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dimanche, 07 juin 2015

La victoire diplomatique de Vladimir Poutine

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La victoire diplomatique de Vladimir Poutine

Auteur : Alfredo Jalife-Rahme-La Jornada
Ex: http://zejournal.mobi

« Qui trop embrasse mal étreint », dit-on. À vouloir à la fois négocier avec l’Iran, détruire le « Moyen-Orient élargi » et l’Ukraine, ruiner la Russie, encercler et menacer la Chine tout en préparant de nouvelles guerres en Amérique latine, les États-Unis ont dû se résoudre à faire quelques pas en arrière. Pour calmer ses vassaux européens, l’Empereur Obama a dépêché son fidèle Kerry à Sotchi reprendre langue avec le chef rebelle Poutine auquel il refusait d’adresser un regard depuis un an. Il fut convenu de reprendre les affaires (et d’abroger les sanctions européennes lorsque les multinationales US auront été servies), de laisser la Novorossia tranquille, et de former un gouvernement de transition en Syrie.

Le New York Times est le seul média docile à la férule israelo-anglo saxonne à avoir osé rendre compte de la victoire diplomatique de la Russie, quatre jours après la visite inopinée de John Kerry à Sotchi, la ville chère à Poutine, Sotchi, la base touristique sur la Mer Noire où le tsar Poutine a investi plus de 50 milliards de dollars pour les Jeux olympiques. Tout un symbole.

D’après David Herszenhorn, la visite de Kerry a été interprétée partout comme le signe de la reddition des États-Unis. Je m’étais exprimé dans le même sens quatre jours plus tôt.

Impossible d’ignorer quelque chose d’aussi grandiose !

On est loin de l’apothéose d’Obama quand il se vantait d’avoir fait plier l’économie russe et son « dirigeant vaniteux » (sic) en faisant chuter le prix du pétrole, entraînant la fuite des capitaux, la dévaluation du rouble et les sanctions européennes.

Blabla et compagnie, aujourd’hui Poutine n’est plus le Hitler d’Hillary, et dans les termes d’Obama, le troisième danger pour l’humanité après ebola et les djihadistes.

Kerry n’a pas osé aborder le contentieux de la presqu’île éminemment stratégique de Crimée, qui a tout l’air d’avoir été bel et bien cédée à son propriétaire historique. 

Va-t-on vers l’abandon de la partie occidentale de l’Ukraine usurpée par le coup d’État de Victoria Nuland, la belliqueuse sous-secrétaire d’État israélo-américaine ?

Obama qui voulait isoler tout le monde s’est retrouvé bien isolé, avec la parade militaire somptueuse qui a mis en scène l’association stratégique (à distinguer d’une alliance militaire) entre la Chine et la Russie, sans perdre de vue l’Inde et deux puissances moyenne qui comptent dans la géostratégie : le Khazakstan et l’Égypte.

Selon David Herszenhorn, Obama avait pris la tête de la charge occidentale pour punir Poutine de son intervention en Ukraine, et avait expulsé la Russie du G8.

Dans son meilleur style de judoka ceinture noire, et de grand joueur d’échecs, on a vu Vlady déjouer olympiquement les attaques des USA et de leurs alliés européens, et prouver qu’il comptait vraiment, sur la scène globale.

À la mi-décembre, les États-Unis ont lancé leur machine financiériste pour mettre à genoux la Russie et sa devise, le rouble, mais sous la table ce sont les finances colossales de la Chine qui ont rattrapé le coup, d’après ce qu’a laissé fuiter le britannique Alastair Crooke, membre du think tank Conflicts Forum.

La Russie a suggéré de faire plier le dollar, de le replonger dans la grave crise de 2008, mais la Chine n’a pas donné suite. Ce qui indique que Pékin ne souhaite pas se mettre à dos Washington, dans cette étape tripolaire, et alors que les Chinois se posent en émergents triomphants.

Toujours selon David Herszenhorn, le « dirigeant suprême » (sic) Poutine, a confondu constamment ses adversaires, étrangers ou internes, et une fois de plus il semble se dresser, dans sa dernière confrontation avec l’Occident, au moins comme un héros national, droit dans ses bottes, aux commandes, et sans avoir cédé d’un pouce, surtout en Crimée, le joyau de la couronne. Et il n’est pas loin d’être le champion gagnant aussi dans la confrontation avec l’Occident.

Notre journaliste cite le russophobe Mathew Rojansky, directeur de l’Institut Kennan –lequel à mon avis, n’a hérité en rien de la légendaire sagesse de de George Kennan–, à Washington, qui insiste pour souligner que le renforcement de Poutine peut être illusoire, parce que l’économie russe est en récession et reste dangereusement dépendante de son approvisionnement en énergie au moment même où la plupart des analystes considère que les perspectives à long terme pour les prix du gaz et du pétrole sont désastreuses.

Wishful thinking, vulgaire réductionnisme financiériste d’économistes prenant leurs désirs pour des réalités…

À mon avis, les géostratèges US, fort novices, ont bien trop misé sur la guerre financiériste, qui aurait pu pulvériser une république bananière, mais non la Russie, superpuissance nucléaire.

Comment se fait-il que le New York Times admette que les sanctions occidentales semblent avoir échoué ?

Serait-ce que Kerry a devancé une fronde de l’Union européenne, pressée d’en finir avec des sanctions contreproductives ?

Chronos et Icare, celui qui défiait les lois de la gravité depuis la Crète, ont fait alliance en Ukraine occidentale et ont mis au bord de la débâcle le régime putschiste néonazi de Kiev incarné par le duo Petro Poroshenko le marchand de chocolat (ça ne s’invente pas) installé dans la place par l’Allemagne, et son Premier ministre puéril Arseni Iatseniouk, pantin manipulé par l’amazone Victoria Nuland, qui s’était quelque peu trompée dans ses calculs puisque la guerre financière contre la Russie a commencé par ruiner l’Ukraine.

Du point de vue de David Herszenhorn, le virage subtil d’Obama vaut reconnaissance pragmatique du fait que la politique consistant à isoler la Russie économiquement et diplomatiquement, est un échec. Il cite Viktor A. Kremenyuk, vice directeur du think tank Institut US-Canada, lié à la prestigieuse Académie des sciences de Russie, qui admet que le Kremlin a résisté aux sanctions et introduit des contre-sanctions.

Tout cela alors que Poutine n’a jamais cessé de coopérer avec les USA dans les contentieux pressants concernant la Syrie, l’Iran, la Corée du Nord et le Yémen, se bornant à quelques menaces de se retirer des négociations sur l’armement nucléaire ou conventionnel, que Kerry utilise comme feuille de vigne pour justifier sa visite à Sotchi.

Paul Craig Roberts, assistant jadis au secrétariat au Trésor sous Ronald Reagan, dit que les États-Unis ont envoyé John Kerry en Russie en position de suppliant.

Or donc, si Obama a lâché l’Ukraine, c’est en échange de quoi ? Qu’en est-il de la France et de l’Allemagne reléguées par les États-Unis de Minsk II à Sotchi ?

David Herszenhorn ne lit même pas son propre journal ; il n’est pas au courant de l’avertissement donné par Vlady lors de sa conférence historique à Munich, il y a huit ans.

Il avait annoncé l’échec de toute la politique d’amateurs de l’administration Obama, alors que le meilleur géostratège de tous les temps pour les US, Georges Kennan, avait prévenu que c’était une grave erreur d’asphyxier la Russie, super puissance nucléaire.

À mon avis, le problème des USA vient de ce que leur politique étrangère est entre les mains de néophytes portés sur les bravades de bistrot, parce que la génération précédente est en voie de disparition : Kissinger a 91 ans, Brent Scowcroft 90, Brzezinski 87, et le Texan James Baker III 86. Et le plus imprudent parmi eux est le russophobe Brzezinski.

Aujourd’hui la politique étrangère des USA se trouve prise en otage par les multimédias israélo-anglosaxons et leurs clowns nocturnes et bavards, qui sévissent dans les talk shows et ne savent même pas ce qu’est une multi ogive nucléaire placée dans un missile intercontinental russe Topol M, qui couperait toute envie de rire à l’humanité.

À Moscou, on ne doit pas être rassuré par la retraite tactique des États-Unis d’Ukraine, alors que les alliés de Vicky Nuland dans les Balkans, avec à leur tête le méga-spéculateur George Soros – pantin présumé des banquiers esclavagistes Rothschild, poussent à la révolte islamique en Macédoine : c’est le nouveau front israélo-anglo-saxon contre la Russie.

lundi, 18 mai 2015

Du côté de chez Erdogan

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Du côté de chez Erdogan
 
La Turquie a choisi son camp, et ce n’est pas le nôtre.
 
Journaliste et écrivain
Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d'une vingtaine de romans et d'essais. Co-fondateur de Boulevard Voltaire, il en est le Directeur de la Publication
Ex: http://www.bvoltaire.fr

Comme l’Espagne à la veille de la Deuxième Guerre mondiale, la Syrie est décidément le champ de bataille qu’ont choisi des pays tiers pour s’affronter dans une guerre civile de jour en jour plus internationale.

Les combattants envoyés et les armes livrées par le Hezbollah libanais, l’Iran et la Russie n’étaient pas pour rien dans la résistance opiniâtre opposée par le régime de Bachar el-Assad à la subversion et dans les quelques succès qu’il avait remportés sur le terrain à la fin de l’année dernière. Les revers qu’accumulent les gouvernementaux depuis quelques semaines doivent moins à l’afflux des djihadistes venus de toute l’Europe et du Moyen-Orient qu’à l’appui financier, matériel et militaire qu’apportent aux insurgés de généreux et discrets donateurs étrangers.

Si la province d’Idleb, dont Damas avait prématurément annoncé la reconquête, lui échappe aujourd’hui en grande partie, si le réduit alaouite lui-même, autour de Tartous et de Lattaquié, semble désormais menacé, la proximité de ces deux zones avec la Turquie de M. Erdoğan n’y est pas pour rien.

Maître d’un pays qu’Atatürk et ses successeurs avaient pu croire définitivement arrimé à l’Occident et à la modernité, celui qui en est aujourd’hui le président après en avoir été pendant treize ans le tout-puissant Premier ministre a fait accomplir à la Turquie des pas de géant dans la direction opposée. Le vernis laïque et républicain dont les Jeunes-Turcs avaient badigeonné la façade décrépite de l’ancien Empire ottoman craque de toutes parts. Retour vers le passé : en même temps qu’il restaure l’influence et la prégnance de la religion sur un pays qui s’en croyait émancipé, Erdoğan entend bien rétablir sinon la domination au moins l’influence turque sur le monde sunnite. Le parallèle est troublant, même si l’opposition est totale, avec l’évolution de l’Iran depuis la chute du shah et l’avènement du régime des mollahs.

Membre de l’OTAN depuis sa création, la Turquie, aussi longtemps que dura la guerre froide, fut le meilleur rempart du monde libre face au bloc soviétique et peut-être l’Europe a-t-elle raté l’occasion de l’intégrer à l’Union, tout comme les États-Unis ont eu tort, en leur temps, de lâcher le régime impérial iranien. Tout cela n’est plus de saison. Refusant l’accès de ses aérodromes aux avions de la coalition occidentale et laissant ou faisant transiter par son territoire renforts et matériels à destination des adversaires de Bachar, M. Erdoğan renoue avec la légendaire tradition de la perfidie ottomane.

Il faut être aveugle comme un diplomate occidental ou buté comme un Premier ministre israélien pour s’obstiner à ne pas voir en face la réalité du Moyen-Orient. Aux yeux des gouvernements sunnites, l’ennemi prioritaire n’est ni le salafisme ni Al-Qaïda ni même Daech, mais le monde chiite dont le maillon faible est actuellement la Syrie. Pour le roi Salmane d’Arabie, comme pour M. Erdoğan, l’homme à abattre n’est pas le prétendu calife qui a mis la main sur la moitié de l’Irak et la moitié de la Syrie, mais Bachar el-Assad. Dans la guerre par personnes interposées qui oppose plus ou moins ouvertement Riyad et Istanbul à Téhéran et Damas, l’Occident, moitié jobard moitié complice, persiste à s’appuyer sur les planches pourries que sont les régimes les plus obscurantistes et les plus corrompus de la planète. Dans cette affaire, le gouvernement régressif et autoritaire de M. Erdoğan n’est plus un allié sûr ni un ami sincère ni même un partenaire fiable. La Turquie a choisi son camp, et ce n’est pas le nôtre.

mercredi, 11 février 2015

Frankrijk en Duitsland breken met koers VS en kiezen voor Rusland

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Frankrijk en Duitsland breken met koers VS en kiezen voor Rusland

EU-lid Cyprus biedt Rusland militaire bases aan

De gewone Europeaan mag weer hoop hebben op een vreedzame afloop van de door de Amerikaanse regering gecreëerde crisis rond Oekraïne, nu zowel Duitsland als Frankrijk in scherpe bewoordingen afstand hebben genomen van het beleid van de regering Obama. De voormalige Franse president Nicolas Sarkozy, straks mogelijk opnieuw verkiesbaar, zei zelfs dat ‘wij een gemeenschappelijke beschaving met Rusland hebben. De belangen van de Amerikanen met de Russen zijn niet de belangen van Europa en Rusland.’

De Duitse minister van Buitenlandse Zaken, Frank-Walter Steinmeier was eveneens fel en zei dat de strategie van Washington ‘niet alleen riskant, maar ook contraproductief is’. Zijn woorden deden de bewering van zijn Amerikaanse collega John Kerry dat er ‘geen sprake was van een breuk tussen de VS en Duitsland’ volledig teniet.

Op de Veiligheidsconferentie in München herhaalde Steinmeier de eerdere verzekering van bondskanselier Angela Merkel dat Duitsland, en specifiek zijn partij, de SPD, nooit akkoord zal gaan met de door het Witte Huis geëiste wapenleveranties aan het regime in Kiev, dat nog altijd hoopt de pro-Russische separatisten te verslaan.

Minister van Economische Zaken Sigmar Gabriel toonde zich voorzichtig hoopvol over de gesprekken met Rusland. Hij zei dat hij van Putin verwacht dat deze de ‘uitgestoken hand van de EU beetpakt’, omdat ‘de EU na de crisis streeft naar een hernieuwing van het partnerschap met Rusland.

De huidige Franse president Francois Hollande lijkt eveneens ‘om’, en roept inmiddels op tot grotere autonomie voor het voornamelijk Russische sprekende oosten van Oekraïne. Op een congres van de UMP, waar zijn voorganger Sarkozy de leider van is, voegde Sarkozy nog toe dat ‘wij geen herleving van de koude oorlog tussen Europa en Rusland willen. De Krim heeft Rusland gekozen, en dat kunnen wij hen niet verwijten. We moeten bekijken hoe we een vredesmacht kunnen creëren om de Russisch sprekende mensen in Oekraïne te beschermen.’

Ook de NAVO en Brussel krijgen een klap in het gezicht, en wel van EU-lid Cyprus, dat besloten heeft om een vliegveld van de luchtmacht open te stellen voor Russische militaire toestellen.

Kortom: eindelijk weer eens hoopvol nieuws, zo vroeg in de morgen van maandag 9 februari. En nu maar hopen dat de Duitsers en Fransen hun ruggen recht houden, want de regering Obama zal de politieke druk op Europa om anti-Rusland te blijven waarschijnlijk nog veel verder gaan opvoeren.

Xander

(1) Zero Hedge

Zie ook o.a.:

08-02: ‘Europa moet oorlogskoers VS en NAVO loslaten en samen met Rusland wereldvrede redden’

mardi, 18 novembre 2014

Koalas, diplomatie et misère de l'anti-poutinisme

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Koalas, diplomatie et misère de l'anti-poutinisme

par Jacques Sapir
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Les comptes-rendus dans la presse française du G-20 qui s'est tenu en Australie ont présenté un Vladimir Poutine soi-disant isolé par la communauté internationale. C'est un cas d'école de la manipulation de l'information et de la désinformation.

Qui isole qui ?

Ce n’est pas la « communauté internationale » qui a cherché à isoler Vladimir Poutine, mais les Etats-Unis et les pays qui leurs sont liés comme la Grande-Bretagne, l’Australie et la France (et dans une moindre mesure l’Allemagne). Alors, oui, les relations de Vladimir Poutine avec les dirigeants de ces pays ont été tendues. Mais, les positions prises par la Russie, et par Vladimir Poutine en particulier, sont en réalité très populaires en Chine, en Inde, en Afrique du Sud et au Brésil. Le G-20 aura été l’occasion de marquer la nette divergence entre les pays que l’on appelle « émergents » et les autres. Cette divergence a été voulue par les pays de l’OTAN à ce sommet. Mais, elle constitue un véritable danger à long terme. Cette divergence construit en réalité une nouvelle coupure du monde en deux dont les conséquences dans la capacité de régler les crises futures risque d’être importante.

Le danger ici est que la politique américaine, car c’est essentiellement d’elle qu’il s’agit, est en train de cristalliser une fracture entre les pays émergents, qui tentent de s’organiser autour de la Russie et de la Chine, et les pays sous influence américaine. C’est un jeu à la fois dangereux et stupide car tout le monde sait bien que les Etats-Unis, qui restent très puissants, sont néanmoins une puissance déclinante. Ce n’est pas ainsi qu’ils gèreront leur déclin. Mais ils risquent d’empêcher le monde de régler toute une série de problèmes. Cette politique va aboutir, peut-être, à retarder l’inévitable. Elle ne saurait cependant l’empêcher.

De plus, ce n’est évidemment pas notre intérêt à nous Français, ni aux Européens de manière générale. Nous avons des problèmes communs à régler, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique, que ces problèmes soient militaires ou concernent le développement de ces régions, ou encore qu’ils concernent des problèmes de santé comme l’épidémie du virus Ebola l’a récemment mis en lumière. La nécessité d’une coopération à grande échelle s’impose. Il est à cet égard frappant que le communiqué final de ce sommet du G-20 fasse mention de la nécessité « d’éradiquer le virus Ebola » mais ne précise ni ne cite le moindre moyen financier alloué à cette tache. De même, la question du terrorisme est plus que jamais d’actualité. Les récentes atrocités commises par ceux qui se nomment « Etat Islamique » sont là pour nous le rappeler, tout comme elles nous rappellent le fait que ce terrorisme tue tous les jours en Syrie, en Irak, voire en Libye ou au Nigéria. Nous n’y prêtons garde que quand un « occidental », un « blanc » pour tout dire, en est victime. L’indignation du Président américain, et de notre Président, François Hollande, apparaît alors comme très hypocrite.

Une hystérie anti-politique.

En fait, il y a une intense coopération militaire avec la Russie au Mali et au Niger. Il pourrait en être de même au Moyen-Orient. C’est là que l’on mesure l’imbécillité de l’opposition systématique à Vladimir Poutine, et plus encore sa « démonisation » dans la presse. Henry Kissinger a expliqué à de nombreuses reprises ces derniers mois que « l’anti-Poutinisme » hystérique des Etats-Unis et de la presse américaine, ne constituait nullement une politique mais était en réalité une réponse à l’absence de politique. Il n’y a rien de plus exact. Il le dit dans une interview qu’il a donnée à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel le 13 novembre. Le niveau de délire de la presse américaine a été bien analysé par Robert Parry, l’un des plus grands journalistes indépendants des Etats-Unis. Il est aujourd’hui tragique de voir que ce discours, qui est une véritable propagande de guerre, envahit les médias en France et en Grande-Bretagne.

L’idée que la Russie voudraient reconstituer de toutes ses forces l’URSS défunte est alors invoquée. Il faudrait faire « barrage » à un tel projet, et cela justifierait en réalité la violence de l’opposition à Vladimir Poutine. C’est une immense et considérable erreur. Les dirigeants russes, et Vladimir Poutine au premier chef, ont tiré un trait sur l’ancienne URSS. Le véritable enjeu pour les trente années qui viennent, c’est l’alliance entre la Chine et la Russie, et la question de savoir si les pays que l’on nomme les BRICS arriveront à constituer un front cohérent face à la politique américaine. Tout le reste n’est que (mauvaise) littérature.

La question ukrainienne.

De même, sur la question ukrainienne, la Russie a toujours considéré que l’adhésion de l’Ukraine à l’UE était un problème ukrainien dans lequel elle n’avait rien à dire. Par contre, et ceci peut se comprendre, elle a affirmé à de nombreuses reprises que si l’Ukraine voulait entrer dans une zone de libre-échange avec l’UE, elle ne pourrait plus bénéficier des conditions particulières de son commerce avec la Russie. Le problème est que les dirigeants ukrainiens ont voulu gagner sur les deux tableaux. La Russie leur a rappelé que cela n’était pas possible. L’intégration économique des deux pays était sur la bonne voie quand se sont produits les événements de Maïdan. L’erreur des dirigeants russes a été de croire que cette réalité économique pèserait suffisamment lourd dans le contexte politique. Mais, ce dernier est le lieu des émotions et il est sujet à des processus de radicalisation qui ne font pas appel aux réalités économiques. De plus, le système politique ukrainien était affreusement corrompu, ce que les dirigeants russes reconnaissent eux-mêmes. En janvier 2014 à Moscou dans des discussions avec des responsables du Ministère des Affaires Etrangères de Russie ces derniers m’ont dit être effarés du niveau de corruption de leurs homologues ukrainiens. Or, le mouvement de la place Maïdan a commencé comme une protestation contre la corruption du système politique et économique ukrainien, et cette protestation était absolument légitime. Nul ne le conteste dans les sphères officielles à Moscou. Mais, en même temps, Moscou continuait de négocier avec ces mêmes dirigeants corrompus. Il y a là une contradiction mais dont on voit mal comment elle aurait pu être dépassée. Moscou a probablement pâti du fait qu’elle était engagée dans des négociations avec Yanoukovitch. Mais, ce dernier étant le Président légalement élu de l’Ukraine, pouvait-il en être autrement? Honnêtement, je ne le crois pas.

La question de l’OTAN est un autre problème. Il y avait un accord entre les Etats-Unis et la Russie que l’OTAN ne s’étendrait pas sur les anciens pays de l’Est et de la CEI sans l’accord de la Russie. Cet accord a été violé. Il en est allé de même au Kosovo ou les pays de l’OTAN ont couvert ce qu’ils dénoncent aujourd’hui en Crimée et en Ukraine. Les russes en tirent naturellement les conséquences et ils s’opposent à tout nouvel élargissement de l’OTAN. Mais la vérité est que nous payons au prix fort les inconséquences qui ont été les nôtres, en tant que pays dits « occidentaux », vis-à-vis de la Russie. L’instrumentalisation politique du droit international à laquelle se livrent les Etats-Unis avec l’assentiment de leurs vassaux est un véritable problème car l’on comprend bien qu’il ne peut y avoir de stabilité et de paix dans le monde que sur la base de règles respectées par tous.


- Source : Jacques Sapir

jeudi, 02 octobre 2014

Le pacte d'Obama avec les Saoudiens et Al-Nosra

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Le pacte d'Obama avec les Saoudiens et Al-Nosra

Auteur : Moon of Alabama-Traduction SLT
 
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Obama le Malin

Selon le Wall Street Journal, Obama a fait un pacte avec les Saoudiens. Ils vont légitimer les attaques contre l'Etat islamique et al-Qaïda en Syrie (aka Jabhat al-Nusra) et le gouvernement Obama renversera plus tard le gouvernement syrien du président Assad. Le prince saoudien Bandar, qui approvisionnait les djihadistes, avait été évincé, mais à présent il est bien en cour, et les éditeurs néo-conservateurs de The Economist crient "victoire". Ils ont réussi à obtenir à ce que les Etats-Unis reviennent à nouveau dans leur guerre. Hourra !

Mais à ce que je comprends le rôle d'Obama dans cet accord est censé venir beaucoup plus tard. Il faudra un an pour former des insurgés "modérés, avalisés" en Arabie Saoudite et c'est seulement lorsque ceux-ci seront prêts, que le canard boiteux d'Obama, pourra (ou non) débuter son action militaire. Les électeurs US savent très bien qu'Obama tient toujours ses promesses (ou non). Une année peut être un temps assez long et qui sait ce qui va se passer avant.

L'urgence de l'accord avec les Saoudiens est peut-être survenue du fait que certaines personnes ont ressenti qu'il était maintenant nécessaire d'attaquer les dirigeants d'Al-Qaïda (Jabhat al-Nusra) en Syrie. Cela pourrait aussi provenir des scores faibles d'Obama dans les sondages et de son besoin de garder un Sénat où les Démocrates sont majoritaires après les élections de novembre. La seconde raison semble plus probable.

Pour justifier ce coup sur ce groupe ayant un grand leadership, cette action a dû être différenciée de l'action avec le groupe de "djihadistes modérés" de l'organisation Al-Nosra avec lequel il existe une coopération sur un certain nombre d'autres questions. Le groupe "Khorassan "a été inventé et une campagne de peur a été lancée pour justifier l'attaque. Les médias étatsuniens fort prévisibles ont tout gobé et ont propagé la propagande alarmiste des "responsables" au sujet de "Khorasan". Seulement après que l'attaque ait eu lieu, les doutes ont été autorisées à être diffusées :

Plusieurs des assistants de M. Obama ont déclaré mardi que les frappes aériennes contre les agents de Khorasan ont été lancées pour contrecarrer une attaque terroriste "imminente". Mais d'autres responsables étatsuniens ont déclaré que le complot était loin d'avoir été organisé, et qu'il n'y avait aucune indication que Khorasan ait planifié l'exécution d'un tel complot.

Selon certaines spéculations : Jabhat al-Nusra fait partie de l'organisation al-Qaïda. Elle a été dirigée par les vétérans d'Al-Qaïda qui avaient combattu en Afghanistan et au Pakistan mais sont venus en Syrie où l'insurrection a commencé. Les États-Unis ont rebaptisé ces anciens combattants par le nom de groupe "Khorassan" pour avoir une bonne raison de les éliminer. Leurs remplaçants pourraient bien être des locaux menant les groupes de rebelles en Syrie du sud et désireux de coopérer davantage avec USrael (raccourci entre USA et Israël, ndt). Une nouvelle version plus soft d'al-Qaïda.

L'ensemble de la stratégie déployée dans les différentes guerres par procuration en Syrie et en Irak menée par les forces atlantistes est devenue de plus en plus compliqué. Je ne serais pas étonné de voir Obama jeter l'éponge sur toute cette affaire. Après l'élection en novembre, il pourrait bien dire «stop» et laisser le chaos derrière lui.

mercredi, 03 septembre 2014

Deciphering Henry

Deciphering Henry

Kissinger_Shan9.jpgHenry Kissinger is out with an essay in the Wall Street Journal “on the Assembly of a New World Order” (HT Ed Steer).  Some parts of it are rather difficult to understand or interpret (is it written in code that only the elite can decipher?).  I will attempt to go through it line by line (probably not every single line) and see if, by the time I finish, I can make some sense of it.

Libya is in civil war, fundamentalist armies are building a self-declared caliphate across Syria and Iraq and Afghanistan’s young democracy is on the verge of paralysis.

Translated: Pretty much everything touched by the US government in the last ten years has turned into a disaster.

To these troubles are added a resurgence of tensions with Russia and a relationship with China divided between pledges of cooperation and public recrimination.

Translated: Look, Nixon and I handed China to you on a silver platter; the Soviets crumbled just as Mises said they must (whoops, I let that slip – is it too late to take it back? I meant because Reagan spent the Soviets into bankruptcy).  So, basically, pretty much everything touched by the US government in the last ten years has turned into a disaster.

The concept of order that has underpinned the modern era is in crisis.

Translated: How could the US government screw-up all of the work we have done to consolidate global governance?

Hopefully, my emphasis on this point has properly conveyed that I consider this opening paragraph to offer an important admission by Henry.

The search for world order has long been defined almost exclusively by the concepts of Western societies. In the decades following World War II, the U.S.—strengthened in its economy and national confidence—began to take up the torch of international leadership and added a new dimension.

Translated: The US government was sitting in the cat-bird’s seat coming out of World War Two, virtually unscathed and in control of every meaningful global institution.

A nation founded explicitly on an idea of free and representative governance, the U.S. identified its own rise with the spread of liberty and democracy and credited these forces with an ability to achieve just and lasting peace.

781183.jpgIt is interesting that he uses the term “governance” and not government.  In any case, here Henry is spitting out the party line that the US spread its influence far and wide only for the benefit of bringing “free and representative governance” to the downtrodden (brown and yellow, usually) people of the world.

The traditional European approach to order had viewed peoples and states as inherently competitive; to constrain the effects of their clashing ambitions, it relied on a balance of power and a concert of enlightened statesmen.

Europe always played it strategically via balance-of-power politics.  This, of course, left one side out of Anglo-elite influence.  The American approach (not to mention the American military and economic power) broadened the reach of the elite.

The prevalent American view considered people inherently reasonable and inclined toward peaceful compromise and common sense; the spread of democracy was therefore the overarching goal for international order.

Translated: Democracy fooled the Americans into thinking they were free; we thought that it would fool all of those brown and yellow people, too.

Free markets would uplift individuals, enrich societies and substitute economic interdependence for traditional international rivalries.

Translated: This is why we never allowed free markets to develop.

This effort to establish world order has in many ways come to fruition. A plethora of independent sovereign states govern most of the world’s territory.

Translated: The objective was to establish a plethora of superficially independent sovereign states governing all of the world’s territories.  Through these sovereign states, control could be exercised over the people now being fooled into believing that the government represented their interests.  And the states were allowed to remain superficially sovereign as long as they didn’t want to become actually sovereign (e.g. Hussein and Gadhafi).

The years from perhaps 1948 to the turn of the century marked a brief moment in human history when one could speak of an incipient global world order composed of an amalgam of American idealism and traditional European concepts of statehood and balance of power.

Most of the period cited by Henry includes the so-called cold war with the Soviet Union. The period also included communist China supposedly apart from the west.  Yet, here he declares something approaching victory.  Were China and Russia in on the game?  Or were they more like useful foils in extending the game?

Henry sees trouble brewing: “The order established and proclaimed by the West stands at a turning point.”  In different ways, Barzun and Van Creveld would say the same thing.

First, the nature of the state itself—the basic formal unit of international life—has been subjected to a multitude of pressures.

Henry goes on to explain some of these “pressures,” for example, that the European amalgamation is not going so well, “…Europe has not yet given itself attributes of statehood, tempting a vacuum of authority internally and an imbalance of power along its borders.”

It is interesting how casually he mentions, almost as an aside, that the objective was to create a single, unified, European state.

Further, the Middle East is coming apart:

At the same time, parts of the Middle East have dissolved into sectarian and ethnic components in conflict with each other; religious militias and the powers backing them violate borders and sovereignty at will, producing the phenomenon of failed states not controlling their own territory.

Kiss51V1z.jpgWhile likely to have happened eventually anyway (arbitrary borders established in Paris at the end of the Great War were not going to last forever), clearly the US government moved this along significantly.

The international order…faces a paradox: Its prosperity is dependent on the success of globalization, but the process produces a political reaction that often works counter to its aspirations.

This strikes me as a second important admission.  Europe is one of the key battlegrounds in this “paradox.”  Will the EU (and/or the common currency) be able to hold it together? Will the centralization be able to withstand the corresponding decrease in productivity and therefore standard-of-living?  We are witnessing this battle being played out in real time in Europe.

A third failing of the current world order, such as it exists, is the absence of an effective mechanism for the great powers to consult and possibly cooperate on the most consequential issues.

What?!?!  I won’t bother mentioning here all of the global / international bodies put in place during the last century – and especially after the war ended in 1945.  What is Henry talking about?

This may seem an odd criticism in light of the many multilateral forums that exist—more by far than at any other time in history.

That’s what I just said!  This, I believe, is a third important admission.

The penalty for failing will be not so much a major war between states (though in some regions this remains possible) as an evolution into spheres of influence identified with particular domestic structures and forms of governance.

Two key takeaways here: first, the elite cannot afford “a major war between states” any more than the rest of us can – nukes don’t differentiate, and cannot be defended against; second, the idea of “spheres of influence” echoes Barzun’s speculation of what might lie ahead.  From Barzun: “The numerous regions of the Occident and America formed a loose confederation obeying rules from Brussels and Washington in concert…”

“Loose confederation” of the west and “spheres of influence” globally seem rather the same thing.

Henry goes on to describe how difficult the task is of bringing billions of people under one umbrella – too many of us billions don’t always go along with the man behind the curtain, it seems.  He asks a series of questions that he believes the US government must confront – none very important to me or this post.  He then lays the challenge in front of the US government leaders:

For the U.S., this will require thinking on two seemingly contradictory levels. The celebration of universal principles needs to be paired with recognition of the reality of other regions’ histories, cultures and views of their security.

This objective is fundamental to the disasters that the US government has created in the Middle East and North Africa.  Not “seemingly contradictory”; just plain old “contradictory.”  An impossible task when those being “securitized” (for lack of a better word, yet actually perfectly appropriate in every sense; “The Securitization of Humanity” sounds like a good title for an upcoming post) do not choose to be.

So, I have identified what I believe to be several important admissions; I will pull these together here:

1)      We were doing such a fine job of consolidating the new world order, yet in the last ten years or so the US government has pretty much messed up everything it has touched.

2)      The new world order was supposed to globalize the economy under one over-arching government (via institutions put in place not later than the end of WWII).

3)      The international bodies put in place over the last century – and especially since 1945 – have failed.  The people aren’t going along, instead producing “a political reaction that often works counter to its aspirations.”

Now, I will admit that someone viewing Henry’s essay through a different lens could come to different conclusions.  I admit I have a particular view on the goings-on around us: global governance and consolidation has seen its best days, at least for this era.  Things are coming apart – and the primary tool used in the last 70 years (the US government) has not only failed, it is getting too dangerous for even the survival of the elite.  There is no easily co-opted “next” (e.g. China) to ride on this parade toward global government.  It is time to back off, at least for now.

I conclude Henry has this same view.

Reprinted with permission from Bionic Mosquito.

 

vendredi, 22 août 2014

Al-Sisi’s visit to Russia: Promotion of Bilateral Cooperation

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Author: Yuriy Zinin

Ex: http://journal-neo.org

Al-Sisi’s visit to Russia: Promotion of Bilateral Cooperation

Egyptian news agencies and TV channels stressed the respectful reception Al-Sisi got during his stay in Sochi. The majority of them empathized the range of topics that was discussed by the leaders of the two countries.

Most Egyptian observers in tune with Al-Sisi’s spokespersons believe that this visit was a success. A number of opinion makers and businessmen stressed the positive dynamics of bilateral trade and improving economic ties. They welcomed the growing export of their agricultural products to Russia and the decision to establish an Egyptian logistics center on the Black Sea coast. Egypt is the second largest supplier of fruits and vegetables to Russia, agricultural goods account for 70% of Egyptian export volumes to Russia.

According to one of the leaders of the Egyptian Chamber of Commerce, the decision of the Russian authorities to purchase more agricultural products from Egypt – is a good chance for local farmers and traders. He said that this is a rare luck in the competitive environment of the today’s agricultural markets which are being supplied by goods from the East and the West. It was noted that the last year’s supply volume of agricultural products to the Russian Federation increased by 30% in comparison to 2012.

A lot of Egyptian hopes are associated with the  further increase in Russian tourists visiting Egypt.

According to some experts, the latest visit can not be separated from the implementation of major national projects, today’s agenda between the two countries. One of such projects is the recently announced construction of a second Suez Canal. To create the infrastructure needed for this project Egypt would be participating in the development of Russian industrial zones.

The Egyptian oil and gas production capacities are in the focus of the bilateral cooperation as well and the world’s largest company Gazprom is willing to provide assistance in this field. Russia will also be helping in developing peaceful nuclear energy projects in Egypt.

Egyptian media outlets are paying particular attention to the demand for modernization of giant projects that were built in the Soviet era but they “continue to be the backbone of the industrial sector of Egypt.” The country is now trying to improve its legislation in order to attract foreign investors, including Russian.

An article in the Al-Ahram newspaper states that the Egyptian president is concerned with achieving progress in relations with Russia – an influential world’s power. Al-Ahram columnist says that the former cases of cooperation with Moscow left a lasting mark in the history of bilateral relationships.

Political analysts and experts perceive the visit of President Al-Sisi through the prism of the turbulent events in the Middle East where different forces are gaining the upper hand, new players emerge, and the extremists of the Islamic State of Iraq and the Levant are posing a real threat to regional stability, Libya has been destabilized and the bloodshed in Syria continues. International terrorism has once again shown its ugly face in the Middle East.

In this regard, the press noted the similarity or even identity of the positions of the two countries in the respect of the today’s challenges and threats in the Middle East.

Many Egyptian writers and columnists have commented on the actions and policies of Washington and the West in general in the region, accusing western policy makers of duality, the support they had been showing to different extremist organizations, and the desire to push Cairo aside.

Most of them agree that Cairo needed greater independence in its foreign policy but without spontaneous turns or jumps. The former Egyptian ambassador to the Russian Federation Izzat Saad believes that the visit of President Al-Sisi shows hope that the country of the Nile has its own common interests with Moscow and that it is not willing to yield to any kind of pressure from the outside.

Egyptian newspaper “Al-Tahrir” says that the recent visit is placing a corner stone in the construction of new relations between the two countries, that will only become more profound in various fields and aspects. The influential newspaper “Al-Sharq Al-Awsat” has called the agreements reached in Sochi “ambitious”.

Obviously, their implementation will take time, but a carte blanche has already been given

Yuri Zinin is a Senior Research Fellow at MGIMO and a columnist for the online magazine “New Eastern Outlook”.

jeudi, 14 août 2014

Karl Haushofer und Japan

 

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Spang, Christian W.
Karl Haushofer und Japan
Die Rezeption seiner geopolitischen Theorien in der deutschen und japanischen Politik

2013 · ISBN 978-3-86205-040-6 · 1008 Seiten, geb. · EUR 105,
Monographien, herausgegeben vom Deutschen Institut für Japanstudien
(Bd. 52)


INHALT

A Einleitung (S. 10)
I. Vorwort (S. 10)
II. Forschungsstand (S. 24)
III. Quellenlage und Fragestellung (S. 64)

B Biographische Grundlagen (S. 78)
I. Bayerischer Militärbeobachter 1909/10: Der Japanaufenthalt als Lebenswende (S. 78)
II. Die zweite Karriere: Vom Generalmajor zum Geopolitiker und Japanexperten (S. 146)

C Geopolitik und außenpolitische Theorie (S. 208)
I. Die Entwicklung der deutschen Geopolitik bis 1945: Von der Politischen Geographie zum Propagandawerkzeug? (S. 208)
II. Haushofers Kontinentalblockthese als Basis für deutsche Weltmachtphantasien (S. 285)

D Haushofer als Vermittler zwischen Deutschland und Japan (S. 364)
I. Von der Idee zur Praxis: Haushofer als Brückenbauer in Deutschland (S. 364)
II. Der deutsche Einfluß auf die Entstehung der Geopolitik in Japan (S. 480)

E Der Einfluß der Geopolitik auf Theorie und Praxis der japanischen Expansion (S. 547)
I. Die Tokyo-Schule und die Ideologie der „Großostasiatischen Wohlstandssphäre" (S. 547)
II. Die Kyoto-Schule und die japanische Armee (S. 656)

F Resümee und Ausblick (S. 712)

Hinweise (S. 735)
Abkürzungsverzeichnis und Glossar (S. 738)
Quellen- und Literaturverzeichnis (S. 747)
Anhänge (S. 938)
Personenindex (S. 991)

140.jpg„Mit diesem imposanten Werk liegt eine überzeugende Neuinterpretation des Wirkens von Karl Haushofer vor: Der globale Ansatz seiner Theorien wird durch die Fokussierung auf Japan und die dortige Rezeption von Haushofers Gedankenwelt erstmals deutlich herausgearbeitet. Haushofer wird überzeugend als theoretischer Wegbereiter nationalsozialistischer Eurasienpolitik beschrieben, der das Drehbuch zum ‚Dreimächtepakt’ verfasste, und mit seinen Werken in Japan sogar auf die Kriegsplanung einwirkte. Das ausgebreitete Detailwissen ist beeindruckend, die Interpretation neu und auch die sprachliche Umsetzung geglückt.“
Bernd Martin (Historiker, Freiburg) im Januar 2013

„Besonders beachtenswert ist, mit welchem Einfühlungsvermögen und welcher Kenntnis der Autor, ein Neuzeithistoriker, auch die geographische Fachliteratur berücksichtigt und in den Forschungskontext einordnet. Damit handelt es sich um eine fachliche Grenzen überschreitende, fundierte sowie äußerst anregende und anspruchsvolle Arbeit.“
Jörg Stadelbauer (Geograph, Freiburg – Yangon/Myanmar) im Februar 2013

„Auf Grund der vorliegenden Darstellung ist die raumpolitische Beeinflussung der NSDAP durch Karl Haushofer nicht mehr zu bestreiten. Im Unterschied zur nationalsozialistischen Ideologie ist für Haushofer der Raum allerdings keine rassisch bestimmte Größe. Vor uns liegt eine Biographie, wie sie umfänglicher und einfühlsamer bezüglich des ‚Titelhelden’ inmitten zweier Gesellschaften wohl kaum verfasst werden kann. Der Autor weist Karl Haushofer den ihm zustehenden Platz in der modernen Geistesgeschichte Deutschlands und Japans zu.“
Hans-Erich Volkmann (Militärhistoriker, Leiter der Forschungsabteilung des MGFA Potsdam, 1994 –2003) im Februar 2013


Christian W. Spang, Associate Professor an der Daitō Bunka Universität in Tokyo. Forschungsschwerpunkt: Deutsch-japanische Beziehungen. Weitere Publikationen: C.W. Spang, R.-H. Wippich (Hrsg.), Japanese-German Relations 1895-1945, London, 2006. 2014 wird eine von ihm maßgeblich mitverfasste Geschichte der Deutschen Gesellschaft für Natur- und Völkerkunde Ostasiens (OAG) bei Iudicium erscheinen.

Dr. Christian W. Spang on German-Japanese Relations and on Karl Haushofer

Dr. Christian W. Spang on German-Japanese Relations and on Karl Haushofer

Who is Dr. Christian W. Spang ?

 
 
 
194
This paper deals with Karl Haushofer's geopolitical ideas and the influence these concepts had on the development of Japanese geopolitics in the 1930s.
384
 
One of my earliest papers on Haushofer, based on a conference paper, delivered in Trier 1999. The article deals with Haushofer's influence in Germany. In some parts outdated.
34
My earliest paper on Haushofer. The rather long article deals with Haushofer's influence in Germany and in Japan. In some parts outdated.
68
 
This Japanese paper is a translation of an earlier German article titled “Karl Haushofer und die Geopolitik in Japan. Zur Bedeutung Haushofers innerhalb der deutsch-japanischen Beziehungen nach dem Ersten Weltkrieg”, published in: Irene... more
This Japanese paper is a translation of an earlier German article titled “Karl Haushofer und die Geopolitik in Japan. Zur Bedeutung Haushofers innerhalb der deutsch-japanischen Beziehungen nach dem Ersten Weltkrieg”, published in: Irene Diekmann et al. (eds.), Geopolitik. Grenzgänge im Zeitgeist, Vol. 2, Potsdam: Verlag für Berlin-Brandenburg, 2000, pp. 591-629.
54
 

mardi, 22 juillet 2014

“Russia Delenda Est”

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“Russia Delenda Est”

Ex: http://www.dedefensa.org

10 juillet 2014 – Il a été confirmé hier, par des officiels US parlant à Novosti, que la Russie a accepté la nomination du nouvel ambassadeur des USA en Russie, John F. Tefft. (Voir Novosti, le 9 juillet 2014.) Proposé fin février par la Maison-Blanche, confirmé par le Congrès, Tefft a été nommé ambassadeur le 30 juin. Il semble que la Russie ait tout de suite accepté cette nomination, même si la confirmation en vient une dizaine de jours après. La nomination de Tefft et l’acceptation immédiate de Moscou proposent une seule et même explication : les USA et la Russie acceptent le fait qu’ils sont désormais des “ennemis”, – mais la chronologie est significative puisque le choix initial est de Washington : ce sont les USA qui proposent, ou imposent, cet état de fait d’un antagonisme affirmé et officiel. (Les autres initiatives ou opérations dans les relations USA-Russie ces derniers mois montrent effectivement que cet état de fait est une initiative américaniste, et cela confirmant amplement que les extrémistes de tous ordres, neocon, R2P ou d’obédience, etc., contrôlent la “diplomatie” US et ne rencontrent plus aucun obstacle.)

La personnalité de Tefft est largement commentée, pour ne laisser aucun doute sur ce que sera son séjour à Moscou. Le prédécesseur de Tefft, Michael McFaul, fut sans aucun doute un activiste de l’action subversive, notamment auprès de l’opposition anti-poutinienne, de l’organisation d’une opposition “civile” active, etc., mais il le faisait en présentant un visage souriant, avec une politique d’ouverture vis-à-vis de la Russie et du pouvoir russe, protestant de ses intentions profondes ou, plutôt, ne voyant pas dans ces intentions une marque d’hostilité vis-à-vis de la Russie mais plutôt une intention d’“aider” la Russie à progresser vers la “démocratie” inéluctable de la globalisation. Tefft, c’est le contraire. Il affiche ses intentions agressives, il le fait en besogneux, en agent-bureaucrate de l’organisation de la subversion brutale ; c’est lui qui était en Géorgie au moment de la guerre d’août 2008 et il avait eu la main très lourde en portant Saakachvili, qu’il traitait comme un homme-lige, dans l’organisation de l’invasion de l’Ossétie du Sud qui déclencha le conflit. Les commentaires russes sont alors unanimes : compte tenu de la situation, il vaut mieux un adversaire à visage découvert, l’on sait que l’on n’a rien à attendre de lui et qu’il importe de le combattre...

Parmi les divers commentaires accompagnant sa nomination, on retiendra d’abord celui de John Robles, pour Novosti, datant du 30 juin 2014 (annonce de la nomination définitive de Tefft), et détaillant la carrière du personnage et la signification de sa nomination.

«The choice by US President Barack Obama and the neo-conservative Cold War hawks running the US foreign policy establishment of John F. Tefft as the new US Ambassador to Russia should be setting off warning bells all over the Kremlin and in fact in all of the countries currently undergoing or targeted for US regime change/destabilization operations including Venezuela, Brazil, Syria and all other countries pursuing an independent foreign policy. With the current humanitarian catastrophe in Ukraine and the rise of violent fascist forces, the fact that the chief architect of Operation Ukraine is now being sent to Russia is at once chilling and at the same time predictable.

»After the spectacular failure of US Ambassador Michael McFaul to pull off a color revolution in Russia leading to his demise as the US top color revolution/destabilization specialist, the US as usual, rather than admitting it is wrong and pursuing a path of peace and promoting mutual cooperation, has decided to stubbornly snub its nose at the Kremlin and continue down a road of confrontation. With the leadership of the US State Department prone to statements such as Victoria Nuland’s famous ‘F...-the-EU”, the body responsible for diplomacy on a continuous confrontational war footing and organizations like USAID co-opted to the CIA and involved in destabilization operations all of the world every country that has not been already “annexed” by Washington should take a very close look at who they are allowing to operate in their country.

»This past April I summed up the choice as follows: “John F. Tefft, a Russia hater who served as US Ambassador to Ukraine, Georgia and Lithuania and promoted the invasion of South Ossetia while in Georgia, the current crisis and the resurgence of fascist forces in Ukraine and the rabid Russophobia and demonization of Russia in Lithuania, has been chosen to be the next US Ambassador to Russia. Tefft was extremely active and involved and one might say instrumental in bringing about the aforementioned anti-Russian events. As McFaul failed to organize the destabilization of Russia and the ouster of President Putin, apparently Obama is seeking more experienced hands.” [...]

»The US is bent on destroying Russia and preventing Russia from being a competitive global power. That fact is documented, all but openly stated and is no longer a secret. Ukraine has made it more than obvious even for the staunchest Washington apologists and the idea of some “reset” or peaceful cooperation from the US side has become nothing but a fantasy...»

 

La situation que symbolise l’arrivée de Tefft à Moscou, et la stratégie russe vis-à-vis de cette nomination dans la logique de l’acceptation de cette nomination, est résumée par Karine Bechet-Golovko, sur son blog (Russiepolitic), le 9 juillet 2014, en termes nets et sans ambiguïtés. «Le nouvel homme fort de la diplomatie américaine en Russie est un habitué de la préparation et de l'analyse des révolutions dans l'espace-post soviétique. En Géorgie au bon moment, en Ukraine il a laissé la situation prête à l'emploi, son arrivée officielle à Moscou est un signal à double sens. Et du côté américain, et du côté russe. “Nous lançons une attaque frontale contre la Russie !” “Nous sommes au courant et prêt à vous accueillir”. Les jeux sont faits. [...]

»Il y a encore peu, les Etats Unis hésitaient à envoyer justement cet homme, John Tefft, prendre en main le conflit avec la Russie, car justement cela aurait pu être interprété, vu son parcours, comme un acte “malveillant”. Mais avec l'accélération de la défaite de la politique américaine face à la Russie, au besoin de la radicaliser pour ne plus laisser le temps à la critique, les apparences amicales sont devenues le dernier des soucis. A la guerre comme à la guerre. Et bien sûr la Russie accepte cet ambassadeur. Au moins elle sait à quoi s'en tenir avec celui-ci. C'est un ennemi traditionnel, classique, pur et compétent. Donc le jeu est possible...»

Du point de vue des commentateurs US, on fait à peu près la même analyse, en constatant qu’avec l’ambassadeur Tefft effectivement “les jeux sont faits” et chacun sait à quoi s’en tenir. Voici ce qu’en dit Marc Champion, de Bloomberg.News, le 9 juillet 2014, – on se contente d’enchaîner son introduction et sa conclusion ... «To understand how little the U.S. and Russia expect of their relationship these days, consider this: The Barack Obama administration has put forward John Tefft, who is something of a bogeyman for the Russians, to become the next ambassador to Moscow – and the Kremlin today said it's fine with that. [...] The U.S. has given up on having positive ties with Russia and has accepted a frostiness reminiscent of the Cold War. That suits Putin, who uses anti-Americanism to build support at home. The two countries no longer want to pretend to be friends. What they seek in a U.S. ambassador is someone with a safe pair of hands and no illusions about what the relationship can deliver. Tefft is perfectly cast for that job.»

On observera que, dans son analyse, Champion se réfère à la Guerre froide («The U.S. has given up on having positive ties with Russia and has accepted a frostiness reminiscent of the Cold War»), ce qui est fondamentalement incorrect et mesure la gravité de la situation dans le chef de la politique d’agression des USA (aucune autre expression que cet extrême de “politique d’agression” ne convient). Comme nous l’avons déjà développé (voir le 20 mars 2014), la Guerre froide était une époque où les puissances (les deux superpuissances) avaient le sens de la responsabilité. Les ambassadeurs US à Moscou, de Harriman (1945) à Malcolm Toon (1976-1979) à Jack Matlock (1986-1991) étaient tous des diplomates cherchant au mieux à améliorer les relations entre les USA et l’URSS, à comprendre la politique soviétique, à susciter des accords, à écarter toute rhétorique agressive et toute interférence dans la souveraineté nationale du pays-hôte. (La même chose valait pour les ambassadeurs soviétiques à Washington, notamment avec le formidable Dobrynine, de 1962 à 1986, qui joua un rôle fondamental dans le maintien de relations acceptables et dans les tentatives d’amélioration de ces relations, qui joua un rôle presque équivalent à celui du ministre des affaires étrangères, auprès de Kennedy, de Nixon et de Kissinger, etc.)

Aujourd’hui, avec Tefft, c’est le contraire, c’est même une situation exceptionnelle dans l’histoire diplomatique : un ambassadeur nommé dans le but explicite d’exercer des pressions agressives sur la pays-hôte. C’est une totale inversion de la fonction d’ambassadeur, par rapport à la tradition diplomatique, – et donc parfaitement un événement qui renvoie à la tendance générale de cette époque dans le chef du Système. Il s’agit d’une époque de complète inversion, où les activités humaines dans le chef des directions politiques soumises au Système constituent une recherche constante de la déstructuration et de la dissolution.

Encore faut-il bien voir que le cas de l’ambassadeur Tefft n’est ni une exception, – bien entendu, – ni ce qu’il y a de plus extrême dans l’agression de l’américanisme au service du Système. On pourrait, on devrait même ajouter qu’une Victoria Nuland, dont on sait pourtant l’hystérie activiste, fait parfois, aujourd’hui, figure de modérée dans le climat général de Washington ... Par exemple, lors de cette audition, au Sénat, devant la commission des affaires étrangères. La pauvre Victoria Fuck-the-UE tente désespérément de paraître une “dure” devant les assauts des sénateurs. Elle profère des affirmations absolument rocambolesques (les Russes livrent des chars, de l’artillerie lourde, des avions de combats aux milices du Donbass qui massacrent à qui-mieux-mieux), promet très vite de nouvelles sanctions comme les Russes, – mais rien n’y fait, elle paraît tout de même emportée dans la marée des critiques de sénateurs qui l’accusent de complaisance, de faiblesse... Le spectacle est au-delà d’être surréaliste ; il est d’une autre planète, d’un autre univers. (Dans The Daily Times du 10 juillet 2014.)

«“We are ready to impose more costs — including targeted, sector-specific sanctions — very soon if Russia does not decisively change course and break its ties with separatists,” Victoria Nuland, the assistant secretary of state for European and Eurasian affairs, told members of the Senate Foreign Relations Committee. Nuland charged that separatists used a recent 10-day ceasefire to conduct “violence, bloodshed and land grabs,” and that “Russia allowed tanks, heavy artillery and fighters to flow” into Ukraine and built up its own forces on the Russia-Ukraine border. She said Washington was working closely with European allies on timing of the sanctions, and said a decision could come as soon as July 16, when EU leaders meet before a summer break. [...]

»But in a series of tense exchanges, the panel’s top Republican, Senator Bob Corker, told Nuland the United States was “acting like a paper tiger,” unwilling to take specific steps against Moscow. “I’m embarrassed for us,” he said. “I just wish the administration would quit saying publicly (that the US will take tough action) when we’re not going to act.” Committee chairman Senator Robert Menendez, a Democrat, also expressed concern Washington was failing to keep pressure on Russia. He pointed to EU calls for Russia to end support for the separatists, control the border, return seized checkpoints to Ukrainian forces, release hostages and begin negotiations on Ukrainian President Petro Poroshenko’s peace plan. “I see no advance in any of those standards. So what are we waiting for?” he asked Nuland. Nuland said that while new sanctions would be more effective if done in concert with Europe, “the president has always made clear that if necessary we will act on our own.”»

Pour décrire la situation, à nouveau le jugement de l’ancien chef des services soviétiques de renseignement extérieur Chebarchine a sa place («La seule chose que l’Ouest attend de la Russie c’est que la Russie n’existe plus»). Malgré sa politique qui est l’objet de critique de la part de l’aile nationaliste dure des milieux politiques, la direction politique russe est sans aucun doute consciente de cette avancée irrésistible vers la confrontation, parce qu’il est simplement impossible de la nier, de l’ignorer, etc. Nous en sommes même à un point où même une capitulation, par ailleurs difficilement concevable, de la direction russe ne satisferait sans doute en rien cette poussée d’agression, qui serait même vue comme une nouvelle ruse, une incitation à pousser plus encore les feux. La politique de Poutine consiste pour l’instant à exercer toute la pression possible pour détacher les pays européens des USA, d’ailleurs avec certains résultats. (Par exemple, on note un coup de téléphone Fabius-Lavrov le 9 juillet, où les deux ministres sont tombés d’accord sur le constat que le pouvoir de Kiev ne respecte pas l’accord de cessez-le-feu obtenu à quatre à Berlin, le 2 juillet.)

On évoquait hier sur ce site comme point de confrontation les combats en cours dans le Donbass, avec ce qui pourrait être une sorte de “bataille de Donetsk”, et l’hypothèse que le pouvoir de Kiev serait mis en danger. Une autre possibilité apparaît, qui serait l’hypothèse d’une attaque contre la Crimée. (La chose est envisageable, par exemple si le pouvoir à Kiev, confronté à des très dures conditions intérieures, ou menacé, choisit une fuite en avant en lançant une attaque pour récupérer la Crimée, – comme l’a promis d’ailleurs le nouveau ministre ukrainien de la défense.) Hier, lors d’une conférence de presse commune avec la ministre italienne des affaires étrangères Federica Mogherini, Lavrov a observé, en réponse à une question : «Je ne suggère à personne (de tenter une telle action). Nous avons une doctrine de sécurité nationale et elle illustre clairement quelles actions seraient décidées (de notre part) dans ce cas...» D’une façon ou d’une autre et quel que soit le lieu choisi, les Russes n’ignorent donc pas qu’ils pourraient être placés devant le choix suprême, et Lavrov signifie qu’ils ne reculeront pas dans ce cas.

Un “extrémisme absolu automatisé”

Il s’agit maintenant d’examiner de quoi il est question. A ce degré de détermination, de pression, d’irresponsabilité, d’absence du moindre intérêt pour les contradictions entre telle décision et telle déclaration, pour les vérités de situation, etc., il nous apparaît de plus en plus évident que ce qui est en cours n’a plus rien de commun avec une politique extérieure, voire à une pression d’une ambition hégémonique, voire à un complot d’agression d’une puissante, etc. La dynamique en cours est d’une sorte qui dépasse la seule activité humaine habituelle. Notre appréciation est que nous sommes au-delà des conceptions et des manigances humaines, et le désarroi d’une Nuland qui a trouvé plus extrémiste qu’elle dans le rassemblement des dignes sénateurs de la commission des relations extérieures constitue un excellent symbole de cet événement. A la phrase ci-dessus sur “extrémistes de tous ordres, neocon, R2P ou d’obédience, etc., [qui] contrôlent la ‘diplomatie’ US et ne rencontrent plus aucun obstacle”, on devrait substituer qu’il n’est nul besoin de “contrôler”, parce que la “politique” US est devenue extrémisme pur.

La poussée actuelle, furieuse, irrésistible, sans aucun intérêt ni pour l’arrangement politique, ni pour la légalité, ni pour la vérité de la situation, dépasse les projets humains et doit se ranger dans la dimension métahistorique selon notre conception. Désormais, le Système est à visage découvert et c’est lui qui active directement ce qui paraît être une “politique” et qui n’est plus qu’un “déchaînement”, – déchaînement de puissance, déchaînement de fureur, déchaînement de force, déchaînement aveugle et nihiliste, dont la logique nous ramène évidemment à notre explication initiale de la séquence métahistorique qu’est le “déchaînement de la Matière” accompagné de l’habillage conceptuel de l’idéal de puissance”. Cette dynamique se précipite sur ce qu’elle juge, à juste raison, être le principal obstacle sur sa voie d’accomplissement de la déstructuration et de la dissolution, c’est-à-dire la Russie.

Il s’agit d’une activité dynamique que nous jugeons quasiment autonome du système, et qui s’affiche désormais comme telle, en fait qui est identifiable comme telle dans diverses occurrences où l’on voit les acteurs, ou les figurants humains, renoncer à toute logique, à toute raison dans leurs jugements, à abandonner même leurs positions idéologiques pour simplement développer un extrémisme sans frein. Cette activité est beaucoup plus possible aux USA qu’ailleurs, d’abord pour des raisons conjoncturelles qui rendent plus difficile le développement des polémiques habituelles, avec notamment l’affaiblissement du rôle contradictoire joué par les “dissidents” antiSystème qui trouvent dans la crise ukrainienne moins d’aliments pour leur critique de la politique-Système, impérialiste et belliciste, de l’américanisme ; on a déjà noté que la crise ukrainienne y avait beaucoup moins d’écho que les crises du Moyen-Orient, parce que, instinctivement assimilée à la complexité européenne historiquement suspecte aux USA, elle ne soulève pas l’intérêt qu’on trouve pour les crises du Moyen-Orient fortement liées à la narrative du terrorisme qui gouverne la séquence historique US depuis 9/11. D’autre part, on constate la puissance extrême et la persistance du réflexe antirusse aux USA à cause des pesanteurs de l’histoire et des narrative qui l’accompagnent (la Russie socialiste/communiste, la Russie étatiste, etc.), ce qui diminue également la possibilité que la crise ukrainienne puisse être un terrain pour cette polémique entre partisans et adversaires de la politique washingtonienne, et que la tension extrémiste puisse ainsi être nuancée, ou retournée contre elle-même par des dissidents décidés. (Les Européens ont une façon différente de voir et de comprendre cette crise ukrainienne, étant beaucoup plus proche de la vérité de la situation, et éventuellement plus sensibles aux nuances que leur a appris leur passé historique. )

Dans de telles conditions, les USA développent d’autant plus leur position traditionnelle d’extrême sensibilité, en tant que groupe humain, à la puissance niveleuse et conformiste du système de la communication, et se retrouve beaucoup plus aisément emportés par l’impulsion du Système. La psychologie américaniste, qui se développe selon les caractères d’inculpabilité et d’indéfectibilité, est d’une extrême vulnérabilité à l’entraînement de la dynamique lancée par le Système, dès lors que cette dynamique est assimilée par elle à l’exceptionnalisme américaniste. (On notera que cette psychologie s’est préparée à l’extrême sensibilité qu’elle montre aujourd’hui au déchaînement de la dynamique-Système, par le renouveau depuis l'automne 2013, – à cause de Poutine et de son article dans le New York Times ! – du débat sur l’exceptionnalisme des USA, qui est très rapidement devenu une opération de communication pour réhabiliter cette notion. L’entraînement du Système permet de conforter cette orientation.)

Le comportement de la direction politique US, dans tous ses composants, apparaît alors beaucoup plus automatisé dans le sens de l’extrémisme le plus constant, qu’on pourrait même qualifier d’extrémisme absolu automatisé puisqu’il implique effectivement l’hypothèse qui va presque de soi, qui n’a même pas besoin d’être exprimée, de la disparition de la Russie («La seule chose que l’Ouest attend de la Russie c’est que la Russie n’existe plus») ; cet “extrémisme absolu automatisé” n’ayant alors plus aucun rapport avec l’étiquetage idéologique habituel. L’épisode de l’audition de Nuland au Congrès, que nous avons découvert par hasard et qui ne soulève aucune interrogation, aucun intérêt aux USA, est nous semble-t-il particulièrement révélateur. L’incontestable meneuse de la faction neocon dans l’ensemble “diplomatique” US (département d’État, NSC, etc.) se retrouve presque mise en accusation comme modérée, comme l’étaient pendant la Guerre froide les partisans de la détente face aux factions extrémistes d’extrême-droite. Ce n’est pas parce que la commission des affaires étrangères a modifié en quoi que ce soit son opinion, mais simplement parce qu’elle cède à la dynamique en question, parce qu’elle est particulièrement bien disposée pour le faire. Elle n’a même pas besoin d’un McCain pour cela (McCain se trouve, comme président de la minorité républicaine, dans la commission des forces armées). Elle évolue, comme l’on dirait, en “roue libre” de la pensée, c’est-à-dire la pensée réduite à la dynamique en question.

On comprend dans ce cas que nous persistions à juger la crise ukrainienne comme beaucoup plus grave que la crise irakienne qui se déroule en parallèle, alors qu’aux USA la crise irakienne fait toutes les manchettes de la presse-Système autant que les attaques critiques des réseaux antiSystème, tandis que la place accordée à la crise ukrainienne est minime. (De fait les deux crises se complètent et devraient interférer de plus en plus, les Russes se rapprochant des Irakiens et des Iraniens d’une façon marquée, selon un jugement qui est nettement influencé par l’antagonisme du bloc BAO qu’ils ressentent au niveau de la crise ukrainienne.) Nous pensons en effet que l’épisode décisif pour le Système va plus que jamais naître au cœur de la crise ukrainienne et de ses divers prolongements, plutôt que dans la crise de l’Irak et du Moyen-Orient. Cet épisode décisif sera nécessairement explosif aux USA au niveau de la communication, et pour la psychologie, puisqu’il confrontera une psychologie réduite aux deux éléments du désintérêt pour la crise et de l’extrémisme antirusse absolue, à la possibilité s’avérant brutalement réelle d’un affrontement avec la Russie, avec potentialité d’un conflit nucléaire. C’est alors, lorsqu’on réalisera cette potentialité, qu’on peut envisager des prolongements et des effets indirects extrêmement brutaux et complètement incontrôlables, vers un épisode qui pourrait susciter le dernier épisode de la crise d’effondrement du Système.

Une déclaration conjointe Euro-BRICS sur la crise ukrainienne

Une déclaration conjointe Euro-BRICS sur la crise ukrainienne – Trois propositions stratégiques

Déclaration conjointe Euro-BRICS - Juin 2014

Déclaration Conjointe Euro-BRICS Juin 2014 

Ex: http://www.leap2020.net    

Nous [1], soussignés membres de la société civile en Europe et dans les BRICS (chercheurs et professeurs universitaires, responsables de groupes de réflexion, journalistes, dirigeants d’entreprises, représentants de la société civile), souhaitons exprimer notre inquiétude commune quant aux tendances enclenchées par la crise en Ukraine. Ces tendances ont une incidence sur la communauté internationale, menacent entre autres la souveraineté de l’Ukraine et l’indépendance de l’Europe, et provoquent une polarisation malvenue du système international avec des répercussions sur un équilibre géopolitique toujours fragile.

Nous voulons rappeler qu’une transition historique est en cours entre un monde unipolaire avec les Etats-Unis comme seule superpuissance et un monde multipolaire, transition qui doit être soutenue plutôt que contenue. Le monde entier, y compris l’Europe et les Etats-Unis, a tout à gagner à la réorganisation commune d’une gouvernance mondiale fondée sur la multipolarité.

Nous tenons à réaffirmer notre analyse[2] selon laquelle l’Europe est en mesure de contribuer positivement à l’émergence pacifique d’un monde multipolaire. En effet, la crise ukrainienne a montré que, alors qu’une Europe indépendante et ouverte participe à l’émergence d’un monde multipolaire, une Europe unilatérale créé les conditions d’une polarisation entre un bloc occidental et les nouvelles puissances mondiales.

Par conséquent, nous désapprovons fermement l’interruption des relations euro-russes et ses conséquences négatives sur les relations Euro-BRICS porteuses d’avenir. Nous sommes en total désaccord avec le déploiement de troupes des deux côtés de la frontière euro-russe, et en particulier de troupes militaires américaines sur le territoire de l’Europe. Nous nous opposons à l’escalade de tensions resultant de la non-concertation des politiques européenne et russe de libre-échange, en particulier à l’endroit des pays frontaliers communs tels que l’Ukraine, la Géorgie, la Moldavie, etc…

Nous considérons que la crise ukrainienne requiert la mise en place d’un espace diplomatique destiné à débattre des droits de l’Europe et de la Russie à organiser leurs marchés communs et des moyens pour que ces marchés coexistent pacifiquement.

Nous notons également que la situation d’urgence humanitaire en Ukraine, ainsi que les crimes et les exactions commises contre les populations civiles pendant la crise ukrainienne, doivent être traités rapidement et faire l’objet d’enquêtes.

Nous estimons que la coopération Euro-BRICS est susceptible de fournir le cadre de médiation approprié pour atteindre un résultat positif.

 

La situation requiert un sens élevé des responsabilités historiques et de l’intérêt collectif de la part des dirigeants du monde. C’est à ce sens que nous faisons appel à travers cette déclaration :

–> PARTAGER LES RESPONSABILITES EN GUISE DE PREALABLE – Nous avons convenu que les responsabilités liées à la crise en Ukraine doivent être partagées entre l’Europe et la Russie. Ce n’est que sur cette base de reconnaissance mutuelle des responsabilités de chaque acteur que la paix en Ukraine pourra être reconstruite et les relations euro-russes relancées.

–> RELANCER LES RELATIONS EURO-RUSSES POUR CREER LES CONDITIONS D’UNE SORTIE DE CRISE MENEE PAR L’UKRAINE – Il appartient aux Ukrainiens de s’organiser et de reconstruire la paix en Ukraine. Cependant, les tensions entre les Ukrainiens pro-russes et pro-européens ne se désamorceront pas tant que les tensions entre la Russie et l’Europe subsisteront. Par conséquent, au nom de la paix en Ukraine, nous appelons les dirigeants européens et russes à relancer un dialogue constructif. Par ailleurs, nous  souhaitons encourager les médias à fournir une information plus objective et à corriger toute désinformation susceptible de mener à de futurs conflits.

–> UN SOUTIEN EURO-BRICS A L’EFFORT DE SORTIE DE CRISE – En guise de contribution à encourager et soutenir l’effort euro-russe pour la relance d’un dialogue de sortie de crise, nous appelons les dirigeants Euro-BRICS[3] à convoquer très rapidement[4] le premier “sommet  Euro-BRICS pour l’Ukraine » qui aura pour objet d’établir les causes, d’identifier les solutions et de contribuer à mettre en place les conditions politiques et diplomatiques pour une résolution souveraine de la crise ukrainienne et pour la prévention de crises similaires avec d’autres États frontaliers euro-russes à l’avenir.

Ont signé la présente declaration  les personnes suivantes, représentantes de la société civile en Europe et dans les BRICS (professeurs d’université, chercheurs, dirigeants de groupes de réflexion, journalistes, représentants d’entreprises) – par ordre alphabétique :

. Adriana Abdenur – Professeur, Institut des Relations Internationales, PUC-Rio, Rio de Janeiro, Brésil

. Jean-Paul Baquiast - Co-fondateur et co-président de l’Association Automates Intelligents et co-rédacteur en chef du site www.automatesintelligents.com

. Marie-Hélène Caillol – Présidente LEAP/E2020 (Laboratoire européen d’Anticipation Politique), Paris, France

. Jayanthi Chandrasekharan – Assistant Professeur, Département de français, Loyola College, Chennai, Inde

. Jose-Maria Compagni-Morales – Président FEFAP (Fundación para la Educación y Formación en Anticipación Política), Professeur agrégé IE Business School, Séville, Espagne

. Taco Dankers – Entrepreneur, Software engineer, Dankers & Frank, Consulting and Software Engineering, Amsterdam, Pays-Bas

. Baudouin De Sonis – Directeur exécutif, e-Forum & EU-China-Forum, Bruxelles, Belgique

. Anna Gots – Directrice financière, AEGEE-Europe / European Students’ Forum, Bruxelles, Belgique

. Harald Greib – President IRPA (Internationaler Rat fur Politische Antizipation), Hambourg, Allemagne

. Christel Hahn – Coordinatrice générale, AAFB, Allemagne

. Michael Kahn – Professeur Extraordinaire, Université Stellenbosch, Afrique du Sud

. Caroline Lubbers – Chef de projet Euro-BRICS, LEAP/E2020, Amsterdam, Pays-Bas

. Zhongqi Pan – Professeur, Centre d’Etudes BRICS, Université Fudan, Shanghai, Chine

. Sylvain Perifel – Coordinateur GEAB, LEAP/E2020, Paris, France

. Marianne Ranke-Cormier – Présidente Newropeans, Paris, France

. Yi Shen – Professeur agrégé, Centre d’Etudes BRICS, Université Fudan, Shanghai, Chine

. Suyuan Sun – Assistante de recherche, Centre d’Etudes BRICS, Université Fudan, Shanghai, Chine

. Veronique Swinkels –Directrice Générale, BBK/Door Vriendschap Sterker, Amsterdam, Pays-Bas

. Alexander Zhebit – Professeur de Relations Internationales, Universidade Federal do Rio de Janeiro, Brésil

. Jiejin Zhu - Professeur agrégé, Centre d’Etudes BRICS, Université Fudan, Shanghai, Chine

 
 
 
 
        
 
 
 

 
 

[1]
                  Cette déclaration commune a été rédigée à l’issue d’une vidéo-conférence historique, organisée le 27 mai par LEAP en partenariat avec FEFAP et en collaboration avec l’Université Fudan de Shanghaï, qui a réuni 28 représentants d’Allemagne, Brésil, Chine, Espagne, France, Inde, Pays-Bas, Russie et Ukraine, sur le thème suivant: “L’impact de la crise ukrainienne sur les relations Euro-BRICS – Un débat Euro-BRICS sur la crise ukrainienne en vue de solutions possibles”. La remarquable convergence de vues a conduit le groupe à rédiger cette présente déclaration.

[2]
            LEAP et MGIMO ont initié le concept Euro-BRICS en 2009 sur la base des constats établis dans ce document: Pourquoi Euro-BRICS? Ou encore ici : Concept 4ème Séminaire

[3]
                  Au moins M. Hollande, Mme Merkel, M. Modi, M. Poutine, Mme Rousseff, M. Xi, M. Zuma.

[4]
                  Idéalement, en marge du Sommet BRICS qui doit se tenir au Brésil mi-Juillet; au plus tard, début 2015.

vendredi, 18 juillet 2014

Check Mating Washington in its Own Backyard with BRICSIANSE

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Wayne MADSEN
Strategic-Culture.org

Check Mating Washington in its Own Backyard with BRICSIANSE

 

The United States and its closest allies have attempted to isolate Russia and President Vladimir Putin from the world stage. As a result of Western support for the Ukrainian regime that came to power through violence in Kiev, actions taken by Western powers against Russia have included expelling Russia from the G-8 of capitalist powers, the freezing of the assets of Russian government officials and Russian banks, and imposing travel bands on Russian citizens.

However, Putin has check-mated U.S. President Barack Obama in the American president’s own backyard. Obama’s defenders fancy their president as a master of «11-dimensional chess». However, what is transpiring in Brazil at the summit of the BRICS nations of Brazil, Russia, India, China, and South Africa has shown the world that it is Putin, not Obama, who is the master of 11-dimensional chess. In fact, Obama could never even make it to the chess board.

Putin is visiting Brazil where he is participating in the 2014 summit in the city of Fortaleza. The BRICS summit comes as members of the Obama administration, including neo-cons like Assistant Secretary of State for European Affairs Victoria Nuland, have instituted plans for increased sanctions against Russia, bringing them to the level as those directed against Iran, Syria, and Cuba. 

Putin and his BRICS colleagues will sign an agreement in Fortaleza on establishing a BRICS development bank that will help bypass the neo-cons' attempt to isolate Russia from international banking networks. Any strengthening of sanctions in the same manner that U.S. sanctions have been imposed by Washington on Iran, Syria, and Cuba runs the risk of punishing Brazilian, Indian, Chinese, and South African banks and other corporations, something that could land the Obama administration in hot water before the World Trade Organization court that rules against trade practices that violate WTO regulations.

The legacy of the Obama administration is that its Cold War-era policies directed against Latin America have permanently ended America's long-standing political and economic domination of the Western Hemisphere. Obama put the final nail in the arcane Monroe Doctrine that stipulated the United States would bar non-Western Hemisphere nations, including the powers of Europe, from intervention in the Americas. The interventionist policies in countries like Venezuela and Honduras carried out by Nuland's fellow neocon ideologue Roberta Jacobson, the Assistant Secretary of State for Western Hemisphere Affairs, have resulted in a large contingent of Latin American leaders in joining Putin, Chinese President Xi Jinping, and the other BRICS leaders in Brazil for a summit where the United States will not have a seat at the table. In fact, the United States and its imperialistic policies will be a major subject in Brazil, a country that has seen its telecommunications, including the private calls and e-mail of Brazilian President Dilma Rousseff routinely spied upon by the U.S. National Security Agency.

Putin is making the most of his six-day visit to Latin America. He forgave Cuba's debt to Russia while visiting Havana and also stopped in Nicaragua and Rio de Janeiro. While in Cuba, Putin met with former Cuban leader Fidel Castro and his brother, Raul Castro, Cuba's president, two leaders who continue to infuriate the neo-con and right-wing power centers of Washington. Putin also attended the final game of the World Cup in Rio. Russia is the host of 2018 World Cup. Putin also visited Argentina where he signed a deal on nuclear energy.  The interest of Iran, Argentina, Nigeria, Syria, and Egypt in joining BRICS may soon see the group's acronym become «BRICSIANSE». Such a development would triumph the nations of the world that refuse to take orders from Washington and the presence of Syria would spell ultimate defeat of the Obama doctrine of «R2P», or «Responsibility to Protect» pro-U.S. and Western intelligence agency-financed opposition leaders intent on replacing anti-American governments with pro-U.S. regimes. Syria joining BRICS as a full or associate member would drive a stake through the heart of R2P.

The Obama administration could not convince a single South American leader to avoid the BRICS summit in Brazil. In fact, two of the South American leaders sitting down with Putin, Xi, Rousseff, and the other leaders in Brazil, Venezuela's President Nicolas Maduro and Suriname's President Desi Bouterse, have been the subject of CIA- and State Department-linked destabilization efforts and sanctions threats. Also in attendance at BRICS are Argentina's President Cristina Fernández de Kirchner, Bolivia's President, Evo Morales Chile's President Michelle Bachelet, Colombia's President Juan Manuel Santos, Ecuador's President Rafael Correa, Guyana's President Donald Ramotar, Paraguay's President Horacio Cartes, Peru's President Ollanta Humala, and Uruguay's President José Mujica. America's sanctions against Russia and its saber-rattling against China on behalf of Japan and the Philippines have fallen on deaf ears in South America. The teenager-like antics of Nuland, Jacobson, along with those of U.S. National Security Adviser Susan Rice and U.S. ambassador to the UN Samantha Power, are sure to be discussed in sideline gossip by the leaders gathered in Fortaleza.

The presence of President Santos of Colombia is particularly noteworthy. Santos recently defeated a right-wing candidate supported by the same Obama administration’s interventionists who have helped disrupt the economy of Venezuela. The losing candidate, Oscar Ivan Zuluaga, had the full support of Santos’s right-wing and pro-Israeli/pro-U.S. predecessor Alvaro Uribe. Recent disclosures have shown that Uribe instituted an NSA-like national communications surveillance system aimed at his opponents. Zuluaga’s ties with the same elements who are trying to depose Maduro in Venezuela have not been lost on Santos. He continues to engage in peace negotiations in Havana with left-wing DARC guerrillas and improve ties with Venezuela much to the chagrin of the CIA operatives who live in splendor in the Miami area of Florida.

While in Rio, Putin managed to cast off U.S. efforts to isolate him internationally by meeting with Prime Minister of Trinidad and Tobago Kamla Persad-Bissessar and Antigua and Barbuda Prime Minister Gaston Browne, in addition to Hungary's Prime Minister Victor Orban, Namibian President Hage Geingob, Gabon's President Ali Bongo, and Germany's Chancellor Angela Merkel. Merkel and Rousseff have much in common as both had their personal cell phone conversations monitored by NSA, a fact that Putin, who has provided asylum to NSA whistleblower Edward Snowden, was likely sure to have mentioned in passing.

The only attempt the United States could make to have any Latin American officials criticize contact between Western Hemisphere leaders and Putin was to arrange for Trinidad opposition leader Keith Rowley to condemn his country's prime minister's private trip to Brazil. Rowley criticized Persad-Bissessar and her grandson for meeting with Putin and other leaders in Rio because the trip was made during a labor dispute involving Trinidad’s immigration department. The power of Washington to influence events in the Western Hemisphere has truly plummeted to new depths.

The agenda of the BRICS nations is as diversified as that of any G-7 meeting, no longer called G8 after Russia was expelled. On the BRICS summit agenda are trade, development, macroeconomic policy, energy, finance, terrorism, climate change, regional security, drug smuggling and trans-border crime, industrialization of Africa, and, kin what should serve as a wake-up call to Wall Street, the World Bank, European Central Bank, the International Monetary Fund, and other tools of western capitalism, international financial institution (IFI) reform.

The security operations by BRICS in Afghanistan stand to replace those of the United State after the withdrawal of its troops from that country. Russia has led BRICS efforts on dealing with money laundering and cross-border crime and it has drawn the participation of Belarus, India, Kazakhstan, China, Kyrgyzstan, Russia, Tajikistan, Turkmenistan and Uzbekistan in its efforts. Observers from Mongolia and Armenia also joined the talks. In the area of security, synergism is apparent between the BRICS and the Shanghai Cooperation Organization (SCO) that brings Russia and China into a common security policy with central Asian states like Kazakhstan and Uzbekistan. Russia and China appear determined that Ukraine and Georgia will be the «line in the sand» for any further encroachments by George Soros- and CIA-led «R2P» revolutions in the Eurasian space. It is also clear that Putin outsmarted Obama in his own backyard.

 

A VERY BRIEF HISTORY OF CHINESE RUSSIAN RELATIONS

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A VERY BRIEF HISTORY OF CHINESE RUSSIAN RELATIONS

The response of much western commentary to the Russia China agreements has been scepticism that they can ever burgeon into an outright partnership because of the supposedly long history of mutual suspicion and hostility between the two countries. The Economist for example refers to the two countries as “frenemies”. To see whether these claims are actually justified I thought it might be useful to give a short if rather summary account of the history of the relationship between the two countries.

Official contacts between China and Russia began with border clashes in the 1680s which however were settled in 1689 by the Treaty of Nerchinsk, which delineated what was then the common border. At this time Beijing had no political or diplomatic links with any other European state save the Vatican, which was informally represented in Beijing by the Jesuit mission.

The Treaty of Nerchinsk was the first formal treaty between China and any European power. The Treaty of Nerchinsk was basically a pragmatic border arrangement. It was eventually succeeded by the Treaty of Kyakhta of 1727, negotiated on the initiative of the Kangxi Emperor and of Peter the Great, who launched the expedition that negotiated it shortly before before his death.

The Treaty of Kyakhta provided for a further delineation of the common border. It also authorised a small but thriving border trade. Most importantly, it also allowed for the establishment of what was in effect a Russian diplomatic presence in Beijing in the form of an ecclesiastical settlement there. Russia thereby became only the second European state after the Vatican to achieve a presence in Beijing. It did so moreover more than a century before any of the other European powers. Russia was of course the only European power at this time to share a common border with China (a situation to which it has now reverted since the return to China of Hong Kong). It is also notable that the Treaty of Kyakhta happened on the initiative of Peter the Great. Peter the Great’s decision to launch the expedition that ultimately led to the Treaty of Kyakhta shows that even this supposedly most “westernising” of tsars had to take into account Russia’s reality as a Eurasian state.

For the rest of the Eighteenth Century and the first half of the Nineteenth Century relations between the Russian and Chinese courts remained friendly though hardly close. St. Petersburg was the only European capital during this period to host occasional visits by the Chinese Emperor’s representatives. During the British Macartney mission to Beijing of 1793 the senior Manchu official tasked with negotiating with Macartney had obtained his diplomatic experience in St. Petersburg. As a result of these contacts at the time of the Anglo French expedition to Beijing in 1860 Ignatiev, the Russian diplomat who acted as mediator between the Anglo French expedition and the Chinese court, could call on the services of skilled professional interpreters and was in possession of accurate maps of Beijing whilst the British and the French had access to neither. Russian diplomatic contacts with the court in Beijing during this period do not seem to have been afflicted with the protocol difficulties that so complicated China’s relations with the other European powers and which contributed to the failure of the Macartney mission. This serves as an indicator of the pragmatism with which these contacts were conducted.

This period of distant but generally friendly relations ended with the crisis of 1857 to 1860 when Russia used the Chinese court’s preoccupation with the Taiping rebellion and China’s difficult relations with the western Europeans culminating in the Anglo French expedition of 1860 to secure the annexation of the Amur region. The Chinese continue to see the third Convention of Beijing of 1860 which secured the Amur territory for Russia as an “unequal treaty”. They have however accepted its consequences and formally recognised the border (which was properly speaking part of Manchu rather than Chinese territory). At the time it must have been resented. However it is probably fair to say that Russia would have been seen in China as a marginally less dangerous aggressor during this period than the western powers Britain and France (especially Britain) if only because China’s relations with these two countries were much more important.

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As the Nineteenth Century wore on relations between Russia and China seem to have improved with Russia, undoubtedly for self-interested reasons, playing an important role in the Three Power Intervention that forced Japan to moderate its demands on China following China’s defeat in the Sino Japanese war of 1895. Russian policy of supporting China and the authority of the Chinese court against the Japanese however fell by the wayside when Russia forced the Chinese court in 1897 to grant Russia a lease of the Chinese naval base of Port Arthur. This was much resented in China and damaged Russia’s image there. Russia also became drawn into the suppression of the anti-foreign 1900 Boxer Rising, an event which destabilised the Manchu dynasty and which led to a short lived Russian occupation of Manchuria to suppress the Boxers there. This is not the place to discuss the diplomacy or the reasons for the conflict which followed which is known as the Russo Japanese war of 1904 to 1905. Suffice to say that the ground war was fought entirely on Chinese territory and ended in stalemate (though with the balance starting to shift in favour of the Russians), that I know of no good English account of the war or of the events that preceded it, that the war was precipitated entirely by a straightforward act of Japanese aggression and that the popular view that the war was preceded and/or provoked by Russian economic and political penetration of Korea or plans to annex Manchuria are now known to have no basis in fact.

A radical improvement in Russian Chinese relations took place following the October 1917 revolution caused by the decision of the new Bolshevik government to renounce the extra territorial privileges Russia had obtained in China as a result of the unequal treaties. The USSR became the strongest supporter during this period of Sun Ya-tsen’s Chinese nationalist republican movement and of the Guomindang government in Nanjing that Sun Ya-tsen eventually set up. Sun Ya-tsen for his part was a staunch friend and supporter of the USSR. Though many are aware of the very close relationship between the USSR and China in the 1950s few in my experience know of the equally strong and arguably more genuine friendship between their two governments in the 1920s.

In the two decades that followed the USSR became China’s strongest international supporter in its war against Japanese aggression, a war which has defined modern China and of which the outside world knows lamentably little. During this period the USSR had to balance its support for China’s official Guomindang led government that was supposedly leading the struggle against the Japanese with its support for the Chinese Communist Party (originally the leftwing of the Guomindang movement) with which the Guomindang was often in armed conflict. The USSR also had to balance its support for China with its need to avoid a war in the east with Japan at a time when it was being threatened in the west by Nazi Germany and its allies. The skill with which the government of the USSR performed this difficult feat has gone almost wholly unrecognised.

Following the defeat of Japan in 1945 the USSR’s military support was (as is now known) crucial though obviously not decisive to the Chinese Communist Party’s victory in the civil war against the Guomindang, which led to the establishment in 1949 of the People’s Republic. A decade of extremely close political, military and economic relations followed during which the two countries were formally allies. As is now known this relationship in reality was always strained and eventually broke down in part because of mutual personal antagonism between the countries’ two leaders, Khrushchev and Mao Zedong, but mainly because of Chinese anger at the USSR’s failure to support a war to recover Taiwan and above all because of China’s refusal as the world’s most populous country and oldest civilisation to accept a subordinate position to the USSR in the international Communist movement. The rupture was made formal by Khrushchev’s decision in 1960 to withdraw from China the Soviet advisers and economic assistance that had been sent there. Supporters of sanctions may care to note that on the two occasions Russia has used sanctions (against Yugoslavia in 1948 and against China in 1960) they backfired spectacularly on Russia resulting in consequences for Russia that were entirely bad.

The Sino Soviet rupture of 1960 resulted in a decade and a half of very strained relations. An attempt to restore relations to normal following Khrushchev’s fall in 1964 was wrecked, possibly intentionally, by the Soviet defence minister Marshal Malinovsky who encouraged members of the Chinese leadership to overthrow Mao Zedong through a coup similar to the one that had overthrown Khrushchev. Relations with the USSR during this period also increasingly became hostage to Chinese internal politics with Mao and his supporters during the period of political terror known as the Cultural Revolution routinely accusing their opponents of being Soviet agents. This period of difficult relations eventually culminated in serious border clashes in 1969, an event that panicked the leadership of both countries and which led each of them to explore alignments against each other with the Americans.

This period of very tense relations basically ended in 1976 with the death of Mao Zedong who shortly before his death is supposed to have issued an injunction to the Chinese Communist party instructing it to restore relations with the USSR. Once the post Mao succession disputes were resolved with the victory of Deng Xiaoping a process of outright rapprochement began the start of which was formally signalled in the USSR by Leonid Brezhnev in a speech in Tashkent in 1982 which he made shortly before his death. By 1989 the process of rapprochement was complete allowing Gorbachev to visit Beijing in the spring of that year when however his visit was overshadowed by the Tiananmen disturbances.

Since then there has been a steady strengthening of relations. Gorbachev refused to involve the USSR in the sanctions the western powers imposed on China following the Tiananmen disturbances. Yeltsin, despite the strong pro-western orientation of his government, remained a firm advocate of good relations with China and worked to build on the breakthrough achieved in the 1980s. In 1997 in a speech in Hong Kong Jiang Zemin already spoke of Russia as China’s key strategic ally. In 1998 the two countries acted for the first time openly in concert on the Security Council to oppose the US bombing of Iraq (“Operation Desert Fox”). Subsequently both countries strongly opposed the US led attacks on Yugoslavia in 1999 and on Iraq in 2003.  Since then their cooperation in political, economic and security matters has intensified. Whilst their relations have had their moments of difficulty (eg. over Russian complaints of illicit Chinese copying of weapon systems) and the development of their economic relations has lagged well behind that of their political relations (inevitable given the disastrous state of the Russian economy in the 1990s) it is difficult to see on what basis they can be considered “frenemies”.

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The reality is that Russia and China have for obvious reasons of history, culture and above all geography faced through most of their history in different directions: China towards Asia (where it is the supreme east Asian civilisation) and Russia towards Europe. That should not however disguise the fact that their interaction has been very prolonged (since the 1680s), – longer in fact than that of China with any of the major western powers – and generally peaceful and mostly friendly. Periods of outright hostility have been short lived and rare. Despite sharing the world’s longest border all-out war between the two countries has never happened. On the two occasions (in the 1680s and 1960s) when it briefly appeared that it might, both drew back and eventually sought and achieved a compromise. For China Russia’s presence on its northern border has in fact been an unqualified benefit, stabilising and securing the border from which the greatest threats to China’s independence and security have traditionally come.

Western perceptions of the China Russia relationship are in my opinion far too heavily influenced by the very brief period of the Sino Soviet conflict of the 1960s and 1970s. Across the 300 or so years of the history of their mutual interaction the 15 or so years of this conflict represent very much the anomaly not the rule. Given this conflict’s idiosyncratic origins in ideological and status issues that are (to put it mildly) extremely unlikely to recur again, to treat this conflict as representing the norm in China’s and Russia’s relations with each other seems to me frankly farfetched. The past is never a safe guide to the future. However on the basis of the actual history of their relations, to argue that China’s and Russia’s strategic partnership is bound to fail because of their supposed long history of suspicion and conflict towards each other is to argue from prejudice rather than fact.

lundi, 16 juin 2014

Des incohérences dangereuses sur le Moyen-Orient

LA DIPLOMATIE FRANÇAISE
 
Des incohérences dangereuses sur le Moyen-Orient

Laurent Mercoire
Ex: http://metamag.fr
Les Français musulmans engagés dans les milices rebelles de Syrie sont source d’une grande inquiétude pour le ministère de l’Intérieur. Les assassinats récents de Bruxelles, s’ils s’avèrent avoir été commis par le suspect arrêté à Marseille, complètent ceux de Toulouse, commis aussi par l’un de ces volontaires français désireux de rejoindre à l’étranger l’une des formes du Djihad. Au-delà de l’horreur qui frappe des innocents de religion juive, les auteurs de ces crimes y voient probablement un acte politique dirigé contre la politique d’Israël ; ne pouvant frapper cet Etat, ils s’attaquent à ses proches. Or, force est de constater une incohérence entre d’une part, le soutien donné par le gouvernement français aux rebelles syriens, et d’autre part son attitude hostile aux Français désireux de s’engager dans leurs combats. De plus, la politique traditionnelle de la Ve République, équilibrée envers le monde arabe, semble abandonnée au profit d’un néo-conservatisme à l’américaine, et se plie à la recherche d’avantages économiques dans le Golfe persique.

Un arsenal juridique validé par la menace du terrorisme

 
Les terroristes sont parfois, aux yeux de ceux qui les défendent, des résistants. Le mot «  terroriste » a été employé par l’Allemagne pendant la Seconde guerre mondiale, par l’Occident envers bien des acteurs du monde musulman, depuis le Front de libération nationale de la guerre d’Algérie jusqu’à Al-Qaida, sans oublier l’Organisation de libération de la Palestine. Plus récemment le gouvernement ukrainien l’a utilisé contre ses opposants russophones ; en retour, les dirigeants de Kiev ont été étiquetés comme fascistes, comme tous ceux avant eux dont il convenait de déconsidérer le discours par la diabolisation. Or, un groupe de rebelles syrien, fût-il « djihadiste », est-il obligatoirement un groupe terroriste, même s’il est facile d’évoluer du fondamentalisme au radicalisme ? Donner plus de poids à l’ennemi ( inimicus ) qu’à l’adversaire ( hostis ) laisse peu d’espace à la diplomatie, sauf à aller « buter les terroristes […] » selon le concept attribué à Vladimir Poutine…

L’arsenal juridique reste encore mesuré en France, malgré l’existence du délit « d’association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Une proposition de loi vise d’ailleurs à le renforcer, notamment en punissant, la propagation et l'apologie d'idéologies extrémistes, la consultation des sites qualifiés de dangereux au sein du Googlistan et le fait de se rendre à l'étranger, en participant notamment à des camps d'entrainement. Premier point, on supprime ainsi toute possibilité d’engagement, sans savoir comment distinguer guerres justes et injustes. Ce qui a été admis par la France en Libye ou en Syrie -appuyer des rebelles - l’a moins été en Afghanistan ou au Mali, où sont soutenus les gouvernements en place, lesquels sont certainement des modèles d’efficacité, d’honnêteté et de tolérance. Second point, on s’éloigne de la présomption d’innocence au nom de la prévention, en condamnant des individus susceptibles de nuisance, bien que n’étant pas encore passés à l’acte, ce qui ne déclenche pourtant aucune polémique parmi les bien-pensants. Or il s’agit bien ici de réprimer la liberté de pensée… Qu’il soit opportun de le faire face à des menaces avérées est compréhensible. Que l’on tienne dans le même temps un discours de défense des libertés, politiques, religieuses, ou sociétales est une incohérence supplémentaire…

Une politique occidentale peu lisible au sein du monde musulman

D’aucuns prétendent que la politique extérieure de la France serait l’un des rares succès du président en place depuis mai 2012. D’autres y voient plutôt la liberté accordée à ses conseillers et aux experts, dans un domaine dont il n’est guère familier. Ceci conduit à s’interroger sur la position stratégique défendue par ces derniers ; il semble bien qu’un lobby hostile à l’Iran soit à l’œuvre, issu d’une coalition d’intérêts disparates balayant un large champ depuis la défense des Droits de l’homme jusqu’à la lutte anti-nucléaire, sans oublier la protection d’Israël. L’influence de ce lobby explique pour partie les positions diplomatiques françaises, souvent analogues à celles des néo-conservateurs américains. On rejoint ainsi une autre incohérence, spécifique de la politique étrangère des Etats-Unis. S’il n’existe pas de lobby juif influençant le Congrès U.S., un lobby pro-israélien y est fortement présent. Ce lobby comprend aussi des conservateurs, des faucons ( « Hawks » ) et des évangélistes, alors qu’à l’inverse certains Américains de religion juive ne cautionnent pas la politique israélienne envers les territoires occupés et sont mêmes favorables à la création d’un état palestinien. Le Congrès américain soutient donc davantage le premier ministre israélien que le président Barack Obama ; ceux qui en douteraient ont intérêt à voir l’accueil et les multiples ovations dont a bénéficié Benjamin Netanyahou le 24 mai 2011. Ce fait explique la difficulté à analyser la politique américaine, alors qu’on devrait faire un distinguo entre les désirs respectifs du Congrès et ceux du président. Tout se passe comme s’il existait un antagonisme entre une Realpolitik ( du côté de l’administration présidentielle ) et une vision idéologique ( pour ce qui concerne le Congrès ). Aujourd’hui le crédit des Etats-Unis au Proche-Orient, comme celui de la France, est pour le moins entamé, notamment en raison de la disparition des espoirs qui avaient été soulevés par le discours du Caire, de l’absence de solution apportée à la question palestinienne, du retard au soutien du printemps arabe égyptien, et enfin de la validation du coup d’état du maréchal Abdel Fatah al-Sissi. L’élection de ce dernier avec près de 97% des voix ( moins de la moitié des électeurs inscrits ayant voté ) n’a fait l’objet d’aucune contestation, contrairement à celle du président Bachar el-Assad ( 89% des voix, 73% de participation selon les sources syriennes ).  Le résultat est que les facteurs à l’origine des attaques du 11 septembre 2001 sont non seulement encore présents, mais se sont peut-être aggravés…L’incohérence ici n’est pas seulement française.

Une diplomatie incohérente fait le lit du terrorisme

En toute logique, la cohérence d’une diplomatie implique d’arbitrer l’alternative opposant les couples sécurité-stabilité et justice-liberté. Regarder l’évolution des régimes « arabes »  (un terme plus en référence à une langue partagée qu’à une réelle entité monolithique ), non pas depuis l’apparition du printemps éponyme, rapidement suivi d’hivers, mais depuis l’invasion de l’Irak en 2003 amène à une conclusion paradoxale. 

L’Occident a tout fait pour que disparaissent des gouvernements autoritaires, pas toujours laïques mais certainement occidentalisés, parfois tolérants pour leurs minorités, qui exerçaient une certaine justice dans le cadre d’un ordre certain, au profit de mouvements sources d’anarchie et de dangers. Sans le prévoir, l’Occident a libéré des forces nouvelles en fragilisant les structures étatiques traditionnelles, héritières quelque part du système juridique du Califat ottoman. Ces gouvernements avaient au moins l’avantage d’être des interlocuteurs souverains inscrits dans une règle du jeu partagée. Avec qui dialoguer en Libye ou en Somalie, et demain peut-être en Syrie ? Le réveil des nationalités, voire des tribus - il suffit d’évoquer les exemples kurdes et libyens – démontre les conséquences, bénéfiques ou délétères, de l’affaiblissement des Etats. 

A l’inverse, l’Occident n’a rien osé entreprendre à l’encontre d’un régime monarchique lié au wahhabisme, l’intolérance de ce dernier étant la source de bien des maux : il suffit de penser à la nationalité des terroristes du 9/11, au financement des mosquées et des écoles coraniques en Occident, etc. Il ne faut pas oublier 1) que le Califat ottoman avait sévèrement réprimé le wahhabisme en son temps, 2) que la régime saoudien s’oppose au mouvement des Frères musulmans. Il y a fort à parier que le maréchal Sissi ira plus loin que le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, car on oublie un peu trop vite qu’il est aussi un musulman traditionnaliste, qu’il avait été choisi par le président Mohamed Morsi, et chose plus inquiétante, qu’il bénéficie clairement du soutien d’éléments salafistes. Il existe au sein du Moyen-Orient des affrontements selon des lignes de fractures multiples. L’affrontement entre chiisme et sunnisme ( ou plus précisément avec le wahhabisme ), oppose l’Iran à l’Arabie saoudite, des Indo-Européens à des Sémites. Les fondamentalistes, extrémistes ou non, tournés vers l’Orient, divergent des Musulmans modérés plus orientés vers l’Occident. Les positions incohérentes de la diplomatie occidentale entament donc sa crédibilité, et surtout son efficacité. Aucun Etat n’a pu se baser sur la seule morale sans recourir à la force, et la difficulté est accrue quand sa morale et ses valeurs ne sont pas partagées par d’autres.

Il n’est d’alliances que de circonstances

L’Occident a encouragé Saddam Hussein contre l’Iran, puis l’a exécuté ( littéralement ). Il a convaincu Mouammar Kadhafi d’abandonner son programme d’armes de destruction massive pour ensuite favoriser son exécution ( toujours littéralement ). On comprend bien que le président Assad ait quelques réticences à suivre le même chemin que ses deux anciens collègues. En Syrie, la position des Alaouites leur imposait, avant l’éclosion du printemps arabe, d’être tolérants envers d’autres minorités ( Chrétiens, Druzes, Kurdes ). A bien regarder les choses, il en serait peut-être de même en Iran, bien plus proche de l’Occident que ne l’est le wahhabisme de la péninsule arabique. Le chiisme, du fait même de sa dissidence, dispose d’une génétique de tolérance ; il suffit de comparer la condition des Iraniennes, bien que très imparfaite, avec celle des Saoudiennes. Et si la France décidait de s’appuyer sur cet Etat iranien chiite trois fois millénaire, mettant alors en cohérence sa réticence à l’engagement djihadiste de ses citoyens musulmans ? L’administration américaine ne serait-elle pas en train de négocier un tel virage ? Car qu’attendons-nous des gouvernants que nous voulons fréquenter ? De l’ordre, une fiabilité, une capacité à appliquer des décisions, une tolérance pour les minorités, bref tout ce qui caractérisait les Etats européens dans le système westphalien avant qu’il soit mis à bas par les excès des nationalismes. Vouloir en attendre générosité et démocratie n’est qu’une cerise sur le gâteau. Qui échangerait le second pour la première ?
 

Laurent Fabius perd la bataille politique en Syrie

Laurent Fabius perd la bataille politique en Syrie après son échec militaire et diplomatique

Auteur : Kamel MOULFI 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Dans les médias français, comme France 24, farouchement hostiles au président syrien Bachar Al-Assad, les journalistes et spécialistes qui ont cru que le «régime de Damas» pouvait tomber ne peuvent cacher leur dépit. Un envoyé spécial de cette chaîne a carrément traité les Occidentaux d'hypocrites, ciblant plus particulièrement le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, suite à sa déclaration sur les élections en Syrie.

L’hypocrisie occidentale est également dénoncée par l’«opposition» créée à Paris par le président français et son ministre des Affaires étrangères. Ces «opposants» constatent que la «communauté internationale» est coincée et n’a pas envie que le «dictateur» parte, à cause du risque fatal que les «djihadistes» prennent sa place et s’installent au pouvoir à Damas.

C’est là que réside l’hypocrisie : un discours anti-Bachar Al-Assad, exprimé par une déclaration de Laurent Fabius qui décrit l’élection présidentielle syrienne comme une «mascarade», alors que dans les faits, les Occidentaux n’ont pas pu empêcher le gouvernement syrien d’organiser des élections qui étaient impensables pour l’«opposition». Tout ce beau monde, à partir de plateaux de télévision, notamment sur France 24, est obligé de reconnaître que l’opposition extérieure ne représente rien en Syrie et que, sans le soutien des dirigeants occidentaux, c’est une coquille vide.

Les «opposants» et leurs sponsors occidentaux en viennent enfin à admettre que l’alternative ne peut venir que de l’intérieur du pays et, sur ce terrain, la bataille politique est gagnée par le pouvoir en place, alors que la lutte antiterroriste marque des points.

Les dirigeants des pays occidentaux, principalement les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, et ceux de la Turquie, du Qatar et de l’Arabie Saoudite, qui en sont les instruments dans la région, ont subi une cuisante défaite politique en Syrie où le «régime», comme ils l’appellent, a réussi à organiser l’élection présidentielle malgré la guerre imposée par des groupes armés, les uns se prétendant «opposition», les autres se revendiquant carrément du terrorisme islamiste, mais tous soutenus par cette coalition de pays occidentaux et de pays de la région.

Pour la première fois dans l'histoire de la Syrie, en vertu de la nouvelle loi électorale, plusieurs candidatures étaient autorisées à se présenter à l’élection présidentielle. Hier, trois candidats étaient en lice : le chef d'Etat sortant Bachar Al-Assad, le professeur de l'université de Damas Hassan Al-Nouri et le député du parlement national Maher Al-Hajjar, issus tous deux de l’opposition intérieure. Le vote n’a pas été organisé dans les zones fortement soumises au terrorisme et qui ont été désertées par les populations, ce qui n’aura pas d’impact significatif sur le taux de participation, a expliqué le président de la Cour Suprême syrienne.

En organisant et en réussissant ce défi, le régime syrien vient de gagner une bataille politique après les batailles militaires sur le terrain et diplomatique aux Nations-Unis où Russes et Chinois ont réduit à néant les efforts français et britanniques de provoquer une intervention militaire étrangère dans ce pays.

La défaite des plans diaboliques occidentaux et, par voie de conséquence, du terrorisme en Syrie, n’est qu’une question de temps.

- Source : Kamel MOULFI

vendredi, 09 mai 2014

Un coup d’œil sur la Chine nous apprend le bon sens dans les rapports avec la Russie

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Un coup d’œil sur la Chine nous apprend le bon sens dans les rapports avec la Russie

par Kishore Mahbubani*

Ex: http://horizons-et-debats.ch

Niall Ferguson a à moitié raison: on constate un affaiblissement géopolitique, mais non pas de la même espèce qu’il avait en tête; il s’agit plutôt d’un affaiblissement de la sagesse géopolitique occidentale.


Quelqu’un a-t-il remarqué la série d’échecs géopolitiques qui se succèdent depuis une décennie? Les missions menées en Irak et en Afghanistan ont échoué malgré les interventions militaires et financières massives de la part des Etats-Unis. Il y a trois ans, les Etats-Unis annonçaient: «Pour le bien des Syriens, il est temps que le président Assad cède sa place». Pourtant, il demeure en fonction. Et à présent, l’Occident est sur le point d’offrir un cadeau géopolitique à la Chine, car il s’aliène la Russie.


Comment expliquer ces revers? La réponse est plus que simple. Bénéficiant de succès depuis deux siècles, les dirigeants [de l’Occident] estiment que leur rôle est désormais d’alimenter la montée de la puissance occidentale. Personne d’entre eux n’a encore saisi la nouvelle réalité indéniable: le vrai défi qui se présente à eux est, en effet, de gérer le déclin.


Une simple affirmation de Barack Obama démontre cet état d’esprit malsain. Le président des Etats-Unis a déclaré que la Russie se trouve du «mauvais côté de l’histoire», rangeant automatiquement l’Occident du bon côté. Mais est-ce exact? Au cours des décennies à venir, certaines tendances s’avéreront inévitables. La part que l’Occident représente dans la population mondiale, ainsi que son poids économique et, inexorablement, son pouvoir politique et militaire ne feront que diminuer. Les déceptions récemment observées dans les marchés émergents ont redonné de l’espoir à tous ceux qui souhaitent que l’Occident soit de retour. Et peut-être que c’est vrai, qu’il est de retour pour un ou deux ans. Mais après cette interruption, la tendance à la baisse à long terme ne manquera pas à se poursuivre.


Comment l’Occident devrait-il donc maîtriser son propre déclin? Trois étapes simples sont susceptibles de faire une grande différence. Premièrement, en finir avec la croisade idéologique à la promotion de la démocratie. Le fiasco en Ukraine est une conséquence directe du soutien que l’Occident apporte aux soulèvements populaires au lieu d’encourager un compromis politique entre les deux camps. Ce comportement géopolitique imprudent découle de la persuasion que «l’histoire est de notre côté» (pour emprunter la phrase employée par le dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev). Comme l’a récemment souligné avec sagesse et finesse Henry Kissinger, le réaliste ancien secrétaire d’Etat américain, il serait peu judicieux d’ignorer les intérêts vitaux de la Russie en Ukraine.


La démocratie arrêtera-t-elle de se propager si l’on cesse de la pousser de l’avant? Bien sûr que non! Elle jaillira de manière organique et deviendra par conséquent naturellement durable. Prenons par exemple l’Indonésie, le pays islamique le plus peuplé du monde. En 1999, cet Etat a failli échouer; quinze ans plus tard, il s’apprête à élire Joko Widodo, connu sous le surnom de Jokowi, un des leaders les plus doués du monde. Comment cela c’est produit? La négligence bégnine de l’Occident est une des réponses possibles. M. Obama a laissé tomber l’Indonésie, le pays de son enfance, lorsqu’il a annulé sa visite trois fois. Cependant, le pays a continué à se développer dans une direction positive.
Deuxièmement, accepter la Russie et cela de manière éclairée. Les médias occidentaux ont publié toutes sortes d’outrances sur le président Vladimir Poutine et sur la Russie. Mais peu ont souligné que c’est l’Occident qui a placé M. Poutine dans une position sans issue. A plusieurs reprises, les leaders occidentaux ont assuré Mikhaïl Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait pas à l’Est; pourtant, ces assurances n’ont pas été respectées. Aujourd’hui, les dirigeants russes, peuvent-ils croire aux promesses que l’OTAN n’installera pas de base navale en Crimée, si les forces russes se retirent?


L’expansion irréfléchie de l’OTAN vers l’Ouest n’a pas amélioré la sécurité de l’Occident; bien au contraire, elle n’a eu pour résultat qu’une aliénation ultérieure de la Russie. Néanmoins, lorsque l’Occident se réveillera enfin pour faire face à la montée du pouvoir de la Chine, la Russie fournira le contrepoids nécessaire pour équilibrer la puissance de Pékin. A présent, l’Occident conduit la Russie vers la Chine, à l’encontre de ses propres intérêts géopolitiques à long terme et ne peut s’empêcher d’imposer de nouvelles sanctions à la Russie. Cette compulsion à agir contre ses propres aspirations illustre parfaitement le déclin de la sagesse géopolitique occidentale.


On a encore du temps pour trouver un compromis, mais l’Occident devra descendre de ses grands chevaux. Une simple observation pourrait être suffisante pour faire cela. Avez-vous remarqué que très peu de pays soutiennent sa croisade en Ukraine? Pouvez-vous nommer un grand pays non-occidental qui la soutienne? L’Inde est la plus grande démocratie au monde et ses habitants, tout comme de très nombreux dans le reste du monde, dirigent leur regard vers l’Occident, incrédules, en se demandant comment il peut se comporter d’une telle manière autodestructive.


Troisièmement, l’Occident devrait étudier la culture géopolitique chinoise et en tirer des enseignements. Pékin a presque accompli un miracle lorsqu’elle a émergé en tant que deuxième puissance sans pour autant basculer l’ordre mondial. Comment l’a-t-elle fait? Elle a pratiqué une retenue stratégique. Bien qu’elle ait frôlé quelques incidents à la mer de Chine méridionale, à la mer de Chine orientale et à la frontière de l’Inde, la Chine a préservé sa paix. Encore mieux, elle a doucement désamorcé une des plus dangereuses poudrières du monde: le détroit de Taïwan.


Paradoxalement, ce sont plutôt les puissances vacillantes que celles en expansion qui ont besoin de pratiquer la retenue stratégique. Si l’Occident arrive à égaler la retenue stratégique chinoise, il pourrait enfin clore cette décennie d’échecs géopolitiques.    •

Source: The Financial Times du 21/3/14

(Traduction Horizons et débats)

mardi, 29 avril 2014

Will Japan and Russia Escape the New Cold War?

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Will Japan and Russia Escape the New Cold War?

TRENIN, Dmitri

Ex: http://valdaiclub.com

 

As Russian Foreign Minister Sergey Lavrov was visiting Beijing last week, it was announced that the visit to Moscow by Japan's foreign minister Fumio Kishida was being postponed. The announcement, of course, came amid the rising tensions in Ukraine and the continuing fundamental deterioration of the West's relations with Russia. Japan, after all, is a loyal ally of the United States.

Yet, both Tokyo and Moscow have gone to some lengths to limit the damage. The joint announcement was couched in most polite phrases. The Russian foreign ministry spokesman, Alexander Lukashevich, allowed no criticism in his public comments on the postponement decision. Clearly, with the threats of economic sanctions against Russia still on the table in Washington and in EU capitals, even after the recent Geneva agreement on Ukraine, Moscow looks to Tokyo to make up for the likely losses in Europe and North America.

Japan's Prime Minister, Shinzo Abe, for his part, has not yet given up on Russia. As a geopolitical thinker, he needs Russia in an effort to balance China's rise. As a pragmatist, he thinks of going beyond simply importing energy from Russia, and seeks a stake in Russia's energy projects. As a strategist, he does not want Moscow to step up too much the technological level of its arms transfers to China's People's Liberation Army, by delivering, in particular, the S-400 air defense systems. Ideally, Shinzo Abe would also want to become the prime minister to finally resolve the almost 70-year-old territorial issue between Tokyo and Moscow.

None of this is going to be easy, but none of this is totally impossible either-provided the Japanese do their part by becoming what Germany, until recently, has been to Russia: a major technological partner, a leading investor, and a gateway to the wider region. Doing this will be exceedingly difficult, of course, in the current environment of intensifying U.S.-Russian rivalry. However, Abe may have a few useful arguments to offer to President Barack Obama when he comes to Tokyo.

Why should the US-Russian rivalry be allowed to strengthen Beijing? Who benefits when the United States is less comfortable and Japan feels less safe? In this new cold period in Russian-Western relations, there are already a few protected areas of collaboration, like non-proliferation. Why not a vibrant Japan-Russia link too? After all, wasn't it the one missing piece, even a strategic oversight in the original U.S. "pivot to Asia" concept?

Dmitri Trenin is Director of the Carnegie Moscow Center.

This article was originally published on www.carnegie.ru

dimanche, 27 avril 2014

Crimean factor in the Russia-Turkey relations

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Author: Andrei Boldyrev

Crimean factor in the Russia-Turkey relations

The Montreux Convention was of strategic importance for both Russia and Turkey since it suggested that in the nearest future the status quo between the two will remain unchanged. When Crimea joined the Russian Federation some analysts assumed that it can change the balance of forces in the region in favor of Russia, making a closed “Turkish- Russian pond” even more closed, leaving little place for Turkey to play the Black Sea – Caucasus card in NATO talks.

On the other hand, one cannot disregard Turkey’s own interests in the Ukrainian crisis. In the 90s and especially in the 2000s the political and economic ties between Ankara and Kiev evolved incrementally, reaching in this decade to a level of strategic partnership. Crimea occupied a special place in Turkish-Ukrainian relations, by being the first best bet for Turkish investors and by providing Turkey with a foothold in the region through the Crimean Tatars. Over the last two decades Ankara has provided them with substantial financial support, by promoting cultural and educational projects. Important role here was played by the Turkish International Cooperation Agency (TICA) .

The importance of the Crimean Tatar factor can hardly be overestimated. The reputation of the Crimean Tatars in Turkey is high, since the Turkic identity developed trough the famous Tatar thinkers such as Ismail Gasprinski and Yusuf Akchura, who are respected by not Turks alone, but well across the Turkic world . One can also name a lot of Crimean Tatar among the Turkish authorities. Finally, the very possibility of the creation of a geopolitical conflict zone near Turkey ‘s border is an extremely unpleasant surprise for Ankara, that is forcing Turkish authorities to seek ways to minimize the consequences of the “Crimean incident”. This was the thinking behind the negative attitude of Ankara towards the Crimean referendum and the loud statements made by the Turkish Foreign Minister Ahmet Davutoglu in March in Kiev, when he promised to provide “political, international and economic support for the territorial integrity of Ukraine”.

It is doubtful, however, that anything of the above mentioned would have a negative impact on the Russian-Turkish relations, largely due to Turkey’s position that some foreign analysts qualify as “an observer’s”. The official Turkish standing is so indistinguishable due to the fact that Ankara is simply unable to take sides on the Crimean issue. Turkey’s role as a patron of the Crimean Tatar population along with NATO membership ticket implies that Ankara should hop aboard the anti-Russian sanctions ship. However, even before the referendum Erdogan received guarantees from Putin that the rights of the Tatar minority would be observed.

Turkey could express solidarity with the United States if it didn’t fear that the United States would use the Straits as a means of pressuring Russia, bringing naval forces on a “rotating basis” and thus creating a permanent grouping of NATO naval forces in the Black Sea region. In this sense, an example of the USS  ”Truxtun” that arrived in early March 2014 in the Black Sea for a one-day exercise with Bulgarian and Romanian ships and stayed there for an indefinite time can be demonstrative. According to the commander of  the USS “Truxtun”, its mission was extended due “to the situation in Crimea”. On April 10 the USS missile destroyer “Donald Cook” entered the Black Sea, on April 11 a French spy ship F.S. “Dupuy de Lome”. From late March to mid-April a French diving support ship FS “Alize” was stationed in the Black Sea and in the nearest future it is expected to be replaced by a French anti-submarine frigate F.S. Thus, we can talk about the fact of attempts to apply political pressure against Russia, however, it is unlikely for Turkey to support its allies in this matter as it provokes an unnecessary confrontation with Russia and reduces the value of Ankara as a regional military leader .

There’s a handful of different opinions in Turkey towards the Crimean situation. First of all, Turkish media outlets don’t see the joining of Crimea to Russia as an act of annexation . Turkish newspapers urged their government to properly evaluate the country’s capacities in determining its policy towards Russia , pointing out to the need to address the systemic crisis in the country firsthand. Foreign observers also note that the corruption scandals and failures of Turkey on the Syrian front dictate caution to Turkish diplomacy in relations with Russia.

Secondly (and most importantly), Turkish economists are predicting Turkey to suffer serious economic consequences, should Ankara join the pro-sanctions camp. Turkish economy is relying heavily on the supply of Russian hydrocarbons. Moreover Russian-Turkish turnover exceeds $33 billion annually, around 4 million of Russian tourists are visiting Turkey every year, leaving behind at least $4 billion. There’s little wonder that Turkish media outlets underline the fact that the value of Ukraine and Russia for Turkey’s foreign policy is not comparable .

Third, the pragmatists in the Turkish government warned the Turkish Foreign Ministry against any harsh actions and statements against Moscow. Turkish Minister for EU Affairs Mevlüt Çavuşoğlu has called the EU approach towards Ukraine a mistake, underling the fact that by presenting Ukrainians with a choice between Europe and Russia — Europe has committed a political mistake. Immediately after the visit of Ahmet Davutoğlu to Kiev, his deputy Feridun Sinirlioglu informed his Russian counterpart Grigory Karasin about the outcome of negotiations in Kiev. The parties stressed that they “will continue their joint efforts to normalize the socio-political situation in Ukraine.”

There is a reason to believe that Turkish analysis of the situation in Ukraine is pretty close to the Russian one. This conclusion can be drawn from from the words of Mevlüt Çavuşoğlu, that accused Brussels of provoking a civil conflict in Ukraine. Thus, it is possible that Turkey itself tends to blame external forces of interfering in its internal affairs, fearing the execution of the Kiev scenario on its own land.

Thus we can conclude that Turkey will not join the anti-Russian sanctions. Under these circumstances, it is likely that Turkey will encourage the parties to engage in a dialogue and will be trying to maintain the integrity of Ukraine. It saves face for Turkey as a NATO member but will not spoil relations with Russia, as the latter itself is not interested in further disintegration of this country. Such balance between Russia and NATO is the most convenient option for Turkey, as its influence on the Crimean Tatars in any case remains unchanged, and its relations with Russia will be maintained at the same level. And since Crimea has now joined Russia, the role of Turkey in NATO as a regulator of the straits may increase, however, in this case Turkey, as it was during the Georgian-South Ossetian conflict in 2008, would have to “filter” the passage of NATO ships trough the Black Sea, in order to preserve the naval balance of forces in the region. While frequent visits of NATO warships in the Black Sea may complicate Russian-Turkish relations, the events of 2008 show, that such complications will not last for long.

Andrei Boldyrev , Ph.D, Research Fellow in the Turkish Department of the Institute of Oriental Studies RAS, especially for the online magazine “New Eastern Outlook”.

mardi, 25 février 2014

L’“école Hillary” (Clinton): du féminisme au Système

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L’“école Hillary” (Clinton): du féminisme au Système

Ex: http://www.dedefensa.org

 

Dans un article sur PressTV.ir (le 9 novembre 2014), Finian Cunningham, scientifique britannique devenu journaliste et commentateur de combat, et antisystème certes, aborde un thème intéressant : celui des femmes en position de pouvoir (exécutif) dans l’ensemble de sécurité nationale du système de l’américanisme, singulièrement rassemblées ces dernières années au sein du département d’État. Ces femmes se révèlent d’un extrémisme extraordinairement agressif et impudent, un extrémisme exprimé furieusement et sans frein, un extrémisme illégal par les actions qu’il engendre mais présenté avec ce qui peut paraître une sorte de “bonne conscience” et de certitude de la légitimité de leur action qui laissent loin derrière celle de leurs pairs masculins.

Cette présence de femmes dans des postes de responsabilité à la tête de la diplomatie US est évidemment une nouveauté, due aussi bien jusqu'il y a peu à l’aspect “machiste” et unisexe de cette grande démocratie moderne, particulièrement dans les affaires diplomatique et de sécurité nationale, qu’aux exigences “sociétale” désormais impératives du féminisme avec sa philosophie des quotas et du politically correct. Cunningham prend comme argument de départ l’intervention extraordinaire de Victoria Nuland (ou Nuland-Fuck : voir le 7 février 2014) dans une conversation avec l’ambassadeur Pyatt à Kiev, interceptée par des moyens techniques qui n’ont pas fini d’étonner et de préoccuper les spécialistes du genre du bloc BAO ; il ajoute celui de Wendy Sherman, n°3 du département d’État, dans la même veine de l’extrémisme, cette fois contre l’Iran.

ff_hillary_clinton1.jpg«What is it about America's women diplomats? They seem so hard and cloned – bereft of any humanity or intelligence. Presumably, these women are supposed to represent social advance for the female gender. But, far from displaying female independence, they are just a pathetic copy of the worst traits in American male politicians – aggressive, arrogant and completely arrant in their views.

»Take Victoria Nuland … […]

»Next up is Wendy Sherman, the Under Secretary for Political Affairs, who is also Washington's top negotiator in the P5+1 nuclear talks with Iran. Sherman is another flinty-eyed female specimen of the American political class, who, like Nuland, seems to have a block of ice for a heart and a frozen Popsicle for a brain. Again, like Nuland, Sherman aims to excel in her political career by sounding even more macho, morose and moronic than her male American peers.

»Last week, Sherman was giving testimony before the US Senate foreign affairs committee on the upcoming negotiations with Iran over the interim nuclear agreement. The panel was chaired by the warmongering Democrat Senator Robert Menendez, who wants to immediately ramp up more sanctions on Iran, as well as back the Israeli regime in any preemptive military strike on the Islamic Republic.

»Sherman's performance was a craven display of someone who has been brainwashed to mouth a mantra of falsehoods with no apparent ability to think for herself. It's scary that such people comprise the government of the most nuclear-armed-and-dangerous state in the world…»

Le cas de Nuland est suffisamment documenté. Celui de Wendy Sherman peut être largement renforcé par un rappel d’un article récent sur les USA et l’Iran, où nous introduisions comme exemple de l’argument développé, une intervention de Sherman particulièrement extraordinaire par son aspect suprématiste (plutôt que raciste), exposée devant une commission sénatoriale impavide, ès qualité dans son importante fonction de n°3 du département d’État. Nous écrivions le 25 novembre 2014 :

«On peut rappeler à cet égard le cas éclairant, y compris pour la façon dont sera traité cet accord avec l’Iran, de Wendy Sherman, sous-Secrétaire d’État et représentante permanente des USA aux négociations P5+1, qui se trouvait au côté de Kerry lors des négociations qui ont conduit à l’accord. Les époux Leverett, ces excellents commentateurs des questions iraniennes, avaient relevé, le 3 novembre 2013 sur leur site, l’intervention de Wendy Sherman, en octobre, au Congrès, parlant des Iraniens, “Nous savons que la tromperie fait partie de leur ADN” (“We know that deception is part of the DNA.”). Enchaînant sur cette très-édifiante illustration à la fois de notre haut niveau civilisationnel et de l’état d’esprit présidant aux relations avec l’Iran, les Leverett observaient ceci : “This statement goes beyond orientalist stereotyping; it is, in the most literal sense, racist. And it evidently was not a mere ‘slip of the tongue’: a former Obama administration senior official told us that Sherman has used such language before about Iranians.»

»If a senior U.S. government official made public statements about “deception” or some other negative character trait being “part of the DNA” of Jews, people of African origin, or most other ethnic groups, that official would—rightly—be fired or forced to resign, and would probably not be allowed back into “polite society” until after multiple groveling apologies and a long period of penance. But a senior U.S. official can make such a statement about Iranians—or almost certainly about any other ethnic group a majority of whose members are Muslim—and that’s just fine...»

Il s’agit bien, ici, de mettre en évidence l’extrémisme affiché, déclaré et développé officiellement par ces hauts fonctionnaire du genre féminin dans l’appareil de la diplomatie/de la sécurité nationale US. Les exemples sont nombreux depuis la fin de la guerre froide : Madeleine Albright, secrétaire d’État lors du deuxième mandat de l’administration Clinton, avait ouvert la voie, et de cette présence féminine, et de cet extrémisme cruel dont on parle en répondant quelque chose comme “le jeu en vaut la chandelle” à un journaliste qui l’interrogeait sur les évaluations de 500.000 enfants et nourrissons morts en Irak des suites de l’embargo de l’ONU initié par les USA. Condoleeza Rice, directrice du NSC puis secrétaire d’État montra plus de retenue entre 2001 et 2009, – on reviendra sur la signification de la chose, – mais c’est vraiment avec Hillary Clinton devenue secrétaire d’État en 2009 que s’établit la situation qu’on décrit ici. (Cela, au point qu’on peut parler d’une véritable “école Hillary” à cet égard.) Les femmes maximalistes, extrémistes, occupant des postes important au département d’État (ou au NSC, qui est dans ce cas une organisation similaire), sont en nombre respectable aujourd’hui : Susan Rice (ambassadrice à l’ONU puis directrice du NSC), Samantha Powers (ambassadrice à l’ONU), Nuland passant de la position de porte-parole à celle d’adjointe au secrétaire d’Etat pour les affaires européennes et caucasiennes, Wendy Sherman… Il s’agit de postes à haute visibilité, disposant de pouvoirs considérables, traitant d’affaires extrêmement importantes et agitées par des crises de première importance.

Un point remarquable est le mélange des genre : le féminisme, qui est d’inspiration de gauche et surtout développée chez les démocrates comme affichage de leur prétendue option progressiste et humanitaire, et l’extrémisme de tendance à la fois belliciste et humanitariste. (L’“humanitaire” désigne une forme conceptuelle vertueuse dans ce cas, l’humanitarisme devient une doctrine d’interventionnisme armée au nom de l’humanitaire que des esprits soupçonneux verraient comme un faux-nez pour l’interventionnisme pathologique et illégal, et complètement déstructurant, du bloc BAO.) Le cas Condoleeza Rice, qui était loin d’être la plus extrémiste dans l’administration Bush et qui avait été choisie essentiellement pour sa proximité avec le président, échappe au schéma général. De même ne peut-on guère la placer dans le courant “belliciste-humanitaire” (ou liberal hawks), qui est absolument la marque d’Hillary Clinton et de l’“école Hillary”. Même une Nuland, cataloguée comme neocon, et donc en théorie proche (tactiquement) du courant de l’administration Bush, ne l’est pas vraiment et doit plutôt entrer dans ce moule “belliciste-humanitaire” qui prétend absolument afficher sa philosophie “sociétale” renvoyant au féminisme et à une opinion “libérale” (“progressiste”). (Cela rejoint parfaitement le jugement de William S. Lind sur les USA (voir le 12 février 2014  : «The world has turned upside down. America, condemning and even attacking other countries to push “democracy” and Jacobinical definitions of human rights, is becoming the leader of the international Left.»)

Cette “école Hillary” est donc cantonnée à la “diplomatie” et à la nébuleuse du département d’État, mais contribuant à faire de ce département d’État un foyer extrémiste et belliciste absolument remarquable. Au contraire, il n’y a pas eu et il n’y a pas de femmes aux vrais postes de responsabilité au Pentagone, – secrétaire à la défense, adjoint au secrétaire et sous-secrétaire, les n°1, 2 et 3  – les plus hautes fonctions atteintes par des femmes étant les sous-ministères des trois armes, USAF, Army et Navy, sans réel pouvoir et aucun pouvoir politique, ou celui de sous-secrétaire pour la politique qu'occupa Michèle Flournoy, de 2009 à 2012. (Il y eut aussi le cas de Darleen A. Druyun, occupant dans les années 1990 un poste très important de direction de l’attribution des contrats, mais celui-ci restant très technique quoique d'un pouvoir important, et l’aventure de la pauvre Druyun se terminant dans la corruption et une condamnation à la prison, – comme un vulgaire “mec” [voir le 25 novembre 2004].) On a parlé un temps de Hillary Clinton comme secrétaire à la défense, mais cela n’alla pas loin ; le Pentagone est beaucoup trop soft pour ces dames, beaucoup trop prudent et réticent vis-à-vis des interventions extérieures...

En Europe, il y a quelques équivalents aux positions US dans le domaine de la sécurité nationale, mais les cas montrent un comportement d’une certaine modération, – comme Bonnano en Italie, aux affaires étrangères, – traduisant un reste de comportement traditionnel des genres, quand ceux-ci étaient encore victimes des différenciations de “sexes”. Le cas le plus remarquable à cet égard est la française Alliot-Marie (MAM pour Michelle) à la défense, qui fut une “première française” en la matière d’une femme à la tête d’un ministère régalien ayant dans son inventaire des forces nucléaires. Elle se montra excellente administratrice des forces, imposant son autorité, mais surtout elle montra une maestria diplomatique dans un sens opposé à ses consœurs US : c’est elle qui mata Rumsfeld le belliciste lors d’un échange fameux à la Wehrkunde de Munich en février 2003 (voir le 9 septembre 2003) et c’est pourtant elle qui réussit à raccommoder en bonne partie les relations France-US en allant voir au Pentagone, en 2005, le même Rumsfeld, qu’elle avait manifestement subjugué sinon charmé, ce qui est un exploit qu’il est juste de saluer. MAM n’est guère aimée des féministes et n’est nullement brandie comme un fanion de l’émancipation du genre.

Ces développements montrent une différence entre les cas US et ceux qu’on rencontre en Europe. (Mais nous dirions aussi bien que la tendance en Europe, si elle a le temps de s’affirmer, devrait se “durcir” selon les canons du féminisme pour cause d’américanisation-Système et de radicalisation sociétale, – deux expressions qui désignent d’ailleurs une même évolution.) La tradition occidentale, exclusivement européenne, qui existe et qui est solide malgré l’absence désespérante du féminisme dans ces temps reculés et affreusement rétrogrades, était liée au système de succession ou de régence allant avec le régime monarchique, montra le plus souvent des dirigeantes du genre féminin habiles, maniant le compromis et la fermeté d’une façon équilibrée, bâtissant une autorité et une légitimité remarquables en usant des caractères féminins, sans jamais dédaigner ni le cynisme ni l’arbitraire quand cela s’imposait ; en mettant à part le cas de Jeanne, qui est si singulier et hors des normes, on cite les deux Médicis et Anne d’Autriche en France, la Grande Elisabeth d’Angleterre, la Grande Catherine de Russie, Christine du Suède, etc., qui déployaient des qualités d’affirmation d’autorité sans qu’il soit nécessaire du soutien du féminisme dans sa dimension idéologique liée à la phase terminale du postmodernisme démocratique. Aujourd’hui, c’est manifestement cette force d’origine “sociétale” mais en réalité complètement idéologisée qui est le moteur de cette affirmation du genre féminin. S’il a pris la tournure qu’on voit aux USA, belliciste sans le moindre frein, furieuse sinon hystérique, etc., – alors que le féminisme en politique était d’abord annoncé comme l’apport d’une sagesse réaliste et d’une retenue pacificatrice qu’on attribuait aux femmes dans les temps anciens, – c’est parce qu’il se marie complètement avec l’américanisme, d’une part avec ses tendances matriarcales revues par la modernité, d’autre part par sa psychologie si particulière que nous rappelions dans le texte du 7 février 2014 sur Victoria Nuland-Fuck, mais sans utiliser pour ce cas l’argument pour le féminisme et dont on découvre qu’il lui va si parfaitement :

«Cette attitude relève moins d’une sorte d’hypocrisie ou d’une tactique délibérée, ou d'une arrogance suprématiste, ou de l’hybris enfin, – même si tout cela est présent à doses diverses, – que d’une conviction absolue, comme le suggère Malic. Nous avons depuis longtemps identifié ce qui, selon nous, constitue le moteur de l’attitude des USA dans ce sens, c’est-à-dire une psychologie spécifique qui oriente absolument la pensée, le jugement, l ‘orientation de l’action, etc., en recouvrant tout cela d’un onguent d’une moralité absolument impeccable et indestructible –dito l’inculpabilité et l’indéfectibilité (voir aussi le 7 mai 2011), comme fondements de cette psychologie. Il s’agit de l’incapacité absolue pour la psychologie américaniste de concevoir qu’elle puisse faire quelque chose de mauvais (de moralement mauvais), et l’impossibilité pour la même de concevoir que l’américanisme ne puisse pas être victorieux. (D'autre part, on peut aussi considérer que ces traits divers s'opérationnalisant dans la “conviction absolue” mentionnée plus haut n'est rien d'autre que l’hybris devenue partie intégrante de la psychologie. Cela n'étonnerait en rien, en offrant une interprétation complètement satisfaisante de l'essence même de l'américanisme et de tout ce qui en découle.)»

Cette description correspond encore plus pour les dames dont nous parlons, ce qui montre leur parfaite adéquation aux exigences du Système, avec le mariage du fait sociétal du féminisme et de la psychologie américaniste, comme si l’un était complètement accompli avec l’autre. Par ailleurs, on sait que, pour nous, cette psychologie américaniste est en fait la psychologie-Système par définition (voir le 28 janvier 2013). Certains craignent avec le féminisme une “féminisation” de la politique (c’est la thèse d’Eric Zemmour), mais nous aurions une autre analyse. Quelles qu’aient été au départ les bonnes intentions du féminisme et une certaine justification objective, ce n’est pas à une “féminisation” de la politique qu’on assiste avec son application mais à un degré de plus de l'intégration de ses adeptes dans le Système. Cette fréquentation intégrée ôte à celles qui en usent toute réflexion de doute, toute mesure du monde et des possibilités d’actions harmonieuses et équilibrées (ce qui était le cas pour les grandes souveraines du passé), au profit d’une assurance aveugle et d’une arrogance impérative qui ne peuvent s’expliquer que par le caractère de surpuissance, également aveugle et impératif, du Système. On ajoutera, pour le genre en question, une capacité remarquable d’adaptation à l’affectivité et à l’infraresponsabilité.

Ainsi la démonstration est-elle faite que l’évolution sociétale, qui pourrait revendiquer le titre de “révolution sociétale” est devenue, presto subito, une arme du Système (voir le 30 avril 2013), – si elle ne le fut dès le départ, pour mieux soumettre les sapiens en employés-Système, et dans ce cas en employées-Système. Piètre situation de l’émancipation des femmes, – vraiment, l’épaisse Victoria Nuland (elle a pris du poids, à l’image de son époux Robert Kagan) n’est même pas en-dessous de la cheville de la massive et considérable Catherine de Médicis dans l’exercice et la finesse de l’art de la politique. Notre chance est que le Système rend stupide, à l’image de sa propre stupidité. (Référence obligée à René Guénon, déjà cité : «On dit même que le diable, quand il veut, est fort bon théologien ; il est vrai, pourtant, qu’il ne peut s’empêcher de laisser échapper toujours quelque sottise, qui est comme sa signature…»)

lundi, 24 février 2014

Naufrage de la diplomatie US

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Naufrage de la diplomatie US: amateurisme, incompétence, corruption

Ex: http://dedefensa.org

Il s’agit effectivement de la diplomatie US, mais nombre des points de l’analyse de l’ancien analyste de la CIA Philip Giraldi, dans Antiwar.com le 18 février 2014, pourraient évidemment être repris pour la diplomatie des pays du bloc BAO en général. Il y a, dans ce cas, solidarité, unité et émulation, sans doute grâce à la vertu des principes néolibéraux de concurrence : c’est au meilleur qui sera le pire.

 

Giraldi part de l’exemple désormais fameux de Victoria Nuland, dite Victoria Nuland-Fuck, et sa fameuse conversation sur l'Ukraine interceptée et rendue publique. Plus encore que de l’impudence, du suprématisme, etc., – même si ces attitudes sont tout de même présentes, – il faut y voir incompétence et amateurisme, juge-t-il. (Pour Geraldi, l’interception de la conversation de Nuland est moins due aux capacités de ceux qui l’ont interceptée qu’à son manque total de professionnalisme, qu’à son ignorance de toutes les règles de sécurité : amateurisme, tout cela.) Ainsi Geraldi dénonce-t-il l’impuissance et l’incompétence générale d’une diplomatie réduite à sa caricature, à peine camouflées par la rhétorique simpliste des neocons...

 

«Why is the United States so reluctant to negotiate with other countries and so prone to leap immediately to the option of using force or chicanery in lieu of a more deliberative foreign policy? It might partly be because we Americans are not very good at the subtlety and give-and-take that diplomacy requires, but it could also be because our framework for operating, which shapes what we do and how we do it, is hopelessly skewed. One might even argue that the dominant neoconservative way of thinking has thoroughly infected both parties’ perceptions of how a foreign policy is supposed to work, leading official Washington to see everything in terms of “us and them” while at the same time exonerating every American misstep by citing the largely bogus national security argument to explain places like Libya, Syria, Iraq, Afghanistan and Iran.»

 

Geraldi détaille le modus operandi d’un tel processus, si catastrophique, constamment dans l’erreur, constamment mis à jour dans son impuissance et son incompétence. S’il développe le cas de Nuland, des neocons, etc., c’est parce qu’ils sont comme archétypiques de ce qu’est devenue cette non-diplomatie US. Les effets ne peuvent être que catastrophiques, et ils sont, effectivement, constamment renouvelés dans le mode catastrophique. Il s’agit d’une transformation de substance de cette diplomatie US, désormais complètement investie par les tares du Système considérées comme des vertus, et sans cesse plus développées, accentuant sans cesse les vices de fonctionnement et les effets catastrophiques. L’équation surpuissance-autodestruction est parfaitement rencontrée.

 

Gealdi termine par une autre pratique fondamentale, qui est la corruption de cette diplomatie par le pouvoir exécutif US lui-même. Ces pratiques ont toujours existé mais elles étaient jusqu’ici contenues dans des normes acceptables. Les postes de convenance d’ambassadeurs des USA donnés à des soutiens politiques et financiers du président sans compétence particulière se situaient, avec les précédents présidents, autour de 25% des attributions, et en prenant garde à préserver les ambassades importantes aux professionnels. Avec Obama, on approchait les 40% lors du premier terme, et on dépasse les 50% pour son deuxième terme.

 

«Ideologues like Victoria Nuland, who might serve as a poster child for what is wrong with the US government, constitute only one element in the dysfunctional White House view of the world and how to interact with it. Former Senior State Department official James Bruno asks "Why does America send so many stupid, unqualified hacks overseas?" For the first time since the Second World War more than half of all US Ambassadors overseas are political appointees rather than career diplomats, yet another instance of President Barack Obama’s saying one thing while running for office and doing another thing when actually in power. Bruno describes an ambassador to Sweden lying drunk in the snow, the current hotel chain owner nominee for Norway who did not know the country was a constitutional monarchy, and a TV soap opera producer pick for Hungary who had no idea what interests the US might have in the country. One Obama appointee Seattle investor Cynthia Stroum actually was forced to resign after running her embassy in Luxembourg into the ground, verbally abusing her staff and spending embassy funds on personal travel and alcohol.

 

»All of these splendid examples of American officialdom have one thing in common: they gave a lot of money to the Obama campaign. Raising $1.79 million is now the going price for an ambassadorship. Good work Mr. Obama. You promised transparency and have again exceeded all expectations by appointing ambassadors whose lack of qualifications would embarrass the head of state of a banana republic. With Victoria Nuland firmly at the helm of our ship of state in Europe and working to overthrow a friendly government while a group of rich but clueless clowns heads our embassies every American will henceforth know that he or she can sleep safe at night.

 

samedi, 22 février 2014

Syrie: La Russie met fin aux illusions américaines

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Syrie: La Russie met fin aux illusions américaines

Ex: http://zejournal.mobi

Les paris américains de pousser la Russie à exercer des pressions sur la délégation syrienne à la conférence de Genève II, pour l'amener à modifier ses positions de principes, ont échoué. La profonde déception de Washington est apparue dans les comptes rendus de la réunion tripartite, vendredi à Genève, entre la Russie, les Etats-Unis et Lakhdar Brahimi. Lors de cette rencontre, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a fait preuve d'une grande fermeté en s'opposant aux Américains et à la partialité de l'émissaire international.

Le déroulement des négociations de Genève prouve l'absence de tout compromis déjà convenu, comme l'ont cru certains milieux politiques et diplomatiques dès le début de la conférence. Il doit être clair à tous les analystes que la relation entre la Russie et l'Etat syrien est bâtie sur un solide partenariat et une alliance, et non pas sur le suivisme, comme c'est le cas dans la relation entre les oppositions syriennes et leurs maitres américains, arabes et occidentaux.

Le dossier syrien est l'espace dans lequel sont en train de se former les nouvelles équations de partenariat entre les deux pôles russe et américain. Dans ses efforts visant à retrouver sa place sur la scène internationale, la Russie se base sur un solide roc, assuré par la résistance de l'Etat syrien, la progression de ses troupes sur le terrain et un vaste soutien populaire que même les pires ennemis de la Syrie ne peuvent plus nier.

Dans ses efforts visant à construire ce nouveau partenariat international, la Russie agit d'égal à égal avec les Occidentaux, même si au début de la conférence, elle a fermé les yeux sur le retrait de l'invitation adressée à l'Iran et la limitation de la représentation de l'opposition syrienne à la seule délégation de la Coalition nationale. Les Russes ont fait tomber, vendredi, d'un seul coup, les illusions américaines, en soutenant à fond la position de la délégation gouvernementale syrienne qui est intransigeante dans les priorités: la lutte contre le terrorisme doit passer avant toute autre question politique, car elle constitue le pilier de tout futur accord inter-syrien.

Washington tente d'imposer le concept développé par Richard Haass d'un partenariat international... dirigé par les Etats-Unis!


C'est ce que les Américains tentent de faire en Syrie, en essayant d'orienter vers ce concept le processus politique et diplomatique engagé pour régler la crise dans ce pays. Mais cette tentative va à contre-courant des rapports de force sur le terrain, qui permettent à l'Etat syrien, qui tire sa force de son armée et du soutien d'une grande partie de la population, de placer le monde devant deux alternatives: un compromis bâti sur un partenariat dans la lutte contre le terrorisme, appuyé par des résolutions internationales fermes contre tous les Etats impliqués dans le soutien aux mouvements terroristes; ou la solution militaire grâce aux propres moyens de l'Etat syrien, qui imposerait un fait accompli sur le terrain.

Grâce à ses renseignements et aux sondages d'opinion qu'il a menés, l'Occident sait pertinemment que la popularité du président Bachar al-Assad est inébranlable. Le fait que le président syrien soit la cible des Etats-Unis n'a fait que renforcer sa popularité et son image de leader populaire incarnant la volonté syrienne de résister au terrorisme et de défendre l'indépendance et la souveraineté nationales.

La Russie a voulu adresser un message fort de solidarité avec la Syrie, son peuple et son leader, lequel s'est attiré l'admiration des hommes libres de ce monde avec sa volonté de résistance.

La position de Moscou a été aidée par une gestion intelligente et courageuse des négociations de Genève par la délégation gouvernementale. Ce n'est pas un hasard que des manifestations de soutien au président Assad, à la délégation gouvernementale à Genève et à l'armée arabe syrienne, aient lieu dans les régions syriennes perturbées. Les images des foules à Deraa, Deir Ezzor et les autres villes du pays sont éloquentes.

La Russie est convaincue qu'elle est la cible du terrorisme takfiriste parrainé par des pays évoluant dans l'orbite américaine. Elle est aussi victime de pressions en Ukraine et dans d'autres régions, qui constituent sa zone d'influence historique. Le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, s'est dressé devant l'arrogance américaine et face au projet de bouclier anti-missile, qui constitue une menace directe pour les équilibres mondiaux. Ce projet est explicitement dirigé contre la Russie et son allié iranien.

Cela signifie que la priorité de l'Etat syrien de combattre le terrorisme est aussi celle de défendre la Syrie, la sécurité de ses alliés et la stabilité du monde. Il est tout à fait naturel que la position de la Russie à la conférence de Genève soutienne cette priorité, défendue par la délégation gouvernementale syrienne, surtout que l'Etat syrien a pris en compte, ces trois dernières années, et à plus d'une reprises, les intérêts de son allié russe.

La relation entre la Russie et la Syrie est bâtie sur une alliance organique et stratégique, basée sur la crédibilité, la compréhension et le respect mutuel. La Syrie est un partenaire essentiel de la Russie et non pas un pays vassal, à l'instar de la relation entre les Etats-Unis et leurs "alliés".

Pour toutes ces considérations, l'illusion du compromis russo-américain convenu d'avance est tombée vendredi à Genève... et s'est évaporé avec elle les plans  américains de faire primer "le transfert du pouvoir" sur la lutte contre le terrorisme.

L'armée arabe syrienne se chargera, sur le champ de bataille, de convaincre ceux qui sont encore bercés par ces illusions, que tous leurs paris sont perdants.


- Source : Al Manar (Liban)

jeudi, 20 février 2014

Hollande à Washington

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Hollande à Washington

Etait-ce bien nécessaire?

par Jean-Paul Baquiast
 
Ex: http://www.europesolidaire.eu/
 
Les visites d'Etat sont un rite utile dans toute diplomatie qui se respecte. Elles permettent au chef d'Etat visiteur de rappeler l'indéfectible amitié qui lie les deux pays. Elles permettent à ce même chef d'Etat visiteur de rappeler aux nationaux expatriés que la maison-mère ne les oublie pas...et que le gouvernement en exercice compte le moment venu sur leurs votes. Elles sont enfin l'occasion de contacts commerciaux, voire d'accords, dont certains déboucheront peut-être un jour.

 

La visite de François Hollande à Barack Obama n'a pas manqué à cette tradition; Nous avons notamment eu droit une énième fois au rappel de la contribution de La Fayette à la révolution américaine, sans mentionner d'autres amabilités de cette sorte.

Nous pouvons nous demander cependant si cette visite, précisément en ce début 2014, était bien nécessaire,. Elle aurait pu être repoussée un peu. Ou alors elle aurait du permettre à François Hollande de ne pas s'afficher en allié docile, se bornant à suivre voire précéder les Etats-Unis dans tous les méandres d'une politique internationale incohérente et dangereuse.

Or rien n'a été dit, que nous sachions, de cette question. Ni concernant l'avenir du conflit syrien, ni concernant les relations (incestueuses) de l'Amérique avec les monarchies du Golfe, ni enfin concernant les manœuvres permanentes que mène Washington pour opposer la Russie aux Etats qui constituaient traditionnellement sa frontière occidentale. En Ukraine, il ne s'agit plus de manœuvres mais d'une véritable guerre soft. Que diraient les américains ou les européens si l'homologue russe de John Kerry débarquait chez eux pour y aider les oppositions à renverser les gouvernements en place?


En dehors de l'Ukraine, l'Amérique conduit des politiques plus « covert » mais semblables, en direction de la Biélorussie, la Moldavie, la Géorgie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Ceci avec l'aide des Etats de l'Union européenne les plus anti-russes. La France qui, quoique l'on en pense, pèse encore d'un certain poids en Europe, n'a-t-elle pas son mot à dire pour calmer le jeu.

En ce qui concerne la question diplomatique majeure résultant de l'espionnage des pays européens par la NSA, Obama avait déjà fait savoir que le sujet ne sera pas discutée avec Hollande, d'autant plus qu'il avait précédemment dit clairement aux services secrets américains et au Congrès qu'il n'avait en rien l'intention de limiter les intrusions américaines chez les « alliés ».

Pour le reste, coopération économique internationale, négociations de libre échange, défense de l'environnement et lutte contre l'effet de serre ..., il est clair également que Obama ne fera rien pour tenir compte des points de vue de la France. Aussi bien d'ailleurs, il est également clair que Hollande n'a abordé ces questions que par des allusions discrètes.

Une faute grave

En prenant un peu de recul, on peut se demander ce que Hollande cherche en affichant un si total accord avec ce lame duck ou canard boiteux qu'est devenu Obama. Très fragilisé lui-même, il ne verra pas son poids international s'en accroître.

Dans le même temps, faut-il le rappeler, le Président de la République française avait refusé de se rendre à l'inauguration des Jeux Olympiques de Sotchi formulée par Vladimir Poutine. Il ne s'agit pas d'une bagatelle, ni même d'une erreur, mais d'un faute grave. Non seulement la France s'affiche ce faisant au premier rang de ceux qui de par le monde font du Poutine bashing une politique systématique; mais la France heurte directement les quelques amis qu'elle avait pu conserver en Russie.

Ceci à un moment où elle aurait le plus intérêt à contribuer au rapprochement de la Russie avec l'Europe. Nous avons plusieurs fois ici exprimé l'opinion que dans un monde de plus en plus en crise, des partenariats stratégiques avec les pays du BRIC s'imposaient à l'Europe. Or au sein du BRIC la Russie est la plus proche de nous. Si une Eurasie se construit, et si la France continue à jouer le caniche de l'Amérique, nous n'en ferons pas partie.

 

11/02/2014

dimanche, 02 février 2014

¿Por qué se opone Washington al acuerdo petrolífero ruso-iraní?

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Según este acuerdo, Irán intercambiará medio millón de barriles de petróleo por equipos y productos rusos de muy diversa índole de los que tiene necesidad.

El periódico libanés As Safir ha analizado esta “cólera estadounidense” y busca desvelar las razones de la misma.

Paralelamente a la visita del ministro iraní de Exteriores a Rusia, EEUU intentar ejercer presiones sobre Moscú para que cambie de opinión y dé marcha atrás en su decisión de suscribir este acuerdo.

Los 500.000 barriles de petróleo poseen un valor de 1.500 millones de dólares que servirán a Irán para adquirir equipos y productos rusos.

Este dinero también servirá para crear fábricas y empresas rusas en Irán.

Para justificar su oposición, EEUU se remite al compromiso nuclear interino firmado por el Grupo 5+1 con Irán, que el acuerdo petrolero ruso-iraní supuestamente violaría.

Sin embargo, la preocupación de Washington tiene otras causas.

Una primera razón sería el margen de maniobra que este acuerdo concede a Irán en las negociaciones nucleares para un arreglo definitivo de la cuestión nuclear iraní.

Además este acuerdo energético, si es concluido, llevaría  a que el régimen de sanciones contra Irán se debilite más rápidamente de lo previsto.

Existe otra tercera razón por la que Washington se opone a este acuerdo. Los norteamericanos creen que, con él, Rusia se posiciona con ventaja en el mercado iraní de cara al futuro levantamiento de las sanciones antiiraníes.

Dicho acuerdo serviría para impulsar el crecimiento económico de Rusia y permitiría a este país incrementar sus exportaciones petrolíferas y revertir la tendencia, que quedó reflejada en 2013, a la bajada de las mismas.

En cuarto lugar, el acuerdo entre Rusia e Irán tendrá también un importante efecto en la cooperación militar ruso-iraní.

El periódico As Safir señala que “a pesar de la cólera de la Casa Blanca, el Kremlin no va a renunciar a este acuerdo con Irán”.

Moscú ha hecho saber, de esta forma, a su rival estadounidense que no concede ninguna importancia a las sanciones unilaterales aprobadas por EEUU o sus aliados europeos, y que lo único que importa son las sanciones votadas por la ONU.

Este acuerdo y otros aspectos de la cooperación ruso-iraní serán abordados durante la próxima visita del presidente ruso, Vladimir Putin, a Teherán, que tendrá lugar dentro de unas semanas.

mercredi, 29 janvier 2014

Visita próxima de Putin a Irán causa insomnio a EEUU

Al parecer, Moscú está a punto de terminar los preparativos para la visita del presidente ruso Vladímir Putin a Irán. En cualquier caso, según fuentes bien informadas rusas e iraníes, el viaje se realizará próximamente. Lo más probable es que tenga lugar una vez terminados los JJOO de invierno en Sochi, que se disputarán del 7 al 23 de febrero.

El “vector iraní” de la política rusa inquieta cada vez más a EEUU. Es evidente que Washington no desea que Rusia restablezca plenamente las relaciones económicas con Teherán y entre en competencia con las compañías norteamericanas. Irán comenzó, a partir del 20 de enero, a cumplir los acuerdos sobre la restricción de su programa nuclear. Y la Unión Europea y EEUU atenuaron, parcialmente, el régimen de sanciones contra Teherán.

En la víspera del comienzo de la Conferencia de Ginebra sobre Siria llegó a Moscú el titular de Exteriores de Irán, Javad Zarif, quien se reunió con su colega ruso Serguéi Lavrov y luego con el presidente Vladímir Putin.

Entonces debatieron no solo la solución siria, sino también los preparativos de la visita del dirigente ruso a Teherán. “Confiamos en verlo a Usted próximamente en Irán, expresó Zarif a Putin. En diciembre de 2013, en Teherán estuvo de visita el canciller Serguéi Lavrov.

Ya en el pasado, Rusia se “chamuscó” con las artimañas de Occidente que lo convenció a que apoyara las sanciones, ventajosas para la UE y EEUU, contra algunos países de la región. Así fue, por ejemplo, con Libia. Ahora, a todas luces, Moscú se propone actuar de forma preventiva, e intensificar el comercio con Irán mucho antes de que sean levantadas las sanciones occidentales.

En enero trascendió que Rusia está dispuesta a comenzar a comprar a Irán hasta quinientos mil barriles de petróleo al día. Es muy probable que se planee la firma de tal acuerdo durante la próxima visita. Los diplomáticos rusos, en respuesta a los reproches de parte de EEUU han señalado ya más de una vez que Moscú solo reconoce las sanciones del Consejo de Seguridad de la ONU contra Irán. Mientras que las sanciones unilaterales de EEUU por las compras de petróleo y las transacciones financieras con Irán no las considera vinculantes jurídicamente. Hace cerca de treinta y cuatro años que EEUU no tiene relaciones con Irán, desde el tiempo que fue ocupada su embajada en Teherán, en noviembre de 1979.

Moscú, como vecino y por el aporte hecho en la solución del “problema nuclear iraní”, tiene todas las razones para actuar con respecto a Irán sin fijarse en quien sea y de conformidad plena con sus intereses nacionales, señala Vladímir Nóvikov, analista del Instituto ruso de investigaciones estratégicas:

—En primer lugar, la mayor parte deltrabajo pesado del expediente nuclear iraní lo hizo Rusia. Además, en toda la última década de búsqueda de una solución, Rusia ha desempeñado el papel de mediador y “tranquilizador” principal para una y otra parte, léase Occidente e Irán. Porque nosotros no estamos interesados en el agravamiento de la situación junto a nuestras fronteras meridionales, no lejos del Cáucaso. Entendemos el papel de Irán en la región del Cáucaso y en Asia Central, en la región del Oriente Próximo. Las relaciones de buena vecindad con Irán son para nosotros de suma importancia.

La transacción petrolera prevista entre Moscú y Teherán ha originado una reacción no del todo adecuada de EEUU. El secretario del Tesoro, Jack Lew, sin nombrar a Moscú amenazó con medidas punitivas de su país contra toda compañía que intente obviar el embargo norteamericano contra Irán:

—Para las compañías líderes del mundo sería un error garrafal sobrevalorar el grado de apertura de Irán para los negocios. El plan unificado de medidas (del Sexteto de mediadores e Irán) prevé la atenuación de sanciones bien determinadas y limitadas. Toda la arquitectura de las sanciones petroleras y financieras se mantiene invariable. Toda compañía que sobrepase la raya y emprenda acciones que violen esas sanciones puede ser víctima de medidas punitivas y nosotros nos proponemos velar atentamente por el cumplimiento del régimen de las sanciones.

Pero, en Moscú están seguros de que si Rusia va a esperar, mientras EEUU y la UE levantan las sanciones iraníes, los socios occidentales alcanzarán a repartirse el mercado iraní. Teherán necesita finanzas, bienes y tecnologías. Y Moscú tiene justamente el dinero y las posibilidades de saciar el hambre tecnológica y de bienes de su vecino.

Toda la marcha de la Cumbre Económica de Davos revela que los cálculos de Rusia fueron acertados. Pues en la cita de Davos, que continúa ahora en Suiza, la exposición del presidente iraní Hasán Rouhaní fue seguida en una sala colmada de delegados de los grandes negocios de Europa y de EEUU. El mandatario iraní señaló que, con la atenuación de las sanciones, Teherán estaba dispuesto a entablar relaciones de cooperación con países occidentales. La agencia alemana DPA expresó que los empresarios europeos “habían empezado ya a sobarse las manos”, ilusionados con la apertura del mercado iraní.

Rouhaní se reunió incluso en Suiza no con políticos sino con jefes de corporaciones mundiales líderes del sector energético. Y los invitó a regresar a Irán e invertir capitales en su país. Poco menos que hicieron fila los titulares de la ENI, de Italia, de TOTAL, de Francia, y de la BP y Shell de Gran Bretaña.

El componente económico del levantamiento de las sanciones no es menos importante para Europa que para Irán. Según los cálculos más modestos de la cartera de Hacienda de EEUU, la “reapertura” de Irán abre un mercado para bienes y servicios, como mínimo, de sesenta a setenta mil millones de dólares, lo que significa a su vez decenas de miles de nuevas vacantes.

Alemania solamente, el socio comercial principal de Irán antes de las sanciones, confía en lograr en dos años, con su atenuación, elevar las exportaciones a Irán a los diez mil millones de euros, como el volumen de antes de las sanciones. Alemania exporta ya ahora a Irán mercancías no prohibidas por las sanciones. Pero, debido a que los bancos europeos no realizan operaciones con Teherán, por culpa de las sanciones, todo el comercio se lleva a cabo en dinero contante y sonante. Y con tales cuentas, los volúmenes del comercio no pueden superar un nivel determinado.

Incluso compañías estadounidenses, antes de los acuerdos de Ginebra, habían comenzado ya a enviar emisarios a Irán para sondear dónde era posible desplazar a los competidores europeos. Las compañías de EEUU se aprestan a exportar a Irán automóviles, equipos para la industria extractora de gas y petróleo, maquinarias, equipos para la construcción, artículos químicos y otros.

dimanche, 19 janvier 2014

Ruzie met Israël bewijst dat Obama Iran als nieuwe bondgenoot ziet

Ruzie met Israël bewijst dat Obama Iran als nieuwe bondgenoot ziet

Oud brigadier-generaal Chen noemt Kerry's plan voor Palestijnse staat 'absurd' en 'krankzinnig'


Moshe Yaalon en John Kerry. Israëlische leiders worden onmiddellijk terecht gewezen als ze kritiek hebben, maar Iraanse leiders kunnen zeggen wat ze willen, zonder ook maar enige tegenspraak van het Witte Huis.

De ruzie die de afgelopen dagen ontstond tussen de VS en Israël, nadat de Israëlische minister van Defensie Moshe Yaalon zware kritiek had geuit op zowel de Amerikaanse minister van Defensie John Kerry als diens vredesplan, laat eens te meer zien dat president Barack Hussein Obama niet langer de Joodse staat, maar Iran als belangrijkste bondgenoot in het Midden Oosten beschouwt. De Iraanse leiders kunnen immers zonder enige veroordeling van het Witte Huis de VS blijven verketteren, zoals ook deze week weer gebeurde.

'De minister van Defensie verontschuldigt zich als de minister (Kerry) beledigd was door diens woorden,' aldus de verklaring gisterenavond van het kantoor van minister Yaalon. Die had Kerry eerder 'obsessief' en 'messiaans' genoemd, en het vredesplan wat hij heeft gepresenteerd 'het papier waarop het is geschreven niet waard'.

Zowel het Amerikaanse ministerie van Buitenlandse Zaken als het Witte Huis reageerden woedend, en eisten een excuus, dat er na enkele uren ook kwam. Dat gebeurde echter pas nadat premier Netanyahu twee uur lang met minister Yaalon had gepraat. Tenslotte zag die geen andere uitweg dan zich te verontschuldigen.

Netanyahu vergeleek toenadering tot Iran rechtstreeks met Hitler

Eigenlijk was de ruzie al eerder begonnen, namelijk tijdens de begrafenis van de afgelopen weekend overleden oud-premier Ariel Sharon. In het bijzijn van vicepresident Joe Biden citeerde Netanyahu Sharons belofte dat hij nooit meer zou toestaan dat Israël en de Joden moeten betalen voor de fout van het Westen, dat in 1938 toenadering zocht tot Adolf Hitler, die ondertussen druk bezig was met de voorbereidingen voor de Holocaust tegen het Joodse volk.

De regering Obama beschouwde dit als een steek onder water naar de toenadering tot Iran, en het accepteren van de nucleaire aspiraties van dit land. In die zin was Netanyahu's kritiek zelfs directer als die van Yaalon.

De ontstane ruzie onderstreept dat Obama Israël geleidelijk aan heeft afgewaardeerd als belangrijke bondgenoot in het Midden Oosten, en de Joodse staat aan het inruilen is voor de islamitische republiek Iran. Dat blijkt overduidelijk uit het feit dat de leiders en andere officials in Teheran de VS in nog veel hardere bewoordingen kunnen blijven verketteren, zonder dat er ook maar één woord van kritiek uit Washington op komt.

Geen reactie op beledigingen en beschuldigingen door Rouhani

In september 2013 zette de Iraanse president Rouhani Obama publiekelijk op zijn nummer, door een uitnodiging voor een persoonlijk gesprek af te wijzen. Sindsdien gaat Rouhani op de Iraanse TV regelmatig tekeer tegen het Witte Huis, beschuldigt hij Obama van misleiding, en beweert hij dat Amerika en het Westen hebben gebogen voor de wil van Iran.

Deze week nog sprak viceminister van Buitenlandse Zaken Abbas Araghchi het Witte Huis rechtstreeks tegen, door te zeggen dat Obama niet de waarheid had gesproken toen hij zei dat Iran erin had toegestemd om delen van zijn uraniumverrijking te ontmantelen.

Iran mag zeggen wat het wil, Israël niet

Het Witte Huis reageerde hier enkel op door te zeggen dat het 'niet uitmaakt wat de Iraniërs zeggen, maar wat ze doen.' Die regel geldt duidelijk niet voor Israëlische leiders en officials. Zij worden bij veel minder hevig kritiek op Obama en zijn regering onmiddellijk keihard terecht gewezen. Een woordvoerder van het ministerie van Buitenlandse Zaken zei dat 'Kerry en zijn team dag en nacht werken om een veilige vrede voor Israël te waarborgen.'

Dat Kerry en zijn team hard werken is niet iets wat in Israël wordt betwijfeld. Wat men in de Joodse staat niet kan accepteren, is dat Amerika wil bepalen wat voor Israël 'veilig' is, en hoe het zich moet opstellen tegenover een nucleair Iran en de Palestijnen. De mening van Israël zelf doet daarbij nauwelijks ter zake.

Yaalon nam inhoud kritiek niet terug

Yaalon luchtte hier zijn hart over door te zeggen dat 'Kerry mij niets hoeft te vertellen over de Palestijnen. Ik leef en adem het conflict met de Palestijnen. Ik weet wat ze denken, wat ze willen en wat ze echt bedoelen. Het Amerikaanse veiligheidsplan dat ons werd voorgelegd is het papier waarop het geschreven werd niet waard.'

Met grote tegenzin moest de minister uiteindelijk zijn excuses aanbieden. Merk echter de terminologie op: '... verontschuldigt zich als de minister (Kerry) beledigd was door diens woorden.' Feitelijk bood Yaalon enkel zijn excuses aan voor het beledigen van Kerry, maar nam hij niets van de inhoud van zijn kritiek terug.

'Absurd spelletje'; Palestijnse staat 'krankzinnig'

Yaalon kreeg vandaag steun van oud brigadier-generaal Amatzia Chen, ooit lid van Sharons legendarische 101e eenheid. 'Yaalon zei duidelijk dingen. Er is hier een absurd spelletje gaande dat op een mislukking zal uitlopen. De media staan bol van politieke standpunten die zelfs niet een klein beetje overeenkomen met de realiteit.'

Chen vond het dan ook een goede zaak dat Yaalon zich heeft uitgesproken. 'Het is namelijk volkomen duidelijk dat wij geen (vredes)partner hebben. Ze proberen een land te fabriceren met een Palestijns volk - dat is een in de geschiedenis nog nooit vertoonde krankzinnigheid.'

Chen wees op de mislukking van Sharons eenzijdige terugtrekking uit Gaza in 2005. Dat leverde niet de door de Palestijnen beloofde vrede op, maar juist nog veel meer terreur. 'Zo zal het ook gaan als we Judea en Samaria evacueren. Dat moeten we zelfs niet eens overwegen.' (2)


Xander

(1) DEBKA
(2) Arutz 7

Zie ook o.a.:

14-01: Ruzie VS-Israël na zware kritiek minister Defensie op Kerry's vredesplan
14-01: VS weigert Israël details over deal Iran, dat onmanteling kernsites ontkent
13-01: Hamas: Israël volgens islamitische profetieën over 8 jaar vernietigd
09-01: Iran negeert alle afspraken Genève, bevestigt streven naar kernwapens (/ Opperleider Khamenei noemt Verenigde Staten 'satanisch')
09-01: Oude islamitische tekst bewijst dat imam Mahdi reeds aanwezig en actief is
07-01: Abbas' Fatahpartij: Vernietiging heel Israël einddoel van vredesverdrag

2013:
20-12: Hoge Palestijnse official: Ja, wij steunden volmondig de Nazi's
18-12: Iran: Genève-akkoord betekenisloos, mogelijk nog 20 jaar onderhandelen
13-12: Geen bezwaar VS en EU tegen Iraanse (kern)raketten die Israël kunnen raken
02-12: Deal met Iran: Vervult Obama islamitische profetie over wegbereider Mahdi?
26-11: 'Obama belooft Iran status als 7e wereldmacht'