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dimanche, 26 mai 2019

Ernst Jünger et le syndrome du Titanic

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Ernst Jünger et le syndrome du Titanic

Les Carnets de Nicolas Bonnal

Le système US use de la peur pour se maintenir. Terrorisme, chiites, climat, racisme, fascisme, Chine, sexisme, Poutine, ce qu’on voudra, tout justifie son agenda.

Nous autres antisystèmes sommes aussi soumis à un feu croisé d’affolements divers : troisième GM, faillite du système, acheter de l’or, fin des religions, culture Illuminati, disparition des libertés, de l’eau, de l’air, du reste… On en deviendrait drôle ! Cela n’empêche pas de continuer de cliquer et de laisser Assange à ses bourreaux.

Un qui en a bien parlé de cette conjonction du monde automatique moderne et de la croissance corrélée de la peur c’est Ernst Jünger. Traité du rebelle, XIII…

« La peur est l’un des symptômes de notre temps. Elle nous désarme d’autant plus qu’elle succède à une époque de grande liberté individuelle, où la misère même, telle que la décrit Dickens, par exemple, était presque oubliée. »

Jünger évoque justement le Titanic ; on se souvient du succès effarant de ce film répugnant. Il écrit donc :

« Comment ce passage s’est-il produit ? Si l’on voulait nommer l’instant fatal, aucun, sans doute, ne conviendrait mieux que celui où sombra le Titanic. La lumière et l’ombre s’y heurtent brutalement : l’hybris du progrès y rencontre la panique, le suprême confort se brise contre le néant, l’automatisme contre la catastrophe, qui prend l’aspect d’un accident de circulation. »

Jules Verne a bien montré que l’automatisme (la civilisation mécanique) croissait avec la peur. Voyez les 500 millions de la Bégum qui montre la montée du péril parano allemand sur fond de grosse industrialisation. Il y a une grosse promesse, raconte Jünger, mais elle croît avec un grand risque et une grosse trouille :

ej.jpg« Il est de fait que les progrès de l’automatisme et ceux de la peur sont très étroitement liés, en ce que l’homme, pour prix d’allégements techniques, limite sa capacité de décision. Il y gagne toute sorte de commodités. Mais, en contrepartie, la perte de sa liberté ne peut que s’aggraver. La personne n’est plus dans la société comme un arbre dans la forêt ; elle ressemble au passager d’un navire rapide, qui porte le nom de Titanic, ou encore de Léviathan. Tant que le ciel demeure serein et le coup d’œil agréable, il ne remarque guère l’état de moindre liberté dans lequel il est tombé. Au contraire : l’optimisme éclate, la conscience d’une toute-puissance que procure la vitesse. Tout change lorsqu’on signale des îles qui crachent des flammes, ou des icebergs. Alors, ce n’est pas seulement la technique qui passe du confort à d’autres domaines : le manque de liberté se fait sentir, soit que triomphent les pouvoirs élémentaires, soit que des solitaires, ayant gardé leur force, exercent une autorité absolue. »

Jünger a vu le lien entre les mythes grecs et le progrès technique, comme Anouilh, Giraudoux, Domenach, Cocteau et les autres. Le Titanic n’est pas seul en cause. C’est aussi le syndrome du radeau de la méduse, épisode affreux de notre histoire et qui rappelle que la méduse nous transforme en pierres (en cœurs de pierre). 

Et nous finissons comme des bougies dans un tableau de Bosch :

« On pourrait élever une objection : d’autres ères de crainte, de panique, d’Apocalypse ont suivi leur cours, sans que ce caractère d’automatisme vînt les renforcer, leur servir d’accompagnement.

Laissons ce point : car l’automatisme ne prend ce caractère terrifiant que s’il s’avère être l’une des formes, le style même de la fatalité, dont Jérôme Bosch donnait déjà une représentation incomparable. »

Mais Jünger souligne l’essentiel. Nous crevons de trouille et c’est la marque du monde moderne (la via aurait dû rester un « risque à courir, pas un problème à résoudre », comme dit un Bernanos écœuré) :

« On constatera que presque tous, hommes ou femmes, sont en proie à une panique telle qu’on n’en avait plus vu dans nos contrées depuis le début du Moyen Age. On les verra se jeter avec une sorte de rage dans leur terreur, en exhiber sans pudeur ni retenue les symptômes. »

On veut se cacher (collapsologues, catastrophistes, apocalyptiques, à vos bateaux, à votre or, à vos cavernes !) :

 « On assiste à des enchères où l’on dispute s’il vaut mieux fuir, se cacher ou recourir au suicide, et l’on voit des esprits qui, gardant encore toute leur liberté, cherchent déjà par quelles méthodes et quelles ruses ils achèteront la faveur de la crapule, quand elle aura pris le pouvoir. »

L’automatisme progresse évidemment avec la panique, et dans le pays qui reste le plus avancé, l’Amérique :

« La panique va s’appesantir, là où l’automatisme gagne sans cesse du terrain et touche à ses formes parfaites, comme en Amérique. Elle y trouve son terrain d’élection ; elle se répand à travers des réseaux dont la promptitude rivalise avec celle de l’éclair. Le seul besoin de prendre les nouvelles plusieurs fois par jour est un signe d’angoisse ; l’imagination s’échauffe, et se paralyse de son accélération même. « 

Jünger va même plus loin ici :

« Toutes ces antennes des villes géantes ressemblent à des cheveux qui se dressent sur une tête. Elles appellent des contacts démoniaques. »

Nous avons parlé du rôle narcotique de l’info dans un texte ici-même, en citant Platon, Théophraste, Fichte et Thoreau. Reprenons Thoreau :

« À peine un homme fait-il un somme d’une demi-heure après dîner, qu’en s’éveillant il dresse la tête et demande : « Quelles nouvelles ? » comme si le reste de l’humanité s’était tenu en faction près de lui. Il en est qui donnent l’ordre de les réveiller toutes les demi-heures, certes sans autre but ; sur quoi en guise de paiement ils racontent ce qu’ils ont rêvé. Après une nuit de sommeil les nouvelles sont aussi indispensables que le premier déjeuner. »

« Dites-moi, je vous prie, n’importe ce qui a pu arriver de nouveau à quelqu’un, n’importe où sur ce globe ? »

Nous risquons toujours la guerre avec la Chine et la Russie, comme durant la Guerre Froide. Jünger remarque :

« Il est certain que l’Est n’échappe pas à la règle. L’Occident vit dans la peur de l’Est, et l’Est dans la peur de l’Occident. En tous les points du globe, on passe son existence dans l’attente d’horribles agressions. Nombreux sont ceux où la crainte de la guerre civile l’aggrave encore.

La machine politique, dans ses rouages élémentaires, n’est pas le seul objet de cette crainte. Il s’y joint d’innombrables angoisses. Elles provoquent cette incertitude qui met toute son espérance en la personne des médecins, des sauveurs, thaumaturges. Signe avant-coureur du naufrage, plus lisible que tout danger matériel. »

Ce naufrage n’est pas très prometteur d’autant que la solution semble impossible. Jünger envoie promener le yoga, pourtant recommandé avec la Kabbale dans Sex in the City :

« Reste à signaler une source d’erreurs – nous songeons à la confiance en l’imagination pure. Nous admettrons qu’elle mène aux victoires spirituelles.

Mais notre temps exige autre chose que la fondation d’écoles de yoga. Tel est pourtant le but, non seulement de nombreuses sectes, mais d’un certain style de nihilisme chrétien, qui se rend la tâche trop facile. On ne peut se contenter de connaître à l’étage supérieur le vrai et le bon, tandis que dans les caves on écorche vifs vos frères humains. »

Reconnaissons que nous avons progressé. On les écorche moins vifs, on les bourre vifs et on les surinforme vifs. Mais passons. Jünger encore pour conclure (si c’est encore possible) :

« Car nous ne sommes pas impliqués dans notre seule débâcle nationale ; nous sommes entraînés dans une catastrophe universelle, où l’on ne peut guère dire, et moins encore prophétiser, quels sont les vrais vainqueurs, et quels sont les vaincus. »

Comme on sait Jünger défend le recours aux forêts. Comme on sait aussi les montagnes sont bourrées de parkings payants et nous venons d’apprendre que dans les Pyrénées la ballade sera payante. On paiera un automate. Mais ne paniquons pas !

Bonne continuation…

Sources

Jünger – Traité du rebelle, le recours aux forêts –archive.org

samedi, 11 mai 2019

„Die Städte sind weiblich und nur dem Sieger hold.“

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„Die Städte sind weiblich und nur dem Sieger hold.“

Ex: http://www.blauenarzisse.de

Vor gut 80 Jahren begann Ernst Jünger sein Tagebuch zum Zweiten Weltkrieg.

Sein Kriegstagebuch über den Ersten Weltkrieg, In Stahlgewittern, ist zumindest vom Titel und groben Inhalt her sehr vielen bekannt. Dieses Erstlingswerk ist bis heute ohne Frage eines der erschütterndsten Zeugnisse über den Frontalltag des Grabenkrieges, welchen Jünger vier Jahre lang erlebte. Weitaus unbeachteter blieben hingegen seine Notizen über den Zweiten Weltkrieg, die Strahlungen.

ernst jünger,littérature,littérature allemande,lettres,lettres allemandes,révolution conservatrice,paris,occupation,france,allemagne,deuxième guerre mondiale,seconde guerre mondialeEin anderer Soldat als der von 1914

Davon abgesehen, erschien die Erstausgabe bereits 1949 mit einer Auflage von 20.000 Exemplaren und zählt für viele Jünger-Kenner mit zum Besten, was der Literat je zu Papier brachte. Die geringere Bekanntheit mag heute dadurch zu erklären sein, daß Jünger während des Zweiten Weltkrieges hauptsächlich in der Verwaltung tätig war, und nicht an der Front kämpfte, was bei einigen potentiellen Lesern sicherlich die „Action“ vermissen lässt. Ganz gefahrlos waren jedoch auch für Jünger die Jahre 1939 bis 1945 nicht.

Die von April 1939 bis Dezember 1948 reichenden Strahlungen, welche – je nach Auflage – über 1.000 Seiten umfassen, setzen zunächst mit dem Buch Gärten und Straßen an. In diesem schildert Jünger seine Erlebnisse aus dem Frankreichfeldzug, an welchem er als Hauptmann teilnahm. Prägten während des Ersten Weltkrieges buchstäbliche „Stahlgewitter“ seinen Kriegsalltag, bekam der Hauptmann der Infanterie nun nur noch „Gärten und Straßen“ zu sehen. Der Feldzug im Mai und Juni 1940 war bereits zu Ende, noch bevor seine stets zu Fuß vorwärts marschierende Truppe in das Kriegsgeschehen eingreifen konnte.

Die Jahre an der Seine

Dieser bereits 1942 veröffentlichte erste Teil ist dabei deutlich zurückhaltender geschrieben als der nach dem Krieg veröffentlichte Rest seines Tagebuches, was man insbesondere an den politischen Beurteilungen der Zeit erkennt. Den ergiebigeren Kern bilden daher die beiden aus den Jahren 1941-44 geschriebenen „Pariser Tagebücher“, die im besetzten Paris vom Leben in der Etappe erzählen.

Hier unterhielt Jünger auch Beziehungen zu unterschiedlichen Größen der Zeit, wie Pablo Picasso, Louise Ferdinand Céline und auch Carl Schmitt, der ihn in Paris besuchen kam. Aber auch zu den in Paris aktiv arbeitenden Verschwörern des 20. Juli, wie Speidel, Stülpnagel und Hofacker, unterhielt Jünger regen Kontakt.

Im Gegensatz zu den drei genannten blieb Jüngers Mitwisserschaft am Umsturzversuch jedoch unentdeckt. Seinen Beitrag am Widerstand lieferte er in Form der 1942 verfassten Friedensschrift, die nach dem Krieg gesondert veröffentlicht wurde. Eine noch spätere Veröffentlichung fand gar seine Schrift Zur Geiselfrage, in welcher er die Umstände der aus Berlin befohlenen Hinrichtungen inhaftierter Franzosen schildert, die 1941 als Racheakt durchgeführt werden mussten. Auf Grundlage dieser Schrift spielt zudem der 2011 erschienene Film vom Volker Schlöndorff Das Meer am Morgen.

Die innere Freiheit bewahren

Diese und viele weitere Themen sind es, welche gerade die beiden Pariser Tagebücher als den wertvollsten Teil der Strahlungen erscheinen lassen. Die öffentliche Beschäftigung mit ihnen beschränkt sich jedoch für gewöhnlich leider recht oberflächlich auf die immer gleichen Aspekte. So auf seine verschiedenen Liaisons in Paris oder auf seinen angeblich rein elitären Blick, der ihn das Leid um sich herum vergessen ließ.

ernst jünger,littérature,littérature allemande,lettres,lettres allemandes,révolution conservatrice,paris,occupation,france,allemagne,deuxième guerre mondiale,seconde guerre mondialeWas hier allgemein zu kurz kommt, ist die ernsthafte Beschäftigung mit seinen zahlreichen Schilderungen einer Welt, welche droht, gänzlich dem mechanischen Moloch der geschichtlichen Abläufe zu verfallen. Dem entgegengesetzt, versuchte Jünger gerade im alltäglichen Betrachten, der Freiheit im Menschen eine Bahn zu schlagen, die alle Bomben der Welt nicht vernichten können.

Paris, 14. März 1943
Wenn alle Gebäude zerstört sein werden, bleibt doch die Sprache bestehen, als Zauberschloß mit Türmen und Zinnen und mit uralten Gewölben und Gängen, die niemand je erforschen wird. Dort, in den Schächten, Oublietten und Bergwerken, wird man noch weilen können und dieser Welt verlorengehen.

Derlei Sentenzen bilden den eigentlichen Gewinn seiner Schriften. Sie sind zeitlich ungebunden. „Das Ordnen der Geschehnisse als Akt der Selbstbehauptung“, wie es in einem Vorwort des Verlages heißt.

„Wenn ein Pulverturm in die Luft fliegt, überschätzt man die Bedeutung der Streichhölzer.“

Nach dem Rückzug aus Paris vor den Invasionstruppen der Alliierten wird Jünger schließlich aus der Wehrmacht entlassen und kehrt zurück in das niedersächsische Kirchhorst, wo er das Kriegsende erlebt. Festgehalten wird diese Zeit in den beiden letzten Büchern Kirchhorster Blätter und Die Hütte im Weinberg (Jahre der Okkupation). Wie bereits 1940 in Frankreich, beschreibt Jünger den Einbruch einer gewaltigen Übermacht in eine bereits besiegte Region.

Kirchhorst, 11. April 1945
Von einer solchen Niederlage erholt man sich nicht wieder wie einst nach Jena oder nach Sedan. Sie deutet eine Wende im Leben der Völker an, und nicht nur zahllose Menschen müssen sterben, sondern auch vieles, was uns im Innersten bewegte, geht unter bei diesem Übergang. Man kann das Notwendige sehen, begreifen, wollen und sogar lieben und doch zugleich von ungeheurem Schmerz durchdrungen sein.

Nun braucht es keinen Weltkrieg, um zu vielen Einsichten zu gelangen, die Jünger in seinem Tagebuch niederschrieb. Diese Erkenntnis schließt denn auch wiederum den Bogen zu uns heutigen Lesern, die gerade in dieser Schrift Jüngers weitaus mehr finden als nur zeitbezogene Singularitäten. „Hinsichtlich der Wahrnehmung der historischen Realitäten bin ich vorgeschaltet – das heißt, ich nehme sie etwas eher, etwas vor ihrem Erscheinen wahr. Für meine praktische Existenz ist das nicht günstig, da es mich zu den jeweils waltenden Mächten in Widerspruch bringt.“

vendredi, 03 mai 2019

Ernst Jünger ou les figures de la haute tenue

Né en 1895, décédé à presque 103 ans en 1998, Ernst Jünger peut être qualifié sans hésitation de « grande conscience européenne », non pour un pseudo-message qu’il aurait à délivrer aux générations actuelles et à venir, mais pour son maintien droit et stoïque face aux événements, au monde et aux hommes. En cela, il est un modèle, une de ces falaises de marbre souffrant à peine de l’érosion du temps comme des éléments. « La tenue, comme le goût, est de l’ordre de la civilité – qui est la racine de la civilisation. Celle-ci peut être gravement atteinte, délitée, submergée, il demeure, dans le cœur de quelques-uns une « cité inspiratrice ». La tenue, est alors ce qui tient – vis-à-vis de soi-même et des autres. Toute l’œuvre de Jünger nous enseigne, avec amitié et sans crisper, à tenir bon » confiait Luc-Olivier d’Algange.(1)

On ne comprend obstinément rien à Jünger si l’on persiste à ignorer son passé soldatesque en même temps qu’on jetterait systématiquement sur lui un regard d’opprobres et de ressentiments. La tenue était alors, pour ce tout jeune homme à peine sorti des jupons maternels, la condition (dernière) du héros pour autant que l’exécutant savait rester prudemment à sa place, la première, en l’occurrence, celle du front, des balles et des bombes. Certes, il ne fut pas le seul à tenir son rang, mais bien peu en firent, comme lui, une éthique, sinon une idiosyncrasie. C’est sans doute ce que nos sombres temps médiocres reprochent à cette personnalité altière, eux qui se vautrent dans l’autre entendu, désormais, comme le comble de l’horizontalité démocratique, métonymie universelle de la « non-discrimination ».

C’est que notre fière et arrogante époque se croit libre comme jamais, prétendument, elle ne l’aurait été dans son histoire, tout auréolée des victoires faciles de son individualisme triomphant que viendraient régénérer des droits de l’homme inextinguibles et extensibles. Nos contemporains vouent un culte désormais sans borne au progrès. À l’heure d’une extraordinaire crise du sens, celle-ci semble devoir se résoudre dans un improbable sens de l’histoire, au risque que tant d’yeux rivés sur cette chimérique boussole n’en deviennent proprement aveugles aux farces et aux tragédies d’une histoire que, par ailleurs, il est de bon ton de conchier et de congédier.

Jünger était un adepte des formes, non pas tant pour des motifs esthétiques que parce qu’elles reflétaient selon lui une certaine permanence archétypale que seule une connaissance intuitive pouvait appréhender. C’est dire que cet effort de translucidité visionnaire n’est pas à la portée du premier venu. Cette quête d’un « supraréel » qui se confondrait uniment avec le réel attendu qu’il ne peut être question de dissocier deux mondes qui n’en font résolument qu’un, aurait presque à voir avec la démarche traditionisme de René Guénon. La fonction assignée chez l’auteur d’Eumeswill à la « Figure »(2) emprunte assez à la pensée métaphysique.

florence-henri-ernst-jünger.jpgLe Rebelle et l’Anarque sont ces figures, ces paradigmes, ces « représentations » offertes à la reconnaissance de l’homme qui les perçoit comme manifestation épiphaniques insaisissables par la pensée mais s’imposant à l’évidence, pour peu qu’il accepte – l’homme n’est jamais contraint que par soi-même dans la vision jüngerienne du monde – de ne pas lui tourner le dos.

Il nous propose, ce faisant, deux voies qui loin de s’opposer peuvent éventuellement se conjoindre avec le temps. Il est vraisemblable – car plus logique – que le Rebelle surgira avant l’Anarque, celui-ci apparaissant comme le point le plus haut de la maturité. Si l’on veut bien admettre que chaque « type » jüngerien correspond aux grands âges de la vie, sans doute nous approcherions-nous d’une certaine vérité philosophique. Le temps du Soldat est celui de l’impétuosité et du jeu, de l’innocence et de l’inconséquence, rapidement rattrapé par celui du Travailleur dont les appétits semblent insatiables et qui succombe aux charmes neufs et vénéneux de la puissance. Puis arrive, à pas de loup, le temps du Rebelle suspendant à son tableau de chasse les différents trophées de ses désillusions successives (3).

Lorsque survient celui de l’Anarque, ces dernières sont balayées. L’Anarque devient plus sage, à proportion de ce qu’il sait qu’il ne doit rien attendre de quiconque.

« Aide-toi toi-même, le Ciel ne fera rien pour toi, mais tu n’en seras pas moins heureux » pourrait être cette maxime du bonheur solitaire. « Le trait propre qui fait de moi un anarque, c’est que je vis dans un monde que, ‘‘en dernière analyse’’, je ne prends pas au sérieux. Ce qui renforce ma liberté. Je sers en volontaire. […] Pour l’anarque, les choses ne changent guère lorsqu’il se dépouille d’un uniforme qu’il considérait en partie comme une souquenille de fou, en partie comme un vêtement de camouflage. Il dissimule sa liberté intérieure, qu’il objectivera à l’occasion de tels passages. C’est ce qui le distingue de l’anarchiste qui, objectivement dépourvu de toute liberté, est pris d’une crise de folie furieuse, jusqu’au moment où on lui passe une camisole de force plus solide. […] Le libéral est mécontent de tout régime ; l’anarque en traverse la série, si possible sans jamais se cogner, comme il le ferait d’une colonnade. C’est la bonne recette pour quiconque s’intéresse plus à l’essence du monde qu’à ses apparences – le philosophe, l’artiste, le croyant. […] Je ne fais aucun cas des convictions, et beaucoup de cas de la libre disposition de soi. C’est ainsi que je suis disponible, dans la mesure où l’on me provoque, que ce soit à l’amour ou à la guerre. Je ne respecte pas les convictions, mais l’homme. Je regarde et je garde. »(4)

Gardons-nous bien de penser que Jünger nous invite à rompre avec le monde. Tout au plus, nous incite-t-il plutôt à « trouver la sécurité dans la sauvagerie des déserts, et avant tout dans notre propre cœur afin de changer le monde. »(5)

Notes

(1) Livr’Arbitres, n° 27, p. 26.

(2) Voir Ernst Jünger, Type, nom, figure, Christian Bourgois, Paris, 1996.

(3) « Quant au Rebelle, nous appelons ainsi celui qui, isolé et privé de sa patrie par la marche de l’univers, se voit enfin livré au néant. Tel pourrait être le destin d’un grand nombre d’hommes, et même de tous — il faut donc qu’un autre caractère s’y ajoute. C’est que le Rebelle est résolu à la résistance et forme le dessein d’engager la lutte, fût-elle sans espoir. Est rebelle, par conséquent, quiconque est mis par la loi de sa nature en rapport avec la liberté, relation qui l’entraîne dans le temps à une révolte contre l’automatisme et à un refus d’en admettre la conséquence éthique, le fatalisme », Traité du Rebelle ou le recours aux forêts dans Essai sur l’homme et le temps, Christian Bourgois, Paris, 1970, p. 44.

(4) Eumeswill, La Table Ronde, Paris, 1977, 1978. Traduction Henri Plard.

(5) Passage à la ligne (1950).

jeudi, 02 mai 2019

The Conservative Revolution & Right-Wing Anarchism

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The Conservative Revolution & Right-Wing Anarchism

The following is a transcript of an informal talk given by Olena Semenyaka during the Etnofutur III conference in Tallinn, Estonia on February 23, 2019. The transcript was made by Synchronistic Child. The video of the talk is also included here (click on the CC link for subtitles).

My name is Olena Semenyaka. I am the International Secretary of the National Corps, the parliamentary wing of the Azov movement. By education, I am a historian of philosophy. I studied the Conservative Revolution, and also Ernst Jünger’s [2] legacy, particularly his discussions with Martin Heidegger on the prospects for the new metaphysics of the West. So this is my field of interest, and of course, it involves other luminaries of the Third Way, like Julius Evola, Carl Schmitt, and the rest who formed this discourse in interwar Germany, and who are now more and more recognized even in the academic field. I could say that what I studied in theory, I developed in practice. This is the Third Way, the Conservative Revolution, but revived for today. All of these theorists were also advocates of pan-Europeanism, and that is what our projects are all about.

Jünger is fairly considered to be the face of the Conservative Revolution, because I agree with Armin Mohler that he brought the core ideas of this movement to their full extent in his creativity. My thesis is called The Transformation of the Conservative Revolutionary Subject in Ernst Jünger’s Work, from the Worker to Anarch in Ernst Jünger’s Creativity. It also reflects the primary meaning of the Conservative Revolution, which was basically defined by Friedrich Nietzsche, a godfather of the Conservative Revolution or the Third Way. You can find it in his philosophical work, the idea of the transvaluation of all values by the Superman. The point of departure is of course the event of the death of God, European nihilism and how we can overcome it.

According to Nietzsche, this is a task for the Superman. He introduces this concept in Thus Spoke Zarathustra, and he also explains some key concepts in The Will to Power, which was compiled posthumously, as well as in other key works by Nietzsche, and in On the Genealogy of Morality you can find the key statement according to which the Superman is both a nihilist and an anti-nihilist. He has to overcome Nothing. So this is the end goal of the transvaluation of all values.

The Conservative Revolution is also something like the transvaluation of all values. It is a revolutionary approach. It is not reactionary and it is not conservative, despite the title. It is moving towards the new world order, new values, and new metaphysics of the West. If you compare Ernst Jünger’s early work with his later work, it is a bit different. There is a change of perspective, but it corresponds to Nietzsche’s phases of the metaphysical transformation of all values.

ejanarch.jpgThe first phase is the actively nihilistic phase. You can find this distinction in The Will to Power. Nietzsche explains that there are two kinds of nihilism. The first one is passive nihilism. It’s like a decrease in the strength of the spirit. It’s weariness. It’s weakness. It’s like a quasi-Buddhist “no” to life. It’s the will to hide from the suffering of life. So it is like an exhaustion, a devirilization, as we would say today. And for Nietzsche, of course, this was not only something metaphysical. It directly corresponded to the historical reality of Europe, and back in the nineteenth century, he said that Europe was now an aging Europe, an old Europe, a cosmopolitan Europe headed towards globalization. Not incidentally, Nietzsche was one of the pioneers of pan-Europeanism. I will also talk about that.

Active nihilism is healthy. It is a sign of the growth of the spirit’s strength. It means that old ideals are no longer valid, but it is also a creative process. Destruction is only one side of it. It heads towards new values. It’s like the transvaluation of all values by a Superman who destroys all discredited orders, and strives for something new, for something which will be worthy of following, developing, believing in. And that’s why the first phase of the transvaluation of all values is naturally nihilistic, revolutionary, destructive. But it’s not, again, an end in itself. It is just a phase. And that is why it is a Conservative Revolution, not a kind of conservative philosophy or a reactionary philosophy. It is revolution.

According to this theory, it doesn’t make any sense to preserve some existing order. We have to break from this historical reality, we have to be radical. At the same time, they keep in mind those healthy traditional principles, which should not be restored, but reactualized now. It is also the spherical concept of history, which was developed by the godfather of the French New Right, Giorgio Locchi, who influenced Alain de Benoist, Dominique Venner, and others, and who, of course, was inspired by Friedrich Nietzsche.

The creativity of the early Ernst Jünger corresponds with this destructive phase of the transvaluation of all values. This is in his classic treatise, Der Arbeiter (The Worker), written in 1932, and here he says it: “We are witnessing the downfall of the liberal bourgeois order. We are witnessing the downfall of the liberal bourgeois individual, and we see the advent of the new human type: the type of the Worker.” For him, of course, it was not a proletarian or a Communist revolution at all, but it was his attempt to reintegrate Marxist discourse into the higher paradigm, which would neutralize its destructive effects. I mean economic reductionism, first of all. He described the Worker as the Gestalt of the Worker, a metaphysical Gestalt, which in terms of the philosophy of culture, and an analysis of myth and of mythology, corresponds with the Titan Prometheus: Homo faber, meaning the archetype of productivity, technology. For him, it was nothing but technological forces, Titanic forces, which break free from their chains – Titans which enter the historical arena, straight from the Tartars. And now, as Jünger writes in Der Arbeiter, the Titan Prometheus mobilizes the world by means of technology.

Technology is the uniform of the Worker. And it produces both some collectivist subjects, which again correspond with totalitarian, authoritarian orders which were unfolding in the 1930s, and also produce some higher human types, like the Superman. And he welcomed this process. He attacked this fake artistic freedom, these Leftists who whine about authoritarianism, about state control. He welcomed these totalitarian orders, in fact. And he said that now work becomes like a lifestyle. We can see that people’s faces are acquiring the features of masks, you can see that the difference between leisure time and work is breaking down, it is disappearing. There is a passion for uniforms, for a single rhythm for everybody in society.

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People acquire these features of technology: impersonal power, efficiency, strength. But, at the same time, although Jünger was completely sound when he described these growing totalitarian orders not only in Bolshevik Russia or interwar Germany, he also saw the same signs in France, in England, in the democratic countries, and he said the media are used to create these uniform societies, not only in Russia or Germany but also in the democratic countries. He was right to say it. In the 1930s he felt this kind of crisis, and in the essay “On Pain,” written in 1934, he made the exceedingly important remark that “we find ourselves in the late, maybe last, final, and very peculiar, remarkable phase of nihilism, when the new orders move far ahead, but the corresponding values to this phase have not yet become visible.” This means that the transvaluation of all values goes on, orders change, and the liberal order of the nineteenth century remains in the past, but new values have still not yet appeared.

That’s why after the Second World War, his diagnosis didn’t change. He says that yes, it’s a new world order, we have new post-war liberal societies, but it’s not about freedom. It’s an illusion of freedom. Nothing changed. We still have to strive for something else. He compared the modern police state with Leviathan. It’s a common Conservative Revolutionary metaphor which is also shared and developed by Carl Schmitt and others. And he changed his strategy, he said that we have to search for individual ways to resist the Leviathan. So, again, if we refer to Friedrich Nietzsche´s legacy, he described the Superman as the victor over “God” and Nothing. “God,” again in quotation marks, is something that stands for the discredited old order. It´s not the Christian god or anything like that; it´s something deeper and wider.

So the old order of “God” has fallen down, and instead it was replaced by Nothing. And now the Superman enters the phase of struggle against Nothing itself, nihilism itself. That’s why Ernst Jünger lays emphasis on individual models of resistance. If, in the early period of his creativity, it was the Soldier, an anonymous Soldier who sacrifices himself on the front line, this later developed into the concept of the Worker, who also voluntarily identifies himself with the impersonal power of technology, Titanism, and was also commented on by Julius Evola in his book about Ernst Jünger’s Worker, where he compares it to the kshatriya, to the Warrior.

And for the early Jünger, there was also the key concept of total mobilization. Total war emerged out of the process which began with the Napoleonic Wars, when there was no longer a distinction made between civilians and military, when everyone was mobilized to fight against the invasion because there were not enough soldiers for this purpose. After that emerged total war, and then in the First World War everyone was in danger, not only from gas or bombs, but it also concerned civilian life. Civilians, by means of the press, cinematography, and other modern technologies, were mobilized to defend their state’s identity or the efficiency of the regime that dominated in their country. But the positive aspect of this process, according to Jünger, is that just as everyone is becoming a Worker, everyone also became the Warrior.

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As a person who had a strong chivalrous spirit, Jünger is often described as the last knight of the twentieth century. For him, it was a very painful process, because it was no longer important whether you were a capable warrior, whether you were a noble or not; the only thing that mattered is whether you can operate technology. The arms of the new generation do not require direct physical contact with the enemy, so even a completely weak personality can cause as much harm as possible, simply because they can operate this new technology. So it was a painful process, but at the same time, as a Conservative Revolutionary, Jünger did not develop some reactionary project. He did not whine about the lost ideals of the past. He tried to “ride the tiger,” to use Julius Evola’s metaphor. He said yes, total mobilization is also quite an interesting process, because we can turn it to our advantage. Just like how all of us became Workers, all of us can also become Warriors. We can mobilize to fulfill this plan. We can voluntarily identify ourselves with these impersonal powers of technology. So it was kind of like a collectivist subject.

The later Ernst Jünger, after he saw that nihilism, Nothing, can coexist with new orders very well, he changed his perspective and switched to the individual strategies of resistance to Nothing. And he developed another conception. Instead of the Soldier and the Worker, he suggested the concept of the Waldgänger, who literally is the person who goes into the forest, into the wild, as well as the concept of the Anarch. In Der Waldgänger, an essay written in 1951, he describes the forest as a space of freedom, both metaphorically and physically. For Germans, this is a very important metaphor, of course. The forest is like a symbol of their identity, of German identity, and at the same time, Jünger referred to the old Icelandic concept of freedom. When a person feels threatened in the society, or commits a crime, or simply doesn’t want to be there anymore, he has the right to flee, to go into the wild and preserve his sovereignty. This is a new conception of the Conservative Revolutionary subject. Instead of the Worker and the Soldier, there is the concept of the sovereign individual who searches for a space of freedom.

The concept of the Anarch was introduced in 1977 in Jünger’s futuristic dystopian novel Eumeswil. It is a caricature of modern society, of the German Federal Republic and modern societies – contemporary ones as well, of course. It was an extension of this concept of the Waldgänger, the forest-goer. The difference is that the forest-goer was expelled from society, but the Anarch expels society from himself. He is a sovereign. He remains in society, but is completely detached from it. And he is free. Inherently free. It’s a development of the classic German conception of freedom, which was peculiar also to classic German philosophy. It is usually differentiated from the empty, so-called French conception of freedom as a matter of choice between good and evil, or something like that. In classic German philosophy, as Immanuel Kant suggested, free will, autonomous will – this is a will which is a law unto itself. The will which gives law to itself, and it is opposed to heteronomous will, which is directed through something else, by desire or some other orders.

ejquote.jpgSo this is the concept of sovereignty. And the model of the Anarch was represented by a historian, Martin Manuel Venator, who serves in a fortress of the tyrant of a future city-state, Condor. He works in his fortress at night, at the bar, and he listens to different conversations among the visitors and writes down his reflections, and he says, “I am an Anarch in space, and a meta-historian in time.” At first, this conception of the Anarch was taken differently by Ernst Jünger’s colleagues in the Third Way. For instance, Julius Evola believed that the concept of the forest passage, of Der Waldgang, was a betrayal of Jünger’s early views. He said that it is a reverse version of Ernst Jünger as we knew him. It’s as if he felt there was something bourgeois about this concept. But ten years later, Evola developed exactly the same concept of the differentiated personality in his book, Ride the Tiger. He also developed the concept of apoliteia, and later he wrote an essay about the beatniks, hippies, and Right-wing anarchists [3], and you can see that it is the same conception as the Anarch. It’s Right-wing anarchists [4]. And Julius Evola also, just like Jünger, explained that these Right-wing anarchists are different from ordinary anarchists, Leftists, and nihilists, because they revolt not out of sheer nihilism, not simply because they dislike something and they don’t know what to do. These anarchists just like to be rebellious, like all of these modern youth protest movements from the Left, which are just ridiculous – fake freedom, as Jünger says.

He says that Right-wing anarchists deny the external world because it doesn’t correspond to their ideal. They keep it inside. They have a very clear understanding of how a healthy world order should be, what it should look like, and they just wait for the opportunity to unfold this understanding in external reality. They just wait for the chance. So they keep it inside, and they bridge it to the future generation, or they just dedicate their own lives to when they can implement it, realize it. So there’s a difference. They preserve this connection with Being, if we refer to Heidegger. It seemed that Evola was strongly influenced by him, although not so much is known about their interactions, just some mentions. The Anarch, as Jünger defines him, is to the anarchist what a monarch is to a monarchist, and in this book he also heavily criticizes various Leftists, demagogues, democrats, anarchists, nihilists. As Jünger explained many times, these people simply try to fill the gap which formed after the age of the Enlightenment – the collapse of religion, the collapse of higher values – but their understanding of freedom is completely empty.

Jünger again does not suggest that we return to some past. He’s not reactionary, he’s not conservative. He attacks the liberal understanding of freedom. He says, “It’s not freedom, sorry.” So he’s not against freedom, he just says it’s a false, anemic freedom which has nothing to do with higher realization for human beings, and he suggests instead this conception of the individual who has an understanding of freedom. And he says, “I am an Anarch, not because I despise authority, but because I need it.” Likewise, I’m a not a believer, but the person who requires something worthy to believe in. So he says that, “I know what can be offered. As a historian, I know what can be offered.” And this Anarch protagonist, this historian Martin Manuel Venator, he often writes about his observations of the Roman Empire, as well as some ancient republics and Eastern theocracies, so he is a person with a very developed, encyclopedic knowledge. And we really see, by following his reflections and considerations, that he knows what can be offered, and that what he wants isn’t what can be offered by modern, demo-liberal societies.

So the Anarch is, I would say, a world-historical figure, and not only some concept of the sovereign individual, which has a vertical meta-historical extension. He bridges this gap between meta-historical eons. We can interpret him as something like a keeper. As I said, he’s a link bridging eons. In this respect, the Anarch is the person who keeps this healthy, true order inside, preserves it, and passes it over to those who will be able to implement it, or simply waits for the chance to implement it in external reality. So in this respect, this is the person who challenges Nothing. It is the final phase of the transvaluation of all values. And that is why, to sum up, Jünger said that we should be friends both with the Titans and with the Gods. And again, in this metaphor, in the philosophy of culture, the Titans stand for productivity, this Faustian speed, activism, voluntarism, this expansion, work. And it also has strong features, Jünger emphasized them in the early period of his work: impersonal power, warriors, spirit, resistance to pain, and the ability to self-objectify yourself, in this really impersonal something.

And this also, of course, has weak sides. Useless routine. Everything we are captured in today, this myth about Sisyphus, who repeats the same work all the time – it’s devoid of meaning, because the patrons of meaning are the gods, according to Jünger. They stand for memory, for culture. Today, cemeteries are neglected because nobody wants to remember. Everybody just wants to be fast, wants to change, to gain some new experience, to move on a global scale, and so on and so forth. Whereas the gods, the patrons of memory, culture, history, higher values, ethics, poetry, and so on and so forth, they stand for everything that is highest, everything fragile. It is something that has to be sheltered and protected in the modern world. So in his final works, Jünger predicted that the entire twenty-first century would still be the reign of the Titans. But the gods will return, as they always do. But it will not be another cycle, in terms of the cyclic concept of history; it will be a new eon.

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We stand at the wall of time. When the Titans entered the historical stage during the First World War, it was already the end of anthropocentric history. And after the twenty-first century, we will face something completely new. So it’s a very interesting conception in the field of the philosophy of history – it is neither linear, nor cyclic. And, again, Jünger says that our understanding of freedom in this future meta-historical eon will be completely different, and we just have to prepare for it. It is something very similar to what Heidegger said, but more optimistic, I would say. And it’s something we have to prepare ourselves for right now, both in metaphysical thinking, because it directly affects our behavior, our strategy, and the historical reality we live in, and in practice.

Article printed from Counter-Currents Publishing: https://www.counter-currents.com

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[1] Image: https://www.counter-currents.com/wp-content/uploads/2019/05/5-1-19-1.jpg

[2] Ernst Jünger’s: https://www.counter-currents.com/2019/03/the-man-of-the-twentieth-century-3/

[3] an essay about the beatniks, hippies, and Right-wing anarchists: https://www.counter-currents.com/2011/03/youth-beats-and-right-wing-anarchists-part-1/

[4] Right-wing anarchists: https://www.counter-currents.com/2010/08/right-wing-anarchism/

vendredi, 15 mars 2019

Entretien avec Christopher Gérard

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Entretien avec Christopher Gérard

Propos recueillis par Pierre Saint-Servan

Ex: http://archaion.hautetfort.com

Au mois de mars MMXV, à l’occasion de la réédition de mon roman Le Songe d’Empédocle, j’avais répondu aux questions de Pierre Saint Servan, critique littéraire et journaliste à Novopress. En voici le texte légèrement remanié.

Vous écrivez de votre héros, le jeune Padraig, « à quinze ans, il était déjà un émigré de l’intérieur ». Qu’a donc ce monde moderne pour susciter ainsi chez les esprits les plus vifs ou les plus sensibles un tel sentiment de rejet ? Ou peut-être que n’a-t-il pas ?

ob_c66c12_empedocle-gerard.jpgComme le remarqueront les lecteurs du Songe d’Empédocle, le jeune Padraig est du genre à avoir « la nuque raide », pour citer l’Ancien Testament, une fois n’est pas coutume. Je veux dire que ses origines hiberniennes et brabançonnes ne prédisposent en rien cet homme archaïque à la soumission, fût-elle grimée en divertissement festif, ni à la docile acceptation des dogmes, quelle que soit leur date de fabrication. Druide et barde à la fois, il ne peut que suffoquer dans l’étouffoir spirituel que représente son époque, définie en ces termes  par le regretté Philippe Muray : « Le grand bain multicolore du consentir liquéfiant ».

Eh bien, le Vieil-Européen qu’est Padraig ne consent ni ne baigne ! Il surnage en recrachant une eau souillée. L’inversion des valeurs, l’ostracisme contre toute verticalité, le règne des parodies, la prolétarisation du monde meurtrissent ce clerc obligé de vivre dans une clandestinité supérieure.

Vous le savez aussi bien que moi : il n’est jamais drôle de participer au déclin d’une civilisation. Dans son Introduction à la métaphysique, Martin Heidegger dit l’essentiel sur l’âge sombre qui est le nôtre : « Obscurcissement du monde, fuite des Dieux, destruction de la terre, grégarisation de l’homme, suspicion haineuse envers tout ce qui est créateur et libre ».

N’oublions pas non plus que notre ami Padraig vit à Bruxelles, capitale de la Fédération, dont la bureaucratie tentaculaire construit ce trou noir où s’évapore l’homme de chair et de sang…

Alors qu’elles irriguent toute votre œuvre et – nous le devinons – toute votre vie, comment fûtes-vous confronté à la culture antique et aux traditions européennes ? Cette eau irriguait-elle encore votre famille ou avez-vous dû remonter à contre-courant jusqu’à la source ?

La Belgique, nos voisins français l’ignorent souvent, est un pays fort singulier, difficile à comprendre, car encore très médiéval, traversé de clivages qui peuvent (à tort) prendre l’apparence de frontières : la langue, l’argent (comme partout), la sensibilité philosophique. On appartient au réseau catholique, soit au réseau laïc – ce qui conditionne le choix de l’école, de l’université, et donc du milieu fréquenté. Du conjoint aussi. Né dans un milieu déchristianisé depuis le XIXème siècle – des socialistes purs et durs qui, en 1870, par solidarité avec la Commune, descendirent dans la rue avec le drapeau rouge – je suis le fruit de l’école publique, et fier de l’être. J’ai étudié à l’Université de Bruxelles, créée peu après notre indépendance en réaction à la mainmise du clergé sur l’enseignement.

Par tradition familiale et scolaire, j’appartiens à ce milieu anticlérical (mais non plus socialiste, même si mon grand-père était, comme tant d’autres anciens combattants, monarchiste de gauche) qui a ses ridicules et ses grandeurs, comme la bourgeoisie catholique. Dès l’âge de douze ans, j’ai eu la chance d’étudier le latin à l’athénée (et non au collège – clivage oblige), un latin exempt de toute empreinte chrétienne : l’Antiquité, la vraie, la païenne, m’a donc été servie sur un plateau d’argent par des professeurs d’exception, de vrais moines laïcs que je ne manque jamais de saluer. Comme en outre, j’ai participé dès l’âge de treize ans à des fouilles archéologiques dans nos Ardennes, le monde ancien m’a très vite été familier.

source.jpgJ’en parle dans La Source pérenne, qui retrace mon itinéraire spirituel : en dégageant les ruines d’un sanctuaire païen du Bas Empire, en nettoyant tessons et monnaies de bronze portant la fière devise Soli invicto comiti, en reconstruisant les murs du fanum gallo-romain (car en plus d’être terrassier, j’ai aussi joué au maçon – l’archéologie comme humanisme intégral), j’ai pris conscience de mon identité profonde, antérieure. Ce paganisme ne m’a pas été « enseigné » stricto sensu puisque mon entourage était de tendance rationaliste. Je l’ai redécouvert seul… à moins que les Puissances – celles du sanctuaire ? – ne se soient servies de moi. Les lectures, les fouilles, le goût du latin puis du grec, des expériences de type panthéiste à l’adolescence dans nos forêts, tout cela a fait de moi un polythéiste dès l’âge de seize ans. Depuis, je n’ai pas dévié et n’ai aucunement l’intention de le faire : je creuse mon sillon, en loyal paganus.

Pendant près de dix années, vous avez repris le flambeau de la revue polythéiste Antaios. Dans quel esprit avez-vous plongé dans cette aventure ?

Durant mes études de philologie classique, j’avais découvert un exemplaire d’Antaios, la revue d’Eliade et de Jünger (1959-1971). Sa haute tenue, l’éventail des signatures (de Borges à Corbin) et cette volonté de réagir contre le nihilisme contemporain m’avaient plu. A l’époque, au début des années 80, le milieu universitaire se convertissait déjà à ce qu’il est maintenant convenu d’appeler « politiquement correct », expression confortable et passe-partout à laquelle je préfère celle d’imposture matérialiste et égalitaire, plus offensive. L’aventure d’Antaios(1992-2001) est née d’une réaction à l’imposture ; elle constituait, oui, une offensive. Minuscule, périphérique, mais réelle et qui, j’en suis certain, a laissé des traces.

61dAamQeBPL.jpgEn 1992, comme il n’existait aucune revue sur le paganisme qui correspondît à mes attentes de rigueur et d’ouverture, j’ai décidé de relancer Antaios, deuxième du nom, dans le but de défendre et d’illustrer la vision païenne du monde, et aussi, je le concède, de me faire quelques ennemis. Jünger m’a écrit pour m’encourager ; il me cite d’ailleurs dans l’ultime volume de ses mémoires, Soixante-dix s’efface. Pour son centième anniversaire en 1995, je lui ai fait parvenir la réplique en argent de la rouelle gallo-romaine qui servait d’emblème à Antaios.

L’esprit de la revue, que j’ai dirigée de manière autocratique, se caractérisait par une ouverture tous azimuts – ce qui m’a été reproché à ma plus profonde jubilation. Le franc-maçon progressiste côtoyait l’anarchiste déjanté et le dextriste ; l’universitaire frayait avec le poète : de Jean Haudry, sanskritiste mondialement connu, à Jean Parvulesco, l’ami d’Eliade et de Cioran, tous communiaient dans une quête des sources pérennes de l’imaginaire indo-européen, de Delphes à Bénarès. Seule l’originalité en ouvrait les portes, ainsi que la fantaisie et l’érudition. Jamais l’esprit de chapelle. Ce fut un beau moment, illustré par les trois aréopages parisiens, où nous reçûmes des gens aussi différents que Michel Maffesoli ou Dominique Venner. Je suis particulièrement fier des livraisons consacrées à Mithra, aux Lumières du Nord. Quand je suis allé aux Indes et que j’ai montré Antaios à des Brahmanes traditionalistes, j’ai eu la joie d’être approuvé avec chaleur.

Ce n’est pas vous faire insulte que de noter que votre goût ne vous porte pas vers la sphère politique. Vous préférez regarder le monde avec l’œil du philosophe et de l’esthète détaché. Considérez-vous que l’ensemble des conflits actuels, des luttes humaines peuvent finalement être ramenées au combat primordial du Beau contre le laid ?

Le faux n’est jamais beau, le laid jamais vrai : telle est la loi du Dharma, l’ordre naturel des choses. Il serait toutefois réducteur de tout interpréter selon ce prisme, même si cette dimension n’est pas absente de l’incessant polemos… auquel je prends part à ma manière, car l’écrivain n’est jamais « détaché » de son peuple ni de son temps. D’où mon intérêt pour la géopolitique et pour l’histoire comme art de décoder l’actualité, comme technique de résistance aux propagandes les plus sournoises. Si l’esthète peut lui aussi être un combattant, ne fût-ce que par une posture refusant le relâchement général, le consommateur, lui, ne se hausse jamais à ce niveau. Toutefois, vous avez raison, la posture du militant n’est pas la mienne… même si je me considère d’une certaine manière comme un soldat métapolitique au service d’une idée de la civilisation européenne, dont le déclin programmé me crucifie. Soldat de l’Idée, d’accord, mais pas dans une unité régulière. A chacun de servir à sa manière, du mieux qu’il peut. Moi, c’est comme électron libre.

Je n’ai pas hésité à écrire ailleurs que votre songe d’Empédocle me semblait voisin et frère des grandes aventures adolescentes de la collection Signe de Piste. Je pense notamment à la saga du Prince Eric et au Foulard de Sang. Qu’en pensez-vous ?

Jean-Louis Foncine était un fidèle abonné d’Antaios, que je retrouvais à divers colloques dans les années 90. Un gentilhomme d’une politesse exquise, Croix de Guerre 39-40, qui m’avait offert Un si long orage, ses mémoires de jeunesse (il avait vécu le bombardement de Dresde). Je dois toutefois préciser que je n’ai jamais lu une ligne de cette littérature qui, dans les athénées belges en tout cas, est connotée « collège », donc bourgeoisie bien-pensante : a priori, ces beaux jeunes gens si blonds, si proprets et leur chevalerie un peu ambiguë ne m’inspirent guère. Moi, je lisais plutôt Jules Verne et Alexandre Dumas, Tintin, Blake et Mortimer… Si vous cherchez des sources au Songe d’Empédocle, voyez plutôt du côté de Hesse et Jünger, de Lawrence et Yourcenar. Le regretté Pol Vandromme, qui m’aimait bien, avait comparé Le Songe d’Empédocle aux « réussites majeures d’André Fraigneau », un auteur qui a illuminé mes années d’étudiant.

Dans un récent échange avec Alain de Benoist, celui-ci envisageait que les luttes idéologiques soient de plus en plus attirées sur un plan secondaire et que ce sont les modes de vie, les incarnations qui pourraient faire échec au chaos « des adorateurs de la matière et [des] serviteurs de l’or ». Cette approche du « grain de sable » vous est-elle familière ?

Oui, vivent les grains de sable, qui rayent les dentiers ! Leurres et simulacres peuplent en effet notre modernité finissante, où règnent la futilité et le mensonge. Regardez l’Ukraine : même l’identité nationale peut être manipulée au service de l’hyperpuissance…

Le règne des médias menteurs et des images trafiquées pollue tout, y compris et surtout la langue française, notre bien le plus précieux. En tant que philologue, ancien professeur de latin et de français, en tant qu’écrivain, membre de cette pluriséculaire légion étrangère qui tente de servir la langue française avec honneur et fidélité, je ne puis qu’être horrifié par les distorsions démoniaques que les agents du système lui font subir. Au point de ne jamais regarder la télévision, de ne pas écouter la radio, de lire très peu de journaux, depuis bientôt trente ans. La plupart des débats avec leurs slogans truqués et leurs fausses lignes de fracture me soulèvent le coeur. Dès les premières lignes, je perçois chez un confrère à quelles sources il s’abreuve, s’il résiste ou non à la mise au pas, s’il fait partie des Véridiques, les seuls que je respecte. Pour ma part, je tente, non sans peine, de préserver mes yeux, mes oreilles, tant je sais la laideur contagieuse. Il y a une phrase du génial penseur colombien Gomez Davila qui synthétise à merveille cette vision : « Seuls conspirent efficacement contre le monde actuel ceux qui propagent en secret l’admiration de la beauté ».

19957851115.jpgVous citez volontiers Ernst Jünger parmi vos maîtres, vos créanciers spirituels. Comment avez-vous rencontré son œuvre ?

Par les Orages d’acier, magnifique journal des tranchées, que j’ai lu étudiant. Par Les Falaises de marbre – un livre talisman pour moi. Puis par les Journaux parisiens, lus à l’armée, et ensuite tout le reste.

Si vous deviez retenir trois grandes idées ou visions dans la cohorte de ses essais, journaux et correspondances, quelles seraient-elles ?

Les idées ne m’intéressent guère : j’imagine le jeune biologiste à Naples avec son nœud papillon, le capitaine de la Wehrmacht qui sauvegarde des archives pendant la Campagne de France, l’entomologiste aux cheveux blancs, le centenaire qui grille une cigarette dans son jardin… Il y a quelque chose de magique chez cet homme. Une lumière intérieure, une probité, une classe. Voyez le buste qu’en a fait Arno Breker : impérial.

Si Ernst Jünger est reconnu – peut-être plus en France qu’en Allemagne – comme un auteur majeur du XXème siècle, il est peut être d’autant plus extraordinaire par l’exemplarité de sa vie. Sa « tenue » comme dirait Dominique Venner. Qu’en pensez-vous ?

Bien sûr ! Comment ne pas être séduit par la haute tenue de l’homme, sa noblesse si visible, qui font de lui un modèle d’altitude. Un seigneur, subtil et érudit, sensible et lucide. Rara avis !

Ceux qui envisagent l’œuvre de Jünger de manière trop figée, comme l’Université y invite souvent, y découpent facilement des blocs (l’élan guerrier, l’exaltation nationaliste, l’admiration pour la technique puis sa critique, le retrait de l’anarque …). Jünger n’est-il pas tout simplement Européen, c’est-à-dire déterminé à faire naître de la confrontation des actes et des idées un dépassement par le haut. Ce qu’il semble avoir pleinement réussi en un siècle de vie…

Jünger est un seigneur, qui n’a pas dérogé. Pour ma part, c’est davantage l’observateur des hommes et de la nature, le capitaine des troupes d’occupation qui salue l’étoile jaune, le conjuré de 44, le subtil diariste qui me séduisent. Le romancier de Sur les Falaises de marbre, qui nargue un régime sombrant dans la folie furieuse – les massacres de Pologne et d’ailleurs. L’anarque, en un mot. Le théoricien de la technique, le nationaliste des années 1920 ne m’intéressent qu’à titre anecdotique.

Ce qui est souvent passé au second plan lorsque l’on évoque Jünger est son rapport extrêmement profond, amoureux, mystique avec la nature. Sa passion entomologique n’est nullement anecdotique. Il semble nous enseigner qu’en toutes circonstances, la contemplation de la nature suffit à nous ramener aux vérités premières…

C’est un trait de caractère éminemment germanique, cette tendresse pour la nature, cette vision panthéiste du monde.


En faisant renaître la revue Antaios, vous avez été régulièrement en contact avec le sage de Wilflingen, quels souvenirs conservez-vous de ces échanges ?

J’ai quelques cartes et lettres, un livre hors commerce dédicacé d’une splendide écriture, Prognosen. Une citation dans son Journal – ce qui ne me déplaît pas. Une carte postale à son image qu’il m’écrivit pour ses cent ans : l’écriture en est d’une absolue netteté. Ferme, comme celle de Dominique Venner sur sa lettre d’adieu, envoyée le jour de sa mort volontaire…

Permettez-moi de soumettre à l’auteur du Songe d’Empédocle ces quelques mots : « On ne peut échapper à ce monde. Ici ne s’ouvre qu’un seul chemin, celui de la salamandre, qui mène à travers les flammes »

Belle illustration de la tension tragique, que je fais mienne.

samedi, 23 février 2019

Ernst Jünger entre modernité technophile et retour au donné naturel

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Robert Steuckers :

Ernst Jünger entre modernité technophile et retour au donné naturel

Le spécialiste des phénoménologies existentialistes et des théories conservatrices et conservatrices-révolutionnaires qu’est le Prof. Michael Grossheim à Rostock a eu le mérite de rappeler, l’année où Jünger fêta son centenaire, que l’ouvrage théorique majeur de notre auteur, Der Arbeiter (= Le Travailleur) avait laissé perplexes bon nombre d’amis de l’écrivain militaire et révolutionnaire, au moment de sa parution en 1932. Pour Grossheim, Ernst Jünger a eu, à cette époque-là de sa longue vie, une attitude très particulière face à la modernité. Le camp conservateur, auquel on le rattachait en dépit de ses sympathies révolutionnaires, qu’elles aient été nationalistes ou bolchevisantes, n’était pas spécialement technophile et regrettait le passé où les moteurs ne vrombissaient pas encore et où la vie ne subissait pas le rythme trépident des machines de tous genres.

Pour Grossheim, l’attitude de Jünger face à la technique, du moins jusqu’au début des années 1930, dérive des expériences de la première guerre mondiale qui a inauguré les terribles batailles de matériels : militaire jusqu’à la moelle, Jünger refuse toute attitude capitulatrice et passéiste face à l’effroyable déchaînement de la puissance technique sur le champ de bataille. Grossheim : « Il a appris à connaître le potentiel démoniaque de la technique mais ne veut pas le fuir ; il se soumet à la réalité (nouvelle) ».

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Derrière cette volonté délibérée de se soumettre à l’implacable puissance des machines de guerre se profile aussi un débat que Grossheim met en exergue : le mouvement conservateur, tel qu’il s’articule à l’époque dans les mouvements de jeunesse issus du Wandervogel, est tributaire, depuis 1913, de la pensée écologique et vitaliste de Ludwig Klages. Celui-ci est résolument anti-techniciste et antirationaliste. Il déplore amèrement le saccage du donné naturel par la pensée hyper-rationalisée et par les pratiques technicistes : déforestation à grande échelle, disparition des peuples primitifs, extermination d’espèces animales. Ernst Jünger ne contredit pas Klages quand ce dernier pose un tel constat et, même, s’alignera bientôt sur de pareilles positions. Cependant, en 1932, au terme d’un engagement révolutionnaire (finalement plus bolchevisant que conservateur) et à la veille de la prise du pouvoir par les nationaux-socialistes, Jünger raisonne sur base d’autres postulats, sans nier le caractère éminemment destructeur du technicisme dominant. Qui est destructeur et total, ce qui revient à dire que le Travail, expression de l’agir à l’ère de la technique, s’insinue en tout, jusque dans l’intimité et les moments de repos et de loisirs de l’homme.  Chez Klages et ses adeptes des mouvements de jeunesse, les âges d’avant la technique sont l’objet d’une nostalgie envahissante et, pour Jünger, incapacitante. Face à ce naturalisme biologisant, Jünger plaide, explique Grossheim, pour un « réalisme héroïque » qui ne veut rien céder aux illusions sentimentales ni demeurer en-deçà de la vitesse nouvelle et inédite que les processus en marche depuis l’hyper-technicisation de la guerre ont imposée.

ejarbeiter.jpgLa phase du « Travailleur » a toutefois été très brève dans la longue vie de Jünger. Mais même après sa sortie sereine et graduelle hors de l’idéologie techniciste , Jünger refuse tout « escapisme romantique » : il rejette l’attitude de Cassandre et veut regarder les phénomènes en face, sereinement. Pour lui, il faut pousser le processus jusqu’au bout afin de provoquer, à terme, un véritablement renversement, sans s’encombrer de barrages ténus, érigés avec des matériaux surannés, faits de bric et de broc. Sa position ne relève aucunement du technicisme naïf et bourgeois de la fin du 19ème siècle : pour lui, l’Etat, la chose politique, le pouvoir sera déterminé par la technique, par la catégorie du « Travail ». Dans cette perspective, la technique n’est pas la source de petites commodités pour agrémenter la vie bourgeoise mais une force titanesque qui démultipliera démesurément le pouvoir politique. L’individu, cher au libéralisme de la Belle Epoque, fera place au « Type », qui renoncera aux limites désuètes de l’idéal bourgeois et se posera comme un simple rouage, sans affects et sans sentimentalités inutiles, de la machine étatique nouvelle, qu’il servira comme le soldat sert sa mitrailleuse, son char, son avion, son sous-marin. Le « Type » ne souffre pas sous la machine, comme l’idéologie anti-techniciste le voudrait, il s’est lié physiquement et psychiquement à son instrument d’acier comme le paysan éternel est lié charnellement et mentalement à sa glèbe. Jünger : « Celui qui vit la technique comme une agression contre sa substance, se place en dehors de la figure du Travailleur ». Parce que le Travailleur, le Type du Travailleur, s’est soumis volontairement à la Machine, il en deviendra le maître parce qu’il s’est plongé dans le flux qu’elle appelle par le fait même de sa présence, de sa puissance et de sa croissance. Le Type s’immerge dans le flux et refuse d’être barrage bloquant, figeant.

Jünger, au nom d’une efficacité technicienne qui est somme toute militaire, combat les peurs qu’engendre la modernisation technicienne. S’immerger dans le flux technique qui s’est amplifié rapidement depuis les grandes batailles de matériels est un service à rendre à la nation, contrairement aux attitudes incapacitantes qui empêcheraient les futures générations de maîtriser les outils techniques les plus performants, ceux qui donnent la victoire ou inspirent la crainte à l’ennemi potentiel. L’homme, devenu « Type », devient alors le chef d’orchestre secret qui gère le flux technique et les machines qu’il produit : ce n’est pas un combat que gagne la machine contre l’homme mais un combat qui se gagne avec des machines. L’homme-type reste le maître final de la situation : c’est lui qui impulse à la machine son mouvement, lui donne un sens, physiquement et spirituellement. L’homme est supérieur à la machine s’il a, face à elle, une attitude altière, dominatrice, pareille à celle du soldat qui a vécu les grandes batailles de matériels. En ce sens, le combattant de la Grande Guerre est bien le prélude de l’humanité « typifiée » de l’avenir.

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Mais, malgré cette grandiloquence techno-futuriste du Jünger de 1932, font surface, dans ses réflexions, le scepticisme et la conscience qu’il est impossible d’éradiquer la force tellurique et naturelle des faits organiques.  Dès les mois qui ont suivi la parution du « Travailleur » (Der Arbeiter), Jünger glissera vers une posture ne réclamant plus l’accélération mais son contraire, la décélération. Pour son exégète actuel, Jan Robert Weber, ce glissement vers une pensée de la décélération (Entschleunigung) se fera en quatre étapes : celle de la découverte des « espaces de résilience » sous une « dictature cacocratique nihiliste » (1933-1939), la nécessité de s’accrocher aux espaces idylliques ou classiques (dont le Paris des années d’occupation) pendant les années de la seconde guerre mondiale, le recours à l’écriture à l’ère où la paix sera de longue durée (1946-1949) et, enfin, la période des refuges méditerranéens (dont la Sardaigne fut un prélude) et/ou tropicaux (visites en Amazonie, en Malaisie, en Afrique et en Indonésie – 1950-1960). Tout cela pour aboutir, écrit J. R. Weber, « au moi apaisé du voyageur de par le monde à l’ère de la posthistoire ».

Robert Steuckers.

Bibliographie :

  • Michael GROSSHEIM, « Ernst Jünger und die Moderne – Adnoten zum ‘Arbeiter’ », in : ünter FIGAL und Heimo SCHWILK, Magie der Heiterkeit – Ernst Jünger zum Hundertsten, Klett-Cotta, Stuttgart, 1995.
  • Andrea SCARABELLI, « Terra Sarda: il mediterraneo metafisico di Ernst Jünger », in : http://blog.ilgiornale.it/scarabelli (10 août 2018).
  • Jan Robert WEBER, Ästhetik der Entschleunigung – Ernst Jüngers Reisetagebücher (1934-1960), Matthes & Seitz, Berlin, 2011.

Ce texte est paru dans le numéro spécial de Livr'arbitres, n°27

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vendredi, 15 février 2019

Livr'arbitres: un numéro consacré à Ernst Jünger

Le dernier numéro de Livr'arbitres est consacré à Ernst Jünger !

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dimanche, 03 février 2019

Soirée des amis de Livr'arbitres 7/02

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mercredi, 30 janvier 2019

Livr'arbitres, 7 février 2019

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mardi, 02 octobre 2018

Il viaggio atlantico dell’impubblicabile Jünger

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Il viaggio atlantico dell’impubblicabile Jünger

Andrea Scarabelli

Ex: http://blog.ilgiornale.it/scarabelli

Londra, 1947. A due anni dalla fine del conflitto mondiale viene pubblicato un singolare volumetto, in una collana destinata ai prigionieri di guerra tedeschi detenuti in Inghilterra. È Ernst Jünger l’autore di Atlantische Fahrt, appena uscito con il titolo Traversata atlantica per Guanda, nella traduzione di Alessandra Iadicicco e con una curatela finalmente degna di questo nome. Oltre al testo, infatti, il volume contiene un ricco apparato epistolare, appendici biobibliografiche, una gran mole di note e una recensione di Erhart Kästner del 1948. Ricostruita attraverso questi ricchi apparati, la storia editoriale di Atlantische Fahrt ha del comico. Il primo libro pubblicato da Jünger nel dopoguerra, infatti, non uscì in Germania, complice il repulisti democratico che mise al bando lui e altri numi della filosofia novecentesca, tra cui Martin Heidegger e Carl Schmitt. La piazza pulita culturale e antropologica della nuova Germania finì per colpire anche lui, abbandonato a se stesso, impossibilitato a scrivere e pubblicare eppure stampato e ristampato all’estero (soprattutto in Svizzera, in quegli anni), nonostante una lunga cordata d’intellettuali fosse intervenuta a suo favore. Il veto durerà fino al 1949. Fino ad allora, nulla da fare. «Bisogna essere prigionieri tedeschi per poter leggere un certo autore proibito in Germania?» noterà amaramente lo scrittore Stefan Andres, recensendolo nel 1949.

ej-tratl.jpgAlla fine degli anni Quaranta, insomma, il futuro premio Goethe è in catene: ma Jünger, il reietto, si metamorfosa, cambia pelle, assumendosi il compito di fari aristocratico del dolore, come dirà pochissimi anni più tardi. È la carne degli sconfitti a reclamare attenzione in queste luminose pagine, che la sapienza europea non potrà a lungo ignorare. Un grido che di certo risulterà sgradito a certe anime belle, ma che fa delle sue parole uno dei canti più intensi del secolo XX.

Il libro, ad ogni modo, esce nel ’47, ma è il resoconto di un viaggio compiuto undici anni prima in Brasile: da Amburgo a Belém, Recife, San Paolo, Rio de Janeiro e Bahia. Con uno scalo preliminare alle Azzorre, occasione ideale per fare il punto sulla situazione della Germania, che si è appena lasciato alle spalle: «Il loro arcipelago mi è parso un simbolo della nostra situazione: come una catena di vulcani che, sull’estremo confine dell’Europa, si leva in mezzo a infinite solitudini». Decide di prendersi una pausa da una civiltà di cui comincia a intravvedere le ombre, cambiando emisfero, sotto un sole e costellazioni differenti. Un viaggio che segnerà una svolta profonda nella sua visione del mondo, spostando l’asse dalla situazione della Germania a quella mondiale, nella sua totalità, come nota Detlev Schöttker nel suo saggio in conclusione del libro. Ma Jünger ancora non lo sa, e nel Nuovo Mondo, nella sua sovrabbondanza proteiforme, cerca le immagini, i fenomeni originari di cui ha parlato Goethe nei suoi scritti sulla metamorfosi delle piante. Ognuna di queste immagini risveglia antiche reminiscenze, rendendo ogni uomo artista e artefice. L’Atlantico come specchio, nel quale il poeta delle Tempeste d’Acciaio si riconosce, ritrovandosi. Qui ogni scoperta è una (auto)rivelazione, un ritorno a casa. Lo intuisce scorgendo un pesce dalla forma bizzarra, sconosciuto alle classificazioni occidentali. Qualcosa di sopito si risveglia in lui:

«Alla vista di simili creature favolose, ciò che colpisce è soprattutto l’accordo tra apparizione e immaginazione. Non le percepiamo come se le scoprissimo, ma come se le inventassimo. Ci sorprendono e al tempo stesso le sentiamo intimamente familiari, come fossero parti di noi stessi che si realizzano in immagini. A volte, in certi sogni e, molto verosimilmente, nell’ora della morte, questa immaginazione acquista in noi una forza straordinaria. I miti nascono dove realtà superiori e supreme si accordano con la forza dell’immaginazione».

Ma il Sudamerica non è solo natura incontaminata. Tra i dedali vegetali e gli umbratili argini di fiumi senza fine svettano imponenti megalopoli ancora sconosciute agli europei di quegli anni. È proprio al cospetto di questi vertiginosi agglomerati che avviene la rivoluzione copernicana dello scrittore: la tecnica, vista all’opera nella Prima guerra mondiale e poi nelle industrie, è diventata un fenomeno planetario. Gli accoliti del Lavoratore hanno invaso il globo, trasfigurandolo, ridisegnandone le frontiere. Rio de Janeiro lo sgomenta: «La città esercita su di me un’impressione possente. È una residenza dello spirito del mondo». E proprio in queste pagine compare il nome di Oswald Spengler, che ne Il tramonto dell’Occidente aveva indicato nelle metropoli, inorganiche e amorfe, uno dei sintomi delle fasi terminali di una civiltà. Profezie amare quanto attuali, anche a distanza di un secolo dalla pubblicazione del monumentale trattato di morfologia delle civiltà.

Eppure, come scrisse Hölderlin, dove cresce il pericolo nasce anche ciò che salva, e, nel corso di questo viaggio al termine dell’Occidente, a far da buen retiro, da contrappeso alla sfrenata tecnicizzazione planetaria è ancora una volta la natura selvaggia e illibata. Lo testimonia una lettera a suo fratello Friedrich Georg, scritta il 20 novembre 1936 a Santos: «Da queste parti c’è un proverbio che mi piace tanto; dice: Il bosco è grande, e significa che chiunque si trovi in difficoltà o sia vittima di persecuzioni può sempre sperare di trovare rifugio e accoglienza in questo elemento». Probabilmente la pensano così anche alcuni dei suoi compagni di viaggio, i quali, giunti in Brasile, decidono di scendere dalla nave, non tornando in Germania. Cosa che lui invece farà, vivendo la tragedia europea sino al suo ultimo atto ma portando con sé questa immagine del bosco, sviluppata pochi anni dopo ne Il trattato del ribelle. Nel bosco vedrà l’autentica patria spirituale dell’uomo, contrapposta alla nave, dominio della velocità e del progresso, e il ribelle sarà colui che passa al bosco, dandosi alla macchia – scendendo dalla nave, appunto.

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Di questo, però, non c’è ancora traccia nella sua biografia. Per ora non vi è che mare aperto e isole, l’immensità dell’Atlantico e il riparo di atolli e arcipelaghi, a ribadire quella dualità irriducibile che costituisce la quintessenza letteraria – ma non solo – di Ernst Jünger. L’oceano, nella cui malia «il nostro essere fluisce e si dissolve; tutto ciò che in noi è ritmico si ravviva, risonanze, battiti, melodie, il canto originario della vita che va cullandosi nei tempi. Il suo incantesimo ci fa tornare indietro svuotati, eppure felici come dopo una notte trascorsa danzando». Le isole, invece, che custodiscono la promessa di una gioia «più profonda della quiete, della pace in questo elemento tempestoso mosso fin dai fondali. Anche le stelle sono isole nel mare della luce dell’etere».

Le isole, il mare… Si è fatto tardi. Il nostro viaggiatore annota queste parole mentre torna nella sua Europa, martellata dall’urgenza della storia, squassata da venti che ben presto riveleranno la loro forma mostruosa e titanica. Le ultime parole del diario brasiliano sono datate 15 dicembre 1936:

«Mi sento soddisfatto del viaggio. Eolo e tutti gli altri dèi sono stati propizi. Ancora più intenso appare il piacere che vi ho provato rispetto ai tempi minacciosi che si annunciano in maniera sempre più evidente, le cui fiamme anzi già guizzano all’orizzonte».

Quelle fiamme che finiranno per incendiare una civiltà intera, una civiltà di cui Jünger sceglierà di farsi testimone, pagando in prima persona, come tanti altri, la propria inattualità.

Terra Sarda: il mediterraneo metafisico di Ernst Jünger

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Terra Sarda: il mediterraneo metafisico di Ernst Jünger

Andrea Scarabelli

Ex: http://ilgiornale.it/scarabelli

«Insel, insula, isola, Eiland – parole che nominano un segreto, un che di separato e conchiuso»: Ernst Jünger scrisse queste parole a Carloforte. Vi era giunto per la prima volta nel 1955, passando dall’isola di Sant’Antioco, attratto dalla presenza di un insetto che vive solo lì, la Cicindela campestris saphyrina. Le sue impressioni sull’isola sono riportate nel saggio San Pietro (1957), uscito in italiano nel 2015 nella traduzione di Alessandra Iadicicco. Entomologia a parte, era rimasto folgorato dal luogo, trascorrendovi le vacanze fino al 1978, all’età di ottantatré anni. Jünger era un amante delle isole, e i suoi diari (molti dei quali, purtroppo, ancora inediti da noi) stanno a dimostrarlo; del bacino mediterraneo amava soprattutto Sicilia e Sardegna. Il fascino esercitato dalle isole risale all’inizio dei tempi. Per caratteri come quello di Jünger, ogni isola è beata, nel senso di Esiodo (Le opere e i giorni): «Sulle isole beate, presso il profondo gorgo dell’oceano, vivono gli eroi felici col cuore libero da affanni. La terra feconda offre loro il frutto del miele che matura tre volte nell’anno». Anche D. H. Lawrence, tra i molti altri, era stato in Sardegna, precisamente nell’estate del 1921, assieme alla moglie Frieda. Vi era giunto da Taormina e aveva visitato Cagliari, Mandas e Nuoro. Nel suo libro Mare e Sardegna, contenente il racconto di questo viaggio, riporta un’ottima definizione di insulomania, il male di cui soffre chi prova un’attrazione irresistibile verso le isole. «Questi insulomani nati sono diretti discendenti degli Atlantidi e il loro subcosciente anela all’esistenza insulare». Una diagnosi che si attaglia alla perfezione a Jünger, amante del mare e di ciò che il mare circonda, separandolo dalla terraferma.

terrasa.jpgCome già detto, il futuro Premio Goethe approda a Carloforte nel 1955, ma il suo primo contatto con la Sardegna risale all’anno precedente. Il diario del suo mese trascorso nel piccolo villaggio di Villasimius è uscito in varie edizioni, con il titolo Presso la torre saracena. Tradotto – magistralmente – da Quirino Principe, verrà inserito insieme agli altri “scritti sardi” ne Il contemplatore solitario (Guanda, 2000) e in Terra sarda (Il Maestrale, 1999).

Ecco l’itinerario di quel primo viaggio: partito da Civitavecchia la sera del 6 maggio 1954, il Nostro arriva al porto di Olbia alle prime ore del mattino. Raggiunta Cagliari in treno, un paio d’ore di autobus lo separano da Villasimius (nel diario indicata come Illador): un percorso accidentato, su strade malmesse. Poche case coloniche, il piccolo borgo di Solanas. Dietro a ogni tornante si squadernano panorami mozzafiato, con un mare color zaffiro. Fin da subito capisce di trovarsi in un luogo tagliato fuori dalla civiltà, anche per via di un’epidemia di malaria e una carestia che fino a quel momento hanno reso Villasimius impermeabile al turismo di massa. Ancora per poco, però: proprio nei giorni della sua residenza, gli operai stanno collocando la rete elettrica, dando così il via alla modernizzazione della cittadina, che si concluderà con l’invasione di televisioni, radio, cinema, traffico, caos… La tecnica giungerà, livellando ogni differenza tra sessi e generazioni, demolendo una cultura millenaria e andando a costituire quel brodo di coltura grazie a cui la modernità trionferà anche a Illador. Ma in quel momento di tutto ciò non c’è ancora traccia. La cittadina si trova a un crocevia, e lo scrittore ha modo di fotografarla per quel che fu, «un luogo più cosmico che terrestre, lontano dal mondo». In realtà queste parole sono riferite a Carloforte, ma potrebbero estendersi alla Villasimius di allora, anzi alla Sardegna tutta, che in qualche modo agì su di lui come un «detonatore di emozioni», secondo la definizione di Stenio Solinas, che ha firmato l’introduzione a San Pietro.

Crocevia per la Sardegna, gli anni Cinquanta lo sono anche per Jünger: dopo aver visto l’Europa messa a ferro e fuoco dalle forze scatenate della tecnica, che aveva in qualche modo celebrato nel suo Der Arbeiter, agli inizi degli anni Trenta, il suo sguardo muta radicalmente, dando vita a opere come Il trattato del ribelle, che esce nel 1951, e soprattutto Il libro dell’orologio a polvere, pubblicato lo stesso anno di quel suo primo viaggio sardo. Se il primo è l’invito a riparare in un bosco del tutto interiore, al riparo dalle barbarie della tecnica e della tirannide, l’ultimo è uno studio comparato dedicato agli orologi naturali (clessidre, meridiane, gnomoni e così via) e a quelli meccanici, insieme alle nozioni di tempo che veicolano. Così come c’è un tempo storico, scandito dagli orologi meccanici, ce n’è anche uno cosmico, misurato dalle ombre proiettate dal sole e dall’affastellarsi dei chicchi di grano nelle clessidre. Sarà questa compresenza, come vedremo, a scandire il suo primo soggiorno sardo.

Torniamo alla Villasimius degli anni Cinquanta, la cui case sono ancora illuminate da candele, una cittadina semi-diroccata circondata da immense spiagge deserte e torri in rovina, i cui ospiti non sono miliardari o attricette o parvenu ma pastori, elettricisti, ciabattini e pescatori, insieme a impiegati statali trasferiti lì per qualche oscuro regolamento di conti burocratico. In loro compagnia, annoterà in San Pietro,

«L’uomo della terraferma viene trattato con una benevola superiorità. Gli manca quell’impronta degli elementi che qui ha lasciato il suo segno».

Saranno queste figure semplici, dalla pelle coriacea battuta dal Sole e saggiata dal vento, i compagni di quelle lunghe giornate, anche perché il protagonista della nostra storia si è guardato bene dal portarsi dietro un libro, un giornale o una compagnia umana. Ama stare con la gente comune e partecipa a feste e banchetti, cene e battute di caccia, passeggiate e sessioni di pesca, ben sapendo che è possibile studiare un luogo anche senza orpelli letterario-filosofici. La pensione in cui alloggia – gestita da una certa Signora Bonaria – diventa così il teatro d’interminabili discussioni (ma anche di lunghi silenzi, scanditi da un vino nero come la notte e pranzi pantagruelici). Cogli abitanti del luogo Jünger parla un po’ di tutto, ma perlopiù ascolta, di passato e presente – il futuro, quello, mai – dalle usanze locali alla Storia, che ha ovviamente attraversato anche quei corpi. Dopo cena, talvolta, i doganieri intonano il canto del «Duce Benito», non senza prima essersi tolti le uniformi. Uno dei suoi interlocutori gli dice di esser stato ferito nella Prima Guerra Mondiale e di aver perso un figlio nella seconda. Anche lui ne sa qualcosa. Reclina il capo, mentre il suo pensiero va alle scogliere di marmo di Carrara, dove è caduto suo figlio Ernstel.

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I giorni passano e il Signor Ernesto – così lo chiamano a Illador – fa lunghe passeggiate, attraversando campi imbionditi dai cereali, muraglie di fichi d’India e una macchia mediterranea issatasi eroica sotto un sole sferzante, che dardeggia la costa, irrorata dal mare. Di tanto in tanto il suo sguardo si posa sull’Isola dei Gabbiani e su quella dei Serpenti (oggi Serpentara), nei pressi di Castiadas, sormontate rispettivamente da un castello in rovina e un faro. A colpirlo è l’abbondanza della natura, che non fa economia né lesina in sperperi («è ben oltre la funzionalità», parole che avrebbero sottoscritto Georges Bataille e Marcel Mauss), la stessa che fece esclamare, dall’altra parte del mare, allo Zarathustra nietzschiano:

«Ho imparato questo dal sole, quando il ricchissimo tramonta: getta nel mare l’oro della sua inesauribile ricchezza, così che anche il più povero pescatore rema con remi d’oro! Vidi questo una volta e alla vista non mi saziai di piangere».

Se fu un tramonto ligure a dettare queste parole a Nietzsche, che le scrisse a Rapallo, Jünger cercò il Grande Meriggio di Zarathustra in Sardegna, come disse una volta Banine, sua correttrice di bozze e compagna di viaggio ad Antibes. Ma il Sole e il mare mediterranei gli sussurrano, soprattutto, di avere ancora un’immensa riserva di tempo. E il tempo gli darà ragione, facendolo vivere sino al 1998, all’età di centotré anni.

L’enigma del tempo, che ha incantato Borges e gli spiriti più eletti del Novecento: ecco ciò che Jünger incontra in Sardegna in quella tarda primavera, non ancora estate. Il Contemplatore Solitario si tuffa nel miracolo della storia nei nuraghi presso Macomer, adornati da licheni, che dovettero apparire antichi già ai Fenici. Il suo sguardo si amplia, sfondando gli orizzonti storiografici moderni, andando oltre le sue Colonne d’Ercole, impresa conclusa cinque anni dopo in quello che forse è il suo libro migliore, Al muro del tempo, trattato di metafisica della storia che analizza il tempo storico come una parentesi, nata dalla messa al bando di forze mitiche che stanno per fare ritorno. Ebbene, il passaggio dalla storia del mondo (Weltgeschichte) alla storia della terra (Erdegeschichte) ha luogo forse per la prima volta al cospetto di un nuraghe che, come ha scritto Henri Plard, curatore de Il contemplatore solitario, ricorda a Jünger il fenomeno originario di cui ha parlato il suo maestro Goethe, che si cela dietro a tutte le manifestazioni naturali. Da esso nascerà la torre, il granaio, il castello… Archetipi? Null’affatto. Gli archetipi sono molti, il fenomeno originario è uno.

Questa compresenza, ai suoi occhi, sceglie quello sardo come territorio d’elezione. È come se in certi luoghi la geografia costringesse la storia a venire allo scoperto, esibendo i propri caratteri fondamentali. Anche perché qui il passato vive in una contemporaneità assoluta, plastica. La Sardegna jüngeriana è in grado di cicatrizzare e risanare antiche ferite. Qui tutto è presente, l’eternità coesiste con il tempo: «La storia diventa un mysterium. La successione temporale diventa un’immagine campata nello spazio», parole che – come scrive Quirino Principe – ricordano quelle di Gurmenanz del Parsifal wagneriano: «Figlio mio, qui il tempo diventa spazio». Il cerchio si chiude.

Il sigillo di quel viaggio è una fuoriuscita dalla storia non veicolata dalla ratio ma dalla contemplazione delle forme, del loro stile. È nella continuità delle forme, nella loro metamorfosi, a manifestarsi il fenomeno originario. Che non è un’idea astratta, ma qualcosa d’immanente al reale, la messa in forma di un destino e allo stesso tempo la sua più alta meta. Contemplando il reale e non dissezionandolo, come fa invece la scienza moderna, ci reinseriamo nei meccanismi che regolano il cosmo. Ciò è molto facile in Sardegna – e in Italia – scrive Jünger, dove la compresenza di presente e futuro è visibile a livello geografico, territoriale, elementare, ma anche fisiognomico. Lì può accadere, passeggiando per luoghi affollati, d’incontrare un viso particolare, con tratti inusuali. Allora ci fermiamo, percorsi da un brivido. I tratti intravisti sono antichi, forse addirittura preistorici, e l’osservazione si spinge allora sempre più a ritroso, nelle profondità dei secoli e dei millenni, fino al limite estremo del muro del tempo. «Sentiamo che ci è passato vicino un essere originario, primordiale, venuto a noi da tempi in cui non esistevano né popoli né paesi». Ma la stessa cosa accade anche se ci mettiamo a riflettere su noi stessi: per quale motivo non siamo tutti uguali, ma nutriamo peculiari inclinazioni per la caccia o la pesca, per la contemplazione o l’azione, «per lo scontro in battaglia, per l’occulta magia degli esorcismi? Seguendo le nostre vocazioni, consumiamo la nostra più antica parte di eredità. Abbandoniamo il mondo storico, e antenati sconosciuti festeggiano in noi il loro ritorno».

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È la contemplazione e non l’analisi a permettere questa fuoriuscita dal tempo – la stessa di cui parlò Mircea Eliade, che tra l’altro diresse con Jünger «Antaios», dall’inizio degli anni Sessanta a metà dei Settanta. Ebbene, sulle colonne di quella meravigliosa rivista uscì, nel 1963, lo scritto jüngeriano Lo scarabeo spagnolo, sempre nato in terra sarda. Qui la meditazione su uno scarabeo intravisto sul gretto di un fiume (Riu Campus) diventa occasione per riflettere sulla caducità delle cose. Tutto muore e trapassa nell’inorganico, ma guai a chi non lo inserisce in un contesto più alto. Guai a chi si esaurisce nel presente, nella storia. Guai a non vedere nel transeunte l’orma dell’eterno. Chi abbia il coraggio di avventurarsi nei labirinti della contemplazione, tuttavia, scoprirà scenari inediti, all’interno dei quali anche l’uomo acquisisce facoltà nuove:

«Ognuno è re di Thule, è sovrano agli estremi confini, è principe e mendicante. Se sacrifica l’aurea coppa della vita alla profondità, offre testimonianza della pienezza cui la coppa rinvia e che egli incarna senza poterla comprendere. Come lo splendore dello scarabeo spagnolo, così le corone regali alludono a una signoria che nessuna conflagrazione universale distrugge. Nei suoi palazzi la morte non penetra; è solo la guardiana della porta. Il suo portale rimane aperto mentre stirpi di uomini e di dèi si avvicendano e scompaiono».

Avventurandoci in questa Babele di dimensioni storiche e piani dell’essere, lo stesso linguaggio finisce per rivelare la propria insufficienza e naufraga, laddove la traiettoria di un insetto è in grado di ripetere il moto planetario. Servendoci di un’antica immagine, il linguaggio discorsivo è come una canoa utile per attraversare un fiume, ma che una volta espletato questo compito va abbandonata a riva. Il percorso deve proseguire in altro modo. Così sono i nomi, che non si limitano a designare cose, ma rinviano sempre a qualcos’altro,

«ombre d’invisibili soli, orme su vasti specchi d’acqua, colonne di fumo che s’innalzano da incendi il cui sito è nascosto. Là il grande Alessandro non è più grande del suo schiavo, ma è più grande della propria fama. Anche gli dèi, là, sono soltanto simboli. Tramontano come i popoli e le stelle, eppure hanno valore i sacrifici che li onorano».

Come già accennato, i diari di Illador-Villasimius sono dedicati alla Torre Saracena di Capo Carbonara; vi si arriva facilmente, percorrendo un sentiero – nulla di particolarmente impegnativo – che dalla lunga spiaggia bianca porta alle pendici dell’antica torre di vedetta. L’11 maggio, ai piedi della solitaria costruzione arroventata dal sole (oggi conosciuta come Torre di Porto Giunco), Jünger avverte «un alito di nuda potenza, di pallida vigilanza». Un sentore di perenne insicurezza, d’instabilità. Comprende di trovarsi in un luogo di confine, Giano bifronte che unisce e separa a un tempo, linea di frontiera tra Oriente e Occidente, storia e metastoria. Segno liminare tra terra e mare che impone un aut-aut, ci torna una decina di giorni dopo, assieme a un certo Angelo (uomo mercuriale), armato di martello e scalpello. Lascia una traccia, com’era – ed è tutt’ora – uso fare. Quella traccia è ancora lì, a distanza di oltre cinquant’anni: E. J., 22.V.54. Dopodiché ridiscende il sentiero, fino alla spiaggia. Guardandola dall’alto, si è accorto che presenta singolari striature rosate: sono conchiglie frantumate. Frugando, ne trova una semi-intatta, la cui forma lo sgomenta. È una conchiglia a forma di cuore, la cui perfezione formale rimanda a un ordine che è di questo mondo ma in esso non si esaurisce. È come se la bacchetta di un direttore invisibile avesse dato il la a un’esecuzione di cui non udiamo che gli echi. E, ancora una volta, ecco emergere dalla contemplazione la Terra originaria, in una magnifica assenza di umanità. È ad essa che il piccolo oggetto rinvia: una proprietà, annota Jünger, ben nota a quei popoli antichi che utilizzavano le conchiglie come moneta, al posto dell’oro. La sua forma potrebbe condurci

«a fiammeggianti soli. Colui che vaga per la nostra terra la esibisce come un geroglifico. Il guardiano del portone di fiamma vede a quale sublime configurazione è adatta la polvere che turbina su questa stella. Qualcosa d’immortale lo illumina. Dà il suo segnale: la conchiglia si trasforma in ardore incandescente, in luce, in pura irradiazione. Il portone si apre di scatto».

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Abbiamo detto che la Sardegna segna, in qualche modo, l’approdo di Jünger ai grandi spazi di una storiografia ultraeuclidea, mostrandogli un territorio innervato da un destino antecedente a quello dei manuali. I nuraghi precedono le piramidi, le mura di Ilio e il palazzo di Agamennone. Un giorno si trova nei pressi di Punta Molentis, al largo della quale si dice esserci un antico porto sommerso. Chissà, magari a questo porto corrisponde anche una città, secondo un’antica leggenda diffusa in tutte le coste mediterranee. È un’immagine molto potente del senso della storia. Come ha scritto Predrag Matvejević nel suo magnifico Breviario mediterraneo,

«un porto affondato è una specie di necropoli. Divide lo stesso destino delle città o delle isole sommerse: circondato dagli stessi misteri, accompagnato da questioni simili, seguito dagli stessi ammonimenti. Ciascuno di noi è talvolta un porto affondato, nel Mediterraneo».

Sempre nei pressi di Punta Molentis, dove un’esile lingua di sabbia separa i due mari, trova un’antichissima grotta, addirittura più vecchia degli stessi nuraghi. È stupefatto: per inquadrare questa rudimentale abitazione, occorre adottare scale temporali molto più ampie di quelle storiografiche. Luoghi del genere intimano al visitatore di confrontarsi con regioni sommerse del proprio Io, abbandonando gli orpelli mentali usuali:

«A volte, l’uomo è costretto dall’urgenza del destino a uscire dai palazzi della storia, a venire al cospetto di questa sua primitiva dimora, a domandarsi se ancora la riconosca, se sia ancora alla sua altezza, se ne sia ancora degno. Qui egli è processato e giudicato dall’Immutabile che persiste al fondo della storia».

L’uomo tende a ricacciare questo Immutabile in un lontanissimo passato, nell’alba dei tempi. Una sciocchezza: esso è «al centro, nel punto più interno della foresta, e le civiltà gli girano intorno». Al pari del mito che, come aveva scritto nel Trattato del ribelle tre anni prima, non è la narrazione dei tempi che furono ma una realtà che si ripresenta quando la storia vacilla sin dalle fondamenta.

Meditando su ciò che ha appena visto, con maschera e tubo respiratorio, si getta nell’acqua poco profonda e attraversa la piccola laguna a nuoto. È una delle sue attività preferite, specie in Sardegna. In quel periodo nessuno degli abitanti fa il bagno, ma lui è abituato ad altre latitudini, e non perde tempo. C’è un vecchio epitaffio, inciso sulle rovine accanto al porto di Giaffa, nei pressi di Tel Aviv, che recita: «Nuoto, il mare è attorno a me, il mare è in me, e io sono il mare. In terra non ci sono e mai ci sarò. Affonderò in me stesso, nel mio proprio mare». In queste antichissime righe, c’è tutto Jünger, sospeso sulla superficie acquea di un mare cristallino, a riflettere sui sottili legami tra passato e presente, mito e storia.

Teatro di queste incursioni è il Mediterraneo, qui inteso in senso più che geografico. Agorà e labirinto, «perduto mare del Sé» (Janvs), archivio e sepolcro, corrente e destino, crepuscolo e aurora, apollineo e dionisiaco, «è una grande patria», scrive Jünger, «una dimora antica. A ogni mia nuova visita me ne accorgo con evidenza sempre maggiore; che esista anche nel cosmo, un Mediterraneo?». Se è vero, come scrive Matvejević nel suo libro già citato, che «il Mediterraneo attende da tempo una nuova grande opera sul proprio destino», quella di Jünger potrebbe esserne la bozza. Un destino osservato sulle rocce e sulle piante, abbrivio a dèi ed eroi omerici, simulacri di battaglie cosmiche che si compiono dall’aurora dei tempi. Tutto ciò è riflesso nei volti che ha modo d’incontrare, nelle calette in cui si avventura e negli insetti che osserva, con la discrezione di un entomologo professionista. Tutte maschere di una sola cosa:

«Terra sarda, rossa, amara, virile, intessuta in un tappeto di stelle, da tempi immemorabili fiorita d’intatta fioritura ogni primavera, culla primordiale. Le isole sono patria nel senso più profondo, ultime sedi terrestri prima che abbia inizio il volo nel cosmo. A esse si addice non il linguaggio, ma piuttosto un canto del destino echeggiante sul mare».

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Un mare da cui si accomiaterà il primo giugno, ma solo per qualche tempo (mediterranea è anche, in senso eminente, la certezza del ritorno). Jünger prepara i bagagli, e percorre a ritroso il suo viaggio. Sulla strada verso Cagliari, s’imbatte nei bunker eretti dalla Wehrmacht durante la Seconda guerra mondiale. Forse la foresta se li inghiottirà. Difficile che invecchino bene, come invece il Forte di Michelangelo a Civitavecchia, le macchine da guerra di Leonardo o le prigioni di Piranesi… Prende il treno per Olbia. Dopo settimane di astinenza dalla modernità, compra un giornale, solo per vedere quanto poco il mondo sia cambiato. L’argomento à la page è la bomba atomica, il tono è «come sempre noioso, irritante, indecoroso. Ci si domanda a volte a quale scopo si paghi l’onorario ai filosofi». Chissà cosa direbbe oggi, di fronte a certe querelle da bettola… Dopodiché, in nave fino a Civitavecchia, dove lo attende un treno, diretto a Nord. La linea passa da Carrara, mentre a sinistra c’è sempre il mediterraneo, muto spettatore di un dolore non ancora cicatrizzato. «Il mare è una lingua antichissima che non riesco a decifrare» scrisse il suo amico Jorge Luis Borges nel 1925 (nel saggio Navigazione, uscito ne La luna vicina).

Il congedo di Jünger dalla Sardische Heimat è solo temporaneo. Vi tornerà diverse volte, finché le condizioni di salute glielo permetteranno. Nato sotto costellazioni settentrionali, in quel lontano 1954 ha subito un fascino cui è molto difficile sottrarsi, e ora non può che rispondere periodicamente a quest’appello. «Mare! Mare! Queste parole passavano di bocca in bocca. Tutti corsero in direzione di esso… cominciarono a baciarsi gli uni cogli altri, piangendo» ci rivela Senofonte nelle Anabasi, descrivendo la reazione dei soldati greci, dopo un lungo peregrinare a terra, affacciatisi sul Mediterraneo. Furono forse le stesse parole che rimbombarono nelle orecchie del Contemplatore Solitario a bordo di quell’autobus, tra un tornante e l’altro, tra un mare e l’altro, fino a Illador, oasi di un passato martoriato e misteriosa prefigurazione di un destino a venire.

vendredi, 14 septembre 2018

Ernst Jüngers Entwurf von der „Herrschaft und Gestalt des Arbeiters“

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Ernst Jüngers Entwurf von

der „Herrschaft und Gestalt

des Arbeiters“

Philologischer

Versuch einer Annäherung

ISBN: 978-3-8260-5824-0
Autor: Dietka, Norbert
Year of publication: 2016
 
 
29,80 EUR

Pagenumbers: 226
Language: deutsch

Short description: Mit dieser „philologischen Annäherung“ an Ernst Jüngers Hauptwerk „Der Arbeiter. Herrschaft und Gestalt“ (1932) wird erstmalig der Versuch unternommen, den gesamten Text des äußerst umstrittenen Großessays von der Entstehung her, ergo bezugnehmend auf Jüngers „Politische Publizistik“ (1919-1933), zu beleuchten sowie die Programmschrift „Die totale Mobilmachung“ von 1930 und den Essays „Über den Schmerz“ von 1934 als integrative Bestandteile einzubeziehen. Dabei wird nicht unterschlagen, dass Jüngers gewichtiger Beitrag zur Zeitgeschichte bislang zahlreiche Exegesen hervorgerufen hat – eine diesbezügliche Werkübersicht ist angefügt. In erster Linie aber sollen der Text selbst und die zeitnahe Reaktionen auf diesen Text untersucht werden – keine ideologiekritische Bewertung ist intendiert, vielmehr wird hier eine sachliche, kontextuelle Analyse vorgelegt.

Der Autor Norbert Dietka studierte Germanistik und Geschichte an der Universität Dortmund und wurde dort mit einer Arbeit über die Jünger-Kritik (1945- 1985) 1987 promoviert. Dietka war bis 2013 im Schuldienst und versteht sich heute als freier Publizist. Der Autor hat mehrere Beiträge zur Jünger- Rezeption in der französisch-deutschen Publikationsreihe „Les Carnets“ der „Revue du Centre de Recherche et de Documentation Ernst Jünger“ (Rédacteurs en chef: Danièle Beltran-Vidal und Lutz Hagestedt) veröffentlicht und war zuletzt mit einem Aufsatz am Projekt „Ernst Jünger Handbuch“ des Verlages J. B. Metzler (hg. von Matthias Schöning) beteiligt.

Leopold Ziegler. Eine Schlüsselfigur im Umkreis des Denkens von Ernst und Friedrich Georg Jünger

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Leopold Ziegler.

Eine Schlüsselfigur im Umkreis

des Denkens von Ernst und

Friedrich Georg Jünger

 
ISBN: 978-3-8260-3935-5
Autor: Kölling Timo
Year of publication: 2008
Price: 26,00 euro
 

Pagenumbers: 172
Language: deutsch

Short description: Der große Einfluß, den das Werk des Philosophen Leopold Ziegler (1881-1958) auf das Denken der Brüder Ernst Jünger und Friedrich Georg Jünger ausgeübt hat, ist bislang nicht nur unterschätzt, sondern im Grunde überhaupt noch nicht zur Kenntnis genommen worden. Die vorliegende Studie, die zugleich als Einführung in Zieglers Werk gelesen werden kann, legt diesen Einfluß erstmals frei. Im Zentrum steht der Nachweis, daß Ernst Jüngers umstrittene und in vielerlei Hinsicht rätselhafte Konzeption des „Arbeiters“ als metaphysische „Gestalt“ sich in allen ihren wesentlichen Momenten auf Leopold Zieglers Buch „Gestaltwandel der Götter“ zurückführen läßt. Der entscheidende Grundgedanke Zieglers wird von Jünger aber in sein Gegenteil verkehrt: aus der philosophisch fruchtbaren Konzeption einer mystischen Teilhabe wird die theoretische Sackgasse einer magischen Identitätstheorie. Der Aufweis dieser Differenz erlaubt es, Zieglers Denken, das in seinem Kern der Versuch einer zeitgemäßen Erneuerung der Philosophia Perennis mit den Mitteln einer negativen Geschichtsphilosophie ist, gegen das Konstrukt der sogenannten „Konservativen Revolution“ abzugrenzen. Der Autor Timo Kölling lebt und arbeitet als freier Schriftsteller in Frankfurt am Main. Seit März 2007 Arbeitsstipendium der Leopold-Ziegler-Stiftung. http://www.leopold-ziegler-stiftung.de

leopold ziegler,révolution conservatrice,livre,tradition,traditionalisme,ernst jünger,friedrich-georg jünger,allemagne,philosophie

Leopold Ziegler,

Philosoph der letzten Dinge.

Eine Werkgeschichte 1901-1958.

Beiträge zum Werk, Bd. 4

ISBN: 978-3-8260-6111-0
Autor: Kölling, Timo
Band Nr: 4
Year of publication: 2016
 
 
58,00 EUR - excl.Shipping costs
Pagenumbers: 540
Language: deutsch

Short description: Leopold Ziegler (1881–1958) ist der Poet unter den deutschsprachigen Philosophen des zwanzigsten Jahrhunderts. Seiner Philosophie eignet ein künstlerischer Zug, der ihren sachlichen Gehalt zugleich realisiert und verschließt, ausdrückt und verbirgt. Ziegler hat sein Anliegen in Anknüpfung an Jakob Böhme, Franz von Baader und F. W. J. Schelling als „theosophisches“ kenntlich gemacht und damit die Grenzen der akademischen Philosophie seiner Zeit weniger ausgelotet als ignoriert und überschritten. Timo Köllings im Auftrag der Leopold-Ziegler- Stiftung verfasstes Buch ist nicht nur das erste zu Ziegler, das nahezu alle veröffentlichten Texte des Philosophen in die Darstellung einbezieht, sondern auch eine philosophische Theorie von Zieglers Epoche und ein Traktat über die Wiederkehr eines eschatologischen Geschichtsbildes im 20. Jahrhundert.

Der Autor Timo Kölling ist Lyriker und Philosoph. Als Stipendiat der Leopold-Ziegler-Stiftung veröffentlichte er 2009 bei Königshausen & Neumann sein Buch „Leopold Ziegler. Eine Schlüsselfigur im Umkreis des Denkens von Ernst und Friedrich Georg Jünger“.

Die Ordnung der Dinge. Ernst Jüngers Autorschaft als transzendentale Sinnsuche

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Die Ordnung der Dinge.

Ernst Jüngers Autorschaft

als transzendentale Sinnsuche

 

ISBN: 978-3-8260-6533-0
Autor: Rubel, Alexander
Year of publication: 2018
 
 
29,80 EUR

Pagenumbers: 200
Language: deutsch

Short description: Die vorliegende Arbeit beschäftigt sich mit dem Gesamtwerk Ernst Jüngers aus einer ganz bestimmten Perspektive, die bislang noch nicht erforscht wurde: Ernst Jünger wird als Autor der Transzendenz gedeutet, dessen Werk in besonderem Maße von der religiös-transzendentalen Bewältigung der Kriegserfahrung im Ersten Weltkrieg bestimmt ist. Jüngers Werk ist vor diesem Hintergrund in seiner Gesamtheit als Manifest einer Sinnsuche zu interpretieren, mit welcher der Autor der eigenen Kontingenzerfahrung ein sinnvolles, religiös-metaphysisch grundiertes Ordnungssystem entgegenstellt. Jünger erscheint in dieser Deutung nicht als moderner Autor, etwa als Vertreter eines eigenständigen deutschen Surrealismus (in diesem Sinne deutete K-H. Bohrer Jüngers Frühwerk), sondern bleibt einer traditionellen Denkweise verhaftet, die das Grundproblem der Moderne ignoriert: Die Erfahrung der Kontingenz. Anders als die meisten Autoren der literarischen Moderne akzeptiert Jünger die Kontingenz des individuellen Lebens nicht, sondern insistiert auf einem Sinn des individuellen Lebens ebenso hartnäckig wie auf der Ordnung des Kosmos, die sich freilich nicht offenbart, sondern die es in der Welt der Erscheinungen mit subtilen Methoden erst aufzuspüren gilt.

Der Autor:
 
Alexander Rubel ist Inhaber einer Forschungsprofessur am Archäologischen Institut der Rumänischen Akademie in Jassy (Rumänien), dem er seit 2011 als Direktor vorsteht. Neben Arbeiten aus seinem engeren Fachgebiet publiziert er zu breiteren kultur- und literaturwissenschaftlichen Themen.

vendredi, 29 juin 2018

Ernst Jünger: Dalle rovine della Tecnica rinascerà l’età dello spirito

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Ernst Jünger: Dalle rovine della Tecnica rinascerà l’età dello spirito

Marcello Veneziani

Ex: http://www.marcelloveneziani.com 

A leggerlo con gli occhi miopi del presente, L’operaio di Ernst Jünger sembra la grandiosa metafora dell’avvento dei tecnici al potere. Anzi il Tecnico stesso sembra l’Operaio in loden, versione estrema della borghesia che si è fatta globale e immateriale come la finanza rispetto all’epoca dell’oro e del decoro.

Ma più in profondità, lo sguardo profetico di Jünger è rivolto a un’epoca planetaria dominata dalla tecnica, che ha un esito a sorpresa rispetto alle sue premesse: la tecnica «spiritualizza la terra». Dopo gli dei, dopo il monoteismo, verrà lo Spirito, signore dell’Età dell’acquario, che appare attraverso i sogni e agisce mediante la magia.

Lo spirito verrà tramite la tecnica, scrive Jünger, nel suo linguaggio oracolare, a volte allusivo, in alcuni tratti reticente, ed esoterico. Dopo la catastrofe e in fondo al tunnel del nichilismo il suo pensiero intuitivo scorge una luce inattesa. Non la luce di un nuovo umanesimo, come pensavano da differenti postazioni i suoi contemporanei Maritain e Gentile, Bloch e Sartre. Ma un disumanesimo integrale, una sorta di superamento dell’umano e non in una dimensione sovrumana, alla Nietzsche, ma compiutamente inumana, geologica e spirituale.

In questa chiave, l’Operaio è un nuovo titano, quasi una figura mitologica, della razza di Anteo, Atlante e Prometeo, che mobilita il mondo tramite la tecnica, che è il suo linguaggio. L’operaio di Jünger – o Milite del lavoro, come preferivano tradurre Delio Cantimori e anche Julius Evola – compie 80 anni e per l’occasione esce finalmente in Italia Maxima-Minima, un libro breve e intenso che fu la prosecuzione dell’opera jüngeriana del ’32 a 32 anni di distanza, nel 1964.

Quando dirigevo da ragazzo una casa editrice, negli anni Ottanta, tentai temerariamente di farlo tradurre in Italia; ma alla Buchmesse, la Fiera del libro di Francoforte, l’agente letterario di Klett Cotta, l’editore tedesco, mi disse che quest’opera era già opzionata in Italia. Ci sono voluti quasi trent’anni per vederla alla luce ora, a cura e con la postfazione di Alessandra Jadicicco.

Un’opera oracolare di minima loquacità e massima densità, in cui si avverte il respiro della grandezza, dove l’eco dell’Operaio si mescola all’eco dello Stato mondiale, Le forbici, Al muro del tempo e altre opere jüngeriane del suo personale «Nuovo Testamento», come egli stesso diceva.

La tesi metafisica è quella: dalla Macchina, per inattese vie, sorgerà lo Spirito; il Mito, il Gioco, la Geologia e l’Astrologia lo porteranno a compimento. Ma dalla Tecnica sorge anche il nemico: laddove il tecnico «conquisti il governo politico, se non dittatoriale, grava la peggiore delle minacce».

Il condensato deteriore della tecnica è l’automatismo, che è il peggiore degli autoritarismi, un dispotismo che uccide la libertà alla radice. E qui Ernst Jünger ritrova suo fratello Friedrich Georg che alla Perfezione della tecnica e all’avvento degli automi aveva dedicato un lucido saggio, degno del suo germano (tradotto in Italia dal Settimo Sigillo nel 2000).

La tesi metapolitica di Jünger è invece l’avvento auspicato dello Stato planetario, dopo l’unificazione del mondo compiuta dalla Tecnica, di cui scriveva negli stessi anni in Italia anche Ugo Spirito. Dopo la patria il mondo intero sarà amato come «Terra Natia».
Destra e sinistra, rivoluzione e conservazione, sono per Jünger braccia di uno stesso corpo.

Ma il politico, rispetto a questi fenomeni grandiosi, è inadeguato, si occupa dell’ovvio dei popoli, si cura del successo e dell’attualità, non si sporge nell’avvenire e, a differenza dell’artista, non dispone di uno sguardo ulteriore.
La miseria della politica propizia il dominio della tecnica (sembrano glosse al presente…). A rimorchio della politica va la giustizia che «segue la politica come gli avvoltoi le campagne degli eserciti». Dei, padri, autorità, eroi tramontano nell’era in cui la prosperità cresce con l’insicurezza.

Tocca all’outsider, che Jünger aveva battezzato già l’Anarca o il Ribelle, avvertire come un sismografo il tempo che verrà. «L’amarezza riguardo ai contemporanei è comprensibile in chi ha da dire cose immense».
Pensieri lucidi e affilati come lame si susseguono nella prosa asciutta e ad alta temperatura di Jünger; a volte sfiorano la storia, i popoli, le culture, le razze.

Precorrendo o incrociando le tesi della Scuola di Francoforte e di Herbert Marcuse in particolare, Jünger nota che la nuova schiavitù e la nuova alienazione non si concentrano più nel tempo della produzione, ma nel tempo libero. La dipendenza si sposta dal lavoro al consumo. Jünger intuisce che la globalizzazione coinvolgerà non solo i popoli più avanzati, ma anche le società feudali e primitive, che rientreranno in pieno nel ciclo della tecnica: e ci pare di vedere le tigri asiatiche, la Cina, l’India e la Corea nel suo sguardo profetico.

Jünger critica la pur grandiosa morfologia della civiltà di Oswald Spengler e incontra invece il nichilismo attivo e poetico di Gottfried Benn e soprattutto il pensiero di Martin Heidegger, che a sua volta studia e fa studiare nei suoi seminari L’operaio e per altri sentieri raggiunge la stessa radura di Jüger, al di là dell’umano.

Ho letto in questi giorni, accanto a Jünger, gli appunti heideggeriani raccolti sotto il titolo La storia dell’Essere dove si respira in altre forme e linguaggi la stessa aria jüngeriana: il dominio planetario della tecnica, la rivoluzione conservatrice, il realismo eroico, il potere di cui i potenti sono esecutori e non dignitari, la guerra e la mobilitazione, la scomparsa dell’umano.

E affiora esplicito il nome di Jünger. Sullo sfondo, come un’allusione che vuol restare in ombra, la tragedia della Germania e dell’Europa.
Quel che alla fine apre all’apocalittico Jünger uno spiraglio di luce nella notte è l’Amor fati, l’accettazione istintiva del destino.

«Tutto ciò che accade è adorabile» scrive Jünger citando Leon Bloy. E una leggera euforia attraversa il paesaggio catastrofico, quasi una musica sorgiva tra le rovine e gli automi.

MV, Il Giornale 2 aprile 2012

 

samedi, 21 avril 2018

II Jornadas Metapoliticas Madrid, 14-04-2018

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Ediciones Fides y Ohka

II Jornadas Metapoliticas

Madrid, 14-04-2018

1) Javier R. Portella

Javier R. Portella departiendo sobre Cataluña
 
 

2) Enrique de Acedo

Enrique de Acedo departiendo sobre Geopolitica
 
 

3) Mesa Redonda sobre Cataluña

Mesa-debate sobre la actualidad de Cataluña en la que intervienen: Raúl, Nacho Larrea, Eduardo Arroyo y Juan Antonio LLopart (de izda. a dcha.)
 
 

3) José Javier Esparza

José Javier Esparza departiendo sobre mayo del 68
 
 

4) Fernando Marquez

 
Fernando Marquez departiendo sobre Jünger
 

mardi, 13 mars 2018

Zum 20. Todestag Ernst Jüngers: aus dem Archiv von literaturkritik.de

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Zum 20. Todestag Ernst Jüngers: aus dem Archiv von literaturkritik.de

Ex: http://literaturkritik.de

Vor den Beiträgen in der Februar-Ausgabe 2018 zum 20. Todestag Ernst Jüngers (geb. am 29.3.1895, gest. 17.2.1998) sind in literaturkritik.de zahlreiche Rezensionen und Essays erschienen, die sich mit dem umstrittenen Autor, seinem Werk und seiner Rezeption auseinandergesetzt haben. Hier eine Zusammenstellung aus unserem Archiv in chronologischer Anordnung:

Ernst Jüngers Gestaltdenken aus narratologischer Sicht.
Eine neue Studie untersucht „Heliopolis“ und „Eumeswil“
Von Christophe Fricker
Ausgabe 08-2017

Der Chronist des Getöses.
Zur kritischen Edition von Ernst Jüngers „Krieg als inneres Erlebnis. Schriften zum Ersten Weltkrieg“
Von Walter Delabar
Ausgabe 09-2016

Im Gespräch mit einem Titanen.
Christophe Fricker gibt die Gespräche zwischen Ernst Jünger und André Müller heraus
Von Stefan Tuczek
Ausgabe 08-2015

Aporien des Krieges, des Erzählens und der Theorie.
Die lesenswerte Studie „Writing War“ von Daniela Kirschstein widmet sich der Kriegsliteratur von Ernst Jünger, Louis-Ferdinand Céline und Curzio Malaparte
Von Wolfgang M. Schmitt
Ausgabe 07-2015

Günter Grass und Ernst Jünger.
Trotz aller Unterscheide zeigen sich erstaunliche Parallelen im Werk der beiden Schriftsteller
Von Gabriela Ociepa
Ausgabe 05-2015

EJliv1.jpgBiographisches Rohmaterial.
Über Ernst Jüngers „Feldpostbriefe an die Familie 1915–1918“
Von Niels Penke
Ausgabe 12-2014

Die Hoffnung führt weiter als die Furcht.
Tom Schilling liest Ernst Jüngers „In Stahlgewittern“
Von Martin Ingenfeld
Ausgabe 07-2014

Warum eigentlich Ernst Jünger?.
Ein neues Handbuch bereichert die Forschung zu einem umstrittenen Autor
Von Daniel Borgeldt
Ausgabe 07-2014

In allen Lagern Gegner.
Tonaufnahmen von Lesungen und Vorträgen Ernst Jüngers
Von Andreas R. Klose
Ausgabe 03-2014

Stahlgewitter.
Ernst Jünger und der Erste Weltkrieg
Von Helmuth Kiesel
Ausgabe 02-2014

Werkpolitik im Spiegel nordischer Motive.
Niels Penke stellt Ernst Jüngers Schriften in den Kontext der skandinavischen Literatur
Von Maik M. Müller
Ausgabe 01-2014

Tore der Wahrnehmung.
Über eine erstmals veröffentlichte Auswahl des Briefwechsels zwischen Albert Hofmann und Ernst Jünger
Von Volker Strebel
Ausgabe 11-2013

Noch einmal: Der neue revolutionäre Mensch.
Mario Bosincu über „Die Wende Ernst Jüngers“
Von Jerker Spits
Ausgabe 08-2013

Planetarisches aus der Provinz.
Ein Konstanzer Tagungsband nimmt den mittleren und späten Ernst Jünger in den Blick
Von Niels Penke
Ausgabe 04-2013

En vogue in einem kleinen Kreis.
Ernst Jünger aus der Sicht seines französischen Übersetzers Julien Hervier
Von Jerker Spits
Ausgabe 10-2012

Ein zuweilen starrsinniges Beharren auf Unabhängigkeit.
In bislang ausführlichster Weise berichtet der 2011 verstorbene Literaturwissenschaftler Heinz Ludwig Arnold über seine Zeit mit Ernst Jünger
Von Volker Strebel
Ausgabe 06-2012

Zwischen Bewegung und Verharren.
Jan Robert Weber untersucht den ästhetischen Wert von Ernst Jüngers Reisetagebüchern
Von Heide Kunzelmann
Ausgabe 01-2012

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Zum Oberlehrer ungeeignet.
Thomas Amos legt in der bewährten Reihe der Rowohlt-Monografien eine Biografie Ernst Jüngers mit Ecken und Kanten vor
Von Volker Strebel
Ausgabe 01-2012

Instrumentalisierter Tötungstrieb.
Michael Gratzke untersucht die Grundfiguren des Heldentums bei Gotthold Ephraim Lessing, Heinrich von Kleist, Theodor Fontane, Ernst Jünger und Heiner Müller
Von Erhard Jöst
Ausgabe 06-2011

Der kanonische Rang eines Klassikers.
Ernst Jünger – mehr als eine Bilanz in einem neuen Sammelband
Von Gabriele Guerra
Ausgabe 05-2011

EJb2.jpgErnst Jüngers Rhodos-Reisen von 1938, 1964 und 1981
Ausgabe 01-2011

Totale Tinte.
Ohne Anlass wird Ernst Jünger vom Deutschen Literaturarchiv Marbach als einer der „wichtigsten Schriftsteller der Moderne“ vorgestellt – und Helmuth Kiesel beglückt uns mit seiner Erst-Edition der „Tagebücher 1914-1918“
Von Jan Süselbeck
Ausgabe 01-2011

Der verborgene Prophet.
Ernst Jüngers politische Theologie zwischen Autorität und Repräsentation
Von Gabriele Guerra
Ausgabe 01-2010

Eine gute Zeit für Drogen.
Wiederbegegnung mit Ernst Jüngers „Annäherungen“
Von Christophe Fricker
Ausgabe 01-2009

Kriegsträumer.
Lars Koch zu Walter Flex und Ernst Jünger als Repräsentanten der Gegenmoderne
Von Walter Delabar
Ausgabe 12-2008

Fotoalbum für Wehrsport-Fans.
Nils Fabiansson hat Schauplätze von Ernst Jüngers Kriegstagebuch „In Stahlgewittern“ aufgesucht
Von Jan Süselbeck
Ausgabe 03-2008

Nach dem Fazit.
Hans Blumenberg über Ernst Jünger
Von Kai Köhler
Ausgabe 03-2008

Hochmut und Leutseligkeit auf dem Dorf.
Ernst Jünger in neueren Biografien und Monografien
Von Lutz Hagestedt
Ausgabe 03-2008

EJB3.jpgSpringtime for Ernst Jünger.
Über Heimo Schwilks Jünger-Biografie
Von Philipp Steglich
Ausgabe 03-2008

Freunde unter sich.
Günther Nicolin editiert den Briefwechsel von Ernst Jünger und Stefan Andres
Von Torsten Mergen
Ausgabe 06-2007

Unterhaltung über Mescalin.
Die späte Begegnung der beiden Einzelgänger Gottfried Benn und Ernst Jünger: Jetzt wurde der schmale Briefwechsel vorgelegt
Von Volker Strebel
Ausgabe 07-2006

Deutschsein als Amt.
Zum Briefwechsel Ernst Jüngers und Friedrich Hielschers
Von Volker Strebel
Ausgabe 12-2005

Ernst Jünger: Politik – Mythos – Kunst
Ausgabe 12-2004

„Wie kein anderer erfährt er den Weltkrieg sogleich metaphysisch.“.
Martin Heideggers Bemerkungen zu Ernst Jünger
Von Stephan Günzel
Ausgabe 08-2004

Teilnehmen, Anteil nehmen.
Michael E. Sallinger begeistert sich für Ernst Jünger und seinesgleichen
Von Viktor Schlawenz
Ausgabe 08-2004

Zwischen Traum und Trauma.
Michael Gnädingers Studie zum Frühwerk Ernst Jüngers
Von Helmut Kaffenberger
Ausgabe 04-2004

„Wann hat dieser Scheißkrieg ein Ende“?.
Der britische Germanist John King gewährt Einblicke in die originalen Kriegstagebücher Ernst Jüngers
Von Jerker Spits
Ausgabe 12-2003

Vor und nach dem Rochenstich.
Mit Band 22 ist die Ausgabe der „Gesammelten Werke“ Ernst Jüngers abgeschlossen
Von Lutz Hagestedt
Ausgabe 12-2003

EJB4.jpgStratege im Hintergrund.
Ernst Jüngers Briefwechsel mit Gerhard Nebel
Von Gunther Nickel
Ausgabe 11-2003

Ernst Jünger – verzettelt und verzeichnet.
Nicolai Riedels Ernst Jünger-Bibliographie und Tobias Wimbauers „Personenregister“
Von Gunther Nickel
Ausgabe 07-2003

Die Psychoanalyse des körperlichen und gestischen Agierens.
Über ein neues Paradigma für Psychotherapie und Kulturwissenschaften mit einem Ausblick auf Ernst Jüngers „In Stahlgewittern“
Von Harald Weilnböck
Ausgabe 03-2003

Literarische Adaption des Griechentums.
Annette Rinks Studie über Ernst Jüngers Antike-Rezeption
Von Reinhard Wilczek
Ausgabe 11-2002

Schönheit des Untergangs.
Roswitha Schieb untersucht Körper- und Kollektivbilder bei Ernst Jünger, Hans Henny Jahnn und Peter Weiss
Von Lutz Hagestedt
Ausgabe 11-2002

Eine Welt sinnloser Bezüge.
Ulrich Prill entdeckt Ernst Jünger als homo ludens
Von Helge Schmid
Ausgabe 11-2002

Ich befand mich einfach in einer anderen Dimension.
Ernst Jünger im Gespräch mit Antonio Gnoli und Franco Volpi
Von Lutz Hagestedt
Ausgabe 11-2002

Ich fühle, dass meine Wurzeln hier sind.
Ein Bildband über Ernst Jünger in Oberschwaben
Von Helge Schmid
Ausgabe 11-2002

EJB5.jpgDer Einzelne nach der Kehre.
Jörg Sader untersucht Ernst Jüngers „Strahlungen“
Von Lutz Hagestedt
Ausgabe 11-2002

Starke Frauen, intrigante Männer.
Ernst Jüngers Dramenfragment „Prinzessin Tarakanowa“
Von Christina Ujma
Ausgabe 11-2002

Ernst Jünger in Berlin 1927-1933
Ausgabe 01-2002

Ernst Jünger in Wilflingen
Ausgabe 01-2002

Zwischen Subjektivität und Authentizität.
Volker Mergenthaler zum poetologischen Problem narrativer Kriegsbegegnung im Frühwerk Ernst Jüngers
Von Reinhard Wilczek
Ausgabe 01-2002

Ambiguität des Figürlichen.
Julia Draganovic untersucht das metaphysische Grundkonzept in Ernst Jüngers Prosa
Von Lutz Hagestedt
Ausgabe 01-2002

Exotische Lesefrüchte eines Jahrhundert-Autors.
Thomas Pekars Studie über Ernst Jüngers Orient-Rezeption
Von Reinhard Wilczek
Ausgabe 01-2002

Führung durch Stahlgewitter und Waldgänge.
Steffen Martus gibt einen exzellenten Überblick über das Werk Ernst Jüngers
Von Stephan Landshuter
Ausgabe 01-2002

Autor und Sekretär, Verehrer und Gegner.
Ernst Jünger in einer Festschrift und in einer Streitschrift
Von Lutz Hagestedt
Ausgabe 01-2002

Garantiert politisch unkorrekt.
Ernst Jüngers politische Publizistik aus den Jahren 1919 bis 1933
Von Gunther Nickel
Ausgabe 01-2002

Großer Übergang und päpstlicher Segen.
Ernst Jüngers Werkausgabe in den Supplementbänden 19 und 20
Von Lutz Hagestedt
Ausgabe 01-2002

Ernst Jünger als Nietzsche-Rezipient.
Die Nihilismusthese ist die Leitlinie seines Schaffens
Von Ursula Homann
Ausgabe 02-2001

Momente der Selbstbegegnung.
Ernst Jüngers Tagebuch und Briefwechsel
Von Lutz Hagestedt
Ausgabe 10-2000

EJB6.pngUnsere Total-Kalamität.
Ernst Jüngers Briefwechsel mit Carl Schmitt
Von Lutz Hagestedt
Ausgabe 10-2000

Saulus und Paulus.
Elliot Y. Neamans Studie über Ernst Jünger und die post-faschistische Literaturpolitik
Von Lutz Hagestedt
Ausgabe 10-2000

Elementar nützlich.
Tobias Wimbauers Personenregister der Tagebücher Ernst Jüngers
Von Helge Schmid
Ausgabe 10-2000

Trauma, Drogenrausch, Gewaltrausch.
Klaus Gauger über drei liminale Zustände in Ernst Jüngers Werk
Von Helge Schmid
Ausgabe 10-2000

Das Ende der Heldenzeit.
Dirk Blotzheim untersucht Ernst Jüngers Frühwerk
Von Lutz Hagestedt
Ausgabe 10-2000

Ich werde plötzlich dumpf, erbreche draußen.
Armin Mohler berichtet über seine Jahre mit Ernst Jünger
Von Kai Köhler
Ausgabe 10-2000

Die durchgedrückte Brust des Melancholikers.
Die Ernst Jünger-Biografie von Paul Noack
Von Oliver Jahn
Ausgabe 10-2000

Bildhauer, bleib bei deinen Skulpturen.
Serge D. Mangin und seine „Annäherungen an Ernst Jünger 1990 – 1998“
Von Oliver Jahn
Ausgabe 10-2000

Zum 20. Todestag von Ernst Jünger

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Zum 20. Todestag von Ernst Jünger

Ex: https://www.der-dritte-weg.info

Auch heute noch, zwanzig Jahre nach seinem Tod, ist es kein leichtes Unterfangen über Leben, Werk und Wirken des Jahrhundertschriftstellers zu schreiben. Zu widersprüchlich scheinen seine Worte und seine Taten zu sein, zu wechselhaft seine Gedanken und Sätze. Ernst Jünger, das ist der hochdekorierte Stoßtruppführer des ersten Weltkriegs, der radikale Nationalist der Zwischenkriegszeit, der innere Emigrant während des dritten Reiches und schließlich der kategoriensprengende Denker der zweiten Hälfte des letzten Jahrhunderts. Es kann bereits am Anfang dieses Artikels gesagt werden, dass man keinesfalls eine befriedigende oder abschließende Betrachtung Jüngers – auch aus nationalrevolutionärer Perspektive – in diesem begrenzten Platz liefern kann, sondern allenfalls eine Annäherung. Wie soll man auch einen Soldaten, Schriftsteller und Denker, dessen Leben 103 Jahre währte, dessen Gesamtausgabe (wo nicht einmal alle Werke und Aufsätze drin enthalten sind!) nicht weniger als 23 dicke Bände füllt und der nicht nur zwei Weltkriege, sondern, die BRÖ mit eingerechnet, sechs deutsche Staaten gesehen hat, in einem einzigen Artikel gerecht werden? Als ältestes von fünf Kindern 1895 geboren, erlebte Jünger noch die letzten Jahre des deutschen Kaiserreiches, welches ihn durchaus noch für den Rest seines Lebens prägen sollte. Der Weg des schlechten Schülers, aber begeisterten Lesers, sollte ihn zunächst in den Wandervogel und später durch die halbe Welt führen.

Dass Jünger vor allem ein „abenteuerliches Herz“, wie eines seiner Werke heißt, war, zeigte sich bereits 1913, als der grade 18 Jährige nach Frankreich entfloh und sich zur Fremdenlegion meldete. Einzig dem diplomatischen Geschick seines Vaters ist es geschuldet, dass sich Jünger als Kriegsfreiwilliger nach Ablegung seines Notabiturs 1914 in den ersten Weltkrieg auf deutscher Seite melden konnte und er nicht als Fremdenlegionär gegen das eigene Vaterland zu Felde ziehen musste. Mehr als 20 Jahre später beschrieb Jünger in seinen „Afrikanischen Spiele“ seine Zeit bei der Fremdenlegion. Bereits am ersten Kriegstag begann er mit dem Schreiben seines später weltberühmt werdenden Tagebuchs. Schonungslos und objektiv, und doch mit einer lebendigen Sprache und einer, wie er schrieb, „trunkenen Stimmung aus Rosen und Blut“ beschrieb er in seinem als „In Stahlgewittern“ veröffentlichtem Tagebuch seine Kriegserlebnisse. Der „ruhige Leutnant“ machte sich in vierjährigem Einsatz an der Westfront einen Namen, durchquerte alle bekannten westlichen Schlachtfelder des ersten Weltkriegs und ging mit fast stoischer Haltung durch „Feuer und Blut“, wie eines seiner weiteren Werke über den ersten Weltkrieg heißt.

Es entstand ein neuer Mensch, ein neuer Lebenswille. Ihn kennzeichnete die nervige Härte des Kämpfers, der Ausdruck der einsameren Verantwortung, der seelischen Verlassenheit. In diesem Ringen … bewährte sich sein Rang. Der Weg, den er ging, war schmal und gefährlich, aber es war ein Weg, der in die Zukunft führte … Der Anblick des Gegners bringt neben letztem Grauen auch Erlösung von schwerem, unerträglichem Druck. Das ist die Wollust des Blutes, die über dem Kriege hängt wie ein rotes Sturmsegel über schwarzer Galeere, an grenzenlosem Schwunge, nur dem Eros verwandt“, schrieb Jünger in seinem ersten literarischen Gehversuch. Den Krieg hatte, laut ihm, der deutsche Frontsoldat wie einen Wein genossen und war auch nach seinem Ende immer noch davon berauscht, ein Ausdruck, der sicherlich auf viele der entlassenen Soldaten und kommenden Freikorpskämpfer zutrifft. Für ihn gewann der Kampf neben der Zerstörung und des Todes auch eine metaphysische Bedeutung, wie er in „Der Kampf als inneres Erlebnis“ darzustellen versuchte. Für ihn war derjenige, der beim Krieg nur die Verneinung, nur das eigene Leiden und nicht die Bejahung empfunden habe, ein Sklave, der lediglich ein äußeres, aber kein inneres Erlebnis hatte.

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Doch in den Stahlgewittern der Materialschlachten gewann er nicht nur seine Ansichten über Krieg und Frieden, sondern auch den Beginn seiner technikkritischen Anschauungen, die ihn sein Leben lang als einer der wenigen Kontinuitäten begleiten sollte. Die Materialschlachten, Artilleriegeschosse und Panzer reduzierten den Krieg zum Handwerk und den Krieger zu einem namen- und gesichtslosen Objekt. Die Ansichten, ob der Soldat doch über die Materie siegen kann oder ob diese ihn dominiert, schwankt immer wieder in seinen Werken und in denen seiner Zeitgenossen. Die vier Hauptwerke Jüngers über sein „Bruderschaftstrinken mit dem Tod“, „In Stahlgewittern“, „Feuer und Blut“, „Der Kampf als inneres Erlebnis“ und „Wäldchen 125“ zeugen nicht nur von diesen Gedanken, sondern gehören wohl auch zu den literarisch besten Beschreibungen der Erlebnisse des feldgrauen Soldaten des ersten Weltkriegs. Es ist eine Mischung aus Heldenmut, Eros, Sprachkraft, Tod und Leben, die ihm bei vielen Pazifisten bis heute in den Ruf eines Kriegstreibers bringt.

Oft hielt ein Fähnlein eherner Gesellen sich endlose Tage im Gewölk der Schlacht, verbissen in ein unbekanntes Stückchen Graben oder eine Reihe von Trichtern, wie sich Schiffbrüchige im Orkan an zertrümmerte Masten klammern. In ihrer Mitte hatte der Tod seine Feldherrnstandarte in den Boden gestoßen. Leichenfelder vor ihnen, von ihren Geschossen gemäht, neben und zwischen ihnen die Leichen der Kameraden, Tod selbst in ihren Augen, die seltsam starr in eingefallenen Gesichtern lagen, diesen Gesichtern, die an die grausige Realistik alter Kreuzigungsbilder erinnerten. Fast verschmachtet hockten sie in der Verwesung, die unerträglich wurde, wenn wieder einer der Eisenstürme den erstarrten Totentanz aufrührte und die mürben Körper hoch in die Lüfte schleuderte … Man zog ja über das Grausige hinweg mit genagelten Stiefeln, ehern und blutgewohnt. Und doch fühlte man, wie etwas um die verwaisten Kamine strich und einem den Hals zuschnürte, so eisig, daß man schlucken mußte. Man war ja ein Träger des Krieges, rücksichtslos und verwegen, hatte manchen umgelegt, über den man weitergeschritten war mit starken Gefühlen in der Brust. Doch dies war wie ein Kinderwimmern aus wilden Mooren, eine gespenstische Klage wie das Glockengeläut des versunkenen Vineta über Meer und Mittag. Gleich dem Untergang jener übermütigen Stadt spürte man das hoffnungslose Versinken einer Kultur, erschauernd vor der Erkenntnis, im Strudel mit hinabgerissen zu werden“, heißt es etwa im „Kampf als inneres Erlebnis“.

Selbst am Ende seines Lebens sollte er sich nie von diesen Darstellungen distanzieren, noch als Greis antwortete er französischen Journalisten, dass sein schrecklichstes Erlebnis im ersten Weltkrieg gewesen sei, dass Deutschland ihn verloren habe. Eine Aussage, die umso höher zu bewerten ist, wenn man bedenkt, dass der junge Stoßtruppführer vierzehn Verwundungen erlitt. Mit Ende des Krieges begann auch der wohl bis heute umstrittenste Abschnitt seines Lebens. Während sich zahlreiche andere Soldaten zu den Freikorps meldete , diente der Kriegsheld zunächst in der Reichswehr. Zwar soll er, laut eigener Aussage, einmal eine kurze Zeit bei dem berühmten Freikorpsführer Roßbach gewesen sein, allerdings habe ihn die Landknechtartigkeit vieler Freikorpskämpfer abgeschreckt. In die folgenden Jahren folgen nicht nur seine zahlreichen Artikel in radikalnationalistischen Zeitschriften – zusammengefasst gibt es sie heutzutage als „Politische Publizistik“ zu erwerben – sondern auch seine Zeit als Bohemien. Neben literarische Studien, nationalistischen Büchern und Artikeln gab es auch Jüngers erste Drogenerfahrungen, die er in seiner Erzählung „Polnischer Karpfen“ behandelt. (Später sollten weitere Experimente, speziell zusammen mit dem Erfinder von LSD, folgen.) Jünger, so viel sei an dieser Stelle gesagt, ergab sich aber nicht dem in der Weimarer Schandrepublik propagierten Drogenkonsum zur Erhöhung der Lust und des Rausches wegen, sondern eher aus transzendenten Abenteuerlust.

Während der Kampfzeit der Nationalisten gegen die Novemberverbrecher wurde Jünger einer der Wortführer des „Neuen Nationalismus“. Sätze wie „Der Tag, an dem der parlamentarische Staat unter unserem Zugriff zusammenstürzt, und an dem wir die nationale Diktatur ausrufen, wird unser höchster Festtag sein.“ begeisterten zahllose nationale Aktivisten. Doch grade auch seine nationalistische Zeit wirft neue Fragen in Mysterium Jüngers auf. War er auf der einen Seite radikaler Nationalist – die NSDAP lehnte er später u. A. deswegen ab, weil diese einen legalen Weg beschritt, er wollte die bewaffnete Revolution – und erklärter Todfeind der bürgerlichen Gesellschaft, so führte er, während Hunderte Nationalisten im Straßenkampf ihr Leben ließen, selbst ein bürgerliches Leben. Noch 1926 sandte er Adolf Hitler sein Buch „Feuer und Blut“ mit der Widmung „Dem nationalen Führer Adolf Hitler“ und sprach sich in verschiedenen Beiträgen positiv über die NSDAP und den Nationalsozialismus aus. Erst die Entwicklung zur Massenpartei sowie eine wirtschaftspolitische Orientierung von Jünger an den Bolschewismus entfremdeten ihn der NSDAP, der er schließlich sogar vorwarf, verbürgerlicht zu sein.

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Als vermeintlich sein höchster Feiertag gekommen war und der parlamentarische Staat am 30. Januar 1933 zerbrach, stellte sich Jünger nicht der neuen nationalen Regierung zur Verfügung, sondern begab sich in die „innere Emigration“. Vom Nationalsozialismus trennte ihn zwar der Rassegedanke (den Jünger als materialistisch ablehnte) , auch war die NSDAP eine Massenpartei, während sich Jünger in einem, wie man es wohl heute aus unserer Sicht beurteilen kann, „Elitenwahn“ befand, dennoch waren die Übereinstimmungen zwischen dem dritten Reich und Jüngers nationaler Visionen weit größer als die Differenzen. Es wird wohl für immer ein Rätsel bleiben, wieso Jünger nicht wie andere seiner Zeit und einiger seiner engen Freunde – etwa Heidegger, Benn oder Schmitt – zumindest versuchte, die neue Zeit mitzugestalten, sondern sich von Beginn an abseits hielt. Unzweifelhaft war ihm der Totalitarismus des dritten Reiches nicht genehm, dennoch muss man wohl als Nationalist das Urteil ziehen, dass für Jünger mehr der Weg als das Erreichen des Ziels entscheidend gewesen war. Dazu kommt seine Ende der 20er-Jahre einsetzende Entwicklung weg von der politischen Publizistik hin zur reinen literarischen Betätigung. Allerdings sollte er eine gewisse nationale Einstellung sein Leben lang beibehalten, zwar nicht mehr in ihrer ursprünglichen Radikalität, aber dennoch vorhanden.

So wie es über seine Tätigkeiten in der Novemberrepublik zahlreiche Vorwürfe von den späteren Kriegssiegern und liberalen Nachkriegsgenerationen gab, so gibt es über seine Zeit im dritten Reich und insbesondere im zweiten Weltkrieg solche von nationalistischer Seite. Jünger hielt auch während der Zeit der nationalsozialistischen Regierung Kontakt zu Staatsfeinden wie Ernst Niekisch, was ihn ins Visier der Polizei geraten ließ. Doch handelt es sich dabei nicht um einen im eigentlichen Sinne widerständigen Kontakt, Jünger hielt vielmehr den intellektuellen Austausch mit dem ihm befreundeten Niekisch. Später sollte er einen solchen auch mit dem französischen Faschisten und Kollaborateur Pierre Drieu la Rochelle, zu dem ihm ebenfalls eine Freundschaft verband, pflegen. Überhaupt muss Jünger mehr als Denker und Schriftsteller und weniger als politischer Mensch angesehen werden. Als solcher hatte er auch Kontakt zu dem Widerstandskreis des 20. Juli 1944, allerdings ohne sich an den Planungen zum Attentat auf Adolf Hitler zu beteiligen oder genaueres zu wissen. Zwar war Jünger ohne Zweifel ein Gegner des Krieges, in dem sein einziger Sohn fiel, politische Attentate lehnte er allerdings schon aus Prinzip ab.

Er hatte sich in den Jahren seiner „inneren Emigration“ zunehmend zum Selbstbildnis seiner literarischen Gestalt des Anarchen bzw. des Waldgängers entwickelt, einer Person, die sich aus dem Laufe der Geschichte heraushält und versucht, seinen eigenen Weg abseits der großen Ereignisse zu gehen. Seine oft als Anti-NS Schrift beschriebenen Marmorklippen sind ebenfalls Teil dieser Entwicklung, die Marmorklippen sind aber eher als generell antitotalitäres Buch zu verstehen, als explizit gegen das dritte Reich gerichtet. Adolf Hitler selbst hielt die zwölf Jahre durchgehend persönlich seine schützende Hand über Jünger, mit dem er in der Kampfzeit noch signierte Bücher austauschte. Nach dem 8. Mai 1945 erhielt Jünger über einige Jahre ein Publikationsverbot, bevor er sein literarisches Schaffen weiterführen konnte. Damit gelangen ihm nicht nur Bestseller, sondern sogar die Verleihung des Goethe-Preises, wobei zahlreiche linke und linksradikale Akteure der bundesrepublikanischen Kulturlandschaft gegen Jünger zu Felde zogen.

Über Jahrzehnte zog sich die Diskussion um ihn und seine Werke, auch heute noch ist sie nicht abgeschlossen. Unabhängig von den Inhalten seiner Werke mussten aber die meisten Kulturkritiker die hohe literarische Qualität des wohl umstrittensten deutschen Autoren überhaupt würdigen. Ein abschließendes Fazit zu Jünger wird sich wohl nie finden lassen: Abenteurer und doch verharrend in einem bürgerlichen Leben, radikaler Nationalist und doch Gegner des dritten Reiches, Kriegsheld und Denker, Schriftsteller und Philosoph, zu groß sind die Widersprüche und die Richtungswechsel, die Jünger eingeschlagen hat. Am ehesten lässt er sich wohl noch als romantischer Abenteurer beurteilen, er selbst gefiel sich in der Rolle des Seismografen, der die Ereignisse seiner Zeit beobachtet und schilderte, statt sie zu gestalten. Ob man ihn ablehnt – und wenn ja aus welchen Gründen – oder ob man sich von seinen Werken begeistern lässt, vor 20 Jahren starb unzweifelhaft einer der Großen der deutschen Kulturlandschaft.

 

samedi, 24 février 2018

La libertad en el Estado Mundial

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La libertad en el Estado Mundial

José Javier Esparza

Ex: http://www.posmodernia.com

Jünger relexionó incesantemente sobre la libertad, en particular sobre la libertad personal. Lo hizo al mismo tiempo que expresaba su convicción de que la humanidad caminaba hacia formas de organización colectiva cada vez más férreas y hasta asfixiantes. Esas formas de organización, vistas desde la perspectiva jüngeriana, revestían en los años 30 los colores del mundo del Trabajador y en los años 50 se manifestaron cada vez más como Estado Mundial, que en realidad son dos fases distintas del mismo proceso. La pregunta es cómo concebir la libertad personal en semejante contexto. Y a modo de guía en el camino, Jünger aporta una interpretación que descansa en dos conceptos clave: organismo y organización.

El Estado Mundial de Jünger es, ante todo, la constatación y la explicación de una tendencia que se está acelerando a medida que el poder técnico se desarrolla; en cierto modo, podemos decir que es una pionera exploración metafísica de lo que hoy se ha llamado “globalización”. El Estado Mundial es la forma de organización del estado en la era de la técnica. Pero frente a esa organización, surgen las correspondientes resistencias. Y aquí se basa la perspectiva jüngeriana del eterno conflicto entre organismo y organización:

“Desde siempre ha sido dominante la desconfianza frente al Estado. Los esfuerzos hechos por él, sus intervenciones, despertaron desde el primer momento unos temores en los que se expresa algo más que la simple prudencia política y que la reivindicación de un modo propio de ser. Aquí no son sólo la persona singular y sus comunidades naturales, como la familia, la parentela, la tribu, el pueblo, las que se ven expuestas a una exigencia que penetra hondamente en la substancia y cuyas ventajas y desventajas es difícil ponderar. Aquí es la vida misma la que está en una de sus grandes encrucijadas. En ella el organismo y la organización se encuentran” (pp. 193-194).

Lobos y abejas

Jünger obtiene estos términos, “organismo y organización”, de una máxima del escritor francés Rivarol: “El poder es la fuerza organizada” (La puissance est la force organisée), síntesis de sus aforismos políticos . Pero Jünger intenta ir más allá de la perspectiva de este autor y se sitúa en una posición en la que la organización es aprehendida al mismo tiempo que su contrario, el organismo . Tampoco es difícil hallar aquí ecos de la tradición organicista alemana, en la que la materia y el organismo se contraponen como, en Tönnies, se contraponen sociedad (mecánica) y comunidad (orgánica).

El organismo es la forma de ser de las realidades vivas, naturales; la organización es la “plantilla”, el “molde” que se impone sobre el organismo ya para facilitar su supervivencia, ya para incrementar su poder. Al orden del organismo pertenecen la familia, el clan, la comunidad; al orden de la organización pertenecen el Estado y la división del trabajo. En el orden del organismo, la libertad es muy amplia, pero también el riesgo, pues la capacidad de supervivencia disminuye; en el orden de la organización, la seguridad es intensa, así como la riqueza, pero a costa de enormes sacrificios de la libertad. Esta díada de potencias no es exclusiva del orden humano, sino que echa sus raíces en la propia estructura del mundo natural:
“La elección es honda y penetra profundamente, llega hasta la célula. Tiene su balance de pérdidas y ganancias. Un ejemplo: cuando las células de la visión se diferencian, la ganancia de fuerza perceptiva tiene como contrapartida una pérdida de fuerza sensorial, erótica. Cuando se forman colonias, como ocurre en el caso de las esponjas, la seguridad de los individuos afectados aumenta, pero su libertad disminuye. Cuando, como ocurre en el caso de los insectos estatizadores, la ordenación del trabajo y su división han hecho progresar la economía hasta un grado tal que posibilita el acumular reservas, esa riqueza es comprada con sacrificios asombrosos. La abeja obrera es una hembra mutilada, producto de una reducción; el asesinato de los zánganos es un modelo de implacable razón de Estado. En las termitas y en las hormigas encontramos formas que anticipan idealmente no sólo la agricultura, sino también la esclavitud” (p. 194).

jungerPAZ.jpgJünger constata que la tendencia a la estatización (a la “organización”) se hace más rara a medida que ascendemos en la escala de los animales superiores. En ellos –por ejemplo, en los lobos, en numerosos grupos de aves, etc.- es frecuente hallar ejemplos de socialización, pero muy rara vez asistiremos a los sacrificios que la estatización impone a los insectos. En ese sentido, el hombre ocupa un lugar especial: la estatización no es algo que le sea natural, aunque el proceso de desarrollo de la civilización técnica muestre claras tendencias estatizadoras. En el mundo natural, la tendencia hacia la organización es un rasgo específico de los animales sociales; en el caso de la especie humana, es el síntoma más evidente del avance del proceso de civilización. Y sin embargo, la tendencia a la organización no es inapelable, inevitable; ni siquiera natural. Ese es el sentido de la pregunta que Jünger se formula: ¿Acaso el mundo está lleno de organismos que esperan ser organizados y reivindican tal organización? No, e incluso lo contrario es lo cierto, pues por todas partes puede percibirse como actúa “la tentativa de sustraerse al poder”. De manera que la organización no es un hecho natural, o al menos no lo es más que la resistencia a la organización.

Más allá del Estado y el Mercado

A nuestro juicio, lo que hace especialmente interesante la perspectiva jüngeriana es su capacidad para sentar un marco de interpretación que trasciende las habituales polémicas entre diversas formas de organización, cada una de las cuales pretende a su vez encarnar mayores cotas de libertad. Por ejemplo, ¿cuántas veces se ha invocado la libertad en nombre del Estado? ¿Y cuántas otras veces se ha invocado esa misma libertad en nombre del Mercado y contra el Estado? La división jüngeriana entre organismo y organización nos brinda un esquema bastante más profundo que el que aporta Hayek con su dialéctica entre “orden tribal” y “orden amplio”: la verdadera espontaneidad reside en el organismo, donde los impulsos naturales actúan con mayor libertad; la organización, por el contrario, significa la imposición de una estructura racional sobre los impulsos primarios, y esa estructura no es sólo de tipo estatal, sino que también puede adoptar otras formas. El mercado, sin duda, es una de ellas. Cambian las reglas del ejercicio de la organización, pero no el hecho de la organización en sí. Desde la perspectiva de la organización que se contrapone al organismo, Estado y Mercado no representan fuerzas esencialmente contradictorias, sino que ambas responden a una misma lógica: las dos, por su potencia reglamentadora, normativizadora, constituyen otras tantas formas de organización, esto es, otras tantas formas de someter al organismo, vale decir, a la libertad.

Como suele ocurrir en Jünger, erraríamos el tiro si tratáramos de incorporar juicios de valor demasiado simples a los términos de este esquema. No tiene mucho sentido ver en la organización una suerte de desdicha; más bien se trata de un hecho inevitable, porque cuanto más arriesgada es la vida, más necesaria es la cooperación, esto es, la sociedad. Y toda vida en sociedad, en la medida en que exige la imposición de normas, presenta necesariamente ciertos rasgos de alienación –eso es algo que está en la naturaleza humana. En consecuencia, cuanto más compleja es la sociedad, esto es, la organización, mayor es su carácter alienante. Ahora bien, la tendencia hacia el organismo, hacia la libertad, tampoco deja nunca de estar presente, porque forma parte igualmente de las pulsiones naturales. Y en el caso de la especie humana, además, esta tendencia se hace consciente, pues sólo el hombre es racionalmente consciente de su libertad. En cierto modo, la búsqueda del equilibrio entre organismo y organización es una de las claves fundamentales de la historia natural, no sólo en la especie humana. Toda la cuestión, pues, reside en que el ser humano sea capaz de mantener siempre alta la guardia de su libre albedrío:

“Cuando el Estado y con él el pensamiento organizativo cobran dimensiones enormes, tal como lo están experimentando en el presente los hombres y los pueblos, ocurre que los peligros son en parte sobreestimados y en parte subestimados. Consisten no tanto en la amenaza física que representan para los pueblos y los hombres que los componen –esa amenaza es desde luego evidente- cuanto en el riesgo que corre la especie como tal, sobre todo porque es afectada en su nota específica: el libre albedrío. Ello haría que la luminosidad de una civilidad superior desapareciese en el brillo de la perfección. El peligro real del plan no está tanto en que fracase cuanto en que obtenga un éxito demasiado fácil (…)
La especificidad del ser humano está en su libre albedrío, o sea, en su imperfección; está en su capacidad de convertirse en culpable, de cometer errores. La perfección hace superflua, por el contrario, la libertad; el orden racional cobra entonces la precisión del instinto” (pp. 204-205).

Jünger no cree que la marcha de la civilización, que apunta hacia una creciente complejidad de la organización, hacia una creciente perfección de la técnica , sea reversible. No estamos en condiciones de decidir si queremos entrar en esa nueva casa, porque ésta se nos impone de manera irresistible. Pero sí estamos en condiciones de preguntarnos qué queremos llevarnos con nosotros al entrar en la nueva casa, y aquí es donde Jünger reivindica el libre albedrío como seña principal de la especie humana. La conclusión del texto apunta inequívocamente en esa dirección. Y sostiene, precisamente, que tal cosa será más fácil en el Estado mundial que en los Estados que el mundo han conocido hasta ahora:

“La forma del Estado humano viene determinada por el hecho de la existencia de otros Estados. Viene determinada por el pluralismo. No siempre ha sido así y, esperémoslo, no siempre será así. Cuando el Estado era una excepción en la Tierra, cuando era insular o, en el sentido de su origen, único en su género, los ejércitos de guerra resultaban innecesarios, más aún, estaban fuera de lo imaginable. Eso mismo habrá de ocurrir cuando el Estado en su sentido final se vuelva único en su género. Entonces el organismo humano podría destacar con más pureza como lo auténticamente humano, liberado de la coacción de la organización” (p. 217).

Una libertad difícil

Toda la posición de Jünger frente al Estado/Organización en sus obras posteriores mantiene esta misma línea. La organización, aupada sobre el poder técnico, representa una fuerza que no es posible invertir, aunque sí es posible actuar dentro de ella. En el lado contrario, el organismo, la libertad, no podrá consistir en una declaración de derechos o en una lista de libertades formales, sino en una actitud de espíritu que pasa por mantener el libre albedrío como fundamento de la persona singular.

Todos los protagonistas de novelas jüngerianas como Heliópolis, Eumeswil e incluso El problema de Aladino se caracterizan por ese talante . La misma atmósfera se respira en ensayos como La emboscadura. Y es muy importante subrayar que todo este planteamiento guarda perfecta coherencia con las posiciones del Jünger anterior a 1933. El descreimiento de las libertades formales se halla ya en los textos de la “Revolución conservadora”, al mismo título que la desconfianza en los movimientos basados en “principios universales”. La percepción del Estado como máquina subsidiaria, dependiente de devoradores procesos técnicos, nace en las trincheras de la Gran Guerra y se prolonga a través de La movilización total y El Trabajador hasta llegar a las opresivas ciudades-Estado de Eumeswil y Heliópolis. La idea aristocratizante de la libertad –la libertad interior como signo de una aristocracia del espíritu- enlaza con el anarquista prusiano de El corazón aventurero, el libro que marcó su separación de la órbita nacionalista alemana en 1929, y se prolonga en Sobre los acantilados de mármol y en La emboscadura.

Ahora la pregunta post-jüngeriana podría ser esta: ¿Qué ocurre cuando la nueva casa, el Estado Mundial, exige como señal de entrada la renuncia al libre albedrío, a la libertad interior? Entonces volveríamos a la necesaria insurgencia, al mismo tiempo espiritual y política, que alimentó los grandes incendios de Sobre los acantilados de mármol.

 

Jünger, Ernst “La Paz seguido de El nudo gordiano, El Estado Mundial y Alocución en Verdún”, traducción de Andrés Sánchez Pascual), Tusquets Editores, Barcelona, 1996.

samedi, 17 février 2018

Ernst Jünger face aux titans et aux étoiles du Caucase

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Ernst Jünger face aux titans et aux étoiles du Caucase

par Benjamin Fayet

Ex: https://www.philitt.fr

À l’automne 1942, après deux années passées à l’état-major parisien du général Hans Speidel, Ernst Jünger part en mission dans le Caucase. L’offensive allemande contre l’URSS atteint, cette année-là, son apogée. Les divisions du Reich s’apprêtent bientôt à refluer après avoir atteint Stalingrad et les rives de la Volga. De ce voyage dans les ténèbres, l’auteur d’Orage d’acier en tirera un texte court et dense sobrement intitulé Notes du Caucase, inséré dans son Journal parisien.

EJ-Kaufz1855093.jpgPasser des écrits d’Ernst Jünger sur la Première Guerre mondiale à la lecture de son journal parisien, tenu entre 1940 et 1944, peut surprendre. Que reste-t-il alors de l’officier héroïque de 1918 ? Que reste-t-il de celui qui célébrait avec une dimension mystique sa plongée dans la fureur de la guerre des tranchées ?  Que reste-t-il encore de cette expérience combattante qui fit de lui un des officiers les plus décorés de l’armée allemande ? Au cours de ces 20 années, l’homme a incontestablement changé. De son Journal parisien, ce n’est plus l’ivresse du combat qui saisit mais, tout au contraire, l’atonie confortable de la douceur de vie parisienne. S’y exprime la sensibilité d’un homme qui ne semble avoir conservé du soldat que l’uniforme. La guerre y semble lointaine, étonnamment étrangère, alors que le monde s’embrase. L’homme enivré par le combat, le brave des troupes de choc a désormais disparu. L’écrivain semble traverser ce terrible conflit éloigné de toute ambition belliqueuse, porté par cet esprit contemplatif qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie. Celui du poète mais aussi de l’entomologiste, l’homme des « chasses subtiles » comme il appelle lui-même ses recherches d’insectes rares. Et c’est encore, non pas en soldat, mais en naturaliste qu’il semble percevoir, dans le ciel de la capitale occupée, les immersions subites et meurtrières de la guerre. Ainsi, quand il observe, une flûte de champagne à la main, les escadrilles de bombardiers britanniques, la description qu’il en fait prend davantage la forme de celle d’un vol de coléoptères que de l’intrusion soudaine d’engins de morts, prêts à lâcher leurs bombes sur la ville.

Ces occupations dilettantes, Jünger les complète par l’exercice fréquent de mondanités. L’officier multiplie les rencontres avec l’élite culturelle de la capitale. Aussi bien Drieu la Rochelle, Picasso, Jouhandeau, Gide que Céline deviennent les acteurs d’un théâtre parisien qu’il dépeint avec l’intérêt de l’esthète francophile. En revanche, ce que son journal n’évoque que de manière lapidaire et voilée est la place prise par la Wehrmacht en France dans le mouvement d’opposition à Hitler et à la SS. La capitale occupée devient au cours de la guerre un foyer d’opposition dans lequel de nombreux officiers sont liés au comte de Stauffenberg, futur auteur à l’été 1944 de la tentative d’assassinat contre le Führer. Opposé à toute forme d’attentat, Jünger souhaite cependant fermement le renversement du dictateur nazi. Son texte La Paix, dont la lecture marque profondément le général Rommel, devient l’écrit politique sur lequel s’appuient les conjurés. C’est donc officiellement pour un voyage d’étude militaire et, officieusement, pour sonder l’état d’esprit des officiers du front de l’Est qu’il quitte Paris en novembre 1942. Il doit rejoindre les troupes engagées sur les rives de la Volga, bientôt témoins de la destruction de la  VIe armée allemande du général Von Paulus.

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Vers les ténèbres

Après un épuisant voyage, il arrive à Kiev le 21 novembre 1942, capitale ukrainienne du départ de son expédition vers le front. Mais là encore, c’est en observateur passif qu’il aborde ce voyage au plus près pourtant de l’affrontement des deux titans totalitaires qui s’affrontent de Petrograd à la Mer Noire. Et c’est toujours avec ce regard naturaliste qu’il observe cette guerre. Contraint de traverser la rivière Pchich, il se voit confronté à une apocalypse wagnérienne, une vision effroyable  que le génie de Jünger retranscrit avec une saisissante beauté dans un panorama digne des infernales représentations du peintre Jérôme Bosch : « Comme des fourmis, des centaines et des milliers de porteurs, en longues files, charrient vers le front des madriers et des barbelés. En même temps, clamés par une voix surhumaine, des chants de Noël emplissent l’énorme cirque des montagnes : la propagande d’une compagnie de propagande allemande joue “Stille nacht, Heilige nacht”. Et parallèlement, sans arrêts, les lourds coups de mortiers que la montagne répercute. Tout ceci ressemble à un grand cirque enfermé en un cercle démoniaque, et qui n’admettrait dans son enceinte, hormis les couleurs mornes, que la couleur rouge. Ici il n’y a que violence et douleur qui, toutes deux, viennent s’y confondre. » Jünger s’enfonce encore un peu plus dans les ténèbres sur ces terres embrasées où se joue l’avenir du monde. Mais le contact avec le front et le froid de la Russie n’ôte toujours pas la dimension poétique à son regard. Il conserve sa capacité à saisir l’enchantement au-delà de la mort et des destructions. Face à la nature qui l’environne ou à la guerre qu’il subit, Jünger ne quitte jamais la position du contemplateur. Il n’est plus l’homme des coups de main militaires mais des coups d’œil poétiques ; l’esprit perméable à la beauté sous toutes ses formes. Comme l’écrit le critique littéraire Bruno de Césolle, il « fait sienne l’idée du philosophe allemand Johan Georg Hamann dit le “Mage du Nord”, à savoir que la contemplation, et non l’action, est à l’origine de toutes choses ». Une forme de résistance intérieure au monde moderne comme au nazisme et à la destruction, prémisse de ce « recours aux forêts » qu’il théorisera durant l’après-guerre dans son Traité du rebelle. Une nuit, alors que le fracas d’un duel d’artillerie se fait entendre, c’est la magnificence du ciel étoilé qui le bouleverse alors : « Que sommes-nous devant cette splendeur ? Qu’est donc notre éphémère tourment ? »

Les signes de l’apocalypse

Plus il s’enfonce à l’Est, plus sa vision idéalisée de la guerre s’effrite face à ce qu’il semblait déjà percevoir dès la Première Guerre mondiale. Plus encore qu’en 1914, la nouvelle forme de guerre industrielle aboutit à transformer le soldat en rouage d’une machine dans laquelle les anciennes vertus chevaleresques n’ont plus leur place. « Autrefois, écrit-il, alors que nous rampions dans les cratères de bombes, nous croyions encore que l’homme était plus fort que le matériel. Cela devait s’avérer une erreur. »  Dans son livre Le Travailleur, écrit en 1932, il prophétisait déjà l’emprise de la technique sur les hommes et le travail. Celle-ci s’étend maintenant à la guerre, soldats et travailleurs sont maintenant  devenus les enfants de la technique. L’étincelant des médailles, la beauté des uniformes, les couleurs des drapeaux et les rêves de gloire s’effacent brutalement dans ce conflit mécanique dans lequel s’enfonce la civilisation. Eléments contrastés que développera également son frère Frederich Georg dans son livre majeur : La perfection de la technique. Le soldat comme l’officier ne sont plus qu’un minuscule rouage de la superstructure.

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Sur le front de l’Est, plus qu’ailleurs, les soldats sont maintenant des pièces interchangeables à la conscience broyée qui renonceront à s’engager dans la conjuration. Il est ainsi confronté à un effondrement moral du soldat allemand dont les crimes de masse, commis sur ce front, sont le terrible symptôme. Lui qui saluait militairement les porteurs d’étoile jaune à Paris est confronté à de multiples témoignages qui font état d’exactions envers les Juifs et les populations occupées. « Ce sont là des rumeurs, que je note en tant que telles ; mais il est sûr que se commettent des meurtres sur une grande échelle » S’il avait encore un doute sur la destruction définitive de l’idéal chevaleresque, il est désormais levé. Le heaume a été remplacé par le casque d’acier. Avec l’âge industriel, le nihilisme l’a emporté : « L’homme a donc atteint ce stade que Dostoievski décrit à travers Raskolnikov. Il considère alors ses semblables comme de la vermine. » Son ami Carl Schmitt écrit dans Le Nomos de la terre une idée similaire alors que les villes allemandes s’embrasent une à une sous les vagues de bombardiers alliés : « Le bombardement aérien n’a pour sens et fin que l’anéantissement. » Alors que Stalingrad s’apprête à tomber et que son humeur s’assombrit face au futur cataclysme militaire qu’il pressent, il reçoit l’annonce de la mort de son père le 8 janvier 1943. Il quitte alors précipitamment la Russie et retourne chez lui à Heidelberg.

Malgré la brièveté de ce voyage de trois mois, il s’envole vers sa ville natale avec maintenant quelques certitudes : les officiers allemands sur le front de l’Est ne soutiendront pas la conjuration. Il a acquis aussi l’intime conviction que l’Allemagne se dirige vers une inexorable défaite, la marche funèbre du Crépuscule des Dieux résonnera à Berlin.  

dimanche, 11 février 2018

Editorial EAS: Colección Pensamientos & Perspectivas

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Editorial EAS: Colección Pensamientos & Perspectivas

Un golpe de efecto en el mundo cultural actual, una llama que pretender avivar el fuego del interés por el conocimiento, un respiro de aire fresco en el saber de Occidente… Nuevas plumas salen al descubierto para enfrentarse al ensayo y a la literatura cotidiana; pensadores y literatos, trovadores y ensayistas que pretenden despertar nuevas mentes y redescubrir la esencia de lo que es pervertido por los mass media, eso es Pensamientos & Perspectivas, la esencia del simbolismo del ‘Árbol’ transmitida por plumas disidentes del siglo XXI y plasmada en aquellos autores que despiertan mentes inquietas.

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JÜNGER: Tras la guerra y la paz

Autores: Fernando Sánchez Dragó, Dr. Javier Nicolás, Troy Southgate, Alain de Benoist, Alexander Dugin, Luca L. Rimbotti, Gianfranco de Turris, Robert Steuckers, Julius Evola†, Ernst Jünger†, Eduard Alcántara, Andrea Berná, José Luis Ontiveros†, Santiago de Andrés, Carlos X. Blanco, Juan Pablo Vitali y Fernando Trujillo.

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Jünger y el Nacionalsocialismo por Javier Nicolás

14.50€

Incluye ensayos inéditos en castellano de Ernst Jünger

Descripción

Distancia y emboscadura habrían sido desde siempre los signos de una personalidad que observa, que medita, que percibe, que se implica en la lucha física de la vía del guerrero como un modo de vivir la acción desde la lejanía. Porque un espíritu libre, aristocrático, no podría soportar el mal olor y el peso de la gravedad de sus contemporáneos –«es preferible escribir un verso que representar a sesenta mil imbéciles en el parlamento», llegará a afirmar– por mucho que sus reflexiones le llevasen por los telúricos senderos del arraigo y de la nación y se sintiese en perfecta sintonía con un nacional-bolchevique como Niekisch. Pero su antinazismo tenía que ser, se quiere angustiosamente que fuese, algo consustancial. Su antinazismo habría precedido, se quiere angustiosamente que precediese, a la existencia del propio nacionalsocialismo.

Lo que narra el libro es el relato del diálogo directo de un soldado, de un pensador, de un escritor, de un nacionalista alemán con el fenómeno político e ideológico crucial del siglo XX, que, para bien o para mal determinó su vida, al igual que lo ha hecho con todas las nuestras.

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ORWELL: Viviendo el futuro y recordando el pasado por VV.AA.

17.50€

¿Qué historia conoces sobre la vida y obra de George Orwell? 
¿El modelo de “sociedad orwelliana” se está llevando a la práctica?
¿Existe una manipulación del lenguaje en base a una neo-lengua implantada?

¿Denuncia Orwell el Nuevo Orden Mundial, o se atrevió a revelar los planes de las Sociedades Secretas sabiendo ya que nadie podría evitarlos?

“La libertad es el derecho de decir a la gente lo que no quiere oír” George Orwell

Descripción

A voz de pronto y haciendo uso del (sin)sentido común, cualquier ciudadano apuesta por la seguridad a costa de la privacidad, prefiere dormir tranquilo, saber que todo está bajo el control de una entelequia que todo lo observa y vela por el “Bienestar” de todos. “Nadie tiene nada que temer si no hace nada malo”, la cuestión que nadie se plantea es ¿qué es lo “malo” y qué es lo “bueno”?.

Lo “bueno” y lo “malo” está supeditado a los designios de la política electoralista, de la alta finanza y el Gran Capital, de aquellos poderes que están por encima del ciudadano, esas entidades que no nos consultan sobre lo que deseamos, que aplican sus políticas restrictivas cada vez con mayor dureza y sin importarles lo que le han prometido al electorado, sus planes, los planes de los electos en cada legislatura cada vez se distancian más de los programas electorales que diseñan, la mentira es claramente más visible y descarada.

El Orden natural ha sido revertido por el orden material y ello lleva a que el ego impere por doquier. No importa lo social, lo común… el espíritu de comunidad popular ha sido colapsado por el “yoísmo”. Los medios de masas trabajan constantemente en plasmar en la mente de las personas el mensaje que les interesa a los que siniestramente dirigen el destino de los pueblos, y esto nos lleva a lo que decía Alphonse Bertillon: “se puede ver sólo lo que se observa y se observa sólo lo que está en la mente”.

Manuel Quesada

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MISHIMA: El último samurái

Autores: Dr. Kerry Bolton, Troy Southgate, John Howells, Wulf, Dimitris Michalopoulus, Christopher Pankhurst, Koichi Toyama, Douglas P., Vijay Prozak.

Pour toutes commandes:

Web: www.editorialeas.com
Contacto: info@editorialeas.com

samedi, 10 février 2018

Luc-Olivier d'Algange : Le réenchantement du monde - causerie autour de Jünger

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Luc-Olivier d'Algange : Le réenchantement du monde - causerie autour de Jünger

L'écrivain Luc-Olivier d'Algange venait présenter au Cercle Aristote son dernier ouvrage sur la figure d'Ernst Jünger en compagnie de l'association Exil H.
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jeudi, 08 février 2018

Né di destra né di sinistra: Corto Maltese come l’Anarca di Jünger

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Né di destra né di sinistra: Corto Maltese come l’Anarca di Jünger
Gianluca Donati
Ex: http://www.nazionefutura.it
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“Camerata Corto Maltese”, così titolava un’incontro culturale svoltasi in un circolo di CasaPound qualche anno fa, scatenando le reazioni più disordinate e l’indignazione della famiglia dell’autore delle opere di Corto Maltese, il maestro Hugo Pratt. Lo sconcerto fu argomentato dal fatto che storicamente, il Maltese è stato considerato nell’immaginario collettivo come appartenente alla “cultura della sinistra”, per esempio, Corto è figlio di una prostituta zingara, è un vero e proprio nomade (senza casa né famiglia), libertino nei modi, quindi tendenzialmente “anarchico” o “anarcoide” (e i due termini non collimano). L’intento della discussione di CasaPound era invece quello di analizzare le possibili “attitudini fasciste”, come il fatto che il marinaio creda nell’amicizia cameratesca, è un antieroe scorbutico, individualista ma pronto a schierarsi con chi ha subito dei torti, pronto a gettarsi dentro le cause perse; inoltre, Maltese è un romantico, amante dell’avventura. Queste opere di “letteratura disegnata” (come amava definirla Pratt), uscirono in un periodo, quello degli anni 70, dove l’avventura era osteggiata dalla politica e dalla critica, perché considerata, politicamente “non impegnata”.

corto_maltese_by_machkamotte-d55yqaq.jpgNaturalmente alle tesi di CasaPound, si rispose facendo notare che Maltese (quindi Pratt) non sia nazionalista, non crede nei Paesi, non è razzista. Tutto vero. Ma prima di affermare che Pratt-Maltese siano “di sinistra”, inviterei a una riflessione più approfondita, perché negli anni 70, non tutti nell’ambiente politico-culturale di sinistra erano poi così tanto convinti dell’identità progressista del personaggio del maestro. Lo stesso Pratt in quegli anni dichiarò: “Bisognava rispolverare Marx ed Engels, autori che dovetti frequentare e che mi annoiarono immediatamente. Visitai anche Marcuse e qualche altro e ritornai ai classici dell’avventura. Venni subito accusato di infantilismo, di edonismo e di fascismo”. Successivamente poi, Pratt fu licenziato dalla rivista per cui lavorava, perché l’editore, politicamente vicino al Partito Comunista Francese, lo tacciava di libertarismo. Perciò, le insinuazioni di un Pratt “non di sinistra”, non sono invenzione recente di CasaPound. Che poi questo non significhi “fascista”, è un altro discorso. Tralasciamo che Pratt abbia combattuto nella Decima Flottiglia Mas.

Già più rilevante sembra essere l’indizio che anni fa ci procurò il Giornale, quando pubblicò una dedica che Pratt avrebbe fatto a un suo editore francese, nella quale, con la sua inconfondibile calligrafia, il maestro scriveva “De votre fasciste Hugo Pratt” (dal tuo fascista Hugo Pratt). E questa lettera non è del 1944, bensì del 1988. Tutti rimasero spiazzati e cercarono d’irridere la tesi, ma nessuno ha saputo dare una spiegazione credibile. Ma a prescindere da queste considerazioni, e al di la della nota passione di Pratt per le divise, le decorazioni e i codici d’onore, più precisamente, dovremmo dire, che se è vero che Maltese è principalmente un “anarchico”, lo è in senso “individualista”; Maltese è insofferente ai nazionalismi, ma anche al social – comunismo, allo statalismo e al collettivismo di massa. È un uomo che crede nell’onore e ama l’azione avventurosa, e soprattutto, il viaggio, che per lui è un modo per viaggiare dentro se stesso, alla ricerca della sua Essenza (e qui l’appartenenza di Pratt alla massoneria si fa sentire); è un anarco-individualista, e quindi, un anarchico di destra. Questo filone del pensiero anarchico, discende dal filosofo Max Stirner, per il quale, dietro il diritto e la politica non c’è la legge o il consenso, ma la forza e l’irrazionale arrivando a dire: «Che io abbia o no un legittimo potere-diritto non mi interessa affatto, se sono potente, ho l’autorità, non ho bisogno di altra autorizzazione e legittimazione».

È una concezione della vita che ha reminiscenze vagamente nietzschiane. Più che anarchico – dicevamo sopra – Maltese sembra essere “anarcoide”, si atteggia ad anarchico per velleità o per posa, perché è un “esteta” che da più importanza alla forma che al contenuto (o la forma coincide con il contenuto), e tende ad avere confusi atteggiamenti ribellistici, standogli stretta anche l’etichetta di anarchico. Individualista, ma non egoista, egli decide di intervenire in difesa di qualcuno o di una causa, unicamente seguendo la sua coscienza e non perché costretto da una legge o un’istituzione. Questo però richiede una superiorità di spirito che non è comune, e che solo poche persone possiedono. Ecco perché Maltese, si accosta alla figura “dell’Anarca” di Ernst Jünger, dove il concetto anarchico di libertà, s’intreccia con quello di una spiritualità aristocratica. E se l’Anarca-ribelle Jungeriano, “passava al bosco”, Maltese cerca e trova il suo equilibrio tra libertà e altruismo, nell’immensità dell’oceano dove le leggi “sociali”, sono diverse e non assoggettate alla civiltà organizzata e alienante della modernità industriale e urbanizzata, dalla quale Maltese fugge attraverso il viaggio e l’avventura. E l’Anarca Maltese, rimanda anche al Superuomo di Nietzsche; infatti, a coloro che per dimostrare l’antifascismo “di sinistra” di Maltese, ricordano la famosa tavola nella quale il marinaio, da un calcio nelle parti basse di uno squadrista, stranamente nessuno ha fatto notare che nella medesima avventura “Favola di Venezia” Maltese incontra anche un personaggio realmente esistito, il celebre poeta-soldato Gabriele d’Annunzio, il quale differentemente dallo squadrista, viene rappresentato positivamente.

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Che d’Annunzio fosse un “nazionalista di destra”, un anarchico-individualista e decadente, e abbia civettato, pur riottoso, col fascismo, è cosa risaputa. Il fumetto in questione fu pubblicato nel 1976, e quelli erano anni nei quali mostrare benevolmente d’Annunzio, era sufficiente per essere bollati come fascisti o reazionari. Concludendo: “Camerata Maltese” fu una provocazione tipica di quei mattacchioni di CasaPound, una forzatura, ma se dovessi scegliere se collocare il personaggio di Corto Maltese, a destra o a sinistra, non avrei dubbi nel collocarlo a destra, una destra anarcoide e libertaria, e in una visione di “destra inclusiva e larga”, come io la intendo, una destra di sintesi tra diverse culture, il marinaio dall’orecchio forato può essere considerato, parte di quel patrimonio artistico – culturale, a prescindere dalle reali convinzioni politiche del grande Pratt.

Gianluca Donati

mercredi, 31 janvier 2018

Rencontre avec Julien Hervier: ERNST JÜNGER - L'OISEAU TEMPÊTE

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ERNST JÜNGER - L'OISEAU TEMPÊTE

Rencontre avec Julien Hervier

 
Approche d'Ernst Jünger
Rencontre avec Julien Hervier.
Emission Mauvais genres, France Culture
 

dimanche, 28 janvier 2018

The Worker State: Ernst Junger, National Bolshevism, And The New Worker

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The Worker State: Ernst Junger, National Bolshevism, And The New Worker

The “National Bolsheviks” of the Weimar period rallied around this cry. Sparta represented a type of porto-Prussian socialism, with the entire social body based around the all-male military and its campaigns. Potsdam represented true Prussian socialism, while Moscow represented what many thinkers in the 1920s and 1930s considered to be the world’s inevitable future.

This is a very concise rendering of a complex topic, around which there is confusion.

arbeiterEJ.jpgMuch of this confusion stems from the fact that National Bolshevism did not have a guiding text or any kind of magnum opus for the proliferation of a workers’ state ruled by nationalist sentiment. The closest to such a founding document is Ernst Junger’s The Worker (1932), a long essay that mixes Marx with Nietzsche and Heidegger. Notably, The Worker was denounced by the Nazi Party for undermining its emphasis on biological race as the unifying glue of the new German state. But for Junger, work and workers not only created a new race through their very specific Typus (a German word closely meaning “typical,” as in typical representative), but future civilization would have to be a work-democracy in order to sustain itself in the face of technology unmoored from its original ideal as an engine of human progress.

To understand The Worker and the origins of National Bolshevism, one must recognize the truly revolutionary character of the First World War. Between 1914 and 1918, Junger (who experienced the war firsthand as a lieutenant in the 73rd Infantry Regiment) argues that the old bourgeoisie order of the nineteenth century was blown to bits by advanced artillery, poison gas, and machine guns. Along with this death, two nineteenth century ideals, namely nationalism and socialism, were also obliterated. In their wake came a new type of man—a violent individual who had mixed with all classes in the trenches. This “unknown soldier” rubbed elbows with Prussian Junkers, the sons of French Protestant immigrants, Catholic peasants from Bavaria and the Rhineland, and working class socialists from Berlin, Hanover, and Bremen. Through death and action, these various classes melded in order to create “the worker,” an individual who is neither an individualistic consumer (the prize desired by all capitalist democracies), nor a member of the mass (the ideal of the materialistic Marxists).

The characteristics that are valued have changed; they are of a simpler, dumber nature, which suggests the emergence of a will to race-formation…to produce a certain typus whose endowment is more standardized and more aligned to the tasks of an order determined by the total-work character. This is connected to how the possibilities of life in general decrease, to an advancing degree, in the interest of a singular possibility…[1]

The goal of this new “race” (Junger eschews a biological explanation for race, arguing that in the worker, the only thing that matters is whether or not the individual worker is excellent at performing his work) is to create the work-state. This state is beyond liberal capitalism and internationalist communism. Its sole purpose is to facilitate the existence of the worker—the poet-warrior-priest ideal that Junger compares to the knight orders of the Middle Ages and the Jesuit priests of the Counter-Reformation who braved foreign lands in order to spread the Gospel.

Once we have recognized what is needed now, namely, assertion and triumph…even readiness for utter collapse within a thoroughly dangerous world, then we will know which tasks are to take control of every kind of production, from the highest to the simplest. And the more life can be led in a cynical, Spartan, Prussian, or Bolshevist way, the better it will be. The established standard is to be found in the way the worker leads his life. It is not a matter of improving this way of living, but of conferring upon it a highest, decisive meaning.[2]

Put into simpler language, Junger sees the ideal worker not as a member of the working class (“class” is, after all, a liberal concept from the nineteenth century), but rather as a type of dedicated monk that sees existence as based on work. This means that workers are dedicated thoroughly to their work, almost as if work in the technological age is akin to Calvin’s “calling of God.” Unsurprisingly, Junger’s worker ideal closely mirrors the “Christian Sparta” of Puritan Massachusetts, where all things were done in order to uphold the Anglican Church’s special communion with God. In that society as in Prussia, order, duty, and work consumed all notions of liberty, freedom, or leisure. This is desirable, for Junger notes that “the measure of freedom possessed by any force corresponds precisely to the measure of obligation assigned to it.”[4] The negative “freedom from” and the positive “freedom to” are both undesirable unless said freedoms are attached to overriding obligations. To obey a higher law is the only freedom worth experiencing.

Such idealism is consciously divorced from all aspects of liberalism. In order for Junger’s desired “total mobilization” of society, all traces of liberalism must be eradicated in order for a work-democracy to form.

Much to the chagrin of the Communist Party of Germany (KPD), Junger does not see internationalist Marxism as the vanguard against the bourgeoisie. For Junger, the “Soviet” revolutions that swept through Germany in 1919 were thoroughly liberal in character—they conformed to liberal notions of individual freedom, they fought on behalf of material prosperity, and they accepted the liberal notions of “art” and “civilization.” The fact that striking workers and soldiers marched through Germany with copies of Faust in their knapsacks highlighted how thoroughly liberal culture had permeated the so-called “worker movement.”[3]

Junger was not the only German thinker who recognized the inherent weaknesses of Marxist-derived communism. Ernst Niekisch, who served the short-lived Bavarian Soviet Republic of 1919, saw in the very same Freikorps troops who put down the Munich Soviet Republic the ideal man for his movement. In contrast to Robert G.L. Waite, who saw in the Freikorps a nihilistic movement, Thomas Weber, in his new book Becoming Hitler, sees the Freikorps as the forefront of a new revolutionary movement that actively sought to stop both the KPD from importing Russian-style Bolshevism and Bavarian reactionaries from bringing back the failed Hohenzollern dynasty.

EJfrau.jpgNiekisch would become the greatest propagandist for National Bolshevism during the Weimar era. His short-lived journal Widerstand would publish Junger and other German writers who wanted to mix the austere radicalism of the Bolsheviks with that frontline soldier’s dedication to nation.

Karl Radek, who saw in nationalism the perfect vehicle for mass mobilization, was all but excommunicated from the communist movement in Germany for delivering a speech in 1923 that lionized Leo Schlageter, a Freikorps officer and early supporter of the National Socialists who died while fighting the French following their military takeover of the Ruhr in 1923. In “Leo Schlageter: The Wanderer into the Void,” Radek encouraged the Communists to seek out men like Schlageter rather than either pacifistic academics or material-minded industrial workers.

The way in which he [Schlageter] risked his life speaks on his behalf, and proves that he was convinced he was serving the German people. but Schlageter thought he was best serving the people by helping to restore the mastery of the class which had hitherto led the German people, and had brought such terrible misfortune upon them.[5]

For Radek, brave Germans must be taught to think in national class terms first. Niekisch agreed, but he placed a much greater emphasis on nationalism than did Radek. In the pages of Widerstand, Niekisch wrote paeans to the glories of the Prussian spirit and the traditional German resistance to bourgeoisie society. Junger went much further in synchronizing radical nationalism with “elemental” socialism. For Junger, liberal society is against everything “elemental.” Liberalism seeks security, while elemental life seeks adventure. Elementalism often seems like romanticism. Junger praises “elemental” men who seek to live in the untrammeled wilderness or who volunteer for the French Foreign Legion. The Worker is a romantic text at its core, and Junger’s thinking privileges action, sacrifice, and philosophical poverty (if not also material poverty) over the riches produced by capital and global trade.

As hard to digest as The Worker is, some of Junger’s key points bear re-reading. A will to power is not enough, Junger writes. An example of the truth of this view can be seen in the current sex scandals rocking Hollywood and Washington. Such accusations, whether true or not, are emblematic of a female will to power that is encouraged by the capitalist class that understands that single women make better, more pliable workers than masculine men. However, as much as these accusations are helping to dethrone men in certain places of power, a new female boss or a more feminine economy is unlikely to change anything in any meaningful way. In fact, things will almost certainly change for the worse because this new hierarchy is not the result of merit. In order for a will to power to matter, a new “race” must exist in order to carry this power forward. For Junger, this race must only contain the best of a worker typus; if it is based on anything other than practical skill, it is doomed to fail.

Another important point that Junger makes in The Worker is that liberal democracies are the preserve of cowards who continually place unfounded faith in their own systems. After all, arms limitations and attempts at universal governance after World War I did not stop war. Similarly, the theory that “democracies do not fight democracies” could be taken by some to suggest that warfare against non-democracies is justified under the guise of creating new democracies. The international system be damned, Junger says; it is better to let workers become the new Dominican monks, except with a higher intolerance of heresy.

The Worker represents the best of the National Bolshevist ideal. Rather than graph jingoistic nationalism onto the shibboleths of Marxian socialism, Junger’s thought concerns how to defeat all traces of outdated liberalism, socialism, and other modes of nineteenth century thought. A new type of worker—a worker not bound by class, but by an organic desire to increase work and see everything as work—is the best antidote to the shape-shifting bourgeoisie. Creating this new worker will be difficult, but The Worker notes that peasants and workers in the twentieth century have shown that that they are neither the small capitalists of the liberal imagination nor the ardent proletarians of Marxist daydreams. A socialist Benito Mussolini saw that workers flocked to nationalist calls for war faster than their middle class counterparts, while Junger notes that when the aristocracy tried to used the peasantry as a bulwark against the bourgeoisie by instituting grain tariffs in the nineteenth century, the peasants did not respond to economic stimuli and instead preferred to stick to older economic arrangements.[6]

Without discipline, a desire for collective action, and a hatred of liberal freedom, a work-state cannot exist. Ergo, in order for a work-state to flourish, workers must acquire a new consciousness. This consciousness must also include action in the form of constant work, whatever that work may be.

For us, as Americans, much can be adopted from The Worker. In the book, Junger praises the unbridled energy of the American settler-workers who tamed the West and built the wealthiest state in human history all within one hundred years. Junger also notes that Soviet Russia’s economic success during the late 1920s was because so many American technocrats flooded the country, thus showing the Russian peasant what quasi-religious attachment to craft can accomplish.

Americans have long been known for their work ethic. This is to be praised, but it needs to be channeled. American workers should no longer work for the glory of the internationalist state. American workers should no longer toil away for the benefit of capitalism or even for the benefit of their own material prosperity. These goals, while understandable, are in fact invisible prisons. According to The Worker, a new, healthier American state would be concerned only with a total mobilization towards work and towards living an “elemental” life.

For Junger, this means America embrace Sparta and the unwavering path of duty.

This means America must embrace Potsdam and the Prussian virtues.

This means America must embrace Bolshevism not for its iconoclasm or its hatred for the higher classes, but for its unlimited energy for creating a new system.

Without creating new men, America cannot break from its liberal prison.


Bibliography:

[1]: Junger, Ernst. The Worker: Dominion and Form. Ed. Laurence Paul Hemming. Trans. Bogdan Costea and Paul Hemming (Evanston: Northwestern University Press, 2017). P. 66.
[2]: Ibid, 130.
[3]: Ibid, 128.
[4]: Ibid, 6.
[5]: Radek, Karl. “Leo Schlageter: The Wanderer into the Void.” https://www.marxists.org/archive/radek/1923/06/schlageter....
[6]: Junger, 196.