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jeudi, 29 décembre 2011

Concurrence géopolitique dans le Pacifique

 

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Bernhard TOMASCHITZ:

 

Concurrence géopolitique dans le Pacifique

 

Les Etats-Unis veulent contrer la montée en puissance de la Chine: ils projettent d’encercler l’Empire du Milieu!

 

Dans les rapports bilatéraux entre les Etats-Unis et la Chine, la méfiance réciproque est désormais de mise. Lors de sa visite en Australie, le Président américain Obama a en effet déclaré: “J’ai pris une décision d’ordre stratégique: en tant qu’Etat riverain du Pacifique, les Etats-Unis joueront dans l’avenir un plus grand rôle dans la mise en valeur de cette région; c’est là une politique à mener sur le long terme”. De plus, les Etats-Unis entendent bâtir une base militaire à proximité de la ville de Darwin dans le Nord de l’Australie, où seront plus tard casernés 2500 soldats d’élite. Obama veut en plus créer une zone de libre-échange dans le Pacifique qui comprendrait l’Australie, le Japon, Singapour et le Vietnam, tandis qu’il n’y aurait aucune place pour la Chine dans ce projet.

 

 

Quand ils prennent acte de ces projets stratégiques, les Chinois craignent d’être encerclés par les Etats-Unis. Soupçon parfaitement justifié! Déjà en 2006, les Etats-Unis et l’Inde avaient signé un accord d’ampleur assez vaste par lequel la Nouvelle Delhi se voyait reconnaître au niveau international comme puissance nucléaire. Outre cet accord américano-indien, les Etats-Unis entretiennent des bases militaires au Japon et en Corée du Sud. Si dorénavant l’Axe liant les puissances d’Asie aux Etats-Unis se voit prolongé jusqu’en Australie, alors l’influence de la Chine restera limité à ses seules eaux côtières.

 

 

Les projets de Washington doivent se percevoir comme une tentative d’endiguer la Chine, tant que cela est encore possible. Car le développement économique de l’Empire du Milieu s’effectue à une vitesse de croissance inégalée, ce qui agace et inquiète les Etats-Unis, encore plus préoccupés par l’éveil d’une politique étrangère chinoise bien consciente des enjeux planétaires. Au Conseil de Sécurité de l’ONU, les Chinois ne cessent de torpiller les projets américains, comme, par exemple, quand il s’agit d’infliger à l’Iran des sanctions encore plus draconiennes. Dans la lutte pour la domination économique des Etats riches en matières premières, notamment en Afrique et en Asie centrale, Beijing et Washington sont devenus de véritables rivaux. A tout cela s’ajoute que le modèle chinois, couplant une économie libéralisée et un appareil d’Etat autoritaire, exerce une attraction de plus en plus évidente sur les pays en voie de développement et sur les pays émergents qui préfèrent opter pour un avenir politique différent de celui suggéré par la “démocratie libérale” de type américain. De ce fait, la Chine n’est plus seulement un concurrent économique des Etats-Unis mais elle les défie en agissant justement sur leur point le plus sensible: celui de vouloir incarner et propager de manière monopolistique la seule démocratie de facture occidentale, au détriment de toutes les autres formes possibles de gouvernance. Ce n’est donc pas un hasard si, un jour, Obama a déclaré, en s’adressant à la Chine d’un ton assez menaçant: “Nous continuerons à expliquer, y compris à Beijing, quelle est la signification pour nous du maintien des normes internationales et du respect des droits de l’homme pour le peuple chinois”.

 

 

Il y a plus: la modernisation des forces armées chinoises, et surtout de la marine de guerre de l’Empire du Milieu, montre que Beijing n’entend pas se contenter, dans l’espace pacifique, d’un rôle de “junior partner”, soumis à la volonté américaine. Le renforcement militaire chinois a pour effet que les frais d’entretien de l’empire américain doivent désormais être révisés à la hausse dans la région, notamment pour garantir la sécurité d’alliés comme le Japon ou la Corée du Sud et surtout Taiwan. Plusieurs incidents confirment ce nouvel état de choses: la marine chinoise s’attaque de plus en plus souvent à des navires de prospection vietnamiens ou philippins qui oeuvrent en Mer de Chine du Sud, espace marin dont les riverains se querellent à propos du tracé des frontières maritimes et, partant, sur la superficie de leur zone d’influence économique. Lors de ces escarmouches, ce ne sont pas tant les Vietnamiens ou les Philippins qui sont les destinataires des menaces chinoises mais avant tout les Etats-Unis.

 

 

Les Chinois, dans ce contexte, s’inquiètent surtout de l’amélioration constante des rapports américano-vietnamiens, en dépit du souvenir cuisant de la guerre du Vietnam. Le Vietnam communiste a certes libéralisé son économie en s’inspirant du modèle chinois et s’est ouvert aux investisseurs étrangers mais les relations avec le grand voisin du Nord n’en demeurent pas moins empreintes de méfiance pour des raisons historiques. Pendant des siècles, les Vietnamiens ont dû payer tribut aux empereurs de Chine et, pendant la seconde moitié du 20ème siècle, la Chine n’a jamais omis de toujours briser, avant qu’ils ne se concrétisent, les rêves vietnamiens de devenir une puissance régionale, en dépit de la “fraternité communiste” censée unir Hanoi à Beijing. Quant au Vietnam, le pays le plus densément peuplé de l’Indochine, il a toujours revêtu une signification particulière pour les Chinois: en effet, la puissance étrangère qui contrôlera ce pays limitera ipso facto et de manière considérable l’influence de Beijing dans la région et fera courir à la Chine le risque d’être encerclée.

 

 

Où l’affaire risque bien de devenir explosive, c’est quand les relations américano-vietnamiennes se trouvent renforcées par les activités du consortium pétrolier américain Exxon dans les eaux de la Mer de Chine du Sud. Fin octobre, l’Energy Delta Institute annonçait qu’Exxon avait découvert devant les côtes du Vietnam “des gisements de gaz d’une ampleur assez considérable” dans une région qui est également revendiquée par la Chine. La situation, déjà âprement concurrentielle, pourrait dès lors prendre une tournure plutôt dangereuse. Car, au même moment, le ministère de la défense américain travaillerait, selon le “Financial Times”, “à développer rapidement une nouvelle stratégie prévoyant une bataille aérienne et navale, afin d’acquérir à terme les moyens de contrer les plans chinois visant à empêcher les forces armées américaines de pénétrer dans les mers voisines de la Chine”.

 

 

Berhard TOMASCHITZ.

 

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, n°48/2011; http://www.zurzeit.at ).

 

mercredi, 28 décembre 2011

The March to War: Iran and the Strategic Encirclement of Syria and Lebanon

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The March to War: Iran and the Strategic Encirclement of Syria and Lebanon
 

The encirclement of Syria and Lebanon has long been in the works. Since 2001, Washington and NATO have started the process of cordoning off Lebanon and Syria. The permanent NATO presence in the Eastern Mediterranean and the Syrian Accountability Act are part of this initiative. It appears that this roadmap is based on a 1996 Israeli document aimed at controlling Syria. The document’s name is A Clean Break: A New Strategy for Securing the Realm.

The 1996 Israeli document, which included prominent U.S. policy figures as authors, calls for “rolling back Syria” in 2000 or afterward. The roadmap outlines pushing the Syrians out of Lebanon, diverting the attention of Damascus by using an anti-Syrian opposition in Lebanon, and then destabilizing Syria with the help of both Jordan and Turkey. This has all respectively occurred from 2005 to 2011. This is also why the anti-Syrian March 14 Alliance and the Special Tribunal for Lebanon (STL) were created in Lebanon.

As a first step towards all this the 1996 document even calls for the removal of President Saddam Hussein from power in Baghdad and even alludes to the balkanization of Iraq and forging a strategic regional alliance against Damascus that includes a Sunni Muslim Arab “Central Iraq.” The sectarian nature of this project is very obvious as are its ties to opposing a so-called “Shiite Crescent.” The roadmap seeks to foment sectarian divisions as a means of conquering Syria and creating a Shiite-Sunni rift that will oppose Iran and keep the Arab monarchs in power.

The U.S. has now initiated a naval build-up off the Syrian and Lebanese coasts. This is part of Washington’s standard scare tactics that it has used as a form of intimidation and psychological warfare against Iran, Syria, and the Resistance Bloc. While Washington is engaged in its naval build-up, the mainstream media networks controlled by the Saudis and Arab clients of the U.S. are focusing on the deployment of Russian naval vessels to Syria, which can be seen as a counter-move to NATO.

Al-Ramtha in Jordan is being used to launch attacks into Daraa and Syrian territory. The Jordanian Minister of State for Media Affairs and Communications, Rakan Al-Majali, has even publicly admitted this and dismissed it as weapons smuggling. For years, Jordanian forces have successfully prevented weapons from reaching the Palestinians in the Israeli-occupied West Bank from Jordanian territory. In reality, Amman is sending weapons into Syria and working to destabilize Syria. Jordanian forces work as a frontline to protect Israel and the Jordanian intelligence services are an extension of the C.I.A. and Mossad.

According to the Turkish media, France has sent its military trainers into Turkey and Lebanon to prepare conscripts against Syria. The Lebanese media also suggests the same. The so-called Free Syrian Army and other NATO-GCC front organizations are also using Turkish and Jordanian territory to stage raids into Syria. Lebanon is also being used to smuggle weapon shipments into Syria. Many of these weapons were actually arms that the Pentagon had secretly re-directed into Lebanon from Anglo-American occupied Iraq during the George W. Bush Jr. presidency.

The French Foreign Minister, Alain Juppé, has promised the Syrian National Council, that a so-called “humanitarian corridor” will be imposed on Syria. Once again, the Syrian National Council is not an independent entity and therefore Juppé did not really make a promise; he really made a declaration.

While foreign companies like Suncor Energy were forced to leave Libya, they have not left Syria. The reason that these companies have stayed has been presented as being humanitarian, because they provide domestic local services in Syria. For example, Suncor Energy helped produce oil for export from Libya, but in Syria produces energy for local consumption. In reality, hostile governments are letting these companies stay, because they siphon money out of Syria. They want to prevent any money from going in, while they want to also drain the local economy as a catalyst to internal implosion in Syria.

Along with the U.S. and its NATO allies, the Gulf Cooperation Council (GCC) is imposing sanctions that include an end to all flights to Syria. The GCC states and Turkey have joined the foreign ministries of NATO states in asking their citizens to leave Syria. Since the U.N. Security Council is no longer a viable route against Syria, the GCC may also try to impose a no-fly zone over Syria through the Arab League.

Turkey: NATO’s Trojan Horse and Gateway into the Middle East

Turkey was present at the Arab League meeting in Morocco, which demanded regime change in Damascus. Ankara has been playing a dirty game. Initially, during the start of NATO’s war against Libya, Ankara pretended to be neutral while it was helping the Transitional Council in Benghazi. The Turkish government does not care about the Syrian population. On the contrary, the demands that Turkish officials have made to the Syrians spell out that realpolitik is at play. In tune with the GCC, Turkey has demanded that Damascus re-orient its foreign policy and submit to Washington’s demands as a new satellite. Through a NATO initiative, the Turks have also been responsible for recruiting fighters against the Libyan and Syrian governments.

For several years Ankara has been silently trying to de-link Syria from Iran and to displace Iranian influence in the Middle East. Turkey has been working to promote itself and its image amongst the Arabs, but all along it has been a key component of the plans of Washington and NATO. At the same time, it has been upgrading its military capabilities in the Black Sea and on its borders with Iran and Syria. Its military research and development body, TUBITAK-SAGE, has also announced that Ankara will also start mass-production of cruise-missiles in 2012 that will be fitted for its navy and forthcoming deliveries of U.S. military jets that could be used in future regional wars. Turkey and NATO have also agreed to upgrade Turkish bases for NATO troops.

In September 2011, Ankara joined Washington’s missile shield project, which upset both Moscow and Tehran. The Kremlin has reserved the right to attack NATO’s missile shield facilities in Eastern Europe, while Tehran has reserved the right to attack NATO’s missile shield facilities in Turkey or in the case of a regional war. There have also been discussions about the Kremlin deploying Iskander missiles to Syria.

Since June 2011, Ankara has been talking about invading Syria. It has presented the invasion plans as a humanitarian mission to establish a “buffer zone” and “humanitarian corridor” under R2P, while it has also claimed that the protests in Syria are a regional issue and not a domestic issue. In July 2011, despite the close Irano-Turkish economic ties, the Iranian Revolutionary Guard made it clear that Tehran would support the Syrians and choose Damascus over Ankara. In August 2011, Ankara started deploying retired soldiers and its military reserve units to the Turkish-Syrian border. It is in this context, that the Russian military presence has also been beefing up in the port of Tartus.

From Damascus to Tehran

It is also no mere coincidence that Senator Joseph Lieberman started demanding at the start of 2011 that the Pentagon and NATO attack Syria and Iran. Nor is it a coincidence that Tehran has been included in the recent Obama Administration sanctions imposed against Damascus. Damascus is being targeted as a means of targeting Iran and, in broader terms, weakening Tehran, Moscow, and Beijing in the struggle for control over the Eurasian landmass. The U.S. and its remaining allies are about to reduce their forces in Iraq, but they do not want to leave the region or allow Iran to create a bridge between itself and the Eastern Mediterranean using Iraq.

Once the U.S. leaves Iraq, there will be a direct corridor between Lebanon and Syria with Iran. This will be a nightmare for Washington and Tel Aviv. It will entrench Iranian regional dominance and cement the Resistance Bloc, which will pin Iran, Syria, Iraq, Lebanon, and the Palestinians together. Israel and the U.S. will both be struck with major strategic blows.

The pressure on Syria is directly tied to this American withdrawal from Iraq and Washington’s efforts to block Tehran from making any further geo-political gains. By removing Damascus from the equation, Washington and its allies are hoping to create a geo-strategic setback for Iran.

Everything that Washington is doing is in preparation for the new geo-political reality and an attempt to preserve its regional standing. U.S. military forces from Iraq will actually be redeployed to the GCC countries in the Persian Gulf. Kuwait will host new combat units that have been designated to re-enter Iraq should security collapse, such as in the case of a regional war, or to confront Iran and its allies in a future conflict. The U.S. is now activating the so-called “Coalition of the Moderate” that it created under George W. Bush Jr. and directing it against Iran, Syria, and their regional allies.

On November 23, 2011 the Turks signed a military agreement with Britain to establish a strategic partnership and closer Anglo-Turkish military ties. During an important state visit by Abdullah Gül to London, the agreement was signed by Defence Secretary Phillip Hammond and the Deputy Chief of the Turkish General Staff, Hulusi Akar. The Anglo-Turkish agreement comes into play within the framework of the meetings that the British Chief of Defence Staff, General David Richards, and Liam Fox, the former scandal-ridden British defence minister, had with Israeli officials in Tel Aviv. After the visit of General Richards to Israel, Ehud Barak would visit Britain and later Canada for talks concerning Syria and its strategic ally Iran. Within this timeframe the British and Canadian governments would declare that they were prepared for war with both Syria and Iran.

London has announced that military plans were also drawn for war with Syria and Iran. On the other side of the Atlantic, Canada’s Defence Minister, Peter MacKay, created shockwaves in Canada when he made belligerent announcements about war with Syria and Iran. He also announced that Canada was buying a new series of military jets through a major arms purchase. Days later, both Canada and Britain would also cut their banking and financial ties with Iran. In reality, these steps have largely been symbolic, because Tehran was deliberately curbing it ties with Britain and Canada. For months the Iranians have also openly been evaluating cutting their ties with Britain and several other E.U. members.

The events surrounding Syria have much more to do with the geo-politics of the Middle East than just Syria alone. In the Israeli Knesset, the events in Syria were naturally tied to reducing Iranian power in the Middle East. Tel Aviv has been preparing itself for a major conflict for several years. This includes its long distance military flights to Greece that simulated an attack on Iran and its deployment of nuclear-armed submarines to the Persian Gulf. It has also conducted the “Turning Point” exercises, which seek to insure the continuation of the Israeli government through the evacuation and relocation of the Israeli cabinet and officials, including the Israeli finance ministry, to secret bunkers in the case of a war.

For half a decade Washington has been directing a military arms build-up in the Middle East aimed at Iran and the Resistance Bloc. It has sent massive arms shipments to Saudi Arabia. It has sent deliveries of bunker busters to the U.A.E. and Israel, amongst others, while it has upgraded its own deadly arsenal. U.S. officials have also started to openly discuss murdering Iranian leaders and military officials through covert operations. What the world is facing is a pathway towards possible military escalation that could go far beyond the boundaries of the Middle East and suck in Russia, China, and their allies. The Revolutionary Guard have also made it clear that if conflict is ignited with Iran that Lebanon, Iraq, and the Palestinians would all be drawn in as Iranian allies.

Mahdi Darius Nazemroaya is a Sociologist and award-winning author based in Ottawa. He is a Research Associate at the Centre for Research on Globalization (CRG), Montreal. He was a witness to the "Arab Spring" in action in North Africa. While on the ground in Libya during the NATO bombing campaign, he reported out of Tripoli for several media outlets. He was Special Correspondent for Global Research and Pacifica's investigative program Flashpoints, broadcast out of Berkeley, California. His writings have been published in more than ten languages.

mardi, 27 décembre 2011

Qu'y a-t-il de social dans les réseaux sociaux ?

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Qu'y a-t-il de social dans les réseaux sociaux ?

Ex: http://www.huyghe.fr/

L'expression "réseaux sociaux" connaît un incroyable effet de mode à la fois

- pour des raisons pratiques évidentes (nous sommes des millions à "y être" et une bonne part de nos relations avec des amis ou des gens avec qui nous partageons une forme quelconque d'intérêt passe par Facebook, Twitter, Viadeo)

- pour des raisons quasi idéologiques : leurs pouvoirs sont célébrés à la fois par le monde de l'entreprise qui se dit souvent elle-même "en réseaux" (il faut avoir son community manager défendre sa e-réputation par la e-influence et faire le buzz sur le hub pour ne pas être archaïque) et par celui de la politique (les réseaux sont crédités d'avoir "fait" les révolutions arabes et l'année électorale - en France ou aux USA - sera placée sous le signe de la Web-stratégie des candidats, mais aussi de la confrontation avec les protestataires utilisant médias sociaux et self médias..). On peut donc aussi bien évoquer les réseaux sociaux avec le sérieux du manager qu'avec les accents de révolte du libertaire.

De fait les travaux sur les réseaux en tant que systèmes reliant des groupes ou des individus exerçant des interactions et pratiquant des échanges (notamment des échanges d'information) datent de l'après-guerre. Le réseau au sens quotidien (les gens sur qui l'on peut compter pour rendre un service, donner un conseil, ou apporter une forme quelconque de convivialité ou d'intérêt affectif) préexiste, bien entendu à la banalisation des technologies de l'information et de la communication.

Et la notion de réseaux (souvent opposée à celle de pyramide et de hiérarchie) est vraiment entrée dans le Zeitgeist depuis déjà quelques temps. Du reste nous vivons à "L'ère des réseaux", titre d'un livre de Robert Castells date de 1998 et Patrice de Flichy dans "L'imaginaire d'Internet" fait remonter le discours sur les petites communautés fonctionnant démocratiquement grâce à de nouveaux outils de communication des années 70 et 80. Ajoutons que les techniques sur lesquelles reposent les plates-formes des réseaux étaient déjà là potentiellement depuis les débuts d'Internet : de la "page perso" au blog, des bases de données aux sites de partage type Flickr, des forums et réseaux de développement communautaire (BBS, Free Net, Fidonet et autres) aux réseaux au sens actuel, il n'y a pas eu de changement de paradigme.Et le premier "vrai" site de réseau social au sen moderne, sixdegrees.com, au départ sorte de club assez élitiste, date de 1997.

Mais il y a eu, bien entendu, une vraie révolution des usages accompagnée de facilités technologiques : facilités d'expression ou de production (pas besoin de gros budget ou de long apprentissage) et de connexion (s'agréger à un réseau, les faire interférer, beaucoup transmettre à haut débit, trouver des interlocuteurs ou des thèmes d'intérêt, recommander, indexer, commenter, le tout depuis un simple smartphone que l'on porte en permanence, tout cela aussi est devenu enfantin).

Le réseau social en ligne se reconnaît à plusieurs pratiques :

- l'inscription (avec pseudo, anonymement ou pas suivant le site, si invité ou librement),

- le "profil" plus ou moins public et élaboré,

- les listes d'accès, d'invités, de suiveurs et de suivis, de gens autorisés à commenter, modifier, répondre, etc., le contenu, bien sûr

- et la possibilité de lier tous ces éléments (et par exemple d'étendre théoriquement à l'infini son réseau et par le partage de données et par des systèmes de recherche de contenus et de futurs correspondants). Il existe de très fortes variations dans les pratiques ainsi des réseaux où la publicité est la règle et le privé l'exception, des systèmes d'acceptation ou d'exclusion, etc.

En somme un réseau permet deux choses principales :

- s'exprimer (au sens de dire et montrer quelque chose que l'on veut répandre, mais aussi présenter une image de soi dont on est censé avoir la maîtrise et qui peut être falsifiée). Cette expression peut d'ailleurs être purement commerciale : améliorer l'image de son entreprise ou de ses produits, se vendre soi même sur le marché du travail, se faire connaître des clients et prospects. Par ailleurs, le contenu de la communication peut être le réseau lui-même : on montre (publiquement ou de façon semi-publique) l'extension et les composantes de son réseau.

- se relier. Ce lien peut aller de la simple rencontre par écrans interposés de gens avec qui l'on partage un très vague intérêt pour un sujet très commun, jusqu'à un travail d'expertise mené en commun. Les réseaux sociaux ne servent pas seulement à partager de l'information - que ce soit pour sa valeur de connaissance nouvelle ou pour le sentiment communautaire que cela crée-. Ils servent aussi à évaluer en commun, à élaborer, à décider, à voter, à recommander, voire à lutter (organiser des manifestations dans la rue, résister à des tentatives de censure et d'interruption). Ils peuvent aussi s'étendre (et leur extension peut être un objectif en soi, comme pour les usagers de Twitter qui cherchent à se valoriser en ayant un maximum de "followers") : il y a d'ailleurs des dispositifs techniques qui permettent, en cherchant de profil en profil ou de liste en liste, d'étendre le réseaux à tous ceux que l'on vise, pourvu que l'on soit assez habile.

Le lien créé par les réseaux a donc une composante d'affinité (retrouver ceux qui, d'un certain point de vue, sont comme vous, soit parce que vous avez le même profil socioculturel, les mêmes convictions, etc, soit parce que vous avez une passion en commun, depuis le goût pour les vêtements à la mode jusqu'au désir de renverser une dictature et que vous vous découvrez ainsi).

Mais il y a aussi une composante d'intérêt et de réalisation : grâce aux réseaux, on fait et on reçoit.

On fait quelque chose dans la vraie vie ou l'on élabore des travaux en commun (par exemple un encyclopédie de type Wikipedia qui repose sur l'intelligence collective et la "sagesse des foules").

On reçoit quelque chose : il y a toujours un intérêt à être sur un réseau qui vous donne notamment des informations pratiques : conseils, bons tuyaux pour la consommation, bonnes adresses, liens intéressants, documentation précieuse que l'on trouve ainsi de façon bien plus ciblée qu'en recherchant classiquement dans une bibliothèque ou avec un moteur de recherche. Il se peut aussi que ce que l'on reçoit soit de l'ordre des satisfactions psychiques : sentiment d'appartenir à une élite, plaisir de se regrouper avec des gens qui pensent comme vous et vous confirment l'excellence de vos choix, plaisir du nouveau et de la découverte. Les satisfactions narcissiques ("j'ai tant de friends, de fans, de followers...") ne sont pas les plus négligeables

Il peut aussi y avoir des buts pratiques, entre faire et recevoir : trouver une épouse, jouer en ligne, monter un projet, avoir un entretien d'embauche, améliorer sa valeur professionnelle ou marchande, vendre...

Dans un réseau social, il y a un média social (un dispositif de communication) plus une médiation sociale (une communauté sociale à travers laquelle on atteint des objectifs, mais qui nous transforme en retour). Cela en fait un défi pour une réflexion stratégique ou médiologique que nous avons bien l'intention de poursuivre sur ce site.

lundi, 26 décembre 2011

Gare au clergé de l'idolâtrie financière !

Gare au clergé de l'idolâtrie financière !

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com/

Nous reproduisons ci-dessous un article du criminologue Xavier Raufer , cueilli sur le site du Nouvel Economiste et qui entend casser le discours uniforme et convenu produit par la caste des journalistes économiques et autres suppôts du libéralisme sur ces fameux marchés qui veulent imposer leur loi aux états...

 

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Gare au clergé de l'idolâtrie financière!

“Les marchés par-ci… les marchés par-là…” : lisons, scrutons les médias – ou, devrait-on plutôt dire, suivons la grand-messe médiatique. “Les marchés” : la révérence prosternée de tant de journalistes, de droite ou de gauche d’ailleurs, tout pareil. Une foi d’autant plus brûlante que leur feuille de paye dépend quand même un peu de la ferveur des génuflexions, en un temps où, désormais, maints médias nationaux d’information appartiennent à des milliardaires.

Identique révérence, notons-le, chez nombre de politiciens. “Les marchés” en Dieu jaloux, en Sauveur suprême ! Leur gloire, leur terrible majesté… leur implacable justice. Tels sont, au quotidien, les élans d’une néo-bigoterie médiatique à faire rougir un curé intégriste. Mais au fait, ces fameux “marchés” sont-ils une force, au sens de la physique d’Aristote ? Rappel : on ne perçoit jamais une force, on ne voit que ses effets : le vent et les branches qui bougent, les courants marins et les épaves dérivant même par calme plat, etc.

Non, les marchés ne sont en rien une force : celle-ci est naturelle, indifférente à l’homme – on ne manipule pas un séisme, on ne spécule pas sur un ouragan. Les marchés sont bien plutôt – on rougit de devoir le rappeler – une pure quantité métaphysique, d’essence ni plus ni moins religieuse que “le bon Dieu” ou “la Révolution”. Un de ces phénomènes para-religieux qu’au XVIIIe siècle les libres-penseurs, marquis de Sade en tête, qualifiaient crûment de “dégoûtant fantôme” ou de “superstition gothique”. Or comme tout culte, secte ou religion, une abstraction de type “les marchés”, “le bon Dieu” ou “la Révolution” ne fonctionne que quand on y croit. En son temps, l’Inquisition parlait d’“acte de foi” (autodafé).

Croire, ici au sens d’une crédulité toujours attisée ici-bas par des intercesseurs, par un clergé qui parle aux dieux, interprète leurs décrets ou colporte leurs messages – mais surtout, qui sait les apaiser.

Et là, avertit le criminologue, attention aux brebis galeuses. Dans le champ du religieux, cela va du gourou escroc à l’imam fraudeur, en passant par le rabbin receleur ou le curé pédophile. Certes, des minorités parmi bien de braves gens – des saints, parfois. Mais assez nombreux ces temps-ci pour que cela fasse désordre.

Dans le champ de l’idolâtrie financière, gare au Veau d’or ! Gare à Wall Street, temple dans le genre coupe-gorge. Nous avons récemment abordé ce sujet ici et donc, n’y revenons pas. Au-delà, gare au culte de la DGSI (Davos-Goldman-Sachs-Idéologie) mais surtout, gare à son clergé. Attention, aussi bien à ses grands prêtres à la Madoff qu’à sa prêtraille financière ou médiatique, préposée aux conversions boursières ou à l’agit-prop-encensoir.

Dès 2007, ce clergé-DGSI a montré combien il savait commettre, ou couvrir, les pires fraudes. Depuis lors, la fiévreuse avidité qui ronge ces dangereux zombies n’a pas diminué, au contraire. Ni leur addiction au dollar, d’autant plus maniaque qu’elle est sans doute l’unique antidote à leur vacuité intérieure.

Avidité ? Incontrôlable déferlement ? Qu’on en juge, au vu des récents exploits des prédateurs de Wall Street :

- Encore et de plus belle (International Herald Tribune, novembre 2011) : suite à maintes acrobaties, la société de Bourse MF Global s’effondre ce mois-ci. Les syndics de faillite découvrent alors la “disparition” de 600 millions de dollars de dépôts de ses clients, du fait d’une comptabilité interne “bâclée”. Mais à quoi bon faire soigneux, quand la justice est aux abonnés absents ?

- Impunité (New York Review of Books, novembre 2011) : “Jusqu’à ce jour, les agences fédérales [de répression] n’ont sérieusement inquiété aucun des principaux acteurs de l’effondrement et nul dirigeant de grande banque n’a été inculpé pour fraude criminelle.”

- Incorrigibles (New York Times, novembre 2011) : ces 15 dernières années, 19 grands établissements de Wall Street (Citibank, Goldman Sachs, JP Morgan Chase, Morgan Stanley, plus une quinzaine d’autres) ont été condamnés pour malversations financières. Et ont dû jurer devant la justice qu’ils ne violeraient désormais plus les lois financières fédérales de leur pays. Ils ont juré avec effusion – pour copieusement récidiver dans la foulée, 51 serments suivis d’autant de fraudes, de 1995 à 2010.

- Nouveaux territoires de prédation. En novembre 2011 toujours, Paul Volcker, ancien ministre des Finances des Etats-Unis et ex-président de la Réserve fédérale, s’inquiète fort de l’existence d’un “soi-disant ‘système bancaire fantôme’, banques d’affaires, hedge funds, assureurs, marchés monétaires et autres entités peu ou pas réglementées, qui explose vers l’an 2000 et égale en taille, dès juin 2008, le système bancaire traditionnel”.

Cependant, en matière d’aveuglement financier, le pire survient en Europe. Où, alors que perdure la prédation de Wall Street, les dirigeants de Bruxelles décident de confier au loup-DGSI les clés de la bergerie.

Plutôt prudent en matière financière, Le Monde en vient à dénoncer une “franc-maçonnerie de relations” : “Le nouveau président de la Banque centrale européenne, le président du Conseil italien et le nouveau Premier ministre grec”, sont tous des “anciens de chez Goldman Sachs”. On apprend ainsi l’existence d’un “maillage serré, souterrain comme public” d’hommes-liges de la DGSI, qui “cachent cette affiliation quand ils doivent donner une interview ou mènent une mission officielle”. Entre deux entourloupes financières, les mêmes trouvent le temps de se coopter aux postes dirigeants de la “Trilatérale, un des plus prestigieux cénacles de l’élite internationale”.

Minables maniaques de la conspiration ! Pauvres collectionneurs de complots ! Aujourd’hui, en matière de finance pousse-au-crime, les paranoïaques les plus échevelés sont quand même largement au-dessous de la vérité, telle qu’elle s’étale chaque jour dans la presse.

Xavier Raufer (Le nouvel Economiste, 25 novembre 2011)

vendredi, 23 décembre 2011

Syrien: Wie westliche Medien einen Dritten Weltkrieg entfachen

Syrien: Wie westliche Medien einen Dritten Weltkrieg entfachen

Eva Herman

Ein unverantwortliches Kapitel der Pressegeschichte wird derzeit von fast allen deutschen und internationalen Medien über Syrien geschrieben. Es ist ein Kapitel mit politischen Auswirkungen, mit weltpolitischen Dimensionen. Es sind ganz ähnliche Mechanismen, wie jene, die bereits den Irak-krieg und den Libyenkrieg auslösten und nun auch den Iran bedrohen und damit unseren Weltfrieden. Es geht um gezielte weltweite Falschmeldungen über die Lage in Syrien. Diese erreichen den Zeitungsleser und Fernsehzuschauer ebenso wie den Internet-Nutzer in der täglichen Berichterstattung, ohne dass ihm dies auf den ersten Blick auffallen könnte.  Vor allem gestern und heute berichten nahezu alle westlichen Mainstream-Medien wieder über »neue Brutalitäten des Assad-Regimes«. Doch was steckt wirklich dahinter?

In der aktuellen Berichterstattung von heute und gestern heißt es praktisch unisono, der syrische Präsident Assad lasse massenhaft vermeintliche Deserteure erschießen. Bei Angriffen seien in der Provinz Idlib inzwischen rund 220 Deserteure getötet oder verletzt worden, so der Wortlaut, unter anderem auch bei Spiegel online, bei der Nachrichtenagentur afp wird von hundert Getöteten berichtet, Focus berichtet, das Handelsblatt, Welt-Online, zahlreiche österreichische und Schweizer Medien und viele andere. Wie gesagt, fast alle Medien berichten in diesem Tenor.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/eva-herman/syrien-wie-westliche-medien-einen-dritten-weltkrieg-entfachen.html

L'Iran et le drone d'Obama

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L'Iran et le drone d'Obama

"Des services de renseignements européens affirment que l’Iran a stupéfait l’Occident en réussissant à neutraliser un satellite espion de la CIA grâce à une technologie de brouillage de pointe au laser, qui aurait rendu le satellite complètement aveugle. C’est la première fois qu’un incident de ce type est enregistré. Ce constat pourrait indiquer que l’Iran a désormais accès à une technologie capable de détecter des véhicules automatiques aériens":
http://allainjules.com/2011/12/18/iran-2-usa-0-apres-le-drone-liran-neutralise-un-satellite-de-la-cia/

jeudi, 22 décembre 2011

Krantenkoppen - December 2011 (1)

Krantenkoppen

December 2011 (1)

VOEDSELHULP NIET MEER WEG TE DENKEN IN AMERIKAANSE STEDEN:
"De burgemeesters van de grote Amerikaanse steden (...) slaan alarm over de toenemende armoede in het rijkste land ter wereld. (...) Een onderzoek in 29 steden, waaronder Washington en Los Angeles, (...) toont aan dat de armoede overal toeneemt, met steeds meer daklozen en mensen afhankelijk van voedselbedeling tot gevolg":
http://www.demorgen.be/dm/nl/990/Buitenland/article/detail/1363619/2011/12/15/Voedselhulp-niet-meer-weg-te-denken-in-Amerikaanse-steden.dhtml
 
 
WAT PRIVE-SCHULD BETREFT, SCOREN WE SLECHTER DAN DE GRIEKEN:
"Huishoudens in Nederland hebben in verhouding tot hun inkomen de hoogste schulden van de hele eurozone. In 2010 hadden we 2,5 keer meer schuld dan we met elkaar verdienden. Nederland scoorde in dat opzicht nog slechter dan 'probleemlanden' als Griekenland en Italië":
http://www.volkskrant.nl/vk/nl/3184/opinie/article/detail/3076841/2011/12/15/Wat-priveschuld-betreft-scoren-we-slechter-dan-de-Grieken.dhtml#.TunJul4xdIo.facebook
 
 
NEDERLANDSE HUISHOUDENS DIEP IN DE SCHULDEN:
‎"Na de IMF, de OESO, DNB en de AFM waarschuwt nu ook de Wall Street Journal dat Nederlandse huishoudens teveel schulden hebben: ‘The title of most indebted goes to households in the Netherlands, and the main reason is the enormous mortgages that the Dutch (...) take out'. (...) Woningprijzen stegen harder dan in notoire bubbellanden als de VS en Spanje en de hypotheekschuld is hoger dan waar ook in de westerse wereld":
http://www.ftm.nl/copypaste/nederlandse-huishoudens-diep-in-de-schulden.aspx
 
 
NEDERLANDSE GEZINNEN TORSEN HOOGSTE SCHULDENLAST VAN DE GANSE EUROZONE:
"De Nederlanders hebben meer geleend dan hun collega’s in eender welk ander land van de eurozone. (...) In 2010 bedroeg de gemiddelde schuld van een Nederlands gezin zo’n 250% van het beschikbare inkomen, blijkt uit cijfers van Eurostat. In 1999 was dat amper 140%. (...)
Vooral het feit dat de huizenmarkt sinds augustus 2008 tot stilstand is gekomen, baart Nederlandse gezinnen zorgen. Velen hebben vandaag dan ook een grotere hypotheekschuld aan de bank dan hun huis op de markt waard is":
http://www.express.be/business/nl/economy/nederlandse-gezinnen-torsen-hoogste-schuldenlast-van-de-ganse-eurozone/157525.htm
 
 
HUIDIGE CRISIS DOET COMPLEMENTAIRE MUNT OPBLOEIEN:
"In Griekenland, nu het hardst getroffen door de crisis en besparingsmaatregelen, nemen mensen hun toevlucht tot complementaire munten. De alternatieve munt ‘TEM’ wordt nu gebruikt in de havenstad Volos en vele andere systemen zien het licht":
http://muntuit.eu/huidige-crisis-doet-complementaire-munt-opbloeien/
 
 
8 ZAKEN DIE U NIET WIST OVER DE FINANCIELE HOOFDSTAD VAN EUROPA: DE LONDENSE CITY:

‎1. De City of London, het financiële centrum van de Engelse hoofdstad, tolereert geen democratie.
2. De City wordt bestuurd door de Corporation of the City of London. Dit bestuur hoeft aan niets en niemand verantwoording af te leggen.
3. De Corporation hoeft zich weinig aan te trekken van de wetten en democratische structuur die in de rest van het Verenigd Koninkrijk gelden. Ook het Britse parlement heeft geen zeggenschap over de City.
4. De Corporation stuurt een lobbyist naar het Lagerhuis, genaamd `the remembrancer`. Die zorgt ervoor dat de rechten en privileges van de City worden beschermd.
5. De Londense City kan worden beschouwd als een offshore staat.
6. Ook de burgemeester van Londen krijgt geen vat op het financiele centrum. Binnen de jurisdictie van de City kunnen oligarchen, kleptocraten, gangsters en drugshandelaren vrijelijk hun gang gaan en geld witwassen.
7. De autonomie van de City maakt het ook onmogelijk om een effectieve regulering van globale financiële markten af te dwingen.
8. Alle regeringen die hebben getracht de City te democratiseren hebben gefaald.

 
 
OLIVER STONE: 'BANKIERS WERDEN STEEDS GROTERE VARKENS':
"Ik ben tegen een systeem waarbij niets gecreëerd wordt, waarbij aandelen per computer continu verhandeld worden om een paar dollar extra te verdienen. Miljarden gaan van hand tot hand, in een technisch spel achter de komma dat de wereldec...onomie geen stap vooruithelpt, alleen het persoonlijke fortuin van enkele duizenden ingewijden.
Dat zouden ze via de belastingen kunnen aanpakken. Wie gekochte aandelen na minder dan een jaar weer verkoopt, hoort daar veel zwaarder op belast te worden. Dat is logisch en ook nodig, als je ziet dat die kerels in staat zijn landen als Griekenland, Italië of Frankrijk aan het wankelen te brengen. Wat zulke speculanten doen, is een even holle activiteit als gokken in een casino. Ik walg van casino’s, of ze nu in Wall Street staan of in Las Vegas.
 (...) Ik weet niet hoe het hier zit, maar de VS zijn allang geen democratie meer, maar een milde vorm van dictatuur, waar het grootkapitaal regeert. Om de 4 jaar wordt een veiling georganiseerd, waarbij hij die het meest geld kan verzamelen, het recht koopt om 4 jaar lang de machtigste man ter wereld te zijn.
En wie dat ook is, altijd is het iemand die de Amerikaanse bevolking voorhoudt dat de VS in staat van oorlog zijn en dat we fortuinen moeten uitgeven aan onze beveiliging en ons leger. In plaats van als eerste en enige prioriteit te hebben een economie besturen die draait ten behoeve van iedereen."
 
 
US & FRANCE OPERATE DRONE MISSIONS FROM SECRET BASE IN LIBYA:
"Washington and Paris have set up an underground drone base in southern Libya and conduct covert missions (...) in Niger, Mali and Mauritania":
http://www.middle-east-confidential.com/2439-u-s-france-operate-drone-missions-from-secret-base-in-libya.html
 
 
IJSLAND ERKENT PALESTINA ALS STAAT:
"Het IJslandse parlement had de regering gevraagd Palestina te erkennen als onafhankelijke en soevereine staat binnen de grenzen van voor de Zesdaagse Oorlog van 1967":
http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20111215_114
 
 
IRAN BEREIDT SLUITING STRAAT VAN HORMUZ VOOR:
"De Straat van Hormuz vormt een belangrijke passage bij de uitvoer van petroleum uit de Golflanden. (...) Elke dag passeren daar 15,5 miljoen vaten ruwe olie, wat neerkomt op 33% van de wereldwijde olietransporten. (...) Experts voorzien dat een blokkade van de passage gedurende 30 dagen zal leiden tot olieprijzen van 300 tot 500 dollar per vat":
http://www.express.be/joker/nl/brainflame/iran-bereidt-sluiting-straat-van-hormuz-voor/158126.htm
 
 
IRAN SHOWS INTERCEPTED CIA DRONE UNSCATHED:
"The technology of such an advanced craft in the hands of the perceived enemy — and its allies — could be detrimental to any military action the US intends on carrying out in the future":
http://rt.com/usa/news/iran-drone-plane-craft-385/
 
 
RUSLAND STUURT VOLGEND JAAR OORLOGSSCHEPEN NAAR SYRIE:
"De oorlogsbodems worden geleid door het enige Russische vliegdekschip, de Admiraal Koeznetsov, en meren in de lente van 2012 aan in de haven van Tartoes, waar een Russische marinebasis gelegen is."
 
 
ALEXANDER DUGIN: TRADITION AND ISLAM:
"In today’s world, Islam is the world religion most actively resisting globalism’s force. It makes the Islamic factor extremely important for the front of traditionalism":
http://openrevolt.info/2011/11/15/alexander-dugin-tradition-and-islam/
 
 
PRES LE 7.000 LE 11 DEC. A PARIS POUR DEFENDRE L'HONNEUR DE NOTRE SEIGNEUR:
"Les catholiques ne veulent plus se laisser impunément insulter en France!"
http://www.laportelatine.org/communication/presse/2011/manifestationcivitas111211/paris111211.php
 
 
MARCH ON FIUME:
"A group of young army officers begged the war hero D’Annunzio to seize Fiume for Italy. On September 12 [1920] he marched from Rome at the head of a 1000 black shirted legionaries; the Allied troops withdrew and D’Annunzio, who announced ...his intention of remaining in the city until it was annexed by Italy, assumed control of the port city as the ‘Commandante’.
Within a few weeks some 7000 legionaries and 400 sailors had joined him. They saw in D’Annunzio a heroic alternative to the sedentary parliamentarians they despised. For them the Commandante’s Fiume became 'the symbol of a moral, political and social rejection of the entire established order'. The legionaries called for the freedom of all oppressed people and viewed with interest the Soviet experiment in Russia. They were open to an alliance with the syndicalists, anarchists and socialists. D’Annunzio established contacts with Sean O’Kelly, the future President of Ireland, who then represented Sinn Fein in Paris; with the Egyptian nationalists; and with the Soviet government. (...) 
While it lasted, the short lived Free State of Fiume, under the direction of Commandante D’Annunzio, stood as a heroic, passionate revolt against mediocrity."
 
 
A U.S.-MADE CATASTROPHE: MOST OF THE BLAME FOR THE CRISIS IN SOMALIA GOES TO THE US:
"Somalia faces the worst food crisis in the world, but the U.S. response to this catastrophe it has created in Somalia is to cut its economic aid to that country by 88%, increase drone attacks, and encourage its vassal Kenya to launch another invasion. Since 1991 the U.S. “has kept Somalia destabilized and in a perpetual state of civil war, resulting in 1 million deaths":
http://www.blackagendareport.com/content/us-made-catastrophe-most-blame-crisis-somalia-goes-us
 
 
VENEZUELA RECEIVES FIRST GOLD SHIPMENT FROM EUROPE:
"Chavez announced in August that his government would retrieve more than 211 tons of gold held in U.S. and European banks. (...) With the gold in Venezuela, it's a guarantee for the country. If there's some problem in the international markets, here it's going to be safe":
http://news.yahoo.com/venezuela-receives-first-gold-shipment-europe-232355805.html
 
 
INTEGRATIE VAN LATIJNS-AMERIKA IS STREEP DOOR DE REKENING VAN DE VS:
"Het State Departement spoedde zich om te verkondigen dat de OAS de enige relevante organisatie is om Amerikaanse kwesties te behandelen. CELAC is voor hen een potentieel gevaar. Het gaat om een alliantie van 540 miljoen mensen, wonend op 20 miljoen vierkante meter. Het gaat over een regionale unie die heel wat natuurlijke rijkdommen bezit en een BBP heeft van meer dan 4.000 miljard dollar.
Ongev...eer 1/5 van alle winsten van Noord-Amerikaanse bedrijven in het buitenland is afkomstig van filialen in Latijns-Amerika. (...) In de Verklaring van Caracas wordt duidelijk dat het de bedoeling is om komaf te maken met de semi-onafhankelijkheid van Latijns-Amerika en te streven naar ware integratie en onafhankelijkheid":
http://www.dewereldmorgen.be/artikels/2011/12/08/integratie-van-latijns-amerika-streep-door-de-rekening-van-de-vs
 
 
LATIN AMERICA UNITES IN NEW BLOC, U.S. NOT INVITED:
"Analysts view CELAC as an alternative to the Washington-based Organization of American States (OAS) and as an attempt by Latin American countries to reduce US influence in the region. (...) 'It's the death sentence for the Monroe Doctrine', said Nicaragua's President Daniel Ortega":
https://rt.com/news/latin-america-celac-bloc-975/
 
 
VS WAST GELD WIT OM TE INFILTREREN IN MEXICAANSE DRUGKARTELS:
"Er is onder meer sprake van agenten die illegaal de grens tussen de VS en Mexico overstaken met honderdduizenden dollars die bestemd waren voor rekeningen van drugshandelaars":
 
 
AMERIKAANS WETSVOORSTEL HERLEIDT DE VS TOT EEN GROOT SLAGVELD:
"De Amerikaanse senaat stemt deze week over een wetsvoorstel (the Department of Defense Authorization Act) dat het ganse grondgebied van de VS tot een slagveld herleidt en dat het Amerikaanse leger de toelating geeft om eender welke staatsburger - Amerikaan of niet - te arresteren, waar ook in de wereld, tot in zijn eigen achtertuin toe en dat zonder enige vorm van aanklacht of proces":
http://www.express.be/joker/nl/brainflame/amerikaans-wetsvoorstel-herleidt-de-vs-tot-een-groot-slagveld/157020.htm
 
 
3 REDENEN DIE AANGEVEN DAT DSK MOGELIJK HET SLACHTOFFER WERD VAN EEN COMPLOT:
"Journalist Edward Jay Epstein publiceerde het voorbije weekeinde in de New York Review of Books een nieuw relaas van wat er zich op die meidag in Manahattan afspeelde. (...) Hoewel Epstein het niet met zoveel woorden zegt, zou de voormalige Franse presidentskandidaat het slachtoffer kunnen zijn geweest van een valstrik":
http://www.express.be/joker/nl/brainflame/3-redenen-die-aangeven-dat-dominique-strauss-kahn-mogelijk-het-slachtoffer-werd-van-een-complot/156939.htm
 
 

dimanche, 11 décembre 2011

Brüsseler Tauziehen im Nebel: CIA unterwandert den Spiegel

Brüsseler Tauziehen im Nebel: CIA unterwandert den Spiegel

John Lanta

Europa ist gespalten. Hauptsächlich Großbritannien und Ungarn wollten nicht mitziehen, als es gestern Abend darum ging, minimale Stabilitätsklauseln in die EU-Verträge einzufügen. Schweden und die Tschechische Republik müssen ihre Parlamente befragen. Die 17 Euro-Länder und sechs weitere EU-Staaten wollen nun einen gesonderten Vertrag schließen, eine juristische Gratwanderung. Noch zwei wichtige Ergebnisse: Die ESM-Machtergreifung kommt mit einer Übergangsphase schon ab Juli – und die so genannten »privaten Gläubiger«, also unsere Bankster, müssen keine Schuldenschnitte mehr befürchten. Das Presseecho ist geteilt, grundsätzlich eher positiv – das war zu erwarten.

Es kam, wie es in diesen Krisenzeiten immer kommt in Brüssel oder wo immer die Regierungsspitzen zusammensitzen: Erst grummelt es unter der Decke – dann, wenn alle beisammen sitzen, kocht der Ärger richtig hoch. Gestern früh sorgte Luxemburgs altes EU-Schlachtross und Regierungschef Juncker für den Eklat. Neben Eurobonds und ultraweichen Bedingungen für Zahlungen aus dem ESFS-Topf (»European System for Financial Supervision« – umgangssprachlich: Euro-Rettungsschirm) an notleidende weil unseriöse Schuldner ging es auch um eine Bankenfunktion des vorverlegten ESM[i]. Der »Europäische Stabilitätsmechanismus« könnte dann direkt bei der EZB Geld leihen und an Banken und/oder Staaten weiterreichen. Dies alles waren Punkte, die Bundeskanzlerin Merkel und Frankreichs Präsident Sarkozy ausdrücklich nicht wollten, die Bankenfunktion des ESM ist inzwischen vom Tisch. Stattdessen wird der IWF stärker herangezogen – allerdings mit Geld aus der Eurozone, die Rede ist von 150 Milliarden, dazu weitere 50 Milliarden aus den zehn Ländern der Rest-EU, einzuzahlen in bilateralen Verträgen durch die jeweiligen Notenbanken.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/deutschland/john-lanta/bruesseler-tauziehen-im-nebel-cia-unterwandert-den-spiegel.html

 

samedi, 10 décembre 2011

Notes sur le vol Iran-Air RQ-170

Une intéressante et impertinente analyse (avec toutes les sources de la polémique) sur un événement qui ouvre un abîme de perspective et doit occasionner quelques cauchemars aux techno-stratèges de Washington et de Tel Aviv.

Notes sur le vol Iran-Air RQ-170

L’expression est bien connue  : “the fog of war” (le brouillard de la guerre), signifiant le caractère incontrôlable, insaisissable des évènements dès qu’un conflit commence, dès qu’une bataille est engagée. Toute la planification, les ordres de marche, les plans d’attaque, semblent soudain plongés dans la confusion des forces qui bousculent et basculent l’ordre et le rangement de ce qu’on espérait établi à l’avance.

Aujourd’hui, le “brouillard” n’a pas besoin de “guerre” au sens classique du terme pour se lever, drôlement épais, obscurcir la vérité des choses. La double action du système du technologisme à son extrême de surpuissance et du système de la communication à son extrême de déloyauté possible derrière sa loyauté officielle par rapport au Système (son côté Janus) en sont la cause.

Ainsi en est-il de l’aventure du drone (UAV pour Unmanned Air Vehicle) de reconnaissance US, un RQ-170 Sentinel tombé dans des mains impies (c’est-à-dire iraniennes) ; UAV de “deuxième génération”, en service depuis 2009, utilisé par l’USAF et la CIA, équipés de choses extrêmement avancées (on vous en laisse penser là-dessus) ; tombé dans “les mains impies” dans des conditions indéterminées mais qui pourraient bien être les pires possibles (les Iraniens réussissant à interférer et à en prendre en charge le contrôle de l’UAV pour le faire se poser chez eux avec un minimum de dommages, presque en bon état de marche).

Communication autour de l’histoire d’un RQ-170 perdu

Les officiels US ont beaucoup changé leurs versions de l’événement dès lors que les Iraniens ont annoncé la chose, le 4 décembre. Ils ont varié du simple déni jusqu’à la reconnaissance de l’incident selon des versions elles-mêmes variables. Danger Room, le 4 décembre 2011, exposait à la fois l’incrédulité des spécialistes et des officiels, ainsi que l’habituelle piètre considération pour les capacités des “mains impies”.

 

«For the second time this year, the Iranian government is claiming it forced down a stealthy U.S. Air Force spy drone. Only this time, Iran says it bagged the RQ-170 “with little damage” by jamming its control signal — a potentially worrying development for American forces heavily reliant on remote-controlled aircraft. There are good reasons to question Iran’s story — or at least parts of it. For starters, the earlier claim of a drone shoot-down proved false. Why would this announcement be any more credible? Also, for most U.S. unmanned aircraft, merely jamming the control signal won’t bring them down. Some don’t have control signals at all.»

Depuis le 4 décembre, les évènements se sont précipités, et la confirmation de l’aventure du RQ-170 s’est, si l’on ose écrire, largement confirmée. Le 6 décembre 2011, Russia Today, rapporte la chose, les circonstances supposées, les variations et ainsi de suite.

«Officials in the US are now scrambling over the intel that could fall into the hands of Iran and its allies after a surveillance aircraft originally reported downed over Iran is being revealed as a top-secret stealth drone.

»Though American officials quickly denied that an aircraft crashed at all last week, reports from overseas revealed that an US plane had indeed been flying over Iran. Now officials within the US government are admitting that the craft was actually an unmanned, robotic spy drone equipped with some of the country’s finest technologies and kept under wraps for years.w

»Furthermore, the craft was flying in an intelligence-gathering operation for the CIA, and if its cutting edge technology is examined by enemy forces, some of America’s top secrets could be exposed.»

Experts en damage control

Les 5 et 6 décembre, nombre d’articles ont publié des avis de divers experts US, en général toujours les mêmes, avec Loren B. Thompson en tête (employé par Lockheed Martin, Loren B., alors que Lockheed Martin construit le RQ-170). Rien de grave, dit Loren B., continuez à dormir, braves gens, sur les lauriers de l’inexpugnable génie du technologisme américaniste.

Autre expert optimiste (pour les trésors technologiques du bloc BAO), John Pike, cité dans le Daily Telegraph le 6 décembre 2012 et dans le Los Angeles Times le même 6 décembre 2011. (Cela pour les citations que nous donnons. En fait, ces avis ont été repris et dupliqués à l’infini, toujours les mêmes mots, toujours le même sens.)

«John Pike of the Globalsecurity.org think tank said the Iranians already have all the data on the drone's external shape, “and there is nothing particularly unique about this configuration.” He said the key to America's success with the stealthy aircraft is the fuel efficient engines, which give it the ability to stay aloft for days rather than hours.

»“Are we going to stop flying them? No. Was it a secret we were flying them? No,” said Pike. “Did Iran shoot it down? Probably not. Because Iranian air defences are not very good, and it is a good stealth vehicle. And did Iranian hackers hack into it and bring it down? No. It's just too hard to do.”»

En d’autres termes, rien à craindre… «The cat's already out of the bag with stealth technology. The materials have already been widely disseminated. One little drone isn't going to make a difference either way.»

Il est également précisé de-ci de-là que les experts d’Aviation Week & Space Technology, David Fulghum et Bill Sweetman ne sont pas inquiets, pour de pures raisons techniques. Selon eux, le niveau technologique du RQ-170 est d’ores et déjà dépassé et cela minimise d’autant la perte.

Experts en mode perplexe, ou pire

Il y a une autre chanson, toujours dans le chef des “experts”, identifiés ou anonymes, comme il est de coutume dans le système de la communication. Il y a d’abord l’expert perplexe, celui qui n’ose pas trop s’avancer et qui montre une réelle inquiétude. C’est le cas du très fameux Anthony Cordesman, selon les avis qu’il donne au Christian Science Monitor le 5 décembre 2011.

«The US military keeps a close hold on the technological feats and intelligence-gathering capacities of these drones, but what is clear is that “any stealth technology is remarkably sophisticated in design,” notes Anthony Cordesman, a national security analyst at the Center for Strategic and International Studies in Washington, D.C.

»The question, he adds, is how readily the drone might be reverse engineered. That answer “depends on something we just don’t know: how good the Iranians are at this, and how likely they are to bring in the Chinese, the North Koreans, or others” to deconstruct the UAV and mine it for secrets, Dr. Cordesman says. “Can they activate enough of the sensor data in ways you can actually read to know the limits of the vehicle?” Cordesman asks. “If you have it, how much can you exploit it? Are they going to bring in a third party? Iran is not unsophisticated, but it’s not at the level of technology as China.”

»Just studying the futuristic wedge shape of the RQ-170 – which is designed to more easily penetrate air defenses in a way that the Predators and Reapers can not – could prove helpful for those trying to exploit US military technology. “The shape of any drone device represents an incredible amount of design and engineering,” Cordesman says. So, too, does the coating on the exterior of the aircraft, which increases its stealth capabilities.»

Dans l’article déjà cité du Los Angeles Times, un autre expert, anonyme celui-là, et venant des sphères officielles, et beaucoup plus catégorique : une catastrophe, rien de moins…

«Another U.S. official with access to intelligence said that losing the Sentinel is a major security breach. The official, who was not authorized to publicly speak about the information, wouldn't say how the drone fell into Iranian hands, but confirmed that the downed drone was largely intact. “It's bad — they'll have everything” in terms of the secret technology in the aircraft, the official said. “And the Chinese or the Russians will have it too.”»

La “réponse du berger à la bergère” ?

Le plus intéressant, – pour l’instant, soyons prudent, puisque d’autres nouvelles peuvent venir, – nous vient certainement de ce que nous nommerions “la réponse du berger à la bergère”. Dans Flight Global, le 5 décembre 2011, Stephen Trimble sort un lapin de son chapeau, nommé : Avtobaza, – drôle de nom pour un lapin, pourquoi pas “réponse du berger à la bergère” ?)

Il s’agit d’un système russe de brouillage et de contre-mesure électroniques, tout nouveau tout beau, excellent en performances d’interférences dans les systèmes offensifs du bloc BAO, notamment les UAV… Or, nous dit Trimble, les Russes viennent de livrer un système Avtobaza aux Iraniens ; voit-on la connexion et commence-t-on ainsi à reconnaître le lapin sorti du chapeau, sous son nom de “réponse du berger à la bergère” (par exemple, de la part des Russes, par rapport aux projets anti-missiles US qu’ils dénoncent avec tant de véhémence ?

«The original reports that Iran “shot down” a Lockheed Martin RQ-170 Sentinel appear to be misleading. Iranian news agency reports credited the army's electronic warfare unit with bringing down the UAV, but apparently in a way that limited the amount of damage on landing or impact.

»Only six weeks ago, Russia announced delivering the Avtobaza ground-based electronic intelligence and jamming system to Iran. Most Russian weapons exports to Iran are blocked, including the proposed transfer of the S-300 surface to air missile system. But there is a key difference between a SAM battery and a jamming system. The S-300 can vastly complicate a strike on an Iranian nuclear site at Natanz or Qoms. A jamming system, such as the Avtobaza, is unlikely to be used to defend such a site because it could interfere with the radar of the S-300 or the Tor-M1 SAM battery.

»The Avtobaza, moreover, is designed to jam side-looking and fire control radars on aircraft and manipulate the guidance and control systems of incoming enemy missiles. It would be the perfect tool to target and perhaps infiltrate the communications link that allows a UAV to be controlled from a remote location.»

Cette affaire-là (Avtobaza versus RQ-170) est la plus sérieuse dans les commentaires divers, parce qu’elle ouvre un nouveau champ d’interrogation. Il s’agit des capacités iraniennes de défense antiaérienne en général, dans tous les cas dans le champ électronique qui est le domaine favori du bloc BAO, tout cela en cas d’attaque de l’Iran par le susdit bloc.

La version sophistiquée

…D’où une dernière version, la plus sophistiquée et la plus alarmiste. Elle vient de DEBKAFiles, le 6 décembre 2011. Le site si proche des services de sécurité israélien n’y va pas de main morte. Il interprète la prise du RQ-170 comme une “capture” électronique par les Iraniens, pour aimablement convoyer le RQ-170 des cieux d’Afghanistan où il se trouvait en mission, vers ceux de l’Iran, jusqu’à un atterrissage fait avec précaution…. Là-dessus, DEBKAFiles enchaîne sur les capacités iraniennes en cas d’attaque, en rappelant une référence cuisante pour Israël, – un coup du Hezbollah, lors de la “guerre du Liban“ de l’été 2006.

«An American military source confirmed that Iran had the RQ-170, but added there was “absolutely no indication the drone was shot down.” This leads to the conclusion that the Iranians were able to control the drone from a distance (over Afghanistan) and guide it across the border to land to Iran, say DEBKAfile's military sources. The slight damage would then apply to the wings and may have been caused when it was brought in to land by an Iranian crew unused to handling an electronic warfare craft.

»Our sources add that possession of the drone is more than just a major intelligence coup for Tehran; it has acquired an important military edge before any overt military operation has been launched. Western and Israeli war planners now have cause to fear that Iran has penetrated the heart of their most secret intelligence and electronic technological hardware for striking its nuclear infrastructure. If Tehran is capable of reaching out and guiding an American stealth drone into landing from a distance, it may also be able to control the systems of other aircraft, manned or unmanned.

»This feat recalls Hizballah's surprise attack on an Israeli missile boat in the 2006 Lebanon war when its Chinese-made shore-to-ship C-802 missile was enabled by Iranian-manned coastal radar interference to override the ship's advanced electronic defense systems and so put the Israeli Navy out of action within range of the Lebanese coast.»

Considérations sur le rangement des choses

On voit que cela fait beaucoup de versions, d’interprétations, etc. On voit également que le “brouillard“ dont nous parlions plus haut est déjà présent dans ce qu’on pressent comme explications différentes à l’intérieur même du système de sécurité nationale US, entre services, agences, département, etc., voire à l’intérieur de ces divers centres de pouvoir, à la fois sur le fonctionnement des UAV et sur les diverses connexions et coordinations entre services, agences, département, etc.. Faut-il vraiment s’en étonner ?

On peut, on doit rappeler qu’il n’y a pas si longtemps (en octobre), on a appris, 1) qu’un virus interférait dans le guidage des UAV et UCAV (Unmanned Combat Air Vehicle) des forces armées US, et 2) que la présence de ce virus et la recherche de son élimination s’étaient heurtées à des déconnexions gravissimes d’information et de communication à l’intérieur des centres de pouvoir US, et à l’intérieur même de l’USAF qui était la première victime de ce virus. Au reste, qui n’irait pas désormais imaginer que ce virus d'octobre dernier est d’origine iranienne, comme une autre version du thème “réponse du berger à la bergère“, par exemple à l'affaire Stuxnet… (Sur le virus des UAV/UCAV de l'USAF et le reste, voir notre texte, le 14 octobre 2011.)

D’où les flottements divers dans les réactions officielles, jusqu’à des contradictions formelles, sinon à la limite d’être agressives entre centres de pouvoir, comme si chacun (chaque service, chaque agence, chaque département, etc.) cherchait à se couvrir et à éventuellement charger ses concurrents. On a une illustration de cette hypothèse dans cette remarque de Trimble, dans le texte déjà référencé (Flight Global, le 5 décembre 2011), où Trimble signale que le commandement des forces du bloc BAO en Afghanistan (l’ISAF) n’a nullement cherché à dissimuler la perte d’un RQ-170, bien au contraire… Quand l’on sait que le RQ-170 serait un UAV de la CIA et que la CIA ne dépend pas du commandement ISAF, on comprend que l’attitude de l’ISAF en l’occurrence laisse à penser quelques tonnes d’arrière-pensées.

«Interestingly, the International Security Assistance Force has made no effort to deny Iran's claims. Instead, the NATO headquarters in Kabul issued a statement acknowledging the loss of one of their UAVs over western Afghanistan last week. The statement also suggested the Iranians may have simply found the misplaced UAV for them. It may be important that NATO officials did not deny Iran's claims that the UAV was the RQ-170, which is known to operate from Kandahar where it was originally spotted.»

Considérations sur l’état de “guerre”

Un deuxième point, plus politique, est à signaler. Il s’agit de l’affirmation iranienne que le bloc BAO mène une guerre secrète contre lui, et des dénégations constantes, officielles, du bloc BAO, – auxquelles personne ne croit par simple inattention un peu lasse mais qu’on fait parfois semblant de croire par sens du devoir sacré de la civilisation. DEBKAFiles (même texte du 6 décembre 2011) nous signale cette charmante occurrence :

«Saturday, Dec. 3, Israel's defense minister Ehud Barak, when asked about a covert war against Iran, denied it was taking place. Twenty-hours later, this clandestine war peaked in a major coup for Iran, its capture of the sophisticated US RQ-170 Sentinel stealth reconnaissance drone. Tehran reported that, apart from slight damage, the aircraft was shot down complete with all its top-secret electronic systems in working condition.»

Ce cas est d’ailleurs réjouissant dans les contradictions internes qu’il implique, du point de vue du bloc BAO… Dans le genre  : vaut-il mieux laisser croire ceci, ou laisser croire cela ? Voici le raisonnement…

• Soit l’on veut clouer le bec aux “mains impies” de ces barbares d’Iraniens, qui en sont à la lampe à huile et à la marine à voile. L’on dénie absolument qu’ils aient pu piquer le contrôle d’un RQ-170 au-dessus de l’Afghanistan pour l’amener en Iran, et l’on implique que la merveille se trouvait en vol au-dessus de l’Iran, – et l’on accrédite absolument la narrative épouvantablement fausse, comme chacun ne manque pas de penser, que le bloc BAO pratique une “guerre” secrète contre l’Iran en se baladant dans les vastes cieux de ce pays pour faire de la surveillance, de la reconnaissance, du brouillage, de l’interférence, voire de l’assassinat téléguidé et tutti quanti

• Soit l’on sauve cette narrative de l’innocence du bloc BAO en affirmant, comme l’a fait l’ISAF, que le RQ-170 se trouvait au-dessus de l’Afghanistan, et que les cieux iraniens sont vierges de toute interférence du bloc BAO. L’on alimente, sinon accrédite dans ce cas la version DEBKAFiles, selon laquelle les “mains impies” ont de sacrés capacités techniques et électroniques, puisqu’allant chercher le RQ-170 au-dessus de l’Afghanistan et ainsi de suite…

• Solution de désespoir… On s’en remet au hasard. Tout cela s’est fait au hasard des choses et du temps. Le RQ-170 est passé d’Afghanistan, tout près de la frontière iranienne, en Iran, parce qu’il lui plaisait d’ainsi aller se balader. (Au moins, il a l’instinct de savoir où se trouve le vrai ennemi…) Puis le RQ-170 a eu une faiblesse et il s’est posé délicatement dans les “mains impies” en question… Autre explication hasardeuse  : il se croyait encore en Afghanistan, pourquoi pas ?

Bref, on ne pavoise pas, et les Iraniens rient dans leurs barbes qu’ils ont fournies.

Considérations sur le “fog” postmoderniste

Tout cela nous conduit à des considérations hypothétiques plus larges, qui ont toutes à voir avec le “brouillard de la guerre”, qui, décidément, se lève épais avant que la guerre n’ait lieu ; ou bien, vous rétorquent des experts qui en savent un saladier, c’est que la “guerre”, aujourd’hui, a pris des formes postmodernistes étranges, subreptices et insaisissables… D’accord, sauf qu’il semblerait qu’on puisse faire l'hypothèse qu'on peut se saisir d’un RQ-170 en plein vol. Cela va conduire à du chambardement.

• L’alarme sur les capacités des Iraniens… En général, les “experts” d’abord cités se conforment surtout aux consignes du système de la communication, dans ses aspects favorables au Système, et tendent à minimiser l’événement. On a vu également que des bémols se glissent déjà qui, au contraire, dramatisent l’aventure. Ils sont les signes avant-coureurs des réactions de la bureaucratie qui va réagir à ces bruits de la communication en se conformant au système du technologisme qui les inspirent, dans le sens de la surpuissance en tous sens, y compris celui de l'évaluation des menaces. C’est-à-dire que les hypothèses les plus défavorables vont être prises en compte, pour ne laisser rien au hasard, ne courir aucun risque, etc. Ainsi va-t-on commencer à considérer l’Iran comme une puissance aux capacités électroniques dissimulées mais extrêmement déstabilisantes, et avec une aide non moins dissimulée mais diablement efficace des Russes.

• Le résultat va donc être double  : 1) d’une part, il va devenir plus impératif que jamais de détruire la puissance iranienne qui, insensiblement, va passer de l’exception nucléaire à la panoplie imposante, sinon complète de la puissance (nucléaire, électronique, etc.). 2) D’autre part, il va devenir plus dangereux que jamais de lancer une attaque contre l’Iran, ainsi chargé de redoutables capacités.

• Ainsi la crise iranienne va-t-elle se renforcer, encore plus grave, encore plus menaçante, encore plus risquée, encore plus insoluble…

• Quant à l’aventure du RQ-170, il est évident que nous ne saurons jamais la véritable explication puisque tout est brouillé dans le “brouillard de la guerre” entre services et systèmes divers… Mais cette vérité-là, au fond, ne nous importe guère, puisque nous pratiquons la vertu du voeu de l'inconnaissance. Ce qui importe, en conclusion, c'est ce qui suit en guise de conclusion.

• …Ainsi, grâce au RQ-170 dans ce cas, le bloc BAO, notre contre-civilisation et tout le tremblement, continuent leur longue mais très, très rapide marche en suivant le fil inexorable du processus de leur autodestruction.

jeudi, 08 décembre 2011

Splitsing euro kan België doen barsten

Splitsing euro kan België doen barsten

 

Ex: http://www.politiek.net/

 

Het eventuele einde van de euro zal niet zonder slag of stoot verlopen, meent Derk Jan Eppink. 'Geruzie en monetaire conflicten zijn waarschijnlijk.' Tussen Duitsland en Frankrijk bijvoorbeeld, maar ook, eens te meer, tussen Vlamingen en Franstaligen in dit land.

Op de gezichten van Europese leiders tekent zich radeloosheid af. Elke keer als Commissievoor-zitter Barroso en Europees President Van Rompuy naar het Europees Parlement komen zien ze er moedelozer uit. Ze grossieren in bezweringsformules over de eurozone, maar beseffen intellectueel dat de munt zijn beste tijd heeft gehad. Het Europese bedrijfsleven, iets minder sentimenteel, bereidt zich voor op het leven na de euro.

Het grootste deel van de Europese politici leeft in de staat van ontkenning. Ze willen niet spreken over een omvorming, laat staan opdeling, van de muntunie. "De euro is een politiek project om een federale unie te bereiken en de economie moet volgen", zei het Ecolo-Europarlementslid Philippe Lamberts. Maar wat als de economie niet volgt? Is het niet beter een plan-B te maken zodra het droomplan in duigen valt? Europese bedrijven proberen zich een voorstelling te maken hoe hun markten er uitzien zonder euro. Welke afzetmarkten gaan behoren tot welke valutazone? Wat is de impact van devaluaties? Investeerders proberen intussen hun posities in euro te reduceren. Zwitserland geldt als veilige vluchthaven. Door de vlucht uit de eurozone besloten gisteren de centrale banken van de VS, de eurozone, Groot-Brittannië en Japan de globale valutamarkten liquide te houden met goedkope omruiloperaties.

Gewapende conflicten

Het onheilspellende van een splitsingsscenario is de ongewisheid. Economisch lijkt het niet zo moeilijk. Als men van zeventien munten één kan maken, kan met ook van één munt twee versies maken. Maar politiek is het een wespennest. Indien men de eurozone opdeelt in een zone met een harde valuta rondom Duitsland en een zone met een zachtere valuta rondom de EU-lidstaten aan de Middellandse Zee, waar staat Frankrijk dan? Frankrijk zal zich monetair willen vastklinken aan Duitsland, maar de Franse economie kan niet volgen. Het Franse begrotingstekort is ruim 7 procent. De gecombineerde schuld van de vier grootste Franse banken is 250 procent van het Franse BNP. Er hoeft weinig te gebeuren en Frankrijk verliest zijn 'triple A'-status. Een deling van de eurozone kan leiden tot een clash tussen Duitsland en Frankrijk. Alain Jupé, de Franse minister van Buitenlandse Zaken, voorspelt 'gewapende conflicten' als de eurozone breekt. Dit is bangmakerij en een voorschot op het intimideren van Duitsland, maar geruzie en monetaire conflicten zijn waarschijnlijk.

Hans-Olaf Henkel, de voormalige voorzitter van het Bundesverband der Deutschen Industrie (BDI), pleit al ruim een jaar voor een opdeling van de eurozone in een noordelijke zone met een 'neuro' en een zuidelijke zone met een 'zeuro'. Hij publiceerde vorig jaar zijn boek Rettet unser Geld. Henkel werd weggehoond door de Duitse politieke elite. In de jaren negentig verdedigde hij de invoering van de euro. Maar in de loop van de jaren besefte hij dat de gemeenschappelijke munt een vergissing was.

Volgens hem heeft de euro twee structurele defecten. Ten eerste werd de begrotingsdiscipline niet effectief afgedwongen en komen de huidige pogingen tien jaar te laat. Ten tweede probeert de muntunie een culturele kloof tussen Noord- en Zuid-Europese landen te overbruggen. Zuid-Europese landen als Griekenland en Italië waren altijd gewend te spenderen en te devalueren, terwijl het Noorden spaarde en investeerde. De euro probeert van Grieken Duitsers te maken, maar dat is tot mislukken gedoemd. Landen als Griekenland en Italië hebben in de eurozone hun concurrentiekracht verloren en zijn veroordeeld tot recessie en depressie zonder uitzicht.

Henkel ziet meer in een splitsingsscenario dan in een uitzettingsprocedure. Het verwijderen van landen uit de eurozone, bijvoorbeeld Griekenland, leidt tot een run op de Griekse banken en het instorten van het financieel systeem. Met een opdeling en een 'zeuro' houden Zuid-Europese landen een munt, die echter sterk zal devalueren. Daarmee kunnen ze hun concurrentiepositie herstellen. In de landen van de 'neuro' gebeurt het spiegelbeeld: de munt stijgt in waarde en de export wordt duurder. Volgens Henkel wordt dit opgevangen omdat bijvoorbeeld de Duitse industrie voor 45 procent half-fabrikaten en energie invoert. De lagere kostprijs van de import compenseert de duurdere export. Duitsland heeft met de sterke D Mark ook altijd goed geëxporteerd, zoals Nederland met de gulden.

En België? Europa's monetair-culturele scheidslijn loopt dwars door België, zij valt in feite samen met de communautaire grens. Vlaanderen is concurrerend en kan perfect functioneren in een harde valutazone, maar Wallonië niet. Die kloof wordt nu gedicht door de Belgische transfereconomie, met een subsidiestroom van noord naar zuid. Als de eurozone wordt gesplitst, staat België voor het blok met de keuze van de muntzone.

Financiële markten hebben net de vorming van een federale regering afgedwongen met verlaging van de Belgische kredietwaardigheid en nu zou een scheiding van de muntunie België wederom voor een existentiële crisis plaatsen. Vlaanderen in de neuro en Wallonië in de zeuro, met Brussel, hoofdstad van Europa, in beide muntzones? Het mislukken van de euro confronteert België met zichzelf. Juist daarom verkiezen Belgische politici voorlopig de oogkleppen.

vendredi, 02 décembre 2011

« La Finance pousse-au-crime » de Xavier Raufer

« La Finance pousse-au-crime » de Xavier Raufer ou Quand le crime et la fraude nourrissent la crise

Ex: http://www.polemia.com/

Du blanchiment de l’argent de la drogue à la machine infernale des « subprimes », voici comment la fraude a profité de l’aveuglement des États et de la naïveté des citoyens.

Le grand laxisme de l’Administration Obama

En mai 2010, James K.Galbraith, éminent professeur d’économie, dépose devant la sous-commission des affaires criminelles de la commission de justice du Sénat américain. Le fils du Prix Nobel éponyme fustige Tim Geithner (ministre des Finances des États-Unis) pour avoir refusé de commanditer un rapport approfondi sur l’étendue de la fraude dans la documentation des prêts hypothécaires, demandé en 2009 par le représentant Lloyd Doggett. « L’étude de la fraude financière a été négligée, s’indigne Galbraith, les économistes ont minimisé le rôle de la fraude dans toutes les crises analysées […] et ils continuent à le faire. »

En juin 2010, la Cour suprême des États-Unis restreint la notion de honest services, (services honnêtes) désormais uniquement invocable s’il y a eu, preuves à l’appui, rétrocommissions ou pots-de-vin.

Comme d’usage, un point mineur, un sujet abscons, perdu dans l’infinité des lignes d’un texte immense, une retouche d’allure anodine et technique, et une conséquence claire : épingler les délinquants en col blanc va devenir encore plus ardu pour les procureurs américains. On a bien lu : aux États-Unis, deux ans après Madoff, son futur successeur sera plus difficile encore à attraper et à condamner.

Le scandale des bureaux de change mexicains

En avril 2006, un DC-9 est saisi sur le tarmac de l’aéroport de Ciudad del Carmen (Mexique) ; il contient près de 6 tonnes de cocaïne. L’enquête révèle que l’avion a été acheté à Oklahoma City (États-Unis) avec des fonds transférés par Wachovia Corp. et Bank of America.

Wachovia n’est pas novice, dit le procureur fédéral américain chargé du dossier : quatre « narco-avions » ont été achetés par son truchement, ayant au total transporté 22 tonnes de cocaïne d’Amérique latine à la frontière des États-Unis. De 2004 à 2007, Wachovia a traité environ 380 milliards de dollars pour le compte de « bureaux de change » mexicains implantés aux États-Unis, bureaux dont chacun sait qu’ils sont la commode « pompe à fric » des narcos. Ce flagrant manque de compliance [soumission aux règles, NDLR], ajoute le procureur, a donné à ces derniers « carte blanche pour financer leurs opérations ». […]

Fin 2009, Antonio Maria Costa, qui dirige l’Onu Drogue and Crime (OnuDC), avertit qu’au plus fort de la crise (dix-huit mois entre 2007 et 2009, pendant lesquels le système bancaire mondial est quasi paralysé), des banques sevrées de liquidités ont absorbé d’importants flux d’argent criminel, certaines étant sauvées par cet afflux d’argent « noir ». A.M. Costa estime les profits annuels de la criminalité organisée internationale à environ 350 milliards de dollars…

Pire que les « subprimes », le scandale des saisies

L’enchaînement des fraudes ayant servi de détonateur à la crise des subprimes est désormais bien établi : des masses de prêts prédateurs- menteurs distribués à des ménages modestes et insolvables ; la titrisation de ces prêts en produits financiers innovants très risqués et abusivement bien notés par des agences spécialisées complices ; enfin leur vente par les grandes banques d’investissement de Wall Street à des clients mal conseillés. Cependant, après le déclenchement de la crise en 2008, on pouvait imaginer que les fraudes avaient cessé. Il n’en fut rien. Depuis, un nouveau scandale en partie criminel a émergé : le foreclosure gate ou le scandale des saisies.

Pourquoi ? Avec l’éclatement de la bulle immobilière (la chute des prix), les ménages américains piégés par les prêts prédateurs se sont révélés rapidement incapables d’assumer leurs échéances. Or les procédures de saisies immobilières menées par les mortgage lenders (les organismes de prêts) et les banques apparaissent piégées par une multitude d’éléments défectueux (pièces manquantes, erronées ou incomplètes) ou frauduleux (pièces maquillées, signatures falsifiées, documents antidatés, etc.).

Pour comprendre une situation aussi étrange, il faut remonter le temps. Pendant les années d’euphorie, des institutions financières ont fait fortune en revendant les prêts hypothécaires sous forme de produits financiers (titrisation) et ont créé à cette fin leur propre système informatisé (appelé MERS) enregistrant ces milliers de transactions de ventes et d’achats. Ce système MERS fait gagner du temps et surtout facilite la revente aux investisseurs de ces tonnes d’hypothèques frauduleuses car il produit des documents peu détaillés sur l’hypothèque et l’emprunteur.

Sans documentation suffisante, les acheteurs des produits financiers ne peuvent donc en évaluer la qualité réelle. La crise survenue, les banques et les lenders ont tenté de récupérer les maisons des propriétaires incapables d’honorer leurs échéances de prêts mais ont eu des difficultés à reconstituer la chaîne de la propriété des hypothèques et à retrouver les documents originaux.

Certaines banques ont alors contourné l’obstacle en fabriquant de faux documents. La confusion est si grande désormais que parfois plusieurs banques se retrouvent à réclamer la même maison ou à saisir des maisons sans incident de paiement !

Comme l’écrit le Prix Nobel d’économie Paul Krugman à propos de ces saisies immobilières douteuses : « Les histoires horribles prolifèrent. »

Le chaos de la documentation juridico-financière ainsi dévoilé n’est pas accessoire dans cette crise des subprimes mais un de ses éléments centraux de puis le début.

On comprend pourquoi en octobre 2010, les procureurs généraux des cinquante États ont annoncé leur décision d’ouvrir une enquête commune sur les suspicions de fraudes dans ces procédures de saisies immobilières déjà mises en œuvre ou non encore appliquées. L’enjeu est de taille : près de 11 millions de ces procédures ont été lancées entre 2008 et 2010, 20 millions de personnes sont concernées dont 2,8 millions ont déjà perdu leur logement.

Si ces fraudes sont avérées, les banques feront face à des montagnes de procès et perdront leurs droits sur des milliers de maisons. Les pertes pourraient s’avérer abyssales (des centaines de milliards de dollars) et condamner à la faillite certaines banques. Seront-elles à nouveau sauvées ? Le chaos en partie frauduleux des saisies immobilières pourrait compromettre le rétablissement du marché de l’immobilier aux États-Unis. Les enjeux sont donc considérables.

Cassandre à Wall Street

On l’ignore souvent, mais une partie importante de l’opposition entre régulateurs et dérégulateurs s’est précisément cristallisée sur la question des fraudes. Loin des débats théoriques et abstraits, la « question criminelle » a été en coulisses au centre du débat. Les dérégulateurs ont toujours considéré que les fraudes seraient absorbées, blanchies et évacuées par des marchés autorégulateurs ; leur réalité et leur influence ne pouvant s’avérer que marginales. Les régulateurs, en revanche, doutant de l’infaillibilité quasi divine des marchés, considéraient indispensable l’action d’un arbitre neutre afin de faire respecter les règles des marchés ; faute de quoi les comportements les plus louches prendraient le dessus et les dérégleraient.

Lors des années d’euphorie, la majorité des républicains et des démocrates se trouvait du côté des dérégulateurs, avec à leur tête Alan Greenspan. Les voix discordantes étaient isolées. Parmi celles-ci, il y eut Brooksley E. Born qui incarna le rôle d’une Cassandre moderne. À la tête d’une agence aussi stratégique que méconnue, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), en charge des marchés à terme, elle n’aura eu de cesse de mettre en garde contre les dérives d’un marché sensible et insuffisamment contrôlé.

Une anecdote significative mettant en présence ces deux personnalités montre bien la réalité de ce débat cachée aux yeux du plus grand nombre.

Peu après sa nomination en 1996 à la tête de la CFTC, B. E. Born est invitée par Alan Greenspan, alors président de la Réserve fédérale, à un déjeuner privé au siège de l’institution à Washington. Que se disent-ils ? B. E. Born rapporte ce surprenant dialogue :

A. Greenspan – « Eh bien, Brooksley, je parie que vous et moi ne serons jamais d’accord au sujet des fraudes.
B. E. Born – Sur quoi ne sommes-nous pas en accord ?
A. Greenspan – Eh bien, vous croirez probablement toujours qu’il faudrait qu’il y ait des lois contre les fraudes, et je ne pense pas quant à moi qu’il y ait un besoin quelconque d’une loi contre les fraudes. »

Ce déjeuner résonne pour B. E. Born comme une sonnette d’alarme.

Elle réalise l’absolutisme d’Alan Greenspan dans son opposition à toute forme de régulation. Pour un dogmatique comme A. Greenspan, la fraude est simplement un non-sujet. À la tête de la CFTC, B. E. Born constate combien le marché des produits dérivés est dangereux : « Il n’y avait aucune transparence sur ces marchés. Aucune supervision.

Aucun régulateur ne savait ce qui s’y passait. Il n’y avait aucun compte à rendre à personne. » En résumé, c’était le Far West. Elle comprend qu’en fait personne ne veut savoir […].

B. E. Born aurait été écoutée à l’époque, la crise des subprimes aurait pu être évitée…

La « tromperie » de Goldman Sachs

L’affaire Goldman Sachs éclate mi-avril 2010 après une plainte de la Securities and Exchange Commission (SEC). Le gendarme de la Bourse reproche à cette banque un double jeu de grande ampleur au préjudice de ses clients. D’un côté, leur avoir vendu des titres subprimes à hauts risques mais très bien notés par les agences et, d’un autre côté, d’avoir créé dans le même temps un produit financier (un CDO) pour et avec un fonds spéculatif (Paulson & Co) en pariant sur son effondrement. Ce type de pari financier à la baisse porte un nom à Wall Street : selling short ou short selling position. Goldman Sachs s’est comporté en « agent double » : comme banquier, il a semblé représenter les intérêts des investisseurs acheteurs de CDO, mais comme trader il a plutôt privilégié ceux de la salle de marché en pariant à la baisse contre ses clients investisseurs. Le cynisme du procédé est patent : est-il illégal ? Cette forme de déloyauté est-elle une fraude ?

La banque se défend alors de tout « conflit d’intérêts », arguant d’une étanchéité totale (Chinese wall) entre ses activités de trading et de conseil. Mais personne à Wall Street n’envisageait sérieusement que la SEC et Goldman Sachs poursuivent trop longtemps leur querelle. Dès juillet 2010, la SEC annonce qu’elle a conclu un accord avec la banque d’affaires.

Goldman Sachs s’engage à payer la somme de 550 millions de dollars pour avoir « trompé » ses investisseurs, soit un des settlements les plus importants de l’histoire financière américaine.

Cependant, même avec une sanction si rude, la SEC peut-elle réellement triompher ? Pas vraiment puisque ces 550 millions de dollars ne représentent que l’équivalent de 15 jours de profits de la banque en 2009, ou 3 % de l’enveloppe de primes de 16,2 milliards de dollars distribuée en 2009, ou encore 16 % de ses bénéfices du premier trimestre 2010. Surtout, cette pénalité semble bien modeste au regard des bénéfices que les tromperies en cause auraient rapporté à la banque : 15 milliards de dollars.

C’est pourquoi nombre d’experts prévoyaient ou espéraient que la SEC imposerait une somme au moins double. Dans cet accord, la banque ne reconnaît pas formellement la « tromperie » mais admet que les documents marketing présentant le CDO douteux (Aba cus) « contenaient des informations incomplètes »(incomplete informations) et que cela avait été « une erreur »(mistake) de ne pas révéler le rôle joué par le fonds Paulson. Finalement, la banque s’en sort bien : le PDG Lloyd C. Blankfein sauve sa tête et la banque réalise en plus un profit substantiel. En effet, dès l’annonce de l’accord avec la SEC, la valeur du titre de la banque augmentait de 2 % à la Bourse de New York dans un marché moribond. Un gain bien supérieur à l’amende fédérale. La réaction du « marché » signifie que, pour les investisseurs, cet accord est favorable à la banque. […] Goldman Sachs se voit désormais attribuer des surnoms probablement caricaturaux mais révélateurs de la perception d’une partie de l’opinion américaine : « Government Sachs » pour pointer son entrisme à Washington ou « Goldman Sacks » (to sack : piller) de manière plus infamante.

Encore faut-il ne pas se tromper dans l’analyse. Ainsi que le note Paul Krugman : « Goldman Sachs fait très bien son métier. Malheureusement, ce qu’elle fait est mauvais pour l’Amérique.» Et même pour le reste du monde.

On ne peut en effet reprocher à un renard d’être un renard, ni à une poule d’être une poule : on peut en revanche s’interroger sur les responsabilités et les raisons de ceux ayant consciemment ouvert les portes du poulailler.

Valeurs actuelles
24/11/2011
Valeurs actuelles.com

Xavier Raufer (Sous la direction de), La Finance pousse-au-crime, Choiseul Editions, octobre 2011, 144 pages, 17 €.

Correspondance Polémia – 28/11/2011

mercredi, 30 novembre 2011

L’Europe : Premier pôle économique mondial sans tête !

L’Europe : Premier pôle économique mondial sans tête !

« Le problème de la dette dans la zone euro représente la pire crise depuis la Seconde Guerre mondiale  », a estimé lundi dernier la chancelière allemande. Pour l’historien Pierre Grosser, ce n’est pas l’économie qui fait défaut à l’Europe, mais l’absence de leadership politique.

Nos dirigeants, qui connaissent de moins en moins l’Histoire, martèlent que nous vivons la pire crise depuis les années 1930, voire du XXe siècle. Il suffit de connaître un peu l’état de l’Europe dans les années 1930 et surtout aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale pour mettre en doute ces affirmations ! Les économies européennes ont absorbé les deux Guerres Mondiales, et en ont fait surgir de réels progrès sociaux : cela doit limiter les pessimismes… A moins qu’il faille considérer que les Européens ne réagissent que si la situation est vraiment catastrophique !

Thérapies de choc…

Il n’y a pas d’effondrement de la production, et nous sommes, fort heureusement, très loin des chiffres du chômage du début des années 1930. La fin complète du rationnement est intervenue seulement au début des années 1950 dans nombre de pays. La crise des années 1970 fut sévère, notamment parce qu’elle signifiait la fin du système productif issu de la révolution industrielle, et notamment de ses secteurs porteurs (charbon, acier).

 

Elle a été marquée dans les pays communistes, aux industries plus traditionnelles, et qui se sont endettés. La chute du communisme fut aussi le produit de cette vulnérabilité économique et de cette dépendance, notamment au Deutsche Mark. Bref, l’Est, comme le Sud, a connu crise de la dette, ajustements structurels, et donc des purges sévères imposées par les institutions financières internationales. C’est à l’Europe du Sud qu’on inflige désormais ces thérapies de choc…

Le tournant des années 1970-80 est essentiel

C’est le début d’une sorte de contre-révolution globale qui dure encore. Sous couvert de sauver le capitalisme de la crise et de le rénover, il fallait délégitimer les modèles socialistes et « étatistes ».

L’héritage du New Deal et du Welfare State (État providence) doivent être grignotés ; la droite nous dit que ces modèles sont périmés, et fait miroiter une modernité qui ressemble fort au XIXe siècle ! L’inflation, la hantise des rentiers, est depuis trente ans l’ennemi public n°1. Les impôts sur les entreprises et sur les riches ont massivement diminué. On a tout voulu faire passer par le marché, et on s’aperçoit qu’il est n’est pas seulement une ressource inépuisable de capitaux. Rappelons-nous Nicolas Sarkozy vantant l’Angleterre qui a sacrifié son industrie – comme l’Espagne avec sa bulle immobilière.

La crise est-elle si forte ?

Les entreprises se portent souvent bien, même si un système de comptabilité absurde fait chuter leur valeur en bourse alors que le volume d’échange d’actions a rarement été aussi faible. L’Europe reste attractive pour les investisseurs. La valeur de l’euro ne s’est pas effondrée. On est loin du sauve-qui-peut ! Le chiffre de la dette rapporté au PIB d’une seule année montre bien les absurdités du courtermisme. Il en est de même de la logique d’étouffement de la consommation par l’austérité – surtout si on n’a pas les capacités de se projeter sur les immenses marchés émergents.

La nouvelle configuration de la puissance montre qu’il faut du politique. La construction européenne est née du politique, avant de se figer dans des règles… qui n’ont même pas été respectées. Mais on a vendu aux peuples l’Europe libérale en promettant monts et merveilles, lors de l’Acte Unique en 1986, lors de Maastricht, ou lors de la création de l’Euro.

Faut-il vendre désormais plus d’Europe en faisant au contraire craindre la catastrophe et en demandant des sacrifices, la plupart du temps aux moins aisés ? Les fondations ne seront guère solides. Le problème est que la génération actuelle des hommes politiques n’a pas de vision à long terme, et que la dramatisation de la crise provoque des crispations nationales et électorales. Surtout, cette génération a une vision technocratique des enjeux, alors que la plupart des règles sont fixées par les lobbies bancaires… auxquels elle est toujours plus liée.

Est-ce une vision politique que de se précipiter vers une solution chinoise ? L’Europe reste le premier pôle économique mondial. Américains et Chinois pensent intérêt américain et intérêt chinois. Mais qui pense en termes d’intérêt européen ?

Atlantico

samedi, 26 novembre 2011

Les réformes, puis le recours à la BCE, seule voie possible pour sortir de la crise !

Les réformes, puis le recours à la BCE, seule voie possible pour sortir de la crise !

Marc Rousset.jpgPar Marc Rousset

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/

C’est encore l’Allemagne qui, seule contre tous les Etats démagogues européens nous ayant amené à la situation catastrophique actuelle, a entièrement raison ! Avoir recours immédiatement à la BCE amènerait une inflation substantielle et aurait pour effet de diminuer la pression pour les réformes structurelles indispensables à effectuer en Grèce, en Italie, en Espagne et en France ! L’Allemagne a heureusement été vaccinée contre l’hyper-inflation  en 1924 !

Or que se passerait-il si l’on écoutait le Président  Nicolas Sarkozy, toujours à  la recherche de la facilité avec des propos lénifiants pour satisfaire sa seule ambition de se faire réélire : recourir à la planche à billets de la BCE ! Et pourtant quel serait aujourd’hui le réel, urgent intérêt de la France ? Que les réformes structurelles soient mises en place immédiatement pour rassurer les marchés, à savoir lutte effective dès maintenant contre les dépenses : fin des 35 h, retraite à 65 ans, diminution des prestations sociales, arrêt de l’immigration dont le coût est de 70 milliards par an, s’attaquer aux dépenses publiques et au surnombre des 2 millions de fonctionnaires français (90 fonctionnaires pour 1 000 habitants en France contre 50 seulement pour l’Allemagne, soit un surcoût par rapport à L’Allemagne de 120 milliards d’euros par an !) Si notre Président avait la carrure et la grandeur d’un Charles De Gaulle en pensant au seul intérêt de la France, il prendrait au mot les socialistes et mettrait en place pour le budget 2012 la fameuse règle d’or, ce qu’il se garde bien de faire ! Si les vannes de la BCE devaient s’ouvrir dès  maintenant, les réformes structurelles en Italie, en Espagne, en Grèce et à venir en France après l’élection présidentielle n’auraient aucune chance de se réaliser. Etant donné l’absence totale de vertu et de sérieux des politiciens sud-européens France incluse, la zone euro et l’Allemagne se trouveraient embarquées vers l’inflation monétaire avec des dépenses publiques et sociales toujours aussi folles diminuées seulement par des effets d’annonces pour satisfaire la galerie (« lip service ») !

Il est peu probable que le mécanisme du Fond européen de stabilité financière de 1 000 milliards d’euros se mette en place comme prévu car les investisseurs ,soucieux du risque qu’il représente, comme l’a montré le dernier emprunt de 3 milliards d’euros, ne sont pas enthousiastes. Quant aux pays émergents comme l’Inde, la Chine et le Brésil, ils comprennent mal à juste titre pourquoi ils devraient prêter et faire l’aumône à des pays hédonistes insouciants six fois plus riches qu’eux, mais  incapables de se serrer la ceinture !

S’il est donc vrai que la BCE détient la seule solution finale à la crise, qu’elle est la seule à même de soutenir la confiance envers les banques et les investisseurs, il faut qu’elle intervienne seulement dans un deuxième temps , les réformes effectuées, afin d’apporter un règlement effectif et non inflationniste à la crise de l’euro. Si la BCE se mettait au niveau de ses homologues anglaises et américaines (quantitative easing), elle pourrait racheter selon l’économiste Laurence Boone de BofA Merrill Lynch « entre 750 et 1 500 milliards d’euros d’obligations d’Etat, sans remettre en cause son mandat de stabilisation des prix ». Ces montants colossaux montrent qu’ils ne sont pas illimités et que pour se sauver, la zone euro doit commencer par se sauver elle-même avec des drastiques réformes structurelles et budgétaires.  Aide toi et le Ciel t’aidera ! C’est bien comme cela que l’entendent et le comprennent à juste titre le très francophile Wolfgang  Schaüble et  la chancelière Merkel !

De même que l’Allemagne a su tirer très habilement son épingle du jeu après la création de l’euro en augmentant sa compétitivité grâce à son sérieux, à l’intelligence de ses syndicalistes et aux lois Hartz IV de Gerhard Schroeder, prenons l’opportunité que nous donne cette très grave crise de l’euro pour faire un bien d’un mal en rétablissant la compétitivité de la France, en lui redonnant de sa puissance économique par rapport à l’Allemagne, tout en sauvant l’euro sans inflation et en avançant dans la création d’une Europe continentale politique, économique, sociale, fiscale et militaire sous directoire franco-allemand se rapprochant enfin officiellement  de la Russie (1) !  La seule alternative, c’est la fin de la monnaie unique et la dévaluation des monnaies  nationales avec l’hyperinflation, le chaos économique et politique, un coup sans doute fatal porté à l’Europe Puissance. Le choix devrait être vite fait… Il n’y a pas à hésiter ! Que les pays sud-européens dont la France commencent par se réformer en arrêtant de rêver et en se regardant dans une glace! Retour aux réalités économiques et à la Real-Politik !

Note

(1) La Nouvelle Europe Paris-Berlin-Moscou, Marc Rousset, Editions Godefroy de Bouillon, 589 pages, 2009

vendredi, 25 novembre 2011

Enric Ravello: “Los petrodólares financian mezquitas que predican la intolerancia”

Enric Ravello: “Los petrodólares financian mezquitas que predican la intolerancia”

 

gfp-er.jpgSeguimos con nuestras particulares entrevistas relacionadas con la política internacional. Hoy tenemos el placer de colgar la entrevista que le hemos hecho a Enric Ravello, responsable de los asuntos internacionales del partido Plataforma X Catalunya. Pese a tener una agenda muy apretada, agradecemos al señor Ravello su predisposición a colaborar con nuestro blog.

PREGUNTA: Países como Guinea Ecuatorial o Venezuela cada año nos suministran petróleo a cambio de apoyar a los gobiernos de Obiang y Chávez. ¿Ven ustedes este hecho como algo aceptable?

RESPUESTA: La salida a esta situación pasa por tomar la iniciativa en materia energética y por buscar subministradores  estables con los que se pueda establecer un marco de cooperación global en el que el subministro energético sea una variable estratégica más. En este sentido volvemos a señalar la falta de visión y de capacidad de la diplomacia española. Hoy hay una apuesta clara para Europa y es la del petróleo y el gas ruso.

P: Ahora que Palestina ha entrado en la UNESCO, cada vez tiene más cerca la independencia total. ¿Su partido apoya o no la soberanía del estado palestino y por qué?

R: Nosotros apoyamos la existencia de un Estado palestino, que recientemente ha sido reconocido también por el Parlamento catalán. La creación de un Estado palestino es condición necesaria para alcanzar una paz duradera en la zona, que sólo será viable si se termina con la injusticia histórica hacia el pueblo palestino. El mayor peligro para la estabilidad en Oriente Medio es el crecimiento del fanatismo religioso, y nos referimos tanto al extremismo musulmán como al judío.

 

P: Parece que China se ha convertido en la superpotencia que sustituye a la URSS en la nueva carrera por la hegemonía mundial. ¿Qué opinión le merece a su partido este país? ¿Condenan ustedes su nula preocupación por los derechos humanos?

R: La irrupción de potencias como China muestra que estamos muy lejos del “Fin de la Historia” que anunció precipitadamente Francis Fukuyama. China, como una de las superpotencias del siglo XXI ejerce una acción expansiva global. Financieramente compra deuda europea y norteamericana con lo que se asegura una presión sobre los mercados y sobre todo una capacidad política para evitar que estos países impongan cualquier tipo de barrera arancelaria a sus productos. Desde el punto de vista industrial, el control político y social de la población por parte del gobierno chino les permite producir a precios y coste contra los que nadie puede competir, a no ser por las barreras arancelarias que citaba más arriba y que su “estrategia financiera” hacen imposibles de aplicar. Desde el punto de vista demográfico, es alarmante, las cuotas de inmigrantes chinos en Europa occidental se disparan año tras año. Nos preocupa enormemente.

Pero para oponerse a esta expansión china es necesario algo de lo que carecen los actuales dirigentes políticos españoles y europeos: Pensar y hacer una política de largo plazo.

P: Con respecto a Cuba, ¿Qué posición mantiene su partido con el gobierno de los Castro? 

R: Nuestro partido tiene una opinión muy negativa de la dictadura marxista que ha arrastrado a Cuba a la ruina y a la miseria. La imposición de modelos socio-económicos caducos y esclerotizados han llevado a la población cubana a una situación insostenible. Deseamos que el pueblo cubano pueda decidir lo antes posible sobre su futuro. Dicho lo cual, queremos añadir que el bloqueo y la actitud de los Estados Unidos hacia Cuba nos parecen intolerables, y dejar bien claro que Cuba debe evitar que su salida del comunismo signifique ponerse de rodillas ante los Estados Unidos.

P: ¿Qué opina su partido de que actualmente la política económica nacional esté sujeta a las decisiones de París o Berlín?

R: La situación es peor que la que describe en su pregunta. Las decisiones no las toman París o Berlín, sino lo que ahora se llaman eufemísticamente “mercados internacionales” y que no es más que la alta finanza especulativa situada en los centros bursátiles y financieros de todo el mundo, la misma que nos ha llevado a la actual crisis económica.

Sarkozy ha traicionado a la V República francesa, su política exterior ha dejado de ser autónoma y ha apostado por vincularse a los Estados Unidos, es un hecho objetivo y que ha tenido graves consecuencias para Europa, también en el aspecto económico. Por su parte, Angela Merkel alterna una política propia (llamémosla germano-europea) con otra proatlantista.  Sarkozy ha destrozado lo que supuso de avance y consolidación de un eje europeo, la sinergia Kohl-Mitterrand, esperemos que esa tendencia se recupere alguna vez. En ese caso las decisiones Berlín-París serían mucho más beneficiosas para el conjunto de la UE.

P: Una de las cuestiones de más trascendencia en estos últimos años de la política exterior española es el posicionamiento a favor o en contra del Sáhara Libre. ¿Están ustedes a favor o en contra y por qué?

 
R: El proceso de descolonización del Sáhara fue caótico e improvisado. La situación necesita una revisión en la que estén implicadas las potencias de la zona, Marruecos, Argelia, el Frente Polisario y España como antigua potencia colonial, que tenga el visto bueno de la ONU y que pase necesariamente por la expresión mediante referéndum de los saharauis a decidir libremente sobre su futuro. Un Sáhara independiente, con el que se tendrían que establecer las mejores relaciones diplomáticas, tendría implicaciones geopolíticas positivas para España.  Su proximidad a Canarias y a la zona pesquera vital convierten a esta zona en un área de interés básico. Una buena relación entre España y Sahara serviría de contrapeso a la constante acción hostil que desarrolla Marruecos contra nuestro Estado.
En ese sentido una política exterior española pasaría por el establecimiento de lazos estrechos con los países de la Europa mediterránea (Italia, Francia y Grecia) para liderar la política de la UE en esta zona tan sensible y de tanta importancia geopolítica en el inmediato futuro. Además este eje euromediterráneo no debería conformase con tener una posición subordinada en la dirección de la UE, sino debe ser un complemento activo del eje carolingio (franco-alemán) en la creación de un espacio europeo cada vez más compacto y con mayor presencia en la escena internacional.

P: El Consejo Nacional de Transición libio ha declarado su intención de basar la nueva constitución en la Sharia. Además en Túnez y posiblemente en Egipto los islamistas moderados han o van a ganar las elecciones. ¿Qué opinión le merece a su partido todos estos hechos?

20-21.JPGR: Es una constante contrastada que la llamada “primavera árabe” se ha constituido sobre la alianza política de dos elementos que a priori podrían parecer no compaginables: los liberales occidentalistas y los islamistas moderados y no tan moderados. Hay un tercer factor que ha tenido un protagonismo destacado en la extensión de estas revoluciones árabes la cadena televisiva Al-Yazira, que es mayoritariamente de capital saudí, catarí e israelí.

Otra constante de estas revoluciones es que han derrotado a gobiernos que mantenían una política de cierta colaboración con Europa en materia energética y de control de la inmigración, es curioso ver cómo por ejemplo a Marruecos no ha llegado este “viento de libertad”. Mucho nos tememos que los nuevos gobiernos den un giro a esta situación y el Mediterráneo se convierte en una zona de inestabilidad creciente y con tendencia al enfrentamiento entre ambas orillas, algo que entra dentro dela estrategia del Choque de las civilizaciones del Pentágono.

Todo esto demuestra una vez más la falacia del pretendido antiislamismo de los Estados Unidos pues precisamente la política de Washington en Oriente Medio consiste en usar a los islamistas para derrocar a los regímenes árabes laicos como Irak o la propia Libia.

De todas formas hay que estar atentos al papel que juega en la zona la emergente potencia turca, en tensión creciente con Estados Unidos y con Israel por la hegemonía en el mundo árabe-islámico. La reciente visita de Erdogan a El Cairo hay que entenderla en este sentido. Turquía está en una nueva y diferente pase de sus relaciones internacionales y el neo-otomomanismo de su ministro de Asuntos Exteriores, Ahmet Davotoglu, será un factor de creciente importancia.

P: Si su partido ganase las elecciones, ¿Qué posición tomaría con respecto a Gibraltar?

R: El primer objetivo en esta cuestión debería ser iniciar un proceso gradual y negociado con Londres para terminar con la situación colonial de ese territorio. A su  vez, España debe actuar de forma clara y enérgica para que Gibraltar deje de ser un punto oscuro en el tráfico de drogas y de evasión de capitales.

Como partido catalán debemos recordar que si Gibraltar pasó a manos británicas como consecuencia del Tratado de Utrecht tras nuestra Guerra de Sucesión, algo similar ocurrió con los territorios catalanes y españoles de Perpiñán y la Cerdanya, que fueron incorporados a Francia y sometidos a una política de asimilación y despersonalización. España no puede olvidar definitivamente esa cuestión y debe apoyar una política cultural de vinculación de esos territorios con Cataluña, como parte histórica de Cataluña y de España que fueron.

P: ¿Impulsará su partido las cumbres iberaomericanas como un auténtico foro de los países de habla hispana y portuguesa?

R: Sin duda. Iberoamérica se está convirtiendo cada vez más en un bloque geopolítico de creciente importancia económica, energética (recordemos el reciente descubrimiento de petróleo en el sur de Argentina) y política.

El acercamiento entre Buenos Aires y Brasilia y la llegada a varios países de la zona de gobiernos que podríamos llamar nacionalistas de izquierda, hará que Sudamérica tienda a tener voz propia y unificada en la escena internacional. España, como parte fundamental del bloque europeo, debería tiene un papel crucial para establecer relaciones de amistad y cooperación entre nuestro bloque geopolítico europeo y el bloque geopolítico sudamericano. Lograrlo podría modificar la relaciones de poder e influencia en el equilibrio geopolítico mundial.

P: ¿Le parece correcto que los Estados Unidos aun mantengan bases militares en territorio español?

R: Nos oponemos  abiertamente a la presencia de bases norteamericanas en territorio español y europeo pedimos la desmantelación de las mismas. Estados Unidos y Europa están en una dinámica de progresiva divergencia, los intereses económicos y políticos respectivos no sólo no coinciden sino que son cada vez más contrapuestos.  Europa sólo podrá ser un actor internacional de peso y defender su posición en la escena internacional, con una política exterior y militar propia, en este sentido abogamos por la creación de una Organización militar de Defensa exclusivamente europea al margen de los Estados Unidos,  y en consecuencia la desmantelación de las bases norteamericanas en España y en Europa occidental, donde la única presencia militar de fuerzas militares debe ser la propia.

P: ¿Qué opina usted de la política de inmigración de Sarkozy, que ha obligado a miles de gitanos a abandonar Francia?

R: Que es una pantomima y una farsa. La pseudoexpulsión de gitanos rumanos de Francia fue un brindis al sol y una medida cara al electorado que Sarkozy consiguió arrancar a Jean Marie Le Pen en las últimas elecciones presidenciales y que necesitará mantener a toda costa si pretende ser reelegido como Presidente de Francia en la primavera de 2012. Esos gitanos rumanos son una pequeña anécdota del gravísimo problema real que supone la avalancha migratoria y la sumersión demográfica en Francia. Sarkozy sabía perfectamente que esos gitanos de pasaporte rumano podrían volver a Francia en pocos meses –como así ha sido- en función de su ciudadanía comunitaria.

En cuanto al problema real de la inmigración en Francia, es decir los millones de árabes, subsaharianos, asiáticos instalados en el país vecino y que con los actuales ritmos de crecimiento demográficos pueden subvertir la composición étnica de la República francesa en pocos años; la política de Sarkozy ha sido de puro continuismo con la de los gobiernos anteriores, es decir:  suicida.

P: ¿Qué opina de que la OTAN actúe en los conflictos armados internos? ¿Considera que en el caso libio se ha actuado para proteger al pueblo o que ha sido un ataque a un Estado soberano con intereses ocultos?

R: Que la OTAN actúe y ataque unilateralmente a cualquier Estado soberano nos parece lo que es: un atropello a la legalidad internacional.   Con la coartada de imponer un supuesta democracia que sólo existe en la imaginación de los estrategas del Pentágono y de Wall Street, los Estados Unidos han desencadenado absurdas guerras en Oriente Medio cuyo único objetivo era el control por parte de EE UU de zonas estratégicas desde el punto de vista energético y el control de las comunicaciones y rutas comerciales euroasiáticas que siguen pasando por la antigua Ruta de la Seda por la que fluyen el petróleo y el gas. También hay que señalar la importancia que tienen el control de esta ruta en el narcotráfico a escala mundial.

P: Cómo ve su partido que países islamistas conservadores como Catar o Arabia Saudí se estén convirtiendo en los máximos inversores en España?

R: Con inquietante y creciente preocupación.  Arabia Saudí y Catar son dos regímenes islamistas-wahabitas dictatoriales que  niegan los derechos de la mujer. Son tiranías corruptas, su dinero no debe ser bienvenido en España ni en ningún país europeo.

Además sus inversiones están dentro de la lógica del expansionismo islamista que defienden mantienen y financian el gobierno saudí y el qatarí. Es intolerable que se permita que esos petrodólares sirvan para financiar mezquitas en España donde se predica el odio y la intolerancia islamista. España debería hacer como Noruega e impedir con las medidas legislativas oportunas, que ninguna mezquita sea financiada con dinero saudí.

Por lo llamativo y lo visible es vergonzoso ver cómo nuestro fútbol se vende a los intereses de estos tiranos. Que el Santiago Bernabeu vaya a llamarse el Arena, y que el Barça lleve la camiseta de la Fundación Qatar, son algo más que anécdotas, son el síntoma de la facilidad y la profundidad con el que penetra el capital wahabita en España, y eso tendrá consecuencias nefastas en los próximos años.

Hay que señalar que Arabia Saudí y Catar, precisamente los dos grandes aliados de Estados Unidos en la zona,  son los dos únicos países árabes en los que no está permitido ningún otro culto público que no sea el islámico.

Il n'y a pas eu de printemps arabe!

IL N'Y A PAS EU DE PRINTEMPS ARABE !

 

couverture 23 copy.jpgPar Bernard Lugan
Editorial du n°23
de l'Afrique réelle
 
Cinq grands enseignements peuvent être tirés des élections tunisiennes :
 
1) Ce vote montre que la Tunisie est coupée en deux puisque les islamistes et leurs alliés totalisent environ 50% des suffrages. Face à eux, les 50% de « laïcs » sont divisés. Les islamistes sont donc les maîtres du jeu.
 
2) Ce résultat constitue rejet de la greffe occidentale tentée il y a plus d’un demi-siècle par Bourguiba, ce qui montre que l’on ne va pas contre la nature profonde des peuples. L’on a en effet trop longtemps oublié que la Tunisie est un pays musulman, donc non laïc.
 
3) La laïcité tunisienne était en quelque sorte un luxe réservé à une élite occidentalisée vivant entre Paris et Tunis. Or, cette élite s’est tiré une balle dans le pied en renversant Ben Ali qui lui interdisait certes la plénitude de l’expression politique, mais qui, en revanche, lui permettait de vivre pleinement à l’européenne en pays musulman.
 
4) Ces élections auront fait bien des cocus, à commencer par les médias français tombés littéralement amoureux de la « révolution du jasmin », laquelle était tout, sauf une victoire de la démocratie et des droits de l’homme tels que leur esprit formaté se l’imaginait.
 
5) Les Tunisiens vivant en France ont majoritairement voté pour les islamistes, ce qui devrait faire réfléchir les irresponsables qui veulent accorder le droit de vote aux immigrés.
 
En Libye, où nous n’avons pas assisté à une révolution démocratique, mais à une guerre tribale et régionale dont ont finalement profité les islamistes, le nouveau régime portera une tare originelle. Celle d’avoir été mis au pouvoir grâce et par une intervention militaire de l’Occident immiscé sans raisons dans une guerre civile qui ne le concernait en rien. Comme les nouvelles autorités vont devoir effacer ce péché originel, elles vont immanquablement procéder à une surenchère islamiste à défaut d’être nationaliste car la Libye n’existe pas.
 
L'affaire libyenne est en définition un échec majeur, sauf pour les militaires français qui ont, une fois de plus, montré leur professionnalisme et leurs compétences, hélas mises au service d'une politique aberrante et qui va se retourner contre nous.
 
En Egypte, la révolution s’est faite en dehors du petit peuple des fellahs. Ce fut une révolte des citadins et des bourgeois, des privilégiés en somme, qui, comme en Tunisie, renversèrent un dictateur qui limitait leur expression politique et sans voir qu’ils se précipitaient dans un abîme.
 
On ne cesse de nous répéter qu’en Libye et en Tunisie, l’islam est « modéré ». Certes, mais par rapport à quoi ? A notre propre philosophie héritée des Lumières et fondée sur le contrat social ? La question n’a pas de sens car nous sommes dans deux systèmes de pensée totalement différents et irréductibles l’un à l’autre.
 
En définitive, le « printemps arabe », n’a existé que dans l’esprit simplificateur des journalistes comme nous l’expliquons dans ce numéro 23 de l’Afrique Réelle (cliquez ici).

Trente ans de laxisme socialiste conduisent à la mort de l’euro !

Trente ans de laxisme socialiste conduisent à la mort de l’euro !

 

par Marc ROUSSET


Mort-de-L-euro.jpgÀ titre personnel, j’ai toujours été et suis toujours un grand défenseur de l’euro, mais… pour faire l’euro avec les Allemands… faut-il encore être sérieux ! Or les Français avec leurs rêveries socialistes et syndicalistes, les trente-cinq heures, la retraite à soixante ans, leurs deux millions de fonctionnaires en trop par rapport à l’Allemagne (coût : cent vingt milliards d’euros par an) dont personne ne parle, l’immigration extra-européenne folle et inconsciente dont tout le monde parle, mais dont  presque personne ne met sur la table le coût astronomique de soixante-dix milliards d’euros par an, ne sont  malheureusement plus un peuple sérieux ! De Gaulle l’avait laissé entendre, même s’il avait réservé l’appellation « peu sérieux » pour le Brésil qui est à la France ce que la France représente pour l’imaginaire allemand. Faut-il aussi rappeler que l’Allemagne connaît un endettement légèrement inférieur à la France alors qu’elle a supporté le coût monstrueux de la réunification. Le seul moment  depuis 1945 où les Allemands, à juste titre, ont eu de la considération pour la France, ce fut sous le Général de Gaulle. Même le terme de « Bömbchen » (« petite bombe ») employé par certains hommes politiques allemands  pour caractériser l’effort nucléaire de défense français, était en fait un signe de jalousie…

 

La France continue d’afficher un « déficit primaire », ce qui signifie que les comptes publics du budget sont déficitaires avant même le paiement des intérêts annuels à nos créanciers. De ce point de vue, notre situation est pire que celle de l’Italie qui se trouve en situation d’« excédent primaire ». La France enregistre également un déficit de ses comptes extérieurs, ce qui dénote un manque de compétitivité. N’oublions pas que sans de Gaulle et Pompidou nous n’exporterions pas d’Airbus et qu’il n’y aurait même pas de Kourou. La France devrait dévaluer pour être à nouveau compétitive par rapport à l’Allemagne. Quant aux défis des pays émergents et de la Chine en particulier, seul un protectionnisme intelligent, dans le cadre d’une préférence communautaire, pourrait nous permettre de réindustrialiser l’Hexagone.

 

 

Dans ses discussions avec la chancelière Merkel, l’alternative aujourd’hui, pour le Président Sarkozy, n’est plus que la monnaie commune avec le retour au franc et la dévaluation, ou le maintien de l’euro comme monnaie unique en rétablissant progressivement sur une période de dix ans la compétitivité française, mais  en bénéficiant d’un soutien allemand direct ou indirect pour la dette française stricto sensu, ce qui est peu probable car impossible à accepter par l’électorat allemand. Cela équivaudrait de facto à une mise sous tutelle de la France par l’Allemagne…

 

Le plus triste, c’est que la grande majorité des Français n’a toujours pas encore vraiment réalisé ce qui se passe ! Le capitalisme financier est certes en partie responsable de la crise actuelle, à cause de l’escroquerie anglo-saxonne du « subprime » (« crédit pourri »),  mais il sert aussi de bouc émissaire et il est plutôt  l’arbre  qui cache la forêt du laxisme ambiant ! Il ne manquerait plus que François Hollande, comble tragico-comique de la pantomime socialiste franco-française, pour couronner le tout ! Nous allons malheureusement bientôt réaliser, après le festival insouciant  de ces trente dernières années, comme l’écrivait Céline , que « la Vie, c’est plutôt un hôpital qu’un festival ». Selon Henri-Louis Mencken, « pour chaque problème, il y a une solution qui est simple, claire et fausse »; en France, ce sont les rêveries, les âneries et les tromperies socialistes de l’U.M.P.S. à la sauce keynésienne, droit-de l’hommiste, toujours plus d’impôts et de dépenses publiques à l’exception des dépenses militaires qui, elles, fondent à vue d’œil, toujours plus d’immigrés, de fonctionnaires, d’emplois aidés sans lendemain, avec des  relances aussi coûteuses qu’inutiles de la consommation en lieu et place de la création ou du renforcement de nos entreprises.

 

Marc Rousset

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

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mercredi, 23 novembre 2011

Iran/Inde: coopération dans les secteurs hydrique et alimentaire

 

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Federico DAL CORTIVO:

 Iran/Inde: coopération dans les secteurs hydrique et alimentaire

L’eau est un bien précieux et, dans un futur proche, elle pourra constituer un “casus belli” quand il s’agira, une fois de plus, d’exporter la “démocratie” dans l’une ou l’autre région du monde

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Le ministre indien des ressources hydriques, Pawan Kumar Bansal (photo), s’est rendu récemment à Téhéran pour y représenter l’Inde au XXIème Congrès sur la sécurité alimentaire et hydrique: ce sont là des sujets du plus haut intérêt pour ces deux grands pays de la masse continentale eurasienne. Bansal a surtout mis l’accent sur “l’importance de détenir une sécurité alimentaire sur la scène mondiale actuelle”, ce qui a pour corollaire la disponibilité en eau pour la population et les cultures; l’eau, véritable or bleu, est essentielle pour toute autosuffisance en ces secteurs d’activité humaine.

Le ministre indien, après avoir souligné les affinités qui existent entre l’Inde et l’Iran, a également rappelé qu’il manquait une stratégie commune en ce domaine hydrique/alimentaire. “L’Inde investit beaucoup en ce moment dans le secteur hydrique, avec sa population de plus de 1,7 milliard d’habitants; les recherches pour trouver de nouvelles sources d’eau s’effectuent de concert avec la construction d’implantations spécifiques, destinées à la distribution et l’épuration”. Bansal a ensuite ajouté: “Le gouvernement de la Nouvelle Delhi carresse le projet d’augmenter de 20% l’efficacité des systèmes d’irrigation en l’espace de cinq années, projet qui va de paire avec un renforcement des capacités technologiques de la productivité agricole”. “Toutes les activités concernant l’eau et son utilisation”, a poursuivi le ministre indien, “devront être abordées avec l’implication totale et complète de la population et des diverses entités collectives locales, de manière à responsabiliser également les utilisateurs quant à l’usage correct de cette précieuse ressource”.

L’eau représente de fait un bien de plus en plus important sur le plan stratégique, au vu de ce qui se passe dans le monde actuel où la consommation par tête d’habitant a doublé depuis le début du 20ème siècle, avec un maximum de quelque 1700 m3 par habitant aux Etats-Unis.

Dans le monde, il y a environ 1400 millions de km3 d’eau, dont 96% se trouvent dans les océans; seule une petite partie est constituée d’eau douce, dont 1,74% est immobilisée dans les glaces et 1,7% dans les nappes phréatiques souterraines; par conséquent, moins d’1% de l’eau douce se trouve dans les fleuves et les lacs de surface. En 2000, l’ONU avait fixé huit objectifs de développement mondial; parmi ceux-ci, il y avait la volonté de réduire, dans la mesure du possible, la part de la population mondiale sans accès à l’eau potable.

Derrière ces aspects purement humains de l’utilisation de l’or bleu, il y a les intérêts de ceux qui veulent contrôler cette richesse et s’en accaparer comme c’est déjà le cas pour le pétrole.

Carlos Pareyra Mele, analyste argentin et expert ès géopolitique de l’Amérique latine, soutient la thèse que depuis le milieu des années 80 du 20ème siècle, l’eau est devenue un objectif considéré comme stratégique par les gouvernements américains qui la camouflent généralement derrière un discours sur la “biodiversité”. En 2004, toujours selon cet expert argentin, le journal “The Guardian” a rendu public un rapport secret d’un conseiller du Pentagone, A. Marshall, dans lequel ce dernier avertissait les autorités américaines que, vu le réchauffement climatique, l’eau deviendra bien vite une matière première précieuse, dont il faudra nécessairement s’assurer le contrôle, du moins de ses sources les plus importantes.

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Or c’est justement le continent sud-américain qui recèle les plus grands bassins d’eau douce du monde, avec 25% du total de la planète entière. Cette masse hydrique pourrait fort bien attirer l’attention de la superpuissance américaine qui chercherait alors à contrôler, pour son compte propre, cette énorme masse d’eau douce disponible, soit par le biais de ses seules multinationales soit en organisant la déstabilisation politique des Etats latino-américains. Ce qui ne serait pas nouveau même si aujourd’hui de telles manigances semblent moins probables qu’aux temps jadis. L’Amérique du Sud cherche depuis deux bonnes décennies à sortir le plus rapidement possible de son statut d’“arrière-cours” des Etats-Unis; ceux-ci s’étaient substitués à l’Angleterre et avaient pillé à grande échelle les immenses richesses naturelles de ce continent. Cependant, les Sud-Américains ne doivent pas baisser la garde, comme d’ailleurs personne sur cette planète ne doit la baisser, parce que ce qui est en jeu, ce sont les matières premières et les richesses naturelles. Soyons-en sûrs, elles attireront l’attention de Washington et de ses alliés. Face à leurs manoeuvres, il s’agira de ne pas être désarmé.

Federico DAL CORTIVO.

(article paru dans “Rinascita”, Rome, 28 octobre 2011 – http://rinascita.eu ).

 

Pillage d’antiquités en Libye

Pillage d’antiquités en Libye

par Sara Hashash
 
Sunday Times de Londres
La comparaison qui est faite par beaucoup entre l’Irak et la Libye ne s’arrête pas seulement aux menées guerrières étrangères, aux massacres, au non-respect de la mort de Saddam ou de Kadhafi, au pillage des ressources naturelles, mais s’étend à la culture et aux pillages d’antiquités que l’on tente de dissimuler.
Ce vol a été décrit comme le plus grand dans toute l’histoire archéologique. Une collection de 7 700 pièces d’or, d’argent et de bronze, connue sous le nom de Trésor de Benghazi, a été volée en forant une plaque de béton menant à une voûte souterraine de la Banque Nationale de Commerce de Benghazi abritant la collection. De nombreux articles dataient de l’époque d’Alexandre le Grand et il est impossible de d’évaluer la valeur de la collection sauf si l’on sait qu’une pièce grecque de Carthage a été vendue, dernièrement, pour le prix record de 268 000 dollars.
Le casse de la BNC de Benghazi
Le vol est intervenu peu après l’incendie criminel de la banque, en mai, laissant croire qu’il s’agissait d’un incident découlant de la révolte contre Kadhafi alors qu’en fait, le hold-up avait été particulièrement bien planifié.
Après avoir fracassé les coffres en métal et fait sauter les serrures des caisses en bois, les voleurs ont soigneusement emporté le tout, laissant de côté les objets de moindre valeur. Cinquante petits monuments et figurines en bronze, verre et ivoire ainsi qu’une petite quantité de pierres précieuses ont également disparus.
Pour Hafez Wald, archéologue libyen, du King’s College à Londres, le vol porte toutes les marques de voleurs professionnels et « il peut être tout aussi bien un travail de l’intérieur, car il a été mené par des gens qui savaient ce qu’ils cherchaient ».
Jusqu’à présent, rien n’avait été divulgué sur ce pillage par le Conseil National de Transition, siégeant alors à Benghazi, par crainte d’une publicité négative, mais le nouveau ministre des Antiquités, a, en juillet, alerté l’UNESCO, en privé.
Khaled Mohammed al-Haddar, professeur au Département d’Archéologie à l’Université de Benghazi, affirme que des pièces d’or islamiques et grecques sont apparues récemment sur le marché de l’or à Benghazi. Un journal égyptien rapporte qu’un paysan a essayé de passer en fraude 503 pièces d’or et une statuette de 7,5cm en or à partir du port d’Alexandrie, alimentant les rumeurs que cela ferait partie du trésor volé.
Trésors du temple d’Artémis
Interpol a été mise en branle mais la piste est morte car, pensent les archéologues, il sera difficile de retrouver les objets s’ils sont sortis du pays. Serenalla Ensoli, archéologue italienne de l’Université de Naples, et spécialiste d’antiquités libyennes, estime que la perte de ces objets est « inestimable car ils sont irremplaçables. La collection n’avait pas été très étudiée, et c’est une grande perte pour le patrimoine libyen ».
La plupart des trésors de Benghazi a été découvert entre 1917 et 1922 dans le temple d’Artémis, la déesse de la chasse, à Cyrène, une ancienne colonie grecque et romaine, maintenant Shahat. Le territoire fut offert à Cléopâtre par Marc-Antoine.
Certaines des pièces ont été frappées aux environs de 570 avant JC. Une face porte la tige d’un silphium, plante médicinale dont on croyait qu’elle avait des pouvoirs de guérison. L’autre face dépeint le dieu Jupiter arborant des cornes de moutons.
Traduction Xavière Jardez – Intertitres : AFI-Flash
Version française publié sur http://www.france-irak-actualite.com/

vendredi, 18 novembre 2011

Crise du futurisme en Euro-Occident

Crise du futurisme en Euro-Occident

Diagnostic de deux intellectuels européens : Peter Sloterdijk et Slavoj Zizek

Ex: http://www.metamag.fr/

La mèche a certes été allumée de longue date aux Etats Unis avec la dérégulation monétaire (extinction des accords de Bretton Wood) unilatéralement décidée par les Américains en 1971, la dérégulation commerciale préparée par le GATT en 1945 qui a engendré l’OMC, puis la dérégulation financière en 1999. N’empêche, si la crise de l’endettement qui ébranle tous les Etats d’Europe a connu une telle virulence, c’est parce que, sous la conduite d’élites indignes, la flamme a été alimentée par notre aveuglement, notre paresse et notre soif inextinguible de jouissance qui ont aboli toutes les règles, fait sauter toutes les sécurités. A la place, un vaste no mans land parcouru d’individus sans foi, ni loi, aux vécus et aux horizons disparates ou amnésiques, angoissés ou cyniques.

Au printemps dernier, le quotidien Le Monde a invité deux philosophes –l’allemand Peter Sloterdijk (Nietzsche et Heidegger) et le slovène Slavoj Zizek (Jacques Rancière, Etienne Balibar, Gilles Deleuze ou encore Alain Badiou)- à se pencher et échanger sur cet état d’apesanteur déliquescent où gît ce que certains appellent l’Europe, d’autres l’Occident. L’Euro-occident.
Metamag

Nicolas Truong-Le Monde: Pour la première fois depuis 1945, l'idée d'avenir est en crise en Europe. Et l'Occident peine à croire au progrès, à l'image de ces nouvelles générations qui n'imaginent plus qu'elles vivront mieux que celles de leurs aînés. Désaffection politique, crise économique ou crispation identitaire : comment caractériser le moment que nous traversons ? Et peut-on, selon vous, parler d'une crise de civilisation ?

Peter Sloterdijk: Que voulons-nous dire, lorsque nous employons le terme de "civilisation occidentale", dans laquelle nous vivons depuis le XVIIe siècle ? A mon avis, nous parlons d'une forme de monde créé sur l'idée de la sortie de l'ère du passéisme. La primauté du passé a été rompue ; l'humanité occidentale a inventé une forme de vie inouïe fondée par l'anticipation de l'avenir. Cela signifie que nous vivons dans un monde qui se "futurise" de plus en plus. Je crois donc que le sens profond de notre "être-dans-le-monde" réside dans le futurisme, qu'il est le trait fondamental de notre façon d'exister.



La primauté de l'avenir date de l'époque où l'Occident a inventé ce nouvel art de faire des promesses, à partir de la Renaissance, au moment où le crédit est entré dans la vie des Européens. Pendant l'Antiquité et le Moyen Age, le crédit ne jouait presque aucun rôle parce qu'il était entre les mains des usuriers, condamnés par l'Eglise. Tandis que le crédit moderne, lui, ouvre un avenir. Pour la première fois, les promesses de remboursements peuvent être remplies ou tenues. La crise de civilisation réside en ceci: nous sommes entrés dans une époque où la capacité du crédit d'ouvrir un avenir tenable est de plus en plus bloquée, parce qu'aujourd'hui on prend des crédits pour rembourser d'autres crédits.

Autrement dit, le "créditisme" est entré dans une crise finale. On a accumulé tant de dettes que la promesse du remboursement sur laquelle repose le sérieux de notre construction du monde ne peut pas être tenue. Demandez à un Américain comment il envisage le remboursement des dettes accumulées par le gouvernement fédéral. Sa réponse sera surement: "personne ne le sait", et je crois que ce non-savoir est le noyau dur de notre crise. Personne sur cette Terre ne sait comment rembourser la dette collective. L'avenir de notre civilisation se heurte à un mur de dettes.

Slavoj Zizek: J'adhère pleinement à cette idée d'une crise du "futurisme" et de la logique de crédit. Mais prenons la crise économique dite des subprimes de 2008: tout le monde sait qu'il est impossible de rembourser ces crédits hypothécaires, mais chacun se comporte comme s'il en était capable. J'appelle cela, dans mon jargon psychanalytique, un désaveu fétichiste: "Je sais bien que c'est impossible, mais quand même, je vais essayer…" On sait très bien qu'on ne peut pas le faire, mais on agit en pratique comme si on pouvait le faire. Cependant, j'emploierais le terme "futur" pour désigner ce que Peter Sloterdijk appelle le "créditisme". Le terme "avenir", d'ailleurs, me semble plus ouvert. La formule "no future" est pessimiste mais le mot "avenir" est plus optimisme. Et je ne cherche pas, ici, à relancer le communisme de Marx qui s'apparente, en effet, à un créditisme démesuré.



Afin de caractériser notre situation, économique et politique, idéologique et spirituelle, je ne peux que rappeler une histoire probablement apocryphe. Il s'agit d'un échange de télégrammes entre les états-majors allemand et autrichien pendant la Grande Guerre. Les Allemands avaient envoyé un télégramme aux Autrichiens en leur disant: "Chez nous, la situation sur le front est sérieuse mais pas catastrophique", et les Autrichiens avaient répondu: "Chez nous la situation est catastrophique mais pas sérieuse" ! Et c'est cela le catastrophique: on ne peut pas payer ses dettes, mais, d'une certaine façon, on ne prend pas ça au sérieux. Outre ce mur de dettes, l'époque actuelle s'approche d'une sorte de "degré zéro".

Premièrement, l'immense crise écologique nous impose de ne pas continuer dans cette voie politico-économique. Deuxièmement, le capitalisme, à l'image de la Chine, n'est désormais plus naturellement associé à la démocratie parlementaire. Troisièmement, la révolution biogénétique nous impose d'inventer une autre biopolitique. Quant aux divisions sociales mondiales, elles créent les conditions d'explosions et d'émeutes populaires sans précédent…

Pour une nouvelle logique de la discrétion, de la distance, voire de l'ignorance

Le Monde : L'idée de collectif est également touchée par la crise. Comment, à l'heure de l'individualisme débridé, redonner sens au "commun"?


Slavoj Zizek : Même si nous devons rejeter le communautarisme naïf, l'homogénéisation des cultures, tout comme ce multiculturalisme qui est devenu l'idéologie du nouvel esprit du capitalisme, nous devons faire dialoguer les civilisations et les individus singuliers. Au niveau des particuliers, il faut une nouvelle logique de la discrétion, de la distance, voire de l'ignorance. Alors que la promiscuité est devenue totale, c'est une nécessité vitale, un point crucial.

Au niveau collectif, il faut en effet inventer une autre façon d'articuler le commun. Or, le multiculturalisme est une fausse réponse au problème, d'une part parce qu'il est une sorte de racisme désavoué, qui respecte l'identité de l'autre mais l'enferme dans son particularisme. C'est une sorte de néocolonialisme qui, à l'inverse du colonialisme classique, "respecte" les communautés, mais du point de vue de sa posture d'universalité. D'autre part, la tolérance multiculturelle est un leurre qui dépolitise le débat public, renvoyant les questions sociales aux questions raciales, les questions économiques aux considérations ethniques.

Il y a aussi beaucoup d'angélisme dans cette posture de la gauche postmoderne. Ainsi le bouddhisme, par exemple, peut-il servir et légitimer un militarisme extrême: dans les années 1930-1940, l'établissement du bouddhisme zen n'a pas seulement soutenu la domination de l'impérialisme japonais, mais l'a même légitimé. J'utilise volontiers le mot de "communisme", car mes problèmes, en réalité, sont ceux des biens "communs", comme la biogénétique et l'écologie.

Peter Sloterdijk : Il faut retrouver la véritable problématique de notre ère. Le souvenir du communisme et de cette grande expérience tragique de la politique du XXe siècle nous rappelle qu'il n'y a de solution idéologique dogmatique et automatique. Le problème du XXIe est celui de la coexistence au sein d'une "humanité" devenue une réalité physiquement. Il ne s'agit plus de "l'universalisme abstrait" des Lumières, mais de l'universalité réelle d'un collectif monstrueux qui commence à être une communauté de circulation réelle avec des chances de rencontres permanentes et des chances de collisions élargies.

La question du lien social au sein d'une trop grande société

Nous sommes devenus comme des particules dans un gaz, sous pression. La question est désormais celle du lien social au sein d'une trop grande société; et je crois que l'héritage des prétendues religions est important, parce qu'elles sont les premières tentatives de synthèses méta-nationales et méta-ethniques.

Le sangha bouddhiste était un vaisseau spatial, où tous les déserteurs de toutes les ethnies pouvaient se réfugier. De la même manière, on pourrait décrire la chrétienté, sorte de synthèse sociale qui transcende la dynamique des ethnies fermées et les divisions des sociétés de classes. Le dialogue des religions à notre époque n'est rien d'autre que le reformatage du problème du "communisme".

La réunion qui a eu lieu à Chicago en 1900, le congrès des religions mondiales, était une façon de poser la question de notre actualité à travers ces fragments, ces représentants de n'importe quelle provenance, les membres de la famille humaine qui s'étaient perdus de vue après l'exode africain… A l'âge du rassemblement, il faut poser et reformater tout ce qu'on a pensé jusqu'ici sur le lien de coexistence d'une humanité débordante. C'est pour cela que j'emploie le terme de "co-immunisme"

Toutes les associations sociales de l'histoire sont en effet des structures de co-immunité. Le choix de ce concept rappelle l'héritage communiste. Dans mon analyse, le communisme remonte à Rousseau et à son idée de "religion de l'homme". C'est un concept immanent, c'est un communautarisme à l'échelle globale. On ne peut pas échapper à la nouvelle situation mondiale. Dans mon livre, la déesse ou entité divine qui apparaît dans les dernières pages, c'est la crise: elle est la seule instance qui possède assez d'autorité pour nous pousser à changer notre vie. Notre point de départ est une évidence écrasante: on ne peut pas continuer comme ça.

Slavoj Zizek : Mon idée ne consiste pas tant à chercher un "co-immunisme" qu'à revivifier l'idée d'un véritable communisme. Mais rassurez-vous, il s'agit plutôt de celui de Kafka que celui de Staline, davantage celui de d'Erik Satie que celui de Lénine! En effet, dans son dernier récit, Joséphine la cantatrice ou le peuple des souris, dessine l'utopie d'une société égalitaire, un monde où les artistes, comme cette cantatrice Joséphine, dont le chant rassemble, subjugue et méduse les foules, et qui est célébrée sans pour autant obtenir d'avantages matériels.


Une société de reconnaissance qui maintient le rituel, revivifie les fêtes de la communauté, mais sans hiérarchie ni grégarité. Idem pour Erik Satie. Tout pourtant, semble éloigner de la politique le fameux auteur des « Gymnopédies », qui déclarait composer une "musique d'ameublement", une musique d'ambiance ou de fond. Et pourtant, il fut membre du Parti communiste. Mais loin d'écrire des chants de propagande, il donnait à écouter une sorte d'intimité collective, à l'exact opposée de la musique d'ascenseur. Et c'est cela mon idée du communisme.

Le Monde : Pour sortir de cette crise, Peter Sloterdijk, vous optez sur la réactivation des exercices spirituels individuels alors que vous, Slavoj Zizek, insistez sur les mobilisations politiques collectives ainsi sur la réactivation de la force émancipatrice du christianisme. Pourquoi de telles divergences ?

Peter Sloterdijk : Je propose d'introduire le pragmatisme dans l'étude des prétendues religions; cette dimension pragmatique vous oblige à regarder de plus près ce que font les religieux, à savoir des pratiques intérieures et extérieures, que l'on peut décrire comme des exercices qui forment une structure de personnalité. Ce que j'appelle le sujet principal de la philosophie et de la psychologie, c'est le porteur des séries d'exercices qui composent la personnalité. Et quelques-unes des séries d'exercices qui constituent la personnalité peuvent être décrites comme religieuses.

Mais qu'est-ce que ça veut dire ? On fait des mouvements mentaux pour communiquer avec un partenaire invisible, ce sont des choses absolument concrètes que l'on peut décrire, il n'y a rien de mystérieux en tout cela. Je crois que jusqu'à nouvel ordre, le terme "système d'exercices" est mille fois plus opératoire que le terme de "religion" qui renvoie à la bigoterie d'Etat des Romains. Il ne faut pas oublier que l'utilisation des termes "religion", "piété" ou "fidélité" était chez les Romains réservée aux épithètes que portaient les légions romaines stationnées dans la vallée du Rhin et partout ailleurs.

Le plus grand privilège d'une légion était de porter les épithètes pia fedilis, parce que cela exprimait une loyauté particulière à l'empereur à Rome. Je crois que les Européens ont tout simplement oublié ce que "religio" veut dire. Le mot, signifie littéralement "diligence". Cicéron en a donné la bonne étymologie : lire, legere, religere, c'est-à-dire étudier attentivement le protocole pour régler la communication avec les êtres supérieurs. C'est donc une sorte de diligence, ou dans ma terminologie, un code d'entraînement. Pour cette raison je crois que "le retour du religieux" ne serait efficace que s'il pouvait conduire à des pratiques d'exercices intensifiés.

En revanche, nos "nouveaux religieux" ne sont que des rêveurs paresseux la plupart du temps. Mais au XXe siècle, le sport a pris le dessus dans la civilisation occidentale. Ce n'est pas la religion qui est revenue, c'est le sport qui est réapparu, après avoir été oublié pendant presque 1 500 ans. Ce n'est pas le fidéisme, mais l'athlétisme qui a occupé le devant de la scène. Pierre de Coubertin voulait créer une religion du muscle au tournant du XXe siècle. Il a échoué comme fondateur d'une religion, mais il a triomphé comme créateur d'un nouveau système d'exercices.

Slavoj Zizek : Considérer la religion comme ensemble de pratiques corporelles, cela existait déjà chez les avant-gardes russes. Le réalisateur soviétique Sergueï Eisenstein (1898-1948) a écrit un très beau texte sur le jésuite Ignace de Loyola (1491-1556), pour qui il s'agissait d'oublier Dieu, sinon comme quelqu'un qui a mis en place certains exercices spirituels. Ma thèse du retour au christianisme est très paradoxale : je crois que ce n'est qu'à travers le christianisme que l'on peut véritablement se sentir vraiment athée.

Si vous considérez les grands athéismes du XXe siècle, il s'agit en réalité d'une tout autre logique, celle d'un "créditisme" théologique. Le physicien danois Niels Bohr (1885-1962), l'un des fondateurs de la mécanique quantique, a été visité par un ami dans sa datcha. Mais celui-ci hésitait à passer la porte de sa maison à cause d'un fer de cheval qui y était cloué – une superstition pour empêcher les mauvais esprits d'entrer. Et l'ami dit à Bohr : "Tu es un scientifique de premier rang, alors comment peux-tu croire à ses superstitions populaires?" "Je n'y crois pas !", répondit Niels Bohr. "Mais pourquoi laisses-tu donc ce fer à cheval, alors", insista l'ami. Et Niels Bohr eut cette très belle réponse: "Quelqu'un m'a dit que ça fonctionne, même si on n'y croit pas !" Ce serait une assez bonne image de notre idéologie actuelle.

Je crois que la mort du Christ sur la croix signifie la mort de Dieu, et qu'il n'est plus le Grand Autre qui tire les ficelles. La seule façon d'être croyant, après la mort du Christ, est de participer à des liens collectifs égalitaires. Le christianisme peut être entendu comme une religion d'accompagnement de l'ordre existant ou une religion qui dit "non" et aider à y résister. Je crois que le christianisme et le marxisme doivent combattre ensemble le déferlement des nouvelles spiritualités ainsi que la grégarité capitaliste. Je défends une religion sans Dieu, un communisme sans maître.

Peter Sloterdijk : Admettons que nous soyons dans la séance de clôture du concile du Nicée et que l'un des archevêques pose la question dans la réunion: faut-il mettre à l'index notre frère Slavoj Zizek ? Je crois que la grande majorité voterait l'anathème, car il commet ce que les anciens appelaient une "hérésie". Slavoj Zizek assume une attitude sélective par rapport à la vérité entière : hérésie signifie sélection. Et la sélection dans ce cas précis, c'est d'omettre la suite de l'histoire biblique, qui parle de résurrection après la mort du Christ. Mais si l'on omet la résurrection, on oublie l'essentiel parce que le message du christianisme c'est que la mort ne nous menace plus.

Le succès mondial du christianisme ne reposait pas seulement sur le message de l'amour universel mais surtout sur la neutralisation des menaces que faisait peser la mort sur chaque conscience. Sans omettre la phobocratie païenne : Tous les empires sont fondés sur le pouvoir de la peur. On peut raconter l'histoire comme Slavoj Zizek l'a fait, mais il faut ajouter une deuxième dimension libératrice : sans rupture avec la phobocratie, il n'y a pas de liberté, ni chrétienne ni athée. Sinon, on ne fait que changer de seigneur ; Jupiter ou le Christ, ça ne fait aucune différence tant que les deux divinités demeurent des puissances phobocrates.

Malheureusement, le christianisme est devenu la phobocratie la plus terrible de toute l'histoire des religions, surtout grâce à Augustin qui, avec sa théorie de la prédestination, a créé un véritable réacteur de peurs, que la philosophie des Lumières a heureusement interrompu. Même dans l'aventure communisme, la phobocratie chrétienne a persisté sous la forme du terrorisme d'Etat !

Et ce n'est pas terminé. La phobocratie musulmane n'est pas prêt de s'arrêter. Pour tous ceux qui cherchent une sortie de l'univers concentrationnaire des phobocraties classiques, il faut reconstruire la dimension émancipatrice d'un christianisme éclairé. Et j'accepte volontiers une reconstruction athée, à condition de mettre l'accent sur la suppression de l'élément phobocrate de l'ancien paganisme.

Le Monde : Le moment historique que nous traversons semble être marqué par la colère. Une indignation culmine dans le mot d'ordre "Dégage!" des révolutions arabes ou des protestations démocratiques espagnoles. Or, à croire Slavoj Zizek, vous êtes trop sévère, Peter Sloterdijk, à l'égard des mouvements sociaux qui proviendrait selon vous du ressentiment.

Imaginer une nouvelle gauche au-delà du ressentiment

Peter Sloterdijk : Il faut distinguer la colère et le ressentiment. A mon avis, il y a toute une gamme d'émotions qui appartiennent au régime du thymos, c'est-à-dire au régime de la fierté. Il existe une sorte de fierté primordiale, irréductible, qui est au plus profond de notre être. Sur cette gamme thymotique s'exprime la jovialité, contemplation bienveillante de tout ce qui existe. Ici, le champ psychique ne connaît pas de trouble. On descend un peu dans l'échelle des valeurs, c'est la fierté de soi.

On descend encore un peu, c'est la vexation de cette fierté qui provoque la colère. Si la colère ne peut pas s'exprimer, condamnée à attendre, pour s'exprimer plus tard et ailleurs, cela conduit au ressentiment, et ainsi de suite jusqu'à la haine destructrice qui veut anéantir l'objet d'où est sortie l'humiliation. N'oublions pas que la bonne colère, selon Aristote, c'est le sentiment qui accompagne le désir de justice. Une justice qui ne connaît pas la colère reste une velléité impuissante. Les courants socialistes du XIXe et XXe siècle ont créé des points de collecte de la colère collective, sans doute quelque chose de juste et d'important. Mais trop d'individus et trop d'organisations de la gauche traditionnelle ont glissé vers le ressentiment. D'où l'urgence à penser et imaginer une nouvelle gauche au-delà du ressentiment.

Slavoj Zizek : Ce qui satisfait la conscience dans le ressentiment, c'est plus de nuire à l'autre et de détruire l'obstacle que de profiter de moi-même. Nous, slovènes, sommes comme ça par nature. Vous connaissez la légende où un ange apparaît à un paysan et lui demande: "Veux-tu que je te donne une vache? Mais attention, je vais aussi donner deux vaches à ton voisin !" Et le paysan slovène dit: "Bien sûr que non !" Mais pour moi, le ressentiment, ce n'est jamais vraiment l'attitude des pauvres. Plutôt l'attitude du pauvre maître, comme Nietzsche l'a très bien analysée. C'est la morale des "esclaves".

Seulement, il s'est un peu trompé du point de vue social: ce n'est pas l'esclave véritable, c'est l'esclave qui, comme le Figaro de Beaumarchais, veut remplacer le maître. Dans le capitalisme, je crois qu'il y a une combinaison très spécifique entre l'aspect thymotique et l'aspect érotique. C'est-à-dire que l'érotisme capitaliste est médiatisé par rapport à un mauvais thymotisme, qui engendre le ressentiment. Je suis d'accord avec Peter Sloterdijk : au fond le plus compliqué c'est de savoir comment penser l'acte de donner, au-delà de l'échange, au-delà du ressentiment.

Je ne crois pas vraiment dans l'efficacité de ces exercices spirituels que propose Peter Sloterdijk. Je suis trop pessimiste, pour cela. A ces pratiques auto-disciplinaires, comme chez les sportifs, je veux y ajouter une hétérotopie sociale. C'est pourquoi j'ai écrit le chapitre final de « Vivre la fin des temps » où j'entrevois un espace utopique communiste, en me référant à ces œuvres qui donnent à voir et à entendre ce que l'on pourrait appeler une intimité collective. Je m'inspire aussi de ces films de science-fiction utopiques, où il y a des héros errants et des types névrosés rejetés qui forment de véritables collectivités. Des parcours individuels peuvent aussi nous guider.

Ainsi, on oublie souvent que Victor Kravtchenko (1905-1966), le dignitaire soviétique qui dénonça très tôt les horreurs du stalinisme dans J'ai choisi la liberté et qui fut ignoblement attaqué par les intellectuels pro-soviétiques, écrivit une suite, intitulée « J'ai choisi la justice », alors qu'il luttait en Bolivie et organisait un système de production agraire plus équitable. Il faut suivre et encourager les nouveaux Kravtchenko qui émergent de partout aujourd'hui, de l'Amérique du Sud aux rivages de la Méditerranée.

Peter Sloterdijk : Je pense que vous êtes victime de l'évolution psycho-politique des pays de l'Est. En Russie, par exemple, chacun porte en soi un siècle entier de catastrophe politique et personnelle sur ses épaules. Les peuples de l'Est expriment cette tragédie du communisme et n'en sortent pas. Tout cela forme une espèce de boucle de désespoir autogène. Je suis pessimiste par nature, mais la vie a réfuté mon pessimisme originel. Je suis donc pour ainsi dire un apprenti-optimiste. Et là je pense que nous sommes assez proches l'un de l'autre parce que nous avons parcouru des biographies parallèles dans un certain sens à partir de points de départ radicalement différents, tout en lisant les mêmes livres.

Le Monde : Juste un mot sur l'affaire Dominique Strauss-Kahn. S'agit-il d'une simple affaire de mœurs ou bien du symptôme d'un malaise plus important?

Peter Sloterdijk : Indéniablement, il s'agit d'une affaire planétaire qui dépasse le simple fait divers. Dominique Strauss-Kahn est peut-être innocent. Mais cette histoire révèle que le pouvoir exorbitant détenu par un individu peut créer une sorte de religion des puissants que je qualifierais de panthéisme sexuel. Nous croyions en avoir terminé avec les rois soleil. Mais, curieusement, le XXIe siècle multiplie par dix mille ces hommes de pouvoir qui s'imaginent que tous les objets de leur désir peuvent être pénétrés par leur rayonnement.

Slavoj Zizek : Le seul aspect intéressant de l'affaire DSK, c'est la rumeur selon laquelle ses amis auraient approché la famille de la victime supposée en Guinée, offrant une somme exorbitante d'argent si Nafissatou Diallo retirait sa plainte. Si cela est vrai, quel dilemme ! Faut-il choisir la dignité ou l'argent qui peut sauver la vie d'une famille, en lui donnant la possibilité de vivre dans la prospérité ? C'est cela, qui résumerait la véritable perversion morale de notre temps.

Titres sous-titres et inter sont de la rédaction
Propos recueillis par Nicolas Truong
Article paru dans l'édition du 28.05.11 http://www.lemonde.fr/idees

mercredi, 16 novembre 2011

'Vergeet Engels, leer Duits!'

'Vergeet Engels, leer Duits!'

Thomas von der Dunk 
 
Ex: http://www.volkskrant.nl/ 
 
Wat Nederland nodig heeft, is niet een premier die de lof zingt van New York, maar eentje die kennis heeft van Berlijn. Dat stelt historicus en vk-columnist Thomas von der Dunk.
'We zijn met de Grieken en Romeinen begonnen, we moeten even uitkijken dat we er niet ook mee eindigen'. Aldus D66-fractieleider Pechtold vorige zondag snedig in het tv-pogramma Buitenhof.

Staat het Europese Imperium op instorten? Wat onze eigen geblondeerde Edelgermaan uit Venlo betreft, die ons al langer onder Romeinse braspartijen gebukt ziet gaan, kan dat niet snel genoeg gebeuren: hij waant zich en nieuwe Claudius Civilis en wil de gulden terug. Knus Bataafs vergaderen onder de vertrouwde eikenboom, en dan met een hoog hek eromheen!

Eenogige gnoom
Maar de, net al iedereen in deze Bataafse contreien tot 1648, nog als onderdaan van de Roomse keizer geboren Oer-Nederlander Rembrandt heeft niet toevallig Claudius Civilis op zijn voor het Amsterdamse stadhuis bestemde schilderij van de samenzwering als eenogige gnoom afgebeeld.

In elk geval lijkt nu definitief een einde te komen aan het bewind van een premier die qua losbandigheid en decadentie inderdaad de meest beruchte Romeinse keizers naar de kroon kon steken. Maar net als Nero, die wel theatraal met zijn dolk zwaaide maar uiteindelijk geen zelfmoord durfde te plegen en daarvoor de hulp van een slaaf nodig had, tracht Berlusconi voorafgaand aan de eigen ondergang nog tijd te rekken, in dit geval om zijn louche financiële zaakjes te regelen. Als maffiabaas doet hij immers niet voor zijn Britse mede-mediamagnaat Murdoch onder.

Grote golfkarretjesvriend
Tot zover de grote golfkarretjesvriend van onze eigen gewezen Normen-en-Waarden-premier Jan Peter Balkenende.

Zoals men in Rome anno 68 na de liederlijke Nero de brave senator Galba tot keizer kroonde, heeft men in het huidige Rome nu de hoop op de brave senator Mario Monti gezet, die zijn vacanties niet tussen hoge vrouwelijke borsten maar tussen hoge Zwitserse bergen pleegt door te brengen. En zoals we uit 'Asterix en de Helvetiërs' weten: de Zwitsers zijn al sinds de dagen der Romeinen geen liefhebbers van wulpse hompen vlees maar van klef gesmolten kaas.

Eén waarschuwing is overigens op z'n plaats: ook Galba verloor indertijd binnen een paar maanden letterlijk zijn hoofd, omdat hij het woedende gepeupel niet de verlangde brood en spelen wist te geven, waarin Nero Berlusconi met zijn tv-shows wel zo goed in was. Na twee op Galba volgende nieuwe potentaten eindigde het Vierkeizerjaar met een machtsgreep van de norse veldheer Vespasianus, die zijn eerste belangrijke ervaringen als legioenscommandant in Germanië had opgedaan. Mondt ook de huidige chaos in Rome in een Germaans gekleurde militaire dictatuur?

Twee snelheden
Nu de nood op zijn hoogst is, blijkt waar in Europa de werkelijke macht ligt - en hoe zichtbaar die verschuift. Het Europa van twee snelheden, dat er officieel nooit mocht komen, is er al, met de Britten, als gevolg van de eeuwige eigen neiging tot halfslachtig van twee walletjes eten, buitenspel.

In de Eurozone geeft Berlijn de toon aan, omdat dat zich nu geen financiële lankmoedigheid meer veroorloven kan: het al langer aanwezige feitelijke machtsverschil tussen Duitsland en Frankrijk - ooit naar buiten toe en as met twee gelijkwaardige wielen - laat zich niet langer verbloemen.

Mentaal Germanen
Politiek-mentaal kleven daar grote risico's aan - de perceptie van een 'Duits dictaat' heeft in Griekenland al tot hysterische reacties geleid - maar puur beleidsmatig hoeven we met een rangorde Duitsland-Frankijk-Engeland niet ontevreden te zijn. Van alle drie lijkt Duitsland nu eenmaal het meest op ons: wat dat betreft zijn ook wij mentaal Germanen.

De financiële degelijkheid van de Duitsers is nu van hoger gewicht dan de AAA-status-glorie van de imagogevoelige Fransen. En het politieke belang dat de Fransen aan staatsinvloed op economisch terrein hechten valt, tegen de achtergrond van de machteloosheid van de democratie versus de dictatuur van de markt, op zijn beurt weer verre te prefereren boven het ontspoorde casinokapitalisme van de Engelsen.

Kostschooljongetje Cameron
Ook op persoonlijk vlak verdient de nuchtere Duitse domineesdochter Merkel de voorkeur boven een streberig product van de Franse meritocratie - maar Sarkozy op zijn beurt weer duidelijk boven dat van een negentiende-eeuwse klassemaatschappij, het geaffecteerde kostschooljongetje Cameron, waar onze eigen corpsbalpremier het zo goed mee vinden kan.

Dat zou eveneens voor links Nederland, dat terecht aan een rechtvaardige verdeling van aardse goederen hecht, de oriëntatie moeten bepalen. Liever de 'Rijnlandse' christendemocraat Merkel - 'geen enkele manager is tienmiljoen euro waard' - dan de Angelsaksische 'socialist' Mandelson: 'ik voel mij totaal niet ongemakkelijk bij mensen die onsmakelijk rijk worden'. Ik wel. En ik hoop velen met mij.
 
Of, om een uitspraak van Margaret Thatcher om te keren: alle neoliberale financiële ellende kwam de afgelopen dertig jaar uit het Westen. De redding zal nu van de andere kant moeten komen. Go east, young men!

De huidige interne Europese machtsverschuiving zou ook consequenties voor ons vreemdetalen-onderwijs moeten hebben. Vergeet het Engels, leer Duits. De gisteren andermaal door De Volkskrant tot machtigste Nederlander gebombardeerde werkgeversvoorzitter Wientjes heeft al herhaaldelijk op het belang daarvan gewezen, maar kan geen ijzer met handen breken zolang Rutte en De Jager zelf linguïstisch in gebreke blijven.

Wat Nederland nodig heeft, is niet een premier die de lof zingt van New York, maar eentje die kennis heeft van Berlijn. Maar misschien krijgt, als de huidige gedoogcoalitie binnenkort onder Knots druk op de villasubsidie uiteenspat, Den Haag al snel een welkome herkansing.

Overigens liep het ook met Claudius Civilis in het Vierkeizerjaar politiek niet goed af.

Thomas von der Dunk is cultuurhistoricus en columnist van vk.nl.

lundi, 14 novembre 2011

Krantenkoppen - November 2011 (1)

Krantenkoppen
 
November 2011 (1)
 
LE VAUCLUSE SORT DE L'EURO!
‎"Chacun pourra échanger ses euros contre des roues qui se présentent sous forme de billets de 1, 2, 5, 10, 20 et 50 tout juste sortis de 2 imprimeries de Pernes":
http://www.laprovence.com/article/economie-a-la-une/le-vaucluse-sort-de-leuro
 
 
UNASUR WIL ZUID-AMERIKAANS RUIMTEVAARTAGENTSCHAP OPRICHTEN:
‎"Bedoeling is zo snel mogelijk toegang te krijgen tot de ruimte, met een lanceerplatform en satellieten die in Zuid-Amerika worden gemaakt", verklaarde de (...) vergadering van de ministers van Defensie uit de UNASUR-landen:
http://www.demorgen.be/dm/nl/990/Buitenland/article/detail/1347130/2011/11/12/UNASUR-wil-Zuid-Amerikaans-ruimtevaartagentschap-oprichten.dhtml
 
 
AN EXAMPLE OF FOOD SOVEREIGNTY IN VENEZUELA:
‎"The cooperative started with 100% government support and now it is 80% self managed. The aim is to be fully self funded and then to help others. They wish to be an example for others to follow by raising consciousness that as campesinos, they can do it themselves":
http://americanfront.info/2011/11/11/a-example-of-food-sovereignty-in-venezuela/
 
 
BREIVIK'S '2083':
‎"The writer of 2083, too, is pro-Jew (so long as they are free of multicultural taint and pass his muster as right-wing Zionists), pro-gay, violently anti-Muslim and anti-Communist. His nearest analogue is Pim Fortuyn, the assassinated Dutch far-right Judeophile and gay politician. Breivik marched with the English Defence League (EDL), a British group set apart by its strongly pro-Jewish, anti-Muslim militancy":
http://openrevolt.info/2011/10/30/breiviks-2083/
 
 
'LIBYAN LIBERATION FRONT' FORMED TO RESIST US-NATO PUPPET REGIME:
‎"In the region known as the Sahel, former officials, operatives and supporters of the Gaddafi government are meeting on a daily basis to chart the next phase of the struggle to reclaim their nation":
http://panafricannews.blogspot.com/2011/11/libyan-liberation-front-formed-to.html
 
 
FRANSE INMENGING IN LIBIË WAS VAN EEN ANDERE ORDE DAN SARKOZY LIET UITSCHIJNEN:
"[Uit het boek] blijkt dat de zaken in Libië op het terrein enigzins anders verliepen dan men ons wilde doen geloven. Zo schrijft BHL dat:
1. Frankrijk niet één, maar verschillende wapenleveringen aan de Libische rebellen deed. Dat gebeurde via een omweg naar Qatar.
2. Frankrijk wel degelijk grondtroepen leverde. ‘Fransen die Arabisch praten, we hebben er jullie een aantal gestuurd en er komen er nog. Om hoeveel manschappen het gaat, is niet belangrijk,’ zei de Franse president Nicolas Sarkozy op 16 april tegen een diplomaat.
3. Hijzelf aan Sarkozy vroeg ‘om 300 elitetroepen naar Libië te sturen, samen met Engeland.’ Een verzoek waaraan volgens de filosoof 'gedeeltelijk' werd voldaan.
4. Tot aan het einde van de oorlog de gealliëerden een strategisch doelwit hebben gespaard: de privé-vertrek- en landingspiste van kolonel Gaddafi. Waarom? Ze wilden hem een uitweg bieden en hem tevens laten verstaan dat eens die piste gebombardeerd werd, het einde nabij was.
5. De Fransen een belangrijke rol speelden bij de val van Tripoli. Nadat op 17 augustus wapens waren gearriveerd via Misrata werd de Libische hoofdstad 4 dagen later ingenomen, dankzij de tussenkomst van Franse elitetroepen en manschappen uit de Emiraten en het Verenigd Koninkrijk. Hoe dat in zijn werk ging, schrijft BHL niet."
 
 
AL 30 JAAR SPRAKE VAN 'IRAANSE NUCLEAIRE DREIGING':
"Kort nadat West-Duitse ingenieurs de niet-afgewerkte reactor van Bushehr hadden bezocht, luidde het in 1984 volgens West-Duitse inlinchtingendiensten dat Iran 'de eindfase betrad' van de productie van een kernbom. De Amerikaanse senator A...lan Cranston zei dat Teheran 7 jaar verwijderd was van het maken van een atoombom.
In 1992 kwam een eerste waarschuwing uit Israël van toenmalig parlementslid - nu premier - Benjamin Netanyahu. Datzelfde jaar sprongen de VS voor het eerst op de kar toen een taskforce van het Huis van Afgevaardigden zei dat er '98% kans was dat Iran al alle (of virtueel alle) componenten had voor 2 of 3 operationele kernbommen'."
 
 
WITH PHILIP BLOND, AGE-OLD 'DISTRIBUTISM' GAINS NEW TRACTION:
"Distributism, a theory that argues that both capitalism and government are out of control:
What we are creating in our society is a new model of serfdom (...). The rhetoric of free markets has not produced free markets; it has produced closed markets and the nation's 'social capital' is declining, leaving behind isolated individuals and fractured families who must depend on Washington for support.
With a flurry of charts, Blond graphically demonstrated the breakdown of both social norms and the family unit -- and the growth of government to address those ills -- as well as the dominance of corporations and the rich in the current economy."
 
 
ISRAEL UND LIBYEN/ AFRIKA SOLL AUF 'KAMPF DER KULTUREN' VORBEREITET WERDEN:
"Der Yinon-Plan ist ein israelischer Strategieplan zur Garantie der israelischen Überlegenheit (...). Er fordert und drängt darauf, dass Israel seine geopolitische Umgebung über eine Balkanisierung des Nahen und Mittleren Ostens und der ar...abischen Staaten in kleinere und schwächere staatliche Gebilde umgestalten müsse.
Israelische Strategieexperten sahen den Irak als die größte strategische Herausforderung seitens eines arabischen Staates an. Aus diesem Grunde stand der Irak im Zentrum der Balkanisierung des Nahen und Mittleren Ostens und der arabischen Welt. Auf der Grundlage der Konzepte des Yinon-Plans haben israelische Strategen die Aufteilung des Irak in einen kurdischen Staat und 2 arabische – einen schiitischen und 1 sunnitischen – Staaten gefordert. Den ersten Schritt zur Umsetzung dieser Pläne bildete der Krieg zwischen dem Irak und dem Iran, der schon im Yinon-Plan (...) erörtert worden war.
Die Zeitschrift The Atlantic und das amerikanische Armed Forces Journal veröffentlichten beide 2006 weitverbreitete Karten, die sich an den Konzepten des Yinon-Plans orientierten. Neben einem dreigeteilten Irak, den auch der sogenannte »Biden-Plan« des heutigen amerikanischen Vizepräsidenten Joe Biden vorsah, setzte sich der Yinon-Plan auch für eine Aufteilung des Libanon, Ägyptens und Syriens ein. Auch die Zersplitterung des Iran, der Türkei, Somalias und Pakistans passt in das Konzept dieser Politik. Darüber hinaus befürwortet der Yinon-Plan eine Auflösung [der existierenden staatlichen Strukturen] Nordafrikas, die, so prognostiziert er, von Ägypten ausgehen und dann auf den Sudan, Libyen und den Rest der Region übergreifen werde."
 
 
5000 HOMMES DES FORCES SPECIALES AVAIENT ETE DEPLOYEES EN LIBYE:
‎"Les Qatariens sont arrivés avec des valises remplies d’argent, ce qui leur permit de retourner des tribus":
 
 
QATAR ADMITS IT HAD BOOTS ON THE GROUND IN LIBYA:
‎"Qatar revealed for the first time on Wednesday that hundreds of its soldiers had joined Libyan rebel forces on the ground as they battled troops of veteran leader Muammar Qaddafi":
http://www.alarabiya.net/articles/2011/10/26/173833.html
 
 
LIBYE: LE QATAR REVELE LA PARTICIPATION DE CENTAINES DE SES SOLDATS: 
‎"Des centaines de soldats du Qatar ont participé aux opérations militaires aux côtés des rebelles en Libye, a révélé mercredi le chef d'état-major qatari, le général Hamad ben Ali al-Attiya. (...) Nous assurions la liaison entre les rebelles et l'Otan, a-t-il ajouté en marge d'une réunion à Doha des chefs d'état-major des pays engagés militairement en Libye":
http://www.romandie.com/news/n/_Libye_le_Qatar_revele_la_participation_de_centaines_de_ses_soldats261020111210.asp
 
 
VAN LIBIË NAAR GUATEMALA: WIE HET VERLEDEN KENT, BEGRIJPT HET HEDEN BETER:
‎"Zal het nu ook 50 jaar duren voor we erkennen dat de Franse inlichtingendiensten en de CIA betrokken waren bij de organisatie van de 'volksopstand' in Benghazi? Zal het ook 50 jaar duren voor we erkennen dat er geen sprake was van massale slachtpartijen voor de bombardementen van de NAVO begonnen? Zal het ten slotte 50 jaar duren voor de media erkennen dat ze zich ook voor deze oorlog gewillig hebben laten gebruiken, voor de massale slachtpartijen door de rebellen worden erkend en vervolgd?":
http://www.dewereldmorgen.be/artikels/2011/10/26/van-libie-naar-guatemala-wie-het-verleden-kent-begrijpt-het-heden-beter
 
 
BELARUS PREPARES FOR GLOBALIST AGGRESSION:
‎"The Belarusian government has announced the creation of a new citizen army of up to 120.000 people. President Lukashenko told reporters in Grodno: 'If we ever have to be at war, we are men, we have to protect our homes, families, our land. It is our duty'."
http://americanfront.info/2011/11/06/belarus-prepares-for-globalist-aggression/
 
 
PERON ON THE DEATH OF CHE:
‎"Today (...) a hero fell, the most extraordinary young man to give his life to the revolution in Latin America, Comandante Ernesto Che Guevara. His death breaks my heart because he was one of us, perhaps better than us all, an example of selfless behavior, the spirit of sacrifice and renunciation. The strong belief in the righteousness of the cause he embraced, gave him the strength and courage, courage that today elevated him to the status of hero and martyr":
http://openrevolt.info/2011/11/04/peron-on-che/ 
 
 
‎03-11-2011: HUGE SYRIAN DEMONSTRATION IN DAMASCUS:
In support of Syrian President Bashar Al-Assad with speech by an Italian delegation of 'Coordinamento Progetto Eurasia':
http://www.youtube.com/watch?v=KaH1Za_PI9U
 
 
DES MUSULMANS MANIFESTENT CONTRA LA CHRISTIANOPHOBIE EN FRANCE:
http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=i9dunOXRWdQ
 
 
VS MOET LUCHTMACHTBASIS IN KIRGIZIË IN 2014 SLUITEN:
‎"De VS moeten in 2014 hun militaire basis in Kirgizië, die van strategisch belang is voor de Amerikaanse operaties in Afghanistan, verlaten. (...) Op de basis passeren elke maand tienduizenden militairen die in Afghanistan actief zijn":
http://www.demorgen.be/dm/nl/990/Buitenland/article/detail/1342149/2011/11/01/VS-moet-luchtmachtbasis-in-Kirgizie-in-2014-sluiten.dhtml
 
 
5.000 SCHAPEN PALMEN MADRID IN:
‎"Spaanse herders zijn zondag met grote kuddes schapen door het centrum van Madrid getrokken ter verdediging van eeuwenoude weide-, migratie- en veedrijversrechten. Die rechten worden bedreigd door stedelijke wildgroei en kunstmatige grenzen":
http://www.standaard.be/artikel/detail.aspx?artikelid=DMF20111030_036
 

mercredi, 09 novembre 2011

« La zone euro vient de porter un coup terrible à Wall Street »

« La zone euro vient de porter un coup terrible à Wall Street »

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Grâce aux mesures prises mercredi [26 octobre 2011], la zone euro peut se replacer en acteur crédible d’une nouvelle donne économique mondiale. Selon Franck Biancheri, du Laboratoire européen d’anticipation politique, les partenariats vont se multiplier avec les pays du BRICS. Une redistribution qui effraie l’Amérique.

Le sommet de la zone euro de mercredi a-t-il accouché d’une Europe plus forte ?

A tous points de vue. L’Union européenne a démontré qu’elle entendait gérer la Grèce sur le long terme, car il est clair qu’un pays qui n’a pas de cadastre digne de ce nom ne peut se mettre à jour en moins de cinq ou dix ans.

Amener les créanciers, les banques qui avaient acheté de la dette grecque, à payer 50% de la note était une prouesse encore impensable il y a huit mois. Depuis un demi-siècle, ce type de créances était payé rubis sur l’ongle. C’est une rupture majeure. C’est un rafraîchissement gigantesque pour l’Europe, et une bonne chose pour la perception qu’elle a d’elle-même.

 

L’augmentation de 440 à 1000 milliards d’euros du Fonds européen de stabilité financière (FESF) serait donc la traduction d’une bonne gouvernance ?

L’Allemagne a eu une vision saine du fonctionnement du Fonds en évitant la vision « sarko-bancaire » qui voulait le lier à la Banque centrale européenne, comme les Etats-Unis l’ont fait en 2008, en donnant mission à la Fed de renflouer leurs banques. Ce piège aurait été dangereux pour la zone euro.

Malgré la décision de recapitaliser les banques, vous prédisez la disparition de 20% d’entre elles pour 2012 ?

C’est ce que j’appelle la décimation annoncée des banques au premier semestre 2012. Il faut l’entendre au sens romain du terme, c’est-à-dire une sur dix, mais je table sur la mort de 10% à 20% des banques occidentales. Elles sont trop nombreuses, et beaucoup plus faibles qu’elles veulent bien l’avouer. Les estimations faites par les experts financiers et les gouvernements sous-estiment l’impact de la crise sur ces établissements.

UBS figure parmi les établissements menacés…

Oui, de même que la Société Générale en France, ou Bank of America, énorme, poussive, qui peut s’effondrer d’un jour à l’autre. La plupart d’entre elles s’empêtrent dans des bilans mitigés, des procès à rallonges, et n’arrivent pas à abandonner des secteurs dangereux tels que la banque d’investissement. Le démantèlement de Dexia illustre bien ce processus, avec la création d’une banque spéciale pour solder les actifs pourris et un morcellement de ses activités.

On a beaucoup parlé du sauvetage de l’euro, comme s’il pouvait disparaître. Fantaisiste?

Evidemment. L’euro ne peut pas disparaître, ni demain ni dans quelques années. Même si la Grèce avait dû revenir à la drachme, cela aurait pris deux à trois ans pour remettre en place toute l’infrastructure monétaire. Alors imaginez à l’échelle de la zone euro. Par ailleurs, je rappelle que l’euro flotte toujours à environ 1,40 par rapport au dollar, ce qui n’est pas mal pour une monnaie déclarée moribonde depuis plusieurs années. Cette mort de l’euro est un pur fantasme.

D’où vient-il ?

Des grands médias et des grands acteurs économiques anglo-saxons. Le succès de l’euro va accélérer la perte d’influence de Wall Street et de la City de Londres sur les devises. La position dominante qu’ils occupent depuis deux cents ans arrive à son terme, et c’est pourquoi ils ont déclenché une guerre de communication inouïe contre la zone euro, en s’appuyant sur la crise grecque. Une crise, rappelons-le, avivée à son commencement par la banque Goldman Sachs. Le sommet de mercredi marque un coup d’arrêt pour cette propagande qui a frôlé l’hystérie collective.

La Chine propose une aide de 100 milliards d’euros, notamment pour le Fonds de stabilité. Dangereux ?

Au contraire. Elle n’est pas la seule d’ailleurs. La Russie, le Brésil sont aussi sur les rangs pour investir en Europe. Pourquoi faudrait-il avoir peur de la Chine ? Certaines voix crient au loup, alors que personne ne s’est inquiété de l’identité européenne lorsque, durant des décennies, ce rôle était joué par les Etats-Unis. Depuis le mois d’août, la Chine a mis un frein à l’achat de bons du Trésor américain. Comme d’autres pays, elle veut sortir du piège du monopole du dollar. Une Europe crédible et un euro qui sort renforcé de cette crise lui offrent cette solution.

Assiste-t-on à un basculement des alliances économiques ?

L’axe se déplace en effet, car le monde devient multipolaire. La zone euro, qui progresse vers cet « Euroland » dont nous avons besoin, est appelée à créer de nouvelles alliances avec la Chine, et d’une manière générale avec les pays émergents du BRICS. C’est ce qui effraie Wall Street et la City : que la Chine, désireuse de se diversifier, investisse davantage dans les « eurobonds », même si ce mot est tabou, que dans les bons du Trésor américain. Dans une optique écostratégique à moyen terme, l’accord trouvé à Bruxelles mercredi est un coup terrible porté à Wall Street.

Mais la Bourse de Wall Street est montée en flèche suite au sommet ?

C’est normal : depuis quelques jours, le dollar baisse face à l’euro, et quand il baisse, Wall Street monte. Ensuite, les opérateurs financiers croyaient dur comme fer au naufrage de l’euro, ils manifestent donc leur soulagement. On le sait, les Bourses ont une capacité d’anticipation égale à zéro.

Vous parlez d’« Euroland », mais n’est-ce pas une pure vue de l’esprit ?

Plus pour longtemps. C’est inéluctable. C’est l’image de la seringue : le liquide, c’est l’Europe, et le piston, la crise, qui la pousse vers la seule issue possible. Malheureusement, elle a pris du retard car les dirigeants aux commandes se sont révélés assez médiocres, sans aucune vision politique à long terme, spécialement Nicolas Sarkozy. De fait, les rôles historiques dévolus à la France, chargée de l’impulsion, et à l’Allemagne, responsable de la mise en œuvre, se sont évanouis. L’Allemagne s’est trouvée seule pour assumer les deux tâches, alors qu’elle n’a pas l’habitude d’être le leader politique de l’Europe.

Comment cette nouvelle Europe peut-elle se construire ?

2012 sera une année de crête, un point de bascule entre deux mondes, celui d’avant et celui de demain. Il faut recourir à de nouveaux outils pour décrypter, anticiper, agir et non plus réagir dans cette dislocation géopolitique mondiale. L’an prochain, il y aura des changements de leadership dans plusieurs pays, et on vient de voir que Silvio Berlusconi a quasi signé son arrêt de mort en appelant des élections anticipées pour ce printemps. Dorénavant, deux sommets de la zone euro seront organisés chaque année, et elle va se doter d’une nouvelle Constitution en 2013 ou 2014.

Celle de 2005 avait pourtant échoué…

Ce sera un texte plus simple et plus fondamental pour quelques grands axes de la zone euro. Le précédent, trop lourd, indigeste, parlait d’une Europe passée. La prochaine Constitution sera soumise à référendum, non plus pays par pays, mais lors d’un seul vote pour l’ensemble des pays de l’UE.

Comment les Etats-Unis vont-ils sortir de leur endettement ?

Pour l’heure, ils ne peuvent pas. Dès novembre, les calculs montreront que la dette a encore augmenté. Le déficit va s’accroître, ils sont dans une spirale descendante. C’est l’effondrement d’un système transatlantique, basé sur l’alliance et le leadership de Wall Street et de la City. Nous sommes à la fin d’un cycle historique, de ceux qui se déploient sur deux, trois ou quatre siècles. Les Etats-Unis ont perdu de leur puissance et de leur crédibilité sur le plan international. Et pour leurs affaires intérieures, ils ne sont plus seuls maîtres de leur destin. Les indignés de Wall Street, comme les gens du Tea Party, sont deux symptômes de la défiance des Américains envers le système en place, où démocrates et républicains sont déconnectés des citoyens. Je pronostique l’émergence d’une troisième force politique lors des élections au Congrès en 2012.

Le Matin (Suisse), 30 octobre 2011

mardi, 08 novembre 2011

Chinesisch-amerikanische Energie-Geopolitik: Der Kampf ums Erdöl im Südchinesischen Meer

Chinesisch-amerikanische Energie-Geopolitik: Der Kampf ums Erdöl im Südchinesischen Meer

Prof. Michel Chossudovsky

Zwischen China und den USA entwickelt sich ein neuer Bereich potenzieller Konfrontation.

Berichten zufolge hat der amerikanische Erdölkonzern Exxon Mobil, der von Vietnam die Erschließungs- und Förderrechte erworben hatte, beträchtliche Erdgasvorkommen vor der vietnamesischen Küste im Südchinesischen Meer entdeckt.

»Der amerikanische Erdölkonzern Exxon Mobil meldete in einer Pressemitteilung, er habe ›potentiell beträchtliche‹ Erdgasvorkommen vor der vietnamesischen Küste entdeckt: ›Wir können bestätigen, dass das Unternehmen ExxonMobil Exploration and Production Vietnam Ltd. bei seiner zweiten Probebohrung vor der Stadt Da Nang im August 2011 auf Kohlenwasserstoffe gestoßen ist.« (siehe dazu John C.K. Daly, Apocalypse Redux? U.S. Natural Gas Find off Vietnam Could Raise Tensions with China, in Oilprice.com )

In diesem Zusammenhang ist von großer Bedeutung, dass sich diese vorgelagerte Erdgasreserven zwischen der nordvietnamesischen Küste und der chinesischen Insel Hainan in einer Meeresregion befinden, die zwischen Vietnam und China umstritten ist (siehe Karte unten). Das umstrittene Gebiet besteht aus den Abschnitten 117, 118 und 119, die sich nach Angaben von Hanoi in der von Vietnam nach internationalem Seerecht beanspruchten 370 Kilometer (oder 200 Seemeilen) umfassenden ausschließlichen Wirtschaftszone (auch »wirtschaftliche Sondernutzungszonen« genannt) befinden. (siehe dazu: John C.K. Daly: ebenda.)

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/prof-michel-chossudovsky/chinesisch-amerikanische-energie-geopolitik-der-kampf-ums-erdoel-im-suedchinesischen-meer.html

lundi, 07 novembre 2011

Israel und Libyen: Afrika soll auf »Kampf der Kulturen« vorbereitet werden

Israel und Libyen: Afrika soll auf »Kampf der Kulturen« vorbereitet werden

Mahdi Darius Nazemroaya

Unter der Präsidentschaft Obamas haben die Vereinigten Staaten den »langen Krieg« [des 21. Jahrhunderts, den »weltweiten Krieg gegen Terrorismus«] nach Afrika getragen. Barack Hussein Obama, der sogenannte »Sohn Afrikas« hat sich zum schlimmsten Feind Afrikas gewandelt. Neben seiner anhaltenden Unterstützung für afrikanische Diktatoren wurde die Republik Elfenbeinküste unter seiner Ägide zerstört. Die Teilung des Sudan wurde schon vor dem Referendum vom Weißen Haus öffentlich unterstützt, die Destabilisierung Somalias schritt weiter voran, Libyen wurde von der NATO brutal und vorsätzlich angegriffen und das amerikanische militärische Regionalkommando für Afrika (AFRICOM) läuft auf Hochtouren.

Der Krieg in Libyen ist nur der Beginn einer neuen Reihe ausländischer Militäroperationen in Afrika. Die USA wollen die Zahl ihrer Militärstützpunkte in Afrika erhöhen. Auch Frankreich kündigte an, es nehme sich das Recht, überall dort in Afrika militärisch zu intervenieren, wo sich französische

Bürger aufhielten und seine Interessen gefährdet seien. Die NATO verstärkt ihre Positionen am Roten Meer und an der somalischen Küste.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/mahdi-darius-nazemroaya/israel-und-libyen-afrika-soll-auf-kampf-der-kulturen-vorbereitet-werden.html

La double monarchie, une solution pour la Belgique et l’Europe ?

La double monarchie, une solution pour la Belgique et l’Europe ?

par Georges FELTIN-TRACOL

En 1991, le germaniste et géopoliticien Pierre Béhar écrivait L’Autriche-Hongrie, une idée d’avenir. Vingt ans plus tard, le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme relance cette idée au sujet de la Belgique. D’une famille à la fois européenne (Espagne, Parme, Écosse, Autriche…) et française, l’auteur donne, avec cet essai rédigé après de nombreux mois d’enlisement politique, son avis sur la crise institutionnelle belge.

Le Prince se sent des affinités avec la Belgique. Il n’oublie pas qu’au cours de la Grande Guerre civile européenne de 1914 – 1918, son père et son oncle, les princes Xavier et Sixte, participèrent au conflit sous l’uniforme de ce pays. En 1917, quand ils tentèrent de négocier une paix séparée avec leur beau-frère, l’empereur Charles d’Autriche-Hongrie, le roi des Belges Albert Ier, soutint leur initiative sabotée par cette crapule de Clemenceau.

Le prince Sixte-Henri de Bourbon-Parme souffre du blocage politique outre-Quiévrain et déplore par anticipation tout risque éventuel d’éclatement ou d’« évaporation ». « La Belgique vaut certainement mieux que ce qui se prépare à la remplacer : une république provisoire de Wallonie travaillant pour le retour des sans-culottes et de la France; et une république flamande immédiatement confrontée à la difficulté de se faire reconnaître par la gendarmerie belge… (p. 12) » Certes, le  système politique en place est parvenu à ses limites et la paralysie est largement dépassée ! Que faire alors ? « Si tout le monde politique belge est donc d’accord pour envisager le divorce, aucune solution de séparation ne fait l’unanimité; tout projet de sortie de crise trouve au contraire un insatisfait, un opposant irrésistible. Une république flamande serait forcément amputée de Bruxelles et la Belgique maintenue entre francophones ne ressemblerait plus qu’à un trognon d’État. Cette double impossibilité semble exclure l’idée de deux États souverains séparés et ramener vers le confédéralisme actuel… qui, lui, ne fonctionne pas (p. 13). » Le Prince condamne par avance l’annexion possible de la Wallonie (avec ou sans Bruxelles) par la France, car c’est le « projet […] des jacobins français les plus débridés (p. 73) ». Ce n’est pas faux : Jean-Luc Mélanchon y est favorable.

S’inspirant du précédent austro-hongrois, mais aussi d’autres exemples historiques qu’on retrouve en annexe du livre (la Finlande et la Russie, les Îles anglo-normandes et la Couronne britannique, la Suède et la Norvège, la République des Deux-Nations de Pologne et de Lituanie…), l’auteur propose « une solution de compromis [qui] n’a jamais été réellement imaginée en Belgique : c’est celle d’une double monarchie construite, à partir de la souveraineté reconnue de deux États (p. 14) ». La Belgique pourrait devenir une « Union Belgique » composée d’un État flamand et d’un État wallon et dont le lien personnel s’incarnerait dans la dynastie régnante des Saxe – Cobourg – Gotha.

Actualité de la double monarchie

Ce « double État – Belgique » serait une union personnelle qui « établit une relation entre deux ou plusieurs États souverains considérés auparavant comme séparés, mais qui ont une même personne comme chef d’État (p. 17) ». Par cette suggestion originale que défendent le socialiste francophone José Happart et le démocrate-chrétien flamand Hendrick Bogaert avec une terminologie différente, il s’agit clairement de sauver la Belgique. En effet, le Prince considère que « la Belgique existe […] depuis dix siècles d’abord sous la forme d’un réseau cohérent et relativement solidaire de principautés et de républiques urbaines établies au Moyen Âge. Sous l’appellation de Pays-Bas du Sud, Pays-Bas espagnols ou Pays-Bas autrichiens, la “ Belgique ” forma un État dès 1581 après la scission des Pays-Bas entre la partie Sud catholique et la partie Nord calviniste (p. 46) ». Le Prince prend néanmoins acte du multilinguisme belge. Outre les États flamand et wallon, il envisage que les cantons germanophones puissent soit former un territoire autonome en union personnelle héréditaire avec le roi des Belges, soit devenir le district européen suggéré par le fédéraliste Maurice Allais. Pour Bruxelles, il penche pour un condominium flamand – wallon ou pour une entité autonome titulaire d’une « nationalité co-belge (p. 59) ». Bruxelles serait alors la capitale de l’Union européenne, de l’« Union Belgique » et des États wallon et flamand. En revanche, il balaie toute perspective de district européen bruxellois dissocié du reste du territoire belge.

Comment s’agenceraient les pouvoirs publics de cette double monarchie belge ? Même si l’auteur est prêt à entériner une forme de « suédisation » de la monarchie (à Stockholm, le roi n’a qu’un rôle protocolaire, honorifique sans aucune influence politique), il défend pourtant que « le pouvoir exécutif est directement assuré par le Roi. Sans aucune ambiguïté, ni réserve (p. 66) ». Son autorité s’exercerait en Flandre et en Wallonie par des lieutenants-représentants, membres de sa famille, qui n’auraient qu’une fonction honorifique. Le roi des Belges nommerait un « Chancelier de Belgique » et des ministres pour la défense et les affaires étrangères. Régulièrement, le souverain présiderait un « Conseil belge » constitué du Chancelier et des Premiers ministres flamand et wallon. Par ailleurs, le Prince juge que « la “ double monarchie ”, sur le modèle austro-hongrois, est également un outil institutionnel de décentralisation sans pareil (p. 14) ».

Sixte-Henri de Bourbon-Parme apporte une série d’arguments historiques en faveur de sa thèse. Il rappelle que le Commonwealth est une union personnelle pluricontinentale puisque la reine d’Angleterre, Elisabeth II, est aussi souveraine du Canada, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, etc., mais pas de l’Inde qui est une république ! Les Bourbons assumèrent une union personnelle tout théorique entre la France et la Navarre. Si le Prince signale l’occasion manquée au début des années 1990 d’une association entre la Roumanie et la Moldavie, il ne mentionne pas en revanche l’Union très virtuelle Russie – Bélarus… Il ne cache pas non plus que certaines unions personnelles n’ont guère duré : le royaume franco-anglaise issu du traité de Troyes de 1420 pendant la Guerre de Cent Ans, les quatre-vingt ans d’union ibérique entre l’Espagne et le Portugal ou l’Union de Kalmar de 1397 entre le Danemark, la Norvège et la Suède. Il aurait pu aussi évoquer le projet Monnet d’Union franco-britannique du 15 juin 1940 afin de maintenir la France dans le conflit. Il lui arrive aussi de se méprendre quand il déclare que la Communauté française voulue par le général de Gaulle en 1958 est morte-née. Cette Communauté accompagna les colonies africaines de l’Hexagone à l’indépendance dans les années 1960 et fonctionna deux – trois ans…

À partir de tous ces exemples, Sixte-Henri de Bourbon-Parme postule que la double monarchie doit être « une union entre deux ou plusieurs monarchies (p. 30) », « une union entre deux nations d’une importance sensiblement égale (p. 31) », ce qui suppose une association précise d’au moins deux souverainetés et non le phagocytage de l’une par l’autre ainsi qu’une vision géopolitique et des intérêts communs ou complémentaires. Il y ajoute en outre la nécessité d’une dynastie « sacralisée par l’histoire (p. 32) ».

L’héritage bourguignon des Habsbourg

Pour l’auteur, « la plus puissante union personnelle connue fut celle construite sous Charles Quint (p. 132) » pour qui la « Bourgogne [était] sa véritable patrie de cœur (p. 135) » si bien que l’Empereur-Roi « restera un prince bourguignon (p. 134) ». L’esprit bourguignon devenu habsbourgeois  s’adaptera ensuite à l’Europe danubienne au point que, malgré d’indéniables difficultés, l’Autriche-Hongrie paraît de nos jours comme d’une « parfaite modernité “ post-nationale ” (p. 152) ». « Le strict équilibre de puissance entre l’Autriche et la Hongrie et la parfaite parité de statut qui en découla naturellement sont une autre explication au succès métapolitique et sentimental de la double monarchie dans les nostalgies actuelles. Non seulement, la double monarchie préfigure l’Europe telle qu’elle devrait être, c’est-à-dire un ensemble construit au détriment d’aucune de ses nations constitutives, mais elle offre la quintessence de l’utilité de l’institution monarchique, puisqu’il paraît évident […] que la double monarchie est le plus sûr moyen de profiter aujourd’hui d’une dynastie réellement investie de poids et de responsabilités affectives sur les affaires politiques majeures (p. 30). » Oui, la double monarchie ne s’appliquerait pas qu’à la seule Belgique. D’autres pays européens pourraient en profiter. Le Prince en vient à évoquer l’Espagne et ses tensions nationalitaires au Pays basque et en Catalogne. Une union personnelle entre les royaumes d’Espagne, d’Euskadie et de Catalogne serait-elle souhaitable ? Héraut de l’idée carliste traditionnelle, Sixte-Henri de Bourbon-Parme juge que « le carlisme est le digne héritier de l’antique conception anti-centraliste d’un “ Royaume des Espagnes ”. […] À mi-chemin entre l’Espagne uniformisée et l’implosion, il y a donc la voie carliste préconisant une Espagne certes unie, mais sachant se faire suffisamment aimer afin de pouvoir décentraliser largement dans l’esprit des anciens fueros (p. 37) ».

Son approche originale peut même s’appliquer à l’Union européenne. Il constate que la désignation du président du Conseil européen par les chefs d’État et/ou de gouvernement des États-membres reproduit la procédure d’élection de l’empereur du Saint-Empire romain germanique. « L’idée prit subitement une nouvelle vigueur lorsque le 19 novembre 2009, suite au traité de Lisbonne, l’Union des 27 États européens se choisit un président en la personne du politicien belge Herman van Rompuy (p. 25). » Van Rompuy « est un chef d’État aux pouvoirs très limités, mais un chef d’État quand même (p. 42) ». Bref, « la nomination d’Herman van Rompuy à ce nouveau poste ouvre une nouvelle ère en Europe, en créant une fonction point encore optimisée, mais si franchement taillée pour un représentant d’une des grandes dynasties européennes ! (p. 26) » Le Prince insiste beaucoup sur le fait qu’« une union personnelle européenne – au moins pour l’Europe centrale – serait LA solution à la problématique jamais résolue des besoins contradictoires de souveraineté et d’union qui s’opposent en Europe, entre aspirations légitimes à l’État-nation et mouvement de raison vers une Confédération intégrée… (p. 43) » Et si l’Union européenne était couronnée ? Pendant longtemps, Otto de Habsbourg-Lorraine aurait pu prétendre à cette fonction. Qui depuis sa disparition ? Et pourquoi pas un Bourbon-Parme ? Hélas, les dirigeants du « Machin de Bruxelles » ne voudront jamais placer à leur tête un prince de sang de France…

Regrettons cependant que le Prince n’aborde pas une autre union personnelle éventuelle qui touche au premier chef sa famille : l’union dynastique entre la France et l’Espagne avec les Bourbons. Le traité d’Utrecht de 1713 interdit aux Bourbons d’Espagne et de leurs ramifications italiennes de prétendre au trône de France. Sous la pression militaire de l’Angleterre et du Régent, son aïeul, Philippe V d’Espagne, petit-fils de Louis XIV, renonça pour lui et ses descendants à ses droits sur la Couronne de France. Or cette renonciation est invalide pour les Lois fondamentales du Royaume des Lys comme l’a prouvé l’oncle du Prince, Sixte de Bourbon-Parme, dans sa thèse de droit en 1914.

Censé arrêter la Guerre de Succession d’Espagne (1701 – 1715), le traité d’Utrecht marque en fait le début de la domination thalassocratique anglaise sur l’Europe. Soutenue par les Provinces-Unies, l’Angleterre tenait à éviter la formation à terme d’un royaume franco-espagnol qui aurait été un solide rempart continental aux menées subversives de la Mer, du Marché et du calvinisme puritain. Conscient de cette nouvelle donne géopolitique, Louis XV conduisit à la fin de son long règne une adroite politique tellurocratique. Il conclut en 1761 un « Pacte de Famille » entre les Bourbons de France, d’Espagne et de Parme, mais sans le roi Bourbon des Deux-Siciles soumis à une forte coterie anglomane, qui instaure une solidarité entre les trois États bourboniens. Complété par le relèvement de la marine de guerre et adossé à la puissance autrichienne grâce au renversement des alliances de 1756, cet accord politico-familial prépare une « alliance latine » et esquisse les contours d’un bloc continental et naval catholique tourné contre l’Angleterre, la Prusse et les Provinces-Unies. Malheureusement, la genèse de cet ensemble continental est avorté à Paris par les agissements incessants du « parti de l’étranger » anglophile, parlementaire et orléaniste. N’en déplaise aux ultimes dinosaures orléanistes partisans d’une famille connue pour sa duplicité héréditaire, il serait bien de déchirer le traité d’Utrecht et de sa mentalité anglomorphe préjudiciable aux intérêts français et européen.

Par cet essai intéressant, Sixte-Henri de Bourbon-Parme énonce une solution baroque et décalée. Une double monarchie au moins pour la Belgique, pourquoi pas finalement ? Ses réflexions témoignent pleinement que ce fils de France est un véritable Français d’Europe.

Georges Feltin-Tracol

Sixte-Henri de Bourbon-Parme, Une double monarchie sauverait la Belgique. Observations d’un ami du Royaume. Essai politique, Paris, Éditions Godefroy de Bouillon, 2011, 163 p., 17 €.


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