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samedi, 10 décembre 2022

Stupéfiante offensive sur les plats pays

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Stupéfiante offensive sur les plats pays

par Georges FELTIN-TRACOL

En septembre dernier, une patrouille de la police belge interpellait quatre individus louches qui rôdaient autour du domicile privé du ministre fédéral belge de la Justice, Vincent Van Quickenborne. Leur intention visait à l’enlever ou à ravir l’un de ses proches. Courant octobre, la princesse héritière des Pays-Bas, Catharina-Amalia d’Orange-Nassau, se voit contrainte de délaisser son appartement d’étudiante à Amsterdam et de retourner vivre au palais royal parental bien mieux protégé. Quant au Premier ministre néerlandais Mark Rutte, il ne se déplace plus seul en vélo. Ces trois exemples montrent que la Belgique et les Pays-Bas entrent dans une « guerre moléculaire » larvée due à la montée en puissance sur notre continent des organisations de la drogue.

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Utilisant pleinement les méfaits de la mondialisation marchande et le transport maritime par porte-conteneur, des groupes criminels belges et néerlandais tels la Mocro Maffia coopèrent avec les bandes organisées d’Amérique latine. Premiers ports d’Europe par le tonnage embarqué ou débarqué, Anvers et Rotterdam constituent les portes d’entrée idéales pour le trafic de drogue en Europe où, à la différence de l’Amérique du Nord au marché saturé, existe une forte demande pour cause de déchéance spirituelle totale. Le port français du Havre en Normandie bénéficie lui aussi de cette activité illégale fort lucrative, mais dans des proportions moindres. La zone portuaire d’Anvers s’étend sur 500 km², soit environ cinq fois la surface de Paris. Les rues de ce vaste complexe ne sont pas répertoriées, ni cartographiées, ni indiquées par satellite. Selon les dockers et des délinquants repentis, il est assez facile de livrer une grosse cargaison de drogue sans se faire remarquer.

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Des reportages récents témoignent de l’inquiétante situation des ports de la Mer du Nord. Les trafiquants incitent les dockers à travailler pour eux, en les menaçant parfois. Les pressions sont terribles, d’autant que les organisations criminelles n’hésitent pas à tuer. Elles ont déjà assassiné en juillet 2021 le journaliste Peter Rudolf de Vries (photo) qui enquêtait sur leurs trafics. Auparavant, le 26 juin 2018, un attentat à la voiture bélier était commis contre le siège du journal De Telegraaf. Outre les journalistes trop curieux, ces nouvelles mafias transnationales visent d’autres groupes concurrents. Fusillades en pleine rue, jets de grenade, explosions à la bombe, exécutions sommaires rythment le quotidien de la cité flamande en proie à une insécurité grandissante.

Si les Pays-Bas et la Belgique ne sont pas encore des États en déshérence bien qu’il faille soupçonner l’insistance des nouvelles mafias auprès des principales formations politiciennes, ces deux pays entrent dans une phase chronique de violences publiques croissantes qui s’apparente à la situation chaotique de la Colombie dans les années 1980 – 1990 quand le gouvernement de Bogota affrontait le célèbre et redoutable cartel de Medellin de Pablo Escobar.

En dépit des saisies record de cargaisons illicites et le démantèlement répété des réseaux, police et justice, victimes des coupes budgétaires décidées au nom de l’ultra-libéralisme maastrichtien, n’endiguent plus le phénomène. Le déploiement de l’armée dans l’aire portuaire serait une possibilité que les autorités belges refusent pour l’heure d’envisager par crainte de favoriser encore plus le vote « populiste »… Le bourgmestre d’Anvers, le national-centriste indépendantiste Bart De Wever, chef de la NVA (Nouvelle Alliance flamande), critique la faible réactivité des gouvernement régional et fédéral qui lui sont hostiles. La hausse de la délinquance en Flandre, y compris à la campagne où se multiplient les points de deal, profiterait en priorité d’après les sondages au Vlaams Belang.

Par pruderie droit-de-l’hommiste, les reportages ne mentionnent pas la conjonction de deux phénomènes qui bouleversent en profondeur la physionomie générale de la Flandre belge et des Pays-Bas. Ces deux plats pays paient aujourd’hui cinquante ans d’immigration extra-européenne voulue et encouragée. Les dirigeants des bandes mafieuses ont des origines allogènes. Vit en Belgique et aux Pays-Bas une importante diaspora marocaine dont les meneurs proviennent de la région septentrionale du Rif, historiquement rétive à Rabat. Le dimanche 27 novembre 2022, les Bruxellois ont peut-être compris qu’un grand remplacement démographique s’effectuait avec les émeutes provoquées par des Marocains heureux de célébrer la victoire au Qatar dans le cadre de la Coupe du monde de balle au pied de leur équipe sur la Belgique (2 – 0).

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Divisée en plusieurs clans, plus ou moins puissants et souvent rivaux, la Mocro Maffia ne forme toutefois pas un ensemble cohérent puisque les conflits tribaux de là-bas se cumulent aux contentieux « commerciaux » d’ici et maintenant. Divers accords se nouent au Surinam, l’ancienne Guyane néerlandaise, ainsi qu’avec des États africains en déclin en passe de devenir des narco-États.

Le second facteur concerne bien sûr la légalisation de la toxicomanie aux Pays-Bas à partir de 1976. La liberté laxiste de fumer un pétard sans se préoccuper d’ailleurs du bilan carbone émis à cette occasion n’entraîne pas la fin des réseaux, mais au contraire les renforce. Quant à la demande, loin de diminuer, elle augmente dans toutes les classes d’âge. Le 10 août 2022, une trentaine de sénateurs PS publiait dans Le Monde une tribune libre en faveur de la dépénalisation du cannabis en avançant des motifs les plus grotesques les uns que les autres. Honte à ces parlementaires fourriers de la décadence ! Parmi les signataires pour qui il serait plus grave de ne pas porter de masque que de fumer un joint, il y a l’actuelle vice-présidente du Sénat et élue de l’Oise, Laurence Rossignol, déplorable ministresse de la Famille de 2016 à 2017 sous Flamby, qui soutient par ailleurs la pénalisation de pauvres clients de braves prostituées alors qu’ils ne font que satisfaire un impératif naturel légitime, ce qui n’est pas le cas pour la drogue ! Dans Causeur de novembre 2022, le libertarien français Laurent Obertone prône lui aussi la légalisation de la fumette dans une perspective néo-darwiniste sociale assez aberrante.

Il importe non seulement de briser les réseaux de trafic de drogue en s’attaquant aux producteurs, aux distributeurs, aux transporteurs et aux guetteurs. Il faut aussi se montrer impitoyable envers les consommateurs. Plutôt que de les envoyer en prison, les plus aisés verraient leur fiscalité augmentée de 200 %. En cas d’insolvabilité, ils effectueraient pour une durée renouvelable de six à dix-huit mois une cure de désintoxication virile dans des chantiers du peuple en plein air.

Oui, il est probable que ces propos soient considérés dans quelques années comme « toxicophobes » et punissables par une future loi liberticide. Longtemps, la toxicophobie a signifié la crainte de l’empoisonnement. De nos jours, les milieux crasseux, jamais en retard dans l’abjection catagogique, parlent de « discriminations toxicophobes », à savoir un sentiment négatif que ressent une personne vis à vis la toxicomanie et les drogués. Cette détestation engendrerait chez les toxicomanes un sentiment d’humiliation incroyablement tenace. Pauvres choux ! Ainsi le voisinage devrait-il accepter de bon gré l’ouverture de dix salles de shoot dans sa rue près de l’école maternelle. La vieille dame devrait pour sa part donner sur le champ son sac et sa maigre pension au premier junkie venu. Les fumeurs de crack du cloaque parisien de Stalingrad devraient incarner la forme idéale de l’humanité. Pas sûr que ce discours satisfasse des riverains, découragés, fatigués et excédés…

L’ombre pesante de la « narco-guerre » plane sur toute l’Europe occidentale. Le recours aux drogues contribue à l’ethnocide en cours des Albo-Européens. La réponse, draconienne, doit être militaire et implacable. On n’est plus au temps des expériences élitistes relatées par Charles Baudelaire, Gérard de Nerval, Alexandre Dumas, Théophile Gautier ou Eugène Delacroix ou même par Ernst Jünger dans Approches, drogues et ivresse (1970). La massification des drogues et leur démocratisation posent un évident problème social et sanitaire, psychologique et philosophique, économique, politique et géostratégique. L’indispensable salut public exigera par conséquent une ambitieuse politique de la « Grande Santé » physique et mentale résumé par cet adage fondamental, esthétique, altier, hygiénique et intemporel d’« un esprit sain dans un corps sain ».   

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 54, mise en ligne le 6 décembre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

Le porte-drapeau de la démocratie libérale...

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Le porte-drapeau de la démocratie libérale...

par Daniele Perra

Source : Daniele Perra & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/il-portabandiera-della-democrazia-liberale

Le Financial Times a nommé Volodymyr Zelensky "homme de l'année", le qualifiant, entre autres, de "Churchill de l'ère sociale" et de "porte-drapeau de la démocratie libérale". Jetons un coup d'œil rapide au CV de l'ancien acteur. Voici quelques passages de "Objectif Ukraine" (Anteo Edizioni).

"L'indice mondial de la démocratie 2020 place l'Ukraine au troisième rang des pays européens les moins démocratiques (juste derrière la Russie et le Belarus et devant la Bosnie-Herzégovine). Elle est 79ème au niveau mondial et 92ème (derrière le Myanmar) dans le classement sur la qualité de la démocratie établi par l'Université de Würzburg. Plus mauvaises encore sont les données concernant la corruption (122ème position sur les 180 pays pris en considération), celles relatives à la liberté d'opinion (98ème position, mais la pression antidémocratique suite à l'intervention directe de la Russie dans le conflit n'est pas prise en compte) et celles concernant la liberté de la presse (106ème position ; l'Italie est 58ème derrière la Sierra Leone).

Les données concernant la liberté économique (une pierre angulaire de l'UE) ne sont pas moins intéressantes. Ici, Kiev se classe au 130ème rang mondial (derrière le Niger et le Burkina Faso). Ce chiffre n'est pas surprenant étant donné que les oligarques ukrainiens (contrairement à leurs "pairs" russes tant décriés) contrôlent des secteurs clés de l'économie nationale. En d'autres termes, l'Ukraine (présentée par la propagande occidentale comme une démocratie "faible" en cours d'établissement) ne répond pas à un seul des paramètres (proprement occidentaux) requis pour l'adhésion à l'UE".

Et encore: "Deuxièmement, il convient de signaler que les espoirs populaires qui avaient accompagné l'élection de Volodymyr Zelensky en 2019 s'étaient déjà largement effondrés un an plus tard. Face à des sondages le montrant en grande difficulté, l'ancien comédien a procédé à un remaniement gouvernemental massif qui a conduit au remplacement de 11 des 17 ministres et à la nomination au poste de Premier ministre de Denys Shmyhal (lié à ce Rinat Akhmetov qui avait assuré la grande visibilité de Zelensky dans la campagne électorale grâce à ses chaînes de télévision).

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Le 22 septembre 2021, le conseiller de Zelensky et cofondateur avec l'actuel président ukrainien du studio de production télévisé Kvartal-95, Serhiy Shefir, a subi une tentative d'assassinat après avoir reçu l'ordre de travailler en catimini pour adoucir les positions des oligarques afin de les amener à abandonner les pratiques prédatrices flagrantes envers l'économie ukrainienne. En d'autres termes, l'objectif de Zelensky était de réduire leur pouvoir politico-économique exagéré et de les convaincre de ramener au pays au moins une partie des capitaux transférés dans des paradis fiscaux : à Chypre (destination favorite de Medvedchuk, Kolomoyski et Timoshenko) ainsi qu'en Suisse, aux États-Unis, en Israël ou au Royaume-Uni.

De toute évidence, le plan ne tenait pas compte du fait que Zelensky, qui était un chouchou de la télévision, s'était rapidement transformé en un "oligarque" en conflit ouvert avec ses rivaux directs. Après qu'Akhmetov, Kolomoyski et Pinchuk ont été nommés par le président en tant qu'"observateurs spéciaux" pour la gestion de la pandémie de Covid 19, l'éclatement du scandale connu sous le nom de "Papiers Pandora" a particulièrement exacerbé cette lutte et ses effets sur le pouvoir politique.

Plus précisément, ce qui a été défini comme la plus grande enquête de l'histoire du journalisme (avec 90 pays impliqués sur une période de 25 ans, de 1996 à 2020, et plus de 600 journalistes d'investigation employés sur deux ans de travail et 2,9 téraoctets de données contenues dans des milliers de documents, d'images et de feuilles de calcul) a prouvé ni plus ni moins que le "cercle magique" de Zelensky était parmi les plus corrompus au monde. Ils montrent comment la fortune économique de Zelensky a commencé grâce à un transfert en espèces de 40 millions de dollars de son "ennemi" actuel, Igor Kolomoyski (propriétaire de la chaîne de télévision qui a diffusé la série "Serviteur du peuple"), et présentent des preuves concrètes de la création par Zelensky et Shefir d'un circuit de sociétés offshore entre Chypre et les îles Vierges, grâce auxquelles l'ancien acteur a caché les recettes considérables du studio de télévision Kvartal-95 aux autorités fiscales ukrainiennes. Acculé bien avant l'intervention directe de la Russie dans le conflit civil en cours dans l'est du pays, le président ukrainien n'a eu d'autre choix que de recourir à la carte de la friction avec Moscou pour obtenir un nouveau consensus interne et externe."

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Survivre à la volonté d'anéantissement du système américain

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Survivre à la volonté d'anéantissement du système américain

par Maurizio Murelli 

Source : Maurizio Murelli & https://www.ariannaeditrice.it/articoli/91077

Inutile de gaspiller de l'énergie à contrer les arguments délirants des partisans de la "cause ukrainienne", arguments avancés soit par des agitateurs manifestement dérangés et conditionnés par des contorsions idéologiques aberrantes, soit par des individus intoxiqués par la propagande atlantiste et se vautrant dans une ignorance absolue : les uns et les autres réagissent de manière hystérique la bouche écumante, en insultant, en déformant monstrueusement et en dénaturant la réalité des faits. Laissons-les tranquilles et laissons-les se consumer dans leurs infâmes eaux usées et mijotées, et essayons de maintenir un détachement froid vis-à-vis de leurs performances.

Efforçons-nous plutôt de clarifier, à l'aide de données objectives, l'évolution de la "méta-guerre planétaire" par rapport à laquelle ce qui se passe en Ukraine doit être considéré comme une bataille et, à l'extrême, comme la Première et la Seconde Guerre mondiale, qui doivent également être considérées comme des batailles gigantesques si l'on considère le fait qu'elles avaient leur épicentre fondamental dans le périmètre européen et, surtout, qu'elles étaient des "étapes" pour la réalisation d'un ordre mondial précis dont la conception globale est mise en évidence par ce qui a été imposé dans le traité de Versailles (1919). Il importe peu que le projet ait été clair et défini en détail dès le début et qu'il faille remonter jusqu'à la Révolution française pour en retrouver les germes (thèse du complot) ou que le projet ait été mis en œuvre (et développé) au fur et à mesure.

Le fait est que la Première Guerre mondiale a jeté les bases de la Seconde et a permis aux États-Unis de planter leurs racines maléfiques en Europe ; la seconde guerre mondiale a jeté les bases des batailles ultérieures jusqu'à celle qui a actuellement son épicentre en Ukraine. Il est évident que cette lecture clé doit être bien exposée et soutenue par des explications appropriées, mais ce n'est pas l'endroit pour cela - cela nécessiterait un travail d'écriture d'un kilomètre de long. Je me limiterai donc à quelques brèves explications.

La réalisation de l'ordre mondial diversement conçu par les États-Unis doit désintégrer à terme la Russie, quel que soit le système politique qui la gouverne. La question n'est pas de savoir qui dirige la Russie, qu'il s'agisse du tsar, du communiste Staline, du semi-libéral Poutine ou même de Mickey Mouse : la question est la Russie en tant que telle, car son existence en tant qu'entité étatique détentrice de gigantesques matières premières est un obstacle à la réalisation de l'ordre mondial unipolaire.

Depuis le 24 février 2022, l'accent a été placé sur la mise en évidence de ce que les atlantistes ont fait en Serbie, au Kosovo, en Irak, en Syrie, en Libye, etc., donnant l'idée que la phase actuelle a été déclenchée par l'implosion de l'URSS, mais si l'on veut soutenir la thèse ci-dessus, il faut faire quelques pas en arrière, allant bien au-delà de la cupidité impérialiste qui est devenue évidente dans les années 1990. La première étape à franchir nous amène à la seconde moitié des années 1940 et au début des années 1950.

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En 1949, la seconde guerre mondiale était terminée depuis tout juste quatre ans et la Russie, alliée des États-Unis contre l'Allemagne, avait perdu 20 millions de morts et connu une dévastation massive. Sans la Russie, les Anglo-Américains n'auraient eu que peu de chances de l'emporter, du moins pas avant 1945, date à laquelle ils auraient pu compter sur la bombe atomique déployée plus tard au Japon et ainsi désertifier l'Europe. Cette année-là, le 3 décembre 1949, les États-Unis ont conçu un plan pour régler les comptes avec la puissance soviétique qui avait été leur alliée. Il s'agit du "plan Troy" pour l'invasion de l'Union soviétique, avec l'assistance de son allié britannique.

Ce plan prévoyait le largage de 300 bombes atomiques et de 20.000 bombes ordinaires sur 100 villes d'URSS. Par conséquent, 6000 vols avaient été prévus. L'invasion devait commencer le 1er janvier 1950, mais elle a ensuite été reportée au 1er janvier 1957, avec tous les pays de l'OTAN. L'OTAN avait été fondée en avril 1949 mais devait être rodée et bien organisée pour devenir opérationnelle. Les États-Unis ont estimé qu'il était préférable que l'opération soit menée par l'OTAN plutôt que par les seuls Américains, ce qui a motivé le report de l'opération.

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En 1952, le président américain Harry Truman a déclaré : "Nous ferons disparaître de la surface de la terre tous les ports et toutes les villes qui doivent être détruits pour atteindre nos objectifs". Dois-je préciser quels étaient et quels sont leurs objectifs ?

La raison pour laquelle le plan n'a pas pris forme est simple : au début des années 1950, la Russie était elle-même devenue une puissance atomique capable de frapper le territoire américain avec ses missiles. En prévision du retour de la "guerre chaude", l'ère de la "guerre froide" a commencé, qui s'est terminée en 1990 avec l'avènement de la "guerre tiède" et qui s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui avec l'allumage de la "chaudière ukrainienne" et l'option de la "guerre surchauffée" en perspective.

En l'état actuel des choses, les États-Unis ont atteint le premier objectif : la dévastation de l'Europe ancrée dans le tourbillon ukrainien qui l'engloutit progressivement. La seconde, la désintégration de la Russie est une perspective alléchante.

Il ne s'agit donc pas de "se tenir aux côtés de la Russie" parce qu'elle est irrationnellement pro-russe. Nous pouvons ici faire des digressions sur ce qu'est la Russie et des digressions sur les concepts de civilisation et de systèmes politiques, mais l'essentiel est de savoir comment nous positionner en tant qu'Européens, et ainsi échapper à l'abîme vers lequel les États-Unis poussent l'Europe. Et pour ce faire, il est impératif de se ranger du côté de la Fédération de Russie contre le camp atlantiste engagé en Ukraine où, tout d'abord, il y a une guerre civile en cours entre l'Ouest occidentalisé et l'Est qui n'accepte pas l'occidentalisation.

La guerre civile est un fait interne à l'Ukraine, le positionnement masqué de l'OTAN avec tout son soutien est une affaire pour nous Européens, pour nous Italiens. La désintégration de la Russie mettrait irrémédiablement une pierre tombale sur l'Europe, nous laissant à la merci de l'UE qui est la marionnette des États-Unis. C'est tout cela qui devrait être clair et opposé aux juggernauts atlantistes, quels que soient les habits idéologiques qu'ils portent. Tout ceci devrait nous amener à dire que ce n'est pas la paix ou la trêve en Ukraine qui résoudra la question. La paix et la trêve ne servent qu'à permettre à l'atlantisme de se regrouper. Une fois pour toutes, le "Grand Conflit", la "Grande Guerre Planétaire" doit être résolu avec un vainqueur et un vaincu. Et si, en tant qu'Européens et Italiens, nous devons faire partie des vaincus, nous nous en remettrons, sachant pertinemment que tôt ou tard, tout le système implosera... peut-être dans un siècle, car ce système dominant est inhumain et l'humain ne le supporte pas : soit il se désintègre, soit il disparaît. Et pendant ce temps, chacun dans sa propre tranchée continue à se battre pour que, en ce qui concerne les armes, les italiennes, celles des vrais nationalistes italiens, au moins l'idée qu'elles doivent être données au front de l'Est passe. Le vortex ukrainien doit être fermé.  

Après avoir éclairci ce point, nous pouvons alors aborder tous les autres sujets, à commencer par celui, théorique, du multipolarisme par opposition à l'unipolarisme, de l'opposition entre les conceptions de la civilisation et des systèmes politiques, pour terminer sur le terrain de l'économie, de la finance, du libéralisme, de la géo-énergie, etc. Tout d'abord, survivre à la volonté d'anéantir le système américain.

16:55 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : politique internationale, russie, états-unis, otan | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

lundi, 05 décembre 2022

Le chant des sirènes de Sanna Marin dans le spectacle belliciste de l'Occident

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Le chant des sirènes de Sanna Marin dans le spectacle belliciste de l'Occident

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/11/18/sanna-marinin-seireenin-laulu-lannen-sotaspektaakkelissa/

Slush est un événement international consacré à la technologie et à la croissance des entreprises qui se tient chaque année à Helsinki. L'événement de cette année comportait également une interview de la Première ministre Sanna Marin, qui s'est une fois de plus exprimé comme un néo-conservateur américain pur et dur (il n'est pas étonnant qu'elle ait déjà fait référence à Anne Applebaum et à la "lutte mondiale entre autocraties et démocraties").

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Le thème des propos de Sanna Marin était de réduire les dépendances vis-à-vis des pays autoritaires tels que la Russie et la Chine. Cela aurait été au moins un peu plus plausible si la Finlande ne venait pas d'être visitée par des représentants du gouvernement et des entreprises saoudiennes, afin de renforcer les relations économiques et commerciales bilatérales entre la Finlande et cette monarchie absolue, qui adhère à la stricte charia.

Les liens bien connus de Sanna Marin avec le forum capitaliste technocratique de Davos suggèrent également que l'"autoritarisme" ne la dérange pas vraiment, tant qu'il est d'origine occidentale. L'hégémonisme des années 1990 et le sombre jeu à somme nulle semblent convenir à la pensée de Sanna Marin, même s'il peut sembler étrange d'exprimer de telles opinions lors d'un événement consacré à la technologie et à l'innovation commerciale.

Bien sûr, la sirène sociale-démocrate chante les chansons de son orchestre de fond et ses apparitions publiques font partie du spectacle de la guerre en cours. J'ai d'abord pensé que la santé mentale de Sanna Marin avait été ébranlée, mais peut-être que notre Première ministre assoiffée de pouvoir s'est vu promettre un rôle si attrayant en tant que successeur de l'actuel qu'elle est capable de jouer un monomaniaque détestant la Russie - dans le style de Jussi Halla-aho.

"Cela ne signifie pas que nous devons couper tous les liens économiques avec, disons, la Chine ou tout autre pays. Sauf la Russie", a souligné Marin, canalisant la "colère de deux minutes" de ses auditeurs vers la bonne cible. Alors que la Finlande finalise actuellement le dixième paquet d'aide à l'Ukraine, la Première ministre a ajouté que "nous devons nous assurer que la Russie perde la guerre".

Cette "défaite", Marin l'a souvent espérée par le passé, tout en démontrant son ignorance de l'histoire militaire de la Russie. Mais peut-être le président héroïque des (faux) médias du pouvoir, Zelensky, avec le soutien de l'Occident de l'OTAN, réussira-t-il là où les Mongols, le roi Charles XII de Suède, Napoléon et Hitler n'ont pas réussi ?

Au Slush, Sanna Marin a également fait valoir que l'on a eu tort de maintenir des relations étroites avec la Russie en matière de politique énergétique. La "logique russe" est différente, dit-elle ; "nos amis de Pologne et des pays baltes avaient raison", la Finlande et surtout l'Allemagne avaient tort. De cette façon, Sanna the War - poursuivant le travail de taupe de Sauli Niinistö - fait danser la Finlande, État-providence nordique, dans les rangs enragés des États traumatisés d'Europe de l'Est.

Pendant un moment, Sanna Marin a également joué le rôle d'un eurocrate, en disant que l'Europe ne devrait pas non plus être trop dépendante des États-Unis. Cela ne semblait pas très convaincant dans une situation où les sanctions anti-russes et autres mesures destructrices n'ont servi qu'à renforcer le pouvoir d'occupation américain, au détriment des intérêts propres et de la crédibilité politique de l'Eurocontinent.

Les politiciens finlandais crient maintenant hardiment des obscénités derrière la machine de guerre de l'OTAN, même si, lorsque les jeux sont faits, Washington n'a ni les ressources ni la volonté de protéger ses vassaux autodestructeurs. Mais nous appartenons enfin à l'Occident™, dans le jeu de pouvoir géopolitique où les Finno-ougriens se sont vu réserver le rôle prévisible de pion sacrificiel.

Dans la mythologie grecque, les sirènes étaient des femmes, un mélange d'apparence humaine et d'oiseau de proie, avec des griffes acérées aux pieds comme les chauves-souris. Avec leur chant, les sirènes attiraient les marins vers elles, puis les mettaient en pièces. La menace politique de Sanna Marin pourrait avoir un effet similaire sur l'avenir de la Finlande.

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Le grand jeu pour l'Antarctique

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Le grand jeu pour l'Antarctique

Emanuel Pietrobon

Source: https://insideover.ilgiornale.it/politica/il-grande-gioco-per-lantartide.html

La soif d'hégémonie des grandes puissances ne connaît pas de limites. Elles aspirent à dominer toute terre sur laquelle elles posent leurs yeux ou sur laquelle elles marchent. C'est dans leur ADN. Un déterminisme génétique qui ne peut être qu'inhibé, mais non pas éteint. Il en a toujours été ainsi. Et le sera toujours.

Grandes puissances, leur diplomatie parle le langage des canonnières, des prêtres et des marchands. Entre elles, il y a le grand jeu, le tournoi des ombres, où les ressources sont en abondance. Par conséquent, chaque époque, bien que de manière différente, a été témoin de compétitions hégémoniques, de courses coloniales et de guerres de conquête dans le poumon de la planète - l'Amérique latine et l'Afrique centrale - et dans son cœur - l'Asie centrale.

Le changement climatique et le progrès technologique ont progressivement conduit les grandes puissances à se disputer les extrémités de la planète : les deux pôles. Mais si l'on en sait plus sur la course à l'Arctique, on en sait moins sur le grand jeu qui a pour objet l'Antarctique. Bien que, chiffres et faits à l'appui, ce qui se passe sur le continent gelé est tout sauf sans importance et négligeable.

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L'Antarctique, l'anti-Antarctique, est revendiqué par les grandes puissances depuis que Fabian Gottlieb von Bellingshausen (tableau) a découvert son existence en 1820. Le droit international le protège des activités militaires et commerciales - sur la base du traité de 1959 -, mais si l'histoire enseigne bien quelque chose, c'est que rien n'est perpétuel. Et, en fait, le changement climatique et la concurrence entre les grandes puissances amènent lentement le continent blanc au centre de l'attention des anciens et des nouveaux acteurs.

Le sous-sol de l'Antarctique recèle des quantités indéfinies de ressources naturelles d'une valeur stratégique, notamment des terres rares, de l'or, du cuivre, de l'uranium, du pétrole et du gaz naturel. L'extraction de ce trésor n'est pas possible en raison du traité de 1959, qui veut également préserver l'écosystème fragile du continent, mais les besoins de l'économie mondiale et le sans-gêne de certains acteurs risquent de modifier le statu quo. La Russie, par exemple, investit dans la cartographie du sous-sol et des fonds marins, dont elle élabore de généreuses estimations pour en nourrir le public, dans le but implicite d'aiguiser l'appétit des influents lobbies des hydrocarbures.

Ressources naturelles mises à part, l'Antarctique est un aimant pour les puissances de toutes tailles en raison de sa situation sui generis. Parce qu'il s'agit, malgré les revendications territoriales de sept États - l'Australie à elle seule voudrait 42 % du continent entier pour elle-même -, d'un no man's land. Un vide de souveraineté manifeste qui la rend contestable et dans lequel la République populaire de Chine, qui construit sa cinquième base sur l'île Inexpressible, s'est vigoureusement insérée.

Tensions le long de la route Buenos Aires-McMurdo

L'Argentine est la troisième nation la plus active en Antarctique en termes de stations de recherche - pas moins de seize - et est aussi, pour des raisons géographiques, naturellement encline à influer sur les géographies du pouvoir dans l'Atlantique Sud. Deux facteurs qui pourraient en faire un acteur clé du grand jeu de l'Antarctique à l'avenir.

Ceux qui contrôlent l'Atlantique Sud sont projetés sur l'Antarctique, d'où le fait que le Royaume-Uni garde jalousement et continuera à garder la souveraineté sur les Falklands/Malouines. C'est pourquoi la Chine, profitant du ressentiment argentin à l'égard de l'issue de la guerre des Malouines, courtise la classe dirigeante du pays et investit massivement entre la Patagonie et la Terre de Feu afin de saper l'hégémonie régionale britannique - et donc américaine.

Parler d'un axe sino-argentin est prématuré, bien qu'aux États-Unis on parle déjà d'"ArgenChina", mais considérer sa matérialisation comme improbable et sous-estimer ses implications potentielles est tout aussi erroné. Pékin exploite depuis 2012 une station radio-spatiale en Patagonie - qui, de concert avec les bases antarctiques, a le potentiel de permettre le renseignement par signaux à longue portée - et négocierait l'ouverture d'un port en Terre de Feu, un balcon du continent blanc.

La surchauffe du théâtre argentin est la preuve que le grand match pour l'Antarctique ne se jouera pas seulement sur la glace, mais aussi dans ses environs. On peut donc s'attendre à des chocs sur la route Buenos Aires-McMurdo et un jour, peut-être, à la réouverture de la question des Falkland/Malouines.

dimanche, 04 décembre 2022

La détérioration des relations entre l'Egypte et Israël

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La détérioration des relations entre l'Egypte et Israël

Abdel Bari Atwan

Source: https://www.geopolitika.ru/es/article/el-deterioro-de-las-relaciones-de-egipto-con-israel

La "paix froide" entre les deux parties devient "glaciale"

Récemment, de nombreux rapports ont fait état d'une crise imminente dans les relations égypto-israéliennes. Les tensions ont commencé à faire surface alors que l'Égypte, selon des sources crédibles, mène des discussions secrètes avec l'Iran pour normaliser les relations entre les deux pays.

Il y a eu plusieurs indications de cette détérioration, bien que l'Égypte soit officiellement silencieuse sur la question.

- Les médias israéliens ont lancé des attaques féroces contre les autorités égyptiennes. La campagne la plus récente a eu lieu la semaine dernière, lorsque plusieurs médias, dont le journal Yisrael HaYom et le réseau de télévision officiel Channel 7, ont accusé Le Caire d'empêcher les citoyens et les hommes d'affaires égyptiens de se rendre en Israël (à l'exception des pèlerins coptes dans les églises de Jérusalem) et de harceler toute personne qui normalise les relations bilatérales ou qui soutient ou visite l'État occupant.

- Mercredi, l'Égypte a expulsé 11 pilotes israéliens pour avoir violé son espace aérien à bord de quatre avions légers, et les autorités ont refusé de leur fournir du carburant pour rentrer. Des rapports contradictoires ont été publiés sur les circonstances exactes, mais l'incident reste sans précédent.

- Le sommet des Nations unies sur le climat à Sharm el-Sheikh a connu une présence limitée de la presse israélienne. Le président israélien était présent, mais les chaînes de télévision israéliennes n'ont pas été autorisées à interviewer librement des citoyens égyptiens, sauf en de rares occasions, contrairement à ce qui s'est passé lors de la Coupe du monde au Qatar (la présence des médias israéliens sur place a été contre-productive car la plupart, sinon la totalité, des Arabes que leurs correspondants ont essayé d'interviewer, y compris des citoyens des pays normalisateurs, ont refusé de leur parler).

- Les visites non officielles au Caire de responsables de la sécurité israélienne, dont la plus récente est celle du directeur du Shin Bit, Ronen Bar, n'ont pas conduit à un dégel des relations.

- "Channel 7" a consacré l'émission à discuter du harcèlement des touristes israéliens se rendant à Sharm el-Sheikh ou dans d'autres stations touristiques. Certains ont déclaré que leurs caméras ou magnétoscopes avaient été confisqués par des agents de sécurité (afin qu'ils ne puissent pas utiliser les caméras pour les espionner), ce qui a entraîné des dommages à leurs voitures.

- Les journaux et sites Internet égyptiens ont accusé les autorités israéliennes d'organiser les attaques contre l'armée égyptienne, qui ont entraîné la mort de 10 soldats et de 10 militaires à Bir el-Abed, comme moyen de pression sur les dirigeants égyptiens.

- La participation du président Abdel Fattah al-Sisi à un sommet arabe en Algérie, qui a adopté des résolutions condamnant l'occupation israélienne, soutenant la réconciliation et la résistance palestiniennes, et mettant en garde contre les dangers de la normalisation. L'Algérie est considérée comme un membre de l'axe de la résistance. Elle s'est efforcée d'empêcher l'infiltration d'Israël en Afrique, notamment en bloquant sa demande de statut d'observateur au sein de l'Union africaine (UA).

Certains pourraient à juste titre affirmer que les relations égypto-israéliennes restent fortes et qu'il existe une coordination entre leurs armées dans le Sinaï. En apparence, cela peut sembler vrai, mais l'image derrière les coulisses est différente. Les stratèges israéliens continuent de considérer l'armée égyptienne comme une menace potentielle sérieuse et ont l'intention d'affaiblir le pays et ses forces armées après la destruction de l'armée irakienne.

La doctrine militaire égyptienne continue également d'affirmer qu'Israël représente la plus grande menace pour la sécurité nationale égyptienne et arabe.

Selon des sources internes, l'armée égyptienne est plus en colère contre Israël qu'elle ne l'a jamais été au cours des 40 années écoulées depuis la signature des accords de Camp David. Les militaires égyptiens ont été furieux lorsqu'il a été révélé que quelque 80 prisonniers de guerre égyptiens ont été brûlés vifs par des kidnappeurs israéliens dans la région de Latroun pendant la guerre de 1967. Sisi est également contrarié par l'incapacité d'Israël à honorer ses engagements à reconstruire la bande de Gaza et à libérer les prisonniers du Jihad islamique dont les arrestations ont déclenché la guerre de trois jours en mai dernier.

La "paix froide" d'Israël avec l'Égypte au cours des dernières années n'est pas seulement "plus froide" mais carrément "glacée" par rapport à ses liens avec certains des nouveaux États arabes normalisés. Quatre décennies après Camp David, son commerce annuel avec l'Égypte est encore de quelques centaines de millions de dollars, alors qu'avec les Émirats arabes unis (où vit une partie de la population égyptienne), il s'élève à 1,5 milliard de dollars et devrait tripler au cours des deux prochaines années.

J'en parle comme d'une preuve de la détérioration des relations égypto-israéliennes, non pas pour affirmer qu'elles devraient être complètement rompues d'un trait de plume. Je suis bien conscient de la situation économique désastreuse de l'Égypte, d'autant plus que les États du Golfe ont coupé une grande partie de leur soutien. Mais je soutiens que le moyen le plus rapide et le meilleur pour Le Caire de surmonter ces crises est de retrouver sa position de leader dans le monde arabe, de résister à l'occupation israélienne et de soutenir la résistance palestinienne légitime.

En choisissant cette voie, les dirigeants égyptiens trouveraient le soutien de l'ensemble du peuple égyptien et des peuples du monde arabe et musulman.

 

UE : vers la militarisation

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UE : vers la militarisation

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/es-kurs-na-militarizaciyu

Le 10 novembre 2022, la Commission européenne a dévoilé son nouveau plan d'action "Mobilité militaire 2.0". En parallèle, la "Stratégie de cyberdéfense de l'UE" a été publiée.

Officiellement présentés, les documents visent à "faire face à la détérioration de l'environnement sécuritaire suite à l'agression de la Russie contre l'Ukraine et à améliorer la capacité de l'UE à protéger ses citoyens et ses infrastructures".

Selon Margrethe Vestager, vice-présidente exécutive de la Commission européenne, "Aujourd'hui, il n'y a pas de défense européenne sans cyberdéfense. Par conséquent, les deux stratégies sont interconnectées et complémentaires".

En résumé, le plan d'action sur la mobilité militaire devrait aider les armées européennes à répondre mieux, plus rapidement et à une échelle suffisante aux crises survenant aux frontières extérieures de l'UE et au-delà. Elle devrait renforcer la capacité de l'UE à soutenir les États membres et les partenaires en ce qui concerne le transport des troupes et de leur équipement. Il vise également à renforcer la coopération avec l'OTAN et facilitera la communication et le dialogue avec les partenaires clés. Dans le contexte de la position actuelle de l'UE à l'égard de l'Ukraine, ainsi que du renforcement du flanc oriental de l'OTAN, cette initiative ouvre la voie à une nouvelle confrontation avec la Russie et attire dans l'orbite d'influence de Bruxelles des États qui ne sont pas encore membres de l'UE ou de l'OTAN.

S'appuyant sur les réalisations du premier plan d'action lancé en 2018, la nouvelle mobilité militaire couvre la période 2022-2026 et comprend :

- Identifier les éventuelles lacunes en matière d'infrastructure, informer les actions futures pour prioriser les améliorations et intégrer les exigences de la chaîne d'approvisionnement en carburant pour soutenir les mouvements à grande échelle des forces armées à court terme ;

- Numérisation des processus administratifs liés aux douanes, à la logistique et aux systèmes de mobilité militaire ;

- Mesures visant à protéger les infrastructures de transport contre les cyberattaques et autres menaces hybrides ;

- Faciliter l'accès aux véhicules de livraison stratégiques et maximiser les synergies avec le secteur civil pour améliorer la mobilité militaire, notamment par voie aérienne et maritime ;

- Améliorer l'efficacité énergétique et la résilience au changement climatique des systèmes de transport ;

- Renforcer la coopération avec l'OTAN et les partenaires stratégiques clés comme les États-Unis, le Canada et la Norvège, tout en facilitant l'engagement et le dialogue avec les partenaires régionaux et les pays de l'élargissement comme l'Ukraine, la Moldavie et les Balkans occidentaux.

Le plan propose d'autres actions pour assurer la circulation rapide, efficace et sans entrave de forces potentiellement importantes, y compris le personnel militaire et son équipement, tant dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune de l'UE que pour les actions nationales et multinationales, notamment au sein de l'OTAN.

L'approche stratégique de ce plan d'action se concentre sur la nécessité de développer un réseau de mobilité militaire bien connecté, composé de :

- les corridors de transport multimodal, y compris les routes, les chemins de fer, les voies aériennes et les voies navigables intérieures;

- les routes dotées d'une infrastructure de transport à double usage pouvant servir au transport militaire;

- Des plates-formes de transport et des centres logistiques qui apportent le soutien nécessaire aux pays d'accueil et de transit pour faciliter le déploiement des troupes et du matériel ;

- Des règlements, des statuts, des procédures et des mécanismes administratifs numériques harmonisés ;

- Une amélioration de la durabilité, de la résilience et de l'état de préparation des capacités de transport et de logistique civiles et militaires.

Il faudra donc des ressources importantes pour réorganiser les routes et les plateformes logistiques dans l'UE, ainsi que pour adapter la législation aux besoins militaires. En fait, il s'agit d'une militarisation des politiques internes, tant de l'UE elle-même que de chaque membre individuel de la communauté. Il est supposé que tout ceci sera mis en œuvre dans le cadre de la PESCO (Coopération structurée permanente) et en étroite coordination avec l'OTAN. L'infrastructure sera renouvelée par le biais d'une révision de l'initiative de transport transeuropéen. Les procédures de franchissement des frontières intracommunautaires seront également rationalisées. En parallèle, des exercices de grande envergure seront menés, notamment des manœuvres multinationales au sein de l'OTAN.

En matière de cybersécurité, il est prévu d'accorder une attention particulière au secteur des transports civils et à ses systèmes de soutien, notamment les systèmes de gestion du trafic (transport aérien, ferroviaire, maritime), les systèmes de gestion des terminaux à conteneurs, les systèmes de contrôle des écluses, des ponts, des tunnels, etc. La directive actualisée sur la sécurité des réseaux et de l'information (NIS2) récemment adoptée dans le secteur des transports doit être rapidement mise en œuvre. Il est également prévu d'échanger les informations nécessaires pour assurer une connaissance de la situation aussi complète que possible entre les secteurs du transport militaire et civil. Cette tâche sera assurée par le réseau européen d'organisations de liaison en cas de crise cybernétique (EU - CyCLONe). L'importance d'utiliser les capacités spatiales de l'UE à cette fin est également mentionnée.

De manière générale, la tendance à renforcer l'interdépendance euro-atlantique est perceptible. En effet, outre l'OTAN, qui est une organisation partenaire clé, d'autres participants au projet de mobilité militaire PESCO sont mentionnés, notamment les États-Unis, le Canada et la Norvège. On s'attend à ce que la Grande-Bretagne, elle aussi, rejoigne bientôt ce projet PESCO, une fois les procédures pertinentes achevées. 

Il est révélateur que, parallèlement, la France ait également présenté sa stratégie de défense nationale. Elle se concentre également sur la coopération avec l'UE et l'OTAN, ainsi que sur la cybersécurité, les armes nucléaires et la guerre hybride. Mais la stratégie de la France est plus détaillée et presque trois fois plus importante que le plan de l'UE.

Dans l'ensemble, il contient dix objectifs stratégiques.

1. Maintenir une dissuasion nucléaire crédible et digne de confiance. Le conflit en Ukraine "démontre la nécessité de maintenir une dissuasion nucléaire crédible et digne de confiance pour prévenir une guerre majeure" qui soit "légitime, efficace et indépendante", tout en réitérant "la nécessité de maintenir la capacité de comprendre et de contenir le risque d'escalade".

2. Accroître la résilience aux défis de sécurité tant militaires que non traditionnels (manipulation de l'information, changement climatique, chasse aux ressources, pandémies, etc.) en promouvant un esprit défensif et en assurant la cohésion nationale. À cette fin, la France met en œuvre une stratégie nationale de résilience destinée à renforcer sa capacité à résister à tout type de perturbation de la vie normale du pays. En outre, le service national universel sera étendu de manière incertaine ; Macron a déclaré qu'il donnerait des précisions à ce sujet au premier trimestre 2023.

3. S'assurer que l'industrie française soutient l'effort de guerre sur le long terme en constituant des stocks stratégiques, en déplaçant les lignes de production les plus sensibles et en diversifiant les fournisseurs. Cela rappelle l'idée d'une "économie de guerre" que Macron a avancée pour la première fois lors de la conférence Eurosatory en juin 2022.

4. Accroître la cyber-résilience. "Il n'existe aucun moyen de créer une cyberdéfense qui empêcherait toute cyberattaque contre la France, mais il est essentiel d'améliorer sa cybersécurité pour préparer le pays aux nouvelles menaces", indique le document. Pour ce faire, "les efforts des secteurs public et privé doivent être intensifiés". Le document indique notamment que "malgré l'important travail déjà accompli, la cybersécurité de l'État peut être considérablement améliorée" et qu'"il est nécessaire d'améliorer sensiblement la cybersécurité de tous les services publics".

5. Le rôle clé de l'OTAN dans la défense européenne, le rôle de la France dans celle-ci et le renforcement du pilier européen. Le document indique que "la France entend maintenir une position unique au sein de l'Alliance de l'Atlantique Nord. Elle occupe une position exigeante et prépondérante en raison de la spécificité et de l'indépendance de sa politique de défense, en particulier de sa dissuasion nucléaire". Il est ajouté que, sur la base de sa crédibilité opérationnelle, de sa capacité de réaction rapide et de sa contribution financière, "la France entend accroître son influence et celle de ses alliés européens pour peser sur les changements majeurs de la posture de l'OTAN et l'avenir de la stabilité stratégique en Europe". Le document note que la France "exclut l'extension [de l'adhésion] à d'autres zones géographiques, en particulier à la région Indo-Pacifique.

6. Renforcer la souveraineté européenne et développer l'industrie de la défense en Europe. "L'autonomie stratégique européenne dépend d'une capacité industrielle de défense européenne robuste qui répond à ses propres besoins" et à cette fin "la France soutient la création d'un instrument à court terme pour l'acquisition conjointe d'équipements européens".

7. Soyez un partenaire fiable et un fournisseur de sécurité crédible. Le document mentionne une relation approfondie avec l'Allemagne, des partenariats clés avec l'Italie et l'Espagne, des partenariats stratégiques avec la Grèce et la Croatie, un partenariat de renforcement des capacités avec la Belgique, mentionne l'Ukraine, la Moldavie et la Géorgie et note qu'un "dialogue constructif" devrait être "rapidement rétabli avec le Royaume-Uni". Le partenariat stratégique avec les États-Unis "restera fondamental et devra être ambitieux, sobre et pragmatique". Il est fait référence aux relations avec les pays africains, le Golfe Persique, la Méditerranée et la Mer Rouge, et la région Indo-Pacifique.

8. Améliorer l'intelligence. La France doit poursuivre les réformes profondes de ses services de renseignement et mener une politique "ambitieuse" de recrutement et de rétention. Elle doit également investir dans de nouveaux outils techniques qui "devront exploiter le potentiel de l'informatique quantique et de l'intelligence artificielle".

9. Se défendre contre et agir dans des guerres hybrides (combinaisons délibérément ambiguës de modes d'action directs et indirects, militaires et non militaires, légitimes et illégitimes, souvent difficiles à définir). Une organisation plus souple, plus réactive et plus intégrée sera créée pour "identifier, caractériser, déclencher les mécanismes de protection appropriés (...) et réagir efficacement". Des outils sont également développés pour contrer les sociétés militaires privées utilisées comme mandataires par des puissances hostiles. La protection des infrastructures critiques est également une priorité.

10. Liberté d'action et capacité de mener des opérations militaires. Il s'agit de la volonté des forces armées françaises non seulement de s'engager dans des combats de haute intensité, mais aussi de déployer leurs forces le plus rapidement possible et d'être les premières à entrer sur le champ de bataille "avec ou sans le soutien éventuel de pays alliés".

Ici aussi, de sérieuses ambitions d'émerger comme le leader militaire de l'Europe sont visibles, avec une volonté d'être autonome et de développer de larges partenariats. Bien que dans le contexte des échecs de la France en Afrique, qui ont montré une faible capacité de combat, certains postes seront assez difficiles à remplir.

Compte tenu de l'augmentation de la préparation au combat annoncée précédemment par l'Allemagne, de l'augmentation du budget militaire au recrutement de futurs soldats de la Bundeswehr, nous voyons une image plus cohérente qui présente un changement dans la structure des forces armées de l'UE avec l'implication claire que cela est fait contre la Russie.

samedi, 03 décembre 2022

Les chemises noires du sionisme

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Les chemises noires du sionisme

par Georges FELTIN-TRACOL

Le 1er novembre dernier, pour la cinquième fois en trois ans, les Israéliens ont désigné un nouveau parlement. En raison de l’étroite superficie d’Israël, le mode de scrutin pratiqué est la proportionnelle de liste nationale avec un seuil d’attribution de sièges à 3,25 %. Ces nouvelles législatives confirment l’éclatement du paysage politique.

Les travaillistes fondateurs de l’État hébreu n’obtiennent que 3,69 %, soit quatre sièges sur cent vingt. La gauche laïque, les formations israéliennes d’origine arabe et les nationalistes du Foyer juif réalisent des contre-performances. Le parti centriste, Yesh Atid, de l’actuel chef du gouvernement, l’ancien journaliste Yaïr Lapid, arrive en deuxième position (13,97 % et 17 sièges). La mouvance « nationale-centriste » déçoit. La coalition de l'unité nationale de Benny Gantz récolte quatorze sièges. Israël notre Maison du nationaliste laïque russophone Avigdor Liberman ne conserve que six élus. Ces trois formations formaient une alliance gouvernementale anti-Likoud avec des partis de gauche et même le mouvement islamiste israélien. La défection de deux députés de cette majorité précaire qui ne tenait qu’à une seule voix a provoqué ces élections anticipées.

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Premier ministre de 1996 à 1999 et de 2009 à 2021, Benyamin « Bibi » Netanyahou gagne son pari et peut prétendre diriger Israël malgré le procès en cours contre lui pour corruption. Le « bloc des droites » autour du Likoud rassemble 64 élus parmi lesquels les partis clientélistes du Shas (religieux séfarades du Moyen-Orient) et du Judaïsme unifié de la Torah (religieux ashkénazes d’Europe centrale et orientale), dix-huit sièges au total. Il faut surtout prendre en compte les quatorze élus de l’entente ultra-nationaliste animée par Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir.

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Âgé de 42 ans, Bezalel Smotrich (photo) dont la famille est originaire d’Ukraine préside le Parti sioniste religieux. Favorable au « Grand Israël (Eretz Israël) » et à la primauté des règles judaïques dans la vie publique, Smotrich ne cesse pas de dénoncer le wokisme occidental et l’idéologie gendériste. Son comparse est encore plus radical puisque le système médiatique d’occupation mentale le qualifie de « suprémaciste juif » !

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Né en 1976, d’un père irakien et d’une mère kurde (il a existé une infime minorité kurde de confession juive), Itamar Ben Gvir (photo) dirige Force (ou Pouvoir ou Puissance) juive. Ses détracteurs le présentent en héritier spirituel du rabbin d’extrême droite Meir Kahane, fondateur et guide du mouvement Kach d’où procédera la sulfureuse Ligue de défense juive (LDJ). En 1984, le Kach entre au Parlement grâce à un positionnement anti-arabe assumé. Il préconise l’expulsion massive des Arabes d’Israël et des Palestiniens.

31qpLa5-eoL._SX195_.jpgEn 1990, l’historien Simon Epstein, futur auteur du Paradoxe français en 2005 qui bouleversa le récit historique officiel hexagonal sur la Collaboration et la Résistance, publiait Les chemises jaunes. Chronique d'une extrême droite raciste en Israël, une enquête plongeant dans les méandres de cette idéologie. Meir Kahane meurt assassiné à New York cette année-là. La Knesset interdit son mouvement et le range parmi les organisations terroristes.

Les propos haineux de Meir Kahane ont continué à se propager chez les colons et auprès des nouveaux arrivants. Par exemple, de nombreux Français naturalisés citoyens israéliens votent massivement pour Ben Gvir et Smotrich alors qu’ils s’indignaient récemment encore des progrès électoraux du FN – RN dans l’Hexagone. Incroyable schizophrénie politique...

Ben Gvir milite très tôt chez les ultra-nationalistes. Il salue l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin en 1995 et le massacre à Hébron perpétré par le colon extrémiste Baruch Goldstein en 1994. Sa radicalité contraint Tsahal à l’exempter de tout service militaire, un fait exceptionnel pour cette nation armée ! Avocat, il défend les colons avec qui il vit dans les enclaves avec ses six enfants. Ce redoutable tribun au style vestimentaire savamment débraillé et qui manie avec aisance la provocation rêve d’établir une théocratie juive en Israël.

Dès sa fondation en 1948, l’État hébreu est en effet confronté à une ambiguïté existentielle liée à sa définition d’« État juif et démocratique ». Faut-il comprendre que c’est une démocratie juive, un ensemble institutionnel juif qui accepte d’autres minorités ou bien que le judaïsme éclipse son caractère démocratique ? Le débat est loin d’être clos d’autant qu’émerge avec Ben Gvir et Smotrich une absence flagrante de filiation avec le sionisme révisionniste.

langfr-300px-Logo_of_the_Lehi_movement.svg.pngPromu par Vladimir Zeev Jabotinsky (1880 - 1940), le « Mussolini juif » selon David Ben Gourion, le sionisme révisionniste est un nationalisme juif radical qui inspire des organisations terroristes telles l’Irgoun de Menahem Begin, Premier ministre de 1977 à 1983, ou les très corporatistes völkischen Lehi (Combattants pour la liberté d’Israël - symbole, ci-contre), aussi connus sous le nom de « Groupe Stern » avec Yitzhak Shamir, Premier ministre de 1983 à 1984 et de 1986 à 1992, ainsi que, plus indirectement, le Likoud. Le propre père de « Bibi » fut le secrétaire personnel de Jabotinsky. La Palestine sous mandat britannique a connu des expériences fasciste avec Brit Ha'birionim (ou « Alliance des  sicaires ») et païenne canaanéenne. Rappelons par ailleurs que l’historien non-conformiste Jean-Claude Valla évoqua dans le n° 4 de ses Cahiers libres d’histoire le « pacte germano-sioniste » du 7 août 1933. Le sionisme révisionniste contribua à la naissance du nationalisme sioniste laïque. Israël notre Maison d’Avigdor Liberman s’inscrit en partie dans cette continuité. Ce n’est pas le cas pour le tandem Ben Gvir – Smotrich qui conçoit un « national-judaïsme » expansionniste. Pour eux, l’État d’Israël ne peut être que la patrie des seuls Juifs obéissant aux commandements bibliques et talmudiques.

Le succès électoral du Parti sioniste religieux indispose « Bibi » qui se méfie de ces « enragés » désormais incontournables dans sa majorité parlementaire. Ben Gvir et Smotrich réclament des ministères stratégiques. D’après de récentes rumeurs, Smotrich recevrait les Finances et Ben Gvir la Sécurité intérieure. Leur entrée au gouvernement risquerait toutefois d’irriter l’administration Biden, l’Union dite européenne ainsi que les États arabes signataires des Accords d’Abraham (Émirats arabes unis, Bahreïn, Soudan et Maroc), voire l’Arabie Saoudite. Conscient des enjeux diplomatiques actuels avec l’accès imminent par l’Iran au seuil nucléaire, le chef du Likoud préférerait négocier avec Yaïr Lapid et Benny Gantz qui lui opposent pour l’heure une fin de non-recevoir. On parle déjà de nouvelles élections législatives à brève échéance.

Observons en tout cas que le Système médiatique hexagonal a fait preuve d’une étonnante discrétion au sujet de la percée de l’ultra-droite sioniste religieuse. D’habitude prompt à hurler à l’avènement d’un micro-fascisme à Pitcairn ou dans un igloo du Groenland, son silence est éloquent. Où sont les manifestations, les tribunes libres indignées et les pétitions dénonciatrices ?  Les belles âmes seraient-elles déjà en vacances ? Leur sotte vigilance pourrait-elle enfin s’émousser pour la circonstance ?   

GF-T.

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 53, mise en ligne le 29 novembre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

vendredi, 02 décembre 2022

La Suède durcit sa législation sur les étrangers: un changement de politique à la dernière heure?

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La Suède durcit sa législation sur les étrangers: un changement de politique à la dernière heure?

Source: https://zuerst.de/2022/11/30/schweden-verschaerft-auslaendergesetze-politikwende-in-zwoelfter-stunde/

Stockholm . La Suède connaît un problème migratoire massif. Dans les grandes villes comme Malmö ou Stockholm, il existe de véritables "zones de non-droit" où les bandes de migrants se livrent régulièrement à des affrontements dignes d'une guerre civile. De plus, la Suède est considérée comme le pays de l'UE où le taux de viols est le plus élevé. Dans de nombreux domaines, il est presque déjà trop tard pour remédier à la situation.

Le gouvernement de centre-droit nouvellement élu va néanmoins tenter de renverser la vapeur en imposant au pays des lois plus strictes sur les étrangers et l'immigration. Les articles de loi pertinents seront modifiés et le séjour permanent des immigrés sera limité dans le temps. Les immigrés qui souhaitent rester doivent apprendre la langue et travailler.

L'"institution du permis de séjour permanent" sera transformée en "passeports" temporaires et conditionnels. En outre, l'"accord de Tidö" - du nom du château de Tidö à l'ouest de Stockholm, théâtre des négociations de la coalition à l'automne - contient de nombreuses autres propositions pour lutter contre l'immigration légale et illégale en Suède.

En outre, le gouvernement annonce qu'il "examinera la possibilité de retirer le permis de séjour dans certains cas, y compris pour ceux qui ne remplissent plus les conditions d'obtention du permis". Mikael Ribbenvik, directeur général de l'Office des migrations, a déclaré à la chaîne de télévision SVT que l'on étudierait les circonstances dans lesquelles les permis de séjour permanents existants pourraient être transformés en permis de séjour temporaires.

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La nouvelle ministre de l'Immigration, Maria Malmer Stenergard (photo), a fait une apparition publique ce week-end en donnant plus de détails sur le renforcement de la législation suédoise en matière d'immigration. Elle imagine notamment, ont rapporté les médias suédois, "que vous [les migrants ; ndlr] receviez des plans individuels pour y parvenir. Apprenez la langue, gagnez votre vie et apprenez à connaître la société suédoise afin d'obtenir la citoyenneté suédoise". (mü)

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Londres s'engage dans une confrontation avec la Chine : "Un défi systémique"

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Londres s'engage dans une confrontation avec la Chine : "Un défi systémique"

Source: https://zuerst.de/2022/12/01/london-geht-auf-konfrontationskurs-zu-china-eine-systemische-herausforderung/

Londres. Le nouveau Premier ministre britannique Sunak a dressé un premier bilan de sa politique étrangère et s'en est pris à la Chine. Dans un discours prononcé lundi lors d'un banquet organisé par le maire de Londres, M. Sunak a annoncé la fin de "l'âge d'or" des relations avec la Chine. Il a déclaré que la "notion naïve" selon laquelle plus de commerce avec l'Occident conduirait à des réformes sociales et politiques en Chine avait été abandonnée.

Sunak a été encore plus fondamental : "Nous sommes conscients que la Chine représente un défi systémique pour nos valeurs et nos intérêts, un défi qui devient de plus en plus aigu à mesure qu'elle s'oriente vers un autoritarisme encore plus fort", a déclaré Sunak.

Les relations du Royaume-Uni avec la Chine s'étaient nettement améliorées sous le mandat de David Cameron. Cameron a inventé le terme "âge d'or" et a encouragé le commerce et les investissements bilatéraux.

Toutefois, Londres s'est engagée depuis longtemps dans la voie de la confrontation avec l'Empire du Milieu, dans le sillage des États-Unis. Ce n'est qu'en septembre 2021 que le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l'Australie ont formé l'alliance militaire AUKUS, dont l'objectif est de contenir la Chine dans la région Pacifique. Le refroidissement des relations avec la Chine qui vient d'être annoncé aurait donc eu lieu - selon des sources britanniques officielles - même si Liz Truss était restée Premier ministre. Sunak, quant à lui, avait déjà défendu la position selon laquelle la Chine était "la plus grande menace à long terme pour la Grande-Bretagne et la sécurité économique et nationale du monde" lors de la course interne contre Truss, qu'il avait d'abord perdue. (mü)

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Entretien avec Oskar Lafontaine: "Baerbock répète la propagande américaine"

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Entretien avec Oskar Lafontaine: "Baerbock répète la propagande américaine"

Source: https://zuerst.de/2022/11/30/lafontaine-im-interview-baerbock-plappert-us-propaganda-nach/

Berlin. A l'occasion de la présentation de son dernier livre "Ami, it's time to go !", l'ancien ministre des Finances, chef du SPD et cofondateur du Parti de gauche (Die Linke), Oskar Lafontaine, a réglé ses comptes avec le gouvernement "tricolore" et ses protagonistes. Ces derniers sont largement incompétents et sont les instruments consentants des intérêts américains, a constaté Lafontaine dans une récente interview.

Dans le contexte du sabotage à l'explosif du gazoduc Nord Stream, la demande de retrait de tous les soldats et installations américains d'Allemagne s'impose désormais. Lafontaine a déclaré : "L'objectif devrait être clair : le retrait de toutes les installations militaires et des armes nucléaires américaines d'Allemagne et la fermeture de la base aérienne de Ramstein".

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L'OTAN n'est "plus depuis longtemps une alliance défensive", mais un "outil pour imposer les revendications des Etats-Unis". Il en résulte la nécessité de mettre en place une "architecture de sécurité européenne" propre.

Mais cela n'est guère possible avec le personnel gouvernemental allemand actuel - la ministre des Affaires étrangères Baerbock répète la propagande américaine, et le ministre de l'Economie Habeck se disqualifie lui-même. "En ce qui concerne Mme Baerbock, je tiens à la défendre. Elle ne joue pas un jeu. Elle est probablement vraiment aussi simple d'esprit. Et Habeck est complètement dépassé dans sa fonction", diagnostique ce routard de la politique de longue date.

Mais cela se fait au détriment de la population, car c'est elle qui est mise à contribution pour la politique de sanctions désastreuse. "La population active en Europe paie le prix des ambitions de puissance mondiale d'une élite déjantée à Washington et de la lâcheté des dirigeants européens", résume Lafontaine.

Si le gouvernement des "trois couleurs" n'adopte pas rapidement une approche coordonnée avec la France pour mettre fin à la guerre en Ukraine, "l'économie en Allemagne et en Europe s'effondrera et les partis de droite deviendront de plus en plus forts en Europe". (st)

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jeudi, 01 décembre 2022

La crédibilité de l'Ukraine mise à l'épreuve alors que la Russie poursuit ses frappes

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La crédibilité de l'Ukraine mise à l'épreuve alors que la Russie poursuit ses frappes

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/11/17/ukrainan-uskottavuus-koetuksella-venaja-jatkaa-iskujaan/

Le régime ukrainien, par l'intermédiaire du président Zelensky, a nié l'origine du missile qui est tombé sur un village polonais, même après que les États-Unis, l'OTAN et la Pologne aient déclaré qu'il s'agissait d'un missile ukrainien. Les déclarations de l'acteur-président sont considérées comme portant atteinte à la crédibilité de l'Ukraine.

Commentant la déclaration de Zelensky, un diplomate d'un pays de l'OTAN à Kiev a déclaré au Financial Times: "Les Ukrainiens sont en train de détruire notre confiance en eux. Personne ne blâme l'Ukraine et ils mentent ouvertement. C'est plus destructeur qu'un missile."

Il est difficile pour le régime ukrainien de reconnaître la vérité de l'affaire, car des "incidents malheureux" similaires se sont produits fréquemment au cours de l'année dernière. Alors que les Russes ont ciblé les infrastructures, les tentatives ukrainiennes de les contrer ont souvent fait des victimes civiles, qui ont ensuite été (mal)rapportées comme des "attaques russes brutales contre des cibles civiles".

Maintenant, la crédibilité de Zelensky et la confiance de l'Occident dans le régime ukrainien sont discutées publiquement. Cela signifie probablement que les États-Unis ne veulent plus financer, ni même poursuivre, cette guerre par procuration : les objectifs ont déjà été partiellement atteints par une politique de sanctions, et les relations entre l'Europe et la Russie se sont effondrées depuis longtemps.

Le jeu géopolitique en Ukraine touche à sa fin, notamment parce que les arsenaux occidentaux s'épuisent et que les États-Unis devraient déjà se concentrer sur la Chine. Comme le complexe militaro-industriel n'a pas l'argent nécessaire pour une guerre sur plusieurs fronts, Washington négocie depuis peu avec Moscou à Ankara. Le régime Zelensky rejette toujours l'idée d'un nouvel accord de paix, mais le conflit actuel se terminera probablement par un accord au plus tard l'année prochaine.

Après tout ce qui s'est passé, la Russie a besoin d'une sorte de victoire dans sa lutte contre l'élargissement de l'OTAN. L'Occident sait que la Crimée et le Donbass ne peuvent plus être rendus. L'Ukraine devra donc se contenter de concessions territoriales et d'une position neutre dans la politique mondiale. Si les choses empirent encore pour l'Ukraine, la Pologne, et peut-être aussi la Hongrie, seront heureuses d'annexer certains des territoires de l'Ouest.

Du point de vue russe, il s'agit d'une guerre existentielle qu'elle ne peut pas perdre sans conséquences politiques qui seraient encore pires qu'au début des années 1990. Dans tous les cas, l'élite russe ne veut pas que la fédération s'effondre, alors, si nécessaire, elle resserrera son emprise. Ce qu'il faut, c'est une solution qui s'appellerait paix à l'Ouest et victoire en Russie. Pendant ce temps, Kiev explose à nouveau.

mercredi, 30 novembre 2022

Les États-Unis ordonnent à leurs vassaux de s'attaquer à la Chine

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Les États-Unis ordonnent à leurs vassaux de s'attaquer à la Chine

Markku Siira

Source: https://markkusiira.com/2022/11/30/yhdysvallat-komentaa-vasallejaan-kiinan-kimppuun/

Les États-Unis font pression sur leurs alliés européens pour qu'ils adoptent une position plus ferme à l'égard de la Chine. Maintenant que la zone euro a été mécanisée pour mener une guerre hybride contre la Russie, Washington veut que ses vassaux subjugués combattent aussi la Chine.

Les pourparlers entre les États-Unis et leurs alliés de l'OTAN ont été rapportés par le Financial Times, qui indique que ces dernières semaines, Washington a fait pression sur les membres de l'alliance transatlantique pour qu'ils durcissent leurs déclarations anti-chinoises et prennent des mesures concrètes au-delà des mots pour contenir Pékin.

Au début de son administration, le président Joe Biden a identifié la lutte contre la Chine comme sa "principale priorité en matière de politique étrangère", mais avant cette "principale priorité", la Russie devait être clouée par une intervention militaire prolongée en Ukraine.

Alors que le conflit en Ukraine se poursuit en hiver, Washington s'efforce de mettre la Chine à l'ordre du jour de l'alliance militaire de l'OTAN. Le moment est venu de mettre à contribution les pays européens et anglophones pour apporter un soutien plus concret aux ambitions hégémoniques de l'Amérique dans la région dite indo-pacifique.

Lors de son sommet à Madrid en juin, l'OTAN a approuvé un nouveau "concept stratégique" pour faire face aux "défis systémiques posés par la Chine". Cette semaine, les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN et leurs hôtes américains continueront à discuter de la question à Bucarest, en Roumanie.

Les développements économiques, politiques et militaires de la Chine ont été identifiés par l'Alliance comme un "défi" pour les "intérêts, la sécurité et les valeurs" de l'Occident. Une fois que les ministres de l'OTAN auront eu leurs discussions, les (faux) médias occidentaux ne manqueront pas de commencer à mener une campagne plus agressive contre la Chine.

Au milieu des plans de guerre américains, l'UE a paradoxalement évalué les moyens de renforcer ses relations commerciales avec la Chine. Les principaux pays de l'OTAN, tels que l'Allemagne et la France, hésitent à aligner pleinement leurs positions sur la Chine sur celles de Washington.

"On dit que les États-Unis ont une certaine tendance à être dominants, non seulement sur la Chine, mais sur tout", a déclaré un haut fonctionnaire européen à un quotidien économique, mais il a ajouté que l'Europe finirait par s'aligner sur la position américaine. Washington dirige et Bruxelles se contente de pleurnicher, comme toujours.

Alors que l'opération de la Russie en Ukraine continue d'exiger l'attention des États-Unis et de ses eurocallions, Washington a clairement indiqué qu'il s'agissait d'un "répit temporaire dans le cadre du changement à long terme visant à contrer la Chine comme principale politique stratégique de défense et de sécurité".

Le mois dernier, l'administration Biden a publié sa stratégie de sécurité nationale, qui affirme sans ambages que la Chine est une "priorité de la politique de sécurité" plutôt que la Russie, même si cette dernière constitue une menace "imminente et continue".

Ainsi, les conflits géopolitiques ne s'apaiseront pas dans un avenir proche, mais ne feront qu'augmenter. En plus de détester la Russie, les Européens sont également incités à s'en prendre à la Chine - au nom de la "démocratie" et de la "liberté", bien sûr. La Finlande est déjà prête pour cela, comme le suggèrent les déclarations de la Première ministre, Sanna Marin.

mardi, 29 novembre 2022

Comment les États-Unis poussent l'Inde vers la multipolarité

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Comment les États-Unis poussent l'Inde vers la multipolarité

par Katehon Editor

Source: https://www.ideeazione.com/come-gli-stati-uniti-stanno-spingendo-lindia-verso-il-multipolarismo/

Depuis quelques mois, les États-Unis ont tenté à plusieurs reprises de forcer l'Inde à rompre ses liens avec la Russie, abandonnant ainsi ses intérêts nationaux. New Delhi continue toutefois de résister aux tentatives américaines de soumettre son économie aux diktats de Washington.

La dernière controverse concernait la tentative du G7 d'imposer un contrôle des prix du pétrole russe et les interdictions de l'UE et du Royaume-Uni frappant le transport maritime et les services liés au pétrole russe.

L'Inde n'est pas intéressée à rejoindre l'initiative menée par les États-Unis, car elle bénéficie d'une réduction importante sur le pétrole en provenance de Russie et souhaite maintenir des relations avec un partenaire stratégique de longue date. Le ministre indien des Affaires étrangères, Subramaniam Jaishankar, s'est rendu à Moscou le 8 novembre pour discuter de la poursuite des ventes de pétrole. Il a déclaré que l'Inde avait l'intention de continuer à acheter du pétrole russe, ignorant une nouvelle fois les appels lancés par les États-Unis à leurs alliés et partenaires pour isoler la Russie des marchés mondiaux.

Les projets du G7 risquent de faire grimper les prix du pétrole (malgré les déclarations contraires de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen) et de réduire la disponibilité des pétroliers, mettant ainsi en péril la sécurité énergétique de l'Inde et portant atteinte à son économie, qui est le troisième consommateur et importateur de pétrole au monde.

La Russie a déclaré qu'elle ne vendrait pas de pétrole à un pays impliqué dans le système de plafonnement des prix, et Jaishankar a répété à plusieurs reprises que l'Inde ne peut pas se permettre d'acheter du pétrole à des prix élevés, du moins pas sans nuire à sa croissance économique, qui devrait être de 6,1 % en 2023, faisant de l'Inde la grande économie à la croissance la plus rapide du monde. Selon Energy Intelligence, la Russie est devenue le premier fournisseur de pétrole brut de l'Inde en octobre, avec plus de 900.000 barils par jour, ce qui représente environ un cinquième des exportations de pétrole de l'Inde.

La principale préoccupation des deux pays est de s'assurer que le brut russe continue à circuler après les interdictions imposées par l'UE et le Royaume-Uni le 5 décembre et les plafonds de prix connexes du G7.

En raison de cette attitude attentiste, il n'y a toujours pas de clarté. Bruce Paulsen, expert en sanctions et partenaire du cabinet d'avocats Seward & Kissel, estime que "si les orientations sur la conformité [au plafonnement des prix] n'arrivent pas rapidement, certains acteurs de l'industrie pourraient être laissés en plan jusqu'à ce qu'ils soient en mesure de déterminer si les prix affectent la sécurité de l'approvisionnement".

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Les États-Unis ont temporairement cessé de faire pression sur l'Inde pour qu'elle respecte les plafonds de prix, et Mme Yellen déclare maintenant que Washington est "heureuse" si New Delhi continue à acheter tout le pétrole russe qu'elle souhaite, même à des prix supérieurs aux plafonds de prix du G7. Même si l'Inde ne peut pas utiliser les services d'assurance, financiers ou maritimes occidentaux pour transporter le pétrole.

Les raffineries indiennes peuvent traiter 600.000 bpj supplémentaires de brut russe, à condition qu'elles battent les principaux grades du Moyen-Orient, qui constituent la base de raffinage du pays, soit 5 millions de bpj. Mais la disponibilité de la livraison et de l'assurance, ainsi que des canaux de paiement, est cruciale. À partir du 5 décembre, les pétroliers et les compagnies d'assurance maritime liés aux pays de l'UE et du G7, qui dominent les expéditions mondiales de pétrole, se verront interdire le commerce du brut russe, à moins que ces volumes ne soient vendus à un prix maximum, qui n'a pas encore été déterminé. En outre, 90 % du commerce liquide de l'Inde est assuré par des pétroliers étrangers, ce qui crée des problèmes. L'assurance en elle-même ne semble pas si problématique et les entreprises russes et chinoises pourraient être en mesure de s'en charger.

Cela pourrait rendre la Russie dépendante d'une flotte fantôme de vieux pétroliers qui ne s'échangent pas en dollars. Récemment, Braemar, une société de courtage, a signalé que 33 pétroliers qui transportaient des exportations iraniennes ou vénézuéliennes, transportent depuis avril des exportations russes, principalement vers la Chine et accessoirement vers l'Inde.

Cette "flotte fantôme" représente les pétroliers qui ont transporté du pétrole iranien ou vénézuélien au moins une fois au cours de l'année écoulée. Le nombre total de ces pétroliers s'élève désormais à 240, pour la plupart de petite et moyenne taille, dont 74 % sont âgés de 19 ans ou plus. Quatre-vingts de ces navires sont de très gros transporteurs de brut (VLCC, pétroliers de 2 millions de barils), qui ne pourraient pas faire escale dans les ports russes, mais pourraient être utilisés pour transporter des cargaisons russes d'un navire à l'autre.

Dans le même temps, Washington fait pression sur New Delhi pour qu'elle respecte les plafonds de prix et importe davantage de gazole sous vide de l'Inde, qui est utilisé dans les raffineries pour produire d'autres produits tels que l'essence et le diesel. La Russie était un fournisseur clé de gazole sous vide pour les raffineries américaines jusqu'en février 2022.

Les sanctions américaines et européennes ne s'appliquent pas aux produits raffinés fabriqués à partir de pétrole russe exporté depuis un pays tiers, car ils ne sont pas d'origine russe. En Inde, les raffineurs ont augmenté leurs importations de brut russe à 793.000 bpj entre avril et octobre, contre seulement 38.000 bpj sur la même période un an plus tôt, selon les données commerciales.

Dans le contexte où les États-Unis tentent de construire leur stratégie indo-pacifique pour affronter la Chine, les actions de New Delhi causent clairement des problèmes à Washington. La possibilité que l'Inde poursuive ses propres intérêts nationaux ne semble pas avoir été prise en compte dans cette stratégie.

Les tensions sur la limitation des prix du pétrole en provenance de Russie ne sont que les dernières d'une série de désaccords entre New Delhi et Washington. Les sanctions américaines sur les exportations de pétrole iranien privent également l'Inde du pétrole iranien bon marché et l'obligent à acheter des exportations énergétiques plus chères aux États-Unis. L'Inde est actuellement le plus grand exportateur de pétrole des États-Unis.

Tout comme Washington arme la Grèce et Chypre dans le but de forcer la Turquie à couper ses liens avec la Russie, les États-Unis font de même au Pakistan pour faire pression sur l'Inde. Après avoir renversé l'ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan, qui accuse les États-Unis de lui avoir fait perdre le pouvoir lors d'un vote de défiance, Washington tente de trouver des approches pour le nouveau gouvernement. En septembre, le département d'État américain a provoqué la colère de l'Inde en approuvant un contrat de 450 millions de dollars pour moderniser la flotte d'avions de chasse F-16 du Pakistan. Peu après, l'ambassadeur américain au Pakistan a fait monter la tension lors d'une visite de la partie du Cachemire contrôlée par le Pakistan, qu'il a appelée "Cachemire administré par le Pakistan" au lieu du "Cachemire administré par le Pakistan" approuvé par l'ONU.

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Le 8 novembre, le porte-parole du département d'État américain, Ned Price, a même fait la leçon à l'Inde sur ce qui est dans son intérêt : "Nous avons également indiqué clairement que ce n'est pas le moment de faire comme si de rien n'était avec la Russie, et les pays du monde entier ont l'obligation de faire tout leur possible pour relâcher leurs liens économiques avec la Russie. Il est dans l'intérêt collectif, mais aussi bilatéral, des pays du monde entier de mettre fin à leur dépendance vis-à-vis de l'énergie russe et, bien sûr, de s'en débarrasser au fil du temps. Plusieurs pays ont fait l'amère expérience que la Russie n'est pas une source d'énergie fiable. La Russie n'est pas un fournisseur de sécurité fiable. La Russie est loin d'être fiable dans tous les domaines. Il est donc non seulement dans l'intérêt de l'Ukraine, non seulement dans l'intérêt de la région, mais aussi dans l'intérêt collectif de l'Inde de réduire sa dépendance à l'égard de la Russie au fil du temps, mais aussi dans le propre intérêt bilatéral de l'Inde, étant donné ce que nous avons vu en Russie".

Bien sûr, ce n'est pas vrai. Et l'Inde en est bien consciente. L'Indian Observer Research Foundation a publié le 2 novembre les résultats d'un sondage montrant que 43% des Indiens considèrent la Russie comme le partenaire le plus fiable pour leur pays, loin devant les Etats-Unis (27%). Washington n'explique pas pourquoi il serait préférable pour l'Inde de réduire ses liens économiques avec la Russie.

Le commerce bilatéral de l'Inde avec la Russie a atteint le niveau record de 18,2 milliards de dollars entre avril et août de cette année fiscale, selon les derniers chiffres du ministère du Commerce. La Russie devient ainsi le septième partenaire commercial de l'Inde, contre le 25e l'année dernière. Les États-Unis, la Chine, les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, l'Irak et l'Indonésie sont toujours devant la Russie.

L'Inde, l'Iran et la Russie ont également passé les deux dernières décennies à développer le corridor de transport international Nord-Sud pour stimuler le commerce entre les pays, ce qui a pris une importance accrue avec l'imposition de sanctions occidentales à Moscou. LoadStar rapporte que RZD Logistics, une filiale du monopole ferroviaire russe RZD, a lancé des services réguliers de trains de conteneurs de Moscou à l'Iran pour servir le commerce croissant avec l'Inde par transbordement.

L'objectif est de maximiser l'utilisation du corridor international de transport Nord-Sud (INSTC), un réseau de fret multimodal transfrontalier en Asie centrale qui aide les deux partenaires stratégiques à surmonter les défis de la chaîne d'approvisionnement causés par les sanctions occidentales contre la Russie.

Selon des sources industrielles, le temps de transit le long de la route nationale "océanique" est estimé à 35 jours, contre environ 40 pour les transports traditionnels précédents.

La pression exercée sur l'Inde ne semble qu'encourager New Delhi à chercher des moyens de s'affranchir de la dépendance au dollar. Loadstar ajoute que la Reserve Bank of India introduit également de nouvelles directives réglementaires pour aider les exportateurs à payer leurs expéditions en roupies plutôt qu'en dollars. La Fédération des organisations d'exportation indiennes fait également pression sur le gouvernement pour qu'il introduise une méthode de change alternative en dehors du marché russe. Il est intéressant de noter que le Pakistan demande au ministère russe du commerce d'introduire un mécanisme d'échange de devises afin de renforcer les liens économiques entre les deux pays.

Les États-Unis et l'Occident, par leurs actions irréfléchies, poussent l'Inde et d'autres pays à revoir leurs itinéraires logistiques et à chercher des solutions financières et économiques alternatives. 

samedi, 19 novembre 2022

Elections de mi-mandat aux Etats-Unis: une course bipartisane

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Elections de mi-mandat aux Etats-Unis: une course bipartisane

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/dvuhpartiynaya-gonka

Après le décompte final des résultats de l'élection de mi-mandat aux Etats-Unis, certaines conclusions (mais non concluantes) peuvent être tirées sur l'avenir immédiat de la vie sociale et politique américaine, sur les ajustements et changements possibles en politique étrangère et sur la dynamique d'une polarisation accrue de la société à l'approche de l'élection présidentielle de 2024.

Il convient de noter que le vote ne concernait pas uniquement les candidats au Congrès américain. Au Congrès lui-même, il y a eu une lutte pour 35 des 100 sièges du Sénat, et pour l'ensemble des 435 sièges de la Chambre des représentants. En outre, 36 des 50 États élisaient des gouverneurs. Et dans 27 États, il y avait encore des élections pour les secrétaires d'État. Par conséquent, les démocrates et les républicains se sont affrontés non seulement pour le corps législatif, mais aussi pour le pouvoir exécutif.

Des États importants comme l'Ohio, la Louisiane, le Kentucky et la Floride au Sénat sont passés aux mains des Républicains. Les démocrates ayant remporté de sérieuses victoires se trouvent en Californie, en Pennsylvanie et à New York. À la Chambre des représentants, les Républicains ont déjà 211 sièges, tandis que les Démocrates ont réussi à en obtenir 192.

Malgré le tableau général, au départ, les États de l'Arizona, de l'Alaska, du Nevada et de la Géorgie étaient dans une mauvaise passe. Au 18 novembre, les décomptes indiquaient une petite avance démocrate dans les courses au Sénat en Arizona, au Nevada et en Géorgie [i].

Lors des élections de mi-mandat, comme auparavant, la technologie des médias sociaux a été utilisée pour faire campagne auprès des électeurs. Les données du Pew Research Center montrent que plus de 8000 candidats représentés lors de l'élection ont activement utilisé Twitter pour leur propagande. Au total, 3,4 millions de tweets ont été effectués et environ 14000 messages ont circulé chaque jour en octobre. Le facteur racial a été le plus mentionné sur Twitter, suivie par le mot "avortement" et l'éducation venait en troisième position. En d'autres termes, on a pu constater que les candidats et l'électorat étaient principalement préoccupés par les questions nationales. Viennent ensuite respectivement l'économie, la politique étrangère et la criminalité. Les démocrates, en pourcentage, ont fait plus de tweets (55 %), tandis que les républicains n'en ont fait que 33 % [ii].

Il est difficile de dire quel impact a eu l'achat de Twitter par Elon Musk. La veille de l'élection, il a exhorté ses followers à voter pour les républicains, mais on peut supposer qu'étant donné l'avance des démocrates sur Twitter la veille, son avis n'a pas eu l'effet escompté [iii].

Bien qu'après la mise en œuvre de l'accord, un débat animé a eu lieu sur la façon dont il affecterait la politique de liberté d'expression de l'entreprise.

Si nous faisons une comparaison avec les élections de 2018, on remarque que les Républicains sont passés à l'offensive, commençant à regagner le terrain perdu et gagnant la sympathie de groupes de personnes qui étaient du côté des Démocrates.

Lorsque les démocrates ont pris le contrôle de la Chambre des représentants après les élections de 2018, un peu plus de la moitié des électeurs étaient des femmes et le parti avait un énorme avantage parmi elles. Bien que les femmes aient constitué une majorité similaire d'électeurs en 2022, l'avance des démocrates semble avoir nettement diminué. De plus, en 2022, les Républicains ont augmenté leur soutien auprès de l'électorat masculin.

Les premiers sondages de sortie des urnes ont confirmé que les Américains soutiennent le droit à l'avortement. Seulement un peu plus d'un tiers des électeurs ont déclaré que l'avortement devrait être illégal dans tous ou la plupart des cas. Mais si les Républicains de la Chambre des représentants ont obtenu le soutien de presque tous les électeurs opposés au droit à l'avortement, ils ont également obtenu le soutien d'un quart des électeurs qui ont déclaré qu'il devrait être légal.

Les jeunes électeurs ont traditionnellement soutenu les démocrates, et le fait de les gagner par une marge énorme a aidé le parti en 2018. Les républicains ont profité de cet avantage cette année. Les démocrates et les républicains ont obtenu des votes égaux de la part des électeurs plus âgés en 2018, mais les républicains ont obtenu un soutien majoritaire de leur part en 2022.

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Les républicains ont également remporté la majorité du vote des femmes blanches, qui est considéré comme un groupe cible important divisé par les deux partis en 2018. Les républicains ont également justifié les prédictions selon lesquelles leurs résultats parmi les électeurs hispaniques seraient meilleurs qu'il y a quatre ans. Les sondages préliminaires à la sortie des bureaux de vote indiquent que le soutien des démocrates parmi les hommes hispaniques était de 63 % en 2018 et de 55 % en 2022. Les républicains semblent avoir réduit l'avantage des démocrates parmi les femmes hispaniques, bien que les démocrates bénéficient toujours du soutien d'environ deux tiers d'entre elles.

La plupart des électeurs américains vivaient dans les banlieues en 2018 et en 2022. Mais alors que les électeurs des banlieues étaient partagés à égalité lorsque les démocrates ont pris le contrôle de la Chambre des représentants il y a quatre ans, en 2022, ils ont basculé du côté des républicains. L'avance déjà forte des républicains parmi les électeurs ruraux est devenue encore plus grande, et les républicains ont même pris l'avantage sur les démocrates dans les zones urbaines.

Avec un président républicain en 2018, de nombreux républicains ont affirmé que l'économie était en bonne forme. En 2022, sous un président démocrate, les démocrates sont susceptibles de trouver mieux. Dans l'ensemble, plus des deux tiers de tous les électeurs ont déclaré que l'économie était excellente ou bonne en 2018, mais en 2022, ce n'est qu'un quart des électeurs. Les démocrates ont cherché le soutien des modérés, tandis que les républicains se sont appuyés sur les conservateurs.

De retour en 2018, 37 % des électeurs se disaient démocrates, contre 33 % qui se disaient républicains et 30 % qui se disaient indépendants. En 2022, les Républicains avaient l'avantage. Lorsqu'ils ont pris le contrôle de la Chambre des représentants en 2018, les démocrates avaient l'avantage parmi les électeurs indépendants. En 2022, ce n'était pas vraiment le cas.

Tant les Démocrates que les Républicains ont progressé parmi ceux qui croyaient que les partis allaient réussir. Mais les Républicains ont gagné l'avance parmi les électeurs qui n'avaient aucune opinion favorable d'un des deux partis. Les démocrates, en revanche, ont perdu leur avance parmi les électeurs qui considèrent les deux partis favorablement [iv].

En termes d'identité religieuse, la dernière fois, 88% des membres du Congrès se sont identifiés comme chrétiens, contre pas plus de 65% dans la société américaine elle-même. Le Congrès était plus protestant (55 % contre 43 %) et plus catholique (30 % contre 20 %) que la population adulte générale des États-Unis.

Quatre-vingt-seize membres du Congrès (18%) se sont identifiés comme chrétiens, sans préciser la dénomination. Le nombre total de protestants au Congrès est resté relativement stable ces derniers temps: environ 300 [v].

Les membres ayant une identité juive (judaïque) représentaient également une grande proportion du Congrès, dépassant leur représentation dans le grand public (6% contre 2%). Les parts de la plupart des autres groupes non chrétiens (bouddhistes, musulmans, hindous et unitariens universalistes) correspondaient plus étroitement à leur part du grand public.

Lors de l'élection actuelle, on a constaté un phénomène d'évolution des préférences au sein de l'électorat juif - alors qu'environ 65 % d'entre eux ont encore voté pour les démocrates, les statistiques montrent que le soutien au parti républicain est en constante augmentation, avec 33 % des répondants qui ont voté pour les rouges, contre 30 % en 2020 et 24 % en 2016.

Sam Markstein, directeur national de la Coalition juive républicaine, a déclaré que les candidats républicains "offrent des solutions concrètes aux problèmes qui sont importants pour les électeurs juifs". Ces questions comprennent "la réduction de la montée en flèche du coût de la vie, la lutte contre l'augmentation des crimes haineux, le choix de l'école, le retour de l'Amérique sur la scène mondiale, le soutien de nos alliés en Israël et la solidarité avec la communauté juive dans la lutte contre l'antisémitisme", a déclaré Markstein au Jerusalem Post. Il a noté "un niveau record de soutien en Floride avec 45% du vote juif".

À New York, le candidat républicain juif Lee Zeldin a tenté de battre la gouverneure démocrate sortante Kathleen Hochul, mais a échoué. Zeldin a reçu environ 80 à 90 % du vote des quartiers hassidiques de Brooklyn et un pourcentage écrasant du vote des juifs orthodoxes. Mais les votes des Juifs progressistes sont allés principalement à Hochul [vi].

On peut dire la même chose de la population noire. À la veille des élections américaines, un rapport de la Deutsche Welle a déclaré que le Wisconsin était un État pivot qui pourrait changer de mains lors des élections de mi-mandat. La ville de Milwaukee a été un bastion démocrate et les électeurs noirs ont été un important pilier de soutien. Mais cette année, les démocrates ne pouvaient pas compter sur le vote des Noirs, car les républicains gagnaient du terrain et la participation électorale était en baisse. Des problèmes tels que l'inégalité, l'inflation et la sécurité publique ont alimenté la frustration. Deux personnes noires ont commenté cette situation dans un reportage qui a été diffusé :

- C'est parfois difficile à vendre car rien ne change pour ces personnes.

- Votez républicain. Et élire quelque chose de nouveau. Et donnez-nous une chance [vii].

Comme vous pouvez le constater, de nombreuses prédictions et statistiques indiquaient que les Républicains allaient prendre l'avantage. Cependant, cela ne s'est pas produit. Bien qu'ils aient pris la majorité à la Chambre des représentants, il semble que les chiffres auraient pu être bien meilleurs.

Paul Craig Roberts, dans sa réaction à l'élection, a noté que "de nombreux éléments indiquent que beaucoup de choses ne vont pas dans le décompte des voix. Les sondages montrent que le taux d'approbation de Biden n'est que de 36 % et que la grande majorité des Américains ne veulent pas que Biden se représente dans deux ans. Alors, comment cette préférence s'aligne-t-elle sur le décompte des votes de mardi ?

Considérez également le mécontentement du public: une criminalité record, une inflation record avec des prix élevés pour la nourriture et l'essence, des taux d'intérêt en hausse et des coûts de logement en baisse, une immigration illégale massive, un traitement idéologique forcé des écoliers avec la théorie du transgenre et la théorie raciale critique, les mandats de vaccination Covid de Biden qui ont entraîné des lésions, des décès et la destruction de carrières, la quarantaine de Biden pour le Covid qui a détruit des entreprises, des emplois, des chaînes d'approvisionnement et augmenté les prix, les sanctions "russes" de Biden qui ont perturbé l'approvisionnement en énergie et augmenté les prix sur tout. Compte tenu de tout ce mécontentement, comment Fetterman, qui a subi une attaque cérébrale et a des problèmes d'élocution, et qui veut libérer les criminels de prison, a-t-il pu obtenir un siège au Sénat américain de Pennsylvanie ?

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Enfin, considérez les machines à voter Diebold qui sont tombées en panne dans le New Jersey, en Arizona et au Texas, et le rapport de Gateway Pundit selon lequel à Detroit, dans le Michigan, les bulletins de vote ont été livrés par la porte arrière aux premières heures du mercredi matin, bien après le délai légal.

Maintenant, demandez-vous ce qui est pire : une élection américaine volée ou un électorat américain si peu concerné qu'il a laissé au pouvoir un parti politique qui conduit à la guerre avec la Russie et la Chine, qui déteste et persécute les Blancs, qui a politisé le FBI et le ministère de la Justice pour en faire une Gestapo au service du pouvoir démocratique, qui croit fermement que les parents traitent mal leurs enfants et ne devraient pas avoir leur mot à dire dans leur éducation (lavage de cerveau), cette diabolisation de la normalité et cette normalisation de la perversité, tout cela. .. Je pourrais continuer encore et encore. Les électeurs ont eu la possibilité d'exprimer leur désaccord, mais selon le vote, ils ne l'ont pas fait. Si le décompte des voix était équitable, la conclusion est que nous devrions radier le peuple américain en tant que créatures trop stupides pour survivre en tant que peuple libre. C'est pourquoi je préfère croire que l'élection a été volée une nouvelle fois" [viii].

Bien sûr, la fraude électorale aux États-Unis n'est pas nouvelle. En général, comme l'ont montré les élections de la dernière décennie, le système électoral lui-même est plutôt imparfait et présente un certain nombre de vulnérabilités. Mais si en 2020. Donald Trump a enfreint la règle générale de contestation du vote, ce qui a conduit ses partisans à prendre le contrôle du Capitole et à ouvrir de nombreuses affaires criminelles. Cette fois, personne ne semble disposé à prendre des mesures drastiques. Les cas les plus médiatisés où l'on doute de l'authenticité des résultats des élections sont susceptibles d'être contestés devant les tribunaux.

Outre ce problème, l'élection a démontré un manque d'unité parmi les républicains, ce qui pourrait rendre difficile leur travail au Congrès et la consolidation de leurs efforts avec les autorités exécutives sur le terrain contrôlées par leurs partisans.

La manifestation la plus claire de ces querelles internes est la déclaration plutôt dure de l'ancien président Donald Trump au gouverneur de la Floride. Ron Desantis a remporté une victoire convaincante lors de l'élection du gouverneur, mais Trump ne s'est pas contenté de le qualifier de "républicain moyen", il l'a même insulté (en le traitant de Ron Desantimonious) et l'a qualifié de marionnette que les conservateurs de l'establishment utilisent contre lui et tout le mouvement MAGA (Make America Great Again). Ce faisant, l'ancien président a attribué sa victoire au fait qu'il était celui qui l'avait soutenu lors des primaires de mi-mandat de 2018, affirmant que le gouverneur aurait échoué politiquement sans son soutien [ix].

Cela laisse entrevoir la possibilité d'une plus grande polarisation du public et d'une fragmentation du parti (les démocrates ont également différentes factions et des points de vue divergents sur un certain nombre de questions). Joe Biden ayant confirmé son intention de se présenter aux élections de 2024, c'est maintenant aux républicains de réagir. Bien qu'il reste encore beaucoup de temps pour que les démocrates choisissent une autre figure et la reconnaissent comme leader unifié dans les caucus du parti.

Notes:

 

L'ordre par le chaos: le format américain réplicable à l'infini

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L'ordre par le chaos: le format américain réplicable à l'infini

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-lordine_del_caos_il_format_usa_replicabile_allinfinito/39602_47889/

par Enrico Tomaselli (*)

Si nous examinons les dernières guerres menées par l'empire américain, nous ne pouvons que constater qu'elles ont toujours laissé des ruines et des désastres derrière elles. Tel était le cas en Irak, en Syrie, en Afghanistan et en Libye. Même la guerre contre la Serbie a - d'une certaine manière - laissé une traînée de problèmes non résolus et de points chauds potentiels. En bref, quelle que soit l'issue militaire des conflits, le produit final de ceux-ci a toujours été le chaos. À cet égard, on pourrait donc tirer la conclusion que ces guerres ont essentiellement été un échec, ou du moins qu'elles n'ont pas pleinement atteint leurs objectifs. Mais, en fait, ce n'est pas le cas. Ces guerres, en fait, ont réalisé presque entièrement ce qui était considéré comme nécessaire à Washington.

Le premier résultat des guerres américaines est évidemment le renversement d'un régime considéré comme hostile, ou en tout cas comme une menace pour l'empire. Un deuxième résultat obtenu est le message d'avertissement, envoyé en particulier à ceux qui sont dans l'expectative, indécis quant à l'opportunité ou non de défier Washington. Et puis il y a, presque toujours, un troisième résultat, à savoir l'établissement de bases militaires permanentes pour les forces armées américaines, qui, même à travers les conflits, ont progressivement étendu leur réseau - une véritable ceinture, composée de plus de 800 ancrages, disposés de manière à entourer les pays ennemis, la Russie et la Chine surtout, et à s'en rapprocher toujours plus.

Mais il y a surtout le quatrième résultat, d'une importance non moins stratégique, qui accompagne très souvent la conclusion d'une guerre impériale : le chaos. Un pays non stabilisé, laissé en proie au désordre, constitue en effet un instrument parfait pour exercer une influence sur l'ensemble de la zone, qui peut être facilement déstabilisée - le cas échéant - en alimentant précisément ce foyer, commodément maintenu actif.

Dans ce cadre, les États-Unis ont mis au point un véritable format, reproductible presque indéfiniment - un peu à l'image de ce qu'ils font, avec des objectifs stratégiques tout à fait similaires, mais avec des modalités tactiques différentes, pour les révolutions dites colorées.

Ce format prévoit généralement que l'intervention militaire directe, si elle s'avère nécessaire, est presque exclusivement réalisée de manière ciblée, et en utilisant l'aviation et les missiles, en évitant tout au plus de "mettre les bottes au sol". En fait, cette tâche est généralement exercée par des intermédiaires, en utilisant des groupes et des formations préexistants, qui sont dûment financés, entraînés puis utilisés pour des opérations sur le terrain ; leur permanence, même après le renversement du régime ennemi, est l'élément fondamental sur lequel repose la stratégie du chaos. Il est intéressant de noter l'extrême flexibilité avec laquelle la stratégie américaine identifie et utilise les éléments les plus disparates afin d'atteindre ces objectifs. Par exemple, dans le cas du Kosovo - toujours utilisé comme déstabilisateur de la Serbie pro-russe - on a eu recours aux séparatistes pro-albanais de l'UCK, jusqu'à récemment inclus dans la liste des organisations terroristes internationales ; et par coïncidence, toujours en Albanie (un pays de l'OTAN), les terroristes iraniens des Mojahedin-e-Khalq, un groupe autrefois islamo-marxiste, aujourd'hui réduit à une bande de mercenaires voués au culte de la personnalité du leader, ont trouvé l'hospitalité.

Le cas de la Syrie constitue un exemple intéressant de cette flexibilité opérationnelle. La Syrie d'Assad était considérée comme un pays hostile, à la fois en raison de son alliance avec l'Iran et parce qu'elle abrite la seule base navale russe en Méditerranée, à Tartous. Bien que le régime syrien ait précédemment collaboré avec la CIA dans sa guerre contre Al-Qaïda en accueillant des centres de détention clandestins sur son territoire, lorsqu'une occasion de le déstabiliser s'est présentée en 2011, les États-Unis étaient prêts. Immédiatement, les groupes d'opposition à l'origine des protestations sont soutenus et approvisionnés, en particulier les formations islamistes les plus radicales, liées précisément à Al Queda, déclenchant ainsi la spirale répression-réaction, au point de transformer les protestations en véritable guérilla armée. Le vent islamiste qui commence à souffler dans la région finit également par enflammer l'Irak voisin, où les courants de l'islam radical et les communautés sunnites, notamment les anciens soldats de l'armée de Saddam, se soudent, donnant ainsi naissance à Isis-Daesh. Pouvant compter sur sa propre présence militaire, ainsi que sur le soutien du gouvernement du Kurdistan irakien (qui est depuis longtemps pro-américain), puis aussi de celui de la Turquie, Isis se fortifie discrètement, et s'étend également en Syrie.

Lorsque Isis devient incontrôlable, commençant à frapper des pays européens, et surtout lorsque l'intervention directe de la Russie met essentiellement fin à l'État islamique au Levant, les États-Unis - qui entre-temps, sous prétexte de combattre Daesh, ont établi une base militaire sur le territoire syrien, à Tanf - sont prêts à changer à nouveau de cheval. Dans ce jeu d'alliances très compliqué qui se dénoue dans la région, ils commencent donc à parrainer la guérilla kurde syrienne, étroitement liée au PKK kurde-turc, ce qui ne plaît évidemment pas aux Turcs, qui continueront au contraire à parrainer les islamistes dans une fonction anti-kurde. Le nouveau cheval américain devient donc l'alliance SDF, qui regroupe à la fois les Kurdes des YPG et certaines milices des minorités turkmène, arménienne et tchétchène. Il est intéressant de noter qu'à ce stade, les FDS jouent constamment les seconds rôles entre le régime syrien et les États-Unis, notamment pour se défendre contre l'ennemi turc pur et dur. Grâce à cette alliance, Washington maintient une présence active, capable d'exercer des pressions tant sur la Syrie que sur la Turquie, et - ce qui n'est pas tout à fait secondaire - de piller le pétrole syrien, exporté illégalement vers l'Irak. Il est également significatif que, malgré le fait que le YPG soit une formation de gauche radicale, dans les rangs de laquelle de nombreux volontaires politiques ont également combattu et combattent, il est apparu que de nombreux mercenaires servant actuellement en Ukraine ont précédemment combattu avec les SDF.

Un autre exemple intéressant est celui de la Libye. Là aussi, après avoir anéanti l'appareil militaire libyen par une campagne massive de bombardements aériens et de missiles, certaines milices formées parmi les opposants les plus radicaux, grâce aussi au soutien des forces spéciales de l'OTAN présentes dans le pays, se sont chargées de la liquidation de Kadhafi et de son régime. Grâce à l'action de l'Occident, les différences traditionnelles entre la Tripolitaine et la Cyrénaïque, et celles entre les différentes communautés religieuses, ont explosé en conflits, produisant une série de milices territoriales-tribales et/ou religieuses, y compris - une fois de plus - celles liées à l'Islam le plus radical. Ici aussi, les jeux sont extrêmement imbriqués, car les acteurs intéressés par la région, et par le pétrole libyen, sont variés. Mais au fond, la situation actuelle voit un pays essentiellement coupé en deux: à l'est, en Cyrénaïque, où opère le dernier parlement élu par le peuple libyen (en 2014) et l'armée dirigée par le général Haftar, soutenue par l'Égypte et la Russie (présente avec les hommes du PMC Wagner), à l'ouest, en Tripolitaine, un gouvernement soutenu par l'Occident et la Turquie.

La situation actuelle de chaos dans le pays permet une fonction déstabilisatrice tous azimuts ; non seulement, bien sûr, sur la région du Maghreb, mais aussi potentiellement sur l'Égypte. Et surtout, sur les pays européens qui bordent la Méditerranée. Les milices qui soutiennent le gouvernement pro-américain de Tripoli sont en fait les mêmes qui gèrent le trafic d'êtres humains entre l'Afrique sub-saharienne et l'Europe. La régulation des flux migratoires, fondamentalement dirigée vers l'Italie et la Grèce, répond également à des calculs politiques précis, destinés à alimenter ponctuellement des crises (la Turquie a intérêt à déstabiliser la Grèce), à obtenir de l'argent et des moyens (pour les soi-disant garde-côtes libyens, en fait aux mains des trafiquants), ou des perturbations politiques dans l'UE.

Afin de provoquer et d'entretenir le désordre, les États-Unis ont donc parié à la fois sur les islamistes les plus radicaux (après tout, ils les ont inventés pour contrer les Soviétiques en Afghanistan) et sur les guérillas kurdes de gauche, sur les milices tribales ainsi que sur les trafiquants d'êtres humains. Ce qui se profile à l'horizon, cependant, n'est pas moins inquiétant. La guerre actuelle en Ukraine, une guerre qui ne peut être complètement et définitivement gagnée par aucune des parties (à moins de déclencher un conflit mondial), est donc destinée à rester une blessure ouverte, même lorsque les hostilités cesseront. Une blessure sanglante et purulente, juste à la frontière entre l'Europe et la Russie - la ligne de faille que Washington veut à tout prix ne plus jamais refermer. Une Ukraine en proie au chaos de l'après-guerre, agissant perpétuellement non seulement comme une barrière entre l'Est et l'Ouest, mais comme un facteur de déstabilisation dans les deux sens, et pour laquelle, au cours des huit dernières années, mais surtout ces derniers mois, toutes les conditions ont été habilement créées pour reproduire le fameux format.

Il y a les haines et les rancœurs d'une guerre civile, il y a des frontières qui laissent des minorités des deux côtés, il y a des flots d'armes et de munitions sur lesquels il n'y a pratiquement aucun contrôle, et il y a des milices nazies lourdement armées, prêtes à jouer leur rôle (à cheval sur le trafic criminel et l'allégeance atlantique) d'agents du chaos. Une bombe à retardement, plantée aux confins d'une Europe habituée à la sécurité, à la prospérité et à la stabilité, et qui devra déjà compter avec un séisme économique et social dont les grondements commencent à se faire entendre.

(*) Directeur artistique du festival Magmart

G-20 : Les "adultes dans la pièce" à la recherche de l'ordre perdu

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G-20 : Les "adultes dans la pièce" à la recherche de l'ordre perdu

Source: https://www.lantidiplomatico.it/dettnews-g20_gli_adulti_nella_stanza_alla_ricerca_dellordine_perduto/39602_47932/

par Paolo Raffone

Les projecteurs qui éclairaient le G20 à Bali étant éteints, on ne voit plus dans la salle que trois adultes - la Chine, les États-Unis et la Russie - qui, dans diverses bilatérales et négociations plus ou moins secrètes, ont affiné certaines questions pendantes. Pas d'amitié ni de solidarité. Tous conscients que personne ne gagne à continuer dans le dangereux (et nuisible) désordre mondial. Aucune concession mutuelle, aucun rabais. Réalisme et pragmatisme sont les mots d'ordre.

Inopportune et provocatrice, la visite de Pelosi à Taïwan a été mise de côté par déférence pour les principes établis en 1971 à l'ONU (une seule Chine... et donc le principe westphalien et sacré, celui de l'intégrité territoriale internationalement reconnue). Sur l'inopportunité d'utiliser des armes nucléaires, la Chine et les États-Unis semblent s'être mis d'accord (Taïwan ne vaut pas la bombe), mais aussi les États-Unis et la Russie semblent aller dans la même direction (réunion pour rouvrir les négociations START). En ce qui concerne l'opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine, la Chine et les États-Unis se rendent compte de l'échec tactico-stratégique de la Russie, mais sont d'accord sur la stupidité politico-stratégique totale de l'isolement et de l'humiliation de la Russie (la Chine a de solides souvenirs du siècle d'humiliation du Céleste Empire et les États-Unis des conséquences involontaires de la "paix" vexatoire de Versailles). Tous deux préfèrent surmonter l'"incident militaire" par un puissant plan de reconstruction (pour la construction qui fut lésée) qui a une portée régionale transfrontalière convenue et équilibrée avec des sauvegardes et des garanties ainsi que des zones hybrides de collaboration possible.

Conscients de leurs limites et contraintes internes respectives, la Chine et les États-Unis ont reconnu que leur niveau d'interdépendance économique est tel qu'il décourage les nouvelles aventures et les représailles, laissant la voie libre à une concurrence loyale et à une compétition technologique et commerciale (en bref, les embargos et les sanctions enrichissent les avocats mais appauvrissent les États).

Au cours du G20, les perspectives de la gouvernance mondiale semblent être apparues sur un modèle quadrilatéral : G2+1+1. Chine-États-Unis (G2), Chine-Russie (+1) et États-Unis-UE (+1). Le G2 (une idée d'Obama qui a échoué par la suite) serait l'épicentre de l'infrastructure mondiale, tandis que les deux +1 ne seraient pas des zones d'influence typiques de l'ancienne sémantique géopolitique mais plutôt des partenaires auxiliaires dotés d'autonomie. Une configuration mondiale néo-impériale. D'autre part, l'issue actuelle des neuf mois de guerre a conduit à la nécessité de tirer quelques leçons réelles et pragmatiques : a) les logiques unipolaires ne sont plus durables ni commodes pour prévenir le multipolarisme ; b) la captation de l'Europe par les Américains et les puissances émergentes farouchement anti-russes et anti-européennes telles que celles de l'Intermarium polono-ukraino-lituanien (déjà cher à Józef Pilsudski il y a exactement un siècle); c) en Eurasie, c'est la Chine et l'Inde qui dirigent les flux énergétiques et commerciaux nécessaires vers la Russie, avec des retombées évidentes de l'Australie à l'Asie centrale, au Golfe Persique et à l'Afrique.

Rien n'est décisif. Le monde reste fluide. Les coups de Jarnac par les cinquièmes colonnes sont toujours possibles. Les géométries variables sont un must. En tout cas, il semble que dans l'atmosphère décadente de Bali, les dirigeants aient vécu une réflexion psychologique proustienne sur la mémoire et le temps à la recherche de l'ordre perdu. Reste à savoir si, dans le temps retrouvé, les dirigeants se rendront compte de l'inévitabilité du passage du temps, en évitant les remords mais en construisant ensemble un nouveau récit.

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Dans la salle du G20 à Bali, on aperçoit également des enfants habillés en tenue de fête. Ils s'adressent aux adultes avec des danses et des pirouettes, en essayant de capter leur attention. Parmi eux, seule une jeune fille à la crinière dorée et à la voix rauque. L'air festif est interrompu par les images d'un petit homme vêtu de vert qui brandit les dix commandements de la paix tout en récitant de terrifiants mots de destruction. Au bord de la pièce, d'autres personnages apparaissent, quelque peu distants. Un écuyer méphistophélique, qui sous les traits d'un Savonarole de roman parle d'isoler le malin, propose à tous ses six points pour le bonheur [1], et raconte qu'il possède un merveilleux jardin enchanté, protégé des barbares envahisseurs. Une dame angélique, une Teresa visqueuse qui voltige de pan en fracas en offrant son soutien à tous, cherche désespérément une chaise pour s'allonger. Un esprit faustien se tourne vers le "grand monde" des cours impériales, où il expérimente les séductions du pouvoir, de la richesse et de la gloire terrestre. Soudain, un jeune garçon aux mains fines et osseuses s'agite, annonçant qu'un missile est tombé dans le jardin enchanté. Il brise le silence avec des tremblements de terreur. L'écuyer méphistophélique identifie immédiatement l'envahisseur qui veut troubler l'enchantement du bonheur. Les adultes, quelque peu agacés, se regroupent à l'écart dans un caucus d'où l'on peut les entendre commenter à voix basse: de toute façon, ce sont les barbares qui sont à blâmer, mais ce n'est pas un missile mais un message du ciel. Sic transit gloria mundi.

[1] https://www.politico.eu/article/russia-isolation-european-union-policy/

 

mercredi, 16 novembre 2022

Les missiles tombés en Pologne et les négociations secrètes

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Les missiles tombés en Pologne et les négociations secrètes

Source: https://piccolenote.ilgiornale.it/mondo/i-missili-caduti-in-polonia-e-i-negoziati-segreti#

Ce n'est pas un hasard si les missiles qui se sont abattus sur le territoire polonais ont été tirés à la fin du G-20, où manifestement quelque chose, en secret, a bougé pour éliminer les risques d'escalade, ou peut-être même pour mettre fin à cette récente folie guerrière.

Ceux qui cherchent l'escalade ont été servis. Les missiles d'hier correspondent à l'attentat d'Istanbul, qui, ce n'est pas un hasard, a eu lieu la veille d'une réunion secrète entre le chef de la CIA et son homologue russe dans la capitale turque. La nécessité d'éviter l'escalade a également été évoquée lors de cette réunion, comme l'explique le Washington Post, qui s'en tient évidemment au récit occidental.

L'attentat à la bombe était un "message", comme l'a déclaré le ministre turc de l'intérieur, et le message était clair : la bombe d'Istanbul visait les perspectives de désescalade, tout comme les missiles tombés en Pologne.

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Heureusement, comme il le fait depuis le début de la guerre, Biden a freiné les choses, déclarant que les "informations préliminaires" dont il disposait indiquaient que le missile n'avait pas été lancé depuis la Russie.

Entre provocations et négociations

Sur ce point, le New York Times a écrit que "Zelensky, qui souhaite une implication plus large de l'OTAN, a déclaré que la Russie avait commis une 'attaque contre la sécurité collective', citant l'article 5" de l'Alliance, qui oblige les États membres à se défendre mutuellement.

Nous sommes à la merci d'un cercle de criminels internationaux qui veulent plonger le monde dans une guerre totale, en utilisant, pour ce faire, la marionnette de Kiev, qui s'est jetée sur l'opportunité tombée du ciel, il faut bien le dire, sans se soucier de la réalité des faits (détail instructif).

Heureusement, outre la déclaration autoritaire de Biden, confortée par d'autres indiscrétions provenant de l'appareil américain (Associated Press), ce sont également les autorités polonaises qui ont réfuté la paternité russe des missiles, affirmant qu'il s'agissait d'un "malheureux accident" probablement causé par un missile ukrainien.

Mais malgré tout, l'OTAN s'est réunie en urgence, comme s'il s'agissait vraiment de quelque chose de grave, dénotant la nervosité et le désir de prééminence dont elle est la proie depuis que la crise ukrainienne lui a conféré un rôle politique mondial indu, totalement arbitraire et dangereux pour la stabilité du monde et la stabilité des démocraties occidentales.

La nouvelle criticité coïncide, précisément, avec un changement dans le paysage international rapporté par Ted Snider dans Antiwar : "Il y a une pression croissante pour commencer les négociations. De nombreux membres de l'administration Biden souhaitent des pourparlers de cessez-le-feu. Le fait que Sullivan "au sein de l'administration est célèbre pour être en faveur d'une ligne de communication avec la Russie, même si d'autres personnalités politiques de premier plan estiment que, dans la situation diplomatico-militaire actuelle, les négociations ne seraient pas fructueuses" peut expliquer pourquoi il s'est rendu à Moscou et à Kiev, et non le secrétaire d'État Antony Blinken, comme on aurait pu s'y attendre".

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"Le Pentagone semble faire pression pour des pourparlers. Le 10 novembre, le président des chefs d'état-major interarmées, le général Mark Milley (photo), a déclaré que le retrait russe de Kherson, combiné à l'impasse actuelle, "pourrait donner aux deux pays une occasion de négocier la paix". Quand il y a une opportunité de négocier, quand la paix peut être atteinte, a dit Milley, saisissez-la".

"Même le Royaume-Uni a récemment déclaré qu'il était "prêt à aider" si "l'Ukraine et la Russie s'engagent à résoudre le conflit". Et l'Allemagne et la France ont demandé à l'Ukraine d'être plus "flexible". À ces prises de position s'ajoutent des pressions similaires de la part des Brics, notamment la volonté exprimée par le nouveau président brésilien Lula da Silva de jouer un rôle de médiateur.

La confirmation de Politico

Politico confirme également, avec prudence, la nouvelle disposition des membres de l'administration américaine, expliquant qu'une chose est ce qu'ils disent en public, une autre est ce qui est privé, et que le général Milley a eu tort de rendre cela privé. Le résultat a été une tempête dans les relations avec Kiev, qui s'est sentie larguée, les Etats-Unis étant obligés de réaffirmer publiquement les positions qu'ils avaient utilisées.

Dans la note de Snider, il y a un passage plus que significatif : "Les responsables du département de la défense disent que ce qui s'est passé dans la région de Kherson est un exemple des durs combats à venir. Se battre à travers le fleuve [Dniepr] pour tenter de regagner des territoires sur la rive opposée est une opération militaire difficile".

"Pourquoi ne pas commencer à parler [de pourparlers de paix] avant de jeter 100.000 vies supplémentaires dans l'abîme?" a déclaré un autre responsable américain. Notamment parce que, comme le souligne l'article, le succès d'une telle offensive est douteux.

Et c'est là que le bât blesse: nous sommes en proie à une boucherie à haut risque d'escalade, sur laquelle nous n'avons même pas d'informations crédibles quant au nombre de morts qu'elle a coûté. Tout ce que nous savons, c'est que le chiffre est effrayant. Un massacre inutile dont tout le monde sait qu'il ne mènera pas l'Ukraine à la victoire, comme l'a clairement indiqué Milley en prenant la défense des Américains.

Aujourd'hui, Biden, vraisemblablement pour apaiser les faucons qui se sont sentis trahis par ses déclarations d'hier sur les missiles tombés en Pologne, a promis une autre manne d'aide à l'Ukraine, mais précisément sur l'aide, la conclusion de Politico est intéressante : "Biden a exprimé sa confiance dans le fait que l'aide continuera à couler même avec la Chambre contrôlée par les républicains. Mais il est possible que les appels accrus aux pourparlers Ukraine-Russie de la part des responsables américains puissent effrayer les Ukrainiens en leur faisant croire que Washington ne les soutiendra pas à long terme". Une peur bien fondée.

Jusqu'à présent, ce sont des choses que nous avions déjà écrites. Si nous nous répétons, c'est parce qu'il nous a semblé opportun de rapporter des confirmations provenant d'autres sources. Mais Ted Snider dans son article ajoute un élément très pertinent concernant le G-20.

Immédiatement après l'annonce de l'absence de Poutine au sommet, qui a éliminé la possibilité d'une rencontre avec Biden et fait baisser les tensions qui s'accumulaient autour du sommet, le président américain a annoncé qu'il rencontrerait Xi Jinping, le "partenaire stratégique" de la Russie.

Un double coup de poing qui suggère, selon Snider, que Xi et Biden, dans des "conversations secrètes en backchannel", tenteraient de tracer une voie pour sortir du tunnel ukrainien. Ce n'est pas du tout une supposition hasardeuse.

PS: Hier, Trump a annoncé sa candidature à l'élection présidentielle de 2024. Cela aurait été la nouvelle du jour, mais elle a été éclipsée par les missiles qui sont tombés en Pologne.

lundi, 14 novembre 2022

Objectif: éliminer Trump !

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Objectif: éliminer Trump !

Source: https://piccolenote.ilgiornale.it/mondo/eliminare-trump

Alors que le dépouillement des bulletins de vote des élections de mi-mandat se déroule avec une lenteur épuisante, érodant de plus en plus le succès déjà maigre des Républicains, la bataille pour éliminer Trump de la scène politique de l'Empire, bataille qui laisse entrevoir une convergence entre les Démocrates et l'establishment du Parti républicain, se voit réactivée.

À cette fin, en plus de blâmer Trump pour l'échec des républicains, la campagne visant à faire du gouverneur de Floride Ron DeSantis le prochain candidat du GOP pour la présidence américaine à la place du tycoon égaré en politique a pris son envol.

La guerre de Murdoch

Ce développement a été préparé à l'avance, c'est-à-dire avant même que les Midterms aient lieu. C'est ce qu'écrit le Guardian dans un article où il relate l'aversion de longue date de Rupert Murdoch - propriétaire du Wall Street Journal, du New York Post, de Fox TV et d'autres médias - envers Trump.

En effet, le virage de l'establishment républicain en faveur de DeSantis a été soudain et surprenant. Et pourtant, comme l'écrit le Guardian, on a "le sentiment que cela avait été planifié à l'avance, que les cuirassés de Murdoch avaient décidé à l'avance non seulement que Trump était fini, mais qu'ils avaient aussi identifié leur nouvel homme".

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En fait, avant que les médias de Murdoch ne commencent à tirer des boulets sans discontinuité contre Trump à propos du résultat des élections, ajoute le tabloïd britannique, le New York Post "a célébré la réélection de Ron DeSantis [...] avec une première page le saluant comme étant 'DeFuture'".

En bref, la compétition entre les deux coqs du Parti républicain a commencé, même si DeSantis n'a pas encore fait de démarche formelle pour son éventuelle candidature ; mais, comme Trump le claironne avec amertume, il ne dément pas non plus cette perspective.

L'issue de cette compétition est incertaine, mais Trump, traqué par des enquêtes judiciaires et ouvertement contesté par l'establishment de son parti, traverse le moment le plus critique de sa carrière politique.

Dans ces conditions, il vaut la peine de s'intéresser de plus près au nouveau venu, car il pourrait devenir le prochain empereur de l'Occident, ce qui affectera le destin du monde entier.

Le Washington Post dresse le profil de DeSantis et réduit à néant le récit qui fait du nouveau venu une sorte de photocopie gagnante de Trump, taillée sur mesure pour le personnage afin de reporter sur lui le consensus dont jouit l'ancien président au sein de la base républicaine.

L'interventionniste

Tout d'abord, note le WP, "DeSantis est plus une figure orthodoxe du parti républicain que l'homme d'affaires ombrageux devenu politicien" (= Trump).

"En un sens", poursuit le WP, "le passé de DeSantis le rapproche de l'ancien secrétaire d'État Mike Pompeo, dont les tendances plus interventionnistes étaient parfois en désaccord avec Trump", un clin d'œil de grand intérêt pour les fondements de la politique étrangère qui s'institueraient lors de son éventuelle présidence.

En fait, "la plupart de ses déclarations concernant la politique étrangère s'inscrivent parfaitement dans des lignes directrices préexistantes, plutôt que dans le style si souvent personnel de Trump".

"DeSantis", détaille le WP, "a condamné la Russie pour son invasion de l'Ukraine et a critiqué la décision du président Biden de se retirer d'Afghanistan [opération ordonnée par Trump, ndlr]. Il est également fortement opposé aux ennemis traditionnels des États-Unis, tels que l'Iran, et en particulier à l'accord nucléaire avec Téhéran, ainsi qu'aux nouveaux rivaux, dont la Chine, et s'est engagé à être "le gouverneur le plus pro-Israël d'Amérique"."

Homme de Floride, il a beaucoup d'empathie pour les citoyens de son État qui portent de l'intérêt à certains pays attirant sans cesse leur attention, à savoir "Cuba, le Venezuela, la Colombie et Haïti".

Bref, un interventionniste tous azimuts, même si, note le WP, lorsqu'Elon Musk a lancé sa propre proposition de paix entre la Russie et l'Ukraine via twitter, il l'a défendue contre les critiques qu'il s'est attiré de la part des autorités de Kiev.

Mais peut-être, dans ce cas précis, cette défense provenait-elle davantage du fait que le milliardaire l'avait précédemment désigné comme nouveau candidat présidentiel du GOP à la place de Trump, plutôt que de partager les idées du milliardaire...

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Relations avec Netanyahu

En ce qui concerne la proximité avec Israël que DeSantis a affichée, on peut noter qu'il serait un excellent interlocuteur pour Netanyahu, qui est revenu au pouvoir en Israël, événement coïncidant avec l'ascension de DeSantis comme nouvelle étoile au firmament du GOP.

Le fait que Netanyahou se méfie de l'establishment du parti démocrate est bien connu - puisque cet establishment conserve l'idée de deux États comme seule solution possible au conflit israélo-palestinien. Il y a aussi ses mauvaises relations avec Biden, malgré ses récentes déclarations de sympathie envers le président américain.

Plus réservées, mais non moins vives, sont les divergences entre Netanyahou et Trump, en particulier sur l'Iran, car l'ancien président n'a pas suivi l'instigation du premier ministre israélien en faveur d'une guerre contre Téhéran, en fait l'ancien président républicain était presque parvenu à un accord avec Téhéran (voir sur ce point les mémoires de l'ancien conseiller américain à la sécurité nationale John Bolton).

De plus, DeSantis s'est lancé dans des louanges dithyrambiques à Netanyahu lors d'une visite qu'il a effectuée à Jérusalem en 2019, déclarant que le premier ministre israélien "a été un modèle de leadership fort pour Israël pendant son mandat". "Je me réjouis de la poursuite de notre partenariat car la Floride reste l'État le plus pro-Israël de la nation".

De plus, l'affirmation de DeSantis sur les questions éthiques serait une aubaine pour l'électorat israélien historique de Netanyahu. Un tel sentiment pour le nouveau messie d'Israël, si DeSantis parvient un jour à la Maison Blanche, pèserait de tout son poids dans la politique étrangère américaine au Moyen-Orient, un domaine clé de la politique impérialiste.

Assainir la polarisation de la société américaine

Reste à savoir si Trump sera capable de résister à la tenaille qui se referme sur lui. Il a des ressources, mais des ressources limitées. Et il reste à voir si DeSantis, si la perspective de sa candidature à la Maison Blanche se concrétise, sera en mesure de l'emporter sur son concurrent démocrate.

Ce qui est certain, c'est que le système qui a pénalisé Trump ne semble pas cultiver un rejet similaire à l'égard du gouverneur de la Floride. Au contraire, une présidence républicaine débarrassée des idées isolationnistes de Trump pourrait s'avérer la bienvenue, ayant le potentiel de guérir le conflit qui polarise la société américaine.

Mais pour cela, DeSantis devrait peut-être atténuer son affirmation sur les questions éthiques, ce qui n'est pas impossible aussi parce que cela pourrait le freiner dans une compétition présidentielle. Après tout, Washington vaut bien une messe.

Mais une telle conversion pourrait même ne pas être nécessaire. L'interventionnisme, carburant indispensable du complexe militaro-industriel, suffit à l'establishment. Le reste est du théâtre à usage interne.

Cela dit, le premier obstacle sur son chemin reste Trump, qui n'est pas du tout disposé à jeter l'éponge et a déjà commencé à tirer de copieuses salves de boulets contre son éventuel concurrent.

US Midterm : la défaite victorieuse de l'establishment

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US Midterm : la défaite victorieuse de l'establishment

Source: https://piccolenote.ilgiornale.it/mondo/midterm-usa-la-sconfitta-vittoriosa-dellestablishment

Le résultat des élections du midterm, vendu par les médias grand public comme une victoire majeure pour les Démocrates (comment transformer les défaites en victoires) n'est en fait pas surprenant. Les Républicains ont remporté, comme c'était évident dès le départ, la Chambre, mais il semble que les Démocrates aient conservé le contrôle du Sénat, malgré le fait que les décomptes soient encore en cours dans certains États pour ce dernier.

Le vote en Pennsylvanie, un État sur lequel le GOP républicain a misé tous ses jetons pour arracher le Sénat à ses adversaires et dans lequel le démocrate Fatterman a remporté la victoire sur le trumpiste Oz, est un indicateur du résultat en faveur des démocrates.

La lutte politique qui s'est déroulée en Pennsylvanie résume un peu ce qui s'est passé dans cette élection, puisque les médias trumpistes ont pratiquement annoncé la victoire d'Oz comme une certitude, un peu comme ils ont certifié que la vague rouge, la couleur symbolique du parti, était d'emblée une certitude, vague qui, par ailleurs, aurait inondé les États-Unis. Cela n'a pas été le cas.

Par ailleurs, les proclamations sur la vague rouge étaient évidemment exagérées, car elles ne tenaient pas compte de la puissance de feu de la machine électorale des Démocrates : si cette machine avait obtenu des résultats aussi impressionnants aux élections présidentielles, il fallait supposer qu'ils se répéteraient avec ces élections du Midterm-2022, pouvant compter, grâce à la présidence Biden, sur la gestion d'autant de courroies de transmission du pouvoir. Tout comme on pouvait supposer qu'il se concentrerait sur le Sénat, où le défi était le plus serré.

La défaite victorieuse de Trump

Il y aura des conséquences. D'abord au détriment de Trump, qui attendait le triomphe électoral pour annoncer sa candidature à la présidentielle de 2024. Il le fera encore, mais ce ne sera pas la même chose.

En effet, ses adversaires au sein du parti utiliseront cette défaite victorieuse pour accroître le récit selon lequel il représente un frein pour le parti, qui, s'il avait été absent, aurait certainement gagné au vu de la méfiance des citoyens envers les institutions, notamment en raison de la forte inflation et du chaos endémique dans les villes.

Notamment parce que, dans l'intervalle, le pouvoir s'est efforcé de trouver une alternative à Trump et l'a trouvée en la personne du gouverneur de Floride Ron De Santis, dont le succès dans ces élections du midterm est, sans surprise, célébré par les médias de l'establishment.

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De Santis est la figure parfaite pour succéder au Tycoon-entrepreneur, égaré en politique, puisqu'il lui ressemble dans sa rhétorique grandiloquente, sa polémique contre l'establishment démocrate, sa défense des valeurs traditionnelles et son rejet des migrants.

Mais il ne partage avec Trump ni un isolationnisme extrême ni, surtout, une aversion pour l'affichage musclé en politique étrangère (comme on l'a vu lors de la dernière révolution colorée, infructueuse, à Cuba, à laquelle il a contribué avec enthousiasme).

Son ascension a commencé pendant la pandémie, au cours de laquelle il s'est engagé dans un duel serré contre l'establishment en faveur de la propagande axée sur la pandémie, adoptant pour sa Floride des normes libertaires qui se sont avérées fonctionnelles. Cela a attiré les louanges des médias et des électeurs trumpistes, qui avaient au contraire perçu une certaine timidité de la part de l'ancien président pour manoeuvrer dans ce champ de mines.

Le concurrent

DeSantis est ainsi devenu le seul concurrent possible de Trump, proposant sa propre version du trumpisme, qui pourrait être acceptable même pour les architectes des guerres sans fin.

Pour cette raison - et surtout parce qu'il ferait tomber Trump - l'establishment l'a choisi comme successeur possible de Biden, une carte à jouer au cas où un candidat fort n'émergerait pas dans le camp du parti démocrate, ou même si un candidat malvenu (un Sanders, une Michelle Obama, etc.) émergeait.

Trump connaît parfaitement ce jeu et a fait tout son possible pour éviter une rupture avec DeSantis, au point de dire qu'il a voté pour lui lors de ces élections du Midterm.

Il ne pouvait rien faire d'autre, bien sûr, puisqu'il était le seul candidat en Floride, où Trump vote, mais il a voulu dire cela pour souligner le point essentiel bien que tacite, relançant implicitement l'hypothèse, avancée il y a quelque temps, de créer un tandem avec DeSantis pour la vice-présidence.

Mais il sera difficile pour DeSantis de renoncer au rôle présidentiel qu'ils lui ont taillé et que l'establishment républicain, celui sur lequel Trump avait parié, tente de créditer par tous les moyens (voir Washington Examiner: "Choisir Trump plutôt que DeSantis pour 2024 est un suicide politique").

Le faible d'Elon Musk pour les Républicains

La position du nouveau maître de Twitter sera également intéressante dans cette perspective. Elon Musk avait tweeté en juillet que Trump était "trop vieux" et qu'il était temps pour lui de se retirer, tandis que DeSantis "gagnerait facilement" s'il se présentait contre le président Biden en 2024.

Le tweet a été supprimé par la suite, mais le milliardaire, qui, lors des midterms, avait appelé à voter pour les Républicains (un tweet qui a également été supprimé), n'a peut-être pas changé d'avis. Et son opinion, après l'achat du réseau social, pèse davantage. Peu favorable au pouvoir réel lors de l'achat de Twitter, il pourrait être tenté de rechercher son indulgence en favorisant l'éviction de Trump de la vie politique.

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En bref, cette élection pourrait déclencher une épreuve de force dans le camp républicain, transformant la victoire de Trump, qui a également envoyé plusieurs de ses candidats choisis au Congrès, en une possible déroute.

Mais l'ancien président n'a pas l'intention de jeter si vite l'éponge, notamment parce qu'il sait que s'il le fait, son destin est d'aboutir en prison. À tel point qu'il va jusqu'à menacer son éventuel antagoniste en déclarant : "J'en sais plus sur lui que quiconque, sauf peut-être sa femme".

Républicains à la Chambre

En attendant de connaître l'issue de cet affrontement interne au sein du GOP, il faut considérer les autres conséquences des élections, en premier lieu le fait que les Républicains peuvent profiter de la majorité à la Chambre pour lancer quelques enquêtes.

Une enquête sur la pandémie, qui pourrait se transformer en un Nuremberg, est presque certaine (Rand Paul, leader de la Chambre, avait à l'époque demandé que Fauci soit emprisonné).

Cela ne ferait pas trop peur à l'establishment, qui a entre-temps trouvé une autre crise mondiale à gérer (la guerre en Ukraine). Quelques boucs émissaires seraient ceux qui en paieraient le prix. Mais une certaine clarification du passé est toujours souhaitable car elle pourrait peut-être éviter des surprises futures.

Une enquête sur Hunter Biden, le fils du président, qui est depuis longtemps dans le collimateur des républicains, est également possible, et plairait également à l'establishment démocrate, qui est impatient de le remplacer.

La question ukrainienne reste ouverte. Si avant les élections, les Républicains avaient déclaré qu'ils ne donneraient plus de "chèques en blanc" à Kiev, il reste à voir comment cette affirmation sera concrètement mise en œuvre, c'est-à-dire si les justifications du Pentagone suffiront. Mais l'émergence d'une certaine controverse sur le conflit est dans les cartes, car les élus trumpistes sont farouchement opposés aux guerres sans fin.

Le choc épochal entre l'Occident et l'Eurasie

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Le choc épochal entre l'Occident et l'Eurasie

Luciano Lago

Source: https://www.geopolitika.ru/it/article/lo-scontro-epocale-occidente-versus-eurasia

La succession rapide des événements cruciaux se fait à un rythme soutenu, jour après jour en Europe, et la possibilité d'une confrontation directe entre l'Occident dirigé par les Anglo-Américains et la Russie semble inévitable après les attaques en Crimée menées, comme cela semble confirmé, par les forces spéciales britanniques. La Russie a promis une réponse aux actions secrètes de la Grande-Bretagne, notamment celle que constitue sabotage des gazoducs Nord Stream dans la Baltique, effectué par les forces spéciales sous-marines de la Royal Navy britannique.

D'après les dernières informations ayant fuité dans les cercles du Pentagone, il semble que la manœuvre que Washington prépare consiste à mettre sur pied une force multinationale extra-OTAN qui sera utilisée en Ukraine pour attaquer la Russie sur son territoire. Cette proposition a été avancée par l'ancien chef d'état-major américain David Petraeus et tout porte à croire qu'elle a été acceptée par les cercles du Pentagone pour éviter une défaite en Ukraine. Comme l'avait déclaré le Secrétaire de l'OTAN, M. Stoltenberg, une défaite en Ukraine serait une défaite pour l'OTAN et aurait des conséquences fatales pour l'Alliance.

Toute la question réside dans les objectifs ultimes de l'entreprise, qui sont extrêmement vagues. Quel devrait être le résultat ? Serait-ce d'expulser les forces russes d'Ukraine, de renforcer les défenses ukrainiennes et de parvenir à un cessez-le-feu avec une post-transition pour maintenir une position forte dans les négociations ?

On ne sait pas encore comment les États-Unis se positionneraient dans cette coalition, étant donné que, s'ils y sont, la Russie déterminera qui en prend la tête dans un avenir immédiat et agira en conséquence.

On peut s'attendre à ce que Moscou réponde à la menace en se concentrant sur la destruction de la structure militaire américaine, y compris le commandement spatial, le centre de commandement et de contrôle, le renseignement et la surveillance. L'initiative occidentale semble donc comporter des risques de déclencher un conflit majeur dont l'issue serait impossible à prévoir. Les États-Unis ont besoin de ce stratagème pour des raisons politiques ou veulent simplement transférer une partie de la responsabilité et de l'engagement à leurs alliés, tandis que la question se pose de savoir comment les forces américaines et alliées pourront protéger les nombreuses voies de transport, les aéroports et les bases en Europe contre les attaques des forces russes. En outre, dans ce type d'opération, il est nécessaire de préciser dans quelle mesure le risque est justifié ; le manque de clarté sur l'objectif spécifique peut avoir de graves conséquences.

Il n'est pas difficile de prévoir quelle serait la réaction de la Russie si sa sécurité était menacée, et l'utilisation d'armes nucléaires tactiques ne peut être exclue dans ce cas, conformément à la doctrine militaire russe.

D'autre part, les États-Unis ne peuvent accepter une nouvelle débâcle en Ukraine qui les exposerait à une perte de prestige et de leadership auprès des alliés et à la possibilité d'une rupture de l'Alliance atlantique. Par conséquent, Washington serait prêt à prendre le risque d'un conflit direct avec la Russie, qui a jusqu'à présent été reporté. Cela explique pourquoi le haut commandement du Pentagone y voit une issue possible à l'impasse.

Le conflit imminent entre l'OTAN et la Russie découle d'un contraste entre les deux parties, l'Occident dirigé par les Anglo-Américains et la Russie, qui n'est pas seulement géopolitique et militaire, mais aussi par essence un contraste idéologique et systémique. L'opposition se situe entre le monde occidental arc-bouté sur le totalitarisme libéral-mondialiste et les pays qui veulent garder leur souveraineté et leur identité nationale intactes, refusant de se soumettre aux règles dictées par les États-Unis et leurs alliés.

Le président Biden et son secrétaire d'État Antony Blinken ont tenté à plusieurs reprises de qualifier ce contraste de "division entre les démocraties et les autocraties". En réalité, cette terminologie relève d'un double langage typiquement orwellien.

Par "démocraties", les propagandistes de Washington entendent les États-Unis et les oligarchies financières occidentales qui sont ses alliées. Leur objectif est de centraliser la planification économique entre les mains de gouvernements élus par Wall Street et par d'autres centres financiers sous contrôle américain.

Sous la couverture rhétorique des exposants américains, par "autocraties", Biden et Blinken entendent les pays qui résistent à cette prise de contrôle visant la financiarisation et la privatisation. Dans la pratique, la propagande américaine accuse la Russie et la Chine d'être des régimes autocratiques dans la régulation de leurs propres économies et la promotion de leur propre croissance économique et de leur niveau de vie, c'est en particulier la cas de la Chine dans le maintien de la finance et de la banque comme services publics pour soutenir l'économie réelle de production et de consommation.

Il est bien connu que les diplomates américains utilisent les organismes supranationaux qu'ils contrôlent, tels que le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, pour appeler sans cesse à la privatisation des infrastructures, des entreprises minières et des sociétés de services du monde entier, et pour rendre les pays émergents dépendants des exportations de technologies, de pétrole et de nourriture par l'intermédiaire des multinationales américaines.

Cette approche est appelée "démocratie libérale" et "société ouverte" mais elle cache en réalité une forme de néocolonialisme déguisé imposé par la pression économique, le chantage et les menaces de sanctions pour les gouvernements qui ne se conforment pas.

Tout se résume à la fracture entre la vision unipolaire du monde par les Etats-Unis et la vision multipolaire vers laquelle tendent non seulement la Russie et la Chine, mais aussi l'Inde et une série de pays des différents continents qui adhèrent à ce nouveau bloc émergent organisé dans les BRICS et l'accord de Shanghai. Des accords qui unissent une majorité de pays dans le monde, marquant le détricotage de l'ordre mondial préfiguré par les Etats-Unis et ses vassaux.

Ce qui se passe en ce moment historique est un tournant historique qui suggère qu'il sera impossible de revenir en arrière, alors que nous assistons au démantèlement, pièce par pièce, de l'ancien système et de l'ordre mondial qui était fondé sur la suprématie impériale des États-Unis.

Ce sont les mois à venir qui détermineront si le tournant sera pacifique ou si le monde sera soumis à un conflit majeur suite aux initiatives de la puissance anglo-saxonne qui ne se résigne pas au changement et au nouvel équilibre des forces.

samedi, 12 novembre 2022

Nouvelle politique nucléaire américaine

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Nouvelle politique nucléaire américaine

Leonid Savin

Source: https://www.geopolitika.ru/article/novaya-politika-yadernoy-dubinki-ssha

Le 27 octobre 2022, l'administration de Joe Biden a publié une version déclassifiée de sa Nuclear Posture Review (NPR). La partie générale est désormais dans le domaine public, ce qui permet de tirer certaines conclusions.

Comme indiqué dans la publication mise en ligne sur le site de la Federation of American Scientists, "En termes de contrôle des armes et de réduction des risques, le NSG est décevant. Les efforts précédents visant à réduire les arsenaux nucléaires et le rôle joué par les armes nucléaires ont été sapés par une concurrence stratégique renouvelée à l'étranger et l'opposition des faucons de la défense au niveau national."

Alors, qui représente une menace pour les États-Unis en termes d'utilisation possible d'armes nucléaires ? Les auteurs du JCPOA prennent en considération la Russie, la Chine et la Corée du Nord et même l'Iran, ce qui est surprenant. Comment s'est-il retrouvé sur la liste si le pays ne possède pas d'armes nucléaires ? Et il omet Israël, qui possède des ogives nucléaires, mais non seulement en garde le nombre exact secret, mais n'a pas du tout signé le traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) ! De toute évidence, une telle politique de deux poids deux mesures est tolérée parce qu'Israël est un allié des États-Unis.

Quant à la Chine, elle a constaté "un problème commun pour la planification de la défense américaine et un facteur croissant dans l'évaluation de notre force de dissuasion nucléaire...". La RPC a probablement l'intention de disposer d'au moins 1000 ogives livrables d'ici la fin de la décennie". Selon le NSG, l'arsenal nucléaire plus diversifié de la Chine "pourrait fournir à la RPC de nouvelles capacités avant et pendant une crise ou un conflit pour utiliser des armes nucléaires à des fins coercitives, y compris des provocations militaires contre les États-Unis, leurs alliés et leurs partenaires dans la région.

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On dit que la Russie diversifie son arsenal et qu'elle considère ses armes nucléaires comme "un bouclier derrière lequel une agression injustifiée peut être menée contre [ses] voisins".

Il est à noter que les armes nucléaires non stratégiques de la Russie s'élèvent à 2000. Le document fait référence à la conclusion de l'Agence de renseignement du Pentagone de 2021 selon laquelle la Russie "possède probablement 1000 à 2000 ogives nucléaires non stratégiques". Bien que le département d'État ait déclaré en avril 2022 que l'estimation incluait les armes déclassées en attente de démantèlement, ce qui reflète la différence d'estimations entre les divers départements et agences militaires américains.

Il est également noté que "la Russie développe plusieurs nouveaux systèmes dotés de capacités nucléaires conçues pour mettre en danger les États-Unis ou leurs alliés et partenaires, dont certains ne sont pas non plus couverts par le traité New START. Il est noté que la Russie et les États-Unis s'accordent sur les évaluations selon lesquelles le nouveau ICBM Sarmat et le missile guidé hypersonique Avangard de la Russie sont éligibles, mais qu'il existe un désaccord sur la manière de traiter le développement par la Russie du missile de croisière à propulsion nucléaire Burevestnik, du missile balistique Kinnzhal à lancement aérien et de la torpille nucléaire Status-6 Poseidon.

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À propos de la RPDC, les choses sont généralement claires - les États-Unis, comme auparavant, s'inquiètent du fait que Pyongyang considère les États-Unis comme une cible possible pour une frappe et la RPDC déclare que "toute attaque nucléaire de la Corée du Nord contre les États-Unis ou ses alliés et partenaires est inacceptable et entraînerait la chute de ce régime. Il n'existe aucun scénario dans lequel le régime des Kim pourrait utiliser des armes nucléaires et survivre.

En ce qui concerne l'Iran, le JCPOA stipule que les États-Unis "comptent sur leur supériorité non nucléaire pour dissuader l'agression régionale iranienne tant que l'Iran ne possède pas d'armes nucléaires. Il convient de noter que l'Iran n'est pas soumis aux obligations du TNP car il n'a pas signé le document.

En ce qui concerne les armes nucléaires américaines, le JCPOA réaffirme l'engagement de moderniser les forces nucléaires elles-mêmes, les systèmes de commandement, de contrôle et de communication, ainsi que l'infrastructure de production et de soutien. Par rapport aux évaluations précédentes, l'évaluation actuelle fait référence au déclassement de la bombe à gravité B83-1 mégatonne et à l'abandon du missile de croisière à capacité nucléaire lancé en mer (SLCM-N). Elle indique que "l'administration s'oppose fermement à la poursuite du financement du missile de croisière à capacité nucléaire lancé en mer (SLCM-N) et de son ogive associée." Il est dit qu'un investissement supplémentaire dans le développement du SLCM-N détournerait des ressources d'autres missions. Ces décisions étaient attendues, bien qu'il y ait eu une opposition des faucons et des lobbyistes du nucléaire.

Il est vrai qu'il y a une allusion à une arme de remplacement "pour une défaite améliorée" des cibles difficiles à atteindre et profondément cachées. Mais les nouvelles armes ne sont pas identifiées.

Le JCPOA décrit les capacités existantes et futures qui, selon les États-Unis, constituent une force de dissuasion régionale face à la Russie et à la Chine. Cette dissuasion repose sur le W76-2 (une ogive à faible rendement pour le missile balistique sous-marin Trident II D5 proposé et mis en service sous l'administration Trump), les bombardiers stratégiques mondiaux, les missiles de croisière à lancement aérien et les chasseurs à double usage tels que le F-35A équipé de la nouvelle bombe nucléaire B61-12.

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Il est conclu que le W76-2 "constitue désormais une dissuasion importante pour l'utilisation limitée des armes nucléaires". Bien qu'il soit dit que "son importance pour la dissuasion sera réévaluée au fur et à mesure du déploiement du F-35A et des missiles de croisière à lanceur aérien (LRSO), et à la lumière de l'environnement de sécurité et des scénarios de dissuasion probables auxquels nous pourrions être confrontés à l'avenir.

La publication du LRSO a coïncidé avec la décision américaine de déployer une nouvelle arme nucléaire B61-12 en Europe. Précédemment prévues pour le printemps 2023, les premières bombes à gravité B61-12 seront désormais livrées à des bases en Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, en Italie et en Turquie dès décembre 2022. Entre-temps, la Maison Blanche s'est empressée de souligner que le programme de modernisation et les récents exercices nucléaires ont été planifiés des années à l'avance et ne sont pas une réponse aux actions de la Russie.

D'ailleurs, l'exercice Standing Noon lui-même sur l'utilisation des armes nucléaires est assez controversé, même dans le contexte des relations entre alliés de l'OTAN. Le fait est que l'exercice impliquait l'utilisation conjointe d'armes nucléaires, dans laquelle les États-Unis installent des équipements nucléaires sur les avions de chasse de certains pays de l'OTAN non nucléaires et entraînent leurs pilotes à lancer une frappe nucléaire à l'aide de bombes nucléaires américaines.

Mais les États-Unis, en tant que partie au TNP, se sont engagés à ne pas transférer d'armes nucléaires à d'autres pays, et les États non dotés d'armes nucléaires se sont engagés à ne pas recevoir d'armes nucléaires des États dotés d'armes nucléaires dans le cadre de l'accord de partage. En temps de paix, les armes nucléaires sont sous le contrôle des États-Unis, mais l'accord signifie qu'en temps de guerre, elles seront transférées à un pays non nucléaire. L'arrangement existait avant la signature du TNP, il ne s'agit donc pas d'une violation de la lettre du traité. Mais d'un autre côté, elle viole l'esprit du traité et constitue un fait irritant depuis des années.

L'apparition de bombardiers stratégiques B-52 capables de transporter des armes nucléaires en Australie ressemble également à une provocation délibérée. Ils pourraient être déployés sur la base aérienne de Tindal, à quelque 300 km au sud de Darwin. Comme pour l'Europe et la Russie, les autorités australiennes s'empressent de souligner que les plans de déploiement des bombardiers ont été annoncés pour la première fois par le précédent Premier ministre Scott Morrison en février 2020.

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La Chine a répondu en déclarant que "le comportement pertinent des États-Unis a accru les tensions régionales, a gravement compromis la paix et la stabilité dans la région et pourrait provoquer une course aux armements. La Chine appelle les parties concernées à abandonner la mentalité dépassée de la guerre froide, les jeux à somme nulle et la pensée géopolitique étroite. Et faire quelque chose qui favorise la paix régionale et la confiance mutuelle entre les pays."

À la lumière de la doctrine de guerre du Pentagone dans tous les domaines, la référence à l'intégration des forces nucléaires et conventionnelles est troublante.

Le JCPOA stipule que "les capacités non nucléaires peuvent être capables de compléter les forces nucléaires dans les plans et les opérations de dissuasion stratégique d'une manière compatible avec leurs caractéristiques et conforme à la politique relative à leur utilisation...". Les forces interarmées peuvent combiner des capacités nucléaires et non nucléaires de manière complémentaire afin de tirer parti des attributs uniques d'un ensemble multidimensionnel de forces pour fournir une gamme d'options de dissuasion soutenues par une dissuasion nucléaire crédible." Un élément important de cette intégration est "une meilleure synchronisation de la planification, des exercices et des opérations nucléaires et non nucléaires".

Le site Web de l'Arms Control Association s'est déjà demandé à juste titre si les États-Unis pouvaient indiquer qu'ils n'utiliseraient des armes nucléaires qu'en cas d'"attaque existentielle" contre les États-Unis ou leurs alliés. Et comme ce n'est pas le cas, un certain nombre d'hypothèses se posent - une cyberattaque ou une attaque aux armes chimiques pourrait-elle jamais menacer l'existence d'un allié ? Les attaques seraient-elles considérées comme existentielles si les alliés des États-Unis étaient laissés indemnes après l'attaque, mais pouvaient faire l'objet d'attaques ultérieures ? Les interprétations peuvent varier et il n'existe pas de formulation exacte.

Dans le même temps, les dirigeants américains et leurs satellites continuent d'accuser la Russie de son intention d'utiliser des armes nucléaires en Ukraine et autorisent même les menaces contre Moscou. Le JCPOA, comme d'autres documents stratégiques militaires américains, démontre objectivement la nature agressive de la politique étrangère de Washington. Des actions concrètes, telles que le déploiement d'armes nucléaires en Europe et l'apparition de bombardiers stratégiques américains en Australie, le confirment clairement.

Moins 7%: les commandes étrangères à l'industrie allemande s'effondrent

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Moins 7%: les commandes étrangères à l'industrie allemande s'effondrent

Source: https://zuerst.de/2022/11/10/minus-7-prozent-auslandsauftraege-fuer-die-deutsche-industrie-brechen-ein/

Wiesbaden, Allemagne. La désindustrialisation de l'Allemagne en chiffres : les commandes pour les entreprises industrielles allemandes ont continué à baisser en septembre. La baisse a été de 4% par rapport au mois précédent et de près de 11% par rapport à septembre 2021, a annoncé l'Office fédéral des statistiques. En juillet et en août, les entrées de commandes dans l'industrie manufacturière avaient déjà baissé. Certes, les commandes nationales ont légèrement augmenté de 0,5%. Mais les commandes étrangères ont chuté de 7,0%.

"L'envolée des entrées de commandes qui s'était produite après la pandémie Corona dans le cadre d'un effet de rattrapage semble être terminée", a déclaré le ministère allemand de l'Économie.

Les perspectives futures de l'activité industrielle restent assombries par la flambée des prix de l'énergie, qui se répercute de plus en plus sur les consommateurs finaux. Selon le ministère, le quatrième trimestre risque d'être faible.

Les entreprises ont également du mal à honorer leurs anciennes commandes. En cause, des chaînes d'approvisionnement perturbées et des "perturbations persistantes dues à la crise de Corona". (se)

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Iran. Derrière le voile

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Iran. Derrière le voile

par Georges FELTIN-TRACOL

Cela fait plus de deux mois que de violentes manifestations secouent l’Iran. Cette situation ravit les bien-pensants. Des femmes d’âge varié attirent autour d’elles diverses catégories sociales afin de renverser la République islamique.

Le prétexte déclencheur de cette vaste conspiration serait l’arrestation, puis le décès d’une Iranienne de 22 ans, Jina Mahsa Amini, victime d’une bavure de la police des mœurs. La jeune femme ne portait pas correctement le voile sur sa tête dans les rues de Téhéran. Dès le 14 septembre, des Iraniennes, en liaison permanente sur les réseaux sociaux d’origine occidentale, se découvrent en public, puis se coupent une mèche de leurs cheveux en signe de protestation symbolique. La médiacratie occidentale et ses larbins politicards regardent ce mouvement avec les yeux de Chimène.

En pleine séance du Parlement dit européen, une députée suédoise se tranche elle aussi une mèche. Son geste est ensuite reproduit un peu partout dans la grande sphère occidentale aliénée. Pourquoi toutes ces imitatrices ne se raseraient-elles pas le crâne à l’enseigne des pauvres Françaises insultées, frappées et molestées en 1944 – 1945 par une vague sans précédent de jalousie xénophobe ? Le 5 octobre 2022, cinquante actrices hexagonales à la filmographie plus ou moins mièvre signent une pétition de soutien. Il est fort regrettable qu’elles n’ont jamais réagi quand leurs compatriotes « Gilets jaunes » exprimaient une colère légitime. Les mêmes qui s’enthousiasment pour la sédition iranienne condamnent les insurgés du Capitole du 6 janvier 2021, s’offusquent que les pro-Bolsonaro bloquent des routes au Brésil, se taisent à propos du triste sort de Julian Assange et se moquent que la cour d’appel de Grenoble a confirmé, ce 2 novembre, la peine de Damien Tarrel, auteur d’une modeste pichenette à l’actuel locataire de l’Élysée, le 8 juin 2021 (18 mois d’emprisonnement dont quatre fermes, privation du droit de vote pour trois ans et interdiction à vie de travailler dans la fonction publique).

Les évènements en cours en Iran marquent par ailleurs une nouvelle évolution dans le déroulement des « révolutions de couleur ». Elles développent dorénavant une stratégie intersectionnelle. Amini était Kurde. Les foyers d’agitation initiaux surgissent dans les régions kurdes, arabes et du Baloutchistan, en périphérie du noyau ethnique persan. Les exigences féministes et sociétales assez démentes occultent d’évidentes revendications séparatistes. Outre la fin du port obligatoire du voile, les contestataires revendiquent une « occidentalisation » de leur pays qui ose tenir tête à l’hégémonie mondialiste. Les opposants proviennent en général des couches sociales les plus favorisées. La bourgeoisie urbaine iranienne se plaît déjà à vivre à l’heure de Londres, de New York et de San Francisco. Ses enfants regardent pendant des soirées très strictement privées les séries wokistes de Netflix et de Disney, n’hésitent pas à se droguer, à s’alcooliser, voire à draguer. Leur hédonisme ne s’épanouit pas pleinement. De mauvaises conditions économiques limitent leur soif de consommation matérielle. En effet, comme la majorité des États non occidentaux, les difficultés économiques résultent des politiques d’embargo décidées par Washington et ses caniches occidentaux. L’esprit ascétique de la première décennie de la Révolution n’anime plus les nouvelles générations.

Par-delà le voile, l’Occident s’inquiète surtout que l’Iran soit à la veille d’atteindre le seuil nucléaire malgré l’impitoyable guerre secrète menée par le Mossad israélien. La bombe atomique iranienne devient la hantise majeure des diplomaties occidentales. Voilà pourquoi l’hyper-classe cosmopolite met tous ses espoirs mortifères dans un changement rapide de régime. Elle se féliciterait que les Iraniennes soi-disant libérées se teignent les cheveux en bleu, épousent leur grille-pain et avortent tous les quatre matins…

Il faut cependant compter sur la réaction efficace et énergique des autorités. Pasdarans et bassidji jouent avec dextérité de la matraque et du gourdin. Les circonstances gravissimes exigent une extrême fermeté de la part du gouvernement. Une implacable sévérité s’impose donc, quitte à sacrifier une génération au moins ! L’Iran devrait entamer une révolution culturelle intégrale balayant les scories de la modernité occidentale et renouant avec sa riche tradition spirituelle.

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Les événements actuels confirment les craintes assez anciennes de Mohammad-Taqi Mesbah Yazdi (photo), l’une des références des « principalistes ». Ce marja décédé en 2021 fut le guide spirituel de l’excellent président Mahmoud Ahmadinejad. Il s’opposait régulièrement à Rouhollah Khomeiny au sujet de l’interprétation du Velayet-e Faqih qui régit les institutions iraniennes (voir la chronique n° 37 du 14 juin 2022). Pour Mesbah Yazdi, la constitution de 1979 révisée en 1989 accorde une trop grande place aux procédures démocratiques. À la république islamique, il avançait le concept de « gouvernement islamique », à savoir une direction théocratique assumée, expurgée des éléments électifs générateurs de possibles troubles subversifs.

Les autorités iraniennes font face à la violence incontestable des dévergondées. Leur succès, fut-il partiel, représenterait une redoutable avancée de l’infâme idéologie de l’« hommonculisme ». Sous-traitant des centrales de la désinformation, le système médiatique français d’occupation mentale qui chouine en faveur des apprenties-gourgandines ne comprend pas que les enjeux dépassent de très loin l’humeur de quelques hystériques. La révolution islamique iranienne arrive à un tournant de son histoire. Toute compromission, tout atermoiement, toute concession avec l’ennemi intérieur causeraient sa perte irrémédiable à plus ou moins brève échéance. Espérons que le gouvernement de la République suivra l’exemple chinois du printemps 1989 sur la place Tiananmen à Pékin.

En attendant, faisons à notre tour des doigts d’honneur devant la Déclaration universelle des droits de l’homme !    

GF-T

  • « Vigie d’un monde en ébullition », n° 50, mise en ligne le 8 novembre 2022 sur Radio Méridien Zéro.

jeudi, 10 novembre 2022

Élections américaines : implications pour le pays et le monde

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Élections américaines : implications pour le pays et le monde

Source: https://katehon.com/ru/article/vybory-v-ssha-posledstviya-dlya-strany-i-mira

La faible performance des Républicains et la "toxicité" de la figure médiatique et diabolisée de Trump soulèvent des questions sur l'avenir de la candidature de celui-ci à la présidence du Parti républicain en 2024.

Les États-Unis ont tenu leurs traditionnelles élections de mi-mandat le 8 novembre. Les citoyens américains ont réélu la totalité de la Chambre des représentants (435 sièges) et un tiers (35 sur 100) des sénateurs. L'équilibre des pouvoirs au sein du corps législatif américain et d'une partie du système judiciaire (les nouveaux juges de la Cour suprême sont nommés par le président avec le consentement du Sénat) dépend du résultat des élections. Une victoire républicaine convaincante dans les deux chambres ferait du président démocrate Joe Biden un "canard boiteux" deux ans avant l'élection présidentielle. La mise en œuvre des politiques qu'il a promises serait pratiquement impossible avec ses adversaires contrôlant à la fois la Chambre et le Sénat. En outre, les Américains ont élu les gouverneurs de 36 États, de 3 dépendances et le maire du district fédéral de Columbia.

Résultats préliminaires

En date du 9 novembre 2022, les républicains ont réussi à remporter les élections pour la Chambre des représentants. La marge numérique est d'environ 20 voix, mais elle se réduit au fur et à mesure que le dépouillement progresse. Avant l'élection, les Démocrates avaient une avance de 8 voix.

Il y a toujours une parité dans la bataille pour le Sénat américain, avec des électeurs en Pennsylvanie, au Nevada, en Arizona, au Wisconsin et en Géorgie presque à moitié divisés. En Alaska, la course est serrée entre les deux candidats républicains au poste de sénateur : l'establishment, le néo-conservateur Liz Murkowski, et la candidate pro-Trump Kelly Tshibaka (photo).

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Lors de l'élection du gouverneur, le parti démocrate a généralement renforcé sa position. Les républicains ont perdu au profit de leurs adversaires deux États de la côte atlantique: le Maryland et le Massachusetts. Dans le même temps, les deux partis ont conservé de grands États. Le parti démocrate a conservé le contrôle de la Californie, de New York, de la Pennsylvanie. Les Républicains contrôlent le Texas et la Floride. L'issue de l'élection en Arizona, un autre État qui pourrait changer le républicain au poste de gouverneur pour le démocrate, n'a pas été décidée : la lutte a été serrée entre le favori du vote populaire, un Trumpiste, Carey Lake, et la candidate démocrate, Kathleen Hobbs. Cette dernière a pris une avance inattendue.

L'ancien président américain Donald Trump a déjà appelé à des protestations. Il a déclaré que des obstacles artificiels au vote avaient été créés pour les électeurs républicains, en particulier dans les régions qui votent traditionnellement pour le parti républicain. En Arizona, par exemple, il y aurait eu des dysfonctionnements dans les machines à voter, notamment dans les districts républicains. Ainsi, de nombreux électeurs républicains qui se sont rendus aux urnes n'ont pas pu voter avant la fermeture des bureaux de vote.

Dans un autre État, la Pennsylvanie, il y avait une pénurie de bulletins de vote dans les bureaux de vote, mais un avantage artificiel a été créé pour les démocrates qui préfèrent le "vote par correspondance". Le candidat démocrate au Sénat, John Fetterman, et les membres de son parti qui contrôlent la branche exécutive de l'État insistent pour que les enveloppes de scrutin soient comptées même si elles ne portent pas de date de vote. C'est grâce à de tels votes par correspondance, invérifiables, que le démocrate Joe Biden a remporté l'élection présidentielle américaine de 2020. Aujourd'hui, le parti démocrate américain utilise à nouveau la même technique.

Implications pour les États-Unis

Le résultat des élections montre, tout d'abord, que la société américaine et les élites américaines restent polarisées. Une fois encore, il y a deux Amériques sur la carte électorale : l'Amérique "bleue" des démocrates - les grandes villes et les côtes du Pacifique et de l'Atlantique - et l'Amérique "rouge" du cœur territorial républicain.

Dans le même temps, sur fond de crise économique et énergétique, d'injection constante d'argent en Ukraine dans le conflit avec la Russie, conflit qui est assez impopulaire auprès de l'électorat, et de crise migratoire, les résultats de l'équipe de Joe Biden semblent bons.

Le résultat s'explique aussi par l'utilisation de mécanismes de manipulation des votes, par le contrôle des élites de gauche sur les médias et par la plus grande discipline du parti démocrate. À la veille des élections, les républicains ont dû se battre non seulement contre les démocrates, mais aussi entre eux. Grâce à une lutte sans compromis, Donald Trump a pu porter ses candidats contre la position de l'establishment. Cependant, ce sont les candidats de Trump - Mehmet Oz (photo - pour le poste de sénateur de Pennsylvanie), Cary Lake (pour le poste de gouverneur de l'Arizona), Blake Masters (pour le poste de sénateur de l'Arizona) - qui ont rencontré le plus de difficultés et de pression de la part du système administratif. En outre, il existe des tensions entre Trump et un autre prétendant à la direction informelle du parti, le gouverneur de Floride Ron Desantis.

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D'autre part, il existe également des exemples de réussite pour les candidats de Trump. Par exemple, J.D. Vance - un protégé de Trump et du milliardaire Peter Thiel - connu pour avoir dit qu'"il ne se soucie pas de l'Ukraine", est devenu sénateur de l'Ohio malgré l'opposition des militants de la communauté ukrainienne, présente dans cet État.

Implications pour le monde

Le faible avantage des Républicains (et non pas la large marge à la Chambre des représentants qu'ils espéraient) n'est pas susceptible d'entraîner des changements sérieux dans les politiques intérieures et étrangères de l'administration de Joe Biden.

Très probablement, les Républicains et les Démocrates maintiendront la parité au Sénat, ou, même, les Démocrates pourraient gagner un léger avantage. Ceci, associé au contrôle des médias et aux divisions au sein des Républicains eux-mêmes, permettra à l'administration de Joe Biden de poursuivre ses politiques précédentes. Cela est particulièrement vrai sur le front de la politique étrangère et de la confrontation à la Russie et à la Chine, où seule une minorité (bien qu'active) de républicains ayant réussi à se faire élire au Congrès s'oppose au conflit avec Moscou, et presque personne n'est en faveur de relations amicales avec la RPC.

Le soutien monétaire et militaro-technique à l'Ukraine se poursuivra. Une augmentation du soutien américain à Taïwan est probable.

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La faible performance des républicains et la "toxicité" de la figure médiatique et diabolisée de Trump soulèvent des questions sur l'avenir de la candidature républicaine de celui-ci à la présidentielle de 2024. Il pourrait être remplacé par un gouverneur de Floride plus jeune, Ron Desantis (photo), qui a remporté les élections au poste de gouverneur le 8 novembre avec une marge de 20 %.

Ce dernier est tout aussi conservateur en matière de politique intérieure, mais il est jeune et énergique et donc plus attrayant pour les électeurs que le scandaleux et vieillissant Trump. Desantis adhère aux idées républicaines traditionnelles en matière de politique étrangère: être agressif, s'opposer à la Russie, soutenir l'Ukraine, combattre les régimes de gauche d'Amérique latine, avoir une rhétorique anti-chinoise, soutenir Israël au Moyen-Orient et combattre l'Iran. Dans l'ensemble, un candidat plus acceptable pour les sponsors républicains traditionnels que Trump.