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dimanche, 31 juillet 2022

La revue de presse de CD - 31 juillet 2022

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La revue de presse de CD

31 juillet 2022

EN VEDETTE

Les médias attaquent Orbán : les preuves de la nullité des journalistes français

C’est un extrait d’un discours prononcé en Roumanie qui a choqué les médias. Dans ce discours, le Premier ministre hongrois aurait évoqué « une race hongroise non mixte ». Plutôt que d’écouter les journalistes parisiens, nous vous proposons d’abord une analyse de Thibaud Gibelin, essayiste, professeur invité au Mathias Corvinus Collegium, auteur de Pourquoi Viktor Orban joue et gagne – Résurgence de l’Europe centrale. Puis, nous reprenons une traduction de ce fameux discours de Viktor Orbán, publiée par Breizh-Info.

https://www.polemia.com/les-medias-attaquent-orban-les-pr...

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AFRIQUE

Macron et la corruption en Afrique : on reconnaît l'expert

En visite le 26 juillet au Cameroun, au Bénin et en Guinée-Bissau, Emmanuel Macron a notamment déclaré qu'il fallait aider l'Afrique « à réguler les sujets de corruption qui sont un fléau pour le continent africain ». Régis de Castelnau rappelle qu'en matière de corruption, le président de la République en connaît un rayon…

Frontpopulaire.fr

https://frontpopulaire.fr/o/Content/co13090286/macron-et-...

DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Revue de presse RT du 17 au 23 juillet 2022

Exercice de réinformation/désinformation hebdomadaire avec cette revue de presse vue du côté russe.  Cette fois c’est sûr, l’hiver sera très rude pour l’Europe. Toujours pas de fin de partie admissible pour l’Ukraine ; la Russie prépare donc la suite pendant que les États-Unis reportent leur harassement sur la Chine.

lesakerfrancophone.fr

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Festival international de journalisme ou… Festival international du «Monde»?

Parrainé par le Groupe Le Monde (Le Monde, L’Obs, Télérama, etc.), Gilles Van Kote (Le Monde) en est le directeur. Cette année encore les invités étaient triés sur le volet : les représentants du Groupe Le Monde y étaient bien entendu très largement majoritaires mais étaient également présents quelques journalistes de Libération, de France Inter et d’ARTE, ainsi que des représentants politiques ou associatifs comme le multicarte européiste Pascal Lamy, le sénateur socialiste David Assouline (celui-là même qui reprochait à CNews d’avoir « fabriqué un candidat à la présidentielle »), le maire EELV de Bordeaux Pierre Hurmic, ou la présidente d’Oxfam-France Cécile Duflot. Cerise sur le gâteau de cet entre-soi parfait, cette année la marraine de l’événement était Charline Vanhoenacker (France Inter), « garante de l’impertinence et de la vivacité des échanges » (dixit L’Obs).

Causeur.fr

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Guerre de l’information, changements de récits et haine autorisée

À titre exceptionnel nous publions un éditorial dans ces temps de guerre — exceptionnelle aussi — de l’information. Non pour prendre parti, mais pour disposer d’un peu de recul au milieu du tintamarre. 10 exemples à méditer.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/guerre-de-linformation-changements-de...

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ÉCOLOGIE

La Wallonie sera-t-elle le prochain Sri Lanka ?

La conversion du Sri Lanka à l’écologisme le plus radical — la même idéologie qui inspire les programmes Fit for 55 et Farm to Fork de l’Union européenne — apparaît, de ce point de vue, comme l’incontestable élément déclencheur de la révolution populaire. Quand ils ne mangent plus à leur faim, lorsqu’ils voient leurs enfants dépérir parce qu’ils sont mal nourris, c’est bête mais les gens ont tendance à se révolter. En dépit de la torpeur estivale, les Wallons devraient observer avec attention ce qui se passe au Sri Lanka. Car l’allure générale des courbes budgétaires de la Wallonie n’est pas sans évoquer le tout-schuss vers les enfers du pays qu’on nommait autrefois Ceylan.

Contrepoints.org

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Les Verts allemands échouent contre eux-mêmes et contre la réalité

Depuis le début, la marque de fabrique des Verts est de tout critiquer, mais de ne jamais faire de propositions concrètes pour améliorer les choses. Et surtout pas de propositions réfléchies. Aujourd'hui, ils sont au gouvernement et doivent s'accommoder de la réalité. L'échec est programmé.

euro-synergies.hautetfort.com

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ÉCONOMIE

Pourquoi Netflix paie-t-il si peu d’impôts malgré un revenu annuel si élevé ?

Si le chiffre d’affaires de Netflix réalisé en France est déclaré auprès de l’administration fiscale française depuis 2021, son taux d’imposition reste symbolique. Dans un bilan de l’entreprise relayé par Capital, la filiale française du service de streaming a payé un maigre impôt bien qu’elle ait enregistré plus d’un milliard d’euros de revenus en un an. En se concentrant sur ces chiffres, on pourrait penser que Netflix est avantagé, mais ce n’est pas le cas. Explications.

Siecledigital.fr

https://siecledigital.fr/2022/07/27/pourquoi-netflix-paie...

ÉNERGIES

EDF, nouvelle victime de la transition écologique

Très concrètement, la transition écologique est en train d’enfoncer le dernier clou sur l’industrie et la production énergétique française, EDF étant le dernier exemple de ce sabotage débile auquel on peut malheureusement prédire le même genre de sort que celui d’Areva. Décidément, l’écologie en politique, c’est vraiment magique : cela transforme l’énergie en pénurie.

Contrepoints.org

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ÉTATS-UNIS

Pfizer fait du lobbying pour empêcher les lanceurs d’alerte de dénoncer les fraudes

Pfizer et d’autres grands groupes pharmaceutiques font pression pour bloquer une législation qui permettrait aux lanceurs d’alerte de dénoncer plus facilement les entreprises responsables de fraudes. Au cœur d’un environnement législatif vertigineux, avec une grande attention portée sur le débat « Build Back Better« , les grandes entreprises, dont Pfizer, se battent contre une mise à jour du False Claims Act, une loi datant de la guerre civile qui récompense les dénonciateurs qui intentent des procès contre les entrepreneurs au nom du gouvernement.

lesakerfrancophone.fr

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La CIA et les médias (1/6) – La manipulation de la presse américaine

Comment les médias les plus puissants d’Amérique ont travaillé main dans la main avec la Central Intelligence Agency et pourquoi la Commission Church les a couverts. Après avoir quitté le Washington Post en 1977, Carl Bernstein a passé six mois à analyser les relations entre la CIA et la presse pendant les années de la guerre froide. Son article de 25 000 mots, publié dans Rolling Stone le 20 octobre 1977, est reproduit dans une série de 6 billets dont voici le premier épisode.

les-crises.fr

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FRANCE

Le discret retour en France de « revenantes » du djihad et de leurs enfants

Cinquante et une personnes, seize femmes de djihadistes âgées de 22 à 39 ans et trente-cinq mineurs (7 sont orphelins de leurs deux parents), ont été ramenées de Syrie le 5 juillet. Elles étaient détenues dans des camps gardés par des Kurdes, dans des conditions de vie jugées « épouvantables » par l’ONU – dont le Comité des droits de l’homme a condamné la France pour y avoir trop longtemps laissé ses ressortissants. Ce retour groupé est une première : la France avait déjà rapatrié des enfants de Syrie mais sans leurs mères. S’agissant d’adultes, les précédentes « exfiltrations » se faisaient au cas par cas ou à la faveur du protocole Cazeneuve permettant d’extrader des djihadistes de Turquie.

laselectiondujour.com

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Didier Lallement, fanatique de la répression

« Portrait de Didier Lallement » issu de la lettre d’informations confidentielles Faits & Documents (n° 505, février 2022, 12 pages, 8 euros). La lettre mensuelle fondée par feu Emmanuel Ratier aborde cette fois le cas du préfet de police qui part à la retraite en juillet 2020, après une dérogation l’ayant autorisé à une prolongation de quelques mois.

polemia.com

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GÉOPOLITIQUE

La Transnistrie réaffirme sa volonté de “rejoindre” la Fédération de Russie

Dans un entretien à l’agence russe “Ria Novosti”, le chef de la diplomatie de cette république autoproclamée de Moldavie a affirmé que les priorités de son pays restaient inchangées : indépendance, puis adhésion à la Russie.

courrierinternational.com

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« La Chine tente de faire reconnaitre le régime des talibans ».

Un an après la prise de Kaboul, où en sont les talibans en Afghanistan ? Comment s’organise la résistance, notamment dans les vallées du nord et la vie des populations locales ? Entretien avec Ali Maisam Nazary, responsable des Relations extérieures du Front de résistance nationale d’Afghanistan.

revueconflits.com

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IMMIGRATION

Instrumentalisation de l’immigration : la capitulation de l’Union européenne

Les flux migratoires ont pris une ampleur considérable en ce début de 21e siècle. Les pays européens sont particulièrement vulnérables : le manque de contrôles aux frontières et un arsenal juridique favorable permettent en effet à de nombreux migrants clandestins d’entrer en Europe et de s’y maintenir. Les dirigeants de certains pays tiers l’ont bien compris et utilisent l’ouverture intermittente de leurs frontières pour faire pression sur les États européens et sur l’Union européenne.

Polemia.com

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OTAN

L'OTAN est-elle en morceaux ? L'Europe implose-t-elle ?

Depuis le début de la guerre d'Ukraine, l'interprétation de l'évolution du conflit par le courant dominant occidental est sans ambiguïté : la stratégie de Poutine visant à diviser l'Occident a échoué, étant donné l'unité granitique de l'OTAN face à l'ennemi commun, et les sanctions conduiraient bientôt au défaut de paiement de la Russie, avec la déstabilisation politique du régime de Poutine qui en découlerait. Aujourd'hui, nous devons constater l'absence totale de fondement de ces prédictions.

euro-synergies.hautetfort.com

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RÉFLEXIONS

Karl Marx et le complot juif : l’article qui dérange

À une époque où l’Union Européenne juge bon de « fêter » les 200 ans de Marx, il est toujours bon de relire Marx dans le texte. Les appels à l’élimination physique de ses cibles politiques ne sont même pas déguisés, et le Marx adepte de la dictature politique ne semble pas éclabousser le Marx philosophe ou économiste. Toutefois ces aspects sont bien connus, sans doute beaucoup plus qu’un autre aspect peu reluisant de l’œuvré de Karl Marx : son antisémitisme sans bornes. Dan Hannan l’évoquait dans un précédent billet, que j’aimerais compléter par quelques morceaux choisis d’un article publié par Marx le 4 janvier 1856 dans le New-York Daily Tribune. Comme on peut s’en douter cet article est souvent discrètement évincé des florilèges marxistes, mais avec quelques efforts on en retrouve la trace sur la toile.

contrepoints.org

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RUSSIE

Poutine convient avec l'Iran d'intensifier l'utilisation de monnaies nationales autres que le dollar et de renforcer la coopération internationale en matière de sécurité

Le président russe Vladimir Poutine a déclaré, lors d'une rencontre avec le président iranien Ebrahim Raisi, qu'ils ont "renforcé la coopération internationale en matière de sécurité" et qu'ils "peuvent se targuer de chiffres commerciaux records", en réponse aux sanctions américaines imposées aux deux nations. Le président iranien, pour sa part, a exprimé à M. Poutine son espoir que "votre visite officielle en Iran sera un tournant dans le renforcement des relations entre les deux pays, tant sur l'agenda régional qu'international". Les deux nations s'acheminent vers un traité de coopération stratégique global et ont convenu d'intensifier les paiements en monnaies nationales, hors de l'hégémonie du dollar.

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Où va l’économie russe avec la guerre et les sanctions ?

Les changements fondamentaux et dramatiques de la situation géopolitique et géoéconomique au printemps 2022 ont qualitativement transformé la nature de l’environnement dans lequel évolue désormais l’économie russe, ainsi que les principes mêmes de son développement. Le modèle d’intégration au marché mondial, et surtout d’intégration à l’économie européenne, qui avait été développé au cours des 30 dernières années, est désormais en crise et, apparemment, ne sera plus jamais le même. Cela ne signifie pas l’abandon du principe d’ouverture au marché mondial, mais cela change radicalement la nature des relations économiques extérieures avec les pays développés. Synthèse du dossier de l’Institut de Prévision de l’Économie de l’Académie des Sciences par Jacques Sapir.

les-crises.fr

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SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

Réintégrer les soignants non vaccinés est-il un « sujet épineux »?

Faut-il réintégrer les soignants non vaccinés contre le Covid ? François Braun vient de dire non. Avec le nouveau Parlement, la question avait refait surface et le ministre de la santé s’était avisé de saisir plusieurs institutions sur ce « sujet épineux ». La démarche n’augurait pas d’une décision favorable, les avis d'autorité indépendante servant souvent de caution pour ne pas bouger. De fait, « l’Académie de médecine, le conseil scientifique et la Haute Autorité de santé ont un avis convergent. (…) Il est négatif », a relevé François Braun, avant d’ajouter : « On suit l’avis des scientifiques. »

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7e vague : faut-il suivre les PU-PH qui recommandent encore le vaccin, le masque et les tests ?

Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital Tenon, AP-HP, était le 24 juin dernier interviewé par Apolline de Malherbe sur BFM TV/RMC. Décryptage d’un grand n’importe quoi.

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UKRAINE

L’export des céréales ukrainiennes. Mythes et réalités

Le NYT affirme entre autres choses que la libération des exportations ukrainiennes permettra de « soulager une crise alimentaire mondiale croissante« . En 2021, la part de l’Ukraine dans les exportations mondiales de blé était de 8,5 %, contre 13,1 % pour la Russie. Depuis février, les exportations en provenance de Russie étaient entravées par les sanctions « occidentales » contre les banques russes, l’assurance du transport et l’accès aux ports. Dans le cadre de l’accord d’hier, ces sanctions ont été au moins partiellement levées. Ce sont les exportations russes qui atténueront la crise alimentaire bien plus que celles de l’Ukraine.

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Ukraine, Russie : L’échec de la diplomatie et de nos « valeurs »

Jean de Gliniasty est directeur de recherche à l’IRIS, spécialiste des questions russes. Il a notamment été Consul général de France à Jérusalem et ambassadeur de France au Sénégal, au Brésil et en Russie. Il est l’auteur de « La diplomatie au péril des « valeurs » (2017) ou encore « La Russie, un nouvel échiquier » (2022).

Grâce à son expérience et ses connaissances étendues sur la Russie, il nous aide à y voir plus clair sur la guerre russo-ukrainienne qui a éclaté en février, et qui continue à générer la stupeur et la colère. Pourquoi la Russie a-t-elle attaqué l’Ukraine ? Poutine est-il vraiment un « fou » ? Quelles sont nos responsabilités ? Que dit l’histoire ? Et surtout, le retour à la paix est-il envisageable ? Un entretien par Olivier Berruyer pour le site Élucid.

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UNION EUROPÉENNE

La fin des véhicules thermiques, un suicide européen

C’est sans doute l’équivalent automobile du concept de lâcher la proie pour l’ombre. Et ce par pure idéologie. Déjà, en 2015, le Dieselgate initié par l’Agence Américaine de protection de l’Environnement (EPA) portait un premier coup de boutoir à l’industrie automobile européenne. Vu d'outre-Atlantique, les procès et affaires sont toujours une façon efficace de s’attaquer aux concurrents vous faisant de l’ombre. Mais l’approbation par le parlement européen de la proposition de Bruxelles de réduire à zéro les émissions des automobiles neuves à partir de 2035 devrait être bien pire encore.

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Sanctions contre la Russie : l’Europe face à ses contradictions

Face à un conflit qui s’annonce long, il est vital que les pays membres de l’UE parviennent à définir ce que sont leurs intérêts communs de long terme et leur donnent la priorité.

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L’arnaque Apollo et le déclin technique

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L’arnaque Apollo et le déclin technique

Nicolas Bonnal

Alors qu’on nous avait saoulés avec une célébration débile et digne de nos siècles hypnotiseurs (René Guénon), je trouve, sur ce sujet lunaire que j’ai plusieurs fois abordé, intelligents et tempérés les propos suivants (source Strategika51.blog) :

"Le programme Apollo a été l’un des programmes les plus ambitieux de l’histoire et a été mené de 1961 jusqu’en 1975. Il aurait permis officiellement l’envoi pour la première fois de l’histoire connue d’hommes sur la surface lunaire.

A en croire l’histoire officielle, ce programme a abouti le 21 juillet 1969: deux hommes, Neil Armstrong et Buzz Aldrin, marchaient sur la surface lunaire, tandis qu’un autre les attendait sur un module orbital autour de la lune.

Ainsi, l’homme parvint à se poser sur la lune vingt-quatre ans après l’explosion des premières bombes atomiques marquant la fin de la seconde guerre mondiale de 1939-1945".

Ceci est ce que l’on enseigne dans toutes les écoles de la planète.

Qu’en est-il réellement?

Exit l’aspect technique. Des questions de simple bon sens nous interpellent ici. Nonobstant la contradiction avec la flèche linéaire évolutive de l’histoire des techniques, laquelle nous a été imposée comme un dogme sacré dès le 19ème siècle, comment expliquer qu’il y a 50 ans, l’homme est parvenu à se poser sur la lune et qu’un demi-siècle plus tard, non seulement cette aventure solitaire ne s’est pas répétée, mais n’a donné lieu à aucune évolution ultérieure consécutive à ce premier pas?

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Si l’on suit la logique épistémologique positiviste, le premier pas de l’homme sur la lune aurait dû fonder un processus visant à une installation humaine plus ou moins durable sur la face claire de la lune dans le but d’une exploitation durable des ressources minières disponibles de notre satellite naturel.

Il n’en fut rien. Il n’y a jamais eu de suite à ce programme: Ni les États-Unis ni aucun autre pays sur terre ne purent envoyer des humains sur la lune, il n’y a jamais eu de base sur la lune, aucun survol habité de la lune, pas de mission habitée vers Mars et encore moins vers Venus. La fusée Saturn fut tout juste utilisée pour mettre Skylab en orbite basse et l’ensemble de l’astronautique habitée s’est repliée en haute atmosphère terrestre ou en orbite basse. C’était la régression consacrée par le programme des navettes spatiales orbitales. La conquête spatiale était terminée. Les auteurs de science-fiction et d’anticipation ayant survécu à cette période perdirent tout espoir. »

Sauf que les auteurs de SF, presque tous agents-fonctionnaires du Deep State ou de l’US Air farce, faisaient partie de la combine (seul un génie comme Dick nous parlait de l’hypnotisation ici-bas).

On conclut : « Cinquante ans après, les États-Unis n’ont même pas de lanceur fiable et si le retour sur la lune ou une éventuelle mission habitée sur Mars sont souvent évoqués par des politiciens US, c’est plus par populisme et par politique de prestige. Dans les faits, c’est l’impasse. »

Puis on évacue le complot mais on écrit quand même :

« En évacuant le débat technique et en prenant nos distances avec les théories du complot, nous avons la logique. Et cette logique nous dicte que si l’homme achève un progrès dans un domaine, il entame un processus d’évolution dans ce domaine. Or, si on croit aux petit pas de Neil Armstrong, cela fait un demi-siècle que les hommes sont allés sur la lune. Un demi-siècle plus tard, les hommes ne peuvent même pas se hasarder à quitter l’orbite basse de la terre. Le progrès scientifique et technique s’est-il inversé en ce qui concerne l’espace?

La réponse à cette question est positive dans tous les cas de figure et quels que soient les arguments présentés ou défendus. Les ordinateurs de bord d’Apollo 11 n’égalaient même pas en puissance de calcul et de traitement le vingtième de ceux du plus petit téléphone bas de gamme destiné aux populations des régions les plus défavorisés sur terre. Un demi-siècle et deux révolutions technologiques plus tard, les hommes se retrouvent dans l’incapacité d’envoyer des humains au-delà de l’orbite basse de la terre, se contentant d’exploiter commercialement ce qu’ils désignent comme l’espace en y envoyant des satellites et des sondes d’exploration automatiques. »

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Le rédacteur anonyme souligne aussi ceci à propos de l’aviation moderne :

« Tout ceci est plus qu’aberrant et il y a bien plusieurs anguilles sous roche. Prenons le cas de l’aviation. Entre 1914 et 1964, les progrès de l’aviation furent époustouflants. En cinquante années, on est passé de petits avions en bois et papier équipés de moteurs primitifs et à très faible rendement énergétique ne dépassant pas les 170 km/h maximum à des super jets pouvant voler à des dizaines de milliers de mètres à des vitesses supersoniques jusqu’à Mach 3 dans les années 60. Comment se fait-il dès lors que l’inverse se produisit en astronautique habitée? »

Sur ce sujet notre anonyme manifeste une petite incohérence : le Concorde englouti par qui l’on sait, nous sommes placés pour savoir qu’il n’y eut plus de réels progrès dans l’aviation civile et même militaire, et ce depuis les années soixante-soixante-dix. Notre seul progrès est celui de la réalisation de ce camp de concentration électronique mondial, auquel participe tout le monde, communauté anti-système y compris. Désolés, mais c’est l’enfer de Dante : « laissez tomber tout espérance, vous qui entrez. » Les déboires actuels de Boeing et de l’aviation américaine (737, JSF), le cataclysme énergétique (fracking, éoliennes, etc.), la crapulerie automobile devraient réveiller les plus distraits. Je lisais dans Bloomberg/Zerohedge.com que les robots ne nous tueront pas tous, et que les Africains remplaceront tantôt les Chinois pour fabriquer les gadgets dont nous, Ricains, raffolons…

On croit rêver, mais passons. Il ne reste au système que l’hypnose/simulacre : la télé en bandeau, la hausse algorithmique des marchés, l’imprécation nucléaire.

Le mensonge américain a été étayé par le silence russe, à qui Apollo fit perdre la face et la Guerre Froide.

Notre anonyme donc :

« Autre question. L’Union Soviétique, qui fut la première puissance astronautique, ne parvint jamais à envoyer des cosmonautes au-delà de l’orbite basse. Et ce n’est pas la volonté, les programmes ou les fonds qui manquèrent à cette fin. Les Soviétiques étaient dans l’ensemble bien plus audacieux en matière de conquête spatiale que ne l’étaient les Américains et pourtant ils ne parviendront jamais à rivaliser avec les missions Apollo et garderont un très étrange silence sur le programme lunaire US. Ce silence a été hérité par la Russie pour laquelle ce sujet fait partie d’un des tabous collectifs russes.

Personnellement et cela me fait très mal de l’admettre en mon for intérieur vu mon esprit scientifique, je ne crois pas à la présentation qui en a été faite jusqu’ici des programmes Apollo. Il y a trop de contradictions et d’anomalie dans la présentation des faits et plus encore en termes de logique.

J’ai longtemps fait partie des grands enthousiastes de l’astronautique, laquelle fut comme pour beaucoup d’enfants de ma génération et de celles qui nous ont précédés, un rêve d’enfant. Ils nous ont menti pour la lune comme ils nous mentent encore à l’école sur la composition du système solaire. Peu importe le contexte (la guerre froide) ou la motivation (volonté de puissance de l’État et politique de prestige) ou encore la méthode (guerre psychologique, média-guerre, manipulation et raison d’État), un mensonge demeure un mensonge. Or, en ce cas de figure, on a menti à toute l’humanité et à des générations entières. Certes ce n’est pas la première fois dans l’histoire mais ce précédent très dangereux explique en partie comment on en est arrivé à se faire manipuler pour adhérer à des guerres pour le profit ou à se faire arnaquer par un système économique prédateur et inhumain. »

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Et d’ajouter sur la Chine (qui a pourtant tout du faux rebelle, désolé d’insister…) :

« Je n’ai pas d’opinion arrêtée sur la ceinture de Van Halen bien que j’aie épuisé toute la littérature scientifique et technique existante à ce sujet. On ne sait rien. Ce que je sais par contre et que si un espoir existe dans le domaine spatial, il viendra du côté de la Chine où le côté pragmatique l’emporte sur le prestige ou la mise en scène. Le modèle d’exploration spatiale de la Chine vise à exploiter les ressources minières et énergétiques de la lune et des astéroïdes entre Mars et Jupiter et l’on sait déjà que les chinois ont beaucoup d’ambitions pour ces domaines à fort rendement économique. La Chine a beaucoup de projets pour la Lune dont le symbolisme est assez important dans la culture chinoise. A un certain moment, Washington avait menacé la Chine et dissuadé Pékin de faire survoler un module lunaire au-dessus des sites d’alunissage des missions Apollo sur la face visible de la lune. C’était il y a quelques années. La même menace mais bien plus imposante avait été faite en son temps à l’Union Soviétique entre 1969 et 1973. Il s’agissait de guerre thermonucléaire globale. Ce temps-là est révolu. Soit on assistera à l’ouverture des portes du ciel par la Chine, soit on périra tous sur terre ».

Explication et justification partielle ici de l’actuelle sinophobie de l’élite impotente…

Et je reprendrai Guénon sur ces mensonges hypnotiques du monde moderne :

« À cet égard, nous ne croyons pas qu’on ait jamais remarqué suffisamment l’analogie, pourtant frappante, que l’action de l’orateur, notamment, présente avec celle de l’hypnotiseur (et celle du dompteur est également du même ordre) ; nous signalons en passant ce sujet d’études à l’attention des psychologues. Sans doute, le pouvoir des mots s’est-il déjà exercé plus ou moins en d’autres temps que le nôtre ; mais ce dont on n’a pas d’exemple, c’est cette gigantesque hallucination collective par laquelle toute une partie de l’humanité en est arrivée à prendre les plus vaines chimères pour d’incontestables réalités ; et, parmi ces idoles de l’esprit moderne, celles que nous dénonçons présentement sont peut-être les plus pernicieuses de toutes… (Orient et Occident, p. 23). »

 

samedi, 30 juillet 2022

Au-delà de la droite et de la gauche

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Au-delà de la droite et de la gauche

par Andrea Zhok

Source : Andrea Zhok & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/oltre-destra-e-si...

Le nouveau terrain politique qui nous est offert doit partir de la reconnaissance du caractère désormais obsolète et trompeur de l'opposition historique entre la droite et la gauche. Ce rejet ne doit pas être compris comme une mode à suivre, mais comme le fait que nous comprenons bien les enjeux de la fin d'une époque. La droite et la gauche ont toujours été des oppositions sans identité stable : depuis leur origine dans la Révolution française, la droite et la gauche ont eu des rôles et des incarnations très différents. Il existe des identités théoriques telles le socialisme, le communisme, le libéralisme, le traditionalisme, le conservatisme catholique, le naturalisme chrétien, etc. etc., mais il n'y a pas d'identité de "droite" ou de "gauche", sauf dans la contingence d'expressions journalistiques plus ou moins vagues.

Au cours des trente dernières années, tant les partis de droite autoproclamés que les partis de gauche autoproclamés ont contribué à alimenter et à renforcer un modèle de société libéral et mondialiste. Les deux camps ont contribué à l'adoption de stratégies qui ont liquéfié le tissu social, déraciné les individus et sapé le fonctionnement des familles et des communautés territoriales. Tous deux ont contribué aux processus de privatisation des biens et services publics sans tenir compte des intérêts stratégiques nationaux ; tous deux ont soutenu la cession de la souveraineté à des organismes supranationaux ; tous deux ont accompagné l'érosion du bien-être et ont sapé la protection du travail ; tous deux ont soutenu une modernisation cosmétique de l'enseignement public qui a provoqué son effondrement. Tous deux ont soutenu la transition progressive d'un ordre démocratique à un ordre technocratique, où la souveraineté est déléguée à des élites opaques de personnes autoproclamées "compétentes".

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Cette convergence substantielle de la gauche et de la droite, qui a été possible en raison de leurs identités, qui sont in fine intrinsèquement ténues, a été une véritable manœuvre de camouflage, une tromperie pour dissimuler leurs lignes dominantes à l'électorat. Bien sûr, tout ce qui a grandi dans l'ombre de forces qui se considéraient comme de droite ou de gauche n'est pas à rejeter, et tous les protagonistes individuels qui se sont reconnus comme tels n'étaient pas non plus de mauvaise foi. Tant à droite qu'à gauche, il a existé - bien que de manière minoritaire - des lignes critiques à l'endroit du développement du libéralisme, dont les tendances destructrices et autodestructrices ont été reconnues par les uns comme par les autres. Mais cette vigilance critique résiduelle a été dépassée par la logique du "front commun" : contre la droite sur la gauche et contre la gauche sur la droite. Malgré l'interchangeabilité substantielle des politiques, cette astuce rhétorique, cet appel à s'unir contre "l'ennemi" a fonctionné pendant des décennies, permettant à une politique sans idées ni principes, autres que les intérêts des grandes entreprises, de s'imposer sans scrupules.

Ceux qui, à gauche, se méfiaient des impératifs du marché ont fini par soutenir toutes les formes de dissolution des liens humains (familiaux, affectifs, territoriaux, communautaires, traditionnels, naturels, religieux), de manière parfaitement fonctionnelle pour produire des individus isolés à la merci du marché, pour produire des sujets fragiles, liquides, prêts à occuper des postes de rouages dans la machine mondiale.

Ceux qui, à droite, considéraient avec méfiance les processus de dissolution des liens familiaux, territoriaux, traditionnels, etc., ont cependant fini par soutenir des formes de marchandisation généralisée de la société, quand ce n'est pas carrément du darwinisme social, alimentant ainsi les formes sociales mêmes qui dévastaient ces liens qu'ils prétendaient vouloir défendre.

Dans le contexte de ce que l'on appelle "l'effondrement des idéologies", le couplage droite-gauche est donc devenu une astuce cosmétique pour maintenir en selle quelques survivants des anciennes formations idéologiques, alors qu'en fait l'idéologie globale du néolibéralisme a été imposée - déguisée en réalité ultime. Le besoin de mobilité de la main-d'œuvre sur le marché mondial a été dépeint de manière instrumentale comme de la "flexibilité", du "dynamisme", ou même invoqué au nom de l'"accueil" et de l'"hospitalité". Les exigences de fiabilité posées par le grand capital, protégé par la BCE, ont été présentées comme un européisme fier, par opposition à un nationalisme hargneux. La demande d'un capital humain illimité a été présentée comme une "libération des contraintes oppressives de la famille". La tendance libérale-capitaliste à la liquéfaction de tous les liens, qu'il s'agisse de lieux, de personnes, de cultures ou de traditions, a été présentée comme une force émancipatrice, qui permettait enfin aux individus de s'épanouir (tout en créant en fait des générations d'individus de plus en plus solitaires et désorientés).

Ce jeu a fait son temps. Si nous voulons rouvrir l'espace où un espoir politique fertile sera possible, nous devons laisser une fois pour toutes derrière nous l'opposition catégorique entre la gauche et la droite, en brisant l'inertie d'habitudes conceptuelles et verbales qui sont aujourd'hui totalement trompeuses.

Sur les visions changeantes de l'ennemi en Occident

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Sur les visions changeantes de l'ennemi en Occident

Jürgen Todenhöfer

Source: https://www.nachdenkseiten.de/?p=86365

La haine du emainstream nvers la Russie facilite la vie de l'Occident. Lorsque la Russie est le mal, il est beaucoup plus facile de présenter ses propres guerres comme une lutte courageuse pour les droits de l'homme et la démocratie. Nous sommes alors toujours les bons, qui doivent parfois être sévères envers les méchants.

Ainsi, après la Seconde Guerre mondiale, l'Union soviétique communiste était l'ennemie préférée de l'Occident, ce qui a grandement facilité les guerres barbares menées simultanément par les États-Unis en Corée et au Vietnam. Nous, les bons, luttions contre un mal inexcusable, qui nous faisait toujours la faveur de ne pas reculer non plus devant la brutalité.

Lorsque l'Union soviétique s'est effondrée au début des années 1990, l'Islam est devenu le nouvel ennemi. Le prétexte invoqué était alors l'attaque terroriste, diaboliquement géniale, contre le World Trade Center le 11 septembre 2001. Le nombre de victimes du terrorisme "islamiste" en Occident est toujours inférieur à 5.000 - y compris les morts du 9/11 - alors que les guerres antiterroristes occidentales ont tué des centaines de milliers de civils musulmans. L'Islam - et pas seulement la terreur islamiste - a été un ennemi extrêmement efficace. Plus d'une demi-douzaine de guerres sanglantes ont été justifiées par lui.

Comme les guerres antiterroristes se terminaient toutes de manière assez chaotique et souvent par une défaite, elles commençaient à ennuyer l'électorat américain. Il fallait donc trouver une autre image de l'ennemi.

Le choix s'est porté sur la Russie, qui, comme tous les "ennemis" précédents, a finalement fourni aux États-Unis un prétexte parfait. Provoquée pendant des années par les États-Unis à coup de sanctions et de promesses non tenues, elle a envahi l'Ukraine en février 2022.

Pour les États-Unis, cette guerre est arrivée à point nommé. Ils n'ont toujours pas de stratégie convaincante face à leur principal rival, la Chine. L'élimination de la Russie, le principal allié potentiel de la Chine, affaiblirait également cette dernière, ce qui serait en tout cas un objectif intermédiaire souhaitable dans la lutte pour défendre l'hégémonisme mondial des Etats-Unis.

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En exerçant une pression douce, les États-Unis ont réussi à convaincre les Européens de livrer des armes à l'Ukraine. Mais leur coup de génie a été d'inciter les Européens à prendre des sanctions qui leur faisaient plus de mal qu'à la Russie. Cela n'a pas seulement affaibli le rival russe, mais aussi les alliés européens, dont les succès économiques n'ont pas toujours fait le bonheur des États-Unis.

Les États-Unis et l'OTAN, qu'ils dominent, ont également réussi à faire passer la Russie, puissance moyenne, pour un géant militaire, ce qui est un coup de génie. Bien que le budget militaire de l'OTAN soit 17,9 fois plus élevé que le budget d'armement de la Russie, qui a désarmé ces dernières années pour des raisons économiques (1180 milliards contre 65,9 milliards de dollars).

Il aurait été du devoir des médias occidentaux de montrer les véritables rapports de force. Mais la plupart des médias occidentaux, comme les médias russes par exemple, se considèrent comme faisant partie du système et non comme le contrôlant. Ainsi, selon nos médias, ce sont toujours les soldats russes qui tuent, violent et torturent, jamais les Ukrainiens.

Sans le soutien des médias dominants, l'invention d'images de l'ennemi et la multiplication des guerres dans le monde ne seraient pas possibles.

Il n'est pas difficile de deviner qui sera le prochain ennemi. La Chine a de bonnes chances de jouer ce rôle dangereux dans les relations internationales. On trouvera bien un prétexte au bon moment. Comme lors des légendaires guerres de l'opium de 1840 et 1842, lorsque la Grande-Bretagne et la France ont envahi la Chine parce que l'empereur chinois refusait d'importer des quantités croissantes d'opium britannique.

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Deux axes qui modifient la géopolitique mondiale : Russie-Chine-Iran et Russie-Iran-Inde

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Deux axes qui modifient la géopolitique mondiale: Russie-Chine-Iran et Russie-Iran-Inde

Alfredo Jalife-Rahme,

Analyste géopolitique, auteur et conférencier

Source: https://geopol.pt/2022/07/24/dois-eixos-que-deslocam-a-ge...

L'Iran se positionne désormais comme un centre (une intersection) entre deux axes futuristes, l'un de nature géopolitique (avec la Chine) et l'autre de nature géoéconomique (avec l'Inde) et entre trois superpuissances convergentes (le RIC : Russie-Inde-Chine)

Dans sa sombre oraison funèbre, au lieu de donner une conférence à la Ditchley Foundation, l'ancien Premier ministre britannique méga-polémique Tony Blair (TB), au bord de la dépression mentale et dans le cadre de son schéma bipolaire simpliste entre les États-Unis et la Chine - sans la Russie - a exposé le partenariat stratégique du binôme désormais indissoluble de la Chine et de la Russie, auquel s'ajouterait l'Iran (bit.ly/3vvn3Zl).

Tony Blair a laissé l'Inde et l'Indonésie (la plus grande population islamique du monde) flotter dans le vague, ce qui n'augure rien de bon pour eux de la part de la perfide Albion.

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On pourrait arguer que l'axe Russie-Chine-Iran est plus géostratégique, lorsque l'Iran entretient simultanément des relations optimales avec la Chine et la Russie - sans parler de l'Inde - malgré l'épée de Damoclès tranchante des sanctions américaines et la menace permanente d'une attaque d'Israël qui, avec l'appui de Washington, exerce unilatéralement un monopole sur 250 bombes nucléaires au Moyen-Orient.

La récente visite de haut niveau du président russe Vladimir Poutine à Téhéran (sa cinquième visite, ce qui est significatif) - pour assister au sommet trilatéral avec le sultan Erdogan de Turquie dans le cadre du "format Astana (bit.ly/3czsIXB)" destiné à résoudre le conflit syrien - a marqué un accord historique de 40 milliards de dollars sur les hydrocarbures (bit.ly/3oks42G).

Le Global Times de Chine rapporte que la visite de Poutine à Téhéran est un revers majeur pour le camp occidental qui fait suite au voyage de Biden, qui est revenu du Moyen-Orient les mains vides - incapable de créer une OTAN arabe, c'est-à-dire un front contre l'Iran, et pire, incapable d'augmenter la production de pétrole des six pétromonarchies du Conseil de coopération du Golfe, dirigé par l'Arabie saoudite (bit.ly/3B9lDHi).

L'Iran vient de rejoindre le Groupe géostratégique de Shanghai (bit.ly/3IYrKQz) et a demandé à adhérer aux BRICS à l'initiative du chef suprême de la théocratie chiite, l'ayatollah Khamenei, et de son président Ebrahim Raisi.

Le très médiocre conseiller à la sécurité nationale de Biden, Jake Sullivan, affirme que l'Iran prévoit de livrer des centaines de drones de combat à la Russie (bit.ly/3yUBnLE), tandis qu'un autre conseiller accro à la russophobie incoercible, Anshel Pfeffer, exagère en affirmant que "Poutine a perdu la guerre des drones" et en expliquant "comment l'Iran peut l'aider en Ukraine (bit.ly/3yYZZ3i6)".

Deux points saillants qui ont attiré mon attention sont 1. le déclassement progressif de la Turquie, toujours membre de l'OTAN, et de l'Iran, et 2. le très importantes corridor de transport géoéconomique Nord-Sud - par terre, rail et mer (INSTC), de 7200 km reliant la Russie et l'Inde à travers l'Iran et l'Azerbaïdjan en passant par la mer Caspienne (bit.ly/3oj19EB).

Selon les évaluations du PIB nominal posées par le FMI, l'Iran se classe désormais au 14e rang, malgré les sanctions américaines dévastatrices, avec 1,74 trillion de dollars, devant l'Espagne et derrière l'Australie, tandis que la Turquie est tombée au 23e rang avec 692,38 milliards de dollars, ce qui a nui à la valeur de la livre turque.

Selon Bloomberg, la Türkye (son nouveau nom) cherche à abandonner le dollar dans ses paiements pour l'énergie russe, ce qui "pourrait ralentir le déclin de ses réserves (bloom.bg/3BbITok)".

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La nouvelle route de l'Inde vers la Russie, via l'Iran et l'Azerbaïdjan, réduira de moitié le poids de la logistique actuelle.

L'INSTC (bit.ly/3Pqzqxn) offre la connectivité la plus courte entre l'Inde et la Russie, ce qui réduira leurs coûts logistiques et le temps de transport.

L'Azerbaïdjan et l'Iran ont également conclu un nouvel accord de transport (bit.ly/3v6nfxC) qui permettra de relier la Russie et l'Inde et fait donc partie de l'INSTC.

L'Iran se positionne ainsi comme un centre (un carrefour) de deux axes futuristes, l'un géopolitique (avec la Chine) et l'autre géoéconomique (avec l'Inde), avec trois superpuissances convergentes (le RIC : Russie-Inde-Chine), tandis que la Turquie, membre de l'OTAN, réfléchit à son dilemme existentiel : rester dans un bloc occidental qui la dédaigne ou renouer avec son glorieux passé de Moyen-Orient-Asie centrale.

La loi Macron pour "augmenter le pouvoir d'achat" - L'agenda néolibéral se poursuit en France

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La loi Macron pour "augmenter le pouvoir d'achat" - L'agenda néolibéral se poursuit en France

Par Sebastian Chwala

Source: https://geopol.pt/2022/07/28/lei-de-macron-para-aumentar-...

Après avoir perdu sa majorité parlementaire au profit de l'alliance électorale, le parti "Ensemble pour la majorité présidentielle" du président français Emmanuel Macron est confronté à un sérieux problème. Les "Macronistes" ont besoin d'emprunter des voix à d'autres groupes parlementaires afin de mettre en œuvre leurs projets législatifs. Le premier paquet législatif de Macron, qui promettait entre autres aux Français une prétendue augmentation de leur pouvoir d'achat, a été adopté cette semaine. Le président français pourrait compter sur les votes du Rassemblement national de Marine Le Pen

Dans les médias allemands, la loi Macron sur l'augmentation du pouvoir d'achat a été remarquée, mais le reportage s'est réduit au mieux à évoquer la suppression de la redevance pour la télévision d'État, qui a finalement été décidée. En vérité, cependant, il s'agissait d'un premier test de force entre le parlement et les "macronistes" et a montré que de véritables lignes de front existent entre le gouvernement nommé par Macron et les factions présentes au Parlement. Il est frappant de constater que seule l'alliance de gauche NUPES a constamment soulevé la question sociale et a voulu transformer les spéculateurs du coût de la vie en fanfarons socialement responsables. En revanche, les ultra-droitiers sous la forme du Rassemblement national (RN), qui a été massivement renforcé lors des élections législatives, ont joué le rôle attendu et ont déclaré leur soutien au modèle néolibéral de Macron.

Le pouvoir d'achat ne sera pas renforcé - l'accent est mis sur la compétitivité

L'annonce d'une loi pour le renforcement du pouvoir d'achat était la seule promesse concrète que la "majorité présidentielle" avait évoquée lors de la campagne électorale des législatives. Les projets de cette loi étaient donc attendus avec impatience. Certes, le projet de loi est tout à fait conforme à la ligne économique de Macron adoptée lors de la dernière législature. Avant tout, il faut sauver les entreprises, tandis que les coûts de la crise doivent être portés par les masses.

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Déjà au cours des deux dernières années de Covid, l'administration Macron a déboursé 100 milliards d'euros d'aide économique. En revanche, seuls 900 millions d'euros ont été consacrés à des mesures sociales visant à amortir l'impact de la crise sanitaire pour les personnes au bas de l'échelle sociale. En revanche, malgré la pandémie, les grandes entreprises françaises cotées en bourse ont réalisé des bénéfices records de l'ordre de 174 milliards d'euros en 2021. Alors que l'autorité nationale des statistiques menace d'une augmentation de l'inflation allant jusqu'à 7% d'ici la fin de l'année, les plans des "macronistes", en revanche, ne prévoient aucune augmentation de salaire pour les travailleurs.

Ils ne prévoient pas non plus de gel des prix de l'énergie ou des denrées alimentaires, ni de plafonnement des loyers. Les taux d'augmentation autorisés pour les hausses de loyer doivent être gelés à 3,5 % et compensés par une augmentation correspondante de l'allocation de logement. Dans la fonction publique, il y aura également une légère augmentation de salaire. Mais ici, les salaires nominaux sont déjà gelés depuis 2010. Une augmentation du pouvoir d'achat se présente différemment. De même, l'augmentation des prestations sociales restera inférieure au taux d'inflation; de plus, les bénéficiaires de prestations sociales ne recevront que de faibles paiements ponctuels après les vacances d'été.

Une augmentation significative du salaire minimum est résolument rejetée par les macronistes. La NUPES avait demandé une augmentation pour passer de 1.300 à 1.500 euros nets. Mais là aussi, le "macronisme" opte pour une autre voie. Au lieu d'une augmentation permanente des salaires réels, le camp présidentiel préconise des primes. Celles-ci devraient être exonérés d'impôts et de cotisations jusqu'à un montant de 6000 € jusqu'en 2024. Toutefois, les entreprises devraient être autorisées à les payer volontairement. Cela ne crée pas un droit légal à des salaires plus élevés en permanence. En outre, les experts estiment que l'extension de ces modèles de primes entraînerait une perte annuelle de dix milliards d'euros pour le secteur public, tandis que les employés n'acquerraient aucun droit à une augmentation des allocations de chômage ou de l'assurance pension. Le gain économique pour les employés en particulier sera donc assez modeste.

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Macron avait déjà rendu possible des primes spéciales défiscalisées en 2019 en réponse aux manifestations des gilets jaunes. Toutefois, en moyenne, les paiements uniques dépassent rarement 500 €. Dans le même temps, une augmentation potentielle de la "taxe sociale", qui existe depuis le début des années 1990 et qui s'ajoute à la TVA, menace d'engloutir à nouveau ces primes. Le macronisme adhère ainsi à son dogme de la nouvelle législature selon lequel ce ne sont pas les salaires qui doivent augmenter, mais c'est la compétitivité prétendument trop faible des entreprises françaises qui doit être accrue. Par conséquent, les coûts non salariaux de la main-d'œuvre devraient être davantage réduits.

Si l'on inclut tous les différents programmes d'allègement, tels que les programmes de crédit d'impôt, la part des coûts de main-d'œuvre non salariaux, notamment pour les bas salaires en France, n'est que légèrement inférieure à sept pour cent. Toutefois, les effets sur la croissance de l'emploi ont été marginaux. D'autre part, les nouveaux déficits des caisses de sécurité sociale sont susceptibles de conduire à de nouveaux débats sur les réductions de prestations et les coupes sociales dans un avenir proche. Dans un autre ordre d'idées, les chômeurs risquent d'être poussés encore plus loin dans le secteur des bas salaires ou des faux emplois indépendants, car tout ce qui crée du travail est "social" pour Macron.

Ainsi, après qu'il a été révélé qu'il avait des relations exclusives avec les lobbyistes de la grande entreprise américaine Uber pendant son temps comme ministre sous François Hollande, Macron a confirmé la justesse de sa décision d'ouvrir le marché français à cette compagnie de taxis. L'entreprise recrutait ses chauffeurs principalement dans les "banlieues" françaises. Cependant, de nombreux chauffeurs n'ont jamais pu couvrir les coûts liés au statut de chauffeur indépendant avec la rémunération accordée par Uber. C'est pourquoi il y a même eu un mouvement de protestation contre Uber pendant une courte période, mais il s'est à nouveau effondré en raison de la forte dépendance des chauffeurs.

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Malgré la majorité de droite : l'alliance de gauche NUPES obtient quelques améliorations

Le paquet législatif de Macron n'a pas passé le parlement français sans changement dans la nuit de mardi à mercredi. L'alliance de gauche NUPES a réussi à faire passer quelques corrections mineures toutefois non négligeables. Par exemple, les coûts supplémentaires résultant de l'augmentation du nombre de logements et des prestations sociales seront désormais remboursés aux municipalités et aux départements. À cette fin, 300 millions d'euros ont été inclus dans le budget supplémentaire. Cette résolution porte également préjudice au "Macronisme" sur le plan politique, puisque la nouvelle faction "Horizons" de l'ancien Premier ministre Édouard Philippe, qui se considère de facto comme faisant partie du camp présidentiel, a voté pour cet amendement.

Puisque Macron n'est pas autorisé à se représenter en 2027, de nombreux observateurs supposent que Philippe veut s'échauffer pour une candidature. Pour gagner en visibilité, il est donc nécessaire de s'émanciper du noyau dur du "macronisme", même par étapes. En outre, les subventions aux familles qui se chauffent au mazout ont été augmentées de 50 à 230 millions d'euros. Par la suite, une nouvelle augmentation de l'abattement fiscal pour les sociétés d'huiles minérales a également été ajoutée, passant de 18 à 30 cents par litre. Ce compromis avec les "Républicains" post-gaullistes devrait assurer au camp présidentiel une majorité pour l'ensemble du paquet.

Le RN de Le Pen approuve la loi néolibérale du camp Macron

En réalité, cependant, cela n'aurait pas du tout été nécessaire. Comme annoncé à l'avance par l'ancienne candidate à la présidence et actuelle chef du groupe parlementaire, Marine Le Pen, le RN a accepté tous les points essentiels des propositions "macroniennes". Le parti qui, au plus tard depuis que Marine Le Pen a repris la présidence du FN à son père en 2011, veut se présenter comme le seul vrai représentant des "petites gens", n'a pas accepté une augmentation du salaire minimum, comme le réclamait le SNUEP, et n'a pas non plus voulu accepter des motions limitant les loyers et les prix de l'énergie, là encore le SNUEP en était l'auteur. Même le renforcement financier des villes, des communes et des départements n'a pas fait l'objet d'un accord.

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Le RN a complètement rempli son rôle "bonapartiste". L'obtention des 89 mandats parlementaires du RN est étroitement liée à une forte attitude "anti-élitiste" au sein de la société. Mais dès qu'il a atteint l'Assemblée nationale, le parti s'est présenté comme l'allié le plus solide des élites lorsqu'il s'agissait de préserver l'ordre économique et social existant. Bien qu'il n'existe pas encore d'alliance formelle entre le camp présidentiel et les autres factions, il est clair que la domination du camp de droite sur toutes les questions économiques est tangible.

La suppression des redevances de diffusion

La mesure dans laquelle le RN est un parti pour les élites est également visible dans la question de la redevance audiovisuelle, qui a été abolie au Parlement contre l'opposition de la gauche, perfidement présentée comme un soulagement pour les faibles revenus. En outre, il n'est pas clair comment les fonds nécessaires peuvent maintenant être mis à disposition sans devoir réduire le personnel ou la programmation. Ici, RN appelle même à la privatisation de grandes parties du radiodiffuseur public. Bien sûr, la domination politique des médias publics par les institutions étatiques est massive en France, comme en Allemagne, et les reportages véritablement critiques et équilibrés n'existent que dans certaines niches.

Toutefois, il serait désastreux de laisser la production de rapports aux seuls acteurs du secteur privé, dont les antécédents ne sont guère meilleurs. Quelques familles fortunées dominent le paysage médiatique français. Les campagnes des journaux et des chaînes de télévision contre la candidature de Jean-Luc Mélenchon, et aussi plus tard de la NUPES, visaient principalement à empêcher une politique économique de gauche, sociale-démocrate et orientée vers la demande. La présence d'un réseau de médias publics permet de compenser, dans une certaine mesure, cette partialité des reportages dans les produits médiatiques privés, qui ne sont pas seulement censés produire des rendements, mais représentent également les objectifs idéologiques des propriétaires.

Un exemple de l'évolution très problématique du marché français des médias est le rôle de Vincent Bolloré, dont les positions politiques d'ultra-droite sont largement connues et qui a pu utiliser son réseau de diffusion pour présenter au grand public le journaliste de télévision d'extrême-droite Eric Zemmour, lui permettant ainsi de préparer sa candidature aux élections présidentielles de 2022.

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Un autre exemple de la difficulté de concilier des positions de gauche ou du moins progressistes dans les médias est démontré par une controverse entre le comité de rédaction et la direction du quotidien de gauche traditionnel Libération, où le comité de rédaction a dû accepter les accusations de la direction selon lesquelles il prenait un cap trop favorable à Mélenchon et faisait ainsi fuir les investisseurs potentiels. Ce conflit a eu un effet perturbateur. Les journalistes du quotidien Libération, plutôt orienté social-démocrate, qui ne font certainement pas partie des plus grands amis politiques de Jean-Luc Mélenchon, n'ont osé que souligner leur propre profil pendant la campagne des élections législatives et s'opposer aux médias de droite un peu en avance sur eux en rendant compte de manière factuelle et juste du programme NUPES.

Ainsi, la gauche française fait bien de soutenir les médias qui ne sont pas sous le contrôle de gros magnats, même si la relation entre les reportages objectifs et les décideurs politiques est toujours un terrain de conflit. Les droits de diffusion sont toutefois des ressources financières qui permettent un certain degré d'autonomie.

NachDenkSeiten

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vendredi, 29 juillet 2022

Otto Schily met en garde contre le climat de guerre et l'engouement pour l'Ukraine: "Nous devons nous entendre avec les Russes"

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Otto Schily met en garde contre le climat de guerre et l'engouement pour l'Ukraine: "Nous devons nous entendre avec les Russes"

Source: https://zuerst.de/2022/07/24/otto-schily-warnt-vor-kriegsstimmung-und-ukraine-hype-wir-muessen-mit-den-russen-klarkommen/

Berlin. Après Gerhard Schröder et Oskar Lafontaine, c'est au tour d'un autre pilier de la gauche allemande de s'exprimer de manière critique sur la politique russe et ukrainienne du gouvernement "tricolore": aujourd'hui, c'est l'ancien politicien des Verts et futur ministre de l'Intérieur du SPD, Otto Schily, qui reproche carrément aux Verts de "faire l'apologie de la guerre" auprès de l'agence de presse allemande (dpa).

"En Allemagne, un bellicisme s'est répandu qui est risqué", a déclaré Schily, qui vient de fêter ses 90 ans. "C'est justement chez les Verts qu'il y a un trop grand parti pris dans ce domaine", souligne-t-il.

"On ne réfléchit pas assez à la question de savoir comment nous pouvons sortir du conflit", estime l'ancien ministre de l'Intérieur. "Ce qui est positif, c'est qu'Olaf Scholz se fasse cette réflexion", a expliqué l'ex-politicien. Il faut "se poser la question de savoir quelle perspective il peut y avoir au-delà des livraisons d'armes et de l'argent versé à l'Ukraine". Des idées constructives sont nécessaires. "Ce qui est nécessaire, c'est l'imagination politique".

L'Ukraine veut rester indépendante. Tout le monde doit le reconnaître. "Mais en même temps, il doit être clair que l'on doit vivre avec ses voisins, y compris avec la Russie. Les deux parties ont des intérêts qui doivent être pris en compte". La Russie restera toujours un facteur, y compris vis-à-vis de l'Europe. "Nous devons trouver un moyen de nous entendre avec les Russes".

Dans ce contexte, Schily attire l'attention sur la diversité ethnique, linguistique et culturelle de l'Ukraine. "Le multilinguisme, y compris la langue russe, est un fait indéniable". Selon lui, la neutralité militaire de l'Ukraine est souhaitable. L'ancien ministre fédéral de l'Intérieur rejette l'adhésion du pays à l'OTAN.

Mais il considère également qu'une adhésion à l'UE est peu réaliste. Schily recommande plutôt le "modèle suisse". La Suisse a su développer de manière exemplaire "une société libérale avec un respect mutuel des différentes empreintes ethniques et une neutralité militaire". Une solution de paix pour l'Ukraine pourrait s'inspirer du modèle de la Suisse". Il ne voit pas "comment l'adhésion de l'Ukraine à l'UE pourrait fonctionner sans que l'UE ne s'étire trop".

Schily a expressément mis en garde contre une surcharge économique de l'Allemagne. "Cela ne profiterait à personne, pas même à l'Ukraine". L'ex-ministre se voit en outre confirmé dans son opposition de longue date à la sortie du nucléaire. "Il apparaît maintenant encore plus clairement que l'abandon complet de la technologie nucléaire était stupide". Selon lui, l'Allemagne ne doit pas continuer à ignorer les innovations en matière de technologie nucléaire. "L'abandon complet de la technologie nucléaire nous a placés dans une situation économique très risquée". L'abandon simultané du nucléaire et du charbon a rendu l'Allemagne dépendante du gaz. Dans le même temps, la transition énergétique a entraîné une forte augmentation de la demande d'électricité, notamment en raison de l'e-mobilité. (rk)

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Conflit ukrainien : Jörg Baberowski voit un avenir sombre - Selon l'historien, l'Europe est en mauvaise posture

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Conflit ukrainien : Jörg Baberowski voit un avenir sombre

Selon l'historien, l'Europe est en mauvaise posture

Erich Körner-Lakatos

Source: https://zurzeit.at/index.php/ukraine-konflikt-joerg-baberowski-sieht-eine-duestere-zukunft/

Les factures nous seront bientôt présentées. C'est le titre d'un entretien publié jeudi 14 juillet par le service d'information en ligne t-online avec le célèbre historien contemporain Jörg Baberowski (61 ans), qui enseigne l'histoire de l'Europe de l'Est à l'université Humboldt de Berlin.

Pour anticiper le résumé de Baberowski : l'Europe se trouverait dans une situation quasiment désespérée face à un Poutine déjà victorieux depuis longtemps. Si les Américains se retiraient de la confrontation (comme au Vietnam ou en Afghanistan), les Européens se retrouveraient seuls face à Poutine. Au plus tard à ce moment-là, les premiers pays européens sortiraient de la coalition anti-russe. Poutine sait tout cela, et il continuera à faire la guerre jusqu'à ce que le doute devienne une certitude en Europe occidentale. Selon Baberowski, il ne reste à l'Europe que la Realpolitik, pour laquelle il félicite expressément le chancelier allemand Olaf Scholz.

Par le biais de sanctions, l'Occident voulait faire entendre raison au belliciste russe Vladimir Poutine. Mais que s'est-il passé jusqu'à présent ? L'Allemagne tremble à l'idée d'une coupure de gaz russe, tandis que les troupes du Kremlin gagnent du terrain en Ukraine. En outre, l'économie russe est loin d'être en berne, malgré toutes les attentes.

Vladimir Poutine a souvent prouvé qu'il avait de la patience. Il attend désormais que l'enthousiasme de l'Occident pour la lutte défensive des Ukrainiens s'éteigne. Une illusion ? Pas du tout, selon Jörg Baberowski, l'un des plus éminents spécialistes de la Russie et de son histoire.

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Laissons Baberowski s'exprimer sur les principaux passages de l'interview.

t-online : Professeur Baberowski, l'Occident a imposé des sanctions sévères à la Russie et l'armée ukrainienne défend son pays avec ténacité. Vladimir Poutine semble toutefois ne pas s'en émouvoir. Comment y parvient-il ?

Jörg Baberowski : Poutine sait très bien que le temps joue en sa faveur, quelles que soient les sanctions imposées par l'Occident à la Russie. Tant que la Chine, l'Inde et d'autres pays achèteront du pétrole, Poutine pourra compenser les sanctions par des exportations. Pour l'instant, le rouble est stable et l'économie russe ne s'est pas encore effondrée.

t-online : En revanche, l'Occident ne se porte pas bien du tout sur le plan économique. L'inflation est élevée et la crainte, notamment en Allemagne, d'un arrêt complet des livraisons de gaz russe est grande. Le front occidental contre la Russie va-t-il bientôt s'éroder ?

Baberowski : Le front occidental contre Poutine s'effrite déjà depuis longtemps. Certaines entreprises se sont certes retirées de Russie. Mais d'autres continuent à faire de très bonnes affaires avec les Russes. Maintenant, les prix augmentent en Occident, le taux d'inflation est au plus haut. Dès que l'hiver arrivera, nous ressentirons nous aussi ce que cela signifie d'être sanctionné. Et bientôt, les factures nous seront présentées. Je ne peux pas imaginer que les citoyens des pays occidentaux veuillent faire des sacrifices à tout prix. Tout gouvernement démocratiquement légitimé doit s'attendre à cela.

t-online : A quoi vous attendez-vous après les mois d'été ?

Baberowski : En hiver, Poutine pourra utiliser son arme la plus puissante : la fermeture des gazoducs. Il sait bien sûr que le soutien à l'Ukraine diminuera lorsque les appartements se refroidiront et que les portefeuilles se videront. C'est pourquoi il n'est intéressé par aucune négociation et continuera cette guerre jusqu'à ce que le front uni à l'Ouest s'érode.

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t-online : Quelle est la position de la population russe sur la guerre en Ukraine ?

Baberowski : Il y a aussi des critiques en Russie contre le gouvernement et sa guerre d'agression. Mais ces critiques sont formulées par des minorités et n'apparaissent pas du tout dans les médias officiels. La majorité de la population russe soutient Poutine, on ne sent pas du tout de lassitude face à la guerre... s'attendre à des protestations en Russie est une illusion.

t-online : De nombreux Russes ont pourtant des liens étroits avec l'Ukraine. Ne voyez-vous aucun scrupule à détruire le pays de manière aussi brutale ?

Baberowski : Pour la plupart des Russes, ce conflit n'est pas du tout une guerre entre deux Etats souverains, mais une guerre civile qui a pour but de ramener une province dissidente dans l'empire. Poutine veut punir les Ukrainiens pour leur "trahison", c'est ainsi que l'opinion publique russe voit les choses.

t-online : Les Ukrainiens sont pourtant dans leur droit lorsqu'ils défendent leur pays contre l'agresseur, Poutine a violé le droit international.

Baberowski : Être dans son droit ne signifie pas pouvoir faire ce que l'on veut. Il est sans aucun doute moralement nécessaire de s'opposer à une guerre d'agression. Mais celui qui veut s'y opposer avec succès ne doit pas perdre de vue les limites du possible...

Mme Baerbock, désorientée

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Mme Baerbock, désorientée

Par Mirjam Lübke

Source: https://ansage.org/die-orientierungslose-frau-baerbock/

Annalena Baerbock et la coalition "tricolore" sont actuellement à la recherche de diplomates - et ce "sans connaissances générales et test psychologique", comme l'écrit le Merkur. Lors de son entrée en fonction, Mme Baerbock avait déjà laissé entendre qu'elle souhaitait à l'avenir mener une "politique étrangère féministe". Apparemment, cela passe aussi par l'abaissement des exigences : "Dans la recherche actuelle, deux tests qui devaient encore être réussis jusqu'à présent sont supprimés : le test de connaissances générales et le test psychologique", explique le Merkur. Ce qui est particulièrement piquant, c'est ce qu'un initié a révélé au portail : "Le test psychologique a été supprimé parce que les candidates étaient particulièrement nombreuses à l'avoir raté".

Si l'information sur les projets de notre ministre des Affaires étrangères tant vantée concernant la formation des futurs diplomates s'avérait exacte, cela expliquerait plusieurs choses : d'une part, pourquoi Annalena Baerbock voyage-t-elle si assidûment dans le monde - et d'autre part, son refus de parler à son collègue russe Lavrov. Jusqu'à présent, nous avons tous supposé qu'il s'agissait d'un acte symbolique basé sur des principes éthiques sophistiqués. Parler à l'ennemi est une capitulation sans courage ! Ce que Mme Baerbock demande à Israël - de mener des négociations de paix avec des organisations qui vous rendent la vie difficile en permanence - ne s'applique évidemment pas à un État moralement supérieur comme l'Allemagne.

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De fausses prémisses

Mais peut-être nous sommes-nous tous laissés guider par des présupposés erronés ? N'est-il pas tout simplement possible que Mme Baerbock ne trouve pas le chemin de Moscou ? " Comment cela ? Oslo n'est pas du tout la capitale de la Croatie ? Il faut bien qu'on me le dise ! Maintenant, je me réjouissais tellement de manger une paella végétalienne" ! - jusqu'à ce que vous retrouviez le chemin de l'Allemagne, avec un détour par Palau, cela peut prendre quelques jours. Heureusement, les Verts ont d'énormes affinités avec l'islam ; on n'ose imaginer que Mme Baerbock, par manque de culture générale, apporte un authentique jambon de la Forêt Noire lors de sa visite officielle au Qatar ! Avec un bon rouge de la Moselle, bien gouleyant. Les bonnes relations commerciales seraient alors rompues !

Il est frappant de constater que jusqu'à la nomination d'Annalena Baerbock au poste de ministre des Affaires étrangères, il était considéré comme hautement sexiste de commenter avec bienveillance le style vestimentaire d'une femme politique. Désormais, la presse ne tarit pas d'éloges sur l'allure "élégante" de notre ministre des Affaires étrangères - même si, malheureusement, aucune robe, aussi chic soit-elle, ne fera d'elle une seconde Condoleezza Rice. Pourtant, chaque mot sortant de la bouche de Mme Baerbock est absorbé par la presse comme une révélation. Elle a maintenant constaté le peu que nous pouvons faire pour l'Ukraine si nous venons à manquer de gaz naturel : il y aurait alors un risque de "soulèvement populaire". Entre-temps, Mme Baerbock a également pris conscience de l'état déplorable des réserves de gaz en Allemagne - les citoyens pourraient bientôt se mettre sérieusement en colère.

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Pas étonnant que les exigences soient réduites partout

Pendant ce temps, son collègue Habeck défend vaillamment la non-ouverture de Nord Stream 2 parce qu'il ne faut pas devenir encore plus dépendant du gaz russe. Mais dans le même temps, il se plaint de l'irrégularité de l'approvisionnement par le gazoduc jumeau Nord Stream 1, ce qui a même suscité le mécontentement des journalistes de la ZDF. On pouvait avoir l'impression que Poutine avait installé sur son bureau une vanne lui permettant de couper ou d'ouvrir le gaz aux Allemands selon son humeur. Ce n'est pas que je ne le crois pas capable de le faire - mais il est apparu très clairement dans la conversation que Habeck était assez dépassé par les détails techniques.

Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que le niveau de formation soit abaissé partout afin d'accroître à nouveau la distance intellectuelle entre les dirigeants et les gouvernés. Des diplomates sans culture générale, des spécialistes sans diplôme professionnel - il n'y a plus grand-chose à dire. On peut certes s'initier à certains métiers, mais il faut ensuite montrer dans la pratique ce que l'on sait faire. Pour les diplomates et les "professionnels", il semble que l'on achète un chat dans un sac - voyons ce que cela donne ! Alors que dans les années 90, il était difficile pour les réfugiés russes de faire reconnaître leurs titres et diplômes, nous jouons maintenant à la loterie. Autrefois, les dents étaient arrachées par le maréchal-ferrant, ce qui permettait d'économiser beaucoup d'argent (je n'ai rien contre les maréchaux-ferrants, changer un pneu de cheval n'est certainement pas une mince affaire).

Fort ou mignon ? Embarrassant dans tous les cas

En ce qui concerne la maîtresse de maison du ministère des Affaires étrangères, on ne sait pas non plus exactement quelle est sa formation réelle ; après tout, elle a dû modifier son CV à plusieurs reprises avant qu'il ne corresponde au moins un peu à la réalité. "Quelque chose en rapport avec le droit international". Le pire, c'est que Mme Baerbock elle-même ne considère pas cela comme un défaut et fait des efforts embarrassants pour "grandir" dans sa fonction. Je vous l'accorde : Je me sentirais mal si j'étais soudain propulsé à un tel poste ; au début, je pourrais même bégayer un peu. Ou alors, j'aurais peur de me ridiculiser en ne connaissant pas les us et coutumes du pays que je visite. Dans ce cas, la seule chose à faire est d'évoluer le plus rapidement possible.

Mais Annalena Baerbock fait l'objet d'un tel culte de la personnalité qu'elle ne devrait même plus en avoir besoin. La presse semble ne pas pouvoir décider si elle doit trouver la ministre forte ou mignonne - tout ce qu'elle fait est tout simplement génial ! Et comme l'Allemagne a tendance à surestimer son influence internationale, il en sera probablement toujours ainsi.

Les journalistes devraient peut-être prendre des douches froides plus souvent... c'est censé réveiller. Mais il faudrait alors que de la neige sorte du pommeau de la douche en Allemagne.

Axe du Mal: piraterie dans les eaux autour de la péninsule arabique

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Axe du Mal: piraterie dans les eaux autour de la péninsule arabique

Damir Nazarov

Source: https://www.geopolitika.ru/article/piratstvo-osi-zla

Israël semble s'être établi sur plusieurs îles dans des mers adjacentes à la fois. Nous parlons de Socotra (mer d'Arabie) et de Tiran (mer Rouge). Si les choses sont beaucoup plus simples avec Tiran (les Saoudiens et les Egyptiens mettent gentiment l'île à la disposition des sionistes), la situation avec Socotra laisse présager une nouvelle guerre d'indépendance pour le peuple yéménite.

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Profitant de sa position privilégiée dans l'intervention saoudienne contre le Yémen, l'armée émiratie a commencé à occuper Socotra à partir de 2015 dans l'espoir de créer un sentiment pro-émirati. L'établissement d'une tribu loyaliste a échoué, après quoi les Émirats ont entamé un processus d'expulsion des habitants de l'île. C'est ainsi que le "Yémen collectif" (Nord et partiellement Sud) a réalisé que les EAU avaient décidé de s'emparer de l'île. Les habitants comparent les actions des Émirats à la Nakba palestinienne. La première base militaire émiratie à Socotra date de 2018, puis en 2021, les Émirats ont continué à renforcer leur contingent et ont occupé l'île d'Abd-El Kouri.

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Les raisons de l'occupation en dehors de la géopolitique sont nombreuses pour le fidèle satellite de l'Amérique, comme le pétrole, selon le gouverneur d'Aden : "il y a six secteurs pétroliers prometteurs sur l'île", une zone touristique attrayante, bien que le directeur de la promotion du tourisme au Yémen ait noté que les Émirats ont déjà détruit l'environnement naturel de l'île. Dans tous les cas, les deux parties du conflit ont donc beaucoup de travail à faire pour créer les conditions nécessaires au tourisme. Néanmoins, il y a un an, les EAU ont pu organiser un voyage pour 4000 Israéliens sur l'île. Outre les hydrocarbures et les loisirs, Socotra possède des herbes rares réputées pour leurs pouvoirs de guérison, ouvrant la voie à la création de médicaments de qualité. Le tandem émirati-sioniste a déjà pris possession de cette végétation unique et utilise ces éléments de la flore en pharmacologie, a rapporté une "communauté indépendante de biologistes américains". Des races rares d'oiseaux, ont également été pillées par les Émirats. Les célèbres "arbres champignons" ornent désormais les rues de Dubaï après avoir été volés sur l'île. Le vol de ce type de ressources naturelles fait partie du programme de "développement vert" des EAU.

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Le pillage des ressources de Socotra va de pair avec un plan au service du sionisme, où les EAU cherchent à rendre l'île yéménite disponible pour une présence militaire "néo-khazar". Depuis 2020, le Mossad, avec l'aide des moukhabarat des EAU, prépare activement Socotra à ouvrir un nouveau chapitre dans l'opposition à l'Iran et à ses alliés. Dans ce cas, le sionisme tente de créer des problèmes à Ansar Allah. En plus de combattre les révolutionnaires yéménites, les "nouveaux Khazars" et les Émirats rêvent de contrôler les lignes maritimes qui s'étendent du nord de la mer d'Oman au golfe d'Aden et à la mer Rouge. La prise de Socotra est la première étape d'une "stratégie pirate" pour le contrôle des ports et des détroits. Après Socotra, par exemple, les Émirats ont saisi en 2017 l'île de Mayon, située à l'entrée du détroit de Bab al-Mandab. Selon Emirates Links, des "officiers israéliens" étaient également impliqués dans l'occupation de l'île. Plus tôt en 2015, les EAU ont construit des bases militaires au Somaliland et en Érythrée. Selon l'Administration américaine d'information sur l'énergie, plus de 6,2 millions de barils par jour de pétrole brut et de ses dérivés et environ 30 % du commerce mondial de gaz naturel passent par ledit détroit.

Le sionisme avait l'œil sur Bab al-Mandab immédiatement après la révolution de septembre 2014, lorsque Netanyahu a déclaré qu'il y avait "danger si Ansar Allah atteint Bab al-Mandab". Les craintes des occupants sont faciles à expliquer, car ils dépendent du transport maritime pour la plupart de leurs transactions commerciales. Selon Haaretz, 90% des importations et exportations "israéliennes" se font par voie maritime, et 12% de ces transactions passent par le détroit de Bab al-Mandab. La fermeture du détroit porterait donc un coup sans précédent à l'économie des occupants de la Palestine. Le vice-ministre de l'information, Fahmi al-Yusifi, a noté que "les mouvements israéliens au Yémen ne sont pas apparus hier ou aujourd'hui, et ils n'ont pas été causés par l'intervention des Émirats, cela s'est passé il y a des décennies, notamment depuis 1973, lorsque le Yémen a participé à la guerre d'Octobre et a fermé Bab al-Mandab face aux cuirassés, ce qui a été un facteur dans la retraite d'"Israël" et son retrait des îles Tiran et Sanafir." Al-Yusifi affirme qu'une telle présence est la pierre angulaire de l'usurpation des îles les plus importantes de l'océan Indien en faveur du sionisme, car elle est conforme aux ambitions expansionnistes des occupants de la région. Le fait est que le rôle des Émirats arabes unis en faveur d'"Israël" s'étend du détroit d'Ormuz, en passant par Socotra et Bab al-Mandab, jusqu'aux côtes de la Somalie, de Djibouti, de l'Érythrée, du Soudan, de l'Égypte et de la Libye, l'État du Maroc allant encore plus loin. Cette démarche des Émirats constitue une occupation conjointe des îles yéménites et de la côte yéménite. Quiconque se souvient des événements du milieu des années 90 sait que le régime de Sanaa (*) a cédé une partie de l'archipel de Hanish à l'Érythrée, qui a à son tour conclu des contrats avec "Israël" pour fournir une partie de cet archipel."

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En plus de la piraterie, selon les médias occupants de la "terre sainte", il existe déjà un accord de coopération militaire entre "Israël" et les EAU en mer Rouge. En outre, les ressources d'information de l'"entité temporaire" indiquent ouvertement qu'outre les Émirats, l'Arabie saoudite, l'Éthiopie et les séparatistes du sud du Yémen sont d'autres alliés des occupants en termes de saisie de territoires maritimes. Il est certain que l'alliance des pirates et de leurs laquais ne se limitera pas à la mer d'Arabie, son objectif est le golfe Persique.

Il y a cependant un aspect positif à cette histoire sordide de colonisation de la région. À la surprise de Riyad et d'Abou Dhabi, des pays comme la Somalie et Oman ont refusé de soutenir l'intervention des Émirats et ont clairement exprimé leur position selon laquelle Socotra appartient au Yémen, notamment l'État africain a souligné à plusieurs reprises le statut de l'archipel qui doit dépendre de Sanaa. Les Emiratis et les sionistes sauront désormais que dans les futures guerres navales, Ansar Allah pourrait trouver des alliés inattendus. Entre-temps, le peuple de Socotra forme déjà une vaste opposition aux occupants sous toutes les formes.

Vous pouvez voir la beauté de l'archipel ici:

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P.S. Il n'y a pas que le sionisme qui rêve de s'emparer des îles du Yémen, la Grande-Bretagne a aussi la nostalgie de son ancienne colonie, de plus il y a des rumeurs de l'intention des Américains d'établir leur base militaire sur l'île de Mayon pour protéger le sionisme.

(*) - la dictature de feu Saleh.

jeudi, 28 juillet 2022

La visite de Poutine en Iran

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La visite de Poutine en Iran

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/07/20/putinin-vierailu-iranissa/

Le président russe Vladimir Poutine s'est rendu en République islamique d'Iran, où il a rencontré non seulement les dirigeants iraniens mais aussi le président turc Recep Tayyip Erdoğan.

La réunion faisait officiellement partie du processus de paix dit d'Astana, un projet conjoint de la Russie, de l'Iran et de la Turquie visant à mettre fin à la guerre en Syrie. Toutefois, les reportages occidentaux ont principalement cité les déclarations des dirigeants sur la coopération mutuelle, l'alliance militaire de l'OTAN et l'Ukraine.

Il s'agit du premier grand voyage à l'étranger de Poutine en dehors des anciennes républiques soviétiques depuis le début de l'opération militaire en Ukraine en février.

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a déclaré à M. Poutine que si la Russie n'avait pas lancé l'intervention en Ukraine, la "dangereuse créature", appelée OTAN, aurait fini par déclencher la guerre.

Selon Khamenei, "l'Occident est opposé à une Russie forte et indépendante". Il a ajouté que l'OTAN dirigée par les États-Unis "ne connaîtrait aucune frontière si la voie lui était ouverte". Contrairement à la zone euro, le Golfe comprend la véritable nature de l'alliance offensive de l'Occident, qui ne repose pas sur une "coopération défensive".

Les dirigeants de la Russie, de l'Iran et de la Turquie auraient discuté non seulement de la Syrie, d'Israël et du Caucase du Sud, mais aussi des relations bilatérales et de la suppression progressive du dollar américain dans les échanges bilatéraux.

Poutine a également rencontré à Téhéran le président iranien Ebrahim Raisi, dont l'élection, l'année dernière, a profondément déçu l'Occident. Dans la bonne humeur, Poutine et Raisi ont salué l'amélioration des relations bilatérales et de la coopération dans la région.

"En matière de sécurité internationale, nous allons accroître notre coopération", a déclaré M. Poutine. Il a déclaré que l'Iran et la Russie ont un "rôle important à jouer pour assurer la sécurité en Syrie".

Le président iranien, pour sa part, a commenté que "la coopération entre l'Iran et la Russie a créé la stabilité et la sécurité dans la région".

"Les pays qui ont prétendu combattre le terrorisme en Asie occidentale n'ont pris aucune mesure significative à cet égard, mais la République islamique d'Iran et la Russie ont montré leur honnêteté et leur sérieux en coopérant dans la lutte contre le terrorisme", a déclaré M. Raisi.

Il s'agissait de la cinquième visite du président russe à Téhéran. Poutine a visité la capitale iranienne pour la première fois en 2007, puis en 2015, 2017 et 2018.

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Sa visite est intervenue quelques jours après que le président américain Joe Biden a conclu une tournée régionale en Israël, en Cisjordanie occupée et en Arabie saoudite, où le leader symbolique de l'Occident a également rencontré des dirigeants arabes de la région.

La délégation de Poutine, quant à elle, a signé un protocole d'accord de 40 milliards de dollars avec l'Iran pour développer des champs pétroliers et gaziers.

Selon l'agence de presse officielle du ministère iranien du pétrole, le protocole d'accord a été signé entre le géant énergétique russe Gazprom et la compagnie pétrolière nationale iranienne. La Russie aidera l'Iran à développer des champs pétroliers et gaziers, à construire des gazoducs et à produire du gaz naturel liquéfié.

L'Iran possède les deuxièmes plus grandes réserves de gaz naturel au monde après la Russie, mais a pris du retard dans l'expansion de ses infrastructures en raison des sanctions américaines qui ont bloqué les investissements étrangers. Une coopération plus étroite avec les puissances eurasiennes est en train de changer la donne.

La rencontre entre Poutine, Raisi et Erdoğan montre qu'un nouveau système multipolaire de relations internationales est en train de prendre forme, quoi qu'en pense la Finlande. Ce processus est irréversible, même si l'Occident tente de résister et de ralentir le changement.

Etre "High" dans le Metaverse, puis chute profonde : être défoncé dans la nouvelle normalité

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Etre "High" dans le Metaverse, puis chute profonde: être défoncé dans la nouvelle normalité

Julian Schernthaner, mag.

Source: https://www.wochenblick.at/great-reset/zugedroehnt-durch-die-neue-normalitaet/

Si l'on en croit Karl Nehammer, il ne devrait y avoir que deux décisions à prendre dans quelques mois: "alcool ou psychotropes". Ce que le chancelier de l'ÖVP minimise en tant que banale remarque a pourtant un fond de vérité tragique. Car un peuple trop "défoncé" pour se rebeller contre la politique et les projets des élites ne peut que convenir aux puissants. Une enquête qui révèle des choses choquantes.

"Tu veux te droguer avec moi ?", a demandé un jour le rappeur "Alligatoah", invitant les destinataires de sa chanson à "descendre le ruisseau" avec lui. C'est déjà le cas en Europe : les gens ne savent plus comment ils placeront demain de la nourriture sur la table de leurs enfants. La crainte d'un hiver de misère à passer dans des caves glaciales ou dans des chaufferies urbaines collectives, d'ores et déjà promises par les politiciens régimistes se répand. En désespoir de cause, les puissants veulent contraindre les citoyens à un amour "dévoué", vendu comme idéal par l'ÖVP démocrate-chrétienne autrichienne, au pouvoir avec les Verts.

Contrairement à "Alligatoah", il ne pleuvra pas de "roses rouges". Mais des pilules pour refouler le sentiment de dépossession jusqu'au minimum vital. Les hôpitaux psychiatriques se remplissent déjà grâce à la politique ruineuse adoptée pendant la pandémie. Un enfant sur trois, privé de sa liberté et de sa jeunesse, souffre des conséquences de ce régime totalitaire qui a également fait subir sa rigueur aux plus jeunes. Depuis longtemps, les psychotropes proprement dits se font rares. Mais lorsque le chômage de masse et le grand froid menaceront dans quelques mois, toutes les générations auront sans doute soif d'oublier la réalité.

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Les mondialistes veulent un monde de folie

Les élites ont pris leurs précautions. Peu médiatisée, la "Davos Medical Psychedelic House" a chaleureusement invité les visiteurs du sommet du WEF en mai à assister à une quarantaine de conférences sur le potentiel des drogues psychoactives dans le cadre d'une collaboration semi-officielle. Chercheurs, créateurs d'entreprise et investisseurs fortunés de la scène mondialiste devraient se réunir pour élargir ensemble leurs horizons (commerciaux).

Une dose complète pour les estropiés psychiques dus à leurs jeux de planification mondiaux : de préférence sous le couvert de la "santé". L'État australien investit depuis des années des millions de dollars dans la recherche sur l'efficacité des méthamphétamines de synthèse contre l'alcoolisme. Depuis longtemps, les chercheurs reconnaissent également à la psilocybine, que l'on trouve dans certains champignons psychoactifs, un effet antidépresseur. Cette substance est le précurseur de la psilocine, un alcaloïde hallucinogène produit par le corps humain.

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Ces connaissances seront peut-être nécessaires rapidement. Selon les lois de la logique formelle, "alcool OU psychotropes" peut également signifier l'apport des deux substances. Et celui qui possède les moyens de production de "l'opium du peuple" peut contrôler ses habitudes. Une réalité totalement ruinée cède la place à un monde délirant mais prescrit. Ceux qui critiquent malgré tout peuvent rapidement être accusés de schizophrénie et gavés de vrais opiacés.

Un trafic d'opium lucratif

Aux États-Unis, les médecins ont prescrit pendant des années, en toute légalité, des analgésiques contenant des opioïdes à des toxicomanes. Entre 2006 et 2012, les groupes pharmaceutiques ont livré 76 milliards de ces pilules. Depuis, "l'abus de drogues illégales" a certes diminué de 50 %. Mais cela ne masque pas la véritable épidémie de drogue. Outre l'héroïne ou le fentanyl vendus au marché noir, les opiacés vendus par les médecins restent populaires.

En 2020, l'année du confinement, du Lockdown, a vu un nombre record de décès dus à la consommation d'opiacés sur ordonnance. Le modèle commercial est trop bénéfique pour les médecins sans scrupules et à but lucratif. Et la campagne de vaccination a tragiquement démontré qu'ils sont bien trop nombreux. A San Francisco, le nombre de décès dus à l'opium a dépassé le nombre de décès dus au Covid. Une vidéo de Philadelphie est troublante: le long de rues entières, des toxicomanes traînent au milieu des ordures. Ils sont soit défoncés, soit à la recherche de la prochaine "dose", le tout en plein jour.

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La politique ne s'en soucie pas. En 2020, année d'élection, les deux tiers des membres du Congrès américain ont reçu de l'argent de sociétés pharmaceutiques. S'agit-il de pots-de-vin? De même, le tranquillisant "Xanax" du groupe des benzodiazépines, dont on a largement abusé, est certes soumis à prescription aux Etats-Unis. Mais la pratique montre qu'il est donné aux patients quasiment "comme un bonbon". Il est censé avoir un effet "anxiolytique et sédatif", mais il présente de grands dangers. Même en Suisse, huit jeunes sont morts en 2020 après avoir mélangé du "Xanax" avec de l'alcool.

Descente dans l'enfer des stupéfiants

Un phénomène uniquement américain ? Pas du tout ! A Francfort/Main aussi, on constate de plus en plus de situations semblables à celles des rues de Philadelphie. L'année dernière, la "NZZ" écrivait à ce sujet : "Les toxicomanes consomment leurs drogues en pleine rue [...] la ville semble détourner le regard. Et même le monnayage des drogues légales prescrites est une vieille histoire en Europe. En 2013, le cas d'un médecin viennois qui fournissait aux toxicomanes 100.000 comprimés de Substitol, une drogue de substitution à l'héroïne, contre paiement sur ordonnance privée, a choqué.

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A l'époque, Johanna Mikl-Leitner (ÖVP) était ministre de l'Intérieur de l'Autriche, aujourd'hui elle est gouverneur du Land de Basse-Autriche. Elle a certes reconnu que l'Autriche était le leader européen en matière de toxicomanie. Mais peu de choses ont été faites jusqu'à présent. Les dépenses fédérales pour la prévention de la toxicomanie ont même légèrement diminué et les diagnostics de sortie d'hôpital sont stables ou en hausse depuis 10 ans pour presque toutes les pathologies liées à la toxicomanie. Le "rapport sur les drogues" présenté la semaine précédente n'offre que des platitudes.

Rechercher brièvement des drogues

Il se peut aussi que l'on veuille seulement faire semblant d'agir contre ce phénomène. Car la recherche sur l'utilisation de substances psychotropes représente depuis longtemps un marché de plusieurs milliards. Et tandis que le successeur de Kurz, le chancelier Nehammer, nous incite à consommer des stupéfiants, le nouveau chef de Kurz, Peter Thiel, a investi 250 millions de dollars dans "Atai Life Sciences". Il s'agit d'une société de recherche sur les effets psychopharmaceutiques des drogues psychédéliques.

Un blog spécialisé a reconnu dans cette forme de thérapie "des avantages durables, que ce soit pour les personnes en bonne santé ou pour les malades". Le rêve des mondialistes et de leurs politiciens est donc d'avoir une population qui s'assoit sur le divan, abrutie par les drogues, sans se poser de questions sur leurs agissements. Le mieux serait qu'ils le fassent de manière totalement atomisée et sans contacts sociaux, en s'immergeant dans des réalités virtuelles.

Défoncé dans le métavers

Le WEF a récemment fait la promotion d'un prototype d'installation qui permettait de "sentir" ce métavers, même avec ses propres mains. Maintenu immobile par des drogues, les seules sensations étant des sensations simulées, avec en plus une surveillance totale et une uniformisation totale - cela ressemble à une mauvaise copie du best-seller dystopique d'Aldous Huxley, Le meilleur des mondes.

Sauf que cette fois-ci, le fait de refermer le livre n'a aucun effet et que nous pouvons regarder les élites qui semblent littéralement aspirer à ces conditions. Ou comme l'a dit un ancien maire de Vienne : "Qu'on apporte le Spritzwein...".

 

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Patrick Poppel évoque la situation dans les régions russophones de l'est de l'Ukraine

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"La population a choisi de ne pas être ukrainienne"

Patrick Poppel évoque la situation dans les régions russophones de l'est de l'Ukraine

Source : https://zurzeit.at/index.php/die-bevoelkerung-hat-sich-gegen-die-ukraine-entschieden/

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La guerre en Ukraine dure maintenant depuis quatre mois et demi : Poutine a-t-il atteint ses objectifs ?

Patrick Poppel : Je suppose qu'il y a eu un changement de stratégie et que les nouveaux objectifs qui ont été fixés ont été globalement atteints. C'est-à-dire le contrôle des territoires revendiqués par les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, une liaison terrestre entre le Donbass et la Crimée et le contrôle de la mer d'Azov.

Lorsque vous évoquez les républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, il y a eu des flambées de violence militaire depuis 2014, malgré les accords de Minsk. Vous y êtes allé et pouvez-vous nous en dire plus ?

Poppel : C'était un conflit latent permanent avec des tirs d'artillerie sur les grandes villes des républiques populaires de la part des Ukrainiens et il y avait régulièrement de petits combats sur la ligne de front, mais pas de grands gains territoriaux d'un côté ou de l'autre. Mais le gros problème était les tirs d'artillerie constants sur des zones civiles et des cibles clairement non militaires à Donetsk et Lougansk. Et c'est l'une des raisons pour lesquelles cette opération militaire russe a été lancée, car la situation n'était pas supportable à long terme pour la population civile locale.

Quel rôle ont joué les associations de volontaires comme le bataillon Azov ?

Poppel : Ce qui est décisif, c'est que ces structures avaient déjà été créées lors du Maïdan, c'est-à-dire en tant que groupes pro-occidentaux, mais qui sont tout de même des groupes très nationalistes sur le plan idéologique et même parfois criminels. Plus tard, ces groupes ont été intégrés dans la Garde nationale ukrainienne et apparemment aussi dans l'armée ukrainienne. Ces groupes ont également contribué à l'éclatement de ce conflit, car il ne faut pas oublier que la majorité des soldats ukrainiens n'étaient pas prêts à mener cette soi-disant opération antiterroriste contre les républiques populaires. Il s'agissait donc de facto d'une guerre civile entre l'Est et l'Ouest du pays.

Peut-on également considérer que ces éléments ont alimenté le séparatisme dans l'est de l'Ukraine ?

Poppel : Bien sûr, car de nombreux crimes ont également été commis, à commencer par l'incendie de la maison des syndicats à Odessa le 2 mai 2014. Des excès de violence ont eu lieu contre la population russophone, contre les syndicalistes, et divers crimes de guerre ont été commis sur le sol des républiques populaires par ces associations de volontaires. Cela a eu pour effet de renforcer la volonté de se défendre à l'Est, car il fallait tout simplement se défendre contre ces groupes. Dans les républiques populaires, lorsque l'on fait des prisonniers de guerre, on distingue très précisément si la personne concernée est un soldat ukrainien régulier qui "fait son travail" ou un membre de ces associations qui prend les armes avec une énergie tout à fait criminelle.

Dans quelle mesure le coup d'État de Maïdan en 2014 a-t-il déclenché un changement d'humeur dans l'est de l'Ukraine ? Le Maïdan a-t-il été l'élément déclencheur des aspirations sécessionnistes ou celles-ci étaient-elles déjà présentes auparavant ?

Poppel : D'après ce que je sais, le coup d'État et les différentes déclarations de divers politiciens, y compris l'interdiction de la langue russe ou la discrimination de certaines minorités, ont fortement contribué à l'émergence de ces soulèvements. Pour être complet, il faut encore mentionner que cela n'a pas seulement concerné Donetsk et Lougansk, mais aussi Odessa, qui se trouve dans le sud-ouest et non dans la partie orientale de l'Ukraine. Des tentatives de sécession ont également eu lieu à Odessa, à Kharkov, à Marioupol, mais ces régions n'ont pas pu se détacher de l'Ukraine parce que ces soulèvements ont été très rapidement réprimés, entre autres, par ces associations radicales. Les soulèvements n'ont réussi qu'à Donetsk et Lougansk, avec une sécession partielle, et bien sûr en Crimée, où cela s'est passé sans effusion de sang. Cela concerne donc environ la moitié de l'Ukraine, où des républiques populaires ont également été proclamées, mais n'ont pas pu s'organiser. Près de la moitié de l'Ukraine s'est donc sentie désavantagée par les changements survenus après le Maïdan, et le tout a été accompagné d'actes de violence. Il y a également eu des attaques contre des partisans anti-Maïdan qui se sont rendus à Kiev pour protester contre le Maïdan. Un convoi de bus qui retournait en Crimée a été attaqué par ces forces radicales - il y avait déjà des conditions de guerre civile peu après le Maïdan et avant que ces scissions n'aient lieu.

Et la nouvelle loi linguistique, qui limite considérablement l'utilisation du russe comme langue officielle, n'a pas non plus été une mesure intelligente de la part du gouvernement de Kiev.

Poppel : Il existe un fort sentiment anti-russe dû à la guerre civile qui dure depuis des années. Mais il faut faire attention: il y a aussi des Ukrainiens qui servent du côté des républiques populaires. Je connais personnellement des gens, surtout à Lougansk, qui se considèrent comme Ukrainiens mais qui ne veulent plus rien avoir à faire avec Kiev. Donc dire que ce sont tous des Russes ou des personnes relevant de la minorité ou du groupe ethnique russe n'est pas vrai. Il ne s'agit pas tant d'être pro-russe, mais avant tout de l'idée de ne pas passer dans le secteur occidental et de faire partie du monde russe comme autrefois en Union soviétique. Il y a des gens qui se considèrent comme Ukrainiens et qui veulent vivre avec la Russie, et il y a d'ailleurs encore aujourd'hui un théâtre ukrainien qui fonctionne à Lougansk. Mais je ne sais pas s'il y a encore aujourd'hui un théâtre russe à Kiev ou à Lviv.

Le président ukrainien Zelenski a déclaré à plusieurs reprises que l'on voulait récupérer, reconquérir les territoires perdus. Est-ce réaliste ou n'est-ce qu'un vœu pieux ?

Poppel : Ces annonces ont été faites (en ce qui concerne la Crimée, ndlr) avant même le début de l'opération militaire russe en février. Tout au long de l'hiver, l'armée ukrainienne s'est préparée, des troupes ont été massivement rassemblées pour envahir la Crimée, mais aussi les républiques populaires. Cela signifie que l'attaque précipitée et partiellement infructueuse des forces armées russes peut être attribuée à une planification très rapide et je soupçonne la Russie de considérer cela plutôt comme une attaque préventive. Il n'est toutefois pas très réaliste que l'Ukraine récupère effectivement les territoires perdus, car la population locale a en grande partie opté pour la Russie, comme le montrent différentes élections. De plus, on peut supposer que la population est prête à se défendre et à s'opposer aux tentatives d'intégration ukrainiennes. C'est le point crucial qui fait qu'un retour de ces territoires à l'Ukraine n'est plus du tout possible, même si Poutine le voulait, parce que la population s'est prononcée contre l'Ukraine.

L'entretien a été réalisé par Bernhard Tomaschitz.

mercredi, 27 juillet 2022

Voler la Syrie à la manière américaine

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Voler la Syrie à la manière américaine

Vladimir Malyshev

Source: https://katehon.com/ru/article/ograblenie-sirii-po-amerikanski

Les États-Unis volent à la fois le pétrole et les céréales en Syrie

Les autorités américaines doivent immédiatement mettre fin à l'exportation illégale de produits agricoles et de pétrole depuis le territoire de la Syrie, a déclaré le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin. Il a souligné que l'armée américaine a saisi et occupé les zones les plus importantes de la production agricole et celles des champs pétroliers en Syrie. Le diplomate chinois a appelé cela du "pillage au niveau de l'État" et a exigé non seulement de cesser de piller les ressources syriennes, mais aussi de compenser tous les dommages causés par les Américains à ce pays arabe.

Le représentant chinois a souligné que les principales communications de la Syrie sont entre les mains des Américains. Comme le disent les Syriens eux-mêmes, a souligné Wang Wenbin, beaucoup sont aigris par les actions de l'armée américaine et disent: les Américains ne sont pas là pour combattre le terrorisme, mais pour voler le pays.

De nombreuses sources syriennes confirment que les Américains pillent la Syrie, selon le journal iranien Resalat. Les statistiques officielles fournies par le ministère syrien du pétrole confirment que jusqu'à 70.000 barils de pétrole sont sortis du pays chaque jour par les Américains et par les groupes sous leur contrôle.

Comme le note le quotidien saoudien Asharq Al-Awsat, la taille des réserves pétrolières de la Syrie a longtemps été estimée. En 2015, le département de la Défense des États-Unis a estimé que l'État islamique (EI)*, interdit en Russie, gagnait 40 millions de dollars par mois grâce à la vente de pétrole syrien. Deux ans plus tard, l'EI a été chassé de certaines zones de l'est de la Syrie et les Forces démocratiques syriennes kurdes, soutenues par les États-Unis, ont pris le contrôle des principaux champs pétrolifères du pays.

La production pétrolière de la Syrie en 2008 était de 406.000 barils par jour. En 2015, la production de pétrole était tombée à 27.000 bpj, en 2018 la production n'était plus que de 24.000 bpj. Puis, en 2020, il est passé à 89.000 bpj. Le ministre syrien du pétrole et des ressources minérales, Bassam Tuome, a déclaré que presque tout le pétrole actuellement produit dans l'est de la Syrie est volé. Selon M. Tuome, la quasi-totalité du pétrole actuellement produit dans l'est de la Syrie est volée.

Le pillage des ressources naturelles de la Syrie par les Américains a été signalé depuis longtemps par le ministère russe de la Défense. En 2019, le général de division Igor Konashenkov, porte-parole du ministère, a déclaré : "Le pétrole est extrait avec des équipements fournis en contournant toutes les sanctions américaines par de grandes entreprises occidentales." Et le ministre russe de la Défense, Sergei Shoigu, a déclaré sans ambages que l'armée américaine se trouvait illégalement sur le territoire syrien depuis longtemps et qu'elle volait des minéraux dans le pays.

L'ancien président américain Donald Trump a également confirmé le vol de la Syrie : "Nous retenons le pétrole. N'oubliez pas cela. J'ai toujours dit - retenez le pétrole. Et nous voulons garder le pétrole - 45 millions de dollars par mois".

En 2019, la publication américaine Politico a rapporté qu'une entreprise américaine avait signé un contrat avec les autorités kurdes du nord-est de la Syrie pour développer et exporter du pétrole brut de la région dans le cadre d'un accord secret approuvé par le gouvernement américain. "Le ministre syrien des Affaires étrangères a qualifié l'accord d'illégal et a déclaré qu'il "volait" le pétrole syrien", note Politico.

Les États-Unis ne pillent pas seulement le pétrole syrien, mais aussi les céréales syriennes. Avant le conflit, la Syrie était un pays agricole prospère, produisant au moins trois à quatre millions de tonnes de blé par an. La récolte était suffisante non seulement pour répondre à la demande intérieure mais aussi pour exporter, notamment vers l'Union européenne. Aujourd'hui, les céréales manquent en Syrie, et Damas est obligé de les acheter à l'étranger.

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L'armée américaine et les Forces démocratiques syriennes qui lui sont subordonnées occupent et tiennent un territoire sur la rive orientale de l'Euphrate, centré sur la province d'al-Hasakah, le plus grand producteur de blé du pays. Tant les céréales qui y sont produites que le pétrole qui y est produit sont expropriés par les Américains et leur clientèle syrienne et, contournant la Syrie, déplacés en Irak.

Malheureusement, il n'y a presque aucun pays dans le monde qui prend cette injustice au sérieux, note Yahoo News. Si le blé et le pétrole des rives orientales de l'Euphrate étaient pleinement utilisés pour répondre à la demande intérieure, les problèmes alimentaires et autres du pays seraient grandement atténués et le niveau de vie des populations locales augmenterait. "Cependant, écrit une publication japonaise, la situation difficile du peuple syrien ... est ignorée en toute quiétude par les médias occidentaux et les groupes de défense des droits de l'homme. Seuls les médias du gouvernement syrien, ainsi que les médias russes et chinois, couvrent ce problème majeur, mais leurs rapports sont rejetés en Occident et au Japon comme de la propagande en faveur d'une dictature."

Le 21 juillet, Dmitry Polyansky, premier représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l'ONU, lors d'une réunion de l'Assemblée générale de l'ONU, a réitéré : "Les seules zones qui échappent au contrôle du gouvernement syrien ne sont que Zayefrater, où les occupants américains pillent quotidiennement les ressources en céréales et en hydrocarbures, et la zone de désescalade d'Idlib au nord-ouest, occupée par les terroristes internationalement reconnus de Hayat Tahrir al-Sham."

Dans le contexte de l'inquiétude hypocrite des États-Unis concernant les céréales ukrainiennes, le pillage effronté des États-Unis en Syrie semble particulièrement cynique.

Bhoutan et Népal : les équilibres de pouvoir

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Bhoutan et Népal : les équilibres de pouvoir

Groupe de réflexion Katehon

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/bhutan-e-nepal-equilibri-di-potere?fbclid=IwAR3egPEGtZoYHEpiSViEnD9z8kejrRgJa3Hhcq4ZRv0RBKmIwAPv59y2pKg

Dans le processus de rapprochement avec les grandes puissances, les deux pays de l'Himalaya ont commencé à essayer de créer un environnement diplomatique indépendant. Le Népal et le Bhoutan sont fatigués de jongler avec les grandes puissances et veulent être seuls sur la scène mondiale.

Avec la montée en puissance de la Chine et de l'Inde et la mise en œuvre de leurs plans stratégiques respectifs, les positions stratégiques du Népal et du Bhoutan sont devenues progressivement visibles. L'Inde considère l'Asie du Sud comme sa propre arrière-cour. En raison des nombreux désaccords et contradictions entre la Chine et l'Inde, cette dernière résiste fortement à la pénétration de l'influence chinoise.

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En outre, certaines forces extraterritoriales et forces spéciales, telles que les forces d'infiltration des États-Unis, de la Grande-Bretagne et du Japon, ainsi que les forces indépendantistes tibétaines, se réunissent également ici. Bien que le Népal et le Bhoutan soient enclavés, la géographie de l'Asie du Sud les place au carrefour des forces maritimes et terrestres.

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La politique étrangère du Bhoutan : du rapprochement avec l'Inde à l'accès au monde

Le Bhoutan est situé en Asie du Sud et dans la partie nord du sous-continent sud-asiatique, sur le versant sud de l'Himalaya oriental, bordant la Chine à l'est, au nord et à l'ouest et l'Inde au sud-est. C'est l'un des plus petits pays montagneux enclavés et il est connu comme "le dernier Shangri-La du monde" et "le royaume du bonheur". Le Bhoutan est très faible en termes de territoire, d'économie, de population et de ressources. La vulnérabilité inhérente du Bhoutan limite sa capacité à défendre ses droits et à participer au système politique et économique international.

Le Bhoutan est géographiquement situé sur les contreforts sud de l'Himalaya, entre la Chine et l'Inde. La géographie unique du Bhoutan a façonné ses caractéristiques en termes de sécurité nationale, d'intégrité territoriale, de transformation politique, de développement économique et de protection culturelle. En particulier, la position géographique entre les deux grandes puissances a augmenté le poids du comportement diplomatique du Bhoutan. La formation historique complexe du Bhoutan, sa connectivité géographique, ses préoccupations en matière de sécurité, sa dépendance politique et économique et d'autres "faiblesses structurelles" font que le Bhoutan "entretient toujours une relation spéciale" avec l'Inde, toutes ces relations étant fondées sur la faiblesse du Bhoutan, qui détermine ses intérêts de sécurité nationale [1]. Pour cette raison, la préoccupation excessive du Bhoutan pour la sécurité a fait que sa diplomatie a tourné autour de l'Inde tout au long des années 1970, limitant sa diplomatie et ses relations interétatiques à la "protection" de l'Inde, ce qui l'a éloigné en permanence des pays voisins tels que la Chine et de la plupart des organisations internationales [2].

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La géopolitique du Bhoutan a connu des changements majeurs au milieu des années 1970, et l'Inde a finalement annexé délibérément le Sikkim en 1975 pour en faire un "État" de l'Inde [3]. Ainsi, après les années 1980, le Bhoutan a commencé à rechercher un développement et une diplomatie indépendants pour contrer les insécurités de la relation hautement asymétrique entre les pays faibles et les grandes puissances. Sur la base de la réalisation de l'indépendance économique, de l'obtention progressive de l'indépendance politique et de la diversification du pays, il a commencé à mener une coopération internationale [4]. Sur cette base, depuis les années 1980, le Bhoutan a commencé à se concentrer sur le développement des relations avec les pays voisins, l'établissement de relations diplomatiques avec d'autres pays, la participation à des organisations internationales et une diplomatie indépendante. Désormais, sa diplomatie ne se limite pas à l'Inde. La Chine a aidé le Bhoutan à établir des relations diplomatiques et à participer à des organisations internationales. L'Inde pense également avoir établi une "amitié" avec le Bhoutan sur la base de la "bonne volonté" et de la "compréhension" [5]. Le Bhoutan a progressivement adopté une politique d'expansion prudente de ses relations, en tenant compte des intérêts régionaux et de sécurité de l'Inde, en explorant activement le multilatéralisme et le bilatéralisme international, et en réduisant sa dépendance politique et économique vis-à-vis de l'Inde.

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Bien que le Bhoutan n'ait pas établi de relations diplomatiques avec la Chine, il a soutenu la Chine dans de nombreuses activités internationales. En 1971, le Bhoutan, qui venait de rejoindre l'ONU, a voté pour rétablir le siège légitime de la Chine à l'ONU et a voté à de nombreuses reprises contre les propositions anti-chinoises au sein de l'organisation. Le Bhoutan soutient le principe d'une seule Chine et s'oppose à toute ingérence dans les affaires intérieures de la Chine. Par exemple, en 2000, le Bhoutan a soutenu le gouvernement chinois à l'ONU et s'est opposé à la proposition de la soi-disant "participation de Taïwan à l'ONU". En 2002, le Bhoutan s'est également opposé à la candidature de Taïwan pour accueillir les Jeux asiatiques.

Le 14 octobre 2021, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Wu Jianghao et le ministre bhoutanais des Affaires étrangères Dandy Dorji ont signé un protocole d'accord sur une "feuille de route en trois étapes" visant à accélérer les négociations frontalières entre le Bhoutan et la Chine. Il s'agit d'une étape importante dans les pourparlers frontaliers entre la Chine et le Bhoutan de ces dernières années, et elle a été très appréciée par les milieux politiques des deux pays.

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Népal : vers une diplomatie indépendante et la protection de la sécurité nationale

Pour des raisons géographiques, culturelles et géopolitiques, l'Inde a depuis longtemps des intérêts au Népal. Le Népal a de longues frontières avec la Chine et l'Inde, mais la frontière avec la Chine est limitée par le majestueux Himalaya. En revanche, le Népal et l'Inde ont des frontières ouvertes, ce qui est la principale raison pour laquelle le Népal est dominé par l'Asie du Sud. Sa situation géographique fait du Népal un pays d'importance stratégique tant pour l'Inde que pour l'Asie du Sud. Le Népal étant dépendant du commerce avec l'Inde, celle-ci a une plus grande influence politique dans les cercles politiques népalais. L'Inde reconnaît l'indépendance et la souveraineté du Népal, mais le considère toujours comme faisant partie de l'ancien "Bharatbarsha" (sous-continent indien). La proximité culturelle, climatique, linguistique et géographique entre le Népal et l'Inde renforce encore cette attitude. C'est le principal facteur qui détermine l'attitude de l'Inde envers le Népal ainsi que sa politique et sa stratégie.

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Depuis des siècles, les caractéristiques topographiques de l'Himalaya ont créé des problèmes pour la structure énergétique de la région. La position de la politique étrangère du Népal peut-elle maintenir des relations équidistantes avec la Chine et l'Inde? Ramakant estime que le Népal cherche à maintenir une proximité étroite avec la Chine et l'Inde, ce qui constitue une question clé de la politique étrangère du Népal [6]. Selon la théorie de Ramakant, le Népal doit entretenir des relations étroites et amicales avec l'Inde afin d'étendre ses intérêts économiques et politiques, mais il ne peut être trop proche et amical pour ne pas mettre en danger sa sécurité nationale. Le Népal veut seulement s'entendre avec la Chine pour contrer l'influence indienne. Selon S. D. Mooney, le Népal a adopté les stratégies suivantes pour atteindre ses objectifs de politique étrangère: (1) capitaliser sur les différences et les conflits entre la Chine et l'Inde ; (2) diversifier les relations diplomatiques pour réduire la dépendance à l'égard de deux pays voisins; (3) accroître les contacts internationaux et maintenir la confrontation [7]. Ainsi, la politique du Népal est astucieuse, mais cela ne serait pas arrivé si la présence étatique du Népal avait été moins importante pour les intérêts sino-indiens plus larges.

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Le Népal a essayé de créer un "équilibre des forces" entre deux voisins puissants, mais dans une certaine mesure, parier sur un côté ou sur une seule carte dans la "théorie du jeu" ne permettra pas au Népal d'atteindre un développement significatif. Déjà pendant la période Panchayat, le Népal avait souligné la nécessité d'adopter une politique d'équidistance entre ses deux puissants voisins. Après 1990, le concept d'équilibre a été utilisé pour expliquer la proximité des centres de pouvoir du Népal avec les détenteurs de pouvoir extérieurs. L'universitaire Dhurba Kumar, dans son livre Nepal's Policy Towards India, définit le terme "équidistance" comme "un concept qui garantit une relation équilibrée avec la Chine et l'Inde". Il estime que "l'égalité souveraine reste la clé du concept". Par conséquent, le Népal doit intentionnellement modifier tous les traités précédents et renoncer aux parties qui sont défavorables à l'intérêt national. Le débat indique clairement la fin de la relation spéciale avec l'Inde. Une relation spéciale avec l'Inde limite la liberté du Népal d'entretenir une relation significative avec la Chine, un sentiment rendu plus concret aujourd'hui par l'aide militaire chinoise et le blocus de l'Inde" [8].

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Concernant les défis auxquels le Népal est confronté pour formuler une politique étrangère visant à protéger ses voisins immédiats, le professeur Sadmuk Thapa a suggéré : "La nouvelle diplomatie équidistante du Népal est plus large et plus profonde qu'auparavant. Selon les termes de la science politique, la stratégie de proximité a une orientation multidimensionnelle. Premièrement, cette politique, que le Népal utilisera, est très appropriée dans les relations avec la Chine et l'Inde. Il est tout aussi fiable et bénéfique dans le nouveau Népal pour l'interaction diplomatique. En outre, il s'agit d'une politique positive et constructive, car elle est basée sur le bénéfice mutuel, la confiance mutuelle, l'égalité et la coopération" [9].

Depuis qu'Oli a été élu Premier ministre du Népal pour la deuxième fois en février 2018, la situation intérieure et internationale à laquelle le Népal est confronté a subi des changements majeurs. Tout d'abord, le parti au pouvoir n'est plus dans un état de coalition gouvernementale lâche. Les principaux partis communistes du Népal ont officiellement fusionné pour former le "Parti communiste du Népal". Pour la première fois, le parti au pouvoir a pu conserver son droit de vote au Parlement et la base du pouvoir est devenue plus stable. Deuxièmement, le principal parti d'opposition, le "Parti du Congrès", était divisé sur la question de l'abandon et du maintien de Deuba, ce qui a affaibli sa capacité à interférer dans la politique étrangère d'Oli ; troisièmement, avec le profond développement de la coopération entre la Chine et les pays d'Asie du Sud dans le cadre de "Une ceinture, une route", l'influence de la Chine en Asie du Sud s'est considérablement accrue par rapport à il y a de nombreuses années, et l'Inde a commencé à modifier sa ligne dure initiale envers le Népal.

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Avec l'augmentation du nombre de points, cela donne au Népal la possibilité de s'engager dans une diplomatie active entre la Chine et l'Inde. En conséquence, Oli (photo) a adopté une position plus active en matière de politique étrangère tout en promouvant une ligne dure au niveau national. Le Premier ministre Oli a fait de gros efforts pour équilibrer la diplomatie avec la Chine et l'Inde, il cherche à maximiser les intérêts nationaux, à promouvoir le développement de la SAARC et à participer activement à la diplomatie multilatérale.

Notes :

[1] Karma Galay, “Politica internazionale del Bhutan”, Journal of Bhutan Studies, vol. 10, Estate 2004, pp. 90-108.

[2] Geetanjali Sharma e Ajay K. Sharma, “Geopolitics of Bhutan and its Relevance in the Security of India”, International Journal of Interdisciplinary Research in Science Society and Culture, vol. 2, n. 1, 2016, pp. 365-378.

[3] 张明金 、 汤道 凯编 著: 《斯里兰卡 斯里兰卡 印度洋 上 上 上 的 尼泊尔 尼泊尔 尼泊尔 喜马拉雅山 喜马拉雅山 国 不丹 不丹 神龙 之 国 锡金 锡金 山顶 王国》 , , , 军事 , 1995 年 第 125 ~ 126页。

[4] Karma Galay, “Politica internazionale del Bhutan”, Journal of Bhutan Studies, vol. 10, Estate 2004, pp. 90-108.

[5] Dorji Penjore, “Sicurezza del Bhutan: Camminare tra i giganti,” p. 121

[6] Ramakant, Nepal-Cina e India, Delhi, India: South Asia Books, 1976, pp. 47-48.

[7] SD Muni, “The Dynamics of Foreign Policy”, in SD Muni, ed., Nepal: 1977.

[8] Sushi Raj e Pushpa Adhikari Pandey, a cura di, Nepalese Foreign Policy at the Crossroads, 2009, p. 58.

[9] Thana Sadmukh, “Nepal: Sandwiched Between Three Bounders”, Journal of International Affairs, vol. 1, n. 1(2009), p.51.

Vers la création d'une idéologie contre-hégémonique

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Vers la création d'une idéologie contre-hégémonique

Juan Gabriel Caro Rivera

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/hacia-la-creacion-de-una-ideologia-contrahegemonica

Discours lu le 20 juillet 2022 à la Fondation du mouvement Vanguardia Colombia.

Le processus de déconstruction de la nation colombienne s'est accéléré ces dernières années grâce à l'imposition de toutes sortes d'idéologies étrangères visant à reformater notre mode de vie, notre culture, notre civilisation, nos coutumes et notre société. Ces idéologies sont diffusées par les médias et le système éducatif contrôlés par les oligarchies colombiennes et visent à dissoudre nos communautés et nos peuples dans une société cosmopolite dont le modèle serait les États-Unis ou l'Union européenne. La droite et la gauche colombiennes collaborent de manière égale à la mise en œuvre de ce projet, d'où la surprenante continuité entre les différents gouvernements qui se sont imposés ces dernières années, mais qui sont fondamentalement inspirés par les mêmes objectifs : l'établissement d'une société ouverte et l'intégration de notre nation dans la mondialisation. Une seule façon de penser domine actuellement l'ensemble du spectre politique colombien, composée de trois grandes maximes que personne n'ose remettre en question : la défense des droits de l'homme, la liberté du marché et l'idéologie du progrès. Au nom de ces trois grandes idoles, notre communauté nationale doit être restructurée, de sorte que notre histoire, notre pensée, notre culture, notre société et notre civilisation doivent être mises au rebut afin d'aplanir nos différences individuelles et de nous transformer en une copie des sociétés occidentales, atlantistes et mondialistes sécularisées.

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Face à ce modèle promu par les élites politiques, économiques et médiatiques, nous devons opposer une idéologie contre-hégémonique basée sur des hypothèses totalement différentes. Cette nouvelle idéologie doit avoir une théologie (un esprit), une ethno-sociologie (une âme) et une géopolitique (un corps) particulières qui s'opposent point par point aux droits de l'homme, à la liberté du marché et à l'idéologie du progrès :

    - La théologie ou la théologie politique de cette nouvelle idéologie contre-hégémonique doit partir d'une confrontation eschatologique, d'une révolte contre le monde moderne : le monde est dominé par le mal et l'État comme l'Église sont en proie à l'iniquité. Pour faire face aux ténèbres qui planent maintenant sur le monde, il faut la rébellion des cœurs, c'est-à-dire du Sacré-Cœur, qui, par l'intermédiaire des Apôtres de la Fin des Temps et des guerriers de la Vierge, établira le Troisième Royaume comme Katechon. En ce sens, nous devons nous tourner vers des présupposés théologiques qui nous éloignent des idéologies sécularistes, laïcistes et libérales qui ont privé l'homme moderne de la recherche de la Vérité et de la divinité au nom de l'utilité ou de la mal nommée "liberté d'expression". Notre objectif doit être de retourner à notre Dasein et de redécouvrir par tous les moyens l'El Dorado, Paititi, ce royaume dont on dit qu'il est le "cœur du cœur du cœur des Indiens et dont les habitants sont appelés Indiens". Tous les royaumes le bordent mais il ne borde aucun".

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- Le second aspect, l'ethno-sociologie, repose sur la thèse selon laquelle il existe sur notre continent une confrontation entre une culture baroque catholique qui a absorbé toutes sortes d'éléments européens, noirs et indigènes, et qui est en confrontation avec une culture "éclairée", promue par les oligarchies créoles. La culture baroque catholique de notre continent se caractérise par le fait que les saints et les anges de la religiosité populaire ont fini par converger avec les anciens dieux préhispaniques. Ainsi, les théologiens de notre continent ont confondu saint Thomas avec Quetzalcoatl ou Inti avec Santiago. Par ailleurs, jusqu'au XVIIIe siècle, la doctrine des anges apocryphes, venue d'Europe de l'Est, ou le culte de la Vierge du lait, étaient très répandus sur notre continent avant d'être supprimés par la culture éclairée tant celle du clergé que celle des oligarchies créoles qui voulaient imposer un modèle rationaliste exporté d'Occident, notamment de France et de Grande-Bretagne.

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- Enfin, il faut que toutes ces idées prennent forme, c'est-à-dire qu'elles aient un fondement réel et s'incarnent dans la réalité, d'où nos propositions géopolitiques qui visent à créer un Grand Espace au Nord de l'Amérique du Sud qui rassemble en son sein plusieurs peuples et nations afin de faire de notre espace civilisationnel un casse-tête pour le gobalisme. Notre objectif est de passer de l'Espace fermé (l'État-nation) à l'Espace ouvert (un Grand Espace continental) s'étendant des Guyanes à Guayaquil et de Playa Mosquitos à l'Amazonie. Ce Grand Espace doit défendre notre souveraineté par l'autosuffisance économique grâce au fait que nous aurons les réserves énergétiques du Venezuela, l'accès au Pacifique avec Guayaquil et la possibilité d'étrangler le commerce mondial avec l'incorporation du canal de Panama. En outre, nous pourrons affronter les puissances mondiales qui veulent aujourd'hui s'emparer de notre territoire amazonien, un projet parrainé par l'ONU et le Vatican.

Pour mener à bien cette tâche, nous devons changer complètement nos coordonnées de lutte politique. Le système démocratique capitaliste est basé sur une confrontation horizontale qui organise le spectre politique et social en fonction de partis politiques qui se disent de gauche ou de droite. Cependant, tous les grands leaders politiques de notre pays (Miguel Antonio Caro, Gilberto Álzate, Jorge Eliécer Gaitán) ont identifié que la véritable lutte politique n'est pas de caractère horizontal (droite et gauche), mais vertical, c'est-à-dire une lutte entre le peuple et les politiciens, tant les bleus que les rouges.

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Gaitán (photo) a appelé cette confrontation la lutte entre le pays politique, composé de l'oligarchie libérale et conservatrice, contre le pays national (ouvriers, paysans, artisans, familles, etc.). D'autre part, l'idéologie brandie par le pays politique est basée sur le libéralisme intégral, c'est-à-dire la défense du capitalisme et du libre marché dans la sphère économique, ainsi que la déconstruction des identités collectives raciales, religieuses et sexuelles dans la sphère culturelle. Face à cette idéologie qui promeut l'individualisme dans les domaines économique et culturel, nous proposons la création d'une pensée contre-hégémonique qui défend la protection économique et la justice dans le domaine social, tandis que dans le domaine culturel, elle se caractérise par une défense de nos traditions culturelles. Cette idéologie devrait prôner le protectionnisme économique, l'autarcie et la méfiance à l'égard du capitalisme étranger, ainsi que la récupération de nos valeurs culturelles, en particulier de notre culture baroque catholique, qui n'a rien à voir avec les formes de colonialisme promues par les instances politiques et culturelles et le réseau d'ONG qui dominent aujourd'hui notre pays. Ce nouvel axe de lutte implique une confrontation non seulement entre deux classes sociales différentes, mais aussi entre deux cultures et civilisations différentes. Le pays politique est constitué des classes sociales intégrées à la mondialisation et à la société de l'information créées par les puissances atlantistes et thalassocratiques qui, à travers les Lumières, le libéralisme, la défense de la civilisation occidentale et de la Modernité, veulent détruire par tous les moyens possibles les cultures et les peuples nationaux, tellurocratiques, antimondialistes, protectionnistes et défenseurs des cultures agraires ou paysannes.

L'objectif de notre mouvement politique doit être d'empêcher les puissances atlantistes qui dominent aujourd'hui notre pays de dissoudre notre nation dans le camp de concentration numérique et cosmopolite qu'elles souhaitent créer. Si nous n'y parvenons pas, nous risquons de perdre notre âme et d'être dissous par les institutions de gouvernance internationale telles que l'OCDE, l'OTAN, l'OMC et d'autres qui souhaitent nous transformer en simples chiffres et algorithmes avec lesquels construire la Babel électrique mondialiste. Face à ce processus de déconstruction de notre peuple, nous devons reprendre les bannières de la rébellion contre le monde moderne que beaucoup d'autres avant nous ont déjà brandies. Il est nécessaire de créer un traditionalisme révolutionnaire, bolivarien, catholique et nationaliste qui mettra fin à ce processus de dissolution. Ce n'est que de cette manière que nous pourrons établir une véritable entité souveraine qui défendra nos intérêts au milieu d'un monde multipolaire de plus en plus convulsé.

Medellín, 16 juillet 2022.

mardi, 26 juillet 2022

Les Verts échouent contre eux-mêmes et contre la réalité

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Les Verts allemands échouent contre eux-mêmes et contre la réalité

Par Peter Haisenko

Source: https://ansage.org/die-gruenen-scheitern-an-sich-selbst-und-an-der-realitaet/

Depuis le début, la marque de fabrique des Verts est de tout critiquer, mais de ne jamais faire de propositions concrètes pour améliorer les choses. Et surtout pas de propositions réfléchies. Aujourd'hui, ils sont au gouvernement et doivent s'accommoder de la réalité. L'échec est programmé. Le parti des "Verts" était infesté de personnes issues de la "scène soixante-huitarde". J'ai fait l'expérience directe de leur mode de pensée lors d'une manifestation à Munich en 1968, alors que j'avais seize ans. Déjà à l'époque, notre corps enseignant était contaminé par l'idéologie rouge et nous avions été encouragés à participer aux manifestations contre les lois d'urgence au lycée. Pour nous, c'était plutôt une partie de plaisir, car le sujet n'avait pas vraiment d'importance pour nous. Il faisait beau et il y avait beaucoup de jeunes rassemblés au Vieux Jardin Botanique. Oui, c'était amusant de bloquer le tramway avec des sit-in. Puis le slogan "Nous demandons du temps d'antenne à la radio bavaroise" a fait le tour de la ville! Plusieurs milliers de manifestants se sont dirigés vers le bâtiment du Bayerischer Rundfunk. Ils ont scandé "Temps d'antenne !".

Quoi qu'il en soit, je me suis retrouvé à l'avant, à côté du "grand Zampano". A mi-chemin environ, j'ai posé la question au leader : "Qu'est-ce qu'on va dire quand on aura le temps d'antenne ?" La réponse est venue spontanément: "Tu es stupide ? Je ne sais pas ! De toute façon, nous n'aurons pas le temps d'antenne !" C'est à ce moment-là que j'ai compris de qui ces gens étaient les enfants. J'ai fait quelques pas rapides devant moi, j'ai tourné à gauche vers la gare la plus proche et j'ai pris le train pour rentrer chez moi. Depuis cette expérience, je n'ai plus de mots pour qualifier ces fous furieux. Jusqu'à aujourd'hui - car même lors de la création du parti "Les Verts", je n'ai pas vu qu'ils aient fait montre d'une autre attitude fondamentale. Des exigences parfois absurdes ont toujours été formulées, sans jamais présenter de solution constructive.

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Avec Kelly et Bastian, le "parti de la paix" est mort

Avec Petra Kelly et Gerd Bastian à leur tête (photo), les premiers Verts pouvaient donner l'impression d'être un parti pour la paix. "Sortir de l'OTAN" était un de leurs leitmotive. Cela convenait également aux nombreux "soixante-huitards" qui, il n'y a pas si longtemps, protestaient contre la guerre brutale des États-Unis au Vietnam. Question intermédiaire: où sont-ils tous passés, d'ailleurs, avec les guerres d'agression menées récemment par les États-Unis ? Kelly et Bastian, comme on le sait, ont rapidement quitté le parti - par une mort prématurée.

En 1998, Schröder a formé un nouveau gouvernement avec les Verts. Les Verts n'avaient pas obtenu 7%, mais avec les 40,9% du SPD et la répartition des sièges, une majorité a ainsi pu être formée, mais elle n'avait toujours pas la majorité absolue des voix des électeurs. Si l'on considère la politique qui a suivi, on comprend pourquoi le rouge et le vert ont dû prendre le pouvoir : avec un gouvernement "noir" (c'est-à-dire "chrétien-démocrate"), la guerre en Yougoslavie n'aurait pas été possible, pas plus que la participation à la guerre en Afghanistan. Les Rouges et les Verts de l'opposition auraient dû s'y opposer, comme le veut l'habitude. Mais il était clair que les "noirs" allaient donner leur accord silencieux. Question intermédiaire : quelqu'un se demande-t-il pourquoi nous avons à nouveau un gouvernement dominé par les rouges et les verts ? Un résultat électoral qui a été délibérément créé par Merkel ?

Un parti vert pour la paix est un oxymore

Lors de la dernière campagne électorale, les Verts se sont présentés comme le parti de la paix. Le fait que cela n'ait pas été démonté par les médias monopolisés en raison de l'expérience de la dernière participation des Verts au gouvernement en dit long. Mais ce qui devait arriver arriva. Quelques minutes seulement après leur entrée au gouvernement, Baerbock et consorts ont battu le tambour de la guerre contre la Russie. Cela a culminé avec des déclarations selon lesquelles ils voulaient ruiner l'économie de la Russie pour y mettre en place un autre gouvernement. En clair, il s'agit d'appauvrir la population jusqu'à ce qu'elle se soulève contre Poutine. Oui, on veut provoquer une révolte et on n'a aucun scrupule à ce qu'elle se termine dans le sang. Après tout, ce ne sont que des Russes. N'oublions pas que ce sont toujours les Verts qui ont voté en faveur de la prolongation des missions de l'armée allemande à l'étranger et des sanctions contre la Russie.

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Mais comme les Verts n'ont jamais été capables d'aller au bout des choses, ils se retrouvent aujourd'hui, alors qu'ils doivent assumer des responsabilités, et plus que la dernière fois, devant leur propre casse. Les disciples de Schwab et de l'OTAN se sont tellement embourbés dans leur haine de la Russie que leur idéologie verte leur explose à la figure. Cela ne peut pas fonctionner si l'on coupe toutes les sources d'énergie fiables et si l'on veut en plus se passer de l'énergie venue de Russie. Mais comment peut-on espérer que des connaissances aussi profondes puissent s'établir au sein de l'équipe dirigeante d'un parti dont les membres, et surtout l'équipe dirigeante, ont un niveau d'éducation aussi catastrophique ? Ah oui, pour l'énergie du Qatar, on peut déjà faire une profonde courbette. Le Qatar, où les homosexuels sont encore cruellement punis. Mais cela n'a pas influencé la politique des Verts.

Les Verts renient leur idéologie

Pour leur haine atlantiste de la Russie, les Verts sont prêts à renoncer à toutes, mais alors à toutes leurs idéologies fondamentales. Les centrales à charbon déjà fermées sont réactivées. À Munich, la chef du groupe parlementaire des Verts, Katrin Habenschaden, demande maintenant que la centrale nucléaire d'Isar continue de fonctionner. Baerbock a persuadé le Canada de débloquer la turbine de compression de gaz pour la livrer à la Russie, en dépit des sanctions. Son argument était qu'il y aurait des soulèvements populaires si les gens devaient se geler la carcasse et abandonner leur prospérité pour faire triompher l'Ukraine et pour perdre la Russie. C'est donc la même ministre des Affaires étrangères qui veut ruiner l'économie de la Russie et qui doit maintenant se rendre compte qu'elle ruine notre pays. Je pense que sa crainte d'une colère populaire est justifiée, tout comme le fait qu'elle doive craindre pour son intégrité personnelle dans ce cas. Sinon, qu'est-ce qui aurait pu déclencher sa prise de conscience ?

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Lorsque l'on entend Habeck (photo) parler ces derniers temps, on a l'impression qu'il est prêt à hurler l'instant d'après. Bien sûr, il ne cesse de répéter qu'il faut rapidement devenir indépendant de l'énergie russe. Quel qu'en soit le prix, surtout pour les citoyens. Mais il sait lui-même que cet objectif idiot ne pourra pas être atteint avant au moins dix ans. La seule solution, dit-il, est de prendre moins de douches, et de préférence froides. Aussi froides que nos maisons doivent le devenir. Mais les voitures électriques doivent être produites en masse et les voitures à combustion doivent être interdites dès demain. D'où proviendra alors l'électricité nécessaire à cette folie ?

Quelle estime de soi faut-il avoir pour se soumettre à des patrons incompétents ?

Nous voilà revenus au point de départ. Quand un écologiste est-il allé au bout de sa pensée ? Et je ne parle pas seulement de la matière première épuisable qu'est le lithium, mais aussi des mégatonnes de cuivre qu'il faudrait pour acheminer les masses d'électricité vers les stations de recharge via de nouveaux câbles. Une électricité qui n'existerait pas. Il suffit de voir l'augmentation du prix du cuivre.

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La cheftaine des Verts, Ricarda Lang (photo), brille elle-même par son ignorance. Elle affirme avec fermeté que les centrales nucléaires ne sont pas pertinentes pour obtenir des logements chauds. Elle dit que les centrales nucléaires ne fournissent pas de chaleur. Or la seule chose que fournit le nucléaire, c'est de la chaleur. Celle-ci est ensuite transformée en électricité ou directement utilisée dans les serres. Notre chancelier montre également son ignorance technique en répétant les bêtises de Lang. Quant à Ricarda Lang, outre le fait que la quantité de calories qu'elle doit ingérer pour conserver sa difformité permettrait de nourrir deux familles nombreuses en Afrique, je ne comprends pas comment quelqu'un peut reconnaître cet être comme chef de file. A 28 ans, elle n'a jamais rien fait de correct dans la vie et a abandonné ses études sans obtenir le moindre diplôme. Que faut-il penser de l'état d'esprit d'un Vert qui a choisi cet être comme cheffesse et qui lui est ainsi subordonné ? Ou Mme Baerbock, qui a du mal à prononcer sans erreur un mot de trois syllabes.

Exiger quelque chose ou le faire soi-même, ce n'est pas la même chose.

Il y a tout simplement une différence entre formuler des demandes insensées et déconnectées de la réalité, en sachant que vous n'êtes pas responsable de leur mise en œuvre, et devenir soudainement responsable. Bien sûr, on peut toujours faire des bêtises, mais avec un délai de carence. Ainsi, on dit maintenant qu'à partir de 2035, il ne doit plus y avoir de véhicules à combustion. C'est dans 13 ans, et les Verts ne savent probablement pas s'ils seront encore responsables du pays à ce moment-là. D'ici là, quelqu'un d'autre pourrait se charger de la soupe qu'ils nous servent actuellement. Mais actuellement, ils sont confrontés à une réalité qui ne peut plus être maîtrisée idéologiquement. Il s'agit de problèmes pratiques qui, s'ils ne sont pas résolus de manière réaliste, peuvent justement déclencher un soulèvement populaire.

Ils l'ont quelque peu compris - et c'est ainsi qu'ils s'agitent maintenant entre l'idéologie et la peur de la colère du peuple. Comme le montre le cirque autour de la turbine à gaz, ainsi que le problème des céréales, ils doivent maintenant essayer de contourner leurs propres sanctions de la manière la plus discrète possible. Avec la réactivation des centrales à charbon fermées et la prochaine prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires, ils ont déjà essuyé un échec cuisant sur le plan idéologique ; ils se sont brisés sur la réalité. Seule la solidarité sans faille des médias fidèles aux verts et à la gauche les empêche de se faire démolir par les journalistes. Mais en interne, les choses se gâtent déjà de toutes parts. Si, en raison des circonstances, ils doivent encore mettre en service Nord-Stream 2, la coalition "Ampel" ne pourra que démissionner collectivement. En effet, elle serait alors également en conflit avec son maître à Washington et il faudra alors s'y retrouver dans un tout nouvel ordre mondial. D'une manière ou d'une autre, les Verts sont en train d'échouer contre eux-mêmes, contre leur idéologie de tordus et contre le choc avec la réalité. Ce sera amusant pour certains, mais en tout cas décevant pour les Verts.

Cet article a d'abord été publié sur Anderweltonline: https://www.anderweltonline.com/klartext/klartext-20222/die-gruenen-scheitern-an-sich-selbst-und-an-der-realitaet/

La politique des grandes puissances et la quatrième révolution industrielle

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La politique des grandes puissances et la quatrième révolution industrielle

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/07/15/suurvaltapolitiikka-ja-neljas-teollinen-vallankumous/

La "révolution industrielle" est le nom donné à un changement social, économique et technologique majeur. Dans l'histoire économique, la révolution industrielle a signifié une révolution majeure, avant tout dans les méthodes de production industrielle.

Ces dernières années, les gens ont commencé à parler d'une "quatrième révolution industrielle" dans le prolongement des changements industriels antérieurs. Ce terme est utilisé pour décrire les développements technologiques qui rapprochent de plus en plus les mondes physique et numérique. La quatrième révolution industrielle implique l'essor simultané de nombreuses technologies avancées.

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Dans son livre Great Power Politics in the Fourth Industrial Revolution : The Geoeconomics of Technological Sovereignty (Bloomsbury, 2021), Glenn Diesen évalue dans quelle mesure "les développements de l'intelligence artificielle, des écosystèmes technologiques nationaux et locaux et de la cyberguerre" influenceront la politique des grandes puissances au cours du prochain siècle.

Diesen affirme que la dépendance des économies modernes vis-à-vis des développements technologiques obligera les États à intervenir radicalement dans l'économie et dans la vie de leurs citoyens. L'automatisation, la robotique et la numérisation dans son ensemble sont des éléments fondamentaux pour l'avenir de l'Europe.

Diesen ne glorifie pas le futur comme une utopie technocratique où tout est meilleur, mais il ne conclut pas non plus par une dystopie sysimussienne. Il affirme plus objectivement que nous nous trouvons à nouveau à un "carrefour de civilisation", tout comme nous l'avons été lors des précédentes révolutions industrielles et des guerres mondiales et bouleversements qui ont suivi.

Au cours des dernières décennies, le développement technologique a été en grande partie le fait des sociétés de la Silicon Valley. N'est-il pas grand temps d'enrayer la distorsion et de démanteler le monopole des sociétés géantes actuelles, qui influencent même les politiques nationales?

En effet, Diesen soutient que les régions du monde devraient atteindre la souveraineté technologique - l'autodétermination, où elles produisent leurs propres plateformes numériques, plutôt que de dépendre uniquement des plateformes étrangères et des règles qu'elles imposent.

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La quatrième révolution industrielle ne fait que commencer, mais déjà les anciens piliers de l'ordre mondial sont ébranlés. Les évolutions technologiques et les chocs géo-économiques de ces dernières années ont déstabilisé le monde et rendu l'avenir moins prévisible.

Diesen se fait l'écho d'analyses familières sur la manière dont l'essor de la Chine façonnera la politique des grandes puissances dans les années à venir, alors que Pékin défie le leadership technologique des États-Unis et cinq siècles de domination occidentale.

La Russie cherche également à rompre sa dépendance technologique vis-à-vis de l'Occident. L'alternative est devenue une coopération géo-économique plus large avec la Chine et d'autres puissances. L'ère occidentale de trois siècles, au cours de laquelle la Russie s'est comparée et identifiée à l'Occident, touche à sa fin.

Cependant, la mondialisation ne prend pas fin, mais devient plutôt une arène de coopération et de concurrence entre les régions. Les États évoluent vers le stade des régions géo-économiques, en équilibrant la nécessité de dépasser les frontières nationales et de rivaliser avec d'autres puissances.

Le régionalisme politique, tant chez les alliés que chez les adversaires, mine l'hégémonie américaine. Pour maintenir leur domination mondiale, les États-Unis se sont appuyés sur la stratégie Brzezinski, par laquelle Washington a cherché à empêcher toute coopération contre ses propres intérêts et à maintenir la dépendance sécuritaire de ses vassaux.

Le chercheur norvégien met en évidence la "destruction créatrice" provoquée par la révolution technologique, la nécessité d'un changement radical de la vie professionnelle par une automatisation accrue, le revenu de base universel, la nanotechnologie et le génie génétique, la guerre avec les drones et les robots tueurs, et la course à l'espace.

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Diesen prédit que la quatrième révolution industrielle va accroître les conflits militaires, entraînant un retour aux affrontements entre les grandes puissances. La troisième révolution industrielle a apporté l'énergie nucléaire, la technologie numérique et l'exploration spatiale. Si ces avancées technologiques ont donné au monde le réseau d'information, elles ont également apporté les armes nucléaires.

L'espace devient une zone de plus en plus militarisée et les cyber-attaques sont de plus en plus dévastatrices à mesure que le numérique fusionne avec le monde physique. À l'heure où l'équilibre multipolaire des pouvoirs réapparaît, M. Diesen estime que le monde a grand besoin d'un contrôle des armements pour gérer les armes des nouvelles technologies.

À l'avenir, les dirigeants politiques devront naviguer entre des illusions utopiques peu enclines au risque et un état d'esprit dystopique qui ignore le potentiel de la haute technologie.

Comme toujours dans une nouvelle situation, il y a encore beaucoup de questions sans réponse. Comment concilier la technologie, les ambitions transnationales et les identités collectives et caractéristiques tribales inhérentes à la nature humaine ? Comment résoudre les conflits entre les libertés individuelles et un contrôle social toujours plus important ?

Les technologies pourraient être développées de manière responsable, mais ceux qui sont moins éthiques pourraient alors obtenir un avantage concurrentiel. Les États qui ne parviennent pas à maximiser les avantages des technologies de l'IA, ou qui y résistent même par crainte d'éventuelles perturbations socio-économiques, politiques ou militaires, peuvent à leur tour être laissés pour compte et devenir des "colonies" d'autres puissances, limitées par la technologie.

Diesen souligne que les relations internationales doivent être fondées sur un "équilibre entre l'avantage stratégique et la stabilité stratégique". Les gouvernements doivent éviter les gains à la Pyrrhus, car un avantage stratégique excessif peut entraîner des réactions négatives de la part des concurrents qui nuisent à la stabilité globale.

Diesen cite également Klaus Schwab du Forum économique mondial, qui estime que "le coronavirus est un catalyseur pour une quatrième révolution industrielle". La pandémie a accéléré la nécessité d'introduire de nouvelles technologies pour réorganiser la société, tant au niveau du travail que des loisirs.

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Malgré les tensions biopolitiques et socio-économiques de l'ère pandémique, la quatrième révolution industrielle va changer la nature de la concurrence géo-économique. Le rôle accru de la technologie signifie que la position des différents États dépendra largement de la réalisation de la souveraineté technologique.

Les conséquences de la quatrième révolution industrielle marqueront le début d'une nouvelle société industrielle. Cela aura des implications pour l'ancien système économique capitaliste, pour les systèmes de valeurs, les idéologies et les structures sociales actuels - et finalement pour le rôle de l'État.

Le livre de Diesen est un bon aperçu de la concurrence entre les grandes puissances et de la façon dont la technologie et la "quatrième révolution industrielle" vont changer la vie sur terre. Il est compréhensible que l'avenir numérique ne plaise pas à tout le monde (y compris à moi), mais il vaut mieux être informé qu'ignorant de ce qui se prépare.

Les stratégies militaires modernes de la Chine

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Les stratégies militaires modernes de la Chine

Groupe de réflexion Katehon

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/strategie-militari-moderne-della-cina

Les modifications apportées au Livre blanc clarifient l'orientation du développement militaire de la Chine.

À la fin des années 1980 et au début des années 1990, le déclenchement de la guerre du Golfe et la mise en œuvre de nouvelles réformes militaires dans le monde entier ont montré que la guerre mécanisée allait être remplacée par une nouvelle forme de guerre: la guerre de l'information. La manière de traiter efficacement les nouveaux défis de sécurité de la Chine et les préparatifs militaires pour la nouvelle révolution militaire mondiale sont devenus les questions militaires les plus importantes mises à l'étude à l'époque.

Jiang_Zemin2.pngJiang Zemin (photo), alors président du Conseil militaire central, avait depuis longtemps commencé à étudier comment mener les futures batailles et comment construire une armée, et à planifier et formuler de nouvelles orientations militaires stratégiques pour prendre la direction stratégique. Dans les années 1990, la politique stratégico-militaire a été étudiée très activement dans le milieu universitaire de l'armée chinoise, et différents points de vue sont souvent apparus, indiquant une tendance au développement de la "lutte de centaines d'écoles". Les scientifiques ont fait de nombreuses propositions pour définir la stratégie militaire dans une nouvelle situation et beaucoup d'entre elles sont pertinentes.

Jiang Zemin a déclaré à l'époque : "La question de la politique stratégique militaire peut être étudiée dans les forces armées, en particulier dans les départements de recherche, mais la politique stratégique de notre pays dans son ensemble doit, selon moi, être menée conformément à la politique de défense active définie par le camarade Xiaoping, car la défense active est conforme à notre réforme et à notre ouverture, à notre politique de développement économique".

Il a souligné que la stratégie militaire est en fin de compte le moyen de gouverner un pays. Dans toute nation, il est absolument impossible de gouverner le pays sans une armée de qualité. "La politique de défense active est notre héritage et nous devons l'étudier pleinement et systématiquement, la comprendre complètement et précisément, et la mettre en œuvre rigoureusement. En même temps, comme la situation évolue, elle doit aussi être transmise et développée de manière réaliste". Ainsi, après de nombreuses études, les militaires chinois ont progressivement formé un consensus sur la stratégie militaire de la nouvelle ère. Et au début de 1993, la "politique militaro-stratégique de défense active dans une nouvelle ère" a été officiellement présentée. Dans ce document, un ajustement stratégique sérieux de l'idéologie directrice a été effectué et le point principal de la préparation à la lutte militaire est passé de la réaction à des guerres locales dans des conditions générales à la victoire de guerres locales dans les conditions de la technologie moderne. Il s'agit d'un développement important de la pensée stratégique de la défense active, ainsi que de l'approfondissement de la transformation stratégique de l'idéologie directrice de la construction militaire, marquant l'établissement de la stratégie militaire de la Chine dans une nouvelle ère.

La "défense active" est au cœur de la stratégie militaire de la nouvelle ère. La Chine prônant fermement la construction économique, la réforme et l'ouverture, le but de la préparation à la lutte militaire est de créer un environnement pacifique pour le développement du pays. Par conséquent, la politique militaro-stratégique de la nouvelle ère doit résoudre non seulement le problème de la préparation à la guerre et de la manière de la mener, mais aussi la dissuasion efficace de la guerre, le désir de l'éviter et de l'arrêter.

Wei Xinan, historien militaire, a déclaré que la politique militaro-stratégique de la nouvelle ère commence par une grande stratégie, intègre étroitement le combat militaire au combat politique, diplomatique et économique, s'efforce d'améliorer l'environnement stratégique de la Chine, de réduire l'instabilité et de contenir et retarder les guerres ou les conflits armés contre la Chine.

Au tournant du siècle, une nouvelle révolution militaire mondiale, dont le contenu principal est l'informatisation militaire, s'est développée et les caractéristiques de la guerre informatisée sont devenues de plus en plus évidentes. La Commission militaire centrale est bien consciente de ce changement et a une fois de plus développé la politique militaro-stratégique de la nouvelle ère, proposant de transférer la base de la préparation de la lutte militaire pour la victoire dans l'information des guerres locales qui peuvent survenir dans le futur.

Le spécialiste Wei Xinan a déclaré : "Pour gagner une guerre locale dans un environnement de haute technologie, nous devons nous appuyer sur l'utilisation des armes et des équipements existants, et hériter et développer l'excellente tradition de l'armée populaire en utilisant des équipements obsolètes. Cependant, de nos jours, l'essence de la guerre de haute technologie est la "guerre de l'information". Il a également souligné que la politique militaire enrichie et améliorée de la nouvelle ère a déplacé l'objectif de la direction stratégique vers "la construction d'une armée basée sur l'information et la victoire dans une guerre basée sur l'information", clarifiant davantage l'idéologie directrice fondamentale à laquelle il faut adhérer lors de la construction de son armée et de la préparation au combat.

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Sécurité nationale : la situation actuelle de la Chine

Zhang Zhaozhong, théoricien militaire chinois, observateur militaire et contre-amiral de la marine, a souligné dans son article "National Defence Again" [1] qu'étant donné la situation actuelle de la sécurité nationale, la Chine devrait prêter attention au moins aux huit questions suivantes.

Premièrement, la Chine doit reconnaître la menace de la guerre dans le monde moderne. Actuellement, l'ordre dominant dans le monde est toujours le système institutionnel capitaliste, dirigé par les pays occidentaux développés, avec les États-Unis en tête. Dans le processus de mondialisation capitaliste, la recherche du profit est le principal moteur, la nature du capital n'a pas changé. Si la nature du capitalisme, qui maximise les profits, favorise le développement économique, elle entraîne également une plus grande concurrence mondiale. Le général estime que tant qu'il y aura une concurrence mondiale au sein du système capitaliste, les guerres entre les peuples seront inévitables.

Deuxièmement, la Chine doit reconnaître la menace d'un endiguement stratégique de la Chine par les États-Unis. Les États-Unis sont la seule superpuissance du monde de l'après-guerre froide à disposer d'une stratégie globale et d'un vaste système d'alliances militaires avec des bases militaires dans le monde entier. La façon dont les États-Unis choisissent de traiter avec la Chine a un grand impact sur l'environnement sécuritaire chinois. En d'autres termes, les États-Unis sont le plus grand facteur externe influençant la sécurité de la Chine. Plus récemment, l'Amérique a poursuivi une stratégie de "rééquilibrage de l'Asie-Pacifique" pour contenir la Chine en termes de politique, de sécurité et d'armée. Cette stratégie de "rééquilibrage Asie-Pacifique" montre clairement que les principes politiques américains n'ont pas changé.

Troisièmement, la Chine doit reconnaître la menace d'un parti pris de droite dans la politique japonaise. La Chine et le Japon sont séparés par une simple bande d'eau. Une coopération amicale tous azimuts entre la Chine et le Japon est dans l'intérêt fondamental des deux peuples et constitue la politique constante de la Chine. Toutefois, il convient de noter que depuis la fin de la guerre froide, on a assisté à une augmentation du nombre de courants idéologiques de droite dans la société japonaise qui nient ouvertement l'histoire de l'agression nipponne, embellissent la guerre d'agression, promeuvent vigoureusement la révision de la constitution et une tentative d'acquérir officiellement le "droit d'autoprotection collective", se débarrassent des restrictions de l'article 9 de la constitution. Ces dernières années, le Japon a cherché à exploiter le déplacement du centre de gravité stratégique américain vers l'est pour défier ouvertement la Chine et poursuivre la politique dite de "nationalisation" du territoire chinois sacré des îles Diaoyu, qui non seulement menace la souveraineté territoriale mais remet aussi ouvertement en question le système international fondé sur le processus de Tokyo. Zhang Zhaozhong estime donc que, poussé par la tendance de la société de droite, le Japon glisse de plus en plus vers la possibilité d'une confrontation avec la Chine.

Quatrièmement, la Chine doit reconnaître la menace de l'instabilité de la péninsule coréenne. La péninsule coréenne n'est séparée de la Chine que par un fleuve et la Chine tient à sa sécurité. L'élimination de toute forme d'ingérence, la réalisation de la dénucléarisation de la péninsule coréenne et le maintien d'une paix à long terme sont non seulement dans l'intérêt de la Chine, mais aussi dans celui de toutes les parties.

Cinquièmement, la Chine doit reconnaître la menace que représentent les différends relatifs aux droits et intérêts maritimes. Ces dernières années, les actions de certains pays voisins qui empiètent sur les droits et intérêts maritimes de la Chine sont devenues plus fréquentes. La situation concernant l'occupation d'îles chinoises, la division des espaces maritimes et le pillage des ressources maritimes est de plus en plus grave. Bien que la Chine ait promu la politique de "suprématie de la souveraineté, ajournement des différends et développement commun" à partir de l'intérêt commun de maintenir la paix et la stabilité dans la région, de préserver l'amitié traditionnelle avec les pays voisins et de maintenir les opportunités de développement commun, les bons vœux de la Chine ne reçoivent pas la réponse qu'ils méritent.

Sixièmement, la Chine doit reconnaître la menace d'une "indépendance de Taïwan". Le général a souligné que les forces séparatistes n'ont pas disparu de Taiwan. Après le retour de Hong Kong et de Macao dans leurs patries, la réunification pacifique des deux côtés du détroit de Taïwan selon le principe "un pays, deux régimes" est toujours confrontée à une bataille difficile et il reste un long chemin à parcourir.

Septièmement, la Chine doit reconnaître la menace que représentent les forces de l'"indépendance du Xinjiang" et de l'"indépendance du Tibet". Les "forces du mal" représentées par le "mouvement du Turkestan oriental" ont des tendances obstinées, réactionnaires, radicales et violentes. Ils ont conspiré et se sont fait écho à l'intérieur et à l'extérieur, soutenus et tolérés par les forces étrangères anti-chinoises, ont été très destructeurs et ont eu un grand impact sur la sécurité politique, économique et sociale de la Chine, en particulier du Xinjiang et du Tibet.

Huitièmement, la Chine doit reconnaître la menace de pénétration et de différenciation par les forces occidentales anti-chinoises. Ces dernières années, les forces occidentales ont continuellement infiltré le pays sur le plan politique par divers moyens, encouragé les forces antigouvernementales dans certains pays et organisé une série d'actions politiques délibérées dans le but de renverser le régime en place. Par exemple, l'incident du "printemps arabe" créé par les États-Unis en Égypte ressemble à un "cauchemar arabe" ; l'Égypte s'est muée en un "pays démocratique" presque du jour au lendemain, et bien que des élections libres aient été organisées, elle n'a pas atteint une véritable démocratie. Zhang Zhaozhong estime que "ces incidents sanglants sont exactement ce que les forces occidentales anti-chinoises veulent voir survenir en Chine et nous devons être prêts".

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Le "Livre blanc sur la stratégie militaire de la Chine" : la quête d'une armée nationale forte et de la paix mondiale

Le 26 mai 2015, le gouvernement chinois a publié le "Livre blanc sur la stratégie militaire chinoise", le neuvième livre blanc sur la défense nationale publié par le gouvernement chinois depuis 1998 et le premier livre blanc à exposer spécifiquement la stratégie militaire de la Chine. Avant la publication du "Livre blanc sur la stratégie militaire chinoise", la Chine a publié huit livres blancs sur la défense nationale. En 1998, le système de livre blanc de la défense nationale avec des caractéristiques chinoises a été établi, qui pour la première fois a décrit de manière systématique la politique de défense nationale de la Chine. En 2000, pour la première fois, la question de Taïwan a été spécifiquement abordée dans la section sur la politique de défense nationale ; en 2002, pour la première fois, la politique stratégico-militaire de la nouvelle ère a été systématiquement exposée, un nouveau chapitre "Forces armées" a été ajouté, qui présente de manière exhaustive la composition de l'armée de libération du peuple, de la police armée et de la milice. En 2004, les principes et méthodes de base pour la promotion de la réforme militaire aux caractéristiques chinoises ont été exposés pour la première fois dans une nouvelle présentation, tels que "réduire le nombre de troupes de 200.000 unités", "renforcer la construction de la marine, de l'armée de l'air et de la deuxième armée d'artillerie" et "promouvoir la création de technologies de l'information". En 2006, la stratégie nucléaire de la Chine a été annoncée pour la première fois, une stratégie de sécurité nationale a été proposée pour la première fois, et l'environnement sécuritaire de la Chine a été analysé de manière exhaustive pour la première fois. En 2010, l'établissement d'un mécanisme de confiance mutuelle entre les deux rives du détroit a été esquissé pour la première fois et en 2013, le regroupement des forces a été annoncé pour la première fois dans le premier document de défense.

Depuis le premier livre blanc sur la défense nationale en 1998, qui traitait des sept régions militaires, sans même énumérer de noms spécifiques, jusqu'au livre blanc "La défense nationale de la Chine 2008", qui a publié des données clés sur les changements intervenus dans le domaine de la défense au cours des 30 dernières années après la réforme et l'ouverture, la direction du développement des forces armées est devenue claire. Le théoricien militaire Ni Hongyang estime que les changements apportés au contenu du Livre blanc reflètent pleinement l'attitude positive de la Chine, qui recherche la confiance par l'ouverture, lutte pour la sécurité par la coopération et le développement par des résultats gagnant-gagnant, réfutant ainsi efficacement la "théorie de la menace chinoise" [2].

Notes :

[1] Zhang Zhaozhong. Défense nationale [J]. National Defense, 2015(06):21-24.DOI:10.15969/j.cnki.11-2770/e.2015.06.007.

[2] Ni Hongyan, Interprétation du premier livre blanc sur la stratégie militaire de la Chine [J]. Journal of Political Science, 2015(09) : 84-85.DOI:10.16296/j.cnki.zgxk1979.2015.09.055

lundi, 25 juillet 2022

Slavoj Žižek et la gauche comme défenseurs du capitalisme de guerre occidental de l'OTAN

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Slavoj Žižek et la gauche comme défenseurs du capitalisme de guerre occidental de l'OTAN

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/07/25/slavoj-zizek-ja-vasemmisto-nato-lannen-sotakapitalismin-puolustajina/

"Le moins que nous devions à l'Ukraine est notre soutien total, et pour cela nous avons besoin d'une OTAN plus forte [...] Aujourd'hui, vous ne pouvez pas être de gauche si vous ne soutenez pas sans équivoque l'Ukraine", déclare l'élitiste de gauche "hégéliano-marxiste" Slavoj Žižek dans The Guardian.

Comme le souligne Nikos Mottas, l'opinion de Žižek sur l'Ukraine n'aurait eu aucune importance si le penseur et théoricien culturel slovène n'avait pas bénéficié d'une telle publicité dans les médias occidentaux et ne s'était pas imposé comme l'un des "intellectuels vivants les plus importants".

Depuis plus de deux décennies, Žižek est une figure de premier plan non seulement dans les médias grand public, mais aussi dans les institutions universitaires et les groupes de réflexion les plus prestigieux d'Europe et des États-Unis. Cela illustre la décadence intellectuelle croissante de l'Occident.

En réalité, Žižek est "l'incarnation d'une fourberie pseudo-marxiste qui tente de blanchir le système d'exploitation capitaliste par des analyses pompeuses, des absurdités philosophiques incohérentes et souvent contradictoires".

Ce n'est pas une coïncidence si le même faussaire qui appelle maintenant à une "OTAN plus forte" pour défendre l'Ukraine préconisait déjà ouvertement une intervention militaire de l'OTAN en 1999, faisant l'éloge du bombardement de la Yougoslavie, rappelle Mottas.

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Slavoj, partisan déclaré des crimes horribles commis par l'OTAN en Yougoslavie, n'était cependant pas satisfait de la barbarie infligée au peuple serbe. Selon lui, les Serbes ont été bombardés trop tard, et pas suffisamment. Apparemment, il aurait fallu tuer tous les Serbes pour satisfaire le "critique culturel" slovène.

Après les attaques terroristes de Paris en 2015, Žižek a suggéré que l'antidote à l'impasse du capitalisme mondial était la "militarisation de la société". Puisque, selon Žižek, les gens ne savent pas ce qu'ils veulent (ou ils veulent les "mauvaises choses"), les droits civils devraient être réduits et le pouvoir de décision de la "politique émancipatrice" devrait être concentré entre les mains d'une élite technocratique libérale-mondiale. Donc juste davantage d'eurobureaucratie, d'occidentalisation et d'hégémonie américaine ?

Žižek n'est en aucun cas un penseur radical, il représente le courant dominant libéral. Selon Mottas, le philosophe pop slovène est "un apologiste de la barbarie capitaliste qui dénigre le socialisme du 20ème siècle, attaque sans vergogne Lénine et promeut, ouvertement ou secrètement, l'alliance impérialiste et meurtrière de l'OTAN".

Même lorsqu'il prétend défendre le communisme, Žižek ne le fait qu'au niveau de la théorie abstraite, sans se soucier de l'application sociale et politique de l'idée. Si l'alliance occidentale des États-Unis commençait à bombarder la Chine, Žižek défendrait probablement aussi cette attaque et trouverait un moyen de condamner le "socialisme aux caractéristiques chinoises".

Mottas ironise sur la façon dont Žižek et d'autres "intellectuels marxistes" comme lui (comme Alain Badiou, Antonio Negri, Terry Eagleton, etc.) veulent une "révolution décaféinée qui ne sent pas la révolution", convenant aux libéraux aux âmes sensibles. Sous un tel vernis gauchiste, il est bon de se prélasser devant les médias et de défendre le système capitaliste.

En effet, la boucle est bouclée : en Occident, tant à gauche qu'à droite, les politiciens de carrière, les universitaires et divers influenceurs hybrides du courant dominant et de la frange, distribuent ensemble l'opium de l'OTAN au peuple, appellent à la chute de la Russie et attendent avec impatience un nouvel essor du capitalisme dirigé par l'Occident sur les cendres du libéralisme.

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Le modèle de Visegrád en 2022: valorisation ou implosion?

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Le modèle de Visegrád en 2022: valorisation ou implosion?

Nick Krekelbergh

Source : Delta Knooppunt - Nieuwsbrief Nr 170 - Juin 2022

Le 3 avril 2022, le parti de Viktor Orbán (Fidesz) a remporté une élection haut la main en Hongrie. Cela semble être une bonne nouvelle pour les partisans du modèle dit de Visegrád : une vision alternative du développement de l'Europe qui se concentre sur l'Europe centrale et orientale et en particulier sur le "V4" : Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie. Les valeurs communes qui lui sont associées sont : le conservatisme culturel chrétien, l'accent mis sur la souveraineté nationale au sein de l'UE et, bien sûr, une attitude critique à l'égard des migrations, le tout contrastant fortement avec (et au grand dam de) l'idéologie dominante de la gauche libérale qui est devenue la norme générale au sein des institutions de l'UE dominées par les pays et les ONG d'Europe occidentale, ainsi que des structures nationales de ces mêmes États-nations. C'est du moins ce qui ressort de sa perception populaire en Occident, où les partis et les commentateurs conservateurs ont régulièrement tendance à considérer le V4 comme les pays guides.

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La victoire électorale de Fidesz n'était en aucun cas une mauvaise chose. Le parti disposait déjà d'une majorité absolue au Parlement, mais s'est maintenant également hissé au-dessus de la barre symbolique des 50 % en termes de votes (52,4 % pour être précis). Cela leur a valu un gain de deux sièges par rapport au résultat déjà impressionnant de 2018. En revanche, l'opposition unie, Egységben Magyarországért (= Unis pour la Hongrie), une coalition improbable de type "tout contre un" dans laquelle les ex-nationalistes du Jobbik, pour s'opposer au Fidesz et l'ennuyer, se sont retrouvés dans un parti du centre, alliés à des libéraux et des verts de toutes moutures: ils ont fait piètre figure. Cet ensemble hétéroclite a obtenu un maigre 34,44 % et a donc fait plus de 3,5 % de moins que le résultat combiné des partis constitutifs en 2018, lorsqu'ils se présentaient encore séparément. En plus de cela, le parti nationaliste Mi Hazank Mozgalom (Notre patrie), un nouveau parti qui a commencé à remplir la niche laissée ouverte par le Jobbik après son improbable métamorphose, a également été élu au parlement avec environ six sièges. Le concept d'unir l'ensemble de l'opposition libérale contre les candidats du Fidesz est une stratégie qui avait bien fonctionné à Budapest lors des élections municipales de 2019. Le candidat progressiste Gergely Karácsony, qui avait été présenté par un consortium de cinq partis d'opposition, a battu le candidat du Fidesz, István Tarlós, et le parti conservateur au pouvoir a perdu ainsi sept sièges au conseil municipal. Mais comme c'est souvent le cas, la métropole s'est avérée être une enclave relativement libérale, entourée d'une masse continentale conservatrice, dans ce cas formée par la campagne hongroise, et cette stratégie n'a pas pu être extrapolée avec succès au niveau national. En conséquence, le coup d'État libéral tenté contre Orbán, malgré de grands espoirs, n'a rien donné et le modèle national de "démocratie illibérale" de ce dernier a été récompensé par le meilleur résultat jamais obtenu - et ce après deux années difficiles dues à la pandémie. On pourrait, bien sûr, y voir au moins une valorisation des politiques conservatrices du V4.

En soi, cependant, le groupe de Visegrad a peu à voir avec une ligne idéologique tracée à l'avance. En 1991, le projet a été conçu sur les ruines du bloc de l'Est socialiste, qui s'était effondré, entre autres pour promouvoir et faciliter l'intégration des "nouvelles démocraties" en Europe. Il peut donc être considéré comme quelque peu ironique que ce même projet ait été plus tard étiqueté comme porteur d'un phénomène culturel-géographique aux accents intrinsèquement eurosceptiques. Néanmoins, le choix du nom, avec sa référence explicite au Congrès de Visegrád de 1336, semble déjà porter les germes symboliques de ce virage substantiel. La coalition diplomatique médiévale anti-Habsbourg de Visegrád, forgée entre les royaumes de Bohême, de Pologne et de Hongrie, évoque naturellement l'image d'une périphérie slave et finno-ougrienne inébranlable à l'est de l'Europe, résistant à la domination économique et à l'expansionnisme territorial du Reich romain-germanique, et en ce sens, elle pourrait bien contenir certains parallèles avec la situation actuelle.

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L'historien belge David Engels (professeur à l'Instytut Zachodni de Poznań) voit donc en Visegrád un modèle alternatif pour une nouvelle Europe confédérale et coopérative (et conservatrice !), formée d'États-nations, dont les États d'Europe centrale précités sont l'avant-garde. En revanche, il voit dans la désintégration de l'Union européenne et de l'Occident progressiste des parallèles avec le déclin de la République romaine tardive. Pourtant, ce n'est pas si évident. La domination des conservateurs dans la politique des partis est peut-être évidente en Pologne et en Hongrie, mais lors des élections législatives d'octobre 2021 en République tchèque, le parti populiste de droite ANO d'Andrej Babiš a perdu sept sièges et a dû céder la place à une coalition composée du parti libéral de droite SPOLU et du consortium progressiste Piráti a Starostové, dans lequel le Parti pirate tchèque, entre autres, est représenté. En Pologne, le parti PiS a peut-être remporté une autre courte majorité absolue à l'automne 2019, mais ses politiques ont été marquées par plusieurs ruptures et scandales au cours des dernières années. Les élections parlementaires de 2023 promettent d'être plus passionnantes que les élections hongroises, avec le même scénario du "tout contre tout" qui se dessine, mais avec les guerres culturelles qui l'accompagnent et qui font rage en Pologne un peu plus férocement qu'en Hongrie. En outre, une ligne de fracture géopolitique se dessine de plus en plus au sein du V4, la Hongrie semblant s'orienter de plus en plus vers le vecteur eurasien, tandis que la Pologne reste - pour l'instant - le porteur par excellence de l'idée américaniste en Europe de l'Est.

En mars, la position d'Orbán dans la crise ukrainienne lui avait déjà valu de vives critiques de la part du président polonais Duda, qui avait été désigné pour ce poste par le parti PiS, traditionnellement allié au Fidesz. La continuité du modèle de Visegrad en termes substantiels et (géo)politiques, qui est coincé entre l'Est et l'Ouest et qui manque également de cohérence idéologique claire, ne semble donc nullement garantie, et on ne peut que se demander dans quelle mesure sa pertinence à l'avenir ne sera pas noyée par les nouveaux développements, qui se produisent actuellement aux frontières orientales du V4, et les nouvelles constellations géographiques qui peuvent ou non en résulter.

Nick Krekelbergh

Géopolitique de l'Indonésie

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Géopolitique de l'Indonésie

Groupe de réflexion Katehon

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/geopolitica-dellindonesia

La politique étrangère dynamique et équilibrée de l'Indonésie en fait une puissance régionale dans l'Indo-Pacifique.

L'Indonésie, le plus grand pays archipel du monde, se compose de plus de 17.000 îles reliant les océans Indien et Pacifique d'est en ouest et constitue sans aucun doute une plaque tournante importante pour le transport maritime international. L'océan a une signification différente pour l'Indonésie par rapport aux autres nations terrestres et insulaires. La compréhension de l'océan par l'Indonésie façonne également ses perspectives uniques en matière de sécurité nationale, d'objectifs stratégiques et de besoins futurs en matière de capacités.

Contrairement à d'autres nations terrestres et insulaires, l'océan pour passage pour les échanges et le commerce entre les pays et une barrière défensive, mais aussi un élément nécessaire pour que le pays soit un pays : l'océan est l'eau qui unit les plus de 17.000 îles de l'Indonésie, soutient largement sa production et son existence, et façonne également l'identité unique de l'Indonésie en tant que pays archipel. L'Indonésie est depuis longtemps pleinement consciente de la vulnérabilité des eaux archipélagiques, notamment en cas de force navale insuffisante, et la possibilité que le pays soit divisé et dirigé par des puissances étrangères plus fortes a toujours été la plus grande préoccupation de l'Indonésie. En outre, comme le pays dépend de la mer pour assurer la durabilité du développement national, la sécurité des ressources maritimes est la deuxième plus grande préoccupation de l'Indonésie. Les deux exigences de sécurité ci-dessus définissent les objectifs stratégiques à long terme de l'Indonésie.

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Premièrement, sur la base des caractéristiques géographiques de l'État archipel et de l'histoire de la domination coloniale ou de l'intervention étrangère, la protection de la souveraineté et de l'intégrité territoriale est l'objectif stratégique le plus important de l'Indonésie. Le concept géopolitique de "Wawasan Nusantara", proposé en 1957, reflétait les préoccupations de l'Indonésie concernant la fragilité des eaux archipélagiques et la division du pays, en soulignant particulièrement l'importance de l'unité nationale et l'inviolabilité des frontières nationales. Dans le Livre blanc sur la défense de 2015, l'Indonésie a explicitement déclaré qu'un affront à la souveraineté provoquera des tensions et des conflits et que lorsque les moyens diplomatiques seront inefficaces, elle fera la guerre aux forces étrangères qui menacent la souveraineté et l'intégrité territoriale.

D'une part, la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer garantit la souveraineté maritime et territoriale de l'Indonésie. Il prévoit que, quelle que soit la distance entre les deux îles, les eaux archipélagiques relèvent de la souveraineté de l'État archipélagique. Ainsi, toutes les eaux de l'archipel, qui faisaient initialement partie de la haute mer pour la libre navigation internationale, appartiennent à l'Indonésie. Les navires étrangers doivent suivre les itinéraires prévus par l'Indonésie et cette dernière a acquis un contrôle accru sur les eaux de l'archipel.

D'autre part, la puissance militaire de l'Indonésie n'est pas suffisante pour maintenir sa sécurité. Conformément à la politique de non-alignement, elle a besoin d'organisations internationales multilatérales et de règles internationales stables et solides pour garantir un environnement régional stable et son leadership dans la région. Ceci a été réalisé grâce au soutien des mécanismes de sécurité internationaux et régionaux tels que l'ONU et l'ASEAN.

Étapes historiques de la politique étrangère indonésienne

En termes d'objectifs diplomatiques principaux, la diplomatie indonésienne post-indépendance peut être divisée en quatre phases :

La première phase fait référence au milieu des années 1940 - fin des années 1960, la période Sukarno (1945-1967). L'objectif principal est de préserver la souveraineté et l'indépendance nationales, de se concentrer sur l'autosuffisance et de ne pas demander l'aide de l'Occident. La principale caractéristique est que le pays attache de l'importance au tiers monde et poursuit une politique étrangère à orientation "anti-impérialiste, anti-coloniale et indépendante".

La deuxième phase s'étend de la fin des années 1960 à la fin des années 1990, notamment pendant la période Suharto (1967-1998). L'objectif principal est de promouvoir le développement économique et de maintenir la stabilité régionale. En adhérant à la politique de non-alignement, le pays améliore ses relations avec les États-Unis et d'autres pays occidentaux, favorise l'unité régionale en Asie du Sud-Est et résiste à l'ingérence d'autres pays dans ses affaires intérieures.

La troisième phase s'étend de la fin des années 1990 au début du 21e siècle, c'est-à-dire la période de transition politique et d'ajustement des politiques, comprenant la période Habibi (1998-1999), la période Wahid (1999-2001) et la période Megawati (2001- 2004). L'objectif principal est de promouvoir la reprise économique, de stabiliser la situation intérieure et de préserver l'intégrité territoriale. La principale caractéristique est la mise en œuvre d'une "diplomatie équilibrée" multipartite, le renforcement des relations traditionnelles avec l'ANASE, le rétablissement des relations avec les pays occidentaux comme les États-Unis, le développement des relations avec les pays asiatiques comme la Chine, et la poursuite de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme et la lutte contre l'ingérence étrangère dans les affaires intérieures.

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La quatrième phase - du début du 21e siècle à aujourd'hui, y compris la période Susilo (2004-2014) et la période Joko Widodo (depuis 2014). L'objectif principal est de promouvoir le développement économique, de maintenir la stabilité interne, de construire une image internationale et de jouer le rôle d'une force intermédiaire. La principale caractéristique est la mise en œuvre d'une "diplomatie équilibrée entre les grandes puissances", le renforcement de la coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme et le fait de devenir le "leader" de l'ANASE. Le 28 décembre 1949, l'Indonésie a établi des relations diplomatiques avec les États-Unis, mais la politique d'anti-impérialisme et de colonialisme de la période Sukarno a rendu les relations entre les deux pays relativement froides et elles ont été entièrement rétablies pendant la période Suharto. Le 13 avril 1950, la Chine et l'Indonésie ont établi des relations diplomatiques, mais après l'événement du "9.30", les deux pays ont rompu leurs relations diplomatiques le 30 octobre 1967 et les ont reprises le 8 août 1990. En général, l'Indonésie a commencé à mettre en œuvre une "diplomatie équilibrée" multipartite dans la troisième phase de sa diplomatie, mais dans la quatrième phase, elle est devenue plus importante dans la mise en œuvre de la "diplomatie équilibrée" entre la Chine et les États-Unis.

La logique interne des concepts et pratiques diplomatiques indonésiens

En raison de contraintes matérielles, l'Indonésie est plus encline à essayer de fournir un leadership intellectuel au sein de l'ANASE. Bien sûr, l'initiative indonésienne en elle-même n'a que peu de potentiel ; elle devrait unir d'autres États membres de l'ANASE pour atteindre la même position tout en s'appuyant sur le bloc et d'autres mécanismes multilatéraux pour mettre en œuvre l'initiative. S'appuyant sur le renforcement de la cohérence interne, l'Indonésie augmente activement le poids de la coopération dans la région "Indo-Pacifique", en cherchant à maintenir l'indépendance dans les relations entre les grandes puissances, notamment la Chine et les États-Unis. Cela est dû au fait que, d'une part, l'Indonésie insiste sur l'indépendance et l'activité de la diplomatie et cherche à maintenir un "équilibre dynamique" entre les grandes puissances ; d'autre part, l'objectif est également d'établir des normes et des relations de coopération entre les grandes puissances, en faisant appel à des mécanismes multilatéraux tels que l'ANASE, afin d'arrêter autant que possible la concurrence excessive entre les grandes puissances de la région.

Tout d'abord, depuis la création de l'ANASE en février 2004, l'Indonésie est considérée comme un "leader" méritant parmi les pays de l'ANASE et le fait de fournir un leadership intellectuel parmi les pays du bloc est naturellement devenu l'une des principales logiques comportementales de l'Indonésie. Par exemple, lors du 9e sommet de l'ANASE en 2003, l'Indonésie a pris l'initiative de proposer le concept de la Communauté de sécurité de l'ANASE (qui a ensuite été adoptée comme l'un des trois piliers de l'ANASE, les deux autres étant la Communauté économique de l'ANASE et la Communauté socioculturelle de l'ANASE). Du point de vue de l'"Indo-Pacifique", la manifestation la plus évidente de la logique d'un tel comportement est que l'Indonésie a été le premier pays de l'ANASE à proposer le concept d'"Indo-Pacifique" et a activement contribué à la construction d'une vision du monde "Indo-Pacifique" commune à l'ANASE, en soulignant que les principes fondamentaux de l'ANASE sont la coopération inclusive. M. Sukma, ancien conseiller aux affaires étrangères du président indonésien et actuel ambassadeur d'Indonésie au Royaume-Uni, a souligné que l'Indonésie, en tant que membre responsable de la communauté internationale, doit travailler avec cette dernière pour atteindre la prospérité et la stabilité régionales. Cela montre que l'Indonésie estime avoir une responsabilité inébranlable dans la construction de normes et d'un ordre régionaux.

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Deuxièmement, l'Indonésie privilégie le multilatéralisme et, face à la concurrence régionale sans cesse croissante entre les grandes puissances, accorde plus d'attention à l'établissement de normes par le biais de mécanismes multilatéraux tels que l'ANASE afin de construire une relation de coopération inclusive entre les grandes puissances et d'atténuer efficacement la confrontation entre la concurrence entre les grandes puissances. En tant que membre fondateur de l'ANASE, l'Indonésie a toujours fait de ce bloc la pierre angulaire de sa politique étrangère, le considérant comme un mécanisme multilatéral capable de réaliser ses grandes ambitions. L'Indonésie utilise l'ANASE et d'autres mécanismes multilatéraux comme une plate-forme efficace pour le dialogue et la mise en œuvre de projets, renforçant ainsi l'unité au sein du bloc, établissant des normes et des relations de coopération entre les grandes puissances, et établissant finalement un ordre régional "indo-pacifique" basé sur les règles de l'ANASE, mettant l'accent sur l'inclusion, la coopération, la consultation et les mesures de confiance [2].

Enfin, l'Indonésie met l'accent sur le maintien de l'autonomie dans ses relations avec les grandes puissances. La constitution de l'Indonésie lui interdit de former des alliances et l'Indonésie est l'un des membres fondateurs du Mouvement des non-alignés. Sur la base du renforcement de la solidarité au sein de l'ANASE et de l'établissement de relations de coopération entre les grandes puissances, en s'appuyant sur des mécanismes multilatéraux tels que l'ANASE, l'Indonésie accorde plus d'attention à l'acceptation de l'indépendance et de l'activité. En général, cela repose sur deux considérations. Premièrement, sur la base de la tradition historique de la diplomatie indonésienne, l'indépendance et l'activité ont toujours été le principe fondamental de la politique étrangère indonésienne, qui se traduit principalement par l'"équilibre dynamique" dans les relations avec les grandes puissances, c'est-à-dire la tentative d'éviter la concurrence stratégique entre les grandes puissances afin d'éviter l'avantage absolu d'une grande puissance dans la sphère politique, économique ou militaire. Au contraire, l'Indonésie souligne l'importance de l'instauration de la confiance, de la résolution pacifique des conflits et des accords de sécurité coopératifs comme étant les moyens les plus fondamentaux pour construire la paix et la stabilité régionales [3]. Deuxièmement, elle contribue à élargir l'espace stratégique de l'Indonésie. En effet, choisir un côté réduira l'espace pour la médiation diplomatique indonésienne. Par conséquent, l'Indonésie est plus encline à faire d'elle-même et de l'ANASE un "pont" entre les rivaux régionaux pour jouer un rôle plus constructif et actif. Après sa prise de fonction en tant que président, Joko Widodo a officiellement mis en avant la vision stratégique consistant à faire de l'Indonésie un "ancrage maritime mondial", qui vise à exploiter les avantages de l'Indonésie en termes de géographie, de population et d'influence régionale pour en faire un "pays central" dans la région et devenir un pont pour construire un nouvel ordre maritime dans la région.

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Comment les relations entre l'Indonésie et les grandes puissances vont-elles évoluer à l'avenir ?

Face au conflit stratégique entre le Japon, l'Inde et l'Australie, l'Indonésie a pris l'initiative d'améliorer la coordination et de renforcer la coopération bilatérale avec ces trois pays afin d'augmenter le poids de la coopération régionale. En mai 2018, lorsque Modi s'est rendu en Indonésie, les deux parties sont parvenues à la "Vision conjointe Inde-Indonésie de la coopération maritime indo-pacifique", renforçant clairement la coopération économique et commerciale, le développement durable des ressources maritimes et la coopération en matière de sécurité maritime, etc. L'Indonésie cherche également à coopérer avec le Japon. Lors d'une visite en Indonésie en juin 2018, le ministre japonais des Affaires étrangères de l'époque, Taro Kono Retno, a déclaré : "L'Indonésie et le Japon ne sont pas seulement des partenaires stratégiques, mais aussi deux pays importants de la région indo-pacifique". Le partenariat stratégique entre les deux pays ne profite pas seulement à l'Indonésie et au Japon, mais contribue également à la paix, à la stabilité et à la prospérité dans la région. Les deux parties devraient renforcer la coopération maritime, notamment le renforcement des capacités dans les domaines de la construction d'infrastructures, de la pêche et de la navigation maritime". En février 2020, Widodo a déclaré lors de sa visite en Australie qu'"en période d'incertitude géopolitique accrue, l'Indonésie et l'Australie devraient se concentrer sur le renforcement de leur partenariat" et développer le système commercial multilatéral.

En ce qui concerne la coopération de l'Indonésie avec la Chine, à partir de 2019, la Chine a été le plus grand partenaire commercial de l'Indonésie pendant huit années consécutives, la Chine est également la troisième plus grande source d'investissements étrangers de l'Indonésie. La Chine et l'Indonésie coopèrent également activement dans le domaine de l'application des lois maritimes, de la lutte contre le terrorisme et la criminalité liée à la drogue, de la sécurité des réseaux et de la sécurité régionale.

Outre l'approfondissement des relations avec la Chine, l'Indonésie vise également à renforcer ses relations bilatérales avec les États-Unis afin d'élargir l'espace de ses activités stratégiques. En 2016, l'Indonésie et les États-Unis ont transformé leur relation bilatérale en un partenariat stratégique. Depuis l'entrée en fonction de l'administration Trump, les relations en matière de sécurité et de défense sont devenues le point central de la coopération entre l'Amérique et l'Indonésie. Les deux pays organisent chaque année de nombreux exercices militaires bilatéraux conjoints. En janvier 2018, les États-Unis et l'Indonésie ont tenu une réunion bilatérale des ministres de la Défense et ont souligné que les États-Unis sont favorables à ce que l'Indonésie devienne un "pied marin" dans la stratégie indo-pacifique, et ont déclaré que l'Amérique aidera l'Indonésie à améliorer la surveillance globale des eaux au large de la côte de Natuna Nord.

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On ne peut nier qu'une série de mesures diplomatiques ne peut pas changer fondamentalement la structure régionale de la région Indo-Pacifique, et les initiatives multilatérales proposées par l'Indonésie ne sont pas une réponse directe aux stratégies des grandes puissances, mais cherchent à les neutraliser. Alors que la concurrence entre les grandes puissances s'intensifie, dans quelle mesure l'Indonésie et même l'ANASE peuvent-elles orienter leurs relations vers la coopération au développement plutôt que vers la rivalité géopolitique et économique ? Il s'agit d'un défi majeur auquel l'Indonésie sera inévitablement confrontée à l'avenir.

Notes :

[1] Joseph Chinyong Liow, Can Indonesia fulfil its aspirations for regional leadership // In Gilbert Rozman and Joseph Chinyong Liow (eds.), International Relations and South Asia Asean, Australia, and India, Asean. - Palgrave Macmillan, 2017, p. 177.

[2] Ralf Emmers, Le rôle des puissances moyennes dans le multilatéralisme asiatique, Asian Politics, 2018, p. 43.

[3] Iis Gindarsah, Adhi Priamarizk, Politics, Security and Defense in Indonesia : The Pursuit of Strategic Autonomy // In Christopher B. Roberts, Ahmad D. Habir et Leonard C. Sebastian (eds.), Indonesia's Ascent Power, Leadership and the Regional Ordinance. - New York : Palgrave Macmillan, 2015, p. 134-136.

dimanche, 24 juillet 2022

La revue de presse de CD - 24 juillet 2022

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La revue de presse de CD

24 juillet 2022

EN VEDETTE

La décision d’extrader Assange : la preuve que les leçons de liberté de l’Occident sont une farce

La persécution d’Assange est la plus grande menace à la liberté de la presse en Occident depuis des années. C’est aussi un monument éclatant de la fraude des autodafés américains et britanniques.

Les-crises.fr

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AMÉRIQUE DU SUD

Chili : nouvelle constitution, dangers pour le pays

Le nouveau gouvernement chilien vient de présenter un projet de constitution qui a été approuvé par l’Assemblée constituante. Le texte doit désormais être ratifié par un référendum. Celui-ci, long de près de 400 articles, change complètement la structure sociale et politique du pays, ouvrant la voie à une profonde déstabilisation. Analyse de Pablo Ortuzar.

Revueconflits.com

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Revue de presse RT du 10 au 16 juillet 2022

Dans la revue de presse RT de cette semaine, l’Ukraine qui s’enlise dans la défaite tout en la niant, l’Europe et les Etas Unis qui se préparent à un hiver catastrophique pendant que la Russie se prépare à une grande guerre et le reste du monde qui continue de se regrouper, loin de la folie occidentale.

Lesakerfrancophone.fr

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Qui va fact-checker les fact-checkers ?

Quand on voit qu’un important organisme international de Fact-checkers est financée par une fondation possédant 2 milliards de dollars d’actions du géant pharmaceutique Johnson & Johnson et qu’une autre est financée par la fondation Bill et Melinda Gates, n’est-il pas légitime de penser qu’ils ne sont pas neutres sur la question des vaccins ?

laselectiondujour.com

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Infantilisation et culpabilisation sont en bateau, Olivier Véran tombe à l’eau

À la sortie du Conseil des ministres du mercredi 20 juillet, Olivier Véran nous a repris par la main pour nous indiquer à nouveau les « bons gestes » — non plus ceux qui empêchent le Covid de passer par nous, mais ceux qui nous permettront bientôt de compenser l’absence de gaz russe. L’infantilisation générale continue.

causeur.fr

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ÉCOLOGIE

Comment s'opposer à un projet éolien

Des éoliennes risquent d'être installées près de chez vous ? Des moyens existent pour contrecarrer ce type de projet, voire l'empêcher, à condition de réagir vite et d'adopter la bonne démarche. Nos conseils pour résister.

synthesenationale.hautetfort.com

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ÉCONOMIE… DE GUERRE !

L’UE et le sabotage de l’État nous conduisent dans le mur

Frédéric Farah est économiste et enseignant à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est notamment l’auteur de « Fake State : l’impuissance organisée de l’État en France » et « Introduction inquiète à la Macron-économie » (avec Thomas Porcher). Il explique comment l’État s’est dépouillé de tous ses principaux leviers d’action politique et économique pour ne devenir qu’un simple gestionnaire au jour le jour de son impuissance. Cette lente déliquescence prend racine dans le tournant de la rigueur de 1983, et trouve sa manifestation la plus équivoque avec l’Union Européenne

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Quand on prive les Français de moutarde, ça leur monte au nez !

C’est un règlement européen qui a interdit l’insecticide qui évite les attaques de graines de moutarde, le phosmet (vendu sous le nom de Boravi). Résultat prévisible : la production française a été divisée par quatre ! La France a donc délégué au Canada le soin de couvrir 80% de ses besoins en graines de moutarde, avec ses méthodes ! Merci aux écologistes, aux instances européennes et aux gouvernements qui se sont pliés à leurs ukases. En somme, la moutarde cultivée avec des pesticides, c’est comme le pétrole de schiste : interdit en France, mais importé des États-Unis à cause de l’embargo sur la Russie… Prochain épisode : la voiture électrique ? Les batteries polluent et parfois s’embrasent. 

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ÉNERGIES

Énergie: Quand un État est gouverné par l'idéologie plutôt que par le bon sens

Que se passe-t-il si l'on pense pouvoir faire fonctionner un État industriel avec de l'énergie solaire et des éoliennes ? Et que se passe-t-il si, dans le même temps, on impose des sanctions et des embargos à son principal fournisseur d'énergie sans avoir de réelles alternatives ? C'est alors bien vrai que, tôt ou tard, les lumières s'éteindront. Toute personne normalement constituée le sait. Seul le gouvernement allemand ne semble pas s'en être rendu compte. Par un mélange de déni de la réalité et d'aveuglement idéologique, on y conduit tout un pays vers l'abîme.

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« Nous sommes en guerre énergétique avec l’Allemagne ! »

Expert en politique énergétique et auteur d’ouvrages remarqués comme : “Eoliennes, la face noire de la transition écologique” et “Nucléaire, les vérités cachées”, Fabien Bouglé poursuit son travail de lanceur d’alerte en affirmant que le modèle énergétique allemand (Energiewende) est un échec. Le mix charbon-éoliennes se heurte au mur de la réalité. De plus, pour Fabien Bouglé, les sanctions prises contre la Russie vont faire exploser la facture d’électricité des Allemands et des Européens, les coupures d’électricité vont se multiplier. L’expert va au-delà des analyses économiques pour révéler que le lobby des éoliennes allemand a infiltré le ministère français de l’écologie. Pour Fabien Bouglé, il ne fait aucun doute que la France est dorénavant en guerre énergétique avec l’Allemagne. Vidéo.

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L'Europe perd la « guerre psychologique » sur le gaz avec la Russie

L'intrigue est toujours la même : L'Union européenne et ses Etats membres font preuve de fermeté à l'égard de la Russie, ils la sanctionnent et visent à frapper son économie afin de dissuader son action guerrière ; ponctuellement, cependant, dans chaque discussion en cours, la question du gaz revient sur le devant de la scène car les pays européens se rendent compte qu'il est presque totalement impossible de remplacer complètement le gaz de Moscou à court terme sans devoir affronter un véritable tsunami énergétique ; cela rend les sanctions caduques et offre une arme de pression que la Russie de Vladimir Poutine peut utiliser sans frais.

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Adieu l’ancienne époque, bonjour la nouvelle époque. Par Dmitry Orlov.

Le plus difficile, lorsqu’on vit une période de profonds changements, c’est que personne ne se soucie de vous informer que les temps ont changé et que rien ne sera plus comme avant. Certainement pas les têtes parlantes à la télévision, qui sont souvent les dernières à le savoir. Vous devez vous en rendre compte par vous-même, si vous le pouvez. Mais je suis là pour vous aider. Tout est lié à l’énergie. Rien à la technologie – c’est accessoire -, rien à la supériorité militaire – c’est éphémère et largement imaginaire – et certainement rien à une quelconque forme d’autosatisfaction politique ou culturelle – c’est illusoire.

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Gaz russe: l'Europe prépare les esprits à une "économie de guerre"

Winter is coming. Après deux ans de restrictions sanitaires, les Européens vont devoir composer avec d'autres mesures strictes, cette fois-ci liées à l’énergie. Le mercredi 20 juillet, la Commission européenne a présenté son plan pour faire face à d’éventuelles coupures de gaz par la Russie ; elle appelle les États membres à baisser de 15 % leur consommation d'énergie. De son côté, le gouvernement français a appelé ses concitoyens à multiplier les efforts du quotidien.

francesoir.fr

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ÉTATS-UNIS

Les représentants américains à la résidence de l’ambassadeur de France pour la fête nationale du 14 juillet

Samuel Brinton est un ingénieur nucléaire américain et un activiste LGBTQ nommé secrétaire adjoint adjoint du combustible usé et de l’élimination des déchets au Bureau de l’énergie nucléaire en janvier 2022. Rachel Levine est une pédiatre et femme politique américaine. Depuis le 26 mars 2021, elle est secrétaire adjointe à la Santé des États-Unis dans l’administration du président Joe Biden, ce qui fait d’elle la première personne transgenre de l’histoire américaine membre d’une administration présidentielle. Ne manquez pas la photo !

Fdesouche.com

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FRANCE

Les « Uber Files » révèlent la stratégie du chaos de l’entreprise: peut-elle vraiment changer ?

Depuis sa création en 2009, Uber a connu une histoire controversée, allant de violents conflits entre chauffeurs à un logiciel secret prétendument utilisé pour échapper aux forces de l’ordre. Aujourd’hui, une fuite de plus de 124 000 documents nommés Uber Files montre à quel point l’entreprise, sous la direction de son cofondateur et ancien PDG Travis Kalanick, a tiré parti de ce chaos pour se développer dans 40 pays.

Theconversation.com

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Qui sommes nous ?

« La France, ce vieux pays, issu d’un vieux continent », disait avec emphase Dominique de Villepin le 14 février 2003 à la tribune de l’ONU dans un discours qui fut sans nul doute l’un des derniers sursauts d’une France où le Verbe tutoyait l’action. Une France dans laquelle nos gouvernants avaient encore les moyens de leurs ambitions et des références culturelles et historiques leur permettant une vision de long terme pour assumer une réelle pensée stratégique pour notre pays. Par Ghislain de Castelbajac, membre fondateur et membre du Conseil d’administration, de Geopragma.

geopragma.fr

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Un matin à Montparnasse

La décadence, ça se voit aussi à l'œil nu. À la lumière d'une expérience personnelle, un matin gare Montparnasse, Georges Kuzmanovic constate les conséquences de décennies de gouvernance inepte et dogmatique.

frontpopulaire.fr

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Grenoble: la capitale des Alpes hors de contrôle

Malgré la « cellule psychologique » grotesque mise en place par les équipes d’Éric Piolle, à Grenoble, le père du délinquant abattu sur son scooter par la police, jeudi, entend porter plainte. La police affirme que le passager du deux roues, toujours en fuite, avait pointé vers elle sa kalachnikov. Délinquance, règlements de comptes, islamisme, burqini, attaques gauchistes ou tensions à Science-Po : la ville de l’Isère pâtit aussi de la mauvaise réputation de son maire.

Causeur.fr

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France : le délitement s’accélère

Le délitement de la capitale française illustre de façon inquiétante la déliquescence avancée de tout le pays.

contrepoints.org

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GÉOPOLITIQUE

Un premier accord sur les céréales ukrainiennes et le déblocage de Kaliningrad

Il ne reste plus qu'à attendre, malheureusement, que l'Amérique sorte du tunnel, même s'il est difficile de voir comment. Un simple cessez-le-feu peut offrir une certaine marge de manœuvre à cet égard, car il peut être vendu comme une impasse momentanée, comme ce fut le cas pour la guerre de Corée, une impasse qui a ensuite duré plusieurs décennies. Mais même cette solution présente des problèmes critiques pour Washington, qui doivent être surmontés d'une manière ou d'une autre. Toutefois, il convient également de noter que l'alternative folle de l'option de l'apocalypse, à réaliser par l'escalade (nous renvoyons sur ce point à une note de Responsible Stratecraft), également prônée avec ferveur par les néocons et leurs acolytes, semble avoir perdu de son mordant pour le moment. Bien. 

euro-synergies.hautetfort.com

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Accélération de l’Histoire et défaite de l’Occident

Nous avions dit dans ces colonnes qu’il était possible que l’intervention militaire du 24 février 2022 enclenche un processus pouvant mettre fin à la domination multiséculaire de l’Occident sur le monde. Les événements qui se déroulent depuis quatre mois semblent confirmer cette hypothèse, et en tout cas c’est manifestement la voie que la Russie et les pays « du Sud » ont décidé d’emprunter.

vududroit..com

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LECTURE

Titre :

La fabrique du crétin. Vers l’apocalypse scolaire, de Jean-Paul Brighelli. L’Archipel, 208 p., 2022.

Auteur :

Jean-Paul Brighelli est un Corse né à Marseille en 1953, normalien, agrégé de Lettres. Il a enseigné pendant 45 ans au collège, au lycée puis en classes préparatoires. Il est l’auteur de nombreux essais et collabore à différents journaux dont Causeur.

Présentation :

Cet essai fait suite au bestseller du même nom -sous titre : la mort programmée de l’école – en 2005 qui a été vendu à plus de 150 000 exemplaires. Le style est vif, les accusations frontales et les exemples abondants, malheureusement… Le constat est implacable. D’ailleurs, même nos « élites » nous en font la démonstration. Pouvez-vous citer un véritable homme politique actuel ou un capitaine d’industrie en exercice ?

Extraits :

« Darwin encore : la société libérale n’a pas besoin d’un peuple cultivé. Elle a besoin de consommateurs semi-illettrés, susceptibles d’être déplacés comme des pions dans un système uberisé des pieds à la tête, abrutis de télévision, manipulés à chaque élection pour la plus grande gloire d’une caste en autoremplacement »

« Récuser l’élitisme n’engendre pas la démocratisation, mais le favoritisme. Quand l’École ne remplit plus sa tâche de sélection, c’est à l’état-civil – de qui êtes-vous l’enfant ? – d’opérer le tri. La fin des bons élèves, honnis par des décideurs qui flirtaient à peine avec la moyenne, ouvre le règne des ‘’fils et filles de’’ »

« Le structuralisme dévoyé par les pédagos a ceci de particulier qu’il s’intéresse au langage hors de toute historicité. La langue n’est pas analysée en diachronie – à parti du latin, pour l’essentiel – mais en synchronie, telle qu’elle se présente dans l’instant. Cette haine de la mise en perspective chronologique prendra toute son extension dans le révision des programmes d’histoire. »

« Sous prétexte de favoriser la créativité de l’élève – mais comment être créatif quand on ne vous a pas enseigné les bases techniques de la création ? -, les pédagogistes célèbrent par avance, en ces années 1970, le culte de l’enfant roi. Ils se montrent en cela les fourriers du libéralisme avancé, qui veut des consommateurs auxquels on laissera l’illusion du choix pour mieux fourguer à tous les fétiches de la consommation de masse. »

« […] ce qui reste d’école n’est plus qu’une garderie nationale, set seuls les élèves issus des classes les plus huppées s’en sortent. Parce que, grâce au collège unique, au regroupement familial, à René Haby et à Giscard d’Estaing, quand vous êtes né dans la rue, désormais, vous y restez. »

« L’évaluation des collèges dans le cadre de Pisa montre qu’entre garçons et filles, fin troisième, il y a un écart équivalent à une année d’études. Sur les cent quarante mille adolescents déscolarisés à ce moment-là, la tête vide et susceptible de se remplir d’une quelconque idéologie de substitution, les deux tiers sont des garçons – les trois quarts parmi les jeunes issus de l’immigration maghrébine.’ »

« Par quoi a-t-on remplacé les héros ? Par son contraire, qui est la victime. Les faiseurs de programmes, en une quinzaine d’années, sous la pression de groupes qui avaient chacun leur agenda, ont mis en avant une histoire des vaincus, des colonisés, des esclaves. Au lieu de fabriquer de l’enthousiasme, on a construit du ressentiment, de la frustration, de la culpabilité. »

« Tous égaux, tous zéros. »

« La connivence culturelle, le piston, la situation sociale de papa-maman sont désormais facteurs premiers. C’est ainsi que l’on remplace l’aristocratie républicaine par une oligarchie d’incapables. »

«‑Le discours de la tolérance moderne est en fait un discours d’exclusion : tolère-moi ou je te tue. »

« On tente de nous vendre, depuis vingt ans, une laïcité adjectivée : ‘’aménagée’’, ‘’inclusive’’, ‘’multiple’’ ou ‘’apaisée’’. Une laïcité à géométrie variable. Autant de dérobades et de défaites. Toute adjectivation est une abdication. »

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MONDIALISME/TOTALITARISME

Électricité : les Français qui consomment moins bientôt récompensés ?

Trouvé sur le site de TF1 : « Des spécialistes de l'énergie proposent que les compteurs Linky soient utilisés pour inciter les Français à baisser leur consommation. Une solution qui répondrait à la fois à la crise énergétique et à celle du pouvoir d'achat. Un système de récompense sur lequel s'est penché TF1. » A quand le petit susucre pour le bon petit citoyen bien soumis et lobotimisé ?

tf1info.fr

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MOYEN-ORIENT

Un dépeceur de journaliste pour sauver l’Occident de ses menaces existentielles

Pour sauver le monde libre, il faut imposer des sanctions à la Russie, lesquelles, par effet boomerang, étouffent l’économie occidentale. Pour sauver l’Occident de cette menace existentielle, il faut traiter avec un dépeceur de journaliste. Telle est la logique diplomatique. Joe Biden vient de conclure sa visite officielle en Arabie Saoudite. Dernière étape du ravalement de façade de Mohammed ben Salmane, prince héritier et régent de facto d’Arabie Saoudite. Mieux connu sous les sigles de MBS, le prince est reconnu par la CIA ainsi que la justice turque comme le commanditaire direct de l’assassinat de Jamal Khashoggi, en 2018 à Ankara.

Francesoir.fr

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RÉFLEXIONS

La France penche-t-elle vers plus d’autoritarisme ?

La situation politique en France est un terreau exceptionnel pour le développement de l’autoritarisme. Non seulement les « crises » écologiques, institutionnelles, géopolitiques s’éternisent mais elles sont devenues la normalité de la vie quotidienne.

Theconversation.com

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RUSSIE

Les pays baltes se sont coupés de la Russie. Entretien avec Céline Bayou

De leur indépendance en 1991 à l’invasion de l’Ukraine en 2022, les pays baltes se sont toujours montrés très méfiants à l’égard de la Russie. Une volonté d’indépendance qui est passée par l’entrée dans l’UE et dans l’OTAN, mais qui se heurte aux réalités géographiques et humaines de la région baltique. Indépendance, une idée plus qu’une réalité ?

Revueconflits.com

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Nous aurions dû savoir que les sanctions contre la Russie ne fonctionneraient pas comme prévu

Un récent rapport de Bloomberg a attiré l’attention sur les conséquences fâcheuses mais prévisibles des vastes sanctions contre la Russie : « Mais certains responsables de l’administration Biden s’inquiètent désormais en privé du fait qu’au lieu de dissuader le Kremlin comme prévu, les sanctions exacerbent plutôt l’inflation, aggravent l’insécurité alimentaire et punissent les Russes ordinaires plus que Poutine ou ses alliés. »

les-crises.fr

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Poutine révèle les véritables causes de la crise énergétique en Europe

En conclusion de sa visite de travail en Iran, Vladimir Poutine a répondu aux questions des médias le 19 juillet 2022. Comme la presse occidentale a « oublié » de reprendre, même partiellement sa réponse, nous avons repris certaines des explications de Poutine sur ce que l’on subit chez nous de moins en moins « à l’insu de notre plein gré » !

lecridespeuple.fr

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SANTÉ/INTERDICTIONS/LIBERTÉS

Des médecins ayant prescrit des traitements précoces convoqués par l’Ordre des médecins

Hydroxychloroquine, ivermectine, azithromycine… des scientifiques tentent depuis le début de la crise du Covid-19 de faire connaitre l’efficacité de ces traitements précoces contre le virus. Dernièrement, des médecins libéraux ayant prescrit ces médicaments ont reçu une convocation par leur conseil départemental de l’Ordre des médecins. Mettant en cause leur décision de prescription, l’organisme prévoit rien de moins que des conseils de discipline. Le début d’une nouvelle « chasse aux sorcières à grande échelle », estime le médecin généraliste, Grégory Pamart, toujours suspendu depuis le 15 septembre suite à son refus de recevoir la vaccination contre le Covid-19.

Francesoir.fr

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Incendies en Gironde : Olivier Marleix demande la réintégration des pompiers non-vaccinés

Alors que deux gigantesques feux de forêts ravagent depuis sept jours le département, le chef de file des LR à l’Assemblée appelle à réintégrer les pompiers suspendus. Une demande, déjà formulée par les députés Nupes et RN qui appellent plus largement à réhabiliter l’ensemble des personnels non-vaccinés.

Marianne.net

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Rapport du nombre de décès à l'hôpital entre vaccinés et non-vaccinés: les chiffres parlent enfin

Depuis avril 2022, il y a clairement plus de vaccinés ayant un schéma vaccinal complet que de non-vaccinés qui décèdent à l’hôpital. Cette situation s’est accélérée et devient de plus en plus marquée avec les dernières données (55% vs 45%). Ces résultats sont aussi validés pour les entrées en hospitalisation et entrées en soins critiques. Il n’est donc pas possible de conclure à une quelconque efficacité du vaccin puisque l’indicateur n’est pas favorable aux vaccinés. Étude de Patrice Taravel, scientifique (ancien ingénieur au CNRS) et informaticien.

Francesoir.fr

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UNION EUROPÉENNE

Des oublis fort à propos : le spectacle de la candidature de l’Ukraine à l’adhésion à l’UE

Faire preuve de sympathie ne justifie que rarement d’oublier toute règle. Dans le cas de l’Union européenne, faire fi des règles d’admission semble être une pratique chronique. Les dossiers présentés par les États candidats ont été, quand on l’a souhaité, montés en haut de la pile ou trafiqués pour l’occasion. Et d’autres candidatures, quel qu’en soit l’avancement, sont restées lettres mortes. Pour un collectif qui devrait vraiment nettoyer l’écurie d’Augias avant d’accepter davantage d’occupants, l’allégresse enthousiaste avec laquelle la candidature symbolique présentée par l’Ukraine a été accueillie ne fait pas exception à l’usage.

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500 millions d’amende pour les Français ? Ils sont fous ces Européens !

Selon Le Point, un « conseiller » gouvernemental avouerait que, en application d’une directive Européenne de 2018, la France risque une forte amende de 500 millions d’euros pour ne pas avoir suffisamment développé les énergies renouvelables (EnR), notamment éoliennes et photovoltaïques.

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À cause de l’UE, la lutte contre la délinquance mise à mal

La décision de la Cour de cassation, le 13 juillet, de révoquer la compétence des procureurs dans l'accord d’accès aux données de téléphonie dans le cadre d’enquêtes pénales suscite l’inquiétude. Derrière cette décision, c’est avant tout le strict respect de la législation européenne qui a opéré. Et c’est bien la lutte contre la délinquance qui sortira perdante de cette affaire.

frontpopulaire.fr/

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Pour Ursula von der Leyen, l’Azerbaïdjan est un « partenaire fiable »

Lors de l’accord trouvé pour doubler ses importations de gaz en provenance d’Azerbaïdjan, l’Union européenne s’est bien gardée d’évoquer l’état de la démocratie dans ce pays du Caucase à l’origine de la guerre contre les Arméniens du Haut-Karabakh. La déclaration d’Ursula von der Leyen, pour qui l’Azerbaïdjan est un « partenaire fiable », peine à convaincre.

frontpopulaire.fr

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La troïka bat Biden en Asie occidentale

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La troïka bat Biden en Asie occidentale

Pepe Escobar

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/la-troika-del-potere-batte-biden-asia-occidentale

Le sommet de Téhéran réunissant l'Iran, la Russie et laTurquie a été un événement fascinant à plus d'un titre. Concernant ostensiblement le processus de paix d'Astana en Syrie, lancé en 2017, la déclaration commune du sommet a dûment noté que l'Iran, la Russie et la Turquie (récemment renommée) continueront à "coopérer pour éliminer les terroristes" en Syrie et "n'accepteront pas de nouveaux faits en Syrie au nom de la défaite du terrorisme".

Il s'agit d'un rejet total de l'unipolarisme exceptionnaliste de la "guerre contre le terrorisme" qui régnait autrefois en Asie occidentale.

S'opposer au shérif mondial

Le président russe Vladimir Poutine a été encore plus explicite dans son discours. Il a insisté sur "des mesures spécifiques pour promouvoir un dialogue politique inclusif en Syrie" et, surtout, a appelé un chat un chat : "Les États occidentaux, menés par les États-Unis, encouragent fortement le sentiment séparatiste dans certaines régions du pays et pillent ses ressources naturelles dans le but de détruire l'État syrien".

Il y aura donc "davantage de mesures dans notre format trilatéral" visant à "stabiliser la situation dans ces régions" et, surtout, à "rendre le contrôle au gouvernement légitime de la Syrie". Pour le meilleur ou pour le pire, l'époque du pillage impérial sera révolue.

Les rencontres bilatérales en marge du sommet - Poutine/Raisi et Poutine/Erdogan - étaient encore plus intrigantes. Le contexte est crucial : la réunion de Téhéran a eu lieu après la visite de Poutine au Turkménistan fin juin pour le 6ème sommet de la Caspienne, où tous les pays riverains, y compris l'Iran, étaient présents, et après les voyages du ministre des affaires étrangères Sergei Lavrov en Algérie, au Bahreïn, à Oman et en Arabie saoudite, où il a rencontré tous ses homologues du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Le moment de Moscou

Nous voyons ainsi la diplomatie russe tisser soigneusement sa tapisserie géopolitique de l'Asie occidentale à l'Asie centrale - avec chacun de ses voisins désireux de parler et d'écouter Moscou. À l'heure actuelle, l'entente cordiale Russie-Turquie tend à pencher vers la gestion des conflits et est forte en matière de relations commerciales. Le jeu Iran-Russie est complètement différent: il s'agit d'un partenariat stratégique.

Ce n'est donc pas une coïncidence si la National Oil Company of Iran (NIOC) a annoncé, en marge du sommet de Téhéran, la signature d'un accord de coopération stratégique de 40 milliards de dollars avec la société russe Gazprom. Il s'agit du plus grand investissement étranger de l'histoire de l'industrie énergétique iranienne, qui en avait cruellement besoin depuis le début des années 2000. Sept accords, d'une valeur de 4 milliards de dollars, concernent le développement de champs pétrolifères ; d'autres portent sur la construction de nouveaux pipelines d'exportation et de projets de GNL.

Le conseiller du Kremlin, Youri Ouchakov, a délicieusement révélé que Poutine et le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, ont "discuté de questions conceptuelles" lors de leur rencontre privée. Traduction : il veut dire grande stratégie comme dans le processus complexe d'intégration de l'Eurasie en évolution, dans lequel les trois nœuds clés sont la Russie, l'Iran et la Chine, qui intensifient maintenant leur interconnexion. Le partenariat stratégique Russie-Iran reprend en grande partie les points essentiels du partenariat stratégique Chine-Iran.

L'Iran dit "non" à l'OTAN

Concernant l'OTAN, Khamenei a dit les choses telles qu'elles sont : "Si la voie est ouverte pour l'OTAN, alors l'organisation ne voit pas de frontières. Si elle n'avait pas été arrêtée en Ukraine, après un certain temps, l'alliance aurait déclenché une guerre sous le prétexte de la "Crimée".

Il n'y a pas eu de fuites sur l'impasse du Plan d'action global conjoint (JCPOA) entre les États-Unis et l'Iran - mais il est clair, sur la base des récentes négociations à Vienne, que Moscou n'interférera pas dans les décisions nucléaires de Téhéran. Non seulement Téhéran-Moscou-Pékin savent parfaitement qui empêche le JCPOA de se remettre sur les rails, mais ils voient aussi comment ce blocage contre-productif empêche l'Occident collectif d'accéder au pétrole iranien dont il a tant besoin.

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Ensuite, il y a le front des armes. L'Iran est l'un des leaders mondiaux de la production de drones : Pelican, Arash, Homa, Chamrosh, Jubin, Ababil, Bavar, drones de reconnaissance, drones d'attaque, et même drones kamikazes, bon marché et efficaces, déployés pour la plupart à partir de plates-formes navales en Asie occidentale.

La position officielle de Téhéran est qu'elle ne fournit pas d'armes aux nations en guerre - ce qui, en principe, invaliderait les "informations" peu claires des États-Unis concernant leur fourniture à la Russie en Ukraine. Mais cela pourrait toujours se passer en catimini, étant donné que Téhéran est très intéressé par l'achat de systèmes de défense aérienne russes et d'avions de chasse ultramodernes. Après la fin de l'embargo du Conseil de sécurité de l'ONU, la Russie pourra vendre à l'Iran autant d'armes conventionnelles qu'elle le souhaite.

Les analystes militaires russes sont fascinés par les conclusions auxquelles les Iraniens sont arrivés lorsqu'il a été établi qu'ils n'auraient aucune chance contre une armada de l'OTAN ; en substance, ils ont opté pour une guérilla de niveau professionnel (une leçon tirée de l'Afghanistan). En Syrie, en Irak et au Yémen, ils ont déployé des formateurs pour guider les villageois dans la lutte contre les salafistes-djihadistes ; ils ont produit des dizaines de milliers de fusils de sniper de gros calibre, d'ATGM et de thermiques ; et bien sûr, ils ont perfectionné leurs chaînes de montage de drones (dotés d'excellentes caméras pour surveiller les positions américaines).

Sans oublier qu'au même moment, les Iraniens construisaient des missiles à longue portée plutôt performants. Il n'est pas étonnant que les analystes militaires russes pensent qu'il y a beaucoup à apprendre tactiquement des Iraniens - et pas seulement sur le front des drones.

Le ballet Poutine-Erdogan

Passons maintenant à la rencontre Poutine-Erdogan - un ballet géopolitique qui attire toujours l'attention, surtout si l'on considère que le sultan n'a pas encore décidé de monter dans le train à grande vitesse de l'intégration eurasienne.

Poutine a diplomatiquement "exprimé sa gratitude" pour les discussions sur les questions alimentaires et céréalières, réaffirmant que "toutes les questions relatives à l'exportation de céréales ukrainiennes depuis les ports de la mer Noire n'ont pas été résolues, mais des progrès ont été réalisés".

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Poutine faisait référence au ministre turc de la Défense, Hulusi Akar (photo), qui a assuré en début de semaine que la création d'un centre d'opérations à Istanbul, l'établissement de contrôles conjoints aux points de sortie et d'arrivée des ports et la surveillance étroite de la sécurité des navires sur les routes de transfert sont des questions qui pourraient être résolues dans les jours à venir.

Apparemment, Poutine-Erdogan ont également discuté du Nagorno-Karabakh (sans détails).

Ce que certaines fuites n'ont certainement pas révélé, c'est que sur la Syrie, à toutes fins utiles, la situation est dans l'impasse. Cela favorise la Russie, dont la principale priorité est le Donbass. Le rusé Erdogan le sait, c'est pourquoi il a peut-être essayé d'arracher quelques "concessions" sur la "question kurde" et le Nagorno-Karabakh. Quoi que Poutine, le secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev et le vice-président Dmitri Medvedev pensent réellement d'Erdogan, ils apprécient certainement à quel point il est précieux de cultiver un partenaire aussi erratique qui peut rendre l'Occident collectif fou.

Cet été, Istanbul s'est transformée en une sorte de troisième Rome, du moins pour les touristes russes expulsés d'Europe : ils sont partout. Mais le développement géo-économique le plus crucial de ces derniers mois est que l'effondrement par l'Occident des lignes de commerce/approvisionnement le long des frontières entre la Russie et l'UE - de la Baltique à la Mer Noire - a finalement mis en évidence la sagesse et le sens économique du Corridor international de transport Nord-Sud (INTSC) : une grande réussite d'intégration géopolitique et géo-économique entre la Russie, l'Iran et l'Inde.

Lorsque Moscou parle à Kiev, elle parle par l'intermédiaire d'Istanbul. L'OTAN, comme le Sud global le sait bien, ne fait pas de diplomatie. Par conséquent, toute possibilité de dialogue entre les Russes et certains Occidentaux éduqués a lieu en Turquie, en Arménie, en Azerbaïdjan et aux Émirats arabes unis. L'Asie occidentale et le Caucase n'ont d'ailleurs pas rejoint l'hystérie des sanctions occidentales contre la Russie.

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Dites adieu au "téléprompteur"

Comparez maintenant cela avec la récente visite dans la région du soi-disant "leader du monde libre", qui alterne joyeusement entre des poignées de main avec des personnes invisibles et la lecture - littéralement - de tout ce qui tourne sur un téléprompteur. Nous parlons du président américain Joe Biden, bien sûr.

Fait : Biden a menacé l'Iran de frappes militaires et, en tant que simple suppliant, a supplié les Saoudiens de pomper plus de pétrole pour compenser les "turbulences" sur les marchés énergétiques mondiaux causées par l'hystérie des sanctions de l'Occident. Le contexte : l'absence flagrante d'une vision ou de quoi que ce soit qui ressemble ne serait-ce qu'à un projet de plan de politique étrangère pour l'Asie occidentale.

Les prix du pétrole ont donc grimpé en flèche après le voyage de Biden : le Brent a augmenté de plus de quatre pour cent pour atteindre 105 dollars le baril, ramenant les prix au-dessus de 100 dollars après une interruption de plusieurs mois.

Le nœud du problème est que si l'OPEP ou l'OPEP+ (qui comprend la Russie) décident un jour d'augmenter leurs approvisionnements en pétrole, ils le feront sur la base de leurs délibérations internes, et non pas sous la pression de l'exceptionnalisme américain.

Quant à la menace impériale d'attaques militaires contre l'Iran, c'est de la pure démence. L'ensemble du golfe Persique - sans parler de toute l'Asie occidentale - sait que si les États-Unis/Israël attaquaient l'Iran, une riposte féroce ferait tout simplement s'évaporer la production énergétique de la région, avec des conséquences apocalyptiques, notamment l'effondrement de milliers de milliards de dollars de produits dérivés.

Biden a ensuite eu le culot de dire : "Nous avons fait des progrès dans le renforcement de nos relations avec les États du Golfe. Nous ne laisserons pas un vide que la Russie et la Chine pourront remplir au Moyen-Orient".

Eh bien, dans la vraie vie, c'est la "nation indispensable" qui s'est transformée en vide. Seuls les vassaux arabes achetés et payés - pour la plupart des monarques - croient en la construction d'une "OTAN arabe" (copyright du roi Abdullah de Jordanie) pour affronter l'Iran. La Russie et la Chine sont déjà présentes en Asie occidentale et au-delà.

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La dédollarisation, pas seulement l'intégration eurasienne

Ce n'est pas seulement le nouveau corridor logistique de Moscou et Saint-Pétersbourg à Astrakhan, puis à travers la Caspienne à Enzeli en Iran et à Mumbai qui bouleverse les choses. Il s'agit d'augmenter le commerce bilatéral qui n'implique pas le dollar américain. Il s'agit des BRICS+, dont la Turquie, l'Arabie saoudite et l'Égypte ont hâte de faire partie. Il s'agit de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui, en septembre prochain, accueillera officiellement l'Iran comme membre à part entière (et bientôt le Belarus). Il s'agit des BRICS+, de l'OCS, de l'ambitieuse initiative chinoise "Belt and Road" (BRI) et de l'Union économique eurasienne (UEE), interconnectés dans leur cheminement vers un partenariat de la Grande Eurasie.

L'Asie occidentale abrite peut-être encore un petit groupe de vassaux impériaux à souveraineté zéro dépendant de l'"assistance" financière et militaire de l'Occident, mais c'est du passé. L'avenir est maintenant, avec les trois principaux BRICS (Russie, Inde, Chine) qui coordonnent lentement mais sûrement leurs stratégies qui se chevauchent à travers l'Asie occidentale, avec l'Iran impliqué dans toutes ces stratégies.

Et puis il y a la grande image globale : indépendamment des circonvolutions et des stupides plans de "plafonnement des prix du pétrole" inventés par les États-Unis, le fait est que la Russie, l'Iran, l'Arabie saoudite et le Venezuela - les principaux et puissants pays producteurs d'énergie - sont absolument en phase : sur la Russie, sur l'Occident collectif et sur les besoins d'un véritable monde multipolaire.

samedi, 23 juillet 2022

La société toxique et le système des dealers

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La société toxique et le système des dealers

Adriano Segatori

Source: https://i0.wp.com/www.centroitalicum.com/wp-content/uploads/2022/07/libro-segatori.jpg?fit=1185%2C1680&ssl=1

Entretien avec Adriano Segatori, auteur du livre Società tossica e sistema spacciatore, Settimo Sigillo 2021, édité par Luigi Tedeschi

I. La modernité et la post-modernité tirent leur raison d'être de la fin des idéologies et de la disparition progressive de la dimension transcendante de l'homme. L'avènement de la société cosmopolite de l'ère de la mondialisation a conduit à l'éradication des identités des peuples et des États-nations. La disparition des cultures identitaires n'a-t-elle pas profondément affecté le fondement anthropologique même de l'homme, qui s'est transformé d'un être social en un être virtuel ? Cette transformation n'a-t-elle pas été rendue possible par la rupture de la transmission générationnelle naturelle de l'héritage historique et éthique qui constituait les éléments fondateurs de la structure communautaire de la société ? La postmodernité n'est-elle pas identifiable à la suppression généralisée de cet inconscient individuel et collectif sédimenté depuis des millénaires et qui constituait le patrimoine identitaire éthique et culturel de chaque communauté et lui permettait de se perpétuer dans la succession des générations et donc de l'histoire ?

La contemporanéité est le résultat de décennies de manipulation de masse et de la désintégration méthodique et généralisée de toute transcendance. La soi-disant "fin des idéologies et de l'histoire" était une astuce habile mise en place par le système mondialiste pour faire passer comme inéluctable le seul récit possible, celui du progrès indéfini et du marché tout-puissant. Dans cette transition sociale et politique cruciale, l'homme a perdu tout lien avec les lois de la nature et le patrimoine communautaire, se réfugiant dans une soumission optimiste. Diego Fusaro le dit bien quand il dénonce en termes marxiens le passage de la conscience malheureuse et du courage critique à la gaieté pathétique de la superficialité heureuse de la "tribu résiliente de la post-modernité". Parce que dans cet état social et psychologique, le prolétariat et la bourgeoisie ont été réduits - une condition toujours désirée et poursuivie par le premier : une masse informe semblable à un serpent, suffisamment gratifiée par des subventions gouvernementales et des distractions émotionnelles : une réédition post-moderne du panem et circenses de Juvénal.

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II. Selon Carl Schmitt, l'État doit assumer le monopole du "politique", sous peine de le dissoudre. La société civile doit donc s'interpénétrer dans l'État. Dans l'idéologie libérale, en revanche, l'État n'est que le garant des droits individuels et exerce une fonction de régulation de la société civile. A l'Etat est dévolue la gouvernance technico-économique de la société. Dans la perspective néo-libérale, la relation entre l'État et la société semble avoir été bouleversée et la structure même de l'État libéral semble avoir été chamboulée. En effet, l'État assume une fonction instrumentale par rapport aux forces économiques et politiques dominantes dans la société civile. Dans le contexte de la société néo-libérale, une nouvelle statolâtrie totalitaire et répressive ne s'est-elle pas affirmée, subordonnée aux directives d'organismes supranationaux extérieurs à l'État, en tant que détenteurs réels de la souveraineté étatique ?

L'État, en tant qu'entité politique, doit nécessairement être souverain, en politique, dans les frontières et en économie. La souveraineté est l'âme de l'État, prévient Hobbes, et sans cette prérogative non négociable, l'identité même du peuple que l'État a le droit/devoir de représenter est perdue. La société est la représentation des besoins individuels et, si l'on veut, aussi des vices qui y sont liés, d'où la nécessité inéluctable d'un contrôle supérieur et d'une éducation qui active le sentiment d'appartenance communautaire à une totalité de mémoire et de destin. Depuis plusieurs décennies, une lutte acharnée est menée contre l'État par l'économie mondialiste et la finance internationale, qui ne peut tolérer de limites au libre-échange des hommes et des marchandises. Il doit donc être clair que le pouvoir mondialiste est l'ennemi juré de tous les États-nations. Nous avons ici identifié l'ennemi dont parle Schmitt, cette instance inséparable du concept même de l'État. Le problème contemporain est aggravé par un ennemi interne, la cinquième colonne mondialiste, cette gauche radical-chic alliée aux forces perturbatrices transnationales. La gauche a fait sienne la théologie libérale et, avec elle, la mystique des droits individuels : ce n'est plus l'État éthique qui élève les âmes et les citoyens, mais un appareil corporatif qui défend les voleurs financiers et les envies égoïstes individuelles et collectives. Le mélange explosif de la désintégration de l'État.

III. Dans la civilisation classique, ce sont les valeurs éthiques communautaires qui présidaient à la gouvernance politique de la société. Par conséquent, ce sont les valeurs civiques en tant que vertus éthiques pratiquées par les citoyens qui ont préservé la subsistance de la polis. La société médiévale était fondée sur les valeurs transcendantes de la religion chrétienne. C'est donc la perspective salvatrice de l'autre monde, en tant qu'accomplissement ultime du sens de la vie de l'homme, qui a sorti l'humanité de tous ses maux. Dans le monde postmoderne, la perspective technocratique-scientifique dominante a imposé une conception pathologique de l'anthropologie humaine, qui implique le déroulement intégral de la vie de l'homme. La vie elle-même devient-elle donc une pathologie qui nécessite le dépassement de la condition humaine elle-même pour être exorcisée ? La pathologisation de l'existence humaine ne constitue-t-elle pas le fondement d'où proviennent les idéologies scientifiques transhumanistes qui ont émergé avec l'avènement de la postmodernité ?

L'un des principes indispensables des communautés anciennes, dont la communauté hellénique est l'exemple originel, était résumé dans la formule katà métron, selon la juste mesure. C'est la limite qui, en tant que vertu, doit être présente dans toute forme, de la nature à l'intérêt individuel. "Le Dieu Terminus se tient à l'entrée du monde comme une sentinelle. La condition pour y entrer est l'autolimitation.

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Ce qui devient réalité le devient toujours exclusivement dans la mesure où il s'agit de quelque chose de déterminé", énonce Feuerbach, et, à une époque plus proche de nous, Benasayag et Schmit, respectivement psychanalyste et psychiatre, écrivent que "Si tout est possible, alors plus rien n'est réel". Ici, en l'espace de deux cents ans, un philosophe et deux experts de la psyché s'accordent sur un critère qui a été adopté de la mentalité des Grecs de l'antiquité. La modernité a déchaîné les forces mécaniques pour contrôler la nature, transformant la technologie en technocratie et la science en scientisme, dans le but de soulager l'homme du labeur et de la douleur. La post-modernité, à ce stade, a dépassé toutes les limites pour dévoiler les véritables cartes du projet : non pas la libération de l'homme (apportée à l'homme) mais, littéralement, la libération de l'homme (dans le sens de "se libérer de l'homme"). Et c'est ainsi que la vie est passée d'un exploit irrémédiable du destin à la programmation cybernétique d'une improbable éternité transhumaine.

IV. La technocratie et le capitalisme ont détruit la dimension historique et éthique de l'homme. Le résultat est une humanité aliénée dans l'objectivité productive-consumériste de l'éternel présent. L'idéologie du progrès illimité sous-tend le développement du capitalisme mondialiste. Toute réalisation d'un progrès implique son dépassement. Avec le progrès illimité, le concept de limite, intrinsèque à la nature humaine, propre à la culture classique et aux religions monothéistes, a disparu. L'ontologie humaine elle-même, dans la perspective d'un progrès illimité, constitue une limite qui exige son dépassement. La technocratie a ainsi créé une réalité virtuelle qui précède et remplace progressivement le monde réel. Mais c'est la technocratie qui possède le monopole du monde virtuel et détient donc les clés pour y accéder. Tout comme dans la société néolibérale, où l'argent est le moteur du monde, ce sont les institutions financières mondiales qui détiennent le monopole de l'émission de l'argent virtuel, car il est créé à partir de rien. Dès lors, la technocratie, en tant que monopoleur du monde virtuel, et le capitalisme financier, en tant que monopoleur de l'argent, n'ont-ils pas imposé à l'échelle mondiale une domination totalitaire néolibérale, dont la révolution numérique qui s'annonce ne peut représenter que l'étape de son achèvement ultime ?

Technocratie et finance : les deux mâchoires d'un étau dans lequel l'homme est écrasé. Un homme glébalisé, pour utiliser le langage de Fusaro, réduit à un mécanisme d'appareils impersonnels et essentiellement cyniques.

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L'homme réduit à un consommateur, confirmant la pensée de Massimo Fini qui écrivait : "Le capitalisme libéral a besoin du besoin, donc il le crée". C'est sur le besoin induit instrumentalement que le système s'est transformé en un pousseur d'envies et d'illusions. De l'alcool à l'esthétique, des jeux au travail, de la sexualité à l'internet en passant par le sport - toutes les habitudes et activités humaines ont été exploitées par la technocratie et le capital - des dispositifs synergiques convergeant dans le même but - transformer l'homme de citoyen en sujet. C'est ainsi que le pouvoir, sans avoir besoin d'une coercition manifeste, a subjugué les masses dans une opération d'autodomestication. Une modalité de douceur pseudo-spontanée, suffisante pour désamorcer toute velléité de libération, le moindre désir de révolution : on ne dénonce pas le pousseur qui satisfait nos pulsions et apaise nos abstinences. Le panem et circenses de Juvénal a été modernisé en revenus de citoyenneté et en distractions trompeuses - des jeux de rôle aux casinos télématiques, du sexe virtuel à la gymnastique transmise par vidéo, des repas faits maison aux relations par Skype. Tous dans des relations désordonnées et dans un isolement blindé de la vie réelle.

V. L'avènement d'Internet a déstructuré les capacités cognitives de l'homme. Elle a entraîné une désensibilisation de la conscience, car elle implique un accès médiatisé à la réalité. La technocratie a produit de nouvelles addictions, la virtualité a généré l'expansion illimitée de fringales incontrôlées, l'émergence de pathologies destinées à déstabiliser l'équilibre psychique de générations entières. Le monde virtuel est le royaume de l'illimité et de la désintégration sociale. Une humanité affectée par des addictions pathologiques ne s'identifie-t-elle pas à une société caractérisée par un infantilisme collectif ayant besoin de protection et de domination absolue ? Mais surtout, dans la société toxique où règne un relativisme éthique absolu, où toute conception véridique a disparu, comment sera-t-il possible de définir une frontière entre la pathologie et la santé psychophysique chez l'homme ?

La liquéfaction du ciment communautaire, avec l'attaque persistante et omniprésente contre les liens familiaux, la stabilité relationnelle, la sécurité de l'emploi, tous les facteurs de réciprocité et de solidarité, a été une opération réussie de la part du système mondialiste. Et, il faut le dire, avec l'aide de cette chance offerte par l'apparition virale. Voici donc une nouvelle confirmation de la nécessité d'une dissolution générale avec l'application du travail à domicile, de l'enseignement à distance et de ce que l'on appelle le commerce électronique. Un scénario complet de déconstruction politique et symbolique de l'homme et de la réalité. La peur induite est donc fortement intervenue non seulement sur les compétences cognitives, mais surtout sur la résilience émotionnelle individuelle et collective. D'une part, le renoncement à enquêter sur la vérité possible du récit, en acceptant toutes les indications martelées par les différentes agences du pouvoir - pseudo-scientifiques, porte-voix de la pensée unique, sorciers de la psyché et philosophes organiques ; d'autre part, une demande de sécurité docile, au point d'introduire ce principe délétère qui porte le nom de résilience. Résultat final : entre flexibilité et résignation, nous sommes à l'avènement de l'idiot réuni sous la devise "tout ira bien", du serviteur suffisamment soigné pour ne pas remarquer sa condition plébéienne, de l'homme nouveau - ou peut-être le dernier ? - joyeusement inconscient et impuissant, sans capacité critique pour lui-même et le contexte dans lequel il est immergé. C'est la pathologie du monde qui est déversée sur l'individu, le rendant responsable d'un échec qui n'est pas le sien.