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vendredi, 06 septembre 2013

Les nouveaux visages du mondialisme

Les nouveaux visages du mondialisme

par Georges FELTIN-TRACOL

 

Suite à ma brève étude consacrée à l’U.K.I.P. (Parti de l’Indépendance de la Grande-Bretagne) de Nigel Farage, « Poussée souverainiste outre-Manche » dans le mensuel en ligne Salut public, n° 16 de juin 2013, des lecteurs se sont étonnés que je qualifie ce mouvement souverainiste britannique de « national-mondialiste ». Il est vrai que le qualificatif paraît osé, mais cette provocation voulue entend signaler une tendance nouvelle qui témoigne de la mue du mondialisme afin de contourner et de neutraliser les réactions souvent défensives qu’il suscite.

 

Le mondialisme « classique » se présente sous deux formes souvent antagonistes tant au sujet des moyens que des finalités dernières. Le premier mondialisme demeure le plus connu puisqu’il regroupe les cénacles de l’hyper-classe oligarchique planétaire et domine les médiats, la finance, la politique et les grands groupes transnationaux. Ces mondialistes-là se retrouvent régulièrement lors des réunions à Davos,  de la Commission Bilderberg ou de la Trilatérale, etc. Ces chantres de la mondialisation globale ne revendiquent pas publiquement, sauf exceptions notables, un État mondial. Ils préfèrent soutenir une « communauté internationale » régie par des normes occidentales, libérales et « démocratiques de marché » (en fait ploutocratiques et oligarchiques) qui écrase le politique au profit d’un économicisme. Pour eux, la paix universelle garantit le maximum d’affaires donc de profits. Le second mondialisme, bien plus récent, apparaît à la fin des années 1990. C’est l’« altermondialisme ». Prétextant des préoccupations sociales, environnementales et sociétales, les altermondialistes imaginent une structure politique inter-continentale dans laquelle les citoyens du monde sur-connectés exprimeraient leurs avis à des dirigeants révocables sur le champ grâce à la grande Toile numérique mondiale. Si les altermondialistes mènent souvent des combats sympathiques et nécessaires, leur dessein final d’évacuation définitive du politique et du conflit les dessert, d’où l’amenuisement perceptible depuis cinq – six ans de leur activisme.

 

Ces deux versions mondialistes ne cachent pas leur objectif ultime, ce qui explique probablement la méfiance immédiate des peuples. Suite à cette défiance véritable, tel un organisme confronté à un problème de survie, l’idéologie mondialiste a commencé une entreprise de diversification morphologique, à un travestissement des idées, voire à une infiltration, avec le secret espoir de favoriser une large confusion. Le phénomène est particulièrement notable avec le régionalisme.

 

En Bolivie, l’élection en 2006 de l’Amérindien révolutionnaire Evo Morales à la présidence de la République stimula le séparatisme de cinq départements amazoniens du pays. Il fallut toute l’autorité présidentielle d’Evo Morales pour éteindre ces velléités centrifuges. Ces séparatistes, souvent d’origine créole, proche des riches propriétaires des latifundia et financés par les États-Unis, défendaient-ils une culture particulière, une autonomie linguistique ou une spécificité historique ? Nullement ! Leurs motivations premières étaient la défense de leur fortune agrarienne et leur refus d’obéir à un président à la peau cuivrée. Il est intéressant de relever que certains de ces indépendantistes rêvaient que leur hypothétique État adhérât à l’A.L.E.N.A. …

 

On retrouve cet exemple de « régional-mondialisme » d’une manière moins nette, plus diffuse, en Europe de l’Ouest. probable grand vainqueur aux élections législatives, régionales et communautaires l’année prochaine en Belgique, la Nouvelle Alliance flamande de Bart De Wever doit être désignée comme une formation « nationale-centriste ». Si son seul député européen siège dans le groupe commun des Verts – A.L.E. (Alliance libre européenne – régionaliste), son meneur principal et actuel maire d’Anvers ne cache pas son admiration pour le libéral-conservateur anglais Edmund Burke. Se focalisant sur la question linguistique qui exclut les minorités francophones albo-européennes et qui accepte des populations étrangères non européennes néerlandophones, la N.V.A. soutient un regrettable point de vue assimilationniste et réducteur.

 

En Catalogne, l’année 2014 risque d’être décisive puisque le gouvernement autonome catalan démocrate-chrétien, encouragé par l’extrême gauche républicaine indépendantiste, prévoit un référendum d’auto-détermination par avance rejeté par le gouvernement conservateur de Madrid. Le chef de la Généralité catalane, Artùr Mas, développe une démagogie intense en faveur de l’indépendance alors que la région très autonome croule sous un endettement public faramineux. Indépendante, la Catalogne deviendrait une proie facile pour les jeunes requins friqués d’Asie et du Moyen-Orient. Comme pour les Flamands d’ailleurs, les indépendantistes catalans rêvent d’adhérer à l’Union européenne et de se maintenir dans l’Alliance Atlantique.

 

Le phénomène est plus frappante en Écosse. En 2014 se tiendra un référendum sur l’indépendance validé par le Premier ministre conservateur britannique, David Cameron, et son homologue écossais, Alex Salmond, chef du S.N.P. (Parti nationaliste écossais) indépendantiste d’orientation sociale-démocrate. Dans le cas d’une Écosse libérée d e la tutelle londonienne, le nouvel État serait toujours une monarchie parlementaire avec pour reine Elisabeth II et ses successeurs. Quant à la monnaie, ce serait soit l’euro, soit la livre sterling.

 

Il faut oublier les belles images du film de Mel Gibson Braveheart. Hormis une minorité indépendantiste identitaire réunie au sein d’un Front national écossais (1), les indépendantistes écossais – en tout cas leurs responsables – communient eux aussi dans le « multiculturalisme ». Dans la perspective de la consultation référendaire, le S.N.P. dispose du soutien de la communauté pakistanaise. D’ailleurs, le ministre écossais des Affaires étrangères et du Développement internationale, Humza Yousaf, est un Pakistano-Kényan. Alex Salmond déclare ainsi que « nous avons une identité attrayante, d’autant plus que nous ne mettons pas en avant un caractère exclusif. Les gens ont droit à la diversité et l’écossité en fera partie à coup sûr (2) ».

 

À quoi bon dès lors une Écosse indépendante si la population n’est plus écossaise à moyen terme ? Un néo-mondialisme investit donc le champ régional sans trop de difficultés d’autant que maints régionalistes récusent toute connotation identitaire.

 

Ce néo-mondialisme s’invite même chez les souverainistes anti-européens du Vieux Continent. Le cas du Parti pour la liberté (P.V.V.) néerlandais de Geert Wilders reste le plus exemplaire. Ce parti néo-conservateur et libéral défend les droits de la minorité homosexuelle face à l’affirmation d’un islam rigoriste assumé. Dans une logique de confrontation entre l’Occident, perçu comme la patrie universelle des droits de l’homme, et l’Islam, considéré comme une civilisation arriérée, le P.V.V. s’aligne sur des positions atlantistes et sionistes avec la secrète espérance de ne pas être diabolisé par les médiats. Cette démarche similaire se retrouve en Allemagne où règne depuis 1945 une incroyable terreur mémorielle. Des formations d’audience régionale comme Pro Köln (Pour Cologne) ou Pro N.R.W. (Pour la Rhénanie du Nord – Westphalie) tiennent un discours anti-musulman grossier qui confond Al-Qaïda et le Hezbollah libanais. On devine une argumentation néo-conservatrice et atlantiste du choc des civilisations…

 

En France, le néo-mondialisme ne parie pas encore sur le F.N. dédiabolisé de Marine Le Pen. Outre le Front de Gauche de Jean-Luc Mélenchon, il encourage plutôt l’ancien Young Leader de la French American Foundation, Nicolas Dupont-Aignan de Debout la République. Comme d’ailleurs Mélenchon, le député-maire d’Yerre suggère comme alternative au projet européen une union méditerranéen France – Afrique du Nord ! Remarquons aussi qu’il envisagea de coopérer avec le F.N. à la condition que celui-ci abandonne son positionnement identitaire. Or c’est précisément ce choix fondamental qui permet au part frontiste d’être la troisième force politique de l’Hexagone.

 

Le néo-mondialisme a enfin pris le visage du populisme en Italie avec Beppe Grillo et son Mouvement Cinq Étoiles. L’extraordinaire succès de cette force « anti-politique » aux législatives anticipées de février 2013 a mis en lumière le rôle de gourou de Gianroberto Casaleggio. Ce riche patron d’une entreprise d’informatique rêve d’un État mondial numérisé d’influence New AgeGaïa – dans lequel seraient proscrites les religions et les idéologies (3). Par certains égards, on peut considérer que Casaleggio représente le versant populiste d’un néo-mondialisme comme Wilders en incarne le versant néo-conservateur atlantiste. Dernièrement, Nigel Farage a considéré comme « épouvantable » une campagne du ministère britannique de l’Intérieur destinée à dégoûter les immigrés illégaux de venir en Grande-Bretagne (4). Farage précise même qu’il trouve cette opération publicitaire « très “ Big Brother ” […], très Allemagne de l’Est dans les années 1980, une horrible façon de lutter contre l’immigration (5) ».

 

Il est intéressant de remarquer que ces partis dits « populistes » et « eurosceptiques » mésestiment, minorent ou ignorent délibérément – peut-être pour satisfaire le politiquement correct des gras médiats – la thématique identitaire. L’U.K.I.P. dénonce plus la présence de Polonais ou de Grecs que l’immigration venue du Commonwealth. Quant aux critiques du P.V.V., elles se focalisent sur l’islam et non sur l’immigration (6). Finalement, au jeu des comparaisons, l’Aube dorée grecque et le Jobbik hongrois témoignent d’un sens plus développé de l’identité ancestrale autochtone, ce qui par ces temps troublés n’est pas négligeable.

 

Georges Feltin-Tracol

 

Notes

 

1 : Cette formation est évoquée par l’excellent blogue de Lionel Baland, le 21 juin 2013 : http://lionelbaland.hautetfort.com/

 

2 : dans The Observer cité par Courrier International du 18 au 24 juillet 2013.

 

3 : Lire l’excellente analyse de Patrick Parment, « Le présent italien annonce-t-il le futur italien ? », Synthèse nationale, n° 31, mars – avril 2013.

 

4 : Julien Laurens, « Shocking, la pub anti-clandestins ! », Aujourd’hui en France, 1er août 2013.

 

5 : dans Le Nouvel Observateur, 29 août 2013.

 

6 : À la décharge de l’U.K.I.P. et du P.V.V., reconnaissons-leur qu’ils viennent de s’opposer officiellement – et avec raison – à toute intervention militaire occidentale en Syrie. Ils rejoignent de ce fait le B.N.P., l’Aube dorée, le F.N. et les Republikaner allemands.

 


 

Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

 

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=3301

mercredi, 27 février 2013

Die Obama-Falle

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Andreas Mölzer:

Die Obama-Falle

Die USA wollen Europa die handelspolitische Eigenständigkeit nehmen

Ex: http://www.andreas-moelzer.at/  

Barack Obama hat bei seiner Rede zur Lage der Nation angekündigt, er wolle mit der Europäischen Union Verhandlungen über eine transatlantische Freihandelszone beginnen. Und die begeisterten Reaktionen des Brüsseler Establishments lassen befürchten, daß die Europäer in die vom US-Präsidenten gestellte Falle tappen werden. Denn eines ist klar: Ob eine Freihandelszone mit den Vereinigten Staaten im europäischen Interesse liegt, ist mehr als zweifelhaft.

Insbesondere geht es Washington darum, das Modell einer globalisierten Wirtschaft nach US-Vorstellungen auch in Europa durchzusetzen. Ziel der EU muß aber sein, die europäische Wirtschaft gegenüber unlauterer Konkurrenz zu schützen, auch wenn dies den Dogmen eines ungehinderten Freihandels widerspricht. Und wie andere Abkommen mit den USA – etwa jenes zum Austausch von Fluggastdaten – zeigen, ist Brüssel bereit, europäische Interessen ohne Wenn und Aber zu verraten.

Vor allem aber hätte eine Freihandelszone mit der EU für die USA einen großen Vorteil: Den Europäern würde ihre handelspolitische Eigenständigkeit genommen werden. Denn anders als in der Außen- und Sicherheitspolitik hat sich Brüssel bisher nicht gescheut, in Wirtschaftsfragen europäische Interessen, etwa durch Verhängung von Schutzzöllen, zu verteidigen. Und genau diese Instrumente soll die EU verlieren.

mardi, 26 février 2013

Die weltweite Machtergreifung der Banker

Die tatsächliche Neue Weltordnung: Die weltweite Machtergreifung der Banker

John Kozy

Wie schnell doch manchmal die ausgeklügeltsten Pläne über den Haufen geworfen werden. Es scheint, als kämen und gingen neue Weltordnungen so häufig wie Finsternisse.

Die alte Weltordnung, das Ancien Régime, starb zusammen mit 16 Millionen Menschen während des großen Europäischen Krieges, der am 28. Juni 1914 durch die Ermordung des österreichisch-ungarischen Thronfolgers Erzherzog Franz Ferdinand in Sarajewo durch den damals 19-jährigen serbischen Nationalisten Gavrilo Princip ausgelöst wurde. (Heute würde man Princip als »Terroristen« bezeichnen.) Dieses Attentat führte Länder, die eigentlich kein Interesse daran hatten, Krieg zu führen, in den mörderischsten und vernichtendsten Krieg, den die Welt bis dahin erlebt hatte.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/deutschland/john-kozy/die-tatsaechliche-neue-weltordnung-die-weltweite-machtergreifung-der-banker.html

mercredi, 13 février 2013

Governo Globale

Governo Globale

La storia segreta del Nuovo Ordine Mondiale

Autore: Enrica Perucchietti  Gianluca Marletta 

Prezzo: € 10,03 (invece di €11,80)

 

Vuoi scoprire cos'è il Nuovo Ordine Mondiale?

Crisi economiche, rivoluzioni, guerre. Che cosa si cela dietro il rischio di crollo dell’Eurozona, la cosiddetta “Primavera Araba”, l’uccisione di Osama bin Laden, la guerra in Libia, i cablogrammi di Wikileaks, l’attentato di Oslo e Utoja e l’insediamento del governo Monti? Che cosa lega l’omicidio di John Kennedy all’assassinio di Olof Palme? Come fanno eventi in apparenza così diversi e distanti ad avere un’origine comune?

In questo saggio si svela per la prima volta in modo chiaro, completo e documentato, la storia segreta del Nuovo Ordine Mondiale, dalle sue origini a oggi: la genesi, l’ideologia e le tappe storiche, dalle origini della modernità all'attuale sfida militare che vede come terreno di battaglia il Medio Oriente. Chi ha coniato il termine e chi perpetua in segreto il disegno di instaurazione di un governo globale? Quali interessi si nascondono dietro questo progetto? Che ruolo hanno i membri di affiliazioni e gruppi occulti che riuniscono i protagonisti della vita politica, economica e finanziaria globali? Quale disegno si nasconde dietro la diffusione della tossicodipendenza di massa, fenomeni inquietanti e criminali come il satanismo, certi movimenti “culturali”, o di “controcultura”, come la “rivoluzione” psichedelica? In questo gioco di equilibri, quale obiettivo nasconde il progetto di instaurazione di un Governo Globale che lungo il suo cammino assoggetta i Popoli, fa cadere nazioni e governi come pedine di un complesso domino di cui non si riesce a vedere il disegno complessivo?

Anteprima - Governo Globale - Libro

Sull'ondata della profezia Maya in merito all'imminente fine dei tempi, la sensazione che la fine della nostra civiltà possa coincidere con l'instaurazione di un governo globale di stampo totalitario si è trasmessa a gran parte della popolazione mondiale. Le catastrofi naturali, le crisi economiche e il disincanto delle masse nei confronti della politica hanno insinuato il dubbio che qualcosa di tremendamente drammatico stia per accadere. I segni di una trasformazione generale della società e del mondo, così come lo conosciamo, vengono di volta in volta individuati nei più disparati settori.

Continua a leggere: > Anteprima - Governo Globale - Libro


Indice

Introduzione

  • Che cos’è il Nuovo Ordine Mondiale?

Parte Prima

  • Alle radici di un’idea: dalla Riforma protestante alla “missione” della stirpe anglosassone
  • Messianismo e Nuovo Ordine Mondiale
  • La questione dei “poteri occulti”
  • Dal popolo alla “massa”: tecniche e strategie per un dominio globale
  • La creazione del Mondo Nuovo: droga, sesso, de popolazione e “nuova spiritualità”

Parte Seconda

  • Come abbattere un regime: da Wikileaks alla “Primavera araba”, il sogno di un Nuovo Medio Oriente
  • Signoraggio e crisi economica: da Kennedy a Obama
  • Il “trattamento” Milosevic e le guerre dell’Impero: dalla Serbia alla Libia
  • 11 settembre 2001: le menzogne dell’Impero e la dottrina della guerra “preventiva”
  • Guerra al terrorismo, ovvero gli interessi delle lobby in Iraq e in Afghanistan
  • Le nove vite dello Sceicco del terrore: Osama bin Laden
  • False flags e scandali di corte: dalla strage norvegese all’Eliseo
  • Italia, Stato di banchieri: dalle profezie di Tremonti al tecnogoverno Monti
  • L’ombelico del Nuovo Mondo: USA o Cina?

 

 



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mardi, 08 janvier 2013

Libros e ideas para una respuesta identitaria a la globalizacion

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Libros e ideas para una respuesta identitaria a la globalizacion

Ex: http://enricravello.blogspot.com/

El discurso identitario es la antítesis ideológica al paradigma de la globalización mundialista, de raíz neoliberal y de voluntad cosmopolita.

Frente a este intento de reducción de los pueblos y las identidades del mundo una tiranía mundialista, totalitaria y economicista; los identitarios oponemos el discurso de la diferencia, del derecho de los pueblos y de la defensa de las culturas.

 
Frente a su idea de un mercado universal donde las personas y los pueblos sean reducidos a consumidores-productores intercambiables y despersonalizados, los identitarios proponemos la creación de grandes espacios económicos continentales y autocentrados. Ésa es nuestra voluntad de construir Europa.

Conscientes de la necesidad de dotar de contenido a nuestra  alternativa identitaria, anunciamos el inicio de una actividad editorial y cultural en ese sentido. Como adelanto de lo que decimos, adjuntamos el prólogo de una obra que aparecerá en los próximos meses escrita conjuntamente por el conocido filósofo identitario, Laureano Luna y por Enric Ravello.
 
 Prólogo que a modo de presentación de ideas, escrito íntegramente por Laureano Luna y del que consideramos necesaria una máxima difusión.

 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales de Plataforma per Catalunya

 

 

 REFLEXIONES PARA LA LUCHA POLÍTICA SOCIAL-IDENTITARIA

 
I. Una lucha política revolucionaria tiene que basarse en una idea racional y más racional que sus rivales. Esto es así porque la historia de Europa ha demostrado que, en el medio y largo plazo, Europa marcha siempre hacia mayores niveles de racionalidad.

 
Eso implica identificar una idea última que informe y gobierne la lucha política. Nadie hace historia sino a lomos de un caballo y de una gran idea. Hoy, para nosotros, esa idea sólo puede ser la preservación de la civilización occidental. Haga solamente un intento esbozado de caracterizar a nuestra civilización. Intentémoslo primero a través de sus cuatro grandes valores:

 
-el conocimiento, como acercamiento racional a la realidad;

-el deber, como mandato de la racionalidad práctica;

-el amor, como empatía con todos los seres capaces de sufrir;

-la belleza.

 
Para seguir caracterizándola debemos señalar que nuestra civilización exige de la sociedad, para considerarla una sociedad civilizada, que satisfaga las condiciones siguientes:

 
-que esté dirigida a propiciar el desarrollo de la racionalidad y, por tanto, que respete las libertades cívicas que permiten al ciudadano pensar, investigar, expresarse, asociarse y manifestarse libremente, y que a la vez eduque a los ciudadanos para que desarrollen el sentido del deber y el temperamento que permite cumplirlo, incluso en las condiciones más desfavorables;

 
-que no admita más desigualdades que las que están justificadas por  los méritos o las capacidades o por el bien común de todos los ciudadanos;

 
-que sea una sociedad abierta a la participación política del pueblo, en la que las decisiones políticas no estén reservadas a una persona o a un grupo;

 
-que en ella la economía esté al servicio de la comunidad, controlada por el poder político y sometida a mecanismos de solidaridad que aseguren la cohesión social.

 
Erigir la defensa de la civilización occidental como eje ideológico de una lucha política sólo tiene sentido si esa civilización está bajo una amenaza de dimensiones históricas: hacer política revolucionaria es hacer historia y para hacer historia hay que captar el sentido del momento histórico, es decir, hay que identificar qué es lo que está históricamente en juego en el punto de la historia en el que se opera.

 
Y lo que está en juego es la civilización.

 
La civilización europea está amenazada por un avatar del capitalismo salvaje, al que llamamos capitalismo global. El capitalismo global destruye las bases, es decir, las condiciones de posibilidad de la civilización como la entendemos. Por una parte, el capitalismo global mina las bases naturales de la civilización, esto es, sus condiciones naturales de posibilidad, y, por otra parte, socava igualmente sus condiciones sociales de posibilidad.

 
El capitalismo global amenaza las condiciones naturales de posibilidad de la civilización occidental eliminando progresivamente la población que ha creado esta civilización a lo largo de los últimos 2.500 años: no hay garantía alguna de que la civilización, tal como la conocemos y valoramos, pueda sobrevivir a la desaparición de la población que la creó. Y amenaza igualmente esas condiciones destruyendo el medio ambiente que es imprescindible para el mantenimiento de la vida humana civilizada.

 
Además, el capitalismo global amenaza las condiciones sociales de posibilidad de la civilización occidental al menos de tres maneras:

 
-destruyendo la tradición cultural, moral y espiritual occidental;

 
-sustituyendo la democracia por el poder del dinero, y sustituyendo los procesos democráticos de toma social de decisiones por los mecanismos del mercado global;

 
-eliminando el sentido social de la economía: el capitalismo global es intrínsecamente neoliberal y está aprovechando la apertura de los mercados a nivel mundial para destruir las conquistas de las clases trabajadoras en los últimos 200 años, conquistas que son ahora parte integrante de nuestra civilización.

 
II. Toda lucha política genera amigos y enemigos. Esas amistades y enemistades se basan primariamente en intereses y secundariamente en sentimientos y principios ideológicos. Todo movimiento político necesita analizar quiénes son sus amigos y quiénes son sus enemigos. Sus amigos se convertirán en su clientela política potencial.

 
Una lucha política por la civilización occidental y contra el capitalismo global tendrá en Europa como aliados naturales a las clases trabajadoras y a las pequeñas empresas; tendrá como enemigos al gran capital y a la clase política ligada a él. Igualmente tendrá como enemigos a los transmisores de la ideología dominante, a quienes, diciéndose de izquierdas o de derechas, son en realidad meros ‘progres’ apegados a los dogmas de la superestructura ideológica del capitalismo global; y éstos son esencialmente los medios de comunicación.

 
La globalización es consecuencia de la dinámica del capitalismo y parte del credo neoliberal: es esencialmente la libre circulación de mercancías, capitales y mano de obra. A su vez el neoliberalismo es consecuencia de la concepción ilustrada del ser humano como un yo puro, sin determinaciones biológicas o culturales y sin vínculos comunitarios: es la ideología del hombre como individuo químicamente puro; es la falsificación sistemática de la naturaleza humana. Es ésta ideología la que ha desembocado históricamente, como en su producto final, en el capitalismo global: ese es el fondo real de esa concepción del hombre, su materialización. La concepción ilustrada del hombre como un yo puro sobrevivirá con el triunfo de la globalización o sucumbirá con su fracaso porque la barbarie de la globalización capitalista es el secreto desvelado de las ideologías que sobre la concepción ilustrada del hombre se articulan.

 
En esta circunstancia histórica hay tres intereses que convergen llamativa y poderosamente:

 
-los intereses morales de quienes están dispuestos a luchar por ese milagro de la historia que llamamos civilización occidental;

-los intereses ideológicos de quienes defienden una concepción del hombre alternativa, espiritual, comunitaria e identitaria;

-los intereses económicos de las clases trabajadoras.

 
A nivel abstracto esto es así porque todos esos intereses son enemigos del capitalismo global y ante tamaño enemigo la definición política esencial es a favor o en contra.

 
Pero la historia tiene tramas mucho más concretas. El capitalismo global, mediante la anulación de facto de las fronteras políticas, ha puesto a competir a los trabajadores del mundo occidental con los trabajadores del resto del mundo, cinco veces más numerosos y con salarios medios siete veces más bajos. Esta competencia se realiza a través de tres mecanismos:

 
-la inmigración;

-la deslocalización y la concentración de las inversiones en el tercer mundo;

-las importaciones desde países que producen con dumping social y ecológico, es decir, con salarios de miseria, con condiciones laborales de semiesclavitud y sin pagar impuestos para la protección del medio.

 
Mientras los trabajadores occidentales perciban salarios más altos o disfruten de mejores condiciones salariales:

 
-serán paulatinamente sustituidos por inmigrantes;

-serán despedidos porque la producción se trasladará a países con mano de obra más barata;

-serán despedidos porque sus empresas no podrán competir con las que producen en el tercer mundo y exportan a Occidente.

 
El proceso sólo terminará cuando los salarios reales de los trabajadores occidentales hayan descendido a menos de la mitad, cuando sus condiciones de trabajo hayan empeorado sustancialmente y ellos estén incondicionalmente en manos de las empresas, y cuando las cotizaciones sociales, y con ellas las prestaciones sociales, hayan disminuido hasta hacer desparecer el estado del bienestar. Es decir, el proceso desembocará en la restauración del capitalismo salvaje y la consiguiente destrucción de las conquistas sociales de Occidente y, con ellas, de la misma civilización europea.

 
Lo que la globalización significa es esencialmente esto: los trabajadores dejan de estar protegidos por sus estados nacionales (de las patrias que en su lucha conquistaron e hicieron solidarias), de modo que sus vidas empiezan a estar en manos de los mercados mundiales. El final del siglo XX vio romperse el pacto fordista-keynesiano, que había limado la lucha de clases desde 1945. Desde los años ochenta el gran capital ha lanzado una nueva lucha de clases, dirigida contra los derechos de los trabajadores y contra la economía social. Los trabajadores tarde o temprano responderán alzándose contra el capitalismo global. Y sólo podrán hacerlo buscando sustituir la lógica del dinero por la lógica democrática, la lógica de los mercados por la lógica política, es decir, apelando al poder político de los estados nacionales. Pero el fundamento de esos estados es la identidad nacional y cultural de las poblaciones. Por eso, la rebelión de las clases trabajadoras es lo único que se interpone entre nosotros y la sustitución de la civilización por el capitalismo salvaje, y esa sublevación será una revolución contra los mercados y por los estados nacionales. En consecuencia, la lucha obrera, la lucha identitaria y la lucha por la civilización occidental han sido unidas por la historia con lazo tan fuerte que el hombre no podrá separarlas.

 
Y ese lazo alumbrará nuevas ideologías, que serán nuevas concepciones del ser humano.

 
Para poner en pie la lucha de clases en el siglo XXI hay que comprender la naturaleza del capitalismo global y la de su única alternativa posible: la revolución social-identitaria. Todo lo demás es tontería. Quienes digan defender a los trabajadores y luchar contra el capitalismo pero renieguen de las fronteras e identidades nacionales, defiendan la inmigración y el libre comercio, no defienden a los trabajadores ni luchan contra el capitalismo: hacen el juego a éste y paralizan la lucha de los trabajadores creando desconcierto. Esos constituyen esa izquierda, ya falsa por vieja, que, ignorando cómo luchar contra el capitalismo global, se dedican a expandir la ideología antipatriótica que allana su desarrollo.

 
Y la única manera de revertir el proceso globalizador para preservar nuestras tradiciones culturales y los valores de la civilización occidental consiste en apoyarse en los intereses de los trabajadores: quienes no vean que toda lucha por las identidades nacionales y por la civilización pasa hoy por una posición social y económica anticapitalista serán absolutamente incapaces de contribuir a esa lucha y se convertirán en aliados objetivos de los globalizadores.

 
III. El arma más poderosa del capitalismo es la ideología. El control moderno de las masas no se realiza generalmente a través de la violencia o la coerción física sino mediante el control mental: en palabras de Marx, mediante la superestructura ideológica.

 
La superestructura ideológica del capitalismo global es el antirracismo. No un antirracismo sincero, entendido como defensa de los pueblos y las personas contra la opresión de otros pueblos o contra las discriminaciones injustas. No, no es ese el antirracismo que transmiten los medios de comunicación. Se trata del antirracismo como negación del derecho de los pueblos a su identidad y a regir sus destinos dentro de sus legítimas fronteras. Se trata de un antirracismo diseñado para paralizar en el alma de los trabajadores, y mediante el sentimiento de culpabilidad, las protestas contra la inmigración, la deslocalización y las importaciones con dumping social y ecológico. Se trata de un antirracismo diseñado para obligar a los pueblos a abandonar el control democrático-político de sus vidas en manos de los mercados. Se trata de un antirracismo que es en realidad un racismo anti-blanco, que pretende infiltrar en el sentir de los trabajadores a los que quiere dominar un sentimiento de culpabilidad que atenace su capacidad para ver claramente la realidad y para alzarse eficazmente para transformarla.

 
El falso antirracismo de los políticos, de los medios de comunicación, de los libros de texto no es más que una superestructura ideológica diseñada con el propósito de hacer bajar nuestros salarios.

 
La defensa de los derechos de los trabajadores europeos, la defensa de la civilización occidental, la defensa del derecho de los pueblos a ser dueños de su destino y a conservar su identidad, no es racismo. Oponerse a la invasión migratoria que va a destruir la identidad y las conquistas sociales de Occidente no es racismo, no es oponerse al inmigrante. Y no lo es porque sólo si Occidente se mantiene como fortaleza social, como plaza fuerte de las conquistas sociales y civilizatorias de la humanidad, será posible evitar que la humanidad entera se sumerja en la barbarie del capitalismo salvaje. Europa debe erigirse en fortaleza social y civilizatoria para que su coraje en la lucha por la justicia sea ejemplo y semilla para la lucha de los trabajadores por sus derechos en el mundo entero.

 
No es racismo; es pura lucidez histórica. Si los medios de comunicación (es decir, los transmisores canónicos de la ideología del capitalismo global) tachan de racismo a nuestra posición, la razón última es que nuestra lucha por la identidad amenaza al capitalismo y a los intereses del dinero.  

 
IV. Occidente es esencialmente Europa. Los EEUU, como entidad política, no son una parte de Occidente sino más bien el brazo armado de su peor enemigo: el brazo armado del capitalismo global.

 
Los europeos tenemos varios niveles de identidad. Somos bávaros o provenzales o galeses o gallegos. Somos españoles, alemanes o franceses. Somos europeos.

 
El patriotismo de los trabajadores, el que tiene que enfrentar y vencer al capitalismo global, debe respetar todos esos niveles de identidad. Cualquier centralismo jacobino que ahogue la identidad de las regiones de Europa peca contra el derecho de los pueblos a su identidad. Y los nacionalismos que pretenden un soberanismo imposible y vacío de contenido pecan contra la necesidad de apuntalar los estados nacionales para hacerlos más fuertes que el poder del dinero, más fuertes que los mercados, más fuertes que sus enemigos. Finalmente, cualquier sentimiento antieuropeo basado en exclusivismos nacionales peca contra la patria futura de los trabajadores europeos y la cuna de nuestra civilización compartida. Examinemos este último punto.

 
El primer gran intento de globalización capitalista se quebró en la crisis del 29 y dio lugar a un resurgir de los nacionalismos. Estamos ahora en otro nivel de la historia. Ninguna nación europea podrá jugar en solitario un papel relevante en la política mundial. Sólo Europa podrá hacerlo. Los actuales estados nacionales europeos deben constituirse en los ladrillos de la construcción europea, de una confederación europea que actúe a nivel mundial como un solo agente político para defender los valores de nuestra civilización. A pesar de que la Unión Europea y la Eurozona son creaciones del capitalismo, concebidas como grandes espacios para el neoliberalismo y como pasos hacia la globalización, nosotros no debemos destruirlas sino más bien conquistarlas y cambiarlas de signo hasta dotarlas de carácter social, identitario y civilizatorio. Igual que durante siglos los estados nacionales sirvieron a los intereses de la burguesía hasta que los trabajadores y su lucha los conquistaron e inculcaron en ellos la dimensión social y solidaria que hoy estamos en trance de defender, de esa misma manera los trabajadores conquistarán y transmutarán el monstruo neoliberal que hoy llaman Europa en una confederación social-identitaria.

 
V. The future’s not ours to see: ‘no nos cabe ver el futuro’ dice la famosa canción Qué será, será.

 
Pero hay razones para la esperanza. El capitalismo global se convierte progresivamente en un modo de producción ineficiente. Los mercados, cuanto más independientes se hacen del control estatal, se vuelven más inestables, porque los sistemas complejos tienden a hacerse inestables si no se dotan de elementos de control central. Los mercados, cuanto más internacionalizados se vuelven, más inestables resultan, porque los sistemas complejos se vuelven inestables cuando no adoptan fronteras que los protejan de las perturbaciones procedentes del exterior. Un puñado de teorías lógico-matemáticas (la teoría de sistemas, la dinámica de sistemas, la teoría de los sistemas dinámicos discretos…) nos están avisando de que el capitalismo global es intrínsecamente inestable y, como tal, condenado a convertirse en ineficiente. Las repetidas burbujas y sus estallidos son manifestaciones de esa ineficiencia.

 
Probablemente, el modelo económicamente más eficaz de organización para la humanidad es el modelo de las áreas autocentradas: grandes áreas de tradición y cultura semejantes convertidas en zonas de libre comercio y en actores geopolíticos en la escena mundial: Europa, Norteamérica, los países árabes, Latinoamérica, China y el extremo oriente… Las simulaciones por ordenador sugieren que la organización económica más estable es la que se corresponde con un mundo dividido en un puñado de áreas autocentradas, áreas en las que la economía esté controlada por poderes políticos democráticos e imbuidos de los valores de los pueblos, áreas nunca aisladas pero sí dotadas de fronteras que eviten que el colapso en un punto del globo se convierta en colapso universal.

 
El capitalismo global es además ineficiente en el medio plazo porque es un sistema depredador, porque la lógica de los mercados y el dinero es incompatible con la lógica del equilibrio entre la humanidad y su planeta. Sólo una lógica política nueva, sustentada por una concepción nueva del hombre y su relación con la naturaleza, puede resultar en una economía sostenible.

 
La humanidad evoluciona siempre en el medio y largo plazo hacia mayores cotas de racionalidad y eso en economía significa también mayor eficiencia. Esa simple constatación alimenta la esperanza de que, por simples necesidades económicas, el capitalismo global tendrá que ser desechado. Esa mutación histórica, el hundimiento del capitalismo global, otorgará una oportunidad a quienes luchan por un orden más justo y más acorde con la verdadera naturaleza humana.

 
Al menos si han visto con lucidez y se han preparado con diligencia.

 
Siles. Diciembre del 2012. Laureano Luna Cabañero

jeudi, 11 octobre 2012

The Strategy To Challenge Globalism

The Strategy To Challenge Globalism

Natella Speranskaya

vendredi, 05 octobre 2012

CONTRA LOS PREJUICIOS DE LA GLOBALIZACIÓN

CONTRA LOS PREJUICIOS DE LA GLOBALIZACIÓN

 
 
La globalización es el proceso histórico que tiene como meta convertir al mundo en un único mercado,  regido por las leyes económicas, sin ningún control político y anulando identidades y diferencias, entendidas como estorbos. Un proyecto en el que el hombre es concebido como consumidor-productor universal, idéntico e intercambiable, sin pasado, herencia ni cultura; sólo un elemento más de la cadena de producción y consumo que alimenta ese mercado universal entendido como meta ideal del liberalismo capitalista globalizador.
Como todo proceso histórico la globalización es producto de una voluntad -la de los grandes poderes económicos y financieros- y de una ideología -el cosmopolitismo neoliberal internacionalista. Ideología que se basa en una serie de dogmas, hoy asumidos como intocables por lo “políticamente correcto” pero necesariamente revocables para que los que presentamos una alternativa sólida a la crisis actual.
 
Libre circulación de mercancías: entendido el mundo como una unidad comercial, el neoliberalismo globalizador ha hecho todo lo posible por terminar con el impedimento que frena este proceso de mercantilización universal: el arancel. Señalado como una barrera política a la tendencia globalista del mercado, el arancel ha ido disminuyendo y desapareciendo hasta convertir el mundo en una unidad de comercio sin prácticamente barreras internas. La consecuencia de esto es que Europa se ha llenado de productos del Tercer Mundo, producidos en situaciones sociales y económicas de semi-esclavitud y sin el menor respeto al medio ambiente que se exige a nuestros fabricantes. Sin ninguna medida de protección esos productos han inundado el mercado europeo a unos precios con los que la producción autóctona no puede competir. La consecuencia es clara: desindustrialización, paro y depauperación de las masas trabajadoras europeas.
 
Libre circulación de personas: no es sólo una de las premisas del cosmopolitismo liberal, sino también es un arma económica de los globalizadores para “bajar el coste de producción” en una Europa de tradición sindical y social. Nada mejor para hacer ceder en sus derechos sociales a los trabajadores europeos que importar mano de obra barata del Tercer Mundo dispuesta a hacer a precios de esclavos, los trabajos de los obreros autóctonos. Un chantaje del capitalismo internacional. Para que no provoque reacciones obvias, a la opinión pública se le inculca el dogma del “antirracismo”, si alguien denuncia esta maniobra explotadora es calificado de “racista” para intentar apartarlo de la escena pública. Maniobra que por los resultados electorales que estamos viendo en Europa, empieza a dejar de funcionar.
 
Sumisión del poder político a las leyes del mercado: Adam Smith y los teóricos del liberalismo ya señalaron que el poder político debería reducirse a la mínima expresión para que las “manos invisible del mercado” regulara las relaciones sociales y económicas. El mismo principio que aplica hoy la globalización neoliberal. Su objetivo es vaciar de poder a toda institución política –fundamentalmente los Estados- último obstáculo para imponer su dictadura global. Es el proceso al que estamos asistiendo estos años y que ha incluido golpes de estado “de libro” como el de Monti en Italia o Papademos en Gracia.
En algo los globalizadores tienen razón, los Estados y las instituciones políticas democráticas son el último freno para su hegemonía. Por eso hemos de proteger nuestras democracias hemos de apoyar la soberanía política de los Estados y hemos de crear una alternativa social e identitaria presente en esas instituciones políticas. Es la única manera de evitar el colapso económico, social y ecológico al que nos lleva la mundialización del capitalismo global.
 
Enric Ravello
Secretario de relaciones nacionales e internacionales de Plataforma per Catalunya

dimanche, 29 avril 2012

“Sortir du mondialisme, c’est possible : l’exemple de l’Argentine”

Aymeric Chauprade :
“Sortir du mondialisme, c’est possible : l’exemple de l’Argentine”
Libre reprise d’un article daté du 21 avril 2012 du géopolitologue Aymeric Chauprade, initialement publié sur blog.realpolitik.tv et realpolitik.tv

cristina-fernandez2.jpgLe Fonds monétaire international a déploré cette semaine que l’Argentine soit “imprévisible après l’expropriation partielle de la compagnie pétrolière argentine YPF, contrôlée à majorité, jusqu’au 16 avril, par le groupe espagnol Repsol”.

Imprévisible ? Non, simplement souveraine ! Le FMI, instrument politico-économique des États-Unis, tout comme Washington et Bruxelles ont de plus en plus de mal à se faire à la souveraineté des États. Lorsque quelque chose leur échappe, ils appellent cela de l’imprévisibilité.

J’étais en Argentine entre le 24 mars et le 2 avril, date anniversaire des 30 ans de la Guerre des Malouines. Cela m’a permis de me faire mon propre avis sur un pays tant décrié par le FMI et les donneurs de leçon occidentaux. Et j’ai compris pourquoi ce pays était la cible d’une désinformation si forte, qui veut ternir son image et ainsi dissuader les investisseurs de s’y intéresser.

Ce pays est pourtant la seule véritable Europe jamais réussie. L’Argentine c’est même la véritable Europe qui a survécu des ruines de la nôtre. Une nation faite d’Européens avec une culture d’Européens et dont le modèle identitaire n’a rien à voir avec le modèle brésilien que Bruxelles et Washington ont érigé en exemple. Buenos Aires, malgré son immigration andine, reste une ville européenne pour des Européens. L’Argentine est une grande nation, et l’a montré en mettant dehors, seule, le FMI et ses recettes qui n’ont toujours mené qu’à la faillite et à l’asservissement des peuples. Comme la Russie, l’Argentine est tout simplement en train de reconstruire son industrie, de reprendre le contrôle de ses ressources énergétiques et les résultats sont là pour prouver qu’elle suit une voie juste et raisonnable. La seule voie raisonnable même quand on voit où le mondialisme a mené les peuples occidentaux.

La croissance est évidente (le FMI lui concède quand même un taux de croissance de 4,2% pour 2012, mais du bout des lèvres) et il faut être aveugle ou d’une grande mauvaise foi pour ne pas reconnaître que depuis que l’Argentine suit une voie protectionniste et nationaliste (comme la Russie et la Chine), elle va mille fois mieux que lorsqu’elle suivait les recettes libérales et pro-américaines du libano-argentin Menem.

Mais revenons à cet événement capital qu’est la renationalisation d’une grande compagnie d’énergie argentine. Lundi 16 avril, la présidente Cristina Kirchner, une autre dame de fer, sans être le moins du monde impressionnée par les menaces de Madrid, a décidé d’exproprier l’espagnol Repsol de sa filiale argentine YPF qu’il contrôlait à hauteur de 57,4%. Désormais l’État argentin et les provinces (en Argentine, État fédéral, l’autonomie des provinces est très forte) détiendront 51%. Jeudi 19 avril, soit 3 jours plus tard, l’expropriation à hauteur de 51% était élargie à la compagnie YPF Gas également contrôlée par Repsol

La main mise de Repsol datait d’une époque où l’Argentine a été vendue par des dirigeants libéraux sans scrupules à l’étranger et a rompu, sous Menem, avec ses fondamentaux d’indépendance nationale en se tournant vers les États-Unis. Cette politique, suivie de concert avec le FMI, a abouti à la ruine du pays. Seul le retour aux fondamentaux du péronisme, une politique nationale et sociale, a permis d’entamer le redressement du pays, et c’est exactement cette ligne que suit Cristina Kirchner.

Cela faisait plusieurs années que les Kirchner ont demandé de manière insistante à Repsol de faire les investissements nécessaires pour préparer l’avenir énergétique de l’Argentine. Rien n’a été fait. Le groupe espagnol s’est vu donner de nombreuses chances de conserver sa part. Il n’est pas exproprié (il sera compensé de toutes façons) comme cela brutalement, mais au terme de mois de d’avertissements et de discussions. Ces grands groupes mondialistes ont malheureusement une vision de court-terme qui tranche avec la vision de long-terme d’un Poutine en Russie. Celui-ci a repris en main le secteur énergétique précisément pour rendre à la Russie ses ressources et son avenir énergétique.

L’Argentine (comme la Russie évidemment) apporte au monde une preuve supplémentaire que la voie du redressement et de la liberté des peuples passe par l’indépendance nationale et la rupture avec toute l’architecture du mondialisme (FMI, Banque mondiale, Union européenne, OTAN…).

Cette politique est non seulement possible mais elle montre ses fruits dans de nombreux pays du monde. Demain dimanche 22 avril, je voterai pour cet espoir français de sortie du mondialisme. Je voterai Argentine !

Lire la suite : http://blog.realpolitik.tv/2012/04/samedi-21-avril-2012-a-demain/

samedi, 15 octobre 2011

Jacques Sapir: qu'est-ce que la mondialisation?

Jacques Sapir: qu'est-ce que la mondialisation?

samedi, 24 septembre 2011

Un mondialisme sans queue ni tête : la politique de l'âme et des racines brûlées

Un mondialisme sans queue ni tête : la politique de l'âme et des racines brûlées

Ex: http://www.polemia.com/

par Laurence MAUGEST

De la quête du bonheur à la recherche du confort.

Dans la mentalité dominante distillée par les média, la notion du bonheur est de plus en plus souvent réduite à celle du confort qui favorise la consommation des biens matériels. Dans ce nouveau monde fait de secousses incessantes et d’images virtuelles, la sensibilité de l’homme à l’univers qui l’entoure s’amenuise.

C’est pourtant par sa relation au monde réel que l’homme a aiguisé, au fil des siècles, sa spiritualité.

Du confort à la lourdeur

La poésie meurt étranglée par la vulgarité qui s’infiltre dans ce qui a mission d’élever l’homme : la recherche du beau est bannie dans l’art, l’amitié se cherche sur les réseaux sociaux, l’amour en PACS prêt à l’emploi est jetable, la sexualité en jeux s’achète sur la toile…

L’aboutissement de l’homme machine : le consommateur du XXIe siècle : montage en kit, mode d’emploi fourni, arc réflexe bien connu des publicistes…

Ce sont les éléments essentiels de l’être humain qui sont ainsi, circonscrits, matérialisés dans un prosaïsme grisâtre. La singularité de l’homme nait de ce qui est indéfinissable en lui. Elle constitue la sphère spécifique à l’être humain où l’on trouve la créativité, la curiosité, l’élévation, la fantaisie, l’amour. La vie affective se réduit actuellement et trop souvent au corps donc à la matière. Au bout du compte, elle en perd sa beauté, sa dignité et peut-être ainsi roulée dans la fange qu’expriment si clairement les néologismes comme « meuf, nique » qui fleurent bon le merveilleux de la rencontre amoureuse. Via l’air du temps dominant, l’amour, qui est un joli pont entre le temporel et le spirituel, quitte cet entre-deux quand il se limite au souci constant du plaisir immédiat. Il y a le temporel inscrit, comme son nom l’indique, dans le temps, enraciné et secrété par l’histoire, où l’on trouve la verticalité de la conscience du destin humain. Parallèlement, il y a le temps moderne, avec ses mots rétractés, son temps haché sous l’étau de la productivité où l’homme risque de se réduire aux réflexes basiques de sa consommation. Dans ce monde suspendu, sans racine, l’homme se monte lui-même en kit. Il s’autoconstruit et peut même autodéterminer son sexe, en cour de route, grâce à la l’idéologie du « Genre ». Son mode d’emploi est approfondi dans les écoles de publicité et de communication. Dans le cadre de ces métiers où l’on doit apprendre à « gérer » parfaitement le fonctionnement de l’humanoïde du XXIe siècle, ce mutant que l’on appelle l’usager ou le consommateur.

Si l’immédiateté est devenue le pendant du temporel dans l’univers de la grande consommation, le fantasme serait-il celui du spirituel ?

Comment les valeurs du catholicisme peuvent survivre dans cette obsessionnelle recherche de bien être immédiat. Que devient l’ancienne dualité entre les pouvoirs spirituel et temporel lorsque ce dernier est réduit à l’immédiateté ? Ce que l’on reproche au clergé, ce n’est pas d’être happé par les séductions du monde temporel au risque de s’éloigner de la dimension spirituelle, mais d’être «névrosé ». Dans l’ambiance « psychologisée » qui est la nôtre, on est plus leste à s’intéresser aux fantasmes de certains qu’à la spiritualité d’un nombre de religieux qui, par leur exemple, devraient nous mener à réfléchir à la puissance de leur foi qui se concrétise dans le don de leur vie à Dieu. Une certaine psychologie vient donc imposer ses considérations strictement humaines dans un domaine spirituel qui lui échappe. Il semble que l’immédiateté actuelle malmène la temporalité du catholicisme qui s’inscrit dans un linéaire historique de la genèse à la résurrection.

Il n’y a pas qu’en Orient que l’on attaque les catholiques.

On tire à vue sur eux au quotidien dans la presse européenne et par les vocables utilisés. Le terme de « cathos » est en cela très symptomatique, il cherche à ridiculiser et à réduire l’acte de foi et la recherche spirituelle en étêtant cette population à coup de hache abréviative. Le mot même de « tradition » est décapité ironiquement en « tradi ». Dans l’indifférence totale, ces décapitations nous autodétruisent en entrainant l’hémorragie de la sève qui nous constitue depuis notre origine. Ces abréviations, telles des enseignes, attisent des réflexes sociologiques superficiels issus de l’opinion publique. Elles neutralisent, en la bafouant, la dimension spirituelle en la faisant dégringoler dans le quotidien et la mode. L’objectif est de contenir le mouvement religieux intime, cet élan qui différencie l’homme de l’animal et les derniers hommes « des hommes festifs » peints par Philippe Muray.

Dans la campagne de destruction actuelle menée contre le catholicisme, l’histoire est bien souvent manipulée et victime des inquisiteurs modernes qui jouent avec dextérité des tourments les plus redoutés de l’histoire : les anachronismes grossiers qui servent de vulgaires clichés. L’approche manichéenne du catharisme qui insiste sur l’intolérance des catholiques et occulte les enjeux de pouvoir des seigneurs du sud-ouest, l’oubli des religieux réfractaires torturés, noyés, brûlés sous la Révolution et les trop rares évocations des religieux qui ont caché des juifs et des résistants durant la deuxième guerre mondiale sont des exemples parmi d’autres.

L’objectif est de nier toute possibilité de spiritualité passée ou présente en Occident, à cette fin le prêtre doit être un homme comme les autres :

Les images du prêtre inquisiteur au moyen-âge, carriériste sous l’ancien régime, « collabo » en 40, ouvrier en 1968 et assistant social dans les années 80, montrent comment la pensée dominante et bavarde fige et réduit l’image du prêtre à l’aspérité du moment. Cette image est forcément négative lorsque la religion était encore prégnante dans la société car il faut démolir ce qui a été. Afin de confirmer leur normalité, la pathologie des prêtres doit être à l’image de celle de la société. Il n’est guère étonnant d’entendre maintenant des brouhahas médiatiques autour de prêtres suspectés de pédophilie et d’obsession sexuelle. Des hommes comme tout le monde ! Absolument ! Il est peut-être des hommes et des femmes qui se réfugient dans la religion pour éviter « la vie normale ». Comportement d’évitement qui fait d’eux des hommes en effet très normaux. Mais, ceux qui entrent en religion parce qu’ils ont la foi, ne sont pas des hommes comme les autres. Ces religieux, qui recherchent la dimension spirituelle dans un monde qui se coule dans le matérialisme rampant, sont parfaitement anormaux au sens statistique du terme. La certitude populaire qui impose la normalité aux religieux ne sert que la désacralisation actuelle. Elle ferme le chemin de la spiritualité qui reste ouvert à l’homme du XXIe siècle comme il l’était à celui du XIIIe siècle. Néanmoins, la recherche d’élévation est vivace en l’homme. Elle résiste dans l’essor des spiritualités orientales que l’on constate en Occident. Il s’agit donc « d’aller voir ailleurs ». Par cela même, ces aspirations alimentent encore le mondialisme et son pendant l’individualisme car le plus souvent, les versions occidentalisées de ces spiritualités s’apparentent davantage au « développement personnel » qu’à la recherche du Divin. Leur médiatisation simpliste participe ainsi au culte de l’homme et, par là même, renforce son avidité matérialiste qui sert la consommation de masse.

Le prisme aberrant du nihilisme : tout ce qui monte diverge !

Dans l’opinion publique, instrumentalisée par les média, se mélangent les affaires Polanski et Strauss Kahn qui sont traitées au même niveau. Nous constatons la généralisation d’un mépris du pouvoir, l’ancestral, celui de l’Etat, enfant de l’histoire et porteur de tradition. Le pouvoir temporel, désacralisé, sali, éclaté par l’Europe bureaucratique et le mondialisme financier, est de plus en plus malmené. Le monde de nos aspirations s’abaisse progressivement. Après la substitution du religieux par la politique, nous voyons cette dernière phagocytée par le pouvoir médiatique. Tout ce qui est au-dessus de nous est la cible des destructeurs de sens qui cherchent à briser la richesse et la transcendance de l’espèce humaine.

Ils vont donc jusqu’à nier la différenciation soit la complémentarité des sexes. Cette complémentarité des sexes, idée géniale qui a fait ses preuves, ne peut pas être attribuée au cerveau humain. En cela, elle est dangereuse car elle exprime, par le sens intelligent qu’elle porte, le signe d’une puissance extérieure. C’est pourquoi, l’homme du XXIe siècle cherche à la bannir pour planter son idéologie et déterminer lui-même qui est homme ou qui est femme dans une toute puissance dictatoriale d’un genre nouveau. Ces Rousseauistes de l’extrême envisagent l’homme du XXIe siècle comme le fruit de la société humaine et matérialiste uniquement.

La toute-puissance et le statut d’être « auto-créé » que l’homme recherche tuent son histoire

L’intervention du Divin est rejetée. A cette nouvelle société entièrement dominée par l’homme il fallait un mythe fondateur sorti des mains de l’homme. Ce mythe n’est plus la mort du Christ mais Auschwitz. Ce nouveau Golgotha nous impose une histoire rétrécie faite d’horreurs qui nous entraine à ridiculiser le sacré et le beau dans un nihilisme dépourvu de romantisme qui s’ouvre vers un avenir étriqué. La question est pourquoi faut-il nier toute puissance extérieure à l’homme ? Les caractéristiques essentielles de la nature humaine doivent aussi devenir enfant de la citée, même la mémoire que l’on transforme en « devoir citoyen ». Le devoir de mémoire est un paradoxe dangereux. En premier lieu, car la mémoire ne s’impose pas mais se vit. De plus, cette obsession obscurcit notre histoire plus ancienne. Celle des temps où nous étions sans intermédiaire face à l’univers, avant l’apparition de la machine et de son drame fondateur : la Shoah, la machine à tuer. Il semblerait que l’homme du XXIe siècle cherche à nier ce qu’il était avant d’être lui-même créateur de techniques de plus en plus complexes. Il impose une histoire à l’échelle de sa modernité au grès des événements surmédiatisés qui deviennent les balises des temps modernes : du 11 septembre à l’arrestation de M. Strauss-Kahn. Flashs médiatiques qui hypnotisent notre mémoire et font de notre histoire un film haché et dépourvu de sens.

L’histoire, la mémoire, l’identité sexuelle, deviennent une pâte à modeler pour l’homme qui évacue Dieu le Père pour imposer son omnipotence. Dans son appropriation exclusive de la vie et du monde, l’homme cherche à se débarrasser de tout ce qu’il ne contrôle pas soit l’esprit et le sens de la vie qui sont les constituants essentiels de son humanité.

Pour un devoir de résistance

Il nous faut résister à l’horizontalité écrasante. Commençons par prononcer les mots en entier pour en goûter leur histoire, respecter et transmettre leurs sens et contribuer à aller vers l’éveil qui s’impose.

Merci aux catholiques qui refusent le hachoir de désacralisation actuel, redressent leur tête et refusent d’être réduit à un simple phénomène sociétale. Merci à Dominique Venner qui nous invite à la recherche du graal, à la résurgence de notre force où puiser l’énergie nécessaire à la poursuite de notre histoire. Quelle nous porte loin des considérations matérialistes et nous replonge dans l’univers des signes et des symboles qui ne supporte pas l’amputation des mots. Histoire qui s’enracine dans la forêt mystérieuse de nos origines qui est la porte d’un avenir que l’on ne cherche pas à contrôler mais à conquérir.

Laurence Maugest
13/09/2011

Correspondance Polémia – 20/09/2011

jeudi, 22 septembre 2011

Philippe MILLIAU: Le localisme face à l'ordre mondial et à la destruction de la terre

Philippe MILLIAU: Le localisme face à l'ordre mondial et à la destruction de la terre

lundi, 12 septembre 2011

Entretien avec Paul Gottfried

Entretien avec Paul Gottfried : les étranges métamorphoses du conservatisme

Propos recueillis par Arnaud Imatz

Ex: http://www.polemia.com/

gootfried.jpgProfesseur de Lettres classiques et modernes à l’Elizabethtown College, président du Henry Louis Mencken Club, co-fondateur de l’Académie de Philosophie et de Lettres, collaborateur du Ludwig von Mises Institute et de l’Intercollegiate Studies Institute, Paul Edward Gottfried est une figure éminente du conservatisme américain. Il est l’auteur de nombreux livres et articles sur notamment le paléo et néoconservatisme. Proche de Pat Buchanan, qui fut le candidat républicain malheureux aux primaires des présidentielles face à George Bush père (1992), Paul Gottfried a été l’ami de personnalités politiques comme Richard Nixon et intellectuelles prestigieuses telles Sam Francis, Mel Bradford, Christopher Lasch…

1. Au début des années 1970 vous sympathisiez avec le courant dominant du conservatisme américain. Quarante ans plus tard, le spécialiste notoire du conservatisme américain que vous êtes, déclare ne plus se reconnaître dans ce mouvement. Que s’est-il passé ?

L’explication tient dans le fait qu’il n’y a pas de véritable continuité entre le mouvement conservateur américain des années 1950 et celui qui a pris sa place par la suite. Sur toutes les questions de société, le mouvement conservateur actuel, « néo-conservateur », est plus à gauche que la gauche du Parti démocrate dans les années 1960. Depuis cette époque, et surtout depuis les années 1980, les néo-conservateurs [1] dominent la fausse droite américaine. Leur préoccupation essentielle, qui éclipse toutes les autres, est de mener une politique étrangère fondée sur l’extension de l’influence américaine afin de propager les principes démocratiques et l’idéologie des droits de l’homme.

2. Selon vous, les conservateurs authentiques croient en l’histoire et aux valeurs de la religion ; ils défendent la souveraineté des nations ; ils considèrent l’autorité politique nécessaire au développement de la personne et de la société. Aristote, Platon, Saint Thomas, Machiavel, Burke ou Hegel sont, dites vous, leurs références à des titres divers. Mais alors comment les néo-conservateurs, partisans de la croissance du PNB, du centralisme étatique, de la démocratie de marché, du multiculturalisme et de l’exportation agressive du système américain, ont-ils pu s’imposer?

J’ai essayé d’expliquer cette ascension au pouvoir des néo-conservateurs dans mon livre Conservatism in America. J’ai souligné un point essentiel : à l’inverse de l’Europe, les États-Unis n’ont jamais eu de véritable tradition conservatrice. La droite américaine de l’après-guerre n’a été, en grande partie, qu’une invention de journalistes. Elle se caractérisait par un mélange d’anticommunisme, de défense du libre marché et de choix politiques prosaïques du Parti républicain. Il lui manquait une base sociale inébranlable. Son soutien était inconstant et fluctuant. Dans les années 1950, le mouvement conservateur a essayé de s’enraciner parmi les ouvriers et les salariés catholiques ouvertement anti-communistes et socialement conservateurs. Mais à la fin du XXème siècle cette base sociale n’existait plus.

Les néo-conservateurs proviennent essentiellement de milieux juifs démocrates et libéraux. Antisoviétiques pendant la guerre froide, pour des raisons qui étaient les leurs, ils se sont emparés de la droite à une époque ou celle-ci était épuisée et s’en allait littéralement à vau-l’eau. J’ajoute que les conservateurs de l’époque, qui faisaient partie de l’establishment politico-littéraire et qui étaient liés à des fondations privées, ont presque tous choisi de travailler pour les néo-conservateurs. Les autres se sont vus marginalisés et vilipendés.

3. (…)

4. (…)

5. Vous avez payé le prix fort pour votre indépendance d’esprit. Vos adversaires néo-conservateurs vous ont couvert d’insultes. Votre carrière académique a été torpillée et en partie bloquée. La direction de la Catholic University of America a fait l’objet d’incroyables pressions pour que la chaire de sciences politiques ne vous soit pas accordée. Comment expliquez-vous que cela ait pu se produire dans un pays réputé pour son attachement à la liberté d’expression ?

Il n’y a pas de liberté académique aux États-Unis. La presque totalité de nos universités sont mises au pas ( gleichgeschaltet ) comme elles le sont dans les pays d’Europe de l’Ouest, pour ne pas parler du cas de l’Allemagne « antifasciste » ou la férule a des odeurs nauséabondes. Tout ce que vous trouvez en France dans ce domaine s’applique également à la situation de notre monde académique et journalistique. Compte tenu de l’orientation politique de l’enseignement supérieur aux États-Unis, je ne pouvais pas faire une véritable carrière académique.

6. (…)

7. (…)

8. Vos travaux montrent qu’en Amérique du Nord comme en Europe l’idéologie dominante n’est plus le marxisme mais une combinaison d’État providence, d’ingénierie sociale et de mondialisme. Vous dites qu’il s’agit d’un étrange mélange d’anticommunisme et de sympathie résiduelle pour les idéaux sociaux-démocrates : « un capitalisme devenu serviteur du multiculturalisme ». Comment avez-vous acquis cette conviction ?

Mon analyse de l’effacement du marxisme et du socialisme traditionnel au bénéfice d’une gauche multiculturelle repose sur l’observation de la gauche et de sa pratique aux États-Unis et en Europe. Le remplacement de l’holocaustomanie et du tiers-mondisme par des analyses économiques traditionnelles s’est produit avant la chute de l’Union soviétique. Au cours des années 1960-1970, les marqueurs politiques ont commencé à changer. Les désaccords sur les questions économiques ont cédé la place à des différends sur les questions culturelles et de société. Les deux « establishments », celui de gauche comme celui de droite, ont coopéré au recentrage du débat politique : la gauche s’est débarrassée de ses projets vraiment socialistes et la droite a accepté l’Etat protecteur et l’essentiel des programmes féministes, homosexuels et multiculturalistes. Un exemple : celui du journaliste vedette, Jonah Goldberg. Ce soi-disant conservateur a pour habitude de célébrer la « révolution féministe et homosexuelle » qu’il considère comme « un accomplissement explicitement conservateur ». Sa thèse bizarre ne repose évidemment sur rien de sérieux… Mais il suffit qu’une cause devienne à la mode parmi les membres du « quatrième pouvoir » pour qu’une pléiade de journalistes néo-conservateurs la présentent immédiatement comme un nouveau triomphe du conservatisme modéré.

9. Vos analyses prennent absolument le contrepied des interprétations néo-conservatrices. Vous rejetez comme une absurdité la filiation despotique entre le réformisme d’Alexandre II et le Goulag de Staline. Vous récusez comme une aberration la thèse qui assimile les gouvernements allemands du XIXème siècle à de simples tyrannies militaires. Vous réprouvez la haine du « relativisme historique » et la phobie de la prétendue « German connection ». Vous contestez l’opinion qui prétend voir dans le christianisme le responsable de l’holocauste juif et de l’esprit nazi. Vous dénoncez l’instrumentalisation de l’antifascisme « outil de contrôle au main des élites politiques ». Vous reprochez aux protestants américains d’avoir pris la tête de la défense de l’idéologie multiculturelle et de la politique culpabilisatrice. Vous affirmez que les chrétiens sont les seuls alliés que les Juifs puissent trouver aujourd’hui. Enfin, comble du « politiquement incorrect », vous estimez que la démocratie présuppose un haut degré d’homogénéité culturelle et sociale. Cela dit, en dernière analyse, vous considérez que le plus grave danger pour la civilisation occidentale est la sécularisation de l’universalisme chrétien et l’avènement de l’Europe et de l’Amérique patchworks. Pourquoi ?

En raison de l’étendue et de la puissance de l’empire américain, les idées qu’il propage, bonnes ou mauvaises, ne peuvent manquer d’avoir une influence significative sur les européens. Oui ! effectivement, je partage le point de vue de Rousseau et de Schmitt selon lequel la souveraineté du peuple n’est possible que lorsque les citoyens sont d’accords sur les questions morales et culturelles importantes. Dans la mesure où l’État managérial et les médias ont réussi à imposer leurs valeurs, on peut dire, qu’en un certain sens, il existe une forme d’homonoia aux États-Unis.

En fait, la nature du nationalisme américain est très étrange. Il est fort proche du jacobinisme qui fit florès lors de la Révolution française. La religion civique américaine, comme sa devancière française, repose sur la religion postchrétienne des droits de l’homme. La droite religieuse américaine est trop stupide pour se rendre compte que cette idéologie des droits de l’homme, ou multiculturaliste, est un parasite de la civilisation chrétienne. L’une remplace l’autre. Le succédané extraie la moelle de la culture la plus ancienne et pourrit sa substance.

Pour en revenir au rapide exposé que vous avez fait de mes analyses, je dirai que je suis globalement d’accord. Mais il n’est pas inutile de préciser pourquoi je considère aussi essentiel, aux États-Unis, le rôle du protestantisme libéral dans la formation de l’idéologie multiculturelle. Le pays est majoritairement protestant et la psychologie du multiculturalisme se retrouve dans le courant dominant du protestantisme américain tout au long de la deuxième moitie du XXème siècle. Bien sûr, d’autres groupes, et en particulier des intellectuels et des journalistes juifs ont contribué à cette transformation culturelle, mais ils n’ont pu le faire que parce que le groupe majoritaire acceptait le changement et trouvait des raisons morales de le soutenir. Nietzsche avait raison de décrire les juifs à demi assimilés comme la classe sacerdotale qui met à profit le sentiment de culpabilité de la nation hôte. Mais cette stratégie ne peut jouer en faveur des Juifs ou de tout autre outsider que lorsque la majorité se vautre dans la culpabilité ou identifie la vertu avec la culpabilité sociale. Je crois, qu’à l’inverse de la manipulation bureaucratique des minorités disparates et du lavage de cerveau des majorités, la vraie démocratie a besoin d’un haut degré d’homogénéité culturelle. Je suis ici les enseignements de Platon, Rousseau, Jefferson ou Schmitt, pour ne citer qu’eux.

10. Parmi les adversaires du néo-conservatisme, à coté des « vieux » conservateurs, souvent stigmatisés comme « paléo-conservateurs », on peut distinguer trois courants : le populisme, le fondamentalisme évangélique et le Tea Party. Pouvez-vous nous dire en quoi ces trois tendances diffèrent du vrai conservatisme ?

Je ne crois pas que l’on puisse trouver du « paléo-conservatisme » dans l’un ou l’autre de ces courants. Les membres du Tea Party et les libertariens sont des post-paléo-conservateurs. Les évangéliques, qui n’ont jamais partagé les convictions des vieux conservateurs, sont devenus les « idiots utiles » des néo-conservateurs, qui contrôlent les medias du GOP (Grand Old Party ou Parti Républicain). Actuellement, les « paléos » ont sombré dans le néant. Ils ne sont plus des acteurs importants du jeu politique. À la différence des libertariens, qui peuvent encore gêner les néo-conservateurs, les « paléos » ont été exclus de la scène politique. Faute de moyens financiers et médiatiques, ils ne peuvent plus critiquer ou remettre en cause sérieusement les doctrines et prétentions néo-conservatrices. Le pouvoir médiatique ne leur permet pas de s’exprimer sur les grandes chaînes de télévision. Ils ont été traités comme des lépreux, des « non-personnes », comme l’on fait les médias britanniques avec le British National Party. Pat Buchanan, qui fut un conseiller de Nixon, de Ford et de Reagan et qui est connu pour sa critique des va-t-en-guerre, a survécu, mais il est interdit d’antenne sur FOX, la plus grand chaîne de TV contrôlée par les néo-conservateurs. Il ne peut paraître que sur MSBNBC, une chaîne de la gauche libérale, où il est habituellement présenté en compagnie de journalistes de gauche.

11. Vous avez été traité d’antisémite pour avoir écrit que les néo-conservateurs sont des vecteurs de l’ultra-sionisme. En quoi vous différenciez-vous du sionisme des néo-conservateurs ?

Les néo-conservateurs sont convaincus que seule leur conception de la sécurité d’Israël doit être défendue inconditionnellement. Il est pourtant tout-à-fait possible d’être du côté des israéliens sans mentir sur leur compte. Que les choses soient claires : il n’y a aucun doute que les deux parties, les israéliens et les palestiniens, se sont mal comportés l’un vis-à-vis de l’autre. Cela dit, c’est une hypocrisie scandaleuse, une tartufferie révoltante, que de refuser à d’autres peuples (disons aux Allemands et aux Français) le droit à leur identité historique et ethnique pour ensuite traiter les Juifs comme un cas particulier, parce qu’ils ont connu des souffrances injustes qui les autoriseraient à conserver leurs caractères distinctifs.

12. Quels livres, revues ou sites web représentatifs du conservatisme américain recommanderiez-vous au public francophone ?

Je recommanderai mon étude la plus récente sur le mouvement conservateur  Conservatism in America  (Palgrave MacMillan, 2009) et le livre que je suis en train de terminer pour Cambridge University Press sur Leo Strauss et le mouvement conservateur en Amérique. Vous trouverez également les points de vue des conservateurs, qui s’opposent aux politiques des néo-conservateurs, sur les sites web : www.americanconservative.com 
www.taking.com [2]

13. Vos amis les néo ou postsocialistes Paul Piccone et Christopher Lasch, estimaient que les différences politiques entre droite et gauche se réduisent désormais à de simples désaccords sur les moyens pour parvenir à des objectifs moraux semblables ? Considérez-vous aussi que la droite et la gauche sont inextricablement mêlées et que les efforts pour les distinguer sont devenus inutiles ?

Je suis tout-à-fait d’accord avec mes deux amis aujourd’hui décédés. Les différences politiques entre droite et gauche se réduisent de nos jours à des désaccords insignifiants entre groupements qui rivalisent pour l’obtention de postes administratifs. En fait, ils ergotent sur des vétilles. Le débat est très encadré ; il a de moins en moins d’intérêt et ne mérite aucune attention. J’avoue que j’ai de plus en plus de mal à comprendre l’acharnement que mettent certains droitistes - censés avoir plus d’intelligence que des coquilles Saint-Jacques - à collaborer aux activités du Parti Républicain et à lui accorder leurs suffrages. Plutôt que d’écouter les mesquineries mensongères d’une classe politique qui ne cesse de faire des courbettes au pouvoir médiatique, je préfère encore assister à un match de boxe.

14. Dans les années 1990, deux universitaires néo-conservateurs ont soulevé de farouches polémiques en Europe : Francis Fukuyama, qui a prophétisé le triomphe universel du modèle démocratique, et Samuel Huntington, qui a soutenu que le choc des civilisations est toujours possible parce que les rapports internationaux ne sont pas régis par des logiques strictement économiques, politiques ou idéologiques mais aussi civilisationnelles. Ce choc des civilisations est-il pour vous une éventualité probable ou un fantasme de paranoïaque?

Je ne vois pas une différence fondamentale entre Fukuyama et Huntington. Les deux sont d’accords sur la nature du Bien : l’idéologie des droits de l’homme, le féminisme, le consumérisme, etc. La principale différence entre ces deux auteurs néo-conservateurs est que Fukuyama (du moins à une certaine époque car ce n’est plus le cas aujourd’hui) était plus optimiste qu’Huntington sur la possibilité de voir leurs valeurs communes triompher dans le monde. Mais les deux n’ont d’autre vision historique de l’Occident que le soutien du consumérisme, les revendications féministes, l’égalitarisme, l’inévitable emballage des préférences américaines urbaines c’est-à-dire le véhicule valorisant du hic et nunc.

Je ne doute pas un instant que si la tendance actuelle se poursuit les non-blancs ou les antichrétiens non-occidentaux finiront par occuper les pays d’Occident. Ils remettront en cause les droits de l’homme, l’idéologie multiculturaliste et la mentalité qui les domine aujourd’hui. Les nations hôtes (qui ne sont d’ailleurs plus des nations) sont de moins en moins capables d’assimiler ce que le romancier Jean Raspail appelle « un déluge d’envahisseurs ». En fait, l’idéologie des droits de l’homme n’impressionne vraiment que les chrétiens égarés, les Juifs et les autres minorités qui ont peur de vivre dans une société chrétienne traditionnelle. Pour ma part, je doute que l’idéologie ou le patriotisme civique de type allemand puisse plaire au sous-prolétariat musulman qui arrive en Europe. Cette idéologie ne risque pas non plus d’avoir la moindre résonance sur les latino-américains illettrés qui se déversent sur les États-Unis. Dans le cas ou les minorités revendicatrices deviendraient un jour le groupe majoritaire, une fois les immigrés parvenus au pouvoir, il y a bien peu de chances pour qu’ils s’obstinent à imposer les mêmes doctrines multiculturelles. En quoi leurs serviraient-elles ?

15. Vous avez anticipé ma dernière question sur les risques que devront affronter l’Europe et l’Amérique au XXIème siècle…

Je voudrais quand même ajouter quelques mots. La dévalorisation systématique du mariage traditionnel, qui reposait hier sur une claire définition du rôle des sexes et sur l’espoir d’une descendance, est la politique la plus folle menée par n’importe quel gouvernement de l’histoire de l’humanité. Je ne sais pas où cette sottise égalitariste nous conduira mais le résultat final ne peut être que catastrophique. Peut être que les musulmans détruiront ce qui reste de civilisation occidentale une fois parvenus pouvoir, mais je doute qu’ils soient aussi stupides que ceux qui ont livré cette guerre à la famille. Si ça ne tenait qu’à moi, je serai ravi de revenir au salaire unique du chef de famille. Et si on me considère pour cela anti-libertarien et anticapitaliste, je suppose que j’accepterai cette étiquette. Je ne suis pas un libertarien de cœur mais un rallié à contrecœur.

Propos recueillis par Arnaud Imatz
31/08/2011

Notes :

[1] Les figures les plus connues du conservatisme américain de l’après-guerre furent M. E. Bradford, James Burnham, Irving Babbitt, le premier William Buckley (jusqu’à la fin des années 1960), Will Herberg, Russell Kirk, Gerhart Niemeyer, Robert Nisbet, Forrest McDonald et Frank Meyer. Celles du néo-conservatisme sont Daniel Bell, Allan Bloom, Irving Kristol, S. M. Lipset, Perle, Podhoretz, Wattenberg ou Wolfowitz (N.d.A.I.).
[2] Dans son livre Conservatism in America, Paul Gottfried recommande trois autres sources qui peuvent aussi être consultées avec profit : l’enquête de George H. Nash, The Conservative Intellectual Movement in America Since 1945 (2ème éd., Wilmington, DE : ISI, 1996), l’anthologie de textes de Gregory L. Schneider, Conservatism in America Since 1930 (New York, New York University Press, 2003) et l’encyclopédie publiée par l’Intercollegiate Studies Institute, American Conservatism : An Encyclopedia (ISI, 2006), (N.d.A.I.).

Correspondance Polémia - 5/08/2011

samedi, 13 août 2011

Dit kapitalisme isgedoemd om te mislukken (Paul Jorion)

 
Dit kapitalisme is gedoemd om te mislukken - Paul Jorion

Volgens de Belgische antropoloog Paul Jorion bewijst de Europese schuldencrisis dat het kapitalisme op zijn laatste benen loopt. "Iedereen is de ander geld schuldig, iedereen is kwetsbaar. Daarom loopt het systeem vast.' 'In ons kapitalistische systeem zit een weeffout: alle rijkdom komt in handen van een relatief klein groepje mensen terecht. Dat groepje, dat steeds meer land, bedrijven en grondstoffen bezit, is erbij gebaat dat de anderen consumeren. In plaats van die anderen meer salaris te geven om die consumptie te betalen, lenen zij hen geld uit - tegen rente. Zo vergroten zij hun eigen rijkdom, terwijl de rest meer schulden opbouwt. Dat systeem explodeert nu."
Paul Jorion is een Belgische antropoloog die jaren in de Amerikaanse financiële sector heeft gewerkt. Volgens hem is de Europese schuldencrisis een teken dat het kapitalisme op zijn laatste benen loopt. In zijn jongste boek, Le Capitalisme à l'Agonie ('Doodsstrijd van het Kapitalisme'), - er zijn in Frankrijk sinds eind maart 6.000 exemplaren van verkocht - legt hij uit waarom Marx' voorspelling nu uitkomt. En waarom dat in zijn ogen onontkoombaar is.
In het boek, op zijn blog en in zijn columns voor de economiebijlage van Le Monde koppelt Jorion allerlei disciplines aan elkaar, waaronder filosofie, antropologie en economie. Niet alleen Marx - die volgens Jorion ook kardinale fouten maakte - komt aan bod, ook Schopenhauer, Robespierre, Locke en Hegel passeren de revue. Daarom, denkt hij, lezen ook politici en bankiers hem nu: vroeger vonden ze hem ietwat bizar, nu levert hij onorthodoxe inzichten in een crisis waarmee niemand raad weet.
Jorion (geboren in Brussel in 1946) woont tegenwoordig in Bretagne. Bij een glas Belgisch bier in een Parijse brasserie, naast het gebouw van de publieke radio waar hij een programma op de cultuurzender France Culture presenteert, legt hij uit waar het volgens hem is misgegaan. 'Ons kapitalistische systeem kent ruwweg vier actoren: geldschieters, producenten, handelaars en arbeiders. Zolang wij het communisme als vijand hadden, waren de financiële spelregels redelijk strikt, om te voorkomen dat alle rijkdom in handen kwam van de geldschieters. Als er sociale uitbuiting zou zijn, zouden de arbeiders kunnen 'overlopen' naar de vijand."
"Maar na de val van de Muur in 1989 was het communisme verslagen en was dat risico verdwenen. Onder Ronald Reagan en Margaret Thatcher waren de eerste restricties op financiële transacties die er sinds de crisis in de jaren 1930 waren, al opgeheven. In de jaren 1990 werden de overige beperkingen gesloopt of versoepeld. Daardoor is onze economie zwaar afhankelijk geworden van de financiële sector. De geldschieters, vooral de handelaren die met andermans geld gokten, zijn daar ongelooflijk veel rijker van geworden. In 2007 werd de helft van de winst in de Verenigde Staten uit de financiële sector gehaald. Dat is gigantisch."

jorionlivre.jpgHebben we daar niet allemaal baat bij gehad?
"Neen. Het hart van ons financiële systeem is intussen weggesmolten en de maatschappij betaalt daar een enorme prijs voor. De kern van dit systeem was de laatste tijd de derivatenhandel, het opknippen en doorverkopen van schuld zonder dat er hoegenaamd risico aan kleeft. Die handel voedde bubbles. Nu de zeepbellen uiteengespat zijn, functioneert die derivatenhandel niet meer zoals vroeger. De handelaren hebben daarmee in korte tijd veel geld verdiend. Maar ze kunnen er niet mee doorgaan: de meeste Amerikanen en Europeanen hebben te veel schulden gemaakt. Die doen dus niet meer mee. Dus het systeem bestaat nog, maar daarbinnen gebeurt weinig meer. Als een schelp waaruit het visje verdwenen is. De business verplaatst zich daarom naar het Verre Oosten, China en India, waar veel geld wordt rondgepompt en het procedé zich pijlsnel herhaalt. Geldschieters lenen aan producenten, handelaren en consumenten. Zij verdienen daaraan: ze krijgen het geld met rente terug. De rest waant zich ook even rijk, door het overvloedige krediet waarmee ze alles kunnen kopen.
"Maar de handelaars maken echt sociale promotie. Vroeger waren zij intermediairs tussen geldschieters en consumenten, nu verdienen ze krankzinnig veel met gokken op beurskoersen en dergelijke. Zij belanden in het kamp van de geldschieters. Maar de meeste mensen blijven met schulden zitten. Iedereen is de ander geld schuldig, iedereen is kwetsbaar. Daarom draait het systeem zichzelf uiteindelijk vast."

Proberen handelaren en geldschieters er zoveel mogelijk uit te halen?
"Ja, dit is een soort oorlog. Financieel en sociaal. Vroeger bereikte je sociale en maatschappelijke omwentelingen met geweld. De ene klasse werd afgezet, de andere greep de macht en het bezit. De laatste decennia gebeurde in onze wereld exact hetzelfde. Maar geld heeft de plaats van geweld in onze maatschappij ingenomen. Vreemd genoeg gebeurde dat op de ruïnes van een maatschappij die werd verwoest door excessief geweld, na de Tweede Wereldoorlog. Weinigen zien de parallel, maar de strijd is natuurlijk dezelfde: je verovert de wereld, maar nu op een 'pacifistische' manier, met geld. De heersende klasse van nu is een andere dan die van dertig jaar geleden: de nieuwe aristocratie, dat zijn financiers die de wereld rond vliegen met hun jets, met merken pronken, in gated communities wonen."

Is de globalisering een kapitalistische samenzwering?
"Zover wil ik niet gaan. Warren Buffett heeft het door. Die zei eens: 'There is a class struggle, but the fact is, we are winning.' Maar de meeste mensen, of ze nu arbeiders of geldschieters zijn, handelen niet bewust met het oog op een hogere 'orde'. Ze hebben geen visie. Wel is het zo dat geld ruimte nodig heeft. Vroeger werd geld gestoken in grote projecten als het Suezkanaal of goudmijnen in Afrika, waarvoor overheden de middelen niet hadden. Zulke projecten zijn er nauwelijks meer. De ruimte is 'op'.
"Nu wordt geld gebruikt om bubbles te creëren. Zo verdien je er méér mee. Als de bubble er is, moet het geld naar een andere plek, waar nog geen is. Kijk naar de Amerikaanse huizenmarkt, waarin iedere idioot een hypotheek kon krijgen en de risico's werden uitgesmeerd. Op zeker moment is de boel verzadigd. Er groeit nu een bubble op de Amerikaanse pensioenmarkt. Nu de onroerendgoedmarkt is geklapt, vormen beleggingen voor veel Amerikanen de enige oudedagsvoorziening. Met allerlei techniekjes worden nu beurskoersen gemanipuleerd, door bijvoorbeeld duizend transacties per seconde te doen. Maar, je merkt, de rek is eruit. De beurs is met 1/3 gekrompen nu de derivatenhandel niet goed meer loopt. Financiers worden paniekerig. Je ziet het aan grote beursgenoteerde bedrijven in Frankrijk, die weer winst beginnen te maken. 98% van die winst gaat regelrecht naar de aandeelhouders en een paar topbestuurders - veel meer dan vroeger. Het personeel krijgt vrijwel niets. Investeringen in het bedrijf zijn ook minimaal."

Waarom gebeurt dat?
"Aandeelhouders en bestuurders grijpen wat ze grijpen kunnen. Binnenkort kan het niet meer. Ze vertrouwen het systeem niet meer."

Waarom lenen mensen geld? Dat doen ze toch liever niet?
"Omdat ze anders niet in hun onderhoud kunnen voorzien. Van hun salaris kunnen velen geen goede huisvesting betalen, laat staan levensmiddelen, tv's of smartphones die 'iedereen' moet hebben. 150 jaar geleden al werden debatten gevoerd over de vraag hoe hoog salarissen moesten zijn. Alleen voor de rauwe basisbehoeftes? Of ook om extra's te betalen? Wat het nu is geworden, is net te weinig salaris. Vandaar dat mensen moeten lenen. Je kunt zeggen: ze hebben geen smartphone nodig. Maar de dwang van de commercie is zo groot dat je in de maatschappij niet ver komt zonder zo'n ding."

Moet de staat ingrijpen?
"Ja. Maar de staat liberaliseert alleen maar. Ook in Europa, waar sociale zorg beter is dan in Amerika. Omdat regeringen van hun schuld af willen, bezuinigen ze op sociale en op openbare voorzieningen. In België is kort geleden een man tot zes maanden cel veroordeeld omdat hij eten stal uit de vuilnisbak van een supermarkt. Al zat het in de bak, het was nog altijd bezit van die supermarkt, oordeelde de rechter. In Californië zijn laatst duizenden gevangenen vrijgelaten, omdat het te duur was om ze vast te houden. In zo'n wereld leven wij."

Zei Marx niet: het kapitalisme deugt niet?
"Ja. Wie geld heeft, leent het uit. Stel, ik heb 100 en ik leen het u tegen 7%. Dan heb ik straks 107. Als ik u die weer leen, heb ik 114 of zelfs iets meer. Ten slotte heb ik alles en u niets. Je hoeft geen marxist te zijn om dat probleem te zien. Daar wordt al heel lang over nagedacht: hoe je het systeem zo vormgeeft dat die ingebouwde ongelijkheid niet alsmaar erger wordt. Logische oplossing: je compenseert de verliezers door wat meer salaris te betalen. Zo kunnen ze spullen en diensten consumeren van producenten, waarin de geldschieter geld gestoken heeft. Dan is de hele keten tevreden. Maar wat heeft men gedaan? In plaats van gewone mensen meer salaris te geven, ging men goedkoop consumentenkrediet verstrekken. Dat is het probleem in de kern. Hoe meer geld de financiers verdienen, hoe groter de schuldenberg van anderen. De schuldencrisis toont dat aan. Eerst zat schuld bij consumenten. Toen die niet meer konden afbetalen, kwam het bij de banken. Toen die omvielen, namen overheden de schuld over. Nu moeten die er vanaf, en wentelen ze het af op belastingbetalers. Er komt geen eind aan."

Werkt zelfregulering niet?
"Neen, want ethiek en bezit staan haaks op elkaar. Zij die veel hebben, zijn niet meer de baas over hun bezit. Hun bezit wordt de baas over hén, dicteert hun gedrag. Ze willen alsmaar meer en dat staat ethisch gedrag in de weg. Daarom is het kapitalisme, althans dit kapitalisme, gedoemd te mislukken. Economen hebben dat niet ingecalculeerd toen ze het systeem uitdachten."

Weten politici hoe erg het is?
(Op schampere toon) "O ja."

Hoe weet u dat?
"Omdat ze me dat vertellen. Ze bellen me."

Wie?
"Ik ben in het Elysée geweest. Bij adviseurs van de president. Ook met bankiers heb ik vaak contact. Laatst moest ik een lezing houden voor hen. Ik dacht: ze gaan me levend opvreten. Maar nee: applaus. Na afloop komt de eerste naar me toe en zegt: 'Meneer, niet tegen de anderen zeggen, maar ik ben het helemaal met u eens.' De volgende zegt hetzelfde. En dat zes, zeven keer. Die mensen weten exact hoe het zit. De banken spelen een sleutelrol in de crisis. Bankiers weten precies hoeveel rotzooi er in welke banken zit."

En de politici?
"Die begrijpen het, maar weten niet wat ze moeten doen. Ze wachten af, vingers gekruist."

Wat moeten ze doen?
"Ik weet niet goed wat ik ze moet vertellen,behalve dat ze straks waarschijnlijk regeringen van nationale eenheid zullen vormen. Niemand weet wat hierna komt. Marx had een alternatief, een utopie: het communisme. Dat ging ten onder. Voorlopig zitten we met een Europa dat op maat gesneden is voor het kapitalisme. De verdragen van Maastricht en Lissabon hebben daaraan meegeholpen. Alles gaat veranderen, maar niemand weet hoe. We staan op een keerpunt in de geschiedenis van de mensheid. Interessante tijden."

Overleeft de euro de schuldencrisis?
"Neen. Als Spanje valt, of Italië, kan het snel gaan. De euro kan niet functioneren als landen hun schulden niet afbetalen. Iedereen krijgt straks zijn eigen munt terug. Een compensatiecommissie moet uitzoeken wie wat moet betalen en aan wie. Misschien moet je zelfs denken aan het parallelle monetaire systeem dat Hjalmar Schacht, Hitlers minister van Economie, opzette om de Versailles-herstelbetalingen te voldoen die Duitsland niet kon betalen: met cheques."

Hoe kunt u er zo droogjes tegenaan kijken? Het gaat toch ook om uw continent, uw munt?
"Ja, maar ik word daar niet depressief van. Antropologen als ik bestuderen illusies, structuren die mensen niet zien omdat ze er zelf in zitten. Toen ik in de high finance werkte, speelde ik dezelfde rol. Wij werkten met computermodellen die berekenden hoeveel risico er aan financiële producten zat. Op een dag klopte er een getal niet op de spreadsheet. Ik haalde de leiding erbij: jongens, pas op! Maar alles wat ze deden, was dat getal door een ander getal vervangen. Ze dachten dat het aan het model lag. Dat er een echt risico kon zijn, kwam niet in die hoofden op."

Wat leert de crisis u?
"Dat niet alles rationeel te verklaren valt of in modellen te vangen. Dat de mens dat toch altijd probeert en dus steeds op zijn bek gaat. Toen ik na mijn studie onderzoek deed in een Franse vissersgemeenschap, bleken prijsontwikkelingen niet te verklaren als je domweg naar vraag en aanbod keek. Ik zei: 'Er is iets anders.' Haha, riep iedereen, 'Jorion begrijpt zelfs de wet van vraag en aanbod niet.' Later ontdekte ik het echte systeem dat de prijzen bepaalde: sociale status. De rechter die iets verkoopt, kan meer vragen voor hetzelfde product dan de schoenmaker en de schoenmaker meer dan de metselaar. Niks bijzonders. Iedereen weet dat instinctief, behalve economen. Maar economen hebben wel de hele catechismus van het kapitalisme geschreven. Daarom loopt alles nu spaak."

Bron: Paul Jorion(De Standaard, 16 juli 2011 / NRC Handelsblad, 18 juli 2011)

 

jeudi, 11 août 2011

Fin de partie pour les dettes du système mondialiste

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Fin de partie pour les dettes du Système mondialiste

 

C’est l’accroissement permanent du volume des dettes privées et des dettes publiques qui a permis le développement du Système mondialiste. Mais l’heure de payer la facture est arrivée.

Polémia (ex: http://www.polemia.com/ ).

1- Le libréchangisme mondial et la dérégulation financière ont conduit à une concurrence fiscale entre les Etats. La délocalisation des profits et des patrimoines a débouché sur l’évaporation d’une partie des recettes fiscales des Etats : ainsi, en France, l’impôt sur les bénéfices s’élève à 3% de leur chiffre d’affaires pour les PME mais à seulement 0,3% pour les multinationales du CAC 40. La même logique s’est appliquée aux particuliers : les riches Grecs ont placé leurs avoirs en Suisse et beaucoup de Français aisés sont devenus exilés fiscaux en Belgique ou en Grande-Bretagne.

2- Le libréchangisme mondial a mis en concurrence la main-d’œuvre des pays développés avec celle des pays du tiers-monde : ce qui provoqué la baisse des salaires et la montée du chômage lié aux délocalisations, aux Etats-Unis et en Europe. Avec trois conséquences financières :

  • -la baisse de la base des recettes fiscales (ou des contributions sociales) ;
  • -la montée des dépenses d’assistance devenue nécessaire pour rendre acceptables les conséquences sociales des délocalisations ; l’Etat-providence a ici été mobilisé au service de la mondialisation et des intérêts du grand capital (privatiser les bénéfices, socialiser les pertes) ;
  • -la montée de l’endettement privé (en particulier aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne) pour maintenir artificiellement le niveau de vie des salariés et des chômeurs.

3- L’immigration – sorte de délocalisation à domicile – a eu les mêmes conséquences pour les secteurs du bâtiment de l’hôtellerie et des services que les délocalisations pour le secteur industriel. Quand Nafissatou Diallo, fausse réfugiée guinéenne, occupe un emploi précaire au Sofitel de New York, c’est une Afro-Américaine de plus qui pointe au chômage.

L’immigration de masse emporte donc les mêmes conséquences financières que les délocalisations mais aussi une conséquence supplémentaire – surtout en Europe et a fortiori en France : la prise en charge de la couverture sociale d’une personne et souvent d’une famille supplémentaire. Car au lieu de prendre en charge socialement le travailleur et sa famille, on prend en charge le chômeur et sa famille plus l’immigré (et sa famille) qui le remplace au travail.

4- Tout ceci creuse les déficits, d’autant que le redressement financier est difficile car chaque campagne électorale s’y oppose :

  • -les candidats ont besoin d’argent pour financer leurs coûteuses campagnes de communication : ils doivent donc ménager les grands lobbys, les grandes entreprises et les hyper-riches ; pas possible donc d’augmenter les recettes fiscales ;
  • -les candidats ont aussi besoin de ménager leurs « clientèles » électorales vivant de subsides publics ; guère possible dans ces conditions de diminuer les dépenses…

Il ne faut pas chercher ailleurs la cause du blocage de la situation budgétaire américaine. Notons d’ailleurs que lors de la dernière présidentielle française les deux finalistes avaient chacun promis de creuser le déficit de 40 milliards d’euros supplémentaires : principalement en dépenses sociales pour Ségolène Royal, principalement en déductions fiscales pour les plus riches pour Nicolas Sarkozy qui a d’ailleurs tenu les engagements pris envers ses mandants.

5- Dans ces conditions le seul recours fiscal possible est de taxer un peu plus les classes moyennes en faisant appel à leur sens des responsabilités. Mais leur sens civique et leur dévouement ne peuvent être que profondément découragés par l’arrogance de l’oligarchie financière qui s’est enrichie durant les années de crise.

Il n’y a donc pas d’autres évolutions possibles que la poursuite de la course vers l’abîme.

Et après ?

6- Polémia (*) a largement annoncé depuis 2006, et singulièrement depuis 2008, l’évolution actuelle, d’autant que la « solution » retenue par l’oligarchie mondiale après la faillite de Lehman Brothers, en 2008, a consisté à étatiser les dettes privées et à ajouter de la dette à la dette. L’économie mondiale a été traitée comme l’ivrogne à qui on recommande une bonne cuite pour sortir de sa gueule de bois…

7- La chute du Système mondialiste va donc se poursuivre avec deux conséquences probables : -l’éclatement de la zone euro et le retour du Deutschmark ; -la fragilisation de la puissance américaine. Bref, ce que le GEAB avait diagnostiqué comme une dislocation géopolitique majeure.

8- Aller au-delà de ce diagnostic est difficile. « L’histoire est le fruit de l’inattendu » (Dominique Venner). Dire ce qui sortira de l’effondrement du Système mondialiste est aussi délicat que l’était de prévoir le futur de la Russie lors de la chute du communisme. L’avenir n’est pas toujours pavé de roses…

9- On voit mal néanmoins comment la reconstruction pourrait se faire autrement que par un recours aux fondamentaux : frontières, protectionnisme, relocalisations, souveraineté des peuples. Le politiquement correct est mort mais il ne le sait pas encore…

Polémia
8/08/2011

(*) Voir aussi (entre autres très nombreux articles aux rubriques « dette » ou « crise ») :

« Le Capitalisme à l'agonie » de Paul Jorion
La balance des paiements des Etats-Unis et les crises financières - un demi-siècle d'histoire (Première partie)
Après moi le déluge ? les dérèglements du système politique
Les banques internationales exploitent la crise pour engranger des profits massifs
Essor de la « superclasse globale » (ou hyperclasse) et crise des classes moyennes.
Dette française : les gouvernants achètent des clientèles électorales et du temps d'antenne en hypothéquant l'avenir (édito 07/2009)
Crise systémique globale : Le choc cumulé des trois « vagues scélérates » de l'été 2009
Nouvelles de la « très grande dépression »
La fin de la « mondialisation heureuse » : un retour vers des économies plus autocentrées ? (édito 04/2008)
Le retour en grâce de Maurice Allais
La crise financière (Polémia 01/2009)
Rapport de la Commission sur la dette publique
« L'Empire des dettes : A l'aube d'une crise économique épique » par William Bonner et Addison Wiggin traduit par Marianne Véron
Finances publiques françaises : le péril argentin
Déclin français et « argentinisation » : et si l'on parlait de la responsabilité des institutions de la Ve République !

dimanche, 17 juillet 2011

J. P. Arteault / F. Sainz: les racines anglo-saxonnes du mondialisme

J. P. Arteault / F. Sainz: Les racines anglo-saxonnes du mondialisme

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mercredi, 06 juillet 2011

Globalisation, "superclasse" et mercenaires "éditocrates"

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Robert Steuckers :

Globalisation, « superclasse » et mercenaires « éditocrates »

 

Une version abrégée de ce texte est parue dans "Réfléchir et Agir", n°47, avril 2011

 

Il y a bien longtemps —quasiment depuis que le monde est monde—  qu’une catégorie de rêveurs songe à établir, en pensée d’abord, en actes ensuite, une « utopie planétaire », un monde tout à fait idéal, parfait, générant le bonheur sans discontinuité aucune. Armand Mattelart nous a brillamment esquissé la progression de cette idée dans un ouvrage concis et didactique : de Thomas More à la « Civitas christiana », du système de la paix perpétuelle à l’idéal du « genre humain » d’Anarcharis Cloots, de la religion de l’humanité d’Auguste Comte aux projets socialistes et communistes de la fin du 19ème siècle, du système wilsonien/rooseveltien des Nations Unies à la modernité managériale et aux inforoutes qui ouvrent tout à tous, l’histoire de la pensée et des hommes a été balisée de projets similaires. Nous vivons aujourd’hui l’aboutissement de ces rêves et force est de constater que les utopistes ne nous ont nullement mitonné un monde meilleur, plus gai à vivre, plus soucieux de réaliser les aspirations simples et profondes des hommes, plus juste ou plus « démocratique » ; leurs adversaires intellectuels, les « dystopistes » (de Zamiatine à Orwell et à Burgess) ont été des prophètes bien plus pertinents, des penseurs autrement plus profonds, des séismographes nettement plus subtils.

 

Le talon d’acier de l’idéologie globaliste se fait sentir surtout depuis l’effondrement du système soviétique, depuis la chute du Mur de Berlin. Nous avons tous été de gros naïfs, avouons-le, pendant les années d’euphorie, à partir de 1984, où Gorbatchev annonçait sa perestroïka et sa glasnost, jusqu’à 1989, lorsque les Hongrois ont démantelé le Rideau de Fer le long de la frontière autrichienne puis lorsque le Mur de Berlin a été ouvert par les Vopos, chargés auparavant de mitrailler tous ceux qui voulaient passer à l’Ouest. Quinze petits mois d’espoir ont encore suivi cette euphorie, avec, pour péripétie marquante, le simulacre de putsch qui a amené Eltsine au pouvoir, qui livrera la Russie à ceux qui entendaient depuis toujours la détruire. Enfin, juste après ce putsch de sotie, il y eut la Guerre contre Saddam, le vainqueur arabe des Perses avec l’appui occidental, devenu croquemitaine en un simple tour de bras médiatique ; cette guerre remettait les pendules à l’heure voulue par Washington : pas de puissance régionale capable d’autonomie en zone d’hydocarbures. La rente pétrolière irakienne était utilisée pour le développement intérieur du pays, pour la constitution d’une armée régionale solide, ensuite elle était répartie entre un éventail diversifié de fournisseurs extérieurs, russes, européens et japonais. Comme en Libye, mutatis mutandis… Ce genre de diversification, qui évite la dépendance à l’endroit d’un fournisseur unique ou trop important, avait été théorisée jadis par le Président des Seychelles. Cette pratique intelligente et commode est un scandale pour la superclasse au pouvoir : toutes les mannes pétrolières doivent confluer vers les seuls bassins de réception qu’elle contrôle. A la même époque, l’affirmation de l’Europe, enfin réunifiée après la chute du Rideau de Fer, n’a donc pas duré fort longtemps : les promesses de l’Acte unique n’ont pas été réalisées ou ne l’ont été que dans leurs aspects les plus désagréables et les plus mesquins, rendant l’idée européenne imbuvable pour beaucoup de nos concitoyens. La montée en puissance de l’Asie, réellement perceptible à l’aube des années 90, a été freinée par la crise de 1997. L’implosion yougoslave a démontré que l’Europe de Bruxelles et de Strasbourg n’avait aucun poids militaire ou diplomatique. Il y a donc exactement vingt ans que l’Europe montre, à la face du monde, qu’elle n’est qu’un gros pantin inerte, malgré sa réunification.

 

Pourquoi cette faiblesse ? Le ver était dans le fruit, bien avant novembre 1989. Depuis l’avènement de Thatcher en Grande-Bretagne, le néolibéralisme  —nouvelle idéologie mondialiste bien plus efficace que le communisme « spectaculaire » de mouture soviétique ou maoïste pour faire advenir les utopies et les rêvasseries « planétaristes »—  marque des points au sein même d’une grande puissance nucléaire, dotée d’un droit de veto à l’ONU : n’oublions pas que ce néolibéralisme anglais 1) inaugure, à Londres, le projet général de démantèlement de toutes les structures étatiques, 2) lance la pratique des délocalisations, notamment en permettant à des entreprises japonaises d’installer des usines de montage en Ecosse, où les ouvriers bénéficiaient peu ou prou des mêmes couvertures sociales que les Philippins, et 3) favorise la spéculation au détriment des investissements infrastructurels que pratiquaient les capitalismes plus patrimoniaux, ceux relevant du « modèle rhénan », selon la terminologie utilisée par Michel Albert. Car le mondialisme actuel, baptisé « globalisation », c’est tout cela in nuce. Les structures étatiques, produites par des continuités historiques localisées, portées par des peuples précis, sont balayées au nom du profit immédiat, comme elles auraient été balayés avec le même zèle par une sorte de communisme agissant au nom du progrès ou par des fondamentalistes estimant que les syncrétismes et les réalisations impériales/politiques sont autant d’hérésies, de trahisons de la « parole initiale ». Pour les tenants actuels de la veine utopique, désormais néolibéralisée, le progrès, c’est la dissolution de toutes les barrières politiques, géographiques et physiques et la disparition de tout ce qui recèle un résidu de « patrimonialité ». On ne peut plus qualifier cette démarche d’économie, de « nomos » d’un « oikos », de la gestion d’un lieu, mais c’est tout simplement la négation même de l’économie, c’est de l’anti-économie, puisqu’il n’y a plus de gestion, donc de régulation, qui soit considérée comme licite, et plus de « lieu » que l’on puisse gérer en particulier, sans être automatiquement accusé de « repli identitaire » (donc de paléocommunisme stalinien ou de fascisme).

 

L’entreprise thatchérienne, dans les années 80, était encore jugée comme une spécificité britannique, une originalité d’insulaires. L’Europe continentale, croyait-on, demeurerait immunisée contre cette rechute dans la « manchestérite », d’où le vigoureux plaidoyer de Michel Albert pour le « capitalisme patrimonial et rhénan ». La construction européenne allait s’effectuer, pensait-on, selon des règles continentales/socialistes, selon les axes préconisés, entre autres, par le fameux Plan Delors : investissement dans des infrastructures, lutte contre le chômage par la mise au travail d’une vaste main-d’œuvre, etc. Rien de cela n’est advenu ou n’advient que par à-coups, dans le désordre de politiques décidées sur fond de contradictions et de ressacs erratiques, dus aux changements réguliers de majorités, empêchant toute continuité décisionnelle. Les gauches, ou les formes diverses d’étatisme constructif, se sont avérées incapables de résister à la marée néolibérale. Tous les efforts de théorisation d’une alternative solide aux formes vermoulues du socialisme keynésien et au néolibéralisme thatchérien, entrepris par des cénacles aussi divers que les régulationnistes, les schumpéteriens, les anti-utilitaristes du MAUSS ou les collaborateurs des Editions La Découverte (ex-Maspero), n’ont rien donné sur le plan politique. La superclasse veillait. Quelle est-elle ?

 

69058779-de-superklasse-david-rothkopf-nieuw.jpgLe terme a été forgé récemment par David Rothkopf, journaliste américain couvrant les rencontres de Davos et d’autres lieux : cette superclasse est celle qui domine à l’ère idéologique du néolibéralisme. Il n’est pas aisé de la définir : elle comporte évidemment les managers des grandes entreprises mondiales, les directeurs des grandes banques, des cheiks du pétrole ou des décideurs politiques (essentiellement américains tels Kissinger et Brzezinski) voire quelques vedettes du cinéma ou de la littérature (comme le Brésilien Coelho, selon Rothkopf) ou encore, en coulisses, des leaders religieux et des narcotrafiquants, qui alimentent le secteur bancaire en argent sale. Cette superclasse n’est pas stable : on y appartient pendant quelques années ou pendant une ou deux décennies puis on en sort, avec, le plus souvent, un bon « parachute doré ». Il faut ajouter qu’elle est numériquement faible : selon Rothkopf, la superclasse compterait environ six mille personnes sur notre planète, dont un ou deux milliers fréquenteraient assidument les assemblées de Davos ou d’ailleurs. Le nombre très modeste des ressortissants de cette superclasse renverse la perspective classique des théories élitistes, écrit Rothkopf, telles qu’elles ont été énoncées par Vilfredo Pareto. Celui-ci avait bâti sa théorie de la circulation des élites sur un schéma masse/élite de 80%/20%. L’élite, jadis forte de plus ou moins 20% d’une population donnée, était biologiquement enchevêtrée dans la masse. Désormais, numériquement insignifiante mais bien plus puissante que les anciennes aristocraties ou partitocraties, elle est totalement coupée des masses, dont elle détermine le destin. En dépit de tous les discours démocratiques, qui annoncent à cors et à cris l’avènement d’une liberté et d’une équité inégalées, le poids politique/économique des masses, ou des peuples, n’a jamais été aussi réduit. Son projet « globalitaire » ne peut donc pas recevoir le label de « démocratique ».

 

L’érosion de l’Etat, machine encadrée par des élites plus ou moins imbriquées dans le peuple souverain, a fait émerger, sur la scène, de nouvelles formes d’organisation sociale, auparavant marginalisées ou tenues sévèrement à l’écart de toute décision ou de toute initiative : les diasporas, les réseaux terroristes de mouture religieuse/fondamentaliste, les narcotrafiquants et les réseaux polycriminels, tous liés plus ou moins secrètement à la superclasse. En effet, l’Etat colmatait les brèches, où ces formes sociales auraient pu éventuellement s’engouffrer. Le néolibéralisme a ouvert des interstices, devenus autant de niches où s’épanouissent ces formes floues, secrètes, agissant plus ou moins dans l’ombre, plus ou moins en pleine clarté. Diasporas et réseaux fonctionnent au profit de l’hypermobilité économique inaugurée par le néolibéralisme : ils n’ont aucun intérêt à voir réapparaître des structures étatiques et politiques fortes, qui mettraient rapidement un terme à leurs agissements. Ils sont donc les alliés bénis de la « superclasse » pour perpétrer certaines formes de guerre asymétrique au sein des Etats récalcitrants. La superclasse peut faire appel à ces formes sociales nichées dans les interstices ouverts par le déclin de l’Etat. Si celui-ci réagit de manière musclée, il se voit aussitôt diabolisé par l’orchestre médiatique aux ordres.

 

Les diabolisations perpétrées par les médias officiels constituent, elles aussi, une forme de « guerre sans espace », définie notamment par le politologue allemand, disciple de Carl Schmitt, Rüdiger Voigt. Jadis, les médias étaient des institutions étatiques, à vocation didactique : ils informaient le peuple de la politique suivie par les dirigeants qu’il avait élus ou plébiscités. Les privatisations dans la sphère médiatique, effet pratique du néolibéralisme, ont permis l’intrusion de propagandes étrangères ou de propagandes insidieuses dans le corps populaire et parmi les gestionnaires légitimes de l’Etat, désorientant complètement les esprits, un peu comme le préconisait Sun Tzu à une époque où il n’y avait pas de mass-médias. Dans l’espace linguistique francophone, ce travail insidieux d’amener une propagande étrangère, à la teneur totalement différente des idéologies en place en France, a été l’œuvre des « nouveaux philosophes ». Ceux-ci ont réussi à diaboliser toutes les idéologies considérées à tort ou à raison comme « françaises » : le communisme (à connotations parfois nationales), le gaullisme (comme synthèse réalisée autour de la personnalité d’un général posé comme vainqueur et libérateur du pays), le personnalisme (très présent dans les médias et agissant souvent comme passerelle entre gaullistes et communistes). En procédant à ce travail de dénigrement en le travestissant comme une continuité logique de la révolte de 68, immédiatement après l’élimination puis le décès de De Gaulle, la « nouvelle philosophie » s’est donné un visage « branché », inattaquable parce qu’en l’attaquant on aurait égratigné la belle promesse d’émancipation de 68. Mais subtilement, derrière tout un dispositif intellectuel évoquant la perversité des maîtres penseurs (Hegel, Marx, Nietzsche) et sollicitant abusivement l’œuvre de Soljénitsyne, l’équipe de la « nouvelle philosophie » préparait ce que Bensadoun et Jumel appellent le « compromis historique ».

 

De quoi s’agit-il ? Les pseudo-révolutionnaires de mai 68 sont arrivés au pouvoir, deux décennies après les événements du quartier latin, après une bonne douzaine d’années de propagande « néophilosophique ». L’idéal de leurs jeunes années était le « socialisme autogestionnaire ». Ce n’est pas cet idéal-là qu’ils mettront en pratique. Pendant les années de leur traversée du désert, les hommes de cette génération feront ce que Bensadoun et Jumel nomment un « compromis historique » qui repose, expliquent-ils, 1) sur un abandon du corpus gauchiste, libertaire et émancipateur, au profit des thèses néolibérales, 2) sur une instrumentalisation de l’idée freudo-sartrienne de la « culpabilité » des peuples européens, responsables de toutes les horreurs commises dans l’histoire (et qui ose dire que les Européens n’ont pas été des criminels tout au long de leur existence en tant que peuple, nie le mal et attaque le bien, se posant comme véritable suppôt du Malin, donc comme un être qu’il faut faire taire et empêcher de nuire) et 3) sur un pari pour toutes les démarches « mondialisatrices », même émanant d’instances capitalistes non légitimées démocratiquement ou d’institutions comme la Commission Européenne, championne de la « néolibéralisation » de l’Europe, dont le pouvoir n’est jamais sanctionné par une élection.

 

Ce « compromis historique », favorisé par la « nouvelle philosophie » dans l’espace médiatique (cf. supra), démontre  que les utopistes soixante-huitards, abreuvés par les utopies antérieures de Fourier à Owen en passant par Marx et les freudo-marxistes à la Reich, ne croient pas réellement aux beaux aspects de cet utopisme classique : ils cherchent simplement un instrument commode pour arriver au pouvoir, l’angélisme étant ici substance « vaselineuse » pour mieux faire passer le schmilblick. Ils ne parient plus sur le peuple mais sur d’autres figures sociales, tels le bon banquier débonnaire et philanthrope (Attali) ou l’entrepreneur dynamique et génial (concept fourre-tout destiné à critiquer les figures de l’Etat, principalement le fonctionnariat). La globalisation, et partant le néolibéralisme, ne peuvent fonctionner que s’il y a pour arrière-plan idéologique cette idée permanente de « culpabilité » : refuser, comme nous le faisons, le stigmate de cette culpabilité est donc l’indice d’une volonté de résistance et aussi d’une fidélité à un sain réalisme politique. Le discours enflé de nos ex-soixante-huitards sur la « démocratie » n’est qu’un leurre, puisque le compromis historique s’empresse de soutenir les décisions de toutes les instances qui n’ont aucune légitimité démocratique : on est loin de l’autogestion initialement chantée et promise. L’attitude récente de Daniel Cohn-Bendit et de Joschka Fischer le prouve une fois de plus, face à l’intervention occidentale en Libye, où les deux compères ont appelés à la guerre, en même temps que l’ancien chantre du thatchérisme en Belgique, le leader de l’ex-gouvernement « arc-en-ciel », Guy Verhofstadt. Gauchisme salace et violent, néolibéralisme passé de droite à gauche ne sont que pantomimes orwelliennes : visages de bon apôtre pacifiste, charriée par les médias, mais gueules tordues de haine, de bellicistes à tous crins, quand les maîtres l’ordonnent.    

 

1214393.jpgAujourd’hui, l’équipe première de la « nouvelle philosophie », agent d’influence du néolibéralisme globalisateur en France, s’est étoffée, si bien que l’on peut parler, avec Mona Chollet, Olivier Cyran, Sébastien Fontenelle et Mathias Reymond, d’ « éditocrates », ceux « qui parlent de (presque) tout en racontant (vraiment) n’importe quoi ». En récusant formellement les barrières géographiques et politiques, on rejette toute balise, et, sans balises, on peut effectivement raconter « n’importe quoi ». Parmi ces éditocrates : Alain Duhamel, Bernard-Henri Lévy, Christophe Barbier, Jacques Attali, Alexandre Adler, Laurent Joffrin et quelques autres.  

 

La globalisation et sa superclasse ont donc des mercenaires, insérés dans les fameux « interstices », dans les lézardes que présente désormais en tous lieux l’Etat national pantelant. Ces mercenaires mènent une « guerre asymétrique » particulière, et particulièrement pernicieuse, celle que Voigt appelle la « guerre des mots » et la « guerre des images », qui vise à faire triompher un impérialisme qui n’est plus nécessairement un « impérialisme spatial » mais un « impérialisme des flux » ou un « impérialisme fluide », dans la mesure où la puissance dominante, celle sur laquelle la superclasse compte pour agencer le monde à sa guise, est une thalassocratie et non une tellurocratie, que son modèle implicite est celui de la piraterie (forme non morale que l’on imite en « moralisant » outrancièrement son discours justificateur pour donner le change) et non celui du géomètre romain. Carl Schmitt, dans son « Glossarium », le volume qu’il a laissé à la postérité en demandant qu’on le publie dix ans après sa mort, annonçait et déplorait l’avènement d’un monde « fluide », résultat de la victoire incontestable de la thalassocratie américaine sur l’Europe, du Léviathan sur le Béhémoth, où le pseudo-Béhémoth soviétique, successeur à son corps défendant du Béhémoth allemand, n’a été, finalement, qu’un Béhémoth de guignol, incapable de parfaire sa tâche de « Katechon », de barrage contre les affres de la décadence. La « guerre asymétrique », menée contre les peuples par la superclasse, par « nouveaux philosophes » ou « éditocrates » interposés, sanctionne, selon Bensadoun et Jumel,  un « partage des rôles » : aux Etats-Unis, la puissance ; à l’Europe, la faiblesse.

 

Nous ne pouvons accepter la faiblesse pour nous-mêmes, et pour ceux qui nous suivront. Donc, il est parfaitement logique de combattre ceux qui veulent nous imposer un statut pérenne de faiblesse, une faiblesse entretenue comme les ribauds de la vieille Rome entretenaient les plaies de leurs enfants pour susciter la pitié des chalands. La superclasse veut pérenniser cette faiblesse. Pour y parvenir, elle fait usage d’instruments médiatiques, éditocratiques, intellocratiques, etc., dans une « guerre asymétrique », non déclarée mais menée avec obstination contre notre civilisation, que l’on culpabilise sans arrêt. Il faut donc combattre sans relâche le message véhiculé par ces instruments. Et par d’autres instruments : n’apprend-on pas que l’ambassadeur des Etats-Unis en poste à Paris, Jeremy Rivkin, formule le projet de manipuler les diasporas des banlieues françaises, à toutes fins utiles, si d’aventure un néo-gaullisme, un populisme de droite ou de gauche, entendaient rétablir une politique traditionnelle de défense du « Bien commun » d’aristotélicienne mémoire. Recep Tayyib Erdogan, et son ministre des affaires étrangères Davutoglu, le néo-ottoman, menacent de faire agir les réseaux mafieux turcs en cas de raidissement européen dans le dossier de l’adhésion turque, de la question des droits de l’homme en Turquie, du génocide arménien ou de l’occupation de Chypre.

 

On le voit : nous sommes en pleine guerre asymétrique. Depuis leurs retranchements dans les niches « intersticielles » de nos Etats en lambeaux, les commandos de tous poils, encouragés par la superclasse, sont présents, actifs ou dormants, pour nous maintenir en état de faiblesse pérenne. L’ennemi, jamais désigné par une classe politicienne et non plus politique, totalement déboussolée, prend de multiples visages, outre celui, évident, du bankster ou de l’entrepreneur renégat et délocalisateur : éditocrates, bandes banlieusardes, narcotrafiquants, mafieux anatoliens, illuminés prêts à croire à tous les boniments d’un discours médiatique totalement fabriqué, sans référence à un réel substantiel. Cet ennemi, nous, nous le connaissons, et, premier acte de résistance, nous refusons de l’écouter. Egalement quand certains de ces éditocrates prônent de fausses « guerres justes », contre la Serbie ou la Libye, en bénissant les guerres sans formes que mène la superclasse contre des récalcitrants de tous ordres, avec ses instruments privilégiés que sont l’US Army et l’OTAN. Le refus d’écouter, s’il se généralise en même temps que témoignages et prêches de réfutation, fera que la gouvernance mondialiste sera et restera introuvable. Et que seule notre tradition réellement politique, que notre tradition de géomètres romains, peut apporter de la véritable gouvernance. Il faut œuvrer pour qu’advienne un monde selon les vœux de ce bon vieux Carl Schmitt. Alors, du haut de son paradis catholique, rhénan et baroque, une grosse larme de joie, salée et lourde, coulera sur sa joue. Il l’aura bien méritée.

 

Robert STEUCKERS.

(Forest/Flotzenberg, avril 2011).

 

Bibliographie :

-          Roger BENSADOUN & Philippe JUMEL, Le compromis historique – La génération de 1968 au service de la mondialisation, Bruno Leprince éd., paris, 2003.

-          Chantal BORDES-BENAYOUN & Dominique SCHNAPPER, Diasporas et nations, Odile Jacob, Paris, 2006.

-          Mona CHOLLET, Olivier CYRAN, Sébastien FONTENELLE & Mathias REYMOND, Les éditocrates ou comment parler de (presque) tout en racontant (vraiment) n’importe quoi, La Découverte, Paris, 2009 (édition de poche : coll. « Pocket », n°14.516, oct. 2010).

-          Daniel HILDEBRAND, « Imperialismus der Ströme statt Inperialismus der Räume ? überlegungen zum Bedeutungswandel der Raumdimension imperialer Herrschaft », in : Rüdiger VOIGT, Grossraum-denken – Carl Schmitts Kategorie der Grossraumordnung », Franz Steiner Verlag, Stuttgart, 2008, pp. 207-217.

-          Maxime LEFEBVRE, Dan ROTENBERG, avec la participation de Pascal GAUCHON, La genèse du nouvel ordre mondial, Ellipses, 1992.

-          Armand MATTELART, Histoire de l’utopie planétaire – De la cité prophétique à la société globale, La Découverte/Poche, n°98, Paris, 2009. 

-          Bernard RAQUIN, Les grandes manipulations des temps modernes, Ed. Trajectoire, Paris, 2005.

-          David ROTHKOPF, De superklasse – Het onzichtbare netwerk van een wereldwijde machtselite, Balans, Amsterdam, 2008.

-          Rüdiger VOIGT, Krieg ohne Raum – Asymmetrische Konflikte in einer entgrenzten Welt, Franz Steiner Verlag, Stuttgart, 2008.

 

Revues à consulter :

- Diplomatie – Hors série n°11, avril-mai 2010 (Géopolitique mondiale de la drogue).

- Questions internationales, n°43, mai-juin 2010 (Mondialisation : une gouvernance introuvable).

- Géopolitique, n°110, juillet 2010 (Histoire de la mondialisation).

 

vendredi, 28 janvier 2011

Programa de las I Jornadas antiglobalizacion

Programa de las I Jornadas antiglobalización

Jornadas Antiglobalización 2011,

por una Alternativa Identitaria

12 y 13 de Febrero, Zaragoza

 

Programa de actividades

Sábado, 12 de Febrero

11:00h. Conferencia “El origen del conflicto bélico en Oriente Medio”, por el Doctor Nasser Issa

12:00. Receso

 12:30h. Conferencia “El conflicto de Oriente Medio,el terrorismo islámico y la ceguera de Occidente”, por Jorge Álvarez

 13:30h. Receso 

14:00h. Comida

 16:00h. Conferencia “Aragón. España. Europa”, por Cristóbal Chesús Parra Ruiz

 17:00h. Receso

 17:30h. Presentación de libros: “Pedro Laín Entralgo. El político. El pensador. El científico.”, por José Alsina

Y

“Introducción al tradicionalismo de Julius Evola”, por Ángel Fernández

 18:30h. Receso.

 19:00h. Conferencia “La infiltración sionista en Iberoámerica”, por Jesús Vallés Gracia

 20:00h. Fin de la Primera Jornada

Tras la cena habrá una velada musical

 Domingo, 13 de febrero

 11:00h. Conferencia, “El americanismo y su “doble” europeo” por Tomislav Sunic

12:00h. Receso

 12:30h. Conferencia “La crisis y el poder de la banca”, por Joaquim Bochaca

 13:30h. Clausura de las Jornadas, A cargo del Delegado de Aragón del MSR, Javier Bueno

 Habrá varios stands

EXPOSICIÓN ARTÍSTICA A CARGO DEL PINTOR:

Borislav Prangov

Entrada para los dos días: 10€

(*) Con la entrada se obsequiará con el CD de Axis Mundi y Mara Ros: “Recuerdos”

o un libro del fondo editorial de Ediciones Nueva República.

Organiza:

Movimiento Social Republicano de Aragón

zaragoza@msr.org.es

Teléfono:

666 54 52 11

Programa

mercredi, 19 janvier 2011

Global Demos: Critical analysis of global democracies

 

Jure G. Vujić :

 

Global Demos: Crit­i­cal analy­sis of global democracies

 

Ex: http://www.new-antaios.net/

„Memoire-speech“ of Jure Vujic, at the inter­na­tional sci­en­tific Con­fer­ence of The Polit­i­cal sci­ence research cen­tre (Zagreb): „Euro­pean Union and Global Democ­racy“, Zagreb, May 29, 2008. Hotel Dora, Dori­jan Hall.

 

 

globalization.jpgJure Vujić,avo­cat,  diplomé de droit à la Fac­ulté de droit d’Assas ParisII, est un géopoliti­cien et écrivain franco-croate. Il est diplomé de la Haute Ecole de Guerre „Ban Josip Jelačić“ des Forces Armées Croates et de l’Academie diplo­ma­tique croate ou il donne des con­férences reg­ulières en géopoli­tique et géos­tratégie. Il est l’auteur des livres suiv­ants: „Frag­ments de la pen­sée géopoli­tique“ ( Zagreb, éditions ITG),“La Croatie et la Méditerrannée-aspects géopoli­tiques“( éditions de l’Académie diplo­ma­tique du Min­istère des Affaires Etrangères et des inté­gra­tions européennes de la République de Croatie) „Le ter­ror­isme intellectuel-Bréviaire héré­tique“ ( Zagreb, éditions Hasan­be­govic), „Place Maréchal Tito“-Mythes et réal­ités du tito­isme“ ( Zagreb, éditions Uzdan­ica), „Anam­nèses et tran­sits“ ( Zagreb-Bruxelles, éditions NSE), „Nord-Sud l’honneur du vide“ ( Zagreb-Bruxelles, éditions NSE), „Eloge de l’esquive“ ( Zagreb, éditions Ceres), „Le silence des anges– Apoc­ryphe du gen­erač Ante Gotov­ina“( Zagreb 2009.). Il est égale­ment l’auteur d’une cen­taine d’articles en philoso­phie, poli­tolo­gie, géopoli­tique et géos­tratégie. Il col­la­bore avec le Cen­tre d’Etudes Poli­tologiques de Zagreb.

 

The non-existent “global demos”

 

As an intro­duc­tion, i’d like to refer you to the title of the book by Pierre Rosan­val­lon “le peu­ple introu­vable”, the non exis­tent peo­ple, to affirm that “just as global peo­ple is non exis­tent – so is global democ­racy non-existent.” from its ancient ori­gin up to now democ­racy, as polit­i­cal order, has always been estab­lished in a lim­ited ter­ri­tory or com­mu­nity, as Greek polis was before and as national state is in the mod­ern age of lib­eral democ­racy. In the West­phalian inter­na­tional sys­tem, democ­racy exists when peo­ple group them­selves as dis­tinct nations liv­ing in dis­crete ter­ri­to­ries ruled by sov­er­eign states Lib­eral democ­ra­cies also have mul­ti­ple polit­i­cal par­ties par­tic­i­pat­ing in ‘free and fair’ com­pet­i­tive elec­tions, an inde­pen­dent mass media, edu­cated cit­i­zens, and the rule of law. Glob­al­iza­tion, how­ever, has pro­moted non-national, i.e. supra-national insti­tu­tions and com­mu­ni­ties with trans­bor­der mutual rela­tions. Glob­al­ity has tran­scended ter­ri­tory and  state sov­er­eignty. Supras­tate democ­racy of regional and transworld regimes has shown many demo­c­ra­tic deficits, as well. EU and UN are more bureau­cratic than demo­c­ra­tic insti­tu­tions. On the other hand, glob­al­iza­tion has opened greater space for demo­c­ra­tic activ­ity out­side pub­lic gov­er­nance insti­tu­tion through dif­fer­ent unof­fi­cial chan­nels, such as global mar­ket­place, global com­mu­ni­ca­tions, and global civil soci­ety.[1] Glob­al­iza­tion erodes the abil­ity of nation-states to exer­cise the effec­tive con­trol over the polit­i­cal agenda; glob­al­iza­tion elim­i­nates the social cor­rec­tives to the mar­ket econ­omy. States are los­ing their con­trol over:  finan­cial flows and transna­tional orga­ni­za­tion of pro­duc­tion, and infor­ma­tion flows,

Over the last years or so, ‘global gov­er­nance’ has emerged as a (neo-)liberal research agenda in inter­na­tional rela­tions the­ory. Global gov­er­nance refers to the way in which global affairs are man­aged, but Crit­ics argue that global gov­er­nance mech­a­nisms sup­port the neo-liberal ide­ol­ogy of glob­al­iza­tion and reduce the role of the state.

Today we see a new phe­nomen, gov­ern­ment by “Medi­acracy” as a new form of gov­ern­ment, dom­i­nated by mass media  .Spec­tacl soci­ete becomes the global spec­ta­cle soci­ety and global videosfere where the realty dis­olve in global sim­u­lakrum of Bau­drillard. Haber­mas named this fenomen „social refeudalisation“.

The global „lab­o­rat thought“.

Within this con­text and accord­ing to Haber­mas[2]. the EU should evolve towards “Euro­pean nation states” whose objec­tive is to serve as a sep­a­rate geopo­lit­i­cal block and a bal­ance vs. the Amer­i­can super­power describe by Haber­mas as a “vul­gar super­power.” Haber­mas devel­ops a con­cept of “euro– patri­o­tism,” which would later be renamed and refor­mu­lated through the polit­i­cal con­cept of “con­sti­tu­tional patri­o­tism” — a fol­low up to civil soci­ety exam­ined by Dolf Stern­berger and Han­nah Arendt. This polit­i­cal con­cept implies the revival of demo­c­ra­tic prin­ci­ples as well as post-national forms of “demo­c­ra­tic loyalty.”

How­ever, even Haber­mas’ con­cept of “con­sti­tu­tional patri­o­tism” is of a con­struc­tivist nature precisely because it endorses the idea of polit­i­cal affil­i­a­tion based on abstract eth­i­cal and con­sti­tu­tional prin­ci­ples and not rooted in the organic her­itage cou­pled with his­tor­i­cal and national expe­ri­ences of dif­fer­ent national cul­tures and tra­di­tions. Haber­mas’ con­struc­tivist thought, as well as the pre­ced­ing con­struc­tivist thought of Socrates and Rousseau, rep­re­sent the exper­i­men­tal side of post­moder­nity of a new “thought lab­o­ra­tory.” Julien Benda, very much in the foot­steps of this thought lab­o­ra­tory, dreamt of a united Europe along the lines of exclu­sively ratio­nal and mech­a­nis­tic prin­ci­ples. In the global “lab­o­ra­tory”, the trend of hybrid iden­tity, “ready­mad iden­tity” expresses the global pro­ces of „de-culturisation“.

 

National „Eros“ against „Global Thanatos“: search­ing post­mod­ern Appolonian

impe­ri­al­ity

 

Haber­mas insisted that Euro­peans denounce and renounce on every aspect of human pas­sion. The cleav­age between “supra­na­tional rea­son” and national pas­sion is often a sub­ject of debate regard­ing the issue of the polit­i­cal con­struc­tion of Europe. Accord­ing to Joseph Wal­ter ” the national  implies the fig­ure of Eros; it is rooted in a pre-modern world and it goes directly to the heart. It manip­u­lates emo­tions and exalts the roman­tic vision of social and cre­ative organ­i­sa­tions, which are able to match the exis­ten­tial quest located in a given time­frame and space.”  Supra­na­tional, by con­trast, is a syn­onym of “civ­i­liza­tion.” It rep­re­sents the post­mod­ern fig­ure requir­ing rea­son  in neo­clas­si­cal human­ism aim­ing at demys­ti­fy­ing Eros.

By using Oswald Spen­gler, it must be pointed to the dichotomy between cul­ture and civ­i­liza­tion. Cul­ture is an organic and dif­fer­en­ti­ated social cat­e­gory and also of a local and well-defined nature. We are, how­ever, wit­ness­ing the Niet­zschean phe­nom­e­non of trans­val­u­a­tion of all val­ues, whereby glob­al­ism acquires the sta­tus of civ­i­liza­tion and is thus designed to tame the unpre­dictable and archaic ves­tigis of prim­i­tive cul­tures. We are miles away from the  dialec­tics of Apollo and from the Dionysian con­struc­tive chaos. Instead, glob­al­ism becomes part o the decon­struc­tive chaos manip­u­lat­ing peo­ples and liv­ing cul­tures as if they were made out of clay.  The absence of the Apol­lon­ian pole and fig­ures as mod­els of light­ness and mod­esty, as well as the  absence of the ecu­meni­cal nature of imperium, lead a demos to accept social frag­men­ta­tion and dis­solv­ing forces of Eros, which are melt­ing down into a uni­formed and undif­fer­en­ti­ated process o of glob­al­is­tic and con­struc­tivist demos. Haber­mas, as an arche­type of a super ratio­nal­ist man, no longer believes in his own post-nationalist visions. Along with Der­rida he empha­sizes the “power of emo­tions,” as for instance dur­ing the call for mobil­i­sa­tion against war.

In the same vein, the utopia of “con­sti­tu­tional patri­o­tism” does not con­tribute to the sta­bil­ity of Europe’s polit­i­cal iden­tity. Like­wise, cit­i­zens’ sol­i­dar­ity can­not be based solely on the prin­ci­ples of a sin­gle moral­is­tic and uni­ver­sal­is­tic belief.  With­out a com­monly defined firm eth­nic, reli­gious and cul­tural iden­tity, it is impos­si­ble to build up a strong Europe both from the inside and from the outside.

The global geo­con­struc­tivism and Demo­c­ra­tic expansionism

This opin­ion comes partly from its Enlight­en­ment lib­eral her­itage of ratio­nal­ist chal­lenge to reli­gious and com­mu­nal sol­i­dar­i­ties as ‘back­ward’. It is rein­forced pow­er­fully by the image of “bad nation­al­ism. So global democ­racy is not only a sys­tem of gov­ern­ment, it is a war against anti-democracy. Demo­c­ra­tic expan­sion­ism in the name of monoteism of mar­ket implies, in global per­spec­tive, a plan­e­tary civil war between democ­rats and anti-democrats. When the democ­rats have won, the planet will be demo­c­ra­tic: from their per­spec­tive a war of con­quest is logical.

Global ter­ri­tory is being for­mat­ted by regional and inter­na­tional pow­ers into sec­tors such as “dis­obe­di­ent coun­tries” – war machin­ery zones, “amiss countries-rogues states” – para-governmental zones and “emerg­ing mar­kets” – global finan­cial machin­ery and those which R. Cooper enti­tled “pre­his­toric chaotic zones” in which post­mod­ern pow­ers are obliged to inter­vene to estab­lish peace and sta­bil­ity. Such exper­i­men­tal geo­con­struc­tivism encoun­ters cer­tain reli­gious, national, eth­ni­cal or other forms of resis­tance due to its mechanistic-constructivistic nature which does not con­sider organic-historical con­tin­u­ums and the cat­e­gories of time and space.

As gen­eral wis­dom has it, democ­racy requires a demos, a group of indi­vid­u­als who have enough in com­mon to want to and to be able to decide col­lec­tively about their own affairs. there is no Euro­pean or global demos but only sep­a­rate national demoi. This is a pre­con­di­tion for what rep­re­sen­ta­tive democ­racy is all about, accept­ing to be in a minor­ity one day, expect­ing to be part of a major­ity another. National sov­er­eignty must be defended not as a reac­tionary reflex but as the ulti­mate guar­an­tee of democ­racy itself.

The abstract and con­struc­tivist sep­a­ra­tion between demos and eth­nos does not allow the process of sin­gling out iden­tity  which would at the same time enve­lope both the national and com­mu­ni­tar­ian iden­tity and which would enable the growth of post-nationalist  polit­i­cal cul­tures in Europe. This iden­tity would com­bine Herder’s culture-oriented d con­cept of national iden­tity  and Renan’s   civic and polit­i­cal con­cept of  national  iden­tity anchored in a “daily plebiscite.”  The entire his­tory of Europe demon­strates that Europe has only been able to affirm itself by reac­tive means i.e. by the “exter­nal enemy.” In some peri­ods this atti­tude of flam­ing “national Eros” per­mit­ted the defence of iden­tity of Europe. The reac­tu­al­i­sa­tion of Gumilev  con­cept of “pas­sion­ar­ity” is nec­es­sary to explained and pro­mote the vital energy and power of euro­pean demo­c­ra­tic and pop­u­lar  soul  in thee cur­rent state of biro­crat­i­cal Europe wich  described as deep struc­tural inertia.

Hor­i­zon­tal demoi-cracy and ver­ti­cal brusselisation

The legacy of the Euro­pean Eros is still alive toady, albeit in a latent form and fac­ing the growth and dom­i­na­tion of the liberal-capitalist global “Thanatos,” which in the wake of cul­tural and polit­i­cal uni­for­mity is caus­ing poverty and cre­at­ing cleav­ages between the South and the North, as well as cre­at­ing global pol­lu­tion and giv­ing birth to the cul­ture of death at plan­e­tary level. In an epoch when real eco­log­i­cal cat­a­stro­phes have become a real threat, when poverty and the dis­ap­pear­ance of rooted cul­tures and nations is under way, the preser­va­tion of “national and regional Eros” could have a role of a post– national maieu­tics in the for­ma­tion of the Euro­pean supra­na­tional iden­tity which would con­tain and encom­pass diverse Euro­pean “demos” (with­out uni­formed fusion) in order to pro­tect itself against the metas­ta­sis of the lib­eral and cap­i­tal­ist “Thanatos,”. Given the fact that in our mythol­ogy Eros remains a flip side of Thanatos, it is nec­es­sary to argue that the non-existent and fic­ti­tious global demos, designed for the for­ma­tion of demos and demoi-cracy, as e new matrix of the neo-imperial thought, must be for­mu­lated, accord­ing to Nico­laidis, along hor­i­zon­tal divi­sions of respon­si­bil­ity and sov­er­eignty of states and in stark oppo­si­tion to the ver­ti­cal “brus­seli­sa­tion” of nations-states. Such Euro­pean “demo-krateo” would be rooted in com­mon cul­tural iden­tity, mutual respect, peace­ful con­fronta­tion, and divi­sion of dif­fer­ent identities.

From the­o­log­i­cal state to global post-democracy
 

The cre­ation of the mod­ern world is based on sub­sti­tut­ing one type of foun­da­tion for another, mov­ing from a tran­scen­dent, magical-theological foun­da­tion to a ratio­nal, con­struc­tivist, imma­nent one.: Dispite the pro­ces of sec­u­lar­i­sa­tion of pol­i­tics,   the “reli­gious for­mula” – defined as the power of attrac­tion of “The divine One” or “The Immemo­r­ial One” – con­tin­ues to serve, in var­i­ous dis­guises, as a for­mal model. Lib­eral democracy’s [3]. Gauchet says that : “Three “lib­eral idols” – “progress”, “nation” and “sci­ence”, main­tain this “tran­si­tional con­cur­rence of oppo­sites”. But these three idols are based on beliefs, extend­ing the form of reli­gious belief with­out real­is­ing it. So this “happy coin­ci­dence” has a “hid­den dimen­sion that robs its agents of a cru­cial part of the his­tory they are liv­ing”: “The two sides of the coin are opposed, but at the same time, one side is shaped by the other – the reli­gious One”. the “cri­sis of lib­er­al­ism” is inevitable, as “the new idols will very quickly be hit by dis­be­lief ”: “this will be the fright­ful expe­ri­ence of the 20th century”

Niet­zsche is the first to proph­esy liberalism’s cri­sis: “What I relate is the his­tory of the next two cen­turies”, he wrote. Despite accel­er­at­ing the dethe­ol­o­gi­sa­tion of west­ern thought by pro­claim­ing that God is dead and shat­ter­ing the lib­eral idols by mak­ing him­self an apos­tle of inte­gral rel­a­tivism, he remains trou­bled by the “reli­gious for­mula”. “By dint of pos­i­tive espousal of the thirst for power and the eter­nal return, one still finds, after com­plete destruc­tura­tion, […] some­thing like The One and some­thing like a cos­mos” .Berg­son, Husserl and Hei­deg­ger would not escape this nos­tal­gia for pre-rational authen­tic­ity.
The arrival of the “organ­i­sa­tion age” lead­ing to the advent of a “world with­out mas­ters”. impe­ri­al­ist enter­prises are just “nar­cis­sis­tic con­struc­tions”, sym­bolic strate­gies to deal with the prob­lems of national iden­tity and col­lec­tive anx­i­ety. Marx called this lib­eral phas of capitalism’s “orgias­tic age”. The sep­a­ra­tion of civil soci­ety and State becomes inevitable: soci­eties, torn apart by the strug­gle of the vested inter­ests organ­is­ing them­selves against the State. This “dethe­ol­o­gi­sa­tion of his­tory”  is borne out not only in Sorel’s his­tor­i­cal cat­a­strophism but also in the cri­sis of tra­di­tion as an idea, the over­val­u­a­tion of an abso­lutised present ‚or again, by Tön­nies and Durkheim’s the­ory on the dis­ap­pear­ance of com­mu­nity ties in favour of con­trac­tual ones.
The turn of the XX. cen­tury State cer­tainly finds its learned the­o­rists in Jellinek, Esmein, Hau­riou or Carré de Mal­berg, who recog­nise the real­i­sa­tion of the mod­ern polit­i­cal order in the abstract, imper­sonal power of legislatorial-administrative struc­tures: the real sov­er­eignty lies with the for­mal insti­tu­tions of the State machin­ery and the civil ser­vice that assures its con­ti­nu­ity and effi­ciency. On the hori­zon of this “return of the enti­tled indi­vid­ual” is the out­line of a new indi­vid­u­al­ism (depicted by Ibsen, Georges Palante, Henry Michel), a “lib­er­tar­ian stance” that does not flow into any kind of col­lec­tive, and dras­ti­cally vio­lates the prin­ci­ple of “The One”. Glob­al­ism pro­motes sin­gle word model of con­struc­tivis­ti­cal unity ” ; unity of power, unity of the seen and unseen, unity of the social order, con­ti­nu­ity of the his­tor­i­cal order[4] .This pro­ces of cul­tural, social and polit­i­cal uni­formi­sa­tion called Désen­chante­ment du monde, in which the fas­ci­na­tion with unity was linked with reli­gious belief only in cer­tain of its belated forms, attrib­uted to con­t­a­m­i­na­tion of the uni­fy­ing ethos of logos. “

The con­tem­po­rary thought con­fronted a quite new sit­u­a­tion: the near com­plete eclipse of the polit­i­cal, as a mul­ti­far­i­ous tra­di­tion of civic dis­course, by a new order—the pseudo-consensual man­age­ment of mass soci­ety. of apa­thetic democracies—which he later more aptly dubbed post-democracies—into sharper focus. Post-democracy des­ig­nate a state  con­ducted by demo­c­ra­tic rules, but whose appli­ca­tion is pro­gres­sively lim­ited. The Eng­lish con­ser­v­a­tive jour­nal­ist Peter Oborne  pre­sented a doc­u­men­tary of the 2005 gen­eral elec­tion, argu­ing that it had become anti-democratic because it tar­geted a num­ber of float­ing vot­ers with a nar­row agenda.

This pro­ces of degra­da­tion of democ­racy rules explains the trans­for­ma­tion of national democ­ra­ties of XX. Cen­tury buil on the model of sovre­ingn nation-states to a run­ning evo­lu­tion within the mar­ket democ­ra­cies called neolib­eral post-democracy dur­ing the 21st cen­tury. This pro­ces od democ­racy denat­u­ra­tion calls atten­tion on recog­nised democ­ra­cies that are los­ing some of their foun­da­tions do evolve toward an Aris­to­cratic regime. Our global Post-democracy [5].are char­ac­terised with: non fair rep­re­sen­ta­tive elec­tions and with the impos­si­bil­ity to get bal­anced real debates. Hereby, while thus con­tra­dict­ing plu­ral­ist assump­tions, it seems to be an accepted pre­sump­tion, that the com­mon good were some­thing to be deter­mined objec­tively and that con­flicts of inter­est were not to be han­dled within demo­c­ra­tic processes but instead within admin­is­tra­tive proceedings

 

CONCLUSION

Democ­racy must now not only change its insti­tu­tional form, it must also rethink its polit­i­cal subject.In this way, the euro­pean demos most to be strans­formed on respon­si­ble demoi with par­tic­u­lary vizion of world , weltan­shang of incluzive democ­racy which. con­sti­tutes the high­est form of Democ­racy since it secures the insti­tu­tional pre­con­di­tions for polit­i­cal (or direct) democ­racy, eco­nomic democ­racy, democ­racy in the social realm and eco­log­i­cal democ­racy.  More specif­i­cally, a Con­sti­tu­tion cel­e­brat­ing the EU as demoi-cracy requires three con­sec­u­tive mouves away from main­stream Con­sti­tu­tional think­ing. First from com­mon iden­tity to the shar­ing of plural iden­ti­ties; sec­ondly from a com­mu­nity of iden­tity to

a com­mu­nity of geopo­lit­i­cal  projects founded on great con­ti­nen­tal spaces; and finally from multi-level gov­er­nance to multi-centred and mul­ti­po­lar governance.

Let me fin­ish by con­grat­u­lat­ing CPI on organ­is­ing this con­fer­ence, which pro­vided a forum for exchang­ing views on a fun­da­men­tal topic such as “EU and global democracy”.

BIBLIOGRAPHY

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Arti­cles:

 

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[1] E. Stiglitz, La grande desil­lu­sion, Paris Fayard, 2002.

 

[2] J. Haber­mas, Apres l’Etat-nation, Paris Fayard, 2000.

[3] Mar­cel Gauchet, L’Avènement de la démoc­ra­tie, Paris, Gal­li­mard, “Bib­lio­thèque des sci­ences humaines”, 2007

[4] Ibid., str.52–55

[5] Post-democracy, Colin Crouch, First Edi­tion, 2004.

mardi, 18 janvier 2011

Les ONG, avant-garde du mercenariat mondialiste

Les ONG, avant-garde du mercenariat mondialiste

Ex: http://www.mecanopolis.org/

Depuis leur reconnaissance par l’ONU en 1948, la place occupée par les ONG, sur le plan médiatique ou l’inconscient collectif, induit une méconnaissance des véritables enjeux qu’elles soulèvent de fait. Ainsi, le statut juridique et associatif des ONG devrait donner à réfléchir quant au rôle majeur joué dans la prise de décisions internationales.

[1]

Les ONG prétendent notamment instruire une forme de contre-pouvoir, qu’elles exerceraient via un dialogue continu avec les forces politiques et économiques. Face à la violence de la mondialisation et ses conséquences désastreuses, la solidarité internationale ne peut naturellement que jouir d’une image collectivement perçue comme positive. Mais, de par leur collaboration avec différents systèmes de coopération internationale, elles sont de fait intégrées à la globalisation. Elles participent notamment aux sommets des Nations unies dont le fonctionnement repose sur une architecture plus que discutable. En effet, le Conseil de sécurité de l’ONU et le Tribunal pénal international sont contrôlés par les États-Unis et leurs alliés, grâce aux invraisemblables droits de veto dont ils disposent. Ce qui permet l’accaparement de la guerre en l’excluant de tout débat démocratique, mais aussi de fixer les règles de sa légalité. Du point de vue de leur immersion dans ce système de domination onusienne, elles ne peuvent donc pas être considérées comme un contre-pouvoir mais plutôt comme un adjoint du pouvoir.

Un nouveau mercenariat international

Il est donc tout à fait logique qu’en période de globalisation accrue les ONG ne s’opposent pas aux principes légaux de l’organisation mondialiste à laquelle elles doivent tout ou presque. Bien au contraire, elles adoubent ces règles, tout en sachant qu’elles ordonnent inévitablement une politique internationale précarisée par l’hégémonie d’un monde unipolaire. Avec plus de distance, il est évident que les Nations unies tendent à imposer la globalisation, car la survie de cette organisation – laquelle a finalement assez peu empêché de guerres, au regard de toutes celles qu’elle a laissées se perpétrer au mépris du droit international – en dépend, et réciproquement.

Pareillement, on pouvait penser que la surreprésentation de la société civile et sa prétention à une reconnaissance de plus en plus accrue, auraient pu aboutir à une sorte d’auto-institutionnalisation, son indéniable présence sur le terrain lui ayant permis d’entrer de « force » dans les institutions politiques. En réalité, il ne s’agit que d’ajustements au sein d’un système cooptant ses différents représentants afin d’entretenir une progression illimitée de la globalisation (1).

En ce qui concerne le caractère « apolitique » des ONG, il est en effet « anormal », puisque ne procédant en rien de l’organisation des gouvernements traditionnels. En effet, ces organisations transnationales ne sont ni élues, ni théoriquement affiliées à des orientations politiques. Pourtant, elles ont la capacité de pousser leurs idées et les préconisations qui en découlent lors des sommets internationaux. Cette particularité entraîne une imprécision, aussi bien concernant leur objectif, que leur constitution.

Ainsi, le Conseil économique et social des Nations unies, chargé d’accréditer les OSC (Organismes de la Société civile) par l’intermédiaire du Département des ONG, met sur le même plan des organismes qui n’ont officiellement pas les mêmes objectifs. On y trouve aussi bien la Fondation Ford (qui est un paravent de la CIA) ; des associations dites citoyennes comme ATTAC ; des ONG de solidarité internationale comme Action contre la faim ; des syndicats patronaux comme la Business Roundtable (2) ; des instituts et think-tanks tel le Club de Rome ; etc. Cette extension du sens communément accepté des ONG jette un flou considérable sur leurs objectifs : tantôt venir en aide à des populations et proposer des régulations de l’économie mondialisée (ce qui est le cas d’Action contre la faim et d’ATTAC) ; tantôt représenter cette même économie et/ou servir les intérêts d’un ou de plusieurs États (ce que font la Fondation Ford, la Business Roundtable et le Club de Rome).

Toujours critiquer la forme, mais jamais le fond

Lors du récent sommet de Copenhague, nous avons pu assister à l’explosion du nombre des ONG, et à une avancée considérable de leur capacité à faire connaître leur(s) opinion(s).Comme dans le cas des Nations unies, aucune d’entre elles n’a critiqué le fond de ce sommet, alors qu’il ne repose ni sur un consensus scientifique international, ni sur une véritable coopération des nations. Ce sommet avait simplement pour objectif d’aboutir à de nouvelles règles « écologiques » internationales, voire mondiales, cela afin de contenir le développement industriel des pays émergents qui seront les puissances de demain. En particulier celui de la Chine, nation que les États-Unis ne souhaitent pas voir défier leur hégémonie en plein essoufflement. Là où les ONG furent donc « utiles » c’est dans leur soutien indéfectible à la tenue de ce sommet et dans le travail effectué en amont et visant à définir les perspectives énergétiques d’avenir. Perspectives qui envisagent ouvertement la création d’un ministère mondial de l’écologie.

« L’échec de Copenhague » – pour reprendre l’expression d’une grande partie de la société civile – n’est donc que virtuel de ce point de vue. De plus, depuis la fin du sommet, de grandes opération, dont les conséquences seront semblables à celles attendues au sommet de Copenhague, ont été lancées. C’est notamment le cas de la Robin Hood Tax, initiative poussée, entre autres, par Georges Soros et Warren Buffet. Son objectif est la mise en place d’une taxe sur les transactions bancaires pour lutter contre le réchauffement climatique. Ce projet est soutenu par les centaines d’ONG qui déclaraient quelques semaines auparavant qu’elles avaient assisté au naufrage de la cause écologique lors d’un sommet qui n’avait mené à rien de concret. Mais surtout, cette idée, si elle aboutit, entraînera forcément une aggravation de la globalisation via les règles qu’elle fixera unilatéralement. Pourtant, la réalité industrielle est différente pour chaque État, en particulier pour les pays émergents dont le développement repose en grande partie sur leur capacité à déployer un arsenal industriel.

Mais selon les règles que veulent imposer le G20 et ses ONG alliées, cela provoquerait des émissions de CO2, ce qui n’est évidemment pas acceptable, et cela bien que le socle scientifique de la théorie du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) en soit encore à l’état spéculatif.

Des ONG bien mieux organisées qu’Al-Qaeda

Le point de ralliement des ONG au système de domination est donc contenu dans sa composante la plus essentielle : maintenir un monde unipolaire. Par conséquent, et afin d’exporter les règles et principes du système de domination mondiale, les ONG tout comme le Marché, se doivent d’être transnationales et/ou internationales. Elles disposent de bureaux dans l’extrême majorité des nations du monde et font remonter leurs travaux, études et expertises auprès des véritables architectes de la globalisation dont elles sont, de fait, un des principaux vecteurs.

Elles ne font que s’aligner sur le système qui les chapeaute et servent de porte-paroles à une opposition fantasmée par les médias vassaux de la globalisation. Elles ne sont donc ni un contre-pouvoir, ni un outil de régulation démocratique. Il ne s’agit pas simplement d’une institutionnalisation de l’apolitique mais surtout d’une normalisation des circuits du système de gouvernance mondiale.

 

Luc Minelli et Julien Teil, pour FLASH [2]

Publié  sur Mecanopolis [3] avec l’aimable autorisation de Jean-Emile Néaumet, directeur de la rédaction.

Reproduction libre avec indication des sources

(1) L’institutionnalisation de la société civile, Thibault Le Texier, Janvier 2010.

(2) La Business Roundable a été fondée par de grands groupes économiques américains en 1972.

 


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samedi, 06 novembre 2010

La solitudine del cittadino globale

La solitudine del cittadino globale

 

Bauman, Zygmunt, La solitudine del cittadino globale

Feltrinelli, Milano, traduzione dall’inglese di Giovanna Bettini, 2000, 6a ed. 2003, pp. 224, ISBN 88-07-10287-0

(v.o. In search of Politics, Cambridge, Polity Press, 1999)

 

Recensione di Daneila Floriduz

 

 

bauman_360.jpgLe politiche neoliberiste si avvalgono degli attuali processi di globalizzazione per incrementare in maniera pressoché illimitata le libertà personali, di associazione, di pensiero, di espressione. Ma, si chiede Bauman, «quanto è libera la libertà?» (p. 69)?

 

Parafrasando Isaiah Berlin, Bauman sostiene che la libertà propugnata dal mercato sia negativa, intesa cioè come assenza di limiti e di costrizioni, come deregolamentazione, come «riduzione, sul piano legislativo, dell’interferenza politica nelle scelte umane (meno Stato, più denaro in tasca)» (p. 77). Il mercato non è invece in grado di costruire una «libertà attiva fondata sulla ragione» (ivi), strettamente connessa alla responsabilità individuale, atta a fungere da criterio di scelta e da guida per l’azione, una libertà che sappia coraggiosamente incidere sulla realtà ed elaborare (concettualmente e concretamente) il significato di bene comune. Dopo la caduta del muro di Berlino, il capitalismo si presenta come un dogma, come il paradigma economico vincente perché privo di alternative reali e praticabili. Ne deriva una progressiva erosione della politica a vantaggio dell’economia: come sostiene Bauman, «al centro della crisi attuale del processo politico non è tanto l’assenza di valori o la loro confusione generata dalla loro pluralità, quanto l’assenza di un’istituzione rappresentativa abbastanza potente da legittimare, promuovere e rafforzare qualunque insieme di valori o qualunque gamma di opzioni coerente e coesa» (p. 79).

 

Ciò conduce a una generalizzata apatia da parte delle istituzioni e dei singoli cittadini, che hanno rinunciato alla prospettiva e alla promessa di “cambiare il mondo”, ad ogni dimensione progettuale, a ogni interrogazione del presente e vivono la «solitudine del conformismo» (p. 12). Tale atteggiamento di indifferenza, sfociante spesso nel cinismo e nel nichilismo, a ben guardare, si fonda su un generalizzato sentimento di disagio esistenziale che può essere sintetizzato con il termine tedesco Unsicherheit, traducibile in inglese in una vasta gamma semantica, che va dall’uncertainty (incertezza), all’insecurity (insicurezza) e unsafety (precarietà). Come si vede, in italiano questi tre sostantivi risultano pressoché sinonimici, mentre per Bauman designano tre tipologie di esperienza piuttosto diverse, pur se convergenti nel terreno comune dell’angoscia e dell’incomunicabilità.

 

Il termine unsecurity viene esplicitato da Bauman attraverso l’ossimoro «sicurezza insicura» (p. 26): «L’insicurezza odierna assomiglia alla sensazione che potrebbero provare i passeggeri di un aereo nello scoprire che la cabina di pilotaggio è vuota» (p. 28). E’ la situazione che si avverte nel mondo del lavoro, in cui dominano la flessibilità, i contratti a tempo determinato, in cui le aziende chiudono o convertono la produzione ed è impossibile per l’individuo spendere le proprie competenze in un mercato in continua evoluzione e specializzazione. Di qui la sfiducia nella politica, come testimonia il crescente astensionismo che accompagna le consultazioni elettorali nella maggior parte dei Paesi occidentali: la politica interessa solo quando emergono scandali che riguardano personaggi famosi, ma è una politica/spettacolo, non uno spazio pubblico partecipato e sentito dalla collettività. Di qui anche l’inautenticità vissuta nei rapporti con gli altri e con se stessi: citando Milan Kundera, Bauman ricorda come un tempo l’amicizia fosse sacra, eroica, possibile anche tra uomini appartenenti per necessità a schieramenti nemici (I tre moschettieri). Oggi un amico non può salvare l’altro dalla disoccupazione. Anche a livello di identità personale, l’incertezza lavorativa costringe gli uomini a dislocarsi in tanti ruoli o a rifugiarsi nella sfera del virtuale (si pensi alle chat, nelle quali è possibile nascondersi dietro nomi fittizi). Bauman usa, a tal proposito, la metafora dell’uomo modulare: al pari dei mobili componibili, la nostra identità non è determinata alla nascita, ma mutevole, multiforme, sempre aperta a nuove possibilità, sicché l’uomo di oggi «non è senza qualità, ne ha troppe» (p. 160).

 

La certezza incerta (uncertainty) riguarda i meccanismi stessi del liberismo: «Contrariamente a quanto suggerisce il supporto metafisico della mano invisibile, il mercato non persegue la certezza, né può evocarla, e tanto meno garantirla. Il mercato prospera sull’incertezza (chiamata, di volta in volta, competitività, flessibilità, rischio e ne produce sempre più per il proprio nutrimento» (p. 38). Mentre il temerario giocatore d’azzardo sceglie il rischio come un fatto ludico, l’economia politica dell’incertezza oggi imperante lo impone a tutti come destino ineluttabile. L’uncertainty riguarda «la paura diffusa che emana dall’incertezza umana e il suo condensarsi in paura dell’azione; […] la nuova opacità e impenetrabilità politica del mondo, il mistero che circonda il luogo da cui gli attacchi provengono e in cui si sedimentano come resistenza a credere nella possibilità di opporsi al destino e come sfiducia nei confronti di qualunque proposta di modo di vita alternativo» (p. 176). La precarietà (unsafety) è riconducibile all’intrinseca mortalità propria della condizione umana. «Il viaggiatore non può scegliere quando arrivare né quando partire: nessuno ha scelto di essere inviato nel mondo, né sceglierà il momento in cui partire. L’orario degli arrivi e delle partenze non è compilato dai viaggiatori, e non c’è nulla che essi possano fare per modificarlo» (p. 42). Dalla capacità di reagire e di trovare risposte alla precarietà esistenziale deriva il grado di autonomia che un individuo o una società possono conseguire.

 

In passato i «ponti per l’eternità» sono stati, di volta in volta, ravvisati nella religione, nella famiglia, nella nazione, intesi come totalità durevoli, capaci di dotare di significato l’esistenza dell’uomo comune che dopo la morte poteva, per così dire, perpetuare la propria esistenza dando la vita per la patria o generando i figli. Le politiche della globalizzazione, imperniate sulla crescita delle multinazionali, tendono a rendere superflui i controlli da parte degli Stati tradizionali e delle amministrazioni locali perché «il capitale fluisce senza vincoli di spazio e tempo, mentre la politica resta territoriale, globale» (p. 123), per cui si potrebbe parlare di «fine della geografia, piuttosto che di fine della storia» (ivi). Se è vero che la nazione, a partire dal Romanticismo, era intesa come un’entità innata, spirituale, come un fatto di sangue, un’appartenenza quasi biologica, è anche vero che questa appartenenza doveva essere rivitalizzata quotidianamente da parte dell’individuo: ciò è richiamato dal celebre detto di Renan, secondo cui «la nazione è il plebiscito di ogni giorno».

 

Contrariamente a quanto si potrebbe pensare, il nazionalismo è stato funzionale al liberalismo poiché è servito a rimediare alle sue carenze: infatti, laddove il liberalismo «chiude gli occhi di fronte all’atomizzazione prodotta da una libertà personale non completata dall’impegno dei cittadini a ricercare il bene comune dalla loro capacità di agire in conformità con quell’impegno» (p. 168), il nazionalismo chiama invece a raccolta gli individui, parlando loro, ad esempio, di etica e di giustizia, realtà relegate dal liberalismo alla sfera privata.

Anche la famiglia non è più un’istituzione durevole, si sgretola con facilità e, «ormai emancipata dalla sua funzione riproduttiva, l’unione sessuale non dà più la sensazione di una via per l’eternità tracciata dalla natura, di uno strumento per costruire la comunità o di un modo per sfuggire alla solitudine, ma una sensazione diversa, tanto piacevole quanto fugace, destinata a essere consumata in un istante insieme ad altre sensazioni nel succedersi degli episodi che scandiscono la vita del solitario collezionista di sensazioni» (p. 48).

 

L’io, dunque, non può aspirare più ad alcuna pretesa di immortalità, anzi, si sente vulnerabile, in esubero, sostituibile, incapace di influenzare il corso naturale delle cose. Questo ridimensionamento dell’io è testimoniato dal mutamento semantico subìto dal termine greco psyché, che designa ora la personalità, la mente, l’ego, mentre originariamente indicava l’anima e, dunque, una realtà spesso immortale e trascendente.

Quali spazi di autonomia può, allora, rivendicare un soggetto così depotenziato? Per Bauman l’autonomia odierna ha a che fare piuttosto con l’autoreferenzialità, con una concezione monadologica degli individui, poiché alla privatizzazione sfrenata vigente in economia corrisponde l’autarchia dei sentimenti e del disagio. «Occupati come siamo a difenderci o a tenerci alla larga dalla varietà sempre più ampia di alimenti avvelenati, di sostanze ingrassanti, di esalazioni cancerogene, e dagli innumerevoli acciacchi che minacciano il benessere del corpo, ci resta ben poco tempo [….] per rimuginare tristemente sulla futilità di tutto questo» (p. 50). Si spiega così la fortuna dei prodotti dietetici e delle terapie di gruppo dimagranti (weight watchers) molto diffuse in America: questi gruppi sono comunità che condividono analoghi rituali, ma che affidano all’individuo la risoluzione dei suoi problemi. Questo dimostra che, «una volta privatizzato e affidato alle risorse individuali il compito di affrontare la precarietà dell’esistenza umana, le paure esperite individualmente possono solo essere contate, ma non condivise e fuse in una causa comune e rimodellate nella forma di azione congiunta» (p. 54).

 

Analoga situazione si verifica nei talk-show: la televisione ha invaso la sfera privata irrompendo come un’intrusa nelle pieghe più intime degli individui per esibirle al vasto pubblico (synopticon); tuttavia «gli individui assistono ai talk-show soli con i loro problemi, e quando lo spettacolo finisce sono immersi ancora di più nella loro solitudine» (p. 71). Il paradosso sta nel fatto che gli individui ricercano queste effimere forme di aggregazione proprio per vincere l’isolamento e invece assistono alla spettacolarizzazione di modelli che si sono affermati a prescindere dalla società: il motto kantiano sapere aude, che è considerato l’atto di nascita dell’Illuminismo, viene tradotto attualmente nell’esaltazione del self-made man.

 

Questa complessiva carenza di autonomia riverbera le sue lacune nella sfera della cittadinanza. L’epoca della globalizzazione del capitale considera i cittadini quasi unicamente come consumatori, i cui desideri sono creati ad hoc dalla pubblicità e dal mercato. Le società occidentali sono paragonabili ad un negozio di dolciumi, poiché il sovraccarico di bisogni indotti e facilmente appagabili dal consumismo rende la vita «punteggiata di attacchi di nausea e dolori di stomaco» (p. 29), anche se i consumatori «non si curano di un’altra vita – una vita piena di rabbia e autodisprezzo – vissuta da quelli che, avendo le tasche vuote, guardano avidamente ai compratori attraverso la vetrina del negozio» (Ivi). Il consumismo produce nuove povertà: sempre meno persone hanno pari opportunità di istruzione, alimentazione, occupazione. Ci si rivolge ai poveri con compassione e turbamento, si tenta di esorcizzarne le ribellioni, la povertà compare spesso nelle piattaforme programmatiche dei vertici fra le potenze occidentali. In realtà, anche la povertà è funzionale al mercato, perché rappresenta, per così dire, la prova vivente di che cosa significhi essere liberi dall’incertezza, per cui «la vista dei poveri impedisce ai non poveri di immaginare un mondo diverso» (p. 181). Ma Bauman osserva che la parte più ricca della società non può essere liberata «dall’assedio della paura e dell’impotenza se la sua parte più povera non viene affrancata: non è questione di carità, di coscienza e di dovere morale, ma una condizione indispensabile (benché soltanto preliminare) per trasformare il deserto del mercato globale in una repubblica di cittadini liberi» (p. 179). Poiché il lavoro viene inteso esclusivamente come lavoro retribuito, il mercato non si pone la questione del reddito minimo garantito, mentre esso permetterebbe a tutti, non solo ai poveri, di migliorare la qualità della vita dedicandosi anche all’otium, «determinerebbe nuovi criteri etici per la vita della società» (p. 186).

 

I poveri invece sono spesso criminalizzati, insieme agli stranieri, secondo i riti della ben nota mitologia del capro espiatorio (Girard). La socialità, secondo Bauman, si estrinseca, infatti, «talora in orge di compassione e carità», talaltra in scoppi di aggressività smisurata contro un nemico pubblico appena scoperto» (p. 14). L’ansia collettiva, in attesa di trovare una minaccia tangibile contro cui manifestarsi, si mobilita contro un nemico qualunque. Lo straniero viene identificato tout-court con il criminale che insidia l’incolumità personale dei cittadini e i politici sfruttano questo disagio a fini elettorali. In America la pena di morte è ancora vista come il deterrente principale alla criminalità, sicché «l’opposizione alla pena capitale significa il suicidio politico» (p. 21). Ciò ha condotto al «raffreddamento del pianeta degli uomini» (p. 60): il tessuto della solidarietà umana si sta disgregando rapidamente e le nostre società sono sempre meno accoglienti.

 

Bauman individua quale strategia risolutiva a questa situazione di disagio il recupero dello spazio privato/pubblico dell’agorà, la società civile. È «lo spazio in cui i problemi privati si connettono in modo significativo, vale a dire non per trarre piaceri narcisistici o per sfruttare a fini terapeutici la scena pubblica, ma per cercare strumenti gestiti collettivamente abbastanza efficaci da sollevare gli individui dalla miseria subita privatamente» (p. 11). Solo nell’agorà è possibile costruire una società autonoma, capace di autocritica, di autoesame, di discussione e ridefinizione del bene comune. «La società autonoma ammette apertamente la mortalità intrinseca di tutte le creazioni e di tutti i tentativi di derivare da quella fragilità non scelta l'opportunità di un'autotrasformazione perpetua, magari anche di un progresso. L'autonomia è uno sforzo congiunto, concertato, di trasformare la mortalità da maledizione in benedizione… Oppure, se si vuole, l'audace tentativo di utilizzare la mortalità delle istituzioni umane per dare vita eterna alla società umana» (p. 88). Gli intellettuali dovrebbero riappropriarsi della politica, inseguire le «tracce di paideia» (p. 104) disseminate qua e là all’interno della società civile, riformare, educare, stimolare, evitando di arroccarsi in una filosofia lontana dall’uso comune del linguaggio e del logos.

 

La riconquista dell’autonomia deve passare attraverso gli individui poiché «non esiste autonomia sociale senza quella dei singoli membri di una società» (p. 140). In un’epoca in cui le ideologie, sia in senso settecentesco che marxista sono in crisi, in un’epoca in cui la stessa idea di crisi non designa più, secondo l’originario significato medico, un’evoluzione cruciale positiva o negativa, ma un disagio complessivo della civiltà, è necessario che le istituzioni recuperino il potere decisionale che spetta loro. Solo nell’agorà è possibile recuperare il valore delle differenze: spesso, infatti, si confonde la crisi dei valori con la loro molteplicità e abbondanza, ma «se la molteplicità dei valori che richiedono un giudizio e una scelta è il segno di una crisi dei valori, allora dobbiamo accettare che tale crisi sia una dimora naturale della moralità: soltanto in quella dimora la libertà, l’autonomia, la responsabilità e il giudizio […] possono crescere e maturare» (p. 153). La globalizzazione ha sostituito l’universalismo e la reciprocità tra le nazioni; d’altra parte appare fuorviante anche il termine multiculturalismo, spesso usato dai sociologi, perché «suggerisce che l’appartenenza a una cultura non sia una scelta, ma un dato di fatto […] implica tacitamente che essere inseriti in una totalità culturale è il modo naturale, e dunque presumibilmente sano, di essere-nel-mondo, mentre tutte le altre condizioni – lo stare all’incrocio delle culture, l’attingere contemporaneamente a differenti culture o anche soltanto l’ignorare l’ambivalenza culturale della propria posizione – sono condizioni anomale» (p. 200). L’agorà non è nemica della differenza, non esige di abdicare alla propria identità culturale. Solo all’interno dell’agorà è possibile acquisire il valore della diversità come arricchimento dell’identità individuale e sociale.

 

 

Bibliografia citata

 

- Berlin Isaiah, Two Concepts of Liberty, in Four Essays on Liberty, Oxford, Oxford UP, 1982

(tr. it. in Quattro saggi sulla libertà, Feltrinelli, Milano 1989)

- Girard, René, Le bouc missaire, Paris, Editions Grasset & Pasquelle, 1982.

(tr. it., Il capro espiatorio, Adelphi, Milano, 1987)

- Kundera, Milan, L’identité, Milan Kundera, Paris, 1997

( tr. it., L’identità, Milano, Adelphi, 1997)

 

 

Indice

 

Ringraziamenti - Introduzione

1. In cerca dello spazio pubblico: Un tipo sospetto si aggira nei dintorni; Il calderone dell'Unsicherheit; Sicurezza insicura; Certezza incerta; Incolumità a rischio; Paure che cambiano; Il raffreddamento del pianeta degli uomini.

2. In cerca di rappresentanze: Paura e riso; Quanto è libera la libertà?; La decostruzione della politica; Dove privato e pubblico si incontrano; L'attacco all'agorà: le due invasioni; Tracce di paideia.

Primo excursus. L'ideologia nel mondo postmoderno; Il concetto essenzialmente controverso; La realtà essenzialmente controversa; Il mondo non più essenzialmente controverso.

Secondo excursus. Tradizione e autonomia nel mondo postmoderno. Terzo excursus. La postmodernità e le crisi morale e culturale

3. In cerca di modelli: La seconda riforma e l'emergere dell'uomo modulare; Tribù, nazione e repubblica; Democrazia liberale e repubblica; Un bivio; L'economia politica dell'incertezza; La causa dell'uguaglianza nel mondo dell'incertezza; Le ragioni del reddito minimo garantito; Richiamare l'universalismo dall'esilio; Multiculturalismo - o polivalenza culturale?; Vivere insieme nel mondo delle differenze

 

Note - Postfazione di Alessandro Dal Lago - Indice analitico

 

L'autore

 

Zygmunt Bauman è professore emerito di Sociologia nelle Università di Leeds e Varsavia. Tra le sue opere recenti tradotte in italiano: Modernità e Olocausto (1992), Il teatro dell'immortalità Mortalità, immortalità e altre strategie di vita (1995), Le sfide dell'etica (1996), La società dell'incertezza (1999), Dentro la globalizzazione. Le conseguenze sulle persone (1999), Modernità liquida (2002), La società individualizzata (2002).

 

 

 

 

Link

 

www.alice.it/news/news/n20030911.htm

Sito in lingua italiana, contiene interviste allo stesso Bauman, ma anche a scrittori quali Grossman e Arundhati Roy

 

Siti in lingua inglese, tracciano un profilo dell’attività sociologica di Bauman:

www.tcd.ie/Sociology/readinglist/sfsociologicalimagination.htm

www.inter-disciplinary.net/mso/dd/dd2/s2.htm

 

lundi, 25 octobre 2010

Gianfranco Fini, itinéraire d'un mondialiste

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Gianfranco Fini, itinéraire d'un mondialiste

 

Ex: http://www.polemia.com/

La légende veut que Gianfranco Fini ait décidé de s’engager en politique lorsqu’en 1968, à l’âge de 16 ans, des gauchistes bolognais l’ont empêché d’assister à une représentation du film Les bérets verts de John Wayne. Arrivé à Rome quelques années plus tard, il y rencontre la femme de Giorgio Almirante, Donna Assunta Almirante, qui le présente à son mari alors secrétaire du MSI, le parti néo-fasciste italien. Il devient en 1977 président du Front de la jeunesse, l’organisation des jeunes du MSI. Ses méthodes expéditives de l’époque font sourire ceux qui l’entendent maintenant déplorer « l’atmosphère de caserne » imposée par Berlusconi dans son nouveau parti, le Pdl [Il popolo della libertà]. Il est entre autres l’un de ceux qui décident de l’exclusion du MSI de Marco Tarchi, représentant de la Nouvelle Droite italienne en 1981 (1).

Naviguant habilement entre les différents courants, Fini s’impose comme secrétaire national du MSI en 1987 et en recueillera plus tard l’héritage symbolique… ainsi que la gestion de ses actifs financiers (2). C’est en 1993 qu’il parvient à une grande notoriété en arrivant en tête des candidats de droite aux élections municipales à Rome. Même si Rome avait toujours été – avec le sud de l’Italie – une des places fortes du MSI, personne n’imaginait qu’il pouvait rassembler plus de 46% des voix au second tour, battu par le rassemblement des gauches et du centre représentés par le centriste Francesco Rutelli (3). A cette époque il se déclare toujours mussolinien et déclare à La Stampa en 1994 que « Mussolini fut le plus grand homme d’Etat du XXe siècle ».

2/ Vers la repentance

Considérant que le MSI est toujours ostracisé sur le plan intérieur comme sur le plan international, Fini décide, sur une idée juste, de rompre avec le fascisme en transformant le vieux MSI en un nouveau parti. C’est en janvier 1995 qu’il convoque un congrès extraordinaire à Fiuggi. Habilement le MSI change de nom et devient l’Alliance Nationale (Alleanza nazionale), devenant un parti post-fasciste. Non moins habilement il garde le symbole du parti, « la flamme tricolore », qui rassure tant les vieux barbons du parti que les jeunes têtes vides, tous plus attentifs à l’étiquette de la bouteille qu’à son contenu.

Une première visite à Auschwitz en 1999 se solde par un échec lorsque des anarchistes locaux le bombardent d’œufs et de tomates. Il sera plus heureux en 2003 à Yad Vashem où il rencontre Ariel Sharon et visite le Mémorial en condamnant violemment le fascisme : « Le fascisme a fait partie du mal absolu… il faut dénoncer les pages de honte écrites dans notre histoire passée. Il le faut pour bien comprendre les raisons pour lesquelles tant d’italiens ont été entraînés par l’indifférence, la mollesse et la vilenie et qui en 1938 n’ont rien fait contre les infâmes lois raciales voulues par le fascisme. » Kippa sur la tête, Fini rencontre Ariel Sharon qui le déclare un « bon ami d’Israël ». Il deviendra un habitué de Yad Vashem, y retournant encore en juin 2010 où il ravive la flamme du Mémorial en compagnie du président des communautés juives d’Italie.

3/ Les gloires de la République

La conversion habile du MSI en Alliance Nationale pourrait être une belle et bonne opération politique. Un aggiornamento vis-à-vis des vieux barons historiques du fascisme était nécessaire et le parti avait un grand besoin de renouvellement. Une politique d’alliance avec les autres mouvements de droite, au premier plan Berlusconi et ses amis, pouvait être une tentative raisonnable pour obtenir des pouvoirs et influencer les autorités dans un sens favorable au peuple italien et aux valeurs européennes. C’est l’appétit pour le pouvoir et ses ors qui va proprement lessiver l’appareil idéologique de l’Alliance Nationale.

La carrière de Fini est stratosphérique dès son alliance avec Berlusconi. Il est vice-président du Conseil des ministres dans le deuxième gouvernement Berlusconi (2001) puis ministre des Affaires étrangères (2004). A la veille des élections législatives de 2008, Alliance Nationale fusionne avec Forza Italia, le parti de Berlusconi, pour former le Pdl qui remporte brillamment les élections. Grâce à son alliance avec Berlusconi, Fini obtient son bâton de maréchal en étant élu président de la Chambre des députés. Il devient le troisième personnage de l’Etat.

4/ La conversion idéologique

Tout pourrait être pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles si Fini ne se rapprochait chaque jour un peu plus du discours des élites mondialisées. Dès février 2004, il s’était déclaré partisan du vote des immigrés extra-européens, ayant un titre de séjour, aux élections municipales, provoquant des remous dans son parti. Il reviendra de nombreuses fois sur le sujet, en particulier le 22 septembre 2010 dans le quotidien Libero : « C’est une question civique de comprendre l’importance de la question de la citoyenneté pour les enfants d’immigrés. Comment ne pas comprendre qu’attendre leurs 18 ans pour accorder la nationalité aux enfants arrivés très jeunes chez nous nous expose au risque qu’ils s’entendent dire “Tu es autre”. Voulons-nous nier leur droit de se sentir orgueilleusement italiens, seulement parce qu’au siècle dernier existait la loi du sang et du sol ? ». Il ne faisait que reprendre des déclarations faites un an plus tôt où il demandait – au scandale de la Ligue du Nord qui le traitait de fou – un large accès des clandestins au système de santé sur le modèle français.

Sur le plan de la politique étrangère Fini en remontre à Berlusconi (pourtant fort généreux sur ces sujets) en matière d’alignement sur la politique des Etats-Unis, l’appui inconditionnel à Israël, l’engagement italien en Afghanistan. Sur le plan économique il prend la défense d’un capitalisme libertarien prônant la plus grande liberté des flux, des marchandises comme des hommes.

5/ Vers l’alignement complet

A l’été 2010 les députés et sénateurs ex Alliance Nationale font sécession du Pdl pour former un sous-groupe, « Futur et Liberté ». Empêtré dans une ténébreuse affaire immobilière à Monte-Carlo (2) où son beau-frère se retrouve en première ligne, Fini profite des attaques des berlusconiens sur le sujet pour rompre formellement avec Berlusconi sans abandonner son perchoir et sans provoquer des élections anticipées pour lesquelles il ne s’estime pas encore prêt. L’histoire d’Alliance Nationale puis Futur et Liberté est à l’opposé de celle de la Ligue du Nord. Alliance Nationale se voulait un parti jacobin, centralisateur et animé du culte du chef (Fini a succédé agréablement à Almirante sur ce point et n’a pas changé les mauvaises habitudes). Sans programme idéologique ferme, alliance de vieux nationalistes confits dans l’admiration de Fini comme gardien de l’image d’Almirante et de jeunes arrivistes, Alliance Nationale n’a jamais eu de véritable programme, voguant entre paillettes de modernité et vieilles nostalgies traditionnelles. La Ligue du Nord est décentralisatrice, localiste, enracinée, fortement favorable à la défense du paysage géographique et humain de la Padanie (4) et donc hostile à l’immigration extra-européenne. La Ligue défend une Europe industrielle dans une région les plus dynamiques de notre continent.

6/ Babel, enfin Babel

Si les journaux de la presse mondialisée, Le Monde, La Repubblica, El Pais, Le Soir et d’autres ne cessent de tresser des louanges à Fini, ils ont quelques raisons de le faire. La gauche italienne du Parti Démocratique et les centristes rêvent à haute voix d’une alliance avec lui pour exclure du pouvoir Berlusconi et limiter l’influence grandissante de la Ligue du Nord. En octobre 2010, Gay TV, un des principaux sites homosexuels italiens, titrait : « Gianfranco Fini sauvera les immigrés extra-communautaires ». Et d’annoncer la création en novembre 2010 de « Babel TV ». Babel TV sera financée par le milliardaire australo-anglo-américain Rupert Murdoch et dirigée par des proches de Fini et de sa Fondation Futur et Liberté. La nouvelle chaîne câblée sera numérique, ouverte à la diversité, à l’Italie nouvelle, sans préjugés, « s’éloignant d’une Italie analogique, vieillie et civilement analphabète ». Babel, vous avez dit Babel ?

Claude Lenormand
13/10/2010

Notes :

  1. Voir Marco Tarchi La Rivoluzione impossibile. Dai Campi Hobbit alla Nuova destra. Ed Vallechi, 2010. Voir également ses entretiens donnés à la revue Linea. 
  2. Les actifs financiers notamment immobiliers de l’ex-MSI transférés à l’Alliance Nationale sont estimés par certains observateurs autour de 400 millions d’euros. Ces actifs sont gérés par des proches de Fini. Au cours de l’été 2010 la presse a découvert qu’un appartement de Monte-Carlo appartenant à ces actifs aurait été vendu à un prix amical via une société off-shore au beau-frère de Fini, le même beau-frère l’ayant loué par la suite. Fini a déclaré qu’il démissionnerait de la présidence de l’Assemblée si les faits étaient avérés. Au 13 octobre 2010 l’affaire continue et son issue demeure imprévisible. Fini a épousé en secondes noces une présentatrice de télévision à la mode.
  3. Quinze ans plus tard, en 2008, c’est un ancien membre du MSI, Giovanni Alemanno, qui sera élu maire de Rome comme candidat Pdl/Alliance Nationale. Alemanno, s’il a suivi Fini dans sa rupture avec l’époque fasciste, n’a pas épousé ses contorsions idéologiques ultérieures et est considéré comme plus proche de Berlusconi que de Fini.
  4. La Padanie est formée des quatre provinces septentrionales de l’Italie, le long de la plaine du Pô. La Ligue du Nord revendique un fédéralisme localiste conforme au principe de subsidiarité et accordant une large autonomie aux régions et aux communes, notamment sur le plan fiscal. Les communes dirigées par la Ligue combattent vigoureusement l’immigration clandestine.

Correspondance Polémia – 15/10/2010

vendredi, 20 août 2010

Terre & Peuple Magazine n°44

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Terre & Peuple Magazine n°44 - été 2010

Éditorial de Pierre Vial :

Le devoir de Résistance

 Les media nous ont assené pendant plusieurs jours les images d’Epinal d’un 18 juin 1940 bidonné au maximum pour essayer de ressusciter une légende gaulliste que le petit Sarkozy, qui se raccroche maintenant à toutes les branches, essaye désespérément d’instrumentaliser à son profit mais dont les historiens savent combien elle est un montage construit a posteriori pour tenter de justifier l’ambition dévorante de celui qui s’attira un jour cette remarque de Churchill : “Vous avez semé le désordre partout où vous êtes passé”. Le message de haine véhiculé par le gaullisme, qui a provoqué le bain de sang de “l’Épuration” de 1944-1945 (c’est à dire l’assassinat de plusieurs dizaines de milliers de personnes), continue à semer son poison : le 14 juin FR3 a diffusé une émission de Marie Drucker (famille bien connue) qui a été à jet continu un monument de haine antiallemande, jalonnée de “reconstitutions” (c’est-à-dire des images tournées aujourd’hui, avec des comédiens) censées apporter une “explication historique” mais qu’aucun historien digne de ce nom ne peut cautionner tant le souci de propagande était évident.
 
Dans une excellente mise au point (Rivarol, 18 juin 2010) José Castano rappelle la phrase-couperet d’un certain Antoine de Saint-Exupéry (qui, lui, a risqué sa peau, jusqu’à en mourir) : “Si je n’étais pas gaulliste, c’est que leur politique de haine n’était pas pour moi la vérité”. On ne bâtit rien de solide sur le mensonge car il finit tôt ou tard par se retourner contre ses utilisateurs. C’est pourquoi la nécessaire résistance qui doit s’organiser aujourd’hui contre les envahisseurs n’a rien à gagner à vouloir se couvrir d’une défroque gaulliste d’ailleurs devenue guenille, que certains vont chercher dans les poubelles de l’histoire pour essayer d’obtenir ainsi un brevet d’“honorabilité”, en s’imaginant que se placer sous le symbole du 18 juin leur redonnera une virginité… Le gaullisme a été une désastreuse parenthèse de l’histoire de France. Il est naïf, ambigu voire suspect de prétendre le contraire car la résistance nationale populaire doit se construire aujourd’hui sur des bases claires, authentiques et honnêtes, en se défiant par-dessus tout des récupérations que le Système met en place, pour se gagner quelques clients, depuis qu’il constate le ras-le-bol d’un nombre croissant d’Européens devant les prétentions désormais sans limites des envahisseurs.
L’actualité quotidienne en apporte une confirmation désormais permanente, avec son lot d’agressions, de vols, de meurtres, de viols : devant la passivité, la lâcheté des autorités officielles,les envahisseurs peuvent se croire, à juste titre, tout permis, en terrain conquis. Ils multiplient les provocations, avec un terrain d’action privilégié : les bals, foires, fêtes foraines, qu’ils choisissent pour montrer qu’ils font la loi en agressant systématiquement jeunes Européens et Européennes venus là pour se distraire, comme cela a été le cas récemment au parc Astérix (voir Présent du 26 mai) et comme c’est le cas en permanence à la Foire du Trône. Là, cependant, les forains se chargent de faire le ménage car ils savent ne pouvoir compter  sur des forces de police qui ont consigne de leur hiérarchie d’éviter les “tensions” (en clair, de laisser faire la racaille).
 
Car les naïfs qui s’imaginent être protégés par la police voire l’armée oublient que celles-ci comportent désormais dans leurs rangs des gens “issus de la diversité” qui ne feront jamais rien contre leurs “frères” (de race). Un rapport du Ministère de la défense datant de 2007 signalait déjà “l’attitude intransigeante et revendicative tournant à la provocation des JFOM” (traduction en clair : “Jeunes Français (!) d’origine maghrébine”) et leur “surdélinquance au sein même de leur régiment”. Un jeune officier parachutiste explique que dans son unité les JFOM passent leurs journées à boire de la bière (qu’en pense l’imam ?) en regardant des films pornos et que tout officier les sanctionnant est dénoncé comme raciste… et doit, d’ordre supérieur, annuler la sanction ! On se souvient de la mutinerie, en 1999, sur le porte-avions Foch, de marins maghrébins protestant contre des missions de frappe sur le Kosovo musulman. Depuis, la situation a empiré dans des proportions spectaculaires, qui correspondent à l’accroissement constant du nombre des envahisseurs. Un rapport médical concernant la drépanocytose révèle que les populations d’Afrique noire et du Maghreb représentent aujourd’hui 25,42 % des naissances en Rhône-Alpes, 32,51% en Provence-Côte d’azur, 54,15% en région parisienne. Pourquoi les envahisseurs se gêneraient-ils, puisqu’ils savent avoir l’appui de politiciens de droite et de gauche ? Le maire député-maire UMP de Saint-Louis (Haut-Rhin) fournit gratuitement un terrain d’une valeur de 345 000 euros pour la construction sur sa commune d’une seconde mosquée de 2 000 m2. Le 13 mai, le maire socialiste de Torcy (Saône-et- Loire) a inauguré “sa” mosquée, où il voit une preuve de “mixité sociale” (traduction : raciale), en présence de Bouabdellah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses d’Algérie. Celui-là même qui a fait fermer l’an dernier dix églises en Algérie, déclarant : “J’assimile l’évangélisation au terrorisme”. Silence radio de la hiérarchie catholique, battue, cocue et contente. Et pendant ce temps, à Paris, des milliers de musulmans occupent le vendredi des rues entières à Paris, comme à la Goutte d’Or, pour faire leur prière, les fesses levées, en direction de La Mecque.
Alors ? Alors est venu le temps où la résistance, la vraie, est un devoir impérieux pour tout Européen ayant encore la volonté de vivre debout. Sous des formes humoristiques, à coup de saucisson ? Pourquoi pas. Mais il faut penser à d’autres solutions. Car, malheureusement, le combat de survie auquel nous sommes confrontés n’est pas une plaisanterie. Le savent bien ceux qui ont conscience que c’est leur vie, celle des leurs, de leurs proches qui est en jeu. Certains vont encore dire que je dramatise. Que je me trompe. J’aimerais beaucoup me tromper. Mais…

En Bref

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vendredi, 16 avril 2010

Le Malafette della globalizzazione

Archives de Synergies Européennes -  2004

Louis VINTEUIL:

Le Malefatte della globalizzazione

sarkozy-pour-un-capitalisme-nouveau.jpgL’Europa dei nostri giorni, sotto la maschera di questa pallida caricatura che é l’Unione Europea, é sottomessa ad un processo di omogeneizzazione di cui i vettori e i principi capitalisti e militari sono quelli del “manu-militarismo” e “manu-monetarismo”.

In questo senso, l’Unione Europea costituisce un meccanismo regionale politico-economico.

In questa stessa direzione, i regimi capitalisti ultraliberali così come i sociali-liberali che sono in opera nella maggior parte dei paesi europei non costituiscono che dei meccanismi regolatori degli interessi del grande capitale finanziario raggruppato nel G7.
Le fondamenta dell’attuale costruzione europea risiedono su un sistema di valori ereditati dal Rinascimento: antropocentrismo, concezione tecnica e scientifica della vita, economicismo esacerbato, obsidionalité et biosidionalité tecnologica che considerano la natura umana come un prodotto di consumo illimitato.

Dietro il benessere materiale universale e la prosperità globale si nasconde una strategia di sviluppo, che non é in effetti che una strategia di violenza, di cui i punti cardine sono l’egocentrismo, l’antropocentrismo e la concezione dell’esistenza fondata sulla crescita continua indifferenziata e di cui le armi sono lo sfruttamento illimitato delle risorse naturali e umane su scala planetaria.

Questa strategia della crescita continua (il cui padre spirituale é Joseph Retinger) non é che al fondo di una strategia della tensione che si realizza nell’utilizzo entropico dell’uomo e della natura e diventano la forma contemporanea dell’evoluzionismo global high-tech.

Il primo progetto di questa Europa capitalista iniziata a Bilderberg negli anni ‘50 e che fu tinta di un certo maccartismo americano, sarà completata dalla dottrina della Trilaterale che farà dell’Europa una confederazione, una riserva di caccia di oligarchie finanziarie internazionali.

L’Europa trasformata in un immenso supermercato, grande azienda sottomessa al gioco del mercato speculatore.

Manipolazione Mentale generalizzata


Quello che caratterizza la società globale é innegabilmente la manipolazione mentale generalizzata. In effetti la società globale é un vasto laboratorio dove ci si ingegna a creare attraverso il controllo delle coscienze una società “psico-civilizzata” che, grazie alla genetica, sperimenta la clonazione degli esseri umani, decerebrati e addomesticati.

É una qualche sorta di remake del “Procedimento Bokanosky” immaginato da Aldous Huxley ne “Il mondo nuovo”.

L’inizio é, secondo la volontà di Francis Fukuyama, con l’uso delle bio-tecnonologie, di abolire il tempo e la concretezza naturale, per mettere un termine alla storia e abolire gli esseri umani in quanto esseri concreti per andare al di là dell’umano. Attraverso i metodi della manipolazione mentale si realizza in questa società globale una nuova forma di schiavismo moderno.

In effetti, nel passaggio al XXI secolo, le nuove tecnologie, informatiche e riguardanti le immagini, rovesciano tutti i dati della vita quotidiana e altrettanto fanno per i campi di tutte le investigazioni scientifiche. Lo schermo diventa fatale e onnipresente, come del resto il regno dello spettacolo e del simulacro. É dall’interno del mondo invaso da immagini che si può vedere la manipolazione “videografica”, lo spiegarsi del regno degli artifici e delle simulazioni, il realizzarsi una nuova sacralizzazione dell’immagine e della sua presenza. La manipolazione mentale di cui parlo é collegata a quella che eserciterebbe una setta globale. In effetti, c’é una parentela flagrante tra la setta, che esige il consenso intimo ad un gruppo dato e l’adesione al mercato globale, società allo stesso tempo globale e frammentata in cellule consumistiche rese narcise. La società-bulla dei culti settari è soltanto il plagio microsociologico della setta globale planetaria che somma ciascuno di diventare un “piacevole e membro flessibile dell’umanità”.

Come nelle sette, la società globale che si propone d’abolire il tempo e la storia, nasconde in se stessa una volontà di suicidio collettivo respinta, essendo l’autodistruzione vissuta in modo indolore quasi come se fosse un viaggio spirituale verso una nuova incarnazione.

Si tratta sostanzialmente di una nuova forma di “Karma” moderno. La rivoluzione tecnologica, il regno del cyberspazio, la rivoluzione numerica e lo sviluppo delle reti elettroniche d’informazione provocano una sindrome di saturazione conoscitiva. Colpiti da un flusso continuo di informazioni e di immagini, gli individui sono sempre meno in grado di pensare e decidere, ma finalmente pronti a lavorare; sempre più stressati e abbruttiti.

La cyber-cretinizzazione


Siamo nel cuore della cyber-cretinizzazione.

La manipolazione mentale giunge alla colonizzazione dell’inconscio e dell’immaginazione, come spazio intimo onirico, simbolico ed archetipale.
Il capitalismo tradizionale, che si accontentava precedentemente della pubblicità, si attacca oggi ai settori del sogno, dell’immaginazione e alle visioni più intime del mondo.

Questa colonizzazione dell’immaginazione si opera con la diffusione di supplettivi come la science-fiction, prêt-à-porter dell’immaginario che si rivolge ai “piani interni” dell’inconscio, di un immaginario standardizzato, povero, che si riduce generalmente a forme bastarde di divulgazione, nulle tanto sul piano letterario che intellettuale.

Lo svago immaginario contemporaneo che mira ad instaurare una società di gioia permanente si riduce ad un incitamento collettivo all’acquisto. La produzione simbolica, precedentemente regolata all’evoluzione dei secoli, è diventata frenetica. Lo scopo è qui di arrivare ad una perdita d’identità e delle capacità reattive. Così la società globale è una vasta tecno-utopia a proposito della quale Armand Mattelart scrive “che si rivela un’arma ideologica di primo piano nei traffici d’influenza, in attesa di naturalizzare la visione libero-scambista dell’ordine mondiale, la teocrazia liberale”.

Una Nuova Forma di “Razzismo Globale”


L’egoismo, l’antropocentrismo e lo scientismo, che fanno da basi evoluzioniste del globalismo, sono le matrici di una nuova forma di “razzismo globale”. Infatti, da una parte la sua politica ultra-liberale e dall’altra le discriminazioni culturali ed economiche che implica, il globalismo tende ad aumentare le divisioni all’interno dello sviluppo psicologico e sociale degli uomini, che non corrisponde più all’evoluzione della sua dinamica biologica.

I tipi classici di questa nuova forma di razzismo e d’eugenismo globale derivano dalle nuove forme di manipolazione genetica e di clonazione che rovesciano il corso naturale e biologico degli uomini, mentre aumentano le disparità culturali ed economiche. Una nuova forma di darwinismo sociale postmoderno appare sotto le caratteristiche dell’ultraliberalismo globale che non lascia alcuna possibilità ai popoli ed agli individui. Una nuova forma di umanizzazione globale dell’essere umano appare con il globalismo attraverso la creazione e la promozione di un genotipo generico, consumatore flessibile interamente condizionato dall’ideologia dominante.

Questa nuova umanizzazione é l’opposto della bio-pluralità dei popoli e della terra che tende sempre più a scomparire. Il globalismo veicola in se una concezione antropocentrica della scienza mentre la scienza dovrebbe essere biocentrica. D’altra parte, il globalismo è soltanto l’espressione dell’americanizzazione unilaterale del mondo intero, l’americanismo come universalismo, l’americanismo come mondialismo, l’americanismo come neocolonialismo moderno.

Nel periodo successivo alla rivoluzione d’ottobre, Lenin scriveva: “L’imperialismo fase suprema del capitalismo”.

Alla soglia del terzo millennio, il capitale internazionale fa crescere la distribuzione: il globalismo americano diventa la fase suprema dell’imperialismo moderno. Con questo globalismo impegnato a portare la prosperità a livello planetario, si è visto emergere delle “città globali”, che hanno generato un processo d’impoverimento crescente che si può qualificare come “bidonvillizzazione” accelerata su scala mondiale.

La “Formula delle 3D”


In altre parole, la fondazione del villaggio planetario accresce le differenze tra ricchi e poveri.

Nuova divisione internazionale del lavoro, nuovi conflitti sociali, capitale speculativo al 90%, ecco la nuova faccia dello sfruttamento capitalista dei grandi gruppi multinazionali. Effettivamente ciò che si intende con “mondializzazione”, è la generalizzazione del sistema capitalista a tutti gli stati del pianeta.
Il “laisser faire”, tanto caro ad Adam Smith, si è trasformato in un nuovo slogan che brama allo smantellamento delle barriere doganali, la soppressione di ogni specie di costrizioni al libero spostamento dei capitali pur esigendo la “non ingerenza” degli stati nella regolazione delle economie.

“Tutto ciò che lo Stato può fare, è non fare nulla “, dichiarano i mondialisti. Di qui la formula delle 3 D che é sempre più consacrata: de-intermediazione, de-regolamentazione ed de-chiusura dei mercati. La mondializzazione ha creato un vasto orizzonte economico che resta quasi vuoto sul piano simbolico e che si offre di conseguenza all’immaginazione utopistica.

Tuttavia si assiste paradossalmente al declino della americanità come utopia, spazio di sogno e di sostituzione.

Molti fatti supportano la tesi del fallimento della grande utopia americana: la democrazia radicale, il melting pot, i miti latino-americani dell’ibridazione o dell’ibridazione biologica da cui doveva risultare una razza superiore, sono tutta altrettante utopie che non hanno trovato traduzioni nel settore sociale ed economico ed alle quali si sono sostituiti i modelli di ghettizzazione razziale ed etnica.

L’ideologia globalista è in realtà un processo di falsificazione negativa e perfida del mondo.

Louis VINTEUIL.
traduzione di Gorgonzola per Comedonchisciotte.net

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samedi, 10 avril 2010

George Soros, ou la "conscience du monde"

george-soros1.jpgArchives de SYNERGIES EUROPEENNES - 2004

 

George SOROS,

ou la "conscience" du Monde

 

Par Heather Cottin

(http://www.artel.co.yu)

 

« OUI, J’AI UNE POLITIQUE ETRANGERE : MON OBJECTIF EST DE DEVENIR LA CONSCIENCE DU MONDE. »

 

Il ne s’agit nullement d’un cas de trouble narcissique de la personnalité; voici, en fait, comment George Soros applique aujourd’hui le pouvoir de l’hégémonie des Etats-Unis dans le monde. Les institutions de Soros et ses machinations financières sont en partie responsables de la destruction du socialisme en Europe de l’Est et dans l’ancienne URSS. Il a également jeté son dévolu sur la Chine. Il a également fait partie de toute cette entreprise d’opérations en tous genres qui ont abouti au démantèlement de la Yougoslavie. Alors qu’il se donne du philanthrope, le rôle du milliardaire George Soros consiste à resserrer la mainmise idéologique de la globalisation et du nouvel ordre mondial tout en assurant la promotion de son propre profit financier. Les opérations commerciales et « philanthropiques » de Soros sont clandestines, contradictoires et coactives. Et, pour ce qui est de ses activités économiques, lui-même admet qu’il n’a pas de conscience, en capitaliste fonctionnant avec une amoralité absolue.

 

SON GOUROU ? SIR KARL POPPER,  THéORICIEN DE LA “SOCIéTé OUVERTE”

 

En maître d’œuvre du nouveau secteur de la corruption qui trompe systématiquement le monde, il se fraie un chemin jusqu’aux hommes d’Etat planétaires et ils lui répondent. Il a été proche de Henry Kissinger, de Vaclav Havel et du général polonais Wojciech Jaruzelski.(2) Il soutient le dalaï-lama, dont l’institut est installé au Presidio, à San Francisco, lequel Presidio héberge également, entre autres, la fondation dirigée par l’ami de Soros, l’ancien dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev.(3) Soros est une figure de pointe du Conseil des Relations extérieures, du Forum économique mondial et de Human Rights Watch (HRW). En 1994, après une rencontre avec son gourou philosophique, Sir Karl Popper, Soros ordonnait à ses sociétés de se mettre à investir dans les communications en Europe centrale et de l’Est.

 

L’administration fédérale de la radio et télévision de la République tchèque a accepté son offre de eprendre et de financer les archives de Radio Free Europe. Soros a transféré ces archives à Prague et a dépensé plus de 15 millions de dollars pour leur entretien.(4)

 

Conjointement avec les Etats-Unis, une fondation Soros dirige aujourd’hui Radio Free Europe/Radio Liberty, laquelle a étendu ses ramifications au Caucase et en Asie.(5) Soros est le fondateur et le financier de l’Open Society Institute. Il a créé et entretient le Groupe international de Crise (GIC) qui, entre autres choses, est actif dans les Balkans depuis le démantèlement de la Yougoslavie. Soros travaille ouvertement avec l’Institut américain pour la Paix – un organe officiellement reconnu de la CIA.

 

Lorsque les forces hostiles à la globalisation battaient de la semelle dans les rues entourant le Waldorf-Astoria, à New York, en février 2002, George Soros était à l’intérieur et tenait un discours devant le Forum économique mondial. Quand la police entassa les manifestants dans des cages métalliques à Park Avenue, Soros vantait les vertus d’une « société ouverte » et rejoignait ainsi Zbigniew Brzezinski, Samuel Huntington, Francis Fukuyama et d’autres.

 

 

 

 

 

QUI EST CE TYPE ?

 

George Soros est né en Hongrie en 1930 de parents juifs si éloignés de leurs racines qu’ils passèrent même une fois leurs vacances en Allemagne nazie.(6) Soros vécut sous le régime nazi mais, au moment du triomphe des communistes, il alla s’installer en Angleterre en 1947.

 

Là, à la London School of Economics, il subit l’influence du philosophe Karl Popper, un idéologue anticommuniste adulé dont l’enseignement constitua la base des tendances politiques de Soros. Il est malaisé de trouver un discours, un ouvrage ou un article de la plume de Soros qui n’obéisse à l’influence de Popper.

 

Anobli en 1965, Popper inventa le slogan de « Société ouverte », qu’on allait retrouver plus tard dans l’Open Society Fund and Institute de Soros. Les disciples de Popper répètent ses mots comme de véritables fidèles. La philosophie de Popper incarne parfaitement l’individualisme occidental. Soros quitta l’Angleterre en 1956 et trouva du travail à Wall Street où, dans les années 60, il inventa le « fonds de couverture » : « (…) les fonds de couverture satisfaisaient les individus très riches (…) Les fonds en grande partie secrets, servant habituellement à faire des affaires en des lieux lointains (…) produisaient des retours astronomiquement supérieurs. Le montant des ‘enjeux’ se muaient souvent en prophéties qui se réalisaient d’elles-mêmes : ‘les rumeurs circulant à propos d’une situation acquise grâce aux énormes fonds de couverture incitaient d’autres investisseurs à se hâter de faire pareil’, ce qui, à son tour, augmentait les mises de départ des opérateurs en couverture. »(7)

 

Soros met sur pied le Quantum Fund en 1969 et se met à boursicoter dans la manipulation des devises. Dans les années 70, ses activités financières glissent vers « l’alternance entre les situations à long et à court terme (…) Soros se mit à gagner gros à la fois sur la montée des trusts d’investissement dans l’immobilier et sur leur effondrement ultérieur. Durant ses vingt années de gestion, Quantum offrit des returns étonnants de 34,5% en moyenne par an. Soros est particulièrement connu (et craint) pour sa spéculation sur les devises.

 

(…) En 1997, il se vit décerner une distinction rare en se faisant traiter de scélérat par un chef d’Etat, Mahathir Mohamad, de Malaisie, pour avoir participé à un raid particulièrement rentable sur la monnaie de ce pays. »(8)

 

C’est via de telles martingales financières clandestines que Soros va devenir multimilliardaire. Ses sociétés contrôlent l’immobilier en Argentine, au Brésil et au Mexique, la banque au Venezuela et elles figurent au nombre des commerces de devises les plus rentables au monde, donnant naissance à la croyance générale que ses amis très haut placés l’ont aidé dans ses aventures financières, et ce pour des raisons tant politiques que liées à l’appât du gain.(9)

 

SOROS ? UN DRACULA QUI SUCE LE SANG DU PEUPLE !

 

George Soros a été blâmé pour avoir fait sombrer l’économie thaïlandaise en 1997.(10) Un activiste thaï a même déclaré : « Nous considérons George Soros comme une sorte de Dracula. Il suce le sang du peuple. »(11) Les Chinois l’appellent « le crocodile » du fait que ses efforts économiques et idéologiques en Chine n’étaient jamais satisfaits et parce que ses spéculations financières ont engendré des millions de dollars de profit lorsqu’il a mis le grappin sur l’économie thaï et sur celle de la Malaisie.(12)

 

Un jour, Soros s’est fait un milliard de dollars en un jour en spéculant (un mot qu’il déteste) sur la livre britannique. Accusé de prendre « de l’argent à chaque contribuable britannique lorsqu’il spéculait contre le sterling », il avait répondu : « Lorsque vous spéculez sur les marchés financiers, vous ne vous embarrassez pas de la plupart des préoccupations morales auxquelles est confronté un homme d’affaires ordinaire. (…) Je n’avais pas non plus à m’embarrasser de questions de morale sur les marchés financiers. »(13)

 

Soros est schizophréniquement insatiable quand il s’agit de s’enrichir personnellement de façon illimitée et il éprouve un perpétuel désir d’être bien considéré par autrui : « Les commerçants en devises assis à leurs bureaux achètent et vendent des devises de pays de tiers monde en grande quantités. L’effet des fluctuations des cours sur les personnes qui vivent dans ces pays n’effleure même pas leurs esprits.

 

Il ne devrait pas le faire non plus : ils ont un travail à faire. Si nous nous arrêtons pour réfléchir, nous devons nous poser la question de savoir si les commerçants en devises (…) devraient contrôler la vie de millions de personnes. »(14)

 

C’est George Soros qui a sauvé la peau de George W. Bush lorsque la gestion par celui-ci d’une société de prospection pétrolière était sur le point de se solder par un échec. Soros était le propriétaire de la Harken Energy Corporation et c’est lui qui avait racheté le stock des actions en baisse rapide juste avant que la société ne s’effondre. Le futur président liquida a presque un million de dollars. Soros déclara qu’il avait agi de la sorte pour acheter de « l’influence politique ».(15) Soros est également un partenaire du tristement célèbre Carlyle Group. Officiellement fondée en 1987, la « plus importante société privée par actions du monde », qui gère plus de 12 milliards de dollars, est dirigée par « un véritable bottin mondain d’anciens dirigeants républicains », depuis l’ancien membre de la CIA, Frank Carlucci, jusqu’à l’ancien chef de la CIA et ancien président George Bush père. Le Carlyle Group tire la majeure partie de ses rentrées des exportations d’armes.

 

L’ESPION PHILANTHROPE

 

En 1980, Soros commence à utiliser ses millions pour s’en prendre au socialisme en Europe de l’Est. Il finance des individus susceptibles de coopérer avec lui. Son premier succès, c’est en Hongrie qu’il l’obtient. Il reprend le système éducatif et culturel hongrois, mettant hors d’état de fonctionnement les institutions socialistes partout dans le pays. Il se fraie directement un chemin à l’intérieur du gouvernement hongrois. Ensuite, Soros se tourne vers la Pologne, contribuant à l’opération Solidarité, financée par la CIA, et, la même année, il étend également ses activités à la Chine. L’URSS vient ensuite.

 

Ce n’est nullement une coïncidence si la CIA a mené des opérations dans tous ces pays. Son objectif était également le même que celui de l’Open Society Fund : démanteler le socialisme. En Afrique du Sud, la CIA dénichait des dissidents anticommunistes. En Hongrie, en Pologne et en URSS, via une intervention non dissimulée menée à partir de la Fondation nationale pour la Démocratie, l’AFL-CIO, l’USAID et d’autres institutions, la CIA soutenait et organisait les anticommunistes, le type même d’individus recrutés par l’Open Society Fund de Soros. La CIA allait les appeler ses « atouts ». Comme le dit Soros : « Dans chaque pays, j’ai identifié un groupe de personnes – certaines sont des personnalités de premier plan, d’autres sont moins connues – qui partageaient ma foi… »(16)

 

L’Open Society de Soros organisait des conférences avec des anticommunistes tchèques, serbes, roumains, hongrois, croates, bosniaques, kosovares.(17) Son influence sans cesse croissante le fit soupçonner d’opérer en tant que partie du complexe des renseignements américains. En 1989, le Washington Post se faisait l’écho d’accusations d’abord émises en 1987 par des officiels du gouvernement chinois et prétendant que le Fonds de Soros pour la Réforme et l’Ouverture de la Chine avait des connexions avec la CIA.(18)

 

AU TOUR DE LA RUSSIE

 

Après 1990, les fonds de Soros visent le système éducatif russe et fournissent des manuels à toute la nation.(19) En effet, Soros se sert de la propagande de l’OSI pour endoctriner toute une génération de la jeunesse russe. Les fondations de Soros ont été accusées d’avoir orchestré une stratégie visant à s’assurer le contrôle du système financier russe, des plans de privatisation et du processus des investissements étrangers dans ce pays. Les Russes réagissent avec colère aux ingérences de Soros dans les législations. Les critiques de Soros et d’autres fondations américaines ont affirmé que l’objectif de ces manœuvres était de « faire échouer la Russie en tant qu’Etat ayant le potentiel de rivaliser avec la seule superpuissance mondiale ».(20)

 

Les Russes se mettent à soupçonner que Soros et la CIA sont interconnectés. Le magnat des affaires, Boris Berezovsky, allait même déclarer : « J’ai presque tourné de l’œil en apprenant, il y a quelques années, que George Soros était un agent de la CIA. »(21) L’opinion de Berezovsky était que Soros, de même que l’Occident, « craignaient que le capitalisme russe ne devînt trop puissant ».

 

Si l’establishment économique et politique des Etats-Unis craint la concurrence économique de la Russie, quelle meilleure façon y a-t-il de la contrôler que de dominer les médias, l’éducation, les centres de recherche et le secteur scientifique de la Russie ? Après avoir dépensé 250 millions de dollars pour « la transformation de l’éducation des sciences humaines et de l’économie au niveau des écoles supérieures et des universités », Soros injecte 100 millions de dollars de plus dans la création de la Fondation scientifique internationale.(22) Les Services fédéraux russes de contre-espionnage (FSK) accusent les fondations de Soros en Russie d’« espionnage ». Ils font remarquer que Soros n’opère pas seul ; il fait partie de tout un rouleau compresseur recourant, entre autres, à des financements de la part de Ford et des Heritage Foundations, des universités de Harvard, Duke et Columbia, et à l’assistance du Pentagone et ses services de renseignements américains.(23) Le FSK s’indigne de ce que Soros a graissé la patte à quelque 50.000 scientifiques russes et prétend que Soros a cultivé avant tout ses propres intérêts en s’assurant le contrôle de milliers de découvertes scientifiques et nouvelles technologies russes et en s’appropriant ainsi des secrets d’Etats et des secrets commerciaux.(24)

 

CUNY, AGENT DE LA CIA  EN TCHéTCHéNIE?

 

En 1995, les Russes avaient été très en colère suite aux ingérences de l’agent du Département d’Etat, Fred Cuny, dans le conflit tchétchène. Cuny se servait du secours aux sinistrés comme de couverture, mais l’histoire de ses activités dans les zones de conflit internationales intéressant les Etats-Unis, auxquelles venaient s’ajouter les opérations d’investigations du FBI et de la CIA, rendaient manifestes ses connexions avec le gouvernement américain. A l’époque de sa disparition, Cuny travaillait sous contrat pour une fondation de Soros.(25) On se sait pas assez aux Etats-Unis que la violence en Tchétchénie, une province située au cœur de la Russie, est généralement perçue comme étant le résultat d’une campagne de déstabilisation politique que Washington voit d’un très bon œil et, en fait, orchestre probablement. Cette façon de présenter la situation est suffisamment claire aux yeux de l’écrivain Tom Clancy, au point qu’il s’est senti libre d’en faire une affirmation de fait dans son best-seller, La somme de toutes les peurs. Les Russes ont accusé Cuny d’être un agent de la CIA et d’être l’un des rouages d’une opération de renseignements destinée à soutenir l’insurrection tchétchène.(26) L’Open Society Institute de Soros est toujours actif en Tchétchénie, comme le sont également d’autres organisations sponsorisées par le même Soros.

 

La Russie a été le théâtre d’au moins une tentative commune de faire grimper le bilan de Soros, tentative orchestrée avec l’aide diplomatique de l’administration Clinton. En 1999, la secrétaire d’Etat Madeleine Albright avait bloqué une garantie de prêt de 500 millions de dollars par l’U.S. Export-Import Bank à la société russe, Tyumen Oil, en prétendant que cela s’opposait aux intérêts nationaux américains. La Tyumen voulait acheter des équipements pétroliers de fabrication américaine, ainsi que des services, auprès de la société Halliburton de Dick Cheney et de l’ABB Lummus Global de Bloomfield, New Jersey.(27) George Soros était investisseur dans une société que la Tyumen avait essayé d’acquérir. Tant Soros que BP Amoco avaient exercé des pressions afin d’empêcher cette transaction, et Albright leur rendit ce service.(28)

 

L’ENTRETIEN D’UN ANTISOCIALISME DE GAUCHE

 

L’Open Society Institute de Soros trempe les doigts dans toutes les casseroles. Son comité de directeurs est un véritable « Who's Who » de la guerre froide et des pontifes du nouvel ordre mondial. Paul Goble est directeur des communications : « Il a été le principal commentateur politique de Radio Free Europ ». Herbert Okun a servi dans le département d’Etat de Nixon en tant que conseiller en renseignements auprès de Henry Kissinger. Kati Marton est l’épouse de Richard Holbrooke, l’ancien ambassadeur aux Nations unies et envoyé en Yougoslavie de l’administration Clinton. Marton a exercé des pressions en faveur de la station de radio B-92, financée par Soror, et elle a également beaucoup œuvré en faveur d’un projet de la Fondation nationale pour la démocratie (une autre antenne officielle de la CIA) qui a collaboré au renversement du gouvernement yougoslave.

 

Lorsque Soros fonde l’Open Society Fund, il va chercher le grand pontife libéral Aryeh Neier pour la diriger. A l’époque, Neier dirige Helsinki Watch, une prétendue organisation des droits de l’homme de tendance nettement anticommuniste. En 1993, l’Open Society Fund devient l’Open Society Institute.

 

Helsinki Watch s’est mué en Human Rights Watch en 1975. A l’époque, Soros fait partie de sa Commission consultative, à la fois pour le comité des Amériques et pour ceux de l’Europe de l’Est et de l’Asie centrale, et sa nébuleuse Open Society Fund/Soros/OSI est renseignée comme bailleuse de fonds.(29) Soros a des relations étroites avec Human Rights Watch (HRW) et Neier écrits des articles pour le magazine The Nation sans mentionné le moins du monde qu’il figure sur les fiches de paie de Soros.(30)

 

Soros est donc étroitement lié à HRW, bien qu’il fasse de son mieux pour le dissimuler.(31) Il déclare qu’il se contente de bailler des fonds, de mettre les programmes au point et de laisser les choses aller d’elles-mêmes. Mais les actions de HRW ne s’écartent en aucune façon de la philosophie de son bailleur de fonds. HRW et OSI sont très proches l’un de l’autre. Leurs vues ne divergent pas. Naturellement, d’autres fondations financent également ces deux institutions, mais il n’empêche que l’influence de Soros domine leur idéologie.

 

Les activités de George Soros s’inscrivent dans le schéma de construction développé en 1983 et tel qu’il est énoncé par Allen Weinstein, fondateur de la Fondation nationale pour la démocratie. Wainstein déclare ceci : «Une grande partie de ce que nous faisons aujourd’hui était réalisée en secret par la CIA voici 25 ans. »(32)

 

LéGITIMER LES STRATéGIES AMéRICAINES

 

SorosTimeMagCover.jpgSoros opère exactement dans les limites du complexe de renseignements. Il diffère peu des trafiquants de drogue de la CIA au Laos, dans les années 60, ou des moudjahidine qui tiraient profit du trafic de l’opium tout en menant des opérations pour le compte de la CIA contre l’Afghanistan socialiste des années 80. Il canalise tout simplement (et ramasse) beaucoup plus d’argent que ces marionnettes et une partie bien plus importante de ses affaires se font au grand jour. Sa franchise, dans la mesure où il en fait preuve, réside dans un contrôle factice des dégâts, lequel sert à légitimer les stratégies de la politique étrangère américaine.

 

La majorité des Américains qui, aujourd’hui, se considèrent politiquement au centre-gauche, sont sans aucun doute pessimistes à propos des chances d’assister un jour à une transformation socialiste de la société. Par conséquent, le modèle de « décentralisation » à la Soros, ou l’approche « fragmentée » de «l’utilitarisme négatif, la tentative de réduire au minimum la quantité de misère », qui constituait la philosophie de Popper, tout cela leur plaît, en gros.(33) Soros a financé une étude de HRW qui a été utilisée pour soutenir l’assouplissement de la législation en matière de drogue dans les Etats de Californie et d’Arizona.(34) Soros est favorable à une législation sur les drogues – une manière de réduire provisoirement la conscience de sa propre misère. Soros est un corrupteur qui tutoie le concept de l’égalité des chances. A un échelon plus élevé de l’échelle socio-économique, on trouve les social-démocrates qui acceptent d’être financés par Soros et qui croient aux libertés civiques dans le contexte même du capitalisme.(35) Pour ces personnes, les conséquences néfastes des activités commerciales de Soros (lesquelles appauvrissent des gens partout dans le monde) sont édulcorées par ses activités philanthropiques. De la même manière, les intellectuels libéraux de gauche, tant à l’étranger qu’aux Etats-Unis, ont été séduits par la philosophie de l’« Open Society », sans parler de l’attrait que représentait ses donations.

 

La Nouvelle Gauche américaine était un mouvement social-démocratique. Elle était résolument antisoviétique et, lorsque l’Europe de l’Est et l’Union soviétique se sont effondrées, peu de gens au sein de cette Nouvelle Gauche se sont opposés à la destruction des systèmes socialistes. La Nouvelle Gauche n’a ni gémi ni protesté lorsque les centaines de millions d’habitants de l’Europe de l’Est et de l’Europe centrale ont perdu leur droit au travail, au logement à loyer décent et protégé par la loi, à l’éducation gratuite dans des écoles supérieures, à la gratuité des soins de santé et de l’épanouissement culturel. La plupart ont minimisé les suggestions prétendant que la CIA et certaines ONG – telles la Fondation nationale pour la Démocratie ou l’Open Society Fund – avaient activement participé à la destruction du socialisme. Ces personnes avaient l’impression que la détermination occidentale à vouloir détruire l’URSS depuis 1917 avait vraiment peu de chose à voir avec la chute de l’URSS. Pour ces personnes, le socialisme a disparu de son plein gré, du fait de ses défauts et lacunes.

 

LA  “NOUVELLE GAUCHE” IGNORE TOUJOURS LES MACHINATIONS  AMéRICAINES

 

Quant aux révolutions, comme celles d’un Mozambique, de l’Angola, du Nicaragua ou du Salvador, annihilées par des forces agissant sous procuration ou retardées par des « élections » très démonstratives, les pragmatistes de la Nouvelle Gauche n’en ont eu que faire et ont tourné les talons. Parfois même, la Nouvelle Gauche a semblé ignorer délibérément les machinations post-soviétiques de la politique étrangère américaine.

 

Bogdan Denitch, qui nourrissait des aspirations politiques en Croatie, a été actif au sein de l’Open Society Institute et a reçu des fonds de ce même OSI.(36) Denitch était favorable à l’épuration ethnique des Serbes en Croatie, aux bombardements par l’Otan de la Bosnie et de la Yougoslavie et même à une invasion terrestre de la Yougoslavie.(37) Denitch a été l’un des fondateurs et le président des Socialistes démocratiques des Etats-Unis, un groupe prépondérant de la gauche libérale aux Etats-Unis. Il a également présidé longtemps la prestigieuse Conférence des Universitaires socialistes, par le biais de laquelle il pouvait aisément manipuler les sympathies de beaucoup et les faire pencher du côté du soutien à l’expansion de l’Otan.(38) D’autres cibles du soutien de Soros comprennent Refuse and Resist the American Civil Liberties Union (refus et résistance à l’Union américaine de défense des libertés civiques), et toute une panoplie d’autres causes libérales.(39) Soros allait acquérir un autre trophée invraisemblable en s’engageant dans la Nouvelle Ecole de Recherches Sociales de New York, qui avait été longtemps une académie de choix pour les intellectuels de gauche. Aujourd’hui, il y sponsorise le Programme pour l’Europe de l’est et l’Europe centrale.(40)

 

MICHEL KOZAK : INSTALLER DES “DIRIGEANTS SYMPATHIQUES”

 

Bien des gens de gauche inspirés par la révolution nicaraguayenne ont accepté avec tristesse l’élection de Violetta Chamorro et la défaite des sandinistes en 1990. La quasi-totalité du réseau de soutien au Nicaragua a cessé ses activités par la suite. Peut-être la Nouvelle Gauche aurait-elle pu tirer quelque enseignement de l’étoile montante qu’était Michel Kozak. L’homme était un vétéran des campagnes de Washington visant à installer des dirigeants sympathiques au Nicaragua, à Panama et à Haïti, et de saper Cuba – il dirigeait la Section des Intérêts américains à La Havane.

 

Après avoir organisé la victoire de Chamorro au Nicaragua, Kozak a poursuivi son chemin pour devenir ambassadeur des Etats-Unis en Biélorussie, tout en collaborant à l’Internet Access and Training Program (IATP – Progr. d’accès et d’initiation au net), sponsorisé par Soros et qui œuvrait à la « fabrication de futurs dirigeants » en Biélorussie.(41) Dans le même temps, ce programme était imposé à l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Géorgie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Turkménistan et l’Ouzbékistan. L’IATP opère à visière relevée avec le soutien du département d’Etat américain. Au crédit de la Biélorussie, il faut ajouter qu’elle a fini par expulser Kozak et toute la clique de l’Open Society de Soros et du département d’Etat américain. Le gouvernement d’Aleksandr Lukachenko a en effet découvert que, quatre ans avant de s’installer à Minsk, Kozak organisait la ventilation des dizaines de millions de dollars destinés à alimenter l’opposition biélorusse. Kozak travaillait à l’unification du coalition d’opposition, il créait des sites web, des journaux et des pôles d’opinion, et il supervisait un mouvement de résistance estudiantine semblable à l’Otpor en Yougoslavie. Kozak fit même venir des dirigeants de l’Otpor pour former des dissidents en Biélorussie.(42) Juste à la veille du 11 septembre 2001, les Etats-Unis relançaient une campagne de diabolisation contre le président Aleksandr Lukachenko. Cette campagne allait toutefois être remise sur feu doux pour donner la priorité à la « guerre contre le terrorisme ».

 

Par l’entremise de l’OSI et du HRW, Soros était l’un des principaux sponsors de la station de radio B-92 à Belgrade. Il fonda l’Otpor, l’organisation qui recevait ces « valises d’argent » afin de soutenir le coup d’Etat du 5 octobre 2000 qui allait renverser le gouvernement yougoslave.(43) Un peu plus tard, Human Rights Watch aidait à légitimer l’enlèvement et la médiatisation du procès de Slobodan Milosevic à La Haye sans aucunement faire état de ses droits.(44)

 

Louise Arbour, qui a œuvré comme juge au sein de ce tribunal illégal, siège actuellement au conseil du Groupe international de crise de Soros.(45) Le gang de l’Open Society et de Human Rights Watch a travaillé en Macédoine, disant que cela faisait partie de sa « mission civilisatrice ».(46) Il faut donc s’attendre à ce qu’on « sauve » un jour cette république et que s’achève ainsi la désintégration de l’ancienne Yougoslavie.

 

DES MANDATAIRES DU POUVOIR

 

En fait, Soros a déclaré qu’il considérait sa philanthropie comme morale et ses affaires de gestion d’argent comme amorales.(47) Pourtant, les responsables des ONG financées par Soros ont un agenda clair et permanent. L’une des institutions les plus influentes de Soros n’est autre que le Groupe international de Crise, fondé en 1986.

 

Le GIC est dirigé par des individus issus du centre même du pouvoir politique et du monde des entreprises. Son conseil d’administration compte entre autres en ses rangs Zbigniew Brzezinski, Morton Abramowitz, ancien secrétaire d’Etat adjoint aux Etats-Unis; Wesley Clark, ancien chef suprême des alliés de l’Otan pour l’Europe; Richard Allen, ancien conseiller national à la sécurité des Etats-Unis. Il vaut la peine de citer Allen : l’homme a quitté le Conseil national de la sécurité sous Nixon parce qu’il était dégoûté des tendances libérales de Henry Kissinger; c’est encore lui qui a recruté Oliver North pour le Conseil national de la sécurité sous Reagan, et qui a négocié l’échange missiles-otages dans le scandale des contras iraniens. Pour ces quelques individus, « contenir des conflits » équivaut à assurer le contrôle américain sur les peuples et ressources du monde entier.

 

Dans les années 1980 et 1990, sous l’égide de la doctrine reaganienne, les opérations secrètes ou à ciel ouvert des Etats-Unis battaient leur plein en Afrique, en Amérique latine, dans les Caraïbes et en Asie. Soros était ouvertement actif dans la plupart de ces endroits, oeuvrant à corrompre d’éventuels révolutionnaires en devenir, à sponsoriser des hommes politiques, des intellectuels et toute autre personne susceptible d’arriver au pouvoir lorsque l’agitation révolutionnaire serait retombée. Selon James Petras : « A la fin des années 1980, les secteurs les plus perspicaces des classes néo-libérales au pouvoir comprirent que leurs menées politiques polarisaient la société et suscitaient un ample mécontentement social.

 

UNE STRATéGIE PARALLèLE “à PARTIR DE LA BASE”

 

Les politiciens néo-libéraux se sont mis à financer et à promouvoir une stratégie parallèle ‘à partir de la base ‘, la promotion d’organisations en quelque sorte ‘tirées du sol’, à l’idéologie ‘anti-étatique’ et censées intervenir parmi les classes potentiellement conflictuelles, afin de créer un ‘tampon social’. Ces organisations dépendaient financièrement de ressources néo-libérales et étaient directement engagées dans la concurrence avec des mouvements socio-politiques pour la fidélité des dirigeants locaux et des communautés militantes. Dans les années 1990, ces organisations, décrites comme ‘non gouvernementales’, se comptaient par milliers et recevaient quelque 4 milliards de dollars pour l’ensemble de la planète. »(48)

 

Dans Underwriting Democracy (Garantir la démocratie), Soros se vante de « l’américanisation de l’Europe de l’Est ». Selon ses propres dires, grâce à ses programmes d’éducation, il a commencé à mettre en place tout un encadrement de jeunes dirigeants « sorosiens ». Ces jeunes hommes et femmes issus du moule éducatif de la Fondation Soros sont préparés à remplir des fonctions de ce qu’on appelle communément des « personnes d’influence ». Grâce à leur connaissance pratique des langues et à leur insertion dans les bureaucraties naissantes des pays ciblés, ces recrues sont censées faciliter, sur le plan philosophique, l’accès à ces pays des sociétés multinationales occidentales. Le diplomate de carrière Herbert Okun, qui siège en compagnie de George Soros au Comité européen de Human Rights Watch, entretient d’étroites relations avec toute une série d’institutions liées au département d’Etat, allant de l’USAID à la Commission trilatérale financée par Rockefeller. De 1990 à 1997, Okun a été directeur exécutif d’une organisation appelée le Corps des bénévoles des Sercvices financiers, qui faisait partie de l’USAID, « afin d’aider à établir des systèmes financiers de marché libre dans les anciens pays communistes ».(49) George Soros est en complet accord avec les capitalistes occupés à prendre le contrôle de l’économie mondiale.

 

LA RENTABILITE DU NON-MARCHAND

 

Soros prétend qu’il ne fait pas de philanthropie dans les pays où il pratique le commerce des devises.(50) Mais Soros a souvent tiré avantage de ses relations pour réaliser des investissements clés. Armé d’une étude de l’ICC et bénéficiant du soutien de Bernard Kouchner, chef de l’UNMIK (Administration intérimaire des Nations unies au Kosovo), Soros a tenté de s’approprier le complexe minier le plus rentable des Balkans.

 

En septembre 2000, dans sa hâte de s’emparer des mines de Trepca avant les élections en Yougoslavie, Kouchner déclarait que la pollution dégagée par le complexe minier faisait grimper les taux de plomb dans l’environnement.(51) C’est incroyable, d’entendre une chose pareille, quand on sait que l’homme a applaudi lorsque les bombardements de l’Otan, en 1999, ont déversé de l’uranium appauvri sur le pays et ont libéré plus de 100.000 tonnes de produits cancérigènes dans l’air, l’eau et le sol.(52) Mais Kouchner a fini par obtenir gain de cause et les mines ont été fermées pour des « raisons de santé ». Soros a investi 150 millions de dollars dans un effort pour obtenir le contrôle de l’or, l’argent, le plomb, le zinc et le cadmium de Trepca, lesquels confèrent à cette propriété une valeur de 5 milliards de dollars.(53)

 

Au moment où la Bulgarie implosait dans le chaos du « libre marché », Soros s’acharnait à récupérer ce qu’il pouvait dans les décombres, comme Reuters l’a rapporté au début 2001 : « La Banque européenne de Reconstruction et de Développement (BERD) a investi 3 millions de dollars chez RILA [une société bulgare spécialisée dans les technologies de pointe], la première société à bénéficier d’un nouveau crédit de 30 millions de dollars fixé par la BERD pour soutenir les firmes de high-tech en Europe centrale et de l’Est. (…) Trois autres millions de dollars venaient du fonds américain d’investissements privés Argus Capital Partners, sponsorisé par la Prudential Insurance Company of America et opérant en Europe centrale et de l’Est. (…) Soros, qui avait investi quelque 3 millions de dollars chez RILA et un autre million de 2001 (…) demeurait le détenteur majoritaire. »(54)

 

CERNER LES PROBLEMES

 

Ses prétentions à la philanthropie confèrent à Soros le pouvoir de modeler l’opinion publique internationale lorsqu’un conflit social soulève la question de savoir qui sont les victimes et qui sont les coupables. A l’instar d’autres ONG, Human Rights Watch, le porte-voix de Soros sur le plan des droits de l’homme, évite ou ignore la plupart des luttes de classes ouvrières organisées et indépendantes.

 

En Colombia, des dirigeants ouvriers sont très fréquemment assassinés par des paramilitaires opérant de concert avec le gouvernement sponsorisé par les Etats-Unis. Du fait que ces syndicats s’opposent à l’économie néo-libérale, HRW garde à propos de ces assassinats un relatif silence. En avril dernier, José Vivanco, de HRW, a témoigné en faveur du Plan Colombia devant le Sénat américain (55) : « Les Colombiens restent dévoués aux droits de l’homme et à la démocratie. Ils ont besoin d’aide. Human Rights Watch ne voit pas d’inconvénient fondamental à ce que ce soient les Etats-Unis qui fournissent cette aide. »(56)

 

HRW met les actions des combattants de la guérilla colombienne, qui luttent pour se libérer de l’oppression de la terreur d’Etat, de la pauvreté et de l’exploitation, sur le même pied que la répression des forces armées financées par les Etats-Unis et celle des escadrons paramilitaires de la mort, les AUC (Forces colombiennes unies d’autodéfense). HRW a reconnu le gouvernement de Pastrana et de ses militaires, dont le rôle était de protéger les droits à la propriété et de maintenir le statu quo économique et politique. Selon HRW, 50% des morts de civils sont l’œuvre des escadrons de la mort tolérés par le gouvernement.(57). Le pourcentage exact, en fait, est de 80%.(58)

 

HRW a validé les élections dans leur ensemble et l’accession au pouvoir du gouvernement Uribe, en 2002. Uribe est un parfait héritier des dictateurs latino-américains que les Etats-Unis ont soutenu dans le passé, bien qu’il ait été « élu ». HRW n’a pas eu de commentaire à propos du fait que la majorité des habitants ont boycotté les élections.(59)

 

CUBA DéMONISé PAR “HUMAN RIGHTS WATCH”

 

Dans le bassin caraïbe, Cuba est un autre opposant au néo-libéralisme à avoir été diabolisé par Human Rights Watch. Dans l’Etat voisin de Haïti, les activités financées par Soros ont opéré de façon à venir à bout des aspirations populaires qui ont suivi la fin de la dictature des Duvalier, et ce, en torpillant le premier dirigeant haïtien, démocratiquement élu, Jean-Bertrand Aristide. Ken Roth, de HRW, a abondé utilement dans le sens des accusations américaines reprochant à Aristide d’être « antidémocratique ». Pour étayer son idée de la « démocratie », les fondations de Soros ont entamé à Haïti des opérations complémentaires de celles si inconvenantes des Etats-Unis, telles la promotion par USAID de personnes associées aux FRAPH, les fameux escadrons de la mort sponsorisés par la CIA et qui ont terrorisé le pays depuis la chute de « Baby Doc » Duvalier.(60)

 

Sur le site de HRW, le directeur Roth a critiqué les Etats-Unis de ne pas s’être opposés à la Chine avec plus de véhémence. Les activités de Roth comprennent la création du Tibetan Freedom Concert (Concert pour la liberté du Tibet), un projet itinérant de propagande qui a effectué une tournée aux Etats-Unis avec d’importants musiciens de rock pressant les jeunes à soutenir le Tibet contre la Chine.(61) Le Tibet est un projet de prédilection de la CIA depuis de nombreuses années.(62)

 

Récemment, Roth a réclamé avec insistance que l’on s’oppose au contrôle de la Chine sur sa province riche en pétrole du Xinjiang. Avec l’approche colonialiste du « diviser pour conquérir », Roth a essayé de convaincre certaines membres de la minorité religieuse des Ouïgours au Xinjiang que l’intervention des Américains et de l’Otan au Kosovo contenait une promesse en tant que modèle pour eux-mêmes. Déjà en août 2002, le gouvernement américain avait soutenu quelque peu cette tentative également.

 

Les intentions américaines à propos de cette région sont apparues clairement lorsqu’un article du New York Times sur la province de Xinjiang, en Chine occidentale, décrivait les Ouïgours comme une « majorité musulmane vivant nerveusement sous domination chinoise. Ils « sont bien au courant des bombardements de la Yougoslavie par l’Otan, l’an dernier, et certains les encensent pour avoir libéré les musulmans du Kosovo; ils s’imaginent pouvoir être libérés de la même manière ici ».(63) Le New York Times Magazine, de son côté, notait que « de récentes découvertes de pétrole ont rendu le Xinjiang particulièrement attrayant au yeux du commerce international » et, en même temps, comparaît les conditions de la population indigène à celles du Tibet.(64)

 

DES DEFICIENCES EN CALCUL

 

Lorsque les organisations sorosiennes comptent, elles semblent perdre toute notion de vérité. Human Rights Watch affirmait que 500 personnes, et non pas plus de 2.000, avaient été tuées par les bombardiers de l’Otan au cours de la guerre de Yougoslavie, en 1999.(65) Elles prétendent que 350 personnes seulement, et non pas plus de 4.000, étaient mortes suite aux attaques américaines en Afghanistan.(66) Lorsque les Américains ont bombardé Panama en 1989, HRW a préfacé son rapport en disant que « l’éviction de Manuel Noriega (…) et l’installation du gouvernement démocratiquement élu du président Guillermo Endara amenait de grands espoirs au Panama (…) ». Le rapport omettait de mentionner le nombre de victimes.

 

Human Rights Watch a préparé le travail de terrain pour l’attaque de l’Otan contre la Bosnie, en 1993, avec de fausses allégations de « génocide » et de viols par milliers.(67) Cette tactique consistant à susciter une hystérie politique était nécessaire pour que les Etats-Unis puissent mener à bien leur politique dans les Balkans. Elle a été réutilisée en 1999 lorsque HRW a fonctionné en qualité de troupes de choc de l’endoctrinement pour l’attaque de la Yougoslavie par l’Otan. Tout le bla-bla de Soros à propos du règne de la loi a été oublié d’un seul coup. Les Etats-Unis et l’Otan ont imposé leurs propres lois et les institutions de Soros étaient derrière pour les soutenir.

 

Le fait de trafiquer des chiffres afin d’engendrer une réaction a été une composante importante de la campagne du Conseil des relations étrangères après le 11 septembre 2001. Cette fois, il s’agissait des 2.801 personnes tuées au World Trade Center. Le Conseil des relations étrangères (CRE) se réunit le 6 novembre 2001 afin de planifier une « grande campagne diplomatique publique ». Le CRE créa une « Cellule de crise indépendante sur la réponse de l’Amérique au terrorisme ». Soros rejoignit Richard C. Holbrooke, Newton L. Gingrich, John M. Shalikashvili (ancien président des chefs d’état-major réunis) et d’autres individus influents dans une campagne visant à faire des morts du WTC des outils de la politique étrangère américaine. Le rapport du CRE mit tout en œuvre pour faciliter une guerre contre le terrorisme.

 

VANTER ET DéFENDRE LA POLITIQUE éTRANGèRE AMéRICAINE

 

On peut retrouver les empreintes de George Soros un peu partout, dans cette campagne : « Il faut que les hauts fonctionnaires américains pressent amicalement les Arabes amis et autres gouvernements musulmans non seulement de condamner publiquement les attentats du 11 septembre, mais également de soutenir les raisons et les objectifs de la campagne antiterroriste américaine. Nous n’allons jamais convaincre les peuples du Moyen-Orient et de l’Asie du Sud de la légitimité de notre cause si leurs gouvernements restent silencieux. Il nous faut les aider à éviter tout retour de flamme pouvant émaner de telles déclarations, mais il faut que nous les convainquions de s’exprimer de vive voix. (…) Encouragez les musulmans bosniaques, albanais et turcs à apprendre à des auditoires étrangers à considérer le rôle des Américains dans le sauvetage des musulmans de Bosnie et du Kosovo en 1995-1999 ainsi que nos liens étroits et de longue durée avec les musulmans dans le monde entier. Engagez les intellectuels et les journalistes du pays à prendre la parole également, quels que soient leurs points de vue. Informez régulièrement la presse régionale en temps réel pour encourager des réponses rapides. (…) Insistez sur la nécessité de faire référence aux victimes (et citez ces dernières nommément afin de mieux les personnaliser) chaque fois que nous discutons de nos motifs et de nos ob­jectifs.»(68)

 

Bref, les déficiences sorosiennes en calcul servent à vanter et à défendre la politique étrangère américaine.

 

Soros est très ennuyé par le déclin du système capitaliste mondial et il veut faire quelque chose à ce propos, et maintenant, encore. Récemment, il déclarait : « Je puis déjà discerner les préparatifs de la crise finale. (…) Des mouvements politiques indigènes sont susceptibles d’apparaître qui chercheront à exproprier les sociétés multinationales et à reprendre possession des richesses ‘nationales’. »(69)

 

Soros suggère le plus sérieusement du monde un plan pour contourner les Nations unies. Il propose que les « démocraties du monde devraient prendre les rênes et constituer un réseau mondial d’alliances qui pourraient travailler avec ou sans les Nations unies ». Si l’homme était psychotique, on pourrait penser qu’il était en crise, à ce moment précis. Mais le fait est que l’affirmation de Soros : « les Nations unies sont constitutionnellement incapables de remplir les promesses contenues dans le préambule de leur Charte » reflète la pensée des institutions réactionnaires du genre de l’American Enterprise Institute.(70) Bien que maints conservateurs font référence au réseau de Soros comme étant de gauche, si l’on aborde la question de l’affiliation des Etats-Unis aux Nations unies, Soros est exactement sur la même longueur d’onde que les semblables de John R. Bolton, sous-secrétaire d’Etat pour le Contrôle des Armes et les Affaires de Sécurité internationale qui, en même temps que « de nombreux républicains du Congrès, croient qu’il ne faut pas accorder davantage de crédit au système des Nations unies ».(71) La droite a mené une campagne de plusieurs décennies contre l’ONU. Aujourd’hui, c’est Soros qui l’orchestre. Sur divers sites web de Soros, on peut lire des critiques des Nations unies disant qu’elles sont trop riches, qu’elles ne sont guère désireuses de partager leurs informations, ou qu’elles se sont affaiblies dans des proportions qui les rendent impropres à la manière dont le monde devrait tourner, selon George Soros, du moins.

 

LES “PROGRESSISTES” OCCIDENTAUX ONT DONNé UN BLANC-SEING à SOROS

 

Même les auteurs écrivant dans The Nation, des auteurs censés en savoir beaucoup plus, ont été influencés par les idées de Soros. William Greider, par exemple, a récemment découvert quelque pertinence dans la critique de Soros disant que les Nations unies ne devrait pas « accueillir les dictateurs de pacotille et les totalitaristes ni les traiter en partenaires égaux ».(72) Ce genre de racisme eurocentrique constitue le noyau de l’orgueil démesuré de Soros. Quand il affirme que les Etats-Unis peuvent et devraient diriger le monde, c’est un plaidoyer pour le fascisme à l’échelle mondiale. Pendant bien trop longtemps, les « progressistes » occidentaux ont donné un blanc-seing à Soros. Il est probable que Greider et les autres trouvent que l’allusion au fascisme est excessive, injustifiée et même insultante.

 

Mais écoutez plutôt, et d’une oreille attentive, ce que Soros lui-même a à dire : « Dans la Rome ancienne, seuls les Romains votaient. Sous le capitalisme mondial moderne, seuls les Américains votent. Les Brésiliens, eux, ne votent pas. »

 

Heather COTTIN.

 

jeudi, 28 janvier 2010

Contre l'intégration mondialiste, pour un développement auto-centré

Archives de Synergies Européennes - 1985

Contre l'intégration mondialiste, pour un développement auto-centré

 

par Stefan Fadinger

 

 

L'héritage de Fichte

 

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fichte.gifJohann Gottlieb FICHTE, dans son "Geschlossener Handelsstaat " ("L'Etat commercial fermé"), propose à son peuple, le peuple allemand, un modèle d'économie socialiste et nationale voire communiste et nationale. Ce modèle est inspiré des idées de Jean-Jacques ROUSSEAU, qui avait déjà influencé FICHTE pour la rédaction du "Grundlage des Naturrechts nach Prinzipien des Wissenschaftlehre " de 1796. Dans ces deux ouvrages, FICHTE pose le "commun" (c'est-à-dire la "Nation") comme l'idéal, comme une société gérée par les principes de la "raison pure" et basée sur l'égalité en droit de tous les citoyens. Et comme le fondement  de la propriété humaine est le travail, chaque citoyen détient un "droit à l'activité (Tätigkeit)" et l'Etat doit veiller à ce que chacun puisse vivre du produit de son travail (FICHTE se fait ici l'avocat d'une sorte de subvention officielle pour ceux qui sont réduits au chômage). Le philosophe manifeste également son souci de créer une morale socialiste du travail. Pour lui, le travail possède une valeur morale et religieuse. L'Etat ne doit pas seulement protéger les droits de l'homme mais doit aussi veiller à encourager le libre déploiement des facultés morales et techniques des citoyens rangés sous sa protection. FICHTE, en outre, constate que vendeurs et acheteurs se livrent mutuellement une guerre incessante, guerre qui devient plus âpre, plus injuste, plus dangereuse en ses conséquences au fur et à mesure que le monde se peuple. Cette guerre commerciale, générée par l'égoïsme, l'Etat doit l'éliminer par des moyens légaux. Le gouvernement a le devoir de veiller à ce que l'économie soit correctement régulée. Il doit prendre en charge le commerce extérieur, calculer le volume global des échanges commerciaux, équilibrer la production selon les lois de l'offre et de la demande et réglementer la division du travail. Tous les capitaux doivent se trouver dans les mains de l'Etat. FICHTE, socialiste-national, exige que l'Etat se ferme totalement à tout commerce avec l'étranger, sauf pour l'échange de biens et de marchandises absolument indispensables. La condition sine qua non pour pratiquer une telle politique, c'est que les citoyens renoncent progressivement à toute espèce de besoin de consommation qui ne contribue pas réellement à leur "bien-être" (Wohlsein). En langage moderne, nous traduirions par: couverture des  besoins plutôt qu'éveil de  besoins. Donc: renoncer aux biens superflus ou nuisibles!

 

l'héritage de Friedrich List

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Friedrich LIST est considéré également, avec raison, comme l'un des principaux fondateurs de la théorie nationaliste de l'économie. Démocrate militant du "Vormärz" (1), il a lutté pour l'unité politique et économique de l'Allemagne, pour la suppression des barrières douanières internes et pour une politique nationale des chemins de fer. Le titre de son maître-ouvrage est, significativement: Das Nationale System der Politischen Ökonomie (Système national d'économie politique). Dans ce livre, LIST formule une découverte révolutionnaire: tout le bla-bla à propos de l'Homme (au singulier) et de son économie (encore au singulier) qui sert d'assise à la praxis de l'économie mondialiste n'est qu'abstraction et pilpoul intellectualiste; l'économiste doit davantage se montrer attentif au niveau intermédiaire de la réalité économique, situé entre celui de l'individu et celui des lois économiques générales. Ce niveau intermédiaire, c'est le niveau national. Et quand LIST déclare que l'arrière-plan de ses travaux, c'est la volonté de construire l'Allemagne, il exprime une perspective nouvelle qui postule qu'il n'existe aucune économie générale mondiale, mais seulement des économies nationales.

 

List.gifSelon LIST, au cours de l'histoire, les structures économiques se sont développées par paliers. Ainsi, l'Etat agraire pur se mue en Etat productiviste agricole et, finalement, quand les économies politiques atteignent un stade "supérieur", les Etats agricoles deviennent productivistes et  commerciaux. Nous dirions aujourd'hui qu'ils sont des Etats industriels et agricoles modernes. Cette évolution globale doit être dirigée par l'Etat, selon les critères d'une économie politique sainement comprise. Ce qui signifie que l'agriculture et l'industrie doivent toujours s'équilibrer à tous les niveaux.

 

Lorsque LIST s'insurge contre le processus d'intégration multinational, il s'insurge principalement contre la doctrine anglaise du libre-échange, contre le libéralisme économique préconisé par Adam SMITH, idéologie qui camoufle la conquête impérialiste des marchés/débouchés sous le slogan de la "liberté" (liberté du commerce, s'entend). A cette "science" de camouflage propagée par les économistes libéraux, LIST oppose le primat de l'industrie nationale et, au niveau politique, la création de barrières douanières protectrices (les Erziehungszölle ). Ces barrières, conçues comme des mesures temporaires limitées, doivent servir à élaborer une branche économique déterminée, à la rendre indépendante et rentable, de manière à ce qu'elle contribue à assurer la bonne marche de la Nation dans l'histoire.

 

Contrairement à ce qu'affirme la doctrine de SMITH, LIST ne reconnaît aucune autonomie à l'économie. Celle-ci a pour mission de servir les hommes et les peuples, sinon ce qui constitue la "liberté" pour les uns, ne signifie que l'exploitation pour les autres. Comparées à ces assertions sur l'économie politique, les thèses de Karl MARX à propos de cette thématique demeurent abstraites et universalistes, c'est-à-dire encore curieusement empreintes du libéralisme smithien.

 

Dieter Senghaas, avocat de la "dissociation"

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Dans l'univers des pensées étiquettées de "gauche", aujourd'hui, Dieter SENGHAAS, professeur de sciences politiques, renoue avec cette théorie économique nationale de LIST. En effet, dans son livre Weltwirtschaftsordnung und Entwicklungspolitik. Plädoyer für Dissoziation, SENGHAAS traite en long et en large de la science économique nationaliste de LIST et la déclare largement "positive".

 

Pour SENGHAAS, les idéologies dominantes en matière économique préconisent globalement une politique de libre-échange qui conduit obligatoirement à l'inclusion de l'Amérique Latine, de l'Afrique et de l'Asie dans le mode de division du travail (DIT) imposé par les métropoles. Derrière les mots "liberté" (c'est-à-dire liberté de commerce), "intégration" et "coopération", derrière cet écran de belles paroles, le capital multinational construit son One World. De la complexité des économies nationales, on passe alors, sous la pression de ces doctrines économiques fortement idéologisées, à des monocultures déformées, incapables d'auto-approvisionner leurs propres peuples, dépendantes des diktats imposés par les QG des consortiums, caractérisées par des "déformations structurelles" et des "circuits économiques défaillants". Tous les reproches que peuvent adresser les forces de gauche ou les pays en voie de développement à cette économie "one-worldiste" restent nuls et non avenus tant que l'on ne s'attaque pas au fond du problème, tant que l'on ne rejette pas le principe de l'imbrication économique multinationale, tant que l'on ne refuse pas l'intégration dans le système du One World.

 

Contre cet engouement planétaire, SENGHAAS suggère une alternative: prôner la dissociation plutôt que l'intégration, déconnecter les sociétés périphériques du système économique mondialiste/capitaliste (dans une perspective nationale), favoriser la création d'espace de développement auto-centrés plutôt que d'accepter les main-mises étrangères. L'économie contribue ainsi à asseoir la conception "nationale-révolutionnaire" du socialisme, c'est-à-dire celle du socialisme selon la voie nationale.

 

La contradiction qui oppose la "libre-économie" impérialiste aux voies nationales de développement n'a pas été levée. Au contraire, elle s'est accentuée. Le conflit entre la cause du capital multinational et la cause des peuples, entre la stratégie de l'aliénation et l'idéal d'identité culturelle et nationale, est le conflit majeur, essentiel, de notre temps. Et SENGHAAS écrit: "L'option cosmopolite de la doctrine des avantages comparés et le plaidoyer pour le libre-échange sont pareils aujourd'hui à ce qu'ils étaient du temps de LIST. Il s'agit tout simplement de l'argumentaire des profiteurs d'une division internationale du travail inégale... Sans aucun doute, la théorie de Friedrich LIST (notamment la perspective analytique et pragmatique qu'il ouvre) est tout à fait actuelle, dans la mesure où les masses des sociétés périphériques se dressent contre le système, contre l'ordre économique international que leurs "élites" contribuent à renforcer".

 

La déconnexion par rapport au marché mondial a pour objectif de mettre sur pied une économie et une société autonomes et viables, basées sur leurs propres ressources et sur leurs propres besoins. Il suffit de se rappeler les modèles historiques qu'a connus l'Europe, aux différentes stades de son développement industriel, et le développement de certains pays socialistes (La Chine de MAO ZEDONG, la République Populaire de Corée, l'Albanie) et de les imiter, dans la mesure du possible et dans le respect des identités, dans les pays du Tiers-Monde. Les critiques actuels des idéologies économiques dominantes (les "dissociationnistes") mettent avec raison en exergue les points suivants en matière de politique de développement:

- Rupture avec la division internationale du travail et rejet des modèles basés sur l'exportation et caractérisés par les monocultures;

- Rupture avec le type d'industrialisation qui fonctionne selon les substitutions à l'importation.

Cette double rupture devra simplement être temporaire. Jusqu'au moment où les lacunes structurelles contemporaines des économies politiques des pays en voie de développement (chômage, inégalités criantes dans la redistribution des revenus, pauvreté, endettements, etc.) soient éliminées grâce à une stratégie de développement auto-centré. A ce moment, les économies nationales pourront prendre, sur le marché mondial, une place équivalente à celle des pays plus développés et participer efficacement à la concurrence, selon les critères de la doctrine des coûts comparatifs. Ainsi, le modèle de la déconnexion se pose comme contre-modèle à l'endroit de la praxis dominante actuelle en matière de développement; la déconnexion rompt les ponts avec le modèle du développement associatif (connecté) qui, dans le langage journalistique, s'impose aux mentalités grâce aux vocables sloganiques de One World et d'intégration sur le marché mondial.

 

Les "théories de la dépendance" démontrent que le développement dans la périphérie est impossible dans les conditions que dictent les dépendances à l'égard des métropoles. Ces théories analysent les formes "dépendantes" de développement, telles qu'elles sont mises en pratique dans certains pays. Elles mettent par ailleurs l'accent sur le fait que le sous-développement ne constitue pas un stade en soi, que les PVD (pays en voie de développement) doivent traverser, mais est bien plutôt une "structure". Poursuivant leur raisonnement, ces théories affirment que les économies politiques déformées des PVD ne pourront sortir de leurs impasses que si elles acquièrent un certain degré d'indépendance, de libre compétence nationale dans les questions de production, de diversification, de distribution et de consommation. Dieter NOHLEN et Franz NUSCHELER ont ainsi mis en exergue les complémentarités qui pourraient résoudre les problèmes des économies des PVD: travail/emploi, croissance économique, justice sociale/modification structurelle, participation, indépendance politique et économique (in Handbuch Dritte Welt,  Hamburg, 1982).

 

Kwame Nkrumah contre le néo-colonialisme,

John Galtung, économiste de la "self-reliance"

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kwame-nkrumah-mausoleum02.jpgDans le Tiers-Monde lui-même, ces complémentarités ont été entrevues pour la première fois par le socialiste panafricain Kwame NKRUMAH dans son livre Neo-Colonialism. The Last Stage of Imperialism. L'essence du néo-colonialisme, selon NKRUMAH, consiste en ceci: l'Etat dominé par le néo-colonialisme possède théoriquement tous les attributs d'un Etat souverain, tandis qu'en réalité, son système économique et sa politique sont déterminés par l'extérieur. NKRUMAH constate de ce fait l'émergence d'une nouvelle lutte des classes, dont les "fronts" ne traversent plus les nations industrielles mais opposent les pays riches aux pays pauvres (puisque les travailleurs des pays riches profitent eux aussi du néo-colonialisme).

 

Le concept de self-reliance  (c'est-à-dire le développement selon ses propres forces) a été découvert, cerné et systématisé par John GALTUNG dans un ouvrage intitulé précisément Self-Reliance. Ce concept, né dans les polémiques adressées à l'encontre des modèles occidentaux/capitalistes de développement, sert à déterminer une économie basée sur la confiance que déployerait une nation pour ses propres forces. Une telle économie utiliserait ses propres ressources pour satisfaire les besoins fondamentaux de sa population et chercherait à atteindre cet équilibre intérieur par la mobilisation des masses, par la concentration des forces économiques sur le marché intérieur et par la participation globale de la population aux décisions politiques et ce, aux différents niveaux hiérarchiques et territoriaux. La self-reliance est liée à la recherche des traditions autochtones, des valeurs culturelles enracinées, adaptées à la voie propre de développement choisie par le pays concerné. La self-reliance peut ainsi constituer une alternative sérieuse aux stratégies de développement orientées selon les logiques de la croissance et de la mondialisation du marché. Les modèles les plus réussis d'un tel développement autonome des forces productives sont les économies de la Tanzanie, du Zimbabwe, de la Guinée-Bissau et surtout de la République Populaire de Corée.

 

Mais ces modèles "déconnectés", illustrant la théorie "dissociationniste", ne sont que des premiers pas. Il faut aller plus loin. Et il ne faut pas qu'ils ne restent qu'à la périphérie du monde. L'intégration des peuples européens dans un réseau de dépendances et de déformations structurelles (GATT, CEE, etc.) doit être arrêtée.Car cette intégration ne signifie pas seulement une mutilation économique dangereuse mais aussi et surtout une "déformation" globale de la société. Ce ne sont pas que les nations périphériques qui souffrent de ces mutilations. Nos identités européennes, nos héritages culturels risquent également d'être totalement arasés. Le développement auto-centré est aujourd'hui une tâche révolutionnaire, pour le salut de toutes les nations du globe. Et ici aussi, en Allemagne, en Europe.

 

Stefan FADINGER.

(traduit de l'allemand par R. Steuckers; texte paru dans Aufbruch  4/1985)