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lundi, 07 février 2011

Conférence de Michel Drac au Carré: texte et questions

Conférence de Michel Drac au Carré : le texte et les questions

Ex: http://www.scriptoblog.com/

drac.png La conférence était donnée par Michel Drac au Carré Parisien, 1 rue du général Beuret, à Paris, le 24 janvier 2011, à l’invitation du Cercle Aristote. Le thème en était : « le choc des civilisations ».

La salle étant trop petite, une partie du public ayant dû rester debout, la conférence ayant débuté légèrement en retard, le conférencier a sauté quelques passages du texte prévu, pour raccourcir son intervention. Cependant, le texte complet est donné ici. Les questions et réponses se trouvent à la fin.


 

Introduction

 

Bonsoir mesdames et messieurs. Je suis invité ce soir par le cercle Aristote. Ce qui me vaut cet honneur, c’est un livre coécrit l’an dernier avec deux anonymes : « Choc et Simulacre ».

La thèse générale de ce livre peut être résumée ainsi : « Il y a un choc des civilisations. L’Histoire a été ponctuée par d’innombrables chocs de civilisations. Le concept n’est donc nullement absurde, même s’il faut le relativiser. Cependant, la réalité du choc des civilisations est très éloignée de sa représentation propagandiste par ceux qui veulent l’utiliser pour les meilleurs intérêts de l’impérialisme US/Grande-Bretagne/Israël. »

« Choc et simulacre » faisait, à partir de là, un balayage des stratégies contemporaines de ce que l’on appelle parfois la « guerre de l’information », et qu’on devrait plutôt appeler la « guerre cognitive ». Le livre établissait en particulier la mise en contexte de cette notion de « guerre cognitive » dans le cadre plus général de la « guerre de quatrième génération » théorisée à West Point dès la fin des années 80, et illustrait cette mise en contexte en zoomant sur une problématique précise : l’instrumentalisation du « choc » entre Islam et « Occident » par les réseaux US/Grande-Bretagne/Israël.

Si nous avons choisi cet axe de présentation, ce n’est pas que nous estimions par hypothèse que l’Empire US/Grande-Bretagne/Israël est le seul à recourir aux stratégies de la guerre cognitive : il est évident qu’il n’est pas le seul. Et, à vrai dire, si nous avions écrit non depuis l’Europe, mais depuis, disons, la péninsule indochinoise, nous aurions probablement zoomé sur le concept chinois de « guerre hors limite », équivalant pékinois du « fourth generation warfare » américain.

Le choix de cet axe de présentation n’implique pas davantage qu’à nos yeux, le heurt « Islam » / « Occident » soit le seul « choc de civilisation » susceptible de donner lieu à une instrumentalisation par l’Empire US/Grande-Bretagne/Israël. Si, par exemple, nous avions écrit depuis la Pologne, et non depuis la France, nous nous serions probablement intéressé à d’autres aspects de la cartographie civilisationnelle élaborée en 1993 par Samuel Huntington, et particulièrement à la question de savoir si le Dniepr, qui sépare catholiques romains et orthodoxes slaves, est vraiment plus large que l’Atlantique, qui sépare les protestants non-conformistes anglo-saxons de la vieille Europe majoritairement catholique.

Nous avons choisi cet axe de présentation parce qu’à nos yeux, au sein de la problématique générale soulevée par l’évolution de la guerre vers sa « quatrième génération », pour nous Français, la question essentielle est l’instrumentalisation du heurt « Islam » / « Occident » par l’Empire US/Grande-Bretagne/Israël.

Sous l’angle de cette urgence, ce livre a été écrit pour de bonnes raisons. Sans doute il était utile d’avoir ce titre au catalogue de notre maison d’édition, le Retour aux Sources. Parler de la « guerre occulte », pour reprendre la terminologie évolienne, est toujours une bonne chose, justement parce que cela rend cette guerre « moins occulte ».

Toutefois, je vous avouerais que ce soir, devant un public averti, qui sait déjà à quoi s’en tenir quant aux manipulations impérialistes, je ne vois pas l’utilité de revenir sur cet aspect des choses. Au demeurant, les évolutions montrent de manière évidente que l’islamisme est très largement une baudruche, un leurre agité par les impérialistes pour cautionner leur politique d’ingérence. Les choses deviennent si claires, qu’il serait sans doute mal venu de les exposer une énième fois.

Voici Ben Ali, le supposé « rempart contre l’islamisme », se réfugiant en Arabie Saoudite à la suggestion des Etats-Unis : est-il besoin d’expliquer en quoi il est curieux qu’un « adversaire de l’islamisme » trouve refuge précisément en Arabie Saoudite ? A peine Ben Ali a-t-il quitté Tunis que l’armée organise un gouvernement de transition, chargé de faire en sorte, évidemment, que tout change pour que rien ne change. Et voilà que, comme par miracle, des islamistes réfugiés au Londonistan, donc au cœur de l’Empire US/Grande-Bretagne/Israël, reviennent en Tunisie, où, masquant les véritables problématiques sociales et économiques, ils vont représenter, on le pressent déjà, une « menace » contre la « démocratie », une « menace » qui justifiera qu’on maintienne la « démocratie » avec l’aide des tanks, comme en Algérie, dans les années 90… Tout cela est si cousu de fil blanc ! Pourquoi commenter encore ?

C’est pourquoi je préfère vous parler ce soir d’un autre aspect de la question. Il ne s’agira pas dans cette conférence de décortiquer les stratégies de l’impérialisme autour du concept de « choc des civilisations », mais plutôt de décortiquer le concept en lui-même, et en particulier de cerner exactement dans quelle mesure il recouvre une réalité. Et quelle réalité.

Le « choc des civilisations », le vrai, c’est quoi ?

Voilà ma question.

 

Le discours des salauds

 

Partons de l’argumentaire de Samuel Huntington. Je crois qu’il y a dans cet argumentaire une part de vérité, et une part de mensonge.

A mon avis, ce qui est vrai, chez Huntington, c’est ce qui, dans son « clash of civilizations » renvoie au concept préexistant de « clash of cultures ». Il est exact que les cultures peuvent se heurter les unes aux autres.

On peut voir les cultures, après tout, comme des ensembles de virus mentaux plus ou moins coordonnés, tantôt opportunistes les uns par rapport aux autres, tantôt fonctionnant comme antivirus les uns des autres. Chaque culture, sous cet angle, est un complexe de virus mentaux opportunistes s’adossant les uns aux autres. Il est clair que de tels complexes peuvent entrer en compétition lorsqu’ils coexistent au sein du même « système d’information », disons dans le même espace social et médiatique, et incluent des virus fonctionnant mutuellement comme des antivirus.

Dans ces conditions, on comprend bien que la mondialisation va engendrer une multiplication des « clashs of cultures ». Et on se doute qu’ils vont effectivement s’avérer très structurants dans l’évolution des sociétés.

Sur ce plan, Huntington a raison : il est hors de doute que l’unification de l’espace informationnel mondial va fabriquer, dans un premier temps, beaucoup plus de clashs que de convergence. Le choc des cultures entre culture européenne et culture arabo-musulmane est resté un phénomène de frontières, donc marginal, tant qu’il existait une frontière linéaire entre le monde européen et le monde arabo-musulman. Dès lors que la frontière s’abaisse, deux complexes de virus mentaux se trouvent en concurrence dans un seul et même monde ; de cette concurrence sortira peut-être un jour une synthèse disjonctive. En attendant, ce qu’on voit, ce qu’on constate, c’est la concurrence.

Ce qui est faux, en revanche, chez Huntington, c’est l’idée selon laquelle le « clash of cultures » devrait se superposer aux failles, ruptures et conflits géostratégiques dans une logique quasi-mécanique, la concurrence entre complexes de virus mentaux devant en quelque sorte, dans sa vision, prédéterminer les choix opérés par les Etats et ligues d’Etats dans une perspective de puissance. Toute l’Histoire est là pour démonter l’inanité de cette thèse. De François Ier de France allié au Turc contre l’Empire de Charles Quint à Guillaume II d’Allemagne allié, lui aussi, au Turc, contre l’Empire Britannique : en pratique, les acteurs géopolitiques ont obéi, toujours, à des logiques de puissance, dans lesquelles la question du « choc des cultures » n’est pas un élément prédéterminant, mais au contraire un aspect du social utilisable dans une pure perspective « réaliste », voire machiavélique.

Même quand le « choc des cultures » a joué temporairement un rôle moteur, ce rôle s’est très vite réduit à une fonction de justification, pour ne pas dire à un argument de propagande ; une fois passée la première croisade, le conflit médiéval pour la Terre Sainte eut beaucoup plus à voir avec les intérêts commerciaux des marchands italiens qu’avec la religion, et les acteurs les plus intelligents le comprirent parfaitement. On se souviendra à ce propos que pour finir, les croisés saccagèrent Byzance sans reprendre Jérusalem, et que Philippe Auguste fut, sans aucun doute, absolument ravi des malheurs glorieux de Richard Cœur de Lion au pays des Sarrazins. Ces quelques exemples devraient donner matière à réflexion à ceux qui envisagent de se  croiser vertueusement ; qu’on se le dise : en général, le principal bénéficiaire d’une croisade est celui qui l’a prêché avec flamme, pas celui qui s’est croisé après le prêche enflammé ! On aimerait qu’ici, les héritiers du rusé Capétien aient retenu sa leçon aussi bien que ceux du fougueux Plantagenêt.

Au final, s’agissant de Samuel Huntington et compagnie, nous dirons donc : d’une part, que ces gens disent la vérité quand ils annoncent l’intensification du « choc des cultures » ; mais qu’en parfaits salauds, ils utilisent cette vérité pour promouvoir un mensonge, le supposé « choc des  civilisations ».

 

La déculturation par le mélange

 

Zoomons maintenant sur la réalité : le choc des cultures. Essayons de comprendre comment il se déroule, quel impact il a.

La première conséquence du choc des cultures, c’est la dislocation accélérée des rares cadres de référence collectifs qui avaient survécu au rouleau compresseur consumériste. Les « cultures », ces complexes de virus mentaux opportunistes, ne peuvent se propager et se maintenir au sein de leur espace de propagation que dans la mesure où cet espace n’est pas infesté de virus mentaux fonctionnant, à l’égard du complexe culturel en cause, comme autant d’antivirus. Si un espace social est saturé de virus et d’antivirus s’annulant mutuellement, plus aucun complexe structuré ne peut émerger, et il n’y a plus d’esprit collectif harmonieux possible.

Il faut l’admettre, dans un premier temps, les mélanges prennent mal. Ils aboutissent d’abord à généraliser les pathologies induites  par les diverses cultures, et non leurs productions supérieures. Au demeurant, rien de mystérieux à cela : ce qui se propage le plus facilement, c’est ce qui est simple ; or ce qui est simple, c’est rarement ce qu’il y a de supérieur dans une culture.

Pour prendre l’exemple de la culture française, ce qu’elle a produit de plus élevé, de plus beau, c’est sans doute notre conception de la fraternité, auto-extériorité de l’immanence politique ; eh bien, c’est compliqué, et au fond, personne en Europe ne nous a compris sur ce plan. Inversement, ce que notre culture a produit de plus pathogène est probablement notre esprit de cour ; or, cela, c’est simple, et nous l’avons exporté facilement.

Voici une loi historique : quand deux cultures se mélangent, il faut du temps, beaucoup de temps, pour qu’une synthèse disjonctive marie leurs aspects supérieurs. A la longue, cela se fait. Mais il faut généralement plusieurs générations. Prenez les Saxons et les Normands en Angleterre : il a fallu environ deux siècles. Prenez les Espagnols et les Nahuatls au Mexique : trois siècles environ pour créer des Mexicains. Quand Alexandre a conquis la Judée, l’esprit juif a pénétré dans l’espace grec. De cette date à l’invention d’une synthèse par Saint Paul, presque quatre siècles. De l’invention de cette synthèse à sa compréhension réelle par les masses ? On ne sait pas, le processus est encore en cours. Plus les cultures sont éloignées, plus ce qu’elles ont à synthétiser est élevé donc complexe, plus la synthèse prend du temps.

LE-LOC~1.JPGA la longue, il est exact que les mélangent sont fructueux. Mais cela prend du temps, beaucoup de temps, et l’Histoire ne laisse pas toujours le temps au temps. A l’inverse, l’exacerbation mutuelle des pathologies va vite. Au début, c’est donc cela qu’on constate : le caractère pathogène du choc des cultures. Et ce mécanisme général d’arasement, de destruction de toute construction culturelle élevée, débouche mécaniquement sur une acculturation générale. Il ne s’agit même pas ici de parler des stratégies d’abrutissement collectif promues par le pouvoir, bien que ces stratégies existent ; il s’agit de constater un effet mécanique et très logique de la constitution d’un espace culturel mondialisé. Le niveau baisse, si vous voulez, de lui-même, parce que ce qui permet une synthèse rapide, c’est ce qui est simple, et donc dans l’ensemble, plutôt ce qui est bas.

Remarquons ici que ce processus n’est pas spécifique au heurt entre culture arabo-musulmane et culture européenne, ni même au heurt entre culture européenne et culture extra-européenne.  Avant la déculturation par la mondialisation, il y a eu, et il y a encore, l'acculturation destructrice par l’occidentalisation.

On définit une culture comme un complexe de virus mentaux capables de s’adosser les uns aux autres. Mais on peut aussi constater qu’une culture renvoie toujours plus ou moins explicitement à une sorte de « virus primordial », un principe essentiel dont découle une forte proportion des virus mentaux constitutifs du complexe terminal.

Or, force est de constater qu’il existe, en Europe, trois « virus primordiaux » distincts.

Dans le monde latin, et particulièrement en France, la valeur centrale est la fraternité, réconciliation de l’égalité et de la liberté. C’est une sécularisation des conceptions catholiques de la Contre Réforme. Mais dans le monde germanique, c’est l’unité qui tient la position centrale – unité du peuple, fondée sur l’unité de la conscience, sécularisation des conceptions issues de la Réforme.

Si notre devise est « Liberté, Egalité, Fraternité », le premiers vers de l’hymne allemand est : « Unité et Justice et Liberté pour la patrie allemande ». On voit bien la distinction : la liberté, chez les Allemands, n’est pas un prédicat qu’il faudrait ensuite réconcilier avec l’égalité ; elle est au terme d’un processus qui l’encadre, la définit comme fondamentalement collective, et la ramène ainsi à la conscience de la justice comme sa condition, et de l’unité comme condition de la justice. Il en découle que si nous, Français, voulons concilier égalité et liberté, chez les Allemands, il s’agit, pour garantir une autre conception de la liberté, de préserver l’unité au besoin via l’inégalité. On voit bien qu’entre leur culture et la nôtre, il y aura au final la différence qui sépare leur « virus primordial » et le nôtre, tant que nous n’aurons pas inventé une synthèse disjonctive.

A cette opposition entre Germains et Latins, il faut ajouter l’existence d’un troisième terme, distinct et des uns et des autres : les anglo-saxons. Fondamentalement, le « virus primordial » constitutif de leur culture a été exprimé par le cri : « Give me Liberty, or give me death ! ». « La liberté ou la mort ! » : ce cri, que les Français et les Allemands ont parfois repris, n’a jamais été qu’un des termes de leur pensée, alors qu’il est au cœur de la pensée anglo-saxonne. La liberté, et finalement la liberté seule : voilà le « programme » déployé par cette culture, qui ignore donc aussi bien notre soif de fraternité que l’exigence germanique d’unité.

L’occidentalisation est, en Europe comme ailleurs depuis quelques décennies, le processus par lequel le « virus primordial » de la culture anglo-saxonne, prédominante, contamine et déstructure les autres cultures, latines et germaniques. Elle explique que l’exigence de liberté soit devenue le prétexte à une destruction de toute fraternité, à l’empêchement de toute unité. Elle n’est pas la cause unique du désastre culturel contemporain, bien sûr : les stratégies du pouvoir jouent un rôle, avec par exemple la casse du système éducatif. Mais elle constitue, depuis les années 50, une toile de fond favorable au déploiement de ces stratégies – raison pour laquelle l’impérialisme a constamment encouragé le processus.

Il est à noter, soit dit en passant, qu’elle participe d’une entreprise générale d’arasement qui revient en boomerang dans les pays anglophones, si bien qu’on peut parler, à travers l’occidentalisation, de destruction de la culture européenne et de la culture américaine. Une machine à incuber ce qui est bas, en ne laissant subsister que ce qui est assez simple, assez  rudimentaire, pour être compris même par ceux dépourvus des clefs de décodage culturel les plus élémentaires : voilà à quoi nous avons affaire. Qu’on ne s’y trompe pas : les peuples anglo-saxons n’y sont pour rien. Le Globish est aussi une arme contre l’Anglais, le vrai.

 

Le conflit de civilisation comme père du nouvel être occidental

 

Une des questions qui viennent à l’esprit, une fois ce constat dressé, c’est évidemment : pourquoi, dans ces conditions, le « choc des cultures » Islam / Occident est-il constamment mis en avant, perçu, souligné, alors qu’on voit bien que l’occidentalisation recouvre, en elle-même, un choc destructeur ?

A cette question, je propose une réponse simple : c’est justement le choc de l’occidentalisation, trop complexe pour être décodé, qui crée un appétit de simplicité, de brutalité même, appétit que le heurt Islam / Occident vient satisfaire.

C’est que le heurt entre Islam et Occident permet de poser le problème du « virus primordial » sous notre culture, sans avoir à reconnaître la complexité de la question. Derrière la mise en avant obsessionnel de cette opposition, le fantasme d’une réunification de soi. Pour les Français, qui aiment à croire que leur idéal de fraternité survit sous le culte anglo-saxon du Marché, pour les Allemands, qui font de même avec leur idéal d’unité, l’opposition avec l’Islam permet de reconstruire une cohérence autour de l’idée de liberté, devenue si évidente, du fait de l’opposition avec l’Islam, que sa définition n’est plus nécessaire.

Il faut reconnaître ici, bien sûr, que l’opposition Islam / Occident est réelle, qu’elle renvoie à une véritable différence culturelle majeure. Si c’est à juste titre qu’un Emmanuel Todd a pu souligner que catholicisme et islam partagent une conception du monde fondamentalement universaliste, il n’en reste pas moins qu’il s’agit, aussi, de deux universalismes rivaux.

On a vu, à l’instant, la complexité de la culture européenne, complexité telle, en fait, qu’on peut se poser la question de l’unité de cette culture. Mais il faut admettre aussi que, renvoyée à la différence radicale que l’islam peut incarner, cette unité cesse de faire débat.

Les « virus primordiaux » allemands, anglais, français, font en effet tous une place à la liberté – pas la même place, mais toujours une place. A l’inverse, la notion de liberté n’est pas centrale en Islam. On peut même se demander si elle existe. Le croyant, en Islam, est dans le Bien quand il suit la « guidée » que Dieu a mis dans son cœur, et généralement, il suit cette « guidée », en pratique, en respectant la tradition, interprétée par les clercs.

Cela fait bel et bien deux univers mentaux difficilement compatibles.

L’actuelle conception musulmane est peut-être le mode de pensée qui prévalait dans l’Europe médiévale, peut-être même pas, peut-être est-ce quelque chose de fondamentalement différent.

Dans l’Europe médiévale, il existait peut-être, tout de même, cette prédisposition que Marcel Gauchet a décelée dans le christianisme, et qui préparait ce qu’il appelle la sortie de la religion. Nombre de musulmans soulignent d’ailleurs, dans leurs écrits, cette différence irréductible ; il faut dire cependant que ce sont surtout les musulmans extérieurs à l’Afrique du Nord qui pensent ainsi. Il faudrait, pour approfondir ce débat, connaître à fond l’islam, savoir en particulier à quoi correspond cette « soumission », ce complet « abandon » exigé par la doctrine musulmane. Je n’ai hélas pas le niveau de connaissance requis pour traiter ce point du débat en profondeur.

Quoi qu’il en soit, la différence Islam/Europe est là, réelle, on ne peut pas la nier. Selon qu’on retiendra ou pas la thèse de Gauchet, on situera la rupture entre Islam et monde européen, sur la question de la liberté, soit à l’épître de Paul aux Romains, qui introduisait la personne comme acteur autonome de la religion, soit à la Réforme, qui remet en cause l’autorité de l’Eglise et prépare sa séparation d’avec l’Etat. Mais de toute façon, on doit reconnaître qu’aujourd’hui, entre « nous », la majorité des européens, et « eux », la majorité des musulmans, il y a une différence culturelle majeure, en comparaison de laquelle nos différences internes à l’Occident sont en quelque sorte reléguées à l’arrière plan – donc minorées, presque rendues négligeables. C’est un peu  comme quand on floute une image : on en simplifie les formes, on finit par en gommer certaines.

Il me paraît évident que c’est précisément cet effet simplificateur qui vaut à la thèse simpliste du « choc des civilisations » une certaine audience dans le grand public occidental. C’est un mécanisme vieux comme le monde : la conscience de la différence externe comme outil pour oblitérer du champ de conscience collectif les débats sur les différences internes, qu’on ne veut pas voir. Tout cela est, vraiment, vieux comme le monde.

Le choc Islam/Occident sert de traitement antidouleurs aux traumatisés de l’Occidentalisation. Le conflit de civilisation est le père du nouvel être occidental.

 

La ronde des barjos utiles

 

Simplification : c’est le mot-clef. Quand le réel est trop complexe pour rester pensable par la majorité, les discours qui portent sont les discours simplificateurs. Et dans le genre, hélas, il ne manque pas de fous pour cautionner, par leurs aberrations, le discours des salauds. Des fous que les paumés écoutent, parce que les fous parlent simplement des choses compliquées ; ils proposent une axiologie unique, claire, avec un bien et un mal, essentialisés et réconfortants dans leur stabilité.

Souvent, c’est presque comique, d’ailleurs, tant c’est caricatural.

Dans la famille « idiot utile » du « choc des civilisations », je demande le bobo pro-immigration.  « Faisons venir des millions de musulmans en Europe, et enrichissons-nous de leur différence ! »

Ils s’imaginent quoi, les gens qui disent ça ? Qu’une synthèse des éléments supérieurs de ces cultures va émerger spontanément, par l’opération du Saint Esprit ? Ces doux dingues vous expliqueront que le mélange se fait, que la synthèse opère, parce qu’on mange du couscous en buvant du bordeaux. En quoi ils prouvent qu’ils ne savent pas que la culture va au-delà de la gastronomie… Ou encore, si on veut être méchant, qu’ils sont heureux de voir, dans le processus, les musulmans perdre leur foi et les chrétiens de même. L’égalité par l’arasement, la ressemblance par le vide. Quelle synthèse !

Le résultat de ce processus, c’est la production en séries de types humains médiocres, déracinés, acculturés à l'inculture. Le rappeur Morsay, si vous voulez, du côté « issu de l’immigration ». Et les ahuris style « j’ai ma place dans Loft Story », du côté « de souche ». C’est pathétique, tout ça. Ça finit par fabriquer le petit bolo bêlant racketté par la racaille – un phénomène d’ailleurs maintenant si répandu que les doux dingues pro-immigration sont en train tout doucement de disparaître : ils ont perdu toute crédibilité.

Cela dit, les barjos utiles travaillent en équipe, c’est le fond du problème. Le barjo utile « pro-immigration » invite chez nous le barjo utile « islamiste fou », lequel suscite le barjo utile « islamophobe obsessionnel », lequel fait un bon compagnon au barjo utile du type le plus redoutable, le genre « sioniste en délire ». Il y a une sorte de chaîne d’engendrement des discours simplistes, qui se cautionnent et se fabriquent les uns les autres, dans une espèce de ronde des fous. Concrètement, le « choc des civilisations » se manifeste, se déploie, se communique beaucoup ainsi, par la production d’un espace fantasmatique commun aux fous des tendances opposées ou alliées.

C’est tellement fantasmatique, tout cela, d’ailleurs, que c’en est parfois comique. Il y a un décalage extraordinaire entre le réel et sa représentation par les fous simplistes.

Le barjo utile « islamiste fou » est, je trouve, particulièrement drôle. Dans le genre, je citerais par exemple l’inénarrable Abdelkader Bouziane, dit « l’imam de Vénissieux ». Pour ceux qui auraient oublié ce grand comique méconnu, il s’agit du bonhomme qui nous avait expliqué, en 2004, que dans sa version de l’islam, un mari pouvait frapper sa femme, mais seulement sous le nombril. Je n’ai jamais réussi à savoir si la survenue de ce cas était liée à l’affaire Cantat/Trintignant… En tout cas, ce que je peux dire à mes auditeurs d’origine arabo-musulmane, c’est que, dans mon regard de Français dit « de souche », un type comme ça, c’est vraiment déconcertant. La forme de vie religieuse la plus basse sur terre. Franchement, on se demande d’où ça peut sortir. Qu’est-ce ? De l’humour wahhabite peut-être ? Ou alors il nous demande de reconnaître ses lumières sérieusement ? Il nous offre son wahhabisme saoudien 100 % garanti sans sucre ajouté pour remercier, à cause des allocs touchées au titre de ses je ne sais plus combien de rejetons ? Avouez qu’il y a de quoi être surpris…

Par contraste, le barjo utile « islamophobe obsessionnel » est plutôt tristounet. Il me fait un peu pitié. Le discours, dans son cas, est très caricatural, mais sans exotisme. C’est vraiment le choc avec l’Islam comme antidote au désarroi identitaire. On va trouver là des gens qui vont regretter la disparition du mode de vie français des années 60/70, et imputer cette disparition quasi-exclusivement à la survenue de la religion musulmane en France, ce qui est ridicule ; cette survenue joue un  rôle dans la déstructuration de l’espace français jadis relativement homogène, mais tout le monde voit bien que le néolibéralisme et l’esprit libertaire, avec leur cortège de catastrophes économiques, sociales et culturelles, ont fait beaucoup plus de dégât, à ce stade, que la présence musulmane. Ça ne se compare pas. Le nier, c’est vraiment le signe d’une panique devant le réel.

Cette négation, en fait, ce qu’elle veut dire, c’est : « Je ne veux pas voir que j’ai attrapé une sorte de pathologie, une idolâtrie de la liberté qui m’empêche de définir la liberté, et qui aboutit à nier la fraternité, autre valeur que je porte, et que je ne veux pas renier, mais que je ne peux plus vraiment comprendre, en profondeur – parce que mon mode de pensée a été déstructuré. Et ça, je ne veux pas le voir. Alors, n’est-ce pas, le problème, c’est ‘les musulmans’, c’est plus simple. »

Quand je tombe sur ce genre de discours, ça me fait de la peine.

Et pour finir, n’oublions pas que dans la chaîne des barjos utiles, il y a le timbré sioniste. Grand ami en général de l’islamophobe obsessionnel, pour des raisons qu’il n’est même pas nécessaire d’expliquer…

Alors là, on peut rencontrer des cas relevant carrément de la psychiatrie lourde. Je pense par exemple à quelqu’un comme le rav Dynovisz. Pour ceux qui ne situent pas le personnage, il s’agit du rabbin qui vient récemment de faire un buzz formidable sur le web, avec un discours où il explique que la race blanche est menacée d’extinction.

Ce n’est pas ce discours-là qui me fait dire qu’il y a un problème psychologique chez lui. Ça, ça se discute. Ce qui m’interpelle chez lui, c’est un autre « cours », comme il dit, qu’il a donné au moment de l’opération Plomb Durci, à Gaza, et où il explique, dans la joie et la bonne humeur, qu’il est « bon » que l’armée israélienne ait tué beaucoup de Palestiniens, parce que, voyez-vous, c’est un peuple « impur » ; c’est même un peuple qui est un « concentré d’impureté » (il le dit comme ça). Mais, pour autant, dit-il, il ne faut pas les tuer tous, les Palestiniens, parce que les derniers, « c’est pour le Messie », figurez-vous. Seul le Messie est, selon le rav Dynovisz, « qualifié », « spirituellement », pour tuer les derniers Palestiniens…

Quand on entend ça, on se dit qu’on préfèrerait être sourd.

Mais surtout, on se dit que ce délire obsessionnel tendance internement d’urgence, concrètement, ce que ça veut dire, c’est : « Je n’ai plus d’identité, parce que mon identité, c’était l’attente du jour où Dieu lèverait le châtiment, et où il rendrait la Terre Promise au peuple juif, parce que ce peuple se serait enfin libéré de l’idolâtrie et du péché. Je n’ai pas eu la patience d’attendre, donc maintenant, ou bien j’admets que mon identité est israélienne mais pas juive, et alors j’appartiens à une nation, comme les autres, ou bien je dois transformer ma religion pour fabriquer une nouvelle attente. Et comme je n’ai pas envie d’appartenir à une nation ordinaire ; comme je veux le beurre, c'est-à-dire le principe d’élection, et l’argent du beurre, c'est-à-dire une patrie à moi, où je ne suis pas le réprouvé, l’errant ; comme je ne veux donc pas reconnaître que l’Etat d’Israël n’est qu’une œuvre humaine, eh bien je décide que désormais, je n’attends plus l’heure où Israël sera sans péchés, puisque cette heure est supposée déjà venue ; maintenant, j’attends l’heure où Israël aura la force pour lui, toute la force pour lui. Et je vais vivre, maintenant, la psychose à la place de la névrose, grâce à la perversion de mon identité originelle, m’effrayer et me rassurer alternativement devant ma propre violence, et donc devant celle que je suppose en l’Autre, pour maintenir une tension dans mon esprit qui, sans cela, serait condamné à se disloquer, faute de principe structurant… »

Et là, quand on a compris que le délire de Dynovisz, ça veut dire tout ça, on sait que lui, il clôt la ronde des barjos utiles.

 

Pessimiste, mais pas désespéré

 

Que dire, en conclusion ?

Eh bien, tout d’abord, qu’il faut être raisonnablement pessimiste, pour anticiper sur ce qui vient.

drac2.pngVous voyez certainement, après ce tour d’horizon, la nature du problème : le choc des civilisations existe en partie, mais il n’a presque rien à voir avec ce qui est présenté généralement comme tel. Il est instrumentalisé par des salauds, très malins, qui comptent sur les difficultés prévisibles des gens ordinaires, un peu paumés en ce moment quand il faut décoder la complexité de ce choc à plusieurs niveaux, dans plusieurs directions, qui crée un malaise diffus, dont on n’arrive pas à isoler la cause. Et pour tout arranger, toutes sortes de barjos utiles viennent gambader au milieu du tableau, proposant des discours simplistes qui séduisent les gens égarés.

Dans ces conditions, il est bien évident que nous n’arriverons pas à empêcher complètement les salauds de manipuler les paumés avec l’aide des fous.

Ils y arriveront au moins en partie, parce que ce que nous avons à expliquer aux gens est beaucoup trop compliqué, pour que nous le fassions comprendre avant que les salauds n’aient manipulé certains paumés. On peut faire se faire comprendre vite des gens malins, mais il y a toujours une frange de retardataires. Trop lents, trop simples, trop frustrés. Trop d’accidents dans la vie aussi, parfois… Des gens comme ça, il y en a partout. Des deux côtés du choc des cultures. Il ne faut jamais l’oublier : les paumés sont parmi nous. Et ils vont gober tout rond ce que leur diront les fous.

Vous comprenez, ça va beaucoup plus vite de raconter qu’il faut tuer les Palestiniens mais pas tous, que d’analyser en détail la mécanique de sortie de la religion appliquée spécifiquement au monde juif. Ça va beaucoup plus vite d’expliquer à un pauvre gars qui a eu des ennuis avec les racailles pourquoi il doit détester les musulmans, que de lui faire comprendre pourquoi le problème des racailles n’est pas le « problème musulman ». C’est toujours plus facile de faire passer un message bête, mais simple, qu’un message intelligent, mais compliqué.

Donc on va perdre. En partie au moins. Les salauds vont réussir à manipuler les cons avec l’aide des tarés – excusez ma rudesse.

Et donc les cons, qui veulent leur guerre civile parce qu’ils s’imaginent que la guerre civile, c’est la solution… eh bien, ils risquent de l’avoir, leur guerre.

A vrai dire, ce n’est pas une surprise. Quand avec quelques amis, nous avons écrit « Eurocalypse », en 2006, nous le savions déjà. Historiquement, ça s’est toujours passé comme ça : ce sont les cons qui gagnent.

Cela dit, il ne faut pas désespérer.

D’abord on peut se consoler en se disant que, certes, ce sont les cons qui gagnent, mais enfin, ils ne gagnent jamais que le droit de se faire trouer la peau pour le compte des salauds. Donc on peut aussi se dire qu’une fois qu’ils auront commencé à y goûter, à leur guerre, ils vont se calmer très vite. J’ai remarqué que les gens, qui ont vu réellement des situations de troubles civils violents, ne souhaitent pas revivre ce type de situation. Parfois, ils s’habituent. Jamais ils ne demandent que ça reprenne, quand ça s’est arrêté. Et ça, c’est une constante : tout le monde réagit ainsi.

Ensuite, il faut voir qu’une fois que la température va monter sérieusement en France, ce qui finira par arriver, plusieurs forces contradictoires vont traverser le corps collectif. Certaines de ces forces seront positives, et elles viendront peut-être contrebalancer les forces négatives orchestrées par les ordonnateurs du « choc des civilisations ». C’est une raison de plus de souhaiter la révolte sociale. Si la guerre civile est, pour certains, un antidote à la révolution, la révolution peut aussi être un antidote à la guerre civile. C’est d’ailleurs pourquoi, à mon avis, il vaut mieux ne pas trop parler du choc des cultures : cela lui donne une importance excessive, et peut nuire à l’émergence de logiques étrangères à sa formulation.

Il faut s’attendre à devoir jouer ce genre de partition. Je ne saurais pas vous dire exactement quand ou comment, mais je pense que le début des réjouissances, c’est pour bientôt. Une affaire d’années, pas de décennies. A ce moment-là, il faudra susciter, canaliser, organiser ces forces positives, ces forces de la révolte positive – ces forces révolutionnaires latentes. Elles nous permettront peut-être de repousser les échéances quant au clash des cultures, sur notre sol.

Et cela peut nous laisser ensuite le temps qu’il faudra pour gérer ce clash, pour dialectiser, pour inventer les médiations nécessaires. Bref, pour faire le travail d’éducation évoqué à la fin de « Choc et simulacre », un travail qui, lui prendra, des décennies. Une génération au moins, peut-être deux ou trois.

Voilà, à mon avis, où nous en sommes, s’agissant de la France et du « choc des civilisations ».

 

QUESTIONS

 

Quelle différence faites-vous entre salafisme et wahhabisme ?

Vous êtes probablement originaire de la culture arabo-musulmane, et donc c’est vous qui pourriez sans doute m’instruire sur ce point !

Vous avez sans doute remarqué que je suis resté très vague sur le monde musulman dans mon propos, me contentant de souligner ce qui, à mon avis, le sépare de l’Europe. Ce n’est pas que je souhaite l’ignorer. Je me doute que les mécanismes mentaux que j’ai décrits pour l’Europe ont leur contrepartie dans le monde arabo-musulman, où manifestement, une certaine propagande antichrétienne est instrumentalisée par les pouvoirs, sans doute en partie pour produire cette simplification perverse qui conduit au « choc des civilisations ».

J’ai été vague sur le monde musulman pour la simple raison que je le connais mal. Ce n’est pas mon monde. Je ne parle pas arabe. Je peux évidemment lire le Coran, les commentaires du Coran, les classiques de la littérature arabe. Mais tout cela est loin de moi, je peux faire des contresens, tout le temps. Vous savez, je suis protestant ; et cela fait des années que j’entends des gens porter sur le supposé « monde protestant » des jugements qu’ils construisent en généralisant ce qu’ils ont, d’ailleurs souvent très mal, compris au sujet d’une fraction très minoritaire de ce monde. Alors je n’ai pas envie d’infliger aux musulmans des considérations du même ordre, les concernant.

La seule chose que j’ai comprise au sujet de cette histoire de salafisme, d’islamisme etc., c’est qu’il est important de regarder, quand on nous parle des « islamistes », qui est soutenu par l’Arabie Saoudite et qui ne l’est pas. Même depuis mon point de vue euro-centré, j’ai compris que l’emploi d’une même catégorie « islamiste », regroupant les musulmans soutenus par l’Iran et ceux soutenus par l’Arabie Saoudite, ne peut constituer qu’une erreur, d’entrée de jeu. Une faille dans la catégorisation, qui interdit tout raisonnement sérieux.

On utilise plus ou moins ces termes pour dire, en fait, « qui ne veut pas la séparation de l’Eglise et de l’Etat », enfin, « de la religion et de l’Etat », mais je pense qu’il peut y avoir plusieurs raisons, plusieurs manières, de ne pas vouloir cette séparation. Bref, une catégorie simplificatrice, que j’emploie toujours entre guillemets, si vous voulez.

Pour le reste, je serais bien en peine de vous donner une définition précise des doctrines religieuses en place. J’ai cru comprendre que le wahhabisme était porteur d’une interprétation plus littérale du Coran, qui sous-entend en quelque sorte une rigidité contraire, me semble-t-il, à ce que comme chrétien, je juge juste pour ma propre religion, et il me semble que cela peut expliquer certaines choses sur le régime politique saoudien. Quant au reste, je m’intéresse surtout à ces questions dans la mesure où elles ont un impact sur nous, ici, en Europe.

J’ai lu « Les secrets de la Réserve Fédérale ». J’en ai tiré pas mal de conclusions, sur l’idéologie sioniste entre autres, sur ces liens avec le mondialisme, sur l’apologie du métissage, mais seulement pour les non-juifs… Voici ma question : pensez-vous que le sionisme soit le cœur du problème ?

Quelques définitions, tout d’abord. Sinon, on ne sait pas de quoi on parle.

Il y a historiquement au moins deux grands « types » de sionisme.

Le premier type, qui apparaît au XVIII° siècle, est religieux. Il naît dans l’espace chrétien, dans une catégorie particulière de protestants, qu’on appelle les puritains. Sans entrer dans les détails très compliqués des évolutions à mon avis franchement pathologiques d’une partie du protestantisme anglo-saxon, il s’agit d’une théorie historiciste, qu’on pourrait définir ainsi : à la différence des idéologies classiques, issues des premières générations sorties de la religion et qui consistaient à faire de l’Histoire, de telle ou telle classe sociale, ou encore de l’Etat, des formes divinisées, ce sionisme a transformé la religion elle-même en idéologie.

Ce n’est donc pas une sortie de la religion, mais une inclusion dans la religion d’une forme proto-idéologique, forme ensuite enflée jusqu’à saturer tout l’espace religieux. Il reste donc une enveloppe religieuse, avec un contenu en réalité purement idéologique. La forme est religieuse, parce qu’on annonce la fin des tribulations et le retour d’Israël, on s’appuie sur les prophètes. Le contenu est idéologique, de manière dissimulée, parce que ce n’est pas Dieu qui ramène en Israël une génération sans péché, c’est Israël qui s’auto-élit, si j’ose dire, « zappant » pour ainsi dire l’étape purificatrice qu’est la production d’une génération sans péché.

Cela revient en gros à lire la fin du livre d’Ezéchiel sans en connaître le début, à recevoir la promesse du pardon de Dieu sans passer par le châtiment qui, donné par amour, dans le cadre de l’éducation de l’homme par Dieu, doit corriger les fils des fautes de leurs pères, afin qu’ils ne recommencent pas, qu’Israël soit digne de son Election. En fait, cette démarche, lire la  fin du prophète sans le début, revient pour faire court à se pardonner à soi-même. Bref, sur le plan religieux, c’est un sacrilège, et sur le plan psychologique, une perversion : la négation du nom du père, de l’interdit, et le refus de la sublimation.

Le second type de sionisme, qui naît au XIX° siècle, est idéologique. Il s’inscrit, lui, dans le cadre général classique des productions idéologiques, au moment où un groupe humain sort de la religion, ou en tout cas de la régulation stricte par la religion.

Il a deux  versants.

Dans un versant militariste, Jabotinsky par exemple, il ne fait que reproduire les productions idéologiques des anciennes sociétés d’ordre, autoritaires et inégalitaires, en train de passer de la religion à l’idéologie. C’est logique : dans une grande partie du monde juif, le modèle anthropologique n’est pas très éloigné de celui qui prévaut en Allemagne, ou en Hollande. Ce sont des cultures de la dictature du Surmoi, et donc, quand elles passent de la religion à l’idéologie, elles passent de l’Ancien Testament au fascisme, ou à peu près. D’où cette curiosité historique trop peu connue : l’entente finalement longtemps assez bonne entre sionistes et nazis, dans les années 30, en Allemagne !

Il existe un second versant de l’idéologie sioniste, qui renvoie à une autre partie du monde juif, caractérisée par un certain universalisme, conséquence de siècles de Diaspora. C’est le sionisme de gauche, sans doute plus sympathique aux Français, puisque plus proche de leurs représentations.

Aujourd’hui, ces deux grands types de sionisme ont tendance à se marier pour accoucher d’improbables rejetons, des protestants devenus bizarrement universalistes, ou disons mondialistes, par sionisme chrétien, ce qui ne veut rien dire, ou encore des Juifs religieux devenus sionistes via la pathologie du puritanisme anglo-saxon, importée dans leur propre système de représentation. D’où le rav Dynovisz, par exemple.

Cet ensemble d’idéologies floues sur fond de religion déstructurée est-il central dans la catastrophe actuelle ? A mon avis, non. C’est un des rares points sur lesquels je me sépare de mon ami Alain Soral, et donc, il peut être intéressant de préciser ma pensée.

Pour Soral, si j’ai bien compris, il existe une continuité stricte entre judaïsme talmudique et sionisme, et le sionisme est en quelque sorte l’esprit, la quintessence de la volonté de domination, qui en procèderait nécessairement. Je réfute ces deux affirmations.

Je pense qu’il n’existe pas de continuité stricte et parfaite entre judaïsme talmudique et sionisme idéologique, parce qu’il n’existe pas de continuité stricte entre religion et idéologie. Bien sûr, une idéologie sortant d’un monde jadis religieux sera porteuse de certains traits hérités de ce monde religieux, donc de cette religion. Mais ces traits sont alors resitués dans l’idéologie, ce qui en modifie le sens. Il n’y a continuité entre judaïsme et sionisme idéologique qu’au sens où il y a continuité entre le catholicisme classique gallican et l’universalisme républicain, ou entre le protestantisme allemand et le nazisme, ou entre le catholicisme autoritaire espagnol et le phalangisme. En fait, il y a continuité des fragments, mais pas de leur arrangement, pas du sens qu’ils produisent. C’est plus compliqué qu’une simple continuité stricte, franche.

Il n’existe pas non plus de continuité stricte et parfaite entre judaïsme talmudique et sionisme religieux parce que le sionisme religieux vient fondamentalement du monde protestant, plus précisément de sa composante puritaine. On ne peut comprendre ce phénomène que dans les catégories particulières du puritanisme, en fonction de son histoire. C’est très complexe, mais pour faire court : c’est ce qui arrive quand vous vous êtes mis une telle pression, que vous disjonctez littéralement. Dans les entreprises aujourd’hui, on appelle ça un burn out. Or, cela n’est pas juif : l’Election collective sur une base ethnique produit sans doute des pathologies, clanisme, rapport tronqué à l’universel, insertion ambiguë dans les processus sociaux généraux, etc. Mais elle ne peut pas engendrer ce type de burn out. Quand on répète l’année prochaine à Jérusalem, en réalité on est hors du temps. Le rapport juif au temps, je veux dire le rapport religieux juif au temps, dissipait l’angoisse ; c’est la combinaison d’un rapport au temps issu de la modernité, en particulier dans sa variante anglaise, et d’une métaphysique de l’Election à la fois prédéterminée et individuelle, personnelle disons, qui a créé la surpression à l’origine du burn out. Les Juifs ont leur défaut, leur idéologie nationale agressive est aussi conne que les autres, mais on ne peut pas leur mettre sur le dos la catastrophe du sionisme religieux. Ça, c’est un bug du logiciel protestant anglo-hollandais. Sous cet angle, soit dit en passant, il est très maladroit de réfuter l’argumentaire sioniste sur la base d’une lecture historiciste de l’Ecriture.

Je pense ensuite que le sionisme n’est pas nécessairement l’esprit, la quintessence de la volonté de domination, qui peut venir d'ailleurs ; et je pense encore moins qu’on puisse inscrire ce trait, l'esprit de domination, dans une continuité avec un judaïsme supposé parfaitement unitaire.

Concernant le lien supposé entre judaïsme et esprit de domination, je sais bien sûr qu’ici on me sortira les passages sanglants du Talmud, ceux où il est expliqué qu’un goy n’a pas toutes les fonctions de l’esprit, qu’un Juif a le droit de tuer un goy, etc. Le seul problème, c’est que vous trouverez l’équivalent à peu près dans toutes les traditions, y compris celle du christianisme. Il est vrai que nous n’avons jamais écrit nos lois orales, ce qui limite le caractère sanguinolent des fragments qu’on exhumera de notre tradition. Mais quant au reste, vous n’avez qu’à piocher dans ce que nous avons dit des musulmans, ce qu’eux ont dit de nous ou des Hindous, lesquels ne doivent pas être en reste, etc. Sur ce plan, la seule originalité des Juifs, réelle et significative il est vrai, est d’avoir écrit très tôt leur loi orale, créant ainsi une mémoire de tout, y compris du pire.

En réalité, aucune tradition ne peut survivre des siècles si elle n’inclut pas plusieurs tendances opposées. La tradition juive ne fait pas exception. Il y a toujours eu, chez les Juifs comme ailleurs, des types assoiffés de domination. Et il y a toujours eu, chez les Juifs comme ailleurs, des types assoiffés de justice. Comme la tradition juive est fondamentalement différencialiste, il est vrai que la justice n’y rime pas avec l’égalité. Mais elle est bien là, d’une manière qui peut étonner en France, aujourd’hui, mais qui est réelle.

Enfin, concernant le lien supposé entre sionisme et esprit de domination, il est exact, mais pas exclusif ou même particulièrement structurant dans la réalité du monde contemporain.

Le sionisme idéologique juif est dominateur parce que c’est une idéologie nationaliste, et les idéologies nationalistes sont dominatrices. Ce n’est pas une spécificité juive ; les Allemands, dans le genre, ont fait très fort aussi, ainsi que les Japonais. Nous-mêmes, nous aurions quelques reproches à nous faire.

Le sionisme religieux est dominateur, et il est vrai qu’il l’est de manière particulièrement dangereuse. C’est une perversion de l’esprit qui se rapproche beaucoup de la perversion idéale, et sans doute, pour un occidental, il est tentant d’y voir en quelque sorte l’alpha et l’oméga du principe de domination. Ça peut se comprendre. Les sionistes, d’ailleurs, se donnent énormément de mal pour nous convaincre de cela ; je me demande parfois s’il n’y a pas ici une forme de sadomasochisme, une perversion dans la perversion. Ça fait penser à un enfant qui sait qu’il a désobéi, et qui cherche inconsciemment à se faire choper par la patrouille, pour vérifier que papa va le punir, et donc s’intéresse à lui. Bref.

Le hic, en tout cas, c’est qu’il n’y a pas de sioniste en Chine, et que pourtant, on fait difficilement plus dominateur que le pouvoir chinois contemporain. Il faudrait quand même se souvenir à un moment donné qu’il n’y a pas qu’en Palestine qu’on ne peut pas faire trois mètres sans qu’un militaire vous fasse ouvrir votre sac. Allez donc vous balader à Pékin dans les zones gouvernementales, vous allez voir. Semblablement, il n’y a pas que les financiers juifs de Wall Street qui se comportent comme des porcs ; renseignez-vous sur le capitalisme indien, ce n’est pas triste.

En réalité, le fond du problème, c’est le capitalisme, et derrière le capitalisme, le pouvoir de la technique régnante, auto-justifiée. Nos sociétés fabriquent les conditions objectives pour que les pires sociopathes s’installent au sommet du pouvoir, et en jouissent sans retenue. Et la création de ces conditions objectives résulte, fondamentalement, d’un progrès technologique qui est allé beaucoup, beaucoup plus vite que l’avancement spirituel de l’humanité. En dernière analyse, c’est ça le problème. Le reste, c'est-à-dire l’action des réseaux d’influence, n’est que maladie opportuniste.

Attention : qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai pas dit. D’abord, je n’ai pas dit que le sionisme n’était pas un problème. C’en est un, et un gros. Des types dans l’état psychologique du rav Dynovisz avec 400 têtes nucléaires à portée de la main, c’est un très, très gros problème. Ensuite, je n’ai pas dit que Soral devait être puni pour ses propos à ce sujet. Je trouve qu’il faut le contredire quand il dit quelque chose de faux, mais je suis prêt à le soutenir, financièrement si nécessaire, si on l’embête avec cette histoire, judiciairement je veux dire. On doit avoir le droit de donner son opinion en France, même quand on se plante.

Ce que je dis en revanche, pour synthétiser, c’est qu’il ne faut pas croire, si on voit un tankiste debout dans une tourelle, que c’est forcément lui qui a donné l’ordre de faire rouler le char sur une foule de manifestants. Au fond, c’est peut-être, tout au plus, un barjo utile, voire un simple exécutant.

Quant à Jacques Attali, il n’est représentatif que du niveau des « élites » actuelles.

Est-ce que vous pensez vraiment que le gars qui est contrôlé dix fois par jour par un militaire, en Irak, il a le temps de comprendre que ce militaire américain n’est pas représentatif de sa société ?

Je crois, hélas, que ce militaire est représentatif de la société US, qui est dans l’ensemble brutale et très stupide. En revanche, il n’est pas représentatif du projet de Thomas Jefferson.

Pour le reste, bien sûr que non, le gars n’a pas le temps de comprendre. C’est d’ailleurs ma conclusion : les salauds vont réussir à manipuler les gens. Là-bas comme ici. A nous de faire en sorte qu’ils manipulent le moins possible, le moins longtemps possible.

Est-ce que vous ne croyez pas que le choc des cultures, que vous dites réel, n’est pas déjà surmonté par les classes dirigeantes elles-mêmes ?

D’une manière générale, le choc des civilisations, c’est pour les pauvres. Au niveau des classes supérieures, le besoin de créer une synthèse des aspects supérieurs des cultures antagonistes est beaucoup plus faible, parce que ces classes ont le temps et les codes pour intégrer la coexistence de plusieurs cultures. En surplomb de ces cultures, elles ont généralement accès aux méthodes d’intermédiation et de dialectisation qui permettent justement ces coexistences culturelles. En outre, elles disposent des conditions de vie matérielle qui rendent possible une mise à distance physique de l’Autre, qu’on peut aller voir quand on le souhaite, mais aussi cesser de voir quand on préfère ne pas le voir. Et, cerise sur le gâteau, ces classes supérieures s’inscrivent dans des logiques collectives de réseau qui permettent la coopération même sans lien culturel fort – quand on a beaucoup à gagner avec quelqu’un, on oublie sa couleur de peau ou sa religion…

Ce sont ces méthodes du surplomb culturel qu’il faudra, dans les générations qui viennent, enseigner aux pauvres, pour que le choc des civilisations, ce ne soit plus l’affaire de personne. Mais ce sera très difficile, parce que ces méthodes reposent généralement sur la construction d’une authenticité de la personne à travers le pouvoir, la richesse, le principe de différenciation que la personne détient. D’où le problème : comment mettre le peuple en surplomb de la culture populaire ? C’est la complexité de cette question qui fait qu’à mon avis, il faudra des générations pour inventer le monde culturel de la mondialisation matérielle.

Est-ce que vous ne croyez pas qu’au fond, il faudrait arrêter complètement de parler du choc, faire comme s’il n’existait pas ? Est-ce que rien ne peut nous unifier ?

Je suis d’accord qu’il ne faut pas trop en parler. Cela dit, on ne peut pas non plus faire comme si on ne remarquait rien, quand un monsieur au Bengladesh sort un bouquin, intitulé « Le livre du Dajjal », où il est écrit en toute lettre, si je résume, que l’Antéchrist, c’est notre civilisation, parce qu’à cause de Saint Paul, nous avons un jour séparé l’Eglise et l’Etat, et donc nié que l’homme doive vivre entièrement selon la Loi divine. On voit bien qu’il y a un problème, quand au même moment, des milliers de mosquées sont en projet chez nous.

Je pense qu’il faut parler du sujet pour en montrer la complexité, produire de l’analyse, refuser les simplismes – mais ne pas trop en parler. C’est un équilibre à trouver. L’objectif, c’est de faire comprendre au maximum de gens que nous devons trouver, ensemble, une voie pour sortir de la situation impossible où nos dirigeants nous ont mis. Si les gens comprennent cela, ils sortiront de la logique de confrontation.

Ce qui peut nous unifier, en réalité, c’est la prise de conscience du caractère obscène de nos classes dirigeantes et des manipulations par lesquelles elles se maintiennent. En ce  sens, dénoncer le choc des civilisations est utile aussi pour dénoncer ceux qui le promeuvent.

Ce qui nous unifie, c’est l’exigence de respect, au fond. Quand on est musulman, on ne comprend pas forcément pourquoi les occidentaux défendent ce qu’ils appellent la liberté, sans bien définir le mot. Quand on est occidental, on ne comprend pas pourquoi les musulmans défendent l’islam, qui de notre point de vue les opprime. Mais tout chrétien peut comprendre pourquoi un musulman refuse que les émirs se payent du champagne et des putes à Marbella, pendant que ces mêmes émirs prêchent le puritanisme wahhabite au Saoudien ordinaire. Et tout musulman peut comprendre pourquoi il n’est pas normal qu’un chômeur américain crève de faim, au pied d’un gratte-ciel où des traders se versent des bonus monstrueux parce qu’ils ont détruit son entreprise. Si quelque chose peut nous sauver du choc programmé, faire prendre conscience à tous qu’il faut sortir du piège, c’est bien cette commune conscience de l’indécence et cette universelle exigence de respect.

 

Le Bassin du Levant assiégé par Israël

Le Bassin du Levant assiégé par Israël

Ressources énergétiques : l’exploitation déjà confiée à des sociétés états-uniennes

Ex: http://www.polemia.com/

bassin-levant-130111.jpgA la fin de l’année 2012, Israël commencera à pomper du gaz dans le gisement offshore de Tamar, confié à un consortium international chapeauté par la société états-unienne Noble Energy. Celle-ci apportera ce mois-ci une seconde plate-forme de forage (Pride North America) pour étendre les prospections dans le Bassin du Levant. Dans cette zone de la Méditerranée orientale -estime l’agence gouvernementale états-unienne U.S. Geological Survey- se trouvent des réserves de gaz se montant à 3.500 milliards de m3, et des réserves de pétrole pour 1,7 milliards de barils. On se prépare donc à de grandes affaires : en une année, l’indice énergétique de la Bourse de Tel Aviv a augmenté de 1.700 %.

Partage des zones d’exploitation : nouvelle source de contentieux et de… conflits

Mais il y a un problème : les réserves énergétiques du Bassin du Levant n’appartiennent qu’en partie à Israël. Les gisements de gaz Tamar et Léviathan se trouvent à environ 100 Kms des côtes, hors des eaux territoriales israéliennes qui s’étendent jusqu’à 22 Kms de la côte. Toutefois, selon la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, Israël peut exploiter les réserves offshores de gaz et de pétrole dans une zone allant jusqu’à 370 Kms de la côte. Mais il en va de même pour les autres pays riverains. Il est donc déterminant de définir les zones respectives.

Dans les eaux libanaises, d’après la compagnie norvégienne Petroleum Geo-Services, il y a de gros gisements de gaz et pétrole. A ce propos, le ministre des affaires étrangères Ali Shami a demandé le 4 janvier au Secrétaire Général des Nations Unies d’empêcher que ces gisements soient exploités par Israël. La réponse ne s’est pas faite attendre : le jour suivant, le porte-parole onusien Martin Nesirsky a rejeté la requête en déclarant que les Nations Unies ne sont pas préparées pour intervenir dans la dispute. Même réponse de la part de l’Unifil (United Nations Interim Force in Lebanon) : le porte-parole Andrea Tenenti a déclaré au quotidien libanais The Daily Star (6 janvier) qu’ « une frontière maritime n’a jamais été établie » et que « la ligne de bouées dans la zone de Naqoura, non reconnue par le gouvernement libanais, a été instaurée unilatéralement par Israël ». Puis, le coordinateur spécial pour le Liban, Michael Williams, a diplomatiquement déclaré qu’« il pourrait y avoir un rôle pour les Nations Unies, mais nous devons en discuter avec nos juristes à New York » (The Daily Star, 11 janvier).

Israël a les mains libres

En réalité, donc, l’ONU laisse les mains libres à Israël dont le gouvernement a prévenu qu’il n’hésitera pas à employer la force pour protéger « ses » gisements. Comme le parlement libanais a approuvé une loi sur l’exploration des réserves énergétiques offshore et allouera les premières concessions au début de 2012, s’ouvre ainsi un contentieux qui pourra facilement conduire à une nouvelle guerre israélienne contre le Liban.

Qu’entend faire l’Italie, qui joue un rôle de premier plan dans l’Unifil, d’un point de vue naval aussi ? Attendra-t-elle que les navires de guerre israéliens bombardent les côtes libanaises, comme ils le firent déjà en 2006, pour s’emparer des réserves offshore du Liban ?

Il est plus difficile encore que les Palestiniens réussissent à exploiter les réserves énergétiques de leurs Territoires. Il résulte de la carte établie par U.S. Geological Survey que la plus grande partie des gisements de gaz se trouve dans les eaux côtières et dans le territoire de Gaza. L’Autorité palestinienne en a confié principalement l’exploitation à la compagnie British Gas, qui a creusé deux puits, Gaza Marine-1 et Gaza Marine-2, qui ne sont cependant jamais entrés en fonction.

Les Palestiniens sont écartés

Le gouvernement israélien a d’abord rejeté toutes les propositions, présentées par l’Autorité palestinienne et par British Gas, d’exporter le gaz en Israël et en Égypte. Elle a ensuite ouvert une négociation directe avec la compagnie britannique, qui détient la majorité des droits d’exploitation, pour arriver à un accord excluant les Palestiniens. Ce n’est pas un hasard si la négociation a été lancée en juin 2008, ce même mois où commençait (selon ce qui est admis même par des sources militaires israéliennes) la préparation de l’opération « Plomb durci » lancée contre Gaza en décembre 2008 (voir l’article par Michel Chossudovsky «La guerre et le gaz naturel : l’invasion israélienne et les gisements de Gaza en mer», Mondialisation.ca, le 12 janvier 2009, NdA). L’embargo qui a suivi, blocus naval compris, a de fait exproprié les Palestiniens du droit d’exploiter leurs propres réserves énergétiques, dont Israël veut s’emparer d’une façon ou d’une autre.

Le plan prévoit de relier, à travers un gazoduc sous-marin, les puits palestiniens de Gaza au port israélien d’Ashqelon, où, à partir de 2012, arrivera le gaz du gisement de Tamar. À une dizaine de kilomètres, au sud, il y a Gaza où les autorités israéliennes laissent passer au compte-gouttes le combustible pour la centrale électrique : ce qui provoque de continuels black-out qui, en laissant hôpitaux et stations d’épuration sans énergie, augmentent les victimes de l’embargo.

Manlio Dinucci
géographe.
il manifesto
12 janvier 2011

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio pour Mondialisation.ca,

dimanche, 06 février 2011

Russie, alliance vitale

Bientôt en librairie : "Russie, alliance vitale" de Jean-Bernard PINATEL

Ex: http://theatrum-belli.hautetfort.com/

Les grandes inflexions dans le système international peuvent être perçues, bien avant qu'elles ne se produisent, par les observateurs qui disposent d'une grille de lecture et qui fondent leurs réflexions sur les faits en se débarrassant de tout a priori idéologique ou sentiment partisan. Ainsi cet essai soutient des thèses et fournit une analyse des événements internationaux qui sont éloignés de la pensée dominante actuelle d'inspiration essentiellement américaine. 

pinatel001.jpgCette vision a été élaborée en utilisant une méthodologie fondée sur de nombreux emprunts aux enseignements de Marcel Merle (1), à la méthode prospective d'Hugues de Jouvenel et à l'œuvre d'Edgar Morin avec lesquels j'ai eu la chance de partager des réflexions dans le cadre de Futuribles et de la Fondation pour les études de défense à l'époque où elle était présidée par le général Buis. 

Ce n'est pas la première fois que je propose une vision prospective différente de celle communément admise. Dès les années 1970 déjà, j'avais pressenti que le temps de l'affrontement Ouest-Est fondé sur l'équilibre des forces nucléaires et classiques était révolu et qu'il serait remplacé par une forme nouvelle d'affrontement entre le Nord et le Sud. Je caractérisais ma vision de la nature différente de la "guerre" que nous connaîtrions dans le futur par le concept de "guerre civile mondiale". Pour ce faire je reçus l'aide précieuse et critique de mon amie Jacqueline Grapin qui était, à l'époque, journaliste au Monde et proche collaboratrice de Paul Fabra. 

La publication par Calman-Levy en 1976 de notre livre (2) fit l'effet d'une bombe dans les milieux politico-militaires puisqu'il soutenait que les guerres futures prendraient plus la forme d'une « guerre civile » Nord-Sud que celles d'un affrontement entre deux puissantes armées conventionnelles sous menace nucléaire auquel on se préparait. Nous écrivions : "À y regarder d'un peu près, le concept d'une guerre civile mondiale cerne assez étroitement la réalité. Il transpose, à l'échelle de la planète désormais ressentie comme un monde fini, l'idée du combat fratricide que se livrent les citoyens d'un même État. Et il est bien exact que le système international actuel est le premier à avoir une vocation mondiale, sans échappatoires possibles à ses blocages et à ses conflits. Il implique une guerre sans fronts, qui déborde les frontières et dépasse les militaires, pour défendre des enjeux vitaux dans un processus qui peut aller jusqu'à la mort... À force de détournements d'avions et d'actes terroristes, les Palestiniens ont essayé d'impliquer le monde entier dans leur cause, et le monde dans leur ensemble est devenu leur champ de tir". 

Le système international, qui évolue rapidement sous nos yeux, sera dominé dans les prochaines années par deux grands acteurs, les États- Unis et la Chine, qui interagissent dans une relation d'"adversaire- partenaire" : adversaires quand il s'agit d'enjeux ou d'intérêts vitaux à protéger, partenaires pour conquérir de nouveaux espaces et marchés et, surtout, pour empêcher de nouveaux acteurs d'acquérir une autonomie qui pourrait remettre en cause leur sphère d'influence et le partage du monde qu'ils préconisent implicitement ou explicitement. Un exemple récent en est l'accueil condescendant qui a été réservé par les grandes puissances à l'initiative de la Turquie et du Brésil pour apporter une solution à la crise iranienne. 

L'élaboration de cette vision s'appuie sur l'analyse et la hiérarchisation des intérêts permanents, vitaux ou majeurs, de ces grands acteurs, et sur l'évaluation de la marge de manœuvre, souvent limitée, que peuvent acquérir par leur charisme les dirigeants de ces pays. C'est ce qui explique les difficultés rencontrées par Barack Obama pour mettre en œuvre sa vision généreuse des rapports internationaux. Elle heurte de plein fouet les intérêts du complexe militaro-industriel américain qui s'est arrogé depuis longtemps le monopole de la désignation des menaces et de la défense des "intérêts permanents" des États-Unis et du "monde libre". 

C'est au Premier ministre de la reine Victoria, Benjamin Disraeli (1804-1881), qu'il est généralement convenu d'accorder la paternité de ce concept. En considérant que les États n'ont ni amis ni ennemis mais des "intérêts permanents", il introduisait pour la première fois les enjeux économiques dans la compréhension des relations internationales. Ce concept s'est étendu progressivement à d'autres dimensions comme la dimension culturelle. Ainsi le maintien de liens étroits entre les États francophones fait partie des intérêts permanents de la France car cela lui permet de peser plus que de par son poids dans les instances internationales (3). 

Dans les pays démocratiques c'est la perception de ces "intérêts permanents" par les citoyens qui est essentielle. Car il n'est de légitimité que reconnue par l'opinion publique. Ainsi la construction d'une Europe politique disposant de pouvoirs fédéraux ne deviendra un "intérêt permanent" pour les Européens que lorsque la grande majorité de la population des nations qui la composent en auront compris l'importance. Cette construction fait déjà partie des intérêts permanents de la France puisque la majorité des forces politiques y est favorable. La crise financière récente que nous avons traversée a montré la faiblesse d'une Europe fondée sur le plus petit commun dénominateur. De même, la présence des forces armées allemandes en Afghanistan est très critiquée par une majorité des forces politiques et de la population qui n'en comprennent pas les enjeux (4). Ces "intérêts permanents" sont rarement explicités par les dirigeants en dehors de cénacles restreints. Le maintien d'une incertitude sur leur définition précise constitue un atout dont les États auraient tort de se priver dans la compétition mondiale. 

Avec l'apparition de l'arme nucléaire, est apparue la notion d'"intérêts vitaux", au nom desquels un État se réserve le droit d'utiliser en premier l'arme nucléaire (5). Là encore, l'ambiguïté et l'imprécision font partie de la logique dissuasive, aucune puissance nucléaire ne déclarant ce qu'elle considère comme ses intérêts vitaux. 

Il est cependant possible d'évaluer les "intérêts permanents" des États en analysant les facteurs déterminants de leurs forces et de leurs vulnérabilités. Ainsi dans la Guerre civile mondiale (6) publiée en 1976, en pleine Guerre froide, nous nous interrogions sur la réalité de la menace militaire soviétique comme vecteur de la propagation du communisme, qui a été un des facteurs déterminants du système international entre 1945 et 1989. 

À l'époque, analystes et leaders d'opinion s'alarmaient à longueur de pages sur la menace que représentaient les 167 divisions militaires russes, sans jamais analyser les vulnérabilités de l'URSS qui pouvaient légitimer cet effort militaire. Prenant à contre-pied ces analyses, nous mîmes en relief plusieurs facteurs qui offraient un autre éclairage sur la menace soviétique : 

  • une relative faiblesse en nombre : rapportée à la superficie de l'URSS et, d'un point de vue défensif, cette force militaire "ne représentait plus que 12 militaires de l'armée de terre au km2 contre 60 en France" ;
  • une immensité de frontières à défendre : "L'URSS est le plus proche voisin de toutes les puissances actuelles et potentielles. À l'Est, l'URSS n'est séparée de l'Alaska américain que par les 30 km du détroit de La Pérouse, au Sud, elle a 7.000 km de frontières avec la Chine, 2.000 km avec l'Afghanistan, 2.500 avec l'Iran, 500 avec la Turquie..." ;
  • un manque de cohésion intérieure : "Mosaïque de 95 nationalités, d'ores et déjà l'URSS connaît un problème musulman avec la hausse de la natalité des populations islamisées qui représenteraient en 1980 72% de la population contre 52% en 1970 dans les cinq républiques d'Asie centrale" ;
  • et une "faiblesse de peuplement à l'Est de l'Oural".
  • Nous concluions : "L'URSS a de nombreuses vulnérabilités qui peuvent la pousser à s'armer au moins autant que les objectifs offensifs avancés par tous les observateurs".

Cet essai vise ainsi à éclairer d'un jour nouveau les intérêts permanents de l'Europe et de la Russie dans la gestion des menaces et des crises qui se développent à leurs frontières. Il soutient que l'insécurité qui règne à nos frontières sert directement les intérêts du complexe militaro-industriel américain au point de faire penser que les crises qui s'y enracinent ne sont pas le résultat d'erreurs stratégiques des dirigeants américains, mais proviennent d'options mûrement pesées par des conseillers qui en sont issus. Tout se passe en effet comme si la politique américaine visait à maintenir une insécurité permanente dans la région du Moyen-Orient et de la Caspienne. Elle viserait ainsi à freiner le développement économique de nos proches voisins tout en s'appropriant leurs ressources et, par contrecoup, à pénaliser la croissance de l'Europe et de la Russie en les privant de débouchés pour leurs produits et, enfin, à empêcher par tous les moyens la création d'une alliance stratégique de Dunkerque à l'Oural, qui constituerait un troisième acteur du système international capable de s'opposer à leurs ambitions. 

Jean-Bernard PINATEL

Editions CHOISEUL

178 pages, 17 euros

Général (2S) et dirigeant d'entreprise, J.-B. Pinatel est un expert reconnu des questions géopolitiques et d'intelligence économique. Docteur en études politiques et diplômé en physique nucléaire, il est breveté de l'École supérieure de guerre et ancien auditeur de l'IHEDN.

Sommaire :

  • Préface, p7
  • Avant-propos, p 13
  • Introduction, p 19
  • La montée en puissance de l'impérialisme chinois, p 23
  • Les relations sino-américaines à l'heure de l'interdépendance économique, p 43
  • La stratégie américaine d'"adversaire-partenaire", p 63
  • Les États-Unis face à l'Europe : éviter l'unification du "Heartland", maintenir la suprématie du "Rimland", p 77
  • Les pièges fondamentaux de la politique étrangère américaine, p 99
  • Pour un partenariat stratégique entre l'Europe et la Russie, p 119
  • La Russie, acteur clé dans la résolution des conflits et dans la lutte contre le terrorisme au Moyen-Orient, p 133
  • Irak et Afghanistan : pour une implication accrue de l'Europe et de la Russie, p 149
  • Conclusion, p 167

Notes :  

1. Sociologie des relations internationales (1987).

2. La Guerre civile mondiale, Paris, Calmann-Levy, 1976.

3. Forte d'une population de plus de 803 millions et de 200 millions de locuteurs de français de par le inonde, l'Organisation internationale de la Francophonie (01F) a pour mission de donner corps à une solidarité active entre les 70 États et gouvernements qui la composent (56 membres et 14 observateurs) — soit plus du tiers des États membres des Nations unies.

4. Le président allemand Horst Köhler, qui occupe une fonction principalement honorifique, a créé la surprise en annonçant sa démission le 31 mai 2010 après avoir déclenché un tollé politique suite à ses déclarations légitimant la participation accrue de son pays aux combats en Afghanistan par des raisons économiques. Il a jugé dans une déclaration à une radio cet effort « nécessaire pour maintenir nos intérêts, comme par exemple libérer les routes commerciales ou prévenir des instabilités régionales qui pourraient avoir un impact négatif sur nos perspectives en termes de commerce, d'emplois et de revenus » allemand sont déplacés, car ils suscitent méprise et malentendu. De fait, il est compréhensible qu'Horst Köhler, qui occupe une fonction symbolisant l'image de l'Allemagne, démissionne de son poste honorifique après les violentes réactions contre ses propos controversées sur une importante mission de son pays à l'étranger.

5. L. Mandeville, "Barack Obama peine à imposer sa doctrine", Le Figaro, 2/3/2010 : "Spécialistes du Pentagone et de la Maison Blanche ferraillent encore sur plusieurs points cruciaux de doctrine. Ainsi l'administration Obama devrait-elle refuser de souscrire au "non-emploi en premier" de l'arme nucléaire pour rester dans l'ambiguïté actuelle, contrairement à ce que les partisans du désarmement nucléaire espéraient, à en croire le quotidien new-yorkais".

6. J. Grapin, J.-P. Pinatel, op. cit., p. 256 et ssq.

samedi, 05 février 2011

WikiLeaks, die CIA und die amerikanische Regierung

WikiLeaks, die CIA und die amerikanische Regierung

Webster G. Tarpley

Weltweit wächst die Erkenntnis, dass das absurde Theater von WikiLeaks und Julian Assange keineswegs authentisch, sondern vielmehr eine Psychokriegs-Operation ist. WikiLeaks und sein Chef sind die klassische Form von »Limited Hangout« oder partieller Selbstenthüllung, eine Art von reißerischem Striptease, bei der eine Frontorganisation sorgfältig ausgewählte, oft genug auch getürkte Dokumente veröffentlicht, die ihr vom Geheimdienst überlassen werden, und zwar in der Absicht, nicht etwa der CIA, Großbritannien oder den Israelis Schaden zuzufügen, sondern vielmehr klassischen Vertretern auf der »Feindesliste« der CIA wie beispielsweise Putin, Berlusconi, Karzai, Gaddafi oder Rodriguez de Kirchner. In Tunesien haben von WikiLeaks veröffentlichte Dokumente, in denen sich abfällig über Ex-Präsident Ben Ali geäußert wurde, der CIA in Langley schon zu einem unverhofften Gewinn verholfen, indem sie zum eher seltenen Sturz einer etablierten arabischen Regierung geführt haben.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/geostrategie/web...

Gerhoch Reisegger: 9/11 - Das Lügengebäude fällt!

Gerhoch Reisegger:

9/11 - Das Lügengebäude fällt !

Krantenkoppen - Februari 2011 (1)

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Krantenkoppen

Februari 2011 (1)

'Meer antisemitisme door secularisering’
Jodenhaat komt ook voort uit de ontkerkelijking van de samenleving, zegt minister Piet Hein Donner (CDA, Binnenlandse Zaken).
Minister Piet Hein Donner, verantwoordelijk voor integratie, deed zijn opmerkelijke uitspraken in een Kamerdebat over bestrijding van antisemitisme. PVV-Kamerlid Joram van Klaveren had daarin gevraagd om een onderzoek naar de samenhang tussen een toename van anti-joodse incidenten en de groei van de islam.
http://www.depers.nl/binnenland/542615/Antisemitisme-door...
 
Statenverkiezingen Program voor verstandelijk gehandicapten
Wij stemmen op de PVV, ‘Jij ook wel denken wij’
VV in Noord Brabant manipuleert volgens deskundigen mensen met een verstandelijke beperking.
http://www.depers.nl/binnenland/542565/PVV-manipuleert-ge...
 
Van der Laan: schudweigering onwenselijk
Burgemeester Eberhard van der Laan gooit ook nog maar eens zijn mening op tafel in de handengate. Hij vindt het “een onwenselijke situatie” dat een docent van de Hogeschool van Amsterdam (HvA) vrouwen geen hand wil geven.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/02/van...
 
'Verrechtsing samenleving: Wat te doen?'
Fatima Elatik is weer eens in opspraak geraakt. De Amsterdamse PvdA'er, die landelijke bekendheid kreeg door de hoofddoek als emancipatiesymbool te bestempelen en na een miljoenenstrop toch op het pluche van stadsdeel Oost te blijven zitten, gaat een debatavond organiseren over de 'verrechtsing van de samenleving'.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/02/ver...
 

jeudi, 03 février 2011

La Russie dit non à l'invasion migratoire!

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La Russie dit non à l’invasion migratoire !

par Marc ROUSSET

En  matière démographique, les Russes sont moins naïfs que les Européens de l’Ouest déniant les catastrophiques réalités, endoctrinés par la nouvelle religion droit-de-l’hommiste ! Les Occidentaux ont raillé la Russie qui doit faire face  au déclin de sa population, mais s’ils ont effectivement  bien vu  la paille dans l’œil de la Russie, ils ont oublié la poutre de l’immigration extra-européenne qui était dans le leur ! Certes, les Russes vont connaître encore des moments très difficiles, mais suite aux mesures prises par les présidents Poutine et Medvedev, ils font face et vont s’en sortir progressivement, sans compromettre leur avenir et leur identité, alors que les élites dirigeantes de l’Europe de l’Ouest commettent un crime, une trahison inadmissible, celui de porter atteinte à la patrie charnelle des peuples européens, en acceptant des hordes d’immigrés (l’immigration continue derrière les rideaux de fumée médiatiques avec le Président Sarkozy, soit 250 000 personnes par an et une agglomération comme Lille tous les trois ans) pratiquement inassimilables, principalement en provenance de l’Afrique.

Aujourd’hui, les perspectives réelles de l’Europe de l’Ouest, c’est à terme une inéluctable guerre civile comme en ont connu le Liban, la Bosnie, le Kosovo, la Géorgie, les pays africains , Sri Lanka…, si des mesures favorisant la natalité des populations de souche européenne ne sont pas prises immédiatement. A contrario, l’avenir appartient toujours à la Russie, au-delà de  difficultés structurelles, suite en particulier, à la catastrophique décennie de 1990 à 2000 avec une natalité en chute libre et une perte de population de 800 000 individus par an, pendant l’ère de  Boris Eltsine. Le déclin démographique, le mal être, la baisse de la natalité de la Russie avait commencé en fait, dans les années 80, dès les premiers signes de l’essoufflement et de l’implosion à venir  de l’U.R.S.S. En 2007, au moment même où Poutine exposait son projet de stabilisation démographique, la Russie ne comptait déjà plus que 142 millions d’habitants, alors que la population était encore de 150 millions en 1992. Un rapport présenté en Russie en 2007 et largement diffusé par l’agence Novosti illustrait de manière criante l’érosion inéluctable : chaque heure, la Russie perd cent habitants; toutes les vingt-et-une secondes, on enregistre une naissance, mais une mort se produit toutes les quinze secondes… (1).

En Russie, l’opinion publique est hostile à l’immigration. Contrairement aux affabulations de l’Occident, même si le péril jaune est très réel à terme, plus particulièrement en Sibérie et en Extrême-Orient , il y a à ce jour en Russie, un maximum de 400 000 Chinois, selon Zhanna Zayonchkouskaya, chef de laboratoire de migration des populations de l’Institut national de prévision économique de l’Académie des sciences de Russie, et non pas plusieurs millions comme cela a pu être annoncé. Les Russes ont veillé au grain et ont pris des mesures très sévères pour éviter une possible invasion. La seule immigration qui a été favorisée est le rapatriement de Russes établis dans les anciennes républiques soviétiques (Kirghizistan, Kazakhstan, Pays baltes, Turkménistan). Des villes comme Vladivostok, Irkoutsk, Khabarovsk, Krasnoïarsk… et même Blagovetchensk, à la frontière chinoise, sont des villes européennes avec seulement quelques commerçants ou immigrés chinois en nombre très limité. Une invasion aurait pu avoir lieu en Extrême-Orient dans les années 1990, tant la situation s’était dégradée. Il est à remarquer que les migrants chinois de l’époque ont profité du laxisme et de l’anarchie ambiante pour filer à l’Ouest de la Russie. Être clandestin n’est pas aisé aujourd’hui en Extrême-Orient et en Sibérie : la frontière est relativement imperméable; le risque est grand; les hôtels sont sous contrôle étroit; le chaos qui suivit l’éclatement de l’U.R.S.S. est déjà loin.

Quant aux immigrés en Russie de l’Ouest en provenance du Caucase (Géorgie, Arménie, Azerbaïdjan) ou de l’Asie centrale (Tadjikistan), ils sont quelques millions, dont beaucoup de clandestins, mais ne représentent  aucun danger ou aucune menace réelle à ce jour sur le territoire russe tant par leur nombre, que par leur implantation contrôlée d’une façon très étroite par la police et les autorités. La population russe autochtone les perçoit d’une façon très défavorable avec des sentiments nationalistes, comme a pu le montrer l’émeute villageoise pendant plusieurs jours à Kondopoga en Carélie, en septembre 2006, à l’égard de communautés caucasiennes, principalement tchétchènes.

La Russie a réagi à la crise démographique selon le bon sens, en pensant courageusement et d’instinct la natalité à relever. Dès 2003, suite à la proposition du député conservateur Alexandre Tchouev, le Parlement a supprimé la pratique de l’I.V.G. pour raisons sociales; l’avortement n’est autorisé qu’en cas de viol, si la mère est déchue de ses droits parentaux, ou si le père est handicapé. En mai 2006, le président Poutine a confirmé la mise en place d’une politique nataliste. Cette politique permet aux mères de bénéficier d’une « prime de maternité » conséquente (1 250 000 roubles, soit 17 350 euros pour la naissance d’un second enfant et 1 300 000 roubles (18 825 euros pour le troisième). Depuis février 2006, des « certificats de naissance » ont été introduits dans les maternités : remplis lors de la naissance d’un enfant, ils permettent à la mère de toucher sa « prime de maternité » et à la sage-femme de bénéficier d’une « prime d’assistance » de 10 000 roubles (294 euros) pour chaque enfant né dans son service.

La Russie a dû aussi faire face à un véritable drame humanitaire en matière de logement avec l’absence d’espace physique pour l’enfant qui conduisait à l’enfant unique. La construction, en plein essor, devrait contribuer au redressement de la natalité. Le logement, l’éducation, l’agriculture et la santé constituent les quatre « projets nationaux » des perspectives 2020 pour la Russie. Aux États-Unis, le « Baby boom » avait été la conséquence d’une migration de masse des centres-villes vers les banlieues, « vers la terre ».

L’espérance de vie, selon Boris Revitch du Centre de démographie russe, était de 59 ans pendant les années 1990 à la naissance, soit vingt ans de moins qu’en Europe occidentale. Elle est aujourd’hui en 2011, supérieure à 69 ans. Les fléaux que la Russie doit affronter en matière démographique sont les suivants : l’alcoolisme (34 500 morts par an), le tabagisme (500 000 morts par an), les maladies cardio-vasculaires (1,3 millions de morts par an), le cancer (300 000 morts par an), le sida, les accidents de la route (39000 morts par an, soit le plus élevé du monde et trois fois plus qu’en France), les meurtres (36 000 par an), les suicides (46 000 par an), la déficience du système de santé qui faisait la fierté de l’U.R.S.S. et qui est devenue une catastrophe sanitaire. La mortalité infantile (11 pour 1 000 est deux fois plus élevée que dans l’U.E.). Au-delà de la nouvelle législation en place, des progrès doivent encore être faits pour la diminution du nombre d’avortements qui a diminué de 25 % entre 2003 et 2008, mais on recensait tout de même encore 1,234 millions d’avortements en 2008, pour 1,714 million de naissances de la même année ! Par ailleurs, la Russie doit faire face à un effet d’hystérésis, suite à la structure de sa population et à toutes ces années catastrophiques, ce qui a généré  un rétrécissement de la strate de population en âge de procréer.

Le retour aux valeurs traditionnelles, à la religion orthodoxe devrait aussi contribuer à sortir de l’habitude de l’enfant unique. Tout progrès réel repose en fait sur une révolution des mentalités favorisant la famille nombreuse. Il semble que la situation à ce sujet soit moins désespérée en Russie qu’en Allemagne. Le président Medvedev a proposé en 2010, en plus des mesures Poutine ci-dessus mentionnées, une réduction d’impôts de trois mille roubles (72 euros) par mois et par enfant à partir du troisième enfant. Pour les autres familles avec enfants, il s’est déclaré également favorable à une réduction des impôts, sans pour autant donner de chiffres. Un exemple anecdotique, mais hautement symbolique de l’attitude politique russe envers les familles et les naissances, est la campagne officielle « Donnez naissance à un patriote pour la fête de l’Indépendance de la Russie ! », dans la région d’Ulyanovsk située à environ 850 km à l’Est de Moscou, campagne dotée de prix, dont le premier est une voiture !

En 2005, la population avait  décru de 760 000 habitants, ce qui était le record absolu. En 2006, la baisse ne fut que de 520 000 habitants, puis 280 000 habitants en 2007,116 000 habitants en 2008.  La bonne nouvelle, c’est qu’en 2009 avec 1,76 millions de naissances, 1,95 millions de décès, 100 000 émigrants, et 330 000 naturalisations, la population russe a augmenté pour la première fois depuis quinze ans de  50 000 habitants. Le taux de fécondité de 1,9 enfants par femme en 1990, tombé  à 1,1 enfant par femme en 2000, est remonté à 1,56 enfants par femme en 2009, soit un taux similaire à celui de l’U.E. qui était de 1,57 enfants par femme en 2008.

Trois  prévisions démographiques majeures ont été envisagées pour la démographie en Russie en 2010. Selon une prévision estimée mauvaise du ministère russe de la Santé, la population devrait continuer à baisser pour atteindre 139 630 000 habitants en 2016 et 128 000 000 d’habitants en 2030. Le taux d’immigration resterait faible autour de 200 000 personnes par an pour les vingt prochaines années.

Selon une prévision estimée moyenne du même ministère, la population russe devrait légèrement augmenter jusqu’en 2016 pour atteindre 142 160 000 habitants, puis recommencer à légèrement baisser, de 200 000 ou 300 000 habitants dès 2020, pour atteindre 139 372 000 habitants en 2030. Le taux d’immigration serait contenu à une moyenne de 350 000 nouveaux entrants par an, ce qui est à peu près la moyenne de 2009, année durant laquelle 334 500 étrangers et apatrides ont reçu la nationalité russe.

Selon une prévision haute toujours du même ministère de la Santé, la population devrait augmenter à près de 144 000 000 d’habitants en 2016 et continuer à augmenter jusqu’à 148 000 000 en 2030. Le taux d’immigration serait plus élevé dans cette variante, soutenant la hausse de la population et avoisinerait les 475 000 nouveaux entrants par an. D’ici vingt ans, on arriverait à une « immigration » équivalente à 8 % de la population du pays. Celle-ci serait principalement du  Caucase et de la C.E.I., donc de populations post-soviétiques, russophones, dont des communautés sont déjà présentes en Russie et pas foncièrement déstabilisantes.

En conclusion, la hausse de la natalité est le résultat de la politique volontaire de Vladimir Poutine, de Dimitri Medvedev et de leurs gouvernements. La baisse de la natalité dans les pays occidentaux, elle, est  le résultat de la politique volontaire de l’oligarchie mondialiste au pouvoir qui ne tient pas compte des causes qu’elle a créées (déchristianisation, corruption des mœurs, libéralisation de la contraception, de l’avortement, de l’homosexualité, féminisme et travail des femmes, destruction des petits agriculteurs, regroupement des populations dans les métropoles, diminution des allocations familiales  qui ne sont plus réservées aux citoyens français de souche, mais bien au contraire de plus en plus aux populations immigrées, ce qui est le comble de la bêtise et du suicide programmé…), bref, ce qu’on appelle « la culture de mort ». Déjà Emmanuel Le Roy Ladurie, membre de l’Institut, remarquait que la France reste un pays où le pourcentage des avortements (220 000 par an) égale le taux de mortalité des bébés âgés de moins d’un an au temps de Louis XIV. Peut–on vraiment parler de progrès dans ces conditions ? L’oligarchie mondialiste  considère que l’unique remède contre la dénatalité est l’immigration. L’objectif est de fabriquer à l’échelle planétaire, une population d’apatrides et de déracinés opposés les uns aux autres dans une guerre civile mondiale, les peuples devenant des minorités dans leurs propres patries (2).

La Russie  qui fait  face à des difficultés bien plus grandes que l’U.E. a dit non à ces folies occidentales. Elle nous montre le chemin du redressement démographique, du coup d’arrêt à donner à l’immigration, bref le chemin de la survie de  notre civilisation européenne !

Marc Rousset

Notes

1 : Hélène Carrère d’Encausse, La Russie entre deux mondes, Fayard, 2010, p. 64.

2 : cf. Dissonance, le blogue d’Alexandre Latsa.


Article printed from Europe Maxima: http://www.europemaxima.com

URL to article: http://www.europemaxima.com/?p=1858

 

Presseschau - Februar 2011 / 01

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Presseschau

Februar 2011 / 01

Liebe Angemailte,
na ja, mal eine kleine Presseschau für Januar. Vielleicht interessiert manches den ein oder anderen ja ein kleines bischen.

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Einige Links der Presseschau spezial. Bei Interesse einfach mal anklicken, ansonsten ignorieren.

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US-Truppenabbau
Decision on Europe-based brigades expected early this year
http://www.stripes.com/news/decision-on-europe-based-brig...
(man beachte vor allem die Leserkommentare zur zukünftigen US-Truppenstrategie, z.B. von RedLeg6 !)

Kolumne
Obamas Dilemma
http://www.fr-online.de/politik/meinung/obamas-dilemma/-/...

Kauf von Staatsanleihen
China will Spanien aus Schuldenkrise helfen
http://www.spiegel.de/wirtschaft/soziales/0,1518,737506,0...

Aigner warnt wegen Preisauftrieb vor Hungerrevolten
http://www.focus.de/politik/schlagzeilen/nid_62654.html

Mexiko
Polizisten quittieren aus Angst vor Drogendealern den Dienst
http://www.focus.de/politik/weitere-meldungen/mexiko-poli...

«Krieg» zwischen Berlusconi und der Justiz
http://newsticker.sueddeutsche.de/list/id/1102945

Ist Silvio Berlusconi der moderne Machiavelli?
http://www.welt.de/politik/ausland/article12333071/Ist-Si...

Griechenland: Grenzzaun wird kürzer
http://wienerzeitung.at/default.aspx?tabID=3861&alias...

Griechenland klagt für NS-Entschädigung
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Netanjahu: Deutschland soll schneller zahlen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Stadtwald von Eger
Die Zeit des Kalten Krieges ist vorbei
http://www.sueddeutsche.de/bayern/stadtwald-von-eger-die-...
http://www.oberpfalznetz.de/zeitung/2590432-100-egerer_st...
(auf Seite 2 weiterklicken)

(auch interessant. Solange es um multinationale Kunstgebilde geht setzen sich Studenten auf einmal für den funktionierenden Staat ein…)
Protestmarsch gegen Regierungskrise
Studenten mobilisieren Zehntausende Belgier
http://www.tagesschau.de/ausland/belgien246.html

Ost-Belgien
Dankbarkeit für das, was 66 Jahre danach ist
http://www.st.vith.be/neues/pressespiegel/detailansicht/a...

WikiLeaks: Über das Problem von schmutzigen Wahrheiten
http://www.blauenarzisse.de/index.php/gesichtet/2232-wiki...

BA-Chef Weise glaubt an Vollbeschäftigung
Allerdings gebe es wegen des Fachkräftemangels einen dringenden Zuwanderungsbedarf
http://www.welt.de/print/welt_kompakt/print_wirtschaft/ar...

Siemens: Pierers Erbe
Weniger deutsch, weniger weiß, weniger männlich
http://sueddeutsche.de/wirtschaft/siemens-weniger-deutsch...
(Die Überschrift ist Programm…)

(Linke gegen Schuldenverbot)
Schuldenbremse
Linke erwägt Klage
http://www.hr-online.de/website/rubriken/nachrichten/inde...

(Schwarze Regierung setzt urgrüne Forderungen durch…)
Merkels Ministerinnen streiten über Frauenquote
http://newsticker.sueddeutsche.de/list/id/1103974

Holocaust
Wulff sieht "ewige" Verantwortung der Deutschen
http://www.welt.de/politik/deutschland/article12361622/Wu...
(die Leserkommentare lesen! Sie sprechen eine eindeutige Sprache…)

Jährliches, Allzujährliches
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Aufstand des Infantilismus
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Stéphane Hessels Pamphlet
Empört euch!
Er kämpfte in der französischen Résistance, war später Diplomat und weiß die republikanischen Ideale hochzuhalten. Und seit kurzem ist Stéphane Hessel auch Autor eines schmalen Bestsellers: Auszüge aus seinem Pamphlet „Empört euch!“, das Frankreich bewegt.
http://www.faz.net/s/Rub117C535CDF414415BB243B181B8B60AE/...

bluthilde blog
Weg vom Patriarchat, hin zum Proletariat! – jetzt auch in kultursensibler Sprache
http://bluthilde.wordpress.com/

Die neue Macht am Rhein
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Forscher sehen Sarrazin-Thesen widerlegt
http://www.swp.de/ulm/nachrichten/politik/Forscher-sehen-...
http://www.neues-deutschland.de/artikel/188131.sarrazin-h...
dazu auch noch:
http://www.achgut.com/dadgdx/index.php/dadgd/article/frau...

Psychologie der Sarrazin-Leser
Auch die Unterschicht kauft Thilo
http://www.taz.de/1/politik/deutschland/artikel/1/auch-di...

Mainz
Proteste gegen Sarrazin
http://www.sueddeutsche.de/n5838U/3811529/Proteste-gegen-...

Demo in Mainz gegen „Volksverhetzer“ Sarrazin (Fotostrecke anschauen)
http://www.abendblatt.de/politik/article1744551/Demo-in-M...

Offenbach: Erfolgreiche antifaschistische Demo
http://de.indymedia.org/2011/01/298412.shtml
http://offenbach.blogsport.de/

Nürnberg
Polizeibeamte mit Feuerwerkskörpern angegriffen
http://www.polizei.bayern.de/mittelfranken/news/presse/ak...

Linke Gewaltwelle in Berlin befürchtet
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....
(eindeutige Leserkommentare…)

Berlin Friedrichshain
Häuserräumung: Haftbefehle gegen drei Randalierer
http://www.abendblatt.de/vermischtes/article1773385/Haeus...

(Deutschlandhasser auf Millionärskurs…)
SLIME: Gitarrist bei "Wer wird Millionär"
http://www.in-your-face.de/news/2011-20425/slime-gitarris...

Der Punk mit der Beamtenvariante
http://www.abendblatt.de/hamburg/article1763704/Der-Punk-...
(seine 16.000 Euro hat er bekommen, mehr aber auch nicht)

(und wieder einmal offenbart sich das linke Antifantentum als reines postpubertäres Dekadenzphänomen problembeladener Bürschchen, das sich auflöst, sobald das große Geld lockt)
Jan Delay in der Offenbacher Stadthalle
http://www.op-online.de/nachrichten/kultur/jan-delay-stad...

(ein guter Kommentar zu Jan Delay…)
Kommentar: Schnösel Jan Delay zieht über Offenbach her
http://www.op-online.de/nachrichten/kultur/kommentar-jan-...

(Hervorragender Kommentar…)
Überall Verschwörungen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Bundesverfassungsgericht: „Ein im Rahmen der Führungsaufsicht für die Dauer von fünf Jahren  erteiltes allgemeines Publikationsverbot für die „Verbreitung
rechtsextremistischen oder nationalsozialistischen Gedankenguts“
ist verfassungswidrig“
http://www.bundesverfassungsgericht.de/pressemitteilungen...

Thomas Brehl gestorben
http://axelreitz.wordpress.com/2011/01/01/thomas-brehl-is...
http://npd-blog.info/2011/01/01/neonazi-thomas-brehl-vers...

Zum Tode des Autoren von “Blutzeugen”, André Busch
http://de.altermedia.info/general/zum-tode-des-autoren-vo...

Pedro Varela in Haft und Martin Humer unter Anklage
http://www.globalfire.tv/nj/11de/verfolgungen/pedro_humer...

Linken-Vorsitzende Lötzsch trifft RAF-Terroristin
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Rosa-Luxemburg-Konferenz: Kritik an Linkspartei-Chefin Lötzsch wächst
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Linksextremisten greifen Opfer des Stalinismus an
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Staatsanwaltschaft ermittelt gegen RAF-Terroristin Viett
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Politischer Eklat in Wiesbaden
Linke als Antisemiten angegriffen
http://www.fr-online.de/rhein-main/linke-als-antisemiten-...
Die Dokumentation:
http://www.petertauber.de/index.php?ka=1&ska=1&id...

Gewalt gegen Burschenschaften
Ein Fall für den Verfassungsschutz
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Ein "taz"-Mitbegründer soll Schüler missbraucht haben
http://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2011-01/ode...

Christoph Butterwegge…
Rückwärts immer, vorwärts nimmer
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Linken-Chef Klaus Ernst
Wege zum Kapitalismus
http://www.fr-online.de/politik/wege-zum-kapitalismus/-/1...

Junge Union Thüringen fordert Verbot der Linksjugend
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Thierse ruft zur Blockade des „Trauermarschs“ in Dresden auf
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Fördergelder: Schröder setzt Gruppierungen der Linkspartei auf den Index
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Grüne Alternative Freiburg fordert Beseitigung des Siegesdenkmals
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Ort in Sachsen-Anhalt will Thälmann-Denkmal wieder aufstellen
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Sportverbände, Innen- und Familienministerium planen neue Initiative gegen Rechts / Claudia Roth: „Tarnung ist brandgefährlich!“
http://www.blauenarzisse.de/index.php/aktuelles/2236-spor...

Willfährige Presseartikel zur neuen „Gegen Rechts“-Kampagne, eine Auswahl:
http://www.focus.de/politik/deutschland/rechtsextreme-bra...
http://newsticker.sueddeutsche.de/list/id/1097850
http://www.rp-online.de/politik/deutschland/Neonazis-unte...
http://www.fr-online.de/sport/das-scheitern-von-politik-u...
eher skeptisch…
http://www.zeit.de/sport/2011-01/rassismus-sport-zwanzige...

(Diese Seite wird nach eigenen Angaben gefördert im Rahmen des Bundesprogramms “Vielfalt tut gut. Jugend für Vielfalt, Toleranz und Demokratie“…)
Rechte Publizisten
http://www.koelnganzrechts.de/weitere/publizisten.html

Kapitalismuskritik, die keine ist: Justus Wertmüller, der Nichtraucherschutz und das Verhältnis zum Volk
http://www.blauenarzisse.de/index.php/anstoss/2247-kapita...

Grünen-Politikerin fordert Abschaffung des Begriffs „Integration“
http://www.jungefreiheit.de/Single-News-Display-mit-Komm....

Nekla Celec – Frankfurt wird islamisch
http://apokalypsenow.wordpress.com/2011/01/18/nekla-celec...

Mit typisch „grünen“ Methoden
Eine Analyse der Reaktion Eskandari-Grünbergs auf die Kritik von Necla Kelek
http://www.freie-waehler-im-roemer.de/index.php?id=44&...

(mit den 25.000 Euro wäre der Afghane zu Hause ein gemachter Mann…)
Straßburg: Richter rügen EU-Asylpolitik
http://www.topnews.de/strassburg-richter-ruegen-eu-asylpo...

Frankfurt am Main
Streit mit Mitarbeiterin
Personaldezernent gegen Burka im Bürgeramt
http://www.faz.net/s/RubFAE83B7DDEFD4F2882ED5B3C15AC43E2/...

Die Frankfurter Burka-Frau im Bürgeramt: Römer-Parteien, besorgt euch Schamtücher!
Die Realität blamiert erneut das "Konzept" des Magistrats
http://www.freie-waehler-im-roemer.de/index.php?id=44&...

Silvester: Polnische Schlägerbande „bereichert“ Görlitz
http://www.nno-tv.de/?p=2950

Wiesbaden
Plädoyers im Messermörderprozess
http://www.welt.de/print/welt_kompakt/vermischtes/article...

Dreieich
Freigelassener Serien-Räuber
Opfer fordern: „Sperrt ihn endlich weg!“
http://www.bild.de/BILD/regional/frankfurt/aktuell/2011/0...

Überfall auf Spielothek in Offenbach
http://www.op-online.de/nachrichten/offenbach/ueberfall-o...

Festnahme nach Überfall auf Goldhändler in Offenbach
http://www.op-online.de/nachrichten/offenbach/goldhaendle...

Streetart
Kulturaktivismus für Anfänger
http://www.blauenarzisse.de/index.php/gesichtet/2213-kult...

Das Internet-Jahr 2010 in Zahlen
107.000.000.000.000 E-Mails, fast alle Spam
http://www.spiegel.de/netzwelt/web/0,1518,740121,00.html

Facebooks lascher Datenschutz
Etappensieg gegen Social Network Facebook
http://www.wallstreet-online.de/nachricht/3088201-faceboo...

Pinkel-Polizistin empört Dresden
http://www.20min.ch/news/kreuz_und_quer/story/Pinkel-Poli...
http://www.bild.de/BILD/regional/dresden/aktuell/2011/01/...

„Die Deutschen sind Ferkel“
Eine Putzfrau aus Polen schreibt in einem Buch, was sie „unter deutschen Betten“ fand.
http://www.tagesanzeiger.ch/ausland/europa/Die-Deutschen-...

älter, aber noch aktuell…
NSDAP-Mitglieder in der Ruhmeshalle des Sports
http://www.welt.de/sport/article1966989/NSDAP_Mitglieder_...

Das Frankfurter Städel arbeitet mit einem Buch seine Rolle in der NS-Zeit auf
http://www.welt.de/print/welt_kompakt/kultur/article12124...

Raubkunst
Das Städel im Nationalsozialismus
http://www.hr-online.de/website/rubriken/kultur/index.jsp...

Zweikaiserdenkmal Guben
http://www.stadtkirchegubin.de/00000198640aab305/03236299...
(Der Leser von heute vernimmt mit Betroffenheit die Töne von Deutschtümelei und Nationalismus, wie sie im Jahr 1914 und nach 1933 in verhängnisvoller Weise das Schicksal des deutschen Volkes bestimmen sollten…)

Humboldtforum
Stadtschloss bekommt Kuppel – wenn Geld da ist
http://www.morgenpost.de/berlin-aktuell/article1500143/St...

Leipzig, neue Hauptstadt der Gründerzeit
http://www.welt.de/print/wams/wirtschaft/article12385980/...

Steuergeldverschwendung in Münster…
Münsters un(v)erkennbare Platzgestaltung
Der Picasso-Platz zeigt Picassos Gesicht - doch leider ist das nur von weit oben zu sehen.
http://www.steuerzahler-nrw.de/Muensters-unverkennbare-Pl...

Gefahr Energetische Sanierung
Altes Stadtbild verschwindet hinter Styropor
http://www.newsclick.de/index.jsp/menuid/2048/artid/13495...

Planungsverfahren
Großprojekte sollen schneller genehmigt werden
http://www.faz.net/s/Rub0E9EEF84AC1E4A389A8DC6C23161FE44/...

Abrissgefahr…
Denkmalschutz in Wien
"Dann müsste auch der Stephansdom abgerissen werden"
http://derstandard.at/1293370410397/Denkmalschutz-in-Wien...

Initiative Denkmalschutz: Wiener Stadtbildpflege am Abstellgleis?
Die vernachlässigte Schutzzonenpolitik fordert zwei weitere Opfer
http://www.initiative-denkmalschutz.at/index.php/meldunge...

Denkmalschutz stimmt zu – Bau einer Elektrotankstelle geplant
Fachwerkhaus muss weichen
http://www.hna.de/nachrichten/kreis-kassel/kaufungen/fach...

Ruinen in Detroit - eine amerikanische Industriestadt im Sterben
http://www.guardian.co.uk/artanddesign/gallery/2011/jan/0...

Detroit: Downsizing einer Großstadt
http://diepresse.com/home/wirtschaft/international/625624...

Leerstand, Verfall und Abrisswahn in Chemnitz
http://www.repage4.de/member/schmalfuss/home.html

Denkmal für „Gustloff“-Versenker Alexander Marinesko in Kaliningrad
http://de.academic.ru/dic.nsf/dewiki/51479

Hadayatullah Hübsch ist gestorben
http://www.welt.de/print/welt_kompakt/kultur/article11997...
http://www.fr-online.de/frankfurt/ein-poet-und-muslim/-/1...

Auch er war unser. 
Von Uve Schmidt
Zum Tode von Hadayatullah Hübsch
http://www.glanzundelend.de/Artikel/abc/h/huebsch.htm

Schneegemälde:
Rembrandts Bildergrüße aus der Eiszeit
http://www.handelsblatt.com/magazin/kultur-lifestyle/schn...

Japanische Forscher wollen Mammut klonen
http://www.handelsblatt.com/technologie/forschung/medienb...

Die Unglaublichen
USA: Selbsternannte Superhelden im Superheldenkostüm machen die Straßen (un)sicher
http://www.heise.de/tp/r4/artikel/33/33983/1.html

Porträt des Facebook-Gründers
Wie Mark Zuckerberg wurde, was er ist
http://www.tagesspiegel.de/medien/wie-mark-zuckerberg-wur...

Mit dem Computer in den Hosentasche entsteht ein neuer öffentlicher Zwischenraum
http://www.heise.de/tp/r4/artikel/33/33977/1.html

Datensammler-Debatte
Kuschelkapitalismus aus dem Netz
http://www.spiegel.de/netzwelt/netzpolitik/0,1518,739027,...

Piloten fordern Verbot von Laserpointern
Luftsicherheit: Piloten werden immer öfter geblendet - Gefahr ist kaum abzuschätzen
http://www.echo-online.de/region/rhein-main/Piloten-forde...

älter, aber man sollte der Sache juristisch nachgehen…
Muss Belgien Vennbahn-Teilstück abtreten?
http://www.rundschau-online.de/html/artikel/1195834768551...

Langhans im Dschungelcamp
Warum diese Verachtung?
KOLUMNE VON JUTTA WINKELMANN
http://www.taz.de/1/debatte/kolumnen/artikel/1/warum-dies...

Langhans im Dschungelcamp
Politik der Ekstase
http://taz.de/1/debatte/kolumnen/artikel/1/politik-der-ek...

(sehr guter Kommentar…)
Harald Martenstein
Von Lust und Ekel
Das Dschungelcamp ist humaner als Fußball, findet unser Kolumnist
http://www.zeit.de/2009/07/Martenstein-07

Dschungelcamp: Sarah-Ära beendet, Langhans fliegt
http://www.abendblatt.de/vermischtes/article1767861/Dschu...

"Tal der Wölfe - Palästina":
Filmstart trotz Antisemitismus-Vorwürfen
http://www.stern.de/kultur/film/tal-der-woelfe-palaestina...

BgA fordert von Cinestar Absetzung des Film "Tal der Wölfe"
http://www.nordhessische.de/news.php?id=1786&c=2

Politik und „Gangsta-Rap“: Über den Sohnemann von Bayerns Innenminister
http://www.blauenarzisse.de/index.php/gesichtet/2230-poli...

SPREU & WEIZEN - Deutsche Passion (Videoclip)
http://www.youtube.com/watch?v=Tshn0nt-mkE&feature=pl...

Frei.Wild verabreicht eine Dosis „Gegengift“ für Mainstream-Gelangweilte
http://www.blauenarzisse.de/index.php/rezension/2218-frei...
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mardi, 01 février 2011

Egypte: Israël roept Washington en Europa op om Moebarak te steunen

mubarak-saidaonline.jpg

Egypte: Israël roept Washington en Europa op om Moebarak te steunen
       
JERUZALEM 31/01 (AFP) = Israël heeft de Verenigde Staten en de Europese landen in een vertrouwelijke boodschap opgeroepen om het Egyptische regime van Hosni Moebarak te steunen. Dat meldt de krant Haaretz maandag.

In de boodschap onderstrepen de Israeliërs dat het in het belang van het Westen en van het hele Midden-Oosten is om de stabiliteit van het regime in Egypte te bewaren en dat er bijgevolg voorzichtiger moet worden omgesprongen met openlijke kritiek op president Moebarak. Volgens de krant is de oproep een vingerwijzing aan het adres van Washington en de Europese landen die hun steun aan het regime hebben
opgezegd. 

Een woordvoerder van de Israëlische premier Benjamin Netanyahu wilde de oproep niet bevestigen of ontkennen.

Tot hiertoe hield Israël zich eerder op de vlakte ten opzichte van de golf van protest in Egypte. Netanyahu zou aan zijn ministers de opdracht hebben gegeven om zich te onthouden van commentaar. Zelf verklaarde hij zondag enkel dat Israël de vrede met Egypte in stand wil houden. "Er is nu al meer dan drie decennia lang vrede met Egypte. Ons doel is om dat zo te houden", luidde het. SVR/WDM/

Dader van aanslag Moskouse luchthaven afkomstig uit Noordelijke Kaukasus

Dader van aanslag Moskouse luchthaven afkomstig uit Noordelijke Kaukasus

       
Attentats-Moscou-e.jpgMOSKOU 29/01 (AFP) = De dader van de dodelijke aanslag op de Moskouse luchthaven Domodedovo, waarbij maandag 35 mensen omkwamen, is afkomstig uit de Noordelijke Kaukasus, de onstabiele regio in het zuiden van Rusland. Dat meldt de commissie die instaat voor het onderzoek zaterdag. 

"We hebben de identiteit vastgesteld van de terrorist, de kamikaze die het explosief tot ontploffing heeft bracht", zo luidt het in een persbericht. "Het gaat om een 20-jarige man afkomstig uit een van de republieken uit de Noordelijke Kaukasus." 

De naam van de dader werd niet bekendgemaakt om zo de "medeplichtigen en verantwoordelijken van deze terroristische daad te kunnen identificeren en arresteren". MPE/(VKB)/

Olie voor moslim-immigratie

Pompe-Petrole.jpg

Ex: http://www.uitkijk.net/islam.php?do=oil

Olie voor moslim-immigratie

Op gevaar af dat u uw buik inmiddels boordevol heeft van gezeik over de
multiculturele samenleving, wil ik u toch iets vertellen wat u nog niet
weet. Namelijk dat de massale moslim-immigratie naar West-Europa niet zomaar
uit de lucht is komen vallen. Zij is een rechtstreeks gevolg van een
Europese richtlijn, die in 1975 geruisloos is bekokstoofd.

Aanleiding was de oliecrisis van 1973. Uit angst dat de oliekraan voorgoed
dicht zou gaan, is toen op Europees niveau besloten om een “Euro-Arabische
Dialoog” op gang te brengen met de OPEC-landen. Deze EAD kreeg een permanent
hoofdkwartier in Parijs, en organiseerde overal ter wereld congressen, waar
afgevaardigden van de toenmalige EEG zich beijverden om de Arabische
olieboeren te vriend te houden.

In juni 1975 rolde daar een convenant uit, waarvan wij nu met z’n allen nog
steeds de zure vruchten plukken: 200 zaakgelastigden namen in Straatsburg,
met algemene stemmen, een resolutie aan. Uit naam van de hele toenmalige
Europese gemeenschap. Het was een tijd van moordende consensus: in heel
West-Europa waren toen sociaal-democraten aan de macht, en van oppositie was
nauwelijks sprake. De geestelijke vader van de tekst, de Belg Tijl Declercq
uit Antwerpen, mocht dan een christen-democraat zijn, hij was ook zo links
als een deur, en een warm voorstander van totalitarisme. In zijn land was
hij de latere stichter van het Vlaams Palestina Komitee. Hij overleed ( 81
jaar) op 25-12-2003. Hij ijverde bijvoorbeeld ook driftig voor innige
vriendschapsbanden met de Sovjet-Unie. Het is deze Resolutie van Straatsburg
(onthoud die naam!) waarvoor Pim en Theo met hun leven hebben geboet, zou je
kunnen zeggen.

In het document belooft de EEG om voortaan de Arabische immigratie actief te
bevorderen, en de nieuwkomers ruim baan te geven om hun cultuur naar Europa
te exporteren. De tekst benadrukt “de grote verrijking, die het Arabisch
cultuurgoed ons te bieden heeft, vooral op het gebied van normen en
waarden”, en draagt de lidstaten op om aan de verspreiding “de hoogste
prioriteit” te geven.

De pers moet worden ingeschakeld “om een gunstig klimaat te scheppen voor de
immigranten”, en de academische wereld moet worden gemotiveerd “om de nadruk
te leggen op de positieve bijdrage van de Arabische cultuur aan de
ontwikkeling van Europa”. Geld moet worden uitgetrokken om de oprichting van
moskeeën, islamscholen, centra voor Arabische cultuur en wetenschappelijke
instituten ter bestudering van de Islam te stimuleren. Het staat allemaal
zwart op wit. Sinds 1975. Dankzij ons onvolprezen Europarlement.

Verrek, nou begrijp ik ineens waarom Wouter Bos van mening is dat er “meer
moskeeën bijgebouwd moeten worden”! Geen wonder dat Samir Azzouz steeds
wordt vrijgelaten: als er iemand bezig is de Arabische way of life te
exporteren is hij het wel, geef toe, en wij hebben zwart op wit beloofd
daaraan de hoogste prioriteit te geven! Het verklaart ook waarom zelfs
Beberkindertjes hier – voor het eerst van hun leven – Arabische les kregen,
bij wijze van “onderwijs in eigen taal”. Andere smaken hadden we namelijk
niet.

Het verklaart ook waarom er hier te lande al tien jaar een literatuurprijs
bestaat, waarvoor uitsluitend auteurs met een Marokkaanse of Arabische
achtergrond in aanmerking komen. De “El-Hizra-prijs” heet dat ding, en hij
wordt gefinancierd door het Rijk. Als je hem wint wordt je manuscript op
staatskosten uitgegeven, en je krijgt een geldbedrag. Alles is welkom, ook
song- en rapteksten, mits het maar door Marokkanen of Arabieren is
vervaardigd.

Zelfs als je Nederlands niet machtig bent is dat geen bezwaar: dan lever je
je proza gewoon in het Arabisch of Tamazight in. Sinds 1992 zijn er zo 70
auteurs bekroond. Het is dit “steuntje in de rug”, zoals de El Hizra website
het uitdrukt, waaraan schrijvers als Abdelkader Benali, Khalid Boudou en
Mohammed Benzakour hun carrière danken.

Met name Benzakour bleek al spoedig een kat in een zak te zijn: medio 2001
werd hij er bij de Volkskrant als columnist uitgegooid wegens plagiaat. Maar
sindsdien heeft hij er zowaar alweer twee nieuwe prijzen bijgekregen: de
Zilveren Zebra 2001 - “wegens zijn opvallende, in enkele jaren opgebouwde
oeuvre” (zeer opvallend, zegt u dat wel) - en de Journalisten Vredesprijs
2005. Plagiaat of niet, de verbreiding van het Arabisch cultuurgoed krijgt
hier inderdaad de hoogste prioriteit, dat is een ding wat zeker is.
Nederland is nou eenmaal altijd het braafste jongetje van de klas geweest
als het op Europese richtlijnen aankwam.

Jarenlang heb ik me afgevraagd hoe het mogelijk was dat onze autoriteiten,
zonder uitzondering, allemaal letterlijk dezelfde zoetsappige cliché’s
bezigden als het over moslim-immigratie ging. Niet alleen hier, maar in heel
West-Europa! Nooit eerder, zelfs niet toen half Suriname naar de Bijlmer
verkaste, had ik er eentje horen lullen over “onderwijs met behoud van eigen
taal en cultuur”, of “verrijking van de samenleving”. En nu deden ze het
ineens allemáál! Ze leken wel gehypnotiseerd!

Maar nu begrijp ik het: ze voeren al 30 jaar gehoorzaam de Resolutie van
Straatsburg uit! Het is Europees beleid! Oil voor Immigration, als het ware!
Voor zover ik nog niet islamofoob was, ben ik het nu. Eurofoob was ik al
lang, en terecht, dat blijkt maar weer. Heer ontferm u over ons, en over de
zelfmoordmaniakken in ons Europarlement.

(Voor wie geïnteresseerd is in bronnen: lees “Eurabia, The Euro-Arab Axis”
van de schrijfster Bat Ye’or (Uitg. Associated University Presses, Cranbury,
New Jersey, ISBN 0-8386-4077). Het is zo goed gedocumenteerd met registers
en voetnoten dat het voor de leek bijna onleesbaar is. Verder heeft Oriana
Fallaci erover geschreven (in “De Kracht van de Rede”, als ik me niet
vergis), en wie op Google “Tijl Declercq” intikt, kan ook zijn hart
ophalen.)

Pamela Hemelrijk

America should follow Switzerland on Immigration

Flag-Pins-USA-Switzerland.jpg

America Should Follow Switzerland on Immigration

December 30, 2010

OK. Let’s start the new year with a politically incorrect column by telling it like it is, for a change. During the last week of November, in Portland Oregon, the F.B.I. arrested a Somali born U.S. resident as he was about to blow up a Christmas tree lighting ceremony in a public square full of mothers and children. Although the authorities were aware of it and had provided the would-be multiple murderer with phony bombs of mass destruction, my question is why was this Somali sub-human in the United States in the first place, and why had he obtained American residence? For once, the F.B. I. acted intelligently. As defense lawyers in cases involving sting operations often accuse the F.B.I. of entrapment, the undercover agents had offered the sub-human – his surname is Mohamud, what else? -  several nonfatal ways to serve his blood lust, like prayer, for example, but he insisted he wanted to kill Americans, and what better place to find the old fashioned Anglo-Saxon type than in Portland, Oregon.

Worse, his family and friends are all over here, and during the next few years we will hear from them what a normal young man Mohamud is, and how well he did in high school. It’s all seditious rubbish, but the liberal media will make sure that by the time the government gets a conviction – if it does – Mohamud will be looked at as someone young led astray by the internet. Led astray by the teachings paid for by Saudi Arabia would be closer to the mark, but the Saudis have oil, hence they are sacrosanct. In fact, we have to kiss their ass even if their money is responsible for Muslim terrorism around the world.

“Isn’t it time our Congressmen and Senators did something about allowing white Europeans in rather than African and Middle Eastern criminals?”

Militant Muslim web sites are now blamed for radicalizing Muslims in America, so my question is why are they allowed to exist? Surely if the government can intercept signals the world over, militant sites should be outlawed on the penalty of life in prison. In September 2009, a 19-year-old Jordanian was arrested after placing a fake bomb at a 60-story Dallas skyscraper. The same month another Muslim was charged with placing a bomb at the federal building in Springfield, Ill. And, in October, a naturalized American Muslim was charged with plotting to bomb the Washington subway. Not to mention the Pakistani, also a naturalized American, who tried to bomb Times Square with a car bomb that failed to detonate.

Which brings me to my original question: Why are Somalis – among the most militant – in particular and Muslims in general allowed to immigrate over here? During the 1990’s a very pretty, well- educated 24-year-old English girl whose finances I had guaranteed was refused a multiple visa for no apparent reason. She had no record and came from a privileged background. When I asked who interviewed her she told me a black female and a Hispanic male. They were almost hostile while turning her visa application down. You don’t have to read between the lines, dear readers. She was white and a Christian, and white Christians are no longer welcome in the United States. It’s as simple as that.

My own wife, on a European passport was harassed by officials at Kennedy airport for absolutely no reason, while our two dogs remained in their cages for hours howling for her to take delivery. Incidentally, my wife is white and a Catholic. She was allowed one telephone call, like a common criminal. There was no apology after her papers were found to be in perfect order.

No wonder 47 percent of Americans think our best days are behind us. Blacks and Hispanics have organized themselves and have been appointed by the powers that be to jobs which arbitrarily select who comes in and who stays out. The only New York Times columnist worth reading, Nicholas Kristof, recently wrote about a prostitution ring in Manhattan comprised solely by Chinese and some Koreans who force young women from mainland China to immigrate to America under the promises of lucrative jobs, then force them into prostitution through fear, torture and threats to their families back home. And as everyone knows, in Texas, all the trafficking of women is controlled by mostly Hispanic immigrants, many of them illegals. Seventy percent of trafficked prostitutes in the U.S. are from Central America, and to the last unfortunate one, controlled by Hispanic pimps.

So I ask again. Are we going to end up like France, Belgium, Britain and Holland, where Muslim immigrants are assigned to live on welfare among their own kind, making those sections no-go areas ? Our jails are full of African-Americans, who at least have every right to commit their crimes in America as their ancestors were forcibly brought to these shores. Must we then bring more Africans over here? More Somali militants? More Yemenis? More Saudi “students”? More Chinese pimps? Isn’t it time our Congressmen and Senators did something about allowing white Europeans in rather than African and Middle Eastern criminals? In Switzerland, where I reside, the Left is seething over a new referendum which will force the expulsion of Swiss naturalized citizens or residents if convicted of a serious crime. Now that is what I call a real country. Switzerland has its citizens’ welfare at heart. Let’s copy Switzerland for a change.

lundi, 31 janvier 2011

Le néolibéralisme face au mur des réalités

Le néolibéralisme face au mur des réalités

Par Michel Geoffroy

Ex: http://fortune.fdesouche.com/

Le XXe siècle a été marqué par la victoire intellectuelle et politique de la gauche, mais aussi par la chute du communisme en Europe. Le XXIe siècle a commencé par la prise du pouvoir par la super-classe mondiale en Occident, sous domination anglo-saxonne, au nom de la révolution néolibérale. Mais au train où va le monde le XXIe siècle risque d’être marqué également par la fin de l’idéologie libérale en Occident. Car comme le marxisme, le libéralisme se heurte à son tour au mur des réalités.

Dans l’histoire européenne, le libéralisme a d’abord rimé avec la démocratie. Les libéraux s’opposaient aux traditionalistes et prônaient la libération du commerce et de l’industrie comme moyen de réaliser le bonheur sur terre, voire de conduire les États vers la paix par le « doux commerce ». Mais ils prônaient aussi la liberté du commerce des idées et la liberté politique.

Libéralisme et démocratie : la fin d’une convergence

Il y avait donc convergence entre la théorie économique (l’intelligence du marché et de l’échange libres : plus ils sont libres et transparents, plus ils prennent de bonnes décisions car les acteurs économiques sont mieux informés) et la théorie politique (la loi de la majorité débouche sur de meilleures décisions que tout autre régime politique).

A l’origine, le libéralisme n’est pas une idéologie d’importation et il y a une école libérale française ancienne qui tire son origine de la Fronde et de la lutte contre l’absolutisme. Mais le spectacle des débordements de la Révolution de 1789 va ancrer chez certains le principe de la supériorité absolue du modèle politique et économique anglais et bientôt américain (voir notamment à ce sujet le livre « Les révolutions de France et d’Amérique, » de Georges Gusdorf) sur celui de l’Europe continentale.

A fortiori face aux effets désastreux de la mise en œuvre du communisme et de la social-démocratie dans la seconde moitié du XXe siècle, le libéralisme incarnait encore la défense de la propriété privée et la libération de toutes les contraintes étatiques.

Le messianisme anglo-saxon a fait perdre la raison au libéralisme

Le problème majeur tient justement au fait que le libéralisme a perdu la raison quand il a rencontré le messianisme anglo-saxon au XXe siècle et qu’il a hérité de sa prétention ridicule à incarner le bien absolu dans tous les domaines, quand le communisme s’est effondré. C’est alors « la fin de l’histoire » diagnostiquée un peu vite par Francis Fukuyama.

Le libéralisme est alors devenu le discours des maîtres : il est passé du stade de la théorie – économique voire sociale – à celui de l’idéologie, c’est-à-dire un discours qui sert des fins politiques. C’est pourquoi aujourd’hui l’idéologie libérale s’est mise au service de l’oligarchie, de la super-classe mondiale, et se détache de plus en plus de la démocratie. Les néolibéraux considèrent les peuples comme des obstacles sur la route du gouvernement mondial, c’est-à-dire du leur, bien sûr. Tocqueville doit se retourner dans sa tombe…

C’est justement cela qui est en passe d’être soumis au jugement de l’histoire.

Comme le communisme a tenté de monopoliser à son profit la question sociale qui émergeait au XIXe siècle, l’idéologie libérale instrumente des principes de bonne économie, mais au service d’un projet politique de pure domination.

Oui, il vaut mieux des prix libres que des prix administrés. Oui, la concurrence doit être recherchée de préférence aux monopoles. Oui, les déficits publics doivent être combattus. Oui, l’intervention publique dans l’économie peut déboucher sur des effets pervers. Oui, la bureaucratie est étouffante. Mais ce qui est en cause ce ne sont pas ces principes – dont beaucoup renvoient à la sagesse des nations – mais le fait que l’idéologie libérale soit frappée d’hybris et de cécité.

Or les idéologues libéraux n’acceptent aucune contradiction, car leur libéralisme est désormais un système intellectuel fermé sur lui-même.

L’idéologie libérale : un raisonnement de défense circulaire à l’image de celui du communisme

L’idéologie libérale reste très prolixe, en effet, lorsqu’il s’agit de critiquer l’économie dirigée sous toutes ses formes. Parce qu’elle est un discours très efficace pour mettre en accusation les institutions ou les politiques, quelles qu’elles soient, en particulier les politiques redistributives. Elle est au sens propre une idéologie révolutionnaire, que les socialistes saluaient d’ailleurs en leur temps comme préparant la route à la révolution communiste. Il suffit de relire le Manifeste du parti communiste !

Les intellectuels libéraux sont aussi très forts pour expliquer le passé : ils trouvent toujours des racines étatiques aux crises du marché ! On l’a vu lors de la dernière crise financière : c’était la faute aux subprimes, donc aux politiques publiques conduites en faveur de l’accès préférentiel des « minorités » au crédit. Pas au marché qui a pourtant donné massivement la préférence aux actifs toxiques.

En bons idéologues, les intellectuels libéraux retombent toujours sur leurs pieds, comme les chats. Si ça marche, c’est grâce à la libération du marché. Si ça ne marche pas, c’est parce que le fonctionnement du marché a été perturbé par l’intervention publique. A ce jeu intellectuel, la réalité se trouve vite écartée.

Il faut dire que, comme dans les pays occidentaux l’Etat – même aux Etats Unis – intervient toujours plus ou moins dans l’économie et le social, il n’est pas difficile de trouver des arguments en faveur de la thèse.

Si les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances ce n’est pas que les principes soient mauvais, c’est, au contraire, qu’on ne les a pas assez mis en œuvre : le genre de raisonnement circulaire – propre à tous les doctrinaires – de ceux qui expliquent que l’URSS ne représentait pas le vrai communisme…

Les effets du libre-échange : chômage, désindustrialisation, immigration

L’idéologie libérale reste aveugle au réel d’aujourd’hui. Nous sommes assurés avec elle de mourir en bonne santé économique et morale…

Comment ne pas s’interroger, en effet, devant les effets du libre-échange adopté par l’Union européenne : chômage, désindustrialisation, immigration ? Qui peut sérieusement prétendre que cette ouverture, mise en application concrète de l’idéologie du libre-échange, produit les effets bénéfiques escomptés par la théorie des avantages économiques comparatifs ? L’économiste Maurice Allais a pourtant clairement établi la connexion entre le chômage en Europe et ce choix du libre-échange mondial – sous l’influence anglo-saxonne d’ailleurs. Mais c’est vrai qu’on l’a réduit au silence à partir de ce moment là. « Maurice Allais : la mort d’un dissident »

L’Asie et les États-Unis, eux, se protègent

Comme il est curieux que les pays qu’on nous présente comme des parangons de la révolution libérale, soient en réalité ceux qui se protègent le plus – par des dispositifs les plus variés ou tout simplement par la distance culturelle – de la concurrence mondiale et notamment européenne : États-Unis, Asie. Est-ce à dire que la concurrence ne produirait pas toujours les effets bénéfiques escomptés quand les termes de l’échange sont par trop inégaux ? Ou que le protectionnisme pourrait produire des effets positifs ?

Il est quand même remarquable qu’aucun pays ne mette vraiment en œuvre de politique économique reposant totalement sur le principe « laisser faire, laisser passer ». Et pour cause : tout ordre politique suppose de réaliser le contraire de ce fameux principe : il suppose notamment des frontières et d’édicter des droits et des obligations spécifiques en faveur de certaines catégories de personnes, autant d’obstacles à la transparence ou à la non-discrimination.

La « société ouverte » n’existe nulle part

Le débat réel ne porte donc que sur le degré de libération de l’économie que l’on préconise. Il faut alors se rendre à l’évidence : la « société ouverte » défendue par les théoriciens libéraux, paradigme qu’ils opposent toujours à l’enfer de la société fermée, n’existe nulle part. Ce qui devrait quand même conduire à nous interroger. Si on ne la rencontre pas, ne serait-ce pas parce que ce modèle est justement inhumain ?

Que dire des effets réels des mesures de déréglementation et de réduction des charges pesant sur les entreprises initiées à partir des années 1990, quand le chômage de masse a commencé de progresser en Europe ? Ces mesures, inspirées du mot d’ordre libéral « Trop d’impôt tue l’impôt », étaient censées « libérer l’énergie des créateurs de richesses » – car l’idéologie libérale a aussi sa langue de bois ! – et permettre à nos entreprises de mieux affronter la concurrence mondiale et de sauver l’emploi.

L’idéologie libérale trouve ses plus chauds partisans au sein de la super-classe mondiale

Mais quel est le résultat réel de ces politiques ? L’augmentation de la profitabilité des entreprises et, en même temps, des déficits publics. Car les entreprises se sont restructurées, elles ont réduit leurs effectifs et délocalisé leur production mais l’État doit payer les plans sociaux. Comme il doit assumer les coûts de l’immigration qui a servi à limiter les coûts salariaux de ces mêmes entreprises. Pendant ce temps l’écart des salaires, lui, a explosé partout en Occident.

Il faut en vérité une certaine dose d’optimisme – un optimisme déjà raillé par Voltaire dans son Zadig, d’ailleurs – pour qualifier « d’échange moral » un système économique où les profits sont privatisés et les pertes systématiquement transférées aux États !

Mais on comprend que l’idéologie libérale trouve de chauds partisans parmi les dirigeants des entreprises transnationales, membres actifs de la super-classe mondiale, toujours prompts à fustiger le conservatisme des Etats et, bien sûr, des autochtones bornés et pas assez mobiles !

Les désastres du « paradis » britannique

Que dire des paradis anglo-saxons toujours vantés par les idéologues libéraux ? La Grande-Bretagne, quel paradis en effet ! : Ce pays n’a plus d’industrie et est devenu une économie de services, financiers principalement ; il n’a plus d’armée, et son modèle social implose sous les coups du communautarisme et de l’islamisme, fruit du dogme de l’ouverture des frontières. Après la révolution thatchérienne, les services publics anglais sont devenus un sujet d’hilarité à l’étranger. Que sont devenus les « miracles » irlandais ou espagnol qu’on nous vantait au début du siècle ? Qui nous parle de la progression de la pauvreté aux États-Unis, dont l’affaire des subprimes ne constitue que la face émergée ?

Que dire des effets de la « destruction créatrice » tant vantée par Schumpeter comme ressort de la supériorité du capitalisme ? Les Européens voient bien les destructions mais ne voient pas les créations, si ce n’est la mise en place d’une vague économie de services, dont les emplois sont d’ailleurs de plus en plus occupés par les immigrés de première ou seconde génération.

Le rouleau compresseur de l’esprit mercantile

Que dire d’une société dont les valeurs sont passées au rouleau compresseur de l’esprit mercantile et dont toutes les structures, toutes les traditions ont été « dérégulées » pour les soumettre au modèle états-unien : la fin de l’histoire assurément, mais en poussant son caddy comme dans le terrible roman de fiction de Cormack Mac Carthy, La Route.

Les libéraux expliquaient toujours que les erreurs publiques sont plus graves que les erreurs privées. Mais à l’heure des entreprises transnationales, qui ont des surfaces financières supérieures à certains États – sans parler de leur pouvoir d’influence politique – qui peut encore sérieusement soutenir cela ? Qui n’a vu les multinationales menacer les Irlandais de représailles si d’aventure ils maintenaient leur vote négatif lors du second référendum sur l’Europe ? Si le marché est toujours plus intelligent que les États, comment se fait-il que les États – c’est-à-dire les contribuables – soient appelés au secours des banques à chaque crise financière ?

Une idéologie qui date du XVIIIe siècle

A vrai dire le roi est nu : l’idéologie libérale – conçue pour l’essentiel au XVIIIe siècle – a beaucoup de mal à concevoir le monde du XXIe siècle, qui est devenu un monde de masses, d’oligopoles et de mise en concurrence non des simples acteurs économiques, mais des civilisations elles-mêmes.

Le libéralisme – conçu à une époque où l’Europe était dominante, rurale, où le summum du transport était la marine à voile et où la monnaie était convertible en or ou en argent – a du mal à s’appliquer à un monde globalisé qui fonctionne avec Internet à la vitesse de la lumière et où les « traders » vendent de l’immatériel avant de l’avoir payé. A l’évidence nous ne sommes plus au temps d’Adam Smith.

Déjà du temps de Marx on pouvait nourrir des doutes sérieux quant à la liberté réelle du travailleur « échangeant » sa force de travail contre un salaire. Que dirait-il aujourd’hui, alors que les médias – possédés par les puissances d’argent, c’est-à-dire les banques et les entreprises transnationales – façonnent par la publicité l’esprit public et sont dotés de pouvoirs de sidération sans précédent dans l’histoire : qui peut croire vraiment que le consommateur est libre de ses choix, que l’échange est équitable et que le commerce est « doux » ?

Une théorie et une praxis adaptées à la situation de l’Europe restent à inventer

Comment sérieusement croire que l’Europe va pouvoir « s’adapter », pour faire face à la concurrence des pays émergents qui pratiquent sur une grande échelle à la fois le dumping social et l’espionnage économique, en appliquant les potions libérales ? Pays émergents qui ne se bornent pas, au surplus, à fabriquer des T-shirts mais qui fabriquent aussi des ordinateurs et des fusées et qui regroupent la majorité de la population mondiale et qui constituent à eux seuls des marchés. En faisant en sorte que les Européens acceptent des salaires indiens ou des conditions de travail chinoises ? Qui peut sérieusement se réjouir d’une telle perspective ? Qui peut s’étonner que ce discours ait du mal à passer auprès des autochtones ?

Nous sommes en réalité, nous autres Européens, déjà sortis du circuit économique tel qu’il était conçu par les libéraux.

Nous sommes en train de découvrir que la « main invisible » nous pousse sans ménagements excessifs vers la sortie de l’histoire.

Une théorie et une praxis – comme diraient les marxistes – adaptées à notre situation économique réelle restent à inventer !

Polémia

Militaire topman NAVO: het tij is gekeerd in Afghanistan

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Militaire topman Navo: het tij is gekeerd in Afghanistan

       
BRUSSEL 27/01 (BELGA) = Het hoofd van het militair comité bij de NAVO, de admiraal Giampaolo Di Paola, heeft donderdag alles uit de kast gehaald om te onderstrepen dat de internationale troepenmacht in Afghanistan de bovenhand gehaald heeft op de Taliban. "Ik geloof oprecht dat het tij gekeerd is", benadrukte hij na een ontmoeting van de NAVO-stafchefs. De Italiaan schuwde zelfs een vergelijking met de Tweede Wereldoorlog niet.

Tijdens een NAVO-top eind vorig jaar beslisten de NAVO-leiders om de macht in Afghanistan tegen 2014 volledig aan de Afghaanse autoriteiten over te dragen. Deze lente nog moet die evolutie zich al in enkele provincies voltrekken. Niet alle waarnemers geloven echter dat
de Afghaanse veiligheidstroepen daar klaar voor zullen zijn. 

"Het zal niet makkelijk zijn. Het wordt echt geen wandeling door het park, maar de situatie gaat wel degelijk vooruit", onderstreepte Di Paola. Om ook de twijfelaars over de streep te trekken, trok hij vervolgens een vergelijking met de Tweede Wereldoorlog. Zo was de  lucht in 1942 nog "erg donker" voor de geallieerden en werd ook nadien nog hevig gevochten, maar de eindoverwinning werd wel degelijk binnengehaald.

Vraag blijft echter of een vergelijking met het Vietnam van 1957 niet beter opgaat. De eigen veiligheidstroepen vielen toen in nauwelijks enkele weken volledig uit mekaar, waarop een jarenlange uitzichtloze oorlog volgde. "Die parallel gaat niet op", oordeelde admiraal Di Paola. De grote internationale inzet en de intensieve opleiding van Afghaanse troepen maken volgens hem het verschil. KNS/RBR/

Japan wird herabgestuft

Japan wird herabgestuft

Michael Grandt

Die Finanzkrise trifft jetzt auch den Fernen Osten: Die Ratingagentur Standard & Poors stufte heute die Kreditwürdigkeit von Japan wegen steigender Staatsschulden herab.

Erstmals seit 12 Jahren wurde die Kreditwürdigkeit Japans um eine Note herabgestuft und liegt damit nun bei »AA-«, also bereits drei Stufen unter der Bestnote. Die Agentur schätzt die Aussichten zudem düster ein, denn der Gipfel der Verschuldung werde erst Mitte der 2020er Jahre erreicht werden. Die Märkte reagierten sofort: Der Yen gab nach und die Kosten für die Kreditausfallversicherung stiegen.

Der japanische Wirtschaftsminister Kaoru Yosanu bedauerte die Herabstufung. Bei Experten war dies jedoch schon seit Längerem erwartet worden, denn die Staatsverschuldung summiert sich bereits auf das Doppelte der Wirtschaftsleistung. Damit ist der japanische Schuldenberg so hoch wie in keinem anderen Industrieland der Welt und die Haushaltslage die schlechteste aller Industrienationen.

Finanzminister Yoshihiko Noda wertete die Senkung der Bonitätsnote als Warnung an die Regierung, die endlich aktiv werden müsse, sonst stehe Japan irgendwann vor einem größeren Problem als Europa.

 

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/enthuellungen/mi...

dimanche, 30 janvier 2011

Afghanistan - "Totenacker der Imperien"?

Afghanistan – »Totenacker der Imperien«?

Gedanken zur Verlängerung des Afghanistan-Mandates

Wolfgang Effenberger

 

Mitte Januar 2011 beschloss die Bundesregierung, das Afghanistan-Mandat vorerst bis Ende 2011 zu verlängern. Dann soll der Abzug beginnen, sofern »die Lage dies erlaubt«. Weder dürften die verbleibenden deutschen Soldaten, noch die »Nachhaltigkeit des Übergabeprozesses» gefährdet werden. Die seit Jahren übliche Rhetorik, die üblichen Worthülsen. Diese schwammigen Formulierungen sind eine Farce. Viel wichtiger als der Beginn eines scheinbaren Abzuges – man erinnere sich an den »Abzug« der US-Kampfbrigaden im Irak im Sommer 2010 (1) – ist das definitive Ende mit der Rückkehr des letzten Soldaten. Diesen Mut hat die Sowjetunion bewiesen und den Rückzug aus Afghanistan fest terminiert: Am 15. Februar 1989 überquerte mit General Boris Gromow der letzte sowjetische Soldat die Termez-Brücke am Grenzfluss Amu Darja.

Mehr: http://info.kopp-verlag.de/hintergruende/deutschland/wolf...

 

 

 

Quelle: http://gesellschaftsspiegel.de/wordpress/wp-content/uploads/brz158.jpg

Slapend rijk in Brussel: Euro 24.000,- per maand

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Slapend rijk in Brussel: € 24.000,- per maand...

 

Midden in de crisis eisen EU-medewerkers loonsverhoging

De geldverslindende Europese Unie zorgt goed voor zijn handlangers: 37 topambtenaren verdienen meer dan de minister-president, 5.461 EU-bediendes krijgen meer dan 10.000 per maand. Daarnaast is er een overschot aan vakantiedagen beschikbaar, betalen de EU-medewerkers slechts 12% belasting en gaan ze maximaal op hun 61e op een luxe-pensioen van €12.600.

Een verzoek van de Oostenrijkse EU-afgevaardigde Martin Ehrenhauser onthulde het best bewaarde geheim in Brussel: wat verdienen eigenlijk de 23.186 EU-medewerkers? Hoe lang werken ze? En wat is hun pensioen?

Het resultaat overtrof de stoutste verwachtingen. De bureaucratie in Brussel heeft veel weg van een zelfbedieningswinkel met volkomen abstracte salarisstructuren. Daarnaast mogen de Europese ambtenaren zich verheugen over tal van extra voordelen. Een totaal aan 100.000 dagen 'bijzonder verlof', op je 61e met pensioen, vette pensioenen, royale kinderbijslag en tal van toelages en bonussen. En uiteraard de hallucinante belastingvoordelen die voor de 'gewone' burgers van de EU niet weggelegd zijn.

Topsalaris € 24000 per maand

Volgens de informatie die Ehrenhausr kreeg krijgen 37 topambtenaren in Brussel €24.000 per maand (en dat is meer dan menig minister-president of staatshoofd krijgt. Het basissalaris van de zogenaamde EU-topambtenaren ligt tussen de €16.601 en €18.025 per maand. Daar komen dan nog tal van toelages bij. Zo is er een speciale 'buitenlandtoelage' (die dus bijna alle medewerkers krijgen) van 16%, een huishoudtoelage van 0500 euro per maand en kinderbijslag van 300 euro per kind per maand.

Een op de vier medewerkers krijgt €10.000

Maar ook op de lagere etages in Brussel hoeft men geen honger te lijden. Precies 5461 ambtenaren krijgen meer dan 10.000 euro per maand. Dat betekent dus 23,55% van de Eurocraten, ofwel bijna een op de vier EU-medewerkers gaat met meer dan 10.000 euro naar huis.

Droombaan: EU-secretaresse

Blijft het beperkt tot de hogere etages? Welnee! Ook 'doodgewone' medewerkers graaien flink in de door de Europese belastingplichtigen gevulde ruif. Zo krijgt een beginnend secretaresse €2.550,-.

Netto.

Nauwelijks belasting

Opdat er natuurlijk iets overblijft van die vette salarissen hebben de eurocraten speciale belastingwetten voor zichzelf gecreëerd. Volgens de belastingexperts betalen EU-medewerkers nauwelijks belasting. Een ambtenaar met een basissalaris van €7.600 mag precies 900 euro aan de staat geven. Dat is net geen 12%. De gemiddelde EU-inwoner betaalt het driedubbele! Daarbij zijn alle toelages die de ambtenaren boven op hun vette salarissen krijgen belastingvrij. Ter vergelijking: in België betaalt een arbeider 60% belasting op toelages voor weekend- of avondwerk.

100.000 dagen 'bijzonder verlof'

Omdat veel EU-medewerkers ver van huis werken krijgen ze bovenop hun dikke salarissen ook nog eens royaal bemeten 'bijzonder verlof'. Per jaar vallen in Brussel 100.000 werkdagen uit. Uiteraard heeft dat geen enkele invloed op het inkomen.


Pensioen: 12.600 euro

En omdat vooral topambtenaren natuurlijk zo hard werken hebben ze ook recht op een appeltje voor de dorst wanneer ze op hun 61e 'op rust' gaan. Opdat het luxe leventje ook na de 'actieve' jaren kan worden voortgezet, kan bijvoorbeeld een Algemeen Directeur van de EU maandelijks bruto 22.000 euro tegemoet zien.

En ze willen uiteraard meer.

De personeelsvertegenwoordigers van de eurocraten hebben bij het Europees Gerechtshof in Luxemburg een klacht neergelegd over het tegenhouden van een serieuze loonsverhoging.

In 2009, midden in de crisis, hadden de hardwerkende EU-ambtenaren een extraatje van 3,7% voor zichzelf in gedachten. De Duitse bondskanselier Merkel en haar Oostenrijkse collega Werner Faymann spraken hun veto uit tegen de verhoging, maar dat pikten men niet in Brussel.

Terwijl in Europa miljoenen vrezen voor hun baan en hun broodwinning en keiharde besparingsmaatregelen moesten slikken, drukte de Europese Commissie er toch een verhoging van 1,85% door. En daartegen klagen de 'armoedzaaiers'. Ze willen met terugwerkende kracht ook de rest van de salarisverhoging.

Indien de rechters in Luxemburg hun collega's in het gelijk stellen kost dat de Europese belastingbetaler nog eens 170 miljoen aan achterstallige lonen.

Alle andere - kleinere - loonsverhogingen meegerekend zou daarmee het salaris van een EU-medewerker in drie jaar tijd met 7,2% gestegen zijn.

Zwijggeld is nu eenmaal duur...
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Bron: Zonnewind.be

La balcanizzazione del Sudan: il ridisegno del Medio Oriente e Africa del Nord

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La balcanizzazione del Sudan: il ridisegno del Medio Oriente e Africa del Nord

Il Sudan è una nazione diversa e un paese che rappresenta la pluralità dell’Africa delle varie tribù, clan, etnie, gruppi religiosi. Tuttavia l’unità del Sudan è in questione, mentre si parla di nazioni unificanti e del giorno della creazione degli Stati Uniti d’Africa attraverso l’Unione africana.
La ribalta è per il referendum del gennaio 2011 in Sud Sudan. L’amministrazione Obama ha annunciato ufficialmente che sostiene la separazione del Sudan meridionale dal resto del Sudan.

La balcanizzazione del Sudan è quello che è veramente in gioco. Per anni i dirigenti ed i funzionari del Sud Sudan sono stati sostenuti dagli USA e dall’Unione europea.

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La politicamente motivata demonizzazione del Sudan

 

Una campagna di demonizzazione importante è in corso contro il Sudan e il suo governo. È vero, il governo sudanese di Khartoum ha avuto un record negativo per quanto riguarda i diritti umani e la corruzione dello stato, e nulla poteva giustificare questo.

Per quanto riguarda il Sudan, condanne selettive o mirate sono state attuate. Ci si dovrebbe, tuttavia, chiedere perché la leadership sudanese è presa di mira dagli Stati Uniti e dall’Unione europea, mentre la situazione dei diritti umani in diversi clienti sponsorizzati dagli Stati Uniti tra cui l’Arabia Saudita, Egitto, Emirati Arabi Uniti, e l’Etiopia sono casualmente ignorate.

Khartoum è stato diffamata come una oligarchia autocratica colpevole di genocidio mirato sia in Darfur e Sud Sudan. Questa attenzione deliberata sullo spargimento di sangue e l’instabilità nel Darfur e nel Sud Sudan è politica e motivata dai legami di Khartoum con gli interessi petroliferi cinesi.

Il Sudan fornisce alla Cina una notevole quantità di petrolio. La rivalità geo-politica tra Cina e Stati Uniti per il controllo delle forniture energetiche mondiali e africane, è il vero motivo per il castigo del Sudan e il forte sostegno dimostrato dagli Stati Uniti, dall’Unione europea e dagli ufficiali israeliani alla secessione nel Sud Sudan.

E’ in questo contesto che gli interessi cinesi sono stati attaccati. Ciò include l’attacco dell’ottobre 2006 alla Greater Nile Petroleum Company di Defra, Kordofan, da parte della milizia del Justice and Equality Movement (JEM).

Distorcere le violenze in Sudan

Mentre c’è una crisi umanitaria in Darfur e un forte aumento del nazionalismo regionale nel Sudan meridionale, le cause profonde del conflitto sono stati manipolate e distorte. Le cause di fondo della crisi umanitaria in Darfur e il regionalismo nel Sud Sudan sono intimamente collegate a interessi strategici ed economici. Se non altro, l’illegalità e i problemi economici sono i veri problemi, che sono stati alimentati da forze esterne.

Direttamente o tramite proxy (pedine) in Africa, gli Stati Uniti, l’Unione europea e Israele sono i principali architetti degli scontri e dell’instabilità sia in Darfur che in Sud Sudan. Queste potenze straniere hanno finanziato, addestrato e armato le milizie e le forze di opposizione al governo sudanese in Sudan. Esse scaricano la colpa sulle spalle di Khartoum per qualsiasi violenza, mentre esse stesse alimentano i conflitti al fine di controllare le risorse energetiche del Sudan. La divisione del Sudan in diversi stati è parte di questo obiettivo. Il Supporto al JEM, al Sud Sudan Liberation Army (SSLA) e alle altre milizie che si oppongono al governo sudanese da parte degli Stati Uniti, dell’Unione europea e d’Israele è orientato al raggiungimento dell’obiettivo di dividere il Sudan.

E’ anche un caso che per anni, Stati Uniti, Gran Bretagna, Francia, e l’intera UE, con la scusa dell’umanitarismo stiano spingendo al dispiegamento di truppe straniere in Sudan. Hanno attivamente sostenuto il dispiegamento di truppe NATO in Sudan sotto la copertura di un mandato di peacekeeping delle Nazioni Unite.

Si tratta della rievocazione delle stesse modalità utilizzate dagli Stati Uniti e dall’Unione europea in altre regioni, in cui i paesi sono stati suddivisi a livello informale o formale e le loro economie ristrutturate dai proxy installati da governi stranieri, sotto la presenza di truppe straniere. Questo è quello che è successo nella ex Jugoslavia (attraverso la creazione di numerose nuove repubbliche) e nell’Iraq occupato dagli anglo-statunitensi (attraverso la balcanizzazione soft tramite una forma di federalismo calcolato, volto a definire uno stato debole e de-centralizzato). Le truppe straniere e una presenza straniera hanno fornito la cortina per lo smantellamento dello stato e l’acquisizione estera delle infrastrutture, risorse ed economie pubbliche.

La questione dell’identità in Sudan

Mentre lo stato sudanese è stato dipinto come oppressivo nei confronti del popolo del Sud Sudan, va osservato che sia il referendum che la struttura di condivisione del potere del governo sudanese, rappresentano qualcos’altro. L’accordo per la condivisione del potere a Khartoum tra Omar Al-Basher, il presidente del Sudan, include il SPLM. Il leader del SPLM, Salva Kiir Mayardit, è il primo vicepresidente del Sudan e  presidente del Sud Sudan.

La questione etnica è stata anche portata alla ribalta dal nazionalismo regionale o etno-regionale che è stato coltivato in Sud Sudan. La scissione in Sudan tra i cosiddetti arabi sudanesi e i cosiddetti africani sudanesi è stata presentata al mondo come la forza principale del nazionalismo regionale che motivatamente chiede di fondare uno Stato in Sud Sudan. Nel corso degli anni, questa auto-differenziazione è stata diffusa e socializzata nella psiche collettiva delle popolazioni del Sud Sudan.

Eppure, le differenze tra i cosiddetti sudanesi arabi e i cosiddetti africani sudanesi non sono un granché. L’identità araba dei cosiddetti arabi sudanesi si basa principalmente sull’uso della loro lingua araba. Supponiamo anche che le identità etniche sudanesi sono totalmente separate. E’ ancora noto, in Sudan, che entrambi i gruppi sono molto eterogenei. L’altra differenza tra il Sud Sudan e il resto del Sudan è che l’Islam predomina nel resto del Sudan e non in Sud Sudan. Entrambi i gruppi sono ancora profondamente legati l’uno all’altro, tranne che per un senso di auto-identificazione, che è ben nel loro diritto avere. Eppure, sono proprio queste diverse identità su cui si è giocato da parte dei leader locali e delle potenze straniere.

La negligenza della popolazione locale di diverse regioni, da parte delle élites del Sudan, è la causa principale dell’ansia o dell’animosità realmente motivate tra le persone nel Sud Sudan e il governo di Khartoum, e non le differenze tra i cosiddetti arabi e i cosiddetti africani sudanesi.
Il favoritismo regionale ha operato in Sud Sudan.

La questione è anche aggravata dalla classe sociale. Il popolo del Sud Sudan crede che la sua condizione economica e tenore di vita migliorerà se formerà una nuova repubblica. Il governo di Khartoum e i sudanesi non-meridionali sono stati usati come capri espiatori per le miserie economiche del popolo del Sud Sudan e della loro percezione della povertà relativa da parte della leadership locale del Sud Sudan. In realtà, i funzionari locali del Sudan meridionale non miglioreranno le condizioni di vita delle popolazioni del Sud Sudan, ma manterranno uno status quo cleptocratico. [1]

Il progetto a lungo termine per balcanizzare il Sudan e i suoi collegamenti con il mondo arabo

In realtà, il progetto di balcanizzazione del Sudan è in corso dalla fine del dominio coloniale britannico nel Sudan anglo-egiziano. Sudan ed Egitto sono stati un paese solo per molti differenti periodi. Sia l’Egitto che il Sudan sono stati anche un paese, in pratica fino al 1956.

Fino alla indipendenza del Sudan, c’era un forte movimento per mantenere l’Egitto e il Sudan uniti come un unico stato arabo, che stava lottando contro gli interessi britannici. Londra, tuttavia, alimentò il regionalismo sudanese contro l’Egitto, e nello stesso modo il regionalismo è al lavoro nel Sud Sudan contro il resto del Sudan. Il governo egiziano è stato raffigurato nello stesso modo di come lo è oggi Khartoum. Gli egiziani sono stati dipinti come sfruttatori dei sudanesi, come i sudanesi non-meridionali sono stati dipinti come sfruttatori dei sudanesi del sud.

Dopo l’invasione britannica di Egitto e Sudan, gli inglesi riuscirono anche a mantenere le loro truppe di stanza in Sudan. Anche mentre lavoravano per dividere il Sudan dall’Egitto, i britannici hanno lavorato per creare differenziazioni interne tra il Sud Sudan e il resto del Sudan. Ciò è stato fatto attraverso il condominio anglo-egiziano del 1899-1956, che costrinse l’Egitto a condividere il Sudan con la Gran Bretagna dopo le rivolte mahdiste. Alla fine, il governo egiziano avrebbe rifiutato di riconoscere il condominio anglo-egiziano come legale. Il Cairo avrebbe continuamente chiesto agli inglesi di porre fine alla loro occupazione militare illegale del Sudan e di smettere di impedire la re-integrazione di Egitto e Sudan, ma gli inglesi si rifiuteranno.

Sarà sotto la presenza delle truppe britanniche che il Sudan si sarebbe dichiarato indipendente. Questo è ciò che porterà alla nascita del Sudan come una stato arabo e africano separato dall’Egitto. Così, il processo di balcanizzazione è iniziato con la divisione del Sudan dall’Egitto.

Il Piano Yinon al lavoro in Sudan e nel Medio Oriente

La balcanizzazione del Sudan è legato anche al Piano Yinon, che è la continuazione dello stratagemma britannico. L’obiettivo strategico del Piano Yinon è quello di garantire la superiorità israeliana attraverso la balcanizzazione del Medio Oriente e degli stati arabi, in stati più piccoli e più deboli. E’ in questo contesto che Israele è stato profondamente coinvolto in Sudan. Gli strateghi israeliani videro l’Iraq come la loro più grande sfida strategica da uno stato arabo. È per questo che l’Iraq è stato delineato come il pezzo centrale per la balcanizzazione del Medio Oriente e del mondo arabo.The Atlantic, in questo contesto, ha pubblicato un articolo nel 2008 di Jeffrey Goldberg “Dopo l’Iraq: sarà così il Medio Oriente?” [2] In questo articolo di Goldberg, una mappa del Medio Oriente è stato presentato, che seguiva da vicino lo schema del Piano Yinon e la mappa di un futuro in Medio Oriente, presentato dal Tenente-colonnello (in pensione) Ralph Peters, nell’Armed Forces Journal delle forze armate degli Stati Uniti, nel 2006.

Non è neanche un caso che da un Iraq diviso a un Sudan diviso, comparivano sulla mappa. Libano, Iran, Turchia, Siria, Egitto, Somalia, Pakistan e Afghanistan erano presentati anch’esse come nazioni divise. Importante, nell’Africa orientale nella mappa, illustrata da Holly Lindem per l’articolo di Goldberg, l’Eritrea è occupata dall’Etiopia, un alleato degli Stati Uniti e d’Israele, e la Somalia è divisa in Somaliland, Puntland, e una più piccola Somalia.

In Iraq, sulla base dei concetti del Piano Yinon, gli strateghi israeliani hanno chiesto la divisione dell’Iraq in uno stato curdo e due stati arabi, una per i musulmani sciiti e l’altra per i musulmani sunniti. Ciò è stato ottenuto attraverso la balcanizzazione morbida del federalismo nell’Iraq, che ha permesso al Governo regionale del Kurdistan di negoziare con le compagnie petrolifere straniere per conto suo. Il primo passo verso l’istituzione di ciò fu la guerra tra Iraq e Iran, che era discussa nel Piano Yinon.

In Libano, Israele ha lavorato per esasperare le tensioni settarie tra le varie fazioni cristiane e musulmane, nonché i drusi. La divisione del Libano in diversi stati è anche visto come un mezzo per balcanizzare la Siria in piccoli diversi stati arabi settari. Gli obiettivi del Piano Yinon sono di dividere il Libano e la Siria in diversi stati sulla base dall’identità religiosa e settaria per i musulmani sunniti, sciiti, cristiani e drusi.

A questo proposito, l’assassinio di Hariri e il Tribunale speciale per il Libano (STL) giocano a favore di Israele, creando divisioni interne nel Libano e alimentando il settarismo politico. Questo è il motivo per cui Tel Aviv è stato assaiu favorevole al TSL e l’appoggia assai attivamente. In un chiaro segno della natura politicizzata del TSL e dei suoi legami con la geo-politica, gli Stati Uniti e la Gran Bretagna hanno anche dato al TSL milioni di dollari.

I legami tra gli attacchi contro i copti egiziani e il referendum in Sud Sudan

Dall’Iraq all’Egitto, i cristiani in Medio Oriente sono sotto attacco, mentre le tensioni tra musulmani sciiti e sunniti sono alimentate. L’attacco a una chiesa copta di Alessandria, il 1° gennaio 2011, o le successive proteste e rivolte copte non dovrebbero essere considerati isolatamente. [3] Né la furia successiva dei cristiani copti espressasi nei confronti dei musulmani e del governo egiziano. Questi attacchi contro i cristiani sono legati ai più ampi obiettivi geo-politica di Stati Uniti, Gran Bretagna, Israele e NATO sul Medio Oriente e sul mondo arabo.

Il Piano Yinon precisa che se l’Egitto viene  diviso, il Sudan e la Libia sarebbero anch’esse balcanizzate e indebolite. In questo contesto, vi è un legame tra il Sudan e l’Egitto. Secondo il Piano Yinon, i copti o cristiani d’Egitto, che sono una minoranza, sono la chiave per la balcanizzazione degli stati arabi del Nord Africa. Così, secondo il piano Yinon, la creazione di uno stato copto in Egitto (sud Egitto) e le tensioni cristiani-musulmani in Egitto, sono dei passi essenziali per balcanizzare il Sudan e il Nord Africa.

Gli attacchi ai cristiani in Medio Oriente sono parte delle operazioni di intelligence destinata a dividere il Medio Oriente e il Nord Africa. La tempistica degli attacchi crescenti ai cristiani copti in Egitto e il processo per il referendum nel Sud Sudan, non è una coincidenza. Gli eventi in Sudan ed Egitto sono collegati l’uno all’altro e sono parte del progetto per balcanizzare il mondo arabo e il Medio Oriente. Essi devono anche essere studiati in collaborazione con il Piano Yinon e con gli eventi in Libano e in Iraq, nonché in relazione agli sforzi per creare un divario sunniti-sciiti.

Le connessioni esterne di SSLA, SPLM e milizie nel Darfur

Come nel caso del Sudan, l’interferenza o l’intervento sono stati usati per giustificare l’oppressione dell’opposizione interna. Nonostante la  corruzione, Khartoum è stata sotto assedio per aver rifiutato di essere semplicemente un proxy. Il Sudan s’è giustificato sospettando le truppe straniere e accusando Stati Uniti, Gran Bretagna e Israele di erodere la solidarietà nazionale del Sudan.  Per esempio, Israele ha inviato armi ai gruppi di opposizione e ai movimenti separatisti in Sudan. Ciò è stato fatto attraverso l’Etiopia per anni, fino a quando l’Eritrea è diventata indipendente dall’Etiopia, che ha fatto perdere all’Etiopia l’accesso al Mar Rosso, e fatto sviluppare cattive relazioni tra gli etiopi e gli eritrei. In seguito le armi israeliane sono entrate nel Sud Sudan dal Kenya. Dal Sud Sudan, il People’s Liberation Movement del Sud Sudan (SPLM), che è il braccio politico del SSLA, avrebbe ceduto le armi alle milizie nel Darfur. I governi di Etiopia e Kenya, così come l’Uganda People’s Defence Force(UPDF), hanno anche lavorato a stretto contatto con Stati Uniti, Gran Bretagna e Israele in Africa orientale.

Il grado d’influenza israeliana nell’opposizione sudanese e nei gruppi separatisti è significativo. Il SPLM ha forti legami con Israele e suoi membri e sostenitori regolarmente visitano Israele. È grazie a questo, che Khartoum ha capitolato e ha rimosso le restrizioni ai passaporti sudanesi per le visita in Israele, alla fine del 2009, per soddisfare il SPLM. [4] Salva Kiir Mayardit ha anche detto che il Sud Sudan riconoscerà Israele quando sarà separato dal Sudan.

The Sudan Tribune ha riferito, il 5 marzo 2008, che gruppi separatisti in Darfur e nel Sudan meridionale aveva uffici in Israele:
I sostenitori di Israele [del Movimento di liberazione del Popolo del Sudan ] hanno annunciato la costituzione della sede in Israele del Sudan People’s Liberation Movement, ha detto oggi un comunicato stampa. 
Dopo consultazioni con i leader della SPLM a Juba, i sostenitori del SPLM in Israele hanno deciso di istituire l’ufficio del SPLM in Israele”. Detto [sic.] un comunicato ricevuto via email da Tel Aviv, firmato dalla segreteria dell’SLMP in Israele. La dichiarazione ha detto che l’ufficio avrebbe  promosso le politiche e la visione del SPLM nella regione. Ha inoltre aggiunto che, in conformità con il Comprehensive Peace Agreement, lo SPLM ha il diritto di aprire uffici in qualsiasi paese, compreso Israele. Ha inoltre segnalato che ci sono circa 400 sostenitori dell’SPLM in Israele. Il leader dei ribelli del Darfur, Abdel Wahid al-Nur ha detto la scorsa settimana, che ha aperto un ufficio a Tel Aviv. [5]”

Il dirottamento del referendum del 2011 in Sud Sudan

Cosa è successo al sogno di un’Africa unita o di un mondo arabo unito? Il Panarabismo, un movimento di unità di tutti i popoli di lingua araba, ha avuto pesanti perdite, come nell’unità africana. Il mondo arabo e l’Africa sono stati costantemente balcanizzati.

La secessione e balcanizzazione in Africa orientale e nel mondo arabo sono nei piani degli Stati Uniti, d’Israele e della NATO.

L’insurrezione della SSLA è stata segretamente sostenuta da Stati Uniti, Gran Bretagna e Israele dagli anni ’80. La formazione di un nuovo stato in Sudan non è destinata a servire gli interessi del popolo del Sud Sudan. Fa parte di un più ampio programma geo-strategico mirato al controllo del Nord Africa e del Medio Oriente.

Il conseguente processo di “democratizzazione” che porta fino al referendum del Gennaio 2011, serve gli interessi delle compagnie petrolifere anglo-statunitensi e alla rivalità contro la Cina. Questo avviene a detrimento della vera sovranità nazionale in Sud Sudan.

Mahdi Darius Nazemroaya è un ricercatore associato del Centre for Research on Globalization (CRG).

NOTE
[1] una cleptocrazia è un governo e/o stato che lavora per proteggere, estendere, approfondire, continuare e consolidare la ricchezza della classe dirigente.

[2] Jeffrey Goldberg, “After Iraq: What Will The Middle East Look Like?” The Atlantic, gennaio/febbraio 2008.

[3] William Maclean, “Copts on global Christmas alert after Egypt bombing”, Reuters, 5 gennaio 2011.
[4] “Sudan removes Israel travel ban from new passport”, Sudan Tribune, 3 ottobre 2009: 


[5] “Sudan’s SPLM reportedly opens an office in Israel – statement”, Sudan Tribune, 5 marzo 2008:

http://www.sudantribune.com/spip.php?page=imprimable&....

 

 

 

ALLEGATO: La mappa del “Nuovo Medio Oriente” del The Atlantic
Nota: la seguente mappa è stata disegnata da Holly Lindem per un articolo di Jeffrey Goldberg. E’ stata pubblicata su The Atlantic di gennaio/febbraio 2008. (Copyright: The Atlantic, 2008). 

Fonte: Global Research 

http://globalresearch.ca/PrintArticle.php?articleId=22736 

Traduzione di Alessandro Lattanzio

http://www.sudantribune.com/spip.php?iframe&page=impr...

 

 

 

di Mahdi Darius Nazemroaya - 27/01/2011

Fonte: eurasia [scheda fonte]

 

 

 

 

Geen rgering? Geld terug!

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Economieprof wil geldkraan naar partijen dichtdraaien: "Geen regering? Geld terug"

Wie niet horen wil, moet voelen. De Gentse economieprofessor Koen Schoors
heeft een voorstel klaar om de lethargische onderhandelaars tot spoed aan te
zetten. "Onze politieke partijen zijn door u en mij verkozen en betaald om
een regering te vormen en het land te besturen. Doen ze dat na 200 dagen nog
altijd niet? Draai dan de geldkraan dicht en leg ze droog." Simplistisch en
onhaalbaar, lijkt het. "Maar het zou verdorie wérken", zegt Schoors. "Geen
regering? Geld terug!"

JAN SEGERS

Professor Schoors (UGent) stelt vast dat de onderhandelingen ongestraft
mogen blijven aanslepen. De partijen voelen het niet waar het pijn doet: in
hun portemonnee. En dus werkte hij een systeem uit (zie kader rechts) dat de
dotaties aan de partijen verdubbelt als ze binnen de honderd dagen een
regering vormen en dat die dotaties na 200 dagen maandelijks verder afbouwt,
desnoods tot nul, en tot nieuwe verkiezingen onvermijdelijk zijn.

Ongetwijfeld zal u populisme verweten worden.

"Onterecht. Ik baseer me als economist op de cijfers. In de discussies over
een nieuwe financieringswet gaat het over enkele honderden miljoenen meer of
minder voor regio X of regio Y. Maar nu al staat vast dat het uitblijven van
een regering elke Vlaming, elke Brusselaar en elke Waal meer zal kosten aan
gestegen intrestlasten dan wat een nieuwe financieringswet hen zou
opbrengen. Het nieuwe ordewoord is responsabilisering, maar de
hoofdrolspelers gedragen zich niet als verantwoordelijke volwassenen, maar
als kleuters die vechten om een stuk speelgoed tot het kapot is. Van de
leefloners en de werklozen tot en met de deelstaten: alles en iedereen moet
volgens de onderhandelaars geresponsabiliseerd worden, verantwoordelijk
gemaakt voor de gevolgen van zijn eigen beleid. Alles en iedereen, behalve
zijzelf. Wel, met mijn voorstel dwing ik hen om op de blaren te zitten als
ze er zoals nu een vaudeville van maken."

U wil de partijen belonen met een extraatje als ze binnen de 100 dagen een
regering vormen. Stimuleert u dan geen haastwerk?

"Neen. Holderdebolder te werk gaan is nergens voor nodig. Hun bonus spelen
de partijen vanaf de 100ste dag geleidelijk kwijt, maar geld verliezen doen
ze pas na de 200ste dag, en dan nog zeer geleidelijk. We zitten nu aan dag
230, zijnde één maand verder. Wel, in mijn schema ontvangt elke partij deze
maand dan slechts 90% van wat ze anders zou krijgen. En volgende maand nog
slechts 80%. Enzovoort. Tot ze droog staat."

Helemaal droog staat ze zelfs dan niet. U bouwt enkel de dotaties af, niet
de lonen van parlementsleden of ministers.

"Inderdaad, ook daarover kan je discussiëren. Nu zeggen de backbenchers in
het parlement tegen hun onderhandelaars: 'Bart, Elio, Joëlle, Wouter, hou
het been stijf!' Zelf hebben ze intussen weinig omhanden, maar worden ze
voluit doorbetaald."

Op welke partijen zou u uw voorstel nu toepassen? Enkel op N-VA en PS? Of op
alle zeven?

"Meer zelfs: op alle politieke partijen, zonder uitzondering."

Zelfs op Vlaams Belang, dat ongewenst is, en op de Open Vld, die pas
gisteren, na 230 dagen, bij de onderhandelingen is betrokken? Is dat fair?

"Ik scheer iedereen over dezelfde kam. De liberalen hebben lang de boot
afgehouden. En het VB is door zijn radicale opstelling zelf een deel van het
probleem."

Redelijken en radicalen: u scheert ze allemaal over één kam?

"Ja, want wat is dat: redelijkheid? Ongetwijfeld vinden Bart De Wever en de
drie Franstalige partijen zichzelf niet onredelijk. Radicaal, dat zijn
altijd de anderen, nooit zijzelf. Zo komen we er nooit, natuurlijk. Mijn
voorstel stimuleert en beloont echte redelijkheid."

Is dat erg democratisch: partijen financieel onder druk zetten om toch maar
geen radicale standpunten te verdedigen?

"Als die standpunten de werking van het land beletten? Ja. Voor dat soort
partijen wil ik als burger geen belasting meer betalen."

Dreigt u niet vooral de koffiedame van de N-VA of de receptionist van de PS
te treffen? Vooral zij worden met die dotaties betaald, niet De Wever of Di
Rupo.

"Die mensen zullen De Wever en Di Rupo wel ter harte gaan, zeker? Ik wil
gewoon af van de huidige regeling. Die zet aan tot radicalisme. Als mijn
voorstel nu al geldig was, zou de druk van alle andere partijen op N-VA en
PS veel groter zijn geweest. Die is er nu amper."

Moeten partijen tussentijds al afgestraft worden? Volstaat het niet dat de
kiezer elke vier jaar de kans krijgt om zelf weg te stemmen wie hij niet
meer wil?

"Ook de kiezer verdient een tweede kans, vind ik. Voor de verkiezingen sloeg
de N-VA een compromisbereide toon aan. Ik ben geen N-VA-vreter, maar na 13
juni hebben ze tegen de afspraken in eerst de financieringswet op tafel
gegooid en daarna de splitsing van de RVA. Geen wonder dat de PS dan
wantrouwig wordt. En dat Elio Di Rupo nadien ook blokkeert op de Vlaamse
vragen die wél volstrekt redelijk zijn. Zo vliegen de dagen en de maanden
voorbij. De onderhandelaars spelen met onze welvaart, en we hebben nu geen
enkel wapen in handen om hen op betere gedachten te brengen. Vandaar mijn
voorstel."

"Het nieuwe ordewoord is responsabilisering, maar ze gedragen zich als
kleuters die vechten om een stuk speelgoed tot het kapot is"

Koen Schoors (UGent)
 

"De onderhandelaars spelen met onze welvaart, maar we hebben nu geen enkel wapen om hen op betere gedachten te brengen"

Koen Schoors (UGent)

© 2011 Het Laatste Nieuws
Publicatie:     Het Laatste Nieuws /
Publicatiedatum:     zaterdag 29 januari 2011

samedi, 29 janvier 2011

Tunisie: la révolution des privilégiés?

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Tunisie : la révolution des privilégiés ?

Un communiqué de Bernard Lugan : 

 

Ex: http://synthesenationale.hautetfort.com/

 

En France, les tartuffes politiques ont applaudi la chute d’une dictature qu’ils fréquentaient assidûment peu auparavant, à commencer par ceux qui voulaient cacher que le RCD (Rassemblement constitutionnel démocratique), le parti du président déchu était membre de l’Internationale socialiste [1].

 

Tous ont oublié qu’en 1987, l’accession au pouvoir du général Ben Ali avait été unanimement saluée comme une avancée démocratique, que sous sa ferme direction, la subversion islamiste avait été jugulée, que la Tunisie était devenue un pays moderne dont la crédibilité permettait un accès au marché financier international. Attirant capitaux et industries, le pays avait à ce point progressé que 80% des Tunisiens étaient devenus propriétaires de leur logement. Ce pôle de stabilité et de tolérance dans un univers musulman souvent chaotique voyait venir à lui des millions de touristes recherchant un exotisme tempéré par une grande modernité. Des milliers de patients venaient s’y faire opérer à des coûts inférieurs et pour une même qualité de soins qu’en Europe. Dans ce pays qui consacrait plus de 8% de son PIB à l’éducation, la jeunesse était scolarisée à 100%, le taux d’alphabétisation était de plus de 75%, les femmes étaient libres et ne portaient pas le voile ; quant à la démographie, avec un taux de croissance de 1,02%, elle avait atteint un quasi niveau européen. 20% du PIB national était investi dans le social et plus de 90% de la population bénéficiait d’une couverture médicale. Autant de réussites quasiment uniques dans le monde arabo-musulman, réussites d’autant plus remarquables qu’à la différence de l’Algérie et de la Libye, ses deux voisines, la Tunisie ne dispose que de faibles ressources naturelles.

 

Les Tunisiens étaient donc des privilégiés auxquels ne manquait qu’une liberté politique généralement inexistante dans le monde arabo-musulman. Ils se sont donc offert le luxe d’une révolution en ne voyant pas qu’ils se tiraient une balle dans le pied. Leur euphorie risque d’ailleurs d’être de courte durée car le pays va devoir faire le bilan d’évènements ayant provoqué des pertes qui s’élevaient déjà à plus de 2 milliards d’euros à la mi-janvier et qui représentaient alors 4% du PIB. La Tunisie va donc sortir de l’épreuve durablement affaiblie, à l’image du secteur touristique qui recevait annuellement plus de 7 millions de visiteurs et qui est aujourd’hui totalement sinistré, ses 350 000 employés ayant rejoint les 13,2% de chômeurs que comptait le pays en décembre 2010.

 

Pour le moment, les Tunisiens ont l’illusion d’être libres. Les plus naïfs croient même que la démocratie va résoudre tous leurs maux, que la corruption va disparaître, que le chômage des jeunes va être résorbé, tandis que les droits de la femme seront sauvegardés… Quand ils constateront qu’ils ont scié la branche sur laquelle ils étaient en définitive relativement confortablement assis, leur réveil sera immanquablement douloureux. Déjà, dans les mosquées, les prêches radicaux ont recommencé et ils visent directement le Code de statut personnel (CSP), ce statut des femmes unique dans le monde musulman. Imposé par Bourguiba en 1956, puis renforcé par Ben Ali en 1993, il fait en effet des femmes tunisiennes les totales égales des hommes. Désormais menacée, la laïcité va peu à peu, mais directement être remise en cause par les islamistes et la Tunisie sera donc, tôt ou tard, placée devant un choix très clair : l’anarchie avec l’effondrement économique et social ou un nouveau pouvoir fort.

 

Toute l’Afrique du Nord subit actuellement l’onde de choc tunisienne. L’Egypte est particulièrement menacée en raison de son effarante surpopulation, de l’âge de son président, de la quasi disparition des classes moyennes et de ses considérables inégalités sociales. Partout, la première revendication est l’emploi des jeunes et notamment des jeunes diplômés qui sont les plus frappés par le chômage. En Tunisie, à la veille de la révolution, deux chômeurs sur trois avaient moins de 30 ans et ils sortaient souvent de l’université. Le paradoxe est que, de Rabat à Tunis en passant par Alger, les diplômés sont trop nombreux par rapport aux besoins. Une fois encore, le mythe du progrès à l’européenne a provoqué un désastre dans des sociétés qui, n’étant pas préparées à le recevoir, le subissent.

 

En Algérie, où la cleptocratie d’Etat a dilapidé les immenses richesses pétrolières et gazières découvertes et mises en activité par les Français, la jeunesse n’en peut plus de devoir supporter une oligarchie de vieillards justifiant des positions acquises et un total immobilisme social au nom de la lutte pour l’indépendance menée il y a plus d’un demi-siècle. Même si les problèmes sociaux y sont énormes, le Maroc semble quant à lui mieux armé dans la mesure où la monarchie y est garante de la stabilité, parce qu’un jeune roi a su hisser aux responsabilités une nouvelle génération et parce que l’union sacrée existe autour de la récupération des provinces sahariennes. Mais d’abord parce que le Maroc est un authentique Etat-nation dont l’histoire est millénaire. Là est toute la différence avec une Algérie dont la jeunesse ne croit pas en l’avenir car le pays n’a pas passé, la France lui ayant donné ses frontières et jusqu’à son nom.

 

   

 

 

Explosie Moskou: onderzoekers verdenken Russische islamist

Explosie Moskou: onderzoekers verdenken Russische islamist

       
attentat-moscou.jpgMOSKOU 27/01 (AFP) = De onderzoekers verdenken er een Russische islamist van verantwoordelijk te zijn voor de zelfmoordaanslag van maandag op
de Moskouse luchthaven Domodedovo. Hij zou samen met een vrouw de aanslag gepleegd hebben. Dat berichtte de Russische krant Kommersant donderdag.
   De krant haalt politiebronnen aan. De man, met de naam Razdoboudko,
zou lid zijn van een islamistische rebellengroepering uit de regio van Stavropol. Die stad ligt in het zuiden van Rusland, in de Kaukasus.

In de Russische media circuleert de piste van een rebellengroepering die aanvankelijk een aanslag vlakbij het Rode Plein in Moskouzou gepland hebben tijdens Nieuwjaarsnacht. Een vrouw moest die aanslag uitvoeren, maar kwam om toen haar explosievengordel te vroeg
ontplofte. Een andere vrouw van de rebellengroepering zou dan de aanslag van maandag op Domodedovo gepleegd hebben.

Volgens de bronnen van Kommersant zouden de twee vrouwen onder dwang van Razdobouko gehandeld hebben, maar de man zou ook bij de aanslag maandag op de Moskouse luchthaven geweest zijn. Op de plaats van de feiten werd in elk geval het hoofd van een man gevonden, aldus Kommersant. VRW/VOC/

Krantenkoppen / Januari 2011 - 10

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Krantenkoppen
 
Januari 2011 /10
 
'Beter PVV'ers doodschieten'
FrontaalNaakt-blogger en medewerker van de Vrije Universiteit Amsterdam Peter Breedveld riep via Twitter de VN op om naar Nederland te komen om PVV'ers dood te schieten. Wat voor hem satire is, leidt op internet tot een stroom van verontwaardiging. Ook PVV-leider Geert Wilders reageert ontstemd: "Te walgelijk voor woorden. Die ambtenaar moet op staande voet worden ontslagen!"
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/01/bet...
 
‘Homorechten niet in gevaar door allochtonen’
Het idee dat de vrijheid van homoseksuelen en vrouwen teloor gaat door de aanwezigheid van allochtonen, is overdreven. Dat zei de Amsterdamse wethouder Andrée van Es (diversiteit, GroenLinks) vanavond tijdens een toespraak op een conferentie in de hoofdstad. ,,Het sentiment van de teloorgang van progressieve waarden is wat mij betreft onterecht.’’
http://www.spitsnieuws.nl/archives/binnenland/2011/01/hom...
 
'Lafaard' Hitler in de maling genomen
Adolf Hitler werd in juni '44 flink in het ootje genomen door de Britse geheime dienst. De Britten slaagden er via een onderschepte memo in Hitler ervan te overtuigen dat D-Day niet aan de kust van Normandië, maar die van Pas de Calais zou plaatsvinden.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/laf...
 
Duitsland stopt steun aan VN-aidsfonds
Duitsland zal de komende tijd geen bijdragen geven aan het internationale fonds dat strijd tegen aids, tuberculose en malaria. De oosterburen besloten hiertoe na berichten over corruptie.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/dui...
 
35 procent meer moslims in 2030
De tsunami van moslims, die sommige personen vrezen, lijkt meer een klein golfje te worden.
De komende twintig jaar groeit het aantal moslims in Europa slechts met twee procent. Nederland telt in 2030 ruim 1,3 miljoen moslims, dat is 7,8 procent van alle Nederlanders. Dat blijkt uit een studie van het Amerikaanse Pew Research Center's Forum on Religion and Public Life.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/35_...
 
Telegrafist Hitler wordt oud
Wie nog op een brief wacht van Rochus Misch, de oude radiotelegrafist van Adolf Hitler, kan het wel vergeten. De man is inmiddels zo oud dat hij de gigantische lading aan fanmail niet meer kan beantwoorden.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/tel...
 
'Alstublieft, Allah, dood alle joden'
Een imam van de Palestijnse terreurorganisatie Hamas is in opspraak geraakt door in een gebed aan Allah te vragen om het vermoorden van alle joden. Hij doet de uitspraken in een twee uur durende documentaire, To Shoot the Elephant, die tegen Israël gericht is en wordt uitgezonden op Palestijnse middelbare scholen.
http://www.spitsnieuws.nl/archives/buitenland/2011/01/als...
 
Terreurverdachten mogen worden uitgeleverd aan België
De drie Marokkaanse Nederlanders, die in november werden opgepakt op verdenking van betrokkenheid bij terrorisme, mogen worden uitgeleverd aan België. Dat heeft de rechtbank in Amsterdam donderdag bepaald.
http://www.refdag.nl/nieuws/binnenland/terreurverdachten_...
 
Frankrijk steunt Grieks grenshek
Frankrijk steunt het Griekse plan om een hek te plaatsen langs delen van de grens met Turkije om illegale immigratie tegen te gaan. Dat heeft de Franse minister van binnenlandse zaken Brice Hortefeux donderdag gezegd.
http://www.trouw.nl/nieuws/wereld/article3398210.ece/Fran...
 
Leers vecht vonnis zaak Sahar aan
Minister voor Immigratie en Asiel Gerd Leers (CDA) gaat in hoger beroep in de zaak van het Afghaanse meisje Sahar. Hij wil van de Raad van State horen of herhaaldelijk procederen, met langdurig verblijf en verwestering tot gevolg, reden moet zijn voor verblijf. Hij vindt de zaak niet zo uitzonderlijk dat hij voor het meisje een uitzondering maakt.
http://www.trouw.nl/nieuws/nederland/article3397960.ece/L...
 
SP wellicht naar rechter om 'discriminatie'
De SP-afdeling van Oude IJsselstreek overweegt een gang naar de rechter als de partij niet meer mag inspreken tijdens vergaderingen van de gemeenteraad. De afdeling krijgt daarbij steun van de Tweede Kamer-fractie van de partij, die een ‘gepeperde’ brief gaat schrijven naar de gemeente. „Hier wordt een grondrecht geschaad. We worden gediscrimineerd op politieke voorkeur. Dat mag niet”, vindt Maurits Gemmink van de plaatselijke SP.
http://www.gelderlander.nl/voorpagina/achterhoek/8044619/...
 
'Bezuinigen op inburgering is dom'
„De bezuinigingen van het kabinet op het inburgeren van mensen vind ik dom”, zegt Otwin van Dijk, wethouder van de gemeente Doetinchem.
http://www.gelderlander.nl/voorpagina/achterhoek/8043691/...
 
Nederland was en is voor Israël
Ook al groeit alom de kritiek op Israël, Nederland is een trouwe steunpilaar gebleven. De documenten die door WikiLeaks naar buiten zijn gebracht kleuren dat beeld verder in.
http://nos.nl/artikel/214587-nederland-was-en-is-voor-isr...
 
PVV: er is angst voor achterban GroenLinks
Volgens de PVV worden er ,,politieke spelletjes'' gespeeld rond het debat over een nieuwe missie in Afghanistan. Een meerderheid van de Kamer wil per se donderdagavond nog het debat afronden, waar de tegenstanders van de missie PVV, SP en de PvdA meer tijd hebben gevraagd.
http://www.bnr.nl/artikel/21296767/pvv-angst-achterban-gr...

Les dernières frasques libertaires et déontologiques de BHL

Les dernières frasques libertaires et déontologiques de BHL

Ex: http://www.acrimed.org/article3520.html

BHL_par_Mor-2-cece2.jpgEncore BHL ? Oui, encore ! Mais pourquoi un tel acharnement ? Parce que l’année 2011 débute en fanfare pour le philosophe en chemise blanche, décidément sur tous les fronts. Et parce que cette fausse grandeur est en charge de la surveillance de plusieurs médias. Pauvres médias !

BHL a-t-il aidé à la censure de Stéphane Hessel ?

C’est en tout cas ce qu’affirme Richard Prasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), dans un éditorial publié le 13 janvier sur le site du Crif. Richard Prasquier se félicite de l’annulation d’une conférence qui devait se dérouler à l’Ecole normale supérieure, en présence de Stéphane Hessel, mais aussi, entre autres, d’Elisabeth Guigou, de Benoît Hurel (Syndicat de la magistrature), de Leïla Shahid (représentante de la Palestine à Bruxelles) ou encore de Michel Warshawski (militant israélien). Le thème de la conférence était la solidarité avec les militants de la campagne de boycott d’Israël poursuivis en justice.

Le CRIF affirme que c’est grâce à son action que la directrice de l’ENS, Monique Canto-Sperber, a décidé d’annuler la conférence. Et, au détour d’une phrase, rend hommage à Valérie Pécresse, au rectorat de Paris, « ainsi qu’à Claude Cohen Tanoudij, prix Nobel de Physique, Bernard Henri Lévy et Alain Finkielkraut, tous anciens élèves de l’Ecole normale supérieure ». La phrase ne souffre d’aucune ambiguité : les trois « anciens » seraient, comme la ministre et le rectorat, intervenus auprès de la direction de l’ENS. BHL, ami d’Israël, aurait-il participé de près ou de loin à ce qui ressemble à s’y méprendre à une atteinte à la liberté d’expression ?

Pendant cinq jours, BHL ne réagit pas à l’éditorial de Richard Prasquier. C’est le 18 janvier, alors que « l’affaire » commence à faire du « buzz » (nous y reviendrons dans un prochain article), qu’il se signale. D’une curieuse manière. C’est en effet au Nouvel Obs, et non au Crif, que BHL fait parvenir le démenti qui suit :

« Je rentre des Etats-Unis et apprends qu’un débat autour de l’opération BDS a été annulé à l’Ecole normale. Contrairement à ce que laisse entendre votre site, je ne suis intervenu ni auprès de madame Canto-Sperber ni auprès de quiconque pour recommander l’annulation de ce débat. Je suis, par principe, même et surtout quand le désaccord est profond, partisan de la confrontation des points de vue – pas de leur "annulation" ».

Dont acte.

Dont acte ? Ou presque.

De deux choses l’une :
– soit le Crif dit la vérité, et BHL tente désespérément de se démarquer de cette initiative peu glorieuse, probablement en raison du « buzz » qu’elle a suscité ;
– soit le Crif ment. Mais dans ce cas, pourquoi BHL qui, chacun le sait, se sent très concerné par tout ce qui le concerne, a-t-il attendu cinq jours avant de réagir ? Pourquoi ne pas avoir exigé qu’un erratum soit publié sur le site de ceux qui sont à la source de cette « mauvaise » information, et non sur le site du Nouvel Obs, qui s’est contenté de la relayer ? Et pourquoi Richard Prasquier n’a-t-il pas, à l’heure où nous écrivons, changé la moindre virgule de son éditorial du 13 janvier ?

Autant de questions qui, pour l’instant, demeurent sans réponse. On ne doute pas que l’affaire ne manquera pas de connaître de nouveaux développements et rebondissements. A l’image d’une autre affaire impliquant BHL, celle qui l’oppose à Bernard Cassen.

BHL salit de nouveau Bernard Cassen...

Nous l’avions rapporté dans un précédent article : dans son Bloc-notes du 23 décembre, BHL commettait une bourde infamante : confondre, en évoquant les « Assises contre l’islamisation de l’Europe », Bernard Cassen, ancien directeur du Monde diplomatique, et Pierre Cassen, animateur de Riposte laïque. Cette utile confusion avait permis à Bernard-Henri de remettre au goût du jour l’un de ses thèmes favoris : les passerelles entre « rouges » et « bruns ». Si la bourde a été rapidement corrigée, BHL n’a toujours pas présenté ses excuses à Bernard Cassen. Bien au contraire...

En effet, dans son Bloc-notes du 6 janvier, il remet le couvert, évoquant « le double procès que [lui] intentent, pour le même article, un groupuscule d’extrême droite et un ancien du Monde diplo ». Par un (pas très) subtil procédé rhétorique, BHL réussit finalement là où il avait échoué deux semaines plus tôt : amalgamer Bernard Cassen et l’extrême droite. L’usage de l’expression « double procès  » est en effet lourde de sens : Cassen et le Bloc identitaire n’étaient peut-être pas côte à côte aux « assises », mais ils le sont désormais dans une croisade commune contre le philosophe en chemise blanche. En somme, BHL, adepte de la prophétie auto-réalisatrice, avait raison avant tout le monde. Soyons certains que cette clairvoyance ne manquerait pas, si l’affaire devait prendre une tournure judiciaire, d’être saluée par les tribunaux.

… et offre une tribune au Bloc identitaire

Tribunaux que la direction du Point semble vouloir éviter, puisqu’elle a accordé au Bloc identitaire, sympathique groupement de jeunes gens épris de valeurs progressistes, un droit de réponse aux approximations de Bernard-Henri Lévy. Comme nous l’avions signalé, l’accusation de « tentative d’assassinat contre Jacques Chirac » portée contre cette organisation était des plus contestables : le Bloc identitaire en tant que tel n’existait pas à l’époque, et c’est Maxime Brunerie, un proche de l’ancêtre du Bloc, Unité radicale, qui avait tenté de tirer sur le chef de l’Etat.

Le Bloc identitaire a donc pu, grâce à la rigueur de BHL, s’adresser, entre autres, au lectorat du Point. Une audience quantitativement inédite pour une organisation qui, bien qu’elle récuse le terme de groupuscule, n’a pas franchement pignon sur rue. Et même si Bernard-Henri a rédigé une « mise au point » à la suite du droit de réponse, le résultat est là : BHL aura offert, à cause de la démesure et de l’emphase habituelles de ses propos, une formidable tribune au Bloc, sans aucun doute ravi de cette publicité à moindres frais. Nous présentons à BHL toutes nos félicitations, auxquelles nous nous empressons d’en ajouter d’autres, au sujet de son courage et de sa lucidité quant à la révolution tunisienne.

BHL et la Tunisie, épisode 1 : le résistant de la 26e heure

Les quelques motivés qui suivent l’actualité du philosophe médiatique ont constaté qu’il a été, durant de longues semaines, silencieux sur la situation en Tunisie. Et soudain, le miracle est arrivé.

Le 13 janvier, (veille du départ de Ben Ali), depuis les États-Unis où il se trouve alors, Bernard-Henri Lévy lance – sur l’antenne d’Europe 1 – un appel dont le retentissement dépasse, et de loin, l’Appel de Londres lancé par le général de Gaulle. Le site « officieux » de BHL se charge, dès le lendemain, de mettre en valeur cette initiative. Les bonnes causes sont avant tout celles qui sont bonnes à la promotion de BHL-Moi-Je. 

Extrait : « Les Tunisiens vivent leur 1789. Et Bernard-Henri Lévy est de ceux qui ont compris que, pour gagner une bataille comme celle-ci, le Net est aujourd’hui un outil incontournable. Il sait les risques juridiques qu’il prend. Mais que faisaient d’autres ceux et celles de ses aînées qui, naguère, signaient des appels pour l’avortement ou pour l’insoumission dans la guerre d’Algérie. C’est la même logique, toujours ». Quand BHL ne met pas lui-même en scène sa légendaire modestie, ses amis se chargent de le faire pour lui.

Mais quelle est donc la prouesse qui nous a valu ce modeste éloge ? Le résistant BHL a posté un message sur Twitter via le compte de sa revue La règle du jeu : « Hackers de tous les pays, unissez-vous. Soutenez les Anonymous. Piratez, bloquez les sites officiels de la Tunisie de Ben Ali. BHL ». Les Anonymous sont des hackers qui, depuis plusieurs semaines, multipliaient les attaques informatiques contre les sites du régime tunisien… sans avoir attendu le réveil de BHL.

Et pourtant, toujours sur le site, on apprend que, malgré le retard à l’allumage de BHL, son « Tweet » « a fait le tour de la Toile ». Vérification faite, le tour fut rapide, comme en témoigne cette capture d’écran, réalisée plus de quarante-huit heures après la publication de l’appel :

 

Un écho international à la hauteur du courage de Bernard-Henri, résistant de la vingt-sixième heure.

BHL et la Tunisie, épisode 2 : Arabes, musulmans, même combat !

Après la chute de Ben Ali, Bernard-Henri ne tient plus en place. Dans son Bloc-notes du 18 janvier, titré « Leçons tunisiennes », il tire, à chaud, ses premiers bilans de la révolte populaire. On apprend ainsi que l’un des éléments notables du soulèvement tunisien est qu’il s’agit d’une « insurrection arabe » (c’est la deuxième « leçon ») : « Eh oui. Rappelez-vous ceux qui nous disaient qu’il y a des peuples faits pour la révolte et d’autres qui ne le sont pas ». Pour BHL, les événements de Tunisie sont la démonstration qu’il n’y a pas de peuple imperméable aux principes démocratiques : « les principes démocratiques sont des principes universels ». Même les Arabes, donc ! Saluons le courage avec lequel Bernard-Henri se défend contre la droite xénophobe et néo-coloniale...

Suit alors une prophétie quasi planétaire : « Aujourd’hui, la Tunisie. Demain, la Libye de Kadhafi. La Syrie de la famille Assad. Peut-être l’Iran d’Ahmadinejad ». Une déclaration qui nous vaudra peut-être un erratum de plus puisque, cher Bernard-Henri, les Iraniens ne sont pas Arabes : ce sont des Perses. Mais c’est vrai qu’après tout la majorité d’entre eux sont aussi des musulmans. L’amalgame est d’autant plus fâcheux qu’il est courant chez ceux que BHL prétend pourfendre dans sa chronique, « ces apôtres de la guerre des civilisations pour qui l’idée même d’un pays musulman et, en particulier, arabe ouvert aux droits de l’homme était une contradiction dans les termes ». On espère que Bernard-Henri saura, avant de nous infliger ses prochaines « leçons » politico-philosophiques, réviser ses leçons d’histoire-géographie.

Selon les fans de BHL, BHL triomphe aux Etats-Unis

Cette approximation est peut-être une conséquence de l’épuisant séjour de BHL aux États-Unis, destiné à promouvoir le livre coécrit avec Michel Houellebecq, Ennemis publics : une tournée qui, d’après le site de la revue de BHL, fut, comme l’annonce le titre de l’article qui lui est consacré, un « Triomphe, aux USA, pour Bernard-Henri Lévy et Michel Houellebecq ». Promotion réussie d’un livre, dont on nous dit qu’ « il semble qu’il soit parti pour faire un tabac ».

En témoigneraient, notamment, les critiques de la presse écrite états-unienne. Maria de França, qui a signé l’article de La règle du jeu, mentionne ainsi « la critique, excellente, signée par Sam Munson dans le Wall Street Journal ». Une critique, il est vrai, plutôt élogieuse. Puis l’article évoque « Les deux critiques, moins favorables mais importantes, signées, dans le New-York Times, par Dwight Garner (page culturelle quotidienne) et Ian Buruma (supplément Livres du week end) ».

Les extraits qui suivent, tirés de la critique de Ian Buruma, montrent ce que La règle du jeu appelle une critique « moins favorable » :

« On peut lire ce livre, un dialogue entre deux célèbres auteurs français, comme un roman comique, une brillante satire traitant de la vanité des écrivains […] ».

« Le running gag qui imprègne l’ensemble de la discussion est cette vaine prétention selon laquelle BHL, l’intellectuel le plus célébré et le plus médiatique [1] en France, et […] l’auteur de best-sellers Michel Houellebecq seraient détestés, persécutés et méprisés par à peu près tout le monde […] ».

« Ce qui est hilarant […] est l’usage des hyperboles […] ».

Et encore :

– « [A propos de la façon dont BHL revendique ses « engagements » (Daniel Pearl, Ayaan Hirsi Ali, Sarajevo, etc.)] : c’est ce que les Allemands appellent un Hochstapler, quelque chose qui se situe entre le vantard et l’imposteur, une célèbre figure comique dans la littérature européenne. (...) »

« Tout est brillamment exécuté. Mais je crains d’avoir à dire que rien de tout ceci n’est destiné à être lu comme un roman comique. Tout est fait avec le plus grand sérieux du monde ».

Etc.

Une critique « moins favorable » ? BHL et ses amis ont, décidément, le triomphe modeste, et manient tout aussi bien l’euphémisme que l’hyperbole. C’est sans doute cela, le « style BHL », complément indispensable de la rigueur et de la probité qu’il met au service du microcosme médiatique et de sa surveillance.

Parole de pape

Un style dont l’emphase et la solennité tiennent en général lieu d’argumentation.

Dans son Bloc-notes du 6 janvier, BHL professe : « Benoît XVI est parfaitement fondé à dire que les chrétiens sont, aujourd’hui, à l’échelle de la planète, le groupe religieux "en butte au plus grand nombre de persécutions" ». Aucun chiffre, aucune enquête, ne viennent étayer ce propos nuancé. Il faut dire que la source de BHL est connue pour sa modération et son objectivité.

Rideau.

Julien Salingue (avec Henri et Serge)

jeudi, 27 janvier 2011

La semaine des révélations en Turquie

La semaine des révélations en Turquie

par Jean-Gilles MALLIARAKIS

Ex: http://www.insolent.fr/

110122

JG Malliarakis

Apostilles

  1. AKP = "Adalet ve Kalkinma Partisi" (en turc : le parti de la justice et du développement, fondé et dirigé par l'actuel premier ministre Erdogan actuellement majoritaire au parlement en attendant les résultats des élections de juin 2011).
  2. Ce nom de Bayloz correspond à l'appellation turque. Le nom anglais "Sledgehammer" apparaît couramment dans la presse. En français ce mot se traduit par "masse" [du forgeron] ; nous dirions plutôt : "massue" [avec un "e"…].
  3. MGK = "Milli Guvenlik Kurulu" (en turc : le Conseil de sécurité nationale)
  4. cf. Une scène bouleversante du très beau film "En attendant les nuages" ("Bulutlari beklerken") de la réalisatrice Yesim Ustaoglu.
  5. Voir à ce sujet les images de la manif meurtrière. Pas besoin d'avoir étudié la langue d'Omar Pamuk pour comprendre…
  6. Sur ce point, la fable de la défense des Chypriotes-Turcs contre les [très méchants] Grecs est balayée par la réalité même de la zone nord occupée, où les autochtones, devenus minoritaires dans leur propre réduit, souvent émigrés au Royaume-Uni, n'exercent plus qu'un pouvoir de façade.
  7. Ne pas confondre avec le général Çetin Dogan, ancien chef de la première armée turque et principal accusé du complot "Bayloz".
  8. PKK = "Partiya Karkerên Kurdistan" (en kurde : parti des travailleurs du Kurdistan")
  9. On se reportera à à mon petit livre sur "La Question turque et l'Europe".
  10. Voir son transport en chaise roulante au moment de ses premiers aveux en octobre 2010.
Au 4e anniversaire du meurtre, commis le 19 janvier 2007, du journaliste arménien Hrant Dink, on doit constater que le terrain judiciaire a permis à une certaine vérité d'avancer. Cela s'est surtout concrétisé d'une manière paradoxale, sans doute imprévue. Car cette affaire se rattache à un nombre impressionnant de crimes du même ordre, commis depuis plusieurs années.


Ils ont été perpétrés notamment, mais pas seulement, contre les chrétiens.

Au fil du temps, on a pu découvrir que l'intention des instigateurs s'inscrit dans le cadre d'une politique intérieure généralement mal comprise des Européens et, encore moins, des Américains. Autrefois un vieil adage du mépris de fer britannique considérait que "les nègres commencent à Calais". Heureusement les Occidentaux ont rompu avec cette erreur. Ils en commettent cependant une autre, pensant que le caractère formel des institutions démocratique de la Turquie en fait un pays en tous points semblable aux leurs.

À Istanbul et Ankara la presse que l'on qualifiera de gouvernementale, les journaux pro-AKP (1), classés à droite, mais également aussi quelques journaux de gauche, parviennent désormais à mettre en cause, et à démontrer, l'hypothèse de réseaux militaro-mafieux, stigmatisés dans ce pays sous le nom "d'État profond".

L'interminable procès du réseau serpent de mer appelé "Ergenekon" divise fortement la Turquie en deux camps. À lire respectivement "Zaman" et "Hürriyet", on en arrive à considérer que deux vérités, peut-être même deux nations se confrontent.

Le premier groupe se situe sur la défensive. Il se retrouve sur le ban des accusés du complot "Ergenekon". S'y a été ajouté le dossier du projet de coup d'État appelé "Bayloz" (2) : en tout, les officiers supérieurs, généraux, amiraux et colonels impliqués atteignaient fin 2010 le nombre de 400. Ils s'identifient au parti de la laïcité, désireuse de s'opposer à la "réaction". Mais n'oublions pas que, dans un tel pays, les militaires représentent aussi un poids économique et social considérable : avec 790 000 hommes sous les drapeaux, le taux de militarisation de la Turquie n'est dépassé dans le monde que par celui de la Corée du nord et, par ricochet, le taux de son adversaire du sud. Or, rappelons-le, contrairement aux deux parties du pays du Matin Calme, la république kémaliste n'est entourée que de petits pays. N'inversons pas les rôles : ce n'est pas la Grèce, effectivement contrainte de déployer un très coûteux effort militaire, qui menace le "pays voisin".

Depuis la rédaction de la constitution de 1982, imposée par les auteurs du coup d'État de septembre 1980, et jusqu'à l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2003, le pouvoir suprême était détenu par le MGK (3). Dans cet exercice, l'État-major d'Ankara, recruté par cooptation, pouvait compter aussi sur le soutien de la haute magistrature. À celle-ci l'attachaient ces tendres liens qu'on appelle "philosophiques" dans des quotidiens tels que la "Nouvelle République" de Tours, la "Dépêche" de Toulouse" ou "l'Est républicain" de Nancy. En Turquie comme en France, le jacobinisme et le laïcisme s'appuient toujours sur les mêmes réseaux.

En face d'eux se trouvent des gens, ceux du parti au pouvoir "AKP", mais également du mouvement islamo-moderniste de Fethullah Gûlen, que l'on qualifie ordinairement, mais peut-être abusivement, en tout cas vaguement, sans que les mots aient été préalablement définis, d'islamistes. À terme, ces musulmans militants et confrériques représenteraient si d'aventure leur pays entrait dans l'Europe, un danger certes beaucoup plus grand que leurs compatriotes kémalistes ou leurs coreligionnaires salafistes.

Constatons que dans le court terme, leur action a permis de mettre en lumière les faces d'ombres de l'Histoire contemporaine de leur pays.

Les occidentaux de ma génération, par exemple, avaient été bercés de la légende de ce qu'on appelait l'helléno-turquisme, les "frères ennemis Grecs et Turcs", réconciliés depuis le gouvernement de Venizelos (1928-1932). Cette rumeur optimiste prospéra jusqu'aux jours noirs de septembre 1955. Les Grecs de Constantinople furent alors victimes de violences inacceptables. Ils durent quitter une Ville, leur Ville, la Ville, que l'on disait "Immortelle", vieille comme l'Histoire humaine, et pourtant d'une beauté toujours étincelante, aujourd'hui encore sous son nom définitivement turc d'Istanbul.

Sans s'étendre sur cette page sombre et lamentable, retenons que jusqu'à une date très récente, ceux qui la connaissaient, bien peu nombreux en France, pays qui ne se connaît pas d'ennemis, en rendaient responsable le gouvernement d'Adnan Menderes. Et celui-ci avait été renversé, et pendu par les militaires kémalistes en 1961.

Or tous les documents publiés par les journaux officieux, à la faveur de la lutte entre le gouvernement civil de l'AKP et les comploteurs d'Ergenekon, prouvent le contraire de ce que nous pensions jusque-là. Tous ces crimes avaient été provoqués par "l'État profond" en vue d'une politique machiavélique.

Notre interprétation superficielle résulte précisément de la désinformation. Elle avait été fabriquée par le jacobinisme local et propagée par ses cercles de confraternité en Europe occidentale et aux États-Unis.

Le régime bipartisan avait été institué en 1946 dans le contexte de la guerre froide et du plan Marshall. Cette apparence, renforcée par l'adhésion à l'OTAN en 1952, allait certes permettre au parti démocrate de récupérer une partie du public musulman, légitimement heurté par la laïcisation à marche forcée de la République à l'époque de son fondateur.

Mais les limites de la liberté sont demeurées, cependant, étroitement surveillées par des équipes adverses, "républicaines", animées d'un nationalisme militaire ombrageux et même obsidional. "Le Turc entouré d'ennemis, inculquent-ils dès l'enfance aux petits écoliers, trahis par les siens, doit faire face et remporter la victoire". (4)

Leur habileté avait consisté à se présenter pour les sous-traitants indispensables du pacte atlantique et de la stratégie occidentale dans la région. En bons serviteurs de l'idée qu'ils se font de leur intérêt national, et d'un destin géopolitique "de l'Adriatique à la muraille de Chine", ils se préoccupent, de toute évidence, comme d'une guigne de l'Atlantique et de l'Occident. Qu'ils aient pu apparaître comme les alliés des Israéliens hier, comme les protecteurs des Arabes aujourd'hui, donne à sourire. La défunte Yougoslavie a cru aussi les compter au nombre de ses amis.

Même la Commission européenne commence à prendre conscience du sens réel des négociations. Elles ne se déroulent pas en vue de l'adhésion et ne peuvent pas aboutir à en faire vraiment un État-Membre. Elles ne sont pas menées en vue de cette fin. Les équipes rivales de l'AKP ont hérité du dossier en 2003. Elles en tirent parti, depuis, dans le sens des réformes internes, plus ou moins libérales, qu'elles souhaitent mettre en œuvre, pour des raisons spécifiques à leur islam confrérique.

Le danger à long terme que représente leur démarche réside en ceci : elle organise, beaucoup plus efficacement que ses concurrentes arabes, saoudiennes, marocaines ou égyptiennes, la propagande, le matraquage et le chantage en vue d'une reconnaissance de l'islam comme "l'une des religions de l'Europe", voire même la "deuxième religion de France". Et ces énormes mensonges s'installent peu à peu.

La thèse de l'accusation dans les procès "Ergenekon" comme dans le sous-dossier "Bayloz" tend à donner une explication commune à tous ces faits qui s'apparentent à l'assassinat de Hrant Dink, soit aussi bien :
- les persécutions du reliquat de populations chrétiennes,
- les actions directes contre les missionnaires, évalués par le MGK comme un danger stratégique pour le pays depuis 2001, et présentés comme tels par une partie de la presse,
- ainsi que les tensions perpétuelles et provocatrices avec la Grèce,
- la fermeture des frontières de l'Arménie depuis 1993,
- le refus d'une solution acceptable à Chypre depuis 1974,
- ou même la mise à mort de 37 alevis à Sivas par une foule où se mêlaient à la fois les intégristes islamistes et les loups gris (5),
- ou l'assassinat mystérieux d'un journaliste comme Ugur Mumcu :
… tout cela résultait donc d'un propos délibéré, protégé par "l'État profond".

Il s'agit, au bout du compte, de maintenir la Turquie sous le joug militaire, de présenter leur intervention comme "barrage à l'islamisme".

Les quatre coups d'État réitérés de 1960 à 1997, aux applaudissements de l'occident, trouveraient leur origine dans cette perspective ainsi que l'invasion de Chypre en 1974 et le maintien d'un régime d'occupation dans le nord de l'île. (6) Ce boulet pèse lourd, sans aucun profit pour la Turquie.

Face à cette authentique "stratégie de la tension" le fameux mot d'ordre du ministre des affaires étrangères "pas de problème avec nos voisins" remplit dès lors une fonction à usage interne.

Tout cela demeurait masqué, voilé, mis en doute par la défense des comploteurs, sûrs d'eux.

Coup de théâtre la semaine écoulée, qui correspondait au 4e anniversaire de meurtre de Hrant Dink.

Les audiences du 17 et du 18 janvier du procès ont, ainsi, mis en relief une personnalité bien significative : celle du olonel de gendarmerie en retraite Arif Dogan. (7) En septembre 2010 on apprenait ses implications dans des crimes que l'on attribue désormais à Jitem, service secret illégal de la gendarmerie turque.

Jitem, rappelons-le, correspond à une structure parallèle fonctionnant à la fois comme service de renseignement et comme "service action" exécuteur des basses besognes. En particulier, à partir des années 1980, une guerre impitoyable a ravagé le sud-est anatolien sous le drapeau du PKK, organisation marxiste-léniniste "parti des travailleurs" (8) se réclamant du Kurdistan. À la même époque l'utilisation du mot même de "Kurde" était sanctionnée par des peines très dures. Il fallait user d'un euphémisme tel que "Turc de la Montagne". En face de cette situation de négation de leur identité culturelle, les populations considérées ont représenté, dès le début de la république, et après une très courte période d'entente avec Kemal, un foyer permanent de rébellions.

Celles-ci ont pris toutes les colorations, notamment celle d'une résistance, qualifiée de féodaliste et obscurantiste. Les excès antireligieux du gouvernement d'Ankara, plaisaient beaucoup en Europe occidentale, en Union Soviétique, en Amérique et, bien entendu, au grand-orient de France.

La dernière force de révolte en date a été fondée en 1978 par un militant gauchiste appelé Abdullah Ocalan. Elle invoque, au contraire des précédantes, une idéologie révolutionnaire que l'iconographie des affiches collées dans les villes d'Europe où le PKK est implanté confirme à l'évidence. Son organisation prit les armes à partir de 1984. Le conflit doit avoir fait 44 000 victimes en un quart de siècle. Il s'agissait, il s'agit encore puisque le terrorisme a repris, d'une vraie guerre.

On ne doit donc pas s'étonner que tous les moyens pour réduire cette affaire aient semblé légitimes aux forces locales du maintien de l'ordre. Et à plusieurs reprises les "protecteurs de villages", recrutés officiellement, ont été dénoncés par les gens qui imaginent de réduire cet État aux critères de l'Europe bien-pensante et consommatrice. (9)

Dans un tel contexte, il a été révélé par le colonel Arif Dogan lui-même que, dès 1986 les réseaux du service secret turc ont suscité et armé un mouvement terroriste kurde rival lui-même, le "Hizbullah" dirigé par Husseÿn Velioglu. Ce dernier mourra en définitive, après 15 ans de violences, sous les balles de la police turque en 2000, dans le cadre d'un kidnapping qu'il avait organisé.

L'idée de recruter ainsi des musulmans fanatiques au sein de la population kurde pour servir aux fins de l'ordre turc n'a certes pas été découverte par le colonel Arif Dogan. Elle avait déjà connu une certaine notoriété à l'époque des premières exactions massives commises à l'encore des Arméniens à la fin du XIXe siècle. Fondée en 1890 sous le règne de Abdul-Hamid II l'unité de cavalerie ottomane "Hamidiyé" passe même pour avoir représenté les précurseurs, dans les années 1895-1896, du génocide de 1915. Mais la différence reste considérable entre une unité répressive d'inspiration légale et un groupe terroriste.

Or l'audience des 17 et 18 janvier a permis au colonel de se justifier, et de le faire d'une manière extrêmement violente. Tel un vieil homme usé, aosr qu'il n'est âgé que de 65 ans (10), il accédait difficilement à la barre. Mais il a explosé et rompu avec le système de défense de tout le camp kémaliste. Depuis le début, celui-ci se voulait "serein". Il nie l'existence du complot : "un simple wargame (en français : kriegspiel), une étude d'école, la réplique purement théorique du coup d'État du général Evren en septembre 1980, etc." Toutes les accusations dont nous faisons état relèveraient d'une propagande odieuse, mensongère, et, horresco referens pour les temps qui courent "islamiste". "Ergenekon" ? Une "légende urbaine" !

Patatras, ayant dirigé pendant 8 ans une lutte antiterroriste, le colonel Arif Dogan s'est mis à hurler qu'il avait défendu son pays. Effectivement. Le président lui demanda donc de se calmer. Mais la révélation était faite : oui, le Jitem avait bien orchestré une activité illégale, oui il avait suscité le Hizbullah kurde de Turquie, oui ce Hizbullah était conçu comme un "Hizb-kontra" sur le mode des "contras" latino-américains, oui ces soi-disant parangons de la laïcité et de l'intégrité du territoire avaient embrigadé des islamistes séparatistes. Sympa le colonel. Il ne restera plus à ses compagnons d'hier que la ressource de faire circuler sa photo et de nous persuader que "toute vieillesse est un naufrage".

Et puis le 19 janvier, vint le tour de l'assassin effectif de Hrant Dink. Incarcéré depuis les faits ce jeune idéaliste de 17 ans ne semble pas avoir trop souffert de son incarcération. Il semble même qu'il ait "été fêté [et nourri] comme un héros national". Or ce jour-là, Ogün Samast a reconnu avoir été envoyé vers sa victime, et encouragé dans son intention meurtrière, par des officiers de gendarmerie.

Si l'on devait croire la "fameuse" encyclopédie Wikipedia, qui ne donne guère d'autres détails à son sujet, le jeune activiste aurait eu de bonnes raisons de liquider Hrant Dink. Il prête en effet à sa victime une déclaration un peu surprenante, dont Wikipedia ne donne évidemment pas la référence : "vider un jour ce sang turc empoisonné et de remplir avec le sang neuf de l’Arménie qui après l’indépendance paraît comme l’avenir des Arméniens du monde entier". Que, quatre ans après le meurtre, Wiki demeure encore alimentée par de tels bobards, en dit long sur la source dominante des gens qui fabriquent et amplifient les rumeurs mondiales.

Rappelons aux lecteurs qu'officiellement, en Turquie, tout le monde a condamné moralement ce crime. Si ce courageux journaliste, qui se savait menacé avait prononcé une phrase pareille, aussi provocatrice, très peu de gens, y compris dans les milieux arméniens eussent pris sa défense, et il serait allé directement en prison, en application du code pénal.

La décision de le liquider semble avoir été prise à partir de 2003. Hrant Dink représentait, dans son journal "Agos", un symbole insupportable. Pour la première fois depuis les événements tragiques qui ont purgé en 1915 la Turquie de l'essentiel de sa population arménienne, puis en 1922 de l'essentiel de sa population grecque, un représentant des survivants de ces minorités osait écrire librement, revendiquant son identité sans pour autant renoncer à sa citoyenneté. Dans tous les systèmes autoritaire clos, la dissidence intérieure appuyée sur le droit, est considérée comme pire que l'exil, pire que la trahison.Quatre ans plus tard, le quotidien Zaman, proche du gouvernement, reconnaît que "Hrant Dink a été victime de la fumée".

Nous dirions plus crûment en France : de l'enfumage systématique.

Autrement dit : les inspirateurs de ses assassins ont bénéficié des puissants instruments de désinformation mis en place et protégés par la complaisance occidentale depuis l'installation en 1946 d'un bipartisme apparent. Jusqu'à l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2003, ce régime avait été limité par divers putschs militaires. Et ceux-ci ont jalonné l'Histoire de ce demi-siècle, y compris le coup d'État dit postmoderne de février 1997.

Comme dans d'autres pays musulmans d'ailleurs, la dictature policière glauque a produit le fumier qui permet à l'islamisme de fleurir.

La semaine des révélations en Turquie

La semaine des révélations en Turquie

par Jean-Gilles MALLIARAKIS

Ex: http://www.insolent.fr/

110122Au 4e anniversaire du meurtre, commis le 19 janvier 2007, du journaliste arménien Hrant Dink, on doit constater que le terrain judiciaire a permis à une certaine vérité d'avancer. Cela s'est surtout concrétisé d'une manière paradoxale, sans doute imprévue. Car cette affaire se rattache à un nombre impressionnant de crimes du même ordre, commis depuis plusieurs années.

Ils ont été perpétrés notamment, mais pas seulement, contre les chrétiens.

Au fil du temps, on a pu découvrir que l'intention des instigateurs s'inscrit dans le cadre d'une politique intérieure généralement mal comprise des Européens et, encore moins, des Américains. Autrefois un vieil adage du mépris de fer britannique considérait que "les nègres commencent à Calais". Heureusement les Occidentaux ont rompu avec cette erreur. Ils en commettent cependant une autre, pensant que le caractère formel des institutions démocratique de la Turquie en fait un pays en tous points semblable aux leurs.

À Istanbul et Ankara la presse que l'on qualifiera de gouvernementale, les journaux pro-AKP (1), classés à droite, mais également aussi quelques journaux de gauche, parviennent désormais à mettre en cause, et à démontrer, l'hypothèse de réseaux militaro-mafieux, stigmatisés dans ce pays sous le nom "d'État profond".

L'interminable procès du réseau serpent de mer appelé "Ergenekon" divise fortement la Turquie en deux camps. À lire respectivement "Zaman" et "Hürriyet", on en arrive à considérer que deux vérités, peut-être même deux nations se confrontent.

Le premier groupe se situe sur la défensive. Il se retrouve sur le ban des accusés du complot "Ergenekon". S'y a été ajouté le dossier du projet de coup d'État appelé "Bayloz" (2) : en tout, les officiers supérieurs, généraux, amiraux et colonels impliqués atteignaient fin 2010 le nombre de 400. Ils s'identifient au parti de la laïcité, désireuse de s'opposer à la "réaction". Mais n'oublions pas que, dans un tel pays, les militaires représentent aussi un poids économique et social considérable : avec 790 000 hommes sous les drapeaux, le taux de militarisation de la Turquie n'est dépassé dans le monde que par celui de la Corée du nord et, par ricochet, le taux de son adversaire du sud. Or, rappelons-le, contrairement aux deux parties du pays du Matin Calme, la république kémaliste n'est entourée que de petits pays. N'inversons pas les rôles : ce n'est pas la Grèce, effectivement contrainte de déployer un très coûteux effort militaire, qui menace le "pays voisin".

Depuis la rédaction de la constitution de 1982, imposée par les auteurs du coup d'État de septembre 1980, et jusqu'à l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2003, le pouvoir suprême était détenu par le MGK (3). Dans cet exercice, l'État-major d'Ankara, recruté par cooptation, pouvait compter aussi sur le soutien de la haute magistrature. À celle-ci l'attachaient ces tendres liens qu'on appelle "philosophiques" dans des quotidiens tels que la "Nouvelle République" de Tours, la "Dépêche" de Toulouse" ou "l'Est républicain" de Nancy. En Turquie comme en France, le jacobinisme et le laïcisme s'appuient toujours sur les mêmes réseaux.

En face d'eux se trouvent des gens, ceux du parti au pouvoir "AKP", mais également du mouvement islamo-moderniste de Fethullah Gûlen, que l'on qualifie ordinairement, mais peut-être abusivement, en tout cas vaguement, sans que les mots aient été préalablement définis, d'islamistes. À terme, ces musulmans militants et confrériques représenteraient si d'aventure leur pays entrait dans l'Europe, un danger certes beaucoup plus grand que leurs compatriotes kémalistes ou leurs coreligionnaires salafistes.

Constatons que dans le court terme, leur action a permis de mettre en lumière les faces d'ombres de l'Histoire contemporaine de leur pays.

Les occidentaux de ma génération, par exemple, avaient été bercés de la légende de ce qu'on appelait l'helléno-turquisme, les "frères ennemis Grecs et Turcs", réconciliés depuis le gouvernement de Venizelos (1928-1932). Cette rumeur optimiste prospéra jusqu'aux jours noirs de septembre 1955. Les Grecs de Constantinople furent alors victimes de violences inacceptables. Ils durent quitter une Ville, leur Ville, la Ville, que l'on disait "Immortelle", vieille comme l'Histoire humaine, et pourtant d'une beauté toujours étincelante, aujourd'hui encore sous son nom définitivement turc d'Istanbul.

Sans s'étendre sur cette page sombre et lamentable, retenons que jusqu'à une date très récente, ceux qui la connaissaient, bien peu nombreux en France, pays qui ne se connaît pas d'ennemis, en rendaient responsable le gouvernement d'Adnan Menderes. Et celui-ci avait été renversé, et pendu par les militaires kémalistes en 1961.

Or tous les documents publiés par les journaux officieux, à la faveur de la lutte entre le gouvernement civil de l'AKP et les comploteurs d'Ergenekon, prouvent le contraire de ce que nous pensions jusque-là. Tous ces crimes avaient été provoqués par "l'État profond" en vue d'une politique machiavélique.

Notre interprétation superficielle résulte précisément de la désinformation. Elle avait été fabriquée par le jacobinisme local et propagée par ses cercles de confraternité en Europe occidentale et aux États-Unis.

Le régime bipartisan avait été institué en 1946 dans le contexte de la guerre froide et du plan Marshall. Cette apparence, renforcée par l'adhésion à l'OTAN en 1952, allait certes permettre au parti démocrate de récupérer une partie du public musulman, légitimement heurté par la laïcisation à marche forcée de la République à l'époque de son fondateur.

Mais les limites de la liberté sont demeurées, cependant, étroitement surveillées par des équipes adverses, "républicaines", animées d'un nationalisme militaire ombrageux et même obsidional. "Le Turc entouré d'ennemis, inculquent-ils dès l'enfance aux petits écoliers, trahis par les siens, doit faire face et remporter la victoire". (4)

Leur habileté avait consisté à se présenter pour les sous-traitants indispensables du pacte atlantique et de la stratégie occidentale dans la région. En bons serviteurs de l'idée qu'ils se font de leur intérêt national, et d'un destin géopolitique "de l'Adriatique à la muraille de Chine", ils se préoccupent, de toute évidence, comme d'une guigne de l'Atlantique et de l'Occident. Qu'ils aient pu apparaître comme les alliés des Israéliens hier, comme les protecteurs des Arabes aujourd'hui, donne à sourire. La défunte Yougoslavie a cru aussi les compter au nombre de ses amis.

Même la Commission européenne commence à prendre conscience du sens réel des négociations. Elles ne se déroulent pas en vue de l'adhésion et ne peuvent pas aboutir à en faire vraiment un État-Membre. Elles ne sont pas menées en vue de cette fin. Les équipes rivales de l'AKP ont hérité du dossier en 2003. Elles en tirent parti, depuis, dans le sens des réformes internes, plus ou moins libérales, qu'elles souhaitent mettre en œuvre, pour des raisons spécifiques à leur islam confrérique.

Le danger à long terme que représente leur démarche réside en ceci : elle organise, beaucoup plus efficacement que ses concurrentes arabes, saoudiennes, marocaines ou égyptiennes, la propagande, le matraquage et le chantage en vue d'une reconnaissance de l'islam comme "l'une des religions de l'Europe", voire même la "deuxième religion de France". Et ces énormes mensonges s'installent peu à peu.

La thèse de l'accusation dans les procès "Ergenekon" comme dans le sous-dossier "Bayloz" tend à donner une explication commune à tous ces faits qui s'apparentent à l'assassinat de Hrant Dink, soit aussi bien :
- les persécutions du reliquat de populations chrétiennes,
- les actions directes contre les missionnaires, évalués par le MGK comme un danger stratégique pour le pays depuis 2001, et présentés comme tels par une partie de la presse,
- ainsi que les tensions perpétuelles et provocatrices avec la Grèce,
- la fermeture des frontières de l'Arménie depuis 1993,
- le refus d'une solution acceptable à Chypre depuis 1974,
- ou même la mise à mort de 37 alevis à Sivas par une foule où se mêlaient à la fois les intégristes islamistes et les loups gris (5),
- ou l'assassinat mystérieux d'un journaliste comme Ugur Mumcu :
… tout cela résultait donc d'un propos délibéré, protégé par "l'État profond".

Il s'agit, au bout du compte, de maintenir la Turquie sous le joug militaire, de présenter leur intervention comme "barrage à l'islamisme".

Les quatre coups d'État réitérés de 1960 à 1997, aux applaudissements de l'occident, trouveraient leur origine dans cette perspective ainsi que l'invasion de Chypre en 1974 et le maintien d'un régime d'occupation dans le nord de l'île. (6) Ce boulet pèse lourd, sans aucun profit pour la Turquie.

Face à cette authentique "stratégie de la tension" le fameux mot d'ordre du ministre des affaires étrangères "pas de problème avec nos voisins" remplit dès lors une fonction à usage interne.

Tout cela demeurait masqué, voilé, mis en doute par la défense des comploteurs, sûrs d'eux.

Coup de théâtre la semaine écoulée, qui correspondait au 4e anniversaire de meurtre de Hrant Dink.

Les audiences du 17 et du 18 janvier du procès ont, ainsi, mis en relief une personnalité bien significative : celle du olonel de gendarmerie en retraite Arif Dogan. (7) En septembre 2010 on apprenait ses implications dans des crimes que l'on attribue désormais à Jitem, service secret illégal de la gendarmerie turque.

Jitem, rappelons-le, correspond à une structure parallèle fonctionnant à la fois comme service de renseignement et comme "service action" exécuteur des basses besognes. En particulier, à partir des années 1980, une guerre impitoyable a ravagé le sud-est anatolien sous le drapeau du PKK, organisation marxiste-léniniste "parti des travailleurs" (8) se réclamant du Kurdistan. À la même époque l'utilisation du mot même de "Kurde" était sanctionnée par des peines très dures. Il fallait user d'un euphémisme tel que "Turc de la Montagne". En face de cette situation de négation de leur identité culturelle, les populations considérées ont représenté, dès le début de la république, et après une très courte période d'entente avec Kemal, un foyer permanent de rébellions.

Celles-ci ont pris toutes les colorations, notamment celle d'une résistance, qualifiée de féodaliste et obscurantiste. Les excès antireligieux du gouvernement d'Ankara, plaisaient beaucoup en Europe occidentale, en Union Soviétique, en Amérique et, bien entendu, au grand-orient de France.

La dernière force de révolte en date a été fondée en 1978 par un militant gauchiste appelé Abdullah Ocalan. Elle invoque, au contraire des précédantes, une idéologie révolutionnaire que l'iconographie des affiches collées dans les villes d'Europe où le PKK est implanté confirme à l'évidence. Son organisation prit les armes à partir de 1984. Le conflit doit avoir fait 44 000 victimes en un quart de siècle. Il s'agissait, il s'agit encore puisque le terrorisme a repris, d'une vraie guerre.

On ne doit donc pas s'étonner que tous les moyens pour réduire cette affaire aient semblé légitimes aux forces locales du maintien de l'ordre. Et à plusieurs reprises les "protecteurs de villages", recrutés officiellement, ont été dénoncés par les gens qui imaginent de réduire cet État aux critères de l'Europe bien-pensante et consommatrice. (9)

Dans un tel contexte, il a été révélé par le colonel Arif Dogan lui-même que, dès 1986 les réseaux du service secret turc ont suscité et armé un mouvement terroriste kurde rival lui-même, le "Hizbullah" dirigé par Husseÿn Velioglu. Ce dernier mourra en définitive, après 15 ans de violences, sous les balles de la police turque en 2000, dans le cadre d'un kidnapping qu'il avait organisé.

L'idée de recruter ainsi des musulmans fanatiques au sein de la population kurde pour servir aux fins de l'ordre turc n'a certes pas été découverte par le colonel Arif Dogan. Elle avait déjà connu une certaine notoriété à l'époque des premières exactions massives commises à l'encore des Arméniens à la fin du XIXe siècle. Fondée en 1890 sous le règne de Abdul-Hamid II l'unité de cavalerie ottomane "Hamidiyé" passe même pour avoir représenté les précurseurs, dans les années 1895-1896, du génocide de 1915. Mais la différence reste considérable entre une unité répressive d'inspiration légale et un groupe terroriste.

Or l'audience des 17 et 18 janvier a permis au colonel de se justifier, et de le faire d'une manière extrêmement violente. Tel un vieil homme usé, aosr qu'il n'est âgé que de 65 ans (10), il accédait difficilement à la barre. Mais il a explosé et rompu avec le système de défense de tout le camp kémaliste. Depuis le début, celui-ci se voulait "serein". Il nie l'existence du complot : "un simple wargame (en français : kriegspiel), une étude d'école, la réplique purement théorique du coup d'État du général Evren en septembre 1980, etc." Toutes les accusations dont nous faisons état relèveraient d'une propagande odieuse, mensongère, et, horresco referens pour les temps qui courent "islamiste". "Ergenekon" ? Une "légende urbaine" !

Patatras, ayant dirigé pendant 8 ans une lutte antiterroriste, le colonel Arif Dogan s'est mis à hurler qu'il avait défendu son pays. Effectivement. Le président lui demanda donc de se calmer. Mais la révélation était faite : oui, le Jitem avait bien orchestré une activité illégale, oui il avait suscité le Hizbullah kurde de Turquie, oui ce Hizbullah était conçu comme un "Hizb-kontra" sur le mode des "contras" latino-américains, oui ces soi-disant parangons de la laïcité et de l'intégrité du territoire avaient embrigadé des islamistes séparatistes. Sympa le colonel. Il ne restera plus à ses compagnons d'hier que la ressource de faire circuler sa photo et de nous persuader que "toute vieillesse est un naufrage".

Et puis le 19 janvier, vint le tour de l'assassin effectif de Hrant Dink. Incarcéré depuis les faits ce jeune idéaliste de 17 ans ne semble pas avoir trop souffert de son incarcération. Il semble même qu'il ait "été fêté [et nourri] comme un héros national". Or ce jour-là, Ogün Samast a reconnu avoir été envoyé vers sa victime, et encouragé dans son intention meurtrière, par des officiers de gendarmerie.

Si l'on devait croire la "fameuse" encyclopédie Wikipedia, qui ne donne guère d'autres détails à son sujet, le jeune activiste aurait eu de bonnes raisons de liquider Hrant Dink. Il prête en effet à sa victime une déclaration un peu surprenante, dont Wikipedia ne donne évidemment pas la référence : "vider un jour ce sang turc empoisonné et de remplir avec le sang neuf de l’Arménie qui après l’indépendance paraît comme l’avenir des Arméniens du monde entier". Que, quatre ans après le meurtre, Wiki demeure encore alimentée par de tels bobards, en dit long sur la source dominante des gens qui fabriquent et amplifient les rumeurs mondiales.

Rappelons aux lecteurs qu'officiellement, en Turquie, tout le monde a condamné moralement ce crime. Si ce courageux journaliste, qui se savait menacé avait prononcé une phrase pareille, aussi provocatrice, très peu de gens, y compris dans les milieux arméniens eussent pris sa défense, et il serait allé directement en prison, en application du code pénal.

La décision de le liquider semble avoir été prise à partir de 2003. Hrant Dink représentait, dans son journal "Agos", un symbole insupportable. Pour la première fois depuis les événements tragiques qui ont purgé en 1915 la Turquie de l'essentiel de sa population arménienne, puis en 1922 de l'essentiel de sa population grecque, un représentant des survivants de ces minorités osait écrire librement, revendiquant son identité sans pour autant renoncer à sa citoyenneté. Dans tous les systèmes autoritaire clos, la dissidence intérieure appuyée sur le droit, est considérée comme pire que l'exil, pire que la trahison.Quatre ans plus tard, le quotidien Zaman, proche du gouvernement, reconnaît que "Hrant Dink a été victime de la fumée".

Nous dirions plus crûment en France : de l'enfumage systématique.

Autrement dit : les inspirateurs de ses assassins ont bénéficié des puissants instruments de désinformation mis en place et protégés par la complaisance occidentale depuis l'installation en 1946 d'un bipartisme apparent. Jusqu'à l'arrivée au pouvoir de l'AKP en 2003, ce régime avait été limité par divers putschs militaires. Et ceux-ci ont jalonné l'Histoire de ce demi-siècle, y compris le coup d'État dit postmoderne de février 1997.

Comme dans d'autres pays musulmans d'ailleurs, la dictature policière glauque a produit le fumier qui permet à l'islamisme de fleurir.

JG Malliarakis
2petitlogo


Apostilles

  1. AKP = "Adalet ve Kalkinma Partisi" (en turc : le parti de la justice et du développement, fondé et dirigé par l'actuel premier ministre Erdogan actuellement majoritaire au parlement en attendant les résultats des élections de juin 2011).
  2. Ce nom de Bayloz correspond à l'appellation turque. Le nom anglais "Sledgehammer" apparaît couramment dans la presse. En français ce mot se traduit par "masse" [du forgeron] ; nous dirions plutôt : "massue" [avec un "e"…].
  3. MGK = "Milli Guvenlik Kurulu" (en turc : le Conseil de sécurité nationale)
  4. cf. Une scène bouleversante du très beau film "En attendant les nuages" ("Bulutlari beklerken") de la réalisatrice Yesim Ustaoglu.
  5. Voir à ce sujet les images de la manif meurtrière. Pas besoin d'avoir étudié la langue d'Omar Pamuk pour comprendre…
  6. Sur ce point, la fable de la défense des Chypriotes-Turcs contre les [très méchants] Grecs est balayée par la réalité même de la zone nord occupée, où les autochtones, devenus minoritaires dans leur propre réduit, souvent émigrés au Royaume-Uni, n'exercent plus qu'un pouvoir de façade.
  7. Ne pas confondre avec le général Çetin Dogan, ancien chef de la première armée turque et principal accusé du complot "Bayloz".
  8. PKK = "Partiya Karkerên Kurdistan" (en kurde : parti des travailleurs du Kurdistan")
  9. On se reportera à à mon petit livre sur "La Question turque et l'Europe".
  10. Voir son transport en chaise roulante au moment de ses premiers aveux en octobre 2010.