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vendredi, 13 mai 2011

Poids de la mémoire, nécessité de l'Histoire

reichstag5a.jpgPoids de la mémoire, nécessité de l'Histoire

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: http://www.insolent.fr/

On a fêté hier en France l'armistice de 1945. Dans l'ancienne Moscovie on commémore cela le 9 mai, en considération de l'entrée victorieuse des troupes staliniennes dans la vieille capitale prussienne. Il existe ainsi, de manière inévitable, plusieurs versions de l'Histoire. Ce qui tient lieu d'occident gagnerait par conséquent à sortir, au moins, de la Mémoire formatée, dans la seconde moitié du XXe siècle par la propagande soviétique.

On pourrait donc commencer par le commencement.

La seconde guerre mondiale a été mise en route le 23 août 1939 à Moscou. Joachim von Ribbentrop et Viatcheslav Molotov, respectivement ministre des Affaires étrangères du Reich et commissaire du peuple de l'Union soviétique paraphèrent ce jour-là deux documents. Le premier, rendu public, se présentait comme un pacte de non-agression entre les deux États. Personne ne s'y trompait. Un second accord le complète sous forme d'un protocole secret délimitant à l'avance les zones d'influence respective en Europe centrale et orientale qui résulteront du conflit immédiatement à venir. Un troisième interviendra le 28 septembre pour le partage des dépouilles.

Les choses s'enchaîneront dès lors irrémédiablement. Hitler attaquera la Pologne une semaine plus tard, le 1er septembre. Son compère Staline le suivra, frappant dans le dos le frère slave, le 17. Un conflit monstrueux allait embraser le monde pour 6 années, provoquant la mort de 50 à 60 millions de victimes. Il ne se terminera qu'en août 1945, avec la conférence de Potsdam. Le dictateur soviétique avait entre-temps changé de camp, le 22 juin 1941. Il le fit involontairement, et sans l'avoir lui-même prévu. Il fera cependant avaliser de manière définitive par ses nouveaux partenaires de l'ouest, ses conquêtes territoriales. En Europe, tous ses agrandissements remontaient à la période de son appartenance au camp adverse entre 1939 et 1941.

Ses interlocuteurs d'alors venaient d'accéder au pouvoir. Ils s'appelaient Harry Truman, ayant succédé en avril à Roosevelt comme président des États-Unis, et Clement Attlee chef du parti travailliste, vainqueur des élections législatives remplaçant Churchill le 26 juillet 1944. À Yalta, l'Amérique et la Grande Bretagne avaient avalisé les bases de cette consolidation des acquis territoriaux. Les deux grands alliés occidentaux avaient en effet cosigné le 11 février 1945 la "déclaration sur l'Europe libérée" considérant qu'en Europe de l'est, "la libération par l'armée rouge crée une situation politique nouvelle".

Guère novatrice pourtant, celle-ci reprenait presque exactement la position redessinée le 28 septembre 1939 par le maître du Kremlin en accord avec Ribbentrop.

Les destructions immenses, les pertes humaines, les bouleversements politiques et sociaux résultant de la déflagration, mirent au second plan les charcutages territoriaux.

Pas d'histoire sans géographie, par de géographie sans cartes, nous enseignait-on pourtant autrefois.

Les Français, absents des deux conférences de Potsdam et de Yalta, libérés par les Américains et peu soucieux de géographie ont longtemps considéré comme points de détails les modifications apportées à la carte de l'Europe orientale. Aux yeux de beaucoup de décideurs nombre de frontières sont tenues pour justes dès lors que, résultant de l'histoire militaire, elles ont été fixées au moment de la signature des armistices.

Observons cependant que ces transferts de souverainetés territoriales, au centre de l'Europe, imposées en 1940 et pérennisées en 1945 répondaient à trois caractéristiques.

Premièrement, aucune d'entre elles ne correspondait ni à la volonté exprimée démocratiquement et pacifiquement par les populations, entre les deux guerres, ni à la plus élémentaire des cartes linguistiques.

Deuxièmement, du nord au sud, de la Carélie finnoise à la Bessarabie roumaine, elles permettaient toutes, aux forces armées soviétiques, de pénétrer directement dans chacun des pays satellisés et incorporés de force dans l'Empire communiste.

Et enfin toutes ces conquêtes, soit 9 territoires totalisant 435 000 km2, soit la superficie de 75 départements français, avaient été opérés pendant la période 1939-1941. (1)

À noter aussi que si 4 de ces 9 pays ont recouvré en 1991 leurs indépendances étatiques, et si 3 d'entre eux appartiennent désormais à l'Otan et à l'Union européenne, aucune frontière n'a fait l'objet ni d'un réexamen, ce qui peut être considéré désormais comme un moindre mal, ni même d'un assouplissement.

On doit donc constater que l'alliance entre Staline et Hitler, n'est pas seulement demeurée impunie. Initiée par le dictateur soviétique (2) elle se traduisit diplomatiquement par trois accords logiquement inséparables.

Le crime dont Katyn est devenu la métaphore sanglante, commis au détriment des victimes polonaises, ne doit être tenu ni pour isolé, ni pour accidentel, ni même pour spécifique au martyre d'une seule nation. Le massacre des élites réputées bourgeoises fut ainsi perpétré par l'occupant rouge. Avec ou sans la complicité de ses alliés du moment, elle laissa des traces profondes dans toute l'Europe de l'est.

Elle aura profité pendant un demi-siècle au partenaire communiste.

Elle a été transférée sans doute, de manière artificielle au second rang de la "mémoire".

Mais elle ne doit pas, elle ne peut pas être oubliée par l'Histoire

JG Malliarakis


Apostilles

  1. La carte et le tableau de ces territoires figurent dans le livre "L'Alliance Staline Hitler" (chapitre Ier "Cartes sur tables"), dont la parution se trouve reportée de quelques jours. Il parviendra chez les souscripteurs fin mai. Je les prie de bien vouloir m'excuser de ce petit retard et j'en profite pour proposer aux autres de bénéficier encore jusqu'au 25 mai des conditions de souscription, au prix de 20 euros, payables soit par chèque adressé aux Éditions du Trident, 39 rue du Cherche Midi, 75006 Paris tel 06 72 87 31 59, soit par carte bancaire en utilisant la page dédiée du site des Éditions du Trident.

     

  2. ce que démontrent les 250 pages de documents publiés dans "L'Alliance Staline Hitler".

"L'Alliance Staline Hitler"

Ashs Sous ce titre paraîtra un ouvrage de l'auteur de ces lignes retraçant le contexte de la politique soviétique pendant toute l'entre deux guerres. Il comprend en annexe, et expliquant, plus de 80 documents diplomatiques, caractéristiques de cette alliance. Il sera en vente à partir du 25 mai au prix de 29 euros. Les lecteurs de L'Insolent peuvent y souscrire jusqu'au 25 mai au prix de 20 euros, soit en passant par la page spéciale sur le site des Éditions du Trident, soit en adressant directement un chèque de 20 euros aux Éditions du Trident 39 rue du Cherche Midi 75006 Paris. Tel 06 72 87 31 59.

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jeudi, 12 mai 2011

Robert Steuckers: Answers given to the Scandinavian Group "Oskorei"

Robert Steuckers:

Answers Given to the Scandinavian Group and Internet Forum “Oskorei / motpol.nu”)

 

AvrilJuillet2010 186.jpgPicture: Walking along Heidegger's path in Todtnauberg, Germany, July 2010 (Photo, copyright: AnaR).

 

Why did you found « Synergies Européennes » ?

 

Initially I had no intention to found any group or subgroup in the broad family of New Right clubs and caucuses. But as, for many reasons, cooperation with the French branch around Alain de Benoist seemed to be impossible to resume, I first decided to retire completely and to devote myself to other tasks, such as translations or private teaching. This transition period of disabused withdrawal lasted exactly one month and one week (from December 6th, 1992 to begin January 1993). When friends from Provence phoned me during the first days of 1993 to express their best wishes for the New Year to come and when I told them what kind of decision I had taken, they protested heavily, saying that they preferred to rally under my supervision than under the one of the always mocked “Parisians”. I answered that I had no possibility to rent places or find accommodations in their part of France. One day after, they found a marvellous location to organise a summer course. Other people, such as Gilbert Sincyr, generously supported this initiative, which six months later was a success due to the tireless efforts of Christiane Pigacé, a university teacher in political sciences in Aix-en-Provence, and of a future lawyer in Marseille, Thierry Mudry, who both could obtain the patronage of Prof. Julien Freund. The summer course was a success. But no one had still the idea of founding a new independent think tank. It came only one year later when we had to organise several preparatory meetings in France and Belgium for a next summer course at the same location. Things were decided in April 1994 in Flanders, at least for the Belgians, Italians, Spaniards, Portuguese and French. A German-Austrian team joined in 1995 immediately after a summer course of the German weekly paper “Junge Freiheit”, that organized a short trip to Prague for the participants (including Sunic, the Russian writer Vladimir Wiedemann and myself); people of the initial French team, under the leading of Jean de Bussac, travelled to the Baltic countries, to try to make contacts there. In 1996, Sincyr, de Bussac and Sorel went to Moscow to meet a Russian team lead by Anatoly Ivanov, former Soviet dissident and excellent translator from French and German into Russian, Vladimir Avdeev and Pavel Tulaev. We had also the support of Croatians (Sunic, Martinovic, Vujic) and Serbs (late Dragos Kalajic) despite the war raging in the Balkans between these two peoples. In Latin America we’ve always had the support of Ancient Greek philosophy teacher Alberto Buela, who is also an Argentinian rancher leading a small ranch of 600 cows, and his old fellow Horacio Cagni, an excellent connoisseur of Oswald Spengler, who has been able to translate the heavy German sentences of Spengler himself into a limpid Spanish prose. The meetings and summer courses lasted till 2003 and the magazines were published till 2004. Of course, personal contacts are still held and new friends are starting new initiatives, better adapted to the tastes of younger people. In 2007 we started to blog on the net with “euro-synergies.hautetfort.com” in seven languages with new texts every day and with “vouloir.hautetfort.com” only in French with all the articles in our archives. This latest initiative is due to a rebuilt French section in Paris. These blogging activities bring us more readers and contacts than the old ways of working. Postage costs were in the end too high to let the printed stuff survive. The efforts of our American friend Greg Johnson, excellent translator from French into English, has opened us new horizons in the world, where English is more largely known than other European languages, except Spanish. The translations of Greg can be read on “counter-currents.com”. Tomislav Sunic with all his connections in the New World, in England and Scandinavia has played a key role in this step forward. He will force me to write in English in the next future, just as you do now, and to abandon my habit to write mainly in French and sometimes in German, languages that I master better that English. The next long interview in English will be the one that Pavel Tulaev submitted to me some days ago (January 2011). In fact, when I entered as a full member the New Right groups in September 1980, after having been drilled during a special summer course in Provence in July 1980 in the frame of the so-called “Temistoklès Savas Promotion” (T. Savas was a Greek friend who had just died in a motorbike accident in the Northern Greek mountains), I promised to Prof. Pierre Vial, who was at that time one of the main leaders of the celebrated GRECE-group, to lead a metapolitical battle till my last breath. So things are still going on as they ought to.

 

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The marvellous water bridge of Rocquevafour were formerly the GRECE Summer Courses were given

Now the very purposes of “Synergies Européennes” or “Euro-Synergies” were to enable all people in Europe (and outside Europe) to exchange ideas, books, views, to start personal contacts, to stimulate the necessity of translating a maximum of texts or interviews, in order to accelerate the maturing process leading to the birth of a new European or European-based political think tank. Another purpose was to discover new authors, usually rejected by the dominant thoughts or neglected by old right groups or to interpret them in new perspectives.

 

“Synergy” means in the Ancient Greek language, “work together” (“syn” = “together” and “ergon” = “to work”); it has a stronger intellectual and political connotation than its Latin equivalent “cooperare” (“co” derived from “cum” = “with”, “together” - and “operare” = “to work”). Translations, meetings and all other ways of cooperating (for conferences, individual speeches or lectures, radio broadcasting or video clips on You Tube, etc.) are the very keys to a successful development of all possible metapolitical initiatives, be they individual, collegial or other. People must be on the move as often as possible, meet each other, eat and drink together, camp under poor soldierly conditions, walk together in beautiful landscapes, taste open-mindedly the local kitchen or liquors, remembering one simple but o so important thing, i. e. that joyfulness must be the core virtue of a good working metapolitical scene. When sometimes things have failed, it was mainly due to humourless, snooty or yellow-bellied guys, who thought they alone could grasp one day the “Truth” and that all others were gannets or cretins. Jean Mabire and Julien Freund, Guillaume Faye and Tomislav Sunic, Alberto Buela and Pavel Tulaev were or are joyful people, who can teach you a lot of very serious things or explain you the most complicated notions without forgetting that joy and gaiety must remain the core virtues of all intellectual work. If there is no joy, you will inevitably be labelled as dull and lose the metapolitical battle. Don’t forget that medieval born initiatives like the German “Burschenschaften” (Students’ Corporations) or the Flemish “Rederijkers Kamers” (“Chambers of Rhetoric”) or the Youth Movements in pre-Nazi Germany were all initiatives where the highest intellectual matters were discussed and, once the seminary closed, followed by joyful songs, drinking parties or dance (Arthur Koestler remembers his time spent at Vienna Jewish Burschenschaft “Unitas” as the best of his youth, despite the fact that the Jewish students of Vienna considered in petto that the habits of the Burschenschaften should be adopted by them as pure mimicking). Humour and irony are also keys to success. A good cartoonist can reach the bull’s eye better than a dry philosopher.

 

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Provence village of Lourmarin where three Summer courses of "Synergies Européennes" were held

 

How do you view the proper relationship between the national state and the European Community?

 

Well, it depends which national state you are talking about. Some states have a strong political personality, born out of their own history. Others are remnants of former greater empires, like many states in Central Europe, which once upon a time were parts of the Austrian-Hungarian Habsburgs Empire. France, Britain and Sweden, for instance, have such a well-defined strong personality. Belgium, the country in which I was born, is a more or less artificial state, being a remnant entity of the Austrian-Hungarian Empire and of the medieval German Holy Roman Empire but having been strongly under the influence of France due to the use of French language in the Southern part of the kingdom and among the elites, even in Flemish speaking provinces. Croatia has been part of the Hungarian Crown’s Lands within the Austrian-Hungarian Empire and still desires to have closer links with Austria, Germany and Italy. Bosnia cultivates both the nostalgia of the Austrian-Hungarian Empire and of the Ottoman Empire. The Netherlands has certainly a stronger identity than Belgium or Croatia but this identity has the tendency to develop in two very different directions: a see-oriented direction towards Britain and the United States, or a land-oriented direction towards Germany and Flanders in Belgium. Countries with a weaker identity have the tendency to be more pro-European than the ones that have this strong history born personality I’ve just mentioned. But on the other hand Britain is experimenting nowadays a process of devolution, especially in Scotland and in a lesser extent in Wales. France is still theoretically the embodiment of a strongly centralised state but regional and local identities are flourishing as an alternative to the official universalistic ideology of the “République”, leading to a compelled acceptation of mass immigration imposed to the native populations, that, as a result, instinctively take up local or regional roots, which look more genuine and gentle, being seen as in complete accordance with one’s “deepest heart”.

 

To theorise the “proper relationship” between the national state and the European Union, you have to look out for a functioning model, in which several types of identities, be they linguistic or confessional, are overlapping and displaying a kind of mosaic patchwork on a smaller scale than Europe, which is obviously such a patchwork, especially in its central continental areas. The only functioning model we have is the Swiss model. This democratic model was born in an intersection area in the middle of the European continent, where three main European languages and one local language meet as well as two different Christian faiths, Protestantism and Catholicism, Swiss Protestantism being once more divided between Lutherans in German speaking Basle and Calvinist in French speaking Geneva, with remnants of Zwingli’s Protestantism around Zurich. Most German speaking Swiss are otherwise Roman Catholics, while most French speaking Swiss are Protestants except in the Canton of Jura. To coordinate optimally all these differences, what could lead to endless conflicts, the Swiss political system invented a form of federalism that allowed people to live in peace while keeping their differences alive. This could be a model for all European states and for regions within these states. The federal level in Switzerland is a “slim” and efficient level. Most matters are left in the hands of local politicians and officials. Moreover the Swiss system foresees the referendum as a decision making instrument at both federal and cantonal levels. The people can introduce a claim at local or national level, leading to the organisation of a referendum for all kind of matters: the building of a bridge, ecological problems, introduction or suppression of a railway or a bus connection, etc. In 2009 and in 2010, two referendums took place at federal level: the first one was introduced by a rightist populist party to forbid the building of minarets in Swiss cities and towns, in accordance to the very old ecological and town-planning laws of the Swiss Confederation, mostly accepted or introduced by leftist “progressive” political forces in former times. In November 2010, also very recently, people voted to expel all criminal foreigners out of the country, avoiding in this way the most painful effects of mass immigration. Such people’s initiatives would be impossible in other European countries, despite the fact that expelling criminals cannot be considered as “racist” (as non criminal foreigners cannot be expelled) or as hostile to particular religious faiths, as no religion tolerates crimes as acceptable patterns of behaviour.

 

Therefore, the possible adoption of this Swiss model, beyond its latest anti-immigration aspects, would allow other European peoples to vote in order to coin a policy-making decision about actual problems and so to avoid being arrogantly ordained by ukases imagined by the fertile fantasy of Eurocratic eggheads in Brussels. The adoption of the Swiss model implies of course to reduce most of the biggest states in Europe into smaller entities or to adopt a federal system like in Spain, Austria, Belgium or Germany, plus the possibility to organise referendums like in Switzerland, as this is not the case in the otherwise complete federal states I’ve just mentioned. This is a lack of democracy. The main problem would be France, where this kind of federalism and of democracy has never been introduced. Nevertheless, the demand for the referendum system is growing in France, as you can read it on www.polemia.com, where former New Right exponent Yvan Blot is currently resuming all his ideas, suggestions and critics about this topic.

 

96720241.jpgPicture: The Splügenpass at the Italian-Swiss boarder where Synergon's Summer Course 1996 was held (Photo: RS)

 

The introducing of a general federal system in Europe with broad devolution within the existing states is not accepted everywhere. In Italy, where the federalist Lega Nord is continuously successful in the Northern provinces of the country, partisans of a strong state argue that a balkanization in the disguise of a general federalisation would weaken many state’s instruments that have been firmly settled in former times and enable the present-day state foundations or practices to avoid absorption by globalist American-lead agencies or concerns. This is of course an actual risk. So all the state institutions having been developed in Europe to enhance autarky (self-sufficiency) at whatever level possible must be kept out of any dissolution process implied by any form of devolution.

 

A policy consisting of introducing a referendum to avoid people being crushed by too centralised states or by eurocrats, of a devolution allowing this genuine form of democracy to be established everywhere and of keeping alive all institutions aiming at self-sufficiency was perhaps the hope of Solzhenitsyn for his dear old Russia. Such a policy ought to be made secure according to historical Russian and Swiss models, but cannot of course be implemented by the current political personnel. Needless to say that such a personnel is corrupt but not only that. It is brainwashed and duped by all kind of silly ready-made ideologies or blueprints, invented mostly in American think tanks, their European counter-parts and the main media agencies. To summarize it, these ideologies aim at weakening the societies by mocking their traditional patterns of behaviour, at generalizing the ideological assets of neo-liberalism in order to let globalization be thoroughly implemented in every corner of the world and at reducing Europe to remain once for ever a disguised colony of the United States.

 

Therefore, there is the need to replace such a deceiving personnel by new teams in every European country. These new teams cannot be the usual populist alternative parties as they are mostly unaware of the dangers of neo-liberalism, i.e. the new universalistic ideology suggested and imposed by the most dangerous think tanks of the left and of the establishment: from the camouflaged Trotskites within the social-democratic parties to the “new philosophers” in France, who paved the way to a subtle mixture of “political correctness”, apparent libertarianism, an apparently vehement and staunch defence of the human rights, avowed antifascism and anticommunism (communism being the result of a worship of mostly German “thought masters” (“maîtres-à-penser”) like Hegel  or Marx). The usual populist parties never managed to develop a discourse about and against this real danger jeopardizing Europe’s future. They were each time trapped by one aspect or another of this subtle mixture, especially all the anticommunist aspects.

 

A “new team” should give following answer to the now well-established official ideology of the main medias:

-          A defence of the social systems in Europe or of an adaptation/modernization of them, erasing the corruptions that deposited during several decades; the model would be of course the partnership existing since the foundation of the Federal Republic of Germany between workers and bosses; the investment model called the “Rhine Model” by the French thinker Michel Albert, where the capital is permanently invested in new technologies, in Research & Development, in academic think tanks, etc. The defence of the so-called socialist social systems in Europe aims essentially at preserving the families’ patrimony (especially modest working-class families because it gives them a safe security net in case of recession), at securing the future of the school and academic networks (now disintegrating under the iron heel of the banksters’ neoliberalism) and at securing a free and good functioning medical system in all European countries. It has often been said that the “non merchant sectors” were suffering due to all kind of imposed shortages (in the name of an alleged economic efficiency) and to the poor salaries earned by teaching or medical personnel. The “anti-shopkeeper” mentality of the so-called “right” or “new right” is an old heritage linking us to the ideals of the Scotsman Thomas Carlyle and the American poet Ezra Pound. If we want to translate these core ideas into a political programme, we’ll have to elaborate in each European country a specific defence of the “non merchant sectors”, as a civilization is measured not by material and transient productions but by the excellence of its medical and academic systems. We always were defenders of the primacy of culture against the iron heel of banks and economics.

LAGO_DI_VARESE_tramonto_sulle_Alpi.jpg

The Varese Lake, Lombardia, where Synergon's Seminar 1995 and Synergon's Summer Course 2000 was held

 

-          The notion of human rights, as they are propagated by the mainstream medias and by the official American think tanks, is a would-be universalistic ideology, aiming at replacing all the old messianic faiths, be they a religious bias or a Hegelian or Marxist tinted ideology (“the main narratives” of Jean-François Lyotard). But the mainstream notion of human rights are not merely an ideology, it is an instrument fabricated by strategists at the time of President Jimmy Carter, in order to have a constant opportunity to meddle in the affairs of alien countries, in order to weaken them (a strategy already suggested by Sun Tzu). The Chinese could observe very early that drift from a pious reference to human rights towards manipulation and subversion and reacted in arguing that every civilization should be permitted to adapt the notion of human rights to its own core cultural patterns. If the Chinese have the right to adapt, why wouldn’t we Europeans not be entitled to give our own interpretation of human rights within the frame of our own civilization? And above all to be allowed to make a clear distinction, when human rights are evoked, between what is genuine in the true defence of citizens’ rights and obligations and what is the result of an offensive attack perpetrated by an alien “soft power” in order to destabilize our countries’ policy in whatever matters. We should have the courage to denounce every abuse in the manipulating of the human rights’ topic when they are solemnly summoned up only in order to promote any American imperialist project in Europe, as, for instance, the war against Yugoslavia in 1999 was. The justification put forward to start this war was the so-called breach of human rights committed by the Serbian government against the Albanians composing the majority of Kosovo’s population. But in the end it brought to power an infamous gang in this American-backed secessionist province of Kosovo, currently accused of trafficking human organs, weapons and prostitutes. Where are the rights of the people having been bereft of their organs by force or of the poor girls attracted by seducing work contracts in Western Europe, then beaten, locked up in some dreary cellar and finally forced to be on the game? All the media orchestrated humbug about human rights promoted by Carter, Clinton and Albright ended exactly in the worst breaches in common law, that were deleterious for thousands and thousands of victims. The American discourse about human rights is deceitfulness and cant and nothing else. The real purpose was to establish a gigantic military base in Kosovo, namely “Camp Bondsteel”, in order to replace the abandoned bases in Germany after the Cold War and the German reunification and to occupy the Balkans, an area which, since Alexander the Great, allows every audacious conqueror to control Anatolia and all areas beyond it, namely Iraq and Persia. A “new team” in Europe should ceaselessly stigmatize and vilify these abuses and clearly tell the public opinion of their respective countries what are the real purposes behind each American human rights policy. The “new team” should work a bit like Noam Chomsky in the United States, who indefatigably reveals what is Washington’s hidden agenda in every part of the world.

 

To adopt a Swiss model with referendum at local and national level, to reject vehemently the anti-autarky policies induced by the neo-liberal ideology and economical theory, to reject also the mainstream bias of “political correctness” and to perceive the real geopolitical and strategic intentions hidden behind each American step are not capabilities that the political personnel in Europe can currently display. Therefore you won’t have a proper relationship between the national states (and the people as an ethnic reality) and the highest institutions of the European Union, as long as a fooled political pseudo-elite is ruling these latest. You need “new teams” to induce a “proper relationship”.            

 

What is your analysis of the current European Union and it’s future and potential?

 

The answer to the question you ask here could be the stuff of a whole book. Indeed to answer it properly and in a complete way, you need to evoke the all story of the European integration process, starting with the founding act of the CECA/EGKS, i.e. the “European Community of Coal and Steel”, in 1951. After that you had the “Treaty of Rome” in 1957, launching the so-called “Common Market” and, later, the “Treaty of Maastricht” and the “Treaty of Lisbon”.  It seems useless to resume now the entire history of the European “Eurocratic” institutions, especially at a present time when they are totally degenerated by liberal and neo-liberal ideas that of course weaken them and make them in a certain way superfluous. The core idea at the very beginning was to create an “autonomous market”, leading to a certain autarky, which was absolutely possible when the six founding countries possessed large parts of Africa and could so exploit the most important industrial and mineral resources. The decolonization and the support that the United States provided to the independence movements in Africa bereft Europe of a direct access to the main resources. The core idea of an autarky within a certain “Eurafrican” commonwealth has no real significance anymore. This new situation could already have been foreseen in October 1956 when the United States tolerated (and indirectly supported) the Soviet invasion of Hungary despite the opinion of their main allies in Europe and condemned the French-British intervention in Egypt. The year 1956 announced the fate of Europe: the European powers had no right to intervene within Europe itself, as Hungary had freed itself from Soviet yoke and as the treaties signed after 1945 foresaw the withdrawal of all Soviet troops out of the country after some months. The European powers, including Britain, had no right anymore to intervene in Africa in order to keep order.

 

The decolonization process left Europe without a necessary “Ergänzungsraum”, i. e. a “complementary space”, that could be administrated from European capitals and give African people the efficiency of well drilled executives, what they lack since then, precipitating the whole Black continent into a terrible misery. But autarky doesn’t mean the direct access to mineral resources: it means first of all “food autarky”. Few European countries are (or were at the end of the 80s, just before the collapse of the Soviet block) really independent at food level or are now able to produce food excesses. Only Sweden, Hungary, France and Denmark were. For the excellent French demographist Gaston Bouthoul Denmark is the best example of a well-balanced agriculture. This small Scandinavian country is able to produce food excesses that make of it an “agricultural superpower” in Europe: one should simply remember that Danish peasants furnished 75% of the food for the German Wehrmacht during WW2. Without the Danish food excesses, Hitler’s armies wouldn’t have resisted so long in Russia, in Northern Africa and in the West (Italy).

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Perugia, Umbria (Italy) where the common "New Right" Conference (with Dr. Marco Tarchi, Dr. Alessandro Campi, Alain de Benoist, Michael Walker and Robert Steuckers) was held in February 1991 and where Synergon's Summer Course 1999 took place

 

The core idea of autarky survived quite long within the European institutions. We should remember the last plan trying to materialise autarky, the so-called “Plan Delors”, proposing a policy of large scaled public works and of favouring telecommunications and public transports within the EU area. The EU has no future if it remains what American economists called “a penetrated system” at the time of the Weimar Republic in Germany when American big business tried a disguised colonisation of the defeated Reich through the Young and Dawes Plans. The EU is now a penetrated system where not only American multinationals are carving important segments of the inner European market but also the new Chinese State’s companies and where the textile industry is now entirely dependant from delocalized factories settled in Turkey or Pakistan. Unemployment reaches astronomical figures in Europe because of delocalisation.

 

Recently the German weekly magazine “Der Spiegel” has published figures showing that Europe is experimenting now a real decay. More and more European countries are leaving the hit parade of the 20 most important economies on the world. The results of the PISA inquiry about the levels reached by school systems reveals also a general decay of the European standards. University teacher and former student and translator of Carl Schmitt, Julien Freund, thought us in his important book “La fin de la Renaissance” (1981) that decay comes when you begin to hate yourself, to despise what you are and to abhor your own past. The whole “Vergangenheitsbewältigung” not only in Germany but in all European countries, where children and teenagers are subtly induced to loathe themselves and their fatherlands, has repercussions on the general economics of the entire continent. The EU can only survive when it finds its ideological roots again, i. e. the very notion of autarky. Otherwise the process of decay will amplify tremendously and lead to the complete disappearance of the European peoples and civilisation. In this process the EU area may become, as a kind of new “Eurabia” or Euro-Turkey or Afro-Europe, an appendix of a “Transatlantic Union” under US leadership. 

 

Well, let us now turn to the real question, the question that matters. Are we socialists or not? If we are, what’s the difference between us and the conventional socialists or social democrats?  What’s the difference between the synergist anti-liberal with his New Right background and the Marxist or Post-Marxist we find in all the parliaments in Europe and of course in the European Parliament where they constitute the second main group after the Christian Democrats of the EPP? Well, the conventional socialists would say that they get their inspiration from their holy icon Marx and from his followers of the 2nd International, even if a born-again Marx would fiercely mock their liberal and permissive bias with the acidity he always used to lash verbally his foes. The problem is that the socialism of the direct heirs of the 2nd International is a type of socialism without a frame, consisting mainly of irresponsible promises emitted by cynical politicians in order to grasp as many mandates or seats as possible. Long before Marx wrote his well-known communist manifesto, there was an economical genius in Germany called Friedrich List, who opposed the free trade ideology of Britain at that time. Free trade meant in the first half of the 19th Century a generalized colonial system in the entire world, where Britain would have been the world only workshop or factory, while the rest would have remained underdeveloped only producing raw materials for the Sheffield or Manchester mills. Included all European countries of course. List asserted that every country had the genuine right to develop its own territorial assets. As the British fleet was the instrument enabling the British Crown to be ubiquitous and reach the harbours on all shores where it could get the raw materials and sell the products of England’s factories, List suggested an inner development of all countries in the world by inner colonization (fertilization and cultivation of all abandoned lands), building of railways and canals in order to boost communications. List inspired the German government under the leading of Bismarck, the small Belgian kingdom which was an economical power having experimented an actual industrial revolution immediately after Britain, the French positivists for the necessity of starting an inner agricultural colonization of the former Gallic mainland and above all the US government that had to face the huge problem of developing the gigantic land space between the Atlantic and the Pacific. List is the intellectual father of the Transcontinental Railway and of the canals linking the Lakes and the Saint Lawrence River. He is the real intellectual father of the industrial power of the United States. On the other hand he inspired anti-colonialists in the former Third World, especially India and China: Gandhi, who wanted the Indians to cultivate cotton and weave their own clothes with it, and Dr. Sun Ya Tsen, founder of the Chinese Republic in 1911, were more or less inspired by List’s theories and practical suggestions. The Chinese National-Republican economist Kai Sheng Chen, who theorized the very important notion of  “armed economy”, was a pupil of List and of Ludendorff, who adapted the peaceful ideas of List in the context of WW1. Taiwan and South Korea have proved that Kai Sheng Chen’s ideas can be successfully realized.

 

In the present-day United States the caucus around Lyndon LaRouche has produced an excellent analysis of the opposition between the Free Trade system and List’s practical views of a world of free autarkic areas. You can find a long documentary on the Internet about this dual interpretation given by the LaRouche’s group. Many Europeans would of course object that LaRouche’s vision of the economical history of the Western World during these two last centuries is quite over-simplified. Of course it is. But the core of this interpretation is correct and sound, whereas the over-simplification made of the all corpus a good didactical instrument. There is indeed an opposition between Free Trade (neo-liberalism, reaganomics, thatcherite economics, Chicago Boys, Hayek’s theories, etc.) and List’s idea of a harmonious juxtaposition of autarkies on the world map. The LaRouche caucus never quotes List (as far as I know) and says Lincoln and McKinley were opponents to the Free Trade, a position that, according to Lyndon LaRouche, explains their assassinations. Both were killed after a plot aiming at cancelling all political steps towards a North American autarkist system. Teddy Roosevelt and Woodrow Wilson were supporters of the Free Trade system and of a British-American alliance along the lines theorized by an almost forgotten proponent of geopolitics, Homer Lea, author of a key book, “The Day of the Saxons”. Lea, having got a degree in West Point, had been dismissed for medical reasons and turned to pure theory, advocating an eternal alliance of Britain and the United States. We can read in his book today the general principles of a control of the South Asian “rimlands” by both Anglo-Saxon sea powers, especially Afghanistan, and of a control of the Low Countries and Denmark to avoid any push forward of Germany in the direction of the North Sea or any push forward of France in the direction of the harbours of Antwerp and Rotterdam.

 

The LaRouche caucus aims obviously at emphasizing the role in history of some icon figures of America like Abraham Lincoln of Franklin Delano Roosevelt. Nevertheless Free Trade and Continental Autarky are truly a couple of opposites that you cannot deny, even if the binary antagonism isn’t certainly so sharp as explained by LaRouche’s team. For instance, it is true that F. D. Roosevelt started his career as a US President by launching the huge project of the “Tennessee Valley”, foreseeing the building of a series of colossal dams to tame the violent waters of the Tennessee, Mississippi and Missouri rivers. The New Deal and the “Tennessee Valley Project” were distinctly continental purposes but they were torpedoed by the proponents of Free Trade, who in the end imposed a new Free Trade policy, an alliance with Britain, despite the fact that Chamberlain tried to create an inner Commonwealth autarky. This shift in Roosevelt’s policy lead to war with Japan and Germany because the failure of the New Deal policy implied to choose for exportations and to abandon the project of developing the inner Northern American market. If you have to prevent other areas in the world to develop their own closed markets, you must destroy them, according to the good old colonial logics, and get them as exportation markets. So the United States were doomed to destroy the European system of the Germans and the “Co-Prosperity Sphere of East Asia” under the leadership of Japan.

 

To summarize our position, let us remember that Russia developed and came out of underdevelopment under the “Continental Project” of Serguei Witte and Arkady Stolypin, who were either dismissed after a gossip campaign or assassinated by a crazy revolutionist. China after its communist isolation under Mao turned to a form of autarkist model under Deng Xiao Ping, leading the country to an unchallenged economical success. Putin in Russia is trying, with less success, to adopt the same guidelines. But the “Continental Autarkists” are assembling nowadays under the direction of the informal Shanghai Group or of the BRIC (Brazil, Russia, India, China). Europe and the United States will have to adapt in order to avoid complete decay. The key idea to successfully perform this adaptation is the good old project of Friedrich List. And the American can refer to one of his most brilliant students: Lawrence Dennis, who coined a project for “continental autarky”, being influenced by the “continentalist” school of South America, where he lived for a quite long time as a diplomat.

 

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The Flemish village of Munkzwalm where many technical meetings and several Spring Courses were held between 1989 and 1995

 

Q.: Is it important for the pro-European activist to be familiar with geopolitics?

 

Of course. If you are a pro-European activist, you should perceive Europe as a geopolitical entity, surrounded by possible foes and having to control militarily its periphery, for instance by preventing the North African states to become sea powers again or to prevent any alien power to provide them sea power tools or missiles able to strike the Mediterranean coasts of Europe. The whole history of Europe is the history of a long defence battle against Barbary Coast pirates and their Ottoman rulers. Once this danger eliminated, Europe could develop and prosper. Nowadays mass immigration within the boarders of European countries replace the external danger of Barbary Coast piracy or of Ottoman threat by introducing parallel economical circuits and mafia systems of drug bosses, the so-called “diaspora mafias”, who weaken the whole social system by literally milking money from the well established European social security system and by earning colossal fortunes from drug dealing (Moroccan cannabis which amounts to 70% of the entire European consumption or Central Asian heroin dispatched by Turkish mafias). The type of danger has changed but comes always from the very next periphery of Europe. Racialist as well as so-called anti-racist arguments are preposterous in such matters, as you don’t need to develop a “racialist argumentation” to criticize mass immigration: you simply have to stress the fact that international authorities like the UNESCO or the UNO have urged the EU to finance alternative crops in Morocco, in order to replace the huge fields of cannabis in the Northern parts of the country by useful plantations. But the money given by the EU has been used to triple the area where cannabis crops are cultivated! So Morocco, the Moroccan citizens or the European citizens of Moroccan origin who trust drugs from the Rif area are lawbreakers in front of the EU, UNESCO and UNO policy. Anti-racist arguments, caucuses and legislations, trying to crush all people criticizing mass immigration, are in fact tools in the hand of the secret lobbies and the drug bosses that try to weaken Europe and to maintain our homelands in a permanent state of debility and decrepitude.

 

For you Swedes, as fellow countrymen of Rudolf Kjellén and Sven Hedin, geopolitics is of course a genuine part of your political and cultural heritage. Moreover the Russian Yuri Semionov, author of a tremendously interesting book on Siberia, was a refugee in Sweden in the Thirties. In Swedish libraries you must find a lot about the first theories on geopolitics (as it was Kjellén who coined the word), about the travelogues of Hedin, explorer of Central Asia and Tibet, and maybe about Semionov’s works. At the very beginning of the so-called New Right project, geopolitics was still taboo. There was certainly an implicit geopolitics among diplomats or generals, which was not genuinely different from the former geopolitical endeavours of the previous decades, but the very word was taboo. You couldn’t talk about geopolitics without being accused of trying to resume Nazi geopolitics, which had been set once for all as “esoteric”. Karl Haushofer, the German pupil of Kjellén, had been depicted as a crazy mystical mage having disguised his belonging to a so-called secret society of the “Green Dragon” behind a weak discourse about history, geography and international affairs. When you read Haushofer and his excellent “Zeitschrift für Geopolitik” (which survived him under the name of “Geopolitik” in the Fifties), you find comments on current affairs, reasonable reflections about frontiers within and outside Europe, interviews of foreign diplomats and excellent analyses about the Pacific area but no pseudo-Chinese or neo-Teutonic esoteric humbug. At the end of the Seventies, things changed. In the United States, Colin S. Gray decided to break definitively the taboo on geopolitics. As an Anglo-Saxon proponent of geopolitics, Gray was of course a pupil of Sir Halford John MacKinder, of Homer Lea and of their pupil Spykman. But he explained that Haushofer’s geopolitics was a continental reaction against MacKinder’s sea power geopolitics. Haushofer was so rehabilitated and could be studied again as a normal proponent of geopolitics and not as a mystical crackpot.

 

In the group of students, who followed the works of the New Right groups in Brussels at the end of the Seventies and was lead by late Alain Derriks, we had of course purchased a copy of Gray’s book but, at the same time, we discovered the book of an Italian general, Guido Giannettini, “Dietro la Grande Muraglia” (“Beyond the Great (Chinese) Wall”). This book was extremely well written, offered simultaneously a historical approach and present-day analyses, and opened wide perspectives. Giannettini had observed how the whole international chessboard had been turned upside down in 1972, when Kissinger and Nixon had coined a new implicit alliance with communist China. Formerly, the American lead Western world had faced a giant Eurasian communist block, embracing China and the USSR, even when the relationship between Moscow and Beijing wasn’t optimal anymore or could even become sometimes frankly antagonist (with a clash between both armies along the River Amur in Far Eastern Siberia). After the defeat of Germany in 1945, Europe had been divided, according to the rules settled at Teheran and Yalta, into a Western part dominated by NATO and an Eastern part under the direction of the Warsaw Pact. At that time Euro-nationalists around my fellow countryman Jean Thiriart, rejected both systems and pleaded for an alliance with China and the Arab world (Egypt, Syria and Iraq) in order to loose the choking entanglement of both NATO and Warsaw Pact. In Thiriart’s clearly outlined strategy for his Europe-wide but tiny movement, Chinese and Arabs would have had for task to keep Americans and Soviets busy outside Europe, so that the pressure would be lighter to bear in Europe and lead, if possible, to a successful liberation movement, aiming at restoring Europe’s independence and sovereignty. When Americans and Chinese joined their forces to contain and encircle Soviet Russia, the wished Euro-Chinese alliance to disentangle Yalta’s yoke in Europe became a sheer impossibility. On the other side, the Arabs were too weak and not interested in a European revival, as they feared a come back of the colonial powers in their area, as during the Suez affair in October 1956. Giannettini’s option for a Euro-Russian block became the only possible choice. Thiriart agreed. So did we. But our views about a possible future Euro-Russian alliance were confused at the very beginning: we couldn’t accept the occupation of Eastern Europe and even less the partition of Germany that is, geographically speaking, the core of Europe. On the other hand, the American disguised occupation was also for us an unacceptable situation, especially after De Gaulle’s breach with NATO and the new independent course in international affairs that it induced, according to Dr. Armin Mohler. After the Israeli victory of June 1967 with the help of Mirage III fighters and bombers, France’s new world policy lead to the exportation of Dassault jet fighters in Latin America, South Africa, India and Australia. It could have generated a new European based aeronautical industry, as in 1975 the Scandinavian and Low Countries air forces had the choice between the Mirage IV, the Saab Viggen jet, a new model produced by a future common French-Swedish project, or the American F-16. European independence was only possible if Europe could build an independent aeronautical industry, based on merges between already existing aeronautical companies. The fact that after corruption affairs the Scandinavian and Low Countries armies opted for the American F-16 jet ruined the possibility of a jointed independent European aeronautical industry. It was the purchase of the F-16 jets and the subsequent ruin of a possible French-Swedish fighter project that induces our small group to reject definitively all forms of pendency in front of the Western hegemonic power. But what else if the Iron Curtain seemed to be not removable and if the inner European situation was apparently a stalemate, bound to remain as such eternally?

 

Other readings helped us to improve our views. I’ll quote here two key books that shifted unequivocally our viewpoints: Prof. Louis Dupeux’ doctor paper on German “national bolshevism” at the time of the Weimar Republic in the Twenties and Prof. Alexander Yanov’s UCLA paper on the Russian “New Right” in the last years of Soviet rule, at the end of Brezhnev’s era and just before Gorbachev’s perestroika. Dupeux helped us to understand the relevancy of the Soviet-German tandem in the Twenties, starting with the Rapallo Treaty of 1922 (between Rathenau and Chicherin). This relevancy could explain us the cause of the ephemeral Ribbentrop-Molotov Pact of August 1939. A European-Russian tandem could therefore offer the possibility of independence and Continental-Eurasian strength. But such a tandem was impossible under communist rule. But was communism as monolithic as it was described in the Western press and medias? In his paper Yanov divided Soviet-Russian political thought into two categories and each of these two categories again in two others: the Zapadniki (the Westerners) and the Narodniki (the proponents of Russian identity). You could find dissident Zapadniki in the emigration and pro-regime Zapadniki within the Soviet institutions (i. e. Marxist of the old school as Marxism was a Western importation). You could also find dissident Narodniki in the emigration, such as Solzhenitsyn, and pro-regime Narodniki in the Soviet-Russian academic world, such as the writer Valentin Rasputin, who wrote “rural” novels criticizing the reckless industrialisation and “electrification” of old traditional Russian villages or areas. For Yanov the Russian New Right was incarnated in all the Narodniki, be they dissidents or not, and all Narodniki were of course dangerous compeers and rascals as they challenged dominant Western as well as Soviet principles. So our position, and the one staunchly defended in Germany by former Gulag prisoner Wolfgang Strauss (arrested during the East German riots of June 1953), was to hope for a Narodniki political or metapolitical revolution in Russia and in Eastern Europe, giving the possibility to create an International of Narodniki, from the Atlantic coasts to the Pacific Ocean, challenging the Western hemisphere and its liberal leftist ideology. Meanwhile after Reagan’s election in November 1981 the missile crisis swept all over Europe. The piling up of missiles on both sides of the Iron Curtain risked in case of war to destroy definitively all European countries. The reaction was passionate especially in Germany: more and more puzzled voices required a new neutrality status, to avoid implication in a military system of warmongers, and pleaded for a withdrawal from NATO, as the Treaty’s Organisation was lead by an external hegemonic power, which didn’t care for the safety of Europe and was ready to unleash a horrible nuclear apocalypse upon our countries. A neutrality status, as suggested by General Jochen Löser in Germany (in “Neutralität für Mitteleuropa”), implied also to promote a kind of “Third Way” system, which would have been a synthesis between state socialism and market capitalism. “Wir Selbst” of Siegfried Bublies (Koblenz) was the leading magazine, which backed a policy of NATO withdrawal and Central European neutrality, a “Third Way” (for instance the one theorized by the Slovak economist Ota Sik), a reconciliation with Russia (according to Ernst Niekisch or Karl-Otto Paetel as dissidents both of the Weimar Republic and of the Third Reich), the devolution movements in Western and Eastern Europe, and the new dissidents in the Soviet dominated block. The magazine had been created in 1979 and remained till the very beginning of the 21st Century the main forum for alternative thought with a humanist touch in all Europe. I mean “humanist” in the sense given to this word by the main non Westernized dissidents of Eastern Europe, being no Narodniki in the narrow sense of this expression. The years 1982 and 1983 were determined by the pacifist revolt throughout Europe, especially in Germany around an interesting thinker like air force Lieutenant-Colonel Alfred Mechtersheimer, and in the Low Countries but also in Britain, where huge demonstrations were held to prevent the dispatch of American missiles. Our small group supported the pacifist movement against the conventional positions of many other Rightist or even New Right clubs (including de Benoist at that time, who accused us of being the “Trotskites” of the movement, positioning himself as a kind of Stalin-like Big Brother!). The new pacifism and neutralism ceased to thrive when Gorbachev declared he intended to launch a glasnost and perestroika policy to soften the Soviet rule. Once Gorbachev promised a new policy, we could only wait and see, without abandoning all necessary scepticism. 

 

During the second half of the Eighties, we hoped for a new world, in which the Iron Curtain would one day disappear and the dominant systems would gently evolve towards a “Third Way”. In 1989, when the Berlin Wall was suppressed, we all thought very naively that the liberation of Europe and of Russia was imminent. The Gulf War and the dissolution of Yugoslavia, the invasion of Iraq and of Afghanistan proved that Europe was in fact totally unable to take an original decision in front of the world events, with the slight exception of the short French, German and Russian opposition to the invasion of Iraq in 2003, an opposition naively hailed as the new “Paris-Berlin-Moscow Axe” but an Axe that couldn’t of course prevent the unlawful invasion of Saddam Hussein’s country. So we still are in a desolate state of subjugation despite the fact that Europe now counts 27 states in full membership.

 

Let us come back to geopolitical theory. In 1979, when we discovered Giannettini’s book, I read General Heinrich Jordis von Lohausen’s book “Mut zur Macht”, which was a very good summary and actualisation of Kjellen’s ideas, as well as of all notions formerly defined by Haushofer and his broad team (Walter Pahl, Gustav Fochler-Hauke, Otto Maull, Walter Wüst, R. W.  von Keyserlingk, Erich Obst, etc.). I wrote a small paper for my end examination of “International Affairs”, which was read with interest by the teacher, who found Lohausen’s positions interesting but still “dangerous”. Geopolitics in June 1980, date when I passed the examination with brio (18/20! Thank you, dear General von Lohausen!), was still taboo in “poor little Belgium”. It wouldn’t last a long time before this “dangerousness” would definitively belong to the past. The French intellectual world produced successively many excellent geopolitical studies: I’ll only quote here Yves Lacoste’s journal “Hérodote”, the accurate maps of Michel Foucher, the encyclopaedic studies of Hervé Coutau-Bégarie and the courses of Ayméric Chauprade (who, as a teacher in the French High Military Academy, was recently sacked by Sarközy because he couldn’t accept the coming back of France in the commanding structures of NATO as a full member state). In the Anglo-Saxon world, the best books on the matter are those produced by the British publishing house “I. B. Tauris” (London).

 

You cannot concentrate only on geopolitics as a mean strategic way of thinking. To use the tools properly you need an accurate knowledge in history that the shelves in Anglo-Saxon bookshops offer you in abundance. Then to be a good proponent of geopolitics you need to study lots of maps, especially historical maps. I therefore collect historical atlases since I got the first one in my life, the official one you had to buy when you reached the third year in the secondary school. When I was 15, I bought my very first German book, volume two of the “DTV-Atlas zur Weltgeschichte”, at Brussels’ flea market. The book lies now since about forty years on my desk! Indispensable tools are also the atlases of the British University teacher Colin McEvedy, which were translated into Dutch for Holland’s schools. McEvedy sees history as a regular succession of collisions between “core peoples” (Indo-Europeans, Turkish-Mongolic tribes, Semitic nomads of the Arabic peninsula, etc.), which he perceives as balls moving on a kind of huge billiard table, which is Eurasia with all its highways across the steppes. By reading McEvedy’s comments on the maps he draws we can understand history as permanent systolic and diastolic movements of “core peoples” (together with assimilated alien tribes or vanquished former foes) against each other, in order to control land, highways or sea accesses to them. And what is European history if not a long process of resisting more or less successfully Mongolic or Turkish assaults in the East and Hamito-Semitic incursions in the South? Next to McEvedy, the most interesting historical atlas in my collection is the one that a Swiss professor produced, namely Jacques Bertin’s “Atlas historique universel – Panorama de l’histoire du monde”, where you’ll find even more precise maps than the ones of McEvedy. Also, the German DTV-Atlas (which exists in an English version published at Penguin’s publishing house in Britain), McEvedy’s works and Bertin’s panorama are the tools that I use since many years. They have been my paper companions since I was a teenager.

 

What is your analysis of the actual and ideal relationship of Europe and Russia, Turkey and the United States?

 

To answer your question here in a complete and satisfying way, I should rather write a couple of thick books instead of babbling some insufficient explanations!  Indeed your question asks me in fact to summarize in some short sentences the whole history of mankind. I suppose that, for historical reasons, Swedes don’t perceive Russia and Turkey as citizens of Central or Western Europe would perceive these countries. Swedes must remember the attempt of King Charles XII to restore what was seen as the “Gothic Link” between the Baltic and the Black Sees by becoming the heir of the Polish-Lithuanian State in decay at his time: therefore he had to wage war against Russia and try to obtain the Turkish alliance. During the Soviet-Finnish war of winter 1939-40, Swedes were terribly worried because the move of Stalin’s Red Army to recuperate Finland as a former Tsarist province implied a future Soviet control of the Baltic See reducing simultaneously Swedish sovereignty and room for manoeuvre in these waters. It was also jeopardizing the fragile independence of the Baltic States.

 

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Vlotho, Low Saxony (Germany) where a lot of meetings, conferences and Summer courses took place

 

Russia still wants to have access to the Atlantic via the Baltic see routes but in a less aggressive way than in Soviet times, when a messianic ideology was running the agenda. After the disappearing of the Iron Curtain, we are back to the situation we had in 1814. Once Napoleon Bonaparte had been eliminated and together with him the tone-downed Bolshevism of his time, i. e. the blood drenched French revolution ideology, Europe was a more or less united block nicknamed in Ancient Greek language the “Pentarchy” (The “Five Powers”), stretching from the Atlantic to the Pacific coasts. We often forget nowadays that Europe was a strategic united block between 1814 and 1830, i. e. only during fifteen years. This unity allowed the pacification of Spain in 1822-23, the Greek independence from the Ottoman Empire in 1828 and later the crushing of Barbary Coast piracy by the landing of French troops in present-day Algeria in 1832. But the “Pentarchy” ceased to be a harmonious symphony of allied traditional powers when Belgium become independent from the King of Holland: indeed, Britain (in order to destroy the sea power of Holland, the industrial capacities in present-day Belgium’s Walloon provinces and the potentialities of the Indonesian colonial realm of the United Low Countries Kingdom) and France (aiming at recuperating Belgium and the harbour of Antwerp as well as a portion of the Mosel Valley in Luxemburg, leading to the very middle of German Rhineland in Koblenz) supported the rather incoherent Belgian independence movement while the other powers (Prussia, Austria and Russia) supported the Dutch King and his United Kingdom of the Low Countries. France, which started in the Thirties of the 19th Century to carve its African Empire not only in Algeria but also in present-day Gabon and Senegal, and Britain, which was already a world empire whose cornerstone was India, became very soon Extra-European realms deriving their power from wealthy colonies and were therefore not more interested in the strategic unity of Europe, as the genuine civilisation area of all the people of our Caucasian kinship. The competition between European powers to get colonies implied that colonial rivalries could perhaps end in inner European conflicts, what happened indeed in 1914. The spirit of 1814 was kept alive by the “Drei Kaisersbund”, the “Alliance of the three Emperors” (United Germany after 1871, Austria-Hungary and Russia), which unfortunately started to disintegrate after Bismarck’s withdrawal in 1891 and due to the French-Russian economical-financial alliance under Tsar Alexander III (cf. the limpid book of Gordon Craig and Alexander L. George, “Zwischen Krieg und Frieden. Konfliktlösung in Geschichte und Gegenwart”, C. H. Beck, Munich, 1984; this book is a history of European diplomacy from the Treaty of Vienna in 1814 to WW1, where the authors describe the gradual disintegration of the “Pentarchy”, leading to the explosion of 1914; both authors remember also that Nixon and Kissinger tried to re-establish a kind of “Pentapolarity”, with China, Japan, the United States, Europe and Soviet Russia, but the attempt failed or was reduced to nought by the new human rights’ diplomacy of Carter. The only possible present-day “Pentapolarity” is represented by the “BRIC”-system, with Brazil, Russia, Iran, India, China and maybe, in a next future, post-Mandela South Africa).

 

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Sababurg Castle, along the "Märchenstrasse" ("Fairy Tales Road"), Hessen (Germany), where the German friends usually held their regular meetings

 

In the first decade of the 20th Century, the “Entente” was not an obvious option at the very beginning: Russia and Britain were still rivals in Central Asia and on the rimland of South Asia; Britain and France were rivals in Sudan as Britain couldn’t tolerate a French military settlement on the Nile River (the Fashoda incident in 1898), a situation which would have cut the British possessions in the Southern part of Africa from the Egyptian protectorate in the North; we should remember here that Cecil Rhodes’ project was to link Cape Town to Cairo by a British managed Trans-African railway, after the elimination of the German colony of Tanganyka or a possible occupation of Belgian Katanga. Even if already grossly decided in 1904, the French-British-Russian alliance, known as the Entente, was far to be a sure fact before the fatidic year of 1914. The Anglo-Russian dispute in Persia had still to be settled in 1907. Moreover the three Entente powers hadn’t yet shared their part of the pie on the rimlands, as France had to accept first the de facto English protectorate in Egypt. In return for this acceptation, Britain accepted to support France’s interests in Morocco against the will of the German Emperor, who wanted to extend the Reich’s influence to the Sherifan Kingdom in North Africa, threatening to close the Mediterranean and to reduce to nought the key strategic importance of Gibraltar. For all these reasons, it is obviously not sure that Russian efficient ministers as Witte or Stolypin would have waged a war, as Russia was still economically and industrially to weak to sustain a long term war against the so-called Central Powers, i.e. Austria, Germany and the Ottomans, especially as China and Japan could possibly take advantage in the Far East of a debilitated Russia on the European stage.

 

The problem is that we Europeans cannot escape the necessity of using the Siberian raw materials and the gas and oil of the Caucasian, Central Asian and Russian fields. The weakness of Europe lays in its lack of raw materials (nowadays 90% of the rare earths, indispensable for high tech electronic devices, have to be bought in China). Europe could save itself from the Ottoman entanglement by conquering America and by circumnavigating Africa and arriving in the Indian harbours without having to pass through Islam dominated areas. Europeans aren’t visceral colonialists: they carved colonial empires despite their will, simply to escape an Ottoman-Muslim invasion.

 

The European-Turkish relationship has always been conflictual and remains today as such. It is not a question of race or even of religion, although both factors ought of course to be taken reasonably into account. Religion played certainly a key role as the Seldjuks had turned Muslim before attacking and beating the Byzantine Empire in 1071 but one forgets too often that at the same time other Turkish tribes, known as the Cumans, attacked Southern Russia and moved in the direction of the Low Danube without having turned Muslim: their faith war still Pagan-Shamanic. They nevertheless coordinated their wide scale action with their Muslim cousins. Muslim and Pagan-Shamanic Turks took the Pontic area (Black Sea as Pontus Euxinus) in a tangle: the Pagan Cumans in the North, the Muslim Seldjuks in the South. It is neither a question of race as present-day Turkey is a mix of all possible neighbouring peoples, tribes and ethnic kinships. It isn’t a joke to say that you have now Turks of all colours, like on an advertisement panel of Benetton! The European Danubian, Balkanic (Bosnians, Greeks, Albanians) and Ukrainian contribution to the ethno-genesis of the present-day Turkish population is really important, as are the parts of converted local Byzantine Greeks or Armenians or as are also the Sunni Indo-European Kurds. The Arab-Syrian influence is also clear in the South. The Turkish danger is that the Turks, whatever their real origin may be, still see themselves as the heirs of all the Hun, Mongolic and Turkish tribes that moved westwards to the Atlantic. Sultan Mehmed, who took Constantinople in 1453, kept in his mind the idea of the general move of Turkish tribes westwards but added to his geopolitical vision the one that moved the Byzantine general Justinian, who wanted at the beginning of the 7th Century to conquer again all the Mediterranean area till the shores of the Atlantic. Mehmed’s vision was also a merge of Turkish and Byzantine geopolitics. In his own eyes, he was the Sultan and the Byzantine Basileus at the same time and wanted to become also Pope and Emperor, once his armies would have taken both Rome (“the Red Apple”) and Vienna (“the Golden Apple”). Mehmed even thought that one day such a shift as a “translatio imperii ad Turcos” could happen, like there had been a “translatio imperii ad Francos” and “ad Germanos”, just after the definitive crumbling down of the Roman Empire.  

 

The idea of moving westwards is still alive among Turks. The strong Turkish desire to become a full member of the EU means the will to pour the Anatolian demographic overpopulation into the demographically declining European states and to transform them in Muslim Turkish dominated countries. This statement of mine is not a mean reflection of an incurable “Turkophobic” obsession but is purely and simply derived from an analysis of Erdogan’s speech in Cologne in February 2008. Erdogan urged the Turkish immigration in Germany and in other European countries not to assimilate, as “assimilation is a crime against mankind” because it would wipe out the “Turkishness” of Turkish people, and urged also to create autonomous Turkish communities within the European states, that would welcome the new immigrants by marriage of by so-called “family gathering”. Later Erdogan and Davutoglu threaten to back the Turkish mafias in Europe, would the authorities of the EU postpone once more the admission of Turkey as a full member state. Every serious political personality in Europe has to reject such a project and to struggle against its possible translation into the everyday European reality. A migration flood of totally uneducated workforces into Europe would lead to high joblessness and let the social security systems collapse definitively. It would mean the end of the European civilisation.

 

The Turks are plenty aware of the key position their country has on the world map. Would I be a Turk, I would of course staunchly support Erdogan and Davutoglu. But I am not and cannot identify myself to such an alien vision of geopolitics. I wouldn’t care if all the efforts of the new Turkish geopolitics would be directed towards the Near East, as the Near East needs a hegemonic regional power to get rid of the awful chaos in which it is now desperately squiggling. It wouldn’t perhaps not be so easy for the Turks to become again the hegemonic power in an Arab Near East as conflicts were frequent between Ottomans and Arab nationalists, especially since the end of the 19th Century when Sultan Abdulhamid started a centralisation policy, which was achieved by the strongly nationalist Young Turks in power since 1908. Arab liberal nationalists contended this new Young Turkish nationalist rule, which was not more genuinely Islamic, universal and Imperial-Ottoman but strictly Turkish national, stressing the superiority of the Turks within the Ottoman Empire, reducing simultaneously the Arabs to second-class citizens. The challenging Arab nationalists were severely crushed at the eve of WW1 (public hangings of Arab liberal intellectuals were common in Syrian or Lebanese towns at that time). But a renewed Turkish policy in the Near East cannot in principle collide frontally with the vital and paramount European interests, except of course if it would dominate the Suez Canal zone and control this essential portion of the sea route leading from West Europe to the Far East: one should not forget that the Zionist idea, i. e. the idea of settling Jews in the area between Turkish Anatolia and Mehmet Ali’s successful Egypt of the first half of the 19th Century, that was supported by France, was an idea shaped in the late 1830s in the English press and not in the mind of Rabbis in Eastern European ghettos. The idea had already been evoked by Prince Charles de Ligne during the war between the Ottoman Empire and the coalition of Russia and Austria in the 1780s as a means to weaken the Turks and to create a focal point of troubles on another front, far from the Balkans, Crimea and the Caucasus; Napoleon wanted also to settle Jews in Palestine in order to prevent a future Turkish domination in the Suez area, as the French at that time, by supporting the Mameluks of Egypt against their Turkish masters, already had the intention to dig a canal between the Mediterranean and the Red Sea. Zionism is also not a genuine ideology born in Jewish ghettos but an idea forged artificially by the British to use the Jews as mere puppets. This role of Israel as a simple puppet state explains also why the relationship between Turkey and Israel are worsening now as the renewed Ottoman diplomacy of Davutoglu induces the Turkish state to resume his previous influences in the Arab Near East or Fertile Crescent. This could lead to a complete reverse of alliances in the region: voices in the United States are pleading for a new Iranian-American tandem between Mesopotamia and the Indus River which would fade or dim the usual alliance between Ankara, Washington and Tel Aviv. Such a shift would be as important as the Nixon-Kissinger renewed diplomacy of 1971-72, when suddenly China, the former “rogue state”, turned instantaneously to be the best ally of the States. It would also rule out many oversimplifying ideologists who have opted for cartoonlike pro-Zionist, pro-Palestinian (or pro-Hamas or pro-Hizbollah) or pro-Iranian positions in order to support either a Western Alliance or an Anti-Western/Anti-American coalition on the international chessboard. Things might or even may be completely turned upside down within a single decade. The Anti-American pro-Iranian ideologist of today may become a pro-Zionist Anti-American tomorrow if he wants to remain Anti-American and if he is not turned still crazier by the crumbling down of his too schematic worldview as many Western Maoists did in the 1970s, when their former anti-American anti-imperialist perorations coined on the Chinese model of Mao’s cultural revolution became totally outdated and preposterous once Kissinger had forged an alliance with communist China, that wasn’t ready anymore to support Maoist zealots and puppets in the Western world. Indeed, the United States would better than now contain Russia, China and India in case of a renewed alliance with Teheran. And using the quite wide influence sphere of the “Iranian civilization” (as the former Shah used to say), they could extend more easily their preponderance in Central Asia, in the Fertile Crescent, in Lebanon (with the Shiite minority armed by the Hizbollah) and in the Gulf where Shiite minorities are important. But Iran would then become a too powerful ally, exactly like China, the new ally of 1972, does. And before Iran would become a new China and develop naval capacities in the Gulf and in the Oman Sea, i. e. in one of the main areas of the Indian Ocean, like China wants to control entirely the Southern Chinese Sea in the Pacific, Europe would have to unite with Russia and India to contain a pro-American Iran! Stephen Kinzer, former “New York Times” bureau chief in Turkey, celebrated analyst of Iran’s turmoil in 1953 (the Mossadegh case) and International relations teacher at Boston University, pleads in his very recent book “Reset Middle East” for a general alliance on the Near East, Middle East and South Asian rimlands between Turks, Iranians and Americans (which would include also Pakistan and so re-establish the containing bolt that the Bagdad Treaty formerly was). When you are interested in geopolitics you should have fine observing skills and foresee all possible shifts in alliances that could occur in a very near future. It is also obvious that if Washington continues to treat Teheran as a “rogue state”, the Iranians will be compelled to play the game with Russia that remains nevertheless historically a foe of the Persians. Each Russian-Persian tandem would split in its very middle the rimland’s room that was organised by the Bagdad Treaty of the Fifties and give the Russians indirectly a broad “window” on the Indian Ocean, which is a state of things totally contrary to the principles settled by Homer Lea in 1912 and since then cardinal to all the Anglo-Saxon sea powers.  

 

The relationship with the United States is a quite complex one. Two main ideas must be kept in mind if you want to understand our position:

1)       Like the British historian Christopher Hill brilliantly demonstrated in his books “The World Turned Upside Down – Radical Ideas During the English Revolution” and “Society and Puritanism in Pre-Revolutionary England”, the core ideas that lead to the foundation of the British Thirteen Colonies in the Northern part of the New World was “dissidence” in front of all the European political systems inherited from the past. Later Clifford Longley in “Chosen People – The Big idea that Shapes England and America” produced an very accurate historical analysis of this Biblical idea of a Chosen People that leads Britons and Americans to perceive themselves not as a particular people of the European Caucasian family but as a “lost tribe of Israel”. Longley explains us that state of affairs by writing that Britons and Americans don’t have an identity, as other European people have, but thinks that they have a particular destiny, i. e. to build an aloof “New Jerusalem” and not a concrete defensive Empire of the European people, that would be born out of the genuine historical traditions of the subcontinent and simultaneously the legitimate, syncretic, Continental and Insular (Britain, Ireland, Sicily, Crete, Cyprus, etc.) heir of the Roman Empire and of the medieval Holy Roman Empire of the German Nation. The very idea of incarnating a “New Jerusalem” leads to despise the “non chosen”, even if they are akin people having importantly contributed to the ethno-genesis of the English or American nation (Dutch, Flemings, Northern Germans as Hanovrian or Low Saxons, Danes and Norwegians). Kevin Phillips, former Republican strategist in the United States and political commentator in leading American papers, in his fascinating book “American Theocracy – The Peril and Politics of Radical Religion, Oil and Borrowed Money in the 21st Century”, criticizes the new political theology induced by the several Bush’s Administrations between 2000 and 2008, that have bereft the Republicans from the last remnants of traditional diplomacy, leading to what he calls an “Erring Republican Majority”. Indeed each chosen people’s theology introduced in the events of the international chessboard destroys all the traditional ways of practising diplomacy, as surely as French Sans-Culottes’ Republicanism or Bolshevism did or Islam Fundamentalism does. Europe, as a continent that has a long memory, cannot admit a scheme that rejects vehemently all the heritages of the past to replace them by mere artificial myths, that were moreover imported from the Near East in Roman times and have received a still faker interpretation in the decades just after Reformation.

 

2)       The second main fact of history to keep in mind in order to understand the complex Euro-American relationship is the effect the Monroe Doctrine had on the international chessboard from the second quarter of the 19th Century onwards. In principle the Monroe Doctrine aimed at preventing European interventions in the New World or the Western Hemisphere as the Spanish “creole” countries had rebelled against Madrid and gained their independence and as the British had burnt Washington in 1812, after having invaded the States from Canada, and the Russians were still formally in California and Alaska. Monroe feared a general intervention of the “Pentarchy” powers everywhere in the new World that would have prevented the former Thirteen Colonies to develop and would synchronously have choked any attempt to rise as a Northern American continental and bi-oceanic power. Indeed the young Northern American Republic faced at that time a huge Eurasian block that seemed definitively indomitable, with British room projections in India and Southern Africa. The American historian Dexter Perkins in his book “Hands off: A History of the Monroe Doctrine” (1955) explains us that President Monroe got the audacity to challenge the European/Eurasian block at a time when the United States couldn’t actually assert any well-grounded power on the international chessboard. Monroe’s bold affirmation created US power in the world, simply because a pure will, expressed in plain words, can really anticipate actual power, be the very first step towards it. It is not a simple matter of chance that Carl Schmitt stressed the uttermost importance of the Monroe Doctrine in the genesis of the geopolitical shape of present-day world. Jordis von Lohausen says in his book “Mut zur Macht” that if Monroe wanted to preserve the New World from any European intervention, he wanted simultaneously to keep this New World for the USA themselves as sole hegemonic power. But if the New World is united under the leadership of Washington, it must control the other banks of the Oceans in a way or another to prevent any concentration of power able to disturb US hegemony or to regain authority in Latin America, be it directly political (like during the attempt of Maximilian of Hapsburg to create a European-dominated Empire in Mexico in 1866-67 with the support of France, Belgium, Spain and Austria) or indirectly by trade and economical means (as Germany did just before the two World Wars). So in the end effect, the Monroe Doctrine implies that the United States have to control the shores of Western Europe and of Morocco and the ones of Japan, China, Indochina and the Philippines in order to survive a the main superpower in the world.

 

The critical attitude we always have developed in front of the US American fact derives from these two core ideas. We cannot accept a Biblical ideology refusing to take into account our real roots and reducing all the institutions generated by our history to worthless rubbish. We can neither accept an affirmation of power that denies us the right to be ourselves a power on political, military and cultural levels. Would America get rid of the former British dissident ideology and adopt the principles of continental autarky, as Lawrence Dennis taught to do, there wouldn’t be any problem anymore. It would even be of great benefit for the US American population itself.

 

In your many articles you have exhibited an impressive knowledge of European thinkers from Hamsun and Evola to Spengler and Schmitt. Do you consider some of them more important, and a good starting-point for the pro-European individual?

 

The study of our “classical” heritage of authors is a must if we want to create a real alternative worldview (“Weltanschauung”). Moreover, Evola, Spengler and Schmitt are more linked to each other than we would imagine at first glance. Evola is not only the celebrated traditional thinker who is worldwide known as such. He was an intrepid alpinist who climbed the Northern wall of the Lyskamm in the Alps. His ashes were buried in the Lyskamm glacier by his follower Renato del Ponte after he had been cremated in Spoleto (a town that remained true to Emperor Frederick Hohenstaufen) after his death in 1974. Evola was a Dadaist at the very beginning of his career as an artist, a thinker and a traditionalist. His was totally involved in the art avant-gardes of his time, as he himself declared during a very interesting television interview in French language that you can watch now on your internet screen via “you tube” or “daily motion”. This position of him was deduced from a thorough rejection of Western values as they had degenerated during the 18th and 19th Centuries. We have to get rid of them in order to be “reborn”: the Futurists thought we ought to perform promptly this rejection project in order to create a complete new world owing absolutely nothing to the past; the Dadaists thought the rejection process should happen by mocking the rationalist and positivist bigotry of the “stupid 19th Century” (as Charles Maurras’ companion Léon Daudet said). Evola after about a decade thought such options, as throwing rotten tomatoes at scandalized bourgeois’ heads or as exhibiting an urinal as if it was a masterwork of sculpture, were a little childish and started to think about an exploration of “the World of Tradition” as it expressed itself in other religions such as Hinduism, the Chinese Tao Te King, the first manifestations of Indian Buddhism (“the Awakening Doctrine”), the Upanishads and Tantric Yoga. For the European tradition, Evola studied the manifestations and developed a cult of Solar Manly Tradition being inspired in this reasoning by Bachofen’s big essay on matriarchal myth (“Mutterrecht”). Thanks to the triumph of the Solar Tradition, a genuine Traditional Europe could awaken on the shores of the Mediterranean and especially in the Romanized part of the Italic peninsula, invaded by Indo-European tribes having crossed the Alps just before the Celts did after them. Besides, he was the translator of Spengler and reviewed a lot of German books written by authors belonging to what Armin Mohler called the “Konservative Revolution”. In Italy Evola is obviously very well known, even in groups or academic work teams that cannot be considered as “conservative-revolutionist”, but the role he played as a conveyer of German ideas into his own country is often neglected outside Italy. But still today people rediscover in Latin countries figures of the German “Konservative Revolution” through the well-balanced reviews Evola once published in a lot of intellectual journals from the 1920s to the 1960s. As his comments on these books and publications were very well displayed on didactical level, he can also be still very helpful to us today.

 

Evola was also a diplomat trying to link again to Italy the countries having belonged to the Austrian-Hungarian empire. He was active in Prague, in Vienna (a City he loved) and in Budapest. He also had contacts with the Romanian Iron Guard, which he admired as a kind of citizens’ militia controlling severely the bends of petty politics limping towards corruption and “kleptocracy”. Even if he was mobilized when he was still a very young man as an artillery officer in the Italian army during WW1, Evola disapproved the war waged against traditional Austria and didn’t agree with the Futurists, d’Annunzio and Mussolini who were hectic interventionist warmongers. He was aware that the destruction of the Holy Roman Imperial Tradition in the centre of Europe would be a catastrophe for European culture and civilization. And it was indeed a catastrophe that we still can grasp today: a contemporary author like Claudio Magris, born in Trieste, explains it very well in his books, especially in “Danube”, a kind of nostalgic travelogue, written during peregrinations from one place to another in this lost Empire of former times, now torn into many scattered pieces belonging to thirteen different countries.

 

Carl Schmitt in several books or articles expresses the nostalgia of a kind of “Empire’s secret Chamber” regulating the general policy of a “greater room” (“Grossraum”): for him the members of such a Chamber, if it ever becomes reality, would find inspiration from Bachofen’s ideas and their interpretations, from Spengler pessimistic decay philosophy and from the analyses of all possible teams devoted to geopolitics (Haushofer and others). Carl Schmitt just as Evola was also deeply interested in art avant-gardes.

 

My interest for Hamsun comes from the implicit anthropology you find in his works: the real man is a peasant running an estate. He is free: what he owns is his own production; he is never defined or bound by others, i. e. by alien capitalists or by State’s servants or by foreign rulers or by the eager members of a ruling and crushing party (Orwell’s pigs in “Animal Farm”). The general urbanization process that started in the historical cities of Europe (especially Paris, London and Berlin) and in the new hectic cities of the United States lead to the emerging of an enslaved mankind, unable to coin its own destiny with the only help of his own inner and physical forces. Spengler and Eliade both say also that true mankind is incarnated in the “eternal peasant”, who is the only type of man that can generate genuine religion. David Herbert Lawrence’s most important book for us is without any doubt “Apocalypse”: this English author laments the disappearing of “cosmic forces” in man’s life, due to the bias inaugurated by Reformation, Deism (mocked by Jonathan Swift), 18th Century Enlightenment and political extremism derived from the blueprints (Burke) of the French Revolution. Man became gradually detached from the cosmic frame in which he was embedded since ever. He’s lost also all his links to the natural communities in which he was born, like the poor immigrant Hamsun was in Chicago or Detroit, limping from one miserable job to another, bereft of all youth friends and family members. The cosmic frame Lawrence was talking about receives a comprehensive and understandable translation for the humble in the aspect of a religious liturgy and calendar (or almanac), expressing symbolically the rhythms of nature in which each man or woman lives. Although Flanders has been urbanized since the Middle Ages and had important industrial cities like Bruges and Ghent, the anthropological ideal of the 19th Century romantic or realist Flemish literature is the one of the independent peasant (“Baas Gansendonck” in Hendrik Conscience’s novel, the unfortunate and stubborn Father figure in Stijn Streuvels’ “Vlaschaard”, the heroes of Ernst Claes’ and Felix Timmermans’ rural novels and short stories, etc.). In Russian literature too, the rural element of the population is perceived as doomed under any communist or Westernized regime but simultaneously perceived as the only force able to redeem Russia from its horrible past. Solzhenitsyn pleaded for a general liberation of the Russian peasantry in order to restore the Ukrainian “Corn Belt” in the “Black Earth” area, giving Russia back the agricultural advantages it potentially had before the total destruction of the “Kulaks” by the Bolsheviks.

 

But we can talk for hours and hours, write full pages of interpretations of our common literary heritage; I cannot answer your question thoroughly as it would need writing a good pile of books. Let us conclude by saying Tradition or literary “ruralism” (be it Flemish, Scandinavian or Russian) are good things provided you don’t remain glued into it. Futurism is a dynamic necessity also, especially in societies like ours, where the countryside isn’t the only life frame anymore. Marinetti and more recently Guillaume Faye stressed the fact that in order to be able to compete on the international chessboard we have the imperious task to get rid of archaisms. But if Faye is obviously more futurist that “archaist”, I plead for a good balance between immemorial past and audacious future (like Claes did in his marvellously filmed novel “Mira”, in which a backward rural community refuses the building of a bridge that would link the village to the next important town; the young sensual prostitute Mira, treated as a witch by the village bigots, having just come back from Paris, where she was on the game, falls in love with the handsome engineer, the bridge is built and the village dwellers linked to the rest of the people’s community without abandoning their roots – the ideal balance between past and future, between demure morality and forgiven sin, is realised). To put it in realistic arguments: we need both a sound rural population (crushed nowadays by the EU-ukases) and a high tech engineering elite (able to create super-weapons) to become a re-born superpower, which would not be unnecessarily aggressive or feverish  “imperialist” (in the bad sense of the word), but calmly civilian (Zaki Laïdi) and simply powerful by its plain presence in the world. Mentally, we, as the forerunners of the needed “new teams” in present-day messy and derelict Europe, should be real and staunch “archeo-futurists”, mastering our roots and planning boldly our future. The rest is only mean and petty trifles.    

(Answers given in Forest-Flotzenberg, March 2011). 

lundi, 09 mai 2011

L'automne des libertés

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L’automne des libertés

par Georges FELTIN-TRACOL

Quand les historiens de demain se pencheront sur la société hexagonale du début du XXIe siècle, ils la qualifieront aisément de société totalitaire molle. En effet, derrière une apparence laxiste se cache une entreprise de destruction systématique des libertés réelles.

Après la défense d’examiner certaines questions historiques sous peine d’emprisonnement (voir le cas de Vincent Reynouard aujourd’hui heureusement libéré), après la prohibition du purin d’ortie (mesure désormais abrogée), la surveillance intéressée de la Toile (cf. loi H.A.D.O.P.I.) et le bannissement public de la burqa musulmane, voilà les autorités prêtes à lever une « milice du sexe » contre les clients des prostituées qui rejoindra la cohorte de la « police de la pensée historique » et de la « gendarmerie du vêtement ».

Un célèbre quotidien vespéral a publié récemment une tribune libre, cosignée par la présidente et le rapporteur de la Mission d’information sur la prostitution en France, intitulée « La prostitution n’est pas une fatalité. Pénaliser le client est une nécessité ». Quelles sont les explications de ces deux députés pour exiger six mois de prison et 3000 euros d’amende aux adeptes des rencontres tarifées ?

Leur justification aurait pu être sanitaire ou sociale. Non, Danielle Bousquet, présidente de la mission et élue socialiste des Côtes-d’Armor, et Guy Geoffroy, élu U.M.P. de Seine-et-Marne, préfèrent recourir à des motivations morales et « politiquement correctes ». Faut-il ensuite s’étonner qu’ils écrivent : « si des députés de droite comme de gauche ont pu s’accorder sur les réponses à donner à ces questions, c’est parce que nous partageons les mêmes valeurs démocratiques et républicaines » ? Où est donc le pluralisme des valeurs, cette diversité fondamentale, tant vanté par ailleurs ? Remarquons une fois de plus la réalité indéniable de l’U.M.P.S., cette coalition kleptocratique parasitaire.

Que réclament donc ces députés, croisements improbables entre un néo-puritanisme post-chrétien et un ultra-féminisme hystérique ? Un ensemble de sottises, ce qui ne saurait surprendre de la part d’individus ignorants et incompétents (qu’on se rappelle de leurs « travaux » pitoyables sur les sectes…). En s’appuyant sur des analyses sociologiques partiales et des documents mondialistes provenant de l’U.N.I.C.E.F., ils assènent avec un mépris formidable et une absence totale de compassion que « les clients ne vivent pas dans la misère sexuelle. […] Ce pauvre homme dont le seul petit plaisir est “ d’aller aux putes ”. Ce serait presque lui que l’on considérerait comme une victime de sa solitude (Le Monde, 12 avril 2011) ». Qu’il est loin, le manifeste situationniste de Debord et Kayanati, qui dénonçait, dès 1966 !, la misère sexuelle avec la fameuse Misère en milieu  étudiant ! Oui, Bousquet et Geoffroy, certains « vont aux putes » comme d’autres participent aux dîners du Siècle ou s’enrichissent sur le dos des contribuables corvéables à merci… Qui sont les plus nocifs ?

N’en déplaise aux deux Tartuffes du Palais-Bourbon et à leurs congénères, la misère sexuelle existe, elle s’est même développée, favorisée par la schizophrénie sociale ambiante. La société exalte en permanence le sexe. Pour vendre une bagnole, un téléphone, un parfum, une pizza, un film, un yoghourt, il faut que la personne – produit d’appel soit physiquement irréprochable et nue, ou en (très) légère tenue. La saturation hyper-sexogène est maximale. Il n’est plus rare qu’un enfant en classe de 6e (soit onze ans) ait déjà vu un film pornographique et n’ignore rien de la vaste palette des pratiques sexuelles… Qu’on ne soit pas surpris de la recrudescence du nombre de viols, malgré les dénégations de la Mission d’information à ce sujet !

Tout pour nos deux députés que pour « Tartuffette » Bachelot, dite aussi la dame bienfaitrice des firmes pharmaceutiques, « il est enfin temps d’analyser la prostitution au regard du respect dû à l’être humain, de la “ non-patrimonialité ” du corps humain et de l’égalité des sexes (Le Monde, 12 avril 2011) ». Ah ! l’égalité des sexes, cette tarte à la crème postmoderniste… C’est au nom de cette absurde « égalité des sexes » que le législateur a inscrit dans le Code pénal le « viol au sein du couple ». Si l’épouse refuse d’assumer son devoir conjugal et si le mari passe outre, il risque la cour d’assises. Jusqu’à maintenant, le mari frustré pouvait se rabattre sur les professionnelles. Bientôt, qu’il fasse l’un ou l’autre, il rencontrera la justice républicaine. Serait-ce le moment d’Onan ?

L’« égalité des sexes » est une gigantesque escroquerie intellectuelle. L’homme n’est pas l’égal de la femme. Ce constat réaffirmé, doit-on en conclure qu’il faille tenir le beau sexe pour inférieur et le réduire à la condition  servile ? Non, surtout pas, car à l’égalité, notion moderne cruciale, il importe de privilégier une conception traditionaliste post-moderne, celle de la complémentarité des sexes à partir de laquelle se répartissent les tâches.

Pour Sarah-Marie Maffesoli du Collectif Droit et Prostitution, « pénaliser le client est un moyen détourné pour prohiber la prostitution. Cela pose la question de la liberté sexuelle de chacun. C’est une loi symbolique, portée par des féministes d’arrière-garde (Libération, 14 avril 2011) ». Elle aurait pu ajouter qu’on assiste à une intrusion supplémentaire de l’État dans la vie privée et l’intimité.

Incapables – car sans aucun courage – de légiférer contre les organismes bancaires et les forces d’argent ou d’imposer le revenu maternel, parental ou familial, voire de citoyenneté, les députés parient sur le renforcement du contrôle des personnes. « Tartuffette » Bachelot avertit qu’« il faudra probablement passer par le flagrant délit ou la dénonciation (Libération, 14 avril 2011) » pour surprendre le client. Va-t-on mettre sur écoute tous les Français ? Les espionner via une vidéo-protection inopérante, onéreuse et futile ? L’usage de la dénonciation ne rappelle-t-il pas les « heures-les-plus-sombres-de-notre-histoire » (« Allo, la Kommandantur ? » ou bien cliquez sur le site Délation républicaine) ? La ministresse se sentirait-elle une âme d’indic ?

L’invasion de l’État et de la loi dans notre privauté n’est pas une nouveauté. Il y a longtemps que le Français subit des contraintes imbéciles : obligation de posséder un compte bancaire et donc de se soumettre aux intérêts ploutocratiques, d’envoyer ses enfants à l’école et donc de suivre des programmes ineptes, de se faire vacciner et donc d’entériner la mainmise des oligopoles médicaux, etc. Chantres du phalanstère et de la vie en communauté totale, les socialistes utopistes du XIXe siècle (Fourrier et Cabet), seraient pantois devant l’actuelle ingérence étatique qui s’étend encore. Bientôt, les foyers devront s’équiper d’alarme anti-incendie. Au nom de la soi-disant « égalité sexuelle », il imposera sous peu la répartition égalitaire des tâches ménagères. Combien de formulaires à remplir pour passer l’aspirateur ? Et que penser de la proscription prochaine de la gifle et la fessée aux enfants, sinon qu’il s’agit d’abolir la structure familiale et l’autorité parentale ? Quant aux réfractaires, on les embastillera parce que leurs enfants vont dans une école privée hors contrat, parce qu’ils choisissent un traitement médical alternatif (pensons aux avanies faites à ces grands scientifiques réprouvés que furent Mirko Beljanski et Loïc Le Ribault), parce qu’ils osent cultiver « bio » hors de toute réglementation eurocratique… Le tout assorti de l’accusation fallacieuse de menées sectaires…

En plus de l’amende et de l’incarcération (alors que les établissements pénitentiaires sont saturés), certains phobiques de la prostitution, une des rares phobies tolérées, proposent même au micheton pris sur le fait de suivre, à ses frais (c’est-à-dire accepter une extorsion légale), une sorte de stage de citoyenneté dans une association spécialisée. Ce « stage citoyen » existe dès à présent pour la burqa ainsi que pour les délits « racistes ». L’ouverture des camps de rééducation est proche.

Par-delà cette loi inique qui détourne l’opinion des véritables enjeux dont celui de la faiblesse des États face à l’omnipotence des multinationales, c’est principalement l’homme blanc hétérosexuel qui est donné à la vindicte de l’extrême féminisme et des nervis du « discours des genres ». Malgré une argumentation parfois maladroit (arrêtons d’attaquer le populisme !), l’acteur Philippe Caubère a très bien rappelé qu’on assiste à « la dégradation, la dérive et finalement la faillite d’un “ féminisme ” qui, s’inspirant du fameux “ modèle suédois ” – celui-là même qui permet à un journaliste adulte et responsable ayant accepté une relation sexuelle sans préservatif d’en faire envoyer l’auteur en prison -, se consacre aujourd’hui à la pratique de cette nouvelle chasse à course dont l’homme est le gibier (Libération, 14 avril 2011) ». Allié de l’hyper-classe, l’ultra-féminisme a déclaré la guerre des sexes. Que ces pétroleuses d’un nouveau genre fassent attention, l’homme européen ne renoncera pas à sa virilité sans combattre !

Bousquet et Geoffroy, nouveaux Diafoirus de l’Assemblée nationale, s’amourachent du fameux système suédois. La Suède, parlons-en ! Cet incroyable exemple de dégénérescence occidentale bénéficie cependant de circonstances atténuantes puisqu’il cumule les tares du protestantisme, de la social-démocratie égalitariste, du libéralisme et du féminisme. Il y a des États bien malchanceux dans le monde…

Victime d’étranges accusations, Julian Assange a raison de considérer la société suédoise comme « l’Arabie Saoudite du  féminisme ». À la suite de cette affaire curieuse, des juristes de ce pays décati se demandent si, avant de coucher, la femme ne devrait pas signer une décharge certifiant son consentement… De nos jours, Casanova et Don Juan seraient des ennemis publics parfaits.

Ravagée par une « ripoublique » plus que jamais totalitaire, sectaire et bananière, la France crève d’un excès de lois et de réglementations idiotes qui favorisent l’anomie sociale. Ce délitement revient au « monstre froid » étatique, laquais de la super-classe parasite, qui veut nous contrôler. Contre son invasion dans nos vies, préparons la dissidence, la rébellion, le recours aux maquis… Quant aux Bachelot, Bousquet, Geoffroy et compagnie, stipendiés de l’oligarchie, dégagez ! Bienvenue en revanche aux hétaïres, aux ribaudes, aux courtisanes ! Et donnons au Palais-Bourbon enfin vidé une meilleure fonction : devenir le plus grand lupanar d’Europe !

Georges Feltin-Tracol


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mercredi, 13 avril 2011

Transexualismo y Constitucionalismo: Por qué tantos derechos?

Por Eduardo Hernando Nieto
 
Ex: http://eduardohernandonieto.blogspot.com/ 

Publicado en: "Los Registros y las Personas", Lima, Reniec, 2010

transsexual para o katrina 16022010.gifEl artículo 2 inciso 1 de nuestra Constitución señala que “toda persona tiene derecho a la vida, a su Identidad, a su integridad moral, psíquica y física a su libre desarrollo y bienestar. El concebido es sujeto de derecho en todo cuanto le favorece” y el artículo 19 sostiene también que todos los peruanos tienen derecho “a su identidad étnica y cultural. El Estado reconoce la pluralidad étnica y cultural de la Nación”. Así pues, el derecho a la identidad tiene un lugar relevante dentro de nuestro ordenamiento jurídico, sin embargo, lo que no se dice en la constitución es que cosa debemos entender por identidad o que es lo que el derecho – o los jueces - deben entender por tal a fin de poder determinarse en que casos se podría ver afectado o no este derecho.

De acuerdo a algunas clásicas definiciones doctrinaras desde la teoría del derecho moderno y el derecho civil se entiende por identidad el “ser en si mismo” siendo el modo en que la persona se muestra dentro su sociedad , también nuestro destacado académico Carlos Fernández Sessarego por su parte sostiene que la identidad es todo lo que hace que cada cual sea “uno mismo” y no “otro” y que permite que se conozca a la persona en su “mismisidad” en cuanto a lo que es su esencia humana

Se entendería que en estas dos perspectivas habrían matices relevantes en la medida que en un primer caso parece tratarse de una definición más bien estática mientras que en la siguiente definición si consideraríamos una propuesta dinámica, así la identidad inicialmente puede apreciarse en cuestiones como el sexo, la edad etc., en cambio, frente a la segunda esperaríamos una concepción más bien de carácter evolutivo en base a los mismos cambios que se pueden verificar dentro de la sociedad y que no solo involucrarían aspectos básicos registrales (estatus personal) sino que abarcarían las múltiples actividades del sujeto así como “el patrimonio cultural e ideológico de la persona”.


Sin embargo, mi interés en este texto está más bien en explorar en torno a la “radicalización” del proyecto existencialista que en algunos casos y paradójicamente podría percibirse en términos de un creciente nihilismo, es decir, en la negación de los valores y la indiferencia respecto a los proyectos y fines humanos . Una situación como esta tendrá que traer cambios relevantes en toda la realidad del derecho moderno ya que también esta etapa nihilista es conocida como “postmoderna” o deconstructiva lo cual implica afirmar la incertidumbre y también a relativizar cualquier concepto o estructura, vale decir, si el derecho moderno se creó a partir de la metafísica cartesiana en donde se afirmaba la distinción entre sujeto y objeto (cosa pensante y cosa extensa) y también una jerarquía entre ambos (el sujeto se ubica siempre por encima del objeto o el sujeto se coloca en el centro mientras que el objeto en la periferia), ahora más bien encontraríamos un cuestionamiento a cualquier posibilidad de ubicar puntos fijos en el espacio y con ello también negaríamos la posibilidad de afirmar al sujeto. Es decir, entraríamos a una etapa en la cual si el sujeto se puede desplazar y ubicar en cualquier punto entonces no solo habría dificultad para encontrarlo sino que también generaría un enorme problema para IDENTIFICARLO, es más podría ocurrir que el mismo sujeto se cree y recree así mismo según su propia voluntad o estado de ánimo y sería solamente la VOLUNTAD la que defina todo.

Precisamente, el problema que quisiera destacar ahora es el de los efectos que ocasiona al derecho a la identidad y al Estado el paradigma postmoderno pues los tiempos han cambiado mucho y ya no nos encontramos en una época en la cual las perspectivas existencialistas podían brindar a esta temática ciertos aires progresistas y libertarios sino más bien ahora con el concurso de la técnica se podrían plantear grandes conflictos y controversias sencillamente porque con el agregado tecnológico (que se debe leer también como un poder o una potencia otorgado al individuo) el existencialismo (que sirvió mucho para afirmar el derecho a la identidad como lo sostuvo Fernández Sessarego) podría contribuir hoy a incrementar la incertidumbre y generar más problemas que soluciones, es más podría convertirse paradójicamente en una amenaza a la misma autonomía personal
.

Por ejemplo recientes casos como el del escocés Norrie May-Welby quien no hace mucho ha sido reconocido como un sujeto neutro ya que según él no se sentía augusto ni con el sexo masculino ni con el femenino sería solo la punta del iceberg de una transformación radical que podría experimentar el derecho moderno construido bajo los pilares del racionalismo cartesiano y que ahora no podría contener todos estos cambios resultado de la tecnología, el avance científico sumados a un individualismo radical que buscaría ahora que las leyes se adapten a la voluntad del sujeto y no a la inversa como habría sido lo natural en los orígenes del derecho.

Pero volviendo al caso citado, se habla por ejemplo aquí de un no sexo o un sexo neutro, lo cual en si mismo resultaría no solo confuso sino que también podría dar pie a múltiples problemas legales por ejemplo al establecerse – como ocurre en nuestro ordenamiento - que el matrimonio solo corresponde a la unión de un hombre y una mujer - , excluyéndose cualquier otra posibilidad ¿Entonces habría también que facilitar nuevas formas de unión entre personas neutras tal y como se viene implementando en el caso de los homosexuales en diversos países? Sin embargo, no faltarán quienes sostengan que el caso de May – Welby , es solamente anecdótico o insólito por lo que no habría que preocuparse demasiado respecto a la necesidad de legislar sobre el particular. Empero, igual podría haberse dicho años atrás cuando alguien decidió cambiar de sexo (transexual) a través de una intervención quirúrgica y su apariencia contrastaba ahora con su documento de identidad en el que se consignaba su identidad original (por ejemplo hombre). En esas circunstancias se plantearon una serie de acciones legales destinadas a modificar no solamente el nombre sino también el sexo que se señala en el documento de identidad. Evidentemente, estos casos han ido en aumento igual en nuestro país produciéndose además cambios acelerados al respecto y no extrañaría que también a mediano o corto plazo cambios legislativos drásticos.

La posibilidad de que casos como el de May – Welby en realidad pueden plantearse con cierta facilidad en estos tiempos se debe indudablemente a la presencia del liberalismo neutral que acompaña regularmente al derecho contemporáneo, es decir, la tesis según la cual nadie puede o debe juzgar las preferencias de otros ya que hacerlo implicaría afectar la autonomía individual y no respetar las elecciones personales. En realidad, es el liberalismo el que ha venido promoviendo la tesis de la neutralidad a partir de lo que significa la crítica al Estado en tanto éste pueda interferir en las elecciones de vida de cualquier ciudadano, así mismo, ellos plantean una distinción entre lo que significa permitir una conducta e impulsarla o promoverla, vale decir, que para ellos el hecho que se permita la pornografía no implicaría que se estuviese promocionándola o se estuviese a favor de ella . Sin embargo, sus críticos conservadores no pensarían de la misma manera y considerarían que no es viable tal distinción a lo que los liberales replicarían finalmente que ellos no es que tendrían que estar a favor de la pornografía o alguna otra conducta de este tipo sino que lo que ocurre es que valoran sobre todo la tolerancia y la libre elección .


Así pues, el modelo liberal prevaleciente se sustenta en la defensa del valor tolerancia por sobre todas las cosas aunque a decir verdad es una tolerancia que resulta sin fundamentos pues si se parte del carácter subjetivo de todo valor entonces la tolerancia no podría justificarse ya que ningún valor podría ser objetivo. Esta contradicción del liberalismo los conduciría a un callejón sin salida ya que la concepción de liberalismo que manejan descansaría en realidad en el relativismo.

Sin embargo, a fin que el discurso liberal no sea contradictorio y que la defensa de la elección personal y la tolerancia estén justificadas entonces la “tolerancia” de conductas como la de la sexualidad “neutra” o la de la “transexualidad” o la unión de personas del mismo sexo tendrían que ser sustentadas en algún valor (tolerancia). ¿Cuál sería entonces la base de la tolerancia? Se entiende que existen dos morales modernas que lo podrían justificar el utilitarismo y la moral de los derechos Kant , sin embargo, ambas resultan siendo fallidas como lo pueden señalar diversos teóricos perfeccionistas , republicanos democráticos y comunitaristas , sea porque el utilitarismo no considera a todos como seres autónomos (algunos son medios para los fines de otros) sea porque la moral de los derechos se basa en una distinción que no se puede sostener, vale decir, la distinción entre lo correcto y lo bueno . Entonces si no hay justificación para la tolerancia (que si podría ser justificada en otros modelos no neutrales ciertamente) resulta difícil aceptar las tesis liberales. Es más si no fuesen acertadas las críticas contra la moral de los derechos y la tolerancia estuviese justificada, entonces también tendría sentido preguntarse ¿por qué solo la tolerancia y porque no otros valores?. Sin duda, la discusión sobre los valores será una constante en los últimos años.


Ciertamente, dentro del desarrollo de la teoría jurídica contemporánea se puede encontrar un auge de las llamadas corrientes postpositivistas del derecho que enfatizan el aspecto de la corrección antes que de la validez normativa , por ejemplo una muestra de estas nuevas perspectivas sería el caso del filósofo del derecho argentino (fallecido prematuramente) Carlos Santiago Nino, para él, el derecho debía ser entendido como la institucionalización de procedimientos (deliberativos) que nos ayudan a la solución de controversias y que también estimulan la Cooperación social, dentro de un marco de defensa de la autonomía personal, la inviolabilidad de la persona y la dignidad . En este sentido, se entendería que la base de su discurso está en los derechos humanos (autonomía, inviolabilidad y dignidad) a partir de los cuales se plantearían deliberaciones conducentes a resolver controversias mediante la aprobación mayoritaria. (Definiendo su enfoque como deliberativo democrático)

Así pues, las reglas de la democracia, como por ejemplo las que imponen que no puede haber discriminaciones en virtud de la raza, el sexo, condición económica, etc.; que el voto de los ciudadanos debe tener igual valor; que las decisiones políticas colectivas se toman por el procedimiento de la mayoría; que debe haber alternativas reales; que los representantes se eligen periódicamente; que no se pueden violar los derechos de la minoría; genera un procedimiento de toma de decisiones similar, según Nino, al procedimiento que rige el discurso moral.

Así por ejemplo, Nino podría establecer ciertas reglas concernientes a los derechos humanos como el afirmar que los derechos humanos son derechos morales que posee todo ser humano independientemente de contingencias tales como el sexo, la religión o la nacionalidad y del hecho de que sean o no reconocidos por el gobierno o que la función de tales derechos es evitar que las personas sean usadas como medios para satisfacer los objetivos de otras personas, de entidades corporativas o del gobierno entre
otras, quedando explícitamente señalado que la función de todo Estado Liberal debería ser la de la promoción de los citados derechos (como una obligación moral)

Un discurso como este que a diferencia del positivista clásico institucionaliza y moraliza los derechos individuales sin dudas que ha servido para facilitar la legalización favorable a distintas conductas y hechos que antes no se habían ni siquiera pensando (cambio de sexo por ejemplo), la ampliación del derecho de autonomía y la no injerencia de otros con respecto a las elecciones personales (neutralidad) por ejemplo serían considerados como formas de satisfacer los estándares propuestos por esta moral de los derechos individuales.

Justamente, esta tendencia postpositivista en su faceta llamada neoconstitucionalista, lo que hace es definir lo jurídico ya no desde la mera legalidad sino desde la constitucionalidad (principios) y en la medida que los principios son por su naturaleza indeterminados entonces es fácil advertir que mediante interpretaciones correctoras extensivas o “conforme a” la Constitución se podría suplir la falta de regulación o vacío al respecto y resolver entonces los casos que se presenten como seria por ejemplo el del cambio de identidad sexual y su correspondiente reconocimiento por medio de la generación de un documento de identidad. (O finalmente el del reconocimiento de la “no identidad” como ocurrió en Australia recientemente)

En síntesis, la etapa postpositivista favorece sin duda la discrecionalidad y esto viene resultando muy favorable para la defensa de diversos intereses o deseos “subjetivos”, los mismos que como vimos son ahora potenciados por la tecnología y nos llevan hacia esta realidad de la “transexualidad” o de la “neutralidad” o de sabe Dios que otro nuevo concepto podría ser conocido en el futuro mediato. Postpositivismo y Postmodernidad convergerían entonces en la defensa radical de la subjetividad moderna y el derecho parece seguir sin ninguna oposición o respuesta esta tendencia. Esta corriente en realidad nació ya con el “existencialismo” (Fernández Sessarego) que promovió esta suerte de identidad “dinámica” que parecería responder más bien a una suerte de moralidad social lejos de cualquier vínculo metafísico, luego el positivismo (que fue impulsado por la modernidad dicho sea de paso) dio pasos adelante en esta vertiente individualista aunque mantuvo mal que bien cierta idea de orden y de predictibilidad, tratando además de armonizar en la medida de lo posible la autonomía individual con la autonomía social, merced también al principio del daño al tercero y considerando que el objetivo era lograr conformar una comunidad de seres autónomos (Kant) y preservar la vida de los súbditos (Hobbes). Finalmente, la postmodernidad por su lado atacaría la tesis de la seguridad, el orden y la predictibilidad (lo cual permitiría la inserción de conceptos como el del “No Sexo”) mientras que el postpositivismo se encargaría de facilitar la concreción de los deseos individualistas gracias a la indeterminación de los principios liberales.

CONCLUSION

Mientras que las tesis liberales planteaban la distinción entre permitir y promover junto con la neutralidad y la tolerancia en el campo jurídico pronto las tesis positivistas que se alineaban en cierto sentido con el liberalismo pasaron a convertirse en neoconstitucionalismo y a “comprometerse” con los valores con lo cual ya no tenía mucho sentido hablar de la tolerancia, el derecho ahora – como lo sostenía Nino – debería promover la voluntad individual.
Los liberales dicen que la moral de los derechos individuales se justifica en sí misma, sin embargo, no sé si esto sea suficiente para poder afirmar que éstos realmente deben de ser aceptables, lo que parece más bien es estar ante un razonamiento de carácter circular , entiendo que en el mundo antiguo o en contextos no occidentales “la transexualidad” o la “indeterminación sexual” no fueron mayor problema para la marcha de sus civilizaciones que igualmente aportaron mucho en el desarrollo de nuestro mundo actual, por ello no veo porque los legisladores, los jueces o los poderes de facto deban tener tanto interés en legitimar estas situaciones o cualquiera otra “políticamente correcta” sin plantear un análisis más profundo respecto al porque debería legitimarse dichas conductas o porque es que se tendría que reconocer cualquier identidad según la voluntad del demandante, amparadas en la vaguedad de la “tolerancia". La defensa de la autonomía personal no necesariamente debe implicar acceder siempre a cualquier pedido o acceder de modo inmediato a cualquier capricho, por más atractivo que sea formulado sin tomar en cuenta también la manera como estos nuevos derechos podrían afectar la marcha de lo que fue considerada una civilización de progreso y bienestar colectivo.

Wir erleben das Ende des Römischen Reiches

Wir erleben das Ende des Römischen Reiches

Von Marc Rousset, aus dem Französischen ins Englische übersetzt von Michael O’Meara

Übersetzung dieser englischen Fassung ins Deutsche: Deep Roots.

Ex: http://fjordman.wordpress.com/

Das Original „We’re Living the End of the Roman Empire“  erschien am 1. Januar 2011 bei Counter-Currents Publishing.

Sack_of_Rome_by_the_Visigoths_on_24_August_410_by_JN_Sylvestre_1890.jpgDies ist die Frage: „Leben wir im Jahr 370 n. Chr., 40 Jahre bevor Alarich Rom plünderte?“ oder „Leben wir im Jahr 270 n. Chr., kurz vor den drastischen Korrekturmaßnahmen der illyrischen Kaiser, die die Katastrophe abwendeten, um das Leben des Imperiums um weitere zwei Jahrhunderte zu verlängern?“

Warum der Vergleich? Heute liegt die nichteuropäische Geburtenrate in Frankreich bei 17 %. Falls sich nichts ändert – und mit Sarkozys 250.000 Einwanderern pro Jahr oder den 450.000 der Sozialisten – wird diese Rate bis 203 auf 30 % steigen, und bis 2050 auf 50 %! Der Wendepunkt dieses soziologischen Umbruchs ist praktisch bereits erreicht. Ohne drastischste Maßnahmen wird das Krebsgeschwür unserer Gesellschaft mit solch exponentieller Rate wachsen, daß es unausweichlich in einem ethnischen Bürgerkrieg gipfeln wird.

Der Erfolg von Thilo Sarrazins Buch in Deutschland (bis dato mehr als 600.000 Exemplare verkauft) zeigt, daß das Problem im Gegensatz dazu, was unsere naiven Menschenrechtler behaupten, sehr real ist und das Überleben unserer Gesellschaften bedroht. Auguste Comte sagte: „Wisse, um vorherzusehen, und sieh voraus, um zu handeln“ [Savoir pour prévoir et prévoir pour pouvoir]. Die Wahrheit ist: Wenn Frankreich gestern sein Empire verloren hat, so ist es heute dabei, seine Sprache zu verlieren, seine Zivilisation, seine Industrie, seine Souveränität, sein Volk.

Mehr als die Gefahr, welche die Migration [aus der Dritten Welt] darstellt, sind es der materialistische und individualistische Egoismus unserer Generation, und das Problem der Pensionisten, was die Franzosen veranlaßt hat, sich in unverantwortlicher Weise zu verschulden, eine Politik der verbrannten Erde zu betreiben, seine Obstgärten zur Brennholzgewinnung zu fällen, erworbene Rechte mehr zu heiligen als den Heiligen Geist (wie die Akademikerin Chantal Delsol es ausdrückt).

Es ist schwierig zu verstehen, was heute geschieht, wenn man nichts über den Fall Roms weiß – der uns vor dem warnt, was kommt. In der Zeit von Roms Niedergang befanden sich die Barbaren innerhalb der Mauern, und ihre Brüder belagerten die Bollwerke der Stadt; der europäische Mensch brachte sich demographisch um, nahm Zuflucht in einem Rausch individualistischen und materialistischen Wohlergehens, sah die kommende Katastrophe nicht und war davon überzeugt, daß sein belangloses gewöhnliches Leben ewig dauern würde. Unsere sogenannten Eliten sind genauso blind wie Ammianus Marcellinus, der im Jahr 385 in Buch XIV seiner „Historia“ schrieb: „Es ist Rom bestimmt, so lange zu leben, wie es Menschen gibt.“ Fünfundzwanzig Jahre später plünderte Alarich die Ewige Stadt.

Die Parallelen zwischen unserer Ära und dem Ende des Römischen Reiches sind augenfällig in den gesellschaftlichen Werten, die wir hochhalten, in der Vorrangstellung, die wir dem Geld einräumen, in Einwanderung, demographischer Dekadenz, in einem Unwillen, unsere eigene Verteidigung in die Hand zu nehmen, und schließlich im Hereinbrechen des Christentums, das man mit der neuen Menschenrechtsreligion vergleichen kann.

Napoleon behauptete: „Die erste aller Tugenden ist die Hingabe ans Vaterland.“ Wir sind jetzt sehr weit von solchen Tugenden entfernt; die Baras und Bigeards der Republik [d. h. die heroischen Patrioten des späten 18. und mittleren 20. Jahrhunderts] erscheinen uns immer anachronistischer. Hochschüler studieren heute nicht mehr die Gedichte von José-Maria de Heredia, sie sind ungebildet, unkultiviert und demonstrieren bereits für ihre Pensionen – für ihr Alter! Die Römer hatten nie etwas zu fürchten, solange sie dignitas (Ehre), virtus (Mut und Überzeugung), pietas (Respekt für die Tradition) und gravitas (eine natürliche Sparsamkeit) praktizierten. Der pietas zufolge hatte jeder Bürger eine Dauerschuld gegenüber seinen Vorfahren, die er bei der Geburt erwarb; dies ließ ihn weniger an seine Rechte denken als an seine Pflicht, das erworbene Erbe weiterzugeben. Pietas erfüllte die Römer mit der Energie, für ihren Fortbestand zu sorgen und zu überleben. Zum Ende des Imperiums hatten die Römer diese Qualitäten verloren.

Die Römer kannten ebenfalls die Herrschaft des Geldes, eine Marktgesellschaft ohne Patriotismus, eine Gesellschaft, in der jeder nur an seine eigene Situation dachte. Beamte waren korrupt. Unfähige mit guten Verbindungen erhielten Kommandos übertragen. Es gab eine allgemeine Knappheit an Rekruten für die Armee… Generäle kamen einer belagerten Stadt nur dann zu Hilfe, wenn dabei ein Lösegeld heraussprang. Soldaten in Grenzforts widmeten sich mehr der Landwirtschaft und dem Handel als den Waffen. Die regulären Truppen wurden häufig dargestellt als betrunken, undiszipliniert und für die Versorgung ihrer Familien plündernd. Manchmal waren die Soldaten sogar die Opfer der Lügen ihrer Befehlshaber.

Die Römer gaben zunehmend alle Anstrengungen auf, sich gegen die Barbaren zu verteidigen. Dies wäre mit der Mobilisierung der einheimischen Bevölkerung verbunden gewesen. Die Einrichtung einer Selbstverteidigungsmiliz war extrem selten. Das Imperium konnte sich nicht länger auf seine Bürgersoldaten stützen, denn das Soldatentum war zu einem Handwerk für Professionelle geworden. Vertreter der herrschenden Klasse floh daher entweder vor den Barbaren oder kollaborierte mit ihnen. Stadtbewohner mochten ihre Mauern befestigt haben, aber sie gaben sie auf, wann immer die Barbaren versprachen, ihr Leben zu schonen.

Im heutigen Frankreich liegt das Verteidigungsbudget, das unter General de Gaulle 5,1 % des BIP ausmachte, nun bei 1,8 % und tendiert gegen 1,5 %. Mit Sarkozy hat Frankreich sich wieder der NATO angeschlossen, aber er spricht nicht mehr davon, eine europäische Verteidigungsstreitmacht aufzustellen… Neunzig Prozent der Regimenter sind aufgelöst worden, und unseren Streitkräften fehlen die Männer, um die Ordnung wiederherzustellen, sollten die banlieues [Einwanderervorstädte] jemals explodieren. Die nichteuropäische Einwanderung kostet den französischen Staat 36 Milliarden Euros pro Jahr, aber er kann nicht einmal die 3 Milliarden Euros für einen zweiten Flughafen zur Entlastung des Pariser Charles de Gaulle Airport aufbringen, mit einem Wort, er verzichtet immer mehr auf seine eigene Verteidigung.

Julien Freund erinnert uns daran, daß eine Zivilisation niemals eine Abstraktion aus ihrer militärischen Verteidigung machen sollte. Die gesamte Geschichte widerlegt solch eine Haltung: „Athen war nicht nur die Heimat von Sokrates und Phidias, es war auch eine Militärmacht, deren Ruf von strategischen Genies wie Miltiades, Cimon und Themistokles aufrechterhalten wurde“ (Julien Freund, „La Decadence“, Paris, Sirey, 1982, S. 288).

Rom, wiederum wie Europa heute, kannte den demographischen Niedergang. Der Historiker Pierre Chaunu hat angesichts der gegenwärtigen Gleichgültigkeit leidenschaftlich darauf aufmerksam gemacht. Eine sinkende Geburtenrate ist ein Zeichen dafür, daß das Leben verschmäht wird, um in der Gegenwart zu spielen und die Zukunft zu ignorieren, womit eine Weigerung ausgedrückt wird, unsere zivilisatorischen Werte zu verteidigen. „Die schöne Region Kampanien [nahe dem heutigen Neapel], die niemals einen Barbaren sah“, liest man im Codex Theodosianus, „hatte mehr als 120.000 Hektar, wo es weder einen Schornstein noch einen Mann gab“ (Michel de Jaeghere, „Le Choc des civilisations“, in „Comment meurt une civilization“, Paris, Eds. Contretemps 2009, S. 211). Wenn die römische Bevölkerung unter Augustus nahe bei 70 Millionen lag, so betrug sie am Ende das dritten Jahrhunderts nicht mehr als 50 Millionen.

Die Römer erlebten ebenfalls die Verheerungen einer besinnungslosen Migrationspolitik, als Alarichs Truppen einen Großteil Italiens plünderten, und besonders im Gefolge des Desasters bei Adrianopel – das eine weit katastrophalere Niederlage war als Hannibals Sieg bei Cannae. Barbarische Soldaten und Offiziere in den römischen Legionen waren unfähig, dem Ruf ihres Blutes zu widerstehen, wann immer ihre Landsleute auf römischem Boden siegreich waren. Alarichs Truppen hörten nie zu wachsen auf, da entlaufene germanische Sklaven, Kriegsgefangene und colons unter seine Fahnen eilten.

Der Höhepunkt dieser Migrationspolitik war die Katastrophe von Roms Ostarmee bei Adrianopel im August 378.

Im Jahr 375 wurden die Goten von den Hunnen an die Ufer der Donau gedrängt, wo ihr Häuptling Fritigern die Römer um Erlaubnis bat, den Fluß zu überqueren, um sich friedlich auf dem Boden des Imperiums niederzulassen. Der schlecht beratene östliche Kaiser Valens betrachtete die Goten als mögliche Söldner, die er für seine eigenen Armeen rekrutieren könnte – obwohl manche römischen Offiziere warnten, daß sie in Wirklichkeit Invasoren waren und zermalmt werden sollten. „Diese Kritiker“ sagt uns Eunapius, „wurden verspottet, weil sie nichts von öffentlichen Angelegenheiten wüßten.“

Die Goten überquerten den Fluß in größtmöglicher Unordnung und ohne angemessene römische Vorsichtsmaßnahmen, als diese massive Fremdpopulation mit ihren Ehefrauen, Kindern und Waffen Zuflucht innerhalb des Imperiums suchte. Im Winter 377 hieben sie die sie „bewachenden“ römischen Truppen in Stücke und nahmen deren Pferde und Waffen. Roms barbarische Söldner in der Nähe von Adrianopel schlossen sich dann den gotischen Rebellen an. Im Jahr 378 mobilisierte der Kaiser Valens seine Armee gegen sie. Aber sobald sie ihr Lager am Stadtrand von Adrianopel aufgeschlagen hatte, wurde sie von den Goten eingekreist; weniger als einem Drittel der römischen Truppen gelang es, der Vernichtung zu entgehen. Valens wurde lebendig in einem Bauernhaus verbrannt, in dem er Zuflucht gesucht hatte. Der Mythos der unbesiegbaren römischen Legionen hatte hier sein Ende gefunden, als Rom seine tödliche Agonie begann.

Byzanz, die Osthälfte des Römischen Reiches, die weitere tausend Jahre überdauern sollte, zog schnell die Lehren daraus und massakrierte alle seine Soldaten gotischer Herkunft. Im Jahr 400 massakrierte die Bevölkerung Konstantinopels in ähnlicher Weise seine gotische Population. Im Laufe des fünften Jahrhunderts säuberte die byzantinische Armee ihre Reihen von Barbaren. Fürderhin würde sie von einheimischen Elementen dominiert werden.

Voltaire fragte sich, warum die Römer im späten Reich unfähig waren, sich gegen die Barbaren zu verteidigen, während sie unter der Republik über Gallier und Kimbern triumphiert hatten. Der Grund, argumentierte er, sei das Eindringen des Christentums gewesen samt seiner Auswirkungen sowohl auf Heiden wie Christen. Unter diesen Effekten erwähnte er den Hass der alten Religion auf die neue, die theologischen Dispute, die Belange der Verteidigung verdrängten, die blutigen Streitigkeiten, die vom Christentum provoziert wurden, die Weichheit, die die alten, strengeren Werte verdrängte, die Mönche, die Bauern und Soldaten ersetzten, die eitlen theologischen Diskussionen, die Vorrang vor der Beschneidung der Barbareneinfälle hatten, die spalterische Fragmentierung von Gedanke und Wille. „Das Christentum gewann den Himmel, aber es verlor das Imperium.“ (Freund, S. 112).

Symmachus ist berühmt für seinen öffentlichen Protest, als die Christen, unterstützt vom Kaiser Theodosius, im Jahr 382 den Siegesaltar aus dem Senat entfernten. Man kann nicht anders, als ebenfalls an die kürzlichen Prophezeiungen von Jean Raspail in „Das Heerlager der Heiligen“ zu denken, das sowohl die katholische Kirche als auch die neue Religion der Menschenrechte kritisiert wegen Europas Blindheit und Verantwortungslosigkeit angesichts der Gefahren durch die außereuropäische Einwanderung.

Um nicht dasselbe Schicksal zu erleiden wie das Römische Reich, brauchen Frankreich und andere westeuropäische Länder heute in Ermangelung einer Jeanne d’Arc oder illyrischer Kaiser einen neuen de Gaulle, einen neuen Putin.

Quelle: „Nous vivons la fin de l’Empire romain!“ http://www.europemaxima.com/?p=1782

vendredi, 08 avril 2011

Tout s'accélère: la maladie de l'urgence

Tout s’accélère : la maladie de l’urgence

par Pierre LE VIGAN

2866996630_1.jpgTout s’accélère. Nous mangeons de plus en vite. Nous changeons de modes vestimentaires de plus en plus vite. L’obsolescence de nos objets quotidiens (téléphone mobile, I-Pad, ordinateur, etc.) est de plus en plus rapide. Nous envoyons de plus en plus de courriels, ou de S.M.S. Nous lisons de plus en plus d’informations en même temps (ce qui ne veut pas dire que nous les comprenons). Nous parlons de plus en plus vite : + 8 % de mots à la minute entre l’an 2000 et 2010. Nous travaillons peut-être un peu moins mais de plus en plus vite – conséquence logique de la R.T.T. Les détenteurs d’actions en changent de plus en plus souvent : la durée moyenne de possession d’une action sur le marché de New York est passée de huit ans en 1960 à moins d’un an en 2010. Nous imaginons et produisons des voitures de plus en plus vite. Nous zappons d’un film à l’autre de plus en plus vite : les films ne durent même pas une saison, parfois moins d’un mois. Ils passent sur support D.V.D. de plus en plus rapidement après leur sortie en salle, parfois presque en même temps. Les films anciens (qui n’ont parfois que trois ans) que l’on peut encore voir en salles diminuent à grande vitesse : l’oubli définitif va de plus en plus vite. C’est ce que Gilles Finchelstein a bien analysé sous le nom de La dictature de l’urgence (Fayard, 2011). L’urgence va avec la profusion, la juxtaposition des divers plans du vécu et la dissipation. Dans le même temps que la durée de vie des films est de plus en brève, pour laisser la place à d’autres, le nombre de plans par films s’accélère – et est quasiment proportionnel à la médiocrité des films. Conséquence : les plans longs sont de moins en moins nombreux. Et… de plus en plus court ! Trois secondes cela commence à être beaucoup trop long. Il se passe de plus en plus de choses à la fois dans les feuilletons : comparons Plus Belle La Vie (P.B.L.V. pour faire vite) à Le 16 à Kerbriant (1972). Paul Valéry écrivait : « L’homme s’enivre de dissipation : abus de vitesse, abus de lumière, abus de toxiques, de stupéfiants, d’excitants, abus de fréquences dans les impressions, abus de diversités, abus de résonances, abus de facilités, abus de merveilles. Toute vie actuelle est inséparable de ces abus (Variété, 1924). »

Il y a plus de cinquante ans, André Siegfried de son côté analysait « l’âge de la vitesse » dans Aspects du XXe siècle (Hachette, 1955). Il soulignait que la vitesse des bateaux avait été multipliée par cinq avec la vapeur remplaçant la voile. Que ne dirait-il quand aux progrès de la capacité de stockage et de calcul de nos ordinateurs ! Mais la vitesse peut être un vice : le « seul vice nouveau du XXe siècle » avait dit Paul Morand. « L’homme résistera-t-il en à l’accroissement formidable de puissance dont la science moderne l’a doté ou se détruira-t-il en le maniant ? Ou bien l’homme sera-t-il assez spirituel pour savoir se servir de sa force nouvelle ? », s’interrogeait encore Paul Morand (Apprendre à se reposer, 1937).

9782081228740.jpgElle nous fait bouger de plus en plus vite, ou surtout, elle nous fait croire que ce qui est bien c’est de bouger de plus et plus, et de plus en plus vite. En cherchant à aller de plus en plus vite, et à faire les choses de plus en rapidement, l’homme prend le risque de se perdre de vue lui-même. Goethe écrivait : « L’homme tel que nous le connaissons et dans la mesure où il utilise normalement le pouvoir de ses sens est l’instrument physique le plus précis qu’il y ait au monde. Le plus grand péril de la physique moderne est précisément d’avoir séparé l’homme de ses expériences en poursuivant la nature dans un domaine où celle-ci n’est plus perceptible que par nos instruments artificiels. »

Notre société malade de l’urgence

Nos enfants sont les enfants de l’urgence. Et tout simplement parce que nous-mêmes sommes fils et filles de l’urgence. Et ce sentiment d’urgence va avec la vitesse. Si c’est grave, et il n’y a pas d’urgence sans gravité, alors, il faut réagir tout de suite. De nos jours, explique la sociologue et psychologue Nicole Aubert, l’homme doit réagir aux événements « en temps réel ». Au moment même. Plus encore, même quand il « ne se passe rien », il est sommé d’être « branché », connecté avec le monde, au cas où il se passerait quelque chose. Une urgence par exemple. L’homme est mis en demeure de provoquer des micro-événements sans quoi il ne se sent pas vivre. Il s’ennuie. De ce fait, ce ne sont pas seulement les machines, c’est l’homme lui-même qui vit « à flux tendu ». La durée, qui suppose l’endurance, a été remplacée par la vitesse, qui répond à une supposée urgence. Mais cette vitesse n’a pas une valeur optimum, c’est l’accélération qui est requise. La bonne vitesse c’est la vitesse supérieure à celle d’hier. De même qu’un ordinateur performant ce n’est pas un ordinateur qui suffit à mes besoins c’est un ordinateur plus performant que les autres et en tout cas plus performant que ceux du trimestre dernier. Il y a dans ce culte de l’urgence et de la vitesse – ce n’est pas la même chose mais cela va ensemble – une certaine ivresse.

« L’expérience majeure de la modernité est celle de l’accélération » écrit Hartmut Rosa (Accélération. Une critique sociale du temps, La Découverte, 2010). Nous le savons et l’éprouvons chaque jour : dans la société moderne, « tout devient toujours plus rapide ». Or le temps a longtemps été négligé dans les analyses des sciences sociales sur la modernité au profit des processus de rationalisation ou d’individualisation. C’est pourtant le temps et son accélération qui, aux yeux de Hartmut Rosa, permet de comprendre la dynamique de la modernité. Pour ce faire, nous avons besoin d’une théorie de l’accélération sociale, susceptible de penser ensemble l’accélération technique (celle des transports, de la communication, etc.), tout comme l’accélération du changement social (des styles de vie, des structures familiales, des affiliations politiques et religieuses) et l’accélération du rythme de vie, qui se manifeste par une expérience de stress et de manque de temps. La modernité tardive, à partir des années 1970, connaît une formidable poussée d’accélération dans ces trois dimensions. Au point qu’elle en vient à menacer le projet même de la modernité : dissolution des attentes et des identités, sentiment d’impuissance, « détemporalisation » de l’histoire et de la vie, etc. L’instantanéisme tue la notion même de projet, fut-il moderne. « En utilisant l’instantanéité induite par les nouvelles technologies, la logique du Marché, avec ses exigences, a donc imposé sa temporalité propre, conduisant à l’avènement d’une urgence généralisée. » note Nicole Aubert (Le culte de l’urgence, Flammarion, 2004; L’individu hypermoderne, Eres, 2004).

paulmorand-lhommepresse.jpgHartmut Rosa montre que la désynchronisation des évolutions socio-économiques et la dissolution de l’action politique font peser une grave menace sur la possibilité même du progrès social. Déjà Marx et Engels affirmaient ainsi que le capitalisme contient intrinsèquement une tendance à « dissiper tout ce qui est stable et stagne ». Dans Accélération, Hartmut Rosa prend toute la mesure de cette analyse pour construire une véritable « critique sociale du temps susceptible de penser ensemble les transformations du temps, les changements sociaux et le devenir de l’individu et de son rapport au monde ».

L’ivresse de la vitesse fait même que la figure tutélaire de notre société est la personnalité border line, une personnalité qui recherche toujours l’extrême intensité dans chaque instant. Mais la contrepartie de cette recherche est la fragilité : la désillusion, le dégrisement douloureux, l’atonie, la désinscription dans une durée qui ne fait plus sens parce qu’elle n’a jamais été la durée d’un projet et que l’intensité ne peut suppléer à tout. C’est pourquoi on peut analyser certaines maladies de l’âme comme des réponses plus ou moins conscientes à une pression du temps social vécue comme excessive (Nicole Aubert, Le culte de l’urgence. La société malade du temps, Flammarion, 2003).

La dépression, une stratégie de ralentissement du temps ?

Ainsi la dépression est-elle en un sens une stratégie de ralentissement du temps. L’homme dépressif succède à l’homme pressé – celui-ci dans tous les sens du terme, pressé de faire les choses et pressé comme un citron. Le dépressif se donne du temps – et c’est sans doute cela aussi que Pierre Fédida désignait, paradoxalement, comme « les bienfaits de la dépression ». Bien évidemment cette solution n’est pas satisfaisante si elle perdure, car le dépressif mélancolique souffre d’un temps sans histoire personnelle possible, par sentiment de perte irrémédiable et de destruction de son estime de soi. La cassure de l’« élan personnel » du mélancolique lui interdit de produire sa temporalité propre. La dépression ou la griserie passagère, toujours à réactiver, du psychopathe border line, tels sont ainsi les deux effets du culte de l’urgence.

L’ensemble de notre société et de ses dirigeants est pris dans cette obsession d’une temporalité « en temps réel », c’est-à-dire d’un temps de l’action sans délai de transmission. Action sans médiation. C’est une fausse temporalité. C’est un instantanéisme ou encore un présentisme. Les plans d’urgence fleurissent, élaborées eux-mêmes dans l’urgence. Les lois d’urgence aussi : sur les Roms, sur les étrangers délinquants, sur le logement, sur des sujets aussi techniques que la suppression du tiers payant quand on refuse un médicament générique (Rousseau, reviens, ils ont oublié la grandeur de la Loi), etc. De là un « mouvementisme » (Pierre-André Taguieff), puisqu’il s’agit de toujours « coller » à un présent par définition changeant. Aussi, au culte de l’urgence doit succéder un réinvestissement du temps dans son épaisseur. Il est temps de réencastrer l’instant dans le temps du projet et de la maturation. « Il est temps qu’il soit temps » dit Paul Celan (Corona). Par principe, le temps est « ce qui nous manque ». C’est la condition humaine. « L’art a besoin de ce temps que je n’ai pas » dit Paul Valéry.

Résister à l’urgence

L’urgence ? Réagir dans l’urgence, c’est souvent la catastrophe. Au nom de l’urgence, c’est le titre d’un film d’Alain Dufau (1993) sur la construction, très vite et trop vite, des grands ensembles H.L.M. dans les années 50 à 70 (cf. les sites Voir et agir et Politis, Au nom de l’urgence). Au nom de l’urgence, ce pourrait aussi être le nom d’un reportage sur la folie de l’immigration décidée par le grand patronat et les gouvernements qui lui étaient et lui sont inféodés à partir de 1975. (cf. Hervé Juvin, « Immigration de peuplement » sur le site Realpolitik.tv). Immigration décidée pour fournir, très vite, de la main d’œuvre pas cher au patronat des trusts et pour tirer tous les salaires, y compris bien sûr ceux des Français, vers le bas.  Au nom de l’urgence, c’est la réaction de Sarkozy et de presque toute la classe politico-médiatique face à la répression rugbyllistique des agitations et rebellions (armées) en Libye par Mouammar Kadhafi. Réaction inconsidérée et épidermique. En urgence et à grande vitesse, c’est même ainsi que l’on décide de la construction ou non de lignes de train à grande vitesse, dites T.G.V.

Un nouveau dictionnaire des idées reçues de Flaubert dirait donc peut-être : « Urgence. Répondre à ». Répondre en urgence à la question du mal-logement par exemple. Avec… des logements d’urgence. Erreur. La bonne réponse est : « Résister à ». Il faut (il faudrait !) résister à l’urgence. Mais ce n’est pas si simple. La preuve : en tapant sur un célèbre moteur de recherche « résister » et « urgence », vous n’obtenez guère de réponses sur le thème « Il faut résister à l’urgence, au Diktat de l’urgence, et voici comment » mais beaucoup de réponses du type « Il est urgent de résister » ! Ce qui n’est pas du tout la même chose et est même le contraire. 0r s’il est parfois nécessaire de résister (à bien des choses d’ailleurs), il est plus nécessaire encore de comprendre à quoi l’on devrait résister, pourquoi on en est arrivé là, et comment résister de manière efficace – ce qui nécessite en général de prendre un peu de temps. Le contraire de réagir dans l’urgence.

Les techniques proliférantes nous imposent l’immédiateté. Difficile de répondre à Nicolas Gauthier que son courrier nous demandant pour jeudi au plus tard un papier sur l’urgence est arrivé trop tard, pour cause d’un accident de cheval au relais de poste. Dans le même temps, nous vivons de plus en plus vieux mais sommes de plus en plus angoissés par l’avenir, par le temps, et surtout par… la peur du manque de temps. Jacques André, professeur à l’Université Paris-Diderot, a appelé cela Les désordres du temps (P.U.F., 2010). L’immédiateté en est un des aspects, la frénésie de « ne pas perdre son temps » en est un autre aspect : elle amène à aller vite, à faire plein de choses en peu de temps, voire… en même temps, à rencontrer plein de nanas parce que le temps est compté, à être tout le temps « surbooké » sans guère produire de choses définitives ni même durables. Nicole Aubert écrit : « Pour les drogués de l’urgence, atteindre le but fixé, s’arrêter, c’est l’équivalent de la mort. On le voit très bien dans les séries télévisées qui ont actuellement le plus de succès : Urgences, 24 heures chrono… Elles mettent en évidence que si l’on cesse de foncer ne serait-ce qu’une seconde, quelqu’un va mourir. » Exemple : que restera-t-il de Sarkozy ? Le symbole d’un homme pressé, inefficace, et un peu dérisoire. Trois fois moins que Spinoza ou Alain de Benoist, qui n’ont pas fait de politique mais qui ont pris le temps d’une œuvre et d’une pensée.

Chercher la performance donc la vitesse est gage d’efficacité dans notre monde. Ce n’est pas strictement moderne. Napoléon, le dernier des Anciens, était comme cela. Mais le monde moderne tend à ériger cela – qui était l’exception – en modèle. Le rapport faussé au temps est une des formes du malaise de l’homme moderne. « Aujourd’hui, nous n’avons plus le temps d’incuber les événements et de les élever au statut d’événements psychiques  » note le psychanalyste Richard Gori. Nous nous laissons ballottés par le présent sans nous donner le temps de le digérer. Nous ne maîtrisons plus rien car toute notre énergie est dans la réaction à ce qui nous arrive. Le psychanalyste Winnicott note : « Pour pouvoir être et avoir le sentiment que l’on est, il faut que le faire-par-impulsion l’emporte sur le faire-par-réaction. » Il faudrait pour cela échapper à la pression, c’est-à-dire à l’urgence. Laurent Schmitt, professeur de psychiatrie, s’interroge, dans Du temps pour soi (Odile Jacob, 2010) sur notre faculté à suroccuper notre temps, fusse par des futilités. « Cette facilité à combler le moindre temps mort conduit tout droit à l’ennui et au mal-être. Voici un nouvel enjeu essentiel à notre qualité de vie. Le combat ne se limite plus à gagner du temps libre mais à reconnaître “ notre ”  temps, derrière les multiples occupations, celui en accord avec notre intimité et nos vraies aspirations. » En fait, ce que l’économiste américain Joseph Stiglitz appelle Le triomphe de la cupidité concerne aussi notre rapport au temps. Peter Sloterdijk remarque : « Notre nouveau rapport au temps peut s’appréhender comme “ existentialisme de la synchronisation ” et implique « l’égalité de tous devant le présent homogène de la terre. »

Ne pas vouloir « perdre son temps », ne pas discuter avec un inconnu, ne pas consacrer du temps à un gamin revêche, etc., à un certain degré, cela relève de l’égoïsme. De la volonté forcenée de ne pas « gaspiller son temps ». Se libérer de l’urgence, c’est aussi se libérer de cela.

Le culte de l’urgence est lié à celui de la transparence. Il s‘agit de réagir vite à une situation que l’on suppose claire, transparente, sans équivoque. Les deux maux se tiennent. Ils concourent tous deux à ce que Pierre Rosanvallon appelle « la myopie démocratique ». La logique du monde moderne, c’est de saturer à la fois l’espace et le temps. « Le progrès et la catastrophe sont l‘avers et le revers d’une même médaille. C’est un phénomène qui est masqué par la propagande du progrès », note Paul Virilio. La propagande du progrès est en d’autres termes le court-termisme, l’absence d’horizon. Face à cela, la fonction présidentielle, à laquelle nous pouvons penser hors de l’urgence – il reste plus de douze mois – devrait répondre aux besoins de long terme, de permanence des choix et des identités, à la sécurité de notre être personnel et collectif, on appelle cela la nation, ou plus simplement encore : le peuple, notre peuple. L’exercice de cette fonction devrait répondre aux besoins de durabilité de la France, notre pays, et de l’Europe, notre destin. Le moment viendra où il faudra s’en souvenir.

Pierre Le Vigan

• D’abord paru dans Flash, n° 62, 24 mars 2011, (quelques modifications et ajouts ont été introduits pour le présent texte).


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lundi, 28 mars 2011

Zitat: Joachim Fernau

 

Der „Staat“ hat mich nie gekannt, nie angesehen. Ich habe ihn immer nur kennengelernt, wenn er wie ein von der Sauftour heimkehrender Vater mich entdeckte und prügelte. Fallen Sie nicht auf die Lüge hinein, dass Vaterland gleich Staat ist.

Joachim FERNAU.

 

L’ « Etat » ne m’a jamais reconnu, ne m’a jamais honoré. Je ne l’ai connu que d’une façon : comme on connaît un père qui revient fin saoul après une virée dans les bistrots, qui vous trouve dans la maison et vous rosse. Ne tombez jamais dans l’erreur de croire que la patrie équivaut à l’Etat.

Joachim FERNAU.

 

Never was I recognized nor honoured by the “State”. I’ve only known it in a single way : as a shit-faced father coming home after having done all the pubs and who discovers and smacks you. Never believe the lie that tells you that Fatherland equals State.

Joachim FERNAU. 

vendredi, 18 mars 2011

La démocratie et le mythe du long fleuve tranquille

La démocratie et le mythe du long fleuve tranquille

par Jean-Gilles MALLIARAKIS

Ex: http://www.insolent.fr/

100310L'ignorance de l'Histoire, et même le mépris pour ses enseignements les plus ordinaires a toujours causé le plus grand tort à nos dirigeants. Ce travers s'est aggravé dès lors qu'une mode a voulu considérer que rien d'important ne s'est passé dans le monde antérieurement à l'année 1963 qui vit la mort de John Fitzgerald Kennedy. Supposée, quand même, plus enracinée dans le passé l'Histoire de l'orient commence généreusement aux dires de nos commentateurs agréés dès 1952, avec les officiers libres nassériens.

 

Dans les années 1920 Henri Lammens (1) annonçait, contre tous les sachants, tous les faux spécialistes et autres francs-maçons du grand orient de France, le réveil islamique. On ne l'a pas cru.

Tout cela recommence encore, hélas, chaque jour. Des monceaux d'absurdités sont déversés à propos des événements survenus, depuis le début de cette année, au Maghreb et au Proche orient, puis sur la Libye. À peine vieilles de six semaines, les involutions de l'Égypte et de la Tunisie étaient présentées comme des tournants définitifs, aboutissant à des situations figées et irrévocables.

De ces fleuves naissants, aux sources mal explorées, qui pourrait cependant soutenir qu'il connaît d'ores et déjà l'embouchure ?

Salués pour magnifiques, ces troubles n'ont jusqu'ici produit, en effet, que la chute des gouvernements. Certes on peut tenir ces régimes arabes pour sénescents, presque autant que notre Cinquième république. On les jugera probablement corrompus puisqu'ils sont dirigés par les amis de nos ministres intègres. Mais pour l'instant les transitions sont assumées au gré de l'arbitrage des militaires. Pas bien représentatif pour une démocratie.

Dès que les Libyens ont commencé à bouger, on a jugé inéluctable la victoire du peuple, la déconfiture du tyran, et donc l'établissement paisible de la démocratie sur les décombres de la dictature.

Les architectes virtuels d'un Westminster futur de la Cyrénaïque se demandent seulement si la maison Hermès pourra fournir à temps les cuirs verts de la chambre des Communes et les rouges de la chambre des Lords. Et Comme tout va très vite, on s'interroge quand même sur la pertinence de recourir à John Galliano pour dessiner la perruque des juges. Le bon goût change à chaque instant, dès lors qu'il se passe quelque chose aux Galeries Lafayette.

Les jours du clown sanglant de Tripoli étaient comptés, Juppé dixit. En matière de prédiction, voilà une référence qui fait trembler.

Le "frangin" (2) Ollier remballait très vite sa présidence de "France-Libye", presque aussi discrètement qu'il l'avait exercée. Curieusement, en notre temps, si affolé pourtant de ragots, de rumeurs et de faux scandales, celui-ci ne semble, à ce jour, intéresser personne. À défaut de faire travailler l'industrie d'armement on allait fournir des contrats au commerce du luxe. Les champions nationaux sont sauvés. Tout allait bien. De mieux en mieux plutôt, puisqu'on n'arrête pas le progrès.

Un peu de patience quand même, s'il vous plaît. La démocratie exemplaire britannique ne s'est instituée, chez ce très grand peuple, qu'après deux révolutions (3) et, plus encore, après trois siècles de fonctionnement du régime parlementaire. Il faut n'avoir rien lu de Jacqueline de Romilly qui, pourtant, admirait tant la démocratie athénienne, pour croire que celle-ci résume à elle seule l'Histoire et la pensée de l'Antiquité grecque, et encore plus pour imaginer que cette "invention" fonctionnait dans des conditions analogues à celles que nous connaissons de nos jours, et qu'hélas nous pouvons en partie déplorer.

Croire naïvement qu'il suffit d'une étincelle pour mettre le feu à la prairie, et plus encore pour imaginer que cet incendie, après avoir éclairé le monde, réchauffera nécessairement les peuples convient sans doute à notre époque superficielle et décadente. Tout, tout de suite, sans effort, sans lutte, sans douleur. Nietzsche y voyait la marque du nihilisme. "Point de berger un seul troupeau". On pourrait y voir aussi l'annonce de bien des désillusions.

JG Malliarakis
 

Apostilles

  1. cf. "l'Islam croyances et institutions" pp 183-225.
  2. cf. Le Point n° 2001 du 20 janvier 2011 page 50.
  3. cf. "Les Deux Révolutions d'Angleterre" par Edmond Sayous

Vous pouvez entendre l'enregistrement de notre chronique
sur le site de Lumière 101

mardi, 22 février 2011

Multiculturalism is Dead - Where Do We Bury the Body?

Multiculturalism is Dead – Where Do We Bury the Body?

By Jim GOAD

Ex: http://takimag.com/

Suicide.jpgI’ll never forget a painting I saw at a West Berlin youth hostel in 1985. The background depicted bombed-out ruins, presumably Dresden after the Allied firestorm. In the foreground were two women, their backs to us as they faced the charred, blown-out buildings. One woman was starting to lift her arm in a Sieg Heil salute, while the other rushed to grab her arm and stop her.

What a weird image it was, mixing national pride with national defeat and national self-loathing.

After World War II ended, no nation on Earth has been force-fed as many Guilt Sandwiches as the Germans, despite the fact that they’d lost seven to nine million of their own Volk in that conflict. One never hears about “the nine million.” It’s nearly verboten to even mention them.

When I saw that painting in 1985, Germany had already endured four decades of post-WWII shaming. Despite all that, I knew that sooner or later, that one lady would tire of holding down the other lady’s arm.

Sixty-five years after World War II’s end, Germany is finally becoming OK with being German again. On October 16 while addressing her Christian Democratic Union party, German Chancellor Angela Merkel said:

In Frankfurt am Main, two out of three children under the age of five have an immigrant background.…This multicultural approach, saying that we simply live side by side and are happy about each other, this approach has failed, utterly failed.

Loud applause greeted that last sentence.

For five years running, the stout, doughy Merkel has been Nummer Eins on Forbes magazine’s list of “The World’s Most Powerful Women,” so her statement is no small potatoes. But only a month earlier, Merkel was telling Germans that they should get used to seeing more mosques in their country. She was also condemning Thilo Sarrazin’s “absurd, insane opinions” as expressed in his shockingly popular book Germany Abolishes Itself.

It’s unclear why Merkel has suddenly shifted her ample hips rightward. She could be responding to recent polls showing that six in ten Germans would like to see Islam restricted, three in ten say they feel their country is “overrun by foreigners,” seventeen percent say that Jews have an undue influence over German affairs [oops!], and thirteen percent say they’d welcome a new Führer [now hold it right there!].

There go those pesky Germans again, refusing to hate themselves. How dare a German say anything besides “I’m sorry” for the next thousand years?

I don’t see the upside to our newer, more multicultural America. The only thing we share is the currency, and maybe that was the point all along.

Everyone expected the Germans to get an attitude sooner or later—after all, they’re the Germans. What seems more troubling, at least to the sworn enemies of All Things European, is that all of Europe seems to be getting the same attitude simultaneously.

What one might refer to as indigenous Europeans—you know, the palefaces, the Ice People, the Ghost Men, the Evil Aryans, the Abominable Snowmen—are beginning to chafe at the iron rainbow to which they’ve been yoked since World War II. Geert Wilders has blossomed into a political force solely by promising to protect Dutch culture from Islamofascism. An anti-immigration party just placed twenty anti-immigration asses into the Swedish Parliament’s seats. France is goin’ wild banning burqas and sending the Roma packing. The Swiss have flipped the bird at minarets. Putin’s brand of post-Soviet Russian nationalism is insanely popular, at least among insane Russians.

Even in the self-loathing, culturally obsequious, crushed-and-bleeding former empire that is the UK, comments in response to Merkel’s proclamation were lopsidedly in favor of what she said. Most of the anonymous online whisperers, presumably British nationals, agreed that multiculturalism was a colossal failure in their country as well.

Reading the comments, I saw parallels between Europe’s brand of “multiculturalism” and the American product. Both hither and yon, there’s anger about racial job quotas, oppressive speech codes, and double standards regarding who’s allowed to show ethnic pride.

What’s important is the way multikulti has unfolded and where. You don’t see such sensitivity training being forced upon anyone in Africa, Asia, the Middle East, or South America. You don’t hear China, Japan, or Israel being lectured to swing open their doors to foreigners. Almost exclusively, multiculturalism is a psychological marketing program designed for majority-white countries. Often, it is sold with the idea that whites are paying a historic debt, are reaping what they’ve sown, that what goes around comes around, that the wheel has turned full-circle, the chickens are coming home to roost, and that it’s time to pay the swarthy piper his due.

Country by country, continent by continent, there’s a sense that the newer, darker arrivals are receiving preferential treatment over those who’ve been there for generations. In the UK, it’s called “Positive Discrimination.” In America, it’s called “affirmative action” and “amnesty.” And across every border where whites are a majority, there’s a creeping sense that politicians don’t give a fuck about how they feel. They never asked for these new waves of immigrants, and they had no choice in this odd social-engineering experiment that’s demolishing whatever they used to share as a common culture.

Suddenly, this doesn’t seem so much like a celebration of all cultures as it does punishment of a specific culture. And that doesn’t sound like such a swell recipe for having everyone get along.

We’ll be continually reminded that European satellite nations such as Canada, the USA, and Australia were settled atop indigenous skulls, so the land-grabbing descendants of those race-murderers have no right to whine about being gradually wiped out themselves by newcomers.

Once again, for Christ’s sake, whether he’s dead or alive: Two wrongs don’t make a right. If colonialism was wrong then, it’s wrong now. Multiculturalism is merely colonialism with a prettier name. I realize and concede the fact that it awards us with a dazzling array of ethnic restaurants unparalleled in their tastiness.

Under multiculturalism, we have a wider selection of food…and no one talks to anyone anymore. Many of us now speak different languages and wouldn’t even know how to talk to one another. Rather than erasing borders, multiculturalism has merely created new borders within borders. Rather than destroying nationalism, it creates mini-nations within nations.

If we’re going to push multiculturalism’s glories, shouldn’t we point out where has it worked in the past? If diversity is a strength, why did stretched-too-thin empires such as ancient Rome and the Soviet Union eventually fall from the weight of their own diversity?

Stop calling me a racist and shoot some believable answers at me. I really want to hear them.

As always, the “chattering classes” are working out their postcolonial guilt complexes at the lower classes’ expense. Either they’ve known what they were doing all along or they haven’t, and I’m not sure which is worse.

It’s dangerous to ignore the fact that all the technology in the world, the ceaseless multicultural brainwashing that’s been laser-beamed into our eyeballs over the past 65 years, has not eradicated the basic human tendency to be tribal. If they didn’t fully murder such instincts in the Germans—and God fucking knows they tried hard with the Germans—maybe such instincts can’t be killed.

Yes, I realize we’re all human. If that’s your point, you’ve already made it—and, I might add, at a tremendous expense. What you fail to realize is that humans tend to be tribal. And if you get too many tribes, you don’t have a nation anymore.

I guess we should celebrate the fact that even though no one speaks to one another anymore, at least the people who aren’t speaking to one another are more “multicultural” than they used to be back when people actually spoke to one another.

What kind of newly enriched and suddenly empowered American culture do I see when I drive on the highway near my house? I see Wal-Mart, Chili’s, Motel 6, Wendy’s, and Home Depot. It could be Indianapolis. It could be Omaha. It could be Seattle. It could be anywhere in America. It happens to be Stone Mountain, GA, but you’d have no idea you were even in the South. In 2010, the only cultural landscape we share consists of familiar corporate logos. There’s no local flavor, no sense of indigenous culture. Things don’t seem richer, livelier, and more colorful; they’re empty, listless, and dead.

At least that’s how it feels to me. I don’t feel as if there’s any glue, cohesion, or sense of belonging in this society anymore. I’m feeling the anomie something awful. I don’t see the upside to our newer, more multicultural America. The only thing we share is the currency, and maybe that was the point all along.

Multiculturalism has failed, but it has only begun to fail. Now what? After constant states of flux, our society now seems fluxed-up beyond repair. How do we sort out the mess while avoiding more Trails of Tears?

Multiculturalism is dead, sure, but what do we do with the body? I’ve yet to hear a good burial plan, and I fear we may need one.

And what makes me most nervous is that I’m not even sure who “we” are.

lundi, 21 février 2011

Negativity

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Negativity

by Brett STEVENS

Ex: http://www.amerika.org/

Trying to grow up and be “cool” was a painful time. It is always every bit as immature as that previous sentence suggests. Some of the sheep surge out ahead socially and adopt attitudes and behaviors, and so many of the rest follow. It’s a big Ponzi scheme that keeps someone on top.

When you’re growing up however, especially in those too-painful-to-recall teenage years, “cool” is your ticket out of being a child. Before you were aware of social pressures, you just did what your parents told you and thought the same things were awesome that they thought were awesome.

Then you need to break away. Prove to the world you’re your own person, and you do that by negating all that happy harmless pleasant world of childhood, and racing into the cold arms of whatever adult pleasures and pitfalls you can find.

The goofy thing is that a decade on, you’ll find most people are doing the same thing: they’re adopting a pose they see on movie screens or TVs, or maybe read about or saw another person do, to be cool. The most common method is an affected disinterest or negativity, a kind of fatalism where you put all your energy into yourself and ignore the world.

If you wonder why sunglasses are featured in any media vision of “cool,” it’s because they (metaphorically) do this. They hide the eyes, the windows to the soul, and make you look entirely disinterested. While I walk through this wasteland, I’m above you all because I couldn’t care less, they say.

Yet like traffic staggers in cascading waves backward from a single car braking, the coolness Ponzi pyramid is like a game of Secret. You whisper the cool secret to a friend, he or she tells another, and so on across the room, and when it gets to the other side, it’s a degraded or tangential form of itself.

The result is that most people distill “cool” into negativity and apathy, which leaves them with nothing to like except themselves. They translate this immediately into bitterness, because you can only please yourself so much before you wonder why you’re caught in a repetitive loop.

Negativity underscores much of our society, but most of it is covert. People do not want to expose themselves to criticism so they do not speak of their negativity, only act out its effects, usually by denying the joy inherent to life and replacing it with a hidebound tendency to replace the possibility of joy with the certainty of the mundane.

  • Jobs. We would all rather sit at do-nothing desk jobs where our responsibilities are few and nothing exciting happens, than explore more rigorous and less “safe” situations where we might actually feel alive.
  • Ugliness. “Utilitarian” does not explain why our architecture is so brain-dead functional, blocky and ugly, or why we choose to line our streets in clashing signs and commercial messages. If public opinion turned against these, they’d vanish overnight.
  • Love. Love is a risky playing field. Sex, and then settling for the person you can have sex with and not hate, is not. We like to think we’re romantics but really we’re searching for another high, orgasm or otherwise, to lift out us out of our pervasive negativity. But you cannot have it without risk.
  • Anti-depressants. Much of our society is strung out on SSRIs. These drugs work by filtering out anything too intense, whether good or bad, leaving you a pleasantly confused zombie. It’s safer that way, but you miss out on the good that might be stuck to the bad because “what goes up, must go down” — sometimes.
  • Culture. Surface is the word. Profundity makes us alarmed and makes our inevitable deaths and utter powerlessness at that event seem more like they are real and we will face them. Denial favors movies about the dramatic misery of others, unrealistic violence and catty sexual drama that when you think about actually living it, seems a pathway to the paralyzing boredom of actions without meaning.

We have been given a world where fruit grows on trees, blue sky sunny days wash over us like the touch of God, and there are uncountable challenges which can reveal infinite joy. It’s like a giant piece of paper that renews itself at the touch of our crayons. Yet rarely do you see it expressed this way.

In fact, people seem to prefer compulsion. I didn’t choose to be in love with her; I got flung into it by lust that I just couldn’t resist. The man is beating me down at the job but heck, I’ll get a twelve pack and watch some porn. I’m being forced to go out and chase away my fears, maybe conquer something I’d always wanted to experience.

These dark words make dark times. Our society prizes a kind of oblivious politeness that emphasizes only the positive because we believe none of it, and are looking for those uplifting little treats and moments of levity to distract us from what we feel has already won, a pervasive and radical depression.

No matter what we find at the ends of politics or philosophy, or how seriously we take it, our souls need to lift themselves up from this dark mire. By the grace of something unknown, we are here, we can think, we can decide, and we can make beauty in ourselves and our world.

If you stop to think of it, we live in paradise, except when by our own hands we choose to dwell in darkness.

dimanche, 20 février 2011

Naiveté

Naiveté

by Brett STEVENS

Ex: http://www.amerika.org/

Ingenue.jpgOur modern society is based on a simple principle: in the name of everyone else’s rights, shove them aside and assert your perfect and immutable right to do whatever you want. It’s like a shopping mall with a moral justification attached.

Part of the fallout from this little deception is that we all become naive in our inability to see the actual motivations of the people around us. For starters, it’s not polite. In addition, it makes us a target. Finally, it forces us to see our own entrenchment in this scam.

We are oblivious to it normally because of our society’s insistence on reversed thinking. Normally, you think from cause to effect. Socialization makes you think from effect to “intent,” a nebulous cause attributed to the desires of others, and ignore any effects but the one you saw first.

Our naivete manifests itself in such mundane ways that we come to accept it like a tapeworm, ignoring the squirming after every meal, because it doesn’t act like a threat. It only undermines everything we do.

CBS News correspondent Lara Logan is recovering in an American hospital this week after being sexually assaulted and beaten by a mob in Egypt’s Tahrir Square late on Friday.

The same day that Egyptian President Hosni Mubarak stepped down, Logan was surveying the mood of anti-Mubarak protesters for a “60 Minutes” story when she and her team “were surrounded by a dangerous element amidst the celebration,” CBS said in a statement Tuesday. The network said that a group of 200 people were then “whipped into a frenzy,” pulling Logan away from her crew and attacking her until a group of women and Egyptian soldiers intervened. – LAT

As my able colleagues at In Mala Fide and Dissention have pointed out, there may be cause for doubting her narrative.

But there is also a bigger picture: our naiveté makes us think that any revolution is the act of benevolent, educated, restrained, good-natured and helpful people. Our media says these people are freedom fighters, so they can’t be a large discontented mob of semi-criminals who want to see the world burn. And so we treat them as if they were Western intellectuals calmly discussing politics in one of our comfy American suburbs.

In the modern industrialized world, we are committed to thinking the best of each other and to equality. Equality means that every point of view is valid. That means we reverse our thinking, and stop wondering what people are trying to achieve, and start muddling our minds by fitting their intent into a narrow range of acceptable thoughts.

In this emasculated thinking, Somali pirates are “forced” to steal because they’re poor; they can’t simply be murdering bastards in a country where 99% of the population are not pirates. From our naive view, any revolution is an ideological quest for the equality of all, not a power grab by a hungry group who turn out to be murdering bastards:

Moaz Abdel Karim, an affable 29-year-old who was among a handful of young activists who plotted the recent protests here, is the newest face of the Muslim Brotherhood. His political views on women’s rights, religious freedom and political pluralism mesh with Western democratic values. He is focused on the fight for democracy and human rights in Egypt.

A different face of the Brotherhood is that of Mohamed Badi, 66-year-old veterinarian from the Brotherhood’s conservative wing who has been the group’s Supreme Guide since last January. He recently pledged the Brotherhood would “continue to raise the banner of jihad” against the Jews, which he called the group’s “first and foremost enemies.” He has railed against American imperialism, and calls for the establishment of an Islamic state. – WSJ

They must be laughing all the way to the bank. Trot our your most innocent-sounding members, seize power, and then do whatever it was you really wanted to do. On a purely military level, that would be replacing the relatively stable Mubarak regime with an Egypt geared up to impoverish itself trying to invade technologically superior Israel.

More naiveté:

Interviews by NBC News with some of the plaintiffs in the case reveal disturbing and previously unreported allegations of sexual abuse in the military, including some in the war zones of Afghanistan and Iraq. In addition, one of the plaintiffs, identified as a naval aviator, charges in the lawsuit that she was drugged and gang-raped by two of her colleagues while serving at Tinker Air Force Base in Oklahoma just two months ago.

Mary Gallagher, a former sergeant in the Air National Guard, says that within weeks of being deployed to an air base outside of Baghdad in 2009 she was brutally assaulted by a fellow sergeant who burst into the ladies’ room, pushed her up against the wall, pulled her pants and underwear down and ground his genitals against her, talking the whole time how much he was enjoying it.

“I thought he was going to kill me that night,” Gallagher told NBC in an interview. “I felt completely isolated and alone and really scared. Here I was, in the middle of a foreign country in the middle of a war.” – MSN

It’s as if these people just got hit in the head with the frying pan of life. Soldiers, geared up for aggression and under great stress, with a few bad apples in the crop, raping women? It could happen, you know. But we want to keep sleepwalking ahead with the idea of equality, and so we’re going to assume every viewpoint is valid and everyone is benevolent.

We in the West are walking chumps who seem to invite others to victimize us because of our naivete. Whether that’s stumbling into a third world country and picking as the new leader the first bloodstained warlord who claims he likes capitalism, or believing desperate defectors who tell us what we want to hear, or even thinking that we can have government debt that exceeds our economy and still turn out OK. It’s like no one is driving our reckless bus in its mad dash down the road, but it doesn’t matter, because as individuals we’re all partying it up in here.

Amy Sullivan, senior editor of Time magazine, was at a security checkpoint in Miami Airport on Tuesday when she opted out of passing through a backscatter scanning device – described by experts as a ‘virtual strip search’.

When she went through a metal detector instead and was searched by a woman, a male Transportation Security Administration (TSA) official is alleged to have said: ‘Hey, I thought she was mine – I was going to do her!’

Ms Sullivan’s claims follow those of Eliana Sutherland, who was flying from Orlando Airport last November and said security workers picked her out for further screening because of the size of her breasts. – Daily Mail

Our comfortable lifestyles make us oblivious to everything but the obvious. We stagger in circles, denying the underlying truths, and then when they hit us in the face (like a rake left lying in the grass), we turn around and make excuses, talk a lot about rights and equality, and hope that fixes the problem somehow.

If you wonder why worldwide we’re getting less respect suddenly, it’s because as our economy bankrupts itself and we let politics take precedence over reality in our leadership, we’re increasingly revealing why we’re naive — it’s not because we’re “nice,” but because we’re completely in denial.

vendredi, 18 février 2011

An alternative to disorder

obsessive-compulsive-personality-disorder.jpgFresh out of stories praising the brave freedom fighters who overthrew the warlord who kept Egypt out of truly pointless and destructive wars, the mainstream media is now feasting on the comically lugubrious and sordid details of the gang-rape of anchor Lara Logan.

This stuff reads more like porn than any kind of respectable journalism, but what is most interesting is that moments after the echoes of their praise died on the rebar walls, they’re pointing out the problem with the Egypt revolution, and revolutions in general: they produce an anarchy in which the most fanatical and venal elements prevail.

“In the crush of the mob, [Logan] was separated from her crew. She was surrounded and suffered a brutal and sustained sexual assault and beating before being saved by a group of women and an estimated 20 Egyptian soldiers.

A network source told The Post that her attackers were screaming, “Jew! Jew!” during the assault. And the day before, Logan had told Esquire.com that Egyptian soldiers hassling her and her crew had accused them of “being Israeli spies.” Logan is not Jewish.

Her injuries were described to The Post as “serious.”

But after she was assaulted, Logan went back to her hotel, and within two hours — sometime late Friday and into early Saturday — was flown out of Cairo on a chartered network jet, sources said.

She wasn’t taken to a hospital in Egypt because the network didn’t trust local security there, sources said.

And neither CBS nor Logan reported the crime to Egyptian authorities because they felt they couldn’t trust them, either, the sources said. “The way things are there now, they would have ended up arresting her again,” one source said. – NY Post

Remember when Grandma would tell you to go to church or school, and you’d ask why, and she’d say it was so you could fill your social role, and you’d ask why, and finally she’d say that you just had to do it or social order would unravel and we’d have anarchy?

This is what she was talking about.

Social order is what keeps us communicating when we differ, and gives us methods of finding leadership without resorting to the kind of simian violence that we see in ghettoes and riots. Without imposing this order on ourselves, we tend toward an all-consuming desire to destroy anything but ourselves. We also like to have justifications like “freedom fighting for democracy” to cover our baser motives, like theft, rape and violence.

When we in the West talk about our values and the importance of public civility, we’re talking about avoiding this kind of situation. Yet we don’t avoid it always. What happened in Russia in 1917, and France in 1789, was very similar: the masses ran riot with their emotions and as a result, murdered and destroyed extensively at the expense of centuries of culture and social order.

No one wants to admit this, but the path of liberalism is straight toward this disorder. Liberalism is a spectrum from Social Democrat to Communist to Anarchist, and it tends toward the latter because it is a philosophy based in the individual negating obligations outside of the self. This atomized individual casts off first the shackles of leaders above, then of social convention, then even of biological convention and common sense. Eventually, they are the violent rabble: a surging horde of self-serving people united under the social pretense that they’re bringing equality to all.

Is there an alternative?

The old ways are returning. They are both past and future, because unlike “theoretical” philosophy such as liberalism, they are based in a study of human societies through history, and develop a philosophy of what ideas produce which results. Where liberalism is an emotional and social response to the question of self-government, the old-new ways are a scientific one. Study what people did, what response was created, and then pick what of that result you want to retain.

Monarchists have held a founding congress of their new party in Moscow. The Tsarist Russia party sees restoring the monarchy in the country as one of its main strategic purposes.

On Sunday, 147 delegates from 46 Russian regions gathered in the capital to create the new party, reports Rossiyskaya Gazeta daily. A black-yellow-white tricolor was chosen as its flag and a double-headed eagle as its emblem. The slogan for the gathering was “Tsar is coming to Russia and you should lead the people towards Tsar”.

Historian Dmitry Merkulov, who was elected the chair of Tsarist Russia, said that the constitution could be changed in a democratic way, by calling a Zemsky Sobor (Council of all Lands), or a parliament of the feudal Estates type, similar to the one that was first established by Tsar Ivan the Terrible in the 16th century. “And Zemsky Sobor could choose a monarch,” Merkulov explained.

The new party also approved its charter, which was published on the Tsarist Russia’s website. Among its main purposes, the movement names molding public opinion on the necessity to go back to “monarchist rule, as is traditional for Russia,” educating citizens in “monarchist spirit,” and, also, taking part in parliamentary and presidential elections. – RT

You don’t come to this blog to have me bloviate socially-correct popular “truths” that are nothing more than a salesperson’s illusion writ large. Instead, you come here for the skinny, or maybe the typos. Let’s look critically at humanity.

Most of our people cannot think more than two weeks ahead. They have poor impulse control. They do not consider others before themselves; in fact, they don’t consider them at all. Selfish and wasteful, they move through life like bulls in a china shop, chasing desires and pleasures and leaving behind mountains of landfill.

When they get all good and riled up and really wreck something, they find the biggest source of power nearby and blame it, and then try to stage a revolution. Their hobbies include rutting recklessly and overpopulating their lands, as happened in both revolutionary France and Egypt, so that they have an excuse for more rioting.

Monarchy imposes an order on this that is not based on popularity. Kings do not honestly care what the proles think of their rules, because they know the proles are unable to think past the next two weeks of pulling turnips, nailing barmaids and drinking cheap wine until they vomit glassine sheaves of bile. Monarchy is what happens when you set up a hierarchy that moves the best leaders toward the top and makes them custodians of the society at large.

The opposite extreme is populist democracy (1 person = 1 vote) which tends to stretch the revolution over centuries, gradually peeling back layers of social order until you have anarchy. First the people want basic rights, then they expand the definition of those rights, and finally they make a society where people trade illusions around in order to keep from challenging themselves at all.

Look around your average workplace, for example. Do these people actually do much of anything? They each have a role, and those roles might be at some stage vital, but generally it’s a small amount of real work stretched between many people so that each person must succumb to the mind-numbing boredom of meetings, paperwork, irrelevant tasks and busy work. No wonder our society is miserable.

DOWNEY (KTLA) — An L.A. County employee apparently died while working in her cubicle on Friday, but no one noticed for quite some time.

51-year-old Rebecca Wells was found by a security guard on Saturday afternoon.

She was slumped over on her desk in the L.A. County Department of Internal Services.

The last time a co-worker saw her alive was Friday morning around 9:00 a.m., according to Downy police detectives. – KTLA

What a lonely existence we’ve made! But if Rebecca did a more important job, not everyone could be employed in relative ease. And people want jobs that are safe, stable and not very challenging, so everyone (roll your eyes like an implant in your brain just gave you a jolt as you say this) can participate. They don’t care if those jobs are boring. They’re more afraid of not being equal, or not being equal to a task.

If you wonder what the end stages of democracy are like, they’re this: the currency is overvalued, the jobs are created and ruled by red tape, no one speaks honestly, advertising fills your head with pleasant images while the civilization around you rots and eventually ends up in third-world status like other fallen empires. Then you get send out to the fields, but at that point you or your descendants are dumb as bricks, since anyone intelligent got weeded out by angry rioting mobs years before.

This is why people are rediscovering the old ways, and giving them new names and new contexts. The old ways worked. Here’s another example:

Herzl witnessed mobs shouting “Death to the Jews” in France, the home of the French Revolution, and resolved that there was only one solution: the mass immigration of Jews to a land that they could call their own. Thus, the Dreyfus Case became one of the determinants in the genesis of Political Zionism.

Herzl concluded that anti-Semitism was a stable and immutable factor in human society, which assimilation did not solve. He mulled over the idea of Jewish sovereignty, and, despite ridicule from Jewish leaders, published Der Judenstaat (The Jewish State, 1896). Herzl argued that the essence of the Jewish problem was not individual but national. He declared that the Jews could gain acceptance in the world only if they ceased being a national anomaly. The Jews are one people, he said, and their plight could be transformed into a positive force by the establishment of a Jewish state with the consent of the great powers. He saw the Jewish question as an international political question to be dealt with in the arena of international politics. – JVL

But wait; wasn’t that the original idea behind civilization? That each state was one national group, and that they kept their culture, values, customs, language and heritage apart from others, for the most part? We moderns are so accustomed to stumbling around in ignorance that when we finally interpret the ideas of the past, or re-discover them, we find a light that was not so much hard to find as pushed aside in the belief it was antiquated, obsolete, ignorant or irrelevant.

As our societies spiral into anarchy and third world disorder, more people are detaching from the obsolete conventions of modernity and are instead embracing an entirely different view of society: it’s not about what individuals want to think is real, but about what is real. It’s not about different points of view, each of which is a separate valid existence, but about reconciling those points of view to find pragmatic solutions.

We had to sit through two weeks of Egypt coverage and fawning praise about how this is a new way and new light for the Middle Eastern country, only to finally discover that our carefully contrived terms were hiding instead something quite ancient. For all the happy language we heaped on the event, it was a loss of social order and a form of decay. Let’s hope the rest of us find this out in a way less painful than that which Lara Logan endured.

mercredi, 02 février 2011

Ray Bradbury: "Les gens ne parlent de rien"

Ray Bradbury - Fahrenheit 451: "Les gens ne parlent de rien"

- Les gens ne parlent de rien.
- Allons donc, il faut bien qu'ils parlent de quelque chose !
- Non, non, de rien. Ils citent toute une ribambelle de voitures, de vêtements ou de piscines et disent : "Super!" Mais ils disent tous la même chose et personne n'est jamais d'un avis différent. Et la plupart du temps, dans les cafés, ils se font raconter les mêmes histoires drôles par les joke-boxes, ou regardent défiler les motifs colorés sur les murs musicaux, des motifs abstraits, de simples taches de couleurs. Et les musées, y êtes-vous jamais allé ? Rien que de l'abstrait. C'est tout ce qu'il y a aujourd'hui. Mon oncle dit que c'était différent autrefois. Jadis il y avait des tableaux qui exprimaient des choses ou même représentaient des gens. 

 Ray Bradbury, Fahrenheit 451 - Ex: http://bensworld.over-blog.com/

 

http://imgload.info/files/jdv1294930032h.jpg

dimanche, 30 janvier 2011

An Internal Clash of Civilizations

An Internal Clash of Civilizations

Dominique Venner

Ex: http://www.counter-currents.com/

Translated by Greg Johnson

History does not move like the course of a river, but like the invisible movement of a tide filled with eddies. We see the eddies, not the tide. Such is the present historical moment in which Europeans and the French live. The contradictory eddies of the present hide from them the inexorable tide of a clash of civilizations in their own lands.

Since 1993, Samuel Huntington has distinguished with rather remarkable prescience, one of the most important new phenomena of the post-Cold War era. His thesis of the “clash of civilizations” provoked indignant reactions and sometimes justified criticisms.[1] However, what he predicted is being slowly  confirmed by reality. In substance, Huntington predicted that, in the post-Cold War era, the distinctions, conflicts, or solidarity between powers would no longer be ideological, political, or national, but above all civilizational.

Is the “clash of civilizations” really a new phenomenon? One might say that there were always conflicts between civilizations in the past: Median wars, the Christianization of Rome, the Muslim conquests, the Mongol invasions, the European expansion beginning in the 16th century, etc.

The novelty of our time, although ill-discerned by Huntington, is due to the combination of three simultaneous historical phenomena: the collapse of longstanding European supremacy after the two World Wars, decolonization, and the demographic, political, and economic rebirth of old civilizations that one might have believed were defunct. Thus the Moslem countries, China, India, Africa, or South America mounted, against American power (equated with the West), the challenge of their reawakening and sometimes aggressive civilizations.

The other novelty of our time, an absolute novelty, a consequence of the same historical reversals, is the wave of immigration and settlement by Africans, Asians, and Muslims hitting all of Western Europe. Everywhere, its effects are becoming crushing, in spite of attempts to hide it by the political and religious oligarchies, which are its objective accomplices.

Beyond the questions of “security” whipped up during elections, everything indicates that a genuine clash of civilizations is mounting on European soil and within European societies. Nothing proves it better than the absolute antagonism between Muslims and Europeans on the question of sex and femininity. A question that one could describe as eternal, so far as it is already discernible in Antiquity between the East and the West, then throughout the Middle Ages and modern times.[2] The female body, the social presence of women, the respect for femininity are eloquent proofs of identities in conflict, incompatible ways of being and living which span time. One could add many other moral and behavioral oppositions concerning with the good manners, education, food, the respect for nature and the animal world.

A consequence of this fundamental otherness is that Europeans are being compelled to discover their membership in a common identity. This identity rises above old national, political, or religious antagonisms. French, Germans, Spaniards, or Italians discover little by little that they are adrift in the same leaky boat, confronted with the same vital challenge before which the political parties remain dumb, blind, or crippled.

In the face of this conflict of civilizations, the political answers of yesterday suddenly seem outmoded and absurd. What is at stake is not a question of regime or society, right or left, but a vital question: to be or to disappear. But before we find the strength to decide what must be done to save our identity, it would still be necessary it to have a strong awareness of it.[3] For lack of an identitarian religion, Europeans have never had this awareness. The immense ordeal we are going through will have to awaken it.

Notes

1. See Nouvelle Revue d’Histoire no. 7, pp. 27 and 57.

2. Denis Bachelot, L’Islam, le sexe et nous [Islam, Sex, and us] (Buchet-Chastel, 2009). See also the article of this author in Nouvelle Revue d’Histoire no. 43, pp. 60–62.

3. I discuss the question of identity in my essay Histoire et tradition des Européens (Le Rocher, nouvelle édition 2004).

Source: http://www.dominiquevenner.fr/#/edito-nrh-51choc-civilisations/3745095

Translator’s Note: I omitted the first paragraph of the French original, which makes sense only in the context of the journal in which it was originally published.

mardi, 18 janvier 2011

The Romance of the Classical - Walking the Appian Way

The Romance of the Classical

Walking the Appian Way

 
By Derek Turner
 
 
The Romance of the Classical
 

“To the heart of youth the world is a highwayside.
Passing for ever, he fares; and on either hand,
Deep in the gardens golden pavilions hide”

R. L. Stevenson, Songs of Travel

No youth, but a man in his 40s bareheaded under merciless sun. Nor were there any golden pavilions anywhere in the whole baking expanse of Lazio. Yet standing on one of the most famous highways in the world on that torrid timeless afternoon, I felt I had all of history at my command.

I stood between tombs below cypresses, challenged by countless cicadas. Under the trees was a soft and fragrant carpet of dropped pine needles and divulged cones, and low tumbled walls over which there were wide views of panting fields and the sere stage-set of the Alban Hills. The heat-hazed black basalt stripe of the Appian Way extended before and behind, empty of movement yet echoing with phantasms and fantasies of countless ceased comings and goings, passing and re-passing for ever on expired errands.

I was staring southwards, the direction northern Europeans most like to look, down, down the spinal cord of Italy towards the unseen Mediterranean – that inland ocean of significant islands, storied coasts and once-tributary continents. Another few steps, and I felt I would cross a threshold, and be committed irrevocably to the journey.

Such a perfect prospect and such breathless moments had been vouchsafed to countless imperial adventurers, who exported and expended themselves in return for the world’s wealth – that traffic monitored, as I felt I was being monitored, by unsleeping ancestors in sarcophagi, hovering and whispering forever about the Way as if not even death could arrest their interest in imperial affairs. The compact between the quick and the dead was never more obvious than there, that Sunday, in that classical contrast between then and now, them and us, arrival and departure, anticipation and regret.

I had seen earlier an ancient inscription fixed into a later wall, a three-line fragment of an otherwise lost valediction cut in elegant three-inch capitals, flanked on the right by a downwards-pointed blazing torch to symbolize the flickering-out of life and the dissolution of a once-loved person:

“…SE LE MEMBRA

…O SENZA FAMA

…N SI DISSOLVE”

Appian_Way_-_Inscription_medium

Broken as they were – because they were broken – the teasing words seemed to assume a larger size and a wider meaning, as if they had been written not about one person, but about the whole of the Way, the fabulous panorama of the Western Empire. Letters and lines lost, remains dismembered, names disremembered, dreams dissolved – again and again along this road which had carried soldiers, merchants, farmers, pleasure trippers, pilgrims, defeated Spartacists pinned up on crucifixes, and above all countless funeral processions of dictators, censors, senators, magistrates, priests, generals, old families and arrivistes lent respectability by ancientness. Here on “the queen of the long roads” the dead won’t stay quite dead, and the living are never fully awake. It’s pleasant to daydream about death when you’re on the Appian Way, and it may be inescapable on such a road on such a day when no-one else appears to be moving anywhere in Europe.

The early Christians buried their pre-departed outside the Aurelian Wall in accordance with Rome’s rules, with the huge undulating gecko-stalked fields I had seen earlier drum-like with semi-explored catacombs, successive burials cut counter-intuitively deeper into the soft tufa until the last interments of all were carried out at the bottom of towering trenches of tombs.

Appian_Way_-_Detail_of_Tomb_medium

To those who believed, or even slightly believed, the idea of resting in proximity to Saint Cecilia and proto-popes, adjacent to the great road along which Peter had been taken in chains in AD 56 (purportedly the same chains displayed in the church of San Pietro in Vincoli on the Esquiline a few miles north) was probably not such a frightening fate to those thereby assured of rising and reigning with the just. These huge and hollowed charnel-houses where so many unknowns have been waiting so long for translation are only faintly sad, as though some trace element of the hopes deposited here and the libations poured out for so many centuries at the shrines of saints had lodged in corners of the complex.

The Via Appia epitomizes the empire’s evolution, emerging into history in 312 BC, a definite line leading out from the City and the tangled brambles of myth through magnificence to decline.

Appian_Way_-_Gateway_medium

Rome’s cultural catalogue calls across centuries to anyone even half-aware of being European – Aeneas escaping ruin, enigmatic Etruscans, twins suckled by wolves, tyrants tamed, bridges held, geese waking the guards, Gauls pulling the senator’s beard to discover if he were man or monument, brick becoming marble, the patient placing of ruler-straight roads across dizzying distances, eagles elevated and legions lost, empurpled eccentrics, king-makers and king-takers, provinces gambled in games, frontiers farmed out to mercenaries, and that final shabby century, when Goths came unresisted from the north to mow the crop of the debased citizenry – irrupting in at the Salarian Gate, opened by slaves who thought it was time they were masters, as Roman civilization ebbed out for ever to the south – the saddest Appian Way funeral procession of all.

After the sometime imperial subject Alaric finally took Rome for his own in 410, St Augustine wrote The City of God to emphasize the vanity of even imperial earthly aspirations – infuriated, according to tradition, by meeting Roman refugees whose chief concern now they had apparently witnessed the end of days was not to entreat the vengeful Lord but merely to locate Hippo’s theatres. The catastrophe of the Caput Mundi has provided Europeans ever since with a majestic narrative on which to hang huge historiological theories and from which they can derive endless melancholic pleasure.

As if this were not a sufficiently large donation to history, the transplanted Roman sun rose brilliantly again and shone for 1,043 years in Constantinople, the bulwark on the Bosphorus protecting Europe from the thronging East. When Constantine made his lamentable, lion-hearted exit and the longed-for “Red Apple” dropped at last into the eager hands of the Turks, Europe shivered as if it were 410 all over again.

Europe’s fear for the future was admixed with increasing respect for the past now finally consigned to the recorders and the raconteurs, the dramaturges and dreamers who sought classic examples to help them comprehend their own ages. As one such romantic, the Norfolk squire Sir Thomas Browne, wrote in his Hydriotaphia, Urn-burial of 1658 after Roman cinerary urns were unearthed by workmen on his estate:

“Run up your thoughts upon the ancient of days, the antiquary’s truest object, unto whom the eldest parcels are young, and earth itself an infant.”

That is just what one cannot help doing on the Appian Way – thinking about what Browne called “the Nations of the dead,” and how short a distance there always is between times and things – glory and vainglory, triumph and defeat, youth and age, life and death and sometimes back again.

Dehydrated, dusty, dirty and with blistering feet – but with the whole waiting whispering Way and West seemingly to myself – I wanted never to stop walking.

vendredi, 14 janvier 2011

Dr. Tomislav Sunic - American Third Position - Inaugural Conference

Dr. Tomislav SUNIC

American Third Position

Inaugural Conference

jeudi, 13 janvier 2011

Dans les coulisses de notre temps

Dans les coulisses de notre temps

par Georges FELTIN-TRACOL

15fc0fb96752f8.jpgÉcrit par un collectif d’auteurs dont certains avaient déjà participé à la rédaction du roman d’anticipation politique Eurocalypse et qui ont assimilé l’œuvre de Jean Baudrillard, Choc et Simulacre est un ouvrage dense qui interprète, d’une manière décapante, les grands événements en cours.

Les auteurs s’intéressent à la genèse récente du projet hégémonique des États-Unis. Ils rappellent que, sous la présidence de Bill « Tacheur de robe » Clinton (1993 – 2001), des intellectuels préparaient la domination mondiale de leur pays à travers le Project for a New American Century. Ce programme ambitieux parvint à regrouper « conservateurs réalistes », mondialistes patentés et néo-conservateurs malgré des tensions inhérentes incessantes. Au sein du néo-conservatisme même, le collectif relève que « la base militante […] était à l’origine composée de trois groupes dont les valeurs ne sont pas totalement compatibles, et dont les intérêts divergent largement : le “ big business ”, les milieux pro-Israël, la “ moral majority ” (p. 26) ».

Sommes-nous en présence d’une « entente idéologique » factuelle qui œuvre à la suprématie planétaire de Washington ? Oui, mais sans chef d’orchestre patenté puisqu’il s’y concurrence et s’y affronte divers clivages, d’où les ambiguïtés intrinsèques du « conservatisme étatsunien » au début du XXIe siècle. Le collectif prend pour preuve les études de Samuel Huntington. Son « choc des civilisations » était au départ un article répondant à la thèse de Francis Fukuyama sur la fin de l’histoire et le triomphe final du libéralisme. Certes, Huntington y exprimait une vision étatsunienne du monde en distinguant l’Occident euro-atlantique d’une civilisation européenne orthodoxe et en niant toute particularité à l’Europe. Pourtant, même si son thème du « choc des civilisations » va être instrumentalisé au profit du mondialisme yanqui conquérant, Huntington comprit ensuite, dans son dernier essai, Qui sommes-nous ?, que le « choc des civilisations » atteignait les fondements des États-Unis avec une lente « latino-américanisation » de sa patrie…

Les méandres du pouvoir réel à Washington

Les interventions militaires en Afghanistan (2002) et en Irak (2003) marquent l’apogée du néo-conservatisme et donc le début de son déclin à l’intérieur de la « coalition » dominante. « La fracture entre néo-conservateurs d’une part, mondialistes et conservateurs réalistes d’autre part, continue à perdurer, mais désormais, ce sont à nouveau les conservateurs réalistes qui mènent la danse, ayant récupéré le soutien clair et fort des milieux mondialistes (p. 63). » Par ailleurs, le plan « néo-con » a échoué auprès de la population U.S. qui réagit maintenant par le phénomène du Tea Party. Cette nébuleuse mouvementiste présente de fortes inclinations libertariennes et isolationnistes (mais pas toujours !).

Avec ce retour au réel géopolitique, on assiste au regain d’influence de Zbigniew Kazimierz Brzezinski – que les auteurs désignent par ses initiales Z.K.B. -, qui est probablement le plus talentueux penseur géopolitique des États-Unis vivant. Bien que démocrate, ce conservateur réaliste s’active en faveur d’« un ordre mondial aussi unifié que possible, au sein duquel les élites anglo-saxonnes sont prédominantes (p. 47) ». Z.K.B. réactualise de la sorte les vieux desseins de Cecil Rhodes, de la Fabian Society et de l’« Anglosphère » en partie matérialisée par le système Échelon. Ainsi, « l’objectif de la conquête de l’Asie centrale doit être, selon Z.K.B., d’assurer la victoire non de l’Amérique proprement dite, mais plutôt celle d’un Nouvel Ordre Mondial entièrement dominé par les grandes entreprises multinationales (occidentales principalement). Le Grand Échiquier se présente d’ailleurs comme un véritable hymne aux instances gouvernantes du mondialisme économique (Banque mondiale, F.M.I.). Z.K.B. est le premier patriote du Richistan – un pays en surplomb de tous les autres, où ne vivent que les très, très riches (p. 49) ».

Faut-il ensuite s’étonner d’y rencontrer le chantre des « sociétés ouvertes », le co-directeur de la célèbre O.N.G. bien-pensante Human Rights Watch et l’instigateur occulte des révolutions colorées, Georges Soros ? Il soutient de ses deniers « l’Open Society Fund […qui] est destiné officiellement à “ ouvrir des sociétés fermées ” (en clair : empêcher les États de réguler l’activité des grands prédateurs financiers mondialisés) (p. 55) ». Le collectif évoque une « méthode Soros » qui consiste à « semer le chaos souterrainement pour proposer ensuite la médiation qui rétablit l’ordre (p. 82) ». Il n’y a pourtant ni complot, ni conspiration de la part d’un nouveau S.P.E.C.T.R.E. cher à Ian Fleming et à son héros James Bond…

En analysant la production éditoriale d’outre-Atlantique, les auteurs observent néanmoins une nette « difficulté de la coordination entre le tendances de l’oligarchie fédérée U.S. – une oligarchie qui ne parvient à surmonter son incohérence que par la fuite en avant (p. 77) ». En effet, les différentes tendances de la « coalition hégémoniste » veulent d’abord défendre leurs propres intérêts. Ils rappellent en outre l’importance du lobby israélien aux États-Unis, groupe d’influence qui ne se recoupe pas avec l’emprise de la communauté juive sur le pays. Ils signalent aussi les liens très étroits tissés entre le Mossad et la C.I.A. au point que « la coopération entre les deux appareils de renseignement va si loin qu’on peut parler d’intégration mutuelle (p. 70) ». Via l’A.I.P.A.C. (American Israel Public Affairs Committee) et d’autres cénacles spécialisés dont l’Anti Defamation League, « spécialisée dans le harcèlement des opposants. Elle utilise très largement l’accusation d’antisémitisme et, d’une manière générale, promeut un “ souvenir ” de la Shoah qui ressemble à s’y méprendre à une stratégie d’ingénierie des perceptions visant à développer, dans la population juive, le syndrome de Massada (p. 67) », Israël est bien défendu outre-Atlantique. Or la diplomatie de la canonnière néo-conservatrice des années 2000, en chassant du pouvoir les Talibans et Saddam Hussein, a favorisé l’Iran et affaibli les soutiens arabes traditionnels des États-Unis (Égypte, Arabie Saoudite, Jordanie). Prenant acte de cette nouvelle donne non souhaitée, « il y aurait donc renversement d’alliance latent entre W.A.S.P. conservateurs réalistes de l’appareil d’État U.S., mondialistes financés par la haute finance londonienne et lobby pro-israélien néoconservateur, avec Z.K.B., le mondialiste réaliste, en médiateur (pp. 64 – 65). »

L’heure du « médiaterrorisme »

Il ne faut surtout pas se méprendre : ces conflits internes, inévitables, n’empêchent pas l’unité en cas de nécessité ou de but commun. Par ailleurs, cette « entente » emploie avec aisance le mensonge, la désinformation, l’intox et le truquage qui « est l’imprégnation progressive de la cible (p. 17) ». L’hyper-classe étatsunienne pratique une nouvelle forme de guerre : la guerre de quatrième génération (G4G). « Faisant suite à la guerre des masses en armes, à celle de la puissance de feu et à la Blitzkrieg, cette quatrième génération est définie comme la guerre de l’information, impliquant des populations entières dans tous les domaines (politique, économique, social et culturel). L’objectif de cette guerre est le système mental collectif de l’adversaire. Et par conséquent, le mental des individus qui composent sa collectivité (pp. 13 – 14). »

Selon les circonstances et les modalités d’emploi, cette G4G s’utilise diversement. « Le terrorisme est un moyen, pour un pouvoir occulte, de conserver le contrôle soit en éliminant un adversaire (instrumentalisation de l’assassin politique), soit en perturbant un processus sociopolitique (stratégie de la tension), soit en poussant un groupe assimilable à l’ennemi à commettre un acte odieux (stratégie du renversement des rôles, l’agresseur réel se faisant passer pour l’agressé – cas le plus célèbre : la conspiration des poudres, dès le XVIIe siècle, en Angleterre) (p. 106). » Les États-Unis ne sont pas en reste dans l’application régulière de cette tactique, de l’explosion de leur navire, U.S.S. Maine, dans la rade du port espagnol de La Havane en 1898 au 11 septembre 2001 en passant par le transport clandestin d’armes pour les Britanniques dans les soutes des navires neutres – dont le Lusitania – coulés entre 1915 et 1917 et l’attaque de Pearl Harbor, le 7 décembre 1941, après avoir imposé un blocus pétrolier contre le Japon et décrypter dès 1936 les codes secrets nippons… Cessons d’être naïfs ! Comme l’avait déjà bien perçu le situationniste italien Censor (1), « la manipulation du terrorisme, voire sa fabrication, est une vieille stratégie de l’oligarchie américano-britannique. Quelques exemples : Giuseppe Mazzini, au service de l’Empire britannique, pour déstabiliser l’Autriche; ou encore l’instrumentalisation notoire de la Rote Armee Fraktion par les services anglo-américains; ou encore l’instrumentalisation des Brigades Rouges par les services U.S. pour se débarrasser d’Aldo Moro, qui voulait associer le P.C. italien au gouvernement démocrate-chrétien (p. 105) ». N’oublions pas le financement et l’entraînement d’Oussama Ben Laden et d’Al-Qaïda par la C.I.A. ou bien le téléguidage de certains éléments des Groupes islamiques armés algériens par quelques agents anglo-saxons en mission commandée contre les intérêts français en Afrique du Nord, au Sahara et au Sahel…

Le terrorisme se voit compléter par l’arme médiatique. « Aux U.S.A., le storytelling est en train de devenir non seulement une méthode de gouvernement (ce qu’il était depuis longtemps), mais le gouvernement lui-même, l’acte de gouverner. La révolution amorcée pendant le Watergate vient de s’achever : désormais, la gestion de la communication est au centre de l’acte de gouverner, elle n’est plus chargée d’accompagner l’action politique, elle est l’action politique. Désormais, la politique est l’art de parler non du pays réel, mais de l’imaginaire (pp. 99 – 100, souligné par les auteurs). » Le collectif expose ensuite des cas flagrants de « médiaterrorisme » à partir des exemples irakien, afghan et iranien.

Et là encore, les auteurs apportent un tiers point de vue. Pour eux,  « que l’Irak ait possédé des armes de destruction massive ne fait aucun doute, et les Anglo-Américains étaient bien placés pour le savoir : pour l’essentiel, c’est eux qui avaient fourni ces armes à Saddam Hussein. […] Il est possible qu’en franchissant la ligne séparant armes chimiques et armes bactériologiques, Saddam ait outrepassé les autorisations de ses soutiens occidentaux (pp. 91 – 92) », d’où les rétorsions financières, l’incitation suggérée par Washington de s’emparer du Koweït, la guerre du Golfe, le blocus et l’invasion de l’Irak par les gars de Bush fils.

Quant à la situation iranienne, il est clair que « l’Iran inquiète les Américains précisément parce qu’il est en train de réussir ce que les payas arabes sunnites échouent à accomplir : définir une voie musulmane vers la modernité. Les Iraniens sont en train d’entrer dans l’ère du progrès technologique sans pour autant s’occidentaliser en profondeur. La société iranienne se libère, mais pas pour s’américaniser. Téhéran menace de briser l’alternative piégée où l’Occident a jusqu’ici enfermé le monde musulman : s’occidentaliser ou végéter dans l’arriération (p. 121) ». Bref, « l’Iran est un pays musulman qui a des ambitions… et les moyens de ses ambitions (p. 123) ».

Les auteurs dénoncent le détournement médiatique par les Occidentaux des propos du président Ahmadinejad qui n’a jamais parlé de rayer Israël de la carte ! On nuancera en revanche leur appréciation convenue quand ils estiment que « l’Iran n’est pas une démocratie au sens où les pays occidentaux sont démocratiques [sic ! Nos États occidentaux sont-ils vraiment démocratiques ?], mais c’est un État de droit, où le peuple est consulté régulièrement, à défaut d’être reconnu comme pleinement souverain (p. 131) ». Comme si les électeurs français, britanniques, allemands ou espagnols étaient, eux, pleinement souverains ! La Grasse Presse a orchestré un formidable tintamarre autour de la magnifique réélection en juin 2009 d’Ahmadinejad comme elle déplore l’extraordinaire succès populaire du président Loukachenko au Bélarus le 19 décembre 2010. En fait, les premiers tours des présidentielles iranienne et bélarussienne sont plus justes, conformes et légitimes que l’élection de Bush fils en 2000 ou le second tour de la présidentielle française de 2002 ! Ce n’était pas en Iran ou au Bélarus que se déchaînèrent télés serviles et radios soumises aux ordres contre le candidat-surprise du 21 avril !

On aura compris que, dans cette perspective, « avec la G4G, l’armée des U.S.A. avoue donc qu’elle est l’armée du capitalisme globalisé, et que son arme principale est le marketing. Fondamentalement, dans l’esprit de ses promoteurs, la G4G est la guerre de contre-insurrection d’une armée d’occupation planétaire à la solde du capital (p. 14) ».

Un champ de bataille parmi d’autres…

Et la France ? Craignant « le conflit métalocal, c’est-à-dire à la fois totalement local et totalement mondial (p. 8, souligné par les auteurs) » et pensant que « le retour des nations n’est donc pas forcément celui des États-nations : seuls les États-nations cohérents sous l’angle culturel seront cohérents sous l’angle national (p. 37) ». L’État-nation est-il encore un concept pertinent avec une population de plus en plus hétérogène sur les plans ethnique, religieux et cognitif ? Le sort de France préoccupent les auteurs qui insistent fortement sur l’acuité de la question sociale. Ils notent que les fractures françaises deviennent de très larges béances. Ils décèlent dans ce contexte d’angoisse sociale les premières manœuvres de la G4G. « La guerre civile visible, entre groupes au sein de la population, constitue un terrain propice à la conduite souterraine d’une autre guerre, qui l’encourage et l’instrumentalise, c’est-à-dire la guerre des classes dirigeantes contre les peuples. Par ailleurs, avec le trafic de drogues, on a précisément un exemple de contrôle exercé par des forces supérieures sur les quartiers “ ethniques ”. D’où l’inévitable question ? : et où, derrière la constitution en France de “ zones de non-droit ”, il y avait, plus généralement, une stratégie de déstabilisation latente, constitutive du pouvoir de ceux qui peuvent déstabiliser ? (p. 145, souligné par les auteurs). » La G4G emploie des leurres et des simulacres. « Le simulacre, c’est le choc des “ civilisations ”, c’est-à-dire l’affrontement des peuples et familles de peuples. La réalité, c’est le conflit entre le haut et le bas de la structure sociale, et parfois la recherche d’une entente horizontale entre les composantes du haut de cette structure. Le simulacre, c’est presque exactement l’inverse : conflit obligé entre les structures sur une base civilisationnelle, recherche de l’entente verticale au sein de chacune d’elle (p. 152). » Attention toutefois à ne pas tomber dans le piège réductionniste et à se focaliser sur un seul problème comme l’islamisation par exemple. Les auteurs prennent bien soin de ne pas nier les chocs de civilisations qui parcourent l’histoire. Ils se refusent en revanche d’entériner tant sa version néo-conservatrice que dans sa variante angélique. « Énoncer, par exemple, qu’il n’existerait pas d’antagonisme entre populations d’origine européenne et populations d’origine extra-européenne en France serait non seulement dire une contre-vérité manifeste (et se décrédibiliser), mais encore s’inscrire dans la grille de lecture de l’adversaire, qui veut que la question de l’antagonisme soit placé au centre du débat (p. 153). »

Au bord de l’explosion générale, l’Hexagone se retrouve au centre d’une imbrication de luttes d’influence variées. « Les tensions observées en France ne peuvent se comprendre indépendamment de l’action des réseaux d’influence géopolitiques. On citera en particulier l’action des réseaux F.L.N. au sein de la population d’origine algérienne, le poids de l’islam marocain au sein de l’islam “ de France ”, l’influence certaine des services israéliens (Mossad) au sein de la population juive, à quoi il faut sans doute ajouter des influences construites par les services U.S. (pp. 141 – 142) (2) ». Écrit avant la publication des documents diplomatiques par WikiLeaks, les rapports secrets du département d’État des États-Unis prouvent l’incroyable sape des services yankees auprès des médias hexagonaux, du microcosme germano-pratin et dans les banlieues. Sur ce dernier point, Luc Bronner rapporte que « les Américains rappellent la nécessité de “ discrétion ” et de “ tact ” pour mettre en œuvre leur politique de soutien en faveur des minorités (3) ». L’objectif de Washington demeure d’éliminer une puissance gênante… Loin d’être des combattants de l’islam radical, la racaille des périphéries urbaines est plutôt l’auxiliaire zélé de l’américanisme globalitaire ! Ils en ignorent ses richesses métaphysiques et les expériences soufies et singent plutôt les Gangasta Rap yankees : on peut les qualifier sans erreur d’« Islaméricains ».

Que faire alors ? « La réponse adaptée à la guerre de quatrième génération, c’est la guerre de cinquième génération : la guerre faite pour préserver la structure générale du sens (p. 154) », soit élaborer une métapolitique liée au militantisme de terrain sans portée électorale immédiate. Et puis, ajoutent-ils, « fondamentalement, il faut faire un travail de formation (p. 154) ». Que fleurissent mille séminaires discrets d’où écloront les rébellions française et européenne ! Que se développe un ordonnancement réticulaire, polymorphe et viral des milieux de la dissidence régionale, nationale et continentale ! L’heure des hommes providentiels et des sauveurs suprêmes est révolu ! Dorénavant, l’impersonalité active doit être un impératif pour tous les militants ! Choc et Simulacre nous aide dans la juste compréhension des enjeux actuels.

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Alias Gianfranco Sanguinetti. Il publia en 1975, sous ce nom de plume, un Véridique Rapport sur les dernières chances de sauver le capitalisme en Italie, puis en 1980, Du terrorisme et de l’État, la théorie et la pratique du terrorisme divulguées pour la première fois révélant le rôle trouble des services secrets italiens dans les activités des Brigades Rouges.

2 : Il serait bienvenu (un vœu pieu ?) qu’un éditeur traduise en français l’ouvrage récent du journaliste Giovanni Fasanella et du juge anti-terroriste, Rosario Priore, qui, dans Intrigo Internazionale (Chiarelettere éditeur, Milan, 2010), dévoilent la véritable guerre secrète opposant dans les décennies 1970 – 1980 les différents « services » des puissances occidentales et atlantistes. Qui nous dit que les États-Unis ne chercheraient pas à transposer en France ce que l’Italie des « années de plomb » a connu avec une nouvelle « stratégie de la tension », cette fois-ci, activée dans les banlieues ?

Par ailleurs, dans une bande dessinée politique intitulée La Droite ! : petites trahisons entre amis (scénario de Pierre Boisserie et Frédéric Ploquin, dessin de Pascal Gros et couleur d’Isabelle Lebeau, Éditions 12 bis, 2010), les auteurs assènent dans une vignette que dans les années 1970, le S.D.E.C.E. (le contre-espionnage extérieur français) était partagé entre les obligés des Anglo-Saxons et les affidés des services israéliens…

3 : Luc Bronner, Le Monde, 2 décembre 2010.

• Collectif européen pour une information libre présenté par Michel Drac, Choc et Simulacre, Le Retour aux Sources éditeur, 2010, 164 p., 13 €, à commander sur www.scriptoblog.com ou à Scribedit, 33, avenue Philippe-Auguste, 75011 Paris, France.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

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samedi, 08 janvier 2011

We're Living the End of the Roman Empire

We’re Living the End of the Roman Empire

Marc ROUSSET

Translated by Michael O’Meara

Ex: http://www.counter-currents.com/

satyricon-22913367.jpgHere’s the question: “Are we living in 370 AD, 40 years before Alaric sacked Rome?,” or: “Are we living in 270 AD, just before the drastic redressment of the Illyrian emperors, who staved off catastrophe to prolong the empire’s life for another two centuries?”

Why the comparison? Today, the non-European rate of births in France is 17 percent. If nothing changes — and with Sarkozy’s 250,000 immigrants/year or the Socialists’ 450,000 — this rate will increase to 30 percent by 2030 and 50 percent by 2050! The tipping point of this sociological upheaval has practically already been reached. Without the most drastic measures, our society’s cancer will grow at such an exponential rate that it will inevitably culminate in an ethnic civil war.

The success of Thilo Sarrasin’s book in Germany (more than 600,000 copies sold to date) shows that contrary to what our naive human-rightists affirm, the problem is very real and threatens the survival of our societies. Auguste Comte said: “Know in order to foresee and foresee in order to act” [Savoir pour prévoir et prévoir pour pouvoir]. The truth is: If yesterday France lost her empire, today she is in the process of losing her language, her civilization, her industry, her sovereignty, her people.

More than the danger posed by [the Third World's] migration, there’s the materialistic and individualistic egoism of our generation, and the problem of retirees, which has caused the French to get irresponsibly in debt, to practice a scorched-earth policy, to cut down her fruit orchards for kindling wood, to sacralize acquired rights rather than the Holy Ghost (as the academician, Chantal Delsol, puts it).

It’s difficult to understand what’s happening today, if you know nothing of Rome’s fall — which warns us of what’s coming. In the period of Rome’s decline, the Barbarians were within the walls, and their brothers were laying siege to the city ramparts; European man was killing himself demographically, taking refuge in a frenzy of individualistic and materialistic well-being, not seeing the coming catastrophe, persuaded that his petty ordinary life would last an eternity. Our so-called elites are just as blind as Ammianus Marcellinus, who in 385 wrote in Book XIV of his History that: “Rome is destined to live as long as there are men.” Twenty-five years later, Alaric sacked the eternal city.

The parallels between our era and the end of the Roman Empire are evident in the social values we uphold, in the primacy we attribute to money, in immigration, demographic decadence, an unwillingness to assume our own defense, and, finally, in the irruption of Christianity, which can be compared to the new human-rights religion.

Napoleon claimed that: “The first among all virtues is devotion to the fatherland.” We are now very far from such virtues; the Republic’s Baras and Bigeards [i.e., heroic patriots of the late 18th and mid 20th centuries] seem more and more anachronistic to us. High school students today no longer study the poems of José-Maria de Heredia; they’re uneducated, uncultivated, and already demonstrating for their retirement — for their old-age! The Romans never had anything to fear as long they practiced dignitas (honor), virtus (courage and conviction), pietas (respect for tradition), and gravitas (a natural austerity). According to pietas, every citizen was perpetually indebted to the ancestors he acquired at birth; this made him less concerned with his rights than with his duty to transmit the acquired heritage. Pietas imbued the Romans with the energy to perpetuate themselves and to survive. By the end of the Empire, the Romans had lost these qualities.

The Romans also knew the reign of money, corruption, a market society devoid of patriotism, a society in which each thought only of his own situation. Civil servants were corrupted. Well-connected  incompetents were appointed commands. There was a generalized shortage of recruits for the army . . . Generals would come to the rescue of a besieged city only if a ransom was forthcoming. Soldiers in frontier forts abandoned themselves to agriculture or commerce rather than arms. Regular troops were frequently depicted as being drunk, undisciplined, pillaging to provide for their families.  Soldiers at times were even the victims of their commanders’ lies.

The Romans progressively abandoned all effort to defend themselves from the Barbarians. To do so would have entailed mobilizing the native population. The constitution of self-defense militia were extremely rare. The Empire could no longer rely on its citizen-soldiers, for soldiering had become a trade for professionals. Representatives of the ruling class thus either took flight before the Barbarians or else collaborated with them. City inhabitants may have fortified their walls, but they abandoned them whenever the Barbarians promised to spare their lives.

Today, in France, the defense budget, which represented 5.1 percent of the GDP under General de Gaulle, is now at 1.8 percent and tending toward 1.5 percent. With Sarkozy, France rejoined NATO, but he no longer talks about establishing a European Defense Force . . .  Ninety percent of the regiments have been dissolved and our armed forces lack the men to restore order if the banlieues [immigrant suburbs] should ever explode. Non-European immigration costs the French state 36 billion euros/year, but it can’t even come up with 3 billion to open a second airport to relieve Paris’ Charles-de-Gaulle Airport. France, in a word, more and more renounces its own defense.

Julien Freund reminds us that a civilization ought never to make an abstraction of its military defense. All of history refutes such a stance. “Athens was not solely home to Socrates and Phidias, it was also a military power, whose distinction was maintained by strategic geniuses like Miltiades, Cimon, and Themistocles” (Julien Freund, La Décadence [Paris: Sirey, 1982], 288).

Rome, again like Europe today, knew demographic decline. The historian Pierre Chaunu has passionately called attention to this in face of the present indifference. A declining natality is one sign that life has been rejected for the sake of playing in the present and ignoring the future, expressing in this way a refusal to defend our civilizational values. “The beautiful Region of Campanie [near present-day Naples], that never saw a Barbarian,” one reads in the Codex Theodosianus, “had more than 120,00 hectares where there was neither a chimney nor a man” (Michel de Jaeghere, “Le Choc des civilization,” in Comment meurt une civilization [Paris: Éds. Contretemps, 2009], 211). If the Roman population was close to 70 million under Augustus, it was no more than 50 million at the end of the Third Century.

The Romans also experienced the ravages of an unconscious migratory policy, when Alaric’s troops pillaged much of Italy and especially following the disaster at Adrianople — which was a far more catastrophic defeat than Hannibal’s victory at Cannae. Barbarian soldiers and officers in the Roman Legions were incapable of resisting the call of their blood, whenever their compatriots emerged victorious on Roman soil. Alaric’s troops never ceased expanding, as escaped Germanic slaves, prisoners of war, and colons rallied to his banner.

The height of this migratory policy was the disaster of Rome’s eastern army at Adrianople in August 378.

In 375, the Goths, driven by the Huns, were pushed to the banks of the Danube, where . . . their chief, Fritigernus, begged the Romans for permission to cross the river in order to peacefully settle on the Empire’s soil. The ill-advised Eastern emperor, Valens, looked on the Goths as possible mercenary recruits for his own armies — though some Roman officers warned that they were actually invaders and ought to be crushed. “These critics,” Eunapius tells us, “were mocked for knowing nothing of public affairs.”

The Goths crossed the river with the greatest possible disorder and without proper Roman precautions, as this massive alien population, with its wives, children, and arms, took refuge within the Empire. In the Winter of 377, they cut to pieces the Roman troops “guarding” them, taking their horses and arms. Rome’s Barbarian mercenaries in the vicinity of Andrinople then joined the Gothic rebels. In 378 the emperor Valens mobilized his army against them. But once encamped on the outskirts of Andrinople, it was encircled by the Goths; less than a third of the Roman troops managed to avoid extermination. As for Valens, he was burned alive in a barricaded farmhouse, where he had taken refuge. The myth of the invincible Roman Legions came here to an end, as Rome commenced her death agony . . .

Byzantium, the Eastern half of the Roman Empire, which would last another thousand years, was quick to draw the lessons and proceeded to massacre all her soldiers of Gothic origin. In 400, the population of Constantinople similarly massacred its Gothic population. In the course of the Fifth Century the Byzantine army purged its ranks of Barbarians. Henceforth, it would be dominated by native elements.

Voltaire asked himself why the Romans in the Late Empire were incapable of defending themselves from the Barbarians, while under the Republic they had triumphed over Gauls and Cimbri. The reason, he argued, was due to the irruption of Christianity and its effects on both pagans and Christians. Among these effects, he mentioned the hatred of the old religion for the new; the theological disputes that replaced defensive concerns; the bloody quarrels provoked by Christianity; the softness that crowded out the old, austere values; the monks who supplanted farmers and soldiers; the vain theological discussions that took precedent over curbing Barbarian incursions; the divisive fragmentation of thought and will. “Christianity gained the heavens, but it lost the Empire” (Freund, 112).

Symmachus is famous for having publicly protested, when the Christians, supported by the emperor Theodosius, removed the altar of Victory from the Senate in 382. One can’t help but also think of the recent predictions by Jean Raspail in The Camp of the Saints, which criticizes both the Catholic Church and the new religion of human rights for Europe’s blindness and irresponsibility in face of the dangers posed by the extra-European immigration.

In order not to experience the same fate as the Roman Empire, France and other West European countries, lacking a Joan of Arc or Illyrian emperors, have need today of a new De Gaulle, a new Putin.

 

 

Source: “Nous vivons la fin de l’Empire romain!” http://www.europemaxima.com/?p=1782

Dr. Tomislav Sunic on overcoming differences & on American theology

Dr. Tomislav Sunic on overcoming differences

Dr. Sunic on American theology

Du terrorisme, des forces du mal et de Dostoïevski

dimanche, 02 janvier 2011

Archives sur Weimar - Le national-bolchevisme allemand (1918-1932)

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Archives sur Weimar

Présentation: Nous donnons ici un des rares articles de Karl Otto Paetel publié en français (on connait notamment de lui l’article « Typologie de l’Ordre Noir» paru dans la revue Diogène, n°3, en 1953).

Ex: http://etpuisapres.hautetfort.com/

Pourquoi reproduire cet article sur un site consacré à Hans Fallada ? Parce qu’il traite d’un aspect peu connu du foisonnement politique de l’Allemagne de Weimar et que ce contexte politique a servi de toile de fond aux romans de Hans Fallada. L’article de K.O. Paetel évoque notamment le mouvement paysan du Schleswig-Holstein, auquel Hans Fallada fut mêlé de près en suivant le procès de Neumünster pour le compte d’un journal local le General-Anzeiger (en automne 1929) puis en en tirant deux romans. L’un directement inspiré de la « révolte » (Levée de Fourches) et un autre inspiré également de ses expériences de régisseur (Loup parmi les loups I ; Loup parmi les loups II – La campagne en feu).

Quant à l’article de K.O. Paetel, il est très certainement incomplet comme il le signale lui-même, mais a le mérite de présenter les grandes lignes de ce courant politique. Le seul léger reproche que l’on pourrait faire c’est d’élargir le mouvement national-bolcheviste stricto sensu (Fritz Wolffheim, Heinrich Laufenberg, Ernst Niekisch) aux nationaux-révolutionnaires. Tous les nationaux-révolutionnaires ne furent pas nécessairement des « nationaux-bolcheviques » loin s’en faut, même si nombre d’entre eux flirtèrent avec les idées de « gauche », de « socialisme », de « communisme » voire de « bolchevisme ».

Mais tout ceci appartient à l’histoire désormais et cet article est comme un trait de lumière nouveau apporté sur une époque hautement complexe.

+ + +

nb : toutes les notes (1 à 7) sont de la rédaction du weblog "Et puis après ?"

 

LE NATIONAL-BOLCHEVISME ALLEMAND DE 1918 A 1932

 

par Karl O. PAETEL [i]

 

A l’heure actuelle, lorsqu’en Allemagne occidentale on qualifie de « nationales-bolchevistes » des tendances politiques, des groupes ou des particuliers (avec l’intention de faire de la polémique et une nuance péjorative, comme pour « trotzkyste » ou « titiste »), on entend par là que ces tendances, ces groupes ou ces personnes sont orientés vers l’Est et pro-russes, ou du moins sympathisants. Mais cette définition ne suffit pas à caractériser le mouvement qui, entre la fin de la première guerre mondiale et la prise du pouvoir par Hitler, attira l’attention des sphères théorético-politiques, à l’« extrême-droite » comme à l’« extrême-gauche », de bien des façons et sous le même nom.

niekisch.jpgDe deux côtés, le mouvement était, au fond, basé sur des motifs de politique intérieure : les socialistes révolutionnaires se ralliaient à l’idée de nation, parce qu’ils y voyaient le seul moyen de mettre le socialisme en pratique. Les nationalistes convaincus tendaient vers la « gauche », parce qu’à leur avis, les destinées de la nation ne pouvaient être remises en toute confiance qu’à une classe dirigeante nouvelle. Gauche et droite se rapprochaient dans la haine commune de tout ce qu’elles appelaient l’impérialisme occidental, dont le principal symbole était le traité de Versailles et le garant, le « système de Weimar ». Aussi était-il presque inévitable qu’on se tournât, en politique extérieure, vers la Russie, qui n’avait pas pris part au traité de Versailles. Les milieux « nationaux » le firent avec l’intention de poursuivre la politique du baron von Stein, de la convention de Tauroggen, et enfin celle « réassurance » de Bismarck ; la gauche dissidente, elle, en dépit des critiques souvent violentes qu’elle formulait contre la politique communiste internationale de l’Union Soviétique, restait convaincue du caractère socialiste, donc apparenté à elle, de l’URSS, et en attendait la formation d’un front commun contre l’Ouest bourgeois et capitaliste.

Le national-bolchevisme comptait donc dans ses rangs des nationalistes et des socialistes allemands qui, introduisant dans la politique allemande une intransigeance sociale-révolutionnaire croissante, tablaient sur l’aide de la Russie pour parvenir à leurs fins.

 

Le « national-communisme » de Hambourg

Le national-bolchevisme allemand apparaît pour la première fois dans une discussion entre certaines fractions du mouvement ouvrier révolutionnaire. La chance lui a souri pour la première fois le 6 novembre 1918 et le 28 juin 1919. C’est le 6 novembre 1918 que, dans le « Champ du Saint-Esprit » près de Hambourg, Fritz Wolffheim appela le peuple à la « révolution allemande » qui, sous l’égide du drapeau rouge, continuerait la lutte contre l’« impérialisme occidental ». Le 28 juin 1919 fut signé le traité de Versailles que Scheidemann et Brockdorff-Rantzau avaient refusé de parapher.

Fritz Wolffheim et Heinrich Laufenberg, président du Conseil d’ouvriers et de soldats de Hambourg, menaient la lutte contre les mots d’ordre défaitistes du Groupe Spartacus et prêchaient la guerre « jacobine » de l’Allemagne socialiste contre le Diktat de paix. En sa qualité de chef de la délégation de paix, le ministre allemand des Affaires étrangères, le comte Brockdorff-Rantzau, avait eu l’intention de prononcer devant l’Assemblée Nationale allemande un discours d’avertissement, soulignant qu’une « paix injuste » renforcerait l’opposition révolutionnaire au capitalisme et à l’impérialisme, et préparerait ainsi une explosion sociale-révolutionnaire. Le discours ne fut pas prononcé, et sa teneur ne fut publiée que plus tard.

Lorsque le corps-franc du général von Lettow-Vorbeck fit son entrée à Hambourg, on adressa au chef du corps-franc un appel lui demandant de se joindre aux ouvriers révolutionnaires pour participer à cette lutte contre une « paix injuste ». Une Association libre pour l’étude du communisme allemand, fondée par des communistes et de jeunes patriotes – les frères Günther y prenaient une part active – essaya de démontrer aux socialistes et aux nationalistes la nécessité de cette lutte commune, menée dans l’intérêt de la nation et du socialisme. Bien que des contacts locaux aient eu lieu dans quelques villes, le mouvement n’eut jamais d’influence réelle sur les masses.

Lors des « Journées du Parti » à Heidelberg en 1919, le parti communiste récemment fondé prononça l’exclusion des « gauches » de Hambourg, groupés autour de Wolffheim et de Laufenberg, et celle du Groupe Spartacus et de quelques autres (les deux mouvements s’étaient joints au Parti communiste). Cette mesure avait pour cause les déviations anti-parlementaires et « syndicalistes » (dans la question des syndicats) des intéressés. Wolffheim et Laufenberg se rallièrent alors au Parti communiste ouvrier allemand, qui était en train de se former. Mais on manque total de cohésion et son absence d’unité idéologique amenèrent bientôt la dislocation du parti. Les fidèles de Wolffheim restèrent groupés dans la Ligue communiste, qui portait comme sous-titre officieux Ligue nationale-communiste. Lénine et Radek avaient jeté tout leur prestige dans la balance (la mise en garde de Lénine contre le « radicalisme » visait surtout les Hambourgeois[ii]) pour soutenir Paul Levi, adversaire de Wolffheim au sein du Parti communiste allemand. Les Hambourgeois furent isolés et leur rayon d’action se réduisit à une fraction de gauche.

Il était également impossible de rallier un nombre suffisant d’activistes de droite. Le comte Ulrich von Brockdorff-Rantzau partit en 1922 pour Moscou, en qualité d’ambassadeur d’Allemagne. Il avait l’intention de « réparer de là-bas le malheur de Versailles ». C’est à ses efforts que nous devons le traité de Rapallo du 16 avril 1922 (dont son ami Maltzan avait fait le plan) et le traité de Berlin d’avril 1926.

La variante révolutionnaire d’un national-bolchevisme allemand avait échoué. Après Rapallo, la forme évolutive de ce national-bolchevisme se poursuivit sous forme de multiples contacts entre les chefs de la Reichswehr (Seeckt et ses successeurs) et l’Union Soviétique. Nous ne pouvons entrer ici dans les détails de cette collaboration.

Les idées de Wolfheim et du « comte rouge » poursuivaient leur route souterraine.

 

L’« Union peupliste-communiste »

Les communistes firent le second pas dans la voie d’un front commun, patriotique et socialiste, contre l’Occident. Le 20 juin 1923, lors de la session du Comité exécutif élargi de l’Internationale Communiste, Karl Radek prononça son célèbre discours sur « Leo Schlageter, voyageur du néant », où il s’inclinait devant le sacrifice du saboteur nationaliste et encourageait ses camarades à poursuivre, aux côtés de la classe ouvrière révolutionnaire, la lutte commune pour la liberté nationale de l’Allemagne.

Des discussions s’ensuivirent dans Die rote Fahne et la revue allemande-peupliste Der Reichswart : Moeller van den Bruck, le comte Reventlow, Karl Radek et d’autres encore prirent la parole sur le thème : « Un bout de chemin ensemble ? ». Des rencontres eurent lieu à l’occasion. Le « mouvement national », où Adolf Hitler, le capitaine Ehrhardt et les peuplistes du Groupe Wulle-Gräfe faisaient de plus en plus parler d’eux, resta à l’écart.

Le mot d’ordre « national » du Parti communiste sonnait faux. Au fond, il a toujours sonné faux pour la majorité des activistes nationaux. En août-septembre 1930, le parti communiste allemand avait encore annoncé un programme de « libération nationale et sociale du peuple allemand »[iii]. Il avait, en outre, sous le nom de l’ex-lieutenant de la Reichswehr et nazi Richard Scheringer[iv], rassemblé quelques centaines d’ex-nazis, officiers et hommes des corps-francs, dans les milieux de « brèche » (Aufbruch), autour de la revue du même nom. Pourtant, le « national-bolchevisme » contrôlé par le Parti communiste, c’est-à-dire « dérivé », n’est jamais devenu, ni au sein du mouvement communiste ni en dehors, un facteur susceptible de déterminer la stratégie et la tactique du mouvement de masse. Il ne fut jamais qu’un instrument en marge de la NSDAP, chargé des besognes de désagrégation. Les tendances national-bolchevistes authentiques reparurent dans une direction toute différente.

 

Le « troisième parti »

Sous la République de Weimar, il a existé en Allemagne un mouvement de rébellion « jeune-national ». Ce mouvement se situait à l’« extrême-droite », à côté des partis conservateurs-nationaux, du national-socialisme, des différents groupes « peuplistes » parfois en concurrence avec lui, et des associations nationales de défense. De 1929 à 1932, il prit des formes concrètes, et son étiquette de « droite » n’eut bientôt plus rien de commun avec celle en usage dans la géographie parlementaire. On s’appelait « national-révolutionnaire », on formait ses propres groupes, on éditait ses propres journaux ou revues, ou bien on essayait d’exercer une influence morale sur des associations de défense, des groupes politiques, des mouvements de jeunesse, et de les entraîner à une révolution complète de l’état, de l’économie et de la société.

Après comme avant on restait nationaliste, mais on inclinait de plus en plus aux revendications anticapitalistes et socialistes, voire partiellement marxistes.

Ces « gauches de la droite », comme les a appelés Kurt Hiller, essayèrent d’abord d’établir, « par-dessus les associations », des relations entre radicaux de gauche et de droite, en prenant pour base leur « attitude commune anti-bourgeoise et sociale-révolutionnaire ». Lorsque le poids de l’appareil du parti eut fait, aux deux pôles, échouer ces efforts, les intéressés décidèrent de se créer leur propre plate-forme révolutionnaire dans les groupes et journaux nationaux-révolutionnaires. Le ralliement, en 1930, du Groupe Wolffheim au Groupe des nationalistes sociaux-révolutionnaires qui, dans les revues Die Kommenden et Das Junge Volk, avait commencé à construire une plate-forme de ce genre, et la fusion, dans la « résistance », des jeunes-socialiste de Hofgeismar avec le Groupe Oberland, donnèrent une vigueur nouvelle, sur un plan supérieur, aux thèses des nationaux-communistes de Hambourg. Ce fut également le cas pour certaines tendances pro-socialistes qui se manifestaient dans quelques groupes de radicaux de droite ayant joué un rôle actif en Haute-Silésie ou dans la résistance de la Ruhr.

Les groupes nationaux-révolutionnaires sont toujours restés numériquement insignifiants (depuis longtemps, l’opinion publique ne les désignait plus que du terme bien clair de « nationaux-bolchevistes » !) ; mais, sur le plan idéologique, il y avait là une sorte d’amalgame authentique entre conceptions de « droite » et conceptions de « gauche ». Le national-bolchevisme ne voulait être ni de droite ni de gauche. D’une part, il proclamait la nation « valeur absolue », et, de l’autre, voyait dans le socialisme le moyen de réaliser cette notion dans la vie du peuple.

Moeller van den Bruck fut le premier théoricien jeune-conservateur à professer de semblables idées. C’est pour des raisons uniquement publicitaires qu’il a intitulé son œuvre principale Le Troisième Reich, formule que devait usurper par la suite le mouvement hitlérien. Moeller lui-même voulait appeler son livre Le Troisième Parti. Son idée directrice était l’inverse des théories hitlériennes. Moeller van den Bruck donnait un fondement idéologique aux théories politiques du national-bolchevisme. Partant du principe que « chaque peuple a son propre socialisme », il essayait de développer les lignes principales d’un « socialisme allemand » exempt de tout schématisme internationaliste. Le « style prussien » lui paraissait l’attitude la meilleure ; aussi la position de Moeller, se tournant vers l’Est, même sur le plan politique, n’était-elle que la conséquence logique de cette parenté spirituelle. Il voulait être « conservateur » par opposition à « réactionnaire », « socialiste » par opposition à « marxiste », « démocratique » par opposition à « libéral ». C’est ici qu’apparurent pour la première fois des formules qui, par la suite, radicalisées, simplifiées et en partie utilisées de façon sommaire, formèrent une sorte de base commune pour tous les groupes nationaux-bolchevistes.

En dehors d’Oswald Spengler et de son livre Prussianisme et socialisme[v], qui cessa très vite de fasciner lorsqu’on en reconnut le caractère purement tactique, deux intellectuels venus de la social-démocratie ont contribué à la pénétration des idées socialistes dans les rangs de la bourgeoisie jeune-nationale : August Winnig et Hermann Heller. Comme l’avait fait jusqu’à un certain point le poète ouvrier Karl Broeger, Winnig et Heller avaient noué des relations, à l’époque de la résistance dans la Ruhr, avec le mouvement national de sécession dit de Hofgeismar, issu du mouvement jeune-socialiste du SPD. Foi dans le prolétariat de Winnig et Nation et socialisme de Heller furent le point de départ de rencontres fécondes entre socialistes (qui avaient reconnu la valeur du nationalisme) et nationalistes (qui avaient reconnu la nécessité du socialisme).

 

Le « nouveau nationalisme »

En outre, même dans le camp national de la « génération du front » s’élevèrent des voix rebelles. D’abord dans le cadre du Casque d’Acier, puis en marge, enfin avec la malédiction de ce mouvement, elles s’exprimèrent dans des revues comme Standarte, Arminius, Vormarsch, Das Reich, opposant un « nouveau nationalisme » au mouvement national patriotico-bourgeois, et surtout à la NSDAP. Lorsque tout espoir fut perdu d’exercer une influence au sein des grandes associations, des groupes et des partis, ils s’opposèrent résolument à tous les mots d’ordre de « communauté populaire ». « Nous en avons assez d’entendre parler de nation et de ne voir que les revenus réguliers du bourgeois. Nous en avons assez de voir mélanger ce qui est bourgeois et ce qui est allemand. Nous ne nous battrons pas une seconde fois pour que les grandes banques et les trusts administrent ’’dans l’ordre et le calme’’ l’état allemand. Nous autres nationalistes ne voulons pas, une seconde fois, faire front commun avec le capital. Les fronts commencent à se séparer ! » Pour la première fois dans le mouvement social-révolutionnaire, la frontière est franchie entre le « nouveau nationalisme » purement soldatique et le véritable national-bolchevisme. Les mots d’ordre anti-impérialistes en politique extérieure n’en étaient que la conséquence logique.

Le chef spirituel du « nouveau nationalisme » était Ernst Jünger. D’abord connu pour ses romans de guerre réalistes, il a ensuite tiré des résultats de la première guerre mondiale, sa philosophie du « réalisme héroïque », qui supprime le vieil antagonisme entre idéalisme et matérialisme. Par sa vision du Travailleur, le Jünger « première manière » encourageait les jeunes rebelles qui se tournaient vers le monde où sont en marche « la domination et la forme » du prolétariat – bien qu’il ait expressément élaboré la figure de ce travailleur en dehors des données sociologiques –, après avoir, dans La mobilisation totale, analysé et déclarée inévitable la venue d’un nouvel ordre social collectiviste. Jünger ne faisait partie d’aucun groupe, était reconnu par tous, et publia jusqu’en 1932 des articles dans beaucoup de revues représentant ces courants.

 

La plate-forme sociale-révolutionnaire

Les théories professées dans ces milieux étaient loin d’être toujours rationnelles. Franz Schauwecker déclarait : « Il fallait que nous perdions la guerre, pour gagner la nation ». On évoquait « le Reich », soit-disant caractérisé par « la puissance et l’intériorité ». Mais le programme comportait , à côté de la métaphysique , des points forts réalistes. On approuvait la lutte des classes, certains – s’inspirant d’ailleurs davantage des modèles d’auto-administration offerts par l’histoire d’Allemagne que de l’exemple russe – prônaient le système des « conseils ». On essayait de prendre contact avec les mouvements anti-occidentaux extra-allemands : mouvement d’indépendance irlandais, milieux arabes, indiens, chinois (une Ligue des peuples opprimés fut opposée à la SDN !). On défendait énergiquement l’idée d’une alliance germano-russe, on proclamait la nécessité d’une révolution allemande, d’un front commun avec le prolétariat révolutionnaire. Toutes les revendications radicales sociales-révolutionnaires avaient le même point de départ : l’opposition au traité de Versailles. Ernst Niekisch déclara un jour : « La minorité est décidée à renoncer à tout en faveur de l’indépendance nationale, et même, s’il est impossible de l’obtenir autrement, à lui sacrifier l’ordre social, économique et politique actuel ».

Ces milieux considéraient le national-socialisme comme « appartenant à l’Ouest ». Le prussianisme, le socialisme, le protestantisme – et même, jusqu’à un certain point, le néo-paganisme – furent utilisés contre le national-socialisme et ses visées « à tendances catholiques et Contre-Réforme », prétendait-on, visées qui faussaient le mot d’ordre tant socialiste que national et l’infléchissaient dans le sens du fascisme.  Bien que, dans les dernières années avant 1933, la lutte contre le mouvement hitlérien soit de plus en plus devenue l’objectif principal des nationaux-révolutionnaires, l’opinion publique a considéré à cette époque, précisément pour les raisons que nous venons de dire, les tendances nationales-bolchevistes comme un danger réel pour la République.

Le mouvement n’a jamais été centralisé. Les différents groupes et journaux n’ont jamais réussi à acquérir une cohésion réelle ; ils se sont cantonnés dans un individualisme farouche, jusqu’au moment où Hitler les élimina tous en les interdisant, et en faisant arrêter, exiler ou tuer leurs leaders. Si l’« Action de la Jeunesse » contre le Plan Young eut du moins un certain succès de presse, les groupes ne réussirent pas à se mettre d’accord sur le choix de Claus Heim comme candidat commun aux élections à la présidence du Reich. Il en fut de même, fin 1932, pour les efforts en vue de créer un parti national-communiste unique.

 

L’intelligentzia anticapitaliste

En 1932, régnait pourtant une inquiétude générale, et on se demandait – surtout dans la presse bourgeoise – si les paroles d’Albrecht Erich Guenther ne contenaient pas un peu de vrai : « La force du national-bolchevisme ne peut pas être évaluée en fonction du nombre de membres d’un parti ou d’un groupe, ni en fonction du tirage des revues. Il faut sentir combien la jeunesse radicale est prête à se rallier sans réserves au national-bolchevisme, pour comprendre avec quelle soudaineté un tel mouvement peu déborder des cercles restreints pour se répandre dans le peuple. » La formule menaçante de Gregor Strasser sur « la nostalgie anticapitaliste du peuple allemand » continuait à tinter désagréablement aux oreilles de certains, surtout à droite. 1932 était devenu l’année décisive. La NSDAP et le parti communiste faisaient marcher leurs colonnes contre l’état. Alors surgit brusquement du no man’s land sociologique un troisième mouvement qui non seulement faisait appel à la passion nationale, mais encore brandissait la menace d’une révolution sociale complète – et tout cela avec un fanatisme paraissant plus sérieux que celui du national-socialisme, dont les formules semblaient identiques aux yeux d’un observateur superficiel.

Dans les milieux qui n’avaient pourtant rien à voir avec les activistes des cercles nationaux-révolutionnaires, apparurent brusquement des thèses semblables, même si le langage en paraissait plus mesuré, plus objectif et plus réaliste. La jeune intelligentzia de tous les partis, menacée de n’avoir jamais de profession, risquait de plus en plus de devenir la proie des mots d’ordre radicalisateurs, anticapitalistes et en partie anti-bourgeois. Ces tendances se manifestèrent par la célébrité soudaine du groupe Die Tat, réuni autour de la revue mensuelle du même nom. Cette revue, issue de l’ancien mouvement jeunesse allemand-libre, était dirigée par Hans Zehrer, ancien rédacteur chargé de la politique étrangère à la Vossische Zeitung. Elle mettait en garde contre le dogmatisme stérile des radicaux de gauche et de droite, et reprenait à son compte les revendications essentielles des nationaux-révolutionnaires. La revue soutenait les attaques de Ferdinand Fried contre l’ordre capitaliste, et prenait parti, avec lui, pour une économie planifiée et une souveraineté nationale garantie – l’autarcie –, s’appropriant ainsi les mots d’ordre du mouvement hitlérien.

niekisch-titel-rgb-60mm.jpgCe « national-bolchevisme modéré », s’il est permis de s’exprimer ainsi, faillit devenir un facteur réel. Le tirage de Die Tat atteignit des chiffres jusqu’alors inconnu en Allemagne ; l’influence de ses analyses pondérées et scientifiques dépassa de loin celle des groupes nationaux-bolchevistes traditionnels.

A un certain moment, le général Schleicher commença à prendre contact avec les syndicats et avec Gregor Strasser qui, depuis la disparition des « nationaux-socialistes révolutionnaires » de son frère Otto, représentait les tendances « de gauche » au sein de la NSDAP ; il voulait asseoir dans la masse le « socialisme de général » pour lequel il avait fait une propagande assez habile et dont le slogan sensationnel était celui-ci : « La Reichswehr n’est pas là pour protéger un régime de propriété suranné. » Die Tat s’appuya alors sur cette doctrine. Zehrer prit la direction de l’ancien quotidien chrétien-social Tägliche Rundschau et se fit le défenseur d’un Troisième Front axé sur Schleicher. Après avoir, quelque temps auparavant, lancé comme mot d’ordre à l’égard des partis existants le slogan : « Le Jeune Front reste en dehors ! », ce « Troisième Front » s’avéra une simple variante « réformiste » du Front anticapitaliste des jeunes de la droite jusqu’à la gauche, représenté par les milieux nationaux-révolutionnaires. Le renvoi brutal de Schleicher par le Président Hindenburg mit également fin  cette campagne.

 

Sous l’égide du drapeau noir

Les nationaux-révolutionnaires n’avaient jamais travaillé la masse. Quelques milliers de jeunes idéalistes s’étaient rassemblés autour d’une douzaine et demi de revues et des chefs de quelques petits groupes. Lorsqu’Otto Strasser fonda en 1930 son propre groupe, appelé par la suite le Front Noir, les nationaux-révolutionnaires essayèrent de prendre contact avec lui, mais y renoncèrent bientôt. Pas plus que le Groupe Scheringer, le Groupe Strassser n’a jamais été vraiment national-révolutionnaire. Mais le mouvement que Strasser déclencha indirectement en quittant la NSDAP, provoqua beaucoup d’adhésions au national-bolchevisme. Dès avant 1933, des groupes de SA et de Jeunesse Hitlériennes ont été formés, dans quelques villes, sous l’égide – illégale – des nationaux-révolutionnaires. Mais il s’agissait là de cas isolés, et non de travail de masse.

Une seule fois, le symbole des nationaux-révolutionnaires, le drapeau noir (Moeller van den Bruck l’avait proposé comme emblème et tous les groupes nationaux-bolchevistes l’avaient accepté) a joué un rôle historique sous le régime de Weimar : dans le mouvement rural de Schleswig-Holstein (qui avait des ramifications dans le Wurtemberg, le Mecklembourg, la Poméranie, la Silésie, etc.). Claus Heim, un riche paysan plein d’expérience, devint le centre de la défense des paysans contre le « système » de Weimar. Alors des intellectuels nationaux-révolutionnaires ont eu en mains l’éducation idéologique de masses paysannes qui, naturellement, n’étaient pas du tout « nationales-bolchevistes ». Bruno et Ernst von Salomon, et bien d’autres encore, ont essayé, surtout dans les organes du mouvement rural, de donner un sens « allemand-révolutionnaire » et dépassant les intérêts locaux, aux bombes lancées contre les Landratsämter, aux expulsions des fonctionnaires du fisc venus percevoir l’impôt dans les fermes, à l’interdiction par la force des enchères.

Lorsqu’au cours du « procès des dynamiteurs », Claus Heim et ses collaborateurs les plus proches furent mis en prison, le mouvement perdit de sa force, mais la police prussienne n’était pas très loin de la vérité lorsqu’au début de l’enquête, méfiante, elle arrêta provisoirement tous ceux qui se rendaient au « Salon Salinger » à Berlin, très nationaliste. Les hommes qui y venaient n’étaient pas au courant des différents attentats, mais ils étaient les instigateurs spirituels du mouvement.

 

Les groupes de combat nationaux-révolutionnaires

Alors que le Casque d’Acier ne subissait pour ainsi dire pas l’influence des mots d’ordre nationaux-bolchevistes, et que l’Ordre jeune-allemand, axé en principe sur une politique d’alliance franco-allemande, manifestait à l’égard de ces groupes une hostilité sans équivoque, deux associations moins importantes de soldats du front, appartenant à la droite, se ralliaient assez nettement à eux : le Groupe Oberland et le Werwolf. Le Groupe Oberland avait fait partie au début du Groupe de combat allemand qui, avec les SA de Goering, était l’armature militaire du putsch de novembre 1923. Mais, dès le début, il n’y avait pas été à sa place. Ernst Röhm raconte dans ses mémoires qu’il avait eu l’intention, à une des premières « Journées allemandes », de saisir cette occasion pour proposer au prince Rupprecht la couronne de Bavière. Mais les chefs du Groupe Oberland, à qui il fit part de ses projets, lui déclarèrent nettement qu’ils viendraient avec des mitrailleuses et tireraient sur les « séparatistes » au premier cri de « Vive le roi » ; sur quoi l’ancien chef de la Reichskriegsflagge dut, en grinçant des dents, renoncer à son projet. Un autre exemple tiré de l’histoire des corps-francs montre que l’Oberland était un groupe à part : lorsqu’après le célèbre assaut d’Annaberg en 1921, le Groupe Oberland, sur le chemin du retour, traversa Beuthen, des ouvriers y étaient en grève. Comme, en général, les corps-francs étaient toujours prêts à tirer sur les ouvriers, les chefs du Groupe Oberland furent priés de briser la grève par la force des armes. Ils refusèrent.

Le corps-franc fut ensuite dissout et remplacé par le Groupe Oberland, qui édita plus tard la revue Das Dritte Reich. Très vite, les membres les plus importants du groupe se rapprochèrent, sur le plan idéologique, des nationaux-bolchevistes ; Beppo Römer, le véritable instigateur de l’assaut d’Annaberg, adhéra même au groupe communiste de Scheringer. En 1931, les sections autrichiennes du groupe, relativement fortes, élurent comme chef du groupe le prince Ernst Rüdiger von Starhemberg, chef fasciste de la Heimwehr : les nationaux-révolutionnaires quittèrent alors le groupe et, sous l’étiquette de Oberlandkameradschaft, passèrent au groupe de résistance de Ernst Niekisch, dont ils formèrent bientôt le noyau.

Un deuxième groupe de défense reprit à son compte certaines théories du mouvement national-révolutionnaire : le Werwolf (dans le Groupe de Tannenberg de Ludendorff, des voix de ce genre étaient l’exception). Le Werwolf modifia sa position pour deux raisons : premièrement, ce groupe comptait dans ses rangs un nombre relativement grand d’ouvriers, qui exerçaient une pression très nette en faveur d’un nationalisme « non-bourgeois » ; deuxièmement, son chef, le Studienrat Kloppe, éprouvait le besoin constant de se différencier des groupes plus importants. Comme les « nouveaux nationalistes » étaient tombés en disgrâce auprès du Casque d’Acier, de la NSDAP et du DNVP, le Werwolf se rapprocha d’eux de façon spectaculaire. Lorsqu’Otto Strasser, après avoir lancé son appel « Les socialistes quittent le Parti », fonda en 1930 le groupe du « véritable national-socialisme », Kloppe, dont les idées coïncidaient pourtant parfaitement avec celles de Strasser, ne se rallia pas à lui : il fonda un groupe dissident, appelé « possédisme [vi]». Les membres du groupe, en majorité plus radicaux, ne prirent pas trop au sérieux cette nouvelle doctrine, mais obtinrent que le bulletin du groupe représentât en général, pour le problème russe comme sur le plan social, le point de vue qu’avaient adoptés, en dehors des organes déjà mentionnés, Der junge Kämpfer, Der Umsturz (organe des « confédérés »), Der Vorkämpfer, (organe du Jungnationaler Bund, Deutsche Jungenschaft), et d’autres encore. En 1932, le Werwolf décida brusquement, de son propre chef, de présenter des candidats aux élections communales, renonçant ainsi à son antiparlementarisme de principe.

 

Typologie du national-bolchevisme

La plupart des membres des groupes nationaux-révolutionnaires étaient des jeunes ou des hommes mûrs. On y comptait aussi un nombre relativement élevé d’anciens membres ou de militants appartenant aux associations de la Jugendbewegung.

Aucun groupe important de l’Association de la Jeunesse n’était en totalité national-bolcheviste. Mais presque chaque groupe comptait des sympathisants ou des adhérents des mouvements nationaux-révolutionnaires. Les organes nationaux-révolutionnaires ont exercé une action indirecte relativement grande sur les groupes et, inversement, le monde romantique de la Jugendbewegung a influencé la pensée et le style des nationaux-révolutionnaires.

Si l’on fait abstraction du mouvement rural révolutionnaire, du Groupe Oberland et du Werwolf, presque tous les groupes nationaux-bolchevistes ont intégré certains éléments de la Jugendbewegung dans la structure de leurs groupes : groupes d’élites basés sur le principe du service volontaire. La minorité – mais très active – était composée d’anciens membres de la jeunesse prolétarienne, d’anciens communistes ou sociaux-démocrates, presque tous autodidactes ; la majorité comprenait des membres de l’Association de la Jeunesse, d’anciens membres des corps-francs et des associations de soldats, des étudiants – et des nationaux-socialistes déçus à tendance « socialistes ». Seul le groupe Die Tat a recruté des membres dans le « centre » politique.

Au fond, tous ces jeunes étaient plus ou moins en révolte contre leur classe : jeunesse bourgeoise désireuse de s’évader de l’étroitesse du point de vue bourgeois et possédant, jeunes ouvriers décidés à passer de la classe au peuple, jeunes aristocrates qui, dégoûtés des conceptions sclérosées et surannées sur le « droit au commandement » de leur classe, cherchaient à prendre contact avec les forces de l’avenir. Sous forme de communautés d’avant-garde analogues à des ordres religieux, des outsiders sans classe de l’« ordre bourgeois » cherchaient dans le mouvement national-révolutionnaire une base nouvelle qui, d’une part, fasse fructifier certains points essentiels de leur ancienne position (éléments sociaux-révolutionnaires et nationaux-révolutionnaires de « gauche » ou de « droite »), et, d’autre part, développe certaines tendances séparatistes d’une « jeunesse nouvelle » dotée d’une conscience souvent exacerbée de sa mission.

Les hommes qui se rassemblaient là avaient un point commun : non pas l’origine sociale, mais l’expérience sociale. Nous ne songeons pas ici uniquement au chômage, à la prolétarisation des classes moyennes et des intellectuels, avec toutes ses conséquences. Tous ces faits auraient dû, au cours de la radicalisation générale des masses, mener au national-socialisme ou au communisme. Mais, à côté de cette expérience négative, il y en avait une positive : celle d’une autre réalité sociale – l’expérience de la communauté dans le milieu sélectionné que représentaient les « associations » de toutes sortes. En outre – il s’agissait, à quelques exceptions près, des générations nées entre 1900 et 1910 – ces groupes se heurtaient au mutisme des partis politiques existants, lorsqu’ils leur posaient certaines questions.

Aussi le mouvement national-révolutionnaire fut-il, pour tous ceux qui ne se rallièrent pas aveuglément au drapeau hitlérien, une sorte de lieu de rassemblement, un forum pour les éléments de droite et de gauche éliminés à cause de leur sens gênant de l’absolu : collecteur de tous les activistes « pensants » qui essayaient, souvent de façon confuse mais du moins en toute loyauté, de combler l’abîme entre la droite et la gauche.

Tout cela a parfois conduit à des excès de toutes sortes, à un certain romantisme révolutionnaire, à un super-radicalisme trop souvent exacerbé (surtout parce qu’il manquait le correctif d’un mouvement démocratique de masse). Il n’en reste pas moins vrai qu’un certain nombre de jeunes intellectuels de la bourgeoisie « nationale » ont été, grâce à cela, immunisés contre les mots d’ordre contradictoires de la NSDAP. Même dans les organismes militants du national-socialisme, le mouvement national-révolutionnaire a rappelé à l’objectivité et suscité des germes de révolte.

Cette vague de national-bolchevisme allemand n’eut pas d’influence politique. La prise du pouvoir par les nazis mit fin à ses illusions – et à ses chances.

 

Conclusion

Le national-bolchevisme appartient aujourd’hui à l’histoire. Même ses derniers adhérents, la résistance, si lourde de sacrifices, qu’ont menée, dans la clandestinité, beaucoup de ses membres contre le régime hitlérien, la brève flambée de tactique « nationale-bolcheviste » inspirée par les communistes et dirigée par Moscou, tout cela n’est plus que de l’histoire. Quelques-uns des nationaux-révolutionnaires les plus connus ont capitulé devant le national-socialisme. Rappelons ici, à la place de certains autres, le nom de Franz Schauwecker. Exécution, réclusion, camp de concentration, expatriation, furent le lot des résistants appartenant au mouvement national-révolutionnaire – et celui de tous les adversaires de Hitler.

Comme exemple de lutte active et clandestine sous le régime hitlérien, citons Harro Schulze-Boysen, chef du Groupe des adversaires (de Hitler), et Ernst Niekisch, l’un des rares qui, après 1945, « suivirent le chemin jusqu’au bout », c’est-à-dire se rallièrent au SED. La plupart de ceux qui représentèrent autrefois les tendances nationales-révolutionnaires ont adopté des idées nouvelles : c’est le cas de Friedrich Hielscher et du Ernst Jünger « seconde manière ». Ils ont continués à bâtir sur des bases consolidées.

Lorsque le Front National d’Allemagne orientale (pâle copie de la ligne « nationale » du Parti communiste allemand représentée pendant la guerre par le Comité National de l’Allemagne Libre de Moscou et l’Union des officiers allemands du général von Seydlitz), le Mouvement des sans-moi[vii] et la propagande en faveur de « conversations entre représentants de toute l’Allemagne » cherchent à mettre en garde contre le mouvement national-bolcheviste d’autrefois, ou au contraire se réfèrent à lui, ils sont dans l’erreur la plus totale. D’autres réalités en matière de politique mondiale ont créé des problèmes nouveaux – et des buts nouveaux –.

Le compte-rendu – incomplet – que nous avons essayé de faire ici ne tend ni à défendre ni à démolir certaines prises de position de naguère. Les faits parlent d’eux-mêmes.

Le national-bolchevisme allemand de 1918 à 1932 a été une tentative légitime pour former la volonté politique des Allemands. Personne ne peut dire avec certitude si, arrivé à son apogée, il aurait été une variante positive et heureuse, ou au contraire haïssable, de la révolte imminente (inspirée par l’idée collectiviste) des générations intermédiaires contre l’état bourgeois. Il s’est limité à des déclarations grandiloquentes, en fin de compte pré-politiques : la chance de faire ses preuves dans la réalité quotidienne lui a été refusée.

La majorité de ses représentants ont été des hommes intègres, désintéressés et loyaux, ce qui facilite peut-être aujourd’hui, même à ses adversaires de naguère, la tâche de le considérer uniquement, en toute objectivité et sans ressentiment, comme un phénomène historique.

(Aussenpolitik d’avril 1952)

 

 

 

Annexes

Le texte complet du Traité de Versailles (1919) peut être consulté sur le site :
http://mjp.univ-perp.fr/traites/1919versailles.htm

Sur Karl Otto Paetel, on lira l’intéressant article de Luc Nannens, intitulé « K.O. Paetel, national-bolcheviste » et paru dans le N° 5 de la Revue VOULOIR, désormais disponible sur le site suivant : http://vouloir.hautetfort.com/archive/2010/10/10/paetel.html (augmenté de références bibliographiques et de renvois à des articles complémentaires sur le thème).

Nos lecteurs anglophones pourront également consulter, les « Karl M. Otto Paetel Papers » sur http://library.albany.edu/speccoll/findaids/ger072.htm#history. On peut y mesurer la « masse » des écrits de K.O. Paetel non traduits en français à ce jour.

 

Sur Claus Heim et le Landvolkbewegung, on consultera avec profit la thèse de Michèle Le Bars, Le mouvement paysan dans le Schleswig-Holstein 1928-1932. Peter Lang, Francfort sur Main / Berne / New-York, 1986 (une brève biographie de Claus Heim fait partie des documents en annexe) mais aussi Michèle Le Bars, Le « général-paysan » Claus Heim : tentative de portrait, in Barbara Koehn (dir.) La Révolution conservatrice et les élites intellectuelles. Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2003. Bien évidemment pour des versions romancées, mais faisant revivre les événements de façon saisissante, on lire La Ville, d’Ernst von Salomon et Levée de fourches, de Hans Fallada.

 

Sur le Groupe Die Tat : on peut lire l’article d’Alex[andre] M[arc] Lipiansky, paru dans La revue d’Allemagne et des Pays de langue allemande, N°60, du 15 octobre 1932, Paris, intitulé : « Pour un communisme national. La revue Die Tat. ». Cet article a été republié intégralement par le bulletin privé C’est un rêve, N°11, automne-hiver 1996, Marseille. Il est également disponible sur le site de la BNF : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5405292f.r=%22die+t.... D’autre part, Edmond Vermeil, dans son ouvrage Doctrinaires de la révolution allemande 1918-1932, (Fernand Sorlot, Paris, 1938) consacre le chapitre IV au Groupe de la « Tat » (aperçus disponibles sur Google Livres).

 

Sur le groupe des Adversaires (Gegner) on peut lire l’article d’Alexandre Marc paru dans La revue d’Allemagne et des Pays de langue allemande, N°66, du 15 avril 1933, Paris, intitulé : « Les Adversaires (Gegner) ». Cet article a été republié intégralement par le bulletin privé C’est un rêve, N°12, automne-hiver 1996, Marseille. On peut aussi le retrouver sur Gallica (en cherchant bien !)

 

 

NOTES



[i] Source : Documents - Revue mensuelle des questions allemandes - no 6/7 - juin-juillet 1952, pp.648-663 : Karl  A Otto Paetel "Le national-bolchevisme allemand de 1918 à 1932". Il s’agit de la traduction de l’article "Der deutsche Nationalbolschewismus 1918/1932. Ein Bericht," paru dans Außenpolitik, No. 4 (April 1952). [NDLR]

[ii] Karl Otto Paetel fait bien évidemment référence ici au livre de Lénine Le gauchisme, maladie infantile du Communisme : « Mais en arriver sous ce prétexte à opposer en général la dictature des masses à la dictature des chefs, c'est une absurdité ridicule, une sottise. Le plaisant, surtout, c'est qu'aux anciens chefs qui s'en tenaient à des idées humaines sur les choses simples, on substitue en fait (sous le couvert du mot d'ordre "à bas les chefs!") des chefs nouveaux qui débitent des choses prodigieusement stupides et embrouillées. Tels sont en Allemagne Laufenberg, Wolfheim, Horner, Karl Schroeder, Friedrich Wendel, Karl Erler. » et plus loin : « Enfin, une des erreurs incontestables des "gauchistes" d'Allemagne, c'est qu'ils persistent dans leur refus de reconnaître le traité de Versailles. Plus ce point d e vue est formulé avec "poids" et "sérieux", avec "résolution" et sans appel, comme le fait par exemple K. Horner, et moins cela paraît sensé. Il ne suffit pas de renier les absurdités criantes du "bolchevisme national" (Laufenberg et autres), qui en vient à préconiser un bloc avec la bourgeoisie allemande pour reprendre la guerre contre l'Entente, dans le cadre actuel de la révolution prolétarienne internationale. Il faut comprendre qu'elle est radicalement fausse, la tactique qui n'admet pas l'obligation pour l'Allemagne soviétique (si une République soviétique allemande surgissait à bref délai) de reconnaître pour un temps la paix de Versailles et de s'y plier. » (in Lénine, Œuvres complètes, Vol 31, p.37 et p. 70) [NDLR]

[iii] Le texte complet du « Programme » a été traduit par Louis Dupeux et joint aux documents accompagnant sa thèse Stratégie communiste et dynamique conservatrice. Essai sur les différents sens de l'expression « National-bolchevisme » en Allemagne, sous la République de Weimar (1919-1933), 2 volumes, Honoré Champion, Paris, 1976. [NDLR]

[iv] Sur Richard Scheringer, on consultera à profit l’article (en anglais) de Thimoty S. Brown, Richard Scheringer, the KPD and the Politics of Class and Nation in Germany: 1922-1969, in Contemporary European History, August 2005, Volume 14, Number 1

disponible sur le net :

http://www.history.neu.edu/faculty/timothy_brown/1/docume....

[v] Il existe une traduction française de ce livre : Oswald Spengler, Prussianisme et socialisme, Actes Sud, Arles, 1986.

[vi] Cf. Fritz KLOPPE, Der possedismus. Die neue deutsche wirtschaftsordnung. Gegen kapitalismus und marxistischen sozialismus; gegen reaktion und liberalismus., Wehrwolf-verlag, Halle, 1931

 

[vii] « Ohne mich-Bewegung » mené par Kurt Schumacher et dont les protestations seront portées par les syndicats, les intellectuels, les groupes chrétiens et les groupes féministes (en particulier la Westdeutsche Frauenfriedensbewegung).

mercredi, 29 décembre 2010

Philosophie de la non-démocratie

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Philosophie de la non-démocratie

par André WAROCH

Ex: http://www.europemaxima.com/

Le vouloir-vivre ensemble. De notre époque puante, il faudra sûrement retenir ce néologisme dont je ne connais pas l’origine. S’agit-il d’une génération spontanée ? Est-ce une traduction de l’américain ? En tout cas il s’agit, pour les journalistes français, d’une injonction adressée non seulement aux autochtones, mais à tous ceux, même d’origine immigrée, qui refusent de vivre plus longtemps au milieu d’un ramassis de tarés importés du Tiers-Monde islamique.

Les journalistes pratiquent-ils le vivre-ensemble et le vouloir-vivre ensemble ? Bien sûr que non.

Ils habitent dans les beaux quartiers, et leurs enfants vont dans des écoles privées. Ils achètent ce qu’ils ont interdit aux autres, c’est-à-dire le droit de vivre dans un environnement normal. À partir du moment où les frontières ne jouent plus le rôle de filtre social, c’est-à-dire repousser ou expulser les asociaux, le tri se fait à l’intérieur, et il s’agit alors d’une affaire de fric. Celui qui a de l’argent pourra se payer un loft dans le XVIe arrondissement, les autres seront obligés d’habiter avec les racailles. Ils ne peuvent pas habiter à Paris, où l’immobilier est trop cher pour eux, non plus en Province, parce qu’ils n’y trouveront pas de travail.

Comme je n’ai pas de campagne électorale à mener, je ne me sens pas obligé le moins du monde de resservir le couplet démagogique des « élites coupées du peuple ». Nous sommes dans un système démocratique. Les élites ont été élues par le peuple. Les trois dernières élections présidentielles ont été gagnées par l’U.M.P.,  qui gouverne sans interruption depuis 2002 et la fin de la dernière cohabitation. Des solutions alternatives ont été proposées aux Français, par des partis politiques qui prônaient la fin de l’immigration, l’expulsion des indésirables étrangers, et la prison pour les délinquants de nationalité française. Ces propositions comme ces partis ont été massivement rejetés par le peuple. À partir de là, les Français sont dans une impasse. Ils ne veulent plus de la situation actuelle, mais on leur a expliqué qu’expulser les polygames maliens sans-papiers signifierait le retour du nazisme. Nous avons donc affaire à un peuple lobotomisé. Certains en viennent à désespérer. Mais ce désespoir n’est valide que dans la mesure où on considère le système démocratique, en tout temps et en tout lieu, comme le cadre indépassable de toute société éclairée.

On aime à citer le mot de Churchill : « La démocratie est le pire des systèmes, à l’exception de tous les autres ». Le prestige de Winston est tel que, comme concernant d’autres citations venues d’autres personnages de l’histoire, on ne ressent jamais le besoin de l’expliciter d’avantage. Cet argument d’autorité me paraît très insuffisant.

Imaginons que je sois emprisonné pour une raison quelconque. Me voilà dans un fourgon cellulaire, attaché par des menottes, à deux autres détenus que je ne connais pas. Par mes deux poignets, me voilà donc lié, le temps du voyage, à deux autres asociaux. Au détour d’un chemin de campagne, voilà le fourgon qui dérape, et se renverse dans un fossé. Par un miracle quasi-divin, nous voilà libre, mes compagnons d’infortune et moi, tandis que nos geôliers sont inanimés.

Nous nous enfuyons donc dans les bois, apeurés, et en même temps enivrés du parfum exaltant de la liberté. Mais ce que je ne savais pas, c’est que mes deux nouveaux amis ne sont pas des délinquants de droit commun, mais des échappés de l’asile psychiatrique. Ils se connaissent depuis longtemps, et ont développé entre eux un délire tout à fait original : ils veulent se suicider ensemble pour en finir avec ce monde qu’ils honnissent. Nous passons à proximité d’une falaise de quarante mètres, en bas de laquelle des rochers saillants n’attendent que des os à briser et des chairs à meurtrir, et les voilà qui veulent saisir l’aubaine. Comme nous sommes enchaînés, s’ils se jettent du haut de cette falaise, ils m’entraîneront dans la mort.

Je décide de mettre en œuvre le processus démocratique. Nous avons donc un débat contradictoire, au cours duquel je puise dans trois siècles d’argumentaire rationaliste occidental. J’en appelle à Rousseau, à Voltaire, à Alain Minc. À l’issue de ce débat, et toujours dans le strict respect des règles démocratiques, nous organisons un vote. Les deux fous n’ont pas changé d’avis, ils votent pour le suicide collectif. Me voilà donc en minorité. À partir de là, deux attitudes possibles : si je suis un parfait démocrate, j’accepte mon sort, et je me jette du haut de la falaise. Je n’ai pas envie de mourir, mais je dois accomplir mon devoir.

Si je ne suis pas un parfait démocrate, il ne me reste plus qu’une chose à faire : attraper une pierre et les massacrer. Ils vont essayer d’en faire autant, en ayant pour eux la légitimité démocratique, ce qui à ce moment-là n’a plus aucune espèce d’importance; nous voilà revenu à l’âge des cavernes, nous voilà revenus aux antiques lois de la jungle : tuer ou être tué.

Je me considère, dans cette France en perdition, dans la position du détenu attaché de force à des fous.

Je dénie à la majorité du peuple français, que je ne considère ni plus intelligent ni particulièrement plus sage que moi, le droit de décider à ma place ce que va devenir mon pays.

Je ne reconnais pas au peuple français le droit de couler la France. Je ne lui reconnais pas le droit de m’obliger à vivre avec des gens que je méprise et que je déteste. Je n’ai aucune envie de vivre-ensemble. Je veux vivre avec des gens normaux. C’est pour ça que j’ai déménagé. C’est pour ça que les Français déménagent, en ayant pourtant continué à voter pour les hommes qui ont mis en œuvre les politiques d’immigration qui les ont poussé à déménager. Les Français ne sont pas seulement lobotomisés, ils sont schizophrènes.

La démocratie ne peut fonctionner que quand tout le monde est déjà à peu près d’accord sur l’essentiel. En Afrique, elle n’est qu’une gigantesque farce, puisque chacun vote pour le candidat de sa tribu, quelque soit son programme. Les citoyens d’une même nation ne se sentent aucun destin commun.

La France de 2010, je la dégueule en y mettant tout mon cœur. Si on l’enterre un jour, comptez sur moi pour aller pisser sur sa tombe.

André Waroch


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mardi, 28 décembre 2010

Nous vivons la fin de l'Empire romain!

Nous vivons la fin de l’Empire romain !

par Marc ROUSSET

Ex: http://www.europemaxima.com/

chute_de_l_empire_romai.jpgSommes-nous en 370 après J.-C., quarante ans avant la prise de Rome par Alaric en 410, ou en 270 après J.-C., juste avant le redressement in extremis d’une situation anarchique catastrophique par les empereurs illyriens, ce qui prolongea de deux siècles l’existence de l’Empire romain, voilà la question ! Pourquoi cette comparaison ? Aujourd’hui le taux de naissance des personnes d’origine extra-européenne en France est déjà de 17 %. Si rien ne change, avec les 250 000 immigrés par an du Président  Sarkozy et a fortiori les 450 000 immigrés par an que nous amèneraient les socialistes, ce taux passera à 30 % en 2030 et 50 % en 2050 ! Or le point de basculement sociologique est pratiquement déjà atteint; en l’absence de mesures drastiques et urgentes, le cancer de nos sociétés ne peut donc se développer que d’une façon exponentielle avec à terme une inéluctable  guerre civile !

Le succès de l’ouvrage de Thilo Sarrazin en Allemagne (plus de 600 000 exemplaires vendus) démontre que, contrairement à ce qu’affirment les droit-de-l’hommistes naïfs et inconscients, se pose en fait le problème bien réel de la survie de nos sociétés. « Savoir pour prévoir et prévoir pour pouvoir », disait Auguste Comte. La Vérité, c’est que si hier la France a perdu son empire, elle est en train de perdre aujourd’hui sa  langue, sa civilisation, son industrie, sa souveraineté, sa population.

Au-delà du danger mortel migratoire, l’égoïsme matérialiste et individualiste de nos générations, comme le montre le problème des retraites en France, les amène à s’endetter d’une façon irresponsable, à pratiquer la politique de la terre brûlée, à couper des arbres fruitiers pour en faire du bois de chauffage, à sacraliser les droits acquis en lieu et place du Saint-Esprit, selon  les termes de l’Académicienne Chantal  Delsol.

Il est difficile de comprendre ce qui se passe actuellement si l’on ne sait rien de la dislocation du monde romain qui est pour nous un avertissement. Comme du temps de l’Empire  romain décadent, les Barbares sont dans nos murs alors que leurs frères assiégeaient les remparts de la ville; l’homme européen se suicide démographiquement, se réfugie dans la frénésie du bien-être individualiste et matérialiste, ne voit pas venir la catastrophe, persuadé que sa  petite vie ordinaire va durer  l’éternité ! Nos  élites contemporaines sont aussi  aveugles qu’a pu l’être Ammien Marcellin qui écrivait en 385  au Livre XIV de son Histoire : « Rome destinée à vivre aussi longtemps qu’il y aura des hommes… ». Vingt-cinq ans plus tard, Alaric prenait Rome !

Nous établirons successivement le parallèle entre notre époque et la fin de l’Empire romain quant aux valeurs de notre société, à la prédominance de l’argent-roi, à l’immigration et les leçons de la bataille d’Andrinople, à la décadence démographique, au désir de ne plus assumer sa défense, et enfin à l’irruption du christianisme qui peut être comparé à la nouvelle religion  droit-de-l’hommiste.

« La première des vertus est le dévouement à la Patrie », disait Napoléon Bonaparte. Nous en sommes loin; les Bara, les Bigeard de la République paraissent de plus en plus anachroniques ! Aujourd’hui, nos héros lycéens n’apprennent  plus les poèmes de José-Maria de Heredia; ils sont ignares, incultes et manifestent pour leur retraite – vieillesse ! Les Romains  n’ont rien eu à craindre aussi longtemps qu’ils ont pratiqué la dignitas (l’honneur), la virtus (courage et fermeté d’âme), la pietas (respect de la tradition) et la gravitas (austérité naturelle). Selon la pietas, chaque citoyen se trouve dans la situation d’un débiteur insolvable au regard de tout ce qu’il a reçu de ses ancêtres en naissant; cela lui crée moins de droits que l’impérieux devoir de transmettre l’héritage. La pietas insufflait aux Romains l’énergie de se perpétuer et de survivre. Mais  à la fin de l’Empire, les Romains perdirent  toutes  ces qualités.

Les Romains connurent eux aussi l’argent-roi, la corruption, la société marchande sans amour de la Patrie, une société où chacun pensait seulement à améliorer sa propre condition. Les fonctionnaires étaient corrompus. Des incapables, suite à des intrigues, obtenaient des commandements. Il y avait pénurie généralisée de recrues car les représentants de l’aristocratie romaine avaient obtenu le privilège fiscal de pouvoir dispenser pour un prix dérisoire leurs domaines de toute fourniture de conscrits. Des généraux acceptaient de venir au secours d’une ville assiégée que contre le versement d’une rançon. Les soldats affectés aux fortins des frontières s’adonnaient à l’agriculture et au commerce de détail plus qu’au maniement des armes. Les troupes régulières s’illustraient souvent par l’ivrognerie, l’indiscipline, le pillage pour entretenir  leurs familles. Les soldats étaient même parfois victimes des prévarications de leurs chefs.

Les Romains renoncèrent aussi progressivement à se défendre contre les Barbares. Il aurait fallu que la population s’en mêle. Or la constitution de milices d’auto-défense resta exceptionnelle. L’Empire ne comptait plus de soldats citoyens. Le métier était censé être réservé à des professionnels. Les représentants des classes dirigeantes s’enfuyaient devant les envahisseurs ou collaboraient avec eux. Les habitants des villes fortifiaient leurs murailles, mais se rendaient dès qu’on leur promettait la vie sauve. Aujourd’hui, en France, le budget de la défense qui représentait 5,1 % par rapport au P.I.B. du temps du Général de Gaulle ne représente plus que 1,8 % et tend allègrement vers les  1,5 %. La France a rejoint l’O.T.A.N. avec le Président Sarkozy, mais on n’entend plus parler du pilier européen de défense et encore moins du fameux quartier-général européen à Bruxelles. 90 % des régiments ont été dissous et nos forces armées ne disposent même pas d’un nombre d’hommes suffisant en cas d’explosion généralisée des banlieues pour ramener l’ordre et l’État de droit. L’immigration extra-européenne coûte 36 milliards d’euros par an à la France, mais elle ne trouve pas 3 milliards d’euros pour s’offrir un deuxième porte-avions, en dépit des nombreuses avaries et indisponibilités de maintenance du porte-avions Charles-de-Gaulle. Bref, la France renonce de plus en plus d’une façon éhontée à se défendre ! Or, comme le rappelle Julien Freund, une civilisation ne peut faire abstraction de sa puissance militaire. Toute l’histoire humaine dément cette illusion. « Athènes n’est pas seulement la ville qui a abrité Socrate et Phidias, mais aussi une puissance militaire qui a réussi à préserver son originalité grâce au génie stratégique de Miltiade, de Cimon et de Thémistocle (1). »

Rome a aussi connu, tout comme l’Europe actuelle, le déclin démographique. Pierre Chaunu s’est fait l’avocat passionné de cette cause face à notre indifférence. Or la baisse de la natalité est un des signes du renoncement à la vie pour jouir du présent et par peur de l’avenir. Elle est l’expression du refus de défendre les valeurs de la civilisation à laquelle on appartient. « L’heureuse Campanie, qui n’a pas encore vu un Barbare, lit-on dans le Code Théodosien, compte déjà 120 000 hectares où il n’y a ni chaumière, ni homme (2) ». Si la population sous Auguste était de 70 millions, elle n’était plus que de 50 millions à la fin du IIIe siècle.

Les Romains connurent aussi les méfaits d’une politique migratoire inconsciente avec le pillage de l’Italie par les troupes d’Alaric et surtout lors du désastre d’Andrinople qui fut une défaite militaire pour l’Empire avec des conséquences bien plus catastrophiques encore que celle de Cannes face à Hannibal. Les soldats et officiers barbares des légions romaines furent incapables de résister à l’appel du sang face à l’irruption victorieuse de leurs compatriotes sur le sol romain. Les troupes d’Alaric ne cessèrent de voir affluer vers elles des colons d’origine germanique, prisonniers de guerre, esclaves en rupture de ban.

Le comble de la politique migratoire fut cependant le désastre d’Andrinople en août 378 avec l’armée d’Orient. En 375, culbutés par les Huns, les Goths poussèrent jusqu’au Danube pour solliciter l’asile et la protection de Rome. Là, «  debout  sur les berges, dit Eunape, ils tendaient les mains en lançant des lamentations et des cris ». Présentant des rameaux de suppliant, leur chef Fritigern demandait  le droit de passer le fleuve afin de s’établir pacifiquement sur le sol de l’Empire. L’empereur d’Orient Valens, mal conseillé, vit dans ces hommes des mercenaires possibles d’appoint pour ses propres troupes tandis que quelques officiers parlaient au contraire de refouler comme des envahisseurs, ces pacifiques immigrants avec leur famille. « On se moqua d’eux, écrit Eunape, comme des gens qui ne comprennent rien aux affaires publiques. » Le passage du Danube s’effectua dans un désordre indescriptible et avec une insuffisance de précautions des Romains qui laissèrent s’agglomérer cette multitude étrangère avec femmes, armes et enfants. Pendant l’hiver 377, les Goths taillent en pièces les troupes romaines affectées à leur garde; ils s’emparent de leurs armes et de leurs chevaux. Les troupes mercenaires romaines à proximité d’Andrinople rejoignent les rebelles. L’empereur Valens se met  en marche avec l’armée d’Orient et campe le 9 août 378 au pied des remparts d’Andrinople. L’armée impériale romaine fut finalement encerclée et moins d’un tiers échappa à l’extermination. Quant à Valens, il meurt brûlé vif, barricadé dans une  ferme ! Du mythe de l’invincibilité romaine, il ne reste plus rien. Rome est entrée en agonie. Elle durera cent ans.

Byzance tira la leçon du désastre et fit massacrer tous les soldats d’origine gothique. En 400, des Goths furent également massacrés par la population de Constantinople. L’armée de Byzance subit d’autres  épurations au Ve siècle et des Barbares furent éliminés des postes de commandement. Les éléments autochtones restèrent toujours prépondérants dans les armées de Byzance.

Quant à Voltaire, il s’interrogea, lui aussi, à propos de Rome sur son incapacité à s’opposer aux Barbares à l’époque de l’Empire, alors qu’elle avait réussi à en triompher sous la République contre les Gaulois et les Cimbres. La raison, il faut la chercher, selon lui, dans l’irruption du christianisme et chez les intellectuels aussi bien païens que chrétiens. Il invoque la haine que l’ancienne religion de l’Empire portait à la nouvelle, les disputes théologiques substituées au maniement des armes, les querelles sanglantes provoquées par le christianisme, la mollesse se substituant la valeur, les moines remplaçant les agriculteurs et les soldats, les vaines discussions théologiques pendant que les Barbares assiégeaient l’Empire, l’absence d’unicité de la pensée et de volonté. « Le christianisme ouvrait le ciel, mais il perdait l’Empire (3). » Symmaque, de son côté, est aussi célèbre pour avoir protesté publiquement quand les chrétiens, soutenus par Théodose, enlevèrent du Sénat de Rome, en 382, la  statue et l’autel de la Victoire. Là encore, on ne peut pas ne pas penser aux prédictions  actuelles de Jean Raspail dans Le Camp des Saints qui met en cause l’Église catholique  et surtout  le droit-de-l’hommisme, cette nouvelle religion du XXIe siècle, cause principale de la cécité et de l’irresponsabilité  des Européens face aux dangers de l’immigration extra-européenne.

Afin de ne  pas connaître le sort de l’Empire romain, la France, comme la plupart des pays ouest-européens, à défaut d’une nouvelle Jeanne d’Arc  ou de nouveaux empereurs illyriens, a besoin  d’un nouveau de Gaulle, d’un Poutine !

Marc Rousset

Notes

1 : Julien Freund, La Décadence, Sirey, 1984, p. 288.

2 : Michel de Jaeghere, « Le choc des civilisations », in Comment meurt une civilisation, Éditions Contretemps, 2009, p. 211.

3 : Julien Freund, op. cit., p. 112.


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lundi, 06 décembre 2010

The Hermit Kingdom

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The Hermit Kingdom

Matt PARROTT

Ex: http://www.counter-currents.com/

North Korea is perhaps more than any other nation on Earth, completely out of step with our global cosmopolitan overlords. On some level, the fascination in racialist circles is understandable, as the regime is defiantly rejecting foreign influence, celebrating their shared identity, and (most importantly for us) embracing their racial heritage. It’s certainly presented in a distorted light by our government and media.

But North Korea really sucks. Kim Jong-il is hardly a fascist ruler in the Western tradition, with habits and hobbies more reminiscent of Mugabe than Mussolini. He’s a terrible steward of his people, indulging in the sort of material excess that Puff Daddy’s entourage would find embarrassing. For instance, when traveling through Russia on his own private train, he takes breaks for airlifted lobster dinners.

For all the talk of rejecting modernity, he’s a basketball fanboy who delighted in receiving a basketball signed by Michael Jordan on a state visit from Madeleine Albright. He’s seen more mainstream American movies than any of us have. His family’s attempt to replace his country’s traditional beliefs with a bizarre “cult of personality” is about as far from any Tradition as one can get.

However, as awful as North Korea is, and it’s about as awful as it gets, it has managed to retain its ethnic identity intact. It’s hard to say how much of this is actually due to ideology (his cultural tastes leave me skeptical). I suspect it’s for the same reason that my hometown has remained ethnically homogeneous: poverty.

Just as God strikes his favored females with ugliness to protect their virginity, he strikes his favored communities with poverty to protect their racial purity. Had the good people of Michigan chased Henry Ford out of the state with pitchforks and burned their factories to the ground, the state would still be a safe and solvent replica of its original settlers’ Nordic homeland.

South Korea, Japan, Taiwan, and China are increasingly under pressure to solve their “demographic problem” of growing old by swallowing the spider of third world immigration. North Korea has been under no such pressure. Even African war refugees would rather starve in a tent city in a tropical climate among their own than starve in North Korea.

As awful as North Korea is, the rising tide of color will part like the Red Sea around it. As awful as North Korea is and as maniacal as Kim Jong-il is, a nation that doesn’t do away with itself can redeem itself later. It can have a future. Fortunately, there’s no dichotomy here. We can borrow the one thing that North Korea’s doing right, then abandon our colonial holdings in Japan, South Korea, and Taiwan so the Chinese won’t feel the need to prop up this madman and his buffer state.

jeudi, 18 novembre 2010

Big Brother et Mickey Mouse

Big Brother et Mickey Mouse

Par François Bousquet

La gauche a toujours aimé se faire peur en se jouant des films d’horreur. Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde, n’est-ce pas !

On connaît le refrain, il scande un demi-siècle d’antifascisme parodique. On le croyait inusable, mais il a vieilli. Il faut dire que la bête immonde a profondément mué. Elle ne porte plus des cornes, mais des Ray Ban. La chirurgie esthétique a adouci ses traits. Chemin faisant, on est passé des années 40 au CAC 40. C’est beaucoup plus fun. Il manquait un nom à cette nouvelle bête. Raffaele Simone lui en a trouvé un, c’est « le Monstre doux », titre de son dernier livre***, qui a fait pas mal de remous en Italie à sa sortie en 2009, dans un pays berluscosinistré. L’ouvrage n’est pas sans intérêt, même s’il n’apporte rien de nouveau, en tout cas rien qui n’ait déjà été dit par Tocqueville. Ce monstre doux, c’est l’Occident qui virerait à droite, selon Simone, mélange de Big Brother et de Mickey Mouse.

On a beau savoir qu’on ne prête qu’aux riches (et donc à la droite), on ne voit pas trop ce qu’elle vient faire ici, fût-elle génétiquement modifiée. Certes, la gauche a perdu la main, on le concède volontiers à l’auteur, mais elle a encore presque toutes les cartes. Ceux d’entre vous qui travaillent dans l’édition, le journalisme, l’éducation, la culture, en savent quelque chose. Elle est le pays légal figé dans une posture avant-gardiste, montrant la voie à des populations contrariées qui la désavouent dans les urnes. Ce désaveu attriste Raffaele Simone. Il ne le comprend pas. C’est pourtant bien simple : la gauche est confrontée à l’usure du pouvoir. Comme toutes les machines idéologiques longtemps dominantes, elle parle dans le vide. Pour autant, on ne sache pas que la droite l’ait remplacée, ou alors une droite aux hormones made in USA. Non, ce qui triomphe aujourd’hui, c’est la société du spectacle, le marché, l’hyperconsommation, l’obésité, le télévoyeurisme, etc. Qu’est-ce que la droite a à voir avec ça ? Raffaele Simone ne nous le dit pas.

Notre monde est résiduellement politique. Les libéraux et les libertaires, longtemps minoritaires de part et d’autre de l’échiquier politique, ont vampirisé ce qu’il restait de droite et de gauche historiques. Leurs mots d’ordre sont devenus notre quotidien. Jouissez, consommez, panurgez. L’un des maîtres à penser de la géopolitique américaine, Zbigniew Brzezinski, a appelé cela l’âge du « tittytainment », contraction d’« entertainment » (divertissement) et de « tit » (le sein, au sens d’allaitement maternel). Mais Juvénal, qui était meilleur poète que Brzezinski, a donné pour toujours la formule à succès des empires sur le déclin : panem et circenses. Des barres chocolatées et des jeux télévisés, ça a moins de gueule que les jeux du cirque, mais ça n’est guère différent.

François Bousquet

Source : Le Blog du Choc du Mois [1].

*** Raffaele Simone, « Le Monstre doux. Pourquoi l’Occident vire-t-il à droite ? », « Le Débat », Gallimard, 192 p. 17,50 €.


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