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mercredi, 22 janvier 2014

Ukraine, Russie, Europe

Ukraine, Russie, Europe

Le Cercle Georges Sorel est le cercle de formation politique et culturelle du réseau M.A.S. Il organise régulièrement des conférences et des débats. Comme le grand philosophe et grand théoricien Georges Sorel, notre cercle entend dépasser les clivages idéologiques pour fonder l'alternative.

 


« On ne va pas aller mourir pour du pétrole »

«On ne va pas aller mourir pour du pétrole»

Entretien avec Aymeric Chauprade


chaupraderj9.jpgAymeric Chauprade, docteur en sciences politiques, savant de renommée internationale, l’un des spécialistes de pointe de la géopolitique en France, assigne à la Russie un rôle de première importance dans la mise en place du monde moderne. En quoi la croissance de l’influence russe est-elle liée à la renaissance de l’Orthodoxie ? Comment notre pays peut-il aider les chrétiens persécutés du Moyen-Orient ? Comment son rôle particulier est-il lié aux protestations récentes de millions de Français contre le mariage homosexuel ?

 

C’est là le sujet de notre discussion avec Aymeric Chauprade.

 

La foi et l’argent

 

Thomas : qu’est-ce qui attire particulièrement votre attention dans la Russie d’aujourd’hui ?

 

Aymeric Chauprade : Je comprends pourquoi, pour les Français de ma génération ou même plus jeunes, la Russie est si attirante aujourd’hui, et pourquoi les gens apprennent le russe et déménagent ici pour y fonder leur propre affaire. Ce n’est pas une sorte de phénomène marginal, le flot de ces gens est de plus en plus significatif. Ils ne sont pas, bien sûr, des dizaines de milliers, mais ils sont nombreux. Et ce phénomène est nouveau. Avant, les jeunes gens partaient aux U.S.A., brûlaient du « rêve américain ». Et maintenant, vient le remplacer le « rêve russe ». Et il est lié, à la différence du rêve américain, non aux aspects matériels et financiers, mais ce qui est plus important, à la recherche de soi, en tant qu’homme, à un retour aux sources chrétiennes. Pour la plupart des Européens, qui se réfèrent à leur culture chrétienne, la Russie incarne de plus en plus une sorte de contre modèle de l’Europe, en ce qui concerne les valeurs familiales et spirituelles.

 

Thomas : C’est étonnant, vous avez, pour un étranger, une idée si flatteuse des Russes…

 

A.C. : Bien sûr, les Russes participent à la société de consommation comme tous les autres dans le monde entier. Mais tout de même, ici, en Russie, on rencontre chez les gens quelque chose de profond, (peut-être la « mystérieuse âme russe » ?), la conviction que l’argent n’est pas dans la vie la valeur suprême. Et cela est vraiment attirant pour les jeunes Français, ceux du moins qui se trouvent en quête de plus profond que l’élargissement de leurs possibilités matérielles. C’est paradoxal, mais c’est un fait. Je vois d’un côté, en Russie, quelque chose de très proche de la culture américaine : le besoin d’amasser, le désir de déballer son niveau de réussite. Mais d’un autre côté, il y a là quelque chose qu’on ne trouve pas dans la culture américaine : si l’on fait connaissance avec un Russe d’une façon moins superficielle, on s’aperçoit que mise à part la soif de réussite, il y a en lui le désir de se trouver lui-même : « Qui suis-je et pourquoi est-ce que je vis » ? Et à mon avis, cela est directement lié en premier lieu au retour des Russes vers la religion, en partie à l’Orthodoxie. C’est une renaissance religieuse, le besoin de restaurer le lien du présent avec toute l’histoire russe. Je n’idéalise pas, cela plane dans l’air et se sent clairement.  C’est seulement une réalité qu’on peut constater.

 

Thomas : Et que s’est-il donc passé pour que la Russie soit brusquement devenue attirante aux yeux des étrangers sur le plan des affaires ? Qu’est-ce qui a changé ?

 

A.C. : La façon de considérer la Russie a changé. Quand on disait « la Russie » dans les années 90, on comprenait la mafia. Et cela faisait peur de venir travailler ici et y investir de l’argent, on pouvait tout perdre d’un coup. Mais de telles associations n’existent plus. Les gens ont senti que sur le plan économique, ici, c’était maintenant sans danger. Il existe une différence colossale entre le tableau que tracent de la Russie les médias pro-américains et ce que connaissent de la Russie les analystes économiques. Les premiers considèrent tout ce qui est lié à la Russie d’une façon strictement critique.

 

Les seconds regardent les choses d’une façon lucide et réaliste et savent qu’en Russie, toutes les conditions sont rassemblées pour y conduire des affaires. J’ai personnellement entendu dire lors d’une conférence au directeur d’une compagnie française très importante : « Avant, nos entrepreneurs allaient en Chine, mais en réalité, personne n’a rien pu y gagner, à part les marques de luxe. Aujourd’hui, les compagnies françaises importantes gagnent beaucoup d’argent en Russie. Celui qui investit ici fait de bonnes affaires ».

 

La comparaison avec la Chine est vraiment intéressante. Il y eut en effet la période du boum chinois, les Européens ont pris pied dans le marché chinois, et au début, semblait-il, les bénéfices croissaient à des rythmes extraordinaires. Mais la différence entre les cultures est telle que les gens tombaient dans une véritable frustration et sortaient de ce marché : ils ne parvenaient pas à être « chez eux » dans cette civilisation, ils restaient de toute façon « étrangers » en Chine. Alors que les Russes et les Français, malgré toutes les différences sont en fin de compte très proches.

 

Thomas : En quoi la renaissance  économique du pays est-elle liée au retour des Russes vers la religion ?

 

A.C. : J’ai rencontré des Russes qui sont matérialistes à 100 %. Mais j’ai aussi rencontré personnellement ceux qui gagnent beaucoup d’argent mais se souviennent qu’il y a quelque chose de plus grand que l’argent, par exemple le salut de l’âme. Ces entrepreneurs qui sont loin d’être pauvres décident à un certain moment de dépenser une partie (parfois importante) de l’argent gagné pour financer des projets liés à l’Église, à l’éducation, à l’illumination, afin que les gens viennent à la foi en Dieu. C’est à mes yeux très important. À ce propos, cela existe aux U.S.A., dans les milieux protestants.  En France, justement, cela nous manque beaucoup, peu de gens qui, ayant gagné beaucoup d’argent voudraient l’affecter à la cause de la renaissance de la religion et des valeurs spirituelles. De mon point de vue, c’est la maladie gravissime de l’Europe Occidentale contemporaine.

 

Rattraper et dépasser l’Occident ?

 

Thomas : Quelles sont vos impressions personnelles de votre participation au club de discussion « Valdaï » en septembre 2013 ?

 

A.C. : Honnêtement, j’en garde des sentiments mitigés. D’un côté, j’ai été impressionné par le niveau du déroulement de l’évènement lui-même, la diversité des experts très intéressants et l’organisation intelligente des discussions. Mais ce qui me troublait d’un autre côté, c’est que la philosophie générale  de « Valdaï » est pénétrée de part en part par la vision du monde occidentale et libérale. J’avais l’impression que toute une classe de politiques russes, rassemblés à Valdaï, pas tous mais la majorité, essaie de dépasser l’Occident sur le plan des valeurs libérales. Et ils essaient de le faire de telle manière que la Russie reçoit ces valeurs comme la norme. D’après moi, c’est étrange. La Russie sur le plan spirituel et culturel a toujours suivi son propre chemin historique, et elle a aujourd’hui la possibilité de créer son propre modèle de civilisation sans copier l’Occident. Cela sonnera peut-être comme une provocation, mais quand à Valdaï j’ai entendu certains politiques, j’ai eu l’impression qu’ils se sentaient comme des représentants d’un pays du tiers-monde, et tentaient de toutes leurs forces de se montrer à leur avantage devant l’Occident « civilisé », comme pour dire : « Nous aussi, nous avons le progrès, regardez comme nous sommes libéraux. » Comme s’ils étaient des élèves, et que de l’Occident étaient venus des professeurs qui leur disaient avec condescendance : « Eh bien que voulez-vous, il vous faut encore, bien sûr, travailler à la lutte contre la corruption, à la défense des droits des minorités. Vous avez bien sûr fait des progrès particuliers, mais ce n’est quand même pas suffisant. » Et les savants russes, s’excusant, répondent : « Oui, oui, oui, nous allons essayer, nous allons grandir. » Je considère que la Russie mérite mieux.

 

Thomas : Mais il y vraiment en Russie de grands problèmes de corruption, tout le monde le sait…

 

A.C. : Je ne veux pas dire qu’en Russie tout soit rose. Je dis que dans les questions de civilisation et de culture, la Russie a ses réalités historiques, et il n’y a pas de nécessité à l’évaluer toujours sur le fond des pays occidentaux. Il va sans dire qu’en Russie, comme dans tout autre pays, il y a des problèmes. Il faut lutter impitoyablement contre la corruption, Mais soit-dit en passant, elle existe aussi de la corruption en Occident.

 

Thomas : Est-ce possible ?

 

A.C. : Le fait est que les critères pour déterminer le niveau de corruption de tel ou tel pays sont établis et installés par des agences occidentales et que d’après leurs estimations, en France, en Allemagne ou aux U.S.A. la corruption, cela va sans dire, ne peut exister. C’est pourquoi je ne prendrais pour preuves leurs estimations qu’en Russie tout va mal qu’avec prudence. J’affirme qu’en Europe, la corruption existe aussi. Peut-être n’est-elle pas aussi voyante, aussi criante, mais elle existe. Elle est seulement cachée, masquée, exprimée d’une autre manière que « Je te donne l’argent, tu me fais le contrat ». Dans le cas de l’Occident, il est plutôt question d’une corruption de l’esprit, du caractère des gens eux-mêmes. C’est une sorte de profonde corruption morale, exprimée en cela qu’on a complètement exclu Dieu de notre vie. Mais personne n’a parlé à Valdaï de cette corruption fondamentale du monde occidental.

 

Il faut défendre les chrétiens

 

Thomas : Pourquoi les persécutions de chrétiens au Moyen-Orient sont-elles devenues si cruelles ces derniers temps ?

 

A.C. : En fait, les chrétiens du Moyen-Orient se trouvent depuis longtemps dans une situation de continuelle pression. La Turquie en est l’éclatant exemple. Au début du XXe siècle, huit pour cent de la population turque était chrétienne, et il est aujourd’hui question de quelques centièmes d’un pour cent. Il n’y a pourtant pas, en Turquie, de persécution physique des chrétiens. En revanche, on interdit l’enregistrement de nouvelles paroisses, et les gens sont obligés de quitter le pays d’eux-mêmes. En un mot, on essaie doucement et en silence d’étouffer le christianisme. Et c’est la situation générale des pays du Moyen-Orient.

 

Mais il y a une autre tendance, une relation ouvertement grossière et cruelle aux chrétiens. Cette tendance s’est activée particulièrement après la guerre d’Irak. Il faut malheureusement reconnaître que les guerres des U.S.A. dans cette région ont facilité à leur manière l’émergence du fondamentalisme islamique, en particulier sunnite. Que ce soit il y a quelques années en Irak ou aujourd’hui en Syrie, ce sont les mêmes extrémistes sunnites. Ils détruisent les églises, scient les croix, profanent les icônes et, bien sûr, éliminent physiquement les chrétiens, parmi lesquels apparaissent à nouveau de véritables martyrs. C’est pourquoi si le régime du président de la Syrie Bachar el Assad s’effondre, il est tout à fait évident que les persécutions ne feront que s’intensifier. En un mot, ces jeux politiques, cette union entre les U.S.A., la Grande-Bretagne et, à mon grand regret, la France, font les affaires des islamistes fondamentalistes dans leur lutte contre les chrétiens. Je souligne que je ne parle pas de l’islam dans son ensemble en tant que religion mais bien des fondamentalistes, c’est-à-dire d’un groupe particulier de gens aux dispositions guerrières à l’intérieur du monde musulman.

 

 

La Russie, dans la situation de la persécution des chrétiens au Moyen-Orient peut jouer un rôle vraiment historique, tout à fait dans le courant de toute l’histoire russe. Car au cours de nombreux siècles, jusqu’à la révolution de 1917, la Russie a été le défenseur assidu des chrétiens d’Orient. Et il est indispensable aujourd’hui, à mon avis, qu’elle redevienne ce défenseur. Il faut que la Russie qui se retrouve grâce au renouveau de l’Orthodoxie, envoie au monde le signal : « Nous sommes un État chrétien et les défenseurs des chrétiens. En dehors des chrétiens d’Orient, nous soutiendrons tous les chrétiens qui s’opposent à l’imposition des principes d’individualisme, au Diktat des minorités, à la légalisation du mariage homosexuel et ainsi de suite. Nous les soutiendrons pour défendre les valeurs traditionnelles ». De la sorte, ce sont précisément les valeurs traditionnelles qui deviendront la principale ressource russe, son principal outil, et feront de la Russie un acteur important de la politique mondiale. J’y crois et m’efforce de promouvoir cette idée de toutes les manières. Et je sais qu’en Russie, beaucoup considèrent que c’est justement dans cette direction qu’il faut avancer : s’engager dans l’éducation, expliquer le christianisme aux gens, pour devenir un État qu’on puisse appeler chrétien de plein droit.

 

Thomas : Le thème de la persécution des chrétiens est-il évoqué par les médias occidentaux ?

 

A.C. : Ça dépend. Dans l’ensemble, on peut dire que la tendance est de le minimiser. Mais la situation s’arrange petit à petit, car Internet apparaît comme une puissante source d’information alternative. Les ressources d’Internet rappellent aux principaux média traditionnels, par exemple, à des journaux français tels que Le Figaro ou Libération, l’état réel des affaires. Et quand de pareils médias ne disent rien d’un événement comme l’exécution de chrétiens à Maaloula, ces choses surgissent sur Internet, et les médias ne peuvent faire autrement que de les mettre en lumière. C’est pourquoi la situation évolue. Et de plus en plus de chrétiens en France se rendent compte que les chrétiens au Moyen Orient, par exemple les coptes en Égypte, sont réellement en danger.

 

La France se réveille

 

Thomas : En avril 2013, la loi sur le mariage homosexuel est entrée en vigueur en France, ce qui a suscité de massives actions de protestations de la part des défenseurs des valeurs traditionnelles. Qu’en pensez-vous ?

 

A.C. : Il s’est produit en France un événement d’une importance colossale. Bien sûr, auparavant, s’est produit un regrettable événement : la loi sur la légalisation du mariage homosexuel a été adoptée. La plupart des ministres, les socialistes et les « Verts », ont soutenu et soutiennent le mouvement en ce sens. Chaque jour que Dieu fait, pas à pas, ils s’efforcent avec persévérance de détruire l’aspect chrétien de la France contemporaine. Un exemple tout récent : ils ont promu la proposition de supprimer du calendrier français les fêtes chrétiennes pour les remplacer par des fêtes juives et musulmanes. Mais la société réagit quand même. Trois millions de personnes étaient dans la rue pour protester contre la légalisation du mariage homosexuel. Des gens d’âges divers, de bonnes familles, étaient prêts à manifester avec le risque d’être arrêtés, pour dire non à cette loi et défendre la seule conception normale de la famille. Sur ce point, il s’est produit quelque chose de très important. Bien qu’aujourd’hui la vague de protestation ait reflué, elle a enclenché tout un processus, ouvert la voie à tout un mouvement de résistance, comme si un ressort sur la porte s’était tendu sous la pression, la serrure avait été arrachée, et la porte s’était ouverte toute grande. Les gens savent maintenant qu’ils ont une plateforme où ils peuvent se rassembler pour défendre les valeurs familiales traditionnelles. En outre, il y a aussi d’autres directions de « combat » : la question de l’immigration, la question de l’islamisation etc. Je suis persuadé que nous assistons à un processus très important : le réveil des Français. Bien que pour parler d’une façon imagée, les forces du mal soient de toute façon très puissantes.

 

Thomas : Beaucoup sont persuadés que le mouvement pour la défense des valeurs traditionnelles doit prendre une dimension internationale. Que pensez-vous, sur ce point, d’une collaboration entre le France et la Russie ?

 

A.C. : C’est justement là-dessus que je m’efforce de travailler. C’est le thème qui m’occupe en permanence. Je suis persuadé que personne ne gagnera dans la solitude. C’est comme la lutte avec le nazisme; la menace était si forte qu’on ne pouvait la contrer qu’en s’unissant, et ce n’est pas par hasard que la Russie a trouvé un allié dans la Résistance française. Nous avons aujourd’hui devant nous une nouvelle forme de totalitarisme. Il n’est extérieurement pas aussi évident, il est masqué, il ne porte pas de casque militaire, mais c’est bien un totalitarisme, quoique rampant, on impose aux gens les valeurs libérales, on met en doute les concepts traditionnels de dignité de la personne, on pousse l’homme à se révolter contre Dieu, et en ce sens, le nouveau totalitarisme revêt des traits vraiment sataniques. Il faut opposer à ce totalitarisme une puissante résistance. Et si la Russie se déclare un État chrétien, et le défenseur des valeurs chrétiennes, cela deviendra justement une réponse, et la création d’un contre-modèle à ce que l’on impose aux gens en Occident. On le leur impose précisément. Je ne considère pas, par exemple, que la légalisation du mariage homosexuel réponde à une position sincèrement motivée des gens ordinaires dans les pays d’Europe. Non, c’est celle de la minorité au pouvoir qui cherche à imposer ses critères au peuple : ils ont fabriqué la théorie du genre qui « fonde » la légalisation des mariages homosexuels. Je suis sûr que les Européens de base eux-mêmes, comme d’ailleurs les Américains, n’en veulent pas. Et si on leur propose un contre modèle, ils l’adopteront. La Russie, en collaboration avec d’autres pays et organisations sociales qui soutiennent la famille traditionnelle peut le réaliser.

 

Thomas : Mais pourtant, comme les informations nous l’ont appris, bien que trois millions de Français soient sortis dans la rue, pas moins de 60 % de la population française, c’est-à-dire la majorité, soutenaient cette légalisation du mariage homosexuel. Et vous nous dites que ce n’est pas l’avis du peuple…

 

A.C. : Il faut parler ici de la logique de l’histoire de l’humanité en tant que telle. La majorité des gens, dans n’importe quel pays à n’importe quelle époque est malheureusement passive. C’est seulement un fait historique. Cela concerne n’importe quel peuple. Cela signifie que si un gouvernant inculque le mal, le peuple le reçoit et suit le mal. Si le gouvernant fait le bien, le peuple l’accepte et suit le bien. Cela ne signifie pas que la société est stupide, pas du tout. Simplement la plupart des gens vit au quotidien, s’occupe de ses affaires au jour le jour. Ce n’est pas mal, ce sont de bonnes gens qui éveillent en moi personnellement une vive sympathie. Mais on ne peut pas les appeler des citoyens conscients, on ne peut pas dire qu’ils réfléchissent à ce qui se passe dans leur État. C’est toujours une minorité qui est consciente, dans la société, et qui se bat et s’oppose. Elle va se battre, par exemple, pour la liberté de l’homme, ce qui, en fin de compte, veut dire la lutte pour le triomphe d’une vérité chrétienne. Ce schéma est valable pour toutes les sociétés. Rappelez-vous la Résistance française, dont les participants étaient bien sûr en minorité. Et même en U.R.S.S., il y eut de la même manière le mouvement des dissidents qui résistaient au régime soviétique, et pourtant les Soviétiques en majorité n’étaient pas des partisans du régime déterminés, la majorité simplement se taisait, nageait dans le sens du courant. Je le répète, telle est la philosophie de l’histoire.  C’est la minorité active qui fait l’histoire, et la question est seulement de savoir quel choix elle va faire, dans le sens du bien ou dans celui du mal.

 

Thomas : N’êtes-vous pas seul de cet avis parmi vos collègues en France ? Le fait est que beaucoup généralisent, affirmant : « On considère en Occident… » Comme si l’Occident était quelque chose d’homogène, où l’avis des gens est unifié, et où les experts isolés, par exemple vous-même, vous êtes plutôt l’exception à la règle, le vecteur d’un avis marginal sur les choses. En quoi cela correspond-il à la réalité ?

 

A.C. : Je trouve important de le dire en Russie, dans une interview pour une publication russe. La réalité objective est la suivante : la majorité des gens en Occident ne réfléchit pas aux questions dont nous parlons maintenant. Et la minorité qui vit et travaille tous les jours avec ces questions se partage en deux groupes : le premier, ce sont ceux qui considèrent l’individualisme général comme la norme, et le deuxième, ce sont ceux qui  trouvent indispensable de revenir aux racines chrétiennes. C’est là, je le répète, le tableau objectif. Ce sont ces deux minorités qui créent les partis et les organisations politiques. Ensuite, c’est la question du libre choix des citoyens aux élections. Pour parler de la France, il existe aujourd’hui un parti qui, d’après les analystes, dans un proche avenir deviendra le premier de France par sa popularité, c’est le Front national. Un parti qui se dresse contre le système existant. Ses partisans ne sont pas une minorité, c’est une partie notable des Français qui affirment l’importance des valeurs chrétiennes, la dignité de la personne, le danger de l’islamisation de la France, le refus de participer aux guerres des U.S.A., etc. Il ne convient donc pas de me considérer comme un bien grand original. Non, une grande quantité de gens, en France, raisonnent selon la même logique. Parmi les économistes, parmi les militaires. Si vous pratiquez un sondage chez les officiers, vous verrez que 30 ou 40 % d’entre eux sont disposés envers la Russie de façon très, très positive; beaucoup plus positive qu’envers les U.S.A. J’ai enseigné dix ans à des officiers, j’avais presque trois mille étudiants, je sais de quoi ils parlent et ce qu’ils pensent. Sans conteste, il est parmi eux des « atlantistes » des gens qui sont à cent pour cent pour l’O.T.A.N., qui raisonnent jusqu’à maintenant en termes de guerre froide; soi-disant, « les Russes sont d’affreux communistes ». Mais il y a une part significative d’officiers, particulièrement chez les jeunes, qui raisonnent d’une façon radicalement différente.

 

Thomas : Vous avez évoqué le parti « le Front national ».  En Russie, la tendance est de craindre comme le feu les mots « national », « nationalité » etc. On confond le mot « nationalisme » avec le mot « nazisme ». Et tout ce qui est « national » entraîne une association directe avec fascisme, agression, génocide, camps de concentration, extermination physique des immigrés… Existe-t-il, d’après vous, un nationalisme pacifique et à quoi ressemble-t-il en pratique ?

 

A.C. : Il existe. L’exemple en est justement le Front national qui s’est déclaré dès le début comme un parti patriotique. Ce n’est pas un parti de nationalistes, si l’on comprend le nationalisme comme un synonyme d’agression. Le parti patriotique s’efforce de conserver le visage historique de la France, défend sa civilisation et sa culture contre les changements du système qui se produisent sous l’influence des étrangers. Il n’a jamais été question de chasser immédiatement du pays tous les immigrés. La question, c’est que le multiculturalisme nuit à la France dans un sens purement démographique, les gens qui sont arrivés des pays arabes et leurs enfants occupent de plus en plus la France et de ce fait, provoquent la guerre civile. Ce que nous voulons, c’est que les étrangers s’assimilent, c’est-à-dire deviennent proprement des Français. Cela peut naturellement être lié à l’adoption du christianisme. Mais pas forcément : celui qui trouve important pour lui de rester dans l’islam doit simplement connaître et accepter la culture française, ne pas obliger sa femme à porter le voile intégral, etc. C’est là le programme du Front national. On n’y trouve pas un mot sur le recours à la force contre les immigrés. En outre, parmi les députés élus à l’assemblée nationale il y a des Arabes, ce que peu de gens savent. Nous pensons simplement qu’une immigration trop abondante nuit à la France. Comme elle nuit à ces mêmes étrangers qui viennent en France

 

Je suis moi-même partisan du dialogue entre les civilisations. J’ai beaucoup travaillé et enseigné, par exemple au Maroc. J’ai pris parole à l’O.N.U. comme expert  du Maroc. J’ai des dizaines d’amis et de collègues parmi les musulmans, je crois en une politique arabe de la France. Les pays arabes sont nos voisins par la Méditerranée. Nous avons d’excellentes relations avec eux. La seule chose que nous devions faire, c’est contrôler les flux migratoires. Car aujourd’hui, cela ne peut pas continuer ainsi. Autrement la société française va tout simplement exploser, parce que la prospérité du gouvernement va s’écrouler, beaucoup de jeunes étrangers viennent en France dans l’espoir de vivre des allocations.

 

Être ou avoir

 

Thomas : Vous parlez beaucoup de religion. Dans quelle mesure la religion, en tant que domaine fondamentalement non matériel, peut-être un facteur géopolitique ?

 

A.C. : La géopolitique comprend au minimum trois choses fondamentales : La première c’est la géographie physique, c’est-à-dire où et comment le pays se situe, qui sont ses voisins, son ouverture sur la mer, etc. La deuxième, c’est la géographie des ressources, le pétrole, le gaz naturel, etc. Et la troisième, c’est la géographie identitaire, comment les gens se voient, quelle est leur identité. C’est relié directement aux conflits ethniques et religieux, car l’identité religieuse est l’une des plus importantes pour l’homme. En ce sens, on peut réduire de façon imagée la problématique de la géopolitique à deux verbes principaux, qui, dans la langue française sont également des auxiliaires qui servent à constituer les temps, le verbe avoir et le verbe être. À travers le verbe être, l’homme définit justement son identité, c’est-à-dire qu’il répond à la question : « que suis-je en cette vie ? » Cela concerne les questions de religion : « je suis chrétien », « je suis musulman », « je suis juif ».

 

 

L’identité religieuse a une énorme signification, car elle définit le système de valeurs de cette personne concrète, la façon dont il va percevoir le monde alentour. Et au moment où il se définit et commence à voir le monde précisément comme cela et pas autrement, cela devient un facteur de géopolitique. Car l’homme ne vit pas seul au monde mais en relation avec les autres. En un mot, la religion du point de vue géopolitique n’est pas pour les gens une question de connaissance théologique, ni de vie spirituelle intérieure, mais de recherche de sa propre identité, la tentative de décider « qui je suis » et d’agir en conséquence.

 

Beaucoup considèrent qu’en géopolitique domine tout ce qui est lié au verbe « avoir » : qui a quelles armes, les ressources naturelles, les technologies etc. C’est bien sûr important, mais ce n’est pas le plus important. Car on ne va pas aller mourir pour du pétrole. En ce sens, c’est le verbe « être » qui occupe la première place : les gens sont prêts à faire la guerre s’ils défendent leur identité, leur vision du monde, ce qui leur est cher.

 

 

L’identité religieuse, je le répète, est pour l’homme en un sens la principale, parce que la façon dont voit ses relations avec Dieu, avec l’Absolu, avec les valeurs supérieures, détermine celle dont il va construire ses relations avec tout le reste du monde terrestre.

 

Thomas : Et quel rôle jouent la religion et la foi dans votre vie ?

 

A.C. : Je m’intéresse beaucoup à tout ce qui est lié au catholicisme dans le monde contemporain. Mais l’Orthodoxie me fascine, je sens en elle quelque chose d’originel, un christianisme pur qui n’a pas été obscurci, le reflet de la foi des premiers chrétiens. En Occident, nous le savons, ces notions se sont en partie perdues.

 

Je suis marié, j’ai quatre enfants. Et la religion est pour moi une chose centrale et vitale. Ce qui ne change rien au fait que je suis pécheur, que la force et la profondeur de ma foi sont moindres que je le juge nécessaire. La religion, c’est ce qui permet de rendre plus digne notre façon de vivre et de s’opposer aux séductions du monde, comme par exemple, l’argent et les belles filles, qui sont d’ailleurs très nombreuses en Russie. On ne tient que grâce à la foi, la foi en Celui qui est plus grand que tout cela.

 

• Propos recueillis par Thomas et mis en ligne sur L’Esprit européen, le 15 décembre 2013.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

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dimanche, 19 janvier 2014

Crusade Without the Cross: The Paradox of the Greek Left

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Crusade Without the Cross:
The Paradox of the Greek Left

By Dimitris Michalopoulos

Ex: http://www.counter-currents.com

To Francis Parker Yockey
In memoriam

Following the end of the Greek Civil War in 1949, many of the defeated Communists fled to countries behind the Iron Curtain. Most of them were to die before they could see their homeland again. Those who survived in the exile, came back to Greece as late as 1975. For not all of them wanted  to compromise with the right-wing 1949-1974 regime of Greece. Still, do you know what was the first reaction of the defeated fighters upon reaching the countries of the Soviet bloc, late in the 1940s? When they were asked to take a bath for sanitary reasons, they declined; for they did not want the oil spread on their body by the Orthodox priests during the christening ceremony to be removed!

Such was the statement of a Greek Communist intellectual in Paris, in 1995. I was bewildered. I was then considered to be a “specialist” on the relations between Greece and the countries of the Eastern bloc and I thought I knew “everything” on the “colonies” that the Greek Communists had founded mainly in the “People’s Democracies” and in the Soviet Union. I knew that the Greek Orthodox clergy had supported either overtly or in veiled terms the Communist “rebellion” in Greece. Still from the Greek Church’s backing up the Communists to the latter’s desire not to “lose the oil of the christening” there was a big gulf. That is why upon my coming back to Greece, I started looking into the matter. The result of my research? My Paris interlocutor was right.

It is not possible to recount the history of the Marxist ideas in Greece, without taking into account the Greek Orthodox Church. And so for two reasons: a) The Modern Greek nationhood relies wholly upon the Church. As a matter of fact, Greek is considered to be every Orthodox Christian who “recognizes the spiritual jurisdiction of the [Greek] Patriarchate of Constantinople”;[1] and b) thanks precisely to the Greek Church, Materialism was disseminated in the Balkans and, further, was raised to “official”, i.e. State ideology in the Romanian countries long before the 1789 Revolution in France.[2]

Ac-elas.jpgThis story of materialistic ideas that were spread in the Balkans by the Greek Orthodox Church is a long (and very interesting) one. The roots are to be found in Byzantium itself. For from the eleventh century on, a revival of Platonism and neo-Platonism took place in Constantinople; and this revival led up to a kind of crypto-paganism. The 1453 capture of the Byzantine capital by the Ottomans put an end to this neo-platonic current; and Gennadius I Scholarius, the first Constantinopolitan Patriarch to be in office following the fall of the Byzantine Empire, directed the philosophical research of his flock towards the “beacon of Aristotle’s thought.” Still, this direction was to have very important consequences.

Ecclesiastical Preamble

The Greek Orthodox Patriarchate in Constantinople/Istanbul was criticized prior to the 1821-1829 Greek War of Independence very mildly by the Left, viz. the Greek Enlightenment scholars and their disciples. And for good reason; for the Greek Enlightenment, thanks to the protection of the Orthodox Church, anticipated the French one by several decades. In other words, materialist doctrines were being taught throughout Greece by Greek Orthodox . . . clergymen. And as a result the Enlightenment principles became the State Ideology in Balkan countries long before they prevailed in France.

In such a contradictory evolution, two characters assumed the key role, namely Cyril Lucar (1572-1638) and Theophilus Corydaleus (1570-1646). Both were disciples of Cesare Cremonini (1550-1631) at the University of Padua; and both wholeheartedly adopted Cremonini’s materialistic interpretation of Aristotle’s thought.[3] For if St Thomas Aquinas (1225-1274) had managed to espouse the creeds of the Roman Catholic Church with Stagirite’s teaching, it was Pietro Pomponazzi (1462-1525), professor at the Padua University from 1509 to 1512, who paved the path to the Enlightenment.

P. Pomponazzi published in 1516 his book De immortalitate animae (= On the Immortality of the Soul). He had moved at that time from the University of Padua to the one in Bologna; the impact of his book’s coming out, nonetheless, was terrible throughout Italy and even Europe. It triggered a real revolution in Christian thought; and this revolution was to culminate in 1517, i.e., merely a year later, with Luther’s Disputatio pro declaratione virtutis indulgentiarum, i.e., the famous Ninety-Five Theses.

As a matter of fact, Pomponazzi overtly disagreed in his book on the Immortality of the Soul with St Thomas Aquinas’ teaching. The latter, based on the Aristotelian intellectual production, professed that the human soul could survive separation from the body; yet Pomponazzi declared that the soul’s survival was incompatible with entelechy, i.e., the Actualizing Form, a fundamental concept in Stagirite’s thinking and teaching. The corollary was the solemnization of the belief that the human soul was tied irreversibly to the human body; and so all doors were opened to materialism.

It was C. Cremonini who crossed triumphantly the door opened by Pomponazzi. He was appointed professor at Padua University in 1591, and since the Papal jurisdiction did not encompass Padua (for it was protected by the Venetian Republic), he felt free to propagate his Aristotelian-based materialism. His enthusiastic admirers and followers saw in him Aristoteles redivivus (= Aristotle reborn), the princeps philosophorum (= Prince of the Philosophers), the genius Aristotelis (= Aristotle’s genius) and so on.[4]

The result? When Cyril Lucar, Cremonini’s student and follower, became Patriarch of Constantinople, he appointed Th. Corydaleus, also a follower of Cremonini, director of the Patriarchal Academy,[5] a prestigious institution of higher learning. Most likely it was in 1625;[6] and so Materialism came under the aegis and the virtual protection of the Greek Patriarchate, the leading one of the Orthodox Christendom. So, the Patriarchal Academy developed into the avant-garde of the European Left.[7]

That is why the “progressive mind” of the Patriarch Cyril I Lucar is nowadays enthusiastically acclaimed in Greece and in the Western countries as well. No matter that he was converted to Calvinism and even wrote a Confession of Faith clearly endorsing Protestant theses:[8] Confessio fidei reverendissimi domini Cyrilli, Patriarchae Constantinopolitani nomine et consensus Patriarcharum Alexandrini et Hierosolymitani, . . . , scripta Constantinopoli mense Martio anni 1629.[9] He was of course anathematized by an Ecclesiastical Council held in Constantinople in 1638.[10] Still, his memory remains unharmed.[11] For the Left-wing intelligentsia see in him the “Father of the Greek Enlightenment.”[12]

It is true that he founded an important printing house in 1627,[13] the first Greek one in the Levant. What is more, he was put to death by the Ottoman authorities, due mainly to accusations of the Jesuits who saw in him a bitter foe of the Roman Church. Still, the truth is that he was a Calvinist[14] and most likely a materialist.

His companion and zealous ally, Th. Corydaleus, was undoubtedly a materialist; and he did not dissimulate his ideas, though he was a Greek Orthodox clergyman. Unlike Cyril Lucar he did not suffer death at the hands of the Ottomans. Quite the contrary! He was ordained Metropolitan Bishop of Naupactus and Arta.[15] Further, he founded a school in Athens, his native city, where he continued teaching materialism shrouded in Aristotelian thought till the end of his life. He created chaos in his Metropolitan See; he became a monk in 1622 and renounced his vows in 1625; yet he was never stigmatized by the Greek Orthodox Church.[16] And the Ottoman authorities, properly “indoctrinated” by the Constantinopolitan Patriarchate, ever never bothered him.

He wrote several books that enjoyed great popularity in both Greece and the Graecized Balkan countries as well up to the late eighteenth century. Needless to say that this popularity was mostly due to the high regard the Greek clergy had for them.[17] The result? The Maurokordatos family, a rich and very influential Greco-Jewish Constantinopolitan one, managed to have Sevastos Kyminitēs, their protégé and an ardent Corydaleus’ supporter,[18] appointed as head of the Bucharest Princely Academy. This Academy, along with the Patriarchal one in Constantinople, was a renowned educational institution, one of the very few in the Balkans at that time. No sooner than appointed, S. Kyminitēs began propagating materialism rooted in Aristotle’s thought. And even though he was totally disliked by his students, he enjoyed the protection of the Maurokordatos family, was a favorite with the Patriarchal Court at Constantinople and the Ottoman authorities as well. He maintained, therefore, his post until 1702, the year of his death. The corollary was that thanks to him materialism became the state Ideology in the Romanian Lands, Walachia and Moldavia,[19] then vassal countries of the Ottoman Empire.

The Left in Independent Greece

The Modern and Contemporary Greek people is a multiracial mixture. Since acceptance of the jurisdiction of the Greek Orthodox Patriarchate at Constantinople was, in practice, the exclusive criterion of being regarded as Greek, it goes without saying that Modern Greeks are descendants of all the Balkan’s Christian nations – and mainly of Albanians, Slavs, and Romanians.[20] Civil strife flourished in such an ambiance; and democratic/socialist ideas thrived as well.

The first wholly democratic current, with obvious tendencies to turn actually into a socialist movement, was that of Theodōros Grivas, in Acarnania, viz. the south-western part of Mainland Greece. Thanks to his achievements during the Greek War of Independence, Grivas was a general of the Greek Army under Otho, the first King of Greece (1832-1862). Nonetheless, he had in view a radical change of Greece’s Statehood structures. In the framework of the revolution that put an end to Otho’s reign, in October 1862, he formed a “People’s Army” 4,500 strong, and declared he was “ready for a march to Athens” with the intention of proclaiming the Republic, endow Greece with a federal structure, and “rehabilitate the landless peasantry.” In short, he was in open conflict with the Provisory Government that assumed power after King Otho’s fall, and aspired only at establishing the so-called “Royal Republic” regime. Undoubtedly, Grivas had sympathizers in the main agglomerations of the country; that is why his “Popular Army”, wherein mostly landless peasants were recruited, struck terror among the wealthy social strata. Had he survived and put into effect his “march to Athens,” the course of the Modern History of Greece would be different. But in 1862 he was 65 years old and suffered from asthma; and he passed away on October 24, 1862 (Old Style).[21]

Rumors are going about him even today in Mainland Greece. He is said to have been poisoned by the British; and that he wanted to capture Athens in order to paint red the royal palace. Be that as it may, not only had the 1862 Grivas movement a clear-cut socialist character but many partisans of him proved to be ready to rise up in arms against the establishment.[22] It was on his ‘precedent’ that the communist uprising would be molded in the twentieth century.

* * *

The Greek Communist Party was founded on November 17, 1918 as the Socialist Labour Party of Greece.[23] It was renamed Communist Party of Greece (Kommounistiko Komma Hellados/K.K.E.) not earlier than late November, 1924.[24] From its very beginning, the K.K.E. had three key problems to cope with: a) the Macedonian Issue; b) the Trotskyite current within it; and c) the elaboration of a “revolutionary process” fit for Greece.

As for the first question, it must be kept in mind that the autochthonous population of Macedonia were Slavs; and those Slavs had often a Bulgarian national conscience. Whatever the fact of the matter, Macedonians were seeking independence; and the Greek Communists toed that very line in 1922.[25]

Such a decision, quite in accordance with the traditional/initial Marxist internationalism, was utterly disapproved by the public opinion of Greece and was abandoned at last. Pantelēs Pouliopoulos, nonetheless, the first Secretary-General of the newborn K.K.E. was put on trial and got eighteen months in prison.[26] Following his release in 1926, he was re-elected Secretary-General; yet he was at odds with the Party apparatus – already a Stalinist one. As a result he deserted the K.K.E. and founded his own Communist group,[27] baptized “Spartacus” after the journal they were publishing from 1928 on.[28]

The Greek “Spartacists” were overtly Trotskyites; and their deep disagreement with the Stalinist K.K.E. arose early in 1934. For it was then that Pouliopoulos published his book “A Democratic or a Socialist Revolution in Greece?”[29] and turned down the “revolutionary process” advocated by the K.K.E. The latter, obviously based on the Russian experience, “deserted” the workers and was seeking an alliance with the democratic bourgeois parties and, above all, the peasantry. Pouliopoulos and his Trotskyites, on the other hand, insisted on the necessity to propagate Marxism among the 100,000 “industrial proletarians,” dwelling mostly in Piraeus, the seaport of Athens.[30]

As for Piraeus, Pouliopoulos was correct: the workers there were mostly Right-wing or overtly fascists.[31] He tried, nevertheless, to indoctrinate them with Marxism’s Trotskyite variety but in vain. Meanwhile the K.K.E. concluded alliance with the Liberal Party (founded by Eleutherios Venizelos prior to World War I); yet this rapprochement accelerated the march of Greek politics towards the authoritarian government established jointly by King George II and his Prime Minister, Iōannēs Metaxas, on August 4, 1936.

Pouliopoulos, further, had a tragic end. Arrested by the Police of the authoritarian government in 1937, he declined the “offer” to leave his “homeland.” He was, therefore, imprisoned and, following the 1941 occupation of Greece by the Axis Powers, he was interned in an Italian concentration camp. At last, he was shot in 1943 by way of reprisal for a guerrilla attack against an Italian military train.[32] And an important “detail”: one of his “companions” was Andreas Papandreou,[33] who accepted the police’s offer to leave Greece, fled to the United States, became a university professor and, thanks to his American citizenship, Prime Minister of Greece in 1981.[34]

Civil Strife (1942-1949)

The authoritarian government established in August, 1936, stopped the Communist Party’s course to power. Still, the K.K.E. had one more card to play, namely the refugees who had immigrated into Greece from Turkey in the early 1920s. That was due to an agreement concluded by the two countries at Lausanne, Switzerland, in 1923, following the crushing defeat the Greeks suffered at the hands of the Turkish Nationalist Army. In the framework of this agreement, a compulsory exchange of populations was bilaterally agreed; as a result, ca. 1,500,000 people fled from Turkey into Greece.

If truth be told, this exchange had little, if any, relevance with the two involved countries. The crux was Macedonia and the framework, nay, the very basis of the machinations was the famous dogma of Sir Halford Mackinder. According to the latter’s doctrine if the “Slavs.” in practice the Russians, achieved to put under their control the seashore of Macedonia, they would “stand” as “world masters.”[35]

It is certain that Sir Halford Mackinder, one of the founders of the Jewish-run London School of Economics, announced his theory in 1904. Still, this announcement was all but a crystallization of ideas existing long before Sir Halford. For early in the nineteenth century the British Foreign Office already saw in the Ottoman Empire (that ruled Macedonia at that time) a “bulwark against Russian expansion.”[36] The collapse of this “bulwark”, nonetheless, was easily foreseen after the 1878 Berlin Congress. The corollary was that Greeks, under undisputable British influence, should be substituted for the autochthonous Macedonians. Such Greeks would come only from Asia Minor. That is why the 1923 Greco-Turkish “compulsory” exchange of populations was notified in advance by Eleutherios Venizelos as early as 1914.[37] The bulk of Macedonian Moslems (ca. 500,000 people overall) had emigrated into Turkey as soon as the Balkan wars were over. The Greeks, in essence the Christian Orthodox dwellers of Anatolia, were exhorted by the “heads” of their communities to leave their homeland (most likely upon advice of the Greek Orthodox Patriarchate in Istanbul); and so in spite of the entreaties of their Turkish compatriots to stay.[38]

Therefore, the point is that the 1,500,000 people who immigrated into Greece and used to live there in unpredictable misery, were hopeful that they would soon be back in their homeland; but in 1926 their hope proved to be vain. That is why they took up the Communist ideology. The repercussions on Greek politics would be very serious.

In fact, from the early 1920s on the electoral strength of the K.K.E. was steadily rising. From 2% of the electorate in 1929, it attained 5% in 1932, 6% in 1933 and 9.5% in 1935.[39] It was one of the strongest Communist parties in Eastern Europe; and it is an irony that Greece was the sole country to escape from the Iron Curtain.

* * *

In 1941 Greece was occupied by the Axis Powers, namely Germany and Italy. Still, in that very year, on September 27, 1941, the National Liberation Front (Ethniko Apeleutherōtiko Metōpo/E.A.M.) was founded, wherein the K.K.E. was the leading force.[40] On June 7, 1942, moreover, the “armed struggle” against the occupation troops began by the E.A.M.’s “military arm,” namely “People’s National Liberation Army” (Ethnikos Laïkos Apeleutherōtikos Stratos/E.L.A.S).[41] The latter was under a leadership of Arēs Velouchiōtēs, a fortune-hunter who soon proved to be a military genius. From 1943 on, the whole of Greece was ruled by E.A.M. and strictly controlled by E.L.A.S. The Right-wing guerilla forces were speedily and savagely exterminated. The only exception was Epirus, where there flourished a nationalist armed movement, the “National Troops of Greek Partisans” (Ethnikai Homades Hellēnōn Antartōn/E.O.E.A.), guided by Napoleōn Zervas, a commissioned officer of the (regular) Greek Army.

Needless to say that E.A.M./E.L.A.S. were particularly powerful in the very regions where the Th. Grivas’ socialist movement had taken place in the nineteenth century. Still, it is essential to insist on the fact that the Communist-run guerilla troops were substantially assisted by the Greek Orthodox clergy. Even two Metropolitan Bishops overtly adhered to E.A.M.,[42] whilst the rank-and-file of E.L.A.S. included priests in cassocks.[43] The behavior, on the other hand, of the E.L.A.S. troops towards the Orthodox clergy and, generally speaking, the Church was more than kind.[44] For the Communist-run E.A.M. used to see in the Church a pillar of its power.

Thanks to the “Revolution” proclaimed by Arēs Velouchiōtēs already in 1942, ten to seventeen Italian and German divisions were nailed down in Greece early in 1943.[45] So, towering were the ambitions of the Communists: they considered the “struggle” against the occupation troops as the “First Stage” of the “Socialist Revolution in Greece.” Yet they reckoned without their host; and in that very case the “host” was Stalin. In May, 1943, he actually dissolved the Comintern, because “he had never seriously endorsed the [Trotskyite] idea of the World Revolution.”[46] The “dissolution” was, moreover, a friendly gesture to Great Britain and the U.S.A.; for Stalin was already preoccupied with the reconstruction “of his devastated country.”[47]

Late in September, 1944, the Greek Government “in exile” at Cairo was informed that the dogma of Sir Halford Mackinder was again in force. For the British wanted a cordon sanitaire to be formed by the countries on the north-eastern Mediterranean seashore, in order to stop the “Russian expansion.”[48] Such a country was, of course, Greece; and Stalin speedily agreed not to send Soviet troops in the Greek parts of Macedonia and Thrace.[49] In the evening of October 9, 1944, Churchill had a meeting with Stalin in the Kremlin: the agreement was “formally” concluded; and the British Prime Minister stated the following on October 27, in the House of Commons:

Upon the tangled questions of the Balkans, where there are Black Sea interests and Mediterranean interests to be considered, we were able to reach complete agreement and I do not feel that there is any immediate danger of our combined war effort be weakened by divergences of policy or doctrine, in Greece, Roumania, Bulgaria or Yugoslavia and, beyond the Balkans, Hungary. We have reached a very good working agreement about all these countries singly and in combination, in the object of . . . providing . . . for a peaceful settlement after the war is over.[50]

That meant that Greece was to be held under exclusive British control and that Yugoslavia was not going to be encompassed in the “Russian sphere of influence.” As a result, the Russophile E.A.M./E.L.A.S. were abandoned – and the tragedy of the Greek Left began.

* * *

During the operations against the occupation troops, the E.L.A.S. units were abundantly supplied by the British. And when, in October, 1944, the Germans evacuated Athens, the Communists considered the time to be ripe for the power to be seized by themselves. Early in December, 1944, therefore, a huge demonstration took place in the very center of the Greek capital; yet, contrary to what was going on so far, the Police opened fire. It was the beginning of the Civil War or, according to the Communists, the “Second Stage” of the “Revolution.” Churchill was eloquent in Parliament:

So far as has been ascertained the facts are as follows: the Greek Organization called E.A.M. had announced their intention to hold a demonstration on December 3rd. The Greek Government at first authorised this, but withdrew their permission when E.A.M. called for a general strike to begin on December 2nd. The strike in fact came into force early on December 3rd. Later in the morning the E.A.M. demonstration formed up and moved to the principle square of Athens, in spite of Government ban. On the evidence so far available I am not prepared to say who started the firing which then took place. The Police suffered one fatal casualty and had three men wounded. The latest authentic reports give the demonstration’s casualties as 11 killed and 60 wounded.[51]

Moscow remained silent, nay, indifferent.[52] What is more (and strangely enough) the battle in Athens were fought not by the well-trained units of E.L.A.S.[53] but by the latter’s Athens reserves – in fact bands of ill-equipped teenagers who were literally massacred by the British troops then occupying Athens.[54] Even today the accusations of “betrayal” against the 1944 Communist’s leadership are common. Still, the facts are not yet established. Two things are clear, nevertheless: a) the head of the Athens police force at that time, Angelos Ewert, was a British agent;[55] b) the Communist leadership that fled to the U.S.S.R. after the final defeat suffered by K.K.E. armed forces at the hands of the National Army in 1949 were never trusted by Stalin and, as a rule, met a “bad end.”[56]

In January, 1945, an agreement was reached between the British and the Communist troops. The latter laid down their arms, and were given the promise that they could develop freely political activity henceforth. Yet Churchill was determined to have “no peace without victory.”[57] A reign of terror followed;[58] A. Velouchiōtēs was murdered in 1945; and exasperated the Greek Communists triggered off the so-called “Third Stage” of their “Revolution” in 1946. In practice this was one more phase of the Civil War. It was to last until the summer of 1949. The Communist Army was defeated by the well-equipped National one and thanks to Tito’s attitude as well; for the latter, after his rupture with Stalin, overtly toed the line of the Western Powers.

All that time the Russians remained silent; and their “expansion” towards the Mediterranean Sea never took place. Simultaneously, autochthonous Macedonians, of Slavic stock, regarded as “Communists” by the Greek authorities, left their homes and fled either to Yugoslavia or in other countries of the “Iron Curtain.”[59]

Greece was once more a “Western Country.”

As an Epilogue

In April, 1967, two or three days after the military coup, at 2.00’ in the night, there was a ring at the front door. I woke up at once, though I sleep very soundly; I rushed out of my room and I went to look at what was going on.

All my family was up and about: three policemen had entered our home and were searching my father’s bookcase. Needless to say that they were silly people. What were they expecting to find out? The “dangerous” books, viz. the Marxist ones, were already carried by my Mother to the house of her own parents; and no policeman had the idea to search over there. The search, however, was about an hour long; afterwards, the policemen said good bye, and left our home.

That night I slept on my parents’ bed, between my dad and my mother, although I was 15. If truth be told, I was then and there like a baby; and my father kept patting my head, in order to calm me. The day after all our phone communications (either at home or in my father’s lawyer office) were cut off. You can imagine what it means for a barrister not to be able to make a phone call. Fortunately, we were without telephone only a year. For in 1968 we had again the ‘right’ to call up. 

It was this way that my High-School classmate and daughter of a leading Communist lawyer, answered to my entreaty. I had asked her to give an account of her experience – in her capacity as member of an influential family of the Greek Left; and she described to me the “most terrifying night” in her life. Her father was the Secretary-General of the E.A.M. in Thessaly; he was sentenced to death by a Court-Martial in the 1940s and he survived thanks to personal and family connections. Yet he was tired by his bitter experience of the “lost Communist Revolution”; and a couple of years following my classmate’s “most terrifying night”, he passed away due to a heart attack.

The military coup in question was the one brought off in Greece on April 21st, 1967. It had little (if anything) to do with Fascism. It is well-established today that its main reason lay in Mackinder’s dogma. The 1967 Six-Day Arab-Israeli War, triggered off in the first decade of June, was in view long before it started. And it was clear that, following either an Arab victory (not likely) or defeat (most possible) the Soviet “presence” in the Eastern Mediterranean would be considerably increased.[60] Meantime, Greece was in a long political crisis; and the political ascendancy of Andreas Papandreou would undoubtedly pave the way for a “mass infiltration” of “Communists”, i.e., Russophile Left-wing people into the Greek State apparatus.[61] That is why the Israelis and the “military establishment” of the United States stirred up the coup and, of course, approved of it, whilst the U.S.A. Department of State disavowed it.[62]

This is the framework wherein the tragedy of the Greek Left took place. The Greek Left knew very little about Marx and Marxism. As a rule, the E.A.M./E.L.A.S. people used to see in Communism a remedy for the traumas that Greek National Life was leaving on their psyche. The refugees from Asia Minor wanted to go back to their “homes” and were frustrated by the foiling of their expectations. The peasants wished to have a less hard life. Educated people, like the father of my classmate, were seeking for the modernization and, if possible, Europeanization of the incredibly archaic social structures of Modern and Contemporary Greek nationhood. Almost the whole of them were conservative householders and good members of Greek Orthodox Church’s congregation. They were engaged in a “Crusade” in order to cure the painful paradoxes of Modern Greece. Yet they did not realize that their “Cross” was lost in the pitiless implementation of Mackinder’s Geopolitics.

Notes

[1] Correspondance du comte Capodistria, président de la Grèce, I (Geneva : Cherbouliez, 1839), p. 265.

[2] See Dimitris Michalopoulos, “The Enlightenment, the Porte and the Greek Church: A Paradox of Balkan History”, in Seyfi Kenan (ed.), The Ottomans and Europe. Travel, Encounter and Interaction (Istanbul: ISAM, 2010), pp. 449-468

[3] Ariadna Camariano-Cioran, Les académies princières de Bucarest et Jassy et leurs professeurs (Salonika : Institute for Balkan Studies, 1974), p. 181.

[4] Cléobule Tsourkas, Les débuts de l’enseignement philosophique et de la libre pensée dans les Balkans. La vie et l’œuvre de Théophile Corydalée (Salonika : Institute for Balkan Studies, 19672), p. 192.

[5] Ibid., p. 22.

[6] Steven Runciman, The Great Church in Captivity. Translated into Greek by N. K. Paparrodou (Athens: Bergadēs, 1979), p. 489.

[7] Ibid.; C. Tsourkas, Les débuts de l’enseignement philosophique…, p. 195; cf. Ariadna Camariano-Cioran, Les académies princières…, p. 181.

[8] Vasileios Stauridēs, Historia tou Oikoumenikou Patriarcheiou, 1453-sēmeron (= History of the Ecumenical Patriarchate, 1453-today), Salonika: Kyriakidēs Bros, 1987, p. 40.

[9] “Kyrillos I Loukaris” (= Cyril I Lucar), Encyclopedia Papyros-Larousse-Britannica (in Greek), vol. 37th (Athens: Papyros, 1989), p. 50.

[10] V. Stauridēs, Historia tou Oikoumenikou Patriarcheiou…, p. 49.

[11]“Kyrillos I Loukaris”, Encyclopedia Papyros-Larousse-Britannica, vol. 37th, p. 50.

[12] Ibid.

[13] V. Stauridēs, Historia tou Oikoumenikou Patriarcheiou…, p. 40.

[14] S. Runciman, The Great Church in Captivity, p. 475ff.

[15] Cl. Tsourkas, Les débuts de l’enseignement philosophique…, pp. 78-80.

[16] Ibid., p.76.

[17] Ibid., p. 103.

[18] N. Iorga, Byzance après Byzance (Bucharest : Association International d’Études du sud-est européen. Comité national roumain, 1971), pp. 212-213; Cl. Tsourkas, Les débuts de l’enseignement philosophique…, p. 173.

[19] Ariadna Camariano-Cioran, Les académies princières…, pp. 363-373, 667.

[20] Dimitris Michalopoulos, Fallmerayer et les Grecs, Istanbul : Isis, 2011.

[21] Archives des Affaires étrangères (Paris [hereafter : AAE]), Mémoires et documents. Grèce, vol. 7 (1830-1862), f. 212r.; D. Michalopoulos, Vie politique en Grèce pendant les années 1862-1869 (Athens : University of Athens/Saripoleion, 1981), pp. 52-55.

[22] AAE, Correspondance politique, Grèce, vol. 85 (novembre-décembre 1862), ff. 46v., 85r., 102v.

[23] Panos Lagdas, Arēs Velouchiōtēs . Ho prōtos tou agōna (=Arēs Velouchiōtēs. The First one in the [Armed Communist] Struggle), vol. I (Athens: Kypselē, 1964), p. 121.

[24] Dēmētrēs Livieratos, Pantelēs Pouliopoulos. Henas dianooumenos epanastatēs (=Pantelēs Pouliopoulos, an Intellectual Revolutionary), Athens: Glaros, 1992, p. 23.

[25] D. Livieratos, Pantelēs Pouliopoulos…, p. 25ff.

[26] Ibid., pp. 27-28.

[27] Ibid., p. 30.

[28] Ibid., p. 35.

[29] Pantelēs Pouliopoulos, Dēmokratikē ē Sosialistikē epanastasē stēn Hellada, Athens, 19662.

[30] Ibid., pp. 181,191.

[31] Dimitris Michalopoulos, « La Roumanie et la Grèce dans la Seconde Guerre mondiale », Revue Roumaine d’Histoire (Bucharest), tome XLIII (2004), pp. 227- 229.

[32] D. Livieratos, Pantelēs Pouliopoulos…, pp. 87-90.

[33] Andreas Papandreou, Democracy at Gunpoint. The Greek Front (Penguin Books, 1973), pp. 68, 70.

[34] Oral testimony by Aikaterinē Anastasiadou, sister of P. Pouliopoulos’ wife (1996).

[35] Orestēs E. Vidalēs, To synchrono geōpolitiko perivallon kai hē ethnikē mas politikē (= The Contemporary Geopolitical Environment and [Greek] national policy), Athens: Hellinikē Euroekdotikē, 1988, p.23ff.

[36] Theophilus C. Prousis, Lord Strangford at the Sublime Porte (1821): The Eastern Crisis (Istanbul: Isis, 2010), p. 38.

[37] Eleutherios Venizelos Papers (Athens), I/35/1, E. Venizelos to the Greek minister at Bucharest (Athens, late in 1914). Published in : Dimitris Michalopoulos, Attitudes parallèles. Éleuthérios Vénisélos et Take Ionescu dans la Grande Guerre (Athens : Historical Institute for Studies on Eleutherios Venizelos and his Era, 2008), pp. 35-36.

[38] Markos Vafeiadēs, Apomnēmoneumata (= Memoirs), vol. I (Athens : Diphros, 1984), p. 44.

[39] Sp. Linardatos, Pōs eftasame stēn 4ē Augoustou (= How did we reach on August 4th), Athens: Themelio, 1965), pp. 61, 152.

[40] Dionysēs Charitopoulos, Arēs, ho archēgos tōn ataktōn (= Ares, Leader of the Irregulars), vol. I (Athens: Exantas, 1997), p. 71.

[41] P. Lagdas, Arēs Velouchiōtēs…, vol. II (Athens : Kypselē, 1964), pp. 15-21.

[42] D. Charitopoulos, Arēs…, vol. I, 453-454; vol. II (Athens: Exantas, 2004), pp. 249, 260.

[43] Ibid., vol. I, pp. 398-400; vol. II, pp. 53-54, 249.

[44] Ibid., vol. I, p. 400; P. Lagdas, Arēs Velouchiōtēs…, vol. II, pp. 239-240.

[45] Archives of the Foreign Ministry of Greece (hereafter: AYE), Archeion presvy Athanasiou Politē (= Ambassador Athanasius Politēs’ Papers), 9, A. Politēs, Greek ambassador to the Soviet Union, to the Greek Government at Cairo, telegram No. 44, Kuibyshev, February 14, 1943; and telegram No. 123, Kuibyshev, April 8, 1943.

[46] AYE, Archeion presvy Athanasiou Politē, 9, A. Politēs to the Greek Government at Cairo, telegram No. 229, Kuibyshev, May 26, 1943.

[47] AYE, Archeion presvy Athanasiou Politē, 9, A. Politēs to the Greek Government at Cairo, telegram No. 240, Kuibyshev, June 4, 1943.

[48] AYE, Archeion presvy Athanasiou Politē, 10, the Press Office of the Greek Government at Cairo, to A. Politēs, telegram No. 617, Cairo, October Ist, 1944.

[49] AYE, Archeion presvy Athanasiou Politē, 10, the Press Office of the Greek Government at Cairo, to A. Politēs, telegram No. 422, Cairo, October 2, 1944.

[50] AYE, Archeion presvy Athanasiou Politē, 10, “The Prime Minister’s statement on the Moscow talks… Issued by the Press Department of the British Embassy”, Moscow, Saturday, October 28, 1944.

[51] AYE, Archeion presvy Athanasiou Politē, 10, “Prime Minister’s answer in Parliament…to question about incidents in Athens on December 3rd.”

[52] AYE, Archeion presvy Athanasiou Politē, 10, A. Politēs to the Foreign Ministry of Greece, dispatch 1204/E, Moscow, December 4. 1944.

[53] AYE, Archeion presvy Athanasiou Politē, 10, Dēmētrios Pappas, Greek Ambassador in Cairo, to A. Politēs, dispatch No. 6113, Cairo, December 22, 1944.

[54] Ibid.

[55] Sp. V. Markezinēs, Synchronē Politikē Historia tēs Hellados, 1936-1975 (= Political History of Contemporary Greece, 1936-1975), vol. III (Athens: Papyros: 1944), p. 56 (note 40).

[56] N. I. Mertzos, Svarnout. To prodomeno antartiko (= Svarnout. The Betrayed Guerilla), Salonika, 19846, pp. 10-11.

[57] Sp. V. Markezinēs, Synchronē Politikē Historia tēs Hellados…, vol. II (Athens: Papyros, 1994), pp. 38-39.

[58] AYE, Archeion presvy Athanasiou Politē, 11. (A file full of Tass bulletins concerning the situation in Greece.) Oral testimonies recollected by the author of these lines as well.

[59] AYE, Archeion presvy Athanasiou Politē, 11, A.Politēs to the Foreign Ministry of Greece, dispatch No. 1032/C, Moscow, September 17, 1945. (According to the Tass Agency, reliable in that case.)

[60] AYE, 1967, 2.4, “The Middle East Crisis.” Memorandum signed by D. N. Karagiannēs, ref.number GMA35-1368, Athens, August 5, 1967.

[61] AYE, 1967, 5.1, Colonel Iōannēs Sorokos, military attaché of the Greek Embassy in Washington, to the Greek Ambassador to the U.S.A., No. 1312/0009, Washington, D. C., May 10, 1967.

[62] Ibid.; Alexandros Matsas, Greek Ambassador in Washington, D.C., to the Foreign Ministry of Greece, dispatch No. 1674, Washington, D.C., May 19, 1967.

Source: Ab Aeterno no. 13, October-December, 2012.

 

 


Article printed from Counter-Currents Publishing: http://www.counter-currents.com

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Viktor Orban in Moscow

 

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Viktor Orban in Moscow

Pyotr ISKENDEROV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

The first EU-Serbia intergovernmental conference coming up in January is supposed to demonstrate the progress of Serbia's application to join the European Union. «Serbia must continue the reforms it has begun, the results of which will be a key indicator in assessing the integration process», stated the European Parliament Committee on Foreign Affairs. At the same time, in a discussion on Serbia's European prospects, members of the European Parliament hailed the local elections held in Kosovo in late 2013 as «a big step forward on the path to democracy». 

The politicization of Serbia's application to join the EU is obvious. This refers to the socioeconomic requirements being made of Belgrade and recommendations to revise the parameters of cooperation with Russia in the energy field, as they do not conform to the spirit of the European Union, the Energy Charter and the Third Energy Package. 

However, how can one talk about «nonconformity» if within the EU itself the approaches of individual countries to choosing an energy policy are increasingly different? The European Union is not a monolith. A number of its member countries have already made it clear that they do not plan to uncomplainingly follow the directives of Brussels in the energy field, although they do not call their EU membership into question (at least, not yet). At the very moment when the European Parliament members in Strasbourg were starting their discussions at their winter session, Hungarian Prime Minister Viktor Orban arrived in Moscow for a working visit... 

Over the past two decades, relations between Russia and Hungary have seen complicated periods. There have been both actions of the Hungarian government against Russian oil and gas companies (mainly against Surgutneftegaz) and attempts by Budapest to play a «double game» on the energy field. However, in the last few years relations have been improving. Viktor Orban's working visit to Moscow in January 2013 was a momentous occasion. At that time, during his meeting with Russian President Vladimir Putin, the head of the Hungarian government suggested that Russia participate in the modernization of Hungary's energy system. And now these plans are beginning to be implemented. 

According to Sergei Kirienko, the head of the state corporation Rosatom, nuclear energy is becoming an important area of bilateral Russian-Hungarian cooperation. «Negotiations with Hungary are in the active stage», stated Kirienko. This refers to Russia's participation in building two new power producing units at Hungary's Paks nuclear power plant (in addition to the existing four which were built with the help of the USSR) with a total output of 2500-3400 MW. The contract is valued at 10 billion dollars. «Over 40 percent of the work volume», according to V. Putin, «is to be done by the Hungarian side. This means that approximately three billion dollars will be allocated for supporting jobs in Hungary, and tax revenues alone will come to over a billion dollars.» 

And if one adds the agreements reached by Moscow and Budapest in late 2013 on strict adherence, regardless of possible complications, to the previously agreed-upon schedule for the construction of the Hungarian part of the South Stream gas pipeline and the start of Russian gas deliveries to Hungary in early 2017, one must acknowledge that cooperation between Russia and Hungary in the energy field is becoming a strategic partnership.

There are two main reasons for the progressive development of relations between Russia and Hungary. The first is connected with tension in the relations between Budapest and Brussels. Pressure from EU leadership on Hungary has become increasingly overt over the past few years, touching on both the state sovereignty of Hungary and the sentiments of its people. It is sufficient to recall the improvisations of German politicians with regard to the need to send paramilitary units to Hungary or the proposal discussed in the European Commission to impose sanctions on Budapest for peculiarities of Hungarian national legislation which did not please Brussels. 

In the eyes of Hungarians, all of this has significantly reduced the attractiveness, to put it mildly, of the European Commission's recommendations in other areas as well, including energy. Furthermore, why not follow the example of German business in this matter? In recent years it has been conducting an independent policy of cooperating with Russia in the energy field. This refers, in particular, to the recent withdrawal of the German energy holding RWE from the Nabucco project.

Furthermore, Russian-Hungarian cooperation has a good financial and economic basis. Russian proposals are simply more profitable, well-planned and serious than similar proposals from Western companies. This is proven by a simple fact: today Russia supplies 80% of oil and 75% of natural gas consumed in Hungary. 

As the Hungarian press acknowledges, among all the candidates for the contract, only Rosatom is prepared to provide appropriate preliminary financing for the project to develop the Paks nuclear power plant. At first the French company Areva and the Japanese-American company Westinghouse planned to take part in the tender, but Hungary never received any concrete proposals from them. The Russian corporation, on the other hand, proposed terms which serve the interests of the Hungarian side.

It must be said that Hungary's interest in developing atomic energy does not exactly suit the priorities of the European Union, where many are dreaming of a «shale revolution», which would bring Europe no less, but rather more, of an ecological threat than a nuclear plant. 

The Hungarian government's stake on the development of nuclear energy, observing, of course, all safety requirements, is an important step on a Europe-wide scale. As shown by Russia's cooperation with other countries, in particular Iran, Russian proposals fully meet safety requirements. So the energy alliance of Moscow and Budapest may serve as an example for other European countries.

vendredi, 17 janvier 2014

NSA : Allemagne et USA dans un tunnel

NSA : Allemagne et USA dans un tunnel

Ex: http://www.dedefensa.org

Le grand quotidien allemand Süddeutsche Zeitung (SZ) donne des détails importants, à partir de sources de première main, sur les négociations entre les USA et l’Allemagne concernant les activités d’espionnage, de surveillance et d’écoute de la NSA en Allemagne. (On connaît la position en flèche de l'Allemagne à cet égard [voir le 12 décembre 2013et le 20 décembre 2013].) Ces informations sont prises avec d’autant plus d’attention que le quotidien SZ a une réputation considérable de sérieux et une influence à mesure, largement répercutée par son tirage important. Pour ce cas précis de la crise Snowden/NSA, le SZ n’a pas l’habitude de diffuser des informations polémiques, ni de faire dans un anti-américanisme militant, par conséquent les indications qu’ils donnent doivent d’autant plus être considérées avec préoccupation par ceux qui espèrent un arrangement Allemagne-USA.

Le 14 janvier 2014, Russia Today a consacré un article aux informations du SZ, dont le titre annonce clairement l'humeur (“Les Amérticains nous mentent”). «Tuesday’s edition of Süddeutsche Zeitung daily came out with the headline ‘The Americans lied to us’. The German daily was quoting an unnamed high-ranking local official who claimed that even in the wake of the recent scandal, when it emerged that the NSA had been tapping the mobile telephone of German Chancellor Angela Merkel, the White House would not promise to stop listening to German politicians’ phone calls. [...]

»According to Süddeutsche and a report on public broadcaster NDR, during the negotiations the US officials were expected to give German counterparts access to the alleged listening station, believed to be on the top floor of the US embassy in Berlin, and to shed light on how long Merkel’s phone had been monitored and whether she was Germany's only key politician to be targeted. Süddeutsche has quoted a “German expert familiar with the state of the negotiations” as saying “we're getting nothing.” As a result, according to the newspaper, the head of Germany’s foreign intelligence agency (BND) Gerhard Schindler stated that if things don't improve, he would prefer not to sign the deal at all.»

Reuters publie un article, ce même 14 janvier 2014, où le caractère abrupt des mauvaises nouvelles des négociations est démenti ou du moins édulcoré par le ministre de l'intérieur, sans pour autant donner de précisions rassurantes. Le SZ n’est pas nommé, ce qui permet d’éviter une éventuelle polémique avec le quotidien et semblerait confirmer implicitement ou indirectement au moins les difficultés de la négociation. L’agence Reuters obtient elle-même des précisions officieuses allemandes qui ne sont pas plus optimistes, tandis que les déclarations du côté US restent également très imprécises.

«A government source in Berlin told Reuters the United States remained interested in a deal but was loath to give a blanket pledge not to try to monitor government members. Caitlin Hayden, a spokeswoman for the U.S. National Security Staff at the White House said discussions with Germany so far had yielded “a better understanding of the requirements and concerns that exist on both sides”. “Such consultations will continue among our intelligence services as a part of our shared commitment to strengthen our practical cooperation in a manner that reflects the shared threats we face, the technological environment in which we operate, our close relationship with one another, and our abiding respect for the civil and political rights and privacy interests of our respective citizens,” Hayden told Reuters.

»German Foreign Minister Frank-Walter Steinmeier said on Tuesday he was anything but relaxed about the matter but there was still time to make progress. “A next step will be that we look at the reforms to be announced by President Obama with regard to limiting the activities of intelligence agencies.”

A côté de ces prises de position incertaines mais qui tentent d’écarter l'impression selon laquelle SZ a donné des indications réellement significatives, des réactions officielles d’hommes politiques à propos de l’article incriminé finissent par donner à celui-ci, au contraire, toute l’apparence de sérieux et de fondement qui importe. On trouve là des indications plus justes de l’intérêt qu’il faut accorder aux nouvelles donn,ées : les négociations entre les USA et l’Allemagne, concernant les garanties demandées par les Allemands, ne progressent pas, au point que l’on peut parler d’une impasse.

«Lawmakers in Berlin reacted sharply to the Sueddeutsche report with several who are in Merkel's grand coalition warning of consequences if the talks collapse. “The Americans understand one language very well – and that's the language of business,” said Stephan Mayer, a senior lawmaker in the ranks of Merkel's conservatives. He told Reuters that if the deal fails, Germany should consider barring U.S. companies from getting public sector contracts because it could not be ruled out that U.S. contractors would engage in espionage activities. “I would want to pull out this sword that there could be economic sanctions at stake here,” Mayer said.

»Michael Hartmann, a senior Social Democrat lawmaker, also called for sanctions if the talks unravelled. “If these reports are true I can only warn the Americans that they haven't heard the explosion over here,” Hartmann told German radio. “We're not going to allow millions of Germans, right up to the chancellor, to be eavesdropped on. We have to tell the United States that U.S. companies operating in Germany and can't guarantee the security of our data will not get any contracts from us anymore.”»

Un expert allemand consulté par Reuters, Sancho Gaycken, donne l’appréciation cynique habituelle, à savoir qu’un accord de limitation et de contrôle des écoutes de surveillance et d’espionnage est impossible à atteindre en pratique technique, que tout le monde le sait, et que si même il y a accord personne n’aura aucune confiance en lui. («It's a naive to think a ‘no-spy’ deal would be possible but there's no harm raising the issue. It's not terribly surprising. Not many people really expected it would happen and even if there was a deal, would anyone really trust it?»)

L’appréciation de Gaycken n’a guère d’intérêt, comme en général celles de spécialistes dans ce genre d’affaires, lorsqu’ils prétendent donner des avis techniques d’où l’on pourrait sortir des appréciations politiques. La question n’est donc pas de savoir si un accord qui serait atteint serait éventuellement et effectivement efficace, ou si un accord éventuellement et effectivement efficace pourrait être atteint, ou si encore un accord effectif aurait la confiance de quiconque quant à sa validité. En un sens, ce que dit Gaycken est une évidence dont tous les Allemands sont évidemment informés depuis l’origine de cette affaire. Ce qu’il importe de savoir, c’est bien le but de la démarche allemande, c’est-à-dire de savoir si les dirigeants allemands considèrent comme un objectif de sécurité nationale de décréter que tout doit être fait pour assurer des mesures de défense effectives contre la NSA, – en d’autres mots, si oui ou non les activités de la NSA doivent être appréciées comme des activités “hostiles” et traitées comme telles.

Une indication à ce propos est la remarque faite par le ministre allemand des affaires étrangères, qui reflète le malaise, ou la détermination c’est selon, des dirigeants politiques allemands. La remarque renvoie l’ensemble de la problématique, et notamment les négociations entre l’Allemagne et les USA, vers le débat politique intérieur US à ce sujet, notamment le débat entre le président et le Congrès où une partie importante des parlementaires réclame des mesures décisives de “réforme“ de la NSA. Si les mesures que va annoncer Obama vis-à-vis de la NSA sont sérieuses, les Allemands devraient estimer qu’il existe une possibilité que la NSA soit effectivement contrainte, sur instruction politique, de limiter elle-même ses activités. Dans le cas contraire, si les mesures annoncées par Obama s’avéraient être de type “cosmétiques”, les négociations entre les USA et l’Allemagne devraient alors effectivement conduire à un échec. De ce point de vue, les indications données par SZ sont certainement justes, parce qu’effectivement ces seules négociations ne pourront aboutir à quelque résultat que ce soit, et il est donc logique que les négociateurs allemands n’obtiennent rien de sérieux de leurs interlocuteurs. Par conséquent, si Obama ne donne pas satisfaction (et aux critiques US de la NSA, et aux attentes des Allemands), les négociations déboucheront sur une absence d’accord et l’Allemagne reprendra complètement sa liberté.

... “Reprendre sa liberté”, pour l’Allemagne, cela signifie se juger fondée de prendre toutes les mesures défensives possibles, avec notamment des ruptures de collaboration avec les firmes US, l’établissement de nouveaux réseaux, etc. Mais ces mesures techniques, à l’efficacité discutable, ne constitueraient dans ce cas qu’une partie mineure des réactions auxquelles seraient conduits sinon contraints les dirigeants allemands, tant par leur opinion publique, que par leurs industriels, que par leurs bases politiques au niveau parlementaire, voire par leurs services de sécurité nationale si ceux-ci ont été mis dans une position où ils doivent tenter d’obtenir des résultats effectifs de protection face à la NSA. Cela signifie qu’effectivement, la NSA et ses activités seraient décisivement considérées comme “hostiles”, et cette évolution au départ technique et de communication prendrait nécessairement une dimension politique. Elle interférerait sur les relations USA-Allemagne, et sur les relations transatlantiques qui vont avec, en introduisant dans toutes les nombreuses relations de sécurité qui existent un doute et un soupçon fondamentaux, et jusqu'à des mesures de prise de distance qui auraient des allures parfois proches d'une rupture.

SZ n’a fait que nous avertir que tout le monde attend Obama, parce qu’on ne peut faire autrement qu’attendre Obama et ses décisions. Accessoirement, l'article de SZ, si les services de communication US s'en sont avisés jusqu'à le faire traduire, permet indirectement d’avertir Obama que les Allemands attendent très sérieusement des mesures concrètes contre la NSA... Cela n’est pas nécessairement, ni rassurant, ni prometteur du point de vue de la cohésion interne du bloc BAO, de l’Allemagne et des USA dans ce cas ; après tout, l’on pourrait reprendre la déclaration de Gaycken à propos de la décision d’Obama, en remplaçant le mot “deal” par le mot “decision” (“It's a naive to think a ‘no-spy’ [decision] would be possible ... It's not terribly surprising. Not many people really expected it would happen and even if there was a [decision], would anyone really trust it?»).

jeudi, 16 janvier 2014

Beppe Grillo demande le boycott des journaux qui désinforment

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Italie: Beppe Grillo demande le boycott des journaux qui désinforment

Ex: http://www.zejournal.mobi

Le comique italien Beppe Grillo (un mélange de Coluche et de …Dieudonné) dénonce depuis longtemps la presse italienne soupçonnée de mettre sous silence ou de déformer ses propos. Il a franchi un pas de plus en demandant expressément de ne plus acheter deux quotidiens La Nazione et La Repubblica.

La Nazione est le plus ancien quotidien régional d’Italie, basé à Florence et réputé proche de Matteo Renzi, maire de Florence et nouveau secrétaire du Parti Démocratique (PD, gauche). Dans un graphique reprenant les résultats électoraux les plus récents, La Nazione a purement et simplement « oublié » le Mouvement 5 Étoiles (M5S) de Beppe Grillo pourtant premier parti italien (hors coalitions) aux élections de février 2013 ! Le M5S est classé avec les « autres » y compris des mouvements qui n’ont eu aucun élu, alors qu’il est largement représenté à la Chambre comme au Sénat…

Plus subtile, La Repubblica, premier quotidien national italien et proche de la gauche, manipule l’information dans un article du 10 janvier pour induire que  le Mouvement 5 Étoiles ne tient pas ses promesses. Beppe Grillo a toujours refusé le remboursement des dépenses électorales sur l’argent public. Un article indique le contraire précisant que le M5S a perçu 600 000 euros au titre du remboursement. Il faut lire une toute petite note en bas de page pour y apprendre : « remboursements non utilisés par décision du Mouvement 5 Étoiles ». Factuellement, le journal n’a ainsi rien à se reprocher, il a livré toute l’information, mais la présentation induit évidemment (intentionnellement ?) le lecteur en erreur.

Grillo dénonce une « désinformation méthodique, chirurgicale, répétée qui dénote un comportement volontaire qui ne laisse rien au hasard. Un comportement maniaque, pathologique … celui de la désinformation ».

Heureusement, rien de tel ne pourrait arriver en France, bien entendu…

- Source : OJIM

mercredi, 15 janvier 2014

France and Saudi Arabia: The Union of “Misfits”

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France and Saudi Arabia: The Union of “Misfits”

While the international community summarizes the achievements of the year 2013, exerting even further efforts in reducing the risk of the armed violence spread in the Middle East (especially in Syria , as well as through the settlement of the Iranian nuclear program stand-off) , the head of the Elysee Palace decided to put a rather peculiar final chord to his political activities of the last year.

He chose not to bother himself with peaceful initiatives, especially with those that could improve the social life of the French residents, which those residents have been waiting for since the day of his inauguration. That’s a funny fact if we are to take into consideration that the siting French President represents the socialist party, which by definition should be close to the day-to-day problems of the ordinary working people. And the people decided to pay the President with the same disrespect they’ve been treated with, this fact was established by the poll conducted in late December 2013 by BFM-TV-RMC. This poll showed that Francois Holland was supported by 2% of the French population, which means that the rest 98 % didn’t show any trust for him. The results despite the “devotion to democratic principles” Francois Holland has named as his top priority were banned by Elysee Palace.

Francois Hollande decided to end the year 2013 with a trip to Saudi Arabia , thereby securing the alliance of the two»» nations “rejected” by the United State and a number of other countries. These two have ultimately failed to understand the causes and the significance of the events that occurred at the end of the year in the Middle East therefore they were not able to adapt to the new reality . Another reason for becoming “misfits” is the eagerness the Elysee Palace and Riyadh has shown in staging the chemical provocations in Damascus along with the massive support these countries have shown to the Syrian militants , allowing the spread of Wahhabi ideas not across the Midlle East alone, but in France itself .

According to many political analysts, Hollande has today become the most loyal ally of Saudi Arabia in its attempts to strengthen the so-called ” Sunni arc ” in the fight against Shiite Iran and Syria. The key role in this fight is place by Lebanon and “Hezbollah”. Currently, “the misfits” share a number of foreign policy goals. It’s the tough position the two take on the Syrian issue and the idea of Bashar Assad’s toppling. It’s the views they share on the Iranian nuclear programme, in an effort to reduce the influence Iran enjoys in the region . The blind support Elysee Palace has been showing to Riyadh, can be explained, to some extent , by the famous generosity of the Saudi royal family members and the most generous of them all the head of Saudi intelligence services – Prince Bandar bin Sultan. Foreign politicians can expect substantial cash donations and diamond offerings if they are to support the Saudis and their Wahhabism. It allows Riyadh to manipulate Washington and Paris at their own will.

So, on 29 and 30 December Hollande flew to Saudi Arabia to take a good care of the military industry people that had brought him to power in the first place. On this trip he was accompanied by four of ministers and a group of 30 entrepreneurs.

The main goal of this trip – to secure bilateral strategic cooperation, to sign contracts for supplying the Sunni forces in Lebanon with even more firearms. The same very forces that have been fighting back to back with the Syrian armed opposition in a bloody war against the regular troops that defend their own country, against Syrian officials. Another goal of Hollande’s trip is to establish a close partnership in the intelligence field.

During the negotiations Saudi Arabia consented to allocate $ 3 billion to buy French weapons that would end up in the hands of the Lebanese Army. It is noteworthy that this financial “aid” amounts for two military budgets of Lebanon , that is a former French colony, just like Syria. However, this military aid to Beirut provided by Riyadh and Elysee Palace , aimed primarily at fighting the Lebanese “Hezbollah” will be of little to no help to the international efforts of reducing the regional tension, it wouldn’t be of any use either in promoting the authority of the Lebanese “sponsors” in Lebanon itself and in the Middle East in general.

It’s not that “Hezbollah” is on the side of the common enemy of Paris and Riyadh – President Bashar al-Assad . This new supplies will only further enhance the struggle between Sunnis and Shiites. The region itself will be militarized even further at the expense of the French arms and Saudi money. The ultimate goal of such a generous “gift” is to spread the Wahhabi ideas in Lebanon, which has not fully recovered from a 15 years long civil war . After all, today in the Sunni areas of Lebanon — the largest cities of the country – Tripoli and Sidon are facing a rise of Islamist rhetoric and Al Qaeda is gaining followers there on a daily basis, writes the Lebanese newspaper Al-Akbar.

However , in addition to this transaction , the leaders of France and Saudi Arabia discussed other aspects of bilateral military cooperation, clearly not designed to administer affairs of peace and actively prepare for a regional war . This is primarily a contract for 4 billion euros to modernize the French missiles Crotale ground -to-air with the French firm Thales. Negotiations on this issue for a long time been blocked due to lack of consent on the part of the Saudi elite, but this particular visit to the CSA became a new impetus to this cooperation , especially since the main competitors of French manufacturers in this issue – the U.S. – has somewhat cooled to Saudis .

As for the cooperation of the intelligence services of the two countries and the exchange of “mutual interest to intelligence information ,” France is planing to sell Riyadh the same type of a spy satellite that was sold by Astrium and Thales Alenia Space in the United Arab Emirates last summer. With this “tool” Saudi Arabia will be able to improve significantly the “effectiveness” of its intelligence services and monitor the activities of the armed forces of the enemy in the region. French ship and machine builders (DCNS, Thales and MBDA) received an order to strengthen the kingdom’s submarine fleet, to modernize the Saudi Navy frigates that would on par with Saudi petrodollars be protecting and promoting the Wahhabi values. France has also got a contract to equip the National Guard of the kingdom, as for the project of constructing 16 nuclear reactors on the Saudi soil, this part of the deal is still being negotiated.

Francois Hollande has stated in Riyadh that Saudi Arabia was a “leading partner of France in the Middle East” with a trade turnover of 8 billion euros in 2013, 3 of which is a share of French exports. The “holiday trip” can bring the French military-industrial people, as some experts believe, a hefty income of 250 billion euros over the next 7-10 years.

However, according to a number of experts, a considerable flow of French arms to Lebanon at the expense of the Saudi royal family can not be regarded as nothing else than a direct intervention of Paris and Riyadh in the affairs of this state, despite the publicly declared position of Francois Hollande and his foreign minister — Fabius that “France seeks to ensure the regional stability and security”. The Saudi efforts at fueling the regional conflicts in Iraq and Syria , and now being “allocated” to Lebanon .

Meanwhile, Damascus believes that if regional and Western states will stop providing the financial and military aid to the armed and terrorist groups that operate in Syria and in the neighboring countries, the violence in the region, will ultimately cease, giving way to the assembly of the “Geneva-2” international conference, said Syrian Ambassador to Russia Riad Haddad to NEO.

Vladimir Odintsov, political commentator and special contributor to the  online magazine “New Eastern Outlook”.

 

 

mardi, 14 janvier 2014

Le Royaume-Uni, “État-voyou”

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Le Royaume-Uni, “État-voyou”

Ex: http://www.dedefensa.org

Une opération secrète, l’Opération Tiberius, a été lancée en 2003 pour évaluer le degré de corruption et de pénétration par le crime organisé de différents organes de sécurité intérieure et de justice du Royaume-Uni. Un rapport a été établi après la conduite à bien de cette Opération Tiberius. The Independent, qui a obtenu un exemplaire du rapport, a publié plusieurs articles sur ce document (les 9 janvier 2014, 10 janvier 2014 et encore 10 janvier 2014). L’Opération Tiberius montre une pénétration systématique par la corruption, les pressions, le chantage, etc., du crime organisé dans les principaux organes de police, de la justice, du système carcéral, des impôts, des douanes, etc., bref tout ce qui forme l’appareil interne de la sécurité et de la justice courantes dans ce pays. (On signalera également un article de Russia Today, du 11 janvier 2014, reprenant nombre d’informations de The Independent en les synthétisant.)

Les informations publiées signalent notamment, en présentant les résultats de l’Opération Tiberius à partir des informations de The Independent, que cette opération a été réalisée par des voies tout à fait inhabituelles, échappant au contrôle des organismes impliqués. Tiberius semble avoir été prioritairement confiée à des services tels que le MI5 (contre-espionnage) et le MI6 (renseignement extérieur), et selon des voies et moyens secrets telles que des écoutes clandestines, des interceptions de courrier, etc. (Il est donc probable que le GCHG a été aussi impliqué dans l’enquête, pouvant alors, pour une très rares occasions, mettre en évidence l’utilité des actions de surveillance et d’espionnage clandestines ; mais c’est ironiquement, ou de façon révélatrice, pour démontrer le degré de corruption structurelle du Système dont lui-même, le GCHQ, est partie prenante d’une autre façon mais dans le même esprit... L'exception qui confirme la règle.)

«Tiberius, which was compiled from a number of covert intelligence sources including police informants, telephone intercepts, information from MI5 and MI6, as well as thousands of historical files, came to the appalling conclusion: “Quite how much more damage could be done is difficult to imagine.”»

Il semble qu'on ne trouve pas d'indication de date pour la clôture de l’Opération Tiberius mais il est manifeste qu’une telle action demande plusieurs années aussi bien pour l’ampleur du travail que pour les conditions de l’action (le secret nécessaire pour l’enquête). Dans tous cas, tout indique, bien entendu, que la situation actuelle est aussi catastrophique que celle que décrit Tiberius, et même qu’elle a empiré.

«In 2003 Operation Tiberius found that men suspected of being Britain’s most notorious criminals had compromised multiple agencies, including HM Revenue & Customs, the Crown Prosecution Service, the City of London Police and the Prison Service, as well as pillars of the criminal justice system including juries and the legal profession.

»The strategic intelligence scoping exercise – “ratified by the most senior management” at the Met – uncovered jurors being bought off or threatened to return not-guilty verdicts; corrupt individuals working for HMRC, both in the UK and overseas; and “get out of jail free cards” being bought for £50,000. The report states that the infiltration made it almost impossible for police and prosecutors to successfully pursue the organised gangs that police suspected controlled much of the criminal underworld. The author of Tiberius, which was compiled from intelligence sources including covert police informants, live telephone intercepts, briefings from the security services and thousands of historical files, came to the desperate conclusion: “Quite how much more damage could be done is difficult to imagine.”

»The fresh revelations come a day after The Independent revealed that Tiberius had concluded the Metropolitan Police suffered “endemic police corruption” at the time, and that some of Britain’s most dangerous organised crime syndicates were able to infiltrate New Scotland Yard “at will”.

»In its conclusions, the report stated: “The true assessment of the damage caused by these corrupt networks is impossible to make at this stage, until further proactive scoping has been undertaken.” “However a statement by an experienced SIO [senior investigating officer] currently attached to SO 1(3) gives some indication of the depth of the problem in east and north-east London: ‘I feel that at the current time I cannot carry out an ethical murder investigation without the fear of it being compromised.’” “The ramifications of this statement are serious and disturbing and provide a snapshot of the current threat to the criminal justice system. Additionally the fact that none of these syndicates have been seriously disrupted over the last five years provides an insight into the effectiveness of their network.»

L’Opération Tiberius ouvre un nouveau chapitre de l’évolution autodestructrice du Système, qui est l'introduction dans les structures fondamentales mêmes des pays les plus avancés du bloc BAO des mêmes évolutions de désordre et de de déstructuration-dissolution qu’on trouve dans nombre de régions sensibles, dans les systèmes de coopération transnationaux, dans les structures financières transnationales, dans l’évolution des mœurs sociétaux, etc. L’évolution de la structure de sécurité intérieure du Royaume-Uni selon-Tiberius ressemble aussi bien à l’évolution des marchés financiers dont on connaît la structure criminelle prédominantes, qu’à certaines situations déstabilisées comme celles du Moyen-Orient, où le crime organisé prend une part de plus en plus importante dans les activités terroristes. Mais dans ce cas extrême du Royaume-Uni, il s’agit de la corruption spectaculaire et dramatique des structures pérennes, l’effacement accéléré des activités dépendantes de la dimension régalienne des plus vieilles nations de notre civilisation (devenue contre-civilisation, et ceci expliquant cela), la disparition des notions de souveraineté, de légitimité et d’autorité dans ces États. Il est difficile d’envisager les conséquences de cette sorte d’évolution de complète perversion des principes sur lesquels se sont fondées ces nations, mais on aura de la difficulté à ne pas être très pessimiste.

Par ailleurs, si l’événement est considérable, il ne peut surprendre en aucune façon. Il est évident qu’on ne peut attendre rien d’autre, au niveau de ces services essentiels de l’État, lorsqu’on considère l’exemple que donnent les directions politiques, qui conduisent des politiques au nom de narrative mensongères, qui mènent des activités de sécurité nationale dans la plus complète illégalité, qui se trouvent souvent pris dans des scandales de corruption et trouvent en général pour la “retraite” politique de leurs membres les plus éminents une place dans des circuits de conférences, des positions diverses dans divers circuits humanitaires et autres, qui leur assurent des émoluments considérables dont la réelle signification ne peut être trouvée que dans la définition d’une forme spécifique de corruption. La corruption des services de sécurité intérieure britannique répond évidemment à la corruption du gouvernement britannique (Blair et la suite), à la corruption de groupes industriels comme l’est BAE avec ses liens avec l’Arabie, à la corruption de la City au travers des diverses crises qu’elles déclenchent elle-même et qui sont d’un très grand rapport financier pour elle.

Il n’empêche, l’originalité de la situation exposée par Tiberius est bien entendu qu’elle touche le fondement même de la structure étatique, celui qui doit fournir la sûreté de la vie quotidienne de la population au travers des activités de justice, de police et le reste. Disons qu’on touche là à l’ultimité du processus de déstructuration-dissolution des structures nécessaires à la vie en société, et qu’on se trouve alors dans la situation d’une impasse générale puisqu’il n’y a rien de structuré au-delà. Bien entendu, nul ne peut préciser de quelle façon les conditions de la vie sociale et de la vie nationale en seront affectées mais là aussi le pessimisme est de rigueur. Cette ultimité se résume par le fait de la compromission ultime des pays du bloc BAO les plus avancés dans la promotion du Système et des théories et consignes qui l’accompagnent, donc les pays du bloc BAO qui ont le plus souvent dénoncé les modèles rétifs ou les modèles de mauvaise réputation des “États-voyous” (“rogue state”) en prônant leur élimination, éventuellement à coup d’expéditions lointaines comme celle de la Libye. Le Royaume-Uni est en effet un de ces pays-phares, symboliquement le plus signifiant du Système avec les USA, et c’est lui qui se trouve menacé de devenir, si ce n’est déjà fait, un de ces rogue states que la bonne réputation du Système autant que son équilibre ne peuvent en aucune manière accepter. On peut même observer qu’une telle évolution implique une fragilisation extrême du pays affecté, qui constitue un élément de grande vulnérabilité pour le Système.

Qui plus est, ce même “État-voyou” de type postmoderne est en train d’accoucher d’une “structure” sécuritaire qui va se déstructurer elle-même en se morcelant d’une façon extrêmement antagoniste, avec des conséquences déstabilisantes profondes très probables. On peut s’interroger désormais à propos de ce que vont être les rapports de la police britannique, du Yard, avec le MI5 et le MI6, les premiers sachant qu’ils sont sous surveillance des seconds, les seconds estimant désormais que la police du pays est plus ou moins manipulées par le crime organisé. Ce pas en avant de plus vers le désordre incontrôlé est intéressant parce qu’on ne voit plus très bien quel autre “pas en avant” il reste à faire ; et l’on peut alors espérer qu’au-delà, c’est l’abîme.

lundi, 13 janvier 2014

La poudrière des Balkans

La poudrière des Balkans...

La Nouvelle Revue d'Histoire est en kiosque (n° 70, janvier - février 2014).

Le dossier central est consacré aux Balkans comme zone de déchirement et de conflit tout au long du XXe siècle. On peut y lire, notamment,  des articles de Philippe Conrad ("Histoire des Balkans" ; "1914-1915, la Serbie dans la guerre"), de Tancrède Josseran ("Les guerres balkaniques de 1912-1913"), de Gérard Hocmard ("Les conflits balkaniques et la politique britannique"), de Rémy Porte ("L'Armée d'Orient 1915-1919"), d'Yves Morel ("L'échec du royaume yougoslave") de Martin Benoist ("L’État oustachi de Croatie"), de Frédéric Le Moal ("Le combat perdu des tchetniks"), de Thierry Buron ("Churchill et les résistances yougoslave et grecque") et de Alexis Troude ("Yougoslavie : une désintégration programmée").

Hors dossier, on pourra lire, en particulier, un entretien avec le général, et historien,  André Bach ("Commémoration du centenaire de 1914") ainsi que des articles d'Emma Demeester ("Gaston d'Orléans, un adversaire de Richelieu"), de Rémi Soulier ("Michel de Nostredame, un médecin des âmes"), de Jean Kappel ("L'aventure française au Sahara"), de Pierre de Meuse ("Quand la France était en Syrie"), d'André Cubzac ("L’avènement et le triomphe du marché") et d'Yves Nantillé ("Le septennat de Giscard d'Estaing").

 

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dimanche, 12 janvier 2014

Germany's military strategy

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Germany's military strategy

 
 
The NATO defense strategy during the Cold War must have been a real nightmare for some West-German officers. Even the former West-German chancellor Helmut Schmidt said in 2007 in an interview that he was shocked when he was informed about the NATO plans in 1969. Schmidt said that there was a belt of nuclear mines crossing West-Germany which would detonate in case of a Soviet invasion. West-Germany was seen as the future nuclear battlefield. The country formally known as “Germany” would have been turned into a giant ground zero in the center of Europe. The Germans in West and East Germany were in the nuclear death row of the Cold War. 
 
The West-German army, the Bundeswehr, was part of those plans. The NATO strategy was: In case of a Soviet aggression, the Eastern Block armies will carry out their most powerful ground attack of the so called “Iron Curtain” in central Europe on Germany. It would be almost impossible to stop the Eastern armies before the Rhine River. West-Germany was supposed to be the “death trap” for the enemy?s armies, and for the German civilians. The Bundeswehr didn't play a big strategic role in that horrible scenario, the West-German soldiers might have been killed or defeated by the overwhelming Eastern forces and by the Western nuclear response within days. 
 
Germany in 1945: After the unconditional surrender of the German Wehrmacht, the former Reich became split in Zones of Occupation  by the allied powers. In the West US-American, British and French forces established their zones, in the center the Soviet occupation zone was established, East Germany was occupied by Poland and the Soviet Union. The Reich was destroyed; huge cities as Berlin, Hamburg, Konigsberg or Dresden became just ruins. Millions of German refugees became strayed; the former most powerful nation on continental Europe was disarmed and weakened down, thus creating a vacuum of power. The allied conference of Potsdam in the summer of 1945 made clear that there is now a new confrontation: The Western block under Anglo-American leadership against the Eastern communist block under Soviet leadership. In 1949 two German states were created: In the Western Zones of Occupation the Federal Republic of Germany (Bundesrepublik Deutschland), in Middle Germany the German Democratic Republic (Deutsche Demokratische Republik). At the time when these states were founded they didn?t have any military force. 
 
Germany remained completely demilitarized and any plans for a German military were clearly forbidden by Allied regulations. Only some naval mine-sweeping units continued to exist, but they remained unarmed and under Allied control and did not serve officially as a defense force. Even the Federal Border Protection Force (Bundesgrenzschutz), a mobile and lightly armed police force of 10,000 men, was formed only in 1951 - two years after the founding of the Federal Republic of Germany. A first proposal to integrate West German troops with soldiers of France, Belgium, the Netherlands, Luxembourg and Italy in a so called “European Defense Community”, in reality a Western European Army , was proposed but never realized. It was especially France who opposed any plans to rearm West Germany for a long time. “German militarism” was blamed to have caused both World Wars. Germany should never become a continental super power again. And the best “medicine” against militarism seemed to be not to permit any military forces.
 
With growing tensions between the communist Soviet Union and the liberal capitalist West, especially after the Korean War (1950-1953), this policy was to be revised. While the German Democratic Republic was already secretly rearming, the plans of a new West German force started in 1950 when former high-ranking German officers of the Wehrmacht were tasked by Chancellor Konrad Adenauer to discuss the options for rearmament. The so-called “Amt Blank”, the predecessor of the later Federal Ministry of Defense (Bundesverteidigungsministerium), was formed in 1950 in Bonn. 
 
The West German “Bundeswehr” was officially established on the 200th birthday of the Prussian general Gerhard von Scharnhorst on November 12th, 1955. But the rearmament (“Wiederbewaffnung”) of West Germany was not easy at all. Huge protests raged against those plans. Not only traditional pacifists opposed to those plans, but also German neutralist politicians and intellectuals who campaigned for one united Germany were strongly against the rearmament. They saw in those plans the manifestation of the German partition. 
 
And there was another dilemma: Since the unconditional surrender of the German Wehrmacht, the allied powers put a lot of energy in the so called “denazificiation” of the Germans. The Wehrmacht was identified as one of the worst instruments of German militarism. The generals and officers of the Wehrmacht and the Waffen-SS were seen as bloodthirsty warmongers and war criminals. But all of a sudden the West asked especially for the Wehrmacht personnel. The reason for that political U-turn is easy: The Wehrmacht and the Waffen-SS were the only military forces with a certain experience in fighting the Soviet army during World War II. From the beginning, the new Bundeswehr suffered under an “identity conflict”. While the politics went on with stigmatizing the officers of the German World War II forces, the same officers had to build the new army. 
 
During the Cold War the Bundeswehr was the front line of NATO's conventional defense in Central Europe. The West German army had strength of 495,000 soldiers. The Cold War Historian John Lewis Gaddis assesses the Bundeswehr in his book “The Cold War - a New History” as “perhaps world?s best army”. But the Bundeswehr did not take part in any combat operations during the Cold War times. The West German armed forces were during the whole Cold War an integrated part of the NATO military strategy. 
 
After the reunification of Germany in 1990, the Bundeswehr was reduced to 370,000 military personnel in accordance with the Treaty on the Final Settlement with Respect to Germany between the two German governments and the Allies (2+4 Treaty). The former East German Nationale Volksarmee (NVA) was disbanded. About 50,000 Volksarmee personnel were integrated into the Bundeswehr on October 2nd, 1990. With the reduction, a large amount of the military hardware of the Bundeswehr, as well as of the Volksarmee was disposed. Most of the armored vehicles and fighter jet aircraft (Bundesluftwaffe - due to Reunification - was the only Air Force in the world that flew both Phantoms and MIGs) were dismantled under the international disarmament procedures. 
 
The re-united Germany didn?t quit the NATO membership. The NATO “reformed” itself after the official end of the Cold War. The North Atlantic alliance began an expansion with newly autonomous Eastern European states. For the Bundeswehr, the mission changed: It was transformed more and more into a force for international missions. Hopes that Germany will become a sovereign nation with an independent security and defense plan – of course within a European defense concept – were bitterly disappointed. The “homeland defense” doesn?t play a role anymore since the end of the Cold War – in the official “defense guidelines” (Verteidigungspolitische Richtlinien, VPR) from 1992 the term “homeland defense” was not even mentioned anymore. On the first glance the military idea of the Federal Republic of Germany seemed to have turned 180 degrees: Until 1990 there was the permanent danger of having a nuclear war on German soil, after 1990 the German ministry of defense was talking about the world wide mission of the German military.
 
The recent VPR from May 18th, 2011 were named “Safeguarding National Interests – Assuming International Responsibility – Shaping Security Together”. These VPR include confessions such as: “As an active member of the international community, Germany pursues its interests and is actively striving for a better and safer world.” 
 
And: “A direct territorial threat to Germany involving conventional military means remains an unlikely event. Over the past few years the strategic security environment has continued to change. Globalization has led to power shifts between states and groups of states as well as to the rise of new regional powers. Today, risks and threats are emerging above all from failing and failed states, acts of international terrorism, terrorist regimes and dictatorships, turmoil when these break up, criminal networks, climatic and natural disasters, from migration developments, from the scarcity of or shortages in the supply of natural resources and raw materials, from epidemics and pandemics, as well as from possible threats to critical infrastructure such as information technology.”
 
The German military mission is now completely detached from the German state. The official German understanding of the NATO membership turned from a defense alliance against a real existing threat into an abstract and conception alliance of transatlantic values and even to one of “Germany?s raisons d’etat”: 
 
“The North Atlantic Alliance remains the centerpiece of our defense efforts. Alliance solidarity and making a reliable and credible contribution to the Alliance are part of Germany’s raison d’etat. (…) The commitment of the United States to the security of Europe, as it is most prominently and effectively reflected in the North Atlantic Treaty Organization, remains a vital interest of Germany and its European allies. It is therefore our duty and our mission to preserve the unique quality of transatlantic relations, to strengthen our ties and our exchanges and to continue to develop the partnership with the United States by performing our tasks responsibly.”
 
The German Bundeswehr is today an international operation force, ready for action, “for a better world”. Of course the terms “security interest” and “national interests” are used until today, but also here the meaning changed: 
 
“German security interests include:
-preventing, mitigating and managing crises and conflicts that endanger the security of Germany and its allies;
-advocating and implementing positions on foreign and security policy in an assertive and credible way;
-strengthening transatlantic and European security and partnership;
-advocating the universality of human rights and principles of democracy, promoting global respect for international law and reducing the gap between the rich and the poor regions of the world;
-facilitating free and unrestricted world trade as well as free access to the high seas and to natural resources.”
 
The aspect of “advocating the universality of human rights and principles of democracy” especially became more and more dominant in German debates about security interests. This vision is assisted by the German Commissioner for Human Rights Policy and Humanitarian Aid: “It is in Germany’s own best interest to help make universal respect for human rights a reality. For enduring peaceful relations require stability, and there can be no long-term stability unless basic human rights are respected.”
 
Of course there is no explanation as to why the global enforcement of “human rights” should be German national security interest. But it became a type of magic mantra for German foreign politics, and the German Bundeswehr might become be more and more an armed force for those “human rights” missions. The end of the Cold War era changed the character of the Bundeswehr from a classical territorial army with a defensive character into an intervention force. Currently  there are Bundeswehr forces in Afghanistan and  Uzbekistan (ISAF), Kosovo (KFOR), in the Mediterranean Sea, at the Horn of Africa/Indian Ocean (Operation Atalanta), in Turkey (Operation Active Fence), Lebanon (UNIFIL), South Sudan (UNMISS), Sudan (UNAMID) and Mali. 
 

L’affaire Dieudonné : l’arbre qui cache la forêt de l’offensive contre Internet

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Ex: http://www.polemia.com

L’affaire Dieudonné : l’arbre qui cache la forêt de l’offensive contre Internet

« Car, si personne ne bouge, c’est la pensée (…) qui sera étouffée ».

Que Manuel Valls, qui aura passé toute la trêve des confiseurs à ostraciser Dieudonné, s’affirme, « par [s]a femme, lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël » et qu’il soit « fier de faire partie d’un gouvernement qui veut bâtir une amitié forte avec Israël », nul ne le contestera puisqu’il l’a maintes fois affirmé, par exemple le 22 juillet 2012 à Strasbourg. Qu’il espère supplanter Jean-Marc Ayrault à Matignon à la faveur de ses dernières gesticulations, très médiatiques mais dérisoires au regard de sa défaite contre la criminalité et de son triste bilan de la Saint-Sylvestre (trois personnes assassinées à l’arme blanche et 1067 véhicules incendiés malgré le déploiement de 53.000 gendarmes et policiers) est une évidence. Mais le ministre de l’Intérieur réussira-t-il, grâce à sa circulaire du 6 janvier, à faire interdire par les préfets les spectacles de celui qu’il qualifie de « petit entrepreneur de la haine », « raciste et antisémite », obsédé par la « haine du juif » jusqu’à faire « l’apologie de la Shoah» ?

Pas impossible si les nervis de la Ligue de défense juive provoquaient des troubles à l’ordre public susceptibles de faire annuler la tournée de Dieudonné en province. Rappelons que la LDJ est une organisation interdite aux Etats-Unis et même en Israël pour son extrémisme mais qu’elle est protégée chez nous en haut lieu et par la gens Klarsfeld qui, à l’abri de ses Légions d’honneur (Madame est Grand-Croix et Monsieur Grand Officier), doit cornaquer ce mercredi à Nantes une manifestation hostile. (CG)

Un prétexte à la « normalisation » du Web

 

Encore qu’il s’agirait, si M. Valls parvenait à ses fins, d’une scandaleuse atteinte à la liberté d’expression doublée d’une atteinte encore plus monstrueuse à la liberté du travail – en application servile de la loi nationale-socialiste sur le Berufsverbot ou disqualification professionnelle, loi jugée scélérate à l’époque –, la question est peut-être secondaire et va bien au-delà du cas du seul Dieudonné M’Bala M’Bala – dont on peut penser ce qu’on veut, y compris du mal.

C’est la liberté d’expression de millions d’internautes français qui est menacée.

Le conflit s’était envenimé au fil des mois entre le journaliste Patrick Cohen, anchorman des matinales de France Inter qui avait dressé en mars une liste noire des individus nauséabonds, dont Dieudonné, à ne jamais inviter sur les antennes du service public, et l’humoriste ; ce dernier avait lancé en décembre, dans son théâtre parisien de La Main d’Or, une phrase provocatrice mais étrangement ambiguë : « Quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… Dommage. » Voulait-il dire par là « dommage que les chambres à gaz n’aient jamais existé » ou, au contraire – ce qui prouverait du moins que cet « antisémite » n’est nullement révisionniste, « dommage qu’elles n’existent plus » ?

 

Peu importe. Dès lors, la machine s’emballa et d’autant plus que, simultanément, le footeux antillais Nicolas Anelka, dont les multiples incartades verbales et le refus obstiné de chanter La Marseillaise quand il jouait d’aventure en équipe de France ne gênaient personne, célébrait d’une « quenelle », posture prétendument néo-nazie, le but qu’il venait de marquer outre-Manche pour son nouveau club de West Bromwich Albion. La photo blasphématoire, dédiée à « [son] ami Dieudonné », ayant fait le tour du monde (et des cités ethniques), le prétexte était tout trouvé pour passer aux choses sérieuses.

 

Soit, sovietico more, la « normalisation* » d’Internet, cet insupportable espace de liberté où peuvent s’étaler toutes les opinions et, plus grave, toutes les contestations des dogmes les mieux établis.

 

Une répression « légitime »

 

Car cette offensive couvait depuis plusieurs mois et, dès le 26 septembre dernier, sur le site Boulevard Voltaire, Jean-Yves Le Gallou avait accusé l’Union des étudiants juifs de France (UEJF), « bras armé du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) », de revêtir « l’habit du censeur » en se plaçant « en tête des tentatives de censure d’Internet : poursuites de blogs, poursuites de commentateurs, poursuites de réseaux sociaux ».

 

Comme pour donner raison au fondateur de Polémia, le CRIF publiait le 13 octobre contre la « Fachosphère du Net » une philippique de son spécialiste des médias Marc Knobel qui déplorait : « Certes, des associations antiracistes ont engagé des procédures afin de s’opposer à ces marchands de haine ; toutefois, pourquoi s’en remet-on en ce domaine au seul dévouement (sic) de ces associations ? La lutte contre le racisme et l’antisémitisme sur Internet n’incombe-t-elle pas AUSSI aux pouvoirs publics ? »

Le 17 octobre, toujours sur le site du CRIF, le même exhortait donc le gouvernement à appliquer dans toute sa rigueur la législation muselant « l’Internet de la haine », car « les restrictions à la liberté d’expression peuvent être considérées comme légitimes pour lutter contre le racisme », y compris dans les « nouveaux médias ». « Si le droit à la liberté vaut pour Internet, les restrictions à celle-ci s’appliquent également. Internet n’étant qu’un instrument et non un but en soi, il ne peut être tenu pour affranchi des lois nationales et internationales », théorisait M. Knobel.

 

Un président et un gouvernement aux ordres…

 

Message reçu. Accueillant le 16 décembre à l’Elysée Roger Cukierman, président du CRIF, à l’occasion du septantième anniversaire de ce lobby, le chef de l’Etat lui déclarait notamment: « Quand vous avez des choses à dire, Monsieur le Président, vous les dites et vous les dites librement, franchement, sincèrement, bruyamment et nous vous écoutons**. »

 

Rien d’étonnant, dans ces conditions, si, deux jours plus tard, les députés saisis d’une proposition de loi inspirée des préconisations de la pourtant très institutionnelle Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) sur la nécessité d’étendre aux blogueurs la protection dont bénéficient les sources des journalistes, rejetaient ce texte ; et si, dans la foulée, la « Dieudosphère », considérée à tort ou à raison comme le fer de lance de la « Fachosphère », se retrouvait sous la mitraille qui, prenons-en le pari, ne s’arrêtera pas à cette seule cible.

« Haine sur Internet : la guerre est déclarée », triomphait donc le 3 janvier Daniel Makonnen, responsable de la communication de la LICRA, ravi de l’imminente mise au pas du Web.

 

Car, si « la Toile » s’est aussitôt enflammée devant la menace d’asservissement et d’épuration, on n’a noté du côté des humanistes homologués ni réserves ni scrupules mais au contraire une acceptation béate de la machine de guerre gouvernementale, un lâche soulagement devant le « courage » de l’équipe Ayrault qui s’apprête à faire voter un projet de loi étendant les possibilités de capter les données numériques, véritable « Patriot Act » à la française instaurant une sourcilleuse censure et incitant à la délation.

 

…et une Intelligentsia complice des éradicateurs

 

Défenseur des démocrates ukrainiens en lutte contre le tyran Poutine comme il l’avait été des honorables républicains libyens contre l’immonde Kadhafi, Bernard-Henri Lévy tresse ainsi des lauriers au petit Jdanov de la Place Beauvau, initiateur de la nouvelle « ligne générale »:

« Il y a un moment où […] il est du devoir de la parole publique de dire. Valls l’a fait, Valls a eu raison. Il n’y a rien de commun, rien, entre le travail d’un humoriste dont la liberté d’expression et donc de provocation est effectivement sacrée, et l’entreprise d’un agitateur néonazi qui fait ouvertement campagne sur des thèmes qui ne sont pas des opinions mais des délits. »

 

Cette opinion est partagée par Bertrand Delanoë qui, abandonnant la mairie de Paris dans l’espoir d’un maroquin ministériel, doit donner des gages. Dieudonné étant pour lui « quelqu’un qui fait l’apologie de crimes contre l’Humanité et qui par ses propos porte atteinte à la dignité humaine, il doit être combattu avec toutes les rigueurs de la loi ». Et surtout avec la force injuste de la loi.

 

Ce qui tombe bien puisque, tout aussi acharnée, Mme le Ministre délégué à l’Economie numérique Fleur Pellerin – Coréenne naguère adoptée par un couple français, cas également du camarade Jean-Vincent Placé, le gourou des Verts – s’est félicité de la possibilité « de faire condamner toute personne propageant des propos racistes sur les réseaux sociaux » : « Aujourd’hui, la Justice a les moyens techniques de faire appliquer les décisions et c’est ce qu’il faut faire, y compris dans le cas de Dieudonné », déclarait-elle le 31 décembre, sûre que sa collègue à la Justice Christiane Taubira, si indulgente aux FEMEN profanatrices de tant de nos églises et aux auteurs de crimes crapuleux, se montrera intransigeante à l’encontre des déviants idéologiques.

 

Un modèle démocratique : la Chine populaire !

 

Mais la palme de l’inconscience ou, si l’on préfère, du cynisme, revient sans doute à l’éthéré dandy qui sert de directeur à L’Express. Participant aux Grandes Gueules sur RMC le 3 janvier, Christophe Barbier proclamait ainsi : « Internet n’est pas un no man’s land. Internet est un champ d’impunité, mais ça se régule aussi, Internet. Entre nous, hein, les Chinois y arrivent bien. Si les dictatures y arrivent, il faut que les démocraties y arrivent aussi ! »


 

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Quatre-vingts ans après le pamphlet de Paul Nizan, Les Chiens de garde (de l’ordre établi), sortait en 2012 un documentaire politique, Les Nouveaux Chiens de garde inspiré du livre éponyme de Serge Halimi. Christophe Barbier y était durement étrillé pour sa défense de la « mondialisation heureuse » et de l’idéologie dominante. On aurait pu croire qu’après son ode, digne d’un Garde rouge, à la répression, le personnage serait durablement tricard des plateaux. Tout au contraire, il était deux jours plus tard l’invité d’honneur du 19/20 de France 3 où il exalta l’ardente obligation d’une « pédagogie mémorielle » car « on ne peut pas rire de tout », proclame celui qui se présente comme « un esprit libre ».

 

Détail savoureux : M. Barbier, normalien controversé car, recalé au concours d’entrée rue d’Ulm, il n’en aurait suivi les cours qu’en auditeur libre et ne possède d’ailleurs qu’une maîtrise d’histoire, a tourné dans Doutes, un film de son épouse, Yamini Kumar-Cohen (elle-même directrice de la communication chez Hermès), censé fustiger le… « Politiquement Correct » ! Ce qui l’autorisait évidemment à réclamer, il y a deux ans déjà dans L’Express, « un droit mondial du Web ».

 

Un tel droit, également exigé par Ariel Wizman, son confrère de Canal+, qui réclamait le 28 novembre la création d’une « police du Net », selon lui « égout de la pensée », mène, on le sait, à l’alignement déjà observé par les « médias en servitude » et heureux de l’être, mais furieux de voir leurs certitudes, leurs oukases et leur magistère battus en brèche par de simples citoyens.

 

En 1984, la suspension de la nouvelle radio NRJ, dont la puissance d’émission brouillait toutes les antennes voisines, avait jeté dans la rue trois cent mille jeunes et forcé le pouvoir socialiste à reculer. L’enjeu est aujourd’hui bien plus important. Car, si personne ne bouge, c’est la pensée, dont a si peur M. Wizman, qui sera étouffée.

 

Notes :

 

(*) « Normalisation » : tel avait été l’euphémisme choisi en août 1968 par Michel Debré, alors ministre des Affaires étrangères de Charles De Gaulle, pour qualifier l’envoi des blindés soviétiques ayant pour mission de mater le « printemps de Prague ».
(**) Souligné par nous

 

samedi, 11 janvier 2014

2014 : année de la quenelle?

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2014 : année de la quenelle?

Le phénomène Dieudonné : le comique qui fait peur au système.

Jean Ansar
Ex: http://metamag.fr

Ainsi les nazis sont de retour. Ils ont bien changé. Si Dieudonné est le fils du ventre encore fécond de la bête immonde, la race aryenne n’est décidément plus ce qu’elle était. Franchement je n’avais pas envie de voir un spectacle de Dieudonné mais maintenant si je peux, j’irai, avant qu’il ne soit trop tard. Ce que j'ai vu sur internet, par curiosité et besoin d’information, est parfois drôle, parfois mauvais.

Le fameux geste de la quenelle est bien sûr un bras d’honneur vulgaire qui signifie « nique le système ». En faire un salut nazi, même inversé est proprement débile. Cela étant, la quenelle antisystème peut être antisioniste et même antisémite selon le lieu où elle est exécutée. Mais cet anti-sémitisme est pratiqué très majoritairement par des « nazillons »  issus de l’immigration et rares sont, dans le public, ceux qui se référent à Hitler, même s’il peut malheureusement y en avoir quelques-uns.

Mais on comprend que le systéme s’inquiète. Il est en effet clairement dénoncé par les pratiquants de la quenelle comme soumis excessivement à une influence. Il renoue pour des jeunes issus de l’immigration avec une vision assez classique de l’anti-sémitisme. Cette vision est confortée par la montée au créneau des institutions juives qui soutiennent globalement la volonté de Manuel Valls de censurer Dieudonné. Quelques voix discordantes se font entendre. On peut cependant être sûr que le scénario  de l’interdiction va renforcer ceux qui dénoncent une république soumise à une sorte de « police juive de la pensée » selon l’expression d Annie Kriegel.

C’est gros, très gros. Des militants juifs vont à chaque spectacle manifester et provoquer des incidents. Les préfets pourront donc objectivement en déduire qu’il y a risque de trouble à l’ordre public. Le spectacle sera donc annulé, mais c’est l’agressé qui sera puni, pas l’agresseur. Les spectateurs de Dieudonné, eux, n’attaquent personne.

Ce n’est pas nouveau. On refait à Dieudonné le coup d’Ordre Nouveau. Sauf que Dieudonné est aussi noir qu’Obama et Mandela et qu’il parle lui aussi au nom des reprouvés et des exclus… il n’invoque pas, il aurait du mal, la race supérieure. Il dénonce un complot contre la liberté d’expression dans notre démocratie verrouillée.

S’il est interdit légalement, grâce à des menaces de violences , il aura démontré que le complot dans son cas a été quelque chose de réel. Certains s’en inquiètent et mettent en garde contre des actions plus dangereuses  qu’efficaces auprès de l’opinion.

La quenelle a encore semble-t- il de beaux jours devant elle.

Défense européenne : les puissances ne se bâtissent pas sur du «Wishful thinking»

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Défense européenne : les puissances ne se bâtissent pas sur du «Wishful thinking»

par Philippe Migault
Ex: http://fr.rian.ru
 

Annoncé comme un évènement stratégique et diplomatique crucial, le Conseil européen qui aura lieu jeudi et vendredi prochains est censé marquer un progrès en matière de politique de défense et de sécurité européenne.

Il suffit pourtant de lire un récent document du conseil de l’Union européenne (1), pour se rendre compte que la montagne accouchera une fois encore d’une souris. Qu’il s’agisse de la phraséologie employée, des mesures proposées ou des orientations implicitement induites, tout indique qu’une fois encore l’Europe autoproclamée se prépare à une grande démonstration ostentatoire dont il ne sortira rien de concret.

Les objectifs stratégiques annoncés par Bruxelles prêtent en premier lieu à sourire. L’UE « est appelée à assumer des responsabilités accrues en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales (…) afin de garantir (…) la promotion de ses valeurs et intérêts », affirme le document. Jusqu’ici tout va bien. Mais puisqu’il s’agit ici de défense, d’intérêts vitaux communs, de ceux qui méritent qu’on se batte voire qu’on meurt pour eux, encore faudrait-il se montrer un peu plus précis. Quels sont ces valeurs et ces intérêts ? Démocratie, paix, droits de l’homme sont cités : Logique. C’est, théoriquement, l’ADN même du projet européen. La bonne gouvernance ensuite. Voilà qui prête à sourire de la part d’une organisation persistant à appliquer à la lettre les politiques d’austérité prônées par le Fonds Monétaire International alors que ce dernier a reconnu que les résultats de ces dernières étaient inefficaces, pour ne pas dire désastreuses sur le plan économique et social. Et ensuite ? Rien. En dehors des grandes valeurs « universelles » censées faire consensus parmi 500 millions d’Européens rejetant de plus en plus le modèle de société qui leur est proposé, il n’est nulle part fait précisément mention de nos intérêts vitaux.

De défense, c’est-à-dire de guerre pour sortir du politiquement correct, il n’est d’ailleurs  guère fait mention dans ce texte, qui est bien plus une déclaration d’intention diplomatique qu’une feuille de route stratégique. Tout au plus se borne-t-on à proposer une série de mesures très générales, qui ne sont que le prolongement des politiques engagées de longue date et qui toutes relèvent du vœu pieux.

L’UE, affirme ce document doit coopérer avec les Nations Unies, l’OSCE, l’Union Africaine, l’OTAN. On enfonce des portes ouvertes : Les Etats européens de l’UE sont membres de ces entités ou coopèrent avec elles depuis leur création. En revanche alors que Bruxelles affirme vouloir « assumer ses responsabilités accrues en tant que pourvoyeur de la sécurité (…) en particulier dans son voisinage », il n’est nulle part fait mention d’un éventuel dialogue avec l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC), visiblement inconnue au bataillon. Il est vrai que selon les récents propos de l’ancien ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, la Russie n’est plus une puissance qui compte dans la mesure où elle ne conserve qu’«un pouvoir de nuisance périphérique et résiduel » et ne mérite donc guère qu’on s’y attarde que ce soit en Ukraine ou ailleurs…Cette déclaration ayant le mérite de signifier clairement que la guerre froide est terminée compte tenu de la disparition de l’ennemi principal ramené au rang de puissance régionale, encore faudrait-il savoir comment l’Europe va défendre ses intérêts –à identifier - en Afrique, au Moyen-Orient, ou en Asie-Pacifique…Or l’UE ne compte rien faire.

Avec un aplomb admirable, compte tenu de l’échec total de l’Europe de la défense jusqu’à ce jour, le document propose de « s’appuyer sur les résultats obtenus jusqu’à présent », se félicitant « des missions et opérations de gestion de crise menées dans le cadre de la PSDC » (2). L’UE claironne qu’elle est prête à renforcer ses moyens dans les Balkans occidentaux – où il n’existe plus aucune crise de haute intensité – et souligne qu’elle « déploie plus de 7 000 personnes réparties entre douze opérations civiles et quatre opérations militaires ». Le ratio, d’une opération militaire pour trois opérations civiles, atteste du très faible engagement armé européen. Quant aux effectifs évoqués ils parlent d’eux-mêmes : Entre le Mali, la République centrafricaine, l’opération Atalante, la République Démocratique du Congo (RDC) et ses forces prépositionnées, la France a presque 7 000 soldats en Afrique. Seuls nous faisons autant quantitativement, mieux qualitativement, que l’UE…Certes cette dernière a effectivement conduit des opérations de maintien de la paix dans des zones de conflit difficiles. Ce fût le cas en Ituri, province orientale de RDC, où l’UE a déployé 2 200 soldats en 2003 pour mettre fin à des massacres interethniques : 80% des effectifs étaient Français. Et tout le reste est à l’avenant : dans les faits les opérations engageant les troupes des nations européennes relèvent du trompe-l’œil. Entre des Allemands et des Suédois qui ne veulent plus se battre et n’acceptent de s’engager qu’en multipliant les caveats restreignant au strict minimum leurs règles d’engagement, le manque de moyens de la plupart des pays, Français et Britanniques, uniques nations-cadres de l’Union Européenne, se retrouvent toujours seuls aux commandes de coalitions Potemkine.

Paris et Londres ont déjà tiré toutes les conclusions de cet état de fait en matière de défense, notamment sur le plan industriel. Suite aux accords de Lancaster House, les deux pays entendent bien collaborer prioritairement sur un mode bilatéral et ne plus s’engager dans des coopérations multinationales avec des partenaires qui ne soient pas leurs égaux sur un plan financier, technologique et possédant une approche des opérations de combat similaire à la leur. Les programmes A400M et Eurofighter, menés sur un plan multilatéral entre partenaires inégaux souhaitant tous tirer les marrons du feu se sont traduits par trop de surcoûts et de délais. Il est hors de question de les reproduire.

A cette aune les propositions du document en matière de politique industrielle prêtent à sourire tant elles relèvent du « wishful thinking ». Il faut, assure le texte, « favoriser la mise en place d’une base industrielle et technologique de défense européenne plus intégrée, durable, novatrice et compétitive dans toute l’UE ». L’objectif est noble, mais il est déjà condamné. Il suffit d’en analyser les termes.

« Intégrée» ? EADS, le modèle tant vanté, vient d’annoncer qu’il comptait licencier 5 800 salariés de son pôle défense, actif qu’il n’a jamais réussi à développer à hauteur des ambitions initialement affichées. L’heure n’est plus aux fusions transnationales géantes, du Big is beautiful, l’échec du rapprochement EADS-BAE Systems le démontre. Certes les fusions permettent théoriquement de « rendre le secteur de la défense moins fragmenté (…) et (d’) éviter les doubles emplois ». Mais les entreprises préfèrent aujourd’hui mettre en place des joint-ventures ou des consortiums ad hoc correspondant à des programmes précis qu’elles gèrent de concert via des plateaux virtuels communs. Cette stratégie permet de sauvegarder l’emploi, toujours le grand perdant des fusions, ainsi que de garantir la pérennité des bureaux d’étude et leur diversité (3).

« Durable » ? S’il s’agit de « développement durable », il est toujours possible de produire des chars avec un bilan carbone moindre. S’il s’agit de faire durer, c’est-à-dire sauvegarder des entreprises dont la plupart des experts s’accordent à constater qu’elles sont trop nombreuses et provoquent des surcapacités sur la plupart des segments, ce sera difficile. Au demeurant pour maintenir le tissu industriel et créer de l’emploi, objectif affiché par le document alors que toutes les industries de défense sabrent dans leurs effectifs, il faudrait déjà que les Etats européens lancent des programmes d’armement pour que les industriels aient des contrats et embauchent…L’UE encourage ses Etats membres à investir. L’intention est louable. Mais avec quels moyens compte tenu de ceux que nous autorise notre modèle de gouvernance tant vanté ?

Quoi qu’il en soit ce débat est purement rhétorique. Car il faut savoir aussi lire entre les lignes. Les investissements dans la défense permettraient « de renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe et, par là même, sa capacité à agir avec des partenaires ».

Notons qu’il n’est pas question un seul instant pour l’UE d’agir seule, malgré la revendication d’un objectif d’autonomie stratégique. Cela reviendrait à se comporter comme une puissance, ce qu’elle refuse par nature. Un ADN de commerçant ne sera jamais un ADN de combattant. Non, mieux vaut « agir avec des partenaires. »  Or du point de vue militaire et politique il n’y en a qu’un qui réponde aux besoins européens en termes de crédibilité militaire et de conformité politique : l’OTAN, c’est-à-dire les Etats-Unis.

Le futur conseil européen n’a donc aucunement pour ambition de parler de défense européenne. Celle-ci est vouée à l’échec tant que l’OTAN existera. Il s’agira bien davantage d’une discussion de managers gérant la crise : Alors que tout le monde rogne ses budgets de défense la question sera de savoir comment il est possible d’intervenir à l’étranger à moindres frais et comment partager le maigre gâteau du marché de l’armement européen. Rien de plus. 

Notes: 

(1) « Conclusions du conseil sur la politique de sécurité et de défense commune »

(2)  Politique de Sécurité et de Défense Commune

(3) Au demeurant les fusions transnationales relèvent du fantasme pour de simples questions de modes de gouvernance. Les groupes Français, au capital majoritairement publics, ne séduisent aucunement leurs homologues allemands, à l’actionnariat privé, souvent familial. Et aucune fusion transnationale n’a été couronnée de succès hormis, sans doute, Eurocopter, dont l’activité est autant civile que militaire.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

Philippe Migault est Directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS). Ses principaux domaines d’expertise sont les questions diplomatiques et stratégiques, les conflits armés et industries de l'armement.

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Quenelle gratinée !...

Quenelle gratinée !...

par Michel Drac & Maurice Gendre

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un excellent point de vue de Michel Drac et de Maurice Gendre, cueilli sur Scriptoblog et consacrée à ce que l'affaire Dieudonné révèle de la réalité du système...

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Quenelle gratinée !

Nous ne sonderons pas les cœurs et les reins. Quand un humoriste utilise la technique de la provocation, il n’est jamais possible de déterminer le fond de sa pensée en fonction de ses propos.

Pierre Desproges était-il antisémite quand il entamait un sketch par ces mots : « on m’a dit que des juifs se sont glissés dans la salle » ? Dieudonné l’est-il quand il lance, avec un sourire malicieux : « Des juifs ou des nazis, je ne sais pas qui a commencé » ? Allez savoir. Mais là n’est de toute façon pas notre propos. En elle-même, la risible « affaire de la quenelle » n’a aucune importance. Tout au plus peut-on la voir comme la mise en évidence d’un ras-le-bol des jeunes générations, ras-le-bol qui menace de dégénérer en une vaste crise de nerfs collective.

Le danger représenté par les « quenellistes » pour nos compatriotes juifs nous paraît tout à fait insignifiant. Pourquoi nous préoccuper de telles questions, à l’heure où la France va épouvantablement mal ? Nous avons autre chose à faire.

En revanche, ce qui mérite d’être analysé, c’est le véritable délire qui semble avoir saisi la classe médiatico-politique. Le comique fait normalement partie du politique, mais comme une fonction annexe et secondaire et cathartique. Aristophane était certes un personnage politique à Athènes, mais il ne déterminait pas l’agenda d’Alcibiade ; c’est lui qui commentait l’action d’Alcibiade, et non l’inverse. Chez nous, au contraire, c’est désormais le « premier flic de France » qui se pose en s’opposant à… un trublion. Plus grave, la dérive en question laisse en tout cas penser que les classes dirigeantes entrent actuellement dans les logiques de la violence d’Etat. Quelques constats très simples suffisent à tirer le signal d’alarme : il se pourrait que la grotesque affaire de la quenelle, venant après les arrestations arbitraires des opposants au mariage pour tous, après la détention de Nicolas Bernard-Buss, après la rocambolesque affaire Varg Vikernes, soit, aussi, un ballon d’essai en vue de faire basculer la vie politique de notre pays vers le modèle peu enviable des Etats totalitaires. On pense tout de suite, dans la situation actuelle, à la dictature hypocrite des années Brejnev-Honecker. Ainsi, dans une des premières scènes du film « La vie des autres », qui se déroule en RDA peu avant la chute du Mur, le scénario incluait un bref résumé de la condition de l’artiste dans un système oppressif. Où l’on voyait un auteur demander à un ponte du Parti que l’on lève l’interdiction professionnelle (« Berufsverbot ») infligée à un metteur en scène accusé de dissidence. A quoi l’homme du Parti répondait que de telles méthodes n’existaient pas au paradis du socialisme réel, et qu’il fallait donc « choisir ses mots avec plus de prudence ». Simple constat : quand Manuel Valls annonce qu’il cherche par tous les moyens d’interdire Dieudonné de se produire, il revendique une attitude discriminatoire que même les apparatchiks de la RDA n’osaient pas assumer. C'est-à-dire que l’injonction non discutable de « lutte contre l’antisémitisme » permet en France aujourd’hui non seulement d’entrer dans les logiques de la Stasi, mais en outre de le faire avec une impudence que le subtil Markus Wolf aurait désapprouvée.

Toujours Manuel Valls : nous avons désormais un ministre de l’Intérieur qui appelle à déclencher des troubles à l’ordre public pour pouvoir justifier une mesure sécuritaire. A l’origine de cette démarche provocatrice, il y a le garde-frontière Arno Klarsfeld, qui dans une remarquable prise de position tout à fait révélatrice à tous points de vue, a constaté benoîtement que si personne ne manifestait devant le théâtre de la Main d’Or, il n’y aurait pas de trouble à l’ordre public et le ministre de l’Intérieur ne pourrait donc pas sévir. Que maître Klarsfeld appelle à susciter des troubles mérite d’être relevé, mais qu’un ministre de l’Intérieur en exercice lui emboîte le pas, voilà qui doit sans doute encore davantage être souligné. Simple constat : pour enclencher le processus de « mise au pas » qu’ils appelaient de leurs vœux en 1933, les dirigeants du parti nazi organisèrent l’incendie du Reichstag. Cette technique du pompier pyromane est exactement celle proposée par le brillant Arno Klarsfeld, et apparemment validée par le locataire de la place Beauvau.

Passons à autre chose. L’article 58 du code pénal soviétique de 1926 incluait plusieurs dispositions fascinantes. Cet article assimilait au banditisme toutes les activités réputées « contre-révolutionnaires », ce qui permit d’une part de ne pas mentionner l’existence de délits politiques en URSS, d’autre part d’y inclure des faits que dans n’importe quel autre pays, on n’aurait même pas osé qualifier de simples contraventions. Soljenitsyne mentionne, dans « L’archipel du Goulag », un certain nombre de cas où des individus, voire des segments entiers de la population, furent condamnés au nom de leur participation fantasmagorique a posteriori à des activités antisoviétiques. Exemple parmi d’autres, dans la foulée de la conquête de l’Europe de l’Est par l’Armée rouge en 1945, le NKVD arrêta des personnes n’ayant jamais vécu en Russie, au motif qu’elles auraient participé à la guerre civile russe en tant que Russes. C’est que dans le système d’interprétation indéfiniment extensible propre au code pénal soviétique de 1926, et particulièrement dans le cadre de l’article 58, d’une part « toute action tendant à l’affaiblissement du pouvoir » était réputée « contre-révolutionnaire », donc assimilable au banditisme, et d’autre part il était admis que dans les territoires devenus soviétiques en 1945, la loi soviétique s’appliquerait intégralement de façon rétroactive. Encore plus fort, il suffisait qu’un des nouveaux citoyens de l’URSS soit jugé comme ayant eu potentiellement l’intention de prendre jadis les armes contre sa nouvelle patrie pour qu’on l’assimilât automatiquement aux « brigands antisoviétiques » de la guerre civile. Pour rappel, Christiane Taubira, dans l’affaire de la quenelle, a soutenu que l’on pouvait se rendre « complice après coup de crime contre l’humanité ». Ce qui, manifestement, dans son esprit, impliquait la complicité de Dieudonné dans les méfaits nazis des années 40, et plus particulièrement dans la déportation des juifs d’Europe. On voit bien que la logique indéfiniment extensible du code pénal soviétique de 1926 est ici à l’œuvre, au nom il est vrai d’une autre idéologie et dans un cadre politique différent.

Quant à Christophe Barbier, nous lui saurons gré de nous éviter d’avoir à chercher des références passées, puisqu’il a publiquement soutenu qu’au nom de la défense de la démocratie, il fallait « réguler »  Internet pour que Dieudonné n’y sévisse pas, et que, dixit, « les Chinois y arrivent bien ». Ici, il n’est même pas nécessaire de commenter.

En conclusion, et encore une fois sans entrer dans un débat sur l’antisémitisme supposé de monsieur Dieudonné M’Bala M’Bala, nous ne pouvons que dresser les quelques constats que nous venons d’énoncer, et en déduire qu’il faut aujourd’hui que tous les citoyens lucides et raisonnables soutiennent cet artiste sans tergiverser.

Non qu’il faille nécessairement sacraliser la parole d’un comique, non qu’il faille obligatoirement apprécier un humour qu’on pourra éventuellement juger de mauvais goût, mais parce qu’il s’agit de refuser des logiques tyranniques. Le pouvoir est actuellement dans l’impasse. Le chômage explose alors que le contexte macro-économique menace de se dégrader encore, l’insécurité augmente, la diplomatie française se ridiculise, et la crise de l’Union Européenne et de la zone euro approche manifestement d’un point de rupture. Dans ces conditions, il est logique que ce pouvoir dans l’impasse soit tenté de créer des diversions et des écrans de fumée, voire de passer d’un régime de manipulation des masses à un système d’oppression ouverte.

Alors pour bien faire comprendre que nous ne nous laisserons pas faire : QUENELLE ! 

Michel Drac & Maurice Gendre (Scriptoblog, janvier 2014)

Douguine : «Les Etats-Unis sont derrière les attentats de Volgograd»

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Alexandre Douguine : «Les Etats-Unis sont derrière les attentats de Volgograd»

Auteur : Algérie Patriotique
Ex: http://www.zejournal.mobi

Algeriepatriotique : Quelle analyse faites-vous de la dégradation de la situation sécuritaire en Russie après les deux actes terroristes perpétrés à Volgograd ?

Alexandre Douguine : Je ne crois pas qu'il s’agisse de dégradation de la situation sécuritaire en Russie. Certains actes terroristes sont presque incontrôlables quand il est question des régions ayant des populations plus ou moins homogènes qui soutiennent, dans une certaine mesure, des groupes terroristes comme c'est le cas au Caucase du Nord, en Russie. Le fait que l'activité des terroristes s’accentue ces derniers temps montre que les forces qui veulent déstabiliser la Russie se focalisent sur les Jeux olympiques de Sotchi. Les Etats-Unis et les pays de l'Otan veulent montrer Poutine, qui s’oppose radicalement au libéralisme et à l’hégémonie américaine, comme un «dictateur» en comparant Sotchi à Munich à l'époque d’Hitler. C'est la guerre médiatique. Dans cette situation, les forces qui soutiennent la politique hégémonique américaine, avant tout les réseaux sub-impérialistes locaux – comme les wahhabites soutenus par l’Arabie Saoudite –, cherchent à confirmer cette image en faisant de la Russie un pays où il n’y a pas le minimum de sécurité et qui est prêt à installer la dictature en réponse aux actes terroristes qui visent essentiellement les Jeux olympiques de Sotchi chers à Poutine. On sait que le chef des renseignements saoudiens, Bandar Bin Sultan, a proposé à Poutine de garantir la sécurité en Russie en échange de l'arrêt de l'appui russe à Damas. Poutine a piqué une colère et refusé cela d'une manière explicite, en accusant les Saoudiens d'être des terroristes, ce qu'ils sont en vérité, pire que ceux qui servent les intérêts des Etats-Unis. Donc, les groupes wahhabites qui activent en Russie, téléguidés par les Saoudiens et à travers eux par leurs maîtres de Washington, ont accompli la menace de Bandar Bin Sultan. En fin de compte, ce sont les Etats-Unis qui attaquent la Russie de Poutine, afin de le châtier pour sa politique indépendante et insoumise à la dictature hégémonique américaine et libérale.

Qui en est à l'origine ?
Je crois que je l'ai expliqué dans ma réponse à la question précédente. Quant aux organisateurs concrets de cet acte terroriste, je n'en sais pas plus que les autres. Il semble que ce sont des réseaux wahhabites du Caucase du Nord et les femmes de terroristes liquidés par les services spéciaux russes. Je crois qu’elles sont ignoblement utilisées par les chefs cyniques, consciemment ou inconsciemment, qui travaillent pour les intérêts des Américains.

D'aucuns estiment que ces attentats terroristes sont la conséquence du soutien indéfectible de la Russie à la Syrie et à l'Ukraine. Etes-vous du même avis ?
C'est absolument correct. Il s'agit du «châtiment américain» accompli par les complices des Américains par le biais des Saoudiens.

Quelles vont être les mesures que prendra le Kremlin pour parer à une escalade de la violence dans le pays ?
Je crois que la montée de la violence durant la période des Jeux olympiques de Sotchi est inévitable. J'espère qu’à Sotchi on réussira quand même à contrôler la situation, mais c'est théoriquement impossible de le faire dans les régions qui l'entourent et qui sont organiquement liées à certains groupes de population du Caucase du Nord où se trouvent les bases principales des terroristes. Cette fois, ce n'est pas la Tchétchénie qui est au centre du dispositif du terrorisme, mais plutôt le Daguestan et la République de Kabardino-Balkarie. On essayera de faire pour le mieux, mais il ne faut pas oublier qu’on a affaire à une grande puissance mondiale, celle des Etats-Unis, qui nous attaque. C'est un défi sérieux qui demande une réponse symétrique. Donc, on verra...

vendredi, 10 janvier 2014

Méridien Zéro: la Grèce

jeudi, 09 janvier 2014

A Europe Without a Future

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A Europe Without a Future

Vladimir NESTEROV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

In summer of this year high spirits prevailed in Brussels. When Eurostat published its statistical report for the second quarter, it turned out that the economy of the Eurozone, despite the pessimistic expectations of experts, had grown. Not at all significantly, of course - by 0.3%, and that was mainly from a certain amount of economic recovery in Germany and France. The growth of the largest economies of Europe equaled 0.7% and 0.5% respectively, in annual terms.  It was predicted that Germany's GDP would increase by another 0.5% by the end of the year. Of course, the GDP of the Eurozone, pulled down by the «problem countries» of southern Europe, will still go down by the same 0.5%

Anyway, European Council President Herman Van Rompuy hastened to announce that «the low point of the financial crisis in Europe has passed», and European Commission President Jose Manuel Barroso proclaimed that «the EU is transitioning from a crisis policy to a growth policy». And all this was happening while experts were saying that it's too early to start rejoicing about the «growth». For example, Guntram Wolff, director of the analytical center Bruegel, stated at that time, «Growth figures in all of Europe are still way too small to manage to turn around the situation on the job market. Unemployment rates will remain high in southern Europe next year as well. It is going to be a while before we'll see any relief there... I think public investments are especially important in Germany, which has one of the lowest public investment quotas in the EU. It is surprising that in a country where borrowing money comes so cheap investments are so low. In Germany in particular there are a couple of shortfalls when it comes to public infrastructure. In some regions like the Ruhr region it's obvious that public investments are lagging behind.» 

However, neither Berlin nor Brussels has turned out to be prepared for such a turn of events. Of course, the ECB has tried to take some measures, for example, lowering the discount rate to 0.25%. However, Germany, which has the strongest economy in Europe, has not supported the ECB's initiative by increasing investments. Submitting to Berlin's will, other countries have done the same.

Seeing the financial policy of their governments, entrepreneurs also joined in the «cheap money» game. They started investing, but in real estate, not in the real sector. This happened in France, in Germany and in other countries.

A Sobering November

The summer optimism of Brussels officials had evaporated by late November. At the end of the third quarter, the Eurozone's economic growth turned out to be illusory - it was only 0.1% (!). That is, the crisis hasn't gone anywhere; it was only lying low in order to pop up again with new force. The third quarter refuted the commonly-held notion of a «two-speed Europe», according to which, while there is no growth in Southern Europe, there definitely is in the North. Nothing could be further from the truth; not a single country in the Eurozone can currently boast of significant growth. Even in Germany the growth of the GDP was ridiculously modest - 0.3%, or 1.3% in annual terms.  And they may not even end up with this 1.3%. The fact of the matter is that in September production had already started to decline. And the fourth quarter started extremely poorly; in October Germany's industrial production volume was 1.2% lower than in September. Production in the processing industry went down by 1.1%, manufacturing of capital goods decreased by 3%, and manufacturing of durable consumer goods decreased by 4.5%. 

«The German economy has not managed to make a good start to the fourth quarter. Businesses are still holding back with investment. This indicates a rather cautious outlook for investment activity in the coming months», said Commerzbank economist Ralph Solveen, commenting on recent events. 

In the end, everything comes down to the reduced purchasing power in Europe and in the rest of the world brought about by the crisis. For the German economy, which is focused on exports, hard times have come. It is worth noting that at the November China-EU summit in Beijing, neither the Germans nor the other Europeans, who are accustomed to criticize the Chinese government for «human rights violations», said a single word  on this topic. And this is understandable; whether or not the Germans like the way the Chinese do things, there is no other consumer of their products as large as China, and there is unlikely to be one.

Things are no better in the smaller countries of the Eurozone. Austria has managed to return to an insignificant amount of growth, 0.2%. The Netherlands compensated for a drop in the first half of the year, showing growth of 0.3%. Finland reached growth of 0.4%. There have been no noticeable changes for the better in «problem» Southern Europe, either. Growth in Spain is microscopic; Italy is not growing yet, and since the beginning of the crisis its GDP has shrunk by 25% (!). In Greece the decline is continuing as usual, albeit not as rapidly as before.

As for France, people there now believe that the «chronic patient» of Europe is no longer Greece, but their own country. A 0.1% reduction in the GDP caused a sort of national stress. After all, both Gaullist Nicolas Sarkozy and socialist Francois Hollande have continually reduced social expenses, raised existing taxes and introduced new ones. As a result, unemployment rose in the third quarter of this year; among young people, according to data for September, it has remained at the level of 25%.

Amid the economic problems in Europe, poverty is progressing rapidly. According to Eurostat sociologists, in 2012 124.5 million people were on the brink of poverty. The worst situation is in Bulgaria, where poverty and social isolation threaten half (!) of the population. Next after Bulgaria are Romania and Latvia, where 42% and 37% of residents are at risk of poverty, respectively. In Lithuania poverty threatens 33% of the population, in Poland 27.2%, and in Estonia 23.1%. Italy must be mentioned among such countries as well; although the percentage of poor people is not so large (29.2%), in absolute terms they come to 18.2 million people. The Italians make up the largest mass of poor people in Europe.

From Euroskepticism to Total Pessimism

The debt crisis which is already in its fifth year in Europe and the severe austerity measures which all European countries have had to introduce is causing a rise in Euroskepticism, not only on the periphery of Europe, but in relatively prosperous countries like Germany and Austria as well.

The results of a survey conducted in late August – early September 2013 by the French marketing firm IFOP show an abrupt increase in the number of Euroskeptics in the top four economies of the Eurozone: Germany, France, Italy and Spain. The main question they asked the Germans, French, Italians and Spaniards was whether they felt that membership in the European Union was advantageous to them. 37% of residents of the Pyrenees believe that membership in the EU only brings Spain problems (a year earlier 26% in Spain were Euroskeptics). In France the number of those who are dissatisfied with their country's membership in the European Union rose from 38% in 2012 to 43% at present. In Germany 44% of the population disapprove of membership in united Europe (a year ago 36% in Germany were Euroskeptics). The greatest number of Euroskeptics is in Italy, where 45% of citizens see no benefit in being part of the European Union...

Along with Euroskepticism, the souls of Old World residents are increasingly filled with pessimism. People are losing hope and faith in the future. According to data from the American Pew Research Center, which conducted a study on this topic in spring 2013, only 28% of Germans, 17% of the British, 14% of Italians and 9% of the French believe that their children will live better than previous generations. What is even more interesting is that pessimism in the West contrasts sharply with optimism in developing countries; 82% of the Chinese, 59% of Indians and 65% of Nigerians believe in a better future. 

Obviously those experts who believe that Europe is losing its former leading position as the locomotive of progress are right. The time of other civilizations has come.

Foto: dw.de

Comment stopper les "veuves noires" du Caucase du Nord?

Comment stopper les "veuves noires" du Caucase du Nord?

Dossier: Attentat de Volgograd

Ex: http://fr.rian.ru

Par Nabi Abdoullaïev, RIA Novosti
Comment stopper les "veuves noires" du Caucase du Nord? 
 
Le 21 octobre dernier, une femme se faisait exploser dans un bus dans le sud de la Russie. Cet attentat montre que la guérilla n'a pas l'intention de renoncer à sa tactique la plus meurtrière dans sa guerre contre la population civile et la police en Russie - Moscou inclus.

Les journalistes ont baptisé ces femmes kamikazes les "veuves noires". Elles ont déjà permis aux rebelles islamistes du Nord-Caucase de se faire reconnaître comme une force combattante sur l'un des fronts du jihad mondial. Aujourd’hui les femmes kamikazes sont devenues l'une des armes les plus efficaces de l'arsenal des terroristes tchétchènes et daghestanais.

Richard Pape, professeur à l'université de Chicago, a calculé qu'entre 1998 et 2001 chaque attentat suicide dans le monde a fait en moyenne 34 victimes. Entre juin 2000, date du premier attentat de ce genre, et l'heure actuelle, les femmes kamikazes nord-caucasiennes ont participé (seules ou en groupe) à 25 attentats et entraîné 847 morts.

Guidées par la douleur ou par la guérilla?

Les premiers attentats-suicides ont été commis par des femmes en Tchétchénie, moins d'un an après le début de la deuxième campagne tchétchène en 1999. Cette année-là le gouvernement russe voulait mettre fin à l’activité des séparatistes et des islamistes dans la région.

Le principal facteur qui a poussé les femmes au suicide fut l’ordre d'une organisation terroriste. Bien plus de cruautés et d'actes de violence incontrôlés avaient été commis pendant la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) par rapport à la seconde mais il n'y avait pas eu d’attentats suicides.

Les attentats suicides commis par des femmes ont commencé au Daghestan, voisin de la Tchétchénie, en 2010. Depuis, les six attentats suicides commis l’ont été par des ressortissantes daghestanaises et non tchétchènes. Pourquoi ? Peut-être parce que l'opération de grande envergure contre les rebelles en Tchétchénie, entreprise après la prise d'otage de Beslan, a également permis d'éliminer les terroristes qui savaient comment manipuler les femmes pour les pousser à commettre des attentats-suicides. Quelques années plus tard ce "savoir-faire" resurgissait au Daghestan.

Un court laps de temps sépare ces attentats suicides, perpétrés à bord d’avions en 2004 et dans le métro de Moscou en 2010. Des attentats retentissants ont également été commis très loin des frontières de la Tchétchénie et du Daghestan comme la prise d'otage à l'école de Beslan ou du centre théâtral de la Doubrovka, qui ont été particulièrement retentissants. Tous ces faits démontrent la présence d'une organisation utilisant le sentiment de désespoir éprouvé par les femmes kamikazes pour arriver à ses fins.

La stratégie derrière la tactique

Pourquoi les femmes kamikazes occupent-elles une place aussi importante dans la lutte menée par la guérilla du Caucase du Nord?  Premièrement ces attaques atteignent leur but, comme l'indiquent les chiffres mentionnés. En termes stratégiques il est primordial pour les terroristes d'attirer l'attention de la presse car c'est elle qui permet d'apprendre au monde entier leur existence et leurs objectifs. Avec leurs actions, ils font justement toujours la une des journaux.

L’arme des "veuves noires" est aujourd’hui un "savoir-faire" important pour les terroristes et aujourd’hui il leur serait stratégiquement déraisonnable d'y renoncer complètement. La crainte des "veuves noires" est si grande que parfois, des passagers russes refusent de voler dans le même avion que des femmes portant une tenue musulmane.

Il existe une réserve inépuisable de femmes voulant mettre fin à leur jour au nom d'une "mission suprême". Les femmes des terroristes islamiques (la grande majorité des kamikazes étaient des épouses de rebelles) n'ont pratiquement aucune possibilité de revenir à une vie sociale normale, surtout après que leur mari a été tué par les forces d'élite.

Comment contrer la menace?

De toute évidence, le traumatisme psychologique infligé par la guerre et le désespoir sont un environnement très fertile pour le terrorisme féminin. Mais le facteur clé qui transforme ce trouble en volonté et en violence est l'organisation. Il est évident que les efforts des forces de sécurité doivent viser à identifier les porteurs de ce "savoir-faire" qui permet de pousser les femmes en première ligne du front de la guerre terroriste dans le Caucase du Nord.

Après la prise d'otages de Beslan – qui a suivi de près un attentat-suicide à la station de métro Rijskaïa à Moscou et une explosion de bombes à bord de deux avions de ligne russes - le commandement des forces de sécurité s'était concentré sur la lutte contre les terroristes arabes et les islamistes dans les rangs des rebelles tchétchènes. En seulement quelques mois beaucoup d'entre eux ont été éliminés grâce aux opérations ponctuelles ou ont dû quitter la région.

Les autorités russes ont également réussi à mettre en place un gouvernement tchéchène loyal. L'Etat a ensuite réprimé les dispositions séparatistes et jihadistes en empêchant la glorification du suicide.

Le mois dernier, le président russe Vladimir Poutine a soumis à la Douma (chambre basse du parlement) un projet de loi qui obligerait les proches des terroristes à rembourser les dommages infligés par leurs actes. Cette mesure vise avant tout à pousser les terroristes potentiels à réfléchir au prix fort qu’eux ou leur famille devraient payer. Cependant, dans le cas des femmes kamikazes dont beaucoup interrompent tout contact avec leurs proches et familles, il n'est pas certain que cette mesure ait l'effet souhaité.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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mercredi, 08 janvier 2014

Conférence du Cercle G. Sorel

CONFERENCE

CERCLE GEORGES SOREL

europe, alternative, georges feltin tracol

A la Cambuse, local MAS Ile-de-France

contact/réservations : cerclegs@yahoo.fr

Double attentat à Volgograd : une première analyse

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Double attentat à Volgograd : une première analyse (VineyardOfTheSaker)

 

Le double attentat qui vient de se produire à Volgograd (ex-Stalingrad) constitue sans conteste une escalade dans la guerre larvée mais constante qui a opposé les insurgés wahhabites non seulement au Kremlin, mais aussi à toutes les autorités musulmanes traditionnelles en Russie. Avant d’examiner ce que ces dernières attaques pourraient signifier pour la Russie en général et pour les imminents Jeux Olympiques de Sotchi, il serait utile de revenir sur quelques faits essentiels.

La Tchétchénie

Tout d’abord, ce serait une erreur de croire que tout acte terroriste « islamiste » commis en Russie devrait impliquer des Tchétchènes. La réalité est que la Tchétchénie a non seulement été pacifiée, mais elle est même paisible. Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a littéralement réalisé un miracle en transformant le « trou noir » tchétchène ravagé par la guerre en une république prospère et *véritablement* paisible. Le fait que ce miracle ait été soit passé sous silence, soit ridiculisé par les « experts » anglo-sionistes, qui avaient tous déclaré devant les caméras que l’insurrection tchétchène ne serait jamais vaincue, est compréhensible : admettre ce succès serait tout simplement politiquement impensable. Pourtant, le fait que Ramzan Kadyrov, le jeune homme qui avait toute l’apparence extérieure d’un voyou tchétchène moyen, se soit avéré être un leader politique extrêmement capable et sage est indéniable, et même si aucune « guerre contre le terrorisme » n’est jamais vraiment tout à fait « gagnée », il serait juste de dire que, au moins pour le moment, le phénomène terroriste tchétchène a été ramené à près de zéro. Malheureusement, si l’avenir s’annonce très prometteur pour la Tchétchénie, les choses sont infiniment pires dans le Daghestan voisin.

La Tchétchénie et le Caucase

Le Daghestan

La Tchétchénie et le Daghestan sont voisins, mais ils pourraient difficilement être plus différents. En premier lieu, la Tchétchénie est principalement habitée par des Tchétchènes, alors qu’il n’existe pas vraiment de « Daghestanais » : plus d’une douzaine de groupes ethniques différents vivent côte à côte au Daghestan. En fait, le Daghestan est la plus diversifiée de toutes les républiques russes, dans laquelle aucun groupe ne peut constituer une majorité. Cet aspect est absolument crucial parce que le fait qu’il n’y ait pas de groupe ethnique dominant signifie qu’il ne peut pas y avoir de « Kadyrov » Daghestanais. Deuxièmement, l’économie du Daghestan est dirigée par des élites très corrompues qui luttent les uns contre les autres et contre leurs clans respectifs. En termes pratiques, cela signifie que la « recette » utilisée en Tchétchénie (donner à un leader tchétchène local un niveau maximal d’autonomie et d’autorité) serait un désastre pour le Daghestan. La bonne « solution » pour le Daghestan impliquerait probablement une intervention très énergique du Centre Fédéral et une destruction de l’actuel système de clan basé sur l’ethnie – ce que personne au Kremlin ne serait empressé d’entreprendre.

Cependant, pour le moment, le Daghestan est le repaire du terrorisme wahhabite. On pourrait dire que le cancer wahhabite qui avait d’abord contaminé la Tchétchénie s’est répandu au Daghestan pendant qu’il était détruit en Tchétchénie. L’extrême pauvreté du Daghestan, combinée aux millions de dollars fournis par les Saoudiens à leurs alliés et agents, leur a rendu extrêmement aisée la tâche de commercialiser leur marque de wahhabisme au Daghestan et de recruter des agents locaux d’influence et des terroristes, ce qu’ils ont entrepris avec beaucoup de succès.

Les terroristes du Daghestan ont bien tiré les leçons de la Tchétchénie, et ils n’essaient jamais de contrôler de territoire ou de créer une sorte de mini-État wahhabite au Daghestan : bien au contraire, jour après jour, les forces de sécurité affrontent les terroristes Daghestanais, ce qui se termine à chaque fois pour eux par la capture ou la mort (surtout la mort). La raison en est évidente : les terroristes du Daghestan sont faibles et ils ne peuvent même pas s’en prendre aux policiers locaux. Mais ils sont juste assez forts pour attacher des explosifs sur un jeune homme ou une jeune femme et les envoyer se faire sauter dans une station de bus ou de train.

Les Wahhabites dans le reste de la Russie

Il serait également erroné de supposer que tout le terrorisme wahhabite en Russie doit provenir du Daghestan ou même du Caucase. Les Wahhabites (soutenus par l’Arabie Saoudite) recrutent littéralement partout – du sud de la Russie à Saint-Pétersbourg et du Tatarstan à Moscou. En conséquence, dans certains cas, des Russes ethniques étaient impliqués dans des actes terroristes wahhabites. Ainsi, la réalité est la suivante : le terrorisme wahhabite en Russie n’est pas un problème régional ou un problème ethnique, c’est un problème idéologique. C’est pourquoi il ne faut pas tirer hâtivement de conclusions ni présumer quoi que ce soit au sujet de qui pourrait être derrière les derniers attentats. Ça pourrait littéralement être n’importe qui.

De Volgograd à Sotchi ?

Volgograd a été le théâtre de plusieurs attentats terroristes dernièrement, et les attaques des 29 et 30 décembre 2013 ne sont que les plus récentes dans une longue série d’événements. Pourquoi Volgograd ?

Sud de la Russie
(cliquez pour agrandir la carte)

Eh bien, Volgograd est – avec Rostov-sur-le-Don et Krasnodar – l’une des principales villes du sud de la Russie et elle est assez proche du Daghestan pour qu’il soit assez facile pour les wahhabites Daghestanais (en supposant qu’ils soient impliqués) d’organiser une attaque terroriste dans cette ville. En fait, Volgograd est à peu près à la même distance du Daghestan que Sotchi. Ce n’est pas une pensée agréable.

Un autre facteur qui pourrait avoir joué un rôle dans la décision des terroristes de frapper à Volgograd est que la plupart des efforts russes de lutte contre le terrorisme sont actuellement concentrés à l’intérieur et autour de Sotchi. Une des règles de base de la lutte contre le terrorisme est qu’il y a toujours plus de cibles potentielles à protéger que de ressources pour les protéger. Même si Volgograd avait été complètement bouclée, les terroristes auraient pu choisir Astrakhan, Elista, Stavropol ou n’importe quelle autre ville. Je pense que la sécurité locale et fédérale est principalement axée sur la protection de l’infrastructure olympique et que par conséquent, Volgograd était plus vulnérable que d’habitude.

Que savons-nous jusqu’à présent ?

Plusieurs d’entre vous m’ont écrit (par courriel ou dans la section commentaires de mon blog) pour me demander si je pensais que ces dernières attaques étaient la conséquence des récentes menaces saoudiennes [d’attaques contre les J.O. de Sotchi si la Russie continue à soutenir la Syrie]. Honnêtement, je ne sais pas, c’est beaucoup trop tôt pour le dire. Les Russes travaillent vite et les médias russes rapportent que le kamikaze qui s’est fait exploser dans la gare hier a été identifié comme Pavel Pechenkin.

Pavel Pechenkin

Pour autant que je sache, cela n’a pas été officiellement confirmé et des analyses ADN sont encore en cours. Néanmoins, si c’était vrai, cela désignerait comme responsables un groupe de Russes ethniques qui inclurait Dimitri Sokolov, qui a récemment été tué par les forces de sécurité. D’origine russe, il a vécu au Daghestan et a rejoint un groupe terroriste dans la ville de Makhatchkala. Cependant, il est intéressant de noter que son contact avec le milieu wahhabite n’a pas commencé au Daghestan, mais dans une mosquée de Moscou où il s’était inscrit à des cours d’Arabe. Sokolov était le mari de Naida Asiialova, une kamikaze qui s’est fait exploser dans un autobus bondé à Volgograd au mois d’Octobre de cette année. Pechenkin, Sokolov et Asiialova faisaient apparemment tous partie de la même cellule terroriste qui, bien que basée au Daghestan, incluait des Russes ethniques.

D. Sokolov et N. Asiialova

Ce groupe était très bien connu des services de sécurité russes, et les parents de Sokolov et Pechenkin ont tous deux fait des déclarations désespérées via les médias russes, suppliant leurs enfants de ne commettre aucun acte de violence et de renoncer à leur vie de terroriste. Bien qu’ils aient certainement eu des complices, Sokolov et Pechenkin constituaient clairement l’image de ce groupe aux yeux du public, et autant que je sache, il n’y a plus de membres importants de cette cellule en cavale. Jusqu’à présent, et c’est une analyse très préliminaire, il n’y a pas d’« empreintes saoudiennes » sur ces attaques. Elles semblent être ce que les Américains appellent un cas de « terreur d’origine intérieure » et s’il y a un lien Saoudien, c’est à travers le financement massif des mosquées wahhabites en Russie (et dans le monde entier).

Options internes russes

Comme l’a écrit H. L. Mencken, « Pour chaque problème complexe, il y a une réponse qui est claire, simple et mauvaise ». Dans ce cas, cette solution simple est de fermer toutes les mosquées ayant des liens avec les wahhabites en Russie, et certains individus simples d’esprit ont déjà exprimé leur désir de voir cela se produire. Une telle « solution » pose de nombreux problèmes :

1) Ce serait tout simplement illégal. La Russie est (enfin !) plus ou moins devenue un Etat de droit où la loi règne, ou, du moins, la Russie est-elle en bonne voie pour devenir un tel pays. Ce qui est certain, c’est que la grande majorité des Russes veulent que leur pays devienne un pays normal, civilisé, où le respect des lois est au cœur de la vie politique. Fermer des mosquées serait tout simplement illégal. Pour quelles raisons devraient-elles être fermées, d’ailleurs ? Pour « soupçon de wahhabisme » ? Il n’y a pas de tel crime en droit russe. Pour recevoir de l’argent de l’étranger ? Ce n’est pas illégal non plus. Pour être liées à des réseaux terroristes ? Oui, ce serait illégal, mais c’est aussi très difficile à prouver et il n’y a aucun moyen pour que le FSB (Service fédéral de sécurité) ou le Comité d’enquête puissent faire accepter de telles accusations par une cour de justice contre la plupart de ces mosquées. L’idée directrice est la suivante : Poutine n’est pas un dictateur et il ne peut pas agir en dehors du cadre de la loi russe, et du reste il ne le souhaiterait aucunement.

2) Ce serait immoral. J’ai vécu pendant de nombreuses années littéralement juste à côté d’une grande mosquée entièrement financée par les Saoudiens, et à ma connaissance, non seulement cette mosquée n’a jamais rien eu à voir avec le terrorisme, mais les personnes qui fréquentaient cette mosquée n’ont même pas été impliqués dans le moindre cas de petite délinquance. Dieu sait que je hais l’idéologie wahhabite de toute mon âme et de tout mon cœur, mais je ne peux pas dire que la plupart des wahhabites soient de mauvaises personnes, ou qu’ils soient liés au terrorisme. Ils ne sont pas et ne doivent pas être des boucs émissaires pour les actions d’autres personnes. Je suis tout à fait favorable à la destruction physique de chaque terroriste wahhabite sur la planète, mais tant qu’ils ne prennent pas les armes et ne se mettent pas à assassiner et mutiler les êtres humains, les disciples d’Ibn Taymiyya et de Muhammad ibn Abd al-Wahhab ne doivent pas être forcés à payer pour les actions des autres.

3) Ce serait contre-productif. L’avantage de laisser les mosquées wahhabites libres d’agir est qu’elles constituent pour les forces de sécurité une cible parfaite pour infiltrer et surveiller les terroristes. Fermez ces mosquées et vous les pousserez dans la clandestinité et il pourrait être beaucoup plus difficile de les infiltrer. En fait, ces mosquées wahhabites peuvent même être utilisées comme des appâts pour attirer, identifier et arrêter les terroristes locaux.

Non, la meilleure façon de faire face à la propagande et au terrorisme financés par l’Arabie Saoudite est de soutenir les organisations islamiques et chefs religieux traditionnels anti-wahhabites. Il y a beaucoup de musulmans bien éduqués et instruits en Russie, y compris un bon nombre d’imams renommés, qui peuvent mener la lutte idéologique et spirituelle contre les wahhabites et les dénoncer pour ce qu’ils sont. Ce que l’Etat russe devrait faire est a) protéger physiquement ces gens b) les écouter et prendre en considération leur évaluation de la situation c) expliquer à la population non musulmane que ce sont des alliés essentiels dans la lutte contre le terrorisme wahhabite.

Que faire si on trouve des indices inculpant l’Arabie Saoudite ?

C’est un grand « si » ! Mais supposons, pour la commodité du raisonnement, que les Russes trouvent de quelconques « empreintes » saoudiennes dans ces attaques, ou dans des attaques à venir au cours des Jeux olympiques de Sotchi, et considérons différentes réponses russes :

1) Une frappe de représailles ouverte contre l’Arabie saoudite :

En termes purement militaires, cela ne poserait aucun problème. Les Russes pourraient frapper avec des bombardiers, des missiles de croisière sous-marins, des missiles balistiques… Tout ce qu’on veut. Les Etats-Unis exprimeraient certainement toute leur indignation, mais le CENTCOM ne pourrait rien y faire parce que le but initial du CENTCOM était d’empêcher une invasion soviétique de l’Iran, et pas de défendre les Saoudiens contre une frappe de représailles russe. Le problème de cette option est qu’elle serait illégale selon le droit international et c’est quelque chose que la Russie ne veut pas.

Si la Russie décidait d’accuser publiquement et officiellement l’Arabie saoudite d’attaques terroristes contre la Russie, elle devrait aller au Conseil de sécurité de l’ONU ou à la Cour internationale de justice et porter l’affaire sur le terrain légal.

2) Déposer une plainte officielle à la Cour internationale de justice et essayer d’obtenir un vote du Conseil de sécurité condamnant l’Arabie Saoudite :

En fait, c’est une option excellente parce qu’elle mettrait les Saoudiens dans une position politique très embarrassante. Selon le libellé de la résolution, les États-Unis s’abstiendraient ou y opposeraient leur veto, car peu importe l’ampleur des problèmes qu’il y a eu entre les deux pays récemment, les États-Unis et l’Arabie Saoudite sont toujours des alliés stratégiques. Pourtant, une telle plainte officielle par la Russie contre le régime saoudien mettrait encore plus d’embarras sur les visages des singes médiévaux au pouvoir à Riyad. Personnellement, cette option me plairait beaucoup, mais ce ne serait pas dans le style de Poutine – il préfère un genre de diplomatie beaucoup plus discret.

3) Une frappe de représailles secrète contre l’Arabie saoudite :

Cette option est également tout à fait réalisable pour le Kremlin, non seulement parce qu’il pourrait utiliser les capacités russes pour frapper un ou deux princes saoudiens, mais parce qu’il pourrait facilement sous-traiter ce travail à une force alliée. Le problème, c’est que même si c’est une frappe de représailles, ce serait toujours un acte de terrorisme. Jusqu’à présent, le seul cas que je connaisse où les Russes ont assassiné quelqu’un, c’est quand ils ont tué le terroriste notoire Ibn al-Khattab : les services spéciaux russes ont intercepté une lettre de Khattab et l’ont imprégnée d’un poison spécial qui serait sans danger pour quiconque sauf Khattab (une méthode beaucoup plus efficace et sophistiquée que l’accusation stupide selon laquelle ils utiliseraient du polonium pour tuer quelqu’un). Mais dans ce cas, les Russes ont admis leur rôle et ont même fait des déclarations plus ou moins officielles donnant les détails de l’opération. Bien que cet assassinat ait été mené en utilisant des méthodes secrètes, ce n’était pas véritablement une opération secrète car les Russes ont admis d’eux-mêmes qu’ils en étaient responsables. Khattab était une telle raclure que personne de sain d’esprit n’a exprimé de problèmes à l’égard de cette opération : ce fut l’une de ces affaires très rares, où le bon et le méchant sont clairement désignés, et où presque tout le monde convient que la personne tuée l’a vraiment cherché et que justice a été faite. Mais c’est une exception. Beaucoup trop de soi-disant « opérations secrètes » ne sont qu’un pieux euphémisme pour désigner des (contre-)attaques terroristes c’est à dire quelque chose qu’un pays civilisé ne devrait pas faire.

4) Quoi d’autre ? Viser le long terme

Dans la lutte contre le terrorisme, il est absolument vital de rester exemplaire sur le plan de la morale : il faut faire tout son possible pour dénier à l’ennemi le statut de « combattant pour la liberté ». Pour ce faire, il faut absolument garder ses mains aussi propres que possible et il ne faut s’engager que dans des actions qui, si elles étaient découvertes et révélées au public, nous feraient paraître honorables. Le concept de Dick Cheney selon lequel « maintenant on ne prend plus de gants » ne fait que traduire son manque de sophistication. On peut dire la même chose du « déni plausible » (plausible deniability) de la CIA. Le résultat de cette auto-illusion est que les Etats-Unis sont haïs et méprisés dans le monde entier, et que littéralement, il n’y a pas d’action trop vile, trop lâche ou trop stupide pour être considérée par quiconque comme ne pouvant pas être une opération secrète des États-Unis : tout le monde les sait capables de tout, même des choses les plus basses. Est-ce que la Russie veut vraiment devenir le « prochain méchant » (encore une fois !) ?

Personnellement, je pense qu’il est crucial pour un pays civilisé que sa politique officielle, annoncée et publique soit en harmonie avec ce qu’il fait dans les coulisses. Il n’y a rien d’intrinsèquement mauvais dans les opérations secrètes tant qu’elles sont conduites de manière à ce que ceux qui les ont ordonnées puissent paraître raisonnables et honorables si l’opération est découverte et révélée au public. La Russie ne peut pas constamment parler du rôle absolument crucial qui doit être joué par le droit international dans les relations internationales, puis aller joyeusement violer des règles de base du droit international. Pour cette raison, toute utilisation de la force (ouverte ou secrète) par la Russie devra être fondée sur les principes suivants :

1) Toutes les autres options non-violentes auront déjà été tentées, ou seront impossibles à mettre en œuvre.

2) L’utilisation de la force sera proportionnelle à l’attaque qui l’a déclenchée.

3) Tous les efforts seront faits pour éviter des victimes innocentes.

Cela semble être d’un optimisme béat ? Eh bien, ce n’est pas le cas !

Des décennies d’utilisation de la force de manière tout à fait irresponsable et imprudente par les Etats-Unis, les Israéliens, les Européens et les Soviétiques nous ont complètement désensibilisés à l’immoralité fondamentale de la violence. Elevés pour la plupart avec les films de John Wayne et les présidences de Ronald Reagan, nous avons perdu le dégoût de l’homme civilisé pour la laideur et l’immoralité de la violence. Pire encore, nous sommes tellement conditionnés par des décennies de reportages spéciaux de CNN venant du Pentagone et montrant le dernier « briefing » d’une intervention militaire américaine que nous oublions qu’agir impulsivement et « tirer à tout va » est une façon très inefficace de faire face à un problème.

Pour traiter un problème comme le terrorisme, il est toujours préférable de planifier sur le long terme. De ce point de vue, je dirais que le régime saoudien est un problème suffisamment important pour mériter d’être considéré comme une menace inhérente à la sécurité nationale de la Russie, et cela implique en retour que parvenir à un changement de régime au Royaume d’Arabie Saoudite devrait être une stratégie de sécurité nationale de la Russie. Cependant, cet objectif doit être poursuivi uniquement ou, du moins, principalement par des moyens légaux tels que, par exemple, armer les Iraniens et les Syriens qui, à leur tour, armeront le Hezbollah. Cet objectif peut également être atteint en isolant l’Arabie saoudite sur la scène internationale par le biais de « consultations » avec les alliés et les nations amies. En outre, la Russie devrait chercher à élargir son rôle et son influence dans le monde musulman et dans le monde arabe afin de contrebalancer l’influence actuelle des Saoudiens et des autres monarchies du Golfe.

À court terme, le public russe doit être prévenu ouvertement que le terrorisme ne peut être éradiqué, que c’est là un rêve chimérique concocté par des politiciens malhonnêtes. Mais si aucun pays ou gouvernement ne peut vraiment éradiquer le terrorisme, on peut apprendre à vivre avec. Après tout, le nombre réel des victimes du terrorisme est extrêmement faible, bien moins que, par exemple, celui des accidents de la route. La vraie puissance du terrorisme réside dans l’effet psychologique qu’il a non pas sur ses victimes directes, mais sur ceux qui en sont témoins. Dès que le grand public aura accepté l’idée que même si les attaques terroristes peuvent être réduites à un minimum, il sera toujours possible que certains attentats aient lieu, le terrorisme perdra sa force réelle. Soit le terrorisme est accepté comme une réalité de la vie, soit une nation pourra être tirée dans une spirale sans fin de mesures futiles de lutte contre le terrorisme qui sont beaucoup plus néfastes que le terrorisme qui les déclenche.

Est-ce que la Russie veut vraiment devenir un état fasciste terrifié et paranoïaque comme les États-Unis ? Ou préfère-t-elle accepter le fait que le terrorisme ne sera jamais « vaincu » et continuer à vivre le mieux possible dans un monde toujours dangereux ?

Les hommes politiques russes débattent déjà vivement de la question de l’annulation du moratoire actuel sur la peine de mort : Nikolaï Pligin, député du parti « Russie unie » et chef du Comité du droit constitutionnel de la Douma, a déclaré qu’ « aucun des groupes sociaux ne sera victime de discrimination, aucune activité spéciale ne sera réalisée contre un groupe spécifique : toutes les activités seront menées uniquement d’après les normes constitutionnelles et conformément aux lois en vigueur », tandis que Ramzan Kadyrov a exhorté le Parlement à « augmenter infiniment la peine non seulement pour ceux qui commettent des actes terroristes, mais aussi pour ceux qui partagent les idées des terroristes, répandent leur idéologie et les entraînent. Je suis absolument certain que nous ne pourrons pas faire face à ce mal en jouant la démocratie et l’humanité. »

Eh bien, au moins tous les deux sont d’accord sur le fait que le bon endroit pour discuter de cette question et décider quelles politiques il faut adopter est le Parlement. Je m’attends à ce que la Douma s’exprime d’une seule voix et accorde au Kremlin à peu près n’importe quelle loi qu’il voudra faire passer, donc la vraie décision sera entre les mains de Poutine. Je suis personnellement convaincu que son choix sera de se conformer très strictement à la lettre et à l’esprit de la législation nationale russe et du droit international et qu’il n’y aura pas de sur-réaction de la Russie.

Le Saqr

Article original publié sur VineyardSaker.blogspot.com

Traduction réalisée par AxeDeLaResistance.com

dimanche, 05 janvier 2014

L’occupation de la Ruhr en 1923

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Matthias HELLNER:

L’occupation de la Ruhr en 1923

 

Lorsque les Français sont entrés dans la Ruhr, les ouvriers ont déclenché la résistance passive et l’inflation a pris des proportions calamiteuses

 

En janvier 1923, les soldats français et belges occupent l’ensemble de la région de la Ruhr. Une vague d’indignation secoue alors toutes les couches de la population dans le Reich vaincu. Le Chancelier Cuno, en poste depuis le 22 novembre 1922, déclare qu’il faut organiser la résistance passive contre l’occupation. En France toutefois, les esprits se divisent pour juger l’entrée des troupes en territoire allemand, entrée justifiée par le retard d’une livraison de bois imposée par les clauses de réparation. Les socialistes tentent de démontrer les dangers d’une occupation. Clémenceau s’y opposait et le Maréchal Foch parlait d’un “terrible nid de guêpes” où la France avait mis la main.

 

Par l’appel à la résistance passive, toute la vie économique de la région occupée fut paralysée. Les hauts fourneaux furent éteints et les mines fermées. Les cheminots se mirent en grève et les fonctionnaires allemands s’en tinrent à la convention prise, d’éviter tous contacts avec les autorités occupantes. Pour transporter les minerais et le charbon de la Ruhr vers la France, des milliers de techniciens et de cheminots furent mobilisés pour travailler dans la région occupée. Mais dès que les transports se remirent à rouler, des vétérans allemands, dont d’anciens combattants des corps francs comme Heinz Oskar Hauenstein et Albert Leo Schlageter, passèrent à la résistance active et organisèrent des actions de sabotage. Ils firent sauter des ponts, des lignes de chemin de fer et des canaux pour empêcher le transport vers l’étranger des biens économiques allemands.

 

Les autorités occupantes réagirent avec dureté. La région occupée fut complètement verrouillée et la police allemande désarmée. Krupp et d’autres industriels furent condamnés à quinze ans de prison. Partout des confrontations sanglantes eurent lieu. En mars, quatorze ouvriers de chez Krupp furent abattus; d’innombrables citoyens furent arrêtés ou expulsés. Lorsque les Français arrêtèrent Schlageter suite à une trahison, alors qu’il venait de faire sauter un pont près de Calkum, tous les recours en grâce furent inutiles, les Français voulant faire un exemple. L’officier de la Grande Guerre, âgé de 28 ans, fut fusillé le 26 mai. La résistance se poursuivit néanmoins sans discontinuer.

 

ruhrkampf1.gifFin mai, le parti communiste tente un coup de force et les soulèvements armés qu’il téléguidait furent anéantis par des volontaires armés. Au même moment, les attentats contre les occupants se multipliaient. Ainsi, le 10 juin à Dortmund, deux officiers français sont abattus en pleine rue. La réaction des Français a coûté la vie à sept civils.

 

Les tentatives françaises de détacher des régions rhénanes du Reich avec l’aide de mouvements séparatistes ne connurent aucun succès. Des attentats perpétrés contre des chefs séparatistes et la résistance de toute la population ruinèrent ces tentatives. Le 26 septembre, Stresemann, qui, le 13 août, avait remplacé Cuno au poste de Chancelier, déclare que la résistance passive doit se terminer. A ce moment-là, 132 Allemands avaient été tués; onze d’entre eux avaient été condamnés à mort mais un seul avait été exécuté. 150.000 personnes avaient été expulsées de la région; d’innombrables autres avaient écopé d’amendes ou avaient subi des peines de prison.

 

La République de Weimar était dans un état de désolation épouvantable. Non seulement elle avait dû renoncer au poids économique de la région de la Ruhr mais elle avait dû aussi payer pour entretenir la population paralysée par la résistance passive ordonnée par Cuno. L’inflation galopante ne pouvait plus être arrêtée. Le 1 juillet un dollar américain coûtait déjà 160.000 mark; le 1 août, le dollar valait 1.100.000 mark; le 1 novembre 130.000.000.000 mark et le 30 novembre 4.200.000.000.000 mark!

 

Pour stabiliser l’état de la République, il a fallu procéder à une réforme monétaire et, simultanément, l’Allemagne accepte en août 1924 le Plan Dawes lors de la Conférence de Londres, plan qui réglait le paiement des réparations sur des bases nouvelles. En juillet et en août 1925, les Français évacuent finalement une grande partie des régions occupées, sous pression de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis. L’aventure de la Ruhr était terminée.

 

Matthias HELLNER.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°25/2013).

R. Steuckers : Identité(s) Européenne(s) et actualité internationale

 

Entretien accordé au "Cercle des Volontaires"

Robert Steuckers :

Identité(s) Européenne(s) et actualité internationale

 

Le Cercle des Volontaires est allé à la rencontre de Robert Steuckers, grande figure de ce qu’on appelle la « Nouvelle Droite », ancien membre du mouvement GRECE et fondateur du mouvement « Synergies européennes ».

 

Voici les sujets qui ont été traités par Robert Steuckers :
- L’identité européenne
- L’identité européenne influencée à travers les relations avec les autres peuples
- Une ou des identités européennes ?
- Une identité menacée ?
- Puritanisme américain et néoconservatisme
- Ukraine/UE et l’Axe Paris-Berlin-Moscou
- Nucléaire iranien et bouclier anti-missiles de l’OTAN

 

Nous vous signalons que nous publierons dans les prochains jours une version écrite de cet entretien et qui sera illustrée par énormément de documentation afin d’aller plus en profondeur dans l’analyse des sujets traités.

Anass

samedi, 04 janvier 2014

Une chance pour l’Europe: reconstruire l’ancienne Mitteleuropa austro-hongroise

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Norbert von Handel:

Une chance pour l’Europe: reconstruire l’ancienne Mitteleuropa austro-hongroise

 

Le présent article insiste sur la nécessité de renforcer la coopération entre les Etats issus de l’ancienne monarchie des Habsbourgs pour que se constitue, in fine, une alternative aux errements de l’Union Européenne

 

Construire une Europe commune a certes été l’un des plus grands projets de pacification que l’histoire humaine ait jamais connu. Pourtant, l’UE est aujourd’hui en voie de perdre définitivement le capital de sympathie dont elle bénéficiait à ses débuts. Le taux d’approbation à l’égard de l’Europe de Bruxelles chute dans tous les pays de l’Union et cela de manière spectaculaire. Plus de 40.000 fonctionnaires grassement payés semblent, en beaucoup de domaines, y avoir perdu toute empathie avec les désirs exprimés par les citoyens des pays membres de l’UE. En bon nombre de lieux, on spécule que ce seront justement les partis critiques à l’endroit de l’eurocratie qui engrangeront un solide paquet de voix lors des prochaines européennes de 2014. Mais on échappe à la vérité quand on interprète ce réflexe comme un retour au nationalisme ou comme un populisme sans substance.

 

La folie de tout vouloir réglementer, les lobbies à l’oeuvre sont autant d’attitudes qui méritent d’être stigmatisées. Quelques exemples: depuis fort peu de temps, on sait que l’UE envisage de réduire encore la culture de certaines plantes nutritives rares. En guise de compromis, on a proposé aux producteurs agricoles de devoir certifier leurs productions. A moyen terme, bon nombre de sortes de fruits, de céréales, de tubercules et de légumes vont disparaître, ce qui constitue évidemment une folie sur le plan écologique. Derrière cette initiative aberrante se cache bien entendu l’industrie agricole, défendue notamment par les lobbyistes des géants alimentaires américains Monsanto et Pioneer. Ce processus de diminution des espèces montre à l’évidence que Merkel et Hollande sont encore et toujours les exécutants des volontés américaines sur le plan économique, en dépit des très nombreuses expériences négatives que ces deux figures-phares de la politique de l’UE ont déjà expérimentées dans le passé.

 

On doit aussi se rappeler que les accords de libre-échange transatlantiques, que l’on s’apprête à signer avec les Etats-Unis, vont nous apporter encore davantage de réglementations, Ce que les propagandistes de cette politique taisent bien entendu en toutes les langues. Le système douanier, relativement libéralisé, qui existe entre l’Europe et les Etats-Unis, pourrait, en tous les cas de figure, être amélioré de bien d’autres manières.

 

Bon nombre d’Européens bien informés se posent la question: que pourra-t-on encore réguler ou réglementer, sans autre nécessité que d’avantager les Etats-Unis? A coup sûr, on peut émettre l’hypothèse que les négociateurs américains sont plus intelligents que leurs homologues européens et ne visent d’ailleurs qu’une seule chose, c’est-à-dire l’américanisation complète de l’Europe.

 

Parlons maintenant de la folie qui consiste à financer des Etats en faillite: le Traité de Maastricht obligeait tous les Etats de l’UE à consolider leurs budgets et à maintenir des politiques budgétaires réalistes et durables. Or beaucoup de pays, y compris et surtout la France et l’Allemagne, se sont éperdument moqué des clauses du Traité; la Commission, elle aussi, est coupable: elle a complètement renoncé à faire son travail de gardienne des Traités et a enfreint ses propres normes, sans tenir compte le moins du monde d’un quelconque principe de légalité. Qui plus est, le Traité de Maastricht interdit aux Etats riches de financer par la bande les Etats en faillite.

 

Que s’est-il passé? Suite à une crise de folie, on a financé la Grèce à coups ininterrompus de milliards tant et si bien qu’on ne voit pas encore le bout de cette politique de banqueroute. On n’a pas touché les grands jongleurs de la finance en pratiquant cette politique mais on a durement frappé le peuple grec, qui n’en est nullement responsable. On n’a donc pas sauvé un Etat mais bien les grandes banques des pays occidentaux les plus riches qui avaient spéculé de la manière la plus erronée qui soit en Grèce.

 

Evoqons les errements de l’UE en politique étrangère: l’ancien chancelier de la RFA Schröder vient de reconnaître, très justement, que l’Europe devrait se tourner vers la Russie pour pouvoir pratiquer avec cet Etat de dimensions gigantesques une politique économique rationnelle, surtout dans le secteur de l’énergie. Au lieu de pratiquer cette politique préconisée par l’ancien chancelier socialiste allemand, les Européens se laissent entraîner par les Américains dans une “Ostpolitik” inamicale à l’égard de Moscou (qui consiste notamment à déployer des missiles non pas contre l’Iran, comme on le prétend, mais directement contre la Russie). Cette attitude plonge la Russie dans l’amertume, où elle marinera longtemps, au détriment de toutes bonnes relations euro-russes. Otto de Habsbourg disait, et je le cite, que l’Europe s’étendait jusqu’à l’Oural (ndlr: et même jusqu’aux frontières de la Mandchourie et jusqu’au Détroit de Bering!). Cette évidence géographique, Madame Ashton ne semble pas vouloir la percevoir. Par ailleurs, un président de la RFA, dont l’expérience politique est somme toute très limitée, nous déclare que l’Allemagne est, elle aussi, “un pays musulman”! Plus rarement, pour ainsi dire jamais, on n’entend un homme ou une femme politique en vue de l’UE déclarer que l’Europe chrétienne et occidentale, repose sur trois piliers: l’Acropole, le Capitole et le Golgotha.

 

Et où reste la défense européenne? Pour rendre l’Europe eurocratique sympathique aux citoyens européens, il aurait fallu diminuer le poids colossal de la bureaucratie. L’UE doit se cantonner à ses tâches fondamentales: assurer la paix intérieure, pratiquer une politique étrangère commune et unitaire. Le chapitre de la défense commune, par exemple, n’a pas encore trouvé la moindre amorce de concrétisation. L’OTAN coordonne la plupart des états-majors européens mais on en reste là (ndlr: et dans la dépendance américaine).

 

busek-erhard-l.jpgReconstituer la Mitteleuropa, voilà une chance réelle pour l’Europe de demain. De nombreux hommes politiques clairvoyants, dont Otto de Habsbourg et son fils Charles de Habsbourg, dont l’ancien ministre des affaires étrangères d’Autriche, Alois Mock, ou l’ancien ministre autrichien de la défense Werner Fasslabend ou encore l’homme politique démocrate-chrétien autrichien Ehrard Busek (spécialisé dans les politiques de l’espace danubien; photo), insistent depuis de longues années sur la nécessité d’intégrer toutes les régions de l’espace danubien. Sur les plans économiques, infrastructurels, culturels et éducatifs, militaires et défensifs, cette intégration est souhaitable et nécessaire, sans parler de la nécessité tout aussi impérieuse de comprendre, ensemble, les vicissitudes souvent très douloureuses du passé, dans le respect de toutes les cultures concrètes qui s’épanouissent dans cet espace.

 

D’autres regroupements, comme celui que l’on appelle le “Groupe de Visegrad” —et ce fut l’une des erreurs les plus flagrantes de la politique étrangère autrichienne de ne pas y avoir participer et adhérer— ou comme l’Institut de l’Espace Danubien (“Institut für den Donauraum”) d’Erhard Busek, ainsi que, dans le domaine culturel, le Groupe “Arge Alpe Adria”, se sont efforcés au fil des années, en déployant beaucoup d’énergie, de défendre et d’illustrer l’héritage historique commun de tous les Etats de la région, renouant de la sorte avec l’histoire du Saint-Empire Romain de la Nation Germanique et celle de la monarchie austro-hongroise.

 

Ici, nous devons poser un deuxième jalon: comme les Etats scandinaves ou comme le Benelux qui ont une forte influence en Europe (quant à savoir si cette influence est pertinente, a ou non des effets positifs pour l’instant est une autre histoire), les Etats d’Europe centrale et d’Europe du Sud-Est doivent pouvoir à terme parler d’une même voix, du moins dans les questions les plus importantes. Ainsi, ils disposeraient des millions démographiques indispensables qui leur permettraient de jouer dans le concert des grandes puissances européennes. A l’heure actuelle, les petits pays comme l’Autriche, ne sont jamais plus autre chose que des entités dépendantes des grands Etats. Les grandes idées et les projets politiques sont absents ou ne sont pas transposables dans le réel.

 

Au cours de ces dernières années et de ces derniers mois, l’Ordre de Saint-Georges, dont les préoccupations sont européennes et sociales et dont l’origine s’enracine dans la Maison de Habsbourg-Lorraine, a organisé une quantité de manifestations et a fondé de nombreuses antennes en Italie du Nord, en Croatie, en Slovénie, en Autriche et s’apprête à en fonder aussi dans l’avenir en République tchèque, en Hongrie et en Slovaquie. De telles initiatives rencontrent de plus en plus d’approbations. L’objectif, à moyen terme, est de faire émerger une institution au-delà des partis, composée de parlementaires européens, de régions et d’Etats, qui sont tous prêts à défendre les intérêts des petits pays dans toutes les institutions, commissions, parlements et caucus européens.

 

Comme Charles de Habsbourg et Ehrard Busek l’ont exprimé, chacun de manière différente, il faut, pour que ces initiatives connaissent le succès, fédérer les intérêts de tous ces pays dans les secteurs infrastructurels, économiques, culturels, éducatifs et militaires, de façon à ce qu’ils soient représentés unis. Pour y parvenir, il me paraît plus important d’agir sur des bases territoriales/étatiques plutôt que sur des structures partisanes. Les partis sont des instances certes nécessaires mais ils ne visent que leurs intérêts propres et non pas ceux de leurs pays.

 

Un bloc mitteleuropéen consolidé, qui se sera construit sur l’histoire pleine de vicissitudes des pays qui le constitueront, qui représentera la culture réelle de ces pays, qui visera à faire valoir les intérêts et les revendications justifiés des pays de la Mitteleuropa, pourrait rendre plus europhiles de larges strates de la population et rendre l’UE plus intelligible.

 

C’est justement dans les pays issus du territoire de l’ancienne monarchie austro-hongroise que l’on voit que le mythe des Habsbourg n’a pas été brisé et que les politiques préconisées par Otto et Charles de Habsbourg ont été rendues vivantes et plausibles. Il suffit de se rappeler l’initiative du pique-nique “Paneuropa” qui a amorcé le processus de démantèlement du Rideau de Fer entre l’Autriche et la Hongrie. L’Autriche officielle reconnaît de plus en plus, en dépit de son “républicanisme” affiché, les mérites anciens de la monarchie austro-hongroise. L’Autriche républicaine commence à comprendre les enjeux que défendait cette monarchie et regarde désormais autrement l’oeuvre de la Maison des Habsbourg, après s’être débarrassé de quelques filtres historiques incapacitants, imposés il y a cinq ou six décennies. Il n’y a pas que l’Autriche qui profitera de cette dynamique: l’UE tout entière en sera la bénéficiaire. Il vaut donc la peine de s’engager et de se battre pour ces projets.

 

Norbert von HANDEL.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°51-52/2013).

Russia hit by Terrorist Attacks

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Russia hit by Terrorist Attacks: Gulf Petrodollars, Syria and Caucasus Islamists

Ramazan Khalidov and Lee Jay Walker


http://moderntokyotimes.com

The Russian Federation is once more in the spotlight because of Sunni Islamist terrorism. In recent days two terrorist attacks highlight many factors related to the intrigues of major Western and Gulf powers alongside Turkey. This is based on the destabilization policies of the above in Syria and in other nations. It is abundantly clear that Sunni Islamist terrorists from Chechnya, Dagestan, and in other parts of the Russian Federation, have gone to Syria to kill Syrians who are loyal to the government of this nation. These Islamists are also intent on killing Alawites, Christians and Shia Muslims based on sectarianism. Also, just like in the Russian Federation and Syria, the same Sunni Islamists hate mainstream Sunni Muslim leaders who support the mosaic in both nations therefore Sunni Muslim clerics are also being killed by the same Takfiri mindsets.

In many nations that are hit by terrorism and sectarianism it is clear that the linkage with Gulf petrodollars, militant Islamist organizations in the West, the murky role of covert operatives from several nations, media manipulation, geopolitical ambitions, Islamist charities being a front for obtaining funds – and other factors – all come into play. Of course, nations including China, Egypt, Kashmir (India), Iraq, Libya, Mali, Pakistan, Somalia, Yemen, and other nations, will have different underlying causes. However, the external element is a reality in all the above even if the combination of factors is very different. Therefore, the same also applies to the Russian Federation because in the past it was abundantly clear that Georgia and Turkey, two nations with good relations with Western powers, were conduits for Chechen terrorists based on terrorist havens, Islamist funding and other factors.

Indeed, the role of NATO Turkey being a conduit for international Sunni jihadists, militant Takfiris, a source of military hardware, covert operatives, and so forth, against Syria is also a modern reality. At the same time, vast numbers of jihadists from the Caucasus region are entering Syria via NATO Turkey. Therefore, the knock on effect for the Russian Federation is abundantly obvious even if internal issues also exist. Given this reality, then the words of Doku Umarov appear to indicate this because he states that the Riyad-us-Saliheen Brigade is now “replenished with the best among the best of the Mujahideen and if the Russians do not understand that the war will come to their streets, that the war will come to their homes, so it is worse for them.” 

Umarov also issued a warning in July that the Winter Olympics in Sochi would be targeted. He stated: “We, as the Mujahedeen, must not allow this to happen by any means possible.”

Therefore, the two recent terrorist attacks in the Russian Federation would appear to be based on Umarov and other Sunni Islamist terrorist forces. The BBC reports about the latest attacks by stating At least 14 people have been killed in a suicide bombing on a trolleybus in the Russian city of Volgograd, investigators say.”

“The blast comes a day after 17 people died in another suicide attack at the central station in the city.”

The barbarity of the latest terrorist attacks is all too common because of jihadists in this part of the world. After all, Caucasus Islamists butchered vast numbers of children in Beslan after taking them hostages in 2004. Yes, the so-called jihadists who are waging a holy war kidnapped over 700 children in this barbaric attack. In other words, Caucasus Islamists think nothing about kidnapping children, killing children based on their planned operations, beheading captured individuals, blowing people up on buses, suicide attacks,  – and other brutal realities. At the same time, they hope to cleanse Orthodox Christians throughout the Caucasus region based on fear and to crush mainstream Sunni Islam.

Returning to Syria, the Kavkaz Center, a propaganda vehicle for Chechen and Caucasus Islamists, stated in August about this nation that “Troops of the Northern Directorate of the Islamic State of Iraq and Sham began a decisive attack on the positions of Assadites, anchored on the territory of an important strategic facility – airport Minnag near Aleppo.”

Kavkaz continued by reporting that “Recently, Emir of the Army of Emigrants of Supporters, Omar al-Chechen, was appointed to the post of the commander of the Northern Directorate of the Islamic State of Iraq and Sham. Most forces of the Mujahideen in northern Syria came under his command.”

This angle was also mentioned by The Jamestown Foundation because it was stated that “The Jaish al-Muhajireen wal-Ansar (Army of Emigrants and Helpers) brigade is made up of Chechens and North Caucasians, but, unsurprisingly, the group also contains a large number of local Arabs, so the total number of people in the brigade could be 1,500. An ethnic Chechen from Georgia, Abu Umar Shishani (a.k.a. Umar Gorgashvili), is the leader of this group. In the past, Gorgashvili fought in Chechnya and served in the Georgian special forces during the 2008 war with Russia (www.rosbalt.ru/main/2013/08/20/1166093.html). Since last summer, Gorgashvili has been elevated to the position of the commander of the northern sector of the Islamic State of Iraq and Sham (http://shamcenter.info/news/92/134/obraschenie-komanduyuschego-severnym-napravleniem-islamskogo-gosudarstva-iraka-i-shama-amira-umara-ash-shishani/d,detail-de/). There are also other well-known Chechen commanders, such as Emir Muslim (Muslim Margoshvili), Emir Seifullah (Ruslan Machaliashvili), Emir Salakhdin and Emir Abu-Musaaba (Musa). Emir Seifullah was expelled from Jaish al-Muhajireen wal-Ansar for embezzlement and erroneous interpretation of Islamic values during a time of jihad and his actions during jihad (http://www.youtube.com/watch?v=yU6K1mq38jw).”

No individual of credibility would deny that Afghanistan, Chechnya, Dagestan, Iraq, Libya, and other parts of the world, don’t have genuine internal issues to various different degrees. Yet, without the intrigues of powerful Western and Gulf powers alongside Pakistan then al-Qaeda, the Taliban, and other sinister forces throughout the 1980s and early 1990s, would never had existed in the first place – or if they did exist – then the level would have been massively reduced. However, enormous funding was given to various Islamist movements in this period.  The other vital component was enormous spending on spreading Salafi Islamic mindsets and other militant Islamist thought patterns.

The conflict in Iraq that overthrew Saddam Hussein unleashed a vacuum and tragically this became filled by international jihadists, militant sectarian forces and various affiliates of al-Qaeda.  In Libya major NATO and Gulf powers worked hand-in-hand with various jihadist groups and an array of different militias. Once Gaddafi was butchered then another vacuum emerged whereby Mali became destabilized. Also, Libya now became a powerful element in the destabilization of Syria based on exporting military hardware, North African jihadists, linking covert operatives from various nations and being a direct link with the sinister intrigues of NATO Turkey. Therefore, just like in Afghanistan in the 1980s and recent events in Iraq, Libya, and Syria; it is abundantly clear that Gulf and Western intrigues are an enormous boost for various al-Qaeda affiliates and an array of Sunni Islamist militant groups. Likewise, Salafi indoctrination and militant versions of Islam emanating from the Gulf region, then start to usurp traditional Sunni Islam by spreading an alien message based on Gulf petrodollars.

In another article about the Caucasus and Syria by Modern Tokyo Times it was stated The collective intrigues of America, France, Georgia, Qatar, Saudi Arabia, Turkey, and the United Kingdom, towards Syria – and their respective policies in the North Caucasus region – should alarm the Russian Federation because the same intrigues are aimed at Moscow. Kadyrov stated that secret agencies were actively involved in recruiting Caucasus terrorists and mercenaries. Therefore, the growing influence of this group does give credence towards a powerful enacted outside force and clearly Georgia and Turkey provide a natural geopolitical reality to the linkage between the Russian Federation and Syria.”

Also, Modern Tokyo Times stated the need for the Russian Federation to take action in Syria because like Umarov states, the jihadists have been “replenished with the best among the best of the Mujahideen.”  Clearly, much of this replenishing is down to new Caucasus Islamists going to Syria and obtaining training and finding a bloodlust based on sectarianism. Therefore, Modern Tokyo Times commented The growing menace of Chechen and Caucasus Islamists and the role of Salafi indoctrination in Syria should lead to the Russian Federation taking action. This applies to sending covert operatives to take out leading Islamist terrorists by working with the Syrian armed forces; providing major intelligence to the government of Syria; increasing military hardware of greater sophistication which suits the nature of the conflict; and by providing greater economic assistance. Also, political leaders in Moscow must raise this question seriously with Turkey because clearly this nation is a conduit of major terrorist and military ratlines which are anti-Syrian government. Similarly, the petrodollars of the Gulf are spreading the dangerous Salafi ideology and this fact needs to be raised.”

Special agencies including the CIA, MI6, and ISI, were all involved in funding Sunni Islamic jihadists in the 1980s and early 1990s in order to overthrow the government of Afghanistan. The chaos engulfing Libya and Mali, and creating powerful ripples in Tunisia, was ignited by the intrigues of major Gulf and Western powers. Of course, internal realities already existed in the Caucasus region just like they existed in Iraq under Saddam Hussein. Yet, once outside meddling happens, just like in modern day Syria; then many intended or unintended convulsions happen because of the vacuums being created by Gulf and Western powers alongside Turkey. Either way, Umarov is making it clear that the jihadist movement in the Caucasus region is now “replenished.” This replenishing is based on outside meddling in Syria, Gulf petrodollars and the intrigues of covert agencies who collectively utilize chaos and mayhem. Therefore, elites in Moscow need to take defensive measures in order to preserve regional stability and to protect nation states. After all, Gulf and Western intrigues are based on creating failed states and this can visibly be seen in Afghanistan, Iraq, and Libya. The same forces are also intent on creating a failed state in Syria based on several different geopolitical ambitions and this policy is also endangering the Russian Federation.

Obviously, prior to outside meddling in Syria it is clear that Iraq and the Caucasus region in the Russian Federation were already blighted by terrorism. However, the conflict in Chechnya and Iraq were both being contained despite knock-on-effects causing mayhem in Dagestan and other parts of the Caucasus region in relation to Chechnya. Yet, since outside meddling in Syria then the crisis in Iraq is once more spreading a fresh cycle of sectarianism. Also, al-Qaeda affiliates have been boosted by the intrigues of Gulf and Western powers in Syria. Similarly, Umarov and Islamist forces are now gaining from a fresh wave of jihadists throughout parts of the Russian Federation and Central Asia based on the destabilization of Syria.

http://www.jamestown.org/ The Jamestown Foundation 

Hundreds of North Caucasians Have Joined the Ranks of Syria’s Rebels

http://www.kavkazcenter.com/eng/content/2013/08/07/18145.shtml

http://www.kavkazcenter.com/eng/content/2013/08/06/18143.shtml

http://www.bbc.co.uk/news/world-europe-25546477

http://www.moderntokyotimes.com/2013/04/02/russia-should-send-covert-operatives-to-syria-chechen-caucasus-angle-and-iran/

leejay@moderntokyotimes.com

http://moderntokyotimes.com

Vladimir Putin uomo della Tradizione

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Vladimir Putin uomo della Tradizione

Autore:

Ex: http://www.centrostudilaruna.it

Nel suo discorso nel Giorno della Costituzione del 12 dicembre 2013 Vladimir Putin cita due personaggi russi significativi: il Primo Ministro Stolypin e il filosofo Berdaiev. Stolypin negli ultimi anni dell’Impero Zarista cercò di portare avanti una riforma agraria che diffondesse la piccola proprietà contadina, di affermare il principio dell’auto-governo locale (Zemtsvo) e di porre le basi di una grande modernizzazione industriale. Insomma Stolypin cercava di opporsi alla marea montante del comunismo rivoluzionario sviluppando una politica di riforme graduali, che salvaguardassero i due pilastri della tradizione politica russa: lo Zarismo e l’Ortodossia.

A rivoluzione russa avvenuta, l’altro nome citato da Putin, Berdaiev abbandonò il proprio paese e in esilio sviluppò i principi della sua filosofia esistenzialista e cristiana: Berdaiev era infatti un discepolo di Dostoevskij e cercava una terza via tra collettivismo marxista e individualismo liberale. Davvero significativa è la sua citazione nel discorso del 12 dicembre. Putin si definisce conservatore nei valori e aggiunge: “citando le parole di Nikolaj Berdaiev, l’essenza del conservatorismo non è l’impedire il movimento in avanti e verso l’alto, ma l’impedire il movimento all’indietro e verso il basso, nella tenebra del caos e nel ritorno a uno stato primitivo”. Con questi riferimenti molto alti lo statista russo indica le basi di filosofia politica delle ultime decisioni significative assunte dalla Federazione Russa: no alle adozioni gay, no alla propaganda della sessualità non tradizionale ai minori, disincentivo ai divorzi, lotta all’aborto, politiche per la natalità, lotta alla diffusione della droga.

Putin si definisce apertamente “uomo della Tradizione” e sottolinea che tutta la sua azione di governa è finalizzata alla difesa dei “valori tradizionali”. Ovviamente il tradizionalismo nei valori si coniuga nel suo pensiero politico con un “progressismo sociale”, ereditato anche dalla esperienza ideologica del socialismo di Stato. Nel precedente discorso del Giorno della Costituzione del 2012 Putin aveva ribadito i valori della “uguaglianza per tutti” e la necessità di una modernizzazione per estendere a tutti i cittadini la prosperità propiziata dalla crescita economica della Russia a partire dal 2000.

Il riferimento ai valori tradizionali si lega in Putin a un riferimento esplicito a una concezione spirituale della vita. Del resto lo abbiamo visto al fianco di papa Francesco baciare l’icona della Madonna di Vladimir, una icona importantissima nel suo intreccio con la storia religiosa e politica della Russia. Dice Putin: “La distruzione dei valori spirituali non solo porta a conseguenze negative per la società, ma è anche essenzialmente antidemocratico, dal momento che viene effettuata sulla base di idee astratte ideologiche, in contrasto con la volontà della maggioranza, che non accetta le variazioni avvenute o le proposte di revisione dei valori”. Il riferimento è a quei gruppi di pressioni e a quelle lobby che egemonizzando i mass media occidentali tentano di imporre cambiamenti (pensiamo all’ideologia del Trans-Gender o alla folle concezione dello “ius soli”) ai quali si oppone la maggioranza delle persone sensate: una maggioranza che spesso purtroppo rimane “maggioranza silenziosa” e indifesa.

Nelle parole del presidente Putin si avverte anche l’eco di una delle preoccupazioni fondamentali del grande pontefice Benedetto XVI: “Oggi molte nazioni stanno revisionando i loro valori morali e le norme etiche, erodendo tradizioni etniche e differenze tra popoli e culture. Le società sono oggi spinte ad accettare non solo il diritto di ognuno alla libertà di coscienza, di opzione politica e di privacy, ma anche ad esse è richiesto di accettare l’equiparazione assoluta dei concetti di bene e male”. La problematica additata è insomma quella del relativismo, quella concezione scettica secondo la quale non solo tutte le vacche di hegeliana memoria ma anche tutte le scelte morali sono “nere”, indifferenti. Il relativismo non è solo una posizione filosofica, ma è anche quell’atteggiamento di fondo che rende oggi gli uomini occidentali caratterialmente deboli, umbratili, alla mercé di poteri forti.

Tuttavia, di contro al modello occidentale Putin non ha un “russian style of life” da imporre: egli non crede nella necessità di imporre a livello mondiale un’unica regola, crede invece nel diritto dei popoli e delle civiltà di preservare le loro diversità e le loro tradizioni: “Noi non pretendiamo di essere alcun tipo di superpotenza con pretesa di egemonia globale o regionale; non imponiamo il nostro patrocinio su nessuno e non cerchiamo di insegnare agli altri come vivere la loro vita. Ma ci sforzeremo di esercitare la nostra leadership difendendo il diritto internazionale, lottando per il rispetto delle sovranità nazionali e l’indipendenza e l’identità dei popoli”.

L’importante però è che nessun popolo si senta “eletto” e nessuno si arroghi una missione “eccezionale”. Questo era anche il senso del finale della sua storica lettera al New York Times nei giorni della crisi siriana: “E’ estremamente pericoloso incoraggiare la gente a vedersi eccezionali, qualunque sia la motivazione. Ci sono paesi grandi e piccoli, paesi ricchi e poveri, quelli con lunghe tradizioni democratiche e quelli che stanno ancora trovando la strada verso la democrazia. Anche le loro politiche sono diverse. Siamo tutti diversi, ma anche quando chiediamo la benedizione del Signore, non dobbiamo dimenticare che Dio ci ha creati uguali”.

Il discorso di Putin ha toccato tutte una serie di questioni ovviamente non solo morali, ma anche pratiche e organizzative: il presidente ha parlato di valorizzazione delle aree rurali, della necessità di incoraggiare i russi a ripopolare le campagne, l’importanza di giungere a una piena autarchia anche nel settore alimentare. Con soddisfazione Putin sottolinea “Abbiamo già investito molti soldi nello sviluppo del settore agricolo. Il settore sta mostrando un momento di dinamica positiva. In molte aree ora possiamo coprire interamente la domanda interna con prodotti interni russi”.

Per quanto riguarda lo sviluppo economico, le priorità sono indicate da Putin nella formazione professionale, nello sviluppo tecnologico, in un mercato del lavoro flessibile e in “un buon clima per gli investimenti” (abbassando ulteriormente la pressione fiscale e creando in Siberia aree di completa esenzione per le imprese che investono). Un fondo scientifico specifico è stato concepito da Putin per incrementare il livello tecnologico del paese.

Un progetto importante della Federazione è quella della costruzione di alloggi. Lo Stato interviene direttamente nel settore edilizio per realizzare un imponente “Piano Casa”: “Il governo ha già predisposto le misure strategiche necessarie per l’attuazione del programma per la costruzione di alloggi a prezzi accessibili. Questo programma prevede la costruzione di almeno 25 milioni di metri quadrati di nuove abitazioni, completi con la corrispondente infrastruttura sociale, entro il 2017”.

Il piano di costruzione degli alloggi rappresenta indubbiamente la “base solida” della politica di incremento demografico che Putin sta portando avanti: la vasta diffusione degli aborti in epoca sovietica e il drammatico impoverimento degli anni Novanta avevano condotto la demografia russa in una spirale “recessiva” preoccupante. A partire dal 2000 il governo si è posta l’esigenza di favorire la natalità per risollevare le sorti della demografia russa. Putin con soddisfazione sottolinea che il trend demografico è ritornato ad essere positivo. Sullo sfondo di tali prese di posizione vi è anche una questione geopolitica fondamentale: la Russia con il suo completamento siberiano è un territorio immenso e ricchissimo di risorse del sottosuolo. Si capisce a quale esito può portare il rapporto tra una popolazione che invecchia e un ricchissimo territorio, circondato da popolazioni asiatiche (i cinesi, gli indiani) che superano il miliardo… Nell’ambito della politica in favore della natalità si inserisce anche il programma culturale che punta a un fortissimo disincentivo dei divorzi e degli aborti.

Politica di natalità e salute della popolazione sono strettamente intrecciati, per cui Putin ribadisce anche quello che era un cardine della vecchia politica sanitaria sovietica: il valore dell’assistenza medica estesa a tutti e completamente gratuita. Nella Russia attuale i cittadini sono chiamati a pagare una assicurazione per le malattie che consta di una cifra simbolica irrisoria, che consente cure che Obama neppure osa sognare di notte, per paura di essere accusato di “socialismo”. Dal punto di vista pratico rimane il problema di ri-organizzare la sanità dopo gli anni di caos succeduti alla perestrojka. E tuttavia Putin ha progetti ambiziosi sul versante della salute e della prevenzione: “A partire dal 2015 tutti i bambini e gli adolescenti dovranno usufruire di un check-up medico obbligatorio gratuito annuale, mentre gli adulti dovranno essere sottoposti a tale esame ogni tre anni”.

Prevenzione e salute, a livello giovanile si sposano con l’enfasi posta sullo sport. Da qualche mese sono tornati nelle scuole i “giochi ginnico-militari”: un misto di educazione fisica e militare. In questa ottica si inserisce l’esigenza di un ampliamento delle palestre, dei campi sportivi: “Dobbiamo continuare a sviluppare una vasta gamma di infrastrutture sportive per bambini e ragazzi. Dobbiamo fare di tutto per aumentare la popolarità di stili di vita attivi. Questa è stata l’idea principale alla base delle Universiadi che si sono svolte con successo a Kazan”.

Per quanto riguarda i docenti Putin annuncia aumenti salariali per riqualificare il valore dell’insegnamento: “Stiamo alzando i salari nel settore dell’istruzione e della sanità in modo che il lavoro di insegnanti, professori e dottori diventi di nuovo prestigioso, per attirare validi laureati”. L’insegnamento scolastico viene concepito come un settore strategico: da un lato per trasmettere un metodo di pensiero “creativo ed indipendente”, dall’altra per rafforzare il senso dell’identità trasmettendo i valori della nazione, la storia e le tradizioni.

Il tema della identità viene riproposto anche in relazione al delicato problema della immigrazione. Avendo la Russia di Putin un ritmo di crescita molto superiore a quello dei paesi UE, negli ultimi anni il flusso migratorio (soprattutto dalle repubbliche ex sovietiche) si è fatto più ingente e, anche alla luce di recenti fatti di sangue, l’esigenza di regolare con chiarezza tali flussi è divenuta impellente. Ovviamente per Putin gli ingressi clandestini sono inaccettabili, gli immigrati regolari hanno il dovere di rispettare i valori e la cultura della Russia, di adeguarsi ad essa. Rispetto e reciprocità sono i principi cardine per regolare l’immigrazione. E già qualche mese fa, alla richiesta di costruire nuove moschee in Russia, Putin – forse ironicamente … – aveva subordinato l’esaudimento di tale richiesta al principio di reciprocità, richiedendo la costruzione di chiese in Arabia Saudita.

E tuttavia Putin ha ritenuto di porre un argine alle ondate di xenofobia che si diffondono anche in Russia in conseguenze di crimini gravi compiuti da immigrati. Putin tiene a sottolineare che non è l’origine etnica ad essere “male in sé”: “Tali tensioni non sono provocate dai rappresentanti di una specifica nazionalità, ma da persone prive di cultura e di rispetto delle tradizioni, sia delle proprie che di quelle altrui. Essi sono espressione di una sorta di Internazionale dell’Amoralità”. Insomma il problema non è l’appartenenza etnica, l’identità nazionale, ma appunto l’abbandono di quella identità e lo sradicamento in nome della mescolanza multietnica.

Certo in Russia ci sono forze più estremiste, di opposizione, che soffiano il fuoco sulla protesta, pensiamo ai nazionalisti di opposizione o anche ai neocomunisti, che di volta in volta invocano uno Stato più forte e meno influenzato dalle degenerazioni politiche e di costume che provengono dalla mentalità occidentale. Di fronte a questi atteggiamenti più intransigenti, il partito di Putin si pone come una forza più “centrista”, questo è anche il motivo del vasto consenso democratico che Russia Unita ha riscosso nelle ultime elezioni politiche.

Putin ha ribadito peraltro il riconoscimento del valore del pluripartitismo, segnando un distacco netto dal vecchio sistema del partito unico, di epoca sovietica: “Ritengo importante che molti nuovi partiti abbiano fatto sentire la loro presenza. Conquistando posti negli organismi comunai e regionali, hanno gettato le basi per la partecipazione alle prossime campagne elettorali federali. Sono sicuro che sapranno degnamente competere con i protagonisti politici di vecchia data. La Russia oggi richiede un ampio dibattito politico per arrivare a risultati concreti”.

Tipico del pensiero storico-politico di Putin è di non rinnegare nessuna fase della storia russia (dallo zarismo al sovietismo), ma nello stesso tempo di restaurare esperienze politiche ormai consunte e slegate dalle esigenze del momento. Già al forum di Valdai del 19 settembre aveva affermato: “Ci siamo lasciati alle spalle l’ideologia sovietica, e non c’è ritorno. Chi propone un conservatorismo fondamentale, e idealizza la Russia pre-1917, sembra ugualmente lontano dal realismo, così come sono i sostenitori di un liberalismo estremo, all’occidentale”. Indubbiamente anche il liberalismo-liberismo-libertarismo occidentale è una ideologia consegnata al passato, così come l’attuale crisi economica e morale dell’Occidente testimonia.

Andando oltre le ideologie del passato Putin prospetta l’idea di una “sintesi” tra le istanze migliori che sono emerse appunto nelle ideologie politiche di massa, e prospetta l’idea di una “terza via”. Già a Valdai si espresse in tal senso: “tutti noi – i cosiddetti neo-slavofili e i neo-occidentalisti, gli statalisti e i cosiddetti liberisti – tutta la società deve lavorare insieme per creare i fini comuni di sviluppo. Ciò significa che i liberisti devono imparare a parlare ai rappresentanti della sinistra e che d’altro canto i nazionalisti devono ricordare che la Russia è stata formata specificamente come Stato pluri-etnico e multiconfessionale fin dalla sua nascita”.

Terza via significa anche conciliare in un sistema politico Ordine e Libertà. In tal senso egli interpreta e celebra la Costituzione Federale Russa dopo un ventennio dalla sua proclamazione: “La nostra Costituzione – dice Putin – mette insieme due priorità fondamentali, il supremo valore dei diritti e delle libertà dei cittadini e uno Stato forte, sottolineando il loro obbligo reciproco di rispettarsi e proteggersi a vicenda”.

Questi sono i temi del pensiero politico di Vladimir Putin. Sono temi che indubbiamente sollecitano una riflessione anche per ambienti che si riuniscono attorno alla rivista “Confini”, riguardo all’opportunità di costituire uno schieramento politico, economico, culturale che vada da Roma a Mosca: incentivando le interazioni economiche e i rapporti imprenditoriali; costituendo insieme agli amici russi una “Internazionale Europea” basata sui principi cristiani, nazionali, sociali comuni;  approfondendo l’idea di Europa sulla scia delle grandi intuizioni di Charles De Gaulle (l’Europa Unita dall’Atlantico a Vladivostok) e di Giovanni Paolo II (i due polmoni dell’Europa: cattolicesimo e ortodossia).