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samedi, 26 janvier 2013

Warten auf den Zusammenbruch

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Warten auf den Zusammenbruch

Haushalten. Etwas, das  vielen Hausfrauen nicht nur geläufig, sondern auch Richtschnur ihres täglichen ökonomischen Handelns ist, hat bei Politikern und sonstigen Verwaltern der allgemeinen Unordnung kaum eine Bedeutung.                                                                            

Planmäßig vernünftig disponieren, nicht verschwenden, solche Tugenden nehmen in deren Erwägungen und Entscheidungen fast keinen Platz ein. Es ist ja nicht ihr Geld, nicht ihr Vermögen, das sie beim Fenster hinauswerfen.

Politiker schöpfen ganz einfach aus dem Vollen, auch dann noch, wenn der Vorrat längst aufgebraucht ist. Ganze Staaten leben, dank ihrer jeweiligen verantwortungslosen Führung, auf Pump. Zur Freude der Geldverleiher.                                                                      

Mit ihrem jeweiligen Volk als Bürgen scheint der Regierungen Kreditwürdigkeit in vielen Fällen bei der internationalen Finanzoligarchie daher unbegrenzt. Über das Instrument Europäische Zentralbank (EZB) kann ja inzwischen beliebig viel Geld vermehrt und  über die ESM-Bank (Europäischer Stabilitätsmechanismus) verteilt werden.

Nun ist das Inumlaufbringen von Banknoten aber ein heikles Unternehmen, das man nicht über Gebühr strapazieren sollte. Nicht nur einmal in der Geschichte  stand am Ende ein angeschlagenes Geldwesen da, das seinen nicht selten schweiß- und tränenreichen Tribut von Staat und Gesellschaft forderte.                                                                                              

Da nun die Macht der geldschöpfenden EZB unbegrenzt scheint, geht von dort  und den dilettantischen EURO-Rettungsbemühungen die größte Gefahr aus.

Denn gerade die von der Politik zu absoluter Macht ermächtigten  EZB  und ESM werden  zum absoluten Mißbrauch ihrer Befugnisse eingeladen, wovor  bereits im 19. Jahrhundert der englische Nationalökonom Ricardo im Hinblick auf  das Bankwesen ganz allgemein gewarnt hatte.                                                                                                                              

Was Herrn Draghi („Die EZB ist bereit, alles Notwendige zu tun, um den Euro zu erhalten“. Und glauben Sie mir, es wird genug sein.“) mit der unersättlichen Finanzspinne Goldman Sachs im Hintergrund, kalt lassen dürfte.

Sollte  nämlich weiter so verfahren wie bisher und dem Treiben der EZB keine Schranken gesetzt werden, und wenig spricht dagegen, wird die wundersame Vermehrung des Geldes  in noch viel entscheidenderer  Weise als bisher die Kaufkraft desselben beeinflussen.    

Was ja auch deshalb leicht zu bewerkstelligen ist, weil die Verlockung sehr groß und mit wenig Widerstand zu rechnen ist. So steuern wir möglicherweise sehenden Auges  auf eine Hyperinflation zu.

Und wie sähe es einmal mit Konsequenzen für die Verantwortlichen aus? Es ist mir nicht geläufig, daß auch nur einmal in der Geschichte einer großen Währungszerstörung, die dafür Verantwortlichen, sei es an der Spitze einer Notenbank oder der eines Staates, deshalb um ihr Leben oder Gut zu fürchten gehabt hätten.                                                   

Doch unzählige kleine Leute mußten sich in Folge dessen aus Scham oder Verzweiflung das Leben nehmen. Als Kollateralschaden würde  man dies heute von verantwortlicher Seite nüchtern zur Kenntnis nehmen.

Gemeinsam mit dem Geld-Verschieber ESM wird eine gigantische Vermögensumverteilung (hin zu Finanzkonzernen, Banken  und Einzelpersonen) durchgeführt. Wie schon öfters  in ökonomischen Zeitenwenden kommt dabei eine Seite zum besonderen  Handkuss: das hart arbeitende Volk, das mehrheitlich auf ehrliche Art und Weise sein Brot verdient.                                                                                                           

Im Gegensatz zur Finanzmafia und deren Kumpanen in Staat und Gesellschaft hat die Mehrheit nur bescheidene Rücklagen oder ein Häuschen im Grünen erwirtschaften können, deren sie ab jetzt verlustig gehen können.

Nachdem  nun aber nicht nur Brüssel, sondern auch das ebenso fast bankrotte Washington das Heil in der großen Geldvermehrung sieht, der weder Leistung noch Werthaltiges gegenübersteht, könnte es mit einiger Wahrscheinlichkeit, so nicht ein Kraftakt vollbracht wird, zu einem Zusammenbruch der globalen Finanzstrukturen kommen. Daran lassen viele Volkswirtschaftler keinen Zweifel.

Die Frage scheint daher nicht mehr ob, sondern wann dieser Kollaps über die internationale Bühne gehen wird. Doch Lokale und nationale Selbstbestimmung könnten, ja müßten nach einem Währungsverfall und  ökonomischem Kollaps wieder die ihnen zustehende Bedeutung bekommen und ehrliche, solide  Arbeit ihren wahren Stellenwert zurückerhalten.

mercredi, 28 novembre 2012

Le nouveau "Big Brother"

 

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Le nouveau « Big Brother »

Dominique Venner

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Dans un nouvel essai à contre-courant, Jean-Claude Michéa décrit l’étonnante alliance qui s’est peu à peu formée au-delà des années 1980 entre l’intelligentsia de gauche et le capitalisme mondialisé. Cette convergence, difficilement imaginable trente ans plus tôt, en pleine guerre froide, dans les années 1950, avait déjà été étudiée de façon précoce par la philosophe Flora Montcorbier (Le Communisme de marché. De l’utopie marxiste à l’utopie mondialiste, L’Âge d’Homme, 2000). Ce phénomène n’avait pas échappé non plus à La Nouvelle Revue d’Histoire qui l’avait analysé dans son n°44 (septembre-octobre 2009) à l’occasion d’un article intitulé Violence et “doux commerce” (1).

La description foisonnante faite par Michéa commence par une réflexion qui justifie le titre un peu mystérieux de son essai. Ce titre se rapporte au mythe d’Orphée qu’il faut rappeler. Descendu au royaume des morts pour retrouver sa jeune épouse, la belle Eurydice, mordue par un serpent, Orphée parvient à convaincre Hadès de la laisser repartir avec lui. À une condition toutefois. Jamais Orphée ne devra « tourner ses regards en arrière ». Bien entendu, au moment où ils vont franchir la limite imposée par Hadès, Orphée ne peut s’empêcher de se retourner vers sa bien-aimée, perdant celle-ci pour toujours… S’appuyant sur ce mythe conté par Ovide, à la façon de Freud avec Œdipe, Michéa désigne par le « complexe d’Orphée » le faisceau de postures qui définit depuis deux siècles l’imaginaire d’une gauche adoratrice du Progrès. « Semblable au pauvre Orphée, l’homme de gauche est en effet condamné à gravir le sentier escarpé du “Progrès”, censé nous éloigner, chaque jour un peu plus, du monde infernal de la tradition et de l’enracinement, sans jamais s’autoriser le moindre regard en arrière ». Inutile de faire de gros efforts pour comprendre que ce parti pris de l’intelligentsia rejoint celui du capitalisme mondialiste. Ils ont en commun l’adoration du “Progrès” et le rejet de tout enracinement. Ils communient également dans la religion de l’Humanité, du cache-sexe humanitaire, du nomadisme et du métissage. Parmi une moisson d’autre faits révélateurs, Michéa rappelle qu’au début de l’année 2011, « on a pu voir coup sur coup Christine Lagarde, Laurence Parisot et Jean-François Copé (autrement dit, les véritables gardiens du temple libéral) venir discrètement reprocher au ministre de l’Intérieur [de l’époque] d’avoir joué avec le feu et lui rappeler fermement “que ses déclarations sur la diminution de l’immigration ne tenaient pas debout d’un point de vue économique” [souligné]. Que si, par conséquent, de tels propos improvisés venaient à être pris à la lettre par l’électorat populaire, on risquerait de compromettre les bases mêmes d’un économie capitaliste compétitive » (Le Canard enchaîné, 13 avril 2011). Cette question était devenue si évidente pour la survie du capitalisme globalisé, que, dès le 17 avril 2011, ainsi que le note Michéa, Le Monde offrait une page entière à Laurence Parisot (présidente du Medef) pour lui permettre de lancer un appel à « rester un pays ouvert, qui tire profit du métissage ». Est-il nécessaire d’en dire plus ? Oui, naturellement, et Michéa ne s’en prive pas. Chacun pourra donc se reporter à la masse de faits et de réflexions de son livre qui fait toute sa place au rôle de la police de la pensée.

Il faut noter au passage que Michéa n’est pas un populiste de droite. Il se dit « socialiste » à la façon de Pierre Leroux, inventeur en 1834 de ce mot aujourd’hui un peu carbonisé. Il conserve même une certaine tendresse pour le jeune Karl Marx, avant le tournant du socialisme « scientifique ». Il se sent surtout proche de George Orwell, auteur célèbre de 1984, qui se disait volontiers « anarchist tory », c’est-à-dire « anarchiste-conservateur », ce qui est plutôt sympathique et fait penser à ce qu’Ernst Jünger entendait par l’anarque. Cette attitude autorise Michéa à démolir joyeusement l’idéologie progressiste commune à l’intelligentsia de gauche et au capitalisme nomade. Le sens du passé, écrit-il, n’est pas seulement ce qui nous donne le pouvoir de méditer sur les civilisations disparues. Il est surtout ce qui permet à chaque individu et à chaque peuple « de s’inscrire dans une continuité historique et dans une somme de filiations et de fidélités », échappant ainsi à l’illusion adolescente d’un perpétuel recommencement, l’île déserte de Robinson ou l’an I de la Révolution.

Notes

(1) Réflexion développée dans mon livre Le Choc de l’Histoire (Via Romana, 2011).
(2) Jean-Claude Michéa, Le complexe d’Orphée (Climats, 358 p., 20 €).

mardi, 06 novembre 2012

L’anti-Modernité : une révolte contre-productive ?

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L’anti-Modernité : une révolte contre-productive ?

par Daniel COLOGNE

Je ne regrette pas les années passées dans la compagnie livresque de René Guénon et Julius Evola. L’un a concrétisé sa critique principielle de la modernité en « s’installant en Islam ». L’autre a mené, jusqu’à son décès survenu en 1974, un inlassable combat pour « orienter convenablement tous les révoltés contre le monde moderne » (Georges Feltin-Tracol).

À la fin de la décennie 1970, on commence à parler de « post-modernité », de « condition post-moderne » (Jean-François Lyotard), mais c’est plutôt une « hypermodernité » que d’aucuns diagnostiquent dans les événements de l’histoire la plus récente. On est donc en droit de se poser cette question : la position à contre-courant n’a-t-elle pas eu pour effet d’accentuer ledit courant ? L’anti-modernité serait-elle une révolte contre-productive ?

Ce sont les pays de la plus ancienne sagesse (l’Inde, la Chine) qui mettent aujourd’hui le plus d’acharnement à épouser la cadence infernale du productivisme occidental. « Enrichissez-vous rapidement » : ce mot d’ordre qui fait la synthèse de Guizot et de Marinetti est devenu la devise d’une terre où les sages d’autrefois faisaient équivaloir un million d’années de l’histoire humaine et un instant de la respiration divine. La volonté de puissance matérielle est désormais la seule raison de vivre de la pseudo-élite de milliardaires de cette Extrême-Asie où, il y a 2 500 ans, on cherchait « la Voie » en évitant de « tailler du bois à la place du Grand Charpentier ».

Loin d’offrir à l’Occident, via ses écoles soufies, un modèle de redressement spirituel, l’Islam des dernières décennies est traversé par des tendances qui le font apparaître comme une hideuse « machine à fabriquer de la haine » (Bernard-Henri Lévy) et qui constituent l’expression hypermoderne de la guérilla dont le nom même date de l’enlisement de Napoléon en Espagne (1808). Ce terrorisme aveugle, insoucieux des dégâts collatéraux parmi des milliers d’innocents, est une caricature de la « guerre sainte » (« grande » ou « petite »), une version meurtrière et dévoyée de la mors triumphalis qui promettait au guerrier de la Tradition une ascension paradisiaque dans les bras des Walkyries.

Moins par conviction profonde que par honnêteté intellectuelle, Guénon a examiné les potentialités de l’Église catholique romaine de restaurer spirituellement l’Occident. Dans le sillage de Georges Feltin-Tracol, il n’est pas interdit de penser qu’Evola voyait dans le catholicisme « une adaptation des vieux polythéismes européens ». Force nous est cependant d’admettre que les courants de « renouveau » qui traversent aujourd’hui l’Église vont dans le sens d’une protestantisation : contact direct de l’individu avec Dieu, charismes attribués sans discernement à des laïcs, influence de l’évangélisme nord-américain, sans parler des talibans bien spécifiques, tout aussi dangereux que ceux d’Asie Centrale, réchauffés en leur sein par des sectes manichéennes.

Notamment inspiré par Otto Weininger, Evola développe une Métaphysique du sexe tout en nuances, où la supériorité principielle du H sur le F s’accomode de la bisexualité concrète de tout être humain et de la subtile distinction entre sexe intérieur et sexe apparent. Bien que cet ouvrage ait été revendiqué comme livre de chevet par la célèbre chanteuse Dalida, les media véhiculent plus que jamais, depuis le début des années 2000, l’égalitarisme homme-femme façon Kate Millett et Simone de Beauvoir.

Dans ce domaine, les repères sont tellement brouillés qu’on a vu des chefs de file de partis identitaires mettre l’égalité des sexes au fronton de leur programme. Un ex-commissaire de police ainsi reconverti en suffragette s’est rangé aux côtés des amazones hystériques de la laïcité face aux prétendus périls du foulard et de la burqa. En Belgique et en France, Mesdames Antoinette Spaak et Élisabeth Badinter ont sommé les femmes musulmanes de se dévoiler pour mesurer avec leurs consœurs occidentales « éclairées » tout le chemin parcouru depuis Lucy pour la conquête des droits du « deuxième sexe ».

Nous voici à l’évocation du darwinisme, un des dogmes intouchables de la modernité. Sur ce point aussi, la critique guénonienne et évolienne a eu un effet paradoxal. Censée rebelle à toute vérité absolue, la modernité oppose depuis peu, à ceux qui persistent à se révolter contre elle, son dogmatisme de substitution, sa religion de rechange, ses « valeurs-fétiches » dont Georges Feltin-Tracol a pu écrire qu’elles exercent une « tyrannie morale », voire une « insupportable théocratie ».

Le progressisme est une de ces « valeurs-fétiches ». Encore convient-il d’écouter le sage conseil de Paul Virilio et de ne pas confondre le progrès et sa propagande. Ce n’est pas parce que les média présentent la Gay Pride comme une fête nationale qu’il faut tenir tous les homosexuels pour des exhibitionnistes. Sur les ondes et les écrans, les dépénalisations de l’avortement et de l’euthanasie apparaissent comme d’irréversibles « avancées ». Il ne faut cependant pas réagir comme si Simone Veil et Willy Peers avaient poussé toutes les femmes à se débarrasser de leurs enfants non désirés. Le progrès ne consiste pas à tuer un enfant dans le ventre de sa mère ou à abréger les souffrances d’un vieillard. Il ne réside que dans une édulcoration juridique somme toute banale. Qui oserait en effet traiter d’assassins le médecin qui accorde à son patient le droit de mourir dans la dignité ou la jeune femme qui refuse d’assumer les conséquences d’un moment d’égarement ?

C’est dans la mesure même où la critique anti-moderne s’en prend à « l’état de droit » comme à un bloc monolithique que la modernité impose son « processus d’indistinction » (Alain de Benoist) au bout duquel même les plus légitimes discriminations passent pour des injustices.

Dans l’une de ses livraisons de 2009, la revue Éléments met en garde contre le non-discernement des « articulations historiques contingentes », auxquelles il faut opposer les articulations idéologiques essentielles. L’État de  droit n’est pas indissociable du libéralisme. Le fait que l’embryon des « droits de l’homme » (l’habeas corpus) ait vu le jour en Angleterre au XVIIe siècle n’autorise nullement à penser le « droits-de-l’hommisme » échevelé des années 2000 comme la « super-structure » d’une « nouvelle classe » bourgeoise, dont les intérêts seraient par essence liés au monde anglo-saxon, à la thalassocratie, voire à « l’humanisme occidental » dénoncé d’une manière « sloganique » (Éric Louvier) dénuée de toute réflexion.

Sur la base de critères secondaires (couleur de la peau, appartenance ethno-religieuse, marginalisation sociale, comportement sexuel minoritaire), le principe de non-discrimination de l’État de droit peut parfaitement être respecté par un régime non moderne, dont la doctrine officielle serait le retour aux inégalités naturelles, aux hiérarchies transversales, aux « races de l’esprit ». Pour cette dernière grande idée, les évoliens militent depuis trois décennies pour constater que le discours dominant demeure l’égalitarisme réduisant les humains à ce qu’ils ont de plus ordinaire en commun (double sens du latin laicus), tandis que la révolte anti-moderne reste entachée de racisme, « ennemi gémellaire » de l’universalisme, selon une heureuse formule de Georges Feltin-Tracol. Tradition et modernité seraient-elles des « ennemis gémellaires » ? Posons-nous enfin cette bonne question, sans quoi notre lutte contre un Système doté d’une immense faculté de récupération risque de déboucher sur une « impasse intellectuelle majeure » (Rodolphe Badinand).

La « démonie de l’économie » (Evola) et « le règne de la quantité » (Guénon) nous a préservés de l’absurde tentation de réduire l’homme à sa capacité de travail social. Nous avons mobilisé les plus vieux mythes de l’humanité pour étayer notre vision du travail comme pénible par définition, issu d’une « chute » et d’un « péché originel » (perspective biblique), résultant de la sortie de « l’Âge d’Or » (point de vue des légendes païennes), mais toujours connoté par les idées de souffrance, de peine, voire de torture.

Les utopistes narratifs et programmatiques des temps modernes ont consolidé cette vision. Les récits de voyages nous ont emmenés, non vers des « pays de nulle part » (ou-topos), mais vers des lieux idéaux où l’on se sent bien (eu-topos) parce qu’on y travaille de moins en moins. Les premières doctrines socialistes inscrivaient la diminution du temps de travail dans le développement normal de l’histoire de la « race humaine aux destins d’or vouée » (Émile Verhaeren). En 1911, le gendre de Karl Marx publiait un Droit à la paresse, tandis que jouaient encore en culottes courtes des sociologues qui annonceraient, un demi-siècle plus tard, une « civilisation des loisirs », une « révolution silencieuse » où le progrès technique délivrerait l’humanité d’une large part de pénibilité du travail, une « ère nouvelle » où serait déchiré « le vieux cahier des charges », comme le chantait Nougaro en 1988 (Il faut tourner la page).

On nous dit aujourd’hui que, pour faire face à la crise et relancer la croissance, il faut travailler plus, tant au niveau de la prestation hebdomadaire qu’à l’échelle de la vie tout entière. Presque aussi absurde que le service militaire obligatoire, cette idée figure parmi celles que l’on peut critiquer tant du point de vue traditionnel que moderne. C’est vers ce type de critique qu’il faut braquer de nouveaux faisceaux de clarté, afin de dépasser le clivage dans lequel les pseudo-Lumières cherchent à nous enfermer, pour abandonner le stérile et obsolète antagonisme Tradition – Modernité.

J’ai cité Verhaeren et pour terminer, à travers un coup d’œil sur ses recueils Les Campagnes hallucinées et Les Villes tentaculaires, je vais suggérer aux générations futures de notre famille de pensée l’approfondissement de nos lettres et de nos arts européens, et tout particulièrement de notre patrimoine poétique, qui recèle peut-être de plus vives sources de lumière que les grandes œuvres théoriques du traditionalisme.

Certains poèmes de Verhaeren évoquent la Tradition et la Modernité par des images fortes davantage que par l’enchaînement parfois rébarbatif des concepts, et ce dans la féconde perspective d’une « synthèse des mondes » aux antipodes des lassantes antinomies toujours recommencées.

 

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Mais il faut d’abord faire justice d’un préjugé. Verhaeren n’est pas un chantre du modernisme. Certes, il est fasciné par les cheminées d’usines et les locomotives à vapeur, mais il reste sensible au charme des béguinages et des beffrois. Le rythme de la vie moderne lui inspire une esthétique nouvelle désarticulant la strophe en vers hétérométriques, mais il n’abandonne jamais complètement l’usage de l’alexandrin. Il est socialiste sans jamais oublier que la conquête des droits implique l’assomption de devoirs correspondants. Il perd la foi catholique en 1885, mais dix ans plus tard, il écrit encore :

« Et qu’importent les maux et les heures démentes,

Et les cuves de vice où la cité fermente,

Si quelque jour, du fond des brouillards et des voiles,

Surgit un nouveau Christ, en lumière sculpté,

Qui soulève vers lui l’humanité

Et la baptise au feu de nouvelles étoiles. »

Reflété par l’agglomération urbaine dévorant la campagne, l’affrontement de la Modernité et de la Tradition se poursuit dans l’enceinte même de la cité, où coexistent désormais les joyaux d’architecture passée et le réseau de plus en plus dense du chemin de fer, que le jeune Verhaeren a vu s’étendre dans la seconde moitié du XIXe siècle.

« Et les vitraux, peuplés de siècles rassemblés

Devant le Christ – avec leurs papes immobiles

Et leurs martyrs et leurs héros – semblent trembler

Au bruit d’un train lointain qui roule sur la ville. »

(Les cathédrales)

 

Lorsque Émile Verhaeren décède en 1916, à l’âge de 61 ans, dans un stupide accident ferroviaire en gare de Rouen, Julius Evola n’est encore qu’un artilleur perdu dans l’anonymat des tranchées et René Guénon n’a pour carte de visite que quelques années d’errance dans l’univers glauque de l’occultisme parisien. Mais les vers prophétiques du poète couvrent aujourd’hui de leur voix sonore les lourdes ratiocinations philosophiques sur le matérialisme devenu planétaire :

 

« Oh l’or, là-bas, comme des tours dans les nuages,

L’or étalé sur l’étagère des mirages,

Avec des millions de bras tendus vers lui,

Et des gestes et des appels, la nuit,

Et la prière unanime qui gronde,

De l’un à l’autre bout des horizons du monde ! »

(La Bourse).

 

Point n’était besoin de déclarer des « guerres en chaîne » (Raymond Aron) et de remplir les rayons des bibliothèques pour deviner que le capitalisme sortirait vainqueur de toutes les révolutions qui ont cherché à l’abattre.

 

L’or de Verhaeren n’est pas seulement l’objet de la quête frénétique du profit. C’est aussi le métal précieux qui symbolise le premier âge du monde bien avant qu’Evola et Guénon n’appellent Hésiode et Virgile à la rescousse pour en célébrer les bienfaits perdus.

 

L’Âge d’Or selon Verhaeren n’est pas une théocratie parfaite, une royauté sacrée, un système de castes que n’altère aucun dysfonctionnement. C’est une source de lumière décrite en termes d’esthète :

« Plus loin que la vertu ou le vice,

Par au delà du vrai, du faux, de l’équité,

Et plus haute que n’est la force et la justice,

Luit la beauté. »

 

(Les idées)

« Clef du cycle humain », la beauté est « large accord » et « totale harmonie ». Toujours dans le même texte, Verhaeren ajoute :

« Les temps sont datés d’elle et marchent glorieux

Dès que sa volonté leur est douce et amie. »

Nous verrons plus loin que le « cycle humain » s’ouvre sur la beauté et se clôt avec la sagesse, mais il arrive que le poète attende aussi la beauté dans le futur,

« Vers les temps clairs, illuminés de fêtes ,

[car]

Quiconque espère en elle est au delà de l’heure

Qui frappe aux cadrans noirs de sa demeure. »

 

Sous les auspices de la sagesse ou de la beauté, ou des deux à la fois, le « temps des Dieux » reviendra et redonnera vie au « cœur antique de la terre » qui « pourrit » dans

« La plaine et le pays sans fin

Où le soleil est blanc comme la faim. »

(Les Plaines).

Dans cette attente alternent des périodes d’assombrissement et des phases de renouveau : l’Égypte, la Grèce, Florence, Paris. Le décadentisme linéaire contre-productif est étranger à Verhaeren qui salue l’humanisme du Quattrocento comme une authentique renaissance et le classicisme français indépendamment de son articulation historique avec l’absolutisme et le centralisme du « Roi-Soleil ».

Étonnante est la place que réserve Verhaeren au Christianisme dans le mouvement général de l’histoire. Le Dieu unique des chrétiens apparaît comme l’ultime avatar du polythéisme. Évoquant les ostensoirs des cathédrales, le poète écrit :

« Ils conservent, ornés de feu,

Pour l’universelle amnistie,

Le baiser blanc du dernier Dieu,

Tombé sur terre en une hostie. »

Certaines strophes ont des accents nietzschéens :

« L’esprit de la campagne était l’esprit de Dieu;

Il eut peur de la recherche et des révoltes;

Il chut; et le voici qui meurt, sous les essieux

Et sous les chars en feu des nouvelles récoltes. »

Mais avant la « mort de Dieu », c’est l’éclipse de l’astre diurne qui hante le poète et ne laisse dans l’obscurité que la crainte de la mort.

« Et les grands bras des Christs funèbres,

Aux carrefours, dans les ténèbres,

Semblent grandir et tout à coup partir,

En cris de peur, vers le soleil perdu. »

Verhaeren semble préfacer ici le monothéisme solaire d’Hermann Wirth (1885 – 1981) et la vision d’une humanité conviée à enrichir le « progrès » (uniquement horizontal et matériel) par une Aufgang (ascension spirituelle, dimension verticale).

« Ô race humaine aux destins d’or vouée. »

Dieu et Satan sont présentés comme des « ennemis gémellaires ». Pour affermir la foi en l’un, l’autre sème la peur. Face aux mauvaises récoltes et à leurs granges ravagées par les intempéries, les paysans ne savent plus à qui adresser leurs prières, à l’Être Suprême qui devrait rayonner de miséricorde ou à son complice destructeur inavouable :

« Le Satan noir des champs brûlés

Et des fermiers ensorcelés

Qui font des croix de la main gauche. »

(Pèlerinage)

Devant les ambiguïtés des chrétiens d’aujourd’hui, Verhaeren récrirait sans doute ces vers qui dépeignent les croyants d’avant 1914 :

« Luttant avec des cris et des antinomies,

Au nom du Christ, le maître abominable ou doux,

Selon celui qui interprète ses paroles. »

(Les idées)

Le matérialisme est évidemment dénoncé comme un symptôme crépusculaire :

« Comme un torse de pierre et de métal debout

Le monument de l’or dans les ténèbres bout. »

La modernité ne coïncide pas pour autant avec l’agonie de la civilisation. Verhaeren place dans la recherche scientifique son espoir d’une définitive résurrection à l’horizon d’un avenir lointain.

« C’est la maison de la science au loin dardée,

Par à travers les faits jusqu’aux claires idées. »

(La Recherche).

La science est à la fois une accumulation de savoir et un trésor de sagesse. Aussi Verhaeren imagine-t-il « les derniers paradis » comme des campagnes à la paix retrouvée, « un monde enfin libéré de l’emprise des villes » et de leur voracité tentaculaire, des champs « délivrés de leur folie » et « affranchis de leurs présages », une terre nouvelle

« Où s’en viendront rêver, à l’aube et aux midis,

Avant de s’endormir dans les soirs clairs, les sages. »

(Vers le futur)

De ce rêve de poète qui unifie le meilleur de la Tradition et de la Modernité en une synthèse « s’élevant au ciel », il y a peut-être beaucoup plus à attendre que des constructions philosophiques, si brillantes soient-elles, qui les opposent en un conflit sans issue et nous entraînent dans une impasse en sous-sol majeur.

Daniel Cologne


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=2658

 

jeudi, 01 novembre 2012

Citaat v. Hendrik Marsman

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“Individualisme? Goed. Maar: dat werd niet met ‘80 geboren, dat werd in de Renaissance geboren. En zoolang u en ik en de heele wereld met ons over het cultuurprobleem spreken, bestaat de cultuur niet; en al is in velen de wil geboren naar een gemeenschap, maar de Gemeenschap, zij is er niet. En willens of onwillens is alle werk, nà de Moederkerkelijke cultuur der Middeleeuwen, individualistisch: heidensch of protestant. Zoolang de herleving van het Katholicisme, die wij nu beleven, niet zich cultureel (d.i. geestelijk en maatschappelijk) verwerkelijkt tot een katholieke samenleving, zoolang blijft de Katholieke kunst, malgré soi (min of meer) individualistisch. Pas als de naam verdwijnt, het teeken van het individu, zullen de gemeenschappelijk-voelenden, de Nameloozen, de nieuwe Kathedralen mogen bouwen.”
 

— Hendrik Marsman
 
(Bron: dbnl.org)
 
http://kali-jugend.tumblr.com/post/33709734248/levetscone-individualisme-goed-maar-dat

mercredi, 31 octobre 2012

Quotation of René Guénon

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Henceforth there was only “profane” philosophy and “profane” science, in other words, the negation of true intellectuality, the limitation of knowledge to its lowest order, namely, the empirical and analytical study of facts divorced from principles, a dispersion in an indefinite multitude of insignificant details, and the accumulation of unfounded and mutually destructive hypotheses and of fragmentary views leading to nothing other than those practical applications that constitute the sole real superiority of modern civilization-a scarcely enviable superiority, moreover, which, by stifling every other preoccupation, has given the present civilization the purely material character that makes of it a veritable monstrosity.
 
René Guénon
 
http://tremblingcolors.tumblr.com/post/33456276670/henceforth-there-was-only-profane-philosophy-and

mardi, 30 octobre 2012

Quotation of James Burnham

James_Burnham2.jpg"Modern liberalism does not offer ordinary men compelling motives for personal suffering, sacrifice and death. There is no tragic dimension in its picture of the good life. Men become willing to endure, sacrifice and die for God, family, king, honor, country, from a sense of absolute duty or an exalted vision of the meaning of history. It is such traditional ideas and the institutions slowly built around them that are in present fact the great bulwarks, spiritual as well as social, against the tidal advance of the world communist enterprise. And it precisely these ideal and institutions that liberalism has criticized, attacked and in part overthrown as superstitious, archaic, reactionary and irrational. In their place liberalism proposes a set of pale and bloodless abstractions — pale and bloodless for the very reason that they have no roots in the past, in deep feeling and in suffering. Except for mercenaries, saints and neurotics, no one is willing to sacrifice and die for progressive education, medicare, humanity in the abstract, the United Nations and a ten percent rise in Social Security payments."

— James Burnham, Suicide of the West : An Essay on the Meaning and Destiny of Liberalism

lundi, 29 octobre 2012

Quotation of Susan Sontag

 

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It is generally thought that National Socialism stands only for brutishness and terror. But this is not true. National Socialism—more broadly, fascism—also stands for an ideal or rather ideals that are persistent today under the other banners: the ideal of life as art, the cult of beauty, the fetishism of courage, the dissolution of alienation in ecstatic feelings of community; the repudiation of the intellect; the family of man (under the parenthood of leaders). These ideals are vivid and moving to many people, and it is dishonest as well as tautological to say that one is affected by Triumph of the Will and Olympia only because they were made by a filmmaker of genius. Riefenstahl’s films are still effective because, among other reasons, their longings are still felt, because their content is a romantic ideal to which many continue to be attached…

— Susan Sontag, “Fascinating Fascism”
 
http://sexorcismo.tumblr.com/post/33159923183/it-is-generally-thought-that-national-socialism
 

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Remarques perçantes sur les lettres persanes et la pensée médiatique

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Nicolas BONNAL:

Remarques perçantes sur les lettres persanes et la pensée médiatique

Ah ! Ah ! Monsieur est Persan ?
C’est une chose bien extraordinaire !
Comment peut-on être Persan ?

En 1721 Montesquieu publie les « Lettres persanes« , petit ouvrage crochu et politiquement correct, destiné à être lu par le public décalé et jouisseur de la Régence : le succès est immense. Le bouquin est devenu un classique de cette littérature du XVIIIe siècle à dire vrai assez médiocre, mais si proche de nos moeurs, de nos marottes, de nos caprices de vieux. Le livre invente aussi quelque part le style journalistique venu d’Angleterre, comme toute la décadence française et même européenne, le matérialisme et la superficialité contemporaines.

Ce qui est le plus marrant dans le style journalistique, c’est qu’il ne se rend pas compte des rares fois où il dit la vérité. L’homme moderne, comme dit Soljenitsyne ne sait pas s’il est vivant, et le journaliste ambiant ne sait surtout pas quand il est conscient. Sur Montesquieu et son style élevé, sa lucidité parfois réelle, on peut citer cette phrase mémorable des « Commentaires » de Debord :

« Il est vrai que cette critique spectaculaire du spectacle, venue tard et qui pour comble voudrait « se faire connaître » sur le même terrain, s’en tiendra forcément à des généralités vaines ou à d’hypocrites regrets ; comme aussi paraît vaine cette sagesse désabusée qui bouffonne dans un journal. »

Montesquieu est peut-être avec Molière le seul classique qui nous quitte les remords de ne pas être né avant, à cette époque, in illo tempore, comme on dit chez Virgile. Reprenons le si scolaire (et mal expliqué, cela va de soi) passage sur les Persans à Paris. Ils deviennent des célébrités exotiques et dans l’instant on les « reproduit ». On est déjà dans la société de l’image, de la légende urbaine et de l’icône culturelle :

« Chose admirable ! Je trouvais de mes portraits partout ; je me voyais multiplié dans toutes les boutiques, sur toutes les cheminées, tant on craignait de ne m’avoir pas assez vu. »

La société de la Régence a rompu avec le Grand siècle, Bossuet et Louis XIV. On récolte les escroqueries financières, la culture du badaud amusé et le libertinage en attendant la Révolution. Les « Lettres persanes » sont en grande partie faites des cancans du harem, des minettes favorites, des eunuques et du reste qui annonce nos reality-shows. On n’y possède pas encore de gadgets Apple, mais c’est tout comme :

« Si j’étais aux spectacles, je voyais aussitôt cent lorgnettes dressées contre ma figure : enfin jamais homme n’a tant été vu que moi. Je souriais quelquefois d’entendre des gens qui n’étaient presque jamais sortis de leur chambre, qui disaient entre eux : Il faut avouer qu’il a l’air bien persan. »

On remarque les préoccupations très people de cette meute de beaufs qui veulent être tenus au courant du dernier persan venu à paris, en attendant celles sur le prochain persan bombardé… Le fait de tous faire mécaniquement la même chose, au siècle de l’homme-machine de La Mettrie et des chefs-d’oeuvre de Vaucanson ne retient personne, bien au contraire ! Etre branché, être au courant, être réactif, c’est faire comme le troupeau. C’est l’apophtegme de la démocratie moderne et libertaire : sois toi-même, fais comme tous. Il faut être là ou ça bouge, c’est-à-dire là où ça s’entasse.

Montesquieu rit bien sûr du pape, « vieille idole que l’on encense par habitude ! ». Il hait le catholicisme (L’inquisition ! L’inquisition !), il se moque du roi, « grand magicien » en matière monétaire (on a fait mieux depuis !!!) et il encense la vieille Venise et l’Angleterre. Mais il s’intéresse surtout à la mode, comme tous les esprits profonds de notre temps. Et que dit-il ?

« Je trouve les caprices de la mode, chez les Français, étonnants. Ils ont oublié comment ils étaient habillés cet été ; ils ignorent encore plus comment ils le seront cet hiver : mais surtout on ne saurait croire combien il en coûte à un mari, pour mettre sa femme à la mode. »

Tout va très vite, madame la marquise ! Dans leur ton provocateur, ces phrases sont étonnantes de lucidité ignorée et inconsciente. Montesquieu pressent la fin de l’histoire de Hegel et Kojève, et il annonce le présent permanent des penseurs profonds du XIXe, concept repris par notre dernier classique Guy Debord pour dépiauter notre réalité contemporaine :

« La construction d’un présent où la mode elle-même, de l’habillement aux chanteurs, s’est immobilisée, qui veut oublier le passé et qui ne donne plus l’impression de croire à un avenir, est obtenue par l’incessant passage circulaire de l’information, revenant à tout instant sur une liste très succincte des mêmes vétilles, annoncées passionnément comme d’importantes nouvelles ; alors que ne passent que rarement, et par brèves saccades, les nouvelles véritablement importantes, sur ce qui change effectivement. »

L’idée que tout va très vite est vieille comme la civilisation. En tout cas, il est défendu dans ces lignes de s’absenter de la matrice : elle pourrait se venger ! Il ne faut pas se laisser oublier, il faut préparer son retour, son come-back, comme on dit chez les vrais ploucs !

 

« Une femme qui quitte Paris pour aller passer six mois à la campagne en revient aussi antique que si elle s’y était oubliée trente ans. »

Il est vrai qu’à cette époque la campagne est encore un peu loi, même si Manon Lescaut et son amant joueur et spéculateur veulent leur hôtel particulier pas trop loin de la capitale !

J’en finis avec cette belle phrase, qui annonce bien nos temps qui courent, ou qui galopent même :

« Dans cette changeante nation, quoi qu’en dise le critique, les filles se trouvent autrement faites que leurs mères. »

Elle me fait tant penser dans sa perfection à celle de Debord, ce classique venu du marxisme, qui s’en prend à ce monde où « les hommes ressemblent plus à leur temps qu’à leur père. » Et c’est ainsi que le choc générationnel était bien plus profond et même ancien qu’on ne le croyait !

Il serait temps, en cette fin des temps, d’être un peu plus… perçant.

Nicolas Bonnal

 http://www.france-courtoise.info

dimanche, 28 octobre 2012

Periplo europeo

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Periplo europeo

 

Alberto Buela                                                                           

 

A pedido de algunos amigos y sabiendo que no diremos nada nuevo sobre Europa que no se conozca hoy al instante a través de los múltiples mass media, vamos a intentar algunas observaciones.

 

A cierta altura de la vida, como es nuestro caso,  hombres ni viejos  ni jóvenes, cuando nos llegan un conjunto de invitaciones[1] para perorar en tres países europeos que nos son afines como Portugal, España y Francia, dudamos en ir porque ya no tenemos la voluntad de encarar lo imprevisto que supone un largo periplo, pero además porque no sabemos si lo que vayamos a decir será entendido o tendrá algún efecto.

Se nos pasó la época de viajar a Europa a estudiar con los grandes maestros que hubo in illo tempore, en mi caso con el erudito, Pierre Aubenque o el investigador Pierre Hadot o con el filósofo Pierre Boutang.

Se nos pasó también el tiempo de ir a enseñar curricularmente en una facultad determinada, trabajando de profesor de filosofía, como nos sucedió con alguna universidad europea.

Este viaje era distinto, pues como nos observó el buen amigo y mejor filósofo oriental Mauricio Langón: ¡Qué bueno lo del viaje! Unos pocos "nuestroamericanos" fueron a Europa a aprender (modelo: Simón Rodríguez), muchos más a joder (no doy ejemplos), otros a copiar (bien y mal, para bien y para mal), otros a refugiarse y volver, o a refugiarse para morir por no poder volver (tampoco doy ejemplos, por obvios). Pero... ¿ir de arquegueta?  ¿a decir lo propio, ni siquiera a enseñar? ¿a discutir de igual a igual? ¡Vamos! ¡Gozala!!!! No siempre se da... Y, por contrapartida, no te dejes engrupir que nuestra vida está acá.

 

Recorrimos Portugal de norte a sur, España de Madrid al norte y de este a oeste hasta Barcelona, en tanto que Francia lo hicimos del sur hasta Bretaña y de Normandía a París. La mayor parte del recorrido en tren, luego en auto y la menor parte en micro. Lo primero que nos llamó la atención, a nosotros conocedores de nuestro suelo, es no hallar en semejante recorrido ni un solo árbol caído y todos los campos trabajados sin ninguna gran extensión baldía o abandonada. Portugal, España y Francia si fuera por lo que se ve de sus campos son países poderosos. No se nota despilfarro ni trabajos al ñudo.

Lo cual nos muestra a las claras que existe una desintonía entre los gobernantes y sus pueblos. Los representantes no representan adecuadamente a sus representados. La crisis de representatividad es el mayor problema en estos tres países.

 

Pasemos al aspecto intelectual. Tanto los investigadores portugueses como españoles que tratamos, en general jóvenes,[2] mostraron una agudeza, profundidad y gentileza dignas de remarcar. Están activos y buscando temas nuevos, o encarar los viejos desde distintas ópticas. Tienen vida y ganas de desarrollarla. Hay como un esfuerzo por romper la retroalimentación endógena que generó la universidad de la segunda mitad del siglo XX.

Hoy al buscar temas y problemas allende la universidad se produce una eyección de vigor en ésta. Hoy estos temas son producidos por el pensamiento alternativo o no conformista como el grupo Finis Mundi en Portugal y tantos otros.

En cuanto a los investigadores franceses siguen centrados en su solipsismo y alejados de cuanto pueda interesar al hombre de nuestros días. Salvo excepciones, siguen siendo especialistas de lo mínimo, a quienes se les escapa la visión del todo: filósofo es el que ve el todo, y el que no, no lo es (Platón).

 

En orden a la vida del espíritu pudimos observar como en ciertas regiones de España y Portugal aun hoy cuando se entra a una iglesia podemos decir, con Heidegger, que habita lo sagrado. Esto también lo hemos visto en Loctudy, en la Francia profunda. Pero en general la mística masiva es el de las sociedades opulentas regidas por el dios monoteísta de mercado de consumo. Las iglesias de las ciudades medianas y grandes son museos y las calles invadidas por una abigarrada mezcla de etnias donde priman los rasgos moros, negros y orientales. La presencia islámica se nota en Madrid y Barcelona y es masiva en París, mientras que en Lisboa pasa desapercibida.

La clásica presencia judía en ciertos barrios de París hasta hace veinte años, hoy se ha prácticamente disuelto, ni por asomo tienen aquella manifestación pública casi prepotente, como la que hoy tienen en Buenos Aires.

Algo está cambiando en el meollo de Paris para que esto haya ocurrido. Montmartre desapareció y el Sacre Coeur es una feria persa. No vale la pena gastar una neurona ni un minuto del tiempo de vida en visitarlo.

 

Estará pagando Francia el hecho de traicionarse a sí misma y a sus mejores hijos como lo hizo con los diez mil harkis, argelinos fieles a ella, en la guerra de Argelia?. Irá España por el mismo camino traicionando sus mejores tradiciones permitiendo el genocidio saharaui por parte de Marruecos?

Uno no lo puede saber a ciencia cierta, pero los hechos son similares: el abandono del otro, del hermano, del compatriota, del correligionario, como dice muy bien Gibert Comte, es el principio de la decadencia.

 

Es que los hechos que conmueven al cielo no son los tsunamis culturales o político culturales, no son las grandes marchas gays, las masivas  peregrinaciones o las grandes manifestaciones de la primavera árabe. No son los grandes despliegues militares chinos ni el gigantismo norteamericano.

Los hechos que conmueven al cielo son los emblemáticos, aquellos que encierran un simbolismo mayor que pocos perciben. Son los hechos enigmáticos que solo los hombres sabios pueden descifrar. No podemos dejar de pensar que el fundamento último del mundo es algo escondido y que siempre se manifestó en forma de enigmas.

Viene bien recordar acá lo que Aristóteles relata sobre Homero: “Homero interrogó al oráculo para saber quiénes eran sus padres y cuál su patria, y éste le respondió así: “La isla de Ios es patria de tu madre y te acogerá cuando mueras; pero tu guárdate del enigma de los hombres jóvenes”. No mucho después llegó a Ios, allí sentado en la escollera vio a unos jóvenes pescadores que se acercaban a la playa y les peguntó si tenían algo. Éstos como no habían pescada nada y ante la falta de pesca se dedicaban a despiojarse, le dijeron: “Lo que hemos agarrado lo hemos dejado y lo que no hemos podido atrapar lo traemos”, aludiendo con un enigma a los piojos que habían podido agarrar y los habían matado y tirado, y los que no habían podido atrapar y los llevaban aún con ellos. Homero al no ser capaz de resolver el enigma murió de aflicción”.

El hombre común no muere de aflicción por no poder resolver un enigma pero el sabio sí, porque el sabio derrotado en un desafío a la inteligencia deja de ser sabio.

Esto observamos que esta pasando sobre todo con Francia, que apoyada en una sabiduría bimilenaria no puede resolver el enigma de este tiempo y marcha irremisiblemente hacia el propio extrañamiento de sí misma y su autodestrucción. En una palabra: Francia como Homero puede morir de aflicción.

El caso de España aparece menos grave, pues cuenta con fuerzas de reemplazo a su pérdida de vigor vital como es la masiva presencia de hispanoamericanos= bolitas, que se van a transformar con el tiempo en el verdadero katechón=obstáculo al avance del extrañamiento. Van a jugar acá el mismo papel que están jugando en Estados Unidos, en el corazón del imperialismo, donde lograron imponer el castellano como katechón al avance del inglés.

El resto, como la cuestión catalana o vasca es absolutamente anecdótico pues la mejor universidad de lengua castellana en ciencias de la comunicación y la educación sigue siendo la Deutso en el país vasco y en la Universidad de Barcelona se sigue publicando y enseñando en el idioma nacional sin ningún impedimento por parte de nadie.

Los pueblos catalán y vascos no se van suicidar dejando de usar el español, cuando hoy se ha transformado en la primera lengua de Occidente con 100 millones de parlantes más que el inglés.[3] Todo este revuelo es más un uso político partidocrático y circunstancial que una realidad vital. Al respecto ya nos alertaba Platón: una cosa es lo que aparece (hoy lo mediático, los intereses políticos) y otra cosa es lo que es.

 


[1]  Y la publicación en Madrid de mi libro Disyuntivas de nuestro tiempo (ensayos de metapolítica) por Ediciones Barbarroja, dirigida por un editor que no piensa en el lucro sino que aun se mueve por ideales.

[2] Pudimos conocer en la Escuela de filosofía de Oviedo al más significativo filósofo español vivo y en actividad, don Gustavo Bueno, que es como un gran parapeto a la mediocridad, a lo políticamente correcto y al pensamiento único. Un orgullo para todos aquellos que hacemos filosofía en español.

[3] Merece ser mencionado acá el Movimiento internacional lusófono dirigido por Renato Epifanio, con quien estuvimos, y que desde el 2008 trabaja en la difusión y normalización del portugués en  los ocho Estados que lo tienen como lengua oficial (Portugal, Brasil, Mozambíque, Angola, Sao Tomé e Principe, Timor Oriental, Guinéa Bisau, y Cabo Verde) y en los cuatro enclaves (Macao, Goa, Damao y Diu) que suman un total de 270 millones de personas. Es que la expansión del portugués beneficia al castellano como la de éste a aquél, pues forman un mismo katechon al avance del inglés. Los franceses tendrían que apercibirse de este beneficio colateral, pero no están en condiciones ni intelectuales ni espirituales de hacerlo.

Quotation of Alex Kurtagic

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"The world of the Left is a dead world—a world of dead matter and lifeless abstractions. It is an anti-human, anti-natural, anti-aristocratic, anti-freedom, anti-beauty, anti-metaphysical, anti-truth, anti-life, reductionist, immoral, hateful, genocidal, necrophiliac, mendacious, predatory ideology that has sown death everywhere it’s gone."

 
Alex Kurtagic

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samedi, 27 octobre 2012

Différence sexuée et orientation sexuelle : ne pas tout confondre

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Différence sexuée et orientation sexuelle : ne pas tout confondre

par Pierre LE VIGAN

La protestation de députés U.M.P. vis-à-vis de la nouvelle rédaction des manuels de Première en Sciences de la vie et de la terre (S.V.T.) amène, à nouveau, à s’interroger sur une polémique où la stupidité n’est pas d’un seul côté.

L’émission « Répliques » de France Culture, du 8 octobre 2011, a encore abordé ce débat sous le titre « Théorie du genre, différence des sexes ».

De quoi s’agit-il ? Les manuels de Première en S.V.T. indiquent « si l’identité sexuelle et les rôles sexuels et ses stéréotypes dans la société appartiennent à la sphère publique, l’orientation sexuelle appartient à la sphère privée ». Paradoxe : affirmer dans un manuel public que « l’orientation sexuelle appartient à la sphère privée » est quelque peu contradictoire. Mais l’essentiel est ailleurs. L’identité sexuée c’est pour l’immense majorité d’entre nous le genre sexuel, masculin ou féminin, qui nous est assigné par la nature, ou si on préfère, le hasard ou encore le destin. L’ambiguïté anatomique est ici très rare et donc l’identité sexuée est pour l’immense majorité un non-problème. Elle est évidente. À côté de cela, on parle parfois d’une identité sexuelle, qui serait plus ouverte. Si on veut dire par là que, dans la psychologie de chacun, cœxistent des éléments féminins et des éléments masculins, c’est exact. Mais la notion d’identité sexuelle tend plutôt à introduire de la confusion. Ce qu’il faut mettre en rapport avec l’identité sexuée, c’est bien plutôt la notion d’orientation sexuelle. Or celle-ci est effectivement ouverte, un homme peut aimer les hommes, en tout cas les préférer. Idem pour une femme qui peut préférer ses semblables au sexe opposé. Ce que nous apprend la sociologie la plus élémentaire, c’est tout de même que cette orientation ne concerne rarement plus de 10 % d’une population. Elle est marginale comme celle des collectionneurs de timbres ou des passionnés d’histoire napoléonienne, ce qui bien entendu ne dit rien de sa valeur ou de non-valeur.

Soyons clair : l’idée de discriminer les homosexuels est antipathique, l’idée de les recenser aussi – ce qui paradoxalement invalide l’idée défendue par certains homosexuels d’imposer le « outing », déclaration comme quoi on est ou on a été à l’occasion praticien de l’homosexualité. Pour ma part,  je trouve souhaitable d’éduquer au rejet de l’homophobie, c’est-à-dire à combattre l’idée que les homosexuels seraient moins respectables (ou moins courageux, ou moins franc, moins loyaux, etc.) que d’autres. Cela fait partie des multiples aspects de la morale civique, et d’ailleurs de l’intelligence la plus élémentaire. L’important est de ne pas tout confondre. Or une tendance actuelle tend à dire que les orientations sexuelles ne sont que le fruit d’un conditionnement culturel et qu’il faut combattre celui-ci. Dans cette perspective, c’est toute la littérature enfantine, ou une bonne partie de la littérature tout court qui font partie de ce conditionnement. On voit l’absurdité. L’histoire de l’homme comme créateur d’œuvres littéraires et artistiques est condamnée. Or l’histoire de l’homme n’est pas autre chose que l’expression de ce qui lui est propre anthropologiquement. Le genre, c’est-à-dire être homme ou femme fait partie de l’identité sexuée et un homosexuel homme reste du point de vue de la sexuation pleinement un homme, sauf cas très rares des transsexuels. L’orientation sexuelle est bien autre chose que l’identité sexuée c’est-à-dire le genre, masculin ou féminin, elle relève bien souvent d’une histoire personnelle que la société – et, pour le coup, nous serons d’accord avec le manuel de première, – n’a pas à connaître; c’est une affaire privée. Voir dans le genre, comme le font les gender studies (« études de genre ») bénéficiant avec une folie inconscience d’une chaire à Sciences Po une pure histoire de rapports de force, et en clair de domination des schémas masculins, c’est un contresens total. C’est surtout du constructivisme anthropologique dans la filiation directe du communisme le plus stalinien. Que l’identité sexuée ait à voir non seulement avec l’anatomie mais avec les sédimentations culturelles, c’est une évidence et cela prouve une fois de plus que la nature de l’homme, c’est aussi d’avoir une culture : l’homme est un animal naturel et culturel. Mais que les sédimentations culturelles soient l’origine – et une origine soi-disant « artificielle » – des identités sexuées est absurde.

Freud faisait l’éloge des « belles différences ». L’écrivain Michel Schneider s’attache aussi à la valeur symbolique et structurante pour l’homme de ces « belles différences ». Que la pratique homosexuelle, prédominante ou occasionnelle, s’inscrive dans une différence à l’intérieur de ces « belles différences », c’est une chose. Que ces orientations et ces pratiques puissent aboutir à nier les identités sexuées elles-mêmes ce n’est pas sérieusement défendable.

Pierre Le Vigan


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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mercredi, 24 octobre 2012

Un testo inedito di Mariantoni

Un testo inedito di Mariantoni: il perché delle continue sconfitte dei cosiddetti movimenti “Antagonisti”

 
 
Il testo che pubblico questa mattina è un breve saggio pedagogico, "esclusivamente scritto per B. e F", con l'invito esplicito dell'autore "a non mettere in circolazione, per nessun motivo" e la avvertenza, "serve soltanto per la vostra preparazione personale". In morte del maestro, uno dei destinatari della "lezione privata" si è sentito svincolato dalle istruzioni d'uso e me l'ha trasmesso con la preghiera di divulgarlo, in memoria dell'autore. 

 

di Alberto B. Mariantoni

 

Il principale dramma societario del nostro tempo, è che – di fronte ad un sistema politico, economico, sociale e culturale, ormai completamente antiquato, fatiscente ed inoperante (un sistema, cioè, che - non solo, non è più in grado di modificarsi o di rinnovarsi per tentare, in qualche modo, di sopravvivere, ma - non è nemmeno in condizione di scomparire autonomamente… ) – le innumerevoli e variegate forze antagoniste che ufficialmente esistono all’interno delle nostre società e pretendono combattere il sistema che le opprime, non rappresentano, in definitiva, nessuna possibile o probabile alternativa.

Non la rappresentano, in quanto sono assolutamente incapaci di abbozzare una qualsiasi intesa strategica o un qualunque modus operandi tra di loro, per facilitare o favorire l’indispensabile trapasso del vecchio sistemae tentare di collaborare (oppure – dopo averlo spazzato via – competere o rivaleggiare tra di loro, per contribuire) all’urgente, imprescindibile e doverosa edificazione o realizzazione del nuovo.

Il perché di quella loro congenita incapacità, è da ricercarsi – in massima parte – nell’assurdo ed anacronisticoancoraggio ideologico, dottrinario e politico che queste ultime continuano a volere necessariamente mantenere con le mitologie, le tradizioni, gli schemi e la prassi dei secoli precedenti.

Basti pensare, ad esempio, che le suddette forze (come d’altronde quelle che, direttamente o indirettamente, contribuiscono a mantenere artificialmente in vita l’attuale sistema) – per essere politicamente in condizione di distinguersi, definirsi e/o rivaleggiare tra di loro – utilizzano, ancora oggi, dei parametri di identificazione, catalogazione e classificazione che risalgono al 28 Agosto del 1789: il giorno in cui, cioè, nella sala dellaPalla Corda della reggia di Versailles, i deputati dell’allora Assemblea Costituente francese, per meglio facilitare il conteggio dei loro voti (a favore o contro del diritto di veto che Luigi XVIº avrebbe voluto mantenere nel contesto di quel consesso), decisero rispettivamente di schierarsi alla sinistra ed alla destra del tavolo della Presidenza!

Non parliamo, poi, della “palla al piede” ideologica (anacronistico e condizionante retaggio di all’incirca 1700 anni di colonizzazione culturale) che ognuna di quelle forze continua illogicamente e penosamente a trascinarsi dietro… nella speranza – chissà? – di giungere più facilmente e speditamente al traguardo!

Non mi riferisco, naturalmente, all’Ideologia in senso tradizionale (quel corpus culturale, cioè, che tenta di giustificare post eventum quanto una qualsiasi Societas è già stata in grado di edificare o di realizzare), ma piuttosto a quelle “Ideologie” che – a partire da soggettive ed arbitrarie “costruzioni intellettuali” e/o daschemi (religiosi, politici, economici, sociali, culturali, ecc.) preconcetti, dogmatici e statici – non solo ribaltano diametralmente i termini dell’equazione umana e dell’assetto naturale del mondo, ma pretendono intervenire ed agire sulla realtà, suggerendo e/o imponendo una visione delle cose che lascia direttamente o indirettamente credere all’uomo della strada che il reale delle sue naturali percezioni, è sempre e comunqueirreale, e che l’irreale o l’immaginario di quelle soggettive ed arbitrarie descrizioni o costruzioni intellettuali, è la vera realtà.

Conosciamo il limite di quel genere di “Ideologie”…

Le costruzioni intellettuali e/o le rappresentazioni della realtà - che per natura sono sempre riduttive e limitative del reale - pretendono sistematicamente “descrivere”, “imbrigliare”, oppure “determinare”, “modificare”, “sconvolgere” e, qualche volta, perfino “predire”, “prevedere” o “precorrere” la realtà.

Nonostante gli sforzi, però, la realtà, come sappiamo, non si lascia mai interamente descrivere, né tanto menoimbrigliare; meno ancora determinare, sconvolgere o prevedere! E se anche qualcuno di noi, per pura ipotesi, riuscisse davvero a farlo, un miliardesimo di secondo dopo, ci accorgeremmo che la realtà che abbiamo preteso individuare, focalizzare e circoscrivere non corrisponde più alla descrizione o alla rappresentazione che avevamo creduto di avere realizzato.
Panta rei… (tutto scorre) e, “mai lo stesso uomo - ammoniva Eraclito di Efeso –(544/-484) - può bagnarsi nella stessa acqua”…
Una semplice foglia che cade da un albero; un uccello che sfreccia nel cielo; un bruco che ingurgita un briciolo di gelso; un essere che nasce o uno che muore... E la realtà che ci circonda, non corrisponde più alla “realtà” che un attimo prima abbiamo avuto la pretesa di fissare o di immortalare all’interno della nostra costruzione o della nostra rappresentazione.
Una volta espressa e formulata, inoltre, anche la più allettante, fascinosa, razionale, plausibile e credibile dellecostruzioni intellettuali, non può essere nient’altro che un’ingannevole e statica “istantanea” di un esclusivo e particolare momento della realtà: una “foto polaroid”, insomma, all’interno della quale, quel nostro particolare scorcio del presente, già invecchiato dal trascorrere dei secondi, tenta invano di dare delle risposte alle eventuali problematiche dell’avvenire, utilizzando delle chiavi di lettura che, in pratica, sono già svilite o superate dalla Storia e, di conseguenza, completamente illusorie ed inefficienti, sia dal punto di vista del loro possibile impatto sulla realtà che da quello della loro effettiva e concreta capacità di intervento.
Non dimentichiamo, oltre a ciò, che in qualunque costruzione intellettuale, il reale o l’irreale della nostra percezione di ieri, resta cristallizzato, per sempre, all’interno di quella nostra descrizione.
Sarebbe, quindi, un vano esercizio ed una fallace presunzione accademica pretendere di poterlo trasporre o proiettare nel tempo e nello spazio, per farlo, in qualche modo, intervenire dinamicamente e positivamente sugli avvenimenti o sulle circostanze dell’oggi o del domani.
Come è facile dedurlo, in fine, per una visione strettamente “ideologica” della realtà, il domani è sempre e comunque ieri. Dopodomani, è ancora ieri. E dopodomani l’altro, immutabilmente ed inalterabilmente ieri: unoieri virtuale, cioè, che non solo contribuisce a deformare costantemente la nostra percezione dell’oggi e del domani, ed a falsarne sistematicamente le basi di analisi e di giudizio, ma tende soprattutto a suscitare e ad intrattenere, nella nostra psiche, ogni sorta di inutili speranze d’avvenire (ogni volta, vanamente attese ed inutilmente rincorse…), in quanto queste ultime sono incessantemente agognate o concupite con l’occhio immobile ed inespressivo di un passato, mummificato ed inoperante, che in tutti i casi non “macina” più, né potrebbe, d’altronde, essere più in grado di “macinare”…
Per individuare e capire l’altro motivo di fondo, a causa del quale le suddette forze antagoniste non riescono ad unirsi ed a concentrare i loro sforzi su un obbiettivo comune, è sufficiente analizzare la principale conseguenza che deriva dall’adozione, per per i dirigenti ed i loro militanti, di qualsivoglia tipo di costruzione intellettuale e/o di rappresentazione della realtà.
Come sappiamo, infatti, qualsiasi costruzione intellettuale e/o rappresentazione della realtà essendo, allo stesso tempo, un input ed uno stimulus (quindi, una spinta/molla/motivazione ideale ed uno stimolo pratico), ha tendenza a sollecitare l’immaginario e/o la riflessione intellettuale e/o la sensibilità spirituale e/o la ricettività/reattività emotiva di ciascuno ed a suscitare – in coloro che vi si sentono attratti e/o sedotti – l’ambizione, il desiderio e/o il bisogno/necessità di aggregarsi e di riunirsi (ipoteticamente e/o concretamente) all’interno o nel contesto di una factio, factionis, un pars, partis o una secta, ae (cioè, una fazione, un partito o una setta): quel particolare “modello associativo extra-tradizionale” che Friedrich Georg Jünger (1898–1977), nel suo Der Aufmarsch des Nationalismus (1926), designa e qualifica con il nome di Geistgemeinschaft o “Comunità della mente”.
Una Geistgemeinschaft, infatti, è semplicemente una “Comunità ideologica”.
Che cos’è una “Comunità ideologica”?
E’ un modello di società che non ha nulla a che fare o a che vedere con quello di Blutgemeinschaft (Comunità del sangue), ugualmente evocato da Jünger, né con quelli, similmente tradizionali, di Volksgemeinschaft (Comunità di popolo) e/o di Schicksalsgemeinschaft (Comunità di destino).
Inoltre, come il nome stesso lo indica, una “Comunità ideologica” è un modello di ordine/assetto societario che – indipendentemente dalla lingua, la cultura, l’origine etnico-storica, i costumi e le tradizioni particolari dei suoi possibili o probabili affiliati – tende preminentemente a scaturire ed a realizzarsi/concretizzarsi, prendendo direttamente o indirettamente spunto, ispirazione, impulso e/o giustificazione dai contenuti ideologici e/o dallematrici concettuali che emergono o si sprigionano da una costruzione intellettuale.
Una “Comunità ideologica”, in fine – in aperta rottura, opposizione e contraddizione con i vari modelli di Innata Societas esistenti o esistiti – tende caratteristicamente ad organizzarsi e ad operare sotto forma di Simulata Societas.
Che cos’è una Innata Societas?

E’ un ‘modello di società’ che – con tutte le sue possibili ed immaginabili varianti politiche, economiche, sociali e culturali interne – tende naturalmente e spontaneamente a costituirsi e ad organizzarsi, senza l’ausilio di nessun artificio o, se si preferisce, di nessuna costruzione o elaborazione intellettuale, né di nessuna finzione ideologica, politica, giuridica o amministrativa.
Che cos’è una Simulata Societas?
E’ un’imitazione o un succedaneo di Societas naturale: un “sodalizio”, cioè, che cerca di riprodurre o di mimare (oppure, di riformare, migliorare, oltrepassare o sopravanzare) la “società naturale” o “tradizionale”. Un genere di società, insomma, che – per capire il senso che io gli sto dando – può senz’altro essere paragonato ad un “gruppo umano supra-nationale” o ad un “Partito” o ad una “Setta” o ad una “Congregazione” o ad una “Confraternita”.
Quella che io chiamo Simulata Societas, infatti – per potersi realmente costituire ed organizzare; essere in condizione di esistere, di agire o di operare; e, quindi, di durare nel tempo – ha necessariamente bisogno di tutta una serie di costruzioni o di elaborazioni intellettuali, di finzioni ideologiche e di artifizi politici,sociali e culturali che non hanno (anche quando, esteriormente e apparentemente, riescono ad imitare leSocietà tradizionali…) nessuna correlazione, né attinenza, con i motivi naturali e spontanei di aggregazione umana e di coesione civile e politica che invece caratterizzano le autentiche ‘società naturali’ o, se si preferisce, quelli che io chiamo gli originari ed inossidabili modelli di Innata Societas.
Come si forma o si costituisce una Simulata Societas?
Si forma o si costituisce, a partire dall’immagine soggettiva ed arbitraria che ogni singolo affiliato riesce personalmente a costruirsi, forgiarsi o elaborarsi nella sua psiche e/o nel suo animo, a proposito di un certo numero di punti fermi o di principi conduttori che ordinariamente costituiscono la base logica e/o il fondamento ideale dell’iniziale costruzione intellettuale e/o rappresentazione della realtà a cui si fa riferimento.
Per quale ragione, dunque, non c’è, né può mai esserci unità d’intenti, né all’interno, né all’esterno, di una qualsiasi “Comunità ideologica”? Tanto meno, tra “Comunità ideologiche” contrapposte? Meno ancora, tra “Comunità ideologiche” affini?
Per la semplice ragione che i fautori o i propugnatori di Geistgemeinschaft o “Comunità della mente” hanno solitamente tendenza a credere che l’intera umanità possa essere riconducibile ad un unico “modello ideale” di uomo e/o di società: quello stesso “modello”, cioè, che ognuno di loro – senza volerlo e senza saperlo (e probabilmente, senza nemmeno accorgersene!) – si è individualmente ed autonomamente costruito o strutturato nel suo cervello e/o nel suo cuore, a partire (come abbiamo visto…) dalla frazione di immagine, soggettiva ed arbitraria, che è riuscito a focalizzare, estrapolare ed assimilare dal “modello ideale” che è ordinariamente espresso o riassunto dai termini (ugualmente soggettivi ed arbitrari) della costruzione intellettuale che lo descrive, lo presenta o lo lascia intuire.
Quel “modello”, se vogliamo, può al massimo corrispondere alle tendenze, preferenze e/o predisposizioni di chi se lo è soggettivamente costruito o strutturato, e trovare esclusivamente riscontro presso coloro che sono stati illusoriamente persuasi o si sono intellettualmente e/o spiritualmente e/o emotivamente auto-convinti di potervi in qualche modo coincidere, collimare o concordare.
Essendo, però, ottenebrati e fuorviati da quella loro paradossale convinzione (Il fatto, cioè, di essere persuasi che l’intera umanità possa essere riconducibile ad un unico “modello ideale” di uomo e/o di società…), i suddetti fautori o propugnatori sono costantemente ed erroneamente portati a credere che sia più facile, opportuno e/o fecondo – per tentare di “salvare il mondo” o, semplicemente, per cercare di poterlo “cambiare” o “modificare”… – di associarsi unicamente (ciò che, in definitiva, è soltanto una grossolana e flagrante contraddizione in termini!) con i loro “uguali” o con delle persone che ufficialmente affermano di avere le loro “stesse convinzioni” o formalmente pretendono “pensarla allo stesso modo”.
Ora, siccome ogni essere umano è, e resta, unico, originale ed irripetibile – e per giunta quot homines, tot sententiae (tanti uomini, altrettante opinioni) – diventa praticamente inevitabile che all’interno di quelle particolari Comunitas – anche sforzandosi o facendo finta di credere che i possibili o prevedibili adepti della medesima concezione/ interpretazione/ rappresentazione possano realmente pensarla allo stesso modo – un’effettiva e concreta concordanza di opinioni, è quasi sempre improbabile o, quanto meno, estremamente difficile da ottenere o da realizzare.
Non tenendo in considerazione il fatto che ogni uomo è unico, originale ed irripetibile – quindi, potenzialmente complementare – i responsabili delle diverse e variegate forze antagoniste che esistono all’interno delle nostre società, pretendono puerilmente omologare il pensiero e l’azione dell’insieme dei loro adepti, forzandoli ad identificarsi al “modello” personale che essi stessi si sono soggettivamente ed arbitrariamente forgiato o strutturato.
Risultato: chi non la pensa ed agisce esattamente come il “Capo” e/o i suoi “tirapiedi”, è il nemico da avversare e da combattere. Quindi, in definitiva, da marginalizzare o da espellere. Insomma: da eliminare.
Inoltre, tenuto conto del fatto che nessuno al mondo, a causa dell’anzidetta peculiarità umana (il fatto, cioè, che ogni uomo è unico, originale ed irripetibile), può realmente ergersi a modello ideologico per altri suoi simili, né tanto meno riuscire effettivamente a coincidere, collimare o concordare con nessun tipo di “modello ideologico”, meno ancora arrivare intellettualmente e/o spiritualmente e/o emotivamente a corrispondere o a rassomigliare ad altri essere umani, il rapporto quotidiano tra correligionari di una medesima “Comunità ideologica” si riduce quasi sempre ad essere un’ipocrita e/o psico-drammatica relazione di illusoria o simulata collaborazione o cooperazione. E nel migliore dei casi: una continua, costante e snervante guerra di logoramento o un “muro contro muro” di rapporti di forza tra membri maggioritari e minoritari di una medesima, invivibile ed insostenibile conventio ad excludendum.
Che cos’è una conventio ad excludendum?
Letteralmente: è un’assemblea, un’adunanza o un raduno per escludere.

E’ un concetto di società, cioè, che è diametralmente antitetico e contrapposto a quello espresso o manifestato da qualsiasi genere di società tradizionale o Innata Societas, dove la tendenza è piuttosto alla conventio ad consociandum (assemblea, adunanza o raduno per consociare o riunire) o addirittura alla coniunctio oppositorum o alla coincidentia oppositorum (convergenza degli opposti o unione dei contrari; qualcosa, cioè, che mette in risalto la complementarità di ognuno). Qualcosa, cioè, che, per estensione, tende al “superamento degli opposti”, così come aveva fatto notare Nicolas de Cues o Nikolaus Krebs (1401-1464) e largamente approfondito e dimostrato, in seguito, Mircea Éliade (principalmente in: Méphistophélès et l'androgyne, Collection "Idées", No. 435, Gallimard, Paris, 1962).
E’ la ragione per la quale, i responsabili di “Comunità ideologiche” (nel nostro caso: i vari “capi” e “capetti”, “duci” e “ducetti” delle innumerevoli e variegate forze antagoniste che ufficialmente esistono all’interno delle nostre società) – per cercare di evitare, attenuare o contenere il continuo e costante frazionamento e/o l’ineluttabile atomizzazione/scomposizione centrifuga dei loro ranghi – tendono prioritariamente a concentrare l’attenzione dei loro affiliati sugli eventuali nemici interni o esterni (reali o immaginari) che potrebbero minacciare o rimettere in discussione le presupposte credenze comuni e/o la congetturata unità del gruppo.Ed invece di facilitare o di favorire un franco e spassionato dibattito sulle reali problematiche che affliggono le nostre società e trovare tutti insieme le più consone o adeguate soluzioni, preferiscono essenzialmente mettere l’accento su una serie di standard di identificazione esterna (un certo tipo di camicia, un certo tipo di saluto, di distintivo, di bandiera, ecc.) che – resi indispensabili ed imprescindibili – tendono a sostituire o a rimpiazzare quei legami naturali che, in linea di massima, gli ordinari adepti o membri di Geistgemeinschaft o “Comunità della mente” non posseggono, né sono o saranno mai in grado di auto-costituirsi o di auto-strutturarsi.
 

lundi, 22 octobre 2012

The Loss of Reality

The Loss of Reality

The Ideological Caste and its Tyranny

 
 
 
Ma-Perte-de-Poids-Mythes-Nutritionnels.jpgThere is a distinction between natural and artificial societies. Natural societies grow organically within a group of people with a shared ancestry. This is why patriotism is natural – it grows from emotional relationships and does not need a theory or ideological underpinning. There is more to human nature than reason and the act of bonding with your people and territory is a process of feeling, instinct, intuition and other human qualities.


I live in England so I will use England as my exemplar. England has been a nation since the time of Alfred the Great, and it is an emotional, organic growth, not an intellectual agreement. Intellectual nationalism came from the Enlightenment and, like other forms of thinking derived from the Enlightenment, is theory to be applied to men and women, that is, forced on people. It is a mistake for The New Right to adopt rationalist theorising in imitation of Marxist thinkers.

Education in the liberal era emphasised ideas, with people thinking that we are in a battle of ideas, as if ideas rule the world. In actual fact the world at a Global and local level is run by rich power groups. Power groups are changing our towns and cities into something different and separating us from our culture and history. These are being made un-British. Local councillors stand for election and promise benefits to the local community. If elected they act as agents for corporations and finance. The new buildings in London are financed by money from other countries and built and designed by global corporations using imported labour while our people remain unemployed.

We are educated to be unrealistic and naïve. We are encouraged not to judge others, but the way to live safely is to assess human nature and make judgements on the suitability of others as friends or people we do business with. We are told it is prejudice to decide who to associate with, but making such decisions is essential human wisdom. To neglect this is to open oneself up to being harmed or taken advantage of.

Running a family is a practical activity, as is running a nation. The use of concrete nouns instead of abstract ones would effect how people think and would return them to reality. The abstract way of thinking was brought in by the French Revolution and has led people out of the world of reality into the realm of fantasy, because the words they think in have no substance. This is why immigrants, for instance, are thought to be the same as us, but if you believe they share the same basic human nature with us, then immigration is alarming because they are taking over our territory as earlier invasions have done.

It is their human nature to do so, as it was ours when we were in their countries. The mode of entry is not the point. The point is that, once in a country, human nature decrees that a people start claiming territory and that includes women. The widespread raping of young White girls some as young as eleven and twelve (and some Indian and Black) by the rival Muslim community is for them the taking of the spoils of war. The police and social services have been covering these child-rapes for years. They can not face the fact that their imported pets are not bringing us benefits and enriching our culture.

The use of concrete nouns instead of abstract ones would have an immense effect on how people think – it would bring them back to reality. The French Revolution and its abstract way of thinking have led people from reality into fantasy, because the words they think in have no substance.

When a world view becomes dominant it marginalises the opposing view, and that is what has happened to traditional or national conservatism. Another complication is that new Liberalism is different from Classical Liberalism. Liberalism was replaced by Cultural Marxism in the late 1960s.  They kept the name but changed the content so that there were two Liberalisms – Classical and New. New Liberals changed the nature of the ideology into what we now see as Identity Politics and Political Correctness. For example, individual rights became group rights, and that worked against us, as we are "oppressors" and the immigrants are "victims."

The Progressive way of thinking that stems from the Enlightenment marginalizes traditional systems in favour of a way of thinking that disdains the past and looks forward to a future perfection. Progressives think that we are ineluctably destined for the brotherhood of man – an obvious Utopia! This is no more than an irrational superstition, and any examination of the world around them would show that the opposite is happening. They think human nature is malleable and can be re-fashioned to fit into their ideology and future utopia.

A formal ideology is written down like a "How to" book, which tells people how to think and behave. Ideology grew out of the Enlightenment as a secular replacement for religion with a programme of correct thinking and behaving, and with intolerance for deviation. The rulers changed from an aristocratic class, based on blood and land, to a secular elite defined by their ability to think and say the right things – in other words an "Ideological Caste."

Ideological thinking starts with first principles and requires underpinnings to support or justify beliefs. Conservatism by contrast is a view of the world that grows out of our emotional bonds with our families and expands outwards through neighbourhood and community to the nation. It emanates out to Europe and the Anglosphere, though weaker. For example, we feel for the South African Boers in these days of their genocide. It is stronger at home, and a parent who wishes other children to do better than their own is perverse.

The Ideological uses of language

The elites try to change people's thinking by changing the vocabulary: the British government guidelines to the media suggest certain words about non-white crime be replaced. The words to be suppressed included immigrant, illegal immigrant, illegal asylum seeker, bogus asylum seeker, non-white, non-Christian, mixed race, half-caste, mulatto. There is the substitution of euphemistic terms for those that reflect reality, as in the official designation of Anti-Islamic activity for Muslim terrorists.

The use of Political Correctness is a way of training people to think of, and to perceive, reality in the official way. If you think differently you are a "hater," a "racist."

Ideological change of the meaning of words passes for common usage as people innocently adopt them: bigot and tolerance are prominent examples. Bigot means one who refuses to listen to the opinions of others but is misused as a connotative word that only applies to "right-wingers." A classic example of this Doublespeak was during the 2010 general election campaign when Gordon Brown described a woman who asked him about imported labour as a bigot; but he was the one being bigoted because he refused to listen to her opinions! Tolerance meant to tolerate an action or to put up with something one did not like, but is now misused to make indigenous British people passive and accept being replaced by immigrants.

We need a concrete, definite vocabulary, not vague linguistic terms like person and humanity, but terms like Englishman or Englishwoman, Welshman or Welshwoman, Scotsman or Scotswoman or Irishman or Irishwoman, boy and girl; land rather than country. They are more specific and convey a solid idea of substance; they get away from the woolly vocabulary that is a cause of our collective loss of touch with reality. This would clarify what we are referring to and make our common intercourse more realistic.

The great Welsh national anthem Land of My Fathers is a pertinent example as it makes a clear statement of debt to ancestors and suggests the piety necessary to honour what the ancestors have left us, and our obligation to hand it on to our descendants. This is embodied in the Fifth Commandment to honour thy mother and father; unless they are very cruel parents, of course.

On abstractions, the counter-revolutionary Josef de Maistre stated:  

"there is no such thing as Man in the world. In my lifetime I have seen Frenchmen, Italians, Russians, etc... I declare that I have never in my life met him; if he exists, he is unknown to me." 

Brainwashing 

A television programme Gypsy Wars contrasted a local woman with tinkers who had invaded her land, and effectively reversed the roles. The intellectual and media elites think our traditional view of the world is pathological and try to correct it for us. No young Gypsy men were shown, because they would be aggressive, and the programme makers did not want to show them as a threat; village life was not shown because that is appealing and viewers would sympathise with the woman; the woman was selected because she is not typical of rural people but was a bit eccentric and could be set up as the aggressor even though she was in fact the victim. This role-reversal was undertaken to mould the public's views and change attitudes. This was an example of how television re-structures thought in accordance with the establishment’s Progressive ideology. 

In August 2011, police closed the largest gypsy camp in Britain at Dale Farm and the biased television news reports once again left gypsy men out of their news reports. 

For years vacancies in television were only advertised in the Bourgeois-Socialist Guardian newspaper to help filter out applicants with the wrong attitudes. 

We are derided as prejudiced if we protest against the elites having us dispossessed, which is used to mean ignorant and narrow-minded, but prejudice is in fact traditional wisdom passed down by our ancestors, and is knowledge which is much broader-based than the narrow solipsism of the contemporary era. It saves us learning the hard way, and we would have been spared this dispossession if natural prejudices had been followed after the last war. 

The great Conservative satirist Michael Wharton would have recommended Prejudometers

We are being dehumanised and made a non-people. We must abandon this inculcated niceness, this apologetic approach and assert ourselves. We need to give our people a sense of their collective worth for the common good, and succeeding generations need to be built up to inherit the responsibility for our life and culture. The media are occupying them with trivialities like what to wear, how to get your hair done and where to have a tat! It is done to get their money, and is morally evil, as they are being debauched by temptations and distractions. 

Government from Brussels, economic control by global corporations, and Afro-Asian colonization is part of the progressives’ new dream for an ideal future, but in practice it disinherits our children of community and association with their own kind, which we are duty bound to preserve for them. 

Throughout history wars have been fought for territory, and by allowing newcomers to stake claims, our emasculated 'elite' are encouraging them to fight for yet more. Our rulers are handing our ancestral homeland to invaders and protecting their welfare over and above that of their own people. 

MPs also want children taught how to have relationships and make "informed decisions" about when to have sex. Propagandising homosexuality is another threat to our demographics.

A world view to unite us 

How do we counter the dominant ideology? The way to develop a new world view is to gather examples from the world around us, of what is really happening as a result of, say, immigration, collate it and form our version of reality. The first thing is to understand human nature and what people are capable of doing to one another. We also need to consider what gives life meaning, and this leads to the idea that nationalism is about our nation and a nation means a group of racially linked people with whom we belong by emotional attachments. I openly admit to being a racialist because I believe in racial differences between people, but do not hate other peoples and do not accept the Marxist pejorative term "racist." 

Power groups are changing our towns and cities into something different and separating us from our culture and history. We must not endlessly rehearse what has come to pass but what we are going to do. How will people cope in the social disorder the elites are plunging us into.

 We have a responsibility for our kin and a duty to them. We have a duty to pass on what we have inherited to our children, as they, in turn, will have a duty to their children. We owe a debt to our ancestors who bequeathed to us our nation and culture and we must honour that. 

The elites promote a version of progress and see the past as obsolete. But the present grows from the past as the future grows from the present, which is why we have to get things right now, in the beginning of our revival. 

The attitude of those who control public life is to transfer power away from their own people and disinherit their descendants for the benefit of rival communities. We are morally obliged to put our people first, as we do with our families, even when foreigners are more in need of help. Supporting outsiders against our own people is morally wrong. 

We have natural bonds with our families, a responsibility for them and a duty to them as we have a duty to pass on what we have inherited to our children, as they, in turn, will have a duty to their children. This extends to our fellow nationals who share the same ancestral descent. We owe a debt to our ancestors who bequeathed to us our nation and culture, and we must honour that. 

A people need the numinous things in life – religion, art, culture, a wholesome countryside. The numinous is a feeling of, and a need for, the sacred, the holy, and the transcendent; not just the material and the hedonistic. 

Simple people say, "So what? It doesn’t matter if different people take over!" This shows a failure to understand human nature. They think it will be painless, like handing the baton on in a relay race, but examples from history like the Norman Conquest, show the oppression the conquered have to endure; other countries like South Africa and Zimbabwe show what will befall our children if the evil elites are not countered. 

The ideology of multi-racialism was a righteous reaction to the opening of the camps and the watchword was, "It must never happen again." This has come full circle and now the Jews are being persecuted in France, Sweden and elsewhere by imported Muslims. Everyone must have seen Muslims brandishing placards that read: "God Bless Hitler" and chanting "Jews to the gas!"  They must know that The Protocols of the Learned Elders of Zion is on sale in Muslim shops all over not only England but Europe. I have written elsewhere and repeat it here: if David Cameron and Ed Milliband and the other fantasists succeed in getting Turkey into the EU the number of Muslims will be so large that the EU forces will not be able to protect European Jews from, I dare say it, possible extermination. This has been imported by the elites who are not facing the reality of what they are doing. 

Unlike the rational ideologies that have been manifold since the Enlightenment, our views derive from an emotional and instinctive relationship with our people and our territory. It is more profound than rationalising an ideology to be learnt from a book because it grows from natural, human instinct and emotion. 

To give favourable treatment to aliens over our own people is morally wrong. A nation’s manners, morals, religions, political institutions, and social structures, are inherited from its ancestors and our loyalties begin with affection within families and this emanates outward to neighbourhood and nation. We belong to our kin, above strangers. 

Look at data from the Office of National Statistics (which doesn't take into account the births to mothers born here), then look at your children and ask yourselves: "Am I betraying my children? Where will they live and work?"


Recommended Reading

A conservative classic: The Quest for Community by Robert A.Nisbit 

For the New Left's takeover of Liberalism: The Politics of the Forked Tongue by Aidan Rankin 

For Ideology: Suicide of the West by James Burnham.

For the conservative interpretation of history: Anything by Keith Feiling

In Defence of the Natural Society by David Hamilton

 

mercredi, 17 octobre 2012

La grande peur des temps présents

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La grande peur des temps présents

par Georges FELTIN-TRACOL

Depuis 1989 et la parution des Ennemis du système, Christophe Bourseiller s’intéresse aux « périphéries politiques ». Désormais maître de conférence à Sciences Po – Paris, cet acteur de cinéma et de publicité a consacré de nombreux ouvrages à l’« extrême gauche » (Les Maoïstes en 1996, Histoire général de l’ultra-gauche en 2003), à l’« extrême droite », au phénomène sectaire (Les Faux Messies en 1993, Carlos Castaneda. La Vérité du mensonge en 2005), aux nouvelles sexualités (Les Forcenés du désir en 2000) et à la franc-maçonnerie (Un Maçon parle en 2010).

Avec L’extrémisme. Une grande peur contemporaine, Bourseiller poursuit sa description des extrêmes politiques. Outre une préface convenue de l’universitaire Pascal Ory, l’ouvrage se divise en quatre grandes parties : une introduction qui tente de cerner l’extrémisme perçu comme un « animal insaisissable », une conclusion qui examine le concept même d’« extrémisme » et deux parties centrales, inégales en pagination et en réflexions contenu qui portent respectivement sur les « extrêmes gauches » et les « extrêmes droites ». Ces dernières n’occupent que 67 pages alors que les précédentes en couvrent quelque 137, même si une vingtaine se rapporte au négationnisme au sein de l’ultra-gauche, aux pensées libertaires et aux anarchismes marginaux (anarchisme de droite micberthien, anarcho-capitalisme libertarien, etc.).

Ce déséquilibre n’est pas que quantitatif. La partie traitant de l’extrême droite est assez pauvre et superficielle. La distinction entre les « contre-révolutionnaires » (royalistes, catholiques traditionalistes, traditionalistes inspirés par Guénon et Evola…) – le sédévacantisme n’est pas mentionné ! -, le F.N. envisagé comme un « populisme calculé (p. 199) » et les « révolutionnaires » (« N.D. », nationalistes, néo-nazis, nationaux-communistes, post-nationalistes…) est décevante. On y décèle des limites déjà relevées dans ses précédents ouvrages. Bourseiller a beau déclaré que « si le nomadisme est plus intense que dans le camp adverse, la rigidité doctrinale semble moins prégnante   (p. 193) », il affirme qu’« il n’est pas rare de voir un militant démarrer dans le royalisme, devenir nationaliste révolutionnaire, puis national-communiste, passer par la mouvance néonazie, et aboutir dans un parti populiste (pp. 192 – 193) ». Ce cheminement est moins fréquent qu’il ne le pense.

Bourseiller commet d’autres erreurs. Il appelle Alain de Benoist « Alain de Benoist de Gentissart », ce qui est inexact si on lit Mémoire vive: « Peut-être parce qu’il [lui] est arrivé de signer quelques textes de jeunesse du nom de Cédric de Gentissart, mais ce n’est qu’une légende parmi d’autres (1). » Il range Bruno Mégret au sein des droites modérées alors qu’il fut formé par le Club de l’Horloge. Si Bourseiller les commet, c’est parce qu’il n’est pas en phase avec ce sujet d’étude qu’il ne connaît pas intimement. En revanche, malgré les nombreuses critiques, parfois violentes, provenant de l’ultra-gauche, reconnaissons qu’il se débrouille mieux avec ce thème, ce qui est logique puisqu’il écrivit en préambule de sa biographie de Guy Debord qu’il créa, seul et unique membre, un Parti communiste marxiste-léniniste-maoïste-stalinien (P.C.M.L.M.S.), puis un Mouvement situationniste pour un tourbillon créatif (M.S.T.C.), et enfin un Mouvement créateur situationniste subversif (M.C.S.S.), respectivement dotés de proto-revues à lecteur unique, La Lutte et Le Tourbillon des masses (2). Pour ses détracteurs de gauche, Bourseiller serait indigne de les aborder, car « on ne peut étudier l’extrême gauche que si l’on est soi-même militant ou sympathisant (p. 52) ». S’il n’est ni l’un, ni l’autre, il y a cependant longtemps baigné; c’est la raison pour laquelle son analyse sur les « gauchismes » est plus conséquente que sur les « dextrismes ».

Christophe Bourseiller établit une bonne typologie en distinguant, d’une part, les léninistes des non léninistes, et, d’autre part, les modernistes des invariants. Ainsi muni, il raconte le pablisme, les « gauches italiennes » bordiguistes, le « communisme des conseils » du Néerlandais Anton Pannekoek, etc. Il retrace la genèse du N.P.A. et de sa matrice, la L.C.R., de Lutte ouvrière, du Parti ouvrier indépendant, républicain et souverainiste, des courants post-maoïstes ou néo-staliniens tels Vive le P.C.F. ! d’Emmanuel Dang Tran, farouche opposant interne au Front de Gauche, ou le P.C.O.F., défenseur hexagonal de l’héritage maoïste de l’Albanie d’Enver Hodjah. On peut regretter l’absence des groupusculaires Parti eurocommuniste et du Parti communiste juchéen de France devenu depuis peu le Parti Juché de France. L’auteur est plus disert sur les différentes tendances de l’anarchisme (communisme libertaire, socialisme libertaire, anarcho-syndicalisme, syndicalisme révolutionnaires et individualisme stirnérien). Cette première partie peut être une introduction correcte à la découverte de ce continent politique étrange et méconnu.

Par tous ces exemples, Bourseiller veut comprendre l’extrémisme qui serait le parent pauvre des sciences politiques. Malgré des différences ontologiques entre les extrêmes, il remarque néanmoins que « les pratiques se ressemblent : on pointe un même triptyque de hiérarchie, de violence et de transgression (p. 44) ». Le célèbre politologue, Pierre-André Taguieff, a lui aussi réfléchi sur la notion d’« extrémisme ». Dans un article à la conclusion grotesque paru dans un quotidien hexagonal, Taguieff juge que « ce qu’on appelle “ l’extrême droite ” n’est pas le produit d’une droitisation de la droite, ni de l’extrémisation de l’esprit droitier. Ladite “ extrême droite ” est aussi étrangère à la droite libérale qu’à la gauche socialiste réformiste. Elle n’est pas une super-droite ni une hyperdroite. Elle ne se situe pas “ à droite de la droite ”, selon l’expression aussi confuse que convenue. Elle n’est ni extrêmement de droite ni radicalement de droite. L’expression “ droite radicale ” ne change rien au problème de catégorisation : remplacer “ extrême ” par “ radicale ” n’est qu’une coquetterie verbale. Il en va de même avec la distinction illusoire entre “ droite extrême ” et “ extrême droite ”. Toutes ces expressions ne sont que des étiquetages polémiques sans contenu conceptuel, présupposant une vision essentialiste de la droite (3) ».

En se référant à Jacques Ellul, auteur en 1972 De la révolution aux révoltes, Bourseiller estime que l’extrémiste serait finalement la « figure ultime du libéral (p. 259) ». Par conséquent, nos sociétés hypermodernes individualistes de masses s’en accommoderaient assez bien d’autant qu’elles en sont pas déstabilisées, mais au contraire renforcées… Or cette conclusion ne se rapporte-t-elle pas à la seule « extrême gauche » beaucoup plus soluble dans l’hypermodernité que les « extrêmes droites » plus « détonnantes » ? « Considérée froidement, poursuit Taguieff, l’extrême droite apparaît […] comme un produit de synthèse instable, né du mélange, selon divers dosages, de thèmes empruntés aux droites non libérales et à l’extrême gauche, qui n’est pas non plus une gauche gauchisée ou extrémisée, mais un pseudo-gauche dont l’horizon n’est autre que la Révolution. […] L’extrême droite n’est pas plus à droite que la droite, elle l’est moins. Sa dimension réactionnaire s’accompagne toujours d’un volontarisme révolutionnaire. On peut la dire “ ni gauche ni droite ” (comme le fascisme ou l’anarchisme). On peut aussi la caractériser comme “ mi-gauche mi-droite ”. Elle oscille ainsi entre le point neutre (ni l’un ni l’autre) et le point complexe (l’un et l’autre). » Taguieff considère au final que les traits principaux de l’« extrême droite » (autoritarisme et violence) se rencontrent « aussi dans les courants révolutionnaires de type blanquiste, léniniste ou maoïste. C’est à l’extrême gauche que l’extrême droite ressemble le plus ». Mimétisme du « fer à cheval » ? Probablement pour Taguieff. Bourseiller, lui, en est moins convaincu. Passionné par les avant-gardes, il croît plutôt que le phénomène extrémiste tend à « pivoter, du politique vers le culturel. Sur un plan culturel, les mouvements extrémistes, ou du moins certains d’entre eux, sont-ils, ou ont-ils été les foyers d’émergence de pensées radicales ? C’est notre constat (p. 266) ».

L’extrémisme pour Bourseiller préparerait donc le monde de demain. En effet, « par-delà les programmes, les manifestes et les excommunications, l’extrémisme apparaît comme le principal cheval de Troie des contre-cultures, ces singularités qui viennent perturber le champ culturel pour annoncer le changement d’époque. L’extrémisme mène à la radicalité (p. 279) ». N’est-ce pas là de bon augure ?

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Alain de Benoist, Mémoire vive. Entretiens avec François Bousquet, Éditions de Fallois, Paris, 2012, p. 16.

2 : Christophe Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord (1931 – 1994), Plon, coll. « Agora », Paris, 1999, pp. 20 – 21.

3 : Pierre-André Taguieff, « Le sens des extrêmes », Le Figaro du 31 mai 2012.

• Christophe Bourseiller, L’extrémisme. Une grande peur contemporaine, préface de Pascal Ory, C.N.R.S. Éditions, Paris, 2012, 303 p., 22 €.


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mercredi, 10 octobre 2012

Compassion n’est pas raison

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Compassion n’est pas raison

par Pierre LE VIGAN

La compassion se porte bien. Mais qu’est-ce que la compassion ? C’est un ressenti. C’est un partage de sentiments voire une communion. C’est un « éprouvé avec », plus encore que le « souffrir avec » qu’indique l’étymologie. C’est quelque chose comme la sympathie dans la Théorie des sentiments moraux (1759) d’Adam Smith, qui fonde selon lui notre conduite morale.  La compassion est un thème de société depuis qu’elle est devenue un affect obligatoire, à l’opposé du « soyez dur » de Zarathoustra. Myriam Revault d’Allonnes souligne le « déferlement compassionnel auquel notre société est aujourd’hui en proie ». Pourquoi notre société est-elle si compassionnelle ? Ce n’est pas un hasard. C’est même un symptôme.

Une compassion qui s’étend à tout et à tous

La compassion vaut identification. En ce sens, elle est le produit d’une vision égalitaire des hommes. Dans les sociétés aristocratiques, la compassion n‘a de sens que pour ceux de sa caste et à l’intérieur de celle-ci. À l’inverse, dans les sociétés démocratiques le premier venu (ou le dernier venu si on se réfère aux flux migratoires) devient le semblable de tout le monde. Tocqueville, dans La démocratie en Amérique (1835), remarque que nos sociétés, qu’il qualifie de démocratiques, au sens où elles sont caractérisées par un égalitarisme de principe et non de situation sociale, sont unifiées autour d’un affect commun : la compassion. Il remarque que notre sensibilité se porte sur plus d’objets que ce n’était le cas pour nos pères (c’est-à-dire pour les hommes des sociétés aristocratiques). C’est que notre compassion s’étend désormais à tous les hommes, et non plus seulement à ceux de notre rang. La compassion s’est élargie.

La notion de compassion comme affect commun trouve son origine chez Rousseau même s’il emploie essentiellement les termes de pitié et de commisération. La pitié est pour l’auteur des Confessions le socle de la reconnaissance du semblable. La compassion / pitié est la conséquence de la reconnaissance de la subjectivité humaine. Elle repose tout autant sur l’amour des autres que sur l’amour de soi. La philia, l’amitié est fondée dans la philautia, l’amour de soi, ce qu’Aristote appelait l’« égoïsme vertueux ». S’aimer soi même est la condition pour aimer les autres selon Rousseau. La compassion appartient ainsi à ce que Rousseau croit être la nature de l’homme. La compassion serait même une vertu naturelle voire la mère de toutes les vertus. C’est la naissance d’une conception « moderne » des liens entre les hommes.

La compassion universelle s’accompagne de l’essor de la grande muflerie moderne

Nous vivons toujours sur cette conception comme quoi la compassion, dont la déclinaison forte est la pitié, est le mode moderne, et donc normal dans nos sociétés, du partage du sensible, de ce que l’on sent et ressent.

Cette conception pose plusieurs questions. Tout d’abord, l’extension du champ de la compassion lui fait perdre en intensité. Si on est sensible à tous les malheurs du monde on n’est pas sensible à l’un plus qu’à l’autre. La compassion universelle est par ailleurs inévitablement abstraite. Elle devient sans visage. Ou bien les visages ne sont que ceux des écrans de télévision. Force est aussi de constater que l’extension de la compassion va avec un déclin de la politesse de proximité ou encore de la civilité. De ce qu’Orwell appelait la décence ordinaire. C’est ainsi que se répand en même temps qu’une compassion universelle abstraite et obligatoire une « panbéotie » ou grande muflerie concrète, celle dont parlait Charles Péguy. Ce n’est pas le moindre paradoxe. « Le progrès de la compassion va de pair avec la régression de la civilité », note Alain Finkielkraut. Un risque qu’avait mesuré Rousseau qui écrivait : « Défiez vous de ces cosmopolitiques qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux (Émile ou l’éducation, 1762) ».

Compassion, tyrannie de la transparence et dictature de l’urgence

La compassion rencontre d’autres apories. Elle amène à voir les similitudes plus que les différences. A voir ce qui ressemble plus que ce qui distingue. La compassion minore ainsi les distinctions. Elle implique que nous sommes tous égaux au sens où nous serions tous semblables. Elle participe ainsi à la grande érosion moderne des diversités. La compassion implique en outre que ses objets se prêtent au jeu c’est-à-dire acceptent de se montrer en leur malheur. La compassion va avec l’exigence ou même la tyrannie de la transparence, comme nombre d’affaires judiciaires contemporaines en témoignent. La compassion va ainsi avec un effacement de la pudeur et encore de la honte. La compassion suppose en partie de sortir du registre de l’honneur et de la honte pour entrer dans celui de l’exposition voire de l’exhibition, ce qu’avait bien vu Nietzsche.

L’impatience de la pitié

En outre, la compassion, par exemple dans le cas des drames humanitaires,  tels les guerres et les famines, amène à une dictature de l’urgence. Il faut « réagir tout de suite », ne pas « tergiverser ». C’est l’impatience de la pitié. Au risque de faire n’importe quoi, voire plus de mal que de bien. Au risque d’attiser par exemple une guerre tribale, comme en Libye, au lieu de favoriser des négociations.

Il y a un extrémisme de la compassion. Il peut être terroriste. Il peut y avoir une fureur de la pitié, qui amène à déchaîner la haine contre de présumés coupables. « Les malheureux » disait Robespierre à propos du peuple souffrant. On peut penser de même qu’Hitler avait une grande compassion pour la situation difficile du peuple allemand après sa défaite de 1918. Compassion qui peut se retourner en fureur contre les prétendus responsables des malheurs du peuple.

Le problème qui se pose à nous maintenant est toutefois autre que celui des révolutionnaires de droite ou de gauche. La compassion est devenue universelle comme nous l’avons vu. Tient-elle lieu alors de politique ? Doit-on s’en satisfaire ? Pour Rousseau la compassion suppose de ne pas se prendre pour celui qui souffre. La pitié n’est pas pour Rousseau un sentiment fusionnel, elle suppose la distance de la réflexion. Il ne s’agit pas de s’identifier à l’autre mais de comprendre au contraire la différence de l’autre. Rousseau écrit : « La pitié est douce, parce qu’en se mettant à la place de celui qui souffre, on sent pourtant le plaisir de ne pas souffrir comme lui (Émile) ». La compassion ne peut donc être directement politique. Elle ne peut l’être qu’à travers des médiations. Celles-ci sont de plusieurs ordres. Il s’agit bien sûr de comprendre. Sortant de la compassion immédiate, il s’agit d’analyser ce qui se passe et pourquoi. Un exemple ? Il y a une famine en Somalie. Pourquoi le pays a-t-il éclaté en trois régions ? Le Somaliland, le Puntland, et la région de Mogadiscio ? Pourquoi la situation au Somaliland est-elle beaucoup moins dramatique ? Que faire et comment ? A-t-on une simple stratégie de communication ou une stratégie politique à long terme ?

Il s’agit aussi de savoir si toutes les compassions doivent être mises sur le même plan. Ou si « les nôtres » – et selon quel critère les juge-t-on ainsi – doivent passer avant « les autres ». Non en fonction d’une valeur plus grande « en soi » mais au nom du simple principe – par définition relatif – de la primauté de la proximité.  C’était peu ou prou la vision d’Aristote. Il parlait de « sphères d’appartenances » plus ou moins rapprochées et expliquait que la compassion commence au-delà des gens très proches de nous (car ce qui les atteindrait nous ferait peur et mal et ne provoquerait pas une simple compassion) mais ne va pas jusqu’aux gens très éloignés (pour qui prédominerait l’indifférence). La compassion est pour Aristote un « entre deux », c’est une marge.

La compassion universelle a un lien avec le politique. Elle est fondée sur l’abstraction d’un lien entre supposés semblables. Mais le lien politique est à la fois abstrait et situé. S’il va par définition au-delà du charnel (qui n’est pas politique), il n’est pas non plus universel. Il s’inscrit dans un cadre national, ou impérial, mais non pas universalisable. C’est pourquoi l’abstraction du lien compassionnel ne peut être une politique. Rousseau dit que la pitié doit conduire à la justice. Mais celle-ci ne résulte pas d’un simple ressenti. Bien entendu, celui-ci y participe. La richesse insolente de certains provoque l’indignation quand d’autres meurent de faim. Et il y a une dimension politique dans cette indignation. Mais le ressenti ne fonde jamais une justice et chacun sait au demeurant que vouloir appauvrir les riches n’a généralement pas suffi à faire mieux vivre les pauvres. La pitié non plus que la compassion ne fonde une politique et même la justice, si elle est nécessaire, n’y suffit pas. « Il y a des affects politiques fondamentaux comme la colère, comme l’indignation qui sont comme un substrat, un préalable à l’action », écrit Merleau-Ponty dans la préface de Signes. Nous sommes bien d’accord. Mais un levier, mais l’indignation-levier ne suffit pas, il faut à la politique un projet, une analyse des rapports de force, une vision, et sans doute même une poétique. La compassion dispense de la raison, et conforte les stratégies des grandes puissances et les pouvoirs de l’oligarchie.

Le principal danger qui menace de transformer la compassion universalisée en nuisance est la réduction de l’autre au même. Paul Audi note : « La pire violence que l’on puisse faire à l’autre, c’est de ne pas altériser le semblable. […] Tant que l’on altérise pas le semblable, on est dans une logique d’appropriation de la réalité de l’autre, ce qui est la pire violence que l’on puisse lui faire ». Voir l’autre comme le même, c’est décidément le mal contemporain qui, de la colonisation hier à l’immigration aujourd’hui constitue la menace principale contre l’identité des peuples.

Pierre Le Vigan

• Myriam Revault d’Allonnes, L’Homme compassionnel, Le Seuil, 2008, 103 p., 10 €.

• Paul Audi, L’empire de la compassion, Encre marine, 2011, 152 p., 19 €.


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lundi, 08 octobre 2012

L’histoire est écrite par les vainqueurs, jusqu’au jour où…

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L’histoire est écrite par les vainqueurs, jusqu’au jour où…

Dominique Venner

Ex: http://www.zentropa.info/

Plus que les grandes victoires, les grandes défaites font les grandes épopées, l’Iliade pour la guerre de Troie, les Thermopyles pour les Spartiates, Numance pour les Ibères, Alésia pour Vercingétorix. Le procès et la mort de Jeanne d’Arc plus que sa victoire d’Orléans. Waterloo plus qu’Austerlitz, sans compter Camerone, Sidi Brahim, Dien Bien Phu… Charlemagne a remporté d’innombrables victoires, mais ce qui reste de lui, c’est la Chanson de Roland qui magnifie l’une de ses rares défaites.


Je pensais à ce paradoxe bien européen en regardant récemment le DVD de Braveheart de Mel Gibson. Accompagnant les images somptueuses des Highlands survolées par un aigle, des mots ouvrent le film en voix off. On les entend peu souvent : « L’histoire est écrite par ceux qui pendent les héros… » Ces mots sont une réponse à ceux qui m’interrogent sur la signification de certains de mes livres, l’histoire des Sudistes (Le blanc soleil des vaincus), celle du Baltikum, celle aussi de la sombre saga des gardes blancs pendant la guerre civile russe (Les Blancs et les Rouges). Ces livres avouent un attrait pour les vaincus courageux. Mais, courage ou pas, l’histoire des vaincus est toujours occultée, dénaturée, ou même criminalisée par les vainqueurs. Elle constitue l’enjeu posthume de conflits qui ne cesseront jamais. Après les guerres idéologiques et religieuses, les vainqueurs veulent vaincre jusqu’à la mémoire de leurs adversaires. Après dix-sept siècles, le jeune empereur Julien, très fidèle à sa propre religion, est toujours qualifié d’ « apostat », épithète infâmante imposée par l’Église devenue triomphante après son OPA réussie sur l’Empire romain à la fin du IVe siècle. Quand les vainqueurs sont habiles et puissants, les instruments de la parole publique, l’État, l’Université et l’Ecole participent à l’entreprise. Pour l’historien indépendant, tout est donc à découvrir à ses risques et périls derrière le discours officiel. Il n’y a rien de plus stimulant, mais rien de plus dangereux.


Les conflits idéologiques et quasi religieux du XXe siècle ont été annoncés par la guerre de Sécession américaine (1861-1865). Ils ont peu d’équivalent dans le passé, sinon lors du triomphe imprévu du christianisme sur le paganisme romain au IVe siècle. Les guerres de religion au XVIe et XVIIe siècle n’eurent pas le même caractère absolu puisqu’elles se terminèrent par un partage du monde entre protestants et catholiques. Il n’y eut donc pas de vrais vaincus, sauf en France avec les huguenots. Deux puissances hostiles campaient chacune sur leurs positions, affichant leur propre interprétation du passé. La nouveauté du XXe siècle tient au caractère écrasant de la défaite des uns et de la victoire des autres. Du jamais vu avec cette ampleur et cette brutalité, sinon pour les hérésies au sein des monothéismes, écrasées par les massacres, le feu et l’oubli.

Dans ma génération et les suivantes, celles qui n’étaient pas encore nées à l’époque du conflit mondial puis de la décolonisation, un certain nombre de jeunes Européens arrivant à l’âge adulte, éprouvèrent une conscience aiguë et douloureuse d’être les héritiers de défaites presque cosmiques. J’ai vécu cela au temps de la guerre d’Algérie. Pour les Français et les Européens, ce fut une défaite (politique et nullement militaire), ne pouvant que renforcer la conscience d’une catastrophe fatale. Si l’un de mes premiers livres a été consacré à l’histoire des Sudistes c’est parce que je ressentais intuitivement la défaite du « Vieux Sud » comme le premier acte de ce qui fut accompli chez nous dans la seconde moitié du XXe siècle. Jadis, j’ai lu l’Invaincu (The Unvanquished) de William Faulkner avec le sentiment exaltant et douloureux d’être immergé dans ma propre histoire. J’étais séduit par des vaincus courageux qui jamais ne se renient. Je le suis toujours.


Parfois, de façon imprévue, il arrive pourtant que les vaincus prennent leur revanche dans l’imaginaire des vivants. Il en fut ainsi pour les Sudistes avec Autant en emporte le vent, le roman et le film. Il en a été de même lorsque le président Poutine décida la réhabilitation des armées blanches et de leur chef, le général Denikine, ainsi que leur réintégration dans la mémoire russe.

Dominique Venner

dimanche, 07 octobre 2012

La fiducia riparte da noi

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Claudio RISE:

La fiducia riparte da noi

Claudio Risé, da “Il Mattino di Napoli” del lunedì, 1 ottobre 2012, www.ilmattino.it

La patologia più diffusa oggi? La sfiducia. E non è solo il frutto degli ultimi scandali, o della crisi. E’ qualcosa di sotterraneo, che si sta sviluppando lentamente, da anni, non solo in Italia. Sfiducia verso le autorità, lo Stato, i superiori. Ma anche verso i genitori, i figli. E, soprattutto, se stessi.

La corruzione è legata, nel profondo, anche a questo. Facciamo molta fatica a pensarci onesti. Sarà ben difficile diventarlo finché vediamo in questo modo noi stessi e gli altri.


Questa sfiducia porta con sé il pessimismo: se non mi fido di nessuno, la vita diventa più difficile. Ed alimenta la paura, lo stato emotivo in cui crescono ansia, e instabilità.

All’origine di siffatto scenario, che rende difficile superare le crisi e risanare persone e nazioni c’è un sentimento preciso: la sfiducia.


Sul perché sia diffuso oggi, le versioni sono molteplici. Una buona parte della psicoanalisi, soprattutto dagli anni 30 del Novecento in poi, ha messo sotto osservazione il rapporto del bimbo con la madre, dato che lì si sviluppa la fiducia (o sfiducia) verso gli altri, e il mondo. I cambiamenti nella famiglia, l’aspirazione femminile al lavoro, il trasferimento dalle campagne alle città, e molto altro, avrebbero reso meno accoglienti e più insicure le madri, e istillato questa fondamentale sfiducia nei figli.
Molti sogni di caduta, anche ripetuti da grandi, sarebbero legati alla fantasia (spesso riconosciuta da madri e padri) di lasciar cadere il figlioletto che hanno in braccio, inconsciamente percepita dai figli come pericolo.


Naturalmente, ciò non basta a spiegare la crescita della sfiducia, e delle diverse paure che questo non fidarsi alimenta.


Anche il crescente moltiplicarsi di contratti, di obblighi e diritti giuridicamente tutelati verso gli altri, paradossalmente aumenta l’insicurezza e la sfiducia. I genitori adempiranno gli standard correnti, illustrati dai media, o devo farli “richiamare” ai loro doveri da assistenti sociali, psicologi, magistrati, giornalisti?

Queste nuove possibilità, che sono in effetti anche protezioni, rendono però fragile fin dall’infanzia un rapporto di fiducia di cui lo sviluppo della personalità ha d’altra parte assoluta necessità.
Lo stesso accade per le innumerevoli altre tutele: sindacali, sanitarie, professionali, amministrative, affettive.


L’altro sarà davvero “in ordine”? O ci saranno in giro batteri, irregolarità, secondi fini?
Queste domande ci spingono ad uno stato psicologico molto vicino al disturbo paranoico, che nelle società di massa diventa sospetto generalizzato e infezione psichica collettiva. Tanto più pericolosa quanto più queste società apparentemente permissive e tolleranti non sviluppano nei propri membri senso critico e autocensure, ma autorizzano a trasferire sugli altri timori e inadeguatezze che percepiamo presenti già in noi stessi.


La mancanza di fiducia si rivela così essere la buccia di banana su cui sta pericolosamente scivolando la nostra società ex opulenta (come racconta tra gli altri la filosofa Michela Marzano che ha dedicato al tema il suo ultimo saggio: Avere fiducia).

Inutile, anzi controproducente, si rivela l’icona pubblicitaria della “trasparenza”. L’uomo, in quanto dotato di spessore e contenuti, non può essere trasparente. Deve, anzi, imparare a riconoscerli e difenderli dalle invasioni massmediatiche. Quando poi necessario ed utile a sé e agli altri, deve però impegnarsi nel cambiamento, senza aspettare di esservi richiamato dall’Autorità. Potrà così sviluppare una più tranquilla fiducia in se stesso. Base indispensabile per aver fiducia negli altri.

jeudi, 07 juin 2012

Politiquement correct, occidentalisme impérialiste et fondamentalisme sunnite

Politiquement correct, occidentalisme impérialiste et fondamentalisme sunnite

par Costanzo PREVE

I

1e05225eed30502e1f4540fba2cfd9c6_xl_5qfbhvj46zs4okgs8co4swow8_brydu4hw7fso0k00sowcc8ko4_th.jpgMa déclaration écrite que, si j’avais été Français, j’aurais voté pour Marine Le Pen au premier tour, et Hollande contre Sarkozy au second tour ne pouvait m’attirer que des critiques. Je ne prendrai ici en considération que celles qui m’ont été adressées par des amis : Andrea Bulgarelli, Lorenzo Dorato, Alessandro Monchietto, Maria Serban.

Ces critiques sont de trois sortes.

La première porte sur la brutalité avec laquelle j’ai violé le Politiquement correct. Cette violence serait une attitude inconsciente et même provocatrice, puisque le Politiquement correct demeure un code d’accès au seul domaine qui aujourd’hui m’importe vraiment, qui est celui de la philosophie. Du calme ! – me dit-on. C’est une chose que d’être une voix qui chante en solo, comme tu le fais depuis vingt ans, c’en est une autre que de vouloir épater le gauchiste (1), ce que je traduis ici par « scandaliser la gauche ». Par là, je fournirais trop facilement un prétexte à ceux qui prétendent faussement que je serais passé de gauche à droite.

La seconde concerne la pensée même de Marine Le Pen. Celle-ci aurait tout au plus une conception « de droite sociale traditionnelle », se rapportant à une prépondérance « impériale » française rénovée (2), mais sans considérer le moins du monde les rapports sociaux de production entre les classes.

La troisième sorte de critiques vise l’anti-islamisme (3) radical de Marine Le Pen; si radical, qu’il confinerait à la théorie du « choc des civilisations », et aux invectives d’Oriana Fallaci.

Ce troisième type de critiques est fondamental. Je répondrai d’abord brièvement à celles des deux premiers, mais seules celles du troisième type sont importantes.

II

J’ai des amis personnels de droite, du centre, de gauche, apolitiques, laïcs, religieux. Le bon usage de l’amitié ne suppose pas de considérations doctrinales. Mais je n’ai plus d’« amis politiques » de gauche (ni évidemment « de droite ») depuis une bonne quinzaine d’années. Internet donne d’étonnantes possibilités de diffamation, et je tiens pour sottise d’en avoir peur. Dire que l’on peut voter Le Pen représente une violation extrême du politiquement correct du monde des intellectuels, qui depuis une vingtaine d’années a pris pour ennemi d’élection le « populisme raciste », substitué au vieux capitalisme archaïque. Je considère, quant à moi, qu’accepter par introjection les valeurs du Politiquement Correct, c’est offrir la victoire à l’adversaire, qui n’est ni de droite ni de gauche, mais qui est celui qui ne peut en aucune façon supporter les nouveautés « inquiétantes » qui poussent à réviser des synthèses acquises et assimilées. Depuis une quinzaine d’années, je me soucie peu de cet adversaire. Quand bien même il y aurait là l’influence d’un subconscient infantile et provocateur, on m’accordera que je n’ai pas besoin de faire les frais d’une psychanalyse pour savoir quelle est la vérité.

III

L’objection de Lorenzo Dorato est plus importante. À ses yeux, Marine Le Pen « n’a pas un programme de correction politique structurelle et forte, dans un sens solidariste », car « la contradiction économique essentielle du capitalisme n’y est traitée en aucune façon ».

Très juste. Soit. Je suis tout à fait d’accord. Mais Dorato affirme aussi que « cela vaut mieux que n’importe quelle perspective globaliste et européiste des néo-libéraux de droite comme de gauche ». Parfait, Dorato a répondu lui-même à sa propre question ! Que le programme de Marine Le Pen ne puisse « être partagé » par un communiste communautaire (4) et anticapitaliste, cela est absolument évident.

Le fait qui importe est que Marine Le Pen est moins « dans le système » qu’un Mélenchon. Tout ce que le système médiatique unifié diabolise en le qualifiant de populiste et de raciste doit être considéré non pas comme bon a priori, mais du moins comme intéressant. Si Marine Le Pen était victorieuse (ce qui, malheureusement, est improbable), elle ferait un trou dans le mur, et de là il naîtrait peut-être quelque chose. Dorato écrit lui-même que « toute proposition politique qui mette en question les dogmes du néolibéralisme et du capitalisme globalisé est meilleur que la direction politique monstrueuse prise par les classes dominantes depuis une vingtaine d’années ». Par ces lignes, Dorato n’a-t-il pas trouvé tout seul la bonne réponse ?

IV

Venons-en à « l’anti-islamisme ». Sur ce point, mes remarques seront nécessairement pauvres et boiteuses, vu mon ignorance fondamentale de la question. Sur le monde arabe et musulman, mes principales lectures ont été les œuvres de Maxime Rodinson, sur la question du rapport entre l’islam et le capitalisme, et Giancarlo Paciello sur la question palestinienne. Récemment, un gros livre d’Eugène Rogan, Les Arabes, traduit en italien en 2012, m’a beaucoup appris. Les remarques que je vais faire sont d’un dilettante, et politiquement incorrectes. Si j’écris des sottises, ce n’est pas grave. Que celui qui les trouvera me corrige. La seule chose qui soit insensée est de s’autocensurer par peur de violer le politiquement correct. Par là, on est perdant sans même avoir joué.

V

Commençons par une évidence historique, qu’il n’est cependant jamais mauvais de rappeler: avant que les musulmans n’« envahissent » l’Europe, par émigration massive, c’est l’Europe qui a « envahi » le monde arabe et musulman, du Maroc à l’Irak et jusqu’à l’Afghanistan, et c’est l’entreprise politique sioniste qui a chassé de la Palestine ses habitants arabes, tant musulmans que chrétiens. Le monde arabe a dû s’engager dans des guerres de libération particulièrement difficiles et sanglantes. Mais il serait insensé de prétendre culpabiliser les peuples français, anglais, et italien. Si on le veut, on peut fort bien utiliser encore la catégorie, toujours nouvelle,  d’« impérialisme ». Cette catégorie est le seul antidote contre le racisme ethnique ou le fondamentalisme religieux; et l’abandon qui s’est fait en Europe de ce concept, depuis une trentaine d’années, a entraîné bien des conséquences regrettables.

VI

L’assimilation de Nasser à un « chef fasciste » a été opérée par la propagande sioniste, et puis ç’a été la même chose avec Saddam Hussein, Kadhafi et Assad. On sait que, depuis 1967, l’État sioniste d’Israël a politiquement, et militairement décidé d’annexer toute la ville de Jérusalem et des tranches de la Cisjordanie rebaptisée « Judée-et-Samarie ». Mais à mon avis (et qu’un expert, me corrige, s’il le veut) le véritable « anti-islamisme » a été postérieur à l’effondrement endogène de la vieille bicoque communiste; il est une suite de 1989 et de la théorie impérialiste du « choc des civilisations », qui, selon la version de Bush, oppose l’Occident et deux cultures (5) qui lui sont « incompatibles »: l’Islam et la Chine.

Vous rappelez-vous Oriana Fallaci ? Si elle avait osé écrire sur les juifs un quart de ce qu’elle a écrit sur les Arabes, elle aurait été arrêtée pour « incitation à la haine raciale », au lieu d’avoir l’honneur des colonnes du Corriere della Sera (6). Et puis tout à coup, à partir environ de 2005, les musulmans sont redevenus « bons »; comme déjà un peu auparavant, sporadiquement, dans les affaires du Kossovo et de Sarajevo. Qu’est-il donc arrivé qui a soudain produit cette volte-face déconcertante ? Elle est à mon avis la clef de la question, et je vais me permettre de faire à ce sujet une hypothèse un peu artisanale.

VII

Dans son roman Kim, Rudyard Kipling parle du « Grand Jeu », en Afghanistan, entre l’Empire britannique victorien et la Russie des tsars. Puisqu’il faut entreprendre un rapide examen de la connexion entre le fondamentalisme sunnite armé (appelé improprement islam politique), l’occidentalisme impérialiste américain, et la stratégie sioniste, commençons donc par le « Grand Jeu » en Afghanistan dans la décennie 1980 – 1990. Après l’intervention soviétique en Afghanistan, l’alliance stratégique entre les services secrets des États-Unis, les monarchies des pétrodollars, et l’armée pakistanaise entra en action. Dans le cadre de cette alliance, les musulmans devinrent « bons » : voir Ken Follet, Les lions du Panshir, dédié à Massoud en 1986, ou le film de Stallone, Rambo III.

Mais ils ne furent « bons » que pendant un temps limité. Il y eut ensuite l’incident de parcours d’Al-Qaïda avec Ben Laden, jusqu’au 11 septembre 2001. Les musulmans devinrent « mauvais » à partir de l’invasion de l’Afghanistan des Talibans, jusqu’à l’attaque de l’Irak en 2003. Cette agression fut si contraire au droit international, si injuste et si éhontée, qu’elle a nécessité toute une couverture symbolique-médiatique « humanitaire » (les peuples contre un féroce dictateur moustachu, puis pendu), associée cependant à un radical « anti-islamisme » (ici encore, à la manière de Fallaci). Il y a même eu des sots d’« extrême gauche » qui dans leur quête tourmentée d’un sujet révolutionnaire de substitution à la décevante classe ouvrière salariée et prolétaire (ou aux invisibles « multitudes »), se sont figurés qu’ils l’avaient trouvé chez les barbus de l’Islam politique armé.

Brève saison d’erreur. Al-Qaïda s’est avéré un sanguinaire mais provisoire « incident de parcours » : si l’on eût bien analysé le rapport entre l’islam et le capitalisme étudié par Rodinson, et quelques autres, on eût compris que l’islamisme fondamentaliste est tout aussi homogène au capitalisme globalisé que l’a été le protestantisme étudié par Weber, avec un élément plus important et plus institutionnel d’assistance sociale obligatoire organisée, mais sur une base purement privée et « tribale ». Au lieu que le nationalisme pan arabe anti-impérialiste lui est au contraire incompatible : il suffit de considérer la férocité avec laquelle l’impérialisme américain, européen et sioniste l’a détruit, comme en Irak, en 2003, en Libye, en 2011, et s’évertue en ce moment à continuer en Syrie. Le cas de l’Iran, nation perse et chiite, doit être considéré séparément.

VIII

C’est pourquoi nous nous trouvons devant un paradoxe, qui, comme tous les paradoxes, paraîtra moins « kafkaïen » dès qu’on l’aura interprété selon sa rationalité secrète, apparemment irrationnelle. D’une part, le fondamentalisme sunnite, avec sa violence et son intolérance, paraît être le milieu culturel le plus insupportable à notre société dont la matrice est occidentale (européenne) et chrétienne avec la modulation des Lumières (et ses nuances de gauche, du centre ou de droite n’importent pas ici). D’autre part, le fondamentalisme sunnite, après l’incident de parcours limité Al-Qaïda – Ben Laden, paraît l’instrument idéal pour normaliser politiquement et militairement les vestiges d’indépendance dans le monde arabe et musulman, entre les mains d’une alliance où l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Europe sont subordonnés aux États-Unis.

IX

Dans un pays comme la France, ce paradoxe provoque une espèce de schizophrénie et de paranoïa tout à fait particulière, étant donné la présence de millions de musulmans sur son territoire, dont une part de fondamentalistes sunnites et salafistes, qui n’est pas majoritaire, mais visible et tapageuse. Avec tous ses défauts, la France a été dans l’histoire un pays capable d’assimiler des vagues de millions d’immigrés portugais, espagnols, polonais, italiens, arméniens, et même de l’Afrique noire. Cela avait donné cette civilisation populaire que l’on peut trouver par exemple dans des romans comme ceux de Simenon sur le commissaire Maigret. La seule composante ethnique qui se révèle inassimilable, et qui proclame qu’elle refuse l’assimilation, est celle qui se réfère au fondamentalisme sunnite.

En ce qui me concerne, cela ne me rend pas anti-musulman. Au contraire, et je serais favorable à bien des idées de Tariq Ramadan, si la nouvelle de son recrutement par l’Université du Qatar et la Qatar Foundation ne m’inspirait quelque prudence… Mais si je ne peux partager un certain « anti-islamisme » (7) français, j’en suis  d’autant moins scandalisé que je tiens compte de ce caractère inassimilable.

Au moment même où j’écris, je ne sais pas encore qui sortira  vainqueur des élections présidentielles en France; mais je vois un grand paradoxe dans la manière sont Sarkozy, d’un côté, cajole électoralement l’« anti-islamisme » (8), tandis que, de l’autre côté (en Libye, en Syrie, etc.), il est le principal allié de l’islam politique,  lequel s’est désormais complètement aligné sur l’émir du Qatar, les États-Unis, l’Arabie saoudite : voyez la propagande cynique de la publicité faite par les médias occidentaux au prétendu « printemps arabe ». L’Occident arme politiquement les mêmes forces qui ont atrocement lynché Kadhafi, font exploser des voitures piégées au milieu de la population civile de Damas, et massacrent des enfants juifs français à Toulouse. Recadrer ainsi le problème, ce n’est pas justifier certaines pointes « anti-islamiques » de Madame Le Pen (9); mais c’est comprendre pour le moins, que ces pointes sont un problème mineur.

Le problème majeur, c’est que l’Occident impérialiste a décidé, pour de sordides intérêts néo-colonialistes, de soutenir l’islam politique « modéré » : si modéré, que marchent derrière lui les assassins salafistes qui sont au service de l’Arabie saoudite, du Qatar, et des États-Unis.

Costanzo Preve

traduit de l’italien par Yves Branca

 

Notes du traducteur

• Avertissement : le texte de cet article, écrit à Turin à la fin avril 2012, comporte des différences de détail avec le texte italien envoyé par l’auteur à quelques correspondants français qui lisent sa langue. Les notes qui suivent rendent compte de la plupart de ces modifications.

Pour le reste, Costanzo Preve m’a honoré de sa confiance pour  adapter encore mieux cet article à la conjoncture française, et à la sensibilité française dans cette conjoncture; et rien n’a été modifié sans lui en référer.

1 : En français dans le texte.

2 : Il n’y a ici aucune allusion ni à l’empire colonial français, ni à l’idéologie impériale européenne moderne, mais au souverainisme du Front national, qui est aujourd’hui l’héritier de l’ancienne politique naturelle capétienne rénovée par de Gaulle : le mot « imperiale » reste  plus proche en italien de son étymologie latine : l’imperium est le commandement, le pouvoir, l’autorité, et donc la souveraineté.

Sur l’idée « impériale » française, Rodolphe Badinand est lumineux dans son chapitre « Quand la France prétendait à l’Empire » de son essai Requiem pour la Contre-Révolution et autres essais impérieux, Alexipharmaque, 2008.

3 : « Islamisme », chez les Italiens qui, comme Preve, écrivent le mieux leur langue, est seulement un doublet du mot « Islam », comme on le trouve encore en français dans le Littré ou chez Ernest Renan : « La religion de Mahomet », et «  l’ensemble des pays qui suivent cette religion ». Le mot « islamiste » n’existe pas encore en italien. Ce terme, « islamista », ne désigne pas, en bon italien, un croyant fanatique, mais seulement un “ islamologue ”.

L’italien distingue plus rigoureusement « Islam », « islam politique » (moderne) et intégrisme ou fondamentalisme islamique. Il n’emploie pas « islamisme » dans ces dernières significations.

On doit donc bien entendre que le terme d’« anti-islamisme » désigne seulement ici une hostilité à l’islam (une « islamophobie », dans l’actuel jargon de la manie « polémique »), prêtée à Marine Le Pen par les interlocuteurs italiens de Preve, auxquels il répond ici. C’est pourquoi j’ai mis ce terme entre guillemets.

4 : Le communisme critiqué et redéfini par Preve est désigné par le terme italien de « comunitarismo », qui, littéralement, devrait se traduire par « communautarisme », et que j’ai provisoirement traduit ainsi, avec note explicative, et quelquefois guillemets, ou italiques; car on connaît la connotation de ce terme en français, qui dépend de la situation même de la France, à laquelle Preve fait allusion à la fin du présent article.

Preve a bien précisé, au début d’une « Autoprésentation » de 2007, que « Monsieur Costanzo Preve a été longtemps un “ intellectuel ” [qui se voulut engagé, puis organique] […], mais aujourd’hui il ne l’est plus. Et de plus, il demande à être jugé, non plus sur la base d’illusoires appartenances à un groupe, mais sur celle, exclusivement, de ses acquis théoriques ».

Entre ces « acquis théoriques », le concept (au sens hégélien du terme) de communauté est absolument central; et ce que Preve appelle communautarisme est non seulement la théorie de la communauté sociale et nationale, mais encore la communauté comme concept. Mais disons d’abord ce que n’est pas le communautarisme, dans cette perspective.

Bien que Preve fasse très clairement raison des formes de communautarisme à rejeter, et des acceptions du terme à réfuter, il importe tout particulièrement de préciser en France, nation formée autour d’un État que les rois appelaient déjà, à la romaine, République (respublica), qu’il ne s’agit pas le moins du monde de « l’utilisation du communautarisme ethnique (ou religieux, ou tribal postmoderne, ou tout cela ensemble), pour ruiner aujourd’hui la souveraineté des États nationaux » (écrit Preve dans son Elogio del comunitarismo – Éloge du « communautarisme »). Preve y comprend le fameux multiculturalisme « emballage pittoresque de la totale américanisation du monde ». La crise de l’État-nation selon le modèle français, qui paraît aujourd’hui m’être plus « producteur de socialité », comme l’écrit Alain de Benoist, a fait en France de communautarisme un terme  effrayant, mais il n’y a pas de fumée sans feu, et la réalité qui lui correspond est en effet « effrayante ».

En Italie, c’est une autre acception du terme qui produit des « réactions pavloviennes », comme le dit Preve, qui affectent le mot « communautarisme » d’une connotation « d’extrême droite » se rapportant  principalement au fascisme, au nazisme, aux prétendues « métaphysiques » contre-révolutionnaires et traditionalistes (Chamberlain, Guénon, Evola) qui assez confusément s’y sont mêlées. Pour élégantes qu’elles puissent être, comme chez Evola, ces « métaphysiques » ont en commun d’être des reconstructions qui mythifient d’anciennes formes d’autorité par nostalgie d’une communauté hiérarchique « naturelle », en remontant toujours plus « haut », de l’« Idée impériale gibeline » jusqu’à l’Âge d’Or de la « Tradition primordiale », en passant par les Hyperboréens, ou les Mages d’Orient, ou le Chakravartin… Les formes d’autorité politique qui en sont issues dans l’Europe du XXe siècle n’ont vu le jour que par la vertu d’un organicisme plus ou moins teinté de naturalisme romantique, mais qui ne pouvait échapper au modèle rigoureusement matérialiste et individualiste du Léviathan de Hobbes, et a produit des régimes à parti unique « interprète des secrets de l’histoire », comme l’écrit Preve, sous un Conducteur suprême. Le collectivisme issu du marxisme a pris une forme analogue (du « petit père des peuples » au « Conducator »), moins par la sécularisation d’idéaux religieux, que par un déjettement théorique scientiste et positiviste, qui est en soi d’essence religieuse : « Le communisme historique du XXe siècle (1917 – 1991) et en particulier sa première période stalinienne furent en tout point et intégralement des phénomènes religieux » (cf. Preve, Histoire critique du marxisme, IV, 10); et Preve a merveilleusement cerné la parenté secrète de l’organicisme social réactionnaire et du collectivisme stalinien : « Le matérialisme dialectique est une variante positiviste tardive d’un code conceptuel primitif, fondé sur l’indistinction et la fusion du macrocosme naturel et du microcosme social ».

Mercantilisme ultra-libéral « multiculturel » d’aujourd’hui, organicisme social ou collectivisme d’hier : Preve en traite comme de « pathologies du communautarisme », dont le diagnostic conduit négativement à la définition même de ce dernier, puisque toutes nient en pratique, ou en théorie, « la constitution irréversible, et historiquement positive, de l’individu moderne responsable de choix éthiques, esthétiques, et politiques ».

Pour Costanzo Preve, la « communauté » est la société même, et le «communautarisme », la communauté pour soi, et/ou sa théorie, laquelle est une correction des idées marxiennes et marxistes de communisme. Cette correction s’opère par une critique  du « matérialisme dialectique », auquel il tente de substituer un idéalisme méthodologique qui implique un retour, qui est un recours, à la philosophie grecque antique et à Aristote : « Comme on le voit, il n’est pas possible même en grec moderne de différencier sémantiquement la “ société ” de la “ communauté ” (respectivement : koinotita, koinonia). Cela ne doit pas nous surprendre, puisque la vie sociale des Grecs était la vie communautaire de la polis, et le mot qu’utilise Aristote pour définir l’homme, politikon zoon (animal politique) pourrait être traduit sans forcer par “ animal social ” ou “ animal communautaire ” […]. Il est bon d’avoir clairement à l’esprit cette origine sémantique et de ne pas penser que le débat commença avec la distinction de Tönnies entre “ société ” (Gesellschaft) et “ communauté ” (Gemeinschaft) – a écrit Preve » dans un article que j’ai traduit pour la revue Krisis (cf. Costanzo Preve, « Communautarisme et communisme », dans Krisis, « Gauche/droite ? », n° 32, 2009).

5 : Le mot italien « Civilta » traduit indifféremment « culture » au sens allemand ou spenglerien de « Kultur » (intériorité spirituelle d’une grande nation à son apogée), et « civilisation » (les formes plus extérieures de la vie civile).

6 : Quotidien milanais qui est l’équivalent italien du journal Le Monde et, autrefois, du Temps.

7, 8, 9 : Voir la note 3.


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samedi, 02 juin 2012

Démythifier Mai 68

Archives - 2001

Werner OLLES:
Démythifier Mai 68 ou comment l’idéologie soixante-huitarde est devenue un instrument de domination

Werner Olles, ancien activiste du 68 allemand, a été membre du SDS de Francfort-sur-le-Main puis de divers groupes de la “nouvelle gauche” avant de rejoindre les cercles nationaux-révolutionnaires et néo-droitistes allemands; Dans cet article, rédigé en 2001, il explique les raisons qui l’ont poussé à abandonner l’univers politico-intellectuel des gauches extrêmes allemandes. On notera qu’il cite Pier Paolo Pasolini et déplore que l’arrivée aux postes du pouvoir des premiers anciens activistes, avec un Joschka Fischer devenu ministre des affaires  étrangères, n’a rien changé à la donne: l’Allemagne est toujours dépendante des Etats-Unis, sinon davantage, et le débat intellectuel est toujours bétonné...

Marx, en se référant à Hegel, avait dit, à propos du 18 brumaire de Napoléon, que les événements historiques importants, touchant le monde entier, se déroulaient toujours deux fois: la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. Cette remarque est également pertinente quand s’échaffaudent les mythes politiques. Mais tandis que les mythologies qui évoquent les fondations d’une nation articulent toujours les actions collectives d’un peuple, qui se hisse d’un état de nature à un degré plus élevé de civilisation, l’histoire du mouvement soixante-huitard ressemble plus à une parodie de ce passage qu’à une véritable transition “anamorphique”. Mais cette histoire du soixante-huitardisme a tout de même un point commun avec la formation des mythes nationaux: “Le mensonge du mythe héroïque culmine dans l’idolâtrie du héros”, comme l’écrit Freud dans sa “Psychologie des masses”. En ce sens, le mythe de mai 68 n’est rien de plus, aujourd’hui, qu’un instrument servant à asseoir la domination d’une nouvelle classe politique.

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Pier Paolo Pasolini, le célèbre écrivain, poète, journaliste et metteur en scène italien, nous a laissé un poème, écrit justement en 1968: “Le PCI aux jeunes!”. Pasolini, observateur très précis de l’aliénation généralisée qui frappait toutes les couches de la population et tous les domaines de l’existence, était communiste et homme de gauche, une équatioin qui n’est pas toujours évidente, mais qui l’était dans son cas. Dans ce fameux poème, il prend ses distances expressis verbis et en termes clairs avec les étudiants radicaux de gauche, qui avaient pourtant réussi à faire battre la police en retraite, lors des premières grandes batailles de rue, à Rome, au printemps de l’année 1968. Il désignait ces étudiants comme des “bourgeois, fils à la mamma” et se solidarisait avec les policiers rossés, parce qu’ils étaient “les fils de pauvres gens nés dans les zones déshéritées des campagnes ou des grandes villes”.

En tant que marxiste, Pasolini ne rejettait pas la violence en général mais s’insurgeait contre celle que pratiquaient les “Brigades rouges” des années 70 qui commettaient des attentats et des enlèvements, tout en menant une guérilla urbaine assez efficace dans toute l’Italie. La gauche lui a en voulu. Et quand il s’est opposé à la libéralisation de l’avortement et s’est insurgé avec véhémence contre la permissivité sexuelle dans la société nouvelle, la mesure était comble pour les gauches conventionnelles: en effet, pour Pasolini, la libéralisation des moeurs et de la sexualité ne voulait qu’en apparence le bonheur des gens; en réalité, il s’agissait d’introduire les ferments d’un dressage des corps pour qu’ils soient le support d’homoncules destinés à une seule chose: accroître démesurément la consommation et ce qui en découle logiquement, la croissance exponentielle des marchés. Du coup l’hérétique et dissident Pasolini a subi un cordon sanitaire: on ne le reconnaissait plus comme un clerc de la religion marxiste.

Pasolini a donc reconnu la montée du nouveau totalitarisme introduit par le mouvement soixante-huitard, quand les plupart des conservateurs et des droitiers dormaient encore du sommeil du juste. Pasolini désignait la tolérance pour ce nouveau système de domination et son “idéologie hédoniste incontournable” comme “la pire de toutes les formes de répression de l’histoire de l’humanité”, parce qu’elle niait les anciens schémes culturels. Malheureusement, son message n’est pas passé en République fédérale allemande dès la fin des années 60 et le début des années 70. Pasolini était animé d’un courage désespéré quand il s’est opposé au libéralisme débordant mis en selle par le carnaval de 68, un libéralisme qui n’avait qu’un seul objectif: dilater démesurément la sphère de l’économie marchande. En Allemagne, personne n’a posé d’analyse aussi pertinente, certainement pas les “intellectuels”.

Ce sont surtout les ouvriers des usines qui ont compris; nous, les intellectuels soixante-huitards, ricanions avec méchanceté et affichions un net complexe de supériorité: nous les traitions de “masses dépendantes du salariat”, trahissant du même coup que nous ne voulions pas leur émancipation. Pour eux, nous ne prévoyions pas “l’auto-réalisation de l’individu”. Les ouvriers comprenaient que le démontage systématique des valeurs traditionnelles par l’esprit de 68 ouvrait la voie à un capitalisme débridé, consumériste et utilitariste, cynique et détaché de tout impératif éthique ou social. Sans jamais avoir entendu parler de “Diamat”, de “matérialisme dialectique”, sans jamais avoir lu Marx —qui considérait la persistance des sociétés traditionnelles comme le plus grand obstacle à la percée du socialisme et, qui, logique avec lui-même, saluait la destruction des vieilles cultures d’Inde par les impérialistes britanniques— les ouvriers allemands de la fin des années 60 comprenaient instinctivement que les schèmes, les structures et les valeurs traditionnelles du monde traditionnel leur offraient encore une protection, certes limitée et fragile, contre le déferlement d’un capitalisme sans plus aucun garde-fou: ils barraient la route à nos équipes subversives devant la porte des usines, généralement sans y aller par quatre chemins.

La classe qui aurait dû incarner ces valeurs traditionnelles, c’est-à-dire la bourgeoisie d’après-guerre, très vite, s’est retrouvée la queue entre les pattes, a exprimé toute sa lâcheté et n’a pas forgé une alliance avec la classe ouvrière contre les “soixante-huitards” et leurs épigones. De plus, elle a tout fait pour interdire à l’Etat, détenteur du monopole de la violence, d’intervenir efficacement contre ses propres gamins et gamines, tourneboulés par les “idées nouvelles”. Alors, forcément, la dynamique de cette lutte des classes exemplaire a pu se déployer sans entraves venues de haut. Après la lecture d’Herbert Marcuse, notamment sa “Critique de la tolérance pure”, ouvrage-culte et vulgarisation extrême du néo-marxisme de l’époque, et surtout le chapitre intitulé “La tolérance répressive”, on s’est senti autorisé à commettre les pires violences irrationnelles. A cela s’est ajouté le refus net, dans l’Allemagne d’alors, de prendre en compte les contradictions entre la rhétorique catastrophiste du SDS (l’opposition extra-parlementaire étudiante) et de ses épouvantables successeurs, d’une part, et, d’aute part, la réalité socio-économiques e l’Allemagne de l’Ouest des années 60, réalité encore acceptable, potable, contrairement à ce qui se passait dans les pays du Tiers Monde.

Dans le processus politique et historique qu’elle inaugurait, la mentalité de 1968 anticipait tout ce que nous déplorons à juste titre aujourd’hui: une société désormais totalement massifiée, l’omnipotence des médias, la destruction de traditions culturelles aux racines pourtant profondes, le processus ubiquitaire de nivellement, par lequel tout ce qui est authentique et particulier se voit détruit et qui, finalement, ne tolère que la seule idéologie du consumérisme, flanquée d’une industrie des loisirs, des variétés et de la comédie qui se déploie jusqu’à la folie. Le processus de destruction de toute forme de culture et la perte de tout socle identitaire, qui est allée en s’accélérant depuis les années 70, ne cessent de s’amplifier et d’atteindre tous les domaines de nos existences.

Certes, les valeurs traditionnelles, dites “bourgeoises” par leurs adversaires, n’étaient déjà plus assez fortes, avant 1968, pour constituer un contre-poinds à la “révolution culturelle”. Quasiment personne, à l’époque, n’a eu le courage de s’opposer aux bandes violentes qui déferlaient sur les universités et les hautes écoles, personne, sauf le professeur social-démocrate Carlo Schmid, n’a osé dire: “l’autorité ne cèdera pas!”. Personne n’a eu le courage de dire, sauf sans doute, le bourgmestre de Francfort, le chrétien-démocrate Wilhelm Fay, que la violence et le fanatisme du SDS et de l’APO constituaient un retour à l’exigence, par la coercition, d’un nouveau conformisme, d’une nouvelle fidélité forcée à des idéaux minoritaires, d’une obligation à suivre les impératifs idéologiques d’une caste réduite en nombre, comme ce fut le cas sous le national-socialisme.

Après que le mouvement et sa mythologie aient littéralement remplacé la réalité, tout en refusant avec entêtement la sanction du réel, une forme imprévue jusqu’alors d’hystérie de masse s’est libérée, alors qu’on imaginait qu’une telle hystérie n’était le fait que des seules sectes religieuses. On peut affirmer que les groupuscules nés de la dissolution du SDS, comme les partis “ML” (marxistes-léninistes), n’ont pas été autre chose qu’un mélange d’aveuglement politique, qu’un cocktail perfide de “scientologie” et d’“Hell’s Angels”, où les phénomènes psychopathologiques donnaient le ton, avec tout le cortège voulu de dérives emblématiques: lavage de cerveau, apologie du pire kitsch révolutionnaire, et surtout les fameuses “discussions” sans fin, épouvantablement emmerdantes, crispées et sans épaisseur. Le sommet de la bêtise a été atteint quand ces associations staliniennes de “sports de combat”, avec leurs jeunes bourgeois se complaisant dans une culture fabriquée sur le mode “sous-prolétarien”, se vantaient d’être des analphabètes politiques et culturels complets, tout en voulant imiter dans les rues les bagarres qui avaient opposé, dans les années 20 et 30, les nationaux-socialistes aux communistes. Pendant que ces bourgeois de souche se donnaient des airs de révolutionnaires prolétariens d’antan, les jeunes ouvriers, eux, roulaient vers le soleil de l’Espagne (franquiste!) au volant de leurs Ford Taunus flambant neuves.

Quand on lit aujourd’hui les textes de ces activistes, tentant de justifier et d’expliquer leurs revendications ou leurs actes —et on les lira avec profit— on perd le souffle. Jamais, ils ne se montrent honteux de leurs simplismes. Jamais ils ne s’excusent d’avoir commis des dépradations ou des dérapages. Jamais un regret. On dirait que la table de bistrot, autour de laquelle ils refaisaient le monde ou jouaient à préparer l’hypothétique révolution finale, en usant d’un jargon intellectuel de gauche, est toujours la même: les discours sont toujours impavides, inflexibles, relèvent toujours d’une bande qui n’a rien appris, ne veut rien apprendre. Ce n’est peut-être pas évident chez tous les protagonistes du 68 allemand, ou ce n’est pas immédiatement perceptible, comme chez un Gerd Koenen, un K. D. Wolff ou un Christian Semmler. Mais ce l’est assurément chez un Joseph Fischer ou un Joscha Schmierer. On nage là dans le “radical chic” et toutes les idées avancées ne sont rien d’autre que des déductions ultérieures des vieilles et fausses visions de la fin des années 60 et du début des années 70.

La République Fédérale en est sortie ébranlée et ce n’est finalement qu’une maigre consolation de savoir qu’Ulrike Meinhof n’est pas devenue Chancelière, que Joscha Schmierer n’est pas devenu ministre de la justice, que Jürgen Trittin n’est pas devenu un nouveau “ministre de la propagande”, bref, que la République Fédérale n’est pas devenue une “République Ouest-Allemande des Conseils” (“Westdeutsche Räterrepublik”). Mais si c’est une consolation, ce n’est pas pour autant matière à réjouissance. Dans le gouvernement Schröder/Fischer, finalement, nous avons vu surgir l’accomplissement du mouvement soixante-huitard: nous avons une démocratie très teintée à gauche (la gauche de 68 et non plus la vieille social-démocratie), sans personnalité d’envergure, avec une médiocrité très nettement perceptible, où l’on se bornera à l’avenir de changer les pions: tous auront les mêmes réflexes, les mêmes tares, répéteront les mêmes schèmes mentaux. Car il n’est pas resté davantage de 68. Et aussi longtemps que les intérêts des “Global Players” sont plus ou moins identiques à ceux de cette gauche allemande aux assises branlantes, on peut s’attendre au retour récurrent de ces schèmes mentaux dans les allées du pouvoir en Allemagne.

Werner OLLES.
(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°9/2001; trad. franç.: avril 2012; http://www.jungefreiheit.de/ ).

samedi, 05 mai 2012

Endzeiten: Die Balkanisierung Europas und Jüngers Anarch

Endzeiten: Die Balkanisierung Europas und Jüngers Anarch

Hier & Jetzt  (Ausgabe 18; Frühjahr 2012)

http://www.hier-und-jetzt-magazin.de/

Dr. Tomislav Sunic

juenge10.gifDas Wort „Endzeiten“ erinnert an die biblischen Voraussagen über einen linearen Zeitverlauf, der in ein apokalyptisches Ende der Welt einmünden soll. Diese Idee ist typisch für den Offenbarungsmenschen, dessen Denken aus semitischen Quellen gespeist wird: „Dann sah ich einen neuen Himmel und eine neue Erde. Der erste Him­mel und die erste Erde waren verschwunden, und das Meer war nicht mehr da. Ich sah, wie die Heilige Stadt, das neue Jerusalem, von Gott aus dem Himmel herabkam“ (Offb. 21,1-4).

Schicksalszeit und lineare Zeit

Heute offenbart sich dieser „semitische Geist“ im Glauben an ständigen wirtschaftlichen Fortschritt und dessen ideologischen Ablegern: Kommunismus und Liberalismus. Doch man begegnet auch im europäischen Erbe dem Begriff der Endzeiten, obgleich die europäischen Endzeiten seit immer zyklischer Natur gewesen sind. In seinem Werk beschreibt  Ernst Jünger die Schicksalszeiten im Gegensatz zu heutigen technokratischen, geradlinigen und meßbaren Zeiten. Kann es für Europäer noch schlimmer werden, als es schon ist? „Das Schicksal darf geahnt, gefühlt, gefürchtet, aber es darf nicht gewußt werden. Verhielte  es sich anders, so würde der Mensch das Leben eines Gefangenen führen, der die Stunde seiner Hinrichtung  kennt“ (1).

Für viele Menschen in Osteuropa – und besonders für die Systemkritiker – war einst das kommunistische System das Sinnbild der Endzeiten, das nachfolgende Spätzeiten unbedingt ausschließen sollte. Der Zeitverlauf schien im Kommunismus für immer verriegelt. Nach der Katastrophe von 1945 waren viele intelligente Europäer der Ansicht, daß nicht nur das Ende einer* Welt hereingebrochen war, sondern das Ende der Welt schlechthin. Für postmoderne Europäer stellt sich nun die Frage: Wo liegen die lokalen europäischen Endzeiten und wo liegt die globale Endzeit? Vielleicht sind die europäischen Endzeiten schon lange vorbei – und vielleicht sind alle Europäer schon seit Jahrzehnten tief im genetischen Verfall begriffen. Vielleicht sind Europäer am Ende schon etwas, das diesen Namen gar nicht mehr verdient? Das Problem für Europäer liegt in der richtigen Benennung der heutigen Systemzeiten, die zwar, wenn in großem historischem Zeitraum gesehen, keine Rolle spielen, aber deren peinliche Dauer für ein Menschenalter eine Ewigkeit bedeutet. Wie sollen wir diese Zeit bewerten?

Die Zeitwahrnehmung, besonders im Ernstfall, wird am besten auf dem Balkan bemessen, einem Teil Europas, der ständig den großen tektonischen Einflüssen ausgesetzt ist. Balkanisierung ist nicht nur eine Frage geopolitischer Entortung. Balkanisierung heißt auch: eine geistesgeschichtliche Entartung, wobei sich verschiedene politische Identitäten vermischen und ständig von anderen Identitäten ersetzt werden. Jedoch, angesichts der heranrückenden Katastrophen, kann jede Balkanisierung auch ein scharfes Überlebenstalent hervorrufen. Dieses Talent kann man nur als gelassener Einzelgänger ohne irgendwelche politischen Verbindungen mit der heutigen Welt üben. Wenn nötig, sollte man, wie es seit Jahrhunderten auf dem Balkan ist üblich ist, als Bauer leben, aber im Notfall auch schnell zur Waffe greifen können.    

Die zwei Seiten der Balkanisierung 

Heute jedoch gibt es zwei verschiedene Seiten der Balkanisierung. Auf der einen Seite gibt es in Europa noch immer den abgenutzten Haß zwischen artverwandten Europäern. Auf der anderen Seite kann man in ganzem Europa die herankommenden Kleinkriege mit Nichteuropäern als eine Art Neubalkanisierung betrachten. Im Lichte der ständigen Völkerwanderungen aus der Dritten Welt in der Richtung Europas sind alle Europäer Balkanesen geworden oder sollten sogar Balkanesen sein: Nicht unbedingt im negativen Sinne, sondern auch im positiven Überlebenssinne. Wer inmitten der wilden Tiere lebt, muß auch selbst ein Tier werden. Wie der italienische Soziologe, Vilfredo Pareto, treffend vor einhundert Jahren prophezeit hat: „Wer zum Lamm wird, findet bald einen Wolf, der einen auffrißt.“ (2).

Balkanisierung und interethnische Kleinkriege in Europa scheinen unvermeidlich zu sein, obgleich wir noch nicht wissen, welche Gestalt diese Balkanisierung und Kleinkriege annehmen werden. Man sollte sich wieder an den merkwürdigen Charakter des Anarchs von Ernst Jünger aus seinem Roman Eumeswil* erinnern. Der Protagonist Martin Venator alias Anarch, lebt in der multikulturellen Kasbah sein Doppelleben; er ist kein Rebell, kein Dissident und hat sich auch sehr gut ins System eingefügt. Jedoch in seinem Versteck hat er neben seinen Büchern auch Waffen. Er haßt das System. Jüngers Roman kann auch als Bildungsroman für die heutigen Generationen der jungen Europäer gelten, ähnlich dem jüngsten Balkankrieg, der auch eine didaktische Rolle für viele kroatischen Kämpfer spielte.

Totalüberfremdung –Gefahr und Chance

Kulturfremde Einwanderung nach Europa verlangt deswegen von uns eine neue Definition von uns selbst. Und hier sind wir Zeuge einer großen Geschichtsironie:  Unser heutiges ethnisches Bewußtsein und Kulturbewußtsein wächst im Verhältnis zu den Wellen der Ankunft nichteuropäischer Zuwanderer nach Europa. Je mehr hereinkommen, desto mehr sind wir uns unserer eigenen Herkunft bewußt. Können die heutigen europäischen Nationalisten kulturell und ethnisch eine Vorstellung von sich selbst haben, ohne sich vom Anderen abzugrenzen? Die Endzeiten setzen immer die Ausgrenzung des Andersartigen voraus. Das erinnert an die kroatische Alt-Rechte, die ihr Kroatentum fast ausschließlich auf dem Anti-Serbentum aufbaut. Gäbe es irgendeine nationale oder rassische Identität ohne die wahrgenommene oder die vorgestellte Gefahr von anderen nationalen oder rassischen Identitäten? Übrigens sind solche negativen kleinstaatlichen Identitäten, die alle Europäer schmerzvoll erleben mußten, heute überholt und nutzen den Europäern nicht mehr. Heute sollte man die Zeiten mit anderen Mitteln messen, um den neuen  Feinden besser zu begegnen.

Historisch gesehen haben die entgegengesetzten Euronationalismen und Balkanismen in Mittel- und Osteuropa nie eine konvergierende Wirkung für die europäischen Völker gehabt. Sie sind schädlich gewesen und müssen deshalb abgelehnt werden. Alle bisherigen Methoden der nationalen Selbstbestimmung – wie die Zugehörigkeit zu seinem Stamm oder einem eigenen Staat auf Kosten der benachbarten europäischen Staaten und Stämme, z. B. Polen gegen Deutsche, Serben gegen Kroaten oder Iren gegen Engländer – haben sich als katastrophal erwiesen. Solche exklusiven Nationalismen legitimieren nur das neomarxistische und -liberale Experiment des Multikulturalismus. Cui  bono?

Einiges darf man hier nicht übersehen: Die alten europäischen Nationalismen und Balkanismen haben alle sehr viel an europäischen Menschenleben gekostet. Was jetzt den Europäern übrigbleibt, ist nur ihre gemeinsame ethnokulturelle Identität, unabhängig davon, ob sie in Australien, Kroatien, Chile oder Bayern leben. Ironischerweise bietet heutzutage ein neubalkanisiertes Europa und Amerika gutes Terrain für ein gemeinsames biopolitisches Erwachen. Angesichts der massiven Flut nichteuropäischer Einwanderer werden sich mehr und mehr Europäer ihrer eigenen ethnokulturellen und rassischen Herkunft bewußt. Die unmittelbare Gefahr der Totalüberfremdung bietet jetzt eine Chance, das große Ganze zu sehen und die frühere Kleinstaaterei abzuschütteln. Jetzt erleben alle Europäer täglich gefährliche Berührungen mit „neueuropäischen“ Völkerschaften, die ihnen total art- und kulturfremd sind. Was heißt heute ein Deutscher, ein Franzose, ein Amerikaner zu sein, da mehr als 10 Prozent der Bundesbürger und mehr als 30 Prozent der Amerikaner nichtweißer Herkunft sind?

Kommunistischer Völkermord oder Multikultimord?

Die meisten autochthonen Europäer und weißen Amerikaner sind informiert über die gefährlichen Folgen der Neubalkanisierung, aber selten geben sie sich die Mühe, über deren Ursachen nachzudenken. Ziehen wir zuerst ein paar Parallelen zwischen kommunistischem Terror und heutigem Überfremdungsterror. In diesem Zusammenhang können die Schilderungen des mörderischen Wirkens der Kommunisten in Osteuropa und besonders auf dem Balkan nach dem Zweiten Weltkrieg als Beispiel dienen, um die heutige Lage der Totalbalkanisierung und -überfremdung in ganz Europa besser zu begreifen. Freilich, die Thematisierung der Zeitgeschichte in Europa bzw. im heutigen Kroatien ist, ähnlich wie in Deutschland, nicht erwünscht und bleibt deshalb oftmals sogenannten „Rechtsradikalen“, „Revanchisten“ und „Revisionisten“ vorbehalten. Deswegen besteht auch für einen gelassenen kroatischen oder deutschen Anarch die Gefahr, daß er jedesmal, wenn er einen kausalen Nexus zwischen den kommunistischen Völkermorden vor und nach 1945 in Osteuropa und dem heutigen Überfremdungsmord herstellt, als  „Rechtsextremist“ gebrandmarkt wird. Der Einzelne und sein Doppelgänger Anarch müssen daher ein gutes Einfühlungsvermögen in die Seele des Andersartigen haben und immer vorausdenken. 

Im Zuge des Terrors, den die Kommunisten nach dem Zweiten Weltkrieg von Kärnten bis Mazedonien durchführten, spielten ideologische Gründe, also der berühmte „Klassenkampf“, eine mindere Rolle. Viel bestimmender war ein pathologischer Neid der Kommunisten und ihre Erkenntnis, daß ihre antikommunistischen und nationalistischen Feinde, insbesondere kroatische, slowenische und volksdeutsche Intellektuelle, intelligenter waren und eine höhere moralische Integrität besaßen. Solch eine Partisanengesinnung bzw. solche philo- und paläokommunistischen Gedankengänge sind typisch für die heutigen außereuropäischen Zuwanderer, wenngleich sie noch nicht im Stande, sind ihren Neid und ihren Haß gegen die Autochthonen in einen direkten Konflikt umzuwandeln. Die kommunistischen Völkermorde nach dem Zweiten Weltkrieg hatten Einfluß auf den Rückgang der kulturellen und genetischen Fortentwicklung in Kroatien und anderswo in Osteuropa. Die kroatische Mittelschicht und eine große Anzahl intelligenter Menschen wurden einfach ausgelöscht und konnten nicht ihr Erbe, ihre Intelligenz und ihre Schaffenskraft an ihre Nachkommen weitergeben.

Balkanisierung und Multi-Kulti als kommunistische Ersatzideologie

Wo also liegen die Parallelen zum neuen Überfremdungsterror in Westeuropa? Man muß feststellen: Das, was die früheren Kommunisten mit ihrem Terror in Mittel- und Osteuropa nicht vollenden konnten, erreicht die heutige liberale „Superklasse“ mit ihrer sanften Ersatzideologie des Multikulturalismus. Der ständige Zuzug von Nichteuropäern führt zum Niedergang des europäischen Genpools. So sieht man deutlich die krassen Auswirkungen der Gleichheitsideologie und ihres größten Vollstreckers, des Kommunismus, der einst lehrte, daß alle Menschen gleich seien. Im Liberalismus wird das Mordinstrument zwar anders benutzt, die Folgen sind aber denen im Kommunismus gleich. Das liberale System glaubt, daß alle europäischen Völker in einem neokommunistischen bzw. liberal-multikulturellen Suprastaat von nichteuropäischen Stämmen stets ersetzt werden können und wie Verbrauchsmaterial ständig reproduziert werden sollten. Balkanisierung und Multikulturalismus funktionieren heute als Ersatzideologie für den verbrauchten und diskreditierten Kommunismus. Beide Systeme sind bei den Zuwanderern aus der Dritten Welt beliebt, aber auch bei den weißen Linksintellektuellen des Westens, die immer auf der Suche nach neuer Politromantik sind. Der Kommunismus ging in Osteuropa zugrunde, weil er sich als Neomarxismus in der Praxis viel besser in Westeuropa verwirklicht hat.       

Die Schuld an der Balkanisierung Europas und Amerikas tragen die Kapitalisten. Es liegt in ihrem Interesse, eine billige millionenstarke Reservearmee zur Arbeit nach Deutschland und Westeuropa zu holen, so daß sie immer wieder die Löhne der einheimischen Arbeitnehmer herabsenken können. (3) Diese importierten und zugewanderten Arbeitskräfte in Europa haben niedrige Intelligenz, wenig Sozialbewußtsein und gar kein Gespür für die europäische Kultur. Deswegen sind sie besser manipulierbar. Und deswegen sollte man die weiße kapitalistische „Superklasse“ als Hauptfeind betrachten. Der Händler hat  keine Identität. Einem deutschen Börsenmakler oder einem kroatischen Ex-Kommunisten und heutigen Spekulanten ist es völlig egal, wo seine Heimat liegt – so lange er Geld verdient. Schon der Urvater des Kapitalismus, der berüchtigte, jedoch hochgepriesene Adam Smith, schrieb: „Der Kaufmann ist nicht unbedingt der Bürger irgendwelchen Landes.“ (4)

Der Fehler der Nationalgesinnten in Europa und den USA ist die Verwechselung von Ursachen und Wirkung des Multikultisystems: Nicht die vorderasiatischen oder afrikanischen Einwanderer tragen Schuld an der drohenden Balkanisierung Europas, sondern die Systempolitiker und ihre sogenannte kapitalistische „Superklasse“. Hinzu kommt auch die weit verbreite Meinung, daß der Islam mit seiner angeblich gefährlichen und gewalttätigen Religion der Hauptfeind ist. Man sollte hier aber zwischen Religion und ethnischer Herkunft differenzieren. Zudem sollte man sich auch daran erinnern, daß das jüdische Alte Testament nicht gerade friedensstiftende Prosa ist. Und auch wenn man das Evangelium liest, sollte man sich an den Terror des Dreißigjährigen Krieges erinnern, der unter dem Zeichen der christlichen Konfessionen geführt wurde. Aber auch sonst ist Religionskritik nicht geeignet, um Masseneinwanderung zu kritisieren. Die meisten der 30 Millionen illegalen Einwanderer in Amerika sind fromme Katholiken aus Lateinamerika, die päpstlicher sind als der Papst, obgleich sie den Europäern nicht artverwandt sind und einer anderen Rasse und einem anderen Kulturkreis angehören.  

Das Kapital will Balkanisierung, da das Kapital keine Heimat kennt. Es kennt nur die Mobilität der Arbeitskräfte über nationale Grenzen hinweg. Deshalb soll der neue Anarch nicht schockiert sein über die stillschweigende und heilige Allianz zwischen dem Kommissar und dem Händler, zwischen dem Big* Business* und der Linkschickeria. Die Linke spricht sich für die Masseneinwanderung aus, da die Einwanderer für sie heute das Ersatzproletariat bedeuten. Für den Kapitalisten ist es vorteilhaft, Menschen aus der Dritten Welt nach Europa zu holen, weil diese den Interessen des Kapitalismus dienen. Das Kapital mit seinen Schmugglern von Menschen und Gütern auf der einen und die Antifas, Päderasten, Menschenrechtsaktivisten und christlichen Aktivisten auf der anderen Seite: das sind heute die echten Wortführer für die Abschaffung der Grenzen und die Lautsprecher für ein multirassisches, multikulturelles und wurzelloses Europa. Der Kapitalist zielt auf den Abbau des Wohlfahrtsstaates, da ihm jeder Staat zu teuer ist. Ein linker Antifa will den Nationalstaat ebenso abschaffen, da für ihn jeder Staat nach Faschismus riecht. Trotz des offiziellen Zusammenbruchs des Kommunismus sind die kommunistischen Ideen der Gleichmacherei und der Glaube an den Fortschritt mehr als je lebendig im heutigen liberal-multikulturellen Europa, wenn auch in anderer Form und unter anderen Namen – und dies sogar unter vielen Menschen, die sich selbst als Antikommunisten deklarieren.

Identität in den Spätzeiten

Wie soll unsere neue Identität heißen? Der neueuropäische Anarch muß sich bemühen seine Kultur und sein Rassebewußtsein zu erhalten. Der Rassebegriff kann nicht geleugnet werden, auch wenn dieser Begriff heute kriminalisiert wird. Man kann seine Religion, seine Gewohnheiten, seine politischen Ansichten, sein Territorium, seine Nationalität, und auch seinen Paß wechseln, aber man kann seinen Erbanlagen nunmal nicht entfliehen. Die Soziobiologie wird in den politischen Analysen der liberalen Medien mit Spott und Ekel bedacht, wenngleich der Anarch wissen sollte, insbesondere wenn der Ausnahmezustand ausgerufen wird, daß er zuerst zu seinem eigenen Stamm und zu seiner Sippe zu halten hat. Sollte er es vergessen, wird der „Andersartige“ nicht zögern, ihn schnell an seine Sippe oder an seine Rasse zu erinnern. Der jüngste Krieg in Jugoslawien war ein klares Vorzeichen dessen, wie man seine „neue Identität“ erwirbt bzw. wie man ein Zufalls- oder „Berufs“-Kroate wird. (5)

Jedoch Rassebewußtsein allein genügt in den Endzeiten nicht als Hilfsmittel für vollkommene Identität. Rasse muß immer in größerer, in geistiger Weise verinnerlicht werden. Rasse ist nicht nur ein biologisches Gegebenes – Rasse heißt auch geistige Verantwortung. Es gibt viele, viele Weiße in Europa und Amerika, die geistig total degeneriert  sind – trotz eines gutaussehenden „nordischen“ Körpers. Ein solcher Körper ist jedoch keinesfalls Garant für einen ebensolchen Charakter. Schon Ludwig Clauß schrieb: „Seelenkundlich eine Rasse erforschen, bedeutet zunächst: den  Sinn ihrer  leiblichen  Gestalt  erkennen. Dieser Sinn aber ist nur aus der seelischen Gestalt verstehbar.“ (6)

Um europäische Identität wiederherzustellen, muß der heutige Anarch zunächst den Kapitalismus demontieren. Zweitens muß er auch die Gleichheitslehre des Christentums kritisch überprüfen. Nichteuropäische Einwanderer wissen genau, daß sie nur im christlich geprägten Europa mit seiner Spätreligion der Menschrechte und seinem Nationalmasochismus gut und sorglos leben können. Gefühle des Selbsthasses gibt es weder bei ihnen noch den Politikern in ihren Heimatländern. Jene Weiße, jene Waldgänger, die in den Ländern der Dritten Welt gelebt haben, wissen sehr gut, was rassische Ausgrenzung und Diskriminierungen gegen die eigene Bevölkerung in den Ländern der Dritten Welt bedeutet. Ein Mestize aus Mexiko oder ein Osttürke aus Ankara weiß genau, welchem rassischen und kulturellen Kreis er in seiner Heimat gehört. Er hat nichts zu suchen bei den „Türken“ aus der Oberschicht, die ihn ständig ausgrenzen und die auf ihre eigene albanische oder ihre bosnische Herkunft sehr stolz sind und sich dazu in der Öffentlichkeit bekennen. Im Gegensatz dazu bieten Deutschland bzw. Amerika diesen Mischlingen aus der Dritten Welt die Möglichkeiten an, die ihnen aufgrund ihrer Herkunft in ihrer Heimat für immer versperrt bleiben.

Das Großkapital der weißen Oligarchie in Europa, gepaart mit Schuldgefühlen der Spätchristen auf der einen Seite und linken Befürwortern der Rassenpromiskuität auf der anderen Seite, sorgen für die volle Legitimität der Abermillionen nichteuropäischer Zuwanderer. Wenn die Europäer wieder eine eigene Identität aufbauen wollen, sollten sie zuerst den Kapitalismus und die Freimarkttheologie demythologisieren. Auslandsimmigration kommt dann sofort zum Stillstand! Denn Einwanderer haben dann kein Motiv mehr, in den Ländern der Andersartigen zu leben und daran große Erwartungen zu knüpfen.

Optimistisch betrachtet, ist der Liberalismus am Ende. Sein Experiment mit den abstrakten Dogmen des Multikulturalismus, seinem wirtschaftlichem Fortschritt und seiner ethnisch undefinierten Bevölkerung ist gescheitert. Sowohl in Europa als auch in den USA zeigt sich täglich, daß das liberale Experiment tot ist. Es gibt dafür genügend empirische Beweise. Nun ist es ein typisches Merkmal von dahinsiechenden politischen Klassen, in weihevollen Worten über ihre Unfehlbarkeit, über ihre Ewigkeit, über die Wahrhaftigkeit ihres Systems zu dozieren – gerade in dem Moment, wenn ihr System auseinanderfällt. Solch selbstgefälliges Wunschdenken hat man unzählige Male in der Geschichte erlebt. Die fingierten Selbstvorstellungen der heutigen herrschenden Klassen über die Endzeiten und das „Ende der Geschichte“ ähneln der Denkweise der politischen Klasse in der ehemaligen DDR und der Sowjetunion kurz vor ihrem Zusammenbruch. In Sommer 1989 noch gab es große Paraden in der DDR, wobei die dortigen Politiker von der Unzerstörbarkeit des Kommunismus schwärmten. Wenige Monat später fiel die Mauer – und das System war tot. Und somit kam auch das Ende einer Welt und das Ende einer Runde europäischer Schicksaalzeiten.  Die heute herrschende Klasse in Deutschland und der EU weiß gar nicht, wohin sie will und was sie mit sich selbst tun soll. Sie ist viel schwächer, als sie es zeigen will.  Der Anarch lebt wieder in einer höchst spannenden historischen Zeitleere, und es hängt von seiner Willenskraft ab, welchen Sinn er dieser Zeitleere geben wird.

Netzseite: www.tomsunic.info

Fußnoten :

1.  Ernst Jünger, An der Zeitmauer, (Cotta- Klett Verlag, 1959), Seite 25.

2. Vilfredo Pareto, "Dangers of Socialism", The Other Pareto (St. Martin's, 1980), Seite 125.

3.  Alain de Benoist, « L'immigration, armée de réserve du capital », Eléments, Nr. 138 (April- Juni 2011).

4 Adam Smith, An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations, 2 Vol. (Edinburgh, Printed, at the Univ. Press, for T. Nelson, 1827) p. 172.

http://www.econlib.org/library/Smith/smWN11.html

5. Tomislav Sunic, La Croatie, un pays par défaut? (Avatar, 2010).

6. Ludwig Clauß, Rasse und Charakter, (Verlag Moritz Diesterweg, Frankfurt a. M. 1942), Seite 43.

vendredi, 04 mai 2012

Vanguard, Aesthetics, Revolution

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Vanguard, Aesthetics, Revolution

By Alex Kurtagić

Ex: http://www.counter-currents.com/

I have on various occasions criticized the tendency among a subset of racial nationalists to indulge in improbable revolutionary fantasies, where the liberal system collapses, the white masses rise up, and evildoers hang from lampposts in one great Day of the Rope. “Mainstreamers” have, in turn, criticized the tendency among another subset to be bookworm revolutionaries, hermitic, eccentric, and too absorbed in their abstruse intellectual vaporings to be effective harbingers of change in the real world. Both subsets are emblematic of the retreat from reality that results from perceived powerlessness. Both represent vanguardist tendencies. Does that mean that vanguardism is a failed strategy, and that only mainstreamers offer a viable approach?

Far from it.

Vanguardism plays a key role in any movement seeking fundamental change when a system that can no longer be reformed, that has to crumble to make way for a new one, built on different foundations. What is more, it needs not stand in an either-or relationship with mainstreaming: it is possible—indeed it is preferable—to integrate both approaches into a coherent strategy.

Before I begin, I will define the political categories “Right” and “Left” as I intend to use them in this article. By Left I mean those who believe in the ideology of equality and progress; they are associated with liberalism and modernity. By Right I mean those whose outlook is elitist (inegalitarian) and cyclical; they are associated with Traditionalism (in the Evolian sense). By Right I do not mean conservatives, whom I regard as Classical liberals, only with socially conservative attitudes.

From Dystopia to Utopia

Commentators on the Right are prone to spend most of their energy analyzing and critiquing the modern dystopia. But while this is necessary, it is not sufficient: saying that we have arrived at a wrong destination and that we need to be elsewhere without at the same time indicating where that elsewhere is does not imply motion, only the recognition of the need for motion; therefore it is not a movement. For movement to occur, for an idea to gain adepts who then follow each other in a collective act of motion, the destination must be known, a priori, which implies it must be communicable in some way. This destination is the movement’s utopia: the perfect accomplishment of its goals.

Utopias exist only in the imagination. Most of the time they are communicated through fantastic art and literature. At best, they are only ever partially and/or imperfectly implemented. At worse, they are highly unrealistic and impractical—most are to some degree. Yet this does not mean they are not useful: they are in fact necessary, and a pre-condition for movement. Their active ingredient is not their being scientifically accurate, but their capacity to exert an enormous sentimental force on a large enough collective of individuals. And its conception is the charge of the vanguardist, the intellectual outsider, the pioneer, the dreamer, the creator—the individual, or group of individuals, whose task is to break us out of the cognitive cages built by the incumbent system; out of the system-sponsored illusion where anything that is anathema to it seems unthinkable.

Those who adopt mainstreaming approaches often despair at these dreamers because they appear—obviously—impractical, eccentric, and lacking in good sense. The problem is that creative innovators and iconoclasts often are: creative types comprise a peculiar breed, and within that, those who are truly innovative, truly at the vanguard, often shock, worry, and discomfit their less creative peers because they are less fettered by convention. There are undoubtedly good and bad sides to this, but this does not detract from the value of the creative process, even if not all of its byproducts are eventually adopted. The task of the mainstreamer, who abuts the vanguard and the mainstream, is to calculatingly take whatever can be used from the vanguard to stretch the limits of the mainstream, with a view to fundamentally transform the later in the long run.

Dreamer as Pragmatist

Despite having the science, the data, and the logical arguments on its side, the Right has been in retreat for many decades. This alone should be sufficient indication that humans need more than just data, arguments, and truth to be persuaded into a change of allegiance. Yet many who identify with the Right continue operating under the illusion that this is not the case: if people believe in equality it is because they do not know about race differences in IQ; if people believe in multiculturalism it is because they do not know the black on white crime statistics; if people believe in liberalism it is because they have not read Gibbon, or Spengler, or Schmitt; and so on.

The irony is that the best example of why this approach is flawed exists all around us: the consumer society. As a child I was irritated by the unrealistic scenarios, the catchy jingles, and the constant sloganizing of television advertising, and I resented the irrational superficiality implied in this method of selling products. I thought that it would be far more logical to have a man in a suit seated at a table, facing the camera, like in a newsroom, and listing the product specifications to the audience in an unemotional monotone, so that viewers may be able to make a rational choice, based on solid data. Any adult with sense knows, even if he cannot explain exactly why, that this would never work in the real world. The reason is simple: the consumer society is not founded on utilitarian logic or reason, but on Romanticism, daydreaming, status display, and utopias. And it is founded on these principles because that is what has been found to work—vast sums of money has been spent researching human psychology in the effort to maximize consumer mobilization. Colin Campbell and Geoffrey Miller provide theoretical and evolutionary explanations for the human motivational aspects of consumerism this in The Romantic Ethic and the Spirit of Modern Consumerism and Spent respectively.

Therefore it is fair to say that he who daydreams and purposefully induces others to daydream is, in fact, more of a pragmatist than the self-avowed pragmatically-oriented rationalist who seeks to persuade through reason. The former at least understands the irrationality of human nature, and plays (preys?) on it, while the latter fantasizes about abstract humans who act on the basis of rational self-interest.

Truth as a Lifestyle Choice

Far from an asset, a belief in the power of “the truth” is one of the main obstacles for White Nationalists seeking converts to their cause. If they are frustrated by the failure of individuals to support them despite masses of scientific and statistical data showing heritable race differences in IQ and heritable propensities to violent crime, it is because they have failed to realize that humans choose the truth that suits them best, according to whether it makes them feel good about themselves and about the world, and whether it makes those whose opinion they value feel good about them, at any given point in time and space. Humans are more strongly motivated by the innate need for self-esteem and belonging than by abstract reason. Thus, faced with voluminous, conflicting, and virtually indigestible data and arguments emanating from multiple factions, each claiming monopoly of the truth, it is easy to choose the most emotionally and socially convenient of available options. For the majority of people this means the truth sponsored by the cultural establishment, because it means easier social integration and higher rewards. Those who choose a truth anathematized by the cultural establishment become reliant on alternative networks and even unconventional methods to survive within a system that seeks to purge them. Ultimately, and perhaps especially in a materialistic society, truth becomes a lifestyle choice.

Substance & Style

For the above reasons, a strategy purely based on what we tend to regard as substance (i.e., empirical data, logical arguments, reasoned conclusions) is doomed to fail. And in the case of White Nationalism, it has long proven a failure. Also for the above reasons, an effective strategy needs to employ a methodology that taps, like consumerism, into the pre-rational drivers of human behavior. The lesson of consumerism does this through the calculating use of style and aesthetics, which in the consumer society are constantly deployed to induce the desired behavior (consumption).

I am familiar with the calculating use of style and aesthetics through my role in the consumer culture, which I played via my record company. Before the advent of MySpace and the free illegal download, whenever I designed an album cover, a logo, an advertisement, a newsletter, or a website; whenever I crafted an album description; even whenever I described an album verbally, I was acutely conscious of the need to appeal and stimulate interest in my target audience. I did not expect them to make rational decisions (especially since to hear the music they had to first buy the CD), but because I successfully triggered an emotional response strong enough to elicit the needed response: an immediate purchase. (Of course, I did not always get it right, and from time to time I got stuck with unsellable stock, something I blamed as much on bad artwork, ill-judged names and titles, and uninspiring logos as I did on the quality of the music.) Advertisement agencies thrive on the exploitation of style and aesthetics for purposes of mobilizing the public into consuming products, supporting a campaign, or voting for a political candidate.

We all know that as far as the White voters are concerned, Obama got elected purely on the basis of aesthetics: he sounded good, was telegenic, and his “blackness” reassured millions of whites eager to prove (mainly to themselves) that they were not racist. Slogans like “Hope” and “Change” contained zero substance; it was all about the Obamicons; and yet they excited the right sentiment among voters who felt hopeless and wanted change. Televised debates about policy emphasized visual presentation and catchy soundbites; they were more about what the candidates looked and sounded like while discussing—but not really—an ostensibly serious topic than about really discussing a serious topic. Annoying? Certainly. But there is no point fighting this. It works.

Having said this, substance is still important. We all know that a strategy based purely on stylistic flash without it being backed by at least some substance eventually implodes. (In the United States, many duped voters have since realized that Obama is an empty suit; in the United Kingdom, many duped voters eventually realized that Blair was a liar.) Emphasize style over substance in too obvious a manner and your strategy will, in fact, turn against you. (This was a major problem for the Blair government during the late 1990s; heavy “spin-doctoring” got Blair elected, but in time everyone was complaining about it.)

It is obvious, therefore, that the winning strategy is one that has both style and substance—substance that backs the style and style that backs the substance—that, in other words, projects the substance as well as the nature of the substance.

This is nothing new, of course, but it is amazing how many fail to realize the importance of style and aesthetics. Is it because we live in an age that is so obviously about style over substance that there is an instinct to rebel against it?

Weaponizing Aesthetics

In a metapolitical context, we can speak then of weaponizing aesthetics: translating ideology into art, high and low, and using it to push culture and society in a pre-determined direction, to cause culture and society to undergo fundamental change.

In my experience with various forms of underground music and their associated subcultures, an individual’s transformation of consciousness goes through identifiable phases.

First, individuals are exposed to a particular genre of music through their peers; the response, positive or negative, is often immediate, instinctive, the result of a combination of innate biological predisposition, personal history, and sociological factors.

Next, if the individual’s response is positive, there begins a process of researching and collecting albums by bands that play in that genre. And if the individual’s response is extremely positive, the process is intensive, and becomes gradually more so, causing him eventually to become completely immersed in the associated subculture.

Music-centered youth subcultures are easily identifiable because they are highly stylized and stylistically distinctive. They also have their own ideology, which both emanates and reinforces the values coded in the style of music out of which it has grown. Sometimes the ideology is derivative, an extrapolation, or an exaggeration of certain mainstream values. Sometimes the ideology is fundamentally antagonistic to the cultural mainstream. Also, sometimes the ideology is superficial, sometimes it is not. But in all cases, music fans who have become immersed in the associated subculture come to adopt and internalize its ideology to some extent.

Depending on the nature of this ideology, members of a subculture may undergo a radical change in consciousness—even to the point of becoming proud pariahs—which endures even after they have transcended their membership. They may eventually discard the garb and take up conventional salaried employment, but their allegiance to the music will endure, sometimes as a guilty secret, and traces of their fanatical past will remain in their cognitive structures, lifestyle, home decor, vocabulary, and choice of associations. What is more, even decades after, former members will recognize each other and have a common bond.

And all this is achieved aesthetically, through art. It bears iterating: to the extent that values are absorbed, they are so not because they have been presented logically or scientifically, but because they were presented in an attractive and artful or aesthetically pleasing manner—in a manner that exerts a strong sentimental force on its consumers. And anyone with an awareness of popular culture will know that its power to excite extreme emotion, unite psychologically, and mobilize the masses—to cause them to act irrationally, violently, even against their own rational best interests—cannot be underestimated. When the last volume of the Harry Potter series of novels was published, people queued for hours, in the cold, in the rain, in the wee hours of the morning, to be the first to get their hands on the first hardback edition. And this is a very mild example. We have film evidence from the 1960s showing young women absolutely in hysterics at Beatles concerts, and there is little doubt that their personal lives were partly consumed by thoughts and fantasies involving members of the band. Did their record company present an especially logical argument?

Of course, mass mobilization is possible within popular culture when the product or event in question encodes culturally mainstream values. The less mainstream the values, the less the capacity for mobilization. All the same, in the age of mechanical reproduction we have seen that when a synergistic aesthetic and ideological system is deployed using the methods of popular culture, even radical anti-system propositions are capable, under the right conditions, of mobilizing large enough bodies of people and growing until it establishes itself as a new hegemonic order.

The National Socialists, beginning in Weimar Germany, offer perhaps the most iconic example in the West. Like all political movements, however, National Socialism had metapolitical origins, and arguably occult origins in daydreams of Atlantean and Hyperborean civilizations, which the SS later sought to substantiate. It was more a certain set of ideas and daydreams, a certain sentiment, a certain political romanticism, a certain look, before it was actual politics with an actual label.

The same is true of our modern society: between René Descartes, Adam Smith, John Locke, Karl Marx, and Sigmund Freud on the one hand, and political correctness, immigration, outsourcing, and diversity training on the other, lie a mass of popular novels, films, and albums that consciously or semi-consciously encode, aestheticize, and promote the ideas and narratives of global capitalism and the Freudo-Marxist scholasticism, upon whose metapolitical tradition the modern order is founded.

The weaponization of aesthetics is the creation of an interface that facilitates the translation of the metapolitical into the political, of the vanguard into the mainstream.

Credibility

Another reason why I put such emphasis on aesthetics in metapolitical discussions is that a well-formulated and perfectly rendered aesthetic system is the fastest way of projecting credibility, and therefore of making a set of values and ideals appear credible to apolitical observers. (To political observers it may inspire pride or fear, depending on their allegiance.) Do we not judge books by their covers? Do we not judge a person by his or her appearance?

I contend that if our values and ideals lack credibility outside our immediate milieu, it is partly because we have yet to find a way to translate our metapolitics into an professionally rendered aesthetic system that is both acceptable and appealing to a wider audience—that reformulates our archaic ideas in a way that is vibrant, relevant, and forward-looking (because people do need hope and change). Needless to say that there are other very significant factors involved (such as the reality of economic sanctions), but this is certainly one of them: without an optimal aesthetic system, actual politics becomes very difficult. One cannot sell an idea without marketing. And one cannot appeal to an elite audience without the right kind of marketing.

This is why we will benefit when talented artists, musicians, designers, and literary stylists who share our sensibilities find congenial outlets and begin making a name for themselves. It is, therefore, necessary that we provide such outlets and offer viable professional and economic opportunities for creative types, lest we continue losing them to the (censoring but remunerated) alternatives offered by the establishment. Only then will we be able to grow a forceful counter-culture.

Final Thoughts

The age of chaos offers opportunities to those able to “sell” a new dream. Although the present liberal, egalitarian, progressive establishment appears superficially invincible, they do not represent a unified, cohesive, monolithic, totalitarian order: they are, in fact, a rainbow coalition of competing and sometimes contradictory factions that happen to share a set of core beliefs. They are also degenerative and disintegrative, and the logical conclusion of their project is the complete breakdown of society. This has become increasingly apparent since the adoption of multiculturalism as an official government policy, and the adoption of globalism as the modern capitalist paradigm. Worse still, they are contrary to nature, so their continuity results in constant stress and strenuous effort. Division, degeneration, disintegration, stress, and exhaustion grow ever more apparent. And the end of prosperity in the West will make social and cultural upheavals more difficult to contain or diffuse. Thus, in the escalating confusion, even the apolitical, conventionally thinking citizen will in time become receptive to new, exotic, and even quixotic ideas. Once the confusion becomes severe enough, they will be looking for a radical ideology, a harsh religion, an authoritarian strongman, or Caesar. They will be looking for meaningful symbolism, for utopian daydreams, for a new romanticism, for something that projects order and strength, is distinctive amid the chaos, and makes them feel powerful and part of something strong.

This might seem grandiose, but the beginning of it is nearer than one thinks: it, in fact, starts with pen and paper, with brush and canvas, with guitar and plectrum; it is founded on the fantasy and the daydreams that animate these utensils.

If revolutions begin with scribbles, scribbles begin with daydreams. And although this may sound fluffy and nebulous to the hard political pragmatist, it bears remembering that such verities always look so after a long period of material prosperity and political stability, while the system appears strong and credible to a majority. But, as it did in the past, following cataclysmic upheavals, when their origins and causes were catalogued by sociologists in their postmortem reports, said verities are likely to look somewhat less nebulous after the tide of culture turns and those once seemingly improbable daydreams start to take form. How long until then? Who knows? But unless we have set the metapolitical bases for our new order, unless we have a virile counter-culture upon which can build it, we might find that by the time the tide turns, others got in well ahead of us while we waited to see if it ever would.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/05/vanguard-aesthetics-revolution/

samedi, 21 avril 2012

How to read

 

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Ex: http://www.theoccidentalobserver.net/2012/04/how-to-read/#more-13624


How to read


Tom Sunic

It is far easier to reflect on the art of dating than on the art of reading. For a student in humanities the main concern must not be which author he needs to read and which one he needs to discard, but rather how to read and how to interpret the text. Before he flips open a book he must ask himself a question: Who will interpret this text? Over the last several decades the focus in the humanities has not been so much the substance of the author’s work, but rather the biased interpretation of his work. The egalitarian-multicultural “paradigm” in higher education still determines how an author is studied — and hence how he is being interpreted. Here is an example: Johan W. Goethe, the German classic writer of the late 18th and early 19th century had a glowing reception in literary circles in National–Socialist Germany, a glowing reception in the postwar Allied-occupied West Germany, and a glowing one during the same period of time in the Soviet-occupied East Germany. Each political regime interpreted Goethe’s texts in accordance with the dominant political ideas of the time. The same rule of (re)interpretation applies to all authors, regardless whether they are novelists, social scientists or legal scholars.

The Frankfurt School Program in Applied Brainwashing

For many White activists, or would-be college students in humanities, it is still hard to comprehend that since the fateful 1945 the academic program in the West has been subject to a drastic methodological overhaul, which in turn resulted in gigantic brainwashing of students. The steady removal of hundreds of politically incorrect titles from library shelves on the one hand and a radically new interpretation of the classics on the other, only added insult to injury. The notion of just vs. unjust, of beauty vs. ugliness, of crook vs. hero, of truth vs. lie, has been reversed, or rather, the meaning of those words changed in accordance with the dominant leftist-liberal aka “multicultural” teaching philosophy. Very early on, largely as a result of the Frankfurt School Program in Applied Brainwashing, the System managed to conflate the notion of academic integrity with the notion of “humanism.” Any attempt by critically minded professors to examine authors lying beyond the pale of the standard curriculum, was immediately branded as a criminal, fascist enterprise, worthy of penal sanctions, loss of tenure, and academic ostracism.

Today, the choice of appropriate literature by a humanities student, or for that matter by any White activist wishing to learn more about his cultural and racial heritage, is further aggravated by his often clumsy choice of methods. Yes, titans are in town — we know that — and there are only a few honest teachers left to teach the right ropes. Without teachers to guide them, many White nationalists are inclined to start gobbling up heavy literature on race, or they may immerse themselves in academic texts on Judaism, while neglecting the simple prose of their homegrown classics. For a young White student or an activist, the unguided plowing through difficult texts on race, without prior knowledge of some of the classics, will not produce sound results. Also, there may be a strong temptation to focus on racial differences, or even show anger at lower-IQ racial groups, or make tallies of WWII body counts. Sooner, rather than later, such an approach will get a White student into trouble.

The first step for a White student or an activist is to get acquainted with at least a few classics and chose a good roadmap when reading them. Only later on, when their message begins to sink in, will he be able to grasp the criminal motives of the main movers and shakers in the study of humanities in the university. For instance, in order to understand his instructor’s palaver about Karl Marx and his epoch, a student might be well advised to combine the instructor’s mandatory reading list with his own list of authors, such as novelists Charles Dickens or Honoré de Balzac. Both novelists lived during the same epoch as the sociologist Marx, yet both were far better in graphically describing the wretched conditions of workers in early capitalist France and England.

Naturally, Shakespeare always comes in handy, not just for those wishing to understand the timeless issue of human fickleness, treachery and vanity, but also for those wishing to get a first whiff of the world of Shylock and what Shylock thinks of himself and his chosen tribe:

Shylock: “I will buy with you, sell with you, talk with you, walk with you, and so following; but I will not eat with you,
drink with you, nor pray with you.”
(I, iii)

Shakespeare’s The Merchant of Venice is an important work of literature today for students wishing to grasp the language of modern banksters and the meanings of new financial fraud originating at Goldman Sachs, or when the Fed’s “Helicopter Ben” Bernanke preaches “quantitative easing” in order to con the masses into illusions about new job openings.  Endless promissory notes about monetary bonds between Antonio and Shylock did not work out, so Shylock demands from Antonio a pound of flesh cut out from his body. This must have been a Shakespearian form of “prime collateral.”  The same procedure is finding its mirror image today in “subprime collateral,” or in the grand total of student loan debt which has reached $1 trillion in the USA today.

Shylock:  You’ll ask me, why I rather choose to have
A weight of carrion flesh, than to receive
Three thousand ducats. I’ll not answer that. But say it is my humour. (IV,i).

And the list goes on. Reading the 18th-century French Enlightenment writer Voltaire and his passages on the religious intolerance of Jews and Christians is a much safer literature for starters than passing out Jew-baiting pamphlets, or yelling silly slogans “Sieg Heil!” or White Power!”  In any case, these infantile exclamations are precisely what the enemy’s big ears want to hear. Students must be also careful with Cliffs Notes, as they often hide an oblique meta-message by a stray leftist or pederast interpreter who is smart enough to tamper, or worse, reinterpret the text in accordance with his/her sick hormones. A case in point is Friedrich Nietzsche, the great anti-egalitarian Western thinker whose texts were successfully hijacked by leftist scholars after WWII. A word of advice: always look a the name of the publisher and the pedigree of the commentator, or the name of the preface writer before starting to read the text of a classic.

Plain old novels, dramas and poetry by classic Western writers often reflect better the climate of the socioeconomic and racial environment of a given epoch than heavy handed texts in sociology or ravings by a political science teacher. Only later on can the reading of novels be supplanted by the reading of scholarly works on the subjects of liberalism, race and multiculturalism. By then, a student will be already all pruned up and equipped with the necessary conceptual weaponry for the better comprehension of the horrible world he lives in. My suggestion: The course “Literature and Politics”—of course, in an ideal college environment—should be a standard undergrad 101 course in the study of humanities. The beauty of reading novels is that they provide good conceptual tools for the better understanding not just of the world as it once was, but also as it now is. 

Higher Education Fraud

Today’s courses in humanities all over the Western academia are mega-sessions in educational travesty and a waste of students’ time and money. Most college courses in the humanities are in criminal violation of the right of White student to critical thinking and free inquiry. Not that all contemporary professors in the humanities are bad. In fact most of them are just simple turncoats who toe the line of the dominant political myths and who will dump them once new political myths become trendy. More obsessed with their own egos than with the quality teaching, their classes must be structured along the mimicked verbiage on “the power of diversity.” There is no attempt to guide students through the rudimentary lessons of critical thinking; intellectual curiosity is completely left aside. The entire academic fauna — both in Europe and the USA — is made up of pathetic characters sporting fake smiles and indulging in promiscuous brownnosing of their superiors, with all of them being pathologically jealous of each other. Long ago, the so-called multiracial sensitivity training program turned the Western higher education into a grotesque entertainment industry, barring intelligent White students from any critical inquiry into the nature of the beliefs being foisted on them.

A half-decent White professor with a conservative background who wishes to bypass his compulsive neurosis of self-censorship must engage in the ritual of fawning upon the Jews. Or he must deliver occasional laudatory pep talks about the state of Israel. This is just about the only safe strategy to secure himself the miniscule perks available to “conservatives.”

On the opposite side of the teaching spectrum, for a high IQ White student, who possesses some vestiges of introspection, college courses represent emotional abuse — for which neither his teacher, nor the dean’s office, nor the upper government echelons are ever called to account. Such a situation cannot last forever.

In both Europe or the USA, the only way for a White student to survive the well-planned process of educational dumbing down and brainwashing is by setting up his own parallel niche of study in which he can read in peace the right literature. As long as he is in college he should play the game, bite the bullet, and put up with years of mental torture in an ambiance which bears the fraudulent logo of “the place of free academic research and free speech.”

In no way should a White college student ever attempt to wave revisionist literature in front of the noses of his classmates, or taunt his professor with a politically incorrect remark, let alone crack a racial joke in public. This will augur his immediate kiss of death and signal a violent foreclosure of his future professional life. Getting the degree must be his primary goal.

Just about the only advantage of going to college today is its protective symbolism of the degree. Surely, the termination of the prison-like 4-year college enclosure won’t deliver fame, money, or glory. But getting a BA, MA, or PhD and going against the academic consensus will eventually elicit tacit respect from the conformists (who must always show nothing but hatred in public). To be sure, a White student won’t learn a thing from his politically correct humanities professors, whose greatest intellectual achievements consist of working out the details of their pension plan rollovers.

White students and activists whose native tongue is English have an immense advantage over Whites in Europe. The best literature today in the humanities is available in English. Besides, US college libraries, including even small college libraries, are the best in the world. Why not take advantage of it? For a White would-be genius, or would-be writer from Russia, or Germany, or France, let alone for an intelligent young writer residing in some microscopic country in Central Europe, mastering all nuances of the English language is unavoidable if he has any intention of getting into the literary limelight. In any case most scholarly books on race, modernity, on liberal decadence, or on the Jewish question, are published in English. German self-consciousness was destroyed after WWII and along with it the German language, which, although being a very rich language, other than in Germany, is barely spoken in other parts of Europe. The gloire of France is passé and although there are good books published in French, especially in the field of the sociology of postmodernity, few White Americans or English nationalists will bother learning the French language. As a global lingua franca the American English has become the only and the best weapon for cultural battles on all fronts.

Dr. Tom Sunic (www.tomsunic.com) is a former professor, author and a board member of The American Third Position Party http://american3rdposition.com/

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jeudi, 19 avril 2012

Über den Spontaneismus

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Über den Spontaneismus

Werner Olles

Ex: http://www.catholica.presse.fr

[Gespräch im Oktober 2008. Französisch erschienen in der Ausgabe 102 (Winter 2008-2009)]

Während das westliche System am Ende ist, dann befinden wir uns gegenwärtig in einer Übergangszeit, deren Ausgang aus einem Komplex von mannigfaltigen Rekonstruktionsvorgängen hervorgehen sollte, worüber es zweckmässig wäre, nachzudenken. Andererseits sollte man in diesem Zusammenhang die Erstellung einer Alternative erwägen. Zu diesem Zeitpunkt stellen sich zweierlei Fragen : einerseits die der Ziele (wodurch das bestehende System ersetzen ?), andererseits die der zu erwägenden Aktion, um den Übergang zu erleichtern.


Erstere ruft ein Problem hervor, das mit der Mannigfaltigkeit der Meinungen und deren möglichen Kakophonie zusammenhängt. Eine solche Situation deckt die Zerstörungskraft der geistigen Ordnungsgrundlagen bei denen auf, die sie natürlicherweise aufrechterhalten sollten, sowie die Fähigkeit zur unparteiischen Suche nach der Wahrheiten der Sozialordnung. Es herrscht in diesem Bereich ein Gemisch aus Überalterung und Korrosion durch die Grundprinzipien des herrschenden Systems, das auf die Bedeutung des Problems hinweist.


Die zweite Frage verweist uns auf die Theorie der Aktion, die einem ordentlichen Gesellschaftsaufbau vorangeht. Sie ist umso wichtiger als sie den Stolperstein ist, der die Pietisten oder Quietisten (einer deren schärfsten Kritiker Günter Rohrmoser ist) von  allerlei Reformisten, welche sich darüber einig sind, dass sie Einfluss auf die öffentliche Meinung durch Lobbying und Unterwanderung ausüben können, und Spontaneisten, welche für  den hiesigen und jetzigen Aufbau von befreiten, sich mutmasslich erweiternenden Zonen, trennt. Die letzten zwei Kategorien gehen über die Links/Rechts Spaltung hinaus, obwohl beide Begriffe von der Linken herkommen, was nicht unbedeutend ist. Es würde sich lohnen diese Themen zu untersuchen, vor allem durch die Analyse geschichtlicher und theoretischer Vorgänge. In diesem Bereich verfügt die Linke über ein bedeutendes Erbgut, insoweit sie sich durch die revolutionäre Theorie dafür interessiert hat.  Im Hinblick auf den Ausmass der Problematik, werde ich mich auf die Analyse dessen beschränken, was ich Spontaneismus genannt habe, der so aussieht, als wäre er die allerletzte Zuflucht von all den Enttäuschten des Aktivismus. Einige Fragen darüber :

1.

Sicher ist, dass sich der Linksspontaneismus auf der Basis einer Reaktion dem Leninismus gegenüber entwickelt hat, der einer Erbschleicherei der Revolution zugunsten einer Elite von Berufsrevolutionären beschuldigt wurde. Wie sich aus dem oben zitierten Artikel herausstellt, hat die Frankfurter Schule, in die Fusstapfen Trotskis und anderer Denker der Zeit zwischen den beiden Weltkriegen wie Anton Pannekoek oder Georg Lukacs tretend, dazu beigetragen, keinem der beiden –dem Staatskapitalismus sowjetischer Prägung und der freien Marktwirtschaft/dem Liberalkapitalismus– Recht zu geben, indem sie beide dessen beschuldigt hat, dass sie Herrschaftsstrukturen aufrechterhalten. In dieser Nachfolge wird die kommunistische Revolution als « bourgeois » kritisiert, weil sie weder die Produktionsverhältnisse noch den Unterschied zwischen Unterdrückern und Unterdrückten abgeschafft hat. Sich dazu beschränkend, eine herrschende Klasse (das Bürgertum) durch eine andere (die Parteibürokratie) zu ersetzen, führt sie zur Aufstellung eines Staatskapitalismus. Inwieweit kann der Verruf der leninistischen Vorstellung der von Berufsrevolutionären geleiteten Revolution die Entwicklung des revolutionären Spontaneismus, der behauptet, dass die Revolution aus der spontanen  Aktion der sich ihrer Entfremdung bewusst werdenden Massen hervorgeht, verständlich machen ? Was ist über die Entwicklungsetappen der spontaneistischen Ideologie von der Rätetheorie bis zur Arbeiterselbstverwaltung zu bemerken ? Welche sind die  psychologischen Triebkräfte, die diese Entwicklung erklären ? Indem er diese Spannung zwischen Organisation und Spontaneität hervorruft, die in Frankreich viele Diskussionen ausgelöst hat, insbesondere innerhalb der Gruppe « Socialisme ou barbarie » ( Claude Lefort trat für die Spontaneität ein und Cornelius Castoriadis für die Erhaltung eines organisierten Pols), entwickelt der Spontaneismus einen inneren  selbstzerstörerischen Widerspruch. Ausser dem Fall von kleinen Gruppen, die sich aufgrund der beschränkten Anzahl ihrer Mitglieder einzeln organisieren können, liegt das Problem in der spontanen Organisierung der Massen, die nach der Aufstandsphase um der Dauerhaftigkeit willen Strukturen und eine nicht-spontane Organisierung voraussetzt. Diesbezüglich stellt sich die Frage, ob der utopische Träger des Spontaneismus nicht etwa im Vorbild einer automatischen und ungezwungenen Sozialharmonie liegt, die auf Adam Smiths « verborgene Hand » verweist, sowie auf die fourierische Utopie oder auch auf die Soziobiologie. In disem Zusammenhang wäre nicht der Wesenszug des Linksspontaneismus die radikale Ablehnung jeglicher Herrschaftsform, wie sie durch den Leninismus kräftig und unberechtigt aufrechterhalten wurde ?


Das andere Charakteristikum des Spontaneismus besteht in einer Form der Ungeduld. Die Leninisten halten sie für den Wesensmerkmal des Linksextremismus und dessen revolutionären Ungestüm (Mao). Der Spontaneismus zielt auf zügige, konkrete Ergebnisse und gibt deswegen unmittelbar erkennbaren Teilerrungenschaften vor der glücklichen Zukunft den Vorzug. Was für eine moralische und psychologische Schwäche tritt dadurch zutage ?

Antwort zu 1.:

Im Laufe der Durchsetzungsgeschichte der kapitalistischen Warengesellschaften wurden immer wieder ursprüngliche Emanzipationsbewegungen mit entschieden systemoppositionellem Anspruch als Wegbereiter neuer Entwicklungen historisch wirksam. Von der alten Arbeiterbewegung bis zur studentischen Revolte von 1967/68 haben sie letztlich dem zum Durchbruch verholfen, was den Erfordernissen warengesellschaftlicher Modernisierung entsprach. Weil die antikapitalistisch gesinnten Protagonisten den nächsten energischen Schritt hin zur Verallgemeinerung der Warenform permanent mit der drohenden Aufhebung kapitalistischer Herrschaft verwechselten, konnten sie ihre immanent vorwärtstreibende Rolle nur gegen den erbitterten Widerstand der Verteidiger des Staus quo spielen. Die mühsam erkämpfte Anerkennung als legitime soziale Bewegung markierte dann jeweils den Punkt, an dem die linke Opposition vom Outlaw zum Teil der reorganisierten und modernisierten warengesellschaftlichen Ordnung mutierte und ihre überschüssigen leninistischen Momente abzustreifen begann.
In dieser Situation trat der Links-Spontaneismus auf den Plan und wich vom diesem vertrauten Muster entscheidend ab, in dem er eindeutig klarstellte, daß der nostalgische Rekurs auf eine bereits abgeschlossene Epoche eben keinen neuen Entwicklungshorizont eröffnet und beim besten Willen auch nicht mehr mit einem Hinausgehen über die kapitalistische Ordnung zu verwechseln ist, wie es bei dem großen, wesentlich aus dem Kampf der alten Arbeiterbewegung miterwachsenen Etatisierungsschübe der ersten Hälfte des letzten Jahrhunderts noch der Fall war.


Weil der Spontaneismus, zu dem natürlich auch die reformistischen Globalisierungsgegner von Attc & Co. zu zählen sind, jedoch nicht in der Lage ist, eine radikale Gesellschafts- und Wertkritik, und am allerwenigsten eine Krisentheorie zu formulieren, führt er sich nur selbst hinters Licht. Das Gipfel-Hopping wird sich eher über kurz denn über lang totlaufen, gleichzeitig tummeln sich in der gesamten spontaneistischen Bewegung Heerscharen von Obskuranten, Scharlatanen und Sektierern jeglicher Coleur, und der Nachweis, daß die dürftigen Konzepte des Spontaneismus mit der Marxschen Theorie des Kapitals im Allgemeinen nicht zur Deckung zu bringen sind, ist leicht zu führen. Analyse durch die Demonstration guten Willens und moralische Appelle zu ersetzen, um damit auf die Tittelseiten der Zeitungen zu kommen, beweist letztlich doch nur, wie intellektuell herunter gekommen diese gegen die Fakten und logischen Regeln des Marktes und der Ökonomie argumentierende und agierende Bewegung ist. Doch stellt der Spontaneismus nicht die „Kinderkrankheit des Kommunismus“ dar, wie Lenin dies dem Linksextremismus nicht ganz zu Unrecht unterstellte, vielmehr ist er eine Sonderform des Linksextremismus. Die „Spannung zwischen Organisation und Spontaneität“ liegt dabei sicher auch in den Gegensätzen zwischen einer gewissen marxistischen Orthodoxie, für die es immer eine „gute Seite“ der technischen Entwicklung des Kapitalismus zu retten gilt (mikroelektronische Revolution) und einer gegengesellschaftlichen Praxis, die versucht, sich die vitalen Kräfte des Menschen anzueignen, indem sie die Maschinerie zerstört, die diese paralysiert.

2.

Inwieweit mag 1968 –wenn nicht gar explizit, so doch implizit, im Sinne der Uneinigkeit einer eine Vielzahl von Gruppierungen zusammenführenden Bewegung– als der Höhepunkt des Spontaneismus gelten ? Was verbindet die spontaneistische  Durchdringung mit der Tatsache, dass die achtundsechziger Revolution schliesslich zur gesellschaftlichen Integration der Mehrheit ihrer Kader geführt hat ? In seinem Buch L’archéologie d’un échec (Seuil, 1993) hat der französische Sprachwissenschaftler Jean-Claude Milner darauf hingewiesen, dass die Moderne in ihrer Spätphase durch den Verzicht auf die Kompromisslosigkeit und die Übernahme der reformistischen Methode gekennzeichnet wird. Aufgrund seines utopischen Charakters zum Scheitern verurteilt, wäre der Spontaneismus in seiner revolutionären Prägung nur eine Zwischenstation zum allgemeinen Reformismus. Damit wäre das Vermächtnis des Spontaneismus ein Doppelvermächtnis : als Politikum würde es den Weg für den Reformismius frei machen ; als Utopie (eine andere Gesellschaft aufbauen) würde es zur Ghettoisierung und zum Kommunitarismus führen. Auf jeden Fall wird auf das Ziel der sozialen Umgestaltung verzichtet und das Politische abgelehnt. In dieser Hinsicht stellt sich die Frage nach dem Anteil des Spontaneismus an dem sozialen Zusammenbruch und der Entwicklung neuer Formen von Bürgerkrieg. Es sieht alles so aus, als hätte sich das Wesen des Bürgerkriegs gründlich verändert. Die Konfrontation von  zwei identifizierbaren Blöcken (Kirche gegen Laizismus, Kommunismus gegen Kapitalismus) wird durch die Vermehrung der Guerrillas und der  nicht intensiven Konflikte ersetzt.


Der Linksspontaneismus hat sich neu gestaltet und verzeichnet seit Davos, Seattle und Porto Alegre neue Erfolge mit dem Altermondialismus. Es wäre von Interesse, nach dessen Ursprünge zu forschen –insbesondere die Beziehung zu den vom Neo-Zapatismus des Unterkommandanten Marcos angewendeten Techniken– und nach der Anpassung der blanquistischen Tradition an die Erfordernisse der Weltmedien (anscheinend von denjenigen, die die Attentate vom 11. September konzipiert haben, meisterhaft beherrscht).

Antwort zu 2.:

Es ist ein Faktum, daß sich eine linke Gesellschaftskritik, die diesen Namen verdient, in den letzten zwanzig Jahren weltweit zusehends ins Mikrologische zurückgezogen hat. Und dies, obwohl sich das vollmundige Versprechen der Marktideologen, Globalisierung bedeute in letzter Instanz Frieden und mehr Wohlstand für alle, nach zwei Jahrzehnten neoliberaler Offensive gründlich blamiert hat. Daran trägt u.a. die 68er-„Revolution“ ein gerütteltes Maß an Schuld. Zwar war ´68 keineswegs der Höhepunkt des Spontaneismus sondern vielmehr das Datum seiner offiziellen Wiedergeburt, doch weil man sich seitdem auf pure Phantastereien kaprizierte, endeten zahlreiche 68er als Begleitprodukt kapitalistischer Modernisierung und formulieren inzwischen begeistert alternative Regierungsprogramme, die angesichts der laufenden Krisen kein einziges Gramm emanzipatorischen Mehrwirts erwirtschaften. Als Reformer im schlechten Sinne, den dieser Begriff mittlerweile angenommen hat, betreiben diese Leute repressive Krisenverwaltung und beschwören dabei allenthalben eine völlig nebelhaft bleibende „Zivilgesellschaft“ als Träger selbstverantwortlichen Handelns. Die neoliberale Propaganda tut genau dasselbe.


Die „neuen Erfolge“ des Links-Spontaneismus bestehen allerdings unseres Erachtens darin, daß die Attac-Theoretiker Antonio Negri und Michael Hardt mittels ihrer verkürzten und personalisierenden Kapitalismusvorstellung den neuen Elendsunternehmern einreden wollen, ihre „selbständige“ Arbeit sei eine wirkliche Freiheit, weil sie einen Laptop in ihrem Gepäck und keinen Chef nötig haben. In ihrem grundlegenden Werk „Empire“ ist an keiner einzigen Stelle von eigentlicher kategorialer Arbeits- oder Wertkritik die Rede. Als ginge es heute noch um die Arbeitsbedingungen des italienischen Fabrikproletariats der fünfziger Jahre wird dagegen die Marxsche Werttheorie für überholt erklärt und von einer neuen revolutionären Subjektivität als Nachfolgerin der alten Arbeiterklasse schwadroniert. Das ist aufgeklärtes Geschwätz im Endstadium. Rgeression pur. Diese Intellektuellen bewegen sich auf der Ebene vorprogrammierter Arbeitsbienen. Die Zweite Internationale läßt grüßen!
Analog zur Zuckergussvariante dieser verlogenen Öffnungsrethorik, die sich hier einmal mehr als der Weisheit letzter Schluß intoniert und sich dabei selbst ins Delirium versetzt, zeitigt die planetarische Politik des internationalen Terrorismus im Zeitalter der globalen Kulturkämpfe gewisse Erfolge. Da „die teuerste Ware auf dem Weltmarkt nicht Gold oder Diamant, sondern Kultur ist“ (Obi Egbuna, 1970), muß, wer bei kulturellen Bruchlinienkonflikten auch medial Flagge zeigen will, nicht nur den hegemonialen Diskurs der realistischen Theoriebildung und die mediale Klaviatur meisterhaft beherrschen, sondern auch die Kaltschnäuzigkeit besitzen, der Realität eines Westens der Moderne die fremdkulturelle Realität eines Nichtwestens der Vormoderne bzw. Gegenmoderne gewaltsam vor Augen zu führen. Positiv daran ist jedenfalls, daß die imaginierte Verabschiedung des Westens aus der Geschichte als metaphysische Träumerei à la Fukuyama entlarvt wurde, und das Wiederaufleben von ethnischen und religiösen Identitätsbildungen und deren unerwartete Geschichtsmächtigkeit die große Illusion einer Vollendbarkeit der Geschichte endgültig ad acta legten.

3.

Der ursprüngliche Spontaneismus geht auf die französische Revolution zurück (Babeuf), der aber im konterrevolutionären Umfeld immer wieder nachgeahmt wurde. Wenn Joseph de Maistre behaupten konnte, dass « die Konterrevolution keine Revolution in umgekehrter Richtung sondern  das Gegenteil von der Revolution » sei, heisst es eben, dass diese Mimesis eine mit der Revolution zeitgenössischen Realität ist. Wenn auch die konservativen, reaktionären, rechtsradikalen Kreise, usw., politisch auf diesem Weg nie bedeutende Erfolge gehabt haben, haben sie nichtsdestoweniger die Mimesis in ihren theoretischen Vorstellungen gehegt. Angesichts der erwarteten Implosion eines zu Ende gehenden Systems, was für ein theorisiertes Aktionsmodell bleibt uns übrig ? Der Spontaneismus hat ausser im Bereich der reinen Abstraktionen kein politisches Ziel sondern nur ein mikrosoziales moralischer und privater Art, –er beansprucht  eine gewisse Lebensweise. Der Grund dafür  wird wahrscheinlich am besten durch den Immediatismus zutage gebracht : die fehlende Tugend der Seelenstärke (als Unfähigkeit zur Geduld und schliesslich zur Hoffnung ;  Kehrseite der Medaille von der utopischen Abstaktion ?).

Antwort zu 3.:

Ein „theoretisertes Aktionsmodell“ sehe ich auf der Rechten nicht. Die Zerrissenheit zwischen Fortschrittsglauben und Dekadenzbewusstsein kennzeichnen zwar die meisten kulturpessimistischen Endzeitdiskurse, bei denen es immer um alles oder nichts geht, aber vorherrschend bleiben die negativen Konnotationen. Als eschatologische Irrealos zwischen Postmodernismus und Lifestyle kann man sich gerade noch eine Ästhetisierung der Krise des Systems leisten. Die Rechte ist, stromlinienförmig ihrer Epoche entsprechend zwar nicht mehr die alte, aber eben auch keine neue. Als Prototyp für den postmodernen Sozialcharakter kann sie auch alles andere als rechts sein. Das erweist sich aber gerade in seiner rechten Variante als eine Mischung aus Selbstbetrug und Rosstäuscherei, die haarscharf an der ersehnten Eleganz vorbeisegelt. Der alte Rechtsradikalismus wird dabei jedoch nicht aufgehoben, sondern zum bloßen Gestus verdünnisiert, bis von ihm bloß noch ein verbiesterter, spießiger und theoretisierender Snobismus übrig bleibt, der mit Begriffen wie „Revolution“ oder „Konterrevolution“ nur noch äußerlich kokettiert, andererseits aber die Orwellsche Sprache des Liberalismus pflegt. Als blühendes Zeitgeist-Talent betet er im hippen Popgewand geradezu das Evangelium der 89er Loveparade-Generation herunter, der peinlichsten Generation, die es je gab: die Verweigerung intellektueller Kritik und bewußtem Widerstand.


Der Aufstieg der chinesischen Macht und die Dynamik des Islam mögen vielleicht die Notwendigkeit eines christlich-konservativen Gegenfundamentalismus begründen, dem stehen jedoch die inneren Fäulnis- und Verfallsprozesse des Okzidents entgegen. Wir haben unsere kulturellen Grundlagen – und das Wesen aller Kultur ist nach Oswald Spengler Religion – ohne jede Not einfach auf dem Müllhaufen entsorgt, dabei steht der Feind schon im Inneren. Aber auch zur innerstaatlichen Feinderklärung fehlt uns angesichts unserer herunterästhetiserten Politik schlichtweg die Kraft. Stattdessen plantscht man in den seichten Gewässern des postmodernen Diskurses und erklärt die lächerliche Verfallsgestalt des monadisierten, handlungsunfähigen und bis zur offenkundigen Ichlosigkeit regredierten Inividuums zur großen Zukunft.


Da wir aufklärerischer als die Aufklärung sein wollten in dem Wunsch Tabula rasa zu machen, im Ikonoklasmus, im Bruch mit allen Traditionen, bleibt einem nur noch der völlige Neuanfang, ohne auf irgendetwas Überliefertem aufbauen zu können. Die „Kehrseite der Medaille der utopischen Abstraktion“ besteht dann womöglich in der gründlichen Abwendung vom geistigen Gesamtmüll einer negativen Ontologie, die in der Geschichtsmetaphysik der Moderne bis zur Bewusstlosigkeit reinkarniert wird.


Article printed from Revue Catholica: http://www.catholica.presse.fr

samedi, 14 avril 2012

Les Raisons du combat culturel

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Les Raisons du combat culturel

Ex: http://www.scriptoblog.com/

Nous n’aimons guère notre  époque, ou, plus exactement, notre époque ne nous aime guère. Depuis des décennies, la société mondialiste qui nous est vendue comme promesse de paradis terminal, de fin de l’Histoire béate, ne fait plus illusion auprès des observateurs un tant soit peu critiques, des hommes de bon sens qu’on rejette dans le camp de l’ennemi en les appelant « réactionnaires ». Le vaste supermarché global, pacifié et unifié, recèle d’insondables horreurs derrière les sourires figés des hordes d’homo oeconomicus qui arpentent les allées. La société mondialiste n’a pas besoin d’hommes, elle n’a besoin que de consommateurs, d’humains réduits à leurs plus basses fonctions d’absorption, d’assouvissement des pulsions et des désirs mimétiques. En cela, cet Empire du Bien dont parlait le regretté Philippe Muray est un totalitarisme. Totalitarisme doux ou mou, certes, mais totalitarisme tout de même, dans ses procédés comme dans ses objectifs. L’Empire veut donc produire à la chaîne des consommateurs, des hommes dociles, souples à l’injonction. Pour ce faire, les déraciner est indispensable, charnellement et spirituellement. Au cœur de cette entreprise nihiliste, la culture est la cible prioritaire. Il faut faire en sorte que les personnes ignorent de plus en plus qui elles sont : on effacera donc d’abord leur histoire, on les privera de chronologie ; on dissoudra leurs traditions, rejetées dans les Ages Sombres d’avant le Village global ; on leur coupera l’accès aux œuvres artistiques et techniques, fruits du génie des leurs ancêtres ; on détruira toute échelle de valeur et de comparaison, sapant l’esthétique et le goût. On les rendra étrangers à leur propre langue, inaptes à l’expression de la pensée et de l’émotion, donc inaptes à être des hommes, ces singuliers animaux faits à l’image du Créateur. On en fera des zombies dénués de toute arme et de toute stratégie pour s’opposer à l’ablation de leur âme et à leur disparition à terme.

Ce combat contre la culture et les cultures (entendues comme les manifestations différenciées des génies des ethnies, des peuples et des races) exige une riposte adaptée, un combat culturel. Que peut bien recouvrir cette notion ? Ce combat vise à défendre l’intégrité de la personne humaine, unique aux yeux de Dieu et enracinée dans l’Histoire. Cette intégrité fait tenir ensemble toutes les capacités de l’homme, intellectives comme émotives, techniques comme artistiques, et les ordonne en vue d’une fin qui les dépasse, qui nous dépasse tous. Pas de vraie culture sans métaphysique, d’une part, et pas plus sans Histoire d’autre part. Ceci implique de reconnaître l’inscription de l’homme et de sa culture dans un contexte religieux et métaphysique et de le défendre comme tel. Point n’est besoin d’être soi-même croyant. : pour preuve, l’agnostique Charles Maurras fut bien l’un des plus ardents défenseurs du rôle de l’Eglise et des créations de la foi. Défendre la culture, c’est défendre un au-delà de l’homme, alors que l’Ennemi veut nous réduire à un en-deçà de l’homme. Défendre une culture, c’est aussi défendre l’histoire de cette culture et des générations qui l’ont portée, c’est s’inscrire dans une lignée, une continuité, se reconnaître dans une suite d’innombrables prédécesseurs, et assumer pleinement et entièrement ce qui est à la fois une dette, un héritage et un honneur. Linéarité du temps historique, ponctuée par la cyclicité des rythmes naturels : l’histoire de la Culture, c’est la Tradition, l’histoire des cultures, ce sont les traditions.

D’abord, assumer et défendre la dimension métaphysique et religieuse de l’homme, assumer et défendre la tradition et les traditions. Mais comment ? Le combat culturel est en fait un combat pour l’intelligence, à l’aide de l’intelligence : par la mémoire, nous accumulons les références historiques, littéraires, poétiques, musicales, architecturales, folkloriques, politiques, et notre intelligence ordonne ces références et nous en fait comprendre les structures. L’intelligence, c’est le don de Dieu pour que l’homme se comprenne. La culture est la mise en forme individuelle et collective de l’intelligence, par l’expérience des aïeux. La culture est l’enclume sur laquelle notre intelligence va se forger, puis se développer, s’aiguiser, s’exercer, se tremper. Sans culture, l’intelligence est matière sans forme, inerte donc inutile. L’homme dont l’intelligence ne sert pas est mûr pour l’esclavage. La culture est donc la condition de la liberté, puisque c’est grâce à elle que notre intelligence personnelle peut devenir épée et bouclier de notre corps et de notre âme.

Il faut revenir à l’étymologie du mot « culture » pour en bien saisir toutes les implications. Le verbe latin colere signifie cultiver une terre, un champ, et par extension « prendre soin de quelque chose ». L’agriculture est le soin apporté à la terre pour qu’elle produise ses meilleurs fruits. Le passage de l’agriculture à la culture, de la matérialité du sol à l’abstraction de l’esprit, passage qui s’opère chez les auteurs romains, en particulier chez Cicéron, conserve cette idée de soin, de travail permanent en vue de la production, de la mise au monde des meilleurs fruits de l’âme. Cette dernière est notre champ, et constamment nous devons être à l’ouvrage, il en va de notre salut physique et moral : sarcler, labourer, semer, faucher, glaner, surveiller, protéger des nuisibles. Le combat culturel est d’abord un effort, une violence faite à soi-même pour se montrer digne de la culture que nous héritons. C’est, pour chacun d’entre nous, un travail immense, harassant, impliquant la concentration, la méditation, la mémoire, la logique, toutes les capacités intellectives qui doivent emmagasiner sans cesse les informations triées et ordonnées par le goût et l’expérience, mais aussi la sensibilité artistique, la capacité d’étonnement et d’émerveillement.

Le combat culturel implique de savoir où trouver, dans l’immense répertoire de la culture que l’honnête homme ne maîtrisera jamais qu’à peine, les preuves, les exemples, les arguments, sous quelque forme que ce soit, qui permettent de s’opposer au mensonge et de tendre, toujours tendre vers la Vérité. La culture donne tout à la fois fierté et humilité, confiance nécessaire en soi et en son héritage, doute et remise en question tout aussi nécessaires. C’est donc en se cultivant que l’on peut défendre légitimement son legs et son identité, et c’est par cette défense intelligente, passionnée et solide que l’on peut convaincre les indécis, voire nos adversaires.

Pour quiconque veut participer, à son niveau, au combat politique pour la sauvegarde de nos patries et de notre civilisation européenne chrétienne, il doit être évident que le combat culturel est l’une des armes principales. C’est lui qui permet, s’il est intelligemment mené, par son effet sur un nombre croissant de personnes, de renverser les modes idéologiques qui conditionnent les comportements sociaux. L’hégémonie gauchiste et progressiste sur le monde des lettres, des arts, de l’université et des media depuis cinquante ans, avec ses aspects les plus mortifères, les plus nihilistes, a pu se mettre en place par une stratégie habile et dénuée de scrupules d’épuration et de disqualification de l’adversaire et de sidération idéologique. Toute contestation, que ce fût du pédagogisme à la Mérieu, de la sociologie de Bourdieu, de l’art contemporain, était immanquablement rejetée dans le camp du Mal, de la Réaction, voire du Fascisme éternel. Mais cette sidération n’a qu’un temps, même si ses ravages vont continuer à s’exercer: l’apparition d’Internet, en particulier, est la chance de tous les militants de la ré-information et du combat culturel, en ce qu’elle permet la constitution de groupes de pression, en ce qu’elle diversifie les sources d’information et permet ainsi au simple citoyen, s’il s’en donne la peine, de vérifier et recouper le contenu souvent douteux véhiculé par les media de masse. Le but qu’il faut fixer au combat culturel est d’obtenir la majorité idéologique, quand bien même l’on ne serait que politiquement minoritaire (ce qui est, de fait, le cas). Nul n’est besoin de se faire sectateur de Gramsci pour comprendre que cette majorité idéologique est la condition nécessaire (mais pas toujours suffisante) d’une majorité politique et donc de l’inflexion de la vie de nos cités et de nos pays dans le sens qui nous semble ordonné sur et vers le Bien, le Beau et le Vrai. Elle ne peut s’obtenir que par l’effort constant de personnalité d’horizon divers mais unis par une culture commune, le sachant et voulant la défendre, sans se renier, sans déposer les armes.

Très concrètement, en quoi consiste la formation d’un combattant culturel (qui n’est au fond que l’activité quotidienne de l’honnête homme et du patriote) ? Elle tient en deux mots : travail et dialogue. Expliquons-nous : le travail, c’est le labour du champ de l’âme et de l’esprit. C’est prioritairement la lecture. L’honnête homme lit, avec un œil critique, une sensibilité ouverte, une mémoire qui fonctionne à plein régime, dans les transports en commun ou sur un canapé, mais il doit impérativement lire. Lire les classiques de la littérature, les livres d’histoire, de philosophie, les essais politiques ; se constituer sa propre bibliothèque, ses références sues par cœur, découvrir les auteurs de la contre-culture chrétienne et/ou patriote et de proche en proche, se constituer une galaxie, une constellation culturelle d’écrivains qui fourniront sans cesse les munition de la lutte permanente : Barrès, Péguy, Bloy, Maurras, Claudel, Bernanos deviendront des familiers, puis, dans un processus d’élargissement éclectique mais sélectif et critique, on s’attaquera à la science-fiction théologique de Maurice G. Dantec, à la critique du libéralisme de Jean-Claude Michéa, à la pertinente défense de l’esprit européen de Jean-François Mattéi, aux fines analyses philosophiques du temps présent de Pierre Manent ou Chantal Delsol. On ira, toujours attentif et ouvert à la découverte, avec suffisamment de formation intellectuelle de base (qui s’acquiert par la fréquentation assidue des classiques…et des manuels d’histoire littéraire et d’histoire des idées !) pour trier le bon grain de l’ivraie, en sachant que, souvent, l’on adhère aux analyses des auteurs sans pour autant valider leurs solutions et prescriptions (ainsi de l’anarchiste ancienne école Michéa). On ira se confronter aux textes des adversaires pour maîtriser leurs armes mieux qu’ils ne maîtrisent les nôtres : il faudra lire Michel Foucault, Jacques Attali ou Michel Onfray. On cartographiera les auteurs, les écoles et courants de pensées, leur histoire mouvante. Mais l’important est de lire, de relire, de mémoriser et de prolonger la lecture par d’autres lectures. Après, pour ouvrir toutes les voies d’acquisition de la culture générale, il faut maîtriser les disciplines d’un trivium et d’un quadrivium pour le temps présent, adapter ces divisions de l’enseignement des arts libéraux instituée par le philosophe Boèce aux exigences d’un homme de culture dans le monde des années 2010 : connaissance intime de la langue française, de sa grammaire, de l’orthographe, des conjugaisons et de la richesse immense de son lexique ; connaissance du patrimoine artistique (peinture, musique, sculpture, architecture…) ; connaissance du patrimoine religieux et pratique du culte ; connaissance des traditions populaires, du folklore et à nouveau pratique; connaissance des enjeux géopolitiques et attention régulière aux nouvelles du monde. Sur ces bases-ci, une culture générale opérationnel, en ordre de bataille, peut être édifiée.

Dans un second temps, ce que nous appelons le dialogue est en fait une version mi-socratique mi-militante : il s’agit, en ne perdant aucune occasion, d’ouvrir le dialogue non pas avec les convaincus, ce qui n’est que rassurant, mais avec tous ceux qu’il reste à convaincre, à orienter vers une certaine idée du Beau, du Bien et du Vrai, vers le bonheur inépuisable de la culture française, européenne et chrétienne et vers l’urgence de la lutte pour sa sauvegarde et à terme pour notre survie en tant que peuple de culture, singulier, unique. En donnant l’exemple d’une culture maîtrisée dans ses aspects les plus variés, et pratiquée, le combattant culturel va susciter la curiosité, l’interrogation, parfois la réprobation, les critiques, mais c’est grâce à cette démarche qui cumule la conviction, l’invitation à la réflexion, l’anticonformisme, et le plaisir du savoir, que l’on peut ouvrir les esprits à notre combat. Le réfractaire au monde moderne tel qu’il nous est vendu se doit d’être cet aiguillon toujours alerte qui montre du doigt les impasses et les contradictions de ce qui, dans la pensée correcte du totalitarisme mou ambiant, est censé aller de soi.

Pour conclure, il faut garder présent à l’esprit que toute culture est par définition vivante, elle vit avec nous qui la portons. Elle risque de fait de mourir si nous n’avons plus les épaules assez solides pour la porter haut. C’est notre devoir de citoyen, de chrétien, d’homme, c’est notre honneur que de batailler pour la culture et par elle.

Frère Thierry

Animateur du cercle de l’aréopage

lundi, 02 avril 2012

Keith Preston on Balkanization and the state of exception

Marginalia on Radical Thinking: Keith Preston on Balkanization and the state of exception

Keith Preston writes the blog Attack the System,  which attempts to tie together both left and right anarchism in a Pan-secessionism against the empire.   While I come from a radically different perspective than Keith, I find his critique of the way many left anarchists are militant shock troops of liberalism to be a serious and disturbing critique as well as the Nietzschean critique of modernity to be taken seriously and not softened as it has been in French post-structuralism. 

Skepoet:  You started out in the libertarian socialist tradition but have moved towards a pan-anarchist movement than includes decentralized nationalists and non-socialists.   Could you describe how you left ”left” anarchism in its socialist variety?

Keith Preston:  I never really renounced “socialist-anarchism.” I’m still interested in schools of thought that fall under that banner like syndicalism and mutualism, and I still very much consider the founding fathers (and mothers!) of classical anarchism to be influences on my thought. But I did abandon the mainstream (if it could be called that) of the socialist-anarchist movement. The reason for that is the left-anarchist milieu in its modern form is simply a youth subculture more interested in lifestyle issues (like veganism and punk music) than in revolutionary politics. And to the degree that these anarchists have any serious political perspective at all, it’s simply a regurgitation of fairly cliched left-progressive doctrines.

If listen to what the mainstream anarchists talk about-gay rights, global warming, immigrants rights, feminism, anti-racism, animal rights, defending the welfare state. the whole laundry list-they don’t sound much different than what you would hear in the local liberal church parish, or at a Democratic party precinct meeting, or a university humanities course. Eventually, I came to the realization that a serious anti-state movement would need to be grounded in population groups whose core values really do put them at odds with the mainstream political culture. There are plenty of these: the urban underclass and underworld, religious sects whose exotic beliefs get them in trouble with the state, ethnic separatists, pro-gun militias, radical survivalists, drug cultures and sex cultures that are considered deviant or criminal, etc. I’ve been very happy to witness the growth of the anti-civilization movement within the ranks anarchism. What you label “decentralized nationalists” and non-socialists who oppose the state also fall into this category. So it’s not so much about abandoning what I was before as much as building on that and expanding my perspective a bit.

S:  Well, these movements have been around since the middle 1990s on my radar, but I have noticed that Occupy movement seems to have pushed this tensions back into the radical milieu, so to speak. What have you noticed in the past year on the ground?

K.P.:  I consider Occupy Wall Street to largely be a recycling of the anti-globalization movement of the late 1990s and early 2000s. I am skeptical as to whether it will fare any better than the anti-globalization movement did. From what I have observed thus far, OWS is a fairly standard representation of the left-wing subculture, in the sense that the OWS movement seems to roll out a hodge-podge of relatively conventional left-of-center issues in a very chaotic way that lacks direction or vision. OWS is a movement that is easily ignored or coopted by the establishment because it is does not threaten the system in any particularly significant way.

I essentially see OWS as the left’s counterpart to the Teabaggers who were easily coopted by the neocons. Where are the Teabaggers today? It will be fairly easy for the Democrats to coopt OWS over the long haul. Look how easily the New Left of the 1960s was coopted and that was a far more radical movement than OWS. The problem is that OWS offers no radical vision that is fundamentally at odds with the survival of the system. OWS has not developed a position of what might be called “radical otherness” in regards to its relationship to the political establishment.

I should probably add to my answer to your first question that I still very much consider socialist-anarchism of the leftist variety to be a legitimate part of the anarchist paradigm. My criticisms of that milieu are based on my perspective that it is too narrowly focused and that it is ineffective at actually attacking the state. The number of strands of anti-state, libertarian, or anti-authoritarian radicalism are quite numerous. I consider all of these, from anarcha-feminism to Islamic anarchism to queer anarchism to national-anarchism, to be different denominations of the broader anarchist philosophy, just like the Christian religion has all of its different denominational or sectarian variations. The problem I have with the left-anarchists is that I regard them as playing the same role in anarchism that a form of sectarian fundamentalism might play in Christianity. I wish to embrace of all of the different tribes of the anarchist paradigm as brothers and sisters within the anarchist “faith,” if you will, despite our own tribal, sectarian, or denominational differences and however much the different types of anarchists may hate each other.

My goal is for a civilization to emerge eventually where anarchism becomes the prevailing political, social, and economic philosophy, just as Christianity dominated medieval European civilization, Islam dominates the civilization of the Middle East, or Confucianism dominates traditional Chinese civilization.

I try to approach controversial social, political, or economic questions from an objective, scholarly perspective  and I try to understand all different sides of issues and glean what tangible facts are available rather than simply relying on the established left-liberal paradigm that dominates the academic world as most anarchists seem to do. This ultimately leads to my taking a lot of unorthodox positions, although my primary concern in the the area of anarchist strategy. I think philosophical abstractions are worthless if they can’t be transmitted into real life action. I’m interested in question like what should the priorities of anarchists be given our current political conditions? What should be our principal goals? What are some real world goals we can set for ourselves that are actually achievable? What is the most practical approach to the question of what a civilization where the anarchist paradigm is the prevalent paradigm might look like? Questions of that nature.

S:  It has been interesting to see your post-left readings of Carl Schmitt who is a jurist whose work was ignored for a long time and I think re-popularized primarily by the works of the left-wing philosophy Agamben and by thinkers on in the European New Right.  How is an anarchist like yourself informed by Schmitt?

K.P.: Schmitt’s thought really unmasks the essence of the state in a way that I think is more penetrating that even much anarchist thought because it lacks the ideological predisposition towards attacking the state that an anarchist would obviously have and there’s also a lot of moral pretentiousness found in much anarchist writing. Schmitt is writing from the perspective of a brutally honest realist. He is one of those rare political theorists like Machiavelli, Hobbes, or Nietzsche that is able to analyze politics without much in the way of illusions.

Schmitt considered the true nature of the political to be organized collectives with the potential to engage in lethal conflict with one another. His concept of political sovereignty is also quite penetrating. As Schmitt said: “Sovereign is he who decides on the state of the exception.” What he meant by that is that the real power in any society resides in those who are able to set aside the formal rule-making process and codified system of laws when it suits the interests of the state. The law is intended for subjects rather than rulers. The state is a ruler or collection of rulers who act in their own interests. The law serves to restrain subjects, and not to restrain rulers in any authentic sense. Within the realm of the truly political, rulers engage in perpetual brawling with other rulers or potential rulers.

S.:  The sovereign exception is an interesting issue. So what is the anarchist answer to the idea of the sovereign exception?

K.P.:  I think that in a civilization where anarchism was the prevailing political perspective the sovereign would be non-state entities that were capable of repelling physical threats to the anarchist polities. For instance, there might be anarchist-led militias, citizen posses, or private defense forces that would serve the function of resisting either an external invasion or the attempted seizure of power by any one political faction for the purpose of creating a new state.

This one reason why I think fourth generation warfare theory is so interesting because it postulates that the sovereignty of the state is receding and giving way to non-state actors in the realm of military conflict.

There are some interesting historical examples of sovereignty without the state. The Icelandic Commonwealth existed for several centuries minus a single sovereign entity with a monopoly on coercion. During the Spanish Civil War, the anarchist militia confederations essentially replaced the state in certain regions of Spain. An interesting contemporary example is Hezbollah, which has for the most part replaced the Lebanese state as the sovereign in Lebanese society. Of course, Hezbollah are not anarchists, but they are an illustration of how a sovereign can emerge that eclipses the state.

S.: On the Fourth generation warfare:  This seems to also seem to be used as an excuse to strengthen the state.  Do you see this is a trend that is, at root, a sign that elements of the larger culture(s) are separating and going into radically different directions?

K.P.:  Sure. I think a major part of the premise behind the US’s “war on terrorism” is awareness on the parts of the overlords of the empire that the fourth generation resistance is rising and challenging the state in many different areas. So the state is trying to strengthen its position.

At present, most serious fourth generation efforts come from the periphery and conflict between these regions and the empire which is for the most part centered in the West has existed for centuries, of course. So there’s nothing particularly new going on there. However, within the center of the empire itself there does seem to be a separation taking class due to a lack of cultural cohesion. In Europe, the conflict is fueled by mass immigration into what were until very recently mostly homogenous societies. In America, I think the conflict is largely a class conflict on two different levels. First, there is the broader widening of class divisions that has simultaneously generated a strengthened plutocracy at the top, a shrinking middle class and a growing lower prolertarian and lumpenproletarian classes. Large scale immigration has played a role in this obviously, but I don’t think it’s the principal cause. Second, there seems to be a particularly intense class struggle between the dying WASP elites and their constituents among the traditional middle class and the rising upper middle class that is informed by the values of political correctness or what I call totalitarian humanism. This is what I consider to be the source of the US culture wars.

K.P.:  I think what you call “totalitarian humanism,” I call liberalism without the gloves on.  This, however, confuses people since the term liberal is linked to the center-left, which is only one of its manifestations.  Do you see the contradictions within totalitarian
humanism leading to more or less balkanization?

S:  Oh, more balkanization. Very much so. In fact, I think the contradictions within totalitarian humanism will be what eventually brings about its demise. Totalitarian humanism will end when the PC coalition fractures and its component parts eventually turn on each other. A key fault line is going to be the incompatibility of Western liberalism with the social conservatism endemic to most non-Western cultures. For instance, I’ve seen some research that shows anti-gay attitudes are more prevalent among African-Americans than any other ethnic group in the US. Secularism is certainly far more prevalent among Western liberals than among Third world immigrants. Right now, the line that the totalitarian humanist Left takes is something along the lines of “Oppressed peoples everywhere, unite against the white bourgeoisie!” or some variation of that. But these fault lines are very real and will increasingly find their way to the surface over time.

S.:  Is this why you have done so much work with alt right? That the Marxist and anarchist left no longer distances itself from liberalism in a meaningful way?

K.P.:  I’d say there are four things that drew me towards the alt right. First, the alt right is about 100% consistently opposed to American imperialist military adventurism. The Left often falls down on this question and gets taken in by supposed “humanitarian interventions,” for instance. The alt right also has a strong Nietzschean foundation which overlaps quite well with my own philosophical and meta-political stance. The alt right is much more willing to critique or criticize Christianity in a way that would be unthinkable to American-style conservatives and in a way that offers a lot more dept than the reflexive secular humanism or theological liberalism found on the Left. Lastly, as you point out, the alt right is the only political tendency that consistently criticizes totalitarian humanism and does so in a penetrating way.

I consider totalitarian humanism to a very dangerous force that is on the rise in the West, and despite their professed oppositional stance, the Marxist and anarchist left have swallowed the totalitarian humanist bait hook, line, and sinker so to speak, essentially making them the useful idiots of the liberal establishment.

S.:  A friend of mine says the same thing: “Lately the rhetoric between liberals and leftist, you’d think the far left would be an alternative to a lot of PC platitudes, but it isn’t anymore.”   This leads me to some serious questions: I have noticed a lot of professed anti-Fascists using fascist-style intimidation against other forms of anarchism. I suspect you see these anarchists essentially reflecting the anarcho-liberal confusion and becoming a sort of militant-wing for liberal identity politics?

K.P.:  The “anti-fascists” are the mirror image of the Nazi stormtroopers who went about physically attacking Jews and Marxists during the Weimar period. Essentially they are the brown shirts of totalitarian humanism. The tendencies that I refer to as the “anarcho-leftoids” are a kind of parody of PC. Describing them as a “militant wing for liberal identity politics” would be apt in some ways, though perhaps too charitable. They are the new fascists in every essential aspect.

Your question here brings up a very important point. I’ve stated before that my ultimate goal is to build a kind of confederation or agglomeration of tribes of anarchists, libertarians, and another anti-authoritarian radicals who may have many, many profound differences of opinion or ways of life but who are united in their commitment to attacking the state. And, of course, I’ve developed the concept of pan-secessionism as a tactic to be used towards that end. I am sometimes asked if whether my persistent criticisms of the left-anarchists in these areas is not antithetical to my larger goal of a unified anarchist resistance. Am I not acting as a divider rather than as a bridge-builder?

But the immediate problem that we are confronted with is the fact that this totalitarian leftist mindset dominates the mainstream of the anarchist movement, certainly in the English-speaking countries. The leftist-anarchists insist on excluding the other anarchist tribes from their midst on the ground that they are not pure enough in doctrine. For instance, anarcho-capitalists, national-anarchists, Tolkienesque anarcho-monarchists, Nietzschean anarchists of the right, religious anarchists, conservative anarchists similar to the late Joe Sobran, sometimes even left-libertarians like the agorists, mutualists, or voluntarists are rejected for their supposed deviance from official doctrine in one way or another. The leftist fundamentalism that dominates the mainstream anarchist movement is comparable in many ways to the Protestant fundamentalism that dominates American Christianity. I know because I’ve been both a Protestant fundamentalist and a left-anarchist at various points in my life.

So I’m in a situation where in order to pursue my long-terms goals of unifying anti-state radicals against our common enemy, it’s necessary to become a divider in the short-term. I’m divisive because I attack the grip that doctrinaire leftism has on the movement, particularly in the USA. Whenever you speak out against the prevailing trend, you automatically become a divisive figure. So of course those within the mainstream anarchist movement will often come to regard someone like me as the equivalent of heretic who has rejected articles of the true faith. But then there are other anarchists who start to think, “well, you know, maybe Preston has a point with some of his criticisms” and maybe I provide a platform for those anarchists who are aware of some of these problems and have been hesitant to speak up. I’m also opening the door for those anarchists whose own beliefs differ from those of the hard leftists to eventually become accepted by and integrated into the wider anarchist milieu. There are a number of trends in left-anarchism that I see as encouraging such as the post-leftist, situationist, and Stirner-influenced tendencies. While I have my differences with primitivists I have not found them to be as hostile towards other types of anarchists as the leftoids. I also very much appreciate those anarchist tendencies that assert a kind of tribal identity among minority ethnic groups, such as Anarchist People of Color or native anarchists. This is of course very consistent with my broader goal of building a confederation of anti-state tribes.

S.:  Do you see the tribe as the only viable and possibly just political unit?

K.P.:  I should probably clarify what I mean by “tribe.” I’m using the term as a metaphor for any kind of voluntary association sharing a common purpose or identity and functioning independently of the state. So in this context there could certainly be anarchist “tribes” in the common sense of a population group sharing a particular language, culture, religion, or ethnicity, but there could also be tribes committed to a specific political stance, or economic system, or lifestyle interest. For instance, some years ago I came across a group advocating a “stoner homeland” for potheads in northern California. Presumably, there could be stoner anarchist tribes and there could be straight edge anarchist tribes just like there can be tribes representing Christians or Muslims or other kinds of identities. Within in the anarchist tradition, for instance, I would consider the syndicalists to be a tribe, the individualist-anarchists to be a tribe, the Kropotkinites to be a tribe, the Catholic Workers to be a tribe, and so forth.

I think tribes are the most natural form of human social organization. Therefore, they are probably the most viable in terms of durability as well. As to whether they are the most just, I think that’s a subjective question. I don’t really believe in the concept of abstract justice found in much of traditional Western metaphysics of the kinds associated with, for instance, Plato or the Church fathers or the natural rights theorists of the Enlightenment. I’m very much a Nietzschean, possibly a Foucaultian, on this question.

S.:  What do you think is Nietzche’s relevance to anarchism?

K.P.:  Of all the great thinkers of the modern era, Nietzsche was probably the most prescient and penetrating. He recognized that the core foundations of Western civilization-philosophical, cultural, moral, religious-had essentially been overthrown by the advancements in human knowledge that came out of the scientific revolution, the industrial revolution, and the Enlightenment. Not only had Christianity been discredited, but so had traditional Western metaphysics. What distinguishes the thought of Nietzsche is that he takes things a step further and attacks the intellectual systems that grew out of the Enlightenment and had taken hold among educated people in his own era. In particular, he understood the progressive faith associated with movements like liberalism and socialism to essentially be secular derivatives of Christianity. Nietzsche regarded the intellectuals of his time as not having really abandoned faith in God, but rather as having invented new gods to believe in like progress, utopianism, equality, universalism, nationalism, racialism, anarchism, and so forth. All of these became forms of secular millenarianism in Nietzsche’s day.

Nietzsche considered all of these trends to be efforts to come to terms, or perhaps avoiding coming to terms, with the death of the foundations of traditional values. He saw these new gods as creating a cultural powder keg that would explode in grotesque warfare in the twentieth century, which is precisely what happened. He also believed it would be the twenty-first century before Western people began to really confront the crisis generated by the erosion of the foundations of their civilization and that cultural nihilism would be the greatest obstacle that the West would have to overcome. We see this today in the self-hatred and wish for cultural self-destruction that exists among Western peoples, particularly the educated elites. For instance, it is quite obviously seen in the thrill with which Western intellectuals anticipate the potential demographic overrun and cultural dispossession of the West.

What is ironic is that the leftist fundamentalism that dominates the mainstream of the anarchist milieu is perhaps the most advanced form of this nihilism. They’ve essentially absorbed the nihilism of the Western elites and amplified it several times over. In particular, they often epitomize the slave morality Nietzsche regarded as having its roots in Christianity and having been carried over into its secular derivatives on the political left.

So I think that the thought of Nietzsche, properly understood, could contribute to an awakening in the anarchist community, and provide us with the intellectual armour necessary to effectively combat our establish overlords rather than simply parroting them as so many of us do now. It does no good to simply regurgitate the values of political correctness when these are simultaneously the legitimizing values of the ruling class.

S.:  Thank you for your time. Anything you’d like to say in closing?

K.P.: Just to say that the first principal of any authentic radicalism has to be independence of mind above all other values. It’s not about how much you agree or disagree with me. Rather, it’s about your ability to apply critical analysis to every question and to every situation. It’s about being able to see every side of every question and giving due recognition where it’s merited. Any set of ideas, no matter what they are, can become menacing when they are dogmatized to the point of becoming unquestionable articles of faith, particularly when intertwined with the authority of the state. No matter how righteous a particular crusade may seem if its presumptions are not subject to regular critical scrutiny then it becomes a potential foundation for yet another tyranny.

Marginalia on Radical Thinking Series can be found hereherehereherehere, here hereherehereherehere  here, and here. 

 

Keith Preston

Keith Preston

Keith Preston is the chief editor of AttacktheSystem.com and holds graduate degrees in history and sociology. He was awarded the 2008 Chris R. Tame Memorial Prize by the United Kingdom's Libertarian Alliance for his essay, "Free Enterprise: The Antidote to Corporate Plutocracy."