorale, mais cela ne change pas le fond du problème étant donné que les candidats de Bardella et de Le Pen ont doublé le nombre de sièges détenus jusqu'à présent. Mme Le Pen est restée sereine, sachant que cela allait se produire mais que cela la mettait dans une position importante pour l'avenir.

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Graphique : en raison du système de circonscriptions et du jeu de l'élimination des candidats en troisième position, celui qui a obtenu le plus grand pourcentage de voix (37 %) est arrivé en troisième position.

Marine Le Pen est-elle la candidate idéale pour renverser un système injuste? Sûrement pas, c'est une professionnelle de la politique qui ne propose qu'une marche en arrière, à une époque où les temps étaient meilleurs pour les Français.

Si ses propositions n'apportent pas de solutions aux problèmes à venir, elles empêchent au moins l'escalade vers la guerre nucléaire et font de même avec l'avancée du mondialisme culturel, qui cherche la "déconstruction", c'est-à-dire la destruction des valeurs historiques.

C'est ce qui a déclenché la panique parmi les élites mondialistes, qui ont poussé à former une grande coalition contre le RN. Ce qui est curieux, c'est que cette même coalition inclut des fronts de gauche qui se présentent comme anti-système, attaquant Macron. Cependant, face à l'urgence, les anti-systèmes auto-proclamés ont décidé de voter pour les candidats du système, c'est-à-dire pour Macron. Dans un monde de poudre aux yeux où la réalité apparaît telle qu'elle est quand le temps presse, il est indispensable d'unir les différentes options du système pour faire face à la menace que fait peser le Rassemblement national sur les intérêts des uns et des autres.

Cette situation aboutit alors à définir une sorte de "tous contre Le Pen", à l'exception de l'"ultra-gauche" anticapitaliste. Il est donc clair qu'il y a une grande confusion derrière le mantra de la gauche contre la droite, qui permet alors d'enclencher la dispute entre les modèles globalistes et souverainistes, même si ceux-ci sont eux-mêmes socialement injustes.

C'est précisément pour cette raison qu'il n'y a pas de véritables options révolutionnaires, mais seulement des options cosmétiques.

Ce qui est inquiétant, c'est que ces secteurs émergents contestent la culture mondialiste sur le plan des valeurs, qui sont nécessaires pour schématiser le nouveau modèle de relations sociales en cours au niveau mondial. Et ils le font à partir d'une position complexe, puisque tant Mélenchon que Bardella ont défini qu'ils étaient contre la confrontation avec la Russie et qu'ils cherchaient d'autres solutions que l'extermination d'une grande partie de l'humanité, comme le proposent les faucons du mondialisme.

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Il y a plusieurs raisons à cela: premièrement, la France, curieusement avec Macron, a décidé d'être le principal soutien de l'ordre mondial mondialiste qui défie la Russie et ses partenaires.

La France, seule détentrice d'armes nucléaires dans l'Union européenne, pense pouvoir menacer le Kremlin, promettant que son "bouclier nucléaire" est suffisant pour lui donner un statut similaire à celui de la Russie.

Par le passé, Macron a promu l'idée de créer une armée européenne indépendante des États-Unis et de l'OTAN, un projet qui n'a pas pris de mesures significatives, mais qui dénote les intentions du Français.

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C'est tout cela qui a conduit les Français à opter pour deux options contraires à la position interventionniste de Macron, qui, à certaines occasions, fait preuve d'un ego qui le pousse à vouloir être un nouveau Napoléon. Il est pour le moins étrange que la presse ne remarque pas le fait que la majorité des Français répudie la politique de Macron, mais soit choquée par la possibilité que Le Pen finisse par le conditionner dans ses positions de participation à une guerre contre la Russie.

"Mes décisions et mes actions sont dictées par les intérêts de la France. La Russie ne disparaîtra pas, elle ne sera pas rayée de la carte. Elle existe et il faut en tenir compte... Le monde est ce qu'il est et pas ce qu'on voudrait qu'il soit. En tant qu'homme politique, j'ai le devoir de dire la vérité aux Français, même si elle ne leur plaît pas. Nous avons soutenu l'Ukraine, nous avons condamné la Russie... Mais nous avons aussi tracé des lignes rouges et nous l'avons fait dans l'intérêt de la France."

"Nous ne voulons pas que l'Ukraine fasse partie de l'UE, nous ne voulons pas que l'Ukraine devienne membre de l'OTAN, nous ne voulons pas partager nos armes nucléaires avec le reste de l'Europe et nous sommes contre l'envoi de nos troupes dans une guerre qui, je le rappelle, ne concerne pas la France. J'ai été surpris par la légèreté avec laquelle Emmanuel Macron, un verre de whisky à la main, a déclaré à une chanteuse qu'il enverrait des troupes...".

Marine Le Pen a adouci son discours de sympathie pour Poutine, rénové sa rhétorique et s'est retranchée dans la défense des valeurs traditionnelles aux côtés d'une politique de lutte contre l'immigration incontrôlée. Cela a suffi à convaincre ses électeurs que c'était là le meilleur choix.

Un autre fait doit être remarqué. Alors que la presse mondiale américaine appelle à soutenir Biden à tout prix, considérant qu'avoir amené le monde au bord de la guerre nucléaire ne suffit pas à penser que sa figure est plus dangereuse que celle de Trump, l'histoire se répète en France.

Le grand danger est de voir arriver au pouvoir quelqu'un qui n'a jamais gouverné la France. La presse est scandalisée par la possibilité que Le Pen et ses semblables puissent prendre des décisions, mais elle oublie que la décision clé, celle de la guerre, a été prise par Macron.

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Le mondialisme voit donc le pouvoir lui glisser entre les doigts. L'AfD allemande, la FPÖ autrichienne et le Fidesz de Viktor Orbán ne sont que quelques-unes des alternatives émergentes. La réponse consiste à parler de la progression de l'extrême-droite, du fascisme, mais cela ne suffit pas à enrayer la lassitude des citoyens à l'égard du système politique traditionnel.

Après des décennies de baisse des revenus, d'augmentation de la pauvreté résultant de la destruction accélérée des classes moyennes et d'une violente concentration des richesses, la rébellion est en marche au cœur du monde occidental développé.

La France est un nouvel exemple des pressions exercées par des populations qui commencent à s'éloigner du schéma gauche-droite pour se rapprocher du clivage mondialisme-nationalisme.

Attal a déclaré le dimanche 30 juin: "la leçon de ce soir, c'est que l'extrême droite est aux portes du pouvoir... Jamais dans notre démocratie l'Assemblée nationale n'a été autant menacée d'être dominée par l'extrême droite que ce soir", "pas une seule voix ne doit aller au Rassemblement national... Si nous voulons être à la hauteur du destin français, il est de notre devoir moral de tout faire pour éviter que le pire ne se produise".

Le problème échappe aux élites politiques. S'unir sous le slogan de fermer la porte à l'"ultra-droite" dans un front démocratique n'émeut personne. Ce n'est pas non plus une idée nouvelle : lors de l'arrivée au pouvoir de Juan Perón en 1945 en Argentine, l'opposition politique qui contestait son accession au pouvoir avait formé une coalition sous le nom d'Union démocratique, qui réunissait conservateurs et communistes. Cela n'a pas fonctionné ; l'histoire est rebelle à de telles manœuvres. La décomposition du système est profonde et ne peut être maintenue en réunissant les différents acteurs discrédités par le système lui-même.

De moins en moins de citoyens s'émeuvent de la progression de l'ultra-droite et de moins en moins s'inquiètent du retour imaginaire d'un fascisme qui a, en réalité, disparu il y a plus d'un demi-siècle. Si les appels aux fronts antifascistes ont eu du succès à une époque, leur temps est révolu. Aujourd'hui, le malaise et la lassitude poussent à la rupture, que ce soit dans les pays développés, moyens ou sous-développés. La lassitude se manifeste face à un système qui a perdu sa capacité à séduire les masses.

C'est pourquoi nous assistons à un phénomène d'ascension qui semble inéluctable, gagnant du terrain, mais forçant indirectement l'accélération des conflits, car le mondialisme perd le contrôle de ses bases et la possibilité d'imposer son modèle s'éloigne définitivement. La France a montré que le système est à bout de souffle, qu'il se fissure rapidement et que les appels à la résistance contre l'"ultra-droite" perdent de leur efficacité ; le système doit chercher d'autres solutions s'il veut maintenir le consensus.

La démocratie libérale basée sur des partis politiques au service des causes imposées par l'establishment mondialiste ne répond plus de manière adéquate.

Nous pourrions assister à l'émergence de leaderships basés sur le web, dotés d'une capacité de communication éprouvée et mieux formés que la classe politique actuelle, qui est ignorante, et pas seulement vénale.

C'est là que nous pourrions voir une opportunité de construire des mouvements qui cherchent à changer réellement et mieux les choses face aux menaces qui pèsent sur nous tous. Mais il faudra savoir les différencier des faux prophètes qui participeront à ce discours, mais chercheront à l'amener à une inaction réelle, en changeant un petit quelque chose pour que rien ne change dans l'ensemble.

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La victoire de Mélenchon est une victoire à la Pyrrhus car il a dû renoncer à ses positions anti-système et pactiser avec Macron, celui-là même qui est issu de la banque Rothschild et qui conduit la France vers la guerre avec la Russie.

Le prix de cette victoire est que le progressisme et la gauche ont montré leur vrai visage, celui d'un système, d'une dissidence contrôlée. La crédibilité est remise en cause et l'on s'interroge sur la gauche de notre région du monde (= l'Amérique ibérique) qui fête la victoire du candidat pro-USA, ce que l'on semble oublier face aux accusations de fascisme à l'égard de Le Pen.

Une victoire donc, coûteuse et inquiétante pour l'avenir, qui démontre que le processus de dislocation est toujours en cours.

Elections françaises: la grande rupture est là

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Elections françaises: la grande rupture est là

Par José Javier Esparza

Source: https://noticiasholisticas.com.ar/elecciones-francesas-la-gran-ruptura-ya-esta-aqui-por-jose-javier-esparza/

Le parti le plus plébiscité au second tour des élections législatives françaises est de loin le Rassemblement national de Marine Le Pen et Jordan Bardella: 8,7 millions de voix. Si l'on y ajoute les 1,3 millions de voix des Républicains de Ciotti, alliance perfidement qualifiée par le service des élections du gouvernement d'"union de l'extrême droite" (en tant que telle, pour ne pas mâcher ses mots) et favorables au soutien des listes du RN, le chiffre global s'élève à plus de 10 millions de voix. Les sièges déjà enlevés au premier tour ne sont pas comptabilisés ici. Cependant, en regardant le tableau officiel des résultats du second tour, on constate que les 8,7 millions de voix du RN ne se sont traduites que par 88 sièges, tandis que les 7 millions de l'ultra-gauche ont abouti à 146 sièges. De même, les 6,3 millions du groupe de Macron se sont traduits par 148 sièges. Au final, en intégrant les sièges déjà attribués au premier tour, l'Assemblée française se retrouve avec une majorité d'extrême gauche (le Nouveau Front populaire de Mélenchon) avec 178 sièges, un deuxième groupe macroniste avec 150 sièges, et, en troisième position, le RN de Le Pen avec 143 sièges; en quatrième position Les Républicains (centre-droit) avec 39 sièges, plus d'autres groupes mineurs. En d'autres termes, le parti qui a obtenu le plus de voix se retrouve en troisième position en termes de représentation. La distorsion du vote lorsqu'il est traduit en sièges est évidente.

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Comme chacun le sait - ou devrait le savoir maintenant - cette distorsion est due au modèle hyper-majoritaire du système électoral français, qui n'attribue qu'un seul siège par circonscription et permet à deux ou plusieurs candidats perdants au premier tour de concentrer les voix pour l'emporter au second tour. C'est exactement ce qui s'est passé et ce n'est pas particulièrement surprenant, car de nombreux observateurs (par exemple, Santiago Muzio dans El Gato al Agua) avaient déjà mis en garde contre ce phénomène. Quand on regarde les chiffres en détail, on s'aperçoit qu'en réalité ces élections se sont jouées à quelques dizaines de milliers de voix - c'est dire à quel point le résultat a été serré dans de nombreuses circonscriptions - et qu'une variation de ces chiffres - cent de plus ou cent de moins dans telle ou telle circonscription - aurait abouti à un parlement totalement différent. En tout état de cause, et en guise de bilan provisoire, ce que l'on peut conclure est ce qui suit:

1) Macron a convoqué des élections législatives pour refroidir la victoire du RN aux élections européennes. Il ne l'a pas complètement refroidie, car ce qu'il a réussi, c'est à enflammer la frustration d'une France majoritaire qui, tout en gagnant, perd.

2) Macron a convoqué ces élections législatives pour se consolider, mais il a obtenu exactement le contraire: la première chose que Mélenchon a faite dès qu'il s'est vu "vainqueur" n'a pas été d'attaquer Le Pen, mais de demander à Macron de "s'incliner" (sic) et de confier au Nouveau Front Populaire le soin de former un gouvernement.

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3) Cette puissance de l'extrême gauche est probablement l'effet le moins anticipé par Macron: sans doute le président comptait-il que, au second tour, le discours "antifasciste" lui permettrait de recueillir le soutien de l'extrême gauche, mais il pensait sûrement que ce serait l'inverse, c'est-à-dire une extrême gauche subordonnée aux candidats à la présidence, un peu comme Sánchez, et non l'inverse, ce qui s'est finalement produit. L'araignée Macron s'est empêtrée dans sa propre toile.

4) Le fait est que, dans la pratique, Macron vient de céder le Parlement à l'extrême gauche. Et en plus, il lui a donné toute la légitimité (artificielle, mais efficace) de la "lutte contre le fascisme" proclamée par les médias et dont Macron se voulait le champion.

5) Au total, le RN ajoute six millions de voix et 60 sièges à ses résultats des précédentes élections législatives. Il est le premier parti politique de France. Peut-on gouverner contre lui ?

6) Si l'objectif était de pacifier le paysage politique, le résultat ne peut être plus catastrophique : l'Assemblée est divisée en trois groupes minoritaires profondément différents, au point que le pays sera objectivement ingouvernable.

L'aveuglement volontaire de la majorité médiatique, qui s'obstine à considérer le RN comme "extrémiste" mais pas le Front populaire, doit être laissé à l'analyse. De même que l'indigence idéologique d'une grande partie du vote macroniste, et même de certains modérés de centre-droit, qui ont préféré soutenir les candidats de l'ultra-gauche plutôt que le RN.

Et enfin, la grande question: qu'est-ce qui unit vraiment les bourgeois macronistes, les socialistes, les communistes, les islamistes et tous ces gens qui ont uni leurs voix dans ces élections? Parce que leurs programmes respectifs sont objectivement contradictoires sur beaucoup de choses. C'est pourquoi Bardella (et pas seulement lui) a parlé de "coalition contre nature". Il est vrai qu'en termes politiques traditionnels, le pacte du macronisme avec toutes les gauches dures ou molles est contre nature. Mais peut-être faut-il penser que la "nature" a changé. Ce n'est plus celle des termes traditionnels de droite et de gauche, de capitalisme et de socialisme, etc., mais une autre réalité: les partisans du mondialisme et de l'effacement des identités nationales contre les partisans de l'accentuation de la souveraineté nationale. De ce point de vue, l'actuel pacte français a tout son sens, car la seule chose sur laquelle Macronistes, libéraux, progressistes fluides, socialistes, communistes et philo-islamistes sont vraiment d'accord, c'est le rejet de la préférence nationale. Mondialisme contre souverainisme. C'est la grande rupture qui définit notre époque. Il faut choisir.

Vico: une philosophie historiquement moderne

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Vico: une philosophie historiquement moderne

Par Alessandro (Blocco Studentesco)

Source: https://www.bloccostudentesco.org/2024/07/11/bs-giambattista-vico-filosofia-storicamente-moderna/

Giambattista Vico est né à Naples en 1668 dans une famille de condition sociale modeste. Initié dès l'adolescence à l'étude de la grammaire et, plus tard, de la métaphysique, il est contraint par la volonté de son père d'étudier le droit à l'université de Naples. Diplômé in utroque iure, il se passionne immédiatement pour les dilemmes philosophiques que pose l'étude du droit.

md22535180285.jpgDe 1689 à 1695, il travaille comme précepteur des enfants du marquis Domenico Rocca, où il a l'occasion d'approfondir sa connaissance des philosophes antiques, des présocratiques à Lucrèce, qui l'impressionne. Parmi les différents thèmes qu'il a abordés dans son œuvre philosophique, la philosophie de l'histoire, qu'il appelait "l'histoire expliquée par les idées", est d'une grande importance. Il conçoit la philosophie d'un peuple en analysant son histoire. L'utilisation de la philologie à cette fin était primordiale. Selon Vico, chaque peuple possède ses propres caractéristiques en raison du processus historique qu'il a traversé.

Vico est le premier à critiquer le rationalisme cartésien sans tomber dans l'erreur empiriste de Locke : verum ipsum factum, il est possible de connaître par les causes. Bien que cette pensée soit présente dans d'autres philosophies telles que la philosophie occasionnaliste et le volontarisme scolastique de Scot, Vico la comprend différemment. Dans la Scienza Nuova, Vico affirme que la vérité ne peut être connue que par celui qui en est la cause première. Sur le plan rationnel, nous pouvons reconnaître les vérités, mais pas les connaître pleinement. Le Cogito cartésien n'est pas suffisant pour nous connaître nous-mêmes. La conscience de l'existence ne présuppose pas la connaissance. En fait, nous ne nous créons pas nous-mêmes, nous sommes l'effet d'une cause et, en tant que tels, nous ne pouvons pas nous connaître pleinement. En terminant la critique de Vico à l'égard de Descartes, on peut dire que ce dernier a, pour Vico, attribué à tort la connaissance des effets au principe de vérité, qui ne procède pourtant que de Dieu, puisqu'il est cause incausée.

La philologie est le principal outil utilisé par Vico pour étudier la façon dont un peuple aborde la vie. Les différences structurelles entre des langues ayant des racines communes, comme le français et l'italien, témoignent également d'une différence de mentalité. Aujourd'hui, les universitaires s'accordent généralement sur cette affirmation, qui a été identifiée pour la première fois par Vico lui-même.

L'histoire de toute civilisation humaine est limitée à des étapes spécifiques, au cours desquelles la conception de l'État et de Dieu change. Tout au long des 19ème et 20ème siècles, ces théories ont été accréditées. La décadence de cette vision mesurant le progrès d'une civilisation par une norme générale a été abandonnée à des fins politiques. Elle a été considérée par les anthropologues comme une vision "eurocentrique" et, dans notre siècle, "suprématiste blanche". Vico interprète le changement de civilisation en trois étapes : l'âge des dieux, l'âge des héros et l'âge des hommes. Ces trois étapes peuvent également être identifiées dans l'histoire de l'individu avec les trois stades de l'enfance, de l'adolescence et de l'âge adulte. L'âge des dieux est caractérisé par la sentimentalité, l'homme ne comprend pas le monde et confie sa vie à une série de divinités trouvées dans les forces de la nature. Dans l'âge des héros, un groupe s'impose aux autres et la caste aristocratique est née. L'homme suit l'exemple des figures mythiques pour mener une vie morale. Au siècle de l'homme, l'homme utilise le raisonnement pour se réaliser et vivre en civilisation avec sa communauté.

L'apport de Vico à la philosophie européenne est immense : avec lui, on commence à regarder l'histoire non seulement comme un exemple, mais aussi comme une réponse à certaines questions.

 

jeudi, 11 juillet 2024

Sergueï Karaganov et la politique de dissuasion de la Russie

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Sergueï Karaganov et la politique de dissuasion de la Russie

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2024/07/02/sergei-karaganov-ja-venajan-pelotepolitiikka/

Sergueï Karaganov, un politologue russe qui était également proche des cercles de politique étrangère occidentaux dans les années 1990 et 2000, affirme que la Russie devrait faciliter le démantèlement de l'hégémonie américaine par une "politique de dissuasion plus active".

Karaganov n'est pas un propagandiste de la politique étrangère russe, mais les opinions qu'il publie s'adressent principalement à l'élite politique russe ainsi qu'à la communauté stratégique internationale. Karaganov voit le monde à travers le prisme pragmatique de la realpolitik et ne se laisse pas aller à la sensiblerie.

"Si l'élite libérale-mondialiste actuelle quitte le pouvoir, les États-Unis pourraient même redevenir un facteur d'équilibre mondial relativement constructif, comme c'était le cas avant la seconde moitié du 20ème siècle", souligne Karaganov, qui connaît bien les initiés occidentaux.

Il note froidement que, malgré tout, "il n'y a pas de conflits non résolus entre la Russie et les États-Unis". "Les contradictions actuelles découlent de l'expansion américaine, qui a été facilitée par notre faiblesse et notre stupidité dans les années 1990, ce qui a contribué à la montée spectaculaire des sentiments hégémoniques aux États-Unis".

Aujourd'hui, les États-Unis traversent une crise interne et l'élite actuelle ne cesse d'éroder le "soft power" ou l'influence idéologique de Washington dans le monde. "Une politique de dissuasion rigoureuse devrait créer les conditions nécessaires pour que l'Amérique devienne une superpuissance normale", conclut M. Karaganov.

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L'Europe, autrefois "phare de la modernisation pour la Russie et de nombreuses autres nations", se dirige, selon M. Karaganov, "vers un vide géopolitique" et "malheureusement aussi vers une décadence morale et politique". L'euro-bureaucratie de Bruxelles a déjà "isolé la Russie de l'Europe par des ordres venus de l'extérieur".

Le désengagement de la Russie de l'Europe est "une épreuve pour de nombreux Russes, mais elle doit être surmontée le plus rapidement possible". L'analyste chevronné souligne que "la clôture n'est pas totale, bien sûr, et qu'elle ne doit pas devenir un principe".

À l'avenir, la coopération devrait être établie principalement avec les pays européens qui s'y intéressent réellement et qui sont intéressants du point de vue de la Russie.

Un élément important de la nouvelle doctrine de politique étrangère de la Russie devrait être une "stratégie idéologique offensive". Selon M. Karaganov, "les tentatives de plaire à l'Occident et de négocier avec lui sont à la fois moralement et politiquement négatives".

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"Lorsque la Russie a lancé à titre préventif (bien que tardivement) ses opérations militaires contre l'Occident, elle ne s'est pas appuyée sur de vieilles hypothèses et ne s'est pas attendue à ce que l'ennemi déclenche une guerre de grande envergure. Ainsi, la Russie n'a pas utilisé de tactique de dissuasion active dès le départ", a critiqué l'expert en politique étrangère et de sécurité.

Pour M. Karaganov, l'opération militaire spéciale "doit être poursuivie jusqu'à la victoire". "Nos ennemis doivent comprendre que s'ils ne reculent pas, la patience légendaire de la Russie s'épuisera et la mort de chaque soldat russe sera payée par des milliers de vies de l'ennemi.

Le seul objectif raisonnable pour l'Ukraine est "la libération et la réunification avec la Russie de l'ensemble des régions méridionales et orientales et (probablement) du bassin du Dniepr". Les régions occidentales, en revanche, "feront l'objet de négociations futures". Pour M. Karaganov, la meilleure solution pour elles serait "la création d'un État tampon démilitarisé".

"Un tel État serait un lieu de résidence pour les habitants de l'Ukraine actuelle qui ne veulent pas être citoyens russes et vivre selon les lois russes. Pour éviter les provocations et les migrations incontrôlées, la Russie devrait construire une clôture à la frontière de l'État tampon".

La politique de sécurité de la Russie devrait "se fonder sur l'hypothèse que l'OTAN est un groupement hostile qui a démontré à maintes reprises son agressivité et qui mène en fait une guerre contre la Russie. Par conséquent, toute attaque nucléaire contre l'OTAN, même préventive, est moralement et politiquement justifiée".

"Cela s'applique principalement aux pays qui soutiennent le plus activement la junte de Kiev", prévient M. Karaganov. "Les anciens et surtout les nouveaux membres de l'alliance doivent comprendre que leur sécurité a été considérablement affaiblie depuis qu'ils ont rejoint l'alliance militaire.

Le faucon russe affirme que "si la Russie devait lancer une attaque préventive de représailles contre un pays de l'OTAN, les États-Unis ne réagiraient pas". Il doute que la Maison Blanche et le Pentagone soient prêts à détruire des villes américaines "pour Poznan, Francfort, Bucarest ou Helsinki".

La politique nucléaire de la Russie et la menace de représailles devraient également empêcher l'Occident de déployer massivement des armes biologiques ou cybernétiques contre la Russie ou ses alliés. Il faut "mettre un terme à la course aux armements menée dans ce domaine par les États-Unis et certains de leurs alliés".

Selon M. Karaganov, l'abaissement du seuil d'utilisation des armes nucléaires et l'augmentation de leur rendement minimal sont également nécessaires pour rétablir la fonction perdue de la deuxième dissuasion nucléaire : la prévention des guerres conventionnelles à grande échelle.

"Les planificateurs stratégiques de Washington et leurs hommes de main européens doivent comprendre que le fait d'abattre un avion russe ou de continuer à bombarder des villes russes entraînera une punition sous la forme d'une frappe nucléaire (après une frappe de dissuasion non nucléaire). Ils pourraient alors prendre sur eux de renverser la junte de Kiev", estime M. Karaganov.

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Il suggère que la Russie devra modifier - quelque peu publiquement - la "liste des cibles des représailles nucléaires". Les nouveaux membres de l'OTAN, la Finlande et la Suède, figureront-ils sur cette liste ? "Nous devons réfléchir soigneusement à qui nous allons intimider exactement. La menace de représailles doit être suffisamment dissuasive pour une oligarchie mondialiste qui ne se soucie pas de ses propres citoyens", suggère M. Karaganov.

"La plupart des États les plus effrontément agressifs sont des États côtiers. L'oligarchie mondialiste et l'État profond ne doivent pas espérer échapper aux tsunamis provoqués par les torpilles nucléaires russes Poséidon ", prévient M. Karaganov.

"L'amélioration de la crédibilité et de l'efficacité de la dissuasion nucléaire est nécessaire non seulement pour mettre fin à la guerre que l'Occident a déclenchée en Ukraine, mais aussi pour permettre à l'Occident de jouer pacifiquement un rôle beaucoup plus modeste, mais, espérons-le, plus digne, dans le futur système mondial", ajoute-t-il plus amicalement.

La dissuasion nucléaire est avant tout nécessaire pour prévenir l'escalade des conflits et éviter une "ère de guerre" potentielle.

Karaganov recommande de "reprendre les essais nucléaires dès que possible après des négociations avec les États amis". "D'abord sous terre, et si cela ne suffit pas, en faisant exploser la Tsar Bomba-2 à Novaya Zemlya, tout en prenant des mesures pour minimiser les dommages environnementaux".

Si les États-Unis devaient procéder à un essai similaire en réponse, cela "ne ferait que renforcer l'effet universel de la dissuasion nucléaire". En tout état de cause, "le dialogue avec la majorité des principaux pays du monde sur le contenu et la modernisation de la politique de dissuasion nucléaire doit être développé immédiatement".

Karaganov est conscient que nombre de ses propositions seront critiquées. Même Poutine ne voit pas la nécessité de procéder à des essais nucléaires. Toutefois, M. Karaganov estime que les spéculations sur la politique de dissuasion se sont avérées utiles. "Les Américains ont rapidement cessé de dire que la Russie n'utiliserait jamais d'armes nucléaires en réponse à l'agression occidentale en Ukraine".

Karaganov pense que le débat sur cette question se poursuivra, "à la fois publiquement et à huis clos, avec des experts de la majorité des principaux pays du monde et, à l'avenir, avec des représentants du monde occidental qui a survécu [à l'hybris]".

Les capitalistes libéraux bellicistes vaincus en France et en Grande-Bretagne

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Les capitalistes libéraux bellicistes vaincus en France et en Grande-Bretagne

Luca Bagatin

Sources: https://electomagazine.it/in-francia-e-gran-bretagna-sconfitti-i-guerrafondai-liberal-capitalisti/

Les résultats définitifs des élections françaises rejoignent ceux des récentes élections britanniques.

Les forces et les candidats qui ont le plus appuyé sur l'accélérateur de la guerre, ceux qui se sont laissés charmer par la mauvaise et irresponsable administration américaine de Biden, ceux qui, ces dernières années, ont mis en œuvre des politiques de massacre social, sont vaincus.

En Grande-Bretagne, les conservateurs perdent et en France, la droite libérale capitaliste de Macron perd.

On ne peut pas vraiment dire que la gauche gagne.

Ou plutôt, en Grande-Bretagne, le "Labour" édulcoré de Stamer recueille certes beaucoup plus de voix que les conservateurs, mais il en perd par rapport à la performance du Labour à l'époque du véritable socialiste Jeremy Corbyn (33,8% obtenus par le Labour de Stamer, 40% par le Labour dirigé par Corbyn).

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Ce Jeremy Corbyn qui - fort de son programme basé sur "l'égalité, la justice et la paix", pour un "monde le plus cool et le plus juste possible" - dans sa circonscription londonienne historique d'Islington North, en tant qu'indépendant, a battu le candidat "travailliste".

En France, la large coalition de gauche réunie au sein du nouveau Front populaire a certainement gagné, comme on pouvait s'y attendre.

Une coalition cependant très composite et fruit de nombreux compromis, entre une aire idéologique autoproclamée "socialiste" - en réalité capitaliste libérale au moins depuis l'époque de Hollande - quelques communistes plus ou moins modérés et une aire authentiquement socialiste emmenée par Jean-Luc Mélenchon.

On peut toutefois sourire que ce dernier soit défini comme "radical de gauche" par notre mauvaise presse conformiste d'Italie, alors qu'un des reproches qui lui est souvent fait par de nombreux Français est justement d'être beaucoup trop modéré.

On peut également s'interroger sur les accusations absurdes d'"antisémitisme" lancées par certains à l'encontre de Mélenchon, simplement parce qu'il estime nécessaire la reconnaissance d'un État de Palestine et qu'il critique un gouvernement, celui de Netanyahou, qui n'est même pas aimé par de nombreux Israéliens.

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Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon.

Ce sont les mêmes critiques absurdes que certains - surtout dans son parti à l'époque - ont faites à Corbyn.

À ce rythme, même Bettino Craxi et Giulio Andreotti - dont on devrait plutôt se souvenir pour leur excellente et stable politique étrangère italienne - auraient été accusés d'"antisémitisme" ! C'est tout simplement ridicule et honteux !

Malheureusement, toutes les accusations sont bonnes, de la part de nombreux libéraux capitalistes intégristes, pour salir les socialistes et les partisans du bon sens. Il en a toujours été ainsi, notamment depuis 1993 dans le monde dit occidental.

Le parti de Mélenchon, La France Insoumise, socialiste démocratique et populiste de gauche, a remporté, dans la coalition gagnante, le plus grand nombre de sièges (74 élus). Et il est plus que normal que ce soit lui qui gouverne. Et j'espère personnellement que c'est Mélenchon lui-même qui présidera un tel gouvernement.

Certes, il devra faire des compromis avec les "socialistes" autoproclamés, avec les communistes et avec les soi-disant écologistes, mais il pourra certainement remettre de l'ordre dans le chaos provoqué par l'hécatombe sociale parachevée par Macron, qui a trop longtemps déchaîné la colère des Français, au point que nombre d'entre eux se sont organisés dans le mouvement civique et démocratique des Gilets jaunes.

A condition, bien entendu, que les "socialistes" autoproclamés - avec Olivier Faure et Raphaël Glucksmann en tête - ne veuillent pas chercher un compromis avec la droite libérale-capitaliste battue de Macron, qui est la vraie perdante de l'élection et qui a causé de graves dommages à la France.

Y a-t-il donc lieu de se réjouir ?

Le peuple devrait être souverain, mais finalement ce sont souvent les politiques qui décident. Ceux de l'Europe d'aujourd'hui sont pour la plupart peu instruits et cultivés et encore moins responsables.

Nous verrons bien.

France, si la droite ne change pas la société, la société changera la droite

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France, si la droite ne change pas la société, la société changera la droite

Enrico Toselli

Source: https://electomagazine.it/francia-se-la-destra-non-cambia-la-societa-la-societa-cambiera-la-destra/

C'est un merveilleux laboratoire politique que la France. Peut-être désastreux pour les Français, mais sans doute intéressant pour toute une série d'enchevêtrements politico-idéologiques, de tentatives de coopération inter-partis, de renaissances de filons idéologiques refoulés. A coup sûr, c'est plus passionnant que la roulette au Casino. Une France qui s'enthousiasme pour la droite du Rassemblement national aux élections européennes et au premier tour des élections législatives, mais qui récompense - en termes de sièges, pas de voix - la gauche de Mélenchon au second tour et exhume Macron, qui semblait mort mais qui réapparaît comme le gagnant d'un pari qui semblait risqué mais qui s'est avéré payant.

Le président sera-t-il celui qui distribuera les cartes au sein du gouvernement, même si Mélenchon insiste sur un changement radical? Pour l'instant, les marchés financiers rejettent le virage à gauche et c'est aussi un signal intéressant: on peut voter contre les marchés. En France, oui. En Italie, il semble que non.

Cependant, en profitant des marchés boursiers, Macron peut forcer ses nouveaux alliés gauchistes à larguer Mélenchon et ses alliés pour arriver à une coalition gouvernementale "de bon sens", toujours au service des marchés et des États-Unis. En concédant toujours plus aux vices privés, alors qu'il a déjà tout concédé, en favorisant les Français de différentes couleurs en échange de la poursuite de politiques économiques qui pénalisent les Français hors des grandes villes.

Et le Rassemblement national? La dédiabolisation n'a pas payé. L'option de bon sens et de modération n'a pas suffi. En revanche, Mélenchon a gagné précisément parce qu'il a choisi de ne pas modérer ses propos. La melonisation à la française s'est révélée erreur fatale. Les listes des macroniens et de la gauche dite "responsable" étaient déjà pleines de serviteurs de l'OTAN. Accepter les règles fixées par les adversaires ne suffit pas à se rendre présentable à leurs yeux. Plus vous concédez, plus ils vous demandent. Et, en bout de course, ils vous lâchent encore et toujours.

Le tiers des Français qui avaient choisi la droite aux élections européennes et au premier tour n'a pas pu résister à la pression du Front compact anti-lepéniste. Le pourcentage de voix a augmenté, mais malgré plus de 10 millions de voix (3 millions de plus que le Nouveau Front populaire et presque deux fois plus que les macroniens), les sièges ne sont pas tombés dans l'escarcelle, à cause du mécanisme électoral en vigueur et du front formé spécifiquement pour faire barrage à la droite. Un front qui n'a rien d'autre en commun que l'ennemi. D'autre part, l'imaginaire collectif se crée par des interventions quotidiennes non pas en politique mais en métapolitique. En construisant une nouvelle culture, un nouveau sentiment collectif. Avec la musique, la littérature, l'art, et même un journalisme de qualité. Là où la droite est toujours perdante parce qu'elle préfère les slogans, le désengagement (dédiabolisant), la défense des parasites qui votent ensuite pour d'autres.