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mercredi, 17 octobre 2012

La grande peur des temps présents

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La grande peur des temps présents

par Georges FELTIN-TRACOL

Depuis 1989 et la parution des Ennemis du système, Christophe Bourseiller s’intéresse aux « périphéries politiques ». Désormais maître de conférence à Sciences Po – Paris, cet acteur de cinéma et de publicité a consacré de nombreux ouvrages à l’« extrême gauche » (Les Maoïstes en 1996, Histoire général de l’ultra-gauche en 2003), à l’« extrême droite », au phénomène sectaire (Les Faux Messies en 1993, Carlos Castaneda. La Vérité du mensonge en 2005), aux nouvelles sexualités (Les Forcenés du désir en 2000) et à la franc-maçonnerie (Un Maçon parle en 2010).

Avec L’extrémisme. Une grande peur contemporaine, Bourseiller poursuit sa description des extrêmes politiques. Outre une préface convenue de l’universitaire Pascal Ory, l’ouvrage se divise en quatre grandes parties : une introduction qui tente de cerner l’extrémisme perçu comme un « animal insaisissable », une conclusion qui examine le concept même d’« extrémisme » et deux parties centrales, inégales en pagination et en réflexions contenu qui portent respectivement sur les « extrêmes gauches » et les « extrêmes droites ». Ces dernières n’occupent que 67 pages alors que les précédentes en couvrent quelque 137, même si une vingtaine se rapporte au négationnisme au sein de l’ultra-gauche, aux pensées libertaires et aux anarchismes marginaux (anarchisme de droite micberthien, anarcho-capitalisme libertarien, etc.).

Ce déséquilibre n’est pas que quantitatif. La partie traitant de l’extrême droite est assez pauvre et superficielle. La distinction entre les « contre-révolutionnaires » (royalistes, catholiques traditionalistes, traditionalistes inspirés par Guénon et Evola…) – le sédévacantisme n’est pas mentionné ! -, le F.N. envisagé comme un « populisme calculé (p. 199) » et les « révolutionnaires » (« N.D. », nationalistes, néo-nazis, nationaux-communistes, post-nationalistes…) est décevante. On y décèle des limites déjà relevées dans ses précédents ouvrages. Bourseiller a beau déclaré que « si le nomadisme est plus intense que dans le camp adverse, la rigidité doctrinale semble moins prégnante   (p. 193) », il affirme qu’« il n’est pas rare de voir un militant démarrer dans le royalisme, devenir nationaliste révolutionnaire, puis national-communiste, passer par la mouvance néonazie, et aboutir dans un parti populiste (pp. 192 – 193) ». Ce cheminement est moins fréquent qu’il ne le pense.

Bourseiller commet d’autres erreurs. Il appelle Alain de Benoist « Alain de Benoist de Gentissart », ce qui est inexact si on lit Mémoire vive: « Peut-être parce qu’il [lui] est arrivé de signer quelques textes de jeunesse du nom de Cédric de Gentissart, mais ce n’est qu’une légende parmi d’autres (1). » Il range Bruno Mégret au sein des droites modérées alors qu’il fut formé par le Club de l’Horloge. Si Bourseiller les commet, c’est parce qu’il n’est pas en phase avec ce sujet d’étude qu’il ne connaît pas intimement. En revanche, malgré les nombreuses critiques, parfois violentes, provenant de l’ultra-gauche, reconnaissons qu’il se débrouille mieux avec ce thème, ce qui est logique puisqu’il écrivit en préambule de sa biographie de Guy Debord qu’il créa, seul et unique membre, un Parti communiste marxiste-léniniste-maoïste-stalinien (P.C.M.L.M.S.), puis un Mouvement situationniste pour un tourbillon créatif (M.S.T.C.), et enfin un Mouvement créateur situationniste subversif (M.C.S.S.), respectivement dotés de proto-revues à lecteur unique, La Lutte et Le Tourbillon des masses (2). Pour ses détracteurs de gauche, Bourseiller serait indigne de les aborder, car « on ne peut étudier l’extrême gauche que si l’on est soi-même militant ou sympathisant (p. 52) ». S’il n’est ni l’un, ni l’autre, il y a cependant longtemps baigné; c’est la raison pour laquelle son analyse sur les « gauchismes » est plus conséquente que sur les « dextrismes ».

Christophe Bourseiller établit une bonne typologie en distinguant, d’une part, les léninistes des non léninistes, et, d’autre part, les modernistes des invariants. Ainsi muni, il raconte le pablisme, les « gauches italiennes » bordiguistes, le « communisme des conseils » du Néerlandais Anton Pannekoek, etc. Il retrace la genèse du N.P.A. et de sa matrice, la L.C.R., de Lutte ouvrière, du Parti ouvrier indépendant, républicain et souverainiste, des courants post-maoïstes ou néo-staliniens tels Vive le P.C.F. ! d’Emmanuel Dang Tran, farouche opposant interne au Front de Gauche, ou le P.C.O.F., défenseur hexagonal de l’héritage maoïste de l’Albanie d’Enver Hodjah. On peut regretter l’absence des groupusculaires Parti eurocommuniste et du Parti communiste juchéen de France devenu depuis peu le Parti Juché de France. L’auteur est plus disert sur les différentes tendances de l’anarchisme (communisme libertaire, socialisme libertaire, anarcho-syndicalisme, syndicalisme révolutionnaires et individualisme stirnérien). Cette première partie peut être une introduction correcte à la découverte de ce continent politique étrange et méconnu.

Par tous ces exemples, Bourseiller veut comprendre l’extrémisme qui serait le parent pauvre des sciences politiques. Malgré des différences ontologiques entre les extrêmes, il remarque néanmoins que « les pratiques se ressemblent : on pointe un même triptyque de hiérarchie, de violence et de transgression (p. 44) ». Le célèbre politologue, Pierre-André Taguieff, a lui aussi réfléchi sur la notion d’« extrémisme ». Dans un article à la conclusion grotesque paru dans un quotidien hexagonal, Taguieff juge que « ce qu’on appelle “ l’extrême droite ” n’est pas le produit d’une droitisation de la droite, ni de l’extrémisation de l’esprit droitier. Ladite “ extrême droite ” est aussi étrangère à la droite libérale qu’à la gauche socialiste réformiste. Elle n’est pas une super-droite ni une hyperdroite. Elle ne se situe pas “ à droite de la droite ”, selon l’expression aussi confuse que convenue. Elle n’est ni extrêmement de droite ni radicalement de droite. L’expression “ droite radicale ” ne change rien au problème de catégorisation : remplacer “ extrême ” par “ radicale ” n’est qu’une coquetterie verbale. Il en va de même avec la distinction illusoire entre “ droite extrême ” et “ extrême droite ”. Toutes ces expressions ne sont que des étiquetages polémiques sans contenu conceptuel, présupposant une vision essentialiste de la droite (3) ».

En se référant à Jacques Ellul, auteur en 1972 De la révolution aux révoltes, Bourseiller estime que l’extrémiste serait finalement la « figure ultime du libéral (p. 259) ». Par conséquent, nos sociétés hypermodernes individualistes de masses s’en accommoderaient assez bien d’autant qu’elles en sont pas déstabilisées, mais au contraire renforcées… Or cette conclusion ne se rapporte-t-elle pas à la seule « extrême gauche » beaucoup plus soluble dans l’hypermodernité que les « extrêmes droites » plus « détonnantes » ? « Considérée froidement, poursuit Taguieff, l’extrême droite apparaît […] comme un produit de synthèse instable, né du mélange, selon divers dosages, de thèmes empruntés aux droites non libérales et à l’extrême gauche, qui n’est pas non plus une gauche gauchisée ou extrémisée, mais un pseudo-gauche dont l’horizon n’est autre que la Révolution. […] L’extrême droite n’est pas plus à droite que la droite, elle l’est moins. Sa dimension réactionnaire s’accompagne toujours d’un volontarisme révolutionnaire. On peut la dire “ ni gauche ni droite ” (comme le fascisme ou l’anarchisme). On peut aussi la caractériser comme “ mi-gauche mi-droite ”. Elle oscille ainsi entre le point neutre (ni l’un ni l’autre) et le point complexe (l’un et l’autre). » Taguieff considère au final que les traits principaux de l’« extrême droite » (autoritarisme et violence) se rencontrent « aussi dans les courants révolutionnaires de type blanquiste, léniniste ou maoïste. C’est à l’extrême gauche que l’extrême droite ressemble le plus ». Mimétisme du « fer à cheval » ? Probablement pour Taguieff. Bourseiller, lui, en est moins convaincu. Passionné par les avant-gardes, il croît plutôt que le phénomène extrémiste tend à « pivoter, du politique vers le culturel. Sur un plan culturel, les mouvements extrémistes, ou du moins certains d’entre eux, sont-ils, ou ont-ils été les foyers d’émergence de pensées radicales ? C’est notre constat (p. 266) ».

L’extrémisme pour Bourseiller préparerait donc le monde de demain. En effet, « par-delà les programmes, les manifestes et les excommunications, l’extrémisme apparaît comme le principal cheval de Troie des contre-cultures, ces singularités qui viennent perturber le champ culturel pour annoncer le changement d’époque. L’extrémisme mène à la radicalité (p. 279) ». N’est-ce pas là de bon augure ?

Georges Feltin-Tracol

Notes

1 : Alain de Benoist, Mémoire vive. Entretiens avec François Bousquet, Éditions de Fallois, Paris, 2012, p. 16.

2 : Christophe Bourseiller, Vie et mort de Guy Debord (1931 – 1994), Plon, coll. « Agora », Paris, 1999, pp. 20 – 21.

3 : Pierre-André Taguieff, « Le sens des extrêmes », Le Figaro du 31 mai 2012.

• Christophe Bourseiller, L’extrémisme. Une grande peur contemporaine, préface de Pascal Ory, C.N.R.S. Éditions, Paris, 2012, 303 p., 22 €.


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mercredi, 10 octobre 2012

Compassion n’est pas raison

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Compassion n’est pas raison

par Pierre LE VIGAN

La compassion se porte bien. Mais qu’est-ce que la compassion ? C’est un ressenti. C’est un partage de sentiments voire une communion. C’est un « éprouvé avec », plus encore que le « souffrir avec » qu’indique l’étymologie. C’est quelque chose comme la sympathie dans la Théorie des sentiments moraux (1759) d’Adam Smith, qui fonde selon lui notre conduite morale.  La compassion est un thème de société depuis qu’elle est devenue un affect obligatoire, à l’opposé du « soyez dur » de Zarathoustra. Myriam Revault d’Allonnes souligne le « déferlement compassionnel auquel notre société est aujourd’hui en proie ». Pourquoi notre société est-elle si compassionnelle ? Ce n’est pas un hasard. C’est même un symptôme.

Une compassion qui s’étend à tout et à tous

La compassion vaut identification. En ce sens, elle est le produit d’une vision égalitaire des hommes. Dans les sociétés aristocratiques, la compassion n‘a de sens que pour ceux de sa caste et à l’intérieur de celle-ci. À l’inverse, dans les sociétés démocratiques le premier venu (ou le dernier venu si on se réfère aux flux migratoires) devient le semblable de tout le monde. Tocqueville, dans La démocratie en Amérique (1835), remarque que nos sociétés, qu’il qualifie de démocratiques, au sens où elles sont caractérisées par un égalitarisme de principe et non de situation sociale, sont unifiées autour d’un affect commun : la compassion. Il remarque que notre sensibilité se porte sur plus d’objets que ce n’était le cas pour nos pères (c’est-à-dire pour les hommes des sociétés aristocratiques). C’est que notre compassion s’étend désormais à tous les hommes, et non plus seulement à ceux de notre rang. La compassion s’est élargie.

La notion de compassion comme affect commun trouve son origine chez Rousseau même s’il emploie essentiellement les termes de pitié et de commisération. La pitié est pour l’auteur des Confessions le socle de la reconnaissance du semblable. La compassion / pitié est la conséquence de la reconnaissance de la subjectivité humaine. Elle repose tout autant sur l’amour des autres que sur l’amour de soi. La philia, l’amitié est fondée dans la philautia, l’amour de soi, ce qu’Aristote appelait l’« égoïsme vertueux ». S’aimer soi même est la condition pour aimer les autres selon Rousseau. La compassion appartient ainsi à ce que Rousseau croit être la nature de l’homme. La compassion serait même une vertu naturelle voire la mère de toutes les vertus. C’est la naissance d’une conception « moderne » des liens entre les hommes.

La compassion universelle s’accompagne de l’essor de la grande muflerie moderne

Nous vivons toujours sur cette conception comme quoi la compassion, dont la déclinaison forte est la pitié, est le mode moderne, et donc normal dans nos sociétés, du partage du sensible, de ce que l’on sent et ressent.

Cette conception pose plusieurs questions. Tout d’abord, l’extension du champ de la compassion lui fait perdre en intensité. Si on est sensible à tous les malheurs du monde on n’est pas sensible à l’un plus qu’à l’autre. La compassion universelle est par ailleurs inévitablement abstraite. Elle devient sans visage. Ou bien les visages ne sont que ceux des écrans de télévision. Force est aussi de constater que l’extension de la compassion va avec un déclin de la politesse de proximité ou encore de la civilité. De ce qu’Orwell appelait la décence ordinaire. C’est ainsi que se répand en même temps qu’une compassion universelle abstraite et obligatoire une « panbéotie » ou grande muflerie concrète, celle dont parlait Charles Péguy. Ce n’est pas le moindre paradoxe. « Le progrès de la compassion va de pair avec la régression de la civilité », note Alain Finkielkraut. Un risque qu’avait mesuré Rousseau qui écrivait : « Défiez vous de ces cosmopolitiques qui vont chercher loin dans leurs livres des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux (Émile ou l’éducation, 1762) ».

Compassion, tyrannie de la transparence et dictature de l’urgence

La compassion rencontre d’autres apories. Elle amène à voir les similitudes plus que les différences. A voir ce qui ressemble plus que ce qui distingue. La compassion minore ainsi les distinctions. Elle implique que nous sommes tous égaux au sens où nous serions tous semblables. Elle participe ainsi à la grande érosion moderne des diversités. La compassion implique en outre que ses objets se prêtent au jeu c’est-à-dire acceptent de se montrer en leur malheur. La compassion va avec l’exigence ou même la tyrannie de la transparence, comme nombre d’affaires judiciaires contemporaines en témoignent. La compassion va ainsi avec un effacement de la pudeur et encore de la honte. La compassion suppose en partie de sortir du registre de l’honneur et de la honte pour entrer dans celui de l’exposition voire de l’exhibition, ce qu’avait bien vu Nietzsche.

L’impatience de la pitié

En outre, la compassion, par exemple dans le cas des drames humanitaires,  tels les guerres et les famines, amène à une dictature de l’urgence. Il faut « réagir tout de suite », ne pas « tergiverser ». C’est l’impatience de la pitié. Au risque de faire n’importe quoi, voire plus de mal que de bien. Au risque d’attiser par exemple une guerre tribale, comme en Libye, au lieu de favoriser des négociations.

Il y a un extrémisme de la compassion. Il peut être terroriste. Il peut y avoir une fureur de la pitié, qui amène à déchaîner la haine contre de présumés coupables. « Les malheureux » disait Robespierre à propos du peuple souffrant. On peut penser de même qu’Hitler avait une grande compassion pour la situation difficile du peuple allemand après sa défaite de 1918. Compassion qui peut se retourner en fureur contre les prétendus responsables des malheurs du peuple.

Le problème qui se pose à nous maintenant est toutefois autre que celui des révolutionnaires de droite ou de gauche. La compassion est devenue universelle comme nous l’avons vu. Tient-elle lieu alors de politique ? Doit-on s’en satisfaire ? Pour Rousseau la compassion suppose de ne pas se prendre pour celui qui souffre. La pitié n’est pas pour Rousseau un sentiment fusionnel, elle suppose la distance de la réflexion. Il ne s’agit pas de s’identifier à l’autre mais de comprendre au contraire la différence de l’autre. Rousseau écrit : « La pitié est douce, parce qu’en se mettant à la place de celui qui souffre, on sent pourtant le plaisir de ne pas souffrir comme lui (Émile) ». La compassion ne peut donc être directement politique. Elle ne peut l’être qu’à travers des médiations. Celles-ci sont de plusieurs ordres. Il s’agit bien sûr de comprendre. Sortant de la compassion immédiate, il s’agit d’analyser ce qui se passe et pourquoi. Un exemple ? Il y a une famine en Somalie. Pourquoi le pays a-t-il éclaté en trois régions ? Le Somaliland, le Puntland, et la région de Mogadiscio ? Pourquoi la situation au Somaliland est-elle beaucoup moins dramatique ? Que faire et comment ? A-t-on une simple stratégie de communication ou une stratégie politique à long terme ?

Il s’agit aussi de savoir si toutes les compassions doivent être mises sur le même plan. Ou si « les nôtres » – et selon quel critère les juge-t-on ainsi – doivent passer avant « les autres ». Non en fonction d’une valeur plus grande « en soi » mais au nom du simple principe – par définition relatif – de la primauté de la proximité.  C’était peu ou prou la vision d’Aristote. Il parlait de « sphères d’appartenances » plus ou moins rapprochées et expliquait que la compassion commence au-delà des gens très proches de nous (car ce qui les atteindrait nous ferait peur et mal et ne provoquerait pas une simple compassion) mais ne va pas jusqu’aux gens très éloignés (pour qui prédominerait l’indifférence). La compassion est pour Aristote un « entre deux », c’est une marge.

La compassion universelle a un lien avec le politique. Elle est fondée sur l’abstraction d’un lien entre supposés semblables. Mais le lien politique est à la fois abstrait et situé. S’il va par définition au-delà du charnel (qui n’est pas politique), il n’est pas non plus universel. Il s’inscrit dans un cadre national, ou impérial, mais non pas universalisable. C’est pourquoi l’abstraction du lien compassionnel ne peut être une politique. Rousseau dit que la pitié doit conduire à la justice. Mais celle-ci ne résulte pas d’un simple ressenti. Bien entendu, celui-ci y participe. La richesse insolente de certains provoque l’indignation quand d’autres meurent de faim. Et il y a une dimension politique dans cette indignation. Mais le ressenti ne fonde jamais une justice et chacun sait au demeurant que vouloir appauvrir les riches n’a généralement pas suffi à faire mieux vivre les pauvres. La pitié non plus que la compassion ne fonde une politique et même la justice, si elle est nécessaire, n’y suffit pas. « Il y a des affects politiques fondamentaux comme la colère, comme l’indignation qui sont comme un substrat, un préalable à l’action », écrit Merleau-Ponty dans la préface de Signes. Nous sommes bien d’accord. Mais un levier, mais l’indignation-levier ne suffit pas, il faut à la politique un projet, une analyse des rapports de force, une vision, et sans doute même une poétique. La compassion dispense de la raison, et conforte les stratégies des grandes puissances et les pouvoirs de l’oligarchie.

Le principal danger qui menace de transformer la compassion universalisée en nuisance est la réduction de l’autre au même. Paul Audi note : « La pire violence que l’on puisse faire à l’autre, c’est de ne pas altériser le semblable. […] Tant que l’on altérise pas le semblable, on est dans une logique d’appropriation de la réalité de l’autre, ce qui est la pire violence que l’on puisse lui faire ». Voir l’autre comme le même, c’est décidément le mal contemporain qui, de la colonisation hier à l’immigration aujourd’hui constitue la menace principale contre l’identité des peuples.

Pierre Le Vigan

• Myriam Revault d’Allonnes, L’Homme compassionnel, Le Seuil, 2008, 103 p., 10 €.

• Paul Audi, L’empire de la compassion, Encre marine, 2011, 152 p., 19 €.


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lundi, 08 octobre 2012

L’histoire est écrite par les vainqueurs, jusqu’au jour où…

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L’histoire est écrite par les vainqueurs, jusqu’au jour où…

Dominique Venner

Ex: http://www.zentropa.info/

Plus que les grandes victoires, les grandes défaites font les grandes épopées, l’Iliade pour la guerre de Troie, les Thermopyles pour les Spartiates, Numance pour les Ibères, Alésia pour Vercingétorix. Le procès et la mort de Jeanne d’Arc plus que sa victoire d’Orléans. Waterloo plus qu’Austerlitz, sans compter Camerone, Sidi Brahim, Dien Bien Phu… Charlemagne a remporté d’innombrables victoires, mais ce qui reste de lui, c’est la Chanson de Roland qui magnifie l’une de ses rares défaites.


Je pensais à ce paradoxe bien européen en regardant récemment le DVD de Braveheart de Mel Gibson. Accompagnant les images somptueuses des Highlands survolées par un aigle, des mots ouvrent le film en voix off. On les entend peu souvent : « L’histoire est écrite par ceux qui pendent les héros… » Ces mots sont une réponse à ceux qui m’interrogent sur la signification de certains de mes livres, l’histoire des Sudistes (Le blanc soleil des vaincus), celle du Baltikum, celle aussi de la sombre saga des gardes blancs pendant la guerre civile russe (Les Blancs et les Rouges). Ces livres avouent un attrait pour les vaincus courageux. Mais, courage ou pas, l’histoire des vaincus est toujours occultée, dénaturée, ou même criminalisée par les vainqueurs. Elle constitue l’enjeu posthume de conflits qui ne cesseront jamais. Après les guerres idéologiques et religieuses, les vainqueurs veulent vaincre jusqu’à la mémoire de leurs adversaires. Après dix-sept siècles, le jeune empereur Julien, très fidèle à sa propre religion, est toujours qualifié d’ « apostat », épithète infâmante imposée par l’Église devenue triomphante après son OPA réussie sur l’Empire romain à la fin du IVe siècle. Quand les vainqueurs sont habiles et puissants, les instruments de la parole publique, l’État, l’Université et l’Ecole participent à l’entreprise. Pour l’historien indépendant, tout est donc à découvrir à ses risques et périls derrière le discours officiel. Il n’y a rien de plus stimulant, mais rien de plus dangereux.


Les conflits idéologiques et quasi religieux du XXe siècle ont été annoncés par la guerre de Sécession américaine (1861-1865). Ils ont peu d’équivalent dans le passé, sinon lors du triomphe imprévu du christianisme sur le paganisme romain au IVe siècle. Les guerres de religion au XVIe et XVIIe siècle n’eurent pas le même caractère absolu puisqu’elles se terminèrent par un partage du monde entre protestants et catholiques. Il n’y eut donc pas de vrais vaincus, sauf en France avec les huguenots. Deux puissances hostiles campaient chacune sur leurs positions, affichant leur propre interprétation du passé. La nouveauté du XXe siècle tient au caractère écrasant de la défaite des uns et de la victoire des autres. Du jamais vu avec cette ampleur et cette brutalité, sinon pour les hérésies au sein des monothéismes, écrasées par les massacres, le feu et l’oubli.

Dans ma génération et les suivantes, celles qui n’étaient pas encore nées à l’époque du conflit mondial puis de la décolonisation, un certain nombre de jeunes Européens arrivant à l’âge adulte, éprouvèrent une conscience aiguë et douloureuse d’être les héritiers de défaites presque cosmiques. J’ai vécu cela au temps de la guerre d’Algérie. Pour les Français et les Européens, ce fut une défaite (politique et nullement militaire), ne pouvant que renforcer la conscience d’une catastrophe fatale. Si l’un de mes premiers livres a été consacré à l’histoire des Sudistes c’est parce que je ressentais intuitivement la défaite du « Vieux Sud » comme le premier acte de ce qui fut accompli chez nous dans la seconde moitié du XXe siècle. Jadis, j’ai lu l’Invaincu (The Unvanquished) de William Faulkner avec le sentiment exaltant et douloureux d’être immergé dans ma propre histoire. J’étais séduit par des vaincus courageux qui jamais ne se renient. Je le suis toujours.


Parfois, de façon imprévue, il arrive pourtant que les vaincus prennent leur revanche dans l’imaginaire des vivants. Il en fut ainsi pour les Sudistes avec Autant en emporte le vent, le roman et le film. Il en a été de même lorsque le président Poutine décida la réhabilitation des armées blanches et de leur chef, le général Denikine, ainsi que leur réintégration dans la mémoire russe.

Dominique Venner

dimanche, 07 octobre 2012

La fiducia riparte da noi

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Claudio RISE:

La fiducia riparte da noi

Claudio Risé, da “Il Mattino di Napoli” del lunedì, 1 ottobre 2012, www.ilmattino.it

La patologia più diffusa oggi? La sfiducia. E non è solo il frutto degli ultimi scandali, o della crisi. E’ qualcosa di sotterraneo, che si sta sviluppando lentamente, da anni, non solo in Italia. Sfiducia verso le autorità, lo Stato, i superiori. Ma anche verso i genitori, i figli. E, soprattutto, se stessi.

La corruzione è legata, nel profondo, anche a questo. Facciamo molta fatica a pensarci onesti. Sarà ben difficile diventarlo finché vediamo in questo modo noi stessi e gli altri.


Questa sfiducia porta con sé il pessimismo: se non mi fido di nessuno, la vita diventa più difficile. Ed alimenta la paura, lo stato emotivo in cui crescono ansia, e instabilità.

All’origine di siffatto scenario, che rende difficile superare le crisi e risanare persone e nazioni c’è un sentimento preciso: la sfiducia.


Sul perché sia diffuso oggi, le versioni sono molteplici. Una buona parte della psicoanalisi, soprattutto dagli anni 30 del Novecento in poi, ha messo sotto osservazione il rapporto del bimbo con la madre, dato che lì si sviluppa la fiducia (o sfiducia) verso gli altri, e il mondo. I cambiamenti nella famiglia, l’aspirazione femminile al lavoro, il trasferimento dalle campagne alle città, e molto altro, avrebbero reso meno accoglienti e più insicure le madri, e istillato questa fondamentale sfiducia nei figli.
Molti sogni di caduta, anche ripetuti da grandi, sarebbero legati alla fantasia (spesso riconosciuta da madri e padri) di lasciar cadere il figlioletto che hanno in braccio, inconsciamente percepita dai figli come pericolo.


Naturalmente, ciò non basta a spiegare la crescita della sfiducia, e delle diverse paure che questo non fidarsi alimenta.


Anche il crescente moltiplicarsi di contratti, di obblighi e diritti giuridicamente tutelati verso gli altri, paradossalmente aumenta l’insicurezza e la sfiducia. I genitori adempiranno gli standard correnti, illustrati dai media, o devo farli “richiamare” ai loro doveri da assistenti sociali, psicologi, magistrati, giornalisti?

Queste nuove possibilità, che sono in effetti anche protezioni, rendono però fragile fin dall’infanzia un rapporto di fiducia di cui lo sviluppo della personalità ha d’altra parte assoluta necessità.
Lo stesso accade per le innumerevoli altre tutele: sindacali, sanitarie, professionali, amministrative, affettive.


L’altro sarà davvero “in ordine”? O ci saranno in giro batteri, irregolarità, secondi fini?
Queste domande ci spingono ad uno stato psicologico molto vicino al disturbo paranoico, che nelle società di massa diventa sospetto generalizzato e infezione psichica collettiva. Tanto più pericolosa quanto più queste società apparentemente permissive e tolleranti non sviluppano nei propri membri senso critico e autocensure, ma autorizzano a trasferire sugli altri timori e inadeguatezze che percepiamo presenti già in noi stessi.


La mancanza di fiducia si rivela così essere la buccia di banana su cui sta pericolosamente scivolando la nostra società ex opulenta (come racconta tra gli altri la filosofa Michela Marzano che ha dedicato al tema il suo ultimo saggio: Avere fiducia).

Inutile, anzi controproducente, si rivela l’icona pubblicitaria della “trasparenza”. L’uomo, in quanto dotato di spessore e contenuti, non può essere trasparente. Deve, anzi, imparare a riconoscerli e difenderli dalle invasioni massmediatiche. Quando poi necessario ed utile a sé e agli altri, deve però impegnarsi nel cambiamento, senza aspettare di esservi richiamato dall’Autorità. Potrà così sviluppare una più tranquilla fiducia in se stesso. Base indispensabile per aver fiducia negli altri.

jeudi, 07 juin 2012

Politiquement correct, occidentalisme impérialiste et fondamentalisme sunnite

Politiquement correct, occidentalisme impérialiste et fondamentalisme sunnite

par Costanzo PREVE

I

1e05225eed30502e1f4540fba2cfd9c6_xl_5qfbhvj46zs4okgs8co4swow8_brydu4hw7fso0k00sowcc8ko4_th.jpgMa déclaration écrite que, si j’avais été Français, j’aurais voté pour Marine Le Pen au premier tour, et Hollande contre Sarkozy au second tour ne pouvait m’attirer que des critiques. Je ne prendrai ici en considération que celles qui m’ont été adressées par des amis : Andrea Bulgarelli, Lorenzo Dorato, Alessandro Monchietto, Maria Serban.

Ces critiques sont de trois sortes.

La première porte sur la brutalité avec laquelle j’ai violé le Politiquement correct. Cette violence serait une attitude inconsciente et même provocatrice, puisque le Politiquement correct demeure un code d’accès au seul domaine qui aujourd’hui m’importe vraiment, qui est celui de la philosophie. Du calme ! – me dit-on. C’est une chose que d’être une voix qui chante en solo, comme tu le fais depuis vingt ans, c’en est une autre que de vouloir épater le gauchiste (1), ce que je traduis ici par « scandaliser la gauche ». Par là, je fournirais trop facilement un prétexte à ceux qui prétendent faussement que je serais passé de gauche à droite.

La seconde concerne la pensée même de Marine Le Pen. Celle-ci aurait tout au plus une conception « de droite sociale traditionnelle », se rapportant à une prépondérance « impériale » française rénovée (2), mais sans considérer le moins du monde les rapports sociaux de production entre les classes.

La troisième sorte de critiques vise l’anti-islamisme (3) radical de Marine Le Pen; si radical, qu’il confinerait à la théorie du « choc des civilisations », et aux invectives d’Oriana Fallaci.

Ce troisième type de critiques est fondamental. Je répondrai d’abord brièvement à celles des deux premiers, mais seules celles du troisième type sont importantes.

II

J’ai des amis personnels de droite, du centre, de gauche, apolitiques, laïcs, religieux. Le bon usage de l’amitié ne suppose pas de considérations doctrinales. Mais je n’ai plus d’« amis politiques » de gauche (ni évidemment « de droite ») depuis une bonne quinzaine d’années. Internet donne d’étonnantes possibilités de diffamation, et je tiens pour sottise d’en avoir peur. Dire que l’on peut voter Le Pen représente une violation extrême du politiquement correct du monde des intellectuels, qui depuis une vingtaine d’années a pris pour ennemi d’élection le « populisme raciste », substitué au vieux capitalisme archaïque. Je considère, quant à moi, qu’accepter par introjection les valeurs du Politiquement Correct, c’est offrir la victoire à l’adversaire, qui n’est ni de droite ni de gauche, mais qui est celui qui ne peut en aucune façon supporter les nouveautés « inquiétantes » qui poussent à réviser des synthèses acquises et assimilées. Depuis une quinzaine d’années, je me soucie peu de cet adversaire. Quand bien même il y aurait là l’influence d’un subconscient infantile et provocateur, on m’accordera que je n’ai pas besoin de faire les frais d’une psychanalyse pour savoir quelle est la vérité.

III

L’objection de Lorenzo Dorato est plus importante. À ses yeux, Marine Le Pen « n’a pas un programme de correction politique structurelle et forte, dans un sens solidariste », car « la contradiction économique essentielle du capitalisme n’y est traitée en aucune façon ».

Très juste. Soit. Je suis tout à fait d’accord. Mais Dorato affirme aussi que « cela vaut mieux que n’importe quelle perspective globaliste et européiste des néo-libéraux de droite comme de gauche ». Parfait, Dorato a répondu lui-même à sa propre question ! Que le programme de Marine Le Pen ne puisse « être partagé » par un communiste communautaire (4) et anticapitaliste, cela est absolument évident.

Le fait qui importe est que Marine Le Pen est moins « dans le système » qu’un Mélenchon. Tout ce que le système médiatique unifié diabolise en le qualifiant de populiste et de raciste doit être considéré non pas comme bon a priori, mais du moins comme intéressant. Si Marine Le Pen était victorieuse (ce qui, malheureusement, est improbable), elle ferait un trou dans le mur, et de là il naîtrait peut-être quelque chose. Dorato écrit lui-même que « toute proposition politique qui mette en question les dogmes du néolibéralisme et du capitalisme globalisé est meilleur que la direction politique monstrueuse prise par les classes dominantes depuis une vingtaine d’années ». Par ces lignes, Dorato n’a-t-il pas trouvé tout seul la bonne réponse ?

IV

Venons-en à « l’anti-islamisme ». Sur ce point, mes remarques seront nécessairement pauvres et boiteuses, vu mon ignorance fondamentale de la question. Sur le monde arabe et musulman, mes principales lectures ont été les œuvres de Maxime Rodinson, sur la question du rapport entre l’islam et le capitalisme, et Giancarlo Paciello sur la question palestinienne. Récemment, un gros livre d’Eugène Rogan, Les Arabes, traduit en italien en 2012, m’a beaucoup appris. Les remarques que je vais faire sont d’un dilettante, et politiquement incorrectes. Si j’écris des sottises, ce n’est pas grave. Que celui qui les trouvera me corrige. La seule chose qui soit insensée est de s’autocensurer par peur de violer le politiquement correct. Par là, on est perdant sans même avoir joué.

V

Commençons par une évidence historique, qu’il n’est cependant jamais mauvais de rappeler: avant que les musulmans n’« envahissent » l’Europe, par émigration massive, c’est l’Europe qui a « envahi » le monde arabe et musulman, du Maroc à l’Irak et jusqu’à l’Afghanistan, et c’est l’entreprise politique sioniste qui a chassé de la Palestine ses habitants arabes, tant musulmans que chrétiens. Le monde arabe a dû s’engager dans des guerres de libération particulièrement difficiles et sanglantes. Mais il serait insensé de prétendre culpabiliser les peuples français, anglais, et italien. Si on le veut, on peut fort bien utiliser encore la catégorie, toujours nouvelle,  d’« impérialisme ». Cette catégorie est le seul antidote contre le racisme ethnique ou le fondamentalisme religieux; et l’abandon qui s’est fait en Europe de ce concept, depuis une trentaine d’années, a entraîné bien des conséquences regrettables.

VI

L’assimilation de Nasser à un « chef fasciste » a été opérée par la propagande sioniste, et puis ç’a été la même chose avec Saddam Hussein, Kadhafi et Assad. On sait que, depuis 1967, l’État sioniste d’Israël a politiquement, et militairement décidé d’annexer toute la ville de Jérusalem et des tranches de la Cisjordanie rebaptisée « Judée-et-Samarie ». Mais à mon avis (et qu’un expert, me corrige, s’il le veut) le véritable « anti-islamisme » a été postérieur à l’effondrement endogène de la vieille bicoque communiste; il est une suite de 1989 et de la théorie impérialiste du « choc des civilisations », qui, selon la version de Bush, oppose l’Occident et deux cultures (5) qui lui sont « incompatibles »: l’Islam et la Chine.

Vous rappelez-vous Oriana Fallaci ? Si elle avait osé écrire sur les juifs un quart de ce qu’elle a écrit sur les Arabes, elle aurait été arrêtée pour « incitation à la haine raciale », au lieu d’avoir l’honneur des colonnes du Corriere della Sera (6). Et puis tout à coup, à partir environ de 2005, les musulmans sont redevenus « bons »; comme déjà un peu auparavant, sporadiquement, dans les affaires du Kossovo et de Sarajevo. Qu’est-il donc arrivé qui a soudain produit cette volte-face déconcertante ? Elle est à mon avis la clef de la question, et je vais me permettre de faire à ce sujet une hypothèse un peu artisanale.

VII

Dans son roman Kim, Rudyard Kipling parle du « Grand Jeu », en Afghanistan, entre l’Empire britannique victorien et la Russie des tsars. Puisqu’il faut entreprendre un rapide examen de la connexion entre le fondamentalisme sunnite armé (appelé improprement islam politique), l’occidentalisme impérialiste américain, et la stratégie sioniste, commençons donc par le « Grand Jeu » en Afghanistan dans la décennie 1980 – 1990. Après l’intervention soviétique en Afghanistan, l’alliance stratégique entre les services secrets des États-Unis, les monarchies des pétrodollars, et l’armée pakistanaise entra en action. Dans le cadre de cette alliance, les musulmans devinrent « bons » : voir Ken Follet, Les lions du Panshir, dédié à Massoud en 1986, ou le film de Stallone, Rambo III.

Mais ils ne furent « bons » que pendant un temps limité. Il y eut ensuite l’incident de parcours d’Al-Qaïda avec Ben Laden, jusqu’au 11 septembre 2001. Les musulmans devinrent « mauvais » à partir de l’invasion de l’Afghanistan des Talibans, jusqu’à l’attaque de l’Irak en 2003. Cette agression fut si contraire au droit international, si injuste et si éhontée, qu’elle a nécessité toute une couverture symbolique-médiatique « humanitaire » (les peuples contre un féroce dictateur moustachu, puis pendu), associée cependant à un radical « anti-islamisme » (ici encore, à la manière de Fallaci). Il y a même eu des sots d’« extrême gauche » qui dans leur quête tourmentée d’un sujet révolutionnaire de substitution à la décevante classe ouvrière salariée et prolétaire (ou aux invisibles « multitudes »), se sont figurés qu’ils l’avaient trouvé chez les barbus de l’Islam politique armé.

Brève saison d’erreur. Al-Qaïda s’est avéré un sanguinaire mais provisoire « incident de parcours » : si l’on eût bien analysé le rapport entre l’islam et le capitalisme étudié par Rodinson, et quelques autres, on eût compris que l’islamisme fondamentaliste est tout aussi homogène au capitalisme globalisé que l’a été le protestantisme étudié par Weber, avec un élément plus important et plus institutionnel d’assistance sociale obligatoire organisée, mais sur une base purement privée et « tribale ». Au lieu que le nationalisme pan arabe anti-impérialiste lui est au contraire incompatible : il suffit de considérer la férocité avec laquelle l’impérialisme américain, européen et sioniste l’a détruit, comme en Irak, en 2003, en Libye, en 2011, et s’évertue en ce moment à continuer en Syrie. Le cas de l’Iran, nation perse et chiite, doit être considéré séparément.

VIII

C’est pourquoi nous nous trouvons devant un paradoxe, qui, comme tous les paradoxes, paraîtra moins « kafkaïen » dès qu’on l’aura interprété selon sa rationalité secrète, apparemment irrationnelle. D’une part, le fondamentalisme sunnite, avec sa violence et son intolérance, paraît être le milieu culturel le plus insupportable à notre société dont la matrice est occidentale (européenne) et chrétienne avec la modulation des Lumières (et ses nuances de gauche, du centre ou de droite n’importent pas ici). D’autre part, le fondamentalisme sunnite, après l’incident de parcours limité Al-Qaïda – Ben Laden, paraît l’instrument idéal pour normaliser politiquement et militairement les vestiges d’indépendance dans le monde arabe et musulman, entre les mains d’une alliance où l’Arabie saoudite, le Qatar et l’Europe sont subordonnés aux États-Unis.

IX

Dans un pays comme la France, ce paradoxe provoque une espèce de schizophrénie et de paranoïa tout à fait particulière, étant donné la présence de millions de musulmans sur son territoire, dont une part de fondamentalistes sunnites et salafistes, qui n’est pas majoritaire, mais visible et tapageuse. Avec tous ses défauts, la France a été dans l’histoire un pays capable d’assimiler des vagues de millions d’immigrés portugais, espagnols, polonais, italiens, arméniens, et même de l’Afrique noire. Cela avait donné cette civilisation populaire que l’on peut trouver par exemple dans des romans comme ceux de Simenon sur le commissaire Maigret. La seule composante ethnique qui se révèle inassimilable, et qui proclame qu’elle refuse l’assimilation, est celle qui se réfère au fondamentalisme sunnite.

En ce qui me concerne, cela ne me rend pas anti-musulman. Au contraire, et je serais favorable à bien des idées de Tariq Ramadan, si la nouvelle de son recrutement par l’Université du Qatar et la Qatar Foundation ne m’inspirait quelque prudence… Mais si je ne peux partager un certain « anti-islamisme » (7) français, j’en suis  d’autant moins scandalisé que je tiens compte de ce caractère inassimilable.

Au moment même où j’écris, je ne sais pas encore qui sortira  vainqueur des élections présidentielles en France; mais je vois un grand paradoxe dans la manière sont Sarkozy, d’un côté, cajole électoralement l’« anti-islamisme » (8), tandis que, de l’autre côté (en Libye, en Syrie, etc.), il est le principal allié de l’islam politique,  lequel s’est désormais complètement aligné sur l’émir du Qatar, les États-Unis, l’Arabie saoudite : voyez la propagande cynique de la publicité faite par les médias occidentaux au prétendu « printemps arabe ». L’Occident arme politiquement les mêmes forces qui ont atrocement lynché Kadhafi, font exploser des voitures piégées au milieu de la population civile de Damas, et massacrent des enfants juifs français à Toulouse. Recadrer ainsi le problème, ce n’est pas justifier certaines pointes « anti-islamiques » de Madame Le Pen (9); mais c’est comprendre pour le moins, que ces pointes sont un problème mineur.

Le problème majeur, c’est que l’Occident impérialiste a décidé, pour de sordides intérêts néo-colonialistes, de soutenir l’islam politique « modéré » : si modéré, que marchent derrière lui les assassins salafistes qui sont au service de l’Arabie saoudite, du Qatar, et des États-Unis.

Costanzo Preve

traduit de l’italien par Yves Branca

 

Notes du traducteur

• Avertissement : le texte de cet article, écrit à Turin à la fin avril 2012, comporte des différences de détail avec le texte italien envoyé par l’auteur à quelques correspondants français qui lisent sa langue. Les notes qui suivent rendent compte de la plupart de ces modifications.

Pour le reste, Costanzo Preve m’a honoré de sa confiance pour  adapter encore mieux cet article à la conjoncture française, et à la sensibilité française dans cette conjoncture; et rien n’a été modifié sans lui en référer.

1 : En français dans le texte.

2 : Il n’y a ici aucune allusion ni à l’empire colonial français, ni à l’idéologie impériale européenne moderne, mais au souverainisme du Front national, qui est aujourd’hui l’héritier de l’ancienne politique naturelle capétienne rénovée par de Gaulle : le mot « imperiale » reste  plus proche en italien de son étymologie latine : l’imperium est le commandement, le pouvoir, l’autorité, et donc la souveraineté.

Sur l’idée « impériale » française, Rodolphe Badinand est lumineux dans son chapitre « Quand la France prétendait à l’Empire » de son essai Requiem pour la Contre-Révolution et autres essais impérieux, Alexipharmaque, 2008.

3 : « Islamisme », chez les Italiens qui, comme Preve, écrivent le mieux leur langue, est seulement un doublet du mot « Islam », comme on le trouve encore en français dans le Littré ou chez Ernest Renan : « La religion de Mahomet », et «  l’ensemble des pays qui suivent cette religion ». Le mot « islamiste » n’existe pas encore en italien. Ce terme, « islamista », ne désigne pas, en bon italien, un croyant fanatique, mais seulement un “ islamologue ”.

L’italien distingue plus rigoureusement « Islam », « islam politique » (moderne) et intégrisme ou fondamentalisme islamique. Il n’emploie pas « islamisme » dans ces dernières significations.

On doit donc bien entendre que le terme d’« anti-islamisme » désigne seulement ici une hostilité à l’islam (une « islamophobie », dans l’actuel jargon de la manie « polémique »), prêtée à Marine Le Pen par les interlocuteurs italiens de Preve, auxquels il répond ici. C’est pourquoi j’ai mis ce terme entre guillemets.

4 : Le communisme critiqué et redéfini par Preve est désigné par le terme italien de « comunitarismo », qui, littéralement, devrait se traduire par « communautarisme », et que j’ai provisoirement traduit ainsi, avec note explicative, et quelquefois guillemets, ou italiques; car on connaît la connotation de ce terme en français, qui dépend de la situation même de la France, à laquelle Preve fait allusion à la fin du présent article.

Preve a bien précisé, au début d’une « Autoprésentation » de 2007, que « Monsieur Costanzo Preve a été longtemps un “ intellectuel ” [qui se voulut engagé, puis organique] […], mais aujourd’hui il ne l’est plus. Et de plus, il demande à être jugé, non plus sur la base d’illusoires appartenances à un groupe, mais sur celle, exclusivement, de ses acquis théoriques ».

Entre ces « acquis théoriques », le concept (au sens hégélien du terme) de communauté est absolument central; et ce que Preve appelle communautarisme est non seulement la théorie de la communauté sociale et nationale, mais encore la communauté comme concept. Mais disons d’abord ce que n’est pas le communautarisme, dans cette perspective.

Bien que Preve fasse très clairement raison des formes de communautarisme à rejeter, et des acceptions du terme à réfuter, il importe tout particulièrement de préciser en France, nation formée autour d’un État que les rois appelaient déjà, à la romaine, République (respublica), qu’il ne s’agit pas le moins du monde de « l’utilisation du communautarisme ethnique (ou religieux, ou tribal postmoderne, ou tout cela ensemble), pour ruiner aujourd’hui la souveraineté des États nationaux » (écrit Preve dans son Elogio del comunitarismo – Éloge du « communautarisme »). Preve y comprend le fameux multiculturalisme « emballage pittoresque de la totale américanisation du monde ». La crise de l’État-nation selon le modèle français, qui paraît aujourd’hui m’être plus « producteur de socialité », comme l’écrit Alain de Benoist, a fait en France de communautarisme un terme  effrayant, mais il n’y a pas de fumée sans feu, et la réalité qui lui correspond est en effet « effrayante ».

En Italie, c’est une autre acception du terme qui produit des « réactions pavloviennes », comme le dit Preve, qui affectent le mot « communautarisme » d’une connotation « d’extrême droite » se rapportant  principalement au fascisme, au nazisme, aux prétendues « métaphysiques » contre-révolutionnaires et traditionalistes (Chamberlain, Guénon, Evola) qui assez confusément s’y sont mêlées. Pour élégantes qu’elles puissent être, comme chez Evola, ces « métaphysiques » ont en commun d’être des reconstructions qui mythifient d’anciennes formes d’autorité par nostalgie d’une communauté hiérarchique « naturelle », en remontant toujours plus « haut », de l’« Idée impériale gibeline » jusqu’à l’Âge d’Or de la « Tradition primordiale », en passant par les Hyperboréens, ou les Mages d’Orient, ou le Chakravartin… Les formes d’autorité politique qui en sont issues dans l’Europe du XXe siècle n’ont vu le jour que par la vertu d’un organicisme plus ou moins teinté de naturalisme romantique, mais qui ne pouvait échapper au modèle rigoureusement matérialiste et individualiste du Léviathan de Hobbes, et a produit des régimes à parti unique « interprète des secrets de l’histoire », comme l’écrit Preve, sous un Conducteur suprême. Le collectivisme issu du marxisme a pris une forme analogue (du « petit père des peuples » au « Conducator »), moins par la sécularisation d’idéaux religieux, que par un déjettement théorique scientiste et positiviste, qui est en soi d’essence religieuse : « Le communisme historique du XXe siècle (1917 – 1991) et en particulier sa première période stalinienne furent en tout point et intégralement des phénomènes religieux » (cf. Preve, Histoire critique du marxisme, IV, 10); et Preve a merveilleusement cerné la parenté secrète de l’organicisme social réactionnaire et du collectivisme stalinien : « Le matérialisme dialectique est une variante positiviste tardive d’un code conceptuel primitif, fondé sur l’indistinction et la fusion du macrocosme naturel et du microcosme social ».

Mercantilisme ultra-libéral « multiculturel » d’aujourd’hui, organicisme social ou collectivisme d’hier : Preve en traite comme de « pathologies du communautarisme », dont le diagnostic conduit négativement à la définition même de ce dernier, puisque toutes nient en pratique, ou en théorie, « la constitution irréversible, et historiquement positive, de l’individu moderne responsable de choix éthiques, esthétiques, et politiques ».

Pour Costanzo Preve, la « communauté » est la société même, et le «communautarisme », la communauté pour soi, et/ou sa théorie, laquelle est une correction des idées marxiennes et marxistes de communisme. Cette correction s’opère par une critique  du « matérialisme dialectique », auquel il tente de substituer un idéalisme méthodologique qui implique un retour, qui est un recours, à la philosophie grecque antique et à Aristote : « Comme on le voit, il n’est pas possible même en grec moderne de différencier sémantiquement la “ société ” de la “ communauté ” (respectivement : koinotita, koinonia). Cela ne doit pas nous surprendre, puisque la vie sociale des Grecs était la vie communautaire de la polis, et le mot qu’utilise Aristote pour définir l’homme, politikon zoon (animal politique) pourrait être traduit sans forcer par “ animal social ” ou “ animal communautaire ” […]. Il est bon d’avoir clairement à l’esprit cette origine sémantique et de ne pas penser que le débat commença avec la distinction de Tönnies entre “ société ” (Gesellschaft) et “ communauté ” (Gemeinschaft) – a écrit Preve » dans un article que j’ai traduit pour la revue Krisis (cf. Costanzo Preve, « Communautarisme et communisme », dans Krisis, « Gauche/droite ? », n° 32, 2009).

5 : Le mot italien « Civilta » traduit indifféremment « culture » au sens allemand ou spenglerien de « Kultur » (intériorité spirituelle d’une grande nation à son apogée), et « civilisation » (les formes plus extérieures de la vie civile).

6 : Quotidien milanais qui est l’équivalent italien du journal Le Monde et, autrefois, du Temps.

7, 8, 9 : Voir la note 3.


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samedi, 02 juin 2012

Démythifier Mai 68

Archives - 2001

Werner OLLES:
Démythifier Mai 68 ou comment l’idéologie soixante-huitarde est devenue un instrument de domination

Werner Olles, ancien activiste du 68 allemand, a été membre du SDS de Francfort-sur-le-Main puis de divers groupes de la “nouvelle gauche” avant de rejoindre les cercles nationaux-révolutionnaires et néo-droitistes allemands; Dans cet article, rédigé en 2001, il explique les raisons qui l’ont poussé à abandonner l’univers politico-intellectuel des gauches extrêmes allemandes. On notera qu’il cite Pier Paolo Pasolini et déplore que l’arrivée aux postes du pouvoir des premiers anciens activistes, avec un Joschka Fischer devenu ministre des affaires  étrangères, n’a rien changé à la donne: l’Allemagne est toujours dépendante des Etats-Unis, sinon davantage, et le débat intellectuel est toujours bétonné...

Marx, en se référant à Hegel, avait dit, à propos du 18 brumaire de Napoléon, que les événements historiques importants, touchant le monde entier, se déroulaient toujours deux fois: la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce. Cette remarque est également pertinente quand s’échaffaudent les mythes politiques. Mais tandis que les mythologies qui évoquent les fondations d’une nation articulent toujours les actions collectives d’un peuple, qui se hisse d’un état de nature à un degré plus élevé de civilisation, l’histoire du mouvement soixante-huitard ressemble plus à une parodie de ce passage qu’à une véritable transition “anamorphique”. Mais cette histoire du soixante-huitardisme a tout de même un point commun avec la formation des mythes nationaux: “Le mensonge du mythe héroïque culmine dans l’idolâtrie du héros”, comme l’écrit Freud dans sa “Psychologie des masses”. En ce sens, le mythe de mai 68 n’est rien de plus, aujourd’hui, qu’un instrument servant à asseoir la domination d’une nouvelle classe politique.

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Pier Paolo Pasolini, le célèbre écrivain, poète, journaliste et metteur en scène italien, nous a laissé un poème, écrit justement en 1968: “Le PCI aux jeunes!”. Pasolini, observateur très précis de l’aliénation généralisée qui frappait toutes les couches de la population et tous les domaines de l’existence, était communiste et homme de gauche, une équatioin qui n’est pas toujours évidente, mais qui l’était dans son cas. Dans ce fameux poème, il prend ses distances expressis verbis et en termes clairs avec les étudiants radicaux de gauche, qui avaient pourtant réussi à faire battre la police en retraite, lors des premières grandes batailles de rue, à Rome, au printemps de l’année 1968. Il désignait ces étudiants comme des “bourgeois, fils à la mamma” et se solidarisait avec les policiers rossés, parce qu’ils étaient “les fils de pauvres gens nés dans les zones déshéritées des campagnes ou des grandes villes”.

En tant que marxiste, Pasolini ne rejettait pas la violence en général mais s’insurgeait contre celle que pratiquaient les “Brigades rouges” des années 70 qui commettaient des attentats et des enlèvements, tout en menant une guérilla urbaine assez efficace dans toute l’Italie. La gauche lui a en voulu. Et quand il s’est opposé à la libéralisation de l’avortement et s’est insurgé avec véhémence contre la permissivité sexuelle dans la société nouvelle, la mesure était comble pour les gauches conventionnelles: en effet, pour Pasolini, la libéralisation des moeurs et de la sexualité ne voulait qu’en apparence le bonheur des gens; en réalité, il s’agissait d’introduire les ferments d’un dressage des corps pour qu’ils soient le support d’homoncules destinés à une seule chose: accroître démesurément la consommation et ce qui en découle logiquement, la croissance exponentielle des marchés. Du coup l’hérétique et dissident Pasolini a subi un cordon sanitaire: on ne le reconnaissait plus comme un clerc de la religion marxiste.

Pasolini a donc reconnu la montée du nouveau totalitarisme introduit par le mouvement soixante-huitard, quand les plupart des conservateurs et des droitiers dormaient encore du sommeil du juste. Pasolini désignait la tolérance pour ce nouveau système de domination et son “idéologie hédoniste incontournable” comme “la pire de toutes les formes de répression de l’histoire de l’humanité”, parce qu’elle niait les anciens schémes culturels. Malheureusement, son message n’est pas passé en République fédérale allemande dès la fin des années 60 et le début des années 70. Pasolini était animé d’un courage désespéré quand il s’est opposé au libéralisme débordant mis en selle par le carnaval de 68, un libéralisme qui n’avait qu’un seul objectif: dilater démesurément la sphère de l’économie marchande. En Allemagne, personne n’a posé d’analyse aussi pertinente, certainement pas les “intellectuels”.

Ce sont surtout les ouvriers des usines qui ont compris; nous, les intellectuels soixante-huitards, ricanions avec méchanceté et affichions un net complexe de supériorité: nous les traitions de “masses dépendantes du salariat”, trahissant du même coup que nous ne voulions pas leur émancipation. Pour eux, nous ne prévoyions pas “l’auto-réalisation de l’individu”. Les ouvriers comprenaient que le démontage systématique des valeurs traditionnelles par l’esprit de 68 ouvrait la voie à un capitalisme débridé, consumériste et utilitariste, cynique et détaché de tout impératif éthique ou social. Sans jamais avoir entendu parler de “Diamat”, de “matérialisme dialectique”, sans jamais avoir lu Marx —qui considérait la persistance des sociétés traditionnelles comme le plus grand obstacle à la percée du socialisme et, qui, logique avec lui-même, saluait la destruction des vieilles cultures d’Inde par les impérialistes britanniques— les ouvriers allemands de la fin des années 60 comprenaient instinctivement que les schèmes, les structures et les valeurs traditionnelles du monde traditionnel leur offraient encore une protection, certes limitée et fragile, contre le déferlement d’un capitalisme sans plus aucun garde-fou: ils barraient la route à nos équipes subversives devant la porte des usines, généralement sans y aller par quatre chemins.

La classe qui aurait dû incarner ces valeurs traditionnelles, c’est-à-dire la bourgeoisie d’après-guerre, très vite, s’est retrouvée la queue entre les pattes, a exprimé toute sa lâcheté et n’a pas forgé une alliance avec la classe ouvrière contre les “soixante-huitards” et leurs épigones. De plus, elle a tout fait pour interdire à l’Etat, détenteur du monopole de la violence, d’intervenir efficacement contre ses propres gamins et gamines, tourneboulés par les “idées nouvelles”. Alors, forcément, la dynamique de cette lutte des classes exemplaire a pu se déployer sans entraves venues de haut. Après la lecture d’Herbert Marcuse, notamment sa “Critique de la tolérance pure”, ouvrage-culte et vulgarisation extrême du néo-marxisme de l’époque, et surtout le chapitre intitulé “La tolérance répressive”, on s’est senti autorisé à commettre les pires violences irrationnelles. A cela s’est ajouté le refus net, dans l’Allemagne d’alors, de prendre en compte les contradictions entre la rhétorique catastrophiste du SDS (l’opposition extra-parlementaire étudiante) et de ses épouvantables successeurs, d’une part, et, d’aute part, la réalité socio-économiques e l’Allemagne de l’Ouest des années 60, réalité encore acceptable, potable, contrairement à ce qui se passait dans les pays du Tiers Monde.

Dans le processus politique et historique qu’elle inaugurait, la mentalité de 1968 anticipait tout ce que nous déplorons à juste titre aujourd’hui: une société désormais totalement massifiée, l’omnipotence des médias, la destruction de traditions culturelles aux racines pourtant profondes, le processus ubiquitaire de nivellement, par lequel tout ce qui est authentique et particulier se voit détruit et qui, finalement, ne tolère que la seule idéologie du consumérisme, flanquée d’une industrie des loisirs, des variétés et de la comédie qui se déploie jusqu’à la folie. Le processus de destruction de toute forme de culture et la perte de tout socle identitaire, qui est allée en s’accélérant depuis les années 70, ne cessent de s’amplifier et d’atteindre tous les domaines de nos existences.

Certes, les valeurs traditionnelles, dites “bourgeoises” par leurs adversaires, n’étaient déjà plus assez fortes, avant 1968, pour constituer un contre-poinds à la “révolution culturelle”. Quasiment personne, à l’époque, n’a eu le courage de s’opposer aux bandes violentes qui déferlaient sur les universités et les hautes écoles, personne, sauf le professeur social-démocrate Carlo Schmid, n’a osé dire: “l’autorité ne cèdera pas!”. Personne n’a eu le courage de dire, sauf sans doute, le bourgmestre de Francfort, le chrétien-démocrate Wilhelm Fay, que la violence et le fanatisme du SDS et de l’APO constituaient un retour à l’exigence, par la coercition, d’un nouveau conformisme, d’une nouvelle fidélité forcée à des idéaux minoritaires, d’une obligation à suivre les impératifs idéologiques d’une caste réduite en nombre, comme ce fut le cas sous le national-socialisme.

Après que le mouvement et sa mythologie aient littéralement remplacé la réalité, tout en refusant avec entêtement la sanction du réel, une forme imprévue jusqu’alors d’hystérie de masse s’est libérée, alors qu’on imaginait qu’une telle hystérie n’était le fait que des seules sectes religieuses. On peut affirmer que les groupuscules nés de la dissolution du SDS, comme les partis “ML” (marxistes-léninistes), n’ont pas été autre chose qu’un mélange d’aveuglement politique, qu’un cocktail perfide de “scientologie” et d’“Hell’s Angels”, où les phénomènes psychopathologiques donnaient le ton, avec tout le cortège voulu de dérives emblématiques: lavage de cerveau, apologie du pire kitsch révolutionnaire, et surtout les fameuses “discussions” sans fin, épouvantablement emmerdantes, crispées et sans épaisseur. Le sommet de la bêtise a été atteint quand ces associations staliniennes de “sports de combat”, avec leurs jeunes bourgeois se complaisant dans une culture fabriquée sur le mode “sous-prolétarien”, se vantaient d’être des analphabètes politiques et culturels complets, tout en voulant imiter dans les rues les bagarres qui avaient opposé, dans les années 20 et 30, les nationaux-socialistes aux communistes. Pendant que ces bourgeois de souche se donnaient des airs de révolutionnaires prolétariens d’antan, les jeunes ouvriers, eux, roulaient vers le soleil de l’Espagne (franquiste!) au volant de leurs Ford Taunus flambant neuves.

Quand on lit aujourd’hui les textes de ces activistes, tentant de justifier et d’expliquer leurs revendications ou leurs actes —et on les lira avec profit— on perd le souffle. Jamais, ils ne se montrent honteux de leurs simplismes. Jamais ils ne s’excusent d’avoir commis des dépradations ou des dérapages. Jamais un regret. On dirait que la table de bistrot, autour de laquelle ils refaisaient le monde ou jouaient à préparer l’hypothétique révolution finale, en usant d’un jargon intellectuel de gauche, est toujours la même: les discours sont toujours impavides, inflexibles, relèvent toujours d’une bande qui n’a rien appris, ne veut rien apprendre. Ce n’est peut-être pas évident chez tous les protagonistes du 68 allemand, ou ce n’est pas immédiatement perceptible, comme chez un Gerd Koenen, un K. D. Wolff ou un Christian Semmler. Mais ce l’est assurément chez un Joseph Fischer ou un Joscha Schmierer. On nage là dans le “radical chic” et toutes les idées avancées ne sont rien d’autre que des déductions ultérieures des vieilles et fausses visions de la fin des années 60 et du début des années 70.

La République Fédérale en est sortie ébranlée et ce n’est finalement qu’une maigre consolation de savoir qu’Ulrike Meinhof n’est pas devenue Chancelière, que Joscha Schmierer n’est pas devenu ministre de la justice, que Jürgen Trittin n’est pas devenu un nouveau “ministre de la propagande”, bref, que la République Fédérale n’est pas devenue une “République Ouest-Allemande des Conseils” (“Westdeutsche Räterrepublik”). Mais si c’est une consolation, ce n’est pas pour autant matière à réjouissance. Dans le gouvernement Schröder/Fischer, finalement, nous avons vu surgir l’accomplissement du mouvement soixante-huitard: nous avons une démocratie très teintée à gauche (la gauche de 68 et non plus la vieille social-démocratie), sans personnalité d’envergure, avec une médiocrité très nettement perceptible, où l’on se bornera à l’avenir de changer les pions: tous auront les mêmes réflexes, les mêmes tares, répéteront les mêmes schèmes mentaux. Car il n’est pas resté davantage de 68. Et aussi longtemps que les intérêts des “Global Players” sont plus ou moins identiques à ceux de cette gauche allemande aux assises branlantes, on peut s’attendre au retour récurrent de ces schèmes mentaux dans les allées du pouvoir en Allemagne.

Werner OLLES.
(article paru dans “Junge Freiheit”, Berlin, n°9/2001; trad. franç.: avril 2012; http://www.jungefreiheit.de/ ).

samedi, 05 mai 2012

Endzeiten: Die Balkanisierung Europas und Jüngers Anarch

Endzeiten: Die Balkanisierung Europas und Jüngers Anarch

Hier & Jetzt  (Ausgabe 18; Frühjahr 2012)

http://www.hier-und-jetzt-magazin.de/

Dr. Tomislav Sunic

juenge10.gifDas Wort „Endzeiten“ erinnert an die biblischen Voraussagen über einen linearen Zeitverlauf, der in ein apokalyptisches Ende der Welt einmünden soll. Diese Idee ist typisch für den Offenbarungsmenschen, dessen Denken aus semitischen Quellen gespeist wird: „Dann sah ich einen neuen Himmel und eine neue Erde. Der erste Him­mel und die erste Erde waren verschwunden, und das Meer war nicht mehr da. Ich sah, wie die Heilige Stadt, das neue Jerusalem, von Gott aus dem Himmel herabkam“ (Offb. 21,1-4).

Schicksalszeit und lineare Zeit

Heute offenbart sich dieser „semitische Geist“ im Glauben an ständigen wirtschaftlichen Fortschritt und dessen ideologischen Ablegern: Kommunismus und Liberalismus. Doch man begegnet auch im europäischen Erbe dem Begriff der Endzeiten, obgleich die europäischen Endzeiten seit immer zyklischer Natur gewesen sind. In seinem Werk beschreibt  Ernst Jünger die Schicksalszeiten im Gegensatz zu heutigen technokratischen, geradlinigen und meßbaren Zeiten. Kann es für Europäer noch schlimmer werden, als es schon ist? „Das Schicksal darf geahnt, gefühlt, gefürchtet, aber es darf nicht gewußt werden. Verhielte  es sich anders, so würde der Mensch das Leben eines Gefangenen führen, der die Stunde seiner Hinrichtung  kennt“ (1).

Für viele Menschen in Osteuropa – und besonders für die Systemkritiker – war einst das kommunistische System das Sinnbild der Endzeiten, das nachfolgende Spätzeiten unbedingt ausschließen sollte. Der Zeitverlauf schien im Kommunismus für immer verriegelt. Nach der Katastrophe von 1945 waren viele intelligente Europäer der Ansicht, daß nicht nur das Ende einer* Welt hereingebrochen war, sondern das Ende der Welt schlechthin. Für postmoderne Europäer stellt sich nun die Frage: Wo liegen die lokalen europäischen Endzeiten und wo liegt die globale Endzeit? Vielleicht sind die europäischen Endzeiten schon lange vorbei – und vielleicht sind alle Europäer schon seit Jahrzehnten tief im genetischen Verfall begriffen. Vielleicht sind Europäer am Ende schon etwas, das diesen Namen gar nicht mehr verdient? Das Problem für Europäer liegt in der richtigen Benennung der heutigen Systemzeiten, die zwar, wenn in großem historischem Zeitraum gesehen, keine Rolle spielen, aber deren peinliche Dauer für ein Menschenalter eine Ewigkeit bedeutet. Wie sollen wir diese Zeit bewerten?

Die Zeitwahrnehmung, besonders im Ernstfall, wird am besten auf dem Balkan bemessen, einem Teil Europas, der ständig den großen tektonischen Einflüssen ausgesetzt ist. Balkanisierung ist nicht nur eine Frage geopolitischer Entortung. Balkanisierung heißt auch: eine geistesgeschichtliche Entartung, wobei sich verschiedene politische Identitäten vermischen und ständig von anderen Identitäten ersetzt werden. Jedoch, angesichts der heranrückenden Katastrophen, kann jede Balkanisierung auch ein scharfes Überlebenstalent hervorrufen. Dieses Talent kann man nur als gelassener Einzelgänger ohne irgendwelche politischen Verbindungen mit der heutigen Welt üben. Wenn nötig, sollte man, wie es seit Jahrhunderten auf dem Balkan ist üblich ist, als Bauer leben, aber im Notfall auch schnell zur Waffe greifen können.    

Die zwei Seiten der Balkanisierung 

Heute jedoch gibt es zwei verschiedene Seiten der Balkanisierung. Auf der einen Seite gibt es in Europa noch immer den abgenutzten Haß zwischen artverwandten Europäern. Auf der anderen Seite kann man in ganzem Europa die herankommenden Kleinkriege mit Nichteuropäern als eine Art Neubalkanisierung betrachten. Im Lichte der ständigen Völkerwanderungen aus der Dritten Welt in der Richtung Europas sind alle Europäer Balkanesen geworden oder sollten sogar Balkanesen sein: Nicht unbedingt im negativen Sinne, sondern auch im positiven Überlebenssinne. Wer inmitten der wilden Tiere lebt, muß auch selbst ein Tier werden. Wie der italienische Soziologe, Vilfredo Pareto, treffend vor einhundert Jahren prophezeit hat: „Wer zum Lamm wird, findet bald einen Wolf, der einen auffrißt.“ (2).

Balkanisierung und interethnische Kleinkriege in Europa scheinen unvermeidlich zu sein, obgleich wir noch nicht wissen, welche Gestalt diese Balkanisierung und Kleinkriege annehmen werden. Man sollte sich wieder an den merkwürdigen Charakter des Anarchs von Ernst Jünger aus seinem Roman Eumeswil* erinnern. Der Protagonist Martin Venator alias Anarch, lebt in der multikulturellen Kasbah sein Doppelleben; er ist kein Rebell, kein Dissident und hat sich auch sehr gut ins System eingefügt. Jedoch in seinem Versteck hat er neben seinen Büchern auch Waffen. Er haßt das System. Jüngers Roman kann auch als Bildungsroman für die heutigen Generationen der jungen Europäer gelten, ähnlich dem jüngsten Balkankrieg, der auch eine didaktische Rolle für viele kroatischen Kämpfer spielte.

Totalüberfremdung –Gefahr und Chance

Kulturfremde Einwanderung nach Europa verlangt deswegen von uns eine neue Definition von uns selbst. Und hier sind wir Zeuge einer großen Geschichtsironie:  Unser heutiges ethnisches Bewußtsein und Kulturbewußtsein wächst im Verhältnis zu den Wellen der Ankunft nichteuropäischer Zuwanderer nach Europa. Je mehr hereinkommen, desto mehr sind wir uns unserer eigenen Herkunft bewußt. Können die heutigen europäischen Nationalisten kulturell und ethnisch eine Vorstellung von sich selbst haben, ohne sich vom Anderen abzugrenzen? Die Endzeiten setzen immer die Ausgrenzung des Andersartigen voraus. Das erinnert an die kroatische Alt-Rechte, die ihr Kroatentum fast ausschließlich auf dem Anti-Serbentum aufbaut. Gäbe es irgendeine nationale oder rassische Identität ohne die wahrgenommene oder die vorgestellte Gefahr von anderen nationalen oder rassischen Identitäten? Übrigens sind solche negativen kleinstaatlichen Identitäten, die alle Europäer schmerzvoll erleben mußten, heute überholt und nutzen den Europäern nicht mehr. Heute sollte man die Zeiten mit anderen Mitteln messen, um den neuen  Feinden besser zu begegnen.

Historisch gesehen haben die entgegengesetzten Euronationalismen und Balkanismen in Mittel- und Osteuropa nie eine konvergierende Wirkung für die europäischen Völker gehabt. Sie sind schädlich gewesen und müssen deshalb abgelehnt werden. Alle bisherigen Methoden der nationalen Selbstbestimmung – wie die Zugehörigkeit zu seinem Stamm oder einem eigenen Staat auf Kosten der benachbarten europäischen Staaten und Stämme, z. B. Polen gegen Deutsche, Serben gegen Kroaten oder Iren gegen Engländer – haben sich als katastrophal erwiesen. Solche exklusiven Nationalismen legitimieren nur das neomarxistische und -liberale Experiment des Multikulturalismus. Cui  bono?

Einiges darf man hier nicht übersehen: Die alten europäischen Nationalismen und Balkanismen haben alle sehr viel an europäischen Menschenleben gekostet. Was jetzt den Europäern übrigbleibt, ist nur ihre gemeinsame ethnokulturelle Identität, unabhängig davon, ob sie in Australien, Kroatien, Chile oder Bayern leben. Ironischerweise bietet heutzutage ein neubalkanisiertes Europa und Amerika gutes Terrain für ein gemeinsames biopolitisches Erwachen. Angesichts der massiven Flut nichteuropäischer Einwanderer werden sich mehr und mehr Europäer ihrer eigenen ethnokulturellen und rassischen Herkunft bewußt. Die unmittelbare Gefahr der Totalüberfremdung bietet jetzt eine Chance, das große Ganze zu sehen und die frühere Kleinstaaterei abzuschütteln. Jetzt erleben alle Europäer täglich gefährliche Berührungen mit „neueuropäischen“ Völkerschaften, die ihnen total art- und kulturfremd sind. Was heißt heute ein Deutscher, ein Franzose, ein Amerikaner zu sein, da mehr als 10 Prozent der Bundesbürger und mehr als 30 Prozent der Amerikaner nichtweißer Herkunft sind?

Kommunistischer Völkermord oder Multikultimord?

Die meisten autochthonen Europäer und weißen Amerikaner sind informiert über die gefährlichen Folgen der Neubalkanisierung, aber selten geben sie sich die Mühe, über deren Ursachen nachzudenken. Ziehen wir zuerst ein paar Parallelen zwischen kommunistischem Terror und heutigem Überfremdungsterror. In diesem Zusammenhang können die Schilderungen des mörderischen Wirkens der Kommunisten in Osteuropa und besonders auf dem Balkan nach dem Zweiten Weltkrieg als Beispiel dienen, um die heutige Lage der Totalbalkanisierung und -überfremdung in ganz Europa besser zu begreifen. Freilich, die Thematisierung der Zeitgeschichte in Europa bzw. im heutigen Kroatien ist, ähnlich wie in Deutschland, nicht erwünscht und bleibt deshalb oftmals sogenannten „Rechtsradikalen“, „Revanchisten“ und „Revisionisten“ vorbehalten. Deswegen besteht auch für einen gelassenen kroatischen oder deutschen Anarch die Gefahr, daß er jedesmal, wenn er einen kausalen Nexus zwischen den kommunistischen Völkermorden vor und nach 1945 in Osteuropa und dem heutigen Überfremdungsmord herstellt, als  „Rechtsextremist“ gebrandmarkt wird. Der Einzelne und sein Doppelgänger Anarch müssen daher ein gutes Einfühlungsvermögen in die Seele des Andersartigen haben und immer vorausdenken. 

Im Zuge des Terrors, den die Kommunisten nach dem Zweiten Weltkrieg von Kärnten bis Mazedonien durchführten, spielten ideologische Gründe, also der berühmte „Klassenkampf“, eine mindere Rolle. Viel bestimmender war ein pathologischer Neid der Kommunisten und ihre Erkenntnis, daß ihre antikommunistischen und nationalistischen Feinde, insbesondere kroatische, slowenische und volksdeutsche Intellektuelle, intelligenter waren und eine höhere moralische Integrität besaßen. Solch eine Partisanengesinnung bzw. solche philo- und paläokommunistischen Gedankengänge sind typisch für die heutigen außereuropäischen Zuwanderer, wenngleich sie noch nicht im Stande, sind ihren Neid und ihren Haß gegen die Autochthonen in einen direkten Konflikt umzuwandeln. Die kommunistischen Völkermorde nach dem Zweiten Weltkrieg hatten Einfluß auf den Rückgang der kulturellen und genetischen Fortentwicklung in Kroatien und anderswo in Osteuropa. Die kroatische Mittelschicht und eine große Anzahl intelligenter Menschen wurden einfach ausgelöscht und konnten nicht ihr Erbe, ihre Intelligenz und ihre Schaffenskraft an ihre Nachkommen weitergeben.

Balkanisierung und Multi-Kulti als kommunistische Ersatzideologie

Wo also liegen die Parallelen zum neuen Überfremdungsterror in Westeuropa? Man muß feststellen: Das, was die früheren Kommunisten mit ihrem Terror in Mittel- und Osteuropa nicht vollenden konnten, erreicht die heutige liberale „Superklasse“ mit ihrer sanften Ersatzideologie des Multikulturalismus. Der ständige Zuzug von Nichteuropäern führt zum Niedergang des europäischen Genpools. So sieht man deutlich die krassen Auswirkungen der Gleichheitsideologie und ihres größten Vollstreckers, des Kommunismus, der einst lehrte, daß alle Menschen gleich seien. Im Liberalismus wird das Mordinstrument zwar anders benutzt, die Folgen sind aber denen im Kommunismus gleich. Das liberale System glaubt, daß alle europäischen Völker in einem neokommunistischen bzw. liberal-multikulturellen Suprastaat von nichteuropäischen Stämmen stets ersetzt werden können und wie Verbrauchsmaterial ständig reproduziert werden sollten. Balkanisierung und Multikulturalismus funktionieren heute als Ersatzideologie für den verbrauchten und diskreditierten Kommunismus. Beide Systeme sind bei den Zuwanderern aus der Dritten Welt beliebt, aber auch bei den weißen Linksintellektuellen des Westens, die immer auf der Suche nach neuer Politromantik sind. Der Kommunismus ging in Osteuropa zugrunde, weil er sich als Neomarxismus in der Praxis viel besser in Westeuropa verwirklicht hat.       

Die Schuld an der Balkanisierung Europas und Amerikas tragen die Kapitalisten. Es liegt in ihrem Interesse, eine billige millionenstarke Reservearmee zur Arbeit nach Deutschland und Westeuropa zu holen, so daß sie immer wieder die Löhne der einheimischen Arbeitnehmer herabsenken können. (3) Diese importierten und zugewanderten Arbeitskräfte in Europa haben niedrige Intelligenz, wenig Sozialbewußtsein und gar kein Gespür für die europäische Kultur. Deswegen sind sie besser manipulierbar. Und deswegen sollte man die weiße kapitalistische „Superklasse“ als Hauptfeind betrachten. Der Händler hat  keine Identität. Einem deutschen Börsenmakler oder einem kroatischen Ex-Kommunisten und heutigen Spekulanten ist es völlig egal, wo seine Heimat liegt – so lange er Geld verdient. Schon der Urvater des Kapitalismus, der berüchtigte, jedoch hochgepriesene Adam Smith, schrieb: „Der Kaufmann ist nicht unbedingt der Bürger irgendwelchen Landes.“ (4)

Der Fehler der Nationalgesinnten in Europa und den USA ist die Verwechselung von Ursachen und Wirkung des Multikultisystems: Nicht die vorderasiatischen oder afrikanischen Einwanderer tragen Schuld an der drohenden Balkanisierung Europas, sondern die Systempolitiker und ihre sogenannte kapitalistische „Superklasse“. Hinzu kommt auch die weit verbreite Meinung, daß der Islam mit seiner angeblich gefährlichen und gewalttätigen Religion der Hauptfeind ist. Man sollte hier aber zwischen Religion und ethnischer Herkunft differenzieren. Zudem sollte man sich auch daran erinnern, daß das jüdische Alte Testament nicht gerade friedensstiftende Prosa ist. Und auch wenn man das Evangelium liest, sollte man sich an den Terror des Dreißigjährigen Krieges erinnern, der unter dem Zeichen der christlichen Konfessionen geführt wurde. Aber auch sonst ist Religionskritik nicht geeignet, um Masseneinwanderung zu kritisieren. Die meisten der 30 Millionen illegalen Einwanderer in Amerika sind fromme Katholiken aus Lateinamerika, die päpstlicher sind als der Papst, obgleich sie den Europäern nicht artverwandt sind und einer anderen Rasse und einem anderen Kulturkreis angehören.  

Das Kapital will Balkanisierung, da das Kapital keine Heimat kennt. Es kennt nur die Mobilität der Arbeitskräfte über nationale Grenzen hinweg. Deshalb soll der neue Anarch nicht schockiert sein über die stillschweigende und heilige Allianz zwischen dem Kommissar und dem Händler, zwischen dem Big* Business* und der Linkschickeria. Die Linke spricht sich für die Masseneinwanderung aus, da die Einwanderer für sie heute das Ersatzproletariat bedeuten. Für den Kapitalisten ist es vorteilhaft, Menschen aus der Dritten Welt nach Europa zu holen, weil diese den Interessen des Kapitalismus dienen. Das Kapital mit seinen Schmugglern von Menschen und Gütern auf der einen und die Antifas, Päderasten, Menschenrechtsaktivisten und christlichen Aktivisten auf der anderen Seite: das sind heute die echten Wortführer für die Abschaffung der Grenzen und die Lautsprecher für ein multirassisches, multikulturelles und wurzelloses Europa. Der Kapitalist zielt auf den Abbau des Wohlfahrtsstaates, da ihm jeder Staat zu teuer ist. Ein linker Antifa will den Nationalstaat ebenso abschaffen, da für ihn jeder Staat nach Faschismus riecht. Trotz des offiziellen Zusammenbruchs des Kommunismus sind die kommunistischen Ideen der Gleichmacherei und der Glaube an den Fortschritt mehr als je lebendig im heutigen liberal-multikulturellen Europa, wenn auch in anderer Form und unter anderen Namen – und dies sogar unter vielen Menschen, die sich selbst als Antikommunisten deklarieren.

Identität in den Spätzeiten

Wie soll unsere neue Identität heißen? Der neueuropäische Anarch muß sich bemühen seine Kultur und sein Rassebewußtsein zu erhalten. Der Rassebegriff kann nicht geleugnet werden, auch wenn dieser Begriff heute kriminalisiert wird. Man kann seine Religion, seine Gewohnheiten, seine politischen Ansichten, sein Territorium, seine Nationalität, und auch seinen Paß wechseln, aber man kann seinen Erbanlagen nunmal nicht entfliehen. Die Soziobiologie wird in den politischen Analysen der liberalen Medien mit Spott und Ekel bedacht, wenngleich der Anarch wissen sollte, insbesondere wenn der Ausnahmezustand ausgerufen wird, daß er zuerst zu seinem eigenen Stamm und zu seiner Sippe zu halten hat. Sollte er es vergessen, wird der „Andersartige“ nicht zögern, ihn schnell an seine Sippe oder an seine Rasse zu erinnern. Der jüngste Krieg in Jugoslawien war ein klares Vorzeichen dessen, wie man seine „neue Identität“ erwirbt bzw. wie man ein Zufalls- oder „Berufs“-Kroate wird. (5)

Jedoch Rassebewußtsein allein genügt in den Endzeiten nicht als Hilfsmittel für vollkommene Identität. Rasse muß immer in größerer, in geistiger Weise verinnerlicht werden. Rasse ist nicht nur ein biologisches Gegebenes – Rasse heißt auch geistige Verantwortung. Es gibt viele, viele Weiße in Europa und Amerika, die geistig total degeneriert  sind – trotz eines gutaussehenden „nordischen“ Körpers. Ein solcher Körper ist jedoch keinesfalls Garant für einen ebensolchen Charakter. Schon Ludwig Clauß schrieb: „Seelenkundlich eine Rasse erforschen, bedeutet zunächst: den  Sinn ihrer  leiblichen  Gestalt  erkennen. Dieser Sinn aber ist nur aus der seelischen Gestalt verstehbar.“ (6)

Um europäische Identität wiederherzustellen, muß der heutige Anarch zunächst den Kapitalismus demontieren. Zweitens muß er auch die Gleichheitslehre des Christentums kritisch überprüfen. Nichteuropäische Einwanderer wissen genau, daß sie nur im christlich geprägten Europa mit seiner Spätreligion der Menschrechte und seinem Nationalmasochismus gut und sorglos leben können. Gefühle des Selbsthasses gibt es weder bei ihnen noch den Politikern in ihren Heimatländern. Jene Weiße, jene Waldgänger, die in den Ländern der Dritten Welt gelebt haben, wissen sehr gut, was rassische Ausgrenzung und Diskriminierungen gegen die eigene Bevölkerung in den Ländern der Dritten Welt bedeutet. Ein Mestize aus Mexiko oder ein Osttürke aus Ankara weiß genau, welchem rassischen und kulturellen Kreis er in seiner Heimat gehört. Er hat nichts zu suchen bei den „Türken“ aus der Oberschicht, die ihn ständig ausgrenzen und die auf ihre eigene albanische oder ihre bosnische Herkunft sehr stolz sind und sich dazu in der Öffentlichkeit bekennen. Im Gegensatz dazu bieten Deutschland bzw. Amerika diesen Mischlingen aus der Dritten Welt die Möglichkeiten an, die ihnen aufgrund ihrer Herkunft in ihrer Heimat für immer versperrt bleiben.

Das Großkapital der weißen Oligarchie in Europa, gepaart mit Schuldgefühlen der Spätchristen auf der einen Seite und linken Befürwortern der Rassenpromiskuität auf der anderen Seite, sorgen für die volle Legitimität der Abermillionen nichteuropäischer Zuwanderer. Wenn die Europäer wieder eine eigene Identität aufbauen wollen, sollten sie zuerst den Kapitalismus und die Freimarkttheologie demythologisieren. Auslandsimmigration kommt dann sofort zum Stillstand! Denn Einwanderer haben dann kein Motiv mehr, in den Ländern der Andersartigen zu leben und daran große Erwartungen zu knüpfen.

Optimistisch betrachtet, ist der Liberalismus am Ende. Sein Experiment mit den abstrakten Dogmen des Multikulturalismus, seinem wirtschaftlichem Fortschritt und seiner ethnisch undefinierten Bevölkerung ist gescheitert. Sowohl in Europa als auch in den USA zeigt sich täglich, daß das liberale Experiment tot ist. Es gibt dafür genügend empirische Beweise. Nun ist es ein typisches Merkmal von dahinsiechenden politischen Klassen, in weihevollen Worten über ihre Unfehlbarkeit, über ihre Ewigkeit, über die Wahrhaftigkeit ihres Systems zu dozieren – gerade in dem Moment, wenn ihr System auseinanderfällt. Solch selbstgefälliges Wunschdenken hat man unzählige Male in der Geschichte erlebt. Die fingierten Selbstvorstellungen der heutigen herrschenden Klassen über die Endzeiten und das „Ende der Geschichte“ ähneln der Denkweise der politischen Klasse in der ehemaligen DDR und der Sowjetunion kurz vor ihrem Zusammenbruch. In Sommer 1989 noch gab es große Paraden in der DDR, wobei die dortigen Politiker von der Unzerstörbarkeit des Kommunismus schwärmten. Wenige Monat später fiel die Mauer – und das System war tot. Und somit kam auch das Ende einer Welt und das Ende einer Runde europäischer Schicksaalzeiten.  Die heute herrschende Klasse in Deutschland und der EU weiß gar nicht, wohin sie will und was sie mit sich selbst tun soll. Sie ist viel schwächer, als sie es zeigen will.  Der Anarch lebt wieder in einer höchst spannenden historischen Zeitleere, und es hängt von seiner Willenskraft ab, welchen Sinn er dieser Zeitleere geben wird.

Netzseite: www.tomsunic.info

Fußnoten :

1.  Ernst Jünger, An der Zeitmauer, (Cotta- Klett Verlag, 1959), Seite 25.

2. Vilfredo Pareto, "Dangers of Socialism", The Other Pareto (St. Martin's, 1980), Seite 125.

3.  Alain de Benoist, « L'immigration, armée de réserve du capital », Eléments, Nr. 138 (April- Juni 2011).

4 Adam Smith, An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations, 2 Vol. (Edinburgh, Printed, at the Univ. Press, for T. Nelson, 1827) p. 172.

http://www.econlib.org/library/Smith/smWN11.html

5. Tomislav Sunic, La Croatie, un pays par défaut? (Avatar, 2010).

6. Ludwig Clauß, Rasse und Charakter, (Verlag Moritz Diesterweg, Frankfurt a. M. 1942), Seite 43.

vendredi, 04 mai 2012

Vanguard, Aesthetics, Revolution

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Vanguard, Aesthetics, Revolution

By Alex Kurtagić

Ex: http://www.counter-currents.com/

I have on various occasions criticized the tendency among a subset of racial nationalists to indulge in improbable revolutionary fantasies, where the liberal system collapses, the white masses rise up, and evildoers hang from lampposts in one great Day of the Rope. “Mainstreamers” have, in turn, criticized the tendency among another subset to be bookworm revolutionaries, hermitic, eccentric, and too absorbed in their abstruse intellectual vaporings to be effective harbingers of change in the real world. Both subsets are emblematic of the retreat from reality that results from perceived powerlessness. Both represent vanguardist tendencies. Does that mean that vanguardism is a failed strategy, and that only mainstreamers offer a viable approach?

Far from it.

Vanguardism plays a key role in any movement seeking fundamental change when a system that can no longer be reformed, that has to crumble to make way for a new one, built on different foundations. What is more, it needs not stand in an either-or relationship with mainstreaming: it is possible—indeed it is preferable—to integrate both approaches into a coherent strategy.

Before I begin, I will define the political categories “Right” and “Left” as I intend to use them in this article. By Left I mean those who believe in the ideology of equality and progress; they are associated with liberalism and modernity. By Right I mean those whose outlook is elitist (inegalitarian) and cyclical; they are associated with Traditionalism (in the Evolian sense). By Right I do not mean conservatives, whom I regard as Classical liberals, only with socially conservative attitudes.

From Dystopia to Utopia

Commentators on the Right are prone to spend most of their energy analyzing and critiquing the modern dystopia. But while this is necessary, it is not sufficient: saying that we have arrived at a wrong destination and that we need to be elsewhere without at the same time indicating where that elsewhere is does not imply motion, only the recognition of the need for motion; therefore it is not a movement. For movement to occur, for an idea to gain adepts who then follow each other in a collective act of motion, the destination must be known, a priori, which implies it must be communicable in some way. This destination is the movement’s utopia: the perfect accomplishment of its goals.

Utopias exist only in the imagination. Most of the time they are communicated through fantastic art and literature. At best, they are only ever partially and/or imperfectly implemented. At worse, they are highly unrealistic and impractical—most are to some degree. Yet this does not mean they are not useful: they are in fact necessary, and a pre-condition for movement. Their active ingredient is not their being scientifically accurate, but their capacity to exert an enormous sentimental force on a large enough collective of individuals. And its conception is the charge of the vanguardist, the intellectual outsider, the pioneer, the dreamer, the creator—the individual, or group of individuals, whose task is to break us out of the cognitive cages built by the incumbent system; out of the system-sponsored illusion where anything that is anathema to it seems unthinkable.

Those who adopt mainstreaming approaches often despair at these dreamers because they appear—obviously—impractical, eccentric, and lacking in good sense. The problem is that creative innovators and iconoclasts often are: creative types comprise a peculiar breed, and within that, those who are truly innovative, truly at the vanguard, often shock, worry, and discomfit their less creative peers because they are less fettered by convention. There are undoubtedly good and bad sides to this, but this does not detract from the value of the creative process, even if not all of its byproducts are eventually adopted. The task of the mainstreamer, who abuts the vanguard and the mainstream, is to calculatingly take whatever can be used from the vanguard to stretch the limits of the mainstream, with a view to fundamentally transform the later in the long run.

Dreamer as Pragmatist

Despite having the science, the data, and the logical arguments on its side, the Right has been in retreat for many decades. This alone should be sufficient indication that humans need more than just data, arguments, and truth to be persuaded into a change of allegiance. Yet many who identify with the Right continue operating under the illusion that this is not the case: if people believe in equality it is because they do not know about race differences in IQ; if people believe in multiculturalism it is because they do not know the black on white crime statistics; if people believe in liberalism it is because they have not read Gibbon, or Spengler, or Schmitt; and so on.

The irony is that the best example of why this approach is flawed exists all around us: the consumer society. As a child I was irritated by the unrealistic scenarios, the catchy jingles, and the constant sloganizing of television advertising, and I resented the irrational superficiality implied in this method of selling products. I thought that it would be far more logical to have a man in a suit seated at a table, facing the camera, like in a newsroom, and listing the product specifications to the audience in an unemotional monotone, so that viewers may be able to make a rational choice, based on solid data. Any adult with sense knows, even if he cannot explain exactly why, that this would never work in the real world. The reason is simple: the consumer society is not founded on utilitarian logic or reason, but on Romanticism, daydreaming, status display, and utopias. And it is founded on these principles because that is what has been found to work—vast sums of money has been spent researching human psychology in the effort to maximize consumer mobilization. Colin Campbell and Geoffrey Miller provide theoretical and evolutionary explanations for the human motivational aspects of consumerism this in The Romantic Ethic and the Spirit of Modern Consumerism and Spent respectively.

Therefore it is fair to say that he who daydreams and purposefully induces others to daydream is, in fact, more of a pragmatist than the self-avowed pragmatically-oriented rationalist who seeks to persuade through reason. The former at least understands the irrationality of human nature, and plays (preys?) on it, while the latter fantasizes about abstract humans who act on the basis of rational self-interest.

Truth as a Lifestyle Choice

Far from an asset, a belief in the power of “the truth” is one of the main obstacles for White Nationalists seeking converts to their cause. If they are frustrated by the failure of individuals to support them despite masses of scientific and statistical data showing heritable race differences in IQ and heritable propensities to violent crime, it is because they have failed to realize that humans choose the truth that suits them best, according to whether it makes them feel good about themselves and about the world, and whether it makes those whose opinion they value feel good about them, at any given point in time and space. Humans are more strongly motivated by the innate need for self-esteem and belonging than by abstract reason. Thus, faced with voluminous, conflicting, and virtually indigestible data and arguments emanating from multiple factions, each claiming monopoly of the truth, it is easy to choose the most emotionally and socially convenient of available options. For the majority of people this means the truth sponsored by the cultural establishment, because it means easier social integration and higher rewards. Those who choose a truth anathematized by the cultural establishment become reliant on alternative networks and even unconventional methods to survive within a system that seeks to purge them. Ultimately, and perhaps especially in a materialistic society, truth becomes a lifestyle choice.

Substance & Style

For the above reasons, a strategy purely based on what we tend to regard as substance (i.e., empirical data, logical arguments, reasoned conclusions) is doomed to fail. And in the case of White Nationalism, it has long proven a failure. Also for the above reasons, an effective strategy needs to employ a methodology that taps, like consumerism, into the pre-rational drivers of human behavior. The lesson of consumerism does this through the calculating use of style and aesthetics, which in the consumer society are constantly deployed to induce the desired behavior (consumption).

I am familiar with the calculating use of style and aesthetics through my role in the consumer culture, which I played via my record company. Before the advent of MySpace and the free illegal download, whenever I designed an album cover, a logo, an advertisement, a newsletter, or a website; whenever I crafted an album description; even whenever I described an album verbally, I was acutely conscious of the need to appeal and stimulate interest in my target audience. I did not expect them to make rational decisions (especially since to hear the music they had to first buy the CD), but because I successfully triggered an emotional response strong enough to elicit the needed response: an immediate purchase. (Of course, I did not always get it right, and from time to time I got stuck with unsellable stock, something I blamed as much on bad artwork, ill-judged names and titles, and uninspiring logos as I did on the quality of the music.) Advertisement agencies thrive on the exploitation of style and aesthetics for purposes of mobilizing the public into consuming products, supporting a campaign, or voting for a political candidate.

We all know that as far as the White voters are concerned, Obama got elected purely on the basis of aesthetics: he sounded good, was telegenic, and his “blackness” reassured millions of whites eager to prove (mainly to themselves) that they were not racist. Slogans like “Hope” and “Change” contained zero substance; it was all about the Obamicons; and yet they excited the right sentiment among voters who felt hopeless and wanted change. Televised debates about policy emphasized visual presentation and catchy soundbites; they were more about what the candidates looked and sounded like while discussing—but not really—an ostensibly serious topic than about really discussing a serious topic. Annoying? Certainly. But there is no point fighting this. It works.

Having said this, substance is still important. We all know that a strategy based purely on stylistic flash without it being backed by at least some substance eventually implodes. (In the United States, many duped voters have since realized that Obama is an empty suit; in the United Kingdom, many duped voters eventually realized that Blair was a liar.) Emphasize style over substance in too obvious a manner and your strategy will, in fact, turn against you. (This was a major problem for the Blair government during the late 1990s; heavy “spin-doctoring” got Blair elected, but in time everyone was complaining about it.)

It is obvious, therefore, that the winning strategy is one that has both style and substance—substance that backs the style and style that backs the substance—that, in other words, projects the substance as well as the nature of the substance.

This is nothing new, of course, but it is amazing how many fail to realize the importance of style and aesthetics. Is it because we live in an age that is so obviously about style over substance that there is an instinct to rebel against it?

Weaponizing Aesthetics

In a metapolitical context, we can speak then of weaponizing aesthetics: translating ideology into art, high and low, and using it to push culture and society in a pre-determined direction, to cause culture and society to undergo fundamental change.

In my experience with various forms of underground music and their associated subcultures, an individual’s transformation of consciousness goes through identifiable phases.

First, individuals are exposed to a particular genre of music through their peers; the response, positive or negative, is often immediate, instinctive, the result of a combination of innate biological predisposition, personal history, and sociological factors.

Next, if the individual’s response is positive, there begins a process of researching and collecting albums by bands that play in that genre. And if the individual’s response is extremely positive, the process is intensive, and becomes gradually more so, causing him eventually to become completely immersed in the associated subculture.

Music-centered youth subcultures are easily identifiable because they are highly stylized and stylistically distinctive. They also have their own ideology, which both emanates and reinforces the values coded in the style of music out of which it has grown. Sometimes the ideology is derivative, an extrapolation, or an exaggeration of certain mainstream values. Sometimes the ideology is fundamentally antagonistic to the cultural mainstream. Also, sometimes the ideology is superficial, sometimes it is not. But in all cases, music fans who have become immersed in the associated subculture come to adopt and internalize its ideology to some extent.

Depending on the nature of this ideology, members of a subculture may undergo a radical change in consciousness—even to the point of becoming proud pariahs—which endures even after they have transcended their membership. They may eventually discard the garb and take up conventional salaried employment, but their allegiance to the music will endure, sometimes as a guilty secret, and traces of their fanatical past will remain in their cognitive structures, lifestyle, home decor, vocabulary, and choice of associations. What is more, even decades after, former members will recognize each other and have a common bond.

And all this is achieved aesthetically, through art. It bears iterating: to the extent that values are absorbed, they are so not because they have been presented logically or scientifically, but because they were presented in an attractive and artful or aesthetically pleasing manner—in a manner that exerts a strong sentimental force on its consumers. And anyone with an awareness of popular culture will know that its power to excite extreme emotion, unite psychologically, and mobilize the masses—to cause them to act irrationally, violently, even against their own rational best interests—cannot be underestimated. When the last volume of the Harry Potter series of novels was published, people queued for hours, in the cold, in the rain, in the wee hours of the morning, to be the first to get their hands on the first hardback edition. And this is a very mild example. We have film evidence from the 1960s showing young women absolutely in hysterics at Beatles concerts, and there is little doubt that their personal lives were partly consumed by thoughts and fantasies involving members of the band. Did their record company present an especially logical argument?

Of course, mass mobilization is possible within popular culture when the product or event in question encodes culturally mainstream values. The less mainstream the values, the less the capacity for mobilization. All the same, in the age of mechanical reproduction we have seen that when a synergistic aesthetic and ideological system is deployed using the methods of popular culture, even radical anti-system propositions are capable, under the right conditions, of mobilizing large enough bodies of people and growing until it establishes itself as a new hegemonic order.

The National Socialists, beginning in Weimar Germany, offer perhaps the most iconic example in the West. Like all political movements, however, National Socialism had metapolitical origins, and arguably occult origins in daydreams of Atlantean and Hyperborean civilizations, which the SS later sought to substantiate. It was more a certain set of ideas and daydreams, a certain sentiment, a certain political romanticism, a certain look, before it was actual politics with an actual label.

The same is true of our modern society: between René Descartes, Adam Smith, John Locke, Karl Marx, and Sigmund Freud on the one hand, and political correctness, immigration, outsourcing, and diversity training on the other, lie a mass of popular novels, films, and albums that consciously or semi-consciously encode, aestheticize, and promote the ideas and narratives of global capitalism and the Freudo-Marxist scholasticism, upon whose metapolitical tradition the modern order is founded.

The weaponization of aesthetics is the creation of an interface that facilitates the translation of the metapolitical into the political, of the vanguard into the mainstream.

Credibility

Another reason why I put such emphasis on aesthetics in metapolitical discussions is that a well-formulated and perfectly rendered aesthetic system is the fastest way of projecting credibility, and therefore of making a set of values and ideals appear credible to apolitical observers. (To political observers it may inspire pride or fear, depending on their allegiance.) Do we not judge books by their covers? Do we not judge a person by his or her appearance?

I contend that if our values and ideals lack credibility outside our immediate milieu, it is partly because we have yet to find a way to translate our metapolitics into an professionally rendered aesthetic system that is both acceptable and appealing to a wider audience—that reformulates our archaic ideas in a way that is vibrant, relevant, and forward-looking (because people do need hope and change). Needless to say that there are other very significant factors involved (such as the reality of economic sanctions), but this is certainly one of them: without an optimal aesthetic system, actual politics becomes very difficult. One cannot sell an idea without marketing. And one cannot appeal to an elite audience without the right kind of marketing.

This is why we will benefit when talented artists, musicians, designers, and literary stylists who share our sensibilities find congenial outlets and begin making a name for themselves. It is, therefore, necessary that we provide such outlets and offer viable professional and economic opportunities for creative types, lest we continue losing them to the (censoring but remunerated) alternatives offered by the establishment. Only then will we be able to grow a forceful counter-culture.

Final Thoughts

The age of chaos offers opportunities to those able to “sell” a new dream. Although the present liberal, egalitarian, progressive establishment appears superficially invincible, they do not represent a unified, cohesive, monolithic, totalitarian order: they are, in fact, a rainbow coalition of competing and sometimes contradictory factions that happen to share a set of core beliefs. They are also degenerative and disintegrative, and the logical conclusion of their project is the complete breakdown of society. This has become increasingly apparent since the adoption of multiculturalism as an official government policy, and the adoption of globalism as the modern capitalist paradigm. Worse still, they are contrary to nature, so their continuity results in constant stress and strenuous effort. Division, degeneration, disintegration, stress, and exhaustion grow ever more apparent. And the end of prosperity in the West will make social and cultural upheavals more difficult to contain or diffuse. Thus, in the escalating confusion, even the apolitical, conventionally thinking citizen will in time become receptive to new, exotic, and even quixotic ideas. Once the confusion becomes severe enough, they will be looking for a radical ideology, a harsh religion, an authoritarian strongman, or Caesar. They will be looking for meaningful symbolism, for utopian daydreams, for a new romanticism, for something that projects order and strength, is distinctive amid the chaos, and makes them feel powerful and part of something strong.

This might seem grandiose, but the beginning of it is nearer than one thinks: it, in fact, starts with pen and paper, with brush and canvas, with guitar and plectrum; it is founded on the fantasy and the daydreams that animate these utensils.

If revolutions begin with scribbles, scribbles begin with daydreams. And although this may sound fluffy and nebulous to the hard political pragmatist, it bears remembering that such verities always look so after a long period of material prosperity and political stability, while the system appears strong and credible to a majority. But, as it did in the past, following cataclysmic upheavals, when their origins and causes were catalogued by sociologists in their postmortem reports, said verities are likely to look somewhat less nebulous after the tide of culture turns and those once seemingly improbable daydreams start to take form. How long until then? Who knows? But unless we have set the metapolitical bases for our new order, unless we have a virile counter-culture upon which can build it, we might find that by the time the tide turns, others got in well ahead of us while we waited to see if it ever would.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

URL to article: http://www.counter-currents.com/2012/05/vanguard-aesthetics-revolution/

samedi, 21 avril 2012

How to read

 

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Ex: http://www.theoccidentalobserver.net/2012/04/how-to-read/#more-13624


How to read


Tom Sunic

It is far easier to reflect on the art of dating than on the art of reading. For a student in humanities the main concern must not be which author he needs to read and which one he needs to discard, but rather how to read and how to interpret the text. Before he flips open a book he must ask himself a question: Who will interpret this text? Over the last several decades the focus in the humanities has not been so much the substance of the author’s work, but rather the biased interpretation of his work. The egalitarian-multicultural “paradigm” in higher education still determines how an author is studied — and hence how he is being interpreted. Here is an example: Johan W. Goethe, the German classic writer of the late 18th and early 19th century had a glowing reception in literary circles in National–Socialist Germany, a glowing reception in the postwar Allied-occupied West Germany, and a glowing one during the same period of time in the Soviet-occupied East Germany. Each political regime interpreted Goethe’s texts in accordance with the dominant political ideas of the time. The same rule of (re)interpretation applies to all authors, regardless whether they are novelists, social scientists or legal scholars.

The Frankfurt School Program in Applied Brainwashing

For many White activists, or would-be college students in humanities, it is still hard to comprehend that since the fateful 1945 the academic program in the West has been subject to a drastic methodological overhaul, which in turn resulted in gigantic brainwashing of students. The steady removal of hundreds of politically incorrect titles from library shelves on the one hand and a radically new interpretation of the classics on the other, only added insult to injury. The notion of just vs. unjust, of beauty vs. ugliness, of crook vs. hero, of truth vs. lie, has been reversed, or rather, the meaning of those words changed in accordance with the dominant leftist-liberal aka “multicultural” teaching philosophy. Very early on, largely as a result of the Frankfurt School Program in Applied Brainwashing, the System managed to conflate the notion of academic integrity with the notion of “humanism.” Any attempt by critically minded professors to examine authors lying beyond the pale of the standard curriculum, was immediately branded as a criminal, fascist enterprise, worthy of penal sanctions, loss of tenure, and academic ostracism.

Today, the choice of appropriate literature by a humanities student, or for that matter by any White activist wishing to learn more about his cultural and racial heritage, is further aggravated by his often clumsy choice of methods. Yes, titans are in town — we know that — and there are only a few honest teachers left to teach the right ropes. Without teachers to guide them, many White nationalists are inclined to start gobbling up heavy literature on race, or they may immerse themselves in academic texts on Judaism, while neglecting the simple prose of their homegrown classics. For a young White student or an activist, the unguided plowing through difficult texts on race, without prior knowledge of some of the classics, will not produce sound results. Also, there may be a strong temptation to focus on racial differences, or even show anger at lower-IQ racial groups, or make tallies of WWII body counts. Sooner, rather than later, such an approach will get a White student into trouble.

The first step for a White student or an activist is to get acquainted with at least a few classics and chose a good roadmap when reading them. Only later on, when their message begins to sink in, will he be able to grasp the criminal motives of the main movers and shakers in the study of humanities in the university. For instance, in order to understand his instructor’s palaver about Karl Marx and his epoch, a student might be well advised to combine the instructor’s mandatory reading list with his own list of authors, such as novelists Charles Dickens or Honoré de Balzac. Both novelists lived during the same epoch as the sociologist Marx, yet both were far better in graphically describing the wretched conditions of workers in early capitalist France and England.

Naturally, Shakespeare always comes in handy, not just for those wishing to understand the timeless issue of human fickleness, treachery and vanity, but also for those wishing to get a first whiff of the world of Shylock and what Shylock thinks of himself and his chosen tribe:

Shylock: “I will buy with you, sell with you, talk with you, walk with you, and so following; but I will not eat with you,
drink with you, nor pray with you.”
(I, iii)

Shakespeare’s The Merchant of Venice is an important work of literature today for students wishing to grasp the language of modern banksters and the meanings of new financial fraud originating at Goldman Sachs, or when the Fed’s “Helicopter Ben” Bernanke preaches “quantitative easing” in order to con the masses into illusions about new job openings.  Endless promissory notes about monetary bonds between Antonio and Shylock did not work out, so Shylock demands from Antonio a pound of flesh cut out from his body. This must have been a Shakespearian form of “prime collateral.”  The same procedure is finding its mirror image today in “subprime collateral,” or in the grand total of student loan debt which has reached $1 trillion in the USA today.

Shylock:  You’ll ask me, why I rather choose to have
A weight of carrion flesh, than to receive
Three thousand ducats. I’ll not answer that. But say it is my humour. (IV,i).

And the list goes on. Reading the 18th-century French Enlightenment writer Voltaire and his passages on the religious intolerance of Jews and Christians is a much safer literature for starters than passing out Jew-baiting pamphlets, or yelling silly slogans “Sieg Heil!” or White Power!”  In any case, these infantile exclamations are precisely what the enemy’s big ears want to hear. Students must be also careful with Cliffs Notes, as they often hide an oblique meta-message by a stray leftist or pederast interpreter who is smart enough to tamper, or worse, reinterpret the text in accordance with his/her sick hormones. A case in point is Friedrich Nietzsche, the great anti-egalitarian Western thinker whose texts were successfully hijacked by leftist scholars after WWII. A word of advice: always look a the name of the publisher and the pedigree of the commentator, or the name of the preface writer before starting to read the text of a classic.

Plain old novels, dramas and poetry by classic Western writers often reflect better the climate of the socioeconomic and racial environment of a given epoch than heavy handed texts in sociology or ravings by a political science teacher. Only later on can the reading of novels be supplanted by the reading of scholarly works on the subjects of liberalism, race and multiculturalism. By then, a student will be already all pruned up and equipped with the necessary conceptual weaponry for the better comprehension of the horrible world he lives in. My suggestion: The course “Literature and Politics”—of course, in an ideal college environment—should be a standard undergrad 101 course in the study of humanities. The beauty of reading novels is that they provide good conceptual tools for the better understanding not just of the world as it once was, but also as it now is. 

Higher Education Fraud

Today’s courses in humanities all over the Western academia are mega-sessions in educational travesty and a waste of students’ time and money. Most college courses in the humanities are in criminal violation of the right of White student to critical thinking and free inquiry. Not that all contemporary professors in the humanities are bad. In fact most of them are just simple turncoats who toe the line of the dominant political myths and who will dump them once new political myths become trendy. More obsessed with their own egos than with the quality teaching, their classes must be structured along the mimicked verbiage on “the power of diversity.” There is no attempt to guide students through the rudimentary lessons of critical thinking; intellectual curiosity is completely left aside. The entire academic fauna — both in Europe and the USA — is made up of pathetic characters sporting fake smiles and indulging in promiscuous brownnosing of their superiors, with all of them being pathologically jealous of each other. Long ago, the so-called multiracial sensitivity training program turned the Western higher education into a grotesque entertainment industry, barring intelligent White students from any critical inquiry into the nature of the beliefs being foisted on them.

A half-decent White professor with a conservative background who wishes to bypass his compulsive neurosis of self-censorship must engage in the ritual of fawning upon the Jews. Or he must deliver occasional laudatory pep talks about the state of Israel. This is just about the only safe strategy to secure himself the miniscule perks available to “conservatives.”

On the opposite side of the teaching spectrum, for a high IQ White student, who possesses some vestiges of introspection, college courses represent emotional abuse — for which neither his teacher, nor the dean’s office, nor the upper government echelons are ever called to account. Such a situation cannot last forever.

In both Europe or the USA, the only way for a White student to survive the well-planned process of educational dumbing down and brainwashing is by setting up his own parallel niche of study in which he can read in peace the right literature. As long as he is in college he should play the game, bite the bullet, and put up with years of mental torture in an ambiance which bears the fraudulent logo of “the place of free academic research and free speech.”

In no way should a White college student ever attempt to wave revisionist literature in front of the noses of his classmates, or taunt his professor with a politically incorrect remark, let alone crack a racial joke in public. This will augur his immediate kiss of death and signal a violent foreclosure of his future professional life. Getting the degree must be his primary goal.

Just about the only advantage of going to college today is its protective symbolism of the degree. Surely, the termination of the prison-like 4-year college enclosure won’t deliver fame, money, or glory. But getting a BA, MA, or PhD and going against the academic consensus will eventually elicit tacit respect from the conformists (who must always show nothing but hatred in public). To be sure, a White student won’t learn a thing from his politically correct humanities professors, whose greatest intellectual achievements consist of working out the details of their pension plan rollovers.

White students and activists whose native tongue is English have an immense advantage over Whites in Europe. The best literature today in the humanities is available in English. Besides, US college libraries, including even small college libraries, are the best in the world. Why not take advantage of it? For a White would-be genius, or would-be writer from Russia, or Germany, or France, let alone for an intelligent young writer residing in some microscopic country in Central Europe, mastering all nuances of the English language is unavoidable if he has any intention of getting into the literary limelight. In any case most scholarly books on race, modernity, on liberal decadence, or on the Jewish question, are published in English. German self-consciousness was destroyed after WWII and along with it the German language, which, although being a very rich language, other than in Germany, is barely spoken in other parts of Europe. The gloire of France is passé and although there are good books published in French, especially in the field of the sociology of postmodernity, few White Americans or English nationalists will bother learning the French language. As a global lingua franca the American English has become the only and the best weapon for cultural battles on all fronts.

Dr. Tom Sunic (www.tomsunic.com) is a former professor, author and a board member of The American Third Position Party http://american3rdposition.com/

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jeudi, 19 avril 2012

Über den Spontaneismus

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Über den Spontaneismus

Werner Olles

Ex: http://www.catholica.presse.fr

[Gespräch im Oktober 2008. Französisch erschienen in der Ausgabe 102 (Winter 2008-2009)]

Während das westliche System am Ende ist, dann befinden wir uns gegenwärtig in einer Übergangszeit, deren Ausgang aus einem Komplex von mannigfaltigen Rekonstruktionsvorgängen hervorgehen sollte, worüber es zweckmässig wäre, nachzudenken. Andererseits sollte man in diesem Zusammenhang die Erstellung einer Alternative erwägen. Zu diesem Zeitpunkt stellen sich zweierlei Fragen : einerseits die der Ziele (wodurch das bestehende System ersetzen ?), andererseits die der zu erwägenden Aktion, um den Übergang zu erleichtern.


Erstere ruft ein Problem hervor, das mit der Mannigfaltigkeit der Meinungen und deren möglichen Kakophonie zusammenhängt. Eine solche Situation deckt die Zerstörungskraft der geistigen Ordnungsgrundlagen bei denen auf, die sie natürlicherweise aufrechterhalten sollten, sowie die Fähigkeit zur unparteiischen Suche nach der Wahrheiten der Sozialordnung. Es herrscht in diesem Bereich ein Gemisch aus Überalterung und Korrosion durch die Grundprinzipien des herrschenden Systems, das auf die Bedeutung des Problems hinweist.


Die zweite Frage verweist uns auf die Theorie der Aktion, die einem ordentlichen Gesellschaftsaufbau vorangeht. Sie ist umso wichtiger als sie den Stolperstein ist, der die Pietisten oder Quietisten (einer deren schärfsten Kritiker Günter Rohrmoser ist) von  allerlei Reformisten, welche sich darüber einig sind, dass sie Einfluss auf die öffentliche Meinung durch Lobbying und Unterwanderung ausüben können, und Spontaneisten, welche für  den hiesigen und jetzigen Aufbau von befreiten, sich mutmasslich erweiternenden Zonen, trennt. Die letzten zwei Kategorien gehen über die Links/Rechts Spaltung hinaus, obwohl beide Begriffe von der Linken herkommen, was nicht unbedeutend ist. Es würde sich lohnen diese Themen zu untersuchen, vor allem durch die Analyse geschichtlicher und theoretischer Vorgänge. In diesem Bereich verfügt die Linke über ein bedeutendes Erbgut, insoweit sie sich durch die revolutionäre Theorie dafür interessiert hat.  Im Hinblick auf den Ausmass der Problematik, werde ich mich auf die Analyse dessen beschränken, was ich Spontaneismus genannt habe, der so aussieht, als wäre er die allerletzte Zuflucht von all den Enttäuschten des Aktivismus. Einige Fragen darüber :

1.

Sicher ist, dass sich der Linksspontaneismus auf der Basis einer Reaktion dem Leninismus gegenüber entwickelt hat, der einer Erbschleicherei der Revolution zugunsten einer Elite von Berufsrevolutionären beschuldigt wurde. Wie sich aus dem oben zitierten Artikel herausstellt, hat die Frankfurter Schule, in die Fusstapfen Trotskis und anderer Denker der Zeit zwischen den beiden Weltkriegen wie Anton Pannekoek oder Georg Lukacs tretend, dazu beigetragen, keinem der beiden –dem Staatskapitalismus sowjetischer Prägung und der freien Marktwirtschaft/dem Liberalkapitalismus– Recht zu geben, indem sie beide dessen beschuldigt hat, dass sie Herrschaftsstrukturen aufrechterhalten. In dieser Nachfolge wird die kommunistische Revolution als « bourgeois » kritisiert, weil sie weder die Produktionsverhältnisse noch den Unterschied zwischen Unterdrückern und Unterdrückten abgeschafft hat. Sich dazu beschränkend, eine herrschende Klasse (das Bürgertum) durch eine andere (die Parteibürokratie) zu ersetzen, führt sie zur Aufstellung eines Staatskapitalismus. Inwieweit kann der Verruf der leninistischen Vorstellung der von Berufsrevolutionären geleiteten Revolution die Entwicklung des revolutionären Spontaneismus, der behauptet, dass die Revolution aus der spontanen  Aktion der sich ihrer Entfremdung bewusst werdenden Massen hervorgeht, verständlich machen ? Was ist über die Entwicklungsetappen der spontaneistischen Ideologie von der Rätetheorie bis zur Arbeiterselbstverwaltung zu bemerken ? Welche sind die  psychologischen Triebkräfte, die diese Entwicklung erklären ? Indem er diese Spannung zwischen Organisation und Spontaneität hervorruft, die in Frankreich viele Diskussionen ausgelöst hat, insbesondere innerhalb der Gruppe « Socialisme ou barbarie » ( Claude Lefort trat für die Spontaneität ein und Cornelius Castoriadis für die Erhaltung eines organisierten Pols), entwickelt der Spontaneismus einen inneren  selbstzerstörerischen Widerspruch. Ausser dem Fall von kleinen Gruppen, die sich aufgrund der beschränkten Anzahl ihrer Mitglieder einzeln organisieren können, liegt das Problem in der spontanen Organisierung der Massen, die nach der Aufstandsphase um der Dauerhaftigkeit willen Strukturen und eine nicht-spontane Organisierung voraussetzt. Diesbezüglich stellt sich die Frage, ob der utopische Träger des Spontaneismus nicht etwa im Vorbild einer automatischen und ungezwungenen Sozialharmonie liegt, die auf Adam Smiths « verborgene Hand » verweist, sowie auf die fourierische Utopie oder auch auf die Soziobiologie. In disem Zusammenhang wäre nicht der Wesenszug des Linksspontaneismus die radikale Ablehnung jeglicher Herrschaftsform, wie sie durch den Leninismus kräftig und unberechtigt aufrechterhalten wurde ?


Das andere Charakteristikum des Spontaneismus besteht in einer Form der Ungeduld. Die Leninisten halten sie für den Wesensmerkmal des Linksextremismus und dessen revolutionären Ungestüm (Mao). Der Spontaneismus zielt auf zügige, konkrete Ergebnisse und gibt deswegen unmittelbar erkennbaren Teilerrungenschaften vor der glücklichen Zukunft den Vorzug. Was für eine moralische und psychologische Schwäche tritt dadurch zutage ?

Antwort zu 1.:

Im Laufe der Durchsetzungsgeschichte der kapitalistischen Warengesellschaften wurden immer wieder ursprüngliche Emanzipationsbewegungen mit entschieden systemoppositionellem Anspruch als Wegbereiter neuer Entwicklungen historisch wirksam. Von der alten Arbeiterbewegung bis zur studentischen Revolte von 1967/68 haben sie letztlich dem zum Durchbruch verholfen, was den Erfordernissen warengesellschaftlicher Modernisierung entsprach. Weil die antikapitalistisch gesinnten Protagonisten den nächsten energischen Schritt hin zur Verallgemeinerung der Warenform permanent mit der drohenden Aufhebung kapitalistischer Herrschaft verwechselten, konnten sie ihre immanent vorwärtstreibende Rolle nur gegen den erbitterten Widerstand der Verteidiger des Staus quo spielen. Die mühsam erkämpfte Anerkennung als legitime soziale Bewegung markierte dann jeweils den Punkt, an dem die linke Opposition vom Outlaw zum Teil der reorganisierten und modernisierten warengesellschaftlichen Ordnung mutierte und ihre überschüssigen leninistischen Momente abzustreifen begann.
In dieser Situation trat der Links-Spontaneismus auf den Plan und wich vom diesem vertrauten Muster entscheidend ab, in dem er eindeutig klarstellte, daß der nostalgische Rekurs auf eine bereits abgeschlossene Epoche eben keinen neuen Entwicklungshorizont eröffnet und beim besten Willen auch nicht mehr mit einem Hinausgehen über die kapitalistische Ordnung zu verwechseln ist, wie es bei dem großen, wesentlich aus dem Kampf der alten Arbeiterbewegung miterwachsenen Etatisierungsschübe der ersten Hälfte des letzten Jahrhunderts noch der Fall war.


Weil der Spontaneismus, zu dem natürlich auch die reformistischen Globalisierungsgegner von Attc & Co. zu zählen sind, jedoch nicht in der Lage ist, eine radikale Gesellschafts- und Wertkritik, und am allerwenigsten eine Krisentheorie zu formulieren, führt er sich nur selbst hinters Licht. Das Gipfel-Hopping wird sich eher über kurz denn über lang totlaufen, gleichzeitig tummeln sich in der gesamten spontaneistischen Bewegung Heerscharen von Obskuranten, Scharlatanen und Sektierern jeglicher Coleur, und der Nachweis, daß die dürftigen Konzepte des Spontaneismus mit der Marxschen Theorie des Kapitals im Allgemeinen nicht zur Deckung zu bringen sind, ist leicht zu führen. Analyse durch die Demonstration guten Willens und moralische Appelle zu ersetzen, um damit auf die Tittelseiten der Zeitungen zu kommen, beweist letztlich doch nur, wie intellektuell herunter gekommen diese gegen die Fakten und logischen Regeln des Marktes und der Ökonomie argumentierende und agierende Bewegung ist. Doch stellt der Spontaneismus nicht die „Kinderkrankheit des Kommunismus“ dar, wie Lenin dies dem Linksextremismus nicht ganz zu Unrecht unterstellte, vielmehr ist er eine Sonderform des Linksextremismus. Die „Spannung zwischen Organisation und Spontaneität“ liegt dabei sicher auch in den Gegensätzen zwischen einer gewissen marxistischen Orthodoxie, für die es immer eine „gute Seite“ der technischen Entwicklung des Kapitalismus zu retten gilt (mikroelektronische Revolution) und einer gegengesellschaftlichen Praxis, die versucht, sich die vitalen Kräfte des Menschen anzueignen, indem sie die Maschinerie zerstört, die diese paralysiert.

2.

Inwieweit mag 1968 –wenn nicht gar explizit, so doch implizit, im Sinne der Uneinigkeit einer eine Vielzahl von Gruppierungen zusammenführenden Bewegung– als der Höhepunkt des Spontaneismus gelten ? Was verbindet die spontaneistische  Durchdringung mit der Tatsache, dass die achtundsechziger Revolution schliesslich zur gesellschaftlichen Integration der Mehrheit ihrer Kader geführt hat ? In seinem Buch L’archéologie d’un échec (Seuil, 1993) hat der französische Sprachwissenschaftler Jean-Claude Milner darauf hingewiesen, dass die Moderne in ihrer Spätphase durch den Verzicht auf die Kompromisslosigkeit und die Übernahme der reformistischen Methode gekennzeichnet wird. Aufgrund seines utopischen Charakters zum Scheitern verurteilt, wäre der Spontaneismus in seiner revolutionären Prägung nur eine Zwischenstation zum allgemeinen Reformismus. Damit wäre das Vermächtnis des Spontaneismus ein Doppelvermächtnis : als Politikum würde es den Weg für den Reformismius frei machen ; als Utopie (eine andere Gesellschaft aufbauen) würde es zur Ghettoisierung und zum Kommunitarismus führen. Auf jeden Fall wird auf das Ziel der sozialen Umgestaltung verzichtet und das Politische abgelehnt. In dieser Hinsicht stellt sich die Frage nach dem Anteil des Spontaneismus an dem sozialen Zusammenbruch und der Entwicklung neuer Formen von Bürgerkrieg. Es sieht alles so aus, als hätte sich das Wesen des Bürgerkriegs gründlich verändert. Die Konfrontation von  zwei identifizierbaren Blöcken (Kirche gegen Laizismus, Kommunismus gegen Kapitalismus) wird durch die Vermehrung der Guerrillas und der  nicht intensiven Konflikte ersetzt.


Der Linksspontaneismus hat sich neu gestaltet und verzeichnet seit Davos, Seattle und Porto Alegre neue Erfolge mit dem Altermondialismus. Es wäre von Interesse, nach dessen Ursprünge zu forschen –insbesondere die Beziehung zu den vom Neo-Zapatismus des Unterkommandanten Marcos angewendeten Techniken– und nach der Anpassung der blanquistischen Tradition an die Erfordernisse der Weltmedien (anscheinend von denjenigen, die die Attentate vom 11. September konzipiert haben, meisterhaft beherrscht).

Antwort zu 2.:

Es ist ein Faktum, daß sich eine linke Gesellschaftskritik, die diesen Namen verdient, in den letzten zwanzig Jahren weltweit zusehends ins Mikrologische zurückgezogen hat. Und dies, obwohl sich das vollmundige Versprechen der Marktideologen, Globalisierung bedeute in letzter Instanz Frieden und mehr Wohlstand für alle, nach zwei Jahrzehnten neoliberaler Offensive gründlich blamiert hat. Daran trägt u.a. die 68er-„Revolution“ ein gerütteltes Maß an Schuld. Zwar war ´68 keineswegs der Höhepunkt des Spontaneismus sondern vielmehr das Datum seiner offiziellen Wiedergeburt, doch weil man sich seitdem auf pure Phantastereien kaprizierte, endeten zahlreiche 68er als Begleitprodukt kapitalistischer Modernisierung und formulieren inzwischen begeistert alternative Regierungsprogramme, die angesichts der laufenden Krisen kein einziges Gramm emanzipatorischen Mehrwirts erwirtschaften. Als Reformer im schlechten Sinne, den dieser Begriff mittlerweile angenommen hat, betreiben diese Leute repressive Krisenverwaltung und beschwören dabei allenthalben eine völlig nebelhaft bleibende „Zivilgesellschaft“ als Träger selbstverantwortlichen Handelns. Die neoliberale Propaganda tut genau dasselbe.


Die „neuen Erfolge“ des Links-Spontaneismus bestehen allerdings unseres Erachtens darin, daß die Attac-Theoretiker Antonio Negri und Michael Hardt mittels ihrer verkürzten und personalisierenden Kapitalismusvorstellung den neuen Elendsunternehmern einreden wollen, ihre „selbständige“ Arbeit sei eine wirkliche Freiheit, weil sie einen Laptop in ihrem Gepäck und keinen Chef nötig haben. In ihrem grundlegenden Werk „Empire“ ist an keiner einzigen Stelle von eigentlicher kategorialer Arbeits- oder Wertkritik die Rede. Als ginge es heute noch um die Arbeitsbedingungen des italienischen Fabrikproletariats der fünfziger Jahre wird dagegen die Marxsche Werttheorie für überholt erklärt und von einer neuen revolutionären Subjektivität als Nachfolgerin der alten Arbeiterklasse schwadroniert. Das ist aufgeklärtes Geschwätz im Endstadium. Rgeression pur. Diese Intellektuellen bewegen sich auf der Ebene vorprogrammierter Arbeitsbienen. Die Zweite Internationale läßt grüßen!
Analog zur Zuckergussvariante dieser verlogenen Öffnungsrethorik, die sich hier einmal mehr als der Weisheit letzter Schluß intoniert und sich dabei selbst ins Delirium versetzt, zeitigt die planetarische Politik des internationalen Terrorismus im Zeitalter der globalen Kulturkämpfe gewisse Erfolge. Da „die teuerste Ware auf dem Weltmarkt nicht Gold oder Diamant, sondern Kultur ist“ (Obi Egbuna, 1970), muß, wer bei kulturellen Bruchlinienkonflikten auch medial Flagge zeigen will, nicht nur den hegemonialen Diskurs der realistischen Theoriebildung und die mediale Klaviatur meisterhaft beherrschen, sondern auch die Kaltschnäuzigkeit besitzen, der Realität eines Westens der Moderne die fremdkulturelle Realität eines Nichtwestens der Vormoderne bzw. Gegenmoderne gewaltsam vor Augen zu führen. Positiv daran ist jedenfalls, daß die imaginierte Verabschiedung des Westens aus der Geschichte als metaphysische Träumerei à la Fukuyama entlarvt wurde, und das Wiederaufleben von ethnischen und religiösen Identitätsbildungen und deren unerwartete Geschichtsmächtigkeit die große Illusion einer Vollendbarkeit der Geschichte endgültig ad acta legten.

3.

Der ursprüngliche Spontaneismus geht auf die französische Revolution zurück (Babeuf), der aber im konterrevolutionären Umfeld immer wieder nachgeahmt wurde. Wenn Joseph de Maistre behaupten konnte, dass « die Konterrevolution keine Revolution in umgekehrter Richtung sondern  das Gegenteil von der Revolution » sei, heisst es eben, dass diese Mimesis eine mit der Revolution zeitgenössischen Realität ist. Wenn auch die konservativen, reaktionären, rechtsradikalen Kreise, usw., politisch auf diesem Weg nie bedeutende Erfolge gehabt haben, haben sie nichtsdestoweniger die Mimesis in ihren theoretischen Vorstellungen gehegt. Angesichts der erwarteten Implosion eines zu Ende gehenden Systems, was für ein theorisiertes Aktionsmodell bleibt uns übrig ? Der Spontaneismus hat ausser im Bereich der reinen Abstraktionen kein politisches Ziel sondern nur ein mikrosoziales moralischer und privater Art, –er beansprucht  eine gewisse Lebensweise. Der Grund dafür  wird wahrscheinlich am besten durch den Immediatismus zutage gebracht : die fehlende Tugend der Seelenstärke (als Unfähigkeit zur Geduld und schliesslich zur Hoffnung ;  Kehrseite der Medaille von der utopischen Abstaktion ?).

Antwort zu 3.:

Ein „theoretisertes Aktionsmodell“ sehe ich auf der Rechten nicht. Die Zerrissenheit zwischen Fortschrittsglauben und Dekadenzbewusstsein kennzeichnen zwar die meisten kulturpessimistischen Endzeitdiskurse, bei denen es immer um alles oder nichts geht, aber vorherrschend bleiben die negativen Konnotationen. Als eschatologische Irrealos zwischen Postmodernismus und Lifestyle kann man sich gerade noch eine Ästhetisierung der Krise des Systems leisten. Die Rechte ist, stromlinienförmig ihrer Epoche entsprechend zwar nicht mehr die alte, aber eben auch keine neue. Als Prototyp für den postmodernen Sozialcharakter kann sie auch alles andere als rechts sein. Das erweist sich aber gerade in seiner rechten Variante als eine Mischung aus Selbstbetrug und Rosstäuscherei, die haarscharf an der ersehnten Eleganz vorbeisegelt. Der alte Rechtsradikalismus wird dabei jedoch nicht aufgehoben, sondern zum bloßen Gestus verdünnisiert, bis von ihm bloß noch ein verbiesterter, spießiger und theoretisierender Snobismus übrig bleibt, der mit Begriffen wie „Revolution“ oder „Konterrevolution“ nur noch äußerlich kokettiert, andererseits aber die Orwellsche Sprache des Liberalismus pflegt. Als blühendes Zeitgeist-Talent betet er im hippen Popgewand geradezu das Evangelium der 89er Loveparade-Generation herunter, der peinlichsten Generation, die es je gab: die Verweigerung intellektueller Kritik und bewußtem Widerstand.


Der Aufstieg der chinesischen Macht und die Dynamik des Islam mögen vielleicht die Notwendigkeit eines christlich-konservativen Gegenfundamentalismus begründen, dem stehen jedoch die inneren Fäulnis- und Verfallsprozesse des Okzidents entgegen. Wir haben unsere kulturellen Grundlagen – und das Wesen aller Kultur ist nach Oswald Spengler Religion – ohne jede Not einfach auf dem Müllhaufen entsorgt, dabei steht der Feind schon im Inneren. Aber auch zur innerstaatlichen Feinderklärung fehlt uns angesichts unserer herunterästhetiserten Politik schlichtweg die Kraft. Stattdessen plantscht man in den seichten Gewässern des postmodernen Diskurses und erklärt die lächerliche Verfallsgestalt des monadisierten, handlungsunfähigen und bis zur offenkundigen Ichlosigkeit regredierten Inividuums zur großen Zukunft.


Da wir aufklärerischer als die Aufklärung sein wollten in dem Wunsch Tabula rasa zu machen, im Ikonoklasmus, im Bruch mit allen Traditionen, bleibt einem nur noch der völlige Neuanfang, ohne auf irgendetwas Überliefertem aufbauen zu können. Die „Kehrseite der Medaille der utopischen Abstraktion“ besteht dann womöglich in der gründlichen Abwendung vom geistigen Gesamtmüll einer negativen Ontologie, die in der Geschichtsmetaphysik der Moderne bis zur Bewusstlosigkeit reinkarniert wird.


Article printed from Revue Catholica: http://www.catholica.presse.fr

samedi, 14 avril 2012

Les Raisons du combat culturel

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Les Raisons du combat culturel

Ex: http://www.scriptoblog.com/

Nous n’aimons guère notre  époque, ou, plus exactement, notre époque ne nous aime guère. Depuis des décennies, la société mondialiste qui nous est vendue comme promesse de paradis terminal, de fin de l’Histoire béate, ne fait plus illusion auprès des observateurs un tant soit peu critiques, des hommes de bon sens qu’on rejette dans le camp de l’ennemi en les appelant « réactionnaires ». Le vaste supermarché global, pacifié et unifié, recèle d’insondables horreurs derrière les sourires figés des hordes d’homo oeconomicus qui arpentent les allées. La société mondialiste n’a pas besoin d’hommes, elle n’a besoin que de consommateurs, d’humains réduits à leurs plus basses fonctions d’absorption, d’assouvissement des pulsions et des désirs mimétiques. En cela, cet Empire du Bien dont parlait le regretté Philippe Muray est un totalitarisme. Totalitarisme doux ou mou, certes, mais totalitarisme tout de même, dans ses procédés comme dans ses objectifs. L’Empire veut donc produire à la chaîne des consommateurs, des hommes dociles, souples à l’injonction. Pour ce faire, les déraciner est indispensable, charnellement et spirituellement. Au cœur de cette entreprise nihiliste, la culture est la cible prioritaire. Il faut faire en sorte que les personnes ignorent de plus en plus qui elles sont : on effacera donc d’abord leur histoire, on les privera de chronologie ; on dissoudra leurs traditions, rejetées dans les Ages Sombres d’avant le Village global ; on leur coupera l’accès aux œuvres artistiques et techniques, fruits du génie des leurs ancêtres ; on détruira toute échelle de valeur et de comparaison, sapant l’esthétique et le goût. On les rendra étrangers à leur propre langue, inaptes à l’expression de la pensée et de l’émotion, donc inaptes à être des hommes, ces singuliers animaux faits à l’image du Créateur. On en fera des zombies dénués de toute arme et de toute stratégie pour s’opposer à l’ablation de leur âme et à leur disparition à terme.

Ce combat contre la culture et les cultures (entendues comme les manifestations différenciées des génies des ethnies, des peuples et des races) exige une riposte adaptée, un combat culturel. Que peut bien recouvrir cette notion ? Ce combat vise à défendre l’intégrité de la personne humaine, unique aux yeux de Dieu et enracinée dans l’Histoire. Cette intégrité fait tenir ensemble toutes les capacités de l’homme, intellectives comme émotives, techniques comme artistiques, et les ordonne en vue d’une fin qui les dépasse, qui nous dépasse tous. Pas de vraie culture sans métaphysique, d’une part, et pas plus sans Histoire d’autre part. Ceci implique de reconnaître l’inscription de l’homme et de sa culture dans un contexte religieux et métaphysique et de le défendre comme tel. Point n’est besoin d’être soi-même croyant. : pour preuve, l’agnostique Charles Maurras fut bien l’un des plus ardents défenseurs du rôle de l’Eglise et des créations de la foi. Défendre la culture, c’est défendre un au-delà de l’homme, alors que l’Ennemi veut nous réduire à un en-deçà de l’homme. Défendre une culture, c’est aussi défendre l’histoire de cette culture et des générations qui l’ont portée, c’est s’inscrire dans une lignée, une continuité, se reconnaître dans une suite d’innombrables prédécesseurs, et assumer pleinement et entièrement ce qui est à la fois une dette, un héritage et un honneur. Linéarité du temps historique, ponctuée par la cyclicité des rythmes naturels : l’histoire de la Culture, c’est la Tradition, l’histoire des cultures, ce sont les traditions.

D’abord, assumer et défendre la dimension métaphysique et religieuse de l’homme, assumer et défendre la tradition et les traditions. Mais comment ? Le combat culturel est en fait un combat pour l’intelligence, à l’aide de l’intelligence : par la mémoire, nous accumulons les références historiques, littéraires, poétiques, musicales, architecturales, folkloriques, politiques, et notre intelligence ordonne ces références et nous en fait comprendre les structures. L’intelligence, c’est le don de Dieu pour que l’homme se comprenne. La culture est la mise en forme individuelle et collective de l’intelligence, par l’expérience des aïeux. La culture est l’enclume sur laquelle notre intelligence va se forger, puis se développer, s’aiguiser, s’exercer, se tremper. Sans culture, l’intelligence est matière sans forme, inerte donc inutile. L’homme dont l’intelligence ne sert pas est mûr pour l’esclavage. La culture est donc la condition de la liberté, puisque c’est grâce à elle que notre intelligence personnelle peut devenir épée et bouclier de notre corps et de notre âme.

Il faut revenir à l’étymologie du mot « culture » pour en bien saisir toutes les implications. Le verbe latin colere signifie cultiver une terre, un champ, et par extension « prendre soin de quelque chose ». L’agriculture est le soin apporté à la terre pour qu’elle produise ses meilleurs fruits. Le passage de l’agriculture à la culture, de la matérialité du sol à l’abstraction de l’esprit, passage qui s’opère chez les auteurs romains, en particulier chez Cicéron, conserve cette idée de soin, de travail permanent en vue de la production, de la mise au monde des meilleurs fruits de l’âme. Cette dernière est notre champ, et constamment nous devons être à l’ouvrage, il en va de notre salut physique et moral : sarcler, labourer, semer, faucher, glaner, surveiller, protéger des nuisibles. Le combat culturel est d’abord un effort, une violence faite à soi-même pour se montrer digne de la culture que nous héritons. C’est, pour chacun d’entre nous, un travail immense, harassant, impliquant la concentration, la méditation, la mémoire, la logique, toutes les capacités intellectives qui doivent emmagasiner sans cesse les informations triées et ordonnées par le goût et l’expérience, mais aussi la sensibilité artistique, la capacité d’étonnement et d’émerveillement.

Le combat culturel implique de savoir où trouver, dans l’immense répertoire de la culture que l’honnête homme ne maîtrisera jamais qu’à peine, les preuves, les exemples, les arguments, sous quelque forme que ce soit, qui permettent de s’opposer au mensonge et de tendre, toujours tendre vers la Vérité. La culture donne tout à la fois fierté et humilité, confiance nécessaire en soi et en son héritage, doute et remise en question tout aussi nécessaires. C’est donc en se cultivant que l’on peut défendre légitimement son legs et son identité, et c’est par cette défense intelligente, passionnée et solide que l’on peut convaincre les indécis, voire nos adversaires.

Pour quiconque veut participer, à son niveau, au combat politique pour la sauvegarde de nos patries et de notre civilisation européenne chrétienne, il doit être évident que le combat culturel est l’une des armes principales. C’est lui qui permet, s’il est intelligemment mené, par son effet sur un nombre croissant de personnes, de renverser les modes idéologiques qui conditionnent les comportements sociaux. L’hégémonie gauchiste et progressiste sur le monde des lettres, des arts, de l’université et des media depuis cinquante ans, avec ses aspects les plus mortifères, les plus nihilistes, a pu se mettre en place par une stratégie habile et dénuée de scrupules d’épuration et de disqualification de l’adversaire et de sidération idéologique. Toute contestation, que ce fût du pédagogisme à la Mérieu, de la sociologie de Bourdieu, de l’art contemporain, était immanquablement rejetée dans le camp du Mal, de la Réaction, voire du Fascisme éternel. Mais cette sidération n’a qu’un temps, même si ses ravages vont continuer à s’exercer: l’apparition d’Internet, en particulier, est la chance de tous les militants de la ré-information et du combat culturel, en ce qu’elle permet la constitution de groupes de pression, en ce qu’elle diversifie les sources d’information et permet ainsi au simple citoyen, s’il s’en donne la peine, de vérifier et recouper le contenu souvent douteux véhiculé par les media de masse. Le but qu’il faut fixer au combat culturel est d’obtenir la majorité idéologique, quand bien même l’on ne serait que politiquement minoritaire (ce qui est, de fait, le cas). Nul n’est besoin de se faire sectateur de Gramsci pour comprendre que cette majorité idéologique est la condition nécessaire (mais pas toujours suffisante) d’une majorité politique et donc de l’inflexion de la vie de nos cités et de nos pays dans le sens qui nous semble ordonné sur et vers le Bien, le Beau et le Vrai. Elle ne peut s’obtenir que par l’effort constant de personnalité d’horizon divers mais unis par une culture commune, le sachant et voulant la défendre, sans se renier, sans déposer les armes.

Très concrètement, en quoi consiste la formation d’un combattant culturel (qui n’est au fond que l’activité quotidienne de l’honnête homme et du patriote) ? Elle tient en deux mots : travail et dialogue. Expliquons-nous : le travail, c’est le labour du champ de l’âme et de l’esprit. C’est prioritairement la lecture. L’honnête homme lit, avec un œil critique, une sensibilité ouverte, une mémoire qui fonctionne à plein régime, dans les transports en commun ou sur un canapé, mais il doit impérativement lire. Lire les classiques de la littérature, les livres d’histoire, de philosophie, les essais politiques ; se constituer sa propre bibliothèque, ses références sues par cœur, découvrir les auteurs de la contre-culture chrétienne et/ou patriote et de proche en proche, se constituer une galaxie, une constellation culturelle d’écrivains qui fourniront sans cesse les munition de la lutte permanente : Barrès, Péguy, Bloy, Maurras, Claudel, Bernanos deviendront des familiers, puis, dans un processus d’élargissement éclectique mais sélectif et critique, on s’attaquera à la science-fiction théologique de Maurice G. Dantec, à la critique du libéralisme de Jean-Claude Michéa, à la pertinente défense de l’esprit européen de Jean-François Mattéi, aux fines analyses philosophiques du temps présent de Pierre Manent ou Chantal Delsol. On ira, toujours attentif et ouvert à la découverte, avec suffisamment de formation intellectuelle de base (qui s’acquiert par la fréquentation assidue des classiques…et des manuels d’histoire littéraire et d’histoire des idées !) pour trier le bon grain de l’ivraie, en sachant que, souvent, l’on adhère aux analyses des auteurs sans pour autant valider leurs solutions et prescriptions (ainsi de l’anarchiste ancienne école Michéa). On ira se confronter aux textes des adversaires pour maîtriser leurs armes mieux qu’ils ne maîtrisent les nôtres : il faudra lire Michel Foucault, Jacques Attali ou Michel Onfray. On cartographiera les auteurs, les écoles et courants de pensées, leur histoire mouvante. Mais l’important est de lire, de relire, de mémoriser et de prolonger la lecture par d’autres lectures. Après, pour ouvrir toutes les voies d’acquisition de la culture générale, il faut maîtriser les disciplines d’un trivium et d’un quadrivium pour le temps présent, adapter ces divisions de l’enseignement des arts libéraux instituée par le philosophe Boèce aux exigences d’un homme de culture dans le monde des années 2010 : connaissance intime de la langue française, de sa grammaire, de l’orthographe, des conjugaisons et de la richesse immense de son lexique ; connaissance du patrimoine artistique (peinture, musique, sculpture, architecture…) ; connaissance du patrimoine religieux et pratique du culte ; connaissance des traditions populaires, du folklore et à nouveau pratique; connaissance des enjeux géopolitiques et attention régulière aux nouvelles du monde. Sur ces bases-ci, une culture générale opérationnel, en ordre de bataille, peut être édifiée.

Dans un second temps, ce que nous appelons le dialogue est en fait une version mi-socratique mi-militante : il s’agit, en ne perdant aucune occasion, d’ouvrir le dialogue non pas avec les convaincus, ce qui n’est que rassurant, mais avec tous ceux qu’il reste à convaincre, à orienter vers une certaine idée du Beau, du Bien et du Vrai, vers le bonheur inépuisable de la culture française, européenne et chrétienne et vers l’urgence de la lutte pour sa sauvegarde et à terme pour notre survie en tant que peuple de culture, singulier, unique. En donnant l’exemple d’une culture maîtrisée dans ses aspects les plus variés, et pratiquée, le combattant culturel va susciter la curiosité, l’interrogation, parfois la réprobation, les critiques, mais c’est grâce à cette démarche qui cumule la conviction, l’invitation à la réflexion, l’anticonformisme, et le plaisir du savoir, que l’on peut ouvrir les esprits à notre combat. Le réfractaire au monde moderne tel qu’il nous est vendu se doit d’être cet aiguillon toujours alerte qui montre du doigt les impasses et les contradictions de ce qui, dans la pensée correcte du totalitarisme mou ambiant, est censé aller de soi.

Pour conclure, il faut garder présent à l’esprit que toute culture est par définition vivante, elle vit avec nous qui la portons. Elle risque de fait de mourir si nous n’avons plus les épaules assez solides pour la porter haut. C’est notre devoir de citoyen, de chrétien, d’homme, c’est notre honneur que de batailler pour la culture et par elle.

Frère Thierry

Animateur du cercle de l’aréopage

lundi, 02 avril 2012

Keith Preston on Balkanization and the state of exception

Marginalia on Radical Thinking: Keith Preston on Balkanization and the state of exception

Keith Preston writes the blog Attack the System,  which attempts to tie together both left and right anarchism in a Pan-secessionism against the empire.   While I come from a radically different perspective than Keith, I find his critique of the way many left anarchists are militant shock troops of liberalism to be a serious and disturbing critique as well as the Nietzschean critique of modernity to be taken seriously and not softened as it has been in French post-structuralism. 

Skepoet:  You started out in the libertarian socialist tradition but have moved towards a pan-anarchist movement than includes decentralized nationalists and non-socialists.   Could you describe how you left ”left” anarchism in its socialist variety?

Keith Preston:  I never really renounced “socialist-anarchism.” I’m still interested in schools of thought that fall under that banner like syndicalism and mutualism, and I still very much consider the founding fathers (and mothers!) of classical anarchism to be influences on my thought. But I did abandon the mainstream (if it could be called that) of the socialist-anarchist movement. The reason for that is the left-anarchist milieu in its modern form is simply a youth subculture more interested in lifestyle issues (like veganism and punk music) than in revolutionary politics. And to the degree that these anarchists have any serious political perspective at all, it’s simply a regurgitation of fairly cliched left-progressive doctrines.

If listen to what the mainstream anarchists talk about-gay rights, global warming, immigrants rights, feminism, anti-racism, animal rights, defending the welfare state. the whole laundry list-they don’t sound much different than what you would hear in the local liberal church parish, or at a Democratic party precinct meeting, or a university humanities course. Eventually, I came to the realization that a serious anti-state movement would need to be grounded in population groups whose core values really do put them at odds with the mainstream political culture. There are plenty of these: the urban underclass and underworld, religious sects whose exotic beliefs get them in trouble with the state, ethnic separatists, pro-gun militias, radical survivalists, drug cultures and sex cultures that are considered deviant or criminal, etc. I’ve been very happy to witness the growth of the anti-civilization movement within the ranks anarchism. What you label “decentralized nationalists” and non-socialists who oppose the state also fall into this category. So it’s not so much about abandoning what I was before as much as building on that and expanding my perspective a bit.

S:  Well, these movements have been around since the middle 1990s on my radar, but I have noticed that Occupy movement seems to have pushed this tensions back into the radical milieu, so to speak. What have you noticed in the past year on the ground?

K.P.:  I consider Occupy Wall Street to largely be a recycling of the anti-globalization movement of the late 1990s and early 2000s. I am skeptical as to whether it will fare any better than the anti-globalization movement did. From what I have observed thus far, OWS is a fairly standard representation of the left-wing subculture, in the sense that the OWS movement seems to roll out a hodge-podge of relatively conventional left-of-center issues in a very chaotic way that lacks direction or vision. OWS is a movement that is easily ignored or coopted by the establishment because it is does not threaten the system in any particularly significant way.

I essentially see OWS as the left’s counterpart to the Teabaggers who were easily coopted by the neocons. Where are the Teabaggers today? It will be fairly easy for the Democrats to coopt OWS over the long haul. Look how easily the New Left of the 1960s was coopted and that was a far more radical movement than OWS. The problem is that OWS offers no radical vision that is fundamentally at odds with the survival of the system. OWS has not developed a position of what might be called “radical otherness” in regards to its relationship to the political establishment.

I should probably add to my answer to your first question that I still very much consider socialist-anarchism of the leftist variety to be a legitimate part of the anarchist paradigm. My criticisms of that milieu are based on my perspective that it is too narrowly focused and that it is ineffective at actually attacking the state. The number of strands of anti-state, libertarian, or anti-authoritarian radicalism are quite numerous. I consider all of these, from anarcha-feminism to Islamic anarchism to queer anarchism to national-anarchism, to be different denominations of the broader anarchist philosophy, just like the Christian religion has all of its different denominational or sectarian variations. The problem I have with the left-anarchists is that I regard them as playing the same role in anarchism that a form of sectarian fundamentalism might play in Christianity. I wish to embrace of all of the different tribes of the anarchist paradigm as brothers and sisters within the anarchist “faith,” if you will, despite our own tribal, sectarian, or denominational differences and however much the different types of anarchists may hate each other.

My goal is for a civilization to emerge eventually where anarchism becomes the prevailing political, social, and economic philosophy, just as Christianity dominated medieval European civilization, Islam dominates the civilization of the Middle East, or Confucianism dominates traditional Chinese civilization.

I try to approach controversial social, political, or economic questions from an objective, scholarly perspective  and I try to understand all different sides of issues and glean what tangible facts are available rather than simply relying on the established left-liberal paradigm that dominates the academic world as most anarchists seem to do. This ultimately leads to my taking a lot of unorthodox positions, although my primary concern in the the area of anarchist strategy. I think philosophical abstractions are worthless if they can’t be transmitted into real life action. I’m interested in question like what should the priorities of anarchists be given our current political conditions? What should be our principal goals? What are some real world goals we can set for ourselves that are actually achievable? What is the most practical approach to the question of what a civilization where the anarchist paradigm is the prevalent paradigm might look like? Questions of that nature.

S:  It has been interesting to see your post-left readings of Carl Schmitt who is a jurist whose work was ignored for a long time and I think re-popularized primarily by the works of the left-wing philosophy Agamben and by thinkers on in the European New Right.  How is an anarchist like yourself informed by Schmitt?

K.P.: Schmitt’s thought really unmasks the essence of the state in a way that I think is more penetrating that even much anarchist thought because it lacks the ideological predisposition towards attacking the state that an anarchist would obviously have and there’s also a lot of moral pretentiousness found in much anarchist writing. Schmitt is writing from the perspective of a brutally honest realist. He is one of those rare political theorists like Machiavelli, Hobbes, or Nietzsche that is able to analyze politics without much in the way of illusions.

Schmitt considered the true nature of the political to be organized collectives with the potential to engage in lethal conflict with one another. His concept of political sovereignty is also quite penetrating. As Schmitt said: “Sovereign is he who decides on the state of the exception.” What he meant by that is that the real power in any society resides in those who are able to set aside the formal rule-making process and codified system of laws when it suits the interests of the state. The law is intended for subjects rather than rulers. The state is a ruler or collection of rulers who act in their own interests. The law serves to restrain subjects, and not to restrain rulers in any authentic sense. Within the realm of the truly political, rulers engage in perpetual brawling with other rulers or potential rulers.

S.:  The sovereign exception is an interesting issue. So what is the anarchist answer to the idea of the sovereign exception?

K.P.:  I think that in a civilization where anarchism was the prevailing political perspective the sovereign would be non-state entities that were capable of repelling physical threats to the anarchist polities. For instance, there might be anarchist-led militias, citizen posses, or private defense forces that would serve the function of resisting either an external invasion or the attempted seizure of power by any one political faction for the purpose of creating a new state.

This one reason why I think fourth generation warfare theory is so interesting because it postulates that the sovereignty of the state is receding and giving way to non-state actors in the realm of military conflict.

There are some interesting historical examples of sovereignty without the state. The Icelandic Commonwealth existed for several centuries minus a single sovereign entity with a monopoly on coercion. During the Spanish Civil War, the anarchist militia confederations essentially replaced the state in certain regions of Spain. An interesting contemporary example is Hezbollah, which has for the most part replaced the Lebanese state as the sovereign in Lebanese society. Of course, Hezbollah are not anarchists, but they are an illustration of how a sovereign can emerge that eclipses the state.

S.: On the Fourth generation warfare:  This seems to also seem to be used as an excuse to strengthen the state.  Do you see this is a trend that is, at root, a sign that elements of the larger culture(s) are separating and going into radically different directions?

K.P.:  Sure. I think a major part of the premise behind the US’s “war on terrorism” is awareness on the parts of the overlords of the empire that the fourth generation resistance is rising and challenging the state in many different areas. So the state is trying to strengthen its position.

At present, most serious fourth generation efforts come from the periphery and conflict between these regions and the empire which is for the most part centered in the West has existed for centuries, of course. So there’s nothing particularly new going on there. However, within the center of the empire itself there does seem to be a separation taking class due to a lack of cultural cohesion. In Europe, the conflict is fueled by mass immigration into what were until very recently mostly homogenous societies. In America, I think the conflict is largely a class conflict on two different levels. First, there is the broader widening of class divisions that has simultaneously generated a strengthened plutocracy at the top, a shrinking middle class and a growing lower prolertarian and lumpenproletarian classes. Large scale immigration has played a role in this obviously, but I don’t think it’s the principal cause. Second, there seems to be a particularly intense class struggle between the dying WASP elites and their constituents among the traditional middle class and the rising upper middle class that is informed by the values of political correctness or what I call totalitarian humanism. This is what I consider to be the source of the US culture wars.

K.P.:  I think what you call “totalitarian humanism,” I call liberalism without the gloves on.  This, however, confuses people since the term liberal is linked to the center-left, which is only one of its manifestations.  Do you see the contradictions within totalitarian
humanism leading to more or less balkanization?

S:  Oh, more balkanization. Very much so. In fact, I think the contradictions within totalitarian humanism will be what eventually brings about its demise. Totalitarian humanism will end when the PC coalition fractures and its component parts eventually turn on each other. A key fault line is going to be the incompatibility of Western liberalism with the social conservatism endemic to most non-Western cultures. For instance, I’ve seen some research that shows anti-gay attitudes are more prevalent among African-Americans than any other ethnic group in the US. Secularism is certainly far more prevalent among Western liberals than among Third world immigrants. Right now, the line that the totalitarian humanist Left takes is something along the lines of “Oppressed peoples everywhere, unite against the white bourgeoisie!” or some variation of that. But these fault lines are very real and will increasingly find their way to the surface over time.

S.:  Is this why you have done so much work with alt right? That the Marxist and anarchist left no longer distances itself from liberalism in a meaningful way?

K.P.:  I’d say there are four things that drew me towards the alt right. First, the alt right is about 100% consistently opposed to American imperialist military adventurism. The Left often falls down on this question and gets taken in by supposed “humanitarian interventions,” for instance. The alt right also has a strong Nietzschean foundation which overlaps quite well with my own philosophical and meta-political stance. The alt right is much more willing to critique or criticize Christianity in a way that would be unthinkable to American-style conservatives and in a way that offers a lot more dept than the reflexive secular humanism or theological liberalism found on the Left. Lastly, as you point out, the alt right is the only political tendency that consistently criticizes totalitarian humanism and does so in a penetrating way.

I consider totalitarian humanism to a very dangerous force that is on the rise in the West, and despite their professed oppositional stance, the Marxist and anarchist left have swallowed the totalitarian humanist bait hook, line, and sinker so to speak, essentially making them the useful idiots of the liberal establishment.

S.:  A friend of mine says the same thing: “Lately the rhetoric between liberals and leftist, you’d think the far left would be an alternative to a lot of PC platitudes, but it isn’t anymore.”   This leads me to some serious questions: I have noticed a lot of professed anti-Fascists using fascist-style intimidation against other forms of anarchism. I suspect you see these anarchists essentially reflecting the anarcho-liberal confusion and becoming a sort of militant-wing for liberal identity politics?

K.P.:  The “anti-fascists” are the mirror image of the Nazi stormtroopers who went about physically attacking Jews and Marxists during the Weimar period. Essentially they are the brown shirts of totalitarian humanism. The tendencies that I refer to as the “anarcho-leftoids” are a kind of parody of PC. Describing them as a “militant wing for liberal identity politics” would be apt in some ways, though perhaps too charitable. They are the new fascists in every essential aspect.

Your question here brings up a very important point. I’ve stated before that my ultimate goal is to build a kind of confederation or agglomeration of tribes of anarchists, libertarians, and another anti-authoritarian radicals who may have many, many profound differences of opinion or ways of life but who are united in their commitment to attacking the state. And, of course, I’ve developed the concept of pan-secessionism as a tactic to be used towards that end. I am sometimes asked if whether my persistent criticisms of the left-anarchists in these areas is not antithetical to my larger goal of a unified anarchist resistance. Am I not acting as a divider rather than as a bridge-builder?

But the immediate problem that we are confronted with is the fact that this totalitarian leftist mindset dominates the mainstream of the anarchist movement, certainly in the English-speaking countries. The leftist-anarchists insist on excluding the other anarchist tribes from their midst on the ground that they are not pure enough in doctrine. For instance, anarcho-capitalists, national-anarchists, Tolkienesque anarcho-monarchists, Nietzschean anarchists of the right, religious anarchists, conservative anarchists similar to the late Joe Sobran, sometimes even left-libertarians like the agorists, mutualists, or voluntarists are rejected for their supposed deviance from official doctrine in one way or another. The leftist fundamentalism that dominates the mainstream anarchist movement is comparable in many ways to the Protestant fundamentalism that dominates American Christianity. I know because I’ve been both a Protestant fundamentalist and a left-anarchist at various points in my life.

So I’m in a situation where in order to pursue my long-terms goals of unifying anti-state radicals against our common enemy, it’s necessary to become a divider in the short-term. I’m divisive because I attack the grip that doctrinaire leftism has on the movement, particularly in the USA. Whenever you speak out against the prevailing trend, you automatically become a divisive figure. So of course those within the mainstream anarchist movement will often come to regard someone like me as the equivalent of heretic who has rejected articles of the true faith. But then there are other anarchists who start to think, “well, you know, maybe Preston has a point with some of his criticisms” and maybe I provide a platform for those anarchists who are aware of some of these problems and have been hesitant to speak up. I’m also opening the door for those anarchists whose own beliefs differ from those of the hard leftists to eventually become accepted by and integrated into the wider anarchist milieu. There are a number of trends in left-anarchism that I see as encouraging such as the post-leftist, situationist, and Stirner-influenced tendencies. While I have my differences with primitivists I have not found them to be as hostile towards other types of anarchists as the leftoids. I also very much appreciate those anarchist tendencies that assert a kind of tribal identity among minority ethnic groups, such as Anarchist People of Color or native anarchists. This is of course very consistent with my broader goal of building a confederation of anti-state tribes.

S.:  Do you see the tribe as the only viable and possibly just political unit?

K.P.:  I should probably clarify what I mean by “tribe.” I’m using the term as a metaphor for any kind of voluntary association sharing a common purpose or identity and functioning independently of the state. So in this context there could certainly be anarchist “tribes” in the common sense of a population group sharing a particular language, culture, religion, or ethnicity, but there could also be tribes committed to a specific political stance, or economic system, or lifestyle interest. For instance, some years ago I came across a group advocating a “stoner homeland” for potheads in northern California. Presumably, there could be stoner anarchist tribes and there could be straight edge anarchist tribes just like there can be tribes representing Christians or Muslims or other kinds of identities. Within in the anarchist tradition, for instance, I would consider the syndicalists to be a tribe, the individualist-anarchists to be a tribe, the Kropotkinites to be a tribe, the Catholic Workers to be a tribe, and so forth.

I think tribes are the most natural form of human social organization. Therefore, they are probably the most viable in terms of durability as well. As to whether they are the most just, I think that’s a subjective question. I don’t really believe in the concept of abstract justice found in much of traditional Western metaphysics of the kinds associated with, for instance, Plato or the Church fathers or the natural rights theorists of the Enlightenment. I’m very much a Nietzschean, possibly a Foucaultian, on this question.

S.:  What do you think is Nietzche’s relevance to anarchism?

K.P.:  Of all the great thinkers of the modern era, Nietzsche was probably the most prescient and penetrating. He recognized that the core foundations of Western civilization-philosophical, cultural, moral, religious-had essentially been overthrown by the advancements in human knowledge that came out of the scientific revolution, the industrial revolution, and the Enlightenment. Not only had Christianity been discredited, but so had traditional Western metaphysics. What distinguishes the thought of Nietzsche is that he takes things a step further and attacks the intellectual systems that grew out of the Enlightenment and had taken hold among educated people in his own era. In particular, he understood the progressive faith associated with movements like liberalism and socialism to essentially be secular derivatives of Christianity. Nietzsche regarded the intellectuals of his time as not having really abandoned faith in God, but rather as having invented new gods to believe in like progress, utopianism, equality, universalism, nationalism, racialism, anarchism, and so forth. All of these became forms of secular millenarianism in Nietzsche’s day.

Nietzsche considered all of these trends to be efforts to come to terms, or perhaps avoiding coming to terms, with the death of the foundations of traditional values. He saw these new gods as creating a cultural powder keg that would explode in grotesque warfare in the twentieth century, which is precisely what happened. He also believed it would be the twenty-first century before Western people began to really confront the crisis generated by the erosion of the foundations of their civilization and that cultural nihilism would be the greatest obstacle that the West would have to overcome. We see this today in the self-hatred and wish for cultural self-destruction that exists among Western peoples, particularly the educated elites. For instance, it is quite obviously seen in the thrill with which Western intellectuals anticipate the potential demographic overrun and cultural dispossession of the West.

What is ironic is that the leftist fundamentalism that dominates the mainstream of the anarchist milieu is perhaps the most advanced form of this nihilism. They’ve essentially absorbed the nihilism of the Western elites and amplified it several times over. In particular, they often epitomize the slave morality Nietzsche regarded as having its roots in Christianity and having been carried over into its secular derivatives on the political left.

So I think that the thought of Nietzsche, properly understood, could contribute to an awakening in the anarchist community, and provide us with the intellectual armour necessary to effectively combat our establish overlords rather than simply parroting them as so many of us do now. It does no good to simply regurgitate the values of political correctness when these are simultaneously the legitimizing values of the ruling class.

S.:  Thank you for your time. Anything you’d like to say in closing?

K.P.: Just to say that the first principal of any authentic radicalism has to be independence of mind above all other values. It’s not about how much you agree or disagree with me. Rather, it’s about your ability to apply critical analysis to every question and to every situation. It’s about being able to see every side of every question and giving due recognition where it’s merited. Any set of ideas, no matter what they are, can become menacing when they are dogmatized to the point of becoming unquestionable articles of faith, particularly when intertwined with the authority of the state. No matter how righteous a particular crusade may seem if its presumptions are not subject to regular critical scrutiny then it becomes a potential foundation for yet another tyranny.

Marginalia on Radical Thinking Series can be found hereherehereherehere, here hereherehereherehere  here, and here. 

 

Keith Preston

Keith Preston

Keith Preston is the chief editor of AttacktheSystem.com and holds graduate degrees in history and sociology. He was awarded the 2008 Chris R. Tame Memorial Prize by the United Kingdom's Libertarian Alliance for his essay, "Free Enterprise: The Antidote to Corporate Plutocracy."

samedi, 24 mars 2012

NOTRE EPOQUE, UN CUL DE SAC CIVILISATIONNEL

NOTRE EPOQUE, UN CUL DE SAC CIVILISATIONNEL

Par Jure Georges Vujic

http://www.juregeorgesvujic.com/

 Et si nous vivions dans un cul de sac civilisationnel ? la question quelque peu prémonitoire pourrait très bien être posée par Arthur Koestler qui déjà dans « les Somnanbules » avait détecté les impasses d’une rationalité  technoscientiste qui continue de jouer á l’apprenti sorcier au mépris de toutes règles morales et éthiques. Le cul de sac est prosaiquement apparenté á une voie sans issue, une impasse dans laquelle on ne peut ni avancer ni reculer. Oui, notre civilisation technicienne, matérialiste et americanocentrée prend l’allure d’un cul de sac généralisé, une impasse á la fois sociale, existentielle, culturelle, et spirituelle. Le degré d’autonomisation et les dommages collatéraux d’une technoscience livrée á elle-même, d’une société oú règne l’anomie généralisée , d’une économie financialiste et virtuelle déconnéctée de la réalité sociale et du monde du travail, d’une politique lilliputienne et poltrone inféodée aux intérêts de l’oligarchie financière, d’une culture mielleuse  et narcissique révèlent ce manque de point d’ancrage structurant et articulant, cet absence de pivot téléologique vertèbrant, qui permet l’envol et la projection dans le monde d’une civilisation qui n’est qu’après tout qu’une vision du monde singulière. Et ce cul de sac est précisément une impasse sur la possibilité d’une « présence au monde » spécifique, car il devient de plus en plus difficile de pratiquer l’ »être-lá « Heideggerien, confiné dans  l’espace cathodique d’un cul de sac qui n’offre aucune ouverture. Si comme les 68-huitards l’aiment á dire que « la société de jadis était bloquée », alors l’on pourrait surenchérir et dire que la société contemporaine elle est enkystée par excès de (non) sens. Mais plutôt que de parler de voie sans issue qui peut être ouvre l’unique possibilité nihiliste de rentrer dans le mur, notre civilisation ressemble plus á un cul de sac sous forme de gyroscope, ce curieux appareil qui tourne sur lui-même, un axe qui regarde sa propre rotation, un axe qui n’a aucune vertu axiologique si ce n’est lui-même.  Ce cul de cas gyroscopal  reproduit ad vitam aeternam un conformisme de pensée et de mouvement qui paralyse toute potentialité de synthèse-dépassement, de sublimation voir de transcendance. Plus cette machine civilisationnelle gyroscopale croit matériellement et techniquement, plus son degré de spiritualité décroit. Le cul de sac mental est cet impossibilité de penser « l’inédit » car l’impensable est déjà pensé et contenu dans l’hyper-évènementiel alors que l’innommable se dissout dans l’inflation de signes. En effet, cette mégamachine ne peut se reproduire et perdurer, comme toute structure totalitaire, sans la complicité  passive et le conformisme de ses composantes. Le poète polonais Czeslaw Milozc parlait avec raison dans son livre «  la pensée captive », du règne de l’ »homme gyroscopal » cet individu générique issu d’un cocktail de mimétisme généralisé, le prototype d’un personnage qui s’accommode de toutes les régimes politiques, le type même d’opportuniste qui retourne sa veste á  bon escient. Nombreuses sont les figures littéraires et philosophiques de ce type d’individu interchangeable très en vogue dans les démocraties parlementaires contemporaines: du Ketman de Czeslaw Milozs, l’homme caméléon, « le dernier homme » Nietzchéen, de l’équilibriste social sociologue David Riesman, de l’homme du mensonge de Scott Peck jusqu’à la figure humouristique du Zelig de Woody Allen et l’opportuniste de Dutronc. Et ce n’est pas par hasard  que L’effet gyroscopique est également observable dans un powerball et dans  le jeu de yo-yos. Car comment  ne pas comparer les successives politiques néolibérales et monétaristes visant á  assainir la crise financière au jeu sournois d’un  yo-yo, qui pour guérir les maux de la dérégulation et de la libéralisation du marché, préconisent les mêmes  remèdes empoisonnées monétaristes du Consensus de Washington., de rigueur budgétaire, de hausse des impôts,  et de l’illusion déflationniste, qui servent les grandes fortunes. Tout le monde fait semblant de ne pas savoir alors que tout le monde sait très bien qu’il s’agit du bis repetita cynique d’un mensonge bien rôdé. Personne n’est dupe mais tout le monde consent á la duperie.  Il n’est point nécessaire que le yoyo néolibéral ne résoudra rien et qu’il finira par revenir toujours á la case de départ. Et si la globalisation était l’axe même de ce gyroscope sociétal ?, qui par le levier de l’uniformisation et du consumérisme du marché  n’en finit pas de démultiplier les culs de sac culturels, mentales, linguistiques et ethniques, ou l’histoire, les traditions, « l’excellence », la valeur et les différences sont réductibles á la forme capital et á la consommation ostentatoire. En effet que l’on parte du point A en Alaska ou a New Delhi jusqu’á l’extrême du point C en Australie en passant par le point B á Paris ou Moscou, on finit toujours par retrouver au bout de ce cul sac occidentiste une seule et même boite á conserve de Coca cola, dans laquelle il ne nous reste plus qu’á shooter.  Quoi de plus déprimant et claustrophobe que de demeurer dans une société ou tout est jetable, recyclable et monnayable. Notre cul de sac est indéniablement cette impossibilité de se dépayser, de s’isoler dans le silence dans ce que Jean Raspail aimait á nommer ces « isolats », les quelques ilots  de liberté et de résistance qui nous restent . Et peut être de dire en toute liberté « mort aux vaches » et « merde aux cons », tout en sachant qu’il s’agit encore lá d’un  façon quelque peu  misérable de réenchanter le monde…

lundi, 19 mars 2012

Les citadins des champs

 

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Les citadins des champs

par Georges FELTIN-TRACOL

En 1926, Louis Aragon publiait Le Paysan de Paris. Aujourd’hui, il l’intitulerait certainement Le Parisien de Province… En effet, à la lueur des dernières données de l’I.N.S.E.E. rendues publiques le 17 janvier 2012, on apprend que sept Français sur dix éprouvent un fort attachement à leur région natale, qu’ils y demeurent ou qu’ils y reviennent pour des raisons professionnelles ou au moment de leur retraite après des années d’expatriation en Île-de-France ou à l’étranger. Tout le contraire ici du mode de vie étatsunien ! En revanche, un constat inquiétant est resté inabordé, celui de la fragmentation géo-sociale du territoire.
 
Pendant des siècles, l’espace géographique s’organisait autour d’une dualité « classique » entre la ville (ou l’ensemble urbain) et la campagne (ou le monde rural). Toutefois, dès le milieu des années 1930, la majorité des Français vivait en ville. La « révolution agricole » ou « silencieuse » des années 1950 – 1960 favorisa l’exode rural, d’où un étalement des aires urbaines aux dépens des terres agricoles, des prés et des bois. On assiste cependant depuis deux décennies à une inversion notable du phénomène. Les campagnes presque vides se remplissent de nouveau avec la venue de citadins. Par cet exode urbain apparaît désormais une nouvelle structuration du territoire national avec des zones urbaines en pleine croissance, des campagnes reculées en déshérence et un « entre-deux » qualifié par les géographes d’espace péri-urbain ou de rurbain (contraction de rural et d’urbain).

 

Les métropoles, les agglomérations et les aires urbaines représentent d’indispensables atouts économiques mondiaux avec leurs quartiers d’affaires (La Défense dans l’Ouest parisien, La Plaine Saint-Denis à l’Est de la Capitale, Euralille dans le Nord, La Part-Dieu à Lyon). Mais cette fonction de compétition ne correspond plus ou très mal à des lieux d’habitation et de convivialité quotidienne. La priorité accordée aux bureaux pousse les ménages à déménager dans les périphéries. C’est ainsi que les catégories moyennes et populaires (employés, artisans, cadres inférieurs ou intermédiaires, petits fonctionnaires…) délaissent la ville-centre et/ou le centre-ville pour des pavillons résidentiels bâtis au moyen d’un endettement bancaire. Elles fuient aussi la cherté des loyers du centre-ville, la hausse de la fiscalité locale et une promiscuité souvent insupportable avec des groupes ethniques différents. Puisque tout le monde veut son habitat individuel, la ville s’étend par conséquent au détriment des campagnes proches…

 

Ces départs sont toutefois compensés par l’installation de ménages « bo-bo » (bourgeois-bohême) dont les revenus élevés permettent l’acquisition ou la location d’appartements ou de lofts de haut standing. De ce fait, le XVIIe arrondissement parisienne, le quartier de Belleville ou la Croix-Rousse à Lyon s’embourgeoisent et adoptent un caractère huppé, tendance et branché. Vivant non loin de rues à population exotique, les « Bo-Bo » réalisent leur rêve multiculturaliste tout en s’efforçant bien sûr d’inscrire leur progéniture à l’école, puis au collège privés plus réputés que les établissements publics du quartier classés en zone prioritaire…

 

L’implantation massive et continue de catégories populaires et moyennes en périphérie immédiate des villes ou dans des coins plus excentrés accentue un mitage préjudiciable de l’espace. Ce mitage efface progressivement la distinction ville – campagne. Il attise aussi la concurrence fonctionnelle des terrains : le lopin convoité demeurera-t-il un champ cultivé ou bien deviendra-t-il un terrain à bâtir, un futur emplacement routier, ferroviaire ou autoroutier, ou un lieu de production énergétique (implantation d’éoliennes, de panneaux solaires ou de biocarburants) ?

 

Les villages, y compris les plus perdus, voient pousser autour d’eux de nouveaux ensembles pavillonnaires horizontaux uniformes. Les nouveaux arrivants ne s’embarrassent pas d’exiger des édiles tout le confort urbain sans subir les inconvénients de l’existence rurale, d’où des plaintes répétées contre les cloches de l’église ou le cri matutinal du coq. À terme, si se poursuit l’« exode urbain », il est probable que l’ensemble métropolitain dont l’intercommunalité en est une préfiguration en fasse de simples communes – dortoirs.

 

Quant au rural profond encore dominant dans la Creuse, en Haute-Loire, en Ardèche, en Lozère, dans la Nièvre ou en Champagne-Ardenne, il dépérit doucement en raison d’un désintérêt et d’un mépris marqués des pouvoirs publics envers les populations locales. Après la fermeture de l’école, des services administratifs, du bureau de poste, du dispensaire médical, de la gare, de la desserte routière, du café, de l’épicerie, voilà maintenant que la Poste retire ses boîtes aux lettres jaunes et qu’Orange enlève les dernières cabines téléphoniques des places du marché. Quant au rectorat, il supprime volontiers une ou deux classes du primaire alors que la commune (ou le cadre intercommunal) a financé la réfection ou la construction de nouvelles salles de classe. Une véritable colonisation intérieure s’opère, car, dans le même temps, les projets déments d’enfouissement de déchets ménagers ou nucléaires dans ces territoires abandonnés se multiplient.

 

Les campagnes essentiellement peuplées de « petits Blancs » ne brûlent aucune bagnole et demeurent profondément légalistes. L’État peut s’en détourner ostensiblement et ignorer leur paupérisation flagrante. Oui, les campagnes françaises sont plus pauvres que les banlieues dont le taux élevé de chômage et la misère « officielle » statistique maquillent une autre réalité, celle d’une « narco-économie » souterraine, informelle, en pleine expansion. Quant aux immigrés, ils ne s’enrichissent pas parce qu’ils transfèrent leurs économies là-bas au pays.

 

L’éloignement du lieu de travail par rapport au domicile nécessite deux voitures minimum quand la nouvelle résidence n’est pas (ou mal) desservie par les transports collectifs. La flambée du prix du carburant signifie une hausse du budget transport supportée par des familles déjà en situation précaire. Et cela risque de s’aggraver avec la mise en place, tôt ou tard – soyons-en certains ! – d’une taxe carbone qui pénaliserait encore plus des familles incapables d’emprunter le Vélib’ ou le Vélove !

 

L’actuelle crise systémique atteint durement cette « troisième France » qui, hors des villes et des banlieues de non-droit, pourrait devenir le cadre de véritables jacqueries post-modernes. Aux XIXe et XXe siècles, les villes regroupaient les « classes dangereuses ». Aujourd’hui et encore plus demain, l’étincelle de la révolte ne surgira pas des banlieues de l’immigration contrôlées par les caïds de la drogue ni des centres urbains « bo-bo-isés », mais de ces nouvelles campagnes urbanisées…

 

Georges Feltin-Tracol

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dimanche, 11 mars 2012

La balkanisation du Système - Ernst Jünger et la fin des temps

La balkanisation du Système - Ernst Jünger et la fin des temps 

ParTomislav Sunic

La  locution "la fin des temps" n'est pas sans rappeler les prédictions bibliques d'un cours du temps linéaire qui devrait conduire à la fin du monde. Cette idée semble être typique chez les gens dont la pensée est alimentée par le mental monothéiste et  sémitique, comme l’annonce la  Révélation présentée à la fin de l’Apocalypse  (XXI, 1-2).  Et j’ai vu un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car l’ancien ciel et l’ancienne terre avaient disparu, et la mer n’est plus. J’ai vu aussi la ville sainte, la Nouvelle Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, et préparée comme une épouse parée pour son mari.


Aujourd'hui, on observe cet esprit monothéiste dans la croyance au progrès économique, avec ses retombées idéologiques: le multiracialisme et le libéralisme apatride. Mais on rencontre également dans l’héritage européen la notion de fin des temps, bien que ces temps aient une nature cyclique. Dans ses ouvrages, Ernst Jünger décrit les temps du destin par rapport aux temps technocratiques, linéaires et mesurables du Système. Est-ce que la situation en Europe d’aujourd’hui peut être encore pire que ce qu’elle est déjà ? "Le destin peut être deviné, senti, et craint, mais il ne peut jamais être connu. Si cela devait changer, l’homme mènerait la vie d'un prisonnier qui connaît l'heure de son exécution »  (1). Par conséquent,  afin de mettre en place un avenir prévisible, le Système doit exiger de ses citoyens de se comporter comme des détenus dociles dans le couloir de la mort.


Pour beaucoup d’Européens - et surtout pour les anciens critiques du Système communiste -,  le communisme fut le symbole de la fin des temps qui devait fatalement exclure tous les temps ultérieurs. Le cours du temps dans le communisme semblait être bloqué pour toujours. Après le désastre de 1945, de nombreux Européens avaient commencé à croire non seulement à la fin d'un monde mais à la fin du monde tout court. Pour les Européens de la postmodernité, la même question se pose : vit-on les temps finaux européens, ou est-on témoin de la fin des temps mondiaux? Il se peut que les temps européens soient bien révolus depuis longtemps et il se peut que tous les Européens vivent depuis des décennies dans un profond déclin racial. Peut-être sont-ils arrivés à la fin d’une époque qui n’a pas encore reçu son nom? Le problème réside dans le fait que les temps du Système actuel, quoique d’une brièveté certaine dans le cadre de la grande histoire, possèdent une durée pénible pour un rebelle. Comment doit-on évaluer ces temps-là?


La notion du cours du temps, surtout en cas d'urgence, est très bien ressentie dans les Balkans, une partie de l'Europe qui est constamment sous influences tectoniques majeures. La balkanisation ne signifie pas seulement la dislocation géopolitique ; elle renvoie également à une forme de la dégénérescence d’identité, où se mélangent et se confondent diverses identités politiques, religieuses et raciales qui sont constamment remplacées par de nouvelles identités venues d’ailleurs. Toutefois, compte tenu des catastrophes qui s’approchent à grands pas de l’Europe, toute balkanisation peut servir de leçon pour aiguiser le talent de survie. Ce talent exige de pratiquer la vie en solitaire, et d’être complètement détaché de tous les liens politiques avec le monde d'aujourd'hui. En cas de nécessité, on devrait, comme ce fut habituel chez les chouans vendéens pendant la Révolution française, ou chez les guérilléros espagnols pendant l’occupation napoléonienne, ou bien encore chez les  haïdouks balkaniques pendant l’occupation turque du XVIe au XIXe siècle, vivre comme des paysans mais, en cas d'urgence, être prêt à rapidement prendre les armes.


Aujourd'hui, cependant, il ya deux formes opposées de la balkanisation. D'un côté, l’Europe orientale continue toujours d’être en proie à la haine interethnique entre ses peuples. D'un autre côté, on observe en Europe occidentale une guerre larvée avec les non-Européens. Or à la lumière des vagues d’immigration en provenance du Tiers-Monde, tous les Européens sont censés devenir de bons Balkaniques : pas forcément dans le sens négatif, mais dans un sens positif qui sous-entend l’esprit de la déterritorialisation locale, et qui est seulement possible dans une Europe d’Empire. Celui qui vit au milieu d'animaux sauvages devrait devenir un animal, et peu importe qu’il habite Paris, Washington ou Francfort. Comme le sociologue italien Vilfredo Pareto a justement prophétisé il y a cent ans: «Celui qui devient l'agneau va se trouver bientôt un loup qui le mangera." (2). Or le talent de vie dans la fin des temps exigera donc des loups européens d’apprendre à revêtir les habits de brebis. 

  
On devrait se rappeler la figure de l’Anarque d’Ernst Jünger dans son roman Eumeswil. Le protagoniste, Martin Venator, vit sa double vie dans une société postmoderne et multiculturelle à coté de la casbah d’Eumeswil. Or l’Anarque n'est ni rebelle, ni dissident, ni anarchiste quoiqu’au moment donné, il puisse revêtir toutes ces trois figures à la fois.  D’ailleurs, l’Anarque semble s’être très bien inséré dans le système de la pensée unique et de l’autocensure du Système. Il attend patiemment  son moment ; il va frapper seulement quand le moment sera mûr. Ce roman de Jünger peut être considéré comme le Bildungsroman pour la génération actuelle de jeunes Européens dont le rôle didactique peut leur faciliter le choix de la figure du rebelle.


L’arrivée en masse d’immigrés d’une culture et d’une race étrangère à l'Europe exige de tous les  Européens de bien réfléchir à quelle figure de comportement choisir, c’est à dire à quelle nouvelle identité jouer. Historiquement, les figures du rebelle nationaliste en Europe centrale et orientale n'ont jamais eu d’effet convergent sur les peuples européens. Elles ont été nuisibles et doivent donc être rejetées. Toutes les formes et figures de la rébellion – que ce soit l’appartenance à sa tribu ou à son Etat aux dépens de son voisin blanc, comme en témoignent les guerres entre la Pologne et l'Allemagne, entre les Serbes et les  Croates, entre les Irlandais et les Anglais – semblent devenues dérisoires aujourd’hui. L’Europe balkanisée, avec ses figures rebelles des nationalismes exclusifs, ne fait que donner davantage de légitimité au projet multiracial du Système. Toute figure de dissident au Système, comme fut autrefois la figure de l’anarchiste ou du partisan est désormais vouée à l’échec dans un Système possédant des moyens de surveillance totale. Ce qui reste maintenant aux nouveaux rebelles, c’est le devoir de se définir comme héritiers européens, nonobstant le pays où ils vivent, que ce soit en Australie, en Croatie, au Chili, ou en Bavière.


Compte tenu de l'afflux massif d’immigrés  non-européens, les Européens ne peuvent plus s’offrir le luxe de l’esprit de clocher. Le danger imminent de leur mort peut les aider à se débarrasser de leur  particularisme territorial. En effet, qu’est-ce que cela veut dire aujourd’hui être Allemand, Français, Américain, vu le fait que  plus de 10 pour cent d’Allemands et de Français et plus de 30 pour cent des Américains sont d'origine non-blanche?
 
Le génocide communiste ou le multiculturalisme génocidaire


Afin de s’appréhender soi-même et de se projeter par-dessus Le Mur du Temps on devrait faire un parallèle entre l’ancienne terreur communiste et la mort lente actuelle, causée par la dilution du fonds génétique des Européens. Dans ce contexte, les tueries gigantesques menées par les communistes en Europe orientale contre leurs ennemis suite à la fin de la Deuxième Guerre mondiale peuvent servir d’avertissement afin de mieux comprendre la situation actuelle menant à la mort de l’Europe. Dans le sillage de la terreur déclenchée par les communistes après la Seconde Guerre mondiale, les raisons idéologiques, telle que la «lutte des classes», jouaient un rôle mineur. Dans la psychologie des communistes, beaucoup plus important fut leur ressentiment pathologique vis-à-vis de leurs adversaires anticommunistes et nationalistes qui étaient plus intelligents et avaient davantage d’intégrité morale. Un semblable ressentiment est typique des immigrés non-européens. Bien entendu, ils ne sont pas encore en mesure de convertir leur haine contre les Européens blancs en conflit militaire mais leur nombre croissant peut facilement changer la donne.


Suite à  la Seconde Guerre mondiale, les génocides communistes ont eu une influence catastrophique sur l'évolution culturelle et génétique de toute l’Europe orientale. La classe moyenne ainsi qu’un grand nombre de gens intelligents furent simplement supprimés, ne pouvant transmette leur patrimoine génétique, leur intelligence et leur créativité à leur progéniture.  Alors, où sont donc les parallèles avec le monde multiracial d’aujourd’hui en Europe ? Force est de constater  que tout ce que les communistes ne pouvaient pas parachever par la terreur en Europe orientale est en train de se faire maintenant d’une manière soft par l'actuelle "super classe" libérale et cela par le truchement de son idéologie de rechange, le « multiculturalisme ». L'afflux constant de non-Européens est en train d’affaiblir le fonds génétique des Européens, menant à leur mort douce où les lignes entre l’ami et l’ennemi s’effacent complètement. On s’aperçoit clairement de l'impact brutal de l'idéologie de l'égalitarisme et de sa nouvelle retombée dans le Système, qui enseigne, aujourd’hui comme autrefois, que tous les hommes doivent être égaux et par conséquent interchangeables à volonté. 


Le multiculturalisme est la nouvelle forme du balkanisme, à  savoir une idéologie servant aujourd’hui d’ersatz au communisme discrédité. En effet, le multiculturalisme utilise des moyens plus subtils que le communisme quoique leurs effets soient identiques.  L’esprit communiste et l’esprit multiculturel sont très populaires auprès des gens du Tiers-Monde, mais également  auprès des intellectuels de gauche du Système, toujours à l'affût d’un nouveau romantisme politique. Le communisme a disparu en Europe orientale parce qu'en pratique, il a su beaucoup mieux réaliser ses principes égalitaires en Europe occidentale quoique sous un autre signifiant et sous un autre vocable. Le Système, soit sous son vocable communiste, soit sous son vocable multiculturel, croit que toutes les nations européennes sont remplaçables au sein du Système supra-étatique et supra-européen.
 
Les nouvelles figures du rebelle

 Les responsables de la balkanisation de l'Europe et de l'Amérique sont les capitalistes. Il est dans leur intérêt d'obtenir une armée de travailleurs de réserve en provenance du Tiers-Monde. Ils savent pertinemment que les travailleurs non-européens importés en Europe n'appartiennent pas forcément à l'élite intellectuelle de leurs pays d'origine, que leur conscience sociale n'est souvent qu'embryonnaire et qu'ils n'ont généralement aucun sens du destin européen. C'est pourquoi ils sont plus aisément manipulables. Leur marchand n'a pas d'identité, non plus. Un banquier allemand ou un ex-communiste croate devenu spéculateur dans l’immobilier ne se soucie guère de sa résidence ni de la leur  - tant qu'il gagne de l'argent. Même le père fondateur du capitalisme, l’infâme Adam Smith a écrit: «Le marchand n'est pas forcément citoyen d’aucun pays"  (3).  Par conséquent, le nouvel Anarque, à savoir le nouveau rebelle, ne doit pas être choqué par la nouvelle sainte alliance entre le Commissaire et le Commerçant, entre les grandes entreprises et la Gauche caviar. La Gauche est en faveur de l'immigration de masse parce que la figure de l’immigré tient lieu aujourd'hui du prolétaire d’antan.  Les capitalistes d’une part, et les « antifas », les pédérastes, les militants des droits de l’homme et les militants chrétiens de l'autre, sont désormais devenus les porte-parole de l'abolition des frontières et les haut-parleurs d’une Europe multiraciale et sans racines. Le capitaliste vise à réduire l'État-providence, car chaque État lui coûte cher. Un antifa veut abolir l'État, parce que tout État, lui rappelle « la bête immonde du fascisme ».


L'opinion s’est largement répandue que l'islam est l’ennemi principal de l’Europe car cette religion est prétendument violente et dangereuse. Soit. Mais on doit distinguer entre la religion et l'origine raciale. En outre, il est  à souligner que ni l'Ancien Testament ni l’Évangile ne sont une prose paisible. La critique de la religion n'est donc pas appropriée quand on fustige l'immigration de masse. En l’occurrence, la plupart des 30 millions d'immigrés illégaux en Amérique sont de pieux catholiques venus d'Amérique latine, mais ils ne sont pas de souche européenne !  Ils appartiennent à une autre race et à une autre culture.


Comment façonner un nouveau type de rebelle blanc ? Le nouvel Anarque doit chercher dans sa culture et sa race ses points de départ. La notion et la réalité de la race ne peuvent être niées, même si le terme de race est aujourd’hui criminalisé à outrance par les medias. L’hérédité  est considérée par les scribes académiques du Système avec horreur et dégoût, bien qu’ils sachent tous, surtout lorsque l'état d'urgence sera proclamé, qu’ils vont aller se réfugier du côté de leur propre tribu et de  leur propre race.  Force est de constater qu’on peut changer sa religion, ses habitudes, ses opinions politiques, son terroir, sa nationalité, voire même son passeport, mais on ne peut jamais échapper à son hérédité. La récente guerre dans les Balkans nous a montré de façon limpide que lors de l’instauration de l’état d’urgence, les anciens apatrides croates et pro-yougoslaves n’avaient pas hésité à devenir des ultras Croates - par défaut. Gare à celui qui oublie ses racines. C’est l’Autre qui va vite les lui rappeler. (4).

Toutefois, la conscience raciale dans la fin de nos temps ne peut être considérée comme un outil complet par le nouveau rebelle. La race, comme Julius Evola ou Ludwig Clauss nous l’enseignent,  n'est pas seulement une donnée biologique - la race est aussi la responsabilité spirituelle. Il y a beaucoup, beaucoup de Blancs en Europe et en Amérique dont l’esprit est complètement corrompu  - malgré une bonne mine "nordique".  Déjà  Clauss a écrit: "Examiner une race signifie d’abord de s’apercevoir du sens de sa figure corporelle. Mais ce sens ne peut être compris que du point de vue de la figure de l’âme » (5).


Pour restaurer son identité dans les temps d’urgence qui adviennent, l’Anarque doit examiner la doctrine de l'égalitarisme issue du christianisme. Les immigrés non-européens savent fort bien que l’Europe est très imprégnée d’un christianisme qui se reflète aujourd’hui dans les sentiments de culpabilité de l’homme blanc et dans le prêchi-prêcha séculièr sur la religion des droits de l’homme. En revanche, le sentiment de haine de soi n’existe guère chez les immigrés et pas plus au sein de la classe politique de leurs pays d'origine. Les Européens qui ont vécu dans les pays du Tiers-Monde savent fort bien ce que veut dire la discrimination raciale contre sa propre population. Un métis du Mexique habitant au sud de Los Angeles ou un Turc aux traits mongoloïdes habitant à Berlin Kreuzberg savent exactement quel groupe racial et culturel ils peuvent fréquenter. Le second, par exemple, n'a rien à chercher auprès des «Turcs» européens de la classe supérieure qui n’ont aucun scrupule à arborer en permanence leurs origines albanaises ou bosniaques, et qui aiment  bien s’en vanter en public. Un hidalgo mexicain servant comme haut-diplomate à Madrid déteste un Cholo habitant le barrio de Los Angeles.  En revanche, l'Allemagne, l'Amérique, l’Espagne, la France accordent à ces peuplades du Tiers-Monde des moyens de s’épanouir dont ils ne peuvent que rêver dans leurs pays d’origine.
Même s'il semble impossible de parler d’expulsion massive ou de transfert des populations, c’est une idée qu’on ne doit jamais exclure. Plus de 12 millions d'Allemands furent expulsés de leurs  foyers en Europe orientale à la fin de l'automne 1944 et au début de 1945  - dans une période de quelques mois seulement.  (6). Demain, le même scenario peut encore avoir lieu, suivi par de nouveaux génocides et par la migration massive de millions de personnes en Europe. Pour le rebelle européen reste à savoir qui sera l’architecte de ce nouveau «nettoyage ethnique» et qui en sera la victime.


Dans l’optique optimiste, même un aveugle peut s’apercevoir que le Système est mort. L’expérience avec ses dogmes abstraits de multiculturalisme et de progrès économique a échoué. Tant en Europe qu’aux États-Unis, on voit chaque jour que l'expérience libérale a touché à sa fin il y bien longtemps. Il y a suffisamment de preuves empiriques pour nous démontrer ce fait. On n’a qu’à choisir le plus visible et le plus audible. Il est caractéristique de la classe politique moribonde de vanter la « perfectibilité », « l’éternité », et la « véracité » de son Système – précisément au moment où son Système est en train de s'écrouler. Ces vœux pieux et d’auto-satisfaction, on a pu les observer tant et tant de fois dans l'histoire. Même les notions de la classe dirigeante actuelle portant sur la fin des temps et la «fin de l'Histoire» nous rappellent la mentalité de la classe politique des anciens pays communistes, en l’occurrence la Yougoslavie peu avant son effondrement. En 1990, il y avait encore de grands défilés pro-yougoslaves et procommunistes en Yougoslavie où les politiciens locaux se vantaient de l'indestructibilité du Système yougoslave. Quelques mois plus tard, la guerre commença  - et le Système mourut.


Dans l’Union européenne, la classe dirigeante d'aujourd'hui ne sait plus où elle va et ce qu'elle veut faire avec elle-même. Elle est beaucoup plus faible qu'elle ne veut le laisser voir à ses citoyens. Le nouvel Anarque vit de nouveau dans un vide historique et il dépend de sa seule volonté de remplir ce vide avec le contenu de son choix. La charrue peut facilement se muer en épée.
 
Tomislav Sunic (www.tomsunic.com) est écrivain, ancien diplomate croate et ancien professeur américain en science politique. Il est actuellement conseiller culturel  de l’American Third Position Party. Ses derniers livres publiés sont  La Croatie ; un  pays par défaut ? (Avatar, 2010) et Postmortem Report: Cultural Examinations from Postmodernity  (Wermod et Wermod, 2010), avec une préface de Kevin MacDonald.
 
Notes :
 
1.    Ernst Jünger, An der Zeitmauer, (Cotta- Klett Verlag, 1959), p. 25.
2.     Vilfredo Pareto, "Dangers of Socialism", The Other Pareto (St. Martin's, 1980), p. 125.
3.    Adam Smith, An Inquiry into the Nature and Causes of the Wealth of Nations, 2 Vol. (Edinburgh, Printed, at the Univ. Press, for T. Nelson, 1827) p. 172. http://www.econlib.org/library/Smith/smWN11.html 
4.    Tomislav Sunic, La Croatie, un pays par défaut? (Avatar, 2010).
5.     Ludwig Clauß, Rasse und Charakter, (Verlag Moritz Diesterweg, Frankfurt a. M. 1942), p. 43. 
6.    Tomislav Sunic, „ In Fluß der verlorenen Zeiten; Das Schicksaal  des Deutschtum im Donauraum “, in Kein Dogma, Kein Verbot, Kein Tabu! ( Hrsg. Alfred Schickel. Festschrift für Prof. F.W. Seidler, Pour le Merite, 2008), p. 213-219.
 

mardi, 06 mars 2012

Jonathan Bowden’s “Western Civilization Bites Back”

New Podcast!
Jonathan Bowden’s “Western Civilization Bites Back”

 Ex: http://www.counter-currents.com/

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Editor’s Note:

This is an unedited transcript of an extemporaneous talk.

Well I don’t really speak to a topic, but you need something to fasten your mind on when you’re engaged in a speech. Speeches are about energy, and are about power, and about how you utilize power and how you channel it. I’m what’s called a mediumistic speaker, so I hear the voice instant by instant before I speak, and when you stand up you hear what you’re going to say a fraction of a second before it comes out of your mouth. What I’d like to talk about is Western civilization and how we can save it.

Now the crisis of the West is ongoing and everybody knows what it is. In the circumstances of the United States — I’ve only ever been here twice — the prognosis for decay is well-advanced. The people who created the United States are on the defensive: they’re on the defensive psychologically, and emotionally, and linguistically, and culturally. People are comfortable, at least those that are, and a lot hit by recession but everyone is worried about what the future will hold. Demographically, the people in this room could well be a minority in 40 years, maybe less than 40 years, maybe more than 40 years, maybe it doesn’t matter if it’s 40 years or 44 or 64 or 35.

What matters is that you’ve become a minority now. You’ve become a minority mentally, because these things happen to people mentally and psycho-spiritually before they have a physical impact. I think people are preparing to be a minority now, long before it happens. I was well aware that President Bill Clinton was once asked about his commitment to political correctness, and he said whites NEED political correctness. He said White Europeans, White Americans need it because they’re going to be a minority relatively soon, and you need to play all of those vanguard games whereby you play off each group against every other group, you make sure that your protest is in early whenever you’re insulted, or you feel there’s the prospect that you might be insulted

And an insult in this trajectory, in this terrain can mean anything. It can mean the denial of future prospect that you might have expected to own and honor. It can be the denial of something which is your right as you perceive it. Your right to dominate the cultural space here in the United States. That the United States is a post-European society. That all of its architecture — Judeo-Christian and otherwise — seems to have the impress of old Europe upon it. I speak as a European obviously, who doesn’t know the United States that well. But everything that’s glorious about the United States is largely created by the people in this room, and those to whom they relate.

Now, the problem that we’re finding is that people are giving away the inheritance that they brought up. It’s as if you have a family business, and you’ve inherited it from a grandfather, and you inherit it from a father, and you have this patriarchal chain of hard work and understanding and excellence and fulfillment, and it comes down to you through the generational sort of structures of the past — and you decided to give it away. You decided to squander it.

It’s very reminiscent of the aristocratic families in Europe: in the era before the Great War, there were big blowouts in aristocracy where people would gamble away their entire fortune, because they were bored. Because they were bored with the Third Republic’s lifestyle, in French terms, in Francophone terms, of endless summers in the sun where people were pining for the destruction which Europeans would wreak on themselves in the Great War, the War that was to end all wars: a war of such manifold destructiveness that people didn’t think there would be another one, and yet within a generation there was another one that was even more destructive.

And that war is the crucial event of the last century, because everything that exists now is a rebounded correction, as it’s perceived, of that struggle and what occurred in it. Even in the United States, it’s almost as if we as a group won that war and lost that war simultaneously, irrespective of what side our forebears fought on. In the United States you fought against Nazi Germany, you fought against Fascist Italy, you fought against Imperial Japan in the Pacific theater, and yet in a strange way you’re the losers of that war. You’ve turned into the apostates of that war, retrospectively, and you’ve partly done it to yourselves, as all continental European people and post-European people have all over the world. That war has been wrenched out of history, and is used as an ideological totem in relation to everything that occurs.

Whether or not the next 18 months or the next six months we’re going to see an attack on Iran, and the Islamic Republic of Iran, is in its own way an extension of post-1945 events. In all sorts of ways, the attack in Iraq which occurred a couple of years ago had as much to do in many people’s minds with the symmetries and the re-symmetries, of the 1939 through ’45 conflicts and everything that resulted from it, then it had anything to do with the dictator in the Iraqi desert. He was a Sunni nationalist, and he held the Kurds down in the North and the Shia down in the South, and America invaded — you remember all this? – America invaded in order to remake the world safe for democracy!

There’s no democracy in Iraq now. All that’s happened is the Sunnis have lost power and the Shias have come up, and the great new hatred, which is Iran, dominates post-war Iraq. America launched a war that cost $2 trillion in order to bring to power Iranian sponsorship and Iranian surrogates inside Iraq. So you have the odd situation now that Iran manifests power through conquered Iraq, conquered under American guns and aegis, with a bit of support from Britain in the South, where the Shia and oil are, and that power that Shia arc of power runs through Iraq: to Lebanon and the Israeli border.

And you’ll find that all of these disputes are intimately connected with the society that was created in 1948 in Israel, and which didn’t exist before. And the need to keep that society safe, the need to watch out for it, the need to prize open this prospect of villainy against it, the need to go to war –conceptually and actually — anyone against anyone who might threaten it in the future, nevermind in the present.

This war, if it ever were to occur with Iran, has been looming for many years. Many years. Ahmadinejad’s speech has almost nothing to do with the Iranian desire to destroy Israel, per se, although you could argue that an extraordinarily foolish speech in many respects. But all he said in Farsi was that the society that was created falsely, and to the detriment of the Palestinians, should cease to exist within world history. Which is a pretty nebulous and “student-fist-in-the-air” sort of speech, but it’s been seized upon to deny the Iranians the prospect of nuclear weapons and to enable the West, through the United States, in yet more warfare: more warfare for peace.

I remember Harry Elmer Barnes once edited a compilation in book form, called Perpetual War for Perpetual Peace. And since 1945, we’ve had war after war: confined to the zero-sum game of the Cold War and now extending beyond it — whereby all of these wars were are fought allegedly for us, allegedly for our betterment, allegedly for our safety, allegedly for our security, and always on the basis of our patriotism.

The bulk of patriotic people from the Right would regard what I’m saying as unpatriotic, because in a Sarah Palin sort of a way, they believe that once should stick up for the West — and our allies — against perceived enemies. Many of these enemies may not be friends of ours, but they are not enemies in the real sense. The enemies that we face here in the West, here in California, are internal. They’re internal to our own societies, they’re even internal to our own minds.

The greatest enemy that we have — to slightly adapt Roosevelt’s slogan about fear, that there’s nothing to be afraid of except fear itself — the greatest enemy we have is raised in our own mind. The grammar of self-intolerance is what we have imposed and allowed others to impose upon us. Political correctness is a white European grammar, which we’ve been taught, and we’ve stumbled through the early phases of, and yet we’ve learned this grammar and the methodology that lies behind it very well.

And we’ve learned it to such a degree that we can’t have an incorrect thought now, without a spasm of guilt that associates with it and goes along with it. Every time we think of a self-affirmative statement, it’s undercut immediately by the idea that there’s something wrong, or something queasy, or something quasi-genocidal, or something not quite right, or something morally ill about us if we have that thought. And this extends out beyond racial and ethnic questions to all other questions. To questions of gender, to questions of group identity and belonging, to questions of cultural affirmation, to questions of history.

Think about what it will be like when White Americans are 10% of the population of the United States — or 12% — 15% — or even 25%. Political correctness will not save you from the marginalization of your history and traditions, which will occur because it’s not much fun being a minority. Which is why all minorities seek through their vanguards to take majorities down. And they seem to take them down physically, conceptually, actually, legally, philosophically, and in other ways. And they form alliances with like-minded groups that wish to do to majorities what minorities feel that they ought to, because it’s a question of survival. Everyone’s interested in surviving, and even getting along with each other in a relatively quiescent and “PC” way is just another way of surviving. Maybe in the current circumstances it’s the only way in which multiple group-based societies can survive.

The Bill Clinton metaphysic is that everyone should mind their own business, and everyone should get along with each other. But it denies the crucial harbinger of identity, which is the heart of all existence and becoming – in Nietzschean terms, or in neopagan terms. All real identity is underpinned by what existed before you. The societies that are being created are tabula rasa societies, where you’ve got essentially a blank piece of paper, and what an American is is written upon this piece of paper, the way you ask a child to do a diagram or an image and they do a face with a smile. And that’s your new American: your new American is straight off the boat, he’s a face with a smile to two dots for the eyes.

Where is the history of what it means to be an American? Where is the historical trajectory which relates to what you are now and to what you have achieved? And if that tabula rasa is such that everything that you have ever achieved in the past is smoothed-down and removed, what will it mean to be an American? What will it mean to be an American – a de-hyphenated American, deconstructed to the degree that [hypenation] doesn’t even occur – because that is all that will exist in the future. “Americans” will be those that wish to be American.

Osama bin Laden and the Al-Qaeda network once did a poll in accordance with their own resources, and a third of the people who live in the Third World would like to come and live in the United States. That’s a third of the global population outside Europe, outside Japan, outside developed East Asia, outside the new Bourgeois India — 200 million out of the billion on the subcontinent who have raised themselves up to a middle-class standard of life and wish to stay on the subcontinent — but a third of those that are outside of those Bourgeois remits want to come here. And when they say “the United States,” they mean “the West.” They mean “Western Europe,” “Northern Europe,” “Southern Europe,” and the new Eastern Europe.

The new Eastern Europe is rather really interesting and will have a lot to say about the future of European man in the next century or so. Eastern Europe was preserved by communism from the decadence of the liberalism which has semi-destroyed Western Europe (and points to the west of that.) Communism was a strange non-exultation. Communism was a strange doctrine, because it preserved under permafrost many of the characteristic social chapters of what it means to be a European. Communism was pretty hellish to live under, particularly materially, and it was almost always the most deformed, the most warped, and the most degraded parts of the society that had been put in charge of you.

I remember someone I know was imprisoned in East Germany in a Stasi prison for putting a slogan on Lenin’s finger. Do you remember those statues with Lenin’s finger, where Lenin addresses the masses, like this? There were hundreds of them in all of the Eastern European societies. And they used to appear in mass posters in East Germany. And one of his friends – very stupidly given the society that East Germany was — put a bubble, a sort of Marvel Comics bubble, on the end of the finger. And the bubble said “Hitler was Right!” And he stepped back to observe — this was his Japanese cousin, and they were on a holiday in East Germany — which is an unusual type of a holiday even then — and he stepped back to examine his handiwork, and said to his relative, “what do you think about that, Bob?” And Bob turned around and there were eight Stasi, eight Stasi — one, two, three, four, five, six, seven, eight — in their requisite leather jackets and trench coats, because they all had the same uniform. And he got 18 months in a Stasi prison breaking rocks and living on black bread and onions. And that Stasi prison was notorious in East Germany, in East Berlin. And that Stasi condemned him for “acts contrary to proletarian justice and the will of the Socialist Republic.” He was condemned for being out of kilter with the masses in history.

East Germany is now a state that no longer exists. It’s been agglomerated into Western and greater Germany. The Wall has come down, the Stasi have demobilized and are no longer evident, yet in a strange way a spirit of Marxism is abroad in the West. A spirit of Marxism is abroad in the United States, unbelievably so! The number of American Marxist-Leninists you could have gotten in a few taxis to a certain extent, and yet this element of cultural Marxism is abroad in the United States, as it is in Western Europe, as it is in Northern and to a certain extent Southern Europe, as it is much less evidently so in post-Communist Eastern Europe, where there’s been an enormous reaction against it.

It’s taken a little bit of time to examine why Marxism, of all things, has ended up culturally influential in the United States. It’s got little to do with economic theory; it’s got much more to do with self-hatred and negation. Guilt. The extending of your own mental remit into groups that don’t care for you, or that purposefully wish you ill. And it’s got a lot more to do with the architectonics of the Frankfurt school, and its ability to morph and to merge into the general Liberal currency of the last 50 years.

Since the Second World War, White Europeans have felt guilty about being themselves and have been made to feel guilty and are being encouraged to feel more guilty than they have at any other time in their history. There is no period in our history where we have faced such evident self-hatred and such evident insults upon ourselves which are harmful to the prospects of our children’s lives, and their children, and generations as yet unborn. Is this a phase that we’ve gone through, or is it something slightly more sinister and ulterior than that? These are questions which we need to analyze.

Why, here in the United States, is there such guilt about the majority identity when the United States could point to, in its own cognizance, an exemplary war record against Germany and Japan, being on the victor’s side, being on the victor’s table? And yet the guilt for alleged and prior atrocity is such that all White Americans feel ashamed about any push forward in relation to the prospect of their own identity. It’s quite shocking how, since 1960 — I was born in 1962 — the West has lost its fiber and has collapsed internally and morally in terms of its spirituality and in terms of its sense of itself.

Fifty years a blip historically; it’s a click of the fingers. And yet for fifty years we’ve see nothing but funk, nothing but a failure of nerve, nothing but a self-expiration, nothing but the degree to which the historical destiny of the European peoples has been traduced — and has been traduced by elements of themselves and their own leadership, who have accepted at face value the fact that much of what was wrong with the modern world is morally our responsibility and not that of any other group. And that if we ever dare to assert ourselves again in any meaningful way, that we are in turn co-responsible with some of the worst events of human history.

Now, let’s unpackage this a bit. Communism in the 20th century killed tens of millions. Tens of millions. When Mao met Edward Heath, who was the British prime minister, in 1972 in the Forbidden City, he said “I’m regarded as the world’s mass murderer in human history.” Of course he said this in Mandarin and this sort of thing, he had to be exhaustively translated by Foreign Office Sinologists and so on, and Edward Heath was rather shocked by this, and said “and what’s your view of this, Chairman?” – a politician’s answer, he just reflected it back upon Mao – and Mao said, after the laborious translation had intervened, “I’m rather proud of it, actually”; being the worst mass murderer in human history.

Don’t forget the Great Leap Forward, the enormous famine that devastated much of rural China and which was in fact a great leap backwards; claimed by mainstream historians to have claimed 46 million lives —  46 million lives – it’s so large that it’s that the human mind balks at it basically. Once you get beyond the body count of couple thousand, the brain falls silent and listens to these numbers and internal calculus almost in a fantastical way. But even if a scintilla of that is true, and the truth is most of the Communists atrocities and most of the worst sort of data that can be leveled against those regimes turns out to be quite true.

When the Soviet Union collapsed, the KGB figures for those that suffered under Stalin were halfway in the range between what the apologetic individuals in the West said about the regime — the sort of revisionists, if you like, of the Soviet sort — and the exterminationists in Western countries, who tended to be conservative and who tended to be religious. The actual body count was halfway in between. Whether communism killed 100 million in the 20th century is up for grabs. Whether it killed 20 million or between 20 and 100 million is up for grabs.

And yet everywhere one looks the soft Left, the Left untainted by communist atrocity, is everywhere apparent and appears to be everywhere triumphant.

The trick that the soft Left has learned is that if you disavow the hard edge of Leftist slaughter and Siberian camps and Stasi prison cells and you instead excel in the polymorphous rebellions of Herbert Marcuse and the student left of the 1960s, you can actually influence the whole soft spectrum from the moderate Right, through the Center, through the center-Left, through the general-Left/Generic-Left, through the soft Left, up to the softest accretions of the hard Left and to the moderate-hard Left. An enormous spectrum – two-thirds of the political spectrum — can be influenced by Marxist ideas shorn of their hard-edge Stalinist and Maoist filters.

No one wants to know about John-Paul Sartre now, even in France. Partly because he embraced Maoism at the end of his career. He embraced Maoism, with Simone de Beauvoir, and Gorz, and these other people right at the end of his career. He edited a Maoist paper. This was at a time when Pol Pot was wreaking extraordinary havoc in Indochina.

And yet the ideas that these people stood for: the idea that the family is a gun in the hands of the bourgeois class, the idea that humor itself is a gun in the hands of the bourgeois class, the idea that there’s something uniquely oppressive about being male, that there’s something uniquely oppressive about being a Caucasian, that there’s something uniquely oppressive about the Western historical destiny — all these ideas have been shorn of their human rights abuses in Eastern Europe and Central Asia and far Eastern Asia, and have been reflected back into the West and onto the West. To the degree that you can’t set up a student group in an American university now –unless you’re under relatively deep cover — to oppose this sort of thing because the ideas themselves are so hegemonic.

Why has this occurred? Why can’t Counter-Currents exist on American campuses? Why isn’t there a Counter-Currents group or something of a similar order at Berkeley, for example? Why is the idea that there could be such a group at Berkeley absurd, and almost risible, and produces a mild smile? Why is there? Because the physical danger that such a group would be in is largely exaggerated. It’s the moral, mental, and spiritual danger that afflicts our people and that afflicts the young and would-be radical amongst our people, that is the thing to look to.

Why has this occurred? It’s occurred because the radical Left with a culturally Marxian agenda, scorned by the Stalinist hard-line that they were quick to repudiate, marched through the institutions in the United States and elsewhere from the cultural and social revolution of the 1960s and has marched through those institutions for 50-odd years to such a degree that the whole of the media – mainstream — the whole of mainstream politicking outside of the Rightist and Libertarian allowed areas of dissent in the Republican Party and their European equivalents are controlled by nexus of ideas and interconnected thought processes which determine moral valency and morality.

Everyone in this room is regarded as immoral by the ruling dispensation in the United States, and that’s very important, because it prevents people from identifying with ideas which are, quite transparently, in their own interest. If people think an idea is immoral they will shun you, particularly in an era of media exposure. The idea that identifying with yourself and with your own past is somehow immoral is one of the chief factors whereby the identity of post-European people in the United States has been turned: turned back upon themselves, turned back in a vise-like constriction where it can be used to destroy people and disarm them. Because if you’ve disarmed yourself before the struggle begins, you’re easy meat and easy prey for what’s coming. And the future in America is darker than the past. Unless there is a desire amongst people of European ancestry to step outside of the vortex, the zone of chaos which they have allowed to be created for themselves over the last 50 years.

If people think that the circumstances of American life are ill-disposed to your future identity now, what’s it going to be like in 50 years? What’s it going to be like in 150 years? 150 years White Americans could be maybe 20% of the population. This is the future that faces you. And your culture will be disprivileged. Forget political correctness. Political correctness works when minorities aggregate together in a vanguard way. It doesn’t work when majorities fall and stagger into minority status and then look around for allies now that they are themselves a minority in the hope that somehow they will achieve fairness and equity because these things are not about fairness and equity. They are about who can set the standard and the tone for the cultural domination of a civic space. And if it’s not the White identity in the United States — if it’s not post-Europeanism in the USA — it will be other forms of identity. Some of them fractured, broken-down, mixed, and otherwise marginal.

To European eyes the Obama Presidency is the signification of America’s decline. You have a situation where it used to be only B-listed Hollywood films that would show a powerful Black executive President ruling in the Oval Office. Almost a psychic preparation for the real thing. And now the real thing has occurred. With the Obama Presidency, you see the future the United States writ large. And from an external point of view, it will be difficult to unseat Obama because the Republicans are doing all his work for him, it seems at the present time, and I speak as someone who obviously isn’t an American.

The Obama presidency epitomizes the willed decline of majority instinct in the society because if you don’t feel it’s at all offensive that somebody that does not relate to the majority — axioms, forms of entitlement, forms of belief, and historical precedent here in the United States — is actually President of your Union, is President of your society, is your Commander-in-Chief; if the Israeli planes need to be refueled over the Persian Gulf when they attack Iran at some time in the next year to two years to six months, Obama will give the order for that to occur. And he will do so in the name of everyone in this room; everyone beyond this room. And he will do so because he still speaks as the most powerful man in the world.

So the most powerful Western country is now led by a non-Westerner. Something which would’ve been unthinkable in the 1960s, I would imagine; unthinkable in the 1970s, but is now evidently thinkable and thinkable to such a degree that I think a lot of the anger about it which is manifested in Libertarian currents like the Tea Party movement, seems to have evaporated. I speak as an outsider obviously, but it seemed to me that halfway through the Obama presidency there was a mild cultural insurgency against his regime which found a way to channel itself so that it didn’t mention racial questions. And that’s what the Tea Party movement and Libertarianism was about.

And that’s what Libertarianism is. Libertarianism is the allowed Right wing for people who wish to make Ron Paul-esque points but can’t go the whole distance, and in many ways can’t go the whole distance under the present dispensation because many people feel constrained about who they know, and who they’re married to, and who did what their job is, in relation to how explicit they can be in terms of how they reject the current American and European power structures.

Our people are used to being in charge. That’s why they find it so psychologically and emotionally forbidding when they’re no longer in charge. That’s why they feel so bereft in contemporary Western societies, because to fall from a majority and a purpose and position of power, to a more desiccated and a more jaundiced view of oneself and one’s own capabilities, is quite a wrench.

Everything that I’ve said about the United States could’ve been said about my own country if one goes back 50 or 60 years. There was a time early in the 20th century when you could argue Britain was most powerful society in the world. Britain is now a shadow of a shadow of its former state. It is in a precarious and culturally quite a terrible situation. It has decided in its near-death throes to yoke its star to the contemporary United States. Everything about modern Britain is Americana taken to a different level and repositioned in Western Europe. Almost all of our models, speaking as a Briton, are American now. Almost all of our wars are American-led. We always tag along as a sort of surrogate or executive vessel.

All of our politically-correct trajectory has in some ways come retrospectively from the radical Left fringes of the 1960s, and has been filtered by both an indigenous, and a transatlantic, Left. And we’ve allowed all this to occur to ourselves because we have been inured to the prospect of suffering.

And we’ve been inured to it through plenty. There are many who believe that while Western people suffer no economic distress and while the fridge is full, and while there are several sort of four-wheel-drive vehicles in the yard outside, people will never resort to an anti-regime attitude and their default position will always be one of resignation in relation to what is coming. Particularly when they consider that they can negotiate their way out of what is occurring. The problem is that what may well occur in the future will be nonnegotiable, particularly when it hits.

There are those who believe that the white South African Boers or Afrikaners reposition themselves within their own society so as to have a sort of whites-only republic or an area of the country which is theirs. I think that’s an important yardstick that you put out there as a metaphorization. But my private view is more pessimistic than that. I feel that unless you can actually so soak a proportion or a quadrant of the union with yourself that to spit away from it at some unforeseeable time means that you’ve got a totally post-European enclave. I feel such things, such games are not really worth the candle because when you give up the control of a state for duration — particularly the control of the most powerful republic the world has ever seen — you’re partly doomed when you’ve done that. My view is you never restyle from the desire to be the governing echelon of one of the world’s most powerful societies.

It is true that the United States is in a radical — and from a European perspective, terminal — decline. Partly because the European empires of the past: British, French, German, Dutch, Spanish, German and elsewhere, can see the writing on the wall. All of the precedents: of indebtedness, of being beholden to China in relation to the manipulation of the debt and its economic management, by having an ally such as Israel that wags the tail of the dog to such a degree that it’s almost in charge of the Middle Eastern policy of the United States of America – you could say Cuban-Americans are in charge of America’s Cuban policy, yet the policy towards that tiny and redundant Stalinist island is not as important, by any stretch of the imagination, as the policy towards Israel in the Middle East is in relation to the crucible of world expectation.

The CIA don’t get many things right, but they predict a war in the Middle East involving nuclear weapons in the next 25 years, because the depth of the hatred on both sides is so great. No one can stop other countries getting nuclear weapons; this is the irony of the present Iranian situation. Thirty-four other countries are developing, thirty-four other countries are developing nuclear weapons as we speak, including Brazil, and South Africa, and Argentina, and Saudi Arabia, and so on. And there’s many societies, such as South Korea and Japan and modern Germany, that could develop these weapons overnight if they chose to do so.

The point of an increasingly destructive and an increasingly bifurcated and divided world is to reconstitute yourself in such a way as you are least threatened by its exigencies. If you are least threatened by them you have the biggest possibility of reviving your own culture. I regard the cultural health of the civilization to be the elixir of its development and its authorization, its preferment in its sense of itself. Without that cultural overhang and extension, you cannot be worthy of the inheritance of European identity. If you allow your culture to be transparently disfigured by forces which are external and internal to it, and which you could have controlled in previous incarnations, you will witness your own death knell. And you will witness it in your own lifetime.

But this is not necessarily to harp totally upon the negative, this speech of mine. Because I regard initiatives like Counter-Currents as very important. Counter-Currents is, to my estimation, a sort of right-wing university. A sort of free access right-wing University on the Internet, a radical Right-wing University. The whole point now is that higher education has locked off the Right end of the spectrum. You can learn about conservative ideas, you can learn about Liberal ideas, you can learn about Socialist ideas, you can learn about Marxist ideas in the University context; you can learn about all forms of pan-religiosity and so forth.

Bbut you can’t learn about radical Right-wing ideas in the University context unless it’s adversarial, unless you’re deconstructive, unless you’re against these ideas in a prior way. “I’m writing a thesis at the moment,” somebody would say, “about the far-Right in the United States.” But the premise for such a remark if they were talking to a fellow university lecturer, would be “I’m writing it from an adversarial point of view.” Because nobody can ever say that they were writing it from a friendly, or an effective, or non-adversarial point of view; because it’s a viewpoint to which you must must be opposed, because all right-minded people are allegedly opposed to it.

The truth is most right-minded people are only opposed to it because they believe that they ought to be. They believe that their own niceness and their sense of themselves and their sense of what their neighbors think of them is tied up with the reflexivity of reverse negation, as I call it. “We will not align ourselves with these haters,” “We will not align ourselves with these people who are depicted by the media in such a bad way,” “We will not align ourselves with people who could be held to be in some ways morally responsible for events in the past that we wish to have nothing to do with.” This is the majority sentiment.

Only when you can break through that permafrost — only when you can get into the majority sentiment and begin to turn it around — will there be a change here in the United States or elsewhere. One of the things that can force a change is the impact of more and more transmigration and migrations of peoples. All peoples indeed, which the future holds open for us. The degree to which the world is now shrinking, and although there are now more Caucasians than ever before, our proportion of overall mankind is going progressively downwards as we have one to two children per family and we do not replicate ourselves to the degree that other peoples are doing elsewhere around the world.

But it’s not necessarily something about which we should be completely negative. The prospect of negativity is so great with our people and with our predilections to look upon the worst side of things particularly when our back is against the wall, that we forget the advantages that we have at the present time. Technology and the creation by our group of many of the instruments of this technology is so fulsome and so extensive that we can communicate with almost everyone on Earth — and we can communicate amongst ourselves — instantaneously at the flick of a button or a switch.

Nobody who wishes to learn about Western civilization and is volitionally moving towards learning about it, cannot do so at the present time. It used to be that only a fraction of our societies could ever hold their minds anything about our past, certainly in an academic or vocational way. Now we have the prospect that vast millions of our people can access the Western tradition of the flick of a switch, and this is all to the good.

The problem is that they retain in their minds a mindset which filters out much of the excellence of the Western tradition. Because only when you realize that what we painted, what we built and what we wrote and what we self-dramatized and what we composed musically, had to do with concepts of our own strength, of our own becoming, of our own purpose of glory — only when you realize that that was the underpinning for much of what was valued, only then will you really accord value and respect to the precedence of the past. If you rip out, for the fear of being hostile to anyone else, all prospect of group identity that is based upon strength, you will end up with a very weak and very effeminate and a very fey doctrine of your own culture, and that is what is occurring at the present time.

Alex Kurtagic is a friend of mine who’s known to certain people in this room, and he wrote a very interesting article a couple of years ago about the decline of the modern face. The decline of the modern face. It was an article in physiognomy which is quite a technique of analysis in the 19th century. Have you noticed that most people when they’re photographed today wish to look as nice as possible, as reflexive as possible, as open-hearted as possible? They’re pleading to be liked. Whereas he dug up all of these photographs of missionaries from the late 19th century and Shakers from New England — remember that cult called the Shakers? — they used to have these ecstatic dances, they all died out because they were frightened of sexual intercourse — which of course will occur, because if you’re frightened of the one you will certainly meet the other. But the face of these Shakers was furious, even just to pose nicely for the camera they would look like this. They would look with a demonic intensity and ferocity and sense of themselves and sense of courageous purpose and that sort of thing.

Today you’re regarded as mentally ill if you look like that for your own portrait, aren’t you? And yet what they were doing is they were putting on a face. They were putting on the way in which they wish to be perceived by the world. It was like sitting for portrait, sitting for an oil portrait. You didn’t show your weakest or your most reflexive or your most kind-hearted side; that, if it existed, was for private use. This was a public face. And in the decline of the West’s public face you can see writ-large the decline in the spirit of ourselves which has occurred over the past last century, and which has accelerated over the last century.

People say today that men are less masculine than they used to be. That man have been emasculated by feminism. That maleness itself is so under threat that most men don’t even wish to mention the concept, certainly not in polite society. There’s nothing more fascistic than a recrudescent male, is the general idea. If you cannot even — and these are ideas that are outside of the racial box, outside of the culturally-specific area, still important ideas in relation to political correctness — but they are a softer area in which it’s possible to be more radical one would have imagined; and yet even here one sees funk and one sees decline and one sees an acceptance of that which will lead to the destruction of forms of identity which existed in the past and that need to exist in the present and the future, if there is to be a future.

To have a future people need to be aware of their past, and they need to be aware of the glory of that past. I believe there are celebrations at the present time in the United States — if celebrations is the word – about the Civil War. The Civil War is American experience of extraordinary intensity and drama, whereby the most elitist experiment ever decided upon on the North American continent was extirpated and destroyed by armed force.

Henry Miller is an unusual character in all sorts of ways, and ended up in Big Sur. Henry Miller wrote a book quite against type and against what you’d imagine his own predilections to be, called The Air-Conditioned Nightmare. He wrote it in 1942 after he had a car journey all around United States of America. In this book he makes several dissentient remarks, one of which he says the South — the old South — is to him the most beautiful part of the United States. People here around the Californian coast might not wish to hear that, but he reckoned that the old South was the only aristocratic society — based as it was upon slavery, of course — that was created here in the North Americas. And that it was an elitist society of an old European sort, the nature of which had to be extirpated if you were to have modern America.

What do you do about the Confederacy, and what do you do about the Civil War? You basically probably prefigure the Black and the female experience, you marginalize the White South, and you marginalize those who fought on behalf of racial consciousness at that time. You marginalize all those people in the North — weren’t they called Copperheads — the people in the North who sympathized with the South — a venomous snake, you see. Why is that when radical forms of White identity are dealt with in the historical tradition, they are always dealt with from a perspective of demonization?

When Haitian militants massacred the White population of Haiti, they would be considered by contemporary historiography to be more radical variations of Blackness, more radical variations of militaristic Republicanism in Haiti at that time. But they would not necessarily be condemned for what they did. There would be an attempt to evaluate and to explain and to provide extenuating circumstances within the discourse.

Why isn’t that done for the White South? Why isn’t there an attempted social experiment on the American soil perceived as one of the trajectories in White politics at that particular time? Why is the double standard of double moral jeopardy applied by the historians of our own group to more radical formulations of Caucasian identity here in the United States, or as then it was the dis-United United States? Why have people allowed a situation to emerge whereby our own historical reckoning and our own traditions of self are turned against us in such a radical way that it’s almost impossible — except by the recession to the absolute right — to defend oneself?

Let’s face it, many people do not want to come on to the Right end of the spectrum, and right at the end of that spectrum as well, in order to defend themselves. They would like to be in the middle. Most people are comfortable in the middle. They’re comfortable when they’re with their fellows, when they’re part of a crowd and feel that they’re mainstream. This is an extraordinary problem that we face: the degree to which people do not wish to stand alone. And it’s understandable that they don’t wish to stand alone, particularly at this time. We must provide them with the courage to do this, and Counter-Currents is one of the means by which people can educate themselves to defend themselves and their own honor and future prospects.

Counter-Currents is what I personally believe the best, most educative Right-wing site that I’ve come across, and it’s used by an enormous plethora of people who want information about their own past and their own future. There’s a great wealth of material on it, and it provides this tertiary education of the mind in a radical Right sensibility. I believe that this is crucial if we’re to have a future.

There are various other websites like Alternative Right and others, the Voice of Reason network, exist to furnish, in my opinion, in a more direct and concrete — and everyday and populist sense — the work that Counter-Currents does. Obviously one wants to see much more of this, and there’s no doubt that the Right has gravitated to the Internet in order to get around the censorship that exists almost everywhere else. Because these views are censored almost everywhere else.

Political correctness is a methodology and a grammar. It is designed to restrict the prospect of a thought before the thought is even enunciated. Chairman Mao had the idea of “magic words.” Magic words. “Racism” is a magic word. Use it, and people fall apart. People begin to disengage even from their own desire to defend themselves. All of the other “–isms”: sexism, disableism, classism, ageism, homophobia, islamaphobia, all the others are pale reflections, in other and slightly less crucial areas, of the original one: “racism.”

“Racism” is a term developed by Leon Trotsky in an article in the Left oppositionist journal in the Soviet Union in 1926 or 1927. It is now universalized from its dissentient communist origins — don’t forget Trotsky was on the way out of the Communist Party of the Soviet Union as Stalin engineered his disposal and the disposal the Left opposition that he led — and that word has been extracted now to such a degree that it is a universal. It’s universal, it’s become a moral lexicon of engagement and disengagement. If you wish to condemn somebody in contemporary discourse, you say that they are a racist. And there’s a degree to which nobody can refute you’re saying in the present dispensation.

Only when people gain the courage and the conviction to read what is on Counter-Currents, to internalize it, and to defend their own possibilities — of development, biologically and culturally — will we see a change here in America and elsewhere. Only when people are prepared not to fall down and beg for mercy in relation to the past — or the Shoah, which is a sort of a Moloch, sort of a ceremonial device which is used in order to shame nearly all Caucasian, Aryan, and Indo-European people; it’s become a religious totem, a pseudo-religious totem, which is wheeled out and shunted around and made use of so that people fall down and beg for mercy even before they’ve opened their own mouths. They’re begging for mercy even for the prospect of opening their own mouths.

And although I’m saying nothing the people in this room don’t already know, it’s important to realize that these psychological constructs for the majority of our people are deeply crippling and deeply negative in their effects. You have a situation now where people have so loaded upon themselves the untrammeled forces of guilt and the absence of self-preservation that almost any healthy instinctual or virile capacity is beyond them, except as a reaction to a prior threat.

Only when we recover the sense of dynamism that we seem to have partly lost will we have a future: here in the United States, here in California, or in the Western World as a whole. Many other groups in this world wonder about what is happened to us; wonder what has happened to our energy. Don’t be surprised if you learn that many of the elites in foreign countries, in India and China and so on, view with bemused amazement the trajectory of the present West, the degree to which the West is so self-hating: about its own music, about its own art, about its own architecture, about its own military history — other groups in the world are amazed at this, but will seek to take advantage of it because why wouldn’t they? In the circumstances of group competition which this globe entertains, all groups are partly in competition for scarce resources against all other groups. It doesn’t have to be as merciless as all that.

But it is real, and it is extant, and it is ongoing.

Mass immigration into Britain began with the Nationality Act in 1948, which was passed by the [Clement] Attlee government. And Attlee, who was the-then Labor Prime Minister, in a landslide victory that Labor won immediately after the Second World War; said that, “if the races of the world are mixed together there will be no more war.” “If the races of the world are mixed together there will be no more war,” and he took that idea from the anti-colonial movement of the 1920s and the 1930s.

What you get instead, is you get the internalization of divisions and a bellyaching of a globalist sort inside societies instead of between them. So all that happens is the group dynamics which were Nation-State oriented and National in the past three to five centuries become internal, because human competition and the dynamics of group difference are such that they will always exist, no matter what you do. They will exist inside multiracial marriages. They will exist inside multiracial schools, they will exist inside multiracial cities, they will exist within multiethnic housing developments, and they will certainly exist within multiracial societies.

What then happens, is that each group creates a vanguard that negotiates with the other groups about how big a slice of the pie that they get. And the future politics of societies like United States is the negotiation that occurs electorally — and between elections — between the groups. Obama’s elections is a snapshot. The ball goes on, there’s a flash and he’s there for an instant because for that moment the trajectory of forces between working-class whites who vote Center-Left, between women who are more inclined to vote Center-Left than Center-Right, between Black Americans who will vote overwhelmingly for Obama — even though he is of mixed-race — because they consider him to be one of themselves; towards Latinos, who will vote for an alternative candidate from the Democratic Center-Left because they feel that they will get more of a space under the sun under such a dispensation than they would from a White Republican; together with the apathy of those who don’t vote or those who vote for other candidates; together with the trajectory at that moment of that particular electoral cycle where the Republicans were deeply depressed, where there was a deep alienation from the Jr. Bush second presidency, where there was deep malaise in the society because of the forced nature of the Iraq war, which had created convulsion and dissent within the society; and where you had an enormous economic depression which led to an economic vote for Obama, which may be partially repeated next time but was certainly evident then. That’s a snapshot. All elections are, are snapshots out of the forces that are in coalition at a particular time. And yet notice how broken down and how ethnically fractious that coalition is to be.

The prospect of White Republicans being elected — except to lower levels — probably decreases with each year of demographic change in the United States. Even the number of years Obama has been in probably changes the thing in a game-changing way to his advantage. For each year that goes on — my understanding is that America is now a third nonwhite? — essentially it’s a two-thirds/one-third society — but many Western Europeans still conceive of the United States as a White European society. There was even bemused surprise in parts of Western Europe that a non-White President had been elected. But anyone who knows the United States relatively knowledgeably, and who knows of the Kennedys’ desire to extend immigration out to the whole world, and to end the previous Europeans-only, Whites-only immigration policy which had subsisted from the 1920s, I believe. Everyone knows that realizes that the new political dispensation in the United States is contrary to — and hostile to — the indigenous majority that lives here.

Why won’t Caucasian and European people wake up to Eurocentric verities?  The truth is they feel there’s always an excuse to put off the prospect of that waking up, and they are always moments — particularly of media intrusiveness — that people fear in their own lives. One of the major halting elements in the re-energization of our own people is the mass media. And it’s the control of the mass media by forces which are uniquely inimical to our future development. The mass media plays upon every segment of the masses that exist in contemporary Western society — churns them up, holds them against each other, reroutes them, messes up the agenda of everyone that has his own subtext to begin with, which it is forcing and corralling the points of energy in this society towards.  Everyone can see this who watches the mass media with half a mind. Then there’s just the effect of “prole-feed” as George Orwell called it in 1984, whereby the masses are just fed a cultural industry of excess and exploitative infotainment and entertainment for their own edification, and which is an important part of the overall project.

Only when you can break through the carapace of the mass media, with all its multiple Gorgon-like heads and its Hydra-like amphitheater — only when you can break through that, using the Internet, have you a chance to embolden the necessary vanguard of our own population. All change and all radical and all revolutionary change is led by minorities. And it always occurs top-down, even though the minority may be the throwing-forwards of a focus or a group tendency that is more generic and more general.

What the Right has to do here in the United States is to build vanguards. Build as many and as purposeful ones as possible. Build them in such a way as they can’t be broken down externally and defeated internally. One of the uses of the Internet is it gets around the extraordinary backbiting and rivalry, even as it expresses it, that exists between different Right-wing individuals and groups. Because people who have a naturally decisive and quasi-authoritarian mindset always believe that they are right. This is why the Right is extraordinarily difficult to arrange and manage and bring forward. Everyone who’s ever been prominent in a Right-wing group knows it involves herding cats. And the reason for that is because of the bloody-mindedness of the maverick people who are part of these tendencies of opinion. Because you have to be bloody-minded in order to attack against that which is comfortable, and that which is “in the zone,” and that which is the managed expectation of mediocrity in decline that is going on at the present time.

The first speaker this morning, Greg Johnson, talked about decadence. And the debate as to whether it’s just a decline — whereas just as I drop this pad it falls to the floor — is it just a decline, or is it a willed decline? Is there a force which is moving this pad down to the floor, metaphorically, and keeping it there and putting a boot on it once it’s there so that’s it’s got no prospect of rising up again or a hand would creep forward and wrench it up from under the boot and raise it back up to the table. That’s a debate that one can have, but one of the things that is most important to realize is that we have our own destiny before us.

There are more of us than ever before, we are better educated than the mass than ever before, and unbelievable though that may sound. When the Boer war happened in 1899, the British did an audit of the slums in Britain, and found that a quarter of the working-class men who came forward to fight in that war were so riddled with disease, and had been so badly educated, that they were militarily of no use. And Winston Churchill said at the time that “an empire that can’t flush its own toilet isn’t much use.” One of very few radical social statements of any sort, glosses or otherwise, that Churchill ever made.

So we have enormous advantages that exist now. But we must not allow comfort and ease to sleepwalk us towards oblivion. Comfort and ease are the enemy of a decisive cultural breakthrough and a decisive implementation of the politics of the future. We have to forget the last 50 to 60 years, but remember the lessons that we should draw from it. And the lessons that we should draw from it is to believe totally in ourselves.

There’s an organization in Ireland called Sinn Fein, which in Gaelic means “ourselves alone.” And ourselves, we are the locomotive of our own destiny. We ourselves will determine what the role that European people have in the United States will be well into the next century. We must not allow other groups to determine it for us. Only when we are fit for power will we find the means to re-exercise it in our own societies. What is happening here and elsewhere in the West is the biggest test that Western people have faced for a very long period. In the past threats are always perceived as external. Another nation, another dictator, another aggressor, another imperial rivalry. In this filament of Empire, in the scrabble for Africa at the end of the 19th century, and so on.

All the enemies that we now face are internal. And the biggest enemies that we face are in our own minds. The feeling that we shouldn’t say this, shouldn’t write this, shouldn’t speak this, shouldn’t think this. These are the biggest enemies that we have. We’re too riddled with post-Christian guilt. We’re too riddled with philo-Semitism. We’re too riddled with a sense of failure, funk, and futility in relation to the European, the Classical, and the High Middle Ages passed. We’re too defensive. We’re not aggressive and assertive enough as a group.

Many White people feel bereft because the leadership that we look to, the upper Bourgeois tier — the most educated part of our own society — seem to have left the majority. The elite has gone global and sees itself as part of a global elite, and the traditional brokers of power from the university lecturer to your senior businessman, to your senior lawyer and so on, always seem to be on the side of giving the line away. And that’s because in the present day it suffices and works for you to be on the side that gives away what the past has bequeathed to you.

What will it take for the bulk of people who leave Western universities to have the middle or common denominator view of the people in this room? It will take an earthquake. But it’s not that difficult to achieve, once you get people thinking in a dissentient way. This involves very much raising the game.

In some ways we have no freedom of speech in Europe. There’s no First Amendment “right” in Europe. Everyone who speaks in Europe and wishes to avoid a prison cell has to adopt in some ways a stylized and rather abstract form of language. Anti-revisionist laws exist in most of the Western European societies. Britain is slightly unusual in not having them. But that is also rather like the old Hollywood censorship which improved a lot of filmmaking because people had become more indirect and more artistic in the way in which they treated things. It can cause people to raise their game. And I’m very much in favor of Right-wing views being put in the highest — rather than the lowest or the median-way. I’m very much in favor of appealing to new elites, and getting them to come forward rather than making populist appeals when we’re not in the right electoral cycle for that.

I was involved with a nationalist party in Britain for quite a long time. With a project that has seemed to failed and have come to nothing, even though people were elected to the European Parliament. But at the end of the day people are only changed when their cultural sensibilities shifts. And when there is a release of energy, and a release of power, and a release of self-assertion. That is the change that you seek. Electoral change and advantage results from that, rather than the other way around. Getting a few people elected will not suffice, in my view, at the present time. What will suffice is a counter-current, and a counter-cultural revolution, which reverses the processes of the 1960s.

The Marxians have marched through the institutions of the last 50 years because the doors were swinging open for them. They hardly had to kick them down because they were swinging open for them.

All the doors are shut to us. We must find ways to work our way around these doors and reconnect with the new minds of our upcoming generations.

One of the reasons that this will happen is that people in the Western world at the moment are chronically bored. There’s a boredom that has settled upon our people. You can sense it. There’s a spiritual torpor out there. And the most exciting ideas, the most threatening ideas, the most psychopathological ideas, the ideas which are beyond all other ideas, are the ideas which are in this room. They are the most dangerous ideas and therefore they have a subtle attraction to radical and dissident minds.

Don’t forget that everything which has occurred in the last 50 years was once so dissident that the people in the 1920s — those who advocate the ultra-Liberalism of today — had to meet in secret because they were frightened of revealing what their views were to the generality, and to their own families, and to work colleagues. See how the entire notion of what it was to be “progressive” or “reactionary” or “unprogressive” or “traditionalist” or otherwise has changed around in a hundred years.

We are now the people stalking. We are now the people who are afraid of media revelation. We are the people who are taught to be frightened and ashamed of our own views. The whole thing has been reversed in a hundred years.

But there is a natural tendency to kick; there is a natural tendency to kick against the system which is in place. And politically correct Liberalism is an enormous target to be attacked. And it is fun to attack it. And it is life-affirming to attack it. And to traduce it and to kick its bottom and to run round and to be chased by it and to be opposed by all these po-faced zealots and that sort of thing.

It’s entertaining, and that’s one of the things that people have to realize that will attract many people to our side. The bloody mindedness of it; the useful cantankerousness of it. Everyone likes a rebel up to a point, as long as they’re not personally and they’re not adversely affected by the consequences of such radicalism. And what we need to do is position ourselves in the way that the International Times and 60s radicals did the other way around.

If we become the lightning rod for cultural revolution in the West, you will see, in the future, student movements that are loyal to the Right rather than Left, even if these terms break down and in increasingly group-based societies no longer have any meaning, as is occurring. But we still use them because it’s an affordable shorthand.

But never forget the thrill of transgression. Right-wing ideas are transgressive.  And are therefore interesting, and sexy. Herbert Marcuse once wrote about the eroticism of the Right. Susan Sontag did as well. And the Right is more erotic than the Left, is more exciting than the Left. The Left is boring, the Left is extraordinarily grungy and erotically unexciting, you know, despite its prevalence and its penchant for decadence, there’s a degree to which it is not as radically outside the box.

And my view is that people will be attracted in the future not by reason. They will read up with their reason once they have decided to emotionally commit. The important thing is to get people emotionally. And it’s to appeal to the forces and wellsprings in their mind which are eternal, and which underpin rationality. The power of irrational belief as spiritual codification, of mystical belief, of belief in identity, of the need for communitarianism, and the need to belong, is immensely powerful. Far more powerful than the anything the Left can offer.

If you can tap these forces of — in some respects — codified irrationalism,  if you can bring them to the surface, if you can bottle them, and if you can then add on reason and add in the discourse on Counter-Currents, you will tap the energies of future generations of majority Americans. And you will do so because it appears to be extraordinarily interesting. More interesting than anything else. More threatening than anything else. More shocking than anything else. And that is something that the Right should actually in my view heighten, in a civilized and persuasive way.

One should never lose sight of the reason that people are opposed to the our ideas is because they are thrilled to be frightened by them. They are thrilled to be appalled by them. It is the political equivalent of Satanism to many people. I’m saying nothing that is at all original. And in doing so we actually make ourselves tremendously attractive at certain levels of consciousness — not to some Southern Baptist chapter, admittedly. But you make yourself tremendously psychologically appealing. You may not have a halo over your head but you are transfigured in a sort of dark and sepulchral light, which makes you deeply spiritually ambivalent to people who exist now. And that contains the prospect of growth and the prospect of renewal.

I personally believe people agree with ideas long before they moved towards them. They have an instinctual saying of “YES!” They say “YES!” to the idea before they completely have worked out all of the formula for themselves. The Counter-Currents of this world exist to provide the formula for people after they’ve said “YES!”; after they’ve put forward their first step upon the route to identity, and the politics of identity, and the religion of identity.

If I can mention something about that, all the religious divisions that exist amongst people of European ancestry don’t really matter. All that you do is you format a doctrine of psychological inequality. If people believe in equality they can come to it in terms of whatever spiritual system they want. As long as they believe in orders of European inequality, all of the traditions of all of our people can be contained in that.

Thank you very much!

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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vendredi, 24 février 2012

Du retrait

philosophie,réflexions personnelles,claude bourrinet

Du retrait

par Claude BOURRINET

 

Dans le film d’Akira Kurosawa, Kagemusha. L’ombre du guerrier, une fameuse scène de bataille illustre la stratégie inspirée par le défunt seigneur Shingen Takeda, qui fait du clan une « montagne » inamovible et invincible. Cette doctrine, apparemment dictée uniquement par des impératifs stratégiques, est reconduite par son sosie, voleur et vagabond, usurpateur de sa fonction seigneuriale, dont nul, sinon quelques vassaux, ne connaît l’identité. Mais, démasqué, le « kagemusha » est obligé d’abandonner le pouvoir au fougueux fils du chef charismatique, le téméraire Katsuyori Takeda. Si bien que la charge de cavalerie et d’infanterie menée à la bataille de Nagashino, face au feu des mousquets livrés par les Occidentaux, est réduite à néant. La mort et la destruction ont suivi la vaine agitation et la présomption.

 

L’œuvre d’Akira Kurosawa est d’une profondeur rarement égalée. Ses films sont une méditation imprégnée d’esprit zen. L’amertume liée à l’exercice dérisoire du pouvoir et du jeu mortel des apparences souille toute aspiration à la pureté ou à la paix, sinon même à la force véritable. C’est le cas par exemple dans cette adaptation emblématique de Macbeth qu’est Le Château de l’araignée, véritable chef d’œuvre irrigué par l’esthétique du théâtre .

 

L’analogie avec l’histoire millénaire de notre civilisation occidentale n’est pas fortuite. Jadis, la lutte entre le Sacerdoce et l’Empire, entre le pouvoir spirituel de l’Église, tentée par la théocratie, et celui, terrestre, du Saint-Empire romain germanique, a ouvert la voie à la révolte du kshatriya, du guerrier, et, finalement, a permis aux États modernes d’asseoir une domination dégagée des contraintes de la Tradition, entraînant une dérive dont nous sommes les acteurs. Le déséquilibre entre la force armée et l’inspiration spirituelle a mené à un déchirement entre les deux tensions structurantes de la société, entre deux dynamismes qui, sous l’angle de la Tradition, se doivent d’être unis pour empêcher le monde de sombrer dans le déclin, dans l’âge de fer. En effet, l’axe central, l’essieu qui meut la roue, le «  moteur immobile », source de légitimation et d’énergie, noue un lien harmonieux entre l’impératif contemplatif,  la méditation, et l’éthique de l’engagement, le devoir chevaleresque de dépassement et de sacrifice. Le regard tourné vers l’ailleurs transcendantal, vers le monde divin, vers l’Un, « informe » (donne forme et sens) à l’immanente pluralité du monde humain. Son absence serait l’éclatement de monades erratiques. La rupture entre les deux puissance souveraines, dont l’une, par sa proximité avec les forces démoniaques et telluriques de la nature se devait d’être soumise à l’autre, supérieure par sa capacité à donner une signification au déploiement de l’action, a éloigné la société, progressivement, de toute validité, de tout bien-fondé, jusqu’à ce que la guerre elle-même, mobilisation extrême au service du massacre et de la destruction totales, fût  l’expression du nihilisme et de la volonté intégrale de puissance.

 

Dès lors que la pente est prise, il est presque impossible de remonter vers l’amont. L’action détient une supériorité par rapport à l’esprit de méditation, une séduction capable de toucher vigoureusement la nature humaine, qui est fascinée par le bruit, la fureur et les modifications spectaculaires du monde, et prodigue en dépenses d’énergie et de sang. C’est là le côté sombre de la condition guerrière, mais, notre époque, si avancée dans la voie plébéienne, met en sus l’obligation de résultat, l’impérieuse nécessité de voir bouger les choses. Aussi l’avenir semble-t-il le produit de la technique. La médiatisation prométhéenne entre l’homme et la nature s’est autonomisée, et le monde, création de l’artifex, redevable des lois de la métis, de la ruse et de l’astuce, du savoir-faire et du calcul, est devenu une seconde nature, un milieu où le jeu se conjugue au caprice, le désir de possession à celui de destruction. Si bien que l’homme, ce sorcier, éprouve l’hybris enivrante d’être un dieu pour lui-même.

 

Notre âge, de façon ironique, a vu dans le même temps une survalorisation du geste et sa perte de substance. Les combats d’ombres et leur spectacularisation rendent  la politique aussi impuissante qu’un coup d’épée dans l’eau.


Claude Bourrinet

 

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

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jeudi, 09 février 2012

Thoughts on Debt Repudiation

Thoughts on Debt Repudiation

By Greg Johnson

Ex: http://www.counter-currents.com/

img_debt.gifIn Ancient Athens, debtors who were unable to pay their creditors lost their land and were reduced to serfs who had to give their landlords one sixth of their produce in perpetuity. If the debt exceeded the debtor’s total assets, he and his family were reduced to slavery. A debtor could also become a slave by pledging his personal freedom for his debts.

By the 6th century BC, serfdom and slavery had become so widespread in Athens that the small landowners and militia men who were the backbone of Athenian society were disappearing. Wealth and power were becoming concentrated in the hands of a few families through the black arts of usury. Athens was thus in danger of losing the freedom guaranteed by its large, landed middle class, which was increasingly unable to resist the power of the rising plutocratic elite.

Thus to preserve republican government, the Athenian lawmaker Solon (c. 638 BCE–558 BCE) instituted the Seisachtheia, from seiein, to shake, and achthos, burden, i.e., to shake off the burden of debt. Solon’s debt repudiation cancelled all outstanding debts, emancipated all slaves and serfs, and returned all property seized by creditors. Solon also instituted a legal limit to property size, to prevent the concentration of land into the hands of a few wealthy families.

Similar forces were at work in the Roman Republic. Debtors who defaulted could lose their property, their freedom, and even their lives to usurers. This led to the concentration of power and property in the hands of the few and the decline of the small farmers and legionaries who were the foundation and strength of the Republic.

Rome, unfortunately, lacked a statesman with the vision of Solon. There was no wholesale debt repudiation, but some palliative measures were passed. For example, one of the provisions of the Lex Licinia Sextia of 376 BCE was the distribution of captured lands to establish small farms. The Lex Poetelia Paprina of 326 BCE abolished debt bondage (nexum). But, as Brooks Adams summarizes so compellingly, the unrelieved march of usury—along with deflation and cheap slave labor—was one of the chief causes of the destruction of Roman freedom. (See Brooks Adams, “The Romans [2]” and my own “Brooks Adams on the Romans [3].”)

Debt repudiation is also described in the book of Leviticus, where it is instituted on a 50 year cycle. In Leviticus 25:10, it is commanded: “Consecrate the fiftieth year and proclaim liberty throughout the land unto all the inhabitants thereof: it shall be a Jubilee unto you—and you shall return every man unto his own clan, you shall return every man to his family.” This is taken to mean the abolition of debt slavery and indentured servitude. The Jubilee is also connected with land reform. In Leviticus 25:23 we read: “The land must not be sold permanently, for the land belongs to me. You are only foreigners, my tenant farmers.” In Leviticus 27:21 we read: “When the field reverts in the Jubilee year it shall become holy unto the LORD, as a field set apart; and it shall become owned by the priests.”

The purpose of the Jubilee seems to be the prevention of the concentration of land (the primary form of wealth in pastoral and agricultural societies) in the hands of a few families through usury, which results in the loss of land and liberty for debtors who cannot pay. Presumably, after the Jubilee, when land reverts to God (under the administration of the priests), it is again divided up among small farmers, including newly freed slaves and indentured servants. The idea that all men are tenant farmers of God means that no men should be tenant farmers of other men, which is a strong affirmation of the idea of a society of small, independent farmers. (It is ironic that the ancient Jews argued against usury and debt slavery and in favor of agrarian populism, given the economic profile they later assumed as urban money-lenders, traders, and professionals. Apparently Jews had become an overwhelmingly urban and non-agrarian people by late antiquity.)

The common assumption of the Solonic Seisachtheia and the Biblical Jubilee is that freedom is a high political value. Freedom, moreover, is best secured by a society in which as many men as possible are free and able to support themselves on their own land. Freedom requires private property that is widely distributed. Over time, however, debt and foreclosure lead to the concentration of wealth and power into the hands of the few, leading to the loss of freedom. Thus the preservation of freedom requires wholesale debt repudiation

The fate of debtors has become easier over the centuries. Debt slavery and serfdom are no more. Debtors’ prisons were abolished in the United States beginning in 1833 and in the United Kingdom in 1869. Bankruptcy laws allow people to escape crushing burdens of debt.

The moral premise of bankruptcy laws is that individuals should not have their lives and prospects ruined by financial mistakes. Society as a whole is better off if a man can shake off his debts and focus on the future: pursue an education, start a family, start a business, etc.

But if it is right for individuals to shake off their own debts, then it is certainly right to shake off the debts imposed upon us by others, including people who are long dead, i.e., public debts. Life is lived forward. Ascending life should not be shackled by the dead weight and accumulated mistakes and debts of the past.

Debt may no longer lead to slavery or prison. But debt still corrodes freedom is subtler ways. Those who are self-employed have more liberty of thought and action than employees, who are pressured to conform to the opinions and tastes of their employers. For the same reasons, property owners are freer than renters. And debt and foreclosure are the major factors in turning the self-employed into employees and property owners into renters. Thus if we wish to reestablish a society with a large middle class of self-employed farmers and businessmen, we need to revisit the idea of debt repudiation.

America’s national debt is now beyond $15 trillion and counting. The debt now approaches $50,000 per American citizen, $135,000 per taxpayer. Unless we have radical change, it will only get bigger. And in addition to paying those debts, taxpayers will also have to fund Social Security, Medicare, and Prescription Drug liabilities approaching $120 trillion and counting. That means that every white baby born today is saddled with $1.2 million in federal debts and liabilities (provided that he becomes a producer not a parasite). And this does not include state and local government debts.

But ask yourself: when a pregnant Mexican sneaks across the border to drop her “anchor baby,” is she bringing America another taxpayer to assume $1.2 million in debts and liabilities run up by Gringo politicians? Or is she here to add to the burdens that must be borne by white children?

Remember this when the eyes of immigration apologists grow moist describing the travails of hard-working people from around the globe who only wish to “contribute” to the great American experiment. Are they here to contribute more than $1.2 million apiece? Obviously not. They are coming to take, not contribute. They are coming to add to our burdens, not share them. Ultimately, they are coming here to replace us and our posterity. And when they are the majority, they are not going to go on laboring to feed and medicate old white people. They are going to pull the plug and take care of their own.

In addition to public debt, Americans also have trillions of dollars in personal debts, primarily in the form of credit cards, home mortgages, and student loans, some of them accruing interest at ruinous rates.

Nobody seriously thinks that all of these debts will be repaid. It is not a question of whether they will be repudiated, but how. The most likely method will be the devaluation (inflation) of the dollar. Someday, you might have the choice of paying $100,000 to pay off your student loans or to buy a cup of coffee. And since we’ll always be able to buy a cup of coffee, maybe hyperinflation would not be such a scary prospect, except that it creates economic and social chaos.

Beyond that, inflation is deeply unfair. When the currency is inflated, it is not all devalued at once. Instead, huge amounts of money are handed over to politically connected insiders. When they spend this money, it has the purchasing power of the previous day’s non-inflated currency. But with every subsequent transaction, as the value of the money is discounted, its purchasing power drops. So the first man who gets to spend a $100 bill can buy a nice dinner for two, but the last man who spends it can’t afford a taco. That can only lead to further concentration of wealth in the hands of parasites.

From a White Nationalist point of view, the most important thing is to accomplish debt repudiation with a minimum of interference in the real economy, particularly the core biological functions of the economy: the preservation and reproduction of our race. We cannot have bursting silos and empty stomachs. We can’t have creditors seizing real assets for merely notional debts.

But before we deal with practical questions, we need to deal with the moral question of the rightness of debt repudiation.

Two points of clarification: First, I am not arguing for the wholesale repudiation of debts between individuals or businesses. Sometimes such debts need to be repudiated, but this can be handled with existing bankruptcy laws.

Second, I am not arguing for the wholesale repudiation of Social Security, Medicare, and other such entitlements. I believe that these sorts of programs ought to exist in some form. The existing programs should simply be improved, not abolished.

What I specifically wish to establish is the morality of repudiating government debts and all private debts to banks.

Ultimately, only the ends justify the means, and in this case, debt repudiation is justified as the means to restore and preserve a society with widely distributed, securely held private property, which is the foundation of a large and powerful middle class. Aristotle argued that such a society best equips the majority to resist the tyranny of elites, although Aristotle could not have imagined the ultimate in tyranny: an elite so wicked that it would work for the destruction and replacement of its own people.

But debt repudiation would not merely help preserve our people. It would also simultaneously strike a blow against our enemies, who are deeply invested in the financial sector of the economy.

Let’s deal with government debts first. The moral principle behind public debt is that governments, acting in the common good of the people, can create collective obligations, such as laws, treaties, or debts. Although one can question whether many government policies really are in the common good, I accept the underlying principle that there are collective goods that can justify collective obligations.

My question is: Why do governments need to go into debt in the first place? Why do governments have to borrow money at all when they can either (a) print it, or (b) raise it through taxation?

In the past, currency consisted of scarce bits of shiny metal. If the government needed more of these bits than it could raise by taxation, it had to go to people with hoards of coins and borrow them at interest.

But in today’s world, in which governments can simply print money, why is there any need to borrow it from banks? Particularly when the banks themselves just make up the money they lend out.

Thus my argument is simply that public debt is wrong because it is not necessary. It is, therefore, fraudulent to justify public debt in the name of the common good. Public debt is actually a way of making the society as a whole—specifically, the taxpayers—subservient to private interests (banks) and even to alien peoples (market dominant minorities, foreign governments).

But a free people should serve its own interests—and, I would argue, the higher interests of life—not foreign interests or private interests. Such debts should, therefore, be repudiated.

As for the foreign governments holding US bonds, we should offer them the following compensation. They can keep all the factories that American businesses have built over there, and they can use them for domestic production. Because debt repudiation should go hand in hand with the restoration of economic nationalism, including tariffs on imported manufactured goods. So businesses that wish to sell products in the United States should have to manufacture them here.

As for the repudiation of debts to banks: this is necessary, because existing debts can never be repaid, and it is moral for the reasons already laid out above. Beyond that, it is morally absurd to hold that banks, which create money out of nothing, have a right to demand the repayment of their principal plus interest. In the end, however, the case for the repudiation of bank debt rests on the existence of a viable alternative financial system, some elements of which I have sketched in my essay “Money for Nothing [4].”

The repudiation of government and individual debts should be a political imperative for White Nationalists. When White Republics emerge, we will of course repudiate the debts of predecessor states. But even within the present system debt repudiation should be stressed by White Nationalists, for it would prove a very popular political plank. Debt repudiation would also be useful to break White Nationalists away from the dead ends of Republican conservatism and “free market” economic orthodoxy.

Of course the primary aim of White Nationalism is to secure the existence of our people and a future for white children. But if that does not get people’s attention, then promising to cancel their credit card, student loan, and home mortgage debts definitely will.

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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jeudi, 02 février 2012

Les “vertus prussiennes” pourront-elles sauver l’Europe?

275-2-2.pngLes “vertus prussiennes” pourront-elles sauver l’Europe?

BERLIN – Le sociologue et philosophe allemand Herfried Münkler, auquel nous devons des travaux extrêmement fouillés, notamment sur l’émergence des espaces impériaux, a consacré quelques pages, récemment, à la figure du grand roi de Prusse du 18ème siècle, Frédéric II, dont on célèbrera bientôt le 300ème anniversaire. Pour Münkler (sur lequel nous reviendrons), ce Frédéric II, ami de Voltaire et de bien d’autres esprits, est avant tout un modernisateur de l’administration étatique, dans la mesure où il a voulu rendre celle-ci totalement “incorruptible”, tandis que, lui, le Roi, serait simplement le “premier serviteur de l’Etat”. Münkler ajoute que cette vision frédéricienne est d’une brûlante actualité. “La Prusse revient à l’ordre du jour comme une sorte de contre-poison possible au beau milieu d’une société devenue entièrement consumériste. Les vertus prussiennes pourraient bien revivre pour domestiquer enfin la légèreté de la société capitaliste”, a déclaré ce professeur de sciences politiques de l’Université Humboldt aux journalistes de “Wirtschaftswoche”. Münkler s’inscrit dans la tradition de Max Weber qui disait que l’esprit d’économie et d’ascèse sont les correctifs nécessaires aux capacités du capitalisme. Par conséquent, le modèle prussien, en tant que forme intériorisée de ces vertus de modestie et de discipline, s’avère nécessaire pour que le capitalisme, en tant que “destruction créative permanente” (dixit Joseph Schumpeter), n’en vient pas à se détruire lui-même. Et Münkler conclut: “En Europe, émerge une nécessité incontournable, celle de recourir à nouveau aux ‘vertus prussiennes’. Sinon l’Europe échouera”.

(brève issue de “Junge Freiheit”, Berlin, n°5/2012; http://www.jungefreiheit.de ).

lundi, 30 janvier 2012

Inquisition et autocensure médiatique

Inquisition et autocensure médiatique

Ce lundi revient au Sénat la boîte de Pandore des crimes non-niables

Michel Lhomme
Ex: http://www.metamag.fr/

burning-17.jpgChesterton disait que le sens commun ne consistait pas à répéter ce que tout le monde piaille, de ci de là, sans ton ni accent, dans l’ignorance béate de ce qui nous entoure. Mais qu’il consistait à retrouver ce que tous savent (ou ce que tous, nous savons entre nous), mais que personne ne se risque à déclarer, la plupart du temps, par autocensure individuelle et auto-répression personnelle.

Le problème du manque de liberté d’expression, dans la société moderne, ne se trouve pas dans la censure qui, pratiquement, n’existe plus; on peut blasphémer sans scrupules sur la Sainte Famille ! Le problème réside dans une mise sous le boisseau volontaire, une intériorisation de l’inquisition médiatique. Or, dans ce tribunal, ce dont on ne parle pas, n’existe tout simplement pas.

Le plus grand succès de l’inquisition médiatique, de la "nouvelle inquisition", demeure l’intériorisation de Torquemada chez tous les journalistes. Il y a bien, officiellement, la liberté d’expression, mais personne n’en use vraiment, ou si peu et, disons-le brutalement, par autocastration.

La liberté d'expression soumise à une loi anticonstitutionnelle

Cependant, en France, il nous faut rappeler une situation d’exception. Depuis la loi Gayssot, l’expression, comme telle, est verrouillée. Cette loi considère comme un délit la négation de la Shoah ou, plus exactement, qualifie de délit toute contestation des crimes définis par le tribunal international de Nuremberg. La loi Gayssot a, ainsi, créé abusivement une « vérité » obligatoire en matière de recherches historiques. Une loi anti constitutionnelle est légale .

Mais, les politiques français sont pris à leur propre piège. En dénonçant l’inopportunité de la loi sur la négation du génocide arménien, Dominique de Villepin a qualifié d’« erreur » le fait de légiférer sur la mémoire. Pourtant, alors qu’il est en campagne électorale, il s’est bien gardé, hypocritement, de dénoncer la loi Gayssot proprement dite. Pire, comptant sans doute sur quelques voix de la communauté juive pour augmenter un score qui, de toutes façons, ne sera guère brillant, il a tenu à défendre le principe même de la loi, en soulignant qu’elle avait cherché, selon lui, à « agir sur le terrain de l’antisémitisme et du racisme à un moment où il y avait le risque d’une montée de l’antisémitisme et du racisme en France ».

On a les fantasmes sur le Front National que l’on peut. Mais Jack Lang, en service commandé, a immédiatement emboîté le pas, pour défendre la loi Gayssot. Seul, Robert Badinter a reconnu que ce texte n’était pas conforme à la Constitution puisqu’il entravait, dit-il, la liberté d’expression. Nonobstant, la loi Gayssot restera en vigueur. On préférera sans doute parler, à l’Assemblée, du mariage homosexuel ou de la libéralisation du cannabis.

Quant on commence à censurer, on ne peut plus s’arrêter

En ce qui concerne la question polémique du génocide arménien, on aurait presque envie de dire qu’« il ne fallait pas commencer » ! Sinon, il faudrait, en effet, nous expliquer pourquoi, on ne pourrait pas nier le génocide nazi, sous peine de sanctions, mais on pourrait occulter le génocide arménien. La France s’est donc retrouvée prise au piège des lois mémorielles. Une fois validé, le terme de "génocide", pour les massacres de 1915,  ce qui a été le cas en France depuis la loi du 29 janvier 2001, la suite était logique et même inéluctable. La "boîte de Pandore" des crimes "non-niables" a été ouverte et la Turquie a eu beau jeu de répliquer en dénonçant les tortures et les exécutions françaises sommaires en Algérie.


Les arméniens en France : un enjeu politique

Quant on commence à censurer, on ne peut plus s’arrêter. Erdogan a accusé la France d’«avoir exterminé 15 % de la population algérienne« à partir de 1945 » et, il a même ajouté que « les Algériens ont été brûlés objectivement dans les fours ». La manœuvre est habile et facile à entendre. Mais ne voudrait-elle pas dire aussi qu’à un mensonge grossier, on opposerait un autre mensonge plus subtil ? Israël n’a, curieusement, pas réagi et a, presque, laissé faire ce sous-entendu embarrassant. Quant à la France, elle a été renvoyée à la défensive, mais s’est refusé de contre-attaquer.

Pourtant, en Turquie, ce ne sont pas les motifs d’attaque qui manquent ! La France aurait très bien pu dénoncer, par exemple, l’interpellation récente de nombreux journalistes kurdes. En effet, dans le cadre d’une enquête sur des liens présumés entre militants kurdes et éléments séparatistes armés, la Turquie a arrêté au moins 38 personnes, pour la plupart des journalistes.

La France plus silencieuse sur les Kurdes que sur les Syriens

Quelques 70 journalistes sont déjà emprisonnés en Turquie. Mais les autorités assurent qu’ils ne sont en détention que pour des délits ou des crimes sans rapport avec leur profession ! Vingt-cinq autres personnes, encore et surtout des journalistes, ont été arrêtées récemment à Istanbul. Plus de dix journalistes de l’agence pro-kurde, Dide, ont aussi été interpellés. Une avocate représentant Dide a dit qu’il ne restait, au bureau stambouliote de l’agence, que des policiers occupés à copier des documents et des disques durs d’ordinateurs. Elle a dit ne pas connaître le nombre exact de journalistes en état d’arrestation. Dans le cadre de la même enquête, lancée il y a deux ans, des centaines de personnes sont en procès pour leurs liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan.

La Turquie a toujours soutenu que les chiffres des morts arméniennes ont été multipliés par trois et souligné –ce qui est vrai– que ces massacres sont survenus dans un contexte de guerre mondiale, où la Turquie se défendait contre un ennemi de l’intérieur. La reconnaissance du génocide arménien, défendu en particulier par le clan Devedjian qui avait joué un rôle non négligeable dans l’ascension politique, à ses débuts, de Nicolas Sarkozy aujourd’hui aux abois, n’a pas que froissé les Turcs, elle a sérieusement agacé les Juifs.

Le fait n’est pas sans intérêt  puisque, pendant longtemps, il était entendu que le seul génocide officiellement reconnu, officiellement susceptible de sanctions vis-à-vis de ses négateurs, était le génocide juif. En fait, la loi Gayssot en France avait voulu verrouillé la mémoire, en réservant toutes ses foudres à la négation de l’Holocauste. Aujourd’hui, une commission parlementaire israélienne serait à la veille de mettre le massacre d’un million et demi d’Arméniens sur un pied d’égalité comparable.

La réaction n’a pas tardé : dés le lundi 26 décembre, le Ministre des Affaires étrangères israélien mettait en garde ses parlementaires, en soulignant le différent franco-turc, face à une initiative qui aurait pourtant, cette fois, à la Knesset des chances d’aboutir, après un premier raté en 2007.

Le génocide vendéen aurait-il sa conférence de Wannsee?

La Turquie n’ignorait pas, soit dit en passant, ce calendrier parlementaire israélien. Et la surenchère turque contre la France n’était, sans doute, qu’une bonne occasion de gêner le processus israélien qui, d’ailleurs, gêne les deux pays. Le Premier ministre turc Erdogan ne peut pas sous-estimer le poids des nationalistes laïcs qui tiennent l’armée à laquelle il lui faut, sans cesse, apporter des gages. Notons, au passage, que les Turcs nationalistes ont répondu à l’aplomb français par des attaques informatiques ciblées. C’est une belle leçon d’un nationalisme vivant et branché. Il est cybernétique, cyberguerrier.


Génocide vendéen

En France, lors du débat sur la loi, personne n’a vraiment relevé la proposition d’amendement de Dominique Souchet. Le député de la Vendée a demandé, en toute logique et sans succès, que le génocide vendéen soit inscrit dans la loi votée sur le génocide arménien. Cela n'empêche pas la vérité sur ce drame de faire son chemin.

En fin s'année, Reynald Secher,  le grand spécialiste de la Vendée, hier censuré et licencié de l’Education nationale, a publié un livre incontournable, "Du génocide au mémoricide". Sans doute un événement historique. Il y montre le caractère légal, systématique et organisé du génocide vendéen, dénoncé à l’aide d’archives du Comité de Salut Public et de la Convention jusqu’alors inexploitées et découvertes, par hasard.

A cet égard, la volonté française de reconnaître et de protéger la mémoire du génocide arménien est à la fois hypocrite et aberrante. Il faut, en effet, d’abord nettoyer devant sa porte : la Vendée, la guérilla napoléonienne contre l’Espagne, la Guerre d’Algérie, le Rwanda (responsabilité partielle de la France), sans oublier l'esclavage. Au lieu de se gargariser de lois mémorielles, dont le seul but, inavoué, est, en fait, de limiter la liberté d’expression sur la question juive. L’affirmation du génocide vendéen est, aujourd’hui, non punie par la loi, en en plus, officiellement rejetée, ignorée ou ridiculisée. 

mardi, 24 janvier 2012

Le Concordia : naufrage d’une société...

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Le Concordia : naufrage d’une société...

Par Claude Bourrinet

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On se souvient du naufrage du Joola, au Sénégal, le 26 septembre 2002. Cette catastrophe fit 1953 morts, et, comme d'autres désastres maritimes, notamment en Asie du Sud-Est, fut considéré comme un symbole de la misère et de l'infortune des pays sous développés.

La navigation, le pilotage de bateaux, les hommes d'équipage et la figure du capitaine, furent de tout temps, en Occident, les ingrédients métaphoriques du politique, de l'Etat, du gouvernement des hommes. Dans notre âge des masses et des transports mondialisés, l’image a pris une valeur emblématique encore plus prégnante, débordant le domaine du pouvoir. La tragédie du Titanic, déjà, en 1912, anticipait les propos de Paul Valéry sur la caducité des civilisations. Réputé insubmersible, comme la Belle époque, si confiante dans le progrès scientifique et technique, le paquebot avait sombré rapidement, surprenant un monde si afféré à ses plaisirs. On n’avait pas, non plus, manqué de dénoncer l’inorganisation du sauvetage, l’incompétence de certains officiers, et surtout l’injustice qui prévalut à la sélection des personnes à sauver. La troisième classe, celle des émigrés pauvres qui lorgnaient vers l’utopie américaine, fut sacrifiée au profit des classes supérieures. Bien plus, l’orchestre jouant une dernière valse avant le dénouement fatal symbolisait une Europe brillante qui allait s’abîmer dans la grande tuerie de 14, la fleur au fusil.

Le destin du Concordia, à moitié coulé un vendredi 13, date de la dégradation du triple A de certains pays, au large de l’île de Giglio, en Toscane, n’est pas sans présenter non plus une image de ce qu’est la société contemporaine. Comme pour le Titanic, comme si l’Histoire se mettait à bégayer, l’état d’impréparation, le manque d’organisation, l’incompétence des hommes d’équipage, immigrés sous payés venant des quatre coins du monde, le temps fort long mis pour prendre des décisions, le mensonge qui consistait, comme pour le Titanic, à faire croire à un exercice, étaient des paramètres aggravants. Sans compter la fuite du capitaine, dédaigneux de l’honneur des marins, qui enjoint de couler avec son navire ! La prétention d’une époque qui envoie des hommes dans l’espace et s’attaque à l’infiniment petit empêchait d’imaginer qu’un tel monstre marin pût être si fragile. Bien sûr, le nombre de morts n’égale pas celui du Joola ou du Titanic : le navire a eu la chance de s’échouer à quelques mètres du rivage. Et pour cause ! Car les circonstances mêmes du drame sont emblématiques. Il semblerait que le désir de se plier à une tradition, somme toute récente, celle de la révérence, de l’ « inchino », qui consiste à passer au plus près du village de Grosseto toutes sirènes hurlantes et tout feux allumés, ait été pour beaucoup dans la catastrophe.

Car nous sommes dans un scénario que l’on pourrait appeler postmoderne. L’époque est à l’hyper démocratisation, à l’utopie bas de gamme, au rêve low cost, au paradis de masse. Le monstre peut contenir 5000 passagers, un village important, une petite ville. Comme la prolifération des charters, des parcs d’attraction, des spectacles énormes à Bercy ou ailleurs, il correspond à la demande d’une société où la grosse classe moyenne s’est presque universalisée. On veut du luxe, de l’amusement pour une somme relativement modique. La société du spectacle populaire a colonisé la terre et la mer.

Est-ce un hasard si un naufrage pareil, aussi grotesque (n’étaient les quelques morts) a lieu exactement au moment où le système mondialisé de la consommation de masse s’effondre et annonce la fin d’un univers de pacotille et de fausseté marchande ? Les dieux ne se montrent pas, mais font signe…

dimanche, 22 janvier 2012

Dominique VENNER: Is de geschiedenis werkelijk onpartijdig… ?

Dominique VENNER:

Is de geschiedenis werkelijk onpartijdig… ?

Hieronder vindt u het editoriaal van Dominique Venner in het laatste nummer van La Nouvelle Revue d'Histoire (nr. 58, januari - februari 2012) over het manicheïsme dat tegenwoordig heerst in de manier waarop men de geschiedenis uitlegt.

Landsknechte.jpgVoor hen die goede redenen hadden om de collaboratie te bevechten, was deze verwerpelijk. Het heeft de collaboratie inderdaad niet aan verfoeibare aspecten ontbroken. Niettemin hebben zich zowel aan Franse als aan Duitse zijde mensen in eer en geweten ingezet voor deze weg, waarvan zij dachten dat hij de juiste was, en die achteraf door de geschiedenis werd veroordeeld. Heel vaak hebben ze hun illusies cash betaald. Niet enkel hebben ze er vaak het leven bij gelaten, of hun vrijheid en hun sociaal bestaan verloren, maar meer nog bleven ze verstoken van de mogelijkheid om hun beweegredenen te duiden. Zowel de overledenen als de overlevenden werden blootgesteld aan de algemene veroordeling van een engagement dat als weerzinwekkend werd afgeschilderd en dat onbegrijpelijk was geworden. De interpretatie die door de overwinning van hun zegevierende tegenstanders werd opgelegd was tegelijkertijd totaal en totalitair (1). Met andere woorden, de geschiedenis, die door de overwinnaars wordt geschreven, legt een absoluut manicheïsme op tussen deze laatsten enerzijds, die geassocieerd worden met het Goede, en de overwonnenen anderzijds, die tot in de eeuwigheid het Kwade belichamen.

Zo gaat het altijd na een godsdienstoorlog. En de Tweede Wereldoorlog was wel degelijk een godsdienstoorlog. De overwonnenen verloren in één klap de mogelijkheid om begrepen te worden. Wat hen rechtvaardigde toen ze nog wapens droegen, verdween in één klap en werd vervangen door een verdict van een proces zonder beroepsmogelijkheid, waarvan de uitkomst op voorhand vaststond, met triomferende inquisiteurs die genoten van de macht die hen in staat stelde hun tegenstanders voor de eeuwigheid – of zo goed als - te veranderen in uitgespuwde criminelen. Ja, ik zeg wel degelijk “voor de eeuwigheid”!

Keizer Julianus, die nochtans nooit bloed liet vloeien voor een zaak die hij als de juiste aanzag, wordt vandaag nog steeds uitgemaakt voor “afvallige” door het collectieve geheugen dat werd opgelegd door zijn zegevierende tegenstanders. Uitleggen dat dit predikaat even lasterlijk als schandalig is, heeft weinig zin. Lasterlijk, omdat Julianus zich nooit bekeerde tot de vreemde nieuwe religie waartegen hij uit trouw protesteerde. Hij was dus niet “afvallig”, maar trouw. Wanneer men wat verder nadenkt, beseft men dat de bijnaam waarmee men hem bedenkt ook schandalig is. In onze Europese wereld, die in principe vrij is van religieuze verboden, is afvalligheid een crimineel vergrijp dat dateert uit een ander tijdperk en eeuwige verdoemenis met zich meebrengt. Ondanks het vervliegen van de tijd en de rehabilitatie door historici blijft deze desondanks aan hem kleven (2).

Ik ben langs deze omweg niet afgeweken van mijn initiële bedenking. Het voorbeeld van de schandvlek die kleeft aan keizer Julianus, die meer dan vijftien eeuwen geleden gestorven is, vestigt de aandacht op de geschiedschrijving na een conflict dat de emoties tot in het extreme heeft beroerd en waarvan de overwinnaars over de exclusiviteit van het publieke woord beschikken. Wat ik geschreven heb over keizer Julianus geldt evenzeer, zij het in beperktere mate, voor de Konstabel van Bourbon, die voor altijd het stigma van « verrader » kreeg opgekleefd door een Frans geheugen dat zichzelf verwart met het geheugen van de staat. Indertijd kon de opstand van de Konstabel tegen Frans I en diens moeder, die hem geruïneerd hadden, op begrip rekenen bij zijn tijdgenoten. Het feodale recht en het principe van de wederzijdse verbintenis rechtvaardigden deze opstand. Dit verdween toen later de nieuwe idee van de natie en van het “verraad” na 1792 of 1870 ingang vond.

Laat ons nu terugkeren naar het manicheïstische oordeel dat de geschiedenis velt over de actoren van de collaboratiejaren. Met twee voorbeelden heb ik de onzekerheden in het historische oordeel aangetoond. Een overwonnene maakt zich dus illusies, wanneer hij voor het vuurpeloton uitroept dat de geschiedenis wel zal oordelen. De geschiedenis is nooit een onpartijdige rechtbank. Zij wordt altijd geschreven door de overwinnaars. Het gebeurt evenwel dat een latere nederlaag van de vroegere overwinnaars, een « historische » nederlaag, namelijk ééntje zonder mogelijkheid om ze ongedaan te maken, uiteindelijk toch nog onvoorzien gelijk geeft aan de vroegere overwonnenen. Zo is het bijvoorbeeld in Rusland gelopen met de Witten, die door de volledige ineenstorting van het systeem dat door de Roden na 1917 was opgebouwd, werden gerehabiliteerd.

Dominique Venner (La Nouvelle Revue d'Histoire nr. 58, januari - februari 2012)

Voetnoten :

1. Totalitair: wat zich aan alles en iedereen opdringt, en zowel het openbare als het privé-leven binnendringt.

2. De grote, onlangs overleden historicus Lucien Jerphagnon, die zelf christen is, was verontwaardigd over de vereeuwiging van de postume veroordeling van de jonge keizer, aan wie hij een boeiende en rijke biografie heeft gewijd: Julien, dit l’Apostat (Tallandier, 2008).

L'histoire serait-elle impartiale ?...

L'histoire serait-elle impartiale ?...

Nous reproduisons ci-dessous l'éditorial de Dominique Venner publié dans le dernier numéro de la Nouvelle Revue d'Histoire (n°58, janvier - février 2012) au manichéisme qui sévit actuellement dans la lecture de l'histoire.

 

L'histoire serait-elle impartiale ?

200_Venner.jpgPour tous ceux qui avaient des raisons de combattre la Collaboration, celle-ci fut détestable.  Et de fait, ses aspects haïssables n’ont pas manqué. Pourtant, du côté français, mais aussi du côté allemand, des hommes d’honneur et de foi se sont engagés dans cette voie qu’ils croyaient juste et que l’histoire a condamné. Le plus souvent, ils ont payé leurs illusions au prix fort. Non seulement ils y ont fréquemment perdu la vie, leur liberté et leur existence sociale, mais plus encore la possibilité de faire valoir leurs raisons. Morts ou survivants, il leur fallait endurer une réprobation générale à l’égard d’un engagement réputé ignoble et devenu incompréhensible, L’interprétation imposée par la victoire de leurs adversaires triomphants était à la fois totale et totalitaire (1). En d’autres termes, l’histoire écrite par les vainqueurs impose un manichéisme absolu entre eux-mêmes qui sont associés au Bien, et les vaincus, devenus incarnation du Mal à tout jamais.

Il en est toujours ainsi après une guerre de religions. Et la Seconde Guerre mondiale fut une guerre de religions. Les vaincus perdirent d’un seul coup la possibilité d’être compris. Ce qui les avait justifiés quand ils portaient encore les armes, soudain s’est évanoui, remplacé par le verdict sans appel d’un procès jugé d’avance, où les inquisiteurs triomphants jouissaient du pouvoir de les transformer en d’indicibles criminels pour l’éternité ou presque. Oui, je dis bien l’éternité !

L’empereur Julien, qui pourtant ne fit jamais couler le sang pour la cause qu’il croyait juste, se voit aujourd’hui encore qualifié d’Apostat par la mémoire collective imposée par ses adversaires victorieux. Rien ne sert d’expliquer que cet attribut est aussi calomnieux que scandaleux. Calomnieux, puisque jamais Julien n’adopta la nouvelle religion étrangère contre laquelle il éleva la protestation de sa fidélité. Il ne fut donc pas « apostat », mais fidèle. Si l’on réfléchit un instant, l’attribut dont on continue de l’affubler est également scandaleux. Dans notre monde européen, libre en principe de tout interdit religieux, l’apostasie est en effet une sentence criminelle d’un autre âge, impliquant une condamnation pour l’éternité. En dépit du temps écoulé et des travaux de réhabilitation des historiens, elle a cependant persisté (2).

9782857047841FS.gifPar ce détour, je ne me suis pas éloigné de ma réflexion initiale. L’exemple de l’opprobre attachée au nom de l’empereur Julien, disparu depuis plus de quinze siècles, attire l’attention sur l’écriture de l’histoire après un conflit ayant mobilisé les passions à l’extrême et dont les vainqueurs ont l’exclusivité de la parole publique. Ce que j’ai dit de l’empereur Julien pourrait l’être aussi, bien que de façon plus limitée, pour le grand personnage que fut le Connétable de Bourbon, à tout jamais qualifié de « traître » par une mémoire française qui se confond avec celle de l’État. En son temps, la révolte du Connétable contre François Ier et sa mère qui l’avaient grugé, fut comprise par les contemporains. Le droit féodal et le principe de l’engagement réciproque la justifiaient. Rien de cela ne fut plus admis quand s’imposa plus tard l’idée nouvelle de la nation et de la « trahison » postérieure à 1792 ou 1870.

Nous voici revenus au jugement manichéen que l’histoire inflige aux acteurs des années de l’Occupation. Par deux autres exemples, j’ai montré ce qu’il y a d’incertain dans le jugement historique. Autrement dit, quand un vaincu, devant les fusils qui vont le tuer, s’écrie : « L’Histoire jugera ! », il se remonte le moral au prix d’une chimère. L’histoire n’est jamais un tribunal impartial. Elle est toujours écrite par les vainqueurs. Il arrive cependant qu’une défaite ultérieure des anciens vainqueurs, une défaite « historique », c’est-à-dire sans appel, accorde une revanche inattendue aux vaincus. Il en a été ainsi en Russie pour les Blancs, réhabilité par l’effondrement absolu du système qu’avaient édifié les Rouges après 1917.

Dominique Venner (La Nouvelle Revue d'Histoire n°, janvier-février 2012)

Notes

1. Totalitaire : qui s’impose à tous et en toute chose, pénétrant la vie privée au même titre que le vie publique.

2. Grand historien récemment disparu, Lucien Jerphagnon, chrétien lui-même, s’indignait de l’éternisation de la condamnation posthume portée contre le jeune empereur auquel il consacra une captivante et riche biographie, Julien, dit l’Apostat (Tallandier, 2008).

dimanche, 15 janvier 2012

Por quê nós somos Soldados Políticos?

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Por quê nós somos Soldados Políticos?

 
por Rodolphe Lussac

Ex: http://legio-victrix.blogspot.com/
 
"Em última instância a civilização é sempre salva por um pelotão de soldados". (Oswald Spengler)
 
Nós somos soldados que servem a causa do renascimento europeu - uma causa tão pura, dura, e imperiosa quanto nossos estandartes.
 
Nós somos soldados porque recusamos os experimentos reformistas do sistema dominante, que - através de seus comitês eleitorais e partidários, suas venalidades sectárias, e sua farsa parlamentar - objetiva garantir a autorregulação e a reciclagem das elites corruptas controlando o sistema plutocrático vigente.
 
Nós somos soldados porque nós acreditamos que a salvação da família europeia de nações depende da destruição do sistema presente.
 
Nós somos soldados porque servimos e não apenas falamos, nós refletimos e nós agimos.
 
Nós serimos a causa da política no sentido de Julien Freund, sabendo que a essência da ação é a própria ação.
 
Nosso entendimento tríplice da política, praxeológico, fatídico, e escatológico transcende as políticas puramente operacionais, pragmáticas, e seculares da política moderna. Indo além, nós pensamos que a propaganda por idéias é uma quimera e que as idéias vem da ação e não o inverso.
 
É por isso que abraçamos a dialética revolucionária de Carlo Pisacane, Enrico Malatesta, Carlo Cafiero, Paul Brousse, e José Antonio, que advogavam a propaganda do feito - o feito prenhe de idéias.
 
Nossa fé e dever militantes estão embrenhadas no ideal nacional-revolucionário que busca uma nova ordem política, aristocrática, hierárquica, antidemocrática, e anti-igualitária, situada dentro de um esquema continental europeu, geopoliticamente auto-centrado, desconectado da economia global, independente de nossa atual servidão atlanticista, e enraizado em um conceito eurocultural de civilização baseado nos valores do sangue e do solo.
 
Nós somos soldados porque nós vemos a história como um conflito dialético entre forças antagônicas, cujos elementos constituintes são povos e nações.
 
Pois conflito e luta, como a obra de Stéphane Lupasco e Max Planck demonstram, são inerentes a todo sistema.
 
A história é então uma batalha sem fim entre povos organizados ao redor de suas culturas e comunidades singulares, cada uma, conscientemente ou inconscientemente, motivada por um desejo de expandir e dominar.
 
Como soldados, nós lutamos pela restauração do princípio político no sentido nobre de politeia, imperium e auctoritas, e em função da anagogia de Evola, que é capaz de impregnar povos com aqueles valores metapolíticos, espirituais, e antimaterialistas específicos que garantem a adesão espontânea das massas.
 
Para nós, como para Carl Schmitt, a política é aquela arena privilegiada na qual o inimigo e o amigo são claramente designados.
 
É por isso que nós rejeitamos o conceito administrativo favorecido por políticos partidários, que promovem um estado sustentado por frenesis hedonistas - um estado cujos sujeitos são cretinizados e emasculados, manipulados pela sociedade de consumo e pela mídia - sujeitos desse modo a um empreendimento que organiza, dirige, e os trata com condescendência de modo a dissolver todo esforço revolucionário no solvente de uma falsa ordem hiperfestiva de entretenimento permanente.
 
Como soldados, nós defendemos o ideal de um estado "polemológico" encarregado, acima de tudo, com a defesa da sobrevivência e crescimento do poder europeu contra os ataques do hegemonismo americano, do islamismo radical, e da colonização extra-europeia de nossas terras ancestrais. Nesse sentido, nós rejeitamos categoricamente a concepção social-contratual da nação e buscamos restaurá-la como aquele corpo místico passado de uma geração a outra.
 
A nação para nós permanece um determinismo, uma necessidade, uma força, e uma vontade.
 
Nós somos soldados porque acreditamos que a atividade guerreira é o mais alto grau pelo qual as civilizações se tornam complexas pela qual a alavanca primordial da história eleva pátrias e cidades-estado.
 
A guerra nesse sentido heraclítico tem animado as relações internacionais desde o tempo de Tucídides, e do tempo de Maquiavel.
 
A guerra é a mais alta expressão do estado, como mostra Hegel; ela evoca sua maior consciência e sua maior eficácia.
 
O estado é e permanece acima de tudo uma máquina de guerra e todas as suas outras funções são subordinadas a isso, mesmo se a concepção burguesa e administrativa do estado democrático vigente conseguiu amarrar uma certa ordem a partir da delinquência reinante e sua prosperidade corruptora.
 
A autoridade internacional do estado é tão grande quanto sua habilidade de causar dano, e a história mostra que apenas aqueles ligado ao mos maiorum (lei ancestral) e a uma oposição conservadora contra as forças centrífugas conseguem alcançar a soberania da glória militar.
 
É assim que era na Roma de Augusto e Diocleciano, na Rússia de Pedro o Grande e Lênin, no Islâ de Mehmet Ali e Mustafá Kemal, na China de Huang-di e Mao Zedong, cada um dos quais conquistou vitórias domésticas e externas antes de ousar impôr a profunda transformação revolucionária na qual eles acreditavam.
 
Como soldados políticos, nós buscamos restaurar o ideal de uma vocação política que transcende o economismo contemporâneo e relegitimar o ideal daqueles homens excepcionais que articulam e incorporam uma ética de convicção, responsabilidade e dever.
 
Dentro das democracias burguesas nos governando e nos ofendendo, prospera uma classe de políticos profissionais e burocratas, de demagogos e oportunistas de todos os tipos, cujo uso mercenário de altos cargos políticos é motivado exclusivamente por razões de ganhos pessoais ou carreirismo.
 
Como soldados, nós realizaremos a varredura necessária que enviará estes impostores, estes traidores de nossos grande ideais políticos europeus, ao diabo. E nisso nós aspiramos a ver imperador e proletário, animados pela mesma fé revolucionária, marchando ombro a ombro: paradigma de um novo heroísmo.
 
Nós sustentamos que há uma contingência essencial entre o estado de exceção e a essência da soberania política, constituindo o ponto de desequilíbrio separando o direito público do fato político.
 
Nós defendemos um estado de exceção de modo a estabelecer o estado como a emanação de uma nova ordem, como um meio de terminar a anomia geral e a disordem reinante.
 
O sintagma "força da lei" se sustenta em uma longa tradição de direito romano e medieval constituído para eficácia e lealdade.
 
Nós gostaríamos de restaurar uma perspectiva operacional investida com o arquétipo da instituição jurídica romana - o iustitium - decretado sempre que o Senado Romano era informado de uma situação que poderia comprometer a República - um senatus consultum ultimum ditando medidas necessárias para garantir a segurança do estado.
 
Esse modo de lidar com estados de emergência remete ao antigo conceito de sol stitium: àquelas instâncias quando a lei era suspensa, como o Sol em seu solstício, (e onde a questão da soberania - a questão de quem porta a autoridade final - era diretamente colocada).
 
Acima de tudo, nós somos soldados políticos porque somos militantes.
 
Etmologicamente, "militantes" faz referência a distinção teológica entre a Igreja Militante e a Igreja Triunfante.
 
Uma analogia pode ser feita entre o militante político e o crente, cujas verdades informam todos os aspectos de seu ser, especialmente em sua essência e totalidade.
 
O militante luta, ataca, e paga com sua pessoa pelo triunfo de seus ideais.
 
O verbo "militar" vem do latim militari, que significa "soldados" (no plural), aos quais pertencia uma Igreja (um exército) que demandava um espírito de disciplina, auto-sacrifício, e abnegação.
 
É por isso que a militância está no coração de nossa luta política.
 
O militante ideal para nós deve ser um revolucionário, capaz de ligar dialeticamente seu conhecimento teórico e prático a uma compreensão global da sociedade na qual ele vive. Ele assim voluntariamente se submete a uma rotina disciplinada, realizando nela uma unidade de teoria e prática.
 
Como soldados políticos, nós não acreditamos que a evolução é automática ou que as revoluções são espontâneas, porque não há fatalidades na política ou na economia; a ordem liberal e capitalista dominante sabem muito bem como se regenerar e como superar contradições de modo a sobreviver.
 
As massas também não são apenas exploradas, elas são mentalmente manipuladas e alienadas.
 
Não há avanço revolucionário sem um processo de desenvolvimento, culminando em uma luta entre povos beligerantes.
 
Esses conflitos se manifestam em diversas formas, em lutas setoriais ou locais (ao nível da empresa, da região, etc.)
 
Elas podem parecer espontâneas mas elas estão ligadas a uma consciência em mutação e ao esforço de militantes que emergem de baixo conforme são dirigidos a partir de cima.
 
Conflitos de rua, não importa quão exemplares, não podem realizar uma mudança global do sistema, porque tais conflitos abordam apenas certos particulares quotidianos, produtos de um complexo social mais amplo, e não o próprio sistema.
 
Ao invés, eles precisam ser conectados e coordenados na forma de uma ação ideológica vanguardista global, capaz de levantar questões a partir de uma perspectiva que abranja todo o sistema. É necessário, então, evitar um elitismo extremamente rígido e um reformismo lúdico - de modo a garantir uma intermediação entre a luta global e a luta local, entre a ação política de vanguarda e o movimento de massa.
 
Como soldados políticos nós advogamos uma revolução que resulte não apenas em uma mera mudança estrutural na economia e no estado, mas também no espírito, uma mudança ontológica que levará à formação de um novo homem, livre do individualismo e egoísmo burgueses.
 
Essa "revolução total" afetará as relações e a ética que regulam o significado de nossa vida quotidiana.
 
A revolução que nós advogamos será um retorno às origens, um voltar atrás, que estabeleça uma ordem estatal autoritária, uma economia dirigida, e uma concepção exclusiva de identidade - uma revolução realizada em harmonia com a mentalidade singular dos povos europeus e em acordo com um princípio de homologia que expurga instituições e mentalidades de elementos alógenos dissolventes.
 
Como soldados políticos, nós estamos imbuídos de modo irredimível com uma concepção trágica da vida, sabendo, como Alfred Webber, que cada ordem superior acaba perpetuando um certo caos conforme aperfeiçoe seu poder.
 
Trágica porque nós estamos conscientes da grandeza imponderável do universo e do mundo e da imperfeição e finitude da natureza humana.
 
Em face dessa metafísica constante e paradoxal, nós defendemos um reencantamento do mundo e uma estetização do estado, como visualizado por românticos alemães como Goethe, Novalis, Schlegel, e Müller - conscientes, como nós somos, de que as idéias iluministas da revolução francesa, a revolução liberal de 1789, junto com o processo geral de secularização, desde então desencantou o mundo no sentido de Max Weber.
 
Nós queremos, como Novalis, que nossa revolução se torna uma totalidade orgânica, poética na qual o novo estado é a incorporação existencial e estética de nosso ideal de perfeição humana.
 
E uma vez que completemos esta tarefa, nós iremos a algum outro lugar, distante, sempre mais distante, lá próximo de nossos Deuses.

mardi, 13 décembre 2011

USA: Nation ohne Kultur oder Vorbild für Europa? Eine andere Betrachtung

USA: Nation ohne Kultur oder Vorbild für Europa?

Eine andere Betrachtung

     

 

Robin CLASSEN

Ex: http://www.blauenarzisse.de/

 

Als 2008 Barack Obamas Chancen auf das Präsidentenamt der Vereinigten Staaten von Amerika immer größer wurden, hätte man fast glauben können, der tief verwurzelte Antiamerikanismus der Deutschen stünde für kurze Zeit still. Eine Ironie der Geschichte, dass der Hass auf Amerika, der seinen Ursprung im Ersten Weltkrieg hat und sich seitdem über alle politischen Systeme erstreckt hat, gerade durch einen Kandidaten zum Erliegen gebracht werden sollte, der selbst eine durch und durch europäische Agenda vertrat und nach seiner Wahl so unamerikanisch regieren sollte, wie kaum einer seiner Vorgänger.

Der europäische Stil Obamas

Heute ist die Obama-Begeisterung nicht nur in den USA, wo er sogar die historisch schlechten Beliebtheitswerte von Jimmy Carter unterbietet, sondern auch in Europa der Ernüchterung gewichen. Gerade auf dem Kontinent, wo man ihm gar nicht schnell genug den Friedensnobelpreis verleihen konnte, ist die Enttäuschung über seinen unmotivierten und kaum konturierten Regierungsstil groß.

In den USA ringt man hingegen darum, sein eigenes Gesicht in Zeiten von Unternehmensverstaatlichung, Zwangsgesundheitsversicherung und Massenarbeitslosigkeit nicht zu verlieren. Was ist europäisch und vor allem: Was ist amerikanisch? Der Konflikt über die eigene Identität ist der eigentliche Hintergrund der lediglich oberflächlichen Erscheinungen einer entwurzelt-linkseuropäischen „Occupy-Wall-Street“-Bewegung auf der einen, und einer überzeichneten erzchristlichen Tea-Party-Bewegung auf der anderen Seite.

Kann ein klassisches Einwanderungsland eine genuine Kultur hervorbringen?

In Europa vertritt man auch in Zeiten der Euro-Krise seit Jahrzehnten konsequent den Standpunkt, Amerikaner hätten gar keine Kultur, die es zu verlieren gebe. Als kulturloses, konsumsüchtiges, dumpf-patriotisches und kaum gebildetes Volk sieht der linksgrüne Herrenmensch von Oslo bis Gibraltar nach Übersee, rümpft die Nase über die „Völkermordzentrale“ oder empört sich über das Kriegsgefangenenlager Guantanamo.

Was ist dran an der Legende von der kulturlosen Nation? Kann eine Kultur auch in einer der klassischen Einwanderungsnationen entstehen, oder ist das von vornherein ein Widerspruch? Besonders übel stößt dem Durchschnittseuropäer in der Regel die politische Kultur in Amerika auf, die angeblich eine Manifestation der Bildungsschwäche der Yankees sei.

Doch sind die im kontinuierlichen Abschwung befindlichen europäischen Medien wirklich geistig von höherem Wert? Wo in Deutschland eine in grundlegenden Dingen gleichgeschaltete Medienlandschaft wartet, bieten die USA eine Fülle an politisch neutralen oder politisch klar definierten Informationskanälen an. Der konservative Amerikaner schaut Fox News, für den Liberalen gibt’s MSNBC oder CNN – in Deutschland herrscht Einheitsberichterstattung, kleine Wochenzeitungen wie die Junge Freiheit oder Internetmagazine à la BlaueNarzisse.de bieten für Personen rechts der Mitte die einzig lesbare Alternative.

Eine ganz andere Meinungs- und Politikkultur

Besonders positiv fällt in den USA auf, dass nicht nur über, sondern vor allem mit den Betroffenen gesprochen wird. Während der iranische Präsident Mahmud Ahmadinedschad sich zur besten Sendezeit einen Schlagabtausch mit Larry King liefert, langweilt sich der deutsche Fernsehkonsument bei Maischberger und Co. mit den immergleichen fünf bis sechs mehr oder minder linken Studiogästen herum, die selbstherrlich darüber debattieren, ob man nun die NPD verbieten sollte oder nicht. Auch ist in den US-Talkshows die Manipulation durch Kameraführung kaum gegeben, da entweder alle Diskutanten parallel geschaltet werden, oder aber lediglich ein oder zwei Kameras im Einsatz sind.

Diese Linie der unbeschränkten Meinungsfreiheit zieht sich wie ein roter Faden durch die amerikanische Gesellschaft. Kein Wunder, dass Deutschland im US-Menschenrechtsreport immer wieder Rüffel für die Verfolgung politisch Andersdenkender bis hin zum direkten Verweis auf Paragraph 130 StGB erfährt, wohingegen eine offene Diskussion über Geschichte und Politik in den USA eine Selbstverständlichkeit ist.

Durch und durch eigenverantwortlich

Bei den politischen Kandidaten haben die Amerikaner mehr zu sagen, als wir. Was die SPD ängstlich wieder aus ihren Konzeptpapieren strich, ist in den USA gang und gäbe: In sogenannten „Primaries“ und Vorwählen bestimmt der Wähler und nicht der Parteifunktionär die künftigen Präsidentschaftskandidaten. Die Lehre von der Eigenverantwortlichkeit, die auch im Sozialsystem konsequent durchgehalten wird, die das soziale Engagement der Besserverdienenden moralisch, nicht rechtlich eingefordert (was angesichts von „MediAid“ und „MediCare“ zur kostenlosen Gesundheitsversorgung nichtversicherter Mitbürger entgegen der einseitigen Darstellung in europäischen Medien glänzend funktionieren kann), ergänzt den Glauben an die echte Freiheit des Individuums und damit der Gesellschaft.

Im Bereich der demokratischen und politischen Kultur sind die Amerikaner den Europäern weit voraus und lassen die Verhältnisse in Deutschland regelrecht archaisch wirken. Doch auch das Kulturverständnis im eigentlichen Sinne lässt nicht die eklatanten Defizite erkennen, die europäische Meinungsmacher mantraartig heraufbeschwören.

Europa hat den Wettstreit in der Popkultur längst aufgegeben

Ob Rock, Pop, Techno, Jazz oder House: Nahezu alle europäischen Musikformen haben den offenen Wettstreit mit der amerikanischen Musikwelt verloren – der Widerstand ist längst gebrochen. Kaum eine Nation hat so viele verschiedene Formen der Musik entwickelt und verfeinert, wie die amerikanische, kaum eine hat damit so große internationale Erfolge gefeiert. Das Argument, hierbei gäbe es auch viel Schund, zieht nicht: Das war und ist in Europa nicht anders.

Auch das Filmwesen hat Amerika revolutioniert – von Donald Duck bis Avatar, immer marschieren die Amerikaner an der Spitze des Fortschritts, europäische Produktionen füllen nur noch Nischen. Selbst kulinarisch hat Amerika weitaus mehr zu bieten, als McDonalds und Budweiser. Die amerikanische Küche von West- bis Ostküste zu entdecken, ist ein Erlebnis für sich. Ebenso die vielen kleinen Brauereien, die teilweise längst vergessene Brautraditionen hochhalten und in manchen Regionen in ihrer Anzahl und Qualität fast bayerische Qualität erreichen, sind neben den „Großen“ wie Budweiser und Miller, die jeder gute Europäer für schlecht hält, aber noch nie vorurteilsfrei getrunken hat, sehr empfehlenswert.

USA mit Japan und Deutschland die höchste Patentrate

Bekanntlich haben die Amerikaner zudem im Bereich Wissenschaft und Technik etwas zu bieten. Legendäre Autos wie der Ford Mustang oder die noch heute auf Kuba zu bewundernden Technikwunder der 50er und 60er Jahre widerlegen die gängige Vorstellung, amerikanische Autos seien einfach und unzuverlässig. Der Umstand, dass die USA neben Japan und Deutschland die höchste Pro-Kopf-Rate bei den Patenten vorweisen kann, wird gerne mal vergessen. Eine Wissenschaft ohne jegliche Einschränkung oder Bevormundung macht es möglich.

Fakt ist, dass sich nicht die USA, sondern vor allem Europa um seine Kultur sorgen muss. Während in den klassischen Kulturnationen durch Masseneinwanderung und Kulturrelativismus angestammte Bräuche und Traditionen missachtet und aufgegeben werden, bewahrt der amerikanische Patriotismus die amerikanischen Grundfesten sicher.

In Amerika wird man auch in 50 Jahren noch Coca Cola trinken und Elvis hören

Vereinfacht gesagt: In den USA wird man auch in 50 Jahren noch Coca Cola trinken, Mustang fahren, Elvis hören und in die Kirche gehen. In Deutschland warten dann womöglich nur noch Döner, Kopftuch und Muezzin auf die autochthone Bevölkerung. Während in den USA heute schon – bei einem verschwindend geringen Anteil von Muslimen – Kampagnen anlaufen, um ein verfassungsrechtlich verankertes Sharia-Verbot zu erreichen, interessiert es in Deutschland niemanden, dass dieses Rechtssystem in Gebieten mit weit über 50 Prozent Ausländeranteil schon längst angewandt wird.

Schuld am Niedergang der ehemaligen Kulturnationen in Europa tragen also nicht die USA und noch nicht mal unbedingt die Masseneinwanderung, sondern vor allem die konsequente Verweigerung, seinen eigenen kulturellen Standpunkt zu betonen und zu verteidigen. Dahingehend können wir uns ruhig eine Scheibe vom „großen Bruder“ abschneiden.