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jeudi, 02 avril 2009

Vilfredo Pareto et la circulation des élites

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Archives de SYNERGIES EUROPEENNES - 1995

Université d'été de la F.A.C.E. (juillet 1995):

Résumé des interventions

 

Jeudi 27 juillet 1995

 

Vilfredo PARETO et la circulation des élites

(Intervention d'Enrico Galmozzi, traduite par Alessandra Colla)

 

Cet exposé est aussi une présentation de la revue Origini, éditée conjointement par Alessandra Colla, le Centro Culturale Orion  et Sinergie Europee, qui vient de sortir un gros dossier sur Vilfredo Pareto.

 

Si des institutions scientifiques, comme celles qui gravitent autour de la maison d'édition Droz ou des Cahiers Vilfredo Pareto, à Genève et à Lausanne, ont continué, imperturbables, à éditer Pareto et ses exégètes ou continuateurs, en Italie, un voile est tombé sur son œuvre, jugé trop “à droite”, voire “pré-fasciste”, alors que la sociologie était jugée, à tort, comme un héritage exclusif des gauches. Pareto a donc toujours été plus accusé que lu, plus cité (à partir de sources secondaires) qu'étudié. Après les dé­cès de Raymond Aron et de Julien Freund, qui ont été ses meilleurs disciples, l'étude de l'œuvre paré­tienne est entrée, elle aussi, en dormition; avec la récente étude de Bernard Valade, on peut espérer son retour dans l'université française (cf. Pareto: la naissance d'une autre sociologie, PUF, 1990).

 

Dans le cadre de nos travaux, il est bon de rappeler quelques termes de la sociologie de Pareto:

- L'élite est la classe élue, un petit groupe qui se détermine seul, qui se montre capable d'influencer la masse, qui devient aussi, par le truchement du phénomène de la “circulation des élites” le groupe domi­nant au sein d'une société ou d'un Etat.

- Les résidus, sont des sentiments permanents, irrationnels, qui conditionnent les hommes individuelle­ment et collectivement, et déterminent leurs actions non-logiques. Ce sont les traditions, les héritages, les stratifications dues à la religion, aux droits anciens, aux préjugés.

- Les actions logiques, sont des raisonnements dérivés de l'observation des faits.

- Les actions non-logiques, relèvent, elles, des résidus.

 

Le fondement de l'œuvre de Pareto est une critique de l'idéologie, en somme, une volonté d'arracher les masques que se donne la praxis sociale pour retrouver le fonctionnement réel de la société et l'analyser crûment, sans aucun recours aux dérivatifs idéologico-philosophiques habituels. Dans le sillage de Pareto, le terme “idéologie” a été employé dans un sens polémique: les faits réels sont recouverts par un voile de nature idéologique, qui justifie l'existence d'appareils de pouvoir qui sont souvent efficaces en phase initiale de déploiement, mais qui s'usent avec le temps, pour tomber ensuite dans une caducité problématique, enrayant la bonne marche de la société et barrant la route aux forces innovantes. Pareto veut forger une méthode d'investigation scientifique de ce processus, afin que les forces innovantes puissent disposer d'un instrument critique imparable et jeter bas les forces déclinantes avant qu'elles ne figent une société et ne finissent par la tuer. Pour Pareto, il ne s'agit pas tant de refuser a priori toutes les mystifications idéologiques, car celles-ci se justifient dans la mesure où il y a une véritable demande so­ciale de mystification. Mais il faut que cette mystification serve un fonctionnement optimal de la société. Si elle ne justifie plus qu'un fonctionnement caduc, elle doit disparaître au plus vite. La mystification effi­cace est “mythe” au sens sorélien du terme, et correspond aux besoins réels de la société, fournissant un fondement axiologique pour maintenir harmonieusement un équilibre entre la masse et les élites; la mystification déployée comme écran devant une société en déclin ou un appareil politique figé est mani­pulation.

 

La politique est donc un lieu privilégié de la fiction, une fiction qui assure un équilibre des forces en jeu entre la masse et les élites. Pareto, pessimiste, méprise la démocratie parlementaire qui oblitère les spon­tanéités populaires, y compris quand elle prévoit le plébiscite (qui est une action de violence masquée par la légalité). Ce mépris marque une rupture radicale avec la conception optimiste du contrat social, domi­nante au 19ième siècle, et avec le positivisme d'un Auguste Comte. Ce dernier pensait que l'on pouvait obtenir une connaissance rationnelle de la société, or celle-ci se développe imprévisiblement: elle est un organisme en quête d'un équilibre et, en tant que telle, elle se soustrait à tous les calculs que libéraux, optimistes, positivistes, eudémonistes, progressistes, etc. ont cru benoîtement être des lois immuables dans le fonctionnement des sociétés humaines, en tous temps et en tous lieux.

 

Le pessimisme de Pareto interdit les jugements de valeur simplistes. Quand une élite nouvelle renverse une élite caduque ou moisie, cela ne signifie pas qu'elle est moralement meilleure: plus simplement, elle fonctionne mieux au moment où elle accède au pouvoir. Elle incarne une rupture avec l'ancienne culture dominante et ses traditions. La théorie parétienne de la circulation des élites permet de penser un équi­libre dynamique, une médiation qui, si elle est acceptée comme telle, empêche un bouleversement pa­roxystique et total de la société. Si les gouvernants acceptent la théorie de la circulation des élites et donc la caducité graduelle de tout pouvoir, ils coopteront et accepteront à leurs côtés les représentants des challengeurs, induisant de la sorte une rotation souple des élites. Les élites n'ont donc jamais duré au cours de l'histoire; elles ont pris le pouvoir dans leur phase de jeunesse, elles se sont usées en cours de maturité et elles ont sombré dans leur phase de vieillesse.

 

Pareto est toutefois inquiet en voyant s'installer le pouvoir de l'argent, la ploutocratie. L'économie omni­présente vide toutes les relations sociales de sens, elle détache les hommes de la religion, des traditions, des histoires nationales, toutes instances qui conférent du sens et à l'intérieur desquelles s'opéraient les contestations amenant les changements de pouvoir. La disparition des instances porteuses de sens va figé les processus de circulation et de rotation des élites.

 

(cf. Origini,  n°11, textes consacrés à Pareto et édités sous la direction d'Enrico Galmozzi; disponible à l'adresse belge de “Synergies”, prix: 25 FF ou 150 FB, port compris).

mercredi, 01 avril 2009

El imperialismo internacional del dinero

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El imperialismo internacional del dinero


Alberto Buela (*)


La fabulosa y enorme crisis de la economía usamericana y su inusitada proyección mundial con la conmoción de todos los mercados de valores nos obliga a la siguiente meditación.


Los hechos:

A finales del 2008 la quiebra del banco de los hermanitos Lehmann, uno de los grupos financieros que fundara el Banco de la Reserva Federal de USA en 1913, le costó al tesoro norteamericano 700.000 millones de dólares y otro tanto a los gobiernos europeos en el auxilio de sus bancos también afectados con la explosión de la burbuja financiera.


Algunas sotovoces se dejaron oír en el sentido de averiguar hacia que país fueron derivados parte de semejantes fondos financieros computados como pérdidas, pero nadie lo firmaba. El hecho que llamaba la atención es que de los Estados-nación modernos organizados al estilo occidental y con peso relativo en el orden internacional, el único que no tomó ninguna medida oficial de auxilio a sus bancos fue el Estado de Israel.


El tema siguió en el más absoluto silencio, pero una vez más la fuerza de la realidad se impuso sobre el simulacro o el disimulo. Explotó el lunes 15 de diciembre, primero en los diarios de España (había perdido el Banco Santander 2500 millones de dólares), el fraude por 50.000 mil millones de dólares realizado por Bernard L. Madoff, un judío norteamericano a quien le confiaron sus ahorros organizaciones judías y judíos enriquecidos como Stiven Spielberg, Elie Wiesel, Robert Lappin, Julian Levitt, Fred Wilpon, Norman Braman, Erza Merkin, Carl Shapiro, Frank Lautenberg, Benbassat y &, y Reichmuth y &, entre tantos otros.


Hoy se sabe, en Argentina lo denunció antes que nadie Eduardo Linares comentando en un estupendo artículo titulado Steven Spielberg y “The Madoff’s list” by Tim Roth, que “Tan sólo Lehman Brothers y Berni Madoff, expatriaron, nunca mejor usado el término, 400 mil y 100 mil millones de dólares a bancos del Estado de Israel antes de declararse en bancarrota los primeros y ser apresado por fraude el segundo”, esta es la razón profunda de por qué el Estado de Israel fue el único estado de forma occidental que no se conmovió para nada por la gran crisis financiera newyorkina.


La teoría:


El imperialismo ha sido caracterizado por el marxismo desde que Lenín escribió sobre el tema en 1916 en su folleto El imperialismo la fase superior del capitalismo, donde afirma en el prólogo para franceses y alemanes: “En esta obra hemos probado que la guerra 1914-1918 ha sido, de ambos lados beligerantes, una guerra imperialista (esto es, una guerra de conquista, de bandidaje y de robo), una guerra por el reparto del mundo. Me he apoyado precisamente en estos datos generales irrefutables al describir el reparto del mundo en 1876 y en 1914 (§ VI) y el reparto de los ferrocarriles en todo el globo en 1890 y en 1913 (§ VII)… Este "botín" se reparte entre dos o tres potencias rapaces de poderío mundial, armadas hasta los dientes (Estados Unidos, Inglaterra, Japón) que, por el reparto de su botín, arrastran a su guerra a todo el mundo”. Y termina en el último párrafo afirmando: “La época del capitalismo moderno nos muestra que entre los grupos capitalistas se están estableciendo determinadas relaciones sobre le base del reparto territorial del mundo”.

Y es a partir de Lenín que para el marxismo-leninismo el imperialismo se limita a la dupla Estados Unidos-Inglaterra. No hay en el marxismo, en general, ni una sola palabra acerca del “imperialismo internacional del dinero”. Claro está, ello habría significado poner en contradicción su propia revolución bolchevique que como es sabido fue financiada por el imperialismo internacional del dinero de las bancas judeo usamericanas como la Warburg, Khun, Loeb y Cía, la Jacobo Schiff, etc. Ello lo corrobora el mismísimo León Trotsky, apellidado Bronstein, quien criticó la exagerada y desproporcionada intervención y preponderancia de los hebreos en la revolución y el partido bolchevique.


Origen del concepto:


Quien habla por primera vez del imperialismo internacional del dinero fue el papa Pío XI en su encíclica Quadragesimo Anno en 1939 quien afirma tajantemente: Por lo que atañe a las naciones en sus relaciones mutuas, de una misma fuente manan dos ríos diversos: por un lado, el nacionalismo o imperialismo económico(el mundo liberal); y del otro, el no menos funesto y execrable internacionalismo o imperialismo internacional del dinero(la finanza apartida) para el cual, donde esta el bien, allí su patria (ubi bene, ibi patria est).” 1

Esta clara distinción ubica a la sana doctrina social católica como término medio entre dos extremos opuestos: capitalismo y marxismo; liberalismo y socialismo; nacionalismo e internacionalismo.

En nuestros días se debe a ese buen pensador nacional Santiago Alonso el rescate de este tema tan actual, quien en el anexo de libro de Alan Jones Cómo funciona el mundo presenta su excelente trabajo El imperialismo internacional del dinero. Y así afirma: “Llama la atención que se haya extendido un manto de silencio o del olvido respecto de las enseñanzas sobre el imperialismo internacional del dinero, así como la poca o ninguna apelación que se hace de ella…tantas omisiones, olvidos e ignorancia nos hace sospechar de la existencia de alguna voluntad oculta que obstinadamente ignora o no quiere saber o no desea que se difunda sobre la importancia ni el rol específico que tiene el citado imperialismo en el destino de los pueblos”2.


En el orden político


Este imperialismo internacional del dinero tuvo su mejor caracterización politológica en la idea de sinarquía lanzada y utilizada por el General Perón allá por los años setenta.

El término sinarquía es una palabra griega compuesta por el prefijo “syn” que significa con, lo que da idea de convergencia y “arjé” que significa principio. El sentido etimológico menta la convergencia de profunda de de principios de poder, en apariencia contrapuesto, que gobiernan el mundo3.

Con motivo de la entrevista que le realizara el coronel Cornicielli como enviado del General Lanusse en España a Perón este respondió sobre el tema afirmando: “El problema es liberar al país para seguir libres. Es decir, que nosotros debemos enfrentar a la sinarquía internacional manejada desde las Naciones Unidas, donde están el comunismo, el capitalismo, la masonería, el judaísmo y la Iglesia Católica – que también cuando la pagan entra-. Todas estas fuerzas que tienen miles de colaterales en todo el mundo son las que empiezan a actuar” (diario La Razón, 4/7/72).

En su momento esta idea de sinarquía dio mucha tela para cortar. La izquierda marxista a través de sus múltiples voceros siempre la catalogó como una idea trasnochada de Perón, quien en el atardecer de su vida comenzaba a divagar. El mundo liberal la cuestionó como una versión más de la idea del complot político típica del mundo militar de donde provenía Perón. La Iglesia católica hizo mutis por el foro sabiendo que cualquier cuestionamiento del peronismo la ponía contra la gran masa del pueblo argentino. Y lo más grave que dentro del universo peronista no fue tomada seriamente en cuenta. Se bastardeó su uso y se abusó de un concepto político poco desarrollado. Esto último lo hace notar el historiador norteamericano, especialista en peronismo, Joseph Page quien afirma: “El tema está tratado con humor en la revista Cuestionario. Existe una descripción aparentemente seria de la sinarquía en A. Buela”4.


No podemos olvidar acá que quien trabajó con mayor asiduidad el tema desde el orden intelectual fue nuestro maestro José Luís Torres (1901-1965),el fiscal de la década infame, y en ese sentido tenemos que recordar su extraordinario trabajo Nos acechan desde Bolivia (1952) donde denuncia, según sus palabras, las andanzas y mutaciones de los “cuervos de las finanzas internacionales” y la intervención de la ONU, como organismo clave de dominación mundial, para invalidar las elecciones del 6 de mayo de 1951 que otorgaron en Bolivia el triunfo al Movimiento Nacionalista Revolucionario de Paz Estensoro.

Es interesante notar como en Iberoamérica luego del triunfo de la revolución cubana, el marxismo se apodera del monopolio del antiimperialismo al menos en su aspecto mediático y propagandístico, mientras que el nacionalismo popular se refugia más bien en la batalla por la restauración cultural de nuestros pueblos.

Triunfa así la versión marxista del imperialismo como etapa superior del capitalismo, la del imperialismo como una categoría universal plasmado en una sola nación: los Estados Unidos.

Se abandona, entonces, la idea del nacionalismo hispanoamericano del imperialismo como un “internacionalismo situado”, el imperialismo con pelos y señales, donde, si bien existe una primacía indudable de la banca judía, convergen regímenes comunistas, liberales y dictatoriales.

Esta primacía del marxismo sobre el nacionalismo hispanoamericano, incluso a pesar que éste último se adelantó en el tiempo con las denuncias pormenorizadas que realizaron Torres y tantos otros autores, y a pesar de la firme, decidida y clara definición de Perón del imperialismo como sinarquía. A pesar de todo ello el peronismo o mejor aún los peronistas vergonzantes que hacen de ideólogos, buscan en el movimiento radical de Forja el semental ideológico del peronismo. Olvidando o peor aun desconociendo o tergiversando la verdad indudable que el peronismo como nacionalismo antiimperialista de carácter hispanoamericano tiene su fuente en la profundidad de dicho nacionalismo.

Y así, y esto es significativo a tener en cuenta, mientras el nacionalismo europeo se identifica con la idea de Estado-nación, el nacionalismo popular hispanoamericano tiende a identificarse con la idea de nación-pueblo., identificación que obedece a una doble exigencia histórica: a) a la integración étnica y cultural en la formación de nuestra identidad a través del mestizaje y b) el carácter revolucionario de nuestros propios pueblos expresado en la movilidad social y política que se da en Iberoamérica a diferencia de Europa.5


Algunas conclusiones


Hoy asistimos luego de la debacle financiera internacional a una avalancha inconmensurable de artículos y libros, publicaciones y videos de todo tipo, pelo y señal que nos quieren explicar qué es lo que sucede en el mundo. De esta avalancha se destacan como es natural y habitual los intelectuales de la izquierda progresista como Noam Chomsky, James Petras, Samir Amin, Antonio Negri, Slavoj Zizek et alii quienes se desgañitan denunciado las mil tropelías del imperialismo usamericano pero sin decir no pío acerca de quienes son los gerentes responsables, ciertos y reales, de tamaño desastre financiero internacional. En una palabra, por los prejuicios de su formación marxista denuncian al imperialismo “sobre la base del reparto territorial del mundo” según afirmaba Lenín, pero no al “imperialismo internacional del dinero” que es la causa última de la gigantesca estafa internacional a todos los pueblos de la tierra, salvo a uno.

Es extraordinario ver y leer las mil y una explicaciones que nos brindan estos esforzados teóricos de lo políticamente correcto a quienes se les puede aplicar el viejo verso criollo: Que gente que sabe cosas, la gente de este albardón. Que gente que saber cosas, pero cosas que no son.


Si alguna enseñanza puede dejar semejante descalabro financiero y económico internacional es que la economía es algo demasiado serio para dejarla en manos de economistas y especuladores y que a los dueños del mundo, a aquellos que manejan los piolines detrás de los batidores, les importan un bledo los pueblos y sus padecimientos, salvo uno.


Un obrero metalúrgico como Lula, que no es un genio pero que prefiere antes que nada a su Brasil natal, lo acaba de denunciar en términos simples ante la presencia del premier inglés Brown: “La descomunal crisis actual fue causada por comportamientos irracionales de gente blanca de ojos azules, que antes parecía saber todo y ahora demostró no saber nada. No es responsabilidad de ningún negro, indio o pobre” (diario La Nación 27/3/09).



(*) alberto.buela@gmail.com

1 Pío XI: Encíclica Quadragesimo anno, parágrafo 110

2 Alonso, Santiago: en Como funciona realmente el mundo, de Alan Jones, Buenos Aires, Ed. Segunda Independencia, 2004, pp.330 y 331

3 Cfr. Buela, Alberto: La sinarquía y lo nacional, Buenos Aires, Ed. Marcos, 1983

4 Page, Joseph: Perón( segunda parte), Buenos Aires, Ed. Javier Vergara, 1984, p. 327

5 Quien más en profundidad ha trabajado esta idea en América ha sido uno de los padres de la sociología indiana don Julio Ycaza Tigerino en su libro Perfil político y cultural de Hispanoamérica, Madrid, Ed. Cultura Hispánica, 1971

00:45 Publié dans Actualité | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : imperialisme, argent, finances, economie, globalisation | |  del.icio.us | | Digg! Digg |  Facebook

samedi, 28 mars 2009

Adam Smith et la montre qui retarde

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Adam Smith et la montre qui retarde

Ex: http://unitepopulaire.org/

« Le rayon économie des librairies, habituellement désert, regorge actuellement de livres dont les titres se passent de commentaires : L’Arrogance de la Finance, Le Krach Parfait, Pour Sauver la Planète, Ssortez du Capitalisme, Les Dernières Heures du Libéralisme, Capitalisme et Pulsion de Mort, Vers un Nouveau Capitalisme… Voilà bientôt deux ans qu’a débuté une crise dont l’effondrement de la finance apparaît comme un symptôme, et non la cause profonde. Si l’on examine les ressorts du "dérèglement du monde" que décrit Amin Maalouf dans un essai au verbe lumineux et aux sombres perspectives (Le Dérèglement du Monde, publié par Grasset), on débouche vite sur une carence de valeurs. Ce mot même effraie, tant nous en avons perdu l’habitude.

Par où débuter ? Par une date anniversaire, puisque notre époque en mal de repères s’y raccroche volontiers. Prenons 1989, marquée par la chute du mur de Berlin et la naissance officielle d’Internet : le triomphe du capitalisme sur le communisme, et la généralisation de l’outil par excellence de la globalisation. On peut disserter à l’infini sur le sens du mot "capitalisme" : propriété privée des moyens de production, accroissement des richesses par l’épargne, recherche du profit, liberté des échanges… J’aimerais souligner ici une de ses composantes essentielles sans laquelle tout l’édifice s’effondre : la concurrence.

Avant 1989 déjà, mais très clairement à partir de cette date, l’économie de marché a été privée du concurrent communiste ; le socialisme lui-même traînait comme un boulet son lointain ancêtre Marx. Au même moment, l’instantanéité des moyens de communication modernes diffusait la pensée dominante sur toute la planète ; elle a gagné la Chine, l’Inde et d’autres pays. Mais elle s’est aussi fossilisée en idéologie. Elle a imposé son langage, ses codes, ses héros, ses symboles de statut social. L’économie de marché, surmultipliée par la finance échappant à toute règle autre que celle du profit immédiat, semait ainsi "les germes de sa propre destruction", comme le relève Martin Wolf dans le Financial Times. Dans ce processus, nulle pensée n’a été plus trahie que celle d’Adam Smith. Son Richesse des Nations fut cité à tort et à travers pour justifier la supériorité absolue de la "main invisible du marché". Dans ce résumé caricatural, la somme des égoïsmes individuels devenait le meilleur garant du bien commun. Vive l’égoïsme sans frein, donc ! Or, avant La Richesse des Nations en 1776, Adam Smith a écrit sa Théorie des Sentiments Moraux, publié il y a juste 250 ans. On y lit que "l’homme sage et vertueux sera en tout temps incliné à sacrifier son propre intérêt privé à l’intérêt public de sa corporation ou société". Pas vraiment un éloge de l’égoïsme…

Le texte aborde la dualité de l’homme, poussé par ses désirs et besoins personnels, ainsi que par la conscience qu’il ne vit pleinement que dans l’approbation des autres. Il digresse aussi sur l’utilité opposée à la frivolité, prenant cet exemple horloger : "Un amateur de belles montres méprisera un garde-temps retardant de deux minutes par jour, le revendra pour quelques guinées et en dépensera cinquante pour un autre variant à peine d’une minute sur quinze jours. Il n’en reste pas moins que la seule utilité des montres est de nous indiquer l’heure et d’éviter les désagréments d’un rendez-vous manqué. Or la personne si attachée à sa belle mécanique ne sera pas forcément plus ponctuelle que d’autres, plus soucieuses de respecter leurs engagements que de savoir l’heure qu’il est." Comment ne pas voir ici une allégorie de l’effondrement de la finance globale ? Ses acteurs s’étaient offert plein de montres coûteuses – au propre comme au figuré – pour donner aux clients l’impression que tout était sous minutieux contrôle. Mais ils ne se sentaient tenus par aucun engagement au fond d’eux-mêmes.

De quelle crise parlons-nous : celle du capitalisme? de l’absolutisme de l’économie de marché ? de la globalisation ? Les réponses divergent. Lors du colloque Nouveau Monde, Nouveau Capitalisme, Nicolas Sarkozy resserrait la critique sur le "capitalisme financier" qui aurait perverti la logique capitaliste faite "d’effort, de travail, d’esprit d’entreprise". Même le socialiste Michel Rocard limitait d’emblée le champ d’investigation : "Nous voulons conserver le capitalisme." A moitié d’accord, Angela Merkel a souligné que le problème numéro un des pays industrialisés est d’avoir vécu au-dessus de leurs moyens. Elle se rapproche de l’idée d’une société frugale, ménageant le climat et les ressources de la planète. Si cette vision s’impose comme nouveau concurrent du capitalisme globalisé, les bouleversements seront bien plus profonds que la récession actuelle, quels que soient les cris d’orfraie du G20 ou du Groupe d’Evian face à la "montée du protectionnisme".

Une autre analyse traditionnellement française gagne des adeptes anglo-saxons depuis l’élection de Barack Obama. Elle postule que "la crise financière n’est que le symptôme d’une crise latente qui existait depuis les années 1980 – une crise de la répartition des revenus" selon l’économiste Jean-Paul Fitoussi. "La société capitaliste a besoin d’une discussion sur un nouvel équilibre entre des gains excessifs pour quelques-uns et un énorme déficit pour les masses" dit Wouter Bos, ministre travailliste des Finances aux Pays-Bas.

Un des paradoxes est que, si le modèle dont la légitimité s’est effondrée depuis deux ans était américain, c’est encore vers les Etats-Unis que les regards se tournent pour le renouveler par la grâce d’un nouveau président messie. Ce réflexe inquiète. Plus que jamais, le monde a besoin de diversité dans les cultures, de concurrence dans les idées. En sommes-nous capables ? »

Le Temps, 16 mars 2009

mercredi, 25 mars 2009

Operatie Camille Gutt II

Ex: http://www.n-sa.be/ 

Operatie Camille Gutt II

 
IMFDe politieke en financiële gangsters van de machtskaste hebben weer een origineel plan bedacht om het geld van het eigen volk door te kunnen sluizen naar het buitenland. Of beter gezegd, hoe ze geld weg kunnen pikken uit de zakken van de gewone mensen om het daarna in de casino-jackpots (eenarmige dieven) van het wereldkapitalisme te stoppen. De  verantwoordelijke voor deze diefstal is Minister van Financiën Reynders. Hij heeft deze kostelijke grap bedacht. Mijnheer is dan ook een ware marionet  en vertegenwoordiger van een vazalstaat, een vazalstaat van de kapitaallobby die men in de Brusselse salons billenkletsend België noemt. Want inderdaad, deze Belgische rampstaat is eigenlijk geen echte in zijn hoedanigheid, maar een omhulsel, dat gebruikt wordt door machtselites voor eigen gewin en als melkkoe voor globalistische projecten van de op het wereldkapitaal en op de wereldmarkt gerichte financiële dievenbendes. Wat heeft deze mijnheer Reynders ditmaal gepresteerd (naast liegen, bedriegen en banken verkopen)? Op een bijeenkomst van de 20 belangrijkste industrie- en groeilanden, de G20 (waar België niet eens toe behoort) heeft deze parvenu zich als een dronken lor die niet goed bij zinnen is ons volk verplicht om aan het IMF (Internationaal Monetair Fonds) 4 miljard euro over te maken. "We hebben 2% van het totaalbedrag beloofd", zegt Reynders, "zo plaatsen we ons bij de eerste 20 financiers van het IMF". Voor een land dat straks weer meer dan 140% van zijn BNP tekort heeft mag deze daad zonder schroom als het werk van een gek worden gezien. Maar alleen zo kunnen de internationale bankiers aan de roulettetafels van de beurzen blijven hangen en zichzelf met vals spel verrijken.
 
In totaal wil het IMF zo een slordige 500 miljard dollar bijeenscharrelen om zo de carrousel van het lenen en ontlenen verder te doen draaien. Dat deze geldmiddelen uit louter lucht bestaan kan verder niemand een barst schelen, zolang de volkeren die daarvoor moeten opdraaien maar interest op die luchtbellen blijven betalen is alles dik in orde, daar leeft (en feest) het internationaal kapitaal tenslotte van. De beloofde 4 miljard Belgische euro's komen volgens Reynders eigen verklaringen uit de reserves van de nationale bank. Die nationale bank is het bijhuis van de Europese centrale bank, het geldmachientje van de €urocratie en de €urokapitalisten. Daar drukt men in navolging van de Federal Reserve Bank uit de VSA geld met hopen. Het is dan ook niet verwonderlijk dat de €urobank graag de wereldwijde redding van de USD en het accepteren van deze in feite waardeloze munt verder wil ondersteunen. De ECB en de Federal Reserve Bank van de VSA hebben het niet voor niks op een akkoordje gegooid in 2007. Onder de dekmantel van de Term Auction Facilite hebben de €urokapitalisten zich toen verplicht om ervoor te zorgen dat de VSA in de €urozone een constante liquiditeit bezit. Ze kunnen die waardeloze rommeldollars hier dus altijd kwijt. Je kan het vergelijken met wat de Chinezen doen, die nemen ook waardeloze Amerikaanse dollars aan in ruil voor nog waardelozere staatsobligaties.
 
Sinds Bretton Woods is alleen de dollar aan de goudstandaard gekoppeld en is meer dan 3/4 van de wereldvoorraad goud in Amerika. Alleen is er een klein probleem, dat goud is niet het eigendom van Amerika, maar van alle staten die zich bij het IMF hebben aangesloten. Ook het Belgische goud zit daar onder een wapperende Stars & Stripes, het zal nog een leuk spektakel opleveren als onze Vlaams-nationalisten (die anders zo verzot zijn op de VSA) ooit bij een mogelijke zelfstandigheid dat goud terug willen halen. Kunnen ze Beliën erop afsturen, die is nu toch al Amerikaanse ambassadeur bij de Republiek Madou-rodam. "We love Amerika", weet je wel. In ieder geval Sarkozy en Gordon Brown hebben zich al neergelegd bij de dollarhegemonie om nog maar te zwijgen van de dienstdoende Amerikaanse slippendraagster in Duitsland, DDR-Genosse Merkel. Deze drie onderbazen van €uropa (waarvan er een is die niet meedoet met het €uromonopoliegeldspel) hebben aan de Amerikanen voorgesteld om een nieuw Bretton Woods verdrag te sluiten om de huidige crisis te keren. Volgens medewerkers van deze club moet een dergelijk nieuw akkoord leiden tot één enkele wereldbank en uiteindelijk tot een wereldregering. We weten al waar die wereldregering zal gevestigd worden. Ja, juist kameraden, in Obamaland. Daar doen ze dat goed, grote stukken van dat land lijkt al op Kenia, uitgedroogd, dor en geen wegen. Obama moet zich daar als een visje in het riool voelen.
 
De vraag bij dit alles is of wij in ons land gediend zijn met het weggeven van geld waar wij uiteindelijk als gemeenschap de rentelasten van zullen mogen ophoesten. Er wordt verwacht dat het tekort op de begroting dit jaar zal oplopen tot 3,3% van het BBP wat betekent dat er ongeveer 11 miljard euro tekort zal zijn om de boel draaiende te houden, het Belgische circus incluis. De 4 miljard die wij nu aan het door Amerikaans kapitalisme gedomineerde IMF geven, betekent dat we een derde van dat tekort makkelijk hadden kunnen opvangen (het geld ligt volgens Reynders toch maar te beschimmelen in de NBB). Als we al het geld dat we dit jaar weggegeven hebben aan buitenlandse- in plaats van onze eigen sukkelaars bij elkaar tellen, zal dat nog wel enkele miljarden 'transfers' opleveren. Ook het Kriegsspiel van General Oberst Von Crem kost ons het eten uit onze bejaarden hun mond. Niet uit de mond van Von Crem en de rest van de kliek politieke gieren natuurlijk. Neen, die feesten lekker door, ze houden zelfs verkiezingsbals, waar ze zichzelf laten verkiezen. Hiep, hiep, hoera voor de democratie! De monetaire verdwijnkunsten zijn net als al de fratsen van de politieke goochelaars niet eens origineel te noemen.
 
In 1945 hadden we reeds tovenaars die geld konden wegtoveren. Dat gebeurde door inbeslagnamens, blokkering van tegoeden. Kortom, het openlijk wegpikken van andermans spaargeld. Deze gangsterstreek stond op naam van een zekere Camille Gutt en werd naar zijn naam dan ook Operatie Gutt genoemd. Al het geld lekte weg en werd voor 90% waardeloos. Enkel de kloosters werden vrijgesteld van deze maatregelen die zogenaamd tegen het 'zwartgeld' verdiend onder den Duits waren bedoeld. Maar in realiteit moest ons land zijn geldvoorraad saneren en kijken hoeveel ze met deze methode konden stelen van de burgers om zo de gedane kosten van onze bevrijders (den Amerikaan) mee te betalen. De Amerikanen waren dankbaar voor zo veel dienstbaarheid en lieten Camille Gutt benoemen tot eerste voorzitter van het IMF.
 
Een groot deel van onze politieke elite wil maar al te graag de broek afsteken om toch maar in de gunst te staan bij de Amerikanen. Altijd goed voor de carrière. Voor het volk blijft de schuldenopbouw en de last om die af te betalen. De elite vegeteert, het volk wordt economisch en sociaal gesaneerd. Er is maar één manier om die gangsters te stoppen.
 
SOLIDARISEREN !

Eddy Hermy
Hoofdcoördinator N-SA

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mardi, 17 mars 2009

Benjamin Barber : La crise: une opportunité pour le changement?

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La crise : une opportunité pour le changement ?

Ex: http://unitepopulaire.org/

« Le marché pourrait-il enfin servir nos intérêts ? Ou continuerons-nous d’être à son service ? Quel type de capitalisme voulons-nous, avec quel rapport à la culture, à la démocratie et à la vie ? L’équipe économique “très Rubin” (Robert Rubin était ministre des Finances de l’administration Clinton) d’Obama semble avoir été choisie pour rassurer plutôt qu’innover, et ses membres pour réparer les dégâts qu’ils ont eux-mêmes provoqués. Même s’ils y parviennent, feront-ils beaucoup plus que restaurer le statu quo ante du capitalisme, en répétant les erreurs qui ont provoqué la débâcle actuelle ?

Même les esprits progressistes qui émettent des critiques – qu’on ne trouve pas dans l’équipe d’Obama – continuent de penser selon le prisme de l’économie. Oui, les banquiers et les hommes politiques s’accordent à dire qu’il faudrait plus de surveillance réglementaire, une plus grande prise de participation de l’Etat dans le capital des banques qu’il renfloue et une réouverture du robinet du crédit, fermé pour le moment. Un important plan de relance, accordant une place appréciable à l’environnement, aux énergies alternatives, aux infrastructures et à la création d’emplois, est dans les tuyaux – et c’est une bonne chose. Mais il est difficile d’y voir le début d’une véritable réflexion sur le rôle dominant du marché dans notre société. Personne ne remet en question le rôle dévolu à la consommation comme force motrice du commerce. Ou celui des échanges commerciaux comme fondement de la vie publique et privée, au point de les placer au-dessus d’autres valeurs telles que le pluralisme, la vie spirituelle et la poursuite du bonheur (immatériel). Les économistes et les hommes politiques de toutes allégeances persistent à dire que le défi consiste à ranimer une demande moribonde. […]

 

La crise du capitalisme mondial appelle une révolution des mentalités – des changements fondamentaux dans les attitudes et les comportements. Les réformes ne doivent pas simplement pousser les parents et les enfants à fréquenter à nouveau les centres commerciaux ; elles doivent surtout les inciter à moins acheter, à épargner plutôt qu’à dépenser. Il faut encourager des transports publics efficaces et la disparition des véhicules gourmands en carburant. Et pourquoi ne pas mettre en œuvre des politiques qui amènent les producteurs à cibler les véritables besoins des consommateurs, même si ces derniers ont peu de moyens, plutôt que de créer de faux besoins pour les riches parce que ce sont eux qui ont l’argent ?

 

Il faut repenser l’ethos culturel en prenant la culture au sérieux. Les arts jouent un rôle majeur dans le développement des aspects non commerciaux de la société. Il est temps que des subventions encouragent une véritable éducation artistique destinée à enseigner aux jeunes les joies et le pouvoir de l’imagination, de la créativité et de la culture pour qu’ils deviennent acteurs et spectateurs, et non plus consommateurs. L’activité physique et les loisirs sont également des biens publics qui ne doivent pas dépendre de l’argent qu’un individu est capable de débourser. Ils appellent la construction de parcs et de pistes cyclables plutôt que celle de complexes multisalles et de centres commerciaux.

 

Et pourquoi les nouvelles technologies de la communication sont-elles utilisées presque uniquement à des fins commerciales ? Leur architecture est démocratique, et leur capacité à créer des réseaux est profondément sociale. Pourtant, elles ont été en grande partie réservées à des usages privés et commerciaux plutôt qu’à des fins pédagogiques ou culturelles. Leurs possibilités démocratiques et artistiques doivent être explorées, et même subventionnées. Une telle transformation sera sans aucun doute très coûteuse, car elle risque de prolonger la récession. Les capitalistes devront peut-être assumer des risques qu’ils préfèrent socialiser (en faisant payer les contribuables). On leur demandera de créer de nouveaux marchés plutôt que de profiter des anciens. D’investir et d’innover, afin de créer des emplois et de participer à l’émergence d’un nouveau type de consommation, répondant enfin aux véritables besoins de la population.

 

La bonne nouvelle, c’est que les gens commencent déjà à dépenser moins, à attendre de recevoir leur salaire avant d’acheter et à se sentir soulagés par ce moratoire sur le shopping. Ils préfèrent subitement les cartes de débit aux cartes de crédit. Certains parents se rebellent contre les publicitaires, qui traitent leurs enfants de 4 ans comme de futurs consommateurs. Plutôt que de chercher à sortir à reculons de cette pagaille, pourquoi ne pas essayer de trouver une solution en allant de l’avant ? Trop idéaliste ? Si nous devons survivre à l’effondrement du capitalisme de consommation qui a pris possession du corps politique au cours des trente dernières années, l’idéalisme doit devenir notre nouveau réalisme. Car si le combat se déroule entre le corps matériel, défini par l’instinct de possession individualiste, et l’esprit humain, défini par l’imagination et la compassion, une réponse économique purement technique ne sera pas suffisante. Elle restaurera simplement l’enfer de la société de l’hyperconsommation qui a conduit au désastre actuel.

 

Il y a dans l’Histoire des moments épiques, souvent provoqués par des catastrophes, qui permettent des changements culturels fondamentaux. Nous sommes à l’un de ces tournants. Grâce à l’effondrement du crédit mondial, des changements radicaux deviennent possibles. »

 

 

Benjamin Barber, professeur de sciences politiques à l’Université du Maryland, The Nation, février 2009

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lundi, 16 mars 2009

Crisis economica, cohesion social y proyecto europeo

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Crisis económica, cohesión social y proyecto europeo

El actual proceso de degradación social representa una verdadera terapia de choque para la población trabajadora europea, con el agravante de que la crisis, en todos los escenarios diseñados por las agencias especializadas, se agravará en los próximos meses, ante la inoperancia de las políticas económicas aplicadas hasta el momento. Sin embargo, no todo se explica - ni por supuesto se ha desencadenado- por la crisis que está sacudiendo nuestras economías. Antes bien, las piezas básicas de una parcial pero significativa regresión en el modelo social ya eran claramente visibles en la Unión Europea (UE) de las últimas décadas; mucho antes, en consecuencia, de la eclosión de la actual crisis.

Veamos algunos ejemplos significativos al respecto. Desde la década de los 80 los salarios reales de la población han progresado a un ritmo moderado. La tónica general de los últimos años ha consistido en aumentos inferiores al 1%; lo que significa que, como todos los indicadores promedio ignoran las posiciones extremas, una parte de los trabajadores ha perdido capacidad adquisitiva. El vínculo salarios-productividad del trabajo que caracterizó las décadas doradas del capitalismo europeo en virtud del cual el crecimiento de ambas variables estaba relacionado, forma parte de la historia. Los salarios han tendido a “descolgarse” de la productividad; deconexión que, por cierto, ha sido un factor esencial en el crecimiento de los beneficios de las empresas, convirtiéndose de este modo en uno de los motores que ha alimentado de recursos al sector financiero.

El relativamente alto desempleo y sobre todo, el trabajo precario forman parte asimismo del paisaje europeo. Las diferentes modalidades de contratación “atípica” - contratos temporales, trabajo a tiempo parcial, contratos por obra y servicio- parece que han llegado para quedarse, al margen de cuál sea el ciclo económico; al margen, incluso, del signo político del gobierno de turno. La Confederación Europea de Sindicatos estima que en 2007 más de 100 millones de trabajadores tenían empleos de esta naturaleza. Esta situación no sólo se ha generalizado en el sector privado sino que también preside cada vez más las pautas de contratación de las administraciones públicas. Todo ello matiza la trillada afirmación de que la creación de empleo es el camino a través del que los trabajadores comparten los frutos del crecimiento. ¿Nada que decir sobre la calidad y la estabilidad de los puestos de trabajo? Y tan importante como ésto es la pérdida del trabajo como referencia para la construcción de ciudadanía. El vínculo que Europa alimentó entre trabajo-inserción social y condición ciudadana se ha quebrado hace ya algunos años, contribuyendo poderosamente al deterioro de nuestros sistemas democráticos y al incremento de la desconfianza respecto a la política.

El discreto balance en materia ocupacional, la continúa presión que las empresas y los gobiernos realizan sobre las rentas salariales, la débil posición negociadora de las organizaciones sindicales y la aceptación por parte de algunas izquierdas de lo esencial de los postulados neoliberales han contribuido a que la parte de los salarios en la renta nacional haya retrocedido desde la década de los setenta en la mayor parte de los países integrados en la UE, incluidos aquellos que mejor simbolizaban el modelo de cohesión social que, al menos en teoría, impregnaba el proyecto europeo. Si se tiene en cuenta que en el cómputo de los ingresos salariales se incluyen las remuneraciones de los directivos y de otros colectivos que disfrutan de posiciones privilegiadas, queda aún más claro el deterioro de las condiciones de vida de los trabajadores de menor cualificación.

Aunque todavía lejos de los valores alcanzados por Estados Unidos –el país desarrollado con una fractura social más profunda-, los últimos años han conocido un incremento espectacular de la desigualdad medida en términos de distribución de la renta, abanicos salariales y concentración de la riqueza. Un dato aportado por el último informe de la Organización Internacional del Trabajo “World of Work”: si se comparan las retribuciones obtenidas por los directivos de mayor nivel de las grandes empresas –salarios pactados más stock options y diferentes bonus- y los salarios medios; aquéllos percibían más de 100 veces el ingreso de éstos. Ni rastro en este tipo de ingresos –que no han dejado de aumentar de manera vertiginosa en los últimos años- de las políticas de moderación salarial tan queridas por los gobiernos para el resto de los trabajadores.

El número de personas privadas de los recursos necesarios para llevar una vida digna ha experimentado un inquietante crecimiento. En 2005 Eurostat contabilizaba 78 millones de personas en situación de pobreza, lo que representa el 16% de su población. Si bien es cierto que los desempleados y ciertas minorías son los colectivos más vulnerables, ha emergido con fuerza la categoría de “trabajadores pobres”. Esto es, personas que aún teniendo un empleo se encuentran cerca o por debajo del umbral de la pobreza, lo cual de nuevo invita a reflexionar sobre la mala calidad de una parte sustancial de las nuevas ocupaciones.

Son muy diversos los factores en liza que podrían dar cuenta de esta deriva social. No es el menos relevante de ellos la financiarización de las economías europeas. En primer término, desviando cantidades ingentes de recursos desde la economía productiva y social hacia “el casino”, donde, si los actores implicados estaban dispuestos a asumir el riesgo exigido por los mercados, se podían obtener beneficios extraordinarios. Ello no sólo ha significado desviar cantidades ingentes de recursos hacia el segmento financiero de la economía; en paralelo, como quiera que una parte del ahorro de la población se ha canalizado en esa dirección a través de las instituciones que lo gestionan, quedaba expuesto, además, a los vaivenes propios de mercados con un perfil marcadamente especulativo.

En segundo lugar, premiando (estimulando) a los ejecutivos y a los accionistas, no sólo de los establecimientos estrictamente financieros, de modo que sus decisiones se encaminen a aumentar el valor de la empresa en términos accionariales. Conseguir un alto valor en bolsa de la firma se ha convertido en el objetivo central de los gestores, en cuyo caso los accionistas y los directivos recibían cuantiosas remuneraciones, en forma de dividendos y stock options, entre otras.

En tercer lugar, abriendo nuevos espacios a la intervención de los mercados. Si antes el principio de cohesión social exigía el inexcusable compromiso de lo público, ahora, cada vez más, prevalece el criterio de que los equilibrios sociales los debe proporcionar el mercado, crecientemente sometido a la lógica financiera. Naturalmente, dado que “el campo de juego” en el que se desenvuelven las personas y los colectivos, lejos de ser plano, está muy desnivelado, los costes y las oportunidades que ofrece ese mercado se distribuyen de manera muy desigual.

En cuarto lugar, hemos conocido la expansión de un segmento del mercado considerablemente opaco, que permanece fuera del control de los estados nacionales y, por supuesto, de las autoridades comunitarias. En esos mercados operan lobbies con recursos y poder suficientes para condicionar e hipotecar las políticas económicas nacionales. Las “manos visibles” del mercado, los ganadores del casino, apuestan por un capitalismo con instituciones débiles, que contribuyan a consolidar el “campo de juego” que más conviene a sus negocios. Nada más alejado de los postulados de cohesión social y de control democrático que en teoría encarna el proyecto europeo.

Así pues, la “anomalía” financiera no constituye un fenómeno ajeno, externo, al proyecto comunitario, importado de Estados Unidos, sino que está presente en la dinámica europea. Por esa razón, el análisis de las perturbaciones financieras entra en el corazón del debate, mucho más amplio, de la Europa que queremos y de las estrategias de desarrollo sostenibles que deben alimentar este proyecto. Dicho debate por supuesto no se cierra –mejor dicho, se cierra, equivocada o interesadamente, en falso- con el “hallazgo” de que la intervención del Estado es tan urgente como necesaria. En otras palabras, ni el proyecto europeo, ni su vertiente social, quedan legitimados ni tampoco reforzados por el hecho de asistir a una masiva intervención de los Estados nacionales destinada a evitar el colapso económico. Más bien al contrario, la mínima coordinación de los planes de rescate, la privilegiada posición de buena parte de los grupos receptores de los recursos públicos, el escaso control que se ejerce sobre su utilización y su coste social arrojan serias dudas sobre la verdadera naturaleza de la revitalizada presencia de los Estados nacionales. En este contexto, no es suficiente con apelar, antes y ahora, a Más Europa, apelación que tiene todo su significado si se entra a la cuestión verdaderamente esencial: Qué Europa. La respuesta a este sencillo y atrevido interrogante nos apremia hoy aún más que ayer.

Pedro Chaves es Profesor de Ciencia Política, Universidad Carlos III de Madrid.

Fernando Luengo es Coordinador del Grupo de Investigación “Europa y Nuevo Entorno Internacional”, Instituto Complutense de Estudios Internacionales, Universidad Complutense de Madrid.

http://www.sinpermiso.info/textos/index.php?id=2407

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Neue Bücher über Werner Sombart

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Werner Sombart

Jürgen Backhaus (Hg.)

Werner Sombart (1863-1941) - Klassiker der Sozialwissenschaften

271 Seiten · 26,80 EUR
ISBN 3-89518-275-3 (Juli 2000)

 
 

Beschreibung

Ein halbes Jahrhundert nach seinem Tod erwacht ein neues und reges Interesse am wissenschaftlichen Werk des Nationalökonomen und Soziologen, ganz allgemein aber umfassend und integrierend arbeitenden Sozialwissenschaftlers Werner Sombart (1863-1943). Sogar ein regelrechter Historikerstreit hat sich kürzlich an seiner Person entzündet. Dieser Band wendet sich ausdrücklich an das deutsche Publikum, weil Sombarts Werk vor allem im deutschen Sprachraum immer wieder aufgelegt wird - daneben ist sein Werk auch in Japan in aktuellen Ausgaben präsent. Sombart ist nicht nur Volks- und Sozialwirt, sondern auch Stillist, und sein Werk hat insofern nicht nur literarische Qualität, sondern entfaltet seine Bedeutung auch insbesondere in modernen Entwicklungen in den Wirtschafts- und Sozialwissenschaften, insbesondere seit dem Zusammenbruch der staatssozialistischen Systeme und nachdem die Suche nach neuen Formen der Wirtschaftsgestaltung Sombarts Fragen wieder hat aktuell werden lassen.

Inhalt

Jürgen Backhaus
Vorwort
Helge Peukert
Werner Sombart
Wolfgang Drechsler
Zu Werner Sombarts Theorie der Soziologie und zur Betrachtung seiner Biographie
Manfred Prisching
Unternehmer und kapitalistischer Geist. Sombart psychohistorische Studie
Oskar Kurer
Die Rolle des Staates für die wirtschaftliche Entwicklung
Friedrich Lenger
Marx, das Handwerk und die erste Auflage des Modernen Kapitalismus
Karl-Heinz Schmidt
Sombarts Bevölkerungstheorie
Horst K. Betz
Sombarts Theorie der Stadt
Fritz Reheis
Zurück zum Gottesgnadentum. Werner Sombarts Kompromiß mit dem Nationalsozialismus
Shigenari Kanamori
Die Ähnlichkeiten der Ansichten von Werner Sombart und Ekiken Kaibara auf dem Gebiet der Gesundheitswirtschaft

Michael Appel

Werner Sombart

Historiker und Theoretiker des modernen Kapitalismus

339 Seiten · 24,80 EUR
ISBN 3-926570-49-0 (August 1992)

Beschreibung

Sein Werk werde Generationen überdauern, so prophezeiten die Zeitgenossen die Wirkung des großen deutschen Wirtschaftshistorikers Werner Sombart. Tatsächlich beschäftigen sich noch heute Historiker und Wirtschaftswissenschaftler mit Sombarts epocheübergreifendem Werk zur Geschichte des modernen Kapitalismus. Liebe, Luxus, Krieg, Religionen, Bevölkerungsexplosion und Unternehmenseliten - sie alle haben Platz in Sombarts umfassender Enzyklopädie von den Entstehungsursachen des Kapitalismus seit dem Mittelalter.

Die Deutungen von Werner Sombart sind aktuell und heute noch eine Quelle der Inspiration. Zu Lebzeiten war er der bekannteste und meistgelesenste Wirtschafts- und Sozialwissenschaftler und noch heute erleben viele seiner Werke Neuausgaben in hoher Auflage. Dennoch gab es bislang keine werkgeschichtliche Interpretation von Sombarts sechsbändigem Hauptwerk Der moderne Kapitalismus. Erst die Arbeit von Michael Appel bietet die Geschichte der Auseinandersetzungen und wissenschaftlichen Durchbrüche, die mit der Diskussion um Sombarts Deutung des Kapitalismus einhergingen.

"Im Mittelpunkt von Appels Darstellung steht Sombarts fraglos bedeutendstes Werk 'Der moderne Kapitalismus', an welchem sich die intellektuelle Entwicklung seines Verfassers ebenso wie die Besonderheiten der deutschen Nationalökonomie vorzüglich demonstrieren lassen. ... Große Teile von Appels Buch beschäftigen sich letztlich mit der Frage, worin die gedanklichen Wurzeln des 'Sonderweges' liegen, den die deutsche Nationalökonomie in der Zwischenkriegszeit einschlug. Die Ablehnung des Marktmechanismus als Vergesellschaftungszusammenhang und seine tendenzielle Ersetzung durch eine organismusanaloge Gemeinschaft ist für viele Autoren dieser Zeit charakteristisch ... Auch Sombart war von einer solchen anti-marktwirtschaftlichen Haltung geprägt. Appels Buch zeigt in eindrucksvoller Weise die geistesgeschichtlichen Zusammenhänge dieser Orientierung auf."

(Günther Chaloupek in Wirtschaft und Gesellschaft, Heft 2, 1994)

dem Verlag bekannte Rezensionen (Auszüge)

Soziologische Revue, 1995, S. 573-574 (Markus C. Pohlmann)  [ nach oben ]

"Es ist ein gelungenes Stück Arbeit, mit dem uns der Autor zu einer Rückbesinnung auf grundlegende Diskussionen bei der Herausbildung der Soziologie, insbesondere der Wirtschaftssoziologie, einlädt. Er entführt uns nochmals in die für die Soziologie so wichtigen ersten Jahrzehnte nach der Jahrhundertwende, stetig einen Denker umkreisend, den diese nur schwer in den Kanon der Fachausbildung integriert hat. Werner Sombart hat eine der prominentesten Fragestellungen der Soziologie zusammen mit Karl Marx und Max Weber aus der Taufe gehoben. Eine Fragestellung, die auch heute noch von höchster Aktualität und Brisanz ist: Wie und warum welche Paradigmen des Wirtschaftens in bestimmten Gesellschaftsformationen entstehen und wie, mit welchen Geschwindigkeiten und Modifikationen sie sich in welchen Wirtschaftsräumen verbreiten und helfen, die 'mächtigen Kosmen' der Wirtschaftsordnungen zu erbauen, die den Lebensstil aller Einzelnen mit 'überwältigendem Zwange' bestimmen (Weber). Auch wenn das Webersche Pathos an dieser Stelle berühmt ist: Werner Sombart begründete diese Fragestellung in entscheidender Weise und vergessen ist häufig, wie stark Weber von Sombart beeinflußt wurde. Sombart etablierte den Begriff des 'Kapitalismus' und half mit, die genuine Leistung der Soziologie gegenüber den Geschichts- und Staatswissenschaften sichtbar zu machen. Dies herausgearbeitet und die weit verzweigten Diskussionen um Sombarts zentrale Werke, insbesondere der ersten und zweiten Fassung von 'Der moderne Kapitalismus' ausführlich dargestellt zu haben, ist das große Verdienst des Buches von Michael Appel. Appel fängt diese Diskussionen bis in die 40er Jahre hinein in hervorragender Weise ein und gibt einen schmalen Ausblick auf die Diskussionen nach dem zweiten Weltkrieg.

Nach dem sehr kurz gehaltenen Versuch einer 'intellektuellen Biographie' widmet sich Appel unter unterschiedlichen thematischen Schwerpunkten der Entstehungs- aber vor allem der Wirkungsgeschichte von Sombarts Werk. ...Er arbeitet den in Abgrenzung von Marx wichtigen Sombartschen Bezugspunkt auf die Motive der wirtschaftlich handelnden Menschen als Entscheidungszentren heraus (31), aber auch seine Anlehnung an Marx in der historischen Beurteilung des Verwertungsstrebens des Kapitals als 'letzte Ursache' der wirtschaftlichen Entwicklung (34). Er stellt Sombarts Geworfenheit in die Zeit dar, deren unterschiedlichen Strömungen der historischen Schule, des Marxismus, des Sozialismus, des Kulturpessimismus seine Positionen durch Einbezug und Abgrenzung mitbestimmten. Er zeigt seine Begegnungen und Auseinandersetzungen, seine Rezeption und seine Wirkungen bei so bekannten 'Zeitgeistern' wie Georg von Below, Lujo Brentano, Karl Bücher, Alphons Dopsch, Otto Hintze, John Maynard Keynes, Karl Korsch, Rosa Luxemburg, Friedrich Naumann, Max Scheler, Gustav Schmoller, Joseph Alois Schumpeter, Ferdinand Tönnies, Thorstein Veblen, Max Weber - um nur einige zu nennen - auf. Hier läßt Appels Buch nur noch wenig zu wünschen übrig. Spannend und neue Perspektiven aufzeigend ist vor allem das Kapitel über den Sonderweg der Kapitalismustheorie nach 1919 (217ff.), in dem gezeigt wird, wie sich Sombarts Position einer 'antimodernen, idealistischen Grundeinstellung' herausbildet und Anklang findet, wie dem 'Spätkapitalismus' sein letztes Glöcklein geläutet wird (228ff.), Sombarts Perspektive der 'autarkistischen Planwirtschaft' aufscheint und seine 'nationale, antiliberale Gesinnung' von den Nationalsozialisten dann doch nicht vorbehaltlos goutiert wird.

In diesem und in anderen Kapiteln demonstriert Appel seine Stärken und Schwächen zugleich: Er schreibt in fruchtbarer und spannender Weise Literaturgeschichte, aber weniger Soziologiegeschichte und noch weniger betreibt er Soziologie." ...



Vierteljahrsschrift für Sozial- und Wirtschaftsgeschichte, 4/1993, S. 539-540 (Karl Heinrich Kaufhold)  [ nach oben ]

"Wemer Sombart, lange Zeit wenig beachtet und von der Forschung allenfalls selektiv wahrgenommen, erfreut sich seit einigen Jahren wieder zunehmender Aufmerksamkeit. Doch fehlte der Diskussion bisher eine Grundlage in Form eines Überblicks über sein ausgedehntes Werk, dessen Rezeption und über die wissenschafts- wie zeithistorischen Zusammenhänge, in denen es sich bewegte und diskutiert wurde. Das Buch von Michael Appel schließt diese Lücke in einer knappen, doch eindrucksvollen und überzeugenden Form.

A. stellt in den Mittelpunkt seiner 'intellektuellen Biographie' mit Recht Sombarts Hauptwerk 'Der modeme Kapitalismus' in den beiden Fassungen von 1902 und 1916/27; er übersieht aber darüber die frühen Arbeiten der 1890er Jahre sowie die späten Studien nicht. Die beiden Hauptprobleme einer Beschäftigung mit Sombart, nämlich den Wandel seiner Grundposition von einem revisionistischen Marxismus hin zu einer antikapitalistischen 'Metaphysik des Seins" und die überaus widersprüchliche Rezeption seiner Arbeiten durch Nationalökonomen, Soziologen und Historiker, treten dabei deutlich hervor und werden in ihren verschiedenen Aspekten diskutiert. A. macht deutlich, wie konsequent Sombarts geistige Entwicklung in Auseinandersetzung mit jeweils bestimmenden Strömungen seiner Zeit verlaufen ist, doch auch, daß er ungeachtet solcher Wandlungen in bestimmten Grundauffassungen sich treu blieb.

Ein knappes Resümee zu ziehen, verbietet sich von Sombarts Werk, doch auch von der diesem gerecht werdenden Weise her, in der es hier geschildert wird: Jede Vereinfachung vergröbert, ja verfälscht. Hervorzuheben sind aber die im ganzen treffende Würdigung der jüngeren historischen Schule und die feinfühlige Art, mit der Sombart in diese eingeordnet wird (hinsichtlich Schmoller finden sich allerdings einige kleinere Mißverständnisse). Das Buch kann jedem empfohlen werden, der sich über das Werk Sombarts und dessen Wirkungen bis an die Schwelle der Gegenwart in Zuspruch und Widerspruch zum wechselnden 'Zeitgeist' informieren will."



Wirtschaft und Gesellschaft, 2/1994, S. 314-319 (Günther Chaloupek)  [ nach oben ]

"Im Mittelpunkt von Appels Darstellung steht Sombarts fraglos bedeutendstes Werk 'Der moderne Kapitalismus', an welchem sich die intellektuelle Entwicklung seines Verfassers ebenso wie die Besonderheiten der deutschen Nationalökonomie vorzüglich demonstrieren lassen. ... Große Teile von Appels Buch beschäftigen sich letztlich mit der Frage, worin die gedanklichen Wurzeln des 'Sonderweges' liegen, den die deutsche Nationalökonomie in der Zwischenkriegszeit einschlug. Die Ablehnung des Marktmechanismus als Vergesellschaftungszusammenhang und seine tendenzielle Ersetzung durch eine organismusanaloge Gemeinschaft ist für viele Autoren dieser Zeit charakteristisch ... Auch Sombart war von einer solchen anti-marktwirtschaftlichen Haltung geprägt. Appels Buch zeigt in eindrucksvoller Weise die geistesgeschichtlichen Zusammenhänge dieser Orientierung auf."

dimanche, 15 mars 2009

L'économique: réflexions du Prof. Julien Freund

L'économique: réflexions du Professeur Julien Freund

 

Le terme “économie” désigna, pendant des temps immémoriaux, «tout ensemble d'éléments organisé en vue d'un résultat harmonieux» (1), accompagné de l'idée que cette économie atteint sa perfection par... l'économie des moyens. D'où l'ambigüité soulignée par l'historien Jean-Claude Perrot, entre l'administrateur et le “grippe-sous”. Lorsque Montchrétien emploie le titre “Traité de l'économie politique” en 1615, il accole pour la première fois des termes traditionnellement isolés. Le vocabulaire reste cependant limité jusqu'au XVIIIième siècle où commencent les grands débats sur le luxe, la population, le commerce, l'impôt, l'équilibre de la balance.

 

Montchrétien trace un domaine qui définit l'économie “en extansion”. Partant de la production domestique et de la division du travail, l'économie politique traite du commerce et des échanges internationaux, des biens et services et de la monnaie, propose des règles de politique économique. Depuis, on aborde l'économie à partir des divers actes ou opérations qui constituent l'objet de sa recherche. L'activité économique d'une société se définit par l'ensemble des opérations par lesquelles ses membres produisent, répartissent, consomment des biens et des services.

 

L'approche “en extension” soulève trois remarques:

- On emploie le terme “extension” pour souligner que l'économie est présentée à partir d'un domaine d'activités particulières: actes de production, répartition, consommation, énumérés dans un ordre correspondant à une certaine logique.

- Les activités économiques sont liées aux autres activités sociales. Toute activité sociale implique l'échange et l'usage de biens et de services. En ce sens, chacune relève, pour partie, de l'analyse économique.

- La définition oriente vers une réflexion sur les seules activités. Elle demeure insuffisante.

 

Une définition alternative, “en compréhension”, présente l'histoire de l'activité économique comme celle d'une lutte contre les conditions naturelles et la rareté des biens et services. L'objet de l'économie politique est d'expliquer la manière dont les hommes organisent leurs efforts en vue de satsifaire leurs besoins individuels et collectifs. Selon cette définition, trois notions sont à prendre en considération: l'effort et le travail organisé; les besoins; la lutte contre la rareté. On se heurte ici à deux limites:

- L'obligation de rejeter dans les ténèbres la macroéconomie keynésienne et l'œuvre de Marx. La première traite de l'emploi du facteur travail en situation d'excédent: les chômeurs. La seconde, “critique de l'économie politique”, accuse celle-ci d'être l'idéologie d'un système socio-économique. Thème que Necker avait déjà abordé dans son traité Sur la législation et le commerce des grains où il notait: «Il n'est que trop fréquent de voir confondre l'intérêt des propriétaires avec celui de l'agriculture... l'intérêt des négociants avec celui du commerce... autant d'objets qu'il est nécessaire de distinguer... Les propriétaires, de très bonne foi, célèbrent au nom du bien public toutes les lois qui ne sont faites que pour eux... Il est des libertés derrière lesquelles est placé l'esclavage de la multitude (2)».

 

- La légitimité sociale de certains désirs et de préférences particulières est posée explicitement par la notion de besoin. Un vêtement est simultanément une protection contre les intempéries, un élément de pudeur (ou d'impudeur), un signe de statut social, un outil d'ostentation, un matériau d'esthétique, etc. Un code culturel en précise l'usage, en sorte que les besoins sont imbriqués à une perception plus vaste de la place d'une personne dans la société.

 

Le domaine économique est donc difficile à définir. De grands auteurs, tels Schumpeter dans son Histoire de l'analyse économique, préfèrent, admettre d'emblée l'existence de phénomènes économiques, sans les circonscrire. La comparaison des sociétés dans le temps et dans l'espace sera toujours difficile, car s'il existe obligatoirement un aspect économique dans chaque société, il ne commence ni ne finit au même niveau.

 

Les obstacles rencontrés dans la recherche d'une définition suggèrent d'aborder la question sous un autre angle: une conceptualisation aussi rigoureuse que possible. Par là, nous entendons qu'il faut dégager le concept d'économie de tout emploi où il pourrait subsumer des éléments contradictoires. Une présentation sémantique très claire est proposée par Julien Freund dans le cadre de la théorie des essences et des dialectiques qui s'efforce de caractériser les activités humaines sur la base de leurs implications intrinsèques.

 

L'ESSENCE DE L'ÉCONOMIQUE (3)

 

Existe-t-il des critères permettant de repérer l'économique dans n'importe quelle société, indépendamment de son immersion dans les diverses activités pratiques liées à une époque ou à un espace? Les conditions préalables de l'activité économique, ou présupposés, sont ce qui lui est essentiel et qui permettent de la repérer dans la complexité des péhnomènes sociaux. Au-delà, l'essence d'une activité désigne «une réalité qui dure à travers le temps et qui ne disparaît pas sous l'action de circonstances» (4). Ce qui ne disparaît pas avec le temps ou les circonstances et contribue à faire l'histoire des hommes doit être ancré dans la nature humaine. On est fondé alors de parler d'une donnée, quelque chose d'inhérent à l'homme en tant que tel et qui ne peut se transformer en autre chose. La pratique d'une activité économique répond enfin à un but, une finalité spécifique irréductible aux autres dimensions de la nature humaine et de la trame sociale. La finalité spécifique de l'économie s'accompagne de moyens particuliers auxquels on ne peut éviter de faire appel pour la réaliser.

 

Au total, pour caractériser l'essence de l'économique, il faut en extraire trois dimensions: la donnée, les présupposés, la finalité. La donnée définit le fondement de l'activité, ses tenants. La finalité précise l'aboutissement, le but que se fixent les hommes lorsqu'ils s'adonnent à la pratique de l'économie. Les présupposés caractérisent les conditions d'exercice de l'activité économique. Le trilogie: donnée, présupposés, finalité, définit la logique interne de l'économique par rapport à l'homme.

 

1. La Donnée

 

La donnée de l'économie, son fondement, réside dans le besoin, même si la notion n'est pas explicitée par la plupart des auteurs qui se gardent bien de rien dire sur la nature du besoin et se cantonnent à une représentation purement formaliste, quoique deux courants aient consacré des développements substantiels à la notion: l'école marginaliste, dans la seconde moitié du XIXième siècle; Marx et les marxistes.

 

Un phénomène tel que le besoin ne se comprend pas à travers la question indécidable de savoir si les hommes agissent par intérêt, mais en observant la diversité et la permanence d'une notion qui se compose de deux dimensions: psychophysiologique; philosophique (5).

 

- Au plan psychophysiologique, le besoin exprime un manque accompagné d'une tendance à y faire face. On rencontre une tension entre l'intérieur de l'homme et son environnement qui se traduit par diverses manifestations et par exemple la lassitude. Dès le niveau psychosociologique émerge l'ambivalence du besoin. Le manque est indissociable de son contraire: la satiété. Les deux pôles, inséparables, entraînent les mêmes effets: violence, fatigue, etc.

 

- Au plan philosophique, le besoin, manifestation vitale, éveille l'attention vis-à-vis de la totalité de la vie. Il sort de la dimension quantitative pour entrer dans le champ de la conscience où il prend la forme du désir soumis aux châtoiements de l'évaluation. La manière de satisfaire les désirs met en branle la gamme des sentiments et l'intensité de la volonté. Le sage qui cherche à supprimer les désirs pour réduire son insatisfaction agit sur les besoins eux-mêmes et exerce sa volonté pour les moduler de façon à n'éprouver plus que ceux qu'il est effectivement possible de satisfaire. Le besoin est toujours satisfait dans un univers doté d'objets et de relations: institutions, rites, culture, etc. L'analyse du besoin est indissociable d'une bonne connaissance de l'environnement dans ses multiples dimensions.

 

Le besoin est une contrainte. En tant que donnée, il est la réalité non économique qui fonde l'économie. Le premier fait de l'histoire humaine est que l'homme mange. Mais la simple jouissance d'un objet, comme le ferait un cueilleur de fruits dormant à la belle étoile et s'abreuvant au cours d'eau, ne fonde pas l'activité économique. Celles-ci prend naissance dans l'effort et le travail nécessaire à la production. Il faut du désir pour accepter de s'astreindre à une activité conduisant à la satsifaction.

 

2. Les présupposés

 

Les présupposés sont au nombre de trois:

- La relation de la rareté et de l'abondance;

- La relation de l'utile et du nuisible;

- La relation de maître à esclave.

 

* Relation rareté/abondance. L'économie ne part pas d'une abondance donnée. Son rôle est de la produire. La plasticité des besoins donne à l'abondance le statut de problème éternel. L'abondance peut exister pour certains biens ou caractériser la vie de quelques groupes humains. Mais d'autres raretés existent ou naissent et des populations baignent dans la pénurie.

 

Les relations caractéristiques de ce présupposé sont l'échange, relation égalitaire par l'intermédiaire du prix, et la hiérarchie, en particulier celles des pouvoirs d'achat, pouvoir dans le système des échanges. La nature de l'échange importe peu. Entre individus ou organisations, de statut privé ou collectif, l'essentiel réside dans la relation.

 

* Relation utile/nuisible. L'utilité de chaque chose désigne le point de vue subjectif de l'homme: son appréciation. Mais l'économie n'est pas commandée par l'usage ou la jouissance. L'utilité à considérer est celle qui nécessite un effort pour obtenir le bien satisfaisant un besoin. Dès lors elle est relative, différentielle, car l'ascète par exemple dénie toute utilité à divers biens. Le superflu, le luxe, le gaspillage, sont du domaine économique au même titre que le non rentable, les prestations multiples telles que loisirs, vacances, protection, etc. Toutes ces dimensions font appel à l'idée d'effort d'acquisition, de comparaison entre avantages et inconvénients de leur recherche ou d'un renoncement. De plus, ils font vivre des secteurs entiers.

 

* Relation maître/esclave. Aristote fut le premier à soulever le caractère indépassable de cette relation. Il est impossible d'élaborer une économie concrète sans exploitation de l'homme par l'homme, sans servitude. La relation maître/esclave correspond à la hiérarchie présente dans toute activité organisée. Seigneur comparé à serf, patron comparé à employé, la hiérarchie est interne aux activités économiques et dépend de la division du travail, phénomène croissant avec la spécialisation technique. La question de fond: pourquoi faut-il produire? met en mouvement l'organisation du travail, l'innovation technique, la gestion efficace, les prélèvements sur l'environnement. La relation hiérarchique est le fondement de la production.

 

3: La finalité

 

Le but spécifique de l'économie est le bien-être, à distinguer des finalités abstraites et générales, atemporelles et absolues: bonheur et justice, égalité. Les fins ultimes mettent en œuvre d'autres caractéristiques de l'homme et de la société. Un but est concret et réalisable, dans un temps et sur un espace précis. Dès lors, l'idée de bien-être est une variable historique liée au niveau de développement économique d'une société. La notion prend un sens dépendant des possibilités du moment, des conditions de sa réalisation, de la représentation que nous nous en faisons. Le niveau de bien-être sera fonction de la multiplicité des besoins que nous pouvons satisfaire selon nos goûts personnels et de l'intensité des efforts à fournir pour bénéficier des moyens de satisfaire nos besoins du moment. La mesure du bien-être est donc relative aux personnes ou aux groupes, et on ne peut définir, de façon uniforme ou autoritaire, ce que doit être le bien-être pour chacun. Créer les conditions favorables est le seul but auquel peut prétendre l'économie.

 

Frédéric VALENTIN.

 

Notes:

(1) Jean-Claude PERROT, Une histoire intellectuelle de l'économie politique, Editions de l'EHESS, 1992, p.68.

(2) Jean-Claude PERROT, op. cit., p. 93.

(3) Julien FREUND, L'essence de l'économique, Presses Universitaires de Strasbourg, 1993, 160 p.

(4) Julien FREUND, Philosophie et sociologie, Cabay, Louvain-la-Neuve, 1984, p. 24.

(5) Julien FREUND, «Théorie du besoin», in: Politique et impolitique, Sirey, 1987, Chap. 23.

vendredi, 13 mars 2009

Interventie van F. Ranson ("Fête des Identitaires")

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Interventie van Frederic Ranson ("Fête des identitaires", Sint-Pieters-Leeuw, 28 februari 2009)

 

Ik heb de eer u vandaag het manifest van het nieuw-solidarisme voor te stellen. In het licht van het onderwerp van vandaag zou ik er twee ideeën in het bijzonder uit willen onthouden, ter overweging door het publiek. Eerst en vooral zou ik de deelnemers en de organisatoren willen bedanken voor hun bijdrage aan een soort gedachtewisseling die men elders in Vlaanderen niet meer kent, ondanks de veel gunstigere voorwaarden dan in Franstalig België. Identitairen die zich vandaag om sociale vraagstukken bekommeren, is al een goede manier om de nieuw-solidaristen te omschrijven.

 

In het kort gesteld is de crisis die we nu beleven deze van meer dan dertig jaar Angelsaksisch neoliberalisme. De naoorlogse internationale financiële architectuur is door de Verenigde Staten en hun hoge bankwezen altijd zodanig uitgedacht dat de lusten voor zichzelf zijn en de lasten voor de rest van de wereld. Sinds de jaren zeventig dient het neoliberalisme als nieuw instrument om hun financiële belangen veilig te stellen. De liberalisering van hun financiële markten heeft hun toegelaten de dollarheerschappij te bestendigen. Vervolgens zijn het Verenigd Koninkrijk en later de Europese Unie hen gevolgd. Het eerste gevolg ervan was dat de “sociale kapitalen” – geaccumuleerd gedurende decennia – getransfereerd zijn naar een geglobaliseerde financiële markt. Het tweede gevolg ervan was de ontwikkeling van de financiële derivaten, tegengewicht voor de risico’s op een gedereguleerde markt. De omvang van de financiële crisis is een goede indicator voor de graad van amerikanisering en globalisering.

 

Men moet goed beseffen op welke manier niet alleen de economische of financiële voorwaarden, maar daardoor evenzeer de politieke voorwaarden zijn veranderd. Ja, ze zetelen nog, onze parlementairen, maar ze zijn bijna gedegradeerd tot gemeenteraadsleden in het grote “werelddorp”. Het nationale kader, basis van ons sociale model en van de consensus arbeid-kapitaal, is bezig te verdwijnen, ondermijnd door het neoliberalisme en de vrijhandel. De verburgerlijking van rechts en links heeft hen totaal onbekwaam gemaakt om alternatieve oplossingen voor te stellen. Tegenover hun onbekwaamheid en tegenover die nieuwe voorwaarden dringen nieuwe antwoorden zich op. De huidige crisis vormt een breuk. Ofwel ziet men in deze crisis een nieuwe fase van concentratie en globalisering. Ofwel ziet men er een gelegenheid in om een legitieme volkswoede te organiseren en alternatieven te formuleren.


Het eerste idee dat ik graag wil onderstrepen is de hernationalisering van sectoren van de staat en de economie, zowel de financiële als de reële economie, van Fortis tot Opel. In de huidige toestand – waarin we worden misleid met eurocratische en andersglobalistische voorstellen die elkaar afwisselen, waarin het eenheidsdenken een “socialisme van de bankiers” aanprijst, enzovoort – is die eis reeds een revolutionaire daad. Het tweede idee om te onthouden, is dat van de monetaire soevereiniteit, wat een herdefiniëring van ons gebruikelijke begrip over geld inhoudt. Ik kom hierop terug bij wijze van kort antwoord aan de heer Robert. De ideale synthese van de tweede ideeën zou de overeenstemming zijn tussen de reële en de financiële economie. Dus: geen zeepbellen meer, geen inflatie, geen deflatie, maar een “euflatie” (neologisme van Antonio Miclavez). Helaas, dat is niet het beleidsdoel van onze centrale banken, die slechts semi-publiek zijn. Zij handelen in het belang van de bankiers en niet in het belang van de volkeren. Dezelfde kritieken – in de traditie van het populisme –  tegen de Amerikaanse Federal Reserve zijn van toepassing op de Europese Centrale Bank. De eerste banken die genationaliseerd zullen moeten worden zijn dus de centrale banken zelf!


De heer Robert heeft net het “economische mirakel” van het nationaal-socialistische Duitsland toegeschreven aan zijn minister van Economie, Schacht, en diens “politiek die zeer veraf stond van het 25-Puntenprogramma”. Anderen zullen het toeschrijven aan Keynes. Welnu, wat was het geheim van dat mirakel? De openbare werken en de Duitse herbewapening werden respectievelijk betaald met Mefo- en Öffa-wissels, dus alternatief of aanvullend geld, uitgegeven zonder de openbare schuld te doen toenemen, dat wil zeggen: gebaseerd op het begrip monetaire soevereiniteit. Deze wissels of bonnen waren op zijn minst een hybride idee, omdat ze effectief al werden voorgesteld in het 25-Puntenprogramma, onder de naam “Staatskassengutscheine” (schatkistbonnen). Vanzelfsprekend gingen de ideeën van zijn auteur, Gottfried Feder, nog veel verder. Zijn ideeën stonden zeer dicht bij de antieke en scholastieke principes die vandaag nog aanwezig zijn in het islamitische financieren. Schacht, ten gronde een bankier, heeft uiteindelijk zelfs de verdere emissie van dat geld zonder schuld geweigerd, zoals een andere beruchte bankier, Necker, méér dan een eeuw vóór hem, de emissie van assignaten had geweigerd. Is alternatief geld een utopie vandaag de dag? Nee! Wie kent bijvoorbeeld niet de dienstencheques of de maaltijdcheques, die eenvoudigweg vormen van alternatieve verloning zijn?


Misschien lijken die enkele voorstellen nog voorbarig of futuristisch, maar wij zijn er zeker van dat de verergerende situatie hen steeds meer aanvaardbaar en aanvaard zal maken. Het is dus vooral belangrijk om deze afspraak met de 21ste eeuw niet te missen of de versterking van het systeem te ondergaan door een toegenomen “global governance” die reeds gemeengoed gemaakt wordt door het eenheidsdenken. Ik dank u voor uw aandacht.

jeudi, 12 mars 2009

L'invention de la seconde armée de réserve: les femmes

L’invention de la seconde armée de réserve: les femmes

 

 

Dans les année 70, on disait que les immigrés devaient faire venir leurs femmes et leurs enfants pour éviter d’aller voir des prostituées. Mais derrière l’humanisme affiché, on trouve un solide et classique raisonnement économique. Le capitalisme « avait besoin de bras, pour faire le travail dont les français ne voulaient pas ». Le raisonnement est biaisé. Ce n’est pas tant le travail qui est en cause que le prix payé pour ce travail. Cette question se pose avec d’autant plus d’acuité à la fin des années 60, quand la croissance ininterrompue des Trente Glorieuses donne aux ouvrier des moyens de pression uniques dans l’histoire du capitalisme. La grande grève générale de Mai 68, le rêve de l’anarcho-syndicalisme à la française depuis le congrès d’Amiens en 1905, est l’apothéose de ce mouvement historique. Les salaires grimpent, grimpent, à peine rognés par l’inflation, le partage entre salaires et profits se tord au bénéfice des premiers. Face à cette baisse tendancielle du profit, déjà analysé par Marx en son temps, le capitalisme sort alors son arme traditionnel, elle aussi analysé par le barbu allemand, « l’armée de réserve », c’est-à-dire un sous-prolétariat de chômeurs, sous-qualifiés, immigrés, qui accepte des rémunération inférieur au prix du marché, et pèse mécaniquement à la baisse des salaires ouvriers. Mais cette réponse traditionnel ne suffit pas. L’immigration même massive ne permet pas de retourner cette situation défavorable aux taux de profit. Les patrons français ont encore raffiné les système puisque, avec le regroupement familiale, ils escompte trouver sur place leur main-d’œuvre de seconde génération. Jusqu’à la chute du mur de Berlin, ils ne pouvaient pas chercher leurs travailleurs bon marché n’importe où sur la planète; alors le capitalisme a sorti son joker. L’invention de la seconde armée de réserve: les femmes.

Éric Zemmour – Le premier sexe (p.118/119)

lundi, 09 mars 2009

La déréglementation du marché et ses conséquences

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LA DEREGLEMENTATION DU MARCHE ET SES CONSEQUENCES


À partir des années 70, les structures économiques relativement rigides issues de l’après-guerre ont été démantelées par les tenants d’une liberté économique sans limites. Ils sont parvenus à mettre en place une triple déréglementation, monétaire, commerciale et financière, liée par l’idéologie et des intérêts croisés. La libéralisation financière pousse ainsi celle du commerce puisque les multinationales qui investissent à l’étranger cherchent ensuite à exporter. La libéralisation monétaire pousse la libéralisation financière pour permettre aux entreprises de se couvrir contres les évolutions erratiques du cours des monnaies. On oublie aujourd’hui le rôle fondamental de la fin de la convertibilité du dollar en 1971, qui a accéléré la financiarisation de l’économie (le marché des devises est le premier au monde). Puis, les accords commerciaux se sont multipliés pour démanteler les barrières douanières et assurer une circulation la plus libre possible des biens. Enfin, les années 80 ont vu une accélération de la déréglementation financière jusqu’à ce que les échanges financiers soient 50 fois plus importants que ceux de marchandises.


La déréglementation a eu trois conséquences. La première a été un gonflement incontrôlé de l’endettement (des ménages et des Etats), permis par le manque d’encadrement des pratiques financières. Les institutions financières peuvent créer toujours plus de monnaie par rapport à leurs capitaux, que ce soit par l’effet de levier, qui permet de prêter ou placer davantage que ce qui est autorisé (par le hors bilan) ou la titrisation (qui permet de sortir le risque du bilan). Les excès de cette libéralisation sont particulièrement bien illustrés par les excès du marché de l’immobilier subprimes aux Etats-Unis, que Paul Jorion décrit si bien.


La deuxième conséquence est une amplification radicale du caractère cyclique de nos économies et la multiplication des crises. Nous vivons dans un monde économique de plus en plus instable : krach boursier en 1987, crise économique du début des années 90 (conséquence d’une bulle immobilière), crise asiatique de 1997, bulle Internet de 2001, subprimes en 2007. Et du fait de la libéralisation, la contagion est plus rapide et les crises sont plus violentes. Le repli de la régulation laisse mieux apparaître le caractère exagérément cyclique du marché, exubérant à la hausse comme à la baisse.


La troisième conséquence est une hausse des inégalités. Le libre-échange non régulé des pays développés avec les pays émergents provoque une déflation salariale et une hausse du chômage. Le système actuel ne profite au mieux qu’à 10% de la population. Et la hausse des inégalités se retrouve également dans la soumission accrue des entreprises au diktat du marché. Enfin, cette inégalité transparaît dans le rapport entre les entreprises et les citoyens puisque les premières s’accaparent une part toujours plus grande de la richesse au détriment des salaires, preuve que déréglementation ne rime pas forcément avec concurrence.


Pire, les trois conséquences de la déréglementation se renforcent entre elles. En effet, c’est bien la hausse des inégalités aux Etats-Unis qui a provoqué la catastrophe des subprimes puisque les ménages modestes ont compensé par l’emprunt la baisse de leur pouvoir d’achat à cause à la déréglementation financière. Et c’est la déréglementation monétaire et financière qui pousse les pays d’Asie à engranger des excédents colossaux pour se protéger des marchés, créant d’énormes déséquilibres financiers mondiaux.


De manière intéressante, les tenants du système ont gagné une partie de la bataille en parvenant à qualifier la destruction de la réglementation économique issue de l’après-guerre des beaux noms de mondialisation, globalisation ou déréglementation. En effet, comment être contre ces termes, porteurs de valeurs positives ? Notre combat idéologique passera également par les mots et il nous revient de qualifier ce qu’est vraiment cette évolution de ce capitalisme sauvage : la loi de la jungle, la loi du plus fort ou l’anarchie néolibérale. Pire, certains ont réussi à faire passer ce retour en arrière pour moderne. Il s’agit d’une arnaque incroyable tant cette idéologie tend à revenir au capitalisme sauvage du tournant du siècle, celui d’avant les grandes conquêtes sociales. En quelque sorte, pour reprendre Paul Jorion, il s’agit d’une volonté de retour du capitalisme à l’état de nature, d’un déni de tout ce qui fait l’humanité, l’abandon du processus de civilisation où le bien commun et la solidarité l’emportent sur les calculs égoïstes individuels. Quelques économistes darwiniens ont vendu l’idée que la somme des égoïsmes correspond à l’intérêt général et qu’une main invisible bienveillante veille sur le marché pour promouvoir le "laissez faire" et le "laissez passer"… »


Laurent Pinsolle, "La crise de l’anarchie néolibérale", Agoravox, 11 février 2009

dimanche, 08 mars 2009

Dans les coulisses de la crise, la nouvelle guerre du pétrole

Dans les coulisses de la Crise, la nouvelle guerre du pétrole

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Par Maxime Lion
Altermedia France

L’organisation des Pays exportateurs de Pétrole (Opep) pourrait procéder à une nouvelle baisse de sa production, en mars, lors de sa prochaine réunion à Vienne. C’est en tout cas ce qu’a affirmé samedi à Alger le ministre algérien de l’Énergie et des mines Chakib Khelil. Raisons invoquées : le possible maintien à la baisse des cours du brut. Ceci alors même que l’Agence internationale de l’Énergie abaissait vendredi ses prévisions de demande mondiale pétrolière, tablant désormais sur une contraction en 2009 comme en 2008. L’occasion de faire le point sur un marché fondamental de l’économie moderne où le politique n’est jamais loin.

 

Une véritable guerre « discrète » fait aujourd’hui rage sur le marché du Pétrole. Du côté des offreurs, l’Organisation des Pays Producteurs de Pétrole, qui représente 40 % de la production mondiale et qui bénéficie du soutien de la Russie, se veut le syndicats de défense des pays producteur : il rêve d’un baril de pétrole à 60 $ afin de rentabiliser l’ensemble des exploitations des ses membres, et d’assurer de confortables profits pour les plus compétitifs d’entre eux, comme l’Arabie Saoudite. La demande, quant à elle, s’organise pour l’essentiel autour des pôles occidentaux et asiatiques. Cependant, les États-Unis, premier consommateur au monde d’hydrocarbure et inventeurs de toute la filière économique du pétrole, donne le la : le prix du pétrole est actuellement gouverné par le niveau des stocks américains de pétrole. Depuis l’été dernier, il oriente les courts toujours dans le même sens, la baisse.

Si la baisse des courts s’explique avant tout par une cause objective - la chute de la demande de pétrole attestée par la litanie des rapports mensuels de l’Agence Internationale de l’Énergie annonçant une régression de la consommation de brut de 0,6 % en 2009 - elle devrait être compensée en grande partie par le diminution de la production de l’OPEP, suivie par celle opérée par la Russie. L’objectif est de relancer le baril à la hausse pour atteindre un objectif de court terme de 45 $ la baril. Or, peine perdue : alors que les consignes ont été relativement suivies par les pays membres de l’organisation, la production se maintient, voire augmente légèrement. Qui sont les coupables, augmentant leur production contre toute logique économique ? La réponse : des pays à la fois producteur et consommateur qui ont plus à perdre dans les surcoûts d’un pétrole en hausse que dans les pertes de leur propre puits… et en tout premier lieu les États-Unis, suivis de la Chine et du Brésil.

La baisse des courts du pétrole semble ainsi être devenu un objectif majeur de la politique américaine. Certains y ont vu un motif essentiel de la volonté de l’oncle Sam de freiner les ardeurs israéliennes quant à une campagne de raids aériens sur l’Iran, craignant les conséquences d’un conflit prolongé au Moyen Orient sur les courts de l’or noir. Qu’est-ce qui pousse les Américains à maintenir à grand frais les courts du pétrole à des courts les plus bas possibles, quitte à hypothéquer l’avenir de leur propre industrie pétrolière ?

La réponse est simple : le choix de la surchauffe de la planche à billet comme moyen de venir à bout de la crise, voire de la dépression économique. Le nouveau président O’Bama a promis d’injecter 850 milliards de dollars dans l’économie américaine sous forme d’infrastructures et de réduction d’impôts. D’où vient l’argent ? De bons du trésor dont la valeur repose dans la crédulité des étrangers dans la puissance de l’Oncle Sam. Si ces derniers ne suffisent pas, la planche à billet fera le reste. Or ce schéma ne fonctionne que tant que la confiance en la monnaie est maintenue par une inflation quasi nulle, garantissant, du moins à court terme, son pouvoir d’achat. Or le facteur principal de la chute de l’inflation aux Etats-unis, au point qu’elle devienne une véritable déflation, est justement la chute des courts des hydrocarbures. Une forte augmentation des courts de pétrole, ou choc exogène, suite à une crise géopolitique, aurait pour conséquence de relancer dramatiquement l’inflation et ainsi de transformer les injections massives de liquidités dans l’économie en empoisonnement du système financier mondial. A la crise - se matérialisant par la chute des valeurs des actifs, actions et immobiliers, c’est-à-dire une destruction de richesse - s’ajouterait l’effondrement du dollar, ce qui finirait de laminer le revenu des actifs… Il s’agit du pire scénario des économistes, l’hyper-inflation, qui se caractérise par une défiance générale pour la monnaie papier dite fiduciaire. Cette dernière revient à sa valeur intrinsèque, c’est-à-dire quasi-nulle, celle d’un petit papier imprimé en quadrichromie… Ceci signifierait l’arrêt de mort du dollar, et donc la fin de l’empire américain car il n’y a pas d’Empire sans impôt impérial.

Les liens entre le Politique et l’Économique ne sont jamais aussi forts qu’en tant que crise, et l’Histoire n’est jamais loin. Si la crise a aujourd’hui surtout le goût amer des licenciements et du marasme, marquant la fin d’un modèle économique, elle est aussi l’annonce de changements profonds, du mutations insoupçonnées. A nous de les décryptées afin de fêter la fin de ce « monde vétuste et sans joie… »


Article printed from AMI France: http://fr.altermedia.info

URL to article: http://fr.altermedia.info/general/dans-les-coulisses-de-la-crise-la-nouvelle-guerre-du-petrole_19607.html

jeudi, 05 mars 2009

Intervention de F. Ranson au Colloque identitaire (28-02-09)

Frédéric RANSON:

Intervention au colloque identitaire du 28 février 2009

Sint-Pieters-Leeuw (Brabant)

Il m’incombe aujourd’hui de vous présenter le manifeste du néo-solidarisme. En fonction du sujet d’aujourd’hui, j’en voudrais retenir deux idées en particulier, à méditer par le public. D’abord, je voudrais féliciter les organisateurs et les autres participants pour leur contribution à un genre de débat qu’on ne connaît plus ailleurs en Flandre, malgré des conditions plus favorables qu’en Belgique francophone. Des identitaires s’occupent aujourd’hui des questions sociales et c’est déjà une bonne description pour les néo-solidaristes.

 

En bref, la crise que nous vivons est celle de plus de trente ans de néolibéralisme anglo-saxon. L’architecture financière mondiale de l’après-guerre a toujours été conçue, par les Etats-Unis et leur haute finance, de telle manière que les profits soient pour eux-mêmes et les charges pour le reste du monde. Depuis les années septante, le néolibéralisme sert de nouvel instrument pour assurer leurs intérêts financiers. L’ouverture des marchés financiers a permis  de prolonger l’hégémonie du dollar. Ensuite, suivaient le Royaume-Uni et plus tard l’Union européenne. La première conséquence était que les « capitaux sociaux » des Etats européens, accumulés depuis des décennies, étaient alors transférés à un marché financier mondialisé. La deuxième conséquence était l’invention des produits dérivés, contrepartie pour les risques sur un marché dérégulé. L’ampleur de la crise actuelle est un indice du degré d’américanisation et de mondialisation.

 

Il faut se rendre compte de quelle manière, non pas seulement les conditions économiques ou financières, mais par là aussi les conditions politiques ont changé. Oui, ils sont encore là, les parlementaires, mais ils sont presque dégradés jusqu’au niveau de conseiller communal dans le « village global ». Le cadre national, base de notre modèle social et du consensus entre travail et capital, est en voie de disparition, sapé par le néolibéralisme et le libre-échangisme. L’embourgeoisement des droites et des gauches les a rendu totalement incapables à proposer des alternatives. Face à leur incapacité et face aux nouvelles conditions, de nouvelles réponses s’imposent. La crise actuelle est une rupture. Ou bien on voit dans cette crise une nouvelle phase de concentration et de mondialisation. Ou bien on y voit une occasion d’organiser une colère légitime et de proposer des alternatives.

 

La première idée que je veux retenir de notre manifeste est donc celle de la renationalisation de l’Etat et de l’économie, tant l’économie monétaire que l’économie réelle, de Fortis à Opel. Dans les conditions actuelles, où vous étés trompés par des propositions européanistes et altermondialistes qui se relaient, où la pensée unique prône un « socialisme des banquiers » et ainsi de suite, cette revendication est déjà un acte révolutionnaire. La deuxième idée à retenir est celle de la souveraineté monétaire, qui implique une redéfinition des notions habituelles sur l’argent. J’y reviens en brève réponse à monsieur Robert. La synthèse idéale de ces deux idées serait la correspondance entre l’économie réelle et l’économie monétaire. Donc : plus de bulles, plus d’inflation, plus de déflation, mais « euflation » (notion d’Antonio Miclavez). Hélas, nos banques centrales semi-publiques n’ont pas ce but. Elles agissent dans l’intérêt des banquiers et pas dans l’intérêt des peuples. Les mêmes critiques, dans la tradition populiste, à la Réserve fédérale américaine peuvent s’appliquer à la Banque centrale européenne. Les premières banques à nationaliser seront donc les banques centrales elles-mêmes !

 

Monsieur Robert vient d’attribuer le « miracle économique » de l’Allemagne nationale-socialiste à son ministre de l’économie Schacht et sa « politique très éloignée du programme en 25 points ». D’autres l’attribueront à Keynes. Eh bien, quel était le secret de ce miracle ? Les travaux publics et le réarmement allemands étaient payés par des « bons Öffa » et des « bons MeFo », donc de l’argent alternatif ou supplémentaire, sans accroître la dette publique, c’est à dire basé sur la notion de souveraineté monétaire. Ces bons étaient au moins une idée hybride, parce que ils étaient effectivement déjà proposée dans le Programme en 25 Points sous le nom de « Staatskassengutscheine » (bons du Trésor publique). Evidemment, les idées de son auteur, Gottfried Feder, allaient encore plus loin. Ses idées étaient très proches des principes antiques et scholastiques, aujourd’hui encore présents dans le financement islamique. Schacht, profondément banquier, a enfin même refusé l’émission ultérieure de cet argent sans dette, ainsi qu’un autre célèbre banquier, Necker, plus d’un siècle avant lui, avait refusé l’émission des assignats. L’argent alternatif est-il une utopie aujourd’hui ? Non ! Qui ne connaît pas les chèques de repas ou les chèques de service, qui sont simplement des formes de salaire alternatif ?

 

Peut-être ces quelques propositions semblent encore précoces ou futuristes, mais nous sommes surs que la situation aggravante les rendra de plus en plus acceptées. L’importance est de ne surtout pas rater ce rendez-vous avec le 21ième siècle, ou de subir le renforcement du système par une « gouvernance mondiale » accrue et répandue par la pensée unique. Je vous remercie pour votre attention.

mercredi, 04 mars 2009

E. Todd: "Le protectionnisme est l'antidote à la guerre"

EMMANUEL TODD : « LE PROTECTIONNISME EST L’ANTIDOTE A LA GUERRE »


C'est l'Europe qui doit être le moteur de ce nouveau projet économique. Le continent européen a une économie relativement saine. Il produit ce qu'il faut d'exportations pour financer ses importations de matières premières. Le protectionnisme est la meilleure manière de se protéger – ce n'est pas un gros mot – de la pression exercée par les salaires des pays émergents. Et ce, pour permettre en Europe une relance des salaires et de la demande. (...)


Le centre de gravité économique dans le monde a repassé l'Atlantique. Il est en Europe, et plus particulièrement en Allemagne. Or les Européens ne font pas preuve de responsabilité face à cette mission qui est la leur. Ils ont le prétexte de la division, mais en vérité ils sont aussi dans un état de manque de réflexion économique, qui est probablement encore pire que celui des Américains. Ils se comportent comme des enfants qui ne veulent pas devenir adultes. Ils ne peuvent pas se contenter de mettre en place un protectionnisme européen à moyen et long terme, ils doivent s'accepter en tant que régulateurs hégémoniques dans le monde sur le plan économique. (...)


La crise de 1929 a produit le Front populaire en France, le New Deal aux Etats-Unis, le nazisme en Allemagne, un conservatisme un peu mou en Angleterre. On devrait assister, compte tenu d'une certaine dérive oligarchique, avec beaucoup d'inégalités des revenus, à l'émergence d'un mélange de lutte des classes et des générations. On a vu la crise des banlieues en France, et aujourd'hui les événements de Grèce. »



Emmanuel Todd, interviewé par Le Matin, 14 décembre 2008


LE LIBRE-ECHANGE OU LA DÉMOCRATIE : IL FAUT CHOISIRLA FIN D’UN CYCLELE RÉVEIL EN FORCE DU PROTECTIONNISME CHINOIS

samedi, 28 février 2009

L'économie russe en 1994

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Archives de SYNEERGIES EUROPEENNES - 1994

 

SYNERGIES EUROPÉENNES - VOULOIR (Bruxelles) - Janvier 1994

Michel SCHNEIDER:

ECONOMIE RUSSE: LA LONGUE MARCHE VERS L'INCONNU

Le travail de démantèlement de l'ancien système, essentiellement mené par l'équipe d'Egor GAIDAR de fin 1991 à la fin 1992, et pour partie poursuivi depuis, a été payé par un affaiblissement extrême de l'Etat, par un grand désordre économique, par un accroissement de la corruption administrative et de la criminalité générale, par une stratification sociale séparant désormais une minorité de nouveaux riches et une majorité de nouveaux pauvres. Ce travail était généralement considéré comme indispensable au passage a l'économie de marché, à la multiplication des acteurs économiques privés (10 à 15 % de la population vivrait aujourd'hui dans le secteur privé) et à la prise du pouvoir économique par les chefs d'entreprises, les régions et les municipalités. Sur ces deux derniers points, les résultats sont tangibles.

Lors du conseil des ministres du 4 février 1993, le président YELTSIN déclarait cependant: "Le plan économique pour 1992 a pratiquement échoué... l'économie nationale s'est effondrée".

En cette fin d'année, la situation économique demeure en effet plus que jamais alarmante et les symptômes les plus visibles en sont: la poursuite de l'inflation, de la chute de la production, de la baisse du niveau de vie de la masse de la population (alors que les contraintes d'un déficit budgétaire considérable risquent d'obliger le gouvernement à libérer les quelques prix qui restent sous contrôle de l'Etat ou des municipalités: gaz, électricité, téléphone, loyers, eau, charges locatives... ), l'accroissement exponentiel de la dette interentreprises et de la dette extérieure -et de son service- qui font de la Russie, en réalité, un pays en faillite.

Début juin 1993, dans une déclaration commune, le gouvernement et la Banque Centrale fixait les objectifs de leur politique économique: abaisser le taux d'inflation à 10 °/0 par mois d'ici la fin 1993 et achever la stabilisation des prix en 1994 dans le cadre d'une accélération de l'intégration de l'économie russe au sein de l'économie mondiale. Renforcer le rôle de l'économie de marché. Au niveau des changements structurels (point 5 de la déclaration), le gouvernement entend poursuivre fermement le programme de privatisation, améliorer les bases légales des relations au sein du marché et contribuer au développement des marchés financiers. Le gouvernement soumettra par ailleurs au Soviet Suprême des projets de loi sur les sociétés, un nouveau Code Civil et un nouveau Code du commerce qui assurera la sécurité des contrats. Enfin, le gouvernement travaillera à la levée des restrictions sur la propriété de la terre et il garantira l'exécution de la loi sur les faillites.

Telles étaient donc les dernières résolutions du gouvernement...

Récemment, un institut gouvernemental a donné ses prévisions, qui donnent la mesure du chemin à parcourir. La production industrielle et la production agricole chuteront respectivement de 15 et 5% cette année. Le volume des investissements baissera de 55 à 60% sur les six derniers mois de 1993, contre 45% l'an dernier. Le niveau de vie baissera de 10% au moins et le "revenu de subsistance" devrait atteindre 70.000 roubles par mois en décembre. Début juillet était publié un sondage effectué auprès des "élites" (industriels, commerçants, experts économiques et scientifiques, députés et journalistes) qui reflétait bien le pessimisme de celles-ci: 70% d'entre eux s'attendaient a une détérioration croissante de la situation économique, financière, sociale et politique. Près de 50% se prononçait,aient pour une économie mixte (50% au privé 50% à l'Etat), 28% pour une économie strictement libérale et 19% pour un retour à l'étatisation.

Ce sondage est intéressant car il marque, comme les déclarations et articles de plus en plus nombreux de personnalités, une tendance assez nette à souhaiter des inflexions sensibles dans la politique actuellement poursuivie.

Serguëi GLAZIEV, ministre du Commerce extérieur, reconnait que si la Russie échoue a créer des structures financières et industrielles efficaces d'ici un an ou deux, elle se "désintégrera". Et il préconise des mesures urgentes:

suspendre le chapitre de la loi de privatisation qui permet aux grandes entreprises de privatiser elle-même les unités de production qui les composent, abolir les obstacles infondés à la création de holdings,

3. introduire un certificat de qualité pour les marchandises importées et moduler les tarifs douaniers en fonction des objectifs de la politique industrielle, n'accorder des subventions et la garantie du gouvernement qu'aux importations de marchandises et d'équipements qui ne peuvent être achetés sur le marché national, au lieu d'investir dans des projets locaux, il est nécessaire d'apporter le soutien de l'Etat à des programmes nationaux majeurs qui permettent des changements structurels.

Cette prise de position du ministre va dans le sens d'un certain protectionnisme et du retour à une certaine forme de planification, en tout cas d'un accroissement du rôle de l'Etat, tendances qui se confirment au fil des jours.

Beaucoup dénoncent désormais les effets pervers des instruments traditionnels de la politique de stabilisation (cf. en annexe le tableau dressé par Jacques SAPIR, maître de conférence à l'Ecole des hautes études en sciences sociales).

Oleg BOGOMOLOV, directeur de l'Institut d'économie internationale auprès de l'Académie des sciences estime ouvertement que c'est l'aventureuse "thérapie de choc" de M. GAIDAR qui est la principale responsable de la chute continue de la production et de l'inflation. La politique ruineuse du "grand saut" dans l'économie de marche a été inspirée par les économistes de "l'école monétariste de Chicago" et aussi par le FMI, déplore-t-il. Et si cette politique devait être poursuivie, elle conduirait à une situation encore plus grave. En toute hypothèse, il n'y a rien à attendre des deux années qui viennent sauf, prévoit-il, une plus grande détérioration. Pour lui, plutôt que de quémander des prêts, alors que la Russie est en cessation de paiements. le gouvernement devrait attirer les investisseurs étrangers sur des secteurs prioritaires, en créant les conditions légales et fiscales qui font aujourd'hui défaut.

Précisément, dans un rapport rendu public durant l'été 1993, un responsable du Fonds Monétaire International, M. de Groote, en vient à critiquer ses collègues américains et leur "approche fondamentaliste" des réformes fondées sur "un modèle importé qui n'existe nulle part, pas même aux Etats Unis, le seul pays pris comme référence par ces réformateurs de l'école reaganienne". Dans ce rapport, il déplore une libération des prix "prématurée et mal conduite" et préconise la restauration d'un certain contrôle des prix dans la grande industrie et l'agriculture, ainsi qu'un ralentissement des privatisations dans les industries d'Etat et le retour à un minimum de contrôle administratif des processus économiques.

Progressivement, se dessine ainsi les traits d'une politique économique alternative

Dans l'immédiat cependant, la situation est encore aggravée par "l'autonomisme économique", favorisée par les transferts de charges et de responsabilités, initiés par le gouvernement GAIDAR et poursuivis récemment par les concessions de M. ELTSINE aux "sujets" de la fédération. Les conséquences pourraient en être dramatiques pour le pays.

C'est ainsi que beaucoup de régions imposent désormais leurs propres règles de passage à l'économie de marché et tentent de constituer leur propre espace économique, instituant des règles fiscales spécifiques concernant en particulier l'exploitation de leurs ressources naturelles et l'accueil des investisseurs étrangers. Des économistes n'hésitent pas à parler de "désintégration préférentielle" estimant que celle-ci toucherait déjà l/3 du potentiel économique russe. Certaines régions ont cessé de transférer leur quote-part au budget fédéral. C'est ainsi que durant les cinq premiers mois de 1993, pas un rouble n'a été donné au budget de l'Etat par les républiques du Bachkortostan, du Tatarstan, cependant que la république du Sakka (ex-Yakoutie) payait 1% et celle de Carélie seulement 3% des impôts fédéraux, et les cas identiques se multiplient.... C'est tout le budget fédéral qui est menacé d'effondrement par "assèchement".

Le gouvernement, apparemment incapable de garder le contrôle de la situation, a néanmoins soumis au Soviet Suprême des projets de loi visant a alourdir la pression fiscale en créant de nouvelles taxes et en augmentant celles existantes, en particulier la TVA (+4%)

La fuite en avant se poursuit donc, comme les privatisations.

Mais les dernières prévisions gouvernementales n'incitent pas à l'optimisme.

A la fin de cette année, selon le Président de la Banque Centrale, le Produit National Brut sera comme en 1992, en baisse de 18 à 20% et le taux de l'inflation de 1000% ! Le ministre des Finances, M. Boris FIODOROV, prédit pour sa part que le déficit budgétaire atteindra 22 milliards de dollars soit 14% du P.N.B.

 

 

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mardi, 17 février 2009

Les sortilèges du capitalisme et le réenchantement du monde

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Les sortilèges du capitalisme et le réenchantement du monde

Trouvé sur: http://www.polemia.com/ 

Dans le monde moderne, « tout fonctionne et le fonctionnement entraîne toujours un nouveau fonctionnement, et la technique arrache toujours davantage l’homme à la terre (*). » écrit Heidegger (« Essais et conférences, la question de la technique »). Le principe de l’arraisonnement du monde s’autoalimente en dispositifs toujours plus techniques.

Kant avait déjà noté que la raison arraisonne. Dans le monde moderne la pensée se trouve coupée en deux, la pensée méditante, de plus en plus réduite, et la pensée instrumentale, de plus en plus envahissante. En d’autres termes, les arts mécaniques supplantent les arts libéraux. Au rationalisme qui calcule, met en coupe réglée le monde, il serait tentant d’opposer l’irrationalisme. Mais ce n’est pas ce dernier qui remédie aux maux du premier. Le problème est moins celui de la prédominance des arts mécaniques sur les arts libéraux que de leur disjonction. Le turbocapitalisme et sa logique financière relèvent plus de la magie que de la raison. C’est du coté du monde arraisonné par la technique marchandisante que se situent les sortilèges, et cela dans un processus qui a été bien été mis en lumière par Philippe Pignarre et Isabelle Stengers dans « La sorcellerie capitaliste. Pratiques de désenvoûtement » (La Découverte, 2005).

C’est pourquoi le dépassement du capitalisme ne peut se faire que dans et par le même mouvement que celui de dépassement de l’imaginaire de la marchandise, comme l’ont montré  Ludovic Duhem et Eric Verdure (« Faillite du capitalisme et réenchantement du monde, L’Harmattan », 2006). En conséquence tant de l’épuisement des ressources naturelles que, plus encore, de l’impératif de ménager les ressources humaines, Il va peut-être s’agir (« peut-être » car l’histoire est ouverte) de revenir au sens ancien du mot économie, à savoir économiser, comme le montre Bernard Perret (« Le capitalisme est-il durable ? », Carnets nord, 2008).

C’est encore Heidegger qui écrivait dans « Introduction à la métaphysique » (1935) : « Cette Europe qui, dans un incurable aveuglement, se trouve toujours sur le point de se poignarder elle-même, est prise aujourd'hui dans un étau entre la Russie d'une part et l'Amérique de l'autre. La Russie et l'Amérique sont toutes deux, au point de vue métaphysique, la même chose; la même frénésie sinistre de la technique déchaînée, et de l'organisation sans racines de l'homme normalisé.[ souligné par nous] » La disparition de la Russie soviétique comme régime économique et social rend cette réalité du déchainement sans âme de la technique asservie au profit plus nue encore. Il va falloir trouver la voie d’une réconciliation entre la raison et les techniques, hors de la toute puissance de l’argent, du court-termisme, du bougisme et de l’impératif de rentabilité immédiate. Il nous faut retrouver les deux qualités qu’Aristote (« Ethique à Nicomaque ») attribuait aux non-esclaves, les facultés de délibérer et de choisir (« to bouleutikon », la « boulè » est l’unité de base de la démocratie athénienne, c’est l’assemblée qui délibère, assemblée instituée par Solon et Clisthène), et la faculté de prévoir, l’horizon de ce que l’on souhaite (« proairesis ») – les deux étant liées, comme on le comprendra aisément, l’avenir étant fait de prévisions sur des conditions qui nous échappent en partie et d’actes qui modifient l’avenir et ses conditions mêmes.

L’historien des techniques Alain Gras relève la multiplicité des voies techniques possibles et le caractère très contestable de la notion de progrès au sens linéaire du terme. Il explique : « Ma position première est donc anti-évolutionniste y compris sur le plan de la science et de la technique ». C’est peut-être par là qu’il faut commencer.

Pierre Le Vigan
Février 2009
Correspondance Polémia
07/02/09(*) la terre ne s’entend pas au simple sens de l’éloignement du mode de vie rural bien sûr. Il s’agit de quitter le « sol » sur lequel se déploie le propre de l’homme. En ce sens ce n’est pas forcément le cosmonaute qui s’arrache plus à la terre que l’usager de clubs de vacances au bout du monde par exemple.

Pierre Le Vigan

lundi, 16 février 2009

Protectionnisme ou "Déglobalisation"?

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Protectionnisme ou « Déglobalisation » ?

Trouvé sur: http://www.polemia.com 

Que deviennent donc les grandes résolutions prises par le G20 réuni à Washington, le 15 novembre dernier, où les dirigeants des vingt principales puissances mondiales s’étaient engagés à s’abstenir « d’élever de nouvelles barrières aux investissements et au commerce des biens et des services » ? Ayant repris tous en chœur le mot d’ordre du moment, « Le protectionnisme : voilà l’ennemi » (1), où en sont-ils aujourd’hui ?

Au sein de l’Union européenne, la solidarité et la concertation résistent mal à l’ampleur des difficultés économiques que l’on ne mesurait pas dans les premières semaines de la crise et on s’achemine doucement mais sûrement vers le « chacun pour soi : « Chaque Etat est tenté d’agir en fonction de ses spécificités nationales », relève le commissaire chargé des affaires économiques et monétaires, Joaquin Almunia.

Sur le plan mondial, on constate le même repli sur soi.

Les Etats-Unis – A tout seigneur tout honneur – envisagent, par exemple, de réexaminer une disposition d'un vaste plan de relance économique protégeant les sidérurgistes nationaux contre les importations d'acier étranger. L'article, perdu dans un projet de près de 650 pages, interdit l'achat de fer ou d'acier étranger pour les projets d'infrastructures que financerait le plan. Par ailleurs, la nouvelle administration Obama s’interroge sur l’opportunité d’une nationalisation des banques.

En Chine, on a déjà assisté, durant les deux dernières années, à plusieurs conflits entre partenaires étrangers et chinois, comme ce fut le cas entre Danone et Wahaha. Récemment, c’est Alstom Transport qui a perdu le marché de la ligne à grande vitesse Pékin-Shanghaï au bénéfice exclusif de fournisseurs chinois. Il en est de même pour les télécommunications ou Coca-Cola ; ce dernier voit suspendre sa négociation engagée avec Huiyan Juice pour le rachat de la firme chinoise. Question : « La Chine va-t-elle favoriser ses champions nationaux en période de crise ? »

Alors, à l’épreuve de la crise, le libre-échange et la globalisation seraient-ils sur la sellette ? De Davos, où régnait un désarroi général, nous vient peut-être une réponse transmise par Frédéric Lemaître, rédacteur en chef du « Monde » (03/02/09) : « La mondialisation est devenue un handicap pour la reprise, et donc la croissance. » Est-ce un hasard si la presse anglo-saxonne parle déjà de « déglobalisation » ? Qu’en est-il ?
Polémia

 Le dilemme de la « déglobalisation »

Le terme est utilisé par Sean O’Grady dans « The Independent » de ce 31 janvier 2009 : « Deglobalisation: What is it ? And why Britain should be scared » (De quoi s’agit-il ? Et pourquoi la Grande-Bretagne devrait-elle avoir peur ?). Le terme désigne évidemment le mouvement inverse de la globalisation, actuellement en cours pour des raisons de protection, de prudence, de protection devant la violence de la crise. Cette situation peut être caractérisée également par la montée du protectionnisme. Mais l’emploi du mot, forgé pour l’occasion, de  « déglobalisation » implique de considérer ce renouveau de protectionnisme comme une mesure qui n’est pas seulement d’occasion, ni de simple réflexe, mais qui suggère un mouvement de mise en cause de la structure et de la philosophie de l’économie du monde, la crise elle-même suggérant cette attitude. Les Britanniques sont particulièrement concernés, et également préoccupés tant leur économie est fondamentalement orientée dans le sens de cette philosophie ainsi mise en péril, au niveau de sa structure même, dans tous les domaines de la vie  nationale.

« La Cité de Londres est un exemple flagrant de main-d’œuvre étrangère et de capitaux circulant librement et, jusqu’à récemment, elle était capable de générer une immense richesse. Mais d’autres services financiers et d’affaires, depuis l’assurance jusqu’à l’expertise, dépendent aussi de ces flux internationaux circulant librement.

« La quasi-totalité de notre fourniture en électricité et de nos services des eaux appartient à des entités allemandes, françaises ou à d’autres d’essence étrangère, un grand nombre de nos banques de la High Street sont entre les mains du groupe espagnol Santander et nos principaux constructeurs automobiles sont japonais, allemands, indiens et américains – et ils exportent 80 pour cent de leur production. Même la poste appartiendra pour moitié aux Hollandais. Il y a aussi Heathrow, un centre de transit international. Le tourisme et les industries créatrices, qui sont le secret de notre prospérité, sont les uns et les autres des affaires mondiales. Regardez aussi les maçons polonais et lituaniens, les arracheurs de pommes de terre, les chauffeurs de taxi nigériens et les infirmières sud-africaines, tous ont fourni un net profit à l’économie britannique. Leur contribution à la baisse du coût de la vie et au maintien de la Sécurité sociale est à peine remarquée et encore moins louée. Sans parler de l’apparition du poulet tikka masala devenu notre plat national. »

Si l’on en revient au protectionnisme, qui est le signe le plus apparent, le plus spectaculaire de la « déglobalisation », il faut savoir qu’il a d’ores et déjà une dimension politique et qu’il interfère d’ores et déjà sur les relations entre l’Europe et les USA de Barack Obama. A cause de cela, on commence déjà à s’interroger sur la réalité de cette énième « lune de miel » entre l’Europe et les USA (…), annoncée bruyamment avec le nouveau président, une grosse semaine après que ce président eut pris ses fonctions. La crise brouille toutes les cartes, et à son rythme, qui est étourdissant.

Les Britanniques, les plus proches des USA, les « cousins » anglo-saxons, sont à nouveau sur le front, cette fois dans l’attaque contre les USA, sur le point précis de la réintroduction d’une forme de « Buy American Act » dans la loi sur le plan de relance (ou stimulus plan) en train d’être discuté à Washington. Le « Business Secretary » (nous laissons le titre dans sa langue originale tant la  traduction en « ministre des Affaires » rend un son étrange) du gouvernement Brown, Lord Peter Mandelson, lance de Davos une critique violente contre Washington et les USA, rapportée par le « Times » de ce même 31 janvier.

« Se livrant à une attaque cinglante contre le plan, Lord Mandelson a déclaré que les projets nationaux consistant dans certains pays à inciter les consommateurs à acheter des produits fabriqués chez eux risquaient sérieusement de déclencher des affrontements dus au commerce protectionniste. “Je comprends pourquoi les gens désirent faire leur propre choix. C’est pourquoi, si on commence ces campagnes “Achetez américain”, ou “Achetez ceci”, ou “Achetez cela”, on court le risque que cela se traduise en de réels obstacles au commerce, ce qui est la dernière chose dont nous avons besoin en économie mondiale”, a-t-il ajouté. » (…)

« Lord Mandelson a condamné ce qu’il a qualifié de démarches protectionnistes naissantes engagées par certains gouvernements au sein de l’Union européenne des 27 nations. “Nous avons créé le marché unique pour soutenir une croissance économique et non pas pour commencer à s’en prendre les uns aux autres.” Toutefois, à Davos, lors d’un important déjeuner des chefs d’entreprise britanniques, il a souligné que la tendance était évidente, non pas seulement en Europe mais dans le monde entier : “Le commerce mondial s’engage cette année vers la régression pour la première fois depuis 1982. Je pense qu’il y a un risque réel que les gouvernements et les affaires voient dans le protectionnisme le remède nécessaire dans ces conditions-là mais pour ce qui concerne la guérison c’est aussi un poison”, a-t-il ajouté. “C’est la leçon que nous devons tirer des années 1930 – des erreurs que nous ne  devons pas réitérer au XXIe siècle”. »

« Lord Mandelson conforte l’avertissement déjà formulé par Gordon Brown au sujet de ce qu’il a appelé le “mercantilisme financier” – une nouvelle tendance des banques à retirer des marchés étrangers des milliards pour les injecter dans leurs bases nationales. »

Il est vrai qu’à Bruxelles, dans les différents milieux européens, la question de la renaissance du protectionnisme est désormais centrale. « A la Commission européenne, nous dit une source européenne, la perception de la crise continue à être étrangement cloisonnée, tant est grande la lourdeur de cette bureaucratie et développée son irresponsabilité politique. Mais la question du protectionnisme est celle par laquelle la grandeur de la crise est en train de pénétrer les esprits. Il y a une crainte immense, presque de la panique, de constater tous les signes de résurgence du protectionnisme, d’abord, bien sûr, aux USA… »

Cette préoccupation a un écho officiel, tel que le rapporte le « EUObserver » le 30 janvier, et cette préoccupation concerne effectivement l’attitude US, le « plan de stimulation » :

« L’Union européenne attend avec beaucoup d’attention de voir si une clause « Achetez américain », relative à l’acier, figurera dans la version finale du Plan de relance américain qui va être signée par Barack Obama, redoutant qu’elle n’affecte les exportations européennes. La clause, obligeant les entrepreneurs à utiliser uniquement de l’acier produit aux Etats-Unis pour leurs programmes de développement financés par le plan de relance de 825 milliards de dollars (630 milliards d’euros) proposé, est incluse dans une version qui a été approuvée par la Chambre des représentants le mercredi 28 janvier. Le Sénat débat du projet de loi en ce moment.

« Lors d’un point de presse de jeudi, le porte-parole, Peter Powel, a déclaré que le commissaire au commerce, Catherine Ashton, suivait de près l’évolution de la situation. “Nous sommes en train d’examiner la situation. … Avant d’avoir un texte définitif … il serait prématuré de prendre position”, a-t-il déclaré. “Mais la seule chose dont nous pouvons être absolument certains, c’est que si un projet de loi est voté qui interdirait la vente ou l’achat de marchandises européennes sur le territoire américain, nous ne resterons pas là à ne rien faire et nous n’en tiendrons aucun compte”, a-t-il pousuivi. »

« Selon la proposition actuelle, l’acier étranger ne pourra être utilisé pour les projets d’infrastructure financés par le plan de relance que dans le cas où le chef du département fédéral décide que l’emploi du seul acier américain augmenterait les coûts de plus de 25%. »

Enfin, et pour compléter notre choix de références, le site « WSWS.org » publiait hier une analyse générale de la situation du domaine, selon  l’appréciation d’une montée générale du « nationalisme économique ». Comme toujours sur ce site, l’analyse bien informée, exposée d’une façon  didactique, comporte également, au niveau du jugement général, les engagements idéologiques qui, dans de telles situations, se rapprochent de l’enfermement du jugement. Il s’agit de condamner aussi bien cette sorte de « nationalisme », évidemment interprété comme une action des classes dominantes nationales, que la structure de libre-échange mise en cause, qui renvoie à la globalisation hyper-capitalistique. Contentons-nous du passage sur l’évolution de la situation US qui est, en l’occurrence, le point central de la question.

La nouvelle administration Obama a encouragé la marée montante du protectionnisme avec les commentaires, la semaine dernière, du secrétaire au Trésor, Tim Geithner, qui accusait la Chine de jouer avec ses devises pour développer ses exportations. Traiter Pékin de « manipulateur de monnaie » permettrait à la Maison Blanche de faire appel contre la Chine à une large gamme de taxes douanières dissuasives et autres pénalités économiques selon la législation commerciale américaine. »

Les démocrates de la Chambre des représentants sont allés plu loin en incluant mercredi une clause « Achetez américain » dans le plan d’ensemble de relance d’Obama et de ses 825 milliards de dollars approuvé mercredi. La clause, qui exige que les projets d’infrastructure financés par le paquet  n’utilisent que du fer et de l’acier fabriqués aux Etats-Unis, a provoqué des protestations de la part des sidérurgistes européens. Le sénateur démocrate Byron Dorgan propose une plus large mesure visant à exclure le plus grand nombre de produits manufacturés fabriqués à l’étranger au moment où le plan parviendra au sénat (2). »

« De telles mesures menacent de provoquer une escalade de représailles et une guerre du commerce à grande échelle. Dans la revue américaine “Foreign Policy”, un commentateur mettait en garde contre le fait que le “langage explicitement protectionniste” exprimé dans le plan serait “certainement ressenti  comme un mauvais signe par le reste du monde”. Le monde peut traiter avec une Inde ou une Indonésie protectionnistes. Les échanges commerciaux rencontreront  beaucoup plus de problèmes si les Etats-Unis se mettent à renoncer à leur rôle traditionnel de leadership.” »

Les deux mots pour le dire

Il y a un faux affrontement intéressant de mots par ailleurs presque synonymes. S’agit-il de « protectionnisme » ou s’agit-il de « déglobalisation »? C’est une question qui mérite qu’on s’y arrête pour ce qu’elle recouvre – c’est même, en l’occurrence, la seule question qui vaille qu’on s’y arrête.

En général, le procès du protectionnisme est vite fait, d’autant qu’on retrouve dans le rôle du procureur aussi bien les hyper-libéraux à-la-Mandelson que les internationalistes trotskystes. Tout juste se demanderait-on si les jugements ne sont pas de circonstance ; le Royaume-Uni (où se recrutent ces chevaliers du libre-échangisme) ne se priva jamais d’être protectionniste, y compris avec un « grand marché » étendu au Commonwealth, lorsqu’il avait quelque chose à « protéger » ; aujourd’hui, on connaît sa situation… Par conséquent, on réservera une certaine méfiance vis-à-vis des sorties antiprotectionnistes de Mandelson et de Brown – dont, par ailleurs, l’intégrisme capitaliste n’est pas en cause, et pour le plus convaincant des propos (pour rappel, Brown, et non Blair, est désigné parmi les 25 coupables de la crise actuelle par le « Guardian »).

On notera également qu’on ferait bien de relire quelques classiques, pour rappeler, comme l’avait déterminé l’historien Lucien Romier en 1925 (« Qui sera le maître, Europe ou Amérique? »), que le protectionnisme n’est pas un concept qui s’expédie par quelques vitupérations. Romier distinguait le protectionnisme autarcique, établi par une nation pour développer d’une façon jugée en général déloyale sa puissance et prospérer sans interférences, ses caractéristiques la faisant se suffire à elle-même. L’exemple historique est celui des USA durant le « Gilded Age » (1865 jusqu’à la fin du XIXe siècle), époque paradoxalement du capitalisme le plus sauvage de l’histoire  économique, des grandes fortunes, d’un développement industriel tonitruant faisant accéder les USA au rang de grande puissance au début du XXe siècle. L’autre protectionnisme est le « protectionnisme défensif », établi pour protéger l’économie et la nation affaiblies pour telle ou telle cause (crise, défaite militaire, etc.), parce que l’urgence ne laisse souvent guère de choix. C’est le cas aujourd’hui, et c’est un cas bien plus difficile à trancher qu’il n’y paraît, dans les circonstances actuelles. Le problème est en effet que le protectionnisme est vigoureusement condamné au nom de la survivance – ne parlons pas de « renaissance » – d’un système dont il est avéré par ailleurs qu’il a provoqué la crise où nous nous trouvons, par conséquent cause indirecte mais avérée de cette poussée protectionniste…

C’est à ce point où nous passons à la problématique des « deux mots ». S’agit-il aujourd’hui de « protectionnisme » ou de « déglobalisation » ? « Les deux, mon colonel », répond l’expert, finaud. Ce n’est pas faux, on l’a vu, et c’est un dilemme, qui se reflète d’ailleurs dans l’embarras de certains critiques du protectionnisme qui admettent par ailleurs « comprendre » le mouvement de déglobalisation. C’est le cas lorsque Pascal Lamy, qui dirige l’OMC, dit à Davos : « Il est naturel qu’il y ait dans une telle crise une grande demande de protection. Mais cela ne signifie pas qu’il devrait y avoir du protectionnisme » (« It is natural in such a crisis that there is a big call for protection. But that does not mean there should be protectionism »). Traduisons, mais traduisons vraiment, en fonction de la tournure un peu alambiquée, c’est-à-dire gênée aux entournures, des deux phrases : « Un peu de protection c’est naturel, le protectionnisme ce n’est pas bien. ». On se demande qui fera la différence entre « protection » et « protectionnisme », à part le « isme » qui  permet aux éditoriaux du « Financial Times » de paraître vertueux.

Il est vrai que la globalisation est ce mouvement déstructurant, prédateur des identités et des souverainetés, qui a très largement contribué à massacrer les particularismes économiques, les équilibres des nations et des régions, l’équilibre universel de l’environnement ; qui a très largement contribué à massacrer les cultures (dans les deux sens, après tout), les sociétés, etc. ; et ainsi de suite. De ce point de vue, qui est fondamental pour définir la crise, la déglobalisation, dans tous les cas, un peu ou pas mal de déglobalisation, se justifie sinon s’impose, notamment pour lutter contre la crise. Mais la globalisation ne « marche » qu’appuyée sur le libre-échange avec le moins de restriction possible, et pas de restriction si possible, et, par conséquent, le protectionnisme est son grand ennemi ; dito, le  protectionnisme, c’est par conséquent aussi la déglobalisation, – et le tout, si l’on accepte aussi que le protectionnisme est effectivement une menace d’aggravation de la crise, forme un dilemme entre deux appréciations et deux politiques éventuelles, entre lesquelles il est bien difficile de trancher puisqu'il se pourrait bien qu'elles soient semblables.

Au reste, personne ne tranchera. Les directions politiques sont aujourd’hui trop faibles, trop pressées par des menaces terribles, dont celle de troubles politiques devant la catastrophe sociale, pour pouvoir réagir comme il convient aux consignes du système. Le protectionnisme, dans cette atmosphère générale de déglobalisation, est quelque chose dont on voit mal comment il pourra ne pas se  développer, d’une façon ou l’autre, notamment sous le nom de déglobalisation. Les USA mènent la charge, eux qui sont spécialisés dans le domaine de la tromperie à cet égard, grands donneurs de leçons et dénonciateurs du protectionnisme, et mainteneur du protectionnisme chez eux par des moyens variés ; mais, cette fois, bien peu préoccupés du qu’en-dira-t-on, ne dissimulant pas leurs intentions, parce que la maison brûle. Dira-t-on (les puristes de la logique) qu’ils se tirent une balle dans le pied, eux qui ont lancé la globalisation, faux-nez pour l’américanisation ? Qui a dit que la cohérence intellectuelle était la caractéristique du monde civilisé dans les heures que nous  traversons, alors que ce ne fut même pas le cas lorsque tout allait bien ?

Encore une fois, la grande force des choses parlera pour nos élites, empêtrées dans leurs belles idées ornées de fortes pensées conformistes, leurs vanités diverses et leur inclination à prendre leurs intérêts pour le bien public. Nous dépendons d’une mécanique historique qui, elle, ne dépend pas de nous. Il est possible que cette mécanique, qui en a plus qu’assez de nos balourdises, ait choisi la déglobalisation, quitte à passer pour protectionniste.

Le dilemme de la « déglobalisation »

Faits et commentaires
31/01/09
www.dedefensa.org

Correspondance Polémia
05/02/09
(Trad. des citations de presse par RS pour Polémia)

Notes de la rédaction :

(1)   Voir http://www.polemia.com/article.php?id=1817

(2)   Selon une dépêche de l’AFP du 05/02/09 : « Le Sénat américain a assoupli une clause controversée “Buy American” (Achetez américain) du plan de relance économique, un plan dont l'adoption est par ailleurs retardée par l'opposition républicaine alors qu'il est attendu impatiemment par le reste du monde.

Les sénateurs ont voté à main levée pour changer la formulation du texte et stipuler que le plan de relance devra être conforme aux lois et traités commerciaux existants, c'est-à-dire les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). »

Correspondance Polémia

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La guerre oubliée de l'Amérique contre les banques centrales

La guerre oubliée de l’Amérique contre les banques centrales

Par Mike Hewitt, traduit par Régis Mex pour Mecanopolis / http://www.mecanopolis.org


« Laissez moi décider et contrôler la régulation de la masse monétaire d’une nation, et je me fiche de ce qui fait les lois. »

Mayer Amschel Rothschild, fondateur de la dynastie de banquiers du même nom

spirit

Beaucoup de personnalités notables américaines telles que Benjamin Franklin, Thomas Jefferson, et Andrew Jackson se sont élevés contre le système des banques centrales utilisé à travers l’Europe et l’ont combattu.

Un billet issu d’une banque centrale, connu sous le nom de Billet de la Réserve Fédérale, est monnaie courante. Ces billets sont donnés au gouvernement en échange d’intérêts que ce même gouvernement devra rembourser sur la somme empruntée. La première chose qu’il advient généralement est que, pour rembourser ces mêmes intérêts, l’emprunteur demande davantage de créances, ce qui crée un cercle vicieux qui se termine finalement par la destruction totale de la valeur monétaire et la banqueroute de la nation. L’histoire se répète à de nombreuses reprises.

Ceci amène la question de savoir pourquoi un système si pervers existerait ? La raison est que pendant la procédure d’arrangement, qui peut durer des siècles, les banquiers centraux qui créent la monnaie amassent d’impressionnantes fortunes sur la large somme des intérêts collectés. Ce principe est, en essence, un transfert des biens de la majorité à une élite de quelques-uns. Les chefs de gouvernements préfèrent un tel système parce qu’il ne nécessite pas de budgets pour être équilibré. Il est bien plus politiquement pratique d’emprunter, pour ensuite taxer directement les citoyens.

Les effets d’une dévalorisation de la monnaie courante et de l’accumulation de la dette ne sont pas flagrantes, et d’après les mots attribués à Vladimir Lénine par John Maynard Keynes :

“Par un processus contenu d’inflation, les gouvernements peuvent confisquer, secrètement et de manière inobservée, une importante part des biens de leurs citoyens… Il n’y a pas de plus subtil, de plus sûrs moyens de détourner les bases existantes d’une société que la débauche de la stabilité monétaire. Le processus engage toutes les forces cachées des lois économiques du côté de la destruction, et le fait d’une manière que pas un homme sur un million n’est capable de diagnostiquer.” (John Maynard Keynes)

A travers l’histoire des États-Unis, il y a eu une bataille entre les banques centrales et leurs intérêts sur l’emprunt et ceux qui s’y sont opposés. Les États-Unis sont nés du résultat direct de ce combat. Lire la suite de La guerre oubliée de l’Amérique  contre les banques centrales

Par Mike Hewitt, Financial Sense University, traduit de l’anglais par Régis Mex pour Mecanopolis

 

mardi, 10 février 2009

Bankencrisis is ook crisis van de Belgische instellingen

Bankencrisis is ook crisis van de belgische instellingen

Ex: http://www.n-sa.be/
De financiële crisis die reeds enkele maanden aanhoudt is de laatste dagen weer in een stroomversnelling geraakt. Ook nu weer mag de Staat opdraven als redder omdat te ver doorgedreven liberaliseringen de banken op de rand van de afgrond hebben gebracht (en Kaupthing, Fortis,…zelfs in de afgrond). De Vlaamse regering schoot KBC te hulp, meteen het startschot voor een tweede ronde van grandioze verspilling van belastinggeld aan het grootkapitaal. In ongeveer drie maanden tijd hebben de politieke waterdragers van het grootkapitaal het gepresteerd zo maar eventjes 25 miljard euro, (zijnde 1000 miljard oude Belgische franken!!) in de private banken te stoppen. Er wordt overigens niet aan getwijfeld dat de banken in de nabije toekomst opnieuw bij de staat zullen aankloppen. De gevolgen van de financieel-economische crisis die ze zelf hebben veroorzaakt moeten ze nog incasseren.  

Historisch gezien wordt de Kredietbank en haar aanhangsels als zowat de financiële ruggengraat aanzien van de Vlaamse welvaart en industriële ontwikkeling in de 2de helft van de 20ste eeuw. Wat Fortis / Generale Bank was voor belgië, is KBC voor velen, zeker in de brede Vlaamse Beweging, voor Vlaanderen. Reeds voor de oorlog wist de Kredietbank, als voorloper van KBC en opvolger van de ‘Algemeene Bankvereeniging’, een Nederlandstalige burgerij en de voor Vlaanderen typische kleine en middelgrote ondernemingen aan te spreken die zich bij de grote Franstalige banken niet zo thuis voelden. De Kredietbank heeft zo een vorm van cultureel nationalisme weten te gebruiken om er economisch beter van te worden. Deze omkering, waarbij nationalisme instrument voor de kapitalistische economie wordt, sluit nochtans niet uit dat degene die het gebruikt er toch ook in gelooft zoals de Antwerpse voorzitter van de Kredietbank, Fernand Collin, dat destijds bewees. Maar, niet alleen behoorde die Vlaamsgezinde elite in de omgeving van de Kredietbank logischerwijs nooit tot het nationalistische kamp die financieel en economisch gewin zouden opofferen voor één of andere ‘Vlaamse idee’, vandaag de dag is die nationale binding compleet verwaterd of verdwenen. Vlaanderen als begrip en het nationalisme er rond was vooral welkom als het iets kon opleveren. KBC heeft vooral nog steeds het imago een echte Vlaamse bank te zijn. Een imago, maar ook niets meer dan dat…

 

De crisis toont nog maar eens aan dat we over een eigen sterke Vlaamse volksstaat moeten beschikken die het bankwezen naar zich toe trekt en het monopolie over de geldcreatie bezit. Binnen de belgische structuur zitten we opgescheept met ondermeer Waalse politici die niet enkel knecht zijn van het grootkapitaal maar ook geen verantwoording hoeven af te leggen tegenover het Vlaamse volk. Ondermeer PS-politica Onckelinckx verklaarde dan ook niet meteen geneigd te zijn de federale overheid als reddingsboei te laten optreden voor die “Vlaamse” KBC, een bank die zoals eerder gezegd een Vlaams imago heeft. Toen verzekeraar Ethias in de problemen raakte, betaalden de Vlamingen via de federale staatskas evenwel gul mee om deze oogappel van de Waalse PS te redden. Het spaargeld van de gewone Vlaming kan hen vierkant gestolen worden, zij dienen immers enkel hun Waalse bevolking rustig en goed gezind te houden. Enkele maanden na de Fortis-affaire blijkt duidelijk dat de belgische Staat ofwel in de onmogelijkheid, ofwel in de manifeste onwil verkeert om als Staat de Vlaamse burgers en bedrijven te beschermen tegen de kwalijke gevolgen van liberaliseringen op de financiële markten.

Uit een zeer recent rapport van het VN-Bureau voor Drugs en Misdaad blijkt dat interbancaire kredieten betaald werden met geld uit de drugshandel en ander misdaadgeld. Nog voor de overheden met geld over de brug kwamen, werd in de tweede helft van 2008 de vraag naar liquiditeit van het banksysteem in Europa al in belangrijke mate ingelost door drugsgeld dat als enige grootschalige kapitaal direct beschikbaar was. Georganiseerde misdaad en liberaal-kapitalisme zijn onlosmakelijk met elkaar verbonden. De vraag moet gesteld worden of er in het najaar van 2008 grote hoeveelheden misdaadgeld naar Fortis zijn gevloeid.

 

De bankencrisis legde bovendien de totale mislukking van de belgische staat, haar instellingen en haar politieke klasse bloot. De crisis was de spreekwoordelijke druppel voor de regering Leterme. Na maandenlang geklungel en pure onkunde volgde nu het ontslag. Partijpolitieke spelletjes, vooral tussen de Waalse PS en de MR, alsook diverse domme uitspraken en tussenkomsten van individuele politici zijn dagelijkse kost. Schoolvoorbeeld is de Waalse liberaal Reynders, die als gangmaker mag aanzien worden achter de uitverkoop van de grootste bank van dit land aan de Fransen van BNP Paribas. Met een domme uitspraak over nieuwe kapitaalinjecties kelderde hij bovendien nog eens de beurskoers van KBC. De man presteerde het ook nog eens te pleiten voor de oprichting van een openbare “bad bank”, een slechte bank die alle “slechte” kredieten van de private banken zou overnemen zodat de financiële instellingen niet continu onder de dreiging leven om het slachtoffer te zijn van speculatie op de financiële markten. De dreiging en risico’s zouden dan afgewenteld worden op de belastingbetaler terwijl de aandeelhouders op hun beide oren kunnen slapen. Zo’n “bad bank” is een permanent zwaard van Damocles boven de overheidsfinanciën.

 

Eind 2008 kwam de federale regering al KBC ter hulp maar pas nadat de typisch belgische wafelijzerpolitiek werd bovengehaald. KBC met haar Vlaams imago kon enkel geld krijgen van de overheid indien ook steun werd verleend aan Sonaca, telg uit de Waalse vliegtuigindustrie. De nieuwe eerste minister Van Rompuy blinkt samen zijn “nieuwe” regering al evenmin uit in veel daadkracht. De federale politiek zit in een complete impasse op het moment dat de Staat als enige instelling de facto orde op zaken zou moeten stellen. In de voorbije maanden is er niet één politicus in belgië opgestaan die krachtdadig het roer in handen neemt, integendeel. Men lijkt zich in de regeringen en parlementen niet bewust van de situatie, men doet de ene domme publieke uitspraak na het andere dwaze voorstel, men speelt naar hartelust partijpolitieke spelletjes. Op geen enkel moment is er werk gemaakt van een duidelijk en globaal plan ter bestrijding van de crisis, men loopt de feiten achterna en pleegt wat oplapwerk. Fortis werd korte tijd genationaliseerd en daarna verpatst aan de Fransen, bij Dexia verkreeg de overheid aandelen in ruil voor staatssteun, bij KBC gaat het over achtergestelde leningen van zeer lange duur. Men pakt bank per bank aan, telkens op andere wijze en zonder fundamentele oplossingen.

 

En dit alles is nog het minste! Het ergste van de ganse situatie is dat de regeringen in feite zijn overgegaan tot pure diefstal van belastinggeld op zeer grote schaal. Het zijn dus niet enkel politieke klungelaars, het zijn gewoon criminelen. Zo heeft bijvoorbeeld de Vlaamse overheid van bendeleider Peeters reeds 2 miljard euro in KBC gestopt en houdt het nog eens 1,5 miljard klaar. Vlaanderen was net schuldenvrij, en moet nu opnieuw gaan lenen. Maar de overheid –zowel de Vlaamse als de federale- krijgt niets van macht, controle of zelfs inspraak in ruil voor die inbreng van belastingsgeld! Er verandert dus niets aan de bestaande aandeelhoudersstructuur in KBC, kortom de staat redt een private onderneming van de ondergang en geeft dus een cadeaucheque aan de aandeelhouders die gespaard worden, zonder dat die laatsten zelf een financiële inbreng doen ter redding van hun bank. Voor wie nog enigszins geloofde dat het parlement als hoeksteen van de liberaal-democratie hier enige zeggingsschap in heeft of had is er aan voor de moeite: zonder enige discussie of parlementaire afspraken zijn de bendes van Leterme / Van Rompuy en van Peeters met belastingsgeld overgegaan tot depannage van private banken. In maart 2008 bedroeg de beurswaarde van de drie grote banken Fortis, KBC en Dexia gezamenlijk nog bijna 81 miljard euro. De overheid verkwanselde blindelings nog eens 22,4 miljard euro aan deze drie (naast 1,5 miljard voor Ethias). Uiteindelijk hebben Fortis, Dexia en KBC in januari 2009 nog een gezamenlijke beurswaarde van iets meer dan 9 miljard euro! In nauwelijks 4 maanden tijd hebben de politieke plutocraten een belangrijk deel van het sanerings- en besparingswerk in de overheidsfinanciën van de afgelopen 15 à 20 jaar ongedaan gemaakt!

 

Aan Vlaams-nationale zijde is het ondertussen armoede troef inzake antwoorden en voorstellen betreffende deze crisis. Buiten wat oppervlakkig geklaag over de –uiteraard schandalige- uitverkoop van Fortis aan de Fransen van BNP Parisbas is er weinig te beleven. Sommigen stelden samen met Luc Van der Kelen van Het Laatste Nieuws al tevreden vast dat Vlaanderen dankzij de KBC-crisis en het “snelle optreden” van de bende rond minister-president Peeters bewezen heeft belgië niet meer nodig te hebben! Dat het in werkelijkheid om het zuiverste bewijs gaat dat dit officiële Vlaanderen de facto een belgië in het klein is, daar ging men gemakshalve aan voorbij! Indien men aan Vlaams-nationale zijde écht “Vlaams geld in Vlaamse handen” wil, dan is het hoog tijd om de neoliberale dogma’s van vrije marktwerking voorgoed achterwege te laten! N-SA herhaalt dat de enige oplossing ligt in een verregaande vernieuwing van het banksysteem waarbij ook definitief gebroken wordt met de renteslavernij, woeker en speculatie. Wij wensen geen “bad bank”, wij willen geen zoveelste schijnnationalisering, om een Fortis Morgana door de storm te loodsen. De doorgevoerde schijnnationalisaties hier en elders in Europa laten de bankiers gewoon aan het roer, om het schip nadien weer cadeau te doen aan nieuwe speculanten. Het is niet meer dan logisch dat een Staat die kapitaal in de banken inbrengt, er ook zelf het beheer van overneemt. Ons pleidooi voor het nationaliseren van de banken wordt ten andere ondersteund door de pleidooien voor –weliswaar tijdelijke- nationalisaties vanwege diverse economen (de Leuvense prof Paul de Grauwe, Nobelprijswinnaar Paul Krugman in de NYTimes, Prof. Willem Buiter,…).

Een openbaar statuut kan in elk geval een waarborg bieden tegen wild speculerende bankiers en tegen riskante operaties met onze spaargelden en pensioenen. Een openbaar statuut maakt stringente regels mogelijk. Geen mandaten in private raden van beheer voor de bestuurders. Geen cumul. Afgebakende bezoldiging voor de bankleiding, zonder gouden parachutes. Een controlecomité met vertegenwoordigers van corporaties, sociale organisaties en klanten, en met vetorecht in strategische beslissingen. Oprichting van een Corporatie voor het Bankwezen ter vervanging van de Commissie voor Bank- en Financiewezen (CBFW), en die de financiële stromen tussen de banken en spaarkassen in kaart brengt. Oprichting van een Vlaamse openbare Volksbank met goedkopere dienstverlening. Een openbare Vlaamse volksbank is ook een waarborg om de opbrengsten ervan terug in de gemeenschap te investeren: in sociale woningbouw, energiebesparing, de zorgsector, duurzame economie. Bovendien moet deze Vlaamse Volksbank opnieuw de bevoorrechte schuldeiser van de staat en de gemeenten worden. Vandaag eisen privébanken hoge interesten op de overheidsschulden. Het is natuurlijk gemakkelijker die schuld te heronderhandelen met een overheidsbank.

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vendredi, 06 février 2009

La Russie et la Chine font entendre leur voix à Davos

LA RUSSIE ET LA CHINE FONT ENTENDRE LEUR VOIX A DAVOS


Chine-Russie


« Réformes structurelles, plan de relance, programmes sociaux, la Chine s’est attaquée aux symptômes de la crise comme à ses racines profondes, assure-t-il. Mais ce long catalogue administré par Wen Jiabao devant les 2500 participants du WEF est aussi une leçon au monde en crise, et au monde qui a généré la crise. Pour lui, celle-ci doit son origine à des "politiques macroéconomiques non appropriées" suivies par des pays consommant trop et n’épargnant pas assez, par des pays n’ayant pas assuré une bonne surveillance de leurs marchés financiers, par des pays dont les agences de notation n’ont pas fait leur travail. Suivez le doigt levé de Wen Jiabao: c’est évidemment aux Etats-Unis que revient la responsabilité du chaos. Alors que la Chine, par sa politique "active et responsable", contribuera à la "croissance et à la stabilité du monde".


Quelques heures plus tard, en ouverture cette fois officielle du Forum, le premier ministre russe Vladimir Poutine a, sur les origines de la crise, fait une analyse quelque peu différente. "On a tendance à concentrer les critiques sur les Etats-Unis, je ne le ferai pas" a-t-il dit. Et pour cause, puisque la Chine et les Etats-Unis forment, selon lui, le couple responsable du déséquilibre, avec d’un côté celui "qui imprime l’argent nécessaire à financer sa consommation excessive" et de l’autre celui qui "fabrique des produits bon marché et encaisse les devises".


Tout oppose l’impassibilité de Wen Jiabao à la tension de Vladimir Poutine, le discours structuré du premier et celui plus décousu du second. Ils en appellent à "la modération", signe éloquent du risque de la voir s’effacer devant l’ampleur des pressions. L’un et l’autre proposent leur catalogue de solutions, qui passent sans surprise par un renforcement de la régulation et de la surveillance du système financier mondial, de nouvelles plateformes de coopération internationale et une redistribution des pouvoirs au profit des économies émergentes. (...)


Wen Jiabao et Vladimir Poutine se répondent encore avec deux proverbes. "C’est en tombant de l’arbre qu’on apprend à marcher" a dit le Chinois. "On se renforce en marchant" a dit le Russe. La crise est donc facteur d’opportunités, aussi. Mais si chacun s’accorde à demander un monde d’après-crise plus respectueux de l’écologie et des nouveaux pouvoirs, nul n’en dessine précisément les contours. Vladimir Poutine propose au surplus un système de sécurité énergétique mondial "entre tous les acteurs de la chaîne" afin d’établir une base normative et juridique qui permettrait d’éviter les crises récemment traversées, et de stabiliser les prix. "Ce serait une création aussi importante que la Communauté du charbon et de l’acier", précurseur de la Communauté européenne. Il exige enfin une moindre dépendance vis-à-vis du dollar et un meilleur contrôle des critères d’émission de la principale monnaie de réserve. »



Le Temps, 29 janvier 2009

samedi, 31 janvier 2009

La mondialisation et le rôle de l'Etat

La mondialisation et le rôle de l'Etat

http://polemia.com

La mondialisation de l’économie réelle pour les entreprises va continuer et s’amplifier selon deux axes majeurs : la recherche de nouveaux marchés et l’optimisation globale de la chaîne de valeur sur les plans des coûts et de l’efficacité des processus :

Il est vital pour les entreprises occidentales de trouver de nouveaux débouchés afin d’amortir leurs frais fixes de plus en plus importants, et de compenser le manque à gagner sur leur marché intérieur. La Chine et l’Inde font partie des premières destinations recherchées, et plus généralement les BRICs (Brésil, Russe, Inde, Chine). Pour servir ces nouveaux marchés, les entreprises construisent des usines locales (pour bénéficier de coûts de revient compétitifs, mais aussi sous la pression des gouvernements nationaux), mais aussi des centres de R&D nécessaires pour concevoir des produits adaptés aux marchés locaux (il faut être dans l’écosystème local pour être capable de concevoir des offres pertinentes). Mais le risque est grand que les centres de R&D et les usines implantées dans ces nouvelles régions ne servent pas uniquement ces nouveaux marchés, mais aussi les marchés traditionnels européens et américains. L’ exemple récent de la Logan montre qu’un produit destiné aux BRICs peut aussi trouver des débouchés en Europe (l’homogénéisation des goûts et de la culture des consommateurs facilitent ces transferts).
Plus généralement les entreprises globales utilisent aujourd’hui leurs ressources, usines, centres de R&D et centres de support de manière globale. Un produit peut être conçu et géré aux Etats-Unis, développé dans des Centres de R&D en Asie et en Europe, fabriqué en Chine et dans les pays de l’Est, commercialisé en Europe, aux Etats-Unis et en Asie au travers de structures marketing et commerciales locales, et supporté grâce à un centre d’appel situé en Inde. Cette logique de fragmentation de la chaîne de valeur résulte d’une optimisation poussée entre pénétration de nouveaux marchés, maîtrise des coûts et augmentation de l’efficacité des processus. L’entreprise globale sera de plus en plus « anationale » car elle est uniquement motivée par son intérêt économique bien compris. On peut aujourd’hui clairement dire que les intérêts de l’entreprise mondialisée ne coïncident plus naturellement avec ceux de la Nation (du moins en termes de localisation de valeur ajoutée et de création d’emploi).

Il est important de bien comprendre que nous ne sommes plus en train de parler de délocalisations, mais de marchés structurellement mondialisés qui appellent donc des réponses optimisées sur un plan mondial de la part des entreprises. La question pour l’Etat est donc la suivante: comment rendre la création d’emplois et la localisation de valeur ajoutée en France compatibles avec cette optimisation globale des ressources dont ont besoin les entreprises pour se globaliser aujourd’hui ? Quels avantages comparatifs offrir aux entreprises pour qu’elles aient intérêt à localiser une part significative de leur chaîne de valeur en France ? Car au-delà des contraintes de marché, nous sommes aussi directement en compétition avec des Nations équivalentes à la nôtre en terme de coût du travail !

La réponse est ouverte ; car du fait des technologies de l’information et de la communication, les ressources qui travaillent pour un pays n’ont pas nécessairement besoin d’être localisées dans ce pays. Les moyens de communication qui jouent en faveur des BRICs et des pays « low cost » peuvent donc aussi jouer en notre faveur, et nous devons en chercher d’autres qui pourront compenser notre relatif désavantage en coût salarial (mais peut-être pas en coût du travail si l’on inclut la productivité et la compétence des ressources françaises).

Mais au-delà, le développement d’une attitude nationale face à l‘emploi de la part de nos grands dirigeants d’entreprise est un impératif ! Nous reviendrons sur ce problème du panurgisme qui fait souvent préférer la solution à la mode ou préférée par les analystes financiers à celle qui offrirait le meilleur rendement pour l’entreprise. Un certain nombre de non localisations d’activités en France ne sont pas justifiées économiquement. Des études économiques réalisées par de grands Cabinets de consultants en stratégie l’ont récemment mis en évidence.

Les problèmes de la Finance contribuent à redonner leur place légitime à l’industrie et aux services non financiers, mais en premier lieu à l’industrie. Les pays qui vont le plus souffrir de cette crise sont ceux qui avaient une hypertrophie de leur secteur financier (cas emblématique de l’Islande, mais aussi des Etats Unis et du Royaume-Uni). La France avec ses écoles d’ingénieur de haut niveau, sa Recherche fondamentale et appliquée, ses champions nationaux et son appétence naturelle pour les sciences devrait en bénéficier à condition que les réformes structurelles nécessaires soient conduites à leur terme (enseignement et université, flexibilité du marché de l’emploi, rôle et mission de l’Etat dans l’économie nationale, notamment). L’industrie va de nouveau être au cœur de la réflexion économique des Etats-Nations dans les années à venir.

Le système financier mondial va être assaini et une nouvelle gouvernance financière européenne et mondiale va se mettre en place. Cette reprise en main va se traduire de plusieurs manières :

– De meilleurs ratios prudentiels, plus adaptés au nouveau contexte économique, et permettant d’identifier les risques qui ont contribué à la catastrophe actuelle

– Une réforme des agences de notation. L’efficacité de leurs méthodes d’évaluation et la qualité de l’information produite doivent être renforcées. Mais il fait aussi définitivement régler la question de leurs conflits d’intérêt potentiels avec leurs clients (ces agences notent les entreprises, mais ces mêmes entreprises sont aussi leurs clients directs !)

– La modification de certaines règles comptables qui se révèlent mortifères dans des périodes de crise boursière (telle la valorisation des actifs au prix de marché)

– Une meilleure information sur les résultats des banques et des institutions financières

– De nouvelles règles sur les produits financiers dérivés basés sur des montages spéculatifs à hauts risques (avec a minima une information obligatoire sur le contenu précis de ces produits)

– Une gouvernance mondiale renforcée avec les Banques Centrales et le FMI notamment. Cependant deux conceptions assez différentes semblent s’opposer :

– Les Etats-Unis  ne sont pas favorables à une gouvernance mondiale et donc partagée avec l’Europe. Ils souhaitent réformer leur gouvernance interne  sous forme de « bonnes pratiques », mais sans entraver le marché
– Alors que l’Europe pousse cette gouvernance mondiale et souhaite mettre en œuvre de nouvelles règles de régulation. Mais pour être efficace la gouvernance devra nécessairement être mondiale puisque le système financier est mondial
– De manière plus générale, de nouvelles règles permettant d’empêcher les effets systémiques entraînant la propagation invisible des risques. Il faut notamment mieux contrôler, voire éviter les opérations spéculatives financées avec un fort niveau d’endettement
– Enfin, et pour un certain temps, une nationalisation de fait d’une partie des banques qui devrait simplifier leur contrôle par les Etats-Nations.

La faillite morale de la « finance spéculative », découplée de l’économie réelle, est une opportunité historique pour  mettre de l’ordre dans un système qui avait dérapé, mais qui a d’une certaine manière profité à tout le monde (l’immobilier aux Etats-Unis, les gains en bourse pour tous). Certaines crises sont inhérentes au capitalisme : les travaux de Carlotta-Perez sur les cycles économiques de l’innovation l’ont montré. Mais il serait intelligent de faire l’économie des crises purement spéculatives (immobilier, produits financiers spéculatifs).

Mais cette reprise en main du système financier ne change en rien les fondamentaux et les mauvais cotés du « capitalisme financier ». La recherche de la rentabilité pour l’actionnaire au détriment de l’intérêt à moyen terme de l’entreprise ne sera pas réglée par ces réformes. Le fameux ratio de rentabilité du capital pour l’actionnaire de 15 % (10 à 12 % pour l’augmentation du cours de l’action et 3 % de dividendes versés) reste mortifère, car en décalage avec la rentabilité d’exploitation structurelle des entreprises, avec deux conséquences :

– Une rémunération trop importante du capital aux dépens du travail, mais aussi des investissements
– Et des bulles spéculatives qui finissent par exploser, quand tout le monde se rend enfin compte que le roi est nu !

Il va y avoir un retour de l’Etat, de manière conjoncturelle, mais également plus en profondeur, avec un rôle renouvelé dans les économies occidentales :

La crise a eu le mérite de rappeler l’importance de l’Etat et de certaines Institutions internationales (FMI, Banque Mondiale, Europe). Tous les acteurs économiques ont senti passer le vent du boulet, et chacun sait la gravité de la situation et ses conséquences si les principaux Etats n’avaient pas été présents
Une certaine conception ultra-libérale de l’économie est fortement remise en cause et va probablement être mise en minorité, en Europe tout au moins, mais probablement pas dans le monde anglo-saxon. Elle avait connu sa pleine notoriété avec les « Chicago Boys » et Milton Friedman, ainsi que Von Hayek. Les pays anglo-saxons l’avaient promue comme instrument efficace de leur suprématie économique, suivant la stratégie bien connue du « kicking away the ladder ». Elle avait aussi inspiré l’Union Européenne, et bien sur les Etats-Unis. On avait alors oublié le rôle qu’ont joué les Etat-Nations dans le développement des économies nationales, la France, mais aussi le Royaume Unis et les Etats-Unis
On avait aussi oublié qu’un marché dynamique, fortement compétitif et bien irrigué en information n’est pas la seule condition de création de richesse. On peut dire que l’écosystème économique ne se réduit pas au marché, mais qu’il est beaucoup plus complexe dans nos économies :
– Le rôle des Institutions (formelles et informelles) est également important (Douglass North)
– Dans certains cas une certaine dose de protection est indispensable pour permettre le développement de certains secteurs économiques ou de l’innovation
– Seul l’Etat (ou l’Europe) est à même de financer certains chantiers d’infrastructure  majeurs ou les phases initiales du développement de nouvelles technologies très intensives en R&D et en capital
Cette compréhension de l’écosystème économique et de ses leviers de performance (au delà du marché) est un des verrous intellectuels essentiels qu’il faut faire sauter. Dans nos économies complexes, le marché n’est pas le seul facteur structurant du fonctionnement de l’économie, et dans certains cas, le « tout marché » ou le « trop marché » est simplement inefficace
Accessoirement la philosophie libérale naïve de l’Europe ainsi que son fantasme d’affaiblir (supprimer ?) les Etat-Nations pourront aussi être affaiblis

Ce retour de l’Etat ne se fera pas selon les anciennes formules (Plan, protection de secteurs structurellement condamnés, gestion directe d’entreprise avec un tropisme social contre-productif). Ce ne sera pas le retour du capitalisme d’Etat des années 60, mais plutôt :

– Une politique d’investissements ciblés et stratégiques : un Etat entrepreneur et investisseur, plutôt que protectionniste et dirigiste (le redressement d’Alstom plutôt que l’assistanat à perte de la sidérurgie française). Il est à noter que le recours au soutien à la consommation se révèle inutile voire contreproductif dans une économie mondialisée comme la nôtre

– Le soutien d’une politique industrielle nationale :
– avec notamment le levier important que représentent les pôles de compétence
– et le rôle de l’Etat actionnaire stratégique (Fonds Stratégique d’Investissement français) comme protecteur des industries stratégiques et des champions nationaux en difficulté temporaire
– et aussi des politiques ciblées et discrètes de protection d’entreprises ou de secteurs ciblés (comme savent le faire discrètement mais efficacement les Etats-Unis)

– Un meilleur équilibre entre  l’Etat et le marché, ou le Politique et le marché. Les opinions politiques européennes y sont très favorables, les Politiques doivent saisir cette opportunité

Le retour des Etats-Nations et un rééquilibrage par rapport à l’Europe :
– Les Etats-Nations doivent bénéficier de plus d’autonomie, car  les politiques économiques doivent être plus ciblées en fonction des la situation de chaque Etat (dette, déficit, structure de l’industrie, capacité d’innovation, situation sociale)
– Les éléments économiques du Pacte de Stabilité et la doctrine européenne sur les aides de l’Etat doit être complètement revus, sans toutefois remettre en cause l’objectif à moyen terme d’assainissement des finances plubliques
– L’affaiblissement de facto de l’Europe car ses deux crédos majeurs, le libéralisme intégral et l’affaiblissement des Etats-Nations  vont exactement à contre courant des besoins vitaux de l’économie

L’intelligence économique va devenir un des leviers importants de la politique industrielle

Ce retour possible de l’Etat-Nation et la perte de confiance dans le « tout libéral » sont une opportunité pour la Droite. Elle peut permettre de repenser une économie au service du Politique avec une nouvelle synthèse entre économie globalisée et intérêt national, une troisième voie entre le « tout marché » et « l’économie sociale de marché molle », qui n’est que le cache-sexe de l’Etat Providence. Henri Guaino l’a d’ailleurs fort bien exprimé : « la capitalisme financier a perverti la capitalisme et détruit le système de valeurs qui depuis toujours lui donne sa vitalité et sa puissance créatrice. L’enjeu aujourd’hui c’est de revenir aux sources éthiques du vrai capitalisme, celui de l’entrepreneur, de la récompense de l’effort et du mérite, de la responsabilité ».

Jean-Claude Bernardon
Consultant international
25/11/08
© Polémia
11/01/09

 

Jean-Claude Bernardon

samedi, 24 janvier 2009

Plaidoyer pour un protectionnisme européen!

Sortons de la crise ! Plaidoyer pour un protectionnisme européen.
Par Karl Hauffen

Depuis le mois d’août 2007 la crise financière n’en finit pas de faire des ravages jusqu’à se transmettre désormais à l’économie réelle et menacer la planète d’une grave dépression. On reste toutefois surpris de voir que parmi nos élites aucune analyse des causes profondes à l’origine de la crise n’ait été ni produite, ni même entamée. Certes, afin d’éviter la déflagration totale du système, des solutions ont été apportées dans la précipitation - consistant d’ailleurs essentiellement à émettre des chèques en bois - mais aucune d’entre elles ne se révèle en mesure de corriger durablement le grand chaos désormais installer au cœur de l’économie monde, un chaos qui ne cesse de s’amplifier et de se propager. Refusant de reconnaitre les apories du modèle dont elle tire sa richesse, l’hyperclasse mondiale en a perdu tout simplement le contrôle. Son pouvoir consiste donc désormais à faire croire, coût d’annonce médiatique après coût d’annonce médiatique, qu’elle est en mesure de relancer l’économie grâce à des milliers de milliards virtuels cachés dans son chapeau et dont elle ne dispose pas dans la réalité.

La mondialisation première responsable de la crise
Sur la base des travaux de nombreux économistes reconnus, il apparait pourtant évident que cette crise est d’abord et avant tout une faillite de la mondialisation économique et financière imposée aux populations par une petite élite mondiale depuis la fin des années 80. En ayant libéralisé les échanges mondiaux de biens et de capitaux, en ayant fait sauter tous les verrous douaniers et étatiques visant à réguler les flux marchands, la mondialisation s’est révélée sous les traits d’un système libre-échangiste planétaire dénué d’écluses et entièrement livré au principe des vases communicants : les emploies industrielles partaient des pays développés vers les pays émergents à faibles coûts salariaux acculant ainsi les ménages des mêmes pays développés à s’endetter pour acheter les biens qu’ils ne produisaient désormais plus. Lorsque le 15 septembre 2008 la banque Lehman Brother se déclara officiellement en faillite, c’est toute cette machinerie de redistribution des rôles entre pays émergents et pays développés qui venait d’atteindre la masse critique au-delà de laquelle le système mondialiste entrait dans une réaction en chaîne de fission nucléaire.

Une crise de l’endettement provoquée par une déflation salariale sans précédent.
Qu’on le veuille ou non, la crise financière actuelle est donc d’abord une crise de l’endettement. En effet, fidèles aux logiques dictées par la mondialisation, les pays émergents ont opté pour des politiques de prédation en pratiquant un dumping social et écologique à l’échelle planétaire. Cette concurrence a provoqué en Europe et aux Etats-Unis un effet de déflation salariale, les menaces de délocalisation systématiquement brandies obligeant les salariés à accepter une dégradation de leurs conditions salariales et sociales afin de conserver leurs emplois. Le recours à l’immigration permit également d’étendre les effets de cette déflation salariale à des secteurs économique non délocalisables comme le bâtiment, l’hôtellerie ou la restauration. Pour compenser les effets de cette redoutable concurrence internationale, les pays développés n’avaient d’autres choix que de mettre en œuvre des stratégies par déficit. Ainsi devant la stagnation de leurs revenus, les ménages ont été conduits à accroitre leur taux d’endettement pour maintenir leur capacité de consommation. Un surendettement rendu possible grâce à une libération financière qui tolérait la création de produits bancaires toxiques permettant de sortir du bilan des banques des crédits de plus en plus pourris et insolvables. Certains pays plus dirigistes optèrent également pour un endettement public, certes plus propre en apparence mais qui revient finalement au même et s’avère en prime bien plus difficile à reformer. Ni vu, ni connu, l’appauvrissement structurel des économies occidentales disparaissait ainsi par magie des tableaux statistiques et comptables. L’engrenage infernal de la crise des subprimes pouvait alors pleinement dérouler sa logique folle jusqu’à que les déséquilibres monétaires internationaux deviennent intenables.

Avant tout, briser la spirale de la déflation
A la lumière de ce constat, on éprouve donc bien de la peine à croire que les mesures prises par Sarkozy suffiront à contenir la grande déconfiture économique que tout le monde annonce pour l’Europe. Ni les plans de relance annoncés par le gouvernement, ni les aides financières abyssales garanties au secteur bancaire ne sauront compenser le déséquilibre structurel de l’économie-monde. Sortir de la crise implique en priorité de briser la spirale infernale de la déflation salariale. Comment envisager sérieusement une hausse des salaires et une relocalisation des activités industrielles sans d’abord mettre en place un système d’écluses douanières ? Car rappelons-le une fois encore : la crise actuelle est avant tout le résultat de déséquilibres provoqués par une mondialisation libérale mettant en concurrence des espaces de développement par trop hétérogènes. Ces profonds déséquilibres ne pourront être résolus sans d’abord procéder à un découplage partiel et raisonné entre les grandes régions économiques de la planète. L’avènement d’un ordre monétaire stable nécessite un encadrement du commerce international incompatible avec un libre-échange débridé. Un développement social et économique planétaire en bon ordre implique donc de revoir complètement l’organisation mondiale de l’économie.

Reconstituer des zones d’échange régionales homogènes
Nous savons maintenant qu’aucun équilibre monétaire international ne pourra être viable sans un minimum d’équilibre des balances commerciales. La crise actuelle vient de nous enseigner que cet équilibre ne saurait être obtenu par le simple jeu du marché. Des règles claires doivent donc être définies et appliquées afin de réguler les échanges internationaux en pénalisant et les stratégies par déficit et les stratégies misant sur le dumping social ou écologique. Le projet mondialiste de libre-échange planétaire faisant fi des frontières, des peuples et des nations apparait pour ce qu’il est et a toujours été : une pure folie. Pour sortir de la crise, de grandes zones régionales de libre-échange, regroupant des pays aux structures économiques à peu près homogènes, devront être constituées. Les échanges entre ces grandes zones devront être régulés par des politiques protectionnistes souples et transparentes assises sur de solides accords bilatéraux. Toutefois, il serait complètement illusoire de vouloir mener cette politique sans déléguer aux pouvoirs nationaux une part de la régulation. Le souhait de Jacques Attali de voir confier l’économie-monde à une gouvernance mondiale stratosphérique (élue par qui et représentant qui ?) est tout simplement irréaliste, dangereux et proprement anti-démocratique. Nous pensons au contraire que seule une coordination interétatique laissant une marge de manœuvre confortable aux échelons nationaux sera à même de garantir des résultats vraiment satisfaisants et durables. Car nous savons mieux que quiconque que seuls les pouvoirs nationaux peuvent correctement connaitre et défendre les intérêts de leurs peuples.

Un protectionnisme pro-européen à l’encontre des intérêts étatsuniens
En Europe, l’Union européenne se voit toute désignée pour jouer cette mission de coordination interétatique. A elle donc de consolider une zone d’échange régionale protégée et d’en fixer les modalités d’interaction avec les autres zones économiques ou grands Etats du monde. Il lui revient aussi clairement la mission de contribuer à la redéfinition des règles mondiales de contrôle des flux de capitaux et de fixation des taux de change. Difficile toutefois d’envisager l’esquisse de ces solutions salutaires sans se heurter au refus catégorique des Etats-Unis. C’est aussi pourquoi il nous semble nécessaire de rappeler que si les Européens veulent vraiment s’en sortir, ils devront forcément accepter l’idée d’une friction, voire d’une opposition, avec Washington. Dans cette partie de bras de fer, l’Europe devra se rapprocher de la Russie (allié géostratégique naturel) de manière à peser de tout son poids pour imposer aux USA une vision moins univoque de l’économie monde. On reste cependant consterné d’observer qu’au moment même où l’Europe trouve enfin une opportunité historique de s’affirmer, ses Etats membres agissent isolément dans la plus grande confusion cédant à un égoïsme contre-productif qui confine à l’incompétence. Même consternation encore lorsque nous constatons que Sarkozy a précisément choisi cette phase historique pour conduire à contretemps la France sur une politique d’alignement atlantiste qui va à l’encontre de tous nos intérêts économiques et stratégiques. Les oligarques européens et bruxellois, trop compromis avec l’hyperclasse mondialiste et n’ayant pas pris toute la mesure des bouleversements en cours, se révèlent incapables ni d’imaginer, ni de préparer le monde d’après la crise. Alors que la crise gronde de plus en plus fort et annonce une ère nouvelle en gestation, il est grand temps que l’Europe reprenne la pleine souveraineté de son destin et rompe avec le dictat des barons de Wall-Street. Il est grand temps également que les Européens renversent une classe dirigeante qui a complètement failli et s’avère incapable d’aller contre les intérêts de l’hyperclasse capitaliste mondiale.

 


 

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vendredi, 23 janvier 2009

Autopsie de la crise financière

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AUTOPSIE DE LA CRISE FINANCIÈRE


« Le spéculateur, la crise financière qui secoue l’économie mondiale n’est que l’aboutissement logique d’une évolution qui s’est accélérée. Par son développement même, le capitalisme a atteint des limites qu’il est incapable de dépasser et ne survit que par des subterfuges à la crise de ses trois piliers : l’accumulation du capital, la consommation, le travail.


Du fait des gains croissants de productivité et de la baisse de contenu en travail des produits, la production n’est plus capable de valoriser l’ensemble des capitaux accumulés, une partie croissante de ceux-ci conservant la forme de capital financier. Une industrie financière s’est constituée qui ne cesse d’affiner l’art de faire de l’argent en n’achetant et ne vendant rien d’autres que diverses formes d’argent. C’est cette industrie que nous voyons s’écrouler. Cette impossibilité croissante de valoriser le capital est accentuée par la baisse du pouvoir d’achat dans tous les pays ayant adopté le dogme néolibéral. Le recours à l’endettement massif, dont les subprimes ne sont que le dernier épisode, a servi à masquer cette évidence en poussant des millions de travailleurs à consommer des richesses qu’ils n’avaient pas encore créées. C’est cette course à l’endettement qui vient de s’enrayer. Elle devrait logiquement être suivie par un effondrement de la consommation. Cet effondrement de la consommation sera lui-même accentué par la disparition du travail-emploi-marchandise. Ce n’est pas seulement le plein emploi, c’est l’emploi lui-même que le post-fordisme a entrepris de supprimer. Derrière des taux de chômage flatteurs et très souvent manipulés, cette destruction est visible dans la réalité des chiffres de la durée du travail qui traduit une dégradation très profonde de la qualité des derniers emplois créés. (...)


Par cette évolution, en détruisant ses moteurs, le capitalisme travaille à sa propre extinction et fait naître des possibilités sans précédent de passer à une économie affranchie de la domination du capital sur le mode de vie, les besoins et la manière de les satisfaire. C’est cette domination qui demeure l’obstacle insurmontable à la limitation de la production et de la consommation. Elle conduit à ce que nous ne produisons rien de ce que nous consommons et ne consommons rien de ce que nous produisons. Tous nos désirs et nos besoins sont des besoins et des désirs de marchandises, donc des besoins d’argent. L’idée du suffisant – l’idée d’une limite au-delà de laquelle nous produirions ou achèterions trop, c’est-à-dire plus qu’il ne nous en faut – n’appartient pas à l’économie ni à l’imagination économique. Elle peut par contre appartenir à l’imagination citoyenne. »



TTO, "Crise Financière ou Agonie du Capitalisme ?", Agoravox, 30 septembre 2008

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mardi, 20 janvier 2009

Spunti di riflessione sulla crisi economica

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http://www.rinascita.info/

 

Spunti di riflessione sulla crisi economica

  

Mercoledì 14 Gennaio 2009 – 17:50 – Vittoriano Peyrani

  
 



Per risolvere la crisi economica in atto i nostri politici suggeriscono di aumentare i consumi, rimedio pericoloso per l’ecosistema e per il senso morale poiché suggerisce di comprare e discaricare oggetti con maggiore frequenza. Questo, poi, in un sistema globalizzato rischia di far aumentare le importazioni di prodotti finiti da altre nazioni che, sfruttando oltre ogni limite la loro manodopera, possono permettersi una concorrenza sleale. Diversamente, cioè comprando prodotti italiani, si aumenterebbe comunque l’importazione di materie prime generando ugualmente più forti passivi di bilancio con conseguente pericoloso esborso di interessi passivi sul debito. In ultima analisi si avvantaggerebbe solo il sistema bancario.
Gli economisti, invece, suggeriscono di fare investimenti per aumentare la produttività rischiando di far sprecare risorse in quanto la recessione generale mette in forse la possibilità di vendita sia all’interno che all’estero. […]

Si deve evitare di perpetuare il potere delle banche internazionali che si basa su di un grave sfruttamento del lavoro e dei consumatori.

L’economia classica è funzionale al potere parassitario degli attuali signori del denaro e non può portare soluzioni positive ai problemi perché ha già fallito con disastri ancora non del tutto calcolabili.


Economisti e politici, con una modestia che purtroppo non hanno mai dimostrato, studino con attenzione come si fece in Italia ad attenuare la crisi economica del 1929, anche allora iniziata negli Stati Uniti.


L’Italia era stata oggetto di sanzioni gravissime da parte degli stati aderenti alla Società delle Nazioni, angloamericani e francesi in primis. Era stata costretta a ricorrere ad una autarchia dispendiosa e di complessa realizzazione.
Certo allora eravamo governati da un dittatore che in realtà tale non era potendo solo legiferare, come anche ora spesso avviene, per decreti. Questi dovevano essere poi approvati dai due rami del parlamento, Camera della Corporazioni che rappresentava il mondo del lavoro, della cultura e delle arti, e Senato del Regno, di nomina regia e quindi non controllabile dal cosiddetto dittatore. Comunque il sistema era basato su di un consenso popolare di gran lunga superiore a quello dei governi attuali che sono oggetto di grande dissenso e critiche perché non prendono in nessuna considerazione i bisogni delle famiglie.


Il successo fu dovuto alla scelta di leggi e di uomini.
Vediamo che cosa dovrebbero recepire gli studiosi dall’esame del passato per trovare le cause e i rimedi ai guasti di oggi:

1) Innanzitutto lo studio del passato dimostra che un sistema globalizzato non è utile al miglioramento della condizione dei popoli ma è solo un meccanismo favorevole all’accentramento del dominio politico planetario da parte della finanza. Se mai, invece, la globalizzazione porta in sé i germi di mali incontrollabili, come inflazione, stagflazione, deflazione.
il libero mercato non è che una formula ipocrita per favorire i gruppi commerciali più forti e non certo per aumentare il benessere e la libertà di tutti.


In un sistema caratterizzato dal gigantismo e dalla liberalizzazione dei monopoli statali, la concorrenza non può verificarsi per gli incroci di possesso di azioni fra gruppi che dovrebbero confrontarsi sfidandosi con l’abbassamento dei prezzi, ma che non lo fanno perché avvantaggerebbero un’azienda e ne danneggerebbero un’altra, sempre di loro proprietà.


In conclusione gli incentivi alla produzione ed al consumo possono avere effetti solo in mercati circoscritti e che si possano proteggere con sistemi doganali efficaci, cosa che viene demonizzata in ogni modo dal pensiero unico democratico.
Nelle recenti riunioni del “G8” e del “G20” si è stabilito che i rimedi devono essere uguali e concordati in tutto il pianeta ma si attende quanto proporrà il neopresidente Obama non appena sarà integrato nelle sue funzioni. In sostanza si aspetta il verbo del presidente del paese che ha generato la crisi, che ha tutte le intenzioni di farla pagare agli altri, che continuerà sulla strada del liberismo che ha creato questa devastazione per i risparmiatori di tutto il mondo. Egli ha condotto la campagna elettorale (come del resto pure il suo avversario Mac Cain) con i soldi dei banchieri che ora controllano il suo operare.

 
Si parla di una nuova Bretton Wood per mantenere, attraverso una moneta unica di riferimento a livello planetario, ancora il dollaro, il potere finanziario nelle mani di coloro che da queste devastazioni hanno sicuramente ottenuto arricchimenti ancora più veloci. Gli Stati Uniti, attraverso gli enti finanziari in loro potere, come Banca dei Regolamenti Internazionali, Banca Mondiale, Fondo Monetario Internazionale ed altri ancora, cercano con le buone come aperture di credito. sorvolando sui conseguenti interessi, o con le cattive (guerre, ritorsioni economiche, sanzioni, minacce) di evitare decisioni autonome degli altri paesi mentre stanno strangolandoli e appropriandosi delle loro ricchezze più rapidamente che mai. Sanno benissimo che la prima nazione che si sgancerà dal sistema monetario internazionale ne avrà grandi vantaggi ma sfuggirà alla loro presa.


Studiando la storia si dovrebbe notare che l’Italia, in un breve ventennio, nonostante una crisi economica internazionale di gran lunga superiore a quella che fino ad ora si sta presentando e nonostante una chiusura autarchica imposta dal resto del mondo con le sanzioni, ebbe momenti di una certa prosperità: si studino quali provvedimenti furono presi e li si adattino ai nostri tempi.


E più ancora si studi la Germania Nazionalsocialista che dal 1933 al 1939, cioè in soli sei anni, in un sistema economicamente chiuso, cioè senza sfruttare colonie o mercati altrui, trovò lavoro per quattordici milioni di disoccupati e portò alle famiglie un benessere prima sconosciuto.


Non si vuole studiare quali interventi legislativi e quali modalità di scelte di uomini si attuarono e non si vuole applicare oggi quanto vi era di positivo, con le opportune modifiche imposte dai tempi. Questo implicherebbe, infatti, una drastica riduzione del libero mercato, cioè a dire della libera speculazione, che i signori del denaro non vogliono accettare.
Concludendo la rovina attuale è generata dai seguenti fattori.


La globalizzazione che ha tolto ogni freno alla esagerata cupidigia delle banche e delle multinazionali del commercio. Basti un esempio: il petrolio è salito da 30 a 150 dollari al barile non per la tanto decantata legge della domanda e dell’offerta (non è mai mancato o scarseggiato) e non per aumenti dei costi di produzione ma solo per lo spostamento dell’attenzione e degli investimenti dalle borse, in crisi, al mercato delle materie prime da parte di chi non voleva diminuire i propri usuali enormi guadagni. Tali operazioni sono state pagate dagli automobilisti, oltre cha da tutto il sistema economico, con un tremendo aumento dei prezzi. Questa è una delle concause della attuale crisi.


Le liberalizzazioni. Le aziende nazionalizzate talvolta funzionavano egregiamente come le Poste Italiane, le Ferrovie dello Stato, E.N.I., E.N.E.L, A.G.I.P., S.A.I.P.E.M. e molte altre. Alcune invece avevano un forte passivo. La colpa gravissima della burocrazia politico-amministrativa statale, è che, invece di sistemarle le ha fatte andare peggio per poi svenderle al capitale nazionale o straniero. Non si può ignorare l’evidente corredo di conflitti di interessi e tangenti date a quei politici che hanno deciso l’operazione e che precedentemente erano stati consulenti delle grandi banche acquirenti (sic!).


Il signoraggio della moneta concesso a banche private crea un artificioso debito pubblico perché i governi, invece di stampare in proprio moneta in biglietti di stato, si indebitano con le banche che creano denaro dal nulla (biglietti di banca), senza alcuna copertura o garanzia aurea o in beni immobiliari e lo imprestano agli stati contro interesse. Gli stupidi pensano che se battesse moneta lo stato creerebbe, esagerando nell’emissione, una grave inflazione ed hanno più fiducia nelle banche private. Santa ingenuità! I risultati delle sovranità monetaria ceduta ai privati si vedono nella crisi spaventosa che incombe su di noi tutti. I privati hanno come scopo unico del loro agire il guadagno e siccome non vi è alcun controllo popolare, democratico o di enti appositi, superano ogni limite immaginabile di ingordigia.


Il disordine, l’incapacità, di una classe dirigente inetta, corrotta e meschina non controllata in nessun modo da governo o da enti costituiti al proposito.


Il sistema politico che crea irresponsabilità dei vertici e della gerarchia esponendola al ricatto ed alla corruzione di un sistema finanziario strapotente ed incontrollato che vive sull’equivoco di un potere che salirebbe dal basso, con le elezioni. Il potere invece, da qualche secolo, discende dai poteri forti finanziari internazionali. Prova ne sia che tutti indistintamente i nostri politici della maggioranza ma anche dell’opposizione, si recano negli Stati Uniti, evidentemente per la conferma della investitura nelle loro funzioni. Questo sistema crea poi un’inversione dei valori veramente immorale; si pensi solo al fatto che un qualsiasi maneggione di una cooperativa di prestazioni d’opera può in pratica scegliere chi mandare a lavorare e chi no mentre al datore di lavoro, che paga le tasse, supera la rete di disposizioni paralizzanti, crea lavoro, investe e rischia il proprio denaro, la legge non da questa possibilità! […]


Gli economisti ed i politici, già declassati nella stima generale per non aver previsto questa crisi e per non saper quali provvedimenti prendere per superarla, devono snebbiarsi il cervello dai pregiudizi indotti da un pressione fortissima a favore della globalizzazione: è stata questa a portare la rovina e la porterà sempre più in futuro. Che si debba abbandonare il sistema economico attuale lo prova il fatto che, dopo che gli Stati Uniti hanno immesso in circolazione 700 e più miliardi di dollari, creando le premesse per una grave svalutazione della moneta e quindi della retribuzione del lavoro, l’Europa ed il Giappone sono state costrette a fare altrettanto perché diversamente ci sarebbero state ripercussioni negative sull’equilibrio dell’import-export. […]

Per evitare la iattura dell’abbassamento del nostro tenore di vita senza nemmeno vantaggio per i paesi emergenti ma solo per le multinazionali commerciali, dunque, la soluzione è quella di dimenticare, almeno parzialmente e provvisoriamente, il libero mercato selvaggio. I paesi emergenti devono, in altre parole, consumare la loro superproduzione all’interno, considerato anche che le loro popolazioni hanno bassissimi consumi e sfruttano i loro concittadini creando un danno a loro ed a noi.

E poi, chi andrà a raccontare ai disoccupati che il libero mercato è indispensabile al miglioramento generale dell’economia quando oggi appare evidente che esso serve solo allo sfrenato arricchimento della compagnie commerciali? Il libero scambio dei prodotti è solo funzionale ai poteri forti internazionali che non vogliono mollare la presa per quanto riguarda il loro dominio sul pianeta attraverso il denaro. Studiando il passato si deve ricordare che una cosa sono i sistemi politici, discutibili finché si vuole, altro sono i risultati economici ottenuti con la socializzazione delle imprese e la compartecipazione dei lavoratori agli utili. In questo modo i lavoratori sono innalzati a sentirsi parte attiva e responsabile di un progetto generale con risultati socio-economici inimmaginabili dagli economisti di maniera. L’ideologia liberista ha già dato rovinosa prova della sua applicazione. Occorre un cambiamento radicale.

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jeudi, 15 janvier 2009

La révolution protectionniste selon Emmanuel Todd

 

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La révolution protectionniste selon Emmanuel Todd

http://www.europemaxima.com/

dimanche 2 novembre 2008, par Pierre Le Vigan

Pour bien comprendre les réflexions de Pierre Le Vigan, il est important au préalable de lire l’entretien qu’Emmanuel Todd accorde à Élisabeth Lévy pour l’hebdomadaire Le Point, n° 1 884, du 23 octobre 2008. Historien des structures familiales, auteur en 1976 de La chute finale sur l’effondrement prochain de l’U.R.S.S. (après avoir largement puisé dans les travaux de Jules Monnerot sans d’ailleurs le citer), il a publié en 1998 L’illusion économique, en 2002 Après l’empire et maintenant Après la démocratie, tous chez Gallimard. Hostile au libre-échange et ayant préfacé la réédition en 1998 Système national d’économie politique de Friedrich List, Emmanuel Todd a ouvert en 2004 à la demande de Dominique de Villepin la Conférence sur l’emploi et les salaires par un plaidoyer en faveur du protectionnisme. En 2005, et adversaire de Maastricht appelle à voter « oui » (avec réticence toutefois) au Traité constitutionnel européen - La rédaction


Les propos de Emmanuel Todd sont généralement intéressants même si on ne les partage pas tous. Le protectionnisme européen est bien sûr la condition de l’emploi et de la cohésion sociale. Il est aussi parfaitement exact que les élites qui ont choisi le libre échangisme mondial jouent contre la démocratie et détruisent les conditions de son effectivité.

Par contre, la notion de « pogrom antirépublicain » avancée par Finkielkraut à propos des émeutes en banlieues est-elle si inadaptée que semble le penser Emmanuel Todd ? La formule est forte, mais la réalité était brutale. Comment appeler l’acte de gens qui brûlent des écoles, des gymnases mais qui essaient de piller les magasins de vêtements, et non de les brûler ? Des gens qui ont certes peu d’argent mais adorent ses symboles ? Et qui détruisent ce que la République met à leur disposition ? Todd écrit : « Lorsqu’une bande mêlée, de toutes les couleurs, caillasse la police, c’est que l’assimilation fonctionne ». Cela laisse perplexe. Il ne suffit pas d’énoncer des propos paradoxaux pour qu’ils soient justes. Quand des Russes émigrés après 1917 allaient à l’embauche aux usines Renault, cela prouverait que l’assimilation ne marchait pas alors que quand une famille vit aujourd’hui des aides sociales et que ses enfants brûlent les écoles, cela prouverait que cette assimilation fonctionne ?

Ensuite, le libre échange et les délocalisations sont-elles les seules causes de la situation et du malaise de nombre de jeunes de banlieues ? Bien sûr, le fait que l’emploi ne soit pas aussi abondant que dans les années soixante ne favorise pas l’intégration. Mais ces jeunes cherchent-ils vraiment du travail ? Sont-ils prêts à se lever tôt ? Ont-ils vraiment acquis un savoir-faire qui rend apte à l’emploi ? Pour nombre d’entre eux, la réponse est bien sûr : non.

Quand au déclin culturel que Todd conteste, il suffit pour en être convaincu de comparer l’orthographe de nos grands-parents qui quittaient l’école à onze ou quatorze ans à celle des jeunes qui peuvent y rester jusqu’à dix-huit ans, sans rien y faire pour beaucoup, et on comprendra qu’il y a vraiment déclin culturel. On peut aussi écouter les conversations au pied d’une barre H.L.M. pour avoir son opinion. La vérité que E. Todd ne veut pas voir c’est que l’immigration de masse est un désastre humain et culturel. Pour les accueillis et pour les accueillants.

Finissons sur un point d’accord : « La narcissisation des comportements, l’implosion centripète des individus et des groupes vont tellement loin que le mythe national instrumentalisé par le couple Sarkozy / Guaino n’embraye sur aucune réalité. De ce point de vue, le peuple ne vaut pas mieux que l’élite. Et l’Europe ne va pas mieux que la France. Le sens du collectif se dérobe. » Mais on peut en tirer diverses conclusions. E. Todd appelle à « l’adoption d’un protectionnisme coopératif, mis en œuvre au niveau d’un collectif supranational, délivré de tout mythe fondateur ethnique ou étatique ». Sans mythe fondateur, il ne reste que l’économie, et le protectionnisme nécessaire n’est pas suffisant. Il faut un mythe englobant l’économie. L’Europe doit être ce mythe, celui d’une Grande Patrie englobant les Patries nationales et régionales, un mythe animé par le souffle d’un Peuple-source (1), comme écrit le philosophe Philippe Forget, un Peuple bâtisseur d’histoire.

Pierre Le Vigan

Note

1 : Philippe Forget, « Culte de la “ diversité ” et dépècement du peuple souverain », mis en ligne par L’Esprit européen, http://www.esprit-europeen.fr/agora_enjeux_france_europe-3#forget_diversite.