Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

mardi, 18 février 2014

En Islande, les ressources naturelles sont maintenant « détenues par le peuple »

icelandicpeople.jpg

En Islande, les ressources naturelles sont maintenant «détenues par le peuple»
Ex: http://www.localisme.fr
 
Interview - La nouvelle Constitution islandaise, choisie par référendum, prévoit que les ressources naturelles soient « détenues par le peuple islandais ».

Entretien avec Victor David, juriste de l’environnement à l’Institut de recherche pour le développement (IRD).

Le projet de nouvelle Constitution islandaise prévoit que les ressources naturelles soient « détenues par le peuple islandais ». Quelle serait la portée de ce texte s’il était adopté ?

Victor David : Cette formulation est une façon politiquement correcte de parler de nationalisation des ressources naturelles. En Islande, un des grands enjeux concerne les produits de la mer. Quelques grosses entreprises concentrent presque l’ensemble des quotas de pêche. Cette nationalisation permettrait de renégocier les quotas vers une redistribution plus favorable à l’ensemble de la population. Les perspectives de trouver du pétrole dans les eaux territoriales islandaises en mer du Nord ne sont probablement pas non plus étrangères à cette proposition. Plus largement, la nationalisation est motivée par la crainte de voir des multinationales, voire des Etats étrangers via des entreprises publiques, accaparer les ressources. La Chine a par exemple essayé d’acquérir des terrains en Islande. Il faut cependant relativiser la portée du texte islandais qui ne fait référence qu’aux ressources non déjà privatisées. Il ne s’agit donc pas pour le gouvernement de faire une chasse aux compagnies privées.

Les changements sont donc assez marginaux ?

Non, car il existe encore beaucoup de ressources naturelles non encore transférées au secteur privé, en matière de pêche mais aussi les réserves pétrolières offshore qui n’en sont qu’au stade… de potentiel !

La référence au « peuple » ne donne-t-elle pas plus de prise aux citoyens sur leurs ressources que la seule nationalisation ?

Pas vraiment, dans la mesure où l’Islande est une démocratie représentative. Il faudrait la mise en place de mécanismes de participation pour que la population soit associée à la gestion des ressources. Par le biais de référendums locaux notamment. Alors, la propriété des peuples aurait plus de sens. Cela dit, il est vrai que le projet de constitution islandaise prévoit des référendums d’initiative citoyenne. 10% de la population pourrait provoquer un référendum, pourquoi pas, sur les ressources naturelles en cas de litige avec l’Etat.

Est-ce que ce projet laisse envisager une meilleure protection des ressources naturelles ?

L’environnement n’a pas forcément grand chose à y gagner. Derrière le vocable « ressources naturelles », on parle en effet moins de la flore, de la faune ou des paysages, que de tout ce qui peut s’avérer être une « richesse naturelle », comme le pétrole, les minerais ou les produits de la pêche. On soustrait aux appétits individuels les ressources naturelles qui ne sont pas déjà privatisées pour les donner au peuple. En réalité, c’est l’Etat qui les gère sous forme d’actionnariat majoritaire, sans nécessairement protéger la nature. Un vrai progrès ces dernières années en matière de protection des ressources naturelles vient de la constitution équatorienne de 2008 qui a décidé d’accorder des « droits fondamentaux » à la nature elle-même. Cela facilite en particulier la défense de l’environnement car ces droits permettent à toute personne de se faire le porte-parole de la nature devant la justice et de porter plainte sans avoir à justifier de préjudice personnel. Et les atteintes à l’environnement sont imprescriptibles.

Cette proposition de l’Islande s’inscrit-elle dans une tendance plus large ?

Oui, la nationalisation des ressources naturelles revient sur le devant de la scène. En toute légalité d’ailleurs puisque, depuis 1962, les Nations unies affirment la souveraineté des Etats sur les ressources naturelles. Ces dernières décennies, les Etats avaient pourtant utilisé ces droits pour privatiser les ressources, sous la pression du FMI et de la Banque mondiale. Depuis le début des années 2000, le Venezuela, la Bolivie et l’Equateur ont entamé ou renforcé la nationalisation de leurs ressources naturelles, notamment du pétrole mais pas seulement. En Bolivie, la nationalisation de l’eau a permis à l’Etat de reprendre la main sur ce secteur contre Suez. A Québec, les partis politiques nationalistes réclament régulièrement la souveraineté sur les ressources naturelles. Mais un effet pervers de ce genre de nationalisation est le risque de corruption, car les gouvernants deviennent les gestionnaires exclusifs de ces richesses. Il faut donc impérativement accroître la participation du public dans la prise de décision en matière de gestion des ressources naturelles et renforcer les garanties de transparence de l’action publique.

 

Cet article de Magali Reinert a initialement été publié, le 8 janvier, par Novethic, le média expert du développement durable.

lundi, 17 février 2014

Le nouveau rêve socialiste

Let-Me-Grow-Mon.png

Le nouveau rêve socialiste

Devenir ''narco''

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr

La sénatrice écologiste Esther Benbassa a présenté sa proposition de loi pour autoriser un "usage contrôlé" du cannabis, déposée au Sénat. A ce jour on ne sait si cette proposition sera mise à l'ordre du jour. 

Au cours d'une conférence de presse dans une salle de la Haute assemblée, la sénatrice du Val-de-Marne a rappelé que « plus de 60% des jeunes de moins de seize ans ont déjà consommé du cannabis (...) Il y a un danger, et c'est pour cela qu'il faut lever le tabou de la prohibition pour pouvoir le prévenir. Il n'y a pas de bon moment pour aborder les questions de société. On peut en débattre à tout moment ».
 
Il vaut certes mieux pour le système avoir des jeunes « stones » plutôt que des jeunes qui réfléchissent mais surtout la guêpe socialiste n'est pas sans arrière-pensées : la proposition de loi, préconise que "le monopole de la vente au détail du cannabis soit confié à l'administration par l'intermédiaire de débitants désignés comme préposés". Sur le modèle du tabac, l'Etat contrôlerait la distribution de cannabis tout en en interdisant la publicité et la vente aux mineurs. Le texte ne précise pas le montant des taxes qui serait inéluctablement attribué à l'herbe mais stipule une "interdiction de la distribution ou de l'offre à titre gratuit de plantes et produits de cannabis". Comme chez Monsanto, on veut contrôler les semences. L'usage dans les lieux publics, les lieux affectés à un usage collectif et les moyens de transports serait restreint.

La sénatrice se serait faite aidée, pour rédiger sa loi, par des ''experts et des associations''. Elle explique que, se basant sur le modèle américain (le bon modèle forcément !), la vente pourrait atteindre 23g par jour et par personne. A 10 euros le gramme de cannabis et vu le nombre de fumeurs en France, cela pourrait en effet faire rentrer beaucoup d'argent dans les caisses de l'Etat mais le marché parallèle continuerait, n'en doutons pas un seul instant, d'être florissant ! Y aurait-il alors une nouvelle guerre des gangs entre narcos étatiques et narcos groupusculaires ? La sénatrice s’empressa de chiffrer le nombre d'emplois créés : 35 000 emplois nouveaux mais elle oublie délibérément bien sûr la prise en charge médicale des effets secondaires qui ne manqueraient pas alors d'être attribués à l'Etat.
 
En fait, légaliser la possession et la vente du cannabis rapporterait de un à deux milliards d’euros de taxe par an, a estimé Pierre Kopp, professeur d’économie à l’université Panthéon-Sorbonne – Paris I. Mais, l'intervention de la sénatrice est aussi intéressante à plus d'un titre parce qu'elle montre clairement qu'en définitive, le but de la légalisation est envisagé sérieusement comme superbe cadeau électoral de fin de mandat afin de remplir les caisses de l’État. De fait, la mentalité répressive continuerait. A l’évidence, si on libéralisait ou on légalisait le cannabis, il ne devrait pas être vendu aux mineurs (pourtant gros consommateurs), ne devrait pas faire l’objet de publicité ni de consommation publique.
 
Le seul intérêt de la légalisation, c'est de taxer le cannabis et sans doute même de le taxer fortement de telle sorte que le cannabis soit suffisamment cher pour qu'il n'y ait pas un boom de la consommation. Mais le dilemme serait alors total car comment en même temps rendre attractif le produit étatique, le maintenir suffisamment bon marché pour ne pas stimuler le marché noir.
 
Comme on le sait, l'effet premier du cannabis sur les fonctions cognitives du cerveau est de se couper de la réalité. N'est-ce pas le rêve de tout pouvoir, de voir sa population non seulement ignorante mais coupée de toute réalité ? La légalisation est donc bien déjà dans les cartons non seulement comme survie financière du système mais aussi comme support idéologique comportemental du régime. 
 
 

dimanche, 16 février 2014

Quel avenir pour notre industrie?

Industrie%20lourde.jpg

Quel avenir pour notre industrie?

Nous ne serons pas sauvés par la seule innovation

Philippe Berthier
Ex: http://metamag.fr

La crise économique dure, mettant à mal notre modèle économique et social. Beaucoup d'hommes politiques et de journalistes focalisés sur le court terme ne comprennent pas la situation. Ils ne voient pas que nous vivons un choc pétrolier mou. Par rapport aux vingt années de contre-choc pétrolier (1986-2006), une quarantaine de milliards d'euros sortent chaque année du circuit économique.

Ignorant la contrainte physique, beaucoup imaginent le retour de la croissance. Comme si la croissance était un phénomène météorologique : on ne peut prévoir la pluie, mais on sait qu'elle reviendra. Les journalistes adorent cette attitude qui leur permet d’écrire une foule de papiers parfaitement creux. Ces derniers temps, on se réjouissait par exemple, du maintien des investissements étrangers en France, sans se rendre compte que la France exportait la même masse de capitaux et que les investissements en question concernaient plus la distribution que la production.

Les plus conscients des hommes politiques ont compris que la croissance reposait sur le progrès technique. Deux comportements apparaissent alors : le premier reste attaché à cette imprévisibilité : on ne sait pas ce que la science nous donnera, on ne peut pas prévoir l'avenir. Il est vrai qu'un certain nombre de progrès sont dus au hasard, la découverte de l'aspartame ou le passage d'internet du monde de la recherche à la ménagère de moins cinquante ans par exemple. Peut-on faire reposer l'avenir de nos enfants sur le hasard ? Epuisons alors les dernières réserves de pétrole, on trouvera bien une solution à temps. Ce propos choquant est pourtant la politique officielle de l'Europe de Bruxelles, qui ne prévoit pas de diminution de la consommation d'hydrocarbures en Europe. . Cette attitude a eu un précédent historique : l''espoir des derniers partisans de l'Axe dans les armes nouvelles à la fin de la guerre 39-45. La technique ne les a pas sauvés.

Les vrais hommes politiques, sont ceux qui ont compris que les tournants techniques ne sortent plus de quelques individus au hasard, mais qu'ils proviennent de plans de développement structurés et d'investissements. C'est comme cela que l'on a bâti le monde industriel. S'il y a des Bill Gates et des Steeve Jobs, c'est aussi parce qu'il existe une industrie des microprocesseurs

L'automne dernier, le tandem Hollande-Montebourg a prévu d'engager environ 3 milliards d'euros (il semble s'agir d'une valeur annuelle comme les autres chiffres de ce texte) dans 34 plans sur 36 initiaux, pour redresser l'industrie française. C'est approximativement la somme qui était affectée au crédit impôt recherche. Ces plans concernent quatre domaines : énergie, transport, information et matériaux.  La valeurs ajoutée, c'est à dire le flux monétaire provoqué par la réussite de ces plans serait de l'ordre de 45 milliards d'euros. Même si seulement la moitié des plans réussissait, l’investissement de l'état aura été judicieux. Mais en aucun cas les produits de l'innovation nous permettrait d'effacer la crise pétrolière, qui est un poids du même ordre, ni de faire face au choc démographique du vieillissement qui nécessite de trouver 20 milliards d'euros supplémentaires en 2020 et 100 en 2040. Le nombre d'emplois créés : 480 000, ne remplacerait même pas les 750 000 perdus dans l'industrie ces dix dernières années.

Sauf apport extérieur, comme un progrès en Asie sur le coût des batteries, il est donc impossible que nous puissions sauver notre économie par la seule innovation. Pour sauver notre industrie et notre économie, compte-tenu des sommes nécessaires, il faut donc compter sur nous mêmes : TVA sociale ou contribution sociale sur les importations : 7 à 15 milliards d'euros, retour aux 37 ou aux 39 heures : peut-être jusqu'à 40 milliards d'euros, réduire de moitié nos achats de voitures allemandes : une dizaine de milliards d'euros. Arrêter le rachat de l'électricité du photovoltaïque et de l'éolien offshore (6 milliards d'euros de surcoût en 2020) etc. Le redressement sera difficile et nous obligera à sortir du politiquement correct.

Groot Brittannië opent grenzen voor Moslim Broederschap

Groot Brittannië opent grenzen voor Moslim Broederschap

Ex: http://xandernieuws.punt.nl

Egypte beschuldigt Britse regering van steunen islamitisch terrorisme en extremisme


Premier Cameron, die ooit zei dat de Britten zich aan de islam moeten aanpassen, en niet andersom, zet met het toelaten van de Moslim Broederschap terreurorganisatie nog meer druk op zijn eigen volk.

Groot Brittannië, Europees dhimmi-kampioen bij uitstek, heeft een nog diepere knieval voor de islam gemaakt door zijn grenzen te openen voor de Moslim Broederschap, die nota bene in Egypte officieel als terreurorganisatie te boek staat. Aan de overkant van Het Kanaal is te zien wat de gevolgen zijn van een almaar groter wordende moslimbevolking, die stap voor stap steeds meer druk op de democratie beginnen te zetten.

Het verval van Europa is wellicht nergens zo duidelijk zichtbaar als in Groot Brittannië. De regering in Londen heeft nu besloten dat het lidmaatschap van de Moslim Broederschap geen bewijs is van islamitisch extremisme. Het kabinet van de conservatieve premier David Cameron weigert de Broederschap als terreurorganisatie te kenmerken. Activisten van de Broederschap mogen dan ook vrijelijk in het land opereren, zolang ze de nationale wetten respecteren.

Egypte beschuldigt Londen van steun aan terrorisme

Dit geeft een aantal Broederschapleiders en andere leden, die Egypte ontvluchtten nadat hun president Mohamed Morsi werd afgezet, de mogelijkheid om publiekelijk politieke actie te ondernemen tegen de door de militairen gesteunde nieuwe Egyptische regering. Egyptische politici en mediakopstukken hebben de Britse regering al openlijk beschuldigd van het steunen van het islamitische terrorisme en extremisme, mede omdat de Moslim Broederschap de moederorganisatie van de Palestijnse terreurbeweging Hamas is. (1)

Egypte heeft een sterk argument: de Britten hebben immers meegeholpen met het afzetten van de Libische leider Muammar Gadaffi in 2011, waarna er een door het Westen gesteunde, aan Al-Qaeda gelieerd regime aan de macht kon komen.

Na Amerikaanse verraadt ook Britse regering eigen volk

De Britten zijn nu de eersten in Europa die officieel de deuren openen voor moslimterroristen. Daarmee heeft de regering Cameron zijn eigen volk verraden, en verdient daarom het predicaat 'crimineel'. Als de groeiende invloed van de islam geen halt toe wordt geroepen, staat dit waarschijnlijk ook andere EU-landen te wachten.

Eerder zette de Amerikaanse president Obama al een groot aantal Moslim Broederschapleden op hoge posities in zijn regering, en gaf hij hen een speciale VIP-status, zodat ze ongehinderd de VS in kunnen reizen. Onlangs leverden we niet alleen daar opnieuw bewijs voor, maar ook voor het feit dat Obama's broer Malik via o.a. de Barack H. Obama Foundation* openlijk Hamas, de voor oorlogsmisdaden gezochte Soedanese moslimpresident Al-Bashir en andere islamitische terreurgroepen steunt.

* Inmiddels is er in de VS een tweede stichting met exact dezelfde naam opgericht, hoogstwaarschijnlijk om de eerste stichting uit de wind te houden.

Xander

(1) Ahram Online (via Shoebat)

Zie ook o.a.:

29-01: Obama's broer sluit zich aan bij Hamas en zegt 'Jeruzalem is van ons'
20-01: Bevestigd: Regering Obama gaf leden Moslim Broederschap VIP-status
10-01: Generaal en oud-vicestafchef: Moslim Broederschap in regering Obama

2013:
02-12: Deal met Iran: Vervult Obama islamitische profetie over wegbereider Mahdi?
03-09: Egyptische krant: Obama is volwaardig lid van Moslim Broederschap
08-06: FBI noemt de Koran het geopenbaarde woord van god
|12-01: Egyptische magazine bevestigt infiltratie Moslim Broederschap Witte Huis

samedi, 15 février 2014

Refondation ou implosion de l’Europe ?

euro_crimson726.jpg

Refondation ou implosion de l’Europe ?

par Georges FELTIN-TRACOL

Fondée à la fin des années 1990, l’Alliance sociale des peuples et pays de France fut animée par Benjamin Guillemaind jusqu’à sa disparition en 2012. Puisant à la fois dans la doctrine sociale de l’Église, les travaux des non-conformistes des années 1930, les thèses néo-corporatistes et les analyses « créditistes » et « distributistes », l’Alliance sociale se préoccupe en particulier de questions économiques et sociales. Elle ne néglige toutefois pas les problèmes de société et d’aménagement du territoire. Ce nouveau recueil témoigne de la pluralité de ses centres d’intérêt.

 

Dans une introduction percutante, Alexis Arette, ancien commando en Indochine, ex-élu régional frontiste, autonomiste béarnais, militant syndicaliste agricole, poète catholique engagé et organisateur naguère de belles jacqueries vers 1992 – 1993, en retrace l’histoire. L’Alliance sociale résulte d’une entente conclue entre le courant chrétien qui militait au sein de l’Alliance solidariste aux côtés de Gérard Bouchet, et les réseaux néo-corporatistes, anti-libéraux et fédéralistes de Benjamin Guillemaind, d’où une perception originale de la nation. « Patrie et Nation peuvent parfois se confondre, mais aussi se distinguer par le fait qu’une nation peut réunir de multiples patries (p. 15). »

 

L’ouvrage se divise en deux grandes parties. L’une s’intitule « Investir dans l’homme et dans les territoires » et porte sur la démographie, la nécessité de rendre ses lettres de noblesse à l’apprentissage, aux mutations territoriales, aux relations professionnelles et à l’éducation. Avec le sens aigu de l’expertise géographiques qu’on lui connaît, Loeiz Laurent suggère quelques mesures adaptées aux mutations sociales de l’espace français. Autre expert, en éducation cette fois-ci, Yves Morel s’attache à récuser tant l’« école pédagogiste » que l’« école républicaine ». Il souligne que les réformes scolaires s’inscrivent dans un processus européen décidé à Barcelone au temps de la calamiteuse cohabitation Chirac – Jospin. Il s’attache aussi à faire redécouvrir « des critiques oubliées de notre système scolaire (p. 182) » dans les personnes d’Édouard Demolins (1852 – 1907) et de Gustave Le Bon (1841 – 1931), à « dédiaboliser Rousseau (p. 187) » et à redécouvrir les méthodes pédagogiques des « Frères des Écoles chrétiennes (p. 189) ». Il souhaite par ailleurs « en finir avec le modèle éducatif jésuitique (p. 191) » et désétatiser l’enseignement dans une démarche libérale. Il est fort probable que la libération des énergies et des initiatives ne suffira pas, car le modèle de l’école privée – y compris hors contrat – est aussi inefficace que le système public. La solution reposerait sur un processus fractionnaire, séparatiste et communautaire d’écoles informelles, autogérées et auto-suffisantes quasi-clandestines dépendantes de quelques familles regroupées localement.

 

Sous le titre global de « Restaurer les équilibres économiques », l’autre partie se penche sur des enjeux économiques primordiaux. Tous les contributeurs s’accordent sur « le fonctionnement de l’Europe [qui] est donc à l’opposé du principe de subsidiarité (p. 30) » et rejettent tant l’actuelle Union dite européenne que l’influence prégnante de l’Occident yankee. Derrière ces instances supranationales mortifères se trouvent des agents du mondialisme dont le dessein final « est d’instaurer un gouvernement mondial. […] Les deux principaux moyens pour arriver à cette fin sont d’une part l’O.M.C. (Organisation mondiale du commerce), qui est le fer de lance de ce projet puisque l’O.M.C. a pour objectif d’abolir toutes les barrières douanières à l’échelle planétaire; d’autre part la mise en place de sociétés multi-ethniques, multiculturelles et multiconfessionnelles. Il est facile de voir que ces deux instruments conduisent à terme au même résultat : la dissolution et la disparition des États (p. 37) ». Georges Tartaret estime par conséquent que « la Federal Reserve (ou FED) n’est pas simplement la banque centrale des États-Unis puisqu’elle regroupe dans son conseil d’administration des représentants des plus grandes banques de la planète. C’est bien l’amorce d’un gouvernement mondial (p. 42) ».

 

Conseiller économique de Marine Le Pen, Bruno Lemaire considère pour sa part que « le véritable conflit n’oppose pas, ou plus, les entrepreneurs aux salariés, mais les financiers aux “ productifs ”, que ces “ productifs ” soient patrons de P.M.E. ou simples salariés. La vraie cassure est là, dans cette financiarisation rampante de l’économie, favorisée par cette confusion, parfois cette concussion, entre le monde banco-financier et nos élites, issus souvent des mêmes grandes écoles ou universités (p. 65) ». Les tenants du mondialisme se recrutent parmi les cadres, supérieurs ou non, des firmes transnationales à visée oligopolistique. Corrompant hauts fonctionnaires et politiciens, elles cherchent à étouffer les P.M.E., ces véritables poumons de l’économie réelle. Contre leur disparition programmée, Georges Tartaret et Janpier Dutrieux pensent qu’un État-stratège doit, si les circonstances l’exigent, « prendre une participation minoritaire et temporaire dans les entreprises des secteurs stratégiques, ou favoriser l’apparition de nouveaux investisseurs institutionnels (fonds souverains), pour consolider les bases actionnariales nationales, soutenir l’actionnariat salarié et familial qui est un facteur d’enracinement et permet d’arbitrer localement la répartition des revenus (p. 133) ».

 

Dans un autre article, Georges Tartaret défend clairement le modèle rhénan qui déborde très largement de la seule Rhénanie, voire de l’Allemagne puisqu’on le retrouve aussi bien en Italie du Nord, dans la région de Cholet ou en Vendée. Cependant, ce modèle rhénan se réfère à l’ordolibéralisme qui est une variante originale du libéralisme, cet ennemi principal déterminant. Fallait-il ensuite se lancer dans un vibrant plaidoyer en faveur de la restauration monarchique ? « Seul le retour du roi, écrit-il, permettra au peuple français de retrouver son unité grâce au caractère fédérateur de la monarchie. Alors que la république n’apporte que la division, les Français pourront retrouver leur unité en redécouvrant leur identité nationale. Et le roi est le mieux placé pour incarner celle-ci. Du fait de sa vocation surnaturelle, c’est à elle qu’échoit le rôle d’entraîner les autres pays européens vers un retour à la royauté. L’Europe, en effet, a besoin pour cela que se développent dans chaque pays un parti royaliste. C’est l’action concertée de tous les partis royalistes qui, seule, permettra de reconstruire une Europe chrétienne (p. 47). »

 

Les contributions les plus captivantes en dépit de leur technicité certaine sont celles qui évoquent le sort de l’euro. Bruno Lemaire constate que « l’euro n’était pas nécessairement une mauvaise idée en soi […] si ce n’est que les hypothèses techniques sur lesquelles elle pouvait être bâtie n’étaient pas bonnes (p. 63) ». Janpier Dutrieux rappelle que le Système monétaire européen fut victime des attaques de Soros, des grandes banques atlantiques et des futurs oligarques occidentaux dès les décennies 1970 – 1980. « On peut donc dire, note-t-il, que l’Union européenne s’est progressivement donnée à ce que l’on appelle la mondialisation financière, soumission qui l’a détournée de ses ambitions d’origine (p. 78). » Le traité de Maastricht « avait certes pour but annoncé de préparer la C.E.E. à devenir une puissance économique mondiale en devenant l’Union européenne, mais sans nul doute d’essayer de rattacher l’Allemagne à une autorité supranationale (p. 55) ».

 

Les deux auteurs s’accordent sur la nécessité de passer d’une monnaie unique à la monnaie commune. Pour Bruno Lemaire, « la première propriété d’une monnaie commune, c’est que… ce n’est pas une monnaie, au sens où elle ne peut être utilisée directement pour des paiements. Une “ monnaie commune ” – qui n’est donc pas une monnaie – est une unité de compte, qui va permettre de comparer entre elles diverses monnaies nationales (pp. 61 – 62) ». Mais Janpier Dutrieux va plus loin. Il entend « refonder la zone euro autour de deux garanties : l’autonomie des politiques monétaires et l’équilibre des échanges extérieurs de chaque nation (p. 84) ». Cette nouvelle eurozone favoriserait ainsi « une monnaie commune européenne exclusivement réservée aux échanges extra-nationaux (p. 90) », ce qui implique « une zone de solidarité économique (p. 91) ». Il s’en suivrait que « la zone euro [devienne] une zone européenne de compensation monétaire dont l’objectif est de produire une unité de compte et de réserve commune aux Banques centrales membres, de promouvoir les équilibres extérieurs et d’encourager la demande (p. 92) ».

 

Ce n’est pas tout ! Janpier Dutrieux prône en outre une « incontournable réforme bancaire et monétaire (p. 95) » en séparant fermement les activités bancaires de dépôt des activités bancaires de prêt. Cela signifie de valoriser « un nouveau modèle de protection sociale (p. 115) ». Il suggère ainsi la mise en place d’un revenu d’existence. Ce « dividende national, instrument d’une protection sociale permanente […] instituera une troisième source de revenu entre celles du travail et du capital. Il fondera un nouvel arbitrage du partage de la valeur ajoutée, distributif, mutuel et coopératif (p. 117) ».

 

Il est regrettable qu’un tel ouvrage ne suscite aucun débat sérieux. Certes, les participants à ce recueil ne sont pas des « fils de pub », des communicants spécialistes dans le maniement d’idées creuses et de concepts vides. Ils tirent toutes leurs conclusions de cas pratiques surgis du quotidien. Il est toujours dangereux d’ignorer les réalités. Cependant, ce n’est pas l’Europe qui risque l’implosion ou la refondation, plutôt une Union pseudo-européenne qui, comme la qualifie fort justement Georges Tartaret, « n’est que le décalque politique de l’O.T.A.N. (p. 45) ». L’implosion s’impose donc comme un  passage indispensable afin de refonder l’idée européenne sur une orientation enfin continentale, identitaire et… impériale !

 

Georges Feltin-Tracol

 

• Alliance sociale des peuples et pays de France, L’Europe, implosion ou refondation ? Ou du danger d’ignorer les réalités. Propositions d’ordre politique, économique et social de reconstruction d’un nouveau modèle, Les Éditions d’Héligoland (B.P. 2, F – 27 290 Pont-Authou, Normandie), 2013, 253 p., 20 €.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3563

 

Bosnie : l’échec d’un multi-ethnisme artificiel

Composition_ethnique_de_Bosnie-Herzégovine.png

Bosnie : l’échec d’un multi-ethnisme artificiel
 
Un Léviathan européen au bord de l’explosion
 
Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

La Bosnie d’aujourd’hui est l’un des  états créés par l’effondrement de la grande Serbie qui rêvait de conserver, à son profit, la Yougoslavie. Bâtie sur l’utopie d’une Bosnie passée, tolérante et multi-ethnique, on a constitué un ensemble étatique artificiel. Faute de pouvoir épurer ethniquement la Bosnie de ses serbes, on les a laissé dans une entité territoriale normalement dépendante d’une autre, constitué de croates et de musulmans. Le but était de privilégier les musulmans en les unissant aux croates, non par affinité mais par opposition aux « méchants » serbes. Ce monstre pseudo démocratique et multiculturel, le Frankenstein bosniaque, parait peu viable et est en passe d’échapper totalement à son terrifiant créateur.


En fait ce sont les institutions imposés par les idéologues de Bruxelles qui rendent la crise insurmontable. Les appels à des législatives anticipées sont rendus illusoires par la complexité de l’administration imposée par la communauté internationale après le conflit intercommunautaire de 1992-95. Rassemblés depuis des jours devant le siège du gouvernement, à Sarajevo, des manifestants ont réclamé la démission du Premier ministre de l’entité croato-musulmane Nermin Niksic qui refuse de partir. Comme en Ukraine, mais apparemment cela intéresse moins les médias, allez savoir pourquoi.


«Je respecte le droit des citoyens de manifester, voire même de réclamer la démission du gouvernement. Mais nous estimons que mon départ et celui des ministres conduiraient à une paralysie au sein de l’entité» croato-musulmane, a déclaré M. Niksic. Mardi soir, le membre musulman de la présidence tripartite bosnienne et dirigeant du principal parti musulman (SDA), Bakir Izetbegovic, a également appelé à des élections anticipées. Les forces politiques de l’entité croato-musulmane formant, depuis la fin de la guerre, la Bosnie avec une entité serbe, se sont dites prêtes à aller aux urnes huit mois avant le scrutin prévu pour octobre. Les entités ne peuvent pas organiser séparément les élections. Or le président de l’entité serbe, Milorad Dodik, a clairement fait savoir qu’il refusait les élections anticipées.


Le gouvernement est tellement paralysé par sa décentralisation, qu’il a été incapable d’accompagner la transition vers le capitalisme. Les privatisations d’usines se sont soldées par des faillites. Aujourd’hui, près d’un Bosnien sur deux est sans emploi. Ainsi, la Bosnie se compose de deux entités : la Fédération de Bosnie-Herzégovine, croato-bosniaque, et la Republika Srpska, la république serbe de Bosnie. Chacune est subdivisée en cantons et régions. Les cantons disposent d’une grande autonomie et ont leur propre gouvernement. Ce véritable labyrinthe administratif est miné par le clientélisme et la corruption, qui refroidit les investisseurs étrangers.


Tuzla, ancien poumon industriel de Bosnie (métallurgie, chimie, charbon) est aujourd’hui une friche gangrenée par le chômage, le cœur de la protestation. La faillite de Dita, un fabricant de détergents, a été celle de trop. Alors que le mouvement de colère transcende pour l’instant les divisions ethniques, Bruxelles a appelé les autorités bosniennes à entendre les revendications des manifestants afin d‘éviter que la situation ne dégénère en un nouveau conflit inter communautaire.


La Bosnie et l’Europe, à bon entendeur ukrainien salut !

Vive Poutine, la bête noire des bien pensants!

article-0-1B019904000005DC-256_634x422.jpg

Vive Poutine, la bête noire des bien pensants

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Les critiques contre le régime de Vladimir Poutine sont connues : sous son règne, la Russie ne serait pas démocratique et deviendrait menaçante. Poutine serait une sorte de Néron, un nouvel Ivan le Terrible. Il pratiquerait le culte de la personnalité, il tiendrait l’immense pays grâce à ses réseaux, à la fois financiers, industriels et policiers (la théorie de la ”verticale du pouvoir ” et le réseau des siloviki), il serait corrompu et son pouvoir fort opprimerait les braves opposants démocrates, jetés en prison par une justice aux ordres ; la démocratie russe serait truquée, comme les élections, les homosexuels persécutés, les médias muselés et aux ordres, l’Ukraine en proie à un horrible chantage impérialiste et le tyran de Damas cajolé ; les Jeux olympiques d’hiver de Sotchi seraient un hymne indécent à la gloire du héros des Putin’s Girls.  Etc. Etc . N’en jetez plus.

Bref, Poutine est devenu le diable pour tous les milieux dirigeants et médiatiques occidentaux et le syndrome anti poutinien est partagé par la classe journalistique et tous les perroquets de l’idéologie dominante. Pour qui, comme moi, est coutumier de faire des conférences en Russie et d’y publier, ces accusations ont un côté surréaliste. J’ai beaucoup plus de liberté d’expression en Russie qu’en Europe occidentale et notamment en France. La censure, sournoise ou brutale, du ”politiquement correct” n’y existe pas. Et le ”poutinement incorrect” peut s’y exprimer.

Les bien-pensants, héritiers à 80 % d’une idéologie de gauche, devraient regarder la poutre qui est dans leurs yeux plutôt que la paille qui est dans celui du voisin. Ces descendant du gauchisme, aujourd’hui au pouvoir au sein de l’État PS  allié aux Verts et – souvent – au PC, sont les descendants d’une famille politique qui a soutenu les pires dictatures totalitaires criminelles, du communisme soviétique au régime maoïste, en passant par les Khmers rouges et l’Albanie communiste. Et aujourd’hui ils vouent aux gémonies le régime « antidémocratique » de la Russie  de Poutine.  Ce sont  de piètres donneurs de leçons.

La France sous l’État PS est-elle ”démocratique”, alors que le parti pseudo-écologiste EELV (faux nez du gauchisme trotskiste), qui représente 2,31 % des voix,  impose, en lobby minoritaire, des lois sociétales et des mesures énergétiques absurdes et rejetées par la majorité de l’opinion ? La France de l’État PS est-elle démocratique quant elle instaure une politique judiciaire laxiste, source d’explosion de la criminalité, quand elle ouvre toutes les vannes à l’immigration incontrôlée, quand elle naturalise et régularise à tout va, quand elle élabore des batteries de dispositions destructrices de l’identité nationale, quand elle entérine le règne de corporations syndicales minoritaires et grassement subventionnées, quand elle obéit aux lobbies communautaristes ?  De l’Éducation nationale à la politique pénale, en passant par la politique familiale, fiscale ou migratoire, ce pays est-il démocratique quand les orientations suivies sont contraires aux souhaits de 60%  de la population, du pays réel ? Il faut dire que la droite au pouvoir avant l’État PS avait, de manière plus atténuée, pratiqué exactement la même stratégie anti-populaire.

Et quand on parle du muselage, de la censure et du contrôle des médias par le régime de Poutine (affirmation très largement exagérée), on oublie de préciser qu’en France, les chaines de TV, les radios, la grande presse, les grands sites Internet sont à 90% aux mains de l’idéologie et des réseaux de l’oligocratie et de sa pensée unique. Le soft-totalitarisme, c’est chez  nous qu’il sévit.   

C’est cela, la démocratie française, dispensatrice de morale à la Russie de Poutine ? Poutine à trois fois plus d’opinions favorables dans son peuple que M. Hollande dans le sien. Nous sommes victimes en Occident d’une désinformation globale sur la Russie de Poutine. Alors, il faut cesser de taper sur celui dont la politique est approuvée par une très large majorité de l’opinion russe : c’est-à-dire l’opinion populaire, pas celle des élites occidentalisées ou d’une certaine bourgeoisie de Moscou et Saint-Pétersbourg. Mais la gauche bien-pensante ne supporte pas l’opinion de la majorité du peuple – surtout du petit peuple qu’elle méprise comme inculte – et elle nomme « populisme » toute politique qui en tient compte, en l’assimilant au fascisme.  

En réalité, les véritables raisons de la haine envers Poutine de la part de l’idéologie dominante (à distinguer de l’opinion populaire majoritaire) ne proviennent absolument pas de ce que son régime serait ”antidémocratique” (car la gauche s’est toujours moqué de la démocratie) mais de ses orientations qui choquent l’oligocratie et l’intelligentsia médiatique. Les deux éléments principaux du Poutine bashing  sont  :  

1) Poutine a décidé de refaire de la Russie une grande puissance et de lui redonner une force et un prestige international. Cela heurte les sentiments d’une certaine russophobie occidentale. La gauche française bien-pensante s’allie en cela avec  Washington. Collusion.  On relance le mythe de l’ ”impérialisme russe”.  On déteste une Russie puissante et animée par le patriotisme dans les milieux de l’Union européenne (on pourrait parler de l’Union anti européenne) qui sont soumis, hélas,  à la géostratégie américaine. S’ajoute à cela le soutien de la Russie  au pouvoir syrien, un sujet qui  mériterait un autre article.

2) Poutine développe en Russie les notions de patriotisme, de regain de la natalité autochtone, de respect des valeurs  traditionnelles du peuple russe, d’enracinement, d’arrêt de l’immigration incontrôlée, de coopération avec l’Église orthodoxe. Tout cela est profondément choquant pour l’oligocratie occidentale, parce que cela heurte de front son idéologie, ses passions et ses lubies. Poutine commet un péché capital en se démarquant du dogme du cosmopolitisme ; et en osant dire qu’il veut lutter contre la décadence des mœurs et affirmer l’identité russe ancestrale, il s’expose en affreux tyran. Poutine ne serait-il pas complice des idées fascistes de la Manif  pour tous ?        

À ce propos, la loi votée par la Douma contre la propagande envers les pratiques homosexuelles, et contre l’adoption d’enfants russes  par des couples homos étrangers, comme l’hostilité  du pouvoir russe envers la Gay Pride et le mariage homo ont été interprétées par les idéologues occidentaux comme des monstruosités. Alors qu’il s’agit de simple bon sens et de positions suivies par 80% des pays du monde. L’arrestation et l’incarcération des Pussy Riots  profanatrices de la cathédrale du Saint-Sauveur (et depuis libérées, ce qui révèle une faiblesse du pouvoir) ont aussi été présentées comme des pratiques scandaleuses, dignes de l’ancien goulag. On nage en plein délire.  

Donc, la diabolisation de Poutine repose sur ces deux éléments et non pas sur le fait qu’il serait à la tête d’un régime oppresseur des libertés. Cette hypocrisie antirusse des sphères dirigeantes occidentales est démontrée par l’extrême tolérance envers les régimes des monarchies du Golfe et envers le pouvoir chinois qui sont, eux, de véritables dictatures. Il y a dans le monde, en Asie, en Afrique, en Amérique latine, de multiples régimes autrement plus ”antidémocratiques” que la Russie. Silence. On préfère concentrer le tir sur Poutine. Parce que Poutine a des idées qui dérangent, des valeurs qui choquent les bien-pensants. Parler de Poutine comme d’un  tyran est très snob dans les salons bobos parisiens, où l’image compte plus que la réalité.

En réalité, qu’est donc le régime actuel russe ? Certes, c’est un pouvoir fort. Mais il est impossible de faire autrement dans l’immense Fédération de Russie. C’est son histoire millénaire. Un système entamé par la corruption ? Certes, mais pas plus qu’ailleurs et souvent moins qu’ailleurs dans le monde. Un pays privé de libertés ? Comparez avec l’Union soviétique et vous aurez la réponse. Depuis que Poutine est au pouvoir, depuis l’an 2000, la Russie s’est redressée économiquement et reprend sa place comme grande puissance ; la pauvreté a reculé et le PIB par habitant nettement progressé. Bien sûr, d’énormes problèmes demeurent que je n’ai pas le temps ici d’énumérer. Tout n’est pas rose. Mais où les choses sont-elles roses ? On voudrait que la Russie devienne une Suisse géante ?

L’intérêt de l’Europe, comme je l’ai toujours dit, c’est l’axe d’alliance avec la Russie, qui partage avec nous la même civilisation dans les profondeurs, le même socle ethno-culturel, le même ensemble historique. Ce qui gêne au fond, profondément, les anti-poutiniens, de manière maladive, c’est que Poutine défend, de manière assez tranquille, des idées d’identité et de puissance, de tradition et d’innovation, qu’il se méfie de l’islamisme (et de l’islam) comme de la peste, qu’il est très défavorable à l’immigration, qu’il est nataliste et familialiste et qu’il considère nombre de valeurs ”sociétales” de l’Occident comme des anti-valeurs nihilistes. Nauséabond et inadmissible  pour les prêtres de la pensée dominante.

L’ex-KGB Poutine, rebaptisé homme de droite voire d’extrême-droite, perturbe le logiciel plein de bugs de l’intelligentsia gauchiste au pouvoir. Poutine se met aussi en valeur  comme un athlète, un chéri des filles (grand bien lui fasse), ce qui suscite la jalousie de dirigeants occidentaux qui détestent toute allusion à la virilité.  Poutine joue habilement de son image virile, en direction des Russes. Ce qui, évidemment, suscite la colère des idéologues occidentaux pour lesquels la ”virilité blanche” est le péché suprême.

Vive Poutine, donc, et vive la Russie. 

vendredi, 14 février 2014

Des communautés européennes en voie de disparition...

Des communautés européennes en voie de disparition...

 

par Robert Steuckers

 

Recension: Karl-Markus GAUSS, Die sterbenden Europäer, Unterwegs zu den Sepharden von Sarajevo, Gottscheer Deutschen, Arbëreshe, Sorben und Aromunen, Mit Photographien von Kurt Kaindl, DTV, München, Nr.30.854, 2011 (5. Ausgabe), ISBN 978-3-423-30854-0.

 

die_sterbenden_europaeer-9783423308540.jpgDans l’ABC politique qui nous est cher, déplorer avec anxiété la disparition des faits communautaires, des communautés humaines réelles, de chair et de sang, est une constante, couplée à une anthropologie pessimiste qui ne voit pas de “progrès” dans leur disparition mais qui constate, amèrement, que ce que l’on baptise “progrès” est en réalité une terrible “régression” dans la diversité humaine. Bon nombre d’ethnologues, d’écologistes, d’anthropologues déplorent, à très juste titre, la disparition de langues et de petites communautés ethniques dans la jungle d’Amazonie ou dans les coins les plus reculés de Bornéo ou de la Nouvelle-Guinée. Mais ce triste phénomène se passe en Europe aussi, sous l’oeil indifférent de toutes les canailles qui donnent le ton, qui détiennent les clefs du pouvoir politique et économique, qui n’ont aucune empathie pour les éléments humains constitutifs d’une réalité charnelle irremplaçable si elle venait à disparaître. Pour se rappeler que le phénomène de la “mort ethnique” n’est pas seulement d’Amazonie ou d’Insulinde, il suffit de mentionner la disparition des Kachoubes, des Polaques de l’Eau ou des derniers locuteurs de la vieille langue prussienne (du groupe des langues baltiques), suite à la seconde guerre mondiale.

 

Karl-Markus Gauss, né en 1954 à Salzbourg, est aujourd’hui le directeur de la revue “Literatur und Kritik”. Ses livres sont traduits en de nombreuses langues et obtiennent souvent des prix très prestigieux. “Die sterbenden Europäer” part d’un axiome philosophique fondamental: l’Europe doit sa dimension plurielle, sa qualité culturelle intrinsèque, à l’existence de ces communautés battues en brèche, laminées sous les effets délétères de la pan-médiatisation —qui, comme l’avait prévu Heidegger, allait induire les hommes à oublier ce qu’ils sont vraiment, à ne plus river leurs regards sur les chemins de leur lieu natal— du “tout-économique”, des idéologies réductrices et universalistes, et, enfin, des avatars du jacobinisme étatique et éradicateur qui ne cesse de sévir.

 

La communauté sépharade de Sarajevo

 

Gauss commence par évoquer la communauté sépharade de Sarajevo, issue de la diaspora venue de l’ancienne Espagne musulmane, après la chute de Grenade en 1492 et les autres expulsions qui se sont succédé jusqu’aux premières années du 17ème siècle. La langue espagnole, castillane, s’est perpétuée à Sarajevo jusqu’en 1878, où une autre communauté juive, celle des Achkenazim germanophones, va donner le ton et administrer la Bosnie auparavant ottomane. Les Sépharades de Sarajevo tombaient de haut, en voyant arriver de drôles de coreligionnaires non hispanophones, et n’ont guère montré d’enthousiasme quand il s’est agi, pour eux, de céder la place à ces nouveaux venus qu’ils ne considéraient pas vraiment comme étant des leurs. La guerre de Bosnie commence le 5 avril 1992 précisément par le coup de feu d’un “sniper” embusqué dans le vieux cimetière juif de la ville, aux innombrables tombes portant des poèmes en “spaniole” et aux quelques tombes achkenazes, évoquant des noms hongrois, autrichiens ou bohémiens. Plus tard, l’artillerie des assiégeants s’y arcboutera pour pilonner la ville. Pour empêcher tout assaut contre les pièces, le cimetière a été miné. Il a fallu six mois à une association norvégienne pour enlever les mines. La guerre de Bosnie, et la guerre de 1999 contre la Serbie, qui s’ensuivit, ont donc éradiqué une communauté ancienne, détentrice d’une certaine mémoire d’Espagne transplantée en terres balkaniques. Des 1500 juifs de Sarajevo, 750, les plus jeunes, ont quitté définitivement la ville. Un témoin issu de cette communauté judéo-spaniole, officier instructeur de l’aviation militaire yougoslave, ingénieur et concepteur de drônes avant la lettre, témoigne du départ de tous les jeunes et dit de lui: “Je ne suis pas Israélien, pourquoi donc irais-je en Israël? Je ne suis pas Américain, pourquoi irais-je maintenant en Amérique ... pour y mourir?”.

 

Gauss tire la conclusion: toutes les factions belligérantes s’étaient mises d’accord pour évacuer les Juifs de Sarajevo sous la protection de l’ONU. Ce ne fut donc pas une nouvelle forme d’antisémitisme mais bien un mode nouveau de “philosémitisme” qui porta la responsabilité de cette éradication ethno-communautaire. Le témoin, Moshe Albahari, est clair: il n’y avait pas d’antisémitisme en Yougoslavie ni au sein des factions qui s’entretuaient dans la guerre inter-yougoslave des années 90. Toutes ses factions entendaient protéger la communauté sépharade: elles se haïssaient tellement, qu’il n’y avait plus de place pour d’autres haines en leurs coeurs, précise Albahari. Mais la Bosnie indépendante et divisée, née des conflagrations inter-yougoslaves, est une “entité à drapeaux”, des drapeaux particularistes, à laquelle Albahari, sépharade, ottoman et yougoslavo-titiste, ne peut s’intéresser. Question: ces “drapeaux particularistes” n’ont-ils pas été, paradoxalement, voulu par les théoriciens de l’universalisme pour installer à terme —car tel était le but véritable de la manoeuvre— l’armée américaine dans les Balkans, plus précisément au Kosovo, autre entité étatique nouvelle à idéologie “particulariste” (islamo-albanaise)? Par voie de conséquence, ces idéologies universalistes, tant prisées par les intellocrates et les médiacrates de la place de Paris, y compris les intellocrates sionistes ou judéophiles, ne sont-elles pas les premières responsables, avec leurs commanditaires de Washington, de la disparition de la vieille communauté sépharade de Sarajevo, en dépit du fait que ces intellocrates chantaient les louanges du modèle unificateur et polyethnique de la ville? Une ville qui deviendra essentiellement musulmane, non pas selon un islam ottoman (et tolérant), au sens ancien du terme, mais, comme le souligne Gauss (p. 42), sur un mode néo-islamiste, djihadiste, financé par les Wahhabites saoudiens qui n’ont pas la moindre affinité avec l’islam “spaniole” en exil. Nous touchons là à l’un des paradoxes les plus tragiques de la dernière décennie du 20ème siècle.

 

Les Allemands du Gottschee

 

Pendant 600 ans, une communauté allemande a défriché la forêt du “petit pays”, le Gottschee, 850 km2, et l’a transformé en terres arables et fertiles. Il n’a pas fallu cinquante ans pour que la forêt reprenne tous ses droits et que les villages, jadis florissants, soient devenus inaccessibles derrière un écran touffu d’arbres et de sous-bois. Le Gottschee n’est pourtant pas loin: il se trouve en Slovénie dans le district administratif de Kocevje, à une heure de route de la capitale Ljubljana (Laibach). Le village de Verdreng, comme beaucoup d’autres, a aujourd’hui disparu, à une ou deux maisons près, où vivent encore une poignée d’Allemands, vestiges humains d’un passé totalement révolu.

 

Gotschee.jpg

 

Leur communauté, réduite aujourd’hui au minimum du minimum, s’était constituée au 14ème siècle et, à force de défricher une forêt particulièrement dense, avait fini par bâtir 171 villages agricoles où la culture des céréales et des fruits ainsi que l’élevage du bétail étaient pratiqués. Ces paysans venaient de Carinthie ou du Tyrol oriental; il étaient surtout des cadets de famille, condamnés, en d’autres circonstances, à la domesticité ou au mercenariat: s’ils cultivaient leurs terres pendant neuf ans et un jour, elles leur appartenaient définitivement. Une aubaine dont tous voulaient profiter. Après la grande peste de 1348, qui décime la moitié de la population, le recrutement de nouveaux venus s’effectue en des régions germaniques plus lointaines: le reste du Tyrol, la Franconie et même la Thuringe. En 1492, l’Empereur Frédéric III leur accorde le privilège de devenir marchands itinérants dans la zone alpine, ce qu’ils sont restés jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale, participant ainsi au désenclavement de leur communauté et en lui apprenant les choses du vaste monde, en modernisant leur allemand médiéval. Leur manière de commercer est demeurée la même au cours de ces cinq siècles: elle était basée sur la seule force physique du colporteur, qui avait sur le dos un “kraxn”, dispositif de bois permettant de porter une charge, un peu comme celui des Franc-Comtois qui transportaient loin vers la Bourgogne, la Champagne ou le Lyonnais des pendules fabriquées à Morteau ou dans les villages du “Pays horloger”. Les natifs du pays de “Gottschee” partaient peut-être au loin mais ils restaient fidèles à leur site d’origine, au “là” de leur Dasein, pour parler comme le Souabe Heidegger.

 

Cette communauté de Gottschee, théoriquement libre, souffrira considérablement du pouvoir des familles qui prendront misérablement le relais des Ortenburg, qui les avaient fait venir en Slovénie, dans l’arrière pays du diocèse d’Apulée, et leur avaient accordé le droit de devenir pleinement libres au bout de quelques années de labeur à peine. Pire: quand les armées ottomanes ravageaient la région, elles pillaient les réserves et emmenaient les paysans allemands en esclavage pour les faire trimer en Anatolie et les y dissoudre dans une population hétéroclite et bigarrée qui n’avait qu’un seul dénominateur commun: l’esclavage. En 1640, les Comtes d’Auersperg héritent du pays et décident de le développer: l’âge d’or du pays de Gottschee vient alors de commencer pour se terminer au lendemain de la Grande Guerre. Au 18ème siècle, les idées éclairées de l’Impératrice Marie-Thérèse et de l’Empereur Joseph II contribuent au développement de ces Allemands de souche exclavés, vivant de leur agriculture traditionnelle et autarcique et de leur commerce réduit à l’aire alpine et véhiculé à dos d’homme. Au 19ème siècle, cette communauté isolée envoie tant de ses enfants en Amérique qu’il y aura plus de “Gottscheer” au-delà de l’Atlantique en 1920 que dans le pays lui-même. Le premier Etat yougoslave commence une politique de “slovénisation” et de “dégermanisation” forcée, tant et si bien que lorsque les autorités nationales-socialistes rassemblent la population pour la déplacer à l’intérieur des frontières du Reich, les jeunes gens du pays ne parlent quasiment plus l’allemand: leur langue natale est si mâtinée de slovène que leurs voisins autrichiens ne les comprennent plus.

 

Pendant l’hiver 1941/1942, Hitler —qui, ici, ne se fait pas le défenseur des communautés allemandes excentrées— donne en effet l’ordre de déplacer la population locale allemande (13.000 habitants) pour offrir le terrain aux Italiens, en passe d’annexer cette partie de la Slovénie; simultanément, les partisans communistes slovènes s’emparent de la région et commencent l’épuration ethnique contre le millier de germanophones qui avaient décidé de rester, en dépit des ordres de Berlin. Quand les Italiens s’emparent d’un village tenu par les partisans, ils le rasent. Quand les partisans chassent les Italiens, ils font sauter toutes les maisons, désormais vides. On estime à 650 le nombre de “Gottscheer Deutsche” qui demeureront en Slovénie au lendemain de la seconde guerre mondiale. Tous contacts avec les “Gottscheer Deutsche” émigrés (de force) vers l’Allemagne ou l’Autriche sera formellement interdit par les autorités titistes jusqu’en 1972.

 

Ni les Allemands ni les Italiens ni les Slovènes ne tireront bénéfice de ces confrontations fratricides entre Européens: 80% de la région sont redevenus forêt. Cette régression est due aussi, explique Gauss (p. 58), à l’idéologie communiste: aucune famille paysanne, d’aucune nationalité que ce soit, n’était prête à se retrousser les manches pour redonner vie au pays, s’il fallait bosser selon les directives d’apparatchiks ignorants. Pire, le gouvernement titiste-communiste ordonne que la moitié de la région, désormais désertée, devienne une zone militaire, d’où les derniers Slovènes sont à leur tour expulsés en 1950. La “vox populi” chuchote que la nomenklatura avait décrété la militarisation de cette micro-région, non pas pour des motifs de défense nationale, mais pour qu’elle soit une réserve de chasse et de pêche exclusive, au bénéfice des apparatchiks, ou une zone de ramassage des meilleurs champignons, fins des fins de la gastronomie slovène et carinthienne.

 

L’ère titiste est désormais définitivement close. Le projet du nouvel Etat slovène et des financiers eurocratiques est de transformer la micro-région, auparavant germanophone, en une zone vouée au tourisme écologique, aux citadins randonneurs et aisés, aux chasseurs d’ours, aux amateurs de kayak sur petites rivières à débit rapide. La région ne retrouvera donc pas son charme d’antan. Après l’effondrement de la Yougoslavie dans les années 90 du 20ème siècle, la Slovénie post-communiste organise un sondage qui demande aux habitants du nouvel Etat à quelle nationalité ils s’identifient: 191 Slovènes se déclareront de nationalité autrichienne, 546 de nationalité allemande et 1543 se définiront comme “germanophones”. Ces quelques deux mille Slovènes germanophones ne sont toutefois pas tous des “Gottscheer Deutsche”, car la Slovénie abritait d’autres minorités allemandes. La répartition des “nationalités” effectives —que l’on distinguera du ridicule concept franco-jacobin de “citoyenneté” (où le citoyen est alors un être totalement désincarné et sans substance, un être fantômatique et zombifié, que tous peuvent devenir par simple déclaration, fussent-ils originaires des antipodes)— est extrêmement complexe dans la région, explique Gauss: Maribor/Marburg, aujourd’hui en Slovénie, comptait 80% d’habitants germanophones en 1910, alors que Klagenfurt/Celovec, aujourd’hui ville autrichienne de Carinthie, comptait bien plus que 20% de slovénophones à la même époque. En 1991, année du sondage slovène sur les nationalités effectives du pays, deux associations regroupant les germanophones de la micro-région de Gottschee se créent pour encadrer vaille que vaille le reste bien chiche d’une population qui avait compté environ 70.000 Allemands. Pourtant, la modestie de cette communauté germanophone résiduaire a fait paniquer les Slovènes qui entrevoyaient tout à coup le retour offensif des Autrichiens et des Allemands, après le départ des Fédéraux yougoslaves et des Serbes. Entretemps, 60.000 citoyens des Etats-Unis se déclarent originaires du “Ländchen” de Gottschee, plus qu’il n’en vivait là-bas, en Slovénie, à l’âge d’or de cette communauté.

 

Les Arbëreshe de Calabre

 

Nous sommes à 250 km de Naples dans le village de Civita, 1200 habitants, pour la plupart de souche albanaise. On les appelle les “Arbëreshe” parce qu’ils ont quitté la région d’Arbënor dans le sud de l’Albanie, il y a 500 ans. Le village semble peuplé de vieux hommes, revenus au pays après avoir bossé partout dans le monde, où leur descendance est dispersée. La Calabre compte une trentaine de villages albanophones, dont les habitants sont allés travailler en Italie du Nord, en Allemagne, en Suisse, en Belgique ou en Scandinavie. Au soir de leur vie, ils reviennent au pays de leurs ancêtres. Ceux-ci sont arrivés en Italie du Sud en 1468, par bateaux entiers, l’année où leur héros national, Gjergj Kastriota, alias Skanderbeg, meurt au combat, invaincu, face aux armées ottomanes. Les réfugiés qui arrivent au 15ème siècle en Italie sont ceux qui refusent l’ottomanisation et l’islamisation. Ils repeupleront les villages de Calabre, ravagés par la peste, la guerre, les séismes. Leur religion est marquée par les formes byzantines que l’Eglise catholique italienne accepte bon gré mal gré d’abord, sans réticence ensuite: même un Paul VI, qui a voulu balancer aux orties toutes les formes traditionnelles, finit par accepter les dérogations cultuelles accordées aux catholiques albanais de rites byzantins. Les prêtres catholiques des “Arbëreshe” sont mariés (mais non leurs évêques); ils donnent du pain et non des hosties à la communion; seule différence: ils reconnaissent tout simplement l’autorité du Pape romain, qui protègeait jadis leur nouvelle patrie contre toute offensive ottomane.

 

Dialects_of_the_Albanian_Language2.png

 

Le Roi espagnol des Deux-Siciles leur accorde des privilèges en Sicile, en Calabre, en Apulie et dans le Basilicat où leur mission est de refertiliser des terres laissées en friche. Sept vagues successives, en deux cents ans, amèneront un demi million d’Albanais en Italie. Ils sont venus en même temps que des Grecs, qui, eux aussi, ont gardé leurs rites orthodoxes, de “Schiavoni” slaves et d’“Epiroti” (d’Epire). L’ancien royaume des Deux-Siciles était certes majoritairement italien mais il comptait aussi de fortes minorités italo-albanaises et italo-grecques, parfaitement intégrées tout en demeurant fidèles à leurs racines et à leur langue. Dans les troupes de Garibaldi, de nombreux Italo-Albanais ont combattu vaillament, au point que le nouvel Etat leur a d’emblée autorisé à créer des écoles où l’on enseignait les deux langues, l’italien et l’albanais. Les Arbëreshe sont donc des “doubles patriotes”, écrit Gauss (p. 106): ils sont albanais par la langue, qu’ils refusent d’oublier, et italiens par patriotisme envers la terre qui les a accueillis jadis. Dans les armées de Garibaldi et dans celles de Mussolini, les Albanais de l’ex-royaume des Deux-Siciles ont répondu “présents”!

 

Gauss a rencontré un certain Emanuele Pisarra qui lui a déclaré: “Nous ne sommes pas les meilleurs des Albanais, nous sommes les vrais Albanais!” Pourquoi? Parce que le stalinisme d’un Enver Hoxha a malheureusement transformé les fiers “Shkipetars” d’Albanie en égoïstes indignes, oublieux de leurs véritables traditions, uniquement soucieux de posséder une belle auto et une télévision, quitte à s’affilier à un réseau mafieux. Le stalinisme, pour Pisarra, avait pris le relais d’un islam ottoman, déjà annihilateur de véritable “albanitude”, de fierté nationale et d’esprit de liberté. En 1991, quand l’Albanie se dégage de la cangue communiste et que des bateaux bourrés de réfugiés abordent les côtes italiennes, Pisarra fut un des premiers à tendre la main à ces compatriotes d’au-delà de l’Adriatique, à proposer des cours, à chercher à favoriser leur intégration: il a vite déchanté. Les réfugiés islamisés et stalinisés ne veulent recevoir aucune formation, n’ont aucune empathie pour l’histoire de leurs frères albanais d’Italie méridionale. Ils veulent devenir vite riches dans le paradis capitaliste. Pire, déplore Pisarra, ils ne parlent plus la belle langue albanaise que les Arbëreshe ont cultivée pendant cinq siècles en dehors du pays d’origine: la langue s’est appauvrie et abâtardie. “Ils ont désormais une autre religion, une autre langue, d’autres valeurs, ils sont différents”, déplore Pisarra. Ils ne partagent pas la vraie culture albanaise. A l’exception, sans doute, des “Arvénites” albanophones de Grèce, qui n’avaient pas traversé la mer au 15ème siècle mais s’étaient dirigés vers le Sud grec-orthodoxe. Les “Arvénites” orthodoxes de Grèce, tout comme les “Arbëreshe” catholiques d’Italie, sont atterrés par le comportement matérialiste de ceux qui quittent l’Albanie ex-communiste ou le Kosovo pro-atlantiste pour venir embrasser de façon si obscène la “civilisation du Coca-Cola et du frigidaire de Tokyo à San Francisco”.

 

La culture albanaise (la vraie!) connaît cependant une réelle renaissance en Italie depuis quelques années. D’abord parce que l’Italie accepte ses propres minorités et promeut le bilinguisme partout où il s’avère de mise. Pour Gauss, le bilinguisme des minorités constitue, au sein de la nouvelle culture italienne, une sorte d’avant-garde capable d’être pleinement et naturellement “diversifiée” et “diversificatrice”, au sens de ce pluralisme ethnique non politisé qui a toujours fait le charme de l’Europe, avec des minorités qui passent avec une aisance stupéfiante d’une langue à l’autre dans les conversations de tous les jours. Le train de lois votées en Italie en 1999 reconnaît aux Albanais le statut de minorité, le droit d’enseigner la langue dans les écoles et d’être servis en “Arbëreshe” dans les services publics. Le temps des jacobinismes est bel et bien terminé en Italie. Un exemple pour d’autres!

 

Les Sorabes d’Allemagne

 

La région s’appelle la Lusace. Elle est longue d’une centaine de kilomètres, à cheval sur les “Länder” du Brandebourg et de la Saxe, à proximité des frontières polonaise et tchèque. Elle englobe les villes de Cottbus, Hoyerswerda et Bautzen, et de nombreux villages pittoresques. Elle est peuplée d’une ethnie slavophone: les Sorabes, dont le parler est proche du tchèque voire du polonais. Les Sorabes résiduaires, les plus ancrés dans leurs traditions, sont catholiques dans un environnement germano-sorabe majoritairement protestant; ils sont fidèle au culte marial, notamment lors des pèlerinages de Rosenthal. Tous les Sorabes portent deux noms: un nom allemand (pour l’état civil), un nom slave (pour la vie quotidienne). Exemples: Lenka Rjelcec est Elisabeth Rönschke, Jan Mlynk est Hans Müller. C’est comme ça. Depuis quelques siècles. Et personne ne s’en formalise.

 

sprachgebiet.jpgEn 805, les armées de Charlemagne s’ébranlent pour convertir les païens saxons et slaves (les “Wenden”), les inclure dans l’Empire franc afin qu’ils paient tribut. Seuls les Sorabes résistent et tiennent bon: de Magdebourg à Ratisbonne (Regensburg), l’Empereur est contraint d’élever le “limes sorbicus”. Assez rapidement toutefois, la tribu est absorbée par le puissant voisin et connaît des fortunes diverses pendant 1200 ans, sans perdre son identité, en dépit des progressistes libéraux du “Kulturkampf”, qui entendaient éradiquer la “culture réactionnaire” et des nationaux-socialistes qui suppriment en 1937 tout enseignement en sorabe et envisagent le déplacement à l’Est, en territoires exclusivement slaves, de cette “population wende résiduaire” (“Reste des Wendentums”).

 

Gauss constate que les éléments sont nombreux qui ont permis à cette identité sorabe de subsister: la langue, bien sûr, mais aussi les coutumes, les pèlerinages et les processions (équestres, mariales et pascales), les costumes traditionnels. Le plus spectaculaire de ces éléments demeure indubitablement la procession équestre de Pâques, à laquelle des milliers de Sorabes prennent part. La RDA communiste, slavophile par inféodation à Moscou, au Comecon et au Pacte de Varsovie, n’a pas interdit ce folklore et cette “chevauchée pascale” (“Osterritt”), au nom du matérialisme dialectique et de l’athéisme officiel, mais les chevaux disponibles s’étaient considérablement raréfiés, vu la collectivisation du monde agricole. Peu de Sorabes possédaient encore un cheval personnel. Des coutumes païennes immémoriales ont survécu en Haute-Lusace, comme celle du “mariage des oiseaux” (“Vogelhochzeit”), où l’on sacrifie des animaux aux ancêtres avant de les consommmer collectivement, ou celle de la “décapitation des coqs” (“Hahnrupfen”), où les garçons doivent décapiter un gallinacé avant de pouvoir danser avec l’élue de leur coeur sur la place du village. Comme dans les Alpes et à Bruxelles, les Sorabes plantent aussi l’“Arbre de Mai”. Ce folklore, marque indélébile de la “culture réactionnaire” des “Wendes résiduaires”, attire cependant de plus en plus d’Allemands, lassés des religions officielles anémiées et “modernisées”. Tous, même s’ils n’allaient plus à l’église ou au temple, y redécouvrent la vraie religion populaire. La messe ou l’office dominical(e) n’épuise pas la religion: celle-ci vit bien davantage dans les pèlerinages ou les processions, expression de la religion vraie et fondamentale, en dépit du vernis chrétien.

 

Les Sorabes ont donc résisté au progressisme du 19ème siècle, au national-socialisme et à sa politique de germanisation totale, au communisme de la RDA. La Lusace est le pays de la lignite, matière première nécessaire à la construction de “la première république allemande des ouvriers et des paysans”. L’industrialisation forcée, tablant en partie sur l’exploitation de ces gisements de lignite, devait englober tout le pays, jusqu’à ses coins les plus reculés. La collectivisation communiste de la Haute-Lusace s’accompagne de drames, d’une vague de suicides sans précédent. Les propriétaires de petites fermes modestes, transmises de père en fils depuis des siècles, se pendent quand les milices communistes viennent saisir leurs patrimoines immobiliers pour les inclure dans le système néo-kolkhozien. Ou quand les camions viennent chercher leurs avoirs pour transplanter leurs familles dans les clapiers des nouvelles banlieues: le parti a veillé à tout, ils ont désormais un centre culturel, une salle de sport et des jardins d’enfants. Mais, ils n’ont plus de terroir, de glèbe. La RDA a certes donné l’autonomie culturelle à ses citoyens sorabes mais l’exode forcé hors des villages vers les clapiers d’Hoyerswerda a contribué à les germaniser avec plus d’efficacité que la politique répressive des nationaux-socialistes. Quant à la RFA, après la réunification, elle a reproché aux Sorabes germanisés par les communistes de s’être insurgés contre le parcage dans leurs villes de vrais ou faux réfugiés politiques venus d’on ne sait où, pour bénéficier des avantages du système social allemand. Ces cibles du national-socialisme, soucieux de se débarrasser enfin des “résidus du ‘Wendentum’”, sont du coup devenus de la graine de néo-nazis, que l’on fustigeait à qui mieux mieux avec le zèle hystérique de la prêtraille médiatique!

 

osterreiten.jpg

 

Résultat: s’il y avait 200.000 Sorabes recensés au 15ème siècle, et 300 villages bas-sorabes au 18ème, il n’y a plus aujourd’hui que quelques communes sorabes autour de Cottbus; elles sont principalement catholiques, les protestants, majoritaires et moins enclins à pratiquer les rituels ruraux qui donnent aux traditions sorabes tout leur lustre, ayant été rapidement germanisés par les pasteurs, qui, souvent, n’acceptaient que des enfants germanophones pour les préparer à la confirmation.

 

Les Aroumains de Macédoine

 

Les Aroumains sont une ethnie sans terres compactes, dispersée dans une quantité impressionnnante d’isolats semi-urbains ou ruraux ou dans les grandes villes des Balkans méridionaux, essentiellement dans l’actuelle République post-yougoslave de Macédoine. Au départ, ces locuteurs d’une langue romane proche du roumain avaient pour fonction, dans le Sud de la péninsule balkanique, d’escorter les caravanes qui pèrégrinaient entre Venise et Byzance. On évalue leur nombre à un demi-million d’âmes. Seule la Macédoine les reconnaît comme minorité. Au moyen âge, ce peuple de marchands et d’intermédiaires était réputé, hautement apprécié: on le connaissait en Europe du Nord, où ses ressortissants venaient acheter des marchandises, et son centre névralgique était Moschopolis, une ville aujourd’hui en ruine, totalement abandonnée, située en Albanie. Ce peuple porte aussi d’autres noms: le terme français “aroumain” dérive en droite ligne de l’appelation qu’ils se donnent eux-mêmes, les “armâni”; les Albanais les nomment “Remeri”, les Grecs, les “Vlaques”, les Serbes, les “Vlassi”. D’autres noms circulent pour les désigner, comme les Çobanë, la Macedoneni, les Kutzowlachen ou les “Zinzars” (Tsintsars). Les communautés aroumaines ne vivent pas en vase clos, rappelle Gauss, car ils ont participé à tous les mouvements d’émancipation nationaux-populaires dans les Balkans, depuis les temps héroïques de la révolte grecque chantée par Lord Byron, qui rencontrera d’ailleurs bon nombre de “philhellènes” qui étaient en réalité des Vlaques aroumains. Ne désirant pas perdre tout crédit au sein de cette population jugée intéressante, le Sultan turc Abdoul Hamid reconnaît leur nationalité dans un firman de 1905. Cependant, la phase finale des guerres de libération balkaniques s’achève en 1913, quand la Sublime Porte doit abandonner toutes ses possessions européennes, sauf la Thrace entre Andrinople/Edirne et Istanbul. Du coup, les Aroumains sont répartis sur quatre Etats nouveaux qui veulent absolument faire coïncider ethnicité et citoyenneté, ce qui n’est possible que par un alignement inconditionnel et assimilateur sur l’ethnie majoritaire. Les Bulgares et surtout les Grecs seront les plus sévères à l’égard des Aroumains: ces locuteurs d’un parler roman qui sont orthodoxes comme les Roumains auront été finalement mieux reconnus par les Ottomans d’Abdoul Hamid que par leurs frères orthodoxes, aux côtés desquels ils avaient combattu les Turcs!

 

ar29052086.gif

Leurs revendications actuelles, finalement fort modestes, correspondent tout simplement à ce qu’Abdoul Hamid était prêt à leur accorder le 20 mai 1905: cette date du 20 mai est devenue celle de la fête nationale de tous les Aroumains. La déréliction que vivent les Aroumains, sauf en Macédoine, a fait naître auprès de leurs conteurs une mythologie nationale grandiose: ils seraient les descendants directs des Pélasges préhelléniques et Alexandre le Grand aurait été un des leurs. De ce fait la langue “macédono-aroumaine” n’est pas une forme de néo-latin, née après la romanisation d’une partie des Balkans et surtout de la Dacie: elle est bel et bien la langue originelle de la région, à peine mâtinée de latin d’Italie.

 

Sur le plan politique, les Aroumains regrettent l’ère titiste en Yougoslavie, car le régime les avait autorisés à avoir des associations culturelles propres. Ils reprochent toutefois à Tito d’avoir été un communiste car cette idéologie ne leur permettait plus d’exercer leur fonction traditionnelle de négoce. Aujourd’hui, ils se félicitent des dispositions bienveillantes que leur accordent les autorités macédoniennes mais se méfient de l’albanisation croissante de cette république ex-yougoslave car en Albanie, où les Aroumains sont la minorité la plus importante, ils ne sont nullement reconnus. Au Kosovo, nouvel Etat né par la grâce de l’idéologie américaine et “droit-de-l’hommarde”, les Aroumains sont persécutés par les bandes de l’UÇK, au même titre que les Serbes ou les Roms. En Macédoine, ils peuvent à nouveau “aroumainiser” leurs patronymes. Le peintre aroumain Martin s’est en effet appelé Martinovic en Serbie et Martinov en Bulgarie, avant de devenir Martinovski en Macédoine. Les Aroumains ont certes été respectés pour leur savoir-faire et pour leur niveau culturel élevé mais, dans les Etats ethno-nationaux des Balkans, ils ont toujours été considérés comme “suspects”: les Albanais les prennent pour des “Grecs déguisés” cherchant à arracher le Sud de l’Albanie pour la livrer aux Hellènes. Les Grecs, eux, les considérent comme un reliquat pré-hellénique au niveau de civilisation fort bas ou comme des “agents macédoniens”. Les Bulgares les accusent d’être des “Macédoniens yougoslavistes” refusant de participer à la création d’un “saint royaume bulgaro-macédonien” englobant une bonne part de l’actuelle République de Macédoine. Dans le contexte européen actuel, ces suspicions ne sont évidemment plus de mise.

 

he08.gif

 

En Grèce, la plupart des Aroumains/Vlaques vivent dans un isolat de la région des Monts Pindos mais sont soumis à une politique d’assimilation forcenée: le terme qui les désigne, “Vlaque”, est devenu synonyme, en grec, de “primitif”, d’”homme des bois”, d’”inculte”, d’”idiot”. Cette propagande négative incessante fait que bon nombre de Vlaques, aussi pour éviter la déportation vers d’autres régions ou vers des îles arides de l’Egée, abandonnent leur identité romane, ne la transmettent plus à leurs enfants, phénomène navrant que l’on a vu se produire ailleurs en Europe aussi, le jacobinisme français n’ayant pas fait de cadeaux aux Bretons celtophones, jugés “arriérés” comme Bécassine, le britannisme anglais ayant également traité les sujets irlandais de leurs rois et reines de “primitifs” et le système belge ayant considéré parfois sa majorité (!) flamande de la même manière, au nom d’on ne sait trop quelle “excellence”. L’ingénieur “grec” Vasile Barba, de souche aroumaine, lutte pour la survie de son peuple en Allemagne, où il anime un “Zentrum für aromunische Studien” à Fribourg-en-Brisgau. Il est une voix très écoutée et très respectée dans les communautés aroumaines éparses de Grèce, de Bulgarie et de Macédoine.

 

Le sort des minorités aroumaines nous permet de formuler quelques suggestions: 1) la mémoire balkanique ne peut se passer de la mémoire “aroumaine”, d’autant plus qu’elle est romane au beau milieu d’un monde slave, hellénique et illyrien-balkanique; cette spécificité doit donc être protégée; 2) on s’aperçoit que l’immixtion américaine au Kosovo a déjà fortement ébranlé le patrimoine serbe-orthodoxe, suite aux vandalisations des monastères et des bibliothèques par les milices atlanto-wahhabites stipendiées par Washington; le travail de Gauss nous apprend que les communautés aroumaines, parce qu’orthodoxes, subissent là-bas le même sort au nom de l’idéologie des droits de l’homme et du fondamentalisme saoudien. Il est temps, pour les esprits lucides, de dénoncer, au nom du droit concret des minorités et au nom de la défense du patrimoine mondial, cette collusion malsaine que les médias véreux camouflent soigneusement car il est bien entendu que l’Oncle Sam a, pour ces mercenaires, le droit inaliénable de s’allier avec n’importe qui, avec n’importe quel ramassis d’iconoclastes, pour pouvoir à terme disposer de sa grande base au beau milieu de la province serbe du Kosovo afin de contrôler étroitement l’espace pontique, la péninsule balkanique, l’Anatolie et le bassin oriental de la Méditerranée (avec le Canal de Suez).

 

Robert Steuckers.

(février 2014).

jeudi, 13 février 2014

Y aura-t-il une vague eurosceptique en mai 2014 ?

Euroscepticism-EU.jpg

Y aura-t-il une vague eurosceptique en mai 2014 ?

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

Pourquoi l’Union Européenne est impopulaire.

Tous les sondages en Europe annoncent une forte poussée des mouvements eurosceptiques ou europhobes aux élections européennes de 2014. L’Union Européenne est en train de payer son incapacité à parler d’une seule voix et à se placer au service véritable et exclusif des Européens, des indigènes/autochtones du continent européen. Car en vérité, nous n’avons pas bâti l’Europe politique, qui reste à construire. En l’absence de toute transparence démocratique, limitée dans ses pouvoirs d’action par des traités contraignants qui ont maintenu le véritable pouvoir au niveau de chaque état-« nation », état de plus en plus autoritaire au fur et à mesure qu’il devient de moins en moins « national » d’ailleurs, l’Union Européenne ne peut qu’être contestée. Et en outre, elle se refuse à accuser les véritables responsables de son impopularité, les gouvernements des Etats.

L’Union Européenne sert à faire le sale « boulot » pour les gouvernements, qui souhaitent la même politique libérale et atlantiste, mais n’ont pas le courage de l’assumer directement devant le peuple. Qui peut croire ainsi que le PS actuel est « socialiste » et « démocrate » ? Mais il ne l’est pas non parce que la « méchante Union Européenne » l’obligerait à renier son identité, mais parce que l’Union Européenne est à l’image des chefs de gouvernement et de partis. Quel est le pouvoir du président du PPE ou de l’ADSE sur les partis membres ? Strictement aucun. Gustavo Barroso, le président de la Commission, est redevable d’un pouvoir qu’il ne tient que des chefs d’état et de gouvernement, et pas du véritable pouvoir que confère le suffrage universel. Il est la courroie de transmission de Paris et de Berlin… mais aussi de Washington.

L’Union Européenne n’ayant pas de réel pouvoir et n’étant pas dirigée par de véritables européistes, elle est accusée de tous les maux sans avoir les moyens de se défendre efficacement contre une propagande europhobe aussi mensongère que la propagande « euro »-mondialiste à laquelle la dernière prétend s’opposer.

En attaquant l’Union Européenne, « nain politique » par la faute des Etats, on exonère ainsi facilement de toutes responsabilités le gouvernement en place. En accusant l’€ de la ruine économique du continent, alors que l’€ n’a pas empêché le relèvement irlandais, et n’est la cause ni de l’effondrement économique de l’Islande ni de la politique d’extrême rigueur budgétaire appliquée à Londres, on se sert de la monnaie unique comme d’un bouc émissaire afin de ne pas aborder les sujets qui fâchent.

Le nouveau Front National a ainsi troqué le thème de la lutte contre l’immigration, sous-entendue extra-européenne, pour la lutte contre l’Union Européenne. Ce faisant, il trahit ses électeurs qui votaient ou votent pour lui pour la seule raison qu’ils croient que ce parti va résoudre cette question. Le néo-chevènementisme symbolisé par le ralliement opportun de Florian Philippot, mais qui n’est pas nouveau, ne fait que matérialiser l’acceptation d’une définition universaliste et néo-colonialiste de la France. Le mouvement UKiP, qui n’a pas un mot contre l’immigration issue du Commonwealth, s’en prend quant à lui aux travailleurs européens, Polonais, Roumains et Bulgares, comme si c’était eux qui étaient le problème. Cette démagogie europhobe, qui trahit en réalité un ralliement total à l’idéologie mondialiste, celle d’une définition « multiculturelle » de l’identité « nationale » des Etats européens, est évidemment insupportable mais contre elle l’Union Européenne ne fait rien. Elle préfère à l’instar d’une Viviane Reding exciter les colères justifiées des Européens contre une immigration non désirée en exigeant davantage encore d’ouverture des frontières, quand le peuple souhaite le contraire.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, l’Union Européenne est, souvent à juste titre mais parfois fort injustement aussi, impopulaire. C’est donc logique qu’elle suscite en réaction une montée de mouvements hostiles à l’UE, même si pour des raisons malhonnêtes intellectuellement et en trahissant les intérêts de leurs propres électeurs. Le ralliement du FN à l’idéologie souverainiste sera sans doute sa perte mais pour le moment, dans le contexte actuel, ce n’est pas le cas.

Deux types de mouvements nationalistes et/ou eurosceptiques semblent émerger, selon que l’on se trouve en Europe occidentale ou en Europe centrale.

En Europe centrale, deux mouvements se distinguent, à savoir l’Aube Dorée, mouvement néo-fasciste au discours surtout centré sur le problème de l’immigration non-européenne, et le Jobbik, parti national-radical de type « hungariste », favorable à la Turquie et à l’islam au nom d’une définition eurasienne fausse de la magyarité, dans un pays où l’immigration est très réduite. Ces partis, au cœur matriciel judéophobe, connaissent un certain succès, dépassant les 13% dans les sondages. L’Aube Dorée a certes été très fragilisée par l’arrestation et la mise en examen de ses principaux ténors, ce qui n’empêchera pas la progression électorale de ce mouvement, vue la situation de la Grèce.

EU-lack-of-trust-008.png

Mais dans le reste de l’Europe centrale, les mouvements nationalistes, qui parfois se sont retrouvés au second tour d’élections présidentielles, sont en très net recul. Le « mouvement national » polonais, en pleine reconstruction, sera très loin des scores passés de la Ligue des Familles ou de Samoobrona. En Roumanie, le PRM (« Grande Roumanie ») est en pleine déliquescence, de même qu’Ataka en Bulgarie, le Parti National Slovaque (SNS) comme son homologue slovène ou le HSP croate. Quant à l’allié traditionnel du FN en Serbie, le Parti Radical Serbe (SRS), certes d’un pays qui n’est pas encore membre de l’Union Européenne, il sombre littéralement sondage après sondage.

En revanche, en Europe occidentale, les sondages indiquent une nette progression des mouvements eurosceptiques, toutes tendances confondues, et ce autour de deux coalitions en gestation. Autour du FN de Marine Le Pen et du PVV de Geert Wilders, désormais alliés, s’organise une coalition hétéroclite de mouvements, comme Plataforma y Espana (extension espagnole du mouvement catalan) ou la Ligue du Nord, deux mouvements qui n’auront probablement aucun élu en mai 2014, mais surtout des poids lourds de la mouvance « nationale », à savoir le FPÖ de Strache, premier parti du pays selon certains sondages (autour de 25%), le Vlaams Belang belge et les Sverigedemokraterna, crédités de plus de 10% de voix dans les sondages suédois.

Une deuxième coalition, souverainiste davantage que nationaliste, repose sur la tendance UKiP de Nigel Farage, en tête dans la dénonciation de l’Union Européenne, non sans un succès indéniable, puisqu’il parvient à peser sur les Tories de David Cameron, et pourrait obtenir 20% des voix au Royaume-Uni, faisant disparaître un British National Party qui avait pourtant obtenu près de 6% des voix en 2009. Sur cette ligne, modérée sur la question migratoire, se retrouvent le DFP danois, anciennement dirigé par Pja Kjarsgaard, qui lui aussi pourrait atteindre 20% des voix, mais aussi le Perussuomalaiset finlandais de Timo Soini (16/18%).

La première a peu de chances de créer son propre groupe parlementaire à Strasbourg car il faudrait 25 députés, ce qu’ils auront, mais issus de sept pays de l’UE, ce qu’ils n’auront pas. Malgré ses prétentions, Marine Le Pen ne devrait pas parvenir à créer le dit groupe. Dans ce cadre, Wilders pourrait être tenté de rejoindre la seconde coalition une fois les élections passées. Car le second groupe ne devrait avoir aucun mal à conserver celui dont il dispose déjà.

Mais tout ça part d’un principe un peu douteux, à savoir la confiance qu’on peut avoir envers les sondages. Il est assez ironique de constater que le nouveau FN s’appuie sur des sondages, alors même qu’il avait eu dans le passé comme habitude d’en dénoncer le caractère artificiel et partisan, tant que ceux-ci lui étaient défavorables. Cela amène Marine Le Pen à se vanter de représenter le futur premier parti du pays, si les sondages où le FN est à 23% sont confirmés dans les urnes. Elle oublie que la participation est déterminante dans le résultat des partis. Si son électorat, dont elle attise l’euroscepticisme en permanence, reste chez lui au lieu de manifester son soutien en mai 2014, non seulement elle ne fera pas ses 23% mais le FN pourrait n’obtenir qu’un médiocre 12 ou 13%. Il est en effet paradoxal de dénoncer l’Union Européenne mais de bénéficier de ses institutions, lorsqu’on n’arrive pas à se faire élire député national. Pourquoi un électorat anti-UE irait-il se déplacer dans des élections pour élire le parlement de cette même UE ?

Cette vague eurosceptique, indéniable, pourrait ainsi voir son impact considérablement limité par un électorat qui ne se mobiliserait pas pour une élection dont l’intérêt ne lui sauterait pas nécessairement aux yeux. Même si le gouvernement français est à juste titre extrêmement impopulaire, il n’est pas dit que cela se manifestera dans des élections atypiques où de toute façon PS et UMP font classiquement de mauvais scores. La méthode Coué marche parfois mais il faut faire attention aussi de ne pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.

En outre, même si cette poussée électorale avait lieu, dans la plupart des grands pays européens, avec par exemple l’arrivée de députés allemands de l’AfD, et un FN et un UKiP en tête, les groupes eurosceptiques, même s’ils surmontaient leurs divisions historiques, auraient un poids fort limité et seraient incapables de peser. En effet, en refusant de toute façon toute alliance avec les rares mouvements nationalistes d’Europe centrale en mesure de faire rentrer des députés, et même en les acceptant d’ailleurs, ce qui est impensable pour un Geert Wilders, ils seraient trop faibles. Les mouvements nationaux en Europe Centrale ont quasiment disparu, alors même qu’en Espagne, en Irlande ou au Portugal, ils continuent d’être inexistants. Pour qu’il y ait une vague eurosceptique, il faudrait qu’elle soit le fait de partis concertés, présents sur tout le continent, et dans une coalition explicite et revendiquée.

Ainsi peut-on penser que cette « vague eurosceptique » sera très modeste, loin d’un tsunami, même si le nombre de députés eurosceptiques n’aura jamais été aussi important. Cela ne changera rien à la situation du continent, qui continuera de mourir de sa division et non d’une fédéralisation imaginaire, mais cela amènera peut-être au niveau national à quelques modifications à la marge. En effet, un FN devenu premier parti du pays, obligerait peut-être le gouvernement à une légère réorientation mais gênerait davantage la droite parlementaire que la « gauche » mondialiste. Cela reste très hypothétique. Il sera au contraire facile de relativiser un résultat avec un taux de participation qui sera de toute façon faible, donc jugé non représentatif, et le vote de 15 à 25% d’électeurs ne servira une fois de plus à rien.

 

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

L’Ukraine prise en tenailles entre l’Occident et la Russie

ukrdra.jpg

L’Ukraine prise en tenailles entre l’Occident et la Russie

par Thomas Ferrier

Ex: http://thomasferrier.hautetfort.com

La situation de l’Ukraine s’est profondément dégradée pendant le mois de janvier, alors que la résistance aux décrets liberticides votés par les parlementaires en catimini n’avait jamais été aussi forte. Des morts regrettables, des violences militantes autant que policières, ont entaché de sang un mouvement politique complexe, aux formes multiples, regroupant des libéraux occidentalistes aussi bien que des nationalistes radicaux.

La réaction du président Yanoukovitch est celle d’un pouvoir aux abois, sans la légitimité populaire d’un Poutine lui permettant de conserver son calme, et qui a été contraint de reculer. Il a contraint son premier ministre à démissionner, proposant l’ouverture à ses adversaires, à l’exception d’Oleh Tiahnybok, le dirigeant de Svoboda. Les députés ont aboli les lois qui restreignaient le droit de manifester. C’est un recul total ou presque, Yanoukovitch se refusant toutefois pour le moment à modifier le calendrier électoral et ainsi à prendre le risque d’être politiquement balayé, même s’il reste fort dans les zones russophones.

Yanoukovitch risque bien de subir le même désaveu que l’orangiste Sakashvili en Géorgie et pour les mêmes raisons, à savoir la volonté de mettre en place un régime restreignant les libertés. Or le souvenir de l’Union Soviétique n’est pas si loin. Poutine sait d’ailleurs ménager sa popularité en Russie en libérant ses adversaires, comme l’ex-milliardaire Khodorkovski ou les Pussy Riot, et en respectant en tout cas dans les formes les principes de la démocratie moderne. Mais il est vrai qu’il a le peuple derrière lui. Ce n’est pas le cas des tyranneaux des anciennes républiques soviétiques, qu’ils soient pro-USA ou pro-Russie.

L’Ukraine se trouve, on l’a dit, dans un positionnement géo-stratégique difficile, coupé en deux par un tropisme européen à l’ouest et par un tropisme russe à l’est, ravivant cette opposition, fondamentalement factice néanmoins, entre « occidentalistes » (zapadniki) et « slavophiles ». Entre volonté de rejoindre l’Union Européenne et crainte de perdre les avantages acquis de la relation ukraino-russe, le gouvernement en place n’a pas pu faire un choix clair entre deux options qui lui sont apparues comme incompatibles. La Russie a une part de responsabilité dans le sens où elle fait monter la pression vis-à-vis de l’Union Européenne, mais cette dernière a une responsabilité bien plus importante en se faisant le relai des intérêts américains dans la région. Poutine a très bien compris la politique de l’endiguement (« anaconda ») que les USA veulent mener contre la nouvelle Russie, comme ils l’ont fait dans le passé contre l’Union Soviétique.

Formé par le KGB, Vladimir Poutine sait très bien démasquer derrière des stratégies opaques les véritables chefs d’orchestre, ce qui ne veut pas dire qu’il faut tomber dans un autre piège qui est celui du « complotisme » et voir des plans ourdis par de mystérieux commanditaires derrière ce qui se passe aujourd’hui.

Tourner le dos à l’Union Européenne serait pour l’Ukraine une grosse erreur, mais cela en serait également de tourner le dos à la Russie. Ce serait comme tenter de s’unir en commençant par se couper en deux. Ces deux composantes, « europhiles » et « russophiles », ne devraient pas être opposées mais servir pour une synthèse originale, faisant alors de sa géographie une force et non plus une faiblesse.

Un gouvernement ukrainien digne de ce nom devrait se présenter comme un pont entre l’Union Européenne et la Russie, un espace intermédiaire d’échanges, un lieu où surtout Russes et (autres) Européens pourraient se parler et enfin s’entendre. Ceux qui sèment la division, là où les vrais européistes parlent d’unité, ce sont les USA et ceux qui leur servent de courroies de transmission. L’alliance Bruxelles/Moscou (ou Strasbourg/Moscou d’ailleurs) contre Washington, voilà qui aurait une autre « gueule », et dans un tel cadre, la situation de l’Ukraine serait nécessairement pacifiée et le pays en bien meilleure posture.

Yanoukovitch devrait s’en aller, comme Ioutchenko avant lui, et pour la même raison, qui est l’aliénation du pouvoir ukrainien à des intérêts étrangers, qui plus est des intérêts qui instrumentalisent le pays pour mener des manœuvres géopolitiques « conflictuelles ».

Car cette opposition que j’évoquais entre « occidentalistes » et « slavophiles » en Russie, comme en Ukraine, avec la mise en avant du courant « eurasien » qui relève de la seconde idéologie, est une idiotie conceptuelle totale. Les Slaves, et les Russes au premier plan, sont des Européens, tout comme les Français ou les Allemands. En affirmant leur slavité et leur orthodoxie, ils ne tournent pas le dos à l’Europe, mais ils s’y rattachent en vérité. Ivan Groznyi et Pierre le Grand ont toujours été du même camp, celui d’une Russie européenne dans une Europe européenne, une Russie qui certes s’étend à l’est de l’Oural mais toujours au nom d’une Europe expansive. Car si on gratte le russe, on trouve un varègue ou un bogatyr slave mais jamais un tatar.

L’Ukraine devra avoir l’audace de s’inventer un régime nouveau, avec une personnalité courageuse mais restant modeste, capable de maîtriser les dissensions et de susciter un « rêve ukrainien », celui d’une réconciliation entre l’ouest et l’est, mais aussi entre l’Union Européenne et la Russie. Cela implique de bien distinguer la volonté de rejoindre l’UE et tout lien avec l’OTAN. En clair, le gouvernement ukrainien devra veiller à rassurer le frère russe tout en orientant le frère européen (de l’ouest et du centre) dans le sens des intérêts strictement européens, qui sont ceux d’une grande alliance, en attendant une fusion, entre l’Union Européenne et la Russie. Et de la même façon, le tropisme atlantiste de Cameron, comme auparavant celui de Thatcher, de Majors, de Blair et de Brown, qui se cache derrière cette volonté de rupture avec l’UE, n’est pas au service du peuple britannique, ce dernier ayant vocation à restaurer son européanité au sein d’une Europe unie, en rompant avec le Commonwealth. C’est là où des mouvements comme UKiP servent manifestement la stratégie américaine en Europe, au nom d’une souveraineté britannique pervertie.

 

Thomas FERRIER (PSUNE/LBTF)

Samedi 8 février 2014 : “Fuck the EU” by the US State Department

fuck_the_eu_2174305.jpg

Samedi 8 février 2014 : “Fuck the EU” by the US State Department

Ex: http://www.realpolitik.tv

 

“Que l’Europe aille se faire e…” a tout simplement déclaré Victoria Nuland (photo), la secrétaire d’État adjointe des États-Unis, en charge des relations avec l’Europe, à son ambassadeur en Ukraine, lors d’une conversation téléphonique enregistrée à l’insu des deux protagonistes le jeudi 6 février. La prise est tellement explicite que la diplomate américaine n’a eu d’autre choix que de s’excuser auprès des diplomates européens. Mais qui a entendu un seul chef d’État, un seul ministre des affaires étrangères européen émettre une quelconque protestation ?

 

fuckUE.jpg

Très bon éclairage sur ce que pensent réellement les Américains de l’Union européenne : qu’elle n’est rien et qu’elle a vocation à rester une périphérie molle des États-Unis. Au passage la conversation est révélatrice, au-delà même de l’insulte faite à l’Union européenne. Elle en dit long aussi sur le rôle que joue l’ONU aux yeux des Américains. Jugez-en plutôt : “Ce type de l’ONU, Robert Serry” explique Victoria Nuland à son ambassadeur, “ce serait super pour aider à coller les choses, d’avoir cette colle ONU et, tu sais quoi, que l’UE aille se faire foutre”. L’ONU ce n’est donc qu’un pot de colle servant à fixer les morceaux du puzzle américain sur le grand tableau mondial.

 

Washington encourage la guerre civile en Ukraine, quand il ne la fabrique pas tout simplement et agite ensuite ses mécanos (l’Union européenne, l’ONU…) afin de tenir sa feuille de route.

 

Quant aux gouvernements européens, ils ont pour seule mission, depuis 1945, que de maintenir les peuples européens dans la dormition en leur faisant croire que la construction européenne avance vers une Europe-puissance, alors même qu’elle ne fait, année après année, que consolider le bloc transatlantique dirigé par Washington autant que les oligarchies mondialistes.

 

Il n’y a désormais qu’une issue unique à l’indépendance de l’Europe : l’effondrement du Système de l’Union européenne au profit d’une authentique Europe des nations, condition sine qua none à la renaissance de la civilisation européenne et donc de la puissance française. Si nous ne sortons pas rapidement de cette trappe, la submersion extra-européenne et l’atlantisation auront raison de nos libertés et de notre identité. La ruine économique en résultera mécaniquement.

 

Aymeric Chauprade

mercredi, 12 février 2014

La NSA pudo haber espiado a Schroeder por oponerse a la guerra de Irak

schroeder.jpg

 

Ex: http://elespiadigital.com

La Agencia de Seguridad Nacional de EE.UU. pudo haber vigilado el teléfono del excanciller de Alemania, Gerhard Schroeder, cuando él ocupaba el cargo, informan medios locales.

A esta conclusión han llegado la cadena de radio-televisión pública NDR y el periódico 'Süddeutsche Zeitung' tras llevar a cabo su propia una investigación periodística.

Según sus datos, el motivo de la vigilancia a Schroeder fue su dura postura acerca de la invasión estadounidense de Irak. A más tardar en 2002, la NSA incluyó al excanciller alemán en su lista de personas y organizaciones que eran objetivos previstos para el espionaje (National Sigint Requirements List, en inglés). 

"Entonces yo ni siquiera podía imaginar que los servicios secretos estadounidenses estaban efectuando escuchas de mis conversaciones telefónicas", afirmó el excanciller en una entrevista a la NDR que a su vez asevera que uno de los documentos revelados por Snowden confirma la pesquisa periodística. 

Los documentos filtrados por Snowden revelaron que la NSA espió sin ninguna autorización legal a unos 35 líderes mundiales durante más de cinco años. Las revelaciones han generado indignación y protestas en los gobiernos de varios países aparte de Alemania, entre ellos Francia, México y Brasil, cuyas cúpulas políticas se convirtieron en blanco del espionaje de EE.UU. 

Este escándalo se suma al que sacudió a la política internacional tras conocerse por las filtraciones del excontratista de la CIA que la actual canciller alemana Angela Merkel era víctima de las escuchas de la inteligencia estadounidense. Después de que trascendiera que su teléfono móvil era objeto de escuchas por Washington, Merkel en una conversación con Obama habría comparado las tácticas de espionaje de la NSA "con las de la Stasi", el servicio de inteligencia de la antigua República Democrática Alemana.

lundi, 10 février 2014

L’Europe de la bourgeoisie "libérale", de ses juristes et moralistes

Honore-Daumier-Two-Lawyers.JPG

L’Europe de la bourgeoisie "libérale", de ses juristes et moralistes
 
Un monde acéphale et sans pensée politique

Jacques-Yves Rossignol
Ex: http://metamag.fr 

Dans ses grandes lignes, l'histoire économique, contrairement aux théories professées par doctes enseignants en grandes écoles, experts  es-médias ou hommes politiques sortis de l’ENA, est très simple à comprendre. Evidemment, ici, ce sera un résumé dense et serré. Et un peu inhabituel.


Du mercantilisme au libéralisme


Autrefois, jadis, l'enrichissement était bon enfant. Tout comme la guerre ou la torture d'ailleurs. On ne pensait pas  faire du mal par sadisme ou par perversion. On pensait encore moins s'enrichir par des moyens compliqués et tortueux. On serrait simplement son trésor (que l'on avait par exemple raflé à celui dont on avait fracassé le crâne) envers soi.  Parfois on troquait ou achetait ce qu'on ne pouvait pas fabriquer ou dérober.


Un beau jour, on s'est aperçu que le capital s'accroissait par sa circulation. Par exemple : il n'est pas catastrophique d'acheter des marchandises à un prix exorbitant à A si je peux les revendre à un prix invraisemblable à B. Tout a changé : l'économie est devenue morale. Ce nouveau mode de fonctionnement parfaitement hypocrite n'étant possible que si l'on s'efforce d'entretenir de "bonnes relations" avec ses "partenaires économiques". On ne pille plus : on temporise, on berce, on flagorne.  Ainsi est née la mentalité à l'intérieur de laquelle nous vivons toujours : l'hypocrisie à fondement économique. Cette hypocrisie généralisée va même devenir une science : ce sera l'économie politique, la science de la duplicité morale, la seule science incapable d'avouer son fondement ultime (la défense inconditionnelle de la propriété privée, la cupidité portée à son point d'incandescence). Cette science va apprendre à tous et à chacun l'art de temporiser, de supporter et de flatter les gens que l'on rêve d'escroquer, de piétiner et d'anéantir.


Alors naîtra cette étrange idée d'humanité : l'humanité" c'est finalement l'ensemble des gens que l'on peut tenter d'escroquer, de tromper ou de voler d'une manière hypocrite et indicible. Et le discours humanitaire suivra : c'est l'ensemble des bavardages emphatiques chargés de dissimuler cette réalité d'une concurrence généralisée aussi épouvantable et décivilisatrice que souriante et imperturbable. La religion s'adaptera enfin à ces nouvelles nécessités : de naïve et candide, elle deviendra onctueuse et hypocrite, une façade permettant de dissimuler tout ce qui doit être dissimulé dans l'ordre de l'usure et de la pingrerie. 


En un mot comme en mille : on surenchérira constamment sur la morale dans les buts les plus immoraux. Ceci explique le flot de bavardage moral auquel nous sommes soumis aujourd'hui en capitalisme pourrissant. Le jeu habituel consistait à mener de vastes opérations de police contre ceux qui refusaient plus ou moins de participer à la sympathique hypocrisie décrite ci-dessus (les vendéens, les indiens d'Amérique, par exemple, ont bien connu ceci) puis à être pris soudain d'une commotion morale poignante à propos d'événements sans véritable rapport avec l'affaire en cause. Les braves gens n'osaient alors pas trop poser de questions face à une telle démonstration de moralité. Et l'on pouvait recommencer l'opération : dressage intensif à l'économie "libérale", épanchement de bons sentiments.


L'économie mécanisée : le crétinisme


Mais peu à peu les choses se sont compliquées : la surproduction de marchandises à écouler (à "réaliser") est devenue chronique. Il a fallu tromper les peuples les plus solvables d'une nouvelle manière, encore moins avouable que le baratinage moral. Il a fallu très exactement les crétiniser. Le seul moyen de continuer à faire des profits, c'était en effet le maintien des consommateurs solvables en situation d'aliénation permanente par l'industrie culturelle ("les médias"). Triste mais véridique !


Changement total de paradigme ! Bientôt on n'aura plus besoin d'hypocrisie affectée et compliquée : il n'y aura plus que des crétins consommant mécaniquement la pacotille imposée par le capitalisme pourrissant, même dans les pays de vieille civilisation ! Mais là, les occidentaux sont carrément les grands perdants. Parce que notre domaine, là où l'on était à l'aise, c'était quand même quelque chose de l'ordre de la pensée. 


Le capitalisme classique n'avait pas entièrement porté atteinte à la pensée. En capitalisme culturel ("médiatique"et surtout "musical'), la pensée cohérente est devenue impossible. Alors nous nous retrouvons dans une situation imprévue : abrutis et incapables d'identifier les conflits, les guerres menées contre nous. Incapables même d'identifier nos véritables assassins : la bourgeoisie "libérale", ses juristes et ses moralistes.


Nous nous retrouvons acéphales et donc sans pensée politique et çà, c'est quand même très ennuyeux.

00:05 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : europe, actualité, droit, économie, juristes | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

Eurosceptische vloedgolf op komst

euroscepticisme.jpg

Europa van twee snelheden

Eurosceptische vloedgolf op komst

Ex: http://www.doorbraak.be

Europa lijkt steeds meer een continent op drift. Enorme schuldenbergen – zowel privaat als publiek -, hoge werkeloosheid en een stijgend risico op deflatie. Is er iemand die weet hoe het verder moet? En dan is er nog de vraag wie na de verkiezingen van 25 mei de voornaamste stuurman zal zijn. Een metershoge eurosceptische golf lijkt in aantocht.

- Lawrence Urbain (03.02.2014)

Afgelopen weekeinde verzamelden de Europese liberalen te Brussel. Guy Verhofstadt werd daar officieel gekozen tot kandidaat-voorzitter van de Europese commissie. Op zich was dat alles behalve een tour de force aangezien de Vlaamse liberaal binnen de ALDE-fractie als enige kandidaat werd voorgedragen. De degelijke Olli Rehn stapte eerder al uit de liberale wedloop. Het feit dat Verhofstadt binnen de eigen fractie minder dan 80% van de stemmen achter zich krijgt, doet her en der dan ook wenkbrauwen fronsen. De liberale fractie is een splijtzwam.

Binnen de ALDE zijn er enerzijds de partijen die volmondig inzetten op een supranationale staatsstructuur met bijbehorende federalisering. Progressief-liberale partijen als OpenVld en het Nederlandse D’66 maken deel uit van deze vleugel. Anderzijds is er een politieke groep die wil kiezen voor verregaande samenwerking, veelal op economisch vlak, zonder dat dit noodzakelijk dient uit te monden in een volledig gefedereerde Europese Unie. De Nederlandse conservatief-liberale VVD, alsook de Finse Centrumpartij van Rehn, alliëren zich veelal aan deze tweede, meer gematigde, groep. Ook het merendeel van de LibDems in het Verenigde Koninkrijk wenst een minder radicale koers te varen dan de lijn die Guy Verhofstadt voorstaat. Regelmatig komt er vanuit de brede basis van partijen dan ook tegenkanting ten overstaan van de Belgische oud-premier. Vaak komen deze geluiden uit landen als Nederland en Finland. Niet toevallig de nettobetalers van de EU. Denken we maar aan Mark Verheijen, EU-woordvoerder voor de VVD, die een tijd geleden Verhofstadt nog ‘een gevaarlijke man’ noemde. Ook een politieke coryfee als Frits Bolkestein, stelde meermaals dat ‘Verhofstadt blaft tegen de maan’.

Winst en verlies

Verwacht wordt dat de liberale fractie op 25 mei gedecimeerd zal worden. VVD in Nederland, Freie Demokratische Partei in Duitsland, LibDems in het Verenigd Koninkrijk, OpenVld bij ons… allen staan ze op (zwaar) verlies in de peilingen. De liberalen zullen zich bij een slechte uitslag achter de oren krabben en mogelijk hun politieke lijn ten overstaan van het EU-project moeten bijsturen. Het wordt tevens afwachten hoe goed de felste tegenstanders van een federale Europese Unie zullen scoren. Zowel de Ukip van Nigel Farrage, het Front National van Marine Le Pen en de PVV van Geert Wilders zullen winst boeken. Voorts is het zeker ook nuttig om met partijen als Alternative Für Deutschland en N-VA rekening te houden. Het lijkt bijzonder onwaarschijnlijk dat AfD aansluiting vindt bij de liberalen van Verhofstadt. De partij wil een splitsing van de eurozone, een voorstel dat voor zowat alle liberale partijen onbespreekbaar is. Eveneens is de positie van de N-VA binnen de veelal linkse fractie van regionalisten en groenen nagenoeg onhoudbaar geworden. Bart Staes (Groen) stelde onlangs dat de verzameling van regionalisten en groenen in het Europese parlement geen winkel is waar je zomaar binnen en buiten loopt. Als de N-VA deel wil blijven uitmaken van deze technische fractie, dan zal iemand als Johan Van Overtveldt zijn toon dienen te matigen.

Kortom: Er zal na 25 mei ferm geschoven en bijgeschaafd worden. Zowel binnen als tussen de fracties. Niet zozeer de uitslag van de verkiezingen is interessant, maar vooral de gevolgen die het de dagen en weken erna met zich zal meebrengen. Een splitsing van de Europese muntunie mag (momenteel) dan wel afgewend zijn, een eurofederalisme met mutualisering van de staatsschulden en eurobonds is nog niet voor morgen. Hoe graag de combattieve Guy Verhofstadt dat ook zou willen.

 

The Ukrainian Dystopia

unbenannt1.png

The Ukrainian Dystopia – Domestic and Foreign Factors

by Leonid Savin

Ex: http://www.geopolitica.ru

 
First of all, the situation in Ukraine is not as simple as it is being described by the Western media and Brussels/Washington politicians. The protest was started just before the Vilnius summit of the Eastern Partnership at the end of November 2013. Actually, most of protesters didn’t read the proposed agreement about the association with the EU, but were galvanized by leaders of the oppositional parties (Svoboda, Udar, Batkivschina). The slogan was that Ukraine is part of Europe (yes, of course, there was no doubt about this), but only a few interested individuals knew that such an agreement of association had previously been signed with… Jordan, Morocco, and some other countries.
 
This document was developed as tool of the EU’s soft power for engagement of the African and Eastern European markets. When President Yanukovich did not sign this agreement, the West initiated a colossal campaign against him: from political and diplomatic pressure to direct support of the Ukrainian opposition. We must take into account that the opposition, both nationalistic and liberal, was supported by the EU and USA years before through grant program.
 
Klichko’s Udar party was especially supported by Germany (he is also a resident of Germany). Russia has supported the decision of the Ukrainian president and provided a large discount for gas supplies and a loan of $15 billion. This gesture of good will was interpreted by the opposition and Ukrainian right-wing nationalists as the imperial ambitions of Moscow. From this point of view, Yanukovich is a puppet of Russia.
 
Some Ukrainian oligarchs also started to actually support the opposition because they are not pleased with Yanukovich and have their own funds abroad. Of course, there were long consultations between these oligarchs and Western politicians for how to better increase the pressure against the president, and the protests were intensified. We see that the general frontline of the protests was captured by ultra-radical groups similar to the Black Bloc of the antiglobalist movement a few years ago, but with a different political orientation.
 
These right-wing groups committed most of the violence during the protests (the destruction of Lenin’s memorial, attacks on police with Molotov cocktails, the ‘occupying’ of governmental building), and the political opposition was an umbrella that brought together these radicals. In reality, neo-Nazi radicals are strongly against the EU and European values and have no any road map for the future of Ukraine. They are funded by an umbrella of opposition groups (300 UAH for a day’s stay on Maidan and 2000 UAH for those who attacked police with Molotov cocktails. 1 $ US = 8 UAH) and both structures (the political opposition and neo-Nazi urban insurgents) choose the victims – it is the president, the Party of Regions, and the police.
 
After violent attacks near the ministers’ offices, parliament issued new laws pertaining towards addressing responsibility for such acts of protests and violence. But even these measures did not provide a cure for the crisis. On 25 December, three policemen were captured by extremists (one was wounded by a knife) and illegally held in one of the captured buildings in Kiev. The same day, Yanukovich proposed giving the post of prime minister to the leader of the Batkivshina party (Yatsenyuk) and the post of vice-prime-minister to Klischko (they refused).
 
Despite Western allegations otherwise, there really wasn’t much police violence, and the government does have the legal right to use such power if need be. In two words, we have a conflict between the established legal structures (president, parliament, other governmental structures) and those with self-proclaimed legitimacy (the opposition with mass support), as described by Carl Schmitt. The problem is that the opposition is very active, but the followers of the president, government, and order are passive. When the “Euromaidan” civil activists in Kiev and other regions began their street blockades and use of violence, the majority of Ukrainians did nothing and hoped that the police and the security service would intervene. But a paralyzed police force cannot perform their own standard functions because the opposition describes such measures as “violence against the people”.
 
The current problem is that the opposition umbrella does not have control over the violent neo-Nazi groups in Kiev and other regions, and some opposition leaders are nervous about their own place in any future political system in Ukraine. Another problem is that the “Euromaidan” activists have raised support from abroad (including from the Ukrainian diaspora) under the idea of “the people fighting against an authoritarian regime”. The masses do not usually understand the complexity behind such situations, and thus, they are profitably manipulated by those who are directing the destabilization.
 
The Strategic Landscape
 
The general context of these (and previous) protests may be found in the political system of Ukraine – it is liberal capitalism. For the last ten years, the social sector was destroyed, and Ukraine experienced a rapid rise in unemployment. Many citizens therefore needed to go abroad for work (Russia, Poland, and the European countries) or immigrate. When the “Orange Revolution” started in 2004, there was lots of optimism. The majority believed in changing the status quo and there were many calls of “Yes, we can!”. But this process of reorganization was twisted and stagnant.
 
The leaders were politically impotent, and corruption increased by leaps and bounds. The governmental system became more rotten than it had ever been before, and this process continued to accelerate. When Yanukovich returned to the presidency, he did not do enough to pursue radical changes to this trend. He cares more about his own “clan”, and this began the conflict between the oligarchs.
 
As I wrote above, some of them began to support the opposition (whereas they had supported Yanukovich in the past). The feeling of “yes, indeed” penetrated the minds of some oligarchs and they began to play their own game. Yet, they did not understand that another game was already in effect and that they were simply pawns within it!
 
Yanukovich understood that associating with the EU would be the last major political decision he would make. After the agreement, he would have to release Yulia Timosehnko (the former prime minister) from jail, and there is even a chance that he himself would then be sent to jail! Secondly, EU association would mean the implementation of protective tariffs from Russia. Russian gas would then be sold to Ukraine for the same price as it is to the EU. For example, in 2014 it would be about $370-380 per 1000 cubic meters, but Belarus would only be paying $175!!!
 

ukrextrdr.jpg

 
The difference can most certainly be felt, especially when one thinks about the economy’s industrial complex. In the process of building the Customs Union and the Eurasian Union, Russia will be very sensitive about any economic vectors near and around its own space. Ukraine would lose access to the huge Russian (but also Belarusian and Kazakh) market for its own goods, as well as the cheap goods coming out of the Customs Union. But the protesters do not think in geopolitical norms. They only rely on emotions…
 
European Involvement
 
European leaders are really confused. The European and US politicians need to stop and think before they continue to act, as they do not fully understand what it is they are doing. In the EU, we see much more police violence during protests than is the norm. When information about right-wing neo-Nazi groups in Ukraine entered into the Western media, there was cognitive dissonance. When Ukrainian Jews were attacked by the same protesters standing in Maidan, there was a strong reaction from the international Jewish community, but the European establishment once more expressed cognitive dissonance.
 
They wanted a planned and manipulated reality, but real life is different than their constructed images of it. They even wanted to present different images and pictures of what is happening. After two people were killed, new questions emerged: what is happening inside the opposition’s camp, and why can’t the opposition leaders control the radical groups under their own umbrella? I think that the European security services have knowledge and experience in dealing with leaderless resistance movements and insurgent anarchism, but the recognition of this occurring in Ukraine would also lead to the recognition that the Ukrainian government must use force to combat this extremist (even with European assistance)! In actuality, the EU does not have special think tanks or well-educated analysts that focus on Ukraine. Therefore, the European community does not have enough information about what is happening there, what its roots are, and what the possible tree of scenarios could be.
 
The Goals of the Ukrainian Opposition
 
The opposition wants to organize new presidential and parliamentary elections because that is the only legal way to change the power system. Because new presidential elections are scheduled for March 2015, this crisis is a serious test for Yanukovich. For the opposition, it is chance to get more publicity, because until now, they were supported only by some regions. And with the promotional aid of the EU and US, such a goal will be easier. On the other hand, they do not have a single leader to rally behind, so we could see an internal battle be waged inside the opposition’s camp in the future.
 
Ukraine actually has a very clear electoral map where one can see which region votes for the Party of Regions and which support the nationalists’ parties. If confidence in Yanukovich decreases, then he will lose support from the East and South of Ukraine (his classic base of electoral support). Nonetheless, Yanukovich is a legal president and he will not leave office before his term is over – this is certain. His post is guaranteed by the Constitution, and he has already proposed a plan for ending the crisis. The opposition does not have any such constructive ideas, and they speak with the language of ultimatums. This attitude is impossible to use in any normal negotiations, and the EU understands this very well. Therefore, they (the outsiders) cannot propose anything and just have to wait to see what happens.
 
The Role of the Media 
 
Most of the Ukrainian and European media take an incendiary position. There has been a lot of misinformation spread about the events in Kiev. Some US media outlets have used strategic rhetoric, for example, the Foreign Affairs magazine issued by the Council on Foreign Relations used the word “ceasefire” in an article about the process of ongoing negotiations between the authorities and the opposition.
 
Such a discourse is symbolic of a war of conscience against the state of Ukraine. Blogs and social networks are also effective in advancing this campaign. If one looks at a map of the “Euromaidan” hashtag, most activity will be seen as coming from three locations – Kiev, Washington, and London! Alternative media can also be of use in finding out more information about various figures of the opposition, for example, Oleg Tyagnibok of the Svoboda Party (formerly the Social-Nationalist Party of Ukraine), statements from his hate speeches (mostly against Jews, Russians, Poles, and communists), his background, and where he gets his money from to fund his current activities.
 
External Actors 
 
Ukrainian MPs, the prime minister, and even oppositional leaders (Klichko) already recognized that there have been manipulations and interference from abroad. This means that external influence has already happened. If regime change occurs, this will not mean anything good for Ukrainians. Radicals are radicals under any regime. They will use Molotov cocktails again, but this time, the target of their attacks will be the EU’s occupational regime, the degraded culture of the West, banks, and corporations (under the auspices of honor and Ukrainian independence, of course). This type of bourgeois right-wing nationalist that we currently see on Maidan will be emancipated in the near future.
 
Some oppositional leaders will get preferential treatment from the West, while a select few will be used as technical actors during the consequent engagement of Ukraine with the West. European institutionalism is a good tool for gradual reforms, but with the rise of Euroscepticism, especially in the neighboring countries of Hungary and Slovakia, this will no longer be as easy as before. The “Palestine-ization” of Ukraine could worryingly occur. There is a serious present crisis affecting the state system, political processes, national identity, geopolitical thinking, and sovereignty. I think that the key decisions that we see in the upcoming days will address each of these topics. Then we will see a test that can gauge the actual sovereignty of Ukraine.
 
The Geopolitical Scale 
 
In this crisis, the main geopolitical actors are trying to get new experience in order to use it for their own benefits. Russia is following a clumsy strategy of engagement and acts more reactively than proactively. The EU seems to be a timid actor, as the Ukrainian vector had been a fault line in the European strategy for many years. Because of the economic crisis and problems with its own identity within the EU, Ukraine is perceived as a difficult partner.
 
The homogenization of the Ukrainian space would not go as easily as previously planned, and Ukrainian society is divided in their vision of the future. The US continues to battle against Russia and the Eurasian Union. For this reason, Ukraine is a good place to wage such a campaign. The timing is on the side of the US, because the Olympic Games in Sochi may distract the global public (in a similar fashion as the 2008 Olympic Games in China provided a cover for Saakashvili’s regime to begin military aggression against South Ossetia). In this situation, Ukraine loses its geopolitical maneuverability very quickly. The moderate balance that served as a useful political tool for Ukraine’s external activities during the presidency of Leonid Kuchma no longer works. This is because in a geopolitical sense, Ukraine does not understand the necessity of a strong alliance with Russia and the Eurasian bloc, as without it, the country will be slowly devoured by the EU and manipulated by the US. Separatism could also possibly occur in Ukraine.
 
The first mirage of this processes emerged in 2004, but now the situation is more complex and there will be more than two separate pieces if this scenario becomes reality. The Zakarpatie region (bordering Hungary and Slovakia) does not want to be in an independent Western Ukraine. The Crimea has some Tatars who generally supported the “Euromaidan” events, so a conflict in the Crimea Autonomous Republic is also possible there, especially when we take into account that many Tatars have already been waging jihad in Syria and now have experience in military insurgency.
 
Conclusion 
 
Any results of “Euromaidan” will be negative both for the Ukrainian people and regional geopolitics. The society inside of the country is divided, and part of it thinks in the framework of revenge and resentment (both sides of the current conflict). The process of reconciliation will not be fast and easy. The only possible way for a positive political development would be innovation, but the Ukrainian political elites are lazy and do not have enough intellectual skills and experience to devise such innovations, as neither do the opposition. European and US advisors will not bring winning ideas to the Ukrainian opposition. The radical nationalistic sector thinks only about the realization of their own ideas which are similar to xenophobia and Nazism. Because of the activity of these aforementioned elements, there is no possibility to marginalize and “freeze” them.
 
The oligarchs will also try to use radicals as a frontline to further their own profit. It is very strange that the nationalists cooperate so closely with the cosmopolitan oligarchs and the neoliberals in Ukraine, because the doctrine of Ukrainian nationalism is against oligarchy and globalization. This alliance thus symbolizes nothing besides the hypocrisy that is standard for business interests involved in politics. Therefore, the new state of a hypocritical Ukraine is the most plausible scenario that we will have in the future.

dimanche, 09 février 2014

L’Allemagne, la Russie et la crise ukrainienne

femme-politique-ukrainienne-L-5.jpeg

L’Allemagne, la Russie et la crise ukrainienne

Ex: http://www.dedefensa.org

La nouvelle équipe mise en place au ministère des affaires étrangères allemand présente une perspective très intéressante, essentiellement au moment où la crise ukrainienne prend des dimensions internationales importantes. En effet, c’est tout aussi essentiellement du point de vue des relations avec la Russie, et cela dans le cadre de la tension ukrainienne, qu’il faut considérer cette nouvelle équipe.

Nous parlons d’une “nouvelle équipe”, dans le contexte que nous proposons, parce qu’il faut parler, à côté du ministre Frank-Walter Steinmeier qui a été nommé en décembre 2013, de Gernot Erler, nouveau chef des relations avec la Russie et les pays de l’ex-URSS dans ce ministère (titre de sa fonction : “Coordinateur responsable de la Russie, de l’Asie centrale et des pays de l’Eastern Partnership”). Erler est entré en fonction jeudi dernier et a aussitôt exposé aux journalistes ses conceptions (voir EUObserver, le 31 janvier 2014)

• Les deux hommes sont des SPD, ce parti ayant réclamé pour lui ce grand ministère des affaires étrangères comme une des conditions de sa participation à la coalition avec Merkel. La politique russe de Frank-Walter Steinmeier est très spécifique, comme il l’a montré dans les quatre années (2005-2009) qu’il a passées à ce poste, dans la premier gouvernement Merkel, également de coalition. On peut dire qu’il s’agissait, pour l’essentiel, d’une poursuite discrète de la politique Schröder (toujours pour les relations avec la Russie), en même temps que l’affirmation de Steinmeier de son peu de goût pour les pratiques-Système du politically correct. Cet extrait de l’article de Wikipédia qui lui est consacré est significatif, y compris avec citation de la réaction d’un extraordinaire cynisme inconscient du New York Times accusant, en parfait mode inverti, Steinmeier d’un “extraordinaire cynisme” parce que ce ministre-là avait observé (en 2008) qu’il fallait, comme lui-même l’avait fait, “beaucoup de courage par les temps qui courent pour ne pas rencontrer le Dalaï-Lama” quand il passait à portée de rencontre... (Donc, selon notre interprétation, il n’y a rien pour ce cas qui soit nécessairement contre le Dalaï-Lama, – autre débat, – mais beaucoup, sinon tout, contre l’obligation-Système très active en 2008-2009, – JO de Pékin et la suite, – d’aller faire ses dévotions aux Dalaï-Lama. L’extraordinaire “cynisme inconscient du New York Times” est bien de faire la bête à cet égard, et de négliger l’évidence qui aurait du l’éclairer et qui l’a plutôt aveuglé. L’aveuglement est donc avéré et le cynisme trouillard et inconscient du NYT est bien là ; mais quoi, rien de nouveau à cet égard depuis que règne le Système.)

«Russian opposition activists celebrated when Steinmeier lost elections in 2009, signaling their discontent with Steinmeier. Oleg Orlov, head of the Memorial human rights group, said that Steinmeier had prolonged Schröder's policies on Russia and that Germany's policies were “extremely bad for civil society, democracy and the country as a whole”.

»In 2008, Steinmeier refused to meet Dalai Lama. Instead, Steinmeier issued the statement “it takes a lot of courage not to meet with the Dalai Lama these days”, which the New York Times described as “extraordinarily cynical” and accused of Steinmeier of prioritizing money over human rights.»

• Merkel accepta la nomination de Erler au côté de Steinmeier le 9 janvier. On notait alors qu’il s’agissait de la reconstitution de l’équipe Schröder pour l’établissement de relations privilégiées avec la Russie  : «Erler coordinated German-Russian relations in the foreign ministry at the time when Steinmeier was chief of staff to Chancellor Gerhard Schroeder. Together they secured the construction of a direct gas pipeline from Russia to Germany (Nord Stream) which bypassed Poland and the Baltic states, increasing their vulnerability to Moscow gas politicking.» (EUObserver, le 10 janvier 2014.)

• Dans le texte déjà référencé (EUObserver, le 31 janvier 2014), on a donc une excellente présentation des idées et des conceptions qui vont présider à la nouvelle équipe du ministère des affaires étrangères allemand vis-à-vis de la Russie et au moment où la crise ukrainienne place les relations avec la Russie au premier plan. Les déclarations de Erler sont d’autant plus significatives que son poste a pris l’ampleur qu’on a vue, alors qu’il était auparavant réservé aux seules relations de l’Allemagne avec la Russie. (Cela servit à son prédécesseur, Andreas Schockenhoff, pour en faire une tribune d’accusation constante de la situation des droits de l’homme et de la démocratie en Russie, sorte de base d’“agression douce” contre la Russie caractérisant alors pour une bonne part la temporairement “nouvelle” politique russe de l’Allemagne [voir le 8 avril 2013]. On mesure d’autant mieux le changement qu’apporte l’équipe Steinmeier-Erler.)

«The EU was wrong not to have analysed possible conflicts with Russia before offering the so-called Eastern Partnership to countries like Ukraine, Gernot Erler, Germany's new chief of relations with Russia and the eastern neighbourhood told journalists in Berlin on Thursday (30 January). [...]

»[Erler] said his name was floated to act as a mediator in Ukraine, where pro-EU protests in Kiev recently turned violent. But in the meantime, EU neighbourhood commissioner Stefan Fuele and EU foreign policy chief Catherine Ashton have taken on the task. “It is best for Germany not to seek a special role in Ukraine but rather to stick to the common European position and support the EU mediation efforts,” Erler said. [...]

»...Erler said the number one priority is to stop the violence. He said the second priority is to quickly create a functional government because “Ukraine is on the brink of bankruptcy, which would have immense consequences also for Europe.” But, looking further down the line, he said the EU must reconsider its Eastern Partnership and why the Ukraine fiasco arose. [...]

»“I am surprised that experts have been called to look into it only now – if there is a conflict between a Russian Customs Union and the Eastern Partneship. We need a solution as quickly as possible, because this is not only about Ukraine. Moldova and Georgia have finished the negotiations and want to sign the agreement this summer. How will Russia act if that happens?” Erler asked. “We have to ensure there is no tension between the Eastern Partnership and the Russian Customs Union,” he noted.

»He added that trade is just one element of concern from the Russian side, but did not elaborate on the point. But he said that if countries like Ukraine, Georgia and Moldova enter a “deep free trade agreement” with the EU, as currently envisaged by the Eastern Partnership, Moscow fears that these markets will be flooded with cheap Western products, which would undermine Russian exports. “I can understand this concern. I don't know what the solution will look like, but it seems possible and this is currently being assessed by experts,” he noted.»

On comprend évidemment l’intérêt que nous portons à cette nouvelle équipe de politique étrangère de l’Allemagne. Le terme “équipe” lui-même, au lieu de désigner le seul nouveau ministre, suffit à définir la cause de notre intérêt, puisqu’à côté du ministre l’importance de son coordinateur pour les relations avec la Russie et son “extérieur proche” est évidente et significative. Les relations de l’Allemagne avec la Russie et avec l’Ukraine, et justement les deux relations suivies et coordonnées par un seul homme, ont aujourd’hui une importance absolument considérable alors que nous sommes au cœur de la crise ukrainienne. Avec l’équipe Steinmeier-Erler, l’Allemagne sera poussée à déployer une tendance politique qui ira contre toutes les tendances activistes du bloc BAO, que ce soit celle de l’UE et de ses principaux membres (sauf l’Allemagne dans ce cas, bien entendu), que ce soit celle des USA, que ce soit celle des divers centres d’agitation et de subversion qui nous sont bien connus depuis les “révolutions de couleur”.

Nous n’entendons certainement pas porter ici un jugement de type géopolitique, puisque, nous le répétons une fois de plus pour tenter d'en instruire ceux qui nous lisent qu’il s’agit bien de notre ligne de pensée invariable, notre jugement rejette absolument cette référence dans une époque qui est installée décisivement et irréversiblement dans l’ère psychopolitique. C’est dire que nous n’apprécions nullement la nouvelle équipe Steinmeier-Erler du ministère des affaires étrangères comme un outil offensif de type géopolitique, par exemple pour établir des relations de puissance avec la Russie, ou pour toute autre entreprise du même genre. Pour nous, l’Allemagne reste un pays privé d’une véritable politique étrangère, sans la dimension de sécurité souveraine qui fait une telle politique ; par conséquent, l’Allemagne n’est pas dans une voie géopolitique d’affirmation, dans quelque orientation qu’on la considère.

Mais ce qui semblait une immense faiblesse de l’Allemagne dans l’ère précédente est devenu d’une piètre importance aujourd’hui. Si l’Allemagne ne s’est pas haussée au niveau d’un grand acteur souverain, comme le craignent les géopoliticiens qui voient constamment ces derniers temps une résurgence de la puissance allemande, les autres (USA et France en premier) se sont tous abaissés à son niveau en dissolvant leurs principes d’action dans la course effrénée pour rencontrer les consignes-Système, et opérationnaliser ce que nous nommons la politique-Système, avec l'importance primordiale accordée à la communication au détriment complet de l'action. Dans ces conditions qui sont celles d’un abaissement général qui ne saurait surprendre dans le contexte général, d’une absence totale d’action politique structurante, d’une paralysie conceptuelle à cause des pressions du système de la communication, il se trouve que l’Allemagne telle qu’elle se découvre avec l’équipe Steinmeier-Erler est parfaitement placée ; elle se retrouve à l’aise dans le jeu ordonné par l’ère psychopolitique, où les événements hors du contrôle humain ont pris le pas sur les desseins géopolitiques et les politiques qui vont avec, au profit (?) d’un immense désordre lorsqu’il s’agit de cette même appréciation géopolitique faite du point de vue des acteurs humains ignorant que l’enjeu central est désormais autour du Système et de l’affrontement Système versus antiSystème. Dans le cas qui nous occupe, l’équipe Steinmeier-Erler ressuscite indirectement, par le biais des obligations de l'ère psychopolitique, la politique Schröder des années 2001-2005, qu’on a faussement qualifiée d’antiaméricaniste à cause de l’affaire irakienne, qui fut essentiellement déployée selon une volonté de stabilité, en Europe d’abord avec les bonnes relations avec la Russie, d’une façon plus générale dans le reste du monde avec le refus de Schröder d’appuyer l’invasion de l’Irak (plutôt qu’une opposition directe). Ce sont les centres divers de pensée paranoïaque de Washington et des milieux atlantistes (think tanks et NGO diverses, des neocons à Soros) qui firent de cette politique Schröder une affirmation antiaméricaniste.

(De ce point de vue, la politique Schröder épousait parfaitement la politique française de 2002-2003, lorsque l’équipe Chirac-de Villepin retrouva les principes gaulliens de partage par universalité du principe de souveraineté nationale, au nom duquel la France s’opposa à l’expédition irakienne des USA, – et, là aussi, nullement par antiaméricanisme d'humeur ou de circonstance. (L'antiaméricanisme est là, simplement parce que les USA sont un centre-Système complètement anti-principie.) Ainsi faut-il également séparer, du côté allemand, les perspectives ouvertes par l’équipe Steinmeier-Erler de la brouille actuelle Allemagne-USA dans la crise Snowden/NSA. Le deuxième cas concerne, du côté allemand, la souveraineté intérieure allemande qui n’a rien à voir avec une politique extérieure, souveraine ou pas. La crise Snowden/NSA ne dépend certainement pas, dans sa composante allemande, des affaires étrangères mais de l’ensemble de sécurité intérieure, – ministère de l’intérieur, services de sécurité allemands, etc., – et, bien entendu, de Merkel elle-même.)

Dans les circonstances présentes, avec le bouillonnement ukrainien, avec cette nouvelle équipe Steinmeier-Erler et l’éventuelle politique qu’elle sera conduite à proposer, – Merkel ayant sont mot à dire, naturellement, – l’aspect non-géopolitique de l’activité allemande s’insère parfaitement dans le contexte général pour agir comme une pression antiSystème brutale et inattendue au milieu de l’élan général antirusse (et pro-opposition en Ukraine) du bloc BAO. (Nous irions même jusqu’à avancer que la seule présence de l’équipe Steinmeier-Erler constitue en soi une telle affirmation de communication que, même sans la nécessité d’actes politiques affirmés et sensationnels, elle imposera sa marque dans les événements en cours, notamment la crise ukrainienne.)

Nous apprécions donc l’importance fondamentale de cette nouvelle structure de la politique étrangère allemande, surtout avec le rôle élargie donné à Erler par rapport à son prédécesseur, qui lui permet de traiter directement de l’affaire ukrainienne par rapport aux liens de l’Allemagne, et de l’UE, avec la Russie, comme un élément de trouble et de contradiction plus que comme un élément constructif. Ce trouble et cette contradiction sont introduits au cœur de la politique-Système qui ne peut être qu’antirusse, et pour les circonstances plus opérationnelles, comme un élément de trouble et de contradiction au cœur de l’action de l’UE et dans les relations intra-bloc BAO, entre l’UE et les USA. Cela ne se comptabilise nullement en termes de “victoire” ou de “défaite”, encore moins en termes de stabilisation, mais en termes d’accentuation de la lutte antiSystème contre un Système en mode de surpuissance, et par conséquent en termes d’accentuation de la dynamique-Système définie par l’équation surpuissance-autodestruction, avec l’accentuation de la dynamique de surpuissance alimentant sa propre transmutation en autodestruction.

Manif pour tous, Théorie du genre et islam

13-Janvier.jpg

Manif pour tous, Théorie du genre et islam

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

Au départ de la ”Manif pour tous” parisienne du 2 février, (1) marchaient en tête plusieurs manifestants portant une banderole en arabe et en français : « les Français musulmans disent non au mariage homo ». De même, les musulmans ont été les premiers en ligne pour lancer une grève de l’école à l’appel de Farida Beghoul pour protester contre l’enseignement de la ”théorie du genre”, lavage de cerveau des écoliers (voir précédents articles de ce blog) sous un prétexte d’égalité anti-sexiste,  piloté par les milieux homos et l’idélogie anti familialiste. Le CFCM (Conseil français du culte musulman) et son président, Dalil Boubakeur, recteur de la mosquée de Paris, se sont également élevés, comme les catholiques, contre l’enseignement des « ABCD de l’égalité », destinés, malgré les dénégations hypocrites de M. Peillon, à faire passer, comme en Suède, la théorie du ”troisième sexe”, c’est-à-dire de l’indétermination du sexe biologique, selon la lubie environnementaliste, d’origine à la fois soviéto-marxiste et américaine.

Remarquons tout d’abord, comme je l’ai souvent souligné, cette très ennuyeuse contradiction qui est au cœur de l’idéologie et de la propagande dominantes : elles promeuvent un ”progressisme” féministe, homophile, déconstructeur de la famille et de la filiation traditionnelles – dans le but inavoué, non de l’égalité, mais de la démolition de l’identité française, l’ennemi à abattre – mais en même temps, elle soutiennent l’islam intouchable, combattent l’”islamophobie”, dans leur logique immigrationniste de remplacement du peuple de souche. Le problème, c’est que l’islam est fondamentalement homophobe, sexiste, antiféministe (dans le mauvais sens du terme, c’est-à-dire inégalitaire) et tient à préserver  – pour la seule communauté musulmane, évidemment – ses structures ultra traditionnelles.

Cette contradiction est un bâton de dynamite allumé au cœur de l’idéologie au pouvoir. En voulant s’en prendre exclusivement à cet ennemi implicitement désigné qui est la famille hétérosexuelle de souche, de préférence catholique et nombreuse, non ”recomposée”, (bête noire du think tank Terra Nova, inspirateur suprême) elle heurte aussi de front cette communauté musulmane qu’elle chérit tant. Ce caillou dans les rouages du dispositif  idéologique était imprévu.

Mais il y a un autre élément majeur, jamais souligné et pourtant fondamental : cette soudaine passion de l’idéologie au pouvoir pour l’anti-sexisme et le féminisme et l’enseignement de la théorie du genre à l’école possède une autre cause, dissimulée. Une cause qui n’existait absolument pas dans la France d’avant les vagues migratoires arabo-musulmanes :  la montée du sexisme machiste, des mauvais traitements infligés aux femmes, des mariages forcés, des violences scolaires contre les filles. Leur origine est connue mais soigneusement tue par les idéologues du déni permanent. C’est le grand tabou. (2)

Donc, par un étrange paradoxe, ces délires contre lesquels s’élève justement la Manif pour Tous, sont indirectement la conséquence de l’immigration massive et incontrôlée des trente dernières années. Et si, par malheur, ce mouvement se poursuit, dans cette ”nouvelle France” que souhaitent les apprentis sorciers de Terra Nova, il est à prévoir que les militants LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels, transsexuels) sponsorisés par le pouvoir, que le sort du mariage homo, que l’enseignement subreptice de la gender theory (3) soient radicalement remis en cause. Est-ce que Ludovine de la Rochère, qui a pris la tête de la MPT après l’éviction étrange de Virginie Merle (ou Frigide Barjot), a pris conscience de tout cela ?  

Quant à la communauté juive, elle se mure dans son silence. Ni pour ni contre la Manif pour Tous. Connais pas. Le Consistoire central n‘aborde pas le problème. Deux raisons à cela : tout d’abord, un repli communautaire, une sorte de sécession par rapport à la société française, un repli sur la judaïté. Bien qu’évidemment, les valeurs du judaïsme soient profondément hostiles à l’idéologie en question. Ensuite parce que la précédente manifestation ” Jour de Colère” avait été perturbée par des groupuscules antisémites : mélange d’éléments d’extrême droite proches de l’agitateur erratique Soral  et – fait dissimulé mais que les photos et vidéos indiquent –  de manifestants d’origine immigrée, les deux sous le charme du pitre Dieudonné dont ils constituent le public fasciné.  

L’équation n’est donc pas simple. La désignation de l’ennemi, selon Carl Schmitt, devait être uniquement idéologique et politique. Mais dans le grand poker de l’histoire, elle est aussi anthropologique et ethnique. Les cartes sont toujours mélangées dans un jeu. La vie est multicritères. Dans sa « Théorie générale des Systèmes », Ludwig von Bertalanffy expliquait qu’une contradiction est insoluble si l’on reste dans le même système. Il faut changer de système. Ce qu’on appelle, en épistémologie, une ”catastrophe”, notion théorisée par Primogine et le mathématicien René Thom. Nettement plus pertinent que les délirants délices de la gender theory issus en fait de la scholastique médiévale dont la gauche est la digne héritière.

Notes:

(1) Mouvement diabolisé par Manuel Valls comme factieux et illégitime selon la bonne vieille logique totalitaire de gauche, le Camp du Bien, qui n’admet la démocratie que limitée à ses rangs, et encore.  Voir l’interview néo-stalinienne de MV dans le Journal du Dimanche (02/01/2014), anthologie d’intolérance.

(2) La mixité sexuelle à l’école dans le primaire comme dans le secondaire aura constitué une énorme erreur contre le bon sens et l’efficacité pédagogique. Toujours l’idéologie contre le réel, la passion contre la raison, le dogme (doxa) contre l’observation et le savoir (épistémè).

(3) Cf mon essai Sexe et Dévoiement (Éditions du Lore).  La théorie du genre trouve une de ses origines chez Wilhelm Reich, marxiste dissident de l’École de Francfort et théoricien de la révolution sexuelle. Elle a été reprise et simplifiée par les intellectuelles féministes américaines, notamment Judith Butler. Mais Simone de Beauvoir a exprimé des idées proches. Le paradigme central est l’unisexe, masculinisation des femmes, féminisation des hommes. Comme toute scholastique, peu lui importe la rationalité scientifique. Le grand paradoxe de toute la pensée  de gauche est son rapport schizophrénique avec la science et la raison : on est idéaliste tout en se prétendant objectif et scientifique. Une révolte contre la nature, éternellement vouée à l’échec. 

What Links the Threat of a U.S. Default with the Destabilization of Ukraine?

UkraineProte.jpg

What Links the Threat of a U.S. Default with the Destabilization of Ukraine?

Nikolai MALISHEVSKI

Ex: http://www.strategic-culture.org

 
At the Munich Security Conference the Ukrainian opposition and the U.S. essentially agreed on a plan to force Viktor Yanukovich to capitulate. Arseniy Yatsenyuk told of this plan of action, which was worked out with the direct participation of Western representatives, after a meeting with U.S. Secretary of State John Kerry and EU officials. While the «Euromaidan» is shoring up its tents, showing that it is there for the long haul, the State Department has appointed a time by which the regime change operation in Ukraine is to be finished: March 24. That is how the message which appeared on the official site of the U.S. State Department on January 24 could be interpreted:

«Ukraine Travel Alert. The U.S. Department of State alerts U.S. citizens of the potential risks of travel to Ukraine due to the ongoing political unrest and violent clashes between police and protesters. Protest-related violence, particularly in Kyiv, has escalated sharply since January 19, resulting in several deaths and hundreds of injuries.  Protesters have occupied Kyiv’s Independence Square and several government buildings in Kyiv and other cities throughout Ukraine.  Groups of young men, popularly called “titushky,” have attacked journalists and protesters and committed other random acts of violence in Kyiv and other cities.  U.S. citizens are advised to avoid all protests, demonstrations, and large gatherings.  U.S. citizens whose residences or hotels are located in the vicinity of the protests are cautioned to leave those areas or prepare to remain indoors, possibly for several days, should clashes occur.  This travel alert expires on March 24, 2014».

The start of implementation of the regime change plan most likely will coincide with February 7. Two significant events are to occur on this date: the start of the Olympic Games in Sochi and the deadline on suspension of the cap on the U.S. state debt agreed upon by the President and the Congress.

Today, as six months ago, when the situation in Syria abruptly deteriorated and everyone was expecting the beginning of a military campaign against that country, the masters of the dollar from the Federal Reserve and the U.S. government once again face the same self-destructive dilemma: to default and declare America bankrupt or to raise the debt ceiling once again and further toughen austerity measures. On the international arena this dilemma is directly linked with the need to reevaluate the status and role of American currency. 

The masters of the dollar are unable to resolve the problem which is making America's life difficult. In recent years they have merely been postponing a solution, making do with initiating cataclysms to distract attention from the dramatic situation with America's currency. Now a new flare-up in the problem has been postponed until February after something similar occurred last autumn amid the dramatic happenings which fastened the entire world's attention to Syria (the drama was instigated by America's allies among the Islamist terrorists who falsified a «chemical attack» in August 2013). A similar refocusing of the world media's attention is occurring today, but this time the role of the main «distraction» is being played by the disturbances and pogroms on the streets of Kiev and other Ukrainian cities.

Compare these two illustrations; they are identical. In the illustration framed in red are instructions in Arabic developed by American specialists during the first stage of the «popular protest» in Syria (2011). Framed in yellow are instructions in Ukrainian for Kiev's Maidan activists. 

The problem of a U.S. default first became a major issue in 2008, soon after Moscow's statement that Russia is setting a course toward economic integration of Eurasian countries. Then the Americans were able to distract the world's attention by shifting it to the slaughter in South Ossetia started by their Georgian puppets on the day of the opening of the Olympics in Beijing and to what the world media called «the beginning of the global economic crisis».

The default of the «global superpower» and the collapse of the currency system and the dollar will most likely not take place immediately after February 7 either, despite the most acute financial and economic crisis since the time of the Great Depression and the astronomical proportions of the aggregate debt of the United States. The masters of the American currency have initiated a whole series of crises which could give the dollar its next reprieve. 

The most «promising» crisis has been created around Ukraine, to whose shores the U.S. is already prepared to send its warships under the pretext of the Sochi Olympics. Thanks to the sensation surrounding the disturbances in Ukraine, key facts which testify to the acuteness of the problems facing Americans remain practically unnoticed in the world media. Such as information about the size of the drop in the real disposable income (RDI) of Americans since 1974 (the change is reflected in the following graph):

These events affect Europe as well. Even pro-American Polish politicians, such as former president of Poland A. Kwasniewski, who represents the European Parliament in Ukraine with regard to the Tymoshenko case, speak of this with alarm. «The situation in Ukraine,» says Kwasniewski, «could get completely out of the control of the authorities and the opposition and have extremely tragic consequences not only for Ukrainians, but for the European Union as well... The fact that innocent people are being killed in Ukraine could cause a wave of migration and economic problems... We truly are in danger of a great tragedy. I think that European diplomats, diplomats from neighboring countries and Poland should be very sensitive to these matters. We could end up in a spiral of events which we will no longer be able to stop..». 

Besides the crisis in Ukraine, which is distracting the international public from the upcoming battle for the future of the dollar on Capitol Hill, another three «backup» crises are being prepared in Thailand, Egypt and Syria. On the eve of the Olympics, Damascus is supposed to report on the liquidation of its chemical weapons. The plan adopted in November provides for the weapons to be completely removed from the country by February 5. However, Syria is clearly lagging behind schedule. But both Damascus's fulfillment (disarming before a potential aggressor) and non-fulfillment of its obligations with regard to chemical weapons give Washington a pretext to step up actions against Syria, Russia's last Middle Eastern frontier. It's not for nothing that at the Munich Security Conference the U.S. attempted once again to talk with Syria in the language of ultimatums, and the radical Islamists from the Caucasus Emirate, who are fighting on the side of the Syrian rebels, are already prepared to act in Ukraine after the recent call for their confederates to «go on jihad» both in Syria and in the Northern Caucasus.

 
Tags: European Union Federal Reserve Ukraine US

samedi, 08 février 2014

Will Mobocracy Triumph in Ukraine?

ukrmobo.jpg

Will Mobocracy Triumph in Ukraine?

By

Ex: http://www.lewrockwell.com

Despite our endless blather about democracy, we Americans seem to be able to put our devotion to democratic principles on the shelf, when they get in the way of our New World Order.

In 2012, in the presidential election in Egypt, Mohammed Morsi of the Muslim Brotherhood won in a landslide. President Obama hailed the outcome.

One year later, the Egyptian army ousted and arrested Morsi and gunned down a thousand members of his brotherhood. The coup was countenanced by John Kerry who explained that the Egyptian army was “restoring democracy.”

Comes now the turn of Ukraine.

In 2010, Viktor Yanukovych, in what neutral observers called a free and fair election, was chosen president. His term ends in 2015.

Yet since November, protesters have occupied Maidan Square in Kiev, battling police, and howling for Yanukovych’s resignation. The United States appears now to be collaborating with Europe in bringing about the neutering or overthrow of that democratically elected government.

Military coups, a la Cairo, and mob uprisings, at la Kiev — are these now legitimate weapons in the arsenal of democracy.

What did Yanukovych do to deserve ouster by the street? He chose Russia over Europe.

In the competition between Vladimir Putin and the European Union over whose economic association to join, Yanukovych was betrothed to the EU. But after an offer of $15 billion from Putin, and a cut in fuel prices to his country, Yanukovych jilted the EU and ran off with Russia.

Yanukovych felt he could not turn down Putin’s offer.

Western Ukraine, which favors the EU, was enraged. So out came the protesters to bring down the president. And into Kiev flew John McCain to declare our solidarity with the demonstrators.

Kerry has now joined McCain in meddling in this matter that is none of America’s business, declaring in Munich that, “Nowhere is the fight for a democratic European future more important than today in Ukraine.”

We “stand with the people of Ukraine,” said Kerry.

But which people? The Ukrainians who elected Yanukovych and still support him or the crowds in Maidan Square that want him out and will not vacate their fortified encampments until he goes?

Kerry is putting us on the side of mobs that want to bring down the president, force elections, and take power. Yet, Americans would never sit still should similar elements, with similar objectives, occupy our capital.

Reportedly, we are now colluding with the Europeans to cobble together an aid package, should Yanukovych surrender, cut the knot with Russia, and sign on with the EU.

But if Putin’s offer of $15 billion was a bribe, what else is this?

While he rules a divided nation, Yanukovych has hardly been a tyrant. As the crowds grew violent, he dismissed his government, offered the prime ministry to a leader of the opposition, repealed the laws lately passed to crack down on demonstrations, and took sick for four days.

But the street crowds, sensing he is breaking and smelling victory, are pressing ahead. There have now been several deaths among the protesters and police.

Putin is incensed, but inhibited by the need to keep a friendly face for the Sochi Olympics. Yet he makes a valid point.

How would Europeans have reacted if, in the bailout crisis, he, Putin, had flown to Athens and goaded rioters demanding that Greece default and pull out of the eurozone?

How would the EU react if Putin were to hail the United Kingdom Independence Party, which wants out of the EU, or the Scottish National Party, which wants to secede from Great Britain?

Ukraine was briefly independent at the end of World War I, and has been again since the breakup of the Soviet Union. Still the religious, ethnic, cultural and historic ties between Russia and Ukraine are centuries deep.

Eight million Ukrainians are ethnic Russians. In east Ukraine and the Crimea, the majority speak Russian and cherish these ties. Western Ukraine looks to Europe. Indeed, parts belonged to the Habsburg Empire.

Pushed too far and pressed too hard, Ukraine could disintegrate.

Security police who have questioned jailed rioters seem to believe we Americans are behind what is going on. And given the National Endowment for Democracy’s clandestine role in the color-coded revolutions of a decade ago in Central and Eastern Europe, that suspicion is not unwarranted.

Nor is Russian foreign minister Sergei Lavrov entirely wrong when he says, “a choice is being imposed” on Ukraine, and European politicians are fomenting protests and riots “by people who seize and hold government buildings, attack the police and use racist and anti-Semitic and Nazi slogans.”

If, as a result of street mobs paralyzing a capital, a democratically elected Ukrainian government falls, we could not only have an enraged and revanchist Russia on our hands, but a second Cold War.

And we will have set a precedent that could come to haunt Europe, as the rising and proliferating parties of the populist right, that wish to bring down the European Union, learn by our example.

vendredi, 07 février 2014

Quel est le rôle de l’Allemagne en Ukraine?

L-Ukraine-en-etat-d-insurrection.jpg

Quel est le rôle de l’Allemagne en Ukraine?

par Karl Müller

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Les mass media allemands mènent actuellement une campagne ouverte contre le gouvernement ukrainien et à l’aide de celle-ci également une contre le gouvernement russe. Toute personne qui n’a que les informations des mass media à disposition et qui doit donc se former une opinion en se fondant sur celles-ci, ne sait pas ce qui se passe réellement en Ukraine.
Néanmoins, même sur la base des informations publiées, il est possible de poser quelques questions et d’exiger des réponses:

  1. Les mass media allemands, ainsi que le gouvernement, exigent vivement de l’Ukraine qu’elle respecte le droit de protestation pacifique. Faut-il en déduire que le gouvernement allemand considère que les occupations de maisons, les blocus, l’édification de barricades, les détériorations et les actes de violence massive sont des «protestations pacifiques»? Pourquoi ne condamne-t-on pas ces violations évidentes du droit, poursuivies en Allemagne comme violations de domicile et de l’ordre public, quand il s’agit de l’Ukraine?
  2. Les «protestations» dans la capitale de l’Ukraine ressemblent beaucoup à d’autres manifestations menées de l’extérieur pour imposer des changements de régime, le tout non pas sur la base de règles institutionnelles, mais à l’aide de la pression de la rue, méthode s’étant substituée aux putschs militaires qui ne sont plus très à la mode.1 Vitali Klitschko est un produit allemand, mis en place par la Fondation Konrad-Adenauer de la CDU.2 Quelles sont les justifications du gouvernement allemand concernant la violation massive de la Charte de l’ONU interdisant strictement toute ingérence dans les affaires intérieures d’un autre Etat souverain?
  3. Certains commentaires rappellent, même si leur objectif n’est pas le même, qu’on peut de l’extérieur manœuvrer un pays dans une situation de pré-guerre civile. Ainsi, on a pu lire dans la «Süddeutsche Zeitung» du 23 janvier: «Il est vrai qu’il n’y a pas encore de guerre civile en Ukraine. Mais il est aussi vrai que toute guerre civile commence ainsi ou dans des circonstances semblables. En Syrie, la diplomatie occidentale a dû se soumettre dans la douleur à une certaine retenue. Cela ne doit pas se passer en Ukraine.» En ce qui concerne la Syrie, on sait à quel point l’Occident, y compris l’Allemagne, a attisé le feu. Le gouvernement allemand peut-il garantir qu’il n’en sera pas de même pour l’Ukraine?
  4. Sur la base des analyses géopolitiques et stratégiques actuellement connues concernant le rôle de l’Ukraine dans la politique mondiale, on peut estimer qu’il y a suffisamment d’indices légitimant l’idée qu’en réalité le gouvernement allemand ne s’intéresse en Ukraine ni aux droits humains, ni à la démocratie, ni au bien-être de la population. On sait depuis le milieu des années 1990 que l’Ukraine doit être le fer de lance occidental des Etats-Unis et de leurs alliés dans leur lutte contre la Russie (Brzezinski: «Le grand échiquier – L’Amérique et le reste du monde»). C’est dans ce but que vont les tentatives d’«intégrer» l’Ukraine dans l’UE et l’OTAN. Le gouvernement allemand peut-il de façon crédible faire croire que ces analyses sont sans intérêt et que la politique du gouvernement allemand envers l’Ukraine et la Russie est menée en toute honnêteté, dans le sens d’une coopération pacifique et en toute égalité, comme il se doit entre pays se trouvant sur un pied d’égalité?

Les peuples d’Ukraine, d’Allemagne et de Russie ne veulent pas se voir entraînés dans des conflits sanglants. Ils vivent sur le même continent où chaque pays dépend de l’autre. Ils savent quels sont les dangers de se laisser entraîner dans des conflits suscités par des campagnes mensongères à l’intérieur ou entre leurs pays. Ils se souviennent des innombrables victimes causées par la surenchère de violence. Cette année, on commémore pour la centième fois le début de la Grande guerre. Cela ne reste-t-il pas un avertissement pour tous les peuples européens?


C’est à juste titre qu’on s’interroge sur les raisons des campagnes médiatiques se suivant à un rythme accéléré. Pourquoi veut-on nous distraire des véritables questions urgentes qui touchent nos pays et l’Europe toute entière? La classe politique allemande et «occidentale» croit-elle réellement pouvoir détourner l’attention de ses propres échecs en menant une campagne médiatique bruyante? N’est-il pas temps de réfléchir? Pourquoi ne voit-on pas apparaître une politique honnête, fondée sur les valeurs fondamentales?3   

 •

1    cf. Wayne Madson: NATO’s Eastern Prize,
www.strategic-culture.org/news/2013/12/16/ukraine-nato-eastern-prize.html du 16/12/13. Version allemande: Die Ukraine: Ein Staat im Osten, den die NATO gern vereinnahmen möchte, www.luftpost-kl.de/luftpost-archiv/LP_13/LP20113_221213.pdf du 22/12/13
2    cf. Horizons et débats no 39 du 23/12/13, p. 6–7
3    cf. «Etat des lieux en début d’année», in: Horizons et débats, no 1 du 20/1/14, p. 1

jeudi, 06 février 2014

2013 : fin des rêves militaires

equipement-f0c99-9604e.jpg

2013 : fin des rêves militaires

par le Général Vincent Desportes

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue du général Vincent Desportes sur les faiblesses de la politique militaire de notre pays... Le général Desportes est l'auteur de nombreux essais consacrés à la stratégie comme Comprendre la guerre (Economica, 2000) ou La guerre probable (Economica, 2008).

2013 aura été « très militaire ». Deux interventions majeures, Serval au Mali pour lancer l’année, Sangaris en République Centrafricaine pour l’achever, avec, à mi-parcours, une opération en Syrie restée sans nom pour avoir été bloquée au dernier instant. En miroir, deux textes fondateurs : le 29 avril, officialisation du Livre Blanc dont la traduction budgétaire - la Loi de Programmation Militaire -, est approuvée par les deux chambres au cours du dernier trimestre.

La puissante contradiction entre les faits – les interventions – et le discours – les deux textes – qui organisent parallèlement la dégradation progressive mais certaine de nos capacités militaires, ne peut que frapper les esprits. Interventionnisme, parfaitement légitime dans les trois cas, et incohérence… jusqu’à l’absurde. De cette « année stratégique » forgée de contradictions, plusieurs leçons peuvent être tirées.

Leçon n°1 : l’évidence des inadéquations. Inadéquation d’abord entre notre politique extérieure, qui s’appuie à juste titre sur nos capacités militaires, et notre politique militaire qui tend à réduire ces mêmes capacités selon des logiques parfaitement déconnectées de leurs raisons d’être. Inadéquation ensuite entre les modèles de forces vers lesquelles nous nous dirigeons inexorablement - des forces réduites de haute sophistication, de plus en plus aptes à remporter les batailles et de moins en moins capables de gagner les guerres, adaptées surtout aux conflits que nous ne voulons pas mener – et les guerres combattues qui exigent des formats et des moyens dont nous nous dépouillons allégrement.

Leçon n°2 : nous ne pouvons fuir nos responsabilités et nos intérêts, ils nous rattrapent. En particulier, nous ne pouvons pas échapper à l’Afrique. Cette politique, initiée dès les années 1990, n’a pas su se donner les moyens du succès. Le pire pour le monde, pour la France, serait une Afrique profondément déstabilisée, faible économiquement, qui aurait le plus grand mal à faire face à l’inexorable mais prochain  - 20 ans - doublement de sa population. Des Etats baroques que nous lui avons laissés, nous n’avons pas su l’aider à faire des Nations. Dès lors, pour un moment, nous devons nous réengager fermement, militairement en particulier, pour construire des structures fiables de sécurité panafricaines et rebâtir des armées qui constituent souvent l’indispensable ossature de ces Etats fragiles.

Leçon n°3 : la fin du rêve européen. Plus que beaucoup d’autres, les Français ont été européens, en matière militaire en particulier. 2013 nous contraint au réalisme. Allons vers l’Europe, mais arrêtons de nous départir des moyens nécessaires à l’exercice de nos responsabilités et à la protection de nos intérêts ; l’Europe elle-même en a besoin pour que soient remplies les missions dont seules les armées françaises sont capables. Tant qu’il n’y aura pas de vision stratégique commune il n’y aura pas de défense commune, car le sentiment de solidarité n’est pas assez fort pour imposer le risque politique. Alors, pour longtemps encore, ne pourront être partagées que les capacités, aériennes et navales, dont l’engagement ne constitue justement pas un risque politique. L’intervention de troupes au sol est trop dangereuse pour dépasser les égoïsmes nationaux : préservons les nôtres si nous voulons maîtriser notre action extérieure.

Leçons n°4 : nous ne pouvons pas commander à la guerre. Le rêve du politique, c’est l’intervention puissante, rapide, ponctuelle, qui sidère. C’est le mythe cent fois invalidé du « hit and transfer », du choc militaire qui conduirait directement au résultat stratégique et, dans un monde parfait, au passage de relais à quelques armées vassales immédiatement aptes et désireuses d’assumer elles-mêmes les responsabilités. Las ! Les calendriers idéaux sont toujours infirmés par la « vie propre » de la guerre. De la première bataille à « la paix meilleure » qu’elle vise, il y a toujours un long chemin chaotique qui ne produit le succès que dans la durée, l’effort et la persévérance.

Leçon n°5 : le volontarisme ne remplace pas les moyens. Dès lors que, pour de multiples raisons, le « paradigme de destruction » ne peut plus être le paradigme central de la guerre, dès lors qu’il faut agir dans des contextes où le facteur multiplicateur de la technologie est très réduit, dès lors que la légitimité de la bataille ne peut se mesurer, ex-post, qu’à l’aulne du résultat politique, l’instantanéité et la « foudroyance » ne fonctionnent plus. La capacité à durer, les volumes déployables, les contrôles des espaces, redeviennent des données essentielles, ce qui remet d’autant en cause les évolutions de nos armées et ce terrible « manque d’épaisseur stratégique » qui les caractérise aujourd’hui.

La France est, et se veut, à juste titre, une grande nation, ce qui suppose des capacités d’action, militaires en particulier. En nous montrant clairement à la fois ce que sait faire notre appareil militaire et ses évidentes limites, 2013 nous réveille et nous rappelle que le premier devoir du stratège est de proportionner l’enjeu et les moyens.

Vincent Desportes (Revue Défense Nationale, 28 janvier 2014)

mercredi, 05 février 2014

Les élites ont trahi !...

 

oligarchie-trahison.jpg

Les élites ont trahi !...

par Bertrand Renouvin

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Bertrand Renouvin, cueilli sur son blog et consacré à la trahison de notre pays par ses élites...

Il est toujours difficile de porter un jugement sur les réalités sociologiques du moment. On risque de procéder par généralisations abusives à partir de l’observation superficielle d’un groupe restreint, sans prendre garde aux concepts qu’on utilise. Quant aux élites, l’approche doit être d’autant plus prudente que le milieu dirigeant provoque plus que tout autre les ressentiments et les fantasmes. Cela se comprend : les éminentes personnalités exposées à tous les regards vivent à l’abri de barrières infranchissables. Il est facile d’imaginer de noirs complots alors que les sociologues et les témoins expliquent à qui veut les entendre une réalité toute simple : les élites pensent et agissent selon des convictions et des intérêts qu’ils proclament à certaines époques et qu’ils taisent à d’autres moments de l’histoire.

A tort ou à raison, les nobles et les bourgeois des siècles passés proclamaient la haute idée qu’ils se faisaient de leurs fonctions sociales… Tel n’est plus le cas. Les élites mentent sciemment au peuple pour masquer leur comportement et leurs véritables projets. Apologie des Valeurs et enrichissements frauduleux, discours patriotique et alignement européiste, diatribes contre la finance et soumission aux banques… nous avons pu constater a posteriori la fréquence et l’ampleur des mensonges proférés par les diverses fractions de l’oligarchie. Restait à comprendre la cause première de ces attitudes. Nous avons dénoncé une relation de plus en plus distendue entre les élites françaises et la France, nous avons pu affirmer sur le mode polémique qu’il y avait rupture mais nous ne pouvions pas fournir les preuves suffisantes.

En voici, qui sont décisives. Elles sont données par une personnalité qui est au cœur de l’Etat. Agrégée de philosophie, directrice de l’ENA de 2000 à 2002, membre du Conseil d’Etat et aujourd’hui député, Marie-Françoise Bechtel a livré au cours de deux entretiens (1) les conclusions d’une longue observation participante : « la spécificité française tient surtout à la détestation des élites envers la nation » ; « les élites françaises ont honte de la France ». Le constat vaut pour les dirigeants politiques de droite et de gauche, pour les grands patrons qui s’arrangent pour ne pas payer leurs impôts en France, pour les hauts fonctionnaires de la direction du Trésor, qui « pensent en anglais », pour la direction du Budget qui est « gangrenée par l’idéologie allemande » de l’équilibre budgétaire, pour les patrons des grands médias. Cette mentalité se solidifie dans l’idéologie dominante qui proclame que les nations, responsables des guerres, doivent se fondre dans « l’Europe ». Un exemple ? « Pierre  Moscovici, toute son action le démontre, qui est persuadé que la nation française a disparu, que nous sommes devenus une région de la grande nébuleuse libérale et atlantisée ». Marie-Françoise Bechtel explique que la trahison des élites remonte à l’étrange défaite de 1940 et aux compromissions de l’Occupation. Faute de pouvoir reprendre ici ces points d’histoire (2), j’invite à réfléchir sur les conséquences de cette trahison :

Les élites françaises ne remplissent plus aucune des conditions de la légitimité : elles sont sorties de l’histoire de France, elles ont renoncé à servir l’indépendance nationale et la justice, elles obtiennent les suffrages populaires par manœuvres et mensonges.

Cette crise de légitimité nous conduit à la guerre sociale – à l’insurrection populaire contre les élites en vue de leur remplacement.

Cette insurrection n’a pas éclaté mais la société française ne cesse d’accumuler de la violence en raison des injustices subies et des humiliations ressenties. Cette insurrection peut dégénérer en guerre civile si le désir de rupture est capté par le nationalisme xénophobe – mais il n’y a pas de fatalité. Les élites s’ingénient à nous distraire de l’essentiel et à nous persuader de notre impuissance en laissant jouer les émotions et pulsions qui ne les dérangent pas. Ne laissons pas faire ceux qui ont trahi.

Bertrand Renouvin (Le blog de Bertrand Renouvin, 28 janvier 2014)

 

Notes :

(1)    L’Expansion, décembre 2013 – janvier 2014, débat avec Nicolas Baverez ; entretien accordé à Marianne, 19 janvier 2014.

(2)    Cf. l’étude publiée par Pascal Beaucher : http://www.bertrand-renouvin.fr/billet-invite-pascal-beaucher-une-breve-histoire-des-elites-francaises/

mardi, 04 février 2014

Parité et égalité hommes/femmes: une loi néo-totalitaire

homme_femme_lightbox.jpg

Parité et égalité hommes/femmes: une loi néo-totalitaire

par Guillaume Faye

Ex: http://www.gfaye.com

La nouvelle loi sur la parité entre les sexes, concoctée par la ministre des Droits des femmes, Mme Vallaud-Belkacem, défendue par le rapporteur Sébastien Denaja et votée par 359 voix contre 24 (courageusement, l’UMP s’est abstenue) est un fourre-tout ubuesque et bavard qui  confirme une fois de plus la dérive de l’égalitarisme vers le totalitarisme mou et sournois. La nouvelle loi, issue des cerveaux du PS, et inspirée par le féminisme le plus bête, le pseudo féminisme, entend défendre l’ « égalité réelle »  et non plus formelle. Elle additionne des dispositions de ”discrimination positive”, des obligations de propagande idéologique, et des quotas sexuels renforcés, tous attentatoires aux libertés d’agir et d’expression ; et tous, conformes à la sottise intrinsèque du féminisme gauchiste, qui ne craint pas le ridicule, nuisible pour cette fameuse cause des femmes.  Quelques exemples du délire :

1) Les écoles de journalisme, pourtant féminisées à 70%,  auront l’obligation de prévoir des formations (comme pour les enfants des écoles) contre les « stéréotypes et préjugés sexistes ». Logique soviétique rampante : l’idéologie dominante s’impose par la loi et la propagande obligatoire.  Le citoyen est considéré comme incapable de penser et de juger par lui-même, car implicitement stupide. C’est la propagande d’État qui doit le mettre dans le bon chemin. C’est d’autant plus inquiétant lorsque l’on cible les journalistes. La gauche bien pensante a des problèmes avec la liberté de la presse et d’expression…sauf la sienne.

2) La notion de « gestion en bon père de famille », présente dans le Code Civil est abolie. De même, dans les actes administratifs, les femmes mariées se verront attribuer d’office leur nom de jeune fille. À quand l’interdiction pure et simple de l’attribution du patronyme du mari aux épouses ?  De telles mesures traduisent deux tendances : d’abord, le goût de l’idéalisme égalitariste pour la répression symbolique et sémantique (changer les mots pour changer les choses), qui traduit une impuissance dans l’action et dans les résultats politiques et leur camouflage par le verbe ; c’est le fameux « langage totalitaire », couramment utilisé par les régimes éponymes pour formater les esprits. Ensuite, il s’agit d’une torpille de plus, au nom du pseudo-féminisme, contre la cellule familiale et le lignage.

3) Attention, là, on grimpe vers les sommets de la sottise. La nouvelle loi ”féministe” recommande à l’Institut de France (cinq académies dont l’Académie française) de prévoir des quotas de femmes. On croit rêver, mais non. Idem pour les fédérations sportives, avec calendrier obligatoire d’application. Ce type de disposition de ”discrimination positive” détruit totalement la notion de méritocratie et s’avère particulièrement nuisible aux femmes, implicitement dévalorisées comme handicapées. (1) L’élection à l’Académie  française et aux autres repose sur le seul talent, quel que soit le sexe ou l’origine. Vouloir imposer des critères extérieurs et artificiels d’appartenance sexuelle revient à dégrader la qualité d’excellence de ces académies.

4) Continuons l’ascension vers les neiges éternelles de la bêtise féministe de gauche. On prévoit la réduction de six mois de l’indemnisation du congé parental s’il n’est pas partagé entre les deux parents. Sous-entendu : il n’y a pas de différence entre le père et la mère pour s’occuper du nourrisson (au fait, le papa pourra-t-il allaiter ?).  Le problème, c’est qu’une telle mesure privera, dans la plupart des cas, la mère du congé parental !  Lorsque le père travaille et ne peut pas se libérer. En fait, le législateur fou tape, avec une perversion dissimulée, sur la mère au foyer, sur le couple traditionnel, une fois de plus.  La maternité est niée. La femme doit se masculiniser et l’homme se féminiser. L’enfant, on s’en moque complètement.       

5) Et bien entendu, la loi prévoit de renforcer les pénalités financières si la parité sexuelle n’est pas respectée dans les listes électorales, et d’appliquer la proportionnelle sexiste aux communes de plus de 1.000 habitants et non plus de 3.500. À quand l’invalidation d’élus si les résultats électoraux ne confirment pas la parité sexuelle ? On a déjà, aux élections départementales, l’obligation comique de binômes mixtes dans chaque canton. On l’a peu dit, mais l’instauration de cette parité sexuelle forcée dans le champ politique est une très grave entorse à la démocratie (la plus grave de toute) puisqu’elle brise le principe de représentativité individuelle instauré en 1789, sur le modèle de la démocratie grecque, contre la logique des ordres de l’Ancien Régime, rétablie subrepticement par la gauche sous une autre forme.

Conclusion :

Bientôt des critères ethniques et raciaux obligatoires et inscrits dans la loi en faveur de la ” discrimination positive” ? À quand les critères idéologiques pour interdire et sanctionner les ”politiquement incorrect” ? Cette loi sexiste qui se présente comme anti sexiste,  anti féminine qui se dit féministe,  liberticide et anti égalitaire au nom de l’égalitariste, anti républicaine au nom de la République, est bien l’expression d’une idéologie trotskiste et gauchiste néo-totalitaire qui avance masquée et à petits pas d’araignée. Cette idéologie, très minoritaire mais dominante et autoritaire, est portée par une oligarchie devant laquelle tremble une droite moralement culpabilisée et paralysée. Elle très bien défendue par le gaffeur Vincent Peillon adepte du lavage de cerveau à l’école,  et vise, par des mesures ”sociétales”, à limiter les libertés, peu à peu. Au nom des grands principes. L’État tutélaire veut changer le peuple, dans son âme comme dans sa composition.

Cette vision de la société est fondée sur la fin de la méritocratie individuelle et sur – contradiction insurmontable –  un idéal androgyne d’indistinction mais de communautarisme ethnique (le racisme rétabli par l’antiracisme) et de sexisme inversé au nom de l’égalité ! (2) La gauche au pouvoir ne sape pas seulement les fondements du droit naturel et de l’identité française, qu’elle hait par dessus tout, mais aussi les valeurs de république et de démocratie dont elle se réclame comme l’escroc se réclame de l’honnêteté.

On me dit souvent que j’exagère et que, nous ne sommes pas, tout de même, dans un État totalitaire. Certes, pas encore. Mais c’est une question de direction. Quand vous montez dans un train en direction de la ville Y en partant de X , vous n’arrivez pas tout de suite à Y. Il faut du temps. Progressivement, le paysage change. Doucement…

Notes:

(1) Cf. mon essai, Sexe et Dévoiement (Éditions du Lore)

(2) Comme je l’ai souvent analysé, l’idéologie féministe et homophile officielle se heurte de front aux mentalités des populations immigrées, notamment à l’islam, que l’on flatte par ailleurs. Équation insoluble.

lundi, 03 février 2014

A. Chauprade: sur l'Ukraine


Ayméric Chauprade:

L'Ukraine, nouvelle étape dans la stratégie de domination américaine

par realpolitiktv

Syrie, CentrAfrique, Ukraine : la stratégie des bons sentiments

American-Imperialism.jpg

Halte à l’impérialisme démocratique!

Syrie, CentrAfrique, Ukraine : la stratégie des bons sentiments

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

Il n’y a pas de révolution spontanée. La conférence de Genève prouve que la guerre civile syrienne est bien une guerre internationale. La reprise des émeutes en Ukraine montre l’extrémisme des manifestants sans nier la répression du régime. L’élection d’une femme à la présidence à Bangui ne gomme pas les  racines religieuses et ethniques d’un bourbier africain.

Dans chacun  de ces conflits, l’occident atlantique a décrété le bien et le mal par rapport au dogme démocratique. Il se condamne à être partial et à n’avoir qu’une compréhension partielle des problèmes. Partout on reproduit les erreurs inexpiables du Rwanda ou de l’Irak et on ne tire leçon de rien. Il aura fallu des mois à la communauté internationale pour convaincre la Coalition nationale syrienne (CNS), principal conglomérat de l'opposition syrienne à l'étranger, de se retrouver dans la même pièce que le régime syrien.

Genève 2 est avant tout une tentative pour l'ONU et les grandes puissances de masquer leur incapacité à enrayer la descente aux enfers de la Syrie depuis près de trois ans. L’opposition très divisée au régime d'Assad veut obtenir un départ du pouvoir qu’il refuse et l'un des participants régional majeur du conflit, l’Iran, est exclu, ce qui est objectivement une erreur.

Si les débats entre le régime syrien et l'opposition se dérouleront à huis clos à partir de vendredi, la séance d'ouverture de la conférence de paix sur la Syrie, baptisée Genève II, a permis de donner une idée plus précise de l'empoignade à venir. Et ceux qui spéculaient sur la bonne volonté de Damas pour négocier un transfert du pouvoir à une autorité de transition sont désormais fixés.

En position de force sur le terrain face à une rébellion en proie à de graves querelles intestines, 1400 morts dans une guerre interne en un mois, le chef de la diplomatie syrienne a rejeté tout départ de Bachar el-Assad. En réponse au secrétaire d'État américain John Kerry, qui venait de rappeler que le président syrien ne ferait pas partie d'un gouvernement de transition, Walid Mouallem a répondu vertement : «Monsieur Kerry, personne au monde n'a le droit de conférer ou de retirer la légitimité à un président [...], sauf les Syriens eux-mêmes». Qui peut dire le contraire.

En Ukraine, le gouvernement qui pensait avoir repris la main a commis une erreur. En promulguant la loi contre les rassemblements, il n'a fait que provoquer une radicalisation. Aujourd'hui, il est beaucoup plus difficile de maîtriser cette contestation du régime.
 
De son côté, l'opposition est dépassée par la radicalisation du mouvement. Ils pensaient passer par la voie légale pour trouver une issue à la crise, mais ils se demandent s'ils ne vont pas être obligés de suivre les manifestants dans leur mouvement. C'est la légitimité du pouvoir qui est mise en cause, alors que Viktor Ianoukovitch vise clairement la réélection, notamment avec la signature des accords avec la Russie. La Russie est en fait l'objectif des occidentaux avec une volonté de diaboliser Poutine avant les Jeux Olympiques de Sotchi.

Quand au Centrafrique, une femme est élue à la présidence pour la joie des journalistes femmes et féministes, dont acte, mais cela ne résoudra pas le fond du problème. Il est ailleurs. Dans ce pays, où la France est intervenue le 5 décembre, «nous avons sous-estimé l'état de haine et l'esprit revanchard, l'esprit de représailles», a admis le ministre français Le Drian. «Il y a un mandat des Nations unies qui prévoit en particulier que les forces africaines de la Misca se renforcent pour arriver à 6.000 militaires», a rappelé M. Le Drian. «Elles sont en train de se constituer, même si ça a pris un peu de temps, et je pense qu'avec l'arrivée des soldats rwandais et des soldats du Burundi, on aura là une force significative», a dit le ministre.

Dans chaque cas les forces auto-proclamées du bien sous-estiment la haine des autres et font donc des analyses fausses aux conséquences terrifiantes pour les populations concernées. L'impérialisme démocratique est peut-être démocratique, mais c’est avant tout un impérialisme et le pire qui soit, celui de l idéologie au mépris des réalités.