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mardi, 20 janvier 2015

L'Afrique n'est pas Charlie

 
 
L'Afrique n'est pas Charlie
 
par Bernard Lugan
Ex: http://zentropa.info
 
Vu d’Afrique, l’ “affaire  Charlie hebdo” illustre les limites de l’universalisme européo-centré. Vendredi 16 janvier, alors que les sociétés de l’hémisphère nord communiaient dans le culte de la liberté d’expression, une partie de l’Afrique s’ insurgeait contre la France des “Charlie”. Du Sénégal à la Mauritanie, du Mali au Niger, de l’Algérie à la Tunisie et au Soudan, le drapeau français a été brûlé, des bâtiments français incendiés et en “prime”, des églises détruites. Quant aux imprudents chefs d’Etat africains qui participèrent à la marche des “Charlie”, dont Ibrahim Boubacar Keita du Mali, les voilà désormais désignés ennemis de l’islam.
 
Aveuglés par la légitime émotion et noyés sous l’immédiateté, nos responsables politiques n’ont pas songé à se demander comment l’Afrique percevait les événements. Or, alors que pour nous, il s’agit d’un ignoble attentat contre la liberté d’expression commis contre des journalistes, personnes sacrées dans nos sociétés de la communication, pour une grande partie de l’Afrique, il s’agit tout au contraire de la “juste punition de blasphémateurs”.  Qui plus est ces derniers n’en étaient pas à leur coup d’essai et ils avaient même été solennellement mis en garde. Voilà pourquoi leurs assassins sont considérés comme des “héros”. Quant aux foules de “Charlie”, elles sont vues comme complices des insultes faites au Prophète. De plus, comme le président de la République a marché à leur tête, cela signifie que la France et les Français sont coupables.
 
Les conséquences géopolitiques qui vont découler de cette situation ne peuvent encore être mesurées, notamment dans les pays du Sahel en raison du jihadisme récurrent contre lequel nos troupes sont engagées. Le plus grave est ce qui s’est passé au Niger oùBoko Haram qui, jusqu’à présent ne s’était pas manifesté, a pris le prétexte de la nouvelle livraison de Charlie Hebdo pour lancer les foules contre le centre culturel français de Zinder; au même moment, nos postes militaires avancés veillent aux frontières du pays…
 
Personne n’a dit ou vu que l’ “affaire Charlie Hebdo” n’est que la goutte d’eau qui a fait déborder le vase des impératifs politiques et moraux que nous imposons à l’Afrique: démocratie, droits de l’homme, avortement, mariage homosexuel, anthropomorphisme etc. Tous y sont considérés avec dédain ou même comme de “diaboliques déviances”.
C’est donc dans les larmes et dans le sang que les bonnes âmes et les idéologues vont devoir constater que le “village Terre” n’existait que dans leurs fantasmes universalistes. Ce qui est bon ou juste aux yeux de leur branchitude est en effet une abomination pour une grande partie de l’Afrique et même de la planète.
 
En plus de cela, pour nombre d’Africains, l’Europe est devenue une terre à prendre : ses habitants ne croient plus en Dieu, ses femmes à la vertu volage ne font plus d’enfants, les homosexuels s’y marient et la féminisation y a dévirilisé ses mâles. Paradoxe cruel, ceux qui, depuis des décennies, ont permis cette révolution en tournant systématiquement en dérision les valeurs fondatrices et le socle social (famille, travail, discipline, ordre, effort, armée, police etc.) ont été odieusement assassinés par les enfants de ceux auxquels ils ont si largement ouvert les portes…
 
Nous voilà donc au terme du processus. Désormais, la contradiction est telle que seul un “saut qualitatif brusque”, comme le disaient les marxistes, permettrait de la surmonter. L’obsolète méthode “soustellienne” de l’intégration ou celle du “radeau de la Méduse” de la laïcité n’y suffiront sans doute pas…

Bernard Lugan

Je suis Vania

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Un destin français...

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Un destin français...

Ex: http://www.dedefensa.org

18 janvier 2015 – Le monde étonné et interloqué observe la France devenu le centre du monde ... Resserrons l’objectif tout en gardant une ouverture qui pourrait convenir pour retrouver des perspectives hors de ce cadre proposé, et réduisons le propos à ce constat, – “le bloc BAO étonné et interloqué observe la France devenu le centre du bloc BAO”. Il est vrai que les Anglo-Saxons, si prompts à railler les Français, n’ont pas hésité une seconde à sacraliser l’attaque de Charlie-Hebdo (1/7) en un second 9/11. Par la même occasion, et comme l’on choisit ce qui convient dans le registre des réflexes pavloviens du moment crisique, ils sont passés du déchaînement antipoutinien et antirusse au déchaînement antiterroriste, désignant pour la nième fois les islamo-fascistes comme la néo-“nouvelle peste” anti-occidentaliste. (C’est dire mais c’est tout dire sans trop se surprendre soi-même : le secrétaire général de l’OTAN Stoltenberg appelait les Russes à la coopération avec l’OTAN dans la bataille contre le terrorisme, le 8 janvier 2015 [Business Week] dans un discours fait dans la ville de Kreuth, en Bavière.)

L’aspect symbolique de l’attaque contre Charlie-Hebdo et la réaction française, l’espèce de sacralisation absolument sans frein ni nuance de l’événement, sont par exemple mis en évidence dans un commentaire de Wesley Pruden, du Washington Times (très proche des neocon), le 13 janvier 2015... Mais on remarquera déjà que ce commentaire approbatif est aussi et surtout l’occasion de mettre en cause celui qui, par contraste, n’a pas manifesté cette attitude, c’est-à-dire le président Obama qui-n’est-pas-venu-à-Paris... (Car tous les commentaires disons d’“adoubement” de la France vont dans ce sens d’un soutien affirmé qui naît de la vague de “Je suis Charlie” qui a déferlé sur le monde, mais aussitôt nuancé par de graves réserves concernant la situation en général, aussi bien ailleurs qu’en France même.) Pruden : «A headline in London exclaims that what happened in Paris “has galvanized France.” Well, that's good, so far as it goes. [...] [But] America is led by a president who neither understands nor celebrates the America that elected him. He knows only that his election, and re-election, gave him an opportunity to get on with transforming America into a nation that your grandfather would not recognize. The president's remarkable snub of the solidarity march in Paris cannot surprise anyone who has been paying attention to the news. This president cannot bring himself to confront the threat to America and call it by its rightful name... [....] The thrill of marching in Paris will wear off, and then what? Will the West go back to the comfort of indolence and the luxury of indifference?»

En effet, cela étant et la France ainsi intronisée sur l'instant et pour cet instant par le Système, et selon le réflexe pavlovien de service, se pose aussitôt la question inquiète des Anglo-Saxons : mais que va faire la France ? (C’est un de ces réflexes ataviques, qu’on peut évidemment mettre sur le compte des habitudes pavloviennes citées plus haut, mais qu’on peut aussi rattacher à quelque mystérieux courant historique, si mystérieux qu’on le jugerait métahistoriques. Ce réflexe, essentiellement anglo-saxon et de nature historique reconnue et souvent expérimentée tant de fois, est de n’accorder à la France qu’une confiance limitée dans la mesure où ce pays semble développer naturellement et parfois sinon souvent sans que ses dirigeants en aient même conscience des principes tels que souveraineté, légitimité, indépendance nationale, etc., – bref, tout ce qui a marqué la période gaulliste qui reste à cet égard la référence fondamentale des Anglo-Saxons pour leur jugement à cet égard, – mais qui existait en partie même sous la piteuse IVème République [voir, pour ceux qui ont le courage des longues lectures, l’extrait des Mémoires du dehors du 6 novembre 2006]. ) C’est-à-dire qu’en même temps que la France est adoubée par le flux d’une politique de communication et de symbolisme dans ce rôle central dans le dispositif-Système, se pose la question du “choix” qu’elle va faire, de l’orientation que va prendre sa situation, etc. On comprend que, dans un esprit américaniste par exemple, une telle question ne se poserait pas à propos de l’exemplaire vassalité, par atavisme également, du Royaume-Uni vis-à-vis des USA...

L’idée se dessine déjà dans l’analyse que donne le German Marshall Fund (GMF) du 13 janvier 2015, avec cette question fondamentale : l’immense démonstration de dimanche dernier est-elle l’annonce d’une union nationale solide ou au contraire un événement dans un processus de fragmentation interne très dangereux ? (Le GMF est une des institutions les plus représentatives du courant transatlantique et de la mainmise d’influence des USA sur l’Europe occidentale.) Après quelques observations sur la situation actuelle en France, avec l’attaque contre Charlie-Hebdo et les rapports politiques existants, Alexandra de Hoop Scheffer et Martin Quencez écrivent ceci où ces sujets sont abordés, mais où apparaît aussi entre les lignes le rôle que le GMF (les forces transatlantiques anglo-saxonnes) voudraient voir jouer à la France, – apaisement à l’intérieur, engagement renforcé dans le sens voulu par le bloc BAO à l’extérieur :

«... After the popular demonstrations all around France, what is at stake for the French government? At the domestic level, the reactions should be two-fold. On one hand, a strong legislative response is expected to show the ability of the state to effectively fight these threats. The fact that the terrorists were known by the police has triggered a popular demand to investigate the way authorities track such radicals in order to prevent future failures. The government will have to display transparency and rigor in the reinforcement of police and intelligence capabilities. On the other hand, maintaining national unity to avoid any further fragmentation in French society will be important, but remains challenging. Bringing together the entire nation against Islamist terrorism has to be balanced by taking into account specific community concerns. Limiting the risk of Islamophobic incidents should be a priority, as should including Muslim figures in the fight against terrorism. Reassuring the Jewish community will also be necessary. The appointment of a prefect in charge of coordinating the security of the Jewish institutions is part of the urgent measures being taken for that purpose.

»On the foreign policy front, these attacks can only reinforce Paris’s determination to take a leading role in the resolution of conflicts in the Middle East and North Africa, and push for a transatlantic response against havens for Islamist terrorists in Syria, Iraq, and the Sahel. The French government will also demand better European coordination on border control, the tracking of European citizens’ activities in the conflict zones in the Middle East, and closer cooperation with Internet companies to monitor and eventually remove material that could encourage terrorism.

»The shock of the Paris terrorist attacks will quickly change into political and strategic outcomes. These events will affect French society itself,BI> but it is unclear whether they will foster further tensions or provide an opportunity for renewed national political cohesion and cooperation with France’s transatlantic allies in the fight against terrorism.»

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De fait, les nouvelles depuis dimanche dernier, qui permettent d’esquisser la situation française dans l’après-Charlie-Hebdo (ou l’après-1/7) ne sont pas vraiment exaltantes. Nous mettons de côté, bien entendu, les événements relevant purement du symbolisme et du système de la communication, notamment la sortie du numéro de Charlie-Hebdo et toutes les péripéties qui l’ont accompagnée, du phénoménal tirage réalisé en millions à l’annonce d’un abonnement par un George Clooney ou par un Arnold Schwarzenegger (non pas un mais 10 pour lui, dit-on, ce qui se conçoit par rapport à sa corpulence). Nous parlons des réactions dans diverses communautés, et notamment les deux qui, en France, ont été directement concernées par les événements du 7 au 9 janvier. Ainsi pouvait-on voir, comme dans raccourci saisissant de l’évolution de cette situation française, dans la même soirée du 12 janvier, Le Grand Journal présenter plusieurs intervenants musulmans exposant ce qu’on pourrait apprécier, du moins en partie pour les interventions, d’“angoisse des musulmans”, et dans l’émission 28’ de Arte la présentation des “l’angoisse des juifs de France”. Comme nous l’écrivions le 11 janvier 2015 à propos du thème de la défense de la “liberté d’expression” qui était le thème de la manifestation de dimanche, «[l’]union sacrée est totale, – sauf pour ceux qui n’ont pas fait leur dévotion, – pour partir par millions, comme l’on fait une levée en masse, à la défense de l’essentiel de la cause et à la promotion de l’essentiel du contraire de la cause. Cette observation suffit à nous faire comprendre combien les comportements massifs de communication et symboliques de ces tout derniers jours, dans le chef de cette réaction collective paroxystique, globalisée, surréaliste, aux événements de la semaine dernière, ont fait progresser le problème fondamental qui affecte les pays du bloc BAO, et la France en particulier, dans le sens de l’exacerbation, de la contradiction, de l’incompréhension, de l’anathème réciproque...»

Par conséquent, on a eu, depuis dimanche, de très nombreux témoignages, déclarations, actes, etc., montrant une soudaine et très active détérioration de la situation des deux communautés concernées, qui forment l’axe de tension qui sous-tend le débat de communication et de symbolisme accompagnant la crise pour en composer l’essentiel. Cette détérioration, marquée certes par des actes précis, est d’abord de l’ordre du psychologique, ce qui est le facteur dominant et écrasant de toute situation crisique aujourd'hui, et de celle-ci évidemment.

• Outre les diverses déclarations, à la fois pour séparer les musulmans en général des terroristes qui sont intervenus, à la fois pour lutter contre l’amalgame qui est si souvent développé, on a donc eu une recrudescence de manifestations opérationnelles contre des lieux musulmans divers de France, dont des mosquées ... Inscription, invectives, jets de projectiles, voire des coups de feu, etc. (Plus de 50 “attaques” de cette sorte en moins d’une semaine.) Sur BFM-TV, le 14 janvier à 19H00, le député socialiste de l’Essonne Malik Boutih a tracé un portrait d’une gravité extraordinaire de la situation dans les quartiers de banlieues où sont concentrés les musulmans, où bandes de délinquants et groupes extrémistes font régner la terreur, souvent en s’alliant les uns aux autres. Il a réclamé des mesures extrêmes, comme celle de “la mise sous tutelle de l’État” de certains quartiers, pour assurer une sécurité maximale et imposer un ordre qui serait évidemment qualifié de “draconien” par rapport au désordre qui règne.

• Les juifs ont également manifesté leurs craintes devant cette situation, notamment avec la manifestation d’un mouvement de départ de certains d’entre eux vers Israël. (L’intervention de Netanyahou, présent à Paris dimanche malgré les réticences de la présidence de la république française, a largement contribué à dramatiser la situation avec son appel invitant les juifs de France à s’installer en Israël pour y trouver la sécurité.) D’ores et déjà, le chiffre de 7.000 départs de juifs français en 2014, – le double de 2013, – est dans tous les esprits, et 2015 devrait fortement accélérer le mouvement. D’une façon très inattendue et paradoxale, ou bien très décourageante c’est selon, ce mouvement vers la “sécurité d’Israël” se fait et est encouragé alors qu’un document important vient d’annoncer la conviction du ministère israélien des affaires étrangères que la situation politique israélienne en 2015 connaîtra un “tsunami politique” :

«According to a classified document released by Israel’s Foreign Ministry on Tuesday, the current year will be the worst for the Zionist regime in terms of political pressure. The document, bearing the signature of the ministry's deputy director general for coordination, Gilad Cohen, warns that a “political tsunami” is awaiting Israel in 2015 especially with regards to the European countries’ increasing willingness to recognize the state of Palestine. The document has also cited the ongoing campaign for the boycott of business with Israel... [...] It has also expressed serious concern about the United States’ potential endorsement of the Palestinian bid for statehood at the United Nations Security Council. » (TV Press, le 13 janvier 2014.)

Même au niveau intellectuel parisien, dans la classe d’influence dominante connectée au “parti des salonards”, on trouve la marque d’oppositions dites déjà sur un ton très dur, qui risquent d’ajouter des affrontements extrêmement graves au niveau de la communication. Nous avons évoqué ce phénomène (voir le 16 janvier 2015), qui interfère gravement dans les clivages habituels des intellectuels et du “parti des salonards“ assurant la pseudo-stabilité de l’influence du Système au niveau de la communication et du symbolisme d’influence, et introduit un élément de désordre et de désunion extrêmement important alimentant la déstabilisation générale.

En l’espace de quelques jours, comme si ces esprits formatés n’attendait qu’une occasion de s’ébrouer complètement dans la servilité-Système, la propagande dans les organes officiels de communication a atteint un niveau grotesque, ouvertement stalinien... Les exemples de cette transmutation sont légions bien entendu, jusqu’à la nausée, et ne méritent même pas le piètre honneur intellectuel d’une démonstration de base. On ne résiste tout de même pas à la citation de celui (l’exemple) qui est rapporté par le site Lescrises.fr du 15 janvier 2015, reproduisant ces propos de Nathalie Saint-Cricq, chef du service politique de France-2 ... Un “appel à délation” très style-NKVD du temps de la Iejovtchina de 1936-1939 (la “période de Iéjov”, du nom du chef du NKVD de l’époque, de 1936 à 1938, Nicolas Iéjov)  : «Ah non Elise faut pas faire preuve d’angélisme. C’est justement ceux qui ne sont pas “Charlie” qu’il faut repérer, ceux qui, dans certains établissements scolaires ont refusé la minute de silence, ceux qui “balancent” sur les réseaux sociaux et ceux qui ne voient pas en quoi ce combat est le leur. Eh bien ce sont eux que nous devons repérer, traiter, intégrer ou réintégrer dans la communauté nationale...» (Le terme de “traiter” est élégamment révélateur.)

Contrairement à ce qui vient à l’esprit, et cela parfaitement stalinien d’ailleurs, cette sorte d’attitude n’est pas porteuse d’ordre par la terrorisation policière, mais productrice de désordre par la terrorisation psychologique, – encore plus dans ce cas, où l’analogie ne porte évidemment pas sur la liquidation physique. (Le principal caractère de la dictature policière stalinienne, à cause de ses excès en constante surenchère et l’incertitude totale que cette dynamique installait quant aux victimes de la répression, ce fut le désordre inefficace derrière la terreur et nullement la Terreur imposant l’ordre efficace. La seule fois où cette dictature fut efficace, c’est lorsqu’elle abandonna cette sorte de terreur insaisissable pour la mobilisation patriotique au nom de la Russie redevenue la référence spirituelle contre l’envahisseur nazi.)

L’antiSystème contre la “frilosité” française du Système

Cette situation générale semble indiquer que la ”vérité de la situation” est le désordre, c’est-à-dire l’absence de cohésion, de contrôle, c’est-à-dire, pourrait-on penser, une dynamique tendant vers une situation extrêmement préjudiciable à la France, qui pourrait éventuellement convenir au Système si elle dupliquait celle de la Grèce par exemple. Mais la France n’est manifestement pas la Grèce, dans un nombre si grand de situations par rapport aux domaines politiques, de puissance, de communication, d’influence, etc., que cette analogie n’a aucune signification utile pour une prospective. Du coup, le Système est bien moins assurée de connaître une prospective avantageuse.

En réalité, la France présente un tout autre tableau dans le domaine que nous privilégions qui est de savoir quelle évolution est possible entre la dynamique surpuissante du Système et la résistance antiSystème à la lumière de ce que nous jugeons être les influences nécessairement puissantes des grandes forces métahistoriques. Nous avons déjà largement exposé les grandes lignes de cette hypothèse dans notre texte du 11 janvier 2015.

«... La France est, aujourd’hui, par le vertige de son angoisse sur ses propres conditions, le pays le plus apte dans le bloc BAO, – et, en général, hors du bloc, avec la Russie, – à réaliser l’ampleur et la profondeur des abysses où nous emmène le Système. Elle qui avait depuis l’inspiration gaulliste tout pour devenir l’inspirateur de l’antiSystème, elle qui a versé dans l’alignement-Système le plus bas depuis près de dix ans et qui, soudain, pourrait se révéler, par le biais d’un mouvement qu’il s’agit d’interpréter selon une logique d’inversion vertueuse, comme éventuellement à finalité antiSystème.

«“Chaque nation, comme chaque individu, a reçu une mission qu’elle doit remplir. La France exerce sur l’Europe une véritable magistrature, qu’il serait inutile de contester... ”, écrivait Joseph de Maistre (‘Considérations sur la France’, 1796) à l’époque où l’Europe c’était le monde ; et terminant cette même phrase par ces mots qui résonnent étrangement, c'est-à-dire presque conformément et par une élégante prémonition au périple français actuel, résumé dans le précédent paragraphe : “...dont elle a abusé de la manière la plus coupable”. Maistre parlait de la Révolution, et l’on peut en être assuré à la lumière tremblotante de leur pensée spontanée de type réflexe un peu pavlovien, il n’est pas la tasse de thé de centaines de milliers de vertueux “Je suis Charlie” (disons, pour ceux qui le connaissent), lui-même réduit par eux à la condition de “réac’” selon le langage en vogue à la Cour présentement. Il a pourtant raison contre tous, Maistre, d’abord parce qu’il les domine tant par la hauteur de son esprit et la puissante beauté de sa plume qu’ils ne sont même plus capable de l’apercevoir et ainsi laissés à leurs stéréotypes ; ensuite parce que, en vouant la France aux gémonies dans cette période si particulière, il ne disconvient pas une seconde dans le même élan de pensée que, sans elle, rien de grand ne peut être fait dans les envolées de la métahistoire.

»L’idée survit jusqu’à nous et, malgré les extraordinaires bassesses auxquelles nous a conviés le couple Sarko-Hollande depuis 2007, la France semblerait soudain comme si elle gardait une potentialité d’exercer cette “véritable magistrature” sur l’Europe (sur le monde), qui serait de l’ordre de la communication, et qui serait nécessairement dans la voie de l’antiSystème. Ainsi, malgré les Français et leur président-poire, la France pourrait-elle se retrouver, dans l’imbroglio qu’on a décrit, et sans qu’elle s’en avise, et probablement par des voies qu'on qualifierait d'“impénétrables” selon la référence fameuse, parmi les forces inspiratrices centrales d’une dynamique antiSystème.»

charliehebdounehuitcentel3.jpgLa situation intérieure française est actuellement désespérée alors que le statut, l’influence symbolique et de communication de la France en tant qu’entité historique est à un niveau jamais atteint dans l’époque post-9/11 après l’attaque contre Charlie-Hebdo et le “Moment 1/7”. C’est à la fois un paradoxe et une situation extrême dont la France est coutumière dans son histoire ; de même et ceci confirmant et complétant cela, l’époque exceptionnelle où nous vivons est également pleine de situations à la fois paradoxales et extrêmes. Ce contraste n’a aucune signification ni de puissance, ni de prépondérance, ni d’autorité ; il est tout simplement, comme produit de l’étrange conjonction d’une France conduit par des pouvoirs extraordinairement pauvres et dissolvants depuis de nombreuses années et certainement depuis 2007, et d’un événement qui s’est produit dans des conditions à la fois précises et mises en doute par divers observateurs mais dont l’effet a été planétaire, dans une dimension et avec une puissance que nul ne pouvait imaginer ... 1/7, ou l’“ouragan-Charlie”, comme nous pourrions nommer la chose, est une sorte d’explosion thermonucléaire de la communication et du symbolisme de la part d’une entité (la France) qui sombrait (qui sombre) dans le désordre et dans l’inversion d'elle-même. Bien entendu, cette réaction puissante n’a rien à voir avec les mobilisations nationales qu’a déjà connues ce pays en diverses situations d’extrêmes urgence et danger, simplement à cause de la radicalité de l’époque et de l’exceptionnalité de sa différence qui en font une époque “à nulle autre pareille”.

Ou bien l’on choisit de voir dans ce contraste entre “la situation” désespérée” et l’effacement de la France, et son soudain surgissement de notoriété avec Charlie, l’effet d’un hasard, ou bien l’on explore l’hypothèse selon laquelle on y trouve quelque enseignement fondamental. On sait évidemment que nous choisissons le deuxième terme de l’alternative parce que l’évidence y invite sans discussion. L’événement général est assez exceptionnel pour n’avoir rien du hasard dans un environnement (communication, symbolisme) où rien justement n’est laissé au hasard dans le sens et l’orientation du discours, où tout indique au contraire une tension extraordinaire qui implique une concentration formidable sur la recherche de l’orientation sinon de la manipulation des événements ; d’autre part, il s’agit de la France, comme on ne cesse de le noter, qui possède une histoire puissante et des caractères exceptionnels dans les sens du meilleur comme du pire, qui impliquent également une forte implication dans l’importance prise par les événements. Mais surtout, et nous ne le dissimulons pas une seconde, nous répondons par ce choix à la force d’incitation de l’intuition, et conformément à une vision générale de la situation crisique qui nous conduit à considérer que tous les événements sont connectés entre eux et s’influencent les uns les autres.

Un autre élément qui influence largement l’orientation que nous suggère notre démarche intuitive nous pousse à cette sorte d’hypothèse et à cette exploration, qui est une évolution possible/probable de la politique russe de la France, soulignée dans notre texte du 15 janvier 2015. Encore ne voulons-nous parler en aucun cas de rapprochement de politique (même si c’est l’objet de la spéculation, et si la tendance y aide) mais de proximité des comportements, des âmes, des méthodes, etc. D’une façon qui pourrait paraître anecdotique mais qui n’en est pas moins caractéristique, un expert du contreterrorisme US, Thomas Sanderson, co-directeur du Transnational Threats Project au CSIS de Washington, observait, évoluant dans son jugement jusqu’à l’essentiel : «[French] have very robust capabilities for domestic security issues. [...] People in America have this ridiculous notion that's always mentioned by comedians or politicians, that the French are weak, they like to surrender because of World War II, and the reality is that their level of training and attitude and disposition to these [militants] is much closer to the U.S., Israelis and the Russians than it is to what we would consider weaker countries.” “I've often said [French are] closer to the Russian model than the U.S. model...»

Cette proximité entre la France et la Russie, – disons-le encore fortement, considérée hors de toute hypothèse politique mais comme une donnée métahistorique et transcendante, – se retrouve symboliquement dans l’auteur que nous citons, dans cet extrait du texte du 11 janvier 2015 cité plus haut. Là aussi, nous nous saisissons de Joseph de Maistre pour sa personnalité, sa puissance transcendantale, sa plume visionnaire, etc., et nullement pour analyses critiques des engagements et idéologies politiques qu’il eut et qui lui sont prêtées (Maistre serait-il “Je suis Charlie” ? Grave question). Là encore, il nous importe d’apprécier, dans le champ du symbolisme, que ce Savoyard qui plaçait la France au centre du monde tel qu’il le percevait, passa l’essentiel de sa vie la plus active comme diplomate en poste à Saint-Petersbourg (de 1803 à 1817, ambassadeur de Sardaigne en Russie), en profitant pleinement de la vie intellectuelle et initiatique de la capitale impériale, et en l’appréciant hautement. Manifestement, ses pensées sur la France comme ses Soirées de Saint-Petersbourg sont marquées par la fécondité des proximités mystérieuses entre ces deux nations, quelles que soient leurs différences contingentes parfois immenses sinon irréconciliables pour l’instant où elles se manifestent.

Ce qui rapproche aujourd’hui la France et la Russie, irrésistiblement, hors de tout contexte politique et géopolitique, hors de toute intrigue politique, de volonté d’alliance, de tractations de ferraille militaire, etc., c’est une perception collective dont elles disposent chacune dans leur chef, dont le cœur ne peut qu’être d’essence métahistorique, de l’immensité de la crise (la crise d’effondrement du Système) qui nous frappe et de l’inéluctabilité du destin de cette crise (ce que nous nommerions “la Chute”). Cette proximité est bien d’essence métahistorique et métaphysique et nullement d’essence religieuse (avec le sous-produit de la morale) : il ne s’agit pas de répondre à un dogme ou de se référer à un “c’était écrit” (même si cela est écrit), il s’agit d’une perception collective similaire ; il ne s’agit pas de la prosternation devant la Vérité (même si la Vérité dit cela), il s’agit de l’identification terrestre instinctive autant qu’intuitive d’une “vérité de situation”, c’est-à-dire la vérité d’un moment où se manifeste cette situation, – colossale chose, néanmoins cette “vérité de situation”-là, car colossal est le moment que nous vivons. Enfin, nous prétendons que cette perception similaire de la catastrophe en cours est également vécue, ou plutôt subie inconsciemment, sans conscience claire de la chose, évidemment sans rationalisation, dans le chef de ses principaux acteurs, notamment d’influence et de direction, dans les deux pays.

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Cette similitude de perception s’exerce de façon très différente, selon des situations très différentes, selon des consciences inégales sinon inexistantes de la chose, – mais tout cela sans réelle importance, puisque c’est bien entendu sur un autre plan que nous exerçons notre démarche intuitive. De ce point de vue, ce qui n’est pas anodin dans un possible rapprochement politique France-Russie, c’est qu’il puisse être envisagé au moment où la France entre dans un paroxysme, un an après que la Russie soit entrée dans son propre paroxysme (la crise ukrainienne) ... Cela ne saurait être anodin mais, encore une fois, cela n’est ni indispensable ni vraiment significatif d’un point de vue politique pour d’éventuels arrangements ou cafouillages politiques à venir. C’est un signe, rien d’autre, mais rien de moins également parce que c’est le signe d’une proximité de perception d’une formidable puissance.

Dans cette perspective métahistorique ainsi tracée, quel destin, quel rôle envisager pour la France, – alors qu’on en connaît déjà beaucoup pour ce qui concerne la Russie déjà fort avancée sur la voie de son propre paroxysme avec son année de crise ukrainienne qui a mis cette grande nation dans une condition psychologique semblable aux grandes alarmes qu’elle connut lorsque son existence fut menacée ? C’est ici qu’intervient notre interprétation des événements dits-1/7 et, essentiellement, de l’extraordinaire effet de communication et de symbolisme qui a mis à nouveau la France en position très visible, et nécessairement inspiratrice dans un sens ou l’autre. On s’arrache Charlie-Hebdo à New York, à Moscou, à Tokyo, et cela ne cela ne veut évidemment pas dire que le “charlisme” (*) a conquis le monde. Là aussi, on leur fera l’honneur d’un raisonnement évident qu’ils ne méritent pourtant pas, les employés-Système innombrables : dans l’ère psychopolitique, avec la communication triomphante, nos experts en stratégie devaient savoir que la puissance de l’effet, – comme on dit “un essai” au rugby, – ne se transforme jamais en soi-même, disons en un “score” augmenté et décisif ; au contraire du rugby, on n’obtient pas un “effet transformé” (on dirait aussi bien “confirmé”) mais une situation complètement nouvelle et totalement imprévisible. Le “charlisme” a bouleversé le monde de la communication, – c’est-à-dire le monde, dit en bref, – il a joué son rôle, – passez muscade et passons à la suite ... Une seule chose d’assuré, c’est la France installée à nouveau en position d’influence, et diable qu’importe le moyen pour y être parvenue...

Notre hypothèse intuitive se poursuit donc en abandonnant décisivement la voie du “charlisme” qui n’est qu’un avatar comme en affectionnent les salons parisiens. Au contraire, – si l’on veut un avis sans surprise et à peine désabusé, – le triomphe anecdotique et de circonstance du “charlisme” va installer une sorte de pseudo-dictature démocratique de communication à prétention-robespierriste (ne disons pas pétainiste, pour ne pas inquiéter les âmes sensibles, et puis Valls fait plus Robespierre que Pétain), qui va évoluer complètement à contre-emploi car la puissance de son empire va se nourrir de ce qui détruit cette puissance. La sacro-sainte “liberté d’expression”, qui n’est pas qu’un slogan mais un exercice passionnel et hystérique permanent imposé à un univers entièrement communicationnel et symbolique tenu par des bornes très strictes qui emprisonnent la “liberté d’expression” dans le Goulag-Système qui importe, la sacro-sainte “liberté d’expression” donc est sacralisée dans cette posture contradictoire. Il s’agit d’autant d’interprétations du concept de la “liberté d’expression” que d’intervenants plus ou moins institutionnalisés, – c’est-à-dire que le concept va s’opérationnaliser, ou accélérer son opérationnalisation puisqu’il existe déjà, en un exercice permanent de désordre de la communication, constamment en mode paroxystique. (On comprend ce jugement quand l’on sait que la “liberté d’expression” va s’exercer sur des situations totalement contradictoires où les uns et les autres se trouvent régulièrement à contre-emploi, avec pour ou contre l’immigration, pour ou contre la responsabilité de l’immigration dans le terrorisme, pour ou contre l’“intégration à la française”, pour ou contre le “respect des différences” dans une société dont la vertu devrait être d’être multiculturaliste, pour ou contre la laïcité alors qu’un composant perçu comme vertueux [l’immigration musulmane] affirme une identité si forte en se basant sur une religion, etc.)

Sur le désordre déjà installé, ce supplément de désordre cela fait désordre... Cette dictature-robespierriste en carton-pâte, qui s’institue sur la sacralisation du concept qui s’oppose complètement à elle, est donc morte-née, elle est déjà thermidorienne, ou disons “thermidoriennisée”, avant que d’exister. Le résultat, d’ores et déjà perceptible avec la désintégration en cours de l’unité de la caste intellectuelle-médiatique-showbiz (voir à nouveau le 16 janvier 2015), ne se définit effectivement que par ce seul mot, – “désordre”, et encore dans le champ de la communication et du symbolisme, – et nullement par l’expression agitée comme un épouvantail de “guerre civile”, Kalachnikov au poing. C’est là que nous réintroduisons l’expression déjà employée d’“hyper-désordre” née du désordre et devenant inversion du désordre.

Nous avions déjà tenté de définir une première fois cette idée à propos l’Arabie Saoudite le 7 octobre 2014. On peut reprendre un extrait du texte en remplaçant “Arabie” par “désordre français”, « ou dans tous les cas ce qui en fait office dans les esprits (importance de la perception à cet égard pour les psychologies)». Cela donnerait ceci : «Nous raisonnons définitivement à front renversé, dans ce monde orwellien qui a complètement dépassé Orwell, parce que nous raisonnons absolument selon des normes et des conceptions antiSystème. Aujourd’hui, songeant précisément au destin [du désordre français] tel qu'on l'envisage, on ne peut écarter cette possibilité absolument paradoxale qu’un désordre supplémentaire marquerait peut-être un certain retour à l’ordre. Il pourrait s’agir d’un de ces points ultimes où le Système au bout de sa production de surpuissance atteint à son domaine décisif d’autodestruction. C’est avec le sort [de ce désordre français] que la crise [du Système] atteint un point décisif où elle pourrait enfin acquérir une importance effective, une importance utile, c’est-à-dire s’opérationnalisant en l’accélérant dans le processus de la crise d’effondrement du Système. Par des ramifications évidentes, notamment au niveau [de la situation politique européenne dans son sens le plus large,] elle rejoindrait en importance la crise ukrainienne et s’ajouterait à elle pour former effectivement un nœud crisique capable d’ébranler le Système.»

La définition de l’“hyper-désordre” que nous déduisions des remarques concernant l’Arabie convient alors parfaitement au cas français de désordre en accélération potentielle dans l’hypothèse intuitive que nous développons, et cela nécessairement dans le cadre européen puisque la France y est si importante, nécessairement en liaison avec l’autre crise majeure (l’Ukraine) et ce que l’on a dit des fluctuations en cours de la politique russe de la France ... «L’hyper-désordre qui est en train de détruire cette tentative d’“ordre” postmoderne qui est en vérité un pur désordre, est donc paradoxalement une poussée dont le sens antiSystème pourrait être jugé effectivement à finalité de “remise en ordre”. Même si les moyens sont totalement anarchiques et d’hyper-désordre, le sens, involontairement ou volontairement antiSystème c’est selon, est bien décrit selon cette orientation de la remise en ordre par le simple fait de la destruction du désordre que sème le Système, dans ce cas au travers de sa philosophie postmoderniste dont la pseudo-essence a été précédée par sa pseudo-existence. Au simulacre d’une fausse philosophie s’est ajoutée l’inversion de son opérationnalisation [qui la contredit totalement et devient l’outil de sa destruction].»

Ce rappel signifie que nous offrons l’hypothèse, dans le contexte nouveau où la constante accélération d’affrontement symbolique et de communication en France depuis 1/7 a pris un caractère de “crise nationale” à ciel ouvert, que le “désordre” français peut parfaitement, et doit même logiquement évoluer vers cette sorte que nous offrons, d’un “hyper-désordre” de communication et de symbolisme dont l’effet ébranlera nécessairement l’Europe. Cela n’est pas une proposition politique, géopolitique, etc., – répétition toujours nécessaire, – mais une hypothèse concernant un facteur explosif de déstabilisation qui s’installe au cœur du système européen, – la France n’est pas la Grèce, – qui va menacer toute l’extrêmement branlante stabilité extrémiste et furieuse de l’ensemble-Système que constitue aujourd’hui l’Europe institutionnelle. Il s’agit d’une dynamique évidemment, puissamment antiSystème. Le sympathique paradoxe est que ceux qui dénoncent habituellement les antiSystème contestataires de l’Europe en place le font grâce aux arguments connus, d’une banalité et d’une pauvreté épuisantes, sur le “repli sur soi”, sur la “France frileuse”, la “France rance”, ennemie des contacts extérieurs, etc. Dans ce cas qui est essentiel de cette “crise nationale” (sic), c’est le contraire  : le “repli sur soi”, la “frilosité”, c’est la réaction-Système de ramener cette crise à la rassurante (re-sic) forme hexagonale et à un des poncifs de la gloire nationale de la seule France prétendant éclairer le monde à la bougie tremblotante du Siècle des Lumières. Au contraire, c’est la dynamique antiSystème potentielle qui, rejetant le “repli sur soi” et la “frilosité”, devrait porter au moins au niveau européen, par la communication et le symbolisme adversaire du Système, par l’intermédiaire de l’“ouragan-Charlie” interprété en mode d’inversion vertueuse, le réflexe français, psychologique, inconscient, de l’expression paroxystique d’une affreuse angoisse devant la Grande Crise dont l’exaltation enivrée de la “liberté d’d’expression” n’est qu’une manifestation, un sas d’accès.

Pour compléter cette hypothèse intuitive par l’énigme, sinon le Mystère qu’elle porte, il resterait à voir, et en vérité à constater qu’on n’en peut rien savoir, comment et avec quels effets s’exercera cet hyper-désordre antiSystème sur l’ensemble européen, et à quel moment, et de quelle façon, ce flux tumultueux rencontrera la dynamique russe qui porte la même tendance avec la perception de la Grande Crise sous une forme et dans des conditions complètement différentes. On en reste donc à la question posée... Mais nous pouvons avancer en conclusion de l'hypothèse, pour introduire un élément de précision, que cela ira très vite car l’histoire-devenue-métahistoire n’attend pas pour se manifester par les temps qui courent, et qui se contractent pour lui laisser le champ libre.

Note

(*) “Charlisme”, néologisme bienvenu que nous empruntons à Badia Benjelloun.

lundi, 19 janvier 2015

Le chant du cygne de la gauche française ?

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11 JANVIER 2015:
Le chant du cygne de la gauche française?

Michel Lhomme
Ex: http://metamag.fr
 
Environ 200... Tel est le nombre, largement sous-estimé aux dires même du ministère de l’Éducation, des « incidents » relevés dans les établissements scolaires depuis les attentats perpétrés la semaine dernière. Les incidents sont gravissimes et relèvent clairement de l'apologie du terrorisme. Ils ne sont pas sanctionnés. Pas de conseil de discipline, pas d'exclusion immédiate. C'est la pédagogie de la bienveillance, l'instruction civique du « pas d'amalgame ». Dans les classes, les enseignants sont tout excités. Ils retrouvent les grandes causes sans comprendre un seul instant qu'elle les conduit peu à peu vers le chemin de la guerre et d'une guerre qu'ils perdront. Pour tout stratège, qu'il soit chinois, arabe, russe, américain ou français, ne pas être capable de désigner son ennemi, c'est déjà, en effet, avoir perdu la guerre.  Peu sont capables de retenir leur émotion, de prendre du recul ou de la distance avec l'événement. Pensez-vous, cela fait si longtemps qu'ils ne lisent plus mais se contentent de C'est dans l'air.

Et pourtant, comment ne pas sentir l'atmosphère, l'odeur putride de la grande intox : les médias en boucle, les ministres en déclarations, les intellos tentant de réfléchir et même certains curés - un comble ! - recommandant l’achat de Charlie Hebdo. Mais que fait-on ? On fait ça : Une policière âgée de 37 ans, en faction devant le palais de l’Elysée, a été volontairement percutée par une voiture dans la nuit de mercredi à jeudi. L’« incident », comme ils disent, est l'œuvre d'un déséquilibré. Ne pas faire d'amalgame.


Devant les armées, Hollande n’ose parler ni de guerre ni d’Islam. Pourtant, mardi, à l'Assemblée nationale, Manuel Valls avouait : « Nous sommes en guerre contre le terrorisme, le djihadisme et l’islamisme radical ». Or et très curieusement en face de militaires, lors de ses vœux aux armées, François Hollande n’enfourche pas le cheval de bataille de son Premier ministre et n’ose toujours pas parler de guerre, ni d’islam. C'était mercredi après-midi. A-t-il peur que par un canal ou un autre apparaisse le vrai commanditaire ? En sait-il quelque chose ?


Depuis une semaine, la France en tout cas est hystérique. François Hollande qui était le président le plus décrié, le plus impopulaire de la Ve République apparaît tout à coup aux yeux de la grande masse comme le père de la nation, le nouveau Clemenceau, le nouveau De Gaulle. C'est clair les attentats mais surtout l'union nationale - et c'est le propre d'ailleurs de toutes les unions nationales - profitent au pouvoir exécutif. Or par leur politique d’immigration-invasion et leur politique internationale, les politiciens qui se sont succédé depuis de nombreux gouvernements  portent en France une responsabilité écrasante dans les tragiques événements de la semaine dernière. Pourquoi ? Ils ont tous adhéré à une politique criminelle qui a consisté à encourager la venue et l’installation de millions d’immigrés extra-européens, pour la plupart de culture et de religion musulmane, et par ailleurs ils se sont engagés et ont mené une politique proche-orientale, ouvertement anti-musulmane, une politique qui consistait justement à exciter les Musulmans contre la France en menant des guerres en Irak, en Afghanistan, en Libye, en Syrie, au Mali, en République centrafricaine tout en continuant à l'intérieur d'ostraciser les musulmans en interdisant le voile au nom de l'archaïsme de la laïcité.

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Or, quand on choisit délibérément de faire entrer sur son sol des milliers de musulmans, peut-on se permettre d'avoir une politique laïciste mais surtout pro-israélienne au Moyen-Orient alors que rien en plus ne nous y obligeait ? Le gouvernement français sait parfaitement que la France est le pays d’Europe qui compte à la fois la communauté juive et la communauté arabo-musulmane la plus nombreuse d'Europe. Par ailleurs, il sait aussi que les sociétés multiculturelles, multiethniques et multiconfessionnelles sont toujours potentiellement des sociétés conflictuelles (Liban, Kosovo, pays africains, Inde). On ne peut donc pas quand on a une forte population musulmane sur son sol avoir n'importe quelle politique internationale. C'est une question de responsabilité et de sens de l'intérêt général. Contrairement à ce que l’on nous serine, il ne s’agit pas non plus d’un combat pour la liberté de la presse (les mêmes demandaient, il y a un mois, la censure de Zemmour, il y a un an l'arrestation de Dieudonné et applaudissait à l'arrestation de Kemi Seba  mais d’une guerre dans le cadre d'une politique internationale clairement définie, réfléchie et choisie. De même qu'en économie, il y a d'autres choix que celui de l'épargne négatif, de l'austérité ou de l'euro, il y avait aussi pour la France d'autres choix possibles en politique internationale. Une autre politique arabe de la France était et demeure envisageable. Nicolas Sarkozy et Laurent Fabius sont les véritables responsables des attentats du 7 janvier. 

A qui profite le crime ?


Après tout, après un événement de ce type, c'est la question que doit se poser l'expert. À qui ou à quoi peut servir le crime ? Dans le cas présent, certainement pas aux musulmans. Alors, qui  ? Tentons de répondre en prenant comme précaution de souligner que souvent dans ce genre d'événements, celui qui tire les marrons du feu n’est pas forcément l'instigateur ou le commanditaire de l'événement.  Premièrement, dans la conjoncture économique française mais aussi européenne avec un éventuel prochain éclatement de l’Euroland si la Grèce en sort, le premier gagnant est bien entendu le chef de l’État français François Hollande dont la cote de popularité, au moins dans le « peuple de gauche », devrait remonter en flèche.  C'est d'ailleurs exactement ce qui vient de se passer. Le chef de l’État apparaît donc pour un temps comme le sauveur du pays, celui qui a su unir les Français — de la République à la Nation — au moins le temps d’une grande “messe” vespérale qui a permis de ressouder, avant des échéances électorales, un peuple de gauche sidéré par la politique économique des socialistes ? Hollande aurait pris soudainement une stature devant « cinquante chefs d’État et de gouvernement ». Notons tout de même que le secrétaire d’État John Kerry était absent. Cette absence doit être remarquée. S'il est bien un service qui doit savoir quelque chose sur les commanditaires des attentats de Paris, ce sont en effet les services américains. Il semblerait qu'il y ait ici quelques divergences d'approche dangereuses pour le pouvoir socialiste en place car inévitablement il y aura des fuites lâchées par Washington, le Pentagone ou la NSA. Sans la présence américaine, Paris n'était pas vraiment  « la capitale du monde » ce dimanche. 

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Jetons un œil maintenant sur le calendrier et simplement sur la date du 7 janvier 2015. Les Palestiniens sont devenus officiellement membres de la Cour pénale internationale (CPI) le mercredi 7 janvier, malgré les objections des États-Unis. Le fait est d'importance car il permettra à la Palestine de mettre Israël en accusation devant cette juridiction compétente pour juger les crimes de guerre. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a accepté le mercredi 7 janvier la demande palestinienne d’adhésion à la Cour pénale internationale (CPI) déposée le vendredi 2 janvier. L’adhésion de la Palestine en tant qu'Etat devrait intervenir le 1er avril. Avant cette demande d’adhésion, le président palestinien Mahmoud Abbas avait fait une déclaration préalable reconnaissant la compétence de la Cour pour les crimes de guerre commis par Israël, lors de l’offensive militaire de juillet 2014.

En autorisant l’Autorité palestinienne à adhérer à la CPI, on reconnaît son statut d’État, car seul un État peut y adhérer. La Palestine a maintenant l’obligation de mettre en conformité son droit national avec celui du statut de Rome et doit ratifier l’accord sur les « privilèges et immunités » qui permettront aux membres de la CPI de travailler sur le territoire palestinien en toute liberté. Benjamin Netanyahu risque d'être recherché pour crime de guerre. Or, jamais Israël ne saurait l'accepter. Jamais Israël n'acceptera qu’un de ses soldats ne tombe sous la coupe de la CPI. La bataille se situe maintenant sur le terrain politique. Ainsi, la Palestine souhaitait que les pays européens, au nom de l’Union européenne, fassent une déclaration se félicitant de l’adhésion de cet État au statut de Rome, comme c’est le cas à chaque fois qu'un Etat adhère au CPI. On attendait cette déclaration sous peu. Les attentats de Paris la rendent impossible. On bombardera à nouveau Gaza. 

Le 7 janvier 2015, soit quelques heures seulement avant l'attentat contre Charlie Hebdo, au petit matin, appareillait discrètement vers les côtes du Levant l’un de nos submersibles nucléaires d’attaque. En effet, le 6 janvier, « Mer et Marine » a annoncé le départ imminent en mission opérationnelle du porte-avions Charles de Gaulle et de sa flottille d’accompagnement vers les eaux du Golfe, à portée de tir de la Syrie. L’État islamique est la cible clairement désignée. On notera ici la remarquable concordance des événements. Or, l’envoi de nos meilleurs éléments de combats vers une zone d’opération potentielle ne s’improvise pas. Posons alors la question suivante : y aurait-il un rapport quelconque entre la tuerie parisienne, l’électrochoc national et occidental qu’elle a déclenché et des préparatifs d’offensive en Irak et au Levant avec en réalité pour objectif réel la mise à bas du pouvoir légal de Damas ?

Nous avons expliqué ici et largement argumenté sur la question que l'instrumentalisation de Daesh ne visait qu'un retournement tactique contre Damas. La décision d'en finir en début d'année avec Damas aurait-elle été prise ? Or, si l’hypothèse de l’imminence d’un conflit ouvert avec la Syrie, officiellement contre Daech, mais avec de solides perspectives de débordement vers les côtes méditerranéennes tenues par le régime syrien est la bonne, les Français qui, par millions, viennent de plébisciter avec leur charlotterie une présidence hier encore en complète faillite risquent bien de se retrouver avec une guerre bien réelle mais celle justement contre laquelle ils ont manifesté : une guerre de civilisation. En réalité, nous sommes déjà en guerre mais les Français ne le savent pas car ils ignorent la politique étrangère de la France ou pire croient que ceux qui décortiquent d'un point de vue critique cette politique étrangère de la France sont des complotistes, nouveau mythe incapacitant forgé pour paralyser l'intelligence et la volonté des intellectuels et chercheurs occidentaux à creuser et à trouver la vérité. 

hollande04.pngEnfin posons une dernière question mais elle est évidente : n'y aurait-il pas en dehors de François Hollande un autre lauréat ou lauréate du loto de la terreur ? Un correspondant lointain totalement  obsédé par le danger du Front National en vient à supposer dans son délire la main de Le Pen derrière les attentats. Stupide mais très curieusement et pour la première fois, le New York Times, véritable baromètre des mondialistes, des occidentistes accorde dans l'événement ses faveurs à Marine Le Pen en lui donnant la préséance sur François Hollande ou tout autre homme politique français. Sous un titre très habile « In Cold Political Terms, Far Right and French President Both Gain » traduisible « en termes froidement politiques, l’extrême droite et le président français sont tous deux gagnants ».  

Le New York Times prend en réalité position non dans le texte mais dans la manière d'assortir ses deux photos d'illustration. Le choix du montage est sans ambiguïté, les faveurs vont à la dame. La photo de Hollande, choisi comme plus benêt que jamais, arrive en second. De plus, l’image de François Hollande a été volontairement réduite ce qui est toujours la règle dans la presse pour une « mineure ». Ce choix éditorial en dit long quand et on sait ce qu’est le New York Times, organe de référence et même « la voix » quasi officielle du pouvoir mondial. Les élites mondialisées auraient-elles déjà choisi Marine Le Pen comme futur chef d’Etat français ? Mais alors, si c'était le cas, la France de Gauche sera comme nous le pressentions bien en début d'année morte et enterrée en 2015.

Ce qui se passe n'est donc tout simplement que son chant du cygne.

Claves para entender lo que pasa en el mundo

por José Javier Esparza

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

Desde hace años, todo lo que está ocurriendo en la escena internacional viene determinado por tres vectores de fuerza principales. Sin ellos, es imposible entender nada de cuanto sucede a nuestro alrededor.

Primer vector, que es el dominante: el proyecto norteamericano de construir un orden mundial regido por los principios que Washington determina. Normalmente se traduce, en la prensa occidental, en algo así como “democracia global”. Es una forma de verlo. Más apropiado sería concebirlo como un espacio único de libre comercio bajo una única regulación política, con las consiguientes implicaciones en el terreno social y cultural. Un solo mundo y un solo poder hegemónico. Esta idea del One World es un clásico del pensamiento norteamericano desde los tiempos fundacionales y está en la base de la propia naturaleza de los Estados Unidos como nación. Su traducción contemporánea es el proyecto mundialista que Washington abandera sin recato y que la Unión Europea –a veces a regañadientes- secunda. Kaplan lo llama “el orden liberal”. Esto ya no es la vieja “defensa de Occidente” que caracterizó a los años de la guerra fría. Estamos en un escenario nuevo donde la identidad propiamente occidental, en términos de cultura, ha quedado completamente al margen.

Segundo vector, de naturaleza reactiva: la pretensión de otras potencias de construir un espacio alternativo al proyecto mundialista norteamericano. Estas resistencias al mundialismo pueden ser de carácter sociocultural –como ocurre, por ejemplo, en el ámbito musulmán de civilización- o de carácter específicamente político. Entre estas últimas, que son las más relevantes desde el punto de vista geopolítico, destacan los esfuerzos de Rusia por coordinar una acción común con otras potencias como China o la India. La plataforma informal de los BRICS (Brasil, Rusia, India, China y Suráfrica) y el espacio económico de la Organización de Shanghai (Rusia, China y las repúblicas centroasiáticas) han sido claras manifestaciones de este segundo vector de fuerza. Naturalmente, el mejor modo de apuntalar este proyecto es debilitar al adversario (los Estados Unidos), y aquí ha de incluirse la complaciente actitud de Rusia y China hacia Venezuela o hacia Irán, por ejemplo. El proyecto más ambicioso de los BRICS ha sido la creación de un fondo monetario alternativo al FMI. Curiosamente, a los pocos meses de anunciarse este proyecto comenzó la ofensiva político-económica de Estados Unidos y la Unión Europea en el escenario ucraniano.

Tercer vector, de naturaleza correctiva: la gestión de conflictos –valga el eufemismo- en zonas de naturaleza incandescente. Recordemos el análisis de Huntington sobre el choque de civilizaciones: el mundo se divide en grandes espacios de civilización con proyectos particulares rara vez conciliables entre sí. Estos espacios entran regularmente en conflicto y eso sucede de manera recurrente en las líneas de frontera, como fallas entre placas tectónicas. Es interesante ver que la mayor parte de los conflictos del último cuarto de siglo han ocurrido precisamente en esas líneas de frontera. Es también interesante ver que se trata, en general, de conflictos provocados o, por lo menos, alimentados desde fuera. Es como si alguien en Washington se hubiera hecho la siguiente reflexión: puesto que el conflicto entre espacios de civilización va a ser inevitable, adelantemos los acontecimientos y provoquemos el estallido antes de que el enemigo esté demasiado fuerte. Así hemos visto cómo en poco tiempo el mundo musulmán ha dejado de ser un bloque; estados peligrosos como Irak, Siria o Libia han dejado simplemente de existir como tales; Rusia se ve rodeada por un auténtico círculo de bases de la OTAN –que pronto incluirá a Ucrania, la pieza que faltaba- y, para colmo, la guerra del petróleo, declarada por Arabia Saudí, ha arruinado las pretensiones de Moscú de liderar un espacio alternativo al norteamericano.

Esto es lo que está pasando. ¿A que ahora se entiende todo mucho mejor?.

Fuente: El Manifiesto

Extraído de: El Espía Digital

Comment lutter contre le terrorisme en France (en Europe)?

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Comment lutter contre le terrorisme en France (en Europe)?

par Jean Paul Baquiast

Ex: http://www.europesolidaire.eu

N'ayons pas l'outrecuidance ici de prétendre apporter des réponses à cette vaste question. Certains journaux et blogs, notamment à l'étranger, écrivent que la question ne se pose pas. Le terrorisme selon eux résultent de manipulations montées par les gouvernements et les pouvoirs occultes qui sont derrière eux pour augmenter encore le contrôle qu'ils exercent sur les populations. Pour nous, même si tout n'est pas entièrement faux dans ces affirmations, nous ne pourrions pas nier sauf à nier l'évidence, l'existence du terrorisme (principalement djihadiste) Il faut donc lutter contre lui, sauf à laisser nos sociétés se transformer en enfer. Les pouvoirs publics ont nécessairement un rôle essentiel à jouer, si possible en plein accord avec la majorité des Français.
 
Mais alors, en tant que citoyens de la base, pourrions nous faire des recommandations à ceux qui ont, à tous les niveaux de l'Etat, en commençant par l'Elysée, la mission d'assurer cette lutte. Certes. Voici certaines d'entre elles:

1) Refuser sauf exception la collaboration avec les Etats-Unis, ceci pour trois raisons. 1. Au plan géostratégique global, c'est Washington qui par des interventions catastrophiques multiples, au service de ses intérêts immédiats, a transformé le Proche et Moyen Orient en chaudron de sorcière. Il continue à le faire en collaborant avec les pires théocraties, celles du Golfe, qui financent par ailleurs à tout va le terrorisme. 2. Collaborer avec eux consisterait à faire, plus encore qu'aujourd'hui, le jeu de leurs centrales de collectes de renseignement (NSA, CIA.). L'ambition de ces dernières est d'espionner tous les citoyens du monde. Ceci ne leur permet pas cependant de détecter les quelques individus effectivement dangereux, comme les faits l'ont démontré dans de multiples cas, y compris concernant les frères de sinistre mémoire 1) .3. Enfin, si les services américains envisagent des opérations véritablement intéressantes, ils n'y associeront pas leurs « alliés ». Chacun pour soi. Il est donc vain de compter sur eux en profondeur.

2) Faire appel d'abord à nos propres forces, tant en matière de prévention que de lutte. Or ces forces se révèlent, malgré leur professionnalisme, cruellement sous équipées en hommes et en matériels. Il devrait donc débloquer sans délais des budgets de plusieurs milliards d'euros au profit des ministères compétents (Intérieur, Défense) Ceci quel que soit l'ambition de réduire l'ampleur de la dette (d'ailleurs, qui en guerre s'est jamais préoccupé de dette ?). Le gouvernement, soutenu pour le moment par le Parlement, étudie un programme de renforcement. Mais il risque de se trouver tout de suite bridé car les crédits manqueront. La France doit donc obtenir sans attendre le relais de la Banque centrale européenne, sous forme d'avances (eurobonds) à durée indéterminée.

3) En ce qui concerne le renseignement, sans mésestimer l'importance de la surveillance des réseaux numériques, il apparaît de plus en plus nécessaire d'en revenir aux vieilles méthodes du renseignement humain (dit Humint, Human intelligence). Mais pour cela il faut reconstituer (l'on retrouve ici aussi la question des budgets) des équipes qui aujourd'hui ont été considérablement réduites et peu soutenues par les pouvoirs publics.

4) Au plan européen, il faut convaincre de la nécessité de tout ce qui précède, comme de l'urgence d'une meilleure collaboration, les Etats membres de l'Union européenne, qui brillent encore par leur laxisme. Ne détaillons pas la question ici.

5) Enfin, au plan diplomatique général, un renversement complet des alliances s'impose à la France et plus généralement à l'Europe . Nous voulons dire par là qu'il convient de reprendre toutes collaborations utiles avec la Russie. Elle affronte à des échelles différentes les mêmes problèmes que la France, et ne demanderait pas mieux de coopérer. Mais ceci voudrait dire une nouvelle fois se débarrasser de la tutelle américaine, qui ne vise qu'à nous transformer en ennemis définitifs de ce pays et de son président Poutine. Par ailleurs, au lieu de continuer à rechercher la chute de Bashar al Assad, en armant une armée syrienne libre pépinière de djihadistes, il faudrait collaborer le plus possible avec lui. Il ne s'agit pas à proprement parler d'un ange. Néanmoins, il représente, ainsi que plus généralement les Alaouites,  le seul soutien aujourd'hui à des intérêts essentiels à l'Europe, y compris le soutien aux Chrétiens d'Orient. La même chose devrait être envisagée (avec prudence...) concernant l'Iran ou l'Egypte du président al Sissi.

Note

1) Cf.ce qu'écrit le « libertarien » Ron Paul, cité par De Défensa http://www.dedefensa.org/article-pas_la_libert_d_expression_plut_t_la_lib_ration_de_l_expression__14_01_2015.html

Another lesson from the attack is that the surveillance state that has arisen since 9/11 is very good at following, listening to, and harassing the rest of us but is not very good at stopping terrorists. We have learned that the two suspected attackers had long been under the watch of US and French intelligence services. They had reportedly been placed on the US no-fly list and at least one of them had actually been convicted in 2008 of trying to travel to Iraq to fight against the US occupation. According to CNN, the two suspects traveled to Yemen in 2011 to train with al-Qaeda. So they were individuals known to have direct terrorist associations .

Voir aussi  Lessons from Paris http://original.antiwar.com/paul/2015/01/12/lessons-from-paris/

 

Jean Paul Baquiast

UNE STATION ESPION AMÉRICAINE, EN PLEIN PARIS

INCROYABLE : UNE STATION ESPION AMÉRICAINE, EN PLEIN PARIS

par Robert Spieler

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com

 

uSspying2014052709283151319.jpgOn savait déjà que la Chine espionnait la France grâce à une station d’écoute installée sur le toit d’une annexe de l’ambassade de Chine à Chevilly Larue, en banlieue parisienne. La NSA américaine a, quant à elle, installé une station d’écoute sur le toit de l’ambassade des Etats-Unis, place de la Concorde, à quelques mètres de l’Elysée. Les fenêtres avec volets fermés que l’on peut voir sont en fait fausses, à la façon des villages Potemkine, créés afin de masquer leur pauvreté lors de la visite de l’impératrice Catherine II en Crimée en 1787… Cette station d’écoute qui ne cible pas que les Français, a sans doute été installée entre 2004 et 2005. Elle est opportunément située à seulement 350m du palais de l’Elysée, 450m du Ministère de l’Intérieur, 600m du Ministère de la Justice, 700m du Ministère des Affaires Etrangères et de l’Assemblée Nationale, et 950m du Ministère de la Défense (et on trouve également dans un rayon d’un kilomètre plusieurs ambassades et des entreprises stratégiques)… Cette pratique est évidemment courante dans le monde du renseignement. Les Israéliens et les Russes, notamment, s’en donnent à cœur joie, eux aussi. Mais les Américains n’ont, cette fois-ci, sans doute pas commis l’incroyable faute de confier à des entreprises locales les travaux de rénovation de leur ambassade. Comme à Moscou, il y a 50 ans. Ils avaient alors décidé de construire une nouvelle ambassade, dont les travaux furent confiés à des entreprises soviétiques. Résultat : l’ambassade se trouva truffée de micros et fut inutilisable. Il est vrai que les Soviétiques savaient y faire. Une anecdote : à l’époque gaulliste, l’ambassadeur de France à Moscou était tombé sous le charme d’une ravissante Soviétique qui travaillait bien entendu pour le KGB. Il fut filmé dans ses ébats en long et en large, si l’on ose dire. Le KGB tenta de le faire chanter. Il eut l’honnêteté de se dénoncer et fut derechef rapatrié en France. De Gaulle, qui ne manquait pas toujours d’humour, le convoqua et lui posa la question suivante : « Alors, on couche ? »

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dimanche, 18 janvier 2015

P. Scholl-Latour: «La malédiction de la mauvaise action»

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Peter Scholl-Latour: «La malédiction de la mauvaise action»

«L’échec de l’Occident en Orient»

par Rainer Schopf, Allemagne

Ex: http://www.horizons-et-debats.ch

Peu de temps avant son décès, Peter Scholl-Latour a écrit un nouveau livre paru en automne 2014. C’est le 33e livre dans une longue série d’ouvrages extraordinaires formant un fil rouge à travers l’histoire des derniers 70 ans. Son livre sur l’Indochine «Der Tod im Reisfeld» [La mort dans la rizière], paru en 1980, a été le livre de non-fiction le plus vendu en Allemagne depuis 1945. Dans «Der Weg in den neuen kalten Krieg» (2008) [La voie vers la nouvelle guerre froide], il a analysé les années de 2001 à 2008, notamment les conséquences du 11-Septembre, sur la politique mondiale. Et maintenant, en dernier, est paru «Das Scheitern des Westens im Orient» [L’échec de l’Occident en Orient] avec des analyses actuelles des champs de bataille en Orient et en Ukraine. C’est le testament d’un double citoyen allemand-français, d’un grand Européen, d’un amoureux de la diversité des êtres humains, des paysages du Levant jusqu’au Golfe et au-delà. Peter Scholl-Latour était un vrai citoyen du monde.

Notes bibliographiques

Peter Scholl-Latour est né le 8 mars 1924 à Bochum de parents originaires d’Alsace-Lorraine. A cause de sa mère juive Mathilde Nussbaum, il a été classé d’après la loi de Nuremberg sur les races comme métis de premier degré. Le frère de la mère, Robert Nussbaum a été assassiné au camp de concentration de Sachsenhausen. Peter Scholl-Latour a été baptisé selon la foi catholique et a fréquenté de 1936 à 1940 le collège jésuite de Saint Michel à Fribourg en Suisse. Puis, il a dû retourner en Allemagne et a passé son examen de maturité à Kassel en 1943. En 1944, il a voulu servir comme volontaire dans l’armée française pour combattre les Allemands. Cette tentative ayant échoué, il a essayé de se joindre aux partisans de Tito. Déjà arrêté dans la Steiermark , il y restera jusqu’en 1945 prisonnier de la Gestapo à Graz, Vienne et Prague. Après sa libération, Peter Scholl-Latour a servi dans l’unité parachutiste française Commando Ponchardier.
A partir de 1948, Peter Scholl-Latour fait des études de philologie, de sciences politiques et de littérature à l’Université de Mainz et à la Sorbonne à Paris. En 1954, il a soutenu sa thèse de doctorat sur l’écrivain allemand Rudolf G. Binding. En outre, il a acquis un diplôme en langue arabe et en connaissances de l’islam à l’Université de Beyrouth.
Sa carrière professionnelle de journaliste l’a conduit par de nombreuses stations dans divers journaux allemands et français, à la radio allemande et aux chaînes de télévision allemandes ARD, WDR, ZDF et RTL, ainsi qu’à la célèbre société cinématographique d’Allemagne UFA (Universum Film AG) et au magazine hebdomadaire Stern. Depuis 1988, Peter Scholl-Latour a été actif avant tout comme auteur indépendant. Il possédait les citoyennetés allemande et française et tenait en haute estime tant Charles de Gaulle que Konrad Adenauer. Il est décédé le 16 août 2014 à Rhöndorf et y repose au cimetière «Waldfriedhof».

Deux caractéristiques spécifiques ont marqué son activité journalistique: la question cui bono et ses efforts constants d’obtenir des informations authentiques et véridiques de première main. Il s’est toujours rendu sur les lieux de l’actualité, a souvent risqué sa vie parce qu’il faisait lui-même toutes les recherches pour le fondement de ses livres. Il avait en horreur les attachés de presse, les Spin-doctors et les Think-tanks. En dialoguant avec ses interlocuteurs, il se faisait sa propre idée et de nombreux ennemis. «Viel Feind’ – viel Ehr’» (Beaucoup d’ennemis – beaucoup d’honneur). Pendant plusieurs décennies, il a œuvré à l’encontre du courant dominant occidental. Dans le choix de ses mots, il n’a pas répété par réflexe les thèses de propagande transatlantiques. Il était lié d’amitié avec de nombreux politiciens de haut rang ce qui ne l’empêchait pas d’accompagner et de commenter leurs activités de manière critique. Dans son allocution à l’occasion du 90e anniversaire de Peter Scholl-Latour, l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt a déclaré: «Ce que M. Scholl-Latour écrit a été examiné de façon critique, c’est sa vérité bien pesée. C’est bien un critère décisif d’amitié: de pouvoir se fier que l’ami dise sa vérité et rien d’autre!» (p. 344)

Son dernier livre n’est pas plus facile à lire pour le lecteur occidental que les analyses concernant l’Asie de Kishore Mabubani ou de Pankaj Mishra. La plupart des personnes citées sont issues de la culture occidentale et orientale. Quelques-uns seront connus des contemporains intéressés. Dans le registre, on trouve environ 300 personnes et c’est passionnant de lire ce qu’ils ont à dire à propos de la malédiction de la mauvaise action.

La malédiction de la mauvaise action

En introduction à son livre, Peter Scholl-Latour a placé une citation de Friedrich Schiller tiré de Wallenstein:

«Voilà la malédiction de la mauvaise action: dans un engendrement sans fin, elle ne peut produire que du mal.»

Sur les couvertures avant et arrière est imprimée une carte marquée de la Ligne Sykes-Picot. Dans cet accord secret la France et la Grande Bretagne se sont partagé l’Irak du Nord, la Syrie et le Sud-Est de la Turquie. En 1917, la Russie révolutionnaire a publié ce document secret et a ainsi démasqué la mauvaise action des puissances de l’Entente ce qui ne les a pas amusées. Dans sept chapitres Peter Scholl-Latour décrit les interventions politiques et militaires de l’Occident entre le Levant et le Golfe au cours des derniers siècles.

Ukraine

Dans le premier chapitre, l’auteur éclaircit la politique douteuse de l’Occident envers la Russie depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1989: «Le conflit territorial le plus absurde a lieu en Ukraine et l’effusion de sang atteint son paroxysme et cela précisément dans une région qui pendant la Seconde Guerre mondiale faisait partie des champs de bataille les plus sanglants.» (p. 9) Après Napoléon, l’empereur Guillaume II et Hitler, on veut à nouveau abuser de l’Ukraine pour déployer des troupes contre la Russie. «L’expression la plus stupide inventée par les commentateurs allemands au cours de ces derniers mois pour diffamer les voix qui exigent un minimum d’objectivité dans le jugement de la diplomatie russe, c’est «Putin-Versteher» [ceux qui comprennent Poutine]. (p. 18) En font partie les anciens chanceliers Helmut Schmidt, Helmut Kohl et Gerhard Schröder, des managers de pointe allemands et des intellectuels. Et la chancelière fédérale actuelle, Angela Merkel? Peter Scholl-Latour la désigne comme la Tzarine de l’Uckermark, qui se permet de reprocher aux Russes sous-développés leur manque de démocratie et de liberté d’opinion. (p. 31) Il est à noter que lors de la Seconde Guerre mondiale 150?000 nationalistes ukrainiens se sont fait enrôler dans la «Waffen-SS» et qu’ils ont tué 600?000 Russes, Polonais et juifs et ont combattu la Russie avec une violence extrême jusqu’en 1950. (p. 26s.) Leur chef Stepan Bandera est aujourd’hui un héros national ukrainien. Lui et sa troupe SS n’ont pas été inculpés et jugés par le Tribunal de guerre de Nuremberg mais ont été amenés aux Etats-Unis et au Canada. Ses successeurs, instruits par les services secrets américains, ont fomenté la révolte du Maïdan, ont renversé le président élu et placé dans le nouveau gouvernement quatre de leurs fascistes en tant que ministres. Lorsque aujourd’hui des politiciens allemands jouent aux gardiens des mœurs et aux défenseurs d’un ordre de liberté, Peter Scholl-Latour déclare: «Un peu plus de retenue serait de mise.» (p. 31)


Peter Scholl-Latour est conscient du fait «qu’il s’expose avec cette introduction au reproche de l’antiaméricanisme. Mais nous subissons, au plus tard depuis la deuxième guerre d’Irak, une désinformation globale, parfaitement organisée aux Etats-Unis, en Grande Bretagne et en Israël par certaines institutions qui doivent être pris tout autant au sérieux que la surveillance omniprésente de la NSA. Une fois de plus, Helmut Schmidt, l’homme d’Etat le plus estimé en Allemagne, prêche dans le désert, lorsqu’il s’étonne dans le quotidien Bild que «beaucoup de politiciens occidentaux et de médias écrivent actuellement tout autres choses que ce que pensent les Allemands. L’ancien chancelier constate que les Allemands sont bien plus pacifiques que les éditorialistes dans ‹Die Welt›, ‹FAZ›, ‹Bild› et même […] ‹Die Zeit›.» (p. 18) Et Peter Scholl-Latour de continuer: «La campagne mondiale de désinformation des instituts de propagande américains qui a réussi à manipuler à fond le paysage médiatique européen peut tout à fait se justifier lorsqu’il s’agit de tromper l’ennemi. Elle peut même être utile pour coordonner les alliés. Mais c’est un désastre quand ses auteurs s’empêtrent dans le filet de leurs propres mensonges et obsessions, quand ils deviennent les victimes de leurs propres phantasmes.» (p. 37) Voilà la malédiction de la mauvaise action.

Turquie et Syrie

Au printemps 2013, Peter Scholl-Latour est parti en voyage en Anatolie pour y visiter une unité de la Bundeswehr stationnée dans la région. Leurs missiles Patriot étaient dirigés vers la Syrie et avaient été mises en place à la demande du gouvernement d’Ankara par le commandement d’engagement allemand de l’OTAN à Geltow près de Potsdam pour faire preuve de solidarité avec les alliés turques. Mais tout le monde était conscient qu’il s’agissait là d’un geste d’assistance assez superflu. «La force de frappe dont disposait l’état-général d’Ankara était si énorme que l’armée turque […] pourrait en peu de temps avancer avec ses divisions jusqu’à la capitale Damas. Dans le cadre d’une campagne systématique de désinformation, les politiciens et les médias occidentaux s’étaient mis d’accord que lors de tout acte de violence à l’encontre du droit international, il ne pouvait s’agir que d’intentions terroristes du régime syrien d’Assad. L’hypothèse bien plus crédible, que les rebelles soutenus par l’Occident avaient davantage d’intérêts de fomenter de tels incidents pour monter l’opinion internationale et avant tout le gouvernement Erdogan contre le régime proscrit de Damas, ne semble jamais vraiment avoir été pris en compte par les milieux de l’OTAN. La question élémentaire cui bono – qui en profite? – n’a pas été posée.» (p. 47s.)
Peter Scholl-Latour est cependant reparti en voyage pour la Syrie encore en mai 2014, lorsque la guerre battait de son plein. Ses observations et ses analyses sont complétées par des remarques concernant ses expériences faites au cours de séjours antérieures d’il y a, en partie, plus de 60 ans en arrière. Ses nouvelles analyses sont fondées sur son vécu et ses profondes connaissances historiques de l’antiquité aux temps modernes. Les descriptions des êtres humains et des paysages qu’il rencontre et qui l’accompagnent dans ses voyages sont des délices littéraires et témoignent de ses liens profonds avec le bien-être des peuples de ce monde.

 

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Peter Scholl-Latour connaît très bien l’histoire des sunnites, des chiites, des alaouites, des chrétiens, des juifs, des kurdes etc. entre le Levant et le Golfe. Il fait souvent des retours à partir d’événements actuels vers les débuts historiques. Pour le suivre dans ses raisonnements complexes, il faut faire preuve de beaucoup de concentration, parfois d’aide-mémoires et avant tout de patience et de courage pour s’initier dans les profondeurs de ces liens multiples et embrouillés. Comme récompense on en obtient des éclaircissements et des connaissances concernant des faits que les médias nous cachent. Cela fait plaisir au lecteur lorsque même Peter Scholl-Latour se demande comment s’y retrouver. Concernant la situation syrienne, il écrit: «Il n’y avait pas de territoires clairement déterminés dans lesquels les amis et les ennemis se font face de manière proprement séparée. Il s’est formé une sorte de peau de léopard dont le dessin change constamment, comme dans la phase tardive de l’engagement américain au Vietnam.» (p. 89) Cela ressemble à ce que mon père m’avait décrit de la situation en Europe à la fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque des millions de personnes se trouvaient en fuite et couraient le danger de devenir les victimes insensées d’une expulsion à large échelle.


Aujourd’hui, il n’existe en Syrie plus de chaînes de commandement ordonnées, et les gens s’enfuient par millions. Peter Scholl-Latour ne tente même pas de se procurer une vue d’ensemble réaliste des forces militaires dispersées en Syrie ou de pouvoir faire une analyse stratégique. Ce qui est pour lui plus important que les escarmouches quotidiens, ce sont les forces qui incitent à la guerre dans cette guerre par procuration: «war by proxies». (p. 91s.)
Quelles sont les grandes lignes de la politique en Syrie qui, selon Peter Scholl-Latour, se trouve «dans un état d’anarchie»? (p. 94)

  • La rébellion syrienne n’a pas éclaté dans une métropole comme au Caire ou à Tunis, mais tout au bord de l’Etat syrien.
  • La guerre a été portée de l’extérieur dans un Etat stable, le seul Etat stable en Orient.
  • L’armée syrienne libre (ASL) d’opposition a été créée suite au financement massif par l’Arabie saoudite et l’Emirat de Qatar.
  • La hiérarchie de commandement de l’ASL a été préparée avec le soutien de la CIA en Jordanie.
  • Sous la direction de la CIA, les rebelles syriens ont été équipés de matériel de guerre moderne.
  • A Washington, Riad et Jérusalem, on était persuadé que la rébellion contre Assad s’élargirait en une insurrection populaire irrésistible suite à laquelle le clan d’Assad et des alaouites succomberait très rapidement. «Une fois de plus – comme jadis en Irak, en Libye, en Tunisie, en Egypte, demain peut-être en Iran – les services secrets occidentaux sont devenus les victimes de leurs propres rêves et planifications utopiques erronées.» (p. 96)
  • La frontière de mille kilomètres avec la Turquie a été ouverte sur toute sa longueur pour le transfert des armes livrées par l’Arabie saoudite et le Qatar.
  • Les guerriers de l’Etat islamique réussissent toujours à nouveau de capturer pour eux des livraisons d’armes destinées à l’ASL, malgré les activités de la CIA et de ses hommes de pailles douteux.
  • Le fiasco total de la stratégie occidentale de subversion dans la région du Proche-Orient représente le soutien des organisations voulant fonder un Etat islamique en Syrie.
  • Peter Scholl-Latour donne directement la parole à un major des troupes régulières d’Assad ayant déserté vers ASL: «Vous serez étonné que je parle sans détour de notre situation désespérée … Mais aujourd’hui nous savons que nous ne sommes que des pions sur l’échiquier d’un great game.» (p. 99)
  • Le président syrien Assad est équipé en matériel de guerre par la Russie et l’Iran et peut ainsi empêcher la victoire des rebelles.
  • Comme en Libye, les Français et les Anglais étaient au début à la tête des attaques militaires occidentales contre des bases militaires et aéroports syriens, ravitaillés en munitions et en logistique par les Américains.
       Ce n’est que lorsque les guerriers de l’Etat islamique ont commencé à massacrer systématiquement les personnes de confession différente que Barak Obama a permis à son armée de l’air d’intervenir avec l’argument qu’il fallait empêcher un génocide parmi les chrétiens et les yézides.
  • «Le changement de régime à Damas ou la fragmentation de la Syrie aurait dû servir, selon les intentions des Etats-Unis, d’Israël et de l’Arabie saoudite, à contrecarrer l’influence de l’Islam chiite […] afin de limiter le pouvoir du régime des mollahs de Téhéran.» (p. 99)

Peter Scholl-Latour décrit dans son livre également de façon impressionnante la confusion de conflits ethniques, religieux et idéologiques des peuples entre le Levant et le Golfe. En même temps, il met en exergue les interventions politiques et militaires de l’Occident, entreprises au cours des siècles écoulés, comme étant responsables que ces peuples ne peuvent pas vivre ensemble dans la paix et l’harmonie de manière autodéterminée. Peter Scholl-Latour connaît l’Orient depuis des décennies. Il y a voyagé récemment. Son dernier livre représente l’essence de son héritage. Il aiguise le regard sur la réalité et chasse le brouillard de la désinformation et de la manipulation créé par la politique hégémonique occidentale.     •
(Traduction Horizons et débats)

Pour le 90e anniversaire de Peter Scholl-Latour

par Helmut Schmidt

Les journalistes peuvent commenter l’évolution du monde de manière très variée. Par exemple en étant confortablement installés à leur table de travail personnelle. Ou alors, en se rendant eux-mêmes dans des pays étrangers pour s’y faire leur propre opinion. Il est évident que Peter Scholl-Latour appartient à ce dernier genre.
Depuis plusieurs décennies, Peter Scholl-Latour m’impressionne par son expertise concernant les continents et les cultures étrangères. Elle est fondée sur d’innombrables rencontres et expériences. Ses reportages ne sont pas seulement des observations compétentes mais elles sont convaincantes aussi par leur lucidité géopolitique.

Source: Allocution de l’ancien Chancelier fédéral allemand Helmut Schmidt à l’occasion du
90e anniversaire de Peter Scholl-Latour

Documentos/Hezbollah

Equipo del Sitio Web de Al Manar

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

El secretario general de Hezbolá, Sayyed Hassan Nasralá, ha puesto en guardia contra “la más peligrosa deformación que el Islam ha sufrido a manos de los takfiris” y ha señalado que los acontecimientos que tienen lugar hoy en día no tienen precedente dado que vivimos en un siglo en el que los medios de comunicación están tan desarrollados que todo incidente puede ser conocido en minutos en cualquier parte del mundo”.

Durante un discurso pronunciado con ocasión de la tercera noche de la conmemoración de Ashura, Sayyed Hassan Nasralá declaró que “el comportamiento de los grupos extremistas aleja a los no musulmanes del Islam”. Él añadió que “la corriente takfiri ejecuta y mata y trata de legitimar sus actos refiriéndose a versos coránicos y hadices (dichos) del Profeta, pero ellos son unos mentirosos”.
Su Eminencia subrayó que “las consecuencias de esta situación es que ellos alejan a los no musulmanes del Islam porque presentan a los musulmanes como un grupo salvaje y sanguinario y existe el riesgo de que se incruste en el pensamiento de la gente un entendimiento falso e incorrecto de lo que es el Islam”.

Él denunció “el control que ejercen los takfiris sobre grandes espacios en ciertos países y las prácticas que realizan allí”. Él dijo que el pensamiento takfiri está basado en la eliminación del Otro, el derramamiento de sangre, la apropiación de bienes privados y la reducción de las gentes a la esclavitud y todo ello por el solo hecho de pensar diferente”.

Él prosiguió diciendo: “Hay falta ya decir las cosas como son”.

“Desde el año 2.000 esta corriente se ha implantado en la región árabe y ha adquirido las capacidades de un estado. Ha trabajado para promover y difundir sus ideas en todo el mundo. Para lograrlo, ha establecido escuelas y universidades. Ha creado centros de investigación, periódicos, editoriales y canales por satélite y ha gastado centenares de miles de millones de dólares. Lo que pasa hoy en día amenaza el Islam en tanto que religión y amenaza también a la nación islámica y sus comunidades. No basta resolver el problema sino que hay que tratar las causas del surgimiento de esta corriente y desvelar quienes son sus promotores en el mundo musulmán”.

Su Eminencia señaló que “en toda la Umma hay ulemas sunníes y shiíes” que defienden el Islam y muestran el verdadero Islam.

“La lucha contra el takfirismo debe ser principalmente cultural, intelectual y científico”, insistió.

Su Eminencia hizo un llamamiento para “actuar a fin de impedir la propagación de esta corriente” y estimó que “el principal responsable de detener la propagación de la misma es Arabia Saudí, que debe cerrar las puertas de las escuelas que enseñan esta corriente y entregan diplomas takfiris”.

Según él, “el Islam no pretende matar a las personas, sino que busca su salvación. Aspira a salvarlas en este mundo y en el Más Allá”.

Él concluyó diciendo: “Arabia Saudí ha albergado en el pasado y alberga hoy esta corriente y debe asumir sus responsabilidades. No basta con crear una coalición internacional para luchar contra el EI. Ante todo, hace falta cerrar las escuelas que entregan diplomas a los militantes takfiris. Hace falta cerrar las puertas del takfirismo”.

“Yo lanzo un llamamiento a los ulemas de esta corriente wahabí para que revisen sus enfoques y acepten que otros ulemas, sunníes y shiíes, dialoguen con ellos sobre las ideas que propagan por el mundo.

Incumbe a cada intelectual, a cada joven, a cada profesor y a cualquiera que tenga una cultura islámica, expresarse y elevar su voz en los medios, en Internet y en los canales por satélite puesto que su voz es alta, pero la nuestra debe serlo aún más, especialmente dado que ellos disponen de medios enormes”.

“Queridos amigos: Lo que veis y escucháis no es el Islam ni tiene nada que ver con el Islam. No es lo que el Corán enseña ni lo que la religión del Imam Hussein, el nieto del Profeta Muhammad, quiere”.

Fuente: Al Manar

 

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Cómo Hezbolá abortó los complots sionista y takfiri en Oriente medio

por Mohamed Salami

Hezbolá ha contribuido a desactivar los complots dirigidos contra Oriente Medio y ha destruido el control israelí de los acontecimientos en la región, afirmó el vicesecretario general del partido, Sheij Naim Qassem.

El eje de la resistencia ha alcnzado grandes logros en su abierto enfrentamiento con el complot sionista y takfiri.

Ésta es la lógica conclusión a la que podemos llegar tras examinar los actuales acontecimientos en la región.

Después de que Hezbolá liberó los territorios libaneses ocupados por Israel en 2000, los complots sionista-estadounidenses contra el eje de la resistencia continuaron desestabilizando diversas áreas de Oriente Medio.

La ocupación de Iraq y Afganistán fue el principio del ataque estadounidense contra la región antes de que los conspiradores norteamericano-sionistas decidieran desafiar directamente a sus enemigos y fue así como estalló la guerra de 2006 contra el Líbano.

Hezbolá, respaldado por todos sus aliados, derrotó al poder militar sionista en 2006, lo que llevó a la Administración estadounidense a diseñar planes alternativos para vencer al eje de la resistencia.

La “Primavera Árabe” fueron un nombre dado a un plan norteamericano dirigido a desestabilizar a países árabes clave en preparación para golpear al eje de la resistencia. Siria se convirtió en el objetivo.

El EI y otros grupos terroristas fueron creados y apoyados por el gobierno de EEUU y sus aliados europeos y árabes con el fin de llevar adelante este plan.

Sin embargo, el Ejército sirio, respaldado por sus aliados, ha estado luchando contra esta conspiración y contra los grupos terroristas, infligiéndoles duras pérdidas.

El Ejército sirio y sus aliados han retenido y liberado varias ciudades clave, incluyendo la capital, y están escalando sus operaciones para erradicar a los grupos terroristas totalmente.

Irán, como integrante básico del eje de resistencia, también ha hecho frente a las amenazas militares y presiones políticas de EEUU que buscaban obligar a ese país a aceptar un humillante acuerdo nuclear.

Sin embargo, Irán ha hecho frente a todos estos desafíos, obligando a los países occidentales a respetar el derecho de Teherán a desarrollar un programa de energía nuclear conforme a las normas internacionales. También mantiene su apoyo político y militar a todas las facciones de resistencia de la región y ha creado enormes capacidades militares para su ejército, que ha desplegado parte de ese poder en las recientes maniobras que se han extendido sobre dos millones de kilómetros cuadrados.

El EI fue también apoyado por Arabia Saudí y varios otros países árabes para controlar Iraq y someter ese país a su voluntad política. Sin embargo, el Ejército iraquí, respaldado por todos sus aliados, mostró una resistencia contra dicho complot, ha liberado una gran parte del territorio tomado por el EI en junio y prepara el recuperación de todos los territorios que se hallan bajo el control del grupo terrorista.

En todos los frentes, el eje de la resistencia ha sido capaz de abortar los complots de EEUU y el EI así como las guerras de agresión de Israel contra diferentes países.

La Inteligencia israelí ha informado que la entidad sionista hace frente a peligros reales en sus “fronteras”. Ella ha reconocido que Hezbolá posee un gran poder misilístico y ha obtenido una notable experiencia militar en la guerra de Siria. Los israelíes también reconocen que sus enemigos han estado fortaleciendo su poder y suponen ahora una grave amenaza para la entidad sionista si ésta decide lanzar nuevas guerras.

Fuente: Al Manar

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Hezbolá entrena a cristianos, sunníes y drusos para luchar contra los takfiris

Según el periódico libanés An Nahar, “unidades de Hezbolá que operan en el norte y oeste de la Bekaa ayudan a grupos de jóvenes cristianos, musulmanes sunníes y drusos a entrenarse y armarse con el fin de contrarrestar la amenaza del EI, el Frente al Nusra y otras organizaciones similares”.

Hace un año, el periódico Al Akhbar informó de la existencia de las Brigadas Libanesa para Resistir la Ocupación Israelí, formadas por voluntarios de diferentes confesiones que se conocen con el nombre genérico de Saraya. Esta organización es independiente de Hezbolá, pero tiene idénticos fines como son la de resistir a la ocupación israelí y a los grupos takfiris que agreden al Líbano.

Uno de los fundadores del grupo en Sidón, Hossam, afirma que el “grupo es capaz de organizarse por sí mismo y no requiere la ayuda de Hezbolá para llevar a cabo sus actividades”. Hossam es veterano de grupos de izquierda desde los 16 años y cree “en la justicia social y en la lucha armada para la liberación de los pueblos.

Él considera también que los enemigos del Líbano han de ser combatidos no sólo en las fronteras, sino también “en el interior del país”. Este movimiento ha llevado a cabo acciones de vigilancia en la frontera y está dispuesto a hacer frente a cualquier agresión.

Según Al Hadath News, “muchos jóvenes cristianos en el norte de la Bekaa buscan ahora integrarse en Saraya para hacer frente a las amenazas contra la seguridad que provienen de los grupos terroristas takfiris. Algunos de ellos pertenecen a organizaciones cercanas al bloque político del 8 de Marzo, aliado con Hezbolá, mientras que otros tienen diferentes inclinaciones políticas”.

13/11/2014

Fuente: Al Manar

 

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Dos tercios de los cristianos en el Líbano apoyan a Hezbolá

Un sondeo efectuado por el Centro de Investigación e Información de Beirut ha señalado que dos tercios de los cristianos creen que “la lucha de Hezbolá contra los grupos terroristas asegura la protección del Líbano” y rechazan la idea, difundida por la coalición del 14 de Marzo, de que la intervención de Hezbolá en Siria ha expuesto al Líbano a las amenazas de los grupos takfiris.

Una mayoría aplastante de los libaneses rechaza también el despliegue de fuerzas internacionales en las fronteras del Este del Líbano para protegerlas de los grupos takfiris mientras que el 73% afirma que los ataques de la coalición internacional en Siria e Iraq no buscan eliminar al EI (Estado Islámico).

El sondeo está basado en entrevistas con 316 cristianos de todas las circunscripciones libanesas. El centro se centró exclusivamente en los cristianos porque los grupos terroristas los toman como blanco en Siria y en Iraq. El sondeo, efectuado entre el 15 y el 17 de octubre, tomó en cuenta asimismo la distribución regional y las personas de diferentes edades y fue realizado por teléfono.

Según los resultados de la encuesta, dos tercios de los cristianos (66%) se muestran en desacuerdo con la idea de que la intervención de Hezbolá en Siria está detrás de las amenazas takfiris en el Líbano y apoyan la acción militar en el país vecino.

En contraste, una encuesta realizada en junio de 2013 mostró que un 53% de los cristianos libaneses se mostraba entonces contrario a la misión de Hezbolá en Siria.

Un 58% de los cristianos se opone también a que fuerzas de las Naciones Unidas en el Líbano (FINUL) reemplacen a Hezbolá en la frontera este del Líbano.

La encuesta muestra, por otra parte, una gran desconfianza hacia las políticas de EEUU. Un 73% de los cristianos considera que los ataques aéreos norteamericanos contra Iraq y Siria no buscan eliminar al EI.

Este sondeo refleja asimismo la pérdida de apoyo, entre los cristianos, de los partidos integrados en la coalición del 14 de Marzo. Muchos reprochan en especial al líder de las Fuerzas Libanesas, Samir Geagea, que se alinee junto a los grupos takfiris que degollan a los cristianos en Siria e Iraq.

22/10/2014

Fuente: Al Manar

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Los cristianos del Líbano confían en Dios y en Hezbolá

En el norte del Valle de la Bekaa, los cristianos partidarios de las Fuerzas Libanesas, liderados por Samir Geagea, e integrados en la coalición del 14 de Marzo habían mantenido durante años una actitud hostil hacia Hezbolá. Sin embargo, la amenaza del grupo terrorista Estado Islámico (Daesh) y del Frente al Nusra, vinculado a Al Qaida, han cambiado su percepción. Ellos afirman ahora que el combate de Hezbolá contra las organizaciones terroristas ha alejado la invasión del EI de sus localidades, como la de Qaa.

“Yo estaba en contra de que Hezbolá conservara sus armas y quería que las entregara al Ejército libanés”, dijo Rita Sfeir, una mujer cristiana del norte del Líbano, al periódico norteamericano Christian Science Monitor. “Ahora estoy preocupada por el EI y me consuelo pensando que Hezbolá tiene las armas para defendernos de esos carniceros”.

“Si Hezbolá no hubiera combatido en Siria, el EI nos habría invadido hace mucho tiempo”, reconoció el martes el alcalde de Qaa. Antiguo partidario de las Fuerzas Libanesas, Matanius Nehmé afirma que el “EI no excluye a nadie, ni musulmán, ni cristiano, ni partidario de las FL ni del Partido Nacional y Social Sirio. Es nuestro pueblo y vamos a morir defendiéndolo aquí en la Bekaa del Norte. No vamos nunca a rendirnos al EI”, dijo al sitio Al Hadath News.

Aunque descartan una invasión del pueblo por parte de los terroristas, los habitantes de Qaa subrayan que el EI o el Frente al Nusra pueden llevar a cabo un atentado con coche bomba o infiltrarse para cometer una masacre contra los habitantes.

Ellos afirman que las mentiras de los países occidentales no convencen a los cristianos. “Ellos quieren expulsarnos de Oriente, por medio del EI, y destruir la estructura social en el Líbano, Siria e Iraq. Los cristianos conocen el proyecto norteamericano-sionista. No queremos irnos a vivir a Francia. La garantía de los cristianos en Oriente es el eje de la resistencia y el Ejército libanés”.

En otras localidades fronterizas con Siria, los cristianos son unánimes al decir: “Si Hezbolá gana, ganaremos, y si Hezbolá es derrotado, nosotros lo seremos también”.

Cristianos de Sidón: Dios y su partido nos protegen

Los temores sobre la situación de la seguridad en el Líbano no conciernen sólo a los habitantes de la Bekaa. Los cristianos de Sidón (Saida), en el sur del país, preparan también sus armas para utilizarlas en caso de necesidad.

El temor a la presencia en la región de los partidarios del sheij salafista Ahmed al Assir, que provocó hace dos años el caos en Sidón antes de emprender la huida, han llevado a los residentes a multiplicar las medidas de precaución.

Las municipalidades han prohibido a los refugiados sirios andar por la noche en las calles de las localidades y han elaborado listas para distinguir a los partidarios del gobierno sirio de los que se oponen a él y que constituyen un problema para el Líbano.

Los cristianos, bien sean del 8 de Marzo, como los miembros del movimiento de Michel Aún o el Partido Nacional y Social Sirio, o del 14 de Marzo, como las Fuerzas Libanesas y Kataib, son unánimes a la hora de reclamar la ayuda de Hezbolá. Ellos han pedido incluso al movimiento de resistencia libanés que les entrene militarmente bajo la bandera de las brigadas de la resistencia.

Por otro lado, los coloquios y encuentros con dirigentes políticos de Hezbolá se han multiplicado a invitación de personalidades eminentes de Sidón.

18/09/2014

Fuente: Al Manar

samedi, 17 janvier 2015

Hispanoamérica en el conflicto geopolítico actual

Conferencia en Barcelona: “Hispanoamérica en el conflicto geopolítico actual”

 

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Presentación de la revista Nihil Obstat por José Alsina (director) y conferencia del filósofo Alberto Buela sobre el papel de Hispanoamérica en la geopolítica mundial.

Hotel Atenea, Barcelona, España.
C/ Joan Güell, 207-211, 08028 Barcelona

Martes, 20 de enero a las 19,00h.

Il Nuovo Grande Gioco

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Il Nuovo Grande Gioco n°82

Christoph Germann

Ex: http://aurorasito.wordpress.com

English version here:

http://christophgermann.blogspot.com

Dalla fine del 2013, la Turchia è travolta dall’implacabile lotta di potere tra Recep Tayyip Erdogan, che ha lasciato la carica di primo ministro turco lo scorso anno per diventare il 12° presidente del Paese, e l’influente movimento appoggiato dalla CIA dell’auto-descritto “imam, predicatore e attivista della società civile” Fethullah Guelen, che vive negli Stati Uniti da quando fu costretto a fuggire in Turchia nel 1999. Il conflitto tra gli ex-alleati ha ormai raggiunto un punto in cui il presidente Erdogan si prepara ad aggiungere il movimento di Guelen nel ‘libro nero’ della Turchia, dato che l’organizzazione sarà classificata minaccia alla sicurezza nazionale della Turchia. Anche se la lotta per il potere in gran parte ha luogo in Turchia, altri Paesi, come l’Azerbaigian, ne sono colpiti ed Erdogan non è l’unico che cerca di contenere le attività dell’oscuro movimento. I regimi in Asia Centrale sono sempre più sospettosi verso le scuole di Guelen e con buona ragione. Dopo Russia e Uzbekistan, che avevano già chiuso le scuole oltre un decennio fa, il Turkmenistan ha seguito l’esempio, negli ultimi anni, e le scuole di Guelen in Tagikistan sono ora sotto esame, come il quotidiano filo-Erdogan Sabah ha trionfalmente annunciato questa settimana:


Il Tajikistan chiude le scuole di Guelen, definendole ‘missione ombra’


Sajdov Nuriddin Sajdovich, ministro dell’educazione e della scienza del Tagikistan, ha annunciato che non estenderà l’accordo con il Movimento Guelen sul permesso di aprire scuole nel Paese, in quanto considera la missione delle scuole del gruppo come “oscura”. Secondo la stampa locale, un funzionario del ministero, Rohimjon Sajdov, ha anche detto che sarà dissolto l’accordo tra il movimento Guelen e il governo tagiko sulle sue scuole nella regione. Sajdov ha aggiunto che l’accordo con gli istituti d’istruzione in questione scade nel 2015 e che il Paese non lo prorogherà. Attualmente vi sono 10 scuole in Tagikistan gestite dal movimento. La prima scuola del gruppo fu aperte nel 1992. Negli ultimi dieci anni, le finalità delle scuole sono al centro di un acceso dibattito nel governo turco. Vi sono state numerose richieste di chiusura da parte di Ankara”.

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Il Tagikistan controlla le scuole di Guelen, preparandosi al caos afgano


È interessante notare che, secondo i media tagiki, Sajdov non ha menzionato la parola “ombra”. Invece ha detto che il governo tagiko sta per rivedere le licenze per le scuole Guelen perché la loro missione è “poco chiara”. Il quotidiano Sabah è noto caricare il caso quando si tratta del movimento Guelen, ma dato che le scuole di Guelen svolgono un ruolo decisivo nell’islamizzazione di Asia centrale e Caucaso e furono utilizzate per varie operazioni segrete della CIA, le autorità tagike dovrebbero considerare la missione delle scuole come “oscura”. Dushanbe ha a lungo lamentato che i giovani tagiki, che studiano illegalmente nelle scuole religiose islamiche all’estero, “possono facilmente radicalizzarsi ed essere reclutati nei gruppi estremisti o militanti”, mentre si fa poco per fermare indottrinamento e reclutamento dei terroristi interi. Tuttavia, le ultime azioni indicano che ciò potrebbe cambiare nel prossimo futuro:


Un presunto capo islamista e suoi subordinati detenuti in Tagikistan


Il presunto capo di una cellula del Movimento islamico dell’Uzbekistan (IMU) e 10 presunti collaboratori sono stati arrestati in Tagikistan. Il ministero dell’Interno tagiko ha detto in una dichiarazione televisiva, il 7 gennaio, che Ikrom Halilov, ex-imam di una moschea locale e altri erano stati arrestati nel distretto di Shakhrinav, a 50 chilometri ad ovest della capitale Dushanbe. Secondo il ministero, il gruppo è sospettato di pianificare l’attacco a una stazione di polizia, al fine di rubarne le armi”.


Negli ultimi mesi, il Movimento islamico dell’Uzbekistan (IMU) fa notizia nel nord dell’Afghanistan, dove i combattenti dell’Asia centrale appartenenti al gruppo IMU o a schegge, come Jamat Ansarullah, e le alleate forze taliban si ammassano ai confini di Tagikistan e Turkmenistan. Alla fine dello scorso anno, Zamir Kabulov, rappresentante speciale del presidente russo Vladimir Putin per l’Afghanistan, ha rilasciato una lunga intervista ad Interfax avvertendo della minaccia all’Asia centrale e alla Russia, ma stranamente ha detto che i jihadisti nel nord dell’Afghanistan provengono dallo Stato islamico (SIIL). Kabulov ha descritto in dettaglio come molti combattenti si concentrino sulle teste di ponte in Tagikistan e Turkmenistan e sottolineato che “i nostri alleati Tagikistan e Uzbekistan lo sanno, confermando le stesse informazioni e prendendo misure“. Perché per Kabulov gli insorti siano combattenti del SIIL non è chiaro. Alcuni jihadisti tagiki del SIIL hanno recentemente proclamato l’intenzione di “combattere gli infedeli” in Tagikistan, ma non hanno ancora ottenuto il permesso:


I militanti del SIIL chiedono a Baghdadi il permesso di combattere gli ‘infedeli’ in Tagikistan


I militanti dello Stato Islamico (IS) in Iraq hanno pubblicato un video dicendo di aver chiesto il permesso al gruppo dirigente per la jihad in Tagikistan, ha riferito RFE/RL tagiko. Abu Umarijon dice che lui e i suoi camerati tagiki hanno chiesto a Baghadi, capo dello Stato islamico, il permesso di tornare in Tagikistan e combattere con il gruppo estremista Jamat Ansarullah. Tuttavia, Baghdadi non gliel’ha concesso. “Agli emiri (capi) militanti che hanno trasmesso il messaggio ad Baghdadi è stato detto che in questo momento devono attendere”, spiega il militante tagiko”.


Il video ha causato scalpore in Tagikistan e il Centro Islamico del Tagikistan ha condannato i jihadisti chiedendo come sia possibile “la jihad in uno Stato la cui popolazione è al 99 per cento musulmana“. Ma anche senza il ritorno dei combattenti tagiki del SIIL, le autorità tagike hanno tutte le ragioni di preoccuparsi della situazione nel nord dell’Afghanistan. I sequestri sul confine tagiko-afgano evidenziano recentemente la gravità della minaccia. Questa settimana, i funzionari tagiki hanno reso pubblica l’identità delle quattro guardie di frontiera tagiki rapite il mese scorso, e hanno respinto le affermazioni secondo cui i taliban avevano fatto richieste per il loro rilascio. A causa del deterioramento della situazione della sicurezza, i servizi speciali del Tagikistan avrebbero preso “una serie di misure per rafforzare i tratti più vulnerabili” del confine tagiko-afghano e ora sorvegliano molto da vicino le attività degli insorti nel nord dell’Afghanistan. Oltre a questo, il Tagikistan ha anche creato una nuova base militare vicino al confine:


Per sorvegliare i taliban, il Tagikistan crea una nuova base militare al confine afghano


Le forze armate del Tagikistan creano una nuova base vicino al confine con l’Afghanistan in risposta all’apparente aumento dei combattenti sul lato afghano del confine. La base, chiamata “Khomijon”, sarà nella regione di Kuljab. “Carri armati, veicoli corazzati e altri armamenti” saranno impiegati nella base che “unità di tutte le strutture di sicurezza del Paese utilizzeranno per le manovre operative”, ha riferito RFE/RL citando una fonte del Ministero della Difesa del Tagikistan. Mentre non vi è alcuna “minaccia immediata” del concentramento di combattenti taliban al confine con il Tagikistan, Dushanbe ha scelto di adottare “misure preventive”, ha detto il funzionario. Una fonte anonima nel Comitato di Stato sulla Sicurezza Nazionale (GKNB) del Tagikistan ha detto all’agenzia russa TASS che “gruppi non controllati da Kabul” si sono ammassati sul lato afgano del confine”.

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I taliban smentiscono le affermazioni del governo, mentre Ghani chiede agli USA di rimanere per sempre


Lo stesso giorno, un anonimo funzionario del servizio di sicurezza nazionale dell’Uzbekistan con linguaggio simile avvertiva dell'”aumento della presenza di formazioni armate non controllate dal governo dell’Afghanistan“. L’Uzbekistan prende alcune misure per affrontare il problema, ma le autorità uzbeke non costruiscono nuove basi militari, perché sono meglio preparate ad affrontare la minaccia dei vicini Tagikistan o Turkmenistan. Dopo che i taliban si sono avvicinati al Turkmenistan un mese fa, riprendendosi Khamjab nel distretto afgano di Jowzjan, il governo afgano ora cerca di calmare i nervi di Ashgabat. Il capo della polizia di Jowzjan, generale Fakir Muhammad Jaujani ha annunciato, la scorsa settimana, che le forze armate afgane preparano operazioni su vasta scala nelle province di Jowzjan e Faryab, dove gli insorti hanno ripetutamente provocato problemi negli ultimi mesi. Anche se l’International Security Assistance Force (ISAF) della NATO ha concluso la guerra in Afghanistan solo di nome, il presidente afgano Ashraf Ghani non ha perso tempo nel rimpiangere le truppe della coalizione:


Il presidente afgano dice agli USA di ‘riesaminare’ la data del ritiro


Il presidente afghano Ashraf Ghani ha detto in un’intervista che gli Stati Uniti dovrebbero “rivedere” il calendario della ritirata delle restanti truppe della coalizione nel Paese entro la fine del 2016. Le “scadenze sono dettate dalla mente ma non dovrebbero essere dei dogmi”, ha detto Ghani al programma della CBS “60 Minutes” sulla questione. Alla domanda cosa avesse detto al presidente USA Barack Obama, Ghani ha detto: “Il presidente Obama mi conosce, non abbiamo bisogno di spiegarci”.
Dato che Ghani è l’uomo di Washington, le sue parole sono una vera sorpresa e questa intervista probabilmente gli guadagnerà altri tributi sulla stampa statunitense. Ma mentre i funzionari e i media degli Stati Uniti non perdono occasione per elogiare il nuovo leader dell’Afghanistan, il popolo afgano è meno impressionato dalle prestazioni di Ghani, finora. Secondo l’ultimo sondaggio del notiziario afgano TOLOnews e dell’istituto di ricerca ART, Ghani ha perso popolarità tra la popolazione afgana, quasi il 50 per cento, dal suo insediamento a fine settembre. Uno dei motivi probabili è che Ghani non ha formato un governo con il direttore generale del suo governo di unità nazionale, Abdullah Abdullah. Anche se i due uomini hanno raggiunto un accordo per la condivisione del potere a settembre, c’è lo stallo sulle cariche governative. Ghani ha anche sperato di portare tre capi taliban nel suo governo, ma il gruppo ha respinto l’offerta:


I taliban rifiutano l’offerta di posti nel governo afghano


Ai taliban sono stati offerti posti nel nuovo governo afghano, ma hanno rifiutato, afferma la BBC. L’offerta proviene dal nuovo presidente Ashraf Ghani, nel tentativo di porre fine alla ribellione che minaccia il Paese. I tre uomini che il presidente Ghani aveva sperato di attirare nel suo governo erano Mullah Zaif, ex-ambasciatore talib in Pakistan, che ha vissuto relativamente apertamente a Kabul per alcuni anni, Wakil Muttawakil, ex-ministro degli Esteri talib, e Ghairat Bahir, un parente di Gulbuddin Hekmatyar, le cui forze sono alleate ai taliban”.


Se Ghani non riesce a raggiungere un accordo con i taliban, la situazione in Afghanistan può solo peggiorare e il presidente afghano avrà difficoltà a restare al potere. Così l’appello di Ghani agli Stati Uniti di “riesaminare” la scadenza del ritiro ha perfettamente senso. Tuttavia, come già detto, le preoccupazioni di Ghani sul cosiddetto ritiro della NATO sono completamente infondate. L’esercito statunitense ha risposto all’intervista di “60 minutes” dicendo che gli Stati Uniti “prevedono di restare in forze e non ci sono stati cambiamenti sul ritiro”, ma anche se gli Stati Uniti proseguono con il piano per avere una “normale” ambasciata a Kabul alla fine del 2016, ciò significa tenere migliaia di contractor nel Paese devastato dalla guerra. Tuttavia, al momento non sembra come gli Stati Uniti prendano sul serio il piano della ritirata:


A Camp Lejeune i marines si preparano a schierarsi in Afghanistan


Pochi mesi dopo la presunta fine delle operazioni di combattimento del Corpo in Afghanistan, ufficiali rivelano che i marines sono diretti di nuovo nel Paese dilaniato dalla guerra, ma i dettagli dell’operazione sono pochi. La notizia arriva con un comunicato stampa del Corpo dei Marines che delinea i preparativi compiuti dalla 2.nda Compagnia di collegamento d’artiglieria aero-navale di Camp Lejeune, North Carolina. La compagnia ha testato ls disponibilità della squadra di collegamento inter-arma Alpha a uno schieramento imminente in Afghanistan per la soluzione di vari scenari “reali” tra l’8 e l’11 dicembre, secondo il comunicato. Oltre al comunicato stampa, ufficiali del Corpo dei Marines si sono rifiutati di discutere dell’imminente schieramento del 2° ANGLICO. Citando la sicurezza operativa, un portavoce della Marine Expeditionary Force ha rifiutato di specificare quando, e per quanto, verrà schierata l’unità, dove opererà in Afghanistan e se altre unità dei marines l’accompagneranno”.

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La lotta agli agenti del ‘regime change’ di Washington nel Caucaso meridionale


Oltre alle truppe statunitensi, l’operazione Resolute Support, la missione di prosieguo dell’ISAF, conta su numerose truppe di altri Paesi della NATO e alleati, come Georgia e Azerbaigian. Un gruppo di soldati azeri è appena partito per l’Afghanistan a sostegno della missione della NATO, nonostante le tensioni tra il regime del leader dell’Azerbaigian Ilham Aliev e l’occidente. Negli ultimi mesi, l’Azerbaigian ha ripetutamente fatto notizia per la repressione di ONG, attivisti per i diritti umani e giornalisti, molti supportati da Stati Uniti e Unione europea. Dopo che le autorità azere avevano già arrestato Khadija Ismailova, giornalista investigativa che collabora per il servizio azero del portavoce della CIA, Radio Free Europe/Radio Liberty (RFE/RL), all’inizio del mese scorso, le relazioni tra Baku e Washington peggioravano quando il regime di Aliev ha chiuso l’ufficio di RFE/RL di Baku, un paio di settimane dopo:


USA ‘allarmati’ dall’Azerbaijan che chiude gli uffici a Baku di RFE/RL


Il dipartimento di Stato degli Stati Uniti è preoccupato per la situazione dei diritti umani in Azerbaigian, aggravatosi dopo che le autorità hanno fatto irruzione e chiuso l’ufficio di RFE/RL a Baku ed interrogato dipendenti e collaboratori. Il portavoce del dipartimento di Stato Jeff Rathke ha riferito alla conferenza del 29 dicembre a Washington: “Queste azioni, insieme alla negazione dell’assistenza legale in tali interrogatori, sono ulteriore motivo di preoccupazione. Gli uffici azeri di RFE/RL, conosciuta come Radio Azadliq, sono stati perquisiti il 26 dicembre dagli investigatori del pubblico ministero confiscando documenti, file e attrezzature, prima di sigillare i locali”.


Com’era prevedibile, la guerra verbale tra Stati Uniti e Azerbaigian s’è intensificata dopo il giro di vite su RFE/RL. L’ex-presidente di RFE/RL Jeffrey Gedmin ha condannato l’azione di Aliev contro “una delle poche agenzie di stampa indipendenti rimaste in Azerbaigian” nei termini più forti possibili e ha avvertito l’amministrazione Obama che la visione di Washington di un’Europa “libera e unita” è a rischio. “Tutta l’Europa libera” è un codice spesso usato ma raramente spiegato, perché in pratica significa il consolidamento di un’Europa unita controllata da Bruxelles per conto degli Stati Uniti. L’Azerbaigian supportava la visione di Washington, ma al momento cruciale il regime Aliev è più interessato alla sua sopravvivenza che a un'”Europa unita e libera”. Anche se le tensioni sono forti al momento, resta da vedere se l’Azerbaigian davvero “snobberà l’occidente”, come alcuni suggeriscono:


L’Azerbaijan snobba l’occidente


Questi eventi sono stati segnalati all’estero soprattutto come ulteriore restrizione del già piccolo spazio in Azerbaigian per le opinioni alternative. Ed è così, suggerendo anche un drastico cambio geopolitico nell’instabile regione del Mar Caspio: crescente ostilità del governo azero verso Washington, con l’attacco a RFE/RL dopo mesi di retorica estrema anti-occidentale. Alti funzionari governativi azeri hanno accusato l’ambasciatore degli Stati Uniti a Baku di “gravi interferenze” e l’ex-ministro degli Esteri della Svezia Carl Bildt di essere una spia statunitense. Ai primi di dicembre, il capo dello staff presidenziale, Ramiz Mehdiev, ha pubblicato un articolo di 13000 parole sostenendo che la CIA escogita cambi di regime nello spazio post-sovietico (le cosiddette rivoluzioni colorate) definendo gli attivisti per i diritti umani in Azerbaigian “quinta colonna” degli Stati Uniti”.


Vale la pena sottolineare che la stampa israeliana suona l’allarme sul presunto cambio della politica estera dell’Azerbaigian, ma l’ambasciatore d’Israele a Baku Rafael Harpaz ha affrontato tali articoli dopo pochi giorni placando i timori e sottolineando che nulla cambia nei rapporti azerbaigiano-israeliani. Pertanto, i rapporti allarmistici nei media occidentali sul cambio geopolitico di Baku devono essere presi con cautela. Gli Stati Uniti non accetteranno di perdere l’Azerbaigian, considerando che la vicina Armenia è ufficialmente membro dell’Unione economica eurasiatica (UEE) cementando i legami con Mosca. Dopo i falliti tentativi d’impedire l’adesione dell’Armenia al blocco commerciale guidato dalla Russia, Washington apparentemente non è più interessata a “far progredire valori, pratiche e istituzioni democratici” in Armenia e decidendo di chiudere l’ufficio locale del National Democratic Institute (NDI), per “problemi finanziari”, ovviamente una scusa:


NDI sospende le attività in Armenia


L’ufficio armeno del National Democratic Institute (NDI) degli Stati Uniti, che opera in Armenia dal 1995, sospende le operazioni per problemi finanziari, ha detto Gegam Sargsjan, capo dell’ufficio, il 7 gennaio. Il NDI non riceve finanziamenti dal suo sponsor principale, l’USAID (Agenzia degli Stati Uniti per lo sviluppo internazionale), quindi da marzo 2015 l’ufficio blocca le attività “per un tempo indefinito, fino a quando i fondi saranno disponibili” ha detto Sargsjan. “L’USAID sospese il finanziamento del NDI un anno fa e poi ricevemmo fondi dal National Endowment for Democracy degli USA” ha detto Gegam Sargsjan aggiungendo che oggi USAID preferisce sostenere organizzazioni locali piuttosto che internazionali, mentre “per la NDI non sono una priorità attuale“.

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Traduzione di Alessandro Lattanzio – SitoAurora

2015, een Chinees-Japans conflictjaar?

2015, een Chinees-Japans conflictjaar?

Ex: http://vrijetribune.nl/

thediplomat_2013-12-17_20-32-59-386x386.jpgVorige maand spraken we al over een mogelijk Koreaans conflict als gevolg van oplopende spanningen tussen Japan en China. We mogen een direct maritiem conflict tussen China en Japan echter niet uitsluiten. We dienen hierbij ook te kijken naar de relatief onbekende historie van de Japanse marine.

Japan slaagde er aan het einde van de 19de eeuw in om de economische en technologische achterstand met Europa en Amerika in relatief korte tijd in te halen. Dit in tegenstelling tot China, dat als gevolg hiervan militair eigenlijk tot omstreeks 1950 nauwelijks wat voorstelde. De Japanse marine was een belangrijk instrument in deze modernisering. Japan was een eiland en was als gevolg hiervan afhankelijk van buitenlandse handel. De marine was daarom de hoeksteen van de Japanse defensie. In 1902 slaagde Japan er in om het diplomatieke isolement te doorbreken door een verdrag met de grootste vlootmacht ter wereld – Groot-Brittannië.

Tijdens de Eerste Wereldoorlog was dit verdrag van belang voor Groot-Brittannië, aangezien de Japanners bij machte waren om de strategische Duitse vlootbasis in Tsingtao (China) te veroveren. Naarmate de Britse vloot meer en meer te duchten had van Europese concurrenten nam het belang van de Brits-Japanse alliantie toe. Dit hield niet op na de Eerste Wereldoorlog als Frankrijk de belangrijkste tegenstander wordt van de Britse hegemonie. Zo gingen de Fransen in 1927 over tot het bouwen van een gigantische duikboot met zware kanonnen om de Britse hegemonie op zee aan te vechten.

Ook in de Stille Oceaan werd de Britse hegemonie op zee aangevochten en wel door de Amerikanen. De Amerikanen werkten in de jaren 1920 aan concrete plannen om Canada binnen te vallen in het geval van een conflict met Groot-Brittannië. Het was er de Britten alles aan gelegen om de groeiende Amerikaanse invloed in de Stille Oceaan te counteren en wel door middel van Japan. Japan had echter geen vliegdekschepen en men kon natuurlijk ook weer niet te openlijk Japan steunen en dus ontspon er zich een spionage-intrige, waarbij de Britten oogluikend toelieten dat maritieme technologie heimelijk in Japanse handen kwam:

De tragedie van de Britse politiek was dat de Japanners en de Amerikanen weliswaar met elkaar in conflict kwamen in 1941, maar dat de Japanners en passant ook de Britten aanvielen, omdat ze de grondstoffen uit de Britse kolonies nodig hadden voor hun oorlog met Amerika: olie uit Birma (Myanmar), rubber van Malakka, etc. De Amerikanen vanuit hun oogpunt steunden voor 1941 juist de Chinese nationalisten tegen Japan om de Japanners vooral bezig te houden op het Chinese vasteland, een politiek die ook faalde want de Amerikaanse olieboycot leidde tot Japanse aanval op Pearl Harbor, en niet tot de gehoopte onderhandelingen.

Sinds de Tweede Wereldoorlog is Japan de Amerikaanse bondgenoot. Evenals de Britse hegemon een eeuw tevoren begonnen de Amerikanen begin deze eeuw Japan steeds meer te gebruiken om hun belangen te verdedigen in de Stille Oceaan, aangezien Amerika zelf verwikkeld was in de Golfregio. Net als een eeuw geleden begint de Japanse marine steeds meer maritieme technologie te ontwikkelen. In 2013 werd de Izumo gelanceerd, officieel een helikopterschip maar in werkelijkheid een vliegdekschip. De Izumo wordt verwacht in maart 2015 operationeel te zijn.

In China werkt men ook koortsachtig aan een eigen vliegdekschip, de Liaoning. Het is een Sovjet-vliegdekschip dat nooit werd afgebouwd en door China is gekocht van de Oekraïne. Het is onduidelijk in hoeverre China op basis van de aankoop van dit schip in staat is om zelf vliegdekschepen te bouwen. De Liaoning is officieel operationeel sinds 2012, maar wordt sindsdien geplaagd door technische mankementen en het is niet zeker in hoeverre de vliegtuigen daadwerkelijk operationeel zijn. De Chinezen hebben zelf een vliegtuig ontwikkeld voor dit schip, maar in september 2014 kwamen nog 2 piloten om bij de vliegdekschiptraining.

Een conflict om de Senkaku/Diaoyudao eilanden boven Taiwan is niet ondenkbaar. China is een enorme economische macht geworden en haar zelfvertrouwen als geopolitieke macht is daarmee ook enorm toegenomen. China is in de positie van Duitsland vlak voor de Eerste Wereldoorlog – een continentale industriemacht zonder overzees netwerk maar met maritieme aspiraties en een sterke maritieme macht als buurland. Op dit ogenblik is de Japanse marine wellicht talsmatig niet, maar kwalitatief absoluut superieur aan de Chinese marine.

Als Amerika China wil treffen, dan is een Japans-Chinees maritiem conflict zeer geschikt. Het voorkomt grootschalige economische schade van bombardementen en kan relatief snel worden beslist. Amerika kan bovendien zelf buiten schot blijven door de historische animositeit tussen China en Japan op te spelen. Een Chinese maritieme nederlaag om de Senkaku/Diaoyudao eilanden zal de Chinezen op een maritieme achterstand van minstens 10 jaar zetten en de druk op bondgenoten rond de Zuid-Chinese Zee verminderen. Wat zeker is, is dat de Amerikanen (en de Japanners) zeker op termijn de capaciteiten van de Chinese marine zullen testen.

Laten we hopen dat de Amerikanen of de Japanners in 2015 China niet zullen uitdagen. Er is immers al voldoende oorlog in de wereld.

L’affaire des attentats de Charlie Hebdo vue différemment



L’affaire des attentats de Charlie Hebdo vue différemment avec Jean-Yves Le Gallou dans le dernier I-Média !

Réinformation totale sur l'affaire des attentats islamistes et zoom sur le mouvement de contestation contre l'islamisation de l'Allemagne PEDIGA avec Jean-Yves Le Gallou dans le dernier I-Média ! Face à la pensée unique des grands médias, partagez massivement l'information libre et alternative !

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Le Qatar: "Club Med des terroristes" ou "valet des Américains"?

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Le Qatar: "Club Med des terroristes" ou "valet des Américains"?

INTERVIEW

Le Qatar finance-t-il les djihadistes? Après les attentats de Paris, la question revient fréquemment. Fabrice Balanche, spécialiste du Moyen-Orient, y répond.

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"Le Club Med des terroristes". Cette périphrase, employée par le journal Courrier International pour désigner le Qatar, en dit long sur les doutes qui pèsent sur ce pays au sujet du financement du terrorisme.

Ce sentiment de défiance envers Doha s'est d'ailleurs accentué depuis la divulgation de rapports du département d'Etat américain, qui s'interroge sur le financement de l'Etat islamique (EI) et d'Al-Qaïda par des fortunes du Qatar. Et les récents attentats qui ont frappé de plein fouet Charlie Hebdo et plus généralement la France, ne font qu'enflammer le débat. Le Qatar serait-il le bailleur de fonds des organisations djihadistes ? 

Dans le même temps, le Qatar est en plein essor économique et plusieurs partenaires commerciaux (les Etats-Unis et la France au premier chef) cherchent à profiter de ce marché florissant. Alors qu'Airbus a d'ores et déjà réalisé sa première livraison de l'A350 à la compagnie aérienne Qatar Airways, la France cherche à vendre son Rafale et se veut la plus attractive possible afin d'attirer les investissements qataris, au risque d'enfreindre la loi à travers l'octroi aux Qataris d'avantages fiscaux trop juteux

Les puissances occidentales fermeraient-elles les yeux sur certains agissements du Qatar, afin de ne pas se mettre à dos un partenaire économique primordial ?

Fabrice Balanche, maître de conférences à l’Université Lyon 2 et directeur du Groupe de Recherches et d’Etudes sur la Méditerranée et le Moyen-Orient  à la Maison de l’Orient, revient sur la question des financements et analyse la situation géopolitique du Qatar au Moyen-Orient.

1) Selon vous, le Qatar finance-t-il l'Etat Islamique ?

Avant toute chose, il faut remettre la question du financement de ces organisations terroristes dans un contexte de rivalité entre l'Arabie Saoudite et le Qatar. En effet, depuis longtemps, l'Arabie Saoudite veut mettre le Qatar et le Koweït sous sa domination. Mais le Qatar ne se laisse pas faire. La compétition entre les deux chaînes télévisées Al-Jazeera (qatarienne) et Al-Arabiya (saoudienne) symbolise cette confrontation âpre entre les deux pays du Golfe.

Au-delà de la sphère médiatique, le Qatar prend très fréquemment le contre-pied de la politique saoudienne. Alors que l'Arabie Saoudite se méfie des Frères musulmans, le Qatar se montre très accueillant à leur égard. Et depuis que l'Arabie Saoudite soutient les groupes salafistes de l'opposition syrienne, le Qatar cherche à faire de même pour limiter l'influence saoudienne dans la région. On a affaire à une véritable lutte d'influence entre le Qatar et l'Arabie Saoudite pour dominer l'opposition syrienne.

Ainsi, le Qatar a financé le Front Al-Nosra (ou Nosra) jusqu'à la scission intervenue en avril 2013. L'organisation, rattachée à Al-Qaïda, est pourtant inscrite sur la liste terroriste des Etats-Unis depuis le 20 novembre 2012 et la déclaration d'Hillary Clinton.

Après la scission en avril 2013 – autrement dit la séparation entre Nosra dirigé par le syrien Al-Joulani et l'Etat islamique (EI) conduit par l'irakien al-Baghdadi – le Qatar a choisi de soutenir l'EI contrairement à l'Arabie Saoudite qui continue de financer Nosra.

Néanmoins, la réalité est bien plus complexe encore. Si l'EI est une organisation soudée et structurée, les groupes de Nosra, bien qu'ils prêtent tous allégeance, semblent bien plus autonomes. Ainsi, le Qatar peut être également amené à financer un groupe de combattants se revendiquant de Nosra pour un intérêt particulier. De même, il existe différents clans en Arabie Saoudite, qui est loin d'être un royaume monolithique. Ces familles soutiennent aussi bien Nosra que l'EI.

Plus largement encore, ce qu'il faut comprendre, c'est que les véritables rivaux de l'Arabie Saoudite et du Qatar, ce sont toutes les entités qui constituent le "croissant chiite" (l'Iran, la Syrie des Alaouites, l'Irak chiite pro-irannienne et le Hezbollah). Dans cette optique, l'EI et Nosra sont en fait des alliés stratégiques, dans le sens où ces organisations peuvent briser cet axe pro-iranien !

Il n'y aura jamais de preuve papier sur ce financement qatari et saoudien des organisations terroristes, mais celui-ci est tout de même probable.

2) Pourtant, le Qatar est également considéré comme un "sous-fifre" des Etats-Unis. Pour preuve, la plus grande base militaire américaine se situe au Qatar, et le Qatar sous-traite la gestion de sa défense nationale aux Etats-Unis. Comment se fait-il que les Etats-Unis cautionne ce genre de financements ?

Les Etats-Unis ont probablement dû taper sur les doigts du Qatar à ce sujet. Mais ils ne contrôlent pas tout ce qui se passe dans la région. Ils ferment parfois les yeux (ou participent même) aux financements de groupes terroristes.

Il est utile de rappeler qu'il y a deux axes principaux dans la politique des Etats-Unis au Moyen-Orient :

  • Tout d'abord, il faut savoir que les Etats-Unis sont les principaux bénéficiaires de l'essor économique du Qatar. Ils se taillent la part du lion sur le marché qatari et leur objectif principal consiste donc à préserver leur position.  
  • La deuxième priorité des Américains concerne la sécurité d'Israël. Le lobbying israélien aux Etats-Unis est puissant, et cet enjeu sécuritaire est souvent à l'ordre du jour en période électorale.

Afin de remplir ces obligations, les Etats-Unis se doivent de trouver des points d'ancrage dans la région. A cet égard, leur  influence sur l'Arabie Saoudite et le Qatar est considérable. Les Américains jouent d'ailleurs sur la rivalité entre les deux pays en misant sur une stratégie bien connue : "Diviser pour mieux régner".

Néanmoins, les Etats-Unis ne contrôlent pas tout, et ils se sont même laissés entrainer par le Qatar lors du Printemps arabe. A ce moment-là, le Qatar défendait les mouvements révolutionnaires, et soutenait plus particulièrement la prise de pouvoir des Frères musulmans. Le Qatar se servait du modèle de la Turquie islamo-démocrate d'Erdogan (dont le Parti de la justice et du développement est très proche des Frères musulmans)  pour défendre les Frères musulmans et gagner la confiance de l'administration d'Obama.

 La carte des révoltes du Printemps arabe - Crédit : Le Monde

Les Etats-Unis ont donc laissé faire, en pensant que tout cela allait aboutir à une démocratisation du monde arabe. Il ne fallait, selon eux, pas s'opposer au sens de l'histoire. Ainsi, le Qatar a pu acheter les élections, notamment en Tunisie et en Egypte, qui ont abouti respectivement à la prise de pouvoir du parti Ennahdha et de Mohamed Morsi.

Cependant, les masques sont rapidement tombés : Morsi, surnommé très tôt "le pharaon", s'accordait les pleins pouvoirs en novembre 2012 après cinq mois à la tête de l'Egypte. Et la Turquie d'Erdogan, première prison au monde pour les journalistes, n'est pas exempt de tout reproche non plus.

Les Etats-Unis se sont faits berner en laissant les Frères musulmans prendre le pouvoir. Présentés comme l'alternative idéale, ceux-ci font preuve d'autoritarisme, et c'est le moins que l'on puisse dire!  En 1981, Sadate est assassiné par d'ex-membres de la confrérie des Frères musulmans passés à l'extrémisme. Al-Zawahiri lui-même, le chef du réseau terroriste Al-Qaida, était un frère musulman.  

Les Frères musulmans sont-ils des terroristes ? La question se pose. Ils sont en tout cas considérés comme tels par le gouvernement égyptien, la Russie et l'Arabie saoudite. Si on part de cette hypothèse, les Etats-Unis auraient donc comme le Qatar financé des terroristes.

Par ailleurs, les Etats-Unis financent parfois involontairement des djihadistes. Lorsque Al-Nosra a été considéré par les Etats-Unis comme une organisation terroriste, le front a crée de nouveaux groupuscules avec des fausses dénominations afin de capter les financements américains. Le groupe Jaysh al-Islam (Armée de l'Islam) a par exemple été financé par les Etats-Unis avant que son affiliation avec Al-Qaïda ne soit démontrée.

Enfin, lors de la libération d'otages, les pays occidentaux demandent souvent au Qatar de faire la médiation et de payer une rançon aux organisations terroristes.  Cela peut être également considéré comme du financement aux djihadistes.

3) Au-délà de ses investissements dans le sport et les médias, quelle est la stratégie diplomatique du Qatar depuis l'échec des Frères musulmans ?

Les échecs d'Ennahdha en Tunisie et des Frères musulmans en Syrie (le nouveau chef à la tête de la CNS est pro-saoudien), ainsi que le coup d'Etat en Egypte ont considérablement affaibli le Qatar.

Le Qatar utilise dorénavant la cause palestinienne afin de défendre ces intérêts dans la région et de revenir dans le jeu diplomatique international. Doha s'est servi de la guerre de Gaza à l'été 2014  pour s'affirmer comme le médiateur incontournable dans la péninsule arabique. Le pays met en avant son influence considérable sur le Hamas (qu'il finance) et prétend pouvoir négocier un cessez-le-feu ou même résoudre le conflit israélo-palestinien.

4) Al-Qaïda affirme avoir financé l'opération de Charlie Hebdo et recruté les frères Kouachi qui ont assassiné douze personnes. Amedy Coulibaly prétend, lui, avoir été envoyé par l'EI. Comment ces organisations djihadistes manipulent-ils ces jeunes terroristes ?

En France, la situation s'est dégradée de façon continue dans les banlieues, comme à Roubaix ou au nord de Marseille. Les imams radicaux ont prospéré dans ces zones et manipulent des jeunes faibles psychologiquement et complètement perdus socialement.

La mystique djihadiste est simple : le but final est de ré-islamiser la société dans le monde arabe. Selon le Hamas, Dieu les a punis avec la création d'Israël, parce qu'ils n'étaient pas de bons musulmans. Il faut donc s'unir afin de reprendre Jérusalem.

Grâce au développement d'Internet et des chaînes satellitaires, les idéologues montrent à ces populations musulmanes les bombardements incessants d'Israël, soutenu par l'Occident, sur les Palestiniens. Ils les manipulent et les dressent contre l'Occident.  La prise d'otages dans l'hyper casher n'est que la résultante de cet endoctrinement.

La situation en Syrie est également exploitée par les idéologues islamistes. Ils accusent l'Occident de laisser les musulmans rebelles en Syrie se faire tuer. Ils veulent convaincre les jeunes djihadistes que Bachar el-Assad soutient en fait Israël et l'Occident, et que ceux-ci cherchent à affaiblir les musulmans à travers la guerre civile syrienne.

Les récents bombardements de la coalition internationale sur l'EI font d'ailleurs  le jeu des prédicateurs islamistes, qui crient au complot : les Etats-Unis et Bachar el-Assad se seraient alliés pour défendre Israël.

Mohamed Merah, les frères Kouachi, Amedy Coulibaly … ils sont tous manipulés par ces théories djihadistes. 

Arnaud Caldichoury

vendredi, 16 janvier 2015

Usa Vs Russia? Il punto è il controllo dell'Europa

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Usa Vs Russia? Il punto è il controllo dell'Europa

L’ostilità americana verso la Russia post-sovietica è astiosa quanto quella che fu riservata all’URSS. La cosa può stupire, visto il desiderio dei dirigenti della nuova Russia di essere accolti a pieno titolo nel sistema occidentale.

Il fatto si spiega se consideriamo che l’ideologia è solo un pretesto per coprire le vere motivazioni profonde dei comportamenti nei rapporti politici e fra gli Stati. In realtà quello che l’Impero anglo-americano temeva non era il cosiddetto comunismo. Banchieri, monopolisti, vertici dei servizi segreti, cioè quelli che sanno e che contano, sapevano bene che un’economia rigidamente e burocraticamente pianificata non avrebbe retto il confronto con le dinamiche del Mercato occidentale. Il problema non era l’URSS comunista, il problema era il controllo dell’Europa e pertanto il timore che la Russia, sovietica o “democratica” che fosse, ne diventasse egemone nonostante l’inadeguatezza economica.

Impedire che una potenza unificasse l’Europa o comunque ne diventasse la forza-guida, è sempre stata la massima preoccupazione dell’Impero britannico. L’Europa, con le sue centinaia di milioni di abitanti, col suo alto reddito, col suo potenziale industriale e culturale, diventerebbe automaticamente la prima potenza mondiale se una delle nazioni che la costituiscono si ponesse alla testa di un moto rivoluzionario di unificazione continentale.

La Gran Bretagna durante il XVIII e XIX secolo ha combattuto tenacemente per mantenere l’Europa continentale divisa e in particolare per contrapporsi a una potenza che fosse in grado di prevalere sulle altre del continente. Così si spiegano le guerre del Settecento e quelle napoleoniche, in cui la Gran Bretagna ha condotto una lotta vincente contro le pretese egemoniche della Francia. Nell’Ottocento, quando anche la Russia zarista assunse un volto minaccioso per gli interessi inglesi, la Gran Bretagna non esitò, insieme alla Francia, ad unirsi all’Impero musulmano turco per impedire ai russi di penetrare nel Mediterraneo, e fu la guerra di Crimea (precedente inquietante alla luce dei fatti odierni). L’Inghilterra favorì anche il processo di unificazione d’Italia, mentre la Francia avrebbe voluto una penisola politicamente divisa in tre Stati, perché un’Italia unita e indipendente poteva fare da contrappeso alla Francia sul fianco meridionale del continente. 

Dopo la guerra franco-prussiana e l’unificazione della Germania, il Reich di Berlino divenne il primo nemico di Sua Maestà Britannica, e furono due guerre mondiali.

Gli USA hanno ereditato questa stessa visione strategica dai cugini inglesi. Anche per gli inquilini della Casa Bianca la carta decisiva per il dominio mondiale è il controllo dell’Europa.  Anche loro sanno che l’Europa deve restare divisa oppure gravitare attorno a una potenza comunque subordinata all’Impero anglosassone. Dopo la sconfitta della Germania nazista, l’ultima potenza che ha cercato di unire il continente con la forza delle armi e di un’ideologia che aveva trovato simpatie e collaborazioni nonostante la sua impronta etnica, il grande nemico, anch’esso fortemente armato e portatore di un’ideologia per molti attraente, diventava l’URSS. Per questo, per il timore che l’intero continente gravitasse nell’orbita sovietica e non per la minaccia comunista in sé, il confronto è stato durissimo per decenni, fino al collasso del più debole.

Da certi punti di vista, nonostante lo smembramento di quella che fu l’URSS, o forse proprio per questo, la nuova Russia è stata subito avvertita come una rinnovata minaccia. Una Russia più efficiente economicamente dopo aver adottato le regole del Mercato ed etnicamente più compatta, poteva aspirare ad attrarre nella sua orbita un’Europa dipendente dalle sue forniture energetiche. Un’Europa divisa in tanti Stati sarebbe stata debole di fronte alla Russia. Per l’Impero anglo-americano era preferibile un’Europa unita sotto l’egemonia di una Germania a sua volta sottoposta ai voleri di Washington.

Così tutto diventa assolutamente coerente: l’importanza del TTIP, il trattato che legherebbe indissolubilmente l’UE agli USA, le manovre tendenti a sganciare l’UE dalla dipendenza dalle fonti energetiche russe, il colpo di stato in Ucraina col coinvolgimento della Germania che farebbe di quel Paese una sua appendice economica, l’estensione della NATO sempre più a est.

Il comunismo non c’entrava, come non c’entra la polemica “democratica” contro “l’autoritarismo” russo. Quella è solo “ideologia come falsa coscienza”. Oggi come sempre la linea strategica dell’Impero marittimo anglo-americano è quella di tenere in pugno il continente europeo, per avere l’egemonia sul mondo intero. Il punto debole di questa strategia consiste proprio nell’essere ancorata al criterio della centralità europea. L’Europa, invasa da masse di migranti, invecchiata nella sua popolazione autoctona, presa dalla spirale di una crisi economica apparentemente senza soluzioni immediate, con una gioventù disorientata e sradicata, è in piena decadenza. Respingere la Russia verso la sua dimensione asiatica potrebbe essere controproducente, perché un blocco russo-cinese per le sue potenzialità militari, umane ed economiche rappresenterebbe un polo antagonista formidabile.

Tutto è molto chiaro, molto coerente, molto leggibile, ma anche tremendamente incerto negli esiti finali. “Tremendamente” perché proprio l’estrema vicinanza delle basi NATO ai confini russi fa balenare la tentazione del “primo colpo”, da una parte e dall’altra, e sarebbe un colpo nucleare. Questa è la scena che il teatro del mondo ci offre all’apertura del sipario sul 2015. 

Luciano Fuschini

Japon: dénatalité suicidaire

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Japon : dénatalité suicidaire dans un pays ravagé par la pornographie

Le Japon est aujourd’hui la troisième économie mondiale, mais son économie est menacée par son désastre démographique.

Une dénatalité suicidaire

Il y a 25 ans déjà, le Japon est devenu le premier pays au monde à inverser sa pyramide démographique et à entrer, par le jeu d’une dénatalité suicidaire, dans une spirale de mort toujours plus dramatique. L’inversion de la pyramide, c’est le moment où un pays compte davantage d’habitants âgés de plus de 65 ans que de moins de 25 ans.

 

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L’une des raisons en est que les Japonais ne sont plus intéressés par les relations amoureuses et sexuelles, et qu’ils n’ont plus d’enfants – et surtout, ne veulent plus d’enfants. Et ils se tournent massivement vers la pornographie, ce qui aggrave le problème.

Plus de la moitié des Japonais célibataire

Les chiffres du Japan Population Center sont sans équivoque : 45% des femmes et 25% des hommes âgés de 16 à 24 ans ne sont pas intéressés par le contact sexuel.

Plus de la moitié des Japonais âgés de 18 à 34 ans sont célibataires : 49% des femmes et 61% des hommes.

Au sein de la population dans son ensemble, 23% des femmes et 27% des hommes s’affirment «pas du tout pas intéressés» par une relation amoureuse. Et sans même parler d’une relation durable, 39% des femmes et 36% des hommes à l’âge le plus propice pour procréer, les 18-34 ans, n’ont jamais eu de relation sexuelle.

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Le rapport estime que 25% des femmes japonaises aujourd’hui âgées d’une vingtaine d’années ne se marieront jamais, et que 40% d’entre elles n’auront jamais d’enfant.

Les causes sont complexes mais deux se détachent clairement.

D’abord la vision traditionnelle de la société : les femmes mariées doivent cesser de travailler et partir vivre sous l’autorité de leur belle-mère. Les mères qui travaillent sont perçues comme des « femmes diablesses ». Elles sont nombreuses à privilégier leur carrière au détriment de leur une vie amoureuse ou familiale.

Le Japon, un pays ravagé par la pornographie

Mais un autre problème tout aussi inquiétant ravage la société japonaise : la pornographie qui se répand de manière alarmante.

Le docteur Susan Yoshihara, vice-présidente du centre de recherche pour la Famille et les Droits de l’Homme basé à New York, qualifié le phénomène d’« effrayant ». C’en est au point, dit-elle, que des images pornographiques se glissent jusque dans les magazines économiques.

Un univers de sexe virtuel

Les jeunes hommes, dans ce monde de sexe virtuel et détaché de sa finalité, en arrivent à ne plus s’intéresser au sexe opposé, et n’envisagent que rarement le mariage.

En revanche, l’étrange société japonaise ne conçoit pas qu’une femme puisse avoir un enfant sans être mariée. Comme le célibat n’entraîne pas, malgré tout, une abstinence généralisée, il en résulte un nombre d’avortements considérable.

Un parlementaire japonais avait suggéré d’interdire l’avortement pour mettre fin à cette spirale de mort, mais sa proposition est restée sans effet.

On comprend le scepticisme du Dr Yaoshihara par rapport à ce projet : il n’existe au Japon aucun mouvement de défense de la vie.

Source : Reinformation.tv

Washington is Going to Rely on NGOs in Central Asia

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Author: Vladimir Odintsov

Washington is Going to Rely on NGOs in Central Asia

Ex: http://journal-neo.org

The United States and their satellites have been using nongovernmental organizations (NGOs) for the preparation and implementation of “color revolutions” in North Africa, the Middle East and the former Soviet countries extensively, which has made numerous headlines across international media. The consequences of such “democratic activity” carried out by Washington can be clearly seen in Libya, Iraq, Ukraine, and in several other countries, where this strategy has led to the creation of uncontrolled chaos.

The tactics of Washington’s NGOs can be summed out by a famous quote of retired US Lieutenant Colonel Ralph Peters: “Hollywood is “preparing the battlefield,” and burgers precede bullets. The flag follows trade.”

As a rule, the target of these “cover activities” carried out by NGOs is the struggle for energy markets, or the fight against political opponents, among which the White House highlights Russia, China and Iran. This much explains the latest developments in Hong Kong. Washington has effectively created a network of NGOs there that promote American interests under the pretext of promoting “democracy”, which operate by using social networks for spreading their agenda. This same pattern has been duplicated numerous times across the globe to attempt regime change in countries that the White House perceives as a threat to US dominance.

To sponsor these activities Washington has been allocating billions of dollars annually through the National Endowment for Democracy (NED) – the organization responsible for countless coups around the world along with the CIA, on par with numerous private foundations. It’s no coincidence then that in Russia alone there were a total of 650 foreign NGOs back in 2012, that were receiving up to one billion dollars a year, with 20 million handed out by Western diplomatic missions directly.

So, if we are to focus on the post-Soviet region, in recent years Western NGOs have been particularly active in the states of Central Asia, desperate in their strive to trigger “color revolutions” wherever possible. The avid interest of Washington towards this particular region is caused by a number of factors, including considerable deposits of natural resources along with the possibility to control the flow of those by taking a firm footing in the region, such as in destabilized Afghanistan. But the “key” factor behind Washington’s thinking is the ability to influence the geopolitical future and stability of the entire Asian continent and Russia. That is why the territory of the Central Asian region is considered by US think tanks an area of choice for projecting political influence on Russia and China, launching military campaigns against Afghanistan and potentially Iran. In this case, the United States seeks to break the Central Asian states away from Russian influence, by extensive use of international organizations and NGOs.

After failing to achieve the redrawing of the political landscape in Central Asia after the so-called “Tulip Revolution” in Kyrgyzstan in 2005 and the consequent shift of focus of the White House to “democratic political reforms” in Ukraine and in Hong Kong, the US State Department and the United States Agency for International Development (USAID) in 2011 have sharply reduced the funding of their ongoing “projects” in Central Asia, by dropping it to 126 million dollars from and initial 436 million. In 2013 the funding was cut even further to 118 million dollars (a 12% decrease of in comparison to 2012).

However, due to the increasing political and economic strength of Russia along with the active participation of the Central Asian states in the Customs Union project implemented by the Russian Federation and a number of other integration initiatives, the White House has made significant adjustments to its policies in the countries of Central Asia. Therefore, to “promote access to free unbiased” media, USAID has allocated an additional 3.8 million dollars to NGOs in Kazakhstan, Kyrgyzstan and Tajikistan in 2014.

At the same time George Soros has spent a whooping total of 80 million dollars on “democratic reforms” in Kyrgyzstan over the past 11 years . A November 2014 trip by the 84-year-old investor and philanthropist to Kyrgyzstan has attracted a lot of media attention, along with the “considerable” financial assistance he has provided to non-governmental organizations to the “revolution” in Ukraine. George Soros has clearly expressed his anti-Russian position at a press conference of the International Crisis Group in Brussels, where he urged Europe to, “wake up.” That is why his visit to Kyrgyzstan was regarded by most foreign observers as an attempt to disrupt the entry of Kyrgyzstan into the Customs Union and its rapprochement with Russia. It’s no coincidence that all through his visit the US Embassy in Kyrgyzstan witnessed numerous demonstrations, where protesters urged local NGOs to abstain from taking the “blood money”.

It is obvious that Washington will carry on its attempts to actively pursue its own interests in Central Asia through non-governmental organizations, by making sure to take every possible opportunity to increase its influence over the internal affairs of the former Soviet territories. Moreover, bringing loyal leaders to power in those states is believed to be a top priority.

It’s obvious that the White House will also attempt to exploit religious factors as a means of destabilization, especially since it has already tested the “Islamic State” scenario along with its satellites in the Gulf elsewhere, proving to be quite effective in spreading chaos not only in a specific region, but also worldwide.

Vladimir Odintsov is a political commentator, exclusively for the online magazine “New Eastern Outlook”.
First appeared:
http://journal-neo.org/2015/01/08/rus-npo-ssha-i-tsentral-naya-aziya/

jeudi, 15 janvier 2015

Hinter dem Verfall des Rubels steckt ein Wirtschaftskrieg der USA

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Hinter dem Verfall des Rubels steckt ein Wirtschaftskrieg der USA
 
Ex: http://unzensuriert.at

Der Rubel wurde durch einen gezielten Wirtschaftskrieg destabilisiert!

Die seit Wochen sinkenden Energiepreise, Sanktionen westlicher Nationen gegen Russland und Spekulationen auf den Währungsmärkten führten im Dezember beinahe zum Zusammenbruch des russischen Rubels. Dahinter stecken aber keineswegs freie Entwicklungen auf den Finanzmärkten oder verfehlte Politik in Russland, sondern vielmehr kalkulierte wirtschaftliche Angriffe, um Russland weiter zu destabilisieren und Putin unter Druck zu setzen. Ein Wirtschaftskrieg ist in vollem Gange.

USA bekennen sich offen zu Destabilisierung

Das hinter der Destabilisierung der russischen Wirtschaft mitsamt Währungsverfall und massiver Inflation die US-Administration unter Barack Obama steckt, wurde bereits im Mai diesen Jahres deutlich. Daniel Glaser, ein Sekretär im amerikanischen Finanzministerium, meinte damals im Ausschuss für Äußere Angelegenheiten im US-Repräsentantenhaus, die Sanktionen gegen Russland würden nicht nur auf die Kappung des Außenhandels mit der EU und den USA abzielen, sondern auch auf eine Destabilisierung des Rubels und eine damit massiv einhergehende Inflation. Auch wollte man mit der Destabilisierung der russischen Wirtschaft einen Devisen- und Goldverkauf erzwingen, da die Russen an die 418 Milliarden Dollar in ausländischen Währungen und Gold besitzen. Wladimir Putin meinte aber erst kürzlich in einem Gespräch über die Vorgehensweise der russischen Zentralbank, das man keinesfalls die Goldreserven des Landes anrühren und auf den Markt werfen werde.

Ein wichtiger Faktor im Kampf um die russische Wirtschaft ist der Energiepreis. Russland ist traditionell stark abhängig von den Gas- und Ölpreisen. Diese sanken in den vergangenen Monaten massiv, vor allem auf Betreiben der USA. Diese fluteten mit eigenem Gas und Öl aus der Fracking-Gewinnung die Energiemärkte und verursachten somit einen Preissturz. Damit konnte man neben Russland auch gleich zwei weitere erdölexportierende Erzfeinde, Venezuela und den Iran, schwächen. Dieselbe Taktik wendete die US-Regierung bereits während des Afghanistan-Krieges der Sowjetunion an, um eine Niederlage dieser zu forcieren. Russland lässt sich dennoch nicht abschrecken und macht genau das Gegenteil von dem, was man erwartet. Es investiert seine nationalen Reserven in die eigene Wirtschaft und versucht, den sozialen und öffentlichen Sektor zu stärken.

Russland sucht sich neue Partner

Durch den Wirtschaftskrieg des Westens geht vor allem der Europäischen Union ein überlebenswichtiger Handelspartner verloren, wie die negativen Auswirkungen der Sanktionen bereits verdeutlichten. Russland orientiert sich mit seiner Energie- und Investitionspolitik verstärkt in den Osten nach Asien. Somit wird auch die Türkei gestärkt, die nun durch das Ende des South-Stream-Projektes eine mächtige Position in der europäischen Energieversorgung einnimmt. Da sich die Türkei als Partner Russlands positionierte, bekommt sie somit das Gas Russlands zu einem billigeren Preis als die EU. Aber auch China wird zu einem der wichtigsten Handelspartner Russlands. Enorme Investitionen in beiden Ländern werden geplant und Gasdeals in Milliardenhöhe abgeschlossen, auch weil sich beide Länder auf einen Handel in den einheimischen Währungen geeinigt haben, unabhängig vom US-Dollar. Der vom Westen erhoffte politische Regimewechsel in Russland, aufgrund der wirtschaftlichen Destabilisierung, dürfte somit in absehbarer Zeit nicht eintreten.

Eurasian Economic Union Came into Force

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Alexander MEZYAEV
Strategic-Culture.org

Eurasian Economic Union Came into Force

As the new year started, the Eurasian Economic Union (the EEU) signed on May 29, 2014 came into force to include Russia, Belarus, Kazakhstan, Armenia and Kirgizia. The EEU boasts the population of 183 million (the seventh largest in the world) and covers over 20 million square kilometers (15% of the earth’s land). The organization is the largest world gas (22% of global output) and oil (14, 6% of global output) producer, the second largest producer of mineral fertilizers (14% of world output), the third largest energy (9% of global output) producer and the fourth largest producer of steel (6% of global production) and coal (6% of global output)…(1) But what really matters is that the Eurasian Union is «a model of a powerful, supranational association capable of becoming one of the poles of the modern world …to play an effective bridge role between Europe and the dynamic Asia-Pacific region». (2) The EEU is an international organization based on regional economic integration or an international entity. It means that the decisions of its organs (the Eurasian Economic Council, the Economic Commission, and the Economic Court) become norms of international law. It’s very important. For a long time Russia has adhered to the legal norms created by others. It has become unacceptable as the current system of international law is being destroyed to be replaced by repressive legal system. The adoption of common foreign trade and customs policy is a matter of special importance. The foreign commerce will be based on the principles of free trade and the regime of most favored nations. The EEU members will coordinate the activities in agriculture, industry, energy and stick to common sanitary and technical standards. A common market of pharmaceuticals is to be in place by 2016. A common energy market is to be formed by 2019 and a common oil, gas and oil products market is to become a reality by 2025. It is emphasized that the Union is an economic organization. The history has the examples of international economic organizations gradually turning into political or even military unions. The Economic Community of West African States (ECOWAS) is a good example. Not much time passed since its inception as it shifted the focus from purely commercial projects to military operations on the territories of member-states. There have been attempts made to create an association of post-Soviet countries going beyond the limits of economic cooperation. They all have failed. Some time ago the President of Kazakhstan opposed the accession of Kyrgyzstan, Tajikistan and Armenia to the Customs Union. At the same time he supported the idea of Turkey’s membership only to prevent the Union from becoming a supranational political entity like the European Union. The provisions on common citizenship, common foreign policy and common protection of borders were excluded from the text of the treaty. 

The EEU is coming into force against the background of Russia’s visible intensification of policy aimed at achieving agreements with the neighboring states, especially with the ones tied to Russia by the Union. On December 22, the presidents of Russia and Kazakhstan exchanged ratification documents on the Russia-Kazakhstan Treaty on Good-Neighborly and Allied Relations in the 21st Century. The treaty does not cancel the basic Treaty of Friendship, Cooperation and Mutual Assistance signed between Russia and Kazakhstan in 1992. To the contrary the both treaties complement each other to be implemented in parallel. On December 23, a treaty on the relations between Russia and Abkhazia was submitted to the State Duma for ratification. It was signed on November 24 to bring the relationship to a new level. As far back as 2008 (right after Abkhazia became an independent state) Russia and Abkhazia concluded a friendship, cooperation and assistance treaty. The new document is called the Russian-Abkhazian Treaty on Allied Relations and Strategic Partnership. The treaty will make Russia invoke Article 15 (clause 4) of the Constitution which proclaims the priority of international law over Russian domestic law. The new document streamlines the procedures required to grant Russian citizenship to the citizens of Abkhazia. It is mainly focused on common foreign and military policy, as well as social and political issues. The common foreign policy presupposes closely coordinated activities aimed at strengthening peace and enhancing stability and security. In particular, Article 4 of the treaty envisions that the Russian Federation «will in all possible ways contribute to strengthening the international ties of the Republic of Abkhazia, including expansion of the range of states that officially recognized it, and creation of conditions for the admission of the Republic of Abkhazia to international organizations and associations, including those established on the initiative and/or with assistance from the Russian Federation». Article 6 is also important. It says that should one of the sides come under aggression (armed attack) from any state or a group of states, «this will be considered as aggression [armed attack] also against the other State party». In this case, the sides will grant each other «the necessary assistance, including military, and render support by available means to exercise the right to collective defense». The provision corresponds to international law, especially to Article 51 of the UN Charter. The treaty states that the defensive measures are to be reported without delay to the Security Council of United Nations and their implementation is to be carried out in accordance with the United Nations Charter. The treaty stipulates the establishment of a Joint Group of Forces of the Russian Federation’s Armed Forces and Abkhazia’s Armed Forces to repel aggression. It will have joint command structures and defense infrastructure. The respective Russian organ is to assign a commander in the period of immediate threat or combat action. (3) A more detailed agreement will make precise the procedures. (4) The document envisions the creation of common defense, security, social, economic, cultural and humanitarian space. A new treaty with South Ossetia is being prepared (5). It will to large measure amend the 2008 treaty concluded immediately after the recognition of South Ossetia by Russia as an independent state. Anatoly Bibilov, the speaker of South Ossetian parliament, said the treaty will meet the basic interests of the republic striving for maximum integration with Russia and the development of cooperation in different spheres. 

Going back to the Eurasian Union treaty it should be noted that the organization is open to any state which shares its goals and principles on the conditions agreed with all member-states. In the second half of 2014 two states became the Union’s members. Armenia signed the treaty on October 10, 2014 to be joined by Kyrgyzstan on December 23. Armenia also joined the Customs Union and the Single Economic Space. President Putin visited Uzbekistan. The both parties agreed to hold consultations on possible conclusion of free trade zone treaty between Uzbekistan and the Eurasian Economic Treaty. The Speaker of the Federation Council of the Federal Assembly of the Russian Federation reported that the consultations are held on possible accession of Tajikistan to the Eurasian Economic Union… 

The creation of the Eurasian Economic Union is a result of long preparatory work within the framework of the Eurasian Economic Community and the Customs Union. Summing it up President Putin said «Our integration project is already producing practical results. Trade within the Customs Union has increased by 50 percent since July 1, 2011, and now comes to more than 64 billion dollars. We have improved our trade structure. Processed goods have gradually started replacing raw materials. Their share has risen considerably, while the share of raw materials has fallen from 40 percent to 28.9 percent».

The West fiercely opposes the Eurasian Economic Union and the plans for its development. It should be realized that the construction of «a model of a powerful, supranational association capable of becoming one of the poles of the modern world» will require great efforts. The process will not be limited by economic issues only. It will be opposed in all spheres. 

Footnotes:
1) The official website of the Eurasian Economic Union:
http://www.eurasiancommission.org/ru/Pages/ses.aspx
2) That’s how President Putin described the process Russia, Belarus and Kazakhstan unification in one of his articles which became part of his pre-election program in 2012. 
3) The joint force will include the units of Abkhazian and Russian armed forces. The military and the Ministry of Defense of Abkhazia continue to function as before under the national command.
4) Such an agreement may be concluded in three months after the treaty comes into force. 
5) On December 22, 2014, Vladislav Surkov, a presidential advisor, said that Work on a new treaty on alliance and integration between Russia and South Ossetia will be over by late January 2015.
 

mercredi, 14 janvier 2015

¿Estamos en medio de una guerra de religión en Europa o es sólo otra operación de bandera falsa?

por Gilad Atzmon

Ex: http://paginatransversal.wordpress.com

La matanza de París fue un crimen devastador contra la libertad y el derecho a la risa. ¿Pero fue realmente ejecutado por un grupo de lunáticos irracionales musulmanes, decididos a matar sin piedad por unas burlas a su profeta?

Los franceses deberían preguntarse qué llevó a unos miembros de su propia sociedad a cometer esos asesinatos a sangre fría contra sus conciudadanos. Deberían preguntarse por qué Francia ha estado echando bombas sobre los musulmanes. ¿Quién abogó con entusiasmo a favor de estas guerras “intervencionistas”? ¿Cuál fue el papel de Bernard-Henri Lévy, el abogado principal de la guerra contra Libia, por ejemplo?

¿Que fue todo aquel alboroto francés sobre el burka? ¿Quién dirigió esta guerra contra los musulmanes en el corazón de Europa? ¿Era realmente en nombre de la tolerancia?

La libertad y la risa son algo precioso, sin duda, pero ¿no fue el gobierno “socialista” francés quien acosó y consiguió la prohibición del mejor y más exitoso comédien de Francia, Dieudonné M’bala M’bala, porque éste satirizó la religión del Holocausto? ¿Quién empujó al gobierno francés a adoptar medidas tan duras contra un artista? ¿No fue el CRIF, el grupo de presión judío?

Si Europa quiere vivir en paz, podría considerar la posibilidad de dejar que otras naciones vivan en paz. Al seguir los caprichos de El Lobby habríamos reservado a París el destino de Alepo. ¡Ni quiera Dios!

Pero hay una narrativa alternativa que pone cabeza abajo nuestra percepción de esta desastrosa matanza de París.

Esta mañana, el joven de 18 años de edad Hamyd Mourad, sospechoso de ser uno de los tres terroristas involucrados en el ataque de ayer, se entregó a la policía en Charleville-Mezières. Según los informes, se presentó pacíficamente después de escuchar su nombre en las noticias. Y afirma que no tiene nada que ver con el evento de ayer. Extraño ¿no? En realidad, no.

A pesar de que todos los expertos en lucha contra el terrorismo están de acuerdo en que el ataque a Charlie Hebdo de ayer fue un trabajo profesional, parece bastante poco profesional para unos “terroristas altamente cualificados” dejar tras ellos su carnet de identidad. ¿Y desde cuándo un terrorista se lleva su documento de identificación a una operación? Una posible explicación sería que los supuestos terroristas necesitaban unas horas extras para salir de Francia o desaparecer. Tenían que engañar a la policía y los servicios de inteligencia franceses para que éstos dirigiesen la búsqueda hacia lugares equivocados y personas equivocadas. ¿Es posible que simplemente “plantaran” una tarjeta de identificación robada o falsificada en el coche que dejaron atrás?

Si este fuera el caso, es posible que el ataque de ayer no tuviera nada que ver con el “terrorismo jihadista. Es muy probable que ésta haya sido otra operación de bandera falsa. ¿Quién podría estar detrás de todo ello? Usa tu imaginación.

(Traducción por S. Seguí)

Fuente original: http://www.gilad.co.uk/writings/2015/1/8/amidst-a-religious-war-in-europe-is-it-possibly-a-false-flag-operation

Extraído de: Rebelión

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mardi, 13 janvier 2015

Will Turkmenistan Become a Shield in Jihadists’ Way?

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Author: Stanislav Ivanov

Will Turkmenistan Become a Shield in Jihadists’ Way?

After withdrawal of NATO’s forces from Afghanistan increasing radical Islamist activity is expected in that country and in the region as a whole. Washington and its Western allies failed to inflict any serious defeat on the Afghan Taliban movement, moreover, the latter could be able not only to retain its control over a number of Afghan provinces but also developed quite close ties with the Pakistani Taliban movement and the leaders of the Islamic caliphate created in the territory of Syria and Iraq. Today, the so-called “jihadists” seek to maximally expand the area of their influence, including by penetrating to the countries of Central Asia and the Caucasus. Experts and political scientists are more actively discussing the possibility of repeating the “Arab spring” events – this time in the countries of Central Asia and in Azerbaijan.

These states have some features in common with those countries which have fallen victims to the “Arab spring”. Can Turkmenistan become such weak link or will it, on the contrary, become a shield in the way of “jihadists” to the countries of Central Asia and to the Caucasus?

Turkmenistan occupies a special place in the regional safety system. The characteristic feature of its post-Soviet history is its constant neutrality status, recognized by the United Nations, the consequence of the same being the country’s non-participation in any military and political alliances and associations. The absence of potential outside adversaries allows the country’s govermnent to keep insignificant – in terms of their size and strength – armed forces. Ashgabat’s equidistance from all global and regional centers and the country’s stocks of hydrocarbons of global significance allow it also to successfully build mutually profitable trade and economic relations with more than one hundred states of the world; at that, the countries which have become Turkmenistan’s key trade partners are Iran (21.7 %), Russia (18 %), Turkey (16.4 %), and China (10.8 %). The main export item for Turkmenistan remains natural gas, however there is a tendency to diversification of the country’s exports by increasing production of oil and oil products, electric energy, construction materials, cotton and other goods. The USA and EU countries show interest in development of trade economic as well as other relations with Turkmenistan. There are plans to build new gas pipelines, in addition to the existing North – South and East – West pipelines, in particular, TAPI gas pipeline 1,735 km long from Turkmenistan to Afganistan, Pakistan and India. Its project capacity is 33 bn cubic meters of gas per year, the estimated project cost is USD 7.9 bn.

Turkey plays a special role in Turkmenistan’s bilateral relations with other countries. The similarity of culture, language, religion, traditions, morals and customs favour further close approach of the states in all areas. In particular, during the visit of the Turkish President R.Erdogan to Ashgabat in November 2014 attention was drawn to the fact that more than 600 Turkish enterprises and companies work successfully in the country, while the overall cost of the project realized by Turkish companies in Turkmenistan amounted USD 42 bn.

Certainly, the quite fierce competition remains among the interested countries for the Turkmenian hydrocarbons and the commodity and services market; however this competition is not accompanied by attempts to strengthen any particular country’s, or an alliance of countries, military influence here. The competition is mostly limited to lobbying some gas pipeline routes (to the EU, Turkey, Iran, Pakistan, China, India). It looks like all the international players are satisfied with Ashgabat’s neutrality in foreign policy and its accentuated neutral status. The Turkmenian government believes that the country will manage to remain on the sidelines in case of any regional or international conflict, thereby retaining its territorial integrity and sovereignty.

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However, it is becoming more and more clear in Ashgabat that the threat to the country’s security may come from non-state actors, too, in the first turn from foreign Islamic groups. It has been established that Turkmen fight together with Afghan and Pakistani Taliban militants in Syria and Iraq, and that “The Islamic Movement of Eastern Turkestan” and “The Islamic Movement of Uzbekistan” have been created in the territory of Northern Waziristan (Pakistan). News have come that “the Turkmenian Taliban” has taken under their control almost all the territories in which the TAPI gas pipeline can potentially be constructed (parts in the Afghan and Pakistani territories).

In 2014 attacks on the Turkmenian border control posts in the Afghan-Turkmen border became more often. Hundreds of peaceful citizens were killed, some of them beheaded, their property was looted, their cattle was driven away, dozens of houses were burnt. The Turkmen border control guards not only suffer losses, but they are taken prisoners by the Islamists. One can speak about beginning of “sweeping” operations on the part of the militants, who are ousting the local populations from the areas adjoining the border and preparing corridors for further breaking through deep inside the country. They are controlling the automobile road going along the Turkmenian border and are able, at any moment, to march both to the Murgaba (Bagdis) valley and Andkhoya (Faryab) district. The Afghan and Turkmenian authorities are no longer controlling their common border, in terms of drug trafficking, smuggling and penetrating of Islamic groups, nor are they able to control the movement of local cattle breeders for grazing their cattle on both sides of the border. One should bear in mind that in the period when the Basmachi movement was defeated in the USSR in the 20th-30th years of the last century, a number of large and influential Turkmenian clans fled to Afghanistan, to the regions near the border. They are still lodging claims for return of their ancestral lands, being the subject of constant blackmail against the government of Turkmenistan. The issue has acquired special importance as two large natural gas deposits – the Serakh and Murgab oases – have proved to be near the lands claimed by the Afghan Turkmen. So, there is the ever increasing possibility of attack of Afghan Talibs and “jihadists” of every stripe and colour on Turkmenistan in spring of 2015. The many peoples who are permanently residing there – Hazara, Turkmens, Kurds, Uzbeks and Tajiks – are joined, as of late, by increasing numbers of persons originating from other provinces of Afghanistan and foreign “jihadists”. It is expected that they may invade Turkmenistan from Bagdis velayat along the Murgab River valley. Notwithstanding the fact that the area in this place has strong engineering fortifications and a border guards units is staying there, the Murgab valley is attractive for the militants as the most efficient route for subsequent march to the north. There is civil population there (who might be taken hostages), a lot of cattle, product warehouse, good roads, a large number of vehicles and even arms. From Takhta-Bazar, one can quite easily arrive, by an asphalted road, to the strategically important city of Iolotan, near which is located a large natural gas and oil deposit Galkynysh site – the resource base for “TransCaspiy” to Europe. It is from this place exactly that the new strategic “East – West” gas pipeline towards the Caspian sea-shore.

The Turkmenian government, though with some delay, is reacting to the increased threat from Afghanistan. Prompt measures were taken to strengthen the border control and other defense and law enforcement agencies at this part of the state border, new fortifications are being built. A ditch, four meters wide and five meters deep, has been dug along the Afghan border, reinforced with metal meshwork shields.

Along with that, contacts with potential allies in the fight against Islamists are being developed. Thus, on September 14, 2014, General Khossein Dehgan, the Iranian Minister of Defense, paid a visit to Turkmenistan for coordination of the two countries’ efforts in the sphere of regional security. The main topic of the Iran-Turkmen negotiations became the interaction of Turkmenistan and Iran in case of invasion of “jihadist” militants to Turkmenistan from Afghanistan. The Iranian side expressed its readiness to carry out, within the nearest period, maneuvers of the Iranian army in its north-east province, inviting the Turkmen military as observers.

On September 11, 2014, the President of Turkmenistan G.M.Berdymukhammedov suddenly arrived in Dushanbe to participate in the SCO summit as a guest of honour, though the country headed by him is not a member of this Organisation and earlier has demonstratively distanced itself from any all-regional initiatives. In the course of the summit, the President of Turkmenistan met the Presidents of Iran, Mongolia, the Chairman of the PRC as well as representatives of India and Pakistan. It may be suggested that regional security issues were discussed at these meetings as well.

In August 2014, the Turkmenian government effected “de-Islamisation” of its education system. In the framework of implementation of the bilateral treaty On Cooperation in the Sphere of Education, concluded between the governments of Turkmenistan and Turkey on August 15, 2014, were closed the Turkmenian-Turkish school and the Turkmenian-Turkish University. The Turkish school was left only for children of the Embassy employees and employees of the Turkish companies working in Turkmenistan. The University was converted into a national university, its curricula were revised and substantial (in terms of local estimates) fee was charged for studies.

At the same time, the new treaty concluded between Turkmenistan and Turkey in the sphere of education has fully eliminated any non-state interference. Subjects related to religious studies have been removed from school curricula, the prayer hours (which were obligatory between the classes) have been abolished. All the innovations in the education of children, introduced on the initiative of the well-known Turkish religious scholar Fethullah Gulen, have been liquidated.

Therefore, the government of Turkmenistan is taking preventive measures to defend the state against any possible attempts on its sovereignty on the part of radical Islamist groups from the Afghan direction. Notwithstanding the still preserved authoritarian character of the government in place and some elements of the “Arab spring” inherent in it, one should not expect violent overthrowing of the government and “jihadist” expansion to Turkmenistan in the next few years. The country has formed quite sustained traditions of secular power to which, as of today, there is no visible alternative or organized opposition. The majority of Turkmens practice moderate-tradition Islam, the 5 million population of the country is diversified as per tribal characteristics and lives in a common territory, the necessary life-sustaining minimal wages for all categories of citizens is sustained, the government pays attention to development of industry, infrastructure, housing construction, improvement of education and healthcare systems and other vitally important aspects of social life.

In case of direct invasion of “jihadists” to Turkmenistan, Ashgabat relies on urgent assistance on the part of authoritative international organizations, first of all the United Nations Organisation, as well as great powers (Russia, China, the USA) and its regional partners (Turkey, Iran, etc.).

Stanislav Ivanov, a senior research fellow at the Institute of Oriental Studies at the Russian Academy of Sciences, PhD in history and columnist for the “New Eastern Outlook”.

 

Ils sont “Charlie” ? Ils sont déjà morts

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Ils sont “Charlie”? Ils sont déjà morts

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue d'Ulysse, cueilli sur Novopress et consacré à la mort symbolique du nihilisme libéral libertaire...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Charlie Hebdo représentait la pire forme de l’idéologie libertaire qui, sous couvert de contestation et de transgression, était sanctuarisée par le pouvoir actuellement en place dont elle était l’insigne agent symbolique et moral. En une image, Charlie Hebdo, c’était le « beauf » de Cabu : ce sale franchouillard raciste moustachu dont on cherchait à faire croire qu’il était la lie de l’humanité et sur lequel on tapait sans fin comme s’il était le tortionnaire malfaisant des gentilles populations immigrées venues enrichir la France. Oui mais voilà, le moustachu cachait un barbu, et le beauf consumériste, un fanatique impitoyable. Le xénophobe d’apparat cachait un fondamentaliste et s’il arrivait à Charlie Hebdo de brocarder le second, c’était en le mettant sur le même plan que le premier ; ainsi d’une couverture à l’autre, une Marine le Pen nazifiée pouvait-elle croiser un Pape pédophile sodomite suivi d’un Mahomet explosif…

Sale beauf, sale babtou

Les prétendus défenseurs de la « liberté d’expression » n’étaient en vérité rien d’autre que les défenseurs sectaires de l’expression libertaire, et ils étaient prêts à toutes les vilénies dès lors qu’il s’agissait de conspuer ce qui contrevenait à leur propre idéologie. Ce faisant, ils ne se rendaient même pas compte, ou si peu et si mal, qu’ils entretenaient précisément les clichés racistes mêmes qu’ils prétendaient par ailleurs combattre. Car enfin, quelle différence y a-t-il entre le « sale beauf » de Cabu et le « sale babtou » des réseaux sociaux et des banlieues? Les deux, dans les yeux de leurs adversaires, n’étaient somme toute rien d’autre que des « gros porcs »…

Le premier était seulement l’archétype matriciel du second dont il a (entre autres facteurs) favorisé l’apparition. Ainsi, les clichés anti-racistes de Charlie Hebdo ont accompagné et avalisé les clichés racistes des « cités », qui, on expliquera pourquoi plus loin, le lui ont bien rendu.

Crachoir de la gauche cléricale

Charlie Hebdo, c’était donc cela : une grande soupe relativiste où tout ce qui ne ressemblait pas à une exigence compassionnelle humanitariste très vaguement étayée par des postulats marxistes devenait immédiatement fasciste ; où tout ce qui ne s’apparentait pas aux mouvements du cœur de belles âmes nihilistes boboïsées apparaissait alors comme les prémisses d’une dictature… En vérité, cette contestation anarcho-nihiliste de tous les ordres en cachait bien un d’ordre : celui d’un pouvoir qui subventionnait le journal et sans lequel il aurait déjà eu disparu depuis beau temps. C’est qu’au fond, Charlie Hebdo incarnait les aspirations morales (moralement anti-morales devrait-on dire) de la génération 68 qui, embourgeoisée jusqu’à l’overdose, gardait comme un animal de compagnie attendrissant cette sorte de souvenir de sa fougue transgressive de jeunesse ; une « potiche » du pouvoir, ponctuellement utile pour victimiser le patriotisme, utile parfois aussi pour servir de caution de « tolérance » universaliste lorsqu’il s’agissait de prétendre défendre un humanisme dont on se demandait bien ce qu’il avait encore à voir avec celui de Pic de la Mirandole.

Ce qui a été tué, c’est donc l’animal de compagnie du système. Son caniche. Son fétiche aussi, son objet magique, une de ses innombrables cautions libertaires progressistes. Pas étonnant donc que le glas (l’ironie symbolique cache une évidence littérale) ait pu résonner pour lui. C’est qu’en effet Charlie Hebdo était bien le seuil d’une Eglise, ou du moins sa crypte : le lieu où la gauche cléricale entreposait ses trésors obscènes et vulgairement conformistes, l’auge où elle lançait ses crachats fatigués de vieux soixante-huitards lassés de vivre. Ils crachaient sur tout ce qui ressemble à de l’ordre, mais ce faisant promouvaient réellement un ordre : celui de l’individu détaché de tout et donc ré-ingurgité immédiatement par le dispositif technico-financier qui flatte ses intentions et ses projets.

Ce qui a été pulvérisé, c’est le temple-crachoir d’une gauche dont la revendication de liberté n’était que le cache-misère du mondialisme le plus aliénant.

Libéralisme du sens contre littéralisme du sens : le retour du négatif 

En attaquant Charlie Hebdo, les djihadistes n’ont donc pas attaqué la liberté d’expression. Ils ont attaqué par ordre sémantique d’importance : des personnes (les victimes objectives),  l’Etat – ou plutôt les derniers restes d’un Etat presqu’entièrement dominé par les forces internationales de la finance et du numérique (mais il s’agit tout de même d’une attaque contre les institutions de Justice et de Police) -, et enfin la théologie implicite qui sous-tend cet Etat moribond et le projet universaliste du progressisme libertaire : l’idée que l’individu n’est libre que lorsqu’il a la licence de vomir tout ce qui n’est pas lui, au point d’ailleurs de se faire, quand il le juge utile, le censeur de ses contradicteurs (Charlie Hebdo avait demandé l’interdiction du Front national).

Que signifie donc la mort de Charlie Hebdo ?

Que l’idéologie progressiste libertaire, alibi de l’ordre prométhéen mondialisé, est morte. Qu’à vouloir évacuer du réel tout ce qui nous dérange en lui, c’est le réel qui finit par nous évacuer. Que celui qui croit qu’il peut chasser de l’expérience, par simple décret arbitraire, tout ce qui contrarie ses desseins, se retrouve bientôt ravalé par ce que l’expérience contient de plus irréductible : la violence brute, aveugle, injuste. Charlie Hebdo voulait une vie de jouissance, sans attaches à quoi que ce soit d’autre que soi-même, Charlie Hebdo a été détruit de manière immanente par ce négatif qu’il s’efforçait à tout prix de nier : le littéralisme mahométan, soit la forme la plus brutale et la plus bête de la détermination historique. Ils ont moqué le beauf moustachu, ils ont eu le fanatique barbu. Ils ont promu la liberté en criminalisant tout ce qui n’était pas conforme à leur propre licence, ils ont eu l’aliénation effrayante et cruelle d’un jugement théocratique. Ils ont méprisé le patriotisme, leur mort révèle un mouvement du peuple français. Ils ont conchié l’Eglise, et c’est le glas de Notre-Dame de Paris qui a résonné pour eux. Bref, Charlie Hebdo qui meurt dans une explosion de contradictions, c’est la revanche de l’Histoire contre tous ceux qui pensaient en être sortis pour flotter sans but dans le non-lieu de leur quant-à-soi hédonisto-technoïde. Il est tragique que cette revanche passe ici par la vengeance d’une secte mahométane malfaisante et cruelle. Il était cependant inéluctable qu’un jour ou l’autre, ce nihilisme de l’individu rendu fou sans Dieu, rencontrât ce nihilisme de la secte des fous de Dieu…

Le littéralisme religieux le plus fou est la réponse la plus simple qu’a donné l’Histoire au libéralisme moral le plus bête.

Crise identitaire : ils sont Charlie et ils sont morts

Ce que révèle enfin cette défaite idéologique transparaît aussi dans la prolifération écœurante des « Je suis » (Charlie, Kouachi, Charles Martel, juif etc.). Cette inflation revendicatrice a au moins un mérite objectif : révéler que dans ce conflit interne au nihilisme, c’est bien l’identité qui est en jeu et rien d’autre. C’est bien d’être dont il s’agit dans l’élément de l’Histoire, toujours, tout le temps, partout. D’être, personnel, familial, collectif, national, civilisationnel. Ceux qui manifesteront dimanche, eux, ont choisi leur camp. Ils sont Charlie ? Ils excluent les patriotes et préviennent des dangers de l’islamophobie et du racisme au moment même où l’islam les détruit et déploie sa haine anti-occidentale ? Alors oui, cela est bien clair, ils sont Charlie, c’est-à-dire qu’ils sont déjà morts.

Ils n’ont rien compris, ils n’ont tiré aucune leçon, pas saisi que le libéralisme-libertaire et le fanatisme littéraliste sont les deux faces d’une même pièce : une culture de mort, morale, par l’atomisation individualiste, une culture de mort, physique, par le massacre aveugle. En proclamant qu’ils sont Charlie, ils prolongent la nuit de cette obscurité progressiste qui n’est que le contrepoint de l’obscurantisme mahométan. Ils contribuent, encore et toujours, à favoriser les conditions de développement du négatif qui pourtant les a presque déjà complètement détruits.

Notre être à nous, lui, est bien vivant, parce qu’il est français. Qu’il ne croit pas à la fable du progrès, au multiculturalisme, à la République abstraite, au mondialisme souriant. Ce qui sauve de l’affrontement de Charlie et de la charia, ce n’est pas Charlie. Lui a déjà perdu la bataille. L’imposture soixante-huitarde a pris fin il y a trois jours. Non, le nom qui sauve de ce conflit des nuits, c’est François. Parce que dans ce nom se loge l’héritage d’une nation, l’exigence d’une foi, la promesse d’une vie qui a déjà démontré par le passé qu’elle avait la noblesse rigoureuse d’un destin.

Réveil

Nos adversaires ont été extrêmement intelligents en commençant par tuer ceux qui collaboraient depuis des décennies à notre extinction. Car ce faisant, ils veulent que nous nous identifions encore plus à ceux qui, ici-même, nient que nous existions. La stratégie est limpide : provoquer par la stupeur du massacre un réflexe d’identification aux valeurs d’un organe qui, justement, s’évertue déjà à nous combattre de l’intérieur. A nous d’être plus déterminés et intelligents qu’eux. A nous de contredire cette secte mahométane en reconnaissant que Charlie, avec ses coups de crayons contre les « sales beaufs » préparait de fait les coups de couteaux contre les « sales babtous ». A nous d’assumer enfin que si la France survit à Charlie c’est justement parce qu’elle ne s’y est jamais réduite et qu’elle ne s’est jamais identifiée à lui.

Charlie est mort et ceux qui continuent de s’en revendiquer sont morts aussi. Les autres sont éveillés et vivants. Ils sont la France. Et ce sont eux qui gagneront la guerre qui advient.

Ulysse (Novopress, 11 janvier 2015)

lundi, 12 janvier 2015

Géopolitique de l'espionnage...

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Géopolitique de l'espionnage...

par Dan Schiller

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un point de vue de Dan Schiller, cueilli sur le site du Monde diplomatique et consacré à la géopolitique de la surveillance sur les réseaux numériques. L'auteur est professeur en sciences de l'information à l'université de l'Illinois, aux Etats-Unis.

Géopolitique de l'espionnage

Les révélations sur les programmes d’espionnage menés par l’Agence nationale pour la sécurité (National Security Agency, NSA) ont entraîné « des changements fondamentaux et irréversibles dans beaucoup de pays et quantité de domaines (1) », souligne Glenn Greenwald, le journaliste du Guardian qui a rendu publiques les informations confidentielles que lui a fournies M. Edward Snowden. A l’automne 2013, la chancelière allemande Angela Merkel et la présidente du Brésil Dilma Rousseff se sont opposées à M. Barack Obama en condamnant les atteintes à la vie privée dont les Etats-Unis s’étaient rendus coupables — et dont elles avaient personnellement été victimes. L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a adopté à l’unanimité une résolution reconnaissant comme un droit humain la protection des données privées sur Internet. Et, en juin 2014, le ministère de la justice américain, répondant à l’Union européenne, a promis de soumettre au Congrès une proposition de loi élargissant aux citoyens européens certains dispositifs de protection de la vie privée dont bénéficient les citoyens américains.

Mais, pour pleinement apprécier l’étendue du retentissement international de l’affaire Snowden, il faut élargir la focale au-delà des infractions commises contre le droit, et examiner l’impact que ces révélations ont sur les forces économiques et politiques mondiales, structurées autour des Etats-Unis.

Tout d’abord, l’espionnage — l’une des fonctions de la NSA — fait partie intégrante du pouvoir militaire américain. Depuis 2010, le directeur de la NSA est également chargé des opérations numériques offensives, en tant que commandant du Cyber Command de l’armée : les deux organismes relèvent du ministère de la défense. « Les Etats-Unis pourraient utiliser des cyberarmes (...) dans le cadre d’opérations militaires ordinaires, au même titre que des missiles de croisière ou des drones », explique dans le New York Times (20 juin 2014) l’amiral Michael S. Rogers, récemment nommé à ce double poste.

Ensuite, ce dispositif militaire s’inscrit dans un cadre bien plus large, celui des alliances stratégiques nouées par les Etats-Unis. Depuis 1948, l’accord United Kingdom-United States Communications Intelligence Agreement (Ukusa) constitue le cœur des programmes de surveillance des communications mondiales. Dans ce traité, les Etats-Unis sont nommés « partie première » (first party) et la NSA est spécifiquement reconnue comme la « partie principale » (dominant party). Le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande représentent les « parties secondaires » (second parties). Chacun de ces pays, outre qu’il s’engage à assurer la surveillance des communications dans une région donnée, à partager ses infrastructures avec les Etats-Unis et à mener des opérations communes avec eux, peut accéder aux renseignements collectés selon des modalités fixées par Washington (2).

Les pays de l’Ukusa — les five eyes cinq yeux »), comme on les appelle parfois — collaboraient dans le cadre de la guerre froide. L’Union soviétique représentait le principal adversaire. Mais, face aux avancées des mouvements anticoloniaux, anti-impérialistes et même anticapitalistes en Asie, en Afrique et en Amérique latine, les Etats-Unis ont étendu leurs capacités de collecte de renseignement à l’échelle mondiale. Les alliances ayant fondé ce système dépassent donc largement le cercle des premiers signataires. Par exemple, à l’est et à l’ouest de l’Union soviétique, le Japon et l’Allemagne comptent parmi les « parties tierces » (third parties) du traité. On notera que, à la suite des révélations de M. Snowden, Mme Merkel a demandé aux Etats-Unis de partager les renseignements dont ils disposent avec l’Allemagne, selon des conditions similaires à celles dont bénéficient les « parties secondaires ». L’administration Obama lui a opposé une fin de non-recevoir.

L’industrie privée du renseignement public

Au fil du temps, les membres ayant le statut de « parties tierces » ont évolué ; mais tous disposent d’un accès restreint aux renseignements collectés. Ce fut, pendant un temps, le cas de l’Iran, bien situé pour observer le sud de l’Union soviétique. Après la révolution de 1979, les Etats-Unis durent trouver une solution de remplacement. Ils institutionnalisèrent alors leurs liens avec la République populaire de Chine, avec laquelle les relations s’étaient améliorées depuis la visite secrète de M.Henry Kissinger en avril 1970. La province du Xinjiang apparaissait comme un endroit commode pour espionner les Russes : Deng Xiaoping, le grand artisan de l’ouverture de la Chine à l’économie de marché, autorisa la Central Intelligence Agency (CIA) à construire deux postes de surveillance, à condition qu’ils soient tenus par des techniciens chinois. Opérationnels à partir de 1981, ils fonctionnèrent au moins jusqu’au milieu des années 1990.

Puisque aucun Etat ne possède de réseau d’espionnage aussi étendu que celui des Etats-Unis, l’argument selon lequel « tous les pays font la même chose » ne tient pas la route. Des satellites, dans les années 1950, jusqu’aux infrastructures numériques, les Etats-Unis ont modernisé leurs systèmes de surveillance globale à plusieurs reprises. Toutefois, depuis le début des années 1990 et la chute des régimes communistes, la surveillance a aussi changé de fonction. Elle vise toujours à combattre les menaces, actuelles ou futures, qui pèsent sur une économie mondiale construite autour des intérêts américains. Mais ces menaces se sont diversifiées : acteurs non étatiques, pays moins développés bien déterminés à se faire une meilleure place dans l’économie mondiale ou, au contraire, pays désireux de s’engager sur d’autres voies de développement ; et — c’est essentiel — autres pays capitalistes développés.

Pour clarifier ce déplacement stratégique, il faut souligner un aspect économique du système de renseignement américain directement lié au capitalisme numérique. Ces dernières décennies ont vu se développer une industrie de la cyberguerre, de la collecte et de l’analyse de données, qui n’a de comptes à rendre à personne et dont fait partie l’ancien employeur de M. Snowden, l’entreprise Booz Allen Hamilton. En d’autres termes, avec les privatisations massives, l’« externalisation du renseignement » s’est banalisée. Ainsi, ce qui était de longue date une fonction régalienne est devenu une vaste entreprise menée conjointement par l’Etat et les milieux d’affaires. Comme l’a démontré M. Snowden, le complexe de surveillance américain est désormais rattaché au cœur de l’industrie du Net.

Il y a de solides raisons de penser que des entreprises de la Silicon Valley ont participé de façon systématique, et pour la plupart sur un mode confraternel, à certains volets d’une opération top secret de la NSA baptisée « Enduring Security Framework », ou Cadre de sécurité durable (3). En 1989 déjà, un expert des communications militaires se félicitait des « liens étroits entretenus par les compagnies américaines (...) avec les hautes instances de la sécurité nationale américaine », parce que les compagnies en question « facilitaient l’accès de la NSA au trafic international » (4). Vingt-cinq ans plus tard, cette relation structurelle demeure. Bien que les intérêts de ces entreprises ne se confondent vraisemblablement pas avec ceux du gouvernement américain, les principales compagnies informatiques constituent des partenaires indispensables pour Washington. « La majorité des entreprises qui permettent depuis longtemps à l’Agence d’être à la pointe de la technologie et d’avoir une portée globale travaillent encore avec elle », a ainsi reconnu le directeur de la NSA en juin 2014 dans le New York Times.

Contre toute évidence, Google, Facebook et consorts nient leur implication et feignent l’indignation. Une réaction logique : ces entreprises ont bâti leur fortune sur l’espionnage à grande échelle dans un but commercial — pour leur propre compte comme pour celui de leurs soutiens financiers, les grandes agences de publicité et de marketing.

La collecte, massive et concertée, de données par les grandes entreprises n’est pas un fait naturel. Il a fallu la rendre possible, notamment en transformant l’architecture initiale d’Internet. Dans les années 1990, alors que le World Wide Web commençait tout juste à s’immiscer dans la vie sociale et culturelle, les entreprises informatiques et les publicitaires ont fait du lobbying auprès de l’administration Clinton pour réduire la protection de la vie privée au strict minimum. Ainsi, ils ont pu modifier le Net de façon à surveiller ses utilisateurs à des fins commerciales. Rejetant les initiatives de protection des données, fussent-elles timides, réseaux sociaux, moteurs de recherche, fournisseurs d’accès et publicitaires continuent d’exiger une intégration plus poussée de la surveillance commerciale à Internet — c’est la raison pour laquelle ils promeuvent le passage à l’informatique « en nuage » (cloud service computing). Quelques milliers d’entreprises géantes ont acquis le pouvoir d’accaparer les informations de la population du monde entier, du berceau à la tombe, à toute heure de la journée. Comme l’explique le chercheur Evgeny Morozov, les stratégies de profit de ces entreprises reposent explicitement sur les données de leurs utilisateurs. Elles constituent, selon les mots du fondateur de WikiLeaks, M. Julian Assange, des « moteurs de surveillance (5) ».

Ces stratégies de profit deviennent la base du développement du capitalisme numérique. La dynamique d’appropriation des données personnelles électroniques se renforce puissamment sous l’effet d’une double pression, économique et politique. Pour cette raison même, elle s’expose à une double vulnérabilité, mise en lumière par les révélations de M. Snowden.

En mai 2014, la Cour européenne de justice a estimé que les individus avaient le droit de demander le retrait des résultats de recherches renvoyant à des données personnelles « inadéquates, dénuées de pertinence ou obsolètes ». Dans les quatre jours qui ont suivi ce jugement, Google a reçu quarante et une mille requêtes fondées sur ce « droit à l’oubli ». Plus révélateur encore, en juin 2014, 87 % des quinze mille personnes interrogées dans quinze pays par le cabinet de relations publiques Edelman Berland se sont accordées à dire que la loi devrait « interdire aux entreprises d’acheter et de vendre des données sans le consentement » des personnes concernées. Les mêmes sondés considéraient que la principale menace pesant sur la protection de la vie privée sur Internet résidait dans le fait que les entreprises pouvaient « utiliser, échanger ou vendre à [leur] insu [leurs] données personnelles pour en retirer un gain financier ». Pour endiguer le mécontentement, la Maison Blanche a publié un rapport recommandant aux entreprises de limiter l’usage qu’elles font des données de leurs clients. Malgré cela, l’administration Obama demeure inébranlable dans son soutien aux multinationales : « Les big data seront un moteur historique du progrès (6) », a martelé un communiqué officiel en juin 2014.

Revivifier la contestation

Le rejet de la domination des intérêts économiques et étatiques américains sur le capitalisme numérique n’est pas seulement perceptible dans les sondages d’opinion. Pour ceux qui cherchent depuis longtemps à croiser le fer avec les compagnies américaines, les révélations de M.Snowden constituent une aubaine inespérée. En témoigne l’extraordinaire « Lettre ouverte à Eric Schmidt » (président-directeur général de Google) écrite par l’un des plus gros éditeurs européens, M. Mathias Döpfner, du groupe Axel Springer. Il y accuse Google, qui détient 60 % du marché de la publicité en ligne en Allemagne, de vouloir devenir un « super-Etat numérique » n’ayant plus de comptes à rendre à personne. En expliquant que l’Europe reste une force « sclérosée » dans ce domaine essentiel, M. Döpfner cherche bien sûr à promouvoir les intérêts des entreprises allemandes (Frankfurter Allgemeine Feuilleton, 17 avril 2014).

La stagnation chronique de l’économie mondiale exacerbe encore la bataille menée par les grandes entreprises et l’Etat pour accaparer les profits. D’un côté, les fournisseurs d’accès à Internet et les grandes entreprises forment la garde prétorienne d’un capitalisme numérique centré sur les Etats-Unis. A elle seule, la société Microsoft utilise plus d’un million d’ordinateurs dans plus de quarante pays pour fournir ses services à partir d’une centaine de centres de données. Android et IOS, les systèmes d’exploitation respectifs de Google et d’Apple, équipaient à eux deux 96 % des smartphones vendus dans le monde au deuxième trimestre 2014. De l’autre côté, l’Europe affiche de piètres performances : elle ne domine plus le marché des téléphones portables, et Galileo, son projet de géolocalisation par satellite, connaît de nombreux déboires et retards.

Le capitalisme numérique fondé sur Internet impressionne par son ampleur, son dynamisme et ses perspectives de profit, comme le montrent non pas seulement l’industrie directement liée à Internet, mais des domaines aussi différents que la construction automobile, les services médicaux, l’éducation et la finance. Quelles entreprises, implantées dans quelles régions, accapareront les profits afférents ?

Sur ce plan, l’affaire Snowden agit comme un élément perturbateur, puisqu’elle revivifie la contestation de la cyberdomination américaine. Dans les semaines qui ont suivi les premières révélations, les spéculations sont allées bon train quant à l’influence qu’auraient les documents publiés par M. Snowden sur les ventes internationales des compagnies américaines de nouvelles technologies. En mai 2014, le président-directeur général de l’équipementier informatique Cisco a par exemple écrit au président Obama pour l’avertir du fait que le scandale de la NSA minait « la confiance dans notre industrie et dans la capacité des sociétés technologiques à vendre leurs produits dans le monde » (Financial Times, 19 mai 2014).

Pour les entreprises informatiques, la menace provenant du monde politique se précise. Certains Etats, invoquant les révélations de M. Snowden, réorientent leur politique économique. Le Brésil et l’Allemagne envisagent la possibilité de n’autoriser que les fournisseurs nationaux à conserver les données de leurs citoyens — une mesure déjà en vigueur en Russie. En juin dernier, le gouvernement allemand a mis un terme au contrat qui l’unissait de longue date à la compagnie américaine Verizon, au profit de Deutsche Telekom. Un dirigeant chrétien-démocrate a déclaré pour sa part que le personnel politique et diplomatique allemand ferait mieux de revenir à la machine à écrire pour tous les documents sensibles. Le Brésil et l’Union européenne, qui prévoient de construire un nouveau réseau de télécommunications sous-marin pour que leurs communications intercontinentales n’aient plus à dépendre des infrastructures américaines, ont confié cette tâche à des entreprises brésilienne et espagnole. De la même façon, Brasília a évoqué l’abandon d’Outlook, le service de messagerie de Microsoft, au profit d’un système utilisant des centres de données implantés sur son territoire.

Bataille pour la régulation d’Internet

Cet automne, les représailles économiques contre les entreprises informatiques américaines se poursuivent. L’Allemagne a interdit l’application de partage de taxis Uber ; en Chine, le gouvernement a expliqué que les équipements et services informatiques américains représentaient une menace pour la sécurité nationale et demandé aux entreprises d’Etat de ne plus y recourir.

Pris à contre-pied, les géants américains du numérique ne se contentent pas d’une offensive de relations publiques. Ils réorganisent leurs activités pour montrer à leurs clients qu’ils respectent les législations locales en matière de protection des données. IBM prévoit ainsi d’investir 1 milliard de dollars pour bâtir des centres de données à l’étranger, dans l’espoir de rassurer ses clients inquiets de l’espionnage américain. Il n’est pas certain que cela suffise à apaiser les craintes, alors que Washington demande à Microsoft de transmettre les courriers électroniques stockés sur ses serveurs installés en Irlande...

Mais que l’on ne s’y trompe pas : le but des autorités américaines demeure l’élargissement des avantages offerts à leurs multinationales informatiques. En mai 2014, le ministre de la justice américain a porté plainte contre cinq officiers de l’armée chinoise pour cyberespionnage commercial, en arguant que la Chine se livrait à des tactiques de concurrence ouvertement illégales. Toutefois, et de manière significative, le Financial Times a révélé que cette plainte déposée par les champions de l’espionnage suscitait l’émoi dans l’industrie allemande, « où l’on s’inquiète de vols de la propriété intellectuelle » (22 mai 2014). Etait-ce l’effet que les responsables américains cherchaient à produire ?

Pourquoi les Etats-Unis ont-ils attendu ce moment précis pour passer à l’action ? Depuis des années, ils accusent la Chine de lancer des cyberattaques contre leurs entreprises — alors qu’eux-mêmes piratent les routeurs et l’équipement Internet d’une compagnie chinoise concurrente, Huawei... Une motivation, d’ordre politique, transparaît : en cette année d’élections de mi-mandat, l’exécutif démocrate entend faire de la Chine un prédateur qui détruit les emplois américains en pillant la propriété intellectuelle. Et, dans le même temps, cette mise en cause publique de Pékin souligne subtilement qu’entre alliés le statu quo — un capitalisme numérique dominé par les Etats-Unis — reste la meilleure option.

Nous touchons là au cœur du problème. Selon ses dires, M. Snowden espérait que ses révélations « seraient un appui nécessaire pour bâtir un Internet plus égalitaire (7) ». Il voulait non seulement déclencher un débat sur la surveillance et le droit à la vie privée, mais aussi influencer la controverse sur les déséquilibres inhérents à l’infrastructure d’Internet.

Dans sa construction même, Internet a toujours avantagé les Etats-Unis. Une opposition, internationale mais sporadique, s’est fait entendre dès les années 1990. Elle s’est intensifiée entre 2003 et 2005, lors des sommets mondiaux sur la société de l’information, puis de nouveau en 2012, lors d’une rencontre multilatérale organisée par l’Union internationale des télécommunications. Les révélations de M.Snowden exacerbent ce conflit sur la « gouvernance mondiale d’Internet » (8). Elles affaiblissent la « capacité de Washington à orienter le débat sur l’avenir d’Internet », explique le Financial Times, citant un ancien responsable du gouvernement américain pour qui « les Etats-Unis n’ont plus l’autorité morale leur permettant de parler d’un Internet libre et ouvert » (21 avril 2014).

Après que la présidente Rousseff eut condamné les infractions commises par la NSA devant l’Assemblée générale de l’ONU en septembre 2013, le Brésil a annoncé la tenue d’une rencontre internationale pour examiner les politiques institutionnelles définies par les Etats-Unis concernant Internet : le « NETmundial, réunion multipartite mondiale sur la gouvernance d’Internet », s’est tenu à São Palo en avril 2014 et a réuni pas moins de cent quatre-vingts participants, des représentants de gouvernements, des entreprises et des associations.

Les Etats-Unis ont tenté de contrecarrer cette initiative : quelques semaines avant le rassemblement, ils ont promis, non sans poser plusieurs conditions importantes, d’abandonner leur rôle de supervision formelle de l’Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (Icann), l’organisme qui administre certaines des fonctions vitales du réseau. L’opération a réussi. A l’issue du NETmundial, la Software and Information Industry Association (SIIA), établie aux Etats-Unis, s’est félicitée : « Les propos tenus sur la surveillance sont restés mesurés », et « cette rencontre n’a pas donné la part belle à ceux qui privilégient un contrôle intergouvernemental d’Internet, c’est-à-dire placé sous l’égide des Nations unies (9) ».

En dernière analyse, ce sont les conflits économico-géopolitiques et les réalignements naissants qui ont déterminé l’issue de la rencontre de São Paulo. Si le Brésil a rejoint le giron américain, la Russie ainsi que Cuba ont refusé de signer la résolution finale et souligné que le discours des Etats-Unis sur la « liberté d’Internet » sonnait désormais creux ; la délégation indienne s’est déclarée insatisfaite, ajoutant qu’elle ne donnerait son accord qu’après consultation de son gouvernement ; et la Chine est revenue à la charge, dénonçant la « cyberhégémonie » américaine (China Daily, 21 mai 2014). Cette opinion gagne du terrain. A la suite du NETmundial, le groupe des 77 plus la Chine a appelé les entités intergouvernementales à « discuter et examiner l’usage des technologies de l’information et de la communication pour s’assurer de leur entière conformité au droit international (10) », et exigé que soit mis un terme à la surveillance de masse extraterritoriale.

Ainsi, le conflit structurel sur la forme et la domination du capitalisme numérique s’accentue. Bien que la coalition disparate liguée contre le pouvoir et les grandes entreprises de la Silicon Valley ait pris une certaine ampleur, ces derniers restent déterminés à préserver leur hégémonie mondiale. Selon M. Kissinger, avocat notoire de la suprématie des Etats-Unis, les Américains doivent se demander : que cherchons-nous à empêcher, quel qu’en soit le prix, et tout seuls si nécessaire ? Que devons-nous chercher à accomplir, fût-ce en dehors de tout cadre multilatéral ? Fort heureusement, les Etats, les multinationales et leurs zélateurs ne constituent pas les seuls acteurs politiques. Soyons reconnaissants à M. Snowden de nous l’avoir rappelé.

Dan Schiller (Le Monde diplomatique, novembre 2014)

Notes :

 

(1) Glenn Greenwald, Nulle part où se cacher, JC Lattès, Paris, 2014.

(2) Cf. Jeffrey T. Richelson et Desmond Ball, The Ties That Bind : Intelligence Cooperation Between the Ukusa Countries, Allen & Unwin, Boston, 1985, et Jeffrey T. Richelson, The US Intelligence Community, Westview, Boulder, 2008. Lire Philippe Rivière, « Le système Echelon », Le Monde diplomatique, juillet 1999.

(3) Cf. Barton Gellman et Laura Poitras, « Codename Prism : Secret government program mines data from nine US Internet companies, including photographs, emails and more », The Washington Post, 6 juin 2013 ; Jason Leopold, « Emails reveal close Google relationship with NSA », Al Jazeera America, 6 mai 2014 ; et Andrew Clement, « NSA surveillance : Exploring the geographies of Internet interception » (PDF), conférence à l’université Humboldt, Berlin, 6 mars 2014.

(4) Ashton B. Carter, « Telecommunications policy and US national security », dans Robert W. Crandall et Kenneth Flamm (sous la dir. de), Changing the Rules, Brookings, Washington, DC, 1989.

(5) Lire Evgeny Morozov, « De l’utopie numérique au choc social », Le Monde diplomatique, août 2014. Cf. Julian Assange, Cypherpunks : Freedom and the Future of the Internet, OR Books, New York, 2012.

(6) « Big data : Seizing opportunities, preserving values » (PDF), Maison Blanche, Washington, DC, mai 2014.

(7) Cité par Glenn Greenwald, op. cit.

(8) Lire « Qui gouvernera Internet ? », Le Monde diplomatique, février 2013.

(10) « Declaration of Santa Cruz : For a new world order for living well », 17 juin 2014. Créé en 1964, le groupe des 77 réunit au sein de l’Organisation des Nations unies des pays en développement soucieux de promouvoir des intérêts économico-diplomatiques communs.

Who Should be Blamed for Muslim Terrorism?

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The West is Manufacturing Muslim Monsters

Who Should be Blamed for Muslim Terrorism?

by ANDRE VLTCHEK
Ex: http://www.counterpunch.org

A hundred years ago, it would have been unimaginable to have a pair of Muslim men enter a cafe or a public transportation vehicle, and then blow themselves up, killing dozens. Or to massacre the staff of a satirical magazine in Paris! Things like that were simply not done.

When you read the memoirs of Edward Said, or talk to old men and women in East Jerusalem, it becomes clear that the great part of Palestinian society used to be absolutely secular and moderate. It cared about life, culture, and even fashion, more than about religious dogmas.

The same could be said about many other Muslim societies, including those of Syria, Iraq, Iran, Egypt and Indonesia. Old photos speak for themselves. That is why it is so important to study old images again and again, carefully.

Islam is not only a religion; it is also an enormous culture, one of the greatest on Earth, which has enriched our humanity with some of the paramount scientific and architectural achievements, and with countless discoveries in the field of medicine. Muslims have written stunning poetry, and composed beautiful music. But above all, they developed some of the earliest social structures in the world, including enormous public hospitals and the first universities on earth, like The University of al-Qarawiyyin in Fez, Morocco.

The idea of ‘social’ was natural to many Muslim politicians, and had the West not brutally interfered, by overthrowing left-wing governments and putting on the throne fascist allies of London, Washington and Paris; almost all Muslim countries, including Iran, Egypt and Indonesia, would now most likely be socialist, under a group of very moderate and mostly secular leaders.

***

In the past, countless Muslim leaders stood up against the Western control of the world, and enormous figures like the Indonesian President, Ahmet Sukarno, were close to Communist Parties and ideologies. Sukarno even forged a global anti-imperialist movement, the Non-Allied movement, which was clearly defined during the Bandung Conference in Indonesia, in 1955.

That was in striking contrast to the conservative, elites-oriented Christianity, which mostly felt at home with the fascist rulers and colonialists, with the kings, traders and big business oligarchs.

For the Empire, the existence and popularity of progressive, Marxist, Muslim rulers governing the Middle East or resource-rich Indonesia, was something clearly unacceptable. If they were to use the natural wealth to improve the lives of their people, what was to be left for the Empire and its corporations? It had to be stopped by all means. Islam had to be divided, and infiltrated with radicals and anti-Communist cadres, and by those who couldn’t care less about the welfare of their people.

***

Almost all radical movements in today’s Islam, anywhere in the world, are tied to Wahhabism, an ultra-conservative, reactionary sect of Islam, which is in control of the political life of Saudi Arabia, Qatar and other staunch allies of the West in the Gulf.

To quote Dr. Abdullah Mohammad Sindi:

“It is very clear from the historical record that without British help neither Wahhabism nor the House of Saud would be in existence today. Wahhabism is a British-inspired fundamentalist movement in Islam. Through its defense of the House of Saud, the US also supports Wahhabism directly and indirectly regardless of the terrorist attacks of September 11, 2001. Wahhabism is violent, right wing, ultra-conservative, rigid, extremist, reactionary, sexist, and intolerant…”

The West gave full support to the Wahhabis in the 1980s. They were employed, financed and armed, after the Soviet Union was dragged into Afghanistan and into a bitter war that lasted from 1979 to 1989. As a result of this war, the Soviet Union collapsed, exhausted both economically and psychologically.

The Mujahedeen, who were fighting the Soviets as well as the left-leaning government in Kabul, were encouraged and financed by the West and its allies. They came from all corners of the Muslim world, to fight a ‘Holy War’ against Communist infidels.

According to the US Department of State archives:

“Contingents of so-called Afghan Arabs and foreign fighters who wished to wage jihad against the atheist communists. Notable among them was a young Saudi named Osama bin Laden, whose Arab group eventually evolved into al-Qaeda.”

Muslim radical groups created and injected into various Muslim countries by the West included al-Qaeda, but also, more recently, ISIS (also known as ISIL). ISIS is an extremist army that was born in the ‘refugee camps’ on the Syrian/Turkish and Syrian/Jordanian borders, and which was financed by NATO and the West to fight the Syrian (secular) government of Bashar al-Assad.

Such radical implants have been serving several purposes. The West uses them as proxies in the wars it is fighting against its enemies – the countries that are still standing in the way to the Empire’s complete domination of the world. Then, somewhere down the road, after these extremist armies ‘get totally out of control’ (and they always will), they could serve as scarecrows and as justification for the ‘The War On Terror’, or, like after ISIS took Mosul, as an excuse for the re-engagement of Western troops in Iraq.

Stories about the radical Muslim groups have constantly been paraded on the front pages of newspapers and magazines, or shown on television monitors, reminding readers ‘how dangerous the world really is’, ‘how important Western engagement in it is’, and consequently, how important surveillance is, how indispensable security measures are, as well as tremendous ‘defense’ budgets and wars against countless rogue states.

***

Obamas-Friends.jpgFrom a peaceful and creative civilization, that used to lean towards socialism, the Muslim nations and Islam itself, found itself to be suddenly derailed, tricked, outmaneuvered, infiltrated by foreign religious and ideological implants, and transformed by the Western ideologues and propagandists into one ‘tremendous threat’; into the pinnacle and symbol of terrorism and intolerance.

The situation has been thoroughly grotesque, but nobody is really laughing – too many people have died as a result; too much has been destroyed!

Indonesia is one of the most striking historical examples of how such mechanisms of the destruction of progressive Muslim values, really functions:

In the 1950s and early 1960s, the US, Australia and the West in general, were increasingly ‘concerned’ about the progressive anti-imperialist and internationalist stand of President Sukarno, and about the increasing popularity of the Communist Party of Indonesia (PKI). But they were even more anxious about the enlightened, socialist and moderate Indonesian brand of Islam, which was clearly allying itself with Communist ideals.

Christian anti-Communist ideologues and ‘planners’, including the notorious Jesuit Joop Beek, infiltrated Indonesia. They set up clandestine organizations there, from ideological to paramilitary ones, helping the West to plan the coup that in and after 1965 took between 1 and 3 million human lives.

Shaped in the West, the extremely effective anti-Communist and anti-intellectual propaganda spread by Joop Beek and his cohorts also helped to brainwash many members of large Muslim organizations, propelling them into joining the killing of Leftists, immediately after the coup. Little did they know that Islam, not only Communism, was chosen as the main target of the pro-Western, Christian ‘fifth column’ inside Indonesia, or more precisely, the target was the left-leaning, liberal Islam.

After the 1965 coup, the Western-sponsored fascist dictator, General Suharto, used Joop Beek as his main advisor. He also relied on Beek’s ‘students’, ideologically. Economically, the regime related itself with mainly Christian business tycoons, including Liem Bian Kie.

In the most populous Muslim nation on earth, Indonesia, Muslims were sidelined, their ‘unreliable’ political parties banned during the dictatorship, and both the politics (covertly) and economy (overtly) fell under the strict control of Christian, pro-Western minority. To this day, this minority has its complex and venomous net of anti-Communist warriors, closely-knit business cartels and mafias, media and ‘educational outlets’ including private religious schools, as well as corrupt religious preachers (many played a role in the 1965 massacres), and other collaborators with both the local and global regime.

Indonesian Islam has been reduced to a silent majority, mostly poor and without any significant influence. It only makes international headlines when its frustrated white-robed militants go trashing bars, or when its extremists, many related to the Mujahedeen and the Soviet-Afghan War, go blowing up nightclubs, hotels or restaurants in Bali and Jakarta.

Or do they even do that, really?

Former President of Indonesia and progressive Muslim cleric, Abdurrahman Wahid (forced out of office by the elites), once told me: “I know who blew up the Marriott Hotel in Jakarta. It was not an attack by the Islamists; it was done by the Indonesian secret services, in order to justify their existence and budget, and to please the West.”

***

“I would argue that western imperialism has not so much forged an alliance with radical factions, as created them”, I was told, in London, by my friend, and leading progressive Muslim intellectual, Ziauddin Sardar.

And Mr. Sardar continued:

“We need to realize that colonialism did much more than simply damage Muslim nations and cultures. It played a major part in the suppression and eventual disappearance of knowledge and learning, thought and creativity, from Muslim cultures. Colonial encounter began by appropriating the knowledge and learning of Islam, which became the basis of the ‘European Renaissance’ and ‘the Enlightenment’ and ended by eradicating this knowledge and learning from both Muslim societies and from history itself. It did that both by physical elimination – destroying and closing down institutions of learning, banning certain types of indigenous knowledge, killing off local thinkers and scholars – and by rewriting History as the history of western civilization into which all minor histories of other civilization are subsumed.”

From the hopes of those post-WWII years, to the total gloom of the present days – what a long and terrible journey is has been!

The Muslim world is now injured, humiliated and confused, almost always on the defensive.

It is misunderstood by the outsiders, and often even by its own people who are frequently forced to rely on Western and Christian views of the world.

What used to make the culture of Islam so attractive – tolerance, learning, concern for the wellbeing of the people – has been amputated from the Muslim realm, destroyed from abroad. What was left was only religion.

Now most of the Muslim countries are ruled by despots, by the military or corrupt cliques. All of them closely linked with the West and its global regime and interests.

As they did in several great nations and Empires of South and Central America, as well as Africa, Western invaders and colonizers managed to totally annihilate great Muslim cultures.

What forcefully replaced them were greed, corruption and brutality.

It appears that everything that is based on different, non-Christian foundations is being reduced to dust by the Empire. Only the biggest and toughest cultures are still surviving.

Anytime a Muslim country tries to go back to its essence, to march its own, socialist or socially-oriented way – be it Iran, Egypt, Indonesia, or much more recently Iraq, Libya or Syria – it gets savagely tortured and destroyed.

The will of its people is unceremoniously broken, and democratically expressed choices overthrown.

For decades, Palestine has been denied freedom, as well as its basic human rights. Both Israel and the Empire spit at its right to self-determination. Palestinian people are locked in a ghetto, humiliated, and murdered. Religion is all that some of them have left.

The ‘Arab Spring’ was derailed and terminated almost everywhere, from Egypt to Bahrain, and the old regimes and military are back in power.

Like African people, Muslims are paying terrible price for being born in countries rich in natural resources. But they are also brutalized for having, together with China, the greatest civilization in history, one that outshone all the cultures of the West.

***

Christianity looted and brutalized the world. Islam, with its great Sultans such as Saladin, stood against invaders, defending the great cities of Aleppo and Damascus, Cairo and Jerusalem. But overall, it was more interested in building a great civilization, than in pillaging and wars.

Now hardly anyone in the West knows about Saladin or about the great scientific, artistic or social achievements of the Muslim world. But everybody is ‘well informed’ about ISIS. Of course they know ISIS only as an ‘Islamic extremist group’, not as one of the main Western tools used to destabilize the Middle East.

As ‘France is mourning’ the deaths of the journalists at the offices of the satirical magazine, Charlie Hebdo (undeniably a terrible crime!), all over Europe it is again Islam which is being depicted as brutal and militant, not the West with its post-Crusade, Christian fundamentalist doctrines that keeps overthrowing and slaughtering all moderate, secular and progressive governments and systems in the Muslim world, leaving Muslim people at the mercy of deranged fanatics.

***

In the last five decades, around 10 million Muslims have been murdered because their countries did not serve the Empire, or did not serve it full-heartedly, or just were in the way. The victims were Indonesians, Iraqis, Algerians, Afghanis, Pakistanis, Iranians, Yemenis, Syrians, Lebanese, Egyptians, and the citizens of Mali, Somalia, Bahrain and many other countries.

The West identified the most horrible monsters, threw billions of dollars at them, armed them, gave them advanced military training, and then let them loose.

The countries that are breeding terrorism, Saudi Arabia and Qatar, are some of the closest allies of the West, and have never been punished for exporting horror all over the Muslim world.

Great social Muslim movements like Hezbollah, which is presently engaged in mortal combat against the ISIS, but which also used to galvanize Lebanon during its fight against the Israeli invasion, are on the “terrorist lists” compiled by the West. It explains a lot, if anybody is willing to pay attention.

Seen from the Middle East, it appears that the West, just as during the crusades, is aiming at the absolute destruction of Muslim countries and the Muslim culture.

As for the Muslim religion, the Empire only accepts the sheepish brands – those that accept extreme capitalism and the dominant global position of the West. The only other tolerable type of Islam is that which is manufactured by the West itself, and by its allies in the Gulf – designated to fight against progress and social justice; the one that is devouring its own people.

Andre Vltchek is a novelist, filmmaker and investigative journalist. He covered wars and conflicts in dozens of countries. The result is his latest book: Fighting Against Western Imperialism‘Pluto’ published his discussion with Noam Chomsky: On Western Terrorism. His critically acclaimed political novel Point of No Return is re-edited and available. Oceania is his book on Western imperialism in the South Pacific. His provocative book about post-Suharto Indonesia and the market-fundamentalist model is called “Indonesia – The Archipelago of Fear”. His feature documentary, “Rwanda Gambit” is about Rwandan history and the plunder of DR Congo. After living for many years in Latin America and Oceania, Vltchek presently resides and works in East Asia and Africa. He can be reached through his website or his Twitter.

Charlie Hebdo and Tsarnaev’s Trial: Cui bono?

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Charlie Hebdo and Tsarnaev’s Trial: Cui bono?

Paul Craig Roberts

Ex: http://www.paulcraigroberts.org

UPDATE: Well known writers Thierry Meyssan and Kevin Barrett see the “terrorist” attach on Charlie Hebdo as a false flag attack. See http://www.voltairenet.org/article186441.html and http://presstv.com/Detail/2015/01/10/392426/Planted-ID-card-exposes-Paris-false-flag

Update: According to news reports, one of the accused in the attack on Charlie Hebdo when hearing
that he was being sought for the crime turned himself in to police with an ironclad alibi.

https://www.intellihub.com/18-year-old-charlie-hebdo-suspect-surrenders-police-claims-alibi/

UPDATE: According to news reports, police found the ID of Said Kouachi at the scene of the Charlie Hebdo shooting. Does this sound familiar? Remember, authorities claimed to have found the undamaged passport of one of the alleged 9/11 hijackers among the massive pulverized ruins of the twin towers. Once the authorities discover that the stupid Western peoples will believe any transparent lie, the authorities use the lie again and again. The police claim to have discovered a dropped ID is a sure indication that the attack on Charlie Hebdo was an inside job and that people identified by NSA as hostile to the Western wars against Muslims are going to be framed for an inside job designed to pull France firmly back under Washington’s thumb. http://www.wfmz.com/shooting-at-french-satirical-magazine-office/30571524

There are two ways to look at the alleged terrorist attack on the French satirical magazine Charlie Hebdo.

One is that in the English speaking world, or much of it, the satire would have been regarded as “hate speech,” and the satirists arrested. But in France Muslims are excluded from the privileged category, took offense at the satire, and retaliated.

Why would Muslims bother? By now Muslims must be accustomed to Western hypocrisy and double standards. Little doubt that Muslims are angry that they do not enjoy the protections other minorities receive, but why retaliate for satire but not for France’s participation in Washington’s wars against Muslims in which hundreds of thousands have died? Isn’t being killed more serious than being satirized?

Another way of seeing the attack is as an attack designed to shore up France’s vassal status to Washington. The suspects can be both guilty and patsies. Just remember all the terrorist plots created by the FBI that served to make the terrorism threat real to Americans. http://reason.com/blog/2014/07/22/human-rights-watch-all-of-the-high-profi

France is suffering from the Washington-imposed sanctions against Russia. Shipyards are impacted from being unable to deliver Russian orders due to France’s vassalage status to Washington, and other aspects of the French economy are being adversely impacted by sanctions that Washington forced its NATO puppet states to apply to Russia.

This week the French president said that the sanctions against Russia should end (so did the German vice-chancellor).

This is too much foreign policy independence on France’s part for Washington. Has Washington resurrected “Operation Gladio,” which consisted of CIA bombing attacks against Europeans during the post-WW II era that Washington blamed on communists and used to destroy communist influence in European elections? Just as the world was led to believe that communists were behind Operation Gladio’s terrorist attacks, Muslims are blamed for the attacks on the French satirical magazine.

The Roman question is always: Who benefits? The answer is: Not France, not Muslims, but US world hegemony. US hegemony over the world is what the CIA supports. US world hegemony is the neoconservative-imposed foreign policy of the US.

According to National Public Radio, Charlie Hebdo is about free speech. The US has free speech, claim NPR’s pundits, but terrorists have taken it away from the French.

Just how does the US have free speech when NY Times reporter James Risen was psychologically put on the rack to force him to reveal his source, despite the fact that Risen and his source are protected by the US Constitution and whistleblower protections. Clearly, in the US “national security” has trumped everything else.

“National security” has nothing to do with national security. It has only to do with protecting the criminals in the US government from accountability for their crimes. Every time you hear Washington invoke “national security,” you know for a 100% fact that the government has committed yet another crime. National security is the cloak for Washington’s criminal operations. “National security” prevents the government’s crimes from coming to light and, thereby, protects government from accountability.

One wonders what role “national security” will play in the trial of alleged Boston Marathon Bomber Dzhokhar Tsarnaev. Tsarnaev has been in custody since April 2013 and under indictment since April 22, 2013. Yet jury selection is only now beginning in January 2015. Why this long delay? The guarantee of a speedy trial no longer means anything, but with all sorts of charges in addition to the bombing for which the government claims eye witnesses and confessions and with the Tsarnaev brothers already convicted in the media, the long delay is a puzzle. Yet, we have not heard from Dzhokhar Tsarnaey himself. It is difficult to push away the thought that Dzhokhar’s trial has been delayed in order to compete his conditioning and acceptance of his guilt and in order for the many questions raised by alternative media to be forgotten.

The print and TV media have dished up the government’s explanation without investigation. However, the alternative media have taken great exception to every aspect of the case. As the US government has taught us since the Clinton regime, the safest assumption is that everything the government says is a lie.

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The most suspicious aspect of the event was the speed with which an army of 10,000 heavily armed troops consisting of police from various jurisdictions and National Guard soldiers outfitted in military gear and provided with tanks or armored personnel carriers were on the streets of Boston. Never before has such a massive force equipped with military heavy equipment been employed in a manhunt, much less for one wounded, unarmed, 19-year old kid.

For such a force to be assembled and deployed so quickly suggests pre-planning. What was presented as a manhunt for one badly wounded suspect looks more like a test case and precedent for locking down one of America’s largest cities, while squads of troops evicted US citizens from their homes at gunpoint and conducted indiscriminate searches of houses that contributed nothing to apprehending the alleged suspect. The chances are zero that any household would have harbored a badly wounded unarmed fugitive dying from the lack of medical care.

Not only was Boston and its suburbs locked down, the Federal Aviation Administration restricted airspace over Boston and issued a “ground stop” for Logan airport. Why?

Several other cities in Massachusetts and even some other states put their police forces on alert. Why?

On the scene were the FBI, the Bureau of Alcohol, Tobacco Firearms and Explosives, the CIA, the Drug Enforcement Administration, the National Counterterrorism Center. The US Attorney General committed the full resources of the US Department of Justice.
Why?

The only plausible answer is to raise the fear level in order to gain the public’s acceptance of the lockdown of Boston and police invasions of citizens’ homes. It makes no sense that danger from a badly wounded unarmed 19 year-old could possibly justify such expense and trampling of constitutional rights of citizens.

A non-gullible person must wonder if the bombing was an orchestrated event for the purpose of coordinating state, local, and federal governments in the lockdown of a major city. A poll of Bostonians last July found that 42 percent harbored doubts about the official version of events. http://www.globalresearch.ca/four-in-ten-bostonians-skeptical-of-official-marathon-bombing-account/5390848

The gullible always say that if a conspiracy existed someone would have talked. But people do talk. It just doesn’t do any good. For example, during George W. Bush’s first term a NSA whistleblower leaked to the New York Times that the NSA was bypassing the FISA Court and spying on American citizens without warrants. Under US law, NSA was in a conspiracy with the Bush regime to commit serious felonies (possibly for the purpose of blackmail), but the New York Times spiked the story for one year until George W. Bush was re-elected and the regime had time to ex post facto legalize the felonies.

Operation Gladio was a conspiracy kept secret for decades until a President of Italy revealed it.

The Northwoods Project was kept secret until years afterward when the second Kennedy Commission revealed it.

More than one hundred first responder police and firemen report hearing and personally experiencing multiple explosions floor by floor and even in the sub-basements of the World Trade Center twin towers, and these testimonies had no effect whatsoever.

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It only took one high school physics professor to shoot down NIST’s account of the collapse of WTC 7. The fact that it has been conclusively proven that this building was brought down by controlled demolition has had no effect on the official story.

The co-chairmen and legal counsel of the 9/11 Commission published books in which they say that information was withheld from the Commission, that the US Military lied to the Commission, and that the Commission “was set up to fail.” Neither Congress, the media, nor the US public had any interest in investigating why information was withheld, why the military lied, and why the Commission was set up to fail. These extraordinary statements by the leaders of the official investigation had no impact whatsoever.

Even today a majority of the US population believes Washington’s propaganda that Russia invaded Ukraine and annexed some provinces. Neither judgement nor intelligence are strongpoints of the American public and juries.

Government tells Americans whatever story the government puts together and sits and laughs at the gullibility of the public.

Today the US public is divided between those who rely on the “mainstream media” and those who rely on the alternative Internet media. Only the latter have any clue as to what is really happening.

The stories of Charlie Hebdo and the Tsarnaev brothers will be based not on facts but on the interests of government. As in the past, the government’s interest will prevail over the facts.

 

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Dr. Paul Craig Roberts was Assistant Secretary of the Treasury for Economic Policy and associate editor of the Wall Street Journal. He was columnist for Business Week, Scripps Howard News Service, and Creators Syndicate. He has had many university appointments. His internet columns have attracted a worldwide following. Roberts' latest books are The Failure of Laissez Faire Capitalism and Economic Dissolution of the West and How America Was Lost.