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jeudi, 07 novembre 2013

Conférence de Renaud Camus

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Le « Cercle Bourguignon » organise une nouvelle conférence sur le thème « Le Grand Remplacement », par Renaud CAMUS (www.renaud-camus.net).

Renaud CAMUS est écrivain et Président de NON au Changement de Peuple et de Civilisation.

La conférence aura lieu le vendredi 22 novembre 2013 à 20h.

La conférence commencera à 20h précises.

Si vous souhaitez assister à la conférence, merci de régler la PAF de 6€ avant la conférence (ou de 7€ par Weezevent pour compenser les frais de commission).

Ce règlement en amont nous permet de ne pas perdre de temps à l'entrée pour l'encaissement et ainsi faciliter l'organisation et la bonne tenue de la conférence.

Pour cela plusieurs moyens de paiement ont été mis en place :

  1. envoyer un chèque de 6€ à l’ordre du Cercle Bourguignon à l’adresse suivante :

Le Cercle Bourguignon - BP 50428 - 59337 Tourcoing Cedex

  1. en passant par Paypal (6€) en indiquant notre adresse mail : cerclebourguignon@gmail.com
  1. par virement bancaire : Le Cercle Bourguignon

IBAN FR76 3007 6029 2431 7116 0020 012

BIC NORDFRPP

  1. par carte bancaire (7€). Pour cela, merci de vous rendre sur : http://www.weezevent.com/conference-de-renaud-camus-sur-le-grand-remplacement

Ensuite, suivez les instructions afin de pouvoir payer en Carte Bleue.

A réception, vous recevrez le carton d’invitation par mail, vous indiquant le lieu de la conférence et le plan pour y accéder, la veille de la conférence.

N’hésitez pas à en parler autour de vous et à ne pas venir seul !

Votre réponse est souhaitée le plus tôt possible.

Si vous ne pouvez pas venir, merci également de m’en informer, ce qui m’évitera de ne pas vous relancer inutilement.

Dans l’attente de vos nouvelles.

Courtoises salutations,

Nicolas pour « Le Cercle Bourguignon »

P.S : ci-joint et ci-dessous le flyer d’invitation

 

___________________________

Le Cercle Bourguignon

BP 50428

59337 Tourcoing Cedex

 

mercredi, 06 novembre 2013

Du P.S.

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Du P.S.

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Le thème principal du n° 44 (été 2013) de la revue quadrimestrielle Réfléchir et Agir porte sur le socialisme identitaire. À côté de diverses contributions, on peut lire un bref débat sur le mot même de socialisme entre l’ami Eugène Krampon et l’auteur de ces lignes. Eugène soutient la nécessité d’en conserver le terme parce qu’il demeure compréhensible, en dépit de tous les dévoiements imaginables, alors que le solidarisme et le justicialisme restent obscurs pour les populations européennes.

 

La question sémantique garde toute son importance dans la guerre des idées. Si le socialisme devient identitaire ou « européen » comme l’écrivait régulièrement Jean Mabire, il importe néanmoins d’en redéfinir le concept et de lui redonner un sens révolutionnaire, novateur et rebelle, quitte éventuellement à le reformuler à l’aune de la quatrième théorie politique conceptualisée par Alexandre Douguine. Ce travail lexical exige en priorité une claire distinction du Parti socialiste (P.S.) de Flamby, de Jean-Marc (Z)Ayrault et d’Harlem Désir ainsi que de leurs pitoyables homologues sociaux-démocrates.

 

La tâche semble impossible. En réalité, elle est fort simple grâce du fait des reniements successifs des dirigeants du P.S. Lui-même ancien responsable de la formation de Léon Blum, de Guy Mollet et de François Mitterrand, le co-président du Parti de Gauche, Jean-Luc Mélenchon, assène de rudes coups à ses anciens camarades. Favorable à l’« éco-socialisme » dans une perspective développementaliste et industrialiste, Mélenchon s’estime seul véritable héritier de Jean Jaurès et des ténors du socialisme institutionnalisé. Avec la virulence qu’on lui connaît, il ose dénier au P.S. – aujourd’hui au pouvoir – de se qualifier de « socialiste » et préfère le nommer avec un mépris superbe de « solférinien », de la célèbre adresse parisienne de son siège national du P.S., rue de Solférino.

 

Pour une fois, le camarade Mélenchon a raison de contester à son ancien parti l’emploi du mot « socialiste ». Depuis le tournant de la rigueur en 1983, le P.S. s’est plié au Diktat des marchés mondiaux, de la finance planétaire et de l’Oligarchie transnationale. Sa soumission au mondialisme après avoir célébré pendant des décennies un internationalisme éthéré a été récompensée par la nomination à la direction générale de l’O.M.C. et du F.M.I. de Pascal Lamy et de Dominique Strauss-Kahn. Les « solfériniens » ont tué leur socialisme au nom du financiarisme le plus débridé.

 

Cette trahison, en germe dès la naissance de la S.F.I.O. en 1905 avec les possibilistes et les partisans de l’action parlementaire, s’accompagne d’un changement profond de l’électorat « socialiste ». Si les ouvriers, les employés et le gros des catégories populaires et moyennes l’ont délaissé, une compensation s’effectue avec de nouveaux électeurs issus des couches intermédiaires aisées, des catégories sociales à haut revenu et des effets d’une immigration de peuplement massive. Dompté et désormais laquais du fric sans frontières (pléonasme !), le P.S. détourne son désir de révolution en s’attaquant aux normes culturelles traditionnelles européennes.

 

Hantant les coulisses d’un pouvoir légal mais illégitime, les « solfériniens » propagent par différents canaux des thèmes homosexualistes (le mariage inverti), relativistes (réformes judiciaires qui livrent l’Hexagone à la délinquance), libertaires (dépénalisation du cannabis, voire de toutes les drogues) et extrême-féministes (pénalisation des clients de prostituées, interdiction de la fessée et de la gifle adressées aux enfants par leurs parents) qui ne répondent pas aux attentes de la population. Qu’il est loin le temps où les députés socialistes comptaient parmi eux Alfred Gérault-Richard (1860 – 1911) ! D’abord élu du XIIIe arrondissement de Paris entre 1895 et 1898, il sera ensuite le représentant de la Guadeloupe de 1902 jusqu’à sa mort. Cet ami de Jaurès et d’Aristide Briand conviendrait certainement à la fort prude Najat Vallaud-Belkacem, Pasionaria à la petite semaine du néo-puritanisme gauchard. Auteur d’une courte biographie, Bruno Fuligni le qualifie d’« ouvrier tapissier, maquereau, poète, spadassin, maître chanteur, industriel, séparatiste montmartrois… (1) ». Outre qu’on a l’impression qu’il décrit une formation politique particulière, Bruno Fuligni ne cache pas que Alfred Gérault-Richard vécut un temps grâce aux charmes de sa petite amie… On a enfin dénicher la figure tutélaire d’Osez le féminisme et des FemHaine ! Au moins, cet homme-là n’escroquait pas ses électeurs… La volonté effrénée des nouveaux « gardes roses » de sanctionner des comportements ataviques accompagne la mutation anthropologique hyper-individualiste à l’œuvre.

 

En acceptant le « bougisme », le P.S. a récusé le socialisme pour devenir un Parti sociétaliste. Qu’est-ce que le sociétalisme ? C’est une idéologie post-moderniste qui privilégie le sociétal. Expression venue d’outre-Atlantique, « sociétal » se distingue du « social ». Son « emploi correspond à un déplacement des idées au sein de la gauche », indique Chantal Delsol (2). Selon la philosophe libérale-conservatrice, « le social relève de l’organisation et de la distribution de la production. Il est clairement lié à l’économie, aux biens quantifiables et monnayables, et à leur répartition. Tandis que le terme sociétal est employé pour désigner ce qui a trait aux comportements de l’individu et à l’évolution des mœurs – il s’agit des normes et non plus de la redistribution des biens; cela concerne la famille, le couple, la liberté individuelle, la vie privée, le sens de la vie, et non plus le niveau de vie, le confort, la sécurité (3) ». Elle ne saisit toutefois pas que la perception sociétale convient parfaitement à l’essence liquide de l’ultra-modernité libérale.

 

Bénéficiaires de la mondialisation globale, les sociétalistes ont entamé la démolition des dernières résistances à l’indifférenciation mortifère de la vie et du monde. Après avoir rejeté le spirituel, occulté le politique, hypertrophié l’économique et perverti le culturel, les voilà en train de s’affranchir du social afin de privilégier un sociétal compris comme d’une morale universaliste dissolvante. La félonie est donc totale.

 

Face à cette tendance inquiétante, il est temps de redécouvrir le social, cette dimension réelle, concrète, tangible du politique. Contre les métastases du sociétalisme présentes tant chez les « solfériniens » qu’au sein de la fumeuse U.M.P., la nécessité impose de relever un socialisme véritable, de relancer le solidarisme et d’encourager le justicialisme. Les peuples ne vivent pas en société, mais constituent des ensembles complexes de communautés qui perdurent malgré tout sous les gravats individualistes et médiatiques du sociétal délétère.

 

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : Bruno Fuligni, La Chambre ardente. Aventuriers, utopistes, excentriques du Palais-Bourbon, les Éditions de Paris – Max Chaleil, 2001, p. 213.

 

2 : Chantal Delsol, « La gauche préfère le “ sociétal ” au “ social ” », Le Figaro, 12 août 2013.

 

3 : art. cit.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3421

 

Europa opta por South Stream

Ex: http://www.elespiadigital.com/

Continúa el tendido del gasoducto South Stream (Flujo Sur) en Europa. Bulgaria ha empezado a constuir el tramo que suministrará el gas ruso a Europa Central y del Sur. En lo que resta de año, se dará inicio a la construcción de la correspondiente infraestructura en Serbia, luego de lo cual le tocará el turno a Hungría. Además, los contratos sobre el tendido ya están suscritos con Grecia, Eslovenia, Croacia y Austria.

La extensión del tramo búlgaro supera 500 kilómetros. Las obras de construcción se iniciaron en la más económicamente deprimida parte noroccidental de Bulgaria, donde la tasa de desempleo supera el 20 %. Se pronostica que la ejecución del proyecto impulsará el crecimiento económico del país. Gracias a South Stream, Bulgaria recibirá inversiones por importe de tres mil quinientos millones de euro, casi tres mil millones de euro engrosarán sus arcas públicas, exenciones sobre el precio del gas y trabajo para los contratistas locales.

Además, al Holding energético de Bulgaria, socio del gigante gasístico ruso Gazprom, se le otrogará un crédito por el monto de seiscientos veinte millones de euro.

South Stream es un proyecto costoso, los gastos en su tendido ascienden a 16 mil millones de euro. Pero, desde la óptica de la seguridad energética, sus ventajas son evidentes, según ha expresado en Bulgaria el presidente de Gazprom, Alexéi Míller:

–Se trata de un importantísimo componente de la seguridad energética para todo el continente europeo, pues el gas se suministrará directamente desde Rusia a Bulgaria y a la Unión Europea, sin atravesar los países de tránsito.

Bajo el término "los países de tránsito" se sobrentiende a Ucrania que sistemáticamente genera problemas, icnumpliendo los compromisos de pago, bombeando ilíctamente este hidrocarburo en sus depósitos subterráneos. En un pasado, este país eslavo causó irregularidades en el suministro de gas a Europa. Al alcanzar South Stream la capacidad proyectada, estos problemas pasarán a la historia, se muestra seguro el director del departamento analítico en la entidad Alpari, Alexánder Razuváev:

–Después de que Gazprom adquiriera Beltransgaz (operadora del sistema de gasoductos de Bielorrusia) y se pusiera en marcha la tubería North Stream, estos riesgos disminuyeron considerablemente. Cuando comience a funcionar South Stream, los riesgos prácticamente dejarán de existir. Por lo que se refiere a Europa, tendrá los suministros garantizados. Se barajaba una variante optativa, el gasoducto Nabucco, que no resultó ser viable. Correspondientem ente, Europa optó por South Stream.

South Stream empezará a suministrar gas a la población de Europa ya a finales de 2015. La capacidad de su primera ramificación superará los quince mil millones de metros cúbicos anuales. En toral, a esta arteria gasera le corresponderá un 10 % del consumo continental de este hidrocarburo.

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mardi, 05 novembre 2013

En de laatste Duitser is Ethiopisch

En de laatste Duitser is Ethiopisch

 
Asfa-Wossen AsserateEx: Nieuwsbrief / Deltastichting, Nr. 76, Oktober 2013

Een wat provocatieve titel? Allicht wel, maar dat zal allicht misschien zelfs de bedoeling zijn van Asfa-Wossen Asserate. Nog nooit van gehoord, zegt u? Dat zou kunnen, maar ik meen mij te herinneren dat ik in TeKoS een tijd geleden van deze auteur – tevens Ethiopische prins en volle neef van de voormalige keizer van Ethiopië Haile Selaissie – het boekje Manieren heb besproken, in Duitsland in elk geval een bestseller in 2003. Het boekje was niets meer maar ook niets minder dan een schatkist vol goede manieren, het laatste compendium van de nette, burgerlijke manieren, intussen helemaal losstaand van de multiculturele massamaatschappij waarin we met z’n allen leven.

Asserate verzamelde in dit eerste boekje een schat aan anekdotes en kritische bedenkingen, volgens bepaalde commentaren stond het bol van de cultuurkritiek. Hij schreef met veel liefde en genegenheid neer dat Duitse burgerlijkheid niets te maken had met ‘donkere kantjes van het bestaan’, met ‘lompheid’ of onderworpenheid, maar alles met fijnzinnigheid, oprechtheid en een zekere culturele erfenis. Eén van zijn boeken, Draussen nur Kännchen. Meine deutschen Fundstücke, is een échte liefdesverklaring , waarmee de prins wil bijdragen om de reserves van de Duitsers voor hun eigen geschiedenis en hun eigen identiteit af te bouwen. De Duitsers moeten begrijpen én erkennen “in welk fantastisch land zij leven en tot welk cultuurvolk zij eigenlijk behoren”, aldus de auteur. Ook zijn jongste boek, Deutsche Tugenden Von Anmut bis Weltschmerz (Uitgeverij C.H. Beck, München 2013, ISBN 978-3-406-64504-4), leest als een zeer interessante kijk van buitenaf op de ziel van de Duitser.

Asfa-Wossen Asserate werd in 1948 in Addis-Abeba geboren en kwam in 1968 naar Duitsland studeren. Hij werd er Corpsstudent in Tübingen en trad dus toe tot de Duitse Burschenschaften. De communistische omwenteling in zijn thuisland in 1974 zorgde ervoor dat hij in Duitsland zou blijven, waar hij intussen een gedreven bedrijfsconsulent werd. De keizersspruit met een familiestamboom van meer dan duizend jaar oud werd een Duits staatsburger, en ontpopte zich zelfs tot een enthousiast patriot en Avondlander.

Hij beseft maar al te goed dat hij een  ‘aangespoelde’ Duitser is, een nieuwe Duitser. Hij wil de Duitsers nochtans dringend aanzetten om hun eigen identiteit terug met warmte te omhelzen. Zijn boodschap is zeer duidelijk: zonder tradities geen waarden, en zonder manieren geen identiteit.  Zonder de beide is er geen zelfrespect.

Is de titel bovenaan dan zo misplaatst?
 
Peter Logghe

La Turquie déjà en Europe grâce au Kosovo

La Turquie déjà en Europe grâce au Kosovo
 
Erdogan jette le masque

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr
1372453379-people-in-kosovo-protest-in-favor-of-turkish-pm-erdogan_2203285.jpgLes turcs ne se sentent certes pas européens mais ils sont en Europe physiquement déjà et de plus en plus. L’Europe s’est laissée entraîner par les Usa et l’Otan dans une guerre stupide contre la Serbie, contre le dictateur Milosevic pour les gentils kosovars.

C’était objectivement faire le jeu des musulmans contre les chrétiens dans une région d’affrontement historique entre la civilisation helléno- judéo-chrétienne et la civilisation arabo musulmane. Le perdre de vue était totalement stupide. La reconquête de la quasi-totalité des Balkans sur les turcs qui ont achevé contre l’empire romain d’orient ce que les arabes avaient commencé, est comparable à la reconquista espagnole.
 
Le Kosovo, patrie d’origine des Serbes, devenu un état musulman kosovar, c’est une chose terrible et parlante au niveau du poids de la démographie et des migrations de remplacement. La revendication de cette terre, au nom d’un passé commun, par la Turquie est plus terrifiante encore et rappellera, à certains démocrates sourcilleux, des thèses de l’époque la plus sombre de notre histoire.

En visite officielle au Kosovo à l’occasion de l’inauguration de l’aéroport de Pristina, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a lâché une petite bombe en déclarant : « la Turquie, c’est le Kosovo, et le Kosovo, c’est la Turquie ». Le chef du gouvernement turc a déclaré que les citoyens du Kosovo et de Turquie faisaient toujours partie d’un même pays. « Chers frères et amis, nous partageons la même histoire culturelle et la même civilisation. N’oubliez pas que la Turquie, c’est le Kosovo et que le Kosovo, c’est la Turquie. Nous sommes à ce point proches que l’auteur de l’hymne turque, Mehmet Akif Ersoj, est originaire du Kosovo, de la ville d’Ipek-Peć-Peja », s’est exclamé Recep Tayyip Erdoğan. 

 
Hashim Thaçi, le Premier ministre du Kosovo, a remercié son homologue turc de la qualité de la coopération entre les deux pays et a rappelé que la Turquie était le premier pays à avoir reconnu l’indépendance du Kosovo. Le Premier ministre albanais, Edi Rama a, quant à lui, déclaré que les citoyens du Kosovo et de la Turquie, Albanais et Turques, étaient des peuples frères, qui devaient travailler ensemble à construire un avenir meilleur. Banques, autoroutes, aéroport de Pristina : la Turquie est le premier investisseur étranger au Kosovo. Cette présence économique massive alimente toutes les théories du complot. Le Kosovo serait-il, comme certains le prétendent, le « point d’ancrage » dans les Balkans d’une Turquie, qui aurait retrouvé ses ambitions impériales ?

Du côté de Belgrade, les propos de Recep Tayyip Erdoğan ont provoqué de très vives réactions. « Je considère ces déclarations scandaleuses  et j’attends des excuses rapides de la Turquie et de son Premier ministre. Ce comportement est inacceptable et incompatible avec de bonnes relations diplomatiques », a déclaré jeudi 24 octobre le vice-Premier ministre Aleksandar Vučić, avant d’ajouter que la Turquie savait très bien que le Kosovo n’était plus turc « depuis les Guerres balkaniques ».

Ce que semble oublier ce premier ministre très pro-occidental, c’est que les guerres balkaniques ont repris, menées par l’occident contre la Serbie et apparemment au profit de l’ottoman. Détruire la grande Serbie pour instaurera au cœur de l’Europe une nouvelle grande Turquie, ça c’est bien joué !

Moi aussi je soutiens les bonnets rouges bretons

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Moi aussi je soutiens les bonnets rouges bretons

Samedi 2 novembre, à l’appel du « collectif pour l’emploi en Bretagne » et du collectif « révolte bretonne », mais aussi de nombreuses organisations syndicales, associatives, politiques, ce sont des dizaines de milliers de Bretons qui vont défiler dans les rues de Quimper, pour dénoncer l’agonie économique et sociale dans laquelle est actuellement plongée la Bretagne.
Paysans, marins-pêcheurs, ouvriers, artisans, chefs d’entreprise seront tous réunis et soudés pour défendre le droit de vivre et de travailler au pays, ce droit que les dirigeants politiques au pouvoir refusent aux Bretons, comme ils le refuseront demain à tous ceux qui refusent les licenciements, la mondialisation forcenée, la fiscalité démesurée, le grand remplacement de population.
C’est en solidarité avec ces nouveaux chouans, avec ces nouveaux bonnets rouges, que je signe cette pétition, qui sera adressée au premier ministre Jean Marc Ayrault. C’est en solidarité avec ces révoltés que je diffuse la pétition tout autour de moi.
Les Bretons entrent en résistance, suivons-les, soutenons-les, aidons-les
Solidarité avec les Bonnets-Rouges
 
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lundi, 04 novembre 2013

Big Brother is watching you !

 

L'EUROPE DOIT ETRE UNE PUISSANCE

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L'EUROPE DOIT ETRE UNE PUISSANCE
 
Redevenons optimistes !

Georges Maurice*
Ex: http://metamag.fr
Les années actuelles nous ont légué une ironie de principe, un nihilisme ricaneur. Tout se vaut dans un monde dominé par la marchandise ... Or, on assiste à une sorte de saturation de modèle individualiste, car les valeurs de rationalité issues du Siècle des Lumières, c'est à dire le progrès, l'individu, la raison, l'universel, n'enchantent plus le monde. Bien plus, les concepts « universalisables » de mondialisation, voire d'Humanité, attirent et inquiètent à la fois, car les forces qui poussent vers l'universel ne sont plus humanistes mais économiques ; dominées par l'hyper puissance américaine, ces forces effrayent et n'a-raisonnent plus les territoires du monde. A l'homogénisation du monde répondent les mots d'identité, de tribalisme mais les lignes de métamorphoses existent. (M. Maffesoli, La violence totalitaire, éd. Des clefs de Brouwer 1999).


Cette tribalisation est-elle l'annonce de la fin de l'individualisme ? Certains auteurs évoquent une « reféodalisation » de la Société ou encore d'un nouveau moyen-âge . Il est clair que la renaissance des communautés, que l'aspiration à l'authentique, au patrimoine, à la bonne bouffe selon José Bové participent des traits de la post modernité. Cette dernière fait et fera coexister technologie de pointe et références « archaïques ».

Si l'on admet que le lien social ne peut faire retour que dans l'instance du collectif, alors on assiste bien aujourd'hui à une véritable prolifération identitaire. Elle est aujourd'hui une donnée de base de la socialité, post moderne » : love parade, gay pride, techno parade, promenades collective en rollers, déferlent dans les rues de nos mégapoles ... C'est à la fois un narcissisme collectif et la fin de l'individualisme calculateur. 


Ces mécanismes identitaires ont connu plusieurs vagues. Des années 60 au années 80, ce fut la revendication éthnoculturelle et régionaliste. C'était le renouveau des appartenances locales, le retour des traditions. La seconde période fut celle des années 80. La crise s'installait, les plus fragiles, notamment ceux issus de l'immigration, cherchent un sens et une unité que la Société globale ne leur accorde pas. Ils renouent avec leurs origines, et constituent des communautés alliant la promotion d'intérêts particuliers à l'affirmation d'une culture spécifique, (c'est l'éthnic - business). Les années 90 accentuent le repli communautaire, tous les secteurs de la Société sont touchés ... Pour les uns, immigrés souvent, c'est une demande égalitaire formulée au nom de la différence (Fred Constant : La citoyenneté, clé Montchrestien 2000). Pour les autres, c'est une volonté de ne partager qu'entre soi. Depuis tout s’est aggravé. 

Ainsi, soit la communauté d'appartenance (de couleur, de race, de religion...), permet de revendiquer un droit à une dignité collective ; soit elle permet de revendiquer le droit à l'indifférence. Le temps des allégeances multiples est arrivé, sauf que par définition, la République ne reconnaît pas les minorités, mais que des citoyens.

Téléscopage de certitude qui voit s'opposer le citoyen héritier au consommateur de citoyenneté ! Les nouveaux chefs de ces identités concurrentes ont des ambitions parfois contradictoire. Ils peuvent contribuer à l'explosion de ce que l'on appelle pudiquement « les incivilités » alors qu'il s'agit de viser la rupture du lien social supérieur. Pourtant, des indices font apparaître dans ces « incivilités » les atteintes aux biens sont en constante augmentation de même que la juvénilisation.  Ce phénomène des bandes s'exprime aussi par une dimension contestataire de l'ordre établi.


En tout cas, ces nouveaux chefs démontrent tous les jours que la puissance publique n'est ni puissante, ni publique. On assiste alors inéluctablement à une privatisation de la sécurité, tandis que les quartiers difficiles sont devenus le no man's land de la Société (Philippe Cohen, Protéger ou disparaître : les élites face à la montée de l’insécurité, Ed. Gallimard 1999). Dans ces lieux, il est convenu de parler de politique de la ville qui en fait n'est rien d'autre que l'achat de la paix sociale au prix fort en instrumentalisant notamment les chefs de bande, comme naguère on le faisait avec les fils de chefs ... dans l'Afrique coloniale ! Toutefois, la différence est de taille, on exige plus que soit apprise la langue française ! Le business ethnique dans les banlieues, les disparitions des sanctuaires (on vole, on racket, on tue même à l'Ecole ....), les transports en commun sous contrôle policier, l'explosion de la délinquance des mineurs annoncent l'apparition de Seigneurs de guerre comme au temps de la Chine à la fin de la dynastie mandchoue. L'individu narcisse se réveille de son euphorie pour découvrir que les mafia sont devenues un mode de socialisation concurrents des Etats .

La communautarisation produit un monde en peau de léopard, à côté des zones prospères offrant les capitaux par une fiscalité douce, on voit se multiplier des « zones grises » qui valorisent les matières premières du crime: drogue, armes, êtres humains… La classe dirigeante s'est dissoute dans un individualisme ambiant dont elle a organisé le triomphe. Elle s'est déracinée, diluant ses responsabilités dans un espace indéterminé, sorte de hub mondial, d'où elle regarde ébahie le monde changer. Tandis que la caméra filme avec douceur les horreurs, rythmant ses découvertes obligés de jeux imbécile ouvrant la voie du hub à quelques gagnants éberlués. La classe dirigeante « deshistoricisée » ... a choisi d'être le spectateur désengagé de l'effroi sans fin dans lequel s'installent nos Sociétés en peau de léopard.

La reconfiguration d'un monde en commun demeure-t-elle encore possible ? 

Les lignes de la métamorphose européenne sont éternelles. Elles ne passent pas par la nostalgie mais par la volonté de l'optimisme. La douceur amère de la nostalgie a toujours séduit les spectateurs lucides mais fatigués car incarnant une fin de race ; esthètes et fascinés à la fois par leur propre vulnérabilité.

On connaît leurs phrases dont le désarroi émeut : « tout a changé, la vie va trop vite... nous ne savons plus quoi transmettre... il y a plus en plus d'étrangers... je ne me sens plus chez moi... bientôt on ne pourra plus être Français... ». Il existe même une certaine fierté à regarder un monde qui mime l'occident... mais est-il encore Européen, cet occident ? Il est déjà cette Californie qui devient l'épicentre de l'occident hollywoodien.

Certains plus volontaristes revendiquent, au nom d'un judo intellectuel, une sorte de communautarisation territoriale par un fédéralisme généralisé où l'organique reviendrait par les canaux de l'affectif patrimonial. En fait c'est méconnaître la formidable juvénilité des peuples européens. Ils n'en sont pas à une révolution près, ni à une renaissance. Mais les lames de fond qui agitent les peuples qui font et défont les empires sont les métamorphoses.

Elles mettent en jeu des forces géopolitiques, démographiques, culturelles, militaires, technologiques. Elles ne sont ni des progrès, ni des décadences, mais des mouvements d'immenses mutations par lesquelles les peuples répondent aux défis de l'histoire. Il y a des peuples qui restent immobiles, figés dans les banquises de leurs traditions mortes... ils meurent dès que les défis du monde les provoquent. Mais il y a aussi les peuples qui combattent, qui font sur eux-mêmes des révisions déchirantes et qui connaissent des mutations. C'est à ces peuples et à leurs mutations que l'Europe doit d'être toujours présente dans l'arène du monde.

Depuis l'aube de son Destin, la civilisation Européenne a connu trois grandes métamorphoses : la première vit des tribus nomades indo europénnes se muer en peuples celtes, germains, hellène, latins et éclore en hautes civilisations antiques païennes. La seconde, sous l'assaut du christianisme contraignit les peuples européens à un syncrétisme religieux et à l'établissement des royaumes médiévaux. La troisième fut la transformation de l'Europe en occident. Transformation d'abord positive, puis négative.

Redevenir optimistes


Nous sommes donc appelés à notre quatrième métamorphose, ce que Claude Imbert, dans « Ce que je crois » Ed Grasset,  a appelé le grand passage... c'est le recommencement grec... en esthétique, en politique, en science, en philosophie, la civilisation européenne saccage et reconstruit, elle est métamorphique par essence. Ce tragique mouvement de l'histoire, nous habite.

Réfléchissons encore ! L'Europe est plus qu'une culture, plus qu'une civilisation... N'y a-t-il pas entre Mycènes, Chartres et la fusée Ariane, entre la société italienne et les moeurs suédois, entre l'art flamand de XVllème siècle et l'esthétique classique française, à la fois une immense distance et une mystérieuse unité. L'Europe est selon le génie italien une civiltà, rencontre détonante de stabilité et de mouvement. Aussi, le premier travail à accomplir est celui d'une métamorphose mentale de nous-même. Redevenons optimistes !

Redevenir optimistes c'est d'abord ne pas avoir peur de nos faiblesses. C'est faire l'inventaire de nos forces et d'engager les reconquêtes. Nos forces sont puissantes ! Prenons seulement l'exemple de la France que les français par autoflagellation se plaisent à sous-estimer. L'hexagone est par sa superficie le plus grand pays d'Europe, peuplé comme la Grande Bretagne dont le territoire est deux fois moindre, il compterait 120 millions d'habitants ! La forte natalité des 30 glorieuses (1945 - 1974) lui assure encore pour dix ans « une inertie démographique positive ». Si on avait le courage d'engager une politique nataliste et familiale, nous n'aurions aucune difficulté à régler à terme la question des retraites, plutôt que d'envisager l'importation d'immigrés ! Puissance militaire non négligeable, la France est présente partout sur le globe. Puissance commerciale, puissance linguistique, création cinématographique, maîtrise des hautes technologie, confèrent à la France un rôle essentiel dans la promotion du thème de l'Europe puissance.

Car l'Europe peut et doit être une puissance... 

La métamorphose commence déjà dans les esprits : elle progresse dans quatre domaines distincts social, culturel, idéologique, et géopolitique. Un trop plein d'égalitarisme a créé les prémices d'un mouvement en retour : regain des idées anti-égalitaires dans l'éducation, renouveau des écoles technoréalistes de peinture, apparition d'écoles de pensées plus centrées sur l'imaginaire et l'irrationnel. Dans le domaine idéologique, de nouvelles configurations, de nouveaux clivages apparaissent opposants droits de l'homme et droits des citoyens ou posant la question de la résistance à la mondialisation ou à l'homogénisation culturelle.

Sur le plan géopolitique et économique, on ressent une volonté de construire autre chose que la société de Mac World, celle qui fait du commerce l'alpha et l'omega du monde. Il faudra oser appeler l'Amérique le Vieux continent par rapport à la jeune Europe ! Ce jour là, la métamorphose aura lieu, les reconquêtes seront assumées. Reconquête de notre propre vitalité démographique, condition essentielle de notre pérennité par l'aristocratie de la jeunesse. Reconquête spacio-temporelle enfin.

Il y a bien en effet deux façon d'envisager l'homme et la société. Ou bien la valeur fondamentale est placée dans l'individu et par suite dans l'humanité ou bien la valeur fondamentale, ce sont les peuples et les cultures. Dans un cas l'humanité est la somme des hommes, dans le second cas l'humanité est l'ensemble des appartenances de chacun. D'un côté l'individu revendique la liberté intimité, dans l'autre il exige la liberté participation.

Le choix de la métamorphose, c'est-à-dire du sens, s'inscrit dans une démonstration simple. En effet, une société et un peuple sont en forme quand ils restent conscients de leurs origines et de leur histoire ; quand ils peuvent s'incarner dans un système de symboles ; quand ils conservent le courage de désigner leur ennemi ; Poser le problème de la forme qui définit une société, c'est poser le problème du sens et donc donner à nouveau son manteau de majesté à l'Auctoritas.

Le sens est une notion qui s'adresse au groupe afin qu'il puisse clairement identifier les valeurs partagées... Il n'y a pas de cohérence du groupe parce qu'il y a un sens aux choses, mais il y a du sens parce qu'il y a cohésion du groupe. Or, cette cohésion vient du retour de l'Histoire, or le retour de l'Histoire c'est l'acceptation du Tragique, de la Mort et donc la volonté de vivre en sculptant le futur. C'est peut-être encore au Cid qu'il appartiendra d'incarner le Destin des peuples Européens mais c'est à la techné grecque que reviendra le soin de forger les armes de la reconquête.

Puisse ceux qui nous gouvernent, retrouver le sens de leur Histoire. 

* Professeur des Facultés de Droit

Et si on portait tous un bonnet rouge ?

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Et si on portait tous un bonnet rouge ?

Fiscalité : le retour des irréductibles bretons pour réveiller les gaulois

Raoul Fougax
Ex: http://metamag.fr
 
« Ils sont pires que sous l’ancien régime ». Cette référence historique d’un manifestant breton a sans doute peu interpellé les incultes de notre histoire notamment régionale qui nous gouvernent. Mais ceux qui savent ont dû prendre en pleine face cette comparaison particulièrement dure pour un républicain de gauche.

La Révolte du papier timbré est une révolte antifiscale d’Ancien Régime, qui s’est produite dans l’ouest de la France, sous le règne de Louis XIV (d’avril à septembre 1675). La révolte eut plus d’ampleur en Basse-Bretagne, notamment en prenant un tour anti-seigneurial sous le nom spécifique de révolte des Bonnets rouges. Elle est déclenchée par une hausse des taxes, dont celle sur le papier timbré, nécessaire pour les actes authentiques. Elle est appelée révolte des Bonnets rouges pour sa partie bretonne, car certains insurgés portaient des bonnets bleus ou rouges selon la région.
 
Cette fois, ce n’est pas une révolte des sondages et des urnes. C’est une vraie révolte avec des gens de pays, enracinés et fiers de l’être, une révolte française contre un régime qui applique une fiscalité décidée par rapport aux soumissions internationales ou pour ménager les alliés écologistes.

Que s'était il passé alors en Bretagne ?

 
La Bretagne était très peuplée (environ 10 % de la population du royaume), et épargnée par les disettes et les épidémies depuis les années 1640. Dans les années 1660-1670, elle entre dans une phase de difficultés économiques, largement liées aux premiers effets de la politique de guerre économique de Louis XIV, de l'augmentation sensible et simultanée des impôts et de faiblesses structurelles: par exemple, diminution des deux tiers du commerce du vin et des toiles d’après le duc de Chaulnes , gouverneur de Bretagne. Les revenus issus de la terre (fermages) diminuent eux aussi d’un tiers, entraînant une déflation généralisée. Arthur Le Moyne de La Borderie voit dans la révolte du papier timbré une révolte anti-fiscale contre les nouveaux impôts.
 
Et aujourd’hui ?

Les manifestants, dont certains encagoulés, ont lancé l’assaut, jetant des pneus en feu et d'autres projectiles, provoquant une réplique de lacrymogènes. Au milieu des fumées, des tracteurs se sont dirigés vers le barrage des forces de l'ordre, arrachant les traverses de la voie express. Des scènes de guérilla ont alors commencé sur les collines qui entourent le portique avec plusieurs blessés à déplorer du côté des manifestants, dont un homme qui a eu la main arrachée et a été évacué par hélicoptère, selon les pompiers.

Les manifestants avaient pour certains recouvert leurs plaques minéralogiques d'autocollants reproduisant la plaque de la voiture présidentielle de François Hollande, CB-455-VH, mais avec le numéro du département du Finistère, le 29, selon des organisateurs.

Une autre manifestation eut lieu samedi contre un portique écotaxe dans le Morbihan. Une centaine de manifestants ont organisé un barrage filtrant sous le portique de Saint-Allouestre (Morbihan), sur la RN24, avec distribution de tracts et de produits bretons. Dans la nuit de vendredi à samedi des agriculteurs, avec 14 tracteurs équipés de remorques, ont aussi mené une action coup de poing à Morlaix (Finistère) en déversant vers minuit devant le centre des impôts des palettes, des choux-fleurs et du fumier, selon une source policière. Les agriculteurs ont écrit sur le sol "Ici repose l'écotaxe".

Ces actions deviennent de plus en plus tendues alors que le gouvernement reste inflexible sur la date de mise en application de l'écotaxe au 1er janvier 2014, assurant cependant à la Bretagne un abattement de 50% en raison de son éloignement du reste de l'espace européen.

Une réunion  à Rennes à la préfecture de région n'a pas suffi à apaiser les tensions. Le collectif des acteurs économiques bretons, qui affirme représenter 150.000 entreprises, a boycotté cette réunion, exigeant au préalable à toute discussion le report sine die de l'écotaxe.

Selon un sondage Ifop paru dans Dimanche Ouest-France, les Bretons sont à 74% « vent debout contre l'écotaxe », principalement ceux du Morbihan (82%) et du Finistère (81%).« Je trouve ces taxes scandaleuses et je comprends très bien qu'on puisse manifester contre elles », a affirmé quant à elle samedi matin la présidente du Front national Marine Le Pen, à l'occasion d'un déplacement en Bretagne, à Fougères (Ille-et-Vilaine).

Contre les  taxalistes roses et les  talibans verts, si on  se mettait à porter tous des bérets rouges ? Il y en a bien qui ont des foulards et d’autres des casquettes à l’envers non ?
 

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jeudi, 31 octobre 2013

Espionnage américain : que pourrait faire l'Europe?

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Espionnage américain : que pourrait faire l'Europe?

par Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin

Ex: http://www.dedefensa.org

Le premier acte du conseil des 28 Etats européens, réuni le 25 octobre à Bruxelles, ne contrariera en rien nos « alliés » américains. Il en est résulté une modeste « initiative franco-allemande » pour discuter avec ceux-ci d'un « cadre de coopération » en matière de renseignement. Ce code de bonne conduite devra être finalisé « d'ici la fin de l'année » avec Washington, selon le calendrier avancé par François Hollande.

Précédemment, les quelques chefs d'Etat qui avaient manifesté leur inquiétude auprès d'Obama, quant aux écoutes qu'ils subissaient à haute dose, se sont fait répondre que tout le monde en fait autant, et que de plus la lutte commune contre le terrorisme justifie ces opérations. Même si ces opérations, quand elles visent l'Europe, s'exercent surtout à l'encontre des postes diplomatiques ou des industriels européens susceptible d'entrer en concurrence avec leurs homologues américains.

Sur leur lancée, les chefs d'Etat se sont refusés à suspendre les discussions, qui viennent de commencer en juillet, pour un grand marché transatlantique, bien que celui-ci comporte des transferts de données personnelles. François Hollande fait mine de refuser cette dernière clause. Mais sans doute ignore-t-il que ces données sont, dans le monde des big data, une véritable mine d'or. Non seulement pour la NSA et autres CIA, mais pour les géants du web, tous américains. Aucun n'acceptera les moindres restrictions.

Certains commentateurs s'étonnent de cette docilité des Européens. C'est qu'ils n'avaient pas pris jusqu'ici la pleine mesure de la domination qu'exerce l'Amérique sur l'Europe, tant au plan économique que politique et même culturel. Cette domination s'exprime avec une parfaite bonne conscience, ou si l'on préfère, le plus parfait cynisme. Les Américains connaissent depuis longtemps et exploitent la faiblesse des Européens dans le monde des technologies de communication. De plus, bien renseignés par les Britanniques qui sont leurs représentants les plus efficace au sein de l'Union, ils ont encouragé les complicités diverses qui, au sein de l'Union, font des forces vives de celle-ci leurs alliées implicites, sinon leurs complices consentants.

Le scandale est devenu tel cependant que beaucoup d'observateurs, des deux côtés de l'Atlantique, se demandent si l'Europe va enfin se décider à réagir, et de quelles façons elle pourra le faire. Notre position sur cette question a été souvent exposée. Elle est très pessimiste. L'Europe ne voudra pas se libérer de l'emprise américaine. Si certains en son sein décident de le faire, ils n'en auront pas les moyens.

L'Europe ne voudra pas se libérer de l'emprise américaine.

* Le temps n'est plus où en France, le général de Gaulle avait essayé d'assurer seul une partie de la défense de la France contre non seulement l'impérialisme soviétique mais contre l'impérialisme américain. Depuis plus de trente ans, les gouvernements européens ont refusé les dépenses nécessaires à une défense européenne indépendante des Etats-Unis, y compris sur le plan économique. Il en résulte que les moyens militaires dont dispose l'Europe en propre sont sans doute 30 à 50 fois inférieurs, à ceux des Etats-Unis, Ceci dans un monde mondialisé, en grande partie sous la pression des intérêts militaires et civiles américains, où le retard ne se rattrape pas.

Il en est de même dans le domaine devenu sensible des technologies de l'information, sous leurs diverses formes. Sauf exceptions marginales, les Européens achètent tout ce dont ils croient avoir besoin à des industriels américains, des outils spatiaux jusqu'aux services en ligne, en passant par les composants et les réseaux. Quand ils ne le font pas directement, ils le font sous un contrôle étroit de l' « allié » américain. Ceci vient d'être rappelé à propos de Alcatel-Lucent. Dans ces domaines, la disproportion entre les moyens propres des Européens et ceux des Etats-Unis est sans doute de 1 à 1000.

* Il s'ensuit que les gouvernements, ne pouvant plus s'opposer à l'Amérique, ont choisi la voie de la coopération. Mais il ne s'agit pas d'une coopération sur un plan égalitaire. Il s'agit d'une coopération où le faible se contente des miettes que veut bien abandonner le fort, en échange d'une soumission presque totale. La situation, dans le domaine du renseignement, vient d'être mise en évidence (aux yeux de ceux qui l'ignoraient encore). On découvre aujourd'hui (grâce en partie aux bons soins des Russes) que les services de renseignement allemand et français coopèrent très largement avec leurs homologues américains, notamment la NSA, au moment où les chefs d'Etat allemand et français manifestent une indignation de façade.

Or si l'Europe devait prendre son indépendance en matière diplomatique ou de politique industrielle, en s'affranchissant de l'espionnage américain, elle ne pourrait le faire qu'avec un engagement plein et continu des Etats et de leurs services secrets. Ceci, même, dans le monde de l'internet prétendu ouvert aux initiatives des citoyens, ne pourrait se faire sans l'appui de gouvernements forts et volontaristes.

* Plus en profondeur, les Européens se trouvent très bien de vivre sous l'influence américaine. Pourquoi dans ce cas chercheraient-ils à échapper aux différents espionnages traduisant concrètement cette influence? Au plan diplomatique, en ce qui concerne la Russie, la plupart des Européens continuent à craindre une résurgence d'un « ogre néo-soviétique » en partie inventé pour les besoins de la cause par les milliers d'espions américains opérant en Russie sous le couvert d'ONG.

Par ailleurs, qui en Europe souhaiterait s'allier, dans une lutte pour la liberté des réseaux, avec les Chinois, même si ceux-ci semblent de plus en plus tentés par une certaine libéralisation. Ceci aurait pu se faire, sur un plan de puissance à puissance, au sein d'une nouvelle force géostratégique unissant les Européens et les pays du BRICS, sous le nom d'EuroBRICS. Mais, du fait des influences atlantistes, une telle perspective demeure encore largement illusoire, du moins dans l'esprit des Européens.

Le danger du terrorisme arabo-islamique, constamment évoqué par la NSA et le Département de la défense aux Etats-Unis même, l'est aussi en Europe. On constate effectivement, dans le monde entier, le développement d'une guerre de plus en plus ouverte entre les démocraties libérales et des intérêts politiques et religieux que l'on qualifiera d'islamistes par commodité. Mais en y regardant bien, on constate que ce danger réel a été créé en grande partie par les manœuvres tortueuses de la diplomatie et du renseignement américain, pour se donner des arguments afin de renforcer leur emprise sur le pétrole et les voies de communication du Moyen-Orient, tout en éloignant la Russie. Ceci depuis le temps où ils avaient créé Bin Laden, jusqu'à nos jours où ils dispensent un soutien irresponsable aux pétro-monarchies du Golfe (soutien activement relayé il est vrai par les Européens.

* Quand aux citoyens européens, notamment au niveau des jeunes générations, nul ne ressent le moindre désir d'autonomie par rapport, non seulement à la culture américaine en général, mais aux « services » rendus par les géants du web, tous américains. Certains de ces services sont commodes. Qui veut aujourd'hui acheter un livre dans une librairie de quartier, alors qu'il peut se le procurer quasi en temps réel auprès d'une multinationale américaine bien connue? Qui renonce aux propositions de la publicité en ligne, même en sachant que cette publicité est en train de construire un consommateur entièrement conditionné par les intérêts économiques américains ou leurs représentants en Europe. Et si ces géants du web conservent pendant un siècle les informations personnelles ingénument confiées par les citoyens européens, qui s'en souciera vraiment parmi ces derniers? Chacun croit garder son autonomie. Au pire, il se dit que dans un siècle, il sera mort.

Absence de moyens des Européens

Cette constatation découle des considérations qui précèdent relatives au retard technologique pris par les Européens.

* Il s'agit d'abord du retard des moyens mis au service de l'espionnage et des écoutes, des contre-mesures et à terme des cyber-guerres qui se préparent. L'énorme avance prise par l'Amérique la met pour de longues années à l'abri de toute concurrence sérieuse, même provenant de grands pays comme la Chine décidés à revenir au niveau mondial. Aussi l'argument constamment utilisé par Barack Obama, ses représentants et les ambassadeurs américains actuellement convoqués par les pays visés, ne tient pas: « Tout le monde en fait autant ». Tout le monde en fait peut-être autant, mais la disproportion des moyens déployés enlève tout poids à cet argument. Là où un pays européen consacre un budget de quelques dizaines, voire au mieux quelques centaines de millions à ses services secrets, le budget annuel de la NSA avoisine les 80 milliards de dollars, sans mentionner celui consacré par le Département de la Défense et ses autres agences. Il en est de même dans le domaine du renseignement spatial.

* Cette disproportion ne devrait pas cependant empêcher les pays espionnés, en premier lieu le Brésil, de mettre en place des câbles aussi étanches que possible, ou utiliser des matériels et des logiciels spécialement conçus (par eux et non par la Silicon Valley) pour échapper aux écoutes. De même les règles de l'internet, actuellement presque exclusivement définies par des représentants américains, devraient pouvoir être revues. Différents articles circulent actuellement et présentent des listes de tels dispositifs. Citons par exemple, du Washington Post, une proposition. On remarquera cependant qu'il s'agit d'un document américain. Est-ce beaucoup s'avancer en supposant que la NSA est depuis longtemps informée, sinon à la source, de certaines de ces initiatives?

* Mais les pays espionnés ne peuvent-ils pas espérer que ce que l'on appelle parfois le Système, autrement dit le système de domination mondiale mis en place par la conjonction des intérêts militaires, politiques et industriels américains, puisse prochainement s'effondrer. Divers commentateurs suivent avec beaucoup d'attention les signes d'un tel effondrement. Il pourrait provenir des excès d'un hubris perdant conscience de ses limites, ou des erreurs à répétition commises par des responsables « humains, trop humains ».

Nous ne le pensons pas pour ce qui nous concerne. D'une part, le cœur, peu visible mais bien ancré du Système, échappera à l'auto-destruction. Au contraire, il se renforcera à l'échelle des attaques qu'il subira. D'autre part une grande partie des décisions stratégiques découlant des informations recueillies par le Système sur le reste du monde seront progressivement prises par des systèmes anonymes fonctionnant sur le mode des robots autonomes. C'est déjà le cas en ce qui concerne le monde opaque du « trading à haute fréquence » ou d'ordres d'attaque intéressant le domaine confidentiel des drones autonomes. Ce sera bientôt le cas partout. Il suffira que le Système conserve un petit noyau de décideurs ayant tout les leviers en mains pour échapper aux offensives internes et externes menées contre lui. Les Edward Snowden ne vont probablement pas se multiplier. En tous cas, leur efficacité, l'effet de surprise passé, diminuera très vite.

Faut-il conclure de ce qui précède que les Européens subiront pendant des siècles encore la domination américaine? Pourquoi pas? Cela s'est déjà vu dans l'histoire. En tous cas, pour y échapper, il faudrait des mobilisations générales, dans le cadre de nouvelles alliances internationales. On ne voit pas venir de telles alliances pour le moment, même au sein de l'euroBRICS. Mais sait-on jamais?

 

Jean-Paul Baquiast et Christophe Jacquemin

mardi, 29 octobre 2013

Le panopticon électronique

 

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Le panopticon électronique: le «Réseau Ėchelon»
 
Résister. Par quels moyens ?

Rémy Valat
Ex: http://metamag.fr
Dans la « guerre hors limite », la ligne démarquant la surveillance des ennemis de l’Ėtat, potentiels ou jugés comme tels, et les citoyens lambda est ténue. Aux États-Unis, à partir de 1967, en pleine guerre du Vietnam, des pacifistes, des militants pour l’égalité des droits civiques (Martin Luther King et Malcom X) font l’objet d’écoutes systématiques  (opération Minaret). Les actes de résistance au système Ėchelon sont isolés, désordonnés, limités à un groupe d’internautes militants et leur portée symbolique. A partir des années 1950, un mouvement de protestation pacifiste, proche du modèle français des militants ayant refusé l’installation du camp militaire du Larzac, marque son opposition à la présence de bases américaines, notamment sur le site de Menwith Hill. 

Dans le contexte de la Guerre Froide et de la guerre du Vietnam, ces personnes rejettent principalement l’ingérence américaine. A partir de 1994, un groupe de militantes, dont le noyau a atteint l’âge mûr, multiplie les démonstrations non violentes (manifestations, enchaînement aux grilles du camp, etc.). La répression de ces mouvements par le gouvernement britannique est implacable, plus de 1700 interpellations , 183 condamnations, pour 27 acquittements entre 1988 et 1994 . Ces femmes, installées dans un camp de fortune appelé Women Peace Camp, n’hésitent pas à s’introduire dans la base pour y dérober des informations secrètes en fouillant les poubelles (des photocopies ou des impressions ratées de documents).

Ces renseignements ont mis à jour plus de 250 systèmes opérant à Menwith Hill, et plusieurs bases secrètes implantées sur le sol britannique. Ces actions, certes localisées, ont connu une forte mobilisation principalement en raison de la publication de l’article fondateur du journaliste écossais, Duncan Campbell, Somebody’s listening, paru dans la revue New Statesman, le 12 août 1988.  Les écrits de Campbell, seront suivis par l’ouvrage du néo-zélandais Nicky Hager (1996) et  les publications d’un groupe de chercheurs de l’université George Washington qui ont extrait d’archives déclassifiées des documents attestant les missions de surveillance électronique opérées à partir de la base de Sugar Grove en Virginie (1999).  

D’autres actions revendicatives ont été initiées par des utilisateurs d’Internet. Un groupe de militants a lancé une « cyber-campagne de mobilisation » et proposé de saturer le réseau d’interception en adressant un grand nombre de courriels comportant les mots clés supposés être détectés par Ėchelon . Le 21 octobre 1999,  le Jam Echelon Day est un échec qui met en évidence la solidité du système. 

Des doutes subsistent sur les risques de manipulations de ces groupes, dont on ignore les sources réelles de financement. La prise de conscience sur les atteintes portées aux libertés publiques a débuté aux États-Unis sous l’influence de la National Security Archives et a impulsé le Freedom Act demandant l’ouverture des archives, dont on ignore les éventuels tri préliminaires qui auraient pu y être faits par le service versant. Les autorités américaines et australiennes jouent la transparence pour dissimuler au public l’existence d’un second réseau entre les membres de l’UK-USA, portant sur l’analyse et l’échange de renseignements traités. Par ailleurs, la redondance et le faible nombre des documents signifieraient que ceux-ci proviendraient d’une seule et unique source. 

Confrontés à la collusion entre les entreprises de logiciel et les États, les citoyens n’auraient comme recours que la cryptographie indépendante. La cryptologie sécurise les messages en faisant perdre la valeur de l’information par la perte de temps consacrée au déchiffrement du message, car le « chiffre indéchiffrable » est une utopie. Au milieu des années 1970 (Whitfield Diffie, Martin Hellman et Ralph Merkle) ont imaginé de crypter l’information avec des fonctions mathématiques difficilement réversibles, puis l’apparition du chiffrement asymétrique   (système RSA, pour Ron Rivest, Adi Shamir, Leonard Adleman, ses inventeurs) compliquait encore le décryptage. Mais, à cette époque, ces procédés ingénieux n’inquiétaient aucunement le gouvernement américain qui jouissait du monopole d’un réseau Internet naissant. Cependant, au début des années 1990, Phil Zimmerman suggéra d’échanger des messages cryptés avec des chiffres symétriques d’un déchiffrement plus rapide et de transmettre la clé de chiffrement via le système de clés publiques. Dans ce cas, l’émetteur crypte la clé de déchiffrement avec la clé publique du receveur et le receveur utilise sa clé privée pour décrypter la clé de déchiffrement et utilise ensuite un système de clé symétrique (IDEA) pour décrypter le message. La superposition des deux systèmes de chiffrement offrait certainement une résistance aux moyens de décryptage de la NSA et lorsque Phil Zimmermann se mit a distribuer gratuitement son logiciel (PGP) sur Internet (1991), ses ennuis judiciaires ont commencé. Une enquête criminelle a été aussitôt diligentée par le gouvernement pour transgression des règles d'export des logiciels de cryptographie. Les procès intentés contre lui ont conduit à l’impasse et le gouvernement fédéral a retiré sa plainte (1996). 

ech11.jpgDans les mois et les années qui suivirent, Phil Zimmermann accumule les honneurs et créé une société pour diffuser commercialement son produit . Ce succès, et surtout l’aval donné par les autorités américaines à la dernière version de son logiciel laisse planer le doute d’une entente entre le concepteur et les agences fédérales, entente peut-être matérialisée par la présence d’une « porte dérobée ». L’ « affaire Zimmermann » témoigne de l’intérêt porté par les gouvernements sur la cryptographie, et surtout du rôle important qu’aurait à jouer la cryptographie indépendante et militante, au risque que cette innovation soit exploitée par le crime organisé, des réseaux terroristes, ou autres malfaisants ! Soulignons encore que le chiffrement à l’aide de clés publiques pose le problème de l’identification de l’émetteur, et par conséquent la mise en place d’une autorité d’authentification. Cette dernière mettrait les clés des utilisateurs sous séquestre et ne pourraient communiquer qu’aux  autorités policières ou judiciaires. Les clés de chiffrement restent un dilemme.

En 2013, le réseau Ėchelon est toujours l’atout majeur du système de renseignement électronique nord-américain qui ne cesse de développer, et nous le savons grâce aux révélations de Edward J. Snowden, des moyens toujours supérieurs de collecte et de traitement d’informations fermées. Précurseur dans ce domaine, Ėchelon a été imité par de nombreux pays développés dans le cadre de partenariats publics-privés, parfois transnationaux. Cette prolifération est particulièrement inquiétante, parce qu’elle multiplie les acteurs du renseignement et du contrôle et, potentiellement, les risques d’atteintes à la vie privée. Mais, la définition extensible qui peut être faite de l’« ennemi de l’intérieur », du « terroriste », du « subversif », ou du « déviant »  laissent en l’état de latence les velléités d’une dérive totalitaire au service de la politique impériale nord-américaine. Restons vigilants !


Le site d’information en langue française sur le réseau « Echelon On Line, Connaître le réseau Echelon » est logé à l’adresse suivante : echelononline.free.fr

Trop de droit d'asile tue le droit d'asile

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Trop de droit d'asile tue le droit d'asile

par Jean-Gilles Malliarakis

Ex: http://www.insolent.fr

Depuis le 9 octobre, l'opinion française aura été focalisée sur ce qu'on considère désormais comme l'affaire de Léonarda Dibrani et celle de sa famille. D'une façon tout à fait artificielle le ton a monté. On a voulu, agiter une fois de plus, et selon l'expression opportune de Jean-Pierre Chevènement, la "dictature de l'émotion". (1)⇓

On le fait de manière systématique en France depuis une bonne, ou plutôt une mauvaise trentaine d'années. (2)⇓

Les cibles favorites de ce genre de dispositifs se recrutent à l'évidence chez les adolescents de notre époque nulle et molle.

Dans un tel contexte, la "gauche de la gauche" s'est emparée de cette affaire pour cristalliser un peu plus l'affrontement, désormais permanent, entre le ministre de l'Intérieur et ses homologues bien-pensants de la Justice, du Logement, de l'Éducation, etc. Ce jeu de rôles aboutit d'ailleurs à ce que Manuel Valls adopte la posture qui lui semble impartie, au nom de la "République".

Tous les protestataires entendent d'ailleurs enchaîner le gros mollasson faisant office de président à son alliance avec le parti communiste.

Tout d'abord on a donc présenté cette jeune fille comme "kossovare", comme s'il s'agissait d'une nationalité intouchable, à la fois improbable et de ce fait inexpulsable. Rappelons quand même que ce territoire arraché à la république de Serbie l'ancienne Yougoslavie, au nom du droit de la majorité albanaise comptait diverses minorités, dont des Tziganes, des Slaves musulmans "goranis", etc.

À la suite de la brillante expédition droitdelhommiste de 1999, tous ont eu tendance, pour fuir le "bon" fanatisme des "gentils" Albanais à se regrouper aux côtés des "méchants" Serbes et notamment dans le bastion de Mitrovitsa. C'est là que réside aujourd'hui la famille Dibrani, bien que son chef reconnaisse désormais avoir menti à l'administration française.

Soulignons aussi que ni l'Albanie, ni le Kossovo, ni même à ce jour la république de Serbie n'appartiennent à l'Union européenne ni, moins encore à l'espace Schengen.

Le séjour européen de cette famille manifestement "rom" et non Albanaise "kossovare" ne relèvent donc pas des règles de libre circulation au sein de l'Union européenne mais du droit d'asile.

La curiosité bien significative est que les filles Dibrani, étant nées en Italie, auraient pu a priori se revendiquer de l'Europe : or, leur père a préféré falsifier ses déclarations et invoquer faussement le droit d'asile, le sachant plus favorable.

Même le très bien-pensant "Huffington Post" posait donc la question ce 17 octobre : "Faut-il réformer le droit le droit d'asile ?" (3)⇓

Répondons-lui : il ne faut pas le "réformer". Il convient de l'abroger en sa qualité de "faux droit".

En effet, celui-ci est réglementé à partir d'une Convention internationale floue, remontant à 1951, signée dans des conditions complètement dépassées.

Celle-ci donne lieu à d'innombrables abus au détriment de nos pays. Elle génère une incroyable administration, manifestement submergée, dont les bâtiments jouxtent à Paris ceux de la délivrance des permis de conduire, 92 boulevard Ney, dans le 18e arrondissement, près de l'accueillante porte de Clignancourt. Je conseille aux curieux de s'y rendre et d'en prendre la température.

La doctrine du droit d'asile ainsi généralisé énonce qu'on ne le refuse pas au ressortissant d'un pays en état de conflit : de la sorte, nous considérons-nous comme contraints d'accueillir quiconque se réclame d'une nationalité secouée par des troubles, Afghans, Irakiens, Tchétchènes, Somaliens, Érythréens, Syriens etc. même s'il s'agit d'imposteurs.

Et le père de Léonarda a reconnu lui-même appartenir à cette dernière catégorie.

Les passeurs qui exercent leur joli métier à partir de quelques pays complaisants ou complices, Maghreb, Turquie, etc. savent d'ailleurs conseiller leurs clients, en général très bien renseignés. Il devient donc de plus en plus urgent de se retirer de carcan. Le moins que l'on puisse dire est que ni la France ni l'Europe ne semblent consentir à prendre ce chemin.

Curieusement, des territoires immenses comme ceux des États-Unis 9,3 millions de km2, ou du Brésil 8,5 millions de km2 ne pratiquent pas l'hospitalité forcée imposée au Vieux Continent. Et ils consentent encore moins aux très attractives pratiques de notre "modèle social français", de plus en plus coûteux pour les cotisants régnicoles, de plus en plus généreux pour les bénéficiaires venus d'ailleurs.

Pour tout un chacun l'asile politique concerne au départ d'attachantes personnalités individuelles, victimes d'un coup d'État en Amérique latine, tel le général Alcazar chassé par son rival Tapioca dans les albums de Tintin. On l'accueille donc chrétiennement et libéralement, en attendant que l'affreux Chavez meure (il est mort mais son État demeure) ou que le castrisme s'effondre à Cuba. Bienvenue aux quelques poètes fuyant d'authentiques dictatures comme aux Russes blancs d'hier ou aux Européens de l'est franchissant le rideau de fer. Cet accueil hospitalier ne devrait d'ailleurs même pas être tenu pour un "droit" mais pour une libéralité traditionnelle de l'Europe chrétienne : elle entraîne comme contrepartie que son bénéficiaire observe une certaine réserve de bon sens et de bon goût.

Tout cela est périmé. Quelques bandes de jeunes ignorantins, lycéens boutonneux, agités du bocal d'associations subventionnaires, femmes du monde, gauchistes de sacristie, etc. s'emparent du sujet comme si l'Hexagone n'avait désormais vocation qu'à subir l'invasion sans broncher, et qu'un seul devoir celui d'accueillir "toute la misère du monde" au risque de s'y noyer.

Ne confondons pas le vrai droit universel à l'émigration avec un faux droit à l'immigration chez le voisin. Ce faux droit est celui des squatteurs, des pillards et des destructeurs : en un mot, celui qui sied aux socialistes.

JG Malliarakis
       

Apostilles

  1. cf. Libération en ligne le 16 octobre.
  2. Jules Monnerot souligne le rôle éminemment subversif de l'émotionnel au service de la dialectique marxiste. Il en expose la logique dans le tome III de sa "Sociologie du communisme", laquelle décrit la lutte inéluctable de la religion séculière marxiste à la conquête de "L'Imperium mundi". Ceci fonctionna au cours du XXe siècle comme l'islam médiéval, et comme les islamistes du XXIe siècle voudraient sans doute le renouveler.
  3. où Mme Anne Sinclair exerce depuis 2012, retour des États-Unis, ses immenses talents.

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lundi, 28 octobre 2013

Draghi: 'Trop en savoir sur nos grandes banques pourrait provoquer la panique'

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Draghi: 'Trop en savoir sur nos grandes banques pourrait provoquer la panique'

Ex: http://zejournal.mobi

Tout le monde sait que les banques européennes sont en grande difficulté, et qu’en conséquence, elles ont réduit les montants des prêts qu’elles accordent aux entreprises européennes, mais personne ne sait exactement jusqu’à quel point. Le Fond Monétaire International a évoqué la possibilité que les banques italiennes et espagnoles subissent des pertes de 230 milliards d’euros au cours des prochaines années. En outre, on ne sait pas encore quels sont ceux que l'UE choisira de faire payer pour les prochaines opérations de sauvetage, les différents ministres des Finances de la zone euro réunis la semaine dernière à Washington n’étant pas d’accord sur les méthodes à employer. La BCE doit débuter bientôt un audit de 130 des plus grandes banques de la zone euro, mais il a été décidé de se mettre d’accord sur la méthode de recapitalisation (plan de sauvetage, ponction sur les comptes des déposants les plus fortunés, ou autre) avant la fin de cet audit, c'est-à-dire avant que les montants des pertes ne soient connus.

« Les banques européennes ont été, comme toutes les autres banques, des boîtes noires hermétiquement fermées. Si quelqu’un parvenait à en ouvrir ne serait-ce qu’un tout petit coin, les miasmes des actifs pourris qui s’en échappaient étaient si forts que le coin était immédiatement refermé. Mais lorsque le coin n’était pas refermé assez rapidement, et que trop de miasmes s’étaient répandus, la banque entière s’effondrait et il ne restait plus aux contribuables, souvent d’autres pays, qu’à lui accorder un plan de sauvetage ; c’est plus facile de cette manière », écrit Wolf Richter sur son blog Testosterone Pit.

« Le FMI, qui ne peut que renifler à la surface des banques, a déterminé que les banques italiennes et espagnoles seules devraient comptabiliser 230 milliards d’euros de pertes additionnelles sur les deux prochaines années. Comme nous l’avons vu à plusieurs reprises, les pertes réelles des banques sont toujours bien pires lorsque la vérité finit par être révélée, et cela n’arrive jamais avant que la banque ne s’effondre et que quelqu’un de l’extérieur s’avise à compter ce qui reste ».

« L'année prochaine, il y aura un moment de vérité, pour ainsi dire, lorsque la BCE deviendra le régulateur officiel des 130 plus grandes banques de sa paroisse. Dotée de nouveaux pouvoirs, elle pourra les soumettre à une évaluation réaliste plutôt que les «stress tests» du passé qui n’étaient rien d’autre que de l’agit-prop, en espérant que certaines banques espagnoles et italiennes parviendront à se maintenir debout d’ici là ».

L'union bancaire européenne, qui permettrait à une banque en difficulté, à ses investisseurs et ses épargnants de ressortir indemnes d’une défaillance grâce aux contribuables européens, ou en tous cas, ceux des Etats membres qui n’ont pas encore été soumis eux-mêmes à un plan de sauvetage, n’existe pas encore, explique Wolf. Et c’est un problème, parce que la vérité sur l'état réel du secteur bancaire est peut-être bien pire que ce à quoi l’on doit s’attendre, elle est peut être politiquement inacceptable, semble-t-il dire. C'est ainsi qu’il explique pourquoi Draghi a déclaré que « Ces arrangements devront être en place avant que nous n’achevions nos audits », c'est-à-dire que la décision sur la méthode à employer pour le plan de sauvetage sera prise avant de connaître l’ampleur des sommes en cause.

«La vérité ne sera pas connue avant que les Eurocrates ne décident qui devra payer pour ces plans de sauvetage. Et les audits des banques ne seront pas achevés avant cela, parce que si quelque chose concernant ces audits devait filtrer, tout le jeu de cartes viendrait à s’effondrer, et aucun contribuable ne serait d’accord pour payer la facture, maintenant que son total d’une ampleur énorme serait connu ! »

L’article de Wolf a suscité quelques commentaires, dont une citation pertinente de l'industriel américain Henry Ford: «C'est une bonne chose que les gens de la nation ne comprennent pas notre système bancaire et notre système monétaire, parce que si c’était le cas, ce serait la révolution avant demain matin ».

- Source : Express.be

vendredi, 25 octobre 2013

Le Grand Marché Transatlantique contre notre liberté

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Le Grand Marché Transatlantique contre notre liberté

par Claude BOURRINET

 

La « crise » précipite les choses, aux deux sens du verbe : accélère leur cours, et les révèle, comme dans un tube à essai où se mélangent divers liquides. Ce qui semblait presque une vue de l’esprit il y a quelques lustres, et augures improbables dignes de Cassandre, devient redoutablement concret. Il fallait le temps que certains nœuds se défassent, que des résistances faiblissent, qu’une génération disparaisse. Les esprits n’étaient pas encore mûrs, expliquent les progressistes. Les temps sont désormais consommés, et la parousie est imminente.

 

La ruine et le terrorisme, les chantages à la guerre et à la misère, l’invocation de la nécessité du marché, comme jadis on expliquait les hécatombes humaines par les dieux ou le destin, pèsent comme un couvercle sur l’esprit des peuples. Les fieffés coquins nous mènent savent par le bout du nez, les partis 1 et 2, en maestros du mensonge, de la perfidie et du mépris, en tricheurs maniant avec dextérité leurs cartes, embobinent les masses, et les mènent à leur perte.

 

Après le putsch budgétaire européen de l’an dernier, et le basculement vers le fédéralisme ultralibéral, c’est la fusion des parties occidentales et orientales de l’Atlantique Nord qui est projetée. L’absorption de l’Europe par les États-Unis est proche, elle est pour demain, pour 2014 ou 2015. Les échéances sont fixées : dans deux ans, nous auront achevé notre temps, notre destin, notre existence, et nous n’aurons plus aucun pouvoir sur notre avenir.

 

Comme toujours, l’Union européenne et les États-Unis ont manigancé leur coup par-dessus les peuples. Sans qu’ils en aient été avisés, et qu’on leur ait donné la parole, on leur annoncera bientôt une libéralisation quasi totale des échanges commerciaux et financiers, et une harmonisation complète des politiques judiciaires et sécuritaires. On agitera comme il faut la presse propagandiste, on ne prendra pas le risque du référendum, les parlements voteront comme un seul traître, et l’affaire sera pliée.

 

Le coup est pourtant préparé de longue date. Mais en catimini. En 2004, en effet, le P.D.G. d’Unilever, président européen du Transatlantic Business Dialogue (T.A.B.D.) et son homologue américain, P.D.G. d’U.P.S., rencontraient à Dublin les présidents Bush, Prodi et le Premier ministre irlandais dont le pays assumait la présidence tournante de l’Union européenne. Il fut question de lever les « obstacles à l’intégration » dans le domaine du commerce, des investissements et de la réglementation.

 

Dans un autre domaine, la bonne volonté collaboratrice des bureaucrates de Bruxelles avait été jusqu’à échanger avec les services américains de sécurité les données sur les passagers empruntant les lignes transatlantiques. Sans réciprocité, bien sûr.

 

Le projet bloquait néanmoins, notamment au niveau des biotechnologies, des problèmes environnementaux et de ceux liés à la consommation, les normes américaines de protection et de qualité étant, comme l’on sait, très laxistes (commerce et lobbies obligent). La pression des associations et des protestataires alternatifs ont sans doute eu quelque effet sur l’opinion. Les résurgences d’une guerre commerciale plus ou moins ouverte avec les U.S.A., notamment au sujet de l’acier, mettaient aussi un frein au projet.

 

Mais les commissaires mondialistes Erkki Liikanen et Pascal Lamy veillaient, aidés efficacement par Elmar Brok, député européen chrétien démocrate allemand qui présidait la Commission des Affaires étrangères du Parlement. Tout ce beau monde agit par le truchement plus ou moins occulte, mais bien pourvu financièrement, du Réseau politique transatlantique (T.P.N.), un « groupe de réflexion » qui rassemblait en 2004 plus de quatre-vingt parlementaires européens et environ quarante-cinq membres du Congrès ainsi que trente-cinq entreprises géantes dont A.B.B., Daimler Chrysler, B.P., Nestlé, U.P.S., I.B.M., Boeing, Microsoft, Philips et Unilever.

 

À son tour, le mai 2008, le Parlement européen a prévu pour 2015 la création d’un grand marché transatlantique, avec , de facto, dans la plupart des secteurs, l’application du droit états-unien.

 

L’objectif est bien sûr économique, et obéit à la pensée unique ultralibérale qui domine actuellement, aux dépens des peuples. Mais il est évident que l’idéologie atlantiste des responsables politiques européens y trouve sa place, l’Union européenne s’étant systématiquement alignée sur la ligne de la diplomatie étrangère américaine, en l’appuyant et en participant, via l’O.T.A.N., à ses aventures guerrières.

 

L’intégration de la France au commandement intégré de l’Organisation de l’Atlantique Nord a fait sauter tous les obstacles. Le prestige français, animé par l’esprit d’indépendance gaullien, n’est plus qu’un souvenir. Pour paraphraser Tacite, comme le Sénat romain, l’élite de notre pays, comme du reste l’oligarchie de l’Europe occidentale, suivie par la partie abusée du peuple, se rue vers la servitude.

 

À terme, c’est une plus grande symbiose entre les politiques et les législations américaines et européennes qui va être à l’œuvre. Mais l’on ne voit pas pourquoi et comment l’hyper-puissance yankee n’imposerait pas ses normes et ses usages, dans la « protection » de l’environnement et des consommateurs, dans le domaine de la santé, au sujet du problème très sensible des O.G.M., , de la législation sur les produits chimiques. Tout cela se traduira inévitablement par une régression, à la grande satisfaction de ceux qui tentent, avec une obstination remarquable, de déréguler tous ces secteurs, sans trop de succès jusqu’à maintenant. Il est assuré que le Traité transatlantique va leur donner le sésame pour ouvrir toutes les portes, d’autant plus que ces combinaisons sont ficelées sans contrôle démocratique.

 

Ce traité achève donc la perte de la souveraineté de l’Europe, qui, pour autant, n’en a eu que dans l’étroite marge que lui laissait la puissance américaine. Celle des vingt-sept nations européennes a pris fin l’an dernier, par le Traité d’équilibre budgétaire européen. Or, les lois qui régissent les relations internationales sont comme celles de la nature, nonobstant l’inévitable hypocrisie inhérente à l’espèce humaine. Le plus fort impose sa volonté, que l’on essaiera d’incarner, par exemple, par l’usage obligatoire de l’anglais comme langue maternelle.

 

Parallèlement, la création d’un espace commun de contrôle des populations, d’une aire de coopération transatlantique en matière de « liberté de sécurité et de justice » est prévue d’ici 2014, surtout au profit de l’ultra-sécuritaire État américain, obsédé par le terrorisme et encouragé par le Military Commissions Act de 2006, qui permet de poursuivre toute personne quelle qu’elle soit, y compris non américaine, considérée comme ennemi, « combattant illégal ».

 

L’étape suivante sera la réalisation d’un pouvoir exécutif, qui sera institué dans les dix ans, et qui usera comme il l’entend de la force judiciaire, policière et militaire. Les peuples devront se plier. Et comme le processus de domestication ne s’effectuera pas sans réactions, il est probable que des révoltes auront lieu, sans doute violentes, avec des réponses répressives adéquates. Une ère de dictature s’annonce.

 

Nous sommes, nous, Français, Européens, à un tournant de notre histoire. Sera-t-il dit que nous ne savions pas, et que, quand il sera trop tard, nous n’ayons d’autre choix qu’entre la servitude et la mort ?

 

Claude Bourrinet

 

• D’abord mis en ligne sur Vox N.-R., le 2 février 2013.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3333

 

Conseil de l’Europe et circoncision

Conseil de l’Europe et circoncision : l’incroyable affaire
par Guillaume Faye

http://www.gfaye.com

Le Conseil de l’Europe a publié une résolution condamnant la circoncision sur les jeunes enfants mâles – comme mutilation sexuelle. Cette pratique est fondamentale dans la religion juive et constitue même un élément central de son identité. Immédiatement, le Congrès Juif Mondial (World Jewish Congress) épaulé par le CRIF et le Congrès Juif européen ont publié dans les médias des communiqués (1) pour dire qu’ils étaient « profondément choqués par la résolution du Conseil de l’Europe  condamnant la pratique de la circoncision sur de jeunes enfants ».

Curieusement, les musulmans ne sont pas (pour l’instant) montés au créneau, eux qui pratiquent aussi la circoncision, mais plus tard. Mais il est vrai que les musulmans pratiquent la stratégie de la ruse.

L’argumentaire du WJC tient en plusieurs points : 1) la circoncision n’est pas médicalement une mutilation mais peut protéger de certaines pathologies. 2) Il n’est pas sérieux d’assimiler circoncision et excision (pour les filles) qui, elle, est une véritable mutilation sexuelle. 3) Beaucoup de chrétiens américains pratiquent la circoncision (2). Enfin, le WJC indique dans son communiqué : « prétendre même que le choix de la religion devrait être fait à la majorité [ à 18 ans] c’est nier le rôle incontournable des parents dans l’éducation des enfants ». Il s’agit donc ici d’un choix traditionnaliste, opposé à la mentalité ”moderne”. Pourtant le WJC. affirme aussi : « le respect de la liberté religieuse de chacun impose que cette résolution ne soit pas mise en œuvre et que chacun se mobilise pour défendre la liberté de conscience que cette résolution met dangereusement en cause ».

Il y a là une évidente contradiction : d’une part, un nouveau-né ne peut pas avoir de ”liberté de conscience”, contrairement à  l’argument faible du WJC. D’autre part, on ne peut pas obliger, sérieusement, une religion à attendre l’âge de la majorité pour proposer, rationnellement, à ses adeptes, le suivi de ses rituels. Et là, le Conseil de l’Europe est dans le délire.   

**************

Cette polémique est révélatrice de notre époque de confusion complète, où une modernité essoufflée se heurte au retour des traditions archaïques.  Le Conseil de l’Europe a-t-il eu conscience que sa résolution (qui n’a aucune chance d’aboutir à quoi ce soit) pouvait être interprétée comme subrepticement antisémite, plus exactement antijuive ? Impossible de répondre à cette question. D’après plusieurs réactions, cette résolution du Conseil de l’Europe, assez incroyable à vrai dire, serait le résultat d’un lobbying antijuif puissant et subtil. Une nouveauté. (3)

Pour protester contre cette résolution anti-circoncision, le WJC termine ainsi dans son communiqué :  «  au moment où le monde fait face à tant de menaces, tant de guerres civiles, où les morts se comptent par centaines de milliers, le combat initié par le Conseil de l’Europe paraît bien dérisoire ». Effectivement, le Conseil de l’Europe, défenseur des « droits de l’Homme », est bien muet sur les persécutions des chrétiens au Moyen-Orient. Muet aussi sur l’immigration incontrôlée, sur les excisions des filles africaines en Europe, sur la persistance de l’esclavage, sur les ravages de la polygamie, sur l’explosion de la criminalité, etc.

La circoncision des nouveaux-nés juifs : pour quelle mystérieuse raison le Conseil de l’Europe a-t-il perdu son temps (qui coûte cher au contribuable) à se pencher sur ce faux problème qui, pour l’immense majorité des Européens, est dépourvu de la moindre signification ?

NOTES

(1)Cf. « Non à la remise en cause de la circoncision », communiqué en pleine page dans plusieurs quotidiens et journaux européens et sur le Net . Interventions de Roger Cukierman, (président du CRIF), Ronald Lauder (président du WJC) et Moshé Kantor (président du Congrès Juif européen).

(2) Beaucoup d’Américains protestants (pas catholiques) pratiquent la circoncision par tradition biblique, avec des arguments hygiénistes. Ça ne dérange personne. 

(3) Une nouveauté d’autant plus étonnante que les attaques contre la circoncision des nouveaux-nés ont toujours été un axe critique de l’antijudaïsme. Les membres du Conseil de l’Europe  l’ignoraient-ils ?        

Eurasian Union: Substance and the Subtext

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Eurasian Union: Substance and the Subtext


Ph.D., Professor of the School of International Studies, Jawaharlal Nehru University, New Delhi, India.
 
Ex: http://www.geopolitica.ru
 

The Eurasian Union has come to the present stage in its evolution within a remarkably compressed time-frame. Although the idea was first mooted by the Kazakh president Nursultan Nazarbaev in 1994, it hibernated for long years.[1] It was only in late 2011 that Vladimir Putin revived the idea; visualised it as one of the major centres of economic power alongside the EU, the US, China and APEC; and initiated the process of its implementation. In November 2011, the presidents of Russia, Kazakhstan and Belarus signed an agreement to establish the Eurasian Economic Space (EES) that would graduate towards the Eurasian Union. The EES came into existence on 1 January 2012. The paper proposes to examine the origin of the idea and assess its implementation todate with an analysis of the substance and subtext of the organization.

Eurasian Union: The Origins

On 3 October 2011, Vladimir Putin published a signed article in the daily newspaper Izvestia titled “New Integration Project in Eurasia: Making the Future Today.” Putin was the Russian Prime Minister at that time and set to take over the Russian Presidency. The article can thus be interpreted as the assignment he set for himself in his second tenure. On the ground, the “Treaty on the Creation of a Union State of Russia and Belarus” already existed. The Treaty envisaged a federation between the two countries with a common constitution, flag, national anthem, citizenship, currency, president, parliament and army. On 26 January 2000, the Treaty came into effect after the due ratifications by the Russian Duma and the Belarus Assembly. It provided for political union of the two, creating a single political entity. Whether the Treaty laid down a proto Eurasian Union remains to be seen.

The European Union (EU) announcement in 2008 of its Eastern Partnership Programme (EPP) may also have inspired the Russian drive towards reintegration of the Eurasian space. The EPP was initiated to improve political and economic relations between the EU and six "strategic" post-Soviet states -- Armenia, Azerbaijan, Belarus, Georgia, Moldova and Ukraine -- in the core areas of democracy, the rule of law, human rights, the promotion of a market economy, and sustainable development.[2]  There was much debate over whether to include Belarus, whose authoritarian dictatorship disqualified it. The eventual invitation to Belarus was the concern over an excessive Russian influence in that country.

The US plan to deploy the NATO missile defence system in Poland and Czech Republic was already a source of concern for the Russians. China was emerging as a serious player in the region through its heavy investments in energy and infrastructure. The Russian determination to keep the post-Soviet states away from the US, the EU and China made the Eurasian project a priority in its foreign policy. The Treaty between Russia and Belarus intended to keep the latter into the Russian fold.[3]

 Eurasianism: The Idea

Eurasianism as an idea predates the Soviet Union. The Russian identity has been contested by the Occidentalists, the Slavophils and the Eurasianists. The latter claim Russia as the core of the Eurasian civilization. Today, the former Soviet states accept the Russian centrality but not the core-periphery division bet Russia and the rest.

Within Russia itself, the Eurasianists always considered the Soviet Union to be a Greater Russia. With the collapse of the Soviet Union, the Eurasian political project is to reunite the Russians from the former Soviet territories and ultimately to establish a Russian state for all the Russians. Aleksander Dugin is an ideologue and activist for neo-Eurasianism in Russia. His political activities are directed at restoring the Soviet space and unification of the Russian-speaking people. The South Ossetian President Eduard Kokoity is a sworn Eurasianist himself and eager to make his country a part of Russia.

Organization and Accomplishments

The Eurasian Economic Commission (EEC), the governing body of the EES is set up in Moscow for the time being. Kazakhstan has already staked its claim to host its permanent headquarters. The formula under which the 350-member body would be filled allots Russians 84 percent of staff, the Kazakhs 10 percent and the Belarusians a mere 6 percent. The formula has been worked out on the basis of the population in the three countries. The expenses towards accommodation and infrastructure would be borne by Russia.

The EEC will be eligible to make decisions with regard to customs policies, as also the issues relating to macroeconomics, regulation of economic competition, energy policy, and financial policy. The Commission will also be involved in government procurement and labour migration control.[4] The right of the EEC to sign contracts on behalf of all of them is contested.

The Supreme Eurasian Union Council will be the apex body of the group. The vice- premiers of the three countries would be leading their countries’ delegations in this body. There are differing opinions on the powers of its apex body.

Eurasian Union is an economic grouping. Its objective is to expand markets and rebuild some of the manufacturing chains destroyed by the collapse of the Soviet Union. The Customs Union of Russia, Kazakhstan and Belarus had set the process toward this goal and the Eurasian Union is a continuation of the same process.[5]

The EEC has made some progress, in the meantime. It has simplified the trade rules, eliminated border customs and facilitated free movement of goods, services and capital. It has also encouraged migration of labour among its signatories. The trade among the three is estimated to have gone up by forty percent last year alone. Russia has benefitted from cheaper products and labour force from the rest of the two and several hundred Russian enterprises have re-registered in Kazakhstan to avail cheaper tax rates. Kazakhs and Belarusians have found a large market for their products in Russia.

Major hurdles still remain. A common currency has not been agreed to. The pace of economic integration is yet another point of debate among the three. Belarus would not be comfortable with market integration, which would require economic reforms. Eventually, the economic reforms could lead to political reforms and even changes in political system. Belarus is least prepared for such an eventuality.

Russia, Belarus and Kazakhstan         

Within Russia, the Eurasianism still holds an appeal; and not just among the marginal groups. The Eurasian Union is perceived as an expression of Eurasianism that would lead to the state of Russia for all Russians. There are calls to invite countries like Bulgaria, Czech Republic, Hungary, Finland and even China and Mongolia to join the Eurasian Union. At the leadership level, Putin may also prefer ruling over an expanded space encompassing the entire or most of the former Soviet territory.

The Russian raison d’état for the Eurasian Union cannot be traced to such feelings alone. The missionary zeal to reach out to the neighbours involves subsidizing them. As a general rule, economic integration must necessarily involve mutual benefits for all the parties - even when the benefits are not in equal measure. An economic arrangement does not only eliminate tariffs and other restrictive trade barriers among the signatories, it also formulates and implements tariffs and trade barriers against the non-signatories. Facilitating trade among themselves and restricting trade with the outsiders is the dual track of any economic group. 

As regional integration proceeds in much of the world (not just through the EU but also via NAFTA, ASEAN and Washington’s proposed Trans-Pacific Partnership, among others), the post-Soviet space remains largely on the sidelines. A lack of horizontal trading links and isolation from global markets contribute to the region’s persistent underdevelopment. By reorienting members’ economies to focus on the post-Soviet space, a Eurasian Union would create new barriers between member states and the outside world.[6] Russia is particularly worried about the Chinese forays into its neighbourhood. And the EU Eastern Partnership Programme threatens to encroach into the space that Moscow considers its own sphere of influence.

A second powerful reason for Russia to reach out to its neighbours is that the neighbours are steadily making Russia their home. The influx of migrants from the former Soviet territories has generated a lot of resentment and will soon become a serious political issue. In the circumstances, helping to improve the economic situation beyond the Russian borders and assimilate the new arrivals in a common citizenship is being considered. The then president Dmitry Medvedev explicitly linked the issue of immigrants to the expansion of the state borders. He spoke of the time when the giant state had to comprise different nationalities that created “Soviet People”. "We should not be shy when bringing back the ideas of ethnic unity. Yes, we are all different but we have common values and a desire to live in a single big state," he said.[7]

Russia is not single-mindedly committed to the Eurasian Union. It has initiated and nurtured several other multi-lateral organizations and become a member of scores of others initiated by others. The Collective Security Treaty Organization (CSTO) consisting of Armenia, Belarus, Kazakhstan, Kyrgyzstan, Russia, Tajikistan and Uzbekistan[8] is one such. So is the Commonwealth of Independent States comprising most of the post-Soviet countries. It is a member of the Shanghai Cooperation Organization that is clearly a China-led group. The Quadrilateral Forum comprising Russia, Tajikistan, Afghanistan and Pakistan is a Russian project.

It has not shied away from making deals with the EU, either. In 2003, it entered into an agreement with the EU to create four common spaces: 1. of freedom, security and justice; 2. cooperation in the field of external security; 3. economy; and 4. research, education and cultural exchange. Since the formalisation of the Customs Union, Putin has insisted that the EU formalise its relations with the Customs Union before a new basic treaty between the EU and Russia could be formalised. At the EU-Russia Summit in June 2012, he also sought the EU support for the Kazakh and Belarusian bids to join the WTO.[9]

Kazakhstan has formulated and pursued a “multivector” foreign policy since independence. It seeks good relations with its two large neighbours as also with the West. Its operational idiom, therefore, is “diversify, diversify and diversify”.

Its relations with the US are centred on counter-terrorism. In Central Asia, it is now the most favoured US partner in the war on terror. It has welcomed the US-sponsored New Silk Road. The Aktau Sea port is expected to emerge as the capital city on this cross-Caspian Road as the central point for transportation, regional educational cooperation and tourism. The Transportation and Logistics Centre is being developed in the city. Aktau hopes to play a role within the New Silk Road that Samarkand played in the Old Silk Road.[10]

Its relations with Europe are as good. Its bilateral cooperation with the EU dates back to 1999, when it entered into the Partnership and Cooperation Agreement with it. The European Commission has agreed to support its application for membership of the WTO. On 1 January 2010, Kazakhstan became the first post-Soviet state to assume the chairmanship of the 56-member Vienna-based Organization for Security and Cooperation in Europe. Its trade with the EU accounts for as much as the trade of all the Central Asian countries put together. France has a trade agreement with it that is worth $2 billion under which France would help build a space station and cooperate on nuclear development.

It is its close ties – in fact, too close ties – with China that explains its active membership of the Eurasian Union. China’s presence in the country is pervasive. In 2005, the Asatu-Alashanku oil pipeline between the two countries went into use. The second stage of the same from Kenkyiak to Kumkol is already in works. A gas pipeline is being discussed. In the same year, China bought Petrokazakhstan that was the former Soviet Union’s largest independent oil company. At $4.18 billion, it was the largest foreign purchase ever by a Chinese company. In 2009, it gained a stake in the MangistauMunaiGas, a subsidiary of the KazMunaiGas, which is the Kazakh national upstream and downstream operator representing the interests of the state in the petroleum sector. Even as economic ties get stronger, there could be a point of friction between the two regarding the Uighur-based East Turkestan Islamic Movement in the Xinjiang province of China. There are 180,000 Kazakhs of Uighur descent, which is a source of discomfort to China.

Belarus is a landlocked country and dependent on Russia for import of raw materials and export to the foreign markets. Its dependence on Russia is aggravated by the fact that the US has passed the “Belarus Democracy Act”, which authorizes funding for pro-democracy Belarusian NGOs and prevents loans to the government. The EU has imposed a visa ban on its president Alexander Lukashenko. Even as the Belarus’s dependence on Russia is overwhelming, their bilateral relations have gone through severe frictions. In 2004, there was a gas dispute as Russia stopped the gas supply for six months before a compromise on the price was worked out.

In 2009, the two fought what has come to be called “milk wars”. Moscow banned import of Belarusian dairy products, claiming that they did not meet Russian packaging standards, a non-tariff measure allowed under the common customs code. The disagreement cost Belarus approximately $1 billion. The real problem was that Belarusian farmers were heavily subsidized, meaning that the cost of milk production in Belarus was substantially lower than that in Russia. As a result, Russian dairy producers were on the verge of bankruptcy and looked to their government for support. In response to Russian action, Belarus introduced a ban on the purchase of Russian agricultural machinery, accusing Russia of not providing leasing for Belarusian tractors (a major source of income for Belarus).[11]

Destination Ukraine?

Ukraine is the raison d’être for the entire Eurasian project, according to many. “Once past the verbal hype, it becomes clear that in fact it [Eurasian Union] has nothing to do with Eurasia and has everything to do with a single country, which, incidentally, is situated in Europe of all places: Ukraine,” according to an analyst.[12] Its key task is to draw Kiev into the integration project.

The primary reason for Russian stake in Ukraine is the Ukraine-Russia-Turkmen gas pipeline. Till the break-up of the Soviet Union, it was a domestic grid. Today, the gas trade between Turkmenistan, Russia and Ukraine is not just a commercial proposition, but an illustration of triangular dependencies of the three countries. The key issues in terms of transit are that all Turkmenistan’s gas exports outside Central Asia pass through Russia, which puts the latter in complete control of around three-quarters of Turkmenistan’s exports. Russia’s position vis-à-vis Ukraine is extremely vulnerable in that more than ninety percent of its gas exports to Europe pass through that country.

Thus, Ukraine is the transit point as well as the choke point of the Turkmen and Russian exports. It has also been a leaking point of the deliveries. In early 1990s, there were serious disruptions as Ukraine pilfered the gas for its own domestic use. Since then the gas deliveries have become an important issue in the political and security relationship between Russia and Ukraine, having featured in the package of agreements which have included issues such as the future of the Black Sea Fleet and Ukrainian nuclear weapons. There was a serious stand-off between the two in 2009, when the Russians cut off natural gas supplies to Ukraine over price dispute. A compromise was reached only after Ukraine agreed to pay more for the gas that was, till then, subsidised.[13]

The second most important Russian stake in Ukraine is that Ukraine’s Crimea peninsula hosts a Russian navy base whose lease term was extended for twenty-five years in 2010 by a special agreement between Presidents Dmitry Medvedev and Viktor Yanukovych, despite an unresolved gas dispute. This facility provides Moscow with strategic military capabilities in an area that Russia once considered crucial for the security of its southwestern borders and its geopolitical influence near the “warm seas.”[14] In return for the extension of the lease, Russia agreed to a thirty percent drop in the price of natural gas it sold to Ukraine.

A third reason for Russian interest in Ukraine could be that the latter represents a promising market of 45 million potential consumers, in the context where Russia seeks to diversify its own economy and export destinations.

Russian diplomacy to retain control over Ukraine and the US diplomacy to extend its control over the same have repeatedly to come to a clash. Till recently, Ukraine was pointedly excluded from both the EU and the NATO expansions[15]; as also from the list of possible invitees. Since the “Orange Revolution”, the situation has radically changed. How the energy pipeline politics plays out in the changed circumstances remains to be seen.

For its part, Ukraine has not closed its options between the EU and the Eurasian Union. Its prime minister Mykola Azarov, speaking at a meeting to discuss “Ukraine at the Crossroads: The EU and/or the Eurasian Union: Benefits and Challenges” said, “Ukraine has never contrasted one economic organization with the other and we cannot do that from many points of view. We are in ‘between’ and we must have friends both here and there.”[16]

Conclusions

There is no Eurasian Union todate. And yet, it has been the subject of intense scholarly scrutiny as also of prescriptive analysis. Its future membership, the direction of its evolution and the gamut of its activities must remain speculative in the meanwhile.

In lieu of the final conclusions, some tentative recapitulation of the above is in order. The Russians aim to retain the former Soviet space within their own sphere of influence, seeking to diminish the US, Chinese and the EU presence out of it to the extent possible. The Kazakhs are keeping all their options open: seeking a central role in the US-sponsored war on terror and the New Silk Road, permitting pervasive Chinese presence in their economy, promoting bilateral and institutional ties with the EU, and becoming a member of the Eurasian Union. “Diversify” is the name of the Kazakh game. Belarus is landlocked and dependent on Russia for its trade exports and imports, and the Belarus president is persona non grata in much of the West. Under the circumstances, the Eurasian Union is a solution to much of its problems.

Ukraine has signed a Memorandum of Understanding on trade cooperation with Eurasian Economic Commission. Much will depend on whether and when Ukraine decides to join the Eurasian Union.

Published in Journal of Eurasian Affairs


[1] The Kazakh people like to point out that Kazakhstan’s president Nursultan Nazabaev was the first leader to propose the Eurasian Union in 1994. Chinara Esengul, “Regional Cooperation”, March 27, 2012. http://www.asiapathways-adbi.org/2012/03/does-the-eurasian-union-have-a-future/

[2] Kambiz Behi and Daniel Wagner, “Russia’s Growing Economic Influence in Europe and beyond”,  23 July 2012. 

http://www.huffingtonpost.com/kambiz-behi/russias-growing-economic-influence_b_1696304.html

[3]  On 30 September 2011, Belarus withdrew from the EU initiative citing discrimination and substitution of the founding principles. Three days thereafter, it refuted its decision to withdraw. The EU-Russia competition was obviously at work in quick turnarounds in Belarusian position.

[4] Retrieved from news.mail.ru and kremlin.ru in Russian. Quoted in Wikipedia, “Eurasian Union”.

[5] The Customs Union came into existence on 1 January 2010. Removing the customs barriers among them, the countries took the first step towards economic integration.

[6]Jeffrey Mankoff, “What a Eurasian Union Means for Washington”, National Interest  http://nationalinterest.org/commentary/what-eurasian-union-means-washington-6821

[7] Gleb Bryanski, “Putin, Medvedev Praise Values of the Soviet Union”, Reuters, 17 November 2011,  http://in.reuters.com/article/2011/11/17/idINIndia-60590820111117   

[8] In June 2012, Uzbekistan decided to suspend its membership of the CSTO.

[9] http://www.euractiv.com/europes-east/putin-promotes-eurasian-union-eu-news-513123 “Putin Promotes Eurasian Union at the EU Summit”, 5 June 2012

[11] Behi and Wagner, n. 2

[12] Fyodor Lukyanov, gazeta.ru. 17 September 2012. Quoted in http://www.telegraph.co.uk/sponsored/russianow/opinion/9548428/eurasian-union-explanation.html   

[13] The Ukrainian prime minister at that time, Yulia Tomashenko, has since been sentenced to seven years in prison for abusing the authority and signing the deal.

[14]  Georgiy Voloshin, “Russia’s Eurasian Union: A Bid for Hegemony?”, http://www.geopoliticalmonitor.com/russias-eurasian-union-a-bid-for-hegemony-4730

[15] Putin was reported to have declared at the NATO-Russian Summit in 2008 that if Ukraine were to join the NATO, he would consider annexing the Eastern Ukraine and Crimea in retaliation.

 

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jeudi, 24 octobre 2013

Rendre l'Europe aux Européens

17:57 Publié dans Evénement | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : événement, europe, affaires européennes, lyon, france | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

L'échec de la transition énergétique

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L'EUROPE RETIRE LA PRISE DE SON FUTUR VERT
 
L'échec de la transition énergétique

Benny Peiser*
Ex: http://metamag.fr
 
Tandis que les uns après les autres chaque pays abandonne, restreint ou renonce à ses généreuses subventions aux énergies renouvelables, l'Europe commence à se rendre compte que sa stratégie sur les énergies vertes est sur le point d'échouer. Les rêves verts cèdent la place aux dures réalités économiques.

Lentement mais progressivement, l'Europe prend conscience qu'elle fait face à une crise de l'énergie verte et à une débâcle économique et politique qu'elle s'est totalement infligée.

Les médias traditionnels, qui habituellement encouragent les énergies renouvelables avec enthousiasme, commencent à dégriser. De plus en plus de fissures commencent à apparaître. De nombreux journaux reviennent à leur rôle de quatrième pouvoir en exposant les pièges du pari de l'Europe sur l'énergie verte et ouvrent leurs pages à des analyses approfondies et aux débats. Aujourd'hui, les médias européens sont remplis de nouvelles et de commentaires sur les problèmes d'une stratégie mal conçue qui est de plus en plus fragile et source de discorde.

Une étude menée par British relations publiques conseil CCGroup a analysé 138 articles sur les énergies renouvelables publiés en juillet l'année dernière dans les cinq plus grands journaux britanniques nationaux: The Sun, The Times, The Daily Telegraph, Daily Mail et le Daily Mirror, dont l'édition quotidienne combinée est d'environ 6,5 millions d'exemplaires.

"L'analyse a révélé un certain nombre de tendances sur les nouvelles énergies renouvelables», selon l'étude. «Tout d'abord, la confiance des médias envers l'industrie des énergies renouvelables est faible. Plus de 51 pour cent des 138 articles analysés étaient négatifs ou très négatifs envers cette industrie." Plus de 80 pour cent des articles sont parus dans les titres grand format tels que The Times, le Daily Telegraph et le Daily Mail, indique le rapport, "mais 55 pour cent de ces articles étaient soit négatifs ou très négatifs sur cette industrie".

Les États membres de l'UE ont dépensé environ 600 Mds€ sur des projets d'énergie renouvelable depuis 2005, selon Bloomberg New Energy Finance. La transition vers l'énergie verte de l'Allemagne à elle seule pourrait coûter aux consommateurs jusqu'à 1000 milliards d'euros (1000 Mds€) en 2030, a récemment averti le gouvernement allemand.

Ces centaines de milliards sont payés par les familles ordinaires et les petites et moyennes entreprises dans ce qui est sans doute l'un des plus gros transferts de richesse des pauvres vers les riches dans l'histoire récente de l'Europe. La hausse des factures d'énergie freine les dépenses des consommateurs, un développement toxique pour un continent aux prises avec une crise économique et financière grave.

L'association allemande de consommateurs d'énergie estime que jusqu'à 800.000 Allemands ont eu l'électricité coupée parce qu'ils ne pouvaient pas payer la hausse des factures d'électricité du pays. Parmi eux, le journal allemand Der Spiegel, en Octobre dernier, a recensé 200.000 chômeurs de longue durée.

Comme le rédacteur Charles Lane du Washington Post l'observait à l'époque: "C'est une chose de perdre son emploi parce qu'une entreprise concurrente a construit un meilleur matériel, c'en est une autre, injuste, de le perdre parce qu'un concurrent a mis le gouvernement de son côté."

L'Espagne est un exemple particulièrement édifiant. En omettant de contrôler le coût des subventions garanties, le pays doit faire face à 126 Md€ d'obligations envers les investisseurs des énergies renouvelables. Maintenant que le gouvernement espagnol a considérablement réduit ces subventions, même rétrospectivement, et plus de 50.000 entrepreneurs solaires font face à un désastre financier et à la faillite.

Toutefois, l'Allemagne est le pays qui a poussé le plus loin les énergies renouvelables et qui se bat le plus avec les dégâts involontaires de la transition énergétique vers l'énergie verte, nommée Energiewende. Les prélèvements pour les énergies renouvelables en l'Allemagne, qui subventionnent la production d'énergie verte, sont passées de 14 Md€ à 20 Md€ en un an en raison de l'expansion à marche forcée des projets éoliens et solaires. Depuis l'introduction de la taxe en 2000, la facture d'électricité des consommateurs allemands a doublé.

Les ménages allemands vont payer une surtaxe sur les énergies renouvelables de 7,2 milliards € pour cette seule année. En outre, les consommateurs seront affectés par les coûts indirects parce que l'industrie et le commerce incluent leurs coûts énergétiques en hausse dans le prix des produits. Et parce que les subventions à l'énergie verte sont garanties pendant 20 ans, les coûts risquent d'augmenter beaucoup plus que les prévisions établies par les modèles. La précarité énergétique est en hausse et les politiques d'énergies renouvelables doivent faire face à une réaction du public de plus en plus opposée. 

L'Allemagne a l'électricité la plus chère d'Europe, avec un prix moyen de 26,8 centimes d'euro par kilowattheure. Pas étonnant que la chancelière Angela Merkel a averti que l'expansion rapide des programmes d'énergie verte affaiblit l'avantage compétitif de l'Allemagne dans l'économie mondiale.

L'Union Européenne recule aussi sur les énergies renouvelables, dont les dirigeants reconnaissent aujourd'hui qu'elles ont augmenté les prix de l'énergie à travers le continent. Lors de leur sommet à Bruxelles en mai dernier, les dirigeants ont indiqué qu'ils avaient l'intention de donner la priorité à la question de l'énergie abordable sur la réduction des gaz à effet de serre.

Le sommet de l'UE a annoncé que l'Europe avait l'intention de restaurer sa compétitivité en déclin en soutenant le développement des énergies pas chères, y compris le gaz de schiste, tout en réduisant les subventions à l'énergie verte. Toutefois, les ministres européens de l'Environnement sont alarmés à cette perspective de marche arrière. Ils veulent empêcher le développement des gaz de schiste de l'UE en essayant d'introduire des barrières environnementales à l'échelle européenne.

Jusqu'à récemment, l'Europe s'était positionnée comme le leader mondial dans la protection du climat et des énergies renouvelables, l'Allemagne en tête, avec des objectifs ambitieux et des subventions généreuses qui ont stimulé l'énergie solaire et l'énergie éolienne. Plus de la moitié des panneaux solaires dans le monde sont installés en Allemagne. Le 6 juin 2013, la production d'énergie solaire de l'Allemagne a touché un nouveau record de 23,4 gigawatts, soit près de 40 pour cent de la totalité de la demande de pointe en électricité du pays. Mais pour comprendre que ce record est tout à fait dénué de sens, il faut considérer une période de l'hiver dernier. Pendant plusieurs semaines en décembre et janvier, 1,1 million de systèmes d'énergie solaire de l'Allemagne n'ont presque pas produit d'électricité. Pendant une grande partie de ces mois d'hiver couverts de nuages, les panneaux solaires ont quasiment cessé de produire de l'électricité. Pour éviter les pannes, les opérateurs du réseau ont dû importer de l'énergie nucléaire de France et de la République tchèque et ils ont dû remettre en route une vieille centrale électrique au fuel en Autriche.

Pour arrêter le boom solaire, le gouvernement a réduit les tarifs de rachat pour les panneaux photovoltaïques dans les dernières années. Depuis 2010, cependant, plus de 5000 entreprises impliquées dans le secteur solaire ont fermé leurs portes, détruisant des dizaines de milliers d'emplois verts.

Les plus grandes entreprises allemandes, telles que Siemens et Bosch, abandonnent cette industrie aussi. Leurs stratégies d'énergies renouvelables ont entraîné des débâcles coûteuses. Siemens, la plus grande société d'ingénierie de l'Europe, a annoncé en juin qu'elle allait fermer la totalité de sa division solaire, avec une perte d'environ un Md€. Le mois dernier, le conseil d'administration de Siemens a limogé son PDG, Peter Löscher. Son naufrage spectaculaire est à replacer dans le contexte  d'investissements désastreux menés dans le secteur de l'énergie verte. Pour Bosch, un autre géant allemand, son positionnement dans le solaire a aussi abouti à un désastre qui a coûté environ 2,4 Md€, encore plus que Siemens. Maintenant, l'Allemagne prévoit de supprimer progressivement totalement les subventions, et son industrie solaire est susceptible de disparaître d'ici la fin de la décennie.

La plupart des observateurs étaient convaincus il y a deux ans que l'écart dans le domaine de l'énergie causé par la décision de l'Allemagne de sortir du nucléaire serait compensé par le vent et l'énergie solaire. Presque personne ne s'est rendu compte que le boom extraordinaire dans la construction des énergies renouvelables pourrait engendrer un boom du charbon aussi.

En fait, les émissions allemandes de CO2 ont augmenté pendant deux années consécutives tandis que le charbon connaît une renaissance. Mais les émissions de CO2 dans l'UE dans son ensemble sont susceptibles d'augmenter en raison de l'augmentation de la combustion du charbon dans les centrales électriques. La révélation a embarrassé le gouvernement allemand et le public ébahi, qui ne comprennent pas comment une nation qui a soutenu les énergies renouvelables plus que tout autre pays constate sur son sol la construction de 20 centrales électriques au charbon. Dans une grande partie de l'Europe, le charbon est devenu beaucoup moins cher que le gaz naturel pour les producteurs d'électricité. La raison en est l'effondrement du système d'échange d'émissions de l'UE et la baisse des prix du carbone, ce qui rend les centrales à charbon plus économiques que les centrales au gaz.

Jusqu'ici le système d'échange d'émissions de l'Europe a coûté aux consommateurs plus de 300 Mds€. Des quantités massives d'investissements verts prévus à l'origine sur la base d'un prix élevé du carbone ont été mis en veilleuse et ne sont plus réalisables. Il ne fait guère de doute que la politique climatique phare de l'Europe s'est transformée en un échec total. Dans une évaluation réaliste de l'évolution politique de l'Europe, l'Agence internationale de l'énergie a récemment noté que «le changement climatique est franchement passé au second plan des priorités politiques".

De toutes les conséquences  de la "Energiewende" en Allemagne, la plus extraordinaire est peut-être l'effet néfaste du vent et des systèmes solaires sur le prix de l'électricité produite par le gaz naturel. Près de 20 pour cent des centrales à gaz en Allemagne sont devenues non rentables et doivent être fermées tandis que les énergies renouvelables inondent le réseau avec de l'électricité "préférentielle" (dont l'achat à prix élevé a été rendu obligatoire par la loi). Pour éviter les pannes d'électricité, le gouvernement a dû subventionner le gaz non rentable et les centrales à charbon afin qu'ils puissent être utilisés en soutien lorsque le soleil ne brille pas, que le vent ne souffle pas et que les énergies renouvelables ne parviennent pas à générer suffisamment d'électricité.

Le désordre oblige les producteurs a examiner des solutions encore plus radicales. E.ON, la plus grande société énergétique de l'Allemagne, envisage de démanteler certaines de ses centrales à gaz en Europe, mises en veilleuse parce qu'elles ne sont plus rentables, pour les relocaliser à l'extérieur de l'UE. Ces considérations burlesques deviennent symptomatiques des conséquences imprévues causées par l'expansion rapide des énergies renouvelables.

L'hypothèse naïve des décideurs croyant que les principaux concurrents de l'Europe suivraient la transition des combustibles fossiles bon marché vers l'énergie verte coûteuse ne s'est pas matérialisée. Le Washington Post a récemment mis en garde : "L'Europe est devenu un cas désespéré d'énergie verte. Au lieu d'un modèle pour le monde à imiter, l'Europe est devenue un modèle de ce qu'il ne faut pas faire."

La stratégie de l'Europe a été fondée sur deux craintes : premièrement, que le réchauffement climatique était une menace urgente qui devait être empêchée rapidement et à tout prix, et, deuxièmement, que le monde était à court de combustibles fossiles, ce qui signifiait que le pétrole et le gaz deviendraient de plus en plus coûteux. Les deux conjectures, cependant, se sont avérées fausses.

Le résultat d'un pari basé sur la peur de l'avenir industriel du continent est un désastre coûteux qui menace de saper la situation économique et politique de l'Europe dans un monde qui manifestement refuse de suivre son exemple.

La stratégie de l'énergie verte de l'Allemagne est susceptible de changer de manière significative après les résultats des élections fédérales du 22 Septembre. A. Merkel a promis aux électeurs, durant sa campagne, de réduire considérablement la charge de 20 Mds€ qu'ils doivent payer chaque année aux investisseurs dans les énergies renouvelables.

Sur la transition énergétique, l’Allemagne imposera-t-elle son modèle à l’Europe ?

mardi, 22 octobre 2013

Vers un chasseur russo-brésilien?

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Résilience de la NSA ...

Vers un chasseur russo-brésilien?

Ex: http://www.dedefensa.org

Ce qui paraît à la fois logique et inévitable depuis le début des sidérantes aventures de la NSA au Brésil, révélées par Greenwald & Cie, se concrétise. Les premiers jalons sont posés pour une éventuelle coopération entre le Brésil et la Russie pour un avion de combat, disons russo-brésilien, qui pourrait être considéré à partir de l’hypothèse d’un développement du modèle russe de cinquième génération (le Soukhoi T-50, programme russe avec déjà une coopération indienne), ou d’une extrapolation de ce programme. La chose (l’exploration d’une coopération) a été dévoilée après une rencontre entre le ministre russe de la défense et le ministre brésilien de la défense. Le ministre russe a fait une visite fructueuse en Amérique du Sud, continent d’ores et déjà antiaméricaniste où la Russie voudrait renforcer ses ventes stratégiques d’armement. De façon plus concrète pour un autre domaine, la rencontre au Brésil devrait déboucher sur la finalisation, début 2014, d’un contrat entre le Brésil et la Russie pour un ensemble de missiles sol-air pour une valeur annoncée de un $milliard, avec transfert de technologies.

Pour ce qui concerne l’avion de combat, une dépêche AFP du 16 octobre 2013 dit ceci, en y ajoutant un cas hors-domaine où un geste des Russes pourrait faire avancer le dossier : «Brazil said Wednesday it hopes to develop state-of-the-art combat aircraft with Russia, and purchase surface-to-air missile batteries from Moscow. [...] “We are very interested in discussing projects relating to fifth generation (combat) aircraft with new partners,” Defense Minister Celso Amorim told reporters after talks here with his Russian counterpart Sergei Shoigu. “The issue was mentioned as a basis for discussion, but it is for the medium term.” [...]

» [Shoigu] stop in Brazil also coincides with Rousseff pressing for the release of a Brazilian biologist detained in Russia along with 29 other Greenpeace activists after protesting Arctic oil drilling. Ana Paula Maciel was one of 30 activists from 18 countries arrested by Russia in late September and charged with piracy after authorities said they had found “narcotic substances” on the Dutch-flagged Arctic Sunrise, used in their protest.»

La même dépêche mentionne évidemment le contrat actuellement en cours, pour 36 avions de combat pour le Brésil, dits de “quatrième génération”. (Ce concept de “générations” est douteux dans sa signification opérationnelle. Son développement argumentaire constitue plus une manœuvre de relations publiques des USA d’il y a quelques années, pour verrouiller le JSF dans la présentation de son exceptionnalité supposée. L’exceptionnalité du JSF est d’ores et déjà admise, dans le domaine de la catastrophe technologique proche de l’impasse bien entendu, mais le mythe de la “génération” comme facteur rupturiel de progrès survit, de la quatrième des chasseurs actuels à la cinquième des chasseurs nouveaux “du futur”. L’argument de RP s’insère du fait de la catastrophe-JSF dans l’image d’un mythe de plus en plus érodé et de plus en plus contestable, cela dans un contexte de mise en cause générale de la fiabilité fondamentale de l’avancement technologique à ce stade, voire d'une impasse pure et simple du technologisme.)

Le contrat 36 avions/4ème génération a connu bien des vicissitudes. Le Rafale était en 2009 un énorme favori, quasiment choisi selon une cohérence française stratégique prometteuse où même la Russie était incluse (voir le 4 septembre 2009) ; il devint bientôt un favori perdu et sans doute sans plus aucune chance à cause de l’effondrement du sens stratégique indépendant de la France (voir le 24 mai 2011). Le F-18 lui a succédé comme favori, selon la logique habituelle des pressions US sur une nouvelle présidente (Rousseff), soucieuse d’améliorer ses relations avec les USA. Tout cela été pulvérisé par la crise Snowden/NSA, touchant d’abord directement le F-18 (voir le 13 août 2013), puis, d’une façon radicale, les relations du Brésil avec les USA (voir le 25 septembre 2013).

... Ainsi tiendra-t-on les assurances du ministre brésilien de la défense sur la poursuite de ce contrat plutôt comme un vœu pieux de l’establishments militaire brésilien que comme une prévision assurée. D’ailleurs, la partie américaniste, comme indiqué également ci-dessous, ne prend plus de gants pour signifier sa position désespérée.

«Amorim said he hoped the fourth-generation aircraft bidding process would be “finalized soon.” But Boeing's bid to win the contract appears to have been damaged by reports of extensive US spying on Brazil. The allegations, based on documents leaked by fugitive US intelligence analyst Edward Snowden, led President Dilma Rousseff to cancel a state visit to Washington, putting Boeing's bid on hold, Boeing Brazil chief Donna Hrinak said last week. “The postponement of the visit means that any progress about the issue (aircraft contract) was also postponed,” Hrinak, a former US ambassador to Brazil, said during a seminar on the Brazilian economy.»

En effet, la perspective de ce contrat 36 avions de combat/quatrième génération nous paraît extrêmement réduite. Elle est aujourd’hui réduite de facto au seul Gripen si l’on tient compte de l’effondrement successif probable des offres Rafale et F-18. Un tel achat d’un avion suédois tenu par des contraintes US draconiennes interdisant tout transfert de technologies sur près de 50% de l’avion (moteurs et électronique sont US) n’a plus guère de sens politique ni industriel dans le contexte actuel, alors que le Brésil est dans une position socio-économique tendue, avec une agitation de rue qui rend impopulaire toute dépense publique qui n’est pas vitale. Bien entendu, le climat politique général (la Suède est dans le bloc BAO et sous obédience US affirmée) est un facteur très important allant contre ce choix. Bref, c’est tout le marché des 36 avions de combat/quatrième génération, entièrement appuyé sur des offres du bloc BAO alors qu’il était au départ diversifié par la perception d’une stratégie française indépendante, qui est menacé d'effondrement par la politique du bloc BAO.

La démarche russe a ainsi tout son sens et sa logique, et la probabilité est que le contexte politique va pousser au développement de l’examen du projet envisagé, sinon à son accélération, le moyen terme pouvant notablement se raccourcir. Le vrai problème est d’ordre de la politique industrielle. Le programme russe de cinquième génération, le T-50, est largement orienté vers une coopération avec l’Inde, avec les transferts de technologie qui vont avec, et déjà largement avancé. Le Brésil pourrait-il s’y insérer ? Pourrait-on envisager une version spéciale de coopération pour le Brésil, ou une coopération à deux passant à trois ? La politique dit “oui”, d’autant qu’il s’agit de trois pays-BRICS et que la Russie veut donner une dimension stratégique au BRICS. Les domaines industriel et technologique, avec une bureaucratisation touchant parfois à la paralysie (surtout dans le cas de l’Inde) suggèrent bien plus de réserves alors qu’un tel domaine de la coopération à ce niveau nécessite une très grande souplesse. Plus encore, les problèmes fondamentaux de blocage technologique des projets avancés, illustré magnifiquement par le JSF, jettent une ombre universelle sur tous les projets de cet ordre. Quoi qu’il en soit, il reste que la question est non seulement posée mais ouverte.

Elle est aussi ouverte que la question précédente semble se fermer. La question qui concernait la pénétration stratégique du Brésil par un pays occidental au travers du contrat de quatrième génération actuellement en discussion, semble effectivement avoir obtenu une réponse catastrophique. L’orientation politique des pays concernés ayant évolué vers le standard bloc BAO, on a pu mesurer la profondeur de la catastrophe de la politique française avec Sarkozy à partir de 2009/2010, avec Hollande suivant fidèlement ces traces. Il n’y a guère de commentaire à faire devant l’évidence du constat, sinon à observer une fois de plus que l’“intelligence française” est capable d’accoucher en période de basses eaux son double inverti absolument radical, dans le chef de l’aveuglement et de la fermeture de l’esprit. Quant à la partie américaniste, l’aventure en cours de la désintégration de la NSA, avec ses effets collatéraux colossaux dont celui du Brésil est le fleuron, ne fait que confirmer dans le sens du bouquet de la chose la constance d’un aveuglement qui doit tout, lui, à la sottise profonde d’une politique US de brute force malgré les atours du soft power dont elle prétend se parer (voir le 9 octobre 2013).

Cette affaire des chasseurs brésiliens est exemplaire, quatrième et cinquième générations confondues, ou même sixième pour les experts rêveurs qui pensent, les braves gens pleins d’espoir, à la situation d’ici 10-15 ans... Elle est exemplaire de l’effondrement de la politique de la civilisation occidentale prise comme un bloc (bloc BAO), et dans un temps incroyablement court. Elle est exemplaire aussi de l’affirmation diversifiée et très puissante, et aussi rapide, des pays qu’on a peine à qualifier encore d’“émergents”, notamment les BRICS, et la Russie et la Brésil dans ce cas, dans ce cadre spécifique des renversements politiques. Elle est exemplaire enfin, – cela ne peut être dissimulé car c’est finalement le principal, – de la rapide détérioration de tous les attributs de la “contre-civilisation”, que ce soit les conditions stratégiques, le technologisme, les conditions courantes de la “gouvernance”, etc., et cela aux dépens des principaux producteurs de la chose (le bloc BAO) mais aussi des autres (y compris les BRICS), l’ensemble du monde étant simplement confronté à la réalité terrible d’un effondrement civilisationnel sans aucun précédent historique dans son ampleur et sa rapidité.

lundi, 21 octobre 2013

La geopolítica rusa del siglo 21

por Alfredo Jalife-Rahme

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

La Jornada, Bajo la Lupa – Entre los prominentes invitados al seminario internacional del Centro de Estudios de la Transición/Centro de Estudios Geoestratégicos de la UAM-X estuvo Sivkov Konstantin Valentinovich, primer vicepresidente de la Academia de Problemas Geopolíticos y doctor en ciencias militares.

Konstantin es segundo de a bordo de Leonid Ivashov, anterior jefe del departamento de asuntos generales en el Ministerio de Defensa de la URSS. Cobra mayor relieve su postura a raíz del triunfo diplomático de Rusia en Siria (ver Bajo la Lupa, 22/9/13).

Ivashov es muy conocido en los multimedia internacionales y sus puntos de vista suelen ser polémicos (v.gr. el terrorismo internacional no existe: su despliegue beneficia a la oligarquía global) y considera que mientras el imperio de Estados Unidos se encuentra al borde del colapso, corresponde a los BRICS la misión de reconfigurar el mundo (Réseau Voltaire, 15/6/11).

De la ponencia de Konstantin, La geopolítica de la URSS y Rusia, me enfocaré en la parte de Rusia.

A su juicio, la lucha geopolítica global basada en la ideología fue cambiada a la confrontación de civilizaciones: la civilización occidental (euro-estadunidense) confronta las civilizaciones ortodoxa, islámica, confuciana (china). Resalta la similitud con la tesis huntingtoniana del choque de civilizaciones que lleva a la inevitabilidad del conflicto de la civilización occidental con el resto (del planeta).

Identifica cuatro de los más importantes factores al desarrollo de la geopolítica mundial:

1. Formación intensiva de un único sistema mundial de poder dominado por EEUU.

2. Intenso crecimiento poblacional y presión al ecosistema por consumismo occidental.

3. Desequilibrio global industrial y de materias primas: el mayor potencial industrial se concentra en EEUU/Europa/Japón, mientras los recursos de materias primas se concentran en Rusia y en los países del tercer mundo, y

4. El carácter independiente de las trasnacionales como sujeto geopolítico

La activación de los cuatro actores genera una crisis global por la contradicción entre el consumismo y la escasez de materias primas. Define a Rusia como una entidad geopolítica cuya base es Eurasia.

Su inmenso potencial intelectual, su posición del centro euroasiático y su potencial militar significativo pone en duda la durabilidad del modelo unidireccional sin remover (sic) a Rusia como sujeto de la geopolítica” a la que habría que demoler como a su antecesora URSS.

Arguye que la etapa más lúgubre de la historia de Rusia en la década de los 90 del siglo 20 (nota: la era entreguista Yeltsin) encontró a la élite política rusa bajo el control total (¡supersic!) de EEUU.

Ocurre el desmantelamiento científico de Rusia y la privatización de sus joyas geoestratégicas, llegando hasta el asesinato de sus principales científicos, mientras las principales empresas de petróleo/gas e infraestructura de transporte acabaron en manos de compradores (sic) domésticos y trasnacionales.

Así la geopolítica de Rusia operó bajo el control directo de los servicios de espionaje de EEUU: capitulación total. ¡Uf!

Peor aún: el liderazgo ruso fomentó la de-sintegración interna. Pero no contaron con la resistencia oculta de los bajos niveles de la jerarquía y las protestas de la población que hicieron fracasar el esquema desintegrativo que permitió la llegada al poder de Putin, con su equipo proveniente de las fuerzas armadas y los servicios de seguridad, como nuevo estadio de la geopolítica rusa.

Considera que el fracaso de las campañas de Irak y Afganistán, la liberación de Sudamérica de la hegemonía de EEUU, en particular Venezuela, y el fracaso de la operación (¡supersic!) Primavera Árabe, debilitaron la influencia de EEUU en Rusia cuando Occidente exhibió sus pies de barro.

Rusia se libera así de su subordinación a los dictados de EEUU en la esfera de la geopolítica global y comienza un regreso suave a los principios de la geopolítica soviética, pero con diferentes bases conceptuales e ideológicas.

Juzga que los instrumentos más importantes de la influencia geopolítica rusa fueron creados con el único plan de una red de oleo/gasoductos.

A partir de la derrota de EEUU en Irak, Rusia operó un acercamiento con China cuando estableció sus tres proyectos geopolíticos exitosos: el Grupo de Shanghai, los BRICS y la Unión Euroasiática. El Grupo de Shanghai genera el espacio euroasiático de Bielorrusia a China mediante una unión económica.

Los BRICS han cortado en términos económicos el asa Anaconda (nota: del nombre de la ominosa serpiente constrictora más grande del mundo) rompiendo una profunda brecha en el sistema de zonas, la influencia de EEUU que cubre a Rusia.

En una entrevista a Pravda.ru (15/9/11), Konstantin explica el significado del cerco a Rusia por EEUU y su despliegue misilístico en la periferia inmediata rusa, parte del proyecto Anaconda: Rusia es todavía percibida por EEUU como el principal adversario estratégico y su tarea consiste en neutralizar las armas nucleares de Rusia y empujarlo fuera de las principales áreas de los océanos mundiales, aun del mar Negro.

La Unión Euroasiática (Rusia, Bielorrusia y Kazajstán) cubre 85 por ciento del territorio de la ex URSS y es el precursor de mayor integración en el espacio postsoviético.

Rusia se pronuncia por la multipolaridad, en cooperación particular con Europa continental que desea sacudirse la hegemonía de EEUU.

Juzga que los cambios tectónicos en la geopolítica global asociados a la transferencia del centro económico de gravedad a la región Asia/Pacífico, sumado de la crisis financiera occidental, implican la inevitabilidad de una seria reorganización del panorama geopolítico, acoplado con la amenaza de conflictos militares de gran escala (sic).

Aduce que el triunfo presidencial de Putin significó una fuerte derrota para las fuerzas occidentales internas en Rusia, lo cual disminuyó considerablemente su impacto en la geopolítica rusa, ya que el control occidental del país es un factor crítico para la restauración y conservación de la dominación del mundo por Occidente.

Los vectores prioritarios de la geopolítica rusa: 1. Al oeste: desarrollo de relaciones igualitarias con Europa y normalización de relaciones con EEUU, para prevenir el desliz a una nueva guerra fría. 2. Al sur: la zona del Cáucaso, medioriente y noráfrica, donde Rusia aspira a normalizar la situación militar y política y frenar los conflictos militares, sobre todo en Siria (¡supersic!) 3. En Sudamérica (nota: no Norteamérica ni Centroamérica: desarrollo de relaciones económicas), y 4. En Asia: el más importante hoy (¡supersic!) para Rusia donde se compromete a un mayor reforzamiento de buenas relaciones con sus grandes vecinos China e India, Vietnam, las dos (sic) Coreas, y la normalización de relaciones con Japón.

Llama la atención que Konstantin no haya citado la invasión de Georgia a Osetia del Sur y la vigorosa respuesta rusa que, a mi juicio, cambió dramáticamente al mundo (El mundo cambió en el Cáucaso; Bajo la Lupa, 20/8/08).

Ahora al unísono de Rusia, la misma serpiente constrictora Anaconda ha reaparecido en el océano Pacífico, donde tiene en la mira a la apetecible China, muy difícil de digerir.

Fuente: alfredojalife.com

Twitter: @AlfredoJalife

Facebook: AlfredoJalife

dimanche, 20 octobre 2013

Entretien avec Aymeric Chauprade sur la Russie

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"Si la Russie court derrière le modèle occidental, elle sera toujours en retard"

Aymeric Chauprade bonjour, pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de RIA-Novosti qui ne vous connaîtraient pas?

Je suis géopolitologue. Une formation scientifique d'abord (mathématiques) puis de sciences politiques (docteur) et dix années titulaire de la Chaire de géopolitique de l'Ecole de Guerre à Paris, entre 1999 et 2009. J'ai aussi enseigné la géopolitique et l'histoire des idées politiques en France à la Sorbonne et en Suisse à l'Université de Neuchâtel.

Je suis maintenant également consultant international et très heureux de travailler de plus en plus avec la Russie. Mais je suis également souvent en Amérique Latine et j'ai des réseaux africains développés.

Vous êtes considéré comme l’un des fondateurs de la nouvelle géopolitique française, pluridisciplinaire, attentive à décrire le « continu et le discontinu » dans l’analyse des questions internationales, pourriez vous expliquer aux lecteurs de RIA-Novosti ce qu’il en est exactement?

Je me rattache au courant dit réaliste qui tient compte de la force des facteurs de la géographie physique, identitaire et des ressources, dans l'analyse des relations internationales. Mais pour autant, je ne néglige pas les facteurs idéologiques. Ils viennent en combinaison des facteurs classiques de la géopolitique que j'évoquais à l'instant à savoir les déterminants liés à l'espace, aux hommes dans leur identité culturelle (ethnie, religion...), et à la quête des ressources. J'insiste sur la multicausalité (il n'y a pas de cause unique mais chaque situation est la combinaison unique, un peu comme l'ADN d'une personne, d'une multiplicité de facteurs déterminants) et sur la multidisciplinarité (je refuse l'idée que ma matière, la géopolitique, puisse rendre compte à elle seule de la complexité de l'histoire ; attention au "tout géopolitique", au "tout économique" ou "tout sociologique"). La tentation de tout expliquer par sa discipline, comme le font beaucoup les sociologues aujourd'hui, est une dérive née de l'hyperspécialisation qui nous éloigne de l'époque des savants généralistes, ces savants du XVIe siècle qui étaient à la fois philosophes, mathématiciens et souvent hommes de lettres!

Quant au "continu et au discontinu" c'est ce souci qui me vient de ma première formation scientifique de séparer la dimension continue et même parfois linéaire des phénomènes, de leur dimension discontinue et parfois erratique. Il faut savoir suivre les courbes des facteurs de temps long (la démographie par exemple) mais il faut aussi savoir lire les discontinuités, les sauts, de l'Histoire.

Vous avez le mois dernier été invité au prestigieux Forum Valdaï, cofondé par RIA-Novosti. Pourriez-vous nous faire part de vos impressions sur ce forum?

D'abord j'ai été très honoré de figurer parmi les nouveaux invités du Forum de Valdaï. Ce fut une expérience véritablement passionnante. Les débats sont de qualité, l'organisation rigoureuse. C'est une sorte de Davos russe mais avec une différence notable : il n'y a pas de pensée unique mondialiste unanimement partagée. Des sensibilités différentes sont représentées. Si l'on voulait simplifier d'un côté, les Occidentalistes qui, Russes ou Occidentaux, célèbrent le "modèle démocratique occidental", essentiellement américain et considèrent que celui-ci doit être l'horizon vers lequel doit tendre la société russe, et de l'autre côté, les partisans d'un modèle original russe, dont je fais partie, bien que n'étant pas russe, qui considèrent que la Russie n'est pas seulement une nation, mais une civilisation, dont la profondeur historique est telle qu'elle permet de proposer aux Russes un modèle original. A Valdai, j'ai beaucoup entendu les Occidentalistes se lamenter du fait que la Russie était encore loin des standards occidentaux, à cause d'un prétendu déficit démocratique et d'une forte corruption. Je n'idéalise pas la Russie sous Poutine qui travaille d'arrache-pied au redressement de ce pays depuis 13 ans ; j'en mesure les maux mais je dis simplement que lorsque l'on parle de corruption il faudrait premièrement rappeler que les indicateurs de mesure sont faits pour l'essentiel par les Occidentaux, et les Américains en particulier, ce qui n'est pas une assurance d'objectivité, et deuxièmement s'intéresser non seulement à la corruption de l'Occident lui-même mais à son fort pouvoir corrupteur dans les pays en voie de développement!

Par ailleurs je considère que si la Russie court derrière le modèle occidental, elle sera toujours en retard. Bien au contraire, un pays qui a su pousser si loin la création artistique et scientifique, me paraît plus que capable de proposer un contre-modèle, lequel ne devra pas être fondé sur la toute puissance de l'individualisme, mais au contraire sur l'âme russe, sur la dimension spirituelle de ce pays. Il faut faire attention à une chose : le communisme, comme rouleau compresseur de l'esprit critique et de la dimension spirituelle de l'homme, a été un préparateur redoutable pour le projet de marchandisation de l'homme que propose l'individualisme américain.

Je suis convaincu que le retour à la Sainte Russie, au contraire, peut être un formidable réveil du génie créateur russe, qui seul lui permettra de reconstruire, au-delà des hydrocarbures et d'autres secteurs, une économie performante et innovatrice.

La question de l’identité a été extrêmement discutée et le président russe a utilisé une rhétorique eurasiatique pour parler de l’Etat Civilisation russe, pensez vous comme certains que le réveil russe l’éloigne de l’Occident, et donc de l’Europe, et devrait intensifier son rapprochement avec la Chine?

Si la Russie s'éloigne de l'Occident ce sera de la faute de l'Occident américain. La Russie est en effet diabolisée dans les médias américains dominants et par conséquent dans les médias européens qui s'en inspirent. Cette diabolisation est injuste, c'est de la mauvaise foi qui vise à présenter le redressement russe comme agressif alors que celui-ci cherche à consolider sa souveraineté face à l'impérialisme américain qui fait glisser les frontières de l'OTAN aux frontières de la Russie et de la Chine.

La Russie développe ses relations avec la Chine, dans le cadre notamment du groupe de Shangaï et aussi parce que les Chinois ont compris que les Russes pouvaient être des partenaires solides dans un monde multipolaire. De fait, ces deux puissances partagent la même vision de l'organisation du monde : elles respectent la souveraineté des Etats, refusent l'ingérence chez les autres, veulent l'équilibre des puissances comme garantie de la paix mondiale. Toutes deux s'opposent au projet unipolaire américain qui, il suffit de le constater, a déclenché une succession de guerres depuis l'effondrement soviétique : Irak, Yougoslavie, Afghanistan, Libye, Syrie maintenant... Où avez-vous vu les Russes dans toutes ces guerres?

Je pense que la Russie ne veut pas se contenter d'un partenariat avec la Chine. Certes la Russie est une puissance eurasiatique, mais il suffit de s'intéresser à son histoire, à son patrimoine culturel, pour voir qu'elle est une puissance profondément européenne et qu'elle n'entend pas se couper de l'Europe. Si les Européens se libéraient de leur dépendance à l'égard des Etats-Unis tout pourrait changer et un fort partenariat stratégique pourrait se nouer entre l'Europe et la Russie.

Vous aviez lancé le 13 juin dernier un « Appel de Moscou », quel regard global portez vous sur la Russie d’aujourd’hui?

aymchaup55.jpgD'abord j'essaie de ne pas idéaliser la Russie même si je ne vous cache pas que je me sens extrêmement bien dans ce pays, parce que le matérialisme m'y paraît sans cesse équilibré par une sorte de profondeur d'âme insondable. Je pense que quelque chose est en train de se passer dans la Russie de Poutine et j'espère seulement que le Président Poutine pense à la manière de perpétuer son héritage, car la pire chose qui pourrait arriver ce serait le retour des occidentalistes de l'ère Eltsine, qui prennent la Russie pour un pays du Tiers monde qu'il faudrait mettre aux normes occidentales. L'appel de Moscou que j'ai lancé poursuivait deux buts: d'abord montrer mon soutien au refus russe du programme nihiliste venu d'Occident (mariage homosexuel, théorie du genre, merchandisation du corps), ensuite montrer aux Français qui défendent la famille et les valeurs naturelles que la Russie peut être une alliée précieuse dans ce combat. Je suis très surpris et heureux de constater à quel point mon appel de Moscou lancé à la Douma le 13 juin 2013 a circulé en France dans les milieux catholiques qui se sont mobilisés contre le mariage homosexuel.

Le souverainisme est à vos yeux une notion clef de l’équilibre mondial. Très curieusement ce concept est abandonné en Europe alors qu’en Russie et dans nombre de pays émergents l’affirmation et le maintien de la souveraineté semble au contraire un objectif essentiel. Comment expliquez-vous cette différence d’orientation?

La souveraineté est une évidence pour tous les peuples du monde, et en particulier pour ceux qui ont pris leur indépendance récemment ou qui aspirent à créer un Etat indépendant. Les Européens de l'Ouest, ou plutôt leur fausses élites gouvernantes, sont les seules du monde à avoir abdiqué la souveraineté de leurs peuples. C'est une trahison dont elles devront répondre devant l'Histoire. Des millions de Français ont péri à travers l'Histoire pour défendre la liberté et la souveraineté du peuple français, sous les monarques comme en République. Mon nom est inscrit sur les monuments aux morts français. Si les Français voulaient s'en souvenir, il n'est pas une famille française qui n'ait son nom inscrit sur ces monuments aux morts, de la Première, de la Deuxième ou des guerres de défense de l'Empire français.

Imaginez-vous un Américain ou un Russe abdiquer sa souveraineté? Pour eux le patriotisme est une évidence, qui va d'ailleurs tellement de soi que tout parti affirmant un programme nationaliste en Russie est perçu comme extrémiste parce qu'il n'y a nul besoin là-bas d'affirmer l'évidence. Nos amis russes doivent comprendre en revanche qu'en France ce n'est plus l'évidence et par conséquent qu'il est normal qu'un parti politique qui veut rendre au peuple la souveraineté, mette celle-ci au sommet de son programme!

Aujourd’hui nous assistons à une relative rapide modification des relations internationales, avec le basculement du monde vers l’Asie et la potentielle fin du monde unipolaire. Comment envisagez vous que cette transition puisse se passer?

Ce que je vois c'est que les Etats-Unis refusent de perdre leur premier rang mondial et peuvent créer de grands désordres, peut-être même des guerres de grande ampleur, dans les décennies à venir, et que les Européens, quant à eux, sont dans la gesticulation kantienne, la proclamation de belles leçons de morale qui s'accompagnent d'un déclin en puissance dramatique et donc pathétique.

Au sein de cet basculement, la France semble quant à elle pourtant de plus en plus aligner sa politique étrangère sur les intérêts américains, cela est visible avec la crise en Syrie. Comment l’expliquez-vous?

Je l'explique très simplement. L'oligarchie mondialiste a pris le contrôle des principaux partis de gouvernement français, le PS et l'UMP. La majorité de ses dirigeants ont été initiés dans les grands clubs transatlantiques. Ils ont épousé le programme mondialiste et ne raisonnent plus en patriotes français comme le faisait le général de Gaulle. Lorsque le peuple français l'aura compris, ces fausses élites seront balayés car elles n'ont pour bilan que le déclin en puissance de la France et la perte de sa souveraineté.

Vous avez soutenu Philippe de Villers en 2004, auriez appelé à Voter pour Nicolas Sarkozy en 2007 et vous venez de vous ranger au coté de Marine Le Pen. Souhaitez-vous désormais entamer une carrière politique?

Le mot carrière ne me va guère. Si j'avais choisi de faire une carrière dans le système, alors j'aurais choisi de proclamer autre chose que des vérités qui dérangent. Je n'ai qu'une ambition, pouvoir dire à mes enfants, au seuil de la mort, que j'ai fait ce que je pouvais pour défendre la liberté et la souveraineté du peuple français. J'ai soutenu Philippe de Villiers que je respecte.

Mais je n'ai jamais appelé à voter pour Nicolas Sarkozy, que je vois comme soumis aux intérêts américains. Je ne sais qui a pu dire une chose pareille mais je vous mets au défi de trouver un seul texte de soutien de ma part à Nicolas Sarkozy. C'est d'ailleurs son gouvernement, en la personne de son ministre de la défense Hervé Morin, qui m'a brutalement écarté de l'Ecole de Guerre parce j'étais trop attaché à l'indépendance de la France et que je m'opposait au retour de la France dans les structures intégrées de l'OTAN. Donc de grâce que l'on ne dise jamais que j'ai soutenu ou appelé à voter Sarkozy.

En revanche, oui je soutiens Marine le Pen et il est possible que je joue prochainement un rôle sur la scène politique à ses côtés. Marine a un caractère fort, une carapace héritée des coups que son père a pris pendant tant d'années, et je la sens donc capable de prendre en main avec courage le destin du pays. Le courage plus que l'intelligence est ce qui manque aux pseudo-élites françaises, lesquelles sont conformistes et soumises à l'idéologie mondialiste par confort.

Comment envisageriez vous la relation franco-russe?

Je l'ai dit et je le redis haut et fort. Si le Front national arrive au pouvoir, il rompra avec l'OTAN et proposera une alliance stratégique avec la Russie. Ce sera un tremblement de terre énorme au niveau international et c'est la raison pour laquelle, avant d'arriver en haut des marches, et même avec le soutien du peuple, il nous faudra affronter des forces considérables. Nous y sommes prêts. Et n'oubliez pas que la France est le pays de Jeanne d'Arc. Tout est possible donc, même quand tout semble perdu!

Merci Aymeric Chauprade.

Les lecteurs souhaitant en savoir plus peuvent consulter votre blog ou le site Realpolitik-TV.

L’opinion exprimée dans cet article ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction, l'auteur étant extérieur à RIA Novosti.

Alexandre Latsa est un journaliste français qui vit en Russie et anime le site DISSONANCE, destiné à donner un "autre regard sur la Russie".

Interview with Davide Di Stefano

Interview with Davide Di Stefano

1) Sei stato in missione a Damasco, a fine agosto, quando c’era una seria minaccia di un intervento militare statunitense. Possiamo dire che ti trovavi nell’occhio del ciclone. Qual è stata la sensazione che hai provato in quel momento?
C’era sicuramente un po’ di apprensione in tutti noi della delegazione, visto che l’immagine che arrivava qui in Italia attraverso i media occidentali era di un paese totalmente distrutto. Senza contare che noi siamo arrivati a Damasco venerdì 30 agosto, con Obama che fino a due giorni prima aveva annunciato da giovedì 29 agosto l’inizio di due giorni di raid. A dire la verità la paura più grande era che la missione saltasse per ragioni di sicurezza.

2) Damasco è una città circondata. Nonostante gli avanzamenti dell’esercito siriano, intorno alla capitale ci sono diverse aree controllate dai ribelli. Come stanno affrontando questa situazione? In città hai notato una carenza di alimenti? Ci sono state interruzioni nella fornitura di energia elettrica e di acqua?
L’immagine che fornisce Damasco, almeno nella gran parte del suo territorio è quella di una città assediata ma paradossalmente “tranquilla”. La paura più grande girando per le strade della città è sempre quella di un possibile attentato. La situazione più calda si trova nei sobborghi est della città, dove si trova ad esempio il quartiere di Jobar. La popolazione come detto sembra affrontare con relativa tranquillità la situazione, pur nelle difficoltà anche economiche e pratiche che comporta. Ad esempio ci sono dei razionamenti per quanto riguarda l’energia elettrica e alcuni generi di prima necessità, soprattutto medicinali e latte in polvere spesso scarseggiano. A ricordare che c’è una guerra ci pensa l’artiglieria governativa, che dalle postazioni sul monte Qasioun colpisce i ribelli annidati nei sobborghi est, spesso rintanati in tunnel sotterranei.

3) Nonostante la minaccia di un attacco militare da parte di alcuni governi dei paesi occidentali, il popolo siriano era informato dell’ostilità dell’opinione pubblica occidentale nei confronti di un potenziale intervento militare?
Sia il popolo siriano che le autorità sono al corrente che esiste una differenza tra la politica dei nostri governanti e il grosso dell’opinione pubblica occidentale. I duri colpi incassati da Obama sul piano politico, come la posizione non interventista di paesi come l’Italia o la Germania, insieme al no del parlamento inglese, generano fiducia. Quando ci trovavamo in Siria la tv pubblica e i principali quotidiani hanno dato grande risalto alla nostra missione, anche per dimostrare alla popolazione che in Europa non sono tutti allineati. Anche la posizione del Papa e il digiuno contro la guerra hanno avuto grande risalto in Siria, proprio nei giorni in cui ci trovavamo là.

4) Durante la missione ha avuto l’opportunità di conoscere diversi elementi dell’esercito siriano. Sei stato anche ad un funerale di un giovane soldato quando stavate in viaggio per Tartus. Qual è lo spirito dell’esercito siriano? Le truppe sono motivate a sconfiggere i fondamentalisti islamici o temono un attacco americano?
L’esercito siriano è composto da molti soldati valorosi e convinti delle proprie ragioni. Il sentimento diffuso in tutta la popolazione è quello che un attacco contro la loro nazione rappresenterebbe una grave ingiustizia e che hanno tutto il diritto di difendersi. Così come spesso capita in medio oriente, l’esercito rappresenta un po’ il pilastro dello Stato ed è composto all’80% da elementi di etnia alawita, la stessa di Assad. Tra le truppe appare un po’ di stanchezza, anche perché oltre 28 mesi di guerra civile sfiancherebbero chiunque. Fino al 21 agosto l’esercito regolare siriano aveva riconquistato molte città e postazioni, i ribelli stavano vivendo un brutto periodo. Poi dal presunto attacco con le armi chimiche le cose sono cambiate e l’attenzione si è spostata su un possibile attacco americano, insieme a Gran Bretagna e Francia. Questo genera molta preoccupazione ma i siriani sono comunque fiduciosi di riuscire a reggere anche in caso di attacco americano, grazie al sostegno dei propri alleati Russia e Iran, alla forza e alla solidità della propria nazione e alla paura di Israele di subire un attacco missilistico.

5) Quali sono i piani per le future missioni del Fronte europeo per la Siria?
Questa è stata la prima missione del Fronte Europeo per la Siria ed ha avuto un forte significato politico e simbolico, portando la solidarietà diretta nel momento più difficile. Per il futuro, soprattutto come Solidarité Identités, abbiamo intenzione di realizzare una missione solidale già nei prossimi mesi. Abbiamo stretti ottimi contatti, soprattutto a Tartus, che essendo il secondo porto della Siria ha una buona predisposizione per l’invio di generi di prima necessità come latte in polvere e medicinali.

6) Per concludere, se potessi inviare un messaggio al Presidente degli Stati Uniti che gli diresti?
Di riconsegnare il premio nobel per la pace.

Fonte:  http://dissidentes.blogspot.it/

samedi, 19 octobre 2013

Zankapfel Balkan

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Dr. T. Sunic:

„ Zankapfel Balkan“

(Interview)

Deutsche Militärzeitschrift-DMZ (10/2013. Nr.96)

DMZ: Herr Dr. Sunić, der Balkan ist stets Zankapfel der europäischen Großmächte und auch innerlich zerstritten gewesen. 1913 – vor 100 Jahren – kam es zum Zweiten Balkankrieg. Nur wenige Monate zuvor endete der Erste Balkankrieg. Warum ging es vor 100 Jahren so heiß her im südöstlichen Europa?

Sunic: Auf dem Balkan prallen viele Interessen aufeinander. Der Erste Balkankrieg begann als eine romantische Bewegung an, als Bündnis der sudostslawischen, christlich-orthodoxen Völker - also der Serben, Bulgaren, Montenegriner und Griechen - gegen die jahrhundertlange osmanische Despotie. Also in diesem Sinne war der erste Balkankrieg in dem Jahre 1912 eine positive Bewegung, da endlich eine fremde, nichteuropäische Macht aus Europa rausgeworfen wurde.

DMZ: Allerdings führte der Krieg schnell zu Revanchegedanken und Zwist unter den Bundesgenossen und mündete wenig später im nächsten Balkankrieg…

Sunic: Ja, Bulgarien griff kurz nach dem Krieg Serbien und Griechenland an, woraufhin Rumänien seine Chance sah, sich auf Kosten des kriegführenden Bulgariens zu vergrößern. Und das Osmanische Reich erkannte die Chance, die Niederlage im Ersten Balkankrieg zu revidieren.

sunic.jpgDMZ: Welche Rolle spielten dabei die europäischen Großmächte?

Sunic: Vor allem der russische, christlich-orthodoxe Panslawismus spielte dabei eine große Rolle. Die zaristische Politik am Anfang des 20. Jahrhunderts sah in der österreichischen Annexion Bosniens im Jahr 1908 nicht nur eine geopolitische Gefahr sondern auch eine kulturelle Einmischung des dekadenten Westens. Alles was in Europa im 20. Jahrhundert geschah, war ein kausaler Nexus, wenn ich hier Nolte paraphrasieren darf. So wird es in Europa auch in der Zukunft weiter sein - abgesehen davon, daß die Türken heute besser in Europa eingewurzelt sind, als sie es sich 1683 vor den Toren Wiens auch nur erträumt hätten. 

DMZ: Welche Folgen hatte der Krieg für den Balkan und für Europa? Die Balkankriege werden oft als Wegbereiter für den Eintritt der südosteuropäischen Staaten in den Ersten Weltkrieg betrachtet. Das Pulverfaß Balkan war zudem erst die Initialzündung für den Weltkrieg.

Sunic: Über die Ansprüche oder die Komplotttheorien der damaligen Großmächte läßt sich viel debattieren. Es herrschten auch damals zwischen den Politikern in Frankreich, Rußland, und Großbritannien schwere Divergenzen – von den Interessenskonflikten mit dem Deutschen Reich und Österreich-Ungarn ganz zu schweigen. Der Erste Weltkrieg hatte mehrere Väter.

DMZ: Das gesamte 20. Jahrhundert über war allerdings der Balkan immer wieder von Spannungen gezeichnet. Warum ist die Region so instabil? Woher rühren die Konflikte?

Sunic: Das dauernde Problem auf dem Balkan ist die mangelnde Staatsidentität der verschieden christlichen Völker und Völkerschaften. Der jahrhundertelange türkische Despotismus hat außerdem ein großes Trauma bei allen Völkern auf dem Balkan verursacht. Auch heute hat das Wort „Türke“ dort eine negative Bedeutung, und man hört täglich die jungen Serben und die Kroaten in abschätzender Weise auch die muslimischen Bosniaken und Albaner als „Türken“ beschimpfen.

DMZ: Warum schimpfen die Völker des nördlichen Balkans auf jene des südlichen Balkans, wenn es um die Türken geht?

Sunic: Der Balkan ist innerlich zerrissen. „Balkan“ hat neben der topographischen auch eine geopolitische Bedeutung, die zudem oft abwertende belegt ist. Der Balkan ist wie gesagt von einem seelischen Mangel an Staats- und Volksidentität gezeichnet. Im Nordwesten des ehemaligen Jugoslawiens, bzw. in Kroatien und Slowenien, werden die Begriffe „Balkanismus“ und „Balkanesen“ von den Leuten in abschätzender Weise  für die südöstlichen Nachbarvölker, vor allem für Montenegriner, Bosniaken, Bulgaren und Albaner benutzt. Jahrhundertlang waren Slowenen und Kroaten, diese zwei katholische Völker, Teil der Donaumonarchie, und sie gehören immer noch dem mitteleuropäischen Kulturraum an – sie fühlen sich nicht als Teil des Balkans. Ein durchschnittlicher Kroate kennt besser die Lage in Bayern oder in der Lombardei als die historischen Ereignisse in Mazedonien oder in Griechenland. Geographisch liegen Wien, München oder Triest näher an Zagreb, der Hauptstadt Kroatiens, als Belgrad oder Skopje.

DMZ: 1998 griff die NATO Jugoslawien an. Haben die Einsätze des Westens zur Stabilität auf dem Balkan beigetragen?

Sunic: Da sprechen Sie etwas Wichtiges an! Solange es die UN- und NATO-Truppen gibt, wird es tatsächlich eine relative Scheinruhe geben. Aber nur solange die selbsternannten Weltverbesserer da sind! Eines Tages - wenn sie weg sind - werden die neuen Sippenkriege beginnen. Kroatien und Slowenien sind heute Mitglieder der EU und der NATO. Mazedonien und Albanien sind zumindest Schützlinge der NATO. Serbien aber nähert sich militärisch und ökonomisch wieder an die Schutzherrschaft Rußlands.

Die Frage nach der Stabilität wird im Westen auch oft überheblich behandelt. Was meinen Sie denn, wie lange eine getürktes Deutschland noch stabil ist? Was glauben Sie, wie lange ein von Einwanderung geprägtes Frankreich stabil ist? Oder die Europäische Union?

Und vergessen Sie eines nicht: Die NATO-Bombardierung Serbiens im Jahr 1999 war ein völkerrechtswidriger Akt. Zwar wollte die NATO den Angriff mit der Verhinderung einer „humanitären Katastrophe“ begründen, aber das ist Heuchelei.

DMZ: Heuchelei? Das Leiden der Menschen und die Brutalität des Krieges können Sie kaum von der Hand weisen…

Sunic: Nein. Aber was hatte denn der Westen zuvor 1991 im Kroatienkrieg getan, um den Kroaten in ihrem Unabhängigkeitskrieg zu helfen und damit den unnötigen, brutalen Krieg mit serbischen Kämpfern und der Jugoslawischer Armee zu stoppen? Gar nichts. Kriegsgreuel aber gab es auch in diesem dort bereits.

Die Kommunistische Partei Jugoslawiens hatte von 1945 bis 1990 kein einziges ethnisches Problem gelöst, sondern mit ihren Hofhistorikern und ihren Lügen über die angebliche „kroatische Faschistengefahr“ nur den interethnischen Haß weiter verschärft. 1991 resultierte diese falsche antifaschistische Mythologie in einem Krieg, in dem letztlich gefühlt alle gegen alle standen.

DMZ: Hat die NATO-Intervention die Lage nicht aber verbessert?

Sunic: Wie gesagt: Es gibt jetzt eine Scheinruhe. Aber die psychologische Lage von Kroatien im Norden bis hin zu Mazedonien im Süden hat sich nicht geändert. Jeder neue Staat hat heute seine  eigenen territorialen Ansprüche - und jeder hebt sein tatsächliches oder angeblich historisches Recht auf Kosten der anderen vorher. Die heutigen „Opferrollen“ aller ehemaligen jugoslawischen Völker sind nur die Fortsetzung des Krieges, wobei jeder Staat seine eigene Identität auf Kosten des Anderen aufbaut. 

DMZ: Insbesondere das Kosovo ist nach wie vor Streitthema. Viele Staaten erkennen dessen Unabhängigkeit nicht an – darunter Serbien.

Sunic: Ob die Unabhängigkeit des Kosovo legitim oder illegitim ist, spielt gar keine Rolle. Zwei Millionen muslimische Kosovare haben mit ihrer hohen Geburtrate ihre eigene Legitimität seit langem erworben. Die Serben sind eine kleine verschwindende Minderheit im Kosovo geworden. Es ist eine Frage der Zeit, bis das Kosovo ein Teil Großalbaniens sein wird. Und die Türkei mit ihren historischen Ansprüchen ist nicht weit weg von diesem neuen Kunststaat, der einst - zusammen mit Bosnien - das Juwel des Osmanischen Reiches war.

DMZ: Noch heute stehen Bundeswehrsoldaten im Kosovo…

Sunic: Wie seit 1955 üblich, befolgt die Bundesrepublik Deutschland offenbar nur amerikanische Direktiven. Oft schon in vorauseilendem Gehorsam! Das gilt unter anderem für die deutsche Sado-Maso-Geschichtsbewältigung, die Lieferung von U-Booten an Israel – und eben auch für die deutschen Soldaten auf dem Balkan oder in Afghanistan.

jeudi, 17 octobre 2013

L'Europe bientôt confrontée à des migrations africaines massives

L'Europe bientôt confrontée à des migrations africaines massives

par Jean-Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

Les naufrages à répétition d'embarcations apportant des dizaines, et maintenant des centaines d'émigrants africains autour de Lampedusa et des côtes voisines ne sont pas près de diminuer. Elles suscitent une grande émotion. Il reste, aussi impopulaire que ce soit de le dire, qu'un minimum de mises au point s'impose.

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Cette carte est déjà un peu ancienne, mais dans l'ensemble, elle marque bien les tendances

Le monde qui vient, notre monde, est la proie de ce que certains ont appelé les quatre Cavaliers de l'Apocalypse (cf un de nos articles). On peut sans grand risque les identifier, même si la liste peut paraître trop courte: la multiplication des Etats faillis, la dislocation économique générant des inégalités croissante entre les pays (revenus moyens de 1 à 2 dollars par jour et par personne pour de nombreuses sociétés africaines, contre 50 à 100 en Europe), la diffusion des idéologies et religions radicales, le réchauffement climatique.

Les causes en sont très diverses, toutes sont aggravées par le capitalisme financier international principalement basé dans les pays riches, toutes pèseront en priorité sur le milliard et demi d'Africains que comptera prochainement l'Afrique, toutes finalement se traduiront par une augmentation continue des migrations provenant de ce continent et qui tentent de profiter du niveau de vie supérieur des Européens.

Les naufrages à répétition d'embarcations apportant des dizaines, et maintenant des centaines d'émigrants africains autour de Lampedusa et des côtes voisines ne sont donc pas près de diminuer., suscitant selon les cas soit l'indifférence, soit des deuils nationaux, objurgations du pape et manifestations d'ONG. Ces réactions sont tout à fait compréhensibles, les secondes sont à l'honneur de ceux qui s'émeuvent (encore que dans le même temps nul ne s'émeut vraiment du nombre des morts sur les routes, qu'il serait facile de diminuer en réduisant drastiquement la vitesse). Il reste cependant, aussi impopulaire que ce soit de le dire, qu'un minimum de mises au point s'impose.

Les citoyens des pays riches accepteraient-ils volontairement les sacrifices considérables qui seraient nécessaires pour atténuer le poids imposés sur les citoyens africains par les quatre Cavaliers de l'Apocalypse sus-désignés. La réponse est évidemment négative. Sans même envisager que des aides massives soient accordées à l'Afrique pour tenter de fixer sur le continent des millions de candidats au départ, quelle commune européenne accepterait l'implantation et l'entretien de centaines ou même de dizaines d'Erythréens, Somaliens ou ressortissants d'autres pays même plus proches de l'Europe. Pratiquement aucune.

Il faudrait que ceci soit imposé par les gouvernements, faute de politiques européennes communes en ce sens. Aucun gouvernement n'y consentira, sauf au compte-goutte. Les difficultés actuelles liées à la circulation et à l'intégration des Roms seraient multipliées à l'infini. Parler de couloirs humanitaires permettant de sécuriser des flux migratoires ne correspond à rien, dans la mesure où aucune structure d'accueil viable ne serait mise en place au bout de ces couloirs. Quant à prétendre qu'avec leurs cultures spécifiques ces migrants se dissoudraient sans effort dans les populations autochtones, ce n'est pas seulement rêver mais mentir sciemment.

L'Europe

Les opinions et les gouvernements se tourneront donc vers l'Europe, pour demander une adaptation radicale de la politique de l'Union européenne en matière de migration (cf Wikipedia). Mais comme on le constate aujourd'hui tous les jours, celle-ci est bien trop superficielle et complexe pour s'appliquer à des changements en profondeur des flux migratoires. Pour le moment, elle a surtout pour résultat d'encourager différentes maffias à faire miroiter l'éden européen à un nombre croissant de candidats au départ durement rackettés à cette occasion.

Dans quel sens la modifier? Rien de sérieux n'est pour le moment envisagé. Pourtant, d'ores et déjà, la moindre personne compétente en pratique maritime dira que pour décourager les embarcations de passeurs, il faudrait que des unités navales militaires européennes légères mais en nombre suffisant les interceptent et les repoussent vers les ports d'où elles proviennent. Ceci non seulement à partir des eaux internationales mais dans les eaux territoriales des Etats qui les tolèrent. Or nul Etat européen n'oserait le faire. On imagine sans peine, en cas de résistance voire d'accident, le scandale international en résultant. La Russie, la Chine, pour ne pas parler des Etats-Unis, seraient les seuls pays capables en ce moment, si leurs intérêts étaient menacés, de prendre de telles mesures contraires au droit maritime international.

Ajoutons que la situation ainsi décrite ne pourra que s'aggraver avec les effets du réchauffement climatique, le plus menaçant et le moins évitable de nos Cavaliers de l'Apocalypse. Ce ne seront plus alors des milliers mais des millions d'Africains qui entreprendront prochainement la longue migration vers le nord, vers une Europe de son côté affaiblie par les mêmes facteurs de destruction. Il serait illusoire de penser que ces migrants continueront à se présenter gentiment aux frontières de l'Europe. Très vite, les esprits montés par divers radicalismes, ethniques, nationalistes ou religieux, ils viendront en armes forcer les passages. L'Europe dans ce cas mobilisera ses forces militaires, comme les Etats-Unis commencent à le faire sur la frontière mexicaine, à l'encontre de migrants pourtant bien plus proches culturellement. Plus personne alors ne criera au scandale en Europe. On évoquera, à tort ou à raison en termes moraux, la légitime défense.

Que proposez vous, diront les lecteurs aux auteurs de cet article? Rien pour le moment, sinon commencer à considérer la situation actuelle dans toute son ampleur, et sur le long terme. Y compris bien sûr avec les représentants des Etats concernés et de l'ONU. Ce pourrait être le début de la sagesse, plutôt qu'en appeler à de bons sentiments caparaçonnés d'égoïsme et d'incompétence.

04/10/2013

La Russie et l’ONU contre l’OTAN

La Russie et l’ONU contre l’OTAN

La Russie et l’ONU contre l’OTAN

Ex: http://www.realpolitik.tv

Nous avions déjà fait un parallèle entre les faux-massacres attribués aux Serbe en Bosnie et au Kosovo, et les tentatives de montages du même type en Syrie. La manipulation des cadavres des civils, la volonté de faire fi des inspections de l’ONU, le règne absolu de la mauvaise foi et du mensonge, le soutien total au terrorisme, sont bien les marques de la diplomatie américaine.

La question est de savoir désormais si les États-Unis vont intervenir. Le rôle de la France et de l’Angleterre n’étant important que pour donner une légitimité à cette fameuse communauté internationale, incarné en fait par les États-Unis et eux seuls.

Pour continuer notre parallèle avec le Kosovo, il faut prendre en compte plusieurs facteurs.

Premièrement, les opérations au sol au Kosovo ont été un échec. La mafia albanaise, même encadrée par les services secrets occidentaux, s’est faite laminer par les unités serbes. L’OTAN n’a jamais osé venir affronter les Serbes directement, consciente de la faible valeur combattive du soldat américain face à son homologue serbe. De plus dans le cas de la Syrie, les États-Unis n’ont pas 250.000 hommes prêts à envahir le pays comme pour l’Irak.

Deuxièmement, le bombardement par des missiles de type « Tomawak » n’aura pas plus d’effet sur l’armée syrienne que sur l’armée serbe. Rappelons que l’action de « Raytheon » avait été diminuée de moitié après les résultats de la campagne de bombardement sur la Serbie. Du point de vue militaire, ces bombardements n’auront en effet que peu d’efficacité. Les troupes syriennes combattent imbriquées avec les islamistes dans des zones urbanisées. Il restera aux Américains les bombardements pour terroriser les populations civiles, ce qui constitue leur spécialité, mais qui en Serbie a au contraire mobilisé la population contre l’envahisseur. Ils pourront cependant être utilisés pour éviter la débandade des islamistes, en leur faisant croire à une intervention américaine. L’enjeu étant d’arriver à Genève 2 avec quelque chose à négocier.

Troisièmement, les bombardements aériens à haute altitude. Ils n’auront guère plus d’efficacité que les missiles, et comme eux pourraient viser les cibles fixes des infrastructures civiles ou militaires, aéroports, centrales électriques, bâtiments administratifs ou de télévision, etc. En outre la DCA syrienne, même avec des bombardements à haute altitude, risque de faire des dégâts dans une aviation habituée à bombarder impunément les civils comme les militaires.

F117 "furtif" abattu au-dessus de l'ex-Yougoslavie le 27 mars 1999, à l'aide d'un vieux radar des années 70...

F117 “furtif” abattu au-dessus de l’ex-Yougoslavie le 27 mars 1999, grâce un vieux radar des années 70…

Quatrièmement, les bombardements d’appuis au sol. Dans ce cas-là, les pertes seront encore plus grandes, et à moins que l’armée turque envahisse la Syrie, elles seront sans effet réel sur les résultats des combats, à moins de concéder la perte de dizaines d’avions.

Cinquièmement, la suprématie aérienne. C’est un objectif auquel l’OTAN peut prétendre, avec également de nombreuses pertes à la clé, et toujours un faible impact sur les combats au sol. Le fait que le ciel serbe fut américain n’a rien changé sur les combats d’infanterie.

Sixièmement, l’action diplomatique. Ce qui fit basculer la volonté au demeurant très faible de Milošević en 1999, fut le soutien insignifiant de la Russie et pour finir, la pression de Viktor Tchernomyrdine sur le Président serbe. La Russie d’alors avait un Président malade, une oligarchie corrompue et pro-américaine et était ruinée après la crise de 1998. Seule l’action symbolique du Premier Ministre de l’époque, Evguéni Primakov, sauva en partie l’honneur de la Russie. Rappelons tout de même que Milošević obtint satisfaction sur tout ce qu’il demandait déjà à Rambouillet.

Aujourd’hui, la Russie de Vladimir Poutine est tout sauf un pays faible, et ce sont les pays occidentaux, qui sont ruinés et qui ne peuvent plus se permettre d’autres aventures militaires. Les systèmes S-300 sont sans doute déjà en Syrie, même s’ils n’ont pas encore été livrés. Dans ce cas les pertes en chasseurs bombardiers seront importantes. Le dernier sondage montre que seuls 9% de la population américaine est favorable à une intervention. Comment expliquer la mort de pilotes dans un conflit qui, une fois de plus, ne mènera qu’à une impasse ?

Si l’on part du principe, pas toujours évident, que les États-Unis sont un acteur rationnel, l’agitation actuelle ne se justifie une nouvelle fois, uniquement par le fait qu’il faut donner de l’espoir aux djihadistes, pour éviter une débandade complète, et que le conflit syrien s’arrête avant même la réunion de Genève 2. Il est possible que les menaces soient suivies de bombardements, mais leur efficacité restera limitée et risque de provoquer une escalade dans la région où l’Iran n’a pas l’intention d’abandonner son allié. Pour les États-Unis, l’enjeu est de taille, une défaite des islamistes par l’armée syrienne les privera de leur meilleur allié depuis l’Afghanistan, en passant par la Yougoslavie, jusqu’à aujourd’hui. Plus que jamais, la Russie, comme le prévoyait Emmanuel Todd en 2002, est la puissance pacificatrice nécessaire à l’ordre multipolaire, qui quoi que fassent les États-Unis, se met en place peu à peu.

Xavier Moreau