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mardi, 03 janvier 2023

Henry Kissinger et le déficit de leadership mondial

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Henry Kissinger et le déficit de leadership mondial

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/12/27/henry-kissinger-ja-globaali-johtajuusvaje/

La qualité du leadership mondial se détériore à un moment où il est désespérément nécessaire, affirme Henry Kissinger, un vétéran de la politique étrangère américaine. Il craint que la civilisation ne soit ainsi mise en danger. La culture occidentale, du moins, est déjà en déclin.

Kissinger est un réaliste, mais aussi un élitiste qui croit que seule une poignée de personnes comprend la structure complexe d'un ordre mondial viable. De même, il estime que très peu de personnes ont le talent de leadership nécessaire pour créer, défendre ou réformer un cadre international fragile.

Il ne suffit pas, pour un dirigeant efficace, de comprendre le système international. Kissinger pense qu'il existe un énorme fossé entre le monde que les citoyens d'un pays veulent voir advenir et le monde qui est réellement possible. Ce ne peut être le monde que, disons, l'opinion publique chinoise aimerait voir se constituer, ni le monde que de nombreux Américains aimeraient pérenniser. Il ne peut pas non plus être aussi islamique que certains musulmans le souhaiteraient.

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Les grands dirigeants, selon Kissinger, doivent combler le fossé entre l'opinion publique de leur propre pays et les compromis indissociables de la diplomatie internationale. Ils doivent avoir une vision suffisamment claire de l'état actuel du monde pour comprendre ce qui est possible et durable. Ils doivent également être capables de persuader leurs compatriotes d'accepter des solutions qui sont inévitablement des compromis souvent décevants.

Un tel leadership exige une combinaison rare de capacités intellectuelles, d'éducation et de compréhension intuitive de la politique que peu possèdent. Le dernier livre de Kissinger, Leadership : Six Studies in World Strategy, présente six études de cas historiques qui lui plaisent : l'Allemand Konrad Adenauer, le Français Charles de Gaulle, l'Américain Richard Nixon, l'Égyptien Anouar Sadate, la Britannique Margaret Thatcher et le Singapourien Lee Kuan Yew.

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Comme le suggère le sous-titre du livre, Six Studies in World Strategy, le géopoliticien Kissinger s'intéresse surtout à la manière dont ces dirigeants se sont comportés sur la scène mondiale. Pour Kissinger lui-même, les manœuvres stratégiques étaient souvent plus importantes que les considérations morales ou juridiques, de sorte qu'il ne s'intéresse pas à la manière dont les dirigeants examinés se sont comportés dans leurs parlements nationaux.

Il est intéressant de noter que Kissinger semble même respecter Charles de Gaulle, un Français critique de l'OTAN et opposant à l'hégémonie anglo-américaine, qui a créé la réalité politique "par la seule force de sa volonté". Kissinger admire les qualités d'homme d'État de De Gaulle, suggérant que "sur toutes les questions stratégiques majeures qui ont confronté la France et l'Europe pendant trois décennies, De Gaulle a jugé correctement, contre un consensus écrasant".

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Les circonstances exceptionnelles faisaient autrefois ressortir les leaders nécessaires, mais Kissinger craint que dans le monde d'aujourd'hui, ce ne soit plus le cas. Il se demande si la culture d'aujourd'hui s'est érodée au point que les sociétés ne disposent plus de la sagesse nécessaire pour préparer les nouvelles générations au leadership. Beaucoup d'autres se sont également demandés si le monde du futur proche sera façonné par l'idiocratie de la comédie de science-fiction américaine.

Il ne s'agit pas seulement d'une question de politique d'identité libérale abrutissant l'éducation, mais aussi de la façon dont une culture médiatique plus visuelle et l'internet affectent la conscience collective, sapant la concentration et un examen profond et holistique des faits. Les médias créent également une grande pression pour se conformer, à laquelle il est difficile pour les politiciens d'échapper.

À près de 100 ans, Kissinger réfléchit aux problèmes de leadership depuis plus longtemps que la plupart des Américains. Lorsqu'il est arrivé sur le devant de la scène dans les années 1960, l'ancienne élite dominait encore la politique étrangère américaine. Mais l'ancienne garde a depuis été remplacée par une nouvelle. En particulier, les réalisations de l'homme d'État américain au 21ème siècle n'inspirent plus Kissinger.

Un initié occidental mondialiste estime que le problème de l'ordre mondial est désormais de plus en plus difficile. La lutte des grandes puissances s'intensifie, la Chine représente un défi plus complexe pour l'Occident que l'Union soviétique, et la confiance internationale dans l'hégémonie américaine a diminué.

Les tensions géopolitiques augmentent et les technologies de cyberguerre et d'intelligence artificielle sont entrées en scène. Kissinger estime que les défis d'aujourd'hui requièrent un sens de l'État et une sagesse classique, dont l'absence a conduit les populistes et les technocrates à mal gouverner le monde.

Annalena Baerbock - une construction des Etats-Unis?

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Annalena Baerbock - une construction des Etats-Unis?

Par Karel Meissner

Source: https://www.compact-online.de/annalena-baerbock-eine-marionette-der-usa/?mc_cid=d324b25f4f&mc_eid=128c71e308

Outre de nombreuses lacunes et contradictions, la biographie de la ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock révèle toutefois un point fixe constant : elle sert les intérêts des États-Unis. Le célèbre journaliste d'investigation Gerhard Wisnewski s'est mis sur la piste et révèle des choses étonnantes sur Baerbock dans son livre annuel "Verheimlicht - Vertuscht - Vergessen 2023″. En savoir plus infra.

Non, Annalena Baerbock n'est pas une cyborg. Ce n'est pas non plus un extraterrestre. Cette personne, qui fait partie de l'avant-garde mondiale du Great Reset en tant que ministre des Affaires étrangères, est faite de chair et de sang. Mais quiconque veut faire des recherches sur sa biographie est pris dans son tourbillon d'incohérences, de lacunes et de contradictions - au point que son identité se dissout presque entièrement.

Les déclarations qu'elle fait dans son livre Jetzt. Wie wir unser Land erneuern (= "Maintenant : Comment nous renouvelons notre pays") sont rares. Surtout, ses descriptions sont dépourvues de moments de vie concrets. Cela commence par son enfance : on dit officiellement que cette native de Hanovre a grandi dans une ferme avec deux sœurs et deux cousines.

Cela ressemble au conte de Heidi de la lande, innocente dans une mer de tournesols. En fait, le refuge des parents se trouvait dans la banlieue aisée de Pattensen, la commune avec la plus forte densité de restaurants de la région. Mais presque personne n'y connaît Annalena Baerbock, bien qu'elle y ait été, paraît-il, une championne de trampoline.

Ses parents - une éducatrice sociale et un constructeur de machines - restent dans l'ombre. Ils n'ont même pas assisté au meeting de campagne de Baerbock à Pattensen. Le célèbre journaliste d'investigation Gerhard Wisnewski est arrivé à la conclusion suivante après ses recherches : sa famille d'origine ainsi que son enfance ne peuvent guère être reconstituées.

Ensuite, on y repère de grosses lacunes dans sa formation scolaire. Le CV, sur son site web, ne commence qu'en 2000, après quoi elle a suivi des études à la London School of Economics en 2004-2005.

Le seul problème est que pour être admis dans cette université d'élite (qui a déjà produit 14 prix Nobel), il faut au préalable obtenir une licence de droit ou un diplôme d'État. Or, Baerbock n'avait ni l'un ni l'autre à l'époque. Comment, dès lors, a-t-elle obtenu son diplôme ?

Ce qui est frappant, en revanche, ce sont les réseaux mondiaux qui y sont évoqués: les liens de l'actuelle ministre des Affaires étrangères avec l'Amérique ont commencé dès l'âge de 16 ans, lorsqu'elle s'est rendue en Floride dans le cadre d'un échange scolaire. Depuis, elle est membre du de l'Atlantikbrücke (= le Pont sur l'Atlantique), a étudié à la London School of Economics - financée par des milliardaires comme Rockefeller et Soros -, travaille pour Greenpeace, pour l'aide aux réfugiés de l'ONU et, last but not least, fait partie du programme "Young Global Leaders" du World Economy Forum dirigé par Klaus Schwab : une pépinière de cadres de l'élite mondiale.

Comment peut-on accéder à tous ces postes de haut niveau si, comme Baerbock le montre régulièrement, on dispose d'une scolarité insuffisante? Ses dérapages sont légion: cela va de "Kobold" au lieu de cobalt au stockage de l'électricité dans les réseaux.

Au moins, l'orientation générale des associations en question correspond bel et bien à sa politique: les intérêts allemands ne jouent aucun rôle, même l'opinion de ses électeurs lui est "indifférente". Sa politique étrangère belliciste est également préjudiciable à la population locale: elle a ainsi poussé les livraisons d'armes à l'Ukraine à un point tel que même le chancelier allemand Olaf Scholz a dû la freiner. Ou encore: lorsque le conflit autour de Taïwan s'est envenimé, Baerbock a immédiatement assuré l'Allemagne et le monde de sa fidélité à l'alliance.

Quel que soit l'endroit où les États-Unis ont besoin d'aide, Baerbock s'exclame immédiatement: "L'Allemagne est prête". Gerhard Wisnewski soupçonne Baerbock d'être une pure marionnette des intérêts transatlantiques. Sa biographie est une pure construction.

Et en effet: dans son nouvel ouvrage annuel Verheimlicht - Vertuscht - Vergessen 2023 (= Occulté, retouché, oublié 2023), l'auteur de best-sellers révèle des choses sur Baerbock que vous n'avez jamais lues dans les journaux. Pourquoi ? Parce que cela ébranlerait justement son image auprès du public. Et cela, le mainstream fidèle au gouvernement ne peut évidemment pas le permettre, car la ministre des Affaires étrangères compte depuis le début parmi les chouchous absolus des médias de la République.

Il est d'autant plus urgent de corriger la construction Baerbock dans son annuaire "Verheimlicht - Vertuscht - Vergessen 2023″ . Infos et commande ici: https://www.compact-shop.de/produktkategorie/ami-go-home/

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(1) Gerhard Wisnewski : Verheimlicht - Vertuscht - Vergessen 2023.

Ce qui n'était pas dans le journal en 2022 !

Question : qu'est-ce qui était encore plus fou que l'année 2020, au cours de laquelle la "crise de Coro na" a commencé ? Réponse : l'année 2022, sur laquelle revient ce livre de révélations. Dans son nouvel ouvrage annuel, l'auteur de best-sellers Gerhard Wisnewski dissèque pour la 16ème fois l'année écoulée, dans un style éprouvé et expérimenté, et emmène le lecteur dans une chevauchée haletante à travers l'"année 3 après J.-C." (selon C orona). Alors que les pétards du Nouvel An restent interdits, Wisnewski allume un feu d'artifice de recherches et présente un bouquet de nouvelles étouffées et décoiffantes de l'année 2022. 

288 pages, relié, € 16,99 plus frais de port, livraison gratuite en Allemagne à partir de 29,95 euros d'achat.

lundi, 02 janvier 2023

Un économiste de renom met en garde: "L'économie allemande n'est pas indestructible"

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Un économiste de renom met en garde: "L'économie allemande n'est pas indestructible"

Source: https://zuerst.de/2022/12/30/top-oekonom-warnt-deutschlands-wirtschaft-ist-nicht-unkaputtbar/

Berlin. De plus en plus d'éminents experts économiques et financiers considèrent que l'Allemagne est en train de s'enfoncer à belle vitesse dans le marasme. Dans le cercle de plus en plus large des Cassandre, l'économiste et conseiller en stratégie Daniel Stelter a pris la parole. Dans une interview publiée ces jours-ci par le journal Die Welt, il a évoqué la façon dont le monde regarde avec amusement l'Allemagne aller droit dans le mur. Dans ce contexte, Stelter (photo) ne critique pas seulement la politique migratoire du gouvernement fédéral, mais aussi les choix en matière de politique climatique et énergétique. En fin de compte, il considère même que la solvabilité de l'Allemagne sur les marchés financiers internationaux est menacée.

"Le gouvernement vit apparemment dans l'illusion que l'économie allemande est "indestructible"", déclare Stelter. Mais en réalité, de plus en plus d'entreprises quittent l'Allemagne en raison des coûts de l'énergie et cherchent d'autres sites - ce qu'il comprend.

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La cause centrale de la misère est le "tournant énergétique" que la chancelière Merkel avait naguère proclamé. Stelter considère qu'elle a complètement échoué, et ce depuis des années. Il déclare : "Avant la guerre déjà, malgré un investissement estimé à 500 milliards d'euros, nous avions l'électricité la plus chère et en même temps de fortes émissions de CO2. Il est impressionnant de voir comment ce constat continue d'être refoulé, même face à la crise énergétique aiguë que nous vivons aujourd'hui. Le problème que nous devons résoudre est celui du stockage de l'énergie. Et pas du jour à la nuit, mais de l'été à l'hiver. Dans cette situation, fermer les centrales nucléaires restantes ne s'explique pas par un comportement rationnel".

De manière générale, Stelter n'est pas tendre avec la politique économique du gouvernement "feux tricolores". Selon lui, la grande solvabilité de l'Allemagne sur les marchés monétaires internationaux ne pourra pas être maintenue à long terme. "Démographie, politique énergétique, politique climatique, infrastructure, numérisation, charge fiscale, bureaucratie : où que l'on regarde, le monde politique affaiblit la performance économique. Nous sommes en passe de redevenir l'homme malade de l'Europe", prédit l'expert.

Selon lui, la politique allemande en matière d'immigration et de marché du travail est également responsable de cette situation, car "nous ne parvenons pas à attirer suffisamment d'immigrés qualifiés ni à qualifier et à intégrer ceux qui sont arrivés chez nous par le biais de l'asile. Ici aussi, l'échec de la politique est flagrant depuis des années. Nous devons mieux former la génération suivante, réduire la proportion d'étudiants et renforcer la formation professionnelle".

Dans l'ensemble, ce ne sont pas de bonnes perspectives pour l'année à venir. Cela concerne également la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE). Celle-ci a de la chance, dit Stelter, de ne pas être tenue pour responsable de l'inflation par la population - bien qu'elle le soit. En effet, bien avant la guerre en Ukraine, l'inflation ne cessait de grimper, conséquence de la politique monétaire de la BCE. (se)

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L'année de la permacrisis et la contre-hégémonie eurasienne

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L'année de la permacrisis et la contre-hégémonie eurasienne

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/12/29/permakriisin-vuosi-ja-euraasian-vastahegemonia/

Selon le dictionnaire anglais Collins, le mot de l'année 2022 est permacrisis, qui signifie une période prolongée d'instabilité et d'insécurité causée par une série de catastrophes. Selon Alex Beecroft, ce mot "résume assez bien à quel point 2022 a été terrible pour beaucoup".

Aux confins de l'Europe, dans la région historique de la Russie, le plus grand conflit armé depuis la Seconde Guerre mondiale est en cours. La guerre par procuration menée par les États-Unis en Ukraine a fait resurgir les souvenirs de la crise des missiles de Cuba et de la menace nucléaire de la guerre froide. Les (fallacieux) médias finlandais, assoiffés de tenir le pouvoir métapolitique, se sont pleinement engagés sur le front de la guerre de l'information mené par l'Occident.

La flambée des coûts de l'alimentation et de l'énergie a provoqué l'inflation la plus élevée dans de nombreux pays depuis les années 1980. Cette situation est décrite dans The Economist comme "le plus grand défi macroéconomique de l'ère moderne gérée par les banques centrales", bien qu'il soit clair que les actions des grands cercles capitalistes eux-mêmes ont provoqué une nouvelle crise économique.

Le plus grand bouleversement en cours, cependant, est géopolitique. L'ordre mondial d'après-guerre, dirigé par les États-Unis, a été remis en question, d'abord par la Russie de Vladimir Poutine, mais aussi par les États-Unis de Joe Biden et la Chine de Xi Jinping, dont les relations ne cessent de se détériorer.

Cependant, il a été assez facile pour les États-Unis de mobiliser les pays d'Europe dans une guerre hybride presque autodestructrice contre la Russie; après tout, les dirigeants de l'Euroland sont dans la poche de la même élite hostile que les politiciens de Washington.

Dans l'esprit de certains fanatiques finlandais adulateurs de l'OTAN, ce nouvel avènement de l'"alliance transatlantique" a ravivé l'idée d'un Occident défiant, qui se relèverait du milieu des crises actuelles pour atteindre un nouvel apogée hégémonique.

En réalité, le fossé entre l'Occident et les autres pays n'a fait que se creuser ces dernières années. La plupart des habitants de la planète vivent dans des pays qui ne soutiennent pas les sanctions occidentales contre la Russie et ne s'intéressent pas au "conflit régional" en Ukraine, et encore moins à la fringale continue d'argent, d'armes et de sympathie que l'acteur-président corrompu et déstabilisateur manifeste sans discontinuer.

Les dirigeants chinois, pour leur part, rejettent ouvertement les "valeurs universelles" représentées par les États-Unis et leurs partenaires, sur lesquelles repose l'ordre occidental. La divergence entre les deux plus grandes économies du monde devient une réalité. D'autres certitudes géopolitiques de longue date, comme l'alliance de complaisance américano-saoudienne, se fissurent également.

Les questions climatiques ont également été à l'ordre du jour cette année, des inondations au Pakistan aux vagues de chaleur en Europe et maintenant aux tempêtes hivernales aux États-Unis et au Japon. Les scientifiques ne sont plus autorisés à parler d'un "mini-âge glaciaire" causé par une possible accalmie temporaire de l'activité solaire, mais nous pouvons toujours nous attendre à des intempéries et à des hivers enneigés. Malgré ces perspectives, les politiciens verts sont prêts à prendre des décisions de politique énergétique non durables.

La hausse des prix de l'énergie a exacerbé l'instabilité macroéconomique. Les prix à la consommation ont déjà grimpé en flèche au début de 2022, car la reprise de la demande s'est heurtée à des contraintes d'offre post-cycliques. Avec la montée en flèche des prix de l'énergie et des denrées alimentaires, l'inflation est passée d'une hausse temporaire à un problème à plus long terme.

Alors que se passe-t-il en 2023 ? La spirale de la crise géopolitique, énergétique et économique va-t-elle se compliquer encore davantage ? À court terme, la réponse, selon de nombreux experts, est sombre. Une grande partie du monde sera en récession en 2023, et dans de nombreux endroits, la faiblesse de la situation économique pourrait également aggraver les perspectives sociopolitiques.

Il existe un certain nombre de raisons pour lesquelles 2023 sera une année dangereuse. Si et quand le récit perpétué par les médias occidentaux s'effondrera, que penseront les "gens muets" ? Chaque crise crée de nouvelles opportunités et, dans la tourmente actuelle, un nouvel ordre international est en train de prendre forme. Que vont faire les banques centrales et les sociétés de gestion d'actifs ? Les forces contre-hégémoniques d'Eurasie se soulèveront-elles, renversant le pouvoir de l'Occident ?

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18:45 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : actualité, politique internationale, 2023 | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

dimanche, 01 janvier 2023

La Revue de presse de CD - 1 janvier 2023

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La Revue de presse de CD

1 janvier 2023

EN VEDETTE

Faire face à la laideur, par Renaud Camus

« Comme j’ai eu l’imprudence d’élaborer finalement, en particulier avec l’énorme volume intitulé La Dépossession, si ce n’est tout à fait un système, du moins une grille d’interprétation générale des sociétés modernes et contemporaines, toutes les questions que l’on me pose, et les sujets qu’on me propose, vont s’inscrire immédiatement dans cette structure herméneutique, ce qui m’oblige chaque fois à quelques explications sommaires, et aussi rapides que possible, pour les lecteurs ou auditeurs — et ils sont bien sûr l’immense majorité — qui n’auraient pas idée de mes élaborations “théoriques”. Et si l’on me suggère “Faire face à la laideur”, l’inscription est automatique, la mise en place s’opère d’elle-même. Laideur et remplacisme global, de même que mensonge et remplacisme global, sont en effet consubstantiels. » Son discours de clôture du 8e Forum de la Dissidence qui s’est tenu à Paris samedi 3 décembre 2022.

polemia.com

https://www.polemia.com/faire-face-a-la-laideur-par-renau...

ALGÉRIE

L’Algérie est-elle la prochaine cible de Washington ?

La crise énergétique de 2022 a permis à l’Algérie de gagner en richesse et en poids politique dans la région. Alors qu’Alger continue de jouer un rôle plus important dans les affaires du Moyen-Orient et de l’Afrique, sera-t-elle confrontée à des pressions américaines, voire à des tentatives de changement de régime, pour ses positions de politique étrangère qui ne s’alignent pas sur celles de l’Occident ?

lecridespeuples.fr

https://lecridespeuples.fr/2022/12/24/lalgerie-est-elle-l...

DÉCONSTRUCTION

Les nouveaux parrains : « Big Pharma », industriels chinois et cartels mexicains

le trafic de drogues de synthèse (c’est-à-dire à base de substances chimiques) a peu à peu supplanté celui issu de plantes (cocaïne, héroïne, cannabis). Les avantages sont multiples : les nouvelles drogues sont moins chères à produire, ne dépendent pas de la météo, et les ateliers de production sont faciles à cacher. Elles sont aussi beaucoup plus puissantes pour une clientèle toujours plus en manque…  Les cartels mexicains ont forgé une alliance avec des chimistes asiatiques, explique Ioan Grillo dans UnHerd (voir l’article en lien). Le point de bascule est arrivé en 2018 quand les douanes américaines ont saisi plus de cristaux de métamphétamine que de cocaïne (catégorie des drogues « excitantes »). Et en 2021, les saisies de fentanyl ont dépassé celles d’héroïne (drogues « tranquillisantes »). Cette tendance est devenue exponentielle en 2022 : on a saisi 7 fois plus de fentanyl que d’héroïne, et 2,5 fois plus de cristaux de « méth » que de cocaïne…

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/les-nouveaux-parrains-b...

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Callac, laboratoire du grand remplacement ? Revue de presse

Callac est un petit village des Côtes d’Armor de 2 200 habitants comme il y en a tant en France. Le projet de riches mécènes d’y financer l’installation de nombreux migrants a braqué les projecteurs sur ce qui pourrait préfigurer une politique plus vaste de peuplement des campagnes françaises.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/callac-laboratoire-du-grand-remplacem...

L’ICFJ : une pouponnière au service du « monde libre » américain (2)

Seconde partie. En près de trente années d’existence, cette organisation a étendu ses activités dans près de 180 pays et revendique un réseau fort de plus de 150 000 journalistes. Une puissante machine de formation et de mise en réseaux des journalistes dont on parle peu en Europe. Éclairage sur l’ICFJ, un bras incontournable de la force de frappe médiatique US au plan mondial.

ojim.fr

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Revue de presse RT du 18 au 24 décembre 2022

Salutaire exercice de dé/réinformation grâce à Russia Today. Au sommaire de cette semaine : la flambée des prix de l’énergie dans le monde occidental et ses multiples conséquences ; l’OTAN renforce sa présence au Kosovo ; le plafonnement du prix du gaz ; le Qatar et ses pots-de-vin en Europe ; Twitter et le FBI ; la Russie et le Belarus ; la guerre chaude en Ukraine ; les États-Unis et la guerre en Europe.

lesakerfrancophone.fr

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ÉCONOMIE

Colloque sur La Nouvelle Entreprise - Intervention de Valérie Bugault

L’entreprise multinationale est actuellement le vecteur privilégié de la concentration des capitaux et des richesses dans quelques mains anonymes et irresponsables qui se sont, par ce moyen, arrogé des pouvoirs « politiques ». Ce constat s’applique d’une façon générale à tout type de grande entreprise, pudiquement appelée multinationale mais réel conglomérat économique, y compris, et peut-être surtout, aux entreprises monétaires et financières, banques, hedges funds et autres fonds vautours… sans oublier les médias. Il résulte de ces constats une extrême nécessité de réformer le cadre juridique conceptuel dans lequel les relations économiques, nationales et internationales, s’inscrivent.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/intervention-de-valerie-bug...

ÉTATS-UNIS

Etats-Unis : pourquoi ils dominent toujours

Nikola Mirkovic est auteur de « L'Amérique Empire » (Temporis) qui retrace l'histoire des États-Unis de leur fondation à aujourd'hui, et plus particulièrement sous un angle, celui de sa recherche domination mondiale, militaire, culturelle et économique : prédation financière et juridique avec l'extra-territorialité du droit américain, guerres impérialistes containment géopolitique, bulldozer culturel. Vidéo de VA +.

youtube.com

https://www.youtube.com/watch?v=oo2dV5c_VbU

Les États-Unis ont contribué à détruire la Somalie moderne

Depuis les années 1990, aucun gouvernement n’a été en mesure de contrôler l’ensemble du territoire somalien. Des reportages larmoyants sur la piraterie et le terrorisme occultent le fait que de grandes puissances comme les États-Unis sont intervenues à plusieurs reprises dans les affaires du pays et ont aggravé sa situation. Il faut voir le très remarquable film de Ridley Scott, La chute du Faucon noir, qui montre l’échec tragique et pathétique de l’armée américaine à Mogadiscio, en 1993.

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GÉOPOLITIQUE

Guerre en Ukraine : Jusqu’à quand la neutralité de l’Algérie peut-elle tenir ?

Alger a tout intérêt à entretenir de bonnes relations tant avec Moscou qu’avec l’Occident, mais comme Poutine fait durer le conflit, la donne pourrait changer.

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IMMIGRATION

Frontex : un géant entravé par l’UE et les médias

Est-ce vraiment un hasard si c’est au cœur de Varsovie que l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, mieux connu sous son acronyme français FRONTEX, a élu domicile ? Ses bureaux sont logés dans l’imposante Warsaw Spire, elle-même surplombant la bien-nommée « Europejski Plass », véritable épicentre du quartier d’affaires de la capitale polonaise.

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MONDIALISME/TERRORISME

Zoom sur la fondation suisse de Patrick Drahi

Comme tous les hommes d’argent et de pouvoir, Patrick Drahi est à la tête d’une fondation. Philanthropique, bien sûr. Les bonnes œuvres du milliardaire font en cet automne 2022 l’actualité : le média d’investigation suisse Heidi.news publie depuis début novembre une série d’articles consacrés au milliardaire, en collaboration avec la RTS et Le Monde pour certains volets. Le troisième épisode de cette série traite de la fondation de droit suisse de Patrick Drahi, une structure qui aurait des activités ne poursuivant pas toujours le but initial de la fondation.

ojim.fr

https://www.ojim.fr/zoom-sur-la-fondation-suisse-de-patri...

RÉFLEXIONS

Le Néolibéralisme : Une contre-révolution anti-démocratie

Un groupe d’intellectuels du XXe siècle a vu dans l’État-nation démocratique une menace pour la propriété privée. Leur solution : transférer le pouvoir à des organismes internationaux non responsables comme l’OMC, ce qui a contribué à ouvrir la voie à ce que nous appelons aujourd’hui le « néolibéralisme ».

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/le-neoliberalisme-une-contre-re...

SANTÉ/LIBERTÉS

Vers une médecine industrielle ?

La parole ne vient plus directement des industriels et des représentants des laboratoires pharmaceutiques (dont le rôle de ces derniers m’est obscur depuis les récentes réformes). La défense des intérêts économiques est plus insidieuse. La « bonne » parole est prêchée maintenant par mes propres pères ! La même stratégie existait déjà avec les médias. Désormais, certains médecins sont ainsi complices dans le but d’obtenir quelques avantages financiers ou autres. Le phénomène n’est pas nouveau chez les praticiens, notamment hospitaliers. Mais il est désormais porté à son paroxysme ! Se dirige-t-on vers un modèle médical semblable à celui des États-Unis où les conflits d’intérêts sont bien établis et acceptés et où les problèmes de conscience, et les problèmes d’éthique n'existent pas ?

francesoir.fr

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L’hypothèse d’une tolérance immunitaire

La parution de plusieurs études ces dernières semaines ravive les inquiétudes concernant la sécurité des injections anti-Covid à ARNm, du moins… parmi celles et ceux qui se posent la question de la sécurité des injections anti-Covid à ARNm. L’étude d’Irrgang et al., en particulier, parue le 22 décembre 2022 dans Science Immunology, indique que le système immunitaire réagit d’une façon inattendue à la répétition des injections du vaccin anti-Covid Comirnaty de Pfizer. Ce que cette étude met en évidence, c’est que le système immunitaire modifie sa façon de réagir à la protéine Spike au fil des injections répétées : cinq à sept mois après la 2ème injection de Pfizer — et de façon plus marquée et prolongée dans le temps après une troisième injection — on observe un changement du type des anticorps produits par le système immunitaire face à la protéine Spike.

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2022/12/29/lhypothese-dune-t...

UNION EUROPÉENNE

L’Italie et la Pologne déclarent la guerre à l’Union européenne et dénoncent la « dictature des plus forts »

Dans une interview accordée au média italien La Stampa et relayée par Politico, le premier ministre polonais prévient que l’Italie et la Pologne se sont engagés à mettre fin aux diktats des États forts de l’Union européenne, en l’occurrence l’Allemagne et la France, qui décident de tout comme bon leur semble sans consulter les autres.

reseauinternational.net

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Immigration : la prochaine étape du libéralisme

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Immigration: la prochaine étape du libéralisme

Enric Ravello Barber

Source: https://euro-sinergias.blogspot.com/2022/12/normal-0-21-false-false-false-es-x-none_26.html

Dialectiquement, on a tendance à établir une relation de cause à effet entre la colonisation de la fin du 19ème siècle et l'immigration massive subie par l'Europe depuis le milieu du 20ème siècle. Le parallélisme n'est pas tout à fait correct, mais il existe des symptômes et des caractéristiques communs aux deux processus, bénéfiques au grand capital, complétés par la destruction des identités et des équilibres économiques sur toute la planète.

Sans aucun doute, la colonisation et l'immigration sont toutes deux des phénomènes pernicieux qui obéissent à la même logique mondialiste et à la même justification idéologique libérale-marxiste.

L'impérialisme et le capitalisme financier

En 1916, Vladimir Illich, dit Lénine, a publié un ouvrage considéré comme clé dans l'évolution de l'analyse marxiste du capitalisme. C'était l'époque où Lénine combinait son activité de révolutionnaire avec celle de théoricien, ce qui le distinguait d'autres dirigeants comme Trotski ou Staline. Le titre de l'ouvrage auquel nous nous référons est révélateur : L'impérialisme, le stade le plus élevé du capitalisme. La thèse centrale de ce livre, erronée comme tant de thèses de cette école de pensée, consiste à affirmer que le capitalisme libre-échangiste du milieu du 19ème siècle avait terminé sa phase libre-échangiste - le marxisme avait une véritable obsession pour les "phases" - et qu'il cédait la place à une nouvelle phase - la phase supérieure - qui serait caractérisée par la concentration du capital industriel et la concentration des élites économiques à la tête de l'État. L'État en tant qu'agent économique devrait conquérir de nouveaux espaces - une fois le marché "national" épuisé - pour s'approprier les matières premières et exporter ses produits de manière monopolistique (d'où l'idée de la fin du libre-échange). Pour Lénine, le capitalisme aurait pu muter du libre-échange au protectionnisme et à l'économie impérialiste sans être affecté dans son essence.

Comme toutes les utopies absurdes déguisées en méthode scientifique, les analyses de Lénine ont été réfutées par la réalité, le socialisme marxiste, le réel et le non-réel, ayant explosé en 1991. Aujourd'hui, la gauche a abandonné les vieux dogmes du soi-disant "matérialisme historique" et ne veut plus se souvenir de Lénine, ni des phases du capitalisme, ni d'autres lourds fardeaux maintenant qu'elle est devenue éco-pacifiste et sentimentalo-mondialiste.

Néanmoins, et c'est pourquoi nous avons sauvé l'œuvre de Lénine de l'oubli, l'auteur a mis en évidence une conjonction de phénomènes qui, mutatis mutandis, peuvent être mis en parallèle avec le processus actuel du capitalisme libéral.

1.1. Débat sur les causes de l'impérialisme. L'évaluation marxiste du colonialisme

Les théories sur la nature du phénomène impérialiste sont apparues pratiquement en même temps que l'expansion coloniale. De manière générale, il faut distinguer deux types de théories: les eurocentriques et les périphériques; pour la première, l'explication de l'expansion se trouve dans les causes internes des pays européens; pour la seconde, la dynamique des pays colonisés eux-mêmes a favorisé et encouragé ce phénomène. La combinaison des deux facteurs nous donnerait sûrement une réponse plus complète.

Les théories eurocentriques ne sont pas uniformes ou unilatérales ; dans leur explication, nous pouvons déterminer deux types : celles qui soulignent les besoins économiques européens comme moteur du colonialisme et celles qui désignent les facteurs politiques comme vecteur déterminant.

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Parmi ceux qui donnent une explication économiste, nous pouvons signaler ceux du radical-libéral britannique Hobson, qui dès 1902 soulignait que le Royaume-Uni avait besoin d'une expansion mondiale qui le consoliderait en tant que première puissance mondiale productive et commerciale, expliquant l'impérialisme comme une simple activité financière dans laquelle les dépenses militaires provoquées par les guerres d'expansion seraient toujours inférieures aux bénéfices industriels et commerciaux ultérieurs. Pourtant, il a utilisé cet argument pour justifier l'intervention britannique en Afrique du Sud, une intervention qui a conduit au génocide des Boers.

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Très intéressante dans ce fil explicatif est la contribution de l'historien marxiste autrichien Hilferding, qui - suivant l'exemple de Lénine - dans son ouvrage Finanzkapital - Capitalisme financier (1910) élabore une théorie selon laquelle l'impérialisme est la réponse expansive du capitalisme lorsqu'il se transforme de capitalisme industriel en capitalisme financier, Il appelle capitalisme financier le moment où le capitalisme tend vers l'accumulation et la concentration de l'argent, au moment même où une synergie s'établit entre le capitalisme industriel et le capitalisme financier sous l'hégémonie de ce dernier. Selon Hilferding, l'étape du capitalisme financier commence à la fin du 19ème siècle, car la finance, à travers l'utilisation du crédit, accélère les processus oligarchiques de concentration des entreprises, détruisant le tissu des petits et moyens entrepreneurs en fermant le crédit (un phénomène qui se répète aujourd'hui) ; de cette façon, la symbiose du capitalisme financier et des grandes entreprises évite la concurrence. Dans un premier temps, elle monopolise le marché intérieur national, et dans un second temps, elle adopte un ton expansif, se tournant vers l'extérieur à la recherche de nouveaux marchés pour ses produits, c'est-à-dire en donnant naissance à l'impérialisme colonialiste, qui ne serait que le résultat logique de la dynamique interne même du capitalisme dans sa phase financière.

Pour en revenir au livre de Lénine, le théoricien marxiste qui a le mieux étudié ce phénomène, sa thèse a également influencé la critique non marxiste du phénomène colonialiste. Comme l'indique le titre de son ouvrage, la thèse défendue est que l'impérialisme est la phase historique la plus élevée du capitalisme, une phase caractérisée par le monopole par opposition à la libre concurrence précédente. Ce passage de la concurrence entre petits et moyens entrepreneurs à celle du regroupement en grands consortiums industriels/financiers monopolistiques, qui n'auraient aucun débouché économique s'il n'y avait pas une expansion des marchés au-delà du cadre national étroit pour vendre leurs produits industriels et placer leur capital financier excédentaire accumulé, cette expansion monopolistique nécessaire était le colonialisme, que Lénine appelle impérialisme. Lénine a expliqué que l'expansion impérialiste était la dernière issue pour le capitalisme, et qu'une fois épuisée cette ressource basée sur l'expansion territoriale et l'élargissement des marchés, le capitalisme - puisque le monde est fini et la capacité à trouver de nouveaux marchés limitée - entrerait dans sa contradiction finale et finirait par disparaître, le capitalisme aurait donc en lui le germe de sa propre autodestruction irrémédiable. Une autre "prédiction de l'avenir du "matérialisme historique" dont l'histoire a rapidement prouvé qu'elle était fallacieuse.

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Comme nous l'avons dit, il existe d'autres théories explicatives eurocentriques qui ne pointent pas les facteurs économiques comme explication de l'expansion coloniale, mais se réfèrent à des contextes idéologiques-sociologiques (causes subjectives, comme dirait un marxiste). Schumpeter, un autre libéral radical, a traditionnellement été considéré comme la principale référence de ce courant explicatif. En 1919, cet auteur a publié sa Sociologie de l'impérialisme, dans laquelle il affirme que derrière le phénomène impérialiste se cache une impulsion d'expansion in-historique (c'est-à-dire permanente) qui, combinée au 19ème siècle avec le nationalisme de masse, donnerait naissance à l'impulsion et à la justification impérialiste.

Cependant, dans les années 1970, une nouvelle explication a émergé au sein de l'école marxiste, dans laquelle l'impérialisme est expliqué en termes de dynamique de la périphérie, c'est-à-dire des pays colonisés, soit une dynamique propre aux tensions internes entre les couches sociales africaines, qui serait la véritable explication de l'impérialisme, et qui ne répondrait donc pas aux motifs intra-européens. Parmi les thèses périphériques, il convient de mentionner le travail de Robert et Galaher, qui rompt complètement avec la tendance unidirectionnelle à expliquer l'impérialisme, et impute le colonialisme, ainsi que le processus désastreux de décolonisation, aux pseudo-élites africaines, qui ne voulaient ou ne pouvaient pas organiser les excédents de production de manière à offrir des conditions économiques stables à leurs pays, et qui, n'étant pas capables de faire ce saut qualitatif, ont ouvert les portes aux Européens parce qu'ils le feraient pour eux. Il faut ajouter que, dans cette ouverture aux Européens des élites sociales africaines, ces élites ont pensé à leur enrichissement personnel et non à la prospérité de leurs peuples respectifs. Une situation qui se répète aujourd'hui "ad nauseam".

En bref, il est indéniable que l'impérialisme est le résultat d'une interaction entre deux variables, l'une européenne et l'autre périphérique.

1.2. Le colonialisme : une idée de la gauche

Contrairement à ce qu'il semble, et en dysfonctionnement avec le message adopté par la gauche à partir des années 1960, le colonialisme est une idée qui est née dans sa sphère idéologique et a toujours été valorisée comme "progressiste" dans son analyse linéaire et téléologique de l'histoire.

Karl Marx était l'un des apologistes de la colonisation britannique de l'Inde. Selon lui, la colonisation britannique signifierait le démantèlement du mode de production médiéval de l'économie autochtone et son remplacement par le mode de production capitaliste, ce qui signifierait "brûler une étape" jusqu'au modèle communiste, qui - selon le natif de Treves - était l'étape suivante nécessaire au modèle capitaliste par la simple logique de ses contradictions internes.

Ce n'est pas seulement dans la sphère strictement marxiste que cette évaluation positive du colonialisme a été faite. L'écrivain français Bernard Lugan, sans doute le plus grand spécialiste actuel de l'Afrique et du colonialisme - un auteur sur lequel nous devrons nécessairement revenir dans des articles ultérieurs - a publié un article intéressant dans le magazine NRH intitulé "Une idée de gauche réalisée par la droite" dans lequel il décrit comment le processus de colonisation de l'Afrique a été conçu par une gauche éclairée et progressiste qui voyait dans cette expansion géographique l'extension des principes universalistes de la révolution française sur le continent noir. La phrase du premier ministre socialiste français, Léon Blum, est très significative dans ce sens: "(Je proclame)... le droit et le devoir des races supérieures de la politique socialiste franco-juive d'attirer (vers le progrès) ceux qui n'ont pas encore atteint le même niveau culturel". Un bel exemple d'intégrationnisme mondialiste avant la lettre. 

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II. L'immigration entre l'après-guerre et la décolonisation

Le processus de décolonisation a marqué une nouvelle phase de l'histoire. L'Afrique était plongée dans un chaos absolu, la prétendue "libération" consistait en réalité en l'instauration de régimes tyranniques et despotiques dans tous les pays, et les conséquences n'ont pas tardé à suivre: la misère, la faim et une natalité débordante. D'autre part, en Europe occidentale, la fin de la Seconde Guerre mondiale et la reconstruction qui s'en est suivie ont marqué le début d'une nouvelle phase d'expansion du capitalisme, qui a vu ses taux de profit et sa capacité d'expansion monter en flèche. C'est pourquoi, sur le territoire où les profits sont les plus importants en ce moment - l'Europe occidentale - une augmentation constante de la main-d'œuvre est nécessaire pour ne pas gaspiller les conditions objectives de la croissance économique.

La conjonction de ces deux processus converge vers le début du processus migratoire du tiers monde vers l'Europe. Comme nous l'avons souligné précédemment pour l'impérialisme, dans ce cas aussi, l'immigration est le résultat d'une interaction entre deux variables, l'une européenne et l'autre périphérique-tertiaire-terroriste.

L'immigration se nourrit de la même conception idéologique que le colonialisme, dont elle n'est qu'une projection. L'augmentation de la part de profit du capital dans un monde devenu un marché unique, et dans lequel les identités, les coutumes et les peuples ne sont rien de plus que des interférences circonstancielles qui doivent être supprimées, annulées ou - dans le pire des cas - réduites à des anecdotes folkloriques.

Ainsi, l'immigration n'est qu'une des conséquences d'un processus plus large appelé mondialisation en français et globalisation en anglais, dont le but ultime se confond avec celui de l'impérialisme du 19ème siècle. Dans les deux processus, le bénéficiaire est la classe financière-capitaliste et le principal perdant est la communauté populaire de la classe ouvrière.

2.1. Le libéralisme en tant que principe idéologique de l'immigration. L'erreur de l'intégration

Au cours des dernières décennies, le phénomène de la migration est devenu une question cruciale dans le débat politique en Europe occidentale. Face à cette circonstance, nous assistons à un spectacle comique, un piège pour les imbéciles, qui - malheureusement - s'avère d'une certaine efficacité. Le fait est que le libéralisme, sans changer ses hypothèses idéologiques, tente d'apporter des "solutions" au problème de la migration, des solutions qui font partie du même principe universaliste et qui n'en sont donc pas. Nous les exposons ci-dessous afin que le mouvement identitaire évite ce type d'erreur idéologique et signale le libéralisme et n'importe lequel de ses postulats politiques comme étant véritablement contraire à nos positions.

Communautarisme : il s'agit de l'idée que les immigrants, en fonction de leur communauté d'origine, continuent à maintenir leurs propres spécificités culturelles et religieuses sur le sol européen, tout en participant - à partir de leur spécificité - à l'État et en son sein en tant que "citoyens". En d'autres termes, la citoyenneté serait comprise comme la simple obtention d'une carte d'identité, les immigrants n'auraient pas à "s'intégrer" mais à maintenir leur personnalité tant qu'ils respectent les "principes fondamentaux et le bon fonctionnement de l'État libéral-démocratique".

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En fait, c'est l'idée du melting-pot qu'il a créé aux États-Unis d'Amérique. Elle est basée sur la "tolérance de l'autre". Il est synonyme d'un autre terme, celui de "multiculturalisme". Lorsque certains politiciens de l'establishment comme Angela Merkel ou Tony Blair disent que "le multiculturalisme a échoué", c'est précisément ce qu'ils veulent dire. Il est évident que le multiculturalisme a échoué, mais le pire est que Merkel ou Blair, en voyant cet échec évident, proposent l'autre "solution" libérale, tout aussi catastrophique, voire plus, que la précédente.

Intégration : que l'on pourrait aussi appeler "assimilationnisme". Elle consiste à atteindre la même fin, mais avec des méthodes différentes. Ainsi, les immigrants ne seraient pas respectés dans le maintien de leurs spécificités sur le sol européen, mais devraient "nécessairement" s'adapter et adopter nos coutumes, ce qui ferait d'eux des "Européens parfaitement intégrés".

Le communautarisme et l'assimilationnisme sont les deux faces de la même erreur idéologique.

III. La solution basée sur l'identité

Depuis notre position identitaire, nous devons répondre à la fois aux phénomènes de colonisation et à la menace démographique que représente l'immigration, mais toujours en partant de la solidité de nos paramètres idéologiques et de la rigueur d'une pensée anti-cosmopolite, qui valorise l'existence des peuples, qui s'oppose radicalement à l'idée du marché mondial et qui ne croit ni à l'assimilation ni aux conversions mais à la personnalité collective fondée sur le patrimoine et l'histoire.

Par opposition au colonialisme, les identitaires proposent l'idée de grands espaces économiques autosuffisants. Ces espaces sont définis par la communauté de la civilisation, de l'histoire et de la consanguinité.

Par opposition à l'intégration ou à l'assimilation, nous proposons l'idée que l'État est un instrument de la communauté populaire et l'expression d'une société mono-ethnique. C'était le sens de la démocratie grecque, qui ne comprenait pas la polis autrement, le sens du Sénat romain et des assemblées de guerriers germaniques. C'est le principe inaliénable que nous défendons aujourd'hui pour que la civilisation européenne puisse survivre aux menaces et aux vicissitudes posées par ce 21ème siècle inquiétant.

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Alexandre Douguine: Ordre katéchonique

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Ordre katéchonique

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/katehonicheskiy-poryadok

La Russie dans une bataille avec une civilisation du chaos

Si nous considérons le problème du chaos dans une perspective philosophique et historique, il devient tout à fait clair que l'Opération militaire spéciale (OMS) relève de la lutte de la Russie contre la civilisation du chaos, qui est, en fait, la "nouvelle démocratie", représentée par l'Occident collectif et sa proxy-structure enragée (l'Ukraine). Les paramètres de cette civilisation, son profil historique et culturel, son idéologie en général sont assez faciles à identifier. Nous pouvons reconnaître le mouvement vers le chaos dès la première rébellion contre l'orbitalité, la hiérarchie, le volume pyramidal ontologique qui incarnait l'ordre de la civilisation traditionnelle. En outre, le désir d'horizontalité et d'égalitarisme dans tous les domaines n'a fait qu'augmenter. Enfin, la "nouvelle démocratie" et le globalisme représentent le triomphe de systèmes chaotiques que l'Occident peine encore à contrôler, mais qui prennent de plus en plus le dessus et imposent leurs propres algorithmes chaotiques à l'humanité. L'histoire de l'Occident à l'époque moderne et jusqu'à ce moment est une histoire de la croissance du chaos - sa puissance, son intensité et sa radicalité. 

La Russie - peut-être pas sur la base d'un choix clair et conscient - s'est retrouvée en opposition à la civilisation du chaos. Et ceci est devenu un fait irréversible et indiscutable immédiatement après le début de l'OMS. Le profil métaphysique de l'adversaire est généralement clair. Mais la question de savoir ce qui constitue la Russie elle-même dans ce conflit, et comment elle peut vaincre le chaos, compte tenu de ses fondements ontologiques fondamentaux, est loin d'être simple. 

Quelque chose de bien plus sérieux que le réalisme 

Nous avons vu que formellement, du point de vue de la théorie des relations internationales, il s'agit d'une confrontation entre deux types d'ordre: l'unipolaire (l'Occident) et le multipolaire (la Russie et ses alliés prudents et souvent hésitants). Une analyse plus approfondie révèle que l'unipolarité est un triomphe de la "nouvelle démocratie" et donc du chaos, tandis que la multipolarité, fondée sur le principe des civilisations souveraines, tout en étant un ordre, ne révèle rien sur l'essence de l'ordre proposé. En outre, la notion classique de souveraineté, telle qu'elle est comprise par l'école réaliste des relations internationales, présuppose elle-même le chaos entre les États, ce qui sape le fondement philosophique si nous considérons la confrontation avec l'unipolarité et le mondialisme comme une lutte précisément pour l'ordre et contre le chaos.

Évidemment, en première approximation, la Russie n'attend rien d'autre que la reconnaissance de sa souveraineté en tant qu'État-nation et la protection de ses intérêts nationaux, et le fait qu'elle ait dû affronter le chaos modéré du mondialisme pour y parvenir a été en quelque sorte une surprise pour Moscou, qui a entamé l'OMS avec des objectifs beaucoup plus concrets et pragmatiques. L'intention des dirigeants russes était uniquement de contrer le réalisme dans les relations internationales par le libéralisme, et les dirigeants russes ne s'attendaient pas ou même ne soupçonnaient pas une confrontation sérieuse avec l'institution du chaos - surtout sous sa forme aggravée. Et pourtant, nous nous trouvons dans cette même situation. La Russie est en guerre contre le chaos dans tous les sens de ce phénomène aux multiples facettes, ce qui signifie que toute cette lutte revêt une nature métaphysique. Si nous voulons gagner, nous devons vaincre le chaos. Et cela signifie également que nous nous positionnons dès le départ comme l'antithèse du chaos, c'est-à-dire comme le commencement qui en est l'opposé.

C'est le bon moment pour revoir les définitions fondamentales du chaos. 

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Les limites du chaos

Premièrement, dans l'interprétation grecque originale, le chaos était un vide, un territoire où l'ordre n'a pas encore été établi. Bien sûr, ce n'est pas à cela que ressemble le chaos moderne de la civilisation occidentale - ce n'est pas un vide, au contraire, c'est une explosion de matérialité omniprésente; mais face à un véritable ordre ontologique, il n'est, en effet, rien, sa signification et son contenu spirituel tendent vers zéro.

Deuxièmement, le chaos est un mélange, et ce mélange est basé sur la disharmonie, les conflits désordonnés et les affrontements agressifs. Dans les systèmes chaotiques, l'imprévisibilité prévaut, car tous les éléments ne sont pas à leur place. La dé-centricité, l'excentricité devient le moteur de tous les processus. Les choses du monde se rebellent contre l'ordre et tendent à renverser toute construction ou structure logique. 

Troisièmement, l'histoire de la civilisation ouest-européenne révèle une inflation constante d'un degré de chaos, c'est-à-dire une accumulation progressive de chaos - comme un vide, une agression par mélange et fractionnement de particules de plus en plus petites. Et ceci est accepté comme le vecteur moral du développement de la civilisation et de la culture. 

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Le mondialisme est le stade final de ce processus, où toutes ces tendances atteignent leur plus haut degré de saturation et d'intensité. 

Le grand vide nécessite un grand ordre.

La Russie dans l'OMS remet en question l'ensemble de ce processus - métaphysique et historique. Par conséquent, dans tous les sens, il parle au nom d'une alternative au chaos.

Cela signifie que la Russie doit proposer un modèle capable de combler ce vide croissant. De plus, le volume du vide est corrélé à la force et à la puissance intérieure de l'ordre qui prétend le remplacer. Un grand vide nécessite un grand ordre. En fait, elle correspond à l'acte de naissance d'Eros ou de Psyché entre le Ciel et la Terre. Ou le phénomène de l'homme comme médiateur entre les principaux pôles ontologiques. Nous avons affaire à une nouvelle création, à une affirmation de l'ordre là où il n'existe plus, là où il a été renversé.

Pour établir l'ordre dans une telle situation, il est nécessaire de soumettre les éléments libérés de la matérialité. C'est-à-dire faire face aux torrents d'un pouvoir fragmenté et fracturé, vaincre les résultats d'un égalitarisme porté à sa limite logique. Par conséquent, la Russie doit être inspirée par un principe céleste supérieur qui est seul capable de soumettre la rébellion chtonique. 

Et cette mission métaphysique fondamentale doit être accomplie dans une confrontation directe avec la civilisation occidentale, qui est la somme historique de l'escalade du chaos. 

Pour vaincre les puissances titanesques de la Terre, il est nécessaire d'être des représentants du Ciel, d'avoir une quantité critique de son soutien de leur côté.

Il est clair que la Russie moderne en tant qu'État et société ne peut prétendre être déjà l'incarnation d'un tel élément comique organisateur. Elle est elle-même imprégnée d'influences occidentales et tente de défendre uniquement sa souveraineté sans remettre en question la théorie du progrès, les fondements matérialistes des sciences naturelles du Nouvel Âge, les inventions techniques, le capitalisme ou le modèle occidental de démocratie libérale. Mais comme l'Occident mondialiste moderne refuse à la Russie toute souveraineté, même relative, il l'oblige à faire monter les enchères sans cesse. Elle se retrouve ainsi dans la position d'une société en rébellion contre le monde moderne, contre le chaos égalitaire, contre la croissance rapide du vide et l'accélération de la dissipation. 

N'étant pas encore vraiment un ordre, la Russie a affronté le chaos dans une bataille mortelle. 

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Katechon - la troisième Rome

Dans une telle situation, la Russie n'a tout simplement pas d'autre choix que de devenir ce qu'elle n'est pas en ce moment, mais doit en conséquence prendre une position qu'elle est bien forcée de prendre par le hasard même des circonstances. La plate-forme pour une telle confrontation, dans les racines de l'histoire et de la culture russes, existe certainement. C'est avant tout l'orthodoxie, les valeurs sacrées et l'idéal élevé d'un Empire doté d'une fonction katéchonique, qui doivent être considérés comme un rempart contre le chaos [1]. Dans une mesure résiduelle, la société a conservé les concepts d'harmonie, de justice et de préservation des institutions traditionnelles - famille, communauté, moralité, qui ont survécu à plusieurs siècles de modernisation et d'occidentalisation, et surtout à la dernière époque athée et matérialiste. Toutefois, cela est loin d'être suffisant. Pour résister à la puissance du chaos de manière vraiment efficace, il faut un réveil spirituel à grande échelle, une transformation profonde et un renouveau des fondements, principes et priorités spirituels de l'ordre sacré.

La Russie doit rapidement affirmer en son sein les prémices de l'ordre katéchonique sacré, qui s'est établi au 15ème siècle dans la continuité de l'héritage byzantin, et dans la proclamation de Moscou comme la Troisième Rome. 

Seule une Rome éternelle peut s'opposer au flux tout à fait destructeur du temps libéré. Mais pour cela, elle doit elle-même être une projection terrestre de la verticale céleste.

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Etymasia

Dans l'art ecclésiastique, il existe un thème appelé "Trône préparé" -- en grec Etymasia, ἑτοιμασία. Cette iconographie nous montre un trône vide flanqué d'anges, de saints ou de souverains. Cette image symbolise le trône de Jésus-Christ, sur lequel il s'assiéra pour juger les nations lors de la seconde venue. Pour l'instant - jusqu'à la seconde venue - le trône est vide. Pas entièrement. La Croix est placée dessus.

Cette image fait référence à la pratique byzantine et romaine plus ancienne consistant à placer une lance ou une épée sur le trône au moment où l'empereur quitte la capitale, par exemple pour une guerre. L'arme montre que le trône n'est pas vide. L'Empereur n'est pas là, mais sa présence l'est. Et personne ne peut empiéter sur le pouvoir suprême en toute impunité.

Dans la tradition chrétienne, cela a été réinterprété dans le contexte du royaume des cieux et donc du trône de Dieu lui-même. Après l'Ascension, le Christ s'est retiré au ciel, mais cela ne signifie pas qu'il n'existe pas. Il est, et Il est le seul à être vraiment. Et son royaume "n'a pas de fin". Elle est dans l'éternité - pas dans le temps. C'est pourquoi les Vieux Croyants ont tant insisté sur l'ancienne version du Credo en russe - "Son Royaume n'a pas de fin", et non "il n'y aura pas de fin". Le Christ habite sur son trône pour toujours. Mais pour nous, mortels, terrestres, dans une certaine période historique - entre la Première et la Seconde Venue - elle devient imperceptible. Et comme un rappel de la principale figure absente (pour nous, l'humanité), la Croix est placée sur le trône. En contemplant la Croix, nous voyons le Crucifié. En pensant au Crucifié, nous connaissons le Ressuscité. En tournant nos cœurs vers le Ressuscité, nous le voyons se lever, revenir. "Le Trône préparé" est Son royaume, Sa puissance. Tant lorsqu'Il y est présent que lorsqu'Il s'en retire. Il reviendra. Car tout ceci est un mouvement au sein de l'éternité... En dernière analyse, Son règne n'a jamais été interrompu. 

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La Russie, qui entre aujourd'hui dans la bataille finale contre le chaos, se trouve dans la position de celle qui combat l'anti-Christ lui-même. Mais combien nous sommes loin de ce haut idéal, que la radicalité de la bataille finale exige. Et pourtant... la Russie est le "trône préparé". Il peut sembler de l'extérieur qu'il est vide. Mais ce n'est pas le cas. Le peuple russe et l'État russe portent les catéchumènes. C'est à nous aujourd'hui que s'appliquent les mots de la liturgie "Comme le Tsar qui élève tout". Avec un effort extraordinaire de volonté et d'esprit, nous nous chargeons du fardeau du Titulaire. Et cette action de notre part ne sera jamais vaine. 

Contre le chaos, nous n'avons pas seulement besoin de notre ordre, nous avons besoin de Son ordre, de Son autorité, de Son royaume. Nous, les Russes, portons sur nous le "Trône des Préparés". Et dans l'histoire de l'humanité, il n'y a pas de mission plus sacrée, plus élevée, plus sacrificielle, que d'élever le Christ, le Roi des rois, sur nos épaules. 

Mais tant qu'il y a une Croix sur le trône. Il s'agit de la Croix russe. La Russie y est crucifiée. Elle saigne avec ses fils et ses filles. Et tout cela pour une raison... Nous sommes sur le droit chemin de la résurrection des morts. Et nous jouerons un rôle essentiel dans ce mystère mondial. Car nous sommes les gardiens du trône. Les soldats du Katechon. 

Note:

[1] Douguine A.G. Genèse et Empire. MOSCOU : AST, 2022.

Kirill Logvinov: "L'Ukraine n'est qu'un aspect de la guerre hybride contre la Russie"

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Kirill Logvinov: "L'Ukraine n'est qu'un aspect de la guerre hybride contre la Russie"

Par Giulio Chinappi

Source: http://www.cese-m.eu/cesem/2022/12/kirill-logvinov-in-ucraina-solo-un-aspetto-della-guerra-ibrida-contro-la-russia/

ARTICLE PUBLIÉ SUR LE BLOG DE L'AUTEUR : https://giuliochinappi.wordpress.com/2022/12/20/kirill-logvinov-in-ucraina-solo-un-aspetto-della-guerra-ibrida-contro-la-russia/

Le diplomate Kirill Logvinov, envoyé de la Fédération de Russie auprès de l'Union européenne, a analysé la situation internationale, accusant l'Occident de lancer une guerre hybride contre Moscou.

Nommé en septembre comme nouveau chef de la mission de la Fédération de Russie auprès de l'Union européenne, Kirill Logvinov a accordé une interview à l'agence de presse TASS dans laquelle il a analysé la situation internationale actuelle, en commençant par le conflit ukrainien. Selon la lecture de Logvinov, le conflit ukrainien n'est rien d'autre que l'aspect le plus évident de la guerre hybride que le monde occidental a depuis longtemps lancée contre Moscou.

Logvinov, qui a pris la place de Vladimir Čižov, dont il était l'adjoint, à la tête de la mission diplomatique, a réaffirmé que la Russie ne considère pas le conflit en Ukraine comme un conflit local, soulignant également que l'UE n'a pas saisi l'occasion de parvenir à une compréhension mutuelle avec la Russie, préférant suivre servilement les ordres de Washington: "Nous voyons ce qui se passe non pas comme un conflit local, mais comme une guerre hybride déclenchée par l'Occident contre la Russie dans les domaines politique, économique, humanitaire et de l'information", a déclaré M. Logvinov. "Si nous voulons parler d'accords, l'Occident, y compris l'UE et ses États membres, avait la possibilité de conclure un accord, afin d'empêcher la situation de se développer selon le scénario actuel. Ils n'ont pas profité de l'occasion, et l'ont fait de manière provocante et méprisante par rapport aux intérêts de la Russie, et même de toute l'Europe".

"La réticence à penser à l'avenir ne s'applique pas seulement aux propositions russes en matière de garanties de sécurité, mais aussi à d'autres domaines dans lesquels nous avons eu des accords pratiques avec l'UE jusqu'à présent, notamment dans les domaines économique et humanitaire", a ajouté le diplomate. "En effet, nous avons souligné à plusieurs reprises comment les dirigeants européens ont préféré sacrifier leurs propres intérêts pour plaire à leurs maîtres américains. Ce choix suicidaire nous conduit tout droit vers un conflit mondial majeur, dans lequel l'Europe paierait le prix le plus élevé, comme elle l'a fait lors des précédentes guerres mondiales".

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Le monde occidental a alors construit un récit des faits selon lequel le conflit ukrainien a commencé en février, avec le lancement de l'opération militaire spéciale par le gouvernement russe, effaçant l'ardoise de ce qui s'était passé au cours des huit années précédentes: "Cela est fait uniquement pour ne pas mentionner des épisodes tels que, par exemple, le chantage pur et simple exercé sur le président ukrainien de l'époque [Viktor Janukovyč] par l'UE et ses États membres à la veille du sommet du Partenariat oriental à Vilnius en novembre 2013 ou le soutien de facto de Kiev dans son sabotage des accords de Minsk, qui a duré de nombreuses années", a déclaré Logvinov à cet égard.

Le diplomate a également noté que l'UE utilise le prétexte de la "menace russe" pour réduire davantage la marge de manœuvre des États membres. Comme la crise économique ou le Covid-19 dans le passé, la "menace russe" devient ainsi une occasion de priver les États membres de leur souveraineté, qui a été transférée en quantités toujours plus importantes aux institutions supranationales de Bruxelles: "Pendant la phase aiguë de la pandémie du COVID-19, les organisations supranationales de l'UE ont considérablement étendu leurs pouvoirs dans le domaine de la santé, maintenant la Commission européenne essaie d'être à l'avant-garde des efforts pour surmonter la crise énergétique, en cherchant à être un coordinateur pour les achats communs de gaz par les États membres à partir du printemps 2023.

Au lieu de continuer à obéir aveuglément aux ordres de Washington, les pays européens devraient formuler une politique étrangère indépendante fondée sur le nouveau contexte international d'un monde qui évolue de plus en plus vers la multipolarité. Face à l'émergence de nouvelles puissances régionales et mondiales, le projet hégémonique américain de domination mondiale est voué à l'échec, et l'Europe risque d'être aspirée dans le tourbillon de ce naufrage si elle ne change pas de cap à temps. "Aujourd'hui, l'ensemble du système des relations internationales subit sans aucun doute un changement tectonique. Et à un moment donné, lorsque la stabilisation commencera (et cela arrivera inévitablement), nous - et je ne parle pas seulement de la Russie, mais de tous les représentants sensibles de la communauté internationale, qui ne se limite en aucun cas à l'Europe ou à l'Occident - aurons une réelle chance de jeter les bases d'un nouvel ordre mondial plus juste, basé non pas sur les "règles" inventées par une partie, qui peuvent être réécrites au cours du "jeu", mais sur les principes de respect mutuel et d'égalité véritables", a conclu Logvinov.

jeudi, 29 décembre 2022

Souveraineté espagnole et avenir géopolitique

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Souveraineté espagnole et avenir géopolitique

Carlos X. Blanco

Source: https://decadenciadeeuropa.blogspot.com/2022/12/soberania-espanola-y-futuro-geopolitico.html

Ceux d'entre nous qui vivent en Occident sont comme des prisonniers avec un bandeau sur les yeux. Bien que nous ayons les coudées franches pour nous débarrasser de ce voile, le peuple n'a même plus envie de faire ce geste libérateur. Pour compléter le tableau, nous, les habitants de cette partie du monde, sommes tranquillement couchés sur un baril de poudre en attendant que quelqu'un allume la mèche. Une puissance non-européenne, la puissance nord-américaine, semble l'avoir déjà allumée. Le problème est que nous n'avons pas réellement de poudre à canon ou d'autres substances combustibles conventionnelles sous nos sièges, ce qui serait déjà à craindre. Nous parlons d'armes nucléaires.

Pourquoi sommes-nous, Européens et Espagnols, les coupables ? Les pays qui ont renoncé à leur souveraineté, ou qui l'ont perdue suite à des coups bas, sont comme des personnes condamnées à mort. Alors que leur fin, déjà décrétée, arrive, ils sont comme des prisonniers qui ne peuvent faire un pas sans être soumis à la surveillance la plus étroite. Comme j'écris depuis l'Espagne, je peux parler de ces processus de première main. Sans avoir besoin de rassembler une documentation abondante sur les affaires des autres, mais plutôt en parlant de mon expérience personnelle, je peux témoigner de ce qui s'est passé depuis ma lointaine enfance: une perte de souveraineté. Ce n'est pas là la pseudo-histoire (la "mémoire démocratique") qui est expliquée dans les écoles espagnoles: c'est l'histoire réelle et vécue dans la plupart des foyers. Officiellement, nous sommes passés de la Dictature à la Démocratie libérale, avec une pluralité de partis. Nous serions passés du bâillon et de la peur au paradis des libertés. En réalité, charnellement, ce que nous avons vu, c'est l'avortement d'autres modes de transition possibles et la perte - par enlèvement et usurpation - de la souveraineté nationale.

Le processus était analogue à celui de nombreuses autres républiques hispaniques. La longue main américaine est visible à chaque étape : coups d'État, création de groupes d'insurgés, cooptation de dirigeants et d'élites... Il s'agit toujours de diriger les processus de changement de l'extérieur et de loin, des processus qui ne doivent pas prendre une situation idyllique comme point de départ : l'Espagne de la fin de la période franquiste n'était pas une Espagne idyllique, loin de là. La clé de ce bref essai n'est pas de faire l'éloge abstrait de n'importe quel type de régime, ni de les comparer dans l'abstrait : régime autoritaire et régime démo-libéral, avant et après 1978. Loin de là, la clé de nos réflexions se trouve dans le continuum "plus de souveraineté - moins de souveraineté". En partant d'une situation de souveraineté maximale, c'est-à-dire lorsqu'une nation et une partie importante du peuple ont le pouvoir sur les décisions ultimes (déclarer la paix ou la guerre, sécuriser et protéger les frontières et les peuples, prendre les grandes décisions du destin sans contrainte), un État peut ensuite se restructurer afin de gagner en libertés et en prospérité. C'est ce que l'Espagne de la fin de la période franquiste n'était pas autorisée à faire. De l'extérieur, avec pas mal de sales manœuvres, dont le terrorisme et les "coups de sabre" déformés et amplifiés, on a poussé une Espagne franquiste qui avait entrepris (avec beaucoup de sacrifices et peu de libertés civiques) de se forger une "insoumission fondatrice" partielle (selon la terminologie du professeur Gullo).

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Cette situation a été parfaitement représentée par plusieurs étapes, dans l'ordre chronologique : l'assassinat de l'amiral Carrero, l'imposition d'un Bourbon traître sur le trône, l'introduction de la partitocratie et du modèle centrifuge de l'État ("État des autonomies" et Régime de 78), la (ré)invention du PSOE dans une perspective néolibérale, c'est-à-dire le socialisme de Felipe González, qui a initié l'ère de la subordination (privatisation et destruction du tissu agro-industriel et éducatif du pays). Tout ça pour quoi ? Pour empêcher qu'une Espagne sur la voie de l'"insoumission fondatrice" soit suffisamment puissante pour que, depuis le propre bloc anticommuniste de l'Occident, elle puisse s'imposer de sa propre voix et comme une note discordante devant les franchisés inféodés aux yankees du Vieux Continent - lire l'Allemagne - et de la Méditerranée - lire la France et le Maroc.

En 1973, le 20 décembre, l'Espagne a vu son Premier ministre, l'amiral Luis Carrero Blanco, se faire exploser, ainsi que deux compagnons : un policier et son chauffeur. Le pays a été choqué de voir les images de ce désastre à la télévision. L'impunité de l'ETA, l'organisation terroriste soi-disant liée à l'indépendance basque, est devenue de plus en plus visible. Cet attentat n'était pas le premier du gang, mais le magnicide, commis avec la bénédiction de l'Oncle Sam, qui préfigurait des décennies de meurtres pendant les années de plomb, au cours desquelles les assassins de l'ETA ont même acquis du prestige parmi la gauche. Les partisans du régime de Franco, alors que le Caudillo était déjà vieux et malade, ont vu dès lors que la "transition" commençait à être pilotée de l'extérieur. L'implication des services secrets américains, et leur connivence avec le séparatisme basque et les groupes violents de toutes sortes, susceptibles d'être utilisés pour déstabiliser le pays, devenait palpable. Il est clair que quelqu'un n'a pas réussi à protéger l'amiral. Les hauts fonctionnaires le savaient et ont acquiescé. Des documents déclassifiés ultérieurement par la CIA indiquent clairement qu'il fallait se débarrasser de Carrero. Et c'est ce qu'ils ont fait. Le fait que les exécutants matériels étaient des membres du groupe terroriste séparatiste basque ne fait pas obstacle aux spéculations plus que raisonnables sur les véritables instigateurs intellectuels, et ces spéculations sont les suivantes :

a) Que les instigateurs, promoteurs, collaborateurs nécessaires, etc. étaient les services secrets yankees, intéressés à bloquer toutes autres formes de transition politique après la mort du Caudillo et désireux de mettre en œuvre "leur" modèle démo-libéral qui, par essence, est le modèle instituant la subordination coloniale aux intérêts des États-Unis.

b) Que les exécutants matériels eux-mêmes, les membres de l'ETA, n'ont pas seulement reçu l'aide, le soutien, la collaboration nécessaire, etc. des Yankees pour cet assassinat spécifique, mais que l'existence même du réseau terroriste, et ses extensions ultérieures sous forme de "combats de rue" et de "socialisation" généralisée de la violence au Pays basque et en Navarre, principalement, étaient le résultat de plans et de fonds étrangers, élaborés aux États-Unis et dans d'autres pays européens (Allemagne, France).

Les spéculations, décrites en a) et b), ne sont peut-être pas faciles à prouver, mais elles sont très rationnelles si nous nous en tenons au moins à la logique des précédents. La logique du précédent est la suivante: si un ennemi traditionnel de l'Espagne (ou de tout autre nation étudiée) a déjà fait son œuvre par le biais de la technique "X", et qu'il a bien réussi, il y a de fortes chances que la technique "X" ait ensuite été utilisée à une époque ultérieure. La politique internationale de l'empire américain est célèbre pour son utilisation des attentats et des sabotages, car ce sont ses techniques "X" préférées. Le naufrage du Maine était l'acte de terreur et de sabotage idéal pour que l'empire yankee arrache à l'Espagne ses précieuses possessions de Cuba, Porto Rico, les Philippines, etc. Par la suite, les Américains ont essayé des tactiques terroristes analogues pour fabriquer le casus belli nécessaire à leurs conquêtes, agressions et déprédations : contre le Japon, le Vietnam, l'Afghanistan, l'Irak, la Syrie, la Libye... D'autre part, l'entraînement, l'armement et la formation de groupes armés (guérillas, "contras", insurgés, djihadistes, "cellules islamistes", ETA et divers groupes "anticapitalistes") est quelque chose de facile à réaliser par des services secrets aussi répandus sur la planète, aussi bien entraînés et arrosés d'argent, et plus que suffisamment formés technologiquement, que le sont les Américains.

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L'empire prédateur yankee est devenu grand, un véritable empire continental, aux dépens de l'Hispanidad. Avec une Hispanidad intacte, la nation yankee ne serait qu'une petite mosaïque de territoires sur la côte atlantique de l'Amérique du Nord. Sans leurs exactions et leurs destructions en Amérique latine, ils seraient restés une extension provinciale de l'anglosphère de l'autre côté de la "grande mare". Et sans l'acquiescement des puissances européennes en 1898, la nation yankee n'aurait pas commencé son escalade planétaire d'agression qui a débuté par l'assaut des derniers vestiges transcontinentaux de la monarchie espagnole.

Les similitudes entre le "tournant" de la politique espagnole après 1973 et les révolutions de couleur actuelles ou relativement récentes, principalement dans les pays arabes, ou le Maidan en Ukraine, sont évidentes. Il s'agit d'activer des éléments locaux mécontents pour une raison quelconque (la raison est la chose la moins importante, et n'est prise en compte que comme carburant humain pour allumer et faire exploser un conflit que l'Empire prédateur a intérêt à exacerber). Le conflit religieux, ethnique, idéologique, séparatiste, etc. est inventé, s'il n'existait pas déjà. Et elle est conçue depuis les bureaux sombres et lointains des services secrets américains.

Lorsque le Premier ministre espagnol et successeur de Franco a été assassiné, peut-être à cause de l'inaction et de la trahison de hauts fonctionnaires franquistes qui s'occupaient déjà de plaire aux Yankees, l'Espagne était loin d'être une nation sans problèmes. Malgré la crise pétrolière de l'époque, le pays avait surmonté la faim de l'après-guerre et l'isolement d'une dictature comme celle de Franco, qui, même si c'était une dictature, n'en était pas plus une que d'autres dans le monde de l'après-1945, chères à Washington. D'autres régimes, parfois plus féroces dans leur despotisme, ont été épargnés par les blocus et l'isolement international, puisque tout cela dépend toujours, finalement, des intérêts géopolitiques et commerciaux du gendarme anglo-saxon. Néanmoins, les Espagnols avaient réussi, par leurs propres efforts et grâce à une gestion technocratique très efficace, à placer leur pays à la neuvième place des puissances économiques mondiales.

En 1973, l'Espagne était un pays industrialisé (aujourd'hui, c'est un simple parc touristique, où l'hôtellerie, le tourisme de plage et la prostitution sont les principales activités). Son système éducatif était exigeant et rigoureux, et les enfants d'ouvriers et de paysans avaient pu accéder en masse au baccalauréat et à l'université. Il y avait des problèmes en suspens: Carrero a été chargé d'une transition non démo-libérale, en direction d'une "démocratie organique" qui aurait intégré les mécontents. Cette tâche, dans une société civile plus saine que celle d'aujourd'hui mais politiquement inexpérimentée, était difficile. Mais la souveraineté économique du pays était, à l'époque, un fait indiscutable, un atout. Pas comme maintenant: l'Espagne démocratique, pro-européenne et pro-ottomane est un pays où l'Union européenne intervient. L'Union européenne, cette monstruosité qui "sauve" en échange de l'obéissance aux diktats de l'institution supranationale. L'UE n'est rien d'autre qu'une machine inventée par le néolibéralisme: elle sert à réduire à néant la souveraineté des États faibles ayant de graves problèmes (corruption, dette, violence, instabilité) pour mieux les piller.

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Cette tentative d'assassinat de l'amiral, lieutenant de Franco et successeur prévisible, n'a pas ouvert la porte à la démocratie, comme les libéraux et les gauchistes ont tendance à le penser, et comme l'ont pensé tous ceux qui ont témoigné leur gratitude aux membres de l'ETA (car, aussi incroyable que cela puisse paraître, cela s'est produit). Cet assassinat de trois personnes, dont l'une était essentielle pour diriger le destin du pays sans renoncer à la souveraineté, a été la clé de tout ce qui a suivi. Puis sont arrivés des gouvernements dirigés par un Bourbon insensé et perfide, qui est maintenant en fuite dans les déserts arabes, entouré de cheikhs identiques à lui en termes d'arrogance et de mépris de l'éthique et de la dignité du peuple. Ce Bourbon, qui, selon la plupart des témoignages, s'est assis sur un trône en papier mâché par la volonté (malavisée et peu judicieuse) de Franco lui-même, était en réalité une marionnette de la CIA et de la Maison Blanche. Avant d'être roi, il vendait déjà des secrets de la patrie à une puissance étrangère, ce qui serait un motif suffisant pour qu'il soit jugé pour haute trahison. En vendant des secrets pour assurer son accession au trône, Juan Carlos Ier a trahi les Sahraouis et a entamé le processus de collusion avec le roi du Maroc qui a marqué la politique étrangère prostituée de l'Espagne depuis lors. La situation actuelle du Royaume d'Espagne est exactement la même que celle créée il y a près de 50 ans par l'actuel "roi émérite": un État qui a cédé une province de son territoire (une ancienne "colonie") comme le Sahara occidental, abandonnant son peuple (le peuple sahraoui, doté du droit à l'autodétermination, un droit qui continue d'être nié), qui a subi et subit une situation de génocide (notamment des bombes au napalm). L'Espagne est toujours une colonie du Maroc après la trahison des Bourbonistes. L'Espagne est une nation à genoux face à un État comme celui du Maroc qui ne cesse de

a) le faire chanter avec la "bombe humaine" de l'immigration illégale,

b) faire entrer la drogue (la principale source de revenus du roi maure et de sa clique) dans ses villes et détruit ainsi la jeunesse espagnole en la dégradant,

c) demander aux caisses publiques espagnoles, avec les impôts prélevés sur le peuple, de payer les études d'une énorme partie, pas encore bien comptabilisée, des enfants et des jeunes maghrébins, tant en Espagne qu'au Maroc,

d) d'établir en Espagne, héritière de la Reconquête, tout le réseau de ses mosquées spécifiquement alaouites en concurrence avec les mosquées saoudiennes et celles des différents émirats,

e) de menacer directement la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Espagne en insinuant de nouvelles "marches vertes" sur les îles Canaries, Ceuta, Melilla et l'Andalousie, afin de "récupérer ce qui était autrefois à eux", avec une grave insolence,

f) de favoriser le remplacement ethnique du peuple espagnol avec le plan avoué d'expansion vers le nord.

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Avec tous ces rappels, je souhaite seulement attirer l'attention du lecteur sur la situation géopolitique très fragile de l'Espagne.

L'heure est grave car l'Espagne est une triple colonie. Une colonie des États-Unis et de ses deux franchisés, l'européen et le nord-africain. Cela signifie que l'Espagne pourrait disparaître dans un avenir pas trop lointain et déstabiliser l'ensemble de l'Europe du Sud.

Certaines des clés ont déjà été signalées plus haut, mais je voudrais les énumérer, en retraçant le contexte et les éléments déclencheurs de la "perte de l'Espagne" depuis 1973 et, officiellement avec le R78 (Régime constitutionnel de 1978), c'est-à-dire l'évaporation de sa souveraineté et sa transformation en un pays "PIG" (cochon, terme par lequel l'État hérité du régime de Juan Carlos a été littéralement décrit par l'Allemagne et la France et par la finance internationale): un pays très endetté, désindustrialisé et soumis à un triple colonialisme yankee, marocain et franco-allemand.

1) Ses problèmes liés aux tendances centrifuges. Nous émettons l'hypothèse qu'une idéologie raciste et rétrograde comme celle de Sabino Arana, le leader du nationalisme basque, n'a gagné en force que grâce au terrorisme, et que depuis les années 1960, elle a reçu une aide extérieure inestimable. Aujourd'hui, le feu séparatiste se propage en Catalogne: un essaim de petits partis corrompus animés par des illettrés, comme les partis basques, comme les partis nationalistes catalans, mal à l'aise entre eux et mal à l'aise avec leur propre terre et leur histoire, ne serait jamais dangereux pour l'État sans un fort soutien extérieur, mondialiste et "européiste".

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2) La colonisation culturelle : l'européanisme et l'anglosphère sont sans cesse propagés par le système éducatif et les médias. La véritable tradition hispanique, l'origine de l'hispanité après la victoire de Don Pelayo à Covadonga (722) et son expansion vers le sud pour récupérer les terres des Goths tombées aux mains des musulmans, ainsi que vers les Amériques et l'Asie, sont des processus qui sont ignorés et déformés dans notre système éducatif par l'action de l'idéologie anglo-saxonne et européiste. Il y a un grave problème d'endophobie en Espagne, une phobie de ce qui est propre et interne ou essentiel.

3) L'acceptation à la manière d'un chien des idéologies étrangères les plus folles: l'idéologie du genre et des LGTBI+, l'animalisme, le multiculturalisme, le relativisme culturel et moral... Tout cela fait partie du mécanisme de la domination "occidentale".

4) La destruction de la culture du travail. Cela va de pair avec le processus de privatisation et de désertification agro-industrielle. La gauche post-moderne embrasse les idéologies énumérées au point 3), ainsi que d'autres narcotiques idéologiques, tout en soutenant fermement les idées d'un "salaire universel" et du "droit à la paresse" et du parasitisme comme mode de vie.

5) La destruction du taux de natalité et de la famille, qui est inextricablement liée aux mécanismes 1-4 ci-dessus. De cette façon, l'homogénéité d'un peuple multiséculaire, l'un des plus anciens et des plus définis au monde, est détruite afin d'assurer le remplacement ethnique et le changement de frontières qui en découle. Quand une nation n'est pas envahie par des baïonnettes, elle l'est par des permis de migration gratuits et la fécondité des utérus étrangers.

Il est clair que l'avenir de cette Espagne triplement colonisée est très sombre à moins d'un tournant souverainiste (en termes de direction politique) et d'une "insoumission fondatrice" (en termes de souveraineté économique). Ce changement devrait être complété par un renforcement des forces armées, à intégrer dans les alliances militaires hispano-américaines plutôt que dans les alliances atlantistes, et surtout dans les domaines naval et nucléaire (comme semblait l'envisager Carrero Blanco). Un tel changement semble peu probable maintenant, mais s'il ne se produit pas dans les prochaines années, on peut prévoir:

- La disparition de l'Espagne avec la multiplication des "taifas" qui ne feront que créer plus d'instabilité en Méditerranée.

- L'expansion du Royaume du Maroc vers les îles Canaries et le continent, c'est-à-dire l'Europe. Ainsi, l'État du Maghreb atteindrait des proportions et une force similaires à celles de la Turquie, et obtiendrait une situation analogue à celle de la Turquie, avec des territoires sur deux continents, dont l'Europe.

- L'extension vers le nord de la frontière musulmane. Cela sera également une source d'instabilité.

- Les mouvements de population, toujours indésirables et source de conflits lorsqu'ils sont incontrôlés, massifs et motivés par une "fuite" hors de l'État d'origine. Si l'État espagnol a déjà abandonné une de ses provinces il y a un demi-siècle, il pourrait le faire à nouveau dans d'autres.

- La réduction substantielle du territoire européen d'une UE de plus en plus soumise à l'impérialisme américain et à ses alliés extra-européens qui semblent prêts à étendre leurs propres impérialismes: le Maroc, la Turquie, l'Arabie Saoudite ou Israël seront ravis de voir de nouvelles terres et de nouvelles masses humaines à exploiter.

Il est tout à fait clair que le rôle de l'Espagne est essentiel, malgré sa prostration et sa faiblesse actuelles. Ce que j'ai appelé dans cet essai la "logique des antécédents" ou des "précédents" permet d'anticiper les prochains mouvements du cycle historique. Ce qui s'est déjà produit peut se reproduire, et de manière plus grave et irréversible. Nous, les Espagnols, devons être les premiers à réagir, en devinant les futurs mouvements de l'ennemi, en détectant qui il est et en n'oubliant jamais que c'est un monde dans lequel la vraie paix n'a jamais été déclarée. Malheureusement, c'est comme ça.

mardi, 27 décembre 2022

La géopolitique du Cambodge: destruction et reconstruction

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La géopolitique du Cambodge: destruction et reconstruction

Groupe de réflexion Katehon

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/la-geopolitica-della-cambogia-distruzione-e-ricostruzione

Le Cambodge, d'une superficie de 181.035 kilomètres carrés, est situé dans la partie sud de la péninsule indochinoise et a des frontières avec le Vietnam à l'est et au sud-est, la Thaïlande à l'ouest et au nord-ouest, le Laos au nord et le golfe de Thaïlande au sud-ouest. Du 2ème siècle de notre ère au milieu du 15ème siècle, le Cambodge était un royaume très puissant de la péninsule indochinoise, qui a donné naissance à la culture d'Angkor, mondialement connue. Après le 15ème siècle, la puissance nationale du Cambodge a décliné jour après jour. En 1863, le Cambodge est devenu une colonie française et a été envahi par le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Le 9 novembre 1953, le Cambodge, après de nombreuses souffrances, a finalement obtenu son indépendance. Mais le Cambodge, qui venait d'obtenir son indépendance, a été confronté au même problème que de nombreux États-nations nouvellement indépendants : l'escalade à cause de la guerre froide mondiale.

Sous l'influence de la guerre froide, sur le plan diplomatique, le Cambodge est passé de la neutralité initiale à l'oscillation entre les deux camps de l'Est et de l'Ouest par le biais de différentes forces et de conflits militaires directs avec ses puissants voisins survenus de temps à autre. Mais le conflit idéologique ne suffit pas à expliquer les bouleversements que le Cambodge a connus pendant la guerre froide. Leifer Michael estime que "depuis le déclin de l'ancien empire khmer, la géopolitique a influencé le destin futur du Cambodge" [1]. Le journaliste britannique William Shawcross était du même avis : "Le Cambodge est victime de sa géographie et de sa politique immature" [2].

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La politique étrangère du Cambodge pendant la guerre froide

Depuis son indépendance des colonisateurs français en 1953, le peuple cambodgien, dirigé par le roi Sihanouk (photo), a cultivé une indépendance et une souveraineté nationale ténues. Pendant la guerre froide, il était toutefois très difficile pour le Cambodge d'atteindre cet objectif. Pour cette raison, le Cambodge a dû adopter une politique étrangère neutre et pratiquer une diplomatie équidistante entre les deux camps de l'Est et de l'Ouest, espérant une chance de vivre dans l'intervalle entre les deux camps pour libérer le Cambodge de la menace de la guerre. C'est pourquoi, au début de son indépendance, le Cambodge a fermement rejeté les fortes pressions exercées par le camp occidental dirigé par les États-Unis et a refusé de rejoindre l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est dirigée par les États-Unis. Cependant, la politique étrangère du Cambodge a été clairement pro-occidentale dès le début. D'une part, il existe un conflit entre les factions républicaines et monarchistes depuis l'indépendance du Cambodge. Sous l'influence de la guerre froide, les républicains de droite se sont alignés sur le camp occidental et les républicains de gauche sur le camp socialiste.

Cependant, comme les deux puissants voisins du Cambodge, le Sud-Vietnam et la Thaïlande, étaient tous deux alignés sur le camp occidental, Sihanouk prévoyait d'adopter une stratégie pro-occidentale de "neutralité" pour obtenir le soutien des États-Unis en faveur de la paix, de la neutralité, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté sur le Cambodge.

Toutefois, à mesure que la guerre du Vietnam s'intensifia, les États-Unis cherchèrent de plus en plus à attirer le Cambodge dans le camp occidental pour l'empêcher de tomber aux mains du parti communiste. Depuis l'indépendance du Cambodge, les États-Unis ont fourni au pays un total de 404 millions de dollars. L'importance de cette aide est évidente pour le Cambodge, qui était en pleine tourmente. Cependant, en 1963, alors que la situation internationale et intérieure évolue, Sihanouk décide de rompre avec l'aide économique et militaire américaine. Il a également nationalisé les banques du pays et le commerce d'import-export [3].

Après avoir rompu ses liens avec les États-Unis en 1965, le Cambodge s'est tourné vers le camp socialiste pour obtenir de l'aide. Le virage diplomatique du Cambodge a eu deux conséquences immédiates. D'une part, le gouvernement américain s'est montré furieux de la transition du Cambodge vers le socialisme et Nixon a autorisé secrètement le bombardement du territoire cambodgien.

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Rien qu'au cours des cinq premières années de la décennie 1970, les États-Unis ont largué 540.000 tonnes de bombes sur le Cambodge, soit plus que la quantité totale larguée par les forces alliées sur le Japon pendant la Seconde Guerre mondiale [3]. 150.000 personnes sont mortes en conséquence directe des bombardements au Cambodge. D'autre part, alors que Sihanouk est à l'étranger, l'opposition soutenue par les États-Unis organise un coup d'État le 18 mars 1970 et établit une "République khmère", dirigée par Lon Nol (photo).

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Cependant, lorsque les Américains, qui avaient perdu la guerre au Vietnam, se sont finalement retirés de la région de l'Indochine, la République khmère, qui avait perdu le soutien américain, a rapidement été renversée par les Khmers rouges le 17 avril 1975. De 1975 à 1979, le Cambodge a été rebaptisé "Kampuchéa démocratique" avec Pol Pot à sa tête (photo, ci-dessous).

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Peu après l'établissement du Kampuchéa démocratique, des conflits frontaliers avec les pays voisins ont commencé à apparaître. Sur la question des frontières, le Cambodge s'est d'abord battu avec le Vietnam, puis avec la Thaïlande et le Laos. L'histoire des litiges territoriaux entre le Vietnam et le Cambodge remonte à l'expansion du Vietnam au 17ème siècle, dernier désastre avant l'arrivée des colons français. En 1979, le conflit entre le Vietnam et le Cambodge a finalement éclaté et le peuple cambodgien a entamé une lutte de 13 ans contre le Vietnam pour sauver le pays. Le Cambodge est devenu une pièce importante sur l'échiquier géopolitique et une aire géostratégique pour les principaux acteurs géostratégiques du monde et les forces politiques de tous bords qui se sont engagés dans un affrontement géopolitique autour de la question cambodgienne.

Premièrement, le jeu et l'interaction entre la Chine, l'URSS et les États-Unis dans la résolution de la question cambodgienne. L'URSS a soutenu le Vietnam et la Chine s'est fermement opposée à l'agression du Vietnam contre le Cambodge et s'est rangée du côté de la résistance cambodgienne avec l'ASEAN. Tout en soutenant leur allié d'Asie du Sud-Est, la Thaïlande, les États-Unis ont également soutenu moralement la communauté internationale en travaillant avec la Chine pour isoler et punir le Vietnam. Les États-Unis déclarent alors qu'ils n'établiront pas de relations diplomatiques avec le Vietnam à moins que ce dernier ne retire ses troupes du Cambodge et qu'ils augmenteront leur puissance militaire dans le Pacifique pour concurrencer l'expansion soviétique en Asie du Sud-Est. Depuis lors, la Chine et les États-Unis ont continué à aider le groupe de résistance cambodgien contre l'armée vietnamienne, qui était soutenue et aidée par l'Union soviétique.

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Troupes vietnamiennes au Cambodge.

Ce n'est que lorsque les relations sino-soviétiques ont été rétablies et que les relations américano-soviétiques se sont affaiblies que les trois grandes puissances, la Chine, l'Union soviétique et les États-Unis, ont commencé à s'engager positivement sur la question cambodgienne. Les trois pays et les parties concernées par la question cambodgienne ont convenu de résoudre la question lors de la Conférence internationale de Paris de 1989. Cela a mis fin au conflit qui a duré dix ans entre le Cambodge et le Vietnam. Cependant, l'Union soviétique, les États-Unis et la Chine ont joué leurs propres jeux géopolitiques lors de la Conférence internationale de Paris. Les résolutions prises sur le conflit de dix ans au Cambodge n'étaient qu'un cadre pour garder l'Indochine et ses voisins comme des pions d'une superpuissance plus grande de l'après-guerre, tout comme les résolutions prises sur l'établissement de la paix en Asie du Sud-Est.

En octobre 1991, le Cambodge a initié un processus de paix interne en signant l'Accord de Paris pour résoudre la crise géopolitique du pays. En termes de partage de la zone géostratégique, le Cambodge est également revenu dans la zone géopolitique de l'Asie de l'Est en raison du retrait et de l'affaiblissement de la superpuissance [4]. Cependant, le Cambodge ayant été trop longtemps déchiré par la guerre froide, sa géopolitique interne a également été minée par la résonance des guerres internes et externes depuis lors. Le processus de paix au Cambodge dans les années 1990 a été dominé par les troubles et la pauvreté. Ce n'est qu'en 1998, lorsque les principales forces du régime khmer rouge se sont rendues au gouvernement royal du Cambodge et que les forces khmères rouges se sont complètement désintégrées, que la situation politique au Cambodge a pu s'apaiser.

Le rebond géopolitique du Cambodge après la guerre froide

Les nouveaux changements dans la géopolitique interne du Cambodge de l'après-guerre froide se manifestent principalement par le fait que les luttes politiques internes entre factions ont connu deux différenciations et combinaisons, à savoir la troisième période de différenciation et de combinaison (fin des années 1980-début des années 1990) et la quatrième période de différenciation et de combinaison (1997-2014). La troisième période se manifeste par la lutte et la rivalité entre les quatre principaux partis : le Parti de l'unité nationale cambodgienne, le Parti Phuentsinpek, le Parti démocratique bouddhiste libéral khmer et le Parti du peuple cambodgien ; dans la quatrième période, Hun Sen organise un coup d'État en 1997 pour renverser le gouvernement Ranarid.

En 1998, le Parti du peuple et le Parti Phunchinpek sont arrivés au pouvoir. La montée en puissance du Parti Rainsy après sa réorganisation en Parti du Salut National et la formation d'un équilibre commun et modèle entre les trois partis.

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Au cours de la troisième période de différenciation et de combinaison, toutes les factions politiques cambodgiennes ont maintenu des relations équilibrées avec les forces politiques étrangères dans les relations internationales, sur la base des exigences de la reconstruction d'après-guerre ; au cours de la quatrième période, les relations entre le Cambodge dirigé par Hun Sen (photo) et les États-Unis et d'autres pays occidentaux sont passées par des phases de détérioration, de sanctions et de reconstruction. Les relations avec la Chine sont passées de l'établissement d'un partenariat de coopération stratégique à l'établissement d'un partenariat stratégique global et à l'avancement d'un partenariat stratégique global. Les relations économiques, commerciales et politiques avec le Japon se sont constamment renforcées, et la relation avec l'ANASE est évidente dans le fait que le Japon est devenu membre de l'ANASE et a occupé la présidence tournante de l'ANASE à deux reprises.

Depuis lors, le rôle géopolitique du Cambodge dans l'intégration de l'ANASE, la géopolitique de la mer de Chine méridionale et la sous-région du Grand Mékong est progressivement devenu plus important, de sorte qu'en termes de relations étrangères, le Cambodge est également devenu une arène de "géopouvoir" pour les jeux de pouvoir de la politique étrangère.

Sources :

[1] Leifer, Michael. “Le dimensioni internazionali del conflitto cambogiano”. [M]. International Affairs (Royal Institute of International Affairs), 34 (1975).

[2] William, Shawcross. “La qualità della misericordia: Cambogia, Olocausto e coscienza moderna”. [M]. New York: Simon and Schuster, 1984.

[3] Tully, John A. “Breve storia della Cambogia: dall’impero alla sopravvivenza”. [M]. Nuovo Galles del Sud: Allen &Unwin, 2005.

[4] 方天建,何跃. 冷战后东南亚地缘政治变化中的大国战略调整述评[J]. 世界地理研究,2013(3):30-40.

Après la Russie, c'est au tour du Qatar. Et nous n'aurons plus qu'à acheter du gaz aux Américains

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Après la Russie, c'est au tour du Qatar. Et nous n'aurons plus qu'à acheter du gaz aux Américains

Nous recevons et publions les analyses et réflexions de l'historien et essayiste Michele Rallo, ancien député de la République italienne.

Par Michele Rallo

Source: https://comedonchisciotte.org/dopo-la-russia-tocca-al-qatar-e-a-noi-non-restera-che-comprare-il-gas-dagli-americani/

Il y a définitivement trop de coïncidences.

C'est une coïncidence que la guerre de l'OTAN contre la Russie (déguisée en guerre entre la Russie et l'Ukraine) ait abouti à la fin de la "dépendance" de l'Europe vis-à-vis du gaz russe.

C'est une coïncidence que l'Europe doive compter sur la "dépendance" d'autres fournisseurs et que les États-Unis puissent placer leur coûteux gaz de schiste dans nos pays.

Et voilà maintenant une troisième coïncidence: le scandale providentiel du "Qatargate" amène l'Union européenne à une quasi-rupture avec le Qatar. Le Qatar qui - par pure coïncidence - est actuellement le deuxième plus grand fournisseur de gaz à l'Europe. Et comme le Qatar menace - en représailles - de couper nos approvisionnements en gaz, la part des États-Unis dans les approvisionnements en gaz (très chers) monterait en flèche: et hop, que voilà une quatrième coïncidence! Dans le même temps, comme un effet secondaire inévitable, les pays européens (l'Italie en tête) devraient dépenser encore plus sur leurs factures énergétiques; encore une fois de plus - coïncidence parmi les coïncidences - au profit de Washington.

Soyons clairs : je ne veux pas défendre le PD socialiste italien ni même les petites vierges du Parlement européen qui s'étonnent d'apprendre qu'un système de lobbying organisé (celui du "lobbying" d'importation américaine) a généré des scandales flagrants de corruption. Tout cela est probablement vrai. Mais il est néanmoins surprenant que les services secrets belges aient décidé d'enquêter - seulement maintenant - sur ce qui se passe dans les bureaux secrets de Strasbourg. À l'instigation de collègues des Émirats arabes unis - a-t-on dit - qui sont hostiles au Qatar pour des raisons de politique interne dans l'aire sunnite. 

C'est peut-être vrai. Mais je ne crois pas que les services émiratis soient parmi les mieux équipés et les plus performants du Moyen-Orient. Peut-être - c'est ma malignité - ont-ils à leur tour reçu un tuyau des services secrets de quelque grande, très grande, puissance occidentale. Ces derniers - que je continue à malmener - auraient alors pu convaincre les Belges d'accepter les suggestions venant des Emirats, et ainsi mettre le doigt dans ces engrenages européens infernaux dont les 007 de Bruxelles s'étaient jusqu'à présent obstinément tenus à l'écart.

Et - si l'on souhaite poursuivre l'hypothèse - on pourrait ajouter que le Qatar n'est pas seulement un grand producteur de gaz naturel, mais aussi un pays qui joue un rôle très particulier dans les équilibres internationaux. Il est inextricablement lié à la Turquie (un pays "désobéissant" au sein de l'OTAN qui a refusé d'adhérer aux sanctions contre la Russie) et est, en même temps, une sorte de première escale pour la Chine au Moyen-Orient. Les liens - entre les deux pays - sont très, très étroites. Selon certains, le Qatar jouerait même un rôle de "charnière" (également économique) entre Ankara et Pékin. Selon d'autres - mais une chose n'exclut pas l'autre - le Qatar serait également une sorte de rampe de lancement pour la pénétration de la Chine en Afrique.

Et que dire de ce qui se passe de l'autre côté du golfe Persique ? Sommes-nous sûrs que les protestations contre le gouvernement de l'Iran constituent un événement entièrement spontané ? Pas les protestations - sacro-saintes - contre un régime tristement obscurantiste et sa brutale "police morale". Pas les manifestations - disais-je - qui sont certainement authentiques et spontanées... Pas les manifestations, mais la tentative de les prolonger indéfiniment - au prix de centaines de morts - afin de les transformer en un coup d'État violent contre un gouvernement qui, avec tous ses défauts, est néanmoins l'expression d'un verdict électoral légitime, bien que résultant d'une simili-démocratie absolument sui generis, dans la lignée des canons politiques du Moyen-Orient.

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Êtes-vous sûr que ce qui se passe en Iran est un phénomène entièrement spontané ? Sommes-nous sûrs que la "couverture" de ces événements par les grands médias internationaux ne vise pas à préparer l'opinion publique occidentale à une forme d'intervention ou de simple conditionnement pour défendre les principes démocratiques en Iran ? Et pourquoi une "couverture" similaire n'est-elle pas accordée à ce qui se passe en Afghanistan au même moment ? Dans l'Afghanistan livré par les États-Unis aux talibans, où la police des mœurs (ou son équivalent) a droit de vie et de mort sur tout le monde, où les femmes n'ont même pas un dixième des libertés qui leur sont accordées en Iran, où les condamnations à mort ne sont pas un événement épisodique mais une pratique quotidienne dont plus personne ne s'étonne...

Toutes les coïncidences, tous les indices qui - si nous ébauchions les grandes lignes d'un roman policier - ne pointeraient que dans une seule direction : Washington. Mais comme nous ne sommes pas dans un roman policier, mais dans la réalité formidable du "politiquement correct", nous devons croire que tout est arrivé et arrive par hasard: du sabotage du gazoduc Nord Stream aux pots-de-vin des lobbyistes européens.

Les Américains, quant à eux, sont les "gentils" par excellence. Ils ne font que des guerres pour mettre fin aux guerres.

Le président Thomas Woodrow Wilson l'avait déjà déclaré en 1917. Mais il semble que, après cent cinq ans, ils n'ont toujours pas découvert comment y parvenir. Ils en sont toujours aux déclarations de principe, et je ne pense pas qu'ils iront plus loin. Du moins tant qu'il y aura encore beaucoup de simplets en Europe qui croient aux "coïncidences".

Michele Rallo

Comment faire disparaître radicalement le patrimoine français ?

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Comment faire disparaître radicalement le patrimoine français?

par Pierre-Emile Blairon

… et tous ces vieux villages qui puent le monde traditionnel et la bouse de vache ? Rien de plus simple ! pas de bombes, pas de chars d’assaut : l’économie d’énergie ! Fallait y penser ! C’est à la mode et ça ne tue personne !

Dystopies

"Dommage que ça ne tue personne, d’ailleurs... ça aurait fait d’une pierre deux coups !", se sont dit les frères Big Brother et Big Pharma, obséquieusement relayés par les organes de presse, et d’ajouter : "depuis le temps qu’on s’échine à essayer de réduire cette population de gueux ! Nous avons pourtant employé tous les moyens. La pandémie : ça n’a pas marché, ils ont travaillé comme des cochons, les laborantins de Wu-Fu, résultat : pas mieux qu’une bonne grippe de derrière les fagots, comme ils disent chez les ploucs. Le vaccin, oui, ça fonctionne, il y a beaucoup de morts et d’éclopés, mais ça n’est pas suffisant, il nous reste des milliards de doses à écouler. La guerre, c’est bien, ça fait tourner les usines, mais il y en a certains qui ne sont pas d’accord et qui n’arrêtent pas de nous mettre des bâtons dans les roues ; là, nous nous sommes carrément faits rouler dans la farine".

C’est alors que, au moment même où tout ce beau monde mondialiste était dans le désarroi total, le lobby des BTP (Bâtiments et Travaux Publics), une structure économique qui existe dans un vieux pays, la France, d’un vieux continent, l’Europe, eut l’idée de leur proposer la bonne affaire, une lueur d’espoir pour ne pas sombrer dans la neurasthénie : "si on ne peut pas se débarrasser des habitants, on pourra toujours éradiquer tous ces agglomérats hideux et moisis de maisons délabrées ou, au moins, les cacher à notre vue en attendant de les remplacer par des grandes tours pour y loger nos futurs esclaves, comme l’avait si bien imaginé ce bon Le Corbusier pour détruire Paris [1]."

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Ce petit passage d’introduction amusant (?), en forme de conte moderne (de Noël ?), était bien sûr une dystopie. Qu’est-ce qu’une dystopie ? C’est un récit de fiction qui décrit un monde où l’utopie, du genre « tout le monde, il est beau, tout le monde, il est gentil », loin de se réaliser, a accouché d’un monde catastrophique. 1984, de George Orwell, ou Le Meilleur des Mondes, d’Aldous Huxley, sont des dystopies. Tout comme la république, la démocratie… ou l’architecture de Le Corbusier.

Deux lois mortifères et un règlement stupide : le « diagnostic de performance énergétique »

La vérité, c’est que c’est Ségolène Royal, alors ministre de l’écologie [2], qui a initié ce processus destructeur en faisant adopter un décret (du 30 mai 2016) qui obligera les propriétaires des maisons (anciennes ou pas) à isoler leurs bâtiments par l’extérieur, une absurdité que Le Canard Enchaîné du 17 août 2016 fut l’un des premiers à dénoncer  (voir l’article).

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Ce décret a été conforté par deux lois qui vont dans le droit fil des mesures contraignantes liées au possible « pass énergétique » qui viendrait remplacer, ou, pire, doubler, le « pass médical » dont rêvent tous les dictateurs de la planète. On peut lire dans un article paru dans Les dernières nouvelles d’Alsace : « Faut-il asseoir la transition énergétique sur un champ de ruines, celui de notre patrimoine ? Malgré d’inventives initiatives individuelles, la maison à colombages perd du terrain, en Alsace : chaque année, elles seraient plus de 300 à finir en petit bois. Le phénomène n’est pas près de s’inverser depuis la promulgation de deux lois aux amers effets secondaires : la loi climat et résilience (2021), qui établit le principe du zéro artificialisation nette et la loi énergie climat (2019), qui vise l’interdiction progressive à la location de passoires thermiques, pour favoriser des rénovations thermiques à mener tambour battant, puisque l’État leur assigne un caractère d’urgence climatique. Deux lois vertueuses en apparence, mais qui font peser sur le bâti ancien une pression inédite et mortifère : l’une en accélérant la densification des centres des communes, ce qui se fera parfois en ratiboisant l’ancien, et l’autre en prônant une rénovation qui ne tient pas compte des caractéristiques bioclimatiques du bâti ancien et qui aboutira à sa ruine. Les matériaux naturels ont en effet besoin de respirer, ce que ne permet pas l’utilisation de polystyrène expansé avec lequel on recouvre de plus en plus souvent les colombages… Depuis cet été, des voix s’élèvent pour dénoncer cette catastrophe qui s’annonce, à savoir que le bois "pourrisse" derrière sa nouvelle coque étanche. »

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A ces deux lois vient s’ajouter une mesure plus ancienne (2016) : le « diagnostic de performance énergétique » (DPE), obligatoire lui aussi lors de la vente ou de la location d’un bâtiment ; ces diagnostics ont vu éclore quantité d’entreprises qui flairaient l’affaire juteuse, toutes aussi incompétentes les unes que les autres, qui conduisent les propriétaires à effectuer des travaux inutiles et coûteux (voir les associations de défense des consommateurs, dont la revue Que Choisir d’octobre 2022).

Les associations de défense du patrimoine sont vent debout contre ces mesures

Le 2 novembre 2022, la sénatrice Sabine Drexler alertait le gouvernement sur les conséquences dramatiques de cet ensemble de mesures sur le patrimoine français qui ne pourrait y survivre (voir son intervention sur Youtube).

Le 18 novembre 2022, il y a donc un mois, le G7, regroupement des principales associations de défense du patrimoine bâti, sous la conduite de Maisons paysannes de France, envoyait une lettre ouverte (comme un SOS ou une bouteille à la mer) à leurs ministres de tutelle : ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et ministre de la Transition énergétique  (Amusant, non, ces ministères de « transition », ce qui veut dire qu’ils ne sont là que provisoirement, en attendant le great reset ou les pass écologique et énergétique ? Et que veut dire « cohésion des territoires » si ce n’est : uniformisation ?)

Voici deux extraits de cette lettre ; nous sourirons malicieusement à la petite phrase : « Nous n’imaginons pas un seul instant qu’il s’agisse d’un choix volontaire », comme si les rédacteurs de la loi auraient pu « oublier » que la France existait avant 1948 :

 « Étonnamment, la loi climat & résilience ne mentionne pas le bâti ancien (d’avant 1948) qui ne peut pourtant pas être confondu avec celui d’avant 1975 - dit des “30 glorieuses” - ni rangé dans la catégorie des “passoires thermiques”. Ce bâti ancien, qui constitue l’un des atouts de l’esthétique et de l’attractivité de nos villes et de nos campagnes, appelle certes des travaux pour améliorer sa performance énergétique, mais dans le respect de ses matériaux et de l’écosystème qu’il constitue. Si ces travaux ne respectent pas ce qu’il est - un bâti bioclimatique par nature - et le confondent avec ce qu’il n’est pas - une passoire thermique - loin de l’inscrire dans la durée, ils vont le condamner irrémédiablement. Nous n’imaginons pas un seul instant qu’il s’agisse d’un choix volontaire. C’est donc une omission de la part des rédacteurs de la loi, qu’il est urgent et vital de corriger. […]

 « La disparition programmée de nos menuiseries anciennes, des croisées et des portes - illustrations des savoir-faire du menuisier, du sculpteur, du serrurier ou du verrier - au profit de modèles standardisés, généralement en PVC, n’est pas acceptable. L’âme centenaire de nos maisons ne doit pas être effacée par des productions de l’industrie qui n’ont rien de durable. L’isolation par l’extérieur qui détruit toute ornementation en saillie des façades pour y arrimer des dalles souvent en polystyrène, ramène l’architecture à un simple gabarit et la met en péril. Que penser d’une isolation par l’intérieur substituant au second œuvre ancien et à ses décors, des boîtes en placoplâtre ? Nous nous opposons à cette extinction patrimoniale de masse, à cette négation de l’architecture offerte à tous, annihilant les diversités régionales, les statuts, les époques ou les styles de ces bâtiments. Ce nivellement industriel, consistant souvent à plastifier nos logements, loin de sauver la planète, nous déshumanise et prive les Français de leur héritage artisanal et artistique le plus immédiat. Pour tous les acteurs, il est urgent de mettre en œuvre une politique cohérente de formation technique et patrimoniale qui, comme le confirment certains médias, fait visiblement défaut aujourd’hui. Nos associations sont contactées par de nombreux propriétaires désemparés à la lecture des résultats du nouveau DPE, devenu opposable et qui débouche dans la plupart des cas sur une préconisation d’isolation par l’extérieur, avec des matériaux et des techniques qui font fi de la valeur patrimoniale des façades et des logiques de fonctionnement de leurs matériaux, tous sensibles à l’humidité et perspirants. Devant la catastrophe annoncée, nous attirons votre attention sur ces carences d’une loi qui, appliquée dans l’urgence, risque d’avoir des conséquences néfastes sur le bâti ancien... »

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La France, premier pays touristique au monde

Et, comme en France moderne, tout finit par des chiffres (en France traditionnelle, c’était des chansons, chaque époque a ses priorités), en voici quelques-uns qui prouvent abondamment que ce gouvernement n’en a rien à faire des Français, de la France, de son avenir, et encore moins de son histoire, de son legs patrimonial ou de son rayonnement dans le monde.

Chiffres disponibles de 2019: la France est la première destination touristique mondiale:  90 millions de touristes internationaux en 2019, et la troisième destination pour les recettes engrangées par ce tourisme. Ces touristes ont dépensé en France 170 milliards d’euros pour cette année-là.

En terme d’activité professionnelle, le tourisme emploie 2 millions de salariés directs et indirects et constitue 7 % du PIB français.

Pourquoi les touristes viennent-ils si nombreux en France ? Parce que si la France n’est peut-être pas le plus beau pays du monde (en tout cas, peu s’en faut), il est à coup sûr celui qui offre la plus grande diversité, à la fois de paysages, de monuments, d’architectures locales admirablement et consciencieusement préservées (ces villages et ces petites villes de culture harmonieusement dessinés au fil des siècles et où il fait si bon flâner), de gastronomies et de cultures régionales enracinées, de patrimoine artistique et historique (que la Révolution n’a pas réussi à totalement éradiquer), il bénéficie d’un climat tempéré qui fait qu’il est possible de visiter le pays à peu près tout le long de l’année selon les régions, d’un ensoleillement maximum dans ses régions du sud, et enfin, il dispose de structures d’accueil (hôtellerie et restauration) qui offrent un large choix à la portée de tous les budgets.

Croyez-vous que ces touristes seront encore là lorsque toute cette richesse patrimoniale aura été saccagée ? Pensez-vous qu’ils se déplaceront pour visiter des quartiers sinistres peuplées de tours, pour traverser des zones industrielles sans fin, ou pour croiser des villages aseptisés composés de maisons toutes aussi semblables les unes que les autres ?

La qualité de vie n’est pas une question de richesse matérielle, et même ces « élites » mondialistes, avec tout l’argent dont elles disposent (qu’elles auront volé aux peuples), quand elles sortiront de leurs bunkers, seront alors obligées de vivre dans un monde où toute beauté aura été effacée.

Pierre-Emile Blairon.

[1] En 1922, l’architecte Le Corbusier, préfiguration des transhumanistes, avait imaginé de raser tous les bâtiments anciens sur la rive droite de la Seine à Paris (sauf les églises) pour y construire 18 gratte-ciel qui logeraient entre 500 000 et 700 000 habitants (voir la maquette du projet dit « Voisin »)

[2] Avant de prendre un peu de plomb dans la tête depuis ses derniers revirements, ce qui nous permet de saluer ici sa bravitude).

dimanche, 25 décembre 2022

La revue de presse de CD - 25 décembre 2022

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La revue de presse de CD

25 décembre 2022

EN VEDETTE

Loïk Le Floch-Prigent : Comment la France va-t-elle s’en sortir ?

Longue interview sous forme de vidéo (2h25’12’’) de Loïk Le Floch-Prigent, ingénieur et ancien PDG de Elf notamment, sur l’énergie en général et la désindustrialisation de la France en particulier. Pour clore les témoignages des anciens grands serviteurs de l’État dont la connaissance et le patriotisme ont été balayés par des politiques incompétents. Et c’est loin d’être fini.

thinkerview.com

https://www.thinkerview.com/loik-le-floch-prigent-comment-la-france-va-t-elle-sen-sortir/

ALLEMAGNE

Le soi-disant coup d'État en Allemagne est destiné à arrêter l'AfD !

Entretien avec Benedikt Kaiser. Selon lui, les pouvoirs en place essaient de construire un « danger de droite » permanent. Ils mettent en scène des conspirateurs et surfent sur la vague de la "lutte contre l'extrême droite" avec la charade des « Reichsbürger ». En réalité, ils veulent discréditer la seule opposition, l'AfD, et les empêcher d'accéder au pouvoir.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/12/21/le-soi-disant-coup-d-etat-en-allemagne-est-destine-a-arreter-l-afd.html

COMPLOTISME (C’est celui qu’y dit qui y’est !)

Sommes-nous tous complotistes ?

C’est sûrement l’un des mots-clés les plus frappants de ces dernières années : complotisme. Entre mouvements sociaux et crise du Covid, qui est complotiste, qui ne l’est pas, et sur quels sujets ? Où s’achève l’exercice de l’esprit critique, où commence le complotisme ? Il semble en tout cas que le gouvernement ait décidé de tout mettre dans le même sac, de mélanger les sujets. En effet, des assises des dérives sectaires et du complotisme devraient être organisées début 2023. Une annonce faite au lendemain de la présentation du dernier rapport de la Miviludes, soulignant une croissance d’un tiers des saisines, avec plus de 4000 demandes l’an passé. Mais pourquoi cette assimilation des deux phénomènes ? "La porosité entre les deux et leur interdépendance tend à s’accroître", a affirmé le secrétariat d’État chargé de la citoyenneté. L’un, le complotisme, mènerait à l’autre, la dérive sectaire. "J'entends adapter l'action de l'État, au sortir des assises des dérives sectaires et du complotisme, afin de pouvoir bénéficier de tous les outils nécessaires pour combattre efficacement ce fléau", a déclaré Sonia Backès.

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/sommes-nous-tous-complotistes-n1777/

DÉCONSTRUCTION

Agression du Café Laïque Bruxelles

L’attaque sur un lieu ouvert au public où devait se tenir une conférence donnée par Caroline Eliacheff et Céline Masson, auteurs du Fabrique de l’enfant transgenre, constitue un exemplaire très clair du mode opératoire de nature terroriste pratiqué par les transactivistes. Analyse de Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue.

causeur.fr

https://www.causeur.fr/agression-du-cafe-laique-bruxelles-militants-transgenres-terrorisme-249489?utm_source=Envoi+Newsletter&utm_campaign=34ee582779-Newsletter_4_fevrier_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_6ea50029f3-34ee582779-57276049

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DÉSINFORMATION/CORRUPTION/CENSURES/DÉBILITÉ

Folie russophobe : l’excellente journaliste Anne-Laure Bonnel bannie des médias mainstream

Anne-Laure Bonnel paye pour son indépendance d’esprit. Le 12 septembre 2022, elle était reçue chez Putsch. « Je ne suis pas là pour prendre le parti des Russes. Je ne suis pas anti-Ukraine ou pro-Russe ou anti-Zelensky. Je suis simplement là pour rééquilibrer ce débat parce qu’il est en train de nous mener dans une boucherie, une boucherie terrible ». Le système médiatique ne lui pardonnera pas cette absence de parti pris, injustement pris pour de la russophilie, ou de l’ukrainophobie : son contrat à la Sorbonne n’a pas été renouvelé à cette occasion.

synthesenationale.hautetfort.com

http://synthesenationale.hautetfort.com/archive/2022/12/20/folie-russophobe-l-excellente-journaliste-anne-laure-bonnel-6418094.html

Affaire Paypal. Jérôme Bourbon (Rivarol) : « Une victoire symbolique, un coup d’arrêt, au moins temporaire, aux décisions unilatérales et arbitraires des organismes bancaires »

Nous avions évoqué la victoire judiciaire pour l’hebdomadaire nationaliste Rivarol face à Paypal. Une victoire symbolique et qui pourrait faire jurisprudence pour d’autres médias, personnalités politiques, victimes elles aussi de la censure de Paypal, mais plus globalement des GAFAM. Pour évoquer cette affaire, nous avons interrogé Jérôme Bourbon, rédacteur en chef de Rivarol.

breizh-info.com

https://www.breizh-info.com/2022/12/19/212321/paypal-bourbon-rivarol-banques/

L'équipe de France, pas assez blanche ? L'Argentine a un problème avec ses racines africaines

Il faut s’appeler Slate, être de gauche et bienpensant (oxymore !) pour pouvoir publier un texte aussi raciste ! A méditer…

https://www.slate.fr/story/237824/argentine-couleur-peau-noirs-racines-immigres-joueurs-football-debat-mythe-nation-blanche?utm_source=ownpage&utm_medium=newsletter&utm_campaign=daily_20221219&_ope=eyJndWlkIjoiN2I1NmE4ZDcxYzBiOTUzZjhkYjE1Y2VjMTI4OTlhZmIifQ%3D%3D

Revue de presse RT du 11 au 17 décembre 2022

Rituel de ré/désinformation grâce à Russia Today. Cette semaine : la tension entre la Serbie et le Kosovo s’aggrave ; les nations de l’UE augmentent leurs échanges avec la Russie ; la Chine veut abandonner le dollar dans le commerce du pétrole ; le Royaume-Uni admet avoir envoyé des troupes en Ukrainiens.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/revue-de-presse-rt-du-11-au-17-decembre

ÉCOLOGIE/PUNITIVE OU PAS

Carton rouge ! Impostures énergétiques déguisées sous forme de rapports d’experts.

Plusieurs études ont été publiées récemment à propos de l’approvisionnement énergétique de la Suisse après qu’elle se serait décarbonée, ce qui se traduit avant tout par une augmentation massive de la consommation électrique. La bonne nouvelle est que, enfin, il est tenu compte de la réalité des modes de production, permettant ainsi une évaluation plus complète de divers scénarios. Cependant, malgré toutes les qualités intrinsèques des experts impliqués et grassement rétribués, toutes ces études présentent des défauts si honteux qu’elles méritent plusieurs cartons rouges, sauf la mienne bien sûr. Pour les ignorants de la chose cela signifie que même un excellent joueur se fait ainsi expulser du champ de jeu.

Le blog de Michel de Rougemont

https://blog.mr-int.ch/?p=8812&utm_source=mailpoet&utm_medium=email&utm_campaign=un-recent-article-de-mr-s-blog_3

ÉCONOMIE

Bloomberg : l'Europe a perdu environ un trillion de dollars à cause de la crise énergétique

La hausse des prix des carburants due au conflit en Ukraine a coûté à l'Europe un trillion de dollars, selon Bloomberg, qui tire la sonnette d'alarme sur le fait que ce n'est que le début de la plus grande crise depuis des décennies. L'agence prévoit que la concurrence pour le gaz naturel liquéfié (GNL) s'intensifiera après cet hiver, car le vieux continent devra reconstituer ses réserves de gaz face à des approvisionnements faibles ou nuls en provenance de Russie.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/12/20/bloomberg-l-europe-a-perdu-environ-un-trillion-de-dollars-a-cause-de-la-cri.html

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L’internationalisation du Renminbi : un développement rapide 1/3

Déclenchée en 2009 et sous l’impulsion d’une double stratégie de contournement et d’effort à l’intérieur des systèmes existants, l’internationalisation du Renminbi s’est développée rapidement en termes d’institutions et d’usages. L’internationalisation de la monnaie chinoise Renminbi (RMB) est un sujet qui s’invite de plus en plus dans les débats et les conversations tant entre les experts qu’entre les passionnés de géopolitique.

revueconflits.com

https://www.revueconflits.com/linternationalisation-du-renminbi-un-developpement-rapide-1-3/?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=l_internationalisation_du_renminbi_un_developpement_rapide_1_3&utm_term=2022-12-23

ÉNERGIES

Les terres rares, atout maître de la Chine à l’international

La place de la Chine dans l’exploitation des terres rares n’est, toutefois, qu’en partie liée à l’importance de son stock de métaux stratégiques.

contrepoints.org

https://www.contrepoints.org/2022/12/19/445648-les-terres-rares-atout-maitre-de-la-chine-a-linternational?utm_source=Newsletter+Contrepoints&utm_campaign=91e68a5ce6-Newsletter_auto_Mailchimp&utm_medium=email&utm_term=0_865f2d37b0-91e68a5ce6-114773897&mc_cid=91e68a5ce6&mc_eid=e9e66aaefa

Atomes crochus avec le nucléaire : le socle de la souveraineté française

Le sujet du nucléaire abreuve nos discours électoraux, nos préoccupations, nos médias et les actualités géopolitiques du moment. Il a bien sûr été mis aussi sur le devant de la scène suite aux sanctions contre la Russie et la guerre en Ukraine. En France, le nucléaire civil – nos centrales – est le plus contesté par certains segments de notre population et certains corps intermédiaires qui en oublient notre génie nucléaire militaire. Et s’est noyé dans le marasme de la politique énergétique européenne et le suivisme de nos leaders par rapport à la politique allemande et la décision d’Angela Merkel d’en sortir il y a 11 ans.

geopragma.fr

https://geopragma.fr/atomes-crochus-avec-le-nucleaire-le-socle-de-la-souverainete-francaise/

ÉTATS-UNIS

Twitter Files : comment le FBI a discrédité les informations sur le scandale du laptop de Hunter Biden

Les Twitter Files dévoilent (enfin) les dessous de la censure du scandale de Hunter Biden sur la plateforme. C’est l’auteur Michael Shellenberger qui prend le relais avec la partie 7 pour expliquer comment le FBI a discrédité les informations sur les « affaires » du fils de Joe Biden à l’étranger, « avant et après » la publication par le New York Post d'un article sur le scandale lié au contenu de son ordinateur portable.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/politique-monde/twitter-files-comment-le-fbi-discredite-les-informations-sur-le-scandale-du-laptop

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Assassinat de Kennedy : nouvelles archives déclassifiées, la CIA « a participé » à son meurtre, selon Fox News

Les archives nationales américaines ont rendu public jeudi 15 décembre plus de 13 000 documents liés à l'assassinat du président John F. Kennedy en 1963. La Maison-Blanche a, encore une fois, bloqué la publication de milliers d'autres, comme cela a été le cas en 2017. Cela n’a pas empêché la chaîne Fox News et l’un de ses animateurs vedettes, Tucker Carlson, d’interroger « une source qui a eu accès aux documents non divulgués », qui aurait affirmé que « oui, la CIA est impliquée dans la mort » du 35e président des États-Unis.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/politique-monde/assassinat-de-kennedy-nouvelles-archives-declassifiees-la-cia-participe-son-meurtre

FRANCE

En 2022, les Français n’ont jamais autant payé d’impôts depuis 30 ans

Les Français, ménages comme entreprises, ont payé plus d’impôts qu’ils ne l’ont jamais fait depuis 30 ans. Les prélèvements obligatoires en 2022 ont atteint 45,2% du PIB en 2022, soit 0,9 point de plus par rapport à 2021 où le taux a été évalué à 44.3%. En euros, cela fait une augmentation de 86,4 milliards, pour atteindre 1 194 milliards contre 1 107.7 milliards en 2021, selon les derniers chiffres publiés dans le rapport économique, social et financier (RESF), publié le 4 octobre 2022.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/societe-economie/en-2022-les-fr...

Le naufrage d’EDF expertisé par ses anciens patrons

Débarqués du navire, ses anciens capitaines témoignent devant l'Assemblée nationale. Les anciens PDG d'EDF, Pierre Gadonneix (2004-2009), Henri Proglio (2009-2014) et Jean-Bernard Lévy (2014-2022) ont été auditionnés par la commission d'enquête « visant à établir les raisons de la perte de souveraineté et d'indépendance énergétique de la France ». Tous pointent l'incompétence des politiques, et accusent l'Union Européenne et l'Allemagne d'être à l'origine de ce sabordage.

laselectiondujour.com

https://www.laselectiondujour.com/le-naufrage-dedf-expertise-par-ses-anciens-patrons-n1774/

TOP 8 des pires (et des meilleurs) présidents de la République !

Avec un Pierre-Yves Rougeyron en roue libre, un survol plein d’intérêt des présidents de la Ve République. De l’humour, des connaissances et des extraits vidéo bien trouvés dont certains nous rappellent ou nous apprennent, selon le cas, le pourquoi de l’état de la France aujourd’hui. Mieux qu’un cours d’Histoire récente, qu’on ne donne plus dans nos écoles !

J’suis pas content TV (Greg Tabibian)

https://www.youtube.com/watch?v=DSZpifpCpZg

GÉOPOLITIQUE

« Un nouvel ordre mondial très différent se dessine sous nos yeux »

La façon dont le monde nous apparaît diffère totalement selon la façon dont votre regard est fixé sur le moyeu de la roue ; ou à l’inverse, si vous observez la rotation de la roue autour de son moyeu (et l’allure qu’elle maintient), l’on verrait le monde autrement.

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/un-nouvel-ordre-mondial-tres-different-se-dessine-sous-nos-yeux-alastair-crooke/

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IMMIGRATION

France-Algérie, Macron et Darmanin baissent la garde

Ancien ambassadeur à Alger, Xavier Driencourt, l’a été à deux reprises, entre 2008 et 2012 et de 2017 à 2020. Il est donc bien placé pour commenter les récentes décisions prises non seulement par Emmanuel Macron mais encore du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin et celui des Affaires étrangères, Catherine Colonna qui ont levé le pied sur la délivrance des visas entre les pays du Maghreb et la France. La porte à une immigration non justifiée de nouveau ouverte mais surtout sans contrepartie. On trouvera ici son interview par Alexandre Devecchio dans Le Figaro du 21 décembre.

synthesenationale.hautetfort.com

http://synthesenationale.hautetfort.com/media/00/01/4218985621.pdf 

ISRAEL

« Israël en miettes » – à l’heure de l’autodestruction de l’Occident

L’« Israël » que vous pensiez connaître n’existe plus : les radicaux mizrahi (Juifs originaires des pays arabes) ont chassé l’élite ashkénaze (euro-libérale) du pouvoir lors des dernières élections en « Israël » . Une longue continuité linéaire de la politique israélienne vient d’être mise à mal. Ce résultat représente un « retournement de situation » complet, une rupture avec la diaspora américaine (principalement « réformée ») et avec l’ancienne classe dirigeante laïque, kibboutznik et herzlienne.

lesakerfrancophone.fr

https://lesakerfrancophone.fr/israel-en-miettes-a-lheure-de-lautodestruction-de-loccident

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LECTURE/LITTÉRATURE

Houellebecq, Onfray, Ernaux, Finkielkraut : trouver l’intrus !

Le billet de Thomas Legrand dans le Libération du 6 décembre était consacré à l’entretien croisé de Michel Onfray et Michel Houellebecq paru dans la revue Front populaire. D’après l’éditorialiste qui avait avoué sur France Inter, sans peur des représailles, être « la quintessence du bobo », le philosophe et l’écrivain sont des « trouillards ». De plus, Thomas le Téméraire prétend pouvoir faire la démonstration que Houellebecq dit n’importe quoi depuis toujours ; il en a la preuve absolue : Soumission, écrit-il, roman d’anticipation dans lequel Houellebecq imaginait l’arrivée au pouvoir d’un président musulman, se déroule en 2022. Or, s’esclaffe Legrand, en 2022, c’est… Emmanuel Macron qui a été élu !

causeur.fr

https://www.causeur.fr/houellebecq-onfray-ernaux-finkielkraut-trouver-lintrus-jeu-de-noel-249547?utm_source=Envoi+Newsletter&utm_campaign=223ff2b14e-Newsletter_4_fevrier_COPY_01&utm_medium=email&utm_term=0_6ea50029f3-223ff2b14e-57276049

MONDIALISME/TERRORISME

Pérou : L’ambassadrice des États-Unis à Lima était un agent de la CIA

L’ambassadrice des États-Unis au Pérou, Lisa Kenna travaillait pour la CIA et le Pentagone. La veille du coup d’état contre le président élu de gauche, Pedro Castillo, Kenna a rencontré le ministre de la défense du Pérou, qui a ensuite ordonné aux militaires de se retourner contre Castillo. Le coup d’état a déchaîné des protestations massives dans tout le Pérou. Le régime de fait a déchaîné une violence brutale et la police a tué plusieurs manifestants.

reseauinternational.net/

https://reseauinternational.net/perou-lambassadrice-des-etats-unis-a-lima-etait-un-agent-de-la-cia/

RÉFLEXIONS

« La puissance populaire ne se reconnaît plus dans cette élite et se moque de ses mensonges » Interview de Michel Maffesoli

Ce professeur émérite et auteur de nombreux livres évoque, durant cette émission, « la domination des élites » à travers des « mensonges généralisés » et la résistance de « la puissance populaire ». Des notions passées au crible au travers de son savoir sociologique et de ses riches références.

francesoir.fr

https://www.francesoir.fr/videos-l-entretien-essentiel/michel-maffesoli-la-puissance-populaire-ne-se-reconnait-plus-dans-cette-elite

Test politique : êtes-vous progressiste, conservateur ou libéral ?

Dans quelle famille politique vous situez-vous ? Un test politique sur quelques sujets de société vous permet de répondre à cette question.

contrepoints.org

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RUSSIE

Quelle situation économique en Russie ? Séminaire Franco-Russe #64. Par Jacques Sapir

La 64ème session du séminaire franco-russe s’est tenu à Moscou, en partie en présentiel et en partie par vidéo conférence, les 21, 22 et 23 novembre 2022. Ce séminaire était coorganisé par l’Institut de Prévision Économique de l’Académie des Sciences de Russie (INP ASR, Moscou), l’Institut d’économie et d’organisation de la production industrielle SB ASR (IIEPP SB ASR, Novosibirsk) et le Centre d’Études des Modes d’Industrialisation (CEMI, Paris). Il constitue ainsi un témoignage de la volonté des parties françaises et russes de maintenir ouvert un cadre de discussions scientifiques dans les circonstances actuelles. Le maintien d’un dialogue nous a semblé à tous essentiel dans la situation actuelle. Seul un dialogue scientifique, impulsé par des acteurs non directement étatiques, peut permettre d’abattre le mur d’incompréhension réciproque que la propagande, des deux côtés, cherche à construire.

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/quelle-situation-economique-en-russie-seminaire-franco-russe-64-jacques-sapir/

Bulletin N°112. Ukrobolchévisme, Poutine, Blockchain, Artemiovsk. 15.12.2022.

Xavier Moreau traite dans ce nouveau bulletin de l’Asie, nouvel horizon des hydrocarbures russes ; des changements de l’économie russe grâce aux sanctions occidentales ; de Poutine et la blockchain ; de l’ukrobolchévisme/christianisme ; du pape François/Tchétchènes et Bouriates ; commente la carte des opérations militaires actuelles ainsi que des considérations générales sur la situation militaire.

odysee.com/@STRATPOL:d

https://odysee.com/@STRATPOL:d/112b:2

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SANTÉ/LIBERTÉS

L’ordre des Médecins : Les Bons, les Justes et les Méchants

Par le docteur Gérard Maudrux. « Poursuivi par l’Ordre des médecins qui possède une juridiction d’exception qui ne devrait pas exister dans un pays démocratique, je ne me faisais pas beaucoup d’illusions. Pour moi c’est un tribunal d’exception car ce sont les mêmes qui définissent ce qu’ils considèrent comme une faute, qui vous poursuivent et qui vous jugent. La justice ne peut être indépendante et donc juste, quand on est à la fois juge et partie. » 

covid-factuel.fr

https://www.covid-factuel.fr/2022/12/13/lordre-des-medecins-les-bons-les-justes-et-les-mechants/

L’acteur Tim Robbins regrette de s’en être pris aux personnes non vaccinées et non masquées

Témoignage poignant, très intéressant de l’acteur américain Tim Robbins qui revient sur sa propre gestion de la crise sanitaire et sur comment il estime aujourd’hui avoir glissé complètement dans un monde tyrannique en voulant imposer l’inacceptable aux autres alors qu’il pensait être quelqu’un de bien, quelqu’un d’ouvert et de bienveillant. Cette vidéo est très intéressante car elle nous explique comment les gens ont pu être trompés et quel est le moyen que Tim Robbins a utilisé pour se réveiller, notamment le fait d’observer ce qui se passait ailleurs, en Angleterre en l’occurrence.

reseauinternational.net

https://reseauinternational.net/lacteur-tim-robbins-regrette-de-sen-etre-pris-aux-personnes-non-vaccinees-et-non-masquees/

SERBIE

L'OTAN utilise également l'arme de la provocation contre la Serbie

Les provocations de l'OTAN risquent de créer un nouveau front de guerre en Europe, exacerbant les tensions entre la Serbie et le gouvernement du Kosovo autoproclamé. La Serbie a officiellement (re)rejoint la liste des méchants selon Washington. Les attaques médiatiques dont Belgrade a fait l'objet ces derniers jours, et qui n'avaient pas eu lieu depuis les attaques de 1999, en sont la preuve. La véritable faute de la Serbie est qu'elle est l'un des rares pays européens à ne pas avoir fait de génuflexion devant le diktat des sanctions anti-russes.

euro-synergies.hautetfort.com

http://euro-synergies.hautetfort.com/archive/2022/12/20/l-otan-utilise-egalement-l-arme-de-la-provocation-contre-la-serbie.html

UKRAINE

Ministre ukrainien négationniste du massacre de Polonais pendant la 2e Guerre mondiale : Varsovie s’indigne d’une telle nomination

Des personnalités du gouvernement polonais ont condamné comme « inacceptable » la décision de l’Ukraine de nommer un ministre qui a récemment nié que le leader nationaliste Stepan Bandera était responsable du massacre de Polonais de souche et de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale et a cherché à justifier sa collaboration avec l’Allemagne nazie.

les-crises.fr

https://www.les-crises.fr/ministre-ukrainien-negationniste-du-massacre-de-polonais-pendant-la-2e-gm-varsovie-s-indigne-d-une-telle-nomination/

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Guerre en Ukraine : Merkel et ses mensonges criminels

Habités par un mélange de panique et d’illusion, les dirigeants européens continuent à refuser de voir le réel en avançant comme des somnambules. Il ne sera pas question ici de faire la liste des imbécillités qu’ils profèrent mais de pointer les désastreuses déclarations de l’ancienne chancelière allemande Angéla Merkel à propos des accords de Minsk. Désastreuses parce qu’elles vont avoir un impact considérable sur le rapport de force dans la guerre hybride globale qui oppose l’Occident au reste du monde. Merkel vient de reconnaître que les accords de Minsk, dont l’application aurait permis d’éviter la guerre en Ukraine et la tragédie pour son peuple, n’était dans son esprit qu’un chiffon de papier. Accords qu’elle avait parrainés, promus, et soutenus. Elle est venue tranquillement nous dire que tout cela était bidon, qu’il n’avait jamais été question de les appliquer, mais que c’était une manière de gagner du temps pour se préparer à faire la guerre à la Russie.

vududroit.com

https://www.vududroit.com/2022/12/guerre-en-ukraine-merkel-et-ses-mensonges-criminels/

UNION EUROPÉENNE

Le Conseil de l’UE, qui représente les gouvernements des Etats membres, ne prévoit pas de se pencher sur la question du financement et de la promotion des organisations islamistes par l’Union européenne

D’après un article de l’hebdomadaire français Marianne du 18 août 2022, le ministre de l’intérieur français, Gérald Darmanin, aurait déclaré son intention d’écrire à la Commission pour protester contre la diffusion, le 12 août dernier, d’une vidéo concernant la Journée internationale de la jeunesse.

Question de l’eurodéputé Jean-Lin Lacapelle, RN/ID : Le Conseil, dans sa formation « Justice et affaire intérieures », compétent en matière de droits fondamentaux, entend-il ajouter à l’ordre du jour de sa prochaine réunion la question des subventions européennes à des organisations promouvant la propagande islamiste et la diffusion de cette propagande sur les canaux d’information de l’Union ? (23 août 2022)

Réponse du Conseil de l’Union européenne : Monsieur l’Honorable Parlementaire,

Le Conseil ne commente pas les articles figurant dans les médias. Il n’est pas prévu d’inscrire le sujet mentionné dans votre question à l’ordre du jour de la prochaine session du Conseil dans sa formation « Justice et affaires intérieures ».  (13 décembre 2022)

… Remarquable travail, comme d’habitude avec ce média, d’exemples en tous genres sur la propagande immigrationniste de l’UE.

fdesouche.com

https://www.fdesouche.com/2022/12/14/le-conseil-de-lue-qui-represente-les-gouvernements-des-etats-membres-ne-prevoit-pas-de-se-pencher-sur-la-question-du-financement-et-de-la-promotion-des-organisations-islamistes-par-lunion-europe/

jeudi, 22 décembre 2022

Sur les traces de Johnson: Sunak met en garde Kiev contre un cessez-le-feu

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Sur les traces de Johnson: Sunak met en garde Kiev contre un cessez-le-feu

Source: https://zuerst.de/2022/12/22/in-johnsons-fussstapfen-sunak-warnt-kiew-vor-waffenstillstand/

Londres/Kiev. La Grande-Bretagne se révèle une fois de plus comme une puissance belliciste inébranlable dans le conflit ukrainien, qui ne veut rien savoir d'une solution négociée. Ce sont surtout les Ukrainiens qui en paient le prix.

Le nouveau Premier ministre britannique Sunak a désormais mis en garde contre des négociations trop rapides en vue d'un cessez-le-feu. Le chef du gouvernement a déclaré que "toute demande unilatérale de cessez-le-feu de la part de la Russie est totalement insignifiante dans le contexte actuel". La Russie se servirait d'une telle situation pour se reformer, a déclaré Sunak lundi lors d'une réunion avec les chefs d'Etat et de gouvernement de la Force expéditionnaire conjointe (JEF) à Riga. Tant que la Russie ne s'est pas retirée, il ne peut et ne doit pas y avoir de véritables négociations. Lors du sommet, Sunak a également appelé à de nouvelles livraisons d'armes à Kiev.

Ces derniers mois, le gouvernement britannique en particulier s'était déjà positionné comme un obstacle solide à toute solution de paix ou de négociation. L'officier de renseignement suisse, conseiller de l'OTAN et auteur de plusieurs livres, Jacques Baud, a rappelé en octobre dans une interview détaillée du portail de médias américain indépendant grayzone.com que l'Ukraine avait été activement empêchée par l'Occident de trouver une solution négociée au moins trois fois depuis le début de la guerre en février, dans deux cas par le gouvernement britannique. En mars, le Premier ministre britannique de l'époque, Boris Johnson, s'était rendu spécialement à Kiev pour faire pression sur le président ukrainien Zelensky et empêcher un accord de paix.

Lors d'une autre tentative, le président turc Erdogan a voulu jouer les médiateurs. Après s'être rendu à Kiev de manière "inattendue", Johnson a déclaré clairement lors d'une conférence de presse à Kiev: "Pas de négociations avec les Russes. Nous devons nous battre. Il n'y a pas de place pour des négociations avec les Russes". (mü)

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The Intercept : Big tech et changement de régime made in US

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The Intercept : Big tech et changement de régime made in US

Source: https://piccolenote.ilgiornale.it/mondo/the-intercept-big-tech-e-i-regime-change-made-in-usa

Dans The Intercept, Lee Fang (photo) explique comment Twitter a été utilisé à des fins militaires, c'est-à-dire dans le cadre d'opérations psychologiques pour déclencher et alimenter des révolutions contre des gouvernements posés comme indésirables. Ces choses sont plus que connues, mais désormais documentées grâce au fait que Fang a eu accès aux archives de Twitter, qui ont été dévoilées à quelques journalistes courageux après le rachat du média social par Elon Musk.

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C'est une image partielle que Fang fournit, puisqu'il n'a eu accès qu'à une partie vraisemblablement minime des documents, mais une image intéressante néanmoins.

Bots et faux profonds pour des guerres sans fin

Grâce à ces documents, Fang a découvert que Twitter avait ouvert et protégé "une série de comptes à la demande du gouvernement" et que le Pentagone avait "utilisé ce réseau de sites d'information et de mêmes générés par le gouvernement américain pour tenter de façonner l'opinion publique au Yémen, en Syrie, en Irak, au Koweït et ailleurs". Ces comptes avaient été placés, comme demandé, sur la withelist, un service Twitter mis en place pour rendre les messages viraux.

"Les comptes en question étaient initialement liés de manière évidente au gouvernement américain. Mais il semble que le Pentagone ait changé de tactique et ait commencé à cacher ses messages dans certains de ces comptes". Cela enfreignait les règles de Twitter et les dirigeants du média social en étaient conscients, mais ils les ont autorisés à rester "actifs" pendant des années. "Certains d'entre eux sont encore actifs", conclut Fang.

Parmi les documents, plusieurs emails. Par exemple, "le 26 juillet 2017, Nathaniel Kahler, un fonctionnaire travaillant alors pour le Commandement central américain CENTCOM (une division du ministère de la Défense), a envoyé un courriel à un responsable de Twitter [...] demandant qu'une liste de comptes en langue arabe 'que nous utilisons pour amplifier certains messages' soit approuvée et mise sur la liste blanche", peut-on lire dans la missive.

"Certains de ces comptes ne sont pas indexés sur les hashtags et peuvent avoir été marqués comme des bots", écrit Kahler. "Certains d'entre eux avaient une grande audience et nous espérons les sauver". Kahler a ajouté qu'il était "prêt à envoyer davantage de documentation de son bureau, le SOCOM, qui signifie US Special Operations Command".

"[...] Dans son e-mail, Kahler a joint une feuille avec 52 comptes. Et il a demandé un service prioritaire pour six de ces comptes, dont @yemencurrent, un compte utilisé pour donner des informations sur les frappes de drones américaines au Yémen. À peu près au même moment, @yemencurrent, qui a depuis été supprimé, soulignait que les frappes de drones américains étaient "précises" et avaient tué des terroristes, pas des civils, et promouvait comme positive l'invasion américaine et saoudienne contre les rebelles houthis dans le pays.

"D'autres comptes de la liste étaient axés sur la promotion des milices soutenues par les États-Unis en Syrie et sur des messages anti-iraniens en Irak."

"Ce qui a émergé sur Twitter", écrit Fang, "semble aller dans le sens d'une importante étude publiée en août par des chercheurs en sécurité numérique du Stanford Internet Observatory, qui ont émis l'hypothèse que des milliers de comptes faisaient partie d'une opération d'information menée par l'État, dont beaucoup utilisaient des visages humains avec des photos réalistes, mais générées par l'intelligence artificielle, une pratique connue sous le nom de deep fakes".

Les faux sont également "à thème"

"Les chercheurs ont relié ces comptes à un vaste écosystème en ligne composé de sites Web spécialisés dans les "Fake news", de comptes de mêmes sur Telegram et Facebook, et de sites individuels qui reprenaient les messages du Pentagone, souvent sans divulguer leur relation avec l'armée américaine. Certains de ces messages accusaient l'Iran de "menacer la sécurité de l'eau de l'Irak et d'inonder le pays de méthamphétamine", tandis que d'autres faisaient la promotion de rapports calomnieux selon lesquels l'Iran prélevait les organes des réfugiés afghans". Cette dernière partie doit également être lue comme un rappel de l'actualité de l'Iran en ces dernières semaines de troubles.

"[...] Certains comptes de la liste, poursuit Fang, se sont concentrés sur la promotion des milices soutenues par les États-Unis en Syrie et des messages anti-iraniens en Irak. Un compte a débattu des questions juridiques liées au Koweït. Bien que de nombreux comptes se concentrent sur un seul sujet, d'autres passent d'un sujet à l'autre. Par exemple, @dala2el, l'un des comptes du CENTCOM, est passé de messages sur les attaques de drones au Yémen en 2017 à des communications liées au gouvernement syrien cette année".

Outre Twitter, le CENTCOM utilise également Facebook. En fait, rappelle Fang, "à l'été 2020, des cadres de Facebook auraient identifié sur leur plateforme de faux comptes attribués à des opérations d'influence du CENTCOM et ont averti le Pentagone que si la Silicon Valley pouvait si facilement identifier ces comptes comme faux, les antagonistes" des États-Unis le pourraient aussi.

"Les courriels de Twitter montrent que, pendant l'année 2020, les dirigeants de Facebook et de Twitter ont été invités par des juristes de haut niveau du Pentagone à des briefings confidentiels dans une installation isolée du monde extérieur, également connue sous le nom de SCIF, utilisée pour des réunions hautement sensibles."

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De la biométrie et des identités fictives

Une histoire qui remonte à loin, bien sûr, raconte Fang. Il note : "En 2008, le Commandement des opérations spéciales des États-Unis a lancé un appel d'offres demandant un service qui serait en mesure de fournir 'des produits et des outils d'influence de masse basés sur le Web en soutien aux objectifs stratégiques à long terme du gouvernement américain'.

La demande faisait référence à l'initiative Web transrégionale, un projet visant à créer des sites d'information en ligne destinés à gagner les cœurs et les esprits dans la lutte contre l'influence russe en Asie centrale et le terrorisme islamique mondial. Le travail a été initialement exécuté par General Dynamics Information Technology, une filiale de la société General Dynamics, liée à la défense, en liaison avec les bureaux de communication du CENTCOM'.

"L'un de ces produits, un 'WebOps' exploité par Colsa Corp, a été utilisé pour créer des identités en ligne fictives destinées à contrer le recrutement en ligne par ISIS et d'autres réseaux terroristes". Mais, bien sûr, il aurait également pu être dirigé à des fins moins nobles, comme le prouve ce que nous avons rapporté jusqu'à présent.

Une source d'Intercept, qui a travaillé au sein de la Trans-Regional Web Initiative, se souvient que le travail était effectué par un centre qui fonctionnait comme "une salle de rédaction, située dans un bureau anonyme de banlieue, dans laquelle travaillaient d'anciens journalistes".

La source de The Intercept explique comment ce travail fonctionne : le CENTCOM développe une "série de thèmes sur lesquels les messages doivent se concentrer". Ensuite, "les superviseurs aident à créer du contenu qui est diffusé par un réseau de sites Web et de comptes de médias sociaux contrôlés par le CENTCOM". Un tel contenu, créé pour "soutenir les récits du commandement militaire", est évidemment "conçu pour refléter les objectifs du Pentagone".

Ce qui ressort de l'enquête de Fang n'est même pas la partie émergée de l'iceberg qui se cache derrière l'enchevêtrement inextricable, et trop souvent pervers, entre Big Tech et la Défense américaine (pour ne donner qu'un exemple trivial, les relations entre les géants du web et la CIA sont toujours secrètes). Mais il est utile de comprendre comment certaines dynamiques fonctionnent et pourquoi certaines choses se produisent (par exemple, pourquoi les données biométriques volées à des internautes peu méfiants sont si importantes : elles sont utilisées pour créer de faux profils pour des opérations de changement de régime autour de la planète). C'est ainsi que le monde tourne.

mercredi, 21 décembre 2022

Guerre cognitive: l'OTAN prépare une guerre pour s'emparer de l'esprit des gens

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Guerre cognitive: l'OTAN prépare une guerre pour s'emparer de l'esprit des gens

par Jonas Tögel

Source : https://www.ariannaeditrice.it/articoli/guerra-cognitiva-la-nato-sta-pianificando-una-guerra-per-le-menti-delle-persone

Depuis 2020, l'OTAN poursuit ses plans pour une guerre psychologique qui doit être placée sur un pied d'égalité avec les cinq précédents domaines d'opération de l'alliance militaire (terre, eau, air, espace, cyberespace). C'est le champ de bataille visant à se rendre maître de l'opinion publique. Les documents de l'OTAN parlent de "guerre cognitive" - de guerre mentale. Dans quelle mesure le projet est-il concret, quelles mesures ont été prises jusqu'à présent et à qui s'adresse-t-il ?

Pour être victorieux à la guerre, il faut aussi gagner la bataille de l'opinion publique. Cela se fait depuis plus de 100 ans avec des outils de plus en plus modernes, les techniques dites de soft power. Ceux-ci décrivent tous les outils psychologiques d'influence avec lesquels les gens peuvent être guidés de telle manière qu'ils ne sont pas eux-mêmes conscients de ce contrôle. Le politologue américain Joseph Nye définit ainsi le soft power comme "la capacité de persuader les autres de faire ce que vous voulez sans utiliser la violence ou la coercition" (1).

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La méfiance à l'égard des gouvernements et de l'armée augmente, tandis que l'OTAN intensifie ses efforts pour utiliser une guerre psychologique de plus en plus sophistiquée dans la bataille pour les esprits et les cœurs des gens. Le programme principal est "Cognitive Warfare". Avec les armes psychologiques de ce programme, l'homme lui-même doit être déclaré comme étant le nouveau théâtre de la guerre, le soi-disant "domaine humain" (la sphère humaine).

L'un des premiers documents de l'OTAN sur ces plans est le document de septembre 2020 intitulé "Le sixième domaine d'opérations de l'OTAN". rédigé au nom du Hub d'innovation de l'OTAN (en abrégé: IHub). Les auteurs sont l'Américain August Cole , ancien journaliste du Wall Street Journal spécialisé dans l'industrie de la défense, qui travaille depuis plusieurs années pour le think tank transatlantique Atlantic Council, et le Français Hervé le Guyader.

Fondé en 2012, IHub prétend être un groupe de réflexion où "des experts et des inventeurs de partout travaillent ensemble pour résoudre les défis de l'OTAN" et est basé à Norfolk, en Virginie, aux États-Unis. Ne faisant officiellement pas partie de l'OTAN, il est financé par le Commandement allié pour la transformation de l'OTAN, l'un des deux quartiers généraux stratégiques de l'OTAN.

L'essai raconte plusieurs histoires fictives et se termine par un discours fictif du président américain, qui explique à ses auditeurs comment fonctionne la guerre cognitive et pourquoi tout le monde peut y participer :

"Les progrès réalisés aujourd'hui dans les domaines de la nanotechnologie, de la biotechnologie, des technologies de l'information et des sciences cognitives, sous l'impulsion de l'avancée apparemment imparable de la troïka de l'intelligence artificielle, du big data et de la "dépendance numérique" de notre civilisation, ont créé une perspective bien plus inquiétante : un cinquième pilier intégré, où chacun, à son insu, agit selon les plans de l'un de nos adversaires".

Les pensées et les sentiments de chaque individu sont de plus en plus au centre de cette nouvelle guerre :

"Vous êtes le territoire contesté, où que vous soyez, qui que vous soyez."

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En outre, il y a une "érosion constante du moral de la population" à déplorer. Cole et Guyader affirment donc que le domaine humain constitue la plus grande vulnérabilité. Cette zone d'opération ("domaine") serait par conséquent la base du contrôle de tous les autres champs de bataille (terre, eau, air, espace, cyberespace). Les deux auteurs appellent donc l'OTAN à agir rapidement et à considérer l'esprit humain comme le "sixième domaine d'opérations" de l'OTAN.

Propagande participative

Presque au même moment, l'ancien fonctionnaire français et responsable de l'innovation à l'IHub, François du Cluzel, travaillait sur le document stratégique complet "Cognitive Warfare" qui a été publié par l'IHub en janvier 2021. Au lieu d'utiliser des scénarios imaginaires, du Cluzel a écrit une analyse détaillée de la guerre des esprits. Comme les auteurs du "Sixième domaine d'opérations de l'OTAN", il souligne que "la confiance (...) est l'objectif". Celle-ci peut être gagnée ou détruite par la guerre de l'information ou par les PsyOps, c'est-à-dire la guerre psychologique. Cependant, les techniques conventionnelles de soft power ne suffisent plus, il faut une guerre cognitive, c'est-à-dire liée à l'esprit, une "propagande participative" à laquelle "tout le monde participe".

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On ne sait pas exactement qui est la cible de cette propagande, mais du Cluzel souligne que tout le monde est impliqué dans cette nouvelle forme de manipulation et que l'objectif est de protéger le "capital humain" de l'OTAN. Le domaine d'application fait référence à "l'ensemble de l'environnement humain, qu'il soit ami ou ennemi". Bien que les capacités de l'ennemi et la menace dans le domaine de la guerre cognitive soient "encore faibles", du Cluzel appelle l'OTAN à agir rapidement et à promouvoir la guerre cognitive :

"La guerre cognitive est peut-être l'élément manquant qui permet de passer de la victoire militaire sur le champ de bataille à un succès politique durable. Le "domaine humain" pourrait bien être le facteur décisif (...). Les cinq premiers théâtres d'opérations [terre, mer, air, espace, cyberespace] peuvent conduire à des victoires tactiques et opérationnelles, mais seul le théâtre d'opérations humain peut conduire à une victoire ultime et complète" (p. 36).

La neuroscience comme arme

Quelques mois plus tard, l'OTAN reprend les demandes des stratèges. En juin 2021, elle a organisé sa première réunion scientifique sur la guerre cognitive à Bordeaux, en France. Dans une anthologie qui accompagnait le symposium, les stratèges du Hub d'innovation ont eu l'occasion de s'entretenir avec de hauts responsables de l'OTAN. Dans sa préface, le général français André Lanata a remercié "notre pôle d'innovation" et a souligné l'importance "d'exploiter les faiblesses de la nature humaine" et de mener cette "bataille" dans "tous les domaines de la société". Il s'agit également d'impliquer les neurosciences dans la course aux armements ("Weaponisation of Neurosciences"). Il a été souligné que la guerre cognitive de l'OTAN est une défense contre des guerres similaires menées par la Chine et la Russie. Leurs "activités de désinformation" ont suscité une "inquiétude croissante" parmi les alliés de l'OTAN.

Lors du symposium, une discussion intense a eu lieu sur la manière d'utiliser les neurosciences pour mener des attaques numériques sur la pensée, les sentiments et l'action de l'homme :

"Du point de vue de l'attaquant, l'action la plus efficace, bien que plus difficile à mener, consiste à encourager l'utilisation de dispositifs numériques capables de perturber ou d'influencer tous les niveaux des processus cognitifs d'un adversaire" (p. 29).

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L'OTAN souhaite embrouiller le plus possible ses adversaires potentiels afin de "dicter" leur comportement (p. 29). Dans le cadre du symposium, du Cluzel a rédigé, avec le chercheur français en sciences cognitives Bernard Claverie, un essai expliquant que - contrairement à l'affirmation selon laquelle on ne fait que réagir aux menaces de la Russie ou de la Chine - il est également "bon d'exécuter des processus d'attaque bien réfléchis ainsi que des contre-mesures et des mesures préventives" (p. 26) :

"L'objectif déclaré est d'attaquer et d'exploiter, de dévaloriser ou même de détruire la façon dont on construit sa réalité, sa confiance en soi sur le plan spirituel, sa foi dans le fonctionnement des groupes, des sociétés ou même des nations" (p. 27).

Les stratèges admettent rarement ouvertement que ces techniques peuvent être utilisées non seulement sur les populations ennemies mais aussi au sein des pays de l'OTAN. Les déclarations à ce sujet sont souvent vagues. Toutefois, certains éléments indiquent que l'OTAN vise également sa propre population. Le général français Eric Autellet écrit dans un article de l'anthologie citée (p. 24) :

"Depuis le Vietnam, nos guerres ont été perdues en dépit des succès militaires, en grande partie à cause de la faiblesse de notre narration (c'est-à-dire 'gagner le cœur et l'esprit des gens'), à la fois par rapport aux populations locales sur les théâtres d'opérations et par rapport à nos propres populations. Il y a deux enjeux dans nos relations avec l'ennemi et l'ami, et nous pouvons choisir des modes d'action passifs ou actifs - ou les deux - lorsque nous considérons les limites et les contraintes de notre modèle de liberté et de démocratie. Quant à notre ennemi, nous devons être capables de "lire" dans l'esprit de nos adversaires pour anticiper leurs réactions. Si nécessaire, nous devons être en mesure de "pénétrer" l'esprit de nos adversaires pour les influencer à agir en notre faveur. Quant à notre ami (et aussi à nous-mêmes), nous devons être en mesure de protéger notre cerveau et d'améliorer notre compréhension cognitive et nos capacités de décision".

Le concours d'innovation de l'OTAN de l'automne 2021

L'étape suivante a été franchie par l'IHub, qui a officiellement annoncé le défi d'innovation "Countering Cognitive Warfare" de l'OTAN en octobre 2021. Le défi de l'innovation existe depuis 2017 et depuis, le concours a lieu deux fois par an. Afin de recueillir le plus grand nombre d'idées possible, l'OTAN insiste toujours sur le caractère ouvert du concours : "Le défi est ouvert à tous (particuliers, entrepreneurs, start-ups, industrie, science, etc.) situés dans un pays membre de l'OTAN." Ceux qui gagnent peuvent espérer un prix en espèces de 8.500 $.

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Les sujets sont sélectionnés en coopération avec l'Université Johns Hopkins. Les sujets abordés sont toujours "particulièrement influents pour le développement des futures capacités militaires", selon la devise "la meilleure façon d'anticiper l'avenir est de l'inventer". Ces domaines sont l'intelligence artificielle, les systèmes autonomes, l'espace, l'hypersonique, la technologie quantique et la biotechnologie.

Les questions clés des concours précédents sont donc contrastées et fixent des priorités très différentes. À l'automne 2018, par exemple, il s'agissait de systèmes pouvant être utilisés pour intercepter les drones. Ici, c'est le fabricant de drones néerlandais Delft qui a gagné. À l'automne 2019, il s'agissait d'aider les soldats souffrant de stress ou de fatigue psychologique afin d'améliorer leurs performances au combat. Le printemps 2021 portait sur la surveillance de l'espace. Ici, c'est la start-up française Share My Space qui a gagné.

Malgré les différents points de convergence, un sujet continue d'émerger : la gestion des informations et des données sur Internet. Au printemps 2018, le concours d'innovation a été consacré à ce sujet sous la devise "Complexité et gestion de l'information", au printemps 2020 le thème était "Fake News dans les pandémies" et à l'automne 2021 enfin "La menace invisible - Neutraliser la guerre cognitive".

La forme la plus avancée de manipulation

En octobre 2021, peu avant que ce concours ne soit annoncé sur le site web de l'IHub, l'OTAN a diffusé un flux en direct discutant de la guerre cognitive et appelant à la participation au concours d'innovation. Cette tâche est "l'un des sujets les plus brûlants pour l'OTAN en ce moment", a souligné M. du Cluzel dans son discours d'ouverture. L'expert français en matière de défense, Marie-Pierre Raymond, a profité de l'occasion pour expliquer ce qu'est la guerre cognitive, à savoir "la forme de manipulation la plus avancée qui existe aujourd'hui".

Il y avait dix participants à la finale du concours, diffusée près de deux mois plus tard. Huit d'entre eux avaient développé des programmes informatiques qui utilisent l'intelligence artificielle pour scanner et analyser de grandes quantités de données sur Internet afin de mieux surveiller et, soi-disant, prédire les opinions, les pensées et les échanges d'informations des gens. La cible la plus populaire des programmes informatiques sont les médias sociaux : Facebook, Twitter, Tik-Tok, Telegram.

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Changer les croyances et les comportements

Le gagnant est la société américaine Veriphix (devise: "Nous mesurons les croyances afin de prédire et de modifier le comportement"), qui a développé une plate-forme permettant d'identifier les "coups de pouce" psychologiques inconscients sur Internet. La plate-forme Veriphix est utilisée depuis des années et travaille avec plusieurs gouvernements et grandes entreprises, selon son responsable, John Fuisz, qui a des liens familiaux étroits avec l'appareil de sécurité américain. Pour lui, la guerre cognitive consiste à changer les croyances. Son logiciel peut analyser ces changements "au sein de votre armée, de votre population et d'une population étrangère", comme il l'a expliqué au jury du concours.

Considérant que la guerre cognitive est déjà en cours et que les dernières techniques de manipulation sont actuellement utilisées dans la guerre en Ukraine pour diriger les pensées et les sentiments des populations de toutes les nations impliquées dans la guerre, une clarification sur les techniques de soft power de la guerre cognitive serait appréciée et devrait être plus urgente que jamais.

A propos de l'auteur : Dr Jonas Tögel, né en 1985, est un américaniste et un chercheur en propagande. Il est titulaire d'un doctorat en soft power et motivation et travaille actuellement comme assistant de recherche à l'Institut de psychologie de l'Université de Ratisbonne. Ses recherches portent sur la propagande, la motivation et l'utilisation des techniques de soft power.

Note:

(1) Joseph Nye, Soft Power. Les moyens de réussir en politique mondiale, 2004, p.11.

 

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Le soi-disant coup d'État en Allemagne est destiné à arrêter l'AfD !

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Le soi-disant coup d'État en Allemagne est destiné à arrêter l'AfD !

Entretien avec Benedikt Kaiser

Selon Benedikt Kaiser, ils essaient de construire un "danger de droite" permanent. Ils mettent en scène des conspirateurs et surfent sur la vague de la "lutte contre l'extrême droite" avec la charade des "Reichsbürger". En réalité, ils veulent discréditer la seule opposition, l'AfD, et les empêcher d'accéder au pouvoir.

Le soi-disant coup d'État en Allemagne est destiné à arrêter l'AfD !

Même dans le premier sondage après l'incident des "Reichsbürger", l'AfD est passé de 15 à 15,5 % au niveau national.

Ali Mercan

Source: https://www.aydinlik.com.tr/haber/almanyada-sozde-darbe-afdyi-durdurmak-icindir-356526

L'arrestation du groupe dénommé "Citoyens du Reich" (Reichsbürger) et de certaines personnalités en Allemagne soi-disant pour avoir fomenter un prétendu coup d'État est l'une des mesures atlantistes visant à soutenir l'expansion de l'OTAN vers l'est et prévenir toute adhésion allemande à la multipolarité. Les mesures prises pour empêcher le coup d'État visaient en fait à bloquer l'AfD ("Alternative pour l'Allemagne"), qui prône, dans son programme, l'avènement d'une Allemagne indépendante de l'atlantisme. Les États-Unis sont alarmés par les glissements qui s'opèrent avec Meloni en Italie, Marine Le Pen en France et d'autres phénomènes similaires dans certains pays d'Europe de l'Est, et, de ce fait, ils tentent de les empêcher, notamment en enrôlant l'Allemagne dans leur sillage.

L'AfD, qui est le premier parti dans certains États de l'est de l'Allemagne, continue de se développer à l'ouest malgré les récentes opérations destinées à contrer l'hypothétique "coup d'État" en gestation. Afin d'isoler l'AfD, les médias usent de substantifs et d'adjectifs disqualifiants tels que "extrême droite", "raciste" utilisés à qui mieux-mieux. Ces adjectifs sont utilisés pour dénigrer toutes les forces nationales et les patriotes. Ceux qui attribuent ces adjectifs aux forces nationales représentent d'autres forces politiques telles la Gauche européenne et les Verts, qui sont complètement tombés sous le contrôle de l'hégémonisme atlantiste. Afin de mieux comprendre cette évolution et d'expliquer la montée inévitable de l'AfD, nous avons posé quelques questions à Benedikt Kaiser (*), un observateur de l'AfD:

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Les Reichsbürger (citoyens du Reich) et le prétendu renversement du gouvernement, qu'ils auraient fomenté, ressemblent à une conspiration quelque peu carnavalesque. Pourquoi l'AfD est-elle criminalisée de la sorte ?

A la date du 11 décembre, peu de choses avaient encore été annoncées. Ce qui était connu: des "citoyens du Reich" avaient mis en place un réseau de chat et avaient écrit des articles anti-gouvernementaux. Les "citoyens du Reich" sont en quelque sorte une secte: ces personnes pensent que la République fédérale d'Allemagne est une "GmbH" (une société par actions). Ils veulent revenir à l'Empire allemand, qui est tombé en 1918. Selon la presse, ils pensaient faire revivre la monarchie et nommer un roi à cette fin. Nous avons donc affaire, en l'occurrence, à un groupe "réactionnaire", animés par des amateurs et isolé, ostracisé au sein du peuple. Si des infractions ont été réellement commises, des mesures doivent certes être prises, si besoin s'en faut, contre tel ou tel individu appartenant à ce groupe. Mais ce qui m'interpelle surtout, c'est ce que le monde politique et les médias font de cette affaire, c'est cela qui est important. Les principaux médias avaient été informés des perquisitions jusqu'à deux semaines avant l'incident! Ils connaissaient les noms des accusés. Si ces "citoyens du Reich" sont si dangereux, pourquoi les mesures planifiées ne sont-elles pas prises immédiatement ? Pourquoi tout est mis en place comme pour un gigantesque coup de relations publiques ? Y avait-il un danger évident et une menace sérieuse pour la sécurité nationale et l'ordre fondamental démocratique libre ?

Sont-ils vraiment différents d'un groupe standard "Antifa" (**) ou d'un groupe criminel comme on en trouve dans les grandes villes ? Ce sont des questions qui demeurent ouvertes. L'Office pour la protection de la Constitution (Verfassungschutz) et les autres services secrets doivent clarifier les choses : ces personnes sont-elles des incitateurs et des fanatiques stipendiés ?

La vérité est qu'ils veulent fabriquer un "danger de droite" permanent dans et autour de l'AfD. Afin de créer l'image d'un danger d'extrême droite pour l'AfD et son milieu, la rumeur a couru qu'une ancienne députée de l'AfD était en contact avec certains "citoyens du Reich". Le bloc dirigeant concocte un complot contre cette ancienne juge de Berlin. Ils mettent en scène des conspirateurs et surfent sur la vague de la "lutte contre l'extrême droite" avec la farce des "Reichsbürger". La société est mise en condition contre un ennemi "absolu". Est-ce que ce coup va réussir ? Nous verrons bien. Au moins, cette fois-ci, les médias de premier plan font preuve d'un scepticisme croissant à l'égard des actions agressives et des faux-fuyants de la politique adoptée par la gauche libérale. Le magazine allemand Cicero, le quotidien suisse Neue Zürcher Zeitung et d'autres médias expriment un scepticisme croissant.

De quel groupe sont les détenus ?

Comme nous l'avons déjà mentionné, les personnes visées se désignent comme des "citoyens du Reich". Rassemblés en de petits groupes désorganisés et fragmentés, ils comptent environ 20.000 membres dans toute l'Allemagne. En période de crise, comme aujourd'hui, le flux de phénomènes de ce type s'intensifie. Les crises sociales, écologiques et économiques que nous connaissons aujourd'hui (crise énergétique, crise financière, crise migratoire, inflation, etc.) ne sont pas des événements isolés qui ne peuvent être analysés et compris que de manière isolée. Ils progressent ensemble, ils fusionnent. Par conséquent, les crises deviennent plus intenses, plus concentrées. Elles jouent ainsi en faveur du statu quo, du pouvoir dominant.

Plus les conditions deviennent dangereuses et plus ceux qui en profitent se montrent dangereux. Mais en même temps, ces conditions deviennent si complexes que pour certains esprits schématiques, on cherche des réponses simples pour tenter de comprendre le problème. Pouvoir enfin expliquer un monde devenu confus de manière simple et rapide ! Ainsi, on peut plus facilement établir une connexion avec les sectes. Par exemple, les "citoyens du Reich" vivent tous en tenant pour vraie la thèse selon laquelle l'Allemagne fédérale n'est pas réelle, en embellissant cette thèse par des rêves à un Empire allemand (parfois dans ces frontières de 1871, de 1914, de 1937 voire au-delà); de telles visions n'ont pas d'ancrages dans de larges pans de la population. Si possible, ils veulent restaurer l'ancien empire. Avec un pouvoir monarchiste-féodale, pensent-ils, les problèmes disparaîtraient. De telles "analyses" de la crise ne sont bien sûr pas réelles. La situation est peinte en noir et blanc afin de ne pas s'engager dans une véritable analyse. Ce sont des échappatoires aux faits, des retournements de situation et des extravagances idéologiques.

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Il n'existe pas de ligne générale politique et idéologique cohérente chez les "citoyens du Reich", seulement des petites scènes et des contradictions typiques d'une "masse inconsciente". De plus, il n'y a pas d'environnement ou de base sociale claire sur laquelle ils pourraient s'appuyer ; les participants à ce groupe sont des membres individuels issus de toutes les classes et strates. L'idéal des "Reichsbürger" n'offre pas une solution potentielle à la crise, mais est lui-même une conséquence de la crise - le résultat impuissant de la confusion générale et de l'opposition générale. Mais posons tout de même la question : Sont-ils un groupe si marginal et si dangereux ? Les citoyens soi-disant frénétiques représentent-ils réellement une menace tangible pour un État de 80 millions d'habitants ? Il y a beaucoup de doutes à ce sujet et il est nécessaire de réfléchir un peu plus calmement et objectivement. Le débat est recommandé, il est nécessaire.

Pourquoi, dès lors, cette hystérie sociale et cette volonté d'établir des liens avec l'AfD, suggérant une marche commune de celle-ci avec les "citoyens du Reich", dans le but de fabriquer ou de gonfler les lignes de connexion: en réalité, ils veulent discréditer la seule opposition qui se consolide, l'AfD, et l'empêcher d'accéder au pouvoir. La méthode de définir un "coupable par association" est utilisée en l'occurrence, comme elle l'a été si souvent : "La personne A connaît la personne B, donc A pense comme B, donc A peut être conjointement responsable de ce que B a pu planifier..."

Ceux qui se disent "citoyens du Reich" sont désorganisés et fragmentés en petits groupes. Ils comptent environ 20.000 membres dans toute l'Allemagne.

L'AfD continue de se développer dans toute l'Allemagne. Les opérations pourraient-elles avoir pour but d'arrêter ce développement ?

Beaucoup de choses sont faites en Allemagne pour harceler l'AfD et la bloquer dans ses progressions.

L'AfD commet également de façon répétée des gaffes et des erreurs insensées. Mais dans l'ensemble, elle a été dépeinte dans les médias comme le paria de la nation et on a tenté de l'exclure totalement des médias, de l'espace public, de la société civile (etc.). Mais il faut savoir que l'AfD n'est pas comme on la décrit. Il ne s'agit pas d'un parti à cadres idéologiques mais d'un bloc monolithique.

Pour les patriotes et les membres de l'opposition de toutes sortes, l'AfD est un réservoir (un lieu de rassemblement). Parmi les adhérents et sympathisants de l'AfD, il y a des forces libérales, partisanes du maintien de l'économie de marché, des forces sociales-patriotiques, des étatistes ainsi que des forces pro-occidentales et anti-occidentales, etc.

En raison de sa diversité interne, l'AfD est le seul véritable parti d'opposition qui se distingue à l'échelle nationale.

Elle doit donc être isolée, stigmatisée et finalement détruite.

Même dans le premier sondage après l'incident des Reichsbürger, l'AfD est passée de 15 à 15,5 % au niveau national. Ce n'est pas une augmentation énorme, mais cela montre que même de tels rituels médiatiques de forte ampleur ne peuvent pas vaincre immédiatement le parti. Bien sûr, l'AfD est mal à l'aise avec les campagnes de dénigrement en cours. Elle rend difficile l'établissement de contacts et la constitution de groupes nouveaux rassemblant des individus qui, auparavant, étaient inaccessibles les uns aux autres. Perpétrer ce blocage de l'opposition est également l'objectif de la gauche hégémonique libérale. Le but de la campagne est donc de consolider le leadership d'opinion dominant, d'éliminer les mouvements dissidents ou du moins de les isoler et d'en faire des parias en marge de la société et même au-delà.

Tout cela a-t-il un rapport avec l'expansion de l'OTAN vers l'est ?

Il s'agit clairement d'une question de politique intérieure. Il n'y a plus de possibilités aujourd'hui, dans les forces de gauche et chez les libéraux de gauche, pour remodeler le système. Les éléments critiques (défenseurs de la tradition étatique allemande) doivent dès lors, aux yeux de cette gauche, être purgés de l'appareil de sécurité. Mais en même temps, l'omniprésent "danger de la droite" est mis en scène. Cette menace est utilisée comme prétexte pour la création d'un ordre "nivelé". Créer la peur a toujours été un instrument de domination efficace pour de tels projets niveleurs. Le conseiller de l'AfD, Marvin T. Neumann, a déclaré sur la plateforme en ligne Tagesstimme: "En tout cas, une société multiethnique et libérale ne peut survivre qu'avec une censure maximale. La propagande, certains mécanismes de peur et l'existence continue d'un faux pluralisme corrompu peuvent être ainsi maintenus comme un carnaval de la société. Mais un tel avenir est celui d'un conflit institutionnalisé et d'un "État profond" hypertrophié et totalitaire s'imposant par la force. On ne peut rien dire de plus à ce sujet. J'espère que les citoyens d'origine turque en République fédérale d'Allemagne voient clair dans ce jeu !".

* * *

Les déclarations de Benedikt Kaiser montrent qu'en Allemagne, comme dans toute l'Europe, l'AfD avancera au bénéfice des forces qui défendent l'État national. Face à l'effondrement irréversible de la domination atlantiste, l'alignement mondialiste fait tout ce qu'il peut pour maintenir l'Europe sous sa coupe. Le scénario du "coup d'État" en Allemagne est une opération atlantiste dans le plein sens du terme et vise à éliminer ceux qui défendent l'indépendance de l'Allemagne en tant qu'État. Cette opération, qui repose sur la liquidation de l'AfD, aura le résultat inverse et les forces qui s'éloignent de l'Atlantique continueront à se développer, comme on le voit partout en Europe.

NOTES :

(*) Benedikt Kaiser a étudié les sciences politiques à Chemnitz (Saxe). Il travaille en tant qu'assistant de recherche, rédacteur et éditeur. Kaiser est actif dans la sphère politique. Il est commentateur et analyste dans le camp non-conformiste de la République fédérale d'Allemagne. Son concept politique est le "patriotisme solidaire". Kaiser écrit régulièrement pour des magazines nationaux et internationaux tels que Die Kehre et Sezession, Komentar (Hongrie) et Tekos (Belgique). Il est correspondant en Allemagne pour d'importants magazines français - éléments et Nouvelle Ecole.

(**) Le mouvement Antifa est un mouvement militant politique de gauche, antifasciste, opérant aux États-Unis, qui comprend des groupes autonomes d'activistes qui cherchent à atteindre leurs objectifs par l'action directe plutôt que par la réforme politique.

mardi, 20 décembre 2022

L'OTAN utilise également l'arme de la provocation contre la Serbie

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L'OTAN utilise également l'arme de la provocation contre la Serbie

par Giulio Chinappi

Source: http://www.cese-m.eu/cesem/2022/12/la-nato-usa-larma-della-provocazione-anche-contro-la-serbia/

Article également publié sur le blog de l'auteur: https://giuliochinappi.wordpress.com/2022/12/13/la-nato-usa-larma-della-provocazione-anche-contro-la-serbia/

Les provocations de l'OTAN risquent de créer un nouveau front de guerre en Europe, exacerbant les tensions entre la Serbie et le gouvernement du Kosovo autoproclamé.

La Serbie a officiellement (re)rejoint la liste des méchants selon Washington. Les attaques médiatiques dont Belgrade a fait l'objet ces derniers jours, et qui n'avaient pas eu lieu depuis les attaques de 1999, en sont la preuve. La véritable faute de la Serbie est qu'elle est l'un des rares pays européens à ne pas avoir fait de génuflexion devant le diktat des sanctions anti-russes.

Malgré la forte pression de l'OTAN et de l'Union européenne, le gouvernement serbe a toujours poursuivi son intérêt national plutôt que de suivre servilement les ordres émis depuis la rive occidentale de l'océan Atlantique. Cette position a été réitérée par le président Aleksandar Vučić la semaine dernière. Dans une interview accordée à l'agence de presse russe TASS, Vučić a rappelé que son pays a fait l'objet de sanctions pénales imposées par l'Occident de 1992 à 2001, et que la Serbie rejette donc l'approche des sanctions et reste déterminée à prendre des décisions de politique étrangère de manière indépendante.

Afin de punir la Serbie, l'OTAN a décidé d'utiliser la même arme de provocation que celle utilisée précédemment contre la Russie et la Chine, en utilisant à cette fin le gouvernement du Kosovo autoproclamé, non reconnu comme légitime par la moitié de la communauté internationale. L'invasion militaire de l'enclave serbe de Mitrovica est en fait un acte d'extrême provocation à l'encontre de Belgrade, au point que l'on ne peut exclure la possibilité du déclenchement d'un conflit armé dans un avenir proche.

Rappelons que l'opération militaire lancée depuis le Kosovo en direction de Mitrovica et des autres régions à majorité serbe viole les accords de Bruxelles, selon lesquels les forces armées du Kosovo ne peuvent pénétrer dans les zones à majorité serbe du nord du Kosovo sans l'autorisation des dirigeants des quatre municipalités serbes.

"Priština renforce constamment et systématiquement sa présence dans le nord du Kosovo. La situation est explosive. La campagne d'intimidation et de harcèlement contre la population serbe se poursuit. L'objectif est de prendre le contrôle du territoire. Et ils le font sous l'œil passif de l'Occident et même avec son soutien", a dénoncé Aleksandr Bocan-Charčenko, l'ambassadeur russe à Belgrade, décrivant parfaitement la situation actuelle.

Le président Aleksandar Vučić a répondu à ces provocations en demandant aux Nations unies la possibilité qu'un contingent militaire de la République de Serbie entre dans le nord du Kosovo. Le Premier ministre serbe, Ana Brnabić, a souligné à son tour que le gouvernement kosovar d'Albin Kurti ne respecte pas les accords internationaux, violant ouvertement l'Accord de Bruxelles, l'Accord de Washington et les résolutions de l'ONU qui sont censés réglementer les relations entre la Serbie et le Kosovo. Selon le Premier ministre serbe, Kurti considère comme une menace "nos appels continus à la paix et à la stabilité, au dialogue ouvert et honnête, au respect et à la mise en œuvre complète de tous les accords conclus dans le cadre du dialogue entre Belgrade et Priština". Brnabić a souligné que les actions provocatrices de Kurti et l'inaction de l'UE risquaient de provoquer une nouvelle guerre entre Serbes et Albanais.

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Miloš Vučević (photo), ministre de la Défense de Belgrade, a déclaré que le Kosovo ne garantit pas la sécurité de la population serbe sur son territoire, violant ainsi la résolution 1244 du Conseil de sécurité de l'ONU. La même résolution autorise ensuite la Serbie à envoyer son contingent militaire dans le nord du Kosovo. Le parlement de Belgrade devrait prendre une décision à cet effet le 15 décembre.

Le plan contre la Serbie risque d'ouvrir un nouveau front de guerre au cœur de l'Europe, alors que le conflit ukrainien se poursuit. Bien sûr, frapper la Serbie pour l'OTAN signifie avant tout frapper la Russie, l'allié historique de Belgrade. Une fois encore, l'ambassadeur Aleksandr Bocan-Charčenko a souligné à quel point les événements au Kosovo rappellent étroitement ce qui s'est passé en Ukraine à partir de 2014, lorsque le gouvernement de Kiev a commencé à persécuter la population russophone à la suite du coup d'État pro-occidental connu sous le nom d'Euromaïdan. "Toute la situation, absolument toute, y compris l'attitude de Priština envers les Serbes du Kosovo, ressemble bien sûr, à plus petite échelle, à tout ce qui s'est passé en Ukraine. Les mêmes schémas, le même comportement de la part de l'Occident", a déclaré le diplomate dans une interview accordée à la chaîne Rossija-24. "Selon les services de renseignement serbes, Pristina conçoit une telle provocation pour rejeter la faute sur les Serbes. C'est une pratique de routine qui a été utilisée plus d'une fois", a ajouté l'ambassadeur.

"Les tensions augmentent rapidement, ce qui est une tendance très dangereuse. Je dirais que la situation a atteint un point au-delà duquel une effusion de sang ou une phase chaude du conflit est possible", a encore averti Bocan-Charčenko. Le diplomate russe a ajouté que la politique territoriale des autorités kosovares est la principale raison de la situation actuelle : "Il y a des raisons sous-jacentes et la volonté de Priština de prendre tout le Kosovo à tout prix, par tous les moyens, y compris les zones à population serbe".

Ce que Bocan-Charčenko ne peut pas dire ouvertement, c'est que non seulement les États-Unis et l'OTAN sont les premiers responsables de la situation actuelle au Kosovo, étant donné que le Kosovo n'existerait même pas sans le soutien militaire de l'OTAN, mais qu'il existe également des secteurs occidentaux qui espèrent l'ouverture d'un nouveau front de guerre afin de poursuivre l'objectif d'anéantir tous ceux qui ne se plient pas à la volonté de Washington. Après tout, la nature belliciste et impérialiste de l'OTAN aujourd'hui reste la même que celle qui a conduit au bombardement de Belgrade il y a 23 ans.

Méfiez-vous du Psiphon, un outil de la CIA pour aider et alimenter les protestations mondiales

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Méfiez-vous du Psiphon, un outil de la CIA pour aider et alimenter les protestations mondiales

par Kit Klarenberg

Source : Bye Bye Oncle Sam & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/attenzione-a-psiphon-uno-strumento-della-cia-per-assistere-e-alimentare-le-proteste-a-livello-globale

Depuis que des émeutes soutenues par des étrangers ont éclaté en Iran à la mi-septembre, les médias occidentaux ont fréquemment attiré l'attention sur le rôle de Psiphon, une application gratuite et ouverte pour smartphone et ordinateur qui permet aux utilisateurs de contourner les restrictions sur les sites Web et les ressources en ligne, aidant ainsi les fauteurs de troubles à organiser et à coordonner leurs activités et à envoyer et recevoir des messages vers et depuis le monde extérieur.

Dans le processus, Psiphon a reçu une quantité incalculable de publicité gratuite très influente et certains Iraniens - ainsi que les résidents de l'Asie occidentale plus généralement - auront sans doute été encouragés à télécharger le logiciel.

Toutefois, à ce jour, aucune source grand public n'a reconnu les origines effrayantes de Psiphon, sans parler des objectifs malveillants qu'il poursuit et des sinistres desseins auxquels il pourrait être soumis par ses commanditaires au sein de la communauté des renseignements américains.

Psiphon a été lancé en 2009. Visiblement destinée à soutenir les éléments anti-gouvernementaux dans les pays que la société internationale considère comme des "ennemis d'Internet", cette ressource utilise une combinaison de technologies de communication sécurisée et d'obscurcissement, y compris les VPN, les proxies Web et les protocoles Secure Shell (SSH), qui permettent aux utilisateurs de configurer efficacement leurs serveurs privés de manière à ce que leur propre gouvernement ne puisse pas les surveiller.

Au cours de son existence, Psiphon a été financé et distribué par diverses organisations de para-espionnage.

Par exemple, pendant plusieurs années, elle a été promue par l'ASL19, fondée par un expatrié iranien, Ali Bangi, en 2013, afin de capitaliser sur l'important flux de financement américain pour les initiatives de "liberté de l'internet" dans le sillage du printemps arabe.

Une enquête menée par le New York Times en juin 2011 sur les efforts de Washington en faveur de la "liberté de l'Internet" a conclu que tous ces efforts servent à "déployer des systèmes Internet et de téléphonie mobile "fantômes" que les dissidents peuvent utiliser pour communiquer hors de portée des gouvernements dans des pays comme l'Iran, la Syrie et la Libye".

La proximité de Bangi avec le gouvernement américain a été rendue amplement évidente lorsqu'en 2016 il a assisté à la célébration annuelle de Nowruz à la Maison Blanche, une sorte de bal des débutantes qui se produit régulièrement pour les activistes sponsorisés du "changement de régime" qui font partie de l'élite de l'État.

Ces apparitions de haut niveau, ainsi que sa présence régulière aux conférences sur la technologie et aux événements sur les droits numériques, ont cimenté sa place de personnalité "rock star" au sein de la communauté de la diaspora iranienne.

Cependant, Bangi a été contraint de démissionner de l'ASL19 en 2018 après s'être retrouvé devant un tribunal au Canada pour des accusations d'agression sexuelle et de séquestration.

Selon un profil publié par le magazine de l'industrie technologique The Verge, Bangi aurait encouragé une culture de consommation de drogues, de sexisme, de harcèlement et d'intimidation généralisée au sein de l'organisation, les employés féminins étant les cibles particulières de sa colère. A plusieurs reprises, il s'est montré agressif et même violent envers le personnel.

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Bangi et ASL19 écartés, Psiphon a commencé en 2019 à recevoir des millions de l'Open Technology Fund (OTF), créé sept ans plus tôt par Radio Free Asia (RFA), elle-même fondée par la CIA en 1948 après avoir été officiellement autorisée à mener des "opérations secrètes", notamment de propagande, de guerre économique, de sabotage, de subversion et "d'assistance aux mouvements de résistance clandestins".

En 2007, le site Web de la CIA a classé Radio Free Asia et d'autres initiatives de "guerre psychologique" telles que Radio Free Europe et Voice of America parmi les "campagnes d'opérations secrètes les plus longues et les plus réussies" qu'elle ait jamais menées.

Aujourd'hui, Radio Free Asia est un actif de l'US Global Media Agency (USAGM), financé par le Congrès américain à hauteur de centaines de millions de dollars par an. Son PDG a reconnu que les priorités de l'organisation "reflètent les intérêts de sécurité nationale des États-Unis".

L'OTF est l'une des nombreuses initiatives déclenchées par la pression de Washington en faveur de la "liberté de l'Internet".

Les personnes intimement impliquées dans la réalisation de ce désir ne se font aucune illusion sur la véritable raison d'être de leur service. En février 2015, Jillian York, membre du conseil consultatif de la OTF, a déclaré qu'elle croyait "fondamentalement" que la "liberté de l'Internet" était "fondamentalement un programme de changement de régime".

L'OTF, qui est la création d'une plate-forme de "guerre psychologique" conçue par les services de renseignements américains, met en lumière l'un des principaux objectifs de Psiphon: s'assurer que les citoyens des pays dans le collimateur des "efforts de changement de régime" menés par les États-Unis puissent continuer à accéder à la propagande d'État occidentale.

Une fiche d'information de l'US Global Media Agency de novembre 2019 sur les "outils soutenus par l'OTF" donne à Psiphon le profil le plus élevé.

"L'OTF fournit aux réseaux USAGM l'assistance dont ils ont besoin pour protéger leur contenu en ligne et s'assurer qu'il résiste à la censure. Par exemple, lorsque les sites d'information de l'USAGM ont été soudainement bloqués au Pakistan, l'OTF a créé des sites miroirs pour s'assurer que le contenu de l'USAGM restait disponible pour les audiences clés... L'OTF fournit un soutien d'urgence aux médias indépendants et aux journalistes victimes d'attaques numériques pour qu'ils puissent se remettre en ligne et atténuer les attaques futures", peut-on lire.

Un rapport de l'OTF de mai 2020 sur les "faits marquants et les défis" de l'année écoulée note également que le "fournisseur vétéran d'outils de contournement" Psiphon veille à ce que le contenu publié par l'USAGM - qui comprend Voice of America en farsi - puisse atteindre des publics dans des pays où il est interdit.

De même, une section spéciale du site Web de la BBC, suite à l'interdiction du radiodiffuseur d'État britannique en Russie, a offert des conseils en mars sur la façon dont les résidents locaux peuvent télécharger l'application via Android, Apple et Windows.

Si les utilisateurs éprouvent des difficultés à accéder à Psiphon via les magasins d'applications traditionnels, ils sont invités à envoyer un message vide à une adresse électronique désignée pour recevoir "un lien de téléchargement direct et sécurisé".

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En Iran, cette utilité est sans doute tout aussi précieuse, étant donné que les médias hostiles tels que la BBC et la RFA brossent un tableau totalement partial des troubles en cours, présentant les actions violentes et incendiaires des éléments anti-gouvernementaux comme pacifiques, tout en ignorant complètement les manifestations populaires pro-gouvernementales, bien plus importantes.

Un autre atout majeur de Psiphon du point de vue du pouvoir occidental est qu'il canalise toutes les données des utilisateurs vers et par des serveurs centralisés appartenant à la société elle-même.

Alors que les activités des individus sur le réseau peuvent être protégées des regards indiscrets de leur propre gouvernement, Psiphon peut suivre les sites qu'ils visitent et leurs communications en temps réel.

Cela permet aux acteurs étrangers de garder un œil attentif sur les manifestants et les mouvements de protestation et de réagir en conséquence.

L'ingérence de Psiphon en Iran est depuis longtemps une affaire publique. En 2013, l'entreprise a publié un blog dans lequel elle saluait "particulièrement le grand impact" qu'elle avait eu dans le pays, "coïncidant avec les élections présidentielles (iraniennes)".

Tout en reconnaissant que Téhéran "a toujours été un grand défi pour nous", Psiphon s'est vanté que son logiciel soit "resté disponible" de manière constante pendant cette période, malgré les tentatives répétées de "restreindre sévèrement" son fonctionnement.

Le fait qu'aucun de ces antécédents ne soit apparu dans les articles grand public obséquieux sur Psiphon est choquant, mais n'est pas surprenant.

Après tout, les organes de presse occidentaux bénéficient matériellement d'un racket de protection géré par les États-Unis qui projette secrètement leur agitation propagandiste à d'innombrables millions de personnes.

Et en devenant activement complices d'une opération américaine de "changement de régime", les journalistes traditionnels sont moins susceptibles de reconnaître la réalité de ce qui se passe à Téhéran, pourquoi cela arrive-t-il ainsi et qui bénéficie matériellement de l'éviction du gouvernement. Il s'agit toutefois d'un rêve absurde des puissances occidentales.

*Journaliste d'investigation et contributeur à MintPress News qui explore le rôle des services de renseignement dans l'élaboration des politiques et des perceptions. Son travail a déjà été publié dans The Cradle, Declassified UK, Electronic Intifada, Grayzone et ShadowProof. Suivez-le sur Twitter @KitKlarenberg.

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Le défi russe à l'ère numérique

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Le défi russe à l'ère numérique

Pavel Tulaev

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/la-sfida-russa-nellera-digitale

L'objectif est de former un nouveau sujet, c'est-à-dire un leader et un vainqueur de la Quatrième Guerre mondiale. Plus généralement, nous discuterons du contexte et des problèmes de la création des conditions préalables à notre victoire, des particularités du développement du cyberespace informationnel et culturel.

Étant donné que le conflit militaire local en Ukraine, dans le contexte de la soi-disant "guerre hybride" mondiale, bat son plein et qu'il est désormais clair pour tout le monde que la Russie est opposée à l'ensemble de l'Occident uni représenté par l'OTAN, je pense qu'il est crucial de se concentrer sur les aspects mondiaux des processus en cours. Dans mes publications de ces 30 dernières années, c'est-à-dire depuis les années 1990, j'ai fait référence à cette question comme aux "guerres de notre génération".

La lutte pour le leadership mondial ou régional implique de nombreux acteurs dans de nombreux espaces, mais il importe aujourd'hui de mettre l'accent sur la sphère de la science et de la technologie (la noosphère), le cyberespace (le monde virtuel) et les médias (communication mobile, plateformes de réseaux, etc.). Ce sont les sphères de haute technologie, dites "innovantes", qui fournissent le leadership en matière d'armement moderne. Ce sont eux qui transforment la nature de la guerre, les méthodes et les formes de la guerre.

9788898444786.jpgCertains analystes pensent qu'une guerre réseau-centrée se déroule en Ukraine. La théorie d'une telle guerre a été développée par le commandement militaire américain, en particulier par la Force Transformation Branch. Cette doctrine a été adoptée et appliquée lors de plusieurs conflits armés. Elle a été étudiée en détail par notre collègue Leonid Savin dans son livre Network-centric and network warfare.

Je tiens à souligner que l'essence de la cyberguerre moderne ne réside pas dans le fait que l'Ukraine est devenue un terrain d'essai, mais dans le fait que son espace est "aérien", non "terrestre" et non "aquatique". C'est pourquoi il faut opposer à la domination américaine sur mer et à l'expansion chinoise sur terre l'aérocratie, c'est-à-dire la domination dans le ciel, dans tous ses sens, plutôt que la guerre de tranchées à l'arme légère.

Je ne vais pas démêler ici le sujet compliqué de la multipolarité et de la poly-subjectivité, y compris les structures transnationales et potentielles, mais il convient de noter ici que la compétition mondiale dans son ensemble est formée par un enchevêtrement complexe de contradictions et de conflits, la lutte ouverte et secrète des services spéciaux, les complexes militaro-industriels, l'apprentissage mutuel et la destruction par différents moyens en cas de collision militaire.

Les spécialistes savent que le monde vit une quatrième révolution industrielle. Avec la production à forte intensité intellectuelle, l'automatisation et la robotique, la "numérisation" est arrivée. Que cela soit bon ou mauvais est une question philosophique et éthique. D'un point de vue spirituel, on peut critiquer la civilisation de la machine pour sa déshumanisation, son aliénation et ses effets destructeurs sur l'homme et la nature. L'esprit de Prométhée, qui a apporté le feu de la connaissance à l'humanité, conduit à la tragédie de Faust. Le Dieu-homme chrétien dégénère en "homme", ce qui conduit à l'individualisation de la conscience, à la dégradation de l'individu et de la société moderne en tant que telle.

En outre, les élites dirigeantes, parfois qualifiées de "gouvernement mondial" ou de "traîtres", utilisent consciemment les dernières technologies pour leurs propres intérêts de classe et de clan. Ils cherchent à contrôler non seulement la production, mais l'humanité dans son ensemble. D'où le contrôle numérique (rappelez-vous la récente expérience COVID-19), les cyber-armes sur les fronts militaires et "pacifiques". D'où la culture consciente de sujets zombifiés, de bio-robots programmés, l'utilisation du sexe comme arme sociale et l'imposition de toutes sortes de "nouvelles normalités".

On donne à quelqu'un le droit de créer et d'utiliser la haute technologie, de se conformer aux normes de l'élite mondiale, et on lui tend des pièges logiques et géopolitiques, on lui impose des "technologies retardatrices" et on le vide de ses "déchets culturels" (art dégénératif).

J'espère que tout le monde ici comprend ce que sont la dépendance technologique et les diktats programmatiques.

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Les jeunes gens riches et vertueux s'empressent d'acheter les derniers modèles avancés d'ordinateurs portables, de téléphones, de vidéos et d'appareils photo, puis on leur explique soudain qu'il s'agit de "réseaux ennemis" ou de "services du Quatrième Reich". Il s'avère que les produits Microsoft, Google, Facebook, Skype, Twitter, WhatsApp, Vyber, Instagram et autres sont conçus pour les besoins des services de renseignement occidentaux.

En fait, de nombreux objets techniques dotés d'un logiciel personnel, des téléphones mobiles aux PC, possèdent un numéro d'identification unique qui peut être utilisé pour surveiller les activités du propriétaire du jouet en question. À cet égard, les patriotes les plus radicaux déconseillent l'utilisation de logiciels occidentaux. Et que propose-t-on à la place ? C'est la question principale.

Répondez-moi, s'il vous plaît, d'où vient le leadership si nous sommes loin derrière la Chine, le Japon, les États-Unis et l'Europe en matière de science, de technologies innovantes, d'éducation, de communications, d'intensité de fabrication et de robotique ? Je pense que vous connaissez cette triste statistique. Si ce n'est pas le cas, je vous la présenterai.

Rappelons également la triste expérience historique de l'URSS : la génétique a été déclarée science bourgeoise, la cybernétique également, d'ailleurs inventée par les sionistes; Tsiolkovsky a longtemps été considéré comme un constructeur de dirigeables, Korolev a été déclaré trotskiste et Tupolev le chef du parti fasciste russe; la même situation s'est produite avec d'autres grands scientifiques: Losev, Snesarev, Svechin et bien d'autres. Un schéma commun est évident: l'incompréhension des gènes par les autorités et les bureaucrates, qui les interprètent selon leur paradigme simplifié et souvent primitif.

Ce que le gouvernement russe actuel devrait faire dans ces circonstances, je ne le dis pas. Il existe un Conseil national de sécurité, plusieurs institutions analytiques et services spéciaux importants, ainsi qu'une Douma d'État dotée d'une structure d'experts bien développée à cet effet.

En général, comme je l'ai déjà écrit et dit à plusieurs reprises, il est nécessaire d'introduire largement la théorie et la pratique du leadership. Il est évident que dans le contexte d'une concurrence mondiale féroce, nous avons besoin d'une "percée russe" : le cyberespace, la noosphère, le "ciel" au sens large, doit devenir un champ de compétition.

Et bien sûr, cet habitat virtuel qualitativement nouveau du sujet russe ne doit pas se transformer en un dépotoir d'informations sur un sujet brûlant de la guerre : où quelqu'un a été tué, ce qui a été dynamité et où. Un tel vecteur d'information, dans l'esprit des bulletins télévisés du front, conduit à l'hystérie, à la panique et à la dépression de l'opinion publique.

Notre monde russe dans l'espace réel et virtuel devrait être multidimensionnel, complet, harmonieux, esthétique, etc. Un mode de vie sain, la force de l'esprit, les connaissances fondamentales et appliquées, la tradition nationale, la stratégie pacifique, etc. devraient être cultivés ici.

Il est tout à fait logique que le conflit local en Ukraine, appelé "Opération militaire spéciale", ait éveillé un nouveau niveau de compréhension de nombreux problèmes. C'est sur les lignes de front de la guerre mondiale que naît une nouvelle génération de vainqueurs, les futurs dirigeants du monde russe.

Quo vadis, Rossija ? L'avenir idéologique de la Russie

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Quo vadis, Rossija ? L'avenir idéologique de la Russie

Nick Krekelbergh

Source : Bulletin d'information de la Fondation Delta, n° 175, décembre 2022

Au-delà de la caricature

En Occident, les avis sur l'état du régime politique en Russie sont traditionnellement très partagés. Après 1991, le rôle central du pays au sein du bloc communiste de l'Est et l'association directe de la république soviétique de Russie en tant que pars pro toto du système marxiste-léniniste se sont estompés. Depuis lors, dans les grands médias occidentaux, toutes les relations internationales sont généralement réduites à une opposition binaire entre les régimes dits "démocratiques", d'une part, et "autocratiques", d'autre part. Poutine peut alors être rangé dans cette dernière catégorie sans trop d'explications, avec les autres "dictateurs" tels qu'ils existent ou ont existé : Assad, Erdogan, Xi, Maduro, feu Saddam Hussein, jusqu'à récemment Bolsonaro et, avec un peu d'effort, l'ancien président américain Trump, sans oublier Viktor Orbán, peuvent également être ajoutés à la liste. Bien que ce genre de pseudo-analyses n'ait guère de sens sur le plan intellectuel, elles constituent néanmoins invariablement le point de départ de presque tous les articles journalistiques que l'on peut lire sur le sujet sur CNN, la BBC et, un peu plus près de nous, également sur NPO et VRT NWS. D'autres, qui se situent principalement du côté de la droite classique sur l'échiquier politique, ont du mal à pardonner aux Russes leur passé communiste et considèrent toujours la Fédération de Russie comme une sorte de continuation de l'URSS à une échelle plus limitée, une âme sœur, un peu plus pauvre, du Parti communiste chinois, prête à récupérer son ancienne position de premier plan dans la course des nations dès que l'Occident encore éveillé oserait montrer le moindre signe de faiblesse. D'autres encore ne voient dans la Russie rien d'autre qu'un État en faillite, une station-service dotée d'armes nucléaires sortie de ses limites, dirigée par une oligarchie hédoniste et corrompue regroupée autour de la personne de Vladimir Poutine par le biais de réseaux économiques informels et du crime organisé. Il va sans dire qu'aucune des conceptions exposées ci-dessus ne dépasse le niveau de la caricature. Néanmoins, on peut remplir des bibliothèques entières de livres écrits par des auteurs qui ne peuvent ou ne veulent pas sortir de ce cadre intellectuel-là.

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Poutine contre Poutine

En réalité, le régime de Vladimir Poutine possédait (et possède toujours) un caractère très complexe et très hybride, qui n'a jusqu'à présent, à aucun moment, perdu son caractère post-idéologique. Dans son livre Poutine contre Poutine, Alexandre Douguine souligne le caractère divisé du régime russe arrivé au pouvoir à la fin des années 1990. D'une part, Poutine a alors été élu avec le soutien des libéraux russes (Anatoli Sobtchak, Boris Berezovsky, Anatoli Tchoubaï, etc.) et a bénéficié de l'approbation franche de l'Occident. Une grande partie de ses deux premiers mandats présidentiels sera donc consacrée par Poutine à essayer d'intégrer et de renforcer l'économie russe dans le système mondial néolibéral dominé par l'Occident. Mais en même temps, Poutine était un patriote russe (pas nécessairement un nationaliste), avec une certaine préférence pour les valeurs conservatrices, qui voulait rendre son pays à nouveau pertinent sur la scène mondiale et restaurer une partie de la gloire passée des Soviétiques (et de l'empire tsariste russe). Pendant deux décennies, Poutine va se balancer sur une fine corde raide entre les deux vecteurs, le vecteur libéral guidant fortement au début mais le vecteur patriotique gagnant progressivement en importance. À partir de 2007 surtout, la Russie a commencé à adopter une position plus affirmée, le discours de Poutine à la conférence internationale sur la sécurité à Munich constituant un point d'ancrage important. Ici, pour la première fois, il a critiqué en termes vifs la nature unipolaire des relations internationales et le caractère monopolistique des États-Unis dans celles-ci. La guerre avec la Géorgie en 2008, la prise de contrôle de la Crimée et la guerre civile dans le Donbass en 2014 ont impulsé des accélérations successives dans ce processus. Néanmoins, Poutine n'a jamais réussi à évoluer vers ce que Douguine décrit comme un "conservatisme actif" : une mobilisation sociale et économique à grande échelle pour un projet idéologique conservateur. Il a été largement limité en cela par un trio de facteurs : l'inertie politique et la passivité de son propre entourage (les siloviki), une opposition active des oligarques et l'influence idéologique persistante de quelques irréductibles libéraux, dont Anatoli Tchoubaï.

Le grand désengagement

Lorsque Tchoubaï a démissionné de ses fonctions politiques en mars 2022 et a fui le pays, cela a été présenté par les commentateurs occidentaux, qui, à l'époque, croyaient encore à une implosion économique rapide de la Russie, comme une perte substantielle de soutien à Poutine au sein de son propre entourage. En réalité, ce fait s'est plutôt montré révélateur de l'extinction définitive du vecteur libéral au sein du système russe. "C'est la grande déconnexion entre l'Occident et la Russie", a tweeté l'analyste géopolitique américano-russe Mark Sleboda le 2 mars 2022 en réponse au départ de nombreuses grandes multinationales et entreprises occidentales de Russie. "Les liens économiques se limiteront à l'énergie et à certaines autres matières premières et produits chimiques pour lesquels l'Europe dépend de la Russie. (...) Les liens politiques, sociaux et culturels seront également rompus dans une large mesure". Bien que, selon Sleboda, cette transition soit semée d'embûches (qui, soit dit en passant, ne sont pas si mauvaises pour l'instant), un monde multipolaire serait finalement l'étape finale inévitable. Tout cela est bien beau, mais maintenant que le système politique et économique occidental n'est plus un exemple brillant, la question reste de savoir ce qui va prendre sa place. Ces derniers mois, d'éminents faiseurs d'opinion, dont l'Arménienne-Russe Margarita Simonyan, rédactrice en chef de la chaîne médiatique RT, ont déjà exprimé leur admiration pour certains aspects du "système chinois", tels qu'un cadre-parti confucéen et discipliné, des mesures anticorruption efficaces et un contrôle effectif de l'espace d'information. À cet égard, Gorbatchev semble avoir manqué les opportunités de l'époque que la Chine (post-)Dengiste a réussi à capitaliser - un retard que la Russie (post-)Poutiniste aimerait maintenant rattraper. Cela ne signifie pas pour autant que la Russie peut simplement revenir au marxisme-léninisme de l'ère soviétique, même si la popularité du PCFR a fortement augmenté peu avant la guerre et que les communistes étaient, à long terme, un challenger bien plus sérieux pour le parti au pouvoir Jedinaja Rossiya que les libéraux atlantistes de Navalny.

Eurasisme pragmatique et bolchevisme national, pas le conservatisme européen

Si certains analystes s'attendaient à ce que les Russes misent sur un messianisme pan-slave à l'ancienne comme idéologie surplombante après l'invasion de l'Ukraine, la rhétorique mobilisatrice des médias et de l'establishment politique russes est néanmoins principalement dirigée contre l'Occident impérialiste, néo-colonial et "woke", comme l'a également noté Jordan Peterson, ce qui fut clairement affiché lors du discours de Poutine après l'annexion des quatre oblasts ukrainiens de Cherson, Lugansk, Donetsk et Zhaparozhe. L'idéologue de Visegrád, David Engels, s'obstine cependant à réfuter le "conservatisme européen" de l'État russe, qui reste selon lui "un avatar de l'Union soviétique". Le déploiement de soldats musulmans tchétchènes et d'autres minorités non chrétiennes en Ukraine est un élément particulièrement problématique pour les défenseurs conservateurs de la civilisation européenne chrétienne. En effet, il semble que les Russes soient peut-être arrivés à une version réellement politique de l'eurasisme idéologique et du bolchevisme national après de nombreux détours, comme en témoigne également l'embrassade enthousiaste de leur héritage multiethnique slave, eurasien et finno-ougrien, tant dans la propagande nationale que dans la mobilisation. D'autre part, des choix socio-économiques difficiles n'ont pas encore été faits, mais comme le pays semble se convertir lentement à une économie de guerre, cela ne peut manquer d'arriver. Le sociologue ukrainien Volodymyr Ishchenko affirme qu'en cas de victoire russe dans la guerre contre son pays : "(...) l'État russe devra acheter la loyauté des Russes et des nations soumises (les Ukrainiens, ndlr) par une politique économique moins conservatrice sur le plan fiscal et plus keynésienne". Et aussi: "L'élite dirigeante devra expliquer à la société pourquoi tant de soldats russes sont morts, pourquoi ils ont tué tant de leurs 'frères' ukrainiens, pourquoi le peuple a dû faire face à des sanctions". Signification: "cela (exigerait) un projet impérialiste-conservateur plus cohérent reliant les intérêts des élites russes à ceux des classes et nations subordonnées. Il faudrait également des institutions politiques plus fortes pour mobiliser un consentement actif au projet hégémonique des élites russes - un parti au pouvoir avec une adhésion de masse, un mouvement populaire pro-gouvernemental, ou ses équivalents à l'ère numérique."

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L'organisation de jeunesse russe Yunarmiya lors du défilé de la Victoire à Moscou, le 9 mai 2019.

RÉFÉRENCES

Alexander Dugin (2014) Putin versus Putin. Vladimir Putin viewed from the right. Arktos.

David Engels (2022) “Who can predict his own future when the future of Europe seems to be so dark?” Interview door
Andrej Sekulović, geraadpleegd via: KLIK

Jordan Peterson (2022) Russia versus Ukraine or Civil War in the West? Geraadpleegd via: KLIK

Volodymyr Ishchenko (2022) Russia’s war in Ukraine may finally end the post-Soviet condition.
Geraadpleegd via: KLIK

 

Nick Krekelbergh

lundi, 19 décembre 2022

Bloomberg: l'Europe a perdu environ un trillion de dollars à cause de la crise énergétique

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Bloomberg: l'Europe a perdu environ un trillion de dollars à cause de la crise énergétique

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-bloomberg_leuropa_ha_perso_circa_un_trilione_di_dollari_a_causa_della_crisi_energetica/82_48248/

La hausse des prix des carburants due au conflit en Ukraine a coûté à l'Europe un trillion de dollars, selon Bloomberg, qui tire la sonnette d'alarme sur le fait que ce n'est que le début de la plus grande crise depuis des décennies.

L'agence prévoit que la concurrence pour le gaz naturel liquéfié (GNL) s'intensifiera après cet hiver, car le vieux continent devra reconstituer ses réserves de gaz face à des approvisionnements faibles ou nuls en provenance de Russie.

"Même si de nouvelles installations d'importation de GNL sont mises en service, le marché devrait rester sous tension jusqu'en 2026, date à laquelle des capacités supplémentaires seront disponibles aux États-Unis et au Qatar. Cela signifie qu'il n'y aura pas de répit dans les prix élevés", prédit l'agence. Sans compter que le Qatar a ouvertement remis en question ses approvisionnements en gaz à l'Union européenne après le tristement célèbre scandale de pots-de-vin impliquant certains députés européens. 

Selon le centre d'analyse Bruegel, les gouvernements européens ont alloué plus de 700 millions de dollars d'aides aux entreprises et aux ménages pour les aider à faire face à la hausse des coûts énergétiques. Toutefois, le soutien deviendra de plus en plus inabordable face à la hausse des taux d'intérêt et à l'entrée possible en récession économique. Il convient de rappeler que la dette de la moitié des économies du bloc dépasse 60 % du PIB.

Bien que les efforts déployés cet été par l'UE pour reconstituer les réserves de gaz, à des prix records, aient jusqu'à présent atténué le problème d'approvisionnement, la chute actuelle des températures met à rude épreuve le système énergétique du continent.

Le régulateur allemand de l'énergie a averti la semaine dernière que deux indicateurs sur cinq étaient devenus critiques, notamment les niveaux de consommation, et a appelé à une réduction de la consommation d'énergie.

Les achats de GNL n'ont jamais été aussi élevés en Europe et l'Allemagne met en service de nouveaux terminaux flottants pour recevoir ces approvisionnements. Cependant, la situation est exacerbée par la concurrence croissante de la Chine, qui augmentera ses achats de GNL de 7 % l'année prochaine, de même que d'autres pays asiatiques.

Les livraisons de GNL à l'UE ont atteint 105 milliards de mètres cubes entre janvier et octobre 2022, soit une hausse de 64 % par rapport à la même période l'année dernière, dépassant ainsi les importations du plus gros acheteur, la Chine, selon les données de Kpler.

L'augmentation des importations s'inscrit dans un contexte de baisse des approvisionnements en provenance des pipelines russes en raison des sanctions internationales imposées à Moscou et aussi en raison du conflit en Ukraine, de la politique européenne de substitution des approvisionnements russes et du sabotage des pipelines Nord Stream.

Les hauts et les bas de l'offre et l'augmentation de la demande de GNL en Europe ont fait exploser les prix à plus de 3000 $ les 1000 mètres cubes, soit 10 fois plus que les niveaux d'avant la crise.

dimanche, 18 décembre 2022

Malte, Chypre, la Grèce et l'Italie protestent contre la politique migratoire de l'UE

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Malte, Chypre, la Grèce et l'Italie protestent contre la politique migratoire de l'UE

Peter Logghe

Source: Nieuwsbrief Deltastichting, Nr. 175, December 2022

Le 12 novembre, Malte, Chypre, la Grèce et l'Italie ont remis une déclaration commune à la Commission européenne dénonçant avec force le manque de solidarité européenne dans l'accueil des migrants. En raison de leur situation géographique, ce sont les États membres de l'UE où les migrants posent généralement le pied en premier après avoir traversé la Méditerranée. Ces États en ont assez des nuisances de la migration.

L'action conjointe n'est pas surprenante si l'on regarde les chiffres. 44.000 migrants sont arrivés en Italie depuis juin, un chiffre qui s'élève à près de 90.000 depuis janvier 2022, sans compter les nouveaux arrivants qui empruntent la route des Balkans. Par cette déclaration, Malte, Chypre, la Grèce et l'Italie veulent avant tout responsabiliser les autres États membres de l'UE et les encourager à réfléchir à une politique migratoire différente.

Vers une révision des opérations dites de sauvetage en mer?

Il est clair que les 4 pays mentionnés ne veulent pas seulement plus de solidarité. "Nous ne pouvons pas accepter l'idée que les pays où les migrants ont mis le pied à terre pour la première fois soient les seuls points de débarquement, surtout si cela se fait par l'intermédiaire de navires appartenant à des organisations privées qui opèrent de manière totalement indépendante des États membres de l'UE. Nous confirmons notre affirmation selon laquelle le modus operandi de ces navires privés n'est pas conforme à l'esprit du cadre juridique international des opérations de sauvetage en mer."

Plus loin dans la déclaration, nous lisons en fait l'essentiel de l'action commune des 4 Etats membres de l'UE : "...Nous pensons qu'il est nécessaire et urgent d'entamer une discussion sérieuse sur la meilleure façon de mettre en place des opérations de sauvetage en Méditerranée, nous voulons le faire en contrôlant comment les navires privés respectent les conventions internationales pertinentes et comment les Etats dont ils battens pavillon assument leurs responsabilités telles que définies dans les conventions internationales". L'Allemagne est l'État du pavillon de nombreux navires d'ONG qui servent de taxis modernes pour les migrants.

L'Autriche, la Hongrie et la Serbie concluent leur propre pacte anti-migratoire

Entre-temps, les chefs de gouvernement de l'Autriche, de la Hongrie et de la Serbie, qui souhaitent davantage de protection aux frontières et moins de migrants, ont conclu leur propre pacte contre la politique migratoire de l'UE dirigée par l'Allemagne. Par exemple, le chancelier autrichien Karl Nehammer a déclaré: "Le système d'asile de l'UE a échoué". L'asile à la carte ne devrait pas réellement exister, et les trois gouvernements ont en outre dénoncé le "tourisme d'asile". Face à l'échec des politiques européennes en matière de migration, ces trois pays prendront en main la protection de leurs frontières.

Le mécontentement monte dans l'Union européenne, et la thèse selon laquelle la politique migratoire de l'UE a besoin d'une refonte complète gagne du terrain. Nous vous tiendrons informés !

Peter Logghe

Frank Furedi : les "valeurs européennes"

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Frank Furedi : les "valeurs européennes"

Jan Sergooris

Source : Nieuwsbrief Deltastichting – n°175 – December 2022

Frank Furedi, professeur émérite de sociologie à l'Université de Kent et d'origine hongroise, est devenu directeur du MCC Bruxelles, un nouveau groupe de réflexion du Mathias Corvinus Collegium hongrois. Avec cette institution, il tente de contrebalancer l'image idéologique très unilatérale imposée à la population européenne par l'UE.

Furedi est l'auteur de quelque 26 livres. En particulier dans les ouvrages "Populisme et guerres culturelles européennes", "Démocratie en état de siège" et le plus récent "La route vers l'Ukraine" (titres anglais infra), il ne ménage pas ses critiques à l'égard de l'institution européenne. J'essaie de résumer ci-dessous les lignes générales de sa critique.

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Il s'insurge contre la croyance que l'économie seule détermine les actions des gens. Jusqu'au milieu des années 1970, les dirigeants européens ont vécu dans l'illusion que les avantages de la coopération économique étaient suffisants pour que les citoyens européens s'identifient politiquement au projet fédéraliste. Mais l'intégration économique ne conduit pas automatiquement à l'intégration politique. Les marchés peuvent fournir la base économique de la prospérité, mais cela ne conduit pas à l'intégration politique.

Furedi dénonce en outre la dépolitisation de la politique en Europe. Des institutions non élues prennent des décisions qui ont un impact majeur sur la vie des citoyens européens. Pensez, par exemple, à l'influence que les ONG (les organisations non gouvernementales) exercent sur les décisions politiques. Il fait également référence à la Cour des droits de l'homme, qui tente d'orienter la politique grâce à ses pouvoirs juridiques. Et au niveau économique, les décisions ne sont pas prises par les gouvernements des Etats-nations mais par une institution technocratique telle que la BCE (Banque centrale européenne) avec des conséquences très importantes sur la vie des citoyens alors que ces derniers sont très réticents à l'endroit des technocrates et des experts. L'idée sous-jacente est qu'il ne peut y avoir qu'une seule solution aux problèmes auxquels l'Europe est confrontée - et c'est l'UE, bien sûr : There Is No Alternative (TINA).

Cependant, l'histoire montre que la seule façon dont les droits démocratiques et la citoyenneté sont possibles n'est pas dans un univers abstrait mais dans un espace défini où la souveraineté nationale peut jouer à plein. La plupart des citoyens tirent une grande partie de leur personnalité et de leur identité de leur appartenance à une nation. L'érosion de la souveraineté nationale conduit à l'aliénation de la vie publique. C'est le monde des technocrates et des ONG qui prennent des décisions par-dessus la tête des citoyens.

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Furedi croit fermement en la coopération européenne mais se moque des "valeurs européennes" propagées par l'UE telles que la "diversité" et l'"inclusion". Selon Furedi, la diversité n'est pas une valeur mais une simple description. En soi, la multiplicité ne dit rien sur le fait que quelque chose soit bon ou mauvais. Il s'agit plutôt d'une représentation de la quantité.

On s'attendrait à ce qu'une institution qui valorise la diversité valorise les différentes cultures nationales. Cependant, la diversité des cultures nationales a été déclarée tabou. Les cultures nationales étaient présentées comme des entités artificielles qui niaient l'hétérogénéité de la vie réelle. Plus encore, les gens sont souvent allés plus loin : tout ce qui a trait aux sentiments nationaux, à l'appartenance à une nation, au patriotisme est aujourd'hui associé à un nationalisme dangereux et destructeur. L'accusation de xénophobie n'est jamais loin.

C'est la raison pour laquelle une sorte de cordon sanitaire est placé autour de pays qui partagent des valeurs complètement différentes comme la Pologne et la Hongrie. Ces pays sont fiers de leur individualité culturelle et souhaitent la préserver. Cependant, dans l'UE, vous n'êtes pas autorisé à penser différemment de ce qui est imposé par la Commission européenne.

La diversité qui est maintenant promue par l'UE est celle de différents groupes d'identité basés sur la couleur de la peau, l'orientation sexuelle, le genre, etc... Furedi va directement à l'encontre de ces ukazes de l'UE et prône une interprétation alternative des valeurs européennes. En tant qu'Européens, nous devons revaloriser des valeurs telles que le "patriotisme", la "tolérance" et la "liberté d'expression", car elles sont aujourd'hui en danger.

Jan Sergooris

Alexandre Douguine: Un nouveau chaos mondial

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Un nouveau chaos mondial

Alexandre Douguine

Source: https://www.geopolitika.ru/article/novyy-mirovoy-haos

Le conflit de deux ordres mondiaux

Il semblerait que l'Opération militaire spéciale (OMS) fasse référence à un conflit entre deux ordres mondiaux - un ordre unipolaire, représenté par l'Occident collectif et l'Ukraine, et un ordre multipolaire, défendu par la Russie et ceux qui sont en quelque sorte de son côté (principalement la Chine, l'Iran, la Corée du Nord, certains États islamiques, en partie l'Inde, la Turquie, mais aussi des pays d'Amérique latine en Afrique). C'est précisément le cas. Mais examinons le problème d'un point de vue qui nous intéresse et découvrons le rôle que joue ici le chaos.

Soulignons immédiatement que le terme d'ordre mondial, world order, fait clairement appel à la structure explicite, c'est-à-dire qu'il est l'antithèse du chaos. Nous avons donc affaire à deux modèles de cosmos - l'unipolaire et le multipolaire. Si c'est le cas, il s'agit d'une collision entre des mondes, entre des ordres, des structures, et le chaos n'a rien à voir avec cela.

L'Occident propose sa propre version - où il constitue le centre et le reste du monde, la périphérie, où le centre est donc lui-même et son système de valeurs. La Russie et (plus souvent passivement) les pays qui la soutiennent prônent un cosmos alternatif: autant de civilisations, autant de mondes. Une hiérarchie contre plusieurs civilisations, organisées sur des principes autonomes. Le plus souvent sur une base historico-religieuse. C'est exactement la façon dont Huntington envisageait l'avenir.

Le choc des civilisations est une compétition entre mondes, entre ordres. Il existe un modèle centré sur l'Occident et un modèle pluraliste.

Dans ce contexte, la situation conflictuelle d'aujourd'hui apparaît comme quelque chose de tout à fait logique et rationnel. Le monde unipolaire, presque établi après l'effondrement du modèle bipolaire en 1991, ne veut pas renoncer à sa position de leader. De nouveaux centres de pouvoir luttent pour se libérer du pouvoir d'un hegemon en déclin. Même la Russie pourrait être pressée de le défier directement. Mais vous ne savez jamais à quel point il est vraiment faible (ou fort) jusqu'à ce que vous essayiez. Quoi qu'il en soit, c'est assez clair : il y a deux modèles du cosmos qui s'affrontent - un avec un centre clair et un avec plusieurs.  

Quoi qu'il en soit, il n'y a pas de chaos ici. Et si nous rencontrons quelque chose comme ça, ce n'est que comme une situation de transition de phase. Cela expliquerait en partie la situation en Ukraine, où le chaos se fait pleinement sentir. Mais le problème comporte également d'autres dimensions.

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Le chaos hobbesien : l'État naturel et le Léviathan

Examinons de plus près ce qui constitue un ordre mondial unipolaire centré sur l'Occident.  Il ne s'agit pas seulement de la domination militaire et politique des États-Unis et des États vassaux - surtout les pays de l'OTAN. C'est aussi la mise en œuvre d'un projet idéologique. Ce projet idéologique correspond à une démocratie dite progressiste. La signification de la démocratie dite progressiste est qu'il devrait y avoir de plus en plus de démocratie de ce genre dans le monde, et que le modèle vertical de la société devrait être remplacé par un modèle horizontal - dans le cas extrême, un modèle en réseau, un modèle rhizomatique.

Thomas Hobbes, le fondateur de la science politique occidentale, a imaginé l'histoire de la société comme suit. Dans la première phase, les gens vivent à l'état naturel. Donc "l'homme est un loup pour l'homme" (homo homini lupus est). C'est un chaos social initial, agressif, basé sur l'égoïsme, la cruauté et le pouvoir. D'où le principe de la guerre de tous contre tous. Ceci, selon Hobbes, est la nature de l'homme, car l'homme est intrinsèquement mauvais. Maléfique, mais aussi intelligent.

L'intelligence de l'homme lui a dit que s'il continuait à être dans son état naturel, les gens s'entretueraient tous tôt ou tard. Il a donc été décidé de créer une terrible idole artificielle, le Léviathan, qui imposerait les règles et les lois et s'assurerait que tout le monde les respecte. Ainsi, l'humanité a résolu le problème de la coexistence des loups. Le Léviathan est un super-loup, certainement plus fort et plus cruel, que n'importe quel homme. Le Léviathan est un État.

La tradition du réalisme politique - tout d'abord dans les relations internationales - s'arrête là. Il n'y a que l'état naturel et le Léviathan. Vous ne voulez pas l'un, vous obtenez l'autre.

Le chaos dans les relations internationales dans la tradition du réalisme

Ce modèle est finalement assez matérialiste. L'état naturel correspond au chaos agressif, à l'inimitié (νεῖκος) - celui qui représente l'alternative d'Empédocle à l'amour/amitié. L'introduction du Léviathan équilibre l'inimitié en imposant à tous les "loups" des règles et des normes qu'ils n'osent pas enfreindre sous peine de sanction et à la limite de la mort. D'où la formule avancée par Max Weber bien plus tard - "l'État est le seul sujet de la violence légitime". Le Léviathan est sciemment plus fort et plus terrible que n'importe quel prédateur et est donc capable d'arrêter une série d'agressions irréversibles. Mais le Léviathan n'est pas l'amour, n'est pas l'Eros, n'est pas la psyché. Il s'agit seulement d'une nouvelle expression de l'inimitié, une inimitié totale élevée à un degré supérieur.

D'où le droit de tout État souverain (et le Léviathan est souverain et c'est sa principale caractéristique) de déclencher une guerre avec un autre État. Ayant pacifié l'inimitié intérieure, le Léviathan est libre de déclencher une guerre à l'extérieur.

C'est ce droit de faire la guerre qui devient la base du chaos dans les relations internationales, selon l'école du réalisme. Les relations internationales sont un chaos précisément parce qu'aucune autorité suprême ne peut exister entre plusieurs Léviathans. Ils répètent au niveau macroscopique l'état naturel: l'état est égoïste et mauvais parce que l'homme qui l'a fondé est égoïste et mauvais. Le chaos intérieur est gelé pour se révéler, à l'extérieur, dans la guerre entre états.

A ce jour, le réalisme politique n'a pas non plus été totalement dépassé dans les démocraties et est considéré comme un point de vue légitime dans les relations internationales.

L'ordre de Locke

Mais ce n'est pas tout. Hobbes a été suivi par un autre penseur important, John Locke, qui a formulé une école différente de pensée politique - le libéralisme. Locke croyait que l'homme lui-même n'était pas mauvais, mais plutôt éthiquement neutre. Il est tabula rasa - une ardoise vierge. Si le Léviathan est mauvais, ses citoyens le seront aussi. Mais si le Léviathan change son tempérament et ses orientations, il est capable de transformer la nature des gens. Les gens en eux-mêmes ne sont rien - vous pouvez en faire des loups et vous pouvez en faire des moutons. Il ne s'agit que de l'élite dirigeante.

Si Hobbes pense à l'État avant l'État et a prédéterminé son caractère monstrueux (d'où le chaos hobbesien) et le compare à l'État, Locke examine l'État déjà existant et ce qui pourrait suivre, si l'État lui-même cesse d'être un monstre maléfique et devient une source de moralité et d'éducation, puis disparaît tout court, ayant passé l'initiative à des citoyens rééduqués - éclairés. Hobbes pense en termes de passé/présent. Locke pense en catégories présent/futur. Dans le présent, l'État est mauvais - égoïste et cruel (d'où les guerres et le chaos dans les relations internationales). À l'avenir, cependant, il est destiné à devenir bon, ce qui signifie que ses citoyens cesseront d'être des loups et que les guerres cesseront car la compréhension mutuelle prévaudra dans les relations internationales. En d'autres termes, Hobbes propose une dialectique du chaos et de sa suppression relative dans le Léviathan (avec une nouvelle invasion des relations interétatiques), tandis que Locke propose de réparer la nature violente de l'État en refaisant (en rééduquant, en éclairant) ses citoyens et en abolissant la guerre entre les nations. Quant à l'inimitié inhérente chez Hobbes, Locke propose de la remplacer non pas par l'amour et l'ordre, mais par le commerce, les échanges, la spéculation. Le marchand (et non le prophète, le prêtre ou le poète) remplace le guerrier. Dans le même temps, le commerce est appelé "doux commerce", gentle commerce. Elle est douce comparée à la saisie brutale du butin par le guerrier après la capture de la ville. Mais sa brutalité est cependant mise en évidence dans Le Marchand de Venise de Shakespeare.

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Il est important de noter que Locke considère l'ordre commercial pur et post-étatique comme quelque chose qui suit l'âge des États. Cela signifie que l'esprit collectif hypostasié dans le Léviathan n'est nullement aboli, mais seulement ramené à un niveau inférieur. Un citoyen rééduqué et éclairé (un ancien loup) est maintenant un Léviathan lui-même. Mais seulement un nouveau. En rééduquant ses sujets, le monarque éclairé (synonyme d'État éclairé) se rééduque lui-même.

Le gouvernement mondial comme projet des Lumières

C'est à partir de là que commence la théorie de la démocratie politique. L'État éduque ses citoyens, déracine l'agressivité et l'égoïsme, et devient lui-même altruiste et pacifiste. D'où la principale loi des relations internationales: les démocraties ne se combattent pas entre elles.

Et plus loin. - Si les États ne sont plus égoïstes (c'est-à-dire souverains), ils sont capables d'établir démocratiquement une autorité supranationale, un Gouvernement mondial. Il veillera à ce que toutes les sociétés soient bonnes, ne commercent qu'entre elles et ne se fassent jamais la guerre. Peu à peu, les États seront abolis et un seul monde, une société civile mondiale, verra le jour.

Économie: le chaos de Locke 

Il semblerait que chez Locke et dans la tradition ultérieure du libéralisme qui poursuivit ses idées, le chaos a été supprimé. Mais ce n'est pas le cas. Il n'y a pas de chaos militaire mais il y a un chaos économique. Par conséquent, il n'y a pas d'agression, mais le chaos demeure. Oui, et l'agression et l'hostilité demeurent, mais acquièrent un caractère différent - à savoir celui qui a été imposé à la société par l'État commercial (capitaliste). Plus précisément, l'État d'Europe occidentale des temps modernes.

Que le marché doit être libre et l'économie déréglementée est la thèse centrale du libéralisme, c'est-à-dire de la démocratie moderne. Ainsi, le chaos est réintroduit, mais seulement pris dans une section transversale différente - avec l'agression atténuée et l'égoïsme pur et simple omniprésent. Le Léviathan est identifié à la raison (il a été établi sur sa base), et la raison est considérée comme quelque chose d'universel. D'où Kant, son raisonnement transcendantal et ses appels à la paix universelle. Ce raisonnement n'est pas aboli (en même temps que le dépassement du Léviathan), mais transformé, adouci, collectivisé (le Léviathan est collectif), puis atomisé en de nombreuses unités, écrites sur des ardoises vierges, celles d'individus atomiques. L'homme post-état se distingue de l'homme pré-état en ce que l'esprit est désormais son domaine individuel. C'est ainsi que Hegel comprenait la société civile. La rationalité commune de l'ancienne monarchie y est transmise à la multitude des citoyens - les bourgeois, les citadins.

Par conséquent, dans la théorie libérale, puisque le Léviathan est la rationalité, la distribution de la rationalité à tous les individus en supprime la nécessité. La société sera pacifique comme elle l'est (ce qui a été prévu par le Léviathan plus tôt) et elle réalisera ses tendances louvoyantes sous la forme supprimée - via la concurrence commerciale. Le théoricien libéral raciste du darwinisme social, Spencer, dit la même chose sous une forme sévère.

Le doux commerce, c'est le doux chaos, le chaos dans le contexte de la démocratie libérale.

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Nouvelle démocratie et gouvernance : le doux chaos de la dissipation

En Occident, il y a un équilibre entre Hobbes et Locke, une compréhension pessimiste et rétrospective de l'État (et de la nature humaine elle-même) et une compréhension progressiste et optimiste. La première est appelée réalisme, la seconde libéralisme (ndt: au sens anglo-saxon du terme). Les deux théories modernes, occidentalo-centriques et modernistes coïncident en général, mais diffèrent dans leurs particularités. Tout d'abord dans l'interprétation du chaos. Pour les réalistes, le chaos est intrinsèquement mauvais et agressif. Et c'est pour la combattre que l'État a été créé - le Léviathan. Mais le chaos n'a pas disparu, et le chaos interne est devenu externe. D'où l'interprétation de la nature de la guerre dans le réalisme.

Le libéralisme partage l'interprétation de la genèse de l'État, mais croit que le mal en l'homme peut être vaincu. Avec l'aide de l'État, qui se transforme (s'éclaire) puis éclaire aussi ses citoyens - jusqu'à pénétrer leur code, leur nature. En cela, l'État, surtout l'État éclairé, agit comme un programmeur pour installer un nouveau système d'exploitation dans la société.

Avec le succès du libéralisme, la théorie d'une nouvelle démocratie ou du mondialisme a commencé à prendre forme. Son essence réside dans le fait  que les États-nations y sont abolis et que les guerres disparaissent avec eux, tandis que la nature agressive et égoïste de l'homme est modifiée par l'ingénierie sociale, qui transforme l'homme - qui, en d'autres mots, transforme le loup en mouton. Le Léviathan n'existe plus, et l'ancien chaos, militaro-agressif, est aboli. Le chaos du commerce mondial, le mélange des cultures et des peuples, les flux migratoires incontrôlés, le multiculturalisme, le mélange de tout et de tous en un seul monde commencent.

Mais cela crée un nouveau chaos. Pas agressif, mais doux, "gentil". Dans le même temps, le contrôle n'est pas aboli, mais descendu à un niveau inférieur. Alors que le gouvernement (governement), même dans l'ancienne démocratie, était une structure élue mais hiérarchique et verticale, c'est maintenant la gouvernance, où le pouvoir entre à l'intérieur du sujet gouverné, fusionnant avec lui jusqu'à devenir indiscernable. Pas de censure mais d'autocensure. Pas un contrôle d'en haut, mais un contrôle de soi. Ainsi le Léviathan vertical plasmate dans l'horizon des individus atomisés et dispersés et entre en chacun d'eux. C'est un hybride du chaos (état naturel) et du Léviathan (rationalité universelle). En fait, c'est ainsi que Kant pensait la société civile. L'universel déborde sur les atomes, et maintenant ce n'est plus une instance extérieure, mais le propre raisonnement individuel du citoyen éclairé qui freine sa propre agressivité et modère son propre égoïsme. C'est ainsi que la violence est placée à l'intérieur de l'individu. Le chaos ne divise pas le pouvoir et les masses, pas les États entre eux, mais l'homme lui-même. C'est la société du risque (Risikogesellschaft) d'Ulrich Beck: le danger émane désormais du moi et de ses propres dédoublements schizophréniques, qui deviennent la norme. Nous arrivons ainsi à l'individu schizo-individuel, porteur du chaos particulier de la nouvelle démocratie libérale et progressiste. Au lieu de faire du mal aux autres, le libéral "chaotique" se fait du mal à lui-même, se bat contre lui-même, se divise et se sépare. La chirurgie de réassignation de genre et la promotion des minorités sexuelles en général n'auraient pas pu arriver à un meilleur moment. L'optionalité du genre, la liberté de choix, oppose deux identités autonomes chez le même individu. La politique du genre permet au "chaotisme" de prendre toute sa dimension.

Mais il s'agit d'un chaos particulier, dépourvu de formalisation sous forme d'agression et de guerre.

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Une "Chaotique" comme norme humaine de la nouvelle démocratie

C'est précisément cet ordre de la nouvelle démocratie que l'Occident cherche à imposer à l'humanité.  Le mondialisme insiste sur le chaos commercial (marché libre) combiné à l'idéologie LGBT+, qui normalise la scission au sein de l'individu, postule le "chaotisme" comme modèle anthropologique. Cela suppose que la rationalité et l'interdiction de l'agression sont déjà incluses dans le "chaotisme" - par la diabolisation massive du nationalisme et du communisme (surtout dans la version soviétique, stalinienne).

Il s'avère que le monde unipolaire et l'ordre mondial correspondant sont un ordre de chaos progressiste. Ce n'est pas le chaos pur, mais ce n'est pas un ordre au sens plein du terme. Il s'agit d'une "gouvernance" qui tend à se déployer horizontalement. Ainsi, la thèse d'un gouvernement mondial s'avère être trop hiérarchique - un Léviathan. Il est plus correct de parler d'un Gouvernement Mondial, d'un Gouvernement Mondial, qui est invisible, implicite. Gilles Deleuze a souligné à juste titre qu'à l'époque du capitalisme classique, l'image de la taupe est optimale: le capital travaille de manière invisible pour saper les structures traditionnelles et pré-modernes et construire sa propre hiérarchie. L'image du serpent convient mieux à la nouvelle démocratie. Sa flexibilité et ses frétillements indiquent la puissance cachée qui a pénétré dans la masse atomisée des libéraux cosmopolite. Chacun d'entre eux est individuellement porteur de spontanéité et d'imprévisibilité chaotique (bifurcation). Mais en même temps, un programme rigide est construit en eux, qui prédétermine toute la structure du désir, du comportement et de la fixation des objectifs - comme une usine avec des machines à désirer qui fonctionnent. Plus l'atome est libre par rapport à la constellation, plus sa trajectoire devient prévisible. C'est ce que Poutine a voulu dire en citant Les Possédés de Dostoïevski dans son passage sur Chigaliev: "Je commence par une liberté absolue et je finis par un esclavage absolu". Le Léviathan en tant qu'idole mondiale, que démon omnipotent créé par l'homme, n'est plus nécessaire, puisque les individus libéraux deviennent de petits "Léviathans" - des "chaotiques" exemplaires, libérés de la religion, des classes, de la nation, du sexe. Et l'hégémonie d'un tel Occident progressiste-démocratique ne représente pas seulement l'ordre au sens ancien ou même l'ordre démocratique, mais précisément l'hégémonie du chaos "pacifique".

Les pacifistes vont au front

Dans quelle mesure ce chaos lockien est-il pacifique ? Au point qu'il ne rencontre aucune alternative - c'est-à-dire aucun ordre. Il peut s'agir d'ordres occidentaux, voire de la vieille démocratie hobbesienne (que l'on pourrait appeler collectivement le trumpisme ou le vieux libéralisme), et encore d'autres types d'ordres, généralement non démocratiques, que l'Occident appelle collectivement "autoritarisme", c'est-à-dire les régimes de la Russie, de la Chine, de nombreux pays arabes, etc. Partout, nous voyons d'autres articulations de l'ordre qui s'opposent ouvertement et explicitement au chaos.

Et voici un point intéressant : lorsqu'il est confronté à l'opposition, le pacifiste libéral néo-démocrate de l'Ouest devient fou et devient extrêmement militant. Oui, les démocraties ne se battent pas entre elles, mais avec les régimes non démocratiques, au contraire, la guerre doit être sans pitié. Seul un "chaotique" sans identité de genre ou autre identité collective est un être humain, du moins un être humain au sens progressiste du terme. Tous les autres relèvent des masses arriérées et non éclairées sur lesquelles repose un ordre vertical, soit un Léviathan cynique, soit des versions encore plus autonomes et autarciques de l'ordre. Et ils doivent être détruits.

Post-ordre

Ainsi, le monde unipolaire entre dans une bataille décisive avec le monde multipolaire, précisément parce que l'unipolarité est l'aboutissement d'une volonté de mettre fin à l'ordre tout court, en le remplaçant par un post-ordre, un Nouveau Chaos Mondial. L'intériorisation de l'agression et la schizo-civilisation du "chaos" ne sont possibles que lorsqu'il n'y a pas de frontières dans le monde - pas de nations, pas d'États, pas de "Léviathan", c'est-à-dire pas d'ordre en tant que tel. Et tant qu'il n'y en a pas, le pacifisme reste totalement militant. Les transgenres et les pervers sont dotés d'uniformes et envoyés au combat eschatologique avec les adversaires du chaos.

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Chaos des cochons de Gardarinsky

Tout ceci jette une nouvelle lumière conceptuelle sur l'Opération militaire spéciale en Ukraine, la guerre de civilisation entre la Russie et l'Occident, la guerre contre l'unipolarité et pour la multipolarité. L'agression est ici multidimensionnelle et comporte différents niveaux. D'une part, la Russie prouve sa souveraineté, ce qui signifie qu'elle accepte la règle du chaos dans les relations internationales. Quelle que soit la façon dont vous la regardez, il s'agit d'une véritable guerre, même si elle n'est pas reconnue par Moscou. Moscou hésite pour une raison : il ne s'agit pas d'un conflit militaire classique entre deux États-nations, c'est autre chose - c'est une bataille de l'ordre multipolaire contre le chaos unipolaire, et le territoire de l'Ukraine est précisément la frontière conceptuelle ici. L'Ukraine n'est ni l'ordre, ni le chaos, ni un État, ni un territoire, ni une nation, ni un peuple. C'est un brouillard conceptuel, un bouillon philosophique dans lequel se déroulent les processus fondamentaux de la phase de transition. Tout peut naître de ce brouillard, mais jusqu'à présent, il s'agit d'une superposition de différents chaos, ce qui rend ce conflit unique.

Si l'on considère la Russie et Poutine comme des réalistes, l'OMS est une continuation de la bataille pour consolider la souveraineté. Mais elle implique une thèse réaliste du chaos des relations internationales et donc la légitimation de la guerre. Pour un État véritablement souverain, personne ne peut interdire de faire ou de ne pas faire quelque chose, car cela contredirait la notion même de souveraineté.

Mais la Russie se bat clairement non seulement pour un ordre national contre le chaos géré des mondialistes, mais aussi pour la multipolarité, c'est-à-dire le droit des différentes civilisations à construire leurs propres ordres, c'est-à-dire à surmonter le chaos par leurs propres méthodes. Ainsi, la Russie est en guerre contre le Nouveau Chaos Mondial (NCM) juste pour le principe de l'ordre - pas seulement pour le sien, le russe, mais l'ordre en tant que tel. En d'autres termes, la Russie cherche à défendre l'ordre mondial même qui s'oppose à l'hégémonie occidentale, à savoir l'hégémonie du chaos intériorisé, c'est-à-dire le mondialisme.

Et il y a un autre point important. L'Ukraine elle-même est une entité purement chaotique. Et pas seulement maintenant - dans son histoire, l'Ukraine a été un territoire d'anarchie, une zone où l'"état naturel" prévalait. Un Ukrainien est un loup pour un Ukrainien. Et d'autant plus un loup pour un Moscovite ou un Yabloko. L'Ukraine est une zone naturelle de libre arbitre anarchique, un champ de Cocktail total, où des autonomistes atomisés sont à la recherche de profit ou d'aventure, sans être contraints par aucun cadre. L'Ukraine aussi est un chaos, hideux, inhumain et insensé. Elle est ingouvernable et peu maniable.

Ce sont les cochons de Gardar, dans lesquels sont entrés les démons chassés par le Christ, et qui se sont précipités dans l'abîme. Le destin de l'Ukraine - en tant qu'idée et projet - se résume à ce symbole.

OMS - la guerre du chaos polysémantique

Il n'est donc pas surprenant que différents types de chaos se soient heurtés notamment en Ukraine. D'une part, le chaos contrôlé mondial de la nouvelle démocratie occidentale a soutenu et orienté les "chaotistes" ukrainiens dans leur confrontation avec l'ordre russe. Oui, cet ordre n'est encore qu'une promesse, qu'un espoir. Mais la Russie, de temps en temps, se comporte précisément comme son porteur. Nous parlons d'empire, de multipolarité et de confrontation frontale avec l'Occident. Le plus souvent, cependant, ce vecteur est couché sous la forme de la souveraineté (réalisme), qui a rendu possible le NCM. Il ne faut pas perdre de vue la profonde pénétration de l'Occident à l'intérieur de la société russe - le chaos en Russie même a son propre support sérieux, qui sape le vecteur d'identité de la Russie et l'affirmation de son ordre. Les cinquième et sixième colonnes en Russie sont des partisans du chaos occidental. Ils aiguisent et corrodent à la fois la volonté de l'État et du peuple de gagner face au NCM.

Par conséquent, la Russie au sein de ce NCM, étant placée du côté de l'ordre, agit parfois selon les règles du chaos, imposées à la fois par l'Occident (Nouveau Chaos Mondial) et par la nature même de l'ennemi.

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Le chaos russe

Le chaos russe. Il doit gagner, en créant un ordre russe.

Et la dernière chose. La société russe porte en elle un début chaotique. Mais c'est un autre chaos - le chaos russe. Et ce chaos a ses propres caractéristiques - ses propres structures. Il est à l'opposé du Nouveau Chaos Mondial des libéraux, car il n'est pas individualiste et matérialiste. Il est également différent du chaos lourd, obèse, corporellement sadique des Ukrainiens, qui engendre naturellement la violence, le terrorisme, foulant aux pieds toutes les normes de l'humanité. Le chaos russe est spécial, il a son propre code. Et ce code ne coïncide pas avec l'État, il est structuré de manière totalement indépendante de celui-ci.  Ce chaos russe est le plus proche de l'original grec, qui est un vide entre le Ciel et la Terre, qui n'est pas encore rempli. Il ne s'agit pas tant d'un mélange de graines de choses qui se font la guerre (comme dans Ovide) que d'un avant-goût de quelque chose de grand - la naissance de l'Amour, une apparition de l'Âme. Les Russes sont un peuple précoce pour quelque chose qui ne s'est pas encore totalement manifesté. Et c'est précisément ce genre de chaos spécial, porteur de nouvelles pensées et de nouveaux actes, que le peuple russe porte en lui. 

Pour un tel chaos russe, le cadre de l'État russe moderne est étroit, voire ridicule.  Il porte les graines d'une grande réalité inconcevable et impossible. Une étoile de la danse russe.

Et le fait que le Nouvel Ordre mondal (NOM) n'inclut pas seulement l'État, mais le peuple russe lui-même, rend tout encore plus complexe et compliqué. L'Occident, c'est le chaos. L'Ukraine, c'est le chaos. Le peuple russe est le chaos. L'Occident a l'ordre dans le passé, nous avons l'ordre dans le futur. Et ces éléments d'ordre - fragments de l'ordre du passé, éléments du futur, ébauches d'alternatives, bords conflictuels de projets - se mêlent à la bataille du chaos.

Pas étonnant que l'OMS ait l'air si chaotique. C'est une guerre du chaos, avec le chaos, pour le chaos et contre le chaos.

Le chaos russe. C'est lui qui doit gagner, en créant un Ordre russe.