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vendredi, 23 novembre 2018

Quand le « Menhir » se souvient

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Quand le « Menhir » se souvient

par Georges FELTIN-TRACOL

Avec Fils de la nation, Jean-Marie Le Pen publie après bien des années d’hésitation et d’attente le premier tome de ses Mémoires. Ils concernent la première partie de sa vie, de sa naissance à La Trinité-sur-Mer en juin 1928, jusqu’au début des années 1970 à son accession à la présidence du Front National. Il raconte avec une belle truculence son enfance, son adolescence meurtrie par la disparition subite de son père en mer en 1942, touché par une mine, une scolarité agitée, et des années étudiantes dans la capitale au cours desquelles les Parisiennes se montraient sensibles à la prestance physique du président de la Corpo de Droit.

Jean-Marie Le Pen relate bien sûr son engagement chez les légionnaires parachutistes en Indochine, à Suez et en Algérie. Il en profite pour rétablir quelques vérités aujourd’hui bien étouffées par les cabots universitaires. D’une manière plus intime, et après avoir dépeint un monde qui n’existe plus, celui de sa Bretagne natale, il insiste sur sa passion de la mer. Fils et petit-fils de marin pêcheur, il navigue tôt et juge le métier de marin plus éprouvant que celui de mineur… Ami d’Éric Tabarly, il accepte un jour de prendre à son bord un jeune garçon qui deviendra un grand navigateur amnésique de cette période jugée sulfureuse pour ses intérêts, l’« Amiral » Olivier de Kersauson.

Une révolte d’avant-garde

L’homme des vagues et des embruns garde en lui une forte dimension tellurique. « Par ma mère, je tiens aussi à la terre. Les fenêtres de notre maison de La Trinité donnaient sur le jardin abrité du vent de mer. Mon père y planta le jour de ma naissance un platane sycomore, mon jumeau, dont je ne peux plus faire le tour avec mes bras quand je l’enlace, lors de mes trop rares visites. Les arbres et les pierres me parlent autant que les vagues (pp. 354 – 355). » Il y a du paganisme dans son catholicisme traditionnel. Loin de le rebuter, cette coexistence l’élève. « C’est peut-être pour cela que j’aime tant la Grèce, cet autre pays, avec le Morbihan, où la terre et la mer n’en finissent pas de se mêler. J’ai toujours été philhellène (p. 355). » C’est en 1950 qu’il découvre la patrie d’Homère et d’Aristote. Il comprend tous les bienfaits de la culture classique enseignée par les Jésuites et l’école laïque quand celle-ci inculquait aux garnements de solides connaissances. Il perçoit qu’« il y a quelque chose dans les sanctuaires de la Grèce antique qui rend sensible le sacré (p. 357) ». Cette sensibilité l’amène à reproduire le geste des antiques Hellènes sur le site d’Olympie. « Je me déshabillai et me mis dans la position du départ, comme les athlètes deux mille ans plus tôt, nu comme il convenait (p. 356). » Plus tard, au Parthénon encore épargné du fléau touristique, il renouvelle l’action d’Olympie ! « J’étais seul, encore une fois, et encore une fois je me mis nu. Puis je picorai mes olives et me repus de ma pastèque dont je jetai le vert sous un arbuste (p. 358). »

Cette inclination vers le sacré élémentaire prédisposait très certainement Jean-Marie Le Pen à considérer autrement l’écologie. « J’ai lu en leur temps le docteur Carrel et le docteur Carton, qui furent plus que des précurseurs de l’écologie quand les progressistes, modérés ou de gauche, ne rêvaient encore que béton et bakélite : cela m’aide à ne pas perdre de vue que la récupération de l’écologie par l’extrême gauche est une imposture (p. 366). » Plus jeune député de France en 1956 grâce à la vague poujadiste, il insiste volontiers sur l’aspect pionnier du « mouvement Poujade, que l’on présente comme un combat d’arrière-garde de ploucs ringards, de beaufs menés par quelques fascistes, était en fait très en avance. D’une part, c’est l’agriculture industrielle et la grande distribution qui sont aujourd’hui obsolètes, alors que le bio, le raisonné, le commerce de proximité, les circuits courts ont montré leur intérêt : le coût social de prétendus progrès des années cinquante et soixante n’a pas fini d’être calculé. D’autre part, le fiscalisme, dont je n’ai cessé en soixante ans de carrière politique de dénoncer les méfaits, est non seulement un étrangloir économique, mais la matrice de l’État policier. L’habitude de surveillance, les instruments statistiques qu’il crée, ont été mis à profit par le totalitarisme informatisé qui s’installe. La réaction du peuple était juste, et Poujade l’a exprimée avec talent (p. 211) ». Cet éloge rejoint l’admiration de la rédaction de la revue anarcho-royaliste Le Lys Noir, il y a quelques années. Avant la mode des bio-carburants (qui engendre d’autres problèmes agricoles), Pierre Poujade eut l’anticipation de fonder en 1979 une Association nationale pour l’utilisation des ressources énergétiques françaises (ANUREF), puis dès l’année suivante un syndicat de producteurs de topinambours de l’Aveyron. Il réclama en vain le recours à un carburant national « essence – alcool ».

Il regrette néanmoins l’impasse dans laquelle se fourvoya le papetier de Saint-Céré dans le Lot. « La révolution sociale et mentale que les technocrates menaient par l’impôt devait engendrer, en matière de commerce, les géants de la grande distribution. Pierre Poujade se révolta contre l’État qui spoliait les petits au profit des gens. […] C’était, soixante ans avant Trump, l’espoir d’une contre-révolution nationale et populaire contre la trahison des élites (p. 211). » Jean-Marie Le Pen trouve que Poujade ne comprit pas l’enjeu civilisationnel. « Un grand ministère du commerce et de l’artisanat l’aurait comblé. Pour vouloir le pouvoir, il faut plus d’appétit qu’il n’en avait (p. 218). » Toutefois, « Poujade fut quand même grand, il fut un précurseur. Il a donné un moment un véritable espoir au peuple. Ce fut un libérateur à moitié (p. 221) ».

On y lit au fil des pages les talents culinaires de Roger Holeindre et d’autres portraits parfois incisifs. François « Brigneau, mon ami, mon presque frère, qui fut souvent aussi mon ennemi. Tout nous rapprochait dans la vie, beaucoup, en politique, nous séparait (pp. 361 – 362) ». Son avis sur Charles de Gaulle correspond globalement à l’interprétation de Dominique Venner dans La Grandeur et leNéant. Pressenti un temps à la présidence du futur FN par les membres d’Ordre Nouveau, ce qu’il refusa tout net, Venner n’est cité qu’une seule fois, en page 349, et n’est même pas répertorié en index ! Rencontré en ces temps estudiantins, Jean Mabire est oublié… Impossible de parler de toutes les amitiés de jeunesse.

Des portraits féroces

Le président d’honneur du Front National se montre plus féroce encore envers d’autres contemporains. « Garçon à la parole déjà fuligineuse (p. 159) », Michel Rocard y est qualifié de « diffamateur de bonne foi (p. 256) » quand il hurlait à la « torture » en Algérie. Avec Jean-Louis Tixier-Vignancour, le candidat de l’Opposition nationale à la présidentielle de 1965, Jean-Marie Le Pen confirme ce qu’il avait déjà exprimé précédemment. « La candidature Tixier restera le plus grand regret de ma vie politique (p. 347). » Pourtant, « j’avais été frappé par ses plaidoiries, sa faculté de synthèse. […] L’homme n’était pas […] une personnalité sans ombres et il ne fut pas simple de l’intégrer au projet. Son image était épouvantable, y compris dans le milieu de la droite nationale. Il avait une réputation de picole, justifiée, et de collabo, injuste. C’était un sauteur aussi (p. 341) ». Pour preuve, cette savoureuse anecdote : le célèbre avocat « avait un faible pour les demoiselles très fardées et très vulgaires, au point que je dus un jour supprimer d’une liste d’invités trois putes. Son épouse protesta, vous avez écarté trois amies de mon mari, oui Madame, ce sont de drôles d’amies(p. 345) ».

71ORrZiQexL.jpgAvec le recul, malgré sa jeunesse, le Président Le Pen pense qu’il aurait dû se présenter contre le Général De Gaulle. En dépit d’une défaite certaine face au président sortant, « nous aurions eu les cent mille militants. Gagné des années. Changé Mai 68. Réussi l’union des patriotes qui a toujours été mon objectif. Lancé quinze ans plus tôt, et dans une société beaucoup plus saine, l’aventure qui a produit le Front National (p. 347) ». Par conséquent, au moment des événements, « s’il y avait eu un vrai parti de droite avec une organisation militante en ordre de bataille, la face du monde, ou au moins de la France, aurait pu s’en trouver changée (p. 347) ». Prenant parfois des accents dignes d’Ivan Illich d’Une société sans école en des termes bien plus durs, il dénonce « ce rêve fou d’hégémonie scolaire [qui] est le fruit paradoxal de la “ révolution ” de Mai 68, qui vouait la fonction enseignante au nettoyage des WC. La Salope n’est pas crevée, tel un moloch femelle qui se renforce des armes tournées contre elle. L’Alma Mater affermit la Dictature des pions (p. 379) ». Cette scolarisation programmée de l’ensemble du corps social constitue une retombée inattendue du résistancialisme dont « le pire legs […] fut […] l’inversion des valeurs morales (p. 132) ». Il ne faut donc pas s’étonner que « le résistancialisme […] a perpétué la guerre civile pour pérenniser ses prébendes et son pouvoir. Et qui le perpétue toujours (p. 131) ». L’auteur sait de quoi il parle puisqu’il en a été la cible principale quarante ans durant d’une rare diabolisation avec plusieursprocès intentés à la suite d’infâmes lois liberticides.

Jean-Marie Le Pen dénonce avec force l’Épuration. Il aurait plutôt aimé que les Français se retrouvassent unis autour de la patrie restaurée et de ses martyrs. Ce ne fut pas le cas, par le jeu personnel de l’homme du 18 juin et des manigances communistes. Il n’oublie pas que Maurice Thorez déserta et se réfugia à Moscou, que le PCF démarcha les autorités d’occupation allemande afin de refaire paraître L’Humanité au nom de l’amitié germano-soviétique et que le « Parti » n’a jamais eu75 000 fusillés, mais seulement des centaines de terroristes.

L’Épuration et ses conséquences

Ainsi écorne-t-il le tristement célèbre groupe Manouchian dont l’« Affiche rouge » est enseignée dans les écoles, collèges et lycées de l’Hexagone à des gamins qui n’entendront jamais parler du capitaine de corvette Henri Honoré d’Estienne d’Orves dont la mémoire est insultée par des cloportes sociétalistes. « Sous le nom de résistance, des étrangers vont faire la guerre en France à d’autres étrangers, pour le compte d’un gouvernement étranger, en y impliquant malheureusement le peuple français comme masse de manœuvre d’une stratégie révolutionnaire et comme victime de celle-ci (p. 126). » Profondément légaliste, Jean-Marie Le Pen a toujours désapprouvé les actions violentes illégales et le terrorisme. Le « résistant » « est la perversion morale qui érige en modèle la confusion du militaire et du civil, utilisée à des fins politiques (p. 135) ». A-t-il au moins lu Théorie du partisande Carl Schmitt ?

Cette réticence se comprend parce qu’il considère que « la phraséologie de la décolonisation doit tout au résistancialisme. Celle du terrorisme aussi (p. 133) ». Pendant la Guerre d’Algérie, le FLN n’imita-t-il pas la France libre en créant un GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) qui singeait le GPRF (Gouvernement provisoire de la République française) de 1944 – 1946 ? « Le résistancialisme a bravé l’obéissance et justifié toutes les rébellions, politiques ou morales. Il devait servir de modèle quelques années plus tard aux mouvements qui allaient se lever contre l’autorité de la France. Il exaltait l’attentat individuel, le meurtre “ patriotique ”, le sabotage : on allait s’en souvenir (p. 133). » Ce n’est pas un hasard si le préfet de police de Paris en mai 1968, Maurice Grimaud, provenait de la « Résistance ». Il ordonna par conséquent aux forces de l’ordre une incroyable modération envers les émeutiers gauchistes pour le malheur de la société française.

Il en résulte désormais que « le monde ancien, l’homme ancien, ont été dissous, et se dessinent maintenant l’homme nouveau et ses valeurs nouvelles. Aux héros et aux saints qu’on nous montrait en exemple a succédé l’écocitoyen LGBT friendly et phobophobe, ouvert au vivre ensemble, au culte de la terre mère, qui ne fume pas, accueille le migrant et se prépare à rouler en voiture autonome (p. 380) ». La formule est belle et cinglante. Rectifions-là cependant. La voiture autonome peut aider à sortir de l’emprise des énergies fossiles même si elle implique du fait des terres rares d’autres dépendances stratégiques. Pris dans un sens à la fois écologique et païen, le culte de la terre mère peut, à l’instar des mouvements sociaux-populistes dans les Andes, fort bien susciter l’inévitable re-indigénisation des Albo-Européens. Quant à ne pas fumer, l’auteur aurait pu être plus précis. L’éco-citoyen déteste la cigarette, mais ne rechigne pas à fumer des pétards ! Acte hautement anti-moderne (le tabac vient d’Amérique), ne pas fumer permet en outre de ne pas financer l’État hexagonal ethnocidaire et les firmes multinationales prédatrices. Quant à la phobophobie citoyenneépidermique, elle demeure hémiplégique. Certaines phobies restent plus qu’encouragées par les médiats : la serbophobie dans les années 1990, la corsophobie récurrente, l’omniprésente russophobie et l’incontournable fachophobie. Le phobophobe carabiné a lui-même des propres phobies dont il ne doute pas la portée totalitaire.

Européen convaincu !

Fils de la nation revient enfin sur son hostilité supposée à l’égard de l’Europe. En janvier 1953, avec d’autres jeunes compatriotes, Jean-Marie Le Pen va aux Pays-Bas aider les populations néerlandaises touchées par des inondations catastrophiques. « Je garde quelque fierté de cette équipée hollandaise. Et une conviction européenne forte. Député, quatre ans plus tard, je voterai contre le traité de Rome, dont je perçois tout de suite l’esprit supranationaliste et les pièges qu’il réserve malgré ses avantages immédiats. Cela fera de moi un adversaire résolu de l’usine à gaz bruxelloise et de la révolution mondialiste par le libre-échange, non un ennemi de l’Europe. Surtout pas un ennemi de l’Europe. Je suis Français, patriote, solidement enraciné dans ma petite patrie la Bretagne, mais je me sens aujourd’hui comme en 1953, profondément européen, solidaire des peuples européens devant la submersion migratoire comme je l’étais alors devant la submersion marine (pp. 165 – 166). » Lors de ses dernières campagnes présidentielles, il revendiquera l’« Europe boréale » et soutiendra à une alliance salutaire entre les nations blanches d’Amérique du Nord, d’Europe et de Russie tout en gardant sa fidélité pour ses patries charnelle et politico-historique. Jean-Marie Le Pen s’inscrit lui aussi dans les « trois patries » subsidiaires de l’homme boréen !

Surnommé le « Menhir » du fait de ses origines bretonnes proches de Carnac, Jean-Marie Le Pen apporte un témoignage remarquable. Ce livre connaît un franc succès auprès des milliers de Français (hélas bien trop peu nombreux !) qui ont au moins une fois voté pour lui. Il souligne que « le mépris du peuple est une constante de la gauche (p. 217) ». Il reviendra certainement sur ce mépris dans un second tome intitulé Tribun du peuple. On a dès à présent hâte de découvrir le « phénomène Le Pen » par lui-même.

Georges Feltin-Tracol

• Jean-Marie Le Pen, Mémoires. Fils de la nation, Éditions Muller, 2018, 446 p., 22,90 €.

mardi, 20 novembre 2018

Schröder dénonce l’«occupation» de l’Allemagne par les USA

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Schröder dénonce l’«occupation» de l’Allemagne par les USA

Ex: https://echelldejacob.blogspot.com

 
L’ancien chancelier allemand s’en est pris dans une interview récente à la politique commerciale américaine qu’il a qualifiée d’ «occupation». Selon lui, il est inévitable que «ceux qui souffrent des conflits déclenchés par les États-Unis se rapprochent».

Dans une interview accordée à la chaîne allemande N-TV, Gerhard Schröder a dénoncé la politique commerciale américaine à l'égard de l'Allemagne.

«Nous ne pouvons pas tolérer d'être traités comme un pays occupé. Lorsque j'observe les actions de l'ambassadeur américain en Allemagne, j'ai l'impression qu'il se croit un officier d'occupation et non l'ambassadeur des États-Unis dans un État souverain», a-t-il déclaré.

Selon l'ancien chancelier allemand, Berlin doit chercher des partenaires qui ont des intérêts semblables. Parmi de tels pays, il a indiqué la Chine.

«Il est impossible d'empêcher que ceux qui souffrent des conflits déclenchés par les États-Unis se rapprochent», a-t-il résumé.

En mars dernier, la Maison-Blanche a imposé des tarifs douaniers supplémentaires à hauteur respectivement de 25 et 10% sur les importations d'acier et d'aluminium, en exemptant de manière permanente l'Argentine, le Brésil et l'Australie notamment, en échange toutefois de quotas.

Le 25 juillet, Jean-Claude Juncker s'était rendu aux États-Unis afin de rencontrer le Président américain. À l'issue de négociations, ils avaient annoncé une série de mesures sur l'agriculture, l'industrie et l'énergie pour apaiser le conflit commercial qui déchire les relations entre les États-Unis et l'Union européenne.

Donald Trump avait promis de «résoudre» la question de l'augmentation des tarifs douaniers américains de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium européens. Ce sont précisément ces taxes, appliquées depuis le 1er juin, qui ont mis le feu aux poudres entre Washington et Bruxelles. Il n'a cependant pas indiqué si cela signifiait que son administration avait l'intention de suspendre ces taxes.
 

Le Sri Lanka, enjeu géopolitique important

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Le Sri Lanka, enjeu géopolitique important

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Le Sri Lanka est peu connu en France. C'est un tort car cette petite île, nommée Ceylan du temps de l'ancienne route des Indes pour laquelle elle constituait une escale obligée, située au sud-est de l'Inde et peuplée d'environ vingt-deux millions de personnes, est devenu un enjeu majeur de pouvoir entre les Etats-Unis et la Chine.
Les Etats-Unis veulent absolument y conserver leur influence traditionnelle, y compris militaire, car elle commande géographiquement la circulation maritime entre le Golfe du Bengale et la Mer Rouge autrement dit le Canal de Suez. Pour la Chine, commencer à y implanter des entreprises chinoises est considéré comme un premier pas permettant de concurrencer la domination économique de l'Inde, qui est encore aujourd'hui largement sous influence américaine.

 

 

 

L'ancien homme fort du pays, le chef du gouvernement Mahinda Rajapakse, avait accepté de nombreux prêts chinois pour la construction d'infrastructures semble-t-il démesurées. Cet endettement a fait que fin 2017, le Sri Lanka avait concédé pour 99 ans le port de Hambantota, dans le sud de l'île, à une société d'Etat chinoise en échange de l'effacement d'un peu plus de 1 milliard d'euros de dettes.

Or l'Inde et derrière elle les Etats-Unis, voient avec inquiétude la transformation possible de l'île en étape des « nouvelles routes de la soie » chinoises empruntant la voie maritime. Pékin a été l'une des rares capitales à avoir félicité Mahinda Rajapakse lorsqu'il a été nommé premier ministre fin octobre 2018.

Nous n'entrerons pas ici dans les détails fort compliqués de la vie politique du Sri Lanka et des luttes d'influences qui s'y exercent entre les différentes communautés politiques et religieuses. Disons seulement que la situation s'est tendue depuis que le président du Sri Lanka, Maithripala Sirisena, avait limogé, le 26 octobre, son premier ministre Ranil Wickremesinghe pour le remplacer par Mahinda Rajapakse. Or celui-ci, souvent présenté comme l'homme de Pékin, se voit aussi reprocher de nombreux faits de corruption.

Mais le remplacement ne s'est pas fait comme prévu, le chef du gouvernement sortant Ranil Wickremesinghe a refusé de quitter son poste de même que sa résidence officielle. Par ailleurs il bénéficie toujours d'une majorité au Parlement. Le président Maithripala Sirisena avait essayé de dissoudre la Chambre et d'organiser des élections anticipées. Mais la Cour suprême vient d'invalider ces décrets présidentiels.

Le pays est paralysé et nul ne sait qui le gouverne. Fin octobre, le Sri Lanka avait deux premiers ministres, celui qui refusait de partir, Ranil Wickremesinghe, et celui qui venait d'être nommé, Mahinda Rajapakse. Aujourd'hui, constitutionnellement, il n'en a plus aucun. Mahinda Rajapakse n'a pas le soutien du Parlement et Ranil Wickremesinghe a perdu celui du président Maithripala Sirisena. Ceci d'autant plus que Ranil Wickremesinghe envisagerait de se porter candidat à la présidence du pays fin 2019, alors que l'actuel président souhaite le rester. Les deux hommes multiplient les accusations l'un contre l'autre. Mais les citoyens du Sri Lanka restent, si l'on peut employer ce terme, dubitatifs.

Rappelons que Mahinda Rajapakse, accusé de népotisme, de corruption et de crimes de guerre lorsqu'il était président entre 2005 et 2015, avait écrasé la rébellion des Tigres tamouls en 2009. L'armée sri-lankaise qu'il dirigeait a été accusée d'avoir torturé, violé et tué des civils.

Il convient de suivre avec attention l'évolution de la crise actuelle. Elle pourra indiquer notamment sous quelle influence, indo-américaine ou chinoise, pourrait à l'avenir se retrouver le pays.

 

lundi, 19 novembre 2018

Guénon et les grands esprits pour les gilets jaunes

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Guénon et les grands esprits pour les gilets jaunes

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Le mouvement des gilets jaunes nous permet de redécouvrir modestement les forces vives de la nation dont avait parlé un jour Pie XII ; il a très utilement été insulté par BHL et va constituer un pont entre les forces de gauche et de droite.

On lui reproche d’être populiste et de n’avoir pas su se joindre au train des hérauts de la modernité. Ce qui m’amuse c’est que les avant-gardes et autres minorités ne sont guère une élite, bien plutôt cet amalgame de journaliers pressés et torturés qui passent leur vie dans les bureaux et les aéroports, et se revêtent des oripeaux de la pensée humanitaire. Les classes moyennes c’est le dernier homme de Nietzsche qui dit avoir inventé le bonheur mais se bourre de médicaments pour dormir. Concentrée dans des grosses villes de plus en plus sales, cette post-humanité n’est pas tellurique mais numérique.

On va citer Guénon qui sentait venir cette nouvelle humanité de classes moyennes et de médiocrités, classe moyenne mondiale et uniforme (elle est caricaturale en Chine par exemple), sans aucun génie vernaculaire. Vous pouvez le lire ici : Le masque populaire, chapitre XXVIII d’Initiation et réalisation spirituelle.

Guénon donc, incarnation de notre déchue élite sacerdotale (au sens de Dumézil presque) qui écrit ceci du peuple :

« C’est d’ailleurs à ce même peuple (et le rapprochement n’est certes pas fortuit) qu’est toujours confiée la conservation des vérités d’ordre ésotérique qui autrement risqueraient de se perdre, vérités qu’il est incapable de comprendre, assurément, mais qu’il n’en transmet cependant que plus fidèlement, même si elles doivent pour cela être recouvertes, elles aussi, d’un masque plus ou moins grossier ; et c’est là en somme l’origine réelle et la vraie raison d’être de tout « folklore », et notamment des prétendus « contes populaires ». Mais, pourra-t-on se demander, comment se fait-il que ce soit dans ce milieu, que certains désignent volontiers et péjorativement comme le « bas peuple », que l’élite, et même la plus haute partie de l’élite, dont il est en quelque sorte tout le contraire, puisse trouver son meilleur refuge, soit pour elle-même, soit pour les vérités dont elle est la détentrice normale ? Il semble qu’il y ait là quelque chose de paradoxal, sinon même de contradictoire ; mais nous allons voir qu’il n’en est rien en réalité. »

J’ai bien décrit dans mon livre sur le paganisme au cinéma (Dualpha et Amazon.fr) le lien entre folklore et culture populaire. Guénon ajoute à ce sujet :

« Le peuple, du moins tant qu’il n’a pas subi une « déviation » dont il n’est nullement responsable, car il n’est en somme par lui-même qu’une masse éminemment « plastique », correspondant au côté proprement « substantiel » de ce qu’on peut appeler l’entité sociale, le peuple, disons-nous, porte en lui, et du fait de cette « plasticité » même des possibilités que n’a point la « classe moyenne » ; ce ne sont assurément que des possibilités indistinctes et latentes, des virtualités si l’on veut, mais qui n’en existent pas moins et qui sont toujours susceptibles de se développer si elles rencontrent des conditions favorables. »

Le plus dur est de maintenir le potentiel d’un peuple intact (c’est pourquoi on cherche à le remplacer ou à la faire changer de sexe quand on n’incendie pas son sol comme ici ou là) :

« Contrairement à ce qu’on se plaît à affirmer de nos jours, le peuple n’agit pas spontanément et ne produit rien par lui-même ; mais il est comme un « réservoir » d’où tout peut être tiré, le meilleur comme le pire, suivant la nature des influences qui s’exerceront sur lui. »

rgpor.jpgAprès Guénon se défoule sur la classe moyenne apparue en France à la fin du Moyen Age et si visible déjà au temps de Molière (que ne le lisez-vous en ce sens celui-là !) :

« Quant à la « classe moyenne », il n’est que trop facile de se rendre compte de ce qu’on peut en attendre si l’on réfléchit qu’elle se caractérise essentiellement par ce soi-disant « bon sens » étroitement borné qui trouve son expression la plus achevée dans la conception de la « vie ordinaire », et que les productions les plus typiques de sa mentalité propre sont le rationalisme et le matérialisme de l’époque moderne ; c’est là ce qui donne la mesure la plus exacte de ses possibilités, puisque c’est ce qui en résulte lorsqu’il lui est permis de les développer librement. Nous ne voulons d’ailleurs nullement dire qu’elle n’ait pas subi en cela certaines suggestions, car elle aussi est « passive », tout au moins relativement ; mais il n’en est pas moins vrai que c’est chez elle que les conceptions dont il s’agit ont pris forme, donc que ces suggestions ont rencontré un terrain approprié, ce qui implique forcément qu’elles répondaient en quelque façon à ses propres tendances ; et au fond, s’il est juste de la qualifier de « moyenne », n’est-ce pas surtout à la condition de donner à ce mot un sens de « médiocrité » ? »

Voilà pour Guénon, qui n’a guère besoin de commentaires. J’ajouterai ce fameux passage de Taine dans son La Fontaine, dernière grande incarnation du génie français traditionnel :

« Le bourgeois est un être de formation récente, inconnu à l’antiquité, produit des grandes monarchies bien administrées, et, parmi toutes les espèces d’hommes que la société façonne, la moins capable d’exciter quelque intérêt. Car il est exclu de toutes les idées et de toutes les passions qui sont grandes, en France du moins où il a fleuri mieux qu’ailleurs. Le gouvernement l’a déchargé des affaires politiques, et le clergé des affaires religieuses. La ville capitale a pris pour elle la pensée, et les gens de cour l’élégance. L’administration, par sa régularité, lui épargne les aiguillons du danger et du besoin. Il vivote ainsi, rapetissé et tranquille. A côté de lui un cordonnier d’Athènes qui jugeait, votait, allait à la guerre, et pour tous meubles avait un lit et deux cruches de terre, était un noble. »

Que cela est bien dit !

Et je reprends Balzac qui a tout dit aussi sur la classe moyenne, le bobo et le parigot dans les deux premières pages fascinées de sa Fille aux yeux d’or :

« À force de s’intéresser à tout, le Parisien finit par ne s’intéresser à rien. Aucun sentiment ne dominant sur sa face usée par le frottement, elle devient grise comme le plâtre des maisons qui a reçu toute espèce de poussière et de fumée. En effet, indifférent la veille à ce dont il s’enivrera le lendemain, le Parisien vit en enfant quel que soit son âge. Il murmure de tout, se console de tout, se moque de tout, oublie tout, veut tout, goûte à tout, prend tout avec passion, quitte tout avec insouciance ; ses rois, ses conquêtes, sa gloire, son idole, qu’elle soit de bronze ou de verre ; comme il jette ses bas, ses chapeaux et sa fortune. À Paris, aucun sentiment ne résiste au jet des choses… »

Il oubliera Macron alors le parisien ?

« Ce laisser-aller général porte ses fruits ; et, dans le salon, comme dans la rue, personne n’y est de trop, personne n’y est absolument utile, ni absolument nuisible : les sots et les fripons, comme les gens d’esprit ou de probité. Tout y est toléré, le gouvernement et la guillotine, la religion et le choléra. »

La base de tout alors ? Le fric et le cul, répond Balzac.

« Vous convenez toujours à ce monde, vous n’y manquez jamais. Qui donc domine en ce pays sans mœurs, sans croyance, sans aucun sentiment ; mais d’où partent et où aboutissent tous les sentiments, toutes les croyances et toutes les mœurs ? L’or et le plaisir. »

Au moyen âge on disait que Dieu avait créé le prêtre, le laboureur et le guerrier, que le diable avait créé le bourgeois. Balzac évoque alors nos avocats politiciens, des gestionnaires de fortune comme on dit :

« Nous voici donc amenés au troisième cercle de cet enfer, qui, peut-être un jour, aura son DANTE. Dans ce troisième cercle social, espèce de ventre parisien, où se digèrent les intérêts de la ville et où ils se condensent sous la forme dite affaires, se remue et s’agite par un âcre et fielleux mouvement intestinal, la foule des avoués, médecins, notaires, avocats, gens d’affaires, banquiers, gros commerçants, spéculateurs, magistrats. Là, se rencontrent encore plus de causes pour la destruction physique et morale que partout ailleurs. »

balzac.jpgLa classe moyenne pense sur tout pareil, et c’est en fonction des médias. Elle a été d’abord terrifiante en Angleterre (lisez Fukuyama) puis en France et dans le monde. Balzac :

« Alors, pour sauver leur amour-propre, ils mettent tout en question, critiquent à tort et à travers ; paraissent douteurs et sont gobe-mouches en réalité, noient leur esprit dans leurs interminables discussions. Presque tous adoptent commodément les préjugés sociaux, littéraires ou politiques pour se dispenser d’avoir une opinion ; de même qu’ils mettent leurs consciences à l’abri du code, ou du tribunal de commerce. »

Il est évident pour conclure que le peuple peut être dévié de son but, comme dit Guénon. Mais que comme le chien Ran-Tan-Plan du génial Goscinny (un concentré du génie de la sagesse juive humoristique) qui nous fit tant rire enfants, « il sent confusément quelque chose » au lieu de foncer comme le petit-bourgeois qui mène le monde à sa perdition sous la forme Macron ou Merkel chez le premier Homais venu pour se déboucher le nez.

Sources

Guénon, Initiation et réalisation spirituelle (classiques.uqac.ca)

Balzac – La Fille aux yeux d’or

Bonnal – Chroniques sur la Fin de l’Histoire ; le paganisme au cinéma ; Céline pacifiste enragé (Amazon.fr).

Taine – La Fontaine et ses Fables

dimanche, 18 novembre 2018

"Turquie, quels enjeux ?"

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 "Turquie, quels enjeux ?"
 
 
Le 4ème numéro de Pragma avec Robert Steuckers est disponible !

jeudi, 15 novembre 2018

America’s Permanent-War Complex

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America’s Permanent-War Complex

Eisenhower's worst nightmare has come true, as defense mega-contractors climb into the cockpit to ensure we stay overextended.

What President Dwight D. Eisenhower dubbed the “military-industrial complex” has been constantly evolving over the decades, adjusting to shifts in the economic and political system as well as international events. The result today is a “permanent-war complex,” which is now engaged in conflicts in at least eight countries across the globe, none of which are intended to be temporary.

This new complex has justified its enhanced power and control over the country’s resources primarily by citing threats to U.S. security posed by Islamic terrorists. But like the old military-industrial complex, it is really rooted in the evolving relationship between the national security institutions themselves and the private arms contractors allied with them.

The first phase of this transformation was a far-reaching privatization of U.S. military and intelligence institutions in the two decades after the Cold War, which hollowed out the military’s expertise and made it dependent on big contractors (think Halliburton, Booz Allen Hamilton, CACI). The second phase began with the global “war on terrorism,” which quickly turned into a permanent war, much of which revolves around the use of drone strikes.

The drone wars are uniquely a public-private military endeavor, in which major arms contractors are directly involved in the most strategic aspect of the war. And so the drone contractors—especially the dominant General Atomics—have both a powerful motive and the political power, exercised through its clients in Congress, to ensure that the wars continue for the indefinite future.

♦♦♦

The privatization of military and intelligence institutions began even before the end of the Cold War. But during the 1990s, both Congress and the Bush and Clinton administrations opened the floodgates to arms and intelligence contractors and their political allies. The contracts soon became bigger and more concentrated in a handful of dominant companies. Between 1998 and 2003, private contractors were getting roughly half of the entire defense budget each year. The 50 biggest companies were getting more than half of the approximately $900 billion paid out in contracts during that time, and most were no-bid contracts, sole sourced, according to the Center for Public Integrity.

The contracts that had the biggest impact on the complex were for specialists working right in the Pentagon. The number of these contractors grew so rapidly and chaotically in the two decades after the Cold War that senior Pentagon officials did not even know the full extent of their numbers and reach. In 2010, then-secretary of defense Robert M. Gates even confessed to Washington Post reporters Dana Priest and William M. Arkin that he was unable to determine how many contractors worked in the Office of the Secretary of Defense, which includes the entire civilian side of the Pentagon.

Although legally forbidden from assuming tasks that were “inherent government functions,” in practice these contractors steadily encroached on what had always been regarded as government functions. Contractors could pay much higher salaries and consulting fees than government agencies, so experienced Pentagon and CIA officers soon left their civil service jobs by the tens of thousands for plum positions with firms that often paid twice as much as the government for the same work.

That was especially true in the intelligence agencies, which experienced a rapid 50 percent workforce increase after 9/11. It was almost entirely done with former skilled officers brought back as contractor personnel. Even President Barack Obama’s CIA director Leon Panetta admitted to Priest and Arkin that the intelligence community had for too long “depended on contractors to do the operational work” that had always been done by CIA employees, including intelligence analysis, and that the CIA needed to rebuild its own expertise “over time.”

By 2010, “core contractors”—those who perform such functions as collection and analysis—comprised at least 28 percent of professional civilian and military intelligence staff, according to a fact sheet from the Office of the Director of National Intelligence.

The dependence on the private sector in the Pentagon and the intelligence community had reached such a point that it raised a serious question about whether the workforce was now “obligated to shareholders rather than to the public interest,” as Priest and Arkin reported. And both Gates and Panetta acknowledged to them their concerns about that issue.

Powerfully reinforcing that privatization effect was the familiar revolving door between the Pentagon and arms contractors, which had begun turning with greater rapidity. A 2010 Boston Globe investigation showed that the percentage of three- and four-star generals who left the Pentagon to take jobs as consultants or executives with defense contractors, which was already at 45 percent in 1993, had climbed to 80 percent by 2005—an 83 percent increase in 12 years.

The incoming George W. Bush administration gave the revolving door a strong push, bringing in eight officials from Lockheed Martin—then the largest defense contractor—to fill senior policymaking positions in the Pentagon. The CEO of Lockheed Martin, Peter Teets, was brought in to become undersecretary of the Air Force and director of the National Reconnaissance Office (where he had responsibility for acquisition decisions directly benefiting his former company). James Roche, the former vice president of Northrop Grumman, was named secretary of the Air Force, and a former vice president of General Dynamics, Gordon R. England, was named the secretary of the Navy.

In 2007, Bush named rear admiral J. Michael McConnell as director of national intelligence. McConnell had been director of the National Security Agency from 1992 to 1996, then became head of the national security branch of intelligence contractor Booz Allen Hamilton. Not surprisingly McConnell energetically promoted even greater reliance on the private sector, on the grounds that it was supposedly more efficient and innovative than the government. In 2009 he returned once again to Booz Allen Hamilton as vice chairman.

The Pentagon and the intelligence agencies thus morphed into a new form of mixed public-private institutions, in which contractor power was greatly magnified. To some in the military it appeared that the privateers had taken over the Pentagon. As a senior U.S. military officer who had served in Afghanistan commented to Priest and Arkin, “It just hits you like a ton of bricks when you think about it. The Department of Defense is no longer a war-fighting organization, it’s a business enterprise.”

♦♦♦

The years after 9/11 saw the national security organs acquire new missions, power, and resources—all in the name of a “War on Terror,” aka “the long war.” The operations in Afghanistan and Iraq were sold on that premise, even though virtually no al Qaeda remained in Afghanistan and none were in Iraq until long after the initial U.S. invasion.

The military and the CIA got new orders to pursue al Qaeda and affiliated groups in Pakistan, Yemen, Somalia, and several other African countries, parlaying what the Bush administration called a “generational war” into a guarantee that there would be no return to the relative austerity of the post-Cold War decade.

Drone strikes against targets associated with al Qaeda or affiliated groups became the common feature of these wars and a source of power for military and intelligence officials. The Air Force owned the drones and conducted strikes in Afghanistan, but the CIA carried them out covertly in Pakistan, and the CIA and the military competed for control over the strikes in Yemen.

The early experience with drone strikes against “high-value targets” was an unmitigated disaster. From 2004 through 2007, the CIA carried out 12 strikes in Pakistan, aimed at high-value targets of al Qaeda and its affiliates. But they killed only three identifiable al Qaeda or Pakistani Taliban figures, along with 121 civilians, based on analysis of news reports of the strikes.

But on the urging of CIA Director Michael Hayden, in mid-2008 President Bush agreed to allow “signature strikes” based merely on analysts’ judgment that a “pattern of life” on the ground indicated an al Qaeda or affiliated target. Eventually it became a tool for killing mostly suspected rank-and-file Afghan Taliban fighters in both Pakistan and Afghanistan, particularly during the Obama administration, which had less stomach and political capital for outright war and came to depend on the covert drone campaign. This war was largely secret and less accountable publicly. And it allowed him the preferable optics of withdrawing troops and ending official ground operations in places like Iraq.

Altogether in its eight years in office, the Obama administration carried out a total of nearly 5,000 drone strikes—mostly in Afghanistan—according to figures collected by the Bureau of Investigative Journalism.

But between 2009 and 2013, the best informed officials in the U.S. government raised alarms about the pace and lethality of this new warfare on the grounds that it systematically undermined the U.S. effort to quell terrorism by creating more support for al Qaeda rather than weakening it. Some mid-level CIA officers opposed the strikes in Pakistan as early as 2009, because of what they had learned from intelligence gathered from intercepts of electronic communications in areas where the strikes were taking place: they were infuriating Muslim males and making them more willing to join al Qaeda.

In a secret May 2009 assessment leaked to the Washington Post, General David Petraeus, then commander of the Central Command, wrote, “Anti-U.S. sentiment has already been increasing in Pakistan…especially in regard to cross-border and reported drone strikes, which Pakistanis perceive to cause unacceptable civilian casualties.”

More evidence of that effect came from Yemen. A 2013 report on drone war policy for the Council on Foreign Relations found that membership in al Qaeda in the Arabian Peninsula in Yemen grew from several hundred in 2010 to a few thousand members in 2012, just as the number of drone strikes in the country was increasing dramatically—along with popular anger toward the United States.

Drone strikes are easy for a president to support. They demonstrate to the public that he is doing something concrete about terrorism, thus providing political cover in case of another successful terrorist attack on U.S. soil. Donald Trump has shown no interest in scaling back the drone wars, despite openly questioning the stationing of troops across the Middle East and Africa. In 2017 he approved a 100 percent increase in drone strikes in Yemen and a 30 percent increase in Somalia above the totals of the final year of the Obama administration. And Trump has approved a major increase in drone strikes in Afghanistan, and has eliminated rules aimed at reducing civilian casualties from such strikes.

Even if Obama and Trump had listened to dissenting voices on the serious risks of drone wars to U.S. interests, however, another political reality would have prevented the United States from ending the drone wars: the role of the private defense contractors and their friends on Capitol Hill in maintaining the status quo.

♦♦♦

Unlike conventional bombing missions, drone strikes require a team to watch the video feeds, interpret them, and pass on their conclusions to their mission coordinators and pilots. By 2007 that required more specialists than the Air Force had available. Since then, the Air Force has been working with military and intelligence contractors to analyze full-motion videos transmitted by drones to guide targeting decisions. BAE, the third-ranking Pentagon contractor according to defense revenues, claims that it is the “leading provider” of analysis of drone video intelligence, but in the early years the list of major companies with contracts for such work also included Booz Allen Hamilton, L-3 Communications, and SAIC (now Leidos).

These analysts were fully integrated into the “kill chain” that resulted, in many cases, in civilian casualties. In the now-famous case of the strike in February 2010 that killed at least 15 Afghan civilians, including children, the “primary screener” for the team of six video analysts in Florida communicating via a chat system with the drone pilot in Nevada was a contract employee with SAIC. That company had a $49 million multi-year contract with the Air Force to analyze drone video feeds and other intelligence from Afghanistan.

The pace of drone strikes in Afghanistan accelerated sharply after U.S. combat ended formally in 2014. And that same year, the air war against ISIS began in Iraq and Syria. The Air Force then began running armed drones around the clock in those countries as well. The Air Force needed 1,281 drone pilots to handle as many “combat air patrols” per day in multiple countries. But it was several hundred pilots short of that objective.

To fulfill that requirement the Air Force turned to General Atomics—maker of the first armed drone, the Predator, and a larger follow-on, the MQ-9 Reaper—which had already been hired to provide support services for drone operations on a two-year contract worth $700 million. But in April 2015 the Air Force signed a contract with the company to lease one of its Reapers with its own ground control station for a year. In addition, the contractor was to provide the pilots, sensor operators, and other crew members to fly it and maintain it.

The pilots, who still worked directly for General Atomics, did everything Air Force drone pilots did except actually fire the missiles. The result of that contract was a complete blurring of the lines between the official military and the contractors hired to work alongside them. The Air Force denied any such blurring, arguing that the planning and execution of each mission would still be in the hands of an Air Force officer. But the Air Force Judge Advocate General’s Office had published an article in its law review in 2010 warning that even the analysis of video feeds risked violating international law prohibiting civilian participation in direct hostilities.

A second contract with a smaller company, Aviation Unlimited, was for the provision of pilots and sensor operators and referred to “recent increased terrorist activities,” suggesting that it was for anti-ISIS operations.

The process of integrating drone contractors into the kill chain in multiple countries thus marked a new stage in the process of privatizing war in what had become a permanent war complex. After 9/11, the military became dependent on the private sector for everything from food, water, and housing to security and refueling in Iraq and Afghanistan. By 2009 contractors began outnumbering U.S. troops in Afghanistan and eventually became critical for continuing the war as well.

In June 2018, the DoD announced a $40 million contract with General Atomics to operate its own MQ-9 Reapers in Afghanistan’s Helmand Province. The Reapers are normally armed for independent missile strikes, but in this case, the contractor-operated Reapers were to be unarmed, meaning that the drones would be used to identify targets for Air Force manned aircraft bombing missions.

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There appears to be no braking mechanism for this accelerating new reality. U.S. government spending on the military drone market, which includes not only procurement and research and development for the drones themselves, but the sensors, modifications, control systems, and other support contracts, stood at $4.5 billion in 2016, and was expected to increase to $13 billion by 2027. General Atomics is now the dominant player in the arena.

This kind of income translates into political power, and the industry has shown its muscle and more than once prevented the Pentagon from canceling big-ticket programs, no matter how unwanted or wasteful. They have the one-two punch of strategically focused campaign contributions and intensive lobbying of members with whom they have influence.

This was most evident between 2011 and 2013, after congressionally mandated budget reductions cut into drone procurement. The biggest loser appeared to be Northrop Grumman’s “Global Hawk” drone, designed for unarmed high-altitude intelligence surveillance flights of up to 32 hours.

By 2011 the Global Hawk was already 25 percent over budget, and the Pentagon had delayed the purchase of the remaining planes for a year to resolve earlier failures to deliver adequate “near real time” video intelligence.

After a subsequent test, however, the Defense Department’s top weapons tester official reported in May 2011 that the Global Hawk was “not operationally effective” three fourths of the time, because of “low vehicle reliability.” He cited the “failure” of “mission central components” at “high rates.” In addition, the Pentagon still believed the venerable U-2 Spy plane—which could operate in all weather conditions, unlike the Global Hawk—could carry out comparable high-altitude intelligence missions.

As a result, the DoD announced in 2012 that it would mothball the aircraft it had already purchased and save $2.5 billion over five years by foregoing the purchase of the remaining three drones. But that was before Northrop Grumman mounted a classic successful lobbying campaign to reverse the decision.

That lobbying drive produced a fiscal year 2013 defense appropriations law that added $360 million for the purchase of the final three Global Hawks. In Spring 2013, top Pentagon officials indicated that they were petitioning for “relief” from congressional intent. Then the powerful chairman of the House Armed Services Committee, California Republican Buck McKeon, and a member of the House Appropriations Defense Subcommittee, Democrat Jim Moran of Virginia, wrote a letter to incoming Defense Secretary Chuck Hagel on May 13, 2013, pressing him to fund the acquisition of the Global Hawks.

The Pentagon finally caved. The Air Force issued a statement pledging to acquire the last three Northrop Grumman spy planes, and in early 2014, Hagel and Dempsey announced that they would mothball the U-2 and replace it with the Global Hawk.

Northrop spent nearly $18 million on lobbying in 2012 and $21 million in 2013, fielding a phalanx of lobbyists determined to help save Global Hawk. It got what it wanted.

Meanwhile, Northrop’s political action committee had already made contributions of at least $113,000 to the campaign committee of House Armed Services Committee Chairman McKeon, who also happened to represent the Southern California district where Northrop’s assembly plant for the Global Hawk is located. Representative Moran, the co-author of the letter with McKeon, who represented the northern Virginia district where Northrop has its headquarters, had gotten $22,000 in contributions.

Of course Northrop didn’t ignore the rest of the House Armed Services Committee: they were recipients of at least $243,000 in campaign contributions during the first half of 2012.

♦♦♦

The Northrop Grumman triumph dramatically illustrates the power relationships underlying the new permanent-war complex. In the first half of 2013 alone, four major drone contractors—General Atomics, Northrop Grumman, Lockheed Martin, and Boeing—spent $26.2 million lobbying Congress to pressure the executive branch to keep the pipeline of funding for their respective drone systems flowing freely. The Center for the Study of the Drone observed, “Defense contractors are pressuring the government to maintain the same levels of investment in unmanned systems even as the demand from the traditional theatres such as Afghanistan dies down.”

Instead of dying down, the demand from drones in Afghanistan has exploded in subsequent years. By 2016, the General Atomics Reapers had already become so tightly integrated into U.S. military operations in Afghanistan that the whole U.S. war plan was dependent on them. In the first quarter of 2016 Air Force data showed that 61 percent of the weapons dropped in Afghanistan were from the drones.

In the new permanent-war complex the interests of the arms contractors have increasingly dominated over the interests of the civilian Pentagon and the military services, and dominance has became a new driving force for continued war. Even though those bureaucracies, along with the CIA, seized the opportunity to openly conduct military operations in one country after another, the drone war has introduced a new political dynamic into the war system: the drone makers who have powerful clout in Congress can use their influence to block or discourage an end to the permanent war—especially in Afghanistan—which would sharply curtail the demand for drones.

Eisenhower was prophetic in his warning about the threat of the original complex (which he had planned to call the military-industrial-congressional complex) to American democracy. But that original complex, organized merely to maximize the production of arms to enhance the power and resources of both the Pentagon and their contractor allies, has become a much more serious menace to the security of the American people than even Eisenhower could have anticipated. Now it is a system of war that powerful arms contractors and their bureaucratic allies may have the ability to maintain indefinitely.

Gareth Porter is an investigative reporter and regular contributor to The American Conservative. He is also the author of Manufactured Crisis: The Untold Story of the Iran Nuclear Scare.

Fake news : Débat avec François-Bernard Huyghe

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Fake news : Débat avec François-Bernard Huyghe, directeur de recherches à l’IRIS 

Source : Le Glob, François-Bernard Huyghe

Impossible de leur échapper, elles sont partout ! Dans les médias, sur les réseaux sociaux où nous en avons très probablement relayé au moins une, au Parlement où elles reviennent cet automne dans un projet de loi. Qui ? Les fake news bien sûr, ces cousines des infox, fausses nouvelles et autres rumeurs. Mais qu’est-ce qu’une fake news au juste ?

Les médiathèques d’Antony ont choisi de leur consacrer un « Monde en question », le premier de la saison 2018-2019, avec comme invité pour nous éclairer François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l’IRIS et auteur d’une vingtaine d’ouvrages dont deux tout récents sur la désinformation.

En 2h d’intense réflexion, nous avons parcouru grâce à lui tout l’éventail des mots à la mode – et en anglais – pour désigner les avatars d’une désinformation aussi vieille que l’humanité. Nous nous sommes ensuite penchés sur les moyens de les repérer avant de nous demander : « Pourquoi ça marche si bien ? ». Le tout exemples à l’appui, du plus incroyable et grotesque au plus subtil.

Retrouvez la conférence et le débat animés par Rencontres et Débats autrement en vidéo :

 

mercredi, 14 novembre 2018

Le naufrage de l’ordre libéral mondial

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Le naufrage de l’ordre libéral mondial

Ex: https://www.geopolitica.ru

Il y a quelques semaines, le président du think tank Council on Foreign Relations, Richard Haass, a publié un article intitulé « Ordre mondial libéral, RIP ». Il y établit que la menace actuelle contre l’ordre mondial libéral ne provient pas d’Etats-voyous, de régimes totalitaires, de fanatiques religieux ou de gouvernements obscurantistes (des termes spéciaux employés par les libéraux en référence à des pays qui ne s’alignent pas sur le modèle de développement capitaliste), mais de son architecte principal – les États-Unis d’Amérique.

« Nous assistons à l’émergence d’ordres régionaux. Les tentatives de construction de cadres mondiaux sont en train d’échouer. »

Haass écrit : « Le libéralisme recule. Les démocraties ressentent les effets de la montée des mouvements populaires. Les partis des extrêmes politiques gagnent du terrain en Europe. Le vote britannique en faveur de la sortie de l’Union atteste de la perte d’influence de l’élite. Même les USA subissent des attaques sans précédent de la part de leur propre président contre les médias du pays, les cours de justice et les institutions de maintien de l’ordre. Les systèmes autoritaires, y compris la Chine, la Russie et la Turquie ont acquis de l’influence. Des pays comme la Hongrie et la Pologne semblent indifférents au sort de leurs jeunes démocraties…

« Nous assistons à l’émergence d’ordres régionaux. Les tentatives de construction de cadres mondiaux sont en train d’échouer. »

Haass avait déjà publié des affirmations alarmistes, mais cette fois, il emploie cette rhétorique pour souligner la nature mondiale du phénomène. Bien qu’entre les lignes, on puisse aisément lire, d’abord un certain degré d’arrogance – l’idée que seuls les libéraux et les mondialistes savent vraiment comment administrer la politique étrangère – et ensuite, un certain complotisme.

« Les autres grandes puissances d’aujourd’hui, y compris l’UE, la Russie, la Chine, l’Inde et le Japon pourraient être critiquées pour ce qu’elles font, pour ce qu’elles ne font pas ou pour les deux. »

Cette liste pourrait probablement s’étendre à un certain nombre de pays d’Amérique latine, plus à l’Égypte qui signe des contrats de ventes d’armes avec la Corée du Nord en violation des sanctions de l’ONU, et au nouvel axe chiite Iran-Irak-Syrie-Liban.

Mais Haass est navré parce que c’est Washington elle-même qui change les règles du jeu et semble totalement indifférente à ce que vont faire ses alliés, partenaires et clients dans divers coins du monde.

« La décision de l’Amérique d’abandonner le rôle qu’elle joue depuis sept décennies marque ainsi un tournant. L’ordre mondial libéral ne peut pas survivre de lui-même, parce que les autres manquent soit d’intérêt, soit de moyens de le maintenir en vie. Le résultat en sera un monde qui sera moins libre, moins prospère et moins paisible, pour les Américains comme pour les autres. »

Un confrère de Haass au CFR, Stewart Patrick est d’accord avec lui sur le fait que les USA sont en train d’enterrer l’ordre mondial libéral. Ils ne le font toutefois pas seuls, mais avec la Chine. Si les USA avaient auparavant entretenu l’espoir que le processus de mondialisation allait graduellement transformer la Chine (et possiblement la détruire, comme dans le cas de l’Union Soviétique plus tôt), alors les Américains doivent avoir été très surpris de ce qui s’est en fait produit. Le pays s’est modernisé sans s’occidentaliser, une idée qui avait été également préconisée par le leader de la révolution islamique iranienne, l’Ayatollah Khomeini.

Aujourd’hui, la Chine étend son influence en Eurasie dans le respect de son modèle, et elle est généralement bien accueillie par ses pays partenaires.

Mais cela a été un processus douloureux pour les USA, parce qu’elle grignotait progressivement et irrévocablement son hégémonie.

« Son ambition à long terme est de démanteler le système des alliances des USA en Asie, pour le remplacer par un ordre régional de sécurité plus bienveillant (dans la vision de Pékin), dans lequel elle aurait une place d’honneur, et idéalement une sphère d’influence proportionnelle à sa puissance. L’initiative Belt and Road (nouvelle Route de la soie) fait parie intégrante de cet effort, en offrant non seulement des investissements (hautement bienvenus) dans des infrastructures pour les pays voisins, mais aussi la promesse d’une plus grande influence politique dans le Sud-Est, le Sud et l’Asie Centrale. Sur un ton plus agressif, la Chine continue de réclamer scandaleusement pour elle-même la presque intégralité de la Mer de Chine méridionale, où elle continue à bâtir ses îles artificielles, et aussi à mener des actions de provocation contre le Japon dans la Mer de Chine orientale, » écrit Patrick.

Quant aux USA, « Les États-Unis, pour leur part, sont un titan las, qui ne veut plus assumer la charge du leadership mondial, que ce soit économiquement ou géopolitiquement. Trump traite les alliances comme un racket mafieux de protection et l’économie mondiale comme une arène de compétition à somme nulle. Le résultat en est un effilochage de l’ordre libéral international sans champion prêt à investir dans le système lui-même. »

On peut tomber d’accord avec les analyses des deux auteurs sur le changement de comportement d’un secteur de l’élite américaine, mais il est lié à beaucoup plus que Donald Trump (qui est si imprévisible qu’il s’est entouré de créatures du marécage même qu’il disait vouloir drainer) ou la classe populaire nord-américaine. Il faut regarder bien au delà.

Dans son livre Nation of Devils:  Democratic Leadership and the Problem of Obedience, Stein Ringen, un politicien norvégien fort d’une longue carrière dans des institutions internationales, note, « Aujourd’hui, l’exceptionnalisme démocratique américain est défini par un système qui est dysfonctionnel à tous les niveaux nécessaires à des règlements amiables et à la loyauté… Le Capitalisme s’est effondré dans une crise due à une orgie de dérégulations. L’argent s’ingère dans la politique et mine la démocratie elle-même. » Et, en citant son confrère Archon Fung de la Harvard Kennedy School, « La politique américaine n’est plus caractérisée par le vote de l’électeur moyen, si cela avait jamais été le cas. Aujourd’hui, dans l’Amérique contemporaine, le capitaliste moyen règne, et les partis démocrate et républicain ajustent leurs politiques à des intérêts d’argent pour les attirer. » Et finalement, Mr Ringen ajoute, « Les politiciens américains réalisent qu’ils ont sombré dans un bourbier de corruption, mais ils sont piégés. »

Trump ne fait que refléter la dysfonction et les contradictions internes de la politique américaine. C’est le Gorbachev américain, mais qui a lancé la perestroïka au mauvais moment. Il doit être malgré tout concédé que si Hillary Clinton était devenue présidente, l’effondrement des USA n’en aurait été que plus douloureux, surtout pour les citoyens du pays. Nous aurions vu des réformes encore plus calamiteuses, un afflux accru de migrants, un déclin encore plus prononcé de la base industrielle du pays, et encore plus d’incitations à de nouveaux conflits. Trump tente de garder le corps de la politique nationale américaine à peu près en vie à l’aide de rustines, mais ce qu’il lui faut est une restructuration majeure, avec des réformes politiques de grande portée qui permettraient à ses citoyens de penser qu’ils peuvent jouer un rôle dans la destinée du pays.

Ces développements se sont étendus à de nombreux pays d’Europe, un continent qui, à cause de son engagement transatlantique, était déjà vulnérable et susceptible de turbulences géopolitiques dans le contexte actuel – dont l’émergence, au passage, est une des principales conséquences des politiques néolibérales elles-mêmes.

Stein Ringen continue sur ce sujet, « Les services financiers mondiaux exercent un pouvoir de monopoles sur les politiques nationales, sans une seule entrave de la part de la moindre apparence de pouvoir politique mondial. La confiance s’évapore, l’Union Européenne, la plus grande expérience historique en démocratie supranationale, est en train d’imploser… »

Il est intéressant de noter qu’une panique s’est emparée l’Europe de l’Ouest et les USA – la maison-mère de l’atlantisme, bien que diverses versions de cette recette de libéralisme aient été appliquées dans d’autres régions – par exemple, Singapour et le Brésil. Mais ils ne semblent pas aussi paniqués là-bas que dans l’Occident. C’est probablement parce que le modèle occidental de néolibéralisme n’accorde pas de liberté réelle de commerce, d’expression ou d’activité politique, mais impose plutôt un régime de soumission inscrit dans un cadre clairement défini. De sorte que la destruction du système actuel implique la perte de tous les dividendes précédemment acquis par les élites politiques libérales de l’Occident, qu’elles obtenaient en spéculant en bourse, par les mécanismes des paiements en devises étrangères (le système du dollar) et à travers les instruments des institutions supranationales (l’ONU, l’OMC et la Banque mondiale). Et, bien sûr, il y a des différences fondamentales dans la variété des cultures mondiales.

Dans son livre Le Dieu caché, Lucien Goldmann tire quelques conclusions intéressantes, qui suggèrent que les fondations de la culture occidentale ont des origines rationalistes et tragiques, et qu’une société immergée dans ces concepts qui a « aboli Dieu et la communauté… [voit rapidement]… la disparition de toutes les normes externes qui peuvent guider l’individu dans sa vie et ses actions ». Et, parce que de par sa nature intrinsèque, le libéralisme doit continuer, mécaniquement, à « libérer » l’individu de toute forme de structure (classes sociales, église, famille, société et genre, jusqu’à libérer l’homme de sa propre individualité), en l’absence de normes communes dissuasives, il est très logique que le monde occidental ait été destiné à se trouver en crise. Et la montée de mouvements populaires, de mesures protectionnistes et des politiques conservatrices dont Haass et d’autres mondialistes libéraux parlent ne sont rien de plus que des exemples de l’instinct d’auto-préservation de ces nations.

Aucun besoin de concocter des théories du complot sur l’ingérence de la Russie ou de Poutine dans les élections américaines (que Donald Trump a également niée, se contentant de noter que le seul soutien de la Russie s’est porté sur Hillary Clinton, et il est absolument vrai qu’une partie de son financement provenait de Russie). Les décisions politiques prises par l’Occident obéissent à la logique interne de la crise actuelle : comme toujours, les élites occidentales ont besoin d’un bouc émissaire. Ce bouleversement géopolitique a commencé en Occident à cause de la nature du projet occidental lui-même, qui portait les germes de sa propre destruction.

Mais comme des scénarios de développement alternatifs existent, ils érodent le système actuel. Et d’autres projets politiques commencent à remplir le vide idéologique qui résulte de l’échec de la vision libérale – à la fois dans la forme et sur le fond.

Il est donc assez probable que la crise actuelle du libéralisme enterrera définitivement le système de l’hégémonie unipolaire occidentale.

Et les mouvements populaires naissants, et le protectionnisme régional peuvent servir de base à un nouvel ordre mondial multipolaire.

___

Traduction Corinne Autey-Roussel pour Entelekheia.

https://wp.levilainpetitcanard.be/le-naufrage-de-lordre-l...

mardi, 13 novembre 2018

"Een sterke plaats voor de Lage Landen in het Verre Westen van Eurazië"

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"Een sterke plaats voor de Lage Landen in het Verre Westen van Eurazië"

Kort gesprek met Robert Steuckers

Op 17 november aanstaande organiseert het Geopolitiek Instituut Vlaanderen-Nederland voor de tweede maal een congres in Leuven, ditmaal onder het thema ‘Een eerlijke kijk op geopolitiek’. Eén van de sprekers op dat congres is de Brusselse publicist Robert Steuckers, Novini sprak met hem.

Meneer Steuckers, u spreekt op 17 november aanstaande op het congres van het GIVN, over welk onderwerp zult u daar spreken en waarom juist dat onderwerp?

Eerst over een algemene definitie van wat in mijn ogen geopolitiek wel is: de noodzakelijkheid de lessen van de geschiedenis te onthouden op ieder specifiek stuk land op deze aarde. Geschiedenis is tijd en aardrijkskunde is ruimte. Niets gebeurt buiten tijd en ruimte. Dan, in het tweede deel, over geopolitiek in de specifieke tijd en de eigen ruimte van onze Lage Landen. Welke geopolitieke lessen kunnen wij trekken uit ons verleden, een verleden dat wij niet altijd zelfstandig hebben kunnen bepalen?

U heeft al veel geschreven over de geopolitiek van Europa, wat heeft in eerste instantie uw belangstelling voor die materie gewekt?

Ik werd altijd, zelfs als kind, gefascineerd door geschiedenis en door atlassen, in het bijzonder door historische atlassen. Met historische kaarten heb ik kunnen ontdekken dat door overwinningen en nederlagen onze huidige tijd er heel anders uit had kunnen zien. De regels van deze vooruit- of achteruitgangen uit het verleden moeten onderzocht worden. Daarom de drie delen van mijn recente drieluik, dat als titel “Europa” draagt. Wat in het verleden is gebeurd kan zich vaak herhalen op dezelfde plaatsen waar ze ooit aan de oude geschiedenis vorm en inhoud hebben gegeven.

Zijn er uit de huidige trends op dit gebied bepaalde ontwikkelingen voor de middellange termijn af te leiden? Zo ja, welke ontwikkelingen kunnen we als eerste verwachten? Zijn er bepaalde zaken die onze bijzondere aandacht verdienen als het om de toekomst van Europa gaat?

De trend die men vanuit Amsterdam, Rotterdam, Antwerpen of Brussel moet observeren en volgen, is ontwijfelbaar de strijd tussen een hernieuwde poging om de verschillende grote regio’s van Eurazië communicatief (spoorwegen, wegen, kanalen) te verbinden, meestal vanuit China, en de inspanningen van Amerika om de realisatie van deze verbindingen binnen de Euraziatische landmassa te verhinderen. Wij moeten schema’s en plannen schetsen om een sterke plaats voor de Lage Landen en voor Midden-Europa te vinden of beter, terug te vinden, hier in het Verre Westen van Eurazië. Daarom is het ook nodig de tot hiertoe verborgen gebleven wortels van een potentiële geopolitiek voor de Lage Landen grondig te doordenken.

Hartelijk dank voor uw antwoorden!

Het 2e congres van het Geopolitiek Instituut Vlaanderen-Nederland (GIVN) onder het thema ‘Een eerlijke kijk op geopolitiek’ vindt plaats op zaterdag 17 november 2018, van 14.00 tot 17.00 uur aan de Andreas Vesaliusstraat 2 te Leuven. Van deelnemers wordt een kleine bijdrage in de onkosten gevraagd.

lundi, 12 novembre 2018

Patrick Buchanan et la fin de l’Amérique

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Patrick Buchanan et la fin de l’Amérique

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
On sait que Patrick Buchanan, qui commença sa carrière avec Nixon, tient à Washington D.C. le rôle de “vieux sage” du parti républicain, et aussi représentant de la fraction dite “paléoconservatrtice” regroupant les conservateurs historiques qui entretiennent une hostilité certaine à l’encontre d’un establishment globaliste et néocon. Du fait de cette position d’hostilité à l’encontre de l’establishment, les “paléos” se regroupent derrière Trump bien qu’ils soient en général très critique de sa politique extérieure, tout en reconnaissant qu’elle est essentiellement le fait de l’appareil militaro-industriel sur lequel Trump cherche à s’appuyer.

Buchanan suit avec attention la situation interne du système de l’américanisme (“D.C.-la-folle”). Il avait cru déceler quelque signe d’un apaisement qui aurait pu se concrétiser après les élections à mi-mandat, entre les deux factions qui s’écharpent, – trumpistes et antitrumpistes. Cet article signale que cet espoir n’a valu que pour quelques heures, que l’espoir d’un arrangement s’est complètement évanoui avec l’attitude de Trump(que Buchanan approuve après tout) vis-à-vis de la presse et surtout la liquidation du ministre Session. Buchanan juge que Trump, comme son modèle Andrew Jackson en d’autres temps, est dans la position avantageuse de pouvoir choisir le moment de l’attaque...

Désormais, Buchanan croit qu’il s’agit de la phase finale de la bataille qui s’engage, qu’il n’y aura pas de compromis, que l’un des adversaires doit l’emporter et l’autre être réduit complètement sinon disparaître.L’enjeu, c’est “l’âme de l’Amérique”. Mais allons plus loin, comme Buchanan le suggère sur la fin de son article : l’enjeu, c’est l’Amérique elle-même, et son sort est déjà réglé parce qu’il est absolument impossible d’envisager l’élimination physique de l’un ou l’autre adversaire, et qu’il est désormais évident que ces deux-là ne peuvent plus vivre ensemble...

« La guerre à Washington ne se terminera pas avant la fin de la présidence de Donald Trump. Tout le monde semble le ressentir maintenant. C’est une guerre sans merci qui ira jusqu’au bout.

» La trêve postélectorale qui a eu lieu lorsque Trump a félicité la chef de la minorité de la Chambre, Nancy Pelosi, – “Je lui reconnais beaucoup de crédit pour ce qu’elle a fait et ce qu’elle a accompli”, – n’a duré que quelques heures, c’est désormais de l’histoire ancienne. » Avec la démission forcée du procureur général Jeff Sessions et son remplacement par son chef de cabinet, Matthew Whitaker, la confrontation tant attendue avec Robert Mueller apparaît très probable. Sessions s’était récusé pour la supervision de l’enquête du conseil spécial sur le Russiagate, Whitaker n'a rien fait de semblable. [...]


» Depuis deux ans, Trump est sous le feu d’allégations non prouvées et de suspicions selon lesquelles lui et les plus hauts responsables de la campagne se sont entendus avec la Russie de Vladimir Poutine pour critiquer et publier les emails de la campagne Clinton et du Comité national démocrate. Il est grand temps que Mueller prouve ces accusations ou admette qu’il a bluffé, qu’il termine son enquête et rentre chez lui.

» Désormais, selon les mots de T.S. Eliot, Trump semble avoir trouvé “la force de choisir le moment de la crise”. Son attitude vis-à-vis de l’enquête de Mueller rappelle celle de Andrew Jackson vis-à-vis de Nicholas Biddle : “Tu as essayé de me tuer, moi je te tuerai”.

» Les démocrates du Congrès ont averti Trump que s’il entravait de quelque manière que ce soit le travail du bureau de Mueller, il risquait la destitution. Eh bien, nous verrons. [...]


» Nous savons ce que la gauche pense de la "base" de Trump. Hillary Clinton nous l’a dit : la moitié de ses partisans, dit-elle, est une “bande de de déplorables” qui sont “racistes, sexistes, homophobes, xénophobes, islamophobes – choisissez ce qui vous va”.

» Comment la gauche peut-elle “s'unir” avec des gens comme ça ? Comment la gauche ne devrait-elle pas essayer de chasser du pouvoir par tous les moyens nécessaires de tels “racistes” ? C’est le constat qui a engendré les Antifa. Quant à ceux de droite, voyant la gauche dénigrer les grands héros du passé, démolir leurs monuments, purger de tout christianisme leurs écoles publiques, – ils en sont venus à la conclusion que leurs adversaires sont antichrétiens et anti-américains.

» Comment unifier une nation où les camps opposés croient tout cela ?


» L’enjeu de la guerre de l’establishment contre Trump est l’âme de l’Amérique, une guerre dans laquelle l’idée même de la possibilité d’un compromis est considérée comme une trahison. »

dimanche, 11 novembre 2018

Presseschau November 2018

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Presseschau

November 2018

AUßENPOLITISCHES

Bargeldabschaffung: So weit ist es schon gekommen - Interview Dr. Norbert Häring

https://www.youtube.com/watch?v=S3R6Dx8jT9A&t=3s

 

Vier von fünf Deutschen glauben an die EU

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/vier-von-fu...

 

Ungarns Regierung erhöht Druck

Soros-Stiftung zieht von Budapest nach Berlin

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/soros-s...

 

(Italien-EU-Krise)

Fragwürdige Stellungnahme im Italien-Konflikt

Da liegt Alice Weidel leider falsch

von Wolfgang Hübner

http://www.pi-news.net/2018/10/da-liegt-alice-weidel-leid...

 

Frankreich

Stinkefinger-Foto mit Macron löst Ärger aus

https://www.welt.de/politik/ausland/article181722320/Emmanuel-Macron-Aerger-um-Stinkefinger-Foto-in-Saint-Martin.html

https://twitter.com/MLP_officiel/status/1046427743905353729/photo/1

 

Saint-Martin

Oben-Ohne-Foto mit Macron: Krimineller Schwarzer muß in Haft

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/oben-ohne-f...

 

Vortrag bei der Gates-Stiftung

Macron: Nur ungebildete Frauen kriegen viele Kinder

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/macron-nur-...

 

Emanuel Macron

Le Zeitgeist c‘est moi

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/le-zeitge...

 

Jeremy Hunt

Nach Sowjetunion-Vergleich: EU-Politiker fordern Entschuldigung von britischem Außenminister

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/nach-sowjetunion-vergleich-eu-politiker-fordern-entschuldigung-von-britischem-aussenminister/

 

Österreich

Strache enthüllt Denkmal für Trümmerfrauen

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/strache-enthuellt-denkmal-fuer-truemmerfrauen/

 

Griechenland fordert weiter Reparationen von Deutschland - Gregor Gysi macht Vorschlag für Zwangskredit

https://web.de/magazine/politik/griechenland-reparationen...

 

Wahlen in einem zerrissenen Land

Eliten in Bosnien wollen das Chaos erhalten

https://www.n-tv.de/politik/Eliten-in-Bosnien-wollen-das-...

 

Vorläufiges Endergebnis nach Parlamentswahl in Lettland

https://www.zeit.de/news/2018-10/07/vorlaeufiges-endergeb...

 

Vorsitzender der belgischen Islam-Partei: „Islamischer Staat ist mit dem belgischen Gesetz konform“

https://www.epochtimes.de/politik/europa/vorsitzender-der...#

 

Norwegen entschuldigt sich bei „Deutschenflittchen“

https://www.welt.de/geschichte/zweiter-weltkrieg/article1...

 

Mittelamerikaner marschieren Richtung USA

Trump warnt vor Migranten: „Das ist ein Angriff“

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/trump-warnt...

 

(Diese Studie zeigt offenbar das Forschungsniveau in Kalifornien und Arizona)

Studie

Wegen Trump: Studenten leiden an Posttraumatischem Belastungssyndrom

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/wegen-trump...

 

Verwaltungsräte

Kalifornien beschließt Frauenquote und Bußgelder

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/kalifornien...

 

Abstimmung im Senat

Brett Kavanaugh als Richter am Supreme Court vereidigt

https://www.welt.de/politik/ausland/article181789522/Abst...

 

(Richterwahl in den USA)

Was uns das angeht

Die Vereinigten Staaten haben als „Elitenation“ (offizieller Terminus Technicus der Medienwissenschaften!) einen besonderen Nachrichtenwert.

https://sezession.de/59481/was-uns-das-angeht

 

Transgender-Politik

Trump gegen die Apostel der Vielfalt

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/trump-geg...

 

Attentate: Die obszöne Schuld-Verlagerung auf Trump

https://www.achgut.com/artikel/attentate_obszoene_schuldv...

 

Richtungsweisende Wahlen : Wie weit nach rechts rutscht Brasilien?

http://www.faz.net/aktuell/politik/ausland/wahlen-wie-wei...

 

Präsidentschaftswahl in Brasilien

Rechtspopulist Bolsonaro gewinnt erste Runde deutlich

Es ist eine der wichtigsten Wahlen in Brasilien seit Jahrzehnten: In der ersten Runde hat der rechte Kandidat Jair Bolsonaro gewonnen. Im Kampf um das Präsidentenamt muss er gegen den Linken Fernando Haddad in die Stichwahl.

http://www.spiegel.de/politik/ausland/brasilien-jair-bols...

 

Wahlamt bestätigt

Rechtspopulist Bolsonaro wird nächster Präsident Brasiliens

Jair Bolsonaro hat die Stichwahl um das Präsidentenamt in Brasilien gewonnen. In einer ersten Reaktion kündigte der ultrarechte PSL-Kandidat an: "Ich werde das Schicksal des Landes verändern."

http://www.spiegel.de/politik/ausland/brasilien-jair-bols...

 

Fall Khashoggi

Merkel gegen weitere Rüstungsexporte nach Saudi-Arabien

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Graffiti an altem Gebäude in Thailand – Touristen droht Haft

https://orf.at//stories/3070261/

 

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INNENPOLITISCHES / GESELLSCHAFT / VERGANGENHEITSPOLITIK

Wachsendes Wohlstandsgefälle

Deutschland driftet auseinander

Digitalisierung, Rente, Landflucht und eine alternde Bevölkerung - das sind die Herausforderungen, denen sich Deutschland bis zum Jahr 2045 stellen muss. Während der

Süden und die Städte weiter aufblühen, droht der Osten abgehängt zu werden.

https://www.n-tv.de/politik/Deutschland-driftet-auseinander-article20648998.html

 

Über 67. Lebensjahr hinaus

Rentenexperte Rürup für noch späteres Renteneintrittsalter

https://jungefreiheit.de/wirtschaft/2018/rentenexperte-ru...

 

Tag der Deutschen Einheit

Ein gespaltenes Land

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ein-gespaltenes-land/

 

Debatte in der CDU

„Mit Konservatismus wird man nicht weit kommen“

Aus Sicht des Politologen Jens Hacke hat Konservatismus als ideologischer, übergreifender Terminus ausgedient. Die Themen, die damit aktuell in Verbindung gebracht würden – etwa Heimat oder Familie – fielen gar nicht in die Zuständigkeit der Politik. Die aktuelle Debatte innerhalb der CDU bezeichnete Hacke als „typische Reanimationsversuche“.

https://www.deutschlandfunk.de/debatte-in-der-cdu-mit-konservatismus-wird-man-nicht-weit.694.de.html?dram:article_id=415057

 

Parteitag der Saar-CDU

Merkel warnt vor Nationalismus: „Wehret den Anfängen“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/merkel-...

 

Die „Austriakisierung“ Deutschlands und der VS

von Martin Sellner

https://sezession.de/59482/die-austriakisierung-deutschla...

 

Bosbach möchte nicht mehr nach Merkel gefragt werden

https://www.welt.de/regionales/nrw/article181714752/Bosba...

 

Proteste gegen Frauenmarsch

Demonstrationsblockade: Grünen-Abgeordnete soll Immunität verlieren

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/demonst...

 

Hamburger Bürgerschaftswahl

Grüner Wahlhelfer soll Dutzende Unterlagen gefälscht haben

https://jungefreiheit.de/allgemein/2018/gruener-wahlhelfe...

 

Neue Parteigruppierung

Arbeitsgruppe „Juden in der AfD“ gründet sich in Wiesbaden

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/juden-i...

 

AfD in Bayern: Erfolg und Ernüchterung

http://www.pi-news.net/2018/10/afd-in-bayern-erfolg-und-e...

 

Landtagswahl

Bayern bebt

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/bayern-...

 

Bedford-Strohm: Bayernwahl war Zeichen gegen Hetze

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bedford...

 

Der Höhenflug der Grünen

„Generation Schulze“ will die Welt retten

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/generatio...

 

Der Abstieg der SPD

Das verdiente Ende

von Guido Reil

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/das-verdi...

 

Bundestag

Großer Andrang: Petitionsausschuß berät über „Erklärung 2018“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/grosser...

 

Aufruf zur Stärkung der EU

Ex-Minister werben für Kampf gegen Nationalismus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/ex-mini...

 

Schleswig-Holstein

Grüne fordern Imame im Religionsunterricht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

"Isch arbeite bei der Polizei"

Berliner Polizei rappt für Toleranz und Multikulti

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berliner-polizei-rappt-fuer-multikulti/

 

Rap-Video

Islamisten-Filmemacher drehte Video für Berliner Polizei

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/islamis...

 

Rap-Video

Berliner Polizei verteidigt Kooperation mit Filmemacher von Islamisten-Video

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/berline...

 

"Landgerichte lassen zu viel Milde walten"

Amtsrichter rechnet mit Kuschel-Justiz ab

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/amtsric...

 

Angebliche Terrorgruppe

Verfahren gegen mutmaßlichen Helfer von Franco A. Eingestellt

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/verfahr...

 

(Gesellschaftliche Zustände)

Bar-Streit auf St. Pauli eskaliert

42 Streifenwagen im Einsatz – fünf Festnahmen

https://www.mopo.de/hamburg/polizei/bar-streit-auf-st--pa...

 

Entrüstung nach Aussagen zur Kolonialzeit

Abgeordnete werfen Afrika-Beauftragtem der Bundesregierung Rassismus vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/abgeord...

 

Stasi-Gedenkstätte Hohenschönhausen

Drei Stiftungsbeirat-Mitglieder erheben Vorwürfe und treten zurück

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/drei-st...

 

AfD wirft Bundesregierung Untätigkeit bei Benes-Dekreten vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/afd-wir...

 

Diskussion nach Tauber-Tweet

Grünen-Politiker fordert Umbenennung von Rommel-Kasernen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruenen...

 

(Indoktrination unbedarfter Schüler)

Schüler beteiligen sich an Wanderausstellung

„Der Weg der Sinti und Roma“: Minderheit als Sündenbock

https://www.op-online.de/region/muehlheim/sinti-roma-schu...

 

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LINKE / KAMPF GEGEN RECHTS / ANTIFASCHISMUS / RECHTE

 

Neue Hysterie gegen Rechts

Die Reihen schließen sich

von Kurt Zach

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-reihe...

 

(Gewaltapologie in der jungen Medien-Kaste)

Alexander Gaulands und Michael Seemanns Populismus

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59476/alexander-gaulands-und-michael...

 

(Sündenbock gefunden)

Debattenkultur

Barley beklagt Demokratieverachtung in Deutschland

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/barley-...

 

Sprecherin für Antifaschismus

Niedersachsen will auch Linksextremismus bekämpfen – Kritik von Grünen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nieders...

 

„Keine Plattform für extreme Positionen“

Stiftung Bauhaus untersagt ZDF Konzert mit „Feine Sahne Fischfilet“

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/stiftun...

 

Nach Bauhaus-Entscheidung

Streit um abgesagtes Konzert von „Feine Sahne Fischfilet“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/streit-...

 

Linksradikale Punkband

„Feine Sahne Fischfilet“: Bauhaus bedauert Konzert-Absage

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/feine-sahne-fischfil...

 

Debatte um Konzert-Absage Feine Sahne Fischfilet:

Bauhaus Dessau entschuldigt sich für Absage

https://www.mdr.de/kultur/bauhaus-dessau-entschuldigung-f...

 

Punkband sucht Konzertort: Stadt und Theater in Dessau für Auftritt von Feine Sahne Fischfilet

http://www.faz.net/aktuell/feuilleton/stadt-und-theater-d...

 

(Zu Feine Sahne Fischfilet und der Bauhaus-Geschichte)

Stützen der Gesellschaft

Druck auf das Bauhaus Stalin, Ulbricht und dem NKWD gefällt das

https://www.welt.de/kultur/stuetzen-der-gesellschaft/arti...

 

Die erwachsenen Kinder der sozialen Frage

Die sozialistische Linke als Handlanger der Hochfinanz. Der Vorwurf ist über hundert Jahre alt und trifft noch immer.

https://www.blauenarzisse.de/die-erwachsenen-kinder-der-s...

 

Angst und Hetze

https://www.blauenarzisse.de/angst-und-hetze/

 

Christliche Kirchen verurteilen Gründung jüdischer AfD-Gruppe

„Missbrauch der religiösen Botschaft zur Propaganda“

https://www.op-online.de/offenbach/offenbach-christliche-...

 

Heinrich Bedford-Strohm und Josef Schuster

Schuldig im Sinne ihrer eigenen Anklage

von Karlheinz Weißmann

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/schuldig-im-sinne-ihrer-eigenen-anklage/

 

Globalisierung

Warum die Anti-Internationalisten gefährlich sind

Da scheinen sich Donald Trump und Sahra Wagenknecht einig: Das Globale ist ein Problem, wir brauchen nationale Lösungen. Alexander Gauland will sogar lieber deutsch als "Mensch" sein. Das ist kurzsichtig - und entlarvend.

Eine Kolumne von Christian Stöcker

http://www.spiegel.de/wissenschaft/mensch/globalisierung-warum-die-anti-internationalisten-gefaehrlich-sind-a-1230569.html

 

„unteilbar“-Demonstration

Wagenknecht: Forderung nach offenen Grenzen irreal

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/wagenkn...

 

(Das interessiert den Verfassungsschutz nicht.)

Berlin

Grüne solidarisieren sich mit Hausbesetzern

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruene-...

 

Verfassungsschutz sammelt Material über AfD

http://www.faz.net/aktuell/verfassungsschutz-sammelt-material-ueber-afd-15816492.html

 

Drohung gegen die AfD

Verfassungsschutz und Machtmißbrauch (II)

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/verfassungsschutz-und-machtmissbrauch-ii/

 

„Höchst problematisch“

Staatsrechtler kritisiert Verfassungsschutzäußerungen zur AfD

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/staatsr...

 

Weißer Ring macht AfD für möglichen Gewaltanstieg verantwortlich

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/weisser...

 

AfD im (Schul)-Klassenkampf

https://www.achgut.com/artikel/afd_im_schul_klassenkampf

 

Der Lehrer-Pranger der AfD: Stasi mit Stasi beantwortet?

https://www.tichyseinblick.de/kolumnen/alexander-wallasch...

 

(Linke Attacke gegen Zahid Khan)

Wahlkampf in Hessen : AfD-Helfer zieht Waffe

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/wahlkampf-in-hessen...

 

Wegen „rechtspopulistischer“ Äußerungen

SPD-Gruppe will Heinz Buschkowsky aus Partei ausschließen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/spd-gruppe-will-heinz-buschkowsky-aus-partei-ausschliessen/

 

Frankfurter Buchmesse gegen die JF

Partymeile statt Sackgasse

von Dieter Stein

https://jungefreiheit.de/debatte/streiflicht/2018/partyme...

 

(dazu...)

Repressionsformen eines (fast) totalitären Gesinnungsstaates

Die neue BRD-Apartheid gegen Patrioten

http://www.pi-news.net/2018/10/die-neue-brd-apartheid-geg...

 

(dazu...)

Isolierung der Jungen Freiheit

Der Freiheit eine Sackgasse

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/der-freiheit-eine-sa...

 

(dazu...)

Frankfurter Buchmesse

Sackgasse der Freiheit

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/sackgasse-der-freihe...

 

(Linksradikalisierung der Fußball-Fan-Szene)

Zwei Fans der FC Bayern München-Amateure schlugen alles kurz und klein

Video: Interview zur Zerstörung des AfD-Infostandes in München-Giesing

http://www.pi-news.net/2018/09/video-interview-zur-zerstoerung-des-afd-infostandes-in-muenchen-giesing/

 

Rechtsextreme aus dem Raum Chemnitz sollen eine Terrorgruppe gegründet haben

https://www.nzz.ch/international/deutschland/rechtsextreme-aus-dem-raum-chemnitz-sollen-eine-terrorgruppe-gegruendet-haben-ld.1424701

 

Polizei nimmt sechs mutmaßliche Rechtsterroristen fest

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/polizei-nimmt-sechs-mutmassliche-rechtsterroristen-fest/

 

Von Sachsen aus sollte "rechtsradikaler Umsturz Deutschlands" erfolgen

Revolution mit Luftgewehr und Schlagstöcken?

http://www.pi-news.net/2018/10/revolution-mit-luftgewehr-und-schlagstoecken/

 

Umsturz mit dem Luftgewehr? Was steckt hinter "Revolution Chemnitz"

https://www.youtube.com/watch?v=OZ1SOAyLSso

 

Mecklenburg-Vorpommern

Reservisten unter Rechtsextremismusverdacht ohne Beweise ausgeschlossen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/reservi...

 

Politische Korrektheit im Profifußball

Werder Bremen will AfD-Anhängern Dauerkarten entziehen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/werder-...

 

(Proletengepöbel ist Meinungsfreiheit)

AfD unterliegt Eintracht-Chef : Verfahren gegen Peter Fischer eingestellt

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/verfahren-gegen-ein...

 

Nach der Hessenwahl

Eintracht-Präsident kündigt weiteres Engagement gegen AfD an

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/eintrac...

 

Arbeiter-Samariter-Bund

Keine Erste-Hilfe-Kurse für AfD

Unbarmherzige Samariter

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/unbarmh...

 

Keine Erste-Hilfe-Kurse

Arbeiter-Samariter-Bund verteidigt AfD-Ablehnung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/arbeite...

 

Das war’s. Diesmal mit: Mietklauseln gegen rechts … (Und den Hass-Rappern von K.I.Z.)

https://sezession.de/59796/das-wars-diesmal-mit-mietklaus...

 

(Historikertag in Münster betreibt politische Instrumentalisierung von Geschichte)

Kritik an Resolution

Historiker beklagen „Einheitsfront der Wohlmeinenden“

https://jungefreiheit.de/wissen/geschichte/2018/historike...

 

Historikertag

Volkspädagogisches Programm

von Thorsten Hinz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/volkspaed...

 

Bremer Linkspartei spielt Weimarer Republik

https://www.achgut.com/artikel/bremer_linkspartei_spielt_...

 

SPD warnt vor Paralleljustiz

Linksextreme veröffentlichen Fotos von Berliner Polizisten

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

 

Kundgebung gegen Rechts und PAG

CSU wirft SPD und Grünen Schulterschluß mit Linksradikalen vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/csu-wir...

 

Zehntausende demonstrieren in Berlin gegen Rassismus

https://www.gmx.net/magazine/politik/zehntausende-demonst...

 

#unteilbar

Zehntausende demonstrieren für offene Grenzen und gegen Rechts

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/zehntau...

 

Wohlfühlen - kostenlos - bei #UNTEILBAR

„Eine Viertelmillion“ beim nächsten großen Gratis-Event

http://www.pi-news.net/2018/10/eine-viertelmillion-beim-n...

 

„Ich glaube nicht, daß das intolerant ist“

#Unteilbar-Demo: Deutschlandfahnen waren unerwünscht

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/unteilb...

 

(kritische linke Analyse)

Aufbruch ins Ungefähre

Verfasst von Dagmar Henn am 12. Oktober 2018

Kritik eines Aufrufs

https://daskalteherz.blog/2018/10/12/aufbruch-ins-ungefae...

 

 #Wirsindmehr

Tausende demonstrieren in Frankfurt gegen Rechts

https://www.hessenschau.de/gesellschaft/tausende-demonstr...

 

(SPD und Grüne mit DKP und Punkern)

Frankfurt

Demonstration

Linke Gruppen rufen zur Großkundgebung gegen Rechts auf

http://www.fnp.de/lokales/frankfurt/Linke-Gruppen-rufen-z...

 

(Grüne mit MLPD)

Offener Brief

CSU wirft Schulze gemeinsame Sache mit Linksextremisten vor

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/csu-wir...

 

Dresden: Tausende Menschen demonstrieren gegen Pegida

https://www.zeit.de/video/2018-10/5851553806001/dresden-t...

 

Wird Freiburg instrumentalisiert? Ja, mit guten Gründen!

https://www.achgut.com/artikel/wird_freiburg_instrumental...

 

Faktencheck Freiburg: Von „friedlich“ bei linken Gegendemos keine Spur

http://www.pi-news.net/2018/10/faktencheck-freiburg-von-f...

 

(Gleichgeschaltete Kunstszene)

"Künstler mit Herz": Reaktion auf das AfD-Ergebnis

Ein Video gegen die AfD, gedreht von der Initiative "Künstler mit Herz" und auf Facebook mehr als 2,6 Millionen Mal geklickt: Das war vor der Wahl. Und jetzt? Danach? Den Protestwählern den Wind aus den Segeln nehmen, sagt Liedermacher Roland Hefter.

https://www.br.de/nachrichten/kultur/roland-hefter-bayern...

 

(Linke Staatskünstler)

Vor der Landtagswahl in Hessen

Künstler rufen zur Wahl von Thorsten Schäfer-Gümbel auf

Mehr als 100 Künstler und Kulturschaffende haben wenige Tage vor der hessischen Landtagswahl ihre Unterstützung für SPD-Spitzenkandidat Thorsten Schäfer-Gümbel bekundet

https://www.monopol-magazin.de/kuenstler-rufen-zur-wahl-v...

 

Niedersachsen

Osnabrücker Asta verteilt Stoffbeutel mit linksextremer Parole

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/osnabru...

http://www.pi-news.net/2018/11/fuer-deutschland-keinen-fi...

 

(Prozesse gegen Lügenpresse)

Café Schnellroda und Prozeßverläufe

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59687/cafe-schnellroda-und-prozessve...

 

Politisch Motivierte Kriminalität

Hitlergrüßender Afghane läßt rechte Straftaten wachsen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/hitlerg...

 

Auch rote Farbe an weiterem Denkmal

Unbekannte sprühen Hammer und Sichel an Bremer Dom

https://www.weser-kurier.de/bremen/bremen-stadt_artikel,-...

 

Weitere beschmiert und zerstört

AfD-Wahlplakate in Heusenstamm angezündet

https://www.op-online.de/region/heusenstamm/heusenstamm-p...

 

Götz Kubitschek in Frankfurt überfallen

Der umstrittene Verleger Götz Kubitschek ist vor einer Pizzeria beschimpft und angegriffen worden.

https://www.nzz.ch/international/goetz-kubitschek-in-fran...

 

Frankfurt

Überfall auf Verlegerpaar Kubitschek und Kositza

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/ueberfa...

 

Resultat von Hetze gegen alles, was „rechts“ ist

Überfall auf Kubitschek und Kositza in Frankfurt hat viele Mittäter

http://www.pi-news.net/2018/10/ueberfall-auf-kubitschek-u...

 

Climate March Tübingen

Nach Gewalt-Aufforderung: Boris Palmer rüffelt Antifa

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/nach-ge...

 

Politisch motivierte Gewalt

Linksextreme feiern Farbanschlag auf Steinbachs Wohnhaus

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/linksex...

http://www.pi-news.net/2018/10/farbanschlag-auf-haus-von-...

 

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EINWANDERUNG / MULTIKULTURELLE GESELLSCHAFT

 

Vorstoß zum Nationalfeiertag

Migrantenverbände fordern „Tag der deutschen Vielfalt“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/migrant...

 

Spurwechsel

Schleusenöffnungsgesetz

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/schleusen...

 

AfD-Bundestagsabgeordnete über einen verhängnisvollen UN-Plan

Der „Globale Pakt für Migration“ ist eine große Gefahr für Deutschland

http://www.pi-news.net/2018/10/der-globale-pakt-fuer-migr...

 

Österreichs Regierung erwägt Ausstieg aus UN-Migrationspakt

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/oesterreich...

 

UN-Migrationspakt

Auch Österreich macht nicht mit

https://www.tagesschau.de/ausland/migrationspakt-103.html

 

(UN-Migrationspakt)

Unfairer Journalismus

Wir verwahren uns gegen eine durch nichts gerechtfertigte Unterstellung

https://www.tichyseinblick.de/daili-es-sentials/wir-verwa...

 

Der Große Austausch als „Verschwörungstheorie“

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59515/der-grosse-austausch-als-versc...

 

„Vorurteile und Panikmache“

Migranten-Journalisten kritisieren „Bild“-Berichterstattung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/migrant...

 

Meuternde Fluggäste

England: Passagiere verhindern Abschiebung eines Vergewaltigers

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/england-pas...

 

(Luftnummer)

Asylpolitik

Seehofer-Erlaß führt zu drei Zurückweisungen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/seehofe...

 

„Spurwechsel“ in der Flüchtlingspolitik

Handwerkspräsident fordert Bleibeperspektive für abgelehnte Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/handwerkspraesident-fordert-bleibeperspektive-fuer-abgelehnte-asylbewerber/

 

Vor Abstimmung im Rathaus lautstarkes Skandieren für Seenotrettung

Video: Junge Migrationsfanatiker in Münster fordern mehr „Flüchtlinge“

http://www.pi-news.net/2018/09/video-junge-migrations-fan...

 

(Selbst zahlen möchten sie nicht)

Nordrhein-Westfalen

Essener Flüchtlingsbürgen sollen zahlen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/essener...

 

AfD-Anfrage

Arbeitslose Ausländer verursachen Wohnkosten in Milliardenhöhe

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/arbeits...

 

„Seenotrettung“

Kardinal Marx spendet 50.000 Euro an „Mission Lifeline“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/kardina...

 

Geld für neues Flüchtlingsschiff

Fantastische 4 spenden 30.000 Euro an „Mission Lifeline“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/fantast...

 

Diskussion über Erdogan-Besuch

Erhellendes vom AKP-Mann

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/erhellendes-v...

 

Flüchtlinge und Hidschab-Trägerinnen sollen Polizisten werden

https://philosophia-perennis.com/2018/09/23/fluechtlinge-...

 

Schleswig-Holstein will Migrantenanteil im öffentlichen Dienst erhöhen

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/schlesw...

 

Darmstadt

Durch Versorgungsschacht Flüchtlinge fliehen beim Toilettengang aus Abschiebegefängnis

https://www.hessenschau.de/panorama/fluechtlinge-fliehen-...

 

(Ismail Tipi)

Wahlplakate von CDU-Landtagsabgeordnetem beschmiert

„Gezielter Angriff auf meine Person“

https://www.op-online.de/region/dietzenbach/dietzenbach-w...

 

Sonntagsheld (79) – Schlag ins Gesicht für den Rechtsstaat

Till-Lucas Wessels

„Der Bayer schlägt genauso zu wie der Eritreer“

https://sezession.de/59475/sonntagsheld-79-schlag-ins-ges...

 

Ulm: Massenschlägerei am Busbahnhof – Zeugen sprechen von bis zu 40 jungen Männern

https://www.epochtimes.de/politik/deutschland/massenschla...

 

Nordrhein-Westfalen

Gericht verhängt Haftstrafen gegen bulgarische Gruppenvergewaltiger

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gericht...

 

Volksfest in Weimar

Ausländische Täter belästigen Frau und verletzen ihren Freund

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/auslaen...

 

Köln: Geiselnehmer soll sich als IS-Mitglied bekannt haben

Nach der beendeten Geiselnahme am Kölner Bahnhof schließt die Polizei einen terroristischen Hintergrund nicht aus. Der Verdächtige soll Gaskartuschen gehortet haben.

https://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2018-10/ko...

 

Ermittler prüfen terroristischen Hintergrund

Köln: Geiselnehmer ist polizeibekannter Asylbewerber

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/koeln-g...

 

Spektakulärer Goldmünzen-Raub

Staatsanwaltschaft erhebt Anklage gegen drei Tatverdächtige

http://www.spiegel.de/panorama/justiz/goldmuenzen-diebsta...

 

Fürstenfeldbruck

10.000 Euro Sachschaden

Großeinsatz mit Hubschrauber nach Auseinandersetzung in Erstaufnahmeeinrichtung

https://www.kreisbote.de/lokales/fuerstenfeldbruck/grosse...

Köthener Todesfall: Anklage gegen Afghanen erhoben

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/koethen...

 

Frankfurt

Anklage: Ex-Freundin mit Kabel von Haarglätter erdrosselt?

http://www.fnp.de/rhein-main/Anklage-Ex-Freundin-mit-Kabe...

 

Festnahmen nach Sexualdelikt

Iraner und Afghane vergewaltigen geistig beeinträchtigte Frau

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/iraner-...

 

Gruppenvergewaltigung in Freiburg: Sieben Syrer sitzen in U-Haft

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/gruppen...

 

Polizei nimmt zwei Afghanen in Gewahrsam, ein weiterer flüchtet

Zwei Frauen in Cottbuser Innenstadt sexuell belästigt

https://www.lr-online.de/lausitz/cottbus/zwei-frauen-in-c...

 

Zeugen gesucht

Frau wird von drei Männern überfallen

Burgsteinfurt - Eine junge Frau ist am Mittwochvormittag in Burgsteinfurt von drei bisher unbekannten Tätern beraubt worden.

https://www.wn.de/Muensterland/Kreis-Steinfurt/Steinfurt/...

 

Brutaler Überfall am Klinikum Nord – Dortmunderin (54) schwer verletzt

https://www.rundblick-unna.de/2018/10/24/brutaler-ueberfa...

 

Bedroht, angegriffen und geschlagen

Brutale Überfälle auf Frauen in Frankfurt

https://www.op-online.de/region/frankfurt/brutale-ueberfa...

 

Das sind die Täter, die den Leipziger Straßenbahnfahrer vermöbelt haben

https://www.tag24.de/nachrichten/oeffentlichkeitsfahndung...

 

Somalier sticht mit Messer in Schweriner Bus zu

https://www.nordkurier.de/mecklenburg-vorpommern/somalier...

 

Wachmann verletzt

Blutige Wunde nach Flaschenwurf auf Hettstedter Zwiebelmarkt

https://www.mz-web.de/hettstedt/wachmann-verletzt-blutige...

 

Bielefeld

Fremder fragt in Bielefeld nach dem Weg - und wird von Räubern bewusstlos geprügelt

https://www.nw.de/lokal/bielefeld/heepen/22277621_Fremder...

 

Gelsenkirchen: Fünf Unbekannte beleidigen Jugendlichen an Haltestelle – dann schlagen sie ihn vor den Augen seiner Freundin zusammen

https://www.derwesten.de/staedte/gelsenkirchen/gelsenkirc...

 

Backnang       

Unbekannter schlägt auf 72-Jährigen ein     

https://www.zvw.de/inhalt.backnang-unbekannter-schlaegt-a...

 

Stephansposching

Video: Großeinsatz in Außenstelle des Ankerzentrums bei Plattling

https://www.pnp.de/mobile/?cid=3115739

 

In Italien : Zwei Festnahmen nach dem Tod einer Jugendlichen

http://www.faz.net/aktuell/gesellschaft/kriminalitaet/in-...

http://www.pi-news.net/2018/10/italien-unter-schock-16-ja...

 

Er verging sich an Frauen und Tieren

Freiburger Polizei nimmt Sextäter fest

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/freibur...

 

Täter in Untersuchungshaft

Bericht: Afghanen vergewaltigen 15jährige in München

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/bericht...

 

Vorzeigemigrant

Flüchtlingsblogger Aras B. wegen sexueller Belästigung vor Gericht

https://jungefreiheit.de/kultur/medien/2018/fluechtlingsb...

 

LD-nov18-8.jpg

KULTUR / UMWELT / ZEITGEIST / SONSTIGES

 

Gute Architektur ist Menschenrecht! - Filmdokumentation der Frankfurter Altstadt-Tagung

https://www.youtube.com/watch?v=e5GpTyX_PG0

 

Eröffnungsfeierlichkeiten

Frankfurts Neue Altstadt ist nichts für „Modernisten“

http://www.pi-news.net/2018/09/frankfurts-neue-altstadt-i...

 

Immerather Mühle wegen Tagebau abgerissen

https://www1.wdr.de/nachrichten/rheinland/immerather-mueh...

 

(Kolonialismusvorwürfe nach 100 Jahren)

Humboldt-Forum Berlin

In Deutschland reißt ein neues Museum alte Wunden auf

https://www.nytimes.com/2018/10/12/arts/design/humboldt-f...

 

Museum der Bildenden Künste

Orbán: Kulturelle Vergangenheit schützen

Inmitten des europäischen Kulturkampfes müssen wir jetzt unsere kulturelle Vergangenheit, Identität und Souveränität schützen, erklärte Ministerpräsident Viktor Orbán am Dienstag bei der feierlichen Eröffnung des modernisierten Museums der Bildenden Künste am Budapester Heldenplatz.

https://www.budapester.hu/2018/10/30/orban-kulturelle-ver...

 

Kritik an der Bauhaus-Architektur

https://www.sfa.de/files/Buero/Veroeffentlichung/Zeitschr...

 

Warum schöne Dinge uns glücklich machen - Schönheit erklärt

https://www.youtube.com/watch?v=-O5kNPlUV7w

 

Barcelonas Wahrzeichen, die Kathedrale Sagrada Familia, kann offiziell fertiggestellt werden. Die Stadt hat der Kirche die Genehmigung erteilt – 130 Jahre nach Baubeginn.

https://www.swr3.de/aktuell/nachrichten/Sagrada-Familia-b...

 

(Angebliche Diskriminierung von Frauen...)

Staatssekretäre

Was Hänschen nicht bremst, twittert Göring-Eckardt nimmermehr

von Boris T. Kaiser

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/was-haens...

 

Antrag von Grünen und Rosa Liste

München verbietet angeblich sexistische Werbung

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/muenche...

 

(Die nächste Anti-Rechts-/Anti-AfD-Schmonzette)

Neulich in der ARD: „Die Story“

Wenn der WDR eine Serie politischer Dokumentationen für ARD „Die Story“ nennt - was wird dann daraus?

https://sezession.de/59513/neulich-in-der-ard-die-story

 

Gniffke und Frey bei der AfD

ARD und ZDF zu Gast in Dunkeldeutschland

von Fabian Schmidt-Ahmad

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/ard-und-z...

 

(Verein Neue Deutsche Medienmacher)

Ziel ist die Eroberung der „Migrationsvielfalt“ in den Redaktionsstuben

Merkels 5. Kolonne lebt von Staatsknete

http://www.pi-news.net/2018/10/merkels-5-kolonne-lebt-von...

 

(Abgestumpfte Medien)

Innere Sicherheit

Fahrlässig herbeigeführt

von Michael Paulwitz

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/fahrlaess...

 

Insider-Report von Bernhard Riegler

Mein irres Date mit der ORF-Lady: In der Welt der linken Schickeria

https://www.wochenblick.at/mein-irres-date-mit-der-orf-lady-in-der-welt-der-linken-schickeria/

 

(Negative Klischees zu Burschenschaften im öffentlich-rechtlichen Fernsehen)

Sonntagsheld (80) – Wo sind sie, die vom breiten Stein…

...nicht wankten und nicht wichen?

https://sezession.de/59506/sonntagsheld-80-wo-sind-sie-di...

 

(Ein linkes Magazin weniger)

Musikzeitschrift "Spex" wird eingestellt

https://www.zeit.de/kultur/musik/2018-10/popkultur-spex-z...

 

Konservative Revolution

Anschwellender Revolutionsgesang (1/2)

Über die neuen und alten Rechten

https://www.deutschlandfunk.de/konservative-revolution-anschwellender-revolutionsgesang-1-2.1184.de.html?dram:article_id=426551

 

Konservative Revolution

Anschwellender Revolutionsgesang (2/2)

Über die neuen und alten Rechten

https://www.deutschlandfunk.de/konservative-revolution-anschwellender-revolutionsgesang-2-2.1184.de.html?dram:article_id=426640

 

Philip Stein / Identitäre Bewegung - Europa Nostra in Dresden

https://www.youtube.com/watch?v=jGQpaWUCGM0

 

Götz Kubitschek / Identitäre Bewegung - Europa Nostra in Dresden

https://www.youtube.com/watch?v=Taz6lf9mOQc

 

Martin Sellner / Identitäre Bewegung - Europa Nostra in Dresden

https://www.youtube.com/watch?v=q8Htg24zW6c

 

Hängt die Weißen!

Martin Lichtmesz

Während Wolfgang Schäuble am 3. Oktober zu "mehr Zusammenhalt in einer offenen Gesellschaft" aufrief, ...beklagten mehrere Einwandererverbände, daß die deutsche Einheit „aus einer rein weißen Sicht“ betrachtet werde.

https://sezession.de/59466/haengt-die-weissen

 

"Deutschland spricht": "Du bist auch ein guter Kerl"

Zwei Männer, beide 50 Jahre alt, beide in Hannover geboren und geblieben. Der eine vertritt neurechte Ideen, der andere wählt grün. Gibt es noch etwas, das sie verbindet?

https://www.zeit.de/gesellschaft/2018-09/deutschland-spricht-dirk-gieselmann-diskussion-hannover/komplettansicht

 

Warum muss es Populismus sein?

von Alexander Gauland

http://www.faz.net/aktuell/politik/inland/alexander-gaula...

 

Wie viel Hitler steckt in Gauland? Ein Gastbeitrag des AfD-Chefs in der «FAZ» löst Empörung aus

https://www.nzz.ch/feuilleton/wieviel-hitler-steckt-in-ga...

 

Interview mit Ida-Marie Müller

„Die Heuchelei und die Realitätsferne widern mich schon lange an“

https://jungefreiheit.de/politik/deutschland/2018/die-heu...

 

Rettet den Umweltschutz vor den Linken

https://www.blauenarzisse.de/rettet-den-umweltschutz-vor-...

 

Der Historikerverband und die Gefährdungen der Demokratie

von Martin Lichtmesz

https://sezession.de/59462/der-historikerverband-und-die-gefaehrdungen-der-demokratie

 

Europaparlament

Britischer Abgeordneter vergleicht Nazis mit Sozialisten

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/britischer-...

 

(Das immer gleiche "Kunstwerk" auf politisch korrekter Wanderschaft)

„Die Wölfe sind zurück?“

Wegen AfD: Mahnwache gegen rechte Hetze kommt nach Cottbus

https://jungefreiheit.de/kultur/gesellschaft/2018/wegen-a...

 

(Das nächste Politisch korrekte Kunstprojekt, von der Presse breitgetreten)

Flüchtlingsschicksale erlebbar machen

Aktion Moving People: Asylkreis verteilt Plastikfiguren auf dem Darmstädter Ludwigsplatz, die Erlebnisse erfahrbar machen.

https://www.echo-online.de/lokales/darmstadt/fluchtlingsschicksale-erlebbar-machen_19095122

https://www.movingpeople.nu/

 

(Dieser Kelch scheint an Kassel vorüber gegangen zu sein.)

Umstrittenes Kunstwerk : documenta-Obelisk muss weichen

http://www.faz.net/aktuell/rhein-main/kassel-laesst-docum...

https://www.hessenschau.de/kultur/documenta-obelisk-in-ka...

 

(Der nächste Pseudo-Künstler beruft sich für seine menschenverachtenden Beleidigungen auf die Kunstfreiheit)

Türkisches Generalkonsulat übte Druck aus

Wegen Erdogan-Bild: Drohungen gegen Duisburger Kunsthalle

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/wegen-erdogan-bild-d...

 

(Alt 68er-Thesen bei der Verleihung des Friedenspreises des Deutschen Buchhandels)

Friedenspreis des Deutschen Buchhandels

Die Erinnerungskultur liegt Aleida und Jan Assmann am Herzen

Aleida und Jan Assmann erhielten den Friedenspreis des Deutschen Buchhandels - Für "Vogelschiss"-Thesen haben sie nichts übrig

https://www.rnz.de/kultur-tipps/kultur-regional_artikel,-...

 

«Der Mensch lässt sich nicht beliebig zurichten»

Freiheit endet da, wo der Staat für das Glück der Bürger sorgen will, sagt Jörg Baberowski. Im Gespräch erzählt der Berliner Historiker, wie er vom Linken zum Liberal-Konservativen wurde.

https://www.nzz.ch/feuilleton/der-mensch-laesst-sich-nich...

 

Britischer Komiker verteidigt freie Rede

Rowan Atkinson: Recht auf Beleidigung gehört zur Meinungsfreiheit

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/rowan-atkinson-recht...

 

Kultfigur

Die Simpsons: Apu muß der Political Correctness weichen

https://jungefreiheit.de/debatte/kommentar/2018/die-simps...

 

(Der nächste künstlich aufgebauschte „Rechtsextremismus-Skandal“...)

C&A hatte Nazi-Pullover für Kinder im Sortiment

https://www.gmx.net/magazine/panorama/nazi-pullover-kinde...

 

(Die Wirtschaft will den großen Austausch fördern. Werden solche Diversity-Debatten auch bei der Werbung in afrikanischen Ländern geführt? Zu wenige Weiße?)

Mehr Vielfalt

Outdoor-Hersteller entschuldigt sich für zu viele weiße Models

https://jungefreiheit.de/politik/ausland/2018/outdoor-her...

Auf der Werbeseite der Firma wurde das neue Konzept schon umgesetzt:

https://www.mec.ca/en/

 

Buchmessen-Ausbeute (2): Höcke, Trio, Lengsfeld

von Götz Kubitschek

https://sezession.de/59555/buchmessen-ausbeute-2-hoecke-t...

 

Die bürgerliche Mitte und die Gleichheit I

https://sezession.de/59532/die-buergerliche-mitte-und-die...

 

Die bürgerliche Mitte und die Gleichheit II

https://sezession.de/59534/die-buergerliche-mitte-und-die...

 

Wie sich Spanien gegen den Liberalismus stemmte

https://www.blauenarzisse.de/wie-sich-spanien-gegen-den-l...

 

(Bizarr und geschmacklos)

Tova Ringer ist «Miss Holocaust Survivor»

https://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/infoline_nt/bouleva...

https://www.focus.de/wissen/mensch/tova-ringer-93-jaehrig...

 

Amazon hat einen Shop mit völlig neuem Konzept eröffnet — und viele Kunden sind verwirrt

https://www.businessinsider.de/amazon-hat-einen-shop-mit-...

 

Wissenschaftler: Smartphone-Sucht korreliert mit Spielsucht

https://www.heise.de/newsticker/meldung/Wissenschaftler-S...

 

Gestörte Gehirn-Entwicklung : Forscher für Smartphone-Nutzung erst ab 18 Jahren

https://rp-online.de/leben/gesundheit/medizin/manfred-spi...

 

Genetik: Sie werden, was sie sind

Eltern können auf die Persönlichkeit ihrer Kinder kaum Einfluss nehmen. Jahrzehntelange Forschungen zeigen: Die wichtigsten Charaktermerkmale von Menschen sind von der Geburt an festgelegt – sagt der Verhaltensgenetiker Robert Plomin.

https://www.zeit.de/2018/41/genetik-kinder-verhalten-erzi...

https://www.finanznachrichten.de/nachrichten-2018-10/4492...

 

Weltwoche-Veranstaltung

Sarrazin sieht Europa auf dem Weg zum islamischen Kontinent

https://jungefreiheit.de/kultur/2018/sarrazin-sieht-europ...

 

Sinead O'Connor ist zum Islam konvertiert – und hat einen neuen Namen

https://www.gmx.net/magazine/unterhaltung/stars/sinead-oc...

samedi, 10 novembre 2018

Fascistométrie et rééducation des masses...

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Fascistométrie et rééducation des masses...

par François-Bernard Huyghe

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com 

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de François-Bernard Huyghe, cueilli sur son site Huyghe.fr et consacré aux tentatives, grossières, du système politico-médiatique d'assimiler la vague populiste à une résurgence du fascisme... Spécialiste de la guerre de l'information, François Bernard Huyghe, auteur de nombreux livres, a récemment publié La désinformation - Les armes du faux (Armand Colin, 2015) et Fake news - La grande peur (VA Press, 2018).

Fascistométrie et rééducation des masses

Les années trente reviennent, paraît-il. Certes les esprits tatillons, très « vieux monde », pourraient trouver quelques différences mineures : une guerre mondiale encore fraîche avec ses millions de morts et ses anciens combattants au désespoir, une crise économique pré-keynésienne notamment dans une Allemagne ruinée et saisie par un chute folle de la monnaie, des revendications territoriales (ou des occupations) entre pays européens, le péril bolchévique qui terrifiait sur fond de grèves ou d’émeutes, des gens armés en chemise de couleur se battant partout, les puissances d’une Europe divisée reposant sur leur colonies, guère de concurrence économique d’Asie mais aussi guère d’État providence, réarmement partout, des migrations essentiellement inter-européennes, des sociétés encore largement chrétiennes et rurales, un nationalisme assumé par les classes dirigeante à rebours ce qu’elles professent aujourd’hui, des gouvernements très instables, la montée de partis politiques totalitaires s’assumant comme tels… Passons.

Chacun a bien compris qu’Emmanuel Macron jouait sur le point Godwin en nous suggérant un quasi retour du fascisme contre lequel il serait le dernier rempart. Fascisme est pour le moins un terme polysémique et nous nous sommes livrés à un petit test comparatif. En Italie puisque l’épouvantail Salvini est si souvent évoqué.

Prenons d’abord un définition « classique » par Umberto Eco qui, en 1995, énonce quatorze caractéristiques sinon de tous les fascismes, du moins du fascisme comme « ur-fascsimo », archétype (plutôt un schéma d’un fascisme absolu ou poussé à l’extrême, même si chaque fascisme particulier diverge légèrement par rapport à lui) :

- Culte de la tradition
- Refus du monde moderne
- Culte de l’action pour l’action
- Refus de l’esprit critique
- Culte de l’unité du peuple
- Appui sur les classes moyennes 
- Obsession du complot
- Exaltation de la lutte contre un ennemi surpuissant
- Rejet de tout pacifisme comme trahison
- Élitisme de masse (notre communauté est supérieure)
- Culte du héros
- Machisme
- Droits des peuples contre droits des individus
- Recours à un néo-langage porteur de forts contenus idéologiques

Nous pourrions discuter chacun de ces points et nous demander plus en détail lesquels s’appliqueraient au stalinisme ou au maoïsme et lesquels seraient vraiment typiques de Salvini. Mais admettons qu’il s’agit d’un idéal-type, de tendances poussées à l’extrême et reconnaissons qu’Eco propose au moins des catégories significatives.

Petite comparaison avec un texte qui fait grand bruit en Italie vingt-trois ans plus tard L’Espresso publie en ligne un test intitulé « fascistometro » donc destiné à mesurer le degré de fascisme du lecteur suivant son nombre de réponses positives ou d’approbation à 56 affirmations. Ces affirmations que nous n’avons pas la place de reproduire ici peuvent apparaître comme de bon gros lieux communs, mais sont présentés par l’hebdomadaire centriste comme autant d’étapes sur le chemin qui nous mènerait aux années les plus sombres.

Quelques exemples :
- l’Italie est un pays ingouvernable
- Il nous faudrait un régime présidentiel
- Les journalistes sont tous au service du pouvoir
- Je vous rappelle que ces gens-là votent
- Il faudrait les recenser
- Je pense à nos garçons des forces armées
- C’est facile de parler quand on est bien au chaud
- Un pays sans frontière n’est pas un pays.
- Etc.

Le lecteur pourra consulter la liste complète, et, s’il le veut, procéder au test. On lui accordera que les phrases ne sont pas d’une immense finesse (cela dit : essayez d’inverser - un pays sans frontière est un pays, l’Italie est un pays gouvernable, je ne pense pas à nos garçons des forces armées, c’est courageux de parler quand on est bien au chaud- et faites vous des copains…) . Certes, nous ne cherchons pas à démontrer que les rédacteurs de l’Espresso (la romancière M. Murgia qui a rédigé le test) sont légèrement moins fins que l’auteur du « Nom de la rose ». Il y a une terrible différence de registre. Analyser le fascisme pour Eco, c’est penser quelques catégories fondamentales d’où découlent des attitudes. Pour L’Espresso c’est criminaliser des phrases de bistrot, avec une bonne dose de mépris de classe. C’est accessoirement culpabiliser des réactions populaires spontanées pour y dénoncer le germe de la nouvelle lèpre. Le fascisme le produit spontané de la niaiserie des masses : difficile de faire plus contre-productif.
Du reste, Mme Murgia publie en ce moment avec H. Janeczek intitulés « Attention au fascisme qui vit en vous ». L’idée est claire. Nous sommes tous potentiellement fascistes. Racismes et violences sont universels (ce serait donc une pulsion de nature et non une construction de quelques cultures dominantes ?). Il faut donc apprendre à s’autoanalyser et à s’autodiscipliner. Dressage et repentance. Le problème du fascisme n’est pas un problème politique, c’est un problème psychanalytique.Vigilance, camarades, dressons un barrage contre les pulsions des masses.

Proposition de test pour L’Espresso :
« Si vous étiez un fasciste désireux de gagner les prochaines élections que feriez vous aux électeurs ?

A) Je leur enverrais des gens en uniforme leur parler de dieux antiques, de mort au combat, de mobilisation totale du peuple tout entier, de la prochaine guerre à entreprendre contre un adversaire surpuissant...
B) Je leur ferais lire L’Espresso pour les persuader que ceux qui souhaiteraient plus d’emplois pour leurs concitoyens ou qui critiquent les fonctionnaires sont des nôtres : la preuve que le ventre est encore fécond d’où est sortie la bête immonde
C) je traduis le clip gouvernemental français (évoqué à l’article précédent)
D ) Je reprends les slogans psys de Mai 68 sur la libération de la parole et je crie « à bas le Surmoi ».

François-Bernard Huyghe (Huyghe.fr, 3 novembre 2018)

vendredi, 09 novembre 2018

Le Brésil de Bolsonaro et les relations internationales

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Le Brésil de Bolsonaro et les relations internationales

par Romain Migus 

Ex: http://www.zejournal.mobi

Ca y est. «Ele foi eleito presidente». Il est élu. Lui, c’est Jair Messias Bolsonaro, le nouveau président du Brésil. Ces derniers jours, impossible d’échapper aux différents commentaires – généralement d’indignation – qui accompagnent le résultat des élections présidentielles dans la 8e puissance mondiale.

Cette effervescence médiatique autour du nouveau président brésilien s’explique par deux phénomènes. D’une part, elle est en partie motivée par la déferlante actuelle de nouveaux acteurs populistes conservateurs sur la scène politique occidentale. Jair Bolsonaro viendrait en effet confirmer une tendance actuelle à la contestation apparente d’un ordre politique qui allait de soi, il y a encore quelques années.

D’autre part, le retentissement de l’élection de cet homme politique, aux déclarations aussi violentes que controversées, est aussi dû au poids que représente ce pays-continent au niveau international. Or qu’en est-il vraiment ? La marche du monde va-t-elle être bouleversée par l’accession au pouvoir de Jair Bolsonaro ?

Que change l’arrivée de Jair Bolsonaro au pouvoir ?

Durant la première décennie du XXIe siècle, l’Amérique Latine s’était dotée d’organismes supranationaux dont le but était de renforcer l’intégration et la coopération entre les pays latino-américains. Une vision indépendante qui permettait de bâtir des solutions communes hors de l’ingérence de Washington. La construction d’un monde multipolaire, et l’édification d’une diplomatie Sud-Sud visant à l’élaboration de politiques conjointes en matière de finances, de développement, d’agriculture, d’énergie et de commerce, ont été l’horizon commun de la plupart des pays latino-américains durant la décennie précédente. Durant cette période, le Brésil de Lula a joué un rôle prépondérant dans la construction de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), de la  Communauté d’Etats latino-américains et caribéens (Celac), ou encore du forum bi-régional Amérique du Sud-Afrique (ASA), qui regroupait 55 pays d’Afrique et 12 d’Amérique du Sud.

Ce panorama régional était déjà largement écorné avant l’élection de Jair Bolsonaro. Sous les coups de butoir d’une droite décomplexée, qui a rongé son frein pendant une décennie, l’Unasur traverse une crise sans précédent. Six pays sur les douze qui la composent (dont le Brésil) ont fait connaître leur souhait de suspendre leur participation à cet organisme (1). Quand au Forum ASA, il est au point mort et n’a plus tenu de réunion plénière depuis 2013.

Comment en est-on arrivé là ? Les raisons sont avant tout politiques. L’arrivée au pouvoir de plusieurs gouvernements de droite a changé la donne. Ces gouvernements, dont la ligne politico-économique renoue avec le néolibéralisme, préfèrent établir des traités économiques bilatéraux ou des accords commerciaux régionaux – comme l’Alliance du Pacifique rassemblant le Chili, le Pérou, la Colombie et le Mexique – plutôt que de parier sur la coopération comme moteur du développement régional. Jair Bolsonaro s’insère dans cette dynamique et il y a fort à parier que son élection mettra un coup d’arrêt aux organismes de coopération régionale, ainsi qu’à la dynamique des relations Sud-Sud.

Même s’il existe, pour l’instant, plus d’indices que de propositions programmatiques chez le nouveau président brésilien, on peut d’ores et déjà déceler une certaine cohérence entre son programme économique ultra-libéral et sa vision internationale. Tout comme il rejette toute régulation de l’économie par les secteurs étatiques, il n’acceptera aucune contrainte internationale qui pourrait aller à l’encontre de la réalisation de son projet politique.

Ce qui est choquant n’est pas tant la réaffirmation de la souveraineté brésilienne sur les 3/5e de la forêt amazonienne, que son projet politique et économique aux antipodes des préoccupations écologiques internationales

C’est dans cette optique qu’il faut comprendre sa position par rapport à l’Accord de Paris. Jair Bolsonaro a réaffirmé qu’il n’en sortirait pas à la condition qu’aucune contrainte écologique extérieure n’entrave son projet de développement de l’agro-industrie, de l’élevage intensif et de l’industrie minière dans la région amazonienne.

Ce qui est choquant n’est pas tant la réaffirmation de la souveraineté brésilienne sur les 3/5e de la forêt amazonienne, que son projet politique et économique aux antipodes des préoccupations écologiques internationales (2). Le futur nous dira qui gagnera ce bras de fer. L’Accord de Paris résistera-t-il à la sortie du Brésil après celle des Etats-Unis ? Ou tout sera-t-il fait pour éviter une sortie du géant sud-américain ? La réponse semble déjà faire partie de la question.

Les positions de Jair Bolsonaro nous rappellent surtout qu’aucun traité ou organisme international ne réussit à s’imposer aux choix politiques et économiques d’une nation souveraine, si détestables qu’ils puissent nous paraître.

Il en a été de même par le passé lorsque les gouvernements de gauche d’Amérique latine ont fait capoter l’Accord de libre-échange pour les Amériques (3) ou lorsque le Venezuela décida de se retirer de la Communauté andine des nations, sans que le ciel ne lui tombe sur la tête. En dernier lieu, le dépositaire de la souveraineté reste le peuple et son expression électorale. A moins de remettre en cause le principe de démocratie représentative, mais ceci est un autre sujet.

Relations ambiguës avec la Chine

Quelle peut être la marge de manœuvre du nouveau président brésilien face à la Chine ? Durant sa campagne, Jair Bolsonaro a multiplié les déclarations hostiles et provocantes contre la grande nation asiatique. Sa volonté de s’aligner sur la diplomatie de Washington pourrait laisser penser qu’un virage diplomatique drastique pourrait être opéré.

Les relations de Brasilia avec Beijing devront se faire sous l’angle du pragmatisme économique et non de l’idéologie

Néanmoins, la réalité des liens entre la Chine et le Brésil devrait pousser le nouveau chef d’Etat à une position plus pragmatique, surtout à court et moyen terme, le mandat présidentiel ne durant que quatre ans. En effet, 54 milliards de dollars ont été investis par les Chinois sur une centaine de projets de 2003 à 2018. Le gouvernement non élu de Michel Temer, peu suspect de sympathie pour le communisme ou le monde multipolaire a, sur la seule année 2017, porté les investissements du géant asiatique à 10,8 milliards de dollars. Ni les Etats-Unis, ni l’Europe n’étant en mesure de constituer une alternative crédible à cet investissement massif, les relations de Brasilia avec Beijing devront se faire sous l’angle du pragmatisme économique et non de l’idéologie.

Même si le Brésil pourra restreindre certains investissements chinois, tourner le dos aux Brics (4) ou à la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, dont le Brésil fait partie, reste peu probable sinon suicidaire pour son économie. De même, il ne semble pas vraisemblable que le Brésil s’isole du projet de Nouvelle route de la soie en Amérique Latine, négocié au sein du Forum Celac-Chine, laissant ainsi des concurrents régionaux profiter des avantages tirés de tels accords.

Qui plus est, si les exportations brésiliennes vers la Chine représentaient à peine 2% avant l’arrivée de Lula au pouvoir, elles totalisent en 2018, 26% du total des exportations, principalement dans le domaine de l’agro-business, l’un des piliers du soutien au nouveau président brésilien. Si le Brésil est en droit de diversifier les pays où il exporte, via l’accord Union européenne-Mercosur, par exemple, le marché chinois apporte un débouché bien plus sûr et stable pour ses produits que ne pourrait l’être l’Europe ou les Etats-Unis, régions du monde où commence à s’agiter l’étendard du protectionnisme économique.

Le Venezuela

L’un des thèmes récurrents de la campagne de Bolsonaro a été le Venezuela. Rien d’étonnant. Depuis quelques années, le pays bolivarien s’invite en guest-star de nombreux processus électoraux à travers le monde. Du Chili à l’Espagne en passant par l’Argentine, la France et même les Etats-Unis, une campagne électorale ne semble pas être aboutie sans qu’une référence au modèle chaviste soit utilisée par les candidats de droite pour stigmatiser leurs adversaires politiques.

Jair Bolsonaro n’a pas fait exception à cette règle, vociférant tout au long de la campagne qu’il mettrait tout en œuvre pour que «le Brésil ne devienne pas un autre Venezuela». Nul doute que le nouveau président brésilien augmentera la pression politique et diplomatique contre son voisin. L’échange téléphonique entre Mike Pompeo et le nouveau président du Brésil au lendemain de son élection va dans ce sens. Le secrétaire d’Etat étasunien ayant évoqué une nécessaire coordination entre les deux pays sur la question du Venezuela.

Le Venezuela deviendra un argument de change dans les relations qu’entretiendra Jair Bolsonaro et son équipe avec l’administration Trump, fervent opposant au gouvernement de Nicolas Maduro

Dans ce contexte, comment interpréter les déclarations de certains proches du nouveau président ? Son fils Eduardo, ainsi que le général Augusto Heleno y Luiz Philippe de Orleans, pressentis pour occuper respectivement le ministère de la Défense et celui des Affaires étrangères ont laissé entendre qu’une intervention militaire contre le pays bolivarien n’était pas à exclure. Si Jair Bolsonaro s’est lui même défendu de toute aventure guerrière, il paraît évident que le Venezuela deviendra un argument de change dans les relations qu’entretiendront Jair Bolsonaro et son équipe avec l’administration Trump, fervent opposant au gouvernement de Nicolas Maduro.

Il faut aussi se rappeler que l’Etat du Roraima, frontalier avec le Venezuela, est alimenté en électricité par le pays bolivarien. Dans un conflit aggravé, le Venezuela disposerait donc de la possibilité de rationner cet approvisionnement et de générer une situation chaotique dans un Etat désormais gouverné par Antonio Denarium, un partisan du président élu (5).

Une intervention du Brésil en terres bolivariennes aurait des répercussions sur tout le continent. Non seulement le Venezuela compte sur des soutiens diplomatiques ou militaires de poids (russes, chinois et cubains) mais la nouvelle doctrine militaire de ce pays, élaborée dès 2005, mise sur une stratégie adaptée aux conflits non conventionnels et à la guerre de quatrième génération.

Agresser le Venezuela reviendrait à créer une poudrière régionale et un bourbier militaire qui s’étendrait sur plusieurs années. Pas sûr que le Brésil sorte vainqueur d’un tel affrontement ni que Bolsonaro y gagne en popularité.

Israël et le Proche Orient

Jair Bolsonaro entretient des liens politiques et religieux très fort avec Israël et s’est même fait baptiser dans les eaux du Jourdain. Il a plusieurs fois rappelé son attachement à la «démocratie israélienne» qu’il considère comme un exemple à suivre. Ce faisant, il se démarque de la politique extérieure du PT qui avait reconnu l’Etat de Palestine et rappelé son ambassadeur en Israël pour protester contre l’opération Bordure Protectrice en 2014.

De la même manière, le gouvernement de Dilma Roussef s’était opposé à la nomination de Dani Dayan comme ambassadeur de Tel Aviv au Brésil. Motif invoqué : alors que le gouvernement brésilien dénonçait l’occupation de la Palestine, Dani Dayan, membre du parti extrémiste Foyer Juif, et ancien président du conseil de Yesha, qui représente les intérêts des colons israéliens, pouvait perturber les relations entre les deux pays. Une campagne de soutien au diplomate israélien avait été orchestré par la députée Geovania da Sé, membre du groupe parlementaire évangéliste à l’assemblée brésilienne, groupe parlementaire qui comptait parmi ses membres un certain Jair Bolsonaro (6).

Le « nationaliste » Bolsonaro au cours d’un discours

Suivant le mouvement initié par Donald Trump, ce dernier a annoncé le transfert de l’ambassade brésilienne à Jérusalem et a promis de fermer l’ambassade de l’Etat Palestinien, ouverte en 2016 en déclarant : «La Palestine est-elle un pays ? La Palestine n’est pas un pays, donc elle ne devrait pas avoir d’ambassade ici».

Le Brésil de Bolsonaro deviendra sans aucun doute l’un des soutiens majeurs de la politique israélienne au Proche-Orient et développera certainement des partenariats rapprochés avec l’Etat d’Israël.

Bolsonaro au-delà des maux

Le tournant géopolitique que représente l’élection de Jair Bolsonaro doit se comprendre dans son contexte régional. La direction géopolitique que prendra la nouvelle équipe dirigeante devrait peu différer de celle déjà en vigueur dans les pays latino-américains dirigés par des gouvernements néo-libéraux. En cela, il renforcera cette tendance, qui s’inscrit désormais comme un virage continental qui balaie les politiques et les avancées réalisées par les gouvernements post-libéraux du début du siècle.

Au-delà des mots et des maux, l’alignement sur les politiques de Washington dans la région, et un certain pragmatisme par rapport à la Chine, caractériseront surement le mandat du nouveau président brésilien, qui, pour mettre en œuvre sa politique autoritaire sur le plan intérieur ne pourra se payer le luxe d’être isolé diplomatiquement.

Notes:

(1) Les pays suivants ont exprimé leur souhait de suspendre leur participation à Unasur: L’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Pérou, et le Paraguay. Notons que le président équatorien a décidé de porter un sérieux coup d’arrêt à l’organisme d’intégration en décidant de récupérer ses installations situées dans la banlieue de Quito.

(2) La France dispose du 2e espace maritime au monde (Zone économique exclusive). L’écosystème dans ce territoire français est aussi d’une richesse inestimable. Doit-on pour autant renoncer à notre souveraineté sur cette zone en raison des intérêts écologiques internationaux qui en découle? 

(3) La Zone de Libre Échange entre les Amériques était un projet de libéralisation des économies et de dollarisation du continent. Principalement porté par les Etats-Unis, il fut mis en déroute grâce à l’action conjointe des gouvernements progressistes dans la région. Voir Telesur, “América Latina, a 12 años de la derrota del Alca”, 05/11/2017, https://www.telesurtv.net/news/10-anos-del-NO-al-ALCA-201...

(4) Le siège pour les Amériques de la Banque de Développement des Brics a récemment été ouverte à Brasilia par le gouvernement de droite –non élu- de Michel Temer

(5) Une intrusion armée, sous le prétexte d’une guerre humanitaire, pourrait être le prétexte pour prendre le contrôle des centrales hydro-électriques vénézuéliennes, situées juste de l’autre coté de la frontière.

(6) Voir Romain Migus, “La agenda secreta de Israel en América Latina”, Venezuela en Vivo, 30/04/2016,  https://www.romainmigus.info/2017/11/la-agenda-secreta-de...


- Source : RT (Russie)

jeudi, 08 novembre 2018

Russia, India & Iran Want to Create Alternative Trade Route to Suez Canal

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Russia, India & Iran Want to Create Alternative Trade Route to Suez Canal

mercredi, 07 novembre 2018

Le monde se dissocie discrètement des États-Unis

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Le monde se dissocie discrètement des États-Unis

Article original de Brandon Smith, publié le 9 octobre 2018 sur le site alt-market.com
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr 


… et personne n’y prête attention 
 
par Brandon Smith
 
Ex: https://versouvaton.blogspot.com


La confiance aveugle dans le dollar américain est peut-être l’un des facteurs les plus invalidants dont disposent les économistes pour évaluer notre avenir économique. Historiquement parlant, les monnaies fiduciaires sont des animaux dont la durée de vie est très courte, et les monnaies de réserve mondiales sont encore plus sujettes à une mort prématurée. Mais, pour une raison ou une autre, l’idée que le dollar est vulnérable au même sort est jugée ridicule par les médias dominants.
 
Cette illusion a aussi récemment perfusé dans certaines parties du mouvement économique alternatif, certains analystes espérant que l’Administration Trump renversera en quelque sorte plusieurs décennies de sabotage des banques centrales en seulement quatre à huit ans. Cependant, cette façon de penser exige qu’une personne ignore complètement la tendance actuelle.

Des années avant que l’on ne soupçonne l’imminence d’une guerre commerciale, de nombreux pays ont établi des accords bilatéraux qui devaient réduire le dollar comme principal mécanisme d’échange. La Chine a été un chef de file dans cet effort, bien qu’elle soit l’un des plus importants acheteurs de titres du Trésor américain et détenteurs de réserves en dollars américains depuis le krach de 2008. Au cours des dernières années, ces accords bilatéraux ont pris de l’ampleur, en commençant par de petits accords, puis en se transformant en accords massifs sur les matières premières. La Chine et la Russie sont un parfait exemple de la tendance à la dé-dollarisation, les deux pays ayant formé une alliance commerciale sur le gaz naturel dès 2014. Cet accord, qui devrait commencer à stimuler les importations en Chine cette année, élimine le besoin de dollars comme mécanisme de réserve pour les achats internationaux.

La Russie et certaines parties de l’Europe, y compris l’Allemagne, se rapprochent également sur le plan commercial. Avec l’entrée de l’Allemagne et de la Russie dans l’accord sur le gazoduc Nordstream 2 malgré les condamnations de l’administration Trump, nous pouvons voir une nette progression des nations s’éloignant des États-Unis et du dollar et allant vers un « panier de devises ».
Le ministre de l’Énergie, Rick Perry, a laissé entendre que des sanctions sont possibles à l’égard du projet Nordstream 2, mais les politiques de guerre commerciale ne font que hâter le mouvement international qui s’écarte des États-Unis comme centre d’influence commerciale. Les sanctions américaines contre le pétrole iranien appuient cet argument, car la Chine, la Russie et une grande partie de l’Europe travaillent ensemble pour contourner les restrictions américaines sur le brut iranien.

La Chine a même mis en place son propre marché de pétro-yuans, et les premières livraisons de pétrole du Moyen-Orient vers la Chine payées par un contrat de pétro-yuans ont eu lieu en août de cette année. Les économistes classiques aiment à souligner la petite part du marché mondial du pétrole que représente le pétro-yuan, mais ils semblent ne pas avoir saisi l’ensemble de la situation. Le problème, c’est qu’il existe maintenant une solution de rechange au pétro-dollar là où il n’en existait pas auparavant. Et c’est là l’essentiel de la question qu’il faut examiner : La tendance vers des alternatives, et toutes les alternatives conduisant à la centralisation par les banques mondiales.
Au-delà de l’abandon du dollar américain en tant que monnaie de réserve mondiale, il y a une nouvelle question autour des systèmes de paiement internationaux alternatifs. SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication) est un réseau mondial de « messages financiers » entre les grandes banques, dont les banques centrales. Les transactions sont enregistrées via le réseau SWIFT, ce qui permet une confirmation rapide des « messages » et des mises à jour de comptes dans le monde entier.

Fondé à l’origine à Bruxelles, SWIFT est depuis des décennies le seul réseau bancaire de ce type disposant d’une capacité mondiale et, jusqu’à récemment, les principaux centres de données étaient situés aux États-Unis et aux Pays-Bas.

Le gouvernement américain a exploité un contrôle économique étendu en utilisant son influence sur SWIFT, notamment en surveillant massivement les transactions financières internationales et en refusant à des pays comme l’Iran l’accès à SWIFT par des sanctions. Par le passé, les États-Unis ont saisi ou gelé des fonds transférés par l’entremise de SWIFT entre des banques à l’extérieur des frontières américaines, y compris des transactions entièrement légales, ce qui indique que les États-Unis exercent un contrôle manifeste sur le système. Le statut de réserve mondiale du dollar, combiné à l’influence des États-Unis sur l’outil le plus important dans les transactions bancaires internationales, a renforcé la domination financière des États-Unis pendant de nombreuses années.

Mais le règne du dollar touche rapidement à sa fin, les banques mondiales comme le FMI cherchant à centraliser l’autorité monétaire dans une structure mondiale unique. La grande illusion perpétrée est que l’« ordre mondial multipolaire » qui est en train de naître est en quelque sorte « anti-globaliste ». Ce n’est tout simplement pas le cas.

Alors, que se passe-t-il réellement ? Le monde se rétrécit à mesure que tout le monde, SAUF les États-Unis, se consolide sur le plan économique. Cela inclut les alternatives à SWIFT.

La Russie vend ses bons du Trésor américain, mais entretient des liens étroits avec le FMI et la BRI, appelant à un système monétaire mondial sous le contrôle du FMI. La Chine fait de même, en resserrant ses liens avec le FMI par le biais de son système de panier de DTS, tout en coupant un par un ses liens avec le dollar. L’Europe se rapproche de la Russie et de la Chine, s’efforçant de défier les sanctions américaines.

Aujourd’hui, tous ces pays construisent de nouveaux réseaux de type SWIFT afin de mettre les États-Unis à l’écart de la boucle. En d’autres termes, les États-Unis sont en train de devenir le méchant de notre soap opera mondial et, du fait de leur orgueil démesuré, ils préparent le terrain pour leur propre destruction. Les États-Unis jouent un rôle de catalyseur en aidant les banques mondiales en faisant peur à leurs ennemis et alliés et en les poussant à une plus grande centralisation. Du moins, c’est le récit que je soupçonne que les futurs historiens reprendront.

Dans le cadre des efforts visant à saper les sanctions américaines contre le pétrole iranien, l’UE a établi un programme pour construire un nouveau système SWIFT en dehors de l’influence américaine. C’est un modèle auquel la Russie, la Chine et l’Iran ont accepté de participer, et la nouvelle a été largement ignorée par le grand public. Le Wall Street Journal a rapporté à contrecœur l’évolution de la situation, mais l’a rejetée comme étant inefficace pour contrecarrer les sanctions américaines. Et cela semble être le consensus parmi les médias – minimiser ou ignorer les implications d’un système SWIFT alternatif.

Les préjugés à l’égard du dollar soulèvent une fois de plus leur vilaine tête, et les dangers de ce genre de déni sont nombreux. Le dollar peut être, et est en train d’être contourné par des accords commerciaux bilatéraux. La domination américaine sur les marchés pétroliers est contournée par d’autres contrats pétroliers. Et maintenant, le contrôle américain des réseaux financiers est contourné par des programmes SWIFT alternatifs. Le seul fil conducteur qui maintient le dollar et, par extension, l’économie américaine ensemble est le fait que ces alternatives ne sont pas encore répandues. Cela va inévitablement changer.

Alors, la question est : quand cela va-t-il changer ?

Je crois que le rythme de la guerre commerciale dictera le rythme de la dé-dollarisation. Plus les tarifs deviendront agressifs entre les États-Unis et la Chine, l’Iran, l’Europe et la Russie, plus vite les systèmes alternatifs déjà existants seront mis en œuvre. À l’heure actuelle, la rapidité du conflit entre les États-Unis et la Chine laisse entrevoir un passage du dollar à un panier de monnaies internationales d’ici la fin 2020, et il faudra environ une autre décennie pour que ce processus se concrétise. En d’autres termes, le système du panier des DTS servira de pont dans le temps vers une nouvelle monnaie de réserve mondiale, un système monétaire mondial unique.

Avec les tarifs douaniers actuels qui couvrent au moins la moitié du commerce chinois et l’autre moitié qui est menacée si la Chine riposte de quelque manière que ce soit, je pense que ce n’est qu’une question de mois avant que la Chine n’utilise ses propres dollars et réserves de bons du Trésor comme arme contre les États-Unis. Lorsque cela arrivera, la Chine n’annoncera pas publiquement cette mesure, et les grands médias ne sauteront dessus que beaucoup trop tard.

Ne vous attendez donc pas à ce que l’Europe vienne en aide à l’Amérique si cela se produit. Il me semble évident, d’après le comportement récent de l’UE, qu’elle a l’intention de rester neutre, du moins pendant l’escalade, si ce n’est être totalement du côté de la Chine et de la Russie par nécessité économique.

La préparation de cet événement exige autant d’indépendance financière que possible. Cela signifie des alternatives tangibles au dollar, comme les métaux précieux, et des économies localisées basées sur le troc et le commerce. Une fois que le dollar perdra son statut de réserve mondiale, le transfert de l’inflation des prix aux États-Unis sera immense. Les dollars détenus à l’étranger reviendront en masse dans le pays, car ils ne seront plus nécessaires à l’échange international de biens et de ressources. Ce changement pourrait se produire très rapidement, comme une avalanche.

Encore une fois, ne vous attendez pas à recevoir un avertissement avant que les créanciers étrangers ne vendent des actifs libellés en dollars, et attendez vous à ce que les effets négatifs se fassent sentir dans un délai très court sur Main Street.

Brandon Smith

Note du traducteur

Les analyses de cet auteur fortement anti-centralisation semblent parfois s'arrêter là où commencent les intérêts américains. Il est donc intéressant de connaître la vision d'un Américain pur jus, même anti-système, à l'égard de la fin de l'Empire américain. On pourrait le voir se réjouir de contempler la fin de l'Empire et de ces guerres impliquant le retour de la nation. Il devrait se féliciter de voir le dollar débarrassé de ce rôle de réserve mondiale qui désindustrialise son pays et lui vole sa souveraineté.


Certes les USA, s'ils existent encore en un seul morceau, devront faire défaut sur le dollar de la Fed et passer à une autre monnaie. Une monnaie souveraine ?

Les USA sont coincés dans la division raciale

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Les USA sont coincés dans la division raciale

par Lance Welton

Ex: https://versouvaton.blogspot.com

Article original de Lance Welton, publié le 21 août 2018 sur le site Unz Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr

Le prochain recensement américain est prévu pour 2020. Apparemment, l’administration Trump n’est pas tombée dans le piège de l’ère Obama qui prévoyait de changer les questions sur la race pour reconstruire encore davantage l’Amérique, bien qu’elle veuille relancer les pratiques de la période 1890-1950 consistant à poser des questions sur la citoyenneté, à laquelle les suspects habituels et la kritarchie se sont opposés sans gêne. [Voir « La question sur la citoyenneté pour le recensement de 2020 suscite des critiques et des poursuites », par Steve Larkin, Catholic News Service, 20 août 2018 et « Trump Officials Say They Can’t Recall Discussing Census Citizenship Question », par Hansi Lo Wang, NPR, 5 septembre 2018]. C’est bien, mais ce qui est vraiment nécessaire, c’est de passer à l’offensive : faire en sorte que les questions du recensement reflètent ce que la science moderne dit de la « race ».

La classe dirigeante américaine a une attitude schizophrène envers l’idée de race. Si vous voulez parler de questions comme la criminalité ou l’immigration, alors la « race » est une construction sociale sans fondement biologique et si vous n’êtes pas d’accord, vous êtes pire qu’Hitler. Cependant, lorsqu’il s’agit d’action positive, ou lorsqu’on constate que les minorités souffrent de manière disproportionnée de certaines maladies congénitales, alors la « race » devient magiquement à la fois biologique et douloureusement réelle.

Le problème, comme le montrent en détail deux livres récents sur la race : les catégories raciales utilisées par toutes les formes de gouvernement aux États-Unis sont, au sens biologique, absurdes.

Le formulaire type du gouvernement américain – où l’on vous demande de remplir votre ethnicité – diffère selon les personnes qui l’émettent. Mais en général, les « races d’hommes » de l’élite libérale le sont : blanc, noir, hispanique (parfois divisé en blanc hispanique et non-blanc hispanique), asiatique, insulaire du Pacifique et amérindien. Parfois, pour empirer les choses, on trouve des options telles que « Amérindien d’Amérique, insulaire du Pacifique et de l’Alaska » ou simplement « API » (« Asie-Pacifique insulaire »).

Mais dans son livre à paraître sous peu, Race Differences in Psychopathic Personality, le professeur Richard Lynn, psychologue britannique, présente un énorme corpus de données impliquant que les catégories raciales américaines ne sont tout simplement pas adaptées, à dessein.

Une « race », nous dit-il, est une population reproductrice séparée assez longtemps d’une autre population reproductrice pour s’adapter à une écologie différente, ce qui entraîne des différences constantes dans les fréquences moyennes des gènes entre les populations. C’est important parce que, comme le montre Lynn, la « race » s’exprime donc par des différences physiques et mentales cohérentes et interreliées, qui ont tendance à différer dans la même direction parce qu’elles sont des adaptations à des environnements distincts. Ainsi, les différentes races ont des profils de maladies génétiques différents, des groupes sanguins dominants différents, un QI moyen différent et des personnalités modales différentes.

Un autre livre récent, J. Philippe Rushton : A Life History Perspective, de Edward Dutton, un collègue de Lynn, présente les détails de ces différences raciales constantes : l’âge à la ménopause, le type de visage et de corps trouvé le plus attirant, la préférence pour le sexe oral plutôt que vaginal et même la composition du cérumen.

Ces études présentent les données des tests génétiques qui prouvent qu’il y a environ 10, et peut-être 12 races distinctes :
  1. Européens
  2. Maghrébins et Arabes
  3. Les Sud-Asiatiques, alias les Indiens
  4. Asiatiques du Nord-Est alias Orientaux
  5. Asiatiques du Sud-Est
  6. Les habitants des îles du Pacifique
  7. Amérindiens
  8. Les peuples de l’Arctique
  9. Africains
  10. Australiens (« Aborigènes ») et nouveaux Guinéens
  11. Bushmen
Les deux derniers sont parfois subsumés en « Africain » tandis que les Nord-Africains, les Arabes et les Sud-Asiatiques sont parfois fusionnés en « Non-Européen Caucasien ». Le livre de Lynn démontre que ces races diffèrent par quelque chose d’aussi important que le niveau moyen de personnalités psychopathes ; une condition définie par le comportement imprudent ; la criminalité ; l’impulsivité ; la tricherie ; la rupture conjugale ; l’égoïsme et le manque d’empathie. Ainsi, simplement pour rester en sécurité, cela vaut la peine de bien comprendre ce que sont les « races d’homme » réelles. Et le fait de comprendre cela révèle ce que sont les catégories raciales officielles américaines absurdes.

RACE QI PP
Aborigènes d’Australie 62 6,0
Africains subsahariens 70 7,5
Nouvelle-Zélande Maori 84 5,9
Amérindiens – États-Unis 86 2,2
Asiatiques du Sud – Grande-Bretagne 92 1,0
Européens 100 1,0
Asiatiques du Nord-Est – Grande-Bretagne 105 0,7

Différences raciales en terme d’intelligence et de personnalité psychopathique (PP) : Différences raciales en terme de QI et niveau de crime (le ratio standard est mis à 1.0 pour les européens) [Richard Lynn, Race Differences in Psychopathic Personality,Washington Summit , In Press, Table 16 : 2].

Les catégories raciales les plus stupides utilisées par le gouvernement américain sont les « Amérindiens, les insulaires du Pacifique et les autochtones d’Alaska » et « API ». Les habitants des îles du Pacifique n’ont pas grand-chose en commun génétiquement avec ces deux races. La distance génétique entre un insulaire du Pacifique et un Amérindien est environ le quadruple de la distance entre un insulaire du Pacifique et un Asiatique du Sud-Est, par exemple du Cambodge ou de Malaisie (voir Tableau 2, ci-dessous). La distance génétique entre les habitants de l’Alaska et ceux des îles du Pacifique est trois fois plus grande que celle qui sépare les Asiatiques du Sud-Est des habitants des îles du Pacifique.
C’est logique, bien sûr, parce que les habitants des îles du Pacifique se sont séparés des Asiatiques du Sud-Est il y a fort longtemps. En d’autres termes, la catégorie « API » est un peu comme avoir un groupe racial appelé aborigène européen-australien, la différence entre ces races n’étant que légèrement supérieure à la différence entre les insulaires du Pacifique et les autochtones américains.

Ces derniers, étant si différents, ont aussi des taux de personnalités psychopathes beaucoup plus élevés.

La catégorie « Asiatique » est également extrêmement problématique, car elle englobe les Asiatiques du Nord-Est, les Asiatiques du Sud-Est et les Asiatiques du Sud ; ces derniers s’étendant souvent pour inclure des Moyen-Orientaux et des Africains du Nord.

Les Asiatiques du Sud – les « Indiens d’Inde » – sont un peuple caucasien. La distance génétique entre les Asiatiques du Sud et les Asiatiques du Nord-Est est plus de quatre fois plus grande que la différence entre les Sud-Asiatiques et les Européens, et le sextuple lorsqu’on compare les Sud-Asiatiques et les Asiatiques du Sud-Est. Les Asiatiques du Nord-Est sont 1,6 fois plus semblables aux peuples de l’Arctique (comme les Inuits et les habitants de l’Alaska) qu’ils ne le sont des Asiatiques du Sud-Est.

En d’autres termes, la catégorie « Asiatique » n’a aucune base génétique. C’est à peine plus justifiable que de regrouper les Indiens et les Inuits en une seule catégorie raciale.

Comme on pouvait s’y attendre, les différences au sein de la catégorie asiatique sont frappantes. Les Asiatiques du Nord-Est ont un QI moyen de 105, tandis que les Asiatiques du Sud ont un QI moyen d’environ 92 lorsqu’ils vivent dans des pays occidentaux. Les Asiatiques du Sud sont aussi beaucoup plus psychopathes que les Asiatiques du Nord-Est, mais à peu près au niveau des Européens. Lynn suggère qu’il s’agit de l’adaptation de l’Asie du Sud aux environnements très bondés.

Mais cela ne fait pas partie de la catégorie API. Non seulement les habitants des îles du Pacifique ont des niveaux plus élevés de personnalités psychopathes que les Asiatiques ou les Européens, mais, en raison des complications des migrations et des séparations raciales, ils sont plus semblables aux Aborigènes australiens qu’aux Asiatiques du Sud.

Et comme Lynn l’explique, la catégorie hispanique – bien qu’elle ait une certaine utilité – est fondamentalement un désastre.

En général, les Hispaniques sont un cline ; un mélange de deux races, spécifiquement les Amérindiens et les Européens. Sur la plupart des mesures de la personnalité psychopathique, ils se situent, sans surprise, entre les Européens et les Amérindiens, ce qui les laisse avec des niveaux moyens de personnalité psychopathique inférieurs à ceux des Africains. Cependant, la catégorie « hispanique » comprend souvent de nombreuses personnes originaires d’Amérique du Sud, qui, dans certains cas, peuvent être plus génétiquement européennes que certains « Blancs », qui peuvent avoir une petite part d’ascendance amérindienne ou afro-américaine.

Les clines signifient qu’il y a un élément culturel dans la « race ». Pourquoi les Grecs sont-ils européens mais pas les Turcs occidentaux ? Il y a toujours des choses qui n’entrent dans aucun système de catégories.

Mais soyons clairs : d’un point de vue génétique, la « race » existe et prédit des choses très importantes, comme la personnalité psychopatique.
Les catégories raciales officielles aux USA, cependant, prédisent très peu de choses… peut-être parce que ceux qui les inventent trouvent qu’il est psychologiquement trop conflictuel d’avoir à penser à l’idée de « race ».

Lance Welton est un nom de plume d’un journaliste freelance vivant à New York.

Note du traducteur

Ces analyses sont à rapprocher des articles de Chris Hamilton sur la croissance et la population ainsi que sur le livre de John Glubb sur les Empires. L'Empire américain absorbe une forte croissance démographique de toute sa zone d'influence, c'est-à-dire le monde entier, pour alimenter sa croissance interne comme tous les empires l'ont fait avant lui. Mais la posture idéologique du marxisme culturel (tous égaux) bute sur la réalité des différences raciales et culturelles qui forme la richesse de l'humanité et ses capacités de résilience. Au nom d'un égalitarisme forcené, ceux-là mêmes qui s'insurgent contre le mot race veulent effacer ce qui fait de nous des humains, nos différences issues de l'adaptation de chaque groupe à son milieu.

Quand Macron veut manipuler une histoire qu’il ne connaît pas

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Quand Macron veut manipuler une histoire qu’il ne connaît pas

Ex: https://echelledejacob.blogspot.com

 
Macron, dans le journal Ouest-France, a indiqué que la période actuelle ressemblerait aux années trente (1). Comparaison n’est pas raison, on le sait. Et l’on voit bien ce qui boite dans cette comparaison, par ailleurs.

La période actuelle ne vient pas après une guerre terrible, celle de 1914-1918, qui fit des millions de morts, et qui — de plus — fit entrer la violence de masse dans les sociétés européennes. Cette guerre, et surtout les traités qui suivirent, avaient laissé de profondes rancœurs dans de nombreux pays. L'impact de cette guerre est capital pour comprendre la montée de mouvements qui n'étaient pas seulement nationalistes (et ce qualificatif ne même convient pas pour définir le nazisme allemand (2)) mais qui portaient en eux des méthodes (groupes de combat, organisation centralisée des diverses classes d'âge) et une idéologie nouvelle.

Car, que ce soit le fascisme italien ou le nazisme allemand (et l'on peut étendre cela au communisme soviétique) avaient pour objectif de créer un « homme nouveau ». A cela, le nazisme ajoute un racisme et un antisémitisme obsessionnel qui imprègne toutes ses actions (3). Rien de tel dans les mouvements actuels que l'on appelle, à tort ou à raison, « populistes » et que l'on qualifie, sans beaucoup d'analyse ou de preuves, de nationalistes. La méthode est claire. Se servir d'un passé terrible pour discréditer des adversaires politiques. Alors, Macron est-il coupable d'une manipulation de l'histoire?

Le rôle de la crise économique

La crise de 1929, cependant, a aussi joué un rôle évident, et ce même si le fascisme italien était déjà installé, dans l'arrivée au pouvoir du nazisme en Allemagne. Alors, le Président français a-t-il raison d'agiter le spectre des « années trente » car il est vrai que nous vivons après une crise importante? Mais, ce spectre, ne l'agite-t-il pas pour justifier des politiques désastreuses?

Car les années trente ne sont pas seulement celles de la montée des mouvements totalitaires. Ce qui est aussi vrai est que la période des années 1930 a joué un rôle décisif dans la maturation des réflexions sur ce que devait être un système international monétaire et commercial. On doit se souvenir que les leçons que Keynes avait tirées des années 1930 allaient dans trois directions (4).

Keynes avait déduit à juste titre des processus du début des années 1930 l'importance capitale de l'alimentation en liquidité du système international. Ceci l'avait renforcé dans son opposition à toute forme d'étalon-or. De fait, aujourd'hui, c'est bien l'Euro qui joue le rôle de l'étalon-or d'antan, en empêchant les pays de réajuster leurs monnaies, et en les obligeant à des politiques meurtrières d'austérité, comme celles, à l'époque, de Brüning en Allemagne (la cause véritable de l'arrivée au pouvoir d'Hitler), de Ramsay MacDonald en Grande-Bretagne, de Pierre Laval en France. S'il y a un parallèle à établir, il est là, dans cette austérité stupide et meurtrière.

De nombreux pays remettent en cause le multilatéralisme et le libre-échange aujourd'hui. Mais il faut comprendre comment Keynes fut conduit à adopter le principe du protectionnisme, lui l'ancien apôtre du libre-échange. Une leçon clairement tirée par Keynes était que le libre-échange avait épuisé son contenu positif au XXe siècle (5). Pour Keynes le protectionnisme permet aussi de rendre impossible des pratiques de concurrence ou de dumping fiscal entre pays voisins.

La troisième direction est que si une coordination entre États est nécessaire, celle-ci ne doit pas empêcher de mener des politiques nationales qui sont les seules légitimes. La question du lien entre responsabilité politique et légitimité est d'ailleurs au cœur de sa conversion au protectionnisme au début des années 1930 (6). Toute architecture de coordination doit donc préserver cette liberté d'action ou être condamné à l'échec. De ce point de vue, le contrôle des changes joue un rôle clé dans les dispositifs imaginés par Keynes.

Ce que l'on devrait tirer d'une comparaison avec les années trente

Si l'on peut établir un parallèle entre la situation actuelle et celle des années trente, c'est bien dans les conséquences désastreuses des politiques économiques qui furent menées dans cette période. Le retour vers le protectionnisme, comme avec entre autres la politique de Donald Trump, et les mesures de réglementation des capitaux, retour dénoncé dans les milieux néo-libéraux (qu'ils soient « sociaux » ou non) comme le début d'un processus devant nous conduire à la guerre, comme dans les années trente, fut au contraire le début des mesures qui permirent de faire face à la crise.
On affirme souvent que les mesures de sauvegarde monétaires et commerciales prises après la crise de 1929 auraient contribué à l'aggraver, provoquant un effondrement du commerce international (7). Mais cet effondrement a des causes différentes. Une étude du NBER montre que les droits de douane (le protectionnisme) n'a eu pratiquement aucun rôle dans l'effondrement du commerce international. Les deux facteurs déterminants furent l'accroissement des coûts de transport et le manque de liquidité (8). La hausse des coûts de transport est aussi signalée dans une autre étude comme la responsable de la contraction des flux du commerce international (9). De plus, l'essentiel de la contraction du commerce se joue entre janvier 1930 et juillet 1932, soit avant la mise en place des mesures protectionnistes dans certains pays. Un événement postérieur à un autre ne saurait en être la cause…

La pratique des dévaluations est, quant à elle, une réponse à la pénurie de liquidités internationales qui s'était manifestée en 1930. Celle-ci oblige de nombreux pays, confrontés à des sorties brutales de devises et d'or induites par la crise des banques américaines et au rapatriement des capitaux qui s'en suit, à tenter de dégager un solde commercial excédentaire à tout prix afin de dégager de cette manière les liquidités nécessaires. Et là, la responsabilité de l'étalon-or est évidente.

Macron prend donc des libertés importantes avec l'histoire. Il veut la manipuler à des fins politiciennes évidentes: éviter une déroute aux prochaines élections européennes. Pourtant, il y aurait eu des choses à tirer de cette comparaison entre la situation actuelle et les années trente. Mais, pour cela, Emmanuel Macron aurait dû sortir de son idéologie européiste, ce dont il est manifestement incapable.
 
Notes:

(1) https://www.ouest-france.fr/politique/emmanuel-macron/inf...

(2) W. Sheridan Allen, "The Collapse of Nationalism in Nazi Germany", in J. Breuilly (ed), The State of Germany, Londres, 1992.

(3) M. Burleigh et W. Wippermann, "The Racial State — Germany 1933-1945", Cambridge University Press, 1991.

(4) J.M. Keynes, "Proposals for an International Currency Union — Second draft, November 18, 1941" in D. Moggridge (ed.), Collected Writings of John Maynard Keynes, volume XXV, Londres, Mac Millan, 1980, pp.42-66. La première version de ce texte date d'octobre 1941. Il semble que Keynes se soit mis au travail sur ce projet lors de son retour de son voyage aux Etats-Unis en mai 1941.

(5) J.M. Keynes, « National Self-Sufficiency », Yale Review, 1933.

(6) J. Sapir, « Retour vers le futur: le protectionnisme est-il notre avenir? » in L'Economie Politique, n°31, 3ème Trimestre 2006.

(7) C'est la thèse de C.P. Kindleberger, « Commercial Policiy Between the Wars » in P. Mathias et S. Pollard (edits). The Cambridge Economic History of Europe, vol. 8, Cambridge University Press, Cambridge, 1989 ainsi que de H. James, The End of Globalization: Lessons from the Great Depression, Harvard University Press, Cambridge, Mass, 2001.

(8) A. Estevadeordal, B. Frants et A.M. Taylor, « The Rise and Fall of World Trade, 1870-1939 », NBER Working Papers Series, National Bureau of Economic Research, Working Paper 9318, Cambridge, Mass., novembre 2002.

(9) R. Findlay et K.H. O'Rourke, « Commodity Market Integration: 1500-2000 » in M. D. Bordo, A.M. Taylor et J.G. Williamson, (edits), Globalization in Historical Perspective, University of Chicago Press, Chicago, Mich., 2003.
 

mardi, 06 novembre 2018

Quand les droits de l’homme se transforment en arme géopolitique

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Quand les droits de l’homme se transforment en arme géopolitique

par Alfred de Zayas

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Utiliser et abuser des droits humains comme une arme géopolitique a transformé le droit individuel et collectif à l’aide, à la protection, au respect et à la solidarité – fondé sur la dignité humaine et l’égalité de tous et de toutes – en un arsenal hostile pour s’attaquer aux concurrents ou adversaires économiques et politiques. La technique du dénigrement public («naming and shaming») est devenue une sorte de kalachnikov omniprésente utilisant les droits de l’homme comme munition.

L’expérience montre cependant que la technique du dénigrement public ne soulage en rien la souffrance des victimes. Elle poursuit uniquement des objectifs stratégiques de certains gouvernements, d’organisations non gouvernementales tout à fait politisées, de lobbies, et d’une industrie droits-de-l’hommisme en émergence, instrumentalisant les droits de l’homme pour dénoncer sélectivement et déstabiliser autrui, même souvent pour faciliter un changement de régime, indépendamment de leur évidente tendance antidémocratique, impérialiste, voire néo-colonialiste et sans égard pour la norme fondamentale du droit international de la non-ingérence dans les affaires internes des Etats souverains.

Cette stratégie repose sur le postulat erroné suivant: «celui qui dénonce» possède une sorte d’autorité morale et l’«Etat dénoncé» est censé de reconnaître cette supériorité morale et doit agir en conséquence. Cela pourrait fonctionner théoriquement si «celui qui dénonce» faisait ses reproches et pratiquait l’humiliation médiatique d’une manière non sélective et renonçait à un évident deux poids deux mesures. Toutefois, cette technique se retourne souvent contre «celui qui dénonce», car tout le monde se rends compte qu’il utilise les droits de l’homme «à la carte», a souvent ses propres secrets honteux à cacher et demeure peu crédible moralement.

Cet exemple classique de mauvaise foi intellectuelle renforce en général la résistance des Etats ou gouvernements «dénoncés» qui seront encore moins enclins à prendre des mesures en vue de corriger les violations des droits de l’homme réelles ou imaginaires. Ou alors, on peut supposer que «celui qui dénonce» souhaite en réalité susciter davantage de résistance parmi les dénoncés afin que l’on puisse encore mieux clouer au pilori le «dénoncé». Cela s’inscrit dans une idée machiavélique des droits de l’homme en tant qu’instrument de politique extérieure ne servant pas à améliorer la vie des individus mais à promouvoir des objectifs géo-économiques et géopolitiques.

Une autre technique de guerre envers les droits de l’homme est l’emploi des «lois» comme arme de déstabilisation. Il s’agit de la dite «guerre à l’aide du droit» [en anglais «lawfare», une synthèse de «law» et «warfare»] avec laquelle le «droit» est utilisé pour saper l’Etat de droit en instrumentalisant le droit pénal international pour diaboliser certaines personnalités dirigeantes bien choisies. Là aussi c’est le deux poids deux mesures. Un avocat ou un juge respectable ne trahirait pas son métier en jouant à ce genre de double jeu – mais certains le font. Au lieu de préserver l’éthique de l’Etat de droit, ces juges politisés corrompent et minent la crédibilité de tout le système (pensez au «Volksgerichtshof» [Tribunal du Peuple] du juge Roland Freisler!). Parfois on pense aux juges de la Cour pénale internationale à La Haye, aux juges de la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg et aux juges de la Cour interaméricaine des droits de l’homme à San José, Costa Rica. Certains de leurs jugements manquent de toute cohérence et violent les principes fondamentaux tel «audiatur et altera pars». Le «droit» n’est plus le droit, mais une arme politique, une arme de destruction massive.

L’arsenal des droits de l’homme utilisé comme arme comprend aussi des guerres non-conventionnelles, telles les guerres économiques et les régimes de sanctions qu’on tente de justifier par des prétendues violations des droits de l’homme dans le pays visé. Le résultat de ces guerres est qu’elles prennent en otage des populations entières sans apporter une quelconque aide aux victimes – ni à celles ayant subi des violations des droits de l’homme par leurs propres gouvernements, ni à celles soumises aux «sanctions collectives» par l’Etat ou les Etats ayant prononcé des sanctions. Cela peut mener à des crimes contre l’humanité, lorsque la sécurité alimentaire est détruite, les médicaments et les appareils médicaux manquent ou ne sont disponibles qu’à des prix prohibitifs. Empiriquement, on sait que les sanctions économiques tuent. Les régimes de sanctions contre l’Irak, la Syrie ou le Venezuela ont déjà tué des milliers de personnes civiles, mortes de malnutrition ou manque de médicaments, et ont déclenché des flux migratoires.

La technique du «dénigrement public» de gouvernements et de peuples implique dans certaines conditions d’autres violations des droits de l’homme et de l’Etat de droit en violation des articles 6, 14, 17 ,19 et 26 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et peuvent atteindre les limites de ce qu’on appelle «discours de la haine» (art. 20).
En guise de conclusion: même s’il y a eu dans certains cas des résultats positifs suite à un «dénigrement public», notamment par quelques ONG sérieuses, cette manière d’agir est très problématiques et n’est certes pas une solution pour toutes les violations des droits de l’homme. Dans des situations complexes, le «dénigrement public» a très souvent aggravé la situation ou alors il s’est avéré totalement inefficace. Les Etats feraient bien de consulter à nouveau l’Evangile selon Matthieu VII, 3–5, et de remplacer la technique hypocrite et politisée du «dénigrement public» par des honnêtes propositions de bonne foi et des recommandations constructives, complétées par un service de conseil et d’assistance technique pour apporter de l’aide concrète aux victimes sur le terrain, voir une réparation directe aux victimes.

Tisser et entretenir des liens d’amitié et de bienveillance est la meilleure chose que l’on puisse faire pour développer la coopération et le progrès dans le domaine des droits de l’homme. Le plus urgent, à l’heure actuelle, est une diplomatie réfléchie, des négociations axées sur des résultats, une culture du dialogue et de la conciliation – et certainement pas d’une «culture» de l’intransigeance et de l’hypocrisie n’aidant personne.

L'auteur, Alfred de Zayas, a été nommé dès mai 2012 premier Expert indépendant pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Son mandat s’est terminé en mai de cette année. Actuellement, il est professeur de droit international à la Geneva School of Diplomacy. Il est haut fonctionnaire retraité de l’Office du Haut Commissaire des Droits de l’homme, où il était secrétaire du Comité des Droits de l’homme et chef du Département de pétitions (greffier).

Pourquoi la France achète-t-elle de la dette américaine ?

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Pourquoi la France achète-t-elle de la dette américaine ?

par Leslie Varenne, Général Dominique Delawarde & Jean-Luc Baslé

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Alors que de nombreux analystes financiers alertent sur une probable crise financière en provenance des Etats-Unis, à l’horizon 2020, qui serait plus catastrophique encore que celle de 2008 (voire la note de Jean-Luc Baslé) ; alors que dans la perspective d’un krach obligataire nombre de pays se délestent de leurs bons du Trésor US, la France a acheté, entre avril 2017 et août 2018, plus de 51 milliards de dollars de dettes américaines…

Depuis janvier 2018, la dette publique US augmente à un rythme exponentiel de 3 milliards par jour et se situe aujourd’hui à 21 700 milliards de dollars. A la fin de l’année, les Etats-Unis devraient atteindre les 22 000 milliards soit une dette souveraine de 107 à 108% du PIB. C’est la raison pour laquelle de nombreux économistes tirent la sonnette d’alarme (1). Contre vents et marées, les agences de notation américaines (Fitch, et Moody’s) maintiennent la meilleure note, AAA, aux bons du Trésor américain, à l’exception de S&P qui l’a abaissé à AA+ en août 2011. L’agence de notation financière chinoise, DAGONG, ne les suit pas et en janvier 2018, elle a attribué un BBB+, avec perspectives négatives, à la dette souveraine US, ce qui la situe désormais juste un cran au-dessus des emprunts considérés comme spéculatifs. Pour justifier ce recul, DAGONG met en avant le risque croissant d’insolvabilité et les faiblesses du mode de développement économique des Etats-Unis fondés sur la dette (2). Elle met également en garde les investisseurs et les Etats qui pourraient être tentés par l’achat de cette dette susceptible de se transformer, à court ou moyen terme, en obligations à haut risque.

Il ne serait pas incongru de penser que l’agence chinoise n’est pas plus objective que ses consœurs occidentales. Il ne serait pas non plus stupide d’imaginer que la Russie ne s’est pas délestée de presque toutes ses obligations US soit 91 milliards de dollars, il ne lui en reste plus que 14, seulement par prudence et bonne gestion de père de famille. Cependant, le fait que d’autres pays, dont certains sont des alliés fidèles des Etats-Unis, agissent de la même manière leur donne raison. En effet, entre août 2017 et août 2018, le Japon a réduit son exposition de 73 milliards de dollars ; la Turquie de plus de 40, la Chine de 36.5, Taïwan de 17 et la Hollande de 10 milliards de dollars. Depuis janvier 2018, la Suisse s’est allégée de 21 milliards de dollars, depuis mars l’Allemagne et l’Inde se sont délestées respectivement de 13 et de 17 milliards de dollars (3). Même les Îles Caïmans, paradis fiscal réputé qui gèrent les fortunes de gens très informés se sont désengagés de 45 milliards de dollars sur une seule année…. C’est donc une lame de fond qui correspond à des inquiétudes légitimes.

Le village gaulois

Il reste néanmoins quelques récalcitrants : le Brésil de Michel Temer, le Royaume-Uni, l’Arabie Saoudite et la France. En avril 2017, deux mois avant l’arrivée au pouvoir du président actuel, la France détenait 66,9 milliards de dollars d’obligations souveraines US. Aujourd’hui, le département du Trésor américain indique que la France en détient 118,4 milliards de dollars, soit une augmentation de 51,5 milliards en un peu plus d’un an (+ 77%)(4). Mieux, depuis mars 2018, l’exposition de Paris à la dette américaine est passée de 80 milliards de dollars à 118 milliards de dollars soit une hausse de 47,5 % en 6 mois, elle fait plus que tous les autres récalcitrants (5).

Pure amitié atlantiste ?

Cette évolution, pour le moins étrange interpelle : pourquoi la France dont la dette a déjà dépassé les 100% du PIB s’encombre-t-elle de toujours plus d’actifs à risque ? Autre question légitime : quelles sont les contreparties ? Il semble que cela soit totalement désintéressé…

Sur le plan de la politique étrangère, Washington continue de dire non aux incessantes demandes de Paris de placer le G5 Sahel sous le chapitre 7 des Nations Unies, ce qui permettrait aux militaires français de sortir du bourbier sahélien et d’économiser un milliard d’euros par an (6).

Le Président américain a « confié » le dossier libyen au président italien au grand dam d’Emmanuel Macron (7).

Et si la diplomatie française a enfin pu opérer un timide retour au Moyen-Orient, ce n’est pas grâce à son allié américain mais à la Russie qui a invité le président français au dernier sommet d’Istanbul (8).

Sur le plan économique, les sanctions américaines contre l’Iran ont durement pénalisé les entreprises françaises comme Total, Peugeot etc. Par ailleurs, les menaces de l’extraterritorialité du droit américain, pèsent toujours sur les sociétés hexagonales. Après Alstom, la justice américaine pourrait infliger des amendes à plusieurs d’entre-elles, dont une peine record à Areva, 24 milliards de dollars.

Opacité

Sauf s’il s’agit d’obscures raisons qui échappent aux auteurs de ces lignes, rien ne justifie donc un tel niveau d’exposition à la dette souveraine US. Rien ne justifie non plus, le silence des médias et des parlementaires. Le gouvernement qui s’évertue à vanter les nécessités de l’austérité aura des difficultés à expliquer aux Français qui grondent, ces placements de bien piètres épargnants. 51,5 milliards de dollars c’est une somme et à n’en pas douter, chaque citoyen aura, bien sûr, son idée sur les raisons qui ont poussé leurs dirigeants à exposer l’épargne des Français à la dette US et sur une meilleure affectation de l’argent public.

Un des auteurs, Jean-Luc Baslé, est ancien directeur de Citigroup New-York

Notes:

(1) https://www.businessbourse.com/2018/07/16/lamerique-se-dirige-droit-vers-la-plus-grande-crise-dendettement-de-lhistoire/
(2) http://en.dagongcredit.com/index.php?m=content&c=inde...
(3) http://ticdata.treasury.gov/Publish/mfh.txt
(4) Le Brésil a acheté 44.2 milliards de dollars d’obligations US, le Royaume-Uni 47.6, l’Arabie Saoudite 37.5, la Belgique fait aussi partie des récalcitrants, mais Bruxelles, qui héberge l'Union européenne à un statut à part,  elle a néanmoins racheté pour  58.3 milliards de dollars. 
(5) http://ticdata.treasury.gov/Publish/mfh.txt
(6) https://www.iveris.eu/list/notes_danalyse/371-le_sahel_estil_une_zone_de_nondroit__
(7) https://www.iveris.eu/list/entretiens/362-la_libye_victime_des_ingerences_exterieures_
(
8) http://www.lefigaro.fr/international/2018/10/27/01003-201...


- Source : Iveris

Les soubresauts d’un cadavre

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Les soubresauts d’un cadavre

par Georges FELTIN-TRACOL

Il faut parfois s’attarder sur des événements bousculant l’infiniment petit, à savoir les récents soubresauts du Parti communiste français. Plus grande formation groupusculaire française, le PCF est aujourd’hui très loin du 1er tour de la présidentielle de 1969 où son candidat, Jacques Duclos, avait atteint 21,3 % des suffrages. Aux législatives de 2017, les candidats de la place du Colonel-Fabien n’ont rassemblé que 2,72 % des voix. Ce résultat dérisoire ne les a pas empêchés d’obtenir dix sièges et de former avec six députés d’Outre-mer le groupe Gauche démocrate et républicaine. Aussi présent au Palais du Luxembourg avec douze sénateurs, le PCF dirige encore un département (le Val-de-Marne), dispose d’une trentaine de conseillers régionaux et administre quelques communes, les plus mal gérées de l’Hexagone et les plus touchées par le communautarisme allogène rampant.

Les 6 et 7 octobre derniers, les adhérents communistes devaient choisir entre quatre propositions de base commune à débattre par leur conseil national (au PS, on aurait parlé de « motions »). 30 172 militants y ont participé. Le résultat final révèle un véritable tremblement de terre ! Pour la première fois, le texte de la direction et du secrétaire national, le sénateur de Paris Pierre Laurent, intitulé « Le communisme est la question du XXIe siècle », se retrouve en minorité. Certes, avec 11 461 voix (37,99 %), il arrive en tête dans 49 fédérations et remporte la majorité absolue dans 29 autres dont les Bouches-du-Rhône et la Seine – Saint-Denis. Il est cependant dépassé par la proposition présentée par André Chassaigne, le truculent député du Puy-de-Dôme de la circonscription d’Ambert – Thiers, et de son collègue nordiste, Fabien Roussel. « Pour un manifeste du Parti communiste du XXIe siècle » recueille 12 719 voix (soit 42,15 %), arrive en tête dans 40 fédérations et obtient la majorité absolue dans 24 fédérations, en particulier le Nord, le Pas-de-Calais et le Val-de-Marne. Catalogué « orthodoxe », le duo Chassaigne – Roussel dénonce les atermoiements de Pierre Laurent, rêve d’un PCF plus revendicatif et soutient une ligne d’indépendance par rapport à l’hégémonisme croissant de La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon.

Les mélenchonistes du PCF connaissent pour leur part une cuisante défaite. Déjà, en 2016, seuls 53,6 % des militants communistes avaient approuvé le soutien officiel à l’ancien sénateur trotsko-mitterrandien de l’Essonne pour la présidentielle. « Se réinventer ou disparaître ! Pour un printemps du communisme » ne récolte que 11,55 % et 3 607 suffrages, c’est-à-dire 3 300 voix de moins que deux ans auparavant. Ce désaveu cinglant traduit l’immense méfiance des derniers communistes à l’égard des « Insoumis ». Dès à présent, Ian Brossat, l’adjoint de l’exquise mairesse de Paris, doit conduire une liste concurrente aux européennes de mai 2019.

Quant à l’éternel opposant Emmanuel Dang Tran qui défend des positions strictement ouvriéristes orthodoxes, sa contribution, « PCF : reconstruire le parti de classe, priorité au rassemblement dans les luttes », ne récolte que 2 385 suffrages (7,90 %). Ce chef de file de la faction « Vive le PCF ! » refuse toute négociation avec les mélenchonistes, l’extrême gauche trotskyste, le PS et la gauche modérée. Ce néo-bolchevik appelle au contraire au retour décomplexé de la tactique du Parti dans les années 1920 appelée « classe contre classe ».

Les cabines téléphoniques ont été supprimées. C’est bien dommage, car on aurait pu mieux observer les jeux d’appareil, les trahisons internes ainsi que les rivalités personnelles exacerbées de ce microcosme tant la crise devient profonde au PCF. Ne vaudrait-il pas mieux l’euthanasier ?

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 96, diffusée sur Radio Libertés, le 26 octobre 2018.

vendredi, 26 octobre 2018

El problema del uigur en China - La parte no mencionada

F. William Engdahl*

Ex: http://www.elespiadigital.com

En los últimos meses, los medios de comunicación occidentales y la Administración de Washington han empezado a aumentar el tono y el llanto por los supuestos campos de internamiento en masa en el noroeste de China, donde supuestamente hasta un millón de chinos uigures chinos están siendo detenidos y sometidos a diversas formas de "reeducación" Varias cosas sobre estas acusaciones son notables, entre otras cosas, todas se originan en los medios de comunicación occidentales o en las ONG "demócratas", como Human Rights Watch, cuyo historial de veracidad deja mucho que desear.

En agosto, Reuters publicó un artículo titulado "La ONU dice que tiene informes creíbles de que China tiene millones de uigures en campamentos secretos ".  Una mirada más cercana al artículo no revela una declaración oficial de la ONU, sino más bien una cita de un miembro estadounidense de un Comité “independiente” que no habla en nombre de la ONU: Resulta que la fuente de la acusación es una ONG asesora independiente de las Naciones Unidas llamada Comité para la Eliminación de la Discriminación Racial. La única persona que hizo la acusación es la miembro del comité estadounidense Gay McDougall, dijo que estaba "profundamente preocupada" por esos "informes creíbles", pero McDougall no citó ninguna fuente para sostener tan dramática acusación.

Reuters en su artículo refuerza su reclamo citando a una turbia ONG con sede en Washington DC, los Defensores de los Derechos Humanos de China (CHRD). En una excelente investigación de sus antecedentes, los investigadores del Proyecto Grayzone descubrieron que el CHRD obtiene cientos de miles de dólares de gobiernos anónimos. La notoria ONG del gobierno de los Estados Unidos, National Endowment for Democracy, está en la lista de los sospechosos habituales.  Cabe destacar que el discurso oficial de CHRD es el de Human Rights Watch, que también recibe fondos de la fundación Soros .

El 'problema uigur'

El verdadero estado de los asuntos en la provincia china de Xinjiang con respecto a los uigures no es posible verificarlo de forma independiente, si existen tales campamentos y, de ser así, quién está allí y bajo qué condiciones. Sin embargo, lo que se sabe es el hecho de que las agencias de inteligencia de la OTAN, entre ellas Turquía y Estados Unidos, junto con Arabia Saudita, han estado involucradas en el reclutamiento y despliegue de miles de musulmanes uigures chinos para unirse a Al Qaeda y otros grupos terroristas en Siria en años recientes. Este lado de la ecuación merece una mirada más cercana, es el lado omitido por Reuters o la embajadora de la ONU Haley.

Según los medios sirios citados en Voltaire.net, en la actualidad hay aproximadamente 18,000 uigures étnicos en Siria concentrados en una aldea en la frontera turca con Siria. Desde 2013, dichos soldados uigures han abandonado el combate junto a Al Qaeda en Siria y han regresado a Xinjiang de China, donde han llevado a cabo varios actos terroristas .  Esta es la punta de un desagradable proyecto vinculado a la OTAN para plantar las semillas del terror y el malestar en China. Xinjiang es un eje de la Iniciativa Belt Road de China, la encrucijada de los oleoductos y gasoductos estratégicos de Kazajstán, Rusia y un objetivo principal de la intriga de la CIA desde hace décadas.

Turquía, al menos desde 2011, al comienzo de la guerra de la OTAN contra la Siria de Bashar al Assad, desempeñó un papel clave en facilitar el flujo de personas uigures chinas para convertirse en jihadistas en Siria. Utilizo deliberadamente el "desempeñó" para dar beneficio de la duda si todavía es el caso hoy o si se ha convertido en una vergüenza para Erdogan y la inteligencia turca. En cualquier caso, parece que miles de uigures están escondidos en Siria, la mayoría alrededor de Idlib, el último puesto de avanzada de terroristas en contra del régimen.

Washington y el ETIM

En un excelente análisis de la historia de terror uigur de China, Steven Sahiounie, periodista sirio del 21st Century Wire, señala que una organización clave detrás de la radicalización de la juventud uigur china es el Movimiento Islámico del Turquestán Oriental (ETIM) y su frente político, el Partido Islámico del Turquestán (TIP), también conocido como "Katibat Turkistani". Cita un discurso pronunciado en Estambul en 1995 por el entonces alcalde de Turquía, Erdogan, quien declaró: "Turquestán Oriental no es sólo el hogar de los pueblos turcos, sino también la cuna de la historia, la civilización y la cultura turcas....". Turkestán oriental es Xinjiang.

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Hoy en día, el ETIM está encabezado por Anwar Yusuf Turani, autoproclamado Primer Ministro de un gobierno en el exilio que reside principalmente en Washington DC. ETIM se mudó curiosamente a Washington en un momento en que el Departamento de Estado de los Estados Unidos lo catalogó como una organización terrorista. De acuerdo con un informe publicado en una revista de investigación turca,  “las actividades de la organización de Turani para el gobierno en el exilio se basa en un informe titulado El Proyecto de Xinjiang”. Eso fue escrito por el ex oficial superior de la CIA Graham E. Fuller en 1998 para Rand Corporation y revisado en 2003 bajo el título "El problema de Xinjiang"

He escrito extensamente en mi libro, The Lost Hegemon, sobre el agente de la CIA Graham Fuller. El ex jefe de la estación de la CIA en Estambul, Fuller, fue uno de los arquitectos del asunto Irán-Contra de Reagan-Bush, y uno de los principales patrocinadores o gestores de la CIA que facilitó el exilio en los EE. UU. de Gülen. También, estaba según lo ha reconocido, en Estambul la noche del fallido golpe de Estado de 2016. En 1999, al final de la era Yelstin rusa, Fuller declaró: “La política de guiar la evolución del Islam y de ayudarlos contra nuestros adversarios funcionó maravillosamente bien en Afganistán contra los rusos. "Las mismas doctrinas todavía pueden usarse para desestabilizar lo que queda del poder ruso, y especialmente para contrarrestar la influencia china en Asia Central". Esto es a lo que se dirige la encubierta arma estadounidense del ETIM. Como la mayoría de los grupos yihadistas sunitas radicales, el ETIM de Turani obtuvo fondos de los grupos sunitas radicales de Arabia Saudita.

A fines de la década de 1990, Hasan Mahsum, también conocido como Abu-Muhammad al-Turkestani, fundador del Movimiento Islámico de Turkestán Oriental, trasladó la sede de ETIM a Kabul, refugiándose en el Afganistán controlado por los talibanes. En Afganistán, los líderes de ETIM se reunieron con Osama bin Laden y otros líderes de Al Qaeda, los talibanes y el Movimiento Islámico de Uzbekistán, entrenados por la CIA, para coordinar acciones en Asia Central.  Cuando el ejército paquistaní asesinó a al-Turkestani en 2003, Turani se convirtió en jefe de ETIM y llevó su sede a Washington.

En su propio estudio de Xinjiang, Graham E. Fuller, observó que los grupos de Arabia Saudita habían diseminado la literatura religiosa extremista wahabí y posiblemente armas pequeñas a través de simpatizantes en Xinjiang, y que los jóvenes musulmanes turcos habían sido reclutados para estudiar en las madrasas en Pakistán, Afganistán y Arabia Saudita. Añade que los uigures de Xinjiang también lucharon junto a Al Qaeda de Osama bin Laden en Afganistán en la década de 1980.

Fuller señaló: "Los uigures están realmente en contacto con grupos musulmanes fuera de Xinjiang, algunos de ellos se han radicalizado en una política yihadista más amplia en el proceso, unos pocos estuvieron involucrados anteriormente en guerrilla o entrenamiento terrorista en Afganistán, y otros están en contacto con Mujahideen musulmanes internacionales luchando por las causas musulmanas de independencia en todo el mundo".

El documento político de la Estrategia de Defensa Nacional del Pentágono de enero de 2018 nombró explícitamente a China junto con Rusia como las principales "amenazas" estratégicas para la supremacía de los Estados Unidos. Afirma que "la competencia estratégica entre estados, no el terrorismo, es ahora la principal preocupación en la seguridad nacional de los Estados Unidos". De manera explícita, y esto es nuevo, el periódico del Pentágono no cita una amenaza militar sino económica. Afirma: "China y Rusia ahora están socavando el orden internacional desde el interior del sistema al explotar sus beneficios al mismo tiempo que socavan sus principios y 'reglas ” La escalada de la guerra comercial contra China, las amenazas de sanciones sobre las denuncias de los campos de detención uigur en Xinjiang, las amenazas de sanciones si China compra equipos de defensa rusos, todo está destinado a interrumpir la única amenaza emergente para un orden global de Washington, que no se basa sobre la libertad o la justicia, sino sobre el miedo y la tiranía. Cómo las autoridades de China están tratando de lidiar con este asalto completo es otro tema. El contexto de los acontecimientos en Xinjiang, sin embargo, debe quedar claro. Occidente, y especialmente Washington, participa en una guerra irregular a gran escala contra la estabilidad de China.

*consultor de riesgos estratégicos y profesor. Es licenciado en política por la Universidad de Princeton

La gauche moraliste, au service de minorités activistes, et la droite économique veulent vider la pratique démocratique de sa substance

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La gauche moraliste, au service de minorités activistes, et la droite économique veulent vider la pratique démocratique de sa substance
Dominique Baettig
Médecin, Ancien Conseiller national
Ex: http://www.lesobservateurs.ch

Droits politiques et théocratie

Attention danger, si le peuple suisse se laisse manipuler émotionnellement, les bases du système démocratique seront définitivement obsolètes. L’histoire politique de la Confédération, modèle d’équilibres linguistiques, culturels et de contre-pouvoirs politiques a été un succès. Sur le plan économique aussi. Mais par cette caractéristique des contre-pouvoirs (référendum, droit d’initiative), les globalistes, les multinationales, la Commission européenne peuvent être tenus en échec par le résultat des urnes. Ceci est pour eux bien sûr, intolérable et inadmissible. Ils n’aiment pas le peuple, les citoyens qui osent ne pas suivre les incitations morales et libre-circulationnistes, les obstacles à la globalisation de l’économie, aux pactes migratoires imposés, de vivre ensemble non désiré. Chez ces gens-là, minorité éclairée, oligarques financiers et patrons de multinationales ou de fondations prédatrices comme l’Open Society de Soros, partisans des arrangements discrets, on se méfie du peuple irrationnel, protectionniste, conservateur, trop conscient de ses intérêts, du bon sens commun. Le mot populisme a été inventé juste pour ça, pour disqualifier le principe de base de la démocratie directe, de la majorité votante qui a le dernier mot. On lui préfère le principe désincarné et abstrait des « Droits Humains » qui sont dépolitisés et purement moraux. Un seul individu, minorité hyperindividualiste,  victimaire et discriminée, bien sûr, peut s’imposer à la majorité simple et obscurantiste. On est bien loin du modèle des Droits de l’Homme et du citoyen (réel, politique, majoritaire) et on donne le pouvoir final à des juges ( non élus, cooptés par les officines libérales, ne rendant des comptes qu’à l’échelon discret supérieur ) qui définissent de manière abstraite le Juste, le Bien, le Grand Marché, la Libre Circulation etc…Et sans contestation possible, sous peine d’être ringardisé, diabolisé, excommunié par ceux, dans une sorte de théocratie ( mais sans Dieu bien-sûr) directe, avec une main invisible, vous dictent pensées et comportements obligatoires et impératifs.

Le Conseil Européen des Droits de l’Homme, sorte de super Tribunal religieux de l’Inquisition, coopté, subventionné par Soros ,dynamiteur de souveraineté, de démocratie, de frontières, de protectionnisme s’arroge le Droit de définir ce que la population peut et doit voter, et rien d’autre.

Les glapissements de colère de toute la bande du politiquement correct et orthodoxe seraient amusants s’il n’y allait pas du devenir de la démocratie réelle. Le simple texte qui dit que « La Constitution fédérale est la source suprême du droit de la Confédération » déclenche des imprécations venant des pompeux cornichons rouges/verts et de l’industrie d’exportation. Rien à redire vraiment mais pour la gauche, le risque de rétablir la peine de mort, la torture ou de créer l’instabilité du Droit, ne riez pas s’il vous plaît, est lié à l’acceptation de cette initiative dite d’autodétermination. Il est même possible que notre Constitution aille bien au-delà du CEDH. Alors assez de cette Commedia dell’arte, de ce psychodrame hystérisé. Restons maîtres chez nous, pour gérer la migration, renvoyer les criminels étrangers, interner à vie certains délinquants dangereux, refuser l’accord cadre européen inique, défendre les mesures d’accompagnement, organiser une croissance acceptable, réduire la surpopulation. Le pouvoir politique ultime ne doit pas revenir à un Juge, et encore moins étranger.

L’émergence d’une dynamique « nationale populiste et souverainiste » rend malade la gauche bobo et les milieux macroéconomiques. La dynamique d’alliance entre populistes de gauche et de droite en Italie, divine surprise, leur donne des sueurs froides. La perspective d’explosion de l’Union européenne, avec le Brexit, le soutien russe à la Résistance populaire et démocratique en Europe, l’échec de destruction de la Syrie laïque et nationale les rend fou. Tant mieux, que se lézarde cette construction européenne factice, d’austérité détestable et de répartition obligatoire des migrants, armée de réserve des multinationales, nouveaux consommateurs qui s’imposent contre l’exigence de la décroissance.

Cornes et autodéfense naturelle

Laisser les cornes aux vaches et subventionner ceux qui renoncent à un élevage intensif est plein de bon sens. Les mêmes qui veulent limer les droits démocratiques aux citoyens les contesteraient pour les bêtes à cornes ? Non aux mutilations productivistes, oui au respect de la vie animale, non à l’exploitation insensée de la nature, oui à la défense des espèces indigènes. Non aux mutilations sexuelles ou autres.

Quant au contrôle par les assurances des fraudeurs, il faut des bases légales. Celui qui fraude nuit à la collectivité et disqualifie la valeur de l’incapacité de travail, de la définition de l’invalidité. Il faudrait veiller que les prestations soient accordées sur des bases objectives, mesurables, équitables. Ceci dit, on ose espérer que la même rigueur sera mise à sanctionner l’immigration illégale, les trafics de migrants en tout genre, le non contrôle des migrants économiques qui veulent se faire croire en quête de sécurité autre qu’économique.

Oui à l’initiative sur l’autodétermination, oui à la protection des vaches à corne, oui raisonnable à la surveillance des fraudeurs dans le domaine des assurances maladie et sociales.

Dominique Baettig, ancien Conseiller national, militant souverainiste et illibéral.

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Eh, Fukuyama : tout ça pour ça ?

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Eh, Fukuyama : tout ça pour ça ?

Ex: http://www.dedefensa.org

En avril 1989, un haut-fonctionnaire du département d’État, Francis Fukuyama, donna à Washington une conférence (quelques mois après, figurant comme un article dans Foreign Affairs) où il présenta une thèse que tout le monde, aux USA et particulièrement à Washington même, ne demandait qu’à accepter : la “Fin de l’Histoire”, grâce au triomphe de la “démocratie libérale” dont les USA étaient absolument les concepteurs, les propriétaires exclusifs, les producteurs et les laudateurs extasiés. L’intervention de Fukuyama tombait à pic pour relever le statut de communication des USA car, à cette époque-là, contrairement à ce que nous rapportent les petits soldats de l’histoire-courante-récrite, la plus extraordinaire popularité du monde, y compris et même surtout en Occident, allait à Gorbatchev et à l’évolution de son pays. Toute la gloire absolument justifiée allait à un processus, qui était celui de la fin de la Guerre froide et de l’équilibre de la terreur avec menace d’anéantissement réciproque, et nullement à “la victoire de l’un sur l’autre”. C’est alors (mai 1988) qu’Arbatov, le conseiller de Gorbatchev, disait justement à un intervieweur de Time : « Nous allons vous faire une chose terrible, nous allons vous priver d’Ennemi. »

(Arbatov aurait dû lui dire : “Nous allons vous faire une chose terrible, nous allons vous priver de vrai ennemi” dans le sens d’“ennemi crédible”. L’URSS était la seule capable de tenir ce rôle, le reste de l’aventure jusqu’à nous le démontre absolument.)

C’est après, justement avec l’aide de “la Fin de l’Histoire” comme structure de philo-communication, qu’on pourrait rapprocher de philo-nikos (amour de la victoire) selon Platon, faisant office d’une doctrine qui ne se distinguait nullement par sa sagesse mais par son hybris opérationnel, qu’apparut la narrative qui a depuis servi d’histoire récrite : l’affaire Gorbatchev était devenue simplement un effet résiduel d’une “victoire” écrasante du capitalisme (de la démocratie libérale) sur le communisme. Les arguments “opérationnels” développés depuis et offerts à notre connaissance sont complètement fabriqués, sinon faussaires et de toutes les façons hors contexte, mais la trouvaille de Fukuyama clouait le bec par la fortune de l’expression autant que par sa prétention philosophique. Elle fut (la trouvaille) rapidement sanctionnée, trois ans plus tard, par un livre utilisant le même titre, en le complétant par une expression nietzschéenne invertie(La fin de l’Histoire, ou le dernier homme).

Quoi qu’il en soit des mises au point, des contestations, des précisions, etc., le slogan tint bon largement jusqu’au milieu de la décennie 2000. C’est au nom de “la Fin de l’Histoire” et en application d’une stratégie affectiviste (“droitsdelhommisme”) utilisées l’une et l’autre comme feuille de vigne, que les USA pulvérisèrent l’ancienne URSS et l’Occident l’ex-Yougoslavie en organisant la formation de divers États-gangsters contre la Russie et la Serbie ; que les USA envahirent l'Afghanistan et l’Irak et lancèrent leur grand programme de “démocratisation” du Moyen-Orient ; et la suite sans fin (Libye, Syrie, etc.) depuis. Entretemps, le concept avait commencé à subir les outrages d’un temps très rapide et ceux des événements eux-mêmes, tout aussi rapides à la mesure du temps. C’est ce qu’acte aujourd’hui le philosophe lui-même, Fukuyama, en adoubant la montée irrésistible, non du populisme comme disent avec un hoquet de dégoût les élites-Système qui se targuent d’une vertu antiSystème, mais de la “démocratie illibérale”.

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Dans The New Stateman du 17 octobre 2018, George Eaton publie un article décrivant une rencontre qu’il vient d’avoir avec Fukuyama. Le philosophe reconnaît la nécessaire révision de son concept tout en avertissant qu’il avait annoncé cette révision en présentant les caractères extrêmement conditionnels et les limites très importantes du modèle de la “démocratie libérale” :

« Vingt-six ans plus tard, des États-Unis à la Russie, de la Turquie à la Pologne et de la Hongrie à l'Italie, une Internationale illibérale se développe. Le nouveau[et neuvième] livre de Fukuyama,[The Demand for Dignity and the Politics of Resentment]entend chercher à apprécier et à définir cette nouvelle dynamique. Lorsque j'ai rencontré l’universitaire de Stanford âgé de 65 ans, dans nos bureaux de Londres, il a pris soin de souligner la continuité de sa pensée. “Ce que j’ai dit à l’époque[1992], c’est que l’un des problèmes de la démocratie moderne est qu’elle assure la paix et la prospérité, mais que les gens veulent plus que cela… Les démocraties libérales n’essaient même pas de définir ce qu’est une bonne vie, ils laissent cette quête aux individus qui, dès lors, se sentent aliénés, sans but. C’est la raison pour laquelle ils forment et rejoindre ces groupes identitaires qui leur donnent donne le cadre et le sens d’une communauté”. [...] [Mes critiques] n’ont sans doute pas lu le livre jusqu’à la fin, la partie “Le dernier homme”, qui concernait certaines des menaces potentielles contre la démocratie... »

Il n’empêche que la carrière elle-même de Fukuyama, et les engagements qui vont avec, expliquent que la conception hâtive que recouvre l’expression “la fin de l’Histoire” puisse avoir été prise pour du comptant, comme fondant et illustrant parfaitement cette portion historique allant de la fin de la Guerre froide à la guerre en Irak (et le resdte). Lui-même, Fukuyama, a développé sa carrière officielle dans le gouvernement, avant de bifurquer vers une carrière universitaire, d’une façon parfaitement conforme à ce qu’on a fait de cette conception : il eut l’archi-neocon Paul Wolfowitz comme mentor dans les années 1980, poursuivit en s’inscrivant nettement dans le courant néoconservateur et se proclamant partisan de la guerre de 2003 contre l’Irak, avant de la juger catastrophique une fois la catastrophe accomplie. C’est alors qu’il commença à modifier son attitude politique, puis de plus en plus nettement avec la crise de 2008... « Ces politiques développées par les élites se sont avérées absolument désastreuses et il y a bien des raisons justifiant que les gens se soient de plus en plus opposés à elles. [...] S’il y a un enseignement à retenir de la crise financière [de 2008], c’est que ce secteur [de la finance] doit être radicalement réglementé parce que [le système en place] oblige tous les autres à payer pour ses erreurs. Toute cette idéologie s’est profondément enracinée dans la zone euro, et de ce fait l’austérité imposée par l’Allemagne a été désastreuse, notamment pour le Sud de l’Europe a été désastreuse. »

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Aujourd’hui, Fukuyama qui était apparu comme l’étendard de la liquidation historique et définitive du marxisme, trouve à la grande surprise de Eaton un certain charme à Marx et au socialisme, – de même qu’il juge que le retour d’une gauche marxiste au Royaume-Uni et aux USA n’est pas injustifié...

« Si [par socialisme] vous voulez parler de programmes de redistribution des richesses qui tentent de remédier à ce déséquilibre important qui existe entre les revenus, alors oui je pense que non seulement il [le socialisme] pourrait revenir, mais il devrait revenir. Cette longue période, qui a commencé avec Reagan et Thatcher, a donné lieu à une série de développement des marchés non réglementés qui ont eu à bien des égards des effets désastreux. [...] À ce stade, il me semble que certaines choses dites par Karl Marx se révèlent vraies. Il a parlé justement de la crise de surproduction… [Il a prévu justement] que les travailleurs seraient appauvris et que la demande serait insuffisante... »

Notons encore quelques remarques de Fukuyama :

• Pour lui, le “modèle chinois”, avec un gouvernement autoritaire encadrant une économie libérale et se portant garant de sa stabilité, a une certaine vertu. Si ce cadre politique parvient à rester en place lors de crises économiques, et s’il est encore là dans trente ans, il aura prouvé sa validité et, d’une certaine façon, sa capacité à prétendre être une alternative à la “démocratie libérale”. Manifestement, Fukuyama juge le “modèle chinois” comme pouvant être considéré comme proche, dans tous les cas dans l’esprit de la chose, de ce qu’il nomme “démocratie illibérale”.

• L’une de ses préoccupations majeures est par ailleurs ce qu’il juge être la probabilité d’un conflit entre la Chine et les USA, nullement du fait d’une attaque-surprise et/ou massive mais plutôt à la suite d’un incident annexe et mineur, à propos de Taïwan ou de la Corée du Nord par exemple. Il estime ce conflit comme étant le modèle du “piège de Thucydide” (“the Thucydides trap”), comme le nomme le professeur de Harvard Graham Allison, l’affrontement entre une puissance en place et une puissance en pleine ascension.

• Pour autant, il ne faut pas se précipiter... « Fukuyama avertit les libéraux qu’il ne faut pas trop sur-réagir et conclure que la démocratie illibérale est la nouvelle ‘fin de l’histoire’. “Je pense que les gens devrait tempérer un peu leurs réactions”. »

... En un sens, et en nous gardant de “sur-réagir”, nous sommes conduits à observer que si Fukuyama n’était pas selon lui-même si affirmatif qu’on l’a dit dans sa thèse de “la fin de l’Histoire”, et bien qu’il se soit engagé politiquement avec ceux qui adoptaient manifestement cette thèses (les neocons), il est aujourd’hui aussi peu affirmatif quant à la définition de ce qu’il juge apte à remplacer le “modèle” actuel de “démocratie libérale”... Car il est bien question d’un Grand Remplacement à cet égard, car s’il y a une seule chose dont il soit lui-même assuré pouvons-nous juger sans “sur-réagir”,c’est bien l’échec complet sinon catastrophique de ce modèle de la “démocratie libérale”.

51qBsdU6PuL._SX328_BO1,204,203,200_.jpgUn autre aspect de cette réflexion à noter, c’est la propension bienvenue et justifiée qu’a Fukuyama à écarter tous les clivages qui continuent pourtant à être proclamés par les idéologues à prétention antiSystème, ceux-là semblant prendre grand plaisir à se déchirer au nom de références extrêmement vieillottes (la gauche essentiellement, avec son obsession pathologique du fascisme). Comme on l’a signalé, Fukuyama répugne à employer le terme de “populisme” bien que l’on puisse parler de “populisme de droite” et de “populisme de gauche”, pour pouvoir mieux mettre dans le même sac d’une réaction anti-libérale tout à fait justifiée sinon absolument nécessaire des exemples aussi différents formant une “internationale illibérale”, « des États-Unis à la Russie, de la Turquie à la Pologne et de la Hongrie à l'Italie... », – auxquels on ajouterait la Chine si l’on comprend bien. Il mélange donc allégrement, sans les différencier comme tels même s’il les identifie, les mouvements populistes venus de la droite, et la “renaissance” du socialisme venue de la gauche. Certains exemples sont d’ailleurs ambigus sinon énigmatiques : faut-il mettre dans le même sac le populisme qui a mené Trump au pouvoir et le soi-disant “marxisme culturel” qui s’oppose à Trump ? Le point d’interrogation restera en suspens au terme de l’entretien avec le philosophe.

Même s’il y a beau temps que Fukuyama a viré sa cuti, cette prise de position dans un livre qui adoube et justifie absolument la protestation globale de l’“internationale illibérale” (c’est-à-dire notre “internationale populiste”, question de mots) a une fonction symbolique très forte tant l’époque commencée en 1989-1991 avait cru trouver comme symbole irrésistible de sa légitimité paradoxalement historique l'expression “la fin de l’Histoire”. Pour le reste, il faut bien constater que “la suite de l’Histoire”, quant à la vision qu’on peut en avoir, est en panne ; tout comme le philosophe lui-même, car s’il y a une chose que Fukuyama nous avoue in fine, c’est qu’il ne sait rien de précis de ce qui nous attend. Nous nous contentons de vivre dans les restes infâmes de ce qui est désormais une imposture infamante, une contre-civilisation qui ne parvient plus à dissimuler sa condition d’imposture infâme.

 

jeudi, 25 octobre 2018

“POST-TRUTH” AND THE TRUTH OF THE POLITICAL: FREEDLAND VS. DUGIN

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“POST-TRUTH” AND THE TRUTH OF THE POLITICAL: FREEDLAND VS. DUGIN

The term “post-truth”, which appeared for the first time in 1992, has known a considerable diffusion in the political commentary after two important political events of 2016: the EU referendum in the United Kingdom and the presidential election in the United States. For this reason , the Oxford Dictionaries have decided to elect it as “Word of the Year 2016”. They affirm that it is an adjective defined as “relating to or denoting circumstances in which objective facts are less influential in shaping public opinion than appeals to emotion and personal belief”. In the present article, I will compare two different visions (perhaps completely opposite) on the phenomenon of “post-truth”: the one of the liberal journalist Jonathan Freedland and the one of the Russian philosopher Alexander Dugin. In the end, I will try to make some conclusions.

220px-Jonathan_Freedland,_2013_(cropped).jpgThe opinion of Jonathan Freedland

I found this article on “The Guardian” ‘s website[1] and I chose this source because I wanted to see how the phenomenon of post-truth was treated by a famous and widespread (maybe we could say “mainstream”) newspaper as “The Guardian” (just think that it defines itself as the “leading liberal voice in the world”) and in particular by a well-known journalist as Jonathan Freedland. At a general level, regarding the opinion expressed by the journalist in the article, it can be said that he expresses all the typical worries of the good liberalprogressive and positivist western intellectual. But now let’s analyze the reflection of Freedland in detail.

First of all, the British journalist says that «2016 has punched truth in the face, leaving it bruised and bleeding».  For example, he says that: «As Aleppo endured its final agonies, the simple act of circulating any account – a video, a photograph, a news report – would trigger an unnerving response. Someone, somewhere would reply that the photograph was doctored, the source was a stooge, the rescued child was not really a child or not really rescued». According to his opinion «this is about more than assigning blame for this death or that bombing. This is about refusing to accept that the death or bombing occurred at all».  It is interesting to see that he mentions the «defenders of Bashar al-Assad» and the «Russian and Iranian enablers» as one of the guilty of this kind of behavior. Citing a phrase of the US Senator Daniel Patrick Moynihan, Freedland says that «“You’re entitled to your own opinion, but you’re not entitled to your own facts”». However, he asserts that today this fundamental distinction between opinions and facts seems failed. In fact, «Now people regard facts as very much like opinions: you can discard the ones you don’t like».

Afterwards, Freedland analyzes the behavior of Donald Trump. He underlines that the US President, about matters of supreme importance and gravity as the role of the Russians in the hacking of democratic emails and  the climate change, in the face of a vast body of evidence, always said: «“Nobody really knows”». Furthermore, Freedland remembers that Trump also said that if you deduct the millions of illegal votes he would have won the US popular vote: a flagrantly false claim for which there is no evidence whatsoever. Regarding these claims of Trump, the journalist says: «We’ve been calling this “post-truth politics” but I now worry that the phrase is far too gentle, suggesting society has simply reached some new phase in its development. It lets off the guilty too lightly. What Trump is doing is not “engaging in post-truth politics”. He’s lying». In the end, he is convinced that «Trump and those like him not only lie: they imply that the truth doesn’t matter». Afterward, Freedland lists the causes of this situation: the use of technology («Social media allows fact deniers to spread their anti-history fast and wide»), the distrust in elites («People are no longer prepared to take their leaders’ word on trust») and the trend towards «deeper and more bitter partisanship» (affirming amazed that «once people have aligned themselves with a tribe, studies show their first instinct will be to believe what favours their side and disbelieve what favours their opponent»). The journalist affirms that this tendency to not give importance to the truth «is making our public sphere a dizzying place» and asserts that «Without a common, agreed set of facts, we can hardly have any kind of public conversation at all». Citing the writer David Roberts, Freedland says that today «“There are no more referees. There are only players”»; in fact, «When actual judges enter the picture […] one side rushes to discredit them, branding them as biased, ideological partisans» (in other terms as «enemies of the people»). At the end, Freedland concludes that «we cannot live in such a world. Evidence, facts and reason are the building blocks of civilization. Without them we plunge into darkness».

220px-New_Horizons_International_Conference_04_(cropped).jpgAlexander Dugin’s reflection

Personally, I think that the reflection of Freedland about the phenomenon of the post-truth is rather superficial and insufficient. I find more interesting the analysis of the Russian philosopher Alexander Dugin, who gave an interview to the journalist Gabriel Gatehouse of the BBC almost a year ago, exactly on these issues (Alexander Dugin: “We have our special Russian truth”- BBS Newsnight)[2].  The philosopher starts by saying that «any truth is relative so we have our special Russian truth that you need to accept as something that maybe is not your truth». He explains  that it «doesn’t means that truth doesn’t exist, but it means that absolute truth, one for all, doesn’t exist». Afterwards, Gatehouse asks Dugin a personal question: «when you watch the news on Russian television, do you believe in what you see?». Dugin replies: «absolutely». «But you are an intelligent man!» affirms arrogantly the journalist and immediately Dugin argues that post-modernism and sociology teach us that «real facts are the ones the society believes in», therefore «every so-called truth is a matter of believing. So we believe in what we do, we believe in what we say and that is the only way to define the truth». Dugin clarifies «that is not only our position»; in fact, «when I see western media I ask myself how people could lie in such a way […] but after I say to myself: “stop, it is not lying, it is their truth”». Then he goes on affirming that «facts are always interpretation» and «you see because you interpret». At this point, Gatehouse stop Dugin saying: «but if somebody flys on an airplane and drops a bomb on a building in Aleppo..», but Dugin replies immediately asking: «but whose airplane is it? what bomb is it? what is the area the bomb is falling on? After answering these questions our interpretation begins. It’s a war and it’s very difficult to go there and to see what’s happening». «For you any bomb falling is Russian», continues Dugin, «any person killed by Russian bomb is an innocent civilian […] because you are a real normal western man, western journalist, western reporter and you presume that Russians are evils. This is yourtruth». According to Dugin, now we live in a «multipolar world», which is composed by a plurality of equally strong powers. We must understand and accept that in such a world «nobody has the monopoly on the truth».

Conclusions

Unlike Dugin, for Freedland there is only one truth in the world, which cannot be questioned at all. The British journalist completely ignores the so-called autonomy of the political, such as the fact that politics is not based on rationality, but on irrationality. As we learn from the German jurist Carl Schmitt, politics means acting to defend or impose a particular type of collective existence, beyond what is morally right or wrong and what is objectively true or false. Freedland is very surprised by the actual trend towards a «deeper and more bitter partisanship», but this fact only means that what is happening in countries like his own it’s simply the return of politics in contexts from which it was almost gone. Politics divides people into different groups, which are aggregated around a particular “speech”, or a particular “narration”, or, as Dugin teaches us, around a particular “truth”. To Trump’s supporters (like those of any other political leader) doesn’t matter if what their leader says is true or false; they only identify themselves in him and in his political view. So politicians like Trump are neither “engaging in post-truth politics” nor lying, but they are only making politics. Furthermore, Freedland should understand that in  politics there are indeed no  referees, but only players.  In fact, there are referees only when there is someone who commands on all the others and who has the monopoly of the truth.

As we still learn from Carl Schmitt, politics divides men into friends and enemies; this implies the fact that there is always the possibility that politics degenerates into a conflict. Schmitt affirms that the liberal philosophers were the ones who wanted to reduce politics into a simple platform of  discussion. So when Freedland says that «Without a common, agreed set of facts, we can hardly have any kind of public conversation at all», he does nothing more than express a typically liberal concern. At the end, overturning his last sentence, we could say that “evidence, facts and reason are not the building blocks of civilization, but only those of his civilisation. Without them we don’t plunge into darkness”, but we just return to real politics. In other words, we can say that we are moving towards a “multipolar world”. The real challenge, as Dugin suggests us, is to be able to accept the other’s diversity and to respect his truth, without giving up our identity.


NOTE

[1] https://www.theguardian.com/commentisfree/2016/dec/16/not-post-truth-simpler-words-lies-aleppo-trump-mainstream

[2] https://www.youtube.com/watch?v=GGunRKWtWBs

The Mass Media and the reciprocal Al-Qaeda: Afghanistan, Bosnia, Libya, Syria, and now Myanmar

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The Mass Media and the reciprocal Al-Qaeda: Afghanistan, Bosnia, Libya, Syria, and now Myanmar

Murad Makhmudov and Lee Jay Walker

Modern Tokyo Times: http://www.moderntokyotimes.com

The mass media corporations throughout the Northern Hemisphere that incorporate the Sunni Muslim media agenda, once more appear to be quenching the al-Qaeda and Sunni Islamist terrorist chord along with so-called humanitarian organizations that incite. Of course, the pattern is abundantly obvious despite the media elites ignoring this reality. After all, since the Siege of Mecca, this natural flow can be seen in the coverage of Afghanistan (the 1980s and early 1990s), Bosnia, Libya, Syria, and now the same media and the humanitarian machine that incites is in full flow against Myanmar.

In other words, the mass media ups the ante against either the non-Muslim side in the conflict or against Muslim leaders that seek a more secular or non-Sharia Islamic path. Hence, the mass media and various Sunni Islamist terrorist groups espouse overt generalizations jointly in order to galvanize the “Takfiri sword.”

Reuters reported last year, “In a video message released by al Qaeda’s al-Malahem media foundation, Khaled Batarfi called on Muslims in Bangladesh, India, Indonesia, and Malaysia to support their Rohingya Muslim brethren against the enemies of Allah.”

The result of the usual theme turned Afghanistan into Year Takfiri Zero after ousting President Najibullah. Since the start of the demise of Afghanistan the same one-sided media hatchet job then manipulated events in Bosnia to galvanize the “Muslim victim card,” while Islamists – including international jihadists – were butchering and beheading on the ground based on a mainly silent mass media. Of course, the same scenario of good versus evil would then be ushered against Libya and Syria – in recent times the same process is being used against Myanmar. This mass propaganda that is propagated in Western media circles – and similarly being ushered by Gulf media outlets – is the boost that Sunni Islamists need in order to declare another “fake jihad.” The upshot is a huge boost for international Sunni Islamist terrorists, a future failed or weakened nation-state, and further persecution against religious minorities – be they Alawites, Christians, the Shia, Shabaks, Yazidis, or other faith groups.

Therefore, the announcement that al-Qaeda seeks a Sunni Islamist “fake jihad” against Myanmar on the back of the mass media, is yet another continuation of a process that is monotonous by nature. In other words, the same collaborating forces are now seeking a new conflict in Myanmar that will encourage more terrorism and embolden sectarianism on all sides. Hence, humanitarian groups are equally inciting against one side while glossing over massacres in the other direction and failing to link events in the Chittagong Hill Tracts and Southern Thailand.

Khaled Batarfi, a leading figure in Al-Qaeda in the Arabian Peninsula (AQAP), called on international Sunni Islamists to declare war against the government of Myanmar. He said, “So spare no effort in waging jihad against them and repulsing their attacks, and beware of letting down our brothers in Burma [Myanmar].”

Of course, it is fine for AQAP and other Sunni Islamist terrorist groups to butcher and slaughter Shia Muslims and other non-Muslim groups. After all, Shia Muslims are deemed to be “apostates” in the eyes of Sunni Takfiris. Hence, AQAP and Saudi Arabia led Sunni alliance in Yemen, happens to be turning this country into a living nightmare. However, this reality isn’t seen by AQAP and other Sunni Muslim voices emanating from nations including Turkey (a nation that also kills the mainly Sunni Kurds and is involved in supporting sectarianism against the Syria government) because it doesn’t suit the agenda. Like usual, while Yemen is going to hell the usual Western powers are selling more military arms to allies throughout the Gulf. Therefore, the only thing that unites “the fake unifying Sunni Muslim voice” is a sense of injustice providing Muslims are perceived to be on the losing side when fighting non-Muslims or the Shia.

Shia Iran is also caught up in the rhetoric but where were the mass Sunni Muslim demonstrations against ISIS (Islamic State – IS) in Iraq, when ISIS butchered the Shia in vast numbers in single based massacres in several parts of the nation? Likewise, did nations like Malaysia (Shia Islam is illegal) and Turkey (Alevi persecuted and the mainly Sunni Kurds killed by the state apparatus) lambast ISIS to the same anti-Myanmar degree when Sunni Takfiris began to cleanse Christians in Iraq, enslave Yazidis, and kill the Shia? Despite this, Iran also plays the “Muslim victim card” despite the fact that it is Sunni Islamists on the whole that is butchering the Shia in several nations.

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Turning to Libya, Colonel Gaddafi was no saint but the mass media glorified a “fake-revolution” that was based on Gulf and NATO intrigues. Like usual, the media provided the propaganda angle and then Sunni Islamists entered the fray on the ground. Hence, the usual forces promised democracy in Libya but the end result was a failed state, the lynching of black Africans by various Arab militias, ISIS beheading Christians, rampant poverty, countless militias, the destruction of Sufi shrines by Takfiris, and becoming a conduit for exporting Sunni Islamist sectarians to Syria. In 2018, Libya is now a paradise for human smuggling and raping black African female migrants in transit and other ill deeds based on being a failed state.

This reality, just like supporting Sunni Islamists in Afghanistan in the 1980s and early 1990s, is a million miles from the promises ushered by senior international politicians and the mass media. In other words, the propaganda used to oust both leaders led to failed states, narcotics, women put further into the shadows, chaos, and boosting forces that support killing apostates, stoning women to death for adultery, butchering the Shia (Afghanistan), and other barbaric realities.

The next nation to follow the usually combined forces of the mass media, Sunni Islamist sectarianism, Gulf and NATO intrigues, and the incitement by humanitarians was Syria. After all, from day one Sunni Takfiris supported the policy of “Alawites to the grave, Christians to Beirut.” Yet, the mass media portrayed a one-sided view of events that swelled the numbers of Sunni Islamist terrorists entering Syria from nations including NATO Turkey.

Myanmar now faces the same combined forces based on “good versus evil.” Given this reality, Al-Qaeda is seeking to further increase the bloodshed and spill blood in the name of sectarianism and Sunni Islamic jihad in this nation – while Bengali Muslims on the ground in Rakhine seek another land grab to replicate the Chittagong Hill Tracts. Hence, like usual, this is following on from the one-sided mass media reports of events in Myanmar. Hence, while small minorities including the mainly Buddhist Mro people face being cleansed by the Arakan Rohingya Salvation Army (ARSA) – who are following the usual Islamist traits of killing and persecuting small minorities – the mass media is negating this reality to any major extent. Similarly, ARSA terrorists in Myanmar are killing Bengali Hindus. Meanwhile, some reports state Hindu women are being forced to convert to Islam – a tactic used against Yazidis in Iraq and against other minorities in countless conflicts throughout history. Despite this, the mantra of the mass media is creating the knock-on-effect of encouraging international jihadists to flock to the arena of conflict based on “good versus evil.”

AFP (France 24) reports, “San Tun said many of his Mro people — who number between 20,000 and 40,000 — had to leave everything behind as they sought sanctuary in government-held areas, fearful Rohingya militants would target them again.”

mro.jpgModern Tokyo Times says, “In other words, just like Yazidis have been enslaved and raped by Sunni Islamists in Iraq, and the same Sunni Islamist Takfiri virus stating “Alawites to the grave, Christians to Beirut” in Syria, then the small mainly Buddhist tribe of the Mro equally face Islamist cleansing. Yet, if mass media corporations seek to be believed, then surely the Islamists of ARSA would be solely focused on the armed forces of Myanmar in order to protect Bengali Muslims. Instead, just like in Iraq where Sunni Islamists target Yazidis and other minorities who have no power – nor have persecuted Sunni Muslims – it seems that ARSA is following the Islamist mantra of cleansing, killing, and persecuting…Therefore, ARSA is threatening the small mainly Buddhist tribe of the Mro who number between 20,000 and 40,000 people. At the same time, Bengali Hindus caught in the path of ARSA also face the Islamist sword.”

Overall, with al-Qaeda seeking a new Sunni Islamic jihad against Myanmar, then once more the mass media is laying the foundation by spreading one-sided versions to the point of inciting hatred. Similarly, Sunni Islamists throughout Europe will utilize the non-Muslim angle in order to recruit more terrorists to several conflicts. Therefore, Myanmar faces increasingly dark times and regionally divided loyalties will boost sectarianism on several fronts.

It is worth noting that more Muslims have been killed by Muslims in nations including Afghanistan, Iraq, Libya, Somalia, Syria, and Yemen – rather than in Myanmar. Equally, the security forces in this nation only responded after Islamists and Bengali Muslims turned against the indigenous of Rakhine. Of course, this will not stop the Islamist agenda of spreading more violence to Myanmar – while increasing pressure regionally in nations including Bangladesh and Indonesia. This role is continuously played out based on the one-sided media mantra and the role of humanitarian agencies that incite.

http://www.france24.com/en/20170903-buddhists-hindus-flee...

https://www.reuters.com/article/us-myanmar-rohingya-alqae...

http://moderntokyotimes.com/?p=7710