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samedi, 11 janvier 2014

2014 : année de la quenelle?

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2014 : année de la quenelle?

Le phénomène Dieudonné : le comique qui fait peur au système.

Jean Ansar
Ex: http://metamag.fr

Ainsi les nazis sont de retour. Ils ont bien changé. Si Dieudonné est le fils du ventre encore fécond de la bête immonde, la race aryenne n’est décidément plus ce qu’elle était. Franchement je n’avais pas envie de voir un spectacle de Dieudonné mais maintenant si je peux, j’irai, avant qu’il ne soit trop tard. Ce que j'ai vu sur internet, par curiosité et besoin d’information, est parfois drôle, parfois mauvais.

Le fameux geste de la quenelle est bien sûr un bras d’honneur vulgaire qui signifie « nique le système ». En faire un salut nazi, même inversé est proprement débile. Cela étant, la quenelle antisystème peut être antisioniste et même antisémite selon le lieu où elle est exécutée. Mais cet anti-sémitisme est pratiqué très majoritairement par des « nazillons »  issus de l’immigration et rares sont, dans le public, ceux qui se référent à Hitler, même s’il peut malheureusement y en avoir quelques-uns.

Mais on comprend que le systéme s’inquiète. Il est en effet clairement dénoncé par les pratiquants de la quenelle comme soumis excessivement à une influence. Il renoue pour des jeunes issus de l’immigration avec une vision assez classique de l’anti-sémitisme. Cette vision est confortée par la montée au créneau des institutions juives qui soutiennent globalement la volonté de Manuel Valls de censurer Dieudonné. Quelques voix discordantes se font entendre. On peut cependant être sûr que le scénario  de l’interdiction va renforcer ceux qui dénoncent une république soumise à une sorte de « police juive de la pensée » selon l’expression d Annie Kriegel.

C’est gros, très gros. Des militants juifs vont à chaque spectacle manifester et provoquer des incidents. Les préfets pourront donc objectivement en déduire qu’il y a risque de trouble à l’ordre public. Le spectacle sera donc annulé, mais c’est l’agressé qui sera puni, pas l’agresseur. Les spectateurs de Dieudonné, eux, n’attaquent personne.

Ce n’est pas nouveau. On refait à Dieudonné le coup d’Ordre Nouveau. Sauf que Dieudonné est aussi noir qu’Obama et Mandela et qu’il parle lui aussi au nom des reprouvés et des exclus… il n’invoque pas, il aurait du mal, la race supérieure. Il dénonce un complot contre la liberté d’expression dans notre démocratie verrouillée.

S’il est interdit légalement, grâce à des menaces de violences , il aura démontré que le complot dans son cas a été quelque chose de réel. Certains s’en inquiètent et mettent en garde contre des actions plus dangereuses  qu’efficaces auprès de l’opinion.

La quenelle a encore semble-t- il de beaux jours devant elle.

Défense européenne : les puissances ne se bâtissent pas sur du «Wishful thinking»

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Défense européenne : les puissances ne se bâtissent pas sur du «Wishful thinking»

par Philippe Migault
Ex: http://fr.rian.ru
 

Annoncé comme un évènement stratégique et diplomatique crucial, le Conseil européen qui aura lieu jeudi et vendredi prochains est censé marquer un progrès en matière de politique de défense et de sécurité européenne.

Il suffit pourtant de lire un récent document du conseil de l’Union européenne (1), pour se rendre compte que la montagne accouchera une fois encore d’une souris. Qu’il s’agisse de la phraséologie employée, des mesures proposées ou des orientations implicitement induites, tout indique qu’une fois encore l’Europe autoproclamée se prépare à une grande démonstration ostentatoire dont il ne sortira rien de concret.

Les objectifs stratégiques annoncés par Bruxelles prêtent en premier lieu à sourire. L’UE « est appelée à assumer des responsabilités accrues en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales (…) afin de garantir (…) la promotion de ses valeurs et intérêts », affirme le document. Jusqu’ici tout va bien. Mais puisqu’il s’agit ici de défense, d’intérêts vitaux communs, de ceux qui méritent qu’on se batte voire qu’on meurt pour eux, encore faudrait-il se montrer un peu plus précis. Quels sont ces valeurs et ces intérêts ? Démocratie, paix, droits de l’homme sont cités : Logique. C’est, théoriquement, l’ADN même du projet européen. La bonne gouvernance ensuite. Voilà qui prête à sourire de la part d’une organisation persistant à appliquer à la lettre les politiques d’austérité prônées par le Fonds Monétaire International alors que ce dernier a reconnu que les résultats de ces dernières étaient inefficaces, pour ne pas dire désastreuses sur le plan économique et social. Et ensuite ? Rien. En dehors des grandes valeurs « universelles » censées faire consensus parmi 500 millions d’Européens rejetant de plus en plus le modèle de société qui leur est proposé, il n’est nulle part fait précisément mention de nos intérêts vitaux.

De défense, c’est-à-dire de guerre pour sortir du politiquement correct, il n’est d’ailleurs  guère fait mention dans ce texte, qui est bien plus une déclaration d’intention diplomatique qu’une feuille de route stratégique. Tout au plus se borne-t-on à proposer une série de mesures très générales, qui ne sont que le prolongement des politiques engagées de longue date et qui toutes relèvent du vœu pieux.

L’UE, affirme ce document doit coopérer avec les Nations Unies, l’OSCE, l’Union Africaine, l’OTAN. On enfonce des portes ouvertes : Les Etats européens de l’UE sont membres de ces entités ou coopèrent avec elles depuis leur création. En revanche alors que Bruxelles affirme vouloir « assumer ses responsabilités accrues en tant que pourvoyeur de la sécurité (…) en particulier dans son voisinage », il n’est nulle part fait mention d’un éventuel dialogue avec l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC), visiblement inconnue au bataillon. Il est vrai que selon les récents propos de l’ancien ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, la Russie n’est plus une puissance qui compte dans la mesure où elle ne conserve qu’«un pouvoir de nuisance périphérique et résiduel » et ne mérite donc guère qu’on s’y attarde que ce soit en Ukraine ou ailleurs…Cette déclaration ayant le mérite de signifier clairement que la guerre froide est terminée compte tenu de la disparition de l’ennemi principal ramené au rang de puissance régionale, encore faudrait-il savoir comment l’Europe va défendre ses intérêts –à identifier - en Afrique, au Moyen-Orient, ou en Asie-Pacifique…Or l’UE ne compte rien faire.

Avec un aplomb admirable, compte tenu de l’échec total de l’Europe de la défense jusqu’à ce jour, le document propose de « s’appuyer sur les résultats obtenus jusqu’à présent », se félicitant « des missions et opérations de gestion de crise menées dans le cadre de la PSDC » (2). L’UE claironne qu’elle est prête à renforcer ses moyens dans les Balkans occidentaux – où il n’existe plus aucune crise de haute intensité – et souligne qu’elle « déploie plus de 7 000 personnes réparties entre douze opérations civiles et quatre opérations militaires ». Le ratio, d’une opération militaire pour trois opérations civiles, atteste du très faible engagement armé européen. Quant aux effectifs évoqués ils parlent d’eux-mêmes : Entre le Mali, la République centrafricaine, l’opération Atalante, la République Démocratique du Congo (RDC) et ses forces prépositionnées, la France a presque 7 000 soldats en Afrique. Seuls nous faisons autant quantitativement, mieux qualitativement, que l’UE…Certes cette dernière a effectivement conduit des opérations de maintien de la paix dans des zones de conflit difficiles. Ce fût le cas en Ituri, province orientale de RDC, où l’UE a déployé 2 200 soldats en 2003 pour mettre fin à des massacres interethniques : 80% des effectifs étaient Français. Et tout le reste est à l’avenant : dans les faits les opérations engageant les troupes des nations européennes relèvent du trompe-l’œil. Entre des Allemands et des Suédois qui ne veulent plus se battre et n’acceptent de s’engager qu’en multipliant les caveats restreignant au strict minimum leurs règles d’engagement, le manque de moyens de la plupart des pays, Français et Britanniques, uniques nations-cadres de l’Union Européenne, se retrouvent toujours seuls aux commandes de coalitions Potemkine.

Paris et Londres ont déjà tiré toutes les conclusions de cet état de fait en matière de défense, notamment sur le plan industriel. Suite aux accords de Lancaster House, les deux pays entendent bien collaborer prioritairement sur un mode bilatéral et ne plus s’engager dans des coopérations multinationales avec des partenaires qui ne soient pas leurs égaux sur un plan financier, technologique et possédant une approche des opérations de combat similaire à la leur. Les programmes A400M et Eurofighter, menés sur un plan multilatéral entre partenaires inégaux souhaitant tous tirer les marrons du feu se sont traduits par trop de surcoûts et de délais. Il est hors de question de les reproduire.

A cette aune les propositions du document en matière de politique industrielle prêtent à sourire tant elles relèvent du « wishful thinking ». Il faut, assure le texte, « favoriser la mise en place d’une base industrielle et technologique de défense européenne plus intégrée, durable, novatrice et compétitive dans toute l’UE ». L’objectif est noble, mais il est déjà condamné. Il suffit d’en analyser les termes.

« Intégrée» ? EADS, le modèle tant vanté, vient d’annoncer qu’il comptait licencier 5 800 salariés de son pôle défense, actif qu’il n’a jamais réussi à développer à hauteur des ambitions initialement affichées. L’heure n’est plus aux fusions transnationales géantes, du Big is beautiful, l’échec du rapprochement EADS-BAE Systems le démontre. Certes les fusions permettent théoriquement de « rendre le secteur de la défense moins fragmenté (…) et (d’) éviter les doubles emplois ». Mais les entreprises préfèrent aujourd’hui mettre en place des joint-ventures ou des consortiums ad hoc correspondant à des programmes précis qu’elles gèrent de concert via des plateaux virtuels communs. Cette stratégie permet de sauvegarder l’emploi, toujours le grand perdant des fusions, ainsi que de garantir la pérennité des bureaux d’étude et leur diversité (3).

« Durable » ? S’il s’agit de « développement durable », il est toujours possible de produire des chars avec un bilan carbone moindre. S’il s’agit de faire durer, c’est-à-dire sauvegarder des entreprises dont la plupart des experts s’accordent à constater qu’elles sont trop nombreuses et provoquent des surcapacités sur la plupart des segments, ce sera difficile. Au demeurant pour maintenir le tissu industriel et créer de l’emploi, objectif affiché par le document alors que toutes les industries de défense sabrent dans leurs effectifs, il faudrait déjà que les Etats européens lancent des programmes d’armement pour que les industriels aient des contrats et embauchent…L’UE encourage ses Etats membres à investir. L’intention est louable. Mais avec quels moyens compte tenu de ceux que nous autorise notre modèle de gouvernance tant vanté ?

Quoi qu’il en soit ce débat est purement rhétorique. Car il faut savoir aussi lire entre les lignes. Les investissements dans la défense permettraient « de renforcer l’autonomie stratégique de l’Europe et, par là même, sa capacité à agir avec des partenaires ».

Notons qu’il n’est pas question un seul instant pour l’UE d’agir seule, malgré la revendication d’un objectif d’autonomie stratégique. Cela reviendrait à se comporter comme une puissance, ce qu’elle refuse par nature. Un ADN de commerçant ne sera jamais un ADN de combattant. Non, mieux vaut « agir avec des partenaires. »  Or du point de vue militaire et politique il n’y en a qu’un qui réponde aux besoins européens en termes de crédibilité militaire et de conformité politique : l’OTAN, c’est-à-dire les Etats-Unis.

Le futur conseil européen n’a donc aucunement pour ambition de parler de défense européenne. Celle-ci est vouée à l’échec tant que l’OTAN existera. Il s’agira bien davantage d’une discussion de managers gérant la crise : Alors que tout le monde rogne ses budgets de défense la question sera de savoir comment il est possible d’intervenir à l’étranger à moindres frais et comment partager le maigre gâteau du marché de l’armement européen. Rien de plus. 

Notes: 

(1) « Conclusions du conseil sur la politique de sécurité et de défense commune »

(2)  Politique de Sécurité et de Défense Commune

(3) Au demeurant les fusions transnationales relèvent du fantasme pour de simples questions de modes de gouvernance. Les groupes Français, au capital majoritairement publics, ne séduisent aucunement leurs homologues allemands, à l’actionnariat privé, souvent familial. Et aucune fusion transnationale n’a été couronnée de succès hormis, sans doute, Eurocopter, dont l’activité est autant civile que militaire.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

Philippe Migault est Directeur de recherche à l'Institut de Relations Internationales et stratégiques (IRIS). Ses principaux domaines d’expertise sont les questions diplomatiques et stratégiques, les conflits armés et industries de l'armement.

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Douguine : «Les Etats-Unis sont derrière les attentats de Volgograd»

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Alexandre Douguine : «Les Etats-Unis sont derrière les attentats de Volgograd»

Auteur : Algérie Patriotique
Ex: http://www.zejournal.mobi

Algeriepatriotique : Quelle analyse faites-vous de la dégradation de la situation sécuritaire en Russie après les deux actes terroristes perpétrés à Volgograd ?

Alexandre Douguine : Je ne crois pas qu'il s’agisse de dégradation de la situation sécuritaire en Russie. Certains actes terroristes sont presque incontrôlables quand il est question des régions ayant des populations plus ou moins homogènes qui soutiennent, dans une certaine mesure, des groupes terroristes comme c'est le cas au Caucase du Nord, en Russie. Le fait que l'activité des terroristes s’accentue ces derniers temps montre que les forces qui veulent déstabiliser la Russie se focalisent sur les Jeux olympiques de Sotchi. Les Etats-Unis et les pays de l'Otan veulent montrer Poutine, qui s’oppose radicalement au libéralisme et à l’hégémonie américaine, comme un «dictateur» en comparant Sotchi à Munich à l'époque d’Hitler. C'est la guerre médiatique. Dans cette situation, les forces qui soutiennent la politique hégémonique américaine, avant tout les réseaux sub-impérialistes locaux – comme les wahhabites soutenus par l’Arabie Saoudite –, cherchent à confirmer cette image en faisant de la Russie un pays où il n’y a pas le minimum de sécurité et qui est prêt à installer la dictature en réponse aux actes terroristes qui visent essentiellement les Jeux olympiques de Sotchi chers à Poutine. On sait que le chef des renseignements saoudiens, Bandar Bin Sultan, a proposé à Poutine de garantir la sécurité en Russie en échange de l'arrêt de l'appui russe à Damas. Poutine a piqué une colère et refusé cela d'une manière explicite, en accusant les Saoudiens d'être des terroristes, ce qu'ils sont en vérité, pire que ceux qui servent les intérêts des Etats-Unis. Donc, les groupes wahhabites qui activent en Russie, téléguidés par les Saoudiens et à travers eux par leurs maîtres de Washington, ont accompli la menace de Bandar Bin Sultan. En fin de compte, ce sont les Etats-Unis qui attaquent la Russie de Poutine, afin de le châtier pour sa politique indépendante et insoumise à la dictature hégémonique américaine et libérale.

Qui en est à l'origine ?
Je crois que je l'ai expliqué dans ma réponse à la question précédente. Quant aux organisateurs concrets de cet acte terroriste, je n'en sais pas plus que les autres. Il semble que ce sont des réseaux wahhabites du Caucase du Nord et les femmes de terroristes liquidés par les services spéciaux russes. Je crois qu’elles sont ignoblement utilisées par les chefs cyniques, consciemment ou inconsciemment, qui travaillent pour les intérêts des Américains.

D'aucuns estiment que ces attentats terroristes sont la conséquence du soutien indéfectible de la Russie à la Syrie et à l'Ukraine. Etes-vous du même avis ?
C'est absolument correct. Il s'agit du «châtiment américain» accompli par les complices des Américains par le biais des Saoudiens.

Quelles vont être les mesures que prendra le Kremlin pour parer à une escalade de la violence dans le pays ?
Je crois que la montée de la violence durant la période des Jeux olympiques de Sotchi est inévitable. J'espère qu’à Sotchi on réussira quand même à contrôler la situation, mais c'est théoriquement impossible de le faire dans les régions qui l'entourent et qui sont organiquement liées à certains groupes de population du Caucase du Nord où se trouvent les bases principales des terroristes. Cette fois, ce n'est pas la Tchétchénie qui est au centre du dispositif du terrorisme, mais plutôt le Daguestan et la République de Kabardino-Balkarie. On essayera de faire pour le mieux, mais il ne faut pas oublier qu’on a affaire à une grande puissance mondiale, celle des Etats-Unis, qui nous attaque. C'est un défi sérieux qui demande une réponse symétrique. Donc, on verra...

vendredi, 10 janvier 2014

Irak- Syrie : le péril d’un grand état islamiste

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Irak- Syrie : le péril d’un grand état islamiste

L’inconséquence occidentale au pied du mur

Jean Bonnevey
Ex: http://metamag.fr

Des dizaines de jihadistes ont été tués ou capturés en Syrie par les rebelles qui ont décidé de combattre leurs anciens alliés en raison de leurs multiples abus, selon une ONG. Les jihadistes, dont de nombreux étrangers, avaient rejoint la rébellion contre le régime de Bachar al-Assad lorsque la révolte, au départ pacifique, contre le pouvoir s'est militarisée. Signe des ramifications du conflit syrien dans les pays voisins, ce même groupe extrémiste sunnite vient de prendre le contrôle de Falloujah, à 60 km de Bagdad, et de revendiquer un attentat suicide au Liban contre un bastion du Hezbollah, parti chiite qui combat aux côtés du régime syrien.

 
"L'état islamique" a été décrété à Falloujah, grande ville de 300 000 habitants, située à moins de 70 km à l'Ouest de Bagdad. EIIL a nommé un gouverneur pour la ville. L'Etat islamique en Syrie et au Levant (EIIL) est un agrégat de groupuscules liés à Al Qaïda-Irak, fort de plusieurs milliers d'hommes. Il compterait 12 000 combattants en Syrie, où le groupe est proche du Front Al-Nosra. Il est très présent dans plusieurs villes syriennes, dont Alep et Idlib. Des combats entre l'EIIL et d'autres forces rebelles liées à l'ASL (Armée syrienne libre) ont fait ce vendredi au moins 16 morts et des dizaines de blessés. L'EIIL est notamment accusé d'avoir kidnappé, torturé et tué des membres de l'opposition à Assad moins portés sur le djihad, comme le docteur Hussein al-Suleiman.

Voila qui prouve que la guerre contre Saddam Hussein était une stupidité politique fondée de plus sur un mensonge criminel. Voila qui démontre de la même manière que l’aveuglement anti-Assad au nom de la démocratie double la stupidité irakienne d’une ineptie syrienne. L’Occident atlantique a ouvert le chemin à l’établissement d’un califat islamiste regroupant Bagdad et Damas et soutenu par les wahhabites du golfe.

En Irak on a abattu les sunnites laïcs pour imposer des Chiites et en Syrie on veut abattre des chiites laïcs pour le plus grand profit d’islamistes sunnites. Tout cela n’a aucune cohérence, ni aucun sens. Si ce n’est que l’idéologie démocratique mettant dans le même sac tous les régimes autoritaires fait le jeu de tous ceux qui les combattent. Cela conduit à un chaos régional en attendant peut être un nouvel ordre bien plus menaçant que l’ancien. Le processus a été entamé par les guerres contre l’Irak et il se poursuit en Syrie.

Alors que le pouvoir syrien résiste, celui mis en place par les Américains à Bagdad perd pied. Ce sont maintenant deux régimes chiites qui sont menacés et, grâce à Washington, le salut de Bagdad et Damas passe de plus en plus par Téhéran et le Hezbollah.

Beau résultat.

Qui possède le monde?

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Qui possède le monde?

Auteur : Noam Chomsky 
Ex: http://www.zejournal.mobi

Extrait du livre «Power system» ( Metropolitan Books) d’entretiens entre Noam Chomsky et David Barsamian, directeur d’Alternative Radio (www.alternativeradio.org) sorti le 06/02/2013 sur truth-out.org

David Barsamian: Le nouvel impérialisme Américain semble être substantiellement différent de l’ancienne version car les USA ont un pouvoir économique sur le déclin et voient leur pouvoir politique et leur influence s’affaiblir.

Noam Chomsky: Je pense que le discours sur le déclin américain doit être pris avec un peu de recul.
Les USA sont vraiment devenus une puissance globale au cours de la seconde guerre mondiale. Ce pays était la plus grosse puissance économique bien avant la guerre mais c’était un pouvoir qu’on pourrait qualifier de régional. Ils contrôlaient la sphère occidentale et avaient effectué quelques incursions dans le Pacifique mais l’Angleterre restait la première puissance mondiale. La seconde guerre mondiale a tout changé : les USA sont devenus la puissance dominant le monde, possédant la moitié de la richesse mondiale alors que les autres nations industrielles étaient affaiblies ou détruites. Cette nation était dans une position incroyablement  forte par le contrôle de leur hémisphère ainsi que l’Atlantique et le Pacifique avec une puissance militaire énorme. Bien sûr cela évolua : l’Europe et le Japon se sont relevés et la décolonisation changea la donne. En 1970 les USA étaient redescendus à 25% de la richesse mondiale ce qui est comparable à leur situation des années 20. Ils avaient encore leur pouvoir global écrasant mais étaient loin de la situation de 1950. Depuis 1970 cette situation s’est maintenue malgré quelques changements.

Durant cette dernière décennie et pour la première fois en 500 ans depuis la conquête espagnole et portugaise, l’Amérique latine a commencé à prendre en main ses problèmes. L’Amérique du sud a commencé a s’organiser alors qu’auparavant chaque pays était isolé et tourné vers l’ouest : d’abord vers l’Europe puis vers les USA. L’organisation est importante car elle signifie qu’il n’est plus aussi facile de cueillir les pays un par un. Les pays d’Amérique latine peuvent s’unir pour se défendre contre une puissance extérieure. L’autre évolution qui a plus d’importance et est plus complexe est que les pays d’Amérique latine commencent individuellement a faire face a leurs lourds problèmes internes. Avec ses ressources l’Amérique latine devrait être un continent riche ; particulièrement l’Amérique du sud. L’Amérique latine a beaucoup de richesses, aux mains d’une élite minoritaire et souvent occidentalisée qui côtoie une pauvreté massive. Il existe des tentatives de lutter contre cela et l’Amérique latine est en train de s’éloigner de la mainmise américaine ce qui est une autre forme d’organisation.

On parle beaucoup d’un changement global de pouvoir : l’Inde et la Chine vont devenir les nouvelles super-puissances, les pays riches. Il est nécessaire de prendre du recul par rapport a cela. Par exemple, de nombreux observateurs évoquent la dette américaine et le fait que la Chine en possède une grande partie. Il y a quelques années c’était le Japon qui en détenait la plus grande part mais maintenant la Chine l’a dépassé.

La généralisation du discours sur le déclin de USA est trompeur: on nous a appris à parler d’un ensemble d’Etats envisagé comme des entités unifiées et cohérentes. Dans l’étude de la théorie des relations internationales, il existe une école appelée l’école réaliste qui considère qu’il y a un monde anarchique d’Etats, chacun poursuivant ses propres «intérêts nationaux». En grande partie, c’est un mythe. Il existe quelques intérêts communs comme par exemple la survie, mais en général, les individus d’une même nation ont des intérêts divergents. Les intérêts du P-DG de General Electric et du concierge qui nettoie son sol ne sont pas les mêmes.

Une partie du système doctrinal aux Etats-Unis fait croire que nous sommes tous une famille heureuse, sans division de classes, et que tout le monde travaille ensemble en harmonie parfaite. C’est totalement faux. Au 18° siècle, Adam Smith a dit que ce sont les gens qui possèdent la société qui font la politique : les marchands et les fabricants. Aujourd’hui le pouvoir est aux mains des institutions financières et des multinationales. Ces institutions ont un intérêt au développement chinois. Donc par exemple pour le P-DG de Walmart ou Dell ou Hewlett-Packard, il est parfaitement satisfaisant d’avoir de la main d’œuvre très bon marché en Chine, travaillant dans des conditions affreuses et avec très peu de contraintes environnementales. Aussi longtemps que la Chine a ce qu’on appelle la croissance économique, c’est parfait.

Actuellement, la croissance économique de la Chine est un peu un mythe. La Chine est principalement une usine d’assemblage. La Chine est un exportateur majeur mais alors que le déficit de la balance commerciale des USA avec la Chine a augmenté, le déficit avec le Japon, Taïwan et la Corée a diminué. La raison en est que le système de production régional se développe. Les pays les plus développés de la région (le Japon, Singapour, la Corée du sud et Taïwan) envoient des composants et pièces détachées de haute technologie en Chine, qui use de sa force de travail bon marché pour assembler des marchandises et les envoyer hors de la région. Les sociétés américaines font la même chose : elles envoient des composants et pièces détachées en Chine où la population assemble et exporte les produits finis. Ces produits sont comptabilisés comme exportations chinoises mais ce sont bien souvent des exportations régionales et parfois des exportations américaines vers les USA.

A partir du moment où nous cassons cette vision d’états-nations comme entités unifiées sans divisions internes, nous pouvons voir qu’il y a bien un déplacement global du pouvoir, mais c’est de la force de travail mondiale vers les propriétaires du monde : le capital transnational et les institutions financières globales.


- Source : Noam Chomsky

De Faloujah-2004 à Faloujah-2014: le spectacle de notre folie

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De Faloujah-2004 à Faloujah-2014: le spectacle de notre folie

Ex: http://www/dedefensa.org

Ainsi commence l’année 2014… Il y a près de dix ans, en fait en avril puis en novembre 2004, en deux séquences marquées par des provocations par ignorance, des erreurs grossières, des massacres froidement perpétrés avec l’emploi d’armes de hautes technologies, avec l’usage fameux pour ses effets biologiques à long terme des obus à uranium appauvri du canon GAU-8A de 30mm à six tubes de l’avion d’appui rapproché de l’USAF A-10A Thunderbolt II, les forces US avaient finalement investi la ville irakienne de Faloujah dont le contrôle leur échappait, comme dans une grande partie de l’Irak où des terrorismes extérieurs venaient prêter main-forte aux factions sunnites et chiites alors unies contre l’ennemi américaniste. Le commandant des Marines qui mena l’assaut final sur Faloujah en novembre 2004, après de méchants et sanglants coups d’arrêt, nous faisait irrésistiblement penser à John Wayne, l’acteur qui fut le meilleur soldat de celluloïd de l’histoire d’Hollywood, évitant par ailleurs de s’engager dans la vraie guerre du Pacifique pour ne pas priver les studios et la narrative américaniste d’une si bonne représentation du soldat idéal. (Pour le John Wayne de Faloujah, voir le 22 décembre 2004.)

Faloujah fut donc le premier symbole furieux du chaos et de l’aveuglement sanglant et cruel que constitua l’intervention US en Irak, dans le cadre de l’entreprise généralisée de conversion du monde à l’entropisation prônée par notre contre-civilisation, et servie par ses relais empressés du bloc BAO. Ainsi, près d’une décennie plus tard, Faloujah a été “reprise”, – “reprise” des mains des “infidèles”, puisqu’il semble désormais acquis que n’importe qui est plus ou moins l’“infidèle” de quelqu’un d’autre. Comme elle le fut en 2004, la ville de Faloujah redevient en 2014 un point stratégique et symbolique, dans le système de la communication, du chaos du monde qui paraît entré dans sa phase finale. Entretemps, c'est-à-dire entre 2004 et 2014, le susdit-chaos a largement progressé, comme il se doit. La “reprise de Faloujah” en 2014 semble une des nouvelles à peu près “stable” du week-end, agrémentée de précisions diverses et peu encourageantes sur le sort de forces irakiennes dans la ville. Le symbolisme de la chose éclaire les événements de ces derniers jours. Opérationnellement, on observe qu’une autre ville irakienne, Ramadi, proche de la frontière syrienne, a été investie par Al Qaeda & consorts, et fait l’objet de tentative de reprise par l’armée irakienne (voir le Guardian du 6 janvier 2014). Le secrétaire d’État John Kerry, qui est en train d’essayer avec obstination d’arranger quelque chose entre Israéliens et Palestiniens, nous dit sa préoccupation en des termes qui évoquent incontestablement la barbarie :

«We are very, very concerned about the efforts of al-Qaida and the Islamic State of Iraq in the Levant – which is affiliated with al-Qaida – who are trying to assert their authority not just in Iraq, but in Syria. These are the most dangerous players in that region. Their barbarism against the civilians in Ramadi and Falluja and against Iraqi security forces is on display for everyone in the world to see.»

Ce premier week-end de 2014 a donc été le temps de diverses nouvelles explosives venues du chaudron du Moyen-Orient, principalement autour de l’axe Irak-Syrie-Liban, avec les autres acteurs divers autour et alentour (Israël, l’Iran, l’Arabie, les USA évidemment, la Turquie avec ses propres troubles intérieurs, etc.). C’est l’occasion d’observer que la situation en Irak, du point de vue du désordre, est largement sur le point de concurrencer en désordre furieux et en cruauté celle de la Syrie, bouclant pour l’instant la boucle des responsabilités fondamentales du chaos actuel : mission accomplished de ce point de vue, et l’Occident devenu bloc BAO a parfaitement exporté son propre désordre, mais pour n’en faire rien d’autre qu’étaler son impuissance et en recevoir les effets réverbérés et multipliés d’une façon régulière depuis 2008. L’année 2013 à été en Irak, du point de vue des morts du fait des violences politiques, la pire depuis 2007, avec plus de 10 000 morts (Antiwar.com, le 2 janvier 2014.) En Syrie, les rebelles se battent entre eux (Antiwar.com, le 4 janvier 2014) et s’accusent les uns les autres de servir secrètement le pouvoir syrien de Bachar al-Assad. Un chef d’un groupe d’al Qaeda et citoyen saoudien, arrêté au Liban pour l’attentat contre l’ambassade d’Iran, est mort le lendemain dans sa prison, nécessairement dans des conditions suspectes. Les acronymes de al Qaeda & consorts volent désormais depuis l’affaire libyenne et l’apparition d’AQMI, ou “Al Qaeda au Maghreb Islamique, nouveau facteur d’information introduit dans le circuit du système de la communication pour enfler ce dossier insaisissable. Nous avons désormais AQI (“Al Qaeda en Irak”), nous avons aussi ISIS, pour Islamic State of Iraq and Syria, nous avons des nouvelles continues et édifiantes des projets de califat islamiste, avec pour la séquence la représentation de plus en plus évidente de l’Arabie Saoudite en rogue state, étrange transmutation venue d’un pays extraordinairement immobiliste, prudentissime, comme on le connaissait dans les années 1970. Le chaos est parmi nous parce que nous sommes le chaos.

Peut-être l’observation la plus significative nous vient-elle du site DEBKAFiles, dont les accointances nous sont connues (voir, par exemple, le 13 février 2012). Le 5 janvier 2014, DEBKAFiles nous décrit à sa manière le tourbillon des événements en cours … «All these events add up to Al Qaeda-Iraq, Al Qaeda-Syria and the Abdullah Azzam Brigades having come together for a mighty push to seize footholds in a vast swathe of Middle East territory, along a line running between three Arab capitals - Baghdad, Damascus and Beirut.
 Al Qaeda is turning itself into the Sunni knife for slicing through the Shiite axis linking Tehran to Damascus and the Lebanese Hizballah in Beirut. Our military sources say a major escalation of this violent confrontation is building up for the near term in Iraq, Syria and Lebanon and may not stop there; there may also be spillover into Israel and Jordan.
..»

… Sans aucun doute, le commentaire le plus intéressant que fait DEBKAFiles dans son texte, celui auquel nous voulons arriver, concerne la position d’Israël dans cette tourmente dont nul ne sait vraiment le sens, qui tourbillonne, qui s’enchevêtre, qui se développe comme un feu-follet… Israël, en plein désarroi, car ne sachant plus qui est l’ennemi, non pas parce que cet ennemi est secret et impossible à trouver, mais parce qu’il y en a trop qui le sont, qui pourraient l'être, qui ne le sont peut-être pas. Ainsi avec ce commentaire nous apprenons sans réelle surprise qu’“Israël a de plus en plus de difficultés à déterminer qui sont ses amis … et qui sont ses ennemis”.

«Israel finds itself caught between two equally hostile and dangerous radical forces, both of which enjoy powerful backing. On the one hand, the Obama administration is eager to maintain US rapprochement with Iran to the point of allowing the brutal Bashar Assad to remain in power. On the other, former US ally Saudi Arabia is willing to back Muslim elements close to Al Qaeda, like the Sunni forces in Iraq and their counterparts in Lebanon, for the sake of sabotaging Washington’s current policies. In these circumstances, Israel finds it increasingly difficult to determine which are its friends in the Middle East arena – and worth helping – and which its foes.»

2004-2014, effectivement Faloujah comme un symbole à la fois du chaos et à la fois de la forme circulaire et sans fin ni début du chaos, puisque revenant dans cette occurrence à son point de départ, et le désarroi israélien comme le symbole du symbole, celui d’une entité qui a tout manipulé, tout diabolisé, tout radicalisé, pour se retrouver coincée dans cette étrange quête : dans ce tourbillon d’agresseurs agressés et de victimes qui ripostent, qui sont mes amis et qui sont mes ennemis ? L’extraordinaire amoncellement de moyens producteurs de violence et de tactiques de déstructuration poursuivies par le bloc BAO au service d’une stratégie caractérisée par le vide sidéral, le néant presque impeccable, cette combinaison étrange qui sied tant aux automatismes du Système au travers de la formule dd&e mais qui se retourne nécessairement contre le Système selon la formule classique du plus court chemin de la surpuissance à l’autodestruction, voilà qui est en train de commencer à donner ses effets remarquables et spectaculaires au Moyen-Orient, dans la zone cataloguée la plus sensible, la plus délicate de la planète. Le “travail” accompli par le bloc BAO depuis 2001-2004, des duettistes Bush-Blair à la phalange héroïque qui comprend notamment Netanyahou et ses obsessions, la rock star BHO et ses incertitudes, notre président-poire et ses audaces de notaire de province qui découvre le monde, ce “travail” semble répondre à toutes les attentes qu’on pouvait y mettre. Le chaos se répand désormais à flots souterrains continus et dans ce mode de visibilité sporadique qui est le sien, avec les accointances et les alliances des uns et des autres perdues dans un bouillon désormais indéchiffrable ; le chaos devenu comme une sorte d’“expression spontanée” du multiculturalisme et de l’entropisation individuelle réduisant le passé et l’avenir au présent constitué en narrative, en vogue dans nos programmes scolaires et dans nos galeries d’“art contemporain”. Le monde est en train de se transmuter avec une remarquable ponctualité et une non moins remarquable rapidité en une sorte de tour de Babel chaotique, où les étages auraient été interverties, les volées d’escalier montées à l’envers, le cul projeté par-dessus tête et les fondations d’en-dessous proches de se croire proches du ciel.

Heureusement que les peuplades du bloc BAO rentrent des “vacances des fêtes”, avec elles leurs directions politiques prêtes à prendre à bras le corps les urgences du jour. Le ministre de l’Intérieur s’occupera donc en priorité de l’“affaire Dieudonné” tandis que le ministre des affaires étrangères s’informera pour savoir si Bachar est toujours incrusté dans sa présidence discréditée, pour savoir s’il peut commencer à envisager la célébration d’une ère nouvelle au Moyen-Orient, pour savoir si l’on peut vraiment y faire, comme prévu, du droitdel’hommisme et du postmodernisme, voire du post-postmodernisme. Le Sénat des États-Unis, lui, tente de se rassembler sous la férule de l’AIPAC pour parer au plus pressé : imposer de nouvelles sanctions à l’Iran et au danger pressant que fait peser sur le monde le programme nucléaire de ce pays. L’expression “danser sur un volcan” n’a pas de raison d’être : certes, The Independent annonce (ce 6 janvier 2014) que le risque d’éruption du super-volcan qui ne dort que d’un œil sous les beautés étranges du Yellowstone National Park dans le Wyoming est plus grand qu’on ne croyait mais, vraiment, plus personne, sauf les fous qui ont choisi la danse de saint-Guy (certes, il y en a beaucoup), ne devrait vraiment avoir envie de danser. En un sens qui pourrait paraître rassurant pour l’automatisme des pensées, l’habituelle prédiction accompagnant désormais notre nouvelle années de 2014 comme reconduction de 1914 (2 janvier 2014) est au rendez-vous, le 6 janvier 2014 dans The Independent. Il s’agit du professeur Margaret MacMillan, de l’université de Cambridge, dans un article de Foreign Affairs...

«Now, as then, the march of globalisation has lulled us into a false sense of safety. The 100th anniversary of 1914 should make us reflect anew on our vulnerability to human error, sudden catastrophes, and sheer accident. Instead of muddling along from one crisis to another, now is the time to think again about those dreadful lessons of a century ago in the hope that our leaders, with our encouragement, will think about how they can work together to build a stable international order.»

... Ce qui nous laisse rêveur, nous, c’est “l’impression trompeuse de sécurité” dans laquelle nous aurait cantonnés la globalisation. Ces gens-là éprouvent-ils vraiment cette “impression trompeuse de sécurité” depuis 9/11, depuis l’Irak, depuis Falloujah-2004 et Falloujah-2014, depuis le tsunami et la destruction du monde en rythme-turbo, depuis les banques en 2008, depuis..., depuis... ? Peut-être faudrait-il les détromper avant qu’ils ne se laissent tout de même aller à danser. Le pont du Titanic prend de la gite et l'on pourrait glisser.

Assad tenace et indomptable: il veut combattre le wahhabisme en 2014

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Assad tenace et indomptable: il veut combattre le wahhabisme en 2014

 

 

L’équipe du site http://www.almanar.com

 

Durant ces trois années de crise et de guerre en Syrie, l’une des plus grandes surprises aura sans aucun doute été la ténacité du président syrien Bachar al-Assad.

Avec sa physionomie de bonhomie, son jeune âge et son expérience limitée, personne ne s’attendait à ce qu’il tienne bon.

A  aucun moment, depuis mars 2011, il n’a affiché de signe de faiblesse, tout en sachant que c’est sa tête qui était visée.   Pendant longtemps,  son départ était non seulement une exigence indiscutable, mais aussi une prévision indélébile, pour les milieux occidentaux, arabes et turcs qui soutenaient l’insurrection en Syrie. D’autant que 15 milliards de dollars ont été déboursés pour le faire renverser.

Durant les deux premières années de la crise syrienne, les déclarations de politiciens concernés et analyses d’experts prévoyaient sa chute imminente dans les deux mois de leur annonce et renouvelaient sans cesse le délai. Le président syrien était  présenté par les medias et centre de recherches  comme «impopulaire», « renfermé dans sa bulle», ou perdant le sens des réalités.

Scénarios à l'eau

Plusieurs scénarios étaient envisagés : qu’il soit délogé de Damas : pour soit se replier vers les régions alaouites ou quitter le pays, pour se rendre en Russie entre autre. Assad a tenu à répondre en personne à ces allégations, assurant qu’il ne fait pas partie de « ces capitaines qui sautent du navire qui coule ».

L’éventualité de son assassinat a été envisagée avec force et il a été question d’une mise à prix de sa tête, en échange de la somme modique d’un million de dollars. Conscient de cette option, il avait conseillé à ses partisans de frapper les "intérêts des Etats Unis et d'Israël, en Mer Rouge  et en Méditerranée", s’il lui arrive quelque chose. En mars 2013, il semble qu’une tentative ait été concoctée par les services de renseignements français et turcs, via des agents kurdes qui ont tenté d’enrôler des ouvriers d’une société sanitaire chargé d’entretenir les palais présidentiels. Elle a été avortée avant que quoique ce soit ne se passe.

Déceptions et aveux

Comme il n’en a rien été de tous ces scénarios, on a commencé dès la fin de 2012 à douter qu’il puisse partir.
A commencer par les Américains et Israéliens. 

En janvier, l’ancien ambassadeur américain à Damas, Robert Ford, a déclaré: « Je ne sais pas comment Assad va partir, il se peut qu’il ne parte jamais, il ne veut pas partir », a-t-il répété à plusieurs reprises cette conclusion.
Chargé du dossier syrien, il s’était dévoué corps et âme pour faire réussir l’insurrection syrienne, s’employant entre autre à persuader des officiers et des diplomates alaouites à faire défection de l’armée et du corps diplomatique syriens. Cette conviction a été consolidée par l’intervention du Hezbollah.
 
Côté israélien, centres d’études, officiers et politiciens ont multiplié les constats du même genre, selon lesquels le renversement d’Assad n’est  pas facile. La situation stratégique de la Syrie, l’unité des rangs de l’armée et sa popularité sont mises en avant comme facteurs.
« Le président Bachar el Assad a contredit tous les pronostics, il a tenu bon et n’a pas fui. Il a vraiment les gênes de son père », a rapporté le quotidien israélien le Yediot Aharonot, citant le commandant de la région nord le colonel Yaïr Golan.
Pourtant, les desideratas du gouvernement israélien, selon les medias israéliens privilégiaient une Syrie dirigée par Al-Qaïda que par Assad !  

Les dirigeants européens et arabes ne tarderont pas à s’y résigner, sans toujours le reconnaitre. 

Assad le populaire

En même temps, certains milieux médiatiques ou des renseigenements occidentaux se sont mis à rendre compte d’un fait longtemps occulté ou négligé ou qu'on a refusé de voir: la popularité d’Assad.

ALrs que Reuters a timidement évoqué quelque 70% des Aleppins rangés derrière leur président,  la CIA assurait à partir de mai qu’il serait accrédité de 75% des voix des Syriens en 2014, si élections présidentielles ont lieu. Et l’Otan suivait le pas le mois suivant.

En plus du soutien de son peuple, le président syrien disposait d’un important atout de force : le soutien infaillible de l’Iran et de la Russie. Cette dernière a résisté à toutes sortes de pressions et d’offres alléchantes pour l’amener à renoncer à Assad.

Offres arabes et américaines

Les deux plus importantes ont été formulées par le Qatar, et puis par l’Arabie Saoudite. Doha a proposé entre autre aux Russes  que leur base navale à Tartous serait protégée par l’ASL s’ils renoncent à Assad. Plus tard, c’est Bandar Ben Sultane qui prend le relai et propose la sienne, à la base de la carotte et du bâton, en proposant de juteux contrats militaires et d’investissements, la promotion du rôle russe dans la région,  et des garanties sécuritaires pour les jeux olympiques de Sotchi.

Moscou a aussi résisté aux manœuvres de séduction américaines menées par   Kerry en personne,  pour la persuader de ne pas faire participer Assad à la période de transition et  lui conseiller de partir. Souvent, des rumeurs se répandaient pour dire que les Russes ont plié. Au bout de ce bras de fer, les Américains se sont mis à prôner un double langage : un jour, ils appellent au dialogue entre toutes les factions syriennes ; le lendemain, ils disent qu’Assad n’a pas sa place dans la transition.

Assad et les alliés

Ces tergiversations ne semblaient pas du tout inquiéter le numéro un syrien. Bien au contraire, il paraissait confiant de ses atouts de force, dont sur le plan interne la fidélité du corps diplomatique syrien où les désistements ont été rares, en dépit des sommes séduisantes qui leur ont été accordées.

Il évoquait aussi avec assurance le soutien indéfectible de ses alliés, iranien, russe et du Hezbollah.

L’aide économique que lui a procuré Téhéran, l’a aidé à réduire les effets destructeurs des sanctions et de l’inertie des rouages économiques du pays. L’Iran a même fait part de sa disposition à aider son allié syrien si une attaque américaine avait lieu.

Durant cette phase critique, sur fond d’accusation d’utilisation par Damas d’armes chimiques dans la Ghouta orientale, l’intervention des Russes aura été également décisive pour parvenir à l’accord sur l’arsenal chimique syrien et qui a écartée définitivement le spectre d’une attaque américaine.

En mai, l’intervention du Hezbollah dans la bataille de Qousseir a donné un important coup de pouce à l’armée syrienne, débordée par l’avènement de milliers de jihadistes, surtout via la frontière libanaise.

Rencontres

Tout au long de l’année, malgré les menaces de mort, Assad multipliera ses rencontres avec des délégations venues de toutes parts, ses apparitions médiatiques et autres. La plus forte sera sans aucun doute celle avec les membres de son gouvernement et du parti, à l’Opéra de Damas, sur fond d’une énorme affiche tapissée des photos des martyrs de l’armée syrienne.

En Aout, il s’est rendu en personne dans la banlieue de Damas Darayya, qui venait d’être sécurisée, pour y saluer les soldats. Il n’a pas non plus changé son habitude de participer à la prière des fêtes religieuses islamiques (Fitr et Adha). Dans la dernière, les rebelles ont propagé la rumeur de son assassinat !

Discours

Dans ses interventions, il présente dans ses apparitions sa vision de l’insurrection en Syrie
Ce n’est pas une « révolution,..., mais une guerre entre la patrie et ses ennemis,.., une vengeance contre le peuple syrien qui a refusé leur révolution,.., une guerre avec des étrangers, mais avec des mains syriennes,..., une crise plus dictée par des velléités régionales et internationales, que par des revendications de réformes internes, et qui renferme l’intention de détruire la Syrie ---

Quant à la solution, elle passe selon lui par l’éradication du terrorisme, phrase qu’il ne cessera de répéter tout au long de l’année à plus d’une occasion. Avec l’entrée en force des milices d’Al-Qaïda, qui ont délogé celles de l’ASL, il peut surtout se targuer d’avoir été le premier à l’avoir prévu, alors que l’ASL  s’employait pour présenter la présence des « jihadistes » comme étant un coup de main provisoire. Dans ses interventions, il a aussi prôné le dialogue entre toutes les factions du peuple syrien, celles de l’intérieur et celles de l’extérieur.

Assad: au suivant!  
 
En cette fin d’année, Assad est plus que jamais déterminé à se présenter  candidat aux élections présidentielles prévues en 2014 et est plus que jamais confiant de triompher.

Il a vu son rival qatari le prince Hamad remplacé, son détracteur turc Erdogan sur le point de l’être, l’attaque américaine  contre son pays écartée à jamais, l’ASL s’effondrer. Ses prévisions sur l’extrémisme qui prend en otage la Syrie se confirment. A la fin de l’an, il a été droit au but, stigmatisant le wahhabisme saoudien dans ses deux dimensions politique et religieuse, et appelant à lutter contre lui. Personne n'a osé avant lui.   

jeudi, 09 janvier 2014

Les 10 outils les plus incroyables utilisés par la NSA pour nous espionner

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Les 10 outils les plus incroyables utilisés par la NSA pour nous espionner


« Suite aux révélations du journal allemand Der Spiegel sur l’étendue de l’infiltration de la NSA dans les infrastructures informatiques, voici une liste de 10 outils de cyberespionnage stupéfiants utilisés par la National Security Agency.

Le journal allemand Der Spiegel a lancé des révélations chocs sur le cyberespionnage à partir de documents confidentiels partagés par l’ancien consultant de la NSA Edward Snowden. Voici un palmarès des outils les plus fous utilisés par la National Security Agency pour nous espionner.

Il semblerait que pour chaque porte verrouillée par les fournisseurs d’équipements réseaux, les produits informatiques et les télécoms, la NSA possède une clé. La liste complète de ces outils disponible ici.

FEEDTHROUGH

Juniper Networks n’est ni plus ni moins que le 2e équipementier mondial de systèmes réseaux pour entreprises. Ses pare-feux Netscreen permettent de faire respecter la politique de sécurité d’un réseau informatique, définissant quels types de communication y sont autorisés. La NSA inflitre ce périmètre sécurisé grâce à Feedthrough.


DEITYBOUNCE
Deitybounce permet d’installer des logiciels malveillants de façon permanente, notamment sur les serveurs “PowerEdge” du fabricant mondial de PC Dell. La NSA implante son malware dans les “BIOS”, ces logiciels sur la carte mère d’un ordinateur qui sont les premiers éléments installés au démarrage de l’appareil. Le PC ou serveur infecté semble fonctionner normalement, et même s’il est nettoyé, et son contenu entièrement effacé, les logiciels espions de la NSA restent logés de façon invisible. Dell a répondu à cette révélation.

JETPLOW
Jetplow permet d’installer des logiciels espions permanents dans les pare-feux du géant mondial des réseaux informatiques Cisco. Il peut aussi “modifier le système d’opération des pare-feux de Cisco au démarrage”. Une option de “porte dérobée permanente” permet aussi “un accès complet”. Cisco a répondu à cette révélation.
 
HEADWATER
Headwater nstalle une “porte dérobée permanente“ (Persistent Backdoor) sur certains routeurs du fabricant de matériel informatique chinois Huawei. Ces “implants” espions peuvent être installés à distance via internet.

NIGHTSTAND
Nightstand est un appareil sans fil d’exploitation et d’insertion de données, “typiquement utilisé quand on ne peut accéder à une cible via une connexion internet.” Il permet des attaques de loin, jusqu’à près de 13 kilomètres de distance de la cible.

PICASSO
D’apparence assez habituelle voire désuète, Picasso est un téléphone sans fil avec puce GSM (dont deux modèles de Samsung) qui permet de “collecter les données d’utilisateurs, des informations de géolocalisation et le son d’une pièce”. Ces données peuvent être récupérées via un ordinateur portable ou bien par SMS “sans alerter la cible”.

COTTONMOUTH-I
Pour le novice, cet outil ressemble à un port et câble USB inoffensifs. Mais à l’intérieur, se cache une carte mère qui fournit “un pont sans fil dans un réseau cible, ainsi que la possibilité d’introduire des logiciels « exploit » sur des ordinateurs portables ciblés.” (Un “exploit” permet à un logiciel malveillant d’exploiter une faille de sécurité informatique dans un système d’exploitation ou un logiciel.) Autrement dit, la NSA peut introduire un cheval de Troie dans n’importe quel ordinateur.

IRATEMONK

Iratemonk est un logiciel malveillant qui infecte des ordinateurs portables et de bureau en attaquant le firmware de disques durs fabriqués par Western Digital, Seagate, Maxtor et Samsung, qui sont toutes à l’exception de la dernière, des entreprises américaines. Le firmware, ou microprogramme, concerne l’ensemble des instructions et des structures de données qui sont intégrées dans le materiel informatique.


TOTEGHOSTLY 2.0

Toteghostly 2.0 est un implant logicel à destination du système d’exploitation Windows Mobile, qui permet d’extraire et d’installer des données à distance. La NSA peut ainsi accéder aux SMS, liste de contacts, messages vocaux, géolocalisation, fichiers audio et vidéo, etc. de l’appareil.


CANDYGRAM

Candygram est une “station GSM active”, qui permet d’imiter le comportement d’une tour de téléphonie cellulaire et ainsi de repérer et monitorer des téléphones portables. Quand un appareil ciblé entre dans le périmètre de la station Candygram, le système envoie un SMS à l’extérieur du réseau à des téléphones “espions” préalablement enregistrés.

Tout cela sans compter Dropoutjeep qui permet à la NSA d’installer des logiciels espions sur les iPhone, et sur tous les appareils iOS et collecter ainsi des données sans que la “cible” s’en aperçoive. »

A Europe Without a Future

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A Europe Without a Future

Vladimir NESTEROV

Ex: http://www.strategic-culture.org

 

In summer of this year high spirits prevailed in Brussels. When Eurostat published its statistical report for the second quarter, it turned out that the economy of the Eurozone, despite the pessimistic expectations of experts, had grown. Not at all significantly, of course - by 0.3%, and that was mainly from a certain amount of economic recovery in Germany and France. The growth of the largest economies of Europe equaled 0.7% and 0.5% respectively, in annual terms.  It was predicted that Germany's GDP would increase by another 0.5% by the end of the year. Of course, the GDP of the Eurozone, pulled down by the «problem countries» of southern Europe, will still go down by the same 0.5%

Anyway, European Council President Herman Van Rompuy hastened to announce that «the low point of the financial crisis in Europe has passed», and European Commission President Jose Manuel Barroso proclaimed that «the EU is transitioning from a crisis policy to a growth policy». And all this was happening while experts were saying that it's too early to start rejoicing about the «growth». For example, Guntram Wolff, director of the analytical center Bruegel, stated at that time, «Growth figures in all of Europe are still way too small to manage to turn around the situation on the job market. Unemployment rates will remain high in southern Europe next year as well. It is going to be a while before we'll see any relief there... I think public investments are especially important in Germany, which has one of the lowest public investment quotas in the EU. It is surprising that in a country where borrowing money comes so cheap investments are so low. In Germany in particular there are a couple of shortfalls when it comes to public infrastructure. In some regions like the Ruhr region it's obvious that public investments are lagging behind.» 

However, neither Berlin nor Brussels has turned out to be prepared for such a turn of events. Of course, the ECB has tried to take some measures, for example, lowering the discount rate to 0.25%. However, Germany, which has the strongest economy in Europe, has not supported the ECB's initiative by increasing investments. Submitting to Berlin's will, other countries have done the same.

Seeing the financial policy of their governments, entrepreneurs also joined in the «cheap money» game. They started investing, but in real estate, not in the real sector. This happened in France, in Germany and in other countries.

A Sobering November

The summer optimism of Brussels officials had evaporated by late November. At the end of the third quarter, the Eurozone's economic growth turned out to be illusory - it was only 0.1% (!). That is, the crisis hasn't gone anywhere; it was only lying low in order to pop up again with new force. The third quarter refuted the commonly-held notion of a «two-speed Europe», according to which, while there is no growth in Southern Europe, there definitely is in the North. Nothing could be further from the truth; not a single country in the Eurozone can currently boast of significant growth. Even in Germany the growth of the GDP was ridiculously modest - 0.3%, or 1.3% in annual terms.  And they may not even end up with this 1.3%. The fact of the matter is that in September production had already started to decline. And the fourth quarter started extremely poorly; in October Germany's industrial production volume was 1.2% lower than in September. Production in the processing industry went down by 1.1%, manufacturing of capital goods decreased by 3%, and manufacturing of durable consumer goods decreased by 4.5%. 

«The German economy has not managed to make a good start to the fourth quarter. Businesses are still holding back with investment. This indicates a rather cautious outlook for investment activity in the coming months», said Commerzbank economist Ralph Solveen, commenting on recent events. 

In the end, everything comes down to the reduced purchasing power in Europe and in the rest of the world brought about by the crisis. For the German economy, which is focused on exports, hard times have come. It is worth noting that at the November China-EU summit in Beijing, neither the Germans nor the other Europeans, who are accustomed to criticize the Chinese government for «human rights violations», said a single word  on this topic. And this is understandable; whether or not the Germans like the way the Chinese do things, there is no other consumer of their products as large as China, and there is unlikely to be one.

Things are no better in the smaller countries of the Eurozone. Austria has managed to return to an insignificant amount of growth, 0.2%. The Netherlands compensated for a drop in the first half of the year, showing growth of 0.3%. Finland reached growth of 0.4%. There have been no noticeable changes for the better in «problem» Southern Europe, either. Growth in Spain is microscopic; Italy is not growing yet, and since the beginning of the crisis its GDP has shrunk by 25% (!). In Greece the decline is continuing as usual, albeit not as rapidly as before.

As for France, people there now believe that the «chronic patient» of Europe is no longer Greece, but their own country. A 0.1% reduction in the GDP caused a sort of national stress. After all, both Gaullist Nicolas Sarkozy and socialist Francois Hollande have continually reduced social expenses, raised existing taxes and introduced new ones. As a result, unemployment rose in the third quarter of this year; among young people, according to data for September, it has remained at the level of 25%.

Amid the economic problems in Europe, poverty is progressing rapidly. According to Eurostat sociologists, in 2012 124.5 million people were on the brink of poverty. The worst situation is in Bulgaria, where poverty and social isolation threaten half (!) of the population. Next after Bulgaria are Romania and Latvia, where 42% and 37% of residents are at risk of poverty, respectively. In Lithuania poverty threatens 33% of the population, in Poland 27.2%, and in Estonia 23.1%. Italy must be mentioned among such countries as well; although the percentage of poor people is not so large (29.2%), in absolute terms they come to 18.2 million people. The Italians make up the largest mass of poor people in Europe.

From Euroskepticism to Total Pessimism

The debt crisis which is already in its fifth year in Europe and the severe austerity measures which all European countries have had to introduce is causing a rise in Euroskepticism, not only on the periphery of Europe, but in relatively prosperous countries like Germany and Austria as well.

The results of a survey conducted in late August – early September 2013 by the French marketing firm IFOP show an abrupt increase in the number of Euroskeptics in the top four economies of the Eurozone: Germany, France, Italy and Spain. The main question they asked the Germans, French, Italians and Spaniards was whether they felt that membership in the European Union was advantageous to them. 37% of residents of the Pyrenees believe that membership in the EU only brings Spain problems (a year earlier 26% in Spain were Euroskeptics). In France the number of those who are dissatisfied with their country's membership in the European Union rose from 38% in 2012 to 43% at present. In Germany 44% of the population disapprove of membership in united Europe (a year ago 36% in Germany were Euroskeptics). The greatest number of Euroskeptics is in Italy, where 45% of citizens see no benefit in being part of the European Union...

Along with Euroskepticism, the souls of Old World residents are increasingly filled with pessimism. People are losing hope and faith in the future. According to data from the American Pew Research Center, which conducted a study on this topic in spring 2013, only 28% of Germans, 17% of the British, 14% of Italians and 9% of the French believe that their children will live better than previous generations. What is even more interesting is that pessimism in the West contrasts sharply with optimism in developing countries; 82% of the Chinese, 59% of Indians and 65% of Nigerians believe in a better future. 

Obviously those experts who believe that Europe is losing its former leading position as the locomotive of progress are right. The time of other civilizations has come.

Foto: dw.de

Comment stopper les "veuves noires" du Caucase du Nord?

Comment stopper les "veuves noires" du Caucase du Nord?

Dossier: Attentat de Volgograd

Ex: http://fr.rian.ru

Par Nabi Abdoullaïev, RIA Novosti
Comment stopper les "veuves noires" du Caucase du Nord? 
 
Le 21 octobre dernier, une femme se faisait exploser dans un bus dans le sud de la Russie. Cet attentat montre que la guérilla n'a pas l'intention de renoncer à sa tactique la plus meurtrière dans sa guerre contre la population civile et la police en Russie - Moscou inclus.

Les journalistes ont baptisé ces femmes kamikazes les "veuves noires". Elles ont déjà permis aux rebelles islamistes du Nord-Caucase de se faire reconnaître comme une force combattante sur l'un des fronts du jihad mondial. Aujourd’hui les femmes kamikazes sont devenues l'une des armes les plus efficaces de l'arsenal des terroristes tchétchènes et daghestanais.

Richard Pape, professeur à l'université de Chicago, a calculé qu'entre 1998 et 2001 chaque attentat suicide dans le monde a fait en moyenne 34 victimes. Entre juin 2000, date du premier attentat de ce genre, et l'heure actuelle, les femmes kamikazes nord-caucasiennes ont participé (seules ou en groupe) à 25 attentats et entraîné 847 morts.

Guidées par la douleur ou par la guérilla?

Les premiers attentats-suicides ont été commis par des femmes en Tchétchénie, moins d'un an après le début de la deuxième campagne tchétchène en 1999. Cette année-là le gouvernement russe voulait mettre fin à l’activité des séparatistes et des islamistes dans la région.

Le principal facteur qui a poussé les femmes au suicide fut l’ordre d'une organisation terroriste. Bien plus de cruautés et d'actes de violence incontrôlés avaient été commis pendant la première guerre de Tchétchénie (1994-1996) par rapport à la seconde mais il n'y avait pas eu d’attentats suicides.

Les attentats suicides commis par des femmes ont commencé au Daghestan, voisin de la Tchétchénie, en 2010. Depuis, les six attentats suicides commis l’ont été par des ressortissantes daghestanaises et non tchétchènes. Pourquoi ? Peut-être parce que l'opération de grande envergure contre les rebelles en Tchétchénie, entreprise après la prise d'otage de Beslan, a également permis d'éliminer les terroristes qui savaient comment manipuler les femmes pour les pousser à commettre des attentats-suicides. Quelques années plus tard ce "savoir-faire" resurgissait au Daghestan.

Un court laps de temps sépare ces attentats suicides, perpétrés à bord d’avions en 2004 et dans le métro de Moscou en 2010. Des attentats retentissants ont également été commis très loin des frontières de la Tchétchénie et du Daghestan comme la prise d'otage à l'école de Beslan ou du centre théâtral de la Doubrovka, qui ont été particulièrement retentissants. Tous ces faits démontrent la présence d'une organisation utilisant le sentiment de désespoir éprouvé par les femmes kamikazes pour arriver à ses fins.

La stratégie derrière la tactique

Pourquoi les femmes kamikazes occupent-elles une place aussi importante dans la lutte menée par la guérilla du Caucase du Nord?  Premièrement ces attaques atteignent leur but, comme l'indiquent les chiffres mentionnés. En termes stratégiques il est primordial pour les terroristes d'attirer l'attention de la presse car c'est elle qui permet d'apprendre au monde entier leur existence et leurs objectifs. Avec leurs actions, ils font justement toujours la une des journaux.

L’arme des "veuves noires" est aujourd’hui un "savoir-faire" important pour les terroristes et aujourd’hui il leur serait stratégiquement déraisonnable d'y renoncer complètement. La crainte des "veuves noires" est si grande que parfois, des passagers russes refusent de voler dans le même avion que des femmes portant une tenue musulmane.

Il existe une réserve inépuisable de femmes voulant mettre fin à leur jour au nom d'une "mission suprême". Les femmes des terroristes islamiques (la grande majorité des kamikazes étaient des épouses de rebelles) n'ont pratiquement aucune possibilité de revenir à une vie sociale normale, surtout après que leur mari a été tué par les forces d'élite.

Comment contrer la menace?

De toute évidence, le traumatisme psychologique infligé par la guerre et le désespoir sont un environnement très fertile pour le terrorisme féminin. Mais le facteur clé qui transforme ce trouble en volonté et en violence est l'organisation. Il est évident que les efforts des forces de sécurité doivent viser à identifier les porteurs de ce "savoir-faire" qui permet de pousser les femmes en première ligne du front de la guerre terroriste dans le Caucase du Nord.

Après la prise d'otages de Beslan – qui a suivi de près un attentat-suicide à la station de métro Rijskaïa à Moscou et une explosion de bombes à bord de deux avions de ligne russes - le commandement des forces de sécurité s'était concentré sur la lutte contre les terroristes arabes et les islamistes dans les rangs des rebelles tchétchènes. En seulement quelques mois beaucoup d'entre eux ont été éliminés grâce aux opérations ponctuelles ou ont dû quitter la région.

Les autorités russes ont également réussi à mettre en place un gouvernement tchéchène loyal. L'Etat a ensuite réprimé les dispositions séparatistes et jihadistes en empêchant la glorification du suicide.

Le mois dernier, le président russe Vladimir Poutine a soumis à la Douma (chambre basse du parlement) un projet de loi qui obligerait les proches des terroristes à rembourser les dommages infligés par leurs actes. Cette mesure vise avant tout à pousser les terroristes potentiels à réfléchir au prix fort qu’eux ou leur famille devraient payer. Cependant, dans le cas des femmes kamikazes dont beaucoup interrompent tout contact avec leurs proches et familles, il n'est pas certain que cette mesure ait l'effet souhaité.

L’opinion de l’auteur ne coïncide pas forcément avec la position de la rédaction

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mercredi, 08 janvier 2014

Al-Qaeda verslaat leger Irak, islamitisch kalifaat in oprichting

Al-Qaeda verslaat leger Irak, islamitisch kalifaat in oprichting

Amerikaanse 'surge' uit 2005-2007 alsnog grote mislukking


Strijders van Al-Qaeda nemen Fallujah in.

Al-Qaeda in Irak en Syrië (ISIS) heeft met behulp van de Soennitische stammen in West Irak een cruciale overwinning geboekt op het Iraakse leger. De troepen van de terreurorganisatie namen grote delen van de belangrijke steden Ramadi en Faluja in, waarna het leger op de vlucht sloeg. Al-Qaeda beheerst nu een gebied van Ramadi (110 km. ten westen van Baghdad) tot aan de Syrische stad Al-Raqqah (160 km. oostelijk van Aleppo), een afstand van bijna 500 kilometer. Abu Bakr al-Baghdadi, de commandant van Al-Qaeda in dit gebied, wil hier het islamitische kalifaat oprichten.

Nog maar twee weken geleden startte het Iraakse leger een offensief tegen Al-Qaeda, om het land te verlossen uit de verwoestende greep van de jihadstrijders. Het militaire offensief is echter gestuit. Soldaten gooiden hun vuurwapens neer en sloegen op de vlucht, waarbij ze ook hun zware wapens achterlieten.

Amerikaanse 'surge' alsnog grote mislukking

ISIS werd met name door de Soennitische stammen in westelijk Irak aan de overwinning geholpen. Dat is wrang, gezien het feit dat dit dezelfde groepen zijn die door Amerika werden bewapend om in de jaren 2005-2007 te helpen in de 'surge' die generaal David Petraeus tegen Al-Qaeda voerde, en die volgens Washington zo succesvol zou zijn geweest.

Anno 2014 blijkt die 'surge' echter als een boemerang te zijn teruggekeerd. Sinds de Amerikaanse invasie van Irak in 2003 heeft het Iraakse leger nog nooit zo'n grote nederlaag geleden, en Al-Qaeda zo'n enorme overwinning. ISIS commandant Al-Baghdadi bezwoer dan ook dat hij in het gebied dat het westen van Irak en het oosten van Syrië omvat, het eerste islamitische kalifaat in het Midden Oosten zal uitroepen.

Al-Nusra in Syrië sluit zich mogelijk aan bij kalifaat

Omdat de Amerikaanse troepen drie jaar geleden uit Irak werden teruggetrokken, is er geen leger in de regio dat de opmars van Al-Qaeda kan stoppen. Al-Nusra, de tak in Syrië, heeft door de overwinning in Irak strategische diepte verkregen. Hun leider, Abu Mohammad al-Julani (Golani), zal waarschijnlijk aankondigen dat zijn beweging zich aansluit bij de nieuwe islamistische staat.

Het samengaan van de Al-Qaeda takken in Irak en Syrië zal mogelijk ook andere islamistische groepen aantrekken. Omdat het al zijn reserves heeft verbruikt is het enige dat het Iraakse leger nog kan doen zich terugtrekken in Baghdad, en proberen de hoofdstad te verdedigen.

Tegenslag voor Iran, VS, Assad en Hezbollah

De nederlaag van het Iraakse leger is een forse tegenslag voor Iran, dat het Iraakse offensief, dat werd geleid door de pro-Iraanse premier Nouri al-Maliki, ondersteunde. Het is ook slecht nieuws voor de Syrische president Assad en Hezbollahleider Hassan Nasrallah, die in Syrië juist aan de winnende hand leken. Ook de VS blijkt met het geven van zware wapens aan het Iraakse leger voor de verliezende partij te hebben gekozen.

Bedreiging voor Israël, Jordanië en Saudi Arabië

Het islamitische kalifaat in oprichting is een grote bedreiging voor Israël, Jordanië en Saudi Arabië, zeker omdat Al-Qaeda de afgelopen tijd ook in Libanon en in de Egyptische Sinaïwoestijn de nodige successen heeft geboekt.

Xander

(1) DEBKA

Double attentat à Volgograd : une première analyse

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Double attentat à Volgograd : une première analyse (VineyardOfTheSaker)

 

Le double attentat qui vient de se produire à Volgograd (ex-Stalingrad) constitue sans conteste une escalade dans la guerre larvée mais constante qui a opposé les insurgés wahhabites non seulement au Kremlin, mais aussi à toutes les autorités musulmanes traditionnelles en Russie. Avant d’examiner ce que ces dernières attaques pourraient signifier pour la Russie en général et pour les imminents Jeux Olympiques de Sotchi, il serait utile de revenir sur quelques faits essentiels.

La Tchétchénie

Tout d’abord, ce serait une erreur de croire que tout acte terroriste « islamiste » commis en Russie devrait impliquer des Tchétchènes. La réalité est que la Tchétchénie a non seulement été pacifiée, mais elle est même paisible. Le dirigeant tchétchène Ramzan Kadyrov a littéralement réalisé un miracle en transformant le « trou noir » tchétchène ravagé par la guerre en une république prospère et *véritablement* paisible. Le fait que ce miracle ait été soit passé sous silence, soit ridiculisé par les « experts » anglo-sionistes, qui avaient tous déclaré devant les caméras que l’insurrection tchétchène ne serait jamais vaincue, est compréhensible : admettre ce succès serait tout simplement politiquement impensable. Pourtant, le fait que Ramzan Kadyrov, le jeune homme qui avait toute l’apparence extérieure d’un voyou tchétchène moyen, se soit avéré être un leader politique extrêmement capable et sage est indéniable, et même si aucune « guerre contre le terrorisme » n’est jamais vraiment tout à fait « gagnée », il serait juste de dire que, au moins pour le moment, le phénomène terroriste tchétchène a été ramené à près de zéro. Malheureusement, si l’avenir s’annonce très prometteur pour la Tchétchénie, les choses sont infiniment pires dans le Daghestan voisin.

La Tchétchénie et le Caucase

Le Daghestan

La Tchétchénie et le Daghestan sont voisins, mais ils pourraient difficilement être plus différents. En premier lieu, la Tchétchénie est principalement habitée par des Tchétchènes, alors qu’il n’existe pas vraiment de « Daghestanais » : plus d’une douzaine de groupes ethniques différents vivent côte à côte au Daghestan. En fait, le Daghestan est la plus diversifiée de toutes les républiques russes, dans laquelle aucun groupe ne peut constituer une majorité. Cet aspect est absolument crucial parce que le fait qu’il n’y ait pas de groupe ethnique dominant signifie qu’il ne peut pas y avoir de « Kadyrov » Daghestanais. Deuxièmement, l’économie du Daghestan est dirigée par des élites très corrompues qui luttent les uns contre les autres et contre leurs clans respectifs. En termes pratiques, cela signifie que la « recette » utilisée en Tchétchénie (donner à un leader tchétchène local un niveau maximal d’autonomie et d’autorité) serait un désastre pour le Daghestan. La bonne « solution » pour le Daghestan impliquerait probablement une intervention très énergique du Centre Fédéral et une destruction de l’actuel système de clan basé sur l’ethnie – ce que personne au Kremlin ne serait empressé d’entreprendre.

Cependant, pour le moment, le Daghestan est le repaire du terrorisme wahhabite. On pourrait dire que le cancer wahhabite qui avait d’abord contaminé la Tchétchénie s’est répandu au Daghestan pendant qu’il était détruit en Tchétchénie. L’extrême pauvreté du Daghestan, combinée aux millions de dollars fournis par les Saoudiens à leurs alliés et agents, leur a rendu extrêmement aisée la tâche de commercialiser leur marque de wahhabisme au Daghestan et de recruter des agents locaux d’influence et des terroristes, ce qu’ils ont entrepris avec beaucoup de succès.

Les terroristes du Daghestan ont bien tiré les leçons de la Tchétchénie, et ils n’essaient jamais de contrôler de territoire ou de créer une sorte de mini-État wahhabite au Daghestan : bien au contraire, jour après jour, les forces de sécurité affrontent les terroristes Daghestanais, ce qui se termine à chaque fois pour eux par la capture ou la mort (surtout la mort). La raison en est évidente : les terroristes du Daghestan sont faibles et ils ne peuvent même pas s’en prendre aux policiers locaux. Mais ils sont juste assez forts pour attacher des explosifs sur un jeune homme ou une jeune femme et les envoyer se faire sauter dans une station de bus ou de train.

Les Wahhabites dans le reste de la Russie

Il serait également erroné de supposer que tout le terrorisme wahhabite en Russie doit provenir du Daghestan ou même du Caucase. Les Wahhabites (soutenus par l’Arabie Saoudite) recrutent littéralement partout – du sud de la Russie à Saint-Pétersbourg et du Tatarstan à Moscou. En conséquence, dans certains cas, des Russes ethniques étaient impliqués dans des actes terroristes wahhabites. Ainsi, la réalité est la suivante : le terrorisme wahhabite en Russie n’est pas un problème régional ou un problème ethnique, c’est un problème idéologique. C’est pourquoi il ne faut pas tirer hâtivement de conclusions ni présumer quoi que ce soit au sujet de qui pourrait être derrière les derniers attentats. Ça pourrait littéralement être n’importe qui.

De Volgograd à Sotchi ?

Volgograd a été le théâtre de plusieurs attentats terroristes dernièrement, et les attaques des 29 et 30 décembre 2013 ne sont que les plus récentes dans une longue série d’événements. Pourquoi Volgograd ?

Sud de la Russie
(cliquez pour agrandir la carte)

Eh bien, Volgograd est – avec Rostov-sur-le-Don et Krasnodar – l’une des principales villes du sud de la Russie et elle est assez proche du Daghestan pour qu’il soit assez facile pour les wahhabites Daghestanais (en supposant qu’ils soient impliqués) d’organiser une attaque terroriste dans cette ville. En fait, Volgograd est à peu près à la même distance du Daghestan que Sotchi. Ce n’est pas une pensée agréable.

Un autre facteur qui pourrait avoir joué un rôle dans la décision des terroristes de frapper à Volgograd est que la plupart des efforts russes de lutte contre le terrorisme sont actuellement concentrés à l’intérieur et autour de Sotchi. Une des règles de base de la lutte contre le terrorisme est qu’il y a toujours plus de cibles potentielles à protéger que de ressources pour les protéger. Même si Volgograd avait été complètement bouclée, les terroristes auraient pu choisir Astrakhan, Elista, Stavropol ou n’importe quelle autre ville. Je pense que la sécurité locale et fédérale est principalement axée sur la protection de l’infrastructure olympique et que par conséquent, Volgograd était plus vulnérable que d’habitude.

Que savons-nous jusqu’à présent ?

Plusieurs d’entre vous m’ont écrit (par courriel ou dans la section commentaires de mon blog) pour me demander si je pensais que ces dernières attaques étaient la conséquence des récentes menaces saoudiennes [d’attaques contre les J.O. de Sotchi si la Russie continue à soutenir la Syrie]. Honnêtement, je ne sais pas, c’est beaucoup trop tôt pour le dire. Les Russes travaillent vite et les médias russes rapportent que le kamikaze qui s’est fait exploser dans la gare hier a été identifié comme Pavel Pechenkin.

Pavel Pechenkin

Pour autant que je sache, cela n’a pas été officiellement confirmé et des analyses ADN sont encore en cours. Néanmoins, si c’était vrai, cela désignerait comme responsables un groupe de Russes ethniques qui inclurait Dimitri Sokolov, qui a récemment été tué par les forces de sécurité. D’origine russe, il a vécu au Daghestan et a rejoint un groupe terroriste dans la ville de Makhatchkala. Cependant, il est intéressant de noter que son contact avec le milieu wahhabite n’a pas commencé au Daghestan, mais dans une mosquée de Moscou où il s’était inscrit à des cours d’Arabe. Sokolov était le mari de Naida Asiialova, une kamikaze qui s’est fait exploser dans un autobus bondé à Volgograd au mois d’Octobre de cette année. Pechenkin, Sokolov et Asiialova faisaient apparemment tous partie de la même cellule terroriste qui, bien que basée au Daghestan, incluait des Russes ethniques.

D. Sokolov et N. Asiialova

Ce groupe était très bien connu des services de sécurité russes, et les parents de Sokolov et Pechenkin ont tous deux fait des déclarations désespérées via les médias russes, suppliant leurs enfants de ne commettre aucun acte de violence et de renoncer à leur vie de terroriste. Bien qu’ils aient certainement eu des complices, Sokolov et Pechenkin constituaient clairement l’image de ce groupe aux yeux du public, et autant que je sache, il n’y a plus de membres importants de cette cellule en cavale. Jusqu’à présent, et c’est une analyse très préliminaire, il n’y a pas d’« empreintes saoudiennes » sur ces attaques. Elles semblent être ce que les Américains appellent un cas de « terreur d’origine intérieure » et s’il y a un lien Saoudien, c’est à travers le financement massif des mosquées wahhabites en Russie (et dans le monde entier).

Options internes russes

Comme l’a écrit H. L. Mencken, « Pour chaque problème complexe, il y a une réponse qui est claire, simple et mauvaise ». Dans ce cas, cette solution simple est de fermer toutes les mosquées ayant des liens avec les wahhabites en Russie, et certains individus simples d’esprit ont déjà exprimé leur désir de voir cela se produire. Une telle « solution » pose de nombreux problèmes :

1) Ce serait tout simplement illégal. La Russie est (enfin !) plus ou moins devenue un Etat de droit où la loi règne, ou, du moins, la Russie est-elle en bonne voie pour devenir un tel pays. Ce qui est certain, c’est que la grande majorité des Russes veulent que leur pays devienne un pays normal, civilisé, où le respect des lois est au cœur de la vie politique. Fermer des mosquées serait tout simplement illégal. Pour quelles raisons devraient-elles être fermées, d’ailleurs ? Pour « soupçon de wahhabisme » ? Il n’y a pas de tel crime en droit russe. Pour recevoir de l’argent de l’étranger ? Ce n’est pas illégal non plus. Pour être liées à des réseaux terroristes ? Oui, ce serait illégal, mais c’est aussi très difficile à prouver et il n’y a aucun moyen pour que le FSB (Service fédéral de sécurité) ou le Comité d’enquête puissent faire accepter de telles accusations par une cour de justice contre la plupart de ces mosquées. L’idée directrice est la suivante : Poutine n’est pas un dictateur et il ne peut pas agir en dehors du cadre de la loi russe, et du reste il ne le souhaiterait aucunement.

2) Ce serait immoral. J’ai vécu pendant de nombreuses années littéralement juste à côté d’une grande mosquée entièrement financée par les Saoudiens, et à ma connaissance, non seulement cette mosquée n’a jamais rien eu à voir avec le terrorisme, mais les personnes qui fréquentaient cette mosquée n’ont même pas été impliqués dans le moindre cas de petite délinquance. Dieu sait que je hais l’idéologie wahhabite de toute mon âme et de tout mon cœur, mais je ne peux pas dire que la plupart des wahhabites soient de mauvaises personnes, ou qu’ils soient liés au terrorisme. Ils ne sont pas et ne doivent pas être des boucs émissaires pour les actions d’autres personnes. Je suis tout à fait favorable à la destruction physique de chaque terroriste wahhabite sur la planète, mais tant qu’ils ne prennent pas les armes et ne se mettent pas à assassiner et mutiler les êtres humains, les disciples d’Ibn Taymiyya et de Muhammad ibn Abd al-Wahhab ne doivent pas être forcés à payer pour les actions des autres.

3) Ce serait contre-productif. L’avantage de laisser les mosquées wahhabites libres d’agir est qu’elles constituent pour les forces de sécurité une cible parfaite pour infiltrer et surveiller les terroristes. Fermez ces mosquées et vous les pousserez dans la clandestinité et il pourrait être beaucoup plus difficile de les infiltrer. En fait, ces mosquées wahhabites peuvent même être utilisées comme des appâts pour attirer, identifier et arrêter les terroristes locaux.

Non, la meilleure façon de faire face à la propagande et au terrorisme financés par l’Arabie Saoudite est de soutenir les organisations islamiques et chefs religieux traditionnels anti-wahhabites. Il y a beaucoup de musulmans bien éduqués et instruits en Russie, y compris un bon nombre d’imams renommés, qui peuvent mener la lutte idéologique et spirituelle contre les wahhabites et les dénoncer pour ce qu’ils sont. Ce que l’Etat russe devrait faire est a) protéger physiquement ces gens b) les écouter et prendre en considération leur évaluation de la situation c) expliquer à la population non musulmane que ce sont des alliés essentiels dans la lutte contre le terrorisme wahhabite.

Que faire si on trouve des indices inculpant l’Arabie Saoudite ?

C’est un grand « si » ! Mais supposons, pour la commodité du raisonnement, que les Russes trouvent de quelconques « empreintes » saoudiennes dans ces attaques, ou dans des attaques à venir au cours des Jeux olympiques de Sotchi, et considérons différentes réponses russes :

1) Une frappe de représailles ouverte contre l’Arabie saoudite :

En termes purement militaires, cela ne poserait aucun problème. Les Russes pourraient frapper avec des bombardiers, des missiles de croisière sous-marins, des missiles balistiques… Tout ce qu’on veut. Les Etats-Unis exprimeraient certainement toute leur indignation, mais le CENTCOM ne pourrait rien y faire parce que le but initial du CENTCOM était d’empêcher une invasion soviétique de l’Iran, et pas de défendre les Saoudiens contre une frappe de représailles russe. Le problème de cette option est qu’elle serait illégale selon le droit international et c’est quelque chose que la Russie ne veut pas.

Si la Russie décidait d’accuser publiquement et officiellement l’Arabie saoudite d’attaques terroristes contre la Russie, elle devrait aller au Conseil de sécurité de l’ONU ou à la Cour internationale de justice et porter l’affaire sur le terrain légal.

2) Déposer une plainte officielle à la Cour internationale de justice et essayer d’obtenir un vote du Conseil de sécurité condamnant l’Arabie Saoudite :

En fait, c’est une option excellente parce qu’elle mettrait les Saoudiens dans une position politique très embarrassante. Selon le libellé de la résolution, les États-Unis s’abstiendraient ou y opposeraient leur veto, car peu importe l’ampleur des problèmes qu’il y a eu entre les deux pays récemment, les États-Unis et l’Arabie Saoudite sont toujours des alliés stratégiques. Pourtant, une telle plainte officielle par la Russie contre le régime saoudien mettrait encore plus d’embarras sur les visages des singes médiévaux au pouvoir à Riyad. Personnellement, cette option me plairait beaucoup, mais ce ne serait pas dans le style de Poutine – il préfère un genre de diplomatie beaucoup plus discret.

3) Une frappe de représailles secrète contre l’Arabie saoudite :

Cette option est également tout à fait réalisable pour le Kremlin, non seulement parce qu’il pourrait utiliser les capacités russes pour frapper un ou deux princes saoudiens, mais parce qu’il pourrait facilement sous-traiter ce travail à une force alliée. Le problème, c’est que même si c’est une frappe de représailles, ce serait toujours un acte de terrorisme. Jusqu’à présent, le seul cas que je connaisse où les Russes ont assassiné quelqu’un, c’est quand ils ont tué le terroriste notoire Ibn al-Khattab : les services spéciaux russes ont intercepté une lettre de Khattab et l’ont imprégnée d’un poison spécial qui serait sans danger pour quiconque sauf Khattab (une méthode beaucoup plus efficace et sophistiquée que l’accusation stupide selon laquelle ils utiliseraient du polonium pour tuer quelqu’un). Mais dans ce cas, les Russes ont admis leur rôle et ont même fait des déclarations plus ou moins officielles donnant les détails de l’opération. Bien que cet assassinat ait été mené en utilisant des méthodes secrètes, ce n’était pas véritablement une opération secrète car les Russes ont admis d’eux-mêmes qu’ils en étaient responsables. Khattab était une telle raclure que personne de sain d’esprit n’a exprimé de problèmes à l’égard de cette opération : ce fut l’une de ces affaires très rares, où le bon et le méchant sont clairement désignés, et où presque tout le monde convient que la personne tuée l’a vraiment cherché et que justice a été faite. Mais c’est une exception. Beaucoup trop de soi-disant « opérations secrètes » ne sont qu’un pieux euphémisme pour désigner des (contre-)attaques terroristes c’est à dire quelque chose qu’un pays civilisé ne devrait pas faire.

4) Quoi d’autre ? Viser le long terme

Dans la lutte contre le terrorisme, il est absolument vital de rester exemplaire sur le plan de la morale : il faut faire tout son possible pour dénier à l’ennemi le statut de « combattant pour la liberté ». Pour ce faire, il faut absolument garder ses mains aussi propres que possible et il ne faut s’engager que dans des actions qui, si elles étaient découvertes et révélées au public, nous feraient paraître honorables. Le concept de Dick Cheney selon lequel « maintenant on ne prend plus de gants » ne fait que traduire son manque de sophistication. On peut dire la même chose du « déni plausible » (plausible deniability) de la CIA. Le résultat de cette auto-illusion est que les Etats-Unis sont haïs et méprisés dans le monde entier, et que littéralement, il n’y a pas d’action trop vile, trop lâche ou trop stupide pour être considérée par quiconque comme ne pouvant pas être une opération secrète des États-Unis : tout le monde les sait capables de tout, même des choses les plus basses. Est-ce que la Russie veut vraiment devenir le « prochain méchant » (encore une fois !) ?

Personnellement, je pense qu’il est crucial pour un pays civilisé que sa politique officielle, annoncée et publique soit en harmonie avec ce qu’il fait dans les coulisses. Il n’y a rien d’intrinsèquement mauvais dans les opérations secrètes tant qu’elles sont conduites de manière à ce que ceux qui les ont ordonnées puissent paraître raisonnables et honorables si l’opération est découverte et révélée au public. La Russie ne peut pas constamment parler du rôle absolument crucial qui doit être joué par le droit international dans les relations internationales, puis aller joyeusement violer des règles de base du droit international. Pour cette raison, toute utilisation de la force (ouverte ou secrète) par la Russie devra être fondée sur les principes suivants :

1) Toutes les autres options non-violentes auront déjà été tentées, ou seront impossibles à mettre en œuvre.

2) L’utilisation de la force sera proportionnelle à l’attaque qui l’a déclenchée.

3) Tous les efforts seront faits pour éviter des victimes innocentes.

Cela semble être d’un optimisme béat ? Eh bien, ce n’est pas le cas !

Des décennies d’utilisation de la force de manière tout à fait irresponsable et imprudente par les Etats-Unis, les Israéliens, les Européens et les Soviétiques nous ont complètement désensibilisés à l’immoralité fondamentale de la violence. Elevés pour la plupart avec les films de John Wayne et les présidences de Ronald Reagan, nous avons perdu le dégoût de l’homme civilisé pour la laideur et l’immoralité de la violence. Pire encore, nous sommes tellement conditionnés par des décennies de reportages spéciaux de CNN venant du Pentagone et montrant le dernier « briefing » d’une intervention militaire américaine que nous oublions qu’agir impulsivement et « tirer à tout va » est une façon très inefficace de faire face à un problème.

Pour traiter un problème comme le terrorisme, il est toujours préférable de planifier sur le long terme. De ce point de vue, je dirais que le régime saoudien est un problème suffisamment important pour mériter d’être considéré comme une menace inhérente à la sécurité nationale de la Russie, et cela implique en retour que parvenir à un changement de régime au Royaume d’Arabie Saoudite devrait être une stratégie de sécurité nationale de la Russie. Cependant, cet objectif doit être poursuivi uniquement ou, du moins, principalement par des moyens légaux tels que, par exemple, armer les Iraniens et les Syriens qui, à leur tour, armeront le Hezbollah. Cet objectif peut également être atteint en isolant l’Arabie saoudite sur la scène internationale par le biais de « consultations » avec les alliés et les nations amies. En outre, la Russie devrait chercher à élargir son rôle et son influence dans le monde musulman et dans le monde arabe afin de contrebalancer l’influence actuelle des Saoudiens et des autres monarchies du Golfe.

À court terme, le public russe doit être prévenu ouvertement que le terrorisme ne peut être éradiqué, que c’est là un rêve chimérique concocté par des politiciens malhonnêtes. Mais si aucun pays ou gouvernement ne peut vraiment éradiquer le terrorisme, on peut apprendre à vivre avec. Après tout, le nombre réel des victimes du terrorisme est extrêmement faible, bien moins que, par exemple, celui des accidents de la route. La vraie puissance du terrorisme réside dans l’effet psychologique qu’il a non pas sur ses victimes directes, mais sur ceux qui en sont témoins. Dès que le grand public aura accepté l’idée que même si les attaques terroristes peuvent être réduites à un minimum, il sera toujours possible que certains attentats aient lieu, le terrorisme perdra sa force réelle. Soit le terrorisme est accepté comme une réalité de la vie, soit une nation pourra être tirée dans une spirale sans fin de mesures futiles de lutte contre le terrorisme qui sont beaucoup plus néfastes que le terrorisme qui les déclenche.

Est-ce que la Russie veut vraiment devenir un état fasciste terrifié et paranoïaque comme les États-Unis ? Ou préfère-t-elle accepter le fait que le terrorisme ne sera jamais « vaincu » et continuer à vivre le mieux possible dans un monde toujours dangereux ?

Les hommes politiques russes débattent déjà vivement de la question de l’annulation du moratoire actuel sur la peine de mort : Nikolaï Pligin, député du parti « Russie unie » et chef du Comité du droit constitutionnel de la Douma, a déclaré qu’ « aucun des groupes sociaux ne sera victime de discrimination, aucune activité spéciale ne sera réalisée contre un groupe spécifique : toutes les activités seront menées uniquement d’après les normes constitutionnelles et conformément aux lois en vigueur », tandis que Ramzan Kadyrov a exhorté le Parlement à « augmenter infiniment la peine non seulement pour ceux qui commettent des actes terroristes, mais aussi pour ceux qui partagent les idées des terroristes, répandent leur idéologie et les entraînent. Je suis absolument certain que nous ne pourrons pas faire face à ce mal en jouant la démocratie et l’humanité. »

Eh bien, au moins tous les deux sont d’accord sur le fait que le bon endroit pour discuter de cette question et décider quelles politiques il faut adopter est le Parlement. Je m’attends à ce que la Douma s’exprime d’une seule voix et accorde au Kremlin à peu près n’importe quelle loi qu’il voudra faire passer, donc la vraie décision sera entre les mains de Poutine. Je suis personnellement convaincu que son choix sera de se conformer très strictement à la lettre et à l’esprit de la législation nationale russe et du droit international et qu’il n’y aura pas de sur-réaction de la Russie.

Le Saqr

Article original publié sur VineyardSaker.blogspot.com

Traduction réalisée par AxeDeLaResistance.com

dimanche, 05 janvier 2014

US and UK are implementing a pro-Saudi and Gulf agenda: Balkans to Afghanistan

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US and UK are implementing a pro-Saudi and Gulf agenda: Balkans to Afghanistan

Murad Makhmudov and Lee Jay Walker

http://moderntokyotimes.com

Irrespective if people support the Syrian government or are against the political leaders of this nation, it is abundantly clear that past interventions lead to chaos and failed states. Either political elites in Gulf nations, America, France, Turkey and the United Kingdom enjoy mass instability and cleansing religious minorities; or the agenda is to create weak failed states in order to protect the feudal monarchies of the Gulf and Israel. If not, then nothing makes sense and this also applies to Western nations being anti-Christian in the Middle East and in other parts of the world.

It is known that the most powerful religious leader in Saudi Arabia desires that all Christian churches are to be destroyed throughout the region. Of course, with Qatar and Saudi Arabia supporting Sunni Salafi fanatics and terrorists against the government of Syria; then this could be part of the anti-Christian crusade installed by feudal monarchs and religious elites in Saudi Arabia.

Grand Mufti Sheikh Abdul Aziz al-Asheikh from Saudi Arabia stated that it was “necessary to destroy all the churches of the region.” This distinguished Islamist cleric who is a close friend of the ruling elites in Saudi Arabia, voiced this opinion to the visiting delegation from Kuwait. It appears that he wants Kuwait to follow the anti-Christian and anti-non-Muslim religious line of Saudi Arabia which refuses to allow one single Buddhist temple, Christian church, Hindu temple and so forth. Therefore, when one militant fanatic desires to burn the Koran (something that Islamists do all the time during their terrorist attacks and destroying Shia mosques)in America the American administration and mass media speaks out; however, having strong relations with Islamist states which hate all other religions is obviously not a concern.

It is clear that Egypt under Gamal Abdel Nasser was a threat to the elites throughout the Gulf and in major Western nations. Likewise, Saddam Hussein was an ally of the Sunni Gulf dominated monarchies and powerful Western nations during the Iran-Iraq war. Yet the Kuwait question destroyed this unity. Of course, when Saddam Hussein was busy killing the Shia in Iraq and fighting against Iran then this was welcomed. Likewise, when Kurds were gassed in Iraq then this also could be brushed under the carpet. However, to enter a feudal undemocratic state called Kuwait was something else. Therefore, a well orchestrated media campaign was paid to increase many lies about the nation of Kuwait and with regards to many alleged massacres which later turned out to be clear fabrications. Despite this, the United States and United Kingdom will protect anti-Christian Gulf monarchies to the hilt because of energy factors, geopolitics and other important areas.

Over forty years ago the usual nations intervened in Afghanistan by supporting the most “year zero Islamists” on the face of the planet. Not only did America, Pakistan, Saudi Arabia, the United Kingdom, and other nations, support Islamist sectarians and terrorists – but they even gave military training, assistance and helped to co-ordinate future terrorist groups. Osama bin Laden was once a friendly ally of major Gulf nations, America, Pakistan and the United Kingdom. Of course, September 11 brought this home to America but for the people of Afghanistan, North-Western Pakistan and India ruled Kashmir; then Islamist militancy is continuing to destroy all forms of moderation and helping to cleanse religious minorities. Women also have bore a terrible price and while Islamists may ban alcohol it is clear that selling and taking heroin isn’t deemed un-Islamic. Therefore, you now have a major drug problem in Afghanistan and Pakistan but despite all the chaos it is now the turn to destroy multi-religious and secular Syria.

Even while Afghanistan continues to burn in a spiral of Islamist hatred, enormous indoctrination, forcing women into the shadows and being unable to crush Taliban forces; the next venture had begun against Iraq. The Kuwait debacle highlighted the reality that while approximately 3 to 4 million black Africans were killed in Sudan based on the policies of Arabization and Islamization; then this could be tolerated, but invading a wealthy Gulf state was a different matter. Simply put, just like in East Timor whereby approximately one third of the population was killed by central forces in Indonesia – it is apparent that Christians (Sudan and East Timor) and Animists (Sudan) just don’t count because the US and UK kept on supplying weapons to Indonesia. America also welcomed the introduction of Islamic Sharia law in Sudan under the leadership of President Jaafar Nimeiri in 1983 just like Washington helped this legal framework to take power in Afghanistan, Iraq and most recently Libya.

Clearly, the anti-Muslim rhetoric aimed at America doesn’t hold much weight apart from opposing moderate forces in the Muslim world based on the objectives of Saudi Arabia and other major Gulf nations.  Therefore, the only forces to suffer at the hands of America’s foreign policy in Afghanistan, Bosnia, Cyprus (invasion by Turkey), Kosovo, Libya, Iraq and now in Syria – are Christians, secular forces and mainstream Islam which became attacked by Sunni Islamic jihadists, Salafi militants and a plethora of terrorist groups. These Islamist groups think nothing about killing Shia Muslims, minority Muslim groups like the Alawites, Sunni Muslim clerics who support religious diversity and non-Muslims. In this sense, the political elites in Washington and London have installed compliant Muslim dominated governments in Bosnia and Kosovo – while doing nothing when Orthodox Christians were cleansed by Turkey after this nation invaded Northern Cyprus. Meanwhile, secular forces within the state institutions of Afghanistan, Iraq and Libya have all been vanquished by the implementation of Islamic Sharia law once ruling elites were overthrown in the three above nations. Given this reality, it appears that because they always side with conservative and reactionary Islamist forces. The upshot being that approximately 50% of Christians fled Iraq and vast numbers of Christians have fled Kosovo; this happened on the watch of America and the United Kingdom. Meanwhile, in Egypt the Coptic Christians are now facing a growing Islamist menace but once more America and the United Kingdom keep on supplying more funds to the Muslim Brotherhood led government.

In Kosovo the Kosovo Liberation Army (KLA) was implicated in killing people for organs and other massacres. Similarly, in Syria you have video evidence of the Free Syrian Army (FSA) and various Islamist groups teaching children to behead Syrian soldiers, cutting open Syrian soldiers and eating organs, killing Sunni Muslim clerics which support the government and a host of other brutal deeds including beheading many Alawites and Shia Muslims. Yet, it appears that all the above – and kidnapping Christian bishops – means zilch to America, France, Qatar, Saudi Arabia, Turkey and the United Kingdom. After all, the more massacres are committed by the FSA and various Islamist terrorist groups then the more they obtain funds in order to destroy Syria. It must be stated that Syria, just like Egypt under Nasser, is a proud and free nation which refuses to bow down to international domination. Therefore, the secular government of Syria is deemed to be a threat to Western powers, Gulf powers and treacherous Turkey because these collective forces saw an opportunity to destroy the last major secular and independent nation in the Arabic speaking world.

Libya in the post-Gaddafi period is nothing more than a failed state whereby various militias control parts of the country. Recent terrorist attacks in Algeria, Mali and Niger all have a connection linking the failed state of Libya. At the same time the CIA, MI6 and other security intelligence networks have been involved in sending military arms to terrorists in Syria via Bosnia, Libya, Croatia, Kosovo and other routes. Note, that the US and UK all supported anti-Serb forces in Bosnia, Croatia and Kosovo; meanwhile, the ruling elites in Libya now rely on London and Washington for economic support.

In another Modern Tokyo Times article about Libya it was stated that “The ‘bomb democracy’ Western and Gulf policy in Libya brought about the massacres of black Africans, killing of Gaddafi loyalists and created a “new society” based on disorder which is currently ongoing. Indeed, the chaos which is engulfing Libya is now destabilizing Northern Mali and creating problems for Tunisia. This destabilization is based on vast quantities of military hardware being available and more dangerously the Salafi ideology is spreading because of money from Saudi Arabia and Qatar.”

“Turning back to Libya and Northern Mali then currently Salafist organizations are intent on destroying all Islamic thought patterns outside of their “blinkered monoculture,” which thrives on hatred and fear. Indeed, in Syria video evidence survives which makes it clear that the Western and Islamist “marriage of convenience” is now spreading this dangerous ideology within this country. Therefore, mainstream Islam and religious minorities have much to fear in Syria. However, like usual political leaders in London, Paris and Washington will support any form of barbarity providing it meets their geopolitical ambitions.”

The nation of Syria welcomed the fleeing Palestinians and took in over one million refugees from Iraq irrespective if the refugees were Christian, Sunni Muslim, Shia Muslim or whatever. Syria is a multi-religious nation and secular based. Also, it is abundantly clear that no evidence can be provided which shows massacres by the government of Syria before outside nations sponsored sectarianism, terrorism and sedition against this nation. Therefore, the armed forces of Syria are doing their upmost to protect the people of Syria and preserve the independence of this nation. After all, which side is kidnapping Christian bishops, kidnapping UN personnel, killing Sunni Muslim clerics, beheading Alawites, butchering the Shia, murdering journalists and so forth? Despite this, major Western and Gulf powers alongside Turkey are intent on destroying the fabric of Syrian society and these nations care little about creating another failed state – after all, look at the track record of Afghanistan, Kosovo, Libya and Iraq.

leejay@moderntokyotimes.com

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samedi, 04 janvier 2014

Une chance pour l’Europe: reconstruire l’ancienne Mitteleuropa austro-hongroise

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Norbert von Handel:

Une chance pour l’Europe: reconstruire l’ancienne Mitteleuropa austro-hongroise

 

Le présent article insiste sur la nécessité de renforcer la coopération entre les Etats issus de l’ancienne monarchie des Habsbourgs pour que se constitue, in fine, une alternative aux errements de l’Union Européenne

 

Construire une Europe commune a certes été l’un des plus grands projets de pacification que l’histoire humaine ait jamais connu. Pourtant, l’UE est aujourd’hui en voie de perdre définitivement le capital de sympathie dont elle bénéficiait à ses débuts. Le taux d’approbation à l’égard de l’Europe de Bruxelles chute dans tous les pays de l’Union et cela de manière spectaculaire. Plus de 40.000 fonctionnaires grassement payés semblent, en beaucoup de domaines, y avoir perdu toute empathie avec les désirs exprimés par les citoyens des pays membres de l’UE. En bon nombre de lieux, on spécule que ce seront justement les partis critiques à l’endroit de l’eurocratie qui engrangeront un solide paquet de voix lors des prochaines européennes de 2014. Mais on échappe à la vérité quand on interprète ce réflexe comme un retour au nationalisme ou comme un populisme sans substance.

 

La folie de tout vouloir réglementer, les lobbies à l’oeuvre sont autant d’attitudes qui méritent d’être stigmatisées. Quelques exemples: depuis fort peu de temps, on sait que l’UE envisage de réduire encore la culture de certaines plantes nutritives rares. En guise de compromis, on a proposé aux producteurs agricoles de devoir certifier leurs productions. A moyen terme, bon nombre de sortes de fruits, de céréales, de tubercules et de légumes vont disparaître, ce qui constitue évidemment une folie sur le plan écologique. Derrière cette initiative aberrante se cache bien entendu l’industrie agricole, défendue notamment par les lobbyistes des géants alimentaires américains Monsanto et Pioneer. Ce processus de diminution des espèces montre à l’évidence que Merkel et Hollande sont encore et toujours les exécutants des volontés américaines sur le plan économique, en dépit des très nombreuses expériences négatives que ces deux figures-phares de la politique de l’UE ont déjà expérimentées dans le passé.

 

On doit aussi se rappeler que les accords de libre-échange transatlantiques, que l’on s’apprête à signer avec les Etats-Unis, vont nous apporter encore davantage de réglementations, Ce que les propagandistes de cette politique taisent bien entendu en toutes les langues. Le système douanier, relativement libéralisé, qui existe entre l’Europe et les Etats-Unis, pourrait, en tous les cas de figure, être amélioré de bien d’autres manières.

 

Bon nombre d’Européens bien informés se posent la question: que pourra-t-on encore réguler ou réglementer, sans autre nécessité que d’avantager les Etats-Unis? A coup sûr, on peut émettre l’hypothèse que les négociateurs américains sont plus intelligents que leurs homologues européens et ne visent d’ailleurs qu’une seule chose, c’est-à-dire l’américanisation complète de l’Europe.

 

Parlons maintenant de la folie qui consiste à financer des Etats en faillite: le Traité de Maastricht obligeait tous les Etats de l’UE à consolider leurs budgets et à maintenir des politiques budgétaires réalistes et durables. Or beaucoup de pays, y compris et surtout la France et l’Allemagne, se sont éperdument moqué des clauses du Traité; la Commission, elle aussi, est coupable: elle a complètement renoncé à faire son travail de gardienne des Traités et a enfreint ses propres normes, sans tenir compte le moins du monde d’un quelconque principe de légalité. Qui plus est, le Traité de Maastricht interdit aux Etats riches de financer par la bande les Etats en faillite.

 

Que s’est-il passé? Suite à une crise de folie, on a financé la Grèce à coups ininterrompus de milliards tant et si bien qu’on ne voit pas encore le bout de cette politique de banqueroute. On n’a pas touché les grands jongleurs de la finance en pratiquant cette politique mais on a durement frappé le peuple grec, qui n’en est nullement responsable. On n’a donc pas sauvé un Etat mais bien les grandes banques des pays occidentaux les plus riches qui avaient spéculé de la manière la plus erronée qui soit en Grèce.

 

Evoqons les errements de l’UE en politique étrangère: l’ancien chancelier de la RFA Schröder vient de reconnaître, très justement, que l’Europe devrait se tourner vers la Russie pour pouvoir pratiquer avec cet Etat de dimensions gigantesques une politique économique rationnelle, surtout dans le secteur de l’énergie. Au lieu de pratiquer cette politique préconisée par l’ancien chancelier socialiste allemand, les Européens se laissent entraîner par les Américains dans une “Ostpolitik” inamicale à l’égard de Moscou (qui consiste notamment à déployer des missiles non pas contre l’Iran, comme on le prétend, mais directement contre la Russie). Cette attitude plonge la Russie dans l’amertume, où elle marinera longtemps, au détriment de toutes bonnes relations euro-russes. Otto de Habsbourg disait, et je le cite, que l’Europe s’étendait jusqu’à l’Oural (ndlr: et même jusqu’aux frontières de la Mandchourie et jusqu’au Détroit de Bering!). Cette évidence géographique, Madame Ashton ne semble pas vouloir la percevoir. Par ailleurs, un président de la RFA, dont l’expérience politique est somme toute très limitée, nous déclare que l’Allemagne est, elle aussi, “un pays musulman”! Plus rarement, pour ainsi dire jamais, on n’entend un homme ou une femme politique en vue de l’UE déclarer que l’Europe chrétienne et occidentale, repose sur trois piliers: l’Acropole, le Capitole et le Golgotha.

 

Et où reste la défense européenne? Pour rendre l’Europe eurocratique sympathique aux citoyens européens, il aurait fallu diminuer le poids colossal de la bureaucratie. L’UE doit se cantonner à ses tâches fondamentales: assurer la paix intérieure, pratiquer une politique étrangère commune et unitaire. Le chapitre de la défense commune, par exemple, n’a pas encore trouvé la moindre amorce de concrétisation. L’OTAN coordonne la plupart des états-majors européens mais on en reste là (ndlr: et dans la dépendance américaine).

 

busek-erhard-l.jpgReconstituer la Mitteleuropa, voilà une chance réelle pour l’Europe de demain. De nombreux hommes politiques clairvoyants, dont Otto de Habsbourg et son fils Charles de Habsbourg, dont l’ancien ministre des affaires étrangères d’Autriche, Alois Mock, ou l’ancien ministre autrichien de la défense Werner Fasslabend ou encore l’homme politique démocrate-chrétien autrichien Ehrard Busek (spécialisé dans les politiques de l’espace danubien; photo), insistent depuis de longues années sur la nécessité d’intégrer toutes les régions de l’espace danubien. Sur les plans économiques, infrastructurels, culturels et éducatifs, militaires et défensifs, cette intégration est souhaitable et nécessaire, sans parler de la nécessité tout aussi impérieuse de comprendre, ensemble, les vicissitudes souvent très douloureuses du passé, dans le respect de toutes les cultures concrètes qui s’épanouissent dans cet espace.

 

D’autres regroupements, comme celui que l’on appelle le “Groupe de Visegrad” —et ce fut l’une des erreurs les plus flagrantes de la politique étrangère autrichienne de ne pas y avoir participer et adhérer— ou comme l’Institut de l’Espace Danubien (“Institut für den Donauraum”) d’Erhard Busek, ainsi que, dans le domaine culturel, le Groupe “Arge Alpe Adria”, se sont efforcés au fil des années, en déployant beaucoup d’énergie, de défendre et d’illustrer l’héritage historique commun de tous les Etats de la région, renouant de la sorte avec l’histoire du Saint-Empire Romain de la Nation Germanique et celle de la monarchie austro-hongroise.

 

Ici, nous devons poser un deuxième jalon: comme les Etats scandinaves ou comme le Benelux qui ont une forte influence en Europe (quant à savoir si cette influence est pertinente, a ou non des effets positifs pour l’instant est une autre histoire), les Etats d’Europe centrale et d’Europe du Sud-Est doivent pouvoir à terme parler d’une même voix, du moins dans les questions les plus importantes. Ainsi, ils disposeraient des millions démographiques indispensables qui leur permettraient de jouer dans le concert des grandes puissances européennes. A l’heure actuelle, les petits pays comme l’Autriche, ne sont jamais plus autre chose que des entités dépendantes des grands Etats. Les grandes idées et les projets politiques sont absents ou ne sont pas transposables dans le réel.

 

Au cours de ces dernières années et de ces derniers mois, l’Ordre de Saint-Georges, dont les préoccupations sont européennes et sociales et dont l’origine s’enracine dans la Maison de Habsbourg-Lorraine, a organisé une quantité de manifestations et a fondé de nombreuses antennes en Italie du Nord, en Croatie, en Slovénie, en Autriche et s’apprête à en fonder aussi dans l’avenir en République tchèque, en Hongrie et en Slovaquie. De telles initiatives rencontrent de plus en plus d’approbations. L’objectif, à moyen terme, est de faire émerger une institution au-delà des partis, composée de parlementaires européens, de régions et d’Etats, qui sont tous prêts à défendre les intérêts des petits pays dans toutes les institutions, commissions, parlements et caucus européens.

 

Comme Charles de Habsbourg et Ehrard Busek l’ont exprimé, chacun de manière différente, il faut, pour que ces initiatives connaissent le succès, fédérer les intérêts de tous ces pays dans les secteurs infrastructurels, économiques, culturels, éducatifs et militaires, de façon à ce qu’ils soient représentés unis. Pour y parvenir, il me paraît plus important d’agir sur des bases territoriales/étatiques plutôt que sur des structures partisanes. Les partis sont des instances certes nécessaires mais ils ne visent que leurs intérêts propres et non pas ceux de leurs pays.

 

Un bloc mitteleuropéen consolidé, qui se sera construit sur l’histoire pleine de vicissitudes des pays qui le constitueront, qui représentera la culture réelle de ces pays, qui visera à faire valoir les intérêts et les revendications justifiés des pays de la Mitteleuropa, pourrait rendre plus europhiles de larges strates de la population et rendre l’UE plus intelligible.

 

C’est justement dans les pays issus du territoire de l’ancienne monarchie austro-hongroise que l’on voit que le mythe des Habsbourg n’a pas été brisé et que les politiques préconisées par Otto et Charles de Habsbourg ont été rendues vivantes et plausibles. Il suffit de se rappeler l’initiative du pique-nique “Paneuropa” qui a amorcé le processus de démantèlement du Rideau de Fer entre l’Autriche et la Hongrie. L’Autriche officielle reconnaît de plus en plus, en dépit de son “républicanisme” affiché, les mérites anciens de la monarchie austro-hongroise. L’Autriche républicaine commence à comprendre les enjeux que défendait cette monarchie et regarde désormais autrement l’oeuvre de la Maison des Habsbourg, après s’être débarrassé de quelques filtres historiques incapacitants, imposés il y a cinq ou six décennies. Il n’y a pas que l’Autriche qui profitera de cette dynamique: l’UE tout entière en sera la bénéficiaire. Il vaut donc la peine de s’engager et de se battre pour ces projets.

 

Norbert von HANDEL.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°51-52/2013).

Vladimir Putin uomo della Tradizione

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Vladimir Putin uomo della Tradizione

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Ex: http://www.centrostudilaruna.it

Nel suo discorso nel Giorno della Costituzione del 12 dicembre 2013 Vladimir Putin cita due personaggi russi significativi: il Primo Ministro Stolypin e il filosofo Berdaiev. Stolypin negli ultimi anni dell’Impero Zarista cercò di portare avanti una riforma agraria che diffondesse la piccola proprietà contadina, di affermare il principio dell’auto-governo locale (Zemtsvo) e di porre le basi di una grande modernizzazione industriale. Insomma Stolypin cercava di opporsi alla marea montante del comunismo rivoluzionario sviluppando una politica di riforme graduali, che salvaguardassero i due pilastri della tradizione politica russa: lo Zarismo e l’Ortodossia.

A rivoluzione russa avvenuta, l’altro nome citato da Putin, Berdaiev abbandonò il proprio paese e in esilio sviluppò i principi della sua filosofia esistenzialista e cristiana: Berdaiev era infatti un discepolo di Dostoevskij e cercava una terza via tra collettivismo marxista e individualismo liberale. Davvero significativa è la sua citazione nel discorso del 12 dicembre. Putin si definisce conservatore nei valori e aggiunge: “citando le parole di Nikolaj Berdaiev, l’essenza del conservatorismo non è l’impedire il movimento in avanti e verso l’alto, ma l’impedire il movimento all’indietro e verso il basso, nella tenebra del caos e nel ritorno a uno stato primitivo”. Con questi riferimenti molto alti lo statista russo indica le basi di filosofia politica delle ultime decisioni significative assunte dalla Federazione Russa: no alle adozioni gay, no alla propaganda della sessualità non tradizionale ai minori, disincentivo ai divorzi, lotta all’aborto, politiche per la natalità, lotta alla diffusione della droga.

Putin si definisce apertamente “uomo della Tradizione” e sottolinea che tutta la sua azione di governa è finalizzata alla difesa dei “valori tradizionali”. Ovviamente il tradizionalismo nei valori si coniuga nel suo pensiero politico con un “progressismo sociale”, ereditato anche dalla esperienza ideologica del socialismo di Stato. Nel precedente discorso del Giorno della Costituzione del 2012 Putin aveva ribadito i valori della “uguaglianza per tutti” e la necessità di una modernizzazione per estendere a tutti i cittadini la prosperità propiziata dalla crescita economica della Russia a partire dal 2000.

Il riferimento ai valori tradizionali si lega in Putin a un riferimento esplicito a una concezione spirituale della vita. Del resto lo abbiamo visto al fianco di papa Francesco baciare l’icona della Madonna di Vladimir, una icona importantissima nel suo intreccio con la storia religiosa e politica della Russia. Dice Putin: “La distruzione dei valori spirituali non solo porta a conseguenze negative per la società, ma è anche essenzialmente antidemocratico, dal momento che viene effettuata sulla base di idee astratte ideologiche, in contrasto con la volontà della maggioranza, che non accetta le variazioni avvenute o le proposte di revisione dei valori”. Il riferimento è a quei gruppi di pressioni e a quelle lobby che egemonizzando i mass media occidentali tentano di imporre cambiamenti (pensiamo all’ideologia del Trans-Gender o alla folle concezione dello “ius soli”) ai quali si oppone la maggioranza delle persone sensate: una maggioranza che spesso purtroppo rimane “maggioranza silenziosa” e indifesa.

Nelle parole del presidente Putin si avverte anche l’eco di una delle preoccupazioni fondamentali del grande pontefice Benedetto XVI: “Oggi molte nazioni stanno revisionando i loro valori morali e le norme etiche, erodendo tradizioni etniche e differenze tra popoli e culture. Le società sono oggi spinte ad accettare non solo il diritto di ognuno alla libertà di coscienza, di opzione politica e di privacy, ma anche ad esse è richiesto di accettare l’equiparazione assoluta dei concetti di bene e male”. La problematica additata è insomma quella del relativismo, quella concezione scettica secondo la quale non solo tutte le vacche di hegeliana memoria ma anche tutte le scelte morali sono “nere”, indifferenti. Il relativismo non è solo una posizione filosofica, ma è anche quell’atteggiamento di fondo che rende oggi gli uomini occidentali caratterialmente deboli, umbratili, alla mercé di poteri forti.

Tuttavia, di contro al modello occidentale Putin non ha un “russian style of life” da imporre: egli non crede nella necessità di imporre a livello mondiale un’unica regola, crede invece nel diritto dei popoli e delle civiltà di preservare le loro diversità e le loro tradizioni: “Noi non pretendiamo di essere alcun tipo di superpotenza con pretesa di egemonia globale o regionale; non imponiamo il nostro patrocinio su nessuno e non cerchiamo di insegnare agli altri come vivere la loro vita. Ma ci sforzeremo di esercitare la nostra leadership difendendo il diritto internazionale, lottando per il rispetto delle sovranità nazionali e l’indipendenza e l’identità dei popoli”.

L’importante però è che nessun popolo si senta “eletto” e nessuno si arroghi una missione “eccezionale”. Questo era anche il senso del finale della sua storica lettera al New York Times nei giorni della crisi siriana: “E’ estremamente pericoloso incoraggiare la gente a vedersi eccezionali, qualunque sia la motivazione. Ci sono paesi grandi e piccoli, paesi ricchi e poveri, quelli con lunghe tradizioni democratiche e quelli che stanno ancora trovando la strada verso la democrazia. Anche le loro politiche sono diverse. Siamo tutti diversi, ma anche quando chiediamo la benedizione del Signore, non dobbiamo dimenticare che Dio ci ha creati uguali”.

Il discorso di Putin ha toccato tutte una serie di questioni ovviamente non solo morali, ma anche pratiche e organizzative: il presidente ha parlato di valorizzazione delle aree rurali, della necessità di incoraggiare i russi a ripopolare le campagne, l’importanza di giungere a una piena autarchia anche nel settore alimentare. Con soddisfazione Putin sottolinea “Abbiamo già investito molti soldi nello sviluppo del settore agricolo. Il settore sta mostrando un momento di dinamica positiva. In molte aree ora possiamo coprire interamente la domanda interna con prodotti interni russi”.

Per quanto riguarda lo sviluppo economico, le priorità sono indicate da Putin nella formazione professionale, nello sviluppo tecnologico, in un mercato del lavoro flessibile e in “un buon clima per gli investimenti” (abbassando ulteriormente la pressione fiscale e creando in Siberia aree di completa esenzione per le imprese che investono). Un fondo scientifico specifico è stato concepito da Putin per incrementare il livello tecnologico del paese.

Un progetto importante della Federazione è quella della costruzione di alloggi. Lo Stato interviene direttamente nel settore edilizio per realizzare un imponente “Piano Casa”: “Il governo ha già predisposto le misure strategiche necessarie per l’attuazione del programma per la costruzione di alloggi a prezzi accessibili. Questo programma prevede la costruzione di almeno 25 milioni di metri quadrati di nuove abitazioni, completi con la corrispondente infrastruttura sociale, entro il 2017”.

Il piano di costruzione degli alloggi rappresenta indubbiamente la “base solida” della politica di incremento demografico che Putin sta portando avanti: la vasta diffusione degli aborti in epoca sovietica e il drammatico impoverimento degli anni Novanta avevano condotto la demografia russa in una spirale “recessiva” preoccupante. A partire dal 2000 il governo si è posta l’esigenza di favorire la natalità per risollevare le sorti della demografia russa. Putin con soddisfazione sottolinea che il trend demografico è ritornato ad essere positivo. Sullo sfondo di tali prese di posizione vi è anche una questione geopolitica fondamentale: la Russia con il suo completamento siberiano è un territorio immenso e ricchissimo di risorse del sottosuolo. Si capisce a quale esito può portare il rapporto tra una popolazione che invecchia e un ricchissimo territorio, circondato da popolazioni asiatiche (i cinesi, gli indiani) che superano il miliardo… Nell’ambito della politica in favore della natalità si inserisce anche il programma culturale che punta a un fortissimo disincentivo dei divorzi e degli aborti.

Politica di natalità e salute della popolazione sono strettamente intrecciati, per cui Putin ribadisce anche quello che era un cardine della vecchia politica sanitaria sovietica: il valore dell’assistenza medica estesa a tutti e completamente gratuita. Nella Russia attuale i cittadini sono chiamati a pagare una assicurazione per le malattie che consta di una cifra simbolica irrisoria, che consente cure che Obama neppure osa sognare di notte, per paura di essere accusato di “socialismo”. Dal punto di vista pratico rimane il problema di ri-organizzare la sanità dopo gli anni di caos succeduti alla perestrojka. E tuttavia Putin ha progetti ambiziosi sul versante della salute e della prevenzione: “A partire dal 2015 tutti i bambini e gli adolescenti dovranno usufruire di un check-up medico obbligatorio gratuito annuale, mentre gli adulti dovranno essere sottoposti a tale esame ogni tre anni”.

Prevenzione e salute, a livello giovanile si sposano con l’enfasi posta sullo sport. Da qualche mese sono tornati nelle scuole i “giochi ginnico-militari”: un misto di educazione fisica e militare. In questa ottica si inserisce l’esigenza di un ampliamento delle palestre, dei campi sportivi: “Dobbiamo continuare a sviluppare una vasta gamma di infrastrutture sportive per bambini e ragazzi. Dobbiamo fare di tutto per aumentare la popolarità di stili di vita attivi. Questa è stata l’idea principale alla base delle Universiadi che si sono svolte con successo a Kazan”.

Per quanto riguarda i docenti Putin annuncia aumenti salariali per riqualificare il valore dell’insegnamento: “Stiamo alzando i salari nel settore dell’istruzione e della sanità in modo che il lavoro di insegnanti, professori e dottori diventi di nuovo prestigioso, per attirare validi laureati”. L’insegnamento scolastico viene concepito come un settore strategico: da un lato per trasmettere un metodo di pensiero “creativo ed indipendente”, dall’altra per rafforzare il senso dell’identità trasmettendo i valori della nazione, la storia e le tradizioni.

Il tema della identità viene riproposto anche in relazione al delicato problema della immigrazione. Avendo la Russia di Putin un ritmo di crescita molto superiore a quello dei paesi UE, negli ultimi anni il flusso migratorio (soprattutto dalle repubbliche ex sovietiche) si è fatto più ingente e, anche alla luce di recenti fatti di sangue, l’esigenza di regolare con chiarezza tali flussi è divenuta impellente. Ovviamente per Putin gli ingressi clandestini sono inaccettabili, gli immigrati regolari hanno il dovere di rispettare i valori e la cultura della Russia, di adeguarsi ad essa. Rispetto e reciprocità sono i principi cardine per regolare l’immigrazione. E già qualche mese fa, alla richiesta di costruire nuove moschee in Russia, Putin – forse ironicamente … – aveva subordinato l’esaudimento di tale richiesta al principio di reciprocità, richiedendo la costruzione di chiese in Arabia Saudita.

E tuttavia Putin ha ritenuto di porre un argine alle ondate di xenofobia che si diffondono anche in Russia in conseguenze di crimini gravi compiuti da immigrati. Putin tiene a sottolineare che non è l’origine etnica ad essere “male in sé”: “Tali tensioni non sono provocate dai rappresentanti di una specifica nazionalità, ma da persone prive di cultura e di rispetto delle tradizioni, sia delle proprie che di quelle altrui. Essi sono espressione di una sorta di Internazionale dell’Amoralità”. Insomma il problema non è l’appartenenza etnica, l’identità nazionale, ma appunto l’abbandono di quella identità e lo sradicamento in nome della mescolanza multietnica.

Certo in Russia ci sono forze più estremiste, di opposizione, che soffiano il fuoco sulla protesta, pensiamo ai nazionalisti di opposizione o anche ai neocomunisti, che di volta in volta invocano uno Stato più forte e meno influenzato dalle degenerazioni politiche e di costume che provengono dalla mentalità occidentale. Di fronte a questi atteggiamenti più intransigenti, il partito di Putin si pone come una forza più “centrista”, questo è anche il motivo del vasto consenso democratico che Russia Unita ha riscosso nelle ultime elezioni politiche.

Putin ha ribadito peraltro il riconoscimento del valore del pluripartitismo, segnando un distacco netto dal vecchio sistema del partito unico, di epoca sovietica: “Ritengo importante che molti nuovi partiti abbiano fatto sentire la loro presenza. Conquistando posti negli organismi comunai e regionali, hanno gettato le basi per la partecipazione alle prossime campagne elettorali federali. Sono sicuro che sapranno degnamente competere con i protagonisti politici di vecchia data. La Russia oggi richiede un ampio dibattito politico per arrivare a risultati concreti”.

Tipico del pensiero storico-politico di Putin è di non rinnegare nessuna fase della storia russia (dallo zarismo al sovietismo), ma nello stesso tempo di restaurare esperienze politiche ormai consunte e slegate dalle esigenze del momento. Già al forum di Valdai del 19 settembre aveva affermato: “Ci siamo lasciati alle spalle l’ideologia sovietica, e non c’è ritorno. Chi propone un conservatorismo fondamentale, e idealizza la Russia pre-1917, sembra ugualmente lontano dal realismo, così come sono i sostenitori di un liberalismo estremo, all’occidentale”. Indubbiamente anche il liberalismo-liberismo-libertarismo occidentale è una ideologia consegnata al passato, così come l’attuale crisi economica e morale dell’Occidente testimonia.

Andando oltre le ideologie del passato Putin prospetta l’idea di una “sintesi” tra le istanze migliori che sono emerse appunto nelle ideologie politiche di massa, e prospetta l’idea di una “terza via”. Già a Valdai si espresse in tal senso: “tutti noi – i cosiddetti neo-slavofili e i neo-occidentalisti, gli statalisti e i cosiddetti liberisti – tutta la società deve lavorare insieme per creare i fini comuni di sviluppo. Ciò significa che i liberisti devono imparare a parlare ai rappresentanti della sinistra e che d’altro canto i nazionalisti devono ricordare che la Russia è stata formata specificamente come Stato pluri-etnico e multiconfessionale fin dalla sua nascita”.

Terza via significa anche conciliare in un sistema politico Ordine e Libertà. In tal senso egli interpreta e celebra la Costituzione Federale Russa dopo un ventennio dalla sua proclamazione: “La nostra Costituzione – dice Putin – mette insieme due priorità fondamentali, il supremo valore dei diritti e delle libertà dei cittadini e uno Stato forte, sottolineando il loro obbligo reciproco di rispettarsi e proteggersi a vicenda”.

Questi sono i temi del pensiero politico di Vladimir Putin. Sono temi che indubbiamente sollecitano una riflessione anche per ambienti che si riuniscono attorno alla rivista “Confini”, riguardo all’opportunità di costituire uno schieramento politico, economico, culturale che vada da Roma a Mosca: incentivando le interazioni economiche e i rapporti imprenditoriali; costituendo insieme agli amici russi una “Internazionale Europea” basata sui principi cristiani, nazionali, sociali comuni;  approfondendo l’idea di Europa sulla scia delle grandi intuizioni di Charles De Gaulle (l’Europa Unita dall’Atlantico a Vladivostok) e di Giovanni Paolo II (i due polmoni dell’Europa: cattolicesimo e ortodossia).

jeudi, 02 janvier 2014

Nouvel agencement explosif au Proche-Orient

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Bernhard TOMASCHITZ:

Nouvel agencement explosif au Proche-Orient

 

Après les accords conclus avec l’Iran, Israël veut les torpiller et coopérer avec les Saoudiens, désireux, eux aussi, d’acquérir un armement nucléaire

 

L’Iran, les cinq puissances disposant d’un veto à l’ONU plus l’Allemagne ont conclu un accord. Téhéran promet, notamment, de limiter sa capacité à enrichir l’uranium à 5% et autorise le contrôle de son programme nucléaire par les instances internationales. Jusqu’en novembre 2014, prévoit un plan complémentaire, le conflit né hier du programme nucléaire iranien doit être définitivement résolu par un nouvel accord, plus complet.

 

Jusqu’à ce moment-là, il faudra compter, sur la scène internationale, avec des manoeuvres de sabotage perpétrées par Israël, qui entend bien ôter à l’Iran tout droit à un usage civil et pacifique de l’énergie nucléaire. Le Premier Ministre israélien Benjamin Netanyahou a d’ailleurs considéré que les accords signés à Genève fin novembre 2013 constituaient une “erreur historique” qui “rendait le monde plus dangereux”. Netanyahou peut compter sur l’appui des “faucons” du Congrès américain. Le Président de la Chambre des représentants, le Républicain John Boehner a exprimé publiquement son avis: l’accord signé “est une étape habile et remarquable franchie avec succès par l’Iran pour contourner les sanctions internationales”, sauf si, bien sûr “le gouvernement Obama parvient à démonter le programme nucléaire iranien dans son ensemble”.

 

A tout cela s’ajoutent des initiatives comme celle de Ileana Ros-Lehtinen qui obtiennent des appuis dans les deux Chambres du Congrès. Cette Républicaine de Floride, de concert avec le Démocrate Ted Deutch, a suggéré un projet de loi sur “le partenariat stratégique entre les Etats-Unis et Israël”. Dans ce projet —également déposé au Sénat— Israël devrait être posé comme “l’allié principal” des Etats-Unis. Il implique bien évidemment que la coopération entre les deux puissances soit dorénavant encore plus étroite, surtout dans le domaine militaire. Avant que toute décision soit prise ou que tout vote ait lieu, le rôle des multiples lobbies pro-israéliens sera déterminant, surtout celui de l’AIPAC. Dans le passé, l’AIPAC a financé généreusement les campagnes électorales des démocrates et des républicains pro-israéliens. D’après le journaliste Timothy Alexander Guzman, John McCain a reçu 750.368 dollars, Carl Levin 366.378 dollars, Robert Menendez 21.135 dollars et Ileana Ros-Lehtinen 141.507 dollars. Par l’effet de ces subsides, acoordés principalement aux “chrétiens sionistes”, on achète tout bonnement une influence politique sur les membres du Congrès; cet état de choses assure le succès du lobby pro-israélien. Cette situation, qui perdure, a été méticuleusement analysée, il y a quelques années, par John Mearsheim et Stephen Walt dans un livre entièrement consacré à ce formidable lobby toujours favorable à l’Etat d’Israël. On y lit: “Le principal pilier qui rend ce lobby si efficace est l’influence qu’il exerce sur le Congrès américain, où Israël se voit pratiquement immunisé de toute critique. C’est d’autant plus remarquable que le Congrès, en règle générale, n’hésite jamais à aborder des questions épineuses. Qu’il s’agisse de l’avortement, des mesures anti-discriminantes, des soins de santé ou de l’Etat-providence, on peut être sûr que de telles questions suscitent toujours de vifs débats sur la colline du Capitole. Mais dès qu’il est question d’Israël, toutes les critiques potentielles se taisent et il n’y a quasiment aucun débat”.

 

Israël, pour sa part, vient d’ouvrir un nouveau front: l’Etat hébreu entame une coopération étroite avec l’Arabie Saoudite. Nous avons affaire là à deux partenaires potentiels, dont les divergences apparentes ne sauraient être plus flagrantes: d’une part, nous avons un Etat d’idéologie sioniste, d’autre part, un royaume dont la religion d’Etat est le wahhabisme, la version la plus fondamentaliste de l’islam qui, de srucroît, vise à s’exporter dans le monde entier. Mais les deux puissances ressentent la présence d’une menace commune, celle que représente la bombe potentielle de l’Iran. Ryad et Tel Aviv resserrent les rangs devant le danger iranien et chiite. Israël veut empêcher que s’évanouisse son statut de seule puissance nucléaire au Proche Orient, tandis que l’Arabie Saoudite craint que son influence en tant que puissance régionale dans le Golfe Persique soit perdue.

 

Le 17 novembre 2013, le journal britannique “Sunday Times” écrivait qu’Israël et l’Arabie Saoudite avaient concocté un plan secret pour coordonner une attaque commune contre l’Iran. Le journal anglais basait ses affirmations sur des sources diplomatiques et ajoutait que les deux pays étaient convenus d’une stratégie: l’Arabie Saoudite acceptait qu’Israël utilise son espace aérien et qu’en cas d’attaque israélienne elle coopèrerait dans la mise en oeuvre de drones, d’hélicoptères de secours et d’avions-citernes. Ensuite, les services secrets israéliens, le Mossad, prépareraient, de concert avec des responsables saoudiens, des mesures à prendre après la signature des accords nucléaires avec l’Iran. “Après la signature des accords à Genève, l’option militaire revient à l’ordre du jour. Les Saoudiens sont furieux et prêts à donner toute l’aide voulue aux Israéliens”, écrit le “Sunday Times” en citant les propos d’un collaborateur des services secrets. Qui plus est, l’Arabie Saoudite craint que le rapprochement entre les Etats-Unis et l’Iran provoquera une mutation fondamentale dans la donne géopolitique au Proche Orient et que les alliés anciens des Etats-Unis tomberont rapidement en disgrâce. Pourtant un changement de cap immédiat de la part des Etats-Unis, qui serait favorable à Téhéran, n’est pas plausible, bien que Washington, effectivement, semble à la recherche de nouveaux alliés plus fiables dans la région. Le soutien permanent que les Saoudiens apportent aux djihadistes du monde entier grâce à la plus-value colossale de leur pétrole, va désormais à l’encontre des intérêts américains. Dans la cas de la Syrie, une étude du “think tank” britannique “Royal United Services Institute” écrit: “Ces éléments [djihadistes] reçoivent l’appui de l’Arabie Saoudite et du Qatar et joueront indubitablement un rôle en Syrie après la chute d’Assad”.

 

Pour faire face à tous impondérables, Ryad veut acheter des armes nucléaires au Pakistan, pays qui est entré dans le club des puissances atomiques en 1998. Le royaume wahhabite possède déjà les systèmes porteurs et les rampes de lancement nécessaires. Amos Yadlin, ancien chef des services secrets israéliens, déclarait, il y a quelques semaines lors d’une conférence tenue en Suède: “Si l’Iran en vient à posséder la bombe, les Saoudiens n’attendraient pas un mois. Ils ont déjà payé la bombe, ils iront au Pakistan pour aller chercher ce dont ils ont besoin”. Mais, contrairement à la bombe iranienne, le programme nucléaire saoudien ne suscite aucune critique ni aux Etats-Unis ni en Israël.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°49/2013).

Neocons Push Israeli-Saudi Alliance

Neocons Push Israeli-Saudi Alliance

by Robert PARRY

Ex: http://www.a-w-i-p.com

Exclusive: Early U.S. presidents warned against the dangers of “entangling alliances,” prescient advice that the neocons want President Obama to ignore amid demands from Israel and Saudi Arabia that America tie itself up in the endless and bloody sectarian conflicts of the Middle East, reports Robert Parry.

American neocons are rallying to the new Israeli-Saudi alliance by demanding that President Barack Obama engage more aggressively against the two countries’ foes in the Middle East, thus “bolstering Israeli and Saudi confidence,” as the Washington Post’s deputy editorial-page editor Jackson Diehl declared.

For years, the Washington Post has served as Official Washington’s neocon flagship, bristling in support of every hawkish demand for U.S. intervention in the Mideast, most notably assembling a flotilla of misguided consensus in support of President George W. Bush’s 2003 invasion of Iraq and then pounding any American skeptics who dared emerge over the horizon.

Diehl’s column on Monday [10/28/13] represented an extension of the neocons’ knee-jerk support of Israeli interests to those of the Saudi monarchy, Israel’s new secret friend. Diehl hoisted the banner of this odd-couple alliance in excoriating President Obama for letting down these two “allies” as they maneuver to crush what’s known as the Shiite crescent extending from Iran through Iraq and Syria to the Hezbollah strongholds in Lebanon.

In sync with the regional interests of Saudi Arabia and Israel, Diehl argued that the United States should toughen up its military posture in the Middle East with the goal of “reshaping conditions on the ground,” specifically going after Bashar al-Assad’s regime in Syria and damaging the new Iranian government of President Hassan Rouhani, or in Diehl’s words, “weakening Assad [and] degrading Iranian strength.”

Diehl added, “That work could be done without deploying U.S. troops, but it would be hard, expensive and require a lot of presidential attention.” Presumably, Diehl wants the U.S. military to launch those cruise missiles that were poised to “degrade” Assad’s regime in late August, and he hopes the U.S. diplomatic corps will rebuff Iran’s overtures for a diplomatic settlement over its nuclear program.

Like other neocons, Diehl takes Obama to task for giving peace a chance – by accepting Assad’s surrender of Syria’s chemical weapons, by seeking a negotiated settlement to the Syrian civil war (with Assad agreeing to send representatives to Geneva although the fractious Saudi-backed Syrian rebels and their jihadist allies still balk), by working with Iran on a deal that would swap tighter international controls over Iran’s nuclear program for sanctions relief, and by pressing for meaningful talks between Israel and Palestine toward a two-state solution.

Diehl deems this diplomatic offensive a series of “foreign policy fantasies,” the title of his Washington Post op-ed. By pushing diplomacy over confrontation, Obama has, in Diehl’s view, “driven a wedge between the United States and some of its closest allies [leaving] U.S. allies in the region – Israel, Saudi Arabia, Jordan and Turkey – marooned in a scary new world where their vital interests are no longer under U.S. protection.

“Israel and Saudi Arabia worry that Obama will strike a deal with Iran that frees it from sanctions without entirely extirpating its capacity to enrich uranium — leaving it with the potential to produce nuclear weapons. But more fundamentally, they and their neighbors are dismayed that the United States appears to have opted out of the regional power struggle between Iran and its proxies and Israel and the Arab states aligned with the United States.

“It is the prospect of waging this regional version of the Cold War without significant U.S. support that has prompted Saudi leaders to hint at a rupture with Washington — and Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu to talk more publicly than ever about Israel’s willingness to act alone.”

Fighting for Others

Diehl — like virtually all his compatriots in the mainstream U.S. news media — leaves out the detail that Israeli already possesses one of the most sophisticated though undeclared nuclear arsenals in the world, while U.S. intelligence agencies still conclude that Iran is not working on even a single nuclear bomb.

Diehl also doesn’t bother to explain exactly why the American people should continue to expend vast amounts of money, prestige and blood to take sides in these interminable and often incomprehensible conflicts in the Middle East. The neocons simply behave as if every American should understand why a Shiite-dominated regime is so much more objectionable than a Sunni one; why an absolute monarchy like Saudi Arabia is preferable to a limited democracy like Iran; and why Israel has some fundamental right to possess East Jerusalem and other Palestinian lands.

For many Americans, it’s perhaps even harder to understand why the likes of Jackson Diehl and his boss, editorial-page editor Fred Hiatt, continue to reign over the Washington Post’s editorial section more than a decade after they helped guide the American people into the disastrous war in Iraq.

Not only has there been no accountability for their journalistic errors, including reporting Saddam Hussein’s alleged possession of WMDs as “flat fact” when it was no fact at all, but also none for the ugly character assassination against war critics, such as former U.S. Ambassador Joseph Wilson whose wife, CIA officer Valerie Plame, saw her career destroyed when the Bush administration exposed her identity on the Post’s op-ed pages and Hiatt then kept up a years-long campaign to destroy Wilson’s reputation. [See Consortiumnews.com’s “Why WPost’s Hiatt Should Be Fired.”]

Beyond no accountability at the Post, there appear to have been no lessons learned. Hiatt, Diehl and the other neocons simply continue to place the policy desires of Israel, in particular, and now its new buddy, Saudi Arabia, above the foreign policy of the U.S. government and above the interests of the American people.

In the early years of the Republic, Presidents George Washington and John Adams warned against the dangers of “entangling alliances” that could draw the United States into faraway and expensive conflicts that would drain the Treasury and create unnecessary enemies. In his Farewell Address, Washington saw the risk of foreign influence coming not only from adversaries but from allies who would seek to twist American domestic opinion in their favor.

Washington warned: “The great rule of conduct for us, in regard to foreign nations, is in extending our commercial relations, to have with them as little political connection as possible. Europe has a set of primary interests, which to us have none, or a very remote relation. Hence she must be engaged in frequent controversies the causes of which are essentially foreign to our concerns. Hence, therefore, it must be unwise in us to implicate ourselves, by artificial ties, in the ordinary vicissitudes of her politics, or the ordinary combinations and collisions of her friendships or enmities.”

Those early warnings seem particularly prescient today regarding the Middle East, given the extensive and expensive efforts by Israel and Saudi Arabia to win favor in Official Washington through lobbying, propaganda and financial favors doled out to many influential Americans.

While Israel’s skills at lobbying and propaganda are renowned, Saudi Arabia also can throw its weight around through its ownership of American debt, its ability to manipulate oil prices and its stakes in major U.S. corporations, including in the powerful Wall Street financial sector.

Now that these two longtime rivals, Israel and Saudi Arabia, have formed a behind-the-scenes alliance – joining together on key regional issues such as countering Iranian influence, subverting the Assad regime in Syria, and backing the military coup in Egypt – the Obama administration finds itself confronting an imposing phalanx of political and economic clout.

The ease with which neocons like Jackson Diehl lift up the banner of this new combination of Israeli-Saudi interests is a telling sign of the two countries’ impressive geopolitical muscle. [For more on this topic, see Consortiumnews.com’s “Israeli-Saudi Alliance Slips into View.”]
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Robert Parry broke many of the Iran-Contra stories in the 1980s for the Associated Press and Newsweek. His latest book, Neck Deep: The Disastrous Presidency of George W. Bush, was written with two of his sons, Sam and Nat, and can be ordered at neckdeepbook.com. His two previous books, Secrecy & Privilege: The Rise of the Bush Dynasty from Watergate to Iraq and Lost History: Contras, Cocaine, the Press & 'Project Truth' are also available there. Or go to Amazon.com
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Article published here: Consortiumnews.com. Image: © N/A
URL: http://www.a-w-i-p.com/index.php/2013/11/18/neocons-push-israeli-saudi-alliance

mercredi, 01 janvier 2014

Le rêve de la Grande Albanie

Bernhard TOMASCHITZ:

Le rêve de la Grande Albanie

 

Les Serbes du Kosovo se défendent contre l’oppression albanaise

 

Washington et Ankara veulent un “ordre nouveau” dans les Balkans

 

shqiperiaetnike8pjese.jpgAu Kosovo, la situation reste tendue. Lors des élections communales du 3 novembre 2013, plusieurs bureaux de vote de Mitrovica ont été pris d’assaut, du moins dans la partie septentrionale de la ville habitée par des Serbes. Les urnes ont disparu. Avant que l’on ne passe au scrutin, les représentants des Serbes du Kosovo avaient appelé à un boycott des élections. Ils considéraient comme une trahison l’entente forgée ce printemps entre Belgrade et Pristina, à l’instigation de l’UE, parce que cet accord accordait peut-être une certaine autonomie aux Serbes mais prévoyait simultanément une déconstruction en règle de leurs structures parallèles.

 

Dans les communes serbes du Nord du Kosovo, les élections devront être réorganisées avant le 1 décembre 2013. Quel que soit le résultat de ces élections, et même si aucun incident ne vient troubler leur bonne marche, le problème demeurera irrésolu. Au contraire, on s’apercevra combien la situation est précaire et que les Etats-Unis et l’UE ont soutenu un modèle “multi-ethnique” au Kosovo. Ce modèle est à l’évidence un échec. Pourtant, personne, parmi ces beaux esprits, n’envisage un partage rationnel de cette province serbe qui a proclamé unilatéralement son indépendance en février 2008. La “Commission indépendante du Kosovo” avait pourtant suggéré une telle partition en 2000 aux Etats-Unis, mais elle a été rejetée catégoriquement.

 

Dans le rapport établi par cette Commission, qui s’était occupée de la “dernière phase” du processus de démantèlement de l’ex-Yougoslavie, la partition du Kosovo avait été envisagée comme une “solution possible à long terme” mais la sécession de la province sur base ethnique, qui existe de facto depuis 1999, a toutefois été confirmée.

 

Ensuite, si une partition devait s’effectuer, elle devrait aussi prévoir la migration des Serbes qui vivent encore dans les enclaves slaves du Sud du Kosovo, permettant l’émergence à terme de “deux régions séparées et ethniquement homogènes”. On craint de surcroît qu’un partage du Kosovo ne conduise à des querelles de frontières dans la région. En effet, les Etats-Unis, pour qui le Kosvo est désormais bel et bien détaché de la Serbie, veulent s’assurer que leurs protégés kosovars, après avoir acquis leur indépendance, se montrent rapidement capables de fonctionner de leurs propres moyens. Enfin, Washington envisage à plus long temre d’inclure l’ensemble des Balkans dans les structures “euro-atlantiques”, c’est-à-dire dans l’UE et dans l’OTAN, ce qui aurait pour effet immédiat d’affaiblir la Russie; en fin de compte, tel est bien l’objectif premier des Etats-Unis. Tandis qu’aujourd’hui Bruxelles manoeuvre déjà pour que Pristina adhère à l’UE, les Américains cherchent à faire de l’UCK, l’armée de partisans albanophones qui a provoqué la sécession, une troupe apte à rejoindre l’OTAN. Dans cette optique, un rapport du ministère américain des affaires étrangères, relatif aux appuis financiers à apporter à des pays étrangers pour l’année budgétaire 2014, prévoit une somme de quatre millions de dollars d’aides militaires pour le Kosovo. Ce rapport poursuit le raisonnement: “Les Etats-Unis sont aujourd’hui les principaux bailleurs de fonds pour les forces de sécurité du Kosovo, suivis par d’autres puissances du Pacte Nord-Atlantique. Le financement de structures militaires à l’étranger permettront aux Etats-Unis d’aider les forces de sécurité du Kosovo à s’équiper toujours davantage, à recevoir formation et conseils”. A ce budget d’ordre strictement militaire s’ajoute un programme spécial de formation prévoyant uniquement de dispenser des cours d’anglais afin que les forces kosovars puissent atteindre l’objectif de devenir une armée “capable de coopérer avec l’OTAN et les Etats-Unis”.

 

Le pays voisin, l’Albanie, doit jouer un rôle important dans ce processus, parce qu’il est déjà membre de l’OTAN depuis 2009. Comme le signale l’agence de presse serbe Novosti le 6 juillet 2013, Pristina et Tirana ont conclu un accord de coopération militaire qui implique également l’échange d’unités combattantes entre l’armée albanaise et les forces kosovars. A Belgrade, cet accord suscite l’inquiétude. “Le Kosovo n’a pratiquement pas de frontière au sud (la frontière méridionale de la province sécessioniste avec la Macédoine jouxte le territoire occupé par des minorités albanaises) et l’union de tous les territoires où vivent des Albanais est un objectif que dissimulent à peine les hommes politiques à Tirana et à Pristina” explique Radovan Radinovic, un général serbe à la retraite. Les experts des services de sécurité voient en cet accord militaire albano-kosovar un premier pas vers l’unification du Kosovo et de l’Albanie, même si la constitution du Kosovo l’interdit formellement. De fait, les hommes politiques albanais aiment à parler d’une future “Grande Albanie”, qui comprendrait aussi les territoires ethniquement albanais de la Grèce, de la Macédoine, du Monténégro et de la Serbie (la Vallée de Presovo). Cette idée “grande-albanaise” est surtout défendue par Sali Berisha, le premier ministre qui a perdu les élections en juin 2013. Sous l’égide de cette personnalité politique conservatrice, Tirana et Pristina ont signé plusieurs accords relatifs à la construction de routes et de voies de chemin de fer pour relier plus étroitement le Kosovo à l’Albanie.

 

Washington voit ces efforts “grands-albanais” avec sérénité et complaisance. Finalement, une éventuelle “Grande Albanie” pourrait faire contre-poids à la Serbie, le principal allié de la Russie dans les Balkans. Ce serait un défi considérable pour l’“Axe orthodoxe”. Il faut tout de même se rappeler qu’une personnalité aussi importante que Zbigniew Brzezinski, le très influent conseiller des présidents américains en matière de sécurité globale, avait déclaré en 2007: “L’ennemi principal de l’Amérique est, après l’effondrement de l’Union Soviétique, l’église orthodoxe russe”.

 

Les plans grands-albanais reçoivent aussi le soutien implicite de la Turquie qui cherche à rétablir à son profit l’influence qu’exerçait jadis l’Empire ottoman dans les Balkans. Un journaliste serbo-américain, Srdja Trifkovic, qui a également été le conseiller de l’ancien président serbe Vojislav Kostunica, écrivait, le 28 février 2008 dans une colonne que lui accordait exceptionnellement le “Jerusalem Post”: “Les Albanais sont soutenus par un puissant acteur régional, la Turquie. Ils sont le maillon le plus important du “Corridor islamique” (ou “Dorsale islamique”) qui est en train de se constituer dans les Balkans et leurs efforts reçoivent cordialement l’appui du gouvernement islamiste d’Ankara”. Le but final est de constituer en Europe une chaîne d’Etats à dominante musulmane qui s’étendrait d’Istanbul à la Bosnie. Le seul élément manquant dans cette chaîne est la Macédoine slave et orthodoxe mais, vu le taux élevé des naissances dans la forte minorité albanaise, cet Etat encore européen des Balkans aura une majorité musulmane d’ici la moitié du siècle, rappelle Trifkovic. La question albanaise deviendra dans un avenir parfaitement prévisible un thème majeur de la politique européenne.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at , n°46/2013).

Alliance of six-pointed star and the crescent: aims and prospects

Alliance of six-pointed star and the crescent: aims and prospects

Experts have long said that behind all the visible and highly mobile alliances of Middle Eastern states there are more stable and active associations of “interests” that do not fit into conventional political logic, but in fact work perfectly.

Such an alliance has resulted from a well-hidden, but well seen for attentive observers “working union” of two seemingly long warring states – Israel and Saudi Arabia. They seem to be divided by everything – religion, the Arab-Israeli conflict, geography, etc. However, as it turns out, there are things that have become stronger in the current historical context and determined the very deep rapprochement between these countries and the coordination of their actions on many fronts. Those who do not believe this, should read the Israeli media on December 9, which reported that the head of Saudi intelligence, Prince Bandar bin Sultan, as part of the Geneva negotiations on Iran’s nuclear programme in November 2013, met with many heads of Israeli intelligence to develop a line of containment of Iran “by all possible means”.

This rapprochement or drift of Israel and KSA towards each other has long been noted by analysts, after the 1979 Khomeini Revolution in Tehran. Since then, the two countries clearly began rendering each other all sorts of services, which has been predicated by the advent, as the result of this revolution, of a common enemy – Iran (anti-Israeli and anti-Vahabist at the same time), as well as the presence of the general “boss” – and strategic ally – the U.S.A.

It all began with the establishment of secret cooperation between the two ministries of internal affairs on issues of interest to both sides concerning the fight against terrorism and extremism. Both Tel Aviv and Riyadh have in this matter considerable and largely similar experience, and not always successful. Israel had successfully established and developed in the mid-1980s, the Islamist movement Hamas in the Palestinian Territories, originally aimed to fight with the national movement of Palestinians PLO and its main secular component Fatah. However later, Israel was forced to deal with its already as a dangerous opponent and Iranian ally, whom Tehran skilfully won over to its side, having snatched the card out of Massad’s hands.

To somehow temporarily solve this problem, which caused much trouble to the Israeli authorities and brought dozens of terrorist acts, they had to make a political decision to withdraw their troops in 2005 from Gaza, unilaterally, to “lock” there the Islamic radicals who went out of control (their ranks were preliminarily essentially reduced by using drones). In fact, Hamas members were immediately legitimized, by giving them opportunity, with the consent of the U.S. ally, assisted by the British security services (such as Alistair Kroc who played an important role In Afghanistan), to participate in the 2006 parliamentary elections, and even win them, which led to the splitting off of the Gaza Strip from the West Bank of Jordan. (Later, after the “Arab Spring”, it turned out that this was most likely the “set piece”, which allowed the U.S. and Israel to check the possibility of driving the Islamists to power by legal means and to establish proper control over them. This experiment, again, as it was shown by further developments in Egypt in 2011 to 2012, was not entirely successful).
The same game was played by the Saudi rulers a little before that, upon suggestion of their American patrons, who had grown the Mujahedeen in order to combat the “Soviet Occupation” of Afghanistan. These, just like the Hamas, turned to be ungrateful to their “parents” and partly regenerated into the Taliban, and partly into a well-known al-Qaeda movement, which declared the Saudi monarchy, to be its worst enemy, and performed a number of high-profile terrorist attacks on Saudi territory in 2003 and 2005.

It is clear that these radical movements, similar in their ideology and hostility towards their “parents”, according to analysts, has forced both countries to find ways to neutralize any consequence of their own actions as threats and challenges, and this, in turn, led to the “natural” alliance of security services of the two countries.

It is clear that, as noted above, behind the joint opposition of Israel and Saudi Arabia to the external challenges and threats, there is a common task to deter Shiite Iran, whose strengthening is perceived by both sides as an existential threat. That is where the similarity lies of the not always successful experiences of the Israelis and the Saudis in growing “controlled” radical Islamic Sunni which, after the “Arab Spring” in late 2010, it was decided to place at the service of both States. This was done both to prevent the development of explosive processes in the Arab world on the scenario disadvantageous to Riyadh (victory of secular democratic movements) and Tel Aviv (preservation of strong states along the borders of Israel), and to fight a common Shia enemy. While the Saudis were saturating – initially with the Qataris and other Sunni monarchies of the Gulf, the Salafi jihadists with money and arms to fight Gaddafi and then Bashar al-Assad, the Israelis were treating them in their hospitals. According to the Israeli press itself, in Israel only during the period of events in Syria more than 3,500 militants have been treated. Have they crept there themselves through the minefields in the Golan Heights? Hardly! This means that the channels to deliver them to Israel from the battlefields in Syrian territory were organized and prepared in advance, most likely through Sunni areas in northern Lebanon.

There are many other facts about the coordination between Israel and Gulf monarchies in aiding the fighters. Syria has been repeatedly targeted by Israeli air strikes, which suspiciously coincided with the offensive operations of the Syrian armed opposition to Damascus. Something prevents us from taking seriously the Israeli version that the attacks on Syrian territory were aimed at preventing the delivery of Syrian arms to the Hezbollah. There are again strange coincidences in simultaneity of actions of Israeli and Syrian armed opposition against Assad’s forces.

Ultimately, these actions, whoever guided and inspired them, led to one fact – sharply increasing the degree of Shia-Sunni conflict in the Middle East, and the “contribution” of Iran in this confrontation does not seem to be decisive, as it is stated by Air Riyadh. As for the “accountability” of Islamic radicals grown together by the Israelis and Saudis, here there are even more doubts than in the contribution of Tehran into the fanning of the sectarian fires in the region.

It is clear that the Israeli-Saudi coordination is not limited to the battlefield. According to the experts, this is being developed on the political front as well. Furthermore, after concluding of the Geneva Agreement on the November 24 of this year, after negotiations in the format of “five plus one” and Iran on the parameters of the Iranian nuclear activities during the transition period, the Israeli-Saudi coordination, according to experts, has acquired another dimension. It has ceased to take into account, it seems, to the fullest extent the interests of its American “boss”. Washington now desperately needs a break to restart its economy, to reset its military and political machine for the confrontation with Beijing, quickly growing in strength. However, for this manoeuver, it is necessary to get out of the Middle East swamp, where, admittedly, the U.S. has become bogged down through its own fault.

It seems that Tel Aviv and Riyadh are in no hurry to give the US a helping hand. Israel is strongly inhibiting Israeli-Palestinian negotiations, launched in August of this year and sponsored by the United States – thus preventing the attainment of a mutually acceptable peace agreement with the Palestinians. While Riyadh, as world media states, continues to form new groups to overthrow the regime of Bashar al-Assad (now called the “Islamic Front”) for allegedly fighting both against the Syrian regime and Al- Qaeda. This naturally weakens the joint efforts of Moscow and Washington aimed at the upcoming conference on Syria in Montreux, which should start on January 22, 2014. In parallel, Israel and KSA seem to be using all their considerable lobbying power to torpedo the possibility of an agreement on the final settlement of the Iranian nuclear programme through the Europeans (primarily the French), as well as their friends in the U.S. Congress. These efforts are already affecting the toughening of the positions of Washington and the Europeans in the negotiations with the Iranians, which is leading to a sharp reaction from Tehran.

In September of this year, Washington had the courage to resist the pressure of its Middle Eastern allies, “aimed” at the endless confrontation with Iran, to defend its own national interests, which, incidentally, coincided with the interests of most of the world, and as a result, it saw success in both the Syrian and Iranian directions. Does the White House have this courage now?

Pogos Anastasov, political scientist, orientalist, exclusively for the New Eastern Outlook online magazine.

mardi, 31 décembre 2013

Saudi Oil: Who Needs It?

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Pogos Anastasov

Ex: http://journal-neo.org

Saudi Oil: Who Needs It?

But these times same as the time of the oil embargo imposed by OPEC in 1973 at the KSA’s initiative to exert pressure on Western countries and make them change their policy regarding the Arab-Israeli conflict are long gone. Nowadays, neither OPEC nor Saudi Arabia can have a decisive influence on the international oil markets and the oil prices although Saudi Aramco, which is competing with Russia for first place in global oil production, produces up to 10.1 million barrels per day. In the last 40 years, the international market has seen the emergence of new players – Angola, Mexico, Venezuela and, most recently, the USA. American companies have not just reactivated old oil wells but also introduced to the market (only to the domestic market for now) a relatively new product – shale gas, the price for which, according to Saudi experts’ report published in the Saudi Gazette on 18 December of this year, has now dropped in North America from 13 dollars per million British thermal units (BTU) in 2008 to 4.29 dollars per million BTU in 2013.

As a result, their dependence on oil imports, due to which they have previously had to interfere in Middle Eastern matters, started to decrease drastically. According to the predictions of the International Energy Agency, by 2020 the USA will have become the world’s oil production leader leaving behind both Saudi Arabia and Russia. At approximately the same time (2018-2022), the United States will achieve energy independence, and by 2030 (according to a pessimistic forecast – by 2035) it will have turned into a net energy exporter. Even now, hydrocarbon supplies from the countries of the Persian Gulf to the USA do not exceed 10% of the overall oil production in the region, claims Daniel Yergin, head of Cambridge Energy Research Associates (CERA). In other words, Washington is not so much dependent on this region strategically as in the previous decades and, in fact, is even capable to reduce this dependence to zero in the coming years. Anyway, this dependence does not play a crucial role for the USA from now on, hence the US margin for political manoeuvre is increasing, which the USA has already demonstrated this year by the attempts to enter into a new configuration of its relations with Iran.

But Saudi Arabia is a different matter. Its margin for manoeuvre is shrinking. 90% of Riyadh’s revenue depends on oil and its price. The main consumers of Saudi hydrocarbons are now not the USA (it consumes 12% of the oil produced in the KSA), but China (more than 40 million tonnes a year out of about 250 million tonnes produced in the KSA), India and Southeast Asian countries. Moreover, this rapidly developing region is buying more and more oil from the Gulf countries.

Despite its strenuous attempts to develop the non-raw materials sector (petrochemistry, the production of aluminium, titanium and other metals), experts are positive that in the coming decades the KSA will not be able to significantly get rid of its oil dependence. And all indicators show that the country’s position in the energy sphere will be only getting worse and its capability to affect the policy of the leading Western countries will be reducing. This is caused by objective factors.

The fact is that, in the last 30 years, the KSA’s population has increased four-fold – from 5 to 20 million people (according to the 2010 census), and inclusive of foreign workers – to 28 million people, although unofficial estimates suggest the figure of 35 million people (if you also include illegal immigrants, against whom the Saudi authorities are now fighting tooth and nail). The country’s internal consumption of petroleum products has increased accordingly. It now constitutes 28% of the total volume of oil production, which virtually has not changed. If no decisive measures are undertaken, then by 2030 the country will be consuming nearly all of its oil. This means the KSA’s death since the country does not have any other significant sources of revenue, apart from oil. And they are unlikely to appear considering the complete closure by 2016 of the majority of the agricultural projects (grain, poultry farming) generating exports because of the depletion of water sources.

So how can these acute problems be solved? There are some solutions, both economic and political.

Probably, there will be a need for painful internal reforms in the economy. As Western experts point out, it is absolutely necessary to gradually refuse from subsidising the oil and electricity prices, which have remained unchanged for the last thirty years. In the KSA, a litre of petrol costs 15 cents – and that is an important factor for political stability. But this over-the-top cheapness encourages people’s wastefulness, who are used to driving huge off-road vehicles and having their air conditioners switched on 24 hours a day. It is clear that they cannot carry on living like that and that one day they will have to reject this economic model.

In the energy sector, they will have to start using nuclear power and as soon as possible make a decision on the construction of a complex of nuclear plants. The KSA has already been talking of the need to build 16 nuclear power units for two years but of no avail. There is still no sign of specialists, there are no contracts signed with foreign companies, although the negotiations with a Japanese-French consortium are in their advanced phase. But everyone knows that building a nuclear power plant takes between 6 and 12 years, which means that there is very little time left for the implementation of the projects.

The implementation of the widely touted solar energy projects has just started, and it is not clear whether they will play a significant role in energy production considering the technological problems associated with the adjustment of solar panels to Saudi Arabia’s hard climatic conditions – sand storms, sharp fluctuations of temperature etc. It is unlikely that solar stations will be able to significantly replace oil in the country’s economy.

Gasification of the country is a promising matter. Natural gas reserves, including in gas and condensate fields, are enormous in the KSA. But the implementation of such a major project will require large investments and, again, time, which is running out inexorably.

With regard to the foreign policy changes which could help the KSA to cope with the complex economic problems brewing up in the country, the voice of reason says that for Riyadh it will be good, first of all, to shift from the costly foreign policy of recent years and the ambitious projects of supporting the Arab “revolutions” on the basis of the export of home-grown ideology, which have already failed the leadership of Qatar; to withdraw from the exhausting and expensive confrontation with Iran (the support for the opposition in Syria alone costs billions); to search for compromise agreements with Tehran on the issues of security in the Persian Gulf instead of creating military-political blocs which have questionable goals (it is in its framework that it is planning to establish a single regional missile defence matching American systems) and which are not finding support among the neighbouring countries either.

Such agreements with the involvement of the great Powers may result in the creation in the Gulf region – in the case of the successful solution of the Iranian nuclear programme problem and settlement of the Syria crisis – of a collective security system similar to the one which has existed and quite successfully operated for nearly 40 years in Europe. In the event of such geopolitical choice (it is obvious that it needs to be supported by Iran as well), the KSA can get support from the world’s leading economies interested in ensuring stability in this rather sensitive region.

Pogos Anastasov, political analyst, orientalist, exclusively for the online magazine New Eastern Outlook.

République centre-africaine: l’enjeu, ce sont les matières premières!

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Bernhard TOMASCHITZ:

République centre-africaine: l’enjeu, ce sont les matières premières!

 

L’intervention française en République Centre-Africaine vise à s’assurer les réserves d’uranium et à contrer les manoeuvres américaines

 

Le Président français François Hollande vient de s’engager une nouvelle fois dans une aventure militaire pour distraire l’opinion publique hexagonale, insatisfaite de sa politique intérieure. Après l’engagement français au Mali, au début de 2013, le président socialiste envoie cette fois ses troupes en RCA. Il y avait déjà 400 soldats français déployés dans ce pays en crise. 1600 autres viendront les rejoindre pour éviter que la RCA ne sombre dans la guerre civile. Hollande agit ainsi suite à un mandat du Conseil de Sécurité de l’ONU. En effet, depuis mars, l’alliance rebelle “Seleka” (= “Alliance”) est au pouvoir après avoir renversé le chef d’Etat François Bozizé. Depuis lors, les volences se sont multipliées dans le pays.

 

L’intervention française n’est pas seulement humanitaire. La RCA, ancienne colonie française d’une superficie de 620.000 km2, ne compte qu’à peine cinq millions d’habitants et sa densité est très faible. Elle recèle toutefois de grandes quantités de matières premières: de l’or, des diamants, du cuivre et de l’uranium. C’est évidemment cet uranium qui attise les convoitises de Paris. Finian Cunningham, qui travaille pour le “think tank” russe “Strategic Culture Foundation”, écrit à ce propos: “Les réserves (d’uranium) en RCA sont largement inexploitées. La France, qui dépend fortement du nucléaire pour la production de son électricité, avait commencé à construire des infrastructures minières pour transformer le minerais d’uranium, selon certaines sources”.

 

Les réserves connues d’uranium en RCA s’élèveraient à quelque 15.000 tonnes de minerais. En se basant sur ces chiffres, Cunningham écrit que la valeur stratégique de cet uranium ne saurait être surestimée pour les intérêts fondamentaux de la France. De fait, on trouve de l’uranium dans d’autres anciennes colonies françaises d’Afrique, dont le Mali et le Niger, “où la France, ces derniers temps, a déployé une politique interventionniste de plus vaste ampleur encore”.

 

Malgré ses énormes réserves de matières premières, la RCA est l’un des pays les plus pauvres du monde. C’est la politique de “Françafrique” qui serait la responsable de cette misère d’après Cunningham car elle n’a visé que les seuls intérêts de l’ancienne métropole. Cunningham: “La RCA est considérée comme un Etat failli plongée dans une crise permanente”. Le pays n’a jamais connu de gouvernement stable, suite à la succession ininterrompue de putsches et de contre-putsches qu’il a connue. Des éléments français ont orchestré quelques-uns de ces coups d’Etat, comme d’ailleurs dans d’autres anciennes colonies françaises.

 

Le dernier putsch perpétré dans la capitale Bangui en mars 2013 aurait, selon certains bruits, été possible seulement avec le soutien ou la tolérance de l’Occident. Pourtant, la réticence et la sobriété des médias occidentaux était frappante, alors que l’on prétend par ailleurs que les rebelles du mouvement “Seleka” ont des liens avec les islamistes. Le journaliste américain Patrick O’Connor donne une explication plausible: “Comparativement, la présence américaine en RCA est minime, ce qui pourrait rapidement conduire à une intervention de plus vaste ampleur. Les prétextes ne manquent pas: la crise humanitaire empire dans le pays; les éléments islamo-fondamentalistes prêtés au mouvement “Seleka” par certaines sources, etc.”.

 

Washington renforce son engagement militaire en Afrique centrale. Le 10 décembre 2013, l’agence de presse “Associated Press” annonce que le gouvernement d’Obama a demandé au ministère des affaires étrangères de dégager une somme de 60 millions de dollars pour fournir des armes et des équipements à la mission internationale patronnée par l’Union Africaine en RCA. Ensuite, le ministre de la défense Chuck Hagel a donné l’ordre à l’armée américaine d’aider le Burundi à transporter des troupes.

 

Le Président renversé Bozizé était considéré comme un allié important de la France. Mais il s’est peut-être lourdement trompé sur la fiabilité de Paris et de Washington. Après sa chute, Bozizé a accusé des “étrangers” (sans précision!) d’avoir soutenu les rebelles et pense que les troubles se sont déclenchés suite à l’octroi de contrats d’exploitation pétrolière à des sociétés chinoises et sud-africaines. Bozizé précise sa pensée: “Avant que je n’ait donné le pétrole aux Chinois, j’avais rencontré les gens de Total à Paris. Rien ne s’est passé. J’ai alors donné le pétrole aux Chinois et j’ai eu des problèmes”.

 

Conclusion: pour un Etat ou un pouvoir personnel africain, coopérer étroitement avec l’Empire du Milieu peut avoir de lourdes conséquences. En effet, depuis une bonne année, Washington et Pékin sont entrés dans une phase d’âpre concurrence pour s’emparer des énormes richesses minières de l’Afrique et Paris aussi cherche à s’octroyer une part de ce pactole. Abayomi Azikiwe, éditeur du “Pan-African News Wire”, estime que la France est désormais, elle aussi et au nom de son passé de puissance colonisatrice, une concurrente des Etats-Unis sur le continent africain. Les Etats-Unis sont effectivement intervenus de manière lourde dans les affaires de plusieurs pays africains au cours de ces dernières années. Azikiwe donne l’exemple patent de la constitution de l’Africom, “qui engage désormais des milliers de soldats dans des opérations sur l’ensemble du continent africain et face à ses côtes, tant à l’Ouest qu’à l’Est”.

 

La politique africaine de Washington consiste surtout à former et à équiper les forces armées de leurs “partenaires”, que ce soit au nom de la guerre planétaire contre le terrorisme ou au nom de la lutte contre le trafic international de drogues. L’Ouganda, dans ce jeu, est le principal allié des Américains en Afrique orientale. Un rapport de l’USAID, l’instance officielle qui chapeaute l’aide au développement, a été récemment adressé au Sénat des Etats-Unis; on peut y lire ces lignes: “Les UPDF (les forces de défense populaires ougandaises) sont les meilleures partenaires des Etats-Unis dans la guerre contre le terrorisme en Afrique orientale. Les UPDF déploient en ce moment 5000 soldats appartenant à des unités de combat en Somalie (...). Il faut aussi ajouter que les UPDF prévoient de mettre à disposition 2000 soldats supplémentaires pour les théâtres d’opération sud-soudanais et centre-africain, où, de concert avec leurs conseillers militaires américains, ils combatteront les forces de la LRA”. La LRA ou “Lord Resistance Army” (“L’Armée de Résistance du Seigneur”) est un groupe armé de fondamentalistes chrétiens, pourtant affaibli depuis quelques mois.

 

Bernhard TOMASCHITZ.

(article paru dans “zur Zeit”, Vienne, http://www.zurzeit.at, n°51-52/2013).

lundi, 30 décembre 2013

La geostrategia dell’India e la Cina

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La geostrategia dell’India e la Cina

Mackinder contro Mahan?

Zorawar Daulet Singh
 
 

Due eventi recenti esemplificano il dilemma geopolitico dell’India. Durante i primi giorni di aprile 2013 è stato riferito che alcuni sottomarini cinesi avevano condotto incursioni nell’Oceano Indiano, ovviamente avvertite dai sonar della marina statunitense1. Un paio di settimane dopo c’è stata l’intrusione di un plotone di truppe cinesi nella zona della valle di Depsang, nel Ladakh orientale2. Anche se lo status precedente all’incursione è stato raggiunto pacificamente, l’incidente del Ladakh ricorda chiaramente le durevoli implicazioni dell’irrisolta controversia himalayana. Insieme, ciò a cui entrambi questi eventi fanno pensare è anche la profonda controversia nella geostrategia dell’India nei confronti della Cina. Questa è contesa tra le rappresentazioni di Mackinder e di Mahan, e parte della sua ambivalenza strategica può essere ricondotta proprio alla mancanza di una rappresentazione geopolitica ben definita su cui basare il dibattito.

L’illusione mahaniana

Una soluzione mahaniana alla sfida posta dalla Cina riguarda il fatto che l’India può superare alcuni dei suoi svantaggi continentali disturbando le linee di comunicazione marittime (SLOC – sea lines of communications) cinesi, o prendendo parte alle dispute dell’Asia Orientale. La logica di fondo deriva dal concetto di escalation orizzontale, secondo cui si può tentare di superare l’asimmetria in un teatro facendo salire il conflitto ad un dominio geografico più ampio. Riassumendo, se la Cina dovesse continuare ad avventurarsi nelle montagne, l’India potrebbe rispondere in mare aperto.

Anche se concettualmente intuitivo, questo collegamento richiede che Pechino valuti l’integrità delle sue linee di comunicazioni marittime in una maniera sufficiente a spingerla a modificare i suoi piani sulle montagne. I blocchi navali sono inoltre operazioni complesse, e l’orizzonte temporale necessario al successo, che corrisponderebbe al porre una seria minaccia alla sicurezza delle risorse cinesi, sarebbe significativamente più lungo di quello richiesto da una rapida e limitata operazione continentale volta a modificare permanentemente la linea di controllo effettiva (Line of Actual Control – LAC) o avente scopi punitivi. La crescente riserva strategica di petrolio della Cina inoltre, anche se destinata a compensare turbative di mercato, rappresenterebbe una risorsa in una situazione del genere. Infine, la ricerca cinese di nuove linee di comunicazione eurasiatiche, sia mediante i sempre più importanti legami energetici con la Russia che con le interconnessioni attraverso l’Asia Centrale, indicano una potenziale riduzione della dipendenza dalle linee di comunicazioni marittime dell’Oceano Indiano, almeno per alcune delle risorse strategiche3. Chiaramente la Cina percepirà il gioco allo stesso modo, e nulla suggerisce che la predilezione dello statega marittimo indiano per questo tipo di gioco rappresenti un’eccezione. In parole povere un interesse centrale non può essere difeso attraverso azioni orizzontali periferiche.

Affrontare la pressione continentale

Come può l’India impedire che venga esercitata una pressione pesante sulle sue frontiere? Non ci sono alternative alla deterrenza in ambito continentale, dove suoi interessi fondamentali, in questo caso l’integrità territoriale, possono essere minacciati. Forse il metodo più sistematico per sviluppare opzioni di deterrenza è con un doppio processo.

In primo luogo il rafforzamento dei sistemi di allerta delle frontiere nei passaggi chiave di tutta la linea di controllo effettiva, attraverso il potenziamento della logistica, le capacità di spostamento pesante, e le capacità di intelligence, sorveglianza e ricognizione (ISR), per migliorare l’abilità a muovere le forze in avanti verso passi montani vulnerabili. Questo aumenterebbe un po’ i costi per la Cina. A dire il vero esistono intrinseci limiti geografici a quanto la catena logistica può diventare flessibile ed efficiente, e l’India non riuscirà mai a pareggiare i vantaggi della Cina, che prevedono un approccio decisamente flessibile alla gestione delle frontiere, permesso dalla comodità dell’uniforme territorio tibetano. Ma l’India non si avvicina neanche lontanamente a un briciolo di quelle che sono la moderna logistica e la rete ISR in una topografia vincolata.

Un rapporto, basato su valutazioni ufficiali, afferma che “sul versante indiano molte delle strade si fermano tra i 60 e gli 80 km prima della LAC, compromettendo così il dispiegamento delle truppe e la loro presenza in avanti”4. Nonostante la decisione ufficiale di migliorare l’interconnessione delle regioni di confine in tutte e tre le sezioni della frontiera indo-cinese “a partire dal 2010, solo nove delle 72 strade pianificate sono state completate”5. Alcune delle motivazioni, legate principalmente all’inerzia burocratica e ai gravi limiti nel coordinamento e nelle capacità dell’Organizzazione delle strade di confine, sono note, ma non sono state affrontate6.

Si può affermare che la mancanza di una logistica moderna e di una rete di connessione può aver involontariamente enfatizzato in modo eccessivo il pattugliamento dei punti controversi lungo la LAC. In altre parole, l’approccio prevalente per la gestione delle frontiere è una soluzione tampone per compensare problemi strutturali decennali sul retro, come quelli infrastrutturali, della catena logistica, delle ISR basate sulla tecnologia, ecc. Se alcuni di questi aspetti, compresa la capacità di monitoraggio, fossero rafforzati, la gestione delle frontiere verrebbe trasformata. In assenza di seri mutamenti nella rete logistica retrostante che conduce alle montagne, l’India potrebbe restare per sempre ostaggio di una situazione in cui un’azione cinese in una zona controversa lungo la LAC lascia a Nuova Delhi solamente opzioni costose.

In secondo luogo, anziché in ambiti periferici, la capacità di aumentare i livelli della violenza orizzontalmente e verticalmente costituisce un elemento importante per il rafforzamento della deterrenza. La Cina è logisticamente in grado di ammassare un grande volume di forze e potenza di fuoco in ogni settore in breve tempo7. Per scoraggiare tale scenario da “guerra lampo”, l’India può dimostrare di avere le capacità e la disciplina per dirigere gli obiettivi a un grado più basso, nel cuore del Tibet e in un dominio cui la Cina assegna un importante valore, il suo heartland continentale nella parte orientale.
Questo implica che l’India ha bisogno di sistemi di deterrenza a distanza come missili a lunga gittata e una forza aerea avente un ampio raggio d’azione. Alcune di queste capacità esistono già, ma non sono state dirette verso obiettivi di deterrenza dalla politica centrale. Di conseguenza le forze armate, esercito e aviazione in questo caso, vengono lasciati a soddisfare le loro limitate preferenze, precludendo una dottrina congiunta terra-aria. L’esercito è legato a una concezione di deterrenza che prevede un uso intensivo delle risorse umane, mentre le forze aeree si accontentano di accumulare funzionalità ad hoc senza contribuire a una condizione di deterrenza stabile. È sconcertante, ad esempio, che l’India stia cercando di conquistare capacità di proiezione fuori area senza prima considerare le esigenze di trasporto dei carichi pesanti per le sue necessità di sicurezza o l’assenza di una rete di difesa aerea moderna.

Forse è stato a partire da una valutazione così frammentaria che un documento programmatico ampiamente letto nel 2012 parlava di promuovere la deterrenza asimmetrica, preparandosi “a innescare una vera e propria rivolta nelle zone occupate dalle forze cinesi” in caso d’invasione8! La Cina non è neanche lontanamente in procinto di impegnare i piani dello stratega indiano in una lunga guerra vicino alle colline. In effetti, si può affermare che un approccio di modernizzazione della difesa delle frontiere dominato dalle risorse umane, piuttosto che rafforzare la deterrenza, potrebbe involontariamente minarla, inviando a Pechino un messaggio sbagliato, e, allo stesso tempo, illudere la leadership politica e militare che stia per essere posto in essere un atteggiamento di “difesa attiva”9.

Sfide in tempo di pace e guerra limitata

bulard_inde-f309a.jpgLa sfida cinese lungo le frontiere deve essere analizzata chiaramente in ogni sua parte. In assenza di un confine ben definito, una delle sfide consiste nel garantire che la zona contestata della LAC non si ampli a causa dell’abilità logistica della Cina nel perseguire un atteggiamento attivista di perlustrazione in tempo di pace. Questo può essere affrontato solo, come già accennato, concentrando l’attenzione sulla logistica e sulle capacità di monitoraggio, insieme a un approccio dinamico alla gestione delle frontiere. Inoltre, dato che l’India possiede un territorio più basso, deve anche fare leva sulle misure di confidence-building (CBM) e intanto negoziare nuove norme per vincolare le capacità superiori della Cina in termini di flessibilità e pattugliamento. Se sfruttate prudentemente, le CBM possono aiutare nel mantenimento di uno status quo stabile.

C’è poi il classico scenario di un conflitto limitato derivante da un deterioramento delle relazioni bilaterali. Questo conduce direttamente al cuore di una valida strategia di deterrenza basata sulla natura geopolitica del campo di battaglia himalayano. Una strategia di deterrenza fondata sulla negazione è un approccio sbagliato in un mondo nucleare. L’asimmetria può in effetti essere volta a favore dell’India. Anziché affidarsi a una strategia di risposta flessibile, che vede la Cina in una posizione migliore grazie alla sua logistica superiore e ai vantaggi geostrategici del suo territorio più alto, la dottrina indiana dovrebbe basarsi sulla deterrenza attraverso la punizione. È inutile e costoso prepararsi ad attaccare la Cina a tutti i livelli con ogni tipo di aggressione. Se c’è una lezione da imparare dalla coppia India-Pakistan è proprio questa. L’attore convenzionalmente più debole può annullare l’asimmetria sfruttando politicamente le sue capacità strategiche e la sua dottrina. Una dottrina nucleare credibile e ponderatamente segnalata, correlata a una dottrina convenzionale congiunta ad ampio raggio d’azione, consentirà all’India di allontanare lo scenario dell’avventurismo cinese.

Di chi è la dottrina?

Il punto cruciale è che l’appropriata dottrina militare sta emergendo a partire dall’inerzia istituzionale piuttosto che attraverso un piano accuratamente dibattuto. Se l’obiettivo è creare deterrenza in condizioni di alta tecnologia convenzionale e nucleare, allora investire nelle risorse umane per intraprendere un’ipotetica battaglia in Tibet è una strategia non ottimale che potrebbe esacerbare il dilemma della sicurezza tra India e Cina, senza aumentare la tranquillità dell’India sulla frontiera. Dati i vantaggi geostrategici e logistici della Cina, un atteggiamento di difesa attiva da parte dell’India è semplicemente non credibile.

Una strategia di deterrenza mediante punizione, combinata a solide capacità di mantenimento, è preferibile all’illusione di poter perseguire una dottrina di difesa attiva. Una strategia di questo tipo richiede sistemi di precisione a lungo raggio, la conoscenza del settore spaziale, capacità aeree di quarta e quinta generazione e una moderna rete di difesa aerea, oggi quasi interamente garantita dall’Indian Air Force (IAF). Anche in questo caso, alcuni degli ingredienti di base esistono già, sparsi all’interno delle forze armate, ma non sono stati orientati verso obiettivi dottrinali comuni.

Il cuore del problema non è la mancanza di pensiero strategico, ma la diversità delle percezioni strategiche e delle dottrine che sono in competizione per la validità individuale e il primato. Mentre i mahaniani sminuiscono i continentalisti per il loro attaccamento a rappresentazioni geopolitiche obsolete, questi ultimi si sono sforzati di interiorizzare le implicazioni di un ambiente ad alta tecnologia post nucleare, dove la deterrenza deve essere la finalità principale della strategia militare. La dimensione militare della grande strategia non può essere di tipo additivo, in cui le diverse parti interessate, in questo caso le forze armate, suggeriscono mezzi autonomi per affrontare le stesse minacce o addirittura ricostruiscono delle minacce per adattarsi ai mezzi, mentre il compito dello stratega è di far quadrare insieme queste dottrine!

La strategia non consiste nel gettare soldi in un pozzo senza fondo, ma nell’orientare in modo dinamico e creativo gli strumenti più appropriati verso le minacce in modo che possano apparire basati sugli obiettivi politici e sulla dottrina militare degli avversari, e non come e dove dovrebbero apparire. L’elite politica dell’India deve accettare di riconoscere la sua parte di responsabilità, dato che è stata l’apatia a quel livello a permettere un’impostazione dal basso e un approccio frammentario alla strategia, senza un pianificatore centrale disposto a fissare i termini dell’agenda.

La priorità dell’India: Cina continentale o Cina marittima?

L’India dovrebbe focalizzarsi più sulla Cina continentale che su quella marittima, ed è l’equilibrio di potere e d’influenza sulla periferia subcontinentale che richiede costante attenzione strategica. Le linee di comunicazione cinesi verso l’Asia Meridionale partono dalla Cina continentale. Il corridoio verso l’Asia Centrale, i collegamenti che attraversano il Karakorum tramite il Pakistan e il corridoio attraverso il Myanmar sono tutti parte della geostrategia continentale di Pechino per garantire la sicurezza delle sue regioni periferiche e integrarsi con i vicini. L’estensione e l’ulteriore potenziale di queste linee di comunicazione nel nord dell’Oceano Indiano, nel Golfo del Bengala o nel Mar Arabico, non possono essere sfruttati senza l’acquiescenza strategica e la cooperazione dell’India.

Il regno marittimo non è, contrariamente a quanto osservano alcuni analisti10, il teatro di un gioco a somma zero tra India e Cina, in cui sono in ballo gli interessi vitali di entrambi i Paesi. La realtà geopolitica è che le linee di comunicazioni marittime cinesi passano vicino a schieramenti navali indiani, e oltre l’85% delle importazioni di petrolio cinesi attraversano le rotte marittime dell’Oceano Indiano. Allo stesso modo, più del 50% del commercio indiano attraversa oggi gli stretti di Malacca e Singapore. Anziché rappresentare una fonte di conflitto questo dovrebbe essere la base di un rapporto marittimo accomodante.
Nell’ambito di un’economia politica internazionale interdipendente l’idea di sicurezza unilaterale lungo le linee di comunicazione marittima è illogica.

I territori dell’Indo-Pacifico sono caduti sotto il dominio di una sola superpotenza in condizioni storiche uniche che non possono prevalere a tempo indeterminato. Anche se è prematuro valutare a priori l’evoluzione del sistema marittimo dell’Indo-Pacifico, sicuramente questa vedrà uno sforzo collettivo in cui nessuna singola potenza può essere esclusa dalla gestione degli spazi comuni. All’interno di questa logica è probabile che diverse potenze regionali prendano in carico oneri maggiori nelle loro periferie geopolitiche. Ma finché il commercio interregionale e lo scambio di risorse sostengono l’economia globale, gli spazi comuni non possono diventare un sistema di sicurezza chiuso. La rivalità marittima anglo-tedesca testimonia l’inutilità di un gioco a somma zero. Quella rivalità ha prodotto un’incontrollabile corsa agli armamenti che ha frantumato il predominio marittimo britannico e, in ultima analisi, le pretese della Germania di avere un’egemonia europea.

In effetti, l’evoluzione della tecnologia militare evidenzia come le idee di Mahan siano pressoché obsolete. La storica logica mahaniana di controllo offensivo del mare attraverso le grandi flotte di superficie, “definita come la capacità di utilizzare i mari sfidando la volontà degli altri”11, è superata. Le prescrizioni originali di Mahan sul controllo del mare derivavano da uno specifico contesto storico, industriale e tecnologico che non prevale più, vista l’evoluzione dell’ambiente tecnologico-militare. Forze missilistiche continentali a lungo raggio; capacità aerospaziali di quarta e quinta generazione; funzionalità subacquee come i sottomarini d’attacco; ISR e abilità nell’individuazione degli obiettivi su terra, aria e spazio; armi anti-satellite (ASAT) e capacità informatiche rendono l’idea del controllo del mare, un concetto altamente controverso. In realtà, la negazione del mare, insieme a limitate capacità di proiezione di potenza, è forse il massimo a cui le potenze emergenti contemporanee possono aspirare. È probabile che la struttura della forza marittima di domani assumerà la forma di piattaforme disaggregate e meno vulnerabili, piuttosto che di potenza di fuoco concentrata in grandi flotte trasportatrici di mezzi.

Sarebbe più appropriato descrivere la strategia militare cinese come un approccio regionale “antinavale” di negazione del mare che come una ricerca di potere marittimo globale12. I sistemi terrestri sono parte integrante della modernizzazione navale della Cina, che non compete con le grandi flotte di superficie della tradizione anglo-americana. Come sottolinea una valutazione occidentale, “l’obiettivo principale della marina cinese è ancora quello di proteggere il Paese dal potere di attacco in mare statunitense”13. Un autorevole studio americano afferma che “la nuova marina della Cina conta più su viaggi senza equipaggio e missili balistici che su velivoli con equipaggio, e più su sottomarini che su navi di superficie”14. Ciò considerato, è ironico che, nel dibattito strategico indiano, qualcuno chiami in causa l’immagine mahaniana della Liaoning, la sola portaerei cinese, come simbolo e guida della strategia marittima cinese15. La proiezione in mare aperto, al di là dei mari regionali, è di secondaria importanza per Pechino. L’obiettivo principale della strategia cinese per l’immediato futuro è la negazione del mare, focalizzata nel Pacifico Occidentale e sulla marina statunitense.

La marina degli Stati Uniti riconosce di non poter più agire indisturbata nelle periferie marittime delle varie potenze regionali, e gran parte del suo dibattito strategico è animato dalla sfida asimmetrica antiaccesso che si estende nelle regioni dall’Asia Occidentale alla penisola coreana16. Queste tecnologie perturbatrici sono resistenti e, dal momento che vengono messe in campo dalle potenze del Rimland eurasiatico, il discorso mahaniano sarà profondamente modificato nei prossimi anni.
In sintesi, anche se Stati continentali come India e Cina possono far aumentare i costi operativi delle altre potenze marittime, incluse l’un l’altra, nelle loro rispettive regioni, non possono acquisire unilateralmente il controllo del mare necessario ad assicurare le linee di comunicazione marittima in mare aperto, linee vitali delle loro economie. In ciò consiste la logica della competizione e della cooperazione. Strategie di autotutela possono coesistere con regole cooperative di ripartizione degli oneri per consentire una più ampia stabilità degli spazi comuni.

Ammansire i mahaniani per sviluppare una geostrategia principalmente continentale

L’influenza cinese sulle coste dell’Oceano Indiano paradossalmente è emersa non perché la marina dell’Esercito popolare di liberazione fosse percepita come garante della sicurezza, ma perché l’assistenza economica e tecnico-militare ha assicurato alla Cina uno spazio politico. Le possibilità marittime dell’India si riducono a un insieme di mezzi per recuperare influenza. Per quanto riguarda l’influenza indiana in Asia Orientale, l’emulazione delle pratiche cinesi è una strada maggiormente percorribile rispetto all’eventualità di premature incursioni marittime in teatri dove l’India dovrebbe confrontarsi con il peso della potenza di fuoco cinese. Ad esempio, l’influenza indiana è avanzata di più sostenendo la capacità propria del Vietnam di bilanciare asimmetricamente una Cina assertiva, piuttosto che con la presenza diretta nel Mar Cinese Meridionale.

I mahaniani hanno raccomandato all’India di disfarsi delle sue rappresentazioni continentali e prospettano per essa il ruolo marittimo di “garante della sicurezza” in altre regioni. Quest’analisi fin qui suggerisce che non è una strategia prudente. Considerati gli straordinari investimenti e il tempo richiesto da una modernizzazione della marina, è indispensabile che gli strateghi indiani raggiungano questa consapevolezza.
I mahaniani per certi aspetti riflettono i più ampi cambiamenti nel profilo economico e diplomatico dell’India, che hanno diffuso i suoi interessi in tutto il mondo. È vero che l’India globalizzata ha un impatto economico e culturale in molti continenti, e che le sue istituzioni dovrebbero riflettere ciò, ma non è affatto detto che la strategia marittima, spesso considerata come il potenziale mezzo di espansione degli interessi globali indiani, dovrebbe guidare questo processo. E non è sicuramente detto che l’India debba ricercare un ruolo extra-regionale prima ancora di aver raggiunto un minimo di sicurezza e influenza nella propria regione, in cui le sue aspirazioni locali restano fortemente contestate.

Per il futuro imminente gli interessi fondamentali dell’India dovrebbero restare nel continente ed essere perseguiti attraverso una geostrategia principalmente continentale. Un ruolo marittimo strettamente legato al rafforzamento della deterrenza e dell’influenza nel Subcontinente sembra più in sintonia non solo con le sfide nazionali dell’India, ma anche con la direzione geostrategica delle pressioni che continuano a ricorrere.

(Traduzione dall’inglese di Chiara Macci)


NOTE:
Zorawar Daulet Singh è ricercatore presso il Center for Policy Alternatives, Nuova Delhi e dottorando presso l’India Institute, King’s College, Londra.

1. Singh, Rahul, China Submarines in Indian Ocean Worry Indian Navy, “Hindustan Times”, 7 April 2013.
2. Singh, Rahul, China Ends Ladakh Standoff, Troops Pull Back, “Hindustan Times”, 5 May 2013.
3. Downs, Erica S., Money Talks: China-Russia Energy Relations after Xi Jinping’s Visit to Moscow, 1 April 2013; Alexandros Petersen, China Latest Piece of the New Silk Road, “Eurasia Daily Monitor”, Vol. 10, No. 4, 10 January 2013; Li Yingqing e Guo Anfei, Third Land Link to Europe Envisioned, “China Daily”, 2 July 2009.
4. Rajagopalan, Rajeswari Pillai e Rahul Prakash, Sino-Indian Border Infrastructure: An Update, ORF Occasional Paper No. 42, May 2013, p. 11.
5. Ibid., p. 14.
6. Ibid. Si veda anche Shishir Gupta, 45 Years After China Conflict, Delhi to Build Roads Linking Ladakh Outposts, “Indian Express”, 21 May 2007.
7. Chansoria, Monika, China’s Infrastructure Development in Tibet: Evaluating Trendlines, Manekshaw Paper No. 32, New Delhi: Claws, 2011.
8. Khilnani, Sunil, Rajiv Kumar, Pratap Bhanu Mehta, Prakash Menon, Nandan Nilekani, Srinath Raghavan, Shyam Saran e Siddharth Varadarajan, Nonalignment 2.0: A Foreign and Strategic Policy for India in the Twenty First Century, New Delhi: Centre for Policy Research, 2012, p. 41.
9. Samanta, Pranab Dhal, Incursion Effect: Strike Corps on China Border Gets Nod, “Indian Express”, 26 May 2013; Ajai Shukla, New Strike Corps for China Border, “Business Standard”, 24 August 2011.
10. Raja Mohan, C., Beijing at Sea, “Indian Express”, 26 April 2013.
11. Gompert, David C., Sea Power and American Interests in the Western Pacific, Santa Monica: Rand Corporation, 2013, p. 186.
12. Ibid., p. 14.
13. Ibid., p. 113.
14. Saunders, Phillip, Christopher Yung, Michael Swaine, e Andrew Nien-Dzu Yang (eds), The Chinese Navy: Expanding Capabilities, Evolving Roles, Washington, D.C.: National Defence University Press, 2011, p. 12.
15. Raja Mohan, Beijing at Sea, n. 10.
16. Gertz, Bill, Threat in Asia is Anti-ship Missiles, “Washington Times”, 23 March 2010; Roger Cliff, Mark Burles, Michael S. Chase, Derek Eaton, Kevin L. Pollpeter, Entering the Chinese Antiaccess Strategies and Their Implications for the United States Dragon’s Lair, Santa Monica: Rand Corporation, 2007.

dimanche, 29 décembre 2013

Un partenariat transatlantique pour le meilleur des mondes

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Un partenariat transatlantique pour le meilleur des mondes

Titré « A Brave New Transatlantic Partnership » en référence au Brave New World – le Meilleur des mondes – d’Aldous Huxley, ce rapport revient en détail sur les différents aspects de cet accord transatlantique et sur les menaces qu’il représente pour les droits sociaux et l’emploi, l’environnement, l’agriculture, les droits civiques et la vie privée, la santé, la régulation financière et la démocratie. Les Dessous de Bruxelles publieront la traduction française de ce rapport sous la forme d’un feuilleton, en revenant sur chacun de ces enjeux. A commencer dans cet article par un résumé qui synthétise les enjeux du traité transatlantique.

Les négociations entre l’Union européenne et les Etats-Unis sur le Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI) ont débuté cet été, avec le soutien de nombreux représentants politiques et chefs d’entreprise de premier plan qui considèrent cet accord comme une opportunité pour sortir du marasme économique de part et d’autre de l’atlantique.

La consolidation des relations commerciales entre l’UE et les Etats-Unis au sein d’un grand marché transatlantique a été présentée aux citoyens comme un vecteur puissant de croissance économique, avec des prévisions parfois très enthousiastes qui évoquent une hausse du PIB de l’ordre de 1%. Les négociateurs européens et étatsuniens sont persuadés que la suppression des barrières commerciales et l’« harmonisation » de la régulation entre l’UE et les Etats-Unis permettra une croissance du commerce et par conséquence la création de millions d’emploi.

 

« Un partenariat transatlantique pour le meilleur des mondes » est une analyse préliminaire des conséquences socio-économiques, écologiques et géopolitiques qui résulteraient de cet accord transatlantique. Ce rapport prend le contre-pied de la croyance dans les bienfaits libre-échange et la déréglementation qui sous-tend les négociations transatlatiques. Il montre combien les bénéfices économiques attendus sont moins importants que ceux annoncés – tandis que les risques, eux, sont sous-estimés voire ignorés.

A l’aune de cette analyse préliminaire, le PTCI apparaît avant tout comme un projet politique porté par les élites économiques et politiques de part et d’autre de l’atlantique. Sous le prétexte de l’augmentation du commerce et de la création d’emploi, ce traité transatlantique vise surtout à s’attaquer aux réglementations sociales et environnementales, à établir des droits entreprises primant sur ceux des citoyens, et à consolider le leadership étatsunien et européen dans un ordre mondial en plein changement.

Des profits exagérés, des risques sous-estimés

Comme le note ce rapport, le commissaire européen au commerce Karel de Gucht a largement exagéré les bénéfices attendus d’un possible accord transatlantique.

Selon une étude financée par l’industrie, les retombées attendues en termes de croissance sont de l’ordre de 1% du PIB, avec la création de « centaines de milliers d’emplois ». Pourtant, l’étude d’impact réalisée par la Commission elle-même montre que l’impact sur la croissance en Europe serait plutôt de l’ordre de 0,1% sur dix ans. Soit une augmentation moyenne inférieure à 0,01% du PIB, ce que les économistes considèrent comme tout à fait trivial.

Pour autant, les risques socio-économiques et environnementaux associés à ces prétendus « bénéfices » pourraient s’avérer catastrophiques. La concurrence exacerbée liée à l’approfondissement du libre-échange entre les Etats-Unis et l’Union européenne conduirait en effet à des restructurations de grande ampleur et à d’importantes destructions d’emplois. Cette concurrence pourrait accroître davantage les divergences entre les économies de la périphérie et du centre de l’Europe, les secteurs étatsuniens ayant le plus à gagner en termes de libéralisation étant précisément ceux où les pays de la périphérie de l’Europe ont le plus à perdre, comme c’est le cas pour l’agriculture.

Ensuite, dans de nombreux domaines réglementaires, les lois et normes étatsuniennes offrent des protections bien moindres que leurs homologues européennes. L’harmonisation entre les législations étatsuniennes et européennes, au cœur du projet de l’accord, pourrait avoir pour conséquence une baisse significative du niveau de protection des consommateurs en Europe. Ce pourrait être le cas en ce qui concerne les organismes génétiquement modifiés (OGM), la viande traitée aux hormones, et le poulet désinfecté au chlore.

En conséquence, l’agriculture soutenable serait davantage marginalisée à mesure que l’Europe devrait s’ouvrir à l’importation de produits étatsuniens soumis à des normes plus laxistes en termes de bien-être des animaux, ou de l’utilisation massive de pesticides nocifs.

La loi de l’harmonisation par le bas étant la règle des négociations, les politiques de réglementation environnementale européennes ou de régulation financière aux Etats-Unis pourraient elles aussi être mises à mal. Ainsi le PTCI pourrait remettre en cause les moratoires actuellement en application concernant l’extraction de gaz de schiste, ou de contourner les critères réglementaires pour des milliers de produits chimiques toxiques prévus dans le cadre de la directive européenne REACH.

La réglementation financière étatsunienne, actuellement plus stricte que dans l’Union européenne, pourrait elle aussi être remise en cause ; les grandes banques souhaitent que les négociations transatlantiques soient l’occasion de remettre en cause les efforts – tous relatifs – réalisés après la crise de 2008 pour introduire une régulation financière plus strictes. Alors que même le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale commencent à reconnaître de que le contrôle des capitaux pourrait être un moyen de lutter contre la spéculation et des effets déstabilisateur de la liberté des capitaux, le PTCI pourrait conduire à une libéralisation et une dérégulation de tous les secteurs des services – y compris les services financiers – avec le risque de favoriser plus que prévenir de nouvelles crises financières internationales.

Une menace pour les droits civiques et sociaux en Europe

La restructuration profonde des relations sociales qu’induirait l’adoption de l’accord transatlantique représente de véritables menaces sur les droits civiques et sociaux en Europe.

Si, aux Etats-Unis, les entreprises jouissent d’un accès virtuellement illimité aux données personnelles des citoyens, en Europe des garde-fous légaux sont encore en place en matière de protection de la vie privée. Mais cela pourrait changer si le chapitre sur les droits de propriété intellectuelle (DPI) actuellement prévu dans le PTCI venait à être adopté.

Les tentatives pour mettre à mal le droit des européens en matière de vie privée, à travers les négociations de l’accord anti-contrefaçon ACTA (Anti-Counterfeiting Trade Agreement), ont déjà été repoussées avec succès, avec le rejet au Parlement européen sous la pression d’une importante mobilisation publique en Europe.

Et pourtant, le PTCI, négocié à huis clos, à l’abri d’un véritable contrôle citoyen ou parlementaire, pourrait représenter une nouvelle menace de remise en cause des droits civiques en Europe.

L’inclusion d’un chapitre sur les DPI inspiré de l’ACTA pourrait aussi remettre en cause le droit des européens à accéder à des soins à des tarifs abordables. Le durcissement des réglementations en matière de brevets, souhaité par l’industrie pharmaceutique, pourrait ainsi empêcher la mise sur le marché de médicaments génériques. Par ailleurs, à travers l’harmonisation de la réglementation entre l’UE et les Etats-Unis (avec un principe de « reconnaissance mutuelle » des cadres réglementaires de chacun des partenaires), la marchandisation des services publics, telle qu’elle est mise en œuvre aux Etats-Unis, pourrait être favorisée en Europe, avec une hausse des coûts notamment en matière de santé.

L’harmonisation des normes et réglementations pourrait aussi avoir des effets considérables sur le droit du travail et les droits syndicaux, ces droits étant notoirement beaucoup plus faibles aux Etats-Unis qu’en Europe. Si les négociations devaient conduire à un accord, les salariés de part et d’autre de l’atlantique seront de fait pris dans une concurrence accrue pour attirer les investissements privés. Avec à la clé, une course au « dumping social » et des délocalisations vers les régions les plus « compétitives ».

Recours privés contre règles démocratiques

Outre l’harmonisation par le bas des régulations, le PTCI prévoit, dans le chapitre sur les investissements en cours de négociation, de restreindre les possibilités d’intervention des régulateurs voire des gouvernements. Ce chapitre prévoit en effet un mécanisme de règlement des différends à travers lequel les multinationales et investisseurs étrangers pourront porter plainte contre les gouvernements devant des tribunaux internationaux et les poursuivre pour des lois ou réglementations qui contreviendraient à leurs (possibles) profits ou investissements.

De nombreux exemples existent d’ores et déjà, puisque de tels dispositifs existent dans l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA ou NAFTA pour North Americain Free Trade Agreement) et dans d’autres accords bilatéraux de commerce. Des lois mises en place de manière démocratique, concernant la protection des consommateurs ou la protection de l’environnement, ont ainsi été remises en cause par des entreprises privées réclamant des millions de dollars en compensation. Dans un cas récent, le géant étatsunien du tabac Philip Morris a poursuivi les gouvernements de l’Uruguay et de l’Australie pour leurs lois anti-tabac. Cet exemple donne un avant-goût de ce qui pourrait advenir si le PTCI devait garantir de tels droits juridiques aux multinationales et investisseurs privés.

Les entreprises étatsuniennes investissant en Europe pourraient ainsi passer outre les cours européennes et s’attaquer directement aux gouvernements européens via des tribunaux d’arbitrage privé, dès lors qu’elles considéreraient que des lois à vocation environnementale, sociale, de santé publique interfèreraient avec leurs profits. Il se pourrait même que la seule menace de poursuites couteuses soit suffisante pour dissuader les gouvernements de mettre en place des réglementations trop contraignantes pour le privé, ce qui représenterait une sérieuse remise en cause de principes démocratiques élémentaires.

Des enjeux qui dépassent le cadre transatlantique

Plus d’un tiers des échanges commerciaux mondiaux s’effectuant entre l’Union européenne et les Etats-Unis, l’adoption d’un accord transatlantique marquerait la création de la plus large zone de libre-échange du monde, avec des implications bien au-delà de l’Atlantique. Le PTCI aurait, de facto, un effet d’imposition sur les règles du commerce international. Il pourrait être un moyen de surpasser les blocages actuels des négociations multilatérales (au sein de l’OMC), où les pays en développement ont pu s’opposer aux exigences des Etats-Unis et de l’Union européenne pour pousser à une libéralisation plus grande de leurs économies (avec la perspective de faciliter aux entreprises européennes et étatsuniennes l’accès aux marchés et aux matières premières des pays en développement).

Le PTCI pourrait ainsi être l’instrument pour soumettre les pays en développement aux intérêts des Etats-Unis et de l’Union européenne. Il participerait à ce titre de la stratégie des élites européennes et étatsuniennes pour reprendre la main vis-à-vis des pays émergents comme l’Inde, la Russie, la Chine, le Brésil et l’Afrique du Sud, et pour reconquérir un leadership international dans un monde en changement, où l’hégémonie étatsunienne et européenne est menacée. Et, de fait, pour imposer un ordre commercial mondial plus que jamais basé sur la dérégulation, le libre-échange et des pouvoirs démesurés pour les grandes entreprises transnationales…

En offrant une analyse critique des retombées socio-économiques et environnementales et des objectifs du PTCI, ce rapport vise à contribuer à un débat public plus que jamais nécessaire sur cet accord transatlantique, et plus largement, sur l’évolution du commerce international.

L’Union européenne, meilleure alliée de l’islamisation de l’Europe ?...

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L’Union européenne, meilleure alliée de l’islamisation de l’Europe ?...

Ex: http://metapoinfos.hautetfort.com

Nous reproduisons ci-dessous un entretien donné par Aymeric Chauprade à Boulevard Voltaire et consacré à la question du choc des civilisations... 

Le choc des civilisations, il y a ceux qui en font un fonds de commerce, ceux qui le redoutent, sans oublier ceux qui le suscitent. Où vous situez-vous dans cette béchamel ?

Dans aucun de ces camps. Je suis un réaliste. La réalité historique s’impose à moi, c’est tout et je n’ai pas à la refaire à mon goût. Et l’histoire dans la longue durée, c’est le choc des civilisations et des peuples. Comment nier d’ailleurs le choc multiséculaire entre l’Occident et l’islam ? Bien évidemment, ce choc est à nuancer par le jeu des nations, lesquelles ont pu faire des choix contradictoires. Je sais très bien que la France de François Ier était alliée à l’Empire ottoman et que nous n’étions pas du côté de la civilisation chrétienne à Lépante. L’histoire est complexe, nuancée. Mais, dans la longue durée, la civilisation est ce qui compte par-dessus tout. C’est ce qui reste quand tout ou presque a changé, a pu dire un historien. En tant qu’historien, je constate le choc ; en tant que politique, je soutiens le dialogue (des civilisations) mais j’ai le devoir de ne pas être angélique face à l’islamisation.

Aujourd’hui, deux constats s’imposent à nous. Le premier tient au fait que dans le monde musulman, alors que les tentatives nationalistes laïcisantes (Nasser, Saddam Hussein, Bourguiba, Kadhafi…) sont désormais derrière nous, l’islam comme projet politique (mais l’islam n’est-il pas, par essence, un projet politique ?) revient en force partout. Et ce retour ramène la femme à une place d’infériorité évidente, comme il ramène les minorités non sunnites (chiites ou chrétiennes) à un statut d’infériorité. Cette révolte du monde musulman contre le glissement qui s’était produit vers des standards occidentaux, cette révolte contre une « mondialisation-occidentalisation », qui peut la nier ? Les prétendus printemps arabes ne se sont pas faits pour installer la démocratie occidentale. Ils sont l’expression de la réislamisation du monde arabe. Cette révolte va des Frères musulmans à Al-Qaïda, de l’expression politique à l’expression terroriste. Or, nous serons obligés d’en tenir compte, dans les années à venir, d’autant plus que la démographie sera largement à l’avantage de la rive sud de la Méditerranée. Malheureusement, parce que l’Européen est un oublieux de l’histoire, il laisse progressivement l’islam se rapprocher de lui en matière de capacités militaires.

Le deuxième constat est que ce réveil de l’islam se combine, en Europe de l’Ouest (mais de plus en plus, aussi, en Europe centrale, je le vois en Autriche), avec une immigration de masse en majorité musulmane, ce qui produit l’islamisation de l’Europe. En imposant le modèle du multiculturalisme au détriment de l’assimilation, l’Union européenne se révèle être la meilleure alliée de l’islamisation. C’est la raison pour laquelle il est impossible de combattre l’islamisation de l’Europe si l’on ne libère pas celle-ci de l’Union européenne.

À regarder plus loin en arrière, les guerres intra-européennes, n’auraient-elles pas été plus meurtrières que les conflits ayant opposé Orient et Occident ?

D’abord, il est dangereux de comparer les époques en matière de bilans humains. Ce sont les seuils technologiques qui expliquent avant tout ces bilans terribles. Il est évident que les guerres intra-européennes modernes ont tué des millions d’Européens du fait même de la puissance de feu au XXe siècle qui n’a rien à voir avec celle des XVIe et XVIIe siècle au moment où l’Europe affrontait l’Empire ottoman. Donc, je ne crois pas que la comparaison soit pertinente sur le plan quantitatif.

Et d’ailleurs, l’affrontement entre ces nations européennes, logées sur de petits territoires avec des démographies limitées, s’avère être l’un des facteurs les plus essentiels du progrès technologique européen – progrès qui a contribué à sa supériorité sur les autres civilisations à partir du XVIe siècle. Ce que je veux dire, c’est que jusqu’au XIXe siècle, on peut considérer que les guerres intra-européennes ont davantage été un moteur de puissance pour les Européens qu’un frein. Le XXe siècle, en revanche, a été un véritable suicide européen qui a conduit à son déclassement au profit des États-Unis.

La question des guerres entre Orient et Occident est très différente. L’islam a pu donner l’illusion d’une supériorité sur les autres civilisations durant les trois premiers siècles parce qu’il s’est étendu très vite. En réalité, il a recouvert, avec une facilité déconcertante, les vides démographiques ; mais a buté sur les civilisations denses, l’Europe féodale, l’Inde, la Chine, la Russie. Les croisades, première contre-offensive européenne à l’islam, puis l’ouverture des routes maritimes au XVIe siècle, ont donné aux Européens l’avantage grâce au contournement de l’islam pour gagner l’Asie.

Ce qui est certain, c’est que, dans l’imaginaire musulman, il y a cette idée que la marche normale du monde aurait dû être la continuation de l’expansion des premiers siècles jusqu’à l’unité islamique mondiale. Si vous étudiez les idéologies du monde arabe, qu’elles soient nationalistes ou islamistes (les deux seuls modèles importants en réalité), vous constatez qu’elles sont toutes mues par l’objectif de la revanche sur l’Occident chrétien.

C’est donc terrible à dire, mais je pense que si le monde musulman rattrapait l’Occident en puissance, nous connaîtrions un enfer bien pire que celui que nos expéditions guerrières font subir épisodiquement aux peuples musulmans. Ce serait une terrible revanche de l’histoire. Je ne le souhaite pas, mais ce n’est pas pour autant que je soutiens des guerres inutiles dans le monde musulman. Je ne vois pas en quoi massacrer régulièrement une famille de dix personnes en Afghanistan, à coups de « jeu vidéo-drone », pour tuer un hypothétique taliban, peut contribuer à la sécurité des Américains ou des Européens. Ce sont des crimes injustes qui renforcent la haine des musulmans à l’encontre de l’Occident. Imaginez un enfant qui voit un missile venu de nulle part (commandé par un type derrière une console à des milliers de km) découper en morceaux ses parents, ses frères et soeurs. Il y a l’horreur doublée de l’humiliation. Croyez-vous qu’il puisse entendre quelque chose à la théorie de l’exportation de la démocratie par l’Occident ?

L’ancestrale opposition entre thalassocratie et tellurocratie, soit le Vieux et le Nouveau Monde, vous paraît-elle être une ligne de fracture toujours pertinente ?

Oui, je le pense. Je pense que deux modèles géopolitiques possibles s’opposent pour les Européens : le bloc transatlantique, dominé par les Américains – ce que nous avons aujourd’hui, au fond, et qui fait de l’Union européenne un ventre mou de l’Amérique – et le modèle continental, qui serait Paris-Berlin-Moscou, et qui changerait complètement les données géopolitiques mondiales. Je pense que toute la géopolitique américaine continue de reposer sur la pensée de Mackinder, qui réfléchissait à la manière de conserver aux puissances maritimes (Angleterre, puis États-Unis) l’avantage sur les éventuelles unités continentales. La meilleure manière de sauver les équilibres planétaires et repousser la perspective d’une guerre mondiale entre un bloc atlantique et la Chine (et où serait alors la Russie ?), c’est d’avoir une Europe-puissance et un monde multipolaire. La construction de l’Europe-puissance passe par la destruction de l’édifice bruxellois, qui aliène les Européens à l’Amérique, pour le remplacer par une Europe confédérale, fondée sur les synergies de puissance.

Aymeric Chauprade, propos recueillis par Nicolas Gauthier (Boulevard Voltaire, 16 décembre 2013)

Turquie: un triste spectacle

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Turquie: un triste spectacle

Ex: http://www.europesolidaire.eu

par Jean-Paul BAQUIAST

Vue de l'extérieur et malgré les efforts d'explication de la presse européenne, la Turquie paraît s'enfoncer dans une crise incompréhensible. Depuis quelques jours maintenant, les déclarations abruptes du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan se succèdent, accusant des manipulations politiques destinées à déstabiliser son gouvernement, dit islamo-conservateur, et son parti l'AKP.

Dans le même temps, la justice et la police mènent depuis le 17 décembre une vaste opération dite anti-corruption. Cinquante et une personnes étaient toujours en garde à vue, mercredi soir, soupçonnées de malversations, de fraudes et de blanchiment d'argent. Parmi les placés en garde à vue figurent le maire (AKP) du quartier central de Fatih à Istanbul, les fils de trois ministres parmi les plus proches du chef du gouvernement, le cousin d'un responsable du bureau national de l'AKP, des bureaucrates de premier plan mais aussi des hommes d'affaires liés au secteur de la construction et de la promotion immobilière.. .

La justice enquête en particulier sur l'Administration de développement de l'habitat collectif (TOKI), qui a réalisé au cours de la dernière décennie des bénéfices considérables en revendant à des promoteurs immobiliers amis du pouvoir des terrains publics, tout en réalisant ses propres projets de logements collectifs. Cette entreprise parapublique est au cœur de la politique de transformation urbaine initiée par Erdogan à Istanbul et tant décriée au printemps au moment des manifestations de la place Taksim. Ceux-ci protestaient notamment contre la destruction envisagée par le pouvoir du parc de la place Taksim, le seul ou presque espace vert demeurant dans la capitale.

L'opposition menée par le CHP (Parti républicain du peuple), exige la démission du gouvernement et la création par l'Assemblée nationale d'une commission d'enquête. Mais la justice et l'opposition peuvent-elle se présenter comme neutres dans cette offensive de vertu? Malheureusement non. Il apparaît de plus en plus qu'elles sont instrumentalisées par une secte ou confrérie très puissante qui, un peu comme les frères musulmans dans d'autres Etats islamiques, a pris en mains une partie de la police, de la justice et des cercles économiques.

Bien qu'elle s'en défende, la confrérie, née dans les années 1970 autour des prêches de l'imam turc Fethullah Gülen, issue du courant Nourdjou et inspirées par les idées du penseur Said Nursi, prospère depuis vingt ans dans les coulisses du pouvoir politique. L'Etat turc, quelle que soit la couleur du parti majoritaire, a utilisé, dès le début des années 1990, les réseaux de ces "missionnaires de la turcité", actifs dans les pays d'Asie centrale nouvellement indépendants.

Une véritable guerre

Or longtemps alliés, la secte et l'AKP s'opposent aujourd'hui dans une véritable guerre. Les partisans du premier ministre Erdogan affrontent désormais ceux de Fethullah Gülen, exilé depuis 1999 aux Etats-Unis à la suite d'enquêtes menées à l'époque par les militaires alors très présents au gouvernement avant d'en être chassés par Recep Tayyip Erdogan. L'instruction contre l'entourage de ce dernier est conduite par le procureur Zekriya Öz, proche des gülénistes, et qui avait dirigé l'enquête dans l'affaire Ergenekon, un réseau militaro-nationaliste démantelé après 2008.

Pourquoi les deux pouvoirs, précédemment alliés, non seulement contre les militaires mais contre l'opposition réputée démocratique, sont-ils entrés en guerre? Les raisons n'en sont guère glorieuses. La secte reproche désormais au gouvernement la fermeture des dershane – un réseau de cours privés de soutien scolaire dans lesquels elle a massivement investi. Plus généralement, l'enjeu est la conquête du patronat, notamment de province. Depuis 2004, la forte croissance turque a largement profité aux petits patrons qui forment le tissu du mouvement religieux et financent ses écoles dans le monde entier. Depuis 2005, les gülénistes ont formé leur propre patronat : la confédération des entrepreneurs turcs (Tüskon). Elle compte 30 000 membres, dont 30 des 200 plus grandes entreprises du pays, et les réseaux commerciaux de ses hommes d'affaires sont incontournables.

Mais pourquoi l'AKP a-t-elle décidé d'affronter la secte en organisant la fermeture de ses écoles privées? D'une part pour prendre de l'influence dans les esprits des très nombreux milieux sociaux fréquentant ces écoles, et d'autre part pour récupérer une partie des revenus en découlant.

Tout ceci ressemble fort à une guerre entre mafias. L'actuel visage de la Turquie la rend plus mal fondée que jamais à poursuivre une entrée dans l'Union européenne, quels que soient les soutiens qu'elle avait reçus pour cela de l'Amérique. Certes les intérêts de beaucoup d'entreprises européennes sont très liés aux intérêts turcs dont nous venons de voir la complexité. Mais les Européens doivent cependant sauver les apparences. Ajoutons que les louvoiements de la diplomatie turque dans le conflit syrien augmentent encore les méfiances qu'elle inspire.

La conclusion de ces péripéties pourrait être, non une montée sérieuse de l'opposition libérale toujours faible et divisée, mais un certain retour en grâce des militaires. Ils ont été chassés du pouvoir par Erdogan, à la suite d'accusations apparaissant aujourd'hui injustes. En fait, dans la tradition du kémalisme, ils incarnaient un gouvernement se voulant aussi laïc et intègre que souhaitent l'être beaucoup d'Etats européens. Dans une certaine mesure, ils ressemblaient aux militaires égyptiens revenus récemment au pouvoir à la suite du « coup d'état » du général Abd el Sissi.

N'idéalisons pas ici les militaires turques ou ce qu'il en reste, mais bornons nous à retenir, en attendant la suite des évènements, que Recep Tayyip Erdogan et l'AKP ne donnent pas une image très attrayante de la politique islam-conservatrice modérée qu'ils prétendaient incarner. La place de la Turquie en Europe est moins souhaitable que jamais.
 
20/12/2013