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lundi, 18 février 2019

Caracas voit double

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Caracas voit double

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 23 janvier 2019, le président de l’Assemblée nationale du Venezuela, Juan Guaidó, issu des rangs de l’opposition majoritaire, s’auto-proclame président et exige le départ immédiat du président de la République en titre, Nicolas Maduro, successeur de feu Hugo Chavez. Immédiatement, Donald Trump, élu avec près de trois millions de voix de moins que Hillary Clinton, reconnaît le nouveau dirigeant par intérim, bientôt suivi par ses caniches habituels (Colombie, Brésil, Chili, Canada, etc.). En Italie, la situation vénézuélienne a déclenché une nouvelle divergence entre la Lega, au tropisme de plus en plus trumpiste, qui soutient Guaidó, et le Mouvement 5 Étoiles qui n’entend pas approuver le putsch. Quant aux nantis en fin de mandat d’un Parlement dit européen souvent élu avec une abstention frôlant les 90 % en Europe centrale, ils s’alignent sur Washington.

Le président Maduro bénéficie, lui, de la bienveillance de la Russie, de la Chine et de la Turquie. Ces puissances continentales s’opposent aux manœuvres déstabilisatrices de l’hégémonie thalassocratique. Bras armé des multinationales de l’énergie, les États-Unis lorgnent avec gourmandise sur les immenses réserves pétrolières. Ils mènent une implacable guerre secrète, économique, culturelle et médiatique, depuis ce 11 avril 2002, jour où le président du patronat, Pedro Carmona, prit le pouvoir pendant 48 h. avant que le peuple vénézuélien ne rétablissât Hugo Chavez dans ses fonctions. Un sabotage économique minutieux provoque une réelle pénurie des biens de première nécessité ainsi qu’une hyper-inflation monstrueuse.

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Norberto Ceresole

Le coup d’éclat de Guaido ne doit pas masquer l’échec du post-chavisme à la sauce Maduro. Le régime bolivarien paie ainsi une kleptocratie florissante, une absence criante de diversification économique, un mono-investissement aujourd’hui tragique dans PDVSA, la compagnie pétrolière nationale, et l’influence excessive de Cuba. La responsabilité posthume du président Chavez est grande dans ce fiasco. Sur l’insistance pressante de son entourage (l’un de ses frères militait chez les communistes), il préféra se tourner vers Fidel Castro plutôt qu’écouter son éphémère conseiller politique, l’Argentin Norberto Ceresole (1943 – 2003).

nc-livre.jpgLe nouveau président vénézuélien désavoua rapidement ce nationaliste-révolutionnaire péroniste et anti-atlantiste radical et le fit expulser dès 1999. Les idées tercéristes de Ceresole indisposaient les nombreux progressistes gravitant autour d’Hugo Chavez. Si celui-ci appliqua en diplomatie une conception assez proche des idées de Ceresole (hostilité aux États-Unis et au libéralisme prédateur, pan-américanisme institutionnel, rapprochement avec la Russie, l’Iran, le Bélarus et la Chine, soutien au Hezbollah et à la cause palestinienne), il gâcha tous ces atouts en politique intérieure comme l’avait prévenu dès 2007 Raul Baduel, son vieux frère d’arme entré ensuite dans un « chavisme d’opposition » et longtemps incarcéré.

La situation complexe au Venezuela ne correspond donc pas à la version diffusée par l’Occident. Il est par conséquent risible que Manu, le disc-jockey de l’Élysée, qualifie sur Twitter d’« élection illégitime » la reconduction du mandat présidentiel de Nicolas Maduro alors que sa propre élection du printemps 2017 reste entachée de faits troublants (procès verbaux réécrits, enquêtes judiciaires contre des candidats, formidable déferlement médiatique en faveur d’un candidat bien particulier…). Si le président Nicolas Maduro est illégitime, Manu l’est tout autant sinon plus… Dans ces circonstances exceptionnelles et fort de ce précédent, le seul et véritable président légitime de la République se nomme Éric Drouet et son incontestable Premier ministre Jérôme Rodrigues.

Georges Feltin-Tracol

• « Chronique hebdomadaire du Village planétaire », n° 112, mise en ligne sur TV Libertés, le 11 février 2019.

mardi, 12 février 2019

Pourquoi le Venezuela doit être détruit

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Pourquoi le Venezuela doit être détruit

Les Carnets de Dimitri Orlov

La semaine dernière, Trump, son vice-président Mike Pence, le directeur du département d’État américain Mike Pompeo et le conseiller à la sécurité nationale John Bolton, ainsi qu’un groupe de pays d’Amérique centrale, qui sont grosso modo des colonies américaines et qui n’ont pas de politique étrangère propre, ont annoncé, en même temps, que le Venezuela avait un nouveau président : une non-entité virtuelle nommée Juan Guaidó, qui ne s’était jamais présenté à ce poste, mais qui a été en quelque sorte formé pour ce poste aux États-Unis. Guaidó est apparu lors d’un rassemblement à Caracas, flanqué d’une petite clique de flagorneurs très bien rémunérés. Il avait l’air très effrayé lorsqu’il s’est autoproclamé président du Venezuela et s’est mis à remplir ses fonctions présidentielles en allant se cacher immédiatement.

On ne savait pas où il se trouvait jusqu’à ce qu’il fasse surface lors d’une conférence de presse, au cours de laquelle il n’a pas répondu à la question de savoir s’il avait été contraint de se déclarer président ou s’il l’avait fait de son propre gré, sans hésiter. Il y a beaucoup de choses à la fois tragiques et comiques dans cette histoire, alors démontons-la morceau par morceau. Ensuite, nous passerons à la question de savoir pourquoi le Venezuela doit être détruit (du point de vue de l’establishment américain).

Ce qui ressort immédiatement, c’est la combinaison de l’incompétence et du désespoir dont font preuve toutes les personnalités publiques et non-publiques mentionnées ci-dessus. Pompeo, en exprimant sa reconnaissance à Guaidó, l’appelant “guido”, qui est une insulte ethnique contre les Italiens, tandis que Bolton a fait mieux en l’appelant guiado, cequi pourrait être compris en espagnol par “contrôlé à distance”. Pour ne pas être en reste, Pence a prononcé tout un petit discours sur le Venezuela – une sorte d’adresse au peuple vénézuélien – qui était truffé d’un pseudo charabia espagnol vraiment atroce et qui s’est terminé par un “¡Vaya con Dios !”tout à fait incongru, comme sorti d’un western des années 1950.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a également été l’occasion de se divertir, le représentant russe Vasily Nebenzya, toujours redoutable, soulignant que la situation au Venezuela ne constituait pas une menace pour la sécurité internationale et ne relevait donc pas de la compétence du Conseil de sécurité. Il posa ensuite une question pointue à Pompeo, qui était présent à la réunion : « Les États-Unis envisagent-ils de violer une fois de plus la Charte des Nations Unies ».

Pompeo n’a pas donné de réponse. Il s’est assis là, ayant l’air d’un chat qui fait semblant de ne pas mâcher un canari, puis il s’est rapidement enfui. Mais tout récemment, alors qu’il sortait probablement d’une réunion sur la sécurité nationale et se rendait à pied à une conférence de presse de la Maison-Blanche, Bolton a accidentellement montré son bloc-notes devant les caméras des journalistes. On y trouvait les mots “5000 soldats en Colombie”(il s’agit d’une base militaire/colonie de narcotrafiquants américaine à la frontière nord du Venezuela). Était-ce un moment de sénilité de Bolton ? Quoi qu’il en soit, cela semble répondre par l’affirmative à la question de Nebenzya. La nomination au poste d’envoyé spécial au Venezuela d’Elliott Abrams, un criminel reconnu coupable d’être complice de la précédente tentative de coup d’État au Venezuela contre Hugo Chávez, ce qui l’a automatiquement rendu persona non grataau Venezuela, est également un signe d’intention hostile.

Il serait tout à fait pardonnable que vous confondiez cette opération de changement de régime avec une sorte de performance d’art abscon. C’est certainement un peu trop abstrait pour les complexités du monde réel de l’ordre international. Un pauvre larbin effrayé est projeté devant une caméra et se déclare président de Narnia, puis trois larbins (Pence, Pompeo et Bolton) et Bozo le Trump sautent tous sur l’occasion et crient “Oui-oui-oui, c’est sûrement lui”! Et un retraité qui a déjà raté son coup est sorti de sa maison de retraite, dépoussiéré et envoyé en mission dans un pays qui ne veut pas de lui.

Pendant ce temps, dans le monde réel, l’armée vénézuélienne et les tribunaux vénézuéliens restent fermement derrière le président élu Nicolas Maduro et une liste de pays qui constituent la grande majorité de la population mondiale, dont la Chine ; la Russie ; l’Inde ; le Mexique ; la Turquie ; l’Afrique du Sud et quelques autres parlent d’un soutien à Maduro. Même les habitants des pays d’Amérique centrale contrôlés à distance savent très bien à quel point une telle opération de changement de régime créerait un dangereux précédent si elle devait réussir, et ils se disent : “Bon là c’est le Venezuela, demain, ça sera notre tour !”.

Pour être complet, examinons les arguments utilisés pour faire avancer cette opération de changement de régime. Certains prétendent que Nicolas Maduro n’est pas un président légitime parce que les élections de l’année dernière, où il a été soutenu par 68% des électeurs, ont manqué de transparence et ont été boycottées par certains partis d’opposition, alors que la déclaration de Juan Guaidó est 100% légale malgré lui et son Assemblée nationale sans importance qui, selon les sondages de l’opposition, est contestée par 70% des Vénézuéliens. Il y a également eu des allégations non-fondées de “bourrage des urnes” – du fait notamment que les Vénézuéliens n’utilisent pas de bulletins de vote en papier, alors que selon l’observateur électoral international et ancien président américain Jimmy Carter, “le processus électoral au Venezuela est le meilleur au monde”.

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Certains prétendent que Maduro a mal géré l’économie vénézuélienne, ce qui a entraîné une hyperinflation, un taux de chômage élevé, une pénurie de produits de base (notamment de médicaments) et une crise des réfugiés. Il y a du vrai dans ces affirmations, mais nous devons aussi noter que certains voisins du Venezuela font encore pire à bien des égards, même si Maduro n’est pas leur président. En outre, de nombreuses difficultés économiques du Venezuela ont été causées par les sanctions américaines à son encontre. Par exemple, à l’heure actuelle, environ 8 milliards de dollars de l’argent du Venezuela sont bloqués, destinés à financer une armée mercenaire qui devrait envahir et tenter de détruire le Venezuela comme cela a été fait avec la Syrie.

Enfin, une grande partie de la situation difficile du Venezuela est liée à la malédiction du pétrole. Le Venezuela possède les plus grandes réserves de pétrole au monde, mais son pétrole est très visqueux et donc coûteux à produire. Pendant une période où le prix du pétrole était élevé, les Vénézuéliens sont devenus dépendants des largesses pétrolières que le gouvernement avait l’habitude d’utiliser pour sortir des millions de personnes d’une pauvreté abjecte et de les faire sortir des bidonvilles pour les mettre dans des logements sociaux. Et maintenant, le prix beaucoup plus bas du pétrole a provoqué une crise. Si le Venezuela parvient à survivre à cette période, il sera en mesure de se redresser une fois que les prix du pétrole se seront redressés (ce qui sera le cas une fois que le foutu système de Ponzi aux États-Unis aura fait son temps). Nous reviendrons plus tard sur le pétrole vénézuélien.

En passant, beaucoup de gens ont exprimé l’opinion que les malheurs du Venezuela sont dus au socialisme. Selon eux, c’est bien si beaucoup de gens souffrent tant que leur gouvernement est capitaliste, mais s’il est socialiste, ce n’est pas le bon type de souffrance et leur gouvernement mérite d’être renversé, même si tous ont voté pour lui. Par exemple, le site ZeroHedge, qui publie souvent des informations et des analyses utiles, a poussé cette ligne de pensée ad nauseam. Il est malheureux que certaines personnes s’imaginent qu’elles ont des principes et qu’elles ont raison alors qu’elles ne sont au mieux que des idiots stupides et au pire des idiots utiles. Ce n’est pas à elles de décider de la politique des autres nations et elles devraient cesser de nous faire perdre notre temps avec leurs absurdités.

Cette tentative bien visible de changement de régime créerait un précédent très dangereux pour les États-Unis eux-mêmes. La doctrine de la jurisprudence n’est nullement universelle. Elle nous vient du sombre âge de la common lawtribale anglaise et n’est suivie que dans les anciennes colonies britanniques. Pour le reste du monde, c’est une forme barbare d’injustice parce qu’elle accorde un pouvoir arbitraire aux juges et aux avocats. Les tribunaux ne doivent pas être autorisés à écrire ou à modifier des lois, mais seulement à les suivre. Si votre cause peut être tranchée en fonction d’une autre cause qui n’a rien à voir avec vous, alors pourquoi ne pas laisser quelqu’un d’autre payer vos frais juridiques et vos amendes et purger votre peine pour vous ? Mais il existe un principe fondamental du droit international, à savoir que les nations souveraines ont le droit de respecter leurs propres lois et traditions juridiques. Par conséquent, les États-Unis seront liés par les précédents qu’ils établissent. Voyons comment ça marcherait.

Le précédent établi par la reconnaissance de Juan Guaidó par le gouvernement américain permet à Nicolas Maduro de déclarer la présidence de Donald Trump illégitime pour pratiquement toutes les mêmes raisons. Trump n’a pas réussi à remporter le vote populaire, mais n’a obtenu la présidence qu’en raison d’un système électoral corrompu et truffé d’irrégularités. En outre, certains candidats de l’opposition ont été traités injustement au cours du processus électoral. Trump est aussi une honte et un échec : 43 millions de personnes vivent grâce à des coupons alimentaires ; près de 100 millions font partie des chômeurs de longue durée (pudiquement appelés des « sans emploi ») ; la situation des sans-abris est endémique et des villages entiers de tentes sont apparus dans plusieurs villes américaines ; de nombreuses entreprises américaines sont au bord de la faillite ; et Trump ne semble même pas être capable de maintenir le gouvernement fédéral ouvert ! C’est un désastre pour son pays ! Maduro reconnaît donc Bernie Sanders comme le président légitime des États-Unis.

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Vladimir Poutine pourrait alors s’appuyer sur ces deux précédents en reconnaissant également Bernie Sanders comme le président américain légitime. Dans un discours public, il pourrait dire ce qui suit : « J’admets librement que nous avons installé Donald Trump en tant que président américain, comme c’était notre droit sur la base des nombreux précédents établis par les États-Unis eux-mêmes. Malheureusement, l’expérience Trump n’a pas fonctionné comme prévu. Mueller peut prendre sa retraite, car cette clé USB contient tout ce qui est nécessaire pour annuler l’intronisation de Trump. Donny, désolé que ça n’ait pas marché ! Ton passeport russe est prêt, tu peux le retirer à notre ambassade, tout comme les clés de ta chambre à Rostov, juste à côté de l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch qui a été violemment changé-de-régime par votre prédécesseur Obama. »

Pourquoi cette hâte inconvenante à faire sauter le Venezuela ?L’explication est simple : il s’agit du pétrole. « Cela fera une grande différence pour les États-Unis sur le plan économique si les compagnies pétrolières américaines peuvent investir et produire du pétrole au Venezuela », a déclaré John Bolton dans une émission sur Fox News. Vous voyez, le pétrole vénézuélien ne peut être produit de façon rentable sans des prix élevés du pétrole – si élevés que de nombreux consommateurs dépendant du pétrole feraient faillite – mais il peut certainement être produit en quantités beaucoup plus importantes et avec d’énormes pertes financières.

D’énormes pertes financières ne gêneraient certainement pas les compagnies pétrolières américaines qui ont jusqu’à présent généré une perte de 300 milliards de dollars en utilisant la fracturation hydraulique, financée par le pillage de l’épargne-retraite des américains, en imposant aux générations futures une lourde dette et d’autres plans néfastes. N’oubliez pas non plus que le plus gros consommateur de pétrole au monde est le ministère américain de la Défense, et s’il doit payer un peu plus cher pour le pétrole afin de continuer à faire exploser des pays, il le fera. Ou plutôt, vous le ferez. C’est la même chose pour eux. Les États-Unis sont déjà bien au-delà de la faillite, mais leurs dirigeants sont prêts à tout pour faire durer la fête pendant encore quelques temps.

Voilà le vrai problème : la fête autour du pétrole de schiste se termine. La plupart des puits les plus productifs ont déjà été exploités ; les nouveaux puits s’épuisent plus rapidement et produisent moins tout en coûtant plus cher ; les prochaines vagues de fracturation, si elles se produisaient, gaspilleraient 500 milliards de dollars, puis 1 000, puis 2 000… Le rythme de forage ralentit déjà et a commencé à ralentir même lorsque les prix du pétrole étaient encore élevés. Pendant ce temps, le pic de production de pétrole conventionnel (non fracturé) a eu lieu en 2005-2006 et seuls quelques pays n’ont pas encore atteint leur pic. La Russie a annoncé qu’elle commencerait à réduire sa production dans seulement deux ans et l’Arabie saoudite n’a plus de capacité disponible.

Une pénurie de pétrole assez importante s’annonce, et elle affectera plus particulièrement les États-Unis, qui brûlent 20% du pétrole mondial (avec seulement 5% de la population mondiale). Une fois l’effondrement survenu, les États-Unis passeront de 2,5 millions de barils par jour devant être importés à au moins 10 millions de barils devant entre importés, mais ce pétrole n’existera plus. Auparavant, les États-Unis étaient capables de résoudre ce problème en faisant exploser des pays et en volant leur pétrole : la destruction de l’Irak et de la Libye a permis aux compagnies pétrolières américaines de se remettre sur pied pendant un certain temps et a empêché l’effondrement du système financier. Mais l’effort pour faire sauter la Syrie a échoué, et la tentative de faire sauter le Venezuela est susceptible d’échouer aussi parce que, gardez cela à l’esprit, le Venezuela a entre 7 et 9 millions de Chavistes imprégnés de l’esprit révolutionnaire bolivarien, une armée importante et bien équipée et ce pays est généralement d’un voisinage très dur.

Auparavant, les États-Unis avaient eu recours à diverses ruses pour légitimer leur agression contre les pays riches en pétrole et le vol subséquent de leurs ressources naturelles. Il y avait cette fiole de talc hautement toxique que Colin Powell a secouée à l’ONU pour que le Conseil de sécurité votait en faveur de la destruction de l’Irak et du vol de son pétrole. Il y a eu l’histoire inventée d’atrocités humanitaires en Libye pour obtenir les votes en faveur d’une zone d’exclusion aérienne (qui s’est avérée être une campagne de bombardements suivie d’un renversement du gouvernement). Mais avec le Venezuela, il n’y a pas de feuille de vigne. Tout ce que nous avons, ce sont des menaces ouvertes d’agression pure et des mensonges flagrants auxquels personne ne croit, livrés maladroitement par des clowns, des larbins et des vieux sur le retour.

Si le plan A (voler le pétrole vénézuélien) échoue, alors le plan B est de prendre tous vos chiffons de papier libellés en dollars américains – espèces ; actions ; obligations ; actes ; polices d’assurance ; billets au porteur, etc. et de les brûler dans des poubelles pour essayer de rester au chaud. Il y a une nette bouffée de désespoir dans toute cette affaire. L’hégémonie mondiale est brisée ; elle est tombée et ne peut plus se relever.

S’il reste un doute dans votre esprit sur la raison pour laquelle le Venezuela doit être détruit, et pourquoi le peuple vénézuélien ne compte pas du tout, c’est Trump lui-même qui l’a dit.

(Le 29 janvier 2019, Club Orlov– Traduction du Sakerfrancophone.)

lundi, 11 février 2019

Pourquoi les États-Unis voudraient-ils du pétrole du Venezuela ?

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Pourquoi les États-Unis voudraient-ils du pétrole du Venezuela ?

par Andrew Korybko

Article original de Andrew Korybko, publié le 26 janvier 2019 sur le site Eurasia Future 
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr 

alors qu’ils achètent déjà 41 % de ses exportations totales …

Le discours dominant des médias alternatifs selon lequel Washington veut imposer un régime fantoche pro-américain au Venezuela pour contrôler tout le pétrole du pays n’a pas beaucoup de sens si l’on considère qu’elle achète déjà 41% des exportations totales de la République bolivarienne, ce qui signifie qu’une autre explication plus nuancée doit être donnée pour expliquer ce double raisonnement.

La communauté des médias alternatifs est pleine de commentaires sur la façon dont les États-Unis veulent imposer un régime fantoche au Venezuela afin de contrôler le pétrole du pays, mais cela n’a pas beaucoup de sens car ils achètent  déjà 41% des exportations totales de la République bolivarienne, comme en témoigne le résumé de la réunion de l’Agence de l’information énergétique sur le commerce énergétique entre les deux au 7 janvier 2019. Selon le rapport, les États-Unis sont le premier client du Venezuela, tandis que le Venezuela est le troisième plus gros fournisseur d’importations de pétrole brut des États-Unis, de sorte que Washington obtient déjà tout ce dont il a besoin de Caracas en l’état. Compte tenu de cette dynamique ironique entre les deux adversaires géopolitiques et idéologiques, on pourrait s’attendre à ce que les États-Unis obtiennent un jour l’accès aux ressources des plus grandes réserves pétrolières du monde dans la ceinture de l’Orénoque, ce qui contredit une fois de plus le discours simpliste selon lequel Washington ne mène cette guerre hybride que pour le pétrole.

Néanmoins, la vérité est que le contrôle du pétrole vénézuélien est effectivement l’une des motivations de ce conflit, mais pas de la manière dont il est décrit. En plus d’assurer un contrôle géopolitique total sur le bassin des Caraïbes et d’affronter idéologiquement le socialisme, les États-Unis veulent obtenir une influence prédominante sur le Venezuela afin de l’intégrer dans une structure parallèle de type OPEP pour contester l’arrangement conjoint OPEP+ russo-saoudien selon les prévisions de l’auteur fin 2016 concernant la formation du cartel North American-South American Petroleum Exporting Countries (NASAPEC). Cette entité fonctionnerait comme la composante énergétique de la « forteresse américaine » et pourrait exercer une forte pression à long terme sur le marché pétrolier international aux dépens de la Russie et de l’Arabie saoudite. Si l’on ajoute à cela les plans d’investissement conjoints des États-Unis et du Qatar dans le GNL, il est clair que les États-Unis sont en train de faire un jeu de puissance mondial pour le contrôle de l’industrie mondiale de l’énergie, ce qui pourrait avoir des conséquences très négatives pour la Russie.

La grande puissance multipolaire eurasienne compte sur ses exportations d’énergie pour faire avancer ses intérêts financiers et géopolitiques, mais cela pourrait être plus difficile à faire – malgré ses partenariats pétroliers et gaziers avec l’Arabie saoudite et l’Iran respectivement (qui font partie de la stratégie d’« équilibrage » du pays) – au cas où le NASAPEC et son alliance GNL avec le Qatar dans l’hémisphère occidental devienne une forte concurrence dans tous ces domaines. Le risque potentiel est que la Russie perde beaucoup de revenus à long terme si les États-Unis parviennent à maintenir les prix du pétrole et du gaz à un bas niveau, ce qui pourrait se combiner avec les coûts accrus associés à la nouvelle course aux armements provoquée par le retrait de Washington du Traité INF pour exercer une pression immense sur Moscou afin de « compromettre » son principal rival géopolitique dans un stratagème que j’ai décrit dans l’article « Les véritables aspirations américaines concernant la Russie », en avril 2018.

L’héritage ultime du président Poutine repose sur sa capacité à tenir les nombreuses promesses socio-économiques qu’il a faites à ses compatriotes au cours de sa campagne de réélection l’année dernière, même si toutes reposaient sur l’hypothèse que les futurs marchés du pétrole et du GNL resteraient stables et largement sous le contrôle de la Russie, ainsi que sur le fait que les progrès des missiles hypersoniques du pays pourraient empêcher le déclenchement d’une nouvelle et coûteuse course aux armes. Les mesures énergétiques et militaires américaines susmentionnées ont brisé ces présomptions et pourraient mettre en péril les plans soigneusement élaborés par le dirigeant russe pour améliorer les moyens d’existence de tous ses compatriotes (en particulier la majorité de la population qui vit en dehors de ses villes les plus développées que sont Moscou et Saint-Pétersbourg), même si, pour l’instant, le pire scénario est encore loin d’être certain, en attendant le résultat de la crise au Venezuela, ce qui explique pourquoi la Russie souhaite tant « faire office d’intermédiaire » entre son gouvernement et « son opposition ».

Andrew Korybko est un analyste politique américain basé à Moscou qui se spécialise dans les relations entre la stratégie américaine en Afro-Eurasie, la vision mondiale de la nouvelle connectivité de la route de la soie en Chine et la guerre hybride.

samedi, 09 février 2019

La stratégie perdante du Président Trump: Contrôler le Brésil et affronter la Chine

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La stratégie perdante du Président Trump: Contrôler le Brésil et affronter la Chine

par James Petras

Article original de James Petras, publié le 8 janvier 2019 sur le site Unz Review
Traduit par le blog http://versouvaton.blogspot.fr  


Les États-Unis adoptent un régime voué à l’échec et menacent l’économie la plus dynamique du monde. Le président Trump a fait l’éloge du président brésilien nouvellement élu, Jair Bolsonaro, et promet de promouvoir des liens économiques, politiques, sociaux et culturels étroits avec lui. En revanche, le régime Trump s’est engagé à démanteler le modèle de croissance de la Chine, à imposer des sanctions sévères et généralisées et à promouvoir la division et la fragmentation de la Chine élargie.
 

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Le choix des alliés et des ennemis de Washington repose sur une conception étroite et à court terme des avantages et des pertes stratégiques.

Dans cet article, nous discuterons des raisons pour lesquelles les relations américano-brésiliennes s’inscrivent dans la poursuite de la domination mondiale de Washington et pourquoi Washington craint la croissance dynamique et le défi d’une Chine indépendante et compétitive.

Le Brésil à la recherche d’un Patron

Le président du Brésil, Jair Bolsonaro, a annoncé, dès le premier jour, un programme visant à inverser près d’un siècle de croissance économique dirigée par l’État. Il a annoncé la privatisation de l’ensemble du secteur public, y compris les activités stratégiques quelles soient financières ; bancaires ; minières : d’infrastructure ; de transport ; énergétiques ou manufacturières. De plus, cette vente en masse va donner la priorité aux sociétés multinationales étrangères. Les régimes civils et militaires autoritaires précédents protégeaient les entreprises nationalisées dans le cadre d’alliances tripartites comprenant des entreprises privées étrangères, étatiques et nationales.

Contrairement aux précédents régimes civils élus qui s’efforçaient – pas toujours avec succès – d’augmenter les pensions, les salaires et le niveau de vie et de faire reconnaître la législation du travail, le Président Bolsonaro a promis de licencier des milliers d’employés du secteur public, de réduire les pensions et de relever l’âge de la retraite tout en abaissant les traitements et salaires afin de faire baisser les coûts et augmenter les profits pour les détenteurs de capitaux.

Le Président Bolsonaro promet d’inverser la réforme agraire, d’expulser, d’arrêter et d’agresser les familles paysannes afin de renforcer les propriétaires terriens et d’encourager les investisseurs étrangers à les remplacer. La déforestation de l’Amazonie et son transfert aux barons du bétail et aux spéculateurs fonciers entraîneront la saisie de millions d’hectares de terres indigènes.
 

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En matière de politique étrangère, le nouveau régime brésilien s’engage à suivre la politique américaine sur chaque question stratégique : Le Brésil soutient les attaques économiques de Trump contre la Chine, soutient l’accaparement des terres d’Israël au Moyen-Orient (y compris le transfert de sa capitale à Jérusalem), soutient les complots américains de boycott et les politiques visant à renverser les gouvernements de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua. Pour la première fois, le Brésil a offert des bases militaires au Pentagone et des forces militaires pour toute invasion ou guerre à venir.

La célébration de la remise gratuite des ressources et des richesses par le président Bolsonaro et de l’abandon de souveraineté est célébrée dans les pages du Financial Times, du Washington Post et du New York Times qui prédisent une période de croissance, d’investissement et de reprise – si le régime a le « courage » d’imposer sa trahison.

Comme cela s’est produit lors de nombreuses expériences récentes de changement de régime néolibéral de droite en Argentine, au Mexique, en Colombie et en Équateur, les journalistes et experts des pages financières ont laissé leur dogme idéologique les aveugler face à d’éventuels pièges et crises.

Les politiques économiques du régime Bolsonaro ignorent le fait qu’elles dépendent des exportations agro-minérales vers la Chine et qu’elles sont en concurrence avec les exportations américaines… Les élites agro-industrielles brésiliennes vont s’indigner du changement de partenaires commerciaux… Elles s’opposeront, vaincront et mineront la campagne anti-Chinoise de Bolsonaro s’il ose persister.
Les investisseurs étrangers prendront le contrôle d’entreprises publiques, mais il est peu probable qu’ils puisse accroitre la production en raison de la forte réduction de l’emploi, des salaires et des traitements, à mesure que le marché de la consommation va chuter.

Les banques peuvent accorder des prêts, mais exigent des taux d’intérêt élevés pour des « risques » élevés, d’autant plus que le gouvernement sera confronté à une opposition sociale accrue de la part des syndicats et des mouvements sociaux, et à une violence accrue par la militarisation du contrôle de la société.

Bolsonaro n’a pas de majorité au Congrès, qui dépend du soutien électoral de millions de fonctionnaires, de salariés, de retraités et de minorités raciales et de genre. L’alliance du Congrès sera difficile sans corruption et sans compromis… Le cabinet de Bolsonaro comprend plusieurs ministres clés qui font l’objet d’une enquête pour fraude et blanchiment d’argent. Sa rhétorique anti-corruption s’évanouira face aux enquêtes judiciaires et aux révélations.
 

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Il est peu probable que le Brésil fournisse des forces militaires significatives pour les aventures militaires régionales ou internationales des États-Unis. Les accords militaires avec les États-Unis n’auront que peu de poids face à la profonde agitation intérieure.

Les politiques néolibérales de Bolsanaro vont creuser les inégalités, en particulier parmi les cinquante millions de personnes qui sont récemment sorties de la pauvreté. La prise de contrôle du Brésil par les États-Unis enrichira Wall Street qui prendra l’argent et s’enfuira, laissant les États-Unis faire face à la colère et au rejet d’un allié dépouillé.

Les États-Unis face à la Chine

Contrairement au Brésil, la Chine n’est pas prête à se soumettre au pillage économique et à renoncer à sa souveraineté. La Chine suit sa propre stratégie à long terme qui se concentre sur le développement des secteurs les plus avancés de l’économie – y compris l’électronique de pointe et les technologies de communication.

Les chercheurs chinois produisent déjà plus de brevets et d’articles scientifiques référencés que les États-Unis. Ils diplôment plus d’ingénieurs, de chercheurs de pointe et de scientifiques innovateurs que les États-Unis, grâce à des niveaux élevés de financement de l’État. La Chine, avec un taux d’investissement de plus de 44 % en 2017, surpasse de loin les États-Unis. La Chine a progressé, passant d’exportations à faible valeur ajoutée à des exportations à forte valeur ajoutée, y compris des voitures électriques à des prix compétitifs. Par exemple, les i-phones chinois font concurrence à Apple en termes de prix et de qualité.

La Chine a ouvert son économie aux multinationales américaines en échange de l’accès à une technologie de pointe, ce que Washington appelle des saisies « forcées ».

La Chine a encouragé la conclusion d’accords multilatéraux sur le commerce et l’investissement y compris avec plus de 60 pays dans le cadre d’accords à grande échelle et à long terme sur les infrastructures en Asie et en Afrique.

Au lieu de suivre l’exemple économique de la Chine, Washington se plaint du commerce déloyal, du vol technologique, des restrictions du marché et des contraintes étatiques sur les investissements privés.

La Chine offre à Washington des possibilités à long terme d’améliorer sa performance économique et sociale – si Washington reconnaît que la concurrence chinoise est une incitation positive. Au lieu d’investir massivement dans la modernisation et la promotion du secteur des exportations, Washington s’est tournée vers des menaces militaires, des sanctions économiques et des droits de douane qui protègent les secteurs industriels américains obsolètes. Au lieu de négocier pour des marchés avec une Chine indépendante, Washington prend le contrôle de régimes vassaux comme celui du Brésil sous le gouvernement du président nouvellement élu Jair Bolsonaro, qui compte lui sur le contrôle économique et les prises de contrôle américains.

Les États-Unis peuvent facilement dominer le Brésil pour des gains à court terme – profits, marchés et ressources, mais le modèle brésilien n’est ni viable ni durable. En revanche, les États-Unis doivent négocier, discuter et accepter des accords concurrentiels réciproques avec la Chine… Le résultat final de la coopération avec la Chine permettrait aux États-Unis d’apprendre et de se développer d’une manière durable.

Conclusion

Pourquoi les États-Unis ont-ils choisi la voie de contrôler un Brésil rétrograde et de négliger le rôle d’une future nation leader ?

Fondamentalement, les États-Unis sont structurellement ancrés dans un système politique fortement militarisé qui est guidé par la quête de la domination mondiale – « l’impérialisme ». Les États-Unis ne veulent pas concurrencer une Chine innovante, ils cherchent à contraindre la Chine à démanteler les institutions, les politiques et les priorités qui font sa grandeur.

Washington exige que la Chine renonce à l’autonomie relative de l’État, augmente la pénétration de ses secteurs stratégiques par les États-Unis et s’appuie sur des banquiers et des universitaires adeptes du marché libre. La politique économique américaine est façonnée par des banquiers, des spéculateurs corrompus et des lobbyistes qui défendent des intérêts régionaux particuliers, y compris des régimes comme Israël. La politique économique de la Chine est façonnée par des intérêts industriels, guidés par les objectifs stratégiques de l’autorité d’un État centralisé, capable et désireux d’arrêter des centaines de hauts fonctionnaires à la volée.

Les États-Unis ne peuvent pas contenir la trajectoire ascendante de la Chine avec un encerclement militaire – parce que la stratégie économique de Pékin neutralise les bases militaires américaines et défait les contraintes douanières par la diversification de nouveaux accords commerciaux majeurs. Par exemple, la Chine négocie avec l’Inde pour augmenter considérablement les importations de produits agricoles, y compris le riz, le sucre, le lait, la farine de soja et le coton. L’Inde a actuellement un déficit commercial important avec la Chine, en particulier les machines et les produits industriels et est désireuse de remplacer les exportateurs américains. La Chine a conclu d’importants accords commerciaux et d’investissement en Asie du Sud-Est, Corée du Sud, Japon, Pakistan, Russie et Australie ainsi que dans les pays africains et d’Amérique latine (Brésil et Argentine) et au Moyen-Orient (Iran, Irak et Israël).

Les États-Unis n’ont que peu d’influence pour « contenir » la Chine, même dans les secteurs de haute technologie, car la Chine est moins dépendante du savoir-faire américain. Washington a conclu des accords avec la Chine, augmentant les exportations de voitures et de divertissements ; la Chine peut facilement accepter d’appliquer des mesures de lutte contre le « vol de propriété intellectuelle », d’autant plus que ce n’est plus un facteur important puisque la plupart des innovations chinoises sont créées au niveau national. De plus, les grandes entreprises et Wall Street exigent que le régime Trump parvienne à un accord d’ouverture des marchés avec la Chine et ignore ses ennemis autarciques.
Compte tenu de la vigueur soutenue de l’économie chinoise (6,5 % du PIB en 2018), de l’importance accrue accordée à l’expansion des services sociaux, du marché de la consommation et de l’assouplissement du crédit, les politiques douanières coercitives de Trump sont condamnées et les menaces militaires ne feront qu’encourager la Chine à étendre et à améliorer ses programmes militaires de défense et spatiaux.

Quels que soient les accords commerciaux temporaires et limités qui découleront des négociations entre les États-Unis et la Chine, le régime Trump poursuivra son programme impérial unipolaire de contrôle de régimes vassaux, comme le Brésil, et de lutte contre la Chine.

L’avenir appartient à une Chine indépendante, innovante et compétitive, et non à des régimes vassalisés, militarisés et soumis comme le Brésil.

James Petras

mardi, 08 janvier 2019

L’Amérique latine en quête d’indépendance

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L’Amérique latine en quête d’indépendance

par Oscar Fortin

Ex: http://www.zejournal.mobi

L’histoire de l’Amérique latine nous apprend que cette dernière a été et continue d’être considérée comme « la cour arrière des États-Unis ». La doctrine Monroe en consacre la légitimité et donne à Washington tous les pouvoirs sur le Continent.

1) Les États-Unis ont reconnu, l’année précédente, l’indépendance des nouvelles républiques latino-américaines ; en conséquence de quoi, l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud ne sont  plus ouvertes à la colonisation européenne.

2) Les États-Unis regardent désormais toute intervention de leur part dans les affaires du continent américain comme une menace pour leur sécurité et pour la paix.

3) En contrepartie, les États-Unis n’interviendront jamais dans les affaires européennes.

La doctrine de Monroe se résume en définitive comme suit : « l’Amérique aux Américains ».

De fait, la reconnaissance de l’indépendance des nouvelles républiques latino-américaines de la part de Washington permettait à ce dernier de se défaire de la présence des pays colonisateurs européens tout en ouvrant toute grande la porte pour qu’il puisse y régner en maître. L’indépendance de ces pays serait respectée dans la mesure où ces derniers harmoniseraient leurs politiques avec ses propres intérêts. De là l’expression bien connue qui qualifie l’Amérique latine comme étant la « cour arrière des États-Unis ».

On ne saurait comprendre ce qui se passe, présentement, en Amérique latine sans faire référence à cette Doctrine Monroe qui ne répond qu’aux intérêts de Washington. L’histoire des conflits du siècle dernier et ceux d’aujourd’hui illustrent de manière claire et sans équivoque le veto unilatéral de Washington sur l’indépendance et la souveraineté des pays du Continent latino-américain.

La révolution du Peuple cubain (1958-1959), sous la direction de Fidel Castro, visant la destitution du dictateur Batista, en était une qui reposait sur l’indépendance et la souveraineté de ce peuple. De toute évidence, Batista était l’homme de main de Washington lui permettant d’agir à sa guise à Cuba. Nous connaissons de plus en plus l’histoire de cette révolution qui fut et est toujours victime de l’interventionnisme de Washington. Le seul « blocus économique » qui dure depuis plus de 59 ans et que condamnent, année après année, les membres de l’Assemblée générale des Nations Unies représente un véritable crime contre l’humanité.

La révolution du Peuple chilien (1973) reproduit les mêmes comportements de Washington à l’endroit de l’indépendance et de la souveraineté de ce Peuple. À la différence de Cuba où régnait un dictateur, Salvador Allende prit le pouvoir en respectant le cadre démocratique prévu à la constitution chilienne.  Ses politiques se sont concentrées sur la récupération des richesses du pays, dont le cuivre occupe une place importante, pour en faire bénéficier le peuple. Il a agi avec les pouvoirs d’un État indépendant et souverain, dans le respect du droit international. C’était déjà trop. Washington avait déjà préparé tout son arsenal politique, économique et militaire, pour en finir avec le gouvernement de Salvador Allende. Nous connaissons l’histoire des bombardements de la Moneda (édifice du parlement chilien), de la trahison du général Augusto Pinochet ainsi que tous les crimes qui en ont suivi.

La révolution du peuple vénézuélien (1998), sous la direction d’Hugo Chavez s’impose par une élection libre et démocratique qu’il remporte avec grande majorité. Donnant suite à ses promesses électorales, il procède dès les premiers instants à la rédaction d’une nouvelle constitution, écrite et voulue par le peuple. Soumise à un référendum, l’année suivante, elle fut acceptée avec une très grande majorité. Il s’agit d’une révolution qui consacre la démocratie participative, donnant ainsi au peuple un droit de regard et d’intervention dans l’exercice des pouvoirs de l’État. Il s’agit également d’une révolution de format socialiste, humaniste, chrétien et anti-impérialiste. Encore là, Washington et les oligarchies locales ne l’entendirent pas de la même manière. Au diable, la démocratie, en avril 2002, le gouvernement est victime d’un Coup d’État et son président, Hugo Chavez, est enlevé de force et détenu en un endroit secret. En un rien de temps, le peuple et l’armée restée fidèle sont descendus dans les rues et ont repris le contrôle de la résidence du Président et arrêter les auteurs de ce coup d’État. Depuis lors, les tentatives d’intervention pour éliminer ce gouvernement n’ont cessé. Le 11 janvier prochain, on annonce une intervention musclée pour empêcher l’assermentation du  président Nicolas Maduro, élu avec grande majorité, en mai dernier, pour le mandat allant de 2019 à 2025.

Je pourrais ajouter à ces révolutions celles de la Bolivie, avec Evo Morales, du Brésil, avec Lula et Dilma Rousseff, de l’Équateur, avec Rafael Correa, du Nicaragua, avec Daniel Ortega, d’Argentine avec Hector y Cristina Kirchner. Le format d’intervention est toujours le même : guerre économique, désinformation sous toutes ses formes , mise à contribution des épiscopats catholiques qui s’apparentent bien souvent aux forces de l’opposition politique.

C’est dans ce contexte que se présente la grande alliance du Vatican et de Washington. Pendant que ce dernier veut récupérer ses pleins pouvoirs sur les gouvernements de l’Amérique latine, le Vatican veut se défaire de tout ce qui raisonne communisme, socialisme, anti-impérialisme, etc. À toute fin pratique, les deux s’entendent sur les mêmes ennemis sans pour autant partager les mêmes objectifs.

En 1982, à la bibliothèque du Vatican, un premier Pacte a été signé entre le pape Jean-Paul II et Ronald Reagan.  Ils en étaient à leur premier contact. Il s’agissait, à cette époque, de la Pologne et des mouvements socialistes en A.L, dont la théologie de libération qui en  faisait partie.

En 2014, un second Pacte est signé, cette fois entre le pape François et Obama. Ce dernier n’arrive toujours pas à se libérer de Maduro au Venezuela, de Lula et Dilma Rousseff au Brésil, de Daniel Ortega au Nicaragua, etc. L’aide du Vatican et des épiscopats nationaux de ces pays s’impose.

Dans certains de ces pays, les épiscopats utilisent à plein régime la « religion » avec tous ses symboles pour discréditer les gouvernements au pouvoir et soulever le peuple contre ces derniers. Ils assument, pratiquement en totalité, les fonctions d’une opposition qui a perdu toute crédibilité. Ils en arrivent eux-mêmes à perdre la leur. Ça sent beaucoup la « religion opium du peuple ».

Liens:

https://www.mondialisation.ca/nouveau-pacte-entre-le-vati...

http://www.elcorreo.eu.org/Nouveau-pacte-entre-le-Vatican...

https://www.courrierinternational.com/article/2005/04/07/...

http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/lamerique-latine...


- Source : Humanisme Blogspot

vendredi, 09 novembre 2018

Le Brésil de Bolsonaro et les relations internationales

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Le Brésil de Bolsonaro et les relations internationales

par Romain Migus 

Ex: http://www.zejournal.mobi

Ca y est. «Ele foi eleito presidente». Il est élu. Lui, c’est Jair Messias Bolsonaro, le nouveau président du Brésil. Ces derniers jours, impossible d’échapper aux différents commentaires – généralement d’indignation – qui accompagnent le résultat des élections présidentielles dans la 8e puissance mondiale.

Cette effervescence médiatique autour du nouveau président brésilien s’explique par deux phénomènes. D’une part, elle est en partie motivée par la déferlante actuelle de nouveaux acteurs populistes conservateurs sur la scène politique occidentale. Jair Bolsonaro viendrait en effet confirmer une tendance actuelle à la contestation apparente d’un ordre politique qui allait de soi, il y a encore quelques années.

D’autre part, le retentissement de l’élection de cet homme politique, aux déclarations aussi violentes que controversées, est aussi dû au poids que représente ce pays-continent au niveau international. Or qu’en est-il vraiment ? La marche du monde va-t-elle être bouleversée par l’accession au pouvoir de Jair Bolsonaro ?

Que change l’arrivée de Jair Bolsonaro au pouvoir ?

Durant la première décennie du XXIe siècle, l’Amérique Latine s’était dotée d’organismes supranationaux dont le but était de renforcer l’intégration et la coopération entre les pays latino-américains. Une vision indépendante qui permettait de bâtir des solutions communes hors de l’ingérence de Washington. La construction d’un monde multipolaire, et l’édification d’une diplomatie Sud-Sud visant à l’élaboration de politiques conjointes en matière de finances, de développement, d’agriculture, d’énergie et de commerce, ont été l’horizon commun de la plupart des pays latino-américains durant la décennie précédente. Durant cette période, le Brésil de Lula a joué un rôle prépondérant dans la construction de l’Union des nations sud-américaines (Unasur), de la  Communauté d’Etats latino-américains et caribéens (Celac), ou encore du forum bi-régional Amérique du Sud-Afrique (ASA), qui regroupait 55 pays d’Afrique et 12 d’Amérique du Sud.

Ce panorama régional était déjà largement écorné avant l’élection de Jair Bolsonaro. Sous les coups de butoir d’une droite décomplexée, qui a rongé son frein pendant une décennie, l’Unasur traverse une crise sans précédent. Six pays sur les douze qui la composent (dont le Brésil) ont fait connaître leur souhait de suspendre leur participation à cet organisme (1). Quand au Forum ASA, il est au point mort et n’a plus tenu de réunion plénière depuis 2013.

Comment en est-on arrivé là ? Les raisons sont avant tout politiques. L’arrivée au pouvoir de plusieurs gouvernements de droite a changé la donne. Ces gouvernements, dont la ligne politico-économique renoue avec le néolibéralisme, préfèrent établir des traités économiques bilatéraux ou des accords commerciaux régionaux – comme l’Alliance du Pacifique rassemblant le Chili, le Pérou, la Colombie et le Mexique – plutôt que de parier sur la coopération comme moteur du développement régional. Jair Bolsonaro s’insère dans cette dynamique et il y a fort à parier que son élection mettra un coup d’arrêt aux organismes de coopération régionale, ainsi qu’à la dynamique des relations Sud-Sud.

Même s’il existe, pour l’instant, plus d’indices que de propositions programmatiques chez le nouveau président brésilien, on peut d’ores et déjà déceler une certaine cohérence entre son programme économique ultra-libéral et sa vision internationale. Tout comme il rejette toute régulation de l’économie par les secteurs étatiques, il n’acceptera aucune contrainte internationale qui pourrait aller à l’encontre de la réalisation de son projet politique.

Ce qui est choquant n’est pas tant la réaffirmation de la souveraineté brésilienne sur les 3/5e de la forêt amazonienne, que son projet politique et économique aux antipodes des préoccupations écologiques internationales

C’est dans cette optique qu’il faut comprendre sa position par rapport à l’Accord de Paris. Jair Bolsonaro a réaffirmé qu’il n’en sortirait pas à la condition qu’aucune contrainte écologique extérieure n’entrave son projet de développement de l’agro-industrie, de l’élevage intensif et de l’industrie minière dans la région amazonienne.

Ce qui est choquant n’est pas tant la réaffirmation de la souveraineté brésilienne sur les 3/5e de la forêt amazonienne, que son projet politique et économique aux antipodes des préoccupations écologiques internationales (2). Le futur nous dira qui gagnera ce bras de fer. L’Accord de Paris résistera-t-il à la sortie du Brésil après celle des Etats-Unis ? Ou tout sera-t-il fait pour éviter une sortie du géant sud-américain ? La réponse semble déjà faire partie de la question.

Les positions de Jair Bolsonaro nous rappellent surtout qu’aucun traité ou organisme international ne réussit à s’imposer aux choix politiques et économiques d’une nation souveraine, si détestables qu’ils puissent nous paraître.

Il en a été de même par le passé lorsque les gouvernements de gauche d’Amérique latine ont fait capoter l’Accord de libre-échange pour les Amériques (3) ou lorsque le Venezuela décida de se retirer de la Communauté andine des nations, sans que le ciel ne lui tombe sur la tête. En dernier lieu, le dépositaire de la souveraineté reste le peuple et son expression électorale. A moins de remettre en cause le principe de démocratie représentative, mais ceci est un autre sujet.

Relations ambiguës avec la Chine

Quelle peut être la marge de manœuvre du nouveau président brésilien face à la Chine ? Durant sa campagne, Jair Bolsonaro a multiplié les déclarations hostiles et provocantes contre la grande nation asiatique. Sa volonté de s’aligner sur la diplomatie de Washington pourrait laisser penser qu’un virage diplomatique drastique pourrait être opéré.

Les relations de Brasilia avec Beijing devront se faire sous l’angle du pragmatisme économique et non de l’idéologie

Néanmoins, la réalité des liens entre la Chine et le Brésil devrait pousser le nouveau chef d’Etat à une position plus pragmatique, surtout à court et moyen terme, le mandat présidentiel ne durant que quatre ans. En effet, 54 milliards de dollars ont été investis par les Chinois sur une centaine de projets de 2003 à 2018. Le gouvernement non élu de Michel Temer, peu suspect de sympathie pour le communisme ou le monde multipolaire a, sur la seule année 2017, porté les investissements du géant asiatique à 10,8 milliards de dollars. Ni les Etats-Unis, ni l’Europe n’étant en mesure de constituer une alternative crédible à cet investissement massif, les relations de Brasilia avec Beijing devront se faire sous l’angle du pragmatisme économique et non de l’idéologie.

Même si le Brésil pourra restreindre certains investissements chinois, tourner le dos aux Brics (4) ou à la Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures, dont le Brésil fait partie, reste peu probable sinon suicidaire pour son économie. De même, il ne semble pas vraisemblable que le Brésil s’isole du projet de Nouvelle route de la soie en Amérique Latine, négocié au sein du Forum Celac-Chine, laissant ainsi des concurrents régionaux profiter des avantages tirés de tels accords.

Qui plus est, si les exportations brésiliennes vers la Chine représentaient à peine 2% avant l’arrivée de Lula au pouvoir, elles totalisent en 2018, 26% du total des exportations, principalement dans le domaine de l’agro-business, l’un des piliers du soutien au nouveau président brésilien. Si le Brésil est en droit de diversifier les pays où il exporte, via l’accord Union européenne-Mercosur, par exemple, le marché chinois apporte un débouché bien plus sûr et stable pour ses produits que ne pourrait l’être l’Europe ou les Etats-Unis, régions du monde où commence à s’agiter l’étendard du protectionnisme économique.

Le Venezuela

L’un des thèmes récurrents de la campagne de Bolsonaro a été le Venezuela. Rien d’étonnant. Depuis quelques années, le pays bolivarien s’invite en guest-star de nombreux processus électoraux à travers le monde. Du Chili à l’Espagne en passant par l’Argentine, la France et même les Etats-Unis, une campagne électorale ne semble pas être aboutie sans qu’une référence au modèle chaviste soit utilisée par les candidats de droite pour stigmatiser leurs adversaires politiques.

Jair Bolsonaro n’a pas fait exception à cette règle, vociférant tout au long de la campagne qu’il mettrait tout en œuvre pour que «le Brésil ne devienne pas un autre Venezuela». Nul doute que le nouveau président brésilien augmentera la pression politique et diplomatique contre son voisin. L’échange téléphonique entre Mike Pompeo et le nouveau président du Brésil au lendemain de son élection va dans ce sens. Le secrétaire d’Etat étasunien ayant évoqué une nécessaire coordination entre les deux pays sur la question du Venezuela.

Le Venezuela deviendra un argument de change dans les relations qu’entretiendra Jair Bolsonaro et son équipe avec l’administration Trump, fervent opposant au gouvernement de Nicolas Maduro

Dans ce contexte, comment interpréter les déclarations de certains proches du nouveau président ? Son fils Eduardo, ainsi que le général Augusto Heleno y Luiz Philippe de Orleans, pressentis pour occuper respectivement le ministère de la Défense et celui des Affaires étrangères ont laissé entendre qu’une intervention militaire contre le pays bolivarien n’était pas à exclure. Si Jair Bolsonaro s’est lui même défendu de toute aventure guerrière, il paraît évident que le Venezuela deviendra un argument de change dans les relations qu’entretiendront Jair Bolsonaro et son équipe avec l’administration Trump, fervent opposant au gouvernement de Nicolas Maduro.

Il faut aussi se rappeler que l’Etat du Roraima, frontalier avec le Venezuela, est alimenté en électricité par le pays bolivarien. Dans un conflit aggravé, le Venezuela disposerait donc de la possibilité de rationner cet approvisionnement et de générer une situation chaotique dans un Etat désormais gouverné par Antonio Denarium, un partisan du président élu (5).

Une intervention du Brésil en terres bolivariennes aurait des répercussions sur tout le continent. Non seulement le Venezuela compte sur des soutiens diplomatiques ou militaires de poids (russes, chinois et cubains) mais la nouvelle doctrine militaire de ce pays, élaborée dès 2005, mise sur une stratégie adaptée aux conflits non conventionnels et à la guerre de quatrième génération.

Agresser le Venezuela reviendrait à créer une poudrière régionale et un bourbier militaire qui s’étendrait sur plusieurs années. Pas sûr que le Brésil sorte vainqueur d’un tel affrontement ni que Bolsonaro y gagne en popularité.

Israël et le Proche Orient

Jair Bolsonaro entretient des liens politiques et religieux très fort avec Israël et s’est même fait baptiser dans les eaux du Jourdain. Il a plusieurs fois rappelé son attachement à la «démocratie israélienne» qu’il considère comme un exemple à suivre. Ce faisant, il se démarque de la politique extérieure du PT qui avait reconnu l’Etat de Palestine et rappelé son ambassadeur en Israël pour protester contre l’opération Bordure Protectrice en 2014.

De la même manière, le gouvernement de Dilma Roussef s’était opposé à la nomination de Dani Dayan comme ambassadeur de Tel Aviv au Brésil. Motif invoqué : alors que le gouvernement brésilien dénonçait l’occupation de la Palestine, Dani Dayan, membre du parti extrémiste Foyer Juif, et ancien président du conseil de Yesha, qui représente les intérêts des colons israéliens, pouvait perturber les relations entre les deux pays. Une campagne de soutien au diplomate israélien avait été orchestré par la députée Geovania da Sé, membre du groupe parlementaire évangéliste à l’assemblée brésilienne, groupe parlementaire qui comptait parmi ses membres un certain Jair Bolsonaro (6).

Le « nationaliste » Bolsonaro au cours d’un discours

Suivant le mouvement initié par Donald Trump, ce dernier a annoncé le transfert de l’ambassade brésilienne à Jérusalem et a promis de fermer l’ambassade de l’Etat Palestinien, ouverte en 2016 en déclarant : «La Palestine est-elle un pays ? La Palestine n’est pas un pays, donc elle ne devrait pas avoir d’ambassade ici».

Le Brésil de Bolsonaro deviendra sans aucun doute l’un des soutiens majeurs de la politique israélienne au Proche-Orient et développera certainement des partenariats rapprochés avec l’Etat d’Israël.

Bolsonaro au-delà des maux

Le tournant géopolitique que représente l’élection de Jair Bolsonaro doit se comprendre dans son contexte régional. La direction géopolitique que prendra la nouvelle équipe dirigeante devrait peu différer de celle déjà en vigueur dans les pays latino-américains dirigés par des gouvernements néo-libéraux. En cela, il renforcera cette tendance, qui s’inscrit désormais comme un virage continental qui balaie les politiques et les avancées réalisées par les gouvernements post-libéraux du début du siècle.

Au-delà des mots et des maux, l’alignement sur les politiques de Washington dans la région, et un certain pragmatisme par rapport à la Chine, caractériseront surement le mandat du nouveau président brésilien, qui, pour mettre en œuvre sa politique autoritaire sur le plan intérieur ne pourra se payer le luxe d’être isolé diplomatiquement.

Notes:

(1) Les pays suivants ont exprimé leur souhait de suspendre leur participation à Unasur: L’Argentine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Pérou, et le Paraguay. Notons que le président équatorien a décidé de porter un sérieux coup d’arrêt à l’organisme d’intégration en décidant de récupérer ses installations situées dans la banlieue de Quito.

(2) La France dispose du 2e espace maritime au monde (Zone économique exclusive). L’écosystème dans ce territoire français est aussi d’une richesse inestimable. Doit-on pour autant renoncer à notre souveraineté sur cette zone en raison des intérêts écologiques internationaux qui en découle? 

(3) La Zone de Libre Échange entre les Amériques était un projet de libéralisation des économies et de dollarisation du continent. Principalement porté par les Etats-Unis, il fut mis en déroute grâce à l’action conjointe des gouvernements progressistes dans la région. Voir Telesur, “América Latina, a 12 años de la derrota del Alca”, 05/11/2017, https://www.telesurtv.net/news/10-anos-del-NO-al-ALCA-201...

(4) Le siège pour les Amériques de la Banque de Développement des Brics a récemment été ouverte à Brasilia par le gouvernement de droite –non élu- de Michel Temer

(5) Une intrusion armée, sous le prétexte d’une guerre humanitaire, pourrait être le prétexte pour prendre le contrôle des centrales hydro-électriques vénézuéliennes, situées juste de l’autre coté de la frontière.

(6) Voir Romain Migus, “La agenda secreta de Israel en América Latina”, Venezuela en Vivo, 30/04/2016,  https://www.romainmigus.info/2017/11/la-agenda-secreta-de...


- Source : RT (Russie)

jeudi, 18 octobre 2018

Elections brésiliennes: le succès attendu de Jair Bolsonaro

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Elections brésiliennes: le succès attendu de Jair Bolsonaro

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu 

La prudence voudrait d'attendre le 2e tour de l'élection présidentielle au Brésil pour en commenter le résultat. Cependant, compte tenu de l'avance massive obtenue par le candidat dit d'extrême droite Jair Bolsonaro sur le candidat du Parti des Travailleurs (Partido dos Trabalhadores—PT) Fernando Haddad, il n'est pas difficile de prévoir que ce sera le premier qui l'emportera.

Ceci ne surprendra personne. Les éphémères succès de Lula da Silva et de Dilma Roussef, représentant le PT, avaient été suivis comme nous l'avions abondamment commenté ici, d'un véritable coup d'Etat qui ne s'avouait pas de la droite et de l'extrême droite brésilienne, lequel avait permis de faire condamner pour corruption Lula et écarter Roussef. Leur avait succédé à la présidence un obscur politicien de droite, Michel Temer, impliqué lui-même dans des affaires de corruption.

Les médias occidentaux n'ont pas suffisamment montré que la chute de Lula et de Roussef avait été provoquée par des manœuvres de la CIA américaine s'appuyant sur les intérêts des entreprises financières et pétrolières brésiliennes très proches des Etats-Unis. Washington voulait obtenir d'une part que le Brésil ne joue plus aucun rôle dans le BRICS piloté par la Russie et la Chine, et d'autre part que les intérêts pétroliers et gaziers américains gardent la main sur les considérables réserves pétrolière du pays et sur l'entreprise publique Petrobras qui les exploite.

Ces mêmes intérêts américains voulaient éviter que les élections brésiliennes ne reconduisent au pouvoir un président tel que Lula et Roussef. Jair Bolsonaro, tout dévoué aux Etats-Unis, fera l'affaire. Un nouveau coup d'Etat tel que celui  du 31 mars 1964, mené par le maréchal puis dictateur Castelo Branco, ne serait donc pas nécessaire.

La défection des électeurs populaires

Ceci dit, on pourra se demander pourquoi les meilleurs scores obtenus par Bolsonaro au premier tour proviennent de régions industrielles autour de Sao Paulo dont les grèves massives avaient entrainé la chute entre 1978 et 1980 de la dictature militaire. C'est dans ces régions que le PT est le mieux représenté et où cependant Bolsonaro a obtenu ses meilleurs résultats au premier tour.

Les élections pour l'assemblée nationale fédérale qui se tenaient le même jour, ont permis de la même façon au parti Social Libéral (PSL) conduit par Bolsonaro d'obtenir 52 sièges alors qu'il n'en avait qu'un seul jusqu'à présent, talonnant le PT et les partis centristes PDSB et MDB.

On a pu observer par ailleurs lors des élections du premier tour un nombre jamais vu jusqu'à présent d'abstentions et de bulletins nuls, provenant là encore principalement des régions ouvrières qui auraient du soutenir le PT.

Il est clair que c'est celui-ci qui est responsable du succès de l'extrême droite. Quand on connaît le niveau de corruption de beaucoup de ses représentants, qui par ailleurs vivent très largement de dollars provenant des Etats-Unis, la chose n'a rien d'étonnant. D'autre part le PT est jugé par les électeurs populaires responsable de la crise économique et l'augmentation du chômage survenus en 2013 et qui ne se sont pas ralenties depuis. Le PT n'avait pas voulu proposer de mesures radicales telles que le développement des investissements économiques publics que Petrobras aurait pu facilement financer, voire la nationalisation de ce dernier.

Ceci n'était pas étonnant pourtant lorsque l'on considère le poids des intérêts économiques et politiques américains dans les enjeux autour du pétrole et surtout autour du contrôle d'un grand pays tel que le Brésil qui joue un rôle essentiel dans l'orientation politique de l'Amérique Latine.

Le PT aujourd'hui appelle à la constitution au second tour d'un véritable front populaire. Mais on ne voit pas pourquoi les classes ouvrières ou les chômeurs brésiliens lui feraient confiance. Il est probable que beaucoup souhaitent un vrai succès de l'extrême droite et de Bolsonaro avec lesquelles les camps paraîtraient mieux tranchés. Mais le calcul est dangereux. Si une sorte de dictature se met en place au Brésil avec le soutien américain, elle restera au pouvoir de longues années .

Belligérance tous azimuts : Trump veut reprendre le contrôle de l’Amérique latine

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Belligérance tous azimuts : Trump veut reprendre le contrôle de l’Amérique latine

 
Auteur : Ken Livingstone
Ex: http://www.zejournal.mobi 
 

Trump intensifie ses efforts pour provoquer des changements de régime dans les pays d’Amérique latine qui refusent de se plier à ses desiderata, tout en gardant un silence hypocrite sur les violations des droits humains commises par des alliés américains comme l’Arabie saoudite.

Ces dernières années, la droite a refait surface en Amérique latine. La première étape de l’élection du prochain président du Brésil a vu le candidat de droite Jair Bolsonaro remporter 46 % des voix. À deux semaines du scrutin final, il mène de 16 %.

Même si les gouvernements progressistes qui placent l’égalité, l’éducation, les soins de santé et la lutte contre la pauvreté au premier plan de leur politique, sont toujours puissants dans la région, la dernière période a été difficile, y compris au Venezuela.

Mais il est également vital, en temps de crise, de se rappeler pour quoi se battent ceux qui, comme nous, participent à des campagnes de solidarité. Le décès d’Hugo Chavez en 2013 nous a tous bouleversés, mais les idéaux et les progrès sociaux pour lesquels il s’est battu ne sont pas morts avec lui. Ceux qui écoutent les médias de droite, ne voient en Chavez qu’un dictateur brutal, et refusent d’admettre qu’il a changé Venezuela en mieux. Chavez ne s’intéressait d’ailleurs pas uniquement à son propre pays : il voulait remodeler le continent tout entier. Il a été une inspiration pour ceux qui, comme lui, voulaient s’attaquer aux énormes inégalités et sortir du système néo-libéral qui nuit à la population.

J’ai eu l’honneur de le rencontrer lorsqu’il est venu à Londres en 2006 et de travailler avec lui par la suite. Ce qui m’a le plus frappé chez lui, c’est que contrairement à tant d’autres présidents et premiers ministres, c’était un homme simple, complètement dépourvu de la vanité ou de l’obsession de célébrité qui défigure tant de nos dirigeants. Il n’était pas issu d’un milieu politique et il avait passé sa carrière militaire à mener la lutte contre les guérillas qui tentaient de renverser le gouvernement réactionnaire du Venezuela. J’ai été très ému quand il m’a dit ce qui l’avait fait changer. C’est au cours d’une escarmouche où l’un de ses hommes, un de ses bons amis, a été abattu. Chavez l’a tenu dans ses bras pendant son agonie, et c’est à ce moment que Chavez a décidé que lui-même et son pays devaient changer.

J’ai pris la parole le week-end dernier lors de la campagne de solidarité avec le Venezuela, organisée pour commémorer le vingtième anniversaire de la première victoire électorale de Chavez. J’ai dit que nous devions faire connaître son vrai bilan.

Malgré les campagnes de diffamation des États-Unis et des médias, la tentative de coup d’État et les efforts incessants de l’opposition pour le chasser par des moyens antidémocratiques, Chavez est resté fidèle à son objectif de sauver le Venezuela. Comme on peut le voir par ses actes politiques :

– Il a mis en place le Programme Mission Miracle qui a sauvé plus de 3,5 millions de personnes de la de cécité en Amérique latine.

– Il a fourni 1,2 million de logements bons marchés aux plus démunis du Venezuela, et ce nombre ne cesse de croître depuis 2010.

– Ses programmes d’éducation ont éradiqué l’analphabétisme au Venezuela, 1,5 million d’adultes ont appris à lire et à écrire.

– Le nombre de Vénézuéliens bénéficiant d’une pension d’État a sextuplé.

– Il a également mis en place un service national de santé qui a permis de sauver la vie de millions de personnes.

Malheureusement, l’économie vénézuélienne est aujourd’hui confrontée à de réels défis, la chute massive des prix du pétrole a sapé l’économie, les exportations de pétrole étant la principale source de revenu du pays. Mais ce qui a causé le plus de dégâts, ce sont les sanctions américaines contre le Venezuela, qui ont commencé sous l’administration Obama, et qui ont été considérablement aggravées par Trump. Il s’agit notamment de l’interdiction pour les États-Unis d’acheter toute dette ou créance du gouvernement vénézuélien et du géant pétrolier public PDVSA.

Il n’est pas surprenant que les sanctions économiques aient accru les pénuries de nourriture, de médicaments et d’autres biens essentiels tout en limitant la capacité du gouvernement à résoudre les problèmes économiques du pays. Ce sont les Vénézuéliens à faible revenu qui souffrent le plus. Les sanctions ont également accru la polarisation politique, rendant le dialogue indispensable plus difficile au moment où des voix internationales viennent soutenir les efforts du pays pour sortir de la crise.

Pendant sa campagne présidentielle, Trump a clairement indiqué qu’il voulait provoquer un changement de régime au Venezuela et on ne peut pas l’accuser de ne pas tenir sa promesse. Les sanctions contre le Venezuela, en sont la preuve d’autant qu’elles s’accompagnent de menaces d’une intervention armée.

On a appris le mois dernier, grâce au New York Times, que des officiers vénézuéliens dissidents avaient tenu une réunion secrète avec des responsables de l’administration Trump pour discuter du renversement de l’actuel président Nicolas Maduro. L’article expliquait que l’administration Trump avait refusé de les soutenir, mais les sanctions continuent. La Maison-Blanche a refusé de répondre aux questions sur ces entretiens mais a admis « dialoguer avec tous les Vénézuéliens qui manifestent un désir de démocratie afin d’apporter un changement positif à un pays qui a tant souffert ».

Il y a déjà eu deux tentatives ratées pour renverser le gouvernement de Maduro, dont une en août pendant un rassemblement à Caracas, où deux drones ont explosé sans toucher leur cible.

Ce n’est pas la première fois que Trump menace publiquement d’intervenir militairement. En août 2017, il a dit« nous avons le choix entre plusieurs options pour le Venezuela, y compris une option militaire si nécessaire. »

Cela fait des décennies que les Etats-Unis s’efforcent renverser des gouvernements progressistes ou parfois même des gouvernements qui affirment simplement leur souveraineté nationale, en utilisant toutes sortes de méthodes qui vont des coups d’État par des moyens détournés et discrets aux coups militaires, des sanctions aux blocus et de l’isolement international aux interventions militaires.

Les manifestations de belligérance tous azimuts de Trump, y compris sa volonté de construire un mur le long de la frontière avec le Mexique, sont accompagnées du versement de millions de dollars à des organisations qui œuvrent contre des gouvernements qui refusent d’obéir aux Etats-Unis, pour réaffirmer le contrôle américain dans la région.

Il n’y a pas que le Venezuela qui subit des sanctions, la République du Nicaragua et Cuba en subissent depuis près de soixante ans. Ce qui n’est jamais dit dans les médias, c’est que ces sanctions sont illégales en vertu du droit international. Mais l’Amérique a un droit de veto aux Nations-Unies et domine les principales institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

Des investissements dans son économie et une diversification qui lui éviterait de dépendre totalement du pétrole permettraient au Venezuela de résister à la politique de Trump. Espérons que le processus de dialogue qui se déroule au Venezuela et le succès des récentes élections régionales permettront de revenir à la normale et de relever les défis auxquels le pays est confronté.

Mais Trump n’a pas que le Venezuela en ligne de mire. Après la réélection des Sandinistes (FSLN) en 2016, la dernière attaque des États-Unis contre le Nicaragua est le Nicaraguan Investment Conditionality Act qui vise à bloquer les prêts de la Banque mondiale, de la Banque internationale de développement et d’autres institutions au Nicaragua. Le Nicaragua reçoit chaque année des millions de dollars de prêts pour investir dans les infrastructures et les programmes éducatifs et sociaux. Cette loi a été largement condamnée, notamment par les représentants des entreprises, le parlement et les syndicats.

Trump reprend l’attitude hostile de George W Bush vis à vis Cuba. En juin de l’année dernière, Trump a promis de revenir sur les modestes progrès réalisés sous Obama et de renforcer le blocus étasunien de l’île, malgré l’opposition de la plupart des Cubano-américains. Trump a aussi expulsé 60% des diplomates cubains pour satisfaire les partisans de la ligne dure.

Il faut savoir qu’il y a une alternative à l’agenda de Trump. L’opposition à Trump se renforce aux Etats-Unis, en Amérique latine et dans le monde entier, y compris ici en Grande-Bretagne, où le dirigeant travailliste Jeremy Corbyn a fait preuve d’une réelle intégrité en étant la première personnalité politique nationale à demander à Theresa May de renoncer à recevoir Trump. Corbyn a dit : « Soyez sûrs que je m’opposerai et que le parti travailliste s’opposera à tous ceux qui attisent les peurs chez nous et à l’étranger, et le parti travailliste se tiendra sans équivoque aux côtés de ceux qui manifestent contre Trump et il le fera jusqu’à notre victoire ».

L'auteur, Ken Livingstone, est un politicien anglais, il a été maire de Londres de 2000 à 2008. Il a également été député et membre du Parti travailliste.

Traduction: Dominique Museletet

Photo d'illustration: © Reuters / Marco Bello


- Source : RT (Russie)

lundi, 08 octobre 2018

LAWFARE, le nouvel essai néolibéral en Amérique du Sud

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LAWFARE, le nouvel essai néolibéral en Amérique du Sud

par Telma Luzzani

Ex: http://www.zejournal.mobi

Les leaders progressistes latinoaméricains de la dernière décennie subissent aujourd’hui les arguties d’une Justice corporative et au service des intérêts de la droite conservatrice.

Au XXIe siècle, quand le néolibéralisme mondialisé semblait imbattable, au sein des pays d’Amérique du sud un groupe de présidents a démontré qu’avec des politiques adaptées, un monde de bien-être pour tous était possible.

Ils sont arrivés au pouvoir en respectant toutes les règles du jeu démocratique que les puissances d’Occident disent défendre. Les présidentes et les présidents ont été choisis et réélus par des votes massifs, au minimum le double du chiffre qu’affichent les leaders de la Maison Blanche ou les Présidents ou Premiers ministres européens. Ils ont obtenu des résultats extraordinaires : ils ont sorti des millions de Sud-Américains de la pauvreté ; désendetté leurs pays ; ils ont obtenu la reconnaissance de l’Unesco, qui a déclaré la région « sans analphabétisme », et des Nations Unies qui l’a félicité pour être « une zone unique dans le monde sans guerres », et ont atteint, au niveau national des réussites scientifiques et économiques sans précédents, et tout cela sans les crises et les tremblements de terre institutionnels typiques de l’Amérique du Sud. La période des gouvernements progressistes a été la période la plus longue de stabilité de nos républiques depuis leur naissance au XIXe siècle.

Evidemment pour mettre en œuvre ces politiques de réussite, ils ont eu à défier l’extraordinaire appareil culturel qui légitimait l’orthodoxie du marché comme l’unique modèle économique possible et l’alignement avec les États-Unis, la désunion de nos pays et l’abandon de la souveraineté dans notre politique extérieure.

Ce fut le deuxième grand laboratoire de l’Amérique du Sud des dernières décennies. Podemos en Espagne ; le Parti travailliste de Jeremy Corbyn au Royaume-Uni ; Syriza en Grèce, et la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon ont suivi avec intérêt le processus et l’ont intégré dans leurs politiques. Le premier grand laboratoire fut en 1973 le Chili d’Augusto Pinochet, quand Milton Friedman et ses « Chicago boys » ont essayé, à feu et à sang, le néolibéralisme. Ensuite ce modèle a été mis en application mondialement, d’abord par Margaret Thatcher à la fin des années 70, et par Ronald Reagan dans les années 80.

EXPÉRIENCE

Dans le cas des propositions progressistes du début du XXIe siècle, l’expérience n’est pas encore finie. Le défi de ces présidents aux prédateurs du conglomérat mondial de la finance –et de l’industrie de l’armement et le fait qu’ils ont démontré, dans la pratique, la viabilité des projets d’équité et de bien-être font payer au modèle aujourd’hui un prix très élevé. Les représailles de l’establishment sont féroces.

Le 11 septembre dernier, devant la décision judiciaire de l’empêcher de se présenter comme candidat à la présidence, l’ex-président Luiz Inácio Lula da Silva a envoyé une lettre sentie au peuple du Brésil dans laquelle il leur demande de voter pour son remplaçant. « À l’avenir, Fernando Haddad sera Lula pour des millions de Brésiliens. Jusqu’à la victoire, une accolade du compagnon de toujours ». Bien qu’il n’y ait pas eu de preuves dignes de foi d’un délit, Lula a été condamné à douze ans de prison. Les juges ont fait la sourde oreille même aux recommandation de l’ONU qui demandait qu’il lui soit permis de participer aux élections du 7 octobre parce que deux instances doivent encore se prononcer dans son procès pour savoir s’il est innocent ou non. Plus encore 40 % des Brésiliens veulent le choisir comme président.

Mais, le désir populaire vaut il quelque chose ? Est-ce un hasard que tous les présidents progressistes soient poursuivis par la Justice et que les présidents d’héritage néolibéral, ayant des délits de corruption prouvés -Michel Temer (Brésil), Pierre Pablo Kuczynski (Pérou), Enrique Peña Nieto (Mexique) ou Mauricio Macri (Argentine), pour citer quelques exemples – sont libres et dans certains cas continuent de gouverner ? L’ex-présidente argentine Cristina Kirchner et l’équatorien Rafael Correa sont poursuivis par la Justice.

Le président bolivien Evo Morales a été accusé d’avoir un fils et de ne pas le reconnaître, ce qui a diminué ses possibilités de triompher dans un référendum qui proposait sa réélection. Peu de mois après, on a su que ce soit disant fils non reconnu n’existait pas, mais il était déjà trop tard. La même chose est survenue avec Dilma Rousseff, accusée d’une supposée irrégularité administrative, qui a débouché sur un procès politique en 2016. Peu de temps après, le ministère public brésilien a établi qu’ « il n’y a pas eu de délit » et a ordonné de classer l’enquête. Il était aussi trop tard, le Congrès du Brésil avait déjà voté sa destitution.

Pour l’anthropologue John Comaroff, de l’Université de Harvard, Lula est un clair exemple de lawfare [Guerre Juridique] c’est-à-dire quelqu’un qui est victime de l’abus de la loi à des fins politiques. Il s’agit d’un nouveau terrain d’essai en Amérique du Sud qui pourrait être utilisé ensuite dans d’autres parties du monde. « La violence de la loi a remplacé la violence des armes. Maintenant avec ces processus judiciaires la dignité des personnes est attaquée, elles sont gommées, on veut les faire disparaître », a-t-il affirmé.

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ILS NE REVIENNENT PLUS

Comment opère le lawfare ? Les médias (y compris les réseaux sociaux) et le Pouvoir judiciaire (en alternance dans certains pays avec le Législatif) en sont sa colonne vertébrale. D’abord un délit supposé « filtre » dans la presse et tous les jours et à toute heure, sont publiés soupçons ou fausses nouvelles qui impliquent « l’ennemi politique ». Ce bombardement médiatique crée une sensation de présomption de faute. Finalement, ces fausses nouvelles sont prises comme base de départ pour réaliser des enquêtes policières et des poursuites en justice. Pendant ce temps, dans l’opinion publique se forge l’idée que le « suspect » est coupable et que la Justice agit avec équité.

Le cas de Lula – la manière dont il a été emmené en prison, les châtiments auxquels il est soumis, (comme l’interdiction de parler) et les conditions d’isolement beaucoup plus dégradantes que celles de tout vulgaire assassin ou un homme condamné pour génocide sous la dictature –a réveillé une certaine conscience dans une grande partie du peuple brésilien qui le veut comme président en 2019, bien que, pour le moment, cela ne soit pas possible.

Cette étape du laboratoire sudaméricain de haute agressivité contre les leaders populaires a deux objectifs : d’un côté, la restauration et l’introduction totale et définitive du modèle néolibéral sauvage, et, de l’autre, la diabolisation et la disqualification des dirigeants et de leurs politiques sociales pour que jamais ils ne reviennent.

Le politologue Ernesto Calvo, de l’Université de Maryland, a décrit dans l’article « Gaslighting et les FF.AA. » un autre aspect des nouveaux essais de laboratoire qui sont réalisés en Amérique du Sud et à propos desquels nous devons être très vigilants. Il s’agit du piétinement du système institutionnel et la négation de l’État de droit. Calvo analyse les « transgressions » des règles de la démocratie du président US Donald Trump depuis qu’il a pris le pouvoir.

Mais il alerte aussi sur les changements que Mauricio Macri cherche à travers la loi qui différencie Défense et Sécurité pour les Forces armées argentines. « Pour ceux qui mettent cette nouvelle politique en application, tout cela qui n’a pas été explicitement articulé dans la loi peut être transgressé. Il n’y a pas de limites qui ne peuvent être contournées si le pouvoir veut obtenir un résultat », assure Calvo. Ainsi on peut déconstruire les principes de tolérance politique et porter atteinte aux piliers de la démocratie, comme la liberté d’expression, l’indépendance des pouvoirs, l’aspect sacro-saint du vote et du statut constitutionnel du droit de citoyenneté.

L'auteur, Telma Luzzani, est journaliste. Durant 20 ans elle a travaillé à Clarin où elle a couvert des faits historiques comme la chute de l’Union Soviétique, le passage de Hong Kong à la Chine et la guerre entre le Liban et Israël et, a été chef d’édition de la section internationale. Chroniqueur pour Radio Nationale elle co-conduit le programme Vision 7 International à la Télévision Publique Argentine. Elle est aussi auteur de plusieurs livres, dont : « Territorios vigilados : cómo opera la red de bases norteamericanas en Sudamérica » [Territoires surveillés : comment opère le réseau de bases usaméricaines en Amérique du Sud]. Elle vit à Buenos Aires.

Traduit par Estelle et Carlos Debiaside pour El Correo de la Diaspora 

lundi, 01 octobre 2018

Cómo EEUU desmanteló Brasil

Vicky Peláez

Ex: http://elespiadigital.com

"Solamente los muertos están contentos en Brasil".

(dicho popular)

Sin embargo, en el caso de Brasil, que siempre ocupó un lugar privilegiado como aliado incondicional de Washington, se le terminó toda ventaja cuando llegaron al poder los gobiernos populistas de Luiz Inacio Lula da Silva y Dilma Rousseff.

Desde el día que Lula da Silva asumió la presidencia, los 'grandes manipuladores' de la democracia: la CIA, la Agencia de Seguridad Nacional (NSA), Soros Quantum Hedge Fund y el Grupo Stonebridge (ASG) de la ex secretaria de Estado norteamericano, Madeleine Albright, promovieron una guerra mediática contra el populismo brasileño a nivel mundial y nacional.

En Brasil, 551 medios de comunicación pertenecientes a seis familias que controlan el 98% de la información divulgada en el país escribieron miles de artículos y presentaron un sinnúmero de informes de TV en los que acusaban al gobierno populista de ser corrupto, ineficiente, incapaz de terminar con la violencia, vendido a los chinos, etc.

De acuerdo con el periodista norteamericano y exempleado de la NSA, Wayne Madsen, la lucha contra el populismo se intensificó después de asumir Dilma Rousseff su segundo mandato en 2014. La Fundación Soros, la Agencia de Estados Unidos para el Desarrollo Internacional (USAID, por sus siglas en inglés), la Fundación Nacional para la Democracia (NED) y cientos de ONG usaron organizaciones como Vem Pra Rua, el Movimiento Brasil Libre para desatar protestas callejeras y tratar de convertirlas en un tipo de Revolución de Colores. No lograron 'crear' una 'revolución', pero sí desestabilizaron al país.

La CIA y la NSA infiltraron, de acuerdo con The Real Agenda News, no solamente instituciones judiciales, legislativas y al propio Gobierno sino que reclutaron a varios líderes de movimientos sociales, inclusive penetraron el Partido de los Trabajadores (PT) en el Gobierno, se contactaron con servicios de inteligencia militar, con los directivos del Banco Central y con ejecutivos de Petrobras.

Lo interesante fue que después de comprobarse por varios estudios geofísicos que frente a Río de Janeiro, en el mar a una profundidad de 2.000 metros, hay más de 100.000 millones de barriles de petróleo, en mayo de 2013 el vicepresidente de EEUU en aquel entonces, Joe Biden, fue a Brasil para convencer a Dilma Rousseff de dar permiso a las corporaciones energéticas norteamericanas y participar en la explotación de aquel yacimiento de oro negro.

El representante norteamericano recibió una respuesta negativa y desde que Biden regresó a su país con las 'manos vacías', las protestas contra el Gobierno de Rousseff se intensificaron y la aceptación de la presidenta bajó estrepitosamente del 70 al 30%, según los medios de comunicación. Inmediatamente a Dilma Rousseff la implicaron en el escándalo de Petrobras por recibir aparentemente de esta corporación estatal dinero usado para 'comprar' votos en el Congreso. Nada de esto fue probado pero el proceso de 'impeachment' contra la presidenta arrancó.

Los impulsores de la destitución de Dilma Rousseff, el presidente de la Cámara de Diputados, Eduardo Cunha, y el presidente del Senado, Renan Calheiros, después de hacer varias consultas con el Departamento de Estado norteamericano promovieron la acusación contra la presidenta de violar normas fiscales para maquillar las finanzas del país. En Brasil, estas decisiones fiscales se conocen como 'pedaladas fiscales' y consisten en usar fondos de bancos públicos para cubrir gastos de programas que están bajo la responsabilidad del Gobierno. No había ningún gobierno brasileño que no recurriera a esta práctica. En realidad, este método lo han estado utilizando prácticamente todos los gobiernos del mundo en el transcurso de la historia para cubrir gastos urgentes.

Sin embargo, el 'impeachment' de Dilma Rousseff fue sancionado en Washington y el 31 de agosto de 2016 después del voto en el Senado, la primera mujer presidenta en la historia del país fue destituida. Dos horas después, Michel Temer, que hasta aquel momento era el presidente interino, se transformó en seguida de vicepresidente y aliado de Dilma en su enemigo y el nuevo presidente de Brasil después de jurar apresuradamente el cargo.

Poco tiempo después, uno de los principales autores de la destitución de Dilma Rousseff, Eduardo Cunha, fue condenado a 15 años de prisión por tener en Suiza cinco millones de dólares provenientes de sobornos por un contrato de Petrobras. El presidente del Senado, Roman Calheiros, tuvo que pasar por 11 investigaciones en la corte suprema por corrupción, lavado de activos, desvío de dinero y fraude público, pero el Tribunal Supremo de Justicia lo absolvió milagrosamente de todas las acusaciones. A la vez, 34 legisladores que votaron por el 'impeachment' de la presidenta terminaron en la cárcel junto con 51 políticos acusados de corrupción y lavado de dinero.

Así, después de una larga 'labor' encubierta, Washington logró terminar con el populismo en Brasil e instalar a un presidente a su gusto, Michel Temer, que en seguida promovió un proyecto elaborado por el Fondo Monetario Internacional, que él mismo bautizó como el 'Plan Puente al Futuro'.

Este plan incluye el recorte de gasto público para los programas sociales de vivienda, educación y combate de la pobreza; reforma del sistema jubilatorio y flexibilización de las leyes laborales y aprobación de un 'contrato intermitente', que se caracteriza por ausencia de jornadas fijas regulares sino esporádicas, de acuerdo a la necesidad del empleador; cierre del programa 'Mi Casa — Mi Vida', que permitía a los trabajadores adquirir su casa propia; revisión del Sistema universal de Salud Pública; privatización de aeropuertos, carreteras, ferrocarriles y empresas energéticas estatales al estilo de Alberto Fujimori en Perú o Mauricio Macri en Argentina. Hace poco el Gobierno anunció 34 licitaciones y subastas de bienes públicos.

Desde la llegada de Temer al poder en 2016, Brasil va camino a su peor ciclo de crecimientos de los últimos 100 años. La expansión del Producto Interno Bruto (PIB) en 2017 era solo de 1% y para 2018 los economistas pronostican un crecimiento del 1,47%, según el Instituto de Investigación Económica Aplicada. Tal es la situación en el país que el 70% de los brasileños considera a Michel Temer como el peor presidente desde el retorno del país a la democracia en 1985.

Los únicos contentos con su llegada al poder son los oligarcas nacionales y los dueños de las transnacionales energéticas y militar-industriales, pues Temer les está ofreciendo las riquezas nacionales a cambio de una simple promesa de inversiones e interés en una cooperación militar. También está feliz el Pentágono que por fin se acerca a su meta de instalarse en la Amazonía brasileña, algo que no logró ni con el Gobierno militar.

Para alcanzar todo esto, los norteamericanos no escatimaron dinero para sus operaciones abiertas y en especial, encubiertas. Según documentos de Edward Snowden, desde 2002 la CIA y la NSA instalaron en conjunto dos estaciones de espionaje y de interceptación de la comunicación electrónica SCS (Special Collection Service) llamado en privado 'College Park'. Precisamente sus datos fueron usados tanto en la Operación Lava Jato, como en la destitución de Dilma Rousseff y el encarcelamiento de Lula da Silva.

Las mismas estaciones conectadas al sistema Primary Fornsat Collection Information (La Red de Interceptación Global de la NSA) fueron instaladas en la Ciudad de Panamá, Ciudad de México, Bogotá y Caracas, de acuerdo a la información revelada por Snowden (estas estaciones están operando actualmente en 88 países, según Electroslaces.net). Precisamente, estos sistemas SCS permitieron a Estados Unidos interferir en las elecciones de 41 países de 1946 a 2000, de acuerdo al estudio de Carnegie Mellon University. Tras analizar los últimos acontecimientos en el mundo, podríamos decir sin equivocarnos que estas interferencias ya pasaron para 2018 el número 50 de lejos.

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A pesar de que los fallidos regímenes populistas representados por Cristina Fernández en Argentina, Dilma Rousseff en Brasil, Rafael Correa traicionado en Ecuador por su aliado, Lenín Moreno, todos estos líderes populistas proclamaron una política de 'Equilibrio y Reconciliación' entre pobres y ricos. No obstante, las élites nacionales toleraron esta política mientras no interfería seriamente con sus ganancias y la rechazaron inmediatamente cuando las condiciones económicas ya no les convenían. Al mismo tiempo, EEUU ha percibido desde el principio que el populismo sería aprovechado en términos geoeconómicos por China y Rusia. En el caso de Brasil, a Washington le irritó inmediatamente la membresía del país en BRICS y el apoyo de Dilma Rousseff a la creación de una nueva moneda de reserva.

Después, cuando el Gobierno brasileño inició la colocación de cables de fibra óptica a través del Atlántico hacia Europa para lograr su propio sistema de telecomunicación independiente de EEUU, inclusive su internet para evitar la interceptación por la NSA, la Casa Blanca se puso en alerta.

Finalmente, todos estos hechos colmaron la paciencia norteamericana y aceleraron el golpe judicial legislativo contra Dilma Rousseff y de paso contra Lula da Silva que se proyectaba como un favorito para las elecciones presidenciales programadas para el próximo 7 de octubre. El candidato de la CIA, NSA y Soros para las elecciones de 2014, Aecio Neves, no está participando en esta contienda electoral, pero la otra favorita del trío, mencionado para las elecciones anteriores, Marina Silva, se está presentando como candidata aunque está bastante 'quemada'.

Para la agencia Bloomberg News, los más visibles candidatos a la Presidencia actualmente son Jair Bolsonaro, un excapitán de las Fuerzas Armadas que representa a la extrema derecha del Partido Social Liberal (PSL), cuyo índice de aceptación aumentó después de sufrir un atentado; lo sigue Marina Silva de Unidas para Transformar Brasil (REDE); y el heredero político de Lula da Silva, Fernando Haddad, del Partido de los Trabajadores (PT) quien es doctor en filosofía. Ultimamente está creciendo la aceptación de Geraldo Alckmin del Partido de la Socialdemocracia Brasileña (PSDB) debido al apoyo de los empresarios. En fin, nada está claro y todo indica que habrá una segunda vuelta el próximo 28 de octubre. Se espera también que un 20% de los votantes se abstenga de dar su voto.

En todo caso, será el pueblo quien decida, como dijo alguna vez Lula da Silva, si seguirán a "los críticos del PT que piensan que debemos empezar el día pidiendo a EEUU permiso a estornudar o a Europa, permiso dee toser" o ser un país orgulloso, independiente y soberano.

vendredi, 19 janvier 2018

El indigenismo la etapa superior del imperialismo

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El indigenismo la etapa superior del imperialismo

Ex: https://www.geopolitica.ru

Andrés Soliz Rada, en su ensayo “Pugna de modelos civilizatorios: indigenismo o Estados continentales”, alcanza plena y brillantemente la realización de su propósito: demostrar que el indigenismo como modelo de cambio civilizatorio es un engaño. El gran maestro altoperuano, en su esplendido ensayo,  demuestra categóricamente:

  1. Que todas las ONG que, en Bolivia,  patrocinan a los indigenistas –sean estos de buena o de mala fe- están financiadas por los grandes bancos anglonorteamericanos, por los paraísos fiscales –nidos de la corrupción mundial- ,  por el gobierno de los Estados Unidos a través de USAID y,  por las grandes compañías petroleras que, han teñido de sangre la historia de América Latina y el Tercer Mundo.
     
  2. Que las grandes potencias subvencionan a las ONG y, las grandes empresas trasnacionales las financias, porque son una prolongación de sus políticas.
     
  3. Que el fortalecimiento de las ONG precedió a la renovada ofensiva imperialista en contra de los Estados in constituidos y, de sus intentos de avanzar en procesos de integración regional.
     
  4. Que, aprovechando la generalizada sensibilidad social que originó la conmemoración de los 500 años de la colonización hispánica, el darwinismo social, después de usufructuar por siglos la supuesta superioridad de una culturas sobre otras, luego de proclamar que el pensamiento occidental es la máxima conquista del pensamiento contemporáneo,  afirma ahora que, sus fundamentos tienen el mismo valor que usos y costumbres tribales cuyas prácticas condenan, a los pueblos de la periferia,  al subdesarrollo y la impotencia política.
     
  5. Que el fundamentalismo indigenista es una construcción neocolonial,  ejercitada por seudoizquierdistas,  para destruir a los Estados nacionales in constituidos e impedir la construcción de un Estado continental latinoamericano, único instrumento político capaz de enfrentar, con éxito,  a las grandes compañías transnacionales, al capital financiero internacional y,  a las grandes potencias del siglo XXI. 

Hace ya muchos años, Jorge Abelardo Ramos – el profeta de la Patria Grande, el padre de la izquierda nacional- escribía premonitoriamente: “El imperialismo está extendiendo en América Latina un nuevo motivo de división. Con motivo del comienzo de la celebración del V Centenario de Descubrimiento de América, se han multiplicado las manifestaciones, ingenuas a veces, pérfidas otras, de repudio a la España  de la Conquista y a la evangelización. Por el contrario se glorifica a las razas indígenas…Muy noble resulta la tesis de la defensa de los indios. Pero muy sospechoso es el origen. Pues separar a las masas indígenas o negras, de las criollas o blancas de la actual Nación Latinoamericana, es acentuar las condiciones de esclavización general y de la balcanización hasta hoy lograda.  Se trata  –y  he aquí el servicio que rinde una vez más la ‘izquierda’ y los ‘progresistas’ al  imperialismo- , de separar a las etnias, después de haber separado a las clases y a los Estados del magno proyecto bolivariano. Es una campaña contra la Nación latinoamericana”[1]

Después de leer atentamente el brillante ensayo de Andrés Soliz Rada no tenemos  ninguna  duda de que, atreves del “fundamentalismo indigenista”, se están sembrando en Bolivia las semillas de su futura fragmentación territorial. El imperialismo, oportunamente,  regara esas semillas para hacerlas germinar.  Mientras tanto estarán sembradas esperando el impulso imperial que las haga germinar para que, creciendo destruyan, completamente, la unidad boliviana y, con ella, el pivote estratégico de la integración peruano argentina o más precisamente andina rioplatense.

Una integración, es decir la de los hispanoparlantes que es -como nos enseño Alberto Methol Ferre -  la única garantía para que, la integración de la América del Sur, no termine siendo un disfraz de la hegemonía de la “oligarquía paulista bandeirante”  que, con un discurso integracionista, disfraza, muchas veces,  la expansión de sus grandes empresas en la América del Sur de cooperación fraternal. Si Bolivia se fragmenta, "chau", posibilidad de que todos los hispanoparlantes -vuelvo a insistir como nos enseño Methol- nos sentemos juntos para luego sentarnos con nuestros hermanos lusoparlantes y, evitar de esta forma que, nuestro "oligarquía paulista bandeirante" caiga en la tentación de dominarnos y explotarnos con palabras dulces al oído. Sin Bolivia, la unidad de los hispanoparlantes está perdida. En Bolivia,  como durante las guerras de la independencia, se juega, un vez más, el destino de la Patria Grande, nuestro destino.

* Marcelo Gullo  en 1981, comenzó su militancia política contra la dictadura militar que, desde 1976 había usurpado el poder. Doctor en Ciencia Política por la Universidad del Salvador, Licenciado en Ciencia Política por la Universidad Nacional de Rosario, Graduado en Estudios Internacionales por la Escuela Diplomática de Madrid, Magister en Relaciones Internacionales, especialización en Historia y Política Internacional, por el Institut Universitaire de Hautes Etudes Internationales, de la Universidad de Ginebra. Discípulo del politólogo brasileño Helio Jaguaribe y del sociólogo y teólogo uruguayo Alberto Methol Ferré, ha publicado numerosos artículos y libros, entre ellos Argentina Brasil: La gran oportunidad (prólogo de Helio Jaguaribe y epílogo de Alberto Methol Ferré) y La Insubordinación Fundante: Breve historia de la construcción del poder de las naciones (prólogo de Helio Jaguaribe). Este libro fue traducido al italiano y publicado en el 2010, en Firenze por la editorial Vallecchi, con el título: “La costruzione del Potere”. Asesor en materia de Relaciones Internacionales de la Federación Latinoamericana de Trabajadores de la Educación y la Cultura (FLATEC) . Profesor de la Escuela Superior de Guerra y de Universidad Nacional de Lanús. Prosecretario del Instituto de Revisionismo Histórico Nacional e Iberoamericano Manuel Dorrego.


[1] RAMOS, Jorge Abelardo, Judíos y quechuas en el campo de batalla del imperialismo,  Buenos Aires, Revista Marcha, Nª 12, 23 de octubre de 1986, págs., 13 y 14. 

 

mardi, 09 janvier 2018

Un équivalent des groupes terroristes “ISIS” en Amérique Hispanique ?

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Un équivalent des groupes terroristes “ISIS” en Amérique Hispanique ?

Universitaire

Ex: https://metamag.fr

L’horreur qui a surgi de la seconde guerre mondiale, les armées  de l’OTAN, en réalité le  MI6, la CIA et leurs divers collaborateurs  a conduit à la destruction actuelle de l’Europe, où les soviets de la finance et les congrégations multinationales terrorisent les populations avec l’appui de ces services spéciaux qui entraînent et arment des mercenaires venus du vaste monde, regroupés sous l’acronyme ISIS.

Le but  étant connu, la domination du monde sous l’égide du totalitarisme marchand, les méthodes qui ont détruit l’Europe devraient s’appliquer aussi aux autres continents. Il n’est pas sûr que les  asiatiques se laissent manipuler désormais, mais l’Amérique Hispanique est beaucoup plus ouverte à la destruction. Des gangs kleptocratiques sont installés là depuis des siècles, sans préoccupation autre que le pillage, et l’Eglise officielle est au service de cette global invasion. Reste à préciser les degrés de la destruction.

Deux exemples nous aideront à discerner les horreurs en préparation

Les tenants de la global-invasion savent qu’en Amérique Hispanique ils trouvent de l’eau, des minéraux, des paysages “touristiques” ou écologiques, des ressources forestières. Ils veulent les voler. Comment faire ? Le Paraguay nous permet de comprendre la première méthode, alors que le problème ethnique des Mapuches nous aide à cerner la seconde.

Le Paraguay en effervescence.

Ce fut vers le mois d’août 2016 qu’au Paraguay un groupe armé attaqua une patrouille de la Force de Suveillance Conjointe Argentine-Paraguay. Huit militaires furent tués et le groupe d’assaut prit leurs armes et gilets pareballes. Le coup de main fut revendiqué par un groupe nommé Armée du Peuple Paraguayen (APP) dont on suppose qu’il entretient des liens avec les FARC colombiennes. Mais ce n’est pas clair. L’APP se proclame marxiste-léniniste depuis sa fondation en mars 2008. Son aire d’activités subversives se situe près de la frontière avec le Brésil, dans les régions du nord-est du Paraguay là où régne la forêt vierge, une population clairsemée et où l’État est absent. Cette troupe terroriste s’auto-proclame “les fils du pauvre peuple du Paraguay” et copie les méthodes  des groupes “révolutionnaires” des années 70, pratiquant l’expropriation et les enlèvements avec rançon. Son trésor de guerre ainsi constitué  s’approcherait des trois millions de dollar. Ils occupent un vide créé volontairement par l’État paraguayen dont l’oligarchie est alliée aux multinationales de produits transgéniques qui exploitent les meilleures terres. Mais ces marxistes refusent tout tout le temps, ne veulent rien savoir des problèmes sociaux spécifiques aux agriculteurs de la zone ni acceptent une réforme agraire. Étrange….

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Les Mapuches : un instrument de destruction des États-Nations ?

Tout le sud du continent américain est peuplé de tribus qui se reconnaissent dans le qualificatif ethnique de Mapuche. Ils luttent pour la “récupération” de territoires tant au Chili qu’en Argentine et les conflits sont quasi quotidiens. Il y a un an à peu près, en novembre 2016, par exemple, des types aux faciés camouflés sous des cagoules avaient incendié un centre appelé “Plantas del Sur” dont l’activité principale est la vente et l’exportation de fraises, situé dans la province de Chubut. Ils incendièrent ensuite un hangar où furent détruits de nombreuses machines agricoles . Le groupe d’assaut signa son forfait de l’acronyme RAM (Résistence Ancestrale Mapuche). De tels actes se perpétuent dans d’autres zones : destruction de matériel des ponts et chaussées dans l’entreprise Magri, située sur les bords de la rivière Azul dans la ville de El Hoyo ; l’incendie d’une structure appartenant au syndicat local du pétrole (région Chubut) ainsi que celle d’installations, propriété de la multinationale Benetton. Etc.

La coordination MAPU (Mouvement Autonome du Peuple Mapuche) revendique par ces moyens-là son droit historique à la propriété du territoire dont ils ont été dépouillés dès l’arrivée des “conquérants” espagnols et affirme en même temps qu’elle défend les ressources naturelles. Les guerriers de l’acronyme RAM se présentent comme des révolutionnaires de logique ancestrale dont le projet consiste à reconstruire le monde Mapuche puis de le conduire à la libération nationale. Ils prétendent récupérer une terre qui leur appartint. Il n’y a aucune étude précise de ce que fut la présence indigène dans ses régions, ni prise en compte de l’importance réelle de ces groupes au XIXème siècle. Ils affirment un droit à restitution de territoires…Ce droit n’émerge pas d’une antique législation indigène, mais s’appuie sur les droits crées par la Constitution argentine et les traités internationaux signés en 1994.

carte-territoire-mapuche.jpgLes ennemis des Mapuches sont les politiques qui gèrent ces territoires et les congrégations multinationales qui exploitent pétrole, électricité, mines, tourisme. On citera Benetton, propriétaire de 900.000 ha dans les provinces de Rio Negro, Chubut et Santa Cruz ; Joe Lewis, ex-propriétaire de la chaîne Hard Rock ; Ted Turner, Georges Soros, Perez Companc, Amalita Lacroze de Fortabat, etc.

Les gouverneurs régionaux tiennent un discours d’intégration et sont accusés de freiner l’avance des Communautés indigènes vers leur conscience ancestrale. Mais lorsqu’on cherche qui est le chef (ou l’un des principaux responsables) de l’organisation RAM, on découvre qu’il s’agit de Francisco Facundo Jones Huala dont le père est d’origine britannique et la mère appartient à une famille de chefs mapuches. Sert-il les intérêts des mapuches ou plutôt ceux de quelques tyrans  qui veulent détruire les États-nations ?

Des évolutions cohérentes en direction de la destruction des États

On entend fréquemment évoquer la nécessité d’un développement local qui passe systématiquement par une phase de municipalisation des sols, base de transfert de pouvoir incognito, sans que l’État ne soit informé. Non seulement les Mapuches et autres organisations de “lutte”  cherchent à éliminer l’État mais les transnationales  procèdent de même, de sorte que se télescopent les revendications à partir de légitimités affirmées très diverses : la législation de l’État, celle des municipalités, les droits révélés de la charte des droits de l’homme…

Les conflits ne peuvent trouver de solutions dans ces circonstances d’autant que les États ont accepté de se retirer peu à peu tant en matière de sécurité que dans le domaine juridique. Les pillards de la global-invasion et les vautours d’une pseudo-libération marchent main dans la main contre l’État qui fut et reste cependant la structure de mise en forme et de défense de toute vie collective harmonieuse.

dimanche, 19 novembre 2017

Le Southern Command à l'assaut de l'Amérique latine

Le Southern Command à l'assaut de l'Amérique latine

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

southern-command-vinyl-transfer-decal-1.jpgLes Etats-Unis ont mis en place des bases militaires et déployé des troupes dans toute l'Amérique Latine. Elles dépendent du Southern Command. www.southcom.mil/ De son côté la 4e flotte patrouille dans toutes les eaux avoisinantes. Y préparent-—ils une guerre de grande ampleur? Veulent-ils occuper des territoires? Le gouvernement a toujours répondu que ces forces étaient là pour combattre des terroristes ou des narco-trafiquants.

Personne de sensée ne peut croire de telles raisons. Des forces aussi importantes ne sont pas nécessaires dans cet objectif. Il s'agit en fait d'associer militairement les Etats du continent à une présence de l'Armée américaine. Ces Etats, qui avaient il y a quelques années, tel le Brésil, sous le président Lula, voulu se dérober à cette forme d'occupation, sont aujourd'hui, ayant perdu toute indépendance, obligés de l'accepter. Non seulement ils doivent l'accepter, mais ils doivent remercier le Pentagone de tant de sollicitude.

Ainsi l'ambassade américaine à Brasilia vient de faire connaître (voir https://br.usembassy.gov/southcom-observe-humanitarian-lo... que le Southern Command a organisé les 6/13 novembre 2017 des séances d'entrainement à Tabatinga en Amazonie brésilienne. Celles-ci ont permis à l'US Army, associée à des personnels civils et militaires des Etats voisins, de conduire des « opérations de Pacification et d'Assistance humanitaire » dans cette région jusqu'ici considérée comme une chasse gardée par le Brésil, le Pérou et la Colombie. Un effectif de 50 soldats d'active de l'armée américaine, complétés par 31 membres de la Garde Nationale, ont participé à cette généreuse opération, baptisée “AmazonLog 17” ou “Operation America United,”

Les organisateurs de l'opération ont annoncé qu'elle préludait à la mise en place d'une base logistique américaine dans la région, base qui a été présentée comme internationale (Integrated Multinational Logistics Units). En clair il s'agira d'une base américaine pouvant accueillir des hélicoptères, des troupes terrestres et du matériel militaire.

De nombreux autres bénéficiaires

D'autres Etats ont depuis longtemps bénéficié d'une telle assistance. Citons entre autres le Guatemala, la Jamaïque, Panama, l'Argentine, le Pérou et le Chili. Plus récemment, en Antarctique, dans des régions dédiés en principe à des recherches scientifiques, des militaires américains pourront intervenir à partir d'une base en Terre de Feu.

Plus grave, il apparaît que les bases du Brésil, du Pérou et de la Colombie sont de plus en plus organisées pour conduire de véritables opérations militaires contre le Vénézuéla et le cas échéant la Colombie. Lorsque Donald Trump avait menacé Caracas d'une offensive de grande ampleur, si Ernesto Maduro s'entêtait à coopérer pour l'exploitation de ses considérables ressources pétrolières avec Moscou et Pékin il ne plaisantait pas. La frontière du Vénézuéla se trouve à quelques 500 km au nord de Tabatinga, précité.

Mais là encore, le prétexte humanitaire est évoqué. C'est ce que vient de déclarer l'amiral Kurt Kidd, chef du Southern Command. « L'Amérique doit se préparer à protéger les populations vénézuéliennes de l'instabilité et des famines qui se préparent ».

mercredi, 20 septembre 2017

Recul prévisible du dollar face au yuan (chinois)

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Recul prévisible du dollar face au yuan (chinois)

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Nicolas Maduro, président du Vénézuela, dont beaucoup prévoyait la chute du fait d'un soulèvement des classes supérieures vénézuéliennes armées par la CIA, voire d'une intervention militaire américaine, comme Trump l'avait laissé entendre, est toujours debout. Bien plus, il vient de passer à l'offensive contre le roi-dollar.
 
C'est en effet dans cette monnaie que sont cotées les ventes de pétrole et gaz vénézueliennes. Celles-ci avaient perdu beaucoup d'importance du fait de la baisse internationale du baril. Le brent était coté cet été aux environs de 50 dollars le baril soit moins de la moitié de ce qu'il valait dans ses heures glorieuses. Il paraît devoir remonter ces dernières semaines, mais le mouvement s'il se fait sera lent. Une grande partie des ressources du pays repose sur les exportations de pétrole. Ceci veut dire que des manipulations américaines intentionnelles du cours du dollar pouvaient fragiliser considérablement le gouvernement. Or elles étaient à craindre dans le cadre des sanctions décidées par Washington contre le régime.

Pour éviter ce risque, Maduro avait annoncé qu'il n'accepterait plus les paiements en dollars. L'euro avait été un moment envisagé, mais Caracas craignait que, vu la dépendance politique de Bruxelles à l'égard de Washington, les Européens appliquent eux-aussi des sanctions via l'euro. Aussi le 13 septembre dernier, le vice-président vénézuélien Tareck El Aissami avait annoncé que le pays exigerait des partenaires économiques du pays que les opérateurs utilisent un panier de devises excluant le dollar.

Le 15 septembre, le ministre du pétrole vénézuélien avait indiqué qu'en fait les cours des produits pétroliers seraient calculés en yuan. Il a par ailleurs annoncé que celui-ci s'établissait à 306,26 yuan le baril (306,26 petro-yuan), en hausse de 1,8 % par rapport à ceux de la semaine précédente.

Il faut rappeler que, lors de la dernière réunion du Brics, les membres avaient confirmé leur ambition de mettre en place une monnaie de change commune reposant principalement sur le yuan et le rouble. Ce projet avait paru encore un peu vague. On peut penser que, la Russie jouant un rôle important dans la survie du régime vénézuélien, les trois pays se mettront d'accord pour rechercher une unité de change incluant le petro-yuan. Vu que les réserves pétrolières vénézueliennes seraient les plus importantes du monde, le petro-dollar et par conséquent le dollar, verraient leur domination mondiale quelque peu ébranlée.

NB. Nous reviendrons prochainement sur la campagne mondiale de dédollarisation lancée par le Brics. Elle dépasse largement le cas du Vénézuela.

samedi, 14 janvier 2017

Hugo Chávez, itinéraire d’un révolutionnaire

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Hugo Chávez, itinéraire d’un révolutionnaire

Projection-débat avec Vincent Lapierre à Toulouse

L’équipe d’E&R Midi-Pyrénées accueillera Vincent Lapierre le dimanche 22 janvier 2017 à 15h pour la projection du film Hugo Chávez – Itinéraire d’un révolutionnaire.

Ce film produit par Kontre Kulture a été réalisé par le journaliste d’E&R et Stéphane Condillac, à leur retour des funérailles d’Hugo Chávez à Caracas.

La diffusion sera suivie d’une rencontre avec Vincent Lapierre et d’une séance de questions-réponses avec le public.

Réservations : documentaire.toulouse.lapierre@gmail.com 

Entrée : 5 euros.

L’adresse exacte de la projection sera communiquée la veille.

jeudi, 05 janvier 2017

Nacional Justicialismo

Peron and Eva Duarte Peron painted by Numa Ayrinhac close up Casa Rosado Buenos Aires.jpg

Nacional Justicialismo

Ex: http://tercerapn.blogspot.com 


El Movimiento Nacional Justicialista o peronismo es un movimiento de masas argentino creado alrededor de la figura de Juan Domingo Perón que protagonizó los últimos 60 años de la historia de Argentina. El nombre formal del partido es Partido Justicialista.
 
Origen
 
El peronismo surge posteriormente al golpe de estado de 1943 que dio origen a la llamadaRevolución del 43, encabezado por los generales Arturo Rawson y Pedro Pablo Ramírez, y apoyado entre otros por un grupo de jóvenes oficiales del Ejército Argentino nucleados en el Grupo de Oficiales Unidos(GOU), que se oponía a la participación argentina en la Segunda Guerra Mundialsosteniendo la tradicional posición "neutralista"de la Argentina.

El GOU fue un grupo de enlace bastante informal entre jóvenes oficiales superiores que consideraban necesario"restablecer la moral y disciplina dentro del ejército". Este grupo se declaraba en contra del comunismo.

Los fundadores que formaron el núcleo inicial (diecisiete oficiales) eran amigos que habían decidido encontrarse regularmente, el coronel Saavedra y el coronel Mittelbach, porque compartían las mismas inquietudes, concluyendo que era necesario organizar y unificar a los oficiales de todas las guarniciones.

Emilio Ramírez, Juan Domingo Perón, y Urbano de la Vega, fundadores del GOU, formaban parte del estado mayor revolucionario antiyrigoyenista.

El programa del GOU se convirtió finalmente en el programa de la revolución del 43. En realidad, el GOU recién se formaliza operativamente después de la revolución de junio, como una especie de prolongación del ministerio de Guerra del que Perón era secretario. Allí era donde se imprimían las circulares del GOU con los mimeógrafos oficiales. El general Farrell, ministro de Guerra, y su esposa Beatriz Verdún convocaban a los jefes y oficiales para que se encontraran con el mismo Perón.

Situación económica y política del país

La estructura económica del país había cambiado profundamente durante la década del 30, debido a la gran depresión que provocó una reducción importante del comercio internacional. Esto afectó a la economía argentina, basada en la agroexportación, que hubo de reconvertirse mediante el control del mercado de carnes y granos y una acelerada industrialización basada en la sustitución de importaciones de los productos manufacturados. Este proceso fue acompañado de un importante flujo migratorio interno desde las zonas rurales del interior hacia la periferia de las grandes ciudades (fundamentalmente Buenos Aires, Rosario y Córdoba). Estas nuevas masas populares, empleadas en las nuevas industrias y sin antecedentes de sindicalización, son las que constituirán la base del movimiento peronista.

Las primeras elecciones (24 de febrero de 1946)

Se puede fechar el nacimiento del movimiento peronista el 17 de octubre de 1945 cuando las movilizaciones populares organizadas por la Confederación General del Trabajo Argentina de Ángel Borlenghi lograron la liberación de Juan Domingo Perón, quien había sido encarcelado por sectores militares opuestos a su influencia creciente en el gobierno. Desde este momento, Perón se convirtió en el candidato oficial del régimen para las elecciones presidenciales de 1946. Perón se presentó como candidato del Partido Laborista, llevando como vicepresidente a Hortensio Quijano, un radical de la disidente Junta Renovadora. Las elecciones polarizaron al país: por un lado el peronismo, sustentado por el gobierno militar, los sindicalistas de la CGT y grupos yrigoyenistas del radicalismo, U. C. R. Junta Renovadora o FORJA (Donde se encontraban reconocidas personalidades como Arturo Jauretche, Raúl Scalabrini Ortiz, etc.), y de los conservadores de las provincias del interior, y por el otro la Unión Democrática cuya fórmula era Tamborini/Mosca y cuya proclama general, leída durante el acto de cierre de campaña, expresaba como objetivo: "Cerraremos definitivamente el paso a las hordas que agravian la cultura convertidos en agentes de una dictadura imposible…"

La Unión Democrática era impulsada por la Unión Cívica Radical e integrada por los partidos Socialista, Demócrata Progresista, el Partido Comunista y los conservadores de la Provincia de Buenos Aires. En estas elecciones, los Estados Unidos -que no le perdonaban a Perón su neutralidad en la Segunda Guerra Mundial y sus definiciones nacionalistas-, asumieron una participación directa y activa, a través de su embajador Spruille Braden. Este hecho provocó que el peronismo hiciera su campaña en base a la autodeterminación argentina frente a la prepotencia imperialista de Estados Unidos y le permitió acuñar un eslogan que se reveló decisivo: "Braden o Perón". Triunfó Perón, con el 56% de los votos.
 

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La primera presidencia de Perón

Tras asumir la presidencia, Perón comienza rápidamente a consolidar su poder. En lo interno, disuelve al Partido Laborista y lo integra en el nuevo Partido Peronista (llamado brevemente Partido Único de la Revolución), del que Perón es el primer afiliado (29 de enero de 1947), y que contará con tres ramas: la sindical (la CGT, única confederación sindical permitida), la política y, a partir de 1952, al permitirse el voto a la mujer, la rama femenina. Más tarde se considerará a la Juventud Peronista como cuarta rama del Movimiento. Por otra parte se procedió a la remoción vía juicio político de los miembros de la Corte Suprema de Justicia, a excepción del Dr. Tomás Casares y en 1949 se convocaron elecciones para la Asamblea Constituyente que dictó una nueva Constitución acorde con los principios del peronismo.

El gobierno peronista fue duro con la oposición política y sindical, algunos de cuyos dirigentes fueron arrestados a pesar de los fueros parlamentarios, como fue el caso de Ricardo Balbín o Alfredo Palacios. Durante las décadas posteriores, se acusó reiteradamente al gobierno peronista de discriminación político partidaria (discriminación posteriormente aplicada cuando los otros partidos prohibieron el partido peronista durante los 60), sobre todo en el ámbito educativo. Se afirmó que en las universidades nacionales se despedía a los profesores disidentes, y que se impedía ejercer a docentes si no estaban afiliados al partido peronista. Se impulsó a la CGU (Confederación General Universitaria) como representante de los estudiantes en oposición a la mayoritaria FUA (Federación Universitaria Argentina), conducida en ese entonces por el Partido Comunista. Con un criterio similar, se creó la UES (Unión de Estudiantes Secundarios).

A partir de 1950, la situación económica comienza a empeorar y un nuevo ministro de Asuntos Económicos, Alfredo Gómez Morales, aplicó medidas de corte ortodoxo. Aún así, Perón vuelve a triunfar en 1952.

El Estado del bienestar y la economía del primer peronismo

La llegada del peronismo al poder en democracia se produce en plena posguerra mundial, lo cual significaba la debilidad económica de una Europa en ruinas, y el liderazgo creciente de Estados Unidos en el Hemisferio Occidental. En este escenario, Argentina se encontraba por primera vez en su historia en la posición de acreedor de los países centrales, gracias a las exportaciones de carnes y granos a las potencias beligerantes. El principal deudor era el Reino Unido que ante la emergencia declaró su iliquidez, bloqueando la libre disponibilidad de esos montos. El gobierno peronista optó por utilizar esos créditos para adquirir empresas de servicios públicos de capital británico.

La bonanza económica de la Argentina continuaba, impulsada por el creciente mercado que se había formado por la baja de las importaciones provenientes de los países en guerra. Esto permitió al gobierno aplicar una vasta política de bienestar que incluía la efectivizacion de nuevos derechos sociales, como períodos de vacaciones y descanso, planes de vivienda, inversiones en salud y educación, etcétera. Estas conquistas sociales fueron ampliamente capitalizadas por las figuras de Perón y su esposa, Eva Perón, que manejaba una fundación de asistencia social financiada principalmente con fondos estatales y algunos aportes empresarios. Las nacionalizaciones y estatizaciones de los servicios públicos, como los ferrocarriles británicos, fueron conquistas de soberanía e independencia económica.

No obstante, el contexto mundial pronto dejó de ser favorable ya que los Estados Unidos mediante el Plan Marshall, comenzó a ubicar sus excedentes agrícolas en Europa limitando el acceso al mercado de los alimentos argentinos.

A partir de 1950, la situación económica comienza a empeorar y un nuevo ministro de Asuntos Económicos, Alfredo Gómez Morales, aplicó medidas de corte ortodoxo, como el ajuste del gasto público.
 

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Situación político-económica durante la segunda presidencia de Juan Domingo Perón

Durante la Segunda Guerra Mundial, Argentina llenó sus arcas de dinero mediante la exportación de materias primas (cereales y carnes, principalmente) a los países beligerantes europeos (sobre todo a Gran Bretaña). Fue una época de gran prosperidad para el país. Sin embargo, dicha situación cambió, ya que Estados Unidos colocó sus excedentes agrícolas en Europa, lo cual generó que se limitaran las exportaciones de Argentina. Además, en 1949, los mercados se retrajeron y esto trajo aparejado una gran reducción en las exportaciones argentinas (de productos primarios). Por otra parte, las reservas acumuladas se consumieron desmesuradamente, finalizando de este modo, con el período de gran prosperidad económica. La crisis tocaba la puerta del país.

No obstante a lo acontecido, el gobierno tenía la esperanza de que el desarrollo de la industria sacara al país de la situación en la cual se encontraba. Pero para ello, era necesario el uso de combustibles, acero, maquinarias y demás repuestos que el país, en ese momento, carecía. Por ende, tuvo que acudir a la cruel decisión de importarlos. Por este motivo, el desarrollo industrial no resultó fácil, y desencadenó las peores consecuencias: inflación y desocupación.

Para romper el esquema y para cambiar las circunstancias, es decir, para salir de la situación, en 1952, el gobierno decidió llevar a cabo un segundo plan Quinquenal, el cual tuvo vigencia entre 1953 y 1957. Este, planteaba básicamente como objetivo fundamental, asegurar el desarrollo de la economía social por medio de actividades que ayuden a gestar la independencia económica del país. Con este fin, el Estado se reservaba el manejo del comercio exterior, guiado por el propósito de defender la producción Nacional y obtener términos de intercambios justos y equitativos. Su empresa estaba también orientada a la consolidación y diversificación de los mercados de importación y exportación, en los cuales, obviamente, se veía involucrado el país.

Además se hicieron algunos ajustes, que consistieron en: restringir el consumo interno, por lo cual fueron eliminados subsidios a diversos bienes de uso popular; se estableció una veda parcial al consumo de carne; y se levantó el congelamiento de los alquileres. Por otra parte se proclamó "la vuelta al campo", donde el Instituto Argentino de Promoción del Intercambio (IAPI) invirtió su mecanismo y emprendió la tarea de estimular a los productores rurales con precios retributivos.

Según Luis Alberto Romero, "Esta política apuntaba a aumentar la disponibilidad de divisas para seguir impulsando el desarrollo del sector industrial."

Para desarrollar el sector industrial y salir de la crisis (la cual había generado disconformidad en los sindicatos y en el Ejército) se limitó el crédito industrial y el uso de las divisas, y se dio prioridad a las empresas grandes, sobre todo, a las industrias de bienes de capital. Uno de estos casos, fue la reactivación de la empresa siderúrgica SOMISA. Otra medida consistió en el congelamiento por dos años de los contratos colectivos de trabajo. Otro ‘gesto’ importante del Estado fue que, en 1955, incentivó que empresarios y sindicalistas se juntaran para discutir sobre temas inherentes a las relaciones laborales. También, el gobierno, se enfocó en atraer capitales extranjeros. Un proyecto de gran importancia fue el petrolero. Argentina realizó un acuerdo con una filial de la Standard Oilde California, que consistía en la explotación de 40.000 (cuarenta mil) hectáreas en la provincia de Santa Cruz.

Todas estas medidas generaron la reducción de la inflación, y el re-equilibrio de la balanza de pagos. Pese a eso, no se obtuvieron cambios significativos en lo que respecta al agro y a la industria.

El Golpe militar de 1955

Sucesivos enfrentamientos con la iglesia y con los sectores más conservadores del agro y la industria, enrarecen el clima político.

El 16 de septiembre de 1955, el ejército que se identificaba con el liberalismo, al mando de Eduardo Lonardi, produjo el tercer Golpe de Estado en la Argentina.

Esos sectores comenzaron a conspirar, entonces, para derrocar a Perón. Organizaron un golpe de Estado con la decisiva participación de oficiales del Ejército y principalmente de la Marina. Las razones del descontento anidaban en el creciente enfrentamiento de Perón con la Iglesia Católica.

En verdad, la crisis económica había precipitado también la puja distributiva: el sector más rico y propietario, del campo o la industria, no estaba dispuesto a tolerar una distribución del ingreso semejante: el 50 por ciento del PBI pasaba a los trabajadores.

Los gobiernos que se sucedieron entre 1955 y 1973 -tanto civiles como militares-, mantuvieron la proscripción del Peronismo, prohibiendo la participación política del partido y del movimiento.

desca3.jpgBombardeo a Plaza de Mayo

El primer intento golpista ocurrió el 16 de junio de 1955. Con el objetivo de matar a Perón, aviones de la Marina y de la Fuerza Aérea, con escaso apoyo del Ejército, bombardearon la Plaza de Mayo. Fue una masacre de ciudadanos de a pie. Se estimó en unos mil muertos, aunque las cifras oficiales nunca se conocieron. Perón se había refugiado en el Ministerio de Guerra y los conspiradores finalmente se rindieron.

Ese accionar tensó aún más la furia de los peronistas. Esa noche, varias iglesias fueron incendiadas. Perón hizo algunas concesiones entonces: defenestró a varios ministros para aplacar la furia opositora. Pero era tarde. El 16 de septiembre estalló un levantamiento en Córdoba encabezado por el general Eduardo Lonardi y secundado por el general Pedro Eugenio Aramburu. Las tropas leales a Perón no pudieron sofocarlo. La Marina, liderada por el almirante Isaac Rojas, encabezó el golpe contra Perón: sus naves bloquearon Buenos Aires y su estado mayor amenazó con volar los depósitos de combustible de La Plata y Dock Sud.

El Ministro de Guerra, General Lucero, pidió parlamentar y leyó una carta en la que Perón solicitaba la negociación de un acuerdo. La carta no hablaba de renuncia, sí de renunciamiento, pero la Junta de Generales Superiores del Ejército decidió considerarla como una renuncia y negociar con los golpistas, mientras miles de peronistas fieles, encolumnados detrás de la CGT pedían armas para defender a lo que consideraban su gobierno.

El 20 de septiembre Perón se refugió en la embajada del Paraguay y en la Cañonera que lo llevó a Asunción y a lo que sería el comienzo de su largo exilio de casi 17 años.

Ideología

El peronismo ha acogido numerosas tendencias ideológicas que han entrado permanentemente en conflicto con el correr de los años.

Desde su aparición en la escena política nacional, el peronismo fue definido por Perón como un Movimiento Nacional, que englobaba un sector social denominado "clase trabajadora". Este apelativo, que inicialmente fue un eufemismo utilizado por el General para distinguir su concepción "nacional y popular" de los criterios "marxistas proletarios", se convirtió en un breve lapso en una definición doctrinaria que afirmaba para el peronismo la oposición a la lucha de clases. En ese marco, el Movimiento Peronista comprendía (idealmente) a todos aquellos que podían coincidir con los conceptos de Justicia Social, Soberanía Política e Independencia Económica. Esta interpretación de Perón posibilitó el inesperado crecimiento de su estructura política y la llevó a niveles de representatividad popular que jamás se habían alcanzado en América Latina.

Sin embargo, para mantener esa situación era necesario concentrar permanentemente la posibilidad de generar doctrina, ya que la masividad del movimiento exigía contentar y contener a sectores con intereses contradictorios. La interpretación de la realidad no podía entonces quedar en manos de una estructura colegiada, que obligatoriamente hubiera generado conflictos y disidencias internas y externas reduciendo a mediano plazo el caudal de poder del Movimiento. Perón concentra sobre sí esa tarea con exclusividad, generando un Consejo Superior del cual era, en la práctica, el único integrante con voz y voto. Asimismo, si entre el Consejo Superior y las bases del Movimiento existieran intermediarios, la doctrina sería mediatizada por ellos y adecuada a sus intereses sectoriales, lo que terminaría encorsetando al propio Perón.

Se adopta entonces el modelo de comunicación directa entre el líder y las masas: un movimiento absolutamente horizontal, con un único emergente. Para confirmar este análisis, surge claramente el ejemplo de Evita, que en poco tiempo comienza a cumplir ese rol de intermediaria entre el conductor y el pueblo. El discurso y el accionar de Evita mediatizan la doctrina hasta tal punto que el movimiento se sectoriza rápidamente. Comienza a generarse la división de intereses que Perón procuraba evitar. La absoluta inclinación de Evita hacia los llamados "descamisados", genera resquemores, miedo e indignación entre los militares, la iglesia y la clase media, que inicialmente aceptaban a Perón, en tanto su proyecto fuera difusamente humanitario y "justicialista".

La dicotomía peronista entre Movimiento y Partido

El movimiento, en tanto masivo, garantiza el poder. Pero ese poder se formaliza en el gobierno y, por consiguiente, en una estructura capaz de ganar elecciones. Esa estructura no puede ser un partido tradicional -en la medida que sus integrantes (generalmente de clase media) empezarían a definir políticas-, ni un partido revolucionario, porque obligaría a adoptar una ideología obrera (y el abandono de la "Tercera Posición"). Surge así la concepción peronista del partido como "herramienta electoral".

En el campo de las relaciones internacionales, Perón abogó siempre por esa tercera posición equidistante entre elcomunismo soviético y el capitalismo estadounidense, lo que lo llevó a apoyar al Movimiento de Países No Alineados y buscar puntos de contacto con Gamal Abdel Nasser y Jawaharlal Nehru. Hizo siempre profesión de fe latinoamericanista ("El año 2000 nos encontrará unidos o dominados") y cultivó buenas relaciones con gobernantes de la región: Alfredo Stroessner de Paraguay, Marcos Pérez Jiménez (Venezuela), Omar Torrijos (Panamá) (todos le darían asilo luego del golpe de estado de 1955 antes de recalar en la España de Francisco Franco), así como con el Partido Nacional de Uruguay y el gobierno de Carlos Ibáñez del Campo en Chile.

descamisados.jpgLas Veinte Verdades Peronistas

"Estas son las Veinte Verdades del Justicialismo Peronista. He querido reunirlas así para que cada uno de ustedes las grabe en sus mentes y sus corazones; para que las propalen como un mensaje de amor y justicia por todas partes; para que vivan felices según ellas y también para que mueran felices en su defensa si fuera necesario..." (Juan Perón, 17 de octubre de 1950)

  1. La verdadera democracia es aquella donde el gobierno hace lo que el pueblo quiere y defiende un solo interés: el del pueblo.
  2. El Peronismo es esencialmente popular. Todo círculo político es antipopular, y por lo tanto, no es peronista.
  3. El peronista trabaja para el Movimiento. El que en su nombre sirve a un círculo, o a un caudillo, lo es sólo de nombre.
  4. No existe para el Peronismo más que una sola clase de hombres: los que trabajan.
  5. En la Nueva Argentina el trabajo es un derecho que crea la dignidad del hombre y es un deber, porque es justo que cada uno produzca por lo menos lo que consume.
  6. Para un Peronista de bien, no puede haber nada mejor que otro Peronista.
  7. Ningún Peronista debe sentirse más de lo que es, ni menos de lo que debe ser. Cuando un Peronista comienza a sentirse más de lo que es, empieza a convertirse en oligarca.
  8. En la acción política la escala de valores de todo peronista es la siguiente: primero la Patria, después el Movimiento, y luego los Hombres.
  9. La política no es para nosotros un fin, sino sólo el medio para el bien de la Patria, que es la felicidad de sus hijos y la grandeza nacional.
  10. Los dos brazos del Peronismo son la Justicia Social y la Ayuda Social. Con ellos damos al Pueblo un abrazo de justicia y de amor.
  11. El Peronismo anhela la unidad nacional y no la lucha. Desea héroes pero no mártires.
  12. En la Nueva Argentina los únicos privilegiados son los niños.
  13. Un gobierno sin doctrina es un cuerpo sin alma. Por eso el Peronismo tiene su propia doctrina política, económica y social: el Justicialismo.
  14. El Justicialismo es una nueva filosofía de vida simple, práctica, popular, profundamente cristiana y profundamente humanista.
  15. Como doctrina política, el Justicialismo realiza el equilibrio del derecho del individuo con la comunidad.
  16. Como doctrina económica, el Justicialismo realiza la economía social, poniendo el capital al servicio de la economía y ésta al servicio del bienestar social.
  17. Como doctrina social, el Justicialismo realiza la Justicia Social, que da a cada persona su derecho en función social.
  18. Queremos una Argentina socialmente justa, económicamente libre, y políticamente soberana.
  19. Constituimos un gobierno centralizado, un Estado organizado y un pueblo libre.
  20. En esta tierra lo mejor que tenemos es el Pueblo.

Influencia del peronismo en la cultura argentina

Desde sus orígenes el peronismo estuvo fuertemente relacionado con la cultura popular en Argentina, partiendo de la propia Eva Perón, actriz con cierto éxito. Tuvo la adhesión de intelectuales (Leopoldo Marechal, Rodolfo Puiggrós, Juan José Hernández Arregui, Raúl Scalabrini Ortiz, Arturo Jauretche, John William Cooke); de músicos, compositores y deportistas (Hugo del Carril, Enrique Santos Discépolo, Homero Manzi, José María Gatica), y juristas, médicos y profesionales (Arturo Sampay, Ramón Carrillo).
 
La televisión en Argentina se inició el 17 de octubre de 1951 con la transmisión del acto del Día de la Lealtad Peronista en la Plaza de Mayo. Durante los dos primeros mandatos presidenciales de Perón, el cine argentino tuvo un importante desarrollo y difusión a nivel hispanoamericano, generando obras maestras como Las aguas bajan turbias de Hugo del Carril.

mercredi, 04 janvier 2017

1944 : le corps expéditionnaire brésilien en Italie

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Erich Körner-Lakatos :

1944 : le corps expéditionnaire brésilien en Italie

Plusieurs congrès panaméricains ont eu lieu dans les années 1939 et 1940. Les négociateurs se sont mis d’accord pour respecter le principe de la « solidarité hémisphérique », laquelle consistait en une nouvelle doctrine de Monroe, assortie de l’interdiction de toute menée belliqueuse dans une zone de 300 miles autour du Nouveau Monde. Toute attaque perpétrée par un Etat non américain contre un pays de l’hémisphère occidental serait considérée comme une attaque contre l’ensemble des Etats signataires.

feb.jpgDans la nuit du 22 août 1942, les torpilles d’un sous-marin allemand envoient au fond de la mer cinq vapeurs brésiliens patrouillant le long des côtes. Il y a 610 morts. Quelques heures après ce terrible incident, le Brésil déclare la guerre à l’Allemagne et à l’Italie. Le parallèle avec la première guerre mondiale saute aux yeux. A cette époque-là, en 1917, le torpillage de navires civils, dont le navire amiral de la flotte commerciale brésilienne, le Paranà, par des sous-marins de Guillaume II, fut aussi considéré comme un casus belli par le Brésil.

En déclarant la guerre aux puissances de l’Axe Rome-Berlin, le plus grand Etat d’Amérique latine met un terme à sa politique de neutralité. Dans le fond, le Président brésilien Getùlio Vargas préfèrerait garder son pays hors du conflit. Depuis des mois, cet excellent tacticien évite de faire le jeu des Etats-Unis et fait monter les enchères pour monnayer sa participation à la guerre.

Au Brésil, à l’époque, il y a beaucoup de sympathisants de l’Axe : le chef de l’état-major général, Goes Monteiro et une bonne part du corps des officiers refusent toute participation à la guerre mondiale. Le ministre de la guerre Enrico Gaspar Dutra rejette la proposition américaine de construire des bases sur le territoire brésilien. Dutra parle un langage sans ambigüités : « Si Washington débarque des troupes sans en avoir reçu l’autorisation préalable, les militaires brésiliens ouvriront le feu ».

Vargas, habile tacticien, donne à réfléchir à ses généraux : si le Brésil participe au conflit, des capitaux américains couleront à flot dans le pays, permettant notamment de construire le gigantesque complexe sidérurgique de Volta Redonda dans l’Etat de Rio de Janeiro, ce qui constituera un atout majeur pour le développement futur du Brésil. Grâce à la construction de ce complexe, il sera possible d’exploiter les immenses réserves de minerais de l’intérieur du pays. L’économie brésilienne recevra là un formidable coup de fouet et les 93.000 hommes des forces armées feront l’expérience du combat sur le théâtre des opérations en Europe.

Cette expérience acquise sera de toute première importance face au rival du Brésil, l’Argentine, où un gouvernement militaire intransigeant et favorable à l’Axe maintient le pays dans la neutralité. En effet, il a fallu attendre les toutes dernières semaines de la guerre en Europe pour convaincre enfin Buenos Aires d’envoyer une déclaration de guerre toute formelle à l’Allemagne. Ce sera fait le 27 mars 1945. L’Argentine sera ainsi le dernier pays à avoir déclaré la guerre au Reich. D’autres pays latino-américains avaient déclaré la guerre à Berlin en février 1945, notamment le Venezuela, le 16 février. En revanche, les pays plus inféodés aux Etats-Unis en Amérique centrale et dans les Caraïbes avaient déjà formellement déclaré la guerre aux puissances de l’Axe les 11 et 12 décembre 1941 (Cuba, la République Dominicaine, le Guatemala, le Nicaragua, Haïti, le Costa Rica, le Honduras et El Salvador). Ce qui fut le plus mobilisateur dans ces déclarations de guerre fut bien sûr la possibilité de confisquer les avoirs allemands et italiens.

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En entrant en guerre aux côtés des Etats-Unis, Vargas, de figurant instable, se mue automatiquement en un allié important. Même Churchill change d’opinion à son sujet : il le méprisait et le traitait de « caudillo aux petits pieds » ; en un tournemain, il devient le « combattant d’avant-garde de la solidarité panaméricaine ».

En très peu de temps, le Brésil se transforme en l’une des principales bases de ravitaillement et d’approvisionnement des alliés occidentaux. Natal, la ville située sur la pointe extrême-orientale du pays, devient l’aéroport militaire le plus vaste du monde. Le gouvernement de Rio livre des matières premières stratégiques (du fer, du manganèse, du nickel, du zinc) et des quantités impressionnantes de viande et de céréales aux belligérants occidentaux.

Ce ne sera pas tout. Vargas met également des troupes à disposition. Equipé et entraîné par les Anglo-Américains, un contingent s’embarque pour l’Italie entre juin et septembre 1944 et engage le combat aux côtés de la 5ème Armée américaine du Général Clark. La « Força Expeditionària Brasileira » (FEB) sera placée sous les ordres du Général Mascarenhas de Morais et comptera dans ses rangs 25.300 hommes d’infanterie et un escadron de chasseurs de la force aérienne.

La FEB s’est bien battue contre les troupes solidement éprouvées de la Wehrmacht, toutefois après avoir subi des pertes sensibles au début des engagements. A l’automne 1944, l’avance des troupes alliées est bloquée au nord de Florence. Les Allemands se replient et s’arcboutent sur la « Ligne Gothique » entre La Spezia et Rimini et tiennent le front jusqu’à la Pâque 1945.

Les soldats brésiliens passeront l’hiver sur leurs positions dans les Apennins. Le climat est rude pour ces soldats venus des tropiques et la FEB enregistre de nombreuses pertes dues aux gelures. Le 9 avril 1945, les Américains lancent leur contre-offensive du printemps. Les troupes brésiliennes y participent et avancent, lors de la phase finale de la campagne d’Italie, en direction d’Alessandria et de Turin. A la fin du mois d’avril 1945, la 148ème Division d’infanterie de la Wehrmacht se rend aux Brésiliens.

Les combats de la FEB se sont étendus sur huit mois et ont coûté la vie à 454 soldats. 2722 autres ont été blessés. Les morts de ce corps expéditionnaire reposent dans un cimetière militaire à Pistoia, une petite ville de Toscane. Au Brésil, un monument à Rio rappelle leur sacrifice, de même qu’un musée à Curitiba (dans l’Etat de Paranà).

Erich Körner-Lakatos.

(Article paru dans « zur Zeit », Vienne, http://www.zurzeit.at , n°36/2016).

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L’Estado Novo de Vargas

Getùlio Dornelles Vargas est arrivé au pouvoir au Brésil en 1930. Fin novembre 1935, les communistes se soulèvent à Rio. Leur rébellion est rapidement anéantie. Le Président n’est pas plus tendre avec l’extrême-droite : les activistes de l’Açao Integralista Brasileira (Action Intégraliste Brésilienne : AIB), vêtus de chemises vertes, essaient en mai 1938 de renverser le président, en prenant son palais d’assaut. Vargas n’admet pas cette rupture de la paix civile, considère que cette rébellion est un affront à sa personne et mate cruellement l’insurrection dirigée par Plinio Salgado, théoricien et animateur du « fascisme intégraliste ».

Le 10 novembre 1937, Vargas proclame, par décret, l’instauration de l’ Estado Novo (l’Etat nouveau), aux traits autoritaires et corporatistes : l’article 180 de la nouvelle constitution admet très nettement le « principe du chef ». Le modèle de Vargas est celui de la mère patrie portugaise, dirigée par Antonio de Oliveira Salazar. Il y a néanmoins une différence : Salazar tient son autorité de Dieu, sans fausse modestie. Vargas, lui, dit se contenter de tenir la sienne du peuple.  

Vargas se pose comme un nationaliste brésilien. C’est pourquoi, dès avril 1938, il interdit les activités de la NSDAP allemande à l’étranger qui connaissait un indéniable succès au sein de la minorité allemande. L’Etat nouveau entend « brasilianiser » les immigrants. Tout enseignement en une langue autre que le portugais est interdit pour les enfants de moins de 14 ans. Les autorités reçoivent l’ordre d’éviter toute concentration d’immigrants de même nationalité. Ces mesures concernent également les minorités allemandes dans le sud du pays (EKL).

lundi, 12 septembre 2016

La politique des Etats-Unis par rapport à leurs voisins des Amériques du 19e au début du 20e siècle

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Histoire : La politique des Etats-Unis par rapport à leurs voisins des Amériques du 19e au début du 20e siècle

par Eric Toussaint

Ex: http://www.cadtm.org

A partir de 1823, le gouvernement des États-Unis adopte la doctrine Monroe. Tirée du nom d’un président républicain des États-Unis, James Monroe, elle condamne toute intervention européenne dans les affaires « des Amériques ». En réalité, la doctrine Monroe va servir à couvrir une politique de conquête de plus en plus agressive de la part des États-Unis au détriment des nouveaux États latino-américains indépendants, en commençant par l’annexion d’une grande partie du Mexique dans les années 1840 (Texas, Nouveau Mexique, Arizona, Californie, Colorado, Nevada, Utah). Rappelons que les troupes nord-américaines occupèrent la capitale Mexico en septembre 1847. Il faut aussi souligner que le gouvernement des États-Unis a tenté d’exterminer tous les peuples natifs, les « peaux rouges », qui refusaient de se soumettre. Ceux qui se soumettaient ont été également victimes d’atrocités et ont fini dans des réserves.

 

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Territoires perdus par le Mexique au profit des États-Unis en 1848

En 1898, les États-Unis déclarent la guerre à l’Espagne et prennent le contrôle de Cuba et de Puerto Rico.

En 1902, en contradiction avec la doctrine Monroe, Washington ne prit pas la défense du Venezuela alors qu’il subissait une agression armée de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne, de l’Italie et de la Hollande qui avait pour but d’obliger ce pays à rembourser la dette. Ensuite, les États-Unis intervinrent diplomatiquement afin que Caracas reprenne le paiement de la dette. Cette attitude de Washington a donné lieu à une grande controverse avec différents gouvernements latino-américains et en particulier avec le ministre des Affaires étrangères argentin, Luis M. Drago, qui a déclaré : « Le principe que je voudrais voir reconnu est celui selon lequel la dette publique ne peut donner lieu à une intervention armée, et encore moins à l’occupation physique du sol des nations américaines par une puissance européenne. ». C’est ce qui sera connu par la suite comme la doctrine Drago. Les débats entre gouvernements donnèrent lieu à une conférence internationale à La Haye qui aboutit notamment à l’adoption de la convention Drago-Porter (du nom de H. Porter, militaire et diplomate des États-Unis) en 1907. Elle prévoyait que l’arbitrage devait être le premier moyen pour résoudre des conflits : tout État partie à la convention devait dès lors accepter de se soumettre à une procédure d’arbitrage et d’y participer de bonne foi, sinon l’État qui réclamait le remboursement de sa créance retrouvait le droit d’utiliser la force armée pour arriver à ses fins.

En 1903, le président Theodore Roosevelt organise la création artificielle du Panama qui est séparé de la Colombie contre la volonté de celle-ci. Il s’agissait de pouvoir ensuite construire et faire fonctionner le canal de Panama sous le contrôle de Washington.

En 1904, le même président annonce que les États-Unis se considèrent comme le gendarme des Amériques. Il énonce ce qu’on appelle le corollaire Roosevelt à la doctrine Monroe : « L’injustice chronique ou l’impuissance qui résulte d’un relâchement général des règles de la société civilisée peut exiger, en fin de compte, en Amérique ou ailleurs, l’intervention d’une nation civilisée et, dans l’hémisphère occidental, l’adhésion des États-Unis à la doctrine de Monroe peut forcer les États-Unis, à contrecœur cependant, dans des cas flagrants d’injustice et d’impuissance, à exercer un pouvoir de police international » |1|.

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Theodore Roosevelt (au centre, à gauche) et les « Rough Riders » à Cuba, 1898

En 1915, les États-Unis envahissent Haïti sous prétexte de récupérer des dettes et occupent le pays jusqu’en 1934. L’écrivain uruguayen Eduardo Galeano écrit : « Les États-Unis occupèrent Haïti pendant vingt ans, et dans ce pays noir qui avait été le théâtre de la première révolte victorieuse des esclaves, ils introduisirent la ségrégation raciale et le régime des travaux forcés, tuèrent mille cinq cents ouvriers au cours de l’une de leurs opérations de répression (selon une enquête du Sénat américain, en 1922) et lorsque le gouvernement local refusa de convertir la Banque nationale en succursale de la National City Bank de New York, suspendirent le paiement des indemnités habituellement versées au Président et à ses ministres pour les contraindre à réfléchir. » |2|.

D’autres interventions militaires des États-Unis ont eu lieu à la même époque : envoi, en 1909, de troupes d’occupation au Nicaragua ; occupation du port de Veracruz au Mexique en 1914 pendant la révolution ; occupation de la République dominicaine en 1916 ; expédition dans le nord du Mexique contre la révolution et en particulier les troupes de Pancho Villa. Cette liste n’est pas exhaustive.

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Interventions militaires des États-Unis en Amérique Latine, 1898 - 1939

Ce bref résumé de l’intervention et de la politique des États-Unis aux Amériques au 19e et au début du 20e siècle permet de comprendre les motivations réelles de Washington dans la répudiation des dettes à Cuba en 1898 (voir La répudiation par les États-Unis de la dette réclamée à Cuba par l’Espagne en 1898 : Quid de la Grèce, de Chypre, du Portugal, etc. ?) et au Costa Rica dans les années 1920 (voir En quoi la répudiation des dettes par le Costa Rica devrait inspirer d’autres pays).

usam-5.jpgLe général Smedley Butler, auteur du livre "War is a Racket"

En 1935, le Major Général Smedley D. Butler, qui participa à bien des expéditions états-uniennes aux Amériques, résumait à sa manière, alors qu’il était à la retraite, la politique de Washington : « J’ai passé trente- trois ans et quatre mois comme militaire dans la force la plus efficace de ce pays : l’infanterie de marine. J’ai franchi tous les échelons de la hiérarchie, du grade de sous-lieutenant à celui de général de division. Et, durant toute cette période, j’ai passé la plupart du temps comme sicaire de première classe pour le haut négoce, pour Wall Street et les banquiers. En un mot, j’ai été un tueur à gages au service du capitalisme... Par exemple, en 1914, j’ai aidé à ce que le Mexique, et plus spécialement Tampico, soit une proie facile pour les intérêts pétroliers américains. J’ai aidé à ce que Haïti et Cuba deviennent des lieux convenables pour le recouvrement des rentes de la National City Bank... En 1909-1912, j’ai aidé à épurer le Nicaragua pour la banque internationale Brown Brothers. En 1916, j’ai apporté la lumière à la République Dominicaine au nom des intérêts sucriers nord-américains. En 1903, j’ai aidé à pacifier le Honduras, au bénéfice des compagnies fruitières nord-américaines. » |3|

Notes

|1| https://fr.wikipedia.org/wiki/Corol...

|2| Eduardo Galeano. 1971. Les Veines ouvertes de l’Amérique latine, Plon, Paris, 2015, p. 151.

|3| Publié dans Common Sense, novembre 1935. Voir Leo Huberman, Man’s Wordly Goods. The Story of the Wealth of Nations, New York, 1936. Cette traduction de la citation provient de Eduardo Galeano, op. cit., p. 150. À noter qu’une base militaire américaine située à Okinawa porte le nom du chef militaire Smedley D. Butler. Son témoignage fait immanquablement penser à celui de John Perkins, Les confessions d’un assassin financier. Révélations sur la manipulation des économies du monde par les États-Unis, AlTerre, 2005.

Eric Toussaint

Docteur en sciences politiques des universités de Liège et de Paris VIII, est porte-parole du CADTM international et est membre du Conseil scientifique d’ATTAC France. Il est auteur des livres Bancocratie, ADEN, Bruxelles, 2014, Procès d’un homme exemplaire, Editions Al Dante, Marseille, 2013 ; Un coup d’œil dans le rétroviseur. L’idéologie néolibérale des origines jusqu’à aujourd’hui, Le Cerisier, Mons, 2010. Il est coauteur avec Damien Millet du livre AAA, Audit, Annulation, Autre politique, Le Seuil, Paris, 2012 ; La dette ou la vie, Aden/CADTM, Bruxelles, 2011. Ce dernier livre a reçu le Prix du livre politique octroyé par la Foire du livre politique de Liège Dernier livre : Bancocratie ADEN, Brussels, 2014. Il est coordonnateur de la Commission pour la Vérité sur la dette publique de la Grèce créée le 4 avril 2015.

jeudi, 23 juin 2016

Emperor Maximilian & the Dream of a European Mexico

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Emperor Maximilian & the Dream of a European Mexico

 

One hundred and forty-nine years ago, on June 19, 1867, Maximilian von Hapsburg—Emperor of Mexico, brother to Austrian Emperor Franz Josef, and descendant of Holy Roman Emperors—was shot by a firing squad of rebels in Querétaro, Mexico. Maximilian stood six-foot-two, had blond hair and blue eyes, and was 34 years of age. He had been Emperor of Mexico for barely two-and-a-half years.

Maximiliano.jpgSo ended the short life of Maximilian, and the much briefer life of Imperial Hapsburg Mexico. Often viewed as a sort of black comedy out of Evelyn Waugh—aristocratic simpleton moves to the tropics and gets lynched by noble savages—the Maximilian story is a grave one that reverberates to the present day. Put simply, Maximilian’s rule was  a  valiant attempt to turn a perpetually bankrupt, disorderly Mexico into something else—an orderly, prosperous, Europeanized country. A transformed Mexico, newly planted with arrivals from Austria, Hungary, Germany, France and, perhaps most importantly, the Confederate States of America.

In 1865-66, Germans founded colonies in Yucatan. Confederates went to Monterey and Cordoba and the new town of Carlota, 70 miles west of Veracruz, where they farmed, built sawmills and freight companies, and helped construct the first-ever long-distance railway line between the Gulf Coast and Mexico City.[1][2][3] During Maximilian’s brief reign, Mexico’s international debts were settled, while trade and commerce revived.[4]

Not for long of course. Imperial Mexico got strangled at birth by its northern neighbor. The U.S.A. wanted a weak, unstable country at its southern border, so it armed and funded the guerrillas who overthrew and executed the Emperor.

Now, this is not the conventional, vague explanation one usually hears for Maximilian’s reign and collapse. The usual story blames it all on the French. We’re told Maximilian was no more than a puppet emperor installed by Napoleon III, and propped up by the French army and Foreign Legion (who were there originally for reasons to do with Mexico defaulting on debts, or something). Thus when those French forces withdrew, the Imperial regime collapsed.

There are a couple of serious problems with this potted history. For one thing, contemporary reports tell us Maximilian’s rule was fairly popular for most of his reign. The largely European upper classes—grandees, business people, clergy—liked him from the start (and cooled on him only when he proved to be a little too progressive and liberal for their taste).The indios and common people particularly welcomed him, seeing in this monarch an end to the constant upheavals that had colored the national scene ever since Mexico’s dubious independence in 1821.[5]

There had been at least 40 different governments in four decades; the exact number is indeterminable. Maximilian’s opponents — Benito Juarez, Porfirio Diaz, and their followers — were a ragtag collection of so-called “Liberal” bureaucrats and warlords, essentially the same sort of self-seeking politicos who had been exploiting the country since the 1820s. By the time Maximilian arrived in Mexico at the end of 1864, Juarez and Diaz, et al. had been chased to the banks of the Rio Grande, where they waited for succor from the United States.

It was not long in coming. The Washington regime had determined to sabotage the Imperial government however it could. This was far and away the determining factor in Maximilian’s downfall. As the American Civil War wound down in 1865, the Federals turned their sights on the Southwest, and gave the rebel warlords all the gold [6] and guns they needed to keep up their guerrilla campaign. According to reports, 30,000 rifles were deposited on the riverbank near El Paso by Gen. Philip Sheridan.[7] With the South now defeated, the U.S. Army had plenty of surplus. Sheridan also brought an “army of observation” of 50,000 men to the border, to support the rebels and threaten the Imperial and French troops.[8]  Whenever possible, the Federals prevented Southerners from embarking to the new colonies by ship.[9] Washington refused diplomatic recognition to Maximilian’s government, and went so far as to brazenly warn Austria and other European countries not to aid Maximilian. (The United States, warned Secretary of State Seward, “cannot consent” to European intervention and establishment of “military despotism” in the Western Hemisphere.[10])

Bizarrely, Washington continued to recognize insurgent leader Benito Juarez as Mexican president long after his term ended in 1864.[11]

LBM-525007df728e7a1594228f.jpgThe U.S.’s persistent and calculated support for the rebels shows that Maximilian’s fall was neither inevitable nor foreordained. Which makes it very compelling to imagine what might have become of Mexico had Maximilian’s cause prevailed.  Would Imperial Hapsburg Mexico have become a sort of Austria-Hungary of the tropics, full of ski resorts, opera festivals and retirement chalet-condos in the Sierra Madre? Perhaps the current Hapsburg heir would be Emperor of Mexico.

Or — to consider the Confederate heritage — might Mexico have become the fulcrum of an expansionist military/commercial empire, eventually encompassing all of Central America, much of the Caribbean, and perhaps even South America — a Knights of the Golden Circle dream, fulfilling its manifest destiny?

Either way, in order to survive it would need to crack its mestizo problem, which after all was the main cause of Mexico’s instability. Maximilian himself never seems to have explored racial matters or noted the connection between Mexico’s heterogeneous, mostly nonwhite population, and its tumbledown governmental administration; but no doubt his ex-Confederate advisors were no doubt ready to enlighten him. In any case, the clear policy of Imperial Mexico was to fill the country up with white people.

Extrapolating to the present day, one might speculate that the big racial discussion a century-and-a-half later would concern illegal immigration . . . particularly nonwhite aliens and immigrant from the north of the border. (“Decades ago we allowed some blacks to come down to work in the Konditoreien and Krankenhausen . . . We felt so sorry for them, the way they were treated in the U.S. of A. Those little negro girls in Little Rock! We didn’t know what they were really like. But now! Right outside Charlottenburg, the toniest suburb of Mexico-Stadt, there’s this ghastly slum that looks like the South Side of Chicago . . .”)

But to return to less whimsical musings . . .

Why Maximilian? Why was he there? For most people this is a complete conundrum. As noted above, the origins of Imperial Hapsburg Mexico are generally skimmed over in (American) history, dismissed as an incursion by “the French” for some vague purposes of empire-building or debt-collection. The whole adventure is known mainly through celebration of Cinco de Mayo, which commemorates a minor battle from 1862, years before Maximilian was anywhere on the scene.

In grade-school and high-school history, the Maximilian episode is often (or used to be) presented as an object lesson in the “Monroe Doctrine,” the 1823 promulgation that the United States must regard as “unfriendly” any “interference” by European powers in the political affairs of independent states in the New World. But even if you take the Monroe Doctrine seriously (and it’s pretty hard to, considering that it’s nothing more than a unilateral declaration of a nation’s supposed “sphere of influence”), the Doctrine does not strictly apply to the Maximilian case. Maximilian did not rule Mexico as an Austrian prince or satrap of France. He was ostensibly offered the Imperial crown by the “people of Mexico,” and however dubious that vox populi might be, Maximilian accepted the offer in good faith, and took it as a duty. As Emperor of Mexico he did not owe fealty to any other state or prince.

LEFM-10e75e132d5af4b88866.jpgThe many evasive characterizations of the Maximilian story—European interference, imperial aggrandizement, debt-collection, et al.—all avoid the fundamental reason why Maximilian was brought in. And that was the horrifying disorder and lawlessness that had characterized Mexico in the generation or so since independence. One can argue that disorder is just innate to Mexico. Regardless, the chaos had become particularly noticeable by the early 1860s, when after years of governmental corruption, the Benito Juarez administration announced it would default on the loans made by overseas investors. (The crisis that precipitated the 1862 military intervention by France, along with Britain and Spain.) A good example of this corruption, or incompetence, is shown by the Veracruz-to-Mexico City railway mentioned above. This had originally been planned, and concession granted, in 1837. But construction of the 300-mile route never really commenced till 1865, under Maximilian. At this time Mexico did not have a single long-distance railway.

The post-independence years had brought a complete breakdown of communication and law-enforcement through most of Mexico. Traveling any distance overland was a dangerous expedition, one that should only be taken only with armed guard. A fact of life celebrated in a popular painting genre of the period: the robbery of a stagecoach, or diligencia. Usually titled something like “Assault on the Diligencia,” these paintings display masked bandits having their way with stagecoach booty and despairing passengers.

The diligencia genre can be considered an ancestor of the film western, particular such examples as John Ford’s 1939 Stagecoach. (The Mexican title of which is, oddly enough, La Diligencia.) Thus the disorder of the Mexican outback was in fact the original Wild West. Its lawlessness is of great significance to Americans, because the background  of the western, in fiction and film — unpatrolled wilderness, distant towns, bandits around every mountain pass — is basically a legacy of the former Mexican rule. Or non-rule, rather. In this context Maximilian was the befuddled new sheriff, or dude from the East. He comes to town to bring civilization and order, and gets his hat shot off.

Notes

1. Neal and Kremm, The Lion of the South: General Thomas C. Hindman, Mercer University Press, 1997.

2. David M. Pletcher, “The Building of the Mexican Railway,” Hispanic American Historical Review, Duke University Press, Feb. 1950.

3. Carl Coke Rister,”Carlota, A Confederate Colony in Mexico,” The Journal of Southern History, Feb. 1945.

4. J. Kemper, Maximilian in Mexico, tr. by Upton, 1911.

5. J. Kemper, op. cit.

6. Besides supplying a munitions depot on the Rio Grande, the U.S. financed the insurgents by buying heavily discounted war bonds. Brian Loveman, No Higher Law: American Foreign Policy and the Western Hemisphere Since 1776. UNC Press, 2010.

7. NY Times, 2013. http://opinionator.blogs.nytimes.com/2013/10/04/maximilia... [3]

8. Loveman, op. cit.

9. (General Sheridan, again.) Rister, op. cit.

10. Loveman, op.cit.

11. J. Kemper, op. cit.

Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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[3] http://opinionator.blogs.nytimes.com/2013/10/04/maximilian-in-mexico/: http://opinionator.blogs.nytimes.com/2013/10/04/maximilian-in-mexico/

mercredi, 22 juin 2016

Il y a trente ans mourait Jorge Luis Borges

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Il y a trente ans mourait Jorge Luis Borges

Auran Derien, universitaire

Ex: http://metamag.fr

Il n’a jamais reçu le prix Nobel de littérature. Pourquoi ?

Ce 14 juin 2016, on s’est souvenu que Jorge Luis Borges est mort à Genève il y a trente ans (1986). La question qui a toujours perturbé ses plus fervents lecteurs fut de comprendre les raisons de son éviction du Prix Nobel alors qu’il a rédigé une œuvre substantielle. Il se pourrait que la raison ait été entrevue clairement par un auteur mexicain, Nikito Nipongo, dans un livre publié en 1985 aux éditions Oceano : “Perlas Japonesas”. Nous proposons à nos lecteurs de partager les réflexions de Nipongo.

Quel doit être le mérite d’un Nobel de littérature ?

Ce prix a été décerné à des auteurs admirables, comme à des nullités voire à des insignifiants que personne ne lit. Pourtant, Borges se plaignait chaque fois qu’il apprenait la nouvelle de son éviction. Par exemple, en 1979, le prix couronna un obscur poète grec. Borges se lamenta: « Oui, je sais que le prix Nobel est pour Odisseus Elytis. Je ne suis pas résigné. Je me sens plutôt soulagé. Je ne connais pas l’œuvre de ce poète mais je me réjouis de ce qu’il soit Grec.»

Il nous semble que, de la part de Borges, la position digne eût été de déclarer : «Le prix Nobel, je m’en fiche». Ce prix n’honore rien. Il est simplement accompagné d’une somme d’argent appréciable. Mais Borges avait-il vraiment besoin d’argent ? Il essaya de se moquer : « C’est étrange que moi qui suit du petit nombre de ceux qui se sont intéressés à la Scandinavie, qui l’aime bien, qui ai écrit sur elle, me sente repoussé par la Scandinavie». Et encore : «Cette région m’a intéressé depuis l’époque où mon père m’avait offert une version anglaise de la « Wolksunga Saga ». Cela me plut tant que je lui demandai une mythologie nordique».

A ce type de récriminations, Borges en a rajouté d’autres, comme lorsqu’il parla de son voyage au Chili et du bon accueil qu’on lui manifesta : «Je savais que je mettais en jeu le prix Nobel lorsque je me suis rendu au Chili et que le Président….Comment s’appelle-t-il? (le journaliste qui l’interroge lui souffle : “Pinochet”). Oui, Pinochet m’a décoré. J’apprécie beaucoup le Chili et j’ai compris que c’est la Nation Chilienne, mes lecteurs chiliens qui me décoraient»… Pourtant chacun savait que la mémoire de Borges était prodigieuse. Cette manière de présenter les choses, comme s’il ne se souvenait plus de l’exécuteur d’Allende, est assez attristante ; terminer en affirmant que c’est le peuple chilien, opprimé par les militaires aux ordres de Washington, qui l’a décoré, n’est pas plus reluisant…

Il lui était impossible d’oublier sa visite du 21 septembre 1976. Lorsqu’il se présenta au siège de la junte militaire, le Palais Diego Portales de Santiago, il s’adressa en ces termes à Pinochet : «C’est un honneur d’être reçu par vous, général ; en Argentine, Chili et Uruguay on a sauvé la liberté et l’ordre». Il avait aussi soutenu que «si on considère la guerre du Vietnam comme un élément de la guerre au bolchévisme, elle est totalement justifiée». On notera aussi sa sévérité à l’égard de l’écrivain espagnol Ramón María del Valle-Inclán (1866-1936) à propos duquel il affirma : «Il me semble que Valle-Inclan est vulgaire. De très mauvais goût. Comme personne, il devait être très désagréable.» Or, Ramón María del Valle-Inclán qui voyagea plusieurs fois en Amérique Latine et fut invité au Mexique, a publié en 1926 un livre remarquable, “Tirano Banderas”, premier roman mettant en scène un dictateur hispano-américain.

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Des considérations très étranges

La manière dont Borges a parlé de la langue est aussi une cause probable de refus du Nobel. L’auteur mexicain Nipongo propose plusieurs exemples :

– Dans le livre “Borges, el palabrista” (Ed.Letra Viva, Madrid, 1980), celui-ci explique : «L’Espagnol est une langue moche. On trouve des mots splendides dans presque toutes les langues. Par exemple “cauchemar”, “nightmare”, “alptraum”, “íncubo”. En espagnol on dit pesadilla, comme si vous disiez “petite lourdeur”. C’est idiot. Mais il nous faut accepter ce mot car nous n’en avons pas d’autres». Le jugement est trop rapide. Affirmer que c’est idiot d’utiliser le mot pesadilla prouve une certaine ignorance. Il suffit de consulter le vénérable dictionnaire du XVIIIème siècle, publié en 1737, pour apprendre que « Pesadilla » signifie quelque chose qui opprime le cœur, dont la cause se trouve dans un rêve qui afflige ou encore à cause d’un repas trop plantureux. Le mot pesadilla provient d’une ancienne expression mampesadilla qui décrivait, ironiquement, la main lourde qui pèse sur le cœur du dormeur et l’angoisse.

– Dans le même ouvrage, Borges se permet d’affirmer que l’Italien et l’Espagnol sont identiques. Il explique: « J’ai dit à Battiestesa qu’il avait commis une erreur en traduisant la Divine Comédie en Espagnol, car cela entretient la croyance que l’Italien et l’Espagnol sont deux langues distinctes. Alors que ce sont deux variantes très proches d’une même langue mère, le latin». Pourtant, les difficultés semblent multiples lorsqu’on entre dans les détails. Par exemple, une bière blonde se dira cerveza clara en espagnol et birra blonda en italien. Un jus d’orange, jugo de naranja en espagnol mais spremuta di arancia en Italien.

Bref, on se demande bien pourquoi il fallut traduire la Divine comédie de l’italien à l’espagnol, tant les deux langues sont en effet semblables…

Cela explique, selon notre auteur Mexicain, le refus du Nobel à Borges. Trente ans après, on se permettra d’y ajouter une autre raison. Pour faire désigner une personne comme prix Nobel ou comme lauréat du prix de la banque de Suède en mémoire d’Alfred Nobel, il existe toute une organisation de lobbying, c’est-à-dire en réalité une armée de maîtres chanteurs, de corrupteurs au service d’une coterie qui espère que le prix Nobel servira de locomotive à sa propagande. La personne qui obtient le prix est donc finalement sans importance, puisqu’elle sert de fanion ou d’étendard, en général, aux niaiseries occidentales. Borges était peut-être trop indépendant. Il savait que les sbires de Washington – Kissinger notamment – avaient organisé le coup d’État au Chili et en Argentine, mais peut-être n’avait-il pas compris que les médias qui éructaient contre le coup d’Etat étaient aussi à la solde des USA.

On sait désormais que le critère pour octroyer le prix Nobel est double : le lauréat doit être servile à l’égard des lobbys les plus puissants et en même temps utile, idéologiquement, à l’époque de la remise du prix. Borges n’a jamais rempli les deux conditions simultanément.

Trabajo, educación y cultura

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Trabajo, educación y cultura

Alberto Buela (*)

Trabajo

Suele recomendarse en filosofía, así lo han hecho, entre otros, Heidegger, Zubiri, Bollnow y nuestro Wagner de Reyna, que la primera aproximación al objeto de estudio sea a través de un acercamiento etimológico. Porque, como afirma Heidegger: “el lenguaje empieza y termina por hacernos señas de la esencia de una cosa”[1]. Así comprobamos que  trabajo proviene del verbo latino tripaliare que a su vez proviene de tripalium= tres palos, que era un cepo o yugo hecho con tres palos donde se ataban los bueyes y también a los esclavos para azotar. Vemos como la aproximación etimológica a término trabajo nos revela su vinculación al sufrir, a cualquier actividad que produce dolor en el cuerpo. De ahí que el verbo tripaliare significa en latín atormentar, causar dolor, torturar.

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Aclarado el término pasemos ahora a su descripción fenomenológica. El trabajo, que puede ser definido como la ejecución de tareas que implican un esfuerzo  físico o mental para la producción de algún tipo de bienes o servicios para atender las necesidades de los hombres, tiene dos manifestaciones: como opus= obra y como labor=labor. En tanto que obra expresa el producto o bien objetivo que produce, mientras que como labor expresa el producto subjetivo que logra.

Sobre la obra no hay discusión, la obra está ahí, al alcance de la mano y de la vista, a lo sumo puede discutirse si ésta está bien o mal hecha. El asunto se complica en el trabajo como labor, pues implica una subjetividad, la del trabajador. Pues en la labor está implicada la expresión del propio trabajador. Hasta no hace mucho se reservaba el término de “labores” a una materia en los colegios de señoritas. Creo que la materia se denominaba “manualidades y labores”, donde hilado, el bordado, el tejido y la costura constituían su temática. Es que el trabajo como labor implica la formación profunda del hombre que trabaja. No es necesario aclarar que el término hombre comprende tanto a la mujer como al varón, pues ambos forman parte del género hombre. La lengua alemana posee también dos términos para designar las manifestaciones del trabajo: Arbeit para obra y Bildung para labor. Y este último tiene el sentido de formación.

Y acá es donde encontramos nosotros la vinculación entre el trabajo y la escuela: en la búsqueda no tanto de la información, de conocimientos sino en la búsqueda de la formación del educando.

Y a esto sobre todo ayuda el trabajo en una época tan desacralizada como la que hoy nos toca vivir, pues lo sagrado desapareció de nuestra conciencia habitual. Y la educación en los valores morales se ha hecho muy difícil, teniendo en cuenta que lo que el niño ve a diario es corrupción, crímenes, asesinatos, robos, golpizas, droga, desorden, anomia, etc.

Así el trabajo es el único medio que tenemos a mano para crear virtud[2], al menos por la repetición de actos, de levantarnos todos los días temprano aunque no nos guste. De lavarnos la cara y peinarnos. A cumplir un horario. De tener que escuchar al compañero de trabajo con sus diferencias y acostumbrarnos a convivir con el otro, aunque más no sea por ocho o seis horas diarias. El trabajo limita y morigera el capricho subjetivo, de donde nacen todas nuestras arbitrariedades y nuestros males.

Y como la virtud se funda en la repetición habitual de actos buenos, el trabajo nos permite el paso inicial a la virtud, que es hacer las cosas bien, correctamente, evitando el daño al otro y al medio ambiente.  

En nuestro país hemos tenido el privilegio de proclamar que existe una sola clase de hombre: el que trabaja. U otro: gobernar es crear trabajo. Incluso la máxima obra teórico-política que con rasgos propios y originales se realizó en Argentina durante el siglo XX fue la Constitución del Chaco de 1951, donde en su preámbulo afirma: Nosotros el pueblo trabajador….y no como las Constituciones de1853, incluso la de 1949 y la actual de 1994: Nosotros el pueblo…al típico estilo liberal, hijo de los juristas de la Revolución Francesa.

Es que en una época no tan lejana se sostuvo y se proclamó a los cuatro vientos el ideal de la liberación por el trabajo y a través de él, el ahorro. Es que el salario justo es aquel que permite hacer frente a la necesidad de consumo más un plus para el ahorro.

Hoy, por el contrario, el no trabajo y el subsidio han venido a reemplazar el ideal de la liberación por el trabajo. Esperemos que no sea para siempre y podamos retomar tan loable ideal.

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Educación

Como hicimos con el término trabajo, observamos que educación viene del latín ducere que significa guiar, conducir. De modo que educar consiste en poder guiar conducir al educando al logro de su formación de hombre como tal.

Este ideal educativo nos viene desde los griegos con su famosa paidéia, que significó la formación del hombre de acuerdo con su auténtico ser; el de la humanitas romana de Varrón y Cicerón, de educar al hombre de acuerdo con su verdadera forma humana; el del mundo cristiano con su idea de ejemplaridad en todos los tratados De Magistro de los pensadores medievales que tienen a Cristo como maestro de los maestros y el del mundo moderno con Johann Pestalozzi y su método.

Todo este ideal educativo se plasmó en nuestro país a partir de la ley 1420 por la cual la educación primaria tiene como objeto la eliminación del analfabetismo y la formación en el niño de los valores morales. (Se enseñan modos, maneras, costumbres. En una palabra, se enseñan hábitos prácticos etc.)

De igual manera la educación media tiene por objeto fortalecer la conciencia de pertenencia histórico-política a la Nación a que se pertenece. (Se enseñan valores ciudadanos y patrios. En una palabra hábitos socio-políticos)

Y finalmente la educación superior que tiene por objeto entregar un método de estudio sistemático y reconocido, en donde los logros de los niveles previos se puedan expresar y se detecten las carencias.

Todo este ideal educativo se cuestionó a partir del último cuarto del siglo XX cuando masivamente la escuela dejó sus ideales de formación para limitarse, en el mejor de los caso, ha ser una simple transmisora de conocimientos.

La escuela, y hay que recordarlo una vez más, como su nombre lo indica es y debe ser antes que nada el lugar del ocio. El término viene del latino schola, el que a su vez viene del griego scolh(scholé) que significa ocio. Antes que cualquier otra cosa, la escuela es el lugar del ocio. Si se quiere, el lugar donde no se hace nada. Nada de útil, nada que no tenga su fin en sí mismo. Nada en vista a otra cosa que no sea la formación del propio educando. El carácter de útil, la utilidad, viene después de la escuela y es en general una preocupación de los padres. Una vez que se terminó la escuela se verá si sus enseñanzas son útiles. Pero la escuela no es otra cosa que el lugar para aprender en el ocio. Es el disfrutar jugando en el aprendizaje, un aprendizaje que vale por sí mismo y no en vista a otra cosa. Este aprender es por nada. Tiene un fin en sí mismo que es el acceso al saber y la sabiduría.

Hace 2500 años Platón en la Carta VII nos legó una enseñanza perdurable de cómo aproximarnos al saber y la sabiduría: primero a través del nombre, luego buscando la definición, en tercer lugar la imagen representada para llegar por último al conocimiento mismo. Y para que se entienda pone el ejemplo del círculo. En primer lugar tenemos un nombre llamado círculo, luego buscamos la definición compuesta de nombres y predicados: aquello cuyos extremos distan todos igual del centro. En tercer lugar la imagen como representación sensible, copia imperfecta y no permanente ejemplificada por círculos y ruedas. Para llegar finalmente al conocimiento mismo, todo ello “después de una larga convivencia con el problema y después de haber intimado con él, de repente, como la luz que salta de la chispa, surge la verdad en el alma[3]

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Cultura

Cada vez que escuchamos hablar de cultura o de gente culta, asociamos la idea con la gente que sabe mucho, que tiene títulos, que es léida, como decían nuestros padres, allá lejos y hace tiempo. Es por eso que ha hecho fama, a pesar de su demonización política, la frase de Goebbels: Cada vez que me hablan de cultura llevo la mano a mi revólver. Porque sintetiza mejor que nadie, en un brevísimo juicio, el rechazo del hombre común, del hombre del pueblo llano, al monopolio de la cultura que desde la época del Iluminismo para acá poseen y ejercen los ilustrados y sus academias.

Cultivo

En cambio para nosotros cultura es el hombre manifestándose. Es todo aquello que él hace sobre la naturaleza para que ésta le otorgue lo que de suyo y espontáneamente no le da. Es por ello que el fundamento último de lo que es cultura, como su nombre lo indica, es el cultivo.

Cultura es tanto la obra del escultor sobre la piedra amorfa, como la obra del tornero sobre el hierro bruto o como la de la madre sobre la manualidad del niño, cuando le enseña a tomar el cubierto.

Vemos de entrada nomás, como esta concepción es diametralmente opuesta a esa noción libresca y académica que mencionamos al comienzo.

El término cultura proviene del verbo latino colo/cultum que significa cultivar.

Para el padre de los poetas latinos, Virgilio, la cultura está vinculada al genius loci (lo nacido de la tierra en un lugar determinado) y él le otorgaba tres rasgos fundamentales: clima, suelo y paisaje.

Caracterizado así el genius loci de un pueblo, éste  podía compartir con otros el clima y el paisaje pero no el suelo. Así como nosotros los argentinos compartimos el clima y paisaje con nuestros vecinos pero no compartimos el suelo. Y ello no sólo porque sea éste último donde se asienta el Estado-Nación sino, desde la perspectiva de Virgilio el suelo es para ser cultivado por el pueblo sobre el se asienta para conservar su propia vida y producir su propia cultura.

Enraizamiento

Pero para que un cultivo fructifique, éste debe echar buenas raíces, profundas y vigorosas que den savia a lo plantado. Toda cultura genuina exige un arraigo como lo exige toda planta para crecer lozana y fuerte, y en este sentido recordemos aquí a Simone Weil, la más original filósofa del siglo XX, cuando en su libro L´Enracinement  nos dice: el reconocimiento de la humanidad del otro, este compromiso con el otro, sólo se hace efectivo si se tienen “raíces”, sentimiento de cohesión que arraiga a las personas a una comunidad”[4]. La filósofa ha dado un paso más, pues, pasó del mero echar raíces al arraigo que siempre indica una pertenencia a una comunidad en un lugar determinado.

El arraigo, a diferencia del terruño que es el trozo de tierra natal, abarca la totalidad de las referencias a la vida que nos son familiares y habituales. El arraigo genuino se expresa en un ethos nacional.

Fruto

Luego de haber arado, rastreado, sembrado, regado y esperado el madurar, aparece lo mejor que da el suelo: el fruto, que cuando es acabado, cuando está maduro, es decir perfecto, decimos que el fruto expresa plenamente la labor y entonces, nos gusta.

Sabor

Y aquí aparece una de esas paradojas del lenguaje que nos dejan pensando acerca del intrincado maridaje entre las palabras y las cosas. Nosotros aun usamos para expresar el gusto o el placer que nos produce un fruto o una comida una vieja expresión en castellano: el fruto  nos “sabe bien”. Y saber proviene del latín sapio, y sapio  significa sabor. De modo tal que podemos concluir que hombre culto no es aquel que sabe muchas cosas sino el que saborea las cosas de la vida.

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Sapiente

Existe para expresar este saber un término que es el de sapiente, que nos indica, no sólo al hombre sabio, sino a aquel que une en sí mismo sabiduría más  experiencia por el conocimiento de sus raíces y la pertenencia a su medio[5]. Los antiguos griegos tenían una palabra para expresar este concepto: jronhsiV  (phrónesis)

Vemos, entonces, como la cultura no es algo exterior sino que es un hacerse y un manifestarse uno mismo. Por otra parte la cultura, para nosotros argentinos, tiene que americanizarse, pero esto no se entiende si se concibe la cultura como algo exterior. Como una simple imitación de lo que viene de afuera, del extranjero.

No hay que olvidar que detrás de toda cultura auténtica está siempre el suelo. Que como decía nuestro maestro y amigo el filósofo Rodolfo Kusch: “El simboliza el margen de arraigo que toda cultura debe tener. Es por eso que uno pertenece a una cultura y recurre a ella en los momentos críticos para arraigarse y sentir que está con una parte de su ser prendido al suelo”[6]

Cultura y dialéctica

Es sabido desde Hegel para acá, que el concepto es “lo que existe haciéndose”, que para él, encuentra su expresión acabada en la dialéctica, que tiene tres momentos: el suprimir, el conservar y el superar. Y no la vulgar versión de tesis, antítesis y síntesis a que no tienen acostumbrados los manuales. Hemos visto hasta ahora como la cultura pone fin, hace cesar la insondable oquedad de la naturaleza prístina con el cultivo, la piedra o el campo bruto, por ejemplo, y en un segundo momento conserva y retiene para sí el sabor y el saber de sus frutos, vgr.: las obras de arte. Falta aún describir el tercero de los momentos de esta Aufhebung  o dialéctica.[7]

Si bien podemos, en una versión sociológica, entender la cultura como el hombre manifestándose, “la cultura, afirmamos en un viejo trabajo, no es sólo la expresión del hombre manifestándose, sino que también involucra la transformación del hombre a través de su propia manifestación”[8].

El hombre no sólo se expresa a través de sus obras sino que sus obras, finalmente, lo transforman a él mismo. Así en la medida que pasa el tiempo el campesino se mimetiza con su medio, el obrero con su trabajo, el artista con su obra.

Esta es la razón última, en nuestra opinión, por la cual el trabajo debe ser expresión de la persona humana, porque de lo contrario el trabajador pierde su ser en la cosas. El trabajo deviene trabajo enajenado. Y es por esto, por un problema eminentemente cultural, que los gobiernos deben privilegiar y defender como primera meta y objetivo: el trabajo digno.

Esta imbricación entre el hombre y sus productos en donde en un primer momento aquél quita lo que sobra de la piedra dura o el hierro amorfo para darle la forma preconcebida o si se quiere, para desocultar la forma, y, en un segundo momento se goza en su producto, para, finalmente, ser transformado, él mismo, como consecuencia de esa delectación, de ese sabor que es, como hemos visto, un saber. Ese saber gozado, experimentado, es el que crea la cultura genuina.

Así la secuencia cultura, cultivo, enraizamiento, fruto, sabor,  sapiencia y cultura describe ese círculo hermenéutico de la idea de cultura.

Círculo que se alimenta dialécticamente en este hacerse permanente que es la vida, en donde comprendemos lo más evidente cuando llegamos a barruntar lo más profundo: que el ser es lo que es, más lo que puede ser.

Resumiendo, hemos visto como el trabajo genera virtud, al menos mundana o no trascendente, que se relaciona con la educación en tanto ambas actividades buscan la formación del hombre en su ser, para que éste pueda plasmar en su vida una cultura genuina, esto es, vinculada a su arraigo.

(*) arkegueta, aprendiz constante

alberto_buela_0.jpgbuela.alberto@gmail.com

www.disenso.info

[1] Heidegger, Martín: Poéticamente habita el hombre, Rosario, Ed. E.L.V., 1980, p. 20.-

[2] Otro gran iniciador laico, en algunas virtudes, es el deporte.

[3] Platón: Carta VII, 341 c 4. También en Banquete 210 e

[4] Weil, Simone: Echar Raíces, Barcelona, Trotta, 1996, p. 123.-

[5] Buela, Alberto: Traducción y comentario del Protréptico de Aristóteles, Bs.As., Ed. Cultura et labor, 1984, pp. 9 y 21. “Hemos optado por traducir phronimós por sapiente y phrónesis por sapiencia, por dos motivos. Primero porque nuestra menospreciada lengua castellana es la única de las lenguas modernas que, sin forzarla, así lo permite. Y, segundo, porque dado que la noción de phrónesis implica la identidad entre el conocimiento teórico y la conducta práctica, el traducirla por “sabiduría” a secas, tal como se ha hecho habitualmente, es mutilar parte de la noción, teniendo en cuenta que la sabiduría implica antes que nada un conocimiento teórico”.

[6] Kusch, Rodolfo: Geocultura del hombre americano, Bs.As. Ed. F.G.C., 1976, p.74.

[7] Buela, Alberto: Hegel: Derecho, moral y Estado, Bs.As. Ed. Cultura et Labor- Depalma, 1985, p. 61 “En una suscinta aproximación podemos decir que Hegel expresa el conceto de dialéctica a través del término alemán Aufhebung o Aufheben sein que significa tanto suprimir, conservar como superar. La palabra tiene en alemán un doble sentido: significa tanto la idea de conservar, mantener como al mismo tiempo la de hacer cesar, poner fin. Claro está, que estos dos sentidos implican un tercero que es el resultado de la interacción de ambos, cual es el de superar o elevar. De ahí que la fórmula común y escolástica para explicar la dialéctica sea la de: negación de la negación”.

[8] Buela, Alberto: Aportes al pensamiento nacional, Bs.As., Ed. Cultura et labor, 1987, p.44.-                   

dimanche, 19 juin 2016

La Alianza del Pacífico y la Doctrina Monroe



Ex: http://www.katehon.com

La importancia de la Alianza del Pacífico fue destacada por el analista y economista Jorge González Izquierdo, quien dijo a la AFP que este bloque en lo político “es un contrapeso al grupo que quiso formar el presidente Hugo Chávez de Venezuela”, en alusión a la Alianza Bolivariana para las Américas (ALBA), integrada por Venezuela, Cuba, Bolivia, Nicaragua, Dominica, Ecuador, San Vicente y Las Granadinas y Antigua y Barbuda. Así, tras una fachada neoliberal, se escondería un refinado proyecto de ingeniería geopolítica cuya finalidad última sería dinamitar el proyecto político-integracionista representado por la UNASUR e intensificar la política de aislamiento de los Gobiernos progresista-populista de la región, en especial de Venezuela tras quedar huérfana del alma mater de la Revolución Bolivariana (Chávez) así como finiquitar el proyecto integrador económico del MERCOSUR, proceso de integración económico creado en 1991 tras la firma del Tratado de Asunción entre Argentina, Brasil, Paraguay, Uruguay al que posteriormente se habría incorporado Venezuela como Estado parte, quedando Bolivia, Colombia, Perú, Ecuador, Chile, Surinam y Guyana como “Estados asociados”.

Dicha estrategia fagocitadora tendría como objetivos a medio plazo aglutinar el Arco del Pacífico para integrar además a Costa Rica, Ecuador, El Salvador, Guatemala, Honduras, Nicaragua y Panamá e incorporar por último al Mercosur (Brasil, Argentina, Paraguay y Uruguay) , siguiendo la teoría kentiana del “palo y la zanahoria “ expuesta por Sherman Kent en su libro “Inteligencia Estratégica para la Política Mundial Norteamericana” (1949). En dicho libro, Kent afirma que “la guerra no siempre es convencional: en efecto, una gran parte de la guerra, de las remotas y las más próximas, ha sido siempre realizada con armas no convencionales: [...] armas [...] políticas y económicas. La clase de guerra en que se emplean [...] (son la) guerra política y la guerra económica.” Los fines de estos tipos de guerra fueron descritos por este autor de la siguiente manera: “en estas guerras no convencionales se trata de hacer dos cosas: debilitar la voluntad y la capacidad de resistencia del enemigo y fortalecer la propia voluntad y capacidad para vencer” y más adelante añade que los instrumentos de la guerra económica “consisten en la zanahoria y el garrote”: “el bloqueo, la congelación de fondos, el ‘boicot’, el embargo y la lista negra por un lado; los subsidios, los empréstitos, los tratados bilaterales, el trueque y los convenios comerciales por otro”.

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Brzezinski, México y Cuba

En el discurso de Obama ante el pleno de la VI Cumbre de las Américas celebrado en Cartagena (Colombia) en el 2012, recordó que la Carta Democrática Interamericana declara “que los pueblos de América Latina tienen derecho a la democracia y sus gobiernos tienen la obligación de promoverla y defenderla, por lo que intervendremos cuando sean negados los derechos universales o cuando la independencia de la justicia o la prensa esté amenazada”, advertencia extrapolable a Ecuador y Venezuela.

Por otra parte, la revista Foreign Policy, ( edición de enero-febrero, 2012), publicó un análisis de Brzezinski titulado “After America” (”Después de América”), donde analiza la tesis de la decadencia de los EEUU debido a la irrupción en la escena global de nuevos actores geopolíticos (China y Rusia) y de sus posibles efectos colaterales en las relaciones internacionales. Respecto a México, Brzezinski afirma que "el empeoramiento de las relaciones entre una América (EEUU) en declinación y un México con problemas internos podría alcanzar niveles de escenarios amenazantes". Así, debido al “caos constructivo” exportado por EEUU y plasmado en la guerra contra los cárteles del narco iniciada en el 2.006, México sería un Estado fallido del que sería paradigma la ciudad de Juárez, (la ciudad más insegura del mundo con una cifra de muertes violentas superior al total de Afganistán en el 2009), por lo que para evitar el previsible auge de movimientos revolucionarios antiestadounidenses se procederá a la intensificación de la inestabilidad interna de México hasta completar su total balcanización y sumisión a los dictados de EEUU.

En cuanto a Cuba, las medidas cosméticas tomadas por la Administración Obama (relajación de las comunicaciones y el aumento del envío de remesas a la isla así como el inicio de una ronda de conversaciones sobre temas de inmigración), dejan intacto al bloqueo y no cambian sustancialmente la política de Washington aunque reflejan el consenso de amplios sectores del pueblo norteamericano a favor de un cambio de política hacia la Isla auspiciado por la decisión del régimen cubano de terminar con el paternalismo estatal y permitir la libre iniciativa y el trabajo por cuenta propia. Sin embargo, la renovación automática por parte de EEUU por un año más del embargo comercial a la isla podría suponer para Cuba pérdidas estimadas en cerca de 50.000 millones de $ , no siendo descartable la firma de un nuevo tratado de colaboración militar con Rusia que incluiría la instalación de una base de Radares en la abandonada base militar de Lourdes para escuchar cómodamente los susurros de Washington y la instalación de bases dotadas con misiles Iskander, pudiendo reeditarse la Crisis de los Misiles (octubre 1962).

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¿Hacia el final de Petrocaribe?

Petrocaribe fue creado en 2005 por iniciativa de Venezuela con el objetivo de suministrar combustibles a los países miembros en condiciones ventajosas de pago, como créditos blandos y bajas tasas de interés y estaría integrado por 18 países (incluidos Honduras, Guatemala, Cuba, Nicaragua, República Dominicana, Haití, Belice y una decena de islas del Caribe) y según las autoridades venezolanas, el país exporta 100.000 barriles diarios a los países del bloque que generaban una factura de 4.000 millones de dólares, de la cual una parte se paga en "efectivo" y el resto estaría subsidiado. La nueva estrategia de EEUU sería estrechar lazos comerciales y militares con los países de Petrocaribe ante el peligro de contagio mimético de los ideales revolucionarios chavistas al depender en exclusiva de la venezolana Petrocaribe para su abastecimiento energético, empezando por el presidente dominicano Danilo Medina. Así, según la agencia EFE, el secretario de Estado de Estados Unidos, John Kerry, en una conferencia sobre energía y cambio climático en el centro de estudios Atlantic Council de Washington afirmó que “si Petrocaribe llegara a caer debido a los acontecimientos en Venezuela, podríamos acabar con una grave crisis humanitaria en nuestra región". Asimismo, el pasado enero, el Gobierno estadounidense celebró una Cumbre de Seguridad Energética en el Caribe en la que instó a los países de la región a diversificar sus fuentes de energía, confiar más en las inversiones privadas y reducir así su dependencia de Petrocaribe. Por otra parte, China habría asumido el reto de construir el Gran Canal Interoceánico en Nicaragua para sortear el paso del estrecho de Malaca, (dicho estrecho es vital para China al ser la ruta principal para abastecerse de petróleo pero se habría convertido “de facto” en una vía marítima saturada y afectada por ataques de piratas), por lo EEUU procederá a desestabilizar el gobierno de Daniel Ortega dentro de su estrategia geopolítica global de secar las fuentes energéticas chinas.

Venezuela como víctima colateral de la Guerra Fría EEUU-Rusia

En Venezuela, asistimos a una imposible cohabitación política y a una división casi simétrica de la sociedad venezolana que será aprovechado por EEUU para implantar “el caos constructivo de Brzezinski” mediante una sistemática e intensa campaña desestabilizadora que incluirá el desabastecimiento selectivos de artículos de primera necesidad, la amplificación en los medios de la creciente inseguridad ciudadana y la posterior petición al Ejército para que se erija en “salvador de la Patria”, plan diseñado por la CIA y que contando con la inestimable ayuda logística de Colombia (convertida en el portaaviones continental de EEUU), podría llegar a finiquitar el régimen post-chavista. Así, el acuerdo chino-venezolano por el que la empresa petro-química estatal china Sinopec invertirá 14.000 millones de dólares para lograr una producción diaria de petróleo en 200.000 barriles diarios de crudo en la Faja Petrolífera del Orinoco, (considerado el yacimiento petrolero más abundante del mundo), sería un misil en la línea de flotación de la geopolítica global de EEUU (cuyo objetivo inequívoco sería secar las fuentes energéticas de China), por lo que no sería descartable un intento de golpe de mano inmediato de la CIA contra Maduro.

Brasil y Argentina, los nuevos gendarmes neoliberales de Sudamérica

Brasil forma parte de los llamados países BRICS (Brasil, Rusia, India, China y Sudáfrica) y aunque se descarta que dichos países forman una alianza política como la UE o la Asociación de Naciones del Sureste Asiático (ASEAN), dichos países tienen el potencial de formar un bloque económico con un estatus mayor que del actual G-8 (se estima que en el horizonte del 2050 tendrán más del 40% de la población mundial y un PIB combinado de 34.951 Billones de $) y el objetivo inequívoco de Putin sería neutralizar la expansión de EEUU en el cono sur americano y evitar la posible asunción por Brasil del papel de "gendarme de los neoliberales" en Sudamérica, pues Brasil juega un rol fundamental en el nuevo tablero geopolítico diseñado por EEUU para América Latina ya que le considera como un potencial aliado en la escena global al que podría apoyar para su ingreso en el Consejo de Seguridad de la ONU como miembro permanente, con el consiguiente aumento del peso específico de Brasil en la Geopolítica Mundial.

Recordar que la decisión de la presidenta brasileña Dilma Rousseff de posponer su visita de Estado a Washington (decisión avalada por los principales asesores de Rousseff, entre ellos su antecesor y mentor Lula da Silva), entrañó el riesgo de una peligrosa confrontación entre las dos grandes potencias del continente americano, pues según Lula “los americanos no soportan el hecho de que Brasil se haya convertido en un actor global y en el fondo, lo máximo que ellos aceptan es que Brasilia sea subalterno, como ya lo fue”. Así, Rousseff tras afirmar que "el espionaje ilegal representa una violación de soberanía incompatible con la convivencia democrática entre países amigos", exigió a Estados Unidos explicaciones convincentes de las razones de la Agencia de Seguridad Nacional (NSA) para presuntamente violar las redes de computadoras de la petrolera estatal Petrobras y tras su enérgico discurso en la apertura de la 68 Asamblea General de las Naciones Unidas (ONU), se habría granjeado la enemistad de la Administración Obama que procederá a la implementación del "caos constructivo" en Brasil para desestabilizar su mandato presidencial (impeachement).

Respecto a Argentina, el Gobierno norteamericano felicitó efusivamente a CFK por su victoria electoral a través del portavoz para los asuntos de América Latina de EEUU, William Ostick quien transmitió la voluntad de la administración de Obama de "trabajar productivamente" con el gobierno argentino tras los últimos desencuentros entre ambas administraciones. No obstante, en el encuentro privado que mantuvieron en Cannes CFK y Obama en el marco del G-20, la mandataria argentina no habría sido sensible a las tesis de Obama y no habría aceptado la reanudación de ejercicios militares conjuntos con EE.UU en territorio argentino coordinados por EEUU,( pues de facto habría significado la ruptura de la nueva doctrina militar diseñada para la región por los gobiernos que suscribieron la UNASUR, cuyo primer Secretario General fue precisamente Néstor Kirchner) por lo que CFK se habría convertido en un elemento incómodo para la estrategia fagocitadora de EEUU. Así, tras la victoria de Macri, asistiremos al ingreso de Argentina en la Alianza del Pacífico, quedando tan sólo Venezuela, Ecuador, Nicaragua, Bolivia y Brasil como países díscolos a las tesis de una EEUU que procederá a implementar la política del Big Stick o “Gran Garrote”, (cuya autoría cabe atribuir al presidente de Estados Unidos Theodoro Roosevelt), sistema que desde principios del siglo XX ha regido la política hegemónica de Estados Unidos sobre América Latina, siguiendo la Doctrina Monroe ,“América para los Americanos”. Estaríamos pues en vísperas de la irrupción en el escenario geopolítico de América Latina de una nueva ola desestabilizadora cuyos primeros bocetos ya están perfilados y que terminará de dibujarse en esta década) y que tendrán a Honduras y Paraguay como paradigmas de los llamados “golpes virtuales o postmodernos “que protagonizará EEUU en esta década en el nuevo escenario panamericano, con lo que el concepto de Patria Grande expuesto por Manuel Ugarte en su libro homónimo de 1922 quedará como utopía inalcanzable.

dimanche, 05 juin 2016

Argentine, Brésil, Uruguay, Pérou, Vénézuela: les USA à la manœuvre

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Argentine, Brésil, Uruguay, Pérou, Vénézuela: les USA à la manœuvre

Michel Lhomme, politologue

Ex: http://metamag.fr

L’Amérique Latine est en pleine recomposition. De l’Argentine au Vénézuela en passant par le Brésil et le Pérou, la contre-offensive du néo-libéralisme bancaire est en marche. Dans un contexte marqué par la récession et la crise des matières premières, les États-Unis tentent de reconquérir par tous les moyens leur ancien « pré-carré » latino-américain.

L’Argentine dans le rang

Lors de ses cent premiers jours au pouvoir, le président argentin Mauricio Macri a reçu le premier ministre italien Mateo Renzi, le président français François Hollande  et enfin le président Barack Obama. Tous trois sont les premiers serviteurs du gouvernement mondial. Le Président argentin a satisfait ce beau monde occidental : il a abandonné aussitôt les efforts du gouvernement précédent pour promouvoir l’intégration régionale. Il y a un changement, une inflexion pro-américaine très nette de la politique extérieure de l’Argentine même si le gouvernement Kirchner n’était pas sans défaut dans son instinct de prédation populaire et de corruption oligarchique.

Les gouvernements Kirchner avaient pourtant toujours entretenu de très bonnes relations avec le Venezuela, avec Cuba, avec la Bolivie, avec  la gauche populiste d’Amérique latine. La politique extérieure argentine a donc aujourd’hui profondément changé. Lors de la conférence de presse à la Casa Rosada, le Palais Présidentiel argentin, les présidents Obama et Macri ont clairement évoqué la possibilité de signer un accord de libre-échange entre le Mercosur et les États-Unis, anticipant déjà un nouvel ALCA (Zone de libre échange des amériques) et ce, alors que le pays va certainement finir par rejoindre l’Alliance pour le Pacifique.

En Europe, la Commission européenne vient de faire pression la semaine dernière sur Paris pour signer le traité transatlantique . Alors que la Russie s’embourbe un peu en Syrie, les États-Unis avancent leurs pions et profitent du ralentissement chinois pour avancer en Amérique latine, reprendre le dessus et faire pression sur les gouvernements locaux pour qu’ils adoptent des mesures de libre-échangisme radical. L’Uruguay et son gouvernement qualifié par la communauté internationale de « « progressiste » » est lui-aussi en train de signer ces traités, tout comme le Chili  de Michelle Bachelet.

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Le Brésil sous contrôle

Restait donc l’os brésilien. Il était nécessaire et urgent de déloger Dilma Rousseff, la seule maintenant rétive à signer les grands traités de la grande reconfiguration libérale du monde en cours. Mais comment pouvait-on faire tomber une Présidente élue dans le modèle démocratique du consensus de Washington ? Par la République des Juges.

Avec le Brésil, on sait ainsi que les coups d’état du vingtième siècle ne seront plus militaires mais judiciaires et l’ambassade des États-Unis au Brésil n’a pas cessé de recevoir les visites des opposants à Dilma dans le processus d’impeachment (destitution). On raconte au Brésil qu’aujourd’hui, cette ambassade  ressemble à celle aux temps d’Allende au Chili. C’est le lieu où se sont préparés tous les projets de déstabilisation visant la chute programmée de Dilma Rousseff.

Ainsi, en s’emparant de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay, du Chili et du Paraguay, demain peut-être du Pérou avec Kuczynski , les États-Unis sont en passe de réaliser le grand schlem, la prise en main complète du Cône Sud. Rafael Correa, le Président équatorien a réagi sur les événements au Brésil et a parlé d’un nouveau Plan Condor (alliance des armées des pays du Cône Sud pour éliminer à l’époque la subversion communiste et maoïste) qui serait en train de frapper le continent, un Plan Condor non plus strictement militaire mais avant tout économique et judiciaire, piloté en quelque sorte par les multinationales mondiales.

Le 17 avril 2016 marquera l’histoire politique. Pour la première fois, une démocratie est entachée par un procès politique sans fondement juridique qui viole le précepte constitutionnel. C’est un coup d’État juridique sans respect de la souveraineté populaire, le point de départ d’une période de chaos et de violence par la seule volonté des puissants. La Chambre des députés du Brésil n’a ainsi pas tenu compte de l’accusation de la présidente de crime de responsabilité, l’argument de « pédalage fiscal » a été laissé de côté. A  aucun moment ce sujet n’a été abordé par les députés qui ont voté « oui à la destitution ». Dans ce contexte, il est parfaitement naturel de dire qu’il y a bien eu un coup d’état parlementaire au Brésil. On a ainsi vu le Président de la chambre des députés Eduardo Cunha, un véritable gangster politique présider la session alors que lui-même était mis en examen pour corruption passive et blanchiment d’argent et cité dans la liste des Panama Papers, en tant que propriétaire d’une société off-shore suspectée d’évasion fiscale.  Tous les députés en croisade contre Dilma Rousseff ont été élus avec l’argent de la corruption politique, soutenue par les grandes entreprises. C’est une alliance médiatico-politico-juridique qui est à l’origine du chaos politique et économique du  Brésil. La presse a construit et développé un discours ultra partisan contre les gouvernements du Parti des Travailleurs désigné comme le seul responsable de la corruption au Brésil, alors mêmes que les scandales de corruption touchaient l’ensemble des partis politiques de droite. Les secteurs juridiques conservateurs ont transformé les affaires juridiques de l’opération « Lave-Jato » (l’opération « mains propres » brésilienne) en opération de règlements de compte politique avec le soutien médiatique des grands journaux conservateurs comme « Estadao », « Folha de Sao Paulo ».

Le Venezuela la chute avant l’été ?

Au Venezuela, le bras de fer entre le président Maduro et l’opposition qui avait remporté les élections législatives de décembre continue. Le Haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a pris position pour l’amnistie des opposants politiques emprisonnés. La situation est très délicate comme le révèlent le surprenant plan d’économie d’énergie – dans un pays pétrolier qui sur le papier dispose d’importantes réserves dans le delta de l’Orénoque – et qui se retrouve pourtant contraint de rationner l’électricité dans la partie la plus densément peuplée du pays. A Caracas, ce sont maintenant des queues interminables de plusieurs heures pour acheter les denrées alimentaires de base (farine, riz…)  et tous les rayons des supermarchés sont vides. La situation sociale est explosive alors qu’il faut se souvenir qu’avant le bolivarisme, le Venezuela était l’un des pays les plus industrialisés du continent latino-américain.

Le président Maduro pourrait donc être l’objet d’une révocation pour incapacité à diriger le pays à l’issue d’un reférendum que souhaite organiser au plus tôt l’opposition qui affirme avoir déjà collecté pour ce faire environ un million de signatures. En attendant, faute de ressources, les députés ne seront plus payés.

Le secrétaire général de l’Organisation des États américains (OEA) Luis Almagro a réclamé lundi 30 mai une réunion urgente de ses États membres pour évoquer la « crise institutionnelle » au Venezuela. Dans une lettre de 132 pages au président du Conseil permanent de l’OEA, M. Almagro affirme que le Venezuela connaît une « altération de son ordre constitutionnel » qui affecte la démocratie dans le pays. Il demande une réunion des 34 États membres de l’OEA du 10 au 20 juin, affirmant que « la crise institutionnelle au Venezuela exige des changements immédiats dans les agissements de l’exécutif » et soulignant que le pays « risque de tomber immédiatement dans une situation d’illégitimité ».  Luis Almagro avait déjà accusé ces derniers mois le président vénézuélien Nicolas Maduro de devenir un « dictateur », fin inéluctable de tout le processus révolutionnaire bolivarien.

Début mai, une coalition d’opposition a déjà réuni 1,85 million de signatures réclamant un référendum sur le départ de Maduro que celui-ci conteste, l’accusant de fraudes. Il paraît donc évident que la population excédée par une crise économique qui la prive d’électricité plusieurs heures par jour, entraîne la fermeture des services publics cinq jours par semaine, et vide les rayons des supermarchés sortira très prochainement dans la rue à moins que le Venezuela ne décide de se couper définitivement du monde par la force  ce qui est peu probable. Le Vénézuela n’est pas la Birmanie !

On risque donc d’entendre parler du Venezuela ce mois de juin même si pour Cuba, Maduro reste le modèle parfait du bon démocrate populaire.

vendredi, 20 mai 2016

Coup d'état « légal » au Brésil

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Coup d'état « légal » au Brésil

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Ce qui était attendu depuis plusieurs mois au Brésil a fini par se produire.

 La présidente Dilma Roussef a été destituée le 11 mai après un vote parlementaire rassemblant une majorité de représentants les plus corrompus appartenant aux « élites » brésiliennes. La liste de ceux impliqués dans des affaires de corruption, de blanchiment, de fraude fiscale est presque aussi longue que celle des parlementaires ayant voté la destitution.

C'est évidemment une revanche des milieux d'affaires représentant l'extrême minorité de ceux qui dirigent en fait l'économie et la politique au Brésil, dont ils possèdent l'essentiel des ressources.

Le Parti des Travailleurs, sous Lula da Silva puis Roussef, n'avait pas mené de politiques sociales bien ambitieuses. Mais celles-ci avaient cependant rassemblé d'importants effectifs d'électeurs émanant des classes pauvres. Elles étaient devenues insupportables aux oligarchies brésiliennes.

Mais celles-ci n'auraient pas obtenu un succès aussi complet si elles n'avaient pas été inspirées et soutenues par Washington. Les intérêts financiers et pétroliers américains déjà bien implantés au Brésil n'entendaient pas voir leur pouvoir menacé. Par ailleurs, au plan politique, le Département d'Etat ne supportait plus de voir le Brésil, sous Lula puis Roussef, s'être engagé activement au sein des Brics, parmi lesquels la Russie joue un rôle important. Il fallait casser cette alliance.

Les travailleurs brésiliens regretteront vite de n'avoir pas soutenu leur présidente. Tout indique qu'une dictature militaro-policière se prépare. Les dollars et mercenaires américains affluent déjà. Une fois installée, elle durera au moins trente ans.

 Évidemment, ni Moscou ni Pékin n'ont pu intervenir dans le « golpe » en défense de Dilma Roussef, de la même façon que Washington et la CIA l'avaient fait pour provoquer sa chute. Ils sont trop éloignés.

On peut craindre que le retour du Brésil sous le contrôle américain ne soit définitif, car il fait partie d'un mouvement général tendant à renverser tous les gouvernements latino et centro--américains manifestant des velléités d'indépendance. Si Cuba réussit à y échapper, comme certains Cubains l'espèrent encore, il lui faudra beaucoup de détermination.

jeudi, 19 mai 2016

Brésil: le premier coup d’état du parlementarisme corrompu

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Brésil: le premier coup d’état du parlementarisme corrompu

Michel Lhomme, politologue

Ex: http://metamag.fr

Fin 2016, les politiciens brésiliens étaient tous impliqués à des degrés divers dans divers cas de corruption dont le plus emblématique était le cas Pétrobras. Tout le monde avait touché, mordu, reçu des dividendes dans ce qui fut sans doute une des plus grosses affaires de pot de vin de l’histoire brésilienne.

Comment ne pas alors voir et comprendre que si la classe politique et en particulier l’opposition s’en prit de suite et aussi vite à Dilma Rousseff, présidente aujourd’hui destituée du Brésil, en l’accusant d’avoir violé une loi de déclaration fiscale de 2014, c’était pour ne pas sombrer et sauver la face ?

Ainsi, Dilma Rousseff est destituée alors qu’elle fut réélue à la majorité absolue présidente du Brésil en 2014. C’est qu’il faut bien à la classe politique s’absoudre de tout délit de corruption et pour cela, il fallait l’énormité de la destitution présidentielle, faire sauter en quelque sorte le plus gros fusible à savoir la Présidente elle-même pour sauver tous les autres plombs de la maison et ainsi permettre aux députés et aux sénateurs, y compris de l’opposition de cacher leurs virements bancaires suspects.

Il y a bien eu au Brésil un coup d’état et Cuba vient d’en accuser officiellement la classe politique  mais il s’agit d’un coup d’état d’un nouveau genre, le coup d’état pernicieux des politiciens professionnels, du parlementarisme corrompu.

Si l’on y regarde d’un peu plus près, on notera que le processus de destitution de la Présidente avança parallèlement aux dévoilements de la justice brésilienne sur l’affaire Pétrobras, mettant en cause la plupart des parlementaires. Plus certains députés ou sénateurs étaient par exemple cernés par les enquêtes et les perquisitions, plus on focalisait sur la Présidente et on ne parlait que de cela dans les médias.

Ce « coup d’état- destitution » est de fait aussi le coup d’éclat des journalistes brésiliens. En chargeant Dilma Rousseff, on évitait ainsi d’avoir à s’étendre sur l’argent corrompu des politiques et surtout on occultait la servilité des journalistes en particulier de la télévision qui se placent aux ordres de la finance pour défendre leurs postes. En effet, en dehors de Rousseff, il y eut dans l’affaire Pétrobras plus de 30 procédures de destitutions parlementaires.

Ce dimanche de Pentecôte, Dilma Rousseff se retrouve seule, suspendue et enfermée dans le palais présidentiel de Brasilia. Or, ce sont pas moins de 50 sénateurs qui votèrent cette semaine en faveur de la suspension de la Présidente pour 180 jours, laps de temps nécessaire pour que le Sénat procède légalement la Présidente à jugement. Durant cet intérim, c’est le vice-président Michel Temer, du Partido del Movimiento Democrático Brasileño (PMDB), qui s’occupera de la Présidence et de gérer les affaires courantes. Il vient de nommer le nouveau gouvernement par une série de couacs mémorables comme la nomination d’un créationniste au Ministère de la Science et la suppression du Ministère de la Culture. Mais Temer c’est aussi surtout une belle trahison politique puisque son parti était l’allié du Parti des Travailleurs de Dilma Rousseff pendant les élections. Or, Temer ne se fit pas prier un instant pour rallier l’opposition durant le procès pour destitution afin de pouvoir se blanchir complètement dans le « Lava-Jato », l’opération mains propres brésilienne.

Ce qui s’est passé à Brasilia donne la nausée à cause de la presse, des politiciens professionnels mais aussi des juges car cette destitution, c’est aussi la victoire des juges et de la nouvelle dictature du Droit. En fait, Rousseff est accusée de manipulation illégale des comptes publics afin de cacher le vrai déficit public du pays avant l’élection de 2014. Elle n’est donc pas accusée de recevoir des millions de dollars sur son compte, ce qu’ont reçu dans l’affaire Pétrobras la plupart des sénateurs brésiliens qui s’apprêtent maintenant à la juger. Il ne s’agit donc pas d’un coup d’état mais bien d’un coup parlementaire et d’un coup judiciaire.

Au Brésil, alors qu’on sait depuis longtemps que les forces parlementaires se travestissent, se prostituent aux caprices de l’or et des billets verts, les politiciens et les juges jouent les vertueux en se débarrassant d’une présidente réduite à n’être que le bouc émissaire et le paravent de leur corruption généralisée. Le culte de l’argent et des affaires a par ailleurs usé des grands sorciers publicistes qui tiennent le haut du pavé c’est-à-dire le tube cathodique, la radio, les télévisions et la presse pour faire monter en épingle la sauce dans son versant populiste. Dilma Rousseff, hier portée aux nues comme ancienne terroriste rouge et ennemi de la dictature se retrouve satanisée et victime du pire des régimes, la démocratie affairiste, l’éthique des démocraties de marché du vingtième-et-unième siècle, le gouvernement des juges.

L’affaire brésilienne commence cependant à inquiéter sérieusement les autres pays latino-américains : Ernesto Samper, secrétaire général de l’Union des nations sud américaines (Unasur) parlant au nom de neuf pays d’Amérique latine a fait part de ses « préoccupations et interrogations (…) sur la consolidation de l’État de droit au Brésil ». Le nouveau chef d’État argentin, le libéral Maurico Macri, s’est dit préoccupé pour la stabilité politique du Brésil. L’historienne Armelle Enders auteure de Nouvelle Histoire du Brésil (aux Editions Chandeigne, 2008) souligne que « pour les observateurs étrangers, la légèreté avec laquelle la destitution du président de la République – une véritable bombe atomique dans un régime présidentialiste – est minimisée ne manque pas d’étonner.  » .

Même le New York Times  estime que la chef d’Etat brésilienne a « payé un prix disproportionné » pour ses erreurs mais le quotidien américain n’évoque pas tous les scandales de corruption qui ont éclaboussé la classe politique depuis deux ans or, c’est bien celle-ci qui se défend comme une sauvage aujourd’hui.

Classe politique ou classe dirigeante : on en connaît en tout cas sa composition : pas un nègre, ni même un métis et pas une seule femme. Le Brésil dans toute sa splendeur et sa cruelle vérité. Malgré le mythe d’une nation « arc en ciel » sponsorisée par les bobos ou les footeux, le Brésil est un pays raciste, machiste, homophobe et ce malgré les travestis et le Carnaval, la samba et les prostitués masculins quasiment nus sous les ponts de Rio. Preuve en tout cas de la gangrène mafieuse du pays : sept ministres du nouveau gouvernement sont déjà impliqués dans des affaires judiciaires de quoi rassurer très sérieusement l’opération « Lava-Jato ».

En fait, le nouveau gouvernement est celui des plus vieux briscards de la politique brésilienne, composés de ministres déjà connus qui ont participé à tous les gouvernements précédents sans exception quelle que soit leur couleur politique, de Fernando Henrique Cardoso à Dilma Rousseff, en passant par ceux de Lula. C’est le gouvernement des chemises sales, ceux qui en aucune façon ne veulent céder leur place qu’ils tiennent depuis des générations, le gouvernement de ceux qui payent les juges et les journalistes.